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Revue de presse française

French, Political, 1 season, 250 episodes, 18 hours, 45 minutes
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Les opinions, les points de vue et les avis souvent divergents des éditorialistes et des commentateurs sur l'actualité française et internationale. Présentée par Frédéric Couteau du lundi au jeudi, par Norbert Navarro le vendredi et le samedi, ainsi que la revue de presse des hebdos le dimanche. *** Diffusion : 12h38. Retrouvez les sujets traités par cette émission sur RFI SAVOIRS = http://savoirs.rfi.fr/
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À la Une: la fièvre monte à cinq jours des Jeux olympiques de Paris

« JO- 5 » titre la Tribune Dimanche pour qui « les Jeux sont faits ». Le journal s'attarde sur la cérémonie d'ouverture « la plus ambitieuse de l'histoire », espérant visiblement que les Français, jusqu'ici modérément enthousiastes, vont enfin se passionner pour les Jeux de Paris, malgré la crise politique que traverse le pays. « Votons la confiance pour les JO », nous dit la Tribune Dimanche, « espérons que nous verrons venir ou revenir la flamme de l'insouciance et de l'enthousiasme chez nos compatriotes pour la cérémonie d'ouverture ».De son côté, le Journal du Dimanche met côte à côte le judoka multi-médaillé Teddy Riner, et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, tous deux sourient devant les anneaux olympiques, et Gérald Darmanin assure « nous sommes prêts ». « Dans cinq jours », précise le JDD, « Paris accueillera 160 chefs d'État et de gouvernement pour la cérémonie d'ouverture, observée par quatre milliards de téléspectateurs. Sous la protection de 45 000 policiers et gendarmes. Du jamais vu ». Enfin, Aujourd'hui en France Dimanche fait également sa Une sur les Jeux olympiques et y va aussi de sa petite pique aux « grincheux, aigris, pessimistes, pisse-froid »,  « les Jeux sont là à Paris, et le monde continue de tourner. Ils s'installent dans nos rues, s'imposent dans nos esprits (...) l'enthousiasme se renforce jour après jour : plus de six millions de Français ont déjà suivi le parcours de la flamme olympique », s'exclame Aujourd'hui en France.« Van Gogh de pacotille »À la Une également, Donald Trump « le survivant » Et même le « miraculé », nous dit le Point. En Une, on voit l'ancien président américain sourire, en regardant semble-t-il vers le ciel, un gros pansement blanc sur l'oreille droite, témoin de la tentative d'assassinat dont il a été l'objet il y a une semaine.Le Point raconte son premier meeting après cette tentative d'assassinat. « La foule se dresse, en adoration, tandis qu'il joint les mains et formule un "thank you" muet. Puis il se rassied. Il n'a même pas eu besoin de parler ». « La comparaison avec un homme qui semble en pleine possession de ses moyens est cruelle pour Joe Biden, qui, à 81 ans, a la démarche chancelante et paraît parfois absent. Trump est pourtant à peine moins âgé : il a fêté son 78ème anniversaire le mois dernier ». Le Point donne aussi la parole à l'écrivain irlandais Colum McCann (qui vit aux États-Unis) et qui n'a pas de mots assez durs pour les deux candidats à la Maison Blanche, qualifiant l'un de « Van Gogh de pacotille », et moquant « le pas traînant » de l'autre. « Cela fait longtemps qu'en matière de politique américaine, la métaphore incontournable est celle du combat de boxe - mais un combat entre vieux », ajoute cruellement Colum McCann.« Autopilotage »Le président français Emmanuel Macron figure également en bonne place dans la presse hebdomadaire. Emmanuel Macron, le « marcheur immobile » ironise l'Express. « Pour la première fois depuis l'élection de 2017, le maître de la Macronie ne s'appelle plus Emmanuel Macron. Le chef de l'État voulait à tout prix retarder l'échéance de sa succession. Il l'a accélérée ». « Un marcheur immobile », donc, ou plutôt un « incendiaire », selon les mots de Marianne.« Depuis la dissolution surprise du 9 juin, Emmanuel Macron évolue sur un champ de ruines ». Et sa responsabilité est incontestable aux yeux de l'hebdomadaire : « Trahissant le Parti socialiste, avant de le dépecer, puis rééditant la besogne avec les Républicains, il n'a jamais souhaité construire un parti fort ». Les témoignages de son entourage sont sans appel... « Le niveau de solitude et d'autopilotage est inédit », accuse un ancien conseiller. Alors qu'Alain Minc, « increvable consultant » nous dit Marianne, « assure lui-même que le président méprise 75 % des gens et jalouse les 25 % restants ». Chasse au bonheurEnfin, en ce 21 juillet, n'oublions pas que, pour beaucoup, l'heure est aux vacances. Le Nouvel Obs nous invite à « changer d'air ».« Il ne s'agit pas », nous dit l'hebdomadaire, « de déserter, mais de respirer. Peut-être même de retrouver le sourire ; car face à un raz de marée de crises, les motifs de réjouissance se cachent, comme s'ils avaient peur d'être soudain assommés par une nouvelle catastrophe ». « Oui, si on a le privilège de partir à la chasse au bonheur cet été, il faut le faire », poursuit le Nouvel Obs. « Pour en revenir plus solide, plus intelligent, plus attentif au monde et aux autres ».L'hebdomadaire propose « 50 idées pour savourer l'été ». L'une des plus tentantes peut-être : randonner avec Soulages dans l'Aveyron, « quatre jours de marche, de Rodez où naquit le peintre de l'outrenoir (mot inventé par l'artiste signifiant "au-delà du noir", NDLR) jusqu'à Conques, où il conçut les vitraux de la splendide église abbatiale ». Un peu plus de 60 kilomètres au total, 60 km de bonheur.
7/21/20245 minutes, 9 seconds
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À la Une: la campagne pour les élections législatives en France

La quasi-totalité des hebdomadaires font leur Une sur le Rassemblement National, et son président Jordan Bardella, potentiel futur Premier ministre, si l'extrême droite remporte les prochaines élections. Photo de Jordan Bardella en gros plan pour l'Express, avec ce titre : « le mystificateur ». Le Nouvel Obs clame : « la République assiégée », avec une photo en noir et blanc de Jordan Bardella et Marine Le Pen face à face. Le Point, de son côté, annonce « le choc qui vient », avec une photo (également en noir et blanc), de la famille Le Pen, le père, la fille et la nièce, avec Jordan Bardella. Même choix du côté de la Tribune Dimanche et du Journal du Dimanche, qui font leur Une sur Jordan Bardella (et sur les autres premiers ministrables pour la Tribune Dimanche) et qui publient tous deux un sondage donnant le Rassemblement National assez largement gagnant. Interviewé par le JDD, Jordan Bardella assure « vouloir réconcilier les Français et être le Premier ministre de tous les Français, sans aucune distinction ». Dans la Tribune Dimanche, plusieurs centaines d'élus locaux, dont l'ancien Premier ministre Édouard Philippe, appellent à « un sursaut républicain ». AutodestructionIl faut dire que le camp présidentiel semble à bout de souffle. L'heure n'est pas à la rigolade, ni à l'indulgence pour Emmanuel Macron. « C'est l'histoire d'un camp qui assiste, impuissant, à son autodestruction accélérée », écrit le Point, pour qui « le camp présidentiel menacé d'asphyxie par le RN et ses alliés de droite et par le Nouveau Front Populaire à gauche, en appelle au réflexe républicain ». Emmanuel Macron ? « Se peut-il qu'il ait déclenché une dissolution surprise, sans même l'avoir préparée ? » interroge le Point qui affirme : « les explications et le récit de son entourage portent à le croire ». Toujours dans le Point,le RN se frotte les mains, sans craindre les excès. L'eurodéputé Philippe Olivier, conseiller spécial de Marine Le Pen, assure que « le bloc central s'effondre sur lui-même. Ne reste en face qu'un bloc de gauche qui va de quasi-terroristes jusqu'à François Hollande, nous laissant toute la place du gaullisme ». « Un comble », remarque le Point, « pour un parti né de l'antigaullisme ». ObsessionsLe Nouvel Obs, lui, se pose de nombreuses questions. « À quoi ressemblerait l'exercice du pouvoir par l'extrême droite ? » s'interroge l'hebdomadaire. « Cinquante-deux ans après sa création, derrière la façade présentable, le parti fondé par Jean-Marie le Pen demeure obsédé par la lutte contre l'immigration et la mise en place d'un État sécuritaire » estime le Nouvel Obs qui s'interroge encore : « Quelles parties de son programme à la présidentielle Jordan Bardella pourrait-il appliquer depuis Matignon ? Avec quelle dose de radicalité, de préférence nationale ? Faudrait-il s'attendre à des protestations de rue massives, à la libération de la parole raciste, à des poussées de fièvre dans les quartiers ? » « La police », questionne encore le Nouvel Obs, « sera-t-elle le bras armé du RN  ?» lequel, ajoute l'hebdomadaire, « a toujours défendu des mesures liberticides, souvent réclamées par les policiers. Parmi elles, la présomption de légitime défense, vieille antienne de l'extrême droite dénoncée par la gauche comme "un permis de tirer" ». Autre interrogation, posée cette fois-ci par Marianne : que feront les élites ? Marianne, nous parle d'une « incroyable ruée qui pousse des dizaines de politiques, hauts fonctionnaires, diplomates, patrons et financiers à proposer leurs services au parti nationaliste dont l'arrivée au pouvoir semble inexorable ». Mais la démonstration  tourne court... Il est question de « préfets qui, pour la première fois, réfléchissent à quitter la fonction publique », et « de financiers qui », nous dit-on, « ne sont pas prêts à signer un chèque en blanc ». L'Express de son côté, affirme que « des préfets rendront leur casquette ». L'un d'entre eux assure : « il est inimaginable que je salue Jordan Bardella en uniforme ». Un ancien préfet ajoute : « personne n'a envie de servir un exécutif à la main du Rassemblement national. Mais les gens se demandent évidemment ce qu'ils pourront faire ensuite. Beaucoup ont des enfants et un prêt à rembourser ». SacrificeEnfin, à une semaine du premier tour des législatives, M, le supplément du Monde, apporte quelques notes d'humour... M a recueilli le témoignage des « champions de la procuration », celles et ceux qui veulent absolument voter, mais qui ne peuvent matériellement pas le faire. Entre les lignes, on comprend qu'il s'agit d'électeurs penchant plutôt à gauche...  Et qui se débrouillent comme ils le peuvent pour trouver la personne qui votera à leur place. « Je viens de contacter mon ex pour une procuration, on ne peut pas dire que je ne me sacrifie pas pour la cause », s'exclame ainsi l'un de ces « champions de la procuration ».  
6/23/20244 minutes, 55 seconds
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À la une: après la dissolution, Emmanuel Macron étrillé par la presse hebdomadaire

Marianne mitraille « Le Dr Folamour à l’Élysée » – Plutôt qu’un duel « projet contre projet » avec l’extrême-droite, « Emmanuel Macron a préféré la déflagration » – « face à la défaite, il a choisi de brutaliser le pays, de priver les électeurs de débats nécessaires... le tout au risque d’une instabilité dangereuse » tempête le magazine souverainiste.Le Point refait le portrait du « Président-Narcisse » – « qu’il soit si fier de son bilan laisse perplexe sur sa lucidité » – reste à savoir si après « avoir cassé le miroir », Macron-Narcisse s’attaquera « aux vrais problèmes du pays » – comme le rétablissement des finances publiques pour le magazine conservateur. Cela suppose qu’il « dispose d’une majorité, ce qui paraît incertain ».L'accusation de narcissisme revient dans l'Obs, dans l'Express, dans Alter Eco... et aussi dans ce dessin de Marianne : le président français caricaturé assis à son bureau, visage collé contre un miroir… « Non mais quel génie ! » s'extasie-t-il devant son reflet – autour de lui, les colonnes de la République et de l’Assemblée nationale sont ravagées par les flammes bleu blanc rouge du Rassemblement national.« Incendiaire » : le mot barre le visage d’Emmanuel Macron, en couverture de L’Humanité Magazine – le journal de gauche grince : « En bon banquier, Emmanuel Macron importe la spéculation dans le monde politique avec tous les dangers que cela comprend. »Il y a donc peu d’indulgence envers le chef de l’ÉtatL’Express évoque le goût du risque d’Emmanuel Macron à sa Une – avec cette illustration : une bombe à retardement affichant J-20, compte-à-rebours entre la dissolution de l’Assemblée et le premier tour des législatives anticipées.L’hebdo de centre-droit s'interroge : « en vingt jours, les Français vont-ils être en mesure de réinventer la politique ? le spectacle relève plus de la tambouille politicienne (...) que de l’émergence d’un esprit de résistance citoyenne ».Emmanuel Macron en prend pour son grade : « Ni Jacques Chirac, ni Nicolas Sarkozy, ni François Hollande n’avaient autant fait grandir le Front National – aucun n’avait autant joué avec le feu ». Et L’Express de redouter « un sombre dimanche le 7 juillet »... pour l'empêcher « Emmanuel Macron doit comprendre que les dés de la France ne sont pas tous entre ses mains. »De son côté M rembobine l'allocution télévisée du président dimanche dernier :« Que voyez-vous ? » demande le magazine du Monde...« Un président suicidaire, un pyromane, un fin stratège ? (...) tout ça à la fois ? (...) Une seule chose ne se discute pas : Emmanuel Macron était en noir à l’heure du drame ».Ce drame s’est joué en coulissesLe Point, L’Obs, et M déroulent « l’histoire secrète d’une décision historique »… M raconte ainsi « Les Apprentis-Sorciers de la dissolution » – cet entourage discret du président qui a écrit le scénario, interprété la semaine dernière.Une figure en ressort : Bruno Roger-Petit, conseiller mémoire de l’Elysée, qui entend ratisser sur le terrain de la droite la + dure. M relève que « BRP, comme on l'appelle, se paye le luxe de sous-entendre que la dissolution c’est son choix ».« Une dissolution kamikaze » vitupère l’Obs qui tend son micro aux membres de la majorité sortante – certains ne sont pas tendres envers leur champion : « Il est complètement dingue » lâche un élu parisien.Emmanuel Macron explique lui que « cette décision s'imposait » dans un entretien au Figaro Magazine. « Je dis aux Français : n'ayez pas peur, allez voter (...) L'heure est à la clarification » assure celui qui avoue aussi n'avoir « jamais cru aux sondages ».En vue des législatives, les autres camps se préparentLe Rassemblement national active son Plan Matignon détaille Le Point, c'est à dire les investitures express de députés potentiels en + des 88 sortants de l’Assemblée.L’hebdo conservateur sonde la résistance de l’appareil d’Etat : pour ce préfet « la machine ne fera pas obstruction » en cas de victoire de l’extrême droite. Un connaisseur tempère : « il n’y aura pas plus de 200 députés RN, cela forcera les autres à s’entendre ».L’entente c’est le défi de la gauche et du nouveau Front Populaire avance l’Obs. Mais il y a un problème : Jean-Luc Mélenchon... décrit comme « un allié encombrant » des socialistes, et que le RN et le camp présidentiel « camperont en épouvantail ».Ce spectre de la discorde suscite le « cauchemar démocratique » de l’Obs :« Jordan Bardella montant quatre à quatre les marches de l’hôtel de Matignon » signe de « l’arrivée au pouvoir du premier gouvernement d’extrême-droite de la Ve République ».
6/16/20244 minutes, 52 seconds
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À la Une: les ingérences étrangères en Europe

C'est l'Express qui nous parle cette semaine de ce qu'il appelle une « drôle de guerre ». « De plus en plus d'États mènent sur le Vieux Continent un conflit qui ne dit pas son nom », explique l'hebdomadaire. « La Russie notamment multiplie désinformation et actes de sabotage ». Et les exemples ne manquent pas : « Des milliers de fausses alertes à la bombe sèment la panique dans les écoles lituaniennes », « un mystérieux incendie dévaste l'un des plus grands centres commerciaux de Pologne » (...) « tandis qu'à Paris, trois individus déposent en plein jour, des faux cercueils au pied de la Tour Eiffel, couverts d'une banderole « Soldats français de l'Ukraine »... « Bienvenue en Europe, cible de toutes les ingérences étrangères », ajoute l'Express, qui au titre des coupables présumés, cite « la Russie, la Chine, l'Iran, le Qatar, la Turquie ou encore l'Azerbaïdjan ». « Derrière ces attaques », poursuit l'hebdomadaire, « le même dessein : affaiblir l'Europe démocratique que ces États autoritaires abhorrent et cherchent, par tous les moyens, à déstabiliser ».Le Point s'intéresse lui aussi aux ingérences étrangères... Une photo de Vladimir Poutine souriant est en Une de l'hebdomadaire. Avec ce sous-titre : « Son programme pour l'Europe : guerre, ingérence déstabilisation ». Bien placée pour en parler : la Première ministre estonienne, Kaja Kallas, que le Point a interviewée. Car « en février, elle a été placée sur la liste noire du Kremlin ».  C'est à dire qu'elle est officiellement recherchée par la police russe. Quelle a été sa réaction ? « Je n'ai pas été surprise », dit-elle, « je connais les méthodes russes d'intimidation. C'est une manière pour Poutine de dire qu'il ne reconnaît pas l'Estonie comme un pays libre ». « À ce moment-là », ajoute la Première ministre estonienne, « mon nom circulait pour prendre la direction de l'OTAN, ou un haut poste à l'Union Européenne. Certains leaders occidentaux ont-ils refusé de me soutenir, car ils redoutaient que cela soit perçu comme une provocation envers Poutine ?  Poutine a-t-il tué ma candidature à l'OTAN en me mettant sur cette liste noire ? J'espère que ce n'est pas le cas », répond Kaja Kallas, « car si ça l'est, cela prouve qu'il a encore beaucoup trop de pouvoir sur nos institutions et sur la façon dont nous désignons nos chefs ».Correspondance originale dans le Nouvel ObsL'hebdomadaire a eu l'idée de faire dialoguer, par écrit, Tala et Michelle. « Elles ne se sont jamais rencontrées », pourtant ces deux étudiantes « ne vivaient qu'à une dizaine de kilomètres l'une de l'autre », la première à Gaza, la seconde en Israël.  Après le 7 octobre, elles ont dû quitter leur domicile « Tala habitait Gaza City avant de fuir à Deir al-Balah, dans le centre de l'enclave pour échapper aux bombardements ». « Lors de l'attaque du 7 octobre, Michelle habitait Sdérot, la ville la plus proche de la frontière avec Gaza ». Que se disent-elles ? Tala explique : « Michelle, ici on est élevées pour vous haïr. Vous n'êtes que des voleurs de maisons, des auteurs de massacres.(...). Ecrire cette lettre me demande un effort colossal. Michelle, que fais-tu pendant que mon peuple meurt sous les bombes ? » Et Michelle lui répond :  « J'habite à quelques kilomètres de Gaza, mais je n'ai jamais parlé avec quelqu'un de là-bas (...) Lors de l'attaque du 7 octobre, enfermés avec mon petit ami dans notre abri antimissiles, nous entendions des coups de feu et des roquettes, sans comprendre ce qui arrivait. Quand je suis sortie, j'ai vu des corps sur le sol. As-tu entendu entendu parler de ce qui s'est passé en Israël ce jour-là ? ». Dans sa réponse, Tala explique qu'elle « a eu de la peine pour les innocents tués le 7 octobre. Ni notre religion ni nos coutumes ne nous autorise à maltraiter les civils », dit-elle. Mais elle ajoute : « cela fait dix-huit ans que nous subissons un siège à Gaza. Et ces agressions inhumaines qui tuent des milliers de femmes et d'enfants, sans l'ombre d'un remord. Comment leur reprocher d'avoir commis en retour des crimes contre tes concitoyens ? ».  AzahriahM, le supplément du Monde dresse le portrait d'un musicien hongrois de 22 ans, devenu une star...« Un musicien qui inquiète le pouvoir », nous dit M. « Il est devenu plus populaire que le premier ministre Viktor Orban. Elevé dans un quartier populaire, il a appris à composer seul sur Internet et incarne une jeunesse lasse d'être gouvernée depuis quatorze ans par les mêmes dirigeants nationalistes ». Azahriah vient de remplir « trois soirs de suite », le stade Puskas, à Budapest, 130 000 spectateurs sont venus l'écouter. « Azahriah », précise M, « est devenu suffisamment célèbre pour se permettre de dire ce qu'il veut, sans craindre les pressions du pouvoir ».  Au point de « faire paniquer la Fidesz, le parti d'Orban, inquiet qu'il plaise tant à ses propres électeurs, à la manière du phénomène Taylor Swift avec l'électorat trumpiste aux Etats-Unis ».  
6/9/20244 minutes, 51 seconds
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À la Une: la lourde responsabilité de Benyamin Netanyahu

« Rafah, l'horreur de trop », titre L'Express. Pour l'hebdomadaire, « les frappes sur un camp de réfugiés, le 26 mai, illustrent le cynisme et la cruauté du gouvernement de Netanyahu ». Netanyahu, poursuit l'Express, qui « entraîne neuf millions d'Israéliens dans sa chute. Il sait bien que les massacres commis par le Hamas le 7 octobre et les dizaines d'otages toujours captifs dans la bande de Gaza ont rendu une partie d'Israël aveugle à la violence infligée aux civils palestiniens et sourde aux critiques de ses alliés. Les conséquences seront écrasantes ». « Israël face au monde », titre de son côté le Nouvel Obs. Le journaliste et éditorialiste Pierre Haski s'interroge : « Les Israéliens réalisent-ils l'étendue du désastre ? Ils ont perdu la bataille des opinions publiques mondiales, alors que le 7 octobre, la planète partageait leur choc face à l'ampleur et la barbarie de l'attaque du Hamas sur des civils et leur émotion face aux images des jeunes filles et des personnes âgées emmenées en otage à Gaza. Près de huit mois plus tard, poursuit Pierre Haski, l'État hébreu accuse le coup, face à des décisions humiliantes de la justice internationale, à la clameur hostile des mouvements étudiants aux États-Unis et en Europe... Le premier réflexe (...) est de blâmer un monde par nature hostile, un antisémitisme renaissant. Mais cette attitude, ajoute Pierre Haski, s'accompagne d'un refus de voir la raison, sans doute dominante de cette hostilité croissante : la révulsion que suscitent les images sorties de Rafah, les témoignages des rares humanitaires qui s'y sont rendus, l'ampleur de la catastrophe tout simplement humaine qui s'y déroule. »Une catastrophe dont Paris-Match se fait l'écho en publiant des images sorties de Gaza. Des corps ensanglantés, une mère qui fuit en criant les bombardements, serrant dans ses bras une petite fille apeurée, ou encore une famille qui prend son repas, assise au milieu des ruines. Des photos prises par le photographe palestinien Ali Jadallah. « Deux jours avant de perdre une partie de sa famille », explique Paris-Match, il déclarait : « Pendant des années, j'ai documenté la douleur de mon peuple. Aujourd'hui, c'est ma propre histoire, de tragédie et de peine, que je dois raconter. »Fin des élections en IndeDes élections dans le pays le plus peuplé du monde, et dont le Premier ministre Narendra Modi va, sans surprise, sortir gagnant, à l'issue « d'une campagne étrange, souligne le Nouvel Obs, une campagne étrange où tout semble joué, les sondeurs annonçant depuis des mois, la victoire de Modi pour son troisième mandat ». Il faut dire que tout est fait pour assurer la popularité du Premier ministre, jusqu'à la création d'un musée qui lui est en grande partie consacré. « Il doit être le seul dirigeant au monde à avoir, en plein exercice, érigé un musée qui contribue à sa propre gloire. » L'Inde qui présente deux visages, dont l'hebdomadaire dessine le profil. « D'un côté, l'Inde de demain qui a fait atterrir une sonde sur la Lune en 2023, ne jure que par le libéralisme effréné et la vie téléguidée par appli sur smartphone (...). Et de l'autre, l'Inde millénaire des castes qui s'emploie à réécrire l'Histoire à l'aune d'un mythique "âge d'or hindou", et veut effacer l'apport culturel des musulmans, cette minorité qui représente 15 % de la population. » Une minorité discriminée, pourchassée, qui est, nous dit-on, « le bouc émissaire », « le seul ennemi impur ».Une femme présidente au MexiqueM, le supplément du Monde, dresse le portrait de la grande favorite à l'élection présidentielle au Mexique, Claudia Sheinbaum, « la féministe en chef du Mexique. À 61 ans, l'ex-maire de gauche de Mexico est portée par ses actions en faveur du droit des femmes, dans un pays où le nombre de féminicides bat des records. Ma position a toujours été celle de notre mouvement "Pour le bien de tous, les pauvres d'abord." Mais je suis consciente que nous avons une dette envers les femmes de ce pays et que nous devons entendre les revendications. » La présidente du Parquet de Mexico témoigne : « Avant Claudia Sheinbaum à la tête de Mexico, toute une série de meurtres de femmes avaient été classés comme des suicides, alors qu'il s'agissait de féminicides. J'ai obtenu un soutien total, financier et politique, de sa part, afin de créer un véritable bureau d'investigation. »« Éternel »« Les intouchables », titre l'Équipe, pour saluer la victoire du Real Madrid en Ligue des champions face à Dortmund. Une nouvelle victoire, une quinzième, avec un scénario toujours identique, résumé par le journal : « C'est un film de série, toujours le même, avec le générique "We are the Champions", un virage qui chante Campeones, et une coupe aux grandes oreilles qui rentre à la maison. » Pour l'Équipe, le Real Madrid est « éternel ».
6/2/20245 minutes, 3 seconds
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À la Une: la Nouvelle-Calédonie, entre émeutes et ingérence

« C'est l'histoire d'une cocotte minute qui siffle, qui siffle et qui finit par exploser », annonce L'Express. Pourtant, les signaux d'alerte ne manquaient pas. « Fin avril, une odeur d'insurrection flotte à Nouméa », alors qu'un député loyaliste est « nommé comme rapporteur du projet de loi sur la modification du corps électoral », ce qui est perçu « comme une nouvelle provocation pour les indépendantistes. On croyait les armes enterrées depuis plus de trente ans, elles parlent à nouveau sur ce Caillou du bout du monde, écrit le Nouvel Obs, elles parlent et réveillent les sombres souvenirs de la quasi-guerre civile des années 1980, entre indépendantistes – le plus souvent kanaks – et loyalistes – le plus souvent "caldoches" comme on appelait les descendants d'Européens ».De son côté, Aujourd'hui en France Dimanche, a interrogé Emmanuel Macron, dans l'avion qui le ramenait de Nouméa à Paris. Le président français espère toujours « un accord global », alors que les indépendantistes du FLNKS « continuent de poser comme "préalable à la sortie de crise" le retrait de la réforme électorale dont ils jugent qu'elle risque de "minoriser encore plus le peuple autochtone kanak" ». Aujourd'hui en France Dimanche précise qu'Emmanuel Macron n'écarte pas l'idée d'un « référendum, au terme du processus parlementaire » sur cette réforme électorale contestée.L'ingérence d'une ancienne république soviétique« Le maléfique soutien de l'Azerbaïdjan », titre l'Express, qui ajoute : « Bakou, dont les relations avec Paris se sont détériorées, attise la révolte sur le territoire français d'Océanie. (...) Depuis des mois, l'Azerbaïdjan ne cesse d'appuyer les groupes indépendantistes de l'archipel du Pacifique. Certains manifestants kanaks arborent des tee-shirts avec le logo du groupe d'Initiative de Bakou, une ONG azerbaïdjanaise qui s'est fait championne de la "lutte contre la décolonisation", avec la France en ligne de mire. » Qui plus est, l'Azerbaïdjan, allié de la Russie, et suspecté de vouloir faire payer à la France son soutien à l'Arménie, ne manœuvre pas seulement en Nouvelle-Calédonie. « Ainsi en Polynésie française, un groupe indépendantiste a signé début mai, un mémorandum de coopération avec des officiels azerbaïdjanais. Même en Corse, précise l'Express, lors de la visite d'Emmanuel Macron en février, des journalistes azerbaïdjanais couvrant les manifestations du mouvement indépendantiste Nazione, ont livré un portrait de l'île de Beauté au bord de l'explosion. »En Une du Point, la photo d'un homme en treillis avec ce sous-titre : « Ilham Aliev, le dictateur qui en veut à la France. [...] L'autocrate d'Azerbaïdjan multiplie les opérations de déstabilisation de la France en Nouvelle-Calédonie et ailleurs. » Pour preuve, Viginum, la cellule de détection des ingérences numériques en France, a identifié une « opération de diffusion de contenus trompeurs sur les réseaux sociaux. Un montage de photos montrant d'un côté, un homme armé, et de l'autre un manifestant kanak tué avec, en commentaire, "la police française est meurtrière, les meurtres des Algériens continuent". La crédibilité du discours n'est pas l'objectif de Bakou dans cette manœuvre, poursuit le Point. Sa campagne de désinformation vise à occuper le terrain, à faire du bruit. La dénonciation du colonialisme français est une stratégie de déstabilisation déjà utilisée par le président turc Recep Tayyip Erdogan en Afrique. »Appel à la justiceLe Nouvel Obs publie un appel à la justice « pour l'environnement ». Il est signé de plus de 70 personnalités, avec en tête le magistrat François Molins et la militante écologiste Camille Etienne. « Ces personnalités réclament davantage de juges et la création d'un service de police judiciaire environnementale, pour lutter contre les atteintes à la nature. » Car, explique le Nouvel Obs, « alors que notre maison brûle chaque jour un peu plus, la justice, elle, semble de moins en moins efficace ». Exemple : « En 2023, Lactalis, la multinationale du lait, n'a eu à payer qu'une amende de 100 000 euros, pour avoir gravement pollué un cours d'eau dans le Doubs. Pas de quoi dissuader les contrevenants », estime l'hebdomadaire et rien à voir avec les « centaines de millions d'euros d'amendes » infligées à des sociétés comme Airbus ou McDonald's « dans des affaires économiques et financières ».Les « nettoyeurs du Toit du monde »C'est Aujourd'hui en France Dimanche, qui s'est intéressé à ces nettoyeurs, car « les pentes de l'Everest sont souillées par le tourisme  (emballages, équipements, piles, excréments). Une petite expédition est partie nettoyer les routes qui mènent au plus haut sommet de la planète », explique le journal. Des routes très fréquentées. « L'an dernier, 480 personnes ont tenté l'ascension du toit du monde. Et les tentes, les bouteilles, etc. sont abandonnées en cours de route. Personne ne veut redescendre les poubelles. » Résultat : les « nettoyeurs du Toit du monde », ont ramassé au total, « 50 kilos de plastique ». Et eux n'ont pas oublié de les redescendre pour qu'ils soient recyclés.
5/26/20245 minutes, 51 seconds
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À la Une: Vladimir Poutine et l'énergie nucléaire en Afrique

Qui a promis l'énergie nucléaire à l'Afrique ? Un homme dont les ambitions semblent sans limite : un certain Vladimir Poutine. « Moscou s'active pour vendre au continent africain son rêve atomique. Au prix de décennies de dépendance pour ses États clients », titre L'Express, qui ajoute « c'est la promesse d'un avenir radieux pour un continent encore largement privé d'électricité ». En Égypte, la construction d'une centrale nucléaire a déjà commencé... Le coût : « 25 milliards de dollars, qui doivent être remboursés sur trente-cinq ans », une somme « qui sera financée à 85 % par un prêt d'État russe », précise L'Express, qui conclut : « En clair, Le Caire est pieds et poings liés à la Russie pour les trente-cinq prochaines années ». Qu'en est-il en Afrique de l'Ouest ?  L'hebdomadaire prend l'exemple du Mali, où un accord a été signé fin 2023. Le Mali où les « Russes comptent se rémunérer en minerais », explique un expert. Alors qu'au Burkina Faso, un accord a été passé avec la Russie en octobre dernier, malgré « l'instabilité chronique du pays, dont 40 % du territoire échappe au contrôle de l'armée, sous la menace des groupes djihadistes », ajoute l'Express. Pourtant, la construction d'une centrale nucléaire nécessite une certaine stabilité. L'AIEA, l'Agence internationale de l'énergie atomique, estime ainsi que « le lancement d'un programme d'énergie nucléaire est une entreprise majeure qui nécessite une planification minutieuse, impliquant dix à quinze ans de travaux préparatoires et un engagement pour une centaine d'années ».Et toujours l'ombre de Vladimir Poutine...Cette fois-ci, il s'agit de la guerre en Ukraine. Le Point publie un reportage de son envoyé spécial qui, nous dit-on, « était aux premières loges quand Vladimir Poutine a lancé ses troupes en direction de Kharkiv, ouvrant un nouveau front dans sa croisade contre l'Occident ». Ce reportage commence par une scène poignante.  « Une babouchka », (une grand-mère) qui « attend de monter dans un véhicule pour être évacuée ». La vieille dame « a toutes ses affaires à ses pieds, dans des sacs en plastique soigneusement noués et des paquets entourés de ficelle », raconte Le Point. « Elle garde dans ses mains les deux cartons les plus précieux : des poussins dans le premier, des chatons dans le deuxième. Elle a décidé, bon gré mal gré d'abandonner sa maison, ses chiens et les porcelets, à cause des combats qui se rapprochent de son petit village... ». L'envoyé spécial de l'hebdomadaire raconte aussi la « tactique de la guerre brûlée », utilisée par les Russes.  Un militaire ukrainien explique : « Nous avons intercepté des communications radio. Leur chef donnait l'ordre d'avancer sans ramasser ni les morts ni les blessés. Quand on repousse une vague d'assaillants, une autre suit, comme des zombies ». Un reportage qui se termine avec la photo d'une autre vieille dame, Liudmila 88 ans, évacuée elle aussi. Elle porte encore son tablier, s'appuie sur sa canne, soutenue par des secouristes. « Son mari, précise Le Point, a été tué dans leur maison par une frappe aérienne russe ».... La Russie en filigraneLa Tribune Dimanche donne la parole à Salomé Zourabichvili, la présidente de la Géorgie, qui lance un appel à Emmanuel Macron et aux Européens. « Qu'ils viennent ici, dit celle qui est en rupture avec un gouvernement en pleine dérive autoritaire ». « Depuis plus de quarante jours, rappelle La Tribune Dimanche, des milliers de Géorgiens manifestent dans la capitale Tbilissi et d'autres villes de l'ancienne république soviétique, contre la loi sur l'influence étrangère, adoptée le 14 mai. Jugée incompatible avec les valeurs européennes, cette loi risque de compromettre le processus d'intégration à l'Union européenne de ce petit pays du Caucase, de 3,7 millions d'habitants ». Salomé Zourabichvili, dont le rôle est essentiellement honorifique, en appelle donc à l'Europe et notamment à Emmanuel Macron qui, dit-elle, « m'a promis pratiquement depuis mon élection en 2018, qu'il viendrait »... Et elle ajoute : « Ce n'est pas seulement de la Géorgie dont il est question, il s'agit de sortir définitivement le Caucase des mentalités du joug soviétique et de l'influence russe ».RésilienceAujourd'hui en France Dimanche, publie un reportage sur les enfants blessés de Gaza. En Une du journal, la photo d'une petite fille souriante, sur une balançoire, souriante même si elle n'a plus qu'une jambe. C'est un reportage « exclusif », précise Aujourd'hui en France Dimanche. « Nous avons rencontré des familles palestiniennes évacuées et soignées depuis fin 2023 dans les hôpitaux de Doha, au Qatar ». La petite fille palestinienne a cinq ans, elle s'appelle Fatma. Elle a été blessée lorsque trois roquettes ont atteint l'immeuble où elle vivait avec sa famille. « Dès qu'elle rentre de l'école, elle joue dehors toute la journée », explique sa mère, qui admire : « les enfants sont si résilients ». Une autre mère palestinienne, endeuillée, explique « qu'elle pense malgré tout aux jeunes victimes du 7 octobre. Le peuple palestinien souffre depuis des années, dit-elle, Mais un enfant est un enfant. Israélien ou Palestinien, il ne devrait pas souffrir ».       
5/19/20245 minutes, 16 seconds
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À la Une: la mobilisation pro-palestienne en France accusée de dérapages

C'est à Sciences-Po Paris que la mobilisation pro-palestinienne s'est le plus manifestement exprimée... même si les forces de l'ordre sont intervenues à plusieurs reprises. « Sciences-Po : la dérive antisioniste »,  titre Le Point, sans que l'article qui suit étaye véritablement cette affirmation. Même si l'on comprend entre les lignes, que la France Insoumise et son leader Jean-Luc Mélenchon, sont accusés d'avoir infiltré Sciences Po et d'avoir opté pour une ligne antisioniste, voire antisémite.Autre angle d'attaque pour Le Journal du Dimanche, qui nous annonce que « les Frères Musulmans sont à l'assaut »de Sciences Po. Dans le viseur cette fois-ci, une association pro-palestinienne qui serait proche des Frères Musulmans, et « qui aurait », nous dit-on, « joué un rôle majeur dans le déroulé des manifestations ». Le JDD publie aussi une tribune de Marek Halter, écrivain français, juif d'origine polonaise, une tribune intitulée : « A ceux qui occupent les universités en soutien au Hamas », accuse-t-il. Marek Halter dit craindre que « demain ou d'ici un mois, des synagogues et des écoles juives flambent en France », « au cri de Allah Akbar ».De son côté, l'hebdomadaire Marianne, a tenté de savoir ce que les jeunes pensent de la guerre à Gaza. Tout d'abord en province, à Rennes, dans l'ouest de la France, où certaines voix s'élèvent contre les accusations d'antisémitisme. « Des accusations malhonnêtes », estime une étudiante en histoire de l'art : « Nous on se soulève pour la Palestine, pour dénoncer la colonisation israélienne et le massacre qui se déroule là-bas. Il n'y a pas de haine. On ne fait pas de lien direct entre Israël et les juifs, on ne mélange pas tout ». Marianne s'est aussi rendu dans une banlieue dite « sensible », à Sarcelles, en région parisienne. « Pas de slogan antisémite ou antisioniste sur les murs de la ville », raconte l'hebdomadaire, « pas d'autocollant appelant au boycott d'Israël. Ici, le Palestinien n'est pas une icône musulmane ».  Dans cette banlieue surnommée « la petite Jérusalem », « du fait de son importante communauté Juive », poursuit Marianne, « les habitants sont surtout soucieux de joindre les deux bouts ».Mission impossibleC'est en Argentine que l'hebdomadaire Le Point a envoyé le journaliste et écrivain Olivier Guez, dans l'espoir d'une rencontre avec l'ultra libéral et fantasque président argentin, Javier Milei. Un envoyé spécial bien à la peine... Étant passé, en vain, par le service de presse du président, il arrive tout de même à se faire inviter chez « un richissime homme d'affaires », qui lui « conseille d'écrire au président sur les réseaux sociaux. Karina (la soeur et collaboratrice du président), te répondra peut-être, elle et son frère y passent une partie de leur journée », lui conseille-t-il.  « Autant jeter une bouteille à la mer dans l'Atlantique Sud », remarque l'envoyé spécial du Point, dont la quête sert de prétexte à la découverte de l'Argentine, qui nous dit-on, « affronte un de ces psychodrames dont elle raffole : elle est au bord du précipice, comme tous les dix à vingt ans ». On apprendra aussi de Javier Milei qu'il a fait cloner son chien Conan, que sa soeur Karina, est une « ancienne vendeuse de gâteaux sur Instagram », et qu'elle « fait régulièrement le ménage dans l'entourage du président ». Président que le journaliste du Point, vous l'aurez deviné, ne rencontrera jamais.Président TGVParis Match est allé à la rencontre d'Andry Rajoelina, le président malgache, visiblement beaucoup plus accessible que son homologue argentin. Andry Rajoelina que l'hebdomadaire, visiblement conquis, surnomme « Le président TGV ». « J'ai toujours eu un esprit de leader », affirme le président malgache. « À 20 ans, j'ai créé ma société d'évènementiel ». « À 34 ans, poursuit Paris Match, il devenait le plus jeune chef d'État africain ». Aujourd'hui, Andry Rajoelina tire un bilan élogieux de son premier mandat, assurant avoir construit « 30 centres hospitaliers universitaires en cinq ans »,  « bâti plus de 4 000 salles de classe, et goudronné plus de 500 kilomètres de routes ». Interrogé sur l'extrême pauvreté à Madagascar, il répond : « On peut toujours critiquer, mais dans d'autres pays, ce type de projet pourrait prendre une dizaine d'années ».  « Quelles sont ses relations avec la France ? Très bonnes », répond  Andry Rajoelina. « Je suis fréquemment en contact avec le président Macron ». « Mais selon moi, la France ne s'engage pas suffisamment avec Madagascar ». Les adieux à Killian Mbappé.Killian Mbappé est à la Une d'Aujourd'hui en France Dimanche, avec ce titre : « Le Parc perd son prince, la star du PSG joue ce dimanche, son dernier match sur la pelouse du stade parisien. Les supporters (...), regrettent déjà le meilleur buteur de l'histoire du club ». « Il va laisser un grand vide », déplore le journal, qui égrène les regrets. « Mbappé a tout donné, mais ce n'était pas assez aux yeux de certains (...) Ce dimanche, le PSG reçoit son trophée de champion de France, et rien n'est prévu pour la star qui va tirer sa révérence sans hommage particulier. C'est triste. Même s'il est brouillé avec son président, il mérite mieux qu'un adieu sans larmes », conclut Aujourd'hui en France-Dimanche.
5/12/20245 minutes, 15 seconds
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À la Une: le mouvement pro-palestinien accusé d'antisémitisme

Disons le d'emblée, le mouvement pro-palestinien ne trouve aucun soutien dans les hebdomadaires français. Il n'est même souvent jamais nommé. Ainsi, l'Express, parle « d'activisme anti-Israël », sous la photo d'étudiants de la Sorbonne à Paris, brandissant une banderole sur laquelle on peut lire : « Sionistes, hors de nos facs. »  Depuis le 7 octobre 2023, poursuit l'hebdomadaire, « l'activisme virulent et perturbateur prend une place grandissante, même s'il émane d'une infime minorité d'étudiants ». La charge est plus lourde dans le Point, dont l'éditorialiste Franz-Olivier Giesbert, estime que« ce sont des fascistes de gauche qui ont pris le pouvoir des deux côtés de l'Atlantique ». Et il s'en prend aux étudiants, « antisémites et ignares », qui, dit-il, « considèrent sans doute que la lecture d'un livre d'histoire est au-dessus de leurs forces. Sinon, ils sauraient que la politique suicidaire du Hamas est pour beaucoup dans l'actuelle tragédie palestinienne, et qu'Israël a toujours été une terre juive, bien avant la naissance de Mahomet ». Dans le Point encore, un article sur « l'honneur perdu de Sciences-Po Paris », dont la direction a accepté de dialoguer avec les étudiants, « plein de bons sentiments », ironise l'hebdomadaire, « et qu'on n'entend pas, bien sûr, réclamer la libération des otages, encore moins condamner ou regretter le pogrom du 7 octobre ». Dans un éditorial intitulé « La Fabrique des crétins étudiants », la directrice de la rédaction de Marianne, Natacha Polony, fustige « le simplisme de jeunes gens obsédés par la "domination", au point de glisser d'une défense légitime des droits des Palestiniens à une dénonciation plus que douteuse d'un supposé privilège d'Israël et, par un glissement plus douteux encore, une dénonciation des Juifs en général. Cela a, dit-elle quelque chose de consternant et, plus encore, d'effrayant ». Dans le Figaro Magazine, Guillaume Roquette, éditorialiste lui aussi, s'en prend également à Sciences Po, qui serait « infiltrée par les islamistes » et il fustige « une minorité d'étudiants pro-palestiniens fanatisés ».Apologie du terrorismeDe son côté, le Nouvel Obs a choisi de dialoguer avec un juriste du droit des libertés. Non pas pour parler du mouvement étudiant, mais des convocations devant la police de Mathilde Panot, députée de La France insoumise, et Rima Hassan, candidate insoumise aux élections européennes, et par ailleurs d'origine palestinienne. Toutes deux sont accusées « d'apologie du terrorisme », pour des propos jugés par certains trop cléments vis-à-vis du Hamas. Le Nouvel Obs a donc interviewé un juriste, Nicolas Hervieu, qui ne se prononce pas sur le cas particulier de Mathilde Panot et Rima Hassan, mais dégage une ligne générale. « Ce qui pose question, dit-il, c'est la définition et l'identification des propos "d'apologie du terrorisme". Elle doit être appréciée et analysée dans chaque affaire particulière, par un examen des mots proférés et du contexte dans lequel ils ont été prononcés. La véritable difficulté, ajoute-t-il, vient du fait que cet exercice de qualification doit se conjuguer avec le principe de la liberté d'expression. »BanalisationAujourd'hui en France Dimanche publie les résultats d'un sondage sur l'antisémitisme.« L'antisémitisme : une haine banalisée », titre le journal, pour qui « les massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre et la riposte à Gaza, ont libéré une hostilité anti-juive nourrie de celle contre Israël. Ce fléau se répand dans les discours et les actes ». Que dit le sondage publié par Aujourd'hui en France Dimanche ? « Que 92% des juifs français ont le sentiment que l'antisémitisme est un "phénomène répandu", 94 % estiment qu'il est "en augmentation" ». Pour le journal, « l'antisémitisme se banalise et se camoufle derrière la haine d'Israël. Or, poursuit-il, "s'il est légitime d'interroger et de critiquer la politique israélienne, de dénoncer la tragédie vécue par la population civile de Gaza, il est insupportable de voir l'antisémitisme infuser les esprits. Les intellectuels et les étudiants en sciences politiques devraient comprendre qu'on ne joue pas avec le feu, quand les plus radicaux se réjouissent ».Enfin, la Tribune Dimanche publie une longue interview d'Emmanuel Macron, dans laquelle il est notamment question du Proche-Orient. Le journal a demandé au président, « s'il condamne le blocage d'établissements d'enseignement supérieur par des étudiants défendant la cause palestinienne ». Emmanuel Macron répond, qu'il le condamne, « avec la plus grande fermeté. Je suis pour qu'il y ait des débats, dit-il. C'est tout à fait légitime et même sain et rassurant que notre jeunesse puisse dire que l'actualité internationale la touche et qu'elle en débatte, mais intimer l'ordre à un établissement d'avoir telle ou telle politique par la force et le blocage, empêcher d'autres étudiants d'accéder à un amphithéâtre sous prétexte qu'ils sont juifs, ce n'est pas la République ». La Tribune Dimanche a aussi demandé à Emmanuel Macron si, de son point de vue, « ces étudiants étaient manipulés ». Réponse du président : « Ils sont politisés. Certaines formations comme la France insoumise ont considéré que c'était une manière pertinente de mener le combat. Il est simplement contreproductif et inacceptable qu'au nom de leurs combats, ils empêchent le débat », conclut Emmanuel Macron. 
5/5/20245 minutes, 27 seconds
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À la Une: l'acteur Omar Sy sous les feux des projecteurs

Omar Sy, souvent présenté comme l'une des personnalités préférées des Français, est en Une du Nouvel Obs, et d'Aujourd'hui en France-Dimanche. Le héros du film Intouchables, et de la série Lupin, sort un livre d'entretiens intitulé Viens, on se parle. Est-il un « symbole » ? lui demande le Nouvel Obs. Il se présente comme « fils d'immigrés d'Afrique de l'Ouest, grandi en banlieue, noir et musulman ». « Si on combine tout ça », ajoute-t-il,« cela fait ce cocktail que vous appelez symbole et cela devient politique. (...) Ce sont les gens qui en font quelque chose de politique, je n'y peux rien ».Ce qui amène Aujourd'hui en France-Dimanche à faire ce commentaire : « Omar Sy sait ce qu'il veut dire et surtout ce qu'il ne veut pas dire. Parce que sa parole compte, mais qu'elle peut être retenue contre lui, star hexagonale désormais installée aux États-Unis, qui donne son avis sur la France, alors qu'il n'y vit plus beaucoup ». « Est-ce pour ne plus être sans cesse assimilé à une couleur de peau qu'il a établi sa famille aux États-Unis ? » interroge le Nouvel Obs. « C'est surtout lié à mon succès », répond-il. « Je voulais protéger mes enfants (...) voilà pourquoi les États-Unis sont devenus un endroit intéressant, pour les élever dans l'anonymat ».Aya NakamuraMême s'il se défend de faire de la politique, Omar Sy ne renonce pas pour autant à tout commentaire. C'est le cas lorsqu'il est interrogé sur Aya Nakamura, dont la possible participation à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris, a suscité des commentaires désobligeants de la part de l'extrême droite. « Je ne juge rien », assure Omar Sy.« Je fais le constat désolant qu'on en est là en France. Qu'en 2024 il y ait encore un débat sur une artiste comme Aya Nakamura, dont je salue le parcours et le grand talent. Mon optimisme est mis à rude épreuve ». Est-il inquiet de la montée de l'extrême droite en France ? « Je n'ai pas de commentaire à faire », répond l'acteur de 46 ans, « ce serait beaucoup trop long. On verra où en sera la France aux prochaines élections ».À lire aussiOmar Sy, un parcours hors du commun« Ressentiment »Dans Le Journal du Dimanche, Omar Sy est interpellé par la journaliste antillaise Christine Kelly, qui s'adresse à lui, et assure que le « racisme, elle connaît ». Mais elle ajoute : « La France donne, je crois, sa chance à chacun ». Et elle énumère les noms de personnalités connues et reconnues, qui ont beaucoup de succès en France, dont Aya Nakamura, se gardant bien toutefois d'évoquer les propos de l'extrême droite à son égard.Revenant à Omar Sy, Christine Kelly assène : « La France, ceux qui la critiquent sont souvent ceux qui ont réussi, comme s'ils fermaient la porte derrière eux, au lieu de montrer la voie ». « Le racisme d'aujourd'hui », assure aussi la journaliste, « c'est celui qui nuit réellement aux personnes dites "racisées", c'est celui qui consiste à installer des millions de personnes dans la victimisation ».Malgré toutes ses précautions pour éviter les sujets trop politiques, Omar Sy se retrouve donc sur le banc des accusés et se voit même suspecté par le JDD de « fournir à la jeunesse "racisée" un prétexte au ressentiment ».    Grande-Bretagne, Canada, USA« La France donne sa chance à chacun », peut-on lire dans le JDD, la réalité serait toutefois plus complexe. C'est ce qu'il ressort d'une enquête réalisée par trois sociologues et intitulée : « La France, tu l'aimes mais tu la quittes. Enquête sur la diaspora française musulmane ». « On estime à près de 200 000 le nombre de musulmans expatriés », nous dit le Nouvel Obs, « et tout porte à croire qu'il serait en augmentation depuis 2015, à la suite des attentats et de leurs conséquences ».Qui sont-ils ? « Ils sont souvent nés ici », explique l'hebdomadaire, « ont presque tous la nationalité française, ils sont d'origines variées, mais surtout maghrébine (...) ils viennent de la France entière, pas seulement des banlieues. Certains ont des parents qui appartenaient déjà à la classe moyenne. Et beaucoup d'entre eux pouvaient y aspirer, ayant fait de très bonnes études. Mais ils ont fait un autre choix, celui de partir ».  Beaucoup vivent désormais dans des pays anglophones, comme la Grande-Bretagne, le Canada et les États-Unis. Pourquoi ont-ils quitté leur pays ? « C'est souvent une goutte d'eau qui fait déborder le vase », apprend-on dans cette enquête. « Et le plus souvent, le déclic est professionnel. Il est produit par le sentiment de se heurter à un "plafond de verre", dans la progression au sein de l'entreprise. Parfois, c'est une simple opportunité : eux qui "avaient tout bien fait" ne trouvent pas de stage en France, mais on leur répond ailleurs, où ils découvrent une autre manière de vivre, puis trouvent un emploi à la hauteur de leur qualification ». Et le Nouvel Obs de conclure : « Qu'en est-il de tous ceux et toutes celles, musulmans français qui partagent cette quête respectable d'une vie digne et paisible (...) qui ont l'impression qu'elle est impossible à vivre ici, et qui n'ont pas les moyens de partir ? »À lire aussiFrance: SOS Racisme manifeste son soutien à Aya Nakamura sous les fenêtres du RN
4/28/20244 minutes, 50 seconds
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À la Une: l'escalade au Moyen-Orient et le nouveau livre de Salman Rushdie

« Moyen-Orient, le scénario du pire », titre l'Express en Une, avant de faire le bilan des forces en présence. « Une armée iranienne d'un autre âge », « une aviation iranienne surclassée », mais « l'Iran puissance aérobalistique » explique l'hebdomadaire : « pour pallier la faiblesse de leur aviation, les Iraniens ont investi dans les technologies non embarquées et conçu des dizaines de types de missiles de croisière et balistiques, ainsi que des drones ». De son côté, Israël mise sur son « bouclier du ciel », le « Dôme de fer », pour intercepter « les drones et les roquettes ». Il y a aussi l'arme nucléaire même si, nous dit l'Express, les autorités israéliennes ont toujours « nié posséder des armes atomiques ». L'Express qui a interrogé la chercheuse américaine Barbara Slavin : elle prédit un avenir sombre, et redoute « une nucléarisation du conflit au Moyen-Orient », assurant, par exemple, que « si les réacteurs iraniens de Bouchehr étaient touchés par Israël, les radiations se propageraient à travers le Golfe Persique jusqu'aux voisins arabes de l'Iran, entraînant ainsi des pertes humaines massives ». De son côté, Le Point fait sa Une sur le Hezbollah, « bras armé de l'Iran », et publie une enquête qui nous conduit notamment en Amérique latine où, nous dit-on, « le Hezbollah contrôle une partie du trafic de drogue ». « Rien que le trafic de cocaïne, qu'il a investi, dépasserait les 100 milliards de dollars par an ». Ce serait « la deuxième source de revenus du Hezbollah, après les subsides fournis par l'Iran », estime Le Point qui s'est aussi rendu au Liban, où explique-t-il, « le Hezbollah a supplanté l'État ». L'hebdomadaire prend notamment l'exemple du Sud-Liban, et d'une famille de déplacés acquise à la cause du Hezbollah, à qui l'on a fourni un logement disposant de tout le confort et « dont le loyer est intégralement pris en charge ».   Enfin, l'hebdomadaire s'intéresse au « réseau discret », « surveillé mais toléré » tissé par le Hezbollah en France, citant le cas d'une association de Montreuil, en banlieue parisienne, « dont la proximité avec le Hezbollah est avérée », et qui « entretient des liens étroits avec l'Iran ».« C'est donc toi »« Salman Rushdie, la mort en face » : c'est le titre choisi par le Nouvel Obs pour nous parler de Salman Rushdie (condamné à mort par l'Iran en 1989) et de son dernier livre, « Le couteau ». L'auteur des Versets sataniques, rappelle l'hebdomadaire, « a été victime d'une tentative d'assassinat le 12 août 2022 aux États-Unis ». Et c'est cette agression que l'écrivain raconte dans son livre. « Un récit qui n'est pas seulement le compte rendu minutieux des faits », précise l'hebdomadaire, « c'est aussi une œuvre littéraire au sens propre ». « Lorsqu'il raconte comment le couteau de l'assaillant pénètre dans sa chair, on entend presque le bruit que ça fait. On est à la fois la peau et le métal, le corps qui tombe et la foule qui se précipite, le meurtrier ceinturé et l'hélicoptère qui s'empresse de venir chercher la victime ».   Le Nouvel Obs publie plusieurs extraits du livre, notamment celui où Salman Rushdie explique qu'il n'a pas tenté de fuir face à son agresseur. « J'étais pétrifié, raconte-t-il. Il s'était écoulé trente-trois ans et demi, depuis la fameuse condamnation à mort prononcée par l'ayatollah Khomeini (...) et pendant ces années, je l'avoue, j'ai parfois imaginé mon assassin se lever, de quelque assemblée publique ou autre et foncer vers moi exactement de cette façon.  Aussi, ma première pensée, quand je vis cette silhouette meurtrière se précipiter vers moi, fut : ' C'est donc toi, te voilà ' ». « Le Couteau, poursuit le Nouvel Obs, est le témoignage d'un écrivain qui n'a jamais varié, jamais tremblé, jamais failli ». Il se dit « fier du travail qu'il a accompli », « et cela, dit-il inclut bien évidemment 'Les Versets sataniques'. Si quelqu'un s'attend à ce que j'exprime des remords, il peut arrêter immédiatement de me lire ». BardellamaniaLe Journal du Dimanche consacre à interviewé Jordan Bardella, la tête de liste du Rassemblement national pour les élections européennes du mois de juin. Il est le favori des sondages, et peut-être bien celui du JDD, selon lequel Jordan Bardella « semble taillé pour assumer son nouveau statut ». Dans une longue interview, le candidat d'extrême droite est interrogé, comme souvent, sur la délinquance et l'immigration. « Quand on disserte des heures sur la violence des mineurs et la montée de la barbarie dans la société française, sans jamais aborder la question de l'immigration, on passe à côté de l'essentiel », assure-t-il. Le journal du Dimanche a suivi le candidat du Rassemblement national dans l'un de ses déplacements, hier, à la foire de Montereau. « L'occasion, nous dit le JDD, de mesurer le phénomène de la Bardellamania ». On voit le candidat, tout sourire, poser pour un selfie.  Un monsieur de 76 ans trouve « le jeune homme intéressant, il parle clairement, il a du charme, il s'exprime bien ». Le JDD a aussi rencontré une ancienne électrice de gauche convertie au RN. « Mélenchon a trahi la gauche, dit-elle, avec Bardella on a l'impression d'être écouté ». 
4/21/20245 minutes, 15 seconds
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À la Une: la commémoration des trente ans du génocide au Rwanda

« Trente ans après le génocide, le souvenir à tout prix, titre Aujourd'hui en France Dimanche. Trois décennies après, ajoute le journal, la mémoire des Rwandais est toujours à vif, brûlante, à l'échelle de la violence qui s'était alors déchaînée. Elle est aussi omniprésente, dans un pays où survivants et génocidaires cohabitent. [...] Les monuments commémoratifs, ajoute Aujourd'hui en France Dimanche, sont des rappels permanents de l'horreur vécue dans chaque recoin du pays. Il en existe environ 250, essaimés dans les bâtiments communaux, les stades, églises ou universités. » Se souvenir est indispensable.Audace, un jeune Rwandais témoigne : « La mémoire, même douloureuse, est une nécessité. C'est ce qui nous permet d'avancer, et de pardonner collectivement, là où on en serait incapables individuellement. On ne parle plus de tutsis ni de Hutus dans ce pays, mais de Rwandais. » La réconciliation a aussi « reposé sur la justice », rappelle dans la Tribune Dimanche, Audrey Azoulay, la directrice générale de l'Unesco, l'Organisation des Nations pour l'éducation, la science et la culture. Elle « participe ce week-end aux cérémonies de commémoration au Rwanda. [...] Le processus de réconciliation », dit-elle, a reposé notamment sur « les tribunaux communautaires, les gacaca et la justice internationale ».Mémoire et justice« De nombreux génocidaires se sont réfugiés en France, où une trentaine de dossiers sont en cours d'instruction, mais seules sept condamnations ont été prononcées », explique le Nouvel Obs, qui est allé à la rencontre d'Alain et Dafroza Gautier. « Depuis 25 ans, ils traquent les génocidaires. Alain, originaire d'Ardèche et Dafroza, née à Butare, dans une famille tutsie. Ce couple, qui a déposé trente-cinq plaintes, précise le Nouvel Obs, porte presque à lui seul, la charge de poursuivre les responsables du dernier génocide du XXe siècle, réfugiés en France. »Parmi eux, Agathe Habyarimana, la veuve du président assassiné le 6 avril 1994, « soupçonnée d'être la tête pensante du parti extrémiste hutu ayant appelé au génocide ». Pourtant, elle vit paisiblement en région parisienne. « L'asile ne lui a pas été octroyé, mais la France rejette les demandes d'extradition du Rwanda, nous dit le Nouvel Obs, "je pense qu'elle est protégée", estime Dafroza Gautier. Son époux ajoute : "Son procès risquerait de lever des lièvres sur le rôle de la France et le soutien qu'elle a apporté." L'an prochain, conclut l'hebdomadaire, doit avoir lieu le procès de la tuerie de l'église où la mère de Dafroza a été assassinée. Elle ira, dit-elle, "sans haine ni vengeance". »Les « esclaves sexuelles de Daech »« Cette horreur que l'on n'a pas voulu voir », s'exclame Kamel Daoud, l'écrivain franco-algérien auquel le Point a fait appel pour faire le récit de ces violences. « Ce n'est pourtant pas un secret, depuis l'avènement de l'organisation terroriste Daech, et la proclamation du califat, le monde dit "musulman savait". Et plus que jamais, ce qu'ont subi ces femmes ne peut être ignoré. À l'occasion d'un film tourné par Majid Hamid, un journaliste de la chaîne al-Arabiya, à Bagdad, des femmes, yézidies pour la plupart, qui ont été les esclaves sexuelles de Daech, témoignent à visage découvert. "Il m'a kidnappée, il m'a vendue, il m'a offerte, il m'a violée" racontent-elles à l'unisson. En France, regrette Kamel Daoud, les scoops d'al-Arabiya ont trouvé peu d'écho. La condition de la femme dans le monde musulman est difficile, sinon terrible, estime l'écrivain. C'est la femme qui paie les effondrements de régime, l'islamisme, les crises et le lien pathologique à la réalité. Les Yézidies qui racontent sont des femmes, mais quelque part, toutes les femmes sont des Yézidies. »Le sport malgré la guerreL'Express nous propose d'imaginer les Jeux olympiques, vus d'un pays, l'Ukraine, où la principale préoccupation est la guerre, et non pas le sport. Pourtant, malgré les bombes, de jeunes athlètes s'entraînent, dans l'espoir de venir à Paris l'été prochain. L'Express est allé à leur rencontre, à Kiev. On fait ainsi la connaissance d'Oleksiy Sereda, « jeune prodige du plongeon de 18 ans, en lice pour les JO 2024 ». Pour lui, explique l'Express, « rester concentré sur ses figures pendant tout un entraînement relève de l'exploit, alors que son pays subit depuis plus de deux ans l'invasion de l'armée russe.  À chaque instant, un missile ou un drone ennemi peut exploser sur la capitale ». Mais pas question de laisser tomber. « Si je remporte une médaille olympique, je rendrai un grand service à mon pays, estime Oleksiy Sereda, parce que beaucoup de gens entendraient parler de l'Ukraine en bien. » Et il conclut : « Je veux prouver qu'un sportif peut gagner une médaille, même si son pays est en guerre. »
4/7/20245 minutes, 9 seconds
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À la Une: la succession du pape François ouvertement évoquée

À l'occasion des fêtes de Pâques, le pape François est à la Une du Figaro Magazine. On le voit qui s'appuie lourdement sur une canne, sous ce titre : « Fin de règne au Vatican, comment l'Église envisage l'après-François ». Ce n'est pas très charitable, mais lorsque l'on parle du souverain pontife désormais, c'est pour évoquer sa santé fragile et sa succession. Ceci étant, rappelle le Figaro Magazine, François n'a pas l'intention de renoncer. « Si Dieu veut, j'ai encore beaucoup de projets à réaliser », dit-il. En mai 2022, alors qu'il « étrennait son fauteuil roulant », il avait déclaré : « on ne gouverne pas avec le genou, mais avec la tête ». Cela n'empêche pas les spéculations d'aller bon train, y compris au Vatican. D'autant qu'en décembre dernier, la décision prise par François « d'autoriser, sous certaines conditions, la bénédiction de couples homosexuels », a provoqué la fronde de « plus de la moitié des épiscopats du monde », rappelle le Figaro Magazine.À lire aussiLe pape François préside la veillée pascale et rassure sur son étatAutant dire qu'au sein de l'Église, le pape n'a pas que des amis. Plusieurs noms circulent, pour sa succession, parmi des cardinaux, européens, latino-américains, asiatiques et un africain, Fridolin Ambongo, l'archevêque de Kinshasa, l'un de ceux qui a mené la fronde contre la bénédiction des couples homosexuels. Toutefois, selon les « sources interrogées » par le Figaro Magazine, « l'heure n'est pas encore venue » d'élire un pape africain.OTAN contre RussieDans une longue interview à la Tribune Dimanche, le ministre des Armées Sébastien Lecornu annonce l'envoi de nouveaux matériels à l'Ukraine. « Un nouveau lot de missiles Aster 30, ainsi que du matériel ancien encore fonctionnel ». « Pour tenir une ligne de front aussi grande, explique le ministre, l'armée ukrainienne a besoin par exemple de nos véhicules de l'avant blindé, c'est absolument clé pour la mobilité des troupes ».Et l'effort se portera sur le long terme. « J'exige, annonce Sébastien Lecornu, la constitution de stocks pour produire des munitions ». De son côté, le Parisien-Dimanche a accompagné des pilotes français en mission en Lituanie et dont l'objectif est « d'intercepter les vols suspects, aux confins de l'Europe ». « L'utilité de l'Otan (...) face à la menace russe réapparaît comme une évidence depuis février 2022, et le début de la guerre en Ukraine », estime le journal qui ajoute : « même si elles sont perçues comme une provocation, les récentes incursions de missiles russes en Pologne, un État membre de l'OTAN, prouvent la nécessité de se montrer présent, ostensiblement ».Irlande et PalestineC'est M, le supplément du Monde, qui s'intéresse à ce qu'il appelle « l'alliance du trèfle et du keffieh ». « Manifestations, concerts, levées de fonds, boycotts de produits israéliens... depuis la riposte de l'État hébreu au massacre perpétré par le Hamas en octobre dernier, la mobilisation irlandaise en faveur de la Palestine a pris une ampleur inégalée », explique M, qui ajoute : « cette solidarité plonge ses racines dans un passé vécu comme commun, d'occupation britannique et de lutte armée ». « Selon un sondage publié le 2 février, poursuit l'hebdomadaire, 79% des Irlandais estiment que "les actions militaires à Gaza constituent un génocide" ».Mais ce n'est pas tout, « les propos hostiles aux juifs prolifèrent sur les réseaux sociaux », assure Maurice Cohen, le président du Jewish Representative Council of Ireland, qui « dénonce une amnésie sélective au sujet du massacre du 7 octobre ». Propos nuancés par le sociologue David Landy, selon lequel « la communauté juive de la République d'Irlande est divisée sur le conflit, comme partout ailleurs ». « Quand on voit autant de civils palestiniens se faire tuer et avoir faim, dit-il, c'est le devoir de tous de s'émouvoir ».À lire aussiIrlande: pour la Saint-Patrick, des trèfles noirs en signe de soutien à GazaCulpabilité« Sommes-nous devenus plus bêtes ? » interroge le Nouvel Obs, au-dessus d'un dessin où l'on voit deux jeunes gens, dans un musée, le nez sur leur smartphone, à côté de la Joconde, qui, elle aussi, consulte son portable. Et le Nouvel Obs enchaîne les questions : « Qui ne s'en est jamais voulu de garder la tête penchée sur son smartphone dans les transports en commun, de passer des heures à scroller compulsivement des vidéos sans intérêt, plutôt que de lire, discuter, ou même divaguer ? »Et que dire des enfants... « À l'heure où smartphones et tablettes semblent de nouveaux appendices greffés à leurs mains, l'idée qu'ils puissent nuire à leur cerveau fait frémir les parents », nous dit-on, d'autant « qu'il existe bien au niveau mondial, une baisse de performances des jeunes de 15 ans, selon l'enquête Pisa conduite par l'OCDE, L'Organisation de coopération et de développement économiques, dans 80 pays ». Mais le Nouvel Obs se refuse à sombrer dans le pessimisme et tente d'énumérer, ce qui nous rend plus intelligents, grâce aux écrans. Comme « lire en version originale », « apprendre à tout faire grâce aux tutoriels de YouTube », ou encore, « accéder à tous les savoirs et à la pointe de la recherche ». Autant d'occasions de regarder son portable, sans culpabiliser.
3/31/20245 minutes, 22 seconds
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À la Une: le combat des femmes ukrainiennes pour la démobilisation

Le Nouvel Obs s'intéresse cette semaine aux femmes en Ukraine. Le Nouvel Obs, c'est le nouveau nom de l'hebdomadaire qui s'appelait l'Obs depuis 2014, et qui souhaite, nous dit-on, « poursuivre son aventure éditoriale avec une ambition décuplée ». C'est donc dans le Nouvel Obs que s'expriment les « femmes qui montent au front ». « Elles sont les épouses, les mères, les sœurs de soldats qui combattent depuis deux ans. Alors que la guerre s'enlise, elles réclament que d'autres hommes prennent le relais », explique l'hebdomadaire. Elles sont ainsi plus de 3 000 à manifester chaque mois, faisant valoir que « l'absence de perspectives de démobilisation est devenue insupportable pour les soldats et leur famille », alors que « d'autres ukrainiens, à l'abri des traumatismes de la guerre, poursuivent une vie normale, une carrière, une vie de famille ».  « Je ne peux pas m'empêcher », raconte Anastasia, « de les soupçonner d'avoir magouillé pour éviter le recrutement ». Anna, de son côté, interroge. « Que font-ils pour leur pays à part porter un tee-shirt "Fier d'être ukrainien" ? De quel droit ces hommes, jeunes et valides, prétendent-ils jouir de notre démocratie, en laissant d'autres se battre pour la défendre ». Selon le Nouvel Obs, « un fossé de plus en plus profond, se creuse au sein de la société ukrainienne entre les proches des combattants et le reste de la population ». Alerte rougeC'est décidément la saison du renouvellement pour les hebdos. Marianne ne change pas de nom, mais baisse son prix, moins 90 centimes, et réduit de moitié sa pagination, espérant tout de même gagner de nouveaux lecteurs. À la Une cette semaine, Emmanuel Macron,« ce président qui craint pour sa peau », titre Marianne, qui s'interroge : « Le président pense-t-il vraiment que Vladimir Poutine souhaite s'attaquer à sa personne ? » « À l'Élysée, nous dit l'hebdomadaire, les personnels chargés de la sécurité du "PR", comme ils disent, sont passés en mode alerte rouge ». « Menace réelle ou président en mode parano ? » questionne Marianne. Il y aurait, en tout cas, « un fort turn over » dans les équipes chargées de la sécurité du président. « Tout le monde se barre », dit un ancien du Groupe de sécurité de la présidence de la République,  « Macron est devenu tellement insupportable ». Un président par ailleurs extrêmement attentif aux « actions de désinformation menées par des États hostiles à la France ». « À l'Élysée, on nous l'assure, écrit Marianne, on constate une augmentation des attaques cyber et informationnelles, en particulier venant de la Russie. Il y a donc bien une vigilance et une mobilisation de l'appareil d'État sur le sujet ».Contagion antisémite ?Le magazine le Point s'est particulièrement intéressé au cas de Sciences-Po, prestigieuse école « dont la direction tangue depuis vingt ans sous l'influence d'une minorité radicale », assure le Point, qui revient sur l'incident survenu le 12 mars dernier, lorsque des étudiants pro-palestiniens ont refusé l'entrée d'une étudiante juive, dans un amphithéâtre rebaptisé Gaza. L'affaire a fait grand bruit, le Premier ministre Gabriel Attal s'est même rendu sur place. « Depuis quelques années, déplore le Point, la machine à fabriquer des "élites" est noyautée par une minorité de gauche radicale, bruyante, organisée et hyperactive ». Dans un second article, le Point va plus loin en titrant : « comment la gauche a basculé dans l'antisémitisme ». L'hebdomadaire accuse cette gauche de « regarder sans émotion apparente les élèves à kippa disparaître des écoles publiques dans les banlieues françaises ». Le Point ne décolère pas, assurant « qu'au Royaume-Uni, en Belgique et en France, le même mécanisme est à l'œuvre, et n'augure rien de bon pour la démocratie ».  L'hebdomadaire reproche ainsi au Premier ministre belge, Alexander De Croo, d'avoir évoqué le « massacre israélien » à Gaza, niant l'utilité d'une action militaire et appelant à un cessez-le-feu permanent. La Belgique où la Ligue contre l'antisémitisme se plaint que la vice-Première ministre a « proposé des sanctions économiques contre Israël ». Autant de propos qui peuvent donner lieu à des visions différentes, mais que le Point rassemble sous un seul et même angle.  Raté humiliantLes journaux du dimanche reviennent tous sur l'attentat meurtrier de vendredi soir à Moscou. « L'attentat qui fragilise la Russie », titre le Parisien-Dimanche qui parle d'un « raté humiliant » pour le pouvoir russe. Un raté « doublement humiliant », même, estime le journal, « puisque dans un tel régime, apparaître comme vulnérable est un signe de faiblesse encore plus important que dans une démocratie. Et ensuite, parce que les services américains avaient alerté du danger ». Le Parisien-Dimanche remarque aussi que cette tuerie, revendiquée par le groupe État Islamique, est « la plus meurtrière depuis les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ». « Moscou face à la guerre intérieure », titre de son côté la Tribune, qui évoque « la crainte d'un renforcement de la répression » et ajoute : « dans le déni d'une faille des services de sécurité et de la revendication djihadiste, Vladimir Poutine pointe "une piste ukrainienne" ». Enfin, Le Journal du Dimanche, estime que l'attaque de Moscou, revendiquée par l'État islamique, démontre les capacités de projection des terroristes. Une menace mondiale, estime le JDD.
3/24/20245 minutes, 30 seconds
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À la Une: les faiblesses de l'armement européen et français

« L'Europe, combien de divisions ? » interroge d'emblée l'Obs, qui s'inquiète : « Les atermoiements de Washington contraignent les alliés européens de Kiev à renforcer leur soutien face à la Russie ». Et l'hebdomadaire aligne les chiffres. « Sur le million d'obus promis à Kiev, les Européens ne peuvent en livrer qu'untiers » et vont devoir en acheter 800 000 autres en urgence aux quatre coins du monde.« L'Europe est à la traîne, et laFrance aussi. Elle ne possédait que 76 canons Caesar » et « elle en a cédé 30 à l'Ukraine », selon l'Obs qui énumère les faiblesses de Paris : « plus de chaînes d'assemblage en France pour les chars Leclerc, depuis 2008. L'approvisionnement en poudre se fait en Australie depuis un an. Enfin, il faut trois ans entre la commande et la livraison d'un chasseur Rafale ». On peut ajouter à cela, poursuit l'Obs, que « contrairement à plusieurs puissances moyennes » (comme la Turquie, l'Iran et Israël), « aucun pays européen n'a développé l'industrie du drone, nouvelle carte essentielle du champ de bataille ».Bref, l'heure est plutôt à l'inquiétude. Inquiétude que partage Le Point, qui se demande en Une « Sommes-nous prêts », sous la photo de deux militaires bardés d'équipements et en position de tir. Le Point qui consacre 30 pages aux atouts et faiblesses de l'Europe en général, et de la France en particulier. À l'aide de petits croquis, l'hebdomadaire nous dit tout d'abord quels sont « les atouts de l'armée française », car il y en a. La « puissance navale » par exemple, ou « la force de réaction rapide ». Mais là encore, les « points faibles » ne sont que trop visibles. « Les munitions font cruellement défaut », nous dit-on, « sans même parler de réserve en cas de conflit, les chars Leclerc n'ont pas assez d'obus pour s'entraîner régulièrement au tir ».À lire aussiL'UE débloque 500 millions pour soutenir la production de munitionsUne femme de pouvoirRachida Dati, la nouvelle ministre de la Culture choisie par Emmanuel Macron (et ancienne ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy) suscite la curiosité. « La Macronie », écrit l'Express, « découvre cet animal politique, capable de vous envoyer 100 SMS par jour avec des cœurs, puis de déchaîner sa fureur ». « Elle parle tout le temps », ajoute un ministre, « elle a un avis pour tout et pour tout le monde ».Mais le profil et les humeurs de la ministre n'amusent pas l'Obs qui s'emploie cette semaine à montrer la part d'ombre de Rachida Dati, qui, on le rappelle, est mise en examen pour « corruption passive » et « trafic d'influence passif dans l'affaire Renault ». Ce qui n'a pas empêché Emmanuel Macron de la prendre pour ministre. « Dans l'affaire Renault », raconte l'Obs, « les enquêteurs l'interrogent sur les 900 000 euros qu'elle a perçus entre 2010 et 2012, alors qu'elle exerçait parallèlement un mandat de députée européenne ». Elle est soupçonnée d'avoir fait du lobbying pour le groupe automobile, « chose interdite pour un eurodéputé » rappelle l'Obs qui ne s'arrête pas là et qui évoque aussi les liens privilégiés de Rachida Dati avec le Qatar ou l'Azerbaïdjan, estimant que « ses intérêts privés auraient croisé et recroisé en permanence son activité d'eurodéputée ». « Une histoire qui dessine un affairisme de tous les instants », accuse l'hebdomadaire.Sahara occidentalMarianne est partie à la rencontre des sahraouis, « chassés de leurs terres en 1975, et qui se sont réfugiés en Algérie où, nous dit l'hebdomadaire, ils luttent pour leur survie, dans le silence assourdissant de la communauté internationale ». « En 2023, le HCR, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, a réduit de 20 % son action dans les camps », poursuit Marianne, alors que « la population dépend à 91 % de l'aide humanitaire ». Et la question du Sahara occidental, ne se joue pas à armes égales.« En face », explique l'hebdomadaire, « le Maroc opère un lobbying agressif auprès des instances internationales ». « Le Marocgate, ou la corruption de plusieurs figures politiques au Parlement européen par Rabat, en est la flagrante illustration ». En 2022 encore, « 10 000 sahraouis se sont réfugiés en Algérie », fuyant les attaques du Maroc sur le Sahara occidental.Divisions entre féministes« Des polémiques ont émaillé les deux dernières marches féministes » à Paris, rappelle le Parisien-Dimanche, « Certaines militantes craignent que les divisions idéologiques ou politiques, ne finissent par nuire à leur combat initial : la cause des femmes ». Ainsi, lors d'une manifestation organisée le 8 mars à Paris pour la Journée Internationale pour les Droits des Femmes, « des heurts ont éclaté entre manifestants pro-Palestine, et trois collectifs de femmes juives venus réclamer la reconnaissance des viols perpétrés par le Hamas, le 7 octobre ». Deux « causes », qui devraient être compatibles, estime la sénatrice et militante féministe Laurence Rossignol. Pour elle, « Refuser de reconnaître ou de dénoncer le viol de masse, arme de guerre du Hamas, au motif qu'il faut soutenir la cause palestinienne en fermant les yeux sur le Hamas, n'est pas entendable ».
3/17/20245 minutes, 15 seconds
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À la Une: élections européennes: l'extrême droite aux avant-postes

En France, c'est le Rassemblement national (RN) qui fait la course en tête dans les sondages, dont celui de la Tribune Dimanche, qui donne le candidat du RN, Jordan Bardella, largement vainqueur avec près de 30% des voix, loin devant la liste de la majorité présidentielle créditée de 17% des suffrages. « Pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, le Rassemblement national aborde une élection majeure en situation de grand favori », remarque le Point, qui fait sa Une sur Jordan Bardella, « charismatique et populaire », et dont « la base électorale est solide et mobilisée », nous dit l'économiste et éditorialiste Nicolas Baverez, qui accuse ni plus ni moins Emmanuel Macron d'être « le fossoyeur de la démocratie », pour avoir « détruit les forces modérées », et créé « le vide politique dans lequel s'engouffre et prospère l'extrême droite ».Le Point s'attarde aussi sur l'image de Jordan Bardella, image « lisse », le jeune homme est « poli », mais il a un gros défaut, il brille par son absence au Parlement européen. Il ne « s'est jamais impliqué dans le fonctionnement de son groupe », nous dit-on. Mais son statut de député européen lui offre « un bon salaire, 7 300 euros plus 4 950 euros de frais sans justificatif ». « L'Union européenne est bonne fille », conclut le Point. À lire aussiEuropéennes: aux côtés de Marine Le Pen, Jordan Bardella lance la campagne du RN à MarseilleHéritage et RSA« Rassemblement national, l'imposture sociale », titre, de son côté, Marianne. Pour l'hebdomadaire, « le parti de Marine Le Pen bénéficie depuis des années d'une image de représentant des intérêts des classes populaires largement exagérée au regard du contenu de son programme ». Marianne en veut pour preuve « les projets favorables aux plus riches, qui écornent l'image d'un "RN social", comme cette promesse d'une baisse des droits de succession en ligne directe, qui a tout de la démagogie », s'indigne l'hebdomadaire. « Ultra impopulaire, cet impôt sur l'héritage des parents n'est en réalité payé que par les 10 à 15% de Français les plus nantis ».Autre exemple, les aides sociales. Il y a un an, les députés du Rassemblement national se sont opposés à l'extension, aux moins de 25 ans, du RSA (le revenu de solidarité active), une mesure proposée par la gauche. Selon un député RN, cette aide constituerait même « le summum de l'assistanat ». Et ce n'est pas tout, poursuit Marianne. « Très volontariste sur le plan social en 2017, le RN a depuis lâché beaucoup de lest. Outre la sortie de l'euro et de l'Union européenne, Marine Le Pen a également abandonné la retraite à 60 ans et la remise en cause de la loi Travail ».Femme, vie, liberté« Un an et demi après la mort de Mahsa Amini, la République islamique a fini par juguler l'immense vague de manifestations lancée par les iraniennes », constate l'Obs, qui se veut toutefois optimiste, estimant « qu'une bonne partie de la population veut désormais se débarrasser du régime ». L'Obs a choisi de donner la parole à « sept iraniennes en quête de liberté ». « La plupart ont connu la prison, plusieurs ont été contraintes à l'exil », précise l'hebdomadaire, qui livre tout d'abord le témoignage de Narges Mohammadi, prix Nobel de la Paix 2023, détenue dans la prison d'Evin, à Téhéran. Selon elle, « l'heure est venue de criminaliser l'apartheid de genre ». Et elle énumère, en une vingtaine de points, ce que veut dire cet « apartheid de genre » en Iran. Par exemple, « le témoignage d'un homme devant un tribunal vaut celui de deux femmes », ou encore « les hommes ont le droit de divorcer si leur épouse souffre d'un handicap. Les femmes ne jouissent pas de ce droit ».Et puis, il y a bien sûr la question du voile. « Le non-port du hijab islamique est passible de 74 coups de fouets ». Et ce n'est pas seulement de la théorie. L'Obs publie le témoignage d'une « activiste kurde de 34 ans, Roya Heshmati », qui a reçu 74 coups de fouet pour avoir publié, sur les réseaux sociaux, une photo d'elle sans voile. « Je n'ai pas compté les coups, raconte la jeune femme, je chantais tout bas : "Au nom de la femme, de la vie, le voile de la soumission sera arraché, notre nuit se transformera en aube" ».À écouter aussiIran: que reste-t-il du mouvement «Femme, vie, liberté»?Une famille originaleC'est M, le supplément du Monde, qui nous présente cette famille. Elle a la particularité de compter 27 demi-frères et sœurs, ils sont français et sont tous nés par PMA (procréation médicalement assistée) après un don de sperme anonyme. Anonyme, certes, mais cela ne les a pas empêchés de se retrouver, en faisant des tests ADN en ligne. Plusieurs d'entre eux « se sont rencontrés » et « certains ont même l'impression d'avoir trouvé une nouvelle famille », précise M. Ils sont toutefois taraudés par une question. « Ils s'interrogent sur une énigme », l'identité de leur père biologique. « Certains veulent absolument la découvrir ». « Moi, je l'ai surnommé Spermator », dit Maude, l'une des « demies ». « Parce qu'on a des origines espagnoles ».Une certitude révélée par les tests ADN, qui toutefois ne dissipent pas le mystère sur le donneur anonyme et particulièrement généreux. Une scientifique avance l'hypothèse « d'un donneur itinérant, qui se serait lancé le défi de donner dans le plus d'endroits possibles », à une époque (les années 80 et 90), où les principes éthiques étaient non « contraignants ». Certains parlent d'un « serial-donneur » qui pourrait bien être le père de dizaines d'autres enfants.
3/10/20245 minutes, 33 seconds
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À la Une: l’actualité au Proche-Orient au cœur de l'actualité

L’Obs et Paris Match sont allés à la rencontre de ces Gazaouis qui ont pu trouver refuge sur le Vieux Continent. En photo et en Italie pour Match qui est allé au port de La Spezia. C’est là qu’ont débarqués 14 rescapés palestiniens, âgés de 1 à 16 ans. Des enfants « lourdement malades ou blessés ». À Gaza, ils étaient condamnés, raconte le magazine.En France, alors que leurs proches sont toujours sous les bombes de l’armée israélienne, d’autres réfugiés racontent à l’Obs leurs vies brisées. Omar notamment, qui a quitté Gaza quelques semaines après le 7 octobre. Pourtant habitué aux guerres avec Israël, il ne s’attendait pas à ce que celle-là soit « aussi épuisante, aussi effrayante ».Omar raconte sa chance à l’Obs. Celle d’avoir reçu un matin de novembre un appel du consulat français de Jérusalem. Il est placé sur la liste des personnes qui peuvent quitter Gaza. Une liste où ne figure en revanche aucun autre membre de sa famille. « Si on ne peut en sauver qu’un et que c’est toi, pars », lui glisse alors sa mère.Le Figaro magazine donne la parole à Amos Gitai. Le cinéaste israélien né à Haïfa, pour qui « cela peut paraître inimaginable aujourd’hui, dit-il, mais après la guerre, il faudra aider les palestiniens à se reconstruire ». Pour lui, « une approche reposant uniquement sur la force conduira à une surenchère de la violence ». Et quand le journaliste constate que l’actualité montre que des murs s’érigent entre les peuples. Réponse du cinéaste, architecte de formation : « Le travail d’un architecte, c’est de construire des ponts, pas de les bombarder. J’ai tenté de travailler dans ce sens. »« On a poussé l’humanité dans le vide », s’écrie Dominique Eddé dans l’Obs. La romancière libanaise plaide pour « un réveil des consciences sur la situation à Gaza, à commencer par les plus décisives : celles des Israéliens ». Elle dresse le bilan de la guerre dans le territoire de 360 km2 : 50 à 60% de bâtiments détruits, un nombre incalculable de cadavres sous les décombres. Des milliers de blessés privés d’hôpitaux, amputés sans anesthésie, parfois sur les trottoirs. Elle cite des médecins de tous les pays pour qui il ne s’agit pas d’une guerre, mais « d’un projet d’anéantissement ».Paralysie de l’ONU« Un gardien de la paix désarmé », constate le Figaro magazine. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres constatait lui-même en février que « le monde entre dans une ère de chaos » et appelle à une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU. Un organe frappé de paralysie à cause de deux de ses États membres permanents, souligne le Figaro. D’un côté, les États-Unis qui opposent leur veto à toute résolution visant Israël, de l’autre, la Russie, belligérante en Ukraine, qui brandit le sien à chaque occasion.Et l’Express note qu’un acteur régional s’impose depuis le 7 octobre : l’Iran. Une « bombe à retardement », selon le magazine qui en fait sa Une, avec l’œuvre du dessinateur iranien Kianoush Ramezani. On y voit un globe terrestre enfermé dans une cage que surplombe l’ayatollah Khamenei, regard sévère derrière sa barbe et ses lunettes, vêtu d’une grande cape noire. Dans son dos émergent d’un côté une kalachnikov, de l’autre, des missiles. L’Express propose une enquête sur « les véritables intentions du régime des mollah et sur ses fragilités ».Les médias du groupe Bolloré à la Une de l’Obs« Reac Info, pourquoi les médias Bolloré inquiètent », titre le magazine qui cite les têtes de gondole qui écument les médias du groupe : Pascal Praud, Laurence Ferrari, Geoffroy Lejeune ou encore Cyril Hanouna. Avec ces dizaines de vedettes présentes sur CNews, Europe 1 et C8, mais aussi dans Paris Match et le JDD, la galaxie médiatique bâtie par Vincent Bolloré est passée à l’offensive, constate l’Obs. Ses médias « fabriquent un récit réactionnaire teinté de catholicisme conservateur » avec toujours les mêmes sujets d’angoisse, constate l’Obs : « Immigration, violence, perte d’identité, déclin national. » Désormais réuni dans le même immeuble, « ce regroupement immobilier permet à Vincent Bolloré de parfaire sa stratégie industrielle en important dans l’information une formule éprouvée dans l’agroalimentaire ou des usines produisent une seule sauce tomate débitée sous des marques différentes ».Dossier sur la forêt du bassin congolais« Le poumon du monde presque à bout de souffle », constate le magazine Marianne. Une forêt « exposée à deux menaces au moins : celle de l’accroissement démographique exponentielle et celle de la déforestation. Ce poumon vert qui s’étend sur six pays d’Afrique centrale perd chaque année la superficie d’un département français ». Le magazine pointe notamment la Chine du doigt. Pékin est accusée d’y faire de la déforestation à l’échelle industrielle.Le Figaro magazine met un coup de projecteur sur une exposition de Nick Brandt. Dans Sink/Rise, le photographe américain a réalisé sans trucage ni montage des mises en scènes au fond de l’océan pour alerter sur la montée du niveau des mers. Mises en scène de la vie quotidienne réalisées avec des habitants des iles Fidji, menacés par la montée des eaux dans l’océan Pacifique.
3/3/20244 minutes, 48 seconds
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À la Une: la mort d'Alexeï Navalny et le 2ème anniversaire de la guerre en Ukraine

« Il faut faire payer Poutine, l'assassinat de Navalny ne doit pas rester impuni », clame l'Express en Une, L'Express qui consacre un long dossier à la mort de l'opposant russe et aux deux ans de guerre en Ukraine. L'hebdomadaire part du principe que la Russie n'est pas aussi forte qu'il y paraît. « L'Occident ne doit pas être dupe des fanfaronnades du Kremlin », nous dit-il, « La Russie est plus affaiblie qu'on pourrait le croire ». « L'armée russe n'est pas invincible », ajoute l'hebdomadaire, « et l'économie du pays n'est pas florissante ». L'Express reconnaît toutefois que « la croissance ne s'est pas effondrée, flirtant même avec les 3 % en 2023 et 2024 ». Mais il ajoute aussitôt « en réalité le potentiel de croissance de la Russie est durablement affaibli. La fuite en avant de Poutine dans une économie de guerre n'est pas soutenable dans la durée ». Quant à la mort d'Alexeï Navalny, elle est, pour L'Express, « le symbole d'une Russie fébrile. Le décès de l'opposant fait resurgir les fissures d'un régime en perte de légitimité ».  Un opposant devenu martyrParis Match publie cette semaine de nombreuses photos : Navalny souriant, en famille, avec son épouse et leurs deux enfants, Navalny arrêté lors d'une manifestation pour la libération d'un journaliste, en 2019. Navalny, encore, souriant derrière les barreaux, lors d'une audition à distance, devant ses juges, à la veille de sa mort. Enfin, la photo de son épouse, Ioulia Navalnaïa, les yeux plein de larmes, annonçant son décès. Paris Match revient notamment sur les conditions de détention d'Alexeï Navalny. « En 2023, mis à l'isolement pour 6 mois, il note : Même les psychopates et les tueurs en série condamnés à perpétuité ont droit à des visites. Moi pas ».  Mais il ne regrette rien. « A l'écoute des discours imposés de Poutine », poursuit l'hebdomadaire, « il lui arrive de s'endormir heureux ». Il écrit : je me dis : « Tu as bien fait. Mieux vaut être en prison que se soumettre à ce pouvoir ». Pour Paris Match, « Un opposant est mort, un martyr est né ».   Espionnage et désinformationLa Russie et avant elle, l'URSS, il en est aussi question dans Le Point. « De Staline à Poutine, ces Français au service de Moscou », titre, en Une, Le Point. Ce sont « les archives des services de Prague », qui ont parlé. Le journaliste Vincent Jauvert s'y est intéressé de près. D'où il ressort que « l'hexagone fut un terrain bien perméable au KGB et qu'au moins 35 journalistes ont eu des accointances tarifées (...) Certains ont trahi par conviction, d'autres pour l'argent, certains par naïveté ou goût du risque », raconte L'Express, qui cite notamment le cas de Gérard Carreyrou, lequel « aurait accompli ses missions de renseignement avec zèle ». « L'ancien patron de l'info sur TF1 », aujourd'hui à la retraite, aurait informé son agent traitant sur le parti socialiste et l'Elysée, dans les années 80. Gérard Carreyrou dément fermement, dans une interview. Et assure : « cela faisait partie du métier, de sortir, de rencontrer des gens, de déjeuner ». Quoi qu'il en soit, la Russie reste très active. Témoin celui que Le Point appelle « le troll russe », Mikhail Gamandiy-Egorov, « agitateur lié au renseignement russe », « un spécialiste de la désinformation » qui, nous dit-on, « grenouille en Afrique francophone où la Russie diffuse une violente propagande anti-France ». « On le voit d'ailleurs poser » sous un portrait du président de la Guinée Equatoriale, Teodoro Obiang Nguema, alors que le chef de l'État vient d'être réélu avec 95 % des voix. « Mikhail Gamandiy-Egorov a même réussi à s'introduire à  l'Ecole Supérieure de Journalisme à Paris, où il enseignait, (interdit de rire) » se moque l'Express « la lutte contre les fake news, l'influence des discours médiatiques ou encore l'impact des réseaux sociaux sur l'opinion ». Une nouvelle tête de liste pour les élections européennesLe temps presse avant les élections européennes qui auront lieu début juin. Pourtant le camp présidentiel n'a toujours pas annoncé le nom de son candidat, mais ce n'est visiblement plus un mystère. Selon la Tribune Dimanche, « ce sera officiel dans les jours qui viennent ». Ce sera une candidate, Valérie Hayer, une eurodéputée de 37 ans, fille d'agriculteurs. « Une inconnue du grand public » qui aura fort à faire, rappelle La Tribune Dimanche, alors que « dans les sondages, la liste de la majorité est passée sous les 20% et est très largement devancée par celle du Rassemblement National ». Le Journal du Dimanche, est moins affirmatif, sans doute pris de vitesse, le JDD estime que Valérie Hayer « fait figure de candidate naturelle », mais ajoute-t-il, « la macronie procrastine ». Si l'on en croit la Tribune Dimanche, le camp présidentiel lui fait pourtant confiance, car « elle est solide. Elle n'improvisera pas ». Quant à son « déficit de notoriété », il ne serait « pas insurmontable » selon les macronistes, qui rappellent « qu'avec l'élection présidentielle, les européennes sont la seule élection où les candidats ont leurs visages affichés sur tous les murs de France ». 
2/25/20245 minutes, 12 seconds
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À la Une: la planète face à de multiples conflits

« Qui veut la guerre partout ? » s'interroge Marianne, qui fait un tour du monde des conflits, carte à l'appui. Selon les calculs de l'hebdomadaire, 48 % de la population mondiale se trouverait actuellement en état de guerre « déclarée, larvée ou civile ». Conséquence, poursuit Marianne, « l'idée d'une paix généralisée n'a jamais paru aussi lointaine ». Prédictions annoncées alors que l'on s'approche du 2ᵉ anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, « le camp de la "négociation avant tout" semble manquer d'arguments pour minimiser le danger d'un axe composé de la Chine de la Russie, de l'Iran et de la Corée du Nord », nous dit Marianne qui ajoute : « de prime abord, les intérêts propres de cet axe entrent en contradiction avec ceux de plusieurs pays occidentaux, sinon avec le bloc occidental dans son ensemble ». L'hebdomadaire en veut pour preuve l'expérience de la France « dans son ancien pré-carré africain (en Centrafrique, au Mali, au Burkina Faso ou au Niger) d'où la Russie s'est évertuée à la déloger, non par les armes, certes, mais en usant d'une diplomatie parallèle ultra-agressive ».  Des avions et des oiseauxÀ la Une également, la guerre en Ukraine, qui entrera bientôt dans sa 3ᵉ année. « Une guerre sale, sinistre, sanglante », déplore l'Obs. « Une guerre de prédation massive », ajoute l'hebdomadaire, qui a décidé de donner la parole à des écrivains ukrainiens, à commencer par Andreï Kourkov, l'un des plus connus à l'étranger. Il explique que lorsqu'il était enfant, « il aimait regarder les avions ». « Ces dernières années », poursuit-il, « quand je rêve que la guerre se termine, je ne lève plus les yeux pour chercher des avions dans le ciel. J'y cherche les oiseaux. Leurs chants, leurs cris. C'est par leur voix que parle la nature. Celle-ci nous rappelle constamment que la guerre n'est pas un phénomène naturel ». Un peu plus loin, le témoignage d'un autre écrivain, Artem Chapeye, qui s'est « engagé dès le lendemain de l'attaque russe », nous dit l'Obs. Il raconte : « Le plus dur, c'est le matin. Je me réveille après une nuit de sommeil et la guerre est toujours là. Nous ne pouvons pas nous rendre. Nous sommes obligés d'épuiser la dictature par nos propres souffrances ». Il raconte aussi sa rencontre avec un autre soldat, auquel il demande s'il « a tué beaucoup de gens ». « Les yeux de l'homme, âgé d'une cinquantaine d'années, se remplissent de larmes ». « Ce sont des gens comme nous », dit-il, « on les a jetés sur nous comme des chiens. Si ce n'est pas moi, ce sera d'autres gars ». Opération de déstabilisationLà où Marianne parle de « diplomatie parallèle ultra-agressive de la Russie », le Point parle « d'usines à mensonges ». Selon lui, la France est en effet « la cible d'une vaste opération de déstabilisation menée par Moscou ». Menée notamment par un présumé site d'information qui annonce, par exemple : « Emmanuel Macron annule son voyage à Kiev, il a peur des bombes ». Ou encore, plus anodin : « il sera bientôt interdit d'utiliser son téléphone portable dans les rues de Paris ». Les réseaux sociaux ne sont pas en reste, bien sûr...  Comme cette « annonce » « sur un compte officiel X » datant de début février, selon laquelle « 60 mercenaires français seraient morts dans un bombardement à Kharkiv ». Objectif, nous dit le Point : « fragiliser la position française, à la veille d'un sommet européen, face à des pays comme la Hongrie, qui veulent interrompre les aides à l'Ukraine ». « En septembre 2023 », ajoute le Point, « Viginum, la cellule de veille créée par la France en 2021, a détecté un flux anormalement élevé d'informations qui circulent sur les réseaux, la plupart du temps totalement fausses, dont l'objectif est de décrédibiliser la politique du gouvernement français ». Un petit jeu auquel Paris refuse de se livrer, du moins officiellement. Selon l'hebdomadaire, « la France s'interdirait d'utiliser les mêmes armes que ses ennemis, en diffusant des fakes ou en créant à son tour de faux sites d'information ».  Un ancien patron de Frontex au RNIl s'appelle Fabrice Leggeri et il a dirigé, pendant sept ans, Frontex, l'agence de l'Union européenne chargée du contrôle des frontières. Or, nous apprend le Journal du Dimanche, il rejoint le Rassemblement national et sera en 3ᵉ position sur la liste de Jordan Bardella aux élections européennes. C'est « un gros coup » pour le RN, nous dit le JDD, qui donne la parole à l'ancien haut fonctionnaire. Lequel affirme « avoir voulu contrôler l'immigration, mais avoir subi des pressions et ressenti un abandon général ». Ce qu'il veut, dit-il, « c'est mettre fin à la submersion migratoire ». Une expression chère à l'extrême droite, et au JDD, selon lequel l'ancien haut fonctionnaire est « un atout de plus pour la crédibilité du RN sur la question de l'immigration ».             
2/18/20245 minutes
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À la Une: les craintes des pays baltes face aux ambitions de Vladimir Poutine

Sur la Une du Point, la photo montre un homme que le monde entier connaît, visage patibulaire, regard presque menaçant : le président russe. Avec ce titre : « Si Poutine gagne. » À l'approche du deuxième anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, le 24 février, le Point échafaude des scénarios. Vus d'un pays où l'on redoute plus que toute l'hégémonie russe : la Lituanie, qui partage l'une de ses frontières avec la Biélorussie, alliée de Vladimir Poutine. « Un document du ministère allemand de la Défense a fuité il y a quelques semaines, raconte le Point. Il détaille le déroulé d'une offensive terrestre russe dans le sud de la Lituanie et l'extrême nord est de la Pologne, appelé corridor de Suwalki. Des territoires particulièrement vulnérables, car pris en étau entre la Biélorussie et l'enclave russe de Kaliningrad, où sont massées troupes, missiles hypersoniques et têtes nucléaires. »Ce n'est bien sûr qu'un scénario, mais il amène le Point à poser cette question : « L'alliance Atlantique se porterait-elle au secours des pays Baltes en cas d'invasion russe ? » L'hebdomadaire a interrogé Zygimantas Pavilionis, ancien ambassadeur lituanien aux États-Unis, qui se montre modérément optimiste. « Il redoute par-dessus tout de voir Donald Trump revenir à la Maison Blanche. Même en cas de réélection de Biden, il estime que l'Europe aurait tort d'y voir une assurance-vie. » Et il précise : « Le président américain pense que pour dissuader nos adversaires, il suffit de faire de beaux discours et de sourire comme Chamberlain. Le Premier ministre britannique qui, précise le Point, avait mis en place une politique d'apaisement avec Hitler. »Inquiétude pour le Sénégal« Quand le Sénégal, phare démocratique, vacille, titre l'Express. Le report de l'élection présidentielle, initialement prévue ce 25 février, plonge le pays dans l'inconnu. C'est la première fois, ajoute l'hebdomadaire, depuis l'instauration d'un régime présidentiel en 1963, qu'une élection est repoussée dans ce pays considéré comme un pôle de stabilité en Afrique de l'Ouest (...) Entre chaos et risque de dérive autoritaire dans un pays jusqu'ici épargné, l'avenir du Sénégal paraît soudain très sombre. »Plus pessimiste encore, l'Obs estime que « puisque Macky Sall a décidé de se maintenir au pouvoir au-delà de la fin de son mandat, le Sénégal pourrait connaître un scénario à la malienne où, après des élections contestées et des manifestations, l'armée a pris le pouvoir. Triste perspective pour la dernière démocratie d'Afrique de l'Ouest », ajoute l'Obs. Enfin, pour le Figaro Magazine, il ne s'agit pas « à proprement parler d'un coup d'État comme en ont connu ces dernières années le Niger, le Mali ou le Gabon, mais c'est en tout cas une grave dérive autoritaire, comme en République centrafricaine », estime l'hebdomadaire qui ose la comparaison avec ce pays en proie à la plus grande insécurité.Guerre de positionsM, le supplément du Monde, titre sur « la guerre de positions dans les familles juives. En France, le conflit entre Israël et le Hamas s'est invité jusqu'au sein des foyers juifs, révélant des points de vue antagonistes sur l'État hébreu et des manières différentes de vivre sa judéité. Exemple avec Elie, un ingénieur de 26 ans, qui, ne se sent pas "émotionnellement impliqué" par ces évènements qui se déroulent à 5 000 kilomètres de Paris, au Proche-Orient. Il se désole de la mort de 1 200 victimes innocentes, bien sûr, mais ni plus ni moins que si l'attentat s'était produit dans une autre contrée éloignée. "Ma mère était outrée, scandalisée", se souvient-il. Même chose face à la "riposte" de l'État hébreu, qu'il considère comme une réponse disproportionnée, alors que sa famille soutient le droit de l'État hébreu à se défendre ». Finalement, Elie n'aborde plus la question en famille. Même chose pour Ava, 34 ans, qui « dès le soir du 7 octobre, apprend que de proches amis de la famille, en Israël, des réservistes, ont quitté leur foyer pour rejoindre l'armée. "Il y a une vraie bascule à cette date", dit-elle. "J'ai arrêté d'essayer de leur expliquer ma manière de voir. J'ai compris que le discours de la paix n'était tout simplement plus entendable" ».À la Une de la Tribune Dimanche, Édouard Philippe, avec cette déclaration : « La compétition ne me fait pas peur. » L'ancien Premier ministre, nous dit la Tribune Dimanche, est « bien décidé à être candidat en 2027 ». Le Journal du Dimanche de son côté, fait sa Une sur Mayotte, et parle de « submersion migratoire », à l'occasion de la visite sur place du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Enfin, le Parisien Dimanche donne la parole à Gabriel Attal, le nouveau Premier ministre, selon lequel « il n'y aura "aucun temps mort" » dans sa gestion des affaires. 
2/11/20245 minutes, 9 seconds
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À la Une: un village russe nommé Paris

Il s'agit bien d'un village et non de la capitale française. Paris, village russe de l'Oural, compte 1 700 habitants, et M, le supplément du Monde, a voulu savoir comment la population de ce village vivait la guerre en Ukraine. « Elle y paie un lourd tribut », nous dit-on, « quatre hommes qui s'étaient portés volontaires sont morts, et seize autres sont actuellement mobilisés sur le front, à des milliers de kilomètres de chez eux. Autant de familles et de voisins endeuillés ou rongés par l'inquiétude (...) pourtant, l'heure n'est toujours pas à la contestation du pouvoir, mais à la résignation : "puisqu'il le faut"... disent-ils... », Vera Fiodorova, dont le neveu a été mobilisé, résume plus ou moins le sentiment général : « On voudrait la paix, on voudrait que les relations avec l'Ukraine reviennent comme elles étaient avant. Mais s'il le faut... ». Et Vera Fiodorova ajoute : « Nous, nous regardons la télévision, nous écoutons le commandant en chef (comprendre Vladimir Poutine). Ce n'est pas notre travail de décider ». Conclusion de l'envoyé spécial de M : « Ceux qui, en Occident, espéraient que la guerre, le retour des cercueils finiraient par pousser les Russes "à se réveiller" (...) ne se sont pas trompés. Seulement, le réveil n'est pas celui qu'on attendait. Faute de tout autre récit concurrent, on serre les rangs derrière le président, dont la figure se confond totalement avec celle de l'état ».À lire aussiUn début d'année sanglant en UkrainePrésidence à vie au Burkina Faso ?« Ibrahim Traoré, capitaine terreur », titre L'Express, pour qualifier celui qui a pris le pouvoir au Burkina Faso en septembre 2022. Il apparaît en treillis, béret rouge et regard presque hostile vers le photographe. « Depuis le coup d'État, nous dit l'hebdomadaire, la propagande tourne à plein régime. Face aux violences djihadistes quasi quotidiennes, il faut "glorifier" ceux qui les combattent, martèle le capitaine Traoré, "soit vous êtes avec la patrie, soit vous êtes contre la patrie" ». Et cela ne va pas sans excès... « Les réquisitions de personnes ayant critiqué le régime se multiplient. Parmi elles, des journalistes, des leaders d'opinion et des hommes politiques ». « Les partisans du régime, poursuit l'Express, vont, eux, jusqu'à comparer le capitaine Traoré à un messie et réclament déjà une "présidence à vie". Alors que le régime se durcit, la perspective d'élections, théoriquement prévues en 2024, s'éloigne et la situation de la population se dégrade », conclut l'Express. À écouter aussiCédéao, les grands perdants de la ruptureGrand écart« Les facs d'élite dans la tourmente ». C'est le titre choisi par l'Obs, qui revient sur la démission de deux présidentes d'universités américaines, dont celle de Harvard. Elles paient ainsi leurs déclarations « désastreuses », nous dit-on, sur fond de guerre au Proche-Orient. Interrogées par une commission parlementaire en ces termes : « Appeler au génocide des juifs viole-t-il le règlement sur le harcèlement de votre établissement, oui ou non ? » Aucune des deux présidentes d'université n'a répondu fermement. Mais l'affaire ne s'arrête pas là, elle est « plus compliquée », estime l'Obs. « Les présidentes des institutions incriminées se sont retrouvées dans une position délicate : elles ont tenté de faire un impossible grand écart entre la liberté d'expression et la sécurité sur leur campus, entre la colère des étudiants, majoritairement pro-palestiniens, comme la plupart des jeunes Américains, au nom de la défense des opprimés, et la pression des politiques et des donateurs les sommant de soutenir Israël ». Et l'Obs voit derrière cette affaire la main des républicains. Ce que résume ainsi la présidente de l'Association américaine des universités, Lynn Pasquerella : « Cette mascarade de l'audition au Congrès avait moins pour but de s'attaquer à l'antisémitisme croissant dans les campus, qu'à obtenir la mise au pas d'institutions perçues comme des bastions du progressisme ». À lire aussiLe Fentanyl, la drogue surpuissante qui décime les États-UnisSujet hautement sensibleL'Équipe Magazine propose un dossier d'une douzaine de pages sur... les fesses. Oui, vous avez bien entendu : un dossier sur les fesses des sportifs. « Muraille défensive au foot, point de repère au rugby, capteur sensoriel en pilotage, mais aussi panneau publicitaire et objet de culte esthétique, les fesses n'ont jamais autant occupé le devant de la scène », s'enthousiasme l'Équipe Magazine, qui prend pour exemple le football. « Les fesses, c'est l'arme secrète dont personne ne parle vraiment », assure l'ex-footballer Yaya Touré. Et il ajoute : « lorsque vous utilisez correctement vos fesses, vous avez plus de temps pour récupérer le ballon ».  En rugby, ajoute le magazine, « les fesses servent de repère pour caler son épaule dans la mêlée ». Imaginez alors leur utilité en équitation ! Sachez enfin que l'Équipe Magazine va jusqu'à nous faire un joli croquis, différenciant petit, moyen et grand fessier. Bref, rien ne devrait nous échapper désormais sur ce sujet hautement sensible.À lire aussiLa guerre des fesses
2/4/20245 minutes, 19 seconds
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À la Une: les derniers survivants de la Shoah et le massacre du 7 octobre

« Je ne croyais pas revivre cela, je pensais que c'était terminé ». C'est en Une du Point, l'amertume de Marie Vaislic, 93 ans, ancienne déportée. L'hebdomadaire a décidé de donner la parole aux « survivants », « ils témoignent face au retour de la barbarie », nous dit-on. Ils ont 93 ans, 95, 100 ans... « Je pensais que c'était terminé » explique donc Marie Vaislic. Et elle ajoute aussitôt : « On ne s'attaque pas à des bébés, des femmes : les terroristes du Hamas ont fait comme les nazis. Va-t-on en finir avec l'antisémitisme, avec cette manière d'accabler les juifs de tous les maux ? » Malgré son âge, Marie Vaislic, continue de témoigner, dans les écoles, sur la déportation. Mais elle ne cache pas son pessimisme. « Aujourd'hui, on assassine un professeur parce qu'il montre une caricature de Mahomet, dit-elle... On fuit ce pays et je crois qu'on a raison, j'ai deux petits enfants qui vivent à Londres et à Washington, j'en suis très contente. »Quitter la France pour « un havre de paix », une « atmosphère insouciante » c'est justement ce qu'ont fait, ces dernières années, Rivka, Elie ou encore Yaël... qui avaient choisi Montréal, au Canada. « Ils pensaient avoir trouvé un refuge où poser définitivement leurs valises », raconte M, le supplément du Monde. « Mais l'embrasement au Proche-Orient, après le massacre perpétré par le Hamas en Israël, a allumé des feux jusqu'au cœur du Québec ».  Il y a eu des « coups de feu contre deux écoles juives montréalaises », « des cocktails Molotov contre une synagogue et deux centres associatifs juifs ». « Mais ce sont les mots et les slogans scandés dans les rues à chaque manifestation organisée en soutien au peuple palestinien qui ont heurté le plus profondément les juifs de Montréal », précise l'hebdomadaire... Notamment les appels publics d'un imam à « l'extermination du peuple juif ». Et ce n'est pas tout. « Dans les grandes universités montréalaises », poursuit M, « intimidations, harcèlement et insultes se sont multipliés ». Certains juifs de Montréal songent de nouveau à partir. « J'ai besoin de réfléchir à un plan B », explique Rivka, « chercher un endroit perdu où ma famille et moi pourrions vivre paisiblement »....Un homme en campagne pour les prochaines élections européennesCet homme, c'est Raphaël Glucksmann qui conduira la liste du Parti socialiste. « Peut-il créer la surprise ? », s'interroge l'Obs qui semble tout acquis à sa cause et pour qui Raphaël Glucksmann « reprend le flambeau de la gauche progressiste et européenne, mais aussi clairement anti-mélanchoniste. Sa percée récente dans les sondages dit bien l'attente d'un électorat qui a soif de représentativité ».  Mais Raphaël Glucksman, fils du philosophe André Glucksmann, est malmené par ses adversaires, tel François Ruffin, de La France Insoumise, qui le « dépeint en candidat des élites ».  Réponse de l'intéressé : « Je ne suis pas sorti de Sciences-Po pour aller au Forum de Davos. Je suis allé au Rwanda, en Géorgie, en Ukraine. Je ne suis l'obligé d'aucune classe sociale, ni d'aucune cause politique ». Mais même dans son camp, on lui rappelle ses origines. Un député PS juge ainsi « qu'il est trop bien né, depuis tout petit. Il est beau, intelligent, riche, il a tout. C'est un enfant gâté de la politique. Son défaut, c'est qu'il ne joue pas assez collectif ».                                                           Crise agricole en France                                                                                                                                                « Agriculteurs, demain le siège de Paris ? s'interroge le Journal du Dimanche, qui est allé à la rencontre d'agriculteurs "excédés" nous dit-on. Excédés, mais populaires. « On est applaudis de tous les côtés », s'étonne Florian, qui veut y croire. « Si ça bouge, je pense qu'il y a énormément de choses qui vont changer en France. C'est peut-être le moment ». La Tribune Dimanche de son côté, préfère traiter la crise sous l'angle politique, avec en Une, la photo de Gabriel Attal, dans une cour de ferme. Pour la Tribune Dimanche, c'est déjà « l'heure de vérité » pour le Premier ministre.La princesse de Galles en Une de Paris MatchKate est hospitalisée depuis plusieurs jours, et l'hebdomadaire ne cache pas sa préoccupation...  Parlant d'un « mal inquiétant ». « Même si Kensington a précisé qu'il ne s'agissait pas d'un cancer, l'opération de la princesse de Galles soulève des questions » nous dit Paris Match, qui publie la photo du couple princier, William et Kate, et du couple royal, Charles et Camilla tout sourire, en décembre dernier. Or le roi, vient, lui aussi, de subir une intervention chirurgicale.« Aujourd'hui, seule Camilla peut honorer ses engagements », remarque Paris Match. L'hebdomadaire ajoute, avec semble-t-il une pointe de regret, que « les tabloïds britanniques, qui seraient sans doute capables de briser le secret, n'essaient même pas de spéculer ». Un secret royal décidément bien gardé.
1/28/20245 minutes, 1 second
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À la Une: derniers soubresauts après le remaniement ministériel en France...

« À quoi joue Macron ? Le roi s'amuse », raille le Point, qui a choisi de faire sa Une sur Rachida Dati, la nouvelle ministre de la Culture, venue de la droite, comme plusieurs autres poids lourds du nouveau gouvernement. « Le macronisme est mort, vive le sarkomacronisme », ironise l'hebdomadaire, allusion à l'ancien président Nicolas Sarkozy, dont la nouvelle ministre est proche. « Rachida Dati, une grenade au gouvernement », titre Le Point, selon lequel Emmanuel Macron est « las de ces ministres de la société civile ou de la haute fonction publique, qui, selon lui, ne savent pas défendre son action avec suffisamment d'emphase ». Le président « est persuadé qu'il lui faut des ministres sans état d'âme. Rachida Dati est là pour ses punchlines et sa répartie. Elle n'a pas besoin de stage d'observation ».Là où Le Point voit une « grenade » au sein du nouveau gouvernement, l'Obs parle du « retour de la tata flingueuse ». « Son sens du drama, de la répartie et surtout sa mise en examen pour corruption font déjà tousser les milieux culturels », remarque l'hebdomadaire qui parle « d'une opération diversion, alors que le chef de l'État peine à relancer son quinquennat et redoute une débâcle aux européennes ».  Mais Rachida Dati, c'est aussi un parcours : « enfance en HLM et débrouillarde ascension sociale, de la chancellerie jusqu'à la mairie de l'arrondissement le plus chic de Paris » souligne l'Obs... « Pour ceux qui se demandent si j'ai lu des livres, qu'ils sachent que j'y ai eu accès dans ma cité par le bibliobus. Je n'ai pas honte de le dire »... affirme Rachida Dati. Un parcours donc, et une popularité enviable : « supérieure à 65 % chez les français non diplômés », souligne l'Obs.À la Une de L'Express, Jordan Bardella« Que dissimule l'image lisse du « président du Rassemblement national ? » Interroge L'Express... À 28 ans, Jordan Bardella conduira la liste du Rassemblement national aux prochaines élections européennes. « Jeunesse, sourire et affabilité ouvrent grand les portes des émissions télévisées », remarque L'Express, qui souligne que Jordan Bardella « tape plus dur et plus fort que Marine Le Pen ». « S'épanche sur « le remplacement de la population en cours », sur le déclin « civilisationnel » auquel la France ferait face », multiplie les déclarations criardes et parfois hasardeuses sur les chiffres de l'insécurité ». « Toutefois, le Bardella show en lasse quelques-uns », précise L'Express, qui cite un élu frontiste selon lequel le président du RN, « n'a jamais discuté avec un vrai électeur plus longtemps que pour faire un selfie ».Marianne sans pitiéÀ la Une de l’hebdomadaire :  une photo d'Emmanuel Macron entouré du nouveau Premier ministre Gabriel Attal et de Rachida Dati, encore elle... Mais ce qui intéresse Marianne, ce sont les perdants. Ceux que l'hebdomadaire appelle vulgairement « les cocus ». Exemple : Olivier Dussopt, l'ancien ministre du Travail, qui a porté la réforme des retraites.  « Traité de vendu par ses anciens camarades socialistes, et d'imposteur et d'assassin », par un député de La France Insoumise, rappelle Marianne. « Olivier Dussopt a servi, il est cramé, autant s'en débarrasser », aurait déclaré un stratège de Renaissance, le parti présidentiel. Et que dire de l'ancienne Première ministre Elisabeth Borne ? « Dix jours après son éviction, c'est comme si tout le monde l'avait déjà oubliée » s'exclame Marianne qui enfonce le clou : « Emmanuel Macron avait décidé de « confier le sale boulot » à cette fidèle, dont la fiabilité compensait l'absence d'éclat ».  « Le charisme limité de cette technocrate devenue Première ministre ne l'a pas aidée à rester dans les mémoires »... conclut Marianne... non sans une certaine cruauté.Le gouvernement de Gabriel Attal face à ses deux premières crises« Paysans, la colère en marche » titre en Une La Tribune Dimanche, qui parle, avec une certaine condescendance, de « jacquerie ». « Le plus jeune Premier ministre est bien loin de ses bases », ajoute le journal, qui voit là « un sujet explosif, dont les multiples raisons (...) seront difficiles à démêler ».  « Cinq mois avant les élections européennes », poursuit la Tribune Dimanche, « le Rassemblement National est aux aguets. Marine Le Pen et Jordan Bardella soufflent grossièrement sur les braises et veulent surfer sur une colère agricole qui se répand dans toute l'Europe ».Autre crise, à laquelle est confronté le gouvernement : l'école privée, au centre du débat depuis que la nouvelle ministre de l'Éducation Nationale, Amélie Oudéa Castéra, a confié avoir scolarisé ses enfants dans le privé, en raison, disait-elle, du trop grand nombre d'heures non remplacées dans le public.  Une déclaration pour le moins inattendue venant de celle qui est censée défendre l'école publique. Mais le Journal du Dimanche, ne le voit pas de cet œil. Il dénonce « l'acharnement de la gauche médiatique ».  Et part en croisade pour défendre l'école Stanislas, celle où Amélie Oudéa Castéra avait inscrit ses enfants.  Le JDD cite de nombreux parents et anciens élèves qui s'insurgent contre les critiques émises dans un rapport administratif dénonçant des « dérives homophobes et sexistes » dans cette école.
1/21/20245 minutes, 21 seconds
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À la Une: le Rwanda, 30 ans après le génocide des Tutsis

Génocide qui a commencé le 6 avril 1994, c'était il y a presque 30 ans. À cette occasion, l'historien Vincent Duclerc, publie La France face au génocide des Tutsis et répond aux questions du magazine le Point. Il dénonce ce qu'il appelle « le grand scandale de la Ve République ». Autrement dit, le soutien de la France, et plus particulièrement de François Mitterrand au régime « raciste, corrompu et violent » de Juvénal Habyarimana. « Le Rwanda », a été dit-il, « une conquête personnelle de François Mitterrand. Ce qui est accablant, ajoute Vincent Duclerc, c'est que cette phase de préparation du génocide se réalise au moment où la France est massivement présente (...) elle était en mesure d'arrêter ce processus. (...) Elle ne l'a pas fait, c'est une incitation. »Et ce n'est pas tout, l'historien rappelle que la France a « déclenché une opération militaire (Turquoise), en théorie pour protéger des ressortissants, mais en réalité pour soutenir le régime d'Habyarimana ». En la matière, le cas de Bisesero est édifiant. C'est un village d'altitude où des milliers de rescapés se sont réfugiés. Le Point a rencontré deux des rares survivants, Edmond et Faustin. Ils racontent les massacres commis par les miliciens hutus qui « chaque matin partent "travailler" autour de Bisesero, traquer et découper les survivants » auxquels l'armée française ne viendra pas en aide. Faustin explique qu'il ne fait « aucune différence entre les tueurs et les Français de cette époque-là, ils étaient ensemble, ils cherchaient des rebelles. (...) Pourquoi sont-ils venus ici sans arrêter le génocide, pourquoi ? », se désole-t-il.Gabriel Attal, nouveau Premier ministreLe nouveau Premier ministre français est partout ou presque. Et les hebdomadaires commentent sa nomination avec plus ou moins de complaisance. Pour l'Express, « par sa jeunesse, par son parcours, par ses récentes décisions au ministère de l'Éducation nationale, Gabriel Attal incarne les prémices, le fameux élan réformateur qui, au fil des quinquennats, n'a eu de cesse de se cogner aux crises et aux freins qu'elles induisent ». Le Point voit en lui un « dauphin » et publie des photos de Gabriel Attal, enfant, ou avec ses frères et sœurs, grimaçant et riant dans un photomaton. Des clichés sans aucun doute fournis par le principal intéressé. Le Point qui va jusqu'à décrypter, le « style » du Premier ministre : la mèche de cheveux du « gendre idéal », la montre du papa trop tôt décédé, l’iPhone dont le fond d'écran est une photo de famille.Aucune nouveauté selon l’ObsPour l'hebdomadaire, il s'agit, ni plus ni moins, que de « faire du vieux avec du neuf ». Car « Gabriel Attal, fidèle parmi les fidèles, parfaite incarnation du macronisme, n'est le gage d'aucun changement de cap, mais bien d'une continuité totale ». Et l'Obs enfonce le clou : « La marge de manœuvre de Gabriel Attal, condamné par la toute-puissance macronienne à tenir le rôle d'un super porte-parole, apparaît quasi-nulle. Aucun ministre, si dynamique fût-il, ne peut changer la donne politique : un président empêché par son absence de majorité et une extrême droite en embuscade, à l'affut d'une démocratie qui s'affaiblit. »Une tête d’affiche nommée Rachida DatiLe Journal du Dimanche s'interroge. « Coup de com ou changement de cap ? » Mais Gabriel Attal n'est pas l'unique centre d'intérêt. Une femme lui vole la vedette. Rachida Dati, la nouvelle ministre de la Culture. Selon le JDD, le nouveau Premier ministre n'est pour rien dans sa nomination. Il n'en aurait été informé « qu'au cours d'un déjeuner en tête-à-tête avec le président ». Rachida Dati, ex-ministre de la Justice sous Nicolas Sarkozy, fait la Une du Parisien Dimanche. « Je montre à une partie de la France que tout est possible », assure celle qui est restée très proche de Nicolas Sarkozy. « On ne peut pas se désespérer d'avoir un gigantesque problème d'intégration en France, et regretter une nomination comme la mienne à la Culture. » Elle balaie d'un revers de main, les sarcasmes à son encontre et raconte : « J'ai même entendu, "a-t-elle déjà lu un livre ?" J'attends désormais la prochaine question : "Sait-elle lire ?" »S'il y en a une en tout cas qui est prête à lui savonner la planche, c'est bien son ennemie intime, la maire de Paris, Anne Hidalgo qui s'exprime dans la Tribune Dimanche. À la question : « Êtes-vous surprise par l'entrée de Rachida Dati dans le gouvernement Attal ? Elle répond : "Comme tout le monde, mais peut-être moins que les acteurs de la culture, à qui du fond du cœur, je souhaite bon courage". Les deux femmes s'opposent depuis des années au Conseil de Paris, où Anne Hidalgo accuse Rachida Dati d'avoir "fait entrer l'injure, l'insulte, la provocation permanente". "Ce qui est désormais en marche", accuse la maire de Paris, "c'est la trumpisation de la culture et de l'audiovisuel public, un beau programme pour 2026". » Allusion aux prochaines élections municipales où les deux femmes pourraient s'affronter dans la conquête de Paris.
1/14/20245 minutes, 11 seconds
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À la Une: Donald Trump, la menace

C'est l'hebdomadaire le Point, qui brandit cette menace et qui a choisi une photo de l'ancien président, les poings fermés, apparemment en plein discours, semblant vociférer... Ce qui inquiète particulièrement l'hebdomadaire, c'est ce qu'il adviendra de l'Europe, « si Donald Trump est élu en 2024, à la présidence des États-Unis ».« Tous les désespoirs sont permis, assure le Point, non seulement pour l'Ukraine, qu'il abandonnera à son sort, mais pour le reste de notre continent qu'il laisserait volontiers, en partie, à Poutine, le mini-tsar russe, ou, accessoirement à Erdogan, le néo-sultan ottoman. » Trump a dit qu'il « mettrait fin à la guerre en Ukraine en un jour », poursuit l'hebdomadaire qui sur ce point interroge Michael O'Hanlon. Pour cet expert de la stratégie de défense des États-Unis, Donald Trump « bluffe. Je ne crois pas qu'il sache comment il négocierait une paix équitable. Il surestime peut-être sa capacité à influencer Poutine (...) grâce à leur lien amical ».Autant de points de vue qui ne sont pas à même de remonter le moral des soldats ukrainiens, que le Point a rencontrés près du front est, et qui se sentent abandonnés à leur sort, dans l'hiver et la boue où viennent s'échouer leurs tanks. Un jeune commandant résume : « Pas de matériel, pas de munitions, des troupes en sous-effectifs, des hommes épuisés, certains prêts à déserter ou à se mutiner, un commandement déficient au niveau de la brigade. Oui, la situation est urgente. »Élection présidentielle à TaïwanC'est M, le supplément du Monde, qui nous emmène dans cette île où les Taïwanais s'apprêtent à élire, pour la première fois, le 13 janvier, leur président. « Un scrutin sur lequel plane l'ombre de la Chine. » L'envoyée spéciale de M s'est plus particulièrement attachée aux « jeunes, moins politisés mais aussi plus éduqués que leurs aînés, et qui n'ignorent pas les menaces d'annexion du puissant voisin ». C'est le cas de cette étudiante, Wen Hsu, 19 ans, pour qui « la violente répression des aspirations démocratiques de Hong Kong, en 2019, a eu l'effet d'un électrochoc. » Elle raconte : « Je n'oublierai jamais la première grande manifestation du 9 juin 2019 (...) on a compris ce qui risquait de nous arriver, si la Chine prenait le contrôle de Taïwan. » C'est pourquoi elle s'est engagée au sein de l'Association de la jeunesse taïwanaise pour la démocratie. Toutefois tous les jeunes de Taïwan, ne sont pas sur la même longueur d'onde. C'est le cas de Lee Jiayan, 18 ans, que la Chine n'inquiète pas particulièrement. Ce qu'elle en voit sur les réseaux sociaux, c'est surtout « beaucoup de nourriture, qui a l'air succulente ». Mieux, alors qu'elle s'apprête à rejoindre l'armée, « elle écarquille les yeux quand on lui demande si c'est pour défendre son pays en cas d'agression chinoise (...) elle avoue ne pas avoir pensé à cela. »Remaniement ministériel en vue« Macron veut un fidèle à ses côtés », titre le Journal du Dimanche. Alors que la Tribune Dimanche, parle de la « tentation du chambardement ». Mais tous les deux misent sur les mêmes hommes, dont ils affichent la photo : Julien Denormandie, ex-ministre de l'Agriculture, et Sébastien Lecornu, actuel ministre de la Défense. Selon le JDD, Julien Denormandie est « loyal, capable de s'engager jusqu'à épuisement », ce que confirme la Tribune Dimanche qui voit en lui « un macroniste historique ». Quant à Sébastien Lecornu, c'est le « bon soldat », nous dit le Journal du Dimanche, alors que la Tribune Dimanche évoque un « politique jusqu'au bout des ongles ». Quant à l'actuelle Première ministre, Élisabeth Borne, dont on se dispute donc le fauteuil, « elle veut y croire jusqu'au bout », nous dit le Parisien Dimanche. « Elle est dans le déni total, elle ne voit rien venir », assure un ministre qui ne semble pas la porter dans son cœur.« Dry January » dans l’ObsDry January ou, en bon français, « janvier sec », comprendre sans alcool. Une initiative née en 2013, en Grande-Bretagne et « visant à questionner sa consommation et pourquoi pas à la diminuer, voire à l'arrêter », nous explique l'Obs. Rien que de très louable, à l'heure où l'effet néfaste de l'alcool sur la santé n'est plus à démontrer. Et pourtant, ce Dry January, se déroule une fois de plus, en France, « sans aucun soutien officiel, ni du ministère de la Santé, ni des agences sanitaires. À croire, nous dit l'hebdomadaire, que peu importe si tous les ans, 41 000 décès sont liés à l'abus de boisson et si la France se positionne au 3e rang des plus gros buveurs de l'OCDE ». Mais ces arguments, le lobby du vin, très actif, les écarte d'un revers de main. « La bonne santé n'a rien à voir avec l'alcool », assure ainsi Vin et Société, « vitrine de la filière viticole », dont l'une des anciennes lobbyistes est devenue conseillère du président Emmanuel Macron. Un président qui confiait en 2018, boire du vin « le midi et le soir », suggérant que le vin n'est pas un alcool comme les autres.
1/7/20244 minutes, 58 seconds
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À la Une: Israël-Palestine, «la tragique histoire d’une terre promise»

L'Obs revient sur les racines du conflit à Gaza, à travers plusieurs cartes et une grande frise chronologique de trente-trois dates, comprises de -1200 avant JC au 7 octobre 2023, date du raid meurtrier du Hamas.De quoi remettre en perspective la guerre avec l'historien Vincent Lemire. Pour parvenir à la paix, l'auteur de la BD Histoire de Jérusalem préconise la solution « un territoire, deux États », soit la coexistence parallèle de deux administrations, deux citoyennetés en Palestine.Un souhait de l'auteur contredit, selon L'Obs, par les bombardements à Gaza ainsi que l'accélération de la colonisation en Cisjordanie, qui laissent penser qu’Israël tente d’imposer un État unique aux Israéliens comme aux Palestiniens.À écouter aussi«Histoire de Jérusalem» en bande dessinéeJérusalem, la clef du conflit israélo-palestinien ?L'Express se demande si la ville « trois fois saintes n'est pas une malédiction ».L'historien Simon Sebag Montefioré répond : « La question du statut de Jérusalem a ruiné les processus de paix », malgré la volonté des Nations unies de placer la ville sous tutelle spéciale de l'ONU en 1947 ou, plus récemment, la proposition d'Ehud Olmert en 2008.L'ex-Premier ministre israélien travailliste offrait à l’époque une administration partagée de la Vieille Ville entre Saoudiens, Jordaniens, Palestiniens, Américains et donc Israéliens.Pour Simon Sebag Montéfioré, seule la solution à deux États reste une voie vers la paix, à condition que le Hamas soit dispersé et que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou soit écarté du pouvoir.La question d'une administration commune de Jérusalem doit également être discutée d’après l’auteur de « Jérusalem, une biographie ».À lire aussiEn Israël, les vétérans de la guerre de Kippour en première ligne face à la réforme de la justiceUne éclaircie pour l’Ukraine en 2024Le Point voit le soleil se lever à l'est avec le processus d'adhésion à l'Union européenne ouvert à Kiev le 14 décembre dernier.Selon l'hebdo, « seule cette promesse d'avenir européen peut convaincre Kiev d'accepter les sacrifices nécessaires pour parvenir à un règlement du conflit avec Moscou ».Autre raison d’espérer à un règlement du conflit : l'affaiblissement de la Russie, affectée par les sanctions économiques et par le poids de la guerre dans les finances. Environ 30% du budget russe est consacré à l'armée, selon Le Point.À lire aussiPas de trêve de fin d'année dans les attaques entre la Russie et l'UkraineLa Russie tente de saper le soutien français à l'UkraineLe Washington Post révèle comment le Kremlin compte entretenir la discorde en France à travers les réseaux sociaux, des hommes politiques d'extrême droite et des leaders d'opinion. Le journal américain se base sur des documents de l'administration russe datés de l’année 2022. Cette dernière entend propager des éléments de langage pour installer l'idée que les sanctions contre Moscou accentuent la crise économique en France, mais aussi que les exportations d'armes vers Kiev laissent l'Hexagone sans défense.Pour expliquer cette stratégie, le Kremlin note d'une part que le soutien à la Russie reste plus fort en France que dans le reste de l'Europe... et d'autre part, que 40 % des Français ne font pas confiance à la couverture médiatique de la guerre en Ukraine.À écouter aussiLa France, nid d'espions russes?La mafia à Taïwan, cinquième colonne chinoiseLa Tribune Dimanche est partie à la rencontre de « Tyran de Fer ». Derrière ce surnom, se dresse le patron d'Alliance Céleste, le plus grand cartel mafieux taïwanais.Cigare aux lèvres et entouré de ses hommes de main, le parrain assure au journal avoir des hommes dans tous les partis politiques et les médias… mais reste muet au sujet de ses liens avec Pékin. Depuis des années, le gouvernement chinois tolère les activités de la pègre taïwanaise sur son territoire en échange de quelques services.Aujourd'hui, les autorités de Taïpei redoutent qu'une partie de l'argent sale de la mafia soit investi pour favoriser des partis pro-Chine. Les élections générales se dérouleront le 13 janvier prochain à Taïwan.À lire aussiHong Kong: vaste opération contre la mafia chinoise, 6400 personnes arrêtéesL’odyssée congolaise de L’ObsL’hebdo remonte le fleuve Congo pour mesurer l'importance de l'immense forêt équatoriale de RDC, dont la destruction pourrait aboutir à un cataclysme climatique.L'Obs part ainsi de l'embouchure du fleuve, dans la localité de Banana où l'exploitation pétrolière et la production de charbon de bois hypothèquent l'avenir du parc national des Mangroves. Le pétrole et le charbon nécessaires à la vie des Congolais alors que le potentiel hydroélectrique du Congo et de ses affluents reste sous-exploité.Le périple se termine sous la canopée de la province de l'Équateur... C'est là que la communauté pygmée batwa est encouragée à préserver la tourbière géante du bassin du fleuve Congo. Cette zone humide de 165 000 km² (l’équivalent de la Tunisie ou d’un tiers de la France) renferme l'équivalent de 30 milliards de tonnes de CO2. Un stock de carbone capable à lui seul de faire monter les températures mondiales de 2 à 3 degrés s'il est relâché dans l'atmosphère.Problème : la reprise de l'exploitation du bois dans la région pourrait dégoupiller cette grenade écologique. Dans ces conditions, comment lutter contre la déforestation ? L’Obs interroge un chef de village fataliste : « Nous voulons protéger cette zone, mais il faut que cela nous rapporte quelque chose ».À lire aussiPrésidentielle en RDC: le changement climatique et l’environnement, les oubliés de la campagne
12/31/20234 minutes, 56 seconds
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À la Une: pas de répit dans le conflit qui oppose Israël et le Hamas

Les analyses et les commentaires ne tarissent pas... C'est le cas notamment dans le Point, l'hebdomadaire consacre plusieurs pages aux services secrets israéliens, le Mossad et le Shin Beth, sous ce titre : « Netanyahu et les espions, les coulisses d'un divorce. » On le sait, les services secrets israéliens sont dans l'œil du cyclone pour n'avoir rien vu venir... « Un document de 40 pages provenant du Hamas a pourtant circulé pendant des semaines l'an passé, rappelle le Point. Intitulé Mur de Jéricho, il détaillait le déroulé précis de l'attaque des kibboutz, les prises d'otages, les massacres, dans les moindres détails. »Ce qui fait dire à un ancien officier de renseignement de l'armée israélienne : « Les services ont des yeux, mais ils ne voient rien. Ils ont des oreilles, mais ils n'entendent rien. » Cela n'a pas empêché le Premier ministre Benyamin Netanyahu de clamer : « Jamais, en aucune circonstance, je n'ai été alerté sur les intentions belliqueuses du Hamas. »Mais plusieurs anciens responsables du Mossad sont aussitôt montés au créneau... « Reviennent en boucle, nous dit le Point, les mots "incompétence", et "corruption". Un ancien député de la Knesset accuse, lui aussi : "Bien sûr les services ont failli. Mais le vrai responsable c'est Netanyahu. C'était lui, le patron, le responsable de la sécurité du pays." »« La fuite en avant » de Benyamin Netanyahu« Jusqu'où ira Israël ? », s'interroge l'Obs, affichant en Une, une photo du Premier ministre israélien, aux traits tendus. Après son aveuglement face à une attaque imminente, c'est ici, la violence de la réplique sur la bande de Gaza, qui est mise en cause. L'Obs parle « de la fuite en avant »du Premier ministre israélien. « Au grand dam de tous les observateurs qui dénoncent la destruction planifiée de tout un territoire, la catastrophe humanitaire en cours et l’effroyable addition des victimes civiles qui constituent l’essentiel des 18 000 morts et 49 500 blessés comptabilisés par le Hamas. Selon le quotidien de droite Israel Hayom, nous dit l'Obs, l’objectif serait de « réduire la population au minimum » en poussant le plus grand nombre possible de Gazaouis à l’exil. Comme une deuxième Nakba, le catastrophique exode palestinien de 1948. Un projet d’épuration ethnique dont Netanyahu aurait déjà informé ses relais au Congrès américain… »Dans ces conditions, les scénarios pour la paix au Proche Orient, n'engagent pas à l'optimisme. L'Express, en fait la liste, cinq scénarios, cinq hypothèses. De la plus pessimiste « une guerre qui s'éternise, une longue et éreintante bataille dans les ruines et les tunnels parsemant l'enclave palestinienne », à la plus optimiste, « une solution à deux états, le seul moyen d'assurer la sécurité à long terme du peuple israélien et du peuple palestinien », selon les propres mots du président américain Joe Biden.La libération des otagesParis Match, a interrogé l'un des principaux médiateurs, le ministre des affaires étrangères du Qatar, Mohamed Al-Khulaifi. Il a servi d'intermédiaire entre Israël et le Hamas, pour la libération des otages pendant la trêve de sept jours. Il répond prudemment à chaque question. Les négociations sont-elles au point mort ? « Depuis la trêve de 7 jours, nous échangeons directement avec les deux parties. Il est regrettable qu'elle n'ait pas été prolongée, mais pour autant, le dialogue n'est pas rompu. »Quel est le poids des Etats-Unis ? « Ils sont un partenaire stratégique avec lequel nous échangeons quasi quotidiennement. » Quel rôle pour la France ? « Chaque pays en capacité d'influer sur l'une ou l'autre des parties devrait agir. La France, avec laquelle nous sommes en relation constante peut parler au gouvernement israélien et peut être le convaincre d'aller vers une désescalade. » Le ministre des Affaires étrangères du Qatar qui ne se berce pas d'illusions : « Le Qatar n'est pas le conseil de sécurité. Nous faisons ce que nous pouvons à l'échelle de nos possibilités, mais nous ne sommes pas en mesure d'arrêter le conflit. »  Politique française et sondagesLa Tribune Dimanche, déroule le tapis rouge pour Gabriel Attal... Le jeune ministre de l'Éducation, qui faisait déjà la Une de plusieurs hebdomadaires la semaine dernière est désormais, selon un sondage, la personnalité politique préférée des français. Il n'en fallait pas plus à la Tribune Dimanche pour lui consacrer sa Une ainsi que quatre pleines pages, et même lui prédire un avenir présidentiel, le comparant à l'ex-président Nicolas Sarkozy, tout en reconnaissant, « bien sûr, Gabriel Attal en est loin ». De son côté, le Journal du Dimanche, publie un sondage sur les Français et l'immigration. D'où il ressort que les sondés penchent pour une politique très droitière. Ils sont favorables à 73% à ce qu'en matière d'expulsion « la sécurité de la France prime sur les droits individuels des étrangers » ou encore 65% à estimer qu'il faut « freiner l'immigration du travail en France ». Alors que le gouvernement peine à faire passer sa nouvelle loi sur l'immigration, le JDD entend peser dans la balance, en assurant que les Français ne veulent pas seulement d'une « loi d'ajustement », mais d'une « révolution ».
12/17/20235 minutes, 23 seconds
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À la Une: Gabriel Attal «omniprésent médiatiquement» pour sa réforme du collège

Cet homme, c'est Gabriel Attal, le ministre français de l'Éducation, « l'intrigant Monsieur Attal », annonce l'Express, alors que l'Obs entend détailler la « stratégie du bon élève » ... de ce « ministre omniprésent médiatiquement (...) qui entre dans le dur en annonçant une profonde réforme du collège : création de groupes de niveau, brevet devenant un examen d'entrée au lycée, retour du redoublement ». Un « électrochoc », reconnaît lui-même Gabriel Attal. « Une potion d'inspiration libérale », estime de son côté l'Obs, qui ajoute : « même si le ministre s'en défend, on retrouve là le choix de privilégier d'abord les premiers de cordée, au risque d'institutionnaliser un collège à plusieurs vitesses ». L'hebdomadaire qui pense avoir percé le secret de la popularité de Gabriel Attal : « Du flair, une parole claire, une fermeté affichée qui plaît à l'air du temps et une maîtrise des codes des médias traditionnels, comme des réseaux sociaux ». Bref, un portrait plutôt flatteur, « du plus jeune ministre de l'histoire de la Vᵉ république », précise de son côté l'Express, qui évoque « le petit prince de la macronie »...  Et qui fait la liste de ses qualités, initiatives, ambitions...  On cherchera en vain une voix discordante. Députés et ministres lui tressent des lauriers, et certains voient d'ores et déjà en lui un potentiel « successeur du Président de la République. »À lire aussiÉducation en France: brevet, bac, redoublement, groupes de niveaux au collège, les mesures annoncéesLes attaques du 7 octobre et la guerre à Gaza, à présent, dans l'Obs et le Point...Le Point a rencontré Ehud Barak, ancien chef d'état-major de l'armée israélienne et ancien premier ministre travailliste, qui n'a pas de mots assez durs pour qualifier le pouvoir israélien. « Le défi est XXL et nos dirigeants sont de taille M », accuse-t-il. Il revient sur la journée du 7 octobre : « Si seulement les services de renseignement avaient donné l'alerte, ne serait-ce qu'à 4 heures du matin, se désole-t-il (...) le chef des services secrets a averti le commandant des forces armées. Il lui a dit qu'il voyait quelque chose. Ils en ont discuté. Puis, ils ont décidé de continuer leur conversation à 8 heures du matin ». Pourtant, tout indiquait une attaque imminente. « Ce n'était pas un secret que le Hamas jouait avec ses petits paramoteurs », ajoute Ehud Barack, « mais cela a été ignoré en raison d'une certaine arrogance quant aux capacités de l'adversaire. Et ce, en dépit des voix qui alertaient sur la préparation d'une attaque massive ».La paix aura-t-elle une chance un jour au Proche-Orient ? Comme d'autres avant lui, l'Obs a pensé à Marwan Barghouti, « le leader palestinien, qui croupit dans les geôles israéliennes depuis deux décennies, régulièrement cité comme un interlocuteur pour d'éventuelles négociations de paix », ajoute l'hebdomadaire qui précise que l'ancien dirigeant du Fatah n'est pas un « jusqu'au-boutiste de la lutte armée. Au contraire. Fin connaisseur de la société israélienne, parfait hébraïsant, il est un ardent partisan des accords d'Oslo (...) qui prévoient la coexistence de deux états, palestinien et israélien ».« Selon son fils, Arab, "sa détermination est intacte". Et "il est temps de le libérer". Libérer celui que l'on compare parfois à Nelson Mandela… », nous rappelle l'Obs.À écouter aussiNégociations entre le Hamas et Israël: «Le Mossad est une sorte de couteau-suisse du renseignement»Elle, aussi, porte un combat pour l'avenir de son pays : l'Iranienne Narges MohammadiNarges Mohammadi, prix Nobel de la Paix 2023, qui ne pourra recevoir ce prix en main propre ce dimanche à Oslo, rappelle le Journal du dimanche. Et pour cause, elle est en prison où elle a « souffert une grande partie de sa vie ». Elle a été récompensée pour « sa lutte contre la répression des femmes en Iran ». Un prix qui, a-t-elle dit, va la « rendre plus résistante, plus déterminée, plus optimiste et plus enthousiaste ». Narges Mohammadi, pleine de courage, malgré ce qu'elle considère comme « l'un des châtiments les plus insoutenables » : être privée de ses deux enfants qu'elle n'a pas vus depuis 8 ans.À lire aussiÀ quoi sert le prix Nobel de la paix?L'histoire des « petits voleurs du Trocadéro »« De Paris, certains ne connaissaient bien souvent que la Tour Eiffel », raconte M. Après avoir traversé la Méditerranée pour tenter leur chance en France, des dizaines de mineurs marocains livrés à eux-mêmes sont tombés aux mains d'un groupe de jeunes adultes algériens se présentant comme leurs protecteurs : « Gavés de psychotropes, parfois battus, les enfants étaient ensuite envoyés détrousser les passants du Trocadéro ». Dans quelques jours s'ouvrira à Paris le procès de six ressortissants algériens, accusés de « traite d'êtres humains aggravée ». La plus jeune de leurs victimes avait 8 ans au moment des faits. Des victimes souvent muettes... Les enquêteurs témoignent : « les enfants ne parlent pas, ne dénoncent pas et se méfient des adultes ». Mais grâce à la médiation d'une association s'occupant des enfants des rues, « certains ont parlé, et se sont portés partie civile ».  Ils ont ainsi obtenu que leur soit reconnu le statut de victimes. Pour autant, ils n'assisteront pas au procès de leurs bourreaux... L'un est mort, « à la suite d'une chute sur les voies du métro parisien ». D'autres sont en prison. D'autres sont partis à l'étranger, en Italie, en Allemagne ou en Belgique. Parfois, on a perdu leur trace.  « Certains », tout de même, « sont en voie de réinsertion, mais ils ont trop peur de ces adultes pour témoigner contre eux en leur présence ». Autant dire que leur passé traumatique continue de les poursuivre.À lire aussiComment accélérer la scolarisation des mineurs non accompagnés en France ?
12/10/20234 minutes, 17 seconds
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À la Une: l’enlisement de la guerre en Ukraine

Les combats restent intenses, mais peu d’avancées majeures ont été revendiquées ces derniers mois en Ukraine. M, le magazine du Monde, s’intéresse à une conséquence du conflit : les tournages sont à l’arrêt et pour cause, le monde du cinéma est sur le front.Les professionnels du cinéma ont souvent tourné des scènes de guerre, mais rien à voir avec la réalité, comme le raconte Vladislav Mandrouk, cascadeur : « j'ai joué une scène où des soldats échappaient à un blindé en courant [...], mais dans la vraie vie, nous serions tous devenus des steaks hachés. À la guerre, pas de deuxième prise. Personne ne crie « coupez !» » Les cascadeurs sont donc devenus fantassins, les pyrotechniciens artificiers… un jeune acteur est désormais sniper, parce que, pour les besoins d'un film, il a « répété un rôle avec des soldats et des tireurs d'élite ». Une expérience que l'armée lui a demandé de mettre à profit au front.« Hyperviolence », « ultraviolence » … inquiétudes sur le climat actuel en France « France : les guerres de sécession », écrit L'Obs dans un édito, qui regrette que « les responsables politiques se précipitent pour choisir leur mort : Nahel ou Thomas ». La mort de Nahel, adolescent franco-algérien tué par un policier blanc lors d'un contrôle routier, a lancé une vague d'émeutes urbaines l'été dernier. La mort de Thomas, 16 ans, tué lors d'une fête de village à Crépol dans la Drôme, en novembre 2023, a provoqué des violences de groupes d'ultra-droite. La mort de Thomas « est devenue une crispation entre deux France », résume Le Point. La Tribune Dimanche se demande quant à elle « combien de temps avant que Crépol bascule dans le vote Le Pen ? »L'Obs, de son côté, publie une longue enquête sur « les nouvelles recrues du trafic de drogue », avec des adolescents qui acceptent de « tuer un homme pour une grosse enveloppe », pour une somme à cinq chiffres. Les autorités constatent « un rajeunissement de la criminalité organisée », une « main d'œuvre jetable », « inexpérimentée », recrutée sur les réseaux sociaux. Une sorte « d'ubérisation des meurtres », résume l’hebdomadaire.L’âpre concurrence dans les hautes sphères de l’IALe Point fait sa Une sur « la bataille pour contrôler nos cerveaux ». Il revient sur le feuilleton Sam Altman, patron d'OpenAI, à l’origine de ChatGPT. Il a été remercié puis réintégré quatre jours plus tard dans l’entreprise… peut-être pour être mieux surveillé.  Le Point explique que Sam Altman a indirectement travaillé « avec les Chinois pour mettre en place [une] puce concurrente du Californien Nvidia... alors même que la Maison Blanche lui interdit de vendre ses microprocesseurs les plus avancés à Pékin, de peur de voir l'Empire du Milieu prendre un coup d'avance dans l'IA ! »Le Figaro magazine, fait justement un gros plan sur Nvidia. L’entreprise fabrique des puces ultra-technologiques vendues « 40 000 dollars l'unité ». Des puces qui « éduquent les IA », elles leur donnent leur intelligence avec une « compilation d'une quantité astronomique de donnés pour entraîner à donner de bonnes réponses ». Pour l'heure, la compétition entre Google, Microsoft, Amazon, etc. « se fait au bénéfice de cette entreprise toujours méconnue du grand public », conclut Le Figaro. Une concurrence ardue, un « nouveau western » pour Le Point… et Sam Altman se sent bien dans ce décor, lui qui passe ses week-ends, nous dit-on, « sans toucher à son portable dans son ranch de Napa Valley en Californie ». Imane Ayissi importe l’Afrique dans la haute-coutureLe magazine Sphères dresse le portrait du créateur camerounais Imane Ayissi, un quinquagénaire longiligne, tout de noir vêtu, « porte-étendard de la couture africaine ». Il présente une collection par an, depuis 30 ans. Une assiduité remarquable pour cet homme parti de rien, arrivé en France sans-papier et qui crée ses premiers vêtements dans sa chambre de bonne. Les « robes chamarrées » qu'il présente sur le podium s'inspirent largement du continent : « raphia, kita de Côte d'Ivoire, bogolan du Mali ou encore faso dan fani du Burkina » …En 2020, il devient « le premier créateur d'Afrique subsaharienne à intégrer le calendrier officiel de la haute-couture », rapporte Sphères dans son numéro spécial mode. « J'ai eu la sensation de faire entrer toute l'Afrique dans le domaine du glamour », glisse-t-il, sans cacher sa fierté, ni le fait qu’il a « versé quelques larmes » ce jour-là. « J'avais ce besoin de montrer que l'Afrique ne se résumait pas qu'à la pauvreté. Qu'elle avait aussi droit au luxe et à la beauté, qu'elle possédait des matières d'exception et un savoir-faire unique », poursuit-il. Son seul regret, peut-être, est de n'avoir « jamais reçu un message d'encouragement de la part du Cameroun », son pays natal.
12/3/20235 minutes, 4 seconds
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À la Une des hebdomadaires: le Proche-Orient...

M, le supplément du Monde, a eu l'idée de mettre en vis-à-vis deux portraits, deux familles, les Weissmann, et les Redwan. Les premiers ont « échappé au massacre du Hamas et sont réfugiés chez des proches près de Tel Aviv », les seconds vivent en Cisjordanie et pleurent leurs grands-parents, morts sous les bombes à Gaza. Pour Yaakov Weissman, 83 ans, arrivé en Israël en 1959, « l'horreur toujours peut ressurgir. Encore et encore ».« Mais, dit-il, la différence avec les siècles d'agression et de traques qui nous ont précédés, c'est que nous avons désormais un pays. C'est le seul asile sûr pour les juifs du monde entier et il doit à tout prix le rester ». Une certitude que le 7 octobre ne semble pas avoir ébranlé. « Un peuple palestinien ? » Il se souvient de son arrivée en Israël, et assure que « cela ne voulait rien dire.  Il n'y avait pas d'identité palestinienne, dit-il. Des gens de toutes sortes, essentiellement des pays arabes alentour, s'étaient installés sur ce petit territoire, mais ce n'était en aucune façon un pays ».Comme en écho, la famille Redwan raconte son histoire. Celle des grands-parents, « chassés de leur foyer en 1948, installés un temps en Arabie saoudite, ils n'ont jamais cessé de cultiver leur identité palestinienne », souligne le supplément du Monde. Des grands-parents, « tués dans un bombardement israélien à Gaza, le 10 octobre »... « La belle maison orange et le jardin où le patriarche avait planté des fèves et de la vigne ne sont plus qu'un tas de ruines ». Leur fille Reem, « apaise sa douleur en se disant qu'ils sont morts en martyrs (...) elle croit qu'une place spéciale leur est réservée au paradis ». « J'ai vécu dans cinq maisons différentes à Gaza », raconte-t-elle,« elles ont toutes été bombardées. Je suis une éternelle réfugiée ». Reem et ses filles vivent désormais à Ramallah, en Cisjordanie, et elles ne peuvent pas en sortir. Le père, lui, est « coincé à Khan Younès, dans le sud de la Bande de Gaza ».La Cisjordanie en ligne de mireLe Point a enquêté sur un phénomène resté en arrière-plan, éclipsé par les bombardements sur Gaza, et l'inquiétude pour les otages israéliens... « Depuis le 7 octobre, explique l'hebdomadaire, les extrémistes israéliens multiplient les actions punitives » en Cisjordanie. Selon le ministère de la Santé, à Ramallah, plus de 220 Palestiniens auraient été tués en un mois par l'armée israélienne et les colons, en Cisjordanie. Le Point a rencontré Morsi et Akram, deux frères pour lesquels « la saison des olives a tourné au cauchemar ». Le 11 novembre, alors qu'ils réalisent les premières récoltes dans le champ familial, ils sont menacés par des hommes armés, qu'ils identifient comme des colons. « L'un d'eux », raconte Morsi, m'a tenu en joue avec son fusil M16, et m'a lancé : « je vais te descendre. Si tu oses sortir à nouveau, je te brûlerai vif ». « Depuis ce jour, précise Le Point, Morsi et Akram ne sortent plus de chez eux, où ils se sont cloîtrés avec femme et enfants ».Donald Trump, le retour ?« Au secours, Trump revient » s'alarme l’Express... parlant d'une hypothèse « vraisemblable », qui provoque des « sueurs froides dans le monde entier ».  Car l'ex-président « tient la corde dans les sondages », face à Joe Biden, en vue de l'élection présidentielle l'année prochaine. Trump vainqueur ? Une perspective qui est loin de concerner les seuls États-Unis... « Trump pourrait, nous dit-on, utiliser son pouvoir exécutif pour ralentir ou même arrêter le soutien à l'Ukraine approuvé par le Congrès américain ». Et ce n'est pas tout, poursuit l'Express, « le retour de Trump aux affaires impacterait aussi le Moyen-Orient avec, d'une part, une position plus dure que celle de Biden vis-à-vis de l'Iran, le Hamas et le Hezbollah et d'autre part, un ' soutien total à Israël ', comme il l'a déjà annoncé ». L'Express a aussi interrogé Françoise Coste, historienne du Parti Républicain. À la question « À quoi ressemblerait Trump 2 » ? Elle répond « ce serait Trump 1, mais en pire, parce qu'il sera plus aguerri et que désormais il connaît les institutions ». « Il a déjà annoncé, ajoute Françoise Coste, qu'il poursuivra en justice Joe Biden et ses conseillers. On ignore dans quel but, ce serait une simple vendetta ».Enfin, un portrait sans complaisance dans l'Obs...Portrait de Patrick Pouyanné, le patron de Total, « le roi du pétrole », ironise l'Obs, selon lequel « il freine la transition énergétique ». « Il est tellement en confiance » ajoute l'hebdomadaire, « qu'il peut annoncer sans gêne que son groupe prévoit d'accroître, de 2 à 3 % tous les ans, sa production de pétrole et de gaz, d'ici à la fin 2028 ». De son côté, l'ONG Greenpeace a « calculé que Total prépare 33 projets si émetteurs de CO2 qu'on peut les qualifier de "bombes climatiques ». Quant aux réunions de travail avec Patrick Pouyanné, elles virent souvent au « jeu de massacre », nous dit l'Obs... Un familier de ces réunions raconte les invectives : « c'est nul », « vous n'avez rien compris », « c'est n'importe quoi ». « Le patron de Total ne fait confiance à personne » conclut l'hebdomadaire.
11/26/20235 minutes, 14 seconds
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À la Une: les otages français du Hamas

C’est à la Une du Parisien Dimanche : les photos des huit Français otages du Hamas. On les voit souriant, enfants, adolescents et jeunes adultes, posant pour la photo à une époque heureuse. « Ne les oublions pas », s'exclame le Parisien Dimanche qui veut « mener le combat contre l'oubli ». Qui sont-ils ? « La plupart étaient des militants pour la paix », explique Roy Zichri, dont le petit frère Ohan, 9 ans, a été enlevé avec sa mère et ses grands-parents. « Nous ne demandons rien d'autre que de retrouver nos proches, témoigne-t-il. Il le sait, ajoute le journal, à l'étranger, les images de Gaza sous les bombes ont éclipsé l'attention portée aux otages. » Pour donner de la chair, à ces photos de disparus, le Parisien Dimanche a écrit quelques lignes sur chacun d'entre eux. L'un est « un enfant merveilleux », l'autre « une adolescente sensible avec une âme d'artiste »,un autre encore un « passionné de football ».Les otages français, il en est aussi question dans le Journal du Dimanche, qui a interrogé Sébastien Lecornu, le ministre des Armées de retour d'une tournée qui l'a mené « au Caire, à Abu Dhabi, Ryad, Doha et Tel Aviv ».« Il a tenté, explique le JDD, de peser de tout le poids de la France, pour obtenir la libération de nos otages. Avez-vous des bonnes nouvelles ? », lui demande le journal. Mais le ministre est, évidemment, sur la réserve, expliquant : « Nous nous devons d'être efficaces, et vous comprendrez donc l'indispensable discrétion à adopter sur le contenu exact de mes différents échanges. »À la Une de l’Express : Élisabeth BadinterLa philosophe fait la Une de l'hebdomadaire, avec cette phrase : « Pour la première fois depuis 1945, beaucoup de Français juifs ont peur au point de se cacher. » Et elle accuse : « Nous avons laissé l'islamisme prospérer, faire de l'entrisme à l'école, dicter sa norme dans certains quartiers et impressionner les esprits partout. Les islamistes radicaux ont été plus malins que nous. Et aujourd'hui on a peur. » Face à l'augmentation des actes antisémites, notamment en France, la philosophe n'est guère optimiste lorsqu'on lui demande s'il est encore temps de reprendre la main, elle répond : « J'ai peur qu'il ne soit trop tard, mais ce n'est pas une raison pour baisser les bras. »Un pessimisme qui contraste avec l'espoir, si ce n'est l'optimisme, de Zeruya Shalev, « grande voix de la littérature israélienne, précise l'Obs. Elle vit à Haïfa, et a donné rendez-vous à l'envoyé spécial de l'hebdomadaire, dans un restaurant tenu par une Palestinienne, Rola, qu'elle serre dans ses bras. Après le 7 octobre, raconte Zeruya Shalev, tout a volé en éclat. Mais nous sommes nombreux, néanmoins, à vouloir la paix en Israël. Il faut poursuivre le dialogue. Je continue à avoir de l'espoir ». Même si elle n'a aucune confiance dans le gouvernement actuel. « Benyamin Netanyahu, nous a mené à la catastrophe. Nous devons nous débarrasser de lui. »Rien ou presque, dans les hebdos, sur la guerre à GazaIl est vrai que les journalistes étrangers n'ont pas le droit de rentrer dans l'enclave palestinienne. Mais ils peuvent encore se rendre en Cisjordanie, c'est ce qu'a fait l'envoyé spécial de M, le supplément du Monde, qui est allé dans le village de Nabi Saleh, « dont tous les habitants sont des membres de la famille Tamimi. Une tribu dont chaque génération se mobilise contre la colonisation israélienne. La plus célèbre d'entre eux, est la militante palestinienne Ahed Tamimi, connue pour avoir giflé un soldat israélien, lorsqu'elle avait 16 ans ». C'était en 2017. Elle avait été condamnée à huit mois de prison. « Elle a aujourd'hui 22 ans, et elle a été arrêtée le 6 novembre, accusée "d'incitation au terrorisme". Les Tamimi ont toujours su rendre leur engagement très médiatique », précise l'Obs qui ajoute : « Bilal, l'un des cousins d'Ahed, "filme tout". Ses images sont postées sur la chaîne YouTube, et parfois consultée par des millions d'internautes. » Il s'agit de « récolter les preuves des violences commises par l'armée ou les colons, et immortaliser leur contestation », précise l'hebdomadaire.Y a-t-il un risque de conflit mondial ?Sur cette question, le Figaro Magazine fait dialoguer le chercheur Frédéric Encel, et l'écrivain Amin Maalouf. Le premier ne croit pas « à une grande régionalisation du conflit au Proche-Orient, et encore moins, à une guerre mondiale ». Le second parle d'une « nouvelle guerre froide, dont les développements sont nombreux ». Amin Maalouf cite notamment « le conflit entre la Russie et l'Occident, qui n'est pas engagé directement contre elle mais qui aide l'Ukraine ». Il cite aussi « le conflit en Afrique sahélienne, où la Russie a contribué à déstabiliser les alliés de la France et des États-Unis, à tel point qu'on ne sait plus au Soudan, en Libye au Mali, au Niger ou au Burkina Faso, qui est l'allié de qui ».
11/19/20235 minutes, 1 second
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À la Une: le 7 octobre et la montée de l'antisémitisme dans le monde

Le 7 octobre 2023 : « Un pogrom au XXIe siècle », titre le Point, qui revient en détail sur cette journée où « le monde a atteint un sommet d'horreur ». L'hebdomadaire revient heure par heure sur les faits qui se sont déroulés ce jour-là, notamment dans les kibboutz, comme celui de Kfar Aza, « où 77 des 400 habitants du village ont été tués ». Les témoignages des survivants sont nombreux. Ils racontent le déluge des roquettes, les corps « découpés en morceaux », les appels d'enfants terrorisés à leur mère, alors qu'ils sont sur le point d'être pris en otages.Il y a aussi la violence des photos, les scènes de crime, les corps ensanglantés. Des « centaines de témoignages » ont été recueillis, précise le Point, dont l'objectif est clair : il s'agit de « faire face à la volonté de certains de minimiser ou de relativiser ce pogrom du XXIe siècle, [...] cette journée d'infamie ».C'est « le péril antisémite », s'alarme l'Obs. En France, « il ne cesse de grandir. [...] Insultes, tags de croix gammées, menaces sur les personnes, les synagogues et les écoles ». Et la « fièvre » est « mondiale », ajoute l'hebdomadaire qui revient sur l'épisode survenu en Russie, à l'aéroport du Daghestan, « lorsque des grappes de types ivres de vengeance se sont rués sur un avion en provenance de Tel Aviv ». L'Obs s'inquiète pour les juifs de cette région du Caucase, « 700 familles y subsistent encore. [...] Nul doute qu'après ce pogrom avorté, le Caucase va finir par les perdre jusqu'au dernier ».La situation est grave mais il ne « faut pas avoir peur », estime de son côté Ginette Kolinka, bientôt 99 ans, rescapée de la Shoah. « On parle de recrudescence de l'antisémitisme, mais la réalité, c'est que ça a toujours existé. Simplement on en parle peut-être davantage durant certaines périodes liées à des conflits », dit-elle dans une interview à Paris Match. Et elle s'indigne : « Avant de penser religion, pensons aux êtres humains. Croyez-vous qu'une mère réagisse différemment, qu'elle soit israélienne ou palestinienne, quand elle voit son enfant tué ? Non, je me mets aujourd'hui à la place de toutes les mères qui voient leurs enfants se faire tuer, sans distinction. »Une marche contre l’antisémitisme à ParisC'est la Une de la Tribune-Dimanche, qui affiche les photos de dix personnalités qui participeront à cette marche : écrivains, cinéastes, humoristes, animateurs télé. Des personnalités qui s'engagent et « soutiennent la mobilisation républicaine d'aujourd'hui », explique le journal.  Chacun exprime sa motivation : « Je marche parce que je suis juif et parce que les miens n'ont jamais eu aussi peur », déclare l'animateur de télé Arthur.« Abandonner la lutte contre l'antisémitisme aux juifs est profondément raciste », estime de son côté l'humoriste Sophia Aram, qui ne veut pas voir dans la présence de l'extrême droite à cette manifestation, une raison pour ne pas en être. « Le Rassemblement national reste dangereux, dit-elle, mais sa participation, [...] ne saurait justifier qu'on abandonne à ces tartuffes le terrain de l'antiracisme par crainte que le RN en devienne le fer de lance. » D'autres personnalités, dans Aujourd'hui en France, s'engagent, elles aussi. Notamment l'évêque de Nanterre Matthieu Rougé : « Pour les catholiques, il est essentiel d'y être. La lutte contre l'antisémitisme est un engagement d'hier, d'aujourd'hui et de demain. »« Il ne faut pas oublier l'Ukraine »« Il ne faut pas oublier l'Ukraine », c'est le message qu'Olena Zelenska, l'épouse du président ukrainien Volodymyr Zelensky, est venue porter en France. Habillée de noir, elle pose pour la photo, dans l'Express, le regard fixe, sans un sourire. Elle tient tout d'abord à dire que les Ukrainiens « partagent les souffrances du peuple israélien. Mais, il est primordial de ne pas laisser l'attention du monde se détourner de l'Ukraine. Nous constatons déjà que l'aide militaire en direction de notre pays arrive trop lentement pour permettre un changement positif sur la ligne de front. » Et elle met en garde : « Réfléchissons à ce qui se passerait si l'Ukraine n'avait pas tenu. À notre place, il y aurait la Russie et ce sont des centaines de kilomètres qui se rapprocheraient de vous, de vos maisons. »De son côté, l'Obs fait le même constat. « La guerre en Ukraine a jusqu'ici tenu le monde en haleine, suscitant les terreurs les plus viscérales et les indignations les plus légitimes. » Mais « l'opinion publique mondiale se lasse de ce conflit qui s'enlise à l'approche de l'hiver. Comme on se fatigue d'une série aux saisons trop nombreuses, quand l'intrigue tire en longueur et que les rebondissements se font rares ». Et puis, ajoute l'Obs, le « terrible pogrom du 7 octobre, avec ses tragiques conséquences et le possible embrasement des milices religieuses du Moyen-Orient, agitées par l'Iran, (ce terrible pogrom donc) a lancé un autre blockbuster, qui chasse le premier ».
11/12/20235 minutes, 19 seconds
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À la Une: l’horreur à Gaza, l’angoisse en Israël

Paris Match fait le parallèle entre, d'une part, les images diffusées par l'armée israélienne - des photos satellites des cibles à Gaza, des colonnes de blindés qui s'enfoncent dans l'enclave – et, d'autre part, les clichés des journalistes palestiniens.Parmi eux, le photographe Motaz Azaiza devenu « l'oeil de Gaza pour plus de 11 millions de personnes ».Sur son compte Instagram, « son visage s'éteint peu à peu »,« photo après photo », « massacre après massacre ».Le 14 octobre dernier, le jeune homme publie « une vidéo terrible ». On y voit un bébé de moins de deux ans, visage ensanglanté, les yeux fermés, la bouche ouverte à l'avant d'une ambulance.La petite fille est morte dans les bras du photographe. Son commentaire : « J'aurais voulu être à ta place... »« Motaz Azaiza n'édulcore rien », raconte Paris Match, « il montre l'horreur de Gaza comme elle vient ».L’angoisse des familles des otages israéliensDans un reportage à Tel Aviv, l’Obs rencontre Hadas Kalderon, visage tordu par l'inquiétude. Cette mère de famille n'a rien pu faire quand les membres du Hamas ont enlevé « sa fille, son fils, son ex-mari » dans le raid du 7-octobre.L'Obs relaie donc la colère de cette rescapée contre Benyamin Netanyaou accusé « de ne rien faire pour sauver les otages ».Seul lueur d’espoir pour Hadas Kalderon, sa double-nationalité française. Pour cette femme, c'est son autre patrie qui libérera ses enfants, car, dit-elle, « la France sait négocier avec le Qatar »...« Le dilemme des Arabes israéliens »Le Point prend la mesure du fossé en train de se creuser entre Juifs et citoyens d'origine arabe, à Nazareth.Dans la plus grande ville arabe d'Israël, un imam prêche devant ses fidèles rassemblés dans sa mosquée :« Nous sommes partagés entre la rage de voir notre peuple mourir sous les bombes à Gaza et notre condamnation de l'attaque terroriste du Hamas qui a tué des innocents. »Autre témoignage amer : celui de cet informaticien renvoyé quelques jours après avoir « liké » un hommage aux victimes de Gaza sur le réseau social LinkedIn. Il assure avoir vu « le visage de ses collègues juifs changer subitement » en réaction.Enfin ce politologue arabe israélien redoute un repli accru de sa communauté sur elle-même, depuis l’attaque du 7-Octobre. « Notre capacité à vivre ensemble continue de s'éroder. »Au Sahel, « le risque d’une victoire des djihadistes est réel »Dans les colonnes du Journal du Dimanche, interview du général Frédéric Blachon. Ce dernier a été commandant de l’opération Barkhane pendant un an. Le militaire constate une « poussée spectaculaire des djihadistes » au Sahel, que le Mali, le Burkina Faso, le Niger ne peuvent qu’au plus « contenir ». Selon Frédéric Blachon, « les djihadistes n’ont aucun mal à se substituer aux Etats pour apporter un semblant de justice et un cadre d’organisation politique » vue comme un « moindre mal ». Selon lui, les gouvernements concernés « peuvent surtout essayer de passer un compromis [avec les djihadistes] », comme « un peu plus d’application de la loi islamique (…) en échange de leur maintien au pouvoir ». Le général à la retraite craint « un risque d’expansion », avec au Ghana et au Sénégal, des « cellules dormantes » qui « peuvent passer à l’action à tout moment ». Seule raison d’espérer selon Frédéric Blachon : « la division entre l’Etat Islamique au Grand Sahara et le Groupe de Soutien à l’Islam et aux musulmans qui se livrent une lutte sans merci ».En France, les travailleurs étrangers et sans-papiers à l’affiche avant l’examen du projet de loi ImmigrationLe Point  consacre un dossier à ces emplois occupés par des personnes venues d'ailleurs. Elles œuvrent dans la restauration, l'aide aux personnes dépendantes, le bâtiment, ou comme agents de sécurité, « des secteurs où les Français rechignent ».Selon l'hebdo, « le projet de loi dit immigration prévoit de faciliter la régularisation de certains étrangers dans les métiers dits en tension ». Une mesure rejetée par les partis les plus à droite, comme Les Républicains.Ce rejet suscite l'indignation chez certains : « sans immigré, comment on va faire ? », se demande un restaurateur, qui ajoute : « On va bientôt être un pays de centenaires, il faudra des gens pour s'occuper de nous. »Comme en écho, L’Obs consacre un portrait à Souleyman, sans-papier ivoirien.Il se débat depuis 5 ans pour être régularisé, mais son dossier a été refusé car son patron « a confondu les montants du smic brut et net ».Depuis son autorisation de séjour a expiré, et son employeur l’a licencié. Le jeune trentenaire originaire d'Abidjan se dit « à la merci de tous ». « De ses logeurs qui peuvent le mettre à la rue », « de ses employeurs qui ne veulent pas payer les heures sup ».Souleyman va de nouveau tenter sa chance mais il ne pourra obtenir de titre de séjour « qu'en 2025 au mieux », si son dossier est accepté.L’Abbé Pierre Superstar« L'abbé Pierre, une vie de combat » sort la semaine prochaine en France. Un film-prétexte qu'utilise Le Parisien Weekend  pour élever l'homme à la barbe blanche et à la pèlerine noire au rang des « superstars ».L'hebdo raconte ainsi comment le prêtre a déclenché « une déferlante de bonté » à travers son engagement contre le mal logement, notamment lors de son appel de l’hiver 1954.C'est ainsi au plaidoyer du fondateur d'Emmaüs que l'on doit la trêve hivernale, l'interdiction de l'expulsion des locataires pendant les mois les plus froids de l'année.« Plus de 4 millions de personnes sont aujourd'hui mal logées et fragilisées par la hausse des loyers [en France] (…) Le combat de l'Abbé Pierre y est toujours d'actualité ».Le fabuleux jackpot des tournées musicalesLes Echos Week-End se penchent sur le Final Lap Tour de 50 Cent. Le rappeur américain star du milieu des années 2000 a ainsi rassemblé 35 000 personnes il y a deux jours près de Paris, notamment grâce au tube In Da Club sorti il y a déjà 20 ans.50 Cent qui rentabilise la nostalgie des fans avec des billets vendus entre 70 et 140 euros.Et 50 Cent n'est pas le seul... car les concerts vont générer « près de 30 milliards de dollars de revenus » en 2023.Pour Les Echos Weekend, les principales sources de cette manne financière, ce sont deux divas, Beyonce et Taylor Swift. La tournée nord-américaine de cette dernière pourrait rapporter 2 milliards de dollars en 68 dates, un record absolu... Beyonce a quant à elle vendu des billets « à plus de 3000 euros » lors de son dernier concert au stade de France. Inflation justifiée par des tournées de plus en plus pharaoniques et donc coûteuses.Des spectacles souvent capturés dans des films ou autres produits dérivés là encore vendus aux fans-clients.Mais les perdants, comme le déplorent les Echos Weekend, « ce sont sans doute les petites salles et les artistes moins connus ».
11/5/20235 minutes, 6 seconds
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À la Une: le Proche-Orient s’invite une nouvelle fois dans la presse magazine

« Comment la guerre Israël-Hamas fracture le monde » titre l’Obs qui remonte le fil des événements depuis le 7 octobre et l’attaque du Hamas. Elle a d’abord « sidéré le monde par sa soudaineté et son déchaînement de violences » peut-on lire. Et puis il y a ensuite la réplique israélienne, les bombes sur Gaza, des événements qui, nous dit le magazine, « ont réveillé, partout, une cause palestinienne qui semblait oubliée » et qui « révèle l’impuissance de l’Occident qui a cru pouvoir, ces dernières années, rester à l’écart de ce conflit ». Alors comment « éviter l’aggravation des tensions », en France notamment ? Pour tenter de répondre, l’Obs publie un dialogue entre la rabbin Delphine Horvilleur, « figure de proue du judaïsme libéral en France », et l’écrivain franco-algérien Kamel Daoud. Il y a d’un côté les regrets très amers de Delphine Horvilleur : « J’attendais les paroles d’intellectuels musulmans avec qui je dialogue habituellement. Il y en a eu quelques-unes, si essentielles, mais si rares. Quelque chose m’échappe dans ce silence qui me terrasse » explique-t-elle. Un silence qui lui paraît d’autant plus injuste qu’elle affirme dénoncer depuis des années « le gouvernement de Netanyahou, l’horreur de l’occupation, la dérive de la société ». De l'autre côté, Kamel Daoud, lui, regrette surtout cette prise de position perpétuelle qu’on lui impose à coups de chiffres et de bilans humains, aussi lourds soient-ils. « Je ne suis pas comptable. La logique des équivalences entraîne la logique de l’inhumain » affirme l’écrivain qui ajoute : « ce match Shoah contre Nakba qu’on voudrait nous faire jouer dans nos pays et qui arrange les islamistes est une mise en scène. C’est la cristallisation d’une histoire que l’on voudrait figer ». Un petit peu plus loin dans le magazine, David Khalfa, spécialiste du Moyen-Orient à la fondation Jean Jaurès, estime qu’on peut être à la fois « sensible à la cause palestinienne, soutenir la solution à deux États, critiquer la politique israélienne et condamner le Hamas. On ne doit pas choisir ses morts ».C’est pourtant, selon l’Express, ce que fait Jean-Luc Mélenchon« Le désastre », « la stratégie immorale » : l’hebdomadaire ne mâche pas ses mots après les prises de positions du leader de la France Insoumise qui s’est par exemple refusé à qualifier les actes du Hamas de terroristes. « Est-ce de la bêtise ? Ou peut-être de l’ignorance ? » se demande le magazine qui répond immédiatement : « Non et non. Jean-Luc Mélenchon connaît trop (…) le poids des mots ». Ce sont en fait « de sordides calculs » selon Le Point pour qui celui qui est arrivé troisième à la dernière présidentielle « est un homme qui ne laisse rien au hasard ». L’offensive du Hamas contre Israël représenterait « une aubaine pour un vieux politicien en perte de vitesse ». Interrogé sur la question, l’ex-député européen écologiste Daniel Cohn-Bendit y va de son analyse : « Pour capitaliser sur la révolte qui s’est affirmée dans les banlieues cet été et chercher un nouvel électorat », Jean-Luc Mélenchon se servirait « de la rancœur de beaucoup de personnes d’origine musulmane » et l’instrumentaliserait « à des fins politiques, et même bassement électorales ».Le Ghana, « La poubelle des textiles du monde » : ça, c'est à lire dans Le Figaro MagazineIl s'en prend cette semaine à la fast fashion, à cette surconsommation occidentale qui est devenue « un mode de vie et une logique économique ». Une fois les vêtements remplacés par une nouvelle tendance, ils sont majoritairement expédiés à l'étranger et notamment vers le continent africain « avec la promesse d'une seconde vie possible ». Sauf que pour l'hebdomadaire, « ce trésor textile (...) s'est mué en un bourbier écologique et sanitaire pour les populations locales ». Chaque jour, le Ghana reçoit 160 tonnes de vêtements déjà portés, acheminés par bateau. La moitié de ces cargaisons serait « considérée comme invendable dans les échoppes locales », pour finir « jetée dans les rues ou les allées du marché » à Accra. Alors pour quelques pièces, des personnes ramassent ces vêtements abandonnés et s'en débarrassent à la périphérie de la ville, dans des décharges sauvages où ils finissent par former « de véritables dunes artificielles (...) pouvant atteindre 20 mètres de hauteur », au détriment de l'environnement.Et puis M, le magazine du Monde, s’intéresse lui à ces jeunes « Lisses comme des images »« Ils ont à peine plus de 20 ans, pas une ridule », et pourtant ils fréquentent « déjà des cabinets de médecine esthétique ». L’article nous apprend tout de ces techniques qui ont la cote auprès de ces jeunes et qui évitent de passer par le bistouri : les injections, le laser, le peeling chimique… Des soins, peut-on lire, « qui promettent à cette génération biberonnée aux réseaux sociaux de prévenir le moindre signe de vieillissement ». S’y prendre aussi tôt, ça porte un nom : la Préjuvénation. Mais attention au cliché, ça ne veut pas dire que ces jeunes, ils veulent ressembler aux stars de la réalité. Non, ce qu’ils veulent, nous dit M, c’est du Glow, soit un éclat qui semble venir de l’intérieur, un teint radieux, des pores invisibles, des lèvres bien hydratées. Le tout grâce à des techniques « insoupçonnables et indolores », pratiquées « si possible entre midi et deux à l’heure du déjeuner, comme on ferait une course ou une séance de sport ». Cette nouvelle patientèle, poursuit le magazine, « économise ou se fait offrir un soin pour son anniversaire, elle fait des recherches sur internet, connaît le nom des machines, des ingrédients, partage ses adresses, met des notes aux médecins ». Bref, ce serait presque devenu banal et naturel, pas de quoi rougir… Quoique : aucune des personnes qui témoignent dans cet article n’a souhaité donner son nom. Vestige, peut-être, d’un léger sentiment de honte plus dur à effacer que des rides ! 
10/29/20234 minutes, 56 seconds
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À la Une: Israël étend son offensive à Gaza

Toute la presse française se fait ce samedi matin l’écho des déclarations de l’armée israélienne qui a annoncé intensifier ses frappes de manière très significative, et qui a aussi dit qu’elle allait, dès hier soir, étendre ses opérations terrestres dans l’enclave palestinienne… Des déclarations « sans entrer dans les détails » nous dit Libération, sans dire, ajoute le journal, « s’il s’agissait de l’invasion terrestre globale promise depuis les attaques terroristes du Hamas en Israël ».Le Monde aussi reste prudent…… mais « le conflit a semblé rentrer dans une nouvelle phase » hier soir, peut-on lire sur le site du journal. Mediapart, de son côté, estime que « la menace semble avoir été mise à exécution. L'attaque intégrée et coordonnée par voie aérienne, maritime et terrestre contre la bande de Gaza commence à prendre corps » écrit le journal en ligne. Pour Le Parisien-Aujourd’hui en France, « certains observateurs évoquaient la possibilité » que cette offensive terrestre « ne soit jamais déclenchée » tant elle a été annoncée puis retardée. Mais de toute façon, « la guerre a bel et bien commencé » écrit le journal qui ajoute : « toute la moitié nord » de la Bande de Gaza « est réduite de jour en jour à un champ de ruines », et « la litanie des civils en détresse et des corps disloqués sous les gravats s’étale quotidiennement sur les photos des agences de presse palestiniennes […], chauffant à blanc une opinion arabe déjà très remontée contre Israël. »Et en France, « la communauté juive craint pour sa sécurité » écrit Libération« Plus de 700 actes antisémites ont été comptabilisés dans l’hexagone » depuis le 7 octobre, écrit le journal qui est allé à la rencontre des fidèles juifs devant la synagogue de Raincy, en région parisienne. La photo montre des militaires lourdement armés déployés aux abords de l’édifice religieux. « Que les policiers soient là, je les en remercie. Mais est-ce normal que pour venir prier, on soit obligés d’être protégés ? » s’interroge ou plutôt regrette le président de la communauté juive locale qui reconnait faire attention de ne pas « s’exposer » dit-il. « Il a renoncé aux grandes tablées au restaurant » écrit par exemple Libération qui a aussi recueilli le témoignage de Nathalie, elle raconte être allée dans une librairie juive du Marais pour acheter quelques livres. « Pour les emporter, j’ai demandé qu’on me donne un sac sans le nom du magasin » explique-t-elle.La Croix aussi a recueilli des témoignages, publiés sur son site : témoignages de franco-israéliens, certains vivant en France, d’autre en Israël  Et la guerre « les place face à un dilemme » explique le site : soit rejoindre Israël, soit rentrer en France. Pas question de rentrer pour Sabrina, coiffeuse en banlieue de Tel-Aviv. « En France, j’avais beau avoir une pratique discrète de ma religion, j’ai souvent été la cible d’actes antisémites » se souvient-elle, racontant aussi les moqueries subies par sa fille lors de sa scolarité, ou encore ce « sale juive » écrit dans leur cage d’ascenseur.Ce conflit israélo-palestinien, il « ébranle la foi de Strasbourg dans le dialogue » titre pour sa part Médiapart qui s’est rendue dans la ville alsacienne…… Une  ville pourtant « traditionnellement attachée à l’œcuménisme ». L’ambiance a clairement changé, le reportage évoque des tags antisémites dans les transports en commun, des injures, des menaces, et même ce jeune homme « interpellé après avoir été surpris frottant un couteau le long de la grille » d’une synagogue. « La communauté juive réclame un soutien sans équivoque » écrit Médiapart qui ajoute que les militants pro-palestiniens, eux, « se plaignent d’être muselés ». Le reportage revient notamment sur les arrestations lors d’un rassemblement pro-palestinien il y a quelques jours, c’était encore interdit... Il y a clairement eu une « bascule » ces trois dernières semaines explique pour sa part le Président d’une association qui vise à renforcer le dialogue entre le Maghreb et la France. « Nous préparons un concert dans une église protestante avec un chœur de réfugiés qui chantent en arabe » raconte-t-il avant de conclure : « je me pose des questions que je ne me suis jamais posées avant ».Et puis « Les Meilleurs pour la fin » titre le FigaroAll-Blacks-Springboks, la finale de la Coupe du Monde de rugby, c’est ce soir. « La Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud ambitionnent de devenir la première nation à décrocher une quatrième couronne mondiale » nous rappelle le journal qui les qualifie de « Cadors du sud habitués aux grands rendez-vous, maîtres de leurs nerfs et de leur rugby ». Mais « il ne peut en rester qu’un » écrit L’Équipe qui parle d’une véritable « rivalité séculaire ». « Cette Coupe du monde » nous dit le quotidien sportif, « malgré sa livraison dans la douleur » (référence ici à l’élimination de l’hôte français par les Sud-Africains en quart de finale) a au moins « l’élégance de se conclure sur l’autre finale de rêve », entre « les deux meilleures nations de l’histoire de ce jeu ». « L’hémisphère sud ne perd pas le nord » titre de son côté Libération qui rappelle que les experts misaient plutôt sur « une passation de pouvoir », une victoire d’une nation du Nord, la France pour ne citer qu’elle. Alors c’est un « quasi-coup de théâtre, voire de massue » reconnait le journal. Mais ses confrères du Monde essaient de voir le verre à moitié plein : « Le rugby prend de la valeur », peut-on lire, auprès des entreprises notamment qui, nous explique l’article, conscientes du sens du collectif que dégage ce sport, sont de plus en plus nombreuses « à vouloir y associer leur image en soutenant financièrement les clubs ». « La fête est loin d’être finie » conclut Le Monde.
10/28/20234 minutes, 22 seconds
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À la Une: une image en noir et blanc sur la manchette du Figaro ce matin

On y voit des véhicules blindés et des bulldozers israéliens traverser un grillage dans le Nord de la bande de Gaza pour entrer dans l’enclave, la « première incursion de chars » explique le journal qui s’interroge : « Faut-il y voir les prémices de l’offensive terrestre israélienne […] envisagée et même annoncée à maintes reprises » ? « Cet assaut » poursuit le Figaro « suscite les réticences de moins en moins cachées de la communauté internationale, y compris au sein des alliés de l’Etat hébreu ». Les Etats-Unis notamment « redoutent un nombre important de victimes civiles ».Le journal est aussi allé à la rencontre à Elad, côté israélien, à l’est de Tel Aviv, des « ultra-orthodoxes, qui évitent habituellement le service militaire et le recours à la violence » mais qui veulent aujourd’hui se défendre. Le Parisien aussi donne la parole à cette communauté qui représente 12 % de la population israélienne, et donne même des chiffres en se basant sur ceux de la presse israélienne : « 2 100 hommes se seraient engagés à effectuer un service volontaire ». Avi en fait partie. Il explique au parisien avoir « peur d’y aller » mais ressentir « un devoir moral à rendre à son pays un peu de la protection qu’il lui offre ».  « Mais son raisonnement continue le Parisien, ne sera pas compris de tous ses voisins […], il reste une exception si ce n’est un traître ».« Pour les Palestiniens, la fuite sans fin des bombardements israéliens » écrit pour sa part Libération…« Plus aucun endroit de l’enclave palestinienne ne semble sûr pour les Gazaouis » nous dit le journal qui décrit le sentiment de miracle chez ceux qui, malgré les pluies de bombes, parviennent à se réjouir d'avoir tout simplement survécu. Libération publie aussi une carte de la Bande de Gaza obtenue grâce à « la comparaison de deux séries d’images radar […] prises à cinq semaines d’intervalle » par un satellite, et qui permet (cette carte) « de déceler les bâtiments détruits ou endommagés ». Ils sont très nombreux : la mosquée Yassine, l’hôpital Al Ahli Arabi ou encore l’Université islamique de Gaza.Mais « un espoir pour la paix » titre pourtant l’Humanité qui publie en pleine page une photo de ce fameux espoir…C’est Marwan Barghouti, menottes aux mains, lui qui est en prison depuis plus de vingt ans. Selon le journal, « il pourrait détenir la clé de la résolution du conflit ». Le dirigeant palestinien est tout simplement « le plus populaire » peut-on lire. L’Humanité l’assure : depuis le 7 octobre et l’attaque sanglante du Hamas, « nombreux sont ceux qui recherchent une voix politique, pacifique et crédible pour la paix », et « c’est tout naturellement qu’ils se tournent vers Marwan Barghouti, dont le nom même (peut-on lire encore) est le symbole de la véritable résistance du peuple palestinien. Une résistance soucieuse des deux peuples, mais clairement prête à la résilience ». L’Humanité explique même que selon un sondage publié au début de l’été, il serait en tête d’une éventuelle élection présidentielle à Gaza « quel que soit le candidat face à lui, y compris le chef du Hamas ».À la Une de la presse française également, la réponse du gouvernement après les émeutes…« C’était début juillet, après la mort du jeune Nahel à Nanterre, tué par le tir d’un policier lors d’un contrôle routier. C’en était suivi, rappelle Le Monde, des pillages, saccages et incendies de bâtiments publics ». Alors hier, la Première ministre Elisabeth Borne a détaillé, donc, la réponse de l’exécutif devant quelque 200 maires. Et les parents sont « en première ligne » explique Le Parisien pour qui la cheffe du gouvernement a « beaucoup insisté » sur leur « responsabilité », leurs sanctions pénales seront renforcées. Autre mesure : une présence accrue d’adultes référents dans les quartiers pour mieux accompagner les jeunes et leur famille : « Un point très attendu par les élus » nous dit Les Echos « quand nombre de postes d’éducateurs spécialisés sont vacants ». Mais le chemin est encore long, explique le journal : non seulement ces mesures doivent « passer les fourches caudines du Parlement », mais elles devront aussi « faire leurs preuves sur le terrain ».Et puis un anniversaire dont les automobilistes se seraient bien passés…Il y a vingt ans jour pour jour, le 27 octobre 2003, le tout premier radar automatique de France était installé dans une petite commune de l’Essonne pour pénaliser les conducteurs qui ont eu le pied lourd sur l'accélérateur. « Vingt ans de tensions, de polémiques mais aussi de vies sauvées » titre Le Figaro : plus de 7 200 morts en 2002… 4 000 de moins aujourd’hui. Efficacité d’accord, mais aussi l’incarnation « d’une politique à double vitesse » nous dit le journal : « Zéro tolérance pour le conducteur, mais trop peu de moyens pour réprimer d’autres infractions, parfois bien plus graves ». « Le pactole des radars » écrit pour sa part Le Parisien qui rapporte que ces radars ont rapporté 12,5 milliards d’euros de recette à l’état, « affectées à la lutte contre l’insécurité routière ».
10/27/20234 minutes, 26 seconds
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À la Une: quasi trois semaines de conflit entre Israël et le Hamas

Et quasi autant de temps que l’État hébreu promet une offensive terrestre contre Gaza … qu’on attend toujours. Alors d’ici là, les journaux français s’interrogent sur le timing, les contours, et les dangers d’une telle intervention qui peut vite « tourner au piège redoutable », prévient Le Parisien ; qui recèle même des « risques incalculables » s’alarme Le Monde, une inquiétude partagée par les diplomaties occidentales : « aux yeux des responsables américains et européens, c’est l’opération de tous les dangers, analyse le journal, qui ferait basculer le conflit dans une tout autre dimension. »Est-ce à force de mises en garde de part et d’autre, d’appels à la prudence, que le gouvernement israélien prend son temps ? Le Figaro va plus loin : « Benyamin Netanyahu aurait-il la main qui tremble ? » En tout cas il ne va pas aussi vite en besogne qu’il le laissait penser, et le quotidien de droite croit savoir « qu’une partie des généraux s’étonnent de ce vertige » et s’impatientent, de peur de laisser passer le coche.Des enjeux immenses Le Figaro, toujours, en pose les termes quelques pages plus loin : « d’un côté, déclencher une conflagration régionale ; de l’autre, la perspective d’offrir une ‘victoire’ aux terroristes couverts de sang. »Dans la région justement, la population est « en apnée » souffle Libération qui s’est rendu à la frontière avec le Liban, « théâtre d’un combat imprévisible. »La question ne semble plus être s’il va y avoir un affrontement, mais quand : une analyste interrogée par le journal pointe que « tout indique que le Hezbollah se prépare à une invasion terrestre » tandis que la population estime, elle, en majorité « qu’Israël doit frapper en premier, en finir avec le [groupe armé libanais] comme avec le Hamas. »Du côté libanais de la frontière, on voit aussi avec inquiétude le spectre d’une guerre se profiler. « Encore un conflit dont on n’a pas besoin » soupire une habitante exténuée dans les colonnes de Libé. Le journal, pessimiste, balaie tout espoir : « dans les esprits, la guerre arrive déjà, et peu importe qui soutenir, tant qu’elle se termine vite. »Emmanuel Macron veut la désescaladeLe président français a mis un point final à sa tournée « sur le fil » hier selon les mots du Parisien, durant laquelle il a « tenté de porter une voix équilibrée, » « outre le message de solidarité sans équivoque adressé à Israël. » De fait, Emmanuel Macron a rencontré aussi bien les autorités israéliennes que palestiniennes, jordaniennes et égyptiennes. Ce dernier interlocuteur, rappelle La Croix,  est « central, comme médiateur traditionnel entre Israéliens et Palestiniens, et voisin de la bande de Gaza. » Là où la Jordanie, elle, « n’a pas les moyens de peser », estime le Monde,  n’ayant ni le statut du Qatar, ni précisément, « les leviers de l’Égypte » et est associée à l’Autorité palestinienne, « partenaire traditionnel moribond. » Surtout, la Jordanie a « une relation très dégradée avec l’État hébreu », depuis l’arrivée d’un gouvernement d’extrême droite au pouvoir.Malgré tout, Le Caire et Amman représentent « le levier arabe » d’Emmanuel Macron, selon Le Figaro, et le moyen de « briser la fatalité du Proche-Orient » que le quotidien résume en un triptyque cynique : les États-Unis bombardent, les Nations unies nourrissent, l’Union européenne paie.Une visite réussieC’est en tout cas l’opinion du Figaro – outre, admet-il, « l’idée saugrenue d’une coalition militaire internationale contre le Hamas. » Le quotidien s’emballe et estime même que le président français a « incontestablement surpassé diplomatiquement ses homologues occidentaux » en réussissant à « construire un partenariat crédible avec les leaders arabes voisins des Palestiniens. »  Un enthousiasme que tempère Le Parisien : certes, Emmanuel Macron est l’un des seuls occidentaux à avoir été à Ramallah ; certes, il a réussi là où Joe Biden a échoué, en décrochant un rendez-vous avec le roi jordanien. Mais cet entretien « n’a duré qu’une heure et n’a été suivi – à la demande du palais royal – d’aucune prise de parole conjointe. Comme pour donner moins d’éclat au rendez-vous », interprète le quotidien.De manière générale, tempère Le Monde, « les annonces peuvent paraître modestes » au regard des risques qui pèsent sur le Proche-Orient. Il n’empêche, le président a su esquisser « un grand écart diplomatique. Mais ces mouvements géopolitiques n’ont pas encore donné lieu à des avancées concrètes, alors, « les diplomates élyséens ont du travail devant eux », conclut Le Parisien.
10/26/20234 minutes, 25 seconds
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À la Une: retour sur le voyage d’Emmanuel Macron au Proche-Orient

Déplacement pas tout à fait terminé puisqu’une rencontre est prévue en Jordanie ce mercredi, mais c’est surtout la journée d’hier mardi qui a attiré les regards. Le président français s’est d’abord entretenu avec Benyamin Netanyahu côté israélien, puis avec Mahmoud Abbas côté palestinien. Qu’en retenir ? Eh bien justement ce n’est pas clair. « Emmanuel Macron tente le flou pour le tout », lance un Libération perplexe, tandis que Le Figaro admet volontiers se poser des « questions sur la coalition anti-Hamas de Macron », illustration selon le journal de la « diplomatie du tourbillon » du président. À moins qu’il ne s’agisse, comme le pense Libé, d’un « effet d’annonce comme les aime Macron ».Quoi qu’il en soit, les deux titres, pourtant rarement d’accord, sont pour une fois sur la même ligne : la proposition française d’une « coalition anti-Hamas » est surprenante. Tellement surprenante qu’il « aura à peine fallu deux heures à l’Élysée pour rétropédaler », raconte Libération, puisque la présidence a rapidement fait savoir qu’il s’agit en réalité de « s’inspirer » de la coalition qui avait été créée contre le groupe État islamique pour « voir quels aspects sont réplicables contre le Hamas ». Bref, balaie le Figaro, « la flamboyante idée n’ira pas plus loin ».À lire aussiCoalition contre le Hamas: une proposition d'Emmanuel Macron qui pose questionUne initiative non concertée ?C’est ce que pense le Parisien, dont la stupeur rejoint celle de ses comparses. Car « on voit mal, analyse le quotidien, Israël laisser quiconque se charger [d’agir contre le Hamas dans son propre fief] à sa place, ou à ses côtés ». Et cela risquerait aussi de fâcher les partenaires arabes de Paris, pour lesquels, rappelle Le Figaro, « le Hamas reste un mouvement nationaliste et non internationaliste » et « les bombardements indiscriminés de la ville de Gaza par l’aviation israélienne sont des crimes de guerre qui ne sont pas moins graves » que ceux commis par le groupe armé palestinien.L’épisode a en tout cas réussi un objectif : faire réagir en France. Face à l’incompréhension de la gauche, qui a retrouvé un semblant d’unité pour dénoncer « une incroyable improvisation », relate Libération, des critiques qui ont confiné « à la moquerie » quand la présidence a dû contredire la présidence ; face donc à cette gauche, se trouve une droite enthousiaste, qui « approuve sans réserve » cette proposition.Mais en réalité, tempère Le Monde, ce n’est pas du côté du clivage gauche-droite qu’il faut regarder, tout simplement parce qu’il n’est pas « recoupé », historiquement, « par le clivage sur le conflit israélo-palestinien ». Un chercheur interrogé par le quotidien estime que « l’incroyable charge émotionnelle des prises de position » au sujet des affrontements révèle en fait « une transformation profonde du champ politique » : « une conception politique qui se joue désormais sur un mode essentiellement émotionnel. » Dit plus clairement, l’angoisse, la tristesse, la colère sont mis en avant et la réflexion sur « l’événement dans sa dimension historique » passe au second plan.La guerre en Ukraine au second plan« La guerre en Ukraine a disparu de nos écrans », pointe La Croix. Pour autant « elle n’a pas pris fin » - loin s’en faut. Les combats se poursuivent, et d’autant plus ardemment, observe le quotidien catholique, que « chaque soldat se prépare à un nouveau et terrible hiver dans une tranchée, au pied d’un obusier ou dans une tourelle de char ». Une saison froide – entre -2 et 2°C en moyenne pendant cinq mois – d’autant plus éprouvante que, grimace La Croix, après vingt mois de combats, « la contre-offensive semble au point mort ». Quant à la population, elle a laissé loin derrière elle les espoirs d’une fin rapide de la guerre et observe maintenant les événements avec une « résignation épuisée ». La Croix s’inquiète surtout de « la perspective de nouvelles coupures de courant, […] alors que les autorités ont reconnu ne pas avoir pu réparer l’ensemble des dégâts causés l’année dernière ».A défaut de l’emporter rapidement, Kiev peut s’entourer ; alors, rapporte Le Monde, le Parlement ukrainien vient d’adopter une loi pour renforcer le contrôle financier des personnes politiquement exposées, « présentée comme la levée du dernier obstacle sur la route de l’Ukraine vers l’Union européenne ». De l’aveu même de Bruxelles, cette réforme est en tout cas « jugée essentielle pour l’ouverture d’éventuelles négociations d’adhésion, en décembre ». Et en attendant du mouvement, sur ce terrain ou sur le front, raconte une ukrainienne rencontrée par La Croix, « on vit dans une imitation de normalité. »
10/25/20234 minutes, 25 seconds
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À la Une: Emmanuel Macron suit son propre tempo au Proche-Orient

Un tempo qui aurait bien besoin d’un métronome selon Le Figaro alors que le président français est attendu ce mardi à Tel Aviv. Le quotidien estime « le "en même temps" à l’épreuve du contretemps ». Dix-sept jours d’attente avant de se rendre en Israël, Le Monde en convient : il s’agit là d’une « visite tardive », après celles de l’Américain Joe Biden, du Britannique Rishi Sunak, de l’Italienne Giorgia Meloni ou encore du Néerlandais Mark Rutte. Le chef de l’État en retard ? Non, il a « voulu temporiser », nuance le journal, en raison « des différences de sensibilité en France, où cohabitent la plus importante communauté juive d’Europe […] et un courant propalestinien remobilisé »Certes, consent Le Figaro, le président a peut-être craint de voir les banlieues s'enflammer – façon de pointer sans le dire, et donc sans devoir s'expliquer, les communautés musulmanes habitant ces quartiers. Sauf qu' « à défaut de spontanéité, Emmanuel Macron s’est enfermé dans le calcul ». Ce qui « l’a cantonné jusqu’ici à une invisible diplomatie du téléphone ».Une stratégie qui ajoute de la difficultéCar depuis deux semaines, non seulement il a été précédé de plusieurs dirigeants, mais le conflit s’est aggravé et les écarts se sont creusés. Un spécialiste interrogé par Le Monde avertit : « Si Macron déclare la même chose » que ses homologues, « ce sera catastrophique » en termes d’équilibre. Ce qui l’oblige à « dire quelque chose de neuf » pour rendre un autre discours audible. Difficile lorsque l'on porte la voix d'une « France aphone » comme le titre L’Humanité.Bref, une véritable épreuve de « funambulisme » attend Emmanuel Macron, prévient Libération, puisqu’il « lui faudra apporter son soutien à l’État hébreu, plaider la négociation sur la libération des otages, et en faveur d’un accès humanitaire maximal à Gaza ». De la politique « de casse-cou », avec des chances de réussite assez minimales. Un diplomate rencontre par Libé le dit franchement : « Si le président Biden n’a rien obtenu, ou simplement des miettes, je ne vois pas vraiment comment le président français pourrait obtenir plus. »La Croix en rajoute une couche : depuis le 11-Septembre, Paris n'est plus forcément audible au Proche-Orient. « La question sécuritaire a rapproché [la France] de la ligne israélienne et l’a éloignée de l’espace arabo-musulman. » Conclusion : le pays semble aligné sur l’État hébreu, et le voyage d’Emmanuel Macron « va renforcer, aux yeux du monde non occidental », cette impression. Et le titre catholique assène le coup de grâce : la France est de toute façon de moins en moins crédible dans la région, à cause « des tensions de politique intérieure, liées notamment aux nombreux différends suscités par les querelles autour de la laïcité et de l’immigration ».Polarisation palpable à l’Assemblée nationaleL’hémicycle quasiment vide pour débattre du Proche-Orient n’a pas empêché les rares présents d’exposer leurs divergences, rapporte Libération. Des désaccords entre la majorité et les oppositions, mais surtout entre la gauche et la gauche. « Entre les alliés de la Nupes, le fossé a semblé s’agrandir encore », jusqu’à cette humiliation essuyée par la présidente du groupe La France insoumise (LFI) Mathilde Panot. Son discours, « couvert par les huées des élus de la majorité […] n’a guère été soutenu par les bancs socialistes, écologistes et communistes ».Car LFI, et surtout son chef honorifique Jean-Luc Mélenchon, s'est rendue responsable d'un nouveau fait d'armes : un très virulent message contre la présidente de l’Assemblée Yaël Braun Pivet, en déplacement à Tel Aviv. Réaction immédiate, une « condamnation générale de la part des macronistes » et un « tollé à droite », note Le Monde. Mais à gauche, cela n’a fait que renforcer des divisions déjà creusées. Ce dont se félicite Le Figaro qui n’attend qu’une chose : « Déjà en surchauffe, la machine à polémique ne va pas tarder à exploser » et avec elle, LFI.Un système fiscal prêt à craquerMais vide à pleurer : il lui manque 1000 milliards d’euros. Autant d’argent envoyé vers des paradis fiscaux par les multinationales. « Accablant », se désole L’Huma : « À force de baisser constamment l’impôt sur les sociétés […], les gouvernements rognent eux-mêmes leurs propres recettes. » Il y a un autre problème, souligné par une experte dans les colonnes du quotidien communiste : « À chaque fois qu’on émet une règle en matière de fiscalité, on prévoit des dérogations pour la contourner. » Et c’est bien là la preuve, conclut Le Monde, que « l’évasion fiscale n’a rien d’une fatalité » et « résulte de choix politiques ». Reste à faire les bons.
10/24/20234 minutes, 40 seconds
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À la Une: le conflit israélo-palestinien accapare la presse française

Un conflit que La Croix qualifie de lutte pour « le droit à la terre » ; un affrontement entre le droit « des Palestiniens à vivre dans un État indépendant » et celui des Israéliens « à vivre en paix et en sécurité ». Deux prérogatives que le journal juge aussi légitimes l’une que l’autre, contrairement aux méthodes utilisées : « Leurs moyens ne peuvent être ceux du terrorisme : le soutien doit aller à ceux qui réclament pacifiquement la justice. » Le quotidien catholique invite « ceux qui, en France, souhaitent apporter leur appui à la cause palestinienne » à respecter ce principe, en référence aux récentes turbulences qui ont agité la gauche française, dont certaines figures hésitent aux qualificatifs à employer pour le Hamas.Des tergiversations que Le Figaro fait volontiers contraster avec l’intransigeance de Xavier Bertrand, cacique de la droite française qui lui, salue le journal, « ne veut "aucune complaisance" avec le Hamas ». Et si le groupe armé palestinien ne représente pas la population palestinienne en elle-même, Xavier Bertrand saute quand même le pas. D’après lui, rapporte le Figaro toujours, « si nous refusons le terrorisme islamique, nous sommes du côté d’Israël ». Une vision partagée par le quotidien d’obédience droitière, qui rapporte ainsi qu’à une manifestation en soutien aux Palestiniens ce dimanche 22 octobre, certains « ne disent pas "Allah Akbar", mais le pensent fort ». Un parallèle aussi expéditif qu’inapproprié entre ces rassemblements et des événements qui hantent la mémoire traumatique nationale. D’ailleurs, le Figaro préférerait ouvertement que ces manifestations soient interdites, lui qui les considère comme « à haut risque ».Liberté de manifesterLe Monde la défend becs et ongles, même s’il prévient : « Nul ne peut l’ignorer : en France, où cohabitent les plus nombreuses communautés juive et musulmane d’Europe, l’importation du conflit israélo-palestinien constituerait un risque majeur. » La question d’autoriser ou non les manifestations de soutien à tel ou tel camp n’a donc rien de superficiel. Mais il n’empêche : « En France comme dans toutes les démocraties, le principe est la liberté de manifestation, et il mérite d’être défendu. » Fort heureusement, se rassure le quotidien, il reste la justice qui, selon lui, a fait preuve ces dernières semaines d’ « un sens de la nuance qui tranche avec les déclarations à l’emporte-pièce de Gérald Darmanin ».Le turbulent ministre de l’IntérieurVéritable « ministre de la surenchère » pour le Monde. Libération estime même avoir affaire à un « affranchi de l’extrême », une sorte de cow-boy de la démocratie, qui « entend démontrer, en agissant quasiment hors-la-loi », que « l’état du droit l’empêche d’agir à sa guise pour assurer la sécurité des Français ». Condamné par la Cour européenne des droits de l'homme pour avoir expulsé des réfugiés tchétchènes, dédit par la justice française à plusieurs reprises ces derniers mois, il est pourtant, estime Libé, « renforcé d’avoir enfreint la loi » sans que cela « émeuve personne » que le gouvernement « traite la justice comme une ennemie de l’intérieur ».Plus sobrement, Le Monde remarque que Gérald Darmanin « clive », « multiplie les déclarations polémiques », et « sature l’espace médiatique ». De fait, il a, rappelle le journal, « de longue date, théorisé une stratégie d’occupation de l’espace public, conscient que chacune de ses déclarations éclipse aussitôt les précédentes pour ne laisser subsister qu’une image de fermeté ». Et cette agitation a, pour lui, un mérite : le poser en « premier flic de France intraitable », face à « la faiblesse supposée d’Emmanuel Macron dans le secteur régalien ».La gauche embourbée dans ses contradictionsDéjà mal en point, la gauche se donne elle-même le coup de grâce et Le Figaro se frotte les mains : « La Nupes n’est plus ce qu’elle était. » La coalition, « brinquebalant ovni politique » est même « au bord de l’implosion… ». Voilà le quotidien prêt à lui donner l’extrême onction.Fait rare, c’est pourtant Libération qui signe l’acte de décès : « La Nupes a implosé sous l’effet du conflit. [...] Personne n’imaginait que la fin serait provoquée par un drame international », et pourtant nous y voilà. Une lente agonie qui a la fâcheuse conséquence de donner à la gauche toute entière, regrette Libé, « l’image confuse d’un camp en proie à des querelles de vocabulaires et des guerres stratégiques ». Et pendant ce temps, conclut amèrement le quotidien, « les amis de Marine le Pen jouent coup double ».
10/23/20234 minutes, 36 seconds
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À la Une: les suites du conflit au Proche-Orient et l’attentat d’Arras

« Israël-Gaza, au bord de l'abîme. » C'est la Une de l'Obs, cette semaine. L'Obs publie le reportage de deux journalistes palestiniens à Gaza. Le ton est donné d'entrée. « À Gaza, un nouveau message se partage sur les réseaux sociaux. Ou plutôt un conseil, une recommandation, presque une prière, à l'adresse de tous les Palestiniens assiégés de l'étroite bande de terre. Il faut qu'ils inscrivent leur nom sur leurs mains et sur leurs pieds. S'ils tombent sous les bombes israéliennes, leurs corps pourront être identifiés, et ils ne finiront pas dans une fosse commune, enterrés dans un drap blanc, sans la moindre inscription, comme avant eux des centaines d'autres cadavres, à jamais anonymes. » L'Obs se penche aussi longuement sur l'histoire de Gaza, une « prison à ciel ouvert, [...] coincée entre la mer et le désert ». Sur une photo en noir et blanc, datant de 1956, on peut voir un officier israélien interroger un prisonnier palestinien, les mains en l'air. L'hebdomadaire fait également la liste des occasions manquées, celles qui auraient pu donner un autre cours à l'histoire, comme à la fin des années cinquante, lorsque la bande de Gaza passe brièvement sous le contrôle de l'ONU.« Nous n’avons pas de rancœur »M, le supplément du Monde, est de son côté allé à la rencontre d'une famille franco-israélienne. La famille Spitz, qui vivait dans un kibboutz, et dont « la vie a basculé le 7 octobre, lors de l'attaque terroriste du Hamas. Ils ont dû fuir en catastrophe les deux villages où ont grandi leurs enfants ». L'hebdomadaire précise que « la majorité des habitants des kibboutz, ces communautés, historiquement marquées à gauche, était opposée à la politique de Benyamin Netanyahu, et favorable à la création d'un État palestinien ». Le patriarche Patrick Spitz raconte la vie dans les kibboutz autrefois : « Les repas dans une grande salle commune, les enfants qui partagent les dortoirs, les habitants qui travaillent ensemble et changent de fonction tous les trois ou quatre ans. » Depuis, les choses ont un peu changé, « mais nous maintenons deux principes de base dans notre vie commune, explique Patrick Spitz, l'égalité et la fraternité. » Et il ajoute : « La population de Gaza va, elle aussi, souffrir, mais nous n'avons pas de rancœur contre elle. Elle n'est pour rien dans notre tragédie. »Attentat contre un professeur de français à Arras« Après Samuel Paty, Dominique Bernard. Combien de morts faudra-t-il encore ? », se demande Marianne, qui a interrogé Iannis Roder, professeur agrégé d'histoire dans un collège en Seine-Saint-Denis, et membre du Conseil des sages de la laïcité au ministère de l'Éducation nationale. Les enseignants ? « Évidemment qu'ils ont peur et qu'ils vont avoir peur. Ils se disent que ça peut leur arriver aussi. Ce professeur n'a été frappé, comme ses collègues, que parce qu'il représentait l'Éducation nationale. »Lorsqu'on lui demande si l'on a tiré les leçons de ce qui s'est passé depuis les attentats de 2015 et l'assassinat de Samuel Paty en 2020, Iannis Roder s'emporte : « Manifestement non. Puisque pour certains, en France, on ne peut pas parler de terrorisme lorsque des enfants se font assassiner en Israël par exemple. » Allusion sans aucun doute aux déclarations de plusieurs responsables de La France insoumise qui refusent de parler de terrorisme lorsqu'il s'agit des attaques du Hamas. Et Iannis Roder ajoute : « Peut-on aujourd'hui enfin parler d'islamisme sans qu'on nous dise que nous stigmatisons l'ensemble de la communauté musulmane ? »La question de l'islamisme dans le Point« L'islamisme, ses crimes, nos dénis », titre en Une l'hebdomadaire, qui consacre une soixantaine de pages à la question.  Assassinat de Dominique Bernard, nouvelle loi sur l'immigration en France, situation en Israël. Pour le Point, tout se tient. Sur la question de l'immigration, estime le Point, « l'attentat d'Arras a encore une fois jeté une lumière crue sur les failles de notre droit dans le suivi et la non-expulsion de l'assaillant Mohammed M., un fiché S d'origine ingouche en situation irrégulière. La nouvelle loi résoudra-t-elle ce genre de problème ? La question reste en suspens, alors que l'exécutif, nous dit le Point, peine à trouver une majorité, pour voter son projet de loi ».C'est dans ce contexte que Gérald Darmanin accorde une longue interview au Journal du Dimanche. Alors que rappelle le JDD, « la France est en urgence attentat ». Le ministre de l'Intérieur, qui fait face à de nombreuses questions, critiquant implicitement ses décisions, ainsi que les grandes lignes du projet de loi sur l'immigration, que le Journal du Dimanche juge visiblement trop laxiste. Mais que le ministre défend toutefois sans faiblir. « L'immigration, c'est la conséquence des dérèglements du monde, économiques, démographiques, climatiques, religieux. "Je pense", conclut Gérald Darmanin, "que devant l'état du monde et devant ce qui va arriver encore, ce projet de loi très ferme est extrêmement nécessaire. »
10/22/20235 minutes, 3 seconds
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À la Une: la libération de deux otages américaines

Elles sont en photo dans le Parisien, la mère et la fille, entourées de soldats israéliens, peu après leur libération. « Un soulagement pour la famille, un immense espoir pour des dizaines d'autres, annonce le Parisien qui raconte : les deux femmes, originaires de Chicago, avaient été kidnappées le 7 octobre, alors qu'elles rendaient visite à des proches au kibboutz Nahal Oz. » Le Hamas affirme les avoir libérées, pour « raisons humanitaires. [...] La mère de famille serait en mauvaise santé. [...] Qui a participé à l'opération ? s'interroge le Parisien qui répond aussitôt : La décision fait suite à "une médiation du Qatar", selon le porte-parole militaire du mouvement islamiste ». Mais ce n'est pas tout, précise le journal : « Le Comité international de la Croix-Rouge a apporté sa pierre à l’édifice. Le CICR qui annonce, via sa présidence, avoir contribué à cette opération "en transportant les otages de Gaza en Israël". » Toutefois, les autorités israéliennes ne baissent pas la garde. Témoin ces propos d'un porte-parole de l'armée israélienne : « Le Hamas est en train de clamer à la face du monde qu’il a relâché les otages pour des raisons humanitaires, mais on parle d’une organisation terroriste qui retient en ce moment même des bébés, des enfants et des personnes âgées. »L’offensive militaire toujours en préparationLibération s'est rendu au kibboutz de Beeri à cinq kilomètres de Gaza. Un kibboutz « vidé de ses habitants, [...] dont une centaine ont été tués ou enlevés par le Hamas, le 7 octobre, et devenu un camp de base pour l'armée israélienne ». Quel est l'état d'esprit des soldats ? « Il faut rendre coup pour coup » annonce l'un d'entre eux. Libération a rencontré Yonatan. « Au milieu des maisons éventrées de Beeri, il s’imagine déjà dans Gaza. Il assure ne pas avoir peur de l’invasion. Ni des tunnels, ni des pièges, ni de voir la mort en face. "Je n’ai pas envie d’y aller", dit-il après un temps de réflexion. "Je dois y aller". » Un autre, commandant de réserve, déclare : « On rend service aux Palestiniens, en les débarrassant du Hamas. Un autre encore, "venu des États-Unis pour défendre Israël : "C'est la bataille du bien contre le mal". »Victimes et disparus françaisC'est le cas du journal La Croix, qui précise que le bilan est désormais de 30 morts et sept disparus français. La France est selon le journal, « l’un des pays les plus endeuillés par les attaques du mouvement terroriste qui ont fait plus de 1 300 morts en Israël ». Parmi les victimes, « au moins deux soldats franco-israéliens, morts au combat ». Dont Benjamin, 23 ans, « originaire de Yerres, dans l'Essonne, fils d'un rabbin, engagé dans un bataillon de parachutistes, il aurait été tué à la frontière avec Gaza, en essayant de protéger des victimes du Hamas ». Il y a aussi Valentin, 22 ans. On le voit en photo, souriant, un béret rouge sur la tête. « Ce Franco-Israélien originaire de Montpellier s'était engagé volontairement dans l'armée israélienne et était sur le point d'achever son service militaire », précise la Croix.Le Monde publie des photos prises à GazaC'est un photographe gazaoui de 37 ans, Mohamed Zaanoun, qui a pris ces photos. On y voit des enfants blessés, à terre ou portés par des adultes, des linceuls ensanglantés, des maisons détruites. Le photographe est lui-même pris dans la tourmente.  Le Monde raconte : « L'offensive israélienne est assortie d'un état de siège, plus rien n’entre ni ne sort de l’enclave depuis quinze jours. Plus d’un million de Gazaouis ont été déplacés par les bombardements. » Mohammed Zaanoun est l’un d’eux. Il raconte qu'il « cache à ses quatre enfants que leur foyer n'est plus qu'un tas de gravats. "Je dis à ma fille que j'irai chercher son vélo plus tard, que je n'ai pas le temps. Je lui dis qu'on retrouvera notre maison bientôt". » Manifestations en France« Ces défilés pro-palestiniens qui menacent l'ordre public », titre en Une le Figaro qui précise : « Jeudi soir, une manifestation autorisée par le Tribunal administratif a réuni des milliers de personnes place de la République à Paris. Une partie d'entre elles a scandé "Allah Akbar". » Le journal conservateur prend ouvertement position contre ces manifestations pro-palestiniennes et rend compte exclusivement des réactions de plusieurs élus de droite et d'extrême droite, dont celle de Michèle Tabarot, députée les Républicains des Alpes-Maritimes. « Je suis pour l'interdiction de ces manifestations. On ne peut pas les accepter, quand on sait qu'elles sont infiltrées par de pro-terroristes soutenant le jihad. [...] La question des futures manifestations va se poser très rapidement, remarque le Figaro. De nouvelles manifestations sont prévues ce dimanche partout en France et à Paris. »
10/21/20234 minutes, 59 seconds
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À la Une, les obsèques de Dominique Bernard...

« L'adieu à un prof extraordinaire », titre le Parisien, avec en Une la photo d'un homme souriant, portant sac à dos, ainsi que livres et papiers sous le bras. « « Les obsèques du professeur assassiné par un ancien élève radicalisé ont eu lieu ce jeudi matin », poursuit Le Parisien. « Une cérémonie chargée d'émotion, suivie par une foule composée d'élèves, d'enseignants et d'anonymes, encore sous le choc ».  Et parmi les plus jeunes, c'est l'incrédulité qui domine, comme pour cette collégienne de 12 ans qui explique : « Je n'arrive pas à croire que c'est vrai, que c'est lui ». Elle a suivi l'un de ses derniers cours, vendredi à 9 H. À la fin il nous a dit : « à lundi pour une interro. Ça devait être sur un truc de Victor Hugo ! ».À l'intérieur de la cathédrale, Isabelle, l'épouse de Dominique Bernard, a pris la parole...  Le Monde reprend ses propos : Dominique « n’aimait pas les réseaux sociaux, la foule et les honneurs, les cérémonies, qu’il avait en horreur... Il n’aimait pas le bruit et la fureur du monde. » Et le journal précise : « Professeur agrégé de lettres modernes, lui qui s’inquiétait tant des dégâts causés par l’ignorance, avait choisi d’enseigner au collège pour tenter d’inciter les élèves, dès la sixième, à délaisser leurs écrans pour les livres, croyant au pouvoir d’émancipation de l’enseignement, de l’art et de la littérature ».De son côté, Le Figaro accuse, rappelant qu'un autre professeur, Samuel Paty, a été assassiné il y a trois ans, presque jour pour jour. « Il faut, nous dit-on, écouter sa sœur ». Reçue en début de semaine par une commission sénatoriale, elle a eu cette remarque : « si la mort de mon frère avait servi à quelque chose, Dominique Bernard serait encore là ». « En une phrase », souligne le journal, « cette femme a résumé l'état d'esprit d'une majorité de Français. Qu'ont fait nos gouvernants pendant les trois années qui ont séparé les tragédies de Conflans-Sainte-Honorine et d'Arras, que tout rapproche : l'islamisme des assassins, leur passé familial, l'école, la profession des victimes, le mode opératoire, les failles de notre politique migratoire ? »Les journalistes à GazaC'est la Une du journal la Croix. « Informer à Gaza ». En photo, des hommes habillés de gilets pare-balles marqués « Press », ils portent les corps de deux journalistes palestiniens tués à Gaza le 10 octobre. On aperçoit un linceul blanc, surmonté d'un casque bleu, lui aussi marqué « Press ». La Croix nous éclaire sur le contexte : « aucun journaliste n'ayant pu entrer dans l'enclave palestinienne depuis le 7 octobre, aucun média international n'y dispose d'envoyé spécial. La responsabilité d'informer repose donc sur les professionnels locaux, qui travaillent dans des conditions logistiques éprouvantes et au péril de leur vie. » Et La Croix précise : « Le danger, à chaque instant, pèse d'autant plus sur les journalistes, qu'il menace également leurs proches ». Le directeur de l'information de l'Agence France Presse, explique « qu'en même temps qu'ils couvrent l'actualité, la plupart des journalistes de l'AFP essaie d'évacuer leur famille vers la frontière égyptienne, dans l'espoir de la mettre à l'abri. »Reporter et humanisteUne bonne nouvelle, enfin, la libération du journaliste franco-afghan Mortaza Behboudi, sur laquelle revient le journal Libération. Lui aussi a exercé sa profession au risque de sa vie.  « Au moment de sa libération », précise le journal, « Mortaza Behboudi a été contraint de signer un document dans lequel il s’engage à ne plus travailler pour des étrangers, pas même en tant que traducteur lors de manifestations de femmes ». Mais « en prison, il a consigné les récits de ses compagnons d’infortune, notamment des condamnés à mort. Même en détention, Mortaza Behboudi n’a jamais cessé d’être un reporter et un humaniste, les fondements de son identité », conclut Libération.
10/20/20234 minutes, 6 seconds
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À la Une: le terrorisme, après Arras, Bruxelles

« L'Europe face au regain terroriste » titre Les Dernières Nouvelles d'Alsace. La voix du Nord pèse ses mots et parle de « cauchemar ». « L'Europe en état d'alerte » en Une du Parisien.Trois jours après l'attaque meurtrière dans un lycée français du Nord-Pas-De-Calais, à 150 km de là, deux Suédois ont été assassinés par balles dans la capitale belge.« Actes individuels et endogènes, propagande permanente sur les réseaux sociaux, mentors actifs à l'étranger ou derrière les murs des prisons, la menace prend plusieurs visages », peut-on lire. Une menace « accrue par un jihad d'atmosphère »Pour le journal, le Proche-Orient est « un halo d'excitation […] une actualité qui offre une motivation supplémentaire à tous ces candidats à la haine ».La Croix aussi fait ce lien entre embrasement au Proche-Orient et vague d'attentats islamistes, en posant cette question : « Le risque actuel d'attentat en Europe est-il lié au Hamas ou à l'organisation État islamique ? »Le quotidien fait de la pédagogie : « la guerre entre Israël et le ­Hamas fait craindre à certains une « importation » du conflit en Europe. Mais les attentats d’Arras et de Bruxelles ont tous deux, été revendiqués au nom de l’organisation État islamique ».Selon l'universitaire Myriam Benraad, citée dans l'article, « il est impossible de ne pas faire le moindre lien ». Pour elle : « ce qui se passe là-bas réactive l’idée qu’il faut faire justice aux musulmans sur fond de circulation d’images de civils gazaouis bombardés par ­Israël. Et cela peut faire écho chez les gens qui adhèrent à l’idéologie de l’EI. » Et justement, la guerre entre Israël et le Hamas, toujours à la Une de la presse française « Joe Biden dans la poudrière » titre Libération. Un voyage au Moyen-Orient du président américain jugé « périlleux » par le Figaro. Une visite pour manifester le soutien des États-Unis à Israël. « Une solidarité intéressée », affirme l'Humanité qui voit en cette visite un moyen de réaffirmer le leadership nord-américain sur ce territoire.Autre objectif, contradictoire, tenter de fixer les limites d'une opération à Gaza. Car avant même que cette deuxième phase de combats ne commence le déluge de feu qui s'abat depuis plus d'une semaine sur l'enclave palestinienne a déjà fait « beaucoup trop de victimes » peut-on lire dans Libération. Le journal prévient dans son éditorial « l'opinion publique mondiale est en train de changer radicalement ».Les images du bombardement mardi soir d'un hôpital dans la Bande de Gaza n'arrangent rien. « Carnage » écrit en Une l'Humanité. On peut voir sur le site du Monde des dizaines de corps sous une tente, enveloppés dans du plastique blanc ou recouvert de couvertures. On termine avec cette interrogation :« Existe-t-il un bruit plus rassurant, plus apaisant, plus généreux que le ronronnement d'un chat ? »Question posée dans les colonnes du Figaro. Car (et c'est très sérieux) l'origine anatomique de ce son si caractéristique n'est pas aussi claire qu'on pourrait l'imaginer. Comment un animal aussi petit produit-il un son aussi grave, aussi basse fréquence ? 20 à 30 hertz seulement.Il existe une règle empirique qui dit que les sons émis par un animal sont « proportionnels à la longueur de ses cordes vocales, qui sont proportionnelles à sa taille ». Oui, mais si on suit cette règle, on s'attendrait, en écoutant les ronrons de notre boule poil, à voir apparaitre un éléphant. « Une incongruité qui a donc poussé les biologistes à aller plus loin »Et ils ont découvert que ce sont des sortes de « coussinets intégrés » dans les cordes vocales qui provoquent ce son apaisant. Ils sont donc la clé du ronronnement. C’est le même mécanisme qu'un miaulement, un moyen d’expression, et pas seulement une contraction musculaire.
10/18/20233 minutes, 58 seconds
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À la Une: Benyamin Netanyahu sur la sellette…

« Benyamin Netanyahu survivra-t-il politiquement à l’un des plus grands désastres de l’histoire d’Israël ? », s’interroge Le Figaro. « Certes, dix jours après la sanglante attaque du Hamas, les Israéliens font bloc derrière leur drapeau. L’armée s’est fixée un objectif : détruire le mouvement islamiste qui règne depuis 2007 sur la bande de Gaza. Plus tard viendra l’heure des commissions d’enquête, chargées de faire la lumière sur les causes de l’échec du 7 octobre. En attendant, les réservistes répondent en masse à l’appel de l’armée, la solidarité s’organise, les dons affluent, les volontaires suppléent à la paralysie de la puissance publique. Mais, note Le Figaro, dans les rues, la colère du peuple israélien contre son Premier ministre est palpable. Le 'King Bibi', qui a entamé en décembre dernier son troisième mandat en tant que Premier ministre, voit dangereusement pâlir son étoile. Et c’est tout un système qui pourrait sombrer avec lui. »« Tu étais où ces dernières années ? »Et Le Figaro de citer le quotidien israélien centriste Yediot Ahronot : « Netanyahu doit savoir que, même s’il ne reconnaît pas sa responsabilité, le public israélien n’oubliera pas. Devant la Knesset hier, Netanyahu a parlé de tout sauf d’une chose : sa responsabilité. Il a parlé des victimes du massacre, mais sans mentionner qu’il est responsable de tout le sang qui a coulé. Il a parlé du 7 octobre comme d’un jour d’infamie, mais il n’a pas dit pourquoi : à cause d’une débâcle de l’armée et des services de renseignements, et à cause d’un gouvernement failli, aux priorités perverties. (…) Sans blague, s’exclame encore Yediot Ahronot, Netanyahu, tu étais où ces dernières années ? »« Pleutre ! »Libération ne mâche pas non plus ses mots… « En échouant à protéger les Israéliens, Benyamin Netanyahu a failli à sa mission la plus essentielle, affirme le journal. Son refus de reconnaître la moindre responsabilité signe sa faillite morale. (…) Aucune excuse publique pour avoir déplacé l’armée des pourtours de Gaza jusqu’aux colonies de Cisjordanie, à seule fin de protéger les colons et de satisfaire ses alliés d’extrême droite. Aucune excuse publique pour avoir dédaigné les alertes lancées peu avant la tragédie. Rien. Ah si, pardon, s’exclame Libération : le Premier ministre israélien a établi des responsabilités, mais ce n'étaient pas les siennes. Les responsables, il faut les trouver à la tête de l’armée et du Shin Bet (le renseignement intérieur), voire parmi ces gauchistes laïques qui ne respectent pas le shabbat. Bref, assène encore Libération, cet homme que l’on savait déjà corrompu, menteur, prêt à brader la démocratie israélienne pour se maintenir au pouvoir, se révèle être aussi un pleutre. Il n’échappera pas à une commission d’enquête. »Nos enseignants : derniers remparts contre l’obscurantismeÀ la Une également, émotion et recueillement hier dans les écoles en France, trois ans après l’assassinat de Samuel Paty et trois jours après l’assassinat au couteau vendredi dernier à Arras d’un autre professeur, Dominique Bernard.Le Monde laisse éclater sa colère : « que le métier de professeur puisse, en France, être considéré comme "à risque" est inacceptable. Conflans-Sainte-Honorine, Arras… Le pays sait désormais ce qui l’attendrait si le meurtre de Dominique Bernard laissait intacte une certaine naïveté à propos des visées islamistes sur l’école, s’il ne sonnait pas comme un appel au pays à se mobiliser autour de ses professeurs et au ministre de l’Éducation nationale à programmer dans la durée la revalorisation du métier des enseignants, derniers remparts contre l’obscurantisme. »Avoir un travail ne suffit plus pour vivre…Enfin, aujourd’hui 17 octobre, c’est la Journée mondiale du refus de la misère. Avec ce grand titre de La Croix : « lutte contre la pauvreté : pourquoi on n’y arrive pas. (…) Le chômage baisse (en France) et pourtant la pauvreté semble s’aggraver d’année en année. Un paradoxe dont l’explication réside dans des causes structurelles profondes. »L’une de ces causes, pointe le quotidien catholique, « c’est que le travail ne paie plus. Depuis les années 1990 se sont développés tout un tas d’emplois mal rémunérés, avec les CDD, le temps partiel, l’auto-entrepreneuriat… Cette uberisation de la société contribue à ce qu’avoir un travail ne suffise plus pour vivre. »Et « si lutter contre la pauvreté est une question d’argent, c’est aussi et surtout une question de choix politique, relève encore La Croix. La suppression de la taxe d’habitation coûte 20 milliards d’euros chaque année. Porter le revenu minimum à 900 euros, soit l’équivalent du seuil d’extrême pauvreté, c’est entre 7 et 10 milliards d’euros. »
10/17/20234 minutes, 13 seconds
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À la Une: la guerre en Israël et l'attentat d'Arras

C'est la Une de la Tribune du Dimanche : « Terrorisme : le retour de la peur. » En photo, deux lycéennes qui s'étreignent, l'une d'elle tient un bouquet de fleurs blanches, au lendemain de l'assassinat d'un professeur de français, par un jeune homme d'origine tchétchène. Le journal publie une interview exclusive de la Première ministre Élisabeth Borne qui déclare : « l'attaque contre Israël a pu être un déclencheur à Arras. »« La barbarie sans fin », titre de son côté le Journal du Dimanche. Le JDD a interrogé Marek Halter, écrivain de confession juive. Pour lui, « les liens entre un terroriste du Hamas et un terroriste en France, existent : ils ne sont pas organisationnels mais idéologiques. Les conflits au Proche-Orient rejaillissent sur la France ».L’attaque du Hamas contre IsraëlDans les hebdomadaires, ces images terribles que l'on a beaucoup vues sur les réseaux sociaux ou à la télévision. Des corps, à peine recouverts de quelques linges, sur une autoroute, dans Paris Match. Des jeunes qui fuient la rave party attaquée par le Hamas, à la Une de l'Obs. L'hebdomadaire parle d'une « stratégie du chaos. [...] Occupé par la guerre en Ukraine, aveuglé par le désengagement américain au Proche-Orient, le monde regardait ailleurs. Par sa stratégie du chaos, le Hamas a violemment réinscrit Gaza sur la scène internationale, sans craindre les conséquences inouïes de la colère des Israéliens sur les civils palestiniens et les menaces en cascade pour la stabilité régionale et la paix dans le monde ».La main de l’IranBeaucoup voient derrière cette attaque la main de l’Iran. C'est le cas de Gilles Kepel, spécialiste de l'Islam et du monde arabe. « Le Hamas, nous dit-il dans l'Express, a complètement lié son destin à l'Iran, qui l'arme, le forme, le finance. Même si le Qatar lui donne aussi de l'argent de son côté. Le Hamas est devenu l'équivalent du Hezbollah, un supplétif de Téhéran n'ayant plus d'autonomie stratégique. » Et ce n'est pas tout, le Hezbollah est aussi « décisif », car il permet de bombarder Israël", poursuit Gilles Kepel. « C'est la meilleure sécurité de Téhéran. Si Israël décidait d'attaquer l'Iran, le "parti de dieu" dispose d'un vaste stock de missiles, lui permettant de déclencher une pluie de feu sur la Galilée .»Ils ont tué les innocents« Attaqués en Israël, menacés en France... La haine des juifs », titre le Point qui consacre une trentaine de pages à l'attaque contre Israël et à la vie des juifs en France. « Soudain, l'état d'Israël est apparu vulnérable. Or, il ne peut se permettre de se montrer faible, estime le Point qui ajoute : l'attaque hourdie par le Hamas avec l'appui intéressé de Téhéran, révèle à ceux qui l'ignoraient encore la barbarie des ennemis auxquels Israël doit faire face. Ceux-là ne reculent ni devant les crimes de guerre ni devant le terrorisme le plus abject. Ils ont sciemment visé les civils désarmés, n'épargnant ni les femmes, ni les enfants, ni les personnes âgées. Ils ont tué les innocents par centaines, ils les ont violentés ou pris en otages, du seul fait qu'ils étaient juifs et vivaient sur la terre d'Israël. »  L'antisémitisme en FranceC'est le « retour de la peur », et même la « chronique d'une haine ordinaire », nous dit le Point. Les Juifs de France subissent au quotidien agressions et insultes antisémites », ajoute l’hebdomadaire. Exemple avec Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale. « Avec la notoriété, raconte le Point, sont arrivés les premiers courriers antisémites, tous anonymes évidemment. Des injures, des croix gammées, des étoiles de David, des petits cercueils dessinés portant le nom de ses enfants et sur Internet, des avalanches de tweets, innombrables et enragés. » Un Parisien de 49 ans témoigne de son côté : « Quand je porte ma kippa, je sens les regards désagréables, alors elle reste dans ma poche pendant shabbat, surtout quand je me balade avec mon fils. »« Nous avons peur, titre l'Obs. Pour les juifs de France, déjà traumatisés par plusieurs crimes antisémites, le spectre d'une importation du conflit israélo-palestinien a ressurgi. » Certains sont même prêts à quitter leur pays. Comme cet autre Parisien qui « prépare son départ pour l'état hébreu et déclare : "J'aime la France, je suis attaché à mes racines. Mais c'est la France qui ne nous aime plus trop. Comment croiser dans la rue des personnes qui se réjouissent de la mort de civils, de jeunes, de femmes, d'enfants..." Les témoins que nous avons interrogés, précise de son côté le Point, ont pour la plupart requis l'anonymat. Ils s'accordent sur ce constat : en 2023, on ne crie pas sa judéité sur les toits ».
10/15/20234 minutes, 55 seconds
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À la Une: l'assassinat d'un professeur de français

« La barbarie islamiste frappe la France », titre en Une le Figaro qui d'emblée pose deux questions : « Le terroriste d'Arras a-t-il voulu répondre à l'appel au jihad lancé par le chef du Hamas pour le vendredi 13 octobre ? » ou « entendait-il "célébrer" dans le sang, trois ans après - presque jour pour jour - la décapitation de Samuel Paty par l'un de ses compatriotes tchétchènes ? » Mais le journal ne compte répondre à aucune de ces deux questions, car « la réalité est ailleurs. Elle saute aux yeux. Mohamed M., 20 ans, l'assassin [présumé, NDLR] du professeur de la cité scolaire Gambetta, n'aurait jamais dû se trouver en France. Ni lui, ni sa famille, débarquée en 2009. C'est à la bruyante mobilisation des traditionnelles associations militantes pour les migrants, que ces caucasiens doivent de ne pas avoir été expulsés en 2014 ».De son côté, Libération retient que « Dominique Bernard est mort d'avoir été professeur [...] c'est une nouvelle fois l'école et ses valeurs, que les terroristes islamistes abhorrent, qui ont été visées ce vendredi 13 octobre ». Et Libération précise sa pensée : « Les terroristes détestent l’école, forcément, puisque c’est sur ses bancs que s’enseigne tout ce qu’ils abhorrent : la tolérance, le vivre ensemble, l’esprit critique, l’art de penser librement, l’acceptation de la différence. »Sujet brûlant« L'école frappée au cœur », titre Parisien, devant la photo de Dominique Bernard, légèrement souriant, une tasse à la main. Une photo visiblement prise dans un cadre privé. Le Parisien s'en prend à « ceux qui rechignent à dénoncer les dérives radicales et portent une lourde responsabilité ». Allusion à peine voilée au débat qui traverse la Nupes, la gauche française. « Tout ce qui se passe aujourd'hui en Israël et dans la bande de Gaza résonne fortement en France, poursuit le Parisien. Le sujet est brûlant. La peur de la contagion grandissante. L'équilibre tellement précaire ! Autant de raisons pour faire bloc et ne pas motiver des passages à l'acte. »La guerre en Israël et à GazaAvant une probable attaque terrestre, « Israël a ordonné hier l'évacuation vers le sud de "tous les civils" de la bande de Gaza, soit plus d'un million de personnes », rappelle la Croix. Le journal a interrogé des habitants qui « refusent de partir », et expliquent pourquoi. Comme Ziad Medoukh, le directeur du département de français de l’université Al-Aqsa de Gaza : « Je ne céderai pas aux menaces et aux pressions d’Israël : avec ma femme et nos cinq enfants, nous avons décidé de rester chez nous. » Et la Croix poursuit :« Ziad Medoukh voit dans l’évacuation demandée vendredi par Israël les prémices d’une "nouvelle Nakba", terme arabe signifiant "catastrophe" et désignant l’exil forcé de 700 000 Palestiniens après la création de l’État d’Israël en 1948. Autrement dit, un départ sans retour. "Rester chez moi, c’est ma façon de résister, explique Ziad Medoukh. Même si cela revient à attendre la mort". »Enfin, le Monde donne la parole à Vincent Lemire, professeur d'histoire. Il estime que « depuis l'attaque du Hamas contre Israël, nous sommes entrés dans une période obscure, qu'il est encore impossible de nommer. [...] Il n'y a aucun précédent, plus de 1 200 morts en une seule journée, pour les Israéliens, c'est un bilan plus lourd que durant les cinq années de la seconde Intifada, entre 2000 et 2005 ». Vincent Lemire distingue cinq grandes périodes dans ce qu'il appelle la « tragédie israélo-palestinienne ». « L’histoire nous enseigne que c’est au bord de l’abîme que des décisions douloureuses peuvent être prises. Ce cinquième acte – celui du dénouement dans la tragédie grecque – a commencé par des scènes de guerre, de pogrom et de carnage. Il appartient aux Israéliens, aux Palestiniens et aux consciences internationales d’en écrire les scènes suivantes. »
10/14/20234 minutes, 10 seconds
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À la Une: la guerre entre le Hamas et Israël

« À Gaza, l'enfer », titre en Une Libération, qui publie des photos d'enfants blessés, du sang sur le visage et sur les jambes, un bandage autour de la tête. Certains d'entre eux pleurent. « Soumis à un siège total, par les autorités israéliennes, les Gazaouis, privés d'eau, d'électricité et de carburant, sont au bord de la catastrophe humanitaire », poursuit le journal. Un homme de 54 ans témoigne : « On est soumis à un blocus total. Ce sont les civils qui paient le prix de choix politiques, d'un côté comme de l'autre. C'est une punition collective. » Mediapart a interrogé Jean-François Corty, le vice-président de Médecins du Monde : « Il n'y a plus aucun lieu sûr à Gaza. Aller secourir des blessés, c'est risquer sa vie. » L'organisation non gouvernementale internationale ne reçoit plus désormais que des « nouvelles parcellaires, de son équipe sur place, composée d'une vingtaine de personnes. Ils craignent le moment où il n’y aura plus d’électricité, ils nous ont prévenus qu’ils ne pourraient bientôt plus recharger leurs téléphones et leurs ordinateurs. »Détresse des familles d'otages françaisElles tenaient hier une conférence de presse à Tel Aviv. RFI y était, Libération s'en fait également l'écho, expliquant que cette conférence de presse se tenait « loin de l'horreur des kibboutz suppliciés du pourtour de Gaza... Mais, derrière le pupitre où sont apposées les photos de disparus franco-israéliens, il suffit d’un mot tremblant, d’une larme brûlante, d’un hoquet qui vaut tous les hurlements pour être plongé au cœur de l’horreur ». Parmi les témoignages, celui d'Ido Nagar, « pâle comme un linceul », nous dit Libération, il berce sa fille de six mois, Ellie. Sa femme Céline se rendait avec deux amis à la rave party fatale... Ido raconte : "Sur la route, la pluie de roquettes les pousse à se réfugier dans un abri. Céline a pensé que des soldats arrivaient, mais c’étaient les barbares." » Ils n’ont aucune nouvelle d’elle depuis. « Céline allaitait, elle prenait des cachets tous les jours aussi, souligne son frère, Samuel. Tout ce qu’on veut, c’est une photo. Vivante ou morte, on veut savoir. »Le métro de Gaza« Hamas, l'idéologie terroriste », titre le Parisien qui s'exclame : « Le Hamas est aussi l'ennemi du peuple palestinien. Ses combattants savent que les crimes contre l'humanité perpétrés samedi dernier déclencheront une réponse terrible contre les habitants de Gaza, utilisés comme boucliers humains. » Le Parisien nous entraîne aussi dans « le métro de Gaza », l'expression choisie par l'armée israélienne, pour désigner les tunnels, « creusés par le Hamas sous les principales villes de la zone qu'il administre. Des tunnels que les combattants connaissent par cœur », affirme un chercheur américain, interrogé par le journal qui précise : « Parfois creusés à 30 ou 40 mètres de profondeur, ces tunnels sont le plus souvent placés sous des infrastructures civiles. [...] Ils pourraient être aussi "un avantage en cas d'incursion terrestre israélienne", poursuit le Parisien. Des combattants du Hamas pourraient ainsi se retrancher dans un labyrinthe réputé imprenable, avec le risque que des soldats israéliens s'y retrouvent piégés. »Joie des premiers Français rapatriésIls sont arrivés hier jeudi à Paris. Le Monde en a rencontré quelques-uns. « Tous racontent leur soulagement de quitter une zone de guerre, le stress du bruit des sirènes, des avions ou des roquettes et les heures confinées dans des pièces blindées. » Un soulagement parfois teinté de tristesse. Gabrielle, une Franco-Israélienne de 29 ans, se dit « soulagée d'être en France, pour ses trois enfants, mais en deuil pour son peuple ». Elle a quand même quelques mots d'espoir. « J'ai fait une petite valise, dit-elle, car je veux être optimiste, j'espère retourner bientôt en Israël. »
10/13/20234 minutes, 7 seconds
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À la Une: Israël sur le pied de guerre

« Le monde retient souffle, s’exclame Le Parisien en première page. Quelque chose se prépare, pointe le journal. Depuis l’assaut surprise du Hamas contre Israël, samedi, l’armée israélienne a rappelé 300 000 réservistes. La société civile fait face aux drames et se mobilise pour soutenir l’effort des soldats de Tsahal qui préparent la riposte. » Désormais, « trente-cinq bataillons israéliens entoureraient l’enclave palestinienne, où seraient détenus des dizaines d’otages ».« Israël en ordre de bataille », renchérit Libération en première page. Libération qui est en certain : « L’offensive terrestre de l’armée israélienne sur la bande de Gaza, qui paraissait samedi n’être qu’une ultime possibilité, semble être devenue inévitable. Après la découverte de l’étendue des massacres perpétrés par le Hamas sur des civils, dont de nombreux enfants, l’opinion publique israélienne est chauffée à blanc, exactement comme l’espéraient les terroristes. »Face-à-face inexorableEt Libération de prédire que « nul ne pourra maintenant arrêter le déferlement des tanks. Les États-Unis sont entrés en période électorale, la Chine n’a aucune influence politique dans la région, l’Europe est profondément divisée et la Russie s’attend à en bénéficier. La théorie selon laquelle une invasion de Gaza, un labyrinthe de ruelles densément peuplées cachant un immense réseau souterrain piégé et bunkérisé, serait trop coûteuse en vies humaines pour Tsahal s’est effacée après le bilan vertigineux des morts israéliens cette semaine ».Et « c’est principalement la population civile de Gaza qui en paiera le prix, soupire encore Libération, car toute offensive terrestre sera précédée d’un tapis de bombardements aériens forcément aveugles. Les deux opposants principaux aux accords d’Oslo, Ismaël Haniyeh pour le Hamas et Benyamin Netanyahu pour le Likoud, se retrouvent maintenant dans ce face-à-face inexorable que leurs propres actions ont engendré. L’un est dans son asile doré au Qatar, l’autre dans sa villa fortifiée de Césarée ». Et Libération de citer cette phrase de l’écrivain Jean Giraudoux tirée de son roman La Guerre de Troie n’aura pas lieu : « "le privilège des grands, c’est de voir les catastrophes d’une terrasse". »Que cherche Jean-Luc Mélenchon ?Pendant ce temps, en France, la polémique se poursuit après le refus par une partie de l’extrême gauche de qualifier le Hamas d’organisation terroriste. Dans son éditorial, Le Monde n’y va pas par quatre chemins. Le Monde dénonce « une forme de complaisance envers la violence la plus barbare. (…) Que cherche Jean-Luc Mélenchon ?, s’indigne le quotidien du soir. À renforcer sa base électorale dans les quartiers ? À monter les communautés les unes contre les autres ? À encourager l’antisémitisme ? À cautionner le terrorisme islamiste ? Toutes ces questions méritent d’être ouvertement posées, s’exclame Le Monde. Non seulement au sein de son parti, mais aussi au sein des autres composantes de la Nupes, tant le cas Mélenchon est devenu le problème de toute la gauche. (…) À chaque fois que le leader des "insoumis" les a heurtés par son comportement autoritaire, ses excès, son sectarisme, son attrait pour les régimes forts, ils ont protesté mais finalement courbé l’échine, sans voir qu’à chaque fois c’est un peu de leur valeur qu’ils sacrifiaient et de leur capital qu’ils perdaient. Il est plus que temps, conclut Le Monde, de s’affranchir de cette tutelle ».« Ridicule et indécent… »Le Figaro s’interroge en écho : « Les acteurs non mélenchonistes de la Nupes ont choisi de s’indigner. Mais ne veulent pas rompre… Mélenchon leur fait-il donc encore si peur ? Manquent-ils d'audace ? Restent-ils prisonniers de leurs intérêts électoraux ? »En tout cas, conclut La Dépêche du Midi, « face à l’immense défi qu’Israël doit relever et aux conséquences géopolitiques qui pourraient ébranler une nouvelle fois le Proche-Orient, chez nous, les tergiversations politiciennes d’un Jean-Luc Mélenchon nous paraissent ridicules et pour tout dire infiniment indécentes. Honte à ceux qui hésitent ou qui ont peur des mots – les tueurs du Hamas ont démontré ce qu’on savait déjà, martèle le quotidien toulousain : ils sont bel et bien des terroristes. De la pire espèce ».
10/12/20234 minutes, 31 seconds
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À la Une: les otages israéliens au cœur de la guerre…

Leurs photos sont à la Une de Libération : une mère et ses deux filles. Doron, 34 ans, Raz, 5 ans et Aviv, 3 ans. « Samedi, relate le journal, elles ont été prises dans la tourmente de l’offensive du Hamas, qui a fait irruption à l’aube dans leur kibboutz de Nir Oz, à la frontière avec Gaza. Depuis un abri, Doron téléphone à son mari, Yoni. Elle est calme, elle chuchote. "Elle essayait de rassurer les filles, elle jouait avec elles", raconte sa belle-sœur. "Et puis plus rien, on a suivi la géolocalisation de son téléphone. On l’a vu se déplacer, jusqu’à Khan Younès", un quartier de Gaza. »« Une famille parmi tant d’autres », soupire Libération en première page. Doron et ses deux filles sont désormais otages à Gaza, comme des dizaines d’autres, des civils, peut-être plus d’une centaine et des soldats aussi, ils seraient une cinquantaine… Des Israéliens en majorité, mais aussi des bi-nationaux et des étrangers.Et « c’est la question qui hante Israël et, au-delà, tous les pays concernés à travers le monde, souffle Libération. Y a-t-il la moindre chance de récupérer vivants ces enfants, ces femmes et ces hommes pris en otages ? La menace lancée lundi soir par le Hamas de tuer un otage à chaque fois qu’un bombardement israélien toucherait des habitations civiles de l’enclave palestinienne n’a pas empêché Tsahal de continuer à pilonner Gaza. Ni le Premier ministre israélien de promettre l’enfer aux terroristes. Benyamin Netanyahu est si affaibli qu’il n’a plus le choix, pointe Libération : il doit hausser le ton pour faire oublier qu’il a baissé la garde sécuritaire. Il n’empêche que le dilemme est cornélien, surtout pour les Israéliens qui, jamais, ne renoncent à récupérer un prisonnier. »La bande de Gaza pilonnée et… envahie ?« Si le calcul du Hamas était de retenir le bras d’Israël, il semble perdu, relève Le Figaro. Pilonné sans relâche, des quartiers entiers aplatis sous les obus, Gaza compte déjà des centaines de morts et 200 000 civils sans abri, selon l’ONU. Mais la "résistance islamique" a d’autres usages possibles pour ses prisonniers : boucliers humains pour dissuader des frappes, victimes expiatoires pour semer la terreur… Elle a promis d’assassiner un otage pour chaque bâtiment civil détruit par Israël sans préavis. Ces vidéos d’assassinats compléteraient le tableau de la sauvagerie humaine. »Pour La Croix, c’est désormais sûr : « après l’effroi et la sidération, Israël prépare une invasion de la bande de Gaza (…). Son objectif affiché est de ‘"détruire" le Hamas. Selon les experts, l’opération combinerait dans un premier temps les composantes aérienne, terrestre, maritime et spatiale de l’armée pour frapper les centres de commandement ennemis dans un déluge de feu. Puis une offensive terrestre serait lancée, croit encore savoir La Croix, avec blindés et fantassins, pour réduire à néant les combattants et l’infrastructure guerrière du Hamas. Une bataille dangereuse et incertaine, qui pourrait durer des semaines. »Vers une nouvelle conflagration régionale ?Et finalement, constatent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, « les islamistes du Hamas ont réussi à amener Israël dans la tourmente en attendant d’attirer ses troupes dans Gaza avec pour appâts la centaine d’otages qu’ils ont enlevés. Mais leur but ultime est de déclencher une nouvelle conflagration régionale, affirme le quotidien alsacien. D’inciter les mouvements de résistance armée de Cisjordanie, mais aussi le Hezbollah libanais, à attaquer de leur côté. D’impliquer ouvertement enfin l’Iran et la Syrie. Une spirale de mort, un engrenage qui est bien entendu un piège que chacun voit bien mais qu’il n’est plus possible d’éviter. »Le Monde pointe également « les risques de déstabilisation régionale que la tragédie de samedi dernier peut entraîner : (…) parmi les comparaisons historiques forcément imparfaites qui se sont multipliées pour donner corps au séisme que vient de constituer le 7 octobre pour Israël, celle avec le 11-Septembre est revenue avec régularité. À la lumière de la réaction américaine et de ses errements d’alors, on se prend à espérer, soupire Le Monde, que la riposte israélienne, dans l’intérêt des populations concernées, ne nourrisse pas la perpétuation du conflit. »
10/11/20234 minutes, 13 seconds
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À la Une: la spirale du pire au Moyen-Orient

« C’est un terrible engrenage qui est en train de s’enclencher au Moyen-Orient et personne ne peut en prédire l’issue, soupire Libération. L’attaque terroriste du Hamas sur Israël a plongé dans l’horreur l’État hébreu qui enterre ses plus de 800 morts et pleure ses otages qu’il sait menacés à chaque seconde, surtout depuis les menaces d’exécution lancées hier soir par le Hamas. Mais elle plonge aussi dans l’horreur les Palestiniens de Gaza, qui ne sont pas tous des soutiens du Hamas : plus de 600 ont déjà été tués et beaucoup encore risquent de mourir sous les bombes, ou même de faim vu qu’Israël a décrété un siège total de ce qui est déjà une prison à ciel ouvert. »« Comme dans un cycle inlassablement funeste, une chape de mort s’abat de nouveau sur Israël et la bande de Gaza, renchérit Le Figaro. La férocité dont a fait preuve le Hamas palestinien en massacrant par centaines des civils chez eux et des jeunes lors d’un concert dans le désert a ouvert une traînée de sang qui peut se transformer en rivière. En attendant de porter son "Sabre de fer" au cœur de Gaza, l’état-major de Tsahal rassemble ses forces et impose un "siège complet" à l’enclave palestinienne, constate encore Le Figaro. À l’enfermement de 2 millions de miséreux depuis des décennies s’ajoutent dorénavant les coupures d’eau, de gaz et d’électricité. Et les bombardements déjà constants, en représailles ou pour préparer le terrain, promettent là aussi aux civils de payer le prix fort dans la guerre qui s’annonce. »L’heure n’est pas à la paix…Dans ces conditions, tout espoir de paix est vain…En effet, relève Le Parisien, « la moitié de la population palestinienne a moins de 20 ans ; la moitié de la population israélienne, moins de 30 ans. Ces générations n’ont, pour ainsi dire, jamais entendu leurs leaders parler de dialogue, de négociation, de cohabitation. Elles ont grandi au mieux dans la méfiance, au pire dans la haine des jeunes du même âge qui leur font face. Comment cela pourrait-il constituer une base pour la paix ? »D’autant, souligne Le Monde, que « les fossoyeurs d’Oslo, la droite israélienne et le Hamas, sont aux avant-postes. Ils n’ont rien d’autre à offrir que des impasses : l’éradication, mille fois promise, du Hamas pour Benyamin Netanyahu, dont les civils de Gaza paieraient le prix ; la "victoire" selon le Hamas, qui n’est rien d’autre qu’un carnage sans lendemain. Du fait du désengagement des États-Unis et des Européens, la normalisation entre Israël et plusieurs pays arabes – à l’exception de ceux restés dans l’orbite iranienne (Liban et Syrie) – cette normalisation aurait pu permettre, estime Le Monde, de rouvrir une perspective politique et d’apporter une réponse à la question palestinienne, probablement imparfaite mais préférable au gouffre actuel. Cette question a été considérée, à tort, comme totalement accessoire par ceux qui ont déjà franchi le pas (Maroc, Émirats arabes unis, Bahreïn). La paix doit pourtant être la paix pour tous, s’exclame le quotidien du soir. Un sursaut international est impératif pour pouvoir encore espérer. »En effet, complète La Charente Libre, « devant l’impossibilité d’imaginer une quelconque négociation et face à cette guerre effroyable qui pourrait s’étendre, la communauté internationale, à commencer par le monde arabe et les États-Unis, semble être la seule à terme capable de débloquer une situation inextricable aujourd’hui. Ce n’est pas le moment de l’évoquer mais il est encore temps de l’envisager. »Vers une régionalisation du conflit ?Alors, que va-t-il se passer demain et après-demain ? Pour Les Echos, « le soutien militaire, logistique et financier de l’Iran à l’action du Hamas va probablement conduire Israël à punir l’Iran. Comment ? Question capitale. Un nouveau cycle de violence interétatique pourrait s’ouvrir au Proche-Orient. (…) Une guerre régionale entre Israël et l’Iran est-elle sur le point de commencer ? »Et puis, sur le plan intérieur, s’interrogent encore Les Echos, « le gouvernement d’extrême-droite israélien (critiqué pour n’avoir rien vu venir) va-t-il s’effondrer ou bien être renforcé ? (…) Les prochains jours seront décisifs. »
10/10/20234 minutes, 1 second
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À la Une: Israël en guerre

« Des centaines de morts, des milliers de blessés, des prises d’otages en nombre. Le choc, depuis samedi matin, est total pour la population israélienne, constate Ouest France. Il est à la mesure de l’attaque portée par le Hamas : meurtrière et déstabilisante par son ampleur, inédite par ses modalités, lourde de menaces par ses conséquences. »« Surprise, effarement, carnage, onde de choc dévastatrice : il y aura un avant et un après 7 octobre 2023, soupire Le Figaro. Cinquante ans après la guerre du Kippour, qu’Israël avait failli perdre, trente ans après la signature des accords d’Oslo, qui avaient permis de rêver de paix, le Proche-Orient est renvoyé à son "ground zero", ce point d’impact où il ne reste que des ruines. »Et désormais, relève La Croix, « l’agression du Hamas semble signer la mort définitive de l’action diplomatique au Proche-Orient.  Trente ans après les accords d’Oslo, la colonisation juive en Cisjordanie a atteint un point de non-retour, alors que la bande de Gaza est soumise depuis 2007 à un blocus qui met sa population à genoux. De l’autre côté, le Hamas refuse toute conciliation avec Israël, se plaçant dans la posture d’une opposition radicale et violente. Entre eux, des Palestiniens de Gaza qui n’ont d’autre perspective que de vivre dans un territoire sans avenir, avec une jeunesse qui, enfermée dans une prison à ciel ouvert, n’a guère d’alternative à l’action violente. L’offensive du Hamas est certes une démonstration de force du groupe terroriste, qui a fait la preuve qu’il pouvait déstabiliser l’État hébreu. Mais nul doute que cela se paiera cher, estime La Croix, et notamment pour les habitants de Gaza. Une fois la stupeur des premiers jours passée, il reste à espérer que la population israélienne comprenne l’impasse dans laquelle la politique actuelle du gouvernement l’entraîne, elle et tout le territoire. Sinon, on voit mal comment on évitera un nouveau bain de sang… »En effet, renchérit La Charente Libre, « en encourageant la colonisation des territoires palestiniens, Israël a ruiné toute solution à deux États. Le messianisme tient lieu de politique pour les plus radicaux qui font la loi et les gouvernements. Le territoire d’Israël abrite une bombe démographique entre deux communautés qui veulent se haïr, l’une ayant décidé de dominer l’autre. Cette guerre pourrait n’avoir qu’un seul mérite : ouvrir enfin les yeux de la société israélienne sur l’impasse qui l’attend. »Libération pour sa part, souligne « l’échec tactique » du Premier ministre israélien : « Benyamin Netanyahu porte une lourde part de responsabilité dans cet échec stupéfiant de son pays à protéger ses citoyens, affirme le journal : son alliance tactique avec le Hamas, visant à affaiblir tout légitime représentant de la cause palestinienne, l’a poussé à vider la frontière du sud de ses effectifs militaires pour les concentrer en Cisjordanie, conformément aux demandes messianiques de ses alliés d’extrême droite. Il en paiera probablement le prix politique ; mais c’est bien peu de chose comparé à la souffrance infligée à son peuple. »Dans une tribune à lire dans Le Monde, Elie Barnavi, ancien ambassadeur d’Israël en France, est sans concession envers l’actuel gouvernement israélien : « Ce que nous venons de subir (…) est la résultante d’une conjonction de deux facteurs, affirme Elie Barnavi : une organisation islamiste fanatique dont l’objectif déclaré est la destruction d’Israël ; et une politique israélienne imbécile à laquelle se sont accrochés les gouvernements successifs et que le dernier a portée à l’incandescence. »Désormais, « Netanyahu est au pied du mur, constate Sud-Ouest. S’il ne ressoude pas le pays dans une forme d’union nationale, il aura du mal à reprendre le contrôle des événements alors qu’à la frontière du Liban, le Hezbollah pro-iranien menace de prendre Israël en tenaille. L’État hébreu a montré maintes fois sa capacité de réaction. Mais la prise d’otages d’envergure perpétrée par le Hamas permet à celui-ci d’entraver les mains de l’état-major israélien. En 2011, rappelle Sud-Ouest, Israël avait dû accepter de libérer mille prisonniers palestiniens pour récupérer le seul soldat Gilad Shalit. Dans cette guerre asymétrique lancée depuis Gaza, Israël vit sa plus grande épreuve depuis la guerre du Kippour. »
10/9/20234 minutes, 12 seconds
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À la Une: l’attaque du Hamas en Israël

« Attaques du Hamas : des centaines d'infiltrés toujours en Israël », titre Le Parisien Dimanche, reprenant les propos d'un porte-parole de l'armée israélienne qui précise : « nous sommes en train de combattre contre des terroristes venus en Israël par les airs, par la mer et par la terre ». Le journal a recueilli le témoignage de Maia, qui vit au nord de Tel Aviv : « J'ai 46 ans, j'ai toujours habité en Israël, mais je n'ai jamais rien connu de tel... Même ma mère, qui a connu la guerre du Kippour en 1973, me dit qu'elle n'a jamais vu ça. »Dans Le Journal du Dimanche, l'avocat Arno Klarsfeld estime que « les israéliens vivent leur 11-Septembre ». « Les terroristes du Hamas, dit-il, ont voulu réitérer symboliquement l’attaque surprise de Kippour du 6 octobre 1973 où Israël était passé proche d’une défaite qui eût abouti à la fin de l’État Juif. » Mais l'avocat ajoute : « cette attaque du Hamas est aussi un acte de désespoir face à Israël qui est en paix avec l’Égypte, la Jordanie et entretient des relations diplomatiques avec bien d’autres États arabes et commence à être accepté par de nombreux États du Moyen-Orient. »Des services secrets israéliens dépassés« Une défaillance incroyable », titre Le Parisien dont le consultant en sécurité Pierre Servent, pose une hypothèse : « est-ce que les déchirements qui traversent la société israélienne depuis plusieurs mois autour de la réforme judiciaire et institutionnelle portée par le gouvernement de droite et d'extrême droite, n'ont pas pu parasiter le travail des services secrets israéliens.» Quant à l'aide dont a pu bénéficier le Hamas pour mener cette attaque d'envergure, l'expert en sécurité n'a guère de doute : « Je vois mal, dit-il, comment le Hamas avec ses propres petits moyens et sur un territoire grand comme un mouchoir de poche aurait pu constituer un tel stock de guerre et disposer de renseignements pour attaquer des casernes, sans aide extérieure ». Pour lui, l'hypothèse la plus probable, est que l'Iran, a apporté son aide au Hamas.Un nouveau venu dans la presse dominicaleC'est La Tribune Dimanche qui sort aujourd'hui pour la première fois et qui titre en Une : « La guerre qui sidère », avec la photo d'un Palestinien qui prend un selfie devant un char israélien. « Exécutions de civils, prises d'otages, tirs de roquettes,  énumère le journal qui parle lui aussi d'un « 11-Septembre israélien » et décrit les images qui circulent sur les réseaux sociaux. Images « insoutenables de soldats et civils tués dans une mare de sang, mais aussi celles de prisonniers, allongés au sol, mains attachées, hagards sous la lumière crue des caméras. »Le Haut-Karabakh« Le chemin de croix des Arméniens », titre Paris Match, qui publie un reportage photos, sur la fuite désespérée des Arméniens. On voit une jeune femme entourée de quatre enfants, comme seul bagage, elle porte un petit sac en plastique rose. Il y a aussi ces hommes et ces femmes, parfois très âgés, entassés dans la remorque d'un camion...« Arménie : civilisation en Péril ». C'est la Une du Point cette semaine. « Une épuration ethnique sous nos yeux », ajoute l'hebdomadaire, qui consacre une vingtaine de pages à la guerre menée et remportée par l'Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh. L'essayiste et philosophe Pascal Bruckner redoute un nouveau « génocide », et déplore l'attitude de la communauté internationale. « L'Arménie nous tend la main mais nous tournons la tête », écrit-il. « Bruxelles négocie gaz et pétrole avec le tyran de Bakou, afin que nos populations ne grelottent pas cet hiver....».« Et si l'Europe cessait de regarder ailleurs ? » renchérit l'Express. « Certains diront qu'elle ne peut être sur tous les fronts, à l'heure où son soutien à l'Ukraine devient plus difficile à faire accepter à la population. Est-ce une raison pour ne pas agir ? » « Non », tonne l'Express, qui suggère de« geler les fonds d'Aliev (le chef de l'État azerbaïdjanais) et de sa famille, déposés à l'étranger et qui se comptent en milliards de dollars ».Une histoire millénaireL'hebdomadaire l’Obs a interrogé le philosophe et historien Michel Marian. Pour lui, « la province du Haut-Karabakh est investie d'une valeur symbolique très forte : arménienne depuis l'Antiquité, c'est elle qui a le plus longtemps préservé une forme de souveraineté, car ce sont des princes arméniens qui y ont régné jusqu'à la fin du XVIIIe siècle ». Pour l'historien, pas de doute : « Le fait que le Karabakh cesse d'être arménien au bout de deux millénaires d'existence constitue un très grand choc. »
10/8/20235 minutes, 4 seconds
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À la Une: la prix Nobel de la paix, Narges Mohammadi

La militante iranienne, emprisonnée depuis de longues années, a été récompensée hier. Une nouvelle accueillie avec bonheur à Téhéran, raconte Libération, qui a interrogé des femmes, engagées pour la plupart. L'une d'entre elles, Parisa, 32 ans, s'exclame : « cette nouvelle nous sert de nouveau phare d'espérance ». « Nous sommes très heureux », renchérit Leïla, « cette récompense surgit à un moment où les gens en Iran ont l'impression que le soutien international est affaibli ». Et Narges Mohammadi ne décevra pas les militants pour la démocratie. Elle avait par avance « livré son message, en cas de victoire », nous dit Libération. Un message ferme : « Je ne cesserai jamais de lutter pour la mise en œuvre de la démocratie, de la liberté et de l’égalité. Je resterai en Iran et continuerai mon combat aux côtés des opprimés, même si je passe le reste de ma vie en prison. »Cette femme est une « inlassable révoltée », titre de son côté Le Figaro, à côté d'une photo de Narges Mohammadi, cheveux bouclés, chemise blanche et léger sourire sur le visage. Exilés en France, son mari et ses deux enfants, « ont aussitôt réagi », nous dit le journal, « en dédiant ce prix à l'ensemble des Iraniens, et en particulier aux femmes et aux filles iraniennes, qui ont inspiré le monde entier par leur courage et leur combat pour la liberté et l'égalité ». Allusion bien sûr au mouvement, Femme, Vie, Liberté qui, rappelle Le Figaro, « est né d'une révolte sans précédent après le meurtre, il y a un an, de la jeune Mahsa Amini, « malmenée à mort par la police des mœurs pour un voile « mal porté ». Enfin, Le Monde, salut la nouvelle prix Nobel de la paix, un prix qui aux yeux du quotidien, récompense « l'audace et le sacrifice ».Les réfugiés arméniens du Haut-Karabakh...Long reportage à lire dans Mediapart. L'envoyée spéciale du site d'information, s'est rendue à Kornidzor, en Arménie, par où sont passés des dizaines de milliers de réfugiés arméniens, venus du Haut-Karabakh, fuyant l'offensive militaire de l'Azerbaïdjan. Nombre de ces réfugiés ont poursuivi leur chemin vers différentes villes arméniennes, mais « une vingtaine de familles sont restées à Kornidzor. » Parmi elles, Naïra Mirzoian, 72 ans, « arrivée avec son mari et un couple de voisins ».  Elle raconte : « Quand les militaires ont attaqué, c’était la panique, on s’est mis à l’abri à la cave, mais les bruits étaient effrayants. C’était horrible ». « On est partis sans rien, juste avec les vêtements qu’on portait sur nous. On a tout laissé, absolument tout... »Médiapart a aussi rencontré « Pavel et Nariné Pogossian, la cinquantaine, logés chez des proches, avec leur fille de 29 ans Victoria, leur gendre et leurs quatre petits-enfants. Eux aussi sont partis sans rien : ni voiture ni effets personnels. Seulement un tout petit paquet de vêtements pour les enfants et nos papiers », explique Pavel.Certains de ces réfugiés expriment aussi leur déception vis-à-vis de la communauté internationale, comme Luciné Karamoan. « Ce qui me désole le plus », dit-elle, « c’est que le monde entier regarde sans réagir. Les gens du Haut-Karabakh ont été affamés pendant neuf mois par le blocus. Personne n’a rien fait. Finalement, voilà ce qui est arrivé ».Le mondial de rugbyEt une nouvelle victoire de la France, 60 points à 7 face à l'Italie. C'est la Une du Parisien pour lequel c'est la Dolce Vita. « Faciles vainqueurs de l'Italie », commente le journal, « les bleus bouclent la phase de poule invaincus ». Pas de quoi pavoiser toutefois si l'on en croit le journal qui précise : « C'est l'heure d'oublier tout (ou presque) ce qu'il y a eu avant... les affaires sérieuses commencent vraiment maintenant, et pas question que cela s'arrête le 15 octobre au Stade de France, lors d'un quart qui s'annonce sauvage, face à l'Afrique du Sud ». Mais Le Parisien veut y croire et s'exclame : « pas de blague, ce n'est que le début de l'aventure » .
10/7/20233 minutes, 45 seconds
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À la Une: des enquêteurs sur les crimes de guerre en Ukraine

Des crimes qui ne resteront pas impunis. C'est en tout cas l'objectif des « enquêteurs de l'ombre » auxquels s'intéresse Libération. « Un large réseau composé de civils, organisations non gouvernementales et institutions étrangères, qui se mobilise pour collecter les éléments incriminant les forces russes. [...] Un travail minutieux et précieux », nous dit le journal. Parmi ces enquêteurs donc, des civils ukrainiens engagés. Ils sont « avocats, journalistes, informaticiens, chercheurs, enseignants. Ils effectuent des prospections de terrain, collectent des preuves matérielles, échantillonnent et recueillent les témoignages des victimes de crimes de guerre. Puis, ils traitent des données, mettent à jour les statistiques et archivent la mémoire du pays endeuillé. » Un travail éprouvant qui pousse « certains enquêteurs à arrêter ou mettre leur activité en pause ». Mais pour d'autres, pas question de s'interrompre. Un avocat, témoigne : « Les victimes attendent mon soutien légal mais aussi psychologique et moral. J’ai décidé de faire ce travail et c’est pour elles que je dois être fort. »Les Afghans menacés au Pakistan« Le Pakistan veut expulser deux millions de réfugiés afghans », titre le Figaro. Ils ont « jusqu'au 1er novembre, pour quitter le territoire ». Le journal a interrogé Elhamoullah Pouya, « ancien étudiant à l'université de Kaboul, réfugié en France depuis un an. [...] Je suis terrifié pour ma famille. Mes parents et mes deux frères, sont menacés par les talibans pour avoir travaillé pour diverses institutions étrangères. Il ont fui à Islamabad en mai dernier. Ils ont déposé une demande de visa auprès de l'ambassade de France pour me rejoindre et parce que mon père a longtemps été employé à l'hôpital français de Kaboul. Mais après avoir été reçus au consulat pour enregistrer leurs données biométriques, ils n'ont plus eu aucune nouvelle. [...] C'est pour les femmes afghanes célibataires ou divorcées, que la situation est particulièrement précaire, ajoute le Figaro. Après avoir bravé les interdits talibans, amassé assez d'argent pour obtenir un visa pakistanais et survivre dans le pays voisin, elles sont souvent victimes de nombreux abus ». L'une d'entre elles, une ancienne enseignante de 32 ans témoigne. « Je pensais avoir fui un cauchemar, mais j'en ai entamé un autre. Mes proches m'ont réduite en esclavage. »La France a-t-elle « aidé des dictatures à espionner leur peuple » ?Oui, répond Mediapart, qui avec d'autres médias publie les « Predator files ». « Predator, c'est le nom du logiciel espion, capable de pirater les téléphones portables », et vendu « par le groupe français Nexa, à au moins trois autocraties : l'Égypte, le Vietnam et Madagascar », affirme Mediapart qui publie une longue enquête, et assure que Nexa, fleuron tricolore du matériel de surveillance, a bénéficié d’un accès direct au président Emmanuel Macron et même fait appel à son ancien conseiller Alexandre Benalla comme intermédiaire en Arabie saoudite. [...] Une enquête judiciaire est en cours, précise Mediapart, le patron de Nexa a été mis en examen pour "complicité de torture", et des écoutes téléphoniques montrent que les dirigeants de Nexa étaient conscients des abus que peuvent commettre les dictateurs » avec le logiciel Predator. Logiciel qui, rappelle le site d'investigation, « permet d’aspirer toutes les données des téléphones et de transformer les combinés en mouchards, en activant, ni vu ni connu, leurs micros et leurs caméras ». Mediapart n'en a pas fini avec ces révélations, « que nous allons publier, pendant plus d’une semaine, et qui nous apprennent que la France et de nombreuses démocraties européennes ne se comportent guère mieux, en laissant ces industriels de l’espionnage prospérer au mépris des droits humains les plus élémentaires ».Intelligence artificielleUne intelligence artificielle qui "apprend le chant grégorien ». Ce n'est pas banal. "Des centaines de milliers de chants grégoriens sont numérisés et mis à la disposition du grand public grâce au recours à l'intelligence artificielle. » La Croix s'est rendue à Notre-Dame de Fidélité de Jouques, dans les Bouches du Rhône, où "les sœurs se réunissent 7 fois par jour, pour prier l'office divin en grégorien. Au-dessus de leurs têtes, huit fins micros pendent discrètement depuis la charpente en pin. [...] Depuis 5 ans, ajoute le journal, tous leurs offices sont enregistrés et les captations sonores transmises à l'équipe internationale de Neumz, une application mobile qui donne accès à 7 500 heures d'offices en grégorien ».Sœur Marie Dorothée, « qui veille au bon déroulement des captations », s'est habituée, malgré quelques craintes. « Au départ, je ne pouvais m'empêcher de penser à l'enregistrement : dès qu'une sœur toussotait, je sursautais... », dit-elle. Alors, quel est le rôle de l'intelligence artificielle dans ce travail d'enregistrement ? « Elle arrive à distinguer plusieurs variantes d'un même chant, explique John Anderson, fondateur d'un label musical à but non lucratif. Ce qui est précieux pour les chercheurs qui s'intéressent à l'évolution d'un chant à travers le temps et les lieux où il a été interprété. » Et il ajoute : « Nous entraînons l'IA à travailler comme un moine, pour confectionner ce recueil numérique du patrimoine géorgien. »
10/6/20234 minutes
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À la Une: le PSG en pleine désillusion

« La désillusion » : c’est le grand titre de L’Équipe ce jeudi matin après la défaite cinglante des Parisiens en Ligue des champions hier soir à Newcastle, 4 buts à 1. « La majorité des observateurs présentaient cette rencontre à Newcastle comme un premier vrai test pour le PSG de Luis Enrique. Ils ne se sont pas trompés. Verdict : un échec, soupire le quotidien sportif. Le club de la capitale a littéralement pris l'eau sur les bords de la Tyne, submergé sur tous les plans par un adversaire supérieur qui a tout sauf volé sa large victoire sous la pluie de St James Park. »Un véritable naufrage, au cours duquel, souligne encore L’Équipe, Kolo Muani et Mbappé ont été « portés disparus » : « malgré l’approche offensive adoptée par le PSG, les deux attaquants n’ont pas été en mesure de faire la moindre différence ».« Ligue des champions : Paris prend une énorme claque à Newcastle », renchérit Le Parisien. Alors, se prend à espérer le journal, « peut-être une première étape laborieuse pour davantage de consistance par la suite (dans cette Ligue des champions). Mais à cet instant de la saison, personne n’en sait rien et on est obligés de juger ce que l’on voit. Et ce que l’on voit, pointe Le Parisien, indique des problèmes structurels lourds depuis le début : aucun attaquant pour marquer des buts, quatre jours après un drôle de nul à Clermont (0-0). »Pour Le Figaro : « La marche était simplement trop haute hier soir pour des Parisiens mollassons et sans structure, face à une équipe affamée. Retour aux affaires courantes dimanche face à Rennes pour le PSG. Pour la Ligue des champions, ce sera le 25 octobre, à Paris, face à Milan. »Réforme du RSA : les pauvres stigmatisés ?Libération ouvre ses colonnes ce jeudi aux historiens. À l’occasion des Rendez-vous de l’histoire, qui se tiennent à Blois du 4 au 8 octobre, la rédaction de Libération a invité une trentaine d’historiens et historiennes pour porter un autre regard sur l’actualité. Et le sujet qu’ils et elles ont choisi en ouverture du journal, c’est la pauvreté en France et la réforme du revenu de solidarité active (RSA). Avec ce titre, engagé : « Réforme du RSA : le grand mépris. »Explications dans l’éditorial signé par l’historienne Annette Wieviorka : le parlement est en train « d’examiner la loi plein-emploi et la réforme du revenu de solidarité active (qui conditionne les allocations à 15h d’activités hebdomadaires). Cette loi incite des historiens à réfléchir à des questions fondamentales ». Notamment celle-ci : cette « loi ne vise-t-elle pas les "pauvres" comme des assistés ? Une "activité" permettrait-elle de sortir de la pauvreté ? », s’interroge Annette Wieviorka.En fait, précise Guillaume Calafat, autre historien, maître de conférences à Paris-I-Sorbonne, « le travail n’est plus pensé comme un instrument possible de redistribution du système productif, mais comme une condition d’accès aux aides associées à la pauvreté. Aussi, loin de lutter contre la pauvreté, la mesure de l’Assemblée nationale élargit-elle les contours de cette condition, en contribuant sans doute à brouiller les frontières entre les allocataires du RSA, obligés de travailler tout en demeurant pauvres, et les travailleurs intérimaires, ou en contrats courts, issus des métamorphoses du travail observées depuis les années 1990 ».Mieux prendre en compte l’avis des FrançaisEt puis, « Emmanuel Macron relance le débat sur l’usage du référendum » : c’est la Une du Figaro.« Lors d’un discours hier prononcé pour le 65e anniversaire de la Ve République, le chef de l’État a esquissé des postes d’évolution institutionnelles pour répondre à la crise démocratique. (…) Parmi les principales modifications annoncées, l’une vise à permettre de consulter les Français sur des questions de société, dont l’immigration (…). Une autre à inscrire la liberté de recourir à l’avortement. Ou encore à donner une forme d’autonomie à la Corse. »Eh bien chiche, s’exclame Le Figaro : « Face à l’état d’urgence démocratique, le référendum peut être un formidable instrument de réconciliation. Il faut évidemment l’étendre aux sujets qui nous tourmentent, pointe le quotidien de droite : école, justice, immigration. »Mais attention, pointe le journal : « Quand un président affaibli entreprend un chantier institutionnel de cette ampleur », on peut s’interroger : « Ses opposants voudront-ils lui offrir une victoire ? Ses partisans le soutiendront-ils jusqu’au bout ? »
10/5/20234 minutes, 30 seconds
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À la Une: un été qui n’en finit plus…

« Réchauffement climatique : la nature défiée », c’est le grand titre de La Provence qui constate que « l’été n’en finit plus et que les records de températures s’enchaînent partout en France. (…) Les moustiques continuent de nous rendre fous, les feuilles n’ont pas entamé leur jaunissement, on voit encore sur les étals des marchés des tomates, des concombres, des fraises, des aubergines et des poivrons alors que cela fait deux semaines qu’on aurait dû basculer vers les fruits et légumes d’automne. À l’Observatoire des saisons, on appelle cela la "désynchronisation" de la nature », relève La Provence. Résultat, pointe le journal, « sur terre, en mer et dans les airs, la nature est chamboulée et s’adapte comme elle le peut ».Exemple : le milieu marin, où « la bascule est spectaculaire. Sur le littoral marseillais, on a connu des hausses de température de l’eau de 5 degrés à moins 25 mètres ». Du coup, des espèces disparaissent en Méditerranée et d’autres apparaissent, notamment en provenance de la mer Rouge : des poissons lapin, des poissons flûte, des poissons lions qui vont bouleverser l’écosystème car ce sont des prédateurs et herbivores. « Ils vont tout raser », prédit une experte interrogée par le journal. Bref, conclut La Provence, si les touristes et les locaux prolongent la saison avec force barbecues et apéros, « c’est la nature qui trinque ».Encore des moustiques, même dans le nord de la FranceLes moustiques qui pullulent. Même le nord de la France est envahi. « Pourquoi les moustiques sont-ils encore si nombreux en octobre ? », s’interroge La Voix du Nord. Le réchauffement climatique est encore montré du doigt : « Les températures sont assez inhabituelles pour la saison, explique Anna-Bella Failloux, chercheuse à l’Institut Pasteur, experte des moustiques. Comme la plupart des insectes, les moustiques sont des animaux à sang-froid. Leur métabolisme et leur survie vont dépendre de la température extérieure. Si celle-ci n’est pas suffisamment basse, les moustiques se maintiennent en activité… »Mayotte en panne sècheAutre conséquence du changement climatique, bien plus dramatique : le manque d’eau. À lire dans La Croix, ce reportage sur Mayotte « touchée par sa deuxième sécheresse la plus importante depuis les années 1960. Pour économiser la ressource, l’eau courante est coupée les deux tiers du temps. Dans un contexte de changement climatique, le 101e département français apparaît mal préparé face à ce type d’épisode », constate La Croix. En effet, « la sécheresse est venue s’ajouter aux couches de vulnérabilités existantes, comme le caractère insulaire de l’archipel, la déforestation accélérée, la pollution de l’eau ou encore la pauvreté économique ». Qui plus est, relève encore La Croix, « à Mayotte, presque un tiers des ménages ne sont pas raccordés à l’eau courante. Et le prix moyen du mètre cube d’eau est proche de celui de la métropole, alors que le revenu moyen est trois fois inférieur ».Nucléaire : le retourÀ la Une du Figaro, la relance des centrales nucléaires. « Pendant l’été 2022, 32 des 56 réacteurs nucléaires français, victimes de microfissures, étaient à l’arrêt. Résultat, la production d’électricité française avait chuté à son plus bas niveau depuis 1988. » Deux ans plus tard, tout va mieux, constate Le Figaro. « Les centrales redémarrent, le risque de black-out s’éloigne, et EDF exporte à nouveau de l’électricité dans toute l’Europe. »Le Figaro qui trouve bien des vertus à l’atome : « Décarbonée, cette énergie nous permet d’être le grand pays du continent qui émet le moins de CO2. Pilotables 24 heures sur 24, nos centrales sont indispensables au déploiement massif de l’éolien et du photovoltaïque, qui ont le défaut de produire par intermittence. Ajoutons que cette électricité abondante concourt à notre indépendance énergétique. » Bref, s’exclame Le Figaro, « vive le nucléaire ! »Des Lensois explosifsEnfin, « coups de canon » : c’est le grand titre de L’Équipe. En effet, en phase de groupes de Ligue des champions, le FC Lens a fait tomber hier les Gunners, les canonniers, de Liverpool, grands favoris du groupe, sur le score de 2 buts à 1. « Monumental », s’esbaudit le quotidien sportif. « La fête est totale », s’enthousiasme La Voix du Nord. En effet, résume Le Parisien : « Un exploit monumental, une ambiance phénoménale. »
10/4/20234 minutes, 17 seconds
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À la Une: le soutien occidental à l’Ukraine est-il en perte de vitesse?

« Personne ne le formule encore explicitement, mais le soutien occidental à l’Ukraine approche peut-être un point de bascule, relève Le Figaro. Personne n’est sûr non plus de la pente qu’il suivra dans les mois à venir. Entre non-dits et incertitudes, les ministres des Affaires étrangères européens ont fait le déplacement hier [2 octobre, NDLR] jusqu’à Kiev, note le journal, pour manifester, par leur présence, leur soutien à l’Ukraine contre l’invasion russe. La réunion, même "informelle", a été hautement symbolique. Elle s’est tenue au moment où, aux États-Unis, le doute s’est installé sur la volonté des républicains de maintenir un soutien à Kiev. La "lassitude" va croître en Occident, a prophétisé hier le Kremlin, au lendemain de la victoire en Slovaquie du parti de Robert Fico, hostile à l’aide militaire à l’Ukraine. L’absence des chefs de la diplomatie hongroise, polonaise et lettone à Kiev a aussi été remarquée hier. »Fatigue silencieuse ?C’est vrai, renchérit Le Monde, « les événements récents ont rappelé la vulnérabilité du soutien occidental à l’Ukraine et sa dépendance à l’aide militaire de l’allié américain. Ils soulignent aussi une forme de lassitude qui s’insinue dans le camp occidental après plus d’un an et demi de combats. "On sent une fatigue silencieuse s’installer en Europe", confie une source européenne à Bruxelles. En Slovaquie, les interrogations d’une partie de la société par rapport à la guerre ont permis au populiste Robert Fico de remporter les élections. "Il commence à y avoir un sentiment de trop-plein médiatique sur le soutien à l’Ukraine", avance un diplomate européen en poste à Kiev ».En tout cas, « juge un autre diplomate présent dans la capitale ukrainienne, interrogé par Le Monde, au-delà de la bataille de communication, "ce qui reste le plus important, c’est bien la contre-offensive ukrainienne en cours. Et les informations ne sont pas si mauvaises, même si les progrès sont lents. Sur le terrain, précise-t-il, les Ukrainiens avancent un peu dans le sud, et affaiblissent les Russes dans la profondeur, en repoussant la flotte russe au-delà de Sébastopol. Si d’ici à la mi-2024, ils peuvent obtenir des victoires, ils pourront modifier la perception américaine de la guerre". »« Lâcher Kiev serait une faute morale et politique »La Croix veut rester optimiste : « Il ne faut pas exagérer la "lassitude" qui se serait emparée des Occidentaux – ce serait d’ailleurs faire le jeu de Moscou qui n’attend que ça. Le (populiste slovaque) Robert Fico n’a obtenu que 23 % des voix et Donald Trump, le plus pro-Russe des candidats à l’investiture américaine, est plus proche d’une condamnation par la justice que d’un second mandat. Quant au soutien de la population polonaise aux réfugiés ukrainiens, il demeure solide. Ces premiers avertissements montrent que la pression pour trouver les voies d’une paix juste ne fera que s’accentuer. Mais lâcher Kiev aujourd’hui serait une faute morale et politique, s’exclame La Croix. Parce que le conflit ne s’arrêtera pas faute de soutien américain ou européen. Ce serait négliger la volonté des Ukrainiens qui se battent pour l’unité de leur pays. La seule paix possible est celle qui sera issue de la victoire du droit international sur la force. »États généraux de la presse : du pain sur la plancheÀ la Une également, en France, l’ouverture des États généraux de la presse ce mardi. Une promesse de campagne d’Emmanuel Macron, destinée à sacraliser le droit à une information de qualité.« Ça tombe bien, il y a du boulot, s’exclame Libération. Deux événements majeurs ont chamboulé ces dernières semaines ce programme convenu, pointe le journal : d’un côté, la mainmise brutale de Vincent Bolloré sur le Journal du dimanche, suivie par la nomination forcée à la tête de sa rédaction d’un journaliste et militant d’extrême droite, Geoffroy Lejeune ; et de l’autre, la garde à vue choquante d’une journaliste d’investigation reconnue, Ariane Lavrilleux, pour découvrir la source qui lui aurait permis de publier dans Disclose une enquête effarante sur une opération de renseignement militaire française soupçonnée d’avoir été détournée par l’État égyptien pour bombarder des civils. (…) Voilà pour nous, affirme Libération, deux menaces directes à la liberté d’informer en France, et voilà donc les deux sujets dont ces États généraux doivent s’emparer, bien avant tout autre. »À lire aussiUkraine: faut-il craindre une érosion de l'aide occidentale?
10/3/20234 minutes, 21 seconds
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À la Une: Covid-19, en verra-t-on un jour la fin?

« Les contaminations au Covid-19 sont en hausse depuis quelques semaines, pointe La Croix, alors qu’il semblait se faire oublier pour une majeure partie de la population. Ce rebond épidémique atteste une nouvelle fois de la persistance du virus dans notre quotidien. Une nouvelle campagne de vaccination débute ce lundi 2 octobre 2023. »Alors « peut-on encore espérer voir le Covid-19 disparaître ? ''Non'', répond catégoriquement Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille, interrogé par le journal. ''C’est comme si on se posait la question de savoir si on vivra un jour sans gastro ou sans grippe, ce serait difficilement imaginable''. ''Dans l’histoire des virus, un seul a été éradiqué : celui de la variole, abonde le virologue à l’université de Montpellier, Yannick Simonin. En raison d’une grande campagne de vaccination mondiale, et surtout parce que c’était un virus qui n’avait pas de réservoir animal. Nous ne pouvons pas éliminer le coronavirus, donc il va falloir vivre avec, affirme-t-il également. Mais il faut se rassurer : nous le faisons déjà très bien avec d’autres virus respiratoires''. »En effet, relèvent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, « si le virus ne tue quasiment plus, il circule toujours, et il demeure bien plus imprévisible que celui de la grippe et peut encore causer d’importants dommages chez les plus faibles d’entre nous. Sans compter ses possibles mutations et les nombreuses inconnues que la science doit encore lever pour connaître ce virus aussi parfaitement que ceux de la grippe ou de la varicelle. En un mot, conclut le quotidien alsacien, s’il est tentant d’effacer le Covid de nos vies, il vaut mieux faire l’effort d’apprendre à vivre avec. »Et les punaises de lit ?Faut-il également apprendre à vivre avec les… punaises de lit ? « Tout le week-end, relève Libération, la presse internationale, du Guardian au Spiegel en passant par la Repubblica et El Periodico, a tartiné sur une France ''infestata da questi parassiti'', les parasites en question s’appelant en allemand ''bettwanzen'', en anglais ''bedbugs'' en espagnol ''chinches''. Que se passe-t-il avec les punaises de lit ? Si le phénomène est résurgent depuis au moins les années 1950, il fait désormais la Une des journaux, Libé compris. Invités indésirables de nos nuits, parasites de nos jours, ''Punaises ! Quelle psychose !'', titrait le Parisien vendredi. »Il faut dire que « ces insectes, véritables vampires de la taille d’un pépin de pomme, nichés dans nos matelas et assoiffés de sang, sont en pleine expansion », pointe Libération. En France, un foyer sur dix serait concerné. Le phénomène n’est pas nouveau. Mais « l’effet loupe des réseaux sociaux aura permis de mettre le sujet sur la table ».À moins d’un an des Jeux olympiques, les punaises de lit qui envahissent Paris. Voilà qui fait désordre. Et Libération de lancer cet appel en direction des pouvoirs publics : « De la prise en charge par les assurances aux aides pour les foyers les plus modestes en passant par la désinfection des lieux publics : on s’y met ? Car là, ça fait un moment que ça nous démange. »Wauquiez « prêt » pour 2027Enfin, Laurent Wauquiez est dans les starting-blocks pour la course à la présidentielle. Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a affirmé dimanche 1er octobre « être prêt », promettant une victoire collective de la droite en 2027.Cette annonce « était nécessaire », estime Le Figaro, « Laurent Wauquiez lève le doute ». Et désormais, « Éric Ciotti, élu président des républicains sur la promesse de mettre en orbite la candidature présidentielle de Laurent Wauquiez, va pouvoir structurer plus officiellement la machine LR, tant il se confirme qu’un parti sans présidentiable assumé a du mal à exister. »Reste que Laurent Wauquiez « est comme la plupart de ses concurrents de droite, tempère La Charente Libre, écartelé entre sa tentation naturelle à lorgner l’électorat du RN et l’indispensable récupération des ralliés à Emmanuel Macron. Le débat sur l’immigration lui permettra à coup sûr d’affirmer la ligne droitière dont il ne s’est jamais départi, mais elle ne suffira pas à faire de lui un candidat crédible. Si la droite a un nouveau prétendant à l’Élysée, elle reste sans programme ni cohérence, estime encore le quotidien charentais. Les prochaines élections européennes diront ce qu’il lui reste d’électeurs. »
10/2/20234 minutes, 13 seconds
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À la Une: d’îles en îles, des migrants de Lampedusa aux indépendantistes du Groenland

Dans leurs dernières pages, les hebdos nous vantent cette semaine des îles paradisiaques pour prolonger les vacances : Le Point invite à jouer James Bond à « Mamula, rocher forteresse au large du Monténégro ». Les Echos Week-End vendent de leur côté « une retraite bohème » sous le soleil de Mykonos.Des escapades de rêve hors de prix effacées par l'actu cauchemar d'une île-échappatoire : celle de Lampedusa. L'île italienne est devenue un objectif pour quitter « l'autre enfer des migrants » : c'est ainsi que L'Obs désigne la Tunisie. Venus du Soudan, du Cameroun, de Côte d'Ivoire, les exilés « s'y heurtent à un déferlement de violence » selon l'hebdomadaire, notamment dans la banlieue de Sfax.L'Obs a rencontré les associations. Elles témoignent de la jubilation des habitants lors de chasses à l'homme contre les Noirs africains, leurs logements incendiés, leurs fractures causées par des chutes pour échapper aux flammes, les enlèvements, les séquestrations, les tortures, les viols...Une violence déchaînée par Kaïs Saïed, s'indigne L'Obs. Le président tunisien a affirmé que l'immigration subsaharienne relevait d’un « plan criminel pour changer la démographie de la Tunisie ». C'était en février dernier, « ce qui n'a pas empêché la présidente de la Commission européenne de signer un accord avec Tunis en juillet afin de renforcer la coopération en matière de contrôle des flux migratoires ». Un accord éclipsé par l'arrivée de plusieurs milliers de migrants sur Lampedusa ces dernier jours.Le drame de l'île italienne « relance le débat en Europe sur le devoir de répartition des demandes d'asile entre les 27 » espère l'Obs.Au sommet de l'État français, il est question d'isolementRécit de l'Intérieur avec les premiers flics de France, à qui L'Obs donne la parole dans un dossier sur « le vrai pouvoir de la police ». Les ministres de l'Intérieur doivent composer avec l'influence de puissants syndicats. Et on apprend que « les gardiens de la paix sont le corps le plus syndiqué du pays ».Brice Hortefeux, ministre de 2009 à 2011, raconte ainsi « l'angoisse d'avoir sa police contre soi ». Car, rappelle L'Obs, « même si les agents n'ont pas le droit de grève, ils peuvent déposer les armes ». L'hebdomadaire rappelle ainsi « les arrêts maladie qui se sont amoncelés dans les commissariats » après le placement en détention provisoire d'un agent de la Bac de Marseille. Ce dernier est soupçonné d'avoir gravement blessé un jeune lors des émeutes dans la cité phocéenne.Autre anecdote révélatrice : en juin 2020, le ministre Christophe Castaner promet « la tolérance zéro » contre les agents qui font « l'objet d'un soupçon avéré de racisme ». Réaction épidermique du secrétaire général d'un syndicat policier : « Ce que tu as raconté est inacceptable, soit tu rectifies le tir, soit je te flingue. »Un mois plus tard, Castaner est débarqué de la place Beauvau. Son successeur Gérald Darmanin ne se rappelle lui d'aucune « grosse discordance » avec les syndicats. Il est toujours en poste, plus de trois ans après sa nomination.Paris Match captivé par un îlot de richesse et de glamour...L'hebdomadaire consacre pas moins de 22 pages à la visite d'État en France du Roi Charles d'Angleterre la semaine dernière. Tapis rouge, lustres et dorures, la France a sorti sa tenue d'apparat pour accueillir le souverain d'une nation autrefois ennemie. Devant le Château de Versailles, l'hebdomadaire s'extasie devant le luxe et le défilé des robes et des ensembles Dior, Saint-Laurent, Chanel portés par des convives prestigieux : milliardaires, chanteurs, acteurs, et autres sportifs.Le succès du « snus » en Suède et dans le footPause dans la métaphore, le temps de griller une cigarette pour certains ou de se placer du snus sur les gencives. Les Échos Week-End racontent comment ces mini sachets de poudre de tabac ont permis à la Suède de réduire son taux de fumeurs quotidiens aux alentours de 5%. Soit le niveau le plus bas de toute l'Union européenne.Les mégots sont devenus rarissimes à Stockholm, au profit de paquets ronds discrets très prisés par une jeunesse suédoise qui abandonne peu à peu la clope, sans pour autant renoncer à la nicotine, une substance très concentrée dans le snus. Le produit est donc interdit dans le reste de l'UE.Malgré cette prohibition et les risques pour la santé, le snus fait fureur chez les footballeurs selon le magazine L'Équipe. Professionnels comme jeunes espoirs, beaucoup sont accros aux sachets, vus comme des accélérateurs de performance et donc de carrière... mais probablement aussi comme un outil pour mieux encaisser la pression, car « certains jouent pour assurer les repas de leur famille, dès l'âge de 13-14 ans ».Au Groenland, l’indépendance à travers les sports oubliésL’Equipe Magazine relate comment l'île arctique rêve de devenir indépendante du Danemark. 70% de ses 56 000 habitants désirent ce changement, selon les sondages. Et pour affirmer la singularité du Groenland face au continent et l’ancienne puissance coloniale, les partis locaux misent sur des sports ancestraux.Parmi eux, le saut à genoux : une technique de chasse du phoque où l'on se propulse le plus haut possible à partir de ses genoux. Donc impossible à pratiquer pour les novices. Une épreuve de force pour servir la possibilité d'une île.
10/1/20235 minutes, 9 seconds
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À la Une: «Si servir la vérité, c'est desservir la France, j'accepte volontiers le blâme»

Des mots gravés sur les murs d'une cellule de l'hôtel de police de Marseille, à l'aide de la fermeture éclair d'une polaire... Celle de notre consœur Ariane Lavrilleux, à qui Libération consacre son portrait ce samedi 30 septembre. La journaliste a été arrêtée et placée en garde à vue le 19 septembre pour avoir révélé les dessous secrets-défense de l'opération Sirli, cette mission française de renseignement aérien détournée par les autorités égyptiennes pour bombarder des contrebandiers près de la frontière libyenne. Elle a été remise en liberté le 20 septembre, après quelque 39 heures de garde à vue.Libé décrit « un bulldozer subtil », « 1,51 m tout entier dédié au journalisme », ce « métier-devoir » pour celle qui est également secrétaire générale de l'association Prenons la Une, laquelle milite pour une meilleure représentation des femmes dans les médias.Mais Libé scanne aussi les fêlures dans le blindage d'Ariane Lavrilleux : sa nostalgie de l'Égypte – pays quitté à contrecœur après près d'une décennie passée dans la capitale –, sa précarité de journaliste pigiste « à moins de 2 000 euros par mois », son combat pour la liberté d'informer, qui est aussi « une lutte pour ne pas tomber dans le trou noir de la dépression ».Les dérives de la lutte antiterroriste en FranceEnquête de Mediapart  sur « l'espionnite » des policiers chargés de surveiller la mouvance écologiste. Le média d'investigation raconte comment un photojournaliste est devenu une cible des services de l'État pendant près de six mois. Le déclencheur : avoir pris des images très partagées sur « l'intrusion de militants dans une cimenterie du groupe Lafarge » dans le Sud de la France, « l'une des usines les plus polluantes » du pays. C'était en décembre 2022 et c'est ainsi que l'homme passe du collimateur de l'appareil photo à celui de la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire.Pendant des mois, notre confrère est pris en filature, « des balises GPS sont placées sous sa voiture », « un logiciel espion est installé dans son téléphone à son insu », avant la perquisition de son domicile. Y sont saisis des vêtements noirs, des livres jugés subversifs, du matériel photographique. Selon Mediapart, « les policiers antiterroristes ont peaufiné un scénario contre un homme », dont on devine les sympathies pour les milieux écolo-radicaux.Mediapart accuse : « L'enquête repose sur des spéculations malgré les moyens techniques mis en œuvre. » En juillet dernier, le photographe est finalement mis en examen pour, entre autres, association de malfaiteurs. Le média dénonce des juges qui ont adhéré au récit de policiers devenus « hantés par l'écoterrorisme ».La lutte contre le réchauffement climatique est grippée en EuropeAnalyse du Monde qui constate comment les chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne appellent à une pause réglementaire sur l'environnement. Le Monde rappelle : « Ces deux dernières années, les 27 ont adopté 32 législations communes pour installer le Pacte Vert ». Un paquet censé permettre la réduction de 55% des émissions de CO2 du bloc d’ici 2030.Mais dans cette accélération, le premier à avoir mis le pied sur la pédale de frein est Emmanuel Macron. Il y a quatre mois, le président français dit vouloir une « pause réglementaire ». Dans sa foulée une dizaine de ses homologues approuvent publiquement le principe d'une halte des efforts climatiques de l'UE.Alors, que redoutent ces dirigeants européens ? Outre « la crise économique et l'inflation », « il y a la peur d'une fronde comme celle des Gilets jaunes » selon Le Monde, et surtout un « contexte électoral » lu « comme favorable à l'extrême droite ».Et le journal d'énumérer les récents renoncements et remises en cause des États : « L'Allemagne [qui enterre] une nouvelle norme d'efficacité énergétique des bâtiments », « l'Espagne où les municipalités refusent les zones à faibles émissions », « la Suède où les taxes sur les hydrocarbures sont allégées », et la France où le président de la République « a jugé utile d'affirmer ''adorer la bagnole'' », grince le Monde, et ce malgré les 7 milliards d'euros consacrés à la transition écologique dans le dernier projet de loi de finances pour 2024.« La France a connu son mois de septembre le plus chaud de son histoire », relate le Figaro : plus de 3°C par rapport aux températures normales. « Un contexte de réchauffement climatique qui favorise une mer plus chaude, qui contribue à des masses d'air plus chaudes » également. « C'est un engrenage » souligne Le Figaro.Des nuagesStratus, cumulonimbus… Le quotidien Libération part à la découverte de la vie des nuages, ces « amas cotonneux », « mystérieux » qui courent « de grands risques de métamorphose » sur « une terre en surchauffe et déréglée ». Libé donne donc la parole aux scientifiques qui explorent les volutes et cherchent à déterminer si elles sont des protections ou des moteurs du réchauffement climatique.Et à la lecture, révélation paradoxale : « La vapeur d'eau a besoin de se fixer sur des particules en suspension pour devenir nuage », et « plus ces particules sont nombreuses, plus les nuages sont brillants, réfléchissants, et donc rafraîchissants ». Conclusion fataliste de Libération : plus l’humanité limitera sa pollution, plus le ciel nuageux perdra son pouvoir refroidissant.
9/30/20234 minutes, 6 seconds
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À la Une: le Haut-Karabakh vit la fin abrupte d’une longue histoire

Libération fait l’autopsie de « la mort subite de 30 ans de rêve d’indépendance ». Les autorités pro-arméniennes de l’enclave ont annoncé la dissolution de l’entité séparatiste, dix jours après l’offensive éclair de l’armée azerbaïdjanaise, et alors que des dizaines de milliers d’habitants ont déjà fui.La fin du Haut-Karabakh a été rendue possible « par un renforcement du tandem turco-azerbaïdjanais, mais surtout par l’affaiblissement de l’influence de la Russie dans la région » en raison de la guerre en Ukraine, d'après Libé.Le quotidien donne la parole à Thorniké Gorgadzé. Pour ce chercheur spécialiste du Caucase, « la suite des événements va être compliquée pour le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian », lequel est « accusé d’avoir abandonné le Haut-Karabakh ». Un Premier ministre qui accuse, lui, l’Azerbaïdjan de mener un nettoyage ethnique dans le territoire désormais reconquis par Bakou.Daniel Vallot, envoyé spécial de RFI, continue de suite la situation au Haut-Karabakh et en ArménieEncore à la Une, une mauvaise nouvelle pour la planète : la crise économique en ChineUne crise signifiée par la suspension, jeudi 28 septembre, des échanges d'action du mégaconglomérat Evergrande. Une décision prise dans la foulée de l'arrestation du patron du groupe immobilier pour infraction à la loi. Un signe de « fébrilité » du pouvoir chinois, selon Libé.Car le château de carte Evergrande croule sous 307 milliards d'euros de dette : « La Chine a investi dans le bâtiment pour accompagner sa croissance, mais l’éclatement de la bulle immobilière et la pandémie ont mis un coup d’arrêt à cette activité », déchiffre Libération, pour qui « la population chinoise freine ses envies de consommation et préfère épargner » face à un avenir perçu comme angoissant.Et ce n'est pas tout. « La contagion menace d’autres fleurons du pays », d’après Libé, qui cingle : «  Longtemps moteur de la croissance mondiale, la Chine est devenue une bombe à retardement. » De mauvais augure pour le reste du monde qui lutte déjà « contre une crise énergétique et climatique XXL ».Autre titre dans la presse française : la crise migratoire qui fissure l'union européenneLes Nations unies estiment que plus de 2 500 migrants sont morts ou disparus en Méditerranée en 2023, et l’île italienne de Lampedusa a vu affluer des milliers de demandeurs d’asile en quelques jours...Le Figaro juge que « rien ne va plus » dans le Vieux Continent, surtout entre Berlin et Rome depuis que l’Allemagne a décidé de suspendre l’accueil des demandeurs d’asile venus d’Italie. Le gouvernement de Giorgia Meloni accuse son homologue allemand de participer au financement des navires des ONG en Méditerranée.L’Allemagne, elle, pointe du doigt la Pologne, jugée « responsable d’une forte hausse des demandes d’asile » alors que Varsovie est secouée par un scandale sur la délivrance frauduleuse de visas européens. Le Figaro persifle : « La solidarité européenne va de soi quand elle consiste à se répartir des fonds, mais lorsqu’il s’agit de se répartir un fardeau, la zizanie prend vite le dessus. »Enfin, une actu française qui grattouille pour terminer cette revue de presse...Aujourd'hui en France s'attarde sur la grande invasion des punaises de lit. Pour le quotidien, les p'tites bébêtes qui montent « sont désormais partout » : dans les matelas, on le savait, mais maintenant aussi sur les fauteuils des cinémas, des trains, des métros, et même dans les hôpitaux...Une infestation et un problème de santé publique impossible à endiguer selon Le Parisien. À 10 mois des Jeux olympiques, la capitale demande donc au gouvernement un plan antipuces. Il faut dire qu'un foyer français sur dix a été touché, d'après l'Agence française de sécurité sanitaire, et ce n'est pas prêt de s'arrêter : les femelles pondent cinq œufs par jour, et les punaises de lit sont de plus en plus résistantes aux insecticides.
9/29/20233 minutes, 45 seconds
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À la Une: un budget sur un fil…

Comment faire mieux et plus avec moins ? C’est le casse-tête qu’a tenté de résoudre le gouvernement avec sa loi de finances 2024 présentée mercredi 27 septembre.En effet, pointe Le Monde, cette année, « l’équation budgétaire est particulièrement difficile. Augmentation de la dette publique, inflation persistante, hausse des taux d’intérêt, croissance atone : en quelques mois, tous les voyants de l’économie française sont passés au rouge, ne laissant que de très faibles marges de manœuvre au gouvernement pour boucler l’équilibre entre des recettes qui s’amenuisent et des dépenses qu’il a du mal à contenir ».Bercy annonce 16 milliards d’économies. « Une communication ciselée, commente L’Opinion, pour convaincre les Français que le gouvernement déploie des efforts sans précédent pour réduire dette et déficit. Sous cape, les mains restent pourtant libres pour disperser l’argent public à tous les étages. »Camouflage ?Le Figaro précise que « derrière les coups de menton, ce budget 2024, comme nombre de ses prédécesseurs, se caractérise par son art consommé du camouflage. Au cœur du texte, la baisse ''sans précédent'' des dépenses publiques consiste pour l’essentiel à ne pas reconduire les chèques exceptionnels des boucliers anti-inflation. Cette facilité n’existera plus l’an prochain. En revanche, poursuit le journal, dans un monde de plus en plus numérique, on dénombrera plus de 8 000 fonctionnaires de plus dans l’administration. Pour le grand soir des réformes de structure et du big bang de l’État mammouth, il faudra encore patienter. Enfin, relève encore Le Figaro, dans le grand maquis des prélèvements, censés ne pas augmenter d’un centime, se dissimulent de nouvelles taxes et la suppression d’avantages fiscaux, au nom du verdissement de l’économie. Ces farces et attrapes ne dessinent pas une stratégie financière crédible pour une France criblée de dettes, devenue le cancre de la classe européenne. »Le boulet de la dette« Un chiffre retient particulièrement l’attention, pointe Sud-Ouest : l’an prochain, la nation devra dépenser plus pour rembourser sa dette publique qu’elle n’investira dans l’éducation de sa jeunesse. Plus que le montant – astronomique – de son endettement, ce fait brut est le signe inquiétant d’un pays vivant au-dessus de ses moyens. »Et on revient au Monde qui prévient que « les 3 000 milliards d’euros de dettes accumulés au cours des dernières décennies, et ce, quelle que soit la couleur politique des gouvernants, sont un boulet pour l’avenir. Leur remboursement pèsera chaque année un peu plus sur le budget. Dans ce contexte, le pays n’est plus en situation de tout promettre, relève le quotidien du soir : baisser les taxes (comme le demande Marine Le Pen), augmenter les dépenses (comme le réclame la gauche) ou réduire massivement la fiscalité (comme le revendique la droite). Le gouvernement se trouve lui aussi fragilisé par sa promesse de ne pas augmenter les impôts quoi qu’il arrive, alors qu’un mur d’investissements dans la transition écologique, la santé, l’éducation et la défense reste à financer. »Immobilier : un marché sclérosé…En parallèle, Libération consacre son dossier d’ouverture à la crise du logement. « La construction est au point mort, constate Libé, les acheteurs modestes ne parviennent plus à acheter, les locataires ne trouvent plus rien à louer et les banques ne prêtent plus, ou bien moins qu’avant. Le marché est complètement sclérosé et ce ne sont pas les tours de vis du gouvernement sur le budget qui vont arranger les choses. »Qui plus est, poursuit Libération, « le gouvernement n’a rien trouvé de mieux que de restreindre le prêt à taux zéro et le dispositif Pinel de soutien au marché locatif. Depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, les gouvernements successifs ont considéré le logement essentiellement comme une source d’économies, rognant ici des APL, puisant là dans la trésorerie des HLM, se désinvestissant globalement du secteur. L’exécutif vient enfin de comprendre que cela risquait de lui sauter à la figure : avec le pouvoir d’achat, le logement est en effet une préoccupation majeure des Français. S’il ne veut pas nourrir la grogne et la colère, il va devoir prendre le dossier en main ».
9/28/20234 minutes, 6 seconds
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À la Une: comment lutter contre le harcèlement scolaire?

Le gouvernement doit dévoiler, aujourd’hui, son plan interministériel pour lutter contre ce fléau dont est victime environ un enfant sur dix. Prise en charge des harceleurs, contrôle des téléphones, implication des parents, formation… Des mesures existent déjà mais le gouvernement veut faire plus.« C’est une très bonne nouvelle, s’exclame Libération. Il faut bien sûr attendre de connaître le détail des mesures qui seront mises sur la table, et les moyens qui iront avec, pour mesurer la réalité du branle-bas de combat que semblent vouloir décréter les pouvoirs publics. Mais le sujet est d’une telle importance que tous les efforts en la matière sont bienvenus. Car il y a urgence, pointe le journal. Le scandale de la lettre menaçante envoyée en mai par le rectorat de Versailles aux parents d’un adolescent qui s’est suicidé peu de jours après la rentrée montre l’ampleur du travail qui reste à accomplir au sein de l’Éducation nationale. Car si la France a commencé il y a une dizaine d’années à prendre le sujet au sérieux, elle reste globalement à la traîne dans la mise en place de dispositifs de prévention ».« Le plan de lutte qui doit être dévoilé par la Première ministre Élisabeth Borne est un enjeu majeur pour l’ensemble de la société », insistent Les Dernières Nouvelles d’Alsace. « Le harcèlement à l’école ne tue pas systématiquement, mais, toujours, implacablement, il détruit, il abîme, il mutile. C’est une blessure à vie. » La solution « passe par une implication totale de l’État. Gabriel Attal dit vouloir "un électrochoc à tous les niveaux" ? Chiche. »L’exemple danoisL’une des solutions pourrait venir du Danemark, pointe Libération. En effet, précise le journal, « aux côtés de la Suède et de l’Islande, le royaume scandinave est l’un des pays d’Europe où le harcèlement scolaire est le plus bas. Le ministre Gabriel Attal s’y est d’ailleurs rendu la semaine passée, afin de découvrir les méthodes qui fonctionnent ». Parmi ces méthodes : il y en a une qui a fait ses preuves et qui a déjà fait ses débuts dans quelques écoles maternelles à Paris et en banlieue. Il s’agit de prendre le mal à la racine, dès le plus jeune âge. « Le principe ? Créer des communautés bienveillantes d’enfants dans lesquelles aucun membre ne peut se sentir exclu, et où le harcèlement n’aura donc normalement aucune chance de s’immiscer ».Et puis, relève La Croix, il y a déjà le programme pHARe, expérimenté dès 2019 : « généralisé dans les écoles et les collèges en 2022, puis dans les lycées en cette rentrée 2023, il vise à prévenir les situations de harcèlement. Parmi ses mesures, des heures de sensibilisation à destination de tous les élèves ».Quelques pistes…Alors que pourrait annoncer le gouvernement ce mercredi pour mieux lutter contre le harcèlement scolaire ? Voici les principales pistes à l’étude, d’après La Croix : « Le renforcement de la formation de personnels de l’enseignement. La confiscation systématique du téléphone portable de l’enfant auteur de cyber-harcèlement grave. L’interdiction donnée aux mineurs mis en cause d’accéder aux réseaux sociaux. La mise en place d’un questionnaire pour tous les élèves afin de repérer les "signaux faibles" de harcèlement. Et la création de "brigades" dédiées sur le sujet dans les rectorats ».Haut-Karabakh : « Non à l’épuration ethnique ! »À la Une également, l’exode pour des milliers d’Arméniens chassés de l’enclave du Haut-Karabakh… Avec ce coup de gueule de Ouest France. « Non à l’épuration ethnique ! », s’exclame le journal. « Dans un odieux silence, un peuple est livré aux mains de ses bourreaux : "S’ils ne partent pas, nous les chasserons comme des chiens", déclarait le dictateur de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliev, il y a trois ans, au sujet des Arméniens du Haut-Karabakh. (…) L’urgence est humanitaire et politique, lance encore Ouest France. L’ambassadrice d’Arménie en France demande une protection internationale immédiate. Mais la communauté internationale, qui n’a jamais reconnu l’indépendance du Haut-Karabakh, regarde ailleurs. (…) La passivité honteuse encourage les crimes d’aujourd’hui et prépare ceux de demain. C’est inacceptable »,s’indigne encore le journal qui conclut par cet appel : « Il est temps que la France, membre du Conseil de sécurité de l’Onu, passe des paroles aux actes ! »
9/27/20234 minutes, 12 seconds
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À la Une: la France déclassée en Afrique…

Beaucoup de journaux reviennent ce matin sur les annonces dimanche soir d’Emmanuel Macron à propos du Niger. « Pour la France, un échec coûteux », s’exclame Le Figaro. « Le ton le plus résolu ne peut suffire à maquiller une piteuse retraite en décision musclée. En annonçant le rapatriement de notre ambassadeur à Niamey et le retrait des 1 500 soldats français du Niger d’ici à la fin de l’année, Emmanuel Macron a simplement reconnu qu’il se trouvait dans une impasse », affirme le journal.Résultat, poursuit Le Figaro, « la France subit un déclassement brutal sur un continent qui concentrera la moitié de la jeunesse mondiale en 2050. Son image salie par les trolls de Wagner, elle est devenue toxique au point que même ses alliés prennent leurs distances. Le drame, pointe encore le journal, est que cela ne profitera à personne de plus vertueux. Les Russes, les Chinois ou les Turcs poursuivent des intérêts économiques et stratégiques qui n’aideront ni à la sécurité des populations ni à leur sortie de la pauvreté. Animée des meilleures intentions, la France a échoué en Afrique, conclut Le Figaro : nous en mesurerons la gravité à l’aune de l’émigration venant de ces pays - ou lorsque l’apparition d’un califat nous imposera d’y retourner ».C’est vrai, renchérit La Croix, « une France piteuse face à un Niger nouveau et triomphant. C’est (du moins) l’image que veulent donner les auteurs du coup d’État, qui se félicitent d’"une nouvelle étape vers la souveraineté". Mais cette affirmation peut être questionnée, estime le quotidien catholique. Les militaires consolident leur position mais la souveraineté n’est vraiment efficace que lorsqu’elle s’exerce au sein d’alliances et de réseaux de coopération. Un État isolé est souvent un État paria. Or, la situation du Niger et de sa population est aujourd’hui extrêmement précaire, relève La Croix. Les putschistes ont très peu de soutiens internationaux. (…) Le coup d’Etat, jusqu’à présent, a débouché sur plus de précarité et moins de sécurité ».Le Tchad, dernier allié…Indésirable au Mali, au Burkina-Faso et à présent au Niger, l’armée française est toujours présente au Tchad. Mais jusqu’à quand ?, s’interroge Libération. « Le Tchad de Déby (fils) est le dernier allié de la France au Sahel ». Toutefois, relève le journal, « quasi continue depuis 1960, la présence de l’armée française dans le pays est désormais contestée par des mouvements d’opposition, qui y voient une ingérence aux relents colonialistes ».Cependant, affirme Libération, « tant que le système politico-militaire mis en place par Déby se perpétue, la coopération ne sera pas remise en cause. Mais le soutien de Paris à ce régime alimente précisément son rejet, à l’intérieur du pays, et plus largement dans toute l’Afrique, où le cas tchadien est souvent cité en exemple d’ingérence. Pour Emmanuel Macron, maintenir une présence militaire est certainement tentant, à court terme, ne serait-ce que pour s’épargner un nouveau départ humiliant. Nul doute que l’armée plaidera en ce sens. Elle risque pourtant, conclut Libération, d’empoisonner un peu plus, sur le long terme, les relations entre la France et le continent ».Le casse-tête de la transition énergétiqueÀ la Une également les mesures présentées hier par Emmanuel Macron pour faire baisser les émissions carbone. Avec cette question, pointe La Charente Libre : « comment réduire de 55% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 ? Pour le dire autrement, comment faire plus en 7 ans que sur les 33 dernières années ? »Parmi les 50 mesures présentées hier par le chef de l’État, Le Parisien en voit six qui pourraient modifier notre quotidien. En voici quelques-unes : une ponction sur les bénéfices d’EDF pour faire baisser les tarifs de l’électricité ; la construction d’éoliennes en mer ; la plantation d’un milliard d’arbres d’ici 2032 ; ou encore l’accélération de la production française de pompes à chaleur.Reste à financer tout cela… La loi de finance 2024 prévoit 40 milliards d’euros. « Un mur d’investissements, colossaux mais indispensables pour réussir la transition écologique, s’exclame Ouest France, alors que la France a accumulé une montagne de dettes. On voit mal, dans ces conditions, comment le gouvernement pourrait réussir à convaincre les oppositions de voter cette loi. (…) Les débats promettent d’être agités autour de ces questions d’argent. Qui ne pourront être réglées qu’en usant de l’article 49-3 de la Constitution. À répétition. Comme l’an dernier. Ce qui nous promet une rentrée parlementaire agitée… »
9/26/20234 minutes, 19 seconds
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À la Une: Macron l’équilibriste…

« Subitement, Emmanuel Macron a voulu parler aux Français, s’exclame Le Monde. Lors d’un entretien au journal télévisé de 20 heures diffusé sur TF1 et France 2, hier, décidé moins de 24 heures plus tôt, le chef de l’État s’est exprimé sur les grands sujets – immigration, écologie, inflation, géopolitique – afin, assure l’Élysée, de donner, lui-même, le "ton" de la rentrée et de vanter un pays à même de "reprendre le contrôle de son destin" ».Sur l’écologie, « Emmanuel Macron avait un objectif, relève Libération : faire mentir tous ceux qui considèrent qu’il n’a jamais réussi à donner à son action une véritable ligne verte… » Eh bien pour le journal, c’est raté : « difficile d’y voir clair. Difficile d’y voir "le chemin d’une écologie à la française" évoqué hier soir par Emmanuel Macron. Le chef de l’État a évoqué "une ambition juste", "une écologie de progrès", une écologie qui serait "la réponse à la question du pouvoir d’achat". Il est surtout resté fidèle à sa conviction que la transition écologique passe par la réindustrialisation de certaines filières, notamment automobiles, mais aussi de production de pompes à chaleur. Suffisant pour corriger le tir, inverser la tendance, se débarrasser de sa réputation de président vert pâle ? Le détail des mesures présentées lors du conseil de planification ce lundi le diront. Mais la mise en bouche télévisée de dimanche soir en laissera beaucoup sur leur faim ».Ne pas pourrir la vie des Français !Attention, prévient pour sa part Le Figaro : « la planification écologique dont il a exposé les enjeux peut réveiller une colère des profondeurs. Si l’État surveille et punit le citoyen (le plus humble) à travers sa voiture, sa maison, sa chaudière, l’effet politique et social sera dévastateur. Pour le moment, c’est heureux, pointe Le Figaro, le chef de l’État semble privilégier l’incitation plutôt que l’interdiction ».« Le difficile numéro d’équilibrisme du président », s’exclame L’Opinion. En effet, s’interroge le quotidien libéral : « comment définitivement mettre le pays sur la voie lui permettant de respecter ses engagements environnementaux sans pour autant passer pour le techno de service imposant aux Français des mesures aussi contraignantes, voire intrusives, que coûteuses ? Bref, sans leur pourrir la vie ? »Le casse-tête du problème migratoirePour ce qui est du problème de l’immigration, Emmanuel Macron a voulu répondre au pape François… Hier soir, pointe Le Monde, « les mots du souverain pontife dénonçant une Méditerranée ensanglantée par les naufrages de migrants, dans l’"indifférence" coupable des Occidentaux, ces mots résonnaient encore ».« La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde », a affirmé le chef de l’État, reprenant la fameuse phrase de Michel Rocard prononcée en… 1989. « Le genre de phrase que l’on prononce quand on ne sait pas trop quoi dire mais qu’il faut bien dire quelque chose », ironisent Les Dernières Nouvelles d’Alsace.En tout cas, constate Le Télégramme, « la gestion des flux migratoires tourne au casse-tête, du coup, Emmanuel Macron invoque la nécessité d’une approche européenne, la coopération avec les pays de transit (et les pays de départ). C’est encore flou et la tendance va s’accentuer ».« Il faut, on va, on doit… Et donc ? »« Finalement, plus de questions que de solutions », renchérit La Charente Libre. « À défaut de convaincre ses adversaires, Emmanuel Macron s’est appliqué à suivre la ligne de crête que les évènements, l’obsolescence programmée de son mandat et l’absence de majorité à l’assemblée lui imposent. Dans sa situation, avancer sans trop regarder derrière soi reste la meilleure garantie pour tenir ».Le Midi Libre est tout autant critique : « sans cesse à la recherche du temps perdu et d’une énième relance de son quinquennat, le chef de l’État empile les éléments de langage et les intentions. Il faut, on va, on doit… Et donc ? Pour les citoyens qui sont devant leur écran, on imagine une certaine frustration face à des actions qui restent lointaines et incertaines. Sont-elles au moins finançables ? Rien n’est moins sûr, répond Le Midi Libre, à quelques jours de la présentation du budget 2024 teinté de contraintes et de rigueur qui devra lever toutes les confusions ».
9/25/20234 minutes, 2 seconds
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À la Une: les familles de jihadistes

« Syrie, la pouponnière de l'état islamique », titre Paris Match, qui publie la photo de silhouettes noires, des femmes en burqa, dont on voit à peine les yeux. À côté d'elles, une autre silhouette, celle d'une petite fille blonde, avec un tee-shirt rose, elle regarde le photographe, l'air triste. Nous sommes dans les camps où sont retenues les familles de jihadistes étrangers (français notamment), à Al-Hol, au nord-est de la Syrie, où Paris Match a rencontré des femmes et des enfants de jihadistes. « Ils ont grandi dans les camps », explique l'hebdomadaire. « Les uns rêvent de France, les autres d'un renouveau du califat ». « À l'adolescence », poursuit Paris Match, « certains de ces enfants demandent le rapatriement. Le dilemme est de taille, faut-il faire confiance à ceux qui ont été dressés à haïr et à combattre ? ». Quant aux mères de famille, elles sont plusieurs à tenir le même discours : l'une d'elles « évoque le traumatisme que représenterait pour ses enfants une séparation en cas de retour en France, où elle redoute la prison, et la rupture de ce lien fusionnel forgé dans l'isolement et l'adversité ».Télétravail« Mohamed VI, le roi mystérieux », titre l’Express, qui publie une récente enquête de The Economist sur le monarque, qui était en France, au moment du tremblement de terre qui a frappé le Maroc. Dans cette enquête, il est beaucoup question des frères Azaitar, dont « Abu, 32 ans, champion de MMA, arts martiaux mixtes ». « Des frères qui », ajoute l'Express, « monopolisent l'attention du monarque ». Ils seraient même ses « coachs personnels ». Et ils accompagnent Mohamed VI dans ses nombreux déplacements... Un peu plus loin, dans un article malicieusement sous-titré « télétravail », l'hebdomadaire nous explique que le roi est souvent au Gabon mais surtout à Paris, où il a récemment acheté une nouvelle résidence de « 83 millions d'euros » avec « une piscine, un spa, une terrasse de 200 mètres carrés et jardin ouvrant sur la Tour Eiffel ». « ... le roi (5ème fortune d'Afrique, dix fois plus fortuné que le roi d'Angleterre, rappelle l'Express) travaille à distance, suspendu au téléphone avec ses ministres ou conseillers »... Ce qui n'est pas sans inconvénient... « On est un avion sans pilote, s'inquiète un ancien responsable ».Le pape à Marseille« Visite historique, discours politique », annonce en Une Le Journal du Dimanche, avec la photo de François saluant la foule depuis sa papamobile... « Le pape François a martelé son appel à l'accueil inconditionnel des migrants malgré la catastrophe de Lampedusa », allusion du JDD aux milliers de personnes arrivées ces derniers jours sur la petite île italienne. Un discours, regrette le journal, qui « vise en premier lieu les occidentaux et tout particulièrement, les citoyens européens ». Pour François, l'Europe semble n'être qu'un bloc, essentiellement égoïste. Interrogé sur la question de l'immigration et la position du pape, l'évêque d'Ajaccio Monseigneur François Bustillo, tempère et s'exclame : « Mettez-vous à la place du pape ! N'est-il pas normal qu'il réveille nos cœurs sur la souffrance des plus petits ? Je pense que le pape est conscient que la charité personnelle n'est pas nécessairement une réponse politique, chaque pays fait ce qu'il peut ».De son côté, le Parisien Dimanche, se fait l'écho d'une « messe historique ». Près de 60 000 personnes hier, au stade Vélodrome. Mais lors de cette visite du pape à Marseille, Emmanuel Macron « n'a pas tout applaudi », précise le journal, reprenant les propos d'un soutien du chef de l'État, « un poil agacé » nous dit-on... « Toutes les valeurs chrétiennes auxquelles on souscrit étaient présentes », précise ce proche du président. Mais il ajoute : « dans la temporalité, le message politique est un peu différent. Certains pays sont plus ou moins bien adaptés pour accueillir les immigrés. Le président n'a pas tout applaudi ».Shakespeare contre Molière« À la coupe du monde de rugby », regrette M, le supplément du Monde, « Shakespeare domine Molière ». « Sur les grandes banderoles du stade de France, sur les fanions installés dans les villes hôtes, sur le site officiel du tournoi, figure l'inscription Rugby World Cup France 2023 »... « La communication autour de la compétition qui se déroule actuellement dans l'Hexagone, se fait essentiellement en anglais, une entorse à la loi soulignée par les défenseurs de la langue française ». Toutefois, explique un expert de la terminologie du sport, « imposer l'usage du français aux organisateurs d'évènements sportifs mondiaux est plus complexe qu'il n'y paraît... Je peux travailler modestement en France avec les fédérations, mais je ne peux pas imposer à la fédération mondiale de rugby l'utilisation obligatoire de la langue française ». Les défenseurs de cette langue française espèrent toutefois que l'organisation des Jeux olympiques l'année prochaine à Paris, sera l'occasion de remettre les pendules à l'heure... « Si on ne le fait pas maintenant, le français disparaîtra » prédit la députée Annie Genevard, qui s'est penchée sur la question.
9/24/20235 minutes, 25 seconds
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À la Une: la visite du pape à Marseille

 C'était hier la première journée du pape à Marseille, au bord de la Méditerranée. Une mer que François a rebaptisée « la mare mortuum » (la mer morte) rappelle Libération. « À 16H45 », raconte l'envoyée spéciale du journal, les cloches de Notre-Dame de la Garde, la Bonne Mère des marseillais, se mettent à sonner. Longuement et gravement. Comme un glas lancinant... C'est un hommage aux dizaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants que les drames de la crise migratoire engloutissent dans la mer, font mourir dans le désert. Le pape a pris la parole : « Nous sommes réunis en mémoire de ceux qui n’ont pas survécu, qui n’ont pas pu être sauvés. Ne nous habituons pas à considérer ces naufrages comme des faits divers et les morts en mer comme des numéros : non, ce sont des noms et des prénoms, ce sont des visages et des histoires, ce sont des vies brisées et des rêves anéantis ».Lampedusa« Dans ce discours », nous dit La Croix, « le pape a retrouvé des accents employés au tout début de son pontificat. Comme s’il avait voulu, renouveler l’appel lancé à Lampedusa, à l’été 2013. Sur la petite île de Sicile, le pape tout juste élu avait fustigé l’indifférence du monde à l’égard des migrants ».Cette fois-ci, « le pape a aussi dénoncé "les trafics odieux" et le " fanatisme de l'indifférence", à l'encontre de ceux qui tentent d'arriver en Europe ».« Un discours qui prend un sens particulier en France », remarque le Monde, « alors que l’île de Lampedusa fait face à un afflux sans précédent de migrants. La France où le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé le refus de la part de l’Hexagone, d’accueillir des migrants arrivés de l’autre côté des Alpes ».Le Monde a aussi rencontré Arthur, 22 ans. « Il a connu les affres de la migration telles que les décrit le pape », raconte le journal. « Arrivé du Cameroun à l’âge de 17 ans, il est passé par la Libye, a traversé la Méditerranée pour atteindre l’Italie, avant de passer la frontière et d’aller en train et à pied jusqu’à Paris, où il a d’abord vécu dans la rue ». Sa rencontre avec une religieuse a été déterminante. « Il faut que les chrétiens s'impliquent aussi », estime Arthur, « ça peut changer les choses ».Inquiétude dans le Haut-Karabakh.« Le Haut-Karabakh au bout de sa lente agonie », titre Le Figaro. « À la merci de l'Azerbaïdjan, les habitants de l'enclave arménienne hésitent à se rendre alors que la peur d'un génocide revient ». Le Figaro rappelle les évènements de ces derniers jours... « Mercredi, le gouvernement séparatiste a capitulé, au terme de 24 heures de bombardements et de combats qui ont fait 200 morts et 400 blessés ». La représentante des autorités du Haut-Karabakh à Erevan témoigne : « la situation à Stepanakert est horrible... les troupes azerbaïdjanaises sont partout. Les gens craignent que les soldats azerbaïdjanais n'entrent dans la ville à tout moment et commencent des massacres ». À cela s'ajoute le sentiment d'une indifférence générale. « Le monde nous regarde mourir », s'indigne Viktor, 32 ans. « Le monde a aidé le Kosovo, mais nous, on peut crever ».Les Gaulois sans AstérixCar celui qui est régulièrement présenté comme le meilleur joueur de rugby au monde, a été sérieusement blessé lors du match de la France contre la Namibie, jeudi soir. Le Parisien résume la situation : « le capitaine du XV de France, victime d'une fracture de la pommette, n'est pas sûr de pouvoir rejouer durant la coupe du Monde de rugby ». Mais l'espoir demeure, d'où cette question en Une du Parisien : On se retrouve en finale ? Le journal l'espère, car dit-il, « les Bleus sans Dupont, c'est les Gaulois sans Astérix ».
9/23/20233 minutes, 42 seconds
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À la Une: une joie mitigée...

On parle de rugby bien sûr ! Et du score phénoménal du XV de France hier soir face à la Namibie : 96 à 0. « Le XV de France fait le grand écart, mais s'inquiète pour Antoine Dupont » titre Libération... Antoine Dupont, sorti sur blessure... « Les Bleus écrasent la Namibie, et tremblent pour leur capitaine », s'alarme de son côté le Parisien, « le staff du XV de France se donne 48 heures, mais redoute une absence de 4 semaines ». Enfin, l'Équipe, ose le jeu de mot : « Dupont pas la joie » (référence au film Dupont la Joie). Pour l'Équipe, c'est « l'inquiétude » qui règne. « Malgré la large victoire, la grosse tuile est venue de la sortie d'Antoine Dupont, touché au visage. Une suspicion de fissure ou de fracture du maxillaire est évoquée ».Un hôte de marque à MarseilleLe pape François doit arriver ce vendredi après-midi dans la capitale phocéenne, pour une visite de deux jours, consacrée à la Méditerranée, et au défi migratoire... Un sujet sur lequel les appels de François à plus d’humanité se heurtent souvent aux positions des gouvernements, qui n’arrivent pas à s’accorder sur des solutions communes. Le Figaro de son côté, appelle d'ailleurs « à l'humanité et à la responsabilité », sous-entendu, la fermeté... Et il ajoute : « Il est bien sûr du devoir d'un pape d'appeler à la plus grande charité, en enjoignant aux peuples de ne jamais s'habituer à ces tragédies que sont les naufrages et les noyades au large des côtes de l'Europe ». « Mais, estime le Figaro, il est du devoir des gouvernants d'œuvrer avec prudence et détermination,  face à des phénomènes spectaculaires, qui saisissent d'émotion les sociétés occidentales, mais dont la complexité ne peut se limiter à l'effroi et à la générosité ». Un pape engagéLe journal Aujourd'hui en France, titre « Marseille accueille le pape des migrants » et se fait l'écho de ces propos tenus par François, « en Hongrie, en avril dernier, face au premier ministre Viktor Orban. » Le pape avait alors déclaré : « Engageons-nous à être des portes toujours plus ouvertes et non pas des portes fermées à ceux qui sont étrangers, différents, migrants, pauvres » ... « Des paroles fortes, qui peuvent froisser les catholiques conservateurs », remarque le journal. « Le pape est attendu sur la crise migratoire », renchérit La Croix. « L'attention à accorder aux migrants, est un sujet central de son pontificat. Les arrivées massives à Lampedusa l'ont remis au cœur du débat européen. Mi-septembre, plus de 11 000 personnes, ont débarqué en quelques jours sur les plages de la petite île italienne. Cet afflux a déclenché une nouvelle crise entre gouvernements européens ».  « Le pape à Marseille, je vous salue, migrants », affiche en Une Libération, au-dessus d'une photo de François. Le pape pour lequel le journal ne tarit pas d'éloges... « Ce voyage à Marseille est une bénédiction, voilà enfin quelqu'un qui ose l'ouvrir et se mouiller pour une cause qui dépasse largement les petites mesquineries et les petits arrangements politico-politiques, auxquelles nous sommes habitués en France et en Italie, une cause qui restera dans l'histoire comme une des grandes tragédies, une des grandes hontes de ce début de siècle ».Réfugiés soudanais au TchadLibération évoque aussi l'exil des réfugiés soudanais à la frontière tchadienne. « Depuis le mois d'avril », explique Libération, « près d'un demi-million de soudanais du Darfour ont franchi la frontière pour échapper aux combats et aux persécutions. Leur accueil représente un immense défi humanitaire, dans une région déshéritée ». L'envoyé spécial du journal a rencontré certains de ces réfugiés. Comme « ces deux frères et 20 et 22 ans, montés à l'arrière d'un pick-up, qui scrutent le bord de la route. Au Soudan, ils étaient cultivateurs. Ils se demandent si la terre est aussi bonne que chez eux... Pourront-ils semer ici la saison prochaine ? »C'est en tout cas ce qu'ils espèrent... « Mais pour le Tchad, poursuit Libération, le Tchad qui est l'un des pays les plus pauvres de la planète, frappé chaque année par des épisodes de malnutrition, l'accueil de ces 400 000 réfugiés supplémentaires, représente un poids considérable. » « La faim fait déjà des ravages dans les camps », raconte Libération. Chaque jour, « des dizaines de femmes attendent à l'ombre des acacias ou d'une toile tendue, le partage des sachets de Plumpy Nut, cette pâte super nutritive qui aide les nourrissons à reprendre du poids. » ... « dans le même temps, ajoute le journal, les distributions de nourriture du Programme Alimentaire Mondial, sont largement insuffisantes. Depuis leur arrivée, il y a trois mois en moyenne, la plupart des réfugiés n'ont reçu, au mieux, qu'une ration, depuis longtemps consommée ».
9/22/20235 minutes, 6 seconds
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À la Une: l’Azerbaïdjan s’empare du Haut-Karabakh

« Après plus de trente ans de conflit, l’Azerbaïdjan a fait plier par la force les autorités autoproclamées du Haut-Karabakh, relève Le Monde. Un accord de cessez-le-feu a été signé, hier, sous l’égide de la Russie, mettant fin à l’offensive à grande échelle lancée la veille par les forces de Bakou sur l’enclave disputée. Selon ce document, les responsables séparatistes acceptent de déposer les armes et d’entamer des négociations sur la réintégration de ce territoire à l’Azerbaïdjan. Un tournant historique, relève encore Le Monde, qui marque la victoire de Bakou pour le contrôle de cette petite région montagneuse du Caucase, située sur son territoire mais peuplée en majorité d’Arméniens. »Nettoyage ethnique ?L’envoyée spéciale de Libération à la frontière a pu constater le désarroi des Arméniens : « Pour tous ici, ce cessez-le-feu a le goût amer de la fin d’un monde. Garik s’alarme : "si tu leur donnes un doigt, les Azéris prendront le bras. Abandonner l’Artsakh (le nom arménien du Haut-Karabakh), c’est condamner l’Arménie, si on accepte les conditions du cessez-le-feu. La réalité, c’est qu’on devrait se sacrifier, c’est-à-dire partir dès maintenant faire la guerre !" D’autant plus, relève Libération, que l’Azerbaïdjan a clairement énoncé ses conditions : les 120 000 Arméniens du Haut-Karabakh devront accepter de devenir Azerbaïdjanais ou partir. Nul doute que tous choisiront l’adieu à la terre, aussi douloureux soit-il. »En effet, complète Le Figaro, « les 120 000 Arméniens de l’enclave, qui ont quelques raisons de redouter un "nettoyage ethnique", vont devoir négocier avec leur vainqueur Ilham Aliev sans appui extérieur, à la merci des diktats de cet autocrate musulman enrichi au pétrole et parrainé par le Turc Erdogan. Ses exigences seront d’abord militaires (désarmement et dissolution des forces séparatistes) et politiques ("réintégration" à l’État azéri). Parions, soupire Le Figaro, qu’elles deviendront bientôt culturelles et religieuses, effaçant progressivement une présence chrétienne millénaire dans ces montagnes du Caucase. (…) Sur ce terreau peu propice à la "normalisation" brandie par Aliev, l’Arménie peut craindre d’être la prochaine cible. »« Personne n’y peut plus rien… »« Depuis ce mercredi, constatent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, le Haut-Karabakh est redevenu azerbaïdjanais, au mépris de toutes les conventions, et personne n’y peut plus rien. Ni l’Arménie à genoux économiquement et militairement, au bord de l’implosion politique. Ni l’Union européenne qui achète à Bakou une partie du gaz et du pétrole que ne lui livre plus Moscou et n’a donc aucun intérêt à aller au clash. Ni même la Russie, pourtant garante de l’autonomie de ce bout de terre des confins du Caucase, mais qui a bien d’autres chats à fouetter en ce moment et pas d’hommes supplémentaires à dépêcher sur place. »Alzheimer : la course contre la montre…À la Une également, cette maladie qui touche plus d’un million de personnes en France et pas seulement les personnes âgées : la maladie d’Alzheimer… « Un million de malades, le double à l’horizon 2050… Sommes-nous prêts à faire face à la déferlante annoncée ? », s’interroge Nord Eclair.Pas pour l’instant… Il n’y a pas assez de structures d’accueil adaptées et « il n’existe aucun traitement susceptible d’infléchir le cours de la maladie », pointe Le Monde.Toutefois, la recherche médicale progresse : « après deux décennies sans nouvelles molécules, des anticorps monoclonaux arrivent sur le marché pour traiter la maladie neurodégénérative. Ils sont présentés comme des traitements susceptibles de ralentir son évolution, mais les avis restent partagés », souligne Le Monde. En effet, relève un chercheur cité par le journal : « les résultats de ces nouveaux traitements sont scientifiquement intéressants, mais médicalement modestes. »Rugby : les Bleus doivent frapper fort !Enfin, la Coupe du monde de rugby : le XV tricolore affronte la Namibie ce jeudi soir. Avec « le retour des tauliers », note L’Equipe. Le sélectionneur Fabien Galthié aligne en effet « la grosse équipe ». Il faudra « frapper fort », s’exclame Le Parisien. Pour « se relancer après le piètre match livré par les remplaçants face à l’Uruguay. »Pour Le Figaro, il faut s’attendre à « un feu d’artifice ce soir au Stade-Vélodrome de Marseille : la Namibie, seulement 21e au classement mondial, devrait faire les frais du réveil tricolore… »
9/21/20234 minutes, 8 seconds
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À la Une: un roi à Paris

Avec ce grand titre de Libération : « Charly in Paris », inspiré de la série glamour Emily in Paris… et ce photo montage, où l’on voit le roi Charles et le président Macron arpenter un Paris colorié de bleu et rose… « Alors que le Royaume-Uni cherche à réparer ses liens avec l’Union européenne, le nouveau souverain britannique entame ce mercredi une visite de trois jours, précise Libération, pour renforcer cette fragile amitié et s’affirmer dans son rôle de monarque. »Alors oui, il y a du bleu et du rose, façon Emily in Paris, mais il y aura aussi du vert… Libération met en avant les « profondes convictions écologiques » du souverain britannique, « ancrées bien avant leur légitimité d’aujourd’hui. »Le roi Charles III rappelle « en toute occasion l’importance des arbres, de la biodiversité et du climat, comme lorsqu’il avait donné une réception au palais de Buckingham juste avant la COP 26 à Glasgow. Il le fera aussi pendant cette visite à Bordeaux et à Paris, y compris en clôture d’une table ronde ministérielle consacrée à ces sujets au Muséum national d’histoire naturelle. Honni soit qui mal y pense, s’exclame encore Libération, car, depuis son couronnement, le roi Charles III a tracé son chemin vers le cœur des Britanniques sans renoncer à ses idéaux. De quoi créer bien des envieux en France. »Jeu de miroirs…« On aurait tort de penser que la visite d’État de trois jours qu’entame ce mercredi le couple royal se limite à l’apparat et aux mondanités », renchérit Le Figaro.« De l’environnement à l’intelligence artificielle, de l’Ukraine au Sahel, les thèmes inscrits au programme sont éminemment politiques, même si ne doivent filtrer que des déclarations publiques pesées au trébuchet. »Et puis, relève encore Le Figaro, « entre Charles III d’Angleterre et Emmanuel Macron, entre le souverain engagé tenu à la réserve et le président au cap fluctuant enclin à se mêler de tout, il y a comme un étrange jeu de miroirs. Les deux chefs d’État, réputés entretenir de bonnes relations personnelles, sont sur des trajectoires croisées. Ascendante pour le nouveau roi de 74 ans, généralement gratifié d’un sans-faute dans l’épreuve de succession, qui est en train de décoller son étiquette de 'monarque de transition'. Alors qu’un étrange climat de fin de règne entoure le jeune vétéran de l’Élysée privé de majorité parlementaire et dont les successeurs potentiels s’agitent déjà. »Et Le Figaro de s’interroger : « lequel des deux donnera à l’autre les meilleurs conseils de stratégie ? »Pari risqué…« Pour Emmanuel Macron, les enjeux sont symboliques, complètent Les Dernières Nouvelles d’Alsace. En recevant Charles III, il entend s’inscrire dans l’Histoire tout en espérant dépasser son impopularité, les crises successives qui plombent sa gouvernance et les polémiques stériles. Le pari est encore une fois risqué pour le président de la République. Si le roman monarchique continue de séduire une frange de la population, la figure du roi détonne dans une société inquiète pour son pouvoir d’achat. Le folklore a le lustre incertain. »Ces Français passionnés par la monarchie britannique…Enfin, La Croix s’intéresse à ces Français « qui ont développé une passion pour les péripéties de la famille royale britannique et son histoire. »La Croix qui prend l’exemple de Louis, 28 ans : « c’est en classe de 4ᵉ, au contact d’une professeure d’anglais 'très british', qu’il découvre la culture britannique et plus particulièrement la monarchie. 'Avant c’était une fascination pour le spectacle, puis c’est devenu une fascination pour l’histoire, britannique', détaille celui qui, des années plus tard, est à son tour devenu professeur d’anglais. Il y a deux ans, poursuit La Croix, Louis a encore renforcé son lien intime avec la couronne britannique en se convertissant à l’anglicanisme […]. De voyage à Londres +au moins une fois par mois+, il s’y est rendu en urgence à la mort d’Élisabeth II. Il a fait la queue des heures durant pour se recueillir devant son cercueil, 'impressionné' par le fait de se tenir devant la dépouille du 'deuxième monarque ayant régné le plus longtemps de l’histoire' après Louis XIV. »« La figure d’Élisabeth II, qui a 'traversé le XXe siècle', joue (en effet) 'un rôle déterminant dans l’attachement à la monarchie britannique', assure, toujours dans La Croix, Kevin Guyot, auteur d’un livre sur le prince William. » D’ailleurs, s’amuse-t-il, 'les Français n’ont jamais été autant attachés aux monarchies des autres pays que depuis que Louis XVI a perdu la tête'. »
9/20/20234 minutes, 10 seconds
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À la Une: lutte contre la pauvreté, le nouveau plan suffira-t-il ?

 Question posée en première page de Ouest France. « Le gouvernement a dévoilé hier sa nouvelle stratégie de lutte contre la pauvreté, un plan particulièrement attendu dans un contexte de forte inflation. Parmi les annonces, pointe le journal, des petits-déjeuners gratuits à l’école, une prime de reprise d’activité, ou encore des places d’hébergement d’urgence maintenues… »Un « grand pêle-mêle », s’exclame Libération, qui est loin d’avoir convaincu les associations de lutte contre la pauvreté. Libération qui cite Noam Leandri, du collectif Alerte, qui regroupe 34 associations et fédérations de solidarité : « il s’agit davantage, dit-il, d’un plan de gestion de la pauvreté, que d’un plan de lutte contre la pauvreté, contrairement à ce que nous demandions. »« À gauche, pointe encore Libération, le PCF critique 'des rustines qui colmatent à peine quelques urgences', et chez LFI, la députée Aurélie Trouvé raille un plan qui 'ne prévoit ni d’augmenter les revenus des gens, ni de contrôler les prix délirants de l’alimentation, du logement, de l’énergie'. Autre demande restée sans réponse, celle de la régularisation des sans-papiers, relève aussi Libération. Une source importante de pauvreté est liée aux étrangers qui ne sont pas régularisés, ils sont entre 300.000 et 500.000 selon les estimations. 'Les régularisations par le travail, c’est pourtant une mesure qui ne coûterait rien, commente Noam Leandri, il suffit d’une circulaire'. »« La bonne nouvelle, en revanche, reconnait dans Ouest France Pascal Brice, le président de la Fédération des acteurs de la solidarité, c’est le maintien des 203.000 places d’hébergement d’urgence pour 2024. Et l’annonce d’une enveloppe supplémentaire pour l’aide alimentaire. (…) Globalement, conclut-il, il y a des mesures utiles. Mais on aurait besoin que le gouvernement aille beaucoup plus loin, notamment sur les mesures structurelles pour lutter contre la pauvreté, comme par exemple le logement social. »À la Une également, le harcèlement scolaire…Avec l’émoi et la colère provoqué par le suicide début septembre de ce lycéen de 15 ans, Nicolas, victime de harcèlement, et dont la détresse a été ignorée et même niée par l’institution…« Pour l’Education nationale, l’heure ne peut plus être à la simple prise de conscience, estime Sud-Ouest. Ce temps-là est dépassé. C’est à présent une révolution qu’elle se doit d’accomplir. Aussi bien dans la détection, l’appréhension et la résolution du harcèlement. »« On évalue à près de 1 million, s’exclame Le Figaro, le nombre d’enfants et d’adolescents qui subissent aujourd’hui ce fléau du harcèlement - couverts de moqueries et d’injures, cibles d’une vindicte sans cause mais sans relâche. Un million. Évidemment, le harcèlement, à l’école comme ailleurs, ne date pas d’hier. Mais il emprunte aujourd’hui des chemins nouveaux, relève Le Figaro, qui rendent la traque plus insoutenable encore. Voilà l’enfant, l’adolescent, persécuté en classe, mais aussi pourchassé à domicile, et sans cesse maltraité par écrans interposés, traîné dans la boue des réseaux sociaux, enseveli sous la vilenie que charrient ces multiplicateurs de faux amis. »En effet, complète La Croix, « la responsabilité des réseaux sociaux dans le harcèlement, qui peut aller jusqu’au suicide des victimes, est régulièrement mise en avant. » La Croix qui cite l’exemple de Marie, 15 ans, qui s’est donnée la mort en septembre 2021. « Quelques semaines avant son suicide, l’adolescente avait publié sur TikTok une vidéo dans laquelle elle confiait son mal-être et sa douleur d’être harcelée pour son poids. L’algorithme de recommandation, particulièrement puissant sur cette plateforme de vidéos brèves, s’était mis alors à lui 'proposer' une déferlante de contenus sur le même thème. Ce qui ne peut 'que conduire à être encore plus mal' », affirme aujourd’hui l’avocate des parents.Pour elle, « TikTok a 'évidemment sa part de responsabilité dans le passage à l’acte' de la jeune Marie. »Ses parents ont porté plainte contre la plateforme pour « non-assistance à personne en péril » et « provocation au suicide ». C’est une première en France.
9/19/20234 minutes, 7 seconds
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À la Une: l’Europe face à la question migratoire

« Le drame se rejoue chaque été depuis près de dix ans, tel un mauvais feuilleton, s’exclame Le Figaro. Des flottilles de migrants prennent d’assaut les rives du sud de l’Europe. Submergés et désemparés face à cet afflux incontrôlé, les pays d’arrivée appellent au secours leurs voisins européens. L’Union européenne est prise de court. Divisée, incapable de s’entendre sur une solution à long terme, elle en est réduite à faire jouer les mécanismes de solidarité, se partageant dans l’urgence le fardeau de l’accueil des réfugiés. »Alors, il y a « urgence », lance Le Figaro. « Le temps est venu pour les Européens de s’unir et d’adopter enfin un nouveau pacte sur les migrations. Au-delà de la nécessaire coopération avec les pays d’origine et ceux de transit, la protection des frontières extérieures de l’UE est un enjeu majeur. Elle seule est à même de garantir la liberté de circulation au sein de l’Union, si chère aux Européens. Nul doute que la question migratoire s’imposera comme l’un des thèmes centraux des élections européennes, tant elle inquiète partout en Europe… »Sur la bonne voie ?« L’Union n’a pas le choix, insiste La Charente Libre. (…) Face à ce désastre humanitaire, seule la capacité des pays de l’Union à s’entendre peut apporter un début de solution. Ceux qui annoncent vouloir faire sans l’Europe sont en général ceux qui ne sont pas au pouvoir. (…) Des mécanismes existent déjà pour se répartir équitablement les migrants mais ils sont peu ou pas appliqués. Face à ce défi migratoire, les dirigeants ont tendance à tergiverser, paralysés par une autre pression, celle d’une extrême droite de plus en plus puissante. »Pour L’Opinion, l’Europe est malgré tout sur la bonne voie : « l’UE est dans une phase de montée en puissance, affirme le quotidien libéral. Même si les textes juridiques sont encore sur le feu, la réforme du pacte asile-immigration est débloquée ; et les relations avec les pays tiers sont en train de se débloquer. Reste à savoir si tout cela fonctionnera en rythme de croisière. Faute de quoi, il y a aura un risque de chaos migratoire dans l’Union européenne. Mais au mois, un consensus a émergé, estime encore L’Opinion. Plus personne ne pense que les nations prises individuellement sont en mesure de gérer la question migratoire : la solution sera forcément européenne. »Logement, alimentation, transport… tout augmente !À la Une également : en France, le gouvernement présente ce lundi son « Pacte des solidarités ». Objectif, pointent Les Dernières Nouvelles d’Alsace : « lutter contre la pauvreté. Avec l’inflation, la précarité explose et les associations tirent la sonnette d’alarme. »Et le quotidien alsacien de préciser : « les emplois sont là, mais ils ne suffisent plus toujours à vivre décemment. Logement, alimentation, transport… tout augmente et les travailleurs pauvres sont de plus en plus nombreux. Le plan présenté par le gouvernement – une série de mesures facilitant l’accès aux prestations sociales – permettra sans doute d’apaiser des situations de détresse, mais, estime le journal, n’offrira pas de solutions durables. »« L’angélisme ne suffira pas… »L’inflation galopante… c’est le dossier d’ouverture de Libération ce matin. « À entendre l’exécutif ces derniers mois, l’inflation était un phénomène sous contrôle, voire en passe de disparaître. Après plus d’un an de décrochage, les salaires allaient enfin rattraper la hausse des prix qui devait être "temporaire", selon le patronat. Près de deux ans plus tard, l’inflation n’a en rien été éphémère, fulmine Libération – elle était encore de 4,9 % sur un an en août selon l’Insee, qui anticipe un taux de 5 % en moyenne cette année, désormais comparable à la plupart des autres pays européens. Le "pic" d’inflation a pris l’allure d’un plateau quand, dans le même temps, les grandes entreprises affichaient des résultats records. »Alors, « pour le pouvoir d’achat, l’angélisme ne suffira pas, commente Libé. En misant uniquement sur la bonne volonté des entreprises pour redistribuer les richesses du pays, le gouvernement s’est lourdement fourvoyé. La grande conférence sociale (de cet automne) annoncée par Elisabeth Borne ne semble guère à même d’inverser la donne. »
9/18/20234 minutes, 2 seconds
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À la Une: une histoire de successions

Oui, les scénaristes d’Hollywood sont toujours en grève mais les hebdomadaires français ont trouvé la série à suspense qui va les occuper pour les trois prochaines années. Son titre ? Il est à la Une de L’Express : « Succession », ou  « Qui va succéder à Macron » écrit Challenges sur sa première page. Challenges file la métaphore de la course de petits chevaux, comparant les éditorialistes politiques à « des commentateurs hippiques qui analysent le pedigree, les performances et la côte de l’écurie », quand L’Express y voit une « bataille d’apprentis crocodiles se disputant une place dans le marigot ».Voilà donc la revue d’effectif selon Challenges. D’Édouard Philippe, « le favori des sondages, qui se prépare en quadrillant le territoire », à Gabriel Attal, le nouveau ministre de l’Éducation, qualifié « d’étoile qui n’en finit pas de monter », et récompensé par une « mention très bien » dans les colonnes du JDD « pour son arbitrage sur l'abaya ». Sans oublier « le vieux sage François Bayrou », la Première ministre, « Élisabeth Borne qui prend goût à la bataille politique »  ou encore « les deux piliers Bruno Le Maire et Gérald Darmanin »  Le ministre de l’Intérieur justement. Le Point l’a suivi la semaine dernière en Guadeloupe« Le bon soldat du gouvernement, décidé à rouler pour lui ». Gérald Darmanin, « l’affranchi » dont on aurait « découvert en cette rentrée une ambition qui vient de loin ». « Des ambitions qui irritent l’ensemble de la Macronie » assure l’Express. Alors le premier flic de France s’est-il dévoilé trop tôt ? « Plus de 3 ans avant la présidentielle, c’est en tout cas la faute de temps qui guette Gérald Darmanin » estime Le Point. Face à ces prétendants, Emmanuel Macron « aujourd'hui joue les uns contre les autres. Car pour le président, rester maître à bord est vital », lance l'Express, qui voit dans « la radicalisation des courants au sein de Renaissance », « la preuve qu’Emmanuel Macron a échoué à consolider un bloc de pensée, en même temps qu’un bloc politique ». « Ainsi va la politique » devise l'Express, « les portefeuilles sont éphèmères, les rêves éternels ».Une autre guerre de succession est à la Une de l’ObsOui, à une semaine de la venue du souverain pontife à Marseille,l’Obs nous parle « du dernier combat du pape François ». « Déterminé à réformer l’institution catholique, à rebours des conservateurs ». Depuis 2013 « le souverain pontife n'a cessé de bousculer la hiérarchie » écrit l'Obs. « Mais aujourd'hui, à 87 il sait que le temps lui est compté » alors « François ne laisse rien au hasard, il a multiplié les nominations politiques. Notamment au sein du Collège des Cardinaux, qui sera chargé d’élire son successeur lors du prochain conclave ». « Précurseur en matière d'écologie, défense inconditionnelle des migrants, rapprochement avec l'islam », et prochainement « un nouveau synode, potentiellement révolutionnaire, sur le fonctionnement de l'Église ». Tout cela lui vaut depuis plusieurs années d'être « attaqué par sa droite ».« L'Église est-elle dépassée ? » « Cette institution touche 1 milliard 300 millions de croyants et c'est une guerre de symbole qui se joue » selon l'Obs.Des symboles, il en sera question la semaine prochaine à Marseille, pour « ce déplacement particulièrement politique » pointe le JDD. Le pape « devrait interpeller la France et plus largement l'Europe sur le sort des migrants ». Le JDD se rappelle  « Il y a 10 ans, c'est à Lampedusa que le pape avait fait son premier voyage »  hors de Rome, cette même île italienne, qui vu arriver cette semaine près de 10 000 migrants, et où « se joue l'avenir de l'Europe » selon le Journal du Dimanche.Enfin, que serait une histoire de succession sans parler de royauté ?Oui, et « les transitions, fussent-elles royales, ne sont jamais simples ». Un an après la mort d'Elisabeth II Paris Match titre « L'irremplaçable » et estime que « Charles III ne peut prétendre avoir l'aura de sa mère », « on raconte même que d'aucuns continueraient à chanter God Save The Queen ».Sa Majesté Charles III, qui fera face dans quelques jours à d'autres rois. « Ceux de la gastronomie française ». Lors de la visite du couple royal britannique dans l'Hexagone, « un banquet royal sera donné à Versailles », « 160 convives le long d'une table de 60 mètres dans la Galerie des Glaces ». Pour cela, « la République mobilise ses meilleurs talents » s'emballe Paris Match. Deux chefs triplement étoilés, Anne-Sophie Pic pour les hors d'oeuvre et Yannick Alléno pour le plat une « volaille de Bresse pochée et marinée 2 ou 3 jours au champagne » Le chef pâtissier Pierre Hermé, « un des plus reconnus au monde » réinterprétera un de ses classiques en dessert.Sans oublier les fromages. « Charles III en raffole » « Un comté grande garde, un pélardon... et un stitchelton, fromage bleu 100 % anglais » détaille Paris Match, pour conclure « La diplomatie exige parfois des concessions ».  
9/17/20234 minutes, 31 seconds
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À la Une: l'Iran, un an après la mort de Mahsa Amini

Mahsa Amini en Une de Libération, son visage imprimé sur les quatre lettres du mot « Iran », dont le «I» a été transformé en bougie. La jeune femme de 22 ans, arrêtée le 13 septembre 2022, avant de mourir le 16 « sous les coups de la police pour la seule raison que son foulard avait légèrement glissé de ses cheveux ». Libération raconte « l'éruption de colère transformée en lame de fond ». « Pour les opposants, le retour en arrière est impossible » même si « la répression féroce a rendu les manifestations plus rares ».« Iran, la révolution inachevée » titre Le Figaro. Cet anniversaire « entraînera-t-il une vague durable de manifestations ? » se demande le journal, car « le feu couve toujours sous la cendre ». « De nombreuses Iraniennes continuent de défier le pouvoir en sortant dans la rue sans foulard ».« Une dissidence ostentatoire » selon Le Monde, qui se penche sur « ces Iraniens assaillis aujourd'hui de sentiments contradictoires » « Le désespoir, l'attentisme, la frustration et la fierté ».La presse française s'interroge aussi sur l'avenir du régime iranienLe Figaro évoque le lancement par le régime de Téhéran « d'une reconquête culturelle vouée à l'échec » Celle des universités, « le principal foyer de la contestation ».  Avec des professeurs renvoyés et remplacés par des profils plus compatibles avec les idéaux révolutionnaires et islamiques du régime.C'est « Une République Islamique en ruines » menée par « un guide aveugle et sourd » lance le Monde dans son éditorial. « La violence déchaînée par Téhéran a fait son oeuvre » celle de « l'aggravation dramatique de la fracture entre le régime et son peuple »« Les fondations sont sapées » affirme Libération, même si le régime « s'est renforcé sur la scène internationale avec le rétablissement des relations avec l'Arabie Saoudite, et les liens noués avec la Chine et la Russie, dans une sorte de croisade anti-occidentale ».Oui « La dictature religieuse a déjoué les pronostics qui annonçaient sa déstabilisation, voire sa chute » souligne La Croix. Mais « Le régime ultraconservateur se prépare à faire face à deux tests potentiellement déstabilisateurs : les élections parlementaires en mars prochain et la succession de l’ayatollah Khamenei, qui a fêté ses 84 ans en avril »À la Une également, la situation sur l'île italienne de LampedusaOui et les près de 10 000 migrants arrivés cette semaine « sur cette île en surchauffe » « où la population locale y est normalement de 6000 habitants » rappelle Le Parisien, Aujourd'hui en France, qui propose un reportage « entre camp surpeuplé et service locaux dépassés » « Il n'y a pas assez d'aide pour nous tous » y raconte un jeune Burkinabè.Libération pointe de son côté, une Giorgia Meloni « dépassée par la crise migratoire ». « La leader d’extrême droite a fait la guerre aux ONG humanitaires qui sauvent en mer les migrants, a adopté des textes sécuritaires pour faciliter les expulsions de clandestins et punir les passeurs » « elle se retrouve aujourd'hui impuissante ».« C'est un échec diplomatique cuisant pour la Première ministre italienne » enchérissent Les Echos. « Échec vis-à-vis de la Tunisie d'abord. Depuis l'accord signé en juillet, le nombre d'arrivés depuis les côtes tunisiennes a bondi de plus de 60% » « Échec également avec les plus proches partenaires européens de l'Italie, l'Allemagne en tête ».Pour La Croix, ce nouvel épisode « met l’ensemble des gouvernements européens sous tension, alors qu’ils sont incapables de s’accorder sur une gestion commune de l’immigration ».« Lampedusa : c'est le coup d’envoi de la campagne européenne » jugele Figaro et « Toutes les listes sont prévenues » en juin prochain, c'est sur « la crédibilité de leurs solutions plus que sur l’intensité de leurs indignations qu’elles seront jugées ».En tout cas, l'immigration évoque toujours quelque chose de positif pour les personnes de gaucheOui, à 52%... c'est ce que révèle le baromètre Ifop publié dans l'Humanité, à l'occasion de la Fête du même nom, qui se tient ce week-end près de Paris. Alors « la part des Français se déclarant de gauche a diminué sur la décennie passée », 43 contre 47% il y a 10 ans, mais « les préoccupations progressistes : solidarité, protection de l'environnement, redistribution des richesses » s'imposent de plus en plus dans la société française »Autre constat, toujours dans l'Humanité, celui de la stagnation de la Nupes. Dans l'ensemble de la population, « les amabilités échangés entre responsables dans les médias et réseaux sociaux n'ont peut-être pas aidé à la crédibiliser » déplore le quotidien, qui donc tente de résumer cette année d'alliance des gauches par une comptine. « Trois pas en avant, trois pas en arrière ».
9/16/20234 minutes, 26 seconds
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À la Une: le drame humanitaire en Libye

Après le séisme au Maroc, qu’on retrouve encore également dans les journaux français, ce sont en effet les inondations en Libye qui font les gros titres, avec cette photo en Une du Monde : « le corps d’une victime à Derna », enroulé dans une simple couverture et posé sur une planche de bois à l’arrière d’un pick-up. En arrière-plan, une scène de chaos, car la tempête Daniel qui a frappé l’est libyen « laisse derrière elle une mer de désolation ». C’est « une vraie catastrophe humanitaire » qui s’abat, estime Le Monde.La Croix consacre pour sa part son édito à ces « inondations dévastatrices ». Le Figaro affiche également l’ampleur des dégâts. Car dimanche dernier, en Cyrénaïque, ce sont « des vagues de 5 mètres et l’équivalent de deux ans de pluie qui ont noyé plusieurs quartiers ». Il y aurait au moins 3 500 morts et 10 000 disparus, relate le journal. « Les survivants témoignent de l’horreur. »À lire aussiInondations en Libye: des barrages vieillissants, un phénomène climatique et un État en failliteUne catastrophe et des conséquences pourtant prévisiblesEt pour au moins deux raisons, on le comprend à la lecture de L’Humanité ce matin. L’Huma a tout simplement lu le rapport 2022 du Giec, qui « comprenait pour la première fois un chapitre spécifique consacré à la Méditerranée ». C’est évidemment tout sauf un hasard pour le journal, et pour Robert Vautard, cité dans ses colonnes. Directeur de recherches au CNRS, il nous alerte : « en Méditerranée, le changement climatique sera l’un des plus radicaux au monde ». Et il a déjà commencé, « Mare Nostrum est déjà au cœur du dérèglement climatique ».En outre, les conséquences d’une telle catastrophe, on savait que la Libye ne pourrait pas y faire face, comprend-on encore dans L’Huma. « Le pays manque en effet d’infrastructures, de services et d’expérience », explique Aya Burwell, ambassadrice de l’Organisation européenne de droit public.Divisions autour du projet de loi immigration en préparation en FranceEt pendant ce temps, en France, la classe politique est déjà divisée sur le projet de loi immigration actuellement en préparation. Oui, « la bataille s’engage », titre Le Monde, notamment autour de l’article 3 de ce projet de loi qui « permettrait d’affranchir les régularisations de sans-papiers de l’arbitraire préfectoral », comme c’est le cas aujourd’hui. Et un clivage gauche-droite inédit sous la présidence Macron est justement en train d’apparaitre sur cette question des régularisations. Même la majorité « s’écharpe (encore) » sur cette thématique de l’immigration, relate Le Parisien Aujourd’hui en France. Lors de leur journée parlementaire, ce mercredi 13 septembre, les élus Renaissance ont en effet eu « une grande explication sur le projet en préparation. Avec des divergences de vues », relève Le Parisien. Un sujet qui reviendra prochainement dans la presse, à n’en pas douter.À lire aussiFrance: des députés de la majorité et de la gauche réclament la régularisation de travailleurs sans papiersUne rencontre en Russie également dans les kiosques« Kim et Poutine, cosmique troupier », titre Libération qui s’amuse quelque peu de ces retrouvailles hier « au cosmodrome de Vostochny ». Le président russe y a reçu son homologue nord-coréen, « pour afficher leur coopération, alors que Moscou peine en Ukraine et que Pyongyang veut moderniser son arsenal militaire ». Et c'est finalement l'édito du Monde qui résume peut-être le mieux cette rencontre, comme un « inquiétant sommet de parias... » Faute de pouvoir être présent au sommet des Brics, organisé fin août à Johannesburg, où à celui du G20, qui se tenait à New Delhi le week-end dernier, « du fait d'un mandat d'arrêt de la Cour internationale de justice lié aux exactions russes en Ukraine », rappelle Le Monde. Eh bien, Vladimir Poutine a dû « se contenter d'un tête-tête » avec le responsable nord-coréen, Kim Jong-un, « dans les confins orientaux de la Russie ». Le maître de Moscou se tourne « faute de mieux » vers un pays « qui peut être résumé à un arsenal installé dans une caserne, elle-même régie par une dictature. On a les sommets que l'on peut », conclut le journal.L’équipe de France de rugby face à l’UruguayAutre rencontre au sommet, ce sera ce jeudi soir, sur des terrains plus légers, et l’équipe de France de rugby est très attendue ! Il faut « entretenir la flamme », estime Le Parisien Aujourd’hui en France. Après le match inaugural de la coupe du monde la semaine dernière et la victoire contre les All Blacks, les Bleus ont rendez-vous ce soir avec l’Uruguay. Le journal L’Équipe nous montre d’ores et déjà ce qu’il appelle « l’exemple à suivre », en la personne d’Anthony Jelonch. « Six mois après sa grave blessure au genou gauche, [il] retrouve les Bleus », et ce « monstre de volonté », nous dit L’Équipe, « sera même capitaine », en tête pour pénétrer la pelouse du stade Pierre Mauroy, à Villeneuve-d’Ascq, près de Lille, dans le Nord. Et c’est « un choc entre deux mondes » qui se prépare ce soir selon L’Équipe. La France, « sur son nuage », face à « la modeste Uruguay », l’objectif pour le quotidien sportif, sera avant tout de garder le rythme. C’est ce que nous leur souhaitons en tout cas.À lire aussiLe rugby, un sport qui conquiert de plus en plus de supportrices
9/14/20234 minutes, 3 seconds
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À la Une: rentrée scolaire, rien ne va plus dans les classes françaises

On évoquait déjà le sujet hier, mardi 12 septembre mais Le Monde en remet une couche ce matin en Une de son édition papier : après la rentrée, « le manque d’enseignants se confirme ». Le journal reprend le constat amer de deux syndicats selon lequel « il manque au moins un professeur dans un collège ou lycée sur deux ». Le Monde a également collecté des témoignages de parents d’élèves « un peu partout en France » qui font le même bilan. « La rentrée de 2023 s’organise dans de meilleures conditions que celle de 2022 », avait pourtant affirmé le ministre de l’éducation nationale Gabriel Attal, fin août. Eh bien non, « la situation est similaire à la rentrée dernière » et « il faut arrêter avec les promesses non tenues », lui répond aujourd’hui le syndicat des chefs d’établissement dans les colonnes du Monde.Un problème qui n’est pas limité à la France Pourtant, si « la pénurie d'enseignants qualifiés met la France au défi », note également Le Figaro, ce n'est manifestement pas un mal franco-français : « Le métier de professeur connaitrait même une crise mondiale ». Le quotidien en veut pour preuve le rapport annuel de l’OCDE – « Regards sur l’éducation » - présenté mardi 12 septembre à Paris, en présence de Gabriel Attal justement.Et cette crise mondiale serait perceptible depuis 2018 mais marquée aujourd’hui par cette pénurie de profs. « Cette crise », par exemple, l’Allemagne la connait note Le Figaro. « Les professeurs y sont payés deux fois plus qu’en France, mais se plaignent d’un métier devenu trop exigeant, de tâches administratives considérables, de la pression parentale ou bien encore de l’absence de perspectives ».Des rythme d’apprentissage à revoirEt du côté des élèves ou plutôt des rythmes d’apprentissage : peut mieux faire également ! Dans ce rapport de l’OCDE, qui passe donc au crible les différents systèmes d’éducation. Les Échos retiennent pour leur part que les petits français « ont plus d'heures pour apprendre qu'ailleurs », or il n'y a pas de quoi se réjouir pour autant. « La France fait plus mais pas mieux », précise le journal. « Elle donne plus d'heures pour apprendre à lire et à compter, mais sans obtenir de meilleurs résultats ».En revanche, voilà qui devrait faire plaisir aux petits français. Avec ce rapport, Les Échos tordent le cou à une idée reçue en matière de vacances scolaires. « L'hexagone a moins de vacances d'été que dans la moyenne de l'OCDE- huit semaines au lieu de neuf ». N'en déplaise à Emmanuel Macron qui avait émis le souhait de les raccourcir, ce sont les vacances intermédiaires qui « sont, elles, plus nombreuses".Deux drames ayant endeuillé l’Afrique du NordLes journaux français reviennent également sur les deux drames qui ont endeuillé l’Afrique du Nord. Il y a le séisme au Maroc bien sûr, et il y a les inondations en Libye. Évoquées dans notre revue de la presse africaine ce matin, on la retrouve en France en Une de Libération. « Inondations en Libye, combien de morts ? » s'interroge le journal. « Des milliers de disparus dans une zone coupée du monde : le bilan humain reste incertain, mais la tempête Daniel qui a ravagé l'Est du pays dimanche s'annonce terriblement meurtrière », lit-on. Dans un pays toujours divisé car à l’Est, rappelle le quotidien, « se trouvent des régions qui ne reconnaissent pas le gouvernement de Tripoli », le gouvernement reconnu par la communauté internationale. Or deux gouvernements rivaux, évidemment, cela « complique la gestion des secours ».La « Cryptoqueen » fugitiveLes journaux la surnomment la « cryptoqueen » … Entendez, la reine du crypto, en référence aux crypto monnaies. Et c’est Le Monde qui nous la présente, comme « l'une des personnes les plus traquées au monde ». Rien que ça ! Son nom Ruja Ignatova, elle est bulgare, « titulaire d’un doctorat en droit à l’université allemande de Constance, elle a publié une thèse et fréquenté Oxford avant de travailler pendant cinq ans pour le cabinet de conseil McKinsey ». Mais elle a été placée l’an passé sur la liste des fugitifs les plus recherchés par Europol et elle figure aujourd’hui dans le top 10 du FBI.Alors, qu’a-t-elle fait pour mériter tout ça ? Eh bien, elle serait ni plus ni moins la coresponsable d’un « vaste scandale financier considéré comme l’une des plus grandes arnaques de l’histoire », nous dit Le Monde. Ruja Ignatova est la cofondatrice du OneCoin, une cryptomonnaie lancée en 2015 et qui s’est avérée être une escroquerie qui aurait fait près de trois millions de victimes dans le monde. Montant du butin estimé par le département de la justice américain : plus de 4 milliards de dollars. Or, si son associé Karl Sebastian Greenwood, un Britannico-Suédois de 45 ans, a été condamné à vingt ans de prison hier aux Etats-Unis. Eh bien Ruja Ignatova, elle, est en cavale. Et pour l'heure, « le FBI offre une prime de 100.000 dollars pour tout élément pouvant conduire à son arrestation ». Sait-on jamais...
9/13/20234 minutes, 28 seconds
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À la Une: en France, l'Éducation nationale face à ses promesses

9/12/20234 minutes, 18 seconds
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À la Une: l'émotion et la solidarité deux jours après le tremblement de terre au Maroc

9/11/20233 minutes, 5 seconds
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À la Une: le tremblement de terre au Maroc

Une photo pleine page à la Une du Parisien Dimanche, celle d'un homme marchant dans des gravats, entouré de murs en partie effondrés, il porte un sac plastique à la main, contenant sans doute les seuls biens qu'il a pu sauver du désastre. « Une tragédie », « un royaume meurtri », titre le journal, qui se fait l'écho de l'immense élan de solidarité qui s'est aussitôt manifesté... au Maroc et en France. Au Maroc tout d'abord, à Amizmiz, par exemple, « où des véhicules immatriculés à Rabat ou Casablanca, encombrent la rue principale, les coffres chargés de couvertures, de packs d'eau et de nourriture ». « Les enfants des villes sont de retour », nous dit le Parisien Dimanche, « au chevet de leurs parents qui viennent de tout perdre... Des milliers de villageois ont toute une vie à reconstruire et pas d'argent... »Solidarité aussi en France, où Yacine Laoudi, le recteur de la mosquée d'Aulnay-sous-Bois, au nord de Paris, annonçait dès hier matin, « la collecte de dons financiers et matériels... les dons pourraient atteindre des centaines de milliers d'euros ». ... Une « tragédie » au Maroc donc, à laquelle le Journal du Dimanche « nouvelle formule », n'accorde qu'une toute petite place. Une seule page au milieu du journal, résumant succinctement la situation. Le JDD a préféré faire sa Une, sur la victoire de la France, contre la Nouvelle-Zélande, vendredi, en match d'ouverture de la Coupe du Monde de Rugby. Dans la presse hebdomadaire, le coup d'État au Gabon, soulève beaucoup de commentaires…« La France hors-jeu », titre en Une L'Express, au-dessus d'un contour du continent africain, sur lequel s'affiche un militaire en treillis, un micro à la main,  qui semble haranguer une foule. Pour L'Obs, c'est désormais « le temps des putschistes », « la multiplication des coups d'État, qui fragilise encore un peu plus l'influence de la France sur le continent, signe un inquiétant recul démocratique ». « La France n'est pas directement responsable de ces putschs », estime L'Express, mais elle aurait dû prendre davantage ses distances avec plusieurs dirigeants autoritaires. Au lieu de cela, elle a  pratiqué une diplomatie à géométrie variable, en adoubant notamment Mahamat Idriss Déby comme leader du Tchad en 2021, après la mort de son père, en l'absence de tout processus démocratique ».L'Express et L'Obs s'attardent tous deux sur le cas du Gabon, lieu du dernier coup d'État en date, le 30 août.  « Le Gabon, une histoire française », titre L'Express, alors que de son côté L'Obs parle d'une « histoire françafricaine ». Dans L'Express, quelques photos résument la proximité du Gabon avec la France. Aux côtés d'Omar Bongo, puis ces dernières années d'Ali Bongo, on voit Pompidou, Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Macron. Une relation qui n'est pas désintéressée, loin de là... L'Obs le rappelle en quelques lignes : « Le Gabon est riche : pétrole, manganèse, uranium, forêts tropicales... d'astucieux montages financiers alimentent les caisses de la famille Bongo, des dignitaires du régime, mais aussi leurs amis français, y compris les partis politiques de l'ancien colonisateur, Bongo finance les campagnes électorales, toutes les campagnes, « sauf les communistes », confiera-t-il plus tard. L'Obs parle d'une « relation toxique qui aura duré plus d'un demi-siècle, jusqu'au coup d'État du 30 août. L'Express évoque de son côté, le président de la transition, Brice Oligui N'guema ». « Un président de transition dont Paris n'oublie pas qu'il fut l'aide de camp d'un ami de la France, nommé... Omar Bongo ». « La France a toujours un pied au Gabon », conclut l'hebdomadaire... Les coups d'État en Afrique, il en est question également dans le Point...Au détour d'une interview de Wole Soyinka, le prix Nobel de littérature, aujourd'hui âgé de 89 ans. L'écrivain nigérian publie un nouveau livre et il est interrogé sur le retour au pouvoir des militaires au Niger. « Ce sont des traîtres », s'exclame-t-il, « Ils devraient être jugés pour trahison, dès qu'il en sera temps. mais je dois d'abord avouer que ma génération, elle aussi, a soutenu le plus souvent les prises de pouvoir des militaires ». « À l'époque, poursuit-il, l'armée nous semblait être une entité organisée, disciplinée, disons désintéressée, et au service du pays... mais les militaires se sont montrés encore plus corrompus et naturellement plus brutaux que les politiciens. »Nous ouvrons enfin M, le supplément du Monde...Avec le portrait d'un homme dont le nom, Gérard Meudal, ne vous dira sans doute rien. À 73 ans, il exerce pourtant un métier risqué. Depuis une quinzaine d'années, c'est lui qui traduit en français les œuvres de Salman Rushdie, l'auteur des Versets Sataniques, toujours poursuivi par une fatwa et grièvement blessé il y a un an, par les coups de couteau d'un « fanatique », rappelle M. Les traducteurs de l'écrivain, eux, sont souvent menacés. Son traducteur japonais a ainsi été assassiné en 1992. Mais Gérard Meudal ne se laisse pas impressionner. « On m'a proposé de prendre un pseudonyme, explique-t-il, mais j'ai refusé. N'importe quel quidam est aujourd'hui à la merci d'un fanatique. Et je suis plutôt fier de traduire Rushdie ».
9/10/20235 minutes, 22 seconds
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À la Une: le séisme meurtrier survenu au Maroc

 Les journaux mettent à jour leur site internet, ce matin, pour rendre compte du tremblement de terre meurtrier survenu dans la nuit au Maroc.Le Monde se fait l'écho de l'ampleur de ce séisme dans la région de Marrakech, « mais également ressenti à Rabat, Casablanca, Agadir, Essaouira », et même en Algérie.  « Sur des photos et vidéos publiées par des internautes », précise le journal, « on peut voir d’importants débris d’habitations dans les ruelles de la médina de Marrakech. Mais aussi des voitures écrasées par des pierres. » « J'étais dans mon lit quand tout s'est mis à trembler », raconte un Français résidant à Marrakech, « j'ai cru que mon lit allait s'envoler... je suis sorti dans la rue à moitié nu, c'était le chaos total, une vraie catastrophe ».Libération a de son côté, recueilli le témoignage d'une touriste anglaise de 25 ans, qui se trouvait au restaurant avec des amies quand, dit-elle « les tables ont commencé à trembler, les plats à voler, on a paniqué… quand l'adrénaline est retombée, on s'est rendu compte qu'on était très chanceuses d'être toujours en vie ».Ce n'est pas la première fois que le Maroc est frappé par un tremblement de terre, rappelle Libération et le Monde. « Le 24 février 2004, un séisme de 6,3 degrés sur l’échelle de Richter avait secoué la province d’Al Hoceima, à 400 km au nord-est de Rabat, faisant 628 morts et provoquant d’importants dégâts matériels. Et le 29 février 1960, un tremblement de terre avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, et fait plus de 12 000 morts, soit un tiers de la population de la ville. » Dans la presse également ce matin, le sommet du G20 à New Delhi, et les ambitions du Premier ministre indien Narendra Modi« Le bulldozer Modi », titre même Libération. Allusion aux opérations menées dans la capitale indienne, avant l'arrivée des grands de ce monde. « La ville de New Delhi a été aseptisée ou embellie selon les termes officiels » explique le journal. « Certains quartiers populaires sont cachés derrière d'énormes panneaux verts aux couleurs du G20, et d'autres ont tout simplement disparu. Des milliers de maisons ont été détruites arbitrairement au bulldozer ces derniers mois ».  Mais les ambitions de Narendra Modi ne s'arrêtent pas à l'image donnée par la capitale, il prépare aussi les élections législatives de l'année prochaine, et « veut suggérer à chaque indien que cette présidence de prestige et tournante (la présidence du G20) est le résultat de sa diplomatie et que grâce à Modi, le monde vient à eux », explique Libération. « Narendra Modi pourra alors se représenter au peuple indien avec cette image qu'il affectionne de « gourou du monde » comme l'appelle son parti ».« gourou du monde », une expression que Le Figaro reprend également à son compte...Mais pour Le Figaro, c'est « l'Inde qui se rêve en gourou du monde ». Tout comme Libération, le journal se fait l'écho des travaux menés à New Delhi : « Construction de 109 fontaines... trottoirs refaits à neuf et lampadaires à l'européenne sur la route entre l'aéroport et le centre... le gouvernement a aussi effacé toute trace de la pauvreté dans le sud et l'est de la capitale en rasant une douzaine de quartiers... les bulldozers ont creusé des fosses, démoli puis enterré les maisons et les biens que les 4 000 habitants, travailleurs journaliers et petits agriculteurs possédaient ». « Ces opérations à marche forcée », poursuit le Figaro,  « s'inscrivent dans l'image que l'Inde de Modi veut donner au monde : un pays sûr de lui, une grande puissance qui jure d'éliminer la pauvreté d'ici au centenaire de son indépendance en 2047, et dont la voix résonne dans le concert des nations »...Le rugby enfin, et la victoire de la France sur la Nouvelle-Zélande, en ouverture de la Coupe du monde...« Quel Kif » s'exclame en Une le Parisien... « Ces bleus ont une bonne tête de champion », ajoute le journal, qui se prend à rêver. « Ils ne sont pas encore champions du monde, loin de là, mais ils ont tout de même un profil qui s'en approche... les bleus n'ont pas seulement réussi leurs débuts hier soir... ils se sont ouverts un horizon doré qui, on l'espère, les mènera sur le trône, le 28 octobre prochain ».  L'Équipe de son côté, salut le French Fer (f.e.r) allusion au french flair, le style de jeu à la française fait notamment de rapidité... et de clairvoyance...Enfin, Libération s'intéresse à la sélection sud africaine, championne du monde en titre, et qui « présente un effectif comptant seulement un tiers de joueurs non blancs... un lourd déséquilibre hérité des inégalités de l'apartheid », précise le journal... Toutefois, la situation évolue, si l'on considère qu'en 1995, « un seul noir faisait partie de l'équipe titrée à domicile ».  Noirs et métis ne représente donc aujourd'hui qu'un tiers de l'équipe nationale. « Ce qui reste peu », souligne Libération, « alors que noirs et métis représentent plus de 90 % de la population de ce pays de 60 millions d'habitants ». 
9/9/20234 minutes, 5 seconds
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À la Une: coup d'envoi de la Coupe du monde de rugby en France

Tous les journaux se mettent à l'heure de la Coupe du monde de rugby, et se plaisent à rêver, par un réflexe légèrement chauvin, d'une victoire française. « La France à la conquête du monde », titre le Figaro, avec en Une la photo du XV de France, des joueurs soudés, enlacés, mains sur les épaules, ils forment un cercle apparemment solide. Le premier défi, c'est ce vendredi soir, face à la Nouvelle-Zélande. « Face à ces guerriers sublimés par le haka, les tricolores devront jouer la "sainte trouille" au ventre, cette saine peur qui pousse à se transcender et faire preuve du légendaire French flair, cette touche d'extravagance dans l'action qui déroute l'adversaire », s'enflamme le Figaro. Qui, au passage, tacle, sans les nommer, les fans de foot : « Dans les tribunes où toutes les couleurs de maillot se mélangent, règnent la bonne humeur, l'entente cordiale, la fraternisation. Chacun soutient son favori, sans tenir rigueur à son voisin d'encourager l'adversaire. »Du rugby aussi, en Une de Libération« Coupe du Monde : l'envie en bleu », titre à la Une le journal, qui lui non plus ne dédaigne pas les envolées lyriques : « Porté par tout un pays, le XV tricolore espère bien gagner le trophée pour la première fois de son histoire. » S'agit-il d'un rêve ? Oui, nous dit Libération, mais un « rêve raisonnable, [...] sportivement cette ambition est même logique. Voilà trois ans maintenant que l'équipe de Fabien Galthié enchaîne performance sur performance ». Et Libération se défend d'éventuelles critiques : « Il n'est pas question ici de chauvinisme. Soulever pour la première fois le trophée Webb Ellis, est à la portée de l'équipe de France. »Enthousiasme« En route pour le paradis », nous dit tout simplement Aujourd'hui en France. Huit pages pour la Coupe du monde de rugby, dont une consacrée aux gestes de l'arbitre, bien difficiles à décrypter pour les néophytes. En 12 petites photos, le journal nous donne un coup de pouce : « Main en hauteur, mouvement de va-et-vient ? [...] Le joueur a laissé échapper le ballon devant lui. L'arbitre ordonne une mêlée. » Ou encore : l'arbitre indique la direction des poteaux adverses ? « L'équipe qui bénéficie d'une pénalité choisit de la tenter au pied. »Et puis, la Coupe du monde, c'est aussi l'occasion de faire des affaires. Au milieu des reportages et chroniques sur le rugby dans Aujourd'hui en France, s'affiche une pleine page de publicité pour une marque automobile, c'est le joueur le plus en vue de l'équipe de France qui est au volant...Ferveur« Raviver la flamme », titre en Une La Croix, plus habitué à s'enthousiasmer pour les voyages du pape que pour le sport. Mais c'est l'enjeu sociétal qui intéresse avant tout le quotidien, il a choisi pour sa Une, une photo du public dans un stade. « De la Coupe du monde aux Jeux olympiques, la France entre dans une année sportive qui pourrait recréer de la cohésion sociale. » La Croix donne la parole à un spécialiste en géopolitique du sport, Jean-Baptiste Guégan qui estime que « l'idée de réinitialiser une sorte de rêve français est permise. [...] On sort du coronavirus, la France a été marquée par les attentats, les gilets jaunes puis les émeutes. Avec le sport, on est dans l'un des rares moments de cohésion nationale. Quand l'événement est là, c'est l'occasion de se rassembler. Hormis le sport, il n'y a pas d'autres occasions ».Plus de la moitié du journal l'Équipe, pubs comprises, est consacrée à la Coupe du monde. Mais l'Équipe se refuse à vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Et cela commence dès ce vendredi soir avec le match contre la Nouvelle-Zélande. Le quotidien nous rappelle que « jamais les All Blacks n'ont perdu un match de poule ».À lire aussiMondial 2023 de rugby: la France, épicentre de l’ovalie
9/8/20234 minutes
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À la Une: l'effondrement climatique

C’est assez rare pour être souligné, pas de jeux de mots en Une de Libération, mais une photo d’un paysage de bord de mer sous un ciel rouge orangé et ces mots du secrétaire général de l’ONU : « L’effondrement climatique a commencé. » Antonio Guterres « sonne l’alarme, [...] tente une énième fois de tirer l’humanité de son étrange apathie », nous dit Libé alors que « l’Europe selon l’observatoire Copernicus, a connu l’été le plus chaud depuis 120 000 ans, c’est-à-dire depuis le début de l’histoire de l’humanité ». La France n’est pas épargnée alors que le pays subit une vague de chaleur que Ouest-France qualifie de « tardive, intense et inédite ». « Septembre est-il août ? », se demande même 20 minutes.Au-delà du vieux continent, c’est bien toute la planète qui étouffe, nous dit Libération. « Des vagues de chaleur ont frappé de nombreuses régions de l’hémisphère Nord, dont le sud de l’Europe et des États-Unis ou le Japon. Mais des températures nettement supérieures à la moyenne ont aussi été mesurées dans l’hémisphère Sud pourtant en plein hiver austral », s’étonne le quotidien.Et voilà « les sociétés humaines poussées dans des territoires jusque-là inconnus », s’inquiète le Monde. Le journal détaille la « cascade de conséquences » de ces phénomènes climatiques : « Feux de forêts, précipitations record, inondations. »Libération parle d’un « alignement des désastres en 2023 ». Et si l’atmosphère se réchauffe, les océans aussi, favorisant un cercle vicieux que détaille au journal la directrice de l’observatoire européen du climat. « Le réchauffement de l’océan entraîne celui de l’atmosphère et une augmentation de l’humidité, ce qui provoque des précipitations plus intenses et une augmentation de l’énergie disponible pour les cyclones tropicaux. »Des désastres qui ont des conséquences la santé de notre planète, mais aussi sur la nôtre ?Le Monde cite l’exemple des feux de forêts au Canada. À des centaines de kilomètres de ces feux, les autorités ont conseillé aux personnes vulnérables de rester chez elles à cause des particules fines. Le quotidien cite un responsable de l’organisation météorologique mondiale. Selon lui, « la fumée des incendies de forêt contient une potion diabolique d’éléments chimiques qui affecte non seulement la qualité de l’air et la santé, mais endommage également les plantes, les écosystèmes et les cultures ».Alors que le Monde parle « d’effet d’emballement », la directrice de l’observatoire européen le répète dans Libération à qui veut l’entendre : « Tant que nous ne cesserons pas d’émettre des gaz à effet de serre, nous continuerons d’enregistrer des records climatiques et des phénomènes météorologiques extrêmes plus intenses et plus fréquents. »« Ces mois d’événement extrêmes, conclut le Monde, surviennent à un moment important de la diplomatie climatique. » Le 20 septembre, l’ONU organise un sommet consacré au climat. Une échéance qui lancera un long automne de négociations avant le début de la COP28.Enquêtes sur les crèches privéesDeux enquêtes, deux livres et un début de scandale. D’un côté, Babyzness écrit par deux journalistes du Parisien, de l’autre Le prix du berceau, également écrit par deux journalistes. Même sujet, même semaine de parution, et surtout même constat, relayé par le Parisien, « dans certaines crèches privées, la rentabilité prend le pas sur le bien-être de l’enfant ».« Repas rationnés, enfants qui terminent la journée la faim au ventre, rythmes infernaux pour les auxiliaires de puériculture, […] un scandale de l’ampleur des Ehpad Orpea peut-il éclater dans la petite enfance ? », se demande le Figaro en référence au scandale provoqué par l’enquête choc sur les Ehpad.Aucun doute, « c’est l’Orpea des tous petits », répond un père de famille dans le Parisien.À l’origine de ce scandale selon les quatre journalistes : la privatisation des crèches. Un phénomène qui prend de l’ampleur, racontent les auteurs du Prix du berceau à Mediapart. Si les enfants sont en souffrance, le personnel aussi rappelle le Parisien qui publie les témoignages de ces personnels sous pression, avec un seul objectif : « L’argent avant l’enfant. » Pour le journal, une ancienne directrice de crèche privée témoigne sous un faux nom : « L’impact de notre réalité professionnelle est très clair sur les enfants. J’ai vu beaucoup de pratiques non conformes, engendrées par la surcharge de travail ou du personnel mal formé, mal payé. Ce ne sont pas des exceptions, c’est fréquent. »« Cette double charge sur les crèches privées tombe mal pour Aurore Bergé, la nouvelle ministre des Solidarités et des familles, conclut le Figaro. Elle qui a la charge de lancer le service public de la petite enfance qui comprend la création de 100 000 places de garde d’ici 2027. »
9/7/20234 minutes, 11 seconds
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À la Une: la crise de l'aide alimentaire en France

« La faim justifie les moyens », titre Libération qui résume le problème, « inflation à deux chiffres, précarité en hausse, associations dans le rouge : après des mois à faire l’autruche, le gouvernement redoute une bombe sociale. [...] Une crise dont les indices se sont pourtant accumulés », constate le quotidien, les files s’allongent dans les antennes de distribution de repas ; la consommation des produits alimentaires accuse une baisse quasi continue ; les associations peinent, faute de moyens, à répondre à l’affluence, et lancent l’alarme sans rencontrer un grand écho ». Jusqu’à ce que les Restos du cœur en trouvent un, dimanche, après leur passage au journal de 13 heures de TF1.La Croix rappelle les faits : « Le président des Restos du cœur appelle à l’aide. Faute de moyens, son association pourrait mettre la clé sous la porte d’ici deux ou trois ans, insiste-t-il. Très vite, ce cri d’alerte fait le tour des médias et des réseaux sociaux ».Dans la journée, raconte le quotidien, « l’exécutif promet 15 millions d’euros. La famille de Bernard Arnault, patron du géant du luxe LVMH, annonce un don de dix millions d’euros, rapidement imitée par des entreprises comme le Groupement Les Mousquetaires et Carrefour ». La Croix tente de comprendre pourquoi, tout d’un coup, tout le monde s’est réveillé : « Pourquoi l’appel aux dons des Restos du cœur a-t-il suscité autant de réactions ? » Selon le quotidien catholique, « cet engouement, assez rare dans le milieu de l’aide alimentaire, s’explique par l’histoire particulière de l’association et sa forte présence en France. [...] Nés en 1985 sous l’impulsion de Coluche, les Restos du cœur ont connu un rapide succès. Si l’humoriste, très médiatisé, est décédé moins d’un an après, l’association bénéfice encore de "la mémoire" et de "l’authenticité" de l’artiste », selon une spécialiste en anthropologie sociale interrogée par La Croix. D’autres associations aussi à la peine« Cela fait des mois que nous alertons les pouvoirs publics », se désespère le secrétaire national du Secours populaire français dans les colonnes de Libération. Toutes les associations peinent non seulement à faire face à l’afflux de personnes, mais aussi à la hausse des coûts, ceux des denrées ou de l’électricité pour la conservation des aliments », précise le quotidien qui donne des chiffres assez parlants : le prix du sucre a augmenté de plus de 45% en un an. Près de 20% en plus à la caisse pour un kilo de riz ou de pomme de terre.Libé l’assure : les associations espèrent voir des solutions à l’ordre du jour du Pacte des solidarités présenté par le gouvernement le 18 septembre. Mais au-delà, le secrétaire national du Secours populaire français insiste sur la fiscalité : « En baissant les impôts, l’État a trop réduit ses capacités à agir. Il y a un moment où cela ne tient plus, et peut-être que nous sommes dans ce moment », confie-t-il.Difficiles conditions de vies des femmes afghanes« Afghanistan : la vie volée des femmes », titre le quotidien qui ne peut que constater que « les talibans, au pouvoir depuis deux ans ont exclu les femmes de la vie publique. » La Croix donne la parole à deux Afghanes. Elles font partie des cinq femmes exfiltrées lundi vers la France. Au quotidien, elles racontent ce qu’elles-mêmes qualifient « d’enfer ». L’une est chercheuse en socio-économie, l’autre, enseignante en informatique. Deux métiers qu’elles n’avaient plus le droit de pratiquer depuis la prise de pouvoir des talibans. « Le secteur de la santé reste l’un des derniers lieux ou les femmes sont tolérées par le régime de Kaboul », constate d’ailleurs l’envoyée spéciale de La Croix en Afghanistan. Météo exceptionnelleEt on ne parle pas des cartes qu’on trouve en dernière page de certains journaux mais bien d’articles sur ce que le Parisien qualifie de « météo aux effets exceptionnels en Europe. [...] Des records de chaleur dans l’hexagone, et des pluies diluviennes ailleurs ». De quoi agiter la communauté des climatologues. Carte avec un dégradé du bleu au rouge à l’appui, le Parisien se penche sur le phénomène. Exit le dôme de chaleur, place au « blocage en Omega ». Il s’agit en fait d’un anticyclone bloqué sur le centre ouest de l’Europe. Pourquoi Omega ? Tout simplement parce qu’il a la forme de la lettre grecque. À gauche et à droite de cet anticyclone, on retrouve les fameuses « gouttes froides, au large du Portugal et de la Grèce ». Ce sont elles qui « provoquent les pluies torrentielles qui touchent le bassin méditerranéen », explique le journal. Le Monde nous emmène justement en Grèce ou « la quantité de l’eau tombée en vingt-quatre heures représente l’ensemble de la pluie habituelle pendant tout l’automne », confie un météorologue grec au journal.La question que se posent les climatologues, est de savoir si le changement climatique est responsable de ces épisodes extrêmes. Pas directement à en croire l’un d’eux interrogé par le Parisien : mais le changement climatique agit comme « un dopant », et pourrait ne plus rendre exceptionnels ce genre de phénomènes. 
9/6/20234 minutes, 28 seconds
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À la Une: les espèces invasives, une menace qui plane sur la biodiversité

Le sujet est au cœur de la réunion à Bonn, en Allemagne, de la plateforme scientifique intergouvernementale. Ses 143 états membres dressent un état des lieux alarmant. « La conquête de l’espèce », résume Libération qui, comme le reste de la presse, revient sur ce rapport du groupe d’experts de l’ONU sur la biodiversité, publié le 4 septembre. « Moustique tigre, frelon oriental, fourmi électrique… les espèces invasives essaiment la terreur », s’alarme le journal. « Au moins 3 500 plantes, animaux et microbes déplacés par les activités humaines causent des dommages parfois irréversibles à la nature », nous rappelle le Figaro.Au-delà de la nature, « l’introduction d’animaux ou de plantes hors de leur milieu d’origine nuit aussi au bien-être humain », nous dit La Croix. Selon Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement, la propagation d’espèces exotiques envahissantes n’est rien de moins que le « cinquième cavalier de l’apocalypse ». Un cavalier qui voyage grâce à l’homme. « Elles traversent la planète par avion ou porte-conteneur, avant de proliférer au point de devenir une menace pour leur nouvel environnement », raconte le Figaro.Les chiffres donnent le tournisLa Croix précise que « les activités humaines ont conduit à l’introduction de plus de 37 000 espèces exotiques, dont plus de 3 500 sont à la fois envahissantes et nuisibles ». Et comme il faut bien un ennemi public numéro 1, le quotidien note que côté faune, « c’est le renard roux qui, sorti de son milieu d’origine, apparaît comme l’un des mammifères les plus dangereux pour la biodiversité ». Il est suivi de près par le rat noir. Côté flore, c’est la jacinthe d’eau qui fait des ravages, nous dit La Croix : « Originaire d’Amérique du Sud, cette plante aux jolis pétales violacés ou rosâtres peut croitre de plusieurs mètres par jour [...] Elle est présente notamment en Afrique, dans le lac Victoria, où elle a conduit à un déclin de la pêche, sans compter que le tapis très dense qu’elle forme à la surface de l’eau complique le déplacement des barques. »Et puisqu’on parle du lac Victoria, le Figaro rappelle que « l’introduction des perches du Nil carnivores dans les années 1950 s’est traduite par l’extinction rapide d’au moins 200 espèces uniques de poissons ».L’Hexagone n’est pas épargné. Ouest France propose ce mardi matin un reportage dans un verger situé au bord de la Rance. Un verger dans lequel « un frelon asiatique s’attarde sur les fleurs d’un massif de renouées du Japon. Venues d’Asie, ces deux espèces cohabitent désormais sur le territoire français », laissant peu de place aux espèces locales.  Ces « invasions biologiques » coutent cherLibération cite les experts de l’IPBES selon lesquels le « coût économique mondial (des espèces invasives) a dépassé 423 milliards de dollars par an en 2019 ». Pas d’amélioration en vue puisque ce chiffre quadruple tous les dix ans depuis 1970. Libé précise que « 92 % des coûts concernent les dommages tels que les pertes agricoles, qui peuvent nuire à la sécurité alimentaire de certaines populations, les pertes liées à la santé (allergies, piqûres, virus), à l’endommagement des infrastructures, comme les termites qui abîment les bâtiments ou les animaux qui s’attaquent aux berges et causent des effondrements ».Il ne faut pas non plus sombrer dans le désespoir. La Croix l’affirme : « Il est possible de restaurer certains écosystèmes mis à mal. » Il faut aussi mettre l’accent sur la prévention. Et une prise de conscience se dessine malgré tout, souligne le quotidien : « En décembre dernier, lors de l’adoption, au Canada, du nouveau cadre mondial pour la biodiversité, les pays membres de la COP15 se sont fixé pour objectif de réduire de 50 % l’introduction et l’établissement d’espèces exotiques envahissantes d’ici à 2030. »Trafic de drogueLe Parisien donne la parole à des policiers. Ils décrivent des « cités devenues quasi-impénétrables ». Des quartiers dans lesquels « les trafiquants achètent le silence et la complicité des populations. Concierges, employés municipaux, agents des postes mais aussi policiers seraient achetés de plus en plus fréquemment ». Face à eux, des policiers qui manquent de moyens humains et matériels, et qui doivent composer avec des procédures judiciaires toujours plus lourdes. Au Parisien, les policiers confient leur « frustration et leur abattement ». Et ils ne voient pas la situation s’améliorer à l’avenir. « Bientôt », conclut l’un d’entre eux, « on ne trouvera plus personne pour aller poser une balise à 4h du matin ».
9/5/20234 minutes, 9 seconds
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À la Une: la rentrée des classes…

À chaque quotidien son traitement…Le Parisien se demande « Comment relever enfin le niveau des élèves ? »« Prof : le plus beau métier du monde ? » s’interroge Libération qui constate que « la promesse de l’exécutif de mettre un enseignant devant chaque élève aura du mal à être tenue pour cette rentrée ». Le quotidien se penche sur ce qu’il pense être la raison de ce manque de professeurs : la « crise existentielle des enseignants, une profession qui peine à susciter de nouvelles vocations ».« La bataille de la lecture » titre de son côté La Croix qui se penche sur ce qui est LA priorité affichée par le nouveau ministre de l’Éducation, Gabriel Attal.Comme le rappelle Le Parisien, après les savoirs fondamentaux de Jean-Michel Blanquer, après le choc d’attractivité vanté par Pap Ndiaye, le nouveau ministre de l’Éducation nationale fait la synthèse et place cette rentrée « sous le signe du choc des savoirs ».Et il y a urgence à en croire Le Parisien qui relaye les propos de Gabriel Attal : la France est en dessous de la moyenne européenne et internationale. Concrètement précise le quotidien, « les élèves français ont perdu l’équivalent d’un an en termes de niveau ».Pour ce qui est de la lecture, La Croix parle de « lacunes bien françaises » et rappelle que : « cela fait 20 ans que la lecture est au centre de l’attention des ministres ». Le journal parle d’un bilan moyen : l’école ne parvient pas à apprendre à lire à tous les élèves.Qu'à cela ne tienne constate Le Parisien, Gabriel Attal veut augmenter le temps dédié à la lecture quotidienne en CP.Ce n’est apparemment pas la solution selon La Croix qui donne la parole à un chercheur selon qui « les réponses ne sont pas à chercher dans le temps d’apprentissage ». « Les élèves français ont en moyenne plus de temps de lecture que les autres jeunes européens ».Une spécialiste des sciences de l’éducation confie au quotidien que « La France ne progressera jamais dans les classements tant que les professeurs laisseront des élèves sur le bord du chemin ». « Cela arrive pourtant quand ils ne savent plus comment faire ». Il faut selon elle « mieux former les professeurs pour aborder ces cas particuliers ».Le plus beau métier du monde, vraiment ?Une phrase qui pourrait faire bondir certains enseignants qui nous écoutent en buvant leur café ou le thé. Des profs qui sentent de moins en moins qu’ils pratiquent le plus beau métier du monde ?Libération se penche sur les causes du désintérêt pour le métier d’enseignant : entre « une rémunération peu attractive, le manque de reconnaissance et des conditions de travail de plus en difficiles ».Résultat martèle le quotidien : « Parents rassurez-vous, tout va bien. Du moins sur le papier ».  Dans les faits précise Libé, au moment où 12 millions de jeunes reprennent le chemin de l’école, non, il n’y aura pas un professeur devant chaque élève. Pour le quotidien : « cette grande annonce d’Emmanuel Macron a tout d’une fausse promesse ».Dans les colonnes du journal, de jeunes professeurs confient leur désarroi comme Manon, 24 ans qui a démissionné après un an. Elle n’ira plus à l’école, tout comme certains jeunes Français rappelle sur Mediapart la défenseuse des droits. Claire Hédon « alerte sur les très nombreux enfants toujours privés d’école. Les enjeux sont connus : manque de moyens, précarité, handicap, discrimination vis-à-vis des familles étrangères et des enfants ultramarins. Un sujet qui déchaîne moins de passions que d’autres », constate Mediapart.L'interdiction de l'abaya, c'est dans Le FigaroEt c’est le Figaro qui s’empare donc ce matin du sujet qui déchaîne les passions : l’interdiction de l’abaya dans les établissements scolaires.Le quotidien parle de « rentrée sous haute surveillance » mais constate surtout que « L’interdiction des tenues religieuses s’annonce difficile à appliquer dans les établissements les plus touchés par les atteintes à la laïcité ».« Dans certains établissements […] où les abayas se sont comptées par dizaines, voire par centaines, nous ne pourrons gérer seuls » glisse un membre du premier syndicat des personnels de direction.Mais Gabriel Attal a promis rappelle le quotidien « un accompagnement humain renforcé ».Le ministre qui se rend prudemment en ce jour de rentrée, conclut le Figaro, dans une école et un lycée breton en compagnie d’Elisabeth Borne.Son cabinet en revanche, invite tous les journalistes qui le souhaitent à venir faire un reportage dans un des établissements confrontés au problème de l’abaya. C’est ce que relaye Libération qui parle ce matin d’une douteuse opération de communication du cabinet d’Attal.
9/4/20233 minutes, 57 seconds
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À la Une: la photo d'un «survivant»

« Survivant »... oui c'est ainsi que l'hebdomadaire Le Point qualifie cet homme légèrement souriant, « malgré le verre noir qui cache son oeil mort »... Cet homme, c'est Salman Rushdie, l'auteur des Versets Sataniques, « 34 ans après la fatwa, un an après la violente agression au couteau » dont il a été victime. « Agression » nous dit Le Point « qui n'a pas entamé la force de résistance de l'écrivain au fanatisme et à la bêtise ». Salman Rushdie confirme avec ses propres mots : « Écrire », explique-t-il, « a toujours été ma façon d'essayer de comprendre le monde... Ce que l'attaque a produit, en réalité, c'est renouveler le sens de cette importance que je mets dans la littérature... les mots sont les seuls vainqueurs ». C'est d'ailleurs la dernière phrase de son nouveau roman La Cité de la victoire, qui sort cette semaine en France, un roman écrit avant son agression, l'histoire d'une cité indienne du XIVème siècle, où les femmes ont une place prépondérante. Écrire, il en est aussi question, sous une autre forme, dans L'ObsÀ la veille de la rentrée scolaire, l'hebdomadaire s'interroge sur une possible réforme de « l'orthografe »,  orthografe avec un F et non pas PH, comme la règle nous l'impose... Une règle que de moins en moins de Français maîtrisent. « L'effet est mesurable, assure l'Obs, la langue que nous parlons s'éloigne chaque jour davantage de celle que nous écrivons »... « À moins d'accorder beaucoup de place au parcours, comme on le faisait autrefois, l'abondance des incongruités et des exceptions rend difficile l'enseignement d'une règle ». « D'où l'idée de rationaliser les consonnes doubles, et dépénaliser l'invariabilité des participes passés avec l'auxiliaire avoir, par exemple ». Une perspective qui fait toutefois hurler certains linguistes, dont certains ont écrit un manifeste affirmant « le français va très bien merci ». Une affirmation péremptoire, peut-être un peu trop optimiste... Dans L'Express, l'une des conséquences des coups d'État au Sahel...« Des vies chamboulées entre la France et le Sahel », titre l'hebdomadaire qui a rencontré, à Paris, Mohamed, un bijoutier nigérien, « les yeux rivés sur son écran de téléphone, il guette les messages de ses proches, à plus de 3 000 kilomètres de là, dans la région d'Agadez, la cité historique du nord du Niger ». « Je veux rentrer chez moi, explique-t-il, j'ai peur pour ma famille, qu'ils manquent de nourriture, lorsque la guerre éclate ». Il espère « pouvoir partir avec un vol d'Air Algérie, l'une des dernière compagnies qui opère encore au Niger »... Sinon, dit-il, « je passerai par la route ».  Il faut savoir aussi que les ambassades françaises, au Niger, au Burkina Faso, et au Mali, ont cessé de délivrer des visas. « Un choc pour les jeunes Sahéliens qui devaient étudier en France à la rentrée », raconte L'Express, qui prend l'exemple de Maurice, étudiant en droit à Ouagadougou, qui devait partir le 18 août pour suivre un master 2 à l'université Paris Nanterre... « Tout était calé, explique-t-il, mon billet, mon logement, il ne me manquait plus que le visa »... « si ça ne se débloque pas, c'est un an de procédure qui est perdu... On est sanctionné pour des problèmes entre pays ». D'autres vies chamboulées, celles des enfants ukrainiens réfugiés en FrancePour eux aussi, c'est la rentrée. « 20 000 réfugiés ukrainiens ont déjà effectué une année scolaire en France... pour fuir l'invasion russe. Combien seront-ils cette année ? » se demande Le Parisien Dimanche, qui a rencontré Gleb, un garçon de 10 ans qui a « hâte d'entendre sonner son réveil lundi matin », et de reprendre le chemin de l'école à Tourcoing, dans le nord de la France, « loin de Dnipro, sa ville natale ».... Arman lui aussi aime l'école, même si « la langue française est difficile à apprendre », reconnaît-il. Il parle déjà le russe, l'arménien et comprend l'ukrainien. « Aimerait-il reprendre l'école en Ukraine ? » lui demande Le Parisien Dimanche ... « évidemment... mes amis sont ailleurs, dit-il, Tout va changer après la guerre, mais je ne sais pas si je voudrais revenir ».Enfin, une question un rien provocatrice, dans Marianne cette semaine.  Que choisir, un bébé ou un chien ? Une question que pose l'hebdomadaire, partant du principe qu'avec « l'inflation galopante, les menaces de guerre ou encore la terreur climatique », les jeunes couples sont de moins en moins enclins à faire des enfants. « C'est alors que le meilleur ami de l'homme intervient, nous dit Marianne, avec sa truffe humide comme ultime consolateur d'une humanité privée d'élan vital. » Et l'hebdomadaire s'est livré à un comparatif enfant/chien étonnant : affection, alimentation, dressage, habillement... D'où il ressort notamment que l'habillement coûte beaucoup moins cher pour un chien que pour un bébé, (on s'en serait douté). Pour ce qui est des vacances, en revanche, c'est bébé qui gagne le match... car le chien reste « indésirable dans de nombreux hôtels et campings ». Et à l'arrivée, c'est un match nul entre le bébé et le chien. Il ne reste plus qu'à choisir...  
9/3/20235 minutes, 1 second
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À la Une: la mort d'un vacancier franco-marocain tué par les gardes-côtes algériens

 « L'affaire a été révélée par la presse marocaine, raconte Le Monde. L’histoire commence lorsque les frères Bilal et Mohamed Kissi décident de passer la journée en mer en jet-ski avec deux amis dans les eaux de Saïdia, une ville limitrophe de l’Algérie située dans le nord-est du Maroc. Selon le témoignage de Mohamed Kissi, le seul rescapé, ils se sont perdus en mer mardi, à la tombée de la nuit. Ils se sont alors retrouvés dans les eaux algériennes »... La mort de ce vacancier, ajoute Le Monde, a été « confirmée par la France, selon laquelle une autre personne, est actuellement incarcérée en Algérie. Selon le témoignage d’un des quatre jeunes, le seul à être revenu, ils auraient été attaqués par les gardes-côtes algériens alors qu’ils s’étaient égarés dans les eaux territoriales algériennes. Le quatrième vacancier est présumé mort, mais son corps n’a pas été retrouvé. »Le Parisien publie une photo des funérailles de l'une des victimes, Bilal Kissi, 29 ans,« père de deux fillettes en bas âge, enterré jeudi à Bni Drar, au Maroc ». Une amie, Fouzia, témoigne : « Bilal vendait des vêtements au marché de Clichy-sous-bois, en Seine-Saint-Denis. Tous les ans, il partait en vacances avec sa famille à Oujda, jamais il n'a eu de problème là-bas. » « Ce qui aurait pu être un fait divers pourrait se transformer en grave incident diplomatique », estime de son côté Libération. « Ce drame pourrait accroître un peu plus les tensions entre le Maroc et l’Algérie, qui ont rompu leurs relations diplomatiques en 2021 ». La question du Sahara occidental, mais aussi la normalisation des relations entre Rabat et Tel Aviv, étant jusqu'à présent « les principaux sujets de discorde entre les deux pays ».En Une du Figaro, Catherine, les coups d'État en AfriqueOui, « Coups d'État en Afrique, la peur de la contagion », titre le journal. « Les derniers putschs ne sont pas une simple répétition d'un mécanisme devenu banal sur le continent » affirme le Figaro. « Aujourd'hui, les militaires prennent le pouvoir pour le garder. Soutenus par l'opinion, ils résistent aux pressions internationales et aux " sorties de crise " traditionnelles, un président civil pour une transition politique brève suivie d'élections ». Quant à la présence française, elle n'a plus lieu d'être, estime le journal, pour lequel « il est temps de liquider ouvertement la Françafrique ». « Pactiser avec des régimes corrompus ou incompétents, au nom d'une stabilité à court terme et de la défense d'intérêt économiques, se révèle contreproductif ». « Il faut, conclut le Figaro non sans opportunisme, sacrifier un peu du présent pour sauver l'avenir, sur un continent dont les richesses naturelles et le développement démographique interdisent qu'on s'en détourne ».Enfin, une actualité plus légère dans Le Parisien...Le journal nous parle de cette nouvelle « technique » employée par des sportifs de haut niveau, c'est le « mouth taping » : « en plaçant un morceau de sparadrap sur leurs bouches pour s'entraîner ou pour dormir, certains sportifs de haut niveau espèrent améliorer leurs performances ». Photo à l'appui, celle de la N°1 mondiale de tennis, Iga Swiatek, frappant dans la balle, avec un morceau de sparadrap sur la bouche. La joueuse polonaise explique : « c'est plus difficile de respirer lorsqu'on le fait uniquement par le nez et c'est plus facile pour faire augmenter mon rythme cardiaque. Je pense que cela a quelque chose à voir avec l'endurance, mais je ne suis pas une experte. Parfois, je ne comprends pas non plus les choses qu'ils me disent de faire ». Ce qui a le mérite d'être honnête.  Les spécialistes de physiologie, eux, incitent à la prudence, « rien de scientifique n'a été spécifiquement établi ». La technique du sparadrap utilisée par les sportifs de haut niveau, pour améliorer leurs performances, mais aussi pour « améliorer leur qualité de sommeil, n'est pas à mettre entre les mains de tout le monde ».
9/2/20234 minutes, 10 seconds
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À la Une: l'après coup d'État au Gabon

« Après le putsch militaire, la Gabon est dans l'attente et le doute », titre Libération... « Deux jours après la chute d'Ali Bongo, Gabonais comme observateurs internationaux espèrent des putschistes qu'ils tiendront leurs promesses et ne s'éterniseront pas au pouvoir. Le malaise toutefois est palpable », poursuit le journal, qui observe que « très peu de voix se sont élevées pour réclamer le retour au pouvoir d'Ali Bongo ». La preuve avec ces propos du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrel : « Quelques heures avant le coup d'État militaire, il y a eu un coup d'État institutionnel car les élections ont été volées. » Une allusion bien sûr aux élections du week-end dernier.« France-Afrique : la contagion gabonaise », titre de son côté Le Monde, qui consacre son éditorial au Gabon et lance un avertissement à la France : « Face au risque d’emballement après la succession de putschs en Afrique francophone, dont le renversement d’Ali Bongo mercredi au Gabon, il est urgent pour Paris de changer de posture et d’adopter une stricte position de neutralité. » Et Le Monde d'ajouter : « La position de la France est affaiblie par le contraste entre ses leçons de démocratie, sa défense des ''valeurs'', d’une part et, de l’autre, son lourd passé de présidents installés ou déboulonnés par ses soins, son soutien à des dictatures et sa condamnation à géométrie variable des coups d’État. » Le quotidien n'hésite pas à donner quelques conseils à Emmanuel Macron et au gouvernement : « Neutralité », donc, mais aussi « clarification du discours, probablement par un repli militaire ».Mediapart revient aussi sur les relations entre la France et le Gabon« France, pétrole, argent, pouvoir » : le destin de la famille Bongo. Pour un peu, on se croirait dans un feuilleton à rebondissements, Dynastie ou Dallas. « Sans le pétrole, parlerait-on aujourd'hui de la dynastie Bongo ? » interroge Mediapart : « L’histoire de cette famille qui a régné pendant 56 ans et a occupé toutes les sphères de l’État du Gabon est intimement liée à celle de l’argent de l’or noir : celui qui a coulé à flots pendant des décennies et auquel Elf puis Total ont eu un accès privilégié. » « Pendant ce temps, accuse Médiapart, la majorité des Gabonais regardent, sans profiter de rien, réduits au silence quand ils essaient de contester l’ordre établi par la dynastie. Aujourd’hui, près de 40 % de la population gabonaise vit sous le seuil de pauvreté, et le taux de chômage atteint 37 %, alors que le PIB est élevé par rapport à la moyenne africaine. Le pays s’est même de plus en plus appauvri au fil des années. » Le journal en ligne termine : « Reste une question : l'argent du pétrole va continuer de couler, mais au profit de qui ? » En France, c'est aujourd'hui qu'entre en vigueur la réforme des retraites longuement contestée dans la rue« J'aurais dû partir à la retraite aujourd'hui », titre L'Humanité. Le journal proche du Parti communiste donne la parole à Édith : « Elle a déjà fait ses cartons, vendu son appartement. La future retraitée s'imaginait vivre proche de sa fille et de ses petits-enfants, en Normandie. » Seulement voilà, la réforme des retraite bouscule ses prévisions. « Édith, née en 1961, fait partie des premières victimes de la réforme, condamnées à faire trois mois de plus. » Elle va devoir vivre chez son père, puis chez des copines, « un stress dont elle se serait bien passé ».Dans son éditorial, le journal prévient : « Il serait bien naïf de penser que l'entrée en vigueur de ce texte puisse faire retomber la colère. » D'autant que le système bafouille : « Certains ne savent même plus quand ils pourront faire valoir leurs droits tant la mise en œuvre de cette réforme dans la précipitation s'avère chaotique. » L'Humanité qui ne baisse par les bras et rappelle qu'une nouvelle journée de mobilisation est prévue au mois d'octobre.
9/1/20234 minutes, 7 seconds
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À la Une: Emmanuel Macron convie les chefs des partis politiques représentés au Parlement

Terme moins clinquant que ce qui avait été annoncé au milieu de l’été. Le chef de l’État avait alors évoqué « une initiative politique de grande ampleur pour la rentrée ». Alors l’Humanité sort le dictionnaire ce matin, le Robert en l’occurrence. Ampleur : « Qui a une grande importance [...] Les citoyens français devaient s’attendre à quelque chose d’énorme, nous dit le journal. La révolution écologiste ? L’augmentation des salaires ? Ou un simple coup de communication ? Les moins naïfs auront opté pour la dernière option. Gagné », ironise l’Humanité pour qui cette initiative inédite est tellement inédite que le président l’avait déjà fait en juin 2022, juste après sa réélection. « Macron tient sa surprise partis », titre en Une Libération qui poursuit dans le jeu de mots : le président « veut en venir aux mains... tendues ». Alors qui saisira cette main tendue ? À gauche, nous dit le quotidien, les dirigeants de la Nupes trainent des pieds, « mais ils passeront une tête ». Il le faut d’ailleurs, nous dit-on dans l’édito de La Croix intitulé « Responsabilité » et selon lequel les politiques doivent faire « ce qu’ils savent faire et ce pour quoi ils sont élus : de la politique et donc des compromis. Le pouvoir d’achat, l’éducation ou la cohésion de la nation le méritent », poursuit La Croix. La cohésion, c’est bien ce que cherche le président, écrit Le Figaro. En tout cas, tenter d’établir un dialogue et trouver des accords ponctuels. «Tenter » car la « concorde est loin d’être évidente », poursuit le journal. Et pour ce qui est du résultat, il faudra se fier au récit de chacun à la sortie de la réunion et du diner qui doit suivre, car ce sera à huis clos, sans journaliste et sans téléphone portable dans la salle : « La communication sera aussi cadenassée que la mise en scène », semble regretter Aujourd’hui en France.À lire aussiFrance: le président Macron rencontre les chefs de partis, mais pour quels objectifs?De plus en plus d’enfants dorment dans la rue en FranceIls étaient par exemple près de 2 000 dans la nuit du 21 au 22 août dernier, dehors, faute de place d’hébergement disponible ou adaptée. C’est 20% de plus que fin août 2022, et ce, en dépit, écrit La Croix, de l’engagement du gouvernement, à l’automne dernier, de ne laisser aucun enfant à la rue. Et c’est d’autant plus alarmant, nous dit le quotidien régional Sud Ouest, que selon les organisations à l’initiative de ce rapport, « les chiffres sont largement sous-évalués » puisqu’ils ne prennent pas en compte, par exemple, les enfants qui vivent dans des squats, ni même les mineurs accompagnés.Aujourd’hui en France nous présente Rémus, 24 ans, arrivé de Roumanie : avec son épouse, enceinte de 7 mois et demi, et leurs deux enfants, 3 ans pour l’un, 11 mois pour l’autre. Ils dorment dans une voiture, sur un parking. Ce n’est pas faute d’avoir appelé le 115, le numéro d’urgence : mais plus de place d’hébergement, « il a insisté, peine perdue, tout est plein à craquer », écrit le journal qui se fait également l’écho de l’inquiétude de l’Unicef sur la santé mentale de ces enfants qui dorment à la rue, avec des troubles psychiques plus récurrents. Claque tricolore aux championnats du monde d’athlétismeUne petite médaille d’argent grâce au relais 4 fois 400 mètres masculin, et c’est tout ! Et comme souvent ces derniers temps, on voit revenir la phrase très fataliste :« À un an des JO », qui se dérouleront à Paris. On la lit notamment ce mercredi matin dans Aujourd’hui en France qui nous raconte la réunion organisée hier entre la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra et les représentants de la Fédération française d’athlétisme. La ministre a réclamé « du leadership » et surtout « un plan d’action détaillé. [...] Des rendez-vous avec d’anciens champions mais aussi des sportifs français et étrangers, issus d’autres disciplines, devraient être également organisés lors des rassemblements des équipes de France afin qu’ils puissent faire part de leur expérience », nous apprend le quotidien selon qui « s’il ne faudra pas attendre de miracle aux JO de 2024 », les parties se sont au moins « entendues afin de créer une émulation ». Ne pas croire à un miracle en effet, « à moins de croire encore au père Noël ou d’être la ministre des Sports », tacle Le Figaro qui parle d’un « fiasco annoncé ». Le journal publie un article pleine page intitulé très abruptement : « Pourquoi l’athlétisme français fera un bide aux Jeux de Paris. »
8/30/20234 minutes, 16 seconds
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À la Une: les annonces du ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal

Le ministre de l’Éducation nationale est sous le feu des projecteurs en cette rentrée. Pour sa grande première conférence de presse le 28 août, Gabriel Attal a insisté sur la nécessité de renforcer les « savoirs fondamentaux » et de « faire bloc » sur la laïcité, rapportent Les Échos.Concrètement, au collège, « une heure de soutien ou d’approfondissement » en français ou en mathématiques sera proposé aux élèves de sixième. Au lycée, les épreuves de spécialité seront déplacées de mars à juin et un « nouveau pacte enseignant » doit permettre d’assurer le remplacement de professeurs absents pour de courtes durées.« Un prof devant chaque élève, une promesse à réviser », titre Libération. Les engagements du ministre semblent difficiles à tenir selon le quotidien, car « au début de l’été, plus de 3 000 postes d’enseignants n’avaient pas été pourvus à l’issue des différents concours ».Interdiction de porter l'abayaC'est une tenue ample portée dans certains établissements scolaires par des jeunes filles de confession musulmane. Pour Libération, l’annonce a tout du « sujet polémique facile et traditionnel de la fin août ».« S’atteler à ses dossiers ou faire de la politique, Gabriel Attal vient de prouver qu’on pouvait faire les deux à la fois », note l’éditorialiste du Figaro.Mais « l’interdiction de principe des abayas est-elle pour autant juridiquement solide ? », s’interroge La Croix. « Il semble difficile d’interdire toute robe ample (…) quelle définition le ministère en donnera-t-il? » Pour le Conseil français du Culte musulman, elle sera impossible à appliquer « sans tomber dans les travers de la discrimination ».Le Conseil d’État sera « le futur arbitre de l’abaya à l’école, écrit le Figaro. Les sages se préparent déjà à une avalanche de recours déposés par la gauche radicale ».Pour L’Humanité, « l’abaya ne cachera pas les vrais enjeux de la rentrée (…) les effectifs dans les classes, les profs qui manquent, la revalorisation incomplète des salaires des enseignants… Autant de sujets sur lesquels le ministre devra faire ses preuves », conclut le quotidien.L’inquiétant état de notre planète« Le réchauffement climatique menace la quasi-totalité des stations de ski européennes », titre Le Monde. Une étude publiée dans la revue Nature Climate Change, « modélise les conséquences pour les montagnes européennes d’un réchauffement mondial croissant ».A +2 degrés, la moitié des 2 000 stations de ski du continent « connaitront un enneigement insuffisant », précise Le Figaro. A +4 degrés, 98% d’entre elles seront concernées. Les scientifiques ont aussi évalué les conséquences du phénomène en calculant les coûts environnementaux associés à la neige artificielle. « Si sa fabrication pèse peu au regard de l’énergie carbonée liée au transport et au logement en montagne. Elle n’en demeure pas moins un élément déterminant, car sans elle, la fréquentation des stations s’écroulerait aujourd’hui », notent les auteurs de l’étude.Selon un spécialiste, interrogé par le Monde, « l’adaptation des stations de ski au changement climatique ne constitue pas le seul enjeu. La mobilité des touristes doit être sérieusement considérée. D’autant que les skieurs n’accomplissent plus seulement leurs migrations saisonnières en voiture ou bien en train et en car ; la clientèle étrangère, croissante, vient aussi en avion ».La France se dirige vers une saison touristique recordNotamment grâce aux touristes étrangers, explique le Figaro. Les arrivées internationales, via des vols long-courriers, bondissent de 29% se félicite la ministre déléguée au tourisme, Olivia Grégoire qui table sur 64 à 67 milliards de recettes touristiques cette année. « Les Européens sont revenus en masse… Les Américains, profitant d’une parité euro-dollars favorable, ont été aussi nombreux que l’an dernier. » Les touristes asiatiques ont fait leur grand retour.Et si vous êtes lassé de la plage, vous auriez peut-être pu aller visiter l’usine automobile située près de Rennes, dans l’ouest de la France. Pour la première fois cet été, l’usine de montage du groupe Stellantis a ouvert ses portes aux visiteurs, raconte La Croix. Des « visites qui ont rencontré un énorme succès et qui permettent à l’entreprise de mettre en avant son savoir-faire ». Ça s’appelle le tourisme industriel et ça a le vent en poupe, en 2022, « les entreprises françaises ont accueilli près de 20 millions de visiteurs, soit 40% de plus qu’avant la pandémie ».
8/29/20234 minutes, 59 seconds
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À la Une: la rentrée politique à droite comme à gauche…

À gauche, « retour à la case épars », titre Médiapart… « Lors de leurs universités d’été, écologistes, socialistes et communistes ont pris acte de l’impossibilité, à ce stade, d’une liste commune aux élections européennes », résume le pure player. À Blois, le rendez-vous des socialistes a été marqué par ce « coup » de Ségolène Royal. L’ancienne candidate à la présidentielle a proposé de « prendre la tête d’une liste d’union de la gauche » aux Européennes. Une proposition qui n’a pas convaincu, explique Le Figaro… « Le rassemblement ne peut-être l’œuvre de personne parce qu’il ne peut être que le fruit de tous », lui répond en creux, le premier secrétaire du parti Olivier Faure.Les Républicains eux étaient réunis au Cannet. À trois jours de la rencontre des oppositions avec le chef de l’État, le président de LR, Eric Ciotti avertit que la droite ne serait ni « ‘l’alliée de l’impuissance’, ni ‘la complice de l’imposture’ », rapporte Le Figaro. LR qui réfute tout rapprochement avec le camp macroniste…Dans la sphère politique, les appétits s’aiguisent en vue de la prochaine présidentielleChez les Républicains, « le mode de désignation du candidat sera décidé dans les prochains mois mais un seul nom est synonyme d’avenir aux yeux du patron de la droite », écrit Le Figaro, Laurent Wauqiez... Eric Ciotti saluant son « talent », sa « vision » et son « courage ».Eric Ciotti qui en a aussi profité pour tacler « l’indécence » des ambitions présidentielles de Gérald Darmanin. « Avant de songer à la succession, songez à gouverner ! » s’est indigné le président de LR, sans jamais citer le nom de son ancien camarade.« Darmanin verrouillé de l’intérieur », titre Libération. Lors de son « grand raout de rentrée hier à Tourcoing, le ministre de l’Intérieur prévoyait de poser un premier jalon en vue de 2027. C’était sans compter le rappel à l’ordre de la Première ministre, qui s’est invitée au dernier moment », explique le quotidien, il faut dire qu’il y avait du beau monde hier dans le fief du ministre de l’Intérieur, un millier de sympathisants, une centaine de parlementaires, dix ministres. De quoi faire « craindre à l’Elysée et Matignon, une velléité d’émancipation » en vue de la prochaine présidentielle… Elisabeth Borne l’a donc rappelé « à l’unité ».L’heure de la rentrée a sonné aussi pour les patronsL’université d’été du Medef s’ouvre ce lundi à Paris Longchamps. Des « patrons inquiets d’une hausse des impôts », résume La Croix, alors que le « gouvernement boucle son budget 2024 »,« les entreprises réclament de la stabilité », poursuit le quotidien…Les relations « se durcissent entre le patronat et le gouvernement » selon les Échos. Ce rendez-vous… est-ce un « Nouveau psychodrame ou début de rabibochage », s’interroge le journal. Le président Emmanuel Macron intervient via une courte vidéo au début de ces rencontres… « Une première depuis 2017, qui montre bien que l’exécutif ne veut pas voir sa relation avec les chefs d’entreprise s’envenimer », analyse le quotidien.Mais le gouvernement est revenu sur sa promesse de supprimer dès l’an prochain (la CVAE), la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises. « Un coup de canif » selon Patrick Martin, interrogé par le Figaro… Pour le nouveau président du Medef, « beaucoup d’entreprises » avaient intégré cette décision dans leur « business plan et vont être déstabilisées… L’incertitude fiscale est l’ennemie des entreprises », rappelle le nouveau patron des patrons.Dans la conjoncture actuelle, « Il faut (aussi) donner aux entreprises des marges de manœuvres pour qu’elles aient les moyens d’investir dans des technologies de décarbonation », explique le syndicat patronal. D’autant plus que Patrick Martin a fait de la « croissance responsable » l’un de ses thèmes de campagne, rappelle La Croix.
8/28/20234 minutes, 57 seconds
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A la Une: en Ukraine, tenir, après un an et demi de guerre

« Ukraine, tenir ! » s'exclame l'Express, avec en Une la photo du président Volodymyr Zelenski, portant un gilet pare-balles et un bouquet de fleurs jaunes et bleues, les couleurs de l'Ukraine. « il faut résister à Poutine », ajoute l'hebdomadaire. « L'Europe de 2023 sait que Poutine va perdre cette guerre. A condition de s'en donner les moyens. À condition de ne pas écouter ceux qui plaident pour le parti de la capitulation ». Allusion à peine voilée à Nicolas Sarkozy, l'ancien président français qui plaide pour un « compromis » avec la Russie. En une dizaine de pages, l'Express fait le tour des enjeux sur la guerre en Ukraine, ses combats, ses victimes, comme ces vétérans que l'on voit sur une photo réapprendre à marcher, avec une ou deux prothèses à la place des jambes. L'Ukraine, un pays qui souffre, « on parle beaucoup du stress post-traumatique des militaires, mais en réalité toute l'Ukraine en souffre », explique le fondateur d'une association de vétérans. Car la guerre a un « coût moral ». « Extérieurement », précise l'hebdomadaire, « les ukrainiens conservent leur dynamisme, leur détermination, leur fierté. Mais dans les profondeurs des conversations, les maux ne tardent jamais à faire leur apparition ». Témoin ce jeune journaliste, qui s'est rendu plusieurs fois sur le front, et « dont la voix posée gonfle parfois jusqu'au cri, sans qu'il s'en rende compte ».Famille ukrainienne réfugiée en FranceC'est Aujourd'hui en France - Week-end qui raconte l'histoire d'Osksana et ses deux filles, Solimiia et Lada, elles ont trouvé un « havre de bienveillance » chez un couple de retraités, Catherine et Christian, à Douarnenez, en Bretagne. « Lorsque la guerre a éclaté en Ukraine, ils n'ont pas hésité à ouvrir les portes de leur grande maison ». « On se sentait tellement inutile face à cette guerre. Ouvrir notre porte, c'est le moins qu'on puisse faire », raconte Christian. Oksana, elle se souvient avoir tout quitté en catastrophe, le 25 février 2022. On la voit souriante, poser pour la photo avec ses deux filles de 7 et 10 ans... qui aujourd'hui « parlent le français sans accent » Catherine se dit « ébahie ». « En classe de CP cette année », raconte Aujourd'hui en France Week-end, « Lada a appris à lire dans un alphabet qui n'est pas celui de sa langue natale. Rien ne semble intimider cette enfant qui du haut de ses 7 ans, apprend également le breton à l'école ».Espagne, football, et « baiser forcé »Un « baiser forcé qui enflamme l'Espagne » précise le Parisien Dimanche. On parle bien sûr de Luis Rubiales, le président de la fédération espagnole de foot, qui a « embrassé de force sur la bouche » la joueuse Jennifer Hermoso, après la victoire de l'Espagne à la Coupe du Monde féminine. Tollé quasi général en Espagne, où Luis Rubiales refuse toutefois de démissionner, et où l'affaire est déjà surnommée « MeeToo du Sport »... Finalement, Rubiales vient d'être suspendu par la Fifa, la Fédération internationale de football. Mais l'affaire ne s'arrêtera sans doute pas là. Le Parisien Dimanche a interrogé une spécialiste de l'histoire des femmes en Espagne... Elle précise que ce qu'on appelle en France « un baiser forcé », est considéré en Espagne comme « une agression sexuelle dans le cadre d'une relation de travail ». « L'affaire pourrait donc aller en justice. En attendant, elle fait du bruit : Pilar Calvo la secrétaire générale de l'Association pour les femmes dans le sport professionnel en Espagne se désole : "C'est une honte nationale, tous les regards sont braqués sur nous" ».Une astuce dans M, le supplément du journal le Monde...Il est ici question de « Digital Detox » « des produits ou de nouvelles habitudes qui font un carton aux États-Unis », et qui nous dit-on, « vont bientôt déferler en France ». De quoi s'agit-il précisément ? « d'une boîte en plastique... On y glisse son téléphone, on règle un temps d'enfermement, disons huit heures, jusqu'au lendemain matin. Après un compte à rebours de 5 secondes, deux mini rectangles sortent du couvercle et voilà la boîte verrouillée ». Cela paraît simple, de renoncer à son portable pendant quelques heures, mais il faut lutter contre ses habitudes. « La première réaction », explique M, « consiste à trouver que c'est une invention formidable pour les autres, mais inutilisable à titre personnel, car chacun se considère comme une personne qui doit pouvoir être appelée à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit ». Il faut donc surmonter ses à priori mais aussi sa nervosité. Indice révélateur : « certains utilisateurs regrettent que la boîte soit un peu trop facile à casser »... Il ne faut donc pas sous-estimer le pouvoir de notre smartphone sur notre cerveau...
8/27/20234 minutes, 52 seconds
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À la Une: l'immigration clandestine

 « Immigration clandestine : la France sous forte pression » titre le Figaro. « Les passages irréguliers en Méditerranée centrale ont bondi de 115 % en un an », ajoute le journal, qui rappelle la dernière déclaration en date d'Emmanuel Macron sur la question, déclaration au magazine Le Point : « La situation que nous connaissons n'est pas tenable, et nous devons réduire significativement l'immigration, à commencer par l'immigration illégale. » Une loi est en préparation, « le chef de l'État annonce déjà qu'elle sera sans tabou ». Le Figaro y semble favorable à la manière forte. « C'est que l'heure n'est plus à la demi-mesure » nous dit le journal qui reproche à Emmanuel Macron de ne pas être suffisamment déterminé sur la question. « De l'intention à l'action, il existe toujours une marge importante chez le président. » Le Figaro estime pourtant qu'il trouverait sans problème l'appui des Républicains, « s'il resserrait les conditions du droit d'asile, des aides sociales, du droit au sol et du soutien aux pays de départ ». « Les insoumis sont avec moi »Une certaine Ségolène Royal, l'ex-candidate socialiste à la présidentielle de 2007, a « fait une sortie remarquée hier, en se présentant comme un recours pour mener une liste aux européennes », écrit Libération. Déclaration faite lors des universités d'été des insoumis, avec lesquels Ségolène Royal se voit bien cheminer. « L'idée, dit-elle, c'est de conduire la liste. Oui, les insoumis sont avec moi. » Un peu plus loin, elle ajoute : « Il faut avancer, se structurer, ça prendra peut-être du temps. » Il n'a pas échappé à Libération qu'elle sourit « aux journalistes qu'elle semble (nous dit-on) trop heureuse de retrouver ».  Mais cette « sortie a fait s'étrangler quelques tauliers », précise le journal qui a recueilli la réaction d'Eric Coquerel, l'un des piliers des Insoumis. « C'est un poisson d'avril ? demande-t-il. Je ne suis pas au courant. »Élection présidentielle ce samedi 26 août au GabonC'est le journal Le Monde qui s'intéresse à ce scrutin, « une élection présidentielle taillée sur mesure pour Ali Bongo », « un scrutin à huis clos, sans observateurs internationaux ni journalistes étrangers », annonce le quotidien qui s'intéresse aussi au changement de mode de scrutin au Gabon. « L’opposition reproche au pouvoir d’avoir instauré en juillet un bulletin unique pour la présidentielle et les législatives. Dans les faits, l’électeur votant dans sa circonscription pour le candidat à la députation d’un parti votera automatiquement pour le candidat à la présidence de ce parti, et inversement. » Un opposant dénonce : « Cette modification viole la liberté de choix des électeurs. » Le Monde précise que le principal opposant à Ali Bongo, Albert Ondo Ossa, « ne s'appuie sur aucun organe politique reconnu alors que le bulletin à son nom ne mentionne aucun candidat aux législatives. Ses électeurs ne donneront donc leur voix à aucun député ». Le quotidien interroge aussi l'économiste Mays Mouissi, selon lequel « le bilan du second mandat d'Ali Bongo est un échec ». « Le taux de pauvreté et le chômage des jeunes ont augmenté, et les conditions de vie se sont largement dégradées, dit-il en ajoutant, comparativement à la dernière élection, les électeurs peuvent cette fois lui reprocher beaucoup d’erreurs, et l’opposition peut en profiter. Mais les conditions qui prévalent avant le vote font naître de sérieux doutes sur la transparence du scrutin. »Rien ne va plus en EspagneLe président de la fédération espagnole de football devait démissionner à la mi-journée. Or Luis Rubiales, n'en a rien fait. Il était pourtant poussé vers la sortie, de manière quasi unanime, pour avoir embrassé de force et sur la bouche, Jennifer Hermoso, une joueuse de l'équipe nationale féminine. « Il plonge le football espagnol dans la crise », annonce l'Équipe, alors que Libération raconte qu'hier, Luis Rubiales a défendu « un geste spontané et consenti », se disant « victime d'un assassinat social porté par un faux féminisme ». Réplique immédiate de Jennifer Hermoso : « À aucun moment, je n'ai consenti à ce baiser ni cherché à l'enlacer. Je ne tolère pas que l'on mette en doute ma parole, encore moins que l'on invente des mots que je n'ai pas prononcés. » La réplique est aussi collective : l'intégralité de l'équipe féminine espagnole, récente championne du monde, a annoncé qu'elle ne porterait plus le maillot de la Roja, (le maillot de l'équipe nationale), « tant que les dirigeants actuels seront en place ». 
8/26/20235 minutes, 1 second
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À la Une : retour sur la mort d'Evgueni Prigojine

La mort d'Evgueni Prigojine fait encore ce matin la Une des journaux français. « Du président américain au citoyen russe lambda, personne ne se dit surpris », nous dit Le Figaro, qui ajoute que « dans la Russie de Vladimir Poutine, la mort brutale d'un "traître" désigné n'est qu'une question de temps. Pour Evgueni Prigojine et ses accolytes de la milice Wagner, cela a mis deux mois, jour pour jour, après un coup de force militaire aux relents de putsch ». C'est ce que Le Figaro appelle le « poutinisme éclairé ».Le journal se projette aussi dans l'avenir et juge que « l'armée russe pourrait remplacer les miliciens de Wagner en Afrique ». Vladimir Poutine l'a dit au sommet des Brics : « la Russie entend approfondir ses liens avec les pays africains » et « on s'oriente vers un remplacement des privés par des officiels », selon une source sécuritaire française citée par Le Figaro. Libération, de son côté, affiche en Une, une photo de Vladimir Poutine près d'un hublot, probablement dans un avion, et titre ironiquement : « Un accident est si vite arrivé  ». Le journal s'interroge également sur l'avenir du groupe paramilitaire et affirme « qu'en Afrique, Wagner survivra à son créateur ».Depuis le coup de force de Prigojine le 24 juin, « nul doute », nous dit Libération, « que le Kremlin a entrepris une réorganisation de l'écosystème Wagner. Le groupe changera peut-être de nom. L'armée ou les services de renseignement le contrôleront d'un peu plus près. D'autres sociétés paramilitaires russes proches du pouvoir reprendront peut-être une partie de ses activités. Mais le réseau militaro-mafieux en Afrique perdurera sous une forme ou une autre ».« Un acte de représailles »Deux autres journaux, la Croix et l'Humanité font aussi leur Une sur la mort de Prigojine. La Croix : « la mort d'Evgueni Progojine, deux mois après sa mutinerie, envoie un message glaçant aux élites russes ». « La Russie se transforme en un État voyou, dont le chef ne peut survivre que par l'élimination de ses opposants et la peur qu'il inspire à ses propres partisans.»Quant à l'avenir des paramilitaires russes en Afrique, « la mort de Prigojine ne devrait pas changer la donne en Centrafrique et au Mali ». La Croix a interrogé le spécialiste Thierry Vircoulon, pour lequel cette disparition pourrait toutefois « marquer un coup d'arrêt ». « On comprend sur place que faire appel aux russes, c'est devenir dépendant des luttes de pouvoir à Moscou. »Enfin, de son côté,l'Humanités'interroge « innocemment » : « à qui profite le crash ? » Le journal proche du Parti communiste cite en premier « certains sites en ligne et réseaux sociaux qui évoquent une mise en scène orchestrée par le chef mercenaire pour « s'évaporer » ». Un ancien ambassadeur de France en Russie, évoque parmi les causes possibles de sa mort, « un acte de représailles de l'armée de l'air russe, ou du FSB ». Enfin, dit-il, « il existe une dernière hypothèse dont on ne parle pas beaucoup et qui mettrait Kiev en cause ». On l'aura compris, l'Humanité ne veut pas suivre la ligne des autres journaux français et se refuse à pointer du doigt Vladimir Poutine, dont le nom n'apparaît même pas dans son article.Règlements de compteRien à voir avec la Une du Parisien - Aujourd'hui en France. « Trafic de drogue : la terrible impuissance », titre en Une le journal. « Trois jours après la mort par balles d'un enfant de dix ans, un jeune homme de dix-huit ans a été, lui aussi, abattu dans le quartier Pissevin à Nîmes », dans le sud de la France. Les habitants racontent un quotidien éprouvant : « le jour où le petit garçon a été tué », « des balles ont atteint des appartements au 5e et 12e étage », raconte un père de trois jeunes enfants, « ça veut dire que même chez nous, on n'est pas en sécurité ».Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin est attendu sur place ce vendredi. « Il va pouvoir se montrer devant les caméras, persifle-t-on avec une moue dubitative », raconte Aujourd'hui en France. Les habitants qui ne font pas vraiment confiance aux forces de l'ordre arrivées en renfort. « Vous verrez, demain, elles seront reparties », déplore une mère de famille.« Rubiales prend la porte »Enfin dansl'Equipe, « Rubiales prend la porte ». « Après cinq jours de polémique, le président de la Fédération espagnole de foot va présenter sa démission ce midi, lors d'une Assemblée générale extraordinaire », raconte l'Equipe qui rappelle que dimanche, Luis Rubiales avait embrassé de force, sur la bouche, une joueuse de l'équipe féminine de football, après la victoire de l'Espagne en finale de la Coupe du Monde. « Rubiales pensait pourtant pouvoir s'en sortir », nous dit l'Equipe, il avait encore des soutiens, en milieu de semaine, mais c'est fini. Le gouvernement espagnol se disait prêt à agir. « Finalement, ce ne sera pas nécessaire », conclut l'Equipe.
8/25/20234 minutes, 47 seconds
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À la Une : Evgueni Prigojine meurt dans un crash d'avion

« Le crash », voilà ce qu’on peut lire sur la première page de Libération. « Prigojine, un putsch qui se paie cash », écrit le quotidien, pas avare d’assonances ce matin. S’ensuit un article qui retrace l’annonce de ce crash et un édito, intitulé « Message mafieux ».Indice laissé avant cette comparaison : « cette mort ‘accidentelle’ était aussi prévisible que l’exécution par Michael Corléone d’un lieutenant infidèle dans Le Parrain ». Libé ajoute d’un souffle : « que de fonctionnaires trop honnêtes sont tombés d’une fenêtre ouverte, que d’enquêteurs trop indépendants ont bu un thé empoisonné ».Libé assume et déclare ensuite, toujours dans son édito, « Poutine veut faire le ménage ». D’une page à l’autre, on découvre cette photo de feu Prigojine, recevant Vladimir Poutine dans son restaurant. Ce dernier, au visage mi-épaté mi-dégoûté, se met à table.« Seigneur de guerre »« Le tonitruant homme d’affaires », « seigneur de guerre » sont quelques-uns des qualificatifs qui reviennent souvent dans la presse, tout comme celui de « cuisinier du Kremlin ». Libé retrace l’itinéraire emprunté par Prigojine. « Le restaurateur voyou au crâne rasé et au regard torve, devenu l’un des visages les plus visibles de la guerre en Ukraine à coup de com’ agressive, langage grossier […]...... se définissait avant tout comme un patriote », nous raconte le quotidien.Patriote qui se rêvait en skieur professionnel mais se retrouve vite pris dans l’avalanche de la délinquance et des ennuis judiciaires pour finalement débuter son ascension par les hot-dogs, jusqu’à arriver à la restauration de luxe. C’est à ce moment-là qu’il fait la connaissance de Vladimir Poutine, alors conseiller au maire. Libération nous raconte ensuite les différents virages pris par l’homme d’affaires, jusqu’à Wagner. Libé écrit : « il n’y a pas à dire, tout dans la vie de [Prigojine] relève du romanesque, de l’impensable ».« Propos au bazooka »Dans la même veine,le Figaro qualifie ce parcours d’épopée. Dans son article, le quotidien avance : « la face sombre du pouvoir de Poutine avait un visage : c’était celui mafflu et chauve d’Evgueni Prigojine ». Visage longtemps resté dans l’ombre, précise encore Le Figaro. « L'agression contre l’Ukraine va tout changer, comme si cette guerre, en exposant les faiblesses du système russe, avait joué les accélérateurs de particules dans la boîte noire du pouvoir, aiguisant les rivalités et les haines » écrit Le Figaro, « le très effacé Prigojine va laisser éclater ses ambitions, en s’appuyant sur ses ‘talents’ : la propagande et la violence armée ».Le journal qualifie Prigojine de super-communicant, « propos au bazooka » lit-on, « pas une semaine sans qu’il donne de la voix ». De l’autre côté, les cibles s'appellent Choïgou et Guérassimov, respectivement ministre de la Défense et chef d’état-major russe.Or Le Figaro ajoute que « dans un monde où les querelles et les rancœurs ne sortent normalement pas hors les murs du pouvoir, ces insultes publiques détonnent ». Trop engagé, explique le journal, ou trop enivré par ses propres mots, nous voilà à présent fin juin dernier et cette rébellion avortée qui signe la fin de l’épopée. « On voit encore Prigojine parader au sommet Russie-Afrique de Saint Pétersbourg en juillet, puis, ces derniers jours sur le terrain au Sahel […] il ne sait pas que ses jours sont comptés. Ou le sait-il ? » interroge Le Figaro.Une analyse est également à lire dans Le Parisien-Aujourd'hui en France de Carole Grimmaud. Cette spécialiste de la Russie dit voir dans ce crash « un signal adressé aux élites et à l'armée, une mise en garde », selon elle. « Poutine leur dit : voilà ce qui vous attend si vous cessez d'être loyal ». À la question : que pourrait devenir Wagner ? Carole Grimmaud reste évasive « Wagner est trop important en Afrique [...] il y aura un changement de leadership. Mais ses activités et sa présence [...] perdureront probablement ».« Quand la guerre sera terminée »Wagner qui a joué un rôle important en Ukraine. Et justement, le journal La Croix met le pays en Une alors qu'il célèbre aujourd'hui sa fête nationale. Et après plus d'un an de guerre, cette fête au goût amer offre un sentiment de déjà vu. « Ukraine, un front figé » nous dit La Croix, avec une photo de deux soldats ukrainiens en plein entraînement près de Koupiansk, dans la région de Kharkiv dans l'est du pays.Et on peut lire ensuite le récit de l'envoyé spécial de La Croix dans cette ville déjà éprouvée par la guerre car tombée dans les premiers instants, puis libérée, puis à nouveau sous un feu russe constant depuis plusieurs jours. Une situation unique, le journal le rappelle. Si la contre-offensive ukrainienne « n'avance que très lentement, avec des gains territoriaux encore marginaux, elle place partout les troupes de Moscou en position défensive ».Mais pas à Koupiansk écrit La Croix. Ici, « les soldats russes multiplient les assauts pour avancer » à grands coups de frappes aériennes destructrices. Suit une triste promenade guidée par des habitants en colère, des « naufragés de la guerre » nous dit La Croix, condamnés « à errer ici, dans ces avenues désertes » surtout peuplées de militaires. D'autres arrivent à fuir, grâce notamment au travail d'associations. Oksana, citée dans l'article, a mis du temps à se décider, mais elle est finalement partie, emmenant avec elle ses trois chats et ses trois chiens. On ne laisse personne derrière, juste sa maison. À la sortie de la ville, raconte La Croix, un policier lui demande si elle compte retourner chez elle. Elle répond : « Peut-être quand la guerre sera terminée ».
8/24/20234 minutes, 57 seconds
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À la Une : «Fayed, 10 ans, victime collatérale des trafiquants»

Ce prénom est celui de « l’horreur », nous dit Le Parisien-Aujourd’hui en France. Fayed, mort dans la nuit de lundi à mardi, à Nîmes, d’une balle dans le dos, reçue alors qu’il était dans la voiture de son oncle. Voiture qui traversait le quartier décrit comme « sensible » de Pissevin, « gangréné par les trafics depuis des années ». Le journal reprend les mots de la procureure de Nîmes, qui a indiqué mardi que l’enfant se trouvait « au mauvais endroit, au mauvais moment ». « La réalité est bien plus sordide, tellement plus violente » rebondit le journal dans son édito. « Un échelon de plus franchi dans la violence »Interrogés par la correspondante du journal, les habitants du quartier parlent « d’un échelon de plus franchi dans la violence ». « Je suis attristé mais aussi en colère », regrette un directeur de centre de loisirs, ébahi de ne pas voir de poste de police dans ce quartier de 13 000 habitants.Il le confie ensuite, « bien sûr, la répression n’est pas la seule réponse, mais il faut que les gens se sentent en sécurité ». Ce même témoin raconte également les compagnies de CRS envoyées à chaque incident, mais qui finissent par repartir, sans rien changer. « Ce n’est que de la communication », résume-t-il.Même fatalisme à lire dans La Provence. Le journal se fait aussi l'écho de cette affaire, ajoutant au malheur tous ses précédents, et des noms en cascade avec la mention au pluriel de « victimes collatérales des trafics ».Prenant le lecteur par la main, La Provence nous fait voir ce quartier de Pissevin aux commerces fermés, la poste, rare service public encore présent. Mais le journal part aussi à la rencontre des habitants peu bavards et décrit surtout cette grande fresque qui habille une galerie où l'on peut lire « Nîmes, quartiers d'avenir ».Ce drame, en tout cas, pourrait bouleverser l’ordre du jour de la rentrée d’Emmanuel Macron et de ses ministres, dont nombre de journaux font état ce mercredi matin. Ils analysent la feuille de route, car comme l’écrit Le Figaro, « les sujets brûlants ne manquent pas ».Coup d'État au NigerEt ce mercredi dans Le Figaro, on peut lire une lettre ouverte rédigée par la fille du président nigérien renversé, Mohammed Bazoum. Elle s’appelle Zazia Bazoum Mohamed. Cet appel publié mardi soir par Le Figaro est son 2e.Dans le premier, dit-elle, publié par le journal britannique The Guardian, elle dénonçait les conditions de détention de son père, sa mère et son petit frère, détenu depuis le coup d'État du 26 juillet dernier.Ici encore, la fille du président nigérien renversé déplore le sort réservé à sa famille. Concernant son père, elle salue sa résilience, se dit « fière de sa bravoure », vante « les résultats positifs » de sa politique, critiquant du même coup les attaques des putschistes à l’encontre de Mohammed Bazoum, qu’elle considère comme fallacieuses.« Cette injustice » écrit Zazia Bazoum, « me pousse à me demander s'il n'y a pas un lien avec le fait que le Niger devait devenir dans trois mois un pays exportateur de pétrole ». Elle précise ensuite « les preneurs d'otages et leurs complices savent que personne ne profitera de façon personnelle de la manne pétrolière tant que mon père sera président ».Elle termine son écrit par un appel, celui de la libération de sa famille, mais également au « retour à un État de droit, le rétablissement de l'ordre constitutionnel, le retour de mon père Mohamed Bazoum en tant que président de la République, conformément au mandat qui lui a été confié ».Une Suède, « prise au piège »Et puis en Une de La Croix ce mercredi : un dilemme suédois autour de la liberté d’expression qui renvoie aux récents rassemblements en Suède durant lesquels des exemplaires du Coran ont été profané ou brûlés. Rassemblements autorisés par les autorités au nom de la liberté d’expression, mais qui, bien sûr, font réagir chez les habitants et les politiques. « Difficile de trouver le mot juste pour définir ce qu’on ressent » déclare Kasim à la sortie de la Grande-Mosquée de Stockholm.Ils sont plusieurs à témoigner dans les pages de La Croix pour raconter leur sentiment d’être pris au piège entre le sentiment de colère et la conviction qu’il ne faut pas réagir.Du côté de la sphère politique, les polémiques se multiplient et le débat est vif sur les contours que doit prendre la liberté d’expression, ou sur ce qui est envisageable au nom de la sécurité. La Croix parle d’une Suède, « prise au piège ».
8/23/20234 minutes, 10 seconds
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À la Une : la France a chaud

8/22/20234 minutes, 39 seconds
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À la Une: la canicule continue d'écraser la France

Cinquante départements français sont en vigilance orange. L’Hexagone attaque une nouvelle semaine de canicule, nous dit Le Monde, « seules les parties nord et nord-ouest du pays sont épargnées ». Dans son édition du jour, le quotidien nous explique pourquoi cette canicule tardive est symptomatique du réchauffement climatique.Selon les prévisionnistes de Météo France, cet épisode, qui s’annonce comme « le plus chaud de l’été », est aussi l’un des « plus tardifs qu’a connus la France ».On peut lire qu’il s’agit d’un « effet d’emballement », conséquence directe du réchauffement climatique et de l’activité humaine : les canicules sont « plus intenses et allongent la période où elles peuvent avoir lieu ». Une donnée qui « pourrait rendre les fins d’été de plus en plus compliquées » à l’avenir, résume Le Monde.Ces chaleurs ont des conséquences : la sécheresse notamment. En Une ce matin du journal l’Humanité, le reportage « à la recherche de l’eau perdue » dans les Pyrénées-Orientales. Marie-Thérèse, 70 ans, passe quotidiennement sur le pont Jacquet, au-dessus de l’Agly, où le fleuve est aujourd’hui « désespérément sec » : elle assure que l’on a « connu parfois cette situation durant certains étés, mais jamais aussi longtemps ».Les autorités locales, elles, tentent d’être optimistes et de trouver des solutions : comme Nicolas Garcia, maire de la ville d’Elne, 9 000 habitants, dans la plaine du Roussillon. Après les arrêtés municipaux anti-piscines et anti-forages, la ville veut désormais rendre ses sols « plus perméables » avec la création de jardins à la place de parkings. Les habitants sont enthousiastes devant ces nouveaux « îlots de fraicheur ».Mais à l’extérieur des villes, « l’heure n’est plus à l’espérance pour certains, notamment les vignerons » : ce sera une « année de vendanges sans raisins », déplore un producteur. Ces sécheresses touchent de nombreux pays dans le mondeLibération nous parle des travaux du World Resources Institute qui vient de mettre à jour son Atlas des risques liés à l’eau : 25 pays sont actuellement exposés à un stress hydrique extrêmement élevé, situation où « la demande en eau dépasse les ressources disponibles ».Au total, c’est « un quart de la population mondiale, soit deux milliards de personnes » qui seraient concernées : « Le monde est confronté à une crise de l’eau sans précédent, exacerbée par le changement climatique », alerte le think tank.La rentrée pour la classe politiqueLa Nupes à la Une du Parisien/Aujourd’hui en France ce lundi : les partis de gauche « font leur rentrée séparément cette semaine, dans une ambiance crispée ». À l’approche des universités d’été, le dialogue entre les partis semble « de plus de plus compliqué », nous dit le quotidien, qui rappelle que « la ligne est coupée » entre le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon et le patron du PS Olivier Faure, qui n’échangent désormais plus que « par réseaux sociaux interposés. [...] Qu’il semble loin le temps où ces deux-là partageaient la même tribune tout sourire, pour célébrer » la création de la Nupes.Mais les tensions se sont succédé, se remémore Le Parisien : l’affaire Adrien Quatennens, les stratégies très différentes dans la bataille des retraites et l’un des derniers points de crispation : la volonté de LFI de créer une liste unique aux européennes, ce que refusent les écologistes notamment. Aujourd’hui, un député PS reconnaît qu’en dehors de l’Assemblée « la Nupes n’existe pas ». Certains soupçonnent même Jean-Luc Mélenchon de « vouloir la fin de l’alliance afin de se dégager la voie en vue de 2027 ».« Qui veut détrôner Jean-Luc Mélenchon », se demande d’ailleurs ce matin Le Figaro. Alors que lui répète son intention « d’être remplacé », pour la future présidentielle, « certains ont décidé de le prendre au mot ». Selon le quotidien, en coulisses, certains « s’activent, consultent, prennent la température ». François Ruffin, Bernard Cazeneuve, Carole Delga ou Olivier Faure, tour d’horizon ce matin dans les colonnes du Figaro des possibles successeurs du leader insoumis.Vacances et réseaux sociauxLa Croix consacre sa Une aux influenceurs voyages, sorte de « carte postale 2.0 », « redoutables machines à fabriquer du désir », ces influenceurs font partie des plus suivis : publicités déguisées, sur fréquentation de certains sites touristiques. Enquête sur un secteur, qui « n’est pas exempt de certaines dérives ».Alors que La Croix l’assure : les guides papiers « n’ont pas dit leur dernier mot » face à cette concurrence féroce. Du côté du guide Michelin, on assure que « les influenceurs ne sont pas une concurrence », même constat pour Le Routard, « pas du tout inquiété » par l’émergence des recommandations de voyage 2.0.Il faut dire que leurs chiffres de vente peuvent les conforter de cette idée : les guides de tourisme font partie des rares domaines de l’édition à être en hausse. Les voyageurs « continuent de faire confiance aux traditionnels guides de tourisme grâce au travail de recherche et de tests sérieux des rédacteurs. Un optimisme qui n’empêche pas les guides de voyages de se moderniser, rappelle La Croix et de s’adapter à leur époque ». Les pages sont « enrichies de contenues web et parfois téléchargeables en format 100% numérique ».Alors que le guide Lonely Planet a lui décidé d’investir le réseau social TikTok pour faire la promotion de ses livres. Certains influenceurs passent même des partenariats avec des guides de voyage. Finalement, on peut dire que la boucle est bouclée.
8/21/20234 minutes, 41 seconds
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À la Une: tour du monde de la francophobie

8/20/20235 minutes, 18 seconds
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À la Une: combien de temps la guerre en Ukraine va-t-elle durer?

Libération explique que « selon le Washington Post, les renseignements américains estiment que Kiev n'atteindra pas ses objectifs avant la fin de l'année. Kiev, nous dit Libération, a déjà reconnu, à plusieurs reprises, que la contre-offensive ne se passait pas aussi bien qu'envisagé début juin. Or, les forces ukrainiennes n'ont plus que quelques semaines : après, ce sera l'hiver et les mauvaises conditions météorologiques rendront les opérations militaires plus difficiles et favoriseront le statu quo. Mais ce n'est pas la seule option envisagée. Ainsi, la spécialiste en stratégie Isabelle Dufour, interrogée par le journal, en envisage une autre : « Un effondrement du Kremlin. "l'épisode de fin juin avec la mutinerie de Prigojine a montré à quel point il était fragile. »Des fouilles pour retrouver les soldats allemands exécutés par la Résistance en 1944C'est le Figaro qui raconte : « Des fouilles ont commencé pour retrouver les corps de membres de la Wehrmacht et d'une Française exécutés par la Résistance en juin 1944. Un épisode resté secret pendant près de quatre-vingts ans. Jusqu'à ce qu'un ancien maquisard de 98 ans révèle toute l'histoire en mai dernier. » Cela se passe dans la petite ville de Meymac en Corrèze, où ont commencé les recherches pour retrouver les dépouilles des soldats allemands. Ces exécutions surviennent dans un contexte de représailles, après le massacre d'Oradour sur Glane, non loin de Meymac. « Le 10 juin 1944, 643 femmes, hommes et enfants sont brûlés ou mitraillés à Oradour sur Glane. Et c'est le 12 juin que les résistants reçoivent l'ordre d'exécuter leurs 47 prisonniers. Alors qu'à l'époque déjà, précise le journal, la convention de Genève protège formellement les prisonniers de guerre. Quoi qu'il en soit, le délai de prescription de trente ans, est aujourd'hui largement dépassé. »Polémique autour du rappeur Médine« Médine, le rappeur qui divise la gauche », titre la Croix qui explique : « La venue prévue de Médine à l’université d’été d’Europe Écologie Les Verts jeudi 24 août fait polémique à la suite de ses propos sur le réseau social Twitter jugés antisémites, y compris dans les rangs des Verts. » De quels propos s'agit-il exactement ? « Dans un tweet récent », détaille La Croix, Médine qualifie l’artiste et essayiste franco-gambienne Rachel Khan, juive et petite-fille de déporté, de « resKHANpée » et la décrit comme une personne « dérivant chez les social traîtres et bouffant au sens propre à la table de l'extrême droite ». Des propos qui ne passent pas pour certains écologistes, dont Sandrine Rousseau ou Noël Mamère.De son côté, Libération estime au contraire qu'avec Médine, « les écologistes assument le débat de l'antisémitisme ». Et revient sur la querelle autour de l'essayiste Rachel Kahn, proche de la macronie, nous dit-on, et auteure de cette petite phrase : « Tout le monde critique l'invitation de Médine aux journées d’été des écologistes, alors que c’est une très bonne idée pour l’atelier traitement des déchets. La polémique, poursuit le journal, met aussi en lumière un clivage à gauche. Car la réaction diffère du côté des insoumis. » Interrogé par Libération, le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, récuse le caractère antisémite des propos de Médine. « On peut trouver son jeu de mots pas malin et pas intéressant, mais pas antisémite, estime-t-il. L'affaire fait du bruit jusque dans les rangs du gouvernement. Le ministre délégué chargé de l’Industrie, Roland Lescure, qui avait insisté pour venir débattre avec les écologistes de l’industrie verte, a annulé sa venue. En privé, il confie que "la pression est trop forte" sur ce sujet dans la majorité présidentielle », précise Libération.Point météoC'est le cas du Figaro, qui nous explique qu'un « dôme de chaleur va s'abattre sur la France durant les six à dix jours prochains... Ce dôme de chaleur qui bloque les nuages et renforce l'ensoleillement, pourrait faire grimper le mercure, jusqu'à 41 degrés, dans le Languedoc-Roussillon ». Un épisode qui inspire même un éditorial au journal, lequel constate innocemment : « Avec le réchauffement climatique, on n'a pas fini d'être surpris. Vague de chaleur tardive ou précoce, coups de vents inattendus, tempête de neige ou de grêle hors saison, météo d'hiver en été ou d'été en hiver. À chaque fois que le thermomètre s'affole, on est déconcerté. Un étonnement qu'il serait peut-être temps de surmonter... Mais ce ne sera pas grâce aux écologistes, estime le Figaro. En vingt ans, la nécessité de modifier nos modes de vie a incontestablement grandi dans la conscience collective. Certes, comment et à quel prix ? Loin des élucubrations des écologistes, fustige le Figaro, la bonne formule reste à trouver ». Mais le Figaro se garde de préciser, où il compte la trouver.
8/19/20235 minutes, 18 seconds
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À la Une: cri d'alarme sur l'état des hôpitaux français

Pour Libération, Aujourd'hui en France et le Figaro : à l'approche d'un week-end de canicule, l'inquiétude est de mise. C'est Libération qui y consacre la plus grande place et se pose la question. « L'hôpital va-t-il tenir ? Partout en France, pour faire face aux tensions de la période estivale, les équipes soignantes s'adaptent et cherchent des alternatives, un bricolage qui a ses limites. L'hôpital va mal, regrette le journal. Année après année, les moyens de l'hôpital public s'amenuisent, les personnels s'essoufflent, abandonnent le métier parfois, et pourtant le système tient encore. »Pour le Figaro, les hôpitaux « sont encore en surchauffe. Le cœur du problème repose sur la pénurie de personnels soignants, notamment les infirmiers... Selon le syndicat national du personnel infirmier, il n'y aurait pas moins de 60 000 postes d'infirmiers vacants, à cause des conditions de travail déplorables et une rémunération trop faible. On a tout donné pendant le Covid, on pensait qu'il y aurait un monde d'après », regrette le porte-parole de ce syndicat. « Les services d'urgence en alerte », titre de son côté, Aujourd'hui en France. Exemple à Toulouse, où, nous dit-on, « le thermomètre pourrait grimper ce week-end à 40 degrés. Mais en réalité, tout va dépendre de la durée de l'épisode de chaleur. Un urgentiste fait les comptes : Si c'est un jour ou deux, il n'y aura pas d'effet notable sur le système de soin. Au bout de quatre, on verra forcément un impact sur les services d'urgence. Si c'est dix jours en continu, c'est le déclenchement assuré du plan Blanc [plan d'urgence, NDLR] car l'hôpital sera submergé ».Autre secteur en difficulté : les prisonsEt cette fois-ci, c'est La Croix, qui tire la sonnette d'alarme et titre : « Dans les prisons surpeuplées, une vie devenue indigne » La Croix poursuit : « Il faut raconter la vie de tous les jours, dans ces prisons qui débordent de toutes parts. » L'Association nationale des visiteurs de prison dénonce « ces cellules de 9m2 où ont fait cohabiter trois personnes, avec un WC, un lavabo, une petite table, deux lits superposés et un matelas au sol. Avec cela, il reste à chaque détenu, un m2 d'espace libre pour se mouvoir ». Il faut aussi faire avec les intrusions très désagréables. La prison de Perpignan, où le taux d'occupation dépasse les 200%, est infestée de punaises de lit. Un détenu raconte qu'il a les jambes en sang, à cause de ces punaises et d'autres nuisibles qui prolifèrent dans sa cellule. La contrôleuse générale des lieux de privation des libertés, Dominique Simonnot, dénonçait récemment « des conditions de détention attentatoires aux droits fondamentaux et à la dignité des personnes détenues dans cette prison de Perpignan ».Espoir d'un geste du gouvernement ?Une chose est sûre, selon les Échos : « Le gouvernement prépare des hausses d'impôts », mais « c'est pour rétablir les comptes publics et verdir la fiscalité », autrement dit une « fiscalité qui sert à réorienter les comportements », explique le ministère de l'Économie. « Les automobilistes seront particulièrement concernés. » Il s'agira de « pénaliser les voitures les plus polluantes en alourdissant les taxes auxquelles elles sont soumises ». Mais l'exercice à ses limites : une option serait abandonnée, celle « consistant à pénaliser les véhicules les moins vertueux, dont font partie les gros SUV électriques, compte tenu de la taille et du poids de leurs batteries, les constructeurs ont fait valoir leurs inquiétudes. Quant au bonus à l'achat (entre 5 000 et 7 000 euros) il devrait être désormais soumis à conditions, afin d'exclure les voitures fabriquées en Chine. Le gouvernement, expliquent Les Échos, estime que l'alourdissement de la fiscalité automobile devrait rapporter 500 millions d'euros supplémentaires à l'état ».Des dromadaires dans le sud de la FranceDans Aujourd'hui en France, il est question d'un mode de transport plus original : « il s'agit ni plus ni moins de dromadaires, que les vacanciers de Frontignan (dans le sud de la France), ont eu l'occasion de croiser sur les plages depuis le début de l'été », raconte le journal. Là où c'est original, c'est qu'ils ne sont pas utilisés pour transporter les touristes, mais pour « sensibiliser les plaisanciers afin de les sensibiliser au ramassage des déchets ». Karlo et Lily vont à la rencontre des enfants notamment. « Ils sont tout de suite sous le charme, les 15-30 ans sont plus difficiles à convaincre, raconte Cécile de l'association Dromasud. Une fois les présentations faites, nous leur proposons de ramasser avec nous les déchets que nous trouvons. » Le tout, sans nuire aux dromadaires, « qui ne souffrent pas de la chaleur », ajoute-t-elle. Karlo et Lily, un duo qui ouvre de nouvelles perspectives dans le domaine de l'écologie.
8/18/20234 minutes, 57 seconds
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À la Une: les journaux français préparent la rentrée

Rentrée scolaire oui, mais sans rentrée d’argent, et c’est bien le problème. « Le coût de la vie étudiante augmente », constate La Croix, avec de nombreuses dépenses à prévoir – alimentaire, logement, frais de scolarité – alors même si « la possibilité d’effectuer des études universitaires reste heureusement largement ouverte », c’est « souvent au prix de sacrifices. » Libération n’est pas tout à fait d’accord et s’indigne au contraire qu’« étudier devien[ne] un luxe ».Pour faire sa rentrée dans les clous, un étudiant moyen devra débourser plus de 3 000 euros cette année. Car en plus des frais de scolarité et du logement, il faut ajouter les dépenses alimentaires, « en hausse de 15% », écrit Libé, et qui « condamnent la majorité des étudiants à faire l’impasse sur des repas équilibrés et nutritifs », avec les conséquences que l’on imagine sur la santé, physique et mentale, « de ces étudiants qui voient leurs chances de réussite scolaire se dégrader ».Dans ce contexte, La Croix s’interroge : « L’État doit-il faire plus ? », lui qui « assure déjà la quasi-gratuité des études universitaires publiques ? »L’aide du gouvernement au primaireLe gouvernement aide déjà les jeunes élèves avant même l’échelon supérieur. Les élèves et surtout, à cet âge-là, leurs parents. Le 16 août, l’allocation de rentrée scolaire a été versée à près de trois millions de familles. Mais, encore et toujours, le retour à l’école se fait « au prix fort », pointe Le Parisien : les fournitures coûtent « 233 euros pour un élève en primaire » cette année, contre 190 euros l’an dernier. Soit quasi un dixième du salaire moyen – et ce pour un seul enfant.Alors pourquoi pas aller vers « la gratuité du matériel scolaire, dont l’effort serait porté par l’État » ? Dans La Croix, une adjointe à la mairie de Lille qui applique déjà cette mesure, dit oui : « L'école est censée être gratuite : pour nous, la gratuité des fournitures relève de ce principe. » L’idée a d’ailleurs été lancée l’an dernier par l’ancien ministre de la Ville Olivier Klein. Mais pour Le Parisien, c'est plutôt « une fausse bonne idée » : « sur un plan pratique (…), faudra-t-il obliger chaque enseignant, dans chaque établissement, à utiliser le même matériel ? » Et, sur un plan économique, « dans un pays déjà fiscalisé à l’extrême », n’est-ce pas encore une dépense ? Car assène le quotidien, « la "gratuité" évoquée par la fédération de parents d’élèves n’existe pas : quelqu’un doit bien payer ».La planète à secQuatre milliards d’humains sont déjà touchés par la crise de l’eau, et « sans action politique d’ampleur, les pénuries vont s’aggraver, s’alarme Le Monde. Même si l’on parvenait, selon un scénario optimiste, à limiter l’augmentation de la température moyenne » en dessous de 2,4°C, « ​​​​​​​on s’attend à ce qu’un milliard de personnes supplémentaires vivent » avec un stress hydrique « ​​​​​​​extrêmement élevé », s’affole encore le quotidien. En Uruguay, qui « ​​​​​​​traverse la crise hydrique la plus grave de son histoire », le gouvernement a autorisé le recours à de l’eau salée puisée non loin de l’océan, pour alimenter les robinets des particuliers.À terme, la sécurité alimentaire mondiale est menacée : « La canne à sucre, le blé, le riz, et le maïs sont particulièrement concernés. » Pour « nourrir le monde », il faut « mieux gérer l’eau », assène donc Libération car pour l’instant, c'est là que le bât blesse : « Le déséquilibre entre l’offre et la demande d’eau » va croissant, entre d’un côté « ​​​​​​​la raréfaction de la ressource causée par le changement climatique » et de l’autre, l’ « ​​​​​​​augmentation de la consommation », explosion de la démographie oblige. Ce qui explique qu’après « l’or noir » pour évoquer le pétrole, Libé parle à présent d’ « or bleu ».Les journaux français poussent la chansonnetteDe nombreux quotidiens ont comme un air de Goldman qui leur trotte dans la tête… « Quand la musique sonne, sonne, sonne », fredonne ainsi La Croix tandis que Libé, qui a visiblement la même playlist, chantonne « quand la musique questionne ». Pourquoi cette soudaine « Jean-Jacques Goldmania » ? Eh bien parce qu’un livre paraît demain vendredi sur le chanteur qui, depuis des années, refuse de laisser sa place d’artiste préféré des Français. Au point que La Croix parle d’un « ​​​​​​​mythe français » inébranlable alors que l’absence du chanteur « ​​​​​​​dure depuis vingt ans » : « ​​​​​​​pas d’album, ni de concert, ni de prise de parole publique, ni d’interview, ni de réseaux sociaux ». Mais « ​​​​​​​si Jean-Jacques a disparu, Goldman, lui, est partout », écrit Libé. Et c’est peut-être précisément « ​​​​​​​parce qu’il a choisi de disparaître de la scène publique, suscitant [la] nostalgie », qu’il est « ​​​​​​​devenu une légende ».Mais le journal de gauche a quand même quelques remords à s’épancher sur celui qui a su « ​​​​​​​cristalliser son époque dont il a écrit la bande son », selon les mots de La Croix : et si écouter Jean-Jacques Goldman, c’était « de droite » ? Pour un historien cité par Libé, le succès du chanteur « ​​​​​​​est un projet industriel et idéologique », avec exemple le titre Je marche seul, « ​​​​​​​esthétique de la solitude réjouie » qui est en fait « la version édulcorée (…) de la mort du collectif et du triomphe de l’individualisme roi ». Alors oui, conclut Libé, dans les années 1980, « ​​​​​​​on a bien dansé » ; mais l’époque reste « la source de notre cauchemar politique et idéologique contemporain ». Vous dansiez ? Eh bien chantez maintenant.
8/17/20235 minutes, 4 seconds
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À la Une: en France, urgence dans le secteur de la santé

En ce mois d’août, la santé publique aurait bien besoin d’un rafraîchissement. On apprend dans les colonnes du Figaro ce matin qu’« aux urgences, la situation est plus grave que l’été dernier » et que « tous les départements de France » sont touchés.Même constat aux urgences pédiatriques : « Avant même que l’automne n’apporte son lot d’épidémies », alerte Le Parisien, la situation est « extrêmement tendue ». Aucune place en réanimation dans les établissements d’île-de-France, à tel point raconte le journal qu’il a fallu, le week-end dernier, transférer un nourrisson dans une autre région… Une situation très inhabituelle, plusieurs mois avant le pic de bronchiolite annuel. Pour un médecin interrogé, le constat est clair : « On va me rétorquer que c’est un concours de circonstances, mais la vérité est que nous sommes à l’os ».Et dans les maternités, ce n’est pas mieux. Cette fois, ce ne sont pas les places qui manquent mais le personnel. « Naître ou ne pas naître : telle est la question » ironise L’Humanité, qui s’est rendu dans un hôpital de l’ouest du pays dont la salle de naissance risque d’être fermée. En cause : pas de remplaçant pour prendre la relève d’un départ à la retraite. Là encore, « la justification d’un malheureux concours de circonstances » a été mise en avant mais, raconte le quotidien, elle « ne fait pas l’unanimité auprès des personnels ». L’existence même du service est en tout cas menacée et, souligne L’Humanité, « l’hôpital n’en est pas à sa première fermeture » et les urgences fonctionnent déjà à régime réduit.Une question de budgetEn toile de fond, toujours la même question : celle de la réduction des dépenses de santé. C’est aussi ce qui justifie l’objectif gouvernemental de réduire les arrêts de travail. « Arrêts maladie, haro sur les médecins » titre La Croix. Depuis cet été, les docteurs jugés « trop prescripteurs » sont sommés de réduire le nombre d’arrêts qu’ils donnent. Le quotidien d’obédience catholique rappelle que « c’est au cours des assises des finances publiques que Bruno Le Maire a lancé les hostilités ».Pour un médecin interrogé, le sous-texte est limpide : « ​​​​​​​Le fait même que ce soit le ministre des Finances qui annonce cette campagne montre bien que la préoccupation est surtout de rassurer les agences de notation ». Au grand désarroi des praticiens, telle cette jeune femme travaillant auprès « ​​​​​​​d’une patientèle ouvrière » et à qui l’on intime d’appliquer des méthodes d’entreprise à sa pratique. Amère, elle s'interroge : « ​​​​​​​Quand, chez un patient, les antalgiques ne font plus effet et qu’il a tellement mal qu’il n’en dort plus la nuit, qu’est-ce que je peux prescrire, sinon un arrêt de travail ? »Trump encore inculpé mais toujours populaire« ​​​​​​​Toujours plus inculpé » et pourtant « ​​​​​​​toujours plus favori », s’étonne La Croix. Non content d’être le premier président américain à être poursuivi au pénal, Donald Trump est désormais sous le coup de quatre procédures différentes. Ce qui ne l’empêche pas de rester « ​​​​​​​le grand favori » des primaires républicaines. Avec une nuance tout de même : « ​​​​​​​Si ses ennuis judiciaires jouent en sa faveur au sein de son parti, cela ne sera probablement pas le cas au sein de l’électorat global ». « ​​​​​​​Plusieurs signaux devraient l’inquiéter », avertit donc La Croix.Analyse partagée par Le Figaro. Certes, « ​​​​​​​une grande partie des républicains voit sincèrement dans ces poursuites judiciaires une persécution politique » ; certes « ​​​​​​​il y a peu de chances que les électeurs de Donald Trump le lâchent » ; certes enfin, il « ​​​​​​​continue à bénéficier du soutien inconditionnel du parti ». Mais tout de même, « ​​​​​​​les inculpations à répétition finissent par se télescoper de plus en plus avec la campagne ». Et elles tapent en plein dans le nerf de la guerre, en « ​​​​​​​réduisant ses ressources financières ». Alors, même s’il est impossible de prédire la suite de ce qui est devenu selon le quotidien un « ​​​​​​​épisode de téléréalité », Libération se réjouit déjà : cette inculpation a au moins le mérite de « ​​​​​​​faire trembler Trump et ses troupes ».Enquête sur les morts en prisonL’Humanité consacre un dossier à ce qu’elle appelle « ​​​​​​​l’omerta carcérale ». Avec cette question : « ​​​​​​​Savez-vous combien de détenus meurent chaque année dans les prisons françaises ? » La réponse est sûrement non, et « ​​​​​​​c’est normal » pointe le quotidien, puisque « ​​​​​​​ce chiffre est aujourd’hui gardé secret par l’administration pénitentiaire ». À peine dispose-t-on d’estimations formulées par la contrôleuse générale des prisons : il y aurait plus de 250 morts par an. Au-delà des chiffres, ce que l’on ignore surtout, ce sont les « ​​​​​​​circonstances de ces décès ». Et les familles des détenus se heurtent aux murs des prisons derrière lesquels se retranchent les autorités. « ​​​​​​​Omerta », « ​​​​​​​silence », « ​​​​​​​mutisme » ou « ​​​​​​​chape de plomb » : les mots varient mais la réalité qu’ils décrivent est la même.Quand enquête il y a, cette dernière est souvent « ​​​​​​​bâclée, vite classée », estime le journal, et loin d’apaiser les proches, elle « ​​​​​​​alimente les questions ». « Impossible d’accéder à la dépouille du défunt, de rencontrer les codétenus qui le fréquentaient, aucune explication sur la façon dont se sont déroulés ces derniers instants. » À cela, il faut ajouter des enregistrements vidéo parfois incomplets, puisque rien n’oblige à conserver ces données, et les liens de travail qui unissent souvent surveillants de prison et policiers chargés de l’enquête. Et L’Humanité de reprendre cette phrase de Dostoïevski : « On mesure le degré de civilisation d’une société en visitant ses prisons ». À bon entendeur…
8/16/20235 minutes, 3 seconds
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À la Une: l’étau se resserre autour de Donald Trump aux États-Unis

Jamais deux sans trois… et jamais trois sans quatre ! L’ex-président américain est inculpé en Géorgie d’avoir essayé de faire basculer la présidentielle de 2020 dans cet État charnière. Les inculpations se suivent mais ne se ressemblent pas pour autant… et « on aurait tort, raconte Libération, de banaliser cette affaire en l’assimilant à ce qui relèverait pour Trump désormais d’une forme de train-train ».Deux différences majeures dans cette mise en accusation à Atlanta : d’abord, rappelle Le Monde, les charges retenues « comportent une peine minimale de 5 ans, à la différence des autres procès où M. Trump est convoqué ». Et surtout, poursuit le quotidien, « le dossier n’est pas fédéral mais étatique : si Donald Trump était condamné à Atlanta, il n’aurait pas le loisir de se gracier lui-même s’il était réélu président ». Ce dossier est donc différent des précédents… mais il pourrait aussi, selon Libé, devenir « le pire cauchemar » de l’ex-président. Avec une nuance, mise en avant par les deux journaux : le délai de six mois avancé par la justice pour organiser un procès est, au vu de l’ampleur de l’affaire, pour le moins « ambitieux ».Il y a deux ans pile en Afghanistan, la prise de pouvoir des TalibansÀ cette occasion, La Croix se propose de faire le bilan. Et il est sans appel : les mois passent et « la mainmise des Talibans s’accentue ». Les droits des femmes ont été réduits à peau de chagrin et, conséquence de la lutte contre l’opium, la pauvreté va grandissant : plus d’un tiers de la population doit « se contenter d’un repas par jour » et « trois millions de personnes sont en situation d’urgence ».Conséquence, évoquée quelques pages plus loin par La Croix toujours : les pillages et fouilles illicites continuent, car « ils ont toujours été conçus comme des ressources de substitution en cas de pénurie alimentaire ». Et le régime taliban a beau jeu de montrer « de bonnes dispositions » pour préserver « ​​​​​​​le musée à ciel ouvert qui s’étend sur le territoire afghan », cette « ​​​​​​​bonne volonté a des limites » et les joyaux afghans sont toujours menacés par le trafic.Les journaux français à l’heure des vacances d’étéPlusieurs sujets en ordre dispersé, mais un point commun tout de même : les vacances d’été ! À la rentrée, à la machine à café, chacun y va de ses anecdotes, de ses récits enchanteurs… Sauf que cette année, les vacances ont pris l’eau. Mais en dépit de cet été pluvieux, raconte Libération, et même si « ​​​​​​​une météo pourrie peut planter une saison touristique », « ​​​​​​​ce n’est pas ce qui s’est produit cette année ». À l’heure des records de chaleur – les températures marines ont encore atteint des sommets ces dernières semaines – la pluie est presque un luxe, en tout cas pour les professionnels : « Beaucoup disent qu’ils avaient peur d’avoir trop chaud avec 40 degrés, d’être évacués à cause des incendies », confie ainsi un directeur de camping.Le camping justement a la cote, nous apprend Libé toujours, moins cher que les hôtels de luxe et autres clubs de vacances. Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il inflationne, il faut « ​​​​​​​partir, quoi qu’il en coûte ». Il n’empêche, la hausse des prix fait baisser le pouvoir d’achat, l’objectif est donc « ​​​​​​​de prendre son pied sans dépenser ». Pas question de jeter l’argent par les fenêtres du bungalow, « ​​​​​​​les vacanciers s’en tiennent au principal : se déplacer, manger et dormir ». Quoi qu’il arrive, conclut le quotidien, « les Français ne plaisantent pas avec les vacances ».Une période estivale parfois douloureuseEt c’est peut-être le cas pour Le Parisien, qui consacre une double page aux ruptures amoureuses. « Et si finalement l’été n’était ni la saison de la fête, ni celle des amours, mais plutôt celle des remises en question conjugales et des séparations ? », s’interroge le quotidien.D’après une étude américaine citée et les experts interrogés, la belle saison serait, avec le mois de janvier, la période la plus propice. Et pour cause, à cette période, « ​​​​​​​on fait une sorte de bilan ». Les vacances peuvent aussi être « ​​​​​​​la dernière opportunité qu’on se laisse pour voir si un sursaut peut survenir ou si la séparation est inéluctable ». Mais tout de même, Le Parisien choisit de voir le couple à moitié plein : même si vous ne faites pas partie des bagages de votre (ex) partenaire, la saison « ​​​​​​​est propice à faire autre chose qu’être recroquevillé dans son chagrin ». Et si vous avez perdu vos lunettes roses, restent toujours les lunettes de soleil !
8/15/20233 minutes, 55 seconds
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À la Une: les journaux français inquiets du sort de la planète

L’Antarctique fond, Hawaï brûle, l’Europe est asséchée, la Grèce part en fumée, bref la presse est désespérée. Car c’est bien à cause du réchauffement climatique que ces catastrophes s’enchaînent… Ainsi à Hawaï, où 93 personnes au moins sont mortes dans des incendies historiques. La tragédie s’explique entre autres par « la sécheresse inhabituelle », analyse La Croix, ainsi que des « vents forts », résultat de tempêtes « de plus en plus fréquentes et intenses dans le Pacifique avec le réchauffement des océans ».Une « surchauffe » des eaux responsable aussi, à des milliers de kilomètres de là, de la fonte record de l’Antarctique, raconte Libération, qui aligne les constats inquiétants : jamais, pendant un mois de juillet, on n’avait enregistré « une superficie aussi petite » de la banquise ; l’été austral a été marqué par « une fonte inédite » ; et la température des eaux des océans Pacifique, Indien et Atlantique s’élevait en juillet à près de 21 degrés, un chiffre « inégalé ».La situation est donc particulièrement préoccupante… D’autant que selon Libé, « ​​​​​​​beaucoup de spécialistes craignent que l’Antarctique plonge dans une spirale infernale » : moins de banquise l’hiver, c’est une fonte plus rapide l’été et donc un réchauffement des eaux accéléré.Le Parisien toutefois veut se rassurer… Pas la peine d’ « ​​​​​​​affoler » pour « ​​​​​​​alerter sur le climat » écrit-il, d’autant que, croit savoir un expert, « ​​​​​​​la peur renforce l’inertie ». Alors il faut « ​​​​​​​informer » oui, « ​​​​​​​alerter » d’accord… mais surtout, dit Le Parisien, « ​​​​​​​apporter des solutions ».Provoquer la pluie artificiellement ? Le Monde fait le point sur cette technique qui consiste à « ​​​​​​​modifier artificiellement la météo et faire tomber la pluie ». Concrètement, explique-t-on, il s’agit d’injecter du sel dans les nuages pour provoquer des précipitations. Et de plus en plus de pays seraient séduits : d’après le journal, la Chine est en première ligne mais il faut aussi compter sur les États-Unis, l’Afrique du Sud, la Thaïlande ou encore le Mexique. Avec des objectifs variables : « ​​​​​​​Diminuer l’impact de la sécheresse sur les activités agricoles, lutter contre les feux de forêt, restaurer les écosystèmes… ». Les promesses sont immenses, autant que ces réserves d’eau cachées puisque « l’atmosphère terrestre contient 13 000 kilomètres cube d’eau sous forme de vapeur ».Mais pour l’instant, ces projets tiennent surtout de la chimère et sont le fruit de scientifiques avec la tête dans les nuages. Le Monde se charge de les faire retrouver la terre ferme : on peut toujours espérer faire pleuvoir à souhait, mais « ​​​​​​​l’homme ne peut pas créer de précipitation ex nihilo ».Grand succès pour le film Barbie en ChinePrès d’un mois après sa sortie, le film continue de surfer en tête du box-office, y compris en Chine où, souligne Le Monde, « ​​​​​​​la poupée iconique est pourtant rare ». Pourtant, « ​​​​​​​le succès du film n’était pas évident dans un pays moins familier avec les codes culturels américains ». Alors d’où vient cet engouement pour le long-métrage événement de l’été, qui se veut porteur d’un message féministe accessible à tous ? Pour le quotidien, c’est tout simplement que « ​​​​​​​le film a résonné avec des expériences vécues ». En Chine, rappelle Le Monde, « ​​​​​​​rares sont les affaires de harcèlement ou de viol qui ont mené à des condamnations, et les discussions sur le sujet sont régulièrement censurées ». Alors un film qui parle ouvertement de patriarcat ou de féminisme, cela « ​​​​​​​peut être réconfortant pour les gens » selon une spectatrice interrogée.Patriarcat, féminisme… et confort ! Les spectateurs chinois ne se contentent pas d’aller voir Barbie, ils adoptent le style de la poupée. Depuis la sortie du film, « ​​​​​​​en Chine, les spectateurs se ruent » sur les chaussures « ​​​​​​​moches mais confortables », s’amuse Libération. Des souliers à l’esthétique douteuse dont la célèbre poupée s’empare lorsqu’elle choisit (attention, spoiler) de rejoindre le « ​​​​​​​vrai monde ». Depuis, « ​​​​​​​les mules ont fait des émules » d’après Libé. Les adeptes s’extasient d’une véritable « ​​​​​​​libération des orteils », bref, certains distributeurs marchent sur des œufs, « ​​​​​​​proches de la rupture de stock » apprend-on. Les extrémistes du confort vont même plus loin : d’après le quotidien, « ​​​​​​​depuis la sortie du film », on aperçoit dans le métro chinois, « ​​​​​​​à une fréquence inhabituelle », des « ​​​​​​​Crocs et leurs imitations, ces sabots en plastique perforés », jusque-là réservés à sortir les poubelles.Tant et si bien que Crocs vise un chiffre d’affaires de 6 milliards de dollars en 2026 ; quant à Birkenstock, la plus célèbre marque de sandales, elle prévoit d’entrer en bourse en septembre. Bref, grâce aux pieds de Barbie, les chaussures longtemps délaissées marchent maintenant sur l’eau !
8/14/20234 minutes, 30 seconds
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À la Une: le Journal du Dimanche, épisode 2

Le premier numéro, rappelons-le, avait été marqué par une grossière erreur de photo à la Une du journal. Cette fois-ci, c'est un policier casqué qui s'affiche en Une, avec ce titre : « La police réclame justice. Les policiers ne supportent plus d'être "présumés coupables" ». Le JDD revient sur la mort de Mohamed, début juillet à Marseille, probablement tué par un tir de LBD. Trois policiers sont mis en examen, ce qui suscite un mouvement de colère généralisé au sein de la police.Côté politique, le Journal du Dimanche a interrogé l'ancien ministre socialiste de l'Intérieur Manuel Valls : « Je refuse, dit-il, le concept de violence policière ». Un ancien ministre qui s'accorde donc le droit de parler à l'hebdomadaire nouvelle formule... Ce que d'autres s'interdisent : les députés Renaissance de la majorité présidentielle ont pour consigne de ne pas donner d'interview au JDD. Enfin, une précision importante : ce deuxième numéro dirigé par Geoffroy Lejeune ne contient quasiment aucune publicité. Libération révélait cette semaine que les principaux annonceurs du journal, dont de très gros clients, n'étaient pas vraiment enthousiastes à l'idée de faire leur publicité dans cette nouvelle version du Journal du Dimanche.Les ravages du manque d'eau...« Climat, biodiversité, civilisation : ce que nous disent les arbres », c'est la Une du Point. Et le sujet est loin d'être anodin, à l'heure où même les réserves de biodiversité sont en danger. Le Point s'est ainsi rendu dans la forêt de Rambouillet près de Paris, où « les arbres subissent la disette d'eau. L'eau qui arrive sur les branches basses mais n'atteint pas toujours la cime ».« Des parasites, des germes en profitent pour s'installer, et l'arbre est grignoté de l'intérieur », il finit par mourir. Et que dire des habitants de la forêt. Eux aussi souffrent du manque d'eau. Le Point s'inquiète ainsi du sort de la petite grenouille agile : « Où sont tes jeunes amis tritons et rainettes vertes, tu es bien seule dans cette mare de la forêt de Rambouillet ». À cette époque de l'année, « il devrait y en avoir partout des grenouilles agiles. Il faut dire qu'en cette année 2023, un élément crucial a manqué : et encore une fois, c'est l'eau ».... et ceux de l'ésotérismeInquiétude et même colère face à l'essor de l'ésotérisme. Un dossier de plus de vingt pages dans L'Express. « Médiums, astrologues, chamanes, sorcières ou même druides : les pratiques occultes séduisent de plus en plus », constate l'hebdomadaire, qui tire à boulets rouges sur ce qu'il appelle les « pseudo-sciences ». Oracles, numérologues, astrologues, marabouts... Dans la même veine, on trouve aussi des écologistes tentés par « l'irrationnel » et des « complotistes aux tendances mystiques et antivax ».Rien ne trouve grâce aux yeux de L'Express, qui donne toutefois la parole à une voix plus conciliante : celle de Denise Lombardi. « Dans notre société moderne, décrypte cette chercheuse au CNRS, nous sommes à la recherche d'une solution qui se trouve dans un ailleurs, temporel ou spatial. Cela peut être un passé archaïque et ancestral, ou des pratiques cachées dans une forêt amazonienne ou une yourte mongole. » La chercheuse appelle toutefois à une certaine ouverture : « Penser que les chamanes ne sont que des charlatans et des gens abusifs, dit-elle, relève d'un réductionnisme inefficace, avec le risque de mettre un couvercle sur toutes ces pratiques, ce qui ne sert pas à les comprendre ». Un avertissement que L'Express n'a semble-t-il pas bien entendu.Des formations pour les néo-richesLa question est à l'ordre du jour pour les gagnants du Loto, les gagnants du gros lot qui du jour au lendemain deviennent millionnaires. Une sacrée veine ? Eh bien ce n'est pas si simple que ça, au point que la Française des jeux organise des formations afin de les aider à faire face ! C'est ce que nous raconte L'Obs cette semaine, qui a rencontré plusieurs gagnants dans l'ensemble très raisonnables.Comme Jean, qui a remporté la bagatelle de 8 millions et demi d'euros, mais qui a gardé son emploi de convoyeur de fond. « J'aime bien mon boulot, mes collègues aussi, raconte-t-il. Je ne me vois pas ne rien faire. » Il y a aussi Thomas, qui confesse avoir regardé, la première nuit, « le prix des voitures de sport et des grosses maisons. Finalement, ajoute-t-il, on a acheté une familiale d'occasion et un petit pavillon. L'argent part vite, il ne fallait pas gaspiller cette chance folle ». Enfin, il y a ceux qui tiennent tellement à leur tranquillité qu'ils ne disent pas qu'ils ont gagné le gros lot. « Un secret lourd à porter », dit l'un d'entre eux. Mais des secrets comme celui-là, beaucoup en rêvent...
8/13/20234 minutes, 36 seconds
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À la Une: le combat des femmes iraniennes continue

À la Une de Libération, la photo de deux jeunes femmes, leurs longs cheveux déployés dans le dos et faisant le V de la victoire. On ne voit pas leurs visages, mais le message est clair : « Nous resterons debout », disent-elles. Libération raconte : « Près d'un an après la mort de Mahsa Amini, et alors que le régime accentue la répression dans les rues du pays, les femmes défient de plus belle le pouvoir en refusant de porter le hijab ».Dans les pages intérieures, d'autres photos de femmes aux cheveux qui volent au vent, l'une court, l'autre fait du vélo. Que risquent-elles ? L'amende, l'arrestation ou encore pour une étudiante l'interdiction de se présenter à un examen. « Une autre méthode employée par le gouvernement, ajoute le journal, pour réprimer les femmes qui ne portent pas de hijab consiste à leur refuser des services essentiels. » Ainsi, les chauffeurs de taxis subissent des pressions pour « ne pas prendre de passagère sans hijab ». « Les semaines à venir, marquant l'anniversaire de la mort de Mahsa Amini et du début du mouvement de contestation, seront cruciales », poursuit le journal. « Elles serviront sans aucun doute de test décisif pour la lutte en cours : qui du gouvernement ou du peuple finira par triompher ? »Le sort des jihadistes français« Ces jihadistes français dont personne ne veut », titre Le Figaro. « Dans le nord-ouest de la Syrie, ils sont 300 avec leurs familles à être surveillés par un groupe islamiste en quête de réhabilitation. Une poignée d'entre eux aurait été discrètement remise à la France. » Pas question toutefois de le crier sur les toits, « des pays comme la France ne veulent pas les récupérer en masse et préfèrent rester discrets face à un sujet sensible dans les opinions publiques », explique Le Figaro, qui ajoute : « Début juillet, faute de volontaires et après avoir rapatrié 10 femmes et 25 enfants lors d'une 4e opération en un an, la France a annoncé qu'elle cessait les retours collectifs de femmes et d'enfants détenus dans les camps du nord-est de la Syrie. Au total depuis 2019, 169 enfants et 57 femmes ont été ramenés sur le territoire français ».Des Journées mondiales de la jeunesse sans AfricainsLes Journées mondiales de la jeunesse se sont récemment déroulées à Lisbonne en présence d'un million et demi de pèlerins, mais en l'absence de nombreux jeunes Africains. C'est ce que dénonce dans une tribune, publiée par La Croix, Maryse Adjo Quashie, maîtresse de conférences en sciences de l’éducation à l’université de Lomé au Togo. Selon elle, « les autorités portugaises ont refusé d'octroyer leurs visas à de nombreux jeunes Africains qui désiraient participer aux JMJ, ils se sont sentis comme des orphelins ».« Mais, ajoute-t-elle, les jeunes n'en veulent pas tant aux autorités portugaises qu'à leur Église, qui ne s'est pas préoccupée d'eux, qui n'a rien fait pour qu'ils obtiennent le droit de participer à un évènement qu'elle a elle-même organisé. » « Oui, ils se sont sentis orphelins », poursuit Maryse Adjo Quashie. « Pourquoi parle-t-on de Journées "mondiales" de la jeunesse si la porte en est fermée aux Africains ? Aurait-il fallu prendre la route, traverser le désert, subir humiliations et exactions en Libye, en Tunisie, oser s’entasser dans des embarcations sans sécurité, risquer de mourir en mer, débarquer en terre hostile, avant de se rendre à Lisbonne ? »Le retour du Covid en France« C'est reparti », titre le Libération. « Le nouveau variant Eris se propage en plein été. Le ministre de la Santé préconise de "rester vigilant", alors que l'Organisation mondiale de la Santé parle "d'un variant à risque mais pas préoccupant". » Que faire dans ces circonstances ? « Côté prévention, pas de changement, nous dit le journal, les autorités sanitaires s'appuient exclusivement sur la responsabilité individuelle, à savoir les gestes barrières. » Si vous êtes un nostalgique du masque, vous pouvez donc le ressortir, surtout si vous faites partie des personnes fragiles.
8/12/20234 minutes, 4 seconds
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À la Une: bataille de compétitions de football féminin dans les quotidiens français

Qui de l'équipe de France féminine disputera demain samedi, un quart de finale de Coupe du monde, ou du championnat de France de foot qui reprend ce vendredi soir, l'emporte ce vendredi matin dans les journaux français ? Eh bien, chacun a fait son choix. Mais seul Libération, en fait sa Une, alors que l'Équipe et Aujourd'hui en France, préfèrent réserver leurs premières pages au championnat de Ligue 1.Prenons Libération tout d'abord, qui se réjouit par avance du match que les Françaises livreront demain contre l'Australie. « C'est la formidable nouvelle de l'été, celle qui va nous donner l'envie de sauter du lit samedi matin, pour nous carrer devant la télé, s'exclame Libé, les occasions de nous réjouir collectivement sont trop peu nombreuses ces temps-ci, pour que nous passions à côté de celle-ci... » Le journal souligne toutefois qu'il « reste beaucoup à faire pour que les joueuses finissent par atteindre que les mêmes conditions que les joueurs ».Dans l'Équipe, dix pages consacrées à la reprise du championnat de Ligue 1 et d'abord à l'avenir du Paris saint Germain ainsi qu'à l'affaire Killian M'Bappé. « Personne ne sait à quoi ressemblera le PSG dans trois semaines. Personne ne sait donc s'il restera ou non le grand favori à un dixième titre de champion en treize ans », souligne le journal, qui revient sur le départ de Messi et le probable départ de Neymar. Quant à M'Bappé, «​​​​​​ il n'est pas encore parti et le PSG ne fera pas facilement sans lui », juge l'Équipe.Il faut attendre la page 18, pour entendre parler des joueuses de l'équipe de France. « Une équipe unie comme jamais, avec différentes générations qui cohabitent », s'enthousiasme le journal qui nous parle aussi de la salle de soins des joueuses, « l'endroit parfait pour papoter ». Papoter... c'est bien féminin ça. C'est en tout cas un verbe qu'on n'utiliserait certainement pas pour les joueurs.De son côté, Aujourd'hui en France ne consacre qu'une seule page (à mi-journal) au quart de finale de l'Équipe de France, et encore, c'est pour nous parler de l'Australie, l'un des deux pays hôtes et prochain adversaire des Bleues. Rien de tel pour le championnat de France, qui fait la Une et occupe trois pleines pages, alors que le journal appréhende un « grand saut dans l'inconnu » car les propriétaires qataris du PSG auraient changé de stratégie : « Ils nous avaient habitués à un goût pour les dorures parfois poussé à l'extrême, mais au sortir d'une saison rocambolesque, ils ont décidé de procéder à un virage à 180 degrés. »La situation au Niger« Le Niger où la junte affiche son intransigeance, titre le Figaro. L'histoire du Niger et de ses voisins s'apparente de plus en plus à un dialogue impossible », estime le Figaro qui ajoute : « La voie diplomatique, officiellement choisie, se limite à des injonctions plus ou moins menaçantes », poursuit le quotidien, qui toutefois ne croit pas à l'option militaire, dans la mesure où « le gros des troupes devraient être apporté par le Nigeria, dont l'armée n'est que partiellement disponible [...] car ses effectifs sont largement déployés pour endiguer les nombreuses crises qui déchirent le pays, et ses moyens logistiques sont limités. » À lire aussiNiger: «La Cédéao veut montrer qu'elle est déterminée», dit le chercheur Arthur BangaEnfin, Libération, rappelle que la junte militaire a formé un gouvernement le 10 août, « cherchant à mettre la communauté internationale devant le fait accompli ». Mais cela ne veut pas dire qu'elle a gagné la partie. Libération a interrogé le chercheur Nnamdi Obasi, qui constate que « les sanctions militaires et commerciales frappent durement les Nigériens, Si les putschistes attendent trop, ils risquent de s'aliéner la population ». Et il conclut : Tout est question de timing. »
8/11/20233 minutes, 58 seconds
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À la Une: un incendie cause la mort de 11 personnes à Wintzenheim dans l'est de la France

« Piégés par le feu. » Voilà ce qu’on peut lire en Une du Parisien/Aujourd’hui en France. Ce jeudi 10 août, une grande partie de la presse française est consacrée à cet incendie qui a détruit, hier mercredi « à l’aube un gîte de Wintzenheim », où dix adultes « atteints de légers handicaps mentaux » et un de leurs accompagnateurs ont trouvé la mort.Hier matin, c’était « la stupeur et la désolation » qui régnaient en Alsace. « L’incendie s’est attaqué aux plus faibles, peut-on lire, au moment où ils étaient le plus vulnérables : encore plongés dans leur sommeil. [...] Le scénario du drame, implacable, semble s’être déroulé sur un temps très court » ; lorsque les premiers pompiers arrivent, aux alentours de 6h45 il est déjà trop tard.Si les douze personnes qui dormaient au rez-de-chaussée ont réussi à quitter le bâtiment, la plupart des occupés de l’étage, sont restés prisonniers des flammes. Auprès du Parisien, Sarah imagine que son frère, l’une des victimes, devait être très heureux de partir en vacances en Alsace. Elle n’avait pas eu de nouvelles ces derniers jours. « C’est horrible de penser à ce qu’il a dû vivre », s’effondre-t-elle. À l’heure actuelle, elle ne connaît pas les circonstances exactes du décès de son frère, car l’enquête ne fait que commencer. Alors que la Première ministre Élisabeth Borne, qui s’est rendue sur place, a promis de faire « toute la lumière » sur ce drame.Ce qu’on lit dans Libération, c’est que pour moment, c’est « compliqué d’avancer des éléments ». Le commandant de l’opération de secours appelle à la prudence, quand, dans la ville, de la conformité des lieux au matériau utilisé, « plusieurs rumeurs ont commencé à tourner » sur les raisons de cet incendie aussi rapide. Nathalie, une voisine, son petit garçon dans les bras, assure avoir d’abord entendu « les tuiles craquer, puis le bois tomber ». Elle rappelle qu’avec « Colmar à côté, les montagnes pas loin, les marchés de Noel, ce gîte est très souvent plein ».« C’est tout un secteur qui est en deuil »Celui du handicap. Une responsable d’association de vacances adaptées, comme celle concernée par le drame, avance dans les colonnes du Figaro que depuis 25 ans qu’elle travaille dans le milieu, « un drame comme celui-là n’est jamais arrivé ».Dans La Croix, Sébastien Bort, vice-président du Conseil national des loisirs et du tourisme adapté, espère que ce drame ne jettera pas « le discrédit sur les vacances adaptées, des vacances organisées avec un encadrement strict et un souci constant de la sécurité », assure-t-il. Sébastien Bort rappelle que ces vacances représentent une avancée majeure pour les personnes handicapées, « une façon de les faire sortir du champ institutionnel et familial ». Il souligne l’immense émotion qui touche l’ensemble du secteur.PollutionProvoquée par les déchets du tabac, de véritables « bombes écotoxiques », nous dit Le Monde ce jeudi. Chaque année sur la planète, ce sont 4 500 milliards de mégots qui sont jetés au sol et qui se retrouvent dans nos rivières et océans. Alors, « été après été, les opérations de sensibilisation se répètent » dans les villes qui entourent le Bassin d’Arcachon en Gironde : des panneaux qui supplient de ne plus jeter son mégot, jusqu’à l’installation de nouvelles poubelles de plage, ou encore la distribution de cendriers de poche. Rien n’y fait, « la plage reste un cendrier géant ».Le Parisien s’intéresse aussi à la pollution au plastique cette fois, avec cette étude publiée le 7 août dans la revue Nature géoscience qui estime que les quantités de plastiques rejetées dans les océans seraient moins importantes qu’estimées jusqu’à présent, sauf que : pas de quoi se réjouir selon Marina Levy, directrice de recherche au CNRS : l’étude ne comptabiliserait que les débris flottants, alors qu’une multitude de particules coulent dans les fonds marins, parfois invisibles à l’œil nu. Et ces données restent énormes. Il y aurait 3,2 millions de tonnes de plastiques flottant dans l’océan. Chaque année, l’homme en ajouterait 500 000 tonnes, près d’un camion de déchets plastiques qui se déverserait chaque minute.Hommages à Sixto RodriguezLa mort d’un « ressuscité », titre Libération, Sixto Rodriguez « redisparaît ». Le musicien de Detroit, « passé sous les radars » dans les années 1970 mais adulé en Afrique du Sud et en Australie, avait été rendu mondialement célèbre grâce au documentaire Sugar Man qui retraçait son histoire, sorti en 2012. Lui le chanteur oublié, « aussi talentueux que floué, comme tant d’autres génies estourbis par une industrie musicale pas toujours hantée par les scrupules », souligne Libé.Pour d’obscures raisons, Sixto Rodriguez, ou du moins, ses chansons, « étaient plus célèbres en Afrique du Sud, que les Rolling Stones, raconte la légende ». Lorsque l’équipe du documentaire retrouve sa trace pour raconter cette légende, il « a depuis longtemps remisé ses rêves de gloire scénique pour gagner sa croute comme ouvrier ». Il aura finalement le droit à une tournée internationale à 70 ans, bien que déjà usé physiquement.« Cette fois-ci, Sixto Rodriguez est mort », dit Le Figaro, pour qui le chanteur restera « à jamais ce loser magnifique revenu d’outre-tombe, par la grâce d’un phénomène cinématographique. »
8/10/20234 minutes, 52 seconds
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À la Une: le mouvement catholique intégriste Civitas menacé de dissolution

Civitas « dans le collimateur du gouvernement », titre Le Parisien/Aujourd’hui en France, qui rappelle que Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, a saisi le procureur de la République pour engager la dissolution du parti catholique intégriste. « L’antisémitisme n’a pas sa place dans notre pays », assure-t-il en réaction à une vidéo dans laquelle l’essayiste Pierre Hillard défend l’idée d’une déchéance de nationalité pour les Français de confession juive, lors des universités d’été de Civitas justement. L’occasion pour Le Figaro de dresser un peu le portrait de ce qui était d’abord une association « transformé en parti politique en 2016 ». Connu pour sa mobilisation « contre le mariage pour tous », ses militants s’étaient aussi fait entendre en manifestant contre un projet de centre d’accueil pour demandeurs d’asile dans une ville de Loire-Atlantique dont le maire avait été contraint de démissionner après des menaces de mort.Le quotidien évoque également la « dérive complotiste » de Civitas. Dans ses colonnes, le maitre de conférence Tristan Mendes France rappelle que le parti « a bénéficié du Covid pour augmenter sa visibilité, en se rapprochant de figures covido-sceptiques ». Pendant la pandémie, ses membres manifestaient devant des vaccinodromes contre les mesures sanitaires.De son côté, Libération se souvient également des pèlerinages de certains militants de Civitas à l’île d’Yeu, sur la tombe du maréchal Pétain.Toujours plus de dissolutionsUn outil, juridique, à la portée politique, titre le journal La Croix, qui lui aussi décrit Civitas comme un mouvement « à la double culture contestataire : celle de l’extrême droite, et celle de l’intégrisme catholique. » L’occasion aussi pour le journal de se pencher sur « la tendance » qu’a le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin à « multiplier les dissolutions ». La Croix rappelle qu’en même temps que l’affaire Civitas, le Conseil d’État examinait un recours déposé par le collectif écologiste Les Soulèvements de la Terre, lui aussi visé par un décret de dissolution. « Un coup à gauche, un coup à droite », résume La Croix : « Groupes islamistes, groupuscules d’extrême droite ou d’extrême gauche, le spectre des dissolutions est large. »On apprend notamment qu’au fil des décennies, les dispositions législatives ont évolué pour élargir le champ des organisations susceptibles d’être concernées par une dissolution. Un élargissement qui, selon Nicolas Hervieu, spécialiste du droit public, n’est pas sans danger : car « on laisse un plus grand pouvoir d’appréciation politique. Entre de mauvaises mains, cela devient très dangereux », estime-t-il. La Croix qui relève pas moins d’une trentaine de dissolutions récentes... Il y en avait eu beaucoup, notamment après l’assassinat en 2020 de Samuel Paty.Des interrogations au NigerLe journal Le Monde se demande quel sera l’avenir des routes migratoires après le coup d’État. « Une crise peut en cacher une autre », lit-on car le Niger joue un rôle de contrôle des flux de migrants vers l’Europe. Ce qui inquiète particulièrement l’Italie, dont les dirigeants multiplient les mises en garde contre une intervention militaire qui risquerait « d’aggraver le chaos sahélien ».Le Niger est aussi le sujet de la question du jour de La Croix : « Les sanctions contre Niamey auront-elles un impact ? » Le chercheur François Gaulme relève qu’il n’y a eu que très peu d’effet au Mali et Burkina Faso.L’amour des Français pour les piscinesCe paradoxe en première page de Libération ce mercredi matin : la multiplication des piscines privées, en France, alors que les pénuries d’eau et les sécheresses, se font, elles aussi, de plus en plus régulières. Notre pays « dispose d’ailleurs du deuxième parc mondial, derrière les États-Unis » avec 3,4 millions de bassins. L’occasion de remonter le fil chronologique de cette implantation des piscines, d’abord « synonyme de richesse », finalement démocratisé au début des années 2000.« La piscine privatise le plaisir de l’eau », un plaisir auquel de plus en plus de Français ont succombé pendant la crise du Covid « et ses confinements successifs ». Même si les pratiques évoluent, quand même : les bassins rétrécissent, et l’eau est réutilisée au maximum, alors que certains ont décidé d’aller encore plus vite : « Dans le Var, plus aucun permis de construire ne sera délivré dans les neuf villages du Pays de Fayence pour les cinq prochaines années, ni villa, ni piscine. ». Voilà qui est fait.En Isère, l’idée d’une « méga station de ski » abandonnée« La fin d’un vieux serpent de mer dont les origines remontent à 1987 », se souvient le Parisien. L’idée d’une liaison entre les deux plus grandes stations de l’Isère. Le projet a finalement été abandonné fin juillet. En cause : des raisons économiques mais aussi environnementales « car elle aurait nécessité d’importants travaux dans des espaces où la faune et la flore sont protégées ».Sur cette idée de méga station de ski, Frédi Meignan, vice-président de l’association environnementale Mountain Wilderness parle de « rêves de grandeurs du siècle dernier à contre-courant des enjeux actuels ». L’abandon de ce projet ouvre selon lui une nouvelle voie « pour faire vivre la montagne avec plus d’humilité ».
8/9/20235 minutes, 1 second
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À la Une: au Niger, l'ultime tentative de médiation de la Cédéao

8/8/20234 minutes, 27 seconds
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À la Une: au Niger, l’ultimatum de la Cédéao est arrivé à son terme

Les médias français parlent d’une possible intervention militaire. Une intervention qui « ne fait pas l’unanimité », rappelle La Croix. Au Nigeria notamment, où le président Bola Tinubu est aussi à la tête de la Cédéao. Il joue « son va-tout après avoir promis de mettre fin à la contagion des coups d’État dans la sous-région », rappelle le quotidien. Sauf qu'au sein même de son pays, tout le monde n’est pas pour une intervention, loin de là. Le Sénat nigérian incite le président à « intensifier les négociations avec les putschistes en envoyant à nouveau une délégation » à Niamey, alors que le Tchad et l’Algérie ont aussi demandé à ce que l’on « donne une chance à la diplomatie ».Ce « risque » d’une intervention, il est aussi à la Une du Monde, ce 7 août, où une source militaire affirme que près de 50 000 soldats pourraient être mobilisés, chiffre plausible selon plusieurs experts. Nigeria, Sénégal, Côte d’Ivoire, qui seraient les forces en présence ? Le Monde, dans ce contexte, interroge encore une fois sur le sort réservé aux 1500 soldats français déployés actuellement au Niger. Le chercheur en droits des conflits armés Julien Antouly se demande si, plutôt qu’un redéploiement des forces en cas de maintien de la junte au pouvoir, il ne faudrait pas plutôt envisager un départ pur et simple de la France du Sahel.Libération parle d'ailleurs dans son billet du jour de « l’agonie de la Françafrique ». Plus qu’un conflit interne, pour le quotidien on peut lire dans ce qu’il se passe au Niger une sorte de « théorie des dominos » après le Mali et le Burkina Faso. Libération parle d’une vague de rejet de la présence française, soutenue par la population. « La Françafrique est depuis longtemps condamnée à disparaître, lit-on. Plus elle tarde et plus dure sera la chute. »Fin des Journées mondiales de la jeunesse« Cure de jeunesse de l’Église catholique » à Lisbonne, titre Le Figaro. L’heure est au bilan pour les jeunes pèlerins, après la messe de clôture du pape François le 6 août. Marin, 22 ans, dit repartir de ces JMJ « gonflé d’espérance », tout comme Philippe qui avait 26 heures de bus devant lui pour rentrer à Bordeaux. Mais il quitte le Portugal avec la « conscience d’appartenir à une même famille ».Pour La Croix, l’heure est aussi au bilan de ces JMJ. Bilan en termes d’organisation cette fois pour la ville de Lisbonne, qui a vu par exemple son métro transporter, lors des trois premiers jours des festivités, 1,8 million de personnes. C’est tout simplement le double du nombre habituel. Bilan positif et challenge relevé selon les autorités de la capitale portugaise.Sonnette d'alarme pour les JO de ParisLa presse parle également de l'organisation d'un autre évènement : les Jeux de Paris. « ​​​​​​​Un bel avertissement » à un an des JO, c’est de cette manière que Le Parisien – Aujourd’hui en France parle de ce raté : l’épreuve de nage en eau libre prévue dans la Seine a été annulée, dimanche 6 août, en raison de la pollution du fleuve. Le quotidien relate la frustration d’Aurélie Muller, une des nageuses. Elle a appris au moment de se lever, à 4h30 du matin, que sa course n’aurait pas lieu. Occasion loupée pour elle de « faire une course grandeur nature sur le lieu des Jeux ».Pas trop d’inquiétude de son côté sur la bonne tenue de l'évènement l’année prochaine, mais un avertissement : « ​​​​​​​S’ils veulent rendre la Seine baignable, à eux de travailler », lance-t-elle. Le Parisien s’intéresse aussi au plan anti-drones prévu par les autorités pour sécuriser les Jeux l’année prochaine. Objectif : s’assurer que rien dans le ciel ne vienne perturber le bon déroulé des olympiades. C’est l’armée de l’Air qui sera en charge de la surveillance. Bouclier anti-drones, fusil brouilleur ou encore drone intercepteur de drones : les forces de sécurité comptent bien déployer tout un arsenal.L'émotion des bouquinistes parisiensMais l’organisation de ces Jeux ne fait pas que des heureux. Libération évoque l’émotion des bouquinistes parisiens. Ils font partie de la carte postale de la capitale et pourtant, les fameuses «boîtes vertes» présentes sur les quais de Seine vont devoir plier bagage pour les Jeux olympiques pour des questions de sécurité.Henri Ichard, bouquiniste depuis trente ans, rappelle que les tensions entre les bouquinistes et le pouvoir ont toujours existé : « À la période de la Fronde déjà, sous Mazarin, on a été chassés du Pont-Neuf en 1628, puis autorisés à nouveau en 1640, retrace-t-il. Et dix ans plus tard, une nouvelle interdiction est tombée ». Mais c’est la première fois qu’ils sont priés de démonter leurs boîtes depuis leur installation « fixe » en 1859.Il y a eu aussi, au cours de l'histoire des bouquinistes, les menaces d’être rachetés par de grands groupes privés. Mais cette fois-ci, ce sont bien les JO qui pourraient sceller leur sort. Même si la ville de Paris promet de les raccrocher, il n'y a pas vraiment de calendrier fixé et ils pourraient de toute manière louper une bonne partie de la saison touristique. Dans Libération on peut lire que « ​​​​​​​si les boîtes disparaissent en 2024, elles auront bien des difficultés à revenir ».
8/7/20234 minutes, 28 seconds
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À la Une: retour dans les kiosques du Journal du Dimanche

Le JDD dont les journalistes ont mené une grève « historique » de 40 jours pour s'opposer à l'arrivée à la tête de la rédaction de Geoffroy Lejeune, journaliste marqué à l'extrême droite. Mais ils ont échoué, se résignant pour beaucoup à quitter le journal. Geoffroy Lejeune, lui, a pris ses fonctions mardi 1er août et réussit donc le petit exploit de sortir dès aujourd'hui un nouveau numéro du Journal du Dimanche... mais sans les journalistes du JDD, à quelques rares exceptions près. Geoffroy Lejeune est allé chercher d'anciens collègues de Valeurs actuelles, l'hebdomadaire d'extrême droite dont il a dirigé la rédaction jusqu'en juin dernier. Il a également fait appel à des journalistes d'Europe 1 et CNews, deux médias contrôlés par le groupe Bolloré, qui contrôlera aussi, bientôt, le Journal du Dimanche.À la Une de ce numéro de 32 pages seulement, l'insécurité et la justice, après la mort d'un adolescent tué à coup de couteau en Normandie. Et l'interview de la nouvelle secrétaire d'État à la Ville, Sabrina Agresti-Roubache, qui se verra peut-être reprocher d'avoir répondu aussi vite au JDD nouvelle formule, auquel s'opposent fermement certains membres du gouvernement dont la ministre de la culture Rima Abdul-Malak.Emmanuel Macron « dans un cul-de-sac »« Le coup d'État dont a été victime le président du Niger, le 27 juillet, plante le dernier clou de la politique macronienne au Sahara », assène Le Point, selon lequel la France « paie comptant le fait de n'avoir pas su prendre la décision déchirante de se retirer tête haute après le succès de l'opération Serval en 2013 ».Pour l'hebdomadaire, Emmanuel Macron est désormais « dans un cul-de-sac ». « Tendre la main aux nouvelles autorités putschistes est proprement impensable. Poursuivre l'intervention militaire, ce serait préparer le terrain à de nouveaux échecs. Et ordonner le retrait complet, ce serait avouer sa défaite. » De son côté, l'ancien ambassadeur Gérard Araud plaide pour un tournant radical : « Fermons nos bases qui n'ont d'autre justification que l'intervention dans les affaires africaines ».Une presse museléeL’Obs publie un reportage au sein d'El Watan, « symbole d'indépendance depuis les années 1990, le quotidien, comme tous les journaux d'opposition en Algérie, meurt à petit feu, victime de pressions politiques sans précédent », nous dit L'Obs. « Il est loin le temps des conférences de rédaction hautes en couleurs, aux discussions sans fin sur l'état de la société... Les équipes passionnées de politique se regroupaient derrière l'ordinateur du secrétaire de rédaction pour choisir les titres de Une. El Watan était alors un quotidien de résistance et de combat. »« Même dans les années 1990, sous l'état d'urgence, les journalistes pouvaient écrire ce qu'ils voulaient. La presse est aujourd'hui muselée. Personne ne peut tenter quoi que ce soit qui déplaise, sous peine d'être conduit au poste ou en prison », raconte un rédacteur du service politique. Aujourd'hui, regrette un responsable éditorial, « on marche sur des œufs. On essaie de ne pas être frontal, on fait dans la périphrase ».Roulette russeElles s'appellent Olga et Sasha. L'une vit à Paris, l'autre à Kiev. M, le supplément du Monde, a publié leur correspondance ces derniers mois. Désormais, elles s'adressent directement aux lecteurs, chacune de leur côté. Et témoignent chacune à leur manière des ravages de la guerre.Pour Olga qui vit à Paris, le quotidien est plus simple mais la « déprime », raconte-t-elle, est bel et bien là. « Je me dis : "Voyons Olga, arrête de te plaindre. Tu es totalement en sécurité dans un pays en paix, tu n'as pas le droit à la faiblesse". » À Kiev, sa sœur Sasha évoque « la roulette russe » : « ​​​​​​​Quand il y a une attaque sur Kiev, quelle chance ai-je de ne pas me retrouver sur la trajectoire d'un missile ou d'un drone ? Je fais comme si tout était normal. Sauf que ce n'est pas vrai ».Vacances nouvelle formuleAujourd’hui en France se fait l’écho d'un nouveau phénomène : les vacances sans enfants. C'est « ​​​​​un service que proposent désormais certains campings ainsi que des hôtels ». La gérante d'une maison d'hôte en Corse témoigne : « Mes clients me disaient qu'ils en avaient marre d'entendre des enfants crier au bord de la piscine. Ils supportent les leurs toute l'année, ce n'est pas pour subir ceux des autres pendant leurs congés ». Une vision de la famille pas très engageante, mais qui apparemment fait son chemin.
8/6/20234 minutes, 35 seconds
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À la Une: la situation au Niger toujours au cœur de l'actualité

C'est tout d'abord Le Figaro qui s'inquiète de l'attitude des putschistes : « Ils jouent l'escalade, la junte a dénoncé les accords de sécurité et de défense avec la France ». Mais ce n'est pas tout, « il ne fait pas bon être démocrate au Niger » explique le correspondant du journal à Niamey. « On nous a demandé de nous taire, de ne pas prendre la parole en public », raconte un militant de la société civile qui préfère rester anonyme. Les militants opposés au putsch, nous dit Le Figaro, « ne cachent pas leur inquiétude pour les semaines à venir ». « Dans un régime d'exception, ce sont les libertés fondamentales qui sont menacées. Le pire est probablement à venir », dit l'un d'entre eux.Mais au Niger, certains ne veulent plus de cette démocratie : « C'est un régime inventé par les riches pour les riches », assure Bachir, un étudiant de 20 ans favorable aux putschistes. Un autre étudiant s'exclame : « Nous, ce qu'on connaît depuis 13 ans, c'est la ploutocratie ».Des humanitaires inquietsCertains journaux, comme La Croix, donnent aussi la parole à des experts en relations internationales. Tel Jonathan Guiffard, pour lequel « un départ de la France créera un espace de manœuvre pour les jihadistes ». Le Monde s'inquiète de son côté de la situation des organisations humanitaires qui sont « dans l'expectative », alors que selon l'ONG Care « près de la moitié des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique » au Niger.« Mais alors que beaucoup d’organisations craignent de voir une partie de leur soutien financier se tarir, d’autres s’inquiètent d’être associées à certains partenaires », poursuit Le Monde, qui cite une « travailleuse humanitaire parlant sous couvert de l'anonymat ». « En nous voyant exercer sur le terrain, dit-elle, des personnes peuvent voir que nos véhicules et nos missions sont financés par la France. On a peur parce qu’on pourrait être violentés. »La « guerre aux pauvres » en ItalieEn Italie, « l'extrême droite fait la guerre aux pauvres », nous dit Médiapart. « 169 000 familles italiennes ont été informées par SMS fin juillet de la suppression de leur revenu de citoyenneté (une sorte de revenu minimum créé en 2019). Il s'agit d'économiser trois milliards d’euros en excluant les personnes dites "employables". »Dans tous les cas, précise le site d'information, le 1ᵉʳ janvier 2024, le revenu de citoyenneté aura cessé d’exister et sera remplacé par une « ​​​​​​​allocation d’inclusion » qui sera beaucoup plus difficile à obtenir. « Une réforme, précise le site d'information, qui avait été annoncée par le parti de la présidente du Conseil Giorgia Meloni, Fratelli d’Italia (parti post-fasciste), durant la campagne électorale de l’an passé. »Le pape vu par la jeunesseLa Croix se demande « ​​​​​​​ce que les jeunes pensent du pape ». « ​​​​​​​Un pape de 86 ans qui suscite chez eux des sentiments contrastés », ajoute le journal, qui publie une photo de François en fauteuil roulant, faisant un signe vers un groupe de jeunes qui l'acclament. Globalement, ces jeunes affichent leur enthousiasme, mais certains sont plus critiques. Comme Doug, un étudiant américain de 25 ans : « Alors que les valeurs catholiques sont mises en danger, nous avons besoin de plus de courage et de clarté. J’aimerais qu’il soit plus clair dans son discours, notamment vis-à-vis de l’idéologie LGBTQ ».De son côté, Nathalie, 25 ans, originaire d'Allemagne, est plus indulgente : « Je sais que François ne s'est jamais prononcé ouvertement sur le mariage des couples homosexuels, dit-elle, mais quand je l’ai entendu dire "Qui suis-je pour juger ?", j’ai été soulagée et fière d’avoir un pape aussi ouvert et compréhensif ».Polémique sur une athlète somalienneAu départ de cette polémique, une simple compétition d'athlétisme en Chine où la « performance désastreuse » d'une athlète somalienne sur le 100 mètres a éveillé les soupçons. Comment et pourquoi avait-elle été sélectionnée ? « Certains, nous dit Libération, soupçonnent que sa sélection est due à sa parenté avec la présidente de la Fédération d'athlétisme en Somalie, qui a d'ailleurs été remerciée. »« Coupable, selon le ministre somalien de la Jeunesse et des Sports, d’avoir diffamé le nom de la nation sur la scène internationale en envoyant quelqu’un qui n’est ni sportive, ni coureuse, pour représenter la Somalie. » La principale intéressée, qu'on peut voir sur les réseaux sociaux courir avec une certaine désinvolture, explique, elle, « sa mauvaise performance par une entorse contractée avant la course ».
8/5/20234 minutes, 35 seconds
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À la Une: les manifestations anti-France au Niger

Une photo publiée par Le Monde, celle d'un manifestant agitant un drapeau russe alors qu'un autre tient une pancarte sur laquelle est écrit en lettres majuscules « La France dégage de l'Afrique ». Dans le même temps, « l'étau se resserre autour de l'ancien régime », raconte le journal. « La chasse aux sorcières ne fait que commencer », craint un membre de l’entourage de Mohamed Bazoum, reclus, affirmant que certains ministres et conseillers de l’ancien régime sont actuellement « traqués » par les putschistes. Le Monde souligne aussi que pour « tenter de consolider son pouvoir, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a multiplié les signes de fermeté. Hier, il a coupé les signaux des médias publics français, RFI et France 24, et a multiplié les arrestations de cadres du régime de Mohamed Bazoum ».De son côté, Le Figaro publie lui aussi la photo des manifestants favorables aux putschistes qui ont défilé le 3 août dans les rues de Niamey, l'un d'eux brandissant une pancarte « La France doit partir ». Boubacar, un étudiant de 22 ans, est interrogé : « Nous célébrons la nouvelle indépendance du Niger, dit-il. La vraie indépendance, le jour où nous allons vraiment nous débarrasser des Français grâce au général Tchiani ». « Si les Français ne sont pas capables de chasser les terroristes, qu'ils rentrent chez eux », ajoute un autre. À Niamey, raconte Le Figaro, « les habitants vivent à quelques kilomètres seulement des zones soumises à la prédation djihadiste ». « Ici, tout le monde a souffert, raconte une vieillarde. Chez moi, on ne peut même plus aller aux champs. »Dans Libération, un autre manifestant précise : « On n'en veut qu'à la France, pas à ses citoyens. On ne veut pas que les ressortissants français quittent le pays, seulement l'armée qui n'a rien fait ».Le pape François aux Journées mondiales de la jeunesseDes jeunes du monde entier sont réunis à Lisbonne, un moment de communion entre catholiques. Toutefois, l'invasion russe de l'Ukraine « empêche Russes et Ukrainiens de se croiser », raconte La Croix. 300 Ukrainiens environ ont fait le voyage, et « le drapeau ukrainien agit comme un aimant ». Beaucoup se pressent pour prendre une photo, en lançant des « Slava Ukraïni ! » pour « ​​​​​​​Gloire à l'Ukraine ! ».De son côté, la délégation russe ne compte que 16 jeunes, mais seulement une petite dizaine est de nationalité russe, les autres sont des étudiants étrangers. «  ​​​​​​​Après quelques réactions négatives », ils ont décidé de ne pas brandir le drapeau russe. Une pèlerine russe d'origine ukrainienne se confie : « Nous avons croisé les pèlerins ukrainiens, mais nous n'avons pas osé aller les voir, nous avons peur de leur réaction. Je voudrais pourtant essayer de leur parler ».Le Liban, « trois ans après l'explosion à Beyrouth »En pleine page dans Libération, la photo du port de Beyrouth, en ruines. « ​​​​​​​Sans président, miné par une classe politique corrompue, touché violemment par la crise et avec des services publics en ruine, le pays connaît une situation encore plus grave qu'au lendemain des explosions du port de Beyrouth, le 4 août 2020 », nous dit le journal. Une lueur d'espoir toutefois : « ​​​​​​​Malgré le manque d'investissement de l'État et la faible affluence de fonds privés, la capitale libanaise se relève de ses ruines et reconstruit ses quartiers sinistrés grâce à la société civile, les ONG et les écoles d'architecture du pays ».Témoignage à l'appui, celui de Fadlallah Dagher, l'architecte qui a fondé une association et recueilli les dons de la diaspora, de la Fondation de France ou encore de l'Unesco. « ​​​​​​Sa plus grande fierté ? La résurrection de la Maison bleue, qui symbolise à elle seule toute une part de l'histoire de Beyrouth, celle d'une ville portuaire, cosmopolite et raffinée, intellectuelle et commerçante. »Pour La Croix, c'est de la culture que vient l'espoir : « ​​​​​​​Trois ans après l’explosion du port de Beyrouth, créateurs, programmateurs, directeurs de salle aident les habitants à respirer et à s’imaginer un avenir dans un pays à la dérive ».Le compositeur et plasticien Zad Moultaka témoigne : « Dans la salle où est installée mon œuvre Ejecta, j’avais affiché une immense bande de papier vierge pour que les visiteurs y inscrivent ce qu’ils voulaient. En trois heures, elle a été totalement remplie de témoignages prouvant combien cette respiration artistique est nécessaire. Quand un pays manque de tout, ajoute-t-il, qu’il s’enfonce chaque jour un peu plus, les artistes s’interrogent forcément sur la légitimité de leur geste. Mais les visiteurs m’ont dit que, au contraire, cela leur faisait du bien, qu’ils ne le vivaient pas comme superflu ou décalé par rapport à la réalité quotidienne tellement précaire ».
8/4/20234 minutes, 31 seconds
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À la Une: Donald Trump dans l’œil du cyclone

L’ancien président américain, « mauvais perdant » de l’élection de 2020 ironise Libération, a été inculpé hier, mercredi, pour complot contre l’État américain. « Dans le monde de Donald Trump, cela a peut-être désormais le parfum de la routine », puisque c’est sa troisième inculpation en quatre mois. Il n’empêche, pour Libé, « ce n’est pas moins un tour vertigineux de l’histoire américaine ».L’ancien chef d’État est accusé, rien de moins, d’avoir essayé de renverser les résultats le donnant perdant de la présidentielle. Une véritable obsession puisque « six mois avant le scrutin, Donald Trump crie déjà à la fraude électorale », puis le 7 novembre 2020, il « passe à l’action », retrace Le Figaro : d’abord, « une bataille judiciaire tous azimuts » avec « plus de 60 recours en justice, la plupart sans fondement, pour contester les élections ». Mis en échec par les tribunaux, un Donald Trump « de plus en plus aux abois (…) passe à des méthodes nettement moins honorables ». Le quotidien égrène la liste : incitation de responsables à recalculer les voix pour dégoter celle qui pourrait tout faire basculer, pressions sur le ministre de la Justice pour prendre position et même une tentative de « sabotage du processus de certification » qui culminera avec la prise d’assaut du Capitole le 6 janvier 2021.Une attaque « sans précédent » contre le siège de la démocratie américaineCe sont les termes employés par le procureur. Mais La Charente Libre va même plus loin : pour le quotidien régional, le trumpisme est « un danger pour toutes les démocraties ». Et les poursuites engagées hier contre l’ex-président démontrent que « l’homme, qui avait prêté serment de défendre les institutions, ne visait qu’à saper ses fondements dans son intérêt personnel ». Alors La Charente Libre n’a qu’une crainte, « que le modèle trumpiste traverse l’Atlantique ».Même discours du côté de L’Éclair des Pyrénées : « Au fond, Trump remet en cause l’exercice même de la démocratie », analyse le journal, en comparant les poursuites dont il est victime « aux pires exactions du régime nazi ou du totalitarisme de l’Union soviétique ». Et paradoxalement, avec cette attitude, « Trump domine de beaucoup les candidats potentiels du camp républicain ». La Croix prédit donc que l’inculpation prononcée hier va donner de l’eau au moulin trumpiste… L’ancien chef d’État va « instrumentaliser ses procès pour consolider sa base électorale », dans la droite ligne de sa position « qui consiste à dire qu’il est le défenseur des petits contre les élites ». Décidément, « drôle de démocratie américaine ! », souffle dans un soupir L’Éclair des Pyrénées.La police française et les jugesLa justice se prononce ce jeudi 3 août sur le maintien ou non en détention provisoire d’un policier suspecté, avec deux collègues, d’avoir grièvement blessé un jeune Marseillais début juillet. Le Monde dévoile le contenu du réquisitoire du ministère public, « aussi neutre qu’implacable ». La liste des blessures subies est glaçante : « traumatisme crânien grave, fracture au visage, hématomes, abrasions diverses, hémorragies »… Le jeune homme, âgé de 22 ans, a dû être opéré en urgence pour, raconte Le Monde, « lui ôter une partie du crâne afin de faire baisser la pression due à une hémorragie, sans doute provoquée par un tir de balle en caoutchouc ».Bref, les réquisitions décrivent un véritable passage à tabac. La décision de justice concernant le maintien en détention provisoire du policier sera donc suivie de près, d’autant que pour protester, « les policiers marseillais et leurs collègues multiplient (…) débrayages perlés et dépôts d’arrêts-maladie ».Mais comment se montrer solidaire vis-à-vis d’un déferlement de coups ? C’est la question que s’est posée La Croix, qui, doctement, rappelle que « ces hommes que l’on voit souvent bottés, casqués et cuirassés de noir, ne sont pas imperméables aux émotions » et notamment la peur et la pression. Confrontés à de la violence quotidiennement, pris à partie, sursollicités et confrontés au mal du siècle qu’est la perte de sens, certains policiers réclament donc un « assouplissement des règles », particulièrement d' « être exonérés de toute détention provisoire ». « Au risque de l’inconstitutionnalité », pointe La Croix. Une piste balayée par le quotidien, qui espère plutôt des policiers « un sursaut de lucidité ». Il y a bien un fossé de plus en plus vaste « avec cette population qu’ils ont pour mission de protéger ». Mais La Croix invite ses lecteurs à s’interroger : « Quelles sont les multiples causes de cette confiance entamée ? »
8/3/20233 minutes, 52 seconds
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À la Une: branle-bas de combat au Niger après le coup d'État

Les premiers rapatriements de ressortissants français ont démarré ce mardi 1er août. Une « évacuation express », titre Le Parisien, « en accéléré » pour Le Monde, mais « maîtrisée » tout de même d’après Libération.Une opération de ce type est en tout cas une première depuis le début de la crise au Sahel en 2012, rappelle Libé. Ce qui n’empêche pas Le Figaro de parler d’ « image dévastatrice, tant elle est devenue familière », celle de « Français [qui] s’entassent à l’aéroport ». Le journal y voit déjà un « préambule à un départ des troupes », alors que du côté du gouvernement on assure pour l’instant que ce n’est pas à l’ordre du jour.En tout cas la mesure vécue comme un « déchirement » par les Français sur place, raconte le quotidien, « quelque peu stupéfaits par la décision » car à Niamey, l’ambiance est à un calme relatif « qui laissait penser aux Français du Niger que le putsch se limiterait à des querelles de palais ». Constat partagé par Libération qui décrit « l’amertume, [...] maître-mot chez la plupart des ressortissants français et européens au vu de la situation, plutôt calme en fait. ».Un tournant dans les relations entre la France et le NigerD’abord car, souligne Le Parisien, « même si la France ne reconnaît pas l’autorité des militaires putschistes (…) c’est bien avec la junte qu’il a fallu prendre contact » pour organiser les évacuations – faute de quoi, le décollage d’un avion aurait pu être considéré comme une agression, l’espace aérien étant fermé. Le Figaro lui prévoit déjà que les événements portent « le coup de grâce à l’influence [de la France] sur le continent africain ».Sans aller jusque-là, il est indéniable, comme l’écrit La Croix, que c’est « encore un partenaire de moins » dans la sous-région. Mais plutôt que de s’épancher bruyamment, le journal catholique invite « Paris à affronter des questions douloureuses ». Et à repenser ses partenariats : « La France (…) n’a d’autre choix que d’apporter sa contribution sous l’ombrelle européenne », peut-être la seule voie pour ne pas être mis face à « des accusations de néo-colonialisme ».Les migrants dans les limbes tunisiensLibération consacre un reportage à ces migrants subsahariens, coincés à Sfax, confrontés aux risques de violences – des personnes qui, comme cet Ivoirien, « passe[nt leurs] journées à errer sans but ». La ville côtière est devenue, pointe le quotidien, « la plaque tournante des départs vers l’Europe » – les départs ont bondi de 300% depuis le début de l’année, en raison notamment rappelle Libé de « la flambée du racisme après les propos du président » Kaïs Saïed. Car après cette virulente prise de parole, des affrontements ont éclaté et depuis, « la plupart » des migrants subsahariens « ont perdu leur emploi et ont été expulsés de leur logement ».La situation est telle que le journal dresse ce triste constat : « À Sfax, il ne s’agit pas de savoir qui veut partir, mais combien de fois chacun a tenté de prendre la mer. »Fertilité en FranceIl y a deux ans précisément, les couples de femmes et les femmes célibataires ont décroché le droit d’avoir recours à la procréation médicalement assistée. Et depuis, la demande a « explosé », sans faiblir, raconte La Croix, les délais d’attente s’allongent et que la hausse du nombre de donneurs de gamètes ne suffit pas. Avec un risque, rappelé par le journal catholique : « Celui, à terme, d’une pénurie de spermatozoïdes. »D’autant que cet enjeu se superpose à un autre : celui, pour les personnes nées d’un don, de connaître, à leur majorité, l’identité du donneur. Et, nous apprend Libération en exclusivité, cette possibilité entrera en vigueur le 31 mars 2025. À cette date, « le stock antérieur devra être détruit ». D’ici là, c’est donc la course contre-la-montre pour les autorités, amenées à « rebattre les cartes des stocks et liss[er] les disparités entre les différentes régions », et pour convaincre de nouveaux donneurs. Mais la société change. La Croix indique ainsi que d'après un sondage, « 86% des Français sont favorables au don et 48% prêt à se porter candidats », afin d'accompagner ce qu'ils voient comme « un progrès social envers lequel ils souhaitent se montrer solidaire ». Comme quoi, faire des parents, c'est dans l'air du temps.
8/2/20233 minutes, 54 seconds
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À la Une: les ministres français ont des devoirs de vacances

« Vacances j’oublie tout ». Pour l’exécutif, pas vraiment. D’après Le Figaro, malgré leurs trois semaines de repos, ce sera des « congés studieux » pour les membres du gouvernement, « selon de strictes conditions fixées par Matignon », annonce le quotidien. Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu garde donc un œil sur la sécheresse, tandis que d’autres rendront visite à des professionnels de santé et que certains enfin prépareront, raconte Le Figaro, des programmes à présenter à la rentrée.Récit similaire dans Le Monde, qui pointe que saison estivale ou pas, le ministre de la Santé Aurélien Rousseau « arrive en pleine crise de l’hôpital ». Va-t-il profiter des vacances pour réviser ? En tout cas, pour le journal, Rousseau est « le bon élève » et se prépare déjà à « l’échéance-clé, à l’automne, [...] du projet de loi de financement de la sécurité sociale ». Et il y a aussi, pêle-mêle, « la fuite des personnels, [...] la médecine générale [qui] joue son attractivité », les économies à réaliser « sur les médicaments » et « les arrêts maladie »… Bref, ces vacances permettent surtout de reculer pour mieux sauter.Le coup d’État au Niger, autre préoccupation des autoritésEt pour cause, alors que Paris avait fait de Niamey son nouveau partenaire privilégié au Sahel, le putsch a révélé une hostilité aux partenaires occidentaux. Ainsi, écrit le Monde, « la manifestation de soutien à la junte a viré à la contestation antifrançaise. [...] Critiquée pour son ingérence dans les affaires internationales africaines, la France s’efforce de ne pas apparaître en première ligne », analyse le quotidien. Même si, ajoute-t-il, « elle pousse la Cédéao à adopter une position de fermeté à l’égard de ce [coup] qui menace ses intérêts ».Sauf que la Cédéao justement, est, elle aussi, « en perte de crédibilité auprès des populations », souligne La Croix, car la plupart des chefs d’État qui y prennent des décisions sont eux-mêmes en manque de légitimité ». Or, conclut le journal, « il est essentiel que la Cédéao soit mieux représentée, [...] car une démocratie malade donne naissance à de nouvelles formes de populisme ».L’Église catholique en recherche d’un coup de neufEt pour y arriver, elle compte sur les Journées mondiales de la jeunesse qui démarrent aujourd’hui mardi à Lisbonne, « rendez-vous crucial pour l’Église catholique, qui n’a jamais eu autant besoin de visibilité », estime Libération. Ce rassemblement, sorte de « Catho Pride » ironise le journal, reste « le plus grand événement catholique au monde, [...] une utopie toujours vive », renchérit La Croix, même si le quotidien catholique l’admet, cet enthousiasme cache bien des angoisses, « surtout dans une société européenne largement déchristianisée » où la « jeunesse heureuse de prier (…) est archi-minoritaire ».Il ne faut pas s’y méprendre : loin de n’être qu’un « baromètre de santé du catholicisme », les JMJ ont aussi une dimension géopolitique majeure. La Croix rappelle ainsi que lorsque l’événement a été créé, « il s’agissait de faire rencontrer des jeunes de l’Ouest et de l’Est puis de faire participer des pèlerins du Sud », et aujourd’hui « de faire des jeunes des acteurs (...) d’une mondialisation plus juste ». Et Le Monde enfonce le clou : « Les JMJ relèvent (…) d’une forme de "glocalisation" : c’est un événement global, mais qui intègre des spécificités locales » en fonction du pays d’accueil. L’événement suit son temps donc. Alors forcément, une question se pose aujourd’hui : celle de l’écologie. Un nouveau défi pour les JMJ car, presse La Croix, « si la perception de la gravité de la crise écologique s’accentue, le modèle des JMJ peut vaciller ».ClimatQu’on ne s’y trompe pas, prévient Libé. Le temps a beau ressembler à s’y méprendre à celui d’un mois d’octobre morose, « la sécheresse continue de gagner du terrain ». Et le mois de juillet a été « le 18e mois d’affilée au-dessus des normales ». Surtout, ailleurs dans le monde, « les événements climatiques extrêmes s’enchaînent, alerte Le Monde, dans la vallée de la Mort, le thermomètre est monté jusqu’à 56 degrés, [...] en Chine, il a atteint 52 degrés, en Sardaigne 48 degrés ». Bref, tous les signaux sont là. Et même si « des petits pas ont été enregistrés » pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, « ils restent très en deçà de ce qu’il faudrait faire ». Alors le quotidien se fait menaçant : « À l’heure des comptes, personne ne pourra dire qu’il ne savait pas. »
8/1/20234 minutes, 5 seconds
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À la Une: la France face au coup d'État au Niger

7/31/20234 minutes, 6 seconds
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À la Une: y a-t-il encore un président à la tête de la France?

C'est la question posée cette semaine en Une du Point, qui ne ménage pas ses critiques à l'égard d'Emmanuel Macron, qui, nous dit-on, « paraît isolé, recroquevillé sur lui-même et sur son premier cercle ». Le remaniement ministériel « s'est limité à la promotion de proches du président. [...] « Il n'y a d'ailleurs plus aujourd'hui ni président, ni gouvernement, ni majorité, ni parti, mais une galaxie d'auto-entrepreneurs pour lesquels la communication est tout, et le sens de l'État rien », fustige l'hebdomadaire, qui ajoute : « La France fait exception parmi les démocraties, en ayant enchaîné, depuis 2017, trois crises sociales majeures – le mouvement des gilets jaunes, les protestations contre la réforme des retraites et les émeutes urbaines. [...] Elle n'a jamais été en aussi grand danger depuis les années 1930, prise en étau entre l'enchaînement des chocs sanitaires, énergétique, alimentaire, financier, géopolitique et climatique d'une part, et l'absence de tout cap politique et la paralysie de l'état d'autre part », conclut Le Point.Des migrants ciblés par les recruteurs militairesCette semaine, L'Express publie une enquête sur « les migrants qui servent de chair à canon en Ukraine ». « Près de 10 millions de citoyens d'Asie centrale vivent en Russie, où ils ont été ciblés par les recruteurs militaires pour regarnir les bataillons, raconte L'Express. On ignore combien ont été recrutés, mais 93 d'entre eux seraient déjà morts sur le front, selon la BBC. » Comment sont-ils enrôlés ? « Le plus souvent dans les centres de migration, on leur donne une énorme pile de documents à signer sans les laisser lire, y compris le contrat de service militaire volontaire », explique une « avocate des droits des migrants en Russie. » Et ce n'est pas tout. « Les ouvriers en bâtiment sont aussi très recherchés, pour aller reconstruire les villes annexées, telles que Bakhmout, Marioupol ou encore Louhansk. » De son côté, l'hebdomadaire Marianne, s'intéresse « aux petites mains du Qatar », après le Mondial de foot. « Profitant des lendemains de fêtes moins médiatisés, les entreprises continuent ou ont repris leurs abus envers une main d'œuvre toujours aussi corvéable à merci. » Marianne a interrogé Stephen, un Ghanéen de 41 ans : « Je touche le salaire minimum, mais mon entreprise coupe dans mes allocations pour la nourriture, dans mes primes et mes heures supplémentaires. Je n'ai plus de jour de congé, je suis forcé de travailler sept jours sur sept. [...] Tout est redevenu comme avant », raconte de son côté Benson, qui constate tristement : « Nous travailleurs étrangers, nous avons fait notre possible pour que cette Coupe du monde soit un succès pour le Qatar et en échange, nous avons été abusés. »Marianne mène campagne contre le port du voile« Islamistes, puritains : ils veulent rhabiller les femmes pour l'été, va-t-on les laisser faire ? », demande Marianne, qui s'est rendu « sur les plages, où il est interdit d'interdire le burkini. [...] Une mode très revendicatrice », poursuit l'hebdomadaire, « puisque tout en prétendant cacher, le vêtement rend celles qui le portent particulièrement visibles. » Le directeur de l'Office français de l'immigration et de l'intégration, Didier Leschi, est sollicité pour donner son avis : « Si l'on prend du champ, dit-il, la démonstration est faite que partout où se développe le port du voile ou du burkini, qui en est la forme la plus provocatrice, la démocratie et le sort des femmes reculent. » Dans ce contexte, que dire des femmes qui enlèvent le haut sur la plage ? « Ce sont des résistantes, assure Marianne, les résistantes du topless. » Mais bronzer seins nus est « de moins en moins à la mode... à peine 19% de femmes le pratiquait en 2021, contre 43% en 1984 ». Est-ce la faute des islamistes ou des puritains ? « Pas vraiment, reconnaît Marianne, l'une des principales raisons de la baisse de cette pratique, est d'ordre sanitaire... le discours médical, diffusant l'idée que le topless est une technique de bronzage à risques, aurait porté ses fruits. »Exposition de photos à Marrakech« Entre deux rives », « Regard sur les racines », c'est une série que propose M, le supplément week-end du Monde. Avec cette semaine, les photos de Louisa Ben, 27 ans, française par sa mère, marocaine par son père : « Elle interroge cette double appartenance à travers des portraits de jeunes femmes prises dans leur intimité des deux côtés de la Méditerranée. Des filles de sa génération dont elles ne donnent que les prénoms, explique M. Sur ces photos en couleur, on voit donc ces jeunes filles, qui posent chez elles, la plupart sans voile, et sans que l'on puisse deviner de quel côté de la Méditerranée, elles habitent. [...] C'est vraiment l'essence de cette série, dit-elle, de parler de cette double appartenance qui est la mienne, on ne peut pas dire qu'on appartient à un pays ou un autre. » Une série de photos exposée à Marrakech, jusqu'au 30 septembre.Toujours pas de JDD dans les kiosquesLes journalistes ont reconduit leur grève le 29 juillet, contre l'arrivée à la tête du Journal du dimanche, de Geoffroy Lejeune, journaliste proche de l'extrême droite. C'est la sixième semaine consécutive de grève votée par 97 % des journalistes. Néanmoins, Geoffroy Lejeune devrait prendre ses fonctions à la tête du journal le 1er août.
7/30/20235 minutes, 1 second
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À la Une: la presse française suit la situation au Niger après le coup d'État

« Niger : l'embarras français », titre le Figaro, au-dessus d'une photo du général Tchiani, en treillis et béret marron sur la tête, l'auteur du coup de force contre le président Bazoum. « Le coup d'État au Niger a pris la France de court », poursuit le journal. Pourtant, « la fragilité du régime de Mohamed Bazoum était connue, il ne faisait pas l'unanimité au sein de l'armée nigérienne, il lui avait fallu imposer ses choix, notamment pour assumer la coopération avec la France. »C'est ainsi que le « général Tchiani, qui était jusqu'à présent chef de la garde présidentielle, est passé de protecteur à putschiste en chef, note Libération. C'est un pur militaire, quelqu'un qui ne fait pas de politique », assurait un proche de Bazoum, aux premières du putsch. « Tout faux, s'exclame Libération, le général assume sa prise de pouvoir qu'il justifie par la dégradation de la situation sécuritaire et la mauvaise gouvernance du régime Bazoum. »De son côté sur le profil du général Tchiani, Le Parisien s'attarde : « Âgé d'une cinquantaine d'années, il est réputé pour être un fidèle de l'ex-président Mahamadou Issoufou, qui l'avait nommé chef de la garde présidentielle durant ses deux quinquennats de 2011 à 2021. Il est reconduit à son poste par Mohamed Bazoum, dauphin d’Issoufou, alors fraîchement élu à la présidence », détaille Le Parisien. Le général Tchiani avait néanmoins des mauvaises relations avec le président renversé. Si les raisons officielles invoquées par la junte sont sécuritaires, « le coup d’État serait dû à la volonté de Mohamed Bazoum de remplacer le général à la tête du commandement », selon la chercheuse Djenabou Cisse, citée par le journal. Ce coup d'État serait « davantage lié à un conflit de personnes qu’à une véritable opposition au pouvoir ». La Croix s'interroge de son côté sur une possible implication de la Russie : « Si l’ingérence russe est pour l’heure plus qu’incertaine, Moscou et Wagner pourraient profiter de l’installation d’une nouvelle junte dans la région, après celles au Mali et au Burkina Faso, pour étendre leurs influences, estime le journal. De l’aveu même de la Maison Blanche, il est difficile à ce stade de déceler une quelconque ingérence de la Russie. Mais cela n’écarte pas la possibilité que Moscou cherche à étendre sa zone d’influence dans la région, en cas de départ des forces militaires françaises et américaines au Niger », conclut La Croix.La colère de la police françaiseEn France, la colère des policiers suite à l'incarcération à Marseille d'un policier accusé « d'avoir roué de coups un jeune homme de 22 ans, avec trois autres de ses collègues [...]. Le mouvement de protestation s'est étendu dans tout le pays. [...] L'exécutif tente de ramener le calme dans la police », poursuit le Figaro. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a rencontré les syndicats et a estimé « qu'une présomption de culpabilité, pesait sur les policiers dans des affaires judiciaires ».« Darmanin plein d'attention pour une police en sédition », titre de son côté Libération qui s'inquiète de possibles « droits exceptionnels gravés dans la loi pour les forces de l'ordre ». Le journal rappelle que cette « séquence » a commencé par la mort de Nahel, un Français d'origine maghrébine de 17 ans, tué par un policier lors d'un contrôle routier, fin juin. « Le ministre de l'Intérieur a toutefois apporté son soutien aux policiers, et au directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux, selon lequel un policier n'a pas sa place en prison avant son procès. »Mais de quels droits exceptionnels les policiers pourraient-ils se prévaloir à l'avenir ? Selon les syndicats de police, « Gérald Darmanin se serait engagé à étudier la loi pour revenir sur la détention provisoire d'un policier agissant en mission. [...] La création d'un statut spécial pour les forces de l'ordre », est une vieille revendication des syndicats de police, ajoute Libération.Mais cela ne va pas sans protestation, souligne Le Monde. Le quotidien rappelle que « le ministre de l'Intérieur suscite l'indignation des magistrats », alors que la gauche réclame sa démission. « Tout à son entreprise d’éteindre le feu naissant au sein de la police, ajoute Le Monde. Gérald Darmanin a pris le risque d’allumer un incendie sur la scène politique ». « Une bouteille d'eau aurait sauvé ma famille »C'est une phrase prononcée par Pato, un Camerounais de 30 ans, évoquant son épouse Fati, et sa fille de 6 ans, Marie, toutes deux « mortes de soif dans le désert, en tentant de rallier la Tunisie, comme des milliers d'autres réfugiés sub-sahariens ». Ils ont d'ailleurs réussi à atteindre la Tunisie, « un pays francophone où les écoles sont bonnes », raconte Fato. Mais ils ont été interpellés par des policiers, qui les ont déposés en plein désert, en leur disant « Marchez tout droit vers la Libye, et ne revenez plus en Tunisie ». Dans le désert, c'est Pato qui s'écroule le premier, raconte-t-il. Il laisse partir sa femme et sa fille. « C'est la dernière fois qu'il les verra vivantes. » Ensuite, c'est une photo qui circule sur Facebook qui lui apprend la vérité, on y voit « une femme couchée sur le ventre à même le sable, et à ses côtés une fillette recroquevillée contre elle ». Dernière quête désormais pour Pato, retrouver les corps de sa femme et de sa fille.
7/29/20234 minutes, 29 seconds
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À la Une: des secrets industriels livrés à la Russie

C’est le titre à la Une du quotidien Aujourd’hui en France. Le journal évoque l'entreprise française Ommic, une centaine de salariés, implantée dans le Val-de-Marne et l’une des rares en Europe à produire des semi-conducteurs, ces puces électroniques que l’on retrouve dans tous les objets connectés du quotidien.Grâce au développement d’une technologie innovante dont le secret est jalousement gardé, dit le journal, les ingénieurs français sont parvenus à inventer un modèle de puces surpuissantes, super-performantes et potentiellement dangereuses. Ces puces servent à équiper les radars militaires des chars, des avions de chasse ou encore des systèmes de guidage anti-missiles. Une technologie sensible stratégique, en particulier dans le contexte de la guerre en Ukraine.Mais un impensable scénario vient d'être révélé par la justice. Depuis plusieurs années, Ommic était sous emprise étrangère. Le journal décrit une entreprise « prise en otage » et contrainte de transférer ses composants électroniques de pointe et procédés technologiques sensibles à la Chine et à la Russie.Des secrets industriels qui, en bout de chaîne, ont très probablement servi à équiper leurs armées. Après un discret coup de filet de la DGSI en mars dernier dans le cadre d’une enquête ouverte par le Parquet national antiterroriste, quatre personnes ont été mises en examen. Deux Chinois et deux Français, dont le patron d’Ommic, que le journal qualifie de « complaisant ».« Le jeu africain de Poutine »La Russie est également ce matin à la une du Figaro avec ce titre : « Le jeu africain de Poutine pour sortir de l’isolement ». Le journal évoque bien sur le sommet de Saint-Pétersbourg où Moscou reçoit les chefs d’État africains ces 27 et 28 juillet. Mais depuis Sotchi en 2019, premier rendez-vous du genre, « le lustre diplomatique » n’est plus le même, écrit Le Figaro. Pour l’éditorialiste du journal, l’état de grâce de la Russafrique a vécu, notamment parce que le camp des pays africains condamnant la guerre en Ukraine s’est renforcé et que les investissements russes en Afrique, dont la hausse avait été promise à Sotchi, se sont rétractés de 36 %.Les sociétés minières russes peinent à se déployer, quand elles ne doivent pas tout simplement quitter des territoires sous des pressions locales ou par manque de partenaires. L’éditorialiste du Figaro cite à titre d’exemple le Burkina Faso où la société aurifère Nordgold dispose de plusieurs concessions mais envisagerait de partir, coincée par l’insécurité et les pressions financières. Après le putsch du capitaine Traoré en septembre dernier, conclut le journal, le Burkina Faso semblait pourtant promis à vite entrer dans la galaxie de Wagner mais il n’en est toujours rien.Plongeon au cœur des réserves africainesLes romans de Caryl Férey ont souvent pour cadre l’Afrique, et il est aujourd'hui à l'honneur de la page portrait de Libération. On y découvre que l’auteur de Zulu, un polar situé dans une Afrique du Sud minée par la violence après la chute de l’apartheid et adapté au cinéma avec Forest Whitaker dans le rôle principal, publiera son nouveau roman Okavango le 17 août prochain. Un gros pavé qui passe tout seul, écrit Libération, se situe au cœur des réserves africaines, le long du fleuve Okavango entre la Namibie, l’Angola, la Zambie, le Zimbabwe et le Botswana.Une ode aux animaux sauvages et une dénonciation virulente des ravages causés par l’homme sur ce continent gorgé de richesses naturelles. Évidemment, on ne dira rien ici de l’intrigue. Juste un mot des personnages principaux : Solanah, la ranger botswanaise, et John Latham, le propriétaire sud-africain de la réserve de Wild Bunch. Caryl Férey a toujours voulu écrire, mais y parvenir n’a pas été simple, raconte Libération, qui invite à relire son autobiographie parue en 2013 sous le titre «​​​​​​ Comment devenir écrivain quand on sort de la grande plouquerie internationale ».La fusée MarchandEt oui, ça peut arriver ! Le quotidien sportif L'Équipe consacre sa Une à Léon Marchand. Un an jour pour jour avant Paris 2024, le nageur français de 21 ans s'est offert un deuxième sacre mondial dans le 200 mètres papillon à Fukuoka. Le journal y voit « l'effet papillon », c'est « la fusée Marchand » pour Aujourd'hui. Léon Marchand vise une troisième médaille d'or cet après-midi dans le 200 mètres 4 nages. En tout cas, il est le favori.
7/27/20234 minutes, 12 seconds
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À la Une: l’Espagne coupée en deux et sans majorité absolue

La large victoire prédite à la droite n’a pas eu lieu, le 23 juillet aux législatives. Et le Parti socialiste a résisté mieux que prévu. « Sánchez respire, le pays se déchire », titre Libération. Le Premier ministre socialiste avait convoqué ces élections après un lourd revers, fin mai, lorsque la droite parfois alliée à l’extrême-droite, avait repris la plupart des grandes villes et des régions espagnoles.Pour le journal, il a « réussi son pari ». « Lorsqu’il s’est présenté devant ses partisans à Madrid dimanche, raconte Libération, le chef du gouvernement a été accueilli par des No Pasaran, – "ils ne passeront pas" – célèbre slogan antifasciste de la guerre civile. » L’envoyé spécial du journal y voit la preuve « que le spectre de l’extrême droite, quarante-six ans après la fin de la dictature, reste efficace ».Une droite divisée« À force d’être données grandes gagnantes du scrutin, les deux formations de droite ont fini par se tirer dans les pattes. » Dimanche soir, le leader du parti d’extrême droite Vox a accusé le Parti populaire de la droite traditionnelle d’être l’artisan de l’échec d’une alternative. Oubliant par là même de faire son autocritique. Mais pour la gauche rien n’est fait, cela dépendra notamment du vote des nationalistes catalans.Pour Le Figaro, l’Espagne plonge même dans l’imbroglio politique. Une incertitude et une instabilité qui, ajoute le journal, inquiètent l’Union européenne… L’Espagne assure depuis le début du mois la présidence tournante de l’instance. Présidence cruciale à moins d’un an d’un scrutin européen et alors que « pas moins de 200 textes sont dans les tuyaux, en attente de vote ou en cours de négociation, avec en haut de la pile le pacte migration et asile ou la réforme du marché de l’électricité ».Et pour être fixé, il faudra attendre. Le Figaro rappelle que le nouveau Congrès des députés se constituera le 17 août. Ce sera ensuite au roi Felipe VI d’écouter les partis avant de proposer aux représentants de l’un d’entre eux de se présenter à l’investiture.Un placement en détention qui passe mal pour la policeC’est le titre de La Croix. Alors de quoi parle-t-on ? Dimanche dernier, le directeur général de la Police nationale, Frédéric Veaux, a évoqué dans un entretien à la presse le cas d’un policier de la BAC de Marseille placé en détention provisoire dans le cadre d’une enquête sur des violences commises début juillet, alors que les émeutes embrasent la France. « Le savoir en prison m’empêche de dormir », affirme le patron des fonctionnaires de police.« La police est-elle au-dessus des lois ? », s’interroge en Une Libération. Le journal a eu accès à certains éléments de l’enquête, et les premiers éléments attestent que Mohamed Bendriss, de nationalité algérienne, a « vraisemblablement été tué par un tir de LBD, ces lanceurs de balles de défense si décriés, un tir qui l’a touché au niveau du cœur. La nuit précédente, c’est son cousin qui a été éborgné par un projectile, alors que les policiers répriment violemment les émeutes nées de la mort de Nahel. La famille, dit Libé, est doublement meurtrie ».Les syndicats de policiers appellent à la libération des deux policiers incriminés. Celui de Nanterre, qui a tiré sur le jeune Nahel, et celui de Marseille. Mais la justice évidemment ne l'entend pas de cette oreille. Pour le Conseil supérieur de la magistrature, « seule la justice est légitime pour décider ou non du placement en détention provisoire des personnes qui lui sont présentées ». « Nul n’est au-dessus des lois de la République », déclare le ministre Éric Dupond-Moretti. « Quand je lis que le DGPN ne peut plus dormir la nuit parce qu’un policier est en détention provisoire, je suis profondément heurtée », dit la secrétaire générale de la Commission nationale consultative des droits de l'homme, qui ajoute que « ce qui devrait l’empêcher de dormir, c’est que des policiers puissent se comporter comme des délinquants ».
7/25/20233 minutes, 52 seconds
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À la une: vote crucial en Israël

Vote final prévu à la Knesset, le Parlement de la réforme judiciaire qui a mis dans les rues des dizaines de milliers d’Israéliens ces derniers mois. L’Humanité rappelle que s’il est adopté, « le projet de loi privera les tribunaux du pouvoir de s’opposer aux décisions du gouvernement qu’il juge " déraisonnables ". « Ce qui est en jeu, dit le journal, c'est le maintien d’une séparation entre l’exécutif et le pouvoir judiciaire et si la loi est adoptée ce sera un tournant pour la société israélienne. ». « Le pouvoir a déclaré une guerre d’usure à ses propres citoyens, mais il a réalisé qu’il ne peut pas nous faire taire. Nous ne renoncerons pas à l’avenir de nos enfants ». Propos du chef de file de l’opposition à la Knesset Yaïr Lapid, cité par Libération. Mais le mouvement de protestation dépasse largement l’hémicycle La mobilisation contre cette réforme dure dans la rue et singulièrement à Tel Aviv depuis 29 semaines. Et, au sein même de l’armée, elle fait des émules. Libération a rencontré Yiftach Golov 40 ans, doctorant en bio physique et ancien artificier dans une unité d’élite. Depuis mars, il a tout lâché pour se consacrer à plein temps au mouvement. Mercredi 19 juillet, il a lancé avec plusieurs centaines d’autres une rébellion en déclarant que si la loi passe, ils ne se présenteront pas à leur service volontaire. Vendredi 22 juillet, un millier de pilotes les ont rejoints. Samedi 23, ils étaient 10 000, avec le soutien de plusieurs centaines d’anciens hauts gradés. « J’en ai eu la rage au cœur, raconte Yiftach, mais ce n’était pas un choix. C’est comme notre seconde guerre ‘d'indépendance. » Libération rappelle : « L’armée israélienne, ce sont 170 000 conscrits, mais aussi 450 000 soldats de réserve. Ce refus d’effectuer le devoir de réserviste est tellement fort, qu’il a jeté le pays tout entier dans le chaos. »« Cette semaine, le sort d’Israël comme État démocratique sera tranché »L’écrivain David Grossman le dit dans les colonnes du quotidien Haaretz, une tribune reprise ce matin par Libération. Dans les manifestations de ces dernières semaines, il voit la soif de centaines de milliers d’Israéliens de se retrouver dans « un climat éthique différent ». « On aurait tort, dit-il de négliger ce besoin car pendant des décennies, poursuit Grossman, nous en avons été dépouillés. Le pays a versé dans une réalité violente, vulgaire, polluée. L’escroquerie politique des Ben Gvir et Netanyahu n’était que la signature de l’artiste au bas du tableau général. »La tournée océanienne d’Emmanuel Macron À peine arrivé dans la capitale de Nouvelle-Calédonie, le président de la République enregistrera un entretien pour diffusion dans le journal de 13 heures. Pour le Figaro, Emmanuel Macron, « même à Nouméa, se laisse rattraper par la difficile sortie de ses cent jours d’apaisement ». Une période, dit le quotidien, « entamée avec les casseroles, et conclue avec les émeutes ». Cette tournée de quatre jours dans le Pacifique sud et qui s’arrêtera aussi en Papouasie-Nouvelle-Guinée et au Vanuatu, c’est, nous dit Le Figaro, une « première depuis De Gaulle. Car le président en est convaincu : l’axe France inde Australie qu’il tente de sceller face à la Chine se prolonge en Nouvelle-Calédonie ».Rhodes au cœur de la fournaiseAujourd’hui en France y consacre sa Une, alors que les évacuations ont débuté aussi sur l’île de Corfou. Samedi 22 juillet à Rhodes, ce sont environ 30 000 personnes qui ont dû être mises à l’abri du danger des incendies. Parmi elles, beaucoup de touristes. Comme cette Belge Laurie qui raconte la journée de samedi. « Dix heures, petit déjeuner dans le complexe balnéaire de Kio tari. La fumée noire assombrit l’atmosphère, mais l’équipe les rassure. À 13 heures, tout bascule. Hélicoptères et canadair s’activent juste au-dessus de leurs têtes. Une heure plus tard, la sirène de l’hôtel retentit. » « Et là, raconte Laurie, c'est la panique. Tout le monde courait dans tous les sens. » Et alors qu’une masse de gens part vers la mer, eux choisissent la route. « On s’est dit, soit on cavale, soit on y reste. C’est un automobiliste grec qui les a conduits au bus, direction l’aéroport. La Grèce, dit-elle, c’est terminé ! » 
7/24/20234 minutes, 2 seconds
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À la Une: les hebdomadaires en mode estival

Le Point aguiche avec sa Une consacrée « aux super-pouvoirs de la sieste », assortie d'une photo de plage et de mer translucide. En réalité, l'hebdomadaire nous parle surtout de notre quotidien surchargé, assorti d'un manque de sommeil chronique. Oui, la sieste est une solution, surtout « les siestes de 10 minutes, car elles ne laissent pas le temps au cerveau de plonger en sommeil profond et évitent ainsi au dormeur de souffrir d'une inertie au réveil ». « Pratiquées quotidiennement, elles jouent un rôle cardioprotecteur, chez les personnes en dette de sommeil. Elles ont aussi des effets positifs sur la mémoire ». Bref, pas besoin d'être sur une île déserte pour s'adonner à une petite sieste réparatrice. On en veut pour preuve ces quelques photos choisies par le Point, où l'on voit en gros plan, députés et ministres, bâillant ou même dormant profondément, sur les bancs de l'Assemblée nationale.L'été, ce n'est pas seulement la sieste, c'est aussi la caniculeLe Figaro Magazine nous propose « un petit guide de survie pour un été caniculaire car, nous dit-il, la généralisation des épisodes de canicule et de sécheresse dans notre pays implique des mutations profondes de notre comportement ». Exemple : l'alimentation. On nous conseille le « régime méditerranéen : tomates, brocolis, concombre, courgettes, œufs, poisson, volaille ». Côté activités, on évitera le sport lorsque la température dépasse les 35 degrés, à moins de s'hydrater abondamment, « jusqu'à 6 litres par jour ». « Sinon, poursuit Le Figaro Magazine, la solution la plus efficace pour lutter contre la chaleur, à la maison ou au bureau, reste la rénovation énergétique. Pour un résultat optimal, pas de secret, il faut isoler toutes les parois : murs, sols, toitures, combles, fenêtres, portes ». De quoi permettre de ne pas dépasser les 24°C à l'intérieur, lorsqu'il fait 35°C dehors.35 degrés, ce n'est toutefois pas ce qu'il y a de pire si l'on se tourne du côté de la Grèce, et notamment Athènes où l'on attend ce dimanche 23 juillet des températures allant jusqu'à 45 degrés. Aujourd'hui en France s'en fait l'écho, « en attendant que la canicule passe, les habitants restent cloîtrés ». « Moi, je prends quatre ou cinq douches par jour et je reste à la maison autant que je peux, rideaux tirés », raconte une habitante de la capitale. Pas de rénovation énergétique en vue : « User et abuser de la clim semble être une attitude bien ancrée chez soi, dans les centres commerciaux, mais aussi sur les terrasses ouvertes des restaurants. (...) La clim est l'option la moins verte, mais pour l'instant la plus efficace et la plus populaire », conclut Aujourd'hui en France.Un hommage aux basketteurs afro-américainsC'est M, le supplément du Monde, qui nous raconte « le long match pour l'égalité », de ceux qui « ont longtemps subi le racisme et la ségrégation, sans véritable soutien de leurs coéquipiers blancs ». Et l'un de ces anciens coéquipiers, Bob Cousy, 94 ans, exprime aujourd'hui des regrets, lorsqu'il pense à Bill Russell, « la légende indépassable des Celtics ». « Au soir de sa vie, l'ancien sportif regrette de ne pas avoir tenu la main, à l'époque, à ce coéquipier qui en aurait pourtant eu besoin ». Il se liera toutefois d'amitié avec un autre basketteur afro-américain, Chuck Cooper, à une époque où la ségrégation bat son plein. Un soir de 1952, lorsque les deux hommes se retrouvent « à la gare de Boston, devant des toilettes séparées entre hommes blancs et hommes de couleur, ils décident d'uriner sur les voies, en signe de protestation ». À cette époque, la National Basketball Association (NBA), n'est encore qu'une « ligue mineure, aux fondations fragiles (...) loin de ce qu'elle est devenue, un concentré d'Amérique et une marque planétaire ».Les succès de « Lady Jane »Jane Birkin, est décédée il y a tout juste une semaine. « Une incrédulité consternée a accueilli sa disparition, raconte Le Point, tant elle semblait nappée d'une immunité de jeunesse unissant plusieurs époques. » L'hebdomadaire égrène ses nombreux succès, musique, cinéma, et aussi sa manière d'être à la mode, décontractée. Par exemple, lorsqu'elle essaie une robe de velours chez Yves Saint Laurent, et qu'elle dit innocemment : « C'est comme un t-shirt, je peux la rouler dans ma valise. »Hommage également de L'Obs avec une Jane Birkin souriante sur une photo en noir et blanc en Une, « Bye Lady Jane ». Ses chansons, ses films, mais aussi un aspect moins connu de sa personnalité. Ses engagements. Aux côtés de Simone de Beauvoir et Simone Veil en faveur du droit à l'avortement, avec Robert Badinter pour l'abolition de la peine de mort, Birkin, nous dit L'Obs, « est contre toutes les guerres ». « Birkin, absolument, définitivement, est pour la liberté d'expression, sous toutes ses formes. »Le JDD toujours absent dans les kiosquesLes journalistes du Journal du dimanche poursuivent leur grève entamée le 22 juin, contre l'arrivée à la tête du journal de Geoffroy Lejeune, journaliste proche de l'extrême droite.
7/23/20235 minutes
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À la Une: le Rwanda est-il le nouveau gendarme de l'Afrique?

Oui, répond sans hésiter le journal La Croix, selon lequel « Kigali s’appuie sur l’excellence de sa force armée pour devenir un acteur sécuritaire de premier plan sur le continent.  Et en tirer des profits économiques et politiques substantiels ». La Croix prend pour exemple la Centrafrique, en 2020, lorsqu'une « coalition de groupes armés menace de prendre Bangui d'assaut », le président Faustin-Archange Touadéra appelle à l'aide son homologue rwandais. Kigali répond favorablement et envoie environ 1 000 soldats, qui, aux côtés des mercenaires de la société russe Wagner, finissent par repousser l’offensive. « Les assaillants refluent dans le nord, et Faustin-Archange Touadéra est sauvé » ajoute La Croix. « Depuis, toute l'Afrique et l'Occident regardent avec sérieux la force de frappe rwandaise. » Selon le chercheur Thierry Vircoulon, « Kigali profite du vide sécuritaire en Afrique et veut apparaître comme le nouveau gendarme du continent ».L'Espagne à la veille d'élections crucialesDes élections législatives anticipées pour lesquelles la droite, alliée de l'extrême droite, est donnée favorite. « Conservateurs et nationalistes pourraient gagner face à un bloc de gauche divisé », nous dit le Figaro, qui ajoute, et ce n'est pas un détail, que « ces législatives ont lieu en plein été, ce qu'aucun chef du gouvernement espagnol n'avait fait jusqu'à présent. » En plein été et donc souvent en vacances, les Espagnols, désireux de voter, ont donc dû s'organiser. Selon Libération, deux millions 600 000 électeurs ont ainsi « opté pour le vote par correspondance », préférant ne pas avoir à choisir entre « le bureau de vote et la plage ». De son côté, Le Monde consacre un article à la romancière cubaine Zoé Valdès, exilée en France depuis près de 30 ans. Connue pour avoir publié, en 1997, La douleur du dollar, le roman qui l'a rendue mondialement célèbre. Elle vit en France, mais détient aussi la nationalité espagnole. Et, elle se présente au Sénat espagnol, à l'occasion de ces élections. Cependant, Zoé Valdès a choisi les couleurs de Vox, le parti d'extrême droite. « Un engagement politique surprenant, qu'elle tente tant bien que mal de justifier », précise Libération, qui a pu la joindre par téléphone. « Vox n'est pas d'extrême droite, mais d'extrême nécessité » se justifie Zoé Valdès. Sa motivation ? « La possibilité de mener la lutte anticommuniste et anticastriste » depuis le Sénat espagnol, et de « sauver l’Espagne du pire ». Chose qu’elle « n’a pas pu faire pour Cuba ». « Pour l’écrivaine, le gouvernement de gauche mené par le socialiste Pedro Sanchez fait en effet courir à l’Espagne le risque de connaître le même sort que le Venezuela ou le Nicaragua ».Quel est l'avenir de Killian Mbappé au Paris Saint-Germain ?L'attaquant français, nous dit le Parisien, est « écarté du groupe qui s'envole vers le Japon, ce samedi, pour la tournée de pré-saison ». C'est « le dernier développement de la lutte intestine et destructrice qui assombrit le ciel du PSG depuis plusieurs semaines, et l’envoi de cette lettre par l’international français annonçant sa décision de ne pas activer l’option de prolonger son contrat jusqu’en 2025, qu’il était le seul à pouvoir activer ». « Une décision qui n'est pas passée du tout du côté du PSG », explique le Parisien. Le club a fait savoir à Killian Mbappé que « la porte était ouverte ». « Le PSG ne fait plus de suspens au sujet de sa superstar : il est disponible sur le marché des transferts, et Paris tendra l’oreille à quiconque voudra y chuchoter. »« Cette fois, c'est du sérieux », conclut Le Monde, « après les paroles et la volonté affichée depuis plusieurs semaines de ne pas laisser partir gratuitement Kylian Mbappé à la fin de son contrat dans un an, le Paris Saint-Germain est passé à l’acte ». « Mbappé est devenu un problème pour le Paris Saint-Germain, le Paris Saint Germain, un problème pour Mbappé. »Une anecdote plutôt comique racontée par LibérationSous le titre : « Ça en bouche un groin », le journal nous raconte comment « la police berlinoise a mobilisé plus de 300 officiers pendant deux jours, pour ratisser un quartier chic de la capitale où aurait déambulé une lionne qui s'est avérée n'être sans doute qu'un sanglier ». « On respire » nous dit Libération, surtout Michael Gruber, le maire de cette petite commune de Berlin, qui a vécu son heure de gloire sur les écrans. La situation semblait tellement dramatique, jeudi 20 juillet, qu’on imaginait déjà Olaf Scholz, qui habite à quelques kilomètres de là, interrompre ses vacances pour prendre la tête d’une cellule de crise. Il faut dire que les témoignages ne manquaient pas. « Certains avaient vu un combat entre une lionne et un sanglier, des voitures avaient été abîmées par ses griffes, et on avait entendu des rugissements dans les bois. » Et le maire a semble-t-il pris goût à la médiatisation : « Le risque qu'une lionne soit dans les rues de Berlin n'est, dit-il, jamais écarté à 100%. » 
7/22/20233 minutes, 37 seconds
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À la Une: remaniement ministériel en France

Un remaniement qui réussit à faire l'unanimité contre lui, quelles que soient les tendances politiques des journaux. « Remaniement, le chamboule mou », titre Libération qui fait le compte des entrants et des sortants. « Deux évictions tonitruantes », Pap Ndiaye à l'Éducation et Marlène Schiappa à l'Économie sociale et solidaire. Et, l'arrivée « d'un petit jeune aux dents longues », Gabriel Attal, nommé à l'éducation nationale, alors qu'Aurélien Rousseau, ex-directeur de cabinet d'Elisabeth Borne, est nommé à la Santé. Pour Libération, « c'est bien peu à se mettre sous la dent du changement qu'est censé incarner tout remaniement »« Tout ça pour ça » s'exclame Le Figaro, qui parle de simples « ajustements », alors qu'Aujourd'hui en France, juge, de son côté, qu'il s'agit bien d'un remaniement « mais sans prise de guerre, ni élargissement de la majorité ». « Ce n'est pas le grand soir non plus », poursuit Aujourd'hui en France, qui, comme de nombreux journaux, s'attarde sur les sortants. En l'occurrence, Marlène Schiappa, « la secrétaire d'État », fidèle de la première heure, « avait fini par lasser et agacer »  avec des Interviews contestées dans Playboy et Closer, et mise en cause dans la gestion du Fonds Marianne, créé après l'assassinat de Samuel Paty. « On ne parle plus d'elle que par la polémique, jamais sur ses sujets ministériels. C'est un boulet pour nous », juge « un pilier de l'exécutif », cité par le journal.Le cas Pape Ndiaye« Il quitte l'éducation après un an de figuration », titre Libération, pour qui « Pape Ndiaye aura été aussi invisible que son prédécesseur Jean-Michel Blanquer était omniprésent. Comme d'autres avant lui, l'ancien patron du Musée de l'Immigration aura suscité beaucoup d'espoir au moment de sa nomination, avant de s'attirer au mieux des sarcasmes, au pire un procès en incompétence ». Libération rappelle qu'il voulait s'attaquer à la mixité sociale et scolaire, sujet « hautement inflammable ». « Durant 14 mois, Pap Ndiaye a œuvré en coulisses, n'imaginant pas que sa discrétion médiatique serait perçue comme une faiblesse », remarque les Échos.Beaucoup moins d'indulgence du côté du Figaro, qui s'en prend vivement à l'ancien ministre évoquant une « nomination absurde et coûteuse », « un an inutilement perdu » que le jeune ministre Gabriel Attal va devoir rattraper.Gabriel Attal, jeune homme pressé« Un premier de la classe à l'Éducation » titre Aujourd'hui en France. « À 34 ans seulement, il connaît un parcours spectaculaire. » Le voilà à la tête de l'Éducation nationale, « un paquebot difficile à manœuvrer. Cela apparaît comme une mission impossible, mais s'il y arrive, ce sera un tremplin pour la suite ».Gabriel Attal, « un jeune homme pressé », nous dit Libération, et qui « imprime, quitte à braquer », comme lorsqu'il invite, en 2018, le pays à sortir de la « gréviculture ». Selon un macroniste, il a hésité avant d'accepter le portefeuille, « car c'est un peu casse-gueule, le poste a enterré quelques carrières politiques. Mais s'il était resté au budget, il se serait pris des 49.3 dans la gueule, tout l'automne ». Les Échos, de leur côté, dressent le portrait du « fils préféré », précisant également que le « bébé Macron », a « freiné », manifestement, « avant de finir par répondre, comme toujours, à l'attente du président ».Sachez enfin que L'Humanité n'hésite pas à plomber l'ambiance après ce remaniement. Et pose la question : « À quoi sert-il ? On sait que l'essentiel des hauts fonctionnaires qui occupent les ministères, discrets rouages de la machine gouvernementale, restent en poste, peu sensibles au grand mercato des pontes ministériels. La politique restera la même, quand toutes les crises, sociales, économiques, écologiques, appellent à un changement de paradigme », conclut L’Humanité.
7/21/20233 minutes, 53 seconds
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À la Une: l’Europe face au nouveau casse-tête turc

Après la surprise de Vilnius, les chefs de la diplomatie des 27 discutent ce jeudi 20 juillet à Bruxelles de leurs relations avec Ankara. Vilnius, le sommet de l’Otan où Recep Tayyip Erdogan a demandé une relance du processus d’adhésion de son pays aux 27 en échange de son soutien à la Suède. Le Figaro rappelle que « ces négociations entamées en octobre 2015 ont été gelées en 2018 sur les questions d’état de droit d’indépendance de la justice de respect des droits humains ». Et, le 19 juillet, les députés européens ont pris les devants. La commission des affaires étrangères a voté un rapport dans lequel il demande expressément aux 27 de ne pas reprendre ces négociations. Mais tous les États ne sont pas sur la même ligne.  L’Allemagne ou l’Italie jugent crucial de ramener la Turquie vers l’Union Européenne. La France et les Pays bas attendent au préalable des gestes forts d’Ankara, dont la fin du contournement des sanctions russes. Les exportations de la Turquie vers la Russie ont grimpé de 62 % en 2022, et de 103 % pour les importations, au point de faire de la Russie le premier partenaire commercial d’Ankara ».  L’adhésion n’est plus une option, souligne le FigaroMais le maintien d’une relation solide est dans l’intérêt de la Turquie. Confrontée à une inflation record et à une chute de sa monnaie, elle ne peut pas faire abstraction de ses partenaires européens. Et pour le journal, « la composition du nouveau gouvernement turc est à lire dans ce sens. Le changement de certains visages pourrait, disent les plus optimistes, marquer un vrai tournant. Le nouveau ministre des Finances, Mehmet Simsek par exemple, est connu pour être un partisan de l’orthodoxie monétaire. Cela marque une volonté de rassurer les investisseurs internationaux ».« Paris 2024 : l’alerte du président de la Cour des Comptes »« À un peu plus d’un an du coup d’envoi des Jeux Olympiques, les sages de la cour appellent à la vigilance. Sur la sécurité notamment, il faut aller vite, ne pas tergiverser », déclare dans un entretien au journal Pierre Moscovici, le président de la Cour. « Il faudra, dit-il, avoir recours aux forces de sécurité intérieure pour pallier les carences de personnel dans les entreprises privées de sécurité. Les décisions doivent être prises avant octobre prochain, notamment sur la répartition entre policiers et effectifs des armées dont les gendarmes. »   Et à la question, rituelle, « qui paiera la note finale des jeux de Paris 2024 ? », Pierre Moscovici répond : « Le contribuable, assurément ! »Une « Coupe à moitié pleine » à la une de LibérationLa Coupe du monde féminine de football dont le coup d’envoi est donné ce jeudi 20 juillet en Australie et en Nouvelle-Zélande. « Avant même que la compétition soit lancée, dit l’éditorialiste du journal, l’injustice saute aux yeux. Qui à part les aficionados a entendu parler du Mondial féminin de foot ? Combien de brasseries et de cafés ont installé un écran géant pour diffuser les matchs ? Faites le test. Entre la Fifa qui a vendu séparément les compétitions masculines et féminines (au détriment de ces dernières) et les diffuseurs qui ont négocié le prix à la baisse les footballeuses apparaissent comme le parent pauvre du foot mondial. Pourtant l’appétit est là. 64 % des Français interrogés déclarent qu’ils regarderaient davantage de compétitions féminines si les chaines en diffusaient davantage. »Le journal consacre 4 pages à l’évènementOn découvre les visages des cinq footballeuses à suivre dans cette compétition. L’espoir allemand, Lena Oberdorf, « redoutable » pour le journal, époustouflante, sacrée meilleure jeune joueuse de l’Euro 2022. La star à domicile, l’Australienne Sam Kerr, qui, depuis trois ans, porte le club anglais de Chelsea au firmament. L’avant-centre de 29 ans est aussi, rapporte Libération, l’une des joueuses « out » de la compétition, combattant frontalement les insultes lesbophobes qui la visent. Dans cette galerie de portraits, la pièce maitresse de l’équipe d’Espagne Alexia Putellas, qui après neuf mois de blessure, promet selon le journal « un come back explosif ». Il y a aussi l’Américaine Sophia Smith, 22 ans, qui incarne la relève des superstars Megan Rapinoe et Alex Morgan. Enfin, la française Eugénie le Sommer, boudée par l’ex-sélectionneuse Corinne Diacre, privée d’Euro, bien qu’elle soit – hommes et femmes confondus – la meilleure buteuse en sélection avec 89 réalisations.  Elle est donc remise en selle par Hervé Renard pour porter les couleurs des Bleues.
7/20/20234 minutes, 22 seconds
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À la Une: la canicule dans l’hémisphère Nord

« Qu’avons-nous fait de ces 20 ans ? » à la une de L’Humanité ce matin. De 2003 à 2023, 20 ans nous séparent d’une vague de chaleur exceptionnelle qui avait fait en France 15 000 morts et qui avait mis en lumière l’impréparation des pouvoirs publics. À l’époque, rappelle le quotidien, « ce sont les services d’urgence qui ont donné l’alerte quant aux conséquences de la vague de chaleur. Une alerte entendue bien tardivement puisque la mobilisation générale des hôpitaux n’avait été décrétée qu’après deux semaines de températures anormalement élevées ».Le système de santé est-il aujourd’hui mieux préparé ? Pas sûr, écrit L’Humanité. Il y a bien la mise en place chaque été des plans canicule, mais le système de santé va plus mal et se retrouve lui aussi en surchauffe. Le constat n’est guère meilleur du côté des Ehpad. Depuis 2003, on a bien mis en place « des salles climatisées et une meilleure information sur les risques d’hyperthermie pour les résidents », mais ces progrès, dit le journal, ne « compensent pas le manque chronique de personnel dans le secteur ».Une absence de mesures dans les entreprises45 degrés hier dans ce pressing parisien où s’est rendu le quotidien Aujourd’hui en France. Dans l’arrière-salle, une table de repassage avec des néons, un défroisseur à vapeur, trois machines à laver et un séchoir. Une chaleur humide, étouffante, que tentent d’aspirer de grands tuyaux « comme une hotte de cuisine ». Cela fait plusieurs étés, poursuit le journal, que les conditions climatiques pèsent sur les travailleurs. Et les employeurs s’adaptent, dans les pressings et dans le bâtiment où les journées en décalé qui débutent dès 5h ou 6h du matin deviennent presque la norme. Mais rien n’est gravé dans le marbre et jusqu’ici, dit Aujourd’hui, aucun texte global ne fige les conditions de travail des professionnels lors des fortes chaleurs. Et cela ne semble pas être en tête des préoccupations du ministère du Travail.En Espagne, extrême chaleur et élections« La gauche en péril extrême », titre Libération. Pedro Sánchez a mis son mandat en jeu en convoquant des législatives mais, malgré un bilan positif, sa réélection est menacée par la droite et l’extrême droite. Et le quotidien raconte ces quartiers huppés de Madrid où les populistes de Vox font recette. On y voit en Pedro Sánchez « toute la faiblesse de l’Espagne, sa médiocrité, sa capacité à se détruire et à se haïr ».Dans ce quartier Salamanca, où Sánchez est accusé de mensonge, Vox séduit pour son franc-parler et sa capacité à défendre les traditions de « la chasse, les taureaux, les fêtes de village, ou les petits agriculteurs qu’on accuse de siphonner l’eau des barrages ». C’est au nom de la défense des « valeurs » que beaucoup dans ce quartier voteront pour le candidat de Vox. « La gauche, dit l’une des habitantes interrogée par Libé, est devenue une machine à tout permettre. Le sanchisme, c’est ne plus pouvoir me reconnaître dans mon Espagne », conclut-elle.En Zambie, la pollution tue « à petit feu »La ville Kabwe, 220 000 habitants, est considérée comme la plus polluée d’Afrique, explique Libération. Et pourtant, la principale mine de plomb a fermé il y a un quart de siècle. Mais des décennies d’exploitation ont considérablement contaminé la zone. Les anciens sites miniers n’ont jamais été vraiment dépollués. Tout a été abandonné sur place et près d’un tiers des habitants vivent sur des terres contaminées, avec un niveau de plomb dans le sang quatre à huit fois supérieur à la normale. Des victimes qui pourraient obtenir réparation, car depuis le début de l’année la justice sud-africaine examine le recours d’un collectif d’habitants de Kabwe.La nouvelle vie de Mikhaïl KhodorkovskiDans La Croix, portrait de celui qui fut l’homme le plus riche de Russie puis qui a purgé dix ans de détention. Vladimir Poutine, écrit le journal, a voulu le détruire, l’a privé de sa fortune, l’État russe s’est emparé de sa société Ioukos avant de l’autoriser à quitter le pays. Nul ne sait aujourd’hui l’état de sa fortune ni où elle est placée, mais selon le journal il tente de réunir les multiples courants de l’opposition russe pour renverser le président.Encore des mariés au pied de la Tour EiffelLa Croix nous annonce que 2023 sera une année record pour les mariages. 300 000 cérémonies sont attendues après les reports et les annulations dues au Covid. Et de nouveaux rites apparaissent, avec des étapes qui doivent évidemment être diffusées sur les réseaux sociaux. La demande bien sûr ne se fait plus aux parents mais à l’intéressé(e) et doit être mise en scène. Il y a également l’EVG ou l’EVJF : il faut aller un vendredi soir à Orly pour mesurer l’ampleur du phénomène, raconte le journal, et ces cohortes de jeunes filles déguisées qui s’apprêtent à partir en weekend entre copines. Et puis bien sûr la cérémonie. De nouvelles formes de cérémonies laïques pour ceux qui ne pratiquent aucune religion mais ne se satisfont pas de la cérémonie à la mairie.
7/19/20234 minutes, 28 seconds
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À la Une: Élisabeth Borne reconduite… de justesse

En attendant des « ajustements » au gouvernement, « la Première ministre sauve son poste à Matignon » titre Aujourd’hui en France. Le quotidien souligne un « télescopage cruel de calendrier : ce mardi soir les membres du gouvernement sont invités avec leur conjoint à dîner à l’Élysée… Rituel classique avant la trêve estivale. Certains vont venir pour être remerciés 24 heures plus tard. C’est rugueux ».Discrète confirmation d’Élisabeth Borne, après la contestation de la réforme des retraites qu'elle portait, mais jusqu’à quand ? Le Figaro cite ces propos tenus dans un ministère : « Comme c’est le cas depuis mai 2022, ce quinquennat est décousu et se construit comme une multiplication de CDD ».Libération relaie les commentaires de l’oppositionPour Marine Le Pen, le maintien d’Élisabeth Borne traduit la « dramatique déconnexion d’un président qui a perdu tout contact avec le peuple ». « La macronie se rétrécit, lance la présidente du groupe LFI à l’Assemblée Mathilde Panot, personne ne veut monter sur un bateau qui coule ».La France insoumise dont le chef de file est à la Une du Figaro avec ce titre : « Mélenchon dans la stratégie du scandale permanent ». En cause, ses propos assimilant à l’extrême droite le président du Crif, le Conseil qui représente les institutions juives de France. De quoi, dit le journal, « provoquer de longs soupirs de lassitude au sein de la Nupes. Mélenchon ne fait que s’isoler au sein de la coalition de gauche… »Retour sur les émeutes qui ont suivi la mort de Nahel Pour une analyse à froid, « le racisme systémique » a été le « catalyseur de la colère dans les banlieues » écrit L'Humanité. Le quotidien fustige la réponse du quai d’Orsay à la déclaration de l’ONU, qui exhortait alors la France à s’attaquer au racisme dans les rangs de sa police. « Accusation infondée » a répondu Paris. Dans les colonnes de L’Humanité, des témoignages disent le contraire. Celui de Sofiane, violemment interpellé à Nanterre. Insultes et coups de pieds dans la tête pour avoir de son aveu « roulé un peu trop vite ». Il est ressorti libre de sa garde à vue. Aucune charge n’a été retenue contre lui.De son côté, La Croix revient en chiffres sur ces émeutes. Pour le journal, les violences de ces dernières semaines interrogent le modèle d’intégration à la française. Et il répond donc en chiffres à toute une série de questions : « Le pays est-il en train de se ghettoïser ? Peut-on parler de racisme systémique dans la police ? Les descendants de migrants sont-ils discriminés ? » Et à la lecture du journal, aucune réponse n’est manichéenne. Le journal cite une étude de France Stratégie qui a cherché à déterminer le facteur le plus important d’inégalité. Il en ressort que l’origine sociale compte bien plus que l’ascendance migratoire.40 degrés attendus en France, 48 en SardaigneLa canicule est à nouveau à la Une. Pour Libération, l’heure n’est plus aux lamentations mais… à l’adaptation. Le secteur du tourisme est en première ligne. Dans le sud de l’Europe, les destinations les plus prisées ne sont pas adaptées. En tout cas pas toutes. Barcelone est une des villes les plus avancées, avec en période de canicule des refuges thermiques pour les visiteurs : tous les espaces publics et écoles sont ouverts avec des points d’eau, de l’ombre et des espaces de repos.Mais de nombreuses villes peinent à trouver les moyens pour faire face au réchauffement… Comme à Athènes, où la végétalisation annoncée par le maire pour rafraîchir l’atmosphère tarde à se concrétiser. Les températures sont étouffantes dans la capitale grecque et les degrés ne sont pas les seuls en cause, raconte l’envoyé spéciale du journal : « Le manque d’air fige la sensation de plomb. Plus l’après-midi avance, plus on ressemble à des zombies avec les yeux cernés et quand on se lève à trois heures du matin, on soupire d’aise parce qu’il fait 33 degrés ». Et on est loin encore des 53,3 degrés enregistrés dimanche aux États-Unis dans la vallée de la Mort.
7/18/20233 minutes, 51 seconds
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À la Une: les hommages à Jane Birkin, la plus britannique des chanteuses françaises

Jane Birkin n’est plus et « Nos larmes n’y pourront rien changer » écrit Le Parisien, paraphrasant le titre de Gainsbourg « Je suis venu te dire que je m’en vais ». Chanteuse, comédienne…Née à Londres en 1946, dans le quartier résidentiel de Marylebone, fille d’un commandant de la Royal Navy ayant pris une part très active dans le combat contre les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale et d’une actrice et chanteuse, Judy Campbell. Née dans un clan où figurent aussi, pêle-mêle, un acteur réalisateur – son frère, Andrew – un poète et musicien ou encore d'autres acteurs, ses neveux…Une icône popChez Birkin, dit Le Monde, tout était militant et d’abord le look « de la robe archi-transparente portée le soir de la première du film Slogan, en 1969, au tailleur-pantalon Saint Laurent des concerts "Gainsbourg symphonique", en 2017 ». Elle ne vieillissait pas, elle apprenait la vie en permanence. Une militante donc, bien sûr – beaucoup de journaux rappellent ses engagements – mais qui n’a jamais eu peur des paradoxes, écrit La Croix. Elle qui donne son nom à un sac Hermès, prête son visage à de grandes marques tout en s’engageant dans de nombreux combats solidaires ou humanitaires.« Sans Jane », titre de son côté Libération. Le journal rappelle qu’en 2013, elle avait révélé souffrir d’une maladie auto-immune, une péricardite dysimmunitaire aiguë qui provoque de fortes douleurs thoraciques et des complications, et en septembre 2021 un AVC. Tout cela évidemment avait contrarié son emploi du temps, la contraignant à jouer à cache-cache avec le public. On l’avait revue en février à la cérémonie des Césars, diminuée mais présente… L’idée, dit le journal, était bien de ne pas abdiquer.Son éternel accent anglais faisait aussi partie de son charme. L’écrivain Olivier Rolin, qui fut son compagnon, parlait du « créole » de Jane Birkin. Ses néologismes, sa façon de féminiser des noms masculins ou l’inverse. Importer ou inventer des mots, ça fait hurler les puristes et les grincheux, dit un linguiste cité par Libération. Mais pour les bilingues ou les plurilingues, c’est assez banal. Que ce soit spontané ou volontaire chez Jane Birkin est secondaire, elle s’en foutait.De Las Vegas à Tokyo : un hémisphère en fusionLa Croix qui consacre son titre principal au « sur-tourisme ». Joli néologisme pour désigner la surfréquentation qui met en péril les écosystèmes. En France, première destination mondiale, la situation est de plus en plus problématique : parmi les 90 millions de visiteurs, 80% ne se rendent que sur 20 % du territoire, les littoraux et les zones de montagnes. Le gouvernement souhaite mieux répartir les flux de visiteurs, et certains territoires limitent déjà l’accès à leur site. L’île de Bréhat en Bretagne par exemple : 600 habitants dans l’année, mais qui accueille quelque 400 000 visiteurs chaque année. Elle met en place un quota avec pas plus de 4 700 traversées par jour. Et certains acteurs locaux protestent.La ville de Phoenix, capitale de l’Arizona, a enregistré dimanche des températures supérieures à 43 °C pour la 17e journée consécutive. Las Vegas pourrait atteindre son record absolu de 47 °C dans les prochains jours. Les habitants décrivent un « enfer sur terre ». Le Japon, poursuit Libération, a émis hier des alertes pour des dizaines de millions d’habitants dans près de la moitié des préfectures du pays. Et selon le Japan Times, près de 3 000 personnes ont été hospitalisées en raison des températures extrêmes à Tokyo la semaine dernière.L’Espagne est aussi en première ligne de ces fortes chaleurs. Troisième vague de canicule en quelques mois dans le pays. L’air en provenance d’Afrique du Nord va encore faire monter les températures à partir de ce lundi. En Espagne, écrit Libération, l’anomalie devient la règle… Et curieusement, alors qu’on est en pleine campagne pour les législatives du 23 juillet, la question du changement climatique qui met en danger une partie des cultures irriguées du pays, un secteur essentiel en Andalousie ou en Castille, est quasiment absente des débats.
7/17/20234 minutes, 17 seconds
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À la Une: les émeutes en France, 15 jours après

Plus de 15 jours après les émeutes, les hebdomadaires français tentent toujours de prendre du recul sur le phénomène et sur les moyens d’y répondre. Une réponse qui doit notamment venir du sommet de l’État. L’Express parle du « danger des mots tièdes pour Emmanuel Macron ». L’hebdo constate que depuis les émeutes, le président « observe la radicalisation de l’opinion. Et se questionne : avec quels termes y répondre ? »Selon L’Express, l’actuel chef de l’État en est persuadé : « Il faut user de mots qui frappent les esprits, qui choquent même ». Le magazine l’assure : il a entendu certains de ses stratèges l’alerter sur « le risque d’un énième discours sur la lutte contre les inégalités de destin ». L’un d’eux observe avec regret que « le système médiatique est fait de radicalités », et que « la majorité présidentielle est la seule à ne pas l’être, les autres prenant des parts de marché ». Mais le passage à l’acte a un coût, et L’Express pose la question : « Un mois et demi après la polémique sur l’emploi du terme décivilisation, Emmanuel Macron veut-il recommencer ? »Consultations en sérieUne chose est sûre, note L’Obs cette semaine : le président consulte à tout va. « Il a invité à l’Élysée ces maires de banlieue avec lesquels il a si peu de relais. […] Il a aussi téléphoné à des personnalités qu’il avait nommées au sein du Conseil présidentiel de la ville. » Une instance tombée en désuétude, constate l’hebdomadaire qui note qu’Emmanuel Macron continue d’échanger avec le journaliste de Beur FM Adile Farquane qui l’avait averti sur les banlieues ou encore l’humoriste Yassine Belatar qui lui avait conseillé la mise en place d’un « plan Marshall des banlieues ». En guise de réponse, le président s’est justifié, confie Adile Farquane à L’Obs : « Il a eu les "gilets jaunes", ça a pété dans tous les sens, après paf, le Covid et la guerre. La politique de la ville n’était plus une priorité ».De son côté, Le Point apporte ses solutions et n’en démord pas, deux mots symbolisent les causes profondes des émeutes : immigration et intégration. Et l’hebdomadaire revient sur le voyage annulé du locataire de l’Élysée en Allemagne au moment des émeutes. « C’est dommage », s’exclame le magazine, « il aurait pu se renseigner sur un pays voisin à forte proportion d’immigrés ou la politique d’intégration est bien plus efficace qu’en France ». Le Point l’affirme : « Ouvrir les vannes du budget de l’État est inopérant ». Et c’est là qu’il faut prendre exemple sur l’Allemagne, avec ce que le magazine qualifie de « remarquable machine à intégrer qui répartit les arrivants sur tout le territoire plutôt que de les concentrer dans des quartiers ghettos ». Plutôt que de parler immigration et intégration, L’Obs constate qu’Emmanuel Macron pointe déjà du doigt « un problème d’autorité dans la société, qui commence par la famille ». « Ne condamnez pas les familles, répond le politologue Rachid Benzine. C’est par les gens des quartiers que le calme est revenu. » Le calme revenu, l’heure est à l’estimation des dégâts. « Pourquoi c’est arrivé près de chez-vous, et pourquoi ça pourrait recommencer », titre Marianne qui promet de donner « le vrai coût de la casse ». Valeurs actuelles craint un nouveau « quoi qu’il en coûte ». L’hebdomadaire l’assure : « Les sommes promises pour la reconstruction après les émeutes sont contradictoires avec la nouvelle donne budgétaire ». Vacances et écologieLes hebdomadaires parlent aussi des vacances et de se mettre au vert… en mettant une touche d’écologie pour partir sur les plages ! L’Obs propose un dossier spécial voiture électrique. Pour l’hebdomadaire, le journaliste et écrivain Julien Blanc Gras a tenté le covoiturage électrique. Vite déçu de voir qu’aucun paramètre ne permet de filtrer ce type de véhicule sur Blablacar, principale appli pour partager ses trajets.L’équipe data de l’entreprise le confirme à l’hebdomadaire : « L’électrique ne représente qu’1% des trajets en covoiturage ». L’écrivain finira par trouver un voyage en Tesla avec cette question sous-jacente : « Peut-on être un bobo soucieux de la planète et saluer le travail d’Elon Musk, un business man trumpiste à ses heures ? »La guerre de l'immobilier sur le littoralSi L’Obs s’intéresse aussi au « fléau du surtourisme », L’Express nous plonge dans celui des « guerres du littoral en matière d’immobilier ». L’immobilier de bord de mer bouleversé par le télétravail, Airbnb et les résidences secondaires. L’hebdomadaire donne l’exemple d’Aline, la cinquantaine, partie vivre à Saint-Malo en Bretagne. Elle y a « décroché une promotion et s’éloigne en plus de la grisaille parisienne ». Mais très vite, « elle se heurte à la dure réalité » du littoral français : aucune offre pour des locations à l’année, les propriétaires préférant des locations ponctuelles, plus rentables à leurs yeux. L’hebdomadaire cite une étude selon laquelle « les prix ont grimpé de 35,1% sur nos côtes en cinq ans ». Résultat : « Les locaux ne peuvent plus habiter là où ils travaillent », regrette Malika, membre d’une association basque qui défend les habitants des quartiers populaires. Et L’Express constate qu’une véritable guerre s’est lancée contre « l’industrie du Airbnb », comme à Cancale. L’hebdomadaire donne la parole au directeur général de la plateforme pour qui le vrai problème, ce sont les résidences secondaires, trop peu occupées. Il renvoie aussi la balle aux mairies qui peuvent selon lui « appliquer la réglementation française en matière de location ponctuelle ». Mais l’explosion du prix de l’immobilier sur le littoral ne freine pas ceux qui veulent s’y installer, incités, rappelle L’Express, par des slogans comme celui de La Baule : « Vivre et travailler au pays des vacances ». « Bienvenue dans la civilisation de la kiffance », titre le magazine qui s’intéresse à ceux qui arrivent à mêler plage et télétravail.
7/16/20235 minutes, 4 seconds
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À la Une: des records de température battus à la surface de la Terre

« Europe, États-Unis, Chine, Arctique… » Le Monde constate que « des vagues de chaleur touchent durement de nombreuses régions du globe ». « 48 degrés attendus en Sicile et en Sardaigne », anticipe Le Parisien, qui comme d’autres journaux, constate que ces fortes chaleurs sont dues à un anticyclone nommé Cerberus, référence à Cerbère, « chien à trois têtes de la mythologie grecque qui gardait… la porte des enfers ». À défaut d’infernales, le quotidien parle de « températures au sol parfois épouvantables ». Le Monde égrène ce matin les records de température à travers le monde et leurs conséquences, comme les incendies au Canada ou la sécheresse en France sur laquelle se penche Le Figaro. Le journal cite le Secrétaire général de l’ONU qui parle d’un « réchauffement climatique hors de contrôle ». Autre conséquence, « les mers du monde deviennent de plus en plus vertes », constate Libération. Selon une étude publiée dans la revue Nature, « 56% des océans de la planète ont changé de couleur, soit une superficie supérieure à celle de tous les continents ».Une fièvre pas prête de retomberAprès un mois de juin qui fut le plus chaud jamais enregistré, les jours à venir promettent aussi leur lot de températures extrêmes, notamment en Europe. En cause, une expression désormais très à la mode chez les météorologues : le dôme de chaleur. L’un d’entre eux est fixé sur le bassin méditerranéen, explique un météorologue au Parisien. Il va « monter en puissance pendant le week-end ». De quoi battre des records de températures en début de semaine prochaine. D’autant plus, constate le quotidien, qu’un autre phénomène vient accentuer cette hausse des températures : « El Niño, le processus naturel qui réchauffe l’océan Pacifique ». Le Parisien conclut en citant Copernicus, le programme d’observation de la terre de l’Union européenne : « Alors que la canicule a causé l’été dernier en Europe plus 61 500 décès, cet été risque d’être pire ». L’observatoire appelle notamment les juilletistes à la prudence.Aspartame et cancerL’OMS a estimé hier que le sucre artificiel utilisé dans les sodas allégés « peut être cancérogène ». « Est-ce un coup de tonnerre dans le monde de l’agroalimentaire ou une simple étape symbolique dans la controverse sur la dangerosité supposée des édulcorants ? », se demande Le Parisien-Aujourd’hui en France.La Croix parle d’une affirmation « encore timide, mais une mise en garde quand même ». Le quotidien détaille la façon dont les experts du CIRC, qui dépend de l’OMS, en sont arrivés à ces conclusions : « Ils ont passé au crible près de 1 300 études sur cet édulcorant omniprésent dans notre quotidien, des sodas "light" aux chewing-gums en passant par certains plats préparés, le dentifrice ou encore les pastilles contre la toux ». Parmi ces études, souligne Le Parisien, une a fait « grand bruit ». Elle a été menée entre 2009 et 2021 sur 100 000 adultes. Il en ressort que « ceux qui consommaient le plus d’édulcorants présentaient un risque accru de cancer, tous types d’organes touchés ». Le journal de citer les conclusions de cette étude : « Les édulcorants ne constituent pas des alternatives sûres au sucre ». Mais, ce n’est pas vraiment une surprise, constate, Les Échos : « L’aspartame était déjà décrié de longue date ». Il est donc désormais officiellement possiblement cancérogène, renchérit Le Parisien, qui détaille les quatre classifications possibles pour un aliment : « Inclassable, possiblement cancérogène, probablement cancérogène et cancérogène ».« Concrètement, que va changer cette classification ? », se demande La Croix. Pour le moment, pas grand-chose, « l’OMS n’appelant pas les industriels à modifier leur manière de faire ». Alors est-il risqué de consommer des produits contenant de l’aspartame ? « Gare à la précipitation ! », s’exclame Le Parisien, qui constate que « les études n’ont montré qu’un risque limité de cancer chez l’homme ». Mais, pour certains, c’est déjà trop. Cité par La Croix, un ingénieur agronome responsable de campagne chez Foodwatch France l’assure : « L’aspartame doit être interdit au nom du principe de précaution ».Les prix du train déraillentLe dossier du Parisien sur les prix des billets de TGV pour partir en vacances avec ce constat : dans une même rame, le prix des billets peut varier du simple à plus du double ! Tout dépend du moment où ils ont été achetés. Et sans surprise, il faut anticiper son voyage pour des prix plus bas…Autre voyage à découvrir dans Le Figaro ce matin, celui proposé par le télescope James Webb à travers notre univers. Photos de nébuleuses et de galaxies d’une qualité exceptionnelle à l’appui, le quotidien revient sur un an de merveilles photographiées par l’engin. Un « titanesque observatoire spatial qui tient toutes ses promesses », s’émerveille Le Figaro.
7/15/20234 minutes, 21 seconds
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À la Une: les festivités du 14-Juillet

Comme chaque année, un pays est à l’honneur et cette année, il s'agit de l’Inde. Deux cent quarante militaires indiens vont défiler, dont « trois rafales », rappelle le Parisien, puisque New Delhi possède déjà « 34 de ces chasseurs » français, précise le quotidien.Sur les Champs-Élysées, constate le Figaro, ce sont des « soldats du 26e régiment du Punjab qui défileront ». Il s’agit d’une des plus anciennes unités d’Inde, souligne le quotidien.   Ce régiment a d’ailleurs combattu en France se souvient le Parisien : c’était en 1916, durant la Première Guerre mondiale. Le quotidien rappelle que « 9000 indiens ont participé à la grande guerre sur le sol français et belge ».Mais au-delà des combats menés ensemble, la présence de l’Inde de Narendra Modi lors du défilé est très commentée par la presse. « Le défilé fait l’éloge d’un pays non aligné, l’Inde, qui se hisse désormais parmi les puissances mondiales », constate le Figaro. Pour la Croix, c’est bien la preuve que la France « se cherche une place en Asie ». Le quotidien note que « Paris déroule le tapis rouge pour Narendra Modi ». Le Premier ministre indien que le Monde qualifie de « partenaire incontournable et controversé ». Le quotidien constate que « l’invitation d’Emmanuel Macron […] a suscité des critiques. Mais en neuf ans de pouvoir, le chantre de l’"hindouité" a confirmé la place de l’Inde comme acteur géopolitique de premier plan sur la scène internationale. [...] L’ancien paria est fêté à Washington, courtisé à Paris, désormais bien campé, en ces temps de grandes incertitudes, dans son rôle de partenaire incontournable des chancelleries occidentales et de celles du Sud global », souligne le Monde qui voit en Narendra Modi un homme « capable de dialoguer aussi bien avec la Russie qu’avec le Japon ou l’Arabie saoudite ».À lire aussiInde: «Il y a dix ans, Narendra Modi était persona non grata dans la plupart des capitales occidentales»Côté indien, observe le Figaro : « La France est une alliée utile face aux autres géants américain, russe et chinois. » Et « avec pragmatisme, ajoute le quotidien, Paris ne s’ingère pas dans les affaires du gouvernement nationaliste hindou ». Une relation qui n’est toutefois pas exclusive : Narendra Modi a été reçu avec honneur à Washington par Joe Biden en juin, rappelle le Figaro.Et pourtant, constate le Monde : Le premier ministre indien « revient de loin » : « Naguère accusé de complicité dans les pogroms antimusulmans ayant ensanglanté en 2002 l’État du Gujarat qu’il dirigeait alors, il fut interdit de visa aux États-Unis durant une décennie », précise le quotidien. Mais La Croix observe que « sur le plan économique, le marché indien excite la convoitise du monde » avec ses « 1 milliard 400 millions d’habitants et une croissance d’environ 6% par an ». Pour le quotidien, Oliver Da Lage, chercheur associé à l’Iris et spécialiste de l’Inde, résume : « Le besoin que les Occidentaux ont de l’Inde les pousse à passer sous silence certaines choses. Du côté indien, cela démontre que le pays est courtisé et que les Occidentaux ne sont pas en mesure d’intervenir dans la situation intérieure. Pour Narendra Modi, qui va affronter des élections dans moins d’un an, c’est très important », ajoute le chercheur. Nouveau partenariat militaire africainLe Figaro constate que si « l’engagement militaire français au Sahel a changé de forme. Il change aussi de visage dans le défilé militaire du 14-Juillet. Cette année, une quarantaine de jeunes Africains scolarisés dans six lycées et écoles militaires seront accueillis avec leurs "emblèmes" parmi les troupes françaises, comme la marque d’une relation qui se redéfinit ». Le quotidien évoque les partenariats par « le ministère français des Armées et plusieurs prytanées et écoles militaires africains et les quatre lycées militaires français [...] Des jeunes venus d’Afrique y seront scolarisés dès la rentrée prochaine ».À lire aussiLes élèves africains des grandes écoles militaires sont à l'honneur lors de ce 14-JuilletLe Figaro cite l’état-major des armées pour qui « il s’agit de créer une dynamique. [...] Je suis persuadé que ces liens perdureront et que demain, quand il faudra travailler ensemble, quand il faudra se comprendre, il sera probablement possible d’agir différemment », assure le responsable des ressources humaines de l’armée de terre.  Et ce n’est pas qu’une question de coopération militaire, ajoute-t-il dans les colonnes du Figaro. L’enjeu est aussi civil. « Ces lycées africains ne préparent pas forcément à être militaires. Ce sont des écoles d’excellence. [...] La France cherche à nouer des liens avec les futurs dirigeants avec qui demain nous aurons à travailler », conclut-il.À écouter aussi14-Juillet: «Emmanuel Macron n'aime rien tant que de se donner du temps»
7/14/20234 minutes, 6 seconds
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À la Une: Milan Kundera, le romancier de l’existence

La plupart des quotidiens nationaux consacrent une ou plusieurs pages ce jeudi 13 juillet à Milan Kundera, décédé mardi à l’âge de 94 ans, et dont on a appris la mort mercredi. « L’infinie liberté des lettres », titre joliment Libération, écho phonétique de son roman phare, L’Insoutenable légèreté de l’être, qui l’avait fait connaître dans le monde entier.« À la question "pourquoi écrivez-vous ?", rapporte le journal, il répondait en toute transparence : "écrire, c’est le plaisir de contredire, le bonheur d’être seul contre tous, la joie de provoquer ses ennemis et d’irriter ses amis". Mission accomplie, donc », pointe Libération. Pour Kundera, « l’ironie et l’humour grinçant étaient les dernières armes face au désespoir. "L’insignifiance, écrivait-il, c’est l’essence de l’existence". »C’est pour cela, relève Le Monde, que Kundera se disait « "Romancier" – et non pas "écrivain" – dans toute l’acception qu’il prêtait à l’art du roman, envisagé comme moyen de connaissance total, esthétique et non théorique, véritable "appel de la pensée". Cet exigeant programme, porté par une poétique et une méditation de l’existence, il le décrivait lui-même, dans son essai Les Testaments trahis, comme "une attitude, une sagesse, une position excluant toute identification à une politique, à une religion, à une idéologie, à une morale, à une collectivité" ».Un critique acerbe de la modernité occidentale« Milan Kundera, la littérature contre les totalitarismes », titre d’ailleurs Le Figaro qui rappelle que l’écrivain d’origine tchèque, « d’abord contempteur des régimes communistes, était devenu un critique acerbe de la modernité occidentale ».« La France l’accueillit au milieu des années 1970, rappelle encore le journal. Allait-il s’endormir sur son aura d’écrivain contestataire, jouissant de la gloire que lui procuraient ses livres – et qui aurait dû lui valoir le prix Nobel ? Il n’en fut rien. La fin du siècle vit naître un homme inquiet, relève encore Le Figaro. L’éternel exilé craignait pour la littérature menacée par la tyrannie de l’actualité, pour le temps long balayé par l’instantanéité, pour la nuance, pour le secret. (…) Au milieu des années 1980, Kundera avait choisi le silence dans un réflexe quasi existentiel, fuyant le fracas du monde (…). Refus d’interviews, d’émissions, seuls ses écrits, rares, précieux, parleraient pour lui. Quarante ans après, ses avertissements résonnent toujours, conclut Le Figaro, amplifiés par la formidable expansion numérique et ses effets sur la pensée et le débat, qui constituent à tout le moins un immense bouleversement. »Émile introuvable : et maintenant ?À la Une également, la disparition d’Émile, ce petit garçon de deux ans et demi qui s’est volatilisé depuis le 8 juillet, dans un petit village des Alpes-de-Haute-Provence. Toujours aucune trace de l’enfant.« Et maintenant ? », s’interroge La Dépêche du Midi en première page. « Cinq jours après sa disparition inexpliquée, les gendarmes consacrent leurs efforts sur des axes de recherche beaucoup plus ciblés. »« Aucune piste n’est écartée, pointe Le Parisien. Ni celle, toujours, d’un accident solitaire et malencontreux de l’enfant (…). Ni celle, plus inquiétante, de l’intervention d’un tiers : un suspect qui aurait commis involontairement un accident de la route et effacé les traces de son action ou qui se serait livré à un rapt. »Le Parisien qui constate que « la crainte qu’un coupable compte parmi les villageois hante ainsi les esprits. (…) À ce jour, les 25 habitants du hameau, et sûrement d’autres, ont été auditionnés par les enquêteurs. »« Le village du Vernet est-il maudit ? », s’interroge pour sa part La Provence qui rappelle que « depuis plus d’une dizaine d’années, la commune de 130 âmes cumule les drames » : le meurtre en 2008 de la gérante d’un café, la disparition d’un randonneur en 2015 dans une avalanche et surtout, en cette même année 2015, le crash sur le territoire de la commune de l’Airbus A320 de la compagnie Germanwings, avec 144 passagers à son bord. « Alors forcément, pointe La Provence, la disparition du petit Émile depuis samedi dernier ressasse les mauvais souvenirs et inquiète pour la suite. »
7/13/20234 minutes, 28 seconds
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À la Une: le «pacte vert» européen sur la sellette

« Des vents contraires soufflent sur la politique climatique de l’Union européenne, relève Le Figaro. Les députés européens doivent statuer ce mercredi sur une motion de rejet contre la loi emblématique sur la protection de la nature. Une motion portée par la droite du PPE [Parti populaire européen, NDLR] associée à l’extrême droite. Derrière ce vote, c’est le "Green deal", le grand plan stratégique lancée par Ursula von der Leyen pour faire de l’Europe le premier continent neutre en carbone en 2050 qui est mis en péril. »Alors que prévoit ce « Green deal » ? « Présentée il y a un an, cette loi porte sur la biodiversité, pointe Le Figaro. Elle retranscrit dans le droit de l’UE l’accord de Montréal, notamment l’obligation de restaurer les surfaces terrestres et les fonds marins dégradés. Elle prévoit aussi que les zones "à haute diversité" représentent 10% des terres agricoles à l’échelle de l’UE ou encore l’obligation pour les États membres de mettre un terme au déclin des insectes pollinisateurs puis d’étoffer ces populations. »Un texte trop contraignant ?Pour la droite européenne et l’extrême droite, ce texte va trop loin. Elle se disent « convaincues entre autres qu’il obligerait les agriculteurs à geler 10% de leurs terres ou qu’il nuirait au développement des énergies renouvelables. "Restaurer la nature ne doit pas signer l’arrêt de mort de toute production économique, industrielle, forestière et agricole en Europe", s’inquiétait hier une eurodéputée LR-PPE. »À lire aussiLoi sur la restauration de la nature: écologistes et agriculteurs s'opposent devant le Parlement européenEt Le Figaro d’abonder dans ce sens : « Chaque nouveau texte proposé par la Commission pour parvenir à sauver la planète se traduit par de nouvelles contraintes, dépenses, habitudes, qui menacent, irritent, braquent… (…) Les Vingt-Sept doivent avancer, bien sûr, mais en tentant par tous les moyens de rechercher le juste équilibre entre vitesse de changement et capacité des entreprises et des citoyens à l’absorber. N’est-il pas temps, s’interroge Le Figaro, d’envisager une autre stratégie, de privilégier la responsabilité de tous les acteurs, plutôt que de vouloir les étouffer dans des carcans réglementaires délirants ? »« La survie de la nature a un prix »Libération affiche une tout autre opinion… « Records de températures caniculaires, violents orages, incendies de forêt monstrueux, destruction des abeilles, assèchement des nappes phréatiques, inondations tragiques, disparition des papillons, glaciers fondant à toute vitesse en Suisse, villes devenues invivables en Espagne, fleuves asséchés en Italie, stress thermique extrême en France… Tous ces phénomènes catastrophiques, allant bien au-delà des scénarios envisagés par les spécialistes, sont liés à l’impuissance politique face à la surexploitation de la nature. D’où l’importance primordiale du projet présenté au vote du Parlement européen ce mercredi. »Alors certes, pointe Libération, « la survie de la nature a un prix ». Toutefois, « celui-ci risque d’être cent fois plus élevé si nous ne faisons rien. Mais dire la vérité est au-dessus des forces de ces élus (européens de droite) qui entendent bien bloquer le projet. (…) On imagine l’effet désastreux d’un rejet de cette loi sur les négociations environnementales de l’UE avec la Chine et les États-Unis. Et on n’ose imaginer son effet sur nos sols, nos lacs et nos forêts, ou du moins ce qu’il en reste ».Pour l’écrivain et Prix Goncourt Alexis Jenni, interrogé par Libération, « les forêts partent en fumée mais Bruxelles continue de freiner. (…) On ne peut plus baisser la tête. Face à la sécheresse durable, il est temps d’agir, affirme-t-il, malgré le blocage d’acteurs économiques qui refusent de brider le libre jeu du marché ».Feux, sécheresse et records de températuresLes feux de forêt : c’est la hantise des habitants de Gironde. « Un an après les grands incendies de 2022, les plaies sont toujours à vif, note Sud Ouest. 640 feux s’étaient déclarés dans le département à partir du 12 juillet dernier, avec notamment près de 20.000 hectares partis en fumée dans la seule commune de Landeras. Aujourd’hui, relève encore Sud Ouest, les habitants ne commémoreront pas cet épisode traumatisant, encore trop vif. »Enfin, autre illustration du changement climatique dont les effets sont quasi-quotidiens, de plus en plus de rivières ne coulent plus dans le nord de la France. « Cote d’alerte et cours d’eau à sec », s’exclame La Voix du Nord en première page. « Trop chaud, le mois de juin a également été trop sec », relève le journal qui constate d’ailleurs que ce mois de juin 2023 a été « le mois le plus chaud jamais enregistré sur terre dans la mesure où chaque opposant, pensant que son heure est arrivée, ne s’imagine pas en train de se désister au profit d’un autre ».À lire aussiCanicule: plus de 60000 décès en Europe durant l'été 2022, et les prévisions sont pessimistes
7/12/20234 minutes, 28 seconds
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À la Une: les membres de l'Otan unis et déterminés face à la Russie

Unis et déterminés face à la Russie. C’est la volonté des 31 pays membres de l’Otan qui se réunissent ce mardi et mercredi à Vilnius en Lituanie. « Deux sujets vont dominer les débats, pointe La Croix : d’une part le soutien à l’Ukraine et sa relation avec l’Alliance, d’autre part le renforcement de la défense du flanc oriental de l’Otan face à la Russie. Principal défi pour l’Organisation : gagner la bataille du temps dans le "test de volonté" qui se joue dans la guerre en Ukraine entre les démocraties occidentales et la Russie. Car Vladimir Poutine mise sur la lassitude des opinions publiques occidentales, mais aussi sur une éventuelle victoire du camp républicain isolationniste à l’élection présidentielle de 2024 aux États-Unis et sur l’arrivée au pouvoir de dirigeants prorusses dans certains pays européens, comme la France. »Par ailleurs, relève encore La Croix, « l’Otan n’invitera pas l’Ukraine à adhérer à l’Alliance, mais elle lui proposera une voie vers l’adhésion. Un principe déjà tranché lors du sommet de Bucarest en 2008. Reste à définir les conditions et les modalités dans lesquelles cette adhésion pourrait avoir lieu. »Pas d’invitation formelle…En effet, c’est « un dossier brûlant », s’exclame Libération. « La France et la Turquie, qui ont changé d’avis, sont favorables à cette adhésion de l’Ukraine. L’Allemagne et les États-Unis sont plus réticents. "Je ne pense pas qu’il y ait unanimité au sein de l’Otan pour décider d’intégrer ou non l’Ukraine dans l’Alliance maintenant, en plein milieu d’une guerre", a ainsi déclaré dimanche le président américain Joe Biden. La perspective d’une invitation formelle lancée à Vilnius, qui risquerait d’entraîner l’Alliance dans la guerre, a été exclue par le secrétaire général de l’Otan. Mais lier l’entrée de Kiev dans l’Otan à la fin de la guerre risque d’inciter Vladimir Poutine à laisser celle-ci se prolonger indéfiniment. La formulation du communiqué, ainsi que les déclarations officielles des chefs d’État en fin de sommet, seront donc cruciales. »… mais un engagement sur le long termePour Le Figaro, « l’heure est venue de s’engager sur le long terme, en adressant un message de solidarité à Kiev et de résistance à l’impérialisme de Moscou. Il faut s’attendre à moult contorsions avant d’aboutir au communiqué final (de ce sommet de l’Otan) dont chaque terme devra faire l’objet d’un consensus. Pas d’adhésion immédiate, donc, de l’Ukraine, mais une perspective "après la guerre" (c’est-à-dire quand ?). Sans doute même pas une "invitation" officielle à ce stade. Au mieux un Conseil Ukraine-Otan et la promesse d’un soutien continu, pompeusement classés comme "garanties de sécurité"… »Reste que « l’Ukraine a gagné son ticket d’entrée », relève Le Figaro. Et « Poutine a créé la situation qu’il voulait à tout prix éviter : puisque nous en sommes là, autant assumer la responsabilité historique d’en prendre acte, estime Le Figaro, sans se mettre à couvert derrière les ambiguïtés. »D’ailleurs, précisent Les Échos, « en attendant que Kiev puisse se mettre à l’abri de l’article 5 de l’Otan, Paris, Berlin, Londres et Washington négocient en parallèle des garanties de sécurité supplémentaires pour inscrire le soutien à l’Ukraine d’une manière irrémédiable, afin de ne laisser aucun doute à Moscou. Il s’agit de planifier et de promettre des armements supplémentaires, y compris des équipements plus performants, à l’Ukraine dans la durée. Un soutien pluriannuel, le temps du conflit et même au-delà. »La Suède au seuil de l’OtanPar ailleurs, le processus d’adhésion à l’Alliance atlantique s’accélère pour la Suède… La Turquie a finalement donné son feu vert lundi. « C’est la fin d’un an d’obstruction turque, commente Le Monde, un grand soulagement pour la Suède et ses alliés occidentaux. Et l’épilogue d’une nouvelle folle journée de négociations tous azimuts avec le président Erdogan, véritable maître des horloges. Sans fixer de date pour un vote au Parlement turc, ce dernier a donné son feu vert de principe à une entrée de la Suède dans l’Alliance atlantique, en tant que trente-deuxième membre. En attendant la ratification, cet engagement représente une nouvelle déconvenue diplomatique pour le président russe, Vladimir Poutine, relève encore Le Monde, et la démonstration de l’unité des alliés de l’Otan. Il dessine aussi une ouverture du dirigeant turc – coutumier de ces revirements spectaculaires et contradictoires depuis vingt ans – vers ses alliés occidentaux, confirmant plusieurs signaux récents, à la suite de sa réélection, fin mai. »
7/11/20234 minutes, 14 seconds
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À la Une: 100 jours et après?

« Après la réforme des retraites qui avait poussé plusieurs millions de personnes dans la rue, Emmanuel Macron s’était donné 100 jours pour apaiser le pays, rappellent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, et relancer un second quinquennat à peine entamé et déjà ensablé. Nous y sommes. Et il n’a réussi à faire ni l’un ni l’autre. (…) Le président doit reprendre le fil d’une politique pour l’instant illisible, en tout cas sans direction apparente. »Comment faire ? Changer des têtes ? Mais lesquelles ?« Maintenant que le président de la République a décrété que "l’ordre a été rétabli" après une semaine d’émeutes, l’hypothèse d’un remaniement reprend de la vigueur, pointe Le Figaro. Avec son traditionnel cérémonial : chaque indice est guetté et laissé à la libre interprétation. Les membres de l’exécutif, eux, sont maintenus dans le flou des spéculations. Nouveau présage apporté hier : en s’affichant en première page du Parisien-Aujourd’hui en France avec l’accord de l’Élysée, Élisabeth Borne apparaît consacrée à sa tâche à Matignon. Fragilisée par quatre mois de contestation autour des retraites, la cheffe du gouvernement semble obtenir un sursis supplémentaire (…). »Toutefois, relève Le Figaro, « le maintien d’Élisabeth Borne n’est pas ce qui garantira à Emmanuel Macron une majorité élargie et durable. Un remaniement va peut-être intervenir dans les jours ou semaines qui viennent. Mais le choix de la stabilité à Matignon souligne qu’il revient au chef de l’État, et à lui seul, de s’attaquer aux problèmes les plus profonds du pays et qui touchent à son identité ».La foire à la saucisse…« Pétera ? Pétera pas ? Remaniera ? Remaniera pas ? », s’interroge Libération. « Parmi les ministres et députés de la macronie, les nerfs sont à vif, l’ambiance à la panique et les enjeux, multiples. Et dans toute cette agitation, Emmanuel Macron, opaque, donne l’impression de jouer au supplice chinois avec eux… (…) En coulisses, on trépigne. "C’est la foire à la saucisse", s’amuse un proche du président. Le stand qui attire tous les regards, c’est celui de Gérald Darmanin, pointe Libération. Depuis des mois, le ministre de l’Intérieur déroule sa partition pour remplacer Élisabeth Borne à Matignon et ne cache aucunement ses ambitions. Reste à savoir si choisir ce transfuge de la droite sera dans l’intérêt d’Emmanuel Macron. (…) Mais si le président fait tant de mystère de ses orientations, c’est qu’il sait bien que les ambitieux attendent qu’il prenne sa retraite. En les tenant ainsi dans le brouillard, il leur envoie un signal très net : c’est encore lui le chef. Du moins, pour l’instant. Car ce bruit qu’on entend très fort, c’est bien Darmanin qui ronge son frein. »Qui ? Quoi ? Quand ?Le Parisien renchérit : « En coulisses, les spéculations autour d’un remaniement continuent de mettre les nerfs à vif. Députés et ministres ont observé avec effroi une radicalisation de l’opinion face aux récentes émeutes. Les voix réclamant en interne un coup de barre à droite n’en trouvent que plus d’écho. Si le format de son expression n’est pas arrêté, le président entend tirer le bilan de ces 100 jours comme prévu (…). Mais avec un paramètre supplémentaire : tenir compte de ce qui s’est passé dans les banlieues. D’ici là, l’un de ses lieutenants trépigne : "On a besoin d’un cap. Tout le monde se demande qui pour Matignon ? Mais c’est surtout quoi pour Matignon ?" »Les Échos sont également dans l’expectative : « À un an des JO, les crises peuvent être l’occasion de trouver un élan pour sonner l’air de la réforme malgré l’absence de majorité, de bouger pour tenter d’empêcher une victoire du RN en 2027. C’est dans ce cadre qu’interviennent les réflexions sur le futur gouvernement. Une équipe pro, resserrée, collective, politique pour accompagner ce mouvement. Quand ? Aucune urgence. Qui ? Aucun signal ».Émile, deux ans et demi, introuvable…À la Une également, la disparition d’Émile, un petit garçon de deux ans et demi, dans le sud de la France. « L’émotion », titre Le Parisien. L’enfant a échappé à la vigilance de ses grands-parents samedi 8 juillet en fin d’après-midi alors qu’il jouait dans le jardin familial dans un petit hameau des Alpes-de-Haute-Provence. Depuis, les recherches n’ont rien donné.« L’angoisse », soupire La Provence en première page. « Plus de 200 personnes étaient mobilisées hier pour retrouver l’enfant. Le temps passe, l’inquiétude monte, affirme le maire interrogé par le journal. Mais tant que les recherches continuent, je garde l’espoir de le retrouver. »
7/10/20234 minutes, 23 seconds
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À la Une: les violences urbaines toujours en Une

Sur la plupart d’entre elles, des photos d’émeutiers de nuit, éclairés par les flammes... « Tout changer avant qu’il ne soit trop tard », titre Le Figaro Magazine tandis que Paris Match parle d’une « France à feu et à sang ». « Le sursaut ou le chaos », affiche Le Point. « Quartiers : 40 ans de désastre », écrit L’Express alors que Valeurs actuelles parle de « sécession ».Une couverture se démarque ce matin, celle de L’Humanité Magazine qui choisit de traiter des violences des forces de l’ordres. « Police Française : histoire d’une dérive », titre le magazine avec en une photo, celle de l'agrandissement de la vidéo de l’interpellation ayant conduit à la mort de Nahel. Dans son éditorial, le directeur de L’Humanité appelle à « entendre la colère ». « L’institution policière doit être repensée, réformée. Il faut écouter et dialoguer », affirme Fabien Gay.Le Point se demande plutôt si être policier n’est pas devenu une « mission impossible ». « Depuis une semaine, ils se font traiter d’assassins », peut-on lire. Pour l’hebdomadaire, le secrétaire régional Île-de-France du syndicat de police Alliance résume : « On est passé de "Pinot simple flic" à "American Nightmare" ». Et le fait que la justice retienne l’homicide volontaire contre le policier auteur du tir contre Nahel n’a rien arrangé dans le camp des forces de l’ordre, selon Paris Match : « Son incarcération est le coup de trop pour ces fonctionnaires ». Mais L’Express parle de l’outrance de certains syndicats, en l’occurrence Alliance et l’UNSA Police, qui ont publié un communiqué qui « a marqué les esprits ». Dans ce texte, ils fustigent les nuisibles – comprendre les jeunes émeutiers – et concluent en termes martiaux : « Aujourd’hui, les policiers sont au combat car nous sommes en guerre. Demain, nous serons en résistance ».Pas d'apaisement après l’incarcération du policierLe Point, Paris Match, Le Figaro Magazine ou encore Valeurs actuelles, tous publient des photos des nuits de violences et des dégâts au petit matin. Carcasses de voitures et de bus calcinées, mairies dévastées par les flammes. Un élu est le symbole de ces violences : Vincent Jeanbrun, maire de L'Haÿ-les-Roses, dont le domicile familial a été attaqué à la voiture bélier.Le Point et Valeurs actuelles le qualifient de « maire courage, de nouveau visage des élus qui résistent ». Des élus qui se demandent comme beaucoup comment on en est arrivé là. Pour tenter de comprendre le phénomène, les hebdos interrogent des spécialistes, notamment pour comprendre cette jeunesse qui a participé aux émeutes. Pour Le Point, c’est Boris Cyrulnik. Le spécialiste de la toute petite enfance l’assure : « ces enfants sont désespérés car ils ne sont pas tutorisés. Ils obéissent à des rituels claniques. Seule l’éducation peut les sauver ».De son côté, Le Figaro Magazine donne la parole à Pierre Brochand, l’ancien directeur général de la DGSE. Pour lui, « rien de comparable ne s’est produit dans les villes françaises depuis la Révolution de 1789 ». Il parle de « décennies d’abdication dans les quartiers populaires ». Mais ces banlieues populaires « ont besoin d’un État qui protège », martèle dans L’Humanité Magazine le maire communiste de Gennevilliers, où les nuits de violences se sont enchaînées. Selon lui, certaines villes souffrent depuis des années de l’absence de politique de la ville. Pas vraiment le même son de cloche du côté du Point, qui assure que « pour répondre au désarroi des habitants, les banlieues vivent sous perfusion d’argent public ». Sans résultats probants, constate l’hebdomadaire. Des hebdos qui sont tous d’accord sur un point : les émeutes urbaines et la situation actuelle ne profitent à terme qu’à l’extrême droite. Les réponses d'Élisabeth Borne au ParisienPremier constat du journal : « Certains la disent fragilisée. D’autres espéreraient qu’elle soit remplacée à Matignon. Mais Élisabeth Borne s’accroche ! » Dans les colonnes du Parisien, elle annonce « des moyens massifs pour protéger les Français », les 13 et 14 juillet. Quant aux mesures pour répondre aux émeutes, Élisabeth Borne l’assure : « On veut des réponses très rapides, que les familles mesurent les conséquences des actes commis par leurs enfants ». Agir vite, des réponses rapides, c’est d’ailleurs ce qui revient le plus dans cette interview. En 100 jours peut-être ? Sur cette question du cap des trois mois et quelques pour relancer le pays, la Première ministre l’affirme : « Tous les chantiers sont au vert, que ce soit du point de vue du travail, d’ordre républicain ou d’éducation et de santé… Tous les chantiers présentés fin avril ont été engagés ». Quant aux rumeurs autour de son départ, Élisabeth Borne botte en touche et le répète : « Je ne suis pas dans le commentaire, mais dans l’action ». Et à la question de savoir si Pap Ndiaye peut être ministre de l’Éducation nationale à la rentrée ? Si Marlène Schiappa peut rester malgré l’affaire du Fonds Marianne ? « Pas de commentaires », répond-elle. Des carences dans certains ministères ? « Ce sont des sujets que je n’évoque qu’en tête-à-tête avec le président de la République. »La Première ministre qui s’exprime donc dans les colonnes du Parisien, elle aurait aussi pu le faire dans celles du Journal du dimanche. Mais voilà, la grève se poursuit pour la troisième semaine d’affilée. La rédaction demande le retrait de la nomination de Geoffroy Lejeune, ancien de Valeurs actuelles. Les journalistes veulent aussi des garanties d’indépendance et en appellent à Emmanuel Macron.
7/9/20234 minutes, 50 seconds
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À la Une: une semaine après les émeutes urbaines, la presse française prend du recul

Et c’est la géographie de ces violences sur laquelle se penchent La Croix et Le Monde, en partant de ce constat : la carte des émeutes de 2023 n’est plus celle des « banlieues chaudes ». « Si la France n’en est pas à sa première vague de violences urbaines, constate Le Monde, celles-ci n’avaient jamais été aussi étendues ni généralisées, des plus grands centres urbains aux plus petites agglomérations. »« 553 villes ont été touchées », précise La Croix. Le quotidien note que « cette carte ne coïncide que très partiellement avec celle des quartiers sensibles, d’une part, et avec celle des émeutes de 2005 d’autre part ». Et surtout, cette carte évolue au fur et à mesure des nuits d’émeutes. Lors de la première, « les violences se concentrent sur la banlieue parisienne », souligne Le Monde, avant de s’étendre vers des villes plus petites le lendemain. Grenoble, Rennes, Beauvais mais aussi Évreux ou Alençon, « les villes moyennes, c’est inédit, sont elles aussi touchées ».À Vernon, Migennes ou Oyonnax, des incendies ont ciblé les institutions et des tirs de mortier ont visé les forces de l’ordre. Pour La Croix, un professeur de sociologie livre son analyse : « Les villes éloignées des métropoles connaissent les mêmes phénomènes de ségrégation urbaine. Les conditions de vie y sont parfois encore plus difficiles mais comme ces quartiers sont plus petits, ils retiennent moins l’attention des pouvoirs publics ».Une évolution des cibles des violencesAvec un phénomène nouveau selon La Croix : « Les scènes de pillages dans les centres-villes ». Pour le quotidien, « ces actes seraient davantage le fait d’une jeunesse des quartiers qui se sent ostracisée ». Sur les réseaux sociaux, observe Le Monde, « la gravité et la colère des premières heures s’estompe au profit d’une certaine jubilation devant les "dingueries" des uns et des autres ».« Pourquoi l’étincelle de la colère met-elle le feu à telle cité et pas à telle autre ? », se demande La Croix. Le sociologue Michel Kokoreff, cité par le journal, remarque que « la situation a très vite dégénéré en région parisienne dans des villes comme Asnières ou Mantes-la-Jolie, où la situation est notoirement très dégradée entre les jeunes et la municipalité ».« Il ne faut donc pas », selon lui, « sous-estimer les dynamiques locales, l’importance des relations entre les villes, les associations et la population ». « Un point sur lequel insistait, en 2018, le rapport de Jean-Louis Borloo enterré par Emmanuel Macron », conclut La Croix.Début des vacances sous le signe de l'inflation« Pouvoir d’achat, sur la route des vacances pas chères », titre Le Parisien-Aujourd’hui en France pour qui « la hausse des prix et le nouveau calendrier scolaire bousculent les habitudes estivales des familles, qui cherchent à éviter la période mi-juillet, mi-août ».Il y a donc ceux qui partent plus tôt, comme Xavier, 45 ans, déjà dans la baie de Somme pour les vacances. Ses quatre enfants ont « fait l’école buissonnière », précise Le Parisien. Bonne pioche selon le père de famille, qui dit avoir bénéficié de promos et de prix très intéressants. Résultat, constate une fédération d’entreprises de voyage : on observe « une meilleure répartition des vacances sur les trois mois d’été ».Le problème du sur-tourisme dans certaines régionsPorquerolles, Bréhat, le Mont-Saint-Michel… Le Figaro s’intéresse à ces fleurons touristiques français qui « cherchent la parade face à la sur-fréquentation ». Le quotidien prend l’exemple de Gordes, dans le Vaucluse, « ses calades ruelles typiques du Luberon, son panorama époustouflant, son abbaye cistercienne et ses odeurs de lavande ». Le tout quelque peu gâché par « un trop grand nombre de voitures, de touristes, de pauses photos instagrammables ».Comme d’autres destinations touristiques en France, Gordes est victime de son succès, « classé plus beau village du monde par un magazine américain ». Résultat : un million de touristes se pressent chaque année dans ce petit village de 2000 habitants. Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres... En Gironde, Le Figaro constate « la face sombre d’une côte d’azurisation à grande vitesse à coups de paquebots géants, de jet skis et de hausse des prix ».Tout n’est pas perdu pour autant, à en croire Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée du Tourisme citée par le quotidien : « Si l’on veut désengorger les sites trop fréquentés, il faut faire émerger d’autres destinations touristiques. […] La France regorge de magnifiques endroits que les locaux connaissent bien, et les étrangers pas du tout ». Reste donc à les faire connaître, mais pas trop non plus !
7/8/20234 minutes, 4 seconds
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À la Une: la polémique autour du Fonds Marianne

« Le fiasco Schiappa », s’exclame Le Figaro tandis que Libération parle de « coup politique mené avec désinvolture ». Le quotidien se fait l’écho des conclusions de la commission d’enquête sénatoriale qui « pointent largement la responsabilité de Marlène Schiappa », alors ministre déléguée à la Citoyenneté. Nous sommes en 2021, six mois après l’assassinat de Samuel Paty rappelle Le Monde, et « pour lutter contre la propagande djihadiste en ligne, ce Fonds Marianne doté de 2,5 millions d’euros est créé ». Et dès le départ, constate Libération, ça ne va pas. Le quotidien rappelle que « sur la phase de sélection, les gestionnaires du Fonds Marianne sont accusés d’avoir favorisé une association, l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire, codirigée par le controversé Mohamed Sifaoui », précise Libé. La somme de 355 000 euros lui avait été accordée, pour un résultat difficilement quantifiable constate le quotidien. Le Figaro précise : « Le volume et la qualité des publications de l’association, 451 communications sur différents comptes et 8 articles sur un site internet, sont inférieurs à la production prévue ».Autre problème soulevé par Le Monde : « L’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire ou Reconstruire le commun, seconde plus importante bénéficiaire du fonds, ont profité d’un "fléchage (… ) en amont du processus", qui faussait l’appel à candidatures ». Pire que ça, ajoute le quotidien, le rapport confirme aussi des « décisions discrétionnaires ». Alors que SOS Racisme avait été sélectionnée, l’association a été « écartée au dernier moment sur demande de Mme Schiappa ». Le Figaro parle d’un leader de SOS Racisme vent debout, Dominique Sopo, qui s’indigne : « Marlène Schiappa a manifestement eu un choix guidé par une acrimonie personnelle à mon endroit. (…) Cette attitude dénote un rapport pour le moins abusif au pouvoir ». C’est bien l’avis de la commission d’enquête, qui conclut que « le Fonds Marianne n’a donc été ni transparent, ni équitable ».Des conséquences pour le parti au pouvoirCar « les conclusions de la commission d’enquête sont accablantes », affirme Le Parisien. Et en premier lieu pour Marlène Schiappa, longuement auditionnée. Selon Jean-François Husson, rapporteur de la commission parlementaire cité par le quotidien, l’ancienne ministre a été « longuement auditionnée, sans proposer d’éléments tangibles à la commission d’enquête ». Pire, révèle Libération : « Elle a eu beaucoup de pertes de mémoire ».Le Figaro conclut en comparant cette affaire à « un poison lent pour la Macronie ». Le quotidien cite les conclusions « sans appel » de la commission parlementaire : « Nous avons le sentiment que le Fonds Marianne a été conçu comme une grande opération de communication et que la promesse faite aux Français à la suite d’un événement tragique n’a pas été tenue ». Et Libération se fait l’écho des propositions des sénateurs pour éviter qu’un tel fiasco ne se reproduise : il faut « interdire toute interférence du cabinet du ministre dans l’instruction des dossiers, et retracer de manière écrite et motivée toute intervention du ministre ou de son cabinet à l’issue de la procédure d’instruction ».Les violences urbaines après la mort de Nahel« Les petits pas du chef de l’État après les émeutes en France », titre Libération. Le quotidien qui constate qu’« Emmanuel Macron, qui était en visite dans les Pyrénées-Atlantiques hier, continue de marteler son message de fermeté, peu enclin à parler politique de la ville et discriminations dans les quartiers populaires ».Et pourtant, Le Parisien cite les propos du locataire de l’Élysée hier à Pau : Emmanuel Macron met en garde contre « une réaction à courte vue et appelle à travailler sur les causes profondes de ces émeutes ». Et à ce sujet, Macron a bien un diagnostic, précise Le Parisien : « D’évidence, nous avons un problème d’autorité dans la société, qui commence par la famille ». Libération constate en revanche que « les violences et discriminations commises par les forces de l’ordre font en revanche figure d’ultime tabou dans la majorité ». Le quotidien de donner l’exemple du dernier ministre à avoir voulu s’emparer du sujet : «Quand Christophe Castaner a réclamé en 2020 la “tolérance zéro” contre le racisme chez les forces de l’ordre, il est reparti de Beauvau les pieds devant. Mieux vaut ne pas ouvrir de débat à chaud »… « Au risque de remettre le couvercle », conclut Libération. Pour le président de la République, « l’heure est à l’écoute, coûte que coûte », constate Libération. Le quotidien rappelle qu’avant Pau, « Emmanuel Macron a reçu plus de 240 maires à l’Élysée mardi, au lendemain d’une virée en catimini dans la caserne de police Bessières du XVIIe arrondissement de Paris ».
7/7/20234 minutes, 6 seconds
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À la Une: la version du policier responsable de la mort de Nahel

Les quotidiens Le Monde et Le Parisien ont pu se procurer les premières constatations de l’enquête sur la mort du jeune homme, tué mardi dernier par un policier à Nanterre. « Les circonstances du drame commencent à s’éclaircir, pointe Le Monde. Dans le cadre de l’audience sur le maintien en détention provisoire de ce brigadier mis en examen pour homicide, audience prévue ce jeudi, le procureur général de Versailles, Jean-Louis Bernadeaux, synthétise, dans un réquisitoire daté d’hier mercredi, l’état d’avancement des investigations en cours. Le document reconstitue, de façon détaillée, la chronologie des faits (…). »Course-poursuiteAlors que nous apprend l’interrogatoire du policier ? Le Parisien nous livre son récit : « Le fonctionnaire explique d’emblée qu’il en est à "son neuvième jour de travail consécutif". Il retrace alors la chronologie de l’intervention litigieuse. Dès 8 heures, Florian M. et son collègue repèrent une Mercedes "dont le moteur vrombissait et qui circulait dans la voie de bus". Les deux motards s’approchent alors de la puissante voiture. Toujours au guidon de sa moto, Florian M. se place du côté passager et actionne à plusieurs reprises ses gyrophares ainsi que sa sirène "deux tons". Il demande alors au conducteur et à ses deux passagers de se ranger pour procéder à un contrôle. Nahel repart alors "à pleine vitesse", selon les mots du policier. "Jusqu’à 80 ou 100 km/h", selon les affirmations à l’IGPN du second motard impliqué dans l’affaire. Pour Florian M., Nahel aurait même fait une embardée vers son collègue durant sa fuite ».« Quelques centaines de mètres plus loin, à proximité de la place Nelson-Mandela, les deux policiers rattrapent la Mercedes jaune bloquée dans les bouchons. Florian M. court alors jusqu’au niveau du conducteur puis sort son arme. Il se place au niveau du pare-brise avec son arme dans la main droite. Il se met en position de "tir fichant" pour, selon lui, éviter de tirer n’importe où et viser le bas du corps de Nahel au cas où il aurait besoin d’ouvrir le feu ». Et son collègue se place au niveau de la vitre du conducteur.« Coupe, coupe ! »S'ensuit, poursuit Le Parisien, un court dialogue : « "Coupe, Coupe" (et non "shoote" comme interprété par certains), aurait ainsi crié Florian M. avant qu’une seconde voix, potentiellement celle de Nahel, ne crie : "Pousse-toi !". Une troisième voix, "pouvant être attribuée" au collègue de Florian M., aurait alors bien crié : "Tu vas prendre une balle dans la tête". Une première analyse qui devra toutefois être confirmée par une expertise qui est en cours auprès de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie ».Déstabilisé par l’accélération du véhicule ?Le Monde précise que « le brigadier explique s’être retrouvé acculé contre le trottoir et le muret situé derrière lui. Il pense immédiatement que le conducteur va accélérer alors que pour lui, à cet instant précis, son collègue se trouve toujours en partie dans l’habitacle. II prend alors la décision d’ouvrir le feu pour éviter qu’il ne renverse quelqu’un ou "n’embarque" son collègue. Le policier assure aussi que "son objectif initial n’a pas été de tirer". Il précise toutefois qu’il n’a pas voulu "viser le haut du corps mais le bas". Il explique ensuite qu’au moment de faire usage de son arme, "il a été déstabilisé par l’accélération du véhicule" (…). Pour justifier son tir, le policier affirme aussi avoir pensé que le corps de son coéquipier était "engagé à l’intérieur de l’habitacle". Des déclarations contredites par son coéquipier, qui a précisé lors de ses auditions que seul son bras l’était ».Le maintien en détention requisJuste après le coup de feu, « la vidéo enregistre cinq ou six coups de klaxon et un vrombissement de moteur. L’autopsie a révélé que le tir mortel a touché Nahel au thorax après avoir transpercé le pare-brise avant et le poignet de l’adolescent ».« Florian M. a été présenté à deux juges d’instruction le 29 juin au tribunal judiciaire de Nanterre et mis en examen pour "homicide volontaire", rappelle Le Parisien. Il a ensuite été incarcéré à la prison de la Santé, à Paris. Le policier a fait appel de son placement en détention provisoire et l’audience à la chambre de l’instruction se tiendra ce jeudi à Versailles. » Audience au cours de laquelle, pointe Le Monde, le parquet va requérir « le maintien en détention provisoire du brigadier ».
7/6/20234 minutes, 23 seconds
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À la Une: qui sont les émeutiers?

« Les chiffres sont glaçants, soupire La Croix : plus de 700 policiers et gendarmes blessés, 10 000 feux de poubelles, 1 000 bâtiments brûlés et 250 commissariats et gendarmeries attaqués, selon le ministère de l’Intérieur. Aussi, alors qu’un calme relatif semble être revenu dans les banlieues après cinq nuits d’émeutes, l’incompréhension domine. Qui sont ces jeunes, s’interroge le quotidien catholique : des herbes folles ou de vrais rebelles ? Les magistrats qui ont eu affaire à eux soulignent tous leur extrême jeunesse et leur immaturité. « Il s’agit surtout de primo-délinquants, commente Cécile Mamelin, à l’Union syndicale des magistrats. Leurs actes ne sont ni réfléchis ni contextualisés. Ils ont vu d’autres jeunes mettre le feu et se sont dit “j’y vais aussi”. Il y a un vrai phénomène d’entraînement et de dynamique de groupe renforcé par les réseaux sociaux. C’est une situation qui sort de l’ordinaire. Ces jeunes ne ressemblent pas à ceux qui comparaissent habituellement. »Cocktail explosif« Difficile de dresser un profil type de ces révoltés nocturnes, renchérit Le Monde. Ils sont plutôt jeunes, peu bavards, parfois âgés de seulement 12 ou 13 ans et dépassant rarement la trentaine. Avec des assaillants très jeunes, là encore, foulards autour de la tête, parfois torse nu, lancés à corps perdu dans l’affrontement, jetant des pierres, ou tenant à bout de bras des fusées pyrotechniques, comme des épées prêtes à s’enflammer. Rage, révolte, délinquance, tout se mélange dans un cocktail explosif. Il est d’autant plus explosif que beaucoup de ces jeunes semblent hors de contrôle, coupés des relais adultes. »À lire aussiViolences en France: après l'interpellation de mineurs, Macron en appelle à la responsabilité des parentsProfils et motivations variésLibération également cherche à comprendre qui sont les émeutiers des derniers jours. « Unis par leur détestation de la police, ils affichent des profils et des motivations variés, entre sentiment d’abandon, avenir bouché et effet accélérateur des réseaux sociaux. »En effet, commente Libé, « les profils sont tellement variés qu’on peine à leur trouver un point commun, sauf sans doute d’innombrables rencontres humiliantes avec la police et le besoin de se venger. Certains ne sont que des pilleurs opportunistes, c’est évident ; d’autres sont des enfants qui ne font que suivre les instructions de leurs aînés ou des dealers du quartier, c’est sûr aussi. Pour les autres, donc pour l’immense majorité des émeutiers, il s’agit d’un sabotage causé à soi-même, ou tout au moins à ses proches, dans un délire de destruction que bien peu ont cherché à stopper. »Et Libération de s’interroger : « Pourquoi des dizaines de milliers de jeunes Français se sentent en prison dans leurs cités ? Bien peu de réponses sensées à ce défi national sont proposées dans le champ politique, qui a surtout alimenté ces derniers jours les bêtisiers à venir. Dans un rare moment de courage politique, le président de la République a déclaré hier que "les raisons de ce que nous vivons viennent de loin". Il est temps d’aller à leur rencontre, aux racines de ces émeutes que seuls des actes concrets pourront éteindre. »Qui va payer ?Le Figaro pour sa part pointe le bilan matériel des émeutes… « Le très lourd bilan d’une semaine de violences, titre le journal. Les dégâts pour les entreprises et les commerces seraient évalués à 1 milliard d’euros », selon le patronat. Et qui va payer ? « L’État, c’est-à-dire le contribuable, sera contraint de participer, une fois encore, au règlement de la facture, déplore Le Figaro. Les Français subiront alors la double peine de réparer des équipements qu’ils ont déjà payés. Et les vandales, dans tout cela ? Les bonnes âmes nous expliquent à quel point il serait injuste, puisqu’ils sont des victimes de la société, de les faire payer. Combien ajouter de la misère à la misère risquerait de conduire au chaos. Comme si l’impunité dont ils bénéficient n’avait pas déjà produit ce résultat », fulmine encore Le Figaro qui conclut : « Abasourdi par les événements, Emmanuel Macron serait, paraît-il, prêt à sanctionner financièrement les familles des délinquants. La grande majorité des Français n’attend que cela. »À lire aussiViolences en France: Emmanuel Macron promet une «loi d'urgence» pour accélérer la reconstruction
7/5/20234 minutes, 20 seconds
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À la Une: «Ça suffit!»

C’est le grand titre de la Provence ce matin. « Ça suffit. L’indignation est unanime en France, pointe le journal, après l’attaque à la voiture-bélier dans la nuit de samedi à dimanche au domicile du maire de l’Haÿ-les-Roses, en banlieue parisienne. "Un cap a été franchi dans l’horreur et l’ignominie", a réagi l’élu qui a lancé un appel au "sursaut républicain". Un rassemblement devant les mairies du pays est organisé ce midi. »« Ce sont deux petits garçons de 5 et 7 ans qui vont sans doute faire des cauchemars toute leur vie, soupire La Dépêche du Midi. Parce qu’ils ont été réveillés en pleine nuit par le fracas d’une voiture-bélier défonçant le portail de leur maison. Parce qu’ils ont vu surgir des flammes devant leurs yeux. Parce qu’ils ont dû s’enfuir, à travers les jardins, avec leur mère apeurée. Tout ça parce qu’ils sont les enfants du maire de l’Haÿ-les-Roses. (…) En quelque sorte, ces enfants sont les martyrs de notre démocratie », s’exclame encore La Dépêche qui s’interroge : « Pourquoi tant de haine ? (…) On comprend mal le rapport qu’il peut y avoir entre la mort tragique d’un adolescent tué par un policier et les attaques que subissent les édiles. Comme s’ils étaient devenus l’unique figure de l’autorité, la tête de turc qu’il faut frapper. »Éternels perdants…La Croix s’indigne également : « Aux dégradations des symboles de la République que sont les médiathèques, les écoles, les mairies ou les commissariats s’ajoutent désormais les agressions contre des élus et leurs familles. (…) Cette gradation dans la détermination à frapper l’incarnation de notre démocratie est intolérable, lance encore le quotidien catholique. Les moteurs de la colère qui anime les auteurs de ces exactions sont multiples. Nous ne pourrons, collectivement, faire l’impasse sur leur examen. Mais tous ces jeunes gens s’en prenant à l’autorité publique comprennent-ils qu’à ce jeu mortifère ils sont les éternels perdants ? »Quelles solutions ?Comment sortir de cette spirale ? Pour Libération, il faut « sauver la jeunesse… et la police. (…) La génération des 12-15 ans, en pointe dans les émeutes, exprime une forme de désespoir ». C’est « cette France de l’exclusion, de l’extra-territorialité sociale, le monde des exclus, à tous les sens du terme, y compris l’exclusion de la consommation, vécue comme la pire des exclusions, comme en témoigne l’importance prise dans les émeutes par le pillage de masse. Sans sombrer dans le misérabilisme, ces exclus se vivent comme des rejetés de la société, condamnés à l’autodestruction ».À lire aussiViolences en France: les élus locaux en première ligne face aux émeutes urbainesQue faire ? Il faut, répond Libération, « continuer à investir, à faire revenir les services publics dans ces zones de non-droit et à changer la couleur des cités. Mais simultanément, il faut mettre fin à cette espèce de guerre civile entre la police et les exclus des cités, qui se vivent comme les rejetés de la société et qui sont plongés jour et nuit dans le commerce de la haine. (…) Pour réparer le lien avec la France de l’exclusion, il est vital que la déontologie redevienne le cœur battant de l’institution policière, avec un retour à une police de proximité et une meilleure formation des agents ».« Le naufrage français »En attendant, la France offre un bien triste spectacle à l’étranger, pointe Le Figaro… « À lire la presse étrangère, notre pays serait en état de guerre civile, soupire le quotidien de droite. Quand le commentaire vient d’Algérie, qui a le culot de rappeler à la France son "devoir de protection" de ses ressortissants, on s’indigne, s’exclame Le Figaro, mais lorsqu’il émane des États-Unis ou d’Europe, on se sent humilié. Comme si le monde se gaussait en direct de notre déclassement, de notre désagrégation, de notre naufrage. » Avec « cette jeunesse qui casse tout. Celle-ci n’est pas toute la jeunesse française, pointe encore Le Figaro, mais elle donne l’image détestable d’une nation encagoulée, "ensauvagée", "tiers-mondisée", qui n’a plus le respect d’elle-même. Ses élus et ses forces de l’ordre sont défiés et menacés de mort par des gamins sans éducation, encouragés par quelques irresponsables de gauche. (…) Dans un an, conclut Le Figaro, c’est ce pays qui accueillera les Jeux olympiques d’été. La question n’est pas de savoir s’il sera prêt, mais s’il sera digne de cet événement. »
7/3/20234 minutes, 16 seconds
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À la Une: la France empêchée à l’international par les écumeurs

Emmanuel Macron annule sa visite d’État en Allemagne. Ce devait être la première visite d’État depuis 23 ans d’un président français en Allemagne. Ce devait… Près de Paris, le domicile d’un maire, cette nuit, a été attaqué à la voiture bélier en flamme. Contraint par la situation sécuritaire en France, Emmanuel Macron a défait ses valises.« Ce report est d’autant plus embarrassant qu’il s’agit d’un bis repetita après l’annulation de la visite en France du roi Charles III (d’Angleterre), il y a trois mois, pour cause de protestations monstres contre la réforme des retraites, pointe Le Parisien Dimanche. Et que les violences qui secouent le pays font la Une de la presse étrangère. » Et pourtant, ce voyage « était voué à célébrer la relation historique en cette année du soixantième anniversaire du Traité de l’Élysée », soupire ce journal. Mais ça, c’était avant...Poutine qui rit ?Macron empêché à l’international. Mais lui ne l’est toujours pas. « Lui », c’est Vladimir Poutine. Le président russe est-il sorti affaibli ou renforcé de la mutinerie avortée de Prigojine, l’ex-chef du groupe Wagner ? Telle est, à la Une, la question… Que s’est-il donc passé les 23 et 24 juin, en Russie ? Marianne, L’Obs, Le Point, L’Express… À chacun sa vérité, et pas de réponse claire à la question.Dans Marianne, crânement, Vladimir Fedorovski ose dire que le maître du Kremlin est sorti renforcé de cette crise. « Poutine passe pour celui qui ramène l'ordre sans effusion de sang. Ensuite, son test de loyauté vis-à-vis de l'armée a fonctionné », dit à Marianne cet ancien diplomate russe, en soulignant que, lors de cet épisode, Poutine « a aussi forcé les services extérieurs de l'Occident à se positionner non pas en sa faveur mais du moins à ne pas jouer la carte jusqu'au-boutiste de Prigojine ». À quoi cet hebdomadaire ajoute que, « sur la Russie, ceux qui prétendent savoir sont des baltringues », Marianne flinguant les experts pérorant sur les plateaux de télévision et qui, pas plus que les services secrets russes, n'ont rien vu venir de la mutinerie de Prigojine.  Poutine qui pleure ?Avis diamétralement opposé de L'Obs. Cet hebdomadaire, en effet, met au contraire l’accent sur l'affaiblissement de Poutine, dont le pouvoir, à en croire ce magazine, est désormais « fissuré ». Ce qui a mis « le feu aux poudres » entre Poutine et Prigojine, « c'est la décision du ministère de la Défense d'assujettir les milices privées en les forçant à signer des contrats de coopération au 1er juillet, ce qui signifiait la fin de Wagner », explique dans L'Obs, Arnaud Dubien, directeur de l'Observatoire franco-russe à Moscou. Tout à ses interrogations, cet hebdomadaire se demande également si, au fond, Prigojine n’a pas tenté de forcer la main de Poutine pour qu'il change la tête de l'appareil militaire ? Autre explication possible à cette crise, avancée par les propagandistes du régime russe : s'est-il agi d'une « maskirovka », une mise en scène à grande échelle « pour tester la loyauté du haut commandement russe ». De quoi déboussoler la résistance russe en exil. Laquelle peine à trouver son « de Gaulle », soupire L’Obs.Schizophrénie occidentale Au sommet de l'État russe, entre apparatchiks et oligarques, la lutte continue, c’est « la guerre des gangs », lance en Une Le Point, c’est « la lutte féroce des prédateurs ». Résultat, en face, une vraie schizophrénie des Occidentaux, qui tout à la fois aspirent à la chute de Poutine et la craignent. Cela fait des mois qu’ils rêvent de l'après-Poutine, « tout en redoutant l'inconnu et l'éventuel éclatement du pays », souligne Le Point. Schizophrénie à laquelle se refuse L'Express. Lequel hebdomadaire assure en Une que « l'après-Poutine a commencé ». Mais lorsque, logiquement, ce magazine s’efforce d’imaginer l’après-Poutine, ses réponses ne sont que des questions : d'autres rébellions, une grande purge ? Dur, dur, la kremlinologie ces temps-ci. À L’Express, comme ailleurs…Pas de svastika au JDDLa grève, encore, au Journal du Dimanche... Pour le deuxième dimanche d’affilée, le JDD est absent des kiosques. La rédaction du Journal du Dimanche entend ainsi protester contre la nomination à sa tête de l’ex-journaliste à l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, Geoffroy Lejeune. Nomination décidée par Arnaud Lagardère. Mais pas dupes, les confrères du JDD y voient plutôt le choix de Vincent Bolloré, nouveau propriétaire du groupe coiffant cet hebdomadaire. « L'observation de ce spectacle produit un sentiment dérangeant, estime Marianne : comme si l'intervention de Bolloré n'était pas condamnée en soi, mais uniquement en raison des convictions "d'extrême droite" de ce dernier. Comme si l'on ne remettait pas en cause la laisse avec laquelle le milliardaire tient ses journalistes, mais le fait qu'il tire un peu trop fort dessus. »Pour L'Obs, pas de doute, « Lagardère devance les désirs de Bolloré ». Selon ce magazine, le PDG, devenu actionnaire minoritaire, « revendique cette décision comme la sienne. En quoi, moque L’Obs, Arnaud Lagardère déploierait « le zèle des courtisans ».
7/2/20235 minutes, 3 seconds
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À la Une: la chienlit à l’aventure en France

Quatrième nuit de pillages et de violence après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier, mardi, lors d’un contrôle routier. De la région parisienne au centre et au sud de la France, la chienlit s’est déplacée. « L’embrasement », c’est l’alarme lancée à contretemps par la Une de Libération. Selon ce journal, la violence des manifestants « monte chaque nuit en intensité, et les émeutes s’étendent géographiquement ». Et Libé s’en inquiète, car un embrasement risquerait « de faire passer au second plan ce besoin si légitime de justice exprimé depuis mardi. Plus les émeutes s’installeront sur la durée, plus elles serviront le dessein de l’extrême droite et d’une partie de la droite. Donc appels au calme, oui, oui et encore oui. L’apaisement reste le meilleur moyen de rendre la justice », prêche Libé. Mais quand le président de la République dénonce « une instrumentalisation inacceptable de la mort d’un adolescent » en parlant des violences, Libération estime qu’Emmanuel Macron « pourrait s’adresser avec les mêmes mots aux syndicats policiers extrémistes, à cette frange de la droite de moins en moins républicaine, et bien sûr à l’extrême droite. Leur violence à eux n’est bien sûr qu’une violence de mots. Mais elle atteste que le temps, pour eux, n’est pas à l’apaisement. Et donc pas à la justice », en déduit, d’un très jésuitique raisonnement, Libération.Pour la peau d’un flicDe fait, les appels au calme et les admonestations présidentielles à l’endroit des parents pour qu’ils surveillent mieux leurs enfants mineurs ne changent rien à la situation. Dans les rues de France, la nuit, la violence, loin de faiblir, au contraire, augmente, Dans Le Parisien, un policier de 47 ans ayant déjà 20 ans d’expérience dans le maintien de l’ordre et qui a passé les quatre dernières nuits sur le terrain, considère que le degré de violence est « plus important aujourd’hui » que lors des émeutes de 2005, en France. « C’est de la violence gratuite, de la haine envers la police (…) c’est primaire, bestial », dit-il à ce quotidien. Selon lui, « les émeutiers se relaient, ils sont mieux équipés. Les tirs de mortiers sont plus nombreux. En 2005, les casseurs cherchaient à se confronter à nous. Là, ils veulent nous tuer ». Il explique que, le jour, les casseurs dorment « pour revenir (le) soir ». Et il prévient : « Il faut éviter toute victime supplémentaire, de part et autre. Autrement on risque l’embrasement. »Menace identitaireFace à cette situation, des voix s’élèvent et haussent le ton. Se référant aux milliards d’aides publiques en tout genre déversés par dizaines en pure perte sur les quartiers « dits sensibles », Le Figaro souligne que ce sont « les bénéficiaires de ces aides publiques (qui) brûlent l’école, le gymnase, la salle des fêtes, la mairie, le centre médico-social, en plus, bien sûr, du commissariat et de la gare ». Invitant « les millionnaires du football passés par là et qui ont pu s’en sortir (à se) souvenir (que), quand tout part en fumée, il n’y a plus d’avenir », ce quotidien estime qu’au fil du temps « et à force de laissez-faire de la puissance publique, c’est une contre-société qui s’est développée, loin des principes communs d’autorité, de respect, de mérite et d’ordre. Tisonnées par des discours radicaux et revanchards aux relents idéologiques qui se répandent à la vitesse de l’éclair sur les réseaux sociaux, les revendications sont d’abord identitaires », énonce Le Figaro.Mariage de raisonEnfin avant la visite d’État de deux jours d’Emmanuel Macron en Allemagne, la première depuis 23 ans (et sous réserve de l’évolution de la situation sécuritaire en France) les Français ont une bonne opinion du couple franco-allemand. Selon un sondage Odoxa pour Le Figaro, 54% des Français trouvent que la relation franco-allemande profite autant à la France qu’à l’Allemagne, contre 37% qui estiment qu’elle profite surtout à l’Allemagne et 8% surtout à la France. Trois Français sur quatre ont une bonne opinion de la politique économique allemande et deux sur trois apprécient également sa politique étrangère. Comme en conclut Le Figaro, la moitié des Français pensent « que la relation est équilibrée ».
7/1/20234 minutes, 12 seconds
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À la Une: Nahel tué par un flic, la France «by night» sous haute tension

La marche blanche en hommage à Nahel, 17 ans, tué, mardi, par un policier lors d’un contrôle routier, a été suivie par une nouvelle nuit de chaos dans plusieurs villes de France. Mortiers d’artifice et cocktails Molotov contre grenades lacrymogènes et canons à eau ; le jour, recueillement ; émeute, la nuit… Emmanuel Macron est « assis sur une poudrière », prévient L’Humanité, et le président français « le sait », assure le quotidien communiste.Banlieues by night sous haute tension ? Décidément, rien ne s’oppose à la nuit ! Images de jour - images du soir… pour Le Figaro, la marche blanche en hommage à Nahel, hier, revêtait déjà les allures d’une manifestation « aux relents insurrectionnels. Le poing levé, l’insulte à la bouche, la foule a d’abord scandé sa haine de l’État et de la police. Puis l’ambiance a tourné à l’affrontement contre les forces de l’ordre, avec jets de pierre, voitures brûlées et commerces saccagés ». Rappelant la crainte formulée en 2018 par l’ancien ministère de l’Intérieur, Gérard Collomb, qui avait alors dit craindre que, « demain, on vivra un face à face », ce journal l’assure, « nous y sommes. Et ce « face à face » « dépasse de loin le seul périmètre des grandes métropoles pour gagner des villes moyennes », s’alarme ce quotidien.Chronique d’une mort annoncée« L’émotion s’est emparée du pays », confirme Libération. Mais ce désarroi est « compréhensible », estime-t-il. Même si tout se déroule « dans un schéma républicain attendu », même si le policier accusé d’avoir tiré a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire, « décision de justice assez rare pour être soulignée », même si les appels au calme, les communiqués de deuil, la minute de silence à l’Assemblée nationale, les protestations, se sont multipliés, « rien ou presque n’a été fait pour éviter une mort gratuite, accuse Libé. Quelles que soient les conclusions du processus judiciaire, et quelle que soit l’évolution des protestations violentes, ce constat résonne encore et encore : Nahel est mort car rien n’a été fait pour qu’il reste en vie ».Sentiment partagé par le journal Le Monde, selon lequel ce drame, comme la chronique de la mort du même nom, était « pour ainsi dire annoncé ».La berloque de la MinusmaClap de fin attendu pour la Minusma, au Mali. Son mandat s’achevant aujourd’hui, le Conseil de sécurité des Nations-Unies devrait acter la fin de la mission des Casques bleus au Mali. Exigé par la transition, à Bamako, le départ « sans délai » de la Minusma place le Mali « au bord du gouffre », s’émeut Libération. « On craint surtout que la situation sécuritaire et humanitaire se dégrade davantage », dit à ce journal un ressortissant de la ville de Gao. Dans le septentrion malien, on craint aussi « que l’armée malienne ne soit pas en mesure de contrer la progression des insurgés islamistes, qui règnent déjà en maîtres sur les zones rurales, complète Libé (…) Après le retrait des Français de l’opération Barkhane et des Européens de la force Takuba, chassés l’été dernier, les Forces armées maliennes (Fama) vont se retrouver seules, ou presque, face aux puissantes organisations armées liées à Al-Qaeda ou à l’Etat islamique : leur unique partenaire est désormais le groupe paramilitaire russe Wagner ».Après avoir souligné que, pour les colonels, « la reconquête du nord du pays une affaire d’honneur, Libération prévient que « le risque d’une reprise des hostilités n’a jamais été aussi élevé » alors que « plus aucun observateur indépendant ne sera là, après le départ des Casques bleus, pour répertorier les crimes commis contre les civils dans cette interminable crise malienne. La Minusma avait au moins cette vertu », soupire Libé. Comme le pointe Le Figaro, « le vide sécuritaire profite aux mercenaires de la milice privée russe Wagner. Le 28 juin, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que leur travail allait « bien sûr continuer » en Afrique, jugeant que l’Europe et la France ont « abandonné la RCA (…) et le Mali », rappelle ce quotidien.Casino RoyalDes nouvelles, enfin, de Ségolène Royal. Dès la rentrée, l’ex-candidate socialiste à la présidentielle de 2007 va se recycler à la télé. Selon Le Parisien, Ségolène Royal « va rejoindre 'Touche pas à mon poste' sur C8 la saison prochaine ». Ce quotidien rappelle que Ségolène Royal avait déjà été recrutée en début de saison par BFMTV. Dès septembre, elle avait cependant été écartée de l’antenne après sa remise en question du bombardement de la maternité de Marioupol en Ukraine, et sa dénonciation de la « propagande de guerre de Volodymyr Zelensky ».
6/30/20234 minutes, 43 seconds
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À la Une: le poids des mots et le choc d’une vidéo…

Une vidéo qui s’est répandue sur les réseaux sociaux comme une traînée de poudre et qui a suscité colère et indignation. Des images amateur captées lors du contrôle routier au cours duquel le jeune Nahel est mort, tué par un tir policier, mardi.  « En quelques images, on assiste à la mort en direct, souligne Le Parisien. On découvre les deux policiers, l’un avec l’arme pointée sur le pare-brise, on entend un 'shoote-le' avant que la voiture jaune s’échappe et termine sa course contre un poteau. L’auteur de la captation n’est qu’à quelques mètres de la scène. Avant même les premières conclusions de l’enquête, ces images semblent contredire la thèse de la légitime défense avancée par le tireur. Cette vidéo ne sera qu’un élément parmi beaucoup d’autres de l’enquête ou de la justice. Mais, aujourd’hui, pointe Le Parisien, elle est au cœur de toutes les réactions et de toutes les polémiques, chacun l’interprétant à l’aune de ses convictions. »La Charente Libre souligne le rôle essentiel de ces images… « Sans la vidéo de l’intervention, le gouvernement ne demanderait pas de sanction comme il le fait aujourd’hui, à commencer par Gérald Darmanin. Cela pose la question pour d’autres interventions non filmées. Cela interroge aussi sur l’absence de la généralisation des caméras-piétons annoncée par Emmanuel Macron, le 14 juillet 2020. Sans la vidéo, pas de changement de ton du Président, qualifiant ce tir d'inexcusable'. (…) Sans la vidéo, il ne serait rien passé malgré la mort d’un homme. Juste un fait divers vite oublié. Et, cela doit nous interroger tous sur la chose publique, la 'res publica'. Notre République, sa politique et ses lois. »« inexplicable, inexcusable… »Le poids des mots ensuite… La mort de Nahel est donc « inexplicable » et « inexcusable », a dit hier Emmanuel Macron. Des propos que n’accepte pas Le Figaro : « étrange pratique de la présomption d’innocence, s’exclame le journal. Les images sont terriblement choquantes, mais la justice n’est pas une capture d’écran, c’est elle, pas Emmanuel Macron, qui déterminera si le geste homicide de ce policier est coupable. Le serait-il, pourquoi déclenche-t-il automatiquement l’embrasement d’une partie de nos banlieues ? », pointe encore Le Figaro. « La France est un État de droit, et c’est à la justice de prononcer la sanction. 'Rien ne justifie que l’on brûle des voitures, des écoles, l’antenne d’une mairie', aurait donc dû poursuivre le garant de l’ordre public. Il ne l’a pas fait. Son verbe incertain l’éloigne de Nicolas Sarkozy et le rapproche de François Hollande. Vision univoque d’une République présumée coupable face à la 'jeunesse' des 'quartiers'. »A contrario, pour Libération, « les interventions sans ambiguïté hier du ministre de l’Intérieur, mais aussi de la Première ministre et du chef de l’État, sur la faute commise par le policier sont à saluer. » Cependant, « elles ne suffiront pas à remettre la police au cœur de notre pacte républicain. »En effet, « pourquoi la police tue ? », s’interroge Libération. En cause, affirme le journal : « une parole politique débridée, un cadre législatif permissif et des défaillances dans la formation. »Calme, respect et réflexion…En tout cas, remarque La Croix, « il reviendra à la justice de se prononcer, et c’est sur elle qu’il faut compter pour juger des faits. Certains propos tenus aux deux extrêmes de la société doivent être écartés. Les uns jettent l’opprobre sur toute la police et dénoncent un prétendu 'permis de tuer'. Les autres relativisent cette mort par le prétexte de la délinquance des 'jeunes de banlieue'. C’est au contraire le calme et la dignité qui doivent l’emporter, conformément au souhait de la mère de Nahel, qui a appelé à une 'marche blanche' (ce jeudi), et aux recommandations du maire de Nanterre, Patrick Jarry. Le respect doit prévaloir pour la victime et pour l’auteur du coup de feu, un fonctionnaire aguerri. Il faut aussi que ce drame provoque une profonde réflexion au sein des forces de l’ordre sur le recours à leurs armes lors d’une interpellation, notamment en cas de refus d’obtempérer. »En effet, complète Sud-Ouest, « quand bien même policiers et gendarmes exercent un métier à risque, il leur appartiendra toujours de faire preuve de discernement. Car ce sont eux les représentants de l’ordre public. Or, avec plus de 25.000 refus d’obtempérer par an, ils sont face à un défi immense : celui d’une bêtise croissante qui voit, chaque jour, des conducteurs mettre en danger leur vie et celle des autres. À cet égard, la sécurité ne saurait être une affaire de 'cow­boys'. »
6/29/20234 minutes, 18 seconds
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À la Une: une nuit de violences en région parisienne

Une voiture en flamme apparait sur le site du Figaro qui emploie des mots très forts « le cauchemar éveillé d’une nuit d’émeutes » à Nanterre. Une vingtaine de personnes ont été interpelées après des feux de voitures et des tirs de mortier. Mais au-delà des incidents de cette nuit, c’est bien la question des violences policières qui est relancée puisque ce qui a mis le feu au poudre c’est la mort d'un jeune automobiliste de 17 ans tué hier à bout portant par un policier en raison d'un refus d'obtempérer, le policier a été placé en garde à vue. La vidéo est devenue virale, elle a fait le tour des réseaux sociaux. Le Figaro fait un point sur les conditions dans lesquelles un policier peut faire usage de son arme. Depuis 2017 donc, le cadre a été assoupli et « les policiers sont également autorisés à tirer en cas de refus d'obtempérer s'ils ne peuvent stopper la voiture autrement que par l'usage des armes et si, dans sa fuite, le conducteur est « susceptible de perpétrer (...) des atteintes à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celles d'autrui ». »L’Humanité n’hésite pas à évoquer « la gâchette facile des policiers », rappelant qu’en 2022 13 personnes ont perdu la vie, tuées par des policiers, après avoir refusé un contrôle routier.À la une aussi de L’Humanité, la nomination à la tête du Journal du dimanche de l'ancien directeur de Valeurs actuellesGeoffroy Lejeune, « le péril Lejeune » selon L’Humanité qui dans son éditorial pointe le problème de la concentration des médias entre les mains de Vincent Bolloré qui « illustre jusqu’à la caricature les dangers pour la démocratie et le pluralisme ». Hier le PDG du Journal du dimanche, Arnaud Lagardère a rendu visite aux journalistes de la rédaction, en grève depuis maintenant six jours. Libération nous donne les détails de cette visite, le choix de Geoffroy Lejeune « n’est pas idéologique, il est économique », « a tenté » de faire croire Arnaud Lagardère qui a avancé l’argument suivant : « Le monde va changer et il va falloir que l'on s’adapte. »La rédaction a décidé de maintenir sa grève car, raconte un journaliste, « ce qu’il nous a dit aujourd’hui nous motive beaucoup plus à continuer qu’autre chose ».Julia Cagé, présidente de l’association « Un bout des médias » va plus loin dans les colonnes de L’Humanité, elle imagine une grève des abonnements et estime que « les journalistes devraient pouvoir élire leurs dirigeants » et que « l’État peut aussi intervenir sur la question de la gouvernance ».Pleine page en couverture de Libération : une photo de l’allocution télévisée de Vladimir Poutine samediAprès la rébellion avortée de Wagner, et ce titre « l’incroyable aveu de faiblesse ». Ces mots sont ceux de l’historien britannique Antony Beevor. Au lendemain de la prise de parole du président russe reconnaissant avoir financé Wagner et remerciant les soldats d’avoir empêché une guerre civile. Selon l’historien, « c’est vraiment le début de la fin » pour Vladimir Poutine, car détaille-t-il, « Poutine sait très bien que c’est l’apathie qui permet aux révolutions de gagner. Dans les moments clés, les gens préfèrent attendre, voir comment la situation évolue, ils préfèrent se retenir de prendre position temps qu’ils ne sont pas sûrs de voir de quel côté va pencher la balance. Ce moment est clé. Or, le simple fait qu’il n’y ait pas eu de réelle résistance face à l’avancée de Wagner, ni à Rostov, ni à Voronej, ni à Lipetsk, est frappant. » Une analyse que partage Jean Radvanyi, directeur du centre de recherches Europe-Eurasie à l’Inalco, interrogé par Ouest France. Pour lui, « ces événements ont montré qu’il n’avait pas tout le contrôle sur un point absolument stratégique, les forces de sécurité. Et Prigojine a malicieusement insisté dans sa déclaration d’hier : « Nous avons pu parcourir des centaines de kilomètres sans que personne ne soit capable de nous arrêter ». « C’est là une critique contre tout le dispositif, cette fameuse verticale du pouvoir. Mais, cette affaire, à mon sens, n’est pas tout à fait finie », promet-il.
6/28/20233 minutes, 9 seconds
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À la Une: l’heure des comptes aurait-elle sonné à Moscou ?

Pour Le Figaro, il ne fait guère doute qu’une « nuit des longs couteaux approche » en Russie… « Remis de la stupeur et du tremblement qui l’ont saisi face au coup de force d’Evgueni Prigojine, le maître du Kremlin doit maintenant réagir, affirme le journal. Dans l’univers impitoyable de Vladimir Poutine, il est impensable de laisser ceux qui vous ont défié prospérer comme si de rien n’était. Ce serait se mettre encore plus en danger qu’il ne l’est déjà. »Alors, « l’heure des règlements de comptes approche, croit savoir Le Figaro. Ce ne sont pas des divergences idéologiques qui déchirent le système de pouvoir en Russie, mais de brutales guerres de clans. Prigojine a montré la fragilité de l’édifice politico-militaire qui entoure le pseudo-tsar. De quoi nourrir la tentation, chez lui ou chez d’autres, de recommencer s’ils ne sont pas mis au pas. Il faut donc s’attendre à une nuit des longs couteaux à Moscou, s’exclame Le Figaro, d’où que vienne le bras armé. Le monde entier a constaté avec stupéfaction le dénuement de l’autocrate russe. De Washington à Pékin, on a tremblé devant l’hypothèse que l’arsenal nucléaire échoie à un voyou nationaliste encore pire que Poutine. Les régimes autoritaires ne cachent pas une pointe de déception devant cet allié finalement si faible. Cela aussi doit être corrigé. »Vers une purge au sommet de l’Etat ?Les Échos vont dans le même sens : « maintenant qu’il a obtenu le retrait des colonnes de Wagner, quelles sont les raisons qui empêcherait le président russe de trahir sa parole et d’essayer de nouveau d’éliminer politiquement, voire physiquement, Evguéni Prigojine ? D’ailleurs, hier, les agences de presse russes annonçaient que l’enquête criminelle visant Prigojine pour 'appel à la mutinerie armée' était toujours en cours, alors qu’il avait été annoncé samedi que le mandat d’arrêt était levé. » Et, puis, poursuivent Les Échos, « le tout-Moscou s’interrogeait hier sur l’ampleur des purges que le maître du Kremlin pourrait décider au vu de l’étrange apathie de l’appareil militaire durant la révolte de Wagner. Une purge qui ne pourrait toutefois être massive, sauf à déclencher une nouvelle rébellion, contre lui cette fois. Le nom d’un successeur possible du ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, est apparu sur certains canaux Telegram pro-guerre. Il s'agirait d’Alexeï Dioumine, l’actuel gouverneur de la région de Toula, réputé dur et hyper loyal. L’un des responsables des opérations en Ukraine, Sergeï Surovikine, un des rares généraux à avoir pris la parole samedi, pourrait devenir le chef de l’état-major général à la place de Valery Gerasimov. Dioumine et Surovikine auraient mené les négociations avec le chef de Wagner. Alexeï Dioumine, 50 ans, figure depuis longtemps sur la liste des potentiels successeurs de… Vladimir Poutine. »Faiblesse et indécisionLes prochaines heures ou les prochains jours nous diront si cette purge aura lieu ou pas… Ce qui est sûr, en attendant, c’est que Poutine a subi un revers humiliant, note Le Monde. « Si l’épilogue (de ce week-end agité en Russie) n’est pas flatteur pour le patron de Wagner, dont la détermination a flanché en une poignée d’heures, ni pour une armée russe presque invisible pendant que les colonnes de miliciens progressaient en direction de la capitale, il est dévastateur pour le maître du Kremlin, s’exclame le quotidien du soir. Lui aussi s’est renié en un temps record en chargeant son porte-parole d’annoncer la grâce, le soir venu, de ceux qu’il avait en personne promis au peloton d’exécution en fin de matinée. »Résultat, pointe Le Monde : « la faiblesse et l’indécision manifestées par Vladimir Poutine n’auront échappé à personne en dehors des frontières de la Russie. (…) Sa dévaluation internationale risque d’être durable. » Et « la brève chevauchée d’Evgueni Prigojine, après des mois de diatribes contre le commandement russe, a souligné l’erreur magistrale d’avoir laissé prospérer une milice privée […] sur les marges du pouvoir. »Doute…Alors, « Poutine peut-il reprendre la main ? », s’interroge La Dépêche du Midi en première page. « Est-il toujours le maître incontesté de la Russie ? Le doute est désormais permis », répond le journal. Et « l’opération militaire du week-end dernier confirme le niveau de délabrement de l’Etat et des institutions russes et l’effrayante vulnérabilité de ce qui constitue malgré tout une superpuissance. (…) Avec le recul, souffle La Dépêche, on frissonne à l’idée que le premier arsenal nucléaire au monde ait pu tomber entre les mains d’un mafieux sans foi ni loi, mais on se dit aussi que ce n’est peut-être qu’une question de temps… »
6/27/20234 minutes, 9 seconds
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À la Une: Poutine, un tsar aux pieds d’argile

« Tout ceci n’a aucun sens, reconnait Libération. Il est très difficile d’écrire cette phrase dans un journal. Mais soyons honnêtes : s’il est possible d’expliquer le coup de force d’Evgueni Prigojine et sa cavalcade vers Moscou, affirmer que l’on y voit clair dans la volte-face du chef du groupe de mercenaires Wagner serait mentir. La conclusion de cette folle journée de rébellion nous a laissés avec plus de questions que de réponses, pointe le journal. Pourquoi l’avancée spectaculaire de la colonne de Wagner s’est-elle transformée d’un claquement de doigts en la mutinerie la plus courte de l’histoire russe ? Pourquoi faire demi-tour à 200 kilomètres de Moscou ? Qu’a obtenu l’ancien cuistot de Poutine pour accepter l’humiliation de la défaite, un exil à Minsk et une vie sous la menace d’un empoisonnement ? Pourquoi quitter Rostov-sur-le-Don en héros avec un tel sourire aux lèvres ? Tout ceci n’a aucun sens, insiste encore Libération. Il en existe sans doute un pour Poutine et son ancien fidèle, mais il nous faudra encore patienter pour le savoir. »Humilié et affaibliCe qui est sûr, affirme Le Parisien, c’est que « Vladimir Poutine est aujourd’hui un tsar aux pieds d’argile. Le maître du Kremlin qui martyrise l’Ukraine et fait trembler le monde est un chef humilié, bafoué aux yeux de tous — et des Russes en particulier — par son ancien cuisinier mué en seigneur de la guerre, bousculé par sa créature devenue rival incontrôlable. Même si dans cette Russie poutinienne plus opaque encore que le système soviétique d’antan, d’innombrables questions demeurent sans réponse, à commencer par celles d’une éventuelle complicité entre le président et le chef de Wagner, d’un improbable scénario coécrit et orchestré par les protagonistes, des évidences s’imposent. Le roi est nu, s’exclame encore Le Parisien, la population ne savait même pas hier soir s’il se trouvait à Moscou ou s’il avait fui. L’État central paraît vacillant, le régime fissuré, éclaté en autant de forces centripètes que d’armées aux allégeances fluctuantes et de milices privées aux ambitions dévorantes. »Le doute s’est insinué…Ce « spectacle surréaliste donné par la Russie apparaît comme le symptôme d’un mal plus profond, renchérit Le Figaro. En piétinant les institutions depuis deux décennies, Poutine a lui-même amorcé la décomposition de l’État russe – sa guerre en Ukraine ne fait qu’accélérer le pourrissement. Si le Kremlin misait sur la lassitude des Occidentaux, il vient de leur donner une bonne raison de tenir bon, au côté des Ukrainiens. Poutine a tremblé, et ça s’est vu. »En effet, dans une tribune publiée par Le Monde, la spécialiste des sociétés post-soviétiques, Anna Colin Lebedev, affirme que « cette affaire ne restera pas sans suites, même si le contrôle formel a été rétabli sur les mercenaires Wagner et les territoires qu’ils ont traversés. La guerre transforme les fondamentaux du système politique russe, en dépit de l’attachement farouche de Moscou à affirmer le contraire. Le pouvoir peut tenter de colmater les brèches, mais le doute s’insinue, affirme encore Anna Colin Lebedev, se diffuse et peut altérer l’allégeance au régime, notamment chez ces élites qui observent avec attention ses moindres frémissements ».Serrage de vis ?Reste que pour l’instant, « affaibli et menacé jusque dans son intégrité physique, Poutine n’en demeure pas moins au pouvoir, constate La Charente Libre. Et, il est à redouter que sa volonté de s’y maintenir passe tout à la fois par un rapprochement des radicaux et la réaffirmation de sa politique guerrière. Non seulement le faux coup d’État ne changera pas la situation en Ukraine, mais il risque d’amplifier les combats. Idem en Afrique où certains pays qui ont remis leur destin entre les mains de la milice Wagner pourraient payer au prix fort la déchéance de Prigojine. Derrière la comédie russe de ce week-end, conclut le quotidien charentais, c’est un monde encore plus dangereux qui se dessine ».Et « la plus grande inconnue reste la réaction de Vladimir Poutine, relève Le Courrier Picard. Affaibli, il devient d’autant plus imprévisible et dangereux. Le propre des crises en Russie est souvent de déboucher sur une reprise en main brutale par le pouvoir attaqué ».
6/26/20234 minutes, 16 seconds
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À la Une: la sidérante mutinerie de Prigojine

Qualifiée, le samedi 24 juin, de « coup de poignard dans le dos » par le président russe Vladimir Poutine, c’est peu dire, en effet, que cette mutinerie d’Evgueni Prigojine, chef du groupe paramilitaire Wagner, a sidéré la presse. « La confusion », lance la Une du Parisien ce dimanche 25 juin. Comme le souligne le journal, dès le 24 juin, « les capitales occidentales se sont claquemurées, entre sidération et recueil de renseignement (…) Les téléphones ont chauffé toute la journée ». Dans Le Parisien dimanche, un « familier du Quai d’Orsay » - autrement dit une source diplomatique de ce journal - estime que ce « tournant » dans la guerre va probablement « désorganiser un peu plus l’armée russe, augmenter ses pertes et sa démobilisation. Et, inciter les Ukrainiens à accélérer leur contre-attaque ». Y voyant « un coup dur pour Poutine, sa crédibilité, son autorité », cette même-source prédit dans Le Parisien que « ses alliés autoritaires vont perdre confiance en lui. Les Chinois, les Iraniens, les Turcs n’aiment pas les alliés faibles et perdants. Le président russe se voulait tout-puissant face à un Occident prétendument décadent. Le mythe de Poutine l’invincible, c’est fini ! ».De son côté, dès les premières heures de la mutinerie, le samedi 24 juin, le journal Le Monde voyait dans la mutinerie de Prigojine « un révélateur dévastateur sur l’état (…) de la Russie », un État « réduit à la compétition mortifère de factions », Le Monde voyant dans cette tentative de coup de force « la mise à nu de la Russie de Poutine ». Journée des dupesSans attendre, samedi 24 juin, la presse internationale évoquait une vraie « guerre ouverte » en Russie. Ainsi, en Allemagne, le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung y voyait-il une « menace mortelle » pour Poutine, soulignant que si les conflits dans les « hautes sphères » du Kremlin font partie de son règne, « aucun n’a jamais été aussi hors de contrôle. Par conséquent, la rébellion des mercenaires de Wagner est extrêmement menaçante pour le président », voulait croire le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Au Royaume-Uni, le secrétaire d’État à la Défense estimait dans le journal The Guardian que l’offensive armée lancée de Prigojine représentait « le plus grand défi pour l’État russe de ces dernières années ». Prudemment, Ben Wallace préférait toutefois attendre « les heures à venir » afin de vérifier « la loyauté des forces de sécurité russes, en particulier la Garde nationale » vis-à-vis de Vladimir Poutine. The Guardian signalait aussi qu’en Italie, la Première ministre Giorgia Meloni discernait dans la rébellion armée lancée par Evgueni Prigojine « un retour de bâton pour Vladimir Poutine », le gouvernement italien assurant suivre de près l’évolution de la situation en Russie, y voyant une conséquence de l’agression de l’Ukraine provocant « de l’instabilité à l’intérieur du territoire russe », souligne donc The Guardian.Et, tandis qu’en Italie-même, le journal La Repubblica se bornait prudemment à relever que l’Otan « surveille la situation » en russe.Le site américain Politico reprochait à Vladimir Poutine d’avoir fait surgir « le spectre d’une guerre civile » dans son pays, en dénonçant une « trahison » et en appelant les mutins de Wagner à déserter. « Signe que la menace de guerre civile n’a rien de rhétorique », le chef de guerre Tchétchène Ramzan Kadyrov, « l’un des plus solides soutiens de [la Russie] dans la guerre en Ukraine », a annoncé envoyer des troupes sur le sol russe pour combattre les mercenaires de Wagner, relevait hier Politico. Mais ça, c’était avant. Avant le coup de théâtre de Prigojine, qui arrêtait sa marche vers Moscou. Une vraie journée des dupes.
6/25/20233 minutes, 51 seconds
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À la Une: le far west du foncier rural ivoirien

Reportage du Figaro à Domobly, village à la sortie de Guiglo, sous-préfecture du Cavally, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, dans la boucle du cacao, où « la situation est critique », prévient ce quotidien. « Depuis des décennies, la région a attiré nombre d’étrangers, souligne ce quotidien (…) le campement burkinabé est devenu un vrai village (…) Avec le début de la saison des pluies, les Burkinabés rentrés au pays durant la saison sèche reviennent dans la région. »De toute éternité, « les villages guérés, l’ethnie dominante de la région, ont accueilli avec hospitalité ces étrangers venus du nord (…) En échange, ils ne demandaient que peu de choses : un poulet pour Noël, 5000 francs CFA (7,5 euros) pour participer aux funérailles, mais surtout le respect », dit un autochtone à ce journal.Seulement voilà, « une nouvelle génération a remplacé la précédente, qui considère la terre comme sienne », souligne ce quotidien. « La question foncière devient un aspect fondamental de la sécurité nationale en Côte d’Ivoire, dit au Figaro Gisèle Dutheuil, directrice d’Audace Institut Afrique. Il devient urgent de sécuriser les parcelles pour rétablir le lien entre les autochtones et les migrants et apaiser les tensions, surtout dans un contexte de migration croissante, qui risque de fragiliser encore plus les équilibres entre communautés », dit-elle au Figaro.Forum climat : beaucoup de bruit pour (presque) rienLe bilan du Forum de Paris sur le Climat et sur le développement. Le volontarisme était au rendez-vous, les actes concrets beaucoup moins. C’est l’avis de Libération. « Un Sommet avec beaucoup d’ambitions mais peu de réalisations », résume ce quotidien. Hôte de ce sommet, le président français a-t-il ainsi ambitionné de faire progresser le sujet des « taxes internationales » et « mobiliser davantage d’argent privé » ? Ces grandes idées restent à ce stade « incantatoires », souligne Libé, « beaucoup de dirigeants invités à Paris ont observé un silence poli ».Des actes concrets, deux ont tout de même été posés à Paris. Ils ont concerné deux pays africains. Comme le rappelle Libération, la Zambie, dont les États créanciers se sont mis enfin d’accord pour alléger sa dette publique. Et, le Sénégal, qui a signé un « partenariat pour une transition énergétique juste » avec un groupe de pays riches (la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Canada et l’Union européenne) et des banques, qui mobiliseront 2,5 milliards d’euros pour l’aider à réduire sa dépendance aux énergies fossiles. Libé souligne que « la tension entre le droit au développement, martelé par les pays du Sud, et les exigences de lutte contre le changement climatique, a été abordée franchement par les nombreux dirigeants africains présents à Paris ». Un boutefeu à Bretton Woods nommé LulaQuant au président brésilien Lula, il a dénoncé l’ordre mondial hérité des accords de Bretton Woods. Lula, dans son style enflammé caractéristique, est allé plus loin, vendredi 23 juin, en pointant les dysfonctionnements et les « inégalités » de la gouvernance des institutions financières internationales, créées après la Seconde Guerre mondiale. « Les puissances de 1945 ne sont pas celles d’aujourd’hui, s’est-il emporté. Les institutions des accords de Bretton-Woods fonctionnent de manière erronée, disons-le clairement, elles ne répondent plus aux aspirations du monde. C’est la même chose pour le Conseil de sécurité ! », rapporteLibération.Alors si Emmanuel Macron a maintenu que le Sommet de Paris, « ce ne sont pas simplement des mots », à ce stade, pourtant, « cela y ressemble fort », estime Libération.Darmanin prolonge l'opération Wuambushu  À Mayotte, l'opération Wuambushu se poursuit, avec la destruction de l’habitat insalubre et la lutte contre la délinquance. Avant de retourner sur l'archipel des Comores, cette fin de semaine, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, dresse un premier bilan. « Le bilan s'améliore dans la lutte contre la délinquance, contre l'immigration irrégulière et l'habitat insalubre », assure Gérald Darmanin dans Le Figaro. Le ministre de l’Intérieur y annonce que « 662 interpellations ont été réalisées dans le vivier criminel », et que « 47 passeurs et 14 auteurs de troubles à l'ordre public ont déjà été condamnés ».Selon le ministre de l’Intérieur, « pour la première fois depuis trente ans, nous avons divisé par trois les flux entrants de clandestins avec 20 kwassas-kwassas en quinze jours contre soixante auparavant », à Mayotte, dit-il encore dans les colonnes du Figaro. 
6/24/20234 minutes, 22 seconds
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À la Une: pour un nouveau pacte financier mondial

C’est l’intitulé du sommet qui s’ouvre ce jeudi à Paris au Palais Brongniart. Tout un symbole, pointe Libération : « Pendant 172 ans, les colonnes néoclassiques du palais Brongniart ont entouré le siège de la Bourse de Paris, jusqu’à sa fermeture en 1998. Deux jours durant, aujourd’hui et demain, elles redeviendront les gardiennes de la finance. Verte et solidaire, cette fois, s’exclame Libération. Emmanuel Macron y accueille une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement à l’occasion du sommet pour un nouveau pacte financier, dernier-né des raouts planétaires convoqués à Paris par le président de la République. Près de deux tiers des invités qui ont répondu présents à l’invitation sont des dirigeants de pays africains, relève le journal. Leurs économies ont été percutées de plein fouet par la pandémie de Covid-19 et beaucoup ne s’en sont jamais relevées. Les mécanismes classiques de solidarité internationale n’ont pas suffi à amortir le choc, les dettes publiques ont explosé, laissant plusieurs pays financièrement exsangues. Le sommet du palais Brongniart – auquel participeront aussi le président brésilien Lula et le prince saoudien Mohammed ben Salman, en visite à Paris – a donc pour vocation, pointe encore Libération, de créer un "choc de financement", selon l’expression d’Emmanuel Macron, à destination des États les plus vulnérables. »► À lire aussi : Taxe, dette et promesses: ce qui est attendu au sommet pour un Nouveau pacte financier mondialUn nouveau cadre de solidarité entre Nord et SudPour Le Monde, ce sommet est absolument nécessaire : il faut, écrit-il, « un nouveau cadre de solidarité entre le Nord et le Sud : alors que l’aide au développement a trop souvent pâti d’engagements non tenus, la dynamique du sommet de Paris devra s’inscrire dans la durée en se fixant des points d’étape chiffrés et des évaluations régulières des réalisations. (…) Sa vocation première, précise Le Monde, consiste à enclencher une dynamique de réformes que doivent porter et relayer le G20, la COP28 et les grandes institutions internationales. La Banque mondiale et le Fonds monétaire international doivent ainsi prendre plus de risques dans leurs programmes de financement, tout en incitant, par des systèmes de garantie, les acteurs privés à davantage investir dans les pays pauvres. L’idée d’une fiscalité internationale pour répondre à des problématiques qui sont mondiales doit également faire son chemin. (…) Il ne s’agit en rien de faire la charité ou de se donner bonne conscience, relève encore Le Monde. Certains chantiers climatiques dans les pays pauvres peuvent avoir un effet de levier spectaculaire pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris. Sans une prise de conscience de la nécessité d’une solidarité globale dans l’intérêt de tous, la communauté internationale court à l’échec aussi bien sur la pauvreté que sur le climat ».Macron : « Celui qui parle à tout le monde… »C’est donc Emmanuel Macron qui a initié ce sommet. Le président français n’aime rien tant que donner l’impulsion. C’est du moins l’analyse du Figaro : « Avec cette rencontre du "Sud global", Emmanuel Macron s’inscrit dans la tradition française, pointe le journal, de De Gaulle à Chirac, du refus d’alignement sur un bloc. La volonté de ne pas opposer le "tiers-monde" comme on disait autrefois, aux pays "développés" est son obsession. Macron, que certains thuriféraires imaginent encore en prétendant sérieux au prix Nobel de la paix, aime à se présenter comme celui qui "parle à tout le monde", pour ne pas dire le seul à pouvoir le faire. C’est ce qu’il prétend sur l’Ukraine en ayant cherché à continuer à parler à Poutine autant qu’il le pouvait. (…) Enfin, conclut Le Figaro, même s’il sait que l’activisme sur la scène internationale fournit rarement des dividendes sur la scène nationale, Emmanuel Macron ne se prive pas de ce déploiement qui lui permet de se détacher d’un front intérieur où il reste en partie encalminé. »► À écouter aussi : Najat Vallaud-Belkacem: «La Banque mondiale pourrait prêter trois fois plus qu'elle ne le fait»Les actes doivent suivre !En tout cas, pourvu que ce ne soit pas un nouveau sommet mondial pour rien, soupirent Les Dernières Nouvelles d’Alsace. « Redire qu’il faut en faire beaucoup plus parce qu’on n’en fait pas assez ne fera jamais avancer les choses si les actes ne suivent pas. Et ne rien promettre d’autre finalement que de s’engager à respecter de vieux serments déjà dépassés résume le fond de la pensée, avec en filigrane la volonté de ne surtout pas renoncer à cette utopie dévastatrice qu’est la croissance sans limite. (…) Avant, la maison brûlait et nous regardions ailleurs, comme disait Jacques Chirac. Aujourd’hui, la maison est toujours en flammes, mais désormais nous la regardons brûler, nuance. »
6/22/20234 minutes, 30 seconds
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À la Une: l’extrême-droite au cœur de l’Europe

C’est que constate La Croix : « la rencontre hier entre Emmanuel Macron et la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, vient nous rappeler que désormais l’extrême droite fait partie de l’Europe. Cela s’est confirmé ces derniers jours avec l’entrée à Helsinki du parti d’extrême droite 'Vrais Finlandais' dans une coalition gouvernementale, tout comme en Suède ou au Danemark, alors que le parti Vox a le vent en poupe pour les prochaines élections espagnoles. »Attention, prévient La Croix, « l’extrême droite a changé de look. Mais l’ADN reste le même, reposant sur la négation des grandes libertés, la xénophobie, et des stratégies de provocation dont les réseaux sociaux se font l’écho efficace. Évolution inquiétante. L’Union européenne reposait sur un socle commun de valeurs, celles d’une démocratie libérale et sociale, qui avaient été bafouées durant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, cette même démocratie libérale et sociale est mise en danger, notamment par la surexploitation des phénomènes migratoires. »L’UE affaiblie ?« Une droitisation sans précédent de l’Union est en marche », s’alarme également Le Monde. Le Monde qui pointe « la multiplication des alliances rassemblant dans de nombreux Etats membres la droite et l’extrême droite. Les modèles varient d’un pays à l’autre, de la coalition en bonne et due forme étayée par un contrat de gouvernement au soutien sans participation. »Mais « les thèmes sur lesquels prospère cette hybridation entre la droite et l’extrême droite sont bien identifiés, relève le quotidien du soir. Il s’agit tout d’abord de la politique migratoire. A la dénonciation d’une Europe présentée abusivement comme sans frontières s’ajoutent aujourd’hui les attaques contre les droits des minorités au nom d’un anti-wokisme de circonstance. Plus inquiétant encore, constate encore Le Monde, cette forme de populisme de droite, qui oppose respect de l’Etat de droit et volonté populaire, est tentée de remettre en cause la légitimité de la lutte contre le réchauffement climatique, dont le coût social est jugé exorbitant pour sa clientèle électorale. »Attention, prévient également Le Monde : « l’hybridation entre partis conservateurs et partis eurosceptiques ou illibéraux qui prend corps dans de plus en plus d’Etats membres menacent d’affaiblir l’Union européenne en interne, et par conséquent sur la scène internationale. »La France épargnée… jusqu’à quand ?Alors, « la France fait aujourd’hui figure d’îlot de résistance dans une Europe où l’alliance entre conservateurs et extrême droite devient un fait politique banal. Mais jusqu’à quand ? », s’interroge La Charente Libre. « Si cela n’est pas encore le cas en France, c’est parce que les conservateurs 'de gouvernement' - les LR pour l’essentiel - sont trop affaiblis, pointe La Charente Libre, pour envisager une alliance avec le Rassemblement national pour accéder au pouvoir. Parce que dans les mots - Éric Ciotti avait déjà dit lors de la présidentielle qu’en cas de second tour entre Macron et Zemmour, (il) préfèrerait Zemmour - l’actualité montre qu’il n’y a même plus une feuille de papier à cigarette d’écart, en particulier sur le sujet de l’immigration. Si la passerelle n’est pas encore installée, conclut La Charente Libre, cela résulte plus d’un manque d’opportunité que d’une raison politique. »La drogue du zombie : le nouveau fléau qui frappe les Etats-Unis de plein fouetA lire dans Libération, ce reportage saisissant sur les ravages aux Etats-Unis de la drogue du zombie…« C’est à l’origine un sédatif et anesthésiant pour animaux hyperpuissant. Mais la xylazine est aujourd’hui, aux Etats-Unis, vendue mélangée à un analgésique de synthèse, le fentanyl, qui, utilisé seul, était déjà considéré comme cinquante fois plus fort que l’héroïne. Le cocktail des deux, appelé drogue du zombie, est donc pire encore. »Et le reportage de Libération dans un quartier de Philadelphie est terrifiant : « corps assommés par la drogue, silhouettes recroquevillées sur elles-mêmes, lésions sur le corps (provoquées par ce cocktail de drogues explosif), qui, faute d’être traitées, se nécrosent, et aboutissent souvent à des amputations. (…) La quasi-totalité des Etats américains sont concernés. (…) Cent mille personnes meurent d’overdoses aux Etats-Unis chaque année. La drogue tue davantage que les armes à feu. Le fentanyl y était déjà pour beaucoup. Son couplage avec la xylazine ne pourra qu’empirer la situation. L’administration américaine considère officiellement la situation comme une menace pour le pays, sans que l’on voie pour l’instant émerger la moindre parade ou politique sérieuse de prévention. »
6/21/20234 minutes, 20 seconds
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À la Une: la question du troisième mandat présidentiel…

A l’instar de certains en Afrique, certains en France s’interrogeraient-ils sur l’opportunité d’un troisième mandat présidentiel ? Hier, dans les colonnes du Figaro, Richard Ferrand, ce très proche d’Emmanuel Macron, resté silencieux depuis sa défaite aux élections législatives de juin 2022, a affirmé « regretter que le chef de l’Etat ne puisse se représenter en 2027 et a laissé entendre qu’il faudrait réformer la Constitution. » Un pavé dans la mare politique… « Il n’en fallait guère davantage pour que les oppositions soupçonnent Emmanuel Macron de vouloir prolonger une décennie de pouvoir suprême, relève Le Monde. 'Et pourquoi pas restaurer l’Empire avec Macron Ier ? Richard Ferrand, le visage de la dérive autocratique de la Macronie', a accusé la cheffe de file des députés La France insoumise, Mathilde Panot. 'Modifier la Constitution pour se permettre de rester au pouvoir. Les deux derniers à l’avoir fait s’appellent Xi Jinping et Vladimir Poutine… Voilà donc le plan démocratique d’Emmanuel Macron ?', s’est interrogé le sénateur (Les Républicains), Alain Houpert. »On n’en est pas encore là… Le Monde de précise que si « le président de la République envisage une vaste réforme institutionnelle, il n’a jamais publiquement évoqué l’idée de retoucher l’article 6 de la Constitution, selon lequel le locataire de l’Elysée 'ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs'. »À quand la phase 2 ?« Derrière l’emballement (qu’ont suscité les déclarations de Richard Ferrand), c’est surtout un autre message qu’il fallait guetter, pointe Le Parisien, celui très politique d’enclencher la phase 2 du dépassement. Les esprits malicieux pourraient même y voir une feuille de route d’un futur chef de gouvernement… Pour Richard Ferrand, venu des rangs du parti socialiste, il ne peut y avoir d’autre option que celle de l’unité nationale. Avec les républicains des deux rives, quelles que soient les 'ambitions futures', appuie-t-il, quelles que soient les 'concessions réciproques'. Un message, relève encore Le Parisien, envoyé tant à la droite, qui a pourtant fermé la porte, samedi, à toute collaboration avec la majorité présidentielle, qu’à Emmanuel Macron qui tarde à trancher. »Deux scénarios… En effet, « remaniement : qu’attend Macron ? », s’interroge La Dépêche du Midi en première page. « Alors que l’échéance des cent jours approche et que sept Français sur dix réclament le départ d’Elisabeth Borne, Emmanuel Macron entretient le mystère sur ses intentions. (…) Dans l’entourage du chef de l’Etat, deux scénarios s’opposent, croit savoir La Dépêche : l’un en faveur d’un remaniement à grande échelle fatal à Elisabeth Borne, qui scellerait l’alliance du camp présidentiel avec Les Républicains et la fin du 'en même temps'. » Et « l’autre, moins radical, qui viserait prioritairement à dégraisser le mammouth gouvernemental et à chasser les ministres considérés comme des erreurs de casting. Mais dans les deux cas, pointele quotidien toulousain, nul ne sait encore quelles personnalités incarneraient le renouveau, et pour quel récit politique jusqu’à la fin du quinquennat. Là se trouve le vrai problème. »Ajustements a minima ?« Y a-t-il un scénario offrant au chef de l’État une majorité stable et pérenne ? », s’interroge Le Figaro. « La réponse restant négative, la probabilité reste forte qu’Emmanuel Macron s’en tienne à quelques ajustements pour réparer quelques erreurs de casting. Et qu’il mise pour rebondir dans l’opinion sur son élan personnel et sur des projets emblématiques pouvant avancer indépendamment du Parlement ; et qu’il s’en tienne à l’Assemblée à la stratégie du cabotage, attendant encore un an - l’après-européennes et l’après-JO - pour un véritable acte 2. Pour l’heure, estime encore Le Figaro, en dépit de la dramatisation des 'cent jours', la question du remplacement d’Élisabeth Borne devient subalterne. Mieux vaut durer sans illusion avec la Première ministre actuelle, que gâcher une nouvelle cartouche pour rien. »Déjà presque candidats…En tout cas, pour l’échéance présidentielle de 2027, certains commencent à se placer sur la ligne de départ…On reste avec Le Figaro qui constate que « Xavier Bertrand attend son heure » : « le président des Hauts-de-France cherche un point d’équilibre entre son ancrage au sein des Républicains et les ambitions de son écurie personnelle, Nous France. »Pour sa part, Édouard Philippe a entamé sa « stratégie du tour de France à bas bruit », relève Le Parisien. « Le maire du Havre enchaîne les visites de terrain, sous les radars médiatiques. Une longue marche en vue de 2027. »Enfin, à gauche, Bernard Cazeneuve veut croire en ses chances à la tête de la gauche anti-Nupes…
6/20/20234 minutes, 30 seconds
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À la Une: l’Iran au bord de l’explosion…

Attention danger pour le régime de Téhéran… « L’inflation des désespoirs », c’est le grand titre de Libération ce matin. « Neuf mois après la mort de Masha Amini, le 16 septembre, à la suite de son arrestation par la police des mœurs, les grandes manifestations anti-régime ont laissé place à des actes spontanés de désobéissance civile à travers l’Iran, constate le journal. Mais, les difficultés économiques auxquelles est confrontée la population en raison d’une inflation galopante et d’une mauvaise gestion du pays pourraient être l’étincelle qui embrase à nouveau la République islamique. »En effet, précise Libération, « les Iraniens souffrent de plus en plus, mais c’est un mal qui les ronge sans bruit, insidieusement. Ils ont si faim, si peu de moyens pour se soigner et si peu de perspectives que certains, relève le journal, sont prêts à vendre un organe pour survivre, d’autres à se suicider pour en finir. L’inflation atteint des records dans le pays (près de 170 % avancent des experts, alors que le chiffre officiel avoisine les 50 %). Et, les sanctions internationales ne sont pas seules en cause. Ce bilan catastrophique serait largement dû à la mauvaise gestion et à la corruption des dirigeants qui, décidément, cumulent les déshonneurs. Alors que la rue commençait à se calmer, ou du moins en donnait l’impression pour mieux reprendre des forces, cette situation pourrait bien provoquer une nouvelle explosion de colère, estime donc Libération. L’absence de libertés, cumulée à la faim, peut donner à la population la sensation qu’elle n’a plus rien à perdre et que risquer sa vie sous les balles vaut toujours mieux que de la voir s’éteindre dans l’indifférence générale. »Remaniera ? Remaniera pas ?À la Une également, cette fois en France, les spéculations, toujours, sur un possible remaniement… Le Figaro s’interroge : « Emmanuel Macron va-t-il remanier le gouvernement ? Congédier la Première ministre et son équipe ? Prolonger le bail d’Élisabeth Borne, mais changer quelques têtes derrière elle ? Ou encore ne rien bouger pour l’instant ? Chacune des hypothèses à ses partisans. »Toutefois, affirme Le Figaro, « la seule question qui vaille tient en trois mots : pour quelle politique ? (…) La feuille de route qu’Emmanuel Macron a dévoilée, il y a trois mois, était censée donner un nouvel élan à son action, mais a-t-il le pouvoir de la mettre en œuvre ? D’abord, il ne dispose pas de la majorité nécessaire pour faire passer des textes importants : celui sur l’immigration, maintes fois évoqué, risque fort de rester en rade. Ensuite, le pays vit sur un volcan : animée par des vents violents et contraires, l’opinion est plus que jamais éruptive. Enfin, faute pour le président de pouvoir se représenter en 2027, son autorité devrait peu à peu s’étioler, y compris dans son propre camp. Dans ce contexte, conclut Le Figaro, un nouveau premier ministre n’aurait guère plus de marge de manœuvre qu’Élisabeth Borne. »Alors, il y aurait « la solution d’une alliance des Républicains avec la majorité. Certes, mais, s’interroge le journal, la droite y trouverait-elle son compte, et qui, dans ses rangs, serait prêt à franchir le Rubicon ? Une chose est sûre : ce qu’Emmanuel Macron gagnerait sur sa droite, il le perdrait sur sa gauche. Lentement mais sûrement, conclut Le Figaro, le 'en même temps' est un piège qui se referme sur son inventeur. »Vers une aviation moins carbonée ?Le 54ᵉ Salon aéronautique du Bourget s’ouvre ce lundi, avec comme thème central la décarbonation de l’aviation civile…Pour Benjamin Smith, le patron d’Air France-KLM, interrogé par Le Parisien, « la France a tous les atouts en main pour devenir leader dans la décarbonation de l’aérien. À condition, dit-il, d’alléger les taxes qui frappent les compagnies aériennes… »Dans un entretien aux Echos, le ministre des Transports, Clément Beaune, estime que « la décarbonation est l’avenir de l’aviation » : « le développement d’une filière de carburants d’aviation durables de production française et européenne est, affirme-t-il, une opportunité de création d’emplois majeure et répond à un enjeu de souveraineté évident. »D’ailleurs, souligne Sud-Ouest, « Emmanuel Macron a confirmé vendredi l’implantation en 2028 à Pardies, près de Pau, d’une usine de biokérosène pour le secteur aérien. Elle utilisera principalement des déchets de la sylviculture. (…) Un projet colossal d’un milliard d’euros, s’exclame le journal, avec à la clé la création de 800 emplois et des perspectives pour l’aviation de demain. »
6/19/20234 minutes, 19 seconds
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À la Une: sous Macron, le RN en marche

Selon un sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche, plus de 4 Français sur 10 ont déjà voté au moins une fois dans leur vie pour le Rassemblement national (42% exactement, soit 7 points de plus en deux ans et 12 points de plus depuis le début du premier quinquennat d’Emmanuel Macron). Chez les ouvriers, cet indice atteint 57 %. Et, même chez les sympathisants de gauche, il atteint 28 %. Depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, en somme, la dédiabolisation du Rassemblement national est en marche. Si près de 6 Français sur 10 estiment ce parti « raciste », ils étaient plus nombreux à le penser en 2017 (près de 7 sur 10). Si aujourd’hui, 55 % des Français pensent qu'il est dangereux pour la démocratie, ils étaient 62 % dans ce cas il y a six ans. À l’inverse, 50 % des Français estiment que le Rassemblement national a une vision d'avenir pour la France, soit 10 points de plus en six ans. Et 47 % le croient capable de gouverner la France, soit 8 points de plus depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron.Cette étude publiée par Le JDD indique que plus de 4 Français sur 10 souhaitent l’élection de Marine Le Pen à la présidentielle de 2027, en France. Mais 7 sur 10 pensent qu’une telle victoire du Rassemblement national entrainerait « des émeutes dans les banlieues » ainsi que « des manifestations massives ».Loi-immigration, mission impossibleÀ la Une de L’Obs. Comme le relève avec inquiétude cet hebdomadaire, l’attaque au couteau perpétrée à Annecy par un réfugié syrien est survenue en plein débat sur la loi immigration que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin entend négocier avec Les Républicains. « Comment échapper à la surenchère ? Et, éviter qu’un assaut de démagogie ne profite au Rassemblement national ? », se demande L’Obs. Dans ce magazine, évoquant le débat sur l'immigration, le sénateur centriste, Hervé Marseille, remarque que « pour avoir une discussion sereine, il faudrait être raisonnable. Mais, personne n'a envie de l'être au risque d'être jugé trop tiède ». Dans L’Obs, l’ancien préfet pour l’égalité des chances, Didier Leschi, de l'Office français de l'immigration et de l'intégration, estime que le « principal problème » de la France vient du fait que son immigration « est la moins qualifiée de tous les pays de l'OCDE ». Résultat ? Est apparu dans les villes de France un « sous-prolétariat (…) pédalant par tous les temps afin de livrer des mets à bas coûts à des populations gentrifiées », dit-il à ce magazine. Génération BerlusconiLa mort du Cavaliere, qui vient de s’éteindre à l’âge de 86 ans, offre l’occasion à l’hebdomadaire Le Point de tisser un lien entre Silvio Berlusconi, Donald Trump et Boris Johnson. Rappelant qu’au siècle dernier, « l’Italie inventa le fascisme », ce magazine estime que « si Berlusconi a eu 2 décennies d'avance sur le reste du monde occidental », c'est en raison de la jeunesse – 162 ans- de l'État italien qui en a fait « un terreau favorable à l'innovation ».Mali, l’an 01Le référendum constitutionnel ce dimanche au Mali. Pour la victoire du « oui », le très discret Assimi Goïta est sorti de sa réserve habituelle. Affublé de son sobriquet de « Monsieur non » par Le Journal du Dimanche, le président de la Transition malienne a « fendu l’armure » ces derniers jours en tenant meeting pour lancer un appel au « oui » à ce référendum. Que « Monsieur non » appelle à voter « oui »… de quoi inspirer la plume du JDD. Lequel hebdomadaire voit dans l’implication personnelle de « Monsieur non » dans la campagne référendaire le « signe que le résultat de ce vote (…) est crucial pour le président de la transition ». Sénégal, scène létaleAu Sénégal, le bras de fer entre Macky Sall et Ousmane Sonko tourne au « duel mortifère ». C’est le point de vue de L’Express. Étant rappelés les 16 morts (officiellement) des récentes manifestations du début du mois, au Sénégal, L’Express regrette que le « duel » entre le président sénégalais et son principal opposant ait très tôt pris des allures de « vendetta ». Figure « antisystème », Ousmane Sonko « plaît aussi aux panafricanistes hostiles à la France, dont il dénonce la prédation économique sur le continent », analyse L’Express. Lequel hebdomadaire présente Macky Sall comme un président « réfugié dans sa tour d’ivoire », et qui, après les derniers incidents sanglants de juin, « n’a toujours pas pris publiquement la parole. Mais, dans son entourage, le ton laisse peu de place à l’apaisement », prévient cet hebdomadaire. « L’Etat est confronté à un projet insurrectionnel, vitupère un proche du président ». Selon L’Express, au Sénégal, « l’avenir de la démocratie n’a jamais semblé si incertain ». Au Sénégal ? Mais pas que…
6/18/20234 minutes, 57 seconds
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À la Une: la Minusma non grata au Mali

Après dix ans de présence, Bamako demande le départ sans délai des Casques bleus. « Est-ce la fin de la mission onusienne pour la stabilisation du Mali », se demande le site du quotidien français l’Opinion […] avec un retrait éventuel de la Minusma, que fera la junte malienne qui ne tient que Bamako et quelques grandes villes du sud ? ». Car hier vendredi, à New York, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a demandé le retrait « sans délai » de la Minusma.« Le réalisme impose le constat de l’échec de la Minusma, dont le mandat ne répond pas au défi sécuritaire », a dit le chef de la diplomatie malienne, estimant même que la mission onusienne semblait « devenir partie du problème en alimentant les tensions communautaires, exacerbées par des allégations d’une extrême gravité ».Jeune Afrique y voit une « allusion à peine voilée au récent rapport des Nations unies sur le massacre de Moura, perpétré par l’armée malienne et les mercenaires russes du groupe Wagner en mars 2022 ». Comme il se doit, ce journal a contacté la Minusma pour recueillir une réaction de sa part. En vain. Un simple « no comment » du côté de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali. Sur son site, Jeune Afrique rappelle que, l’an passé, la force onusienne avait fait face à des départs et annonces de départs en série de plusieurs de ses contingents. « Des retraits motivés essentiellement par la dégradation des relations de ses pays contributeurs avec la junte malienne dirigée par le colonel Assimi Goïta, au pouvoir depuis 2020 », énonce ce journal. « Affirmant que le Mali reste disposé à coopérer avec les Nations unies, Abdoulaye Diop a rejeté toute possibilité d’évolution du mandat de la mission, proposée dès janvier par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres », complète-t-il.La droite fait son liftingEn France, les « états-généraux » du parti de droite Les Républicains, aujourd’hui, à Paris. Son président, Éric Ciotti, entend lui redonner des couleurs. Éric Ciotti le dit dans un entretien au quotidien Le Figaro. Avec ces « états généraux de la droite pour la France », c’est « un message d’espérance » que le président des Républicains entend faire passer, afin, ajoute-t-il, de « tourner la page d’une longue série d’échecs ».Commentaire ironique de Libération : « la droite vit encore et son patron veut le faire savoir ». Mais, comme le remarque le site de ce quotidien proche de la gauche, Laurent Wauquiez « sèchera la sauterie », autrement dit, le champion désigné d’Éric Ciotti pour la prochaine élection présidentielle, en France, sera absent.Le tournant de la guerre en UkraineEn Ukraine, les combats s’intensifient. Pour l’instant sans effets probants sur la situation militaire le long de la ligne de front. Il ferme les yeux et se bouche les oreilles au moment du tir de son mortier, ce soldat ukrainien à « la Une » du Figaro. Dissimulé sous des taillis entourés des flammes de la détonation, ce militaire en treillis sert une batterie d’artillerie aux abords de Bakhmout, épicentre d’une bataille qui n’en finit pas, entre forces ukrainiennes et russes. « L’Ukraine intensifie sa contre-offensive », note en Une Le Figaro, mais elle et ses alliés « se préparent à une reconquête difficile », prévient ce journal.Car pour l’heure, « les nouvelles du front sont mitigées, constate ce quotidien (…) Le tableau d’ensemble fait état de solides défenses russes, de champs de mines dévastateurs et d’une stratégie qui semble avoir tiré les leçons des errements du début de la guerre. L’impression d’indécision sur le champ de bataille est renforcée par les rares images qui en proviennent, celles d’une poignée de blindés européens et américains calcinés que le Kremlin brandit comme des triomphes, tandis que les Ukrainiens maintiennent sagement leur « silence opérationnel ».Conclusion du Figaro, cette contre-offensive est bien « le moment décisif de la guerre. Pour Vladimir Poutine, l’enjeu est d’essuyer la tempête sans être balayé. S’il y parvient, il pourra compter sur un autre hiver pour transformer en frontières les cicatrices gelées de l’Ukraine ».Inaudible message de paix des Africains C’est le moment qu’ont choisi quatre dirigeants africains pour effectuer leur tentative de médiation dans la guerre en Ukraine. Le pire moment, estime en substance Libération. « Étrange timing pour une médiation », estime ce journal, « en Ukraine, quatre chefs d’États africains difficilement audibles sous le son des canons ». Comme le remarque Libé, « la guerre redouble d’intensité les combats ont rarement atteint un tel degré de violence » et c’est le moment choisi par ces dirigeants africains pour faire le voyage en Ukraine puis en Russie.
6/17/20234 minutes, 35 seconds
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À la Une: l’opération séduction de Mohammed ben Salman

L’avenir plutôt que le passé… Le prince héritier d'Arabie saoudite effectue sa deuxième visite en moins d’un an, en France. Et la presse en soupèse les enjeux. Le déjeuner, aujourd’hui, à l'Élysée, de celui qu’elle appelle « MBS », l’acronyme de Mohammed ben Salman, avec Emmanuel Macron ? Il est « de travail ». Nuance de taille. Car le monde change. Le séjour en France de Mohammed ben Salman s’inscrit-il ainsi « dans une séquence d’affirmation et d’émancipation vis-à-vis de son allié américain, explique La Croix. Riyad s’affiche ainsi en garant de la stabilité régionale (…) Un activisme qui viendrait presque à éclipser les récriminations, pourtant régulières, en matière de droit de l’homme », soupire le quotidien catholique.« Oublié l’infréquentable commanditaire de l’atroce assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en 2018, regrette Libération : MBS ne pouvait rester impardonnable. Il semble même devenu aujourd’hui incontournable, voire irrésistible. Pas seulement en raison de l’importance stratégique de son richissime royaume pétrolier en pleine crise mondiale de l’énergie, mais aussi parce qu’il déploie un hyperactivisme diplomatique et économique tous azimuts, visant à transformer l’Arabie saoudite, longtemps archaïque, en pays futuriste, tout en revendiquant une place d’acteur majeur dans les nouveaux équilibres internationaux », complète Libé.Comme l’admet L’Humanité, pour Paris, il s’agit de « garder la main à l’heure où les alliances se font et se défont ; que le nord global n’apparaît plus comme le modèle, ni le protecteur. La Chine s’avance, souligne L’Huma, de nouvelles entités politico-économiques prennent de l’ampleur (…) les Brics (…) sont particulièrement attrayants, et de nombreux pays s’en rapprochent. C’est le cas de l’Arabie saoudite », pointe le quotidien communiste. Autrement dit, tant pis si la ville dont le prince est un enfant est malheureuse, Ryad vaut bien une messe…Le SNU passe la secondeÀ partir de mars 2024, au lycée, en France, des élèves de seconde pourront effectuer leur Service national universel sur le temps scolaire. Annonce faite dans Le Figaro par la secrétaire d'État à la Jeunesse. « Il n'y aura pas d'obligation, un peu comme un voyage scolaire, dit Sarah El Haïry à ce quotidien. Ce séjour ne coûtera rien aux établissements, ni aux parents (et) permettra à des élèves de Seconde, issus de lycées volontaires, de réaliser le séjour de cohésion de douze jours (…) sur le temps scolaire », précise la secrétaire d'État à la Jeunesse dans Le Figaro. Le Chinois Huawei non grata en EuropeDans un entretien au journal Les Échos, le commissaire au Marché intérieur, Thierry Breton, lance un appel à tous les États membres de l’Union européenne à interdire les équipements télécoms de Huawei et de ZTE. L’ex-ministre annonce par ailleurs un Telecoms Act.« La Commission vient de confirmer jeudi que les décisions prises par certains États membres d'exclure totalement Huawei et ZTE de leurs réseaux 5G sont justifiées et en ligne avec nos règles, dit Thierry Breton aux Échos (…) La Commission, pour sa part, a décidé d'exiger de ses fournisseurs de services de télécommunication d'exclure totalement Huawei et ZTE. »L’hyper-présidentialisation du MaliAu Mali, J-2 pour le référendum constitutionnel. Sans aucun suspense sur le résultat. Le « oui » va largement l’emporter. Mais ensuite, rien ne sera plus comme avant, au Mali. En effet car, comme le souligne Le Figaro, certaines modifications constitutionnelles sont « majeures ». Le président aura des pouvoirs « élargis ». La nouvelle Constitution garantit également « un rôle institutionnel plus important aux militaires, sanctuarise leurs budgets, signe que les officiers de la junte ont bien tenu la plume. Mais surtout, le texte soumis à l’approbation du peuple malien permettrait de blanchir les putschistes, à commencer par le colonel Assimi Goïta », souligne ce quotidien.Le Figaro note par ailleurs que « les communautés du Nord sont aussi vent debout contre un vote dont (elles) ne veulent pas entendre parler. Les anciens rebelles n’acceptent pas que la Constitution ne prenne pas en compte, selon eux, les aménagements nécessaires à l’accord d’Alger. Signé en 2015 et censé rapprocher d’ex-insurgés et les autorités de Bamako, l’accord est totalement ensablé. Ils appellent donc à demi-mot au boycott », rapporte ce journal.Gibraltar et ses petits Hercule Match de foot France-Gibraltar en éliminatoires de l’Euro. Reportage de L’Équipe sur le rocher qui fut, en des temps très anciens, l’une des colonnes d’Hercule. On y apprend que le 11 de Gibraltar compte « un douanier, un garde-côte militaire, un surveillant pénitencier et un instituteur », ou encore que les joueurs y gagnent « entre 7 000 et 50 000 euros par an », signale le quotidien sportif.
6/16/20234 minutes, 33 seconds
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À la Une: la Méditerranée, cimetière de migrants

« Tombeau de tant de rêves d’une vie meilleure, la Méditerranée, dont les eaux tièdes accueilleront bientôt des millions de touristes insouciants, a vécu hier une nouvelle tragédie grecque, européenne et humaine, relève Libération. Un navire de pêche rempli de migrants, parti de Libye pour rallier les côtes italiennes, a coulé au large de la péninsule du Péloponnèse. Une centaine de passagers a pu être secourue mais beaucoup n’ont pas eu cette chance. Hier soir, au moins 79 corps avaient été repêchés par les garde-côtes grecs. Et tout indique, soupire le journal, que le bilan de ce naufrage risque de s’alourdir considérablement. Selon une source officielle grecque, le navire transportait "des centaines" de personnes. Peut-être jusqu’à 750, d’après certains témoignages. »« Combien de temps encore… »Et Libération de s’indigner : « Combien de temps encore allons-nous accepter que des enfants, des femmes et des hommes meurent noyés en essayant, à n’importe quel prix, de fuir la faim, la misère et la violence pour se réfugier en Europe ? Comment peut-on encore, en se regardant sans frémir dans une glace chaque matin, insister pour fermer à double tour les frontières de l’Europe en sachant que ce verrou pousse précisément les migrants à contourner l’obstacle et à emprunter les voies les plus périlleuses ? (…) Il est plus que temps, affirme Libération, de changer notre logiciel, et si ce n’est pas pour des raisons humanitaires, au moins pour une question de bon sens : notre politique de non-accueil migratoire ne fonctionne pas. Elle ne dissuade pas les aspirants au départ vers l’Europe de tenter leur chance. Elle les tue. »Un yacht de luxe au secours des naufragésPar ailleurs, image forte des disparités de ce monde : l’un des navires qui a participé au sauvetage des migrants hier est un luxueux yacht de presque 100 mètres de long qui appartient à une richissime famille mexicaine. C’est ce que nous apprend Le Figaro. Le Mayan Queen, c’est son nom, a recueilli plus d’une centaine de migrants. « Des images et vidéos capturées par la télévision grecque et l’agence de presse Reuters montrent d’ailleurs des dizaines de rescapés descendre de ce navire immatriculé à Georgetown, la capitale des îles Caïmans (paradis fiscal…). (…) Un navire estimé à 175 millions de dollars… »Borne : « Je ne suis pas dans le commentaire mais dans l’action »On reste avec Le Figaro et cette interview d’Élisabeth Borne. « La Première ministre, qui présente ce jeudi son plan ruralité, affiche ses ambitions pour les mois à venir à la tête du gouvernement. Immigration, écologie, ruralité… Élisabeth Borne entend poursuivre son action à Matignon. Alors que les discussions avec la droite se poursuivent sur le projet de loi immigration, elle se dit prête à "discuter" des "modalités" de la régularisation de travailleurs sans-papiers dans les "métiers en tension". "Baisser les bras, ce n’est pas dans mon ADN. Je ne suis pas dans le commentaire mais dans l’action", déclare notamment la Première ministre. »Qui va sortir ? Qui va rentrer ?Des propos qui interviennent alors que les rumeurs de remaniement se font de plus en plus pressantes… « Quel ministre va sortir ? Qui va rentrer ? », s’interroge Le Courrier Picard. « La période serait propice avant l’onction présidentielle du 14 juillet. (…) Et des noms circulent, pointe le quotidien amiénois. Côté sortant, Dupond-Moretti, Schiappa ou Dussopt, embistrouillés dans des affaires (…) Pap Ndiaye serait aussi en danger. (…) Côté entrants, ça ne se bouscule plus tant au portillon » : on cite les noms d’Édouard Courtial et Éric Woerth, deux ex-membres du gouvernement Fillon sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Un retour de Richard Ferrand est également évoqué.Affaire Esquivillon : la face cachée du mariEnfin, l’affaire de la disparition de Karine Esquivillon est à la Une du Parisien. Cette femme de 54 ans a disparu de son domicile depuis fin mars. C’est son mari Michel Pialle qui avait donné l’alerte. Mais celui-ci a été placé en garde-à-vue le 14 juin. Il est soupçonné du meurtre de son épouse. « La face cachée du mari », titre Le Parisien qui détaille « sa personnalité troublante » et « ses incohérences ».Commentaire du journal : « Nous voici, peut-être, face à un féminicide non seulement préparé avec minutie pour semer les enquêteurs, mais maquillé, mis en scène à coups de SMS et de photos envoyés avec le téléphone de la victime. Comme dans l’affaire Jubilar, nous voici en tout cas face à un mari empêtré dans les incohérences de son récit. Mais sans corps retrouvé. »
6/15/20234 minutes, 32 seconds
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À la Une: Marlène Schiappa sur la sellette

Marlène Schiappa est empêtrée dans l’affaire du fonds Marianne. Un fonds créé six mois après l’assassinat de Samuel Paty pour « défendre les valeurs de la République » et lutter contre les « idéologies séparatistes ». Seulement voilà, l’argent de certaines associations qui ont bénéficié des subventions de ce fonds, est tombé dans les poches de leurs dirigeants. « Que savait Marlène Schiappa ?, s’interroge Libération. Après les perquisitions aux domiciles de plusieurs protagonistes de l’affaire, la secrétaire d’État est entendue ce mercredi. La commission d’enquête du Sénat tâchera d’en savoir plus sur l’attribution des sommes de ce fonds Marianne. »Pour Libération, il est clair que Marlène Schiappa « devra expliquer devant les sénateurs son rôle exact. La secrétaire d’État a assuré jusqu’ici qu’après avoir mis le fonds Marianne sur les rails, elle ne se serait occupée de rien. Sauf, pointe le journal, de bloquer une subvention à SOS Racisme. Sauf d’avoir trois membres de son staff dans le comité d’arbitrage des subventions, dont son ancien directeur de cabinet. Sauf d’avoir des liens avec les représentants de l’association qui a perçu la subvention la plus importante et dont l’activité s’est avérée fantoche. À défaut d’avoir les réponses de l’intéressée sur son rôle précis, et ses explications sur les amateurs et les profiteurs qui l’entourent, sa démission n’est, comme dirait Élisabeth Borne, peut-être pas "nécessaire". En attendant, conclut Libération, sa ligne de défense semble insuffisante ».Grenade dégoupillée« Fonds Marianne : l’affaire qui fragilise Marlène Schiappa, titre Le Figaro. L’audition de Marlène Schiappa, désormais au cœur de la tourmente, est très attendue ce mercredi. Plus que jamais, le scandale du fonds Marianne ressemble à une grenade dégoupillée qui peut exploser dans sa poche à tout moment. (…) Après un étrillage en règle par l’IGA, l’Inspection générale de l’administration, dont le rapport définitif est attendu à la fin du mois, puis une douloureuse dissection au Sénat, les protagonistes du fonds Marianne ne sont pas au bout de leur peine, relève encore Le Figaro. De fait, policiers et magistrats avancent au pas de charge pour étayer les soupçons de détournement de fonds. Et personne ne sait jusqu’où pourrait remonter la chaîne des responsabilités. »« Ce nouveau monde qui ne cesse de se protéger »« Schiappa engluée de fond(s) en comble, ironise La Charente Libre. On parle ici de plusieurs centaines de milliers d’euros offerts à de nébuleuses associations qui ont, en échange, fait quelques tweets et critiqué les oppositions pendant la campagne des législatives. (…) Une partie de ces deux millions et demi d’euros de fonds publics semblent avoir été alloués à la tête du client, proches de la ministre et sans que l’on sache leur véritable utilisation. (…) Au-delà du cas personnel de Marlène Schiappa, pointe encore La Charente Libre, cette affaire du fonds Marianne raconte aussi ce nouveau monde qui ne cesse de se protéger en balayant d’un revers de la main chaque démêlé judiciaire qui implique l’un des siens. Et ils sont de plus en plus nombreux sans que cela ne semble poser le moindre problème politique et démocratique. »Bac : la philo compte-t-elle pour du beurre ?Une épreuve emblématique qui n’est plus ce qu’elle était. En effet, pointe Le Monde, depuis la réforme du bac, « les épreuves de juin, réduites à la philosophie (8 % de la note finale) et au grand oral (10 %), ont perdu de leur importance pour beaucoup d’élèves ».D’où ce titre, mordant, de Libération : « Le bac philo compte-t-il pour du beurre ? Vous avez quatre heures… (…) La majorité des lycéens abordent l’épreuve avec légèreté, déjà certains d’obtenir leur diplôme grâce au contrôle continu et aux spécialités à fort coefficient. Dans leur ombre, une poignée d’élèves en difficulté y voient un dernier espoir pour obtenir la moyenne. »Mbappé au Real, ça se préciseEnfin, « le suspense Mbappé » : c’est la Une du Parisien. En fait, un faux suspense puisque Le Parisien l’assure : l’attaquant vedette du PSG veut rejoindre le Real Madrid au plus tôt.En effet, « le PSG et Kylian Mbappé irréconciliables ? », s’interroge L’Équipe qui donne immédiatement la réponse : « Entre les deux parties, la rupture est plus proche que jamais. »
6/14/20234 minutes, 9 seconds
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À la Une: Mbappé et le PSG, est-ce bientôt terminé?

C’est la question que toute la presse se pose ce mardi matin après le coup de tonnerre de ce 12 juin : une lettre de Kylian Mbappé adressée au club dans laquelle il fait officiellement savoir au PSG qu’il ne lèverait pas l’option d’un an en plus (jusqu’en 2025) dans son contrat. En clair, Mbappé jouerait la saison prochaine et se retrouverait libre de tout engagement fin juin 2024, avec la possibilité de rempiler bien sûr, mais aussi celle de partir libre pour d’autres cieux.La réaction du club a été immédiate : « Paris durcit le ton », titre L’Équipe. « Le PSG, profondément en colère après ce courrier, veut afficher un visage de fermeté. Pas question de laisser Mbappé partir libre. (…) Face à ce qu’ils ont perçu comme un coup de pression, les Qatariens n’ont pas tardé à fixer une ligne claire : cette fois, si Mbappé ne donne pas des signes positifs en vue d’une prolongation cet été, il sera mis sur le marché. Dans l’esprit des décideurs, ce qui était peu imaginable il y a peu est désormais une certitude : le champion du monde ne partira donc pas libre. (…) On est loin, très loin, commente le quotidien sportif, de l’idylle du printemps dernier qui avait conduit à sa spectaculaire prolongation. »Dès cet été ?Le Parisien s’interroge également : « Paris va-t-il devoir vendre Mbappé dès cet été ? (…) L’annonce faite hier [lundi 12 juin, NDLR] par le joueur fait office de coup de poignard pour la direction qui attend des signes positifs pour avancer. Dans le cas contraire, le PSG pourrait bien envisager un départ de son joueur dans les prochaines semaines, ce qui serait vécu comme un véritable cataclysme à tous les étages. Une chose est sûre, relève encore Le Parisien : tout le monde du football va prendre acte et avoir les yeux rivés sur Paris ces prochaines heures. Rien ne dit que cela n’impacte pas non plus les prochains dossiers chauds du mercato. »« Joint hier soir, l’entourage de Mbappé n’a pas donné suite », pointe le Figaro. Le Figaro qui en est également réduit aux conjectures : « Peut-être l’intéressé sortira-t-il de son silence sur les réseaux sociaux ou… en conférence de presse, lors du rassemblement de l’équipe de France ? Peut-être que la situation est appelée à s’apaiser et que tout cela ne sera plus qu’un mauvais souvenir pour le Paris-SG dans une poignée de semaines. En attendant, l’avenir de Kylian Mbappé à Paris est plus incertain que jamais. Cette fameuse lettre, la façon dont elle a été portée à l’attention du plus grand nombre, et ce qui ressemble fort à un ultimatum du Paris Saint-Germain, change considérablement la donne. La seule certitude, c’est celle que des sources proches du club affirment avec clarté : le PSG ne le laissera pas partir libre. »Berlusconi : inventeur d’une « démagogie criarde et impudente »À la Une également, la mort de Silvio Berlusconi. « De la réussite à la décadence », « entre pouvoir et scandales », s’exclame La Provence. « À son apparition sur la scène en 1994, relève Libération, ses adversaires politiques étaient persuadés qu’il était un bouffon qui se trompait d’époque, lui et son idéologie nationale sentimentale, ses blagues graveleuses, son populisme bancal, ses mensonges incessants, ses casseroles financières évidentes. Ils se trompaient : Silvio Berlusconi était l’avenir. La preuve en est, explique Libération, que sa réussite politique la plus éclatante n’est pas son triple mandat de Premier ministre, mais son invention d’une démagogie criarde et impudente qui a ravagé depuis bien des démocraties – le Brésil, la Turquie, la Hongrie, Israël, l’Inde et enfin les États-Unis, où Donald Trump a pu triompher par la télévision, l’argent, l’impudeur et la violence, ou même le Royaume-Uni brexité où Boris Johnson a usé des mêmes mécaniques. »Trump sur la même ligne…En effet, renchérissent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, « le parcours de Berlusconi recoupe celui de Donald Trump, figure médiatique et trublion argenté qui a renversé la table avec la promesse de faire mieux que les politiciens professionnels et de rendre la fierté à l’Amérique. Les errances de la classe dirigeante laissent la porte ouverte à des aventures périlleuses. Silvio Berlusconi a su répondre aux aspirations de la population lorsqu’elle doutait de ses gouvernants, illustration de la puissance insoupçonnée de la caricature en politique ».Reste que « cela n’empêche pas la grande majorité des Italiens de ressentir depuis hier matin [lundi 12 juin, NDLR] un poignant regret, relève Sud Ouest. Car, malgré ses turpitudes, ses démêlés judiciaires et ses gros mensonges, Berlusconi savait, mieux que tout autre responsable politique, les tenir en haleine, les amuser, les surprendre et leur montrer que la réussite était possible ».
6/13/20234 minutes, 11 seconds
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À la Une: la contre-offensive ukrainienne

« Blahodatne, Neskoutchne et Makarivka : l’Ukraine a annoncé la reconquête, hier dimanche, de trois villages dans la région orientale de Donetsk, pointe Le Monde. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait admis la veille des 'actions de contre-offensive', sans donner plus de détails, alors que son homologue russe, Vladimir Poutine, avait assuré, vendredi, que la grande contre-offensive ukrainienne avait 'commencé'. Selon Moscou, les forces de Kiev n’étaient 'pas parvenues à atteindre leurs objectifs' après plusieurs jours de féroces combats. 'Je suis reconnaissant à nos soldats pour cette journée, a lancé, hier soir, Volodymyr Zelensky dans son message quotidien. Merci ! Merci pour chaque pas, pour chaque combat, pour chaque occupant détruit !' Il s’agit des premiers gains territoriaux annoncés depuis des mois par l’Ukraine, constate encore Le Monde, hormis les quelques centaines de mètres récemment repris en périphérie de Bakhmout, une ville dévastée de la région de Donetsk, dont Moscou avait revendiqué la conquête en mai. »Combats nocturnes…« Cette fois, ça y est », s’exclame Libération. « Tout porte à croire qu’après des semaines de préparation d’artillerie, de 'façonnage' du front, la phase dynamique a commencé. 'Des opérations sont en cours sur tout le théâtre', confirment les analystes de l’Institut pour l’étude de la guerre, ou encore les renseignements militaires britanniques et estoniens, généralement fiables. L’Ukraine reprend l’initiative. (…) Notre envoyée spéciale sur place a pu constater l’intensité des combats nocturnes au sud de Zaporijia, en direction de la ligne de contact avec les Russes, précise Libération. Pourquoi nocturnes, alors que la guerre se déroulait jusqu’à présent dans un schéma classique, de bombardements, de combats d’infanterie, de défense en tranchées, d’occupation urbaine (…) ? » Eh bien, répond le journal, « c’est visiblement parce que l’armée ukrainienne a maintenant à sa disposition du matériel militaire sophistiqué, fourni par ses alliés occidentaux, et en premier lieu les Etats-Unis, qui lui permet d’avancer de nuit sans être vu par les Russes. »Un conflit long et difficile…Reste, tempère Le Figaro, que « les espoirs placés dans une percée rapide et décisive de l’Ukraine sont sans doute excessifs, tout comme la capacité de résistance de l’armée et de la société russes sont sous-estimées. Nous devons nous préparer à un conflit très long et difficile, affirme encore Le Figaro. » Et plus globalement, analyse le journal, « sous l’escalade de la guerre d’Ukraine pointe l’accélération de la confrontation entre démocraties et empires autoritaires, comme le montre la multiplication des incidents maritimes et aériens en mer de Chine, et la montée des tensions autour de Taïwan. La violence s’émancipe de toutes limites et la guerre progresse sur tous les continents, constate encore Le Figaro. La mondialisation se fragmente en blocs commerciaux, normatifs, financiers, monétaires, à l’image de la stratégie de 'dédollarisation' lancée par la Chine qui s’étend désormais au Moyen-Orient et en Amérique latine. »Djokovic : « seul sur sa planète ! »À la Une également, ce chiffre : 23… 23e titre en Grand Chelem pour le tennisman serbe Novak Djokovic qui a remporté hier Roland Garros.« Seul sur sa planète », s’exclame L’Équipe. « 23 titres majeurs, le serbe est le premier homme de l’histoire à réussir cette performance. »Et la plume du quotidien sportif s’emballe : « dans sa quête d’impossible, Novak Djokovic, 36 ans, a posé une pierre d’un ocre trop rouge et trop profond pour que ses plus vils détracteurs continuent de détourner le regard. Sur l’échelle d’une riche terre, le 11 juin 2023 marque une secousse qui fera date : il n’est plus un parmi d’autres, le voilà seul au-dessus de tous. »Commentaire du Parisien : « qu’on adore ou qu’on déteste cet homme pour ses prises de position contre le vaccin du Covid ou ses engagements nationalistes pour la Serbie, il faut s’incliner devant son prodigieux palmarès. (…) À 36 ans, il redevient numéro 1 mondial. On pensait que la jeune génération allait prendre le pouvoir mais, à la fin, qui gagne ? Djoko ! 'J’ai gagné sept Grands Chelems, confesse pour sa part, toujours dans Le Parisien, la Belge Justine Henin, consultante pour France Télévisions. Je sais la difficulté d’en remporter déjà un. Vingt-trois, c’est prodigieux. Vous n’imaginez pas à quel point c’est dur de rester au plus haut niveau si longtemps. Novak y parvient, c’est époustouflant'. »
6/12/20234 minutes, 26 seconds
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À la Une: le droit d'asile dévoyé

« Le droit d’asile en question », lance en Une Le Journal du Dimanche, après l’agression à l’arme blanche, par un réfugié syrien, de six personnes, dont quatre très jeunes enfants dans cette ville du sud-est de la France. Étant rappelé que l’agresseur présumé syrien avait déposé une demande d’asile en France alors qu’il en disposait déjà d’une en Suède, cet hebdomadaire rappelle que les demandes d’asile ont fortement progressé l’an dernier dans l’Union européenne : 966 000 demandes contre 632 000 en 2021, soit 53% de plus en un an. Pour le socialiste Jean-Pierre Chevènement, c’est tout vu. Dans Le JDD, l’ancien ministre de l’Intérieur le dit tout net. « Le fait que quelqu’un qui a le statut de réfugié dans un pays de l’Union depuis manifestement une décennie puisse, malgré tout, déposer une demande d’asile dans un autre pays souligne l’incohérence des mécanismes européens ».Quand Edouard Philippe court derrière Marine Le PenAvant-même l’attaque d’Annecy, l’immigration était déjà à la Une en France. Edouard Philippe, cette semaine, a mis les pieds dans le plat des rapports migratoires. Avec l’Algérie, surtout. « On crève des non-dits », lance l’ancien Premier ministre à la Une de L’Express. Selon Edouard Philippe, « on dit qu’on veut moins d'étrangers en France mais lorsqu'un certain nombre de nos citoyens le disent, ils visent en réalité des personnes qui sont françaises, parfois depuis 3 générations. Ce n'est pas le contrôle de l'entrée des étrangers en France qui réglera le problème ». Autre non-dit, selon l’ancien chef du premier gouvernement d’Emmanuel Macron, celui de l'islam. « Je connais peu de Français qui considèrent qu’il y a trop d’immigrés ukrainiens, mais je vois beaucoup de Français pour qui la question de l’islam est devenue un sujet, un sujet central, un sujet inquiétant, un sujet obsédant », déclare Edouard Philippe dans les colonnes de L’Express.  Critiquant lui aussi la politique d'asile, l’ancien hôte de Matignon dénonce, en effet, le traité franco-algérien de 1968, favorable aux Algériens. « Il est temps de (le) remettre en cause », dit donc Edouard Philippe dans L’Express. Quand Éric Ciotti court derrière Edouard PhilippeUne sortie qualifiée de « double discours » par Éric Ciotti. Dans un entretien au Parisien Dimanche, le président du parti de droite Les Républicains rappelle qu’Edouard Philippe, qui est « dans la majorité », a « souvent » porté des politiques « négatives » en fait d’immigration. Éric Ciotti demande « solennellement » au président Macron de le recevoir pour, dit-il, ne pas se laisser « embobiner dans un énième scénario à l'eau tiède ». En fait d’immigration, « c'est à l'Élysée que ça se décidera, c'est le président de la République qui a les clés et lui seul », dit encore le président des Républicains dans Le Parisien Dimanche.Chaste génération Faites l’amour, pas la guerre, c’était avant... Car l’amour, aujourd’hui, les jeunes ne le font plus guère. « Pourquoi les jeunes ne font plus l'amour », lance la Une de l’hebdomadaire Le Point. Selon un sondage Ifop de février dernier, « 43% des jeunes Français de 18 à 25 ans n’avaient connu aucun partenaire sexuel durant l’année écoulée ». Il y a huit ans, ils étaient « seulement » 25% dans ce cas. Clairement, donc, cette abstinence « s’accélère », souligne ce magazine, dans lequel une sexologue souligne le paradoxe selon lequel, « l’ultra-accessibilité de la pornographie en ligne, qui permet une satisfaction immédiate des désirs, pourrait, elle aussi, expliquer la grande flemme sexuelle qui s’abat sur la jeunesse ». Manifestement, la philosophie est sortie du boudoir…  Y’a d’la rumba dans l’airProgrammée du 15 au 22 juillet prochain, à Brazzaville, la onzième édition du Fespam, le Festival panafricain de musique, sera dédiée à la rumba congolaise. « La rumba, rythme dont se sont appropriés les deux Congo jusqu’à son inscription au patrimoine culturel de l’humanité », rappelle un numéro hors-série du journal Les Dépêches de Brazzaville consacré au Fespam, « cette fête conçue par l’Union africaine », ou « l’envol de la base identitaire vers les vertices du patrimoine de l’humanité ». Les vertices… autrement dit les sommets. C’est beau ! comme une rumba congolaise. Alors, comme disait le poète, prima la musica !
6/11/20234 minutes, 42 seconds
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À la Une: l’heure de vérité pour l’Ukraine

La contre-offensive militaire de l’Ukraine contre les forces russes semble avoir débuté, et non pas a débuté car le moins que l’on puisse dire est que la situation militaire sur le front ukrainien est tout sauf claire. Globalement, la presse française devient d’heure en heure affirmative sur cette contre-attaque.Laquelle contre-offensive ukrainienne qui ne dit pas son nom a même débuté le 4 juin, et semble depuis s’intensifier, rapporte la presse française, car l’armée ukrainienne a lancé d’importantes attaques vers les positions russes dans la région de Zaporijjia et sur les flancs de Bakhmout. Il faut dire, remarque Le Figaro, que Kiev « reste flou » sur cette contre-offensive. « Celle-ci n’a même pas été revendiquée officiellement » par les autorités ukrainiennes. Côté russe, le Kremlin veut « prendre la main sur le narratif », complète ce journal. Comme l’a dit hier Vladimir Poutine, « l’offensive des forces armées ukrainiennes a commencé », le président russe s’empressant d’ajouter que les objectifs des troupes adverses n’avaient pas été atteints. « L’autocrate a aussi annoncé le déploiement en juillet d’armes nucléaires tactiques en Biélorussie », relève encore Le Figaro.On le voit, la presse hésite donc sur l’ampleur militaire des opérations en cours. Car « contrairement à ce que voudrait le sens commun, cette contre-offensive n’est pas menée en un seul endroit mais en plusieurs, espacés les uns des autres sur les quelque 1 000 kilomètres de la ligne de front, gelée depuis le début de l’hiver dernier », explique Le Monde. « D’apparence contre-intuitive, cette stratégie d’éparpillement des efforts permet, selon les militaires occidentaux, de tester les lignes de défense russes et de déterminer où se trouvent les maillons faibles (…) Attaquer à plusieurs endroits présente aussi l’avantage de ne pas concentrer exagérément ses troupes, ce qui pourrait les rendre vulnérables », décrypte le site de ce quotidien.La traque en France d’un génocidaire rwandais présumé Le lieutenant-colonel Jean-Marie Vianney Nzapfakumunsi – c’est son nom – est accusé par des témoins de l’organisation d’un massacre de 2000 Tutsis dans l’église de Nyange, en 1994. Libération a enquêté sur « un crime de guerre parmi tant d’autres » lors du génocide rwandais afin de mettre des noms sur les responsables du massacre de cette paroisse, les 15 et 16 avril 1994. Ce journal rappelle que « les victimes sont plus de 2 000 Tutsis de la région, dans l’ouest du Rwanda, qui s’étaient barricadés dans l’église. Le planificateur du massacre, car ce n’était pas une tuerie spontanée, a d’abord ordonné de couper l’eau à ses futures victimes. Quelques jours plus tard, c’est lui qui va commander la démolition par bulldozer du bâtiment, ensevelissant ses occupants sous les ruines. Cet homme, d’après les procureurs des Nations unies, serait un ancien policier de la commune, Fulgence Kayishema. Le 24 mai, vingt-neuf ans après les faits, il a été arrêté en Afrique du Sud », signale Libé.Mais, complète ce journal, « les témoins se souviennent d’un deuxième génocidaire, l’homme qui a apporté et distribué les fusils avec lesquels les jeunes miliciens hutus allaient exécuter les survivants, la plupart blessés dans les décombres. Il a ensuite acheminé la liqueur du couvent pour récompenser les tueurs, puis a supervisé le nivelage des fosses communes avant de distribuer des bières ». Selon les témoignages recueillis par Libération, « il s’agirait de Jean-Marie Vianney Nzapfakumunsi un lieutenant-colonel de gendarmerie locale » que ce journal a retrouvé « en France, où il est arrivé en 1997 du Cameroun. Âgé maintenant de 69 ans, il vit sous un autre nom dans l’Essonne et a obtenu la nationalité française. Il nie toute implication et n’a jamais été inquiété », précise ce quotidien. Étant rappelé que les Nations unies estiment à plus d’une quarantaine le nombre de génocidaires « cachés » en France, Libération trouve qu’il serait « peut-être temps pour les autorités françaises de les chercher plus activement, et de participer ainsi au devoir de mémoire collectif ».
6/10/20234 minutes, 34 seconds
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À la Une: la furibonde attaque d’Annecy

Le choc, en France, après l’attaque d’Annecy. Un réfugié syrien trentenaire a blessé quatre très jeunes enfants et deux adultes à l’arme blanche dans cette cité du sud-est du pays. Consternation et sidération à la Une, ce matin, dans les kiosques, en France. « L’Effroi », lance Le Parisien, sur une photo de l’agresseur, prise quelques minutes après sa furibonde attaque, quelques minutes avant d’être maîtrisé à l’issue d’une chasse à l’homme sur les rives du lac d’Annecy. Le Parisien raconte la scène d’horreur. « Couteau de type Opinel à la main, ce père de famille s’approche d’une poussette dans laquelle sont installés deux bambins. Furtivement, l’assaillant frappe les enfants de sa lame une première fois, puis revient une nouvelle fois à proximité de la poussette qu’une femme tente alors de protéger de ses coups. (…) Moins de cinq minutes après les premiers appels passés aux secours (…) le trentenaire syrien est maîtrisé par des policiers en patrouille dans le parc ».« L’effroi », lancent également en chœur les Unes du Figaro et de La Croix. Se demandant s’il y a « acte plus abjecte, plus absurde, révoltant, que de s’en prendre aveuglément à des enfants », le quotidien catholique, pour l’heure, prône « le silence ».Le bruit et la fureurMais le moins que l’on puisse dire est qu’en fait de silence, hier, ce fut plutôt le vacarme. À tel point que Libération s’insurge. C’est « pitoyable », s’indigne ce journal, en évoquant le « spectacle », à l’Assemblée nationale, dans les rangs « d’élus de droite et d’extrême droite » à l’annonce de l’attaque d’Annecy. Libé y a vu la preuve « que certains politiques se moquent bien de la réalité, seul les intéresse le message qu’ils entendent faire passer à des fins purement politiciennes. À peine l’origine du suspect connue, un homme né en 1991 de nationalité syrienne, certains ont vu un boulevard s’ouvrir devant eux. L’occasion était trop belle de remettre en lumière le thème de l’immigration qui a semblé éclipser ces derniers mois par la crise politique et sociale générée par la réforme des retraites. Et surtout de montrer du doigt des musulmans coupables pour certains de tous les maux. Manque de chance pour eux, le suspect de l’attaque est chrétien et dispose d’un statut de réfugié obtenu en Suède, il est donc en situation régulière du point de vue du droit de l’Union ». Pour Libé, pas de doute, le drame d’Annecy montre bien que le « sujet » de l’immigration « est bien plus complexe qu’il n’y parait. Et mérite bien mieux que des discours simplistes et haineux ».Au contraire, objecte Le Figaro, « cet épouvantable drame renvoie une nouvelle fois, qu’on le veuille ou non, au désordre migratoire qui règne en Europe et en France. Et sur ce front, n’en déplaise à certains qui ne veulent pas voir la réalité en face, il n’y a rien d’indigne à s’interroger ». Contredisant la Première ministre, Elisabeth Borne, Le Figaro souligne qu’un réfugié « ne peut changer de pays que pour une raison valable : offre d’emploi ou nécessité d’un rapprochement familial… Emmanuel Macron a dénoncé la " lâcheté absolue " de l’attaque d’Annecy. Certes, mais ce drame rappelle aussi à l’Europe et à la France l’urgence de se montrer moins kafkaïennes et plus vigilantes face à l’immigration », estime ce quotidien.Le diplomate prend la tangenteLe Liban rappelle son ambassadeur à Paris. Rami Adwan –c’est son nom – est visé, en France, par une enquête pour viol. Révélée il y a pile une semaine par Mediapart, cette enquête visant ce diplomate libanais de 47 ans a été ouverte sur une plainte de deux anciennes employées de l'ambassade qui l’accusent de « viol » et « violences ». La France avait alors demandé la levée de son immunité. « Le rappel à Beyrouth de Rami Adwan réduit la probabilité qu’il comparaisse devant des tribunaux en France, le Liban n’extradant pas ses ressortissants », complète à présent Mediapart.Quand l’Afrique fait sauter la banqueCoup dur, enfin, pour le secteur bancaire africain. La Société Générale va réduire sa voilure en Afrique. Cette banque française « quitte le Congo, la Guinée équatoriale, la Mauritanie et le Tchad », signale Les Échos…… étant par le quotidien économique rappelé qu’avant elle, la BNP Paribas, l’an dernier, avait signé des accords de cession « pour ses participations au Sénégal et en Côte d’Ivoire ». Comme le constate cet orfèvre en la matière qu’est le journal Les Échos, « le retrait d’Afrique s’accélère pour les banques françaises ». Sic transit…
6/9/20234 minutes, 8 seconds
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À la Une: l’Assemblée nationale en ébullition…

« Il est 20 heures passées, hier soir, relate Le Monde, quand la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, se décide à appeler Bertrand Pancher, chef de file du groupe Liot. Elle s’apprête alors à apposer formellement l’article 40 de la Constitution sur la quasi-totalité des amendements de réécriture de l’article 1er du texte Liot qui vise à abroger le report de l’âge légal de 62 à 64 ans, après sa suppression en commission. 'Je ne pouvais pas faire autrement', assure Yaël Braun-Pivet à Bertrand Pancher. Ce dernier lui rétorque qu’elle fait 'une erreur et une faute qui aura des conséquences importantes'. (…) Le matin même, rappelle Le Monde, Yaël Braun-Pivet provoquait une crise ouverte avec les oppositions en dévoilant qu’elle aurait recours 'dans la journée' à cet article 40, qui empêche les parlementaires de déposer des amendements ou des propositions de loi créant des charges supplémentaires sans être compensées. »« Porte-flingue » de la majorité ?Fureur d’une grande partie des oppositions, relève Le Figaro. « Yaël Braun-Pivet 'porte-flingue' de la majorité plutôt que la 'garante des institutions', dixit l’écologiste Sandrine Rousseau. 'La présidente de l’Assemblée n’est pas à la hauteur. Elle ne respecte pas la séparation des pouvoirs… Est-elle encore apte ?', interroge, furieuse, la patronne des Insoumis, Mathilde Panot.Ce cadre macroniste acquiesce, sans ménagement : 'vis-à-vis des oppositions, elle perd en crédibilité, c’est une certitude. Pendant un an, elle s’est dite la présidente de la défense des institutions… Désormais, elle aura du mal à tenir ce discours'. »Les Français encore plus éloignés de la politique ?« Quand la minorité fait la loi », s’insurge L’Humanité. « Il n’aura fallu que six petites années à Emmanuel Macron pour discréditer la parole présidentielle, abîmer durablement les valeurs républicaines. L’illégitime réforme des retraites, avec une Assemblée nationale bâillonnée par une minorité godillot, en est un stupéfiant exemple. »« Jusqu’au bout, donc, c’est le sentiment de gâchis qui s’impose », déplore Libération. « Le gouvernement rappelle que tous les outils lui ayant permis de court-circuiter les débats sont 'légaux'. Il y voit la preuve de la solidité des institutions. Certes. Est-ce une raison pour se satisfaire de la séquence qui va se terminer ce jeudi ? Emmanuel Macron et Elisabeth Borne se féliciteront, sans trop le crier sur les toits, de pouvoir enfin passer à autre chose. Il n’empêche que l’épisode aura affaibli un Parlement qui n’avait pas besoin de ça. Il aura contribué à accentuer le primat de l’exécutif. Il aura contribué à éloigner encore un peu plus les Français de la politique. (…) L’utilisation de toute cette cavalerie parlementaire résulte d’une seule chose, fulmine encore Libération : l’incapacité du pouvoir à convaincre de la nécessité de sa réforme des retraites et de son caractère juste. Il n’a su convaincre ni les Français ni les parlementaires. »Caricature de démocratie ?Même constat d’échec pour Ouest-France… « Le président de la République sillonne la France, multipliant les occasions de prise de parole sur le terrain. Au même moment, le gouvernement et la majorité s’emploient à empêcher que se tienne à l’Assemblée nationale un vote sur la réforme des retraites dont la majorité de la population ne veut toujours pas. Cette double configuration donne de la démocratie française une image réduite à une expression caricaturale, affirme Ouest-France : celle du seul face-à-face de la population et de son Président. Cette manière de faire de la politique aggrave une pratique à l’œuvre depuis le début du premier mandat présidentiel d’Emmanuel Macron. Le pouvoir exécutif minore le corps social français et ses organes, en considérant que la vie du pays dépend essentiellement de la mise en action de réformes techniques. »Motion de censure de LFI : un nouveau flop ?Ce jeudi, les députés de La France Insoumise vont déposer une motion de censure… Un coup d’épée dans l’eau, estime L’Opinion. L’Opinion qui fait entendre sa différence : « le plus probable est que ce nouveau coup politique fasse un nouveau flop, affirme le quotidien libéral. La gauche, et tous ceux y compris à l’extrême-droite qui la voteront, se persuadent que cela peut entretenir la flamme de la colère populaire contre Emmanuel Macron. On en doute, s’exclame L’Opinion, vu le calme relatif qui entoure à nouveau les déplacements au contact de la foule du chef de l’État. Le risque est plutôt pour ces oppositions de souligner l’inefficacité de leur action. »
6/8/20234 minutes, 17 seconds
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À la Une: la tactique de la terre noyée…

« Ukraine : l’inondation comme arme de guerre, constate Ouest-France en première page. La centrale hydroélectrique du barrage de Kakhovka a été détruite hier par un sabotage imputé aux forces russes. Un crime de guerre, selon l’article 56 du premier protocole additionnel de la Convention de Genève, aux multiples conséquences. »« Kiev craignait ce scénario depuis des mois, il s’est réalisé ce mardi, soupire Le Parisien. (…) Une attaque "terroriste", selon le président Zelensky, aux lourdes conséquences humaines, militaires, mais aussi diplomatiques. (…) La Russie et l’Ukraine s’accusent mutuellement d’être responsables du drame. Mais beaucoup de commentateurs soupçonnent les forces de Moscou. »En effet, pointe Libération, « il n’y a pas besoin d’étudier la situation bien longtemps pour comprendre que les Russes ont tout à gagner à rompre les digues et inonder les villages environnants, et les Ukrainiens tout à y perdre. Voilà des semaines que la contre-offensive ukrainienne a commencé sans en avoir l’air, à coups d’attaques de drones ou d’incursions en Russie, le gros des troupes attendant que les sols détrempés par l’hiver soient asséchés par le soleil pour avancer et frapper plus fort. Et, soudain, constate le journal, les Ukrainiens voient leurs plans réduits à néant. Cette explosion et ses conséquences sont gravissimes ».Tous les coups sont permisReste que « les Ukrainiens ont fait preuve d’une résilience à toute épreuve depuis plus d’un an, pointe encore Libération, et il y a fort à parier qu’ils surmonteront cette nouvelle catastrophe mais, en attendant, il va leur falloir encore resserrer les rangs. Les guerres ne sont jamais anodines, elles provoquent des dommages humains et matériels considérables. C’est d’ailleurs leur objectif : miner les réserves, les défenses et le moral de l’ennemi. Mais dans cette guerre-ci, il semble bien n’y avoir aucune limite. Tous les coups sont permis et cela peut paraître effrayant quand on pense à la santé mentale de celui qui pilote la Russie ».Bien sûr, la Russie est responsable, renchérit Le Figaro. « La guerre est à un tournant lorsqu’il n’est plus pertinent de se demander à qui profite le crime. (…) La stratégie de la terre brûlée compte de nombreux antécédents dans ces contrées, celle de la terre noyée n’en est qu’une variante, relève Le Figaro. Elle signale que les belligérants ne reculeront devant aucune escalade pour venir à bout de l’ennemi. Mais les Russes devraient savoir que cette stratégie se solde toujours, au bout du compte, par la défaite de l’envahisseur ».Mobilisation contre la réforme des retraites : fin de partieÀ la Une également, la 14e journée de manifestation contre la réforme des retraites en France en forme d’épilogue. « La réforme passe, pas la rancœur, souligne Ouest-France. L’amertume restera. L’impopularité de la réforme, publiquement assumée par le chef de l’État, aussi. Son image, durablement écornée, ne se rétablira pas d’elle-même, par le truchement de l’oubli, à la faveur de la pause estivale. Toute la question, pointe encore Ouest-France, sera de savoir sous quelle forme et quand la rancœur, appelée à couver, refera surface. »« Cette réforme des retraites s’est transformée en boomerang, rebondit La Charente Libre. Elle reviendra à son envoyeur sans savoir encore sous quelle forme pour lui comme pour le pays. »Même sentiment pour Les Dernières Nouvelles d’Alsace : « L’incompréhension ne pouvait être que plus forte entre un gouvernement arc-bouté sur une mesure paramétrique et une population active qui attendait autre chose que de l’indifférence, voire du mépris. La publication dimanche au Journal officiel de deux premiers décrets d’application de la loi et la tentative des oppositions d’abroger la réforme jeudi à l’Assemblée ne vont pas atténuer le ressentiment qui a gagné une bonne partie du pays. »Demain, « jeudi, constate enfin Le Télégramme, le groupe Liot à l’Assemblée a bien peu de chances de faire abroger la réforme que rien ne semble plus devoir entraver et dont les premiers décrets d’application ont été publiés dimanche. Et qui, dit-on, aura incité l’agence Standards & Poor à se montrer indulgente envers la France surendettée de Macron ».
6/7/20234 minutes, 14 seconds
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À la Une: 14e round pour la mobilisation contre la réforme des retraites

« Les syndicats défilent ce mardi pour la 14e fois contre la réforme des retraites, constate Sud-Ouest. Jeudi, les oppositions prendront le relais à l’Assemblée nationale. Mais il pourrait s’agir des derniers feux », estime le journal. En effet, précise Sud-Ouest, « depuis la validation de l’essentiel de cette réforme par le Conseil constitutionnel, la CFDT a été claire : "on ne va pas faire des manifestations pendant six mois". Alors que la CGT estime, elle, que "rien n’est écrit d’avance", l’unité syndicale va, en réalité, entrer dans une zone d’incertitudes. Pour elle aussi la question de l’après se pose. Voilà pourquoi les syndicats ont multiplié les appels à la mobilisation. Et si, ce mardi, la bataille des chiffres promet d’être sévère sur la hauteur de la vague, c’est aussi parce que les dernières manifestations ont traduit un net essoufflement. Sous cet angle, les syndicats jouent gros également. »Certes, reconnait L’Humanité, « depuis le 1er Mai, beaucoup s’interrogent sur la continuité et la pérennité du mouvement, alors que l’écrasante majorité des Français reste opposée aux 64 ans. Mais la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet ne cache pas l’enjeu : "nous ne pouvons pas tourner la page", assure-t-elle. Avant d’ajouter : "les suites dépendent de la mobilisation de ce mardi". »Le Monde pour sa part s’interroge : « Un baroud d’honneur ? Un bouquet final ? Un trait d’union entre deux séquences ? Alors que le gouvernement a publié au Journal officiel, dimanche, les premiers décrets d’application de la réforme des retraites, notamment ceux concernant le report de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, l’intersyndicale refuse d’abdiquer. Les syndicats, qui ont renoué le dialogue avec l’exécutif à la mi-mai, ont aussi conscience que la combativité des troupes s’est émoussée, après quasiment cinq mois de lutte ». D’ailleurs, souligne encore Le Monde, « l’intersyndicale se trouve à un tournant. Les responsables des organisations de salariés doivent échanger le 13 juin afin de se projeter sur la suite des opérations ». Et le journal de s’interroger encore : « l’unité de cette alliance, constituée au début de l’été 2022, peut-elle perdurer ? »De leur côté, Les Echos parlent de « baroud d’honneur des opposants à la réforme des retraites » et notent que dans le même temps, « le gouvernement a obtenu un clair satisfecit pour avoir mené ce chantier à son terme ». Un satisfecit de l’agence Standard & Poor’s qui « a maintenu la note de la France inchangée, en soulignant notamment l’impact bénéfique à attendre sur le long terme du relèvement de l’âge légal de départ. Avec des économies sur les pensions à verser, mais aussi un relèvement du taux d’emploi susceptible d’accroître les richesses produites. »En attendant, « c’est le grand flou pour les futurs retraités », constate L’Est Eclair en première page. « Leurs dossiers sont en attente et de nombreuses questions restent pour le moment sans réponse. (…) Même si deux décrets d’application viennent d’être publiés, cela ne va pas suffire à débloquer la situation ». En effet, précise le journal, « au-delà de l’aspect purement politique, il y a la mise en œuvre de la réforme. Et c’est là que le bât blesse. Les applications informatiques ne sont pas encore opérationnelles et la baisse des effectifs dans les organismes sociaux ne permet pas de traiter les dossiers rapidement. »À la Une de Libération, l’opposant russe Vladimir Kara-Murza…Libération qui loue le courage de cet homme : condamné à 25 ans de prison le 17 avril dernier pour avoir critiqué le régime de Poutine, il a perdu plus de 22 kilos en un an de détention et les symptômes liés à la pathologie neurologique dont il souffre depuis deux tentatives d’empoisonnement en 2015 et 2017 se sont aggravés en prison.« Vladimir Kara-Murza porte l’espoir qu’une autre Russie émergera un jour », pointe Libération qui met en exergue ces mots qu’il a prononcés à l’issue de son procès : « Je ne me reproche qu’une chose : qu’au cours de toutes mes années d’activité politique, je n’aie pas réussi à convaincre assez de mes compatriotes et assez de responsables politiques des pays démocratiques du danger que le régime actuel du Kremlin représente pour la Russie et le monde. »« Un autre opposant, Alexeï Navalny, vient d’avoir 47 ans, relève encore Libération. Dimanche, il passait son troisième anniversaire consécutif en prison. Le courage de ces hommes, qui refusent de mourir sans alerter le monde sur cet appareil répressif qui les broie, porte l’espoir qu’une autre Russie émergera un jour. Mais quand ? »
6/6/20234 minutes, 25 seconds
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À la Une: les adieux de Karim Benzema au Real Madrid

« "Les histoires d’amour finissent mal en général", disait la chanson. Dans le cas de Karim Benzema, c’est tout l’inverse, s’exclame Le Parisien. Son départ du Real Madrid, annoncé hier, a suscité une pluie d’hommages de la part de ses supporters. Et pour son dernier match, contre l’Atletico Bilbao, il a inscrit un pénalty avant d’être lancé dans le ciel de Madrid par ses coéquipiers. La légende a tiré sa révérence, tête haute. »Karim Benzema aura gagné 25 trophées, dont cinq Ligues des champions, dans la capitale espagnole. « Une empreinte royale, un bilan prodigieux », s’extasie L’Équipe. Quatorze saisons, 354 buts en 648 matches. Cinq Ligues des champions, donc, mais aussi quatre Supercoupes d’Europe, cinq coupes du monde des clubs et quatre championnats d’Espagne... Commentaire du quotidien sportif : « Quatorze saisons dans le poste le plus exposé du football européen s’achèvent, parce que toutes les histoires ont une fin, parce qu’il a 35 ans, parce qu’il ne reviendra plus en équipe de France, désormais, parce qu’il n’a plus de Coupe du monde à préparer, et parce que s’il pourra faire autre chose, autrement, il ne pourra pas faire mieux. »En Arabie saoudite ?Justement et la suite ? Réponse du Monde : « comme Lionel Messi, Karim Benzema fait l’objet d’une cour forcenée du royaume saoudien engagé à tout va dans une géopolitique sportive – quelques années après son voisin qatari. Porté en triomphe par ses coéquipiers après le coup de sifflet final, hier lors de la rencontre contre Bilbao, le numéro 9 français n’a pas dévoilé ses intentions concernant l’épilogue de sa carrière. »Toutefois, assure L’Équipe, il ne fait guère de doutes que « Karim Benzema devrait s’engager avec le club saoudien d’Al-Ittihad, qui lui offrirait un contrat de deux ans avec un salaire net de 100 millions d’euros par saison. » Comment refuser une telle offre…Le secteur de l’immobilier en péril…À la Une également, le gouvernement au secours du secteur de l’immobilier… « Tout à l’heure, à 17h30, précisément, pointent Les Échos, le Conseil national de la refondation consacré au logement devrait annoncer des mesures chocs pour soutenir le logement en France. »« La nécessité d’agir, vite et fort, est réclamée à cor et à cri par toute la filière, dans le neuf comme dans l’ancien, souligne le quotidien économique. Pour les représentants de la Fédération des promoteurs immobiliers, "ce malade chronique" qu’est le secteur de la promotion tricolore "vient d’arriver aux urgences". Quant au marché de la revente, il est jugé dans une situation tout aussi grave. L’activité du résidentiel s’affaisse mois après mois et devrait rebasculer sensiblement sous la barre du million de transactions à la fin de l’année. »Alors quel plan prévoit le gouvernement ? On en connait déjà les grandes lignes. « Prêt à taux zéro prolongé, caution publique pour les locataires élargie, locations à loyer intermédiaire développées, fin de la niche fiscale Pinel… Voici les principales mesures », pointe Le Monde. Mais pour les professionnels, « la montagne a accouché d’une souris… ». En effet, relève Le Parisien, « beaucoup attendaient, notamment, des mesures fiscales pour relancer l’investissement, mais il n’en est rien. » « Clairement, ce n’est pas l’électrochoc que nous attendions »,martèle Olivier Salleron, le patron de la FFB, interrogé par le journal. « Ça va limiter la casse, mais c’est loin d’être suffisant. En réalité, il faudrait des mesures fortes comme le plafond du PTZ relevé à 40 %, le retour à l’ancien Pinel et une prime pour inciter les maires à construire. »De plus en plus d’agressions contre les élus !Enfin, « ces élus qui ont peur », c’est le grand titre de Libération qui pointe « les menaces, les insultes et les agressions » dont les élus font de plus en plus l’objet. Dernière affaire en date : « Montjoi, dans le Tarn-et-Garonne, ses 167 habitants et son maire, Christian Eurgal, 75 ans, désormais sous protection policière après avoir reçu des menaces de mort, après avoir été intimidé dans sa propre mairie. À l’origine de cette situation : un arbitrage banal rendu par le maire sur une histoire de contentieux de voisinage entre un agriculteur, soutenu par un influenceur d’extrême-droite, et un habitant, d’origine étrangère. »Commentaire de Libération : « on n’a sans doute pas pris la mesure de la quotidienneté des insultes, lettres anonymes, menaces, intimidations que reçoivent les élus, dans la vraie vie ou via les réseaux sociaux. La culture du clash fait déjà pas mal de dégâts dans de nombreux pans de la société, déplore le journal. Elle s’apprête à gangrener la politique. Le gouvernement a promis d’alourdir les sanctions, de mieux protéger les élus. Les partis politiques planchent aussi sur le sujet. Il y a urgence. »
6/5/20234 minutes, 13 seconds
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À la Une: le retour remarqué sur la scène médiatique du professeur Didier Raoult

« Comment l'arrêter ? » s'interroge le Parisien Dimanche à propos du professeur Didier Raoult, qui, au début de la pandémie de Covid, assurait avoir trouvé un traitement efficace : l'hydroxychloroquine. Une affirmation largement démentie par ses pairs. Or, à 71 ans, le professeur marseillais (qui n'a plus aucune fonction hospitalière, ni universitaire) « signe une nouvelle étude menée sur 30 000 patients, dont beaucoup traités à l'hydroxychloroquine entre 2020 et 2021 ». Étude qualifiée, nous dit le Parisien, de « plus grand essai thérapeutique sauvage connu à ce jour, par 16 sociétés savantes, représentant une large part du milieu médical ». « Les patients inclus de manière répétée dans ces études semblent avoir été considérés comme de la chair à publication », estime le pharmacologue, Mathieu Molimard.Le Journal du Dimanche, lui, donne la parole à François Crémieux, le directeur de l'Assistance Publique Hôpitaux de Marseille (APHM). « Des patients ont-ils été mis en danger ? », lui demande le JDD : « Tout traitement comporte un risque et le consensus scientifique relève que celui préconisé par le Pr Raoult n’avait aucun bénéfice pour les patients », répond-il. « Dans le monde entier, des millions de personnes ont été induites en erreur sur les bienfaits des mesures de prévention et la vaccination ».Qu'en est-il d'éventuelles sanctions à l'égard du professeur Raoult ? La justice est saisie, le ministre de la Santé, François Braun, assure « que toutes les mesures nécessaires vont être prises ». En attendant, Didier Raoult conserve des soutiens et un bureau à l'Institut Hospitalo-Universitaire de Marseille, où il n'a pourtant plus aucune fonction.« Une pragmatique pour l'Afrique » : Le Point s'intéresse cette semaine à Chrysoula Zacharo-PoulouAutrement dit, la secrétaire d'État chargée du développement, qui, nous dit-on, « a fait de son bureau une agence de voyages spécialisée dans les destinations africaines. En à peine plus d'un an, elle a visité une vingtaine de pays du continent ». Sa mission ? « Porter le message d'une relation décomplexée et pragmatique entre la France et l'Afrique, d'un partenariat qui se veut libéré de toute arrière-pensée néocoloniale ». Une mission, précise Le Point, que lui a confiée Emmanuel Macron.Le Point qui semble bien avoir été séduit par Chrysoula Zacharo-Poulou : elle est « hyperactive, chaleureuse, elle noue des liens personnels avec les dirigeants africains, elle n'hésite pas à bousculer les habitudes protocolaires de la Françafrique »... Exemple ? Le Bénin : « le pays modèle de notre nouveau partenariat, un modèle de coopération euro-africaine », s'enthousiasme la secrétaire d'État. Qu'en dit-on dans les coulisses de l'Élysée ? « Il y a une forme de modernité dans la relation entre le Bénin et la France. Les Béninois refusent le paternalisme et ont une relation décomplexée avec Paris. Cela facilite l'application de notre logiciel », ajoute cette source élyséenne.Enfin, dans l'Obs, cette semaine : une bien étrange expérience...Sous ce titre : « On composte bien les humains », l'hebdomadaire nous apprend que l'État de Washington a été le premier à expérimenter le compostage humain. « Un procédé de sépulture écologique ». Si vous vous posez la question : sachez qu'il faut 60 jours pour passer « de la dépouille à l'humus », et c'est le choix fait par Andrew Amstrong lorsque, à 36 ans, il a su qu'il allait mourir d'un mélanome. Sa mère raconte que lorsqu'il lui a fait part de son projet, elle s'est tout d'abord « effondrée ». Puis elle s'est rendue sur place, là où sont amenés les corps. « Plutôt qu'une morgue », nous dit l'Obs, « on dirait une serre avec ses plantes grimpantes ». « Mais derrière ce décor bucolique, quarante corps sont bien en cours de compostage, dans de grands coffres empilés sur trois niveaux ». La mère d'Andrew Amstrong, y est venue 60 jours, « un si long au revoir », murmure-t-elle. « Quand on lui a rendu son fils, transformé en un mètre cube de terreau », raconte l'Obs, « elle était prête ». « Elle l'a réparti entre ses proches, avec pour mission de disperser un peu d'Andrew, partout dans le monde ».
6/4/20234 minutes, 18 seconds
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À la Une: le Sénégal nerfs-à-vif

Le Sénégal est sous le choc au lendemain des meurtrières émeutes consécutives à la condamnation d’Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme. Le bilan est passé à dix morts. Écoles fermées, circulation des deux-roues interdite, nombreux habitants terrés chez eux, camions blindés de la police sur les ronds-points… « La capitale sénégalaise reste en alerte », constate Le Figaro. Dans ce quotidien, un étudiant de Dakar ayant manifesté à l’UCAD, l’Université Cheikh Anta Diop, estime que les dégâts matériels sont un « mal nécessaire » pour « libérer » Ousmane Sonko. « La bataille n’est pas finie, ce n’est que le début », prédit-il. Un autre, à l’inverse, y estime qu’il ne faut pas « saccager » les biens, et qu’il faut manifester « pacifiquement ».Étudiant en pharmacie, Serigne Mbacké signale dans Le Figaro qu’à l’UCAD, « il y avait des policiers jusqu’à l’intérieur du campus. C’est la première fois que ça arrive ». Que peut-il se passer maintenant ? « S’ils veulent venir le chercher, ils n’ont qu’à prendre leurs responsabilités », a dit Me Bamba Cissé, l’un des défenseurs d’Ousmane Sonko, en parlant de son client, rapporte Jeune Afrique. Selon cet avocat, « l’État a une peur bleue d’une arrestation – regardez les troubles que sa condamnation a entraînés ! Imaginez un emprisonnement pur et simple… Nous ne sommes plus dans le cadre du droit, mais dans le rapport de force entre l’opposition et le pouvoir », dit-il encore dans Jeune Afrique. « Si le peuple s’est soulevé, c’est parce que la décision rendue est incompréhensible. Si l’État entend l’arrêter et le mettre en prison, il en assumera les conséquences », prévient un autre des conseils d’Ousmane Sonko, Me Ousseynou Ngom. Les fantômes du passé sénégalaisLes meurtrières émeutes qui ont mis « le feu aux poudres » au Sénégal, en lien avec la condamnation du leader du Pastef et maire de Ziguinchor font craindre au journal Libération une réplique des événements de 2012, lorsque le premier tour des élections avait été émaillé de violences considérées à l’époque comme « inédites », faisant près d’une quinzaine de morts, rappelle ce journal. Et la peur d’un embrasement général avait été constante jusqu’à ce que Wade reconnaisse sa défaite, après quelques flottements, au soir du second tour.Ironie de l’histoire, cette année-là, Macky Sall se trouvait « plus ou moins, dans la même situation que son jeune rival, souligne Libé. Simple maire de Fatick, sa ville natale, après avoir été brutalement et arbitrairement déchu de son poste de président de l’Assemblée nationale, Macky Sall défiait alors dans les urnes Abdoulaye Wade qui, après deux mandats consécutifs, tentait lui aussi de passer en force pour un troisième ».« Mais les ressemblances s’arrêtent là. Car désormais Sonko est non seulement menacé d’emprisonnement mais aussi d’inéligibilité en cas de confirmation des peines en appel. Et tout oppose le fougueux opposant de 48 ans, orateur charismatique qui électrise les foules, à l’apparatchik discret, qui à 50 ans s’était retourné contre Wade après avoir fait une grande partie de sa carrière dans son sillage, nommé plusieurs fois ministre, et même Premier ministre de 2004 à 2007 », rappelle encore Libération. La chanson de Macky« Macky Sall plonge le Sénégal dans l’inconnu », lance Mondafrique, en estimant « incompréhensible » la « posture » du président sénégalais. Craignant « un embrasement général », ce journal en ligne prévient que « l’arrestation effective » d’Ousmane Sonko « pourrait radicaliser ses partisans ». D’autant que « les assauts inédits contre la liberté de presse témoignent d’une ferme volonté de Macky de passer en force », constate ce site d’informations, « le cœur de la stratégie présidentielle 2024 de Macky Sall » étant, selon Mondafrique, « la neutralisation judiciaire de ses opposants les plus emblématiques », comme en 2018 avec son principal rival d’alors, Khalifa Sall. « On ne change pas une recette qui marche : pour 2024, le président mobilise la même méthode contre Ousmane Sonko », souligne ce confrère, en pointant « une vraie stratégie d’obstruction de la candidature de Sonko (…) Macky Sall veut donc tenter le pari incertain du troisième mandat.  Il a oublié ce qui est arrivé au Guinéen Alpha Condé en septembre 2021 et au Nigérien Mamadou Tandja en février 2010 », rappelle Mondafrique.
6/3/20234 minutes, 36 seconds
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À la Une: du sang dans la rue, au Sénégal

L’opposant Ousmane Sonko a été condamné, hier, à deux ans de prison ferme. Ses partisans ont aussitôt pris la rue. Premier bilan de la répression, neuf morts. C’est un jugement « en trompe-l’œil » dont a écopé, hier, le chef du Pastef et maire de Ziguinchor, estime le quotidien communiste L’Humanité. Moins que la peine requise, et plus d’incrimination de viol sur mineure, mais suffisamment pour ruiner l’avenir présidentiel du principal opposant à Macky Sall. « Désormais hors course, il est fort peu probable qu’Ousmane Sonko en reste là », prévient L’Huma.Et en effet, la réaction de la rue n’a pas tardé. Comme le relève Le Figaro, « peu après l'annonce du verdict, des heurts ont éclaté dans plusieurs quartiers de la capitale. De violents affrontements entre manifestants et forces de l'ordre étaient en cours aux abords de l'université Cheikh-Anta-Diop jeudi dans l'après-midi, ainsi que dans plusieurs faubourgs de la capitale. Ils ont fait neuf morts au total à Dakar et à Ziguinchor. Dans la Cité Keur Gorgui, où habite Ousmane Sonko, les forces de l'ordre ont fait usage de grenades lacrymogènes », signale Le Figaro, en consacrant une page entière à cette actualité sénégalaise.Ousmane Sonko ? C’est l’opposant « qui électrise le Sénégal », formule La Croix. Comme l’énonce le quotidien catholique, « à un an de l’élection présidentielle, le président Macky Sall entretient l’incertitude sur sa candidature à un 3e mandat et rencontre une forte contestation ».La France, zéro de conduiteÀ la Une également, les comptes et mécomptes publics de la France, dans l’attente d’une possible dégradation de sa notation par l’agence Standard & Poor. Non sans une certaine angoisse. Après celle – mauvaise – infligé par l’agence de notation Fitch, en avril, c’est en effet au tour de la principale agence mondiale de notation, Standard & Poor Global, de sanctionner ou non la France. Si tel est le cas, ce serait un camouflet pour le gouvernement Borne. En cas de dégradation, les taux d’intérêts d'emprunt français augmenteraient. Or ceux à 10 ans sont déjà à leur plus haut depuis onze ans. Et ce matin, Le Figaro brandit « la menace d’une dégradation ». Comme le remarque ce quotidien, la France est « en déficit chronique depuis un demi-siècle (…) son endettement s’emballe depuis des années à un rythme inconnu ailleurs en Europe. Devant Bruxelles comme devant les agences et les marchés, elle a systématiquement manqué à sa parole », déplore Le Figaro.Boum ! Quand votre moteur fait boumAutre menace, sur Renault cette fois-ci, celle dite du « motorgate ». Autrement dit une prochaine plainte pénale conjointe de nombreux clients contre le constructeur automobile français. Selon Le Parisien, lundi prochain, 5 juin, « plusieurs dizaines de propriétaires de voitures Renault, Dacia mais aussi Nissan (l’autre groupe de l’alliance) déposeront plainte, au pénal, contre Renault Group et Nissan, devant (un) tribunal correctionnel ».Entre autres incriminations, ce journal énumère : « tromperie aggravée, pratiques commerciales trompeuses (…) escroquerie, destructions, dégradations et détériorations dangereuses pour les personnes, mise en danger de la vie d’autrui » ». N’en jetez plus ! En causes, présumées, « la surconsommation d’huile, l’usure prématurée et, dans les cas les plus graves, la casse du moteur 1.2 TCe, ce bloc essence monté sur 400 000 véhicules (…) En France, 133 050 voitures sont potentiellement concernées », assure ce quotidien, en citant les modèles Renault Captur, Clio IV, Kadjar, Mégane 3, Scénic 3 ; Dacia Duster, Lodgy ; Nissan Juke, ou encore Qashqai. Le Parisien publie un document confidentiel de Renault dans lequel une expertise évoque une défaillance moteur entrainant une « fusion de soupapes ». Sollicité par Le Parisien, Renault Group signale notamment que « 93 % des cas clients identifiés dans ce dossier ont déjà fait l’objet d’une prise en charge »… Echos off… Sujet dont le quotidien Les Echos ne pipe mot. Et pour cause, il n’est pas paru. La rédaction du quotidien économique est en effet en grève pour 24 heures. Dans un communiqué, sa Société des journalistes estime que les garanties d'indépendance du journal sont fragilisées depuis le départ, il y a deux mois, du directeur de la rédaction, et considère que la direction du groupe vide de sa substance l'accord d'indépendance signé fin 2007 entre elle et le propriétaire du groupe Les Echos-Le Parisien, le géant français des produits de beauté LVMH. Dans Le Figaro, le PDG des Echos et du Parisien, à qui la rédaction du journal économique a demandé l’ouverture de discussions, dit profondément regretter cette grève de 24 heures.
6/2/20234 minutes, 41 seconds
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À la Une: le climat dans tous ses états…

Forêts, océans, inondations… On parle climat ce matin dans les journaux. Avec tout d’abord ce dossier à la Une de Libération consacré à la forêt française. Une forêt qui souffre… Paradoxe, souligne le journal, « depuis deux siècles, les surfaces boisées ne cessent de s’étendre en France. Seulement voilà, leur santé se détériore à un rythme soutenu. 'La mortalité des arbres a doublé en cinq ans, c’est du jamais vu, détaille un expert cité par le journal. Il y a des épidémies d’insectes ravageurs, des sécheresses et des maladies exotiques qui s’attaquent aux arbres affaiblis, ce qui entraîne encore de la mortalité'. » Qui plus est, souligne Libération, « les arbres poussent moins vite à cause du manque d’eau et des fortes chaleurs, ce qui ralentit l’absorption du CO2. Ajoutez à cela l’extension des feux de forêt, ainsi que l’augmentation des coupes, et vous obtiendrez un cocktail des pressions auxquelles les forêts françaises sont soumises. »Résultat, constate Libé, « la perspective de voir la forêt française perdre sa capacité aspirante pour devenir une source nette de production de CO2 n’est pas irréaliste. C’est d’autant plus inquiétant que le gouvernement, dans sa stratégie environnementale, mise sur des forêts qui continueraient de jouer leur rôle de puits de carbone. Il pèche là par optimisme, considèrent nombre d’experts, qui recommandent d’ores et déjà de réduire l’exploitation et les coupes… à un moment où le bois a le vent en poupe pour ses qualités écolos. »Les océans, pompes à carbone« On évoque souvent le rôle essentiel des forêts dans l’absorption du CO2 dans l’atmosphère et l’aide précieuse qu’elles apportent dans la lutte contre le dérèglement climatique. Mais les mers et les océans sont aussi de formidables pompes biologiques à carbone. » C’est ce que souligne Le Parisien. « Une équipe internationale de recherche part demain vendredi pour explorer les profondeurs de l’Atlantique nord », nous apprend le journal. Objectif : « mieux comprendre comment le Grand Bleu capte le carbone. » On sait que le phytoplancton joue un rôle essentiel dans ce processus. Mais comment précisément ? C’est ce à quoi vont s’atteler les deux navires de la flotte océanographique de l’IFREMER, avec à leur bord pas moins de 65 spécialistes en océanographie et en biologie marine et moléculaire, pour une mission de quarante jours. Les recherches devraient ensuite s’étaler sur quatre ans… « À terme, précise encore Le Parisien, une meilleure compréhension de la pompe biologique que sont les océans devrait permettre d’identifier les conséquences du changement climatique sur leur capacité à absorber le carbone. Et de mieux expliquer pourquoi il est essentiel de préserver la biodiversité marine. »Californie centrale : après la sécheresse, les pieds dans l’eau…Le climat toujours : Le Figaro nous emmène en Californie centrale menacée par les eaux… En effet, la ville de Corcoran, 22.500 habitants, et sa région, pourraient être englouties… En cause, les précipitations diluviennes qui se sont abattues sur la Californie depuis le début de l’année, et les quelque 17 mètres de neige qui sont tombés cet hiver sur la Sierra Nevada, trois fois plus que d’habitude. Un lac disparu, le lac Tulare, vient de réapparaître, en l’espace de trois semaines. Ce lac faisait 130 km de long au 19e siècle avant d’être asséché par l’agriculture intensive. Les eaux n’occupent pas tout cet espace, loin de là, mais la ville de Corcoran a déjà les pieds dans l’eau et la digue de 23 km qui la protège de la montée des eaux doit absolument être renforcée… En effet, « le lac ne cesse de s’étendre, comme le montrent les dernières photos satellites de la Nasa. Sa profondeur atteint jusqu’à 10 mètres par endroits et sa surface actuelle couvre 260 km². » Résultat, constate Le Figaro : « des milliers de résidents de la région ont perdu leurs emplois dans les champs submergés et des communautés entières ont dû être évacuées. » Et dire qu’il y a « huit mois seulement, cette terre aride était couverte de champs de coton, de pistaches, d’amandes, de tomates, de fermes laitières et d’habitations. On estime que l’assèchement de 'l’Atlantis agricole', comme est surnommée cette région, pourrait prendre deux ans. Les sols sont saturés et l’argile empêche d’absorber l’eau. » Mais l’histoire ne s’arrêtera sans doute pas là, pointe encore Le Figaro : « les climatologues prévoient l’arrivée prochaine en Californie du phénomène climatique El Niño et, avec lui, d’extrêmes précipitations, des vagues de chaleur, des tempêtes et (encore) des inondations… »
6/1/20234 minutes, 10 seconds
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À la Une: la guerre des drones…

C’est le grand titre du Parisien avec cette photo d’un de ces engins volants portant une bombe… « Moscou utilise intensément les drones pour pilonner Kiev mais dans la nuit de lundi à mardi, c’est Moscou qui a été ciblée par ces appareils. (…) Un événement rarissime, qui contraint le pouvoir russe à montrer les muscles… tout en se victimisant pour remobiliser la population derrière le président Poutine. »Commentaire du journal : « cette attaque est une nouvelle phase du conflit et les habitants de Moscou prennent conscience qu’ils peuvent être des cibles. C’est inédit et cela alimentera davantage encore une propagande déjà dévastatrice. » Et « il est illusoire, poursuit Le Parisien, de croire que la guerre pourrait s’arrêter demain. Elle s’installe chaque jour davantage en Europe et personne ne pense sérieusement que le conflit puisse trouver une issue diplomatique à court terme. »Les insultes de Prigojine…Pour Libération, « ces attaques de drones contre Moscou illustrent les fragilités russes. Et suscitent la colère des milieux nationalistes favorables à la guerre en Ukraine, dont le patron de Wagner. » Lequel n’a pas mâché ses mots hier : « qu’est-ce que vous foutez, bande de bêtes puantes ? Vous êtes du bétail ! Bougez-vous le cul des fauteuils dans lesquels on vous a mis pour défendre le pays. C’est vous, le ministère de la Défense ! »Et Libération d’analyser ces propos : « cette violente diatribe est une façon pour Prigojine de continuer d’exister médiatiquement alors que, depuis la prise de Bakhmout, Wagner n’occupe plus le devant de la scène. Mais aussi et surtout, une illustration de l’immense colère provoquée par cette attaque dans les milieux les plus va-t-en-guerre de la société russe. »« Evgueni Prigojine, dynamiteur de l’État russe », s’exclame Le Monde qui s’interroge : « que cherche Evgueni Prigojine avec cette surenchère permanente ? (…) Comment ne pas s’étonner du silence de Vladimir Poutine face aux insultes lancées contre son ministre et ami Sergueï Choïgou ? (…) En se faisant le porte-parole du camp ultra-patriotique et anti-système, Prigojine a trouvé une niche qu’il occupe de façon presque monopolistique, résume la politologue Tatiana Stanovaya, interrogée par Le Monde. Il cherche ainsi à se positionner dans la transition en cours au sommet de l’État. Pas forcément pour l’après-Poutine : le régime se transforme déjà très vite, avec un président en retrait, dont la place diminue. Cela ne veut pas dire qu’il vise un poste précis, il essaie de s’assurer un poids politique pour peser et sécuriser ses positions. »Macron-Borne : recadrage, divergences, divorce ?À la Une également, Emmanuel Macron qui recadre sa première ministre Élisabeth Borne après ses récents propos sur le Rassemblement national. Dimanche dernier, la Première ministre avait dénoncé « l’idéologie dangereuse » du Rassemblement national, « héritier de Pétain », avait-elle dit.Hier, lors du conseil des ministres, Emmanuel Macron aurait lâché la phrase suivante : « le combat contre l’extrême-droite ne passe plus par des arguments moraux. On n’arrivera pas à faire croire à des millions de Français qui ont voté pour elle que ce sont des fascistes. »Pour Libération, « ce recadrage en bonne et due forme est significatif du relativisme idéologique du président. Il y a deux possibilités : soit Emmanuel Macron estime que Marine Le Pen n’est pas l’héritière du pétainisme, soit il considère qu’elle l’est mais qu’il ne faut pas le dire. On ne sait pas trop ce qu’il faut préférer espérer. »Va-t-on vers un divorce au sommet de l’État ? C’est ce que pense La Charente Libre : « après avoir contredit Élisabeth Borne qui affirmait ne plus vouloir recourir au 49-3 après la réforme des retraites, puis sur le calendrier et le contenu même du projet de loi à venir sur l’immigration, Emmanuel Macron laisse clairement comprendre que son avenir à Matignon est bel et bien scellé. En attendant, conclut La Charente Libre, Marine Le Pen peut une fois de plus se féliciter de la séquence, toute heureuse de voir retirée de son parti la marque infamante du pétainisme, de la main même du chef de l’État. »
5/31/20234 minutes, 2 seconds
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À la Une: Erdogan l’insubmersible

C’est ce que constate Le Monde : « ni la crise monétaire ni les conséquences du tremblement de terre du 6 février n’ont eu raison, une nouvelle fois, de l’aptitude du président turc à se maintenir au pouvoir. Donné perdant par les sondages avant le premier tour de l’élection présidentielle, le chef de l’État l’a emporté dimanche avec 52% des suffrages. (…) À 69 ans, il reste l’homme politique le plus populaire depuis Mustafa Kemal Atatürk, le père de la Turquie moderne, qu’il a dépassé en termes de prérogatives et de longévité à la tête de l’État. Adulée par ses partisans, qui le voient comme un père, honni par ses détracteurs, qui s’insurgent de le voir cultiver une stature de sultan, la personnalité dominante de la scène politique turque ne laisse personne indifférent. »Un pays divisé…Reste que la Turquie sort profondément divisée de ce scrutin présidentiel… C’est ce que relève La Croix. « Au pouvoir depuis vingt ans, Erdogan a résisté au désir de changement d’une bonne partie de la population, notamment de la jeunesse. Bénéficiant du soutien de l’appareil d’État et d’un puissant appareil de propagande, il a conforté l’électorat islamo-conservateur dans ses croyances, encouragé les pulsions nationalistes de l’extrême droite et s’est posé en défenseur d’une nation prétendument assiégée. Il a aussi usé de procédés indignes d’une démocratie, estime encore La Croix : distribution d’argent liquide, annonce d’embauches massives dans la fonction publique… De grosses ficelles qui jettent le doute sur la réelle dynamique de son succès. » Et le quotidien catholique de s’interroger : « n’est-ce pas un président usé jusqu’à la corde qui vient d’être reconduit ? Paradoxalement, la Turquie entre dans une période d’incertitude, celle d’une fin de règne qui s’éternise. »… mais incontournable sur le plan internationalAutre analyse pour Les Dernières Nouvelles d’Alsace : « le président turc a désormais les mains encore plus libres pour parachever son grand dessein : faire de ce siècle celui de la Turquie. C’est déjà un petit peu le cas, note le quotidien strasbourgeois. En vingt années de pouvoir, Recep Tayyip Erdogan n’a pas seulement transformé son pays de l’intérieur, il a aussi radicalement changé sa place dans les affaires du monde. Sous son ère, le cœur de l’ex-Empire ottoman est devenu incontournable. Il est tour à tour partenaire et rival, allié et adversaire des uns et des autres. Membre de l’Otan, mais coalisé avec la Russie, condamnant l’agression de l’Ukraine, mais refusant les sanctions. Partie prenante en Syrie donc, mais aussi en Libye, dans le Caucase, en Afrique aussi où, sur les ailes de Turkish Airlines, se développe un soft power d’un nouveau genre redoutablement efficace. »Gabriel Attal en guerre contre les fraudes socialesÀ la Une également, en France, le plan de Gabriel Attal pour lutter contre les fraudes sociales. « En exclusivité pour Le Parisien, le ministre des Comptes publics dévoile son plan : fusion de la carte Vitale et de la carte d’identité, obligation de résider neuf mois par an en France pour toucher les prestations, contrôle des retraités de plus de 85 ans installés à l’étranger pour s’assurer qu’ils sont toujours vivants, mais aussi croisement automatique des fichiers des CAF et de l’Intérieur pour lutter contre les prestations sociales versées à des étrangers en situation irrégulière en France. »Gabriel Attal muscle son attirail. « La Cour des comptes a évalué, au global, entre 6 et 8 milliards d’euros par an l’ensemble des fraudes sociales. Il faut agir, affirme-t-il, car la fraude sociale, comme la fraude fiscale, est une forme d’impôt caché sur les Français qui travaillent. »Pap Ndiaye incapable d’imposer ses idées ?Et puis un autre ministre, celui de l’Éducation nationale, est à la Une de Libération. Libération qui fait le bilan de l’action de Pap Ndiaye, un an après son arrivée rue de Grenelle. « Pap Ndiaye, un ministre pris dans un nid de guêpes », titre le journal. « Issu de la société civile, l’intellectuel nommé à l’Éducation ne réussit pas à s’imposer face à l’entourage présidentiel, affirme Libé, et semble incapable d’imposer ses idées, notamment sur la mixité sociale à l’école. » En effet, pointe le journal, « les revalorisations salariales pour les professeurs en deçà des promesses, l’incompréhension autour de la réforme du lycée professionnel… Tout ça n’est rien en comparaison du camouflet autour de la mixité sociale à l’école. Pap Ndiaye comptait en faire un marqueur de sa politique, il a fini par devoir annoncer en catimini très peu de choses avec des mois de retard, en laissant totalement de côté le sujet des écoles privées. »
5/30/20234 minutes, 32 seconds
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À la Une: Darmanin aux LR: «Asseyons-nous et discutons» d’immigration

Mano a mano en perspective sur l’immigration entre la macronie et la droite, en France ? Le ministre de l’Intérieur tend la main au parti Les Républicains pour durcir les lois sur les flux migratoires. « Chiche, travaillons ensemble ! », dit Gérald Darmanin, à « la Une » du Parisien Dimanche, en réponse aux radicales propositions en matière d’immigration que ce parti de droite avait présenté dimanche dernier dans Le Journal du Dimanche.  Entre autres, celle prévoyant d’inscrire dans la Constitution la possibilité de déroger, dans ce domaine, aux traités comme au droit européen. « Chacun doit faire un pas (…) Les LR voudraient absolument qu’on dépose ensemble un nouveau texte de loi ? Nous y sommes prêts s’il est discuté avec les centristes et les radicaux », dit ce matin le ministre de l’Intérieur dans Le Parisien Dimanche. Gérald Darmanin se dit ainsi ouvert au « conditionnement des visas », à la « modulation de l'aide au développement » des pays concernés à la mise en œuvre des laissez-passer consulaires ; sans omettre la question des mineurs non accompagnés ou encore celle des demandes de titres de séjours. Mais s'affranchir des traités européens constituerait « un Frexit migratoire », objecte le ministre, en rejetant également la proposition des LR pour que les demandes d'asile soient formulées hors du territoire, mesure « inapplicable », selon lui, « sauf à sortir de la Convention de Genève de 1951 ». Un « asseyons-nous et discutons » qui marquerait un tournant dans la macronie, privée de majorité absolue à l’Assemblée nationale. Hors l’alliance, point de salut à gauche À gauche, on prépare fébrilement les prochaines élections européennes. En France, la Nupes, l’alliance de gauche, arithmétiquement, aurait une carte à jouer. Comme le souligne l’hebdomadaire Marianne, sur la foi de deux récents sondages Ifop, trois sympathisants de gauche sur quatre sont d’autant plus favorables à une liste unique de la gauche aux élections européennes qu’en cas de liste unique, la gauche parviendrait à se hisser au même étage que le Rassemblement national, avec 26% des intentions de vote. Toutefois, les quatre partis de gauche séparés obtiendraient 35% des voix au total. Mais ça, c’est sur le papier. Dans les faits, Marianne n’est pas dupe. « Et si la gauche se moquait de nous ? », feint de s’interroger ce magazine. « Derrière les raisonnements politiques, chaque parti défend avant tout ses propres intérêts et personne ne croit vraiment à la constitution d'une alliance d'ici un an », regrette Marianne. Comme le souligne ainsi cet hebdomadaire, les élections européennes sont généralement favorables aux écologistes, qui entendent donc bien y participer sans leurs alliés de la Nupes afin de pouvoir ensuite se retrouver en meilleure position « pour que la répartition des circonscriptions lors des prochaines législatives leur soit plus favorable ». Petits meurtres entre camarades Au parti socialiste, la donne est différente.« Son aile droite, menée par Nicolas Mayer Rossignol, juge le premier secrétaire (Olivier Faure) trop inféodé aux Insoumis », remarque Marianne, tandis que La France insoumise, de Jean-Luc Mélenchon, prêche pour une liste unique Nupes, afin de « paver la voie pour une candidature insoumise représentant toute la gauche à l'élection présidentielle de 2027, seule échéance déterminante », explique encore Marianne.  Le « Che » rend l’Europe responsable de la guerre en Ukraine La guerre en Ukraine, et une voix qui détonne, cette semaine, dans la presse ; celle de Jean-Pierre Chevènement. Ancien ministre de la Défense, cet intellectuel de gauche, dans un entretien à l’hebdomadaire Le Point, pointe justement la responsabilité de l’Europe dans la genèse de cette guerre. À l’occasion de la sortie d’un livre intitulé Refaire la France (Éditions Bouquins), Jean-Pierre Chevènement dit à ce journal que, passé l’effondrement de l’Union soviétique, les États-Unis, via la « révolution orange », ont voulu « se servir de l’Ukraine comme d’un bélier contre la Russie ». Certes, souligne celui que ses camarades du parti socialiste avaient coutume d’appeler « Le Che », les Européens ne nourrissaient pas alors ce dessein, mais l’Union européenne n’aurait, selon lui, pas « géré politiquement » le partenariat oriental de 2008, lequel visait à renforcer les liens de l'Europe avec l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Géorgie, la Moldavie, l'Ukraine et la Biélorussie. « Le président de la Commission européenne de l’époque, M. Barroso, porte une lourde responsabilité dans le dérapage qui s’est produit en 2013-2014, estime Jean-Pierre Chevènement dans Le Point. Celui-ci était parfaitement évitable si l’on avait pensé ensemble ces deux projets de libéralisation des échanges. Surtout, si on avait établi une neutralité pour l’Ukraine, entre l’Europe et la Russie ». Pour l’ancien ministre de la Défense, pas de doute, « cette agression a jeté l’Europe dans les bras des États-Unis, et la Russie se trouve désormais à la merci de la Chine. Beau résultat du point de vue de l’indépendance de l’Europe ! », dit-il au Point.
5/28/20234 minutes, 51 seconds
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À la Une: Erdogan, chronique d’une victoire annoncée

J – 1 pour le second tour de l’élection présidentielle en Turquie. Et la presse est unanime. C’est à se demander si celle-là-même qui remplissait les kiosques il y a pile deux semaines, à la veille du premier tour de l’élection présidentielle turque, n'a jamais existé. Écrite par les mêmes spécialistes de la spécialité, ne prédisait-elle pas, à l’inverse d’aujourd’hui, la défaite à venir d’Erdogan ? Patatras ! Quinze jours plus tard, à la lecture de la presse française ce 27 mai, l’élection en Turquie du dimanche 28 mai, c’est un peu « Circulez, il n’y a rien à voir ».  « Erdogan, grand favori du second tour de la présidentielle », lance « en Une » Le Figaro. Selon ce quotidien, le président turc sortant sera le « gagnant quasi certain du second tour de ce dimanche ». Et, sans attendre, ce journal annonce la suite du programme. « Lundi 29 mai, alors que les résultats officiels défileront sur les bandeaux de toutes les télévisions, c’est à Sainte-Sophie, récemment reconvertie en mosquée, que l’homme fort du pays, au gouvernail depuis vingt ans, a déjà prévu d’aller prier. Double symbole dans son calendrier, la date coïncidant avec l’anniversaire de la conquête de Constantinople (un certain 29 mai 1453) par Mehmet II, suivie, à l’époque, par la transformation de la basilique byzantine en mosquée, avant qu’Atatürk n’en fasse un musée en 1934. Elle sera l’occasion de célébrer "sa" revanche et surtout celle des Turcs de son pedigree, nouveaux citadins issus de milieux ruraux modestes et traditionnels, auxquels il estime avoir redonné "fierté" et "visibilité", sur les élites urbaines héritières de la République laïque de 1923 ». Erdogan, tête de Turc Et même la presse proche de la gauche n’écrit guère autre chose. Témoin Libération. « Quasiment assuré d’être réélu ce dimanche (…) Erdogan sait pouvoir compter sur le lien profond qui l’unit à la plus grande moitié des électeurs turcs », confirme ce confrère. Lequel admet sur la foi de récents sondages que, malgré l’inflation, « une majorité de Turcs continue de faire davantage confiance à Erdogan qu’à son concurrent pour résoudre la crise économique (…) ses partisans n’ont pas été rebutés par son autoritarisme croissant, les mesures antidémocratiques qu’il multipliait, sa mainmise sur les médias, les purges qu’il a menées dans les administrations ou l’arrestation de dizaines de milliers de ses opposants dans tous les milieux », énonce donc Libération, en soulignant que ce vrai sultan de la Sublime Porte assume « le rejet réciproque des Occidentaux à son égard et, plus globalement, envers la Turquie ». « Qatargate », quand la justice se cramponne Première mise en examen dans l’affaire de la Coupe du monde de l’an dernier, au Qatar, le fameux « Qatargate ». Selon le site du journal Le Monde, après sept ans de procédure, « l’ancien vice-président tahitien de la FIFA, et ancien patron de la Confédération océanienne de football, Reynald Temarii, a été mis en examen pour "corruption privée passive" dans le cadre de l’information judiciaire ouverte par le Parquet national financier sur l’attribution controversée du Mondial 2022 à l’émirat ». Reynald Temarii est soupçonné par les magistrats « d’avoir passé, fin 2010, un pacte avec le milliardaire qatari Mohamed Ben Hammam, dit "MBH", alors vice-président de la FIFA et patron de la Confédération asiatique de football, "en contrepartie d’un soutien à la candidature du Qatar à l’organisation de la Coupe du monde 2022 (…) Au total, 305 440 euros ont été versés de manière occulte" (à Reynald Temarii) par MBH par le biais de deux compagnies qatarie et libanaise », détaille Le Monde. Une première mise en examen « qui pourrait en entraîner d’autres », prévient le journal. Car, souligne-t-il, « sur le volet principal du "Qatargate" en lien avec la vente, en 2011, du Paris Saint-Germain au fonds Qatar Sports Investments et le rôle présumé de l’ancien chef de l’État Nicolas Sarkozy et de l’ancien président de l’Union des associations européennes de football, Michel Platini, aucune mise en examen n’a été prononcée à ce stade ». À ce stade ? C’est bien le mot.
5/27/20234 minutes, 38 seconds
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À la Une: le Royaume-Uni face au défi de l’immigration

Le graphique est impressionnant. Publiée par Les Echos, la courbe de « l’immigration nette au Royaume-Uni » grimpe brusquement en flèche en 2022. Le solde migratoire n’y a « jamais été aussi élevé », souligne le quotidien économique, la publication des chiffres « s’annonçait explosive et c’est effectivement l’effet qu’elle a eu ».  Avec 1,2 million d'arrivées et 557 000 départ, soit 606 000 personnes de plus dans le royaume, principalement issues de pays hors Union européenne, 2022 fut en effet une année d’immigration record Outre-Manche. « Quelque 925 000 arrivants venaient de pays hors UE, détaille Le Figaro, les ressortissants de l’Union n’arrivant qu’en deuxième - et lointaine - position avec 151 000 personnes », ce journal rappelant que le Royaume-Uni « avait déjà enregistré une immigration nette record de 504 000 personnes l’année précédente ». Comme le note encore Le Figaro, les résultats « ne sont pas meilleurs sur les traversées clandestines de la Manche, avec là encore des chiffres records. En 2022, plus de 45 000 migrants ont effectué la traversée illégalement ». Selon la presse britannique, « les conservateurs envisageraient un référendum sur la sortie du pays de la Cour européenne des droits de l’homme ». Attention, le sujet de l’immigration « promet d’être l’un des plus débattus, en amont des élections législatives de l’an prochain » au Royaume-Uni, prévient La Croix. Concernant l’immigration irrégulière, le Premier ministre britannique Rishi Sunak promet de « stopper les bateaux » et d’interdire aux migrants arrivés illégalement de « demander l’asile », pointe le quotidien catholique. La méthode Colonna L’immigration, c’est justement le sujet qui avait obscurci les relations entre la France et l’Italie après les propos du ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, critiquant la gestion non maîtrisée des flux migratoires par le gouvernement Méloni. Mais ça, c’était avant. L’horizon s’est à présent éclairci entre la France et l’Italie. La visite à Rome de la ministre française des Affaires étrangères et de l’Europe a permis de dissiper les malentendus. Comme l’explique Le Figaro, le sens de la visite de Catherine Colonna en Italie « visait à mettre sur la table les quelques thèmes qui peuvent rapprocher les deux pays : en particulier, la gestion coordonnée avec l’Union européenne de l’arrivée de migrants d’Afrique du Nord en demandant aux pays de départ de mieux contrôler les flux sortants. En particulier, à la Tunisie, d’où vient l’essentiel des arrivées. Et au-delà, faire avancer le pacte asile et migration à Bruxelles, en panne depuis des mois ». Ainsi, complète ce quotidien, si la ministre française et son homologue italien, Antonio Tajani, « ont aussi parlé de la revitalisation du tunnel du Mont-Blanc ainsi que d’une coordination de leur soutien à l’Ukraine, ils ont soigneusement évité les futurs sujets de fâcheries ». Alerte laïcité à l’école En France, le ministre de l’Éducation nationale admet la hausse des atteintes à la laïcité à l’école et elles le préoccupent. Selon Le Parisien, devant un parterre d’une centaine de cadres de l’Éducation nationale le 25 mai à Paris, Pap Ndiaye a admis une « hausse préoccupante » des atteintes à la laïcité en milieu scolaire, car selon le ministre de l’Éducation nationale, elles reflètent une « tendance réelle », rapporte ce quotidien. Le lifting écolo de TotalEnergies en question Ambiance électrique, enfin, autour de l’assemblée générale des actionnaires de TotalEnergies, ce 26 mai, à Paris. Des militants écologistes y sont présents, bien décidés à la perturber, afin de protester contre le plan climat du groupe français d’hydrocarbures. Pour « la Une » de Libération, pas de doute, ce plan climat de Total qui doit être en principe soumis au vote des actionnaires lors de cette assemblée générale parisienne, est un « écran de fumée ». Et comme les participants à cette réunion sous haute tension verront leurs téléphones portables placés sous scellés, Libé se demande si le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné a peur « lui aussi des casserolades », en référence aux membres de l’exécutif français confrontés à chaque sortie publique, aux manifestations sonores des opposants à la réforme des retraites, président de la République inclus.
5/26/20234 minutes, 23 seconds
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À la Une : Tina Turner, «simply the best»

Autant la mort de Bob Marley, le 11 mai 1981, était presque passée inaperçue dans les gazettes au lendemain de l’élection de François Mitterrand, autant la disparition de Tina Turner, en ce 25 mai plutôt calme en actualité, occupe en force les colonnes des journaux. « Simply the best » : simplement la meilleure. C’est la Une de La Marseillaise. Et c’est bien sûr l’un des plus grands succès de Tina Turner, décédée hier à son domicile près de Zurich en Suisse, à l’âge de 83 ans. « Tina Turner : the best », renchérit Libération en Une, avec cette photo pleine page de la diva, bouche grande ouverte, chantant à pleine voix ou bien criant à tue-tête, on ne sait pas trop. Libération qui lui consacre trois pages en ouverture avec cette série de questions : « Quelle image garder de Tina Turner ? La belle cougar qui dansait en talons aiguilles dans les années 90 ? La reine du rock’n’roll qui rappelait que les fonts baptismaux de cette musique se trouvent dans les générations biberonnées au gospel et au rhythm’n’blues ? La femme battue qui, malgré la peur, sut dire non ? L’amazone post-nucléaire d’un Mad Max apocalyptique ou bien l’Acid Queen, drapée d’une cape rouge sang et montée sur des plates-formes, du film musical Tommy ? Ou tout simplement celle qui peut légitimement être considérée comme la grand-mère des Beyoncé et compagnie ? » La reine, la lionne, la diva « Celle qui affirmait n’avoir pas peur de vieillir disait, en avril au Guardian, rappelle Le Monde, qu’elle espérait qu’on se souviendrait d’elle comme de "la Reine du rock’n’roll" ». Un surnom qui s’est largement imposé, tant il est évoqué dans les nombreux hommages », relève le quotidien du soir. En effet, avalanche de réactions attristées de Mick Jagger à Mariah Carey en passant par Janet Jackson, Gloria Gaynor, Bryan Adams et même Joe Biden, le président américain, qui a salué « la seule femme à avoir remporté les catégories pop, rock, et RnB » aux Grammy Awards, « signe de sa polyvalence, de sa créativité, et de sa vaste popularité. » « Tina Turner, la lionne du rock’n’roll », s’exclame Le Parisien. Le Parisien qui évoque son dernier concert en France : « C’était en 2009. Ce soir-là, Tina Turner prenait d’assaut Bercy, malgré une mauvaise grippe (…). À 70 ans, elle avait osé descendre du plafond sur un plateau, s’entourer de danseuses en bikini, de danseurs bagarreurs. Elle n’avait pas hésité non plus à enfiler de nouveau pour l’occasion son costume argenté à épaulettes et sa perruque blonde, clin d’œil au 3e Mad Max dans lequel elle avait joué dans les années 1980. (…) On se souvient avoir été bluffé par ce spectacle, à la fois kitsch et sidérant, et surtout totalement bluffé par cette super mamie, qui n’avait plus rien à prouver. » Ron DeSantis vs Donald Trump À la Une également : Ron DeSantis, le gouverneur de la Floride, a annoncé le mercredi 24 mai sa candidature à l’élection présidentielle américaine de 2024. Une « entrée en campagne confuse », pointe Le Monde. En effet, son annonce qui devait se dérouler en direct sur Twitter a fait flop : « Le réseau social dirigé par Elon Musk, qui se trouvait aux côtés du gouverneur de Floride, n’a pu assurer techniquement la retransmission pendant près d’une demi-heure, ouvrant la voie à une avalanche de sarcasmes en ligne. La liaison enfin rétablie, Ron DeSantis a lu une déclaration de candidature sans émotion aucune, relate Le Monde, comme on court sur un quai de gare, promettant de conduire un "grand retour de l’Amérique". Sans jamais le citer, il s’en est pris à Donald Trump, le grand favori des primaires. Puis, il s’est lancé dans une conversation de comptoir avec Elon Musk et son intervieweur, David Sacks, entrepreneur de la Silicon Valley, sur les mesures liberticides prises contre le Covid-19, les bitcoins, l’immigration ou la lutte du gouverneur de Floride contre le groupe Disney. Rien sur l’inflation, rien sur la Chine ni l’Ukraine. » De son côté, La Croix rappelle que « Ron DeSantis, réélu en novembre en Floride, a entamé son second mandat tambour battant pour séduire une base républicaine de plus en plus tentée par l’extrême droite. En deux mois, pointe La Croix, la Floride a notamment assoupli le recours à la peine de mort. Elle a également supprimé l’obligation d’avoir un permis pour porter une arme, interdit l’IVG après six semaines de grossesse et imposé de nouvelles restrictions "anti-woke" en matière d’enseignement. »
5/25/20234 minutes, 45 seconds
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À la Une: les préparatifs de la reconquête ukrainienne

« Quand la contre-offensive ukrainienne sera-t-elle lancée ? », s’interroge Le Monde. « À quel moment les troupes de Kiev s’estimeront-elles prêtes pour partir à l’assaut de la ligne de front ? Depuis la fin de l’hiver, les analystes militaires scrutent les moindres événements pour tenter de voir clair dans la stratégie élaborée par l’état-major ukrainien, qui réussit depuis plus d’un an à maintenir le secret sur ses opérations. (…) Seule certitude, pointe Le Monde, les Ukrainiens préparent activement le terrain pour leurs opérations. Depuis plusieurs semaines, les frappes sur les dispositifs logistiques russes se multiplient, notamment dans la profondeur, c’est-à-dire sur les zones les plus en arrière du front. Chaque jour et chaque nuit, des dépôts de carburant et de munitions, des nœuds ferroviaires, des infrastructures de télécommunications, des postes de commandement ou encore des cantonnements de soldats sont visés par des obus, des roquettes ou des drones ukrainiens, dans les territoires occupés, mais aussi sur le sol russe. » Et « selon les analystes, relève encore le quotidien du soir, c’est à cette aune qu’il faut analyser l’opération d’infiltration ukrainienne menée avant-hier, lors de laquelle une colonne de blindés a détruit un poste-frontière près de Belgorod, avant de pénétrer en territoire russe sur plusieurs kilomètres. "En agissant ainsi, les Ukrainiens forcent les Russes à choisir où envoyer des renforts, sachant qu’ils ne peuvent pas le faire partout" », estime un analyste militaire interrogé par le journal. « Risques immenses » ? En effet, précise La Croix, « les experts militaires soulignent la dimension à la fois tactique et psychologique de ces attaques : elles fixent des troupes loin des lignes de front et font apparaître au grand jour les fragilités de la défense russe. Mais l’opération met surtout en lumière les risques immenses de la prochaine étape de la guerre, relève le quotidien catholique. Ce n’est pas la première fois que la Russie est défiée dans des zones qu’elle contrôle. On se souvient de la destruction partielle du pont de Crimée et, plus récemment, des mystérieuses attaques de drones aux abords du Kremlin. Chaque fois, ces actions sont exploitées par Vladimir Poutine pour justifier l’invasion de l’Ukraine et remobiliser sa population. Les propagandistes du régime ne se priveront pas d’utiliser l’intrusion de ce début de semaine, d’autant, remarque La Croix, que l’un des groupes apparemment impliqués est dirigé par une figure du hooliganisme ouvertement néonazie. Ces événements, pour l’heure isolés, donnent une idée de l’instabilité dans laquelle l’Europe s’apprête à replonger le jour où la contre-offensive surviendra. » Alliance hétéroclite… « Ces Russes qui font la guerre à Poutine », s’exclame pour sa part Le Figaro en première page. « Cette spectaculaire opération a été revendiquée par deux groupes armés russes, précise le journal, qui, fondés il y a un an pour défendre l’Ukraine et renverser le pouvoir de Vladimir Poutine, s’abstenaient jusqu’à présent de collaborer en raison de leurs divergences idéologiques. » Le premier de ces groupes, c’est « la légion Svoboda Rossii (Liberté de la Russie), composée de quatre bataillons, qui regroupe environ un millier d’hommes venus de divers bords politiques et qui met en avant la défense des libertés et le respect des frontières de 1991. » Et puis, il y a « le Corps des volontaires russes, le groupe RDK, inspiré (en effet) par des valeurs nationalistes et suprémacistes, qui milite de son côté pour une Russie ethniquement homogène et suggère que les républiques fédérées qui le souhaitent, en particulier dans le Caucase, reprennent leur liberté. » « Une alliance hétéroclite de néonazis et d’opposants démocratiques que tout oppose, relève pour sa part Le Parisien, sauf la haine du régime de Poutine. » Une alliance qui « n’entend pas céder un pouce de terrain aux forces déployées par Moscou pour les repousser. "La guerre continuera jusqu’à ce que le corps pendu de Poutine orne les murs du Kremlin", a prévenu le RDK. » La stratégie des mille piqûres En tout cas, analyse Le Figaro, cet épisode inédit « montre la capacité de distraction et de surprise que peut exploiter Kiev à l’heure de la contre-offensive annoncée. Il envoie le signal que tout est possible, y compris une extension du conflit. Non dans un projet fantasmé d’invasion de la Russie, mais dans une stratégie des mille piqûres visant à affoler l’ours du Kremlin. Dans cette guerre où l’on n’a pas encore tout vu, les Ukrainiens viennent de dégainer une nouvelle arme - russe. » Et Le Figaro de s’interroger : « que réservent-ils demain à l’imprudent envahisseur ? »
5/24/20234 minutes, 14 seconds
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À la Une: comment financer la transition climatique?

« En dévoilant, hier, les objectifs chiffrés de la trajectoire de décarbonation de la France d’ici à 2030, Elisabeth Borne a bien signifié qu’elle était, en personne, chargée de la planification écologique, pointe Le Monde. Comme pour souligner l’importance du sujet, elle avait fait le déplacement devant les membres du Conseil national de la transition écologique aux côtés d’une dizaine de ministres. Malgré cette posture volontariste, les mesures concrètes et les voies de leur financement ont fait défaut dans cette présentation de deux heures, relève Le Monde, qui a toutefois eu le mérite de poser clairement les objectifs. Pour se conformer à ses engagements européens, la France doit réduire ses émissions de dioxyde de carbone d’ici à 2030 de 50% par rapport à 1990, afin d’arriver à 270 millions de tonnes équivalent CO2, contre 408 millions en 2022. Soit une baisse deux fois plus importante dans les huit prochaines années que celle réalisée en plus d’une trentaine d’années. La marche est haute, reconnaît le gouvernement (…). » Faire payer les riches ? En effet, comment financer ce plan ? La facture pourrait atteindre 66 milliards d’euros par an à l’horizon 2030. « Pour ce faire, pointe Libération, l’un des auteurs du rapport remis hier à la Première ministre, Jean Pisani-Ferry, prône un endettement "légitime" et une imposition '"exceptionnelle des plus aisés". Jean Pisani-Ferry assure qu’il ne s’agirait "pas d’un rétablissement de l’impôt sur la fortune ni de la fiscalité du capital". Et de préciser qu’à ses yeux, la proposition s’appliquerait aux 10% des Français les plus riches. » Et Libération de s’exclamer : « ce serait une révolution culturelle pour l’actuel exécutif… si jamais il décidait de suivre ces recommandations. » Pas de solution indolore… « C’est une recette indémodable, s’agace Le Figaro : il n’est de problème financier qui ne se règle en faisant "payer les riches". Jean-Luc Mélenchon y a déjà pensé pour les retraites par exemple, ironise le journal. Comme si cela suffisait à combler tous les besoins et comme si cela suffisait à convaincre les "non riches" qu’ils ne seront aucunement mis à contribution. La vérité est que, dans le cadre d’une "planification" écologique, il n’y a pas de solution indolore, affirme Le Figaro. (…) L’enjeu majeur pour le gouvernement est moins de présenter des courbes de trajectoire ou de lister des mesures en soi utiles à la lutte contre le réchauffement climatique que de réussir à entraîner les Français dans une conversion effective de leurs habitudes, voire de certains modes de vie. » En effet, enchaîne La Dépêche du Midi, « la révolution verte, pour nécessaire qu’elle soit, nous réserve d’amères surprises. Plus l’ambition sera élevée à la mesure des enjeux, plus nous devrons nous adapter à un changement de mode de vie. Pour tous, le pari est considérable. » Lin, Philippine, 45 ans, esclave… en France On revient à Libération qui publie une enquête sur ces Philippines, employées de maison, souvent exploitées, voire même réduites en esclavage par de riches employeurs… Durant un an, Libération a mené l’enquête. Une enquête qui « s’attache à raconter, à travers un destin individuel, celui d’environ un million de Philippines poussées chaque année à s’exiler pour se vendre comme nounous à n’importe quelle condition afin de nourrir leur famille restée au pays. Pour des raisons qui paraissent insensées en 2023, les Philippines gardent, dans les beaux quartiers du monde entier, une réputation de nounous idéales car soi-disant soumises, anglophones, chrétiennes et corvéables à merci puisque loin de leur famille. » Libération nous raconte le calvaire de Lin, « emblématique de cet esclavage moderne qui ne dit pas son nom. Les employeurs de cette Philippine de 45 ans lui avaient confisqué son passeport, lui donnaient leurs restes pour tout repas, l’enfermaient à double tour, et la payaient si peu qu’elle ne pouvait même plus envoyer de l’argent à ses enfants. Et tout cela se déroulait en France, sans que quiconque soit au courant ni ne proteste. » Finalement, Lin a pu s’enfuir et reconstruire une nouvelle vie, grâce à une association. Mais s’interroge Libération, « sur les quelque 20 000 Philippines employées en France, combien sont exploitées de la sorte ? Et dans le monde ? C’est vertigineux et effrayant. »
5/23/20234 minutes, 15 seconds
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À la Une: 413 milliards d’euros pour les armées…

Un chiffre largement commenté dans la presse ce matin… 413 milliards d’euros, c’est le budget que la France va consacrer à la défense au cours des sept prochaines années. « Après des mois d’allers-retours et au moins autant de retards, la loi de programmation militaire 2024-2030 arrive enfin à l’Assemblée nationale, ce lundi, s’exclame Le Monde, où elle sera débattue durant une quinzaine de jours. C’est un texte d’une importance majeure pour les armées, puisqu’il planifie quelque 413 milliards d’euros de dépenses militaires jusqu’en 2030, dans un contexte international très dégradé à cause de la guerre en Ukraine et à un moment de grande fragilité politique pour l’exécutif, deux mois seulement après le débat sur la réforme des retraites. » Rester à la page… Alors s’interroge La Croix, « à quoi ressemblera la guerre en 2030 ? Et de quelle armée aurons-nous besoin : combien d’hommes, dotés de quels équipements et surtout formés à quel type de conflit ? C’est à cet exercice de prévision délicat que s’attellent aujourd’hui les députés (…). » Avec cette question en exergue, posée par Les Échos : « la France est-elle prête à un conflit de haute intensité ? » Le chef d’état-major de l’armée de terre, Pierre Schill, répond par une pirouette :  « la question n’est pas de considérer qu’on va aller au combat demain, mais d’être suffisamment fort, crédible et dissuasif pour ne pas avoir besoin d’aller au combat. » En fait, pointe le quotidien économique, « la loi de programmation militaire française n’a pas été construite à la seule aune des combats qui se jouent dans la boue du Donbass, elle a surtout été guidée par l’obsession de rester à la page face à l’accélération des changements techniques : cyber, intelligence artificielle, armes à énergie dirigée, arsenalisation de l’espace, hypervélocité, dronisation de tous les milieux… En nombre de chars, d’avions ou de navires, la France restera donc une "petite" armée à l’horizon 2030. Au moins, la loi de programmation militaire laisse espérer que son matériel, peu nombreux, sera performant. » Version « bonsaï » ! Finalement, « de l’argent, mais pas d’audace ! », commente L’Opinion. « L’ambition d’Emmanuel Macron est essentiellement financière. (…) Le budget de la défense aura plus que doublé au cours des deux lois de programmation durant ses mandats. (…) Rien, pourtant, ne va fondamentalement changer. En 2030, nous aurons la même armée qu’aujourd’hui, en un peu mieux. (…) L’armée française, c’est l’armée américaine version bonsaï, pointe également L’Opinion. Elle sait à peu près tout faire mais elle n’a pas d’épaisseur : ce qu’elle sait faire, elle ne peut pas le faire beaucoup ou longtemps. » Une aubaine pour les « marchands de canons » ? L’Humanité pour sa part dénonce une « dérive va-t-en-guerre » : « pendant ce temps-là, le très lucratif marché de la mort se porte bien et les industries de l’armement sont à la pointe de la concentration capitaliste. » En effet, « gare à l’effet d’aubaine chez les marchands de canons », renchérit Libération : « un char Leclerc est facturé à l’armée française 10,2 millions d’euros quand son prédécesseur, l’AMX 30, coûtait 2 millions d’euros, (…) un Rafale est proposé à 142 millions quand un Mirage 2000 coûtait 9,4 millions. Le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a déjà évoqué devant les sénateurs "des incertitudes" dans la trajectoire des dépenses qui ont été présentées. Et pourtant, soupire Libération, gageons que cette enveloppe faramineuse passera au Parlement plus facilement que bien des propositions de loi pour la paix sociale. » Bakhmout : un coup pour rien pour les Russes ? À la Une également, cette question : la ville de Bakhmout en Ukraine est-elle tombée aux mains des Russes ? « Perdue, pas perdue ? Une bonne dose de confusion règne depuis samedi sur la situation à Bakhmout, pointe Le Figaro, théâtre d’un sanglant corps-à-corps de dix mois entre les forces ukrainiennes et la milice russe Wagner, armée personnelle du brutal et hâbleur Evgueni Prigogine. » Les Russes crient victoire. Les Ukrainiens, eux, affirment qu’ils prennent l’ennemi en tenailles… Ce qui est sûr, affirment Les Dernières Nouvelles d’Alsace, c’est que « Bakhmout a été pour Kiev le moyen de fixer les troupes russes, de les user, de les ravauder et puis de les empêcher de progresser ailleurs, au Donbass et plus loin encore. Et les gains territoriaux obtenus ces dernières semaines par l’armée ukrainienne autour de la ville rendent la probable conquête ennemie sans objet. Avec, même, le risque pour les forces de Moscou d’être prises au piège. Bakhmout est peut-être tombée aux mains des Russes. Mais à quel prix… »
5/22/20234 minutes, 15 seconds
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À la Une: à l’assurance retraite, les employés ne font pas de vieux os

Réduction d’effectifs et accélération de la cadence, recours aux emplois précaires et « déni de la direction » : c’est la situation décrite par Politis. L’hebdo indépendant a enquêté sur les conditions de travail au sein de la branche « retraite » de la sécurité sociale, et pose son diagnostic : les agents sont en « burn out généralisé. » La faute, analyse Politis, à deux facteurs majeurs. D’abord, la diminution du nombre d’employés. Une expertise indépendante, réclamée par les syndicats et reprise par le magazine, estime ainsi qu’il faut une augmentation « substantielle, rapide et pérenne » des effectifs, sans quoi leur « fatigue généralisée » voire parfois leur « épuisement (...) pourrait constituer un risque majeur pour la santé des salariés pouvant conduire à des situations extrêmes ». Deuxième facteur : « une demande toujours plus soutenue de productivité », véritable « course aux objectifs quantitatifs au mépris de la qualité », écrit Politis. Conclusion : de la pression, un rythme infernal, mais aussi un mal-être pour les salariés, obligés de « liquider » leurs tâches malgré leur mission de service public. Une simplification qui n’en a que le nom À tout cela, il faut ajouter de nouveaux outils censés simplifier la vie des agents. Des outils « révolutionnaires » même. En fait, des logiciels qui présentent encore de nombreuses failles techniques, plusieurs années après leur lancement. Et, raconte Politis, « personne n’est capable de dire quand ces instruments fonctionneront enfin normalement. » La réalité décrite par une salariée interrogée ? « On nous a vendu un outil extraordinaire, on a vu nos caisses se vider de leurs employés, puis on a reçu des [logiciels] avec lesquels on met trois fois plus de temps à liquider » les demandes. Le constat est le même dans L’Express qui pointe le « burn out bureaucratique » au sein des services publics. Maires de communes rurales, infirmiers, policiers, tous le martèlent : « l’accumulation des tâches administratives pourrit leur quotidien. » « On continue à simplifier… sans rien simplifier du tout », assène encore L’Express. De formulaires à remplir en « objectifs chiffrés » multipliés par l’administration, pour « mieux contrôler la productivité de la puissance publique », les agents finissent par passer « des heures » dans la paperasse. Et cela a des conséquences sur le pays tout entier. Un politologue interrogé par L’Express estime ainsi que « le fait que [l’administration] soit profondément atteinte de la maladie bureaucratique fait peser sur toute la société le poids d’un boulet. » Illustration mise en avant par Politis : la réforme des retraites, autant voulue par l’exécutif qu’elle est décriée, pourrait bien ne pas être appliquée dans les délais. « Vrai casse-tête », « délirant », « énorme défi » : tous les interlocuteurs rencontrés à la sécurité sociale sont unanimes. Au point que l’hebdo entrevoit un potentiel mouvement social dont il se félicite. Ce serait, se plait-il à imaginer, « un caillou dans la chaussure du gouvernement que personne, ou presque, n’avait pressenti. » La droite dans le Journal du Dimanche Trois ténors de la droite s’emparent de l’hebdo pour aborder un sujet devenu la marotte de leur camp politique : l’immigration. Une thématique sur laquelle l’exécutif a promis un important projet de loi qui sera complété par « deux textes » déposés dans les jours à venir, annonce le JDD. Le journal ne cache pas sa joie : « divine surprise », que « ce projet audacieux et musclé pour lutter contre les immigrations. » Face à un gouvernement qui lui semble « perdu, amorphe et sans ressort », le JDD voit dans ce sursaut réactionnaire l’autorisation de rêver « à des lendemains qui chantent », loin, veut-il croire, d’un débat « polarisé. » Sauf que comme le rappelle L’Humanité Magazine, l’opinion est déjà gravement fracturée. Après la démission du maire de Saint-Brévin, poussé vers la sortie par les menaces de « nervis d’extrême droite » qui « ne digèrent pas qu’un centre d’accueil de migrants soit déplacé près d’une école », l’hebdo s’insurge que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin puisse ignorer « la violence d’extrême-droite qui s’abat sur ses édiles » et qu'il continue de poursuivre « les "éco terroristes" et les "islamo gauchistes", comme Don Quichotte les moulins à vent. » Également à la Une, l’intelligence artificielle Avocats, médecins, mathématiciens ou traducteurs : autant de secteurs menacés par l’IA selon Le Point, qui s’inquiète d’un « basculement du monde » : « rien ne sera plus comme avant », s’angoisse l’hebdo qui voit déjà « un ouragan civilisationnel » qui « menace de bouleverser la pratique de centaines de métiers », « l’économie », et même « la définition du monde. » Bref, une nouveauté technologique « aussi importante, voire plus, que l’invention d’internet. »                                                                                                                                                                                                                                    Le sexe changé aussi par l’IA Mise en garde formulée par L’Express qui alerte sur un phénomène en pleine expansion grâce à, ou plutôt à cause de, l’IA : les deep-fake pornographiques. En clair, des visages de vraies personnes sont incrustés sur des scènes sexuelles créées de toutes pièces. L’IA « invente des carrières de star du X à des femmes bien réelles », s’alarme le magazine. Car ce sont elles qui sont en première ligne : « 90% des deepfakes mis en ligne [en 2021] étaient de faux clips sexuels non consentis et plus de 90% de ceux-ci représentaient des femmes », apprend-on dans les pages de L’Express. Non consentis, car les femmes représentées n’ont pas accepté que leur image soit utilisée de cette manière. Une véritable « violence », rappelle le magazine, en raison « du dommage réputationnel évident », mais surtout « du message que [ces vidéos] envoient. » Une experte explique ainsi que « derrière un deepfake pornographique fait sans le consentement de la personne, il y a l’idée de commettre virtuellement une agression sexuelle. » Un cadre de Google essaie de rassurer dans les colonnes du Point : tout est dans l’encadrement, et l’IA a « un immense potentiel pour apporter des changements significatifs et positifs. » À condition, dit-il, d’être « audacieux et responsable. » Pour l’audace, c’est réussi. Quant à la responsabilité, elle est semble-t-il comme l’intelligence artificielle : encore en développement.
5/21/20235 minutes, 24 seconds
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À la Une: Volodymyr Zelensky, invité surprise du sommet de la Ligue arabe

Le 32ᵉ sommet de l’organisation à Jeddah attirait déjà l’attention par la présence du président syrien Bachar el-Assad. Mais l’arrivée inattendue du président ukrainien lui a « presque volé la vedette », écrit La Croix, appuyée par Les Échos selon lesquels « Zelensky éclipse Assad. » Libé enfin, s'incline devant le « coup de maître » de Volodymyr Zelensky et du prince héritier saoudien Mohamed ben Salman, qui ont « fait passer au deuxième plan le retour de Bachar el-Assad à la Ligue arabe. » Mais tous s’accordent à le dire : avec la présence de ces deux dirigeants, l’Arabie saoudite se pose en « pilier de la région. » Et pour cause : « le président ukrainien [a] été invité par [Riyad], et non par la Ligue » comme le précise Libé. La puissance saoudienne joue sur deux tableaux puisque Bachar el-Assad s’est entièrement aligné sur la Russie, et que, comme le rappelle La Croix, ces derniers mois, « l’Arabie saoudite (…) a apporté une aide essentielle à [Moscou], en maintenant un prix du baril assez élevé. » Pas de messages contraires, mais de la realpolitik… et surtout une façon pour le pays, selon un expert interrogé par les Échos, de clamer haut et fort que « son pays est désormais capable de mener sa propre politique extérieure de façon décomplexée », indépendamment des volontés de la Russie ou des États-Unis. Après Jeddah, Zelensky à Hiroshima La ville accueille le G 7 et le Japon se retrouve « pris en tenaille » dans la guerre de tranchées qui oppose la Chine aux États-Unis. « Place aux herses et aux digues », annonce Le Monde… Place, surtout, « à une rivalité systémique assumée. » Finis les discours autour d’une simple compétition économique : la bataille se joue désormais sur des domaines qui peuvent être militarisés, de l’intelligence artificielle aux biotechnologies. Pékin et Washington abandonnent leur « optimisme prudent » pour embrasser une rivalité « relevant aussi de la sécurité nationale. » Et « en première ligne » donc de cet affrontement : le Japon. Non seulement parce qu’il abrite cette rencontre où deux puissances se regardent en chiens de faïence, mais aussi parce que, rappelle La Croix, Tokyo « est connecté à la Chine par d’intenses relations économiques » tout en étant « l’allié des États-Unis. » Une amitié précieuse, car, même si le Japon fait du sommet une tribune pour la suppression du nucléaire, il profite tout de même du « parapluie américain » qui le protège « du bellicisme de ses voisins nord-coréens et chinois », pointe Le Figaro. Pour le quotidien, il est donc encore loin le temps de la dénucléarisation. « La cause du désarmement n’a jamais paru aussi improbable » conclut-il. Des tensions entre Emmanuel Macron et Élisabeth Borne en France La tempête des retraites est passée, mais elle a laissé des marques dans le duo entre le président et la Première ministre. Dernière illustration : cette proposition de loi pour abroger la réforme tant contestée. Emmanuel Macron dit oui au débat, Élisabeth Borne dit non, bref, l’un « laisse faire le sale boulot » par l’autre « qui jette ses derniers feux » selon des informations recueillies par La Croix. Dans le paysage désolé de l’après-retraites, il semble que le président ne pourra renaître que des cendres de sa Première ministre qui semble toujours, aux yeux du Monde, « empêtrée dans ses rencontres avec les syndicats. » Dans ce combat pour « réinstaller le président de la République au cœur de la relance », les désaccords, « cafouillages » et autres annonces disparates se multiplient – entre « plan vélo », « plan pour sécuriser Internet », et propos sur les mesures environnementales. L’environnement mal en point Plus de la moitié des lacs naturels et des réservoirs ont perdu de l’eau ces trente dernières années. Une baisse de volume d’eau « largement attribuable » à la consommation humaine et au réchauffement climatique, selon une étude publiée dans la revue Science. C’est le serpent qui se mord la queue, car en retour, « l’assèchement des lacs pourrait accélérer le changement climatique », selon Jean-François Creteau, à l’origine de cette étude et rencontré par Libération. Et pour cause : en s’asséchant, les lacs et réservoirs « libèrent des gaz à effets de serre », du méthane notamment, « sans qu’on sache dans quelle proportion » cela va contribuer à l’augmentation des températures. Impossible de prévoir également dans quelle mesure le niveau d’eau va continuer à baisser dans les lacs. Reste une solution et une seule : « utiliser moins d’eau. » 
5/20/20234 minutes, 2 seconds
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À la Une: tentative de réhabilitation pour Bachar el-Assad, de retour sur la scène arabe

La presse n’a pas de mots assez durs pour qualifier ce retour « tragique », estime tout simplement La Croix. Le président syrien est attendu à Djeddah, en Arabie saoudite, pour le sommet de la Ligue arabe. Onze ans d’exclusion pour en arriver à « la consécration d’un homme qui a attendu son heure, aux dépens d’une population syrienne étranglée et d’une économie exsangue », écrit le quotidien. Libé ne dit pas autre chose et évoque « une revanche personnelle éclatante pour [le dirigeant], traité en paria depuis des années ». Un retour en grâce lié au « réalisme régional » mais qui témoigne surtout, selon La Croix, de « l’absence et l’impuissance des occidentaux sur la scène moyen-orientale ». En clair, renchérit Libération : « Le vent a tourné chez les nouveaux puissants du Golfe ». Face à des pétro monarchies qui gagnent en pouvoir, « le maillon faible reste l’Europe » qui finit par envisager de renouer avec Damas pour ne pas être laissée sur le carreau. Mais le journal s’interroge : « Quel intérêt peut-on (…) recevoir en échange d’une réhabilitation d’un tueur de masse ? » Hiroshima accueille le sommet du G7 Le Japon, « hôte impeccable mais mauvais élève » de l’organisation, selon Le Figaro. En cause ? La question des droits humains, et particulièrement des communautés LGBT+. Le même quotidien qui s’insurge ce vendredi 19 mai contre un certain « militantisme trans », épingle le Japon pour ses déclarations vagues concernant la défense des minorités sexuelles. Le pays a d’autres préoccupations en tête, d’ordre géopolitique, et tout particulièrement les relations avec la Chine. « Les sept principales économies occidentales (…) sont en train de recalibrer leurs relations » avec Pékin, analyse Le Monde. Question pour le moins sensible, car « Xi Jinping se positionne en allié de Vladimir Poutine », là où le G7 maintient « son engagement à soutenir l’Ukraine "tant qu’il le faudra" ». Un enjeu particulièrement fort pour Tokyo, « seul pays asiatique du G7, voisin d’une Asie du Nord Est grosse de dangers » que Le Monde énumère, entre la Chine, la Corée du Nord et la Russie. Le Parisien se penche sur le « combat d’une mère » Une lutte pour « la vérité », celle de la mère de Shiloh, adolescente morte en 2021, à 13 ans, en raison d’un cancer du sein extrêmement rare. Une maladie qui pourrait être liée à la pollution. Le quotidien raconte comment, à 3 ans, la petite fille était déjà exposée de manière préoccupante à des métaux – bismuth et étain – puis à 13 ans, à du titane, du cérium, de l’antimoine mais aussi du mercure, du plomb et du chrome. Pour des associations sollicitées par la famille de Shiloh, la petite fille a pu être « empoisonnée » par son environnement. Son école était « proche d’anciens sites industriels » - à quelques mètres à peine de chaudronneries, garages et autres ateliers utilisant des solvants. Mais à ce stade, le décès de l’adolescente « reste un mystère ». Et, d’après le journal, les potentiels responsables, mairie et conseil départemental se renvoient la balle. Sans réussir à briser la détermination de la mère de Shiloh, « prête à tout » pour savoir ce qui s’est passé. Les sportives transgenres face à un « parcours d’obstacles » Libération propose une enquête sur ces sportives nées dans un corps d’homme, mais qui se voient au féminin. Et qui souffrent de situations « inégales en fonction des disciplines », la faute à « l’absence de législation commune à toutes les fédérations mondiales » et l’absence, aussi, « de consensus scientifique international ». Dans ce flou général, les accusations de triche s’épanouissent, « les détracteurs dénonçant un supposé avantage biologique des athlètes trans sur leurs concurrentes ». Depuis 2021 et faute de consensus applicable de la même manière à tous les sports, chaque discipline « établit ses propres critères d’admission pour les personnes transgenres ». Conclusion : des règles plus dures pour les femmes trans et une double injustice puisque, rappelle Libé, « les hommes trans », ont eux « droit de cité dans les épreuves masculines sans restriction aucune ». Face au dilemme présenté par le monde sportif choisir entre l’inclusion et l’équité sportive, Libé propose cette alternative : « Pourquoi pas les deux ? » D'autant que certains champions, non-trans, ont des physiques hors normes qui leur donnent des avantages indéniables sans qu'on le leur reproche. Et le quotidien de citer l’exemple de ce basketteur de 2m21 « remet-il en cause l’équité parce qu'[il est] trop grand ? »
5/19/20234 minutes, 20 seconds
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À la Une: l’exécutif face à la démission du maire de Saint-Brevin

Le gouvernement tente de faire amende honorable, plus d’une semaine après que Yannick Morez a jeté l’éponge. La Première ministre Élisabeth Borne a reçu l’édile le 17 mai. Une tentative de « recoller les pots cassés », selon Le Figaro, face à une affaire qui écorne l’image du gouvernement. Accusé d’inaction, « l’exécutif a depuis redoublé d’efforts pour apporter son soutien », selon le plus vieux quotidien de France, avec notamment un « pack sécurité » destiné à mieux prendre en charge les élus victimes de menace, et surtout les protéger plus vite. En somme, écrit Libération, l’exécutif « déploie ses aides » mais trop tard : le maire de Saint Brévin a pris son envol et ne compte pas revenir en arrière. Une décision « difficile à prendre » comme il le raconte dans les colonnes de Libé. Mais il n’avait pas le choix, dit-il, face à « l’abandon de l’État, [...] monté crescendo », selon lui. À tel point que dans les colonnes du journal, l’édile « fait le parallèle avec l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty. [...] Aucune réponse de l’État » et, « le maire dit n’avoir pas pu davantage compter sur le soutien de l’autorité judiciaire », rappelle Libé. Un constat repris par La Croix, qui nuance toutefois : des mesures étaient déjà en préparation. Mais il a fallu « accélérer les choses, [...] l’exécutif [ayant] été indirectement mis en cause », et Yannick Morez ayant « particulièrement chargé les préfets, la hiérarchie locale de la gendarmerie ainsi que le procureur de la République ». Des menaces venues de l’extrême droite minimisées C’est l’analyse portée par Libération, qui s’inquiète que le gouvernement ne parle que « vaguement », de « montée des violences ». Pourtant, selon Libé, il y a matière à inquiétude : les pressions venues de l’extrême droite pourraient « n’être qu’un début ». Après Saint-Brévin, « plusieurs autres communes qui doivent accueillir un centre d’accueil pour demandeurs d’asile sont dans le viseur » de la « fachosphère » qui se félicite d’avoir déjà « fait plier les autorités, fussent-elles locales », raconte le quotidien. D’après un cadre de Reconquête, le parti du polémiste d’extrême droite Eric Zemmour, cité par Libération, « on n’entend pas abandonner le combat » même si « l’on fait profil bas ». Les syndicats à Matignon Le dialogue reprend, mais la séquence des retraites a laissé des traces et « la méfiance reste de mise », écrit La Croix. « Face à un dialogue social abimé, les syndicats demandent des gages de bonne volonté » ; mais ils se heurtent à la « prudence » d’Élisabeth Borne. Pourtant, pour le quotidien catholique, « si le gouvernement veut revoir les syndicats, il lui faudra bouger ». Un point de vue que ne partage pas Le Parisien, qui accuse les organisations sociales de « toujours [...] refuser de tourner la page ». Le quotidien ironise sur la « liste à la Prévert » des exigences syndicales, entre « les propositions sur les salaires, le pouvoir d’achat, les conditions de travail » ou encore le retour aux règles antérieures sur la réforme de l’assurance chômage. Plutôt qu’un vent d’espoir c’est donc « un air de déjà vu » qui a soufflé sur Matignon, laissant peu de perspectives « d’aboutir à l’élaboration d’un quelconque agenda social ». Et Le Monde ne s’y trompe pas : les syndicats ont beau « reprendre le dialogue », ils « maintiennent la pression sur la réforme des retraites ». Malgré l’été qui approche, pas question donc de prendre des vacances. Pas de vacances non plus pour la sécheresse Alerte lancée par Libération, inquiet d’un été « au régime sec ». Dans une tribune publiée sur le site indépendant Reporterre, plusieurs élus pointent aussi le « désastre écologique qui s’accélère sous nos yeux », dont la « sécheresse historique » est un des symptômes. Dans ce contexte, ces représentants trouvent « ahurissant » l’appel lancé il y a une semaine par Emmanuel Macron à mettre sur pause les réglementations européennes en matière de climat. « Le chantre du progressisme de 2017 est désormais devenu publiquement le perroquet de la droite écolo-sceptique », s’insurgent les signataires de ce texte, alors que le dérèglement climatique « est loin, lui, de prendre une pause ». Libé s'insurge également contre les mesures prises par l'État, les restrictions... Bref, le fameux « appel à la sobriété », véritable « chiffon rouge » qui « autorise [...] la dilution du débat dans le petit geste ». Libé s’agace : « Une politique de l’eau à la hauteur du défi climatique est tout sauf l’injonction morale aux petits gestes. » Les mesures actuelles font plouf… Conclusion : « La transition [a] le bec dans l’eau. »
5/18/20233 minutes, 52 seconds
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À la Une: les dessous de l’enlèvement d’Olivier Dubois

C’est une longue enquête menée par RFI, TV5 Monde, Libération et Le Monde. Nous l’exposons sur notre antenne depuis ce mercredi matin et les deux quotidiens, Libération et Le Monde, donc, en font largement l’écho dans leurs dernières éditions. « Derrière l’enlèvement du journaliste Olivier Dubois au Mali, les manœuvres et les ratés des autorités françaises », titre Le Monde. En effet, « l’affaire est compromettante pour l’État français », affirme le quotidien du soir. C’est le fruit d’une enquête conjointe d’un an et demi qui « montre que les militaires de l’opération antiterroriste française Barkhane ont été informés du projet d’Olivier Dubois de rencontrer un chef jihadiste. Dans un premier temps, ils ont tenté d’utiliser le travail du reporter pour localiser cet émir d’al-Qaïda au Sahel. Puis, jugeant le rendez-vous trop risqué, ils ont renoncé in extremis à l’opération. Mais, souligne Le Monde, ils n’ont pas déployé les moyens adaptés pour empêcher l’enlèvement d’Olivier Dubois à Gao, dans le nord-est du Mali, au printemps 2021. » « Risque inconsidéré » « Le trouble jeu de l’armée française », s’exclame Libération qui s’interroge : « L’armée française a-t-elle été tentée d’utiliser un journaliste à son insu pour localiser un ennemi ? Si oui, qui a décidé de lever soudainement la surveillance, laissant Olivier Dubois tomber dans le piège qui lui était tendu ? Contacté par Libération, le ministère des Armées n’a pas répondu à nos questions, pointe le journal, précisant simplement qu’il "coopérait pleinement avec la justice". » Commentaire du journal : « C’est bien le minimum. » Libération qui a interrogé Arnaud Froger, le responsable Afrique de l’ONG Reporters sans frontières, que l’on a également entendu sur notre antenne ce mercredi matin : Arnaud Froger dénonce « le risque inconsidéré qu’a pris la force Barkhane » avec cette opération. « En France, dit-il, on ne devrait pas pouvoir utiliser un journaliste comme un cheval de Troie pour obtenir des renseignements, surtout si cette opération risque de mettre un peu plus sa vie en danger. Sans minimiser la propre responsabilité du journaliste sur ce projet d’interview, qui était par nature risqué, cela pose de sérieuses questions sur ce que sont prêts à faire nos services et notre armée pour des opérations de renseignement. C’était plus que de la légèreté. C’était de la négligence. » La nébuleuse des Frères musulmans en France frappée au portefeuille À la Une également cette enquête du Figaro sur la lutte des services secrets français contre les Frères musulmans, cette nébuleuse islamiste interdite dans la plupart des pays arabes, y compris en Égypte où elle est née, car considérée comme terroriste. Une nébuleuse bien présente en France. « Deux ans après la loi séparatisme, l’exécutif accélère son offensive sur le front de l’islam radical, pointe Le Figaro, en frappant cette fois les Frères musulmans au portefeuille. Les services de renseignements révèlent en effet qu’une vingtaine de fonds douteux liés à l’islam politique ont été identifiés et qu’au total, près de 25 millions d’euros ont d’ores et déjà été gelés. » Interrogée par le journal, la spécialiste de l’islamisme, Florence Bergeaud-Blackler, pointe l’influence « considérable » de l’idéologie frériste, affirme-t-elle, sur des millions de personnes en France. « Ayant au fil de quatre décennies couvert le territoire d’associations, de centres islamiques, d’activités sociales, sportives et éducatives pour les jeunes issus principalement de l’immigration maghrébine et africaine, les Frères musulmans ont imposé leur conception légaliste, intégraliste et politique du religieux, affirme Florence Bergeaud-Blackler, souvent en rupture avec la religion parentale. Ce sont les enfants qui sont priés de ramener leurs parents à la "vraie religion". Le résultat est que de nombreux jeunes Français musulmans réislamisés se considèrent comme des ambassadeurs de l’islam en France. » Et Le Figaro d’applaudir la fermeté du gouvernement : « L’exécutif s’attaque aujourd’hui de plus près aux circuits financiers qui alimentent la confrérie frériste : il était temps. Nul doute cependant, tempère le journal, que sans un véritable retournement politique, cette opération, si salutaire soit-elle, ne suffira pas à enrayer la progression du fondamentalisme. » Oiseaux en danger ! Enfin, un seul et même titre pour les journaux régionaux du groupe Ebra : Les Dernières Nouvelles d’Alsace, le Républicain Lorrain, le Bien Public, le Dauphiné ou encore Le Progrès de Lyon : « Oiseaux en danger, il faut agir ! » En effet, pointent ces journaux, « nos villes et nos campagnes ont perdu plus d’un tiers de leurs oiseaux en 30 ans ». En cause, l’agriculture extensive et les pesticides… La solution, changer de modèle agricole. Un défi immense mais à notre portée si on veut revoir des mésanges huppées, des moineaux friquets, des bruants jaunes ou des faucons crécerelles.
5/17/20234 minutes, 32 seconds
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À la Une: «Emmanuel félicite Macron»

C’est le titre choisi par Libération, qui revient sur l’interview du président au journal de TF1 hier lundi, et sur ses annonces lors d’une journée consacrée aux investisseurs étrangers à Versailles. « Treize milliards d’euros investis, et plus de 8 000 emplois » promis par les grandes entreprises, écrit le quotidien de gauche. « Tous les chiffres sont bons pour en faire oublier un autre : le report de l’âge légal de la retraite à 64 ans », tacle Libé. « Macron sur tous les fronts », titre de son côté Le Parisien – Aujourd’hui en France. « Macron choisit la stratégie de la saturation médiatique », analyse Le Figaro. « En moins de six semaines, Emmanuel Macron a accordé de très longues interviews à Pif Gadget, au Parisien, à Politico, à Challenges, au groupe de presse régionale Ebra ou encore au Financial Times », rappelle le journal classé à droite. Emmanuel Macron, qui « avait inauguré son mandat en pestant contre les présidences "bavardes" ne croit plus au concept de rareté », écrit le quotidien dans un éditorial. Objectif : « Reprendre la main », après la contestation des retraites. Mais « parler tout le temps [...], c’est risqué de n’être entendu sur rien » et « donner l’impression qu’il ne fait pas confiance » à sa Première ministre, estime l’éditorialiste. Élisabeth Borne reçoit les syndicats « Les syndicats vont redire leur opposition à la réforme mais ne refusent plus d’aborder les prochains sujets », et « veulent peser sur l’agenda social », pointe Le Figaro dans ses pages roses, consacrées à l’économie. Et cela passe, estime le journal, par « un style plus menaçant qu’avant de la part de la nouvelle dirigeante de la CGT », syndicat classé à gauche. Sophie Binet, c’est son nom, interviewée dans les pages du Parisien. Pourquoi va-t-elle à Matignon « si la réforme des retraites n’a pas été retirée ? », demande le quotidien populaire. « Pour engager une vraie discussion sur le risque pour le pays » si la réforme est maintenue, dit-elle. « La page ne se tournera pas », assure aussi celle qui dénonce « une stratégie [...] de division », puisque les leaders syndicaux sont reçus chacun séparément. « Nous sommes en position de force », estime pour sa part le leader du syndicat réformiste CFTC, interviewé par l’Humanité. Il espère encore que la réforme des retraites puisse être retirée. Des aides soumises à conditions pour les entreprises Outre la réforme des retraites, le quotidien catholique La Croix tente de faire la liste des autres sujets qui seront abordés : salaires, emploi des seniors, réforme de l’assurance chômage, représentation des salariés dans l’entreprise… Et puis, la CGT et la CFDT, les deux plus grands syndicats français, souhaitent que les aides de l’État aux entreprises soient davantage soumises à conditions, souligne La Croix. Ces aides représentaient « 157 milliards d’euros en 2019, soit trois fois le budget de l’éducation nationale », précise le quotidien. Les représentants du patronat assurent que ces aides viennent compenser « la fiscalité la plus forte d’Europe pour les entreprises ». Jeanne Du Barry adoré(e) ou détesté(e) Avec ce film présenté en ouverture du festival, hors compétition : Jeanne du Barry, du nom de la dernière favorite du roi Louis XV. « Un film plutôt conforme à la réalité » historique selon le Figaro pour qui « le résultat est brillant » et Maïwenn, la réalisatrice, « mérite les applaudissements ». Les Échos la place en opposition avec l’actrice Adèle Haenel, qui a annoncé la semaine dernière quitter le cinéma pour se consacrer aux luttes féministes et politiques. « Maïwenn, elle, ne lâche rien », se réjouit le quotidien économique, qui salue le fait qu’elle ait réussi à convaincre Johnny Depp de jouer dans le film (il interprète Louis XV). Et si le long-métrage et sa réalisatrice plaisent à la presse conservatrice, c’est moins le cas dans le reste du paysage journalistique. « Maïwenn saoule au Bourbon », dans cette « énorme entreprise de cabotinage […] où la cinéaste tire la couverture à elle », assène Libération, qui déplore la « foire à ragots » autour d'un film « redondant » et « neuneu ». Pour Libé, la participation de l’acteur américain Johnny Depp prouve que le fait qu’il ait été mis en cause pour des violences contre son ex-compagne n’a en rien entravé sa carrière.
5/16/20234 minutes, 12 seconds
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À la Une: suspense encore en Turquie…

« Erdogan réélu ou battu ? », s’interroge La Croix. « La Turquie retient son souffle », s’exclame Ouest France. Eh bien, il faudra attendre le second tour de la présidentielle, le 28 mai. À l’issue du premier tour hier, le président sortant obtient un peu plus de 49% des voix contre près de 45 pour son rival, l’opposant Kemal Kiliçdaroglu. « Pas tout à fait une victoire, mais certainement pas une défaite, pointe Le Figaro, pour Recep Erdogan, autocrate islamo-conservateur à la tête du pays depuis vingt ans, qui s'est affirmé convaincu devant une marée de partisans exultants au cœur de la nuit "de servir encore son pays pendant cinq ans". Même confiance affichée par son rival, qui a promis à son camp qu'il allait "absolument gagner au second tour", faisant valoir "le besoin de changement dans la société". » Tout de même, relève Le Parisien, « c’est la première fois que le chef de l’État, 69 ans, sera contraint à se présenter une deuxième fois devant les électeurs faute d’avoir réuni 50% des voix. » « En 2018, lors de la dernière présidentielle, le chef de l’État l’avait emporté au premier tour avec plus de 52,5 % des voix, rappelle Le Monde. Ce ballottage constitue donc déjà un revers pour Erdogan, qui a su développer son pays et le tirer vers la prospérité avant d’engager une dérive autocratique. C’est aussi un encouragement pour la vision laïque et pro-démocratie de Kemal Kiliçdaroglu, à la tête du CHP, le parti de Mustafa Kemal Atatürk, fondateur de la Turquie moderne. » Un processus électoral démocratique En tout cas, « quel que soit le résultat, la démocratie turque sort gagnante des élections », affirme pour sa part Libération. Le scrutin s’est déroulé sans incidents. Et « malgré toute sa dérive autoritaire, Erdogan ne peut toucher ni influer sur les processus électoraux. On avait déjà observé, rappelle Libération, comment il s’était incliné lors des élections municipales de 2019 à Istanbul ou Ankara, remportées par les opposants à l’AKP. Après avoir contesté une première fois les résultats qui ont été invalidés, un deuxième scrutin avait confirmé l’élection de l’opposant Ekrem Imamoglu à la mairie stambouliote, aujourd’hui figure du bloc d’apposition. » Et Libération de conclure : « la vitalité affirmée de la démocratie électorale en Turquie après le scrutin de ce dimanche risque, en cas de nouvelle victoire du président sortant, de conforter ce dernier davantage dans ses orientations, y compris les moins démocratiques. Puisque le peuple turc le veut. » Camille Étienne : « stopper l’écocide » On reste avec Libération qui publie en première page cette photo d’une jeune femme de 25 ans, quasi-inconnue du grand public… Il s’agit de Camille Étienne, activiste du climat, qui publie cette semaine un ouvrage intitulé Pour un soulèvement écologique. « Ma seule mission, affirme-t-elle, c’est tenter de créer cette envie de désobéir chez des gens empêtrés dans une apathie orchestrée par des individus qui veulent nous y maintenir. Leur donner un peu d’énergie pour qu’ils disent "ça suffit, on est puissants". » Et Libération de lui emboiter le pas. Car il y a urgence, pointe le journal : « le préfet des Pyrénées-Orientales annonçant des restrictions drastiques d’eau dans un contexte de sécheresse historique ; des incendies dévastateurs qui font rage dans l’Alberta ; des montagnes qui s’effondrent, forçant l’évacuation de villages centenaires ; le gouvernement espagnol essayant vainement de lutter contre le manque d’eau… Toutes ces nouvelles alarmantes ont été publiées la semaine dernière, mais les sévères mises en garde des scientifiques ne sont toujours pas prises en ligne de compte, déplore le journal. Nous n’arrivons pas, psychologiquement, à saisir l’ampleur de ce qui se passe et à accepter le changement nécessaire. (…) Voilà bien pourquoi nous avons besoin d’une militante écologique comme Camille Étienne, s’exclame Libération. Adepte des protestations allant du lobbying classique à la désobéissance civile, il est temps pour elle de passer à la vitesse supérieure (…). Adieu donc au conflit générationnel, aux hésitations polies, à l’obéissance automatique ; car comme chacun le comprendra, il s’agit maintenant de stopper un écocide organisé se masquant en impuissance politique. »
5/15/20234 minutes, 17 seconds
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À la Une: Élisabeth Borne fait de la résistance

Première ministre, la cheffe du gouvernement entend le rester. « Je veux continuer à relever (les) défis (…) auxquels notre pays fait face », dit Élisabeth Borne au Journal du Dimanche. Pour la Première ministre, l’important, c’est « avancer », même si, admet-elle dans Le JDD, « je n’ai pas de doute que certains se verraient bien à ma place ». Comme le formule avec relâchement cet hebdomadaire, Élisabeth Borne « n’a pas l’intention de lâcher le morceau » ! Ciotti et le cabinet fantôme À droite, du nouveau. Le parti Les Républicains se dote d’un shadow cabinet, autrement dit un contre-gouvernement. Président de ce parti de droite, Éric Ciotti en dévoile la composition dans Le Journal du Dimanche. En tout, 32 secrétaires nationaux mêlant toutes les tendances des Républicains et qui seront, tout à la fois, chargés notamment de coordonner le travail programmatique du parti « en vue de construire un projet d’alternance », explique Le JDD. Wauquiez, le retour Lui rompt deux ans de silence. « Lui », c’est Laurent Wauquiez. Espoir de nombre de militants Les Républicains, l’ancien ministre et actuel président de la région Rhône-Alpes (centre sud-est du pays), présente ses idées pour la France. « Moi, président… », semble dire Laurent Wauquiez à la Une de l’hebdomadaire Le Point, auquel cette figure de proue de la droite française livre sur une dizaine de pages « son projet pour la France ». Dans l’entretien qu’il a accordé au Point, l’ex-président du parti Les Républicains dénonce « l’idéologie de la déconstruction », mais aussi « le « coup d’État » organisé par les cours suprêmes (…) qui, dans les années 1970 et 1980 se sont arrogés le pouvoir d’écarter la loi, tel que la Cour de cassation, le Conseil d’État, la Cour européenne des droits de l’homme, la Cour de justice de l’Union européenne et, « en partie le Conseil constitutionnel ». Selon Laurent Wauquiez, « les cours suprêmes ont plus de pouvoir aujourd’hui que des élus choisis par le peuple, alors qu’elles n’ont aucune légitimité démocratique ! ». De quelle manière Laurent Wauquiez compte-t-il corriger cela ? « En inscrivant dans la Constitution un principe simple imposant que les plus hautes juridictions, à l’exception du Conseil constitutionnel, ne peuvent écarter la loi. Quand le peuple s’est exprimé, la loi qui traduit sa volonté doit s’appliquer », dit-il au Point. Selon son principe ainsi édicté, le Conseil d’État n’aurait pas pu rendre « quasi impossible l’exécution des reconduites à la frontière ». Sans aller jusqu’à prôner le Frexit, c’est-à-dire la sortie de la France de l’Union européenne - à l’instar du Brexit, la sortie du Royaume-Uni de ladite Union - Laurent Wauquiez, dessine ainsi dans Le Point, l’ossature de son programme présidentiel.  Européennes, le crash-test La droite française tente de se remettre en selle, dans la perspective des élections européennes, l’an prochain. Un scrutin de tous les dangers pour elle. Selon un sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche, une liste du Rassemblement national conduite par son président, Jordan Bardella, arriverait en tête des élections européennes en France, recueillant 26% des intentions de vote, à égalité avec la Nupes, si cette alliance de gauche présentait une liste unique. Viendrait ensuite une liste Renaissance conduite par le macroniste Stéphane Séjourné, 22%, une liste Les Républicains conduite par Michel Barnier ne recueillant que 11%, indique Le JDD. L’aporie de la droite Sondage préoccupant pour la droite française, qui demeure encalminée dans l’éternel débat : quelle ligne européenne pour elle ? À la dérive depuis la déroute de leur candidate, Valérie Pécresse, lors de l’élection présidentielle, l’an dernier, Les Républicains joueront en effet rien moins que leur survie lors des élections européennes de l’an prochain. Ce qui conduit l’hebdomadaire L’Express à poser la question : « quelle tête de liste, quelle ligne ? » pour des Républicains qui « n’ont plus le droit à l’erreur ». Dans ce magazine, un cadre LR explique justement l’importance du choix de la tête de liste et de la ligne européenne du parti. « Décide-t-on d’aller chercher les électeurs de droite macronistes avec un discours proeuropéen ou choisissons-nous une stratégie plus à droite par peur d’une hémorragie vers Zemmour ? », dit-il à L’Express. Dès lors, on comprend mieux le dilemme des Républicains en général et de Laurent Wauquiez en particulier. Dans L’Express, un de ses proches, « soucieux de déconnecter le sort de l’ancien président LR de ce scrutin à haut risque », assure que « les européennes ne sont pas structurantes pour lui ». Mais s’il n’y va pas et que Les Républicains essuient un nouveau désastre aux élections européennes de 2024, que restera-t-il du parti dont Laurent Wauquiez pourrait alors prendre la barre, cap sur la présidentielle de 2027 ? Comme le remarque L’Express, « prendre les commandes d’un navire après avoir frappé un iceberg a un intérêt limité ». Que les aspirants-capitaines du Titanic républicain lèvent le doigt…
5/14/20234 minutes, 48 seconds
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À la Une: Erdogan, stop ou encore?

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, va-t-il ou non l’emporter sur son rival, Kemal Kiliçdaroglu ? C’est l’enjeu principal du premier tour d’une élection présidentielle incertaine, demain, en Turquie. Scrutin « incertain », admet la Une du journal Le Monde. Lequel a, sans surprise, choisi son camp. « Si M. Erdogan perdait cette élection, la population gagnerait en liberté, en prospérité aussi, à condition que le nouveau gouvernement s’attache à assainir l’économie. Bienvenue après vingt ans d’un pouvoir sans partage, l’alternance aurait des conséquences bien au-delà des frontières de la Turquie, marquant un nouveau départ dans les relations avec l’Union européenne et les États-Unis, espère Le Monde. Elle enverrait aussi un message positif aux dirigeants des démocraties en montrant que leurs homologues populistes à poigne peuvent être vaincus par les urnes », veut croire le quotidien du soir. Le Figaro n’écrit guère autre chose. Le président turc « paraît légèrement devancé dans les sondages par un rival qui semble être en tout point son négatif », résume ce quotidien. Mais que valent les sondages ? C’est toute la question. Tout est donc possible, car « le peuple turc est éminemment politique, remarque Le Figaro : il vote massivement, sérieusement (…) Pour une fois unie, l’opposition n’est pas désarmée. Elle peut l’emporter du fait de la déliquescence de l’économie (…) et de l’usure d’un régime personnel dont le populisme s’est mué en clientélisme ». Alors ? Alors de deux choses l’une. Soit Erdogan l’emporte, et « il choisira sûrement la fuite en avant - autoritaire, islamiste et anti-occidentale ». Soit la coalition de six partis de l’opposition triomphe, et elle pourra alors « assurer la transition vers une revitalisation de la démocratie turque. Nul doute qu’une cure de "dé-erdoganisation" aurait des effets au-delà des frontières de ce pays placé à la charnière des enjeux géopolitiques en Europe et au Moyen-Orient », veut croire Le Figaro. Erdogan vs Macron La France, ça va de soi, ne soutient aucun candidat. Mais il ne fait guère de doute que Paris apprécierait l’alternance en Turquie. « En cas de défaite de Recep Tayyip Erdogan, on peut imaginer que l’Élysée ne pleurera pas la chute de celui qui avait souhaité en 2021 voir "la France se débarrasser du problème Macron le plus tôt possible". Auparavant, il avait douté de "la santé mentale" du président français », estime et rappelle Le Parisien. La sublime porte À la lecture de la presse française, pas facile, ce matin, de dénicher un avis favorable à Erdogan. Et pourtant, ce dernier ne manque pas d’atouts-maîtres en main. En matière de politique étrangère, souligne le site Mondafrique, au sujet du dossier ukrainien, notamment. Lequel « a permis au président Erdogan, victime de son franc-parler notamment dans ses relations houleuses avec le président français Emmanuel Macron, de se révéler en "faiseur de paix" et en négociateur hors pair. La Turquie est le seul pays qui est parvenu à entretenir des relations confiantes tant avec l’Ukraine qu’avec la Russie, pointe ce journal en ligne. C’est notamment sous la médiation d’Ankara et avec la bénédiction des Nations unies que la Russie et l’Ukraine ont signé fin juillet à Istanbul un accord pour l’exportation de céréales », souligne-t-il. Mondafrique rappelle aussi la visite d’Erdogan en Arabie saoudite. Ce fut une rencontre avec les dirigeants saoudiens « que l’on peut qualifier d’historique ». Autre coup de maître du calife d’Ankara, l’opposition de la Turquie à l’adhésion de la Suède à l’Otan. Plus globalement, la politique étrangère d’Erdogan fut « brillante », estime ce journal. Alors, certes, la crise économique est « le talon d’Achille » d’Erdogan, admet Mondafrique, mais le président turc, « malgré l’usure du pouvoir et un autoritarisme jamais démenti, reste populaire auprès de nombreux Turcs séduits par sa rhétorique nationaliste ottomane, sa fidélité à des valeurs islamiques dominantes dans la société et son charisme que personne ne conteste ». Et son « règne » a redonné sa « fierté » à la Nation turque. L’Opinion, dix ans de liberté Un anniversaire pour conclure, celui des dix ans du journal l’Opinion. « Média libéral, pro business et pro-européen », l’Opinion et ses « huit pages quotidiennes de bon vieux papier journal », devenues douze, en deux cahiers, débusque depuis dix ans « les modes, les fausses valeurs, les gourous », s’enorgueillit son président et directeur, Nicolas Beytout. Sous sa houlette, l’Opinion, depuis dix ans, assume d’être parfois « à contre-courant ». Et si, comme disait Stendhal, « la France est un pays où il est plus important d’avoir une opinion sur Homère que d’avoir lu Homère », ce qui importe, comme disait Sénèque, « c’est l’opinion que tu as de toi-même et non l’opinion que les autres ont de toi », souligne justement l’Opinion. Bon anniversaire, confrère.
5/13/20234 minutes, 47 seconds
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À la Une: Sarkozy hanté par le fantôme Kadhafi

Dans l’affaire des présumés financements libyens de la campagne électorale victorieuse de Nicolas Sarkozy, en 2007, le Parquet national financier demande le renvoi devant un tribunal correctionnel de l’ancien président de la République ainsi que celui de trois de ses ex-ministres aussi, Claude Guéant, Brice Hortefeux et Éric Woerth, plus celui de l’homme d’affaires Thierry Gaubert ou encore les intermédiaires Ziad Takieddine et Alexandre Djouhri. En tout, treize personnes, présumées innocentes, ça va de soi. Ordonnance de renvoi pour des faits de « corruption », « association de malfaiteurs », « financement illégal de campagne électorale » et « recel de détournement de fonds publics », souligne Mediapart, qui avait révélé l’affaire il y a douze ans. Étant rappelé que pèse sur Nicolas Sarkozy un soupçon de pacte de corruption avec l’ex-dictateur libyen Mouammar Kadhafi avant l’élection présidentielle de 2007, en France, Mediapart estime que, si procès il y a, « celui-ci sera historique, tant les faits au centre de l’affaire des financements libyens assoient aujourd’hui le soupçon judiciaire d’une démocratie qui s’est vendue en connaissance de cause à une dictature », bucheronne ce journal en ligne. C’est un « petit tremblement de terre politico-médiatique (qui est) en vue », anticipe Libération. D’autant que Nicolas Sarkozy, jeudi prochain, connaîtra la décision de la cour d’appel dans le dossier des « écoutes », qui lui a valu une condamnation en première instance à trois ans de prison, dont un ferme, pour corruption et trafic d’influence. « Il sera aussi rejugé à partir de novembre 2023 en appel dans l’affaire Bygmalion, qui lui a valu un an de prison ferme en première instance », rappelle Libé. N’en jetez plus ?.. Les Républicains, la chute Le parti Les Républicains ne fait plus recette. Les adhésions sont en « chute libre », pointe Le Parisien. Ce quotidien illustre ladite « chute libre » de chiffres éloquents. Ainsi, durant le premier trimestre de cette année, la fédération Les Républicains des Yvelines a enregistré 980 adhésions, contre 4 000 à pareille époque un an plus tôt. Dans les Bouches-du-Rhône, ce parti de droite a attiré moins de 700 militants, contre 3 000 l’an dernier, et 3 000 dans les Alpes-Maritimes, contre 9 000 en 2022, dans le fief-même du président du parti, Eric Ciotti. « Soit une baisse constatée de 70 à 80 % dans ces territoires, pointe Le Parisien. La tendance au niveau national ne serait guère meilleure, autour de 40 000 militants à jour de cotisation, quand, un an plus tôt, à la même époque, ils étaient 50 000 ». Selon un parlementaire LR interrogé par ce journal, c’est « une catastrophe ». Le maire jette l’éponge À gauche, c’est l’indignation après la démission du maire divers droite de la commune de Saint-Brevin-les-Pins, dans l’ouest du pays. Il était visé par une campagne d’intimidation de militants d’ultra-droite. Lesquels lui reprochaient de ne pas s’opposer au déménagement et à l’agrandissement dans sa commune d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile. Il y a deux mois, son domicile a été incendié. Se sentant abandonné par les pouvoirs publics, Yannick Morez a jeté l’éponge. Et en effet, ce matin, la presse proche de la gauche s’indigne. « La macronie semble incapable de combattre la menace fasciste. Ou pire, ne le veut pas », fulmine ainsi L’Humanité. Le quotidien communiste reproche au gouvernement de comparer « le fascisme à l’extrême-gauche ». Certes, les dirigeants français ont réagi à la démission du maire de Saint-Brévin-les-Pins, mais le soutien de l’État au maire démissionnaire « arrive trop tard », déplore Libération. (…) Que dire de l’obsession de Gérald Darmanin à dénoncer le « terrorisme intellectuel » de l’extrême gauche, comparée à son silence face aux violences de l’ultra-droite ? Que dire de sa propension à instrumentaliser, avec le soutien du chef de l’État, les thématiques chères à l’extrême droite, l’immigration en tête ?  Pour ce quotidien, « cette politique de l’amalgame, cette instrumentalisation des thèmes du RN, est coupable. Elle banalise une idéologie raciste et xénophobe. C’est consternant. Et politiquement stupide, puisque le vrai bénéficiaire de cette stratégie nauséabonde sera l’extrême droite elle-même », anticipe Libé. Ou feint d’anticiper, qui sait ?..
5/12/20234 minutes, 27 seconds
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À la Une: Macron au charbon…

« Macron au charbon pour tourner la page » : c’est le grand titre de La Dépêche du Midi. Avec cette interrogation en pages intérieures : « comment Emmanuel Macron peut rebondir ? Le chef de l’État lance à partir d’aujourd’hui de nombreux chantiers industriels. Il veut montrer que la France va de l’avant malgré la contestation toujours active contre la réforme des retraites. Il espère ainsi reprendre la main pour la suite du quinquennat. » Et il s’appuie donc sur ce thème qui lui est cher de la réindustrialisation du pays : là, il « joue sur du velours, commente La Dépêche, fort d’avoir enrayé la chute des emplois industriels depuis 2017, d’en avoir créé 90 000, d’avoir su attirer les investisseurs étrangers et de nouvelles usines. La dynamique est incontestable. » Mais, s’interroge le journal, « sera-t-elle suffisante pour donner le souffle et la vision qui manquent à ce second quinquennat ? (…) Emmanuel Macron doit aussi comprendre qu’il faut avancer ensemble pour aller plus loin, estime La Dépêche. Retrouver le sens du collectif, avec les partenaires sociaux, les élus locaux, et les Français, est indispensable. Quatre ans ne seront pas de trop pour y parvenir. » « Saturer l’espace » « Macron, l’illusion rythmique », s’exclament Les Échos. « Réindustrialisation, Jean Moulin, lycée pro, il parle de tout, tout le temps, à coups de milliards, et sur tous les supports, de la vidéo pour réseaux sociaux au discours en grande pompe. Il n’y a pas que les casseroles qui peuvent faire du bruit, relève le quotidien économique. Emmanuel Macron vit dans une sorte d’urgence à saturer l’espace et à tenter de faire passer la réforme des retraites pour un sujet périphérique. (…) Le président joue les métronomes pour masquer le désarroi qui semble saisir le pouvoir, mais ce rythme contribue à son tour à déstabiliser l’ensemble. Où va-t-on, s’interrogent Les Échos, quel est le cap, comment fait-on pour avoir des majorités ? Le doute n’est pas levé. » Projet immigration : ça s’en va et ça revient… « L’exécutif dans les sables mouvants de l’incertitude », renchérit Le Figaro. Le Figaro qui pointe le retour sur le devant de la scène du projet immigration… Là aussi, c’est révélateur du « climat de fébrilité interne », pointe le journal. « Un texte unique avant l’été, puis reporté, puis deux textes, puis à nouveau un seul, annoncé dans les cent jours, puis un nouveau report, à l’automne, après un constat d’impasse des discussions avec LR, puis une relance, d’ici au 14 juillet, des discussions avec les mêmes acteurs politiques. Il reste encore deux mois au couple exécutif pour remettre le même ouvrage sur le même métier plusieurs fois… Il veut montrer qu’il ne renonce pas à agir sur cette priorité des Français ; il ne réussit qu’à afficher son incapacité à aboutir » Libération ironise : « Loi immigration : le gouvernement re-re-re-revoit son timing. (…) Freinage, accélération, déviation ? Un véhicule ou plusieurs ? Avec qui sur la file de droite ? », s’interroge Libé. « Sur l’immigration, l’exécutif semble décidément avoir perdu les pédales. » Et le journal de s’interroger : « qu’est-ce qui a poussé l’exécutif à revenir à la charge ? Le volontarisme d’un Darmanin, accroché à son projet de loi ? La détermination de Macron, soucieux d’afficher sa fermeté en matière d’immigration ? Ou (encore) la pression de LR qui planche sur deux propositions de loi à l’Assemblée ? » Attentat de Djerba : « une histoire sans fin » À la Une également, l’attentat de Djerba en Tunisie… « Le pèlerinage endeuillé », titre Le Parisien. « Émotion et questions après la fusillade meurtrière près de la synagogue de la Ghriba sur l’île tunisienne. Trois gendarmes ont été tués ainsi que deux pèlerins, dont un Marseillais de 42 ans, père de quatre enfants. Les motivations profondes de l’assaillant restent à préciser. » C’est « une histoire sans fin », soupire le journal. « Depuis les révoltes du Printemps arabe, cette série de soulèvements pour plus de liberté et moins de corruption, la Tunisie est soumise à des secousses successives qui ont régulièrement fait fuir les visiteurs étrangers, déstabilisant un peu plus le pays. (…) L’arrivée au pouvoir d’un président conservateur élu sur une promesse de probité apparaissait comme un gage de stabilité politique après la parenthèse islamiste d’Ennahdha. Mais, déplore encore Le Parisien, sa propension à installer un régime de plus en plus autoritaire et populiste, après la révision constitutionnelle et les déclarations sur les migrants, laissent redouter de nouvelles répliques. »
5/11/20234 minutes, 19 seconds
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À la Une: «Fraude fiscale: un plan pour tourner la page des retraites»

C’est le titre choisi par Le Figaro, après la présentation le mardi 9 mai par le ministre des Comptes publics d’un plan pour « traquer l’évasion fiscale des ultra riches et des multinationales. [...] Après la séquence éprouvante, clivante et forcément impopulaire de la réforme des retraites, écrit un éditorialiste du journal conservateur, c’est un sujet de rebond » pour répondre « à l’exaspération des classes moyennes qui ont le sentiment que les autres s’en tirent toujours ou savent comment échapper aux contrôles ». Mais si Le Figaro estime que le gouvernement « a bien raison de durcir son plan contre la fraude fiscale », une autre éditorialiste du journal dénonce dans le même temps « l’omniprésence de l’État » en France, un pays « parmi les champions de l’impôt », et « le plus imposé de la zone euro », regrette-t-elle. « Impôt-pulaire » En tout cas, avec ce plan du gouvernement voilà « enfin une mesure qui ne sera pas impôt-pulaire », ironise le Canard enchaîné. L’hebdomadaire satirique qui semble démenti par une autre Une, celle de L’Humanité, qui tacle « l’intox fiscale du gouvernement. [...] Bercy prépare des coupes drastiques dans les budgets publics, au mépris de toute justice sociale, dénonce L’Huma. Pas question [dans ce plan] d’un rétablissement de l’impôt sur la fortune », s’indigne le journal. Le scepticisme règne aussi chez leurs confrères de Libération. Car si le gouvernement annonce une hausse de 25% des contrôles fiscaux, et 100 millions d’euros pour des moyens de renseignement supplémentaires, il n’y aura pas de créations d’emplois, lit-on dans Libé. « Les annonces, louables dans leur principe, ne semblent pas à la hauteur des stratégies d’optimisation suivies massivement par les plus aisés », estime le journal de gauche, qui souligne qu’en « France le taux effectif d’imposition des 370 foyers fiscaux les plus aisés est de seulement 2,5% en moyenne ». Crise du logement Le gouvernement est aussi attendu sur un autre sujet : le logement. « Un modèle à reconstruire », et un plan « qui se fait attendre », pointe le quotidien catholique La Croix en première page. Tandis que Le Monde propose sur son site internet de plonger dans « les racines d’une crise que le gouvernement tarde à affronter ». Si le journal de droite L’Opinion s’inquiète du « surcroit de normes » et de « la démagogique chasse » aux locations de courte durée type Airbnb, Le Monde pointe lui ce décalage : « Le logement est en crise, tous les élus partagent ce constat et pourtant le dossier est absent de l’agenda du gouvernement », tacle le quotidien du soir. Car ce mardi 9 mai devait être présenté un premier bilan du volet logement du Conseil national de la refondation, lancé par le gouvernement en octobre dernier. Mais à la surprise des acteurs du secteur, le rendez-vous a été repoussé sine die par l’exécutif, rapporte Le Monde. Or cette crise ne peut pas attendre, estiment les associations interrogées par le journal, qui appellent à un « réengagement financier de l’État » : « l’effort public pour le logement n’a jamais été aussi bas par rapport au PIB », regrette l’un d’eux. Les ventes de logements neufs ont reculé de 25% en un an, le nombre de crédits pour l’achat d’appartements ou de maisons a lui diminué de 40% (en raisons de l’inflation) alerte La Croix dans son éditorial. « Premier poste de dépense des ménages, ce sujet va-t-il devenir une priorité nationale ? », s’interroge le quotidien catholique. Logement, urbanisme et dérèglement climatique Le journal prolonge la réflexion en se demandant ce que les grandes villes peuvent apprendre des oasis, avec l’exemple de l’oasis de Tiznit, dans le sud marocain. Alors que Paris devrait subir de plus en plus de vagues de chaleur, et que la température pourrait certains jours atteindre les 50°C dans la capitale d’ici à 2080, les grandes villes françaises cherchent des idées pour s’adapter. Et pourraient s’inspirer du microclimat créé dans les oasis grâce à « d’ingénieux réseaux de canalisations » qui servent à l’agriculture ultra-locale et à l’irrigation de palmier qui rafraichissent la ville. Une relation étroite entre la ville et l’agriculture, permise aussi par une « gestion collective » et égalitaire de l’eau. Le reportage est complété par l’interview d’une architecte qui appelle à s’inspirer des constructions en terre crue, à revenir à des matériaux naturels et locaux pour réduire l’usage du béton, qui demande beaucoup d’énergie et contribue au réchauffement de la température des villes en été.
5/10/20234 minutes, 5 seconds
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À la Une: un horizon politique incertain…

Projections d’avenir ce mardi matin : horizon 2027 pour Libération, la présidentielle. Et horizon 2024 pour Le Figaro, les européennes. On commence par Libération : à l’occasion du premier anniversaire de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), qui rassemble écologistes, socialistes, communistes et insoumis, le journal se penche le devenir de cet assemblage hétéroclite. « Il y a une sorte d’illusion en ce moment à gauche, relève Libération. La mobilisation autour de la réforme des retraites donne depuis des mois le sentiment qu’elle reprend enfin des couleurs. Le retour de l’inflation a remis sur le dessus de la pile les questions sociales, le pouvoir d’achat, les salaires. Les signaux indiquant que le système économique libéral est incapable de répondre aux exigences écologiques se multiplient. L’idée aussi de remettre les services publics performants au centre du village refait surface. Du pain normalement bénit pour la gauche. Sauf que, pointe le journal, rien n’atteste qu’elle pourrait électoralement en profiter. Les études d’opinion laissent plutôt entendre que le vent mauvais qui porte l’extrême droite un peu partout dans le monde souffle chaque jour plus fort en France aussi. » Qui pour défendre les couleurs de la gauche en 2027 ? Alors, estime Libération, « la gauche va devoir travailler, travailler, travailler plutôt que de se disputer sur le visage qui devra l’incarner en 2027 ». En effet, les candidats potentiels ne manquent pas. « Jean-Luc Mélenchon pour une quatrième fois ? Ou François Ruffin, autre insoumis qui a des fourmis dans les jambes ? Le socialiste Bernard Cazeneuve, puisqu’il n’a pas dit son dernier mot ? À moins qu’Olivier Faure… Lui n’a pas vraiment dit son premier mot, mais il paraît qu’il le tourne et le retourne dans la bouche depuis un moment. Mais une femme serait préférable, non ? », s’interroge encore Libé. « Pourquoi pas une écologiste, histoire d’être au point d’équilibre entre la gauche dite radicale et la gauche dite réformiste… » Qui pour perturber le nouveau duel Macron-Le Pen en 2024 ? En attendant le cap de la présidentielle, il y a l'écueil des européennes. Et là, « Macron et Le Pen misent sur un nouveau duel », titre Le Figaro en première page. « Comme en 2019, les élections de 2024 pourraient voir s’affronter la majorité macroniste et le Rassemblement national. Gauche et droite restent en embuscade. » Commentaire du journal : « L’exercice sera inévitablement le prologue de la prochaine élection présidentielle. Une preuve ? Le Rassemblement national, qui n’a que l’alternance à l’esprit, est déjà en ordre de bataille. Jordan Bardella, qui devrait mener la liste, a des fourmis dans les jambes ; quant à Marine Le Pen, elle compte bien récolter au soir des résultats les fruits de l’antimacronisme qui dans les derniers mois a connu une vigueur parfois supérieure à celle que l’on pouvait observer, en 2019, durant les gilets jaunes. […] Le camp d’Emmanuel Macron, lui, poursuit Le Figaro, compte s’afficher en rempart contre la vague populiste. Le parti de la raison contre celui de la ruine : on connaît la chanson. Ceux qui, depuis des années, dénoncent cette dialectique se préparent pourtant une fois encore à regarder passer les balles. Jean-Luc Mélenchon veut l’union, mais sans donner de sa personne. (Et), soupire Le Figaro, LR, plutôt que de lancer la contre-attaque en envoyant un candidat d’envergure présidentielle, LR se croit autorisé à enjamber une élection qui pourrait définitivement l’engloutir. » 9-Mai : deux célébrations… À la Une également, en ce mardi 9 mai, les célébrations de la victoire soviétique sur le nazisme. « Pour la deuxième année de suite, relève Le Monde, ces célébrations sont transformées en un outil de propagande au service de la guerre en Ukraine. Dans les villes de Russie, les portraits des soldats tombés sur le front ukrainien voisinent avec les morts de la Seconde Guerre mondiale. Et la campagne de recrutement actuellement à l’œuvre fait largement appel à ce souvenir. » « Russes, le moral en berne », titre pour sa part La Croix. « Vladimir Poutine veut profiter de ce 9 mai pour remobiliser une population qui cache mal des doutes croissants sur la guerre en Ukraine. » Pendant ce temps, « à Kiev, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, va célébrer la Journée de l’Europe ». Ce faisant, elle « montre combien l’invasion de l’Ukraine par la Russie est un test pour la solidité de la construction européenne, affirme La Croix. Que la guerre soit désormais présente au cœur du continent ne rend que plus nécessaire la célébration de l’héritage laissé par les pères fondateurs de l’Europe, celui d’une union fondée sur des principes de droit commun pour préserver la paix ». ► À lire aussi : L'Ukraine renonce aux commémorations du 9 mai pour s'aligner sur le calendrier européen
5/9/20234 minutes, 2 seconds
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À la Une: en Turquie, Erdogan peut-il perdre le pouvoir?

Va-t-on assister au « crépuscule du sultan ? », pour reprendre la formule du Figaro. Eh bien peut-être, pointe le journal : « Le despote pourrait être chassé par les urnes, tel un simple Iznogoud, aux élections générales dimanche prochain. » En effet, relève Le Figaro, « le tremblement de terre du 6 février a dévasté le sud et l’est du pays, mais aussi révélé au grand jour les fissures du système Erdogan : l’inefficacité d’un pouvoir vertical et un pays transformé en kleptocratie organisée. À ce sombre bilan, il faut ajouter l’état de délabrement économique. Le divorce avec l’Occident, voulu par Erdogan, a eu pour coût une baisse des investissements étrangers, qui fait suffoquer le pays. La livre turque s’effondre. Le contexte mondial a fait s’envoler de 40% le prix de l’énergie, l’inflation culmine à 51%. La jeunesse a soif de liberté. Erdogan peut-il encore gagner ?, s’interroge encore Le Figaro. Les sondages prédisent sa défaite. Mais ils demeurent très serrés, et il utilisera tous les rouages de l’État turc pour tenter de l’emporter. » Paroles guerrières et confuses… En tout cas, « à une semaine d’un scrutin crucial pour le pays, le contraste est saisissant, relève Le Monde. Non pas tant sur le nombre de personnes – plusieurs centaines de milliers – venues assister ce week-end à Istanbul aux deux grands rassemblements des deux principaux candidats à la présidentielle turque, le président sortant Recep Tayyip Erdogan et son adversaire Kemal Kiliçdaroglu, mais sur le fond des discours et leurs contenus. Autant la coalition d’opposition a fait montre d’une diversité de tons et laissé, samedi, ses six leaders exprimer à tour de rôle une palette de points de vue sur l’état de la nation avec des recettes et propositions variées, autant, pointe Le Monde, l’homme encore fort d’Ankara a monopolisé seul le micro pendant plus d’une heure et demie, le lendemain, sur le tarmac du vieil aéroport Atatürk, et délivré une parole plus guerrière que politique, parfois confuse et alourdie par quelques formules faciles. Un Erdogan à la logorrhée flamboyante des grandes circonstances mais incapable, semble-t-il, d’y faire naître un discours rassembleur. » ► À lire aussi : Turquie: Recep Tayyip Erdogan rallie des centaines de milliers de partisans à Istanbul Des casserolades encore ? En France, en ce 8-Mai, jour de commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, Emmanuel Macron se rend à l’Arc de Triomphe puis à Lyon pour rendre hommage à Jean Moulin. Dans les deux villes, des périmètres de sécurité ont été établis, où les manifestations sont interdites. La CGT a déposé un recours. Le Parisien s’interroge : « Les combats syndicaux doivent-ils être mis en pause les jours de mémoire nationale ? Le sujet est presque philosophique. Il est politique depuis ce week-end. Les opposants à la réforme des retraites continuent manifestations et concerts de casseroles à chacun des déplacements présidentiels. Et ils n’ont pas l’intention de déroger à la règle ce lundi 8 mai. » Des vacances malgré les hausses de prix ! On revient au Figaro avec cette enquête sur les nouvelles pratiques de consommation des Français en cette période d’inflation… « Leur baisse de pouvoir d’achat les contraint à des sacrifices ? » Eh bien, « ils adaptent leur consommation et multiplient les arbitrages pour ne pas se priver. […] Se serrer la ceinture, oui. Arrêter de se faire plaisir, pas question », constate Le Figaro. Pas question notamment de rogner le budget vacances… « De plus en plus, les Français expliquent qu’ils travaillent pour s’offrir des loisirs et des moments de vacances, déclare Didier Arino, directeur du cabinet spécialisé Protourisme. Ils veulent vivre des expériences, pour se construire des souvenirs. » Et en effet, précise Le Figaro, « la forte reprise du tourisme depuis la fin de la pandémie confirme cet impérieux besoin de lâcher-prise, dans un monde de plus en plus stressant. Faire une pause, s’aérer la tête, être libre de son temps […]. Quitte à partir moins loin, moins longtemps et à privilégier ce qu’il y a de plus accessible. Côté hébergement marchand, c’est en règle général… l’hôtellerie de plein air, relève le journal. Les exploitants de campings se frottent les mains. La formule gagne des parts de marché auprès des familles, attirées par les kitchenettes de mobile-homes tout équipés, les piscines géantes et les animations. » Pas la peine d’aller loin, renchérit La Dépêche du Midi : « On peut parfois redécouvrir avec bonheur ce qui est sous nos yeux. Et notre Occitanie a de quoi nous étonner encore », s’exclame le journal. Et si les bords de mer restent la destination n°1 de 80% des Français, constate L’Alsace, 70% plébiscitent aussi les petites villes, se félicite le quotidien.
5/8/20234 minutes, 27 seconds
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À la Une: Charles III, le frêle

« Des sceptres en or, des carrosses somptueux et des couronnes serties de diamants parmi les plus gros au monde. Un décorum de conte de fées, un rite millénaire, pour le 40e souverain britannique depuis Guillaume le Conquérant, en 1066 », relate Le Journal du Dimanche, à la Une duquel, couronne et sceptre, le roi, tout sauf souriant, paraît décomposé. « Paré de ses ornements royaux, le roi Charles III n’a pas caché son émotion », explique Le JDD. Le Parisien Dimanche n’écrit guère autre chose. « Ce grand sensible a du mal à cacher son émotion au moment du serment d’allégeance de son fils aîné, précise ce journal. L’un des moments les plus poignants de la cérémonie. William a touché la couronne de la main droite avant d’embrasser tendrement son père sur la joue. Le roi a murmuré "merci, William" à son successeur. Il avait les larmes aux yeux. » Galles, amant de la marquise ? Galamment… Inévitablement, le couronnement de Charles III était une occasion en or pour la presse de donner dans le glamour et les indiscrétions. Angoissante question à la lecture de l’avalanche de dossiers consacrés à la cour d’Angleterre : que croire ? Si, pour Le Figaro Magazine, pas de doute, « derrière les apparences et le protocole, Charles III cache un bon vivant à l’humour piquant »… … le portrait que brosse de lui le magazine Gala est d’un tout autre tonneau. Selon ce journal pipole, le couronnement d’hier était « le supplice d’un roi », les répétitions de la cérémonie ayant, selon ce magazine, été « tendues », le souverain anglois ne dissimulant pas « son exaspération » sous le poids de ses atours. À 74 ans passés, « le roi est une porcelaine ébréchée », lui qui a subi de multiples fractures en jouant au polo, « le cartilage d’un de ses genoux » a même dû être « remplacé », rappelle Gala. À l’occasion du couronnement de Georges III, les magazines, Public et Le Point, n’ont guère résisté à la tentation de ce que les Anglais appellent le gossip, (autrement dit les potins, les racontars) relatifs à l’aîné de ses fils William, prince de Galles, au sujet d’une supposée liaison passée avec la ravissante Rose Hanbury, marquise de Cholmondelay, épouse du grand chambellan de feu la reine Elizabeth II, gossip initialement lancé il y a quatre ans par le tabloïd britannique The Sun. Ce fut « une bombe médiatique », rappelle Le Point dans les quatre pages d’un inattendu portrait que cet hebdomadaire, d’ordinaire peu pipole, consacre à Lord Cholmondelay. De son côté, Public présente William comme « un prince pas si charmant », le décrivant comme « colérique et rancunier ». Alerte sur le so british flegme britannique... L’inflation d’un faux cul Événement à caractère littéraire, cette semaine en France, la sortie d’un roman du ministre de l’Économie, dont un sulfureux passage a fait le tour des réseaux sociaux. Passage où il est question de la couleur et de la forme de l’anus d’un personnage du roman de Bruno Le Maire, dont, en effet, on ne discutera pas ici le caractère littéraire, pornographique ou provocateur. Bien entendu, les humoristes s’en sont donné à cœur joie. Face au coup médiatique par Bruno Le Maire ainsi réalisé, la ministre Marlène Shiappa posant, un 1er avril, dans le magazine de charme Playboy pouvait aller se rhabiller. Dans L’Obs, David Caviglioli, l’une des « plumes » de cet hebdomadaire, imagine « le journal de Bruno le Maire ». Dans cet amusant exercice de style, l’esprit du ministre de l’Économie vagabonde durant d’ennuyeuses réunions ministérielles, en cherchant le mot juste pour décrire l’orifice en question. Tout à ses recherches stylistiques, le ministre écrit dans son journal : « Côté boulot : R.A.S » (autrement dit, côté économie française, dont il a la charge, rien à signaler) ! Vient un jour où, lors d’une réunion « sans intérêt » au ministère, durant laquelle quelqu’un a prononcé le mot « inflation », Bruno Le Maire est « tiré de sa rêverie. Mais bien sûr ! Une inflation ! », c’était bien l’idée parfaite pour décrire l’anus évoqué son roman, s’amuse L’Obs ! Amusant ? Peut-être. Mais il en est un que ça n’a pas fait rire, c’est Emmanuel Todd, le théoricien de la « fracture sociale ». Après avoir entendu Bruno Le Maire parler de son bouquin à la radio, cet essayiste écrit dans Marianne : « J’ai eu la surprise d’entendre notre ministre de l’Économie vanter sur une chaîne publique la sensualité de son dernier roman, alors même que le taux d’inflation sur les produits alimentaires atteint 15% et que la pauvreté s’étend. » Pour Emmanuel Todd, pas de doute, « les signes de démence s’accumulent en Occident ». Emmanuel Todd ? Un vrai rabat-joie !
5/7/20234 minutes, 51 seconds
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À la Une: Charles III, pompe et circonstance «king size»

73 ans dans l’antichambre royale, et aujourd’hui, pompe et circonstance, la couronne et le trône. « Que la fête commence », lance en Une Le Parisien. À 74 ans passés, Charles est « l’héritier le mieux préparé de l’histoire de la monarchie », pointe ce journal. Voilà qui tombe à pic, car le roi « est aussi chef du Commonwealth, et ce n’est pas le moindre des défis qui l’attendent, souligne Le Parisien. Certains membres, l’Australie ou la Jamaïque, souhaitent se détacher de la couronne. Tandis que d’anciennes colonies ont soulevé la délicate question des réparations. Quelle fut l’implication de la monarchie dans la traite négrière, interroge ainsi Le Parisien. Impensable du temps d’Elizabeth II, le roi s’est dit "favorable " aux recherches sur le sujet ». Old England & modernité Mais ça, c’est pour après. Aujourd’hui, donc, place au faste. « Garde en bonnet à poil, régiments à cheval, calèches dorées, hermine, sceptre et couronne incrustée de diamants… La monarchie britannique ne nous a pas offert ce spectacle depuis soixante-dix ans, note à son tour Le Figaro, tout juste quelques mariages princiers, des funérailles et les jubilés de feu Elizabeth II. » Mais au-delà de ce couronnement, « c’est une nation qui renouvelle un acte politique et institutionnel : l’intronisation d’un chef d’État à vie, chargé de représenter son pays et d’en maintenir l’unité menacée », explique ce quotidien. Raison pour laquelle Le Figaro souhaite « long règne à Charles III, 62e roi d’Angleterre et 13e souverain du Royaume-Uni ! » L’unité du royaume ? Loin d’observer une pause l’espace d’une journée de faste et de glamour, les républicains britanniques « veulent saisir l’occasion pour se faire entendre, remarque Le Figaro (…) Vêtus de gilets jaunes, les militants (républicains) veulent donner de la voix à des points névralgiques (…) Ils se rassembleront devant une statue de Charles Ier, qui fut décapité en 1649, épisode suivi d’une République éphémère qui dura onze ans », énonce ce quotidien, en référence à la révolution de Cromwell - laquelle, rappelons-le, a précédé la Révolution française d’un siècle et demi.  Républicaine, la France l’est donc oh combien. Mais « à l’aune de notre omniprésence, absolutisme salutairement provisoire en République, il pourrait nous échapper que l’empreinte légère de la monarchie parlementaire outre-Manche constitue la garantie de sa longévité, remarque encore ce journal. Aux gouvernements de « faire » et de tourner dans la farandole politique ; Sa Majesté n’a d’autre objet que "durer", explique Le Figaro. Pour cela, Charles III voit bien que la "Firme" devra être modernisée. Moins de protocole, de dépenses, de scandales… Le défi est clair : changer juste assez pour rester un point fixe, un repère immuable dans une société multiculturelle en profonde mutation. Cela n’empêchera pas la Couronne britannique de demeurer une source inépuisable de potins et de séries TV. Que demande le peuple ? » Suprêmes souverains anglois De fait, même en ce début de XXIe siècle, la monarchie britannique occupe une place à part, et Libération en convient. « En 1948, face à une vague antimonarchique, le roi Farouk d’Égypte observait que, bientôt, il ne restera dans le monde que cinq rois : le roi de pique, le roi de carreau, le roi de cœur, le roi de trèfle et la reine d’Angleterre, rapporte ce journal. Ce samedi, un nouveau souverain britannique rappelle la constance de son titre en recevant sa couronne, au cours d’une cérémonie qui fascine tout autant les téléspectateurs du monde entier que ses sujets, sinon davantage », pointe Libé. Lequel quotidien résume et souligne. « Monté sur le trône à la mort de sa mère, le 8 septembre, celui qu’on avait naturellement appelé tout au long de ses 73 ans "le prince Charles" est ainsi devenu, tout aussi naturellement, le roi Charles III. Et si bon nombre d’autres rois existent toujours – en témoigne l’invitation à la cérémonie d’autres têtes couronnées, du roi Felipe VI d’Espagne au prince Albert II de Monaco, en passant par le roi Abdallah II et la reine Rania de Jordanie – force est de constater que le statut qu’occupe et que continuera à occuper Charles III est plus important que tous les autres réunis. » Reste à vérifier si Charles fut homme à avoir, comme disait Kipling, voulu être roi. À vérifier tout au long de son règne…
5/6/20234 minutes, 48 seconds
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À la Une: la zone euro, nouveau tour de vis monétaire

Sans surprise, la Banque centrale européenne, hier, a de nouveau relevé ses taux d’intérêts. D’un quart de point en l’occurrence, contre un demi-point la fois précédente. Déprimante nouvelle que le quotidien Les Échos, en Une, préfère modérer, observant plutôt le verre à moitié plein, en soulignant que la BCE a fait « le choix de la prudence ». Et pourtant, « l’effet de ses précédentes hausses commence à se faire sentir dans l’économie, sur l’offre de prêts bancaires », admet en orfèvre ce journal économique. Mais c’est son credo, il faut tordre le cou à l’inflation en zone euro, raison pour laquelle la présidente de la BCE, Christine Lagarde, « a écarté toute idée de pause dans la hausse des taux, alors que la Réserve fédérale américaine a ouvert la porte à un tel scénario », souligne très orthodoxiquement Les Échos. Il n’empêche, la BCE vient de hisser ses taux d’intérêt « à leur plus haut niveau depuis 2008 », pointe Le Figaro. « Et ça n’est pas fini », prévient ce quotidien, en rappelant qu’il s’agissait là de la « septième hausse consécutive en dix mois ». Jamais 7 sans 8… Fonds Marianne, la justice s’en mêle En France, le parquet national financier a ouvert une information judiciaire pour des soupçons de détournement de fonds publics dans la gestion du fonds Marianne créé par Marlène Schiappa en 2021 pour lutter contre le séparatisme. Information révélée hier par la radio France Inter. Étant rappelé que le Fonds Marianne avait été lancé en 2021 pour lutter contre le séparatisme après l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty, une enquête menée conjointement par l’hebdomadaire Marianne et la télévision France 2 révélait il y a un bon mois que la principale association bénéficiaire des fonds à hauteur de 355 000 euros, « aurait seulement alimenté un site Internet et des publications très peu suivies sur les réseaux sociaux. Quelque 120 000 euros ont été utilisés pour salarier deux de ses ex-dirigeants », résume Le Parisien. « Après la polémique, place à la justice », lance ce journal. Pour rappel également, Mediapart avait révélé que plusieurs personnalités de gauche, dont la maire de Paris, Anne Hidalgo, avaient été dénigrées dans certains contenus diffusés par ces structures. Marlène Schiappa avait qualifié ces accusations de « calomnie » et avait déposé plainte pour « diffamation ». Mistral, Chat GPT made in France High-tech, avec cette start-up française qui entend bien contrer Chat GPT, ce robot conversationnel américain utilisant l’intelligence artificielle. Mistral AI, c’est le nom de ce projet, est une « pépite » française, formule Les Échos. Révélé la semaine dernière par le site du magazine Le Point, le projet Mistral réunit des chercheurs français de haut vol pour, en effet, mettre au point un programme concurrent à Chat GPT.  À cet effet, Mistral AI est en train de boucler une première levée de fonds, « une cinquantaine de millions d’euros » évoquait Le Point. Et bien non, le double, annonce aujourd’hui Les Échos, « la jeune pousse s’apprêterait à lever autour de 100 millions d’euros sur une base de valorisation qui dépasserait les 240 millions. Un niveau très élevé pour une start-up française faisant à peine ses premiers pas », souligne Les Échos. À bicyclette Présentation aujourd’hui du nouveau plan vélo doté de 2 milliards d’euros d’engagement financier d’ici à 2027. À l’instar de l’agence France presse, le quotidien Le Parisien précise que ces 2 milliards pour le vélo comprendront des « aides à l’achat » mais aussi des « aides au financement de parkings sécurisés, box à vélo ou zones de stationnement surveillées ». Le gouvernement souhaite doubler la longueur du réseau de pistes cyclables, 50 000 km aujourd’hui dont 14 000 aménagés ces quatre dernières années. « L’objectif est d’atteindre 80 000 km en 2027 et 100 000 km en 2030 », explique au Parisien Clément Beaune, le ministre des Transports, et dans les gares, l’État « espère » tripler, d'ici à 2027, le nombre d’emplacements sécurités pour atteindre 90 000 places. En selle !
5/5/20234 minutes, 19 seconds
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À la Une… R.I.P le RIP !

La nouvelle est tombée hier dans l’après-midi : le Conseil constitutionnel français « enterre définitivement » le référendum d’initiative populaire, écrivent Les Echos. Cette procédure, lancée par plus de 250 parlementaires de gauche pour esquiver la réforme des retraites, avait déjà été rejetée une première fois car, rappelle le quotidien économique, il n’y avait pas de « changement effectif de la loi au moment de la demande », la réforme n’ayant pas encore été promulguée. En clair : le texte n’était pas encore arrivé au bout de son parcours législatif, l’âge de départ à la retraite n’avait donc pas encore été concrètement reporté… et donc il n’y avait pas de changement légal. Cette fois, la demande de RIP avait été déposée la veille de la promulgation. « Logiquement, se satisfait le quotidien, [le Conseil constitutionnel] en a de nouveau conclu que cette deuxième requête (…) ne correspondait toujours pas à l’exigence de constitutionnalité. » Une initiative de toute façon mal embarquée « Beaucoup lui présageaient un avenir funeste », admet Libération et cela n’a donc « pas coupé. » Et le journal de gauche de regretter « une formulation alambiquée » du Conseil pour se justifier… de toute façon, selon Libé, « un avis [est] largement partagé à gauche » : celui selon lequel le processus est trop verrouillé, trop contraignant. Presque un outil décoratif, « souvent brandi au gré des crises, écrit le Figaro, mais qui ne voit que rarement le jour. » Pourtant, fût un temps où Emmanuel Macron lui-même ne l’excluait pas fin avril… et en 2019 déjà, « les gilets jaunes » en ont fait « leur totem démocratique. » Totem sacrifié sur l’autel de la politique, remplacé par un « grand débat national », « manière, analyse Le Figaro, de redonner la parole au peuple sans prendre de risque. » Pas question de vivre le même « traumatisme » que Jacques Chirac en 2005, lorsque les français ont rejeté le projet de Constitution européenne… à l’époque rappelle enfin le journal… « le chef de l’Etat refuse de quitter le pouvoir, mais la défaite a un goût de fin de règne. » Le gouvernement veut renaître des cendres du RIP Le Figaro encore admet que même si le refus était « attendu », ce dernier clou dans le cercueil du référendum est « une épine en moins dans le pied du gouvernement. » Alors vite, enfin, ce dernier veut tourner la page qui lui colle aux doigts depuis des mois. Hier ainsi, le Garde des sceaux Eric Dupond-Moretti a présenté deux projets de loi pour donner un nouveau visage à l’impassible justice : une façon d’affirmer, pour Le Monde, « que le gouvernement peut poursuivre son action » et prouver « que les réformes menées n’entraînent pas forcément de vague de mécontentement. » Pas de houle, mais des « vents contraires » selon Le Parisien qui fait la même analyse au sujet de la réforme du lycée professionnel présentée aujourd’hui par Emmanuel Macron : « le président veut tordre le cou au procès en enlisement qui lui est fait, sur fond (…) d’absence de majorité absolue à l’Assemblée. » Bonne pioche : cette réforme passera non pas par une loi, mais par décrets. « Moins chaotique que le chemin de croix parlementaire », ironise Le Parisien… pas question de jouer quitte ou double une nouvelle fois. Et puis en 2023, l’amour s’écrit « avec un grand IA » On pensait le scénario tout droit sorti d’un film, et destiné à y rester. Pourtant, ils sont des millions, écrit Libération, à être tombés sous le charme de quelques lignes de code ; l’amour est peut-être aveugle, mais il n’est certainement pas ringard. Le journal de gauche se penche particulièrement sur « Replika », une application qui permet aux utilisateurs d’interagir avec un avatar. « À force d’échanges avec son ‘partenaire’, explique Libé, le chatbot se forge une personnalité parfaitement adaptée à ses désirs et ses souhaits. » Pas de tromperie, pas de déception, pas de tue-l-amour lié à la vie à deux : autant d’avantages qui poussent « jeunes femmes déçues, septuagénaires récemment veufs, routiers esseulés » dans les bras imaginaires de leurs partenaires virtuels. Et, comme dans le film Her avec Joaquin Pheonix, un point commun entre tous ces profils : « la solitude ». Et comme les avatars sont créés par leurs utilisateurs… pas besoin non plus de faire, comme dans une relation ‘normale’, « le deuil d’un idéal pour accepter l’autre », comme l’explique un anthropologue. « Pas de nuage à l’horizon » donc, « pas de rupture possible »… « un amour infini et aussi prévisible qu’un algorithme »… à condition de ne pas subir de panne d’électricité.
5/4/20234 minutes, 3 seconds
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À la Une: France, après les manifestations, le temps de la réflexion

La France est dans l'attente d'une décision du Conseil constitutionnel aujourd’hui, sur le référendum d’initiative partagée concernant la réforme des retraites. S’il était validé, ce dispositif permettrait aux oppositions, rappelle Le Parisien, de disposer « de 9 mois pour recueillir un peu moins de 5 millions de signatures. » Un dispositif certes « long et complexe » mais qui « donne des sueurs froides » au gouvernement et surtout qui l’empêche de « passer à autre chose. » Ce qui commence à taper sur le système macronien autant qu’un manifestant sur une casserole… « les oppositions veulent qu’on parle des retraites jusqu’à ce que mort s’ensuive » s’agace ainsi un cadre de la majorité. Le Figaro  veut toutefois se rassurer : le premier RIP avait été retoqué, « la réforme n’ayant pas été promulguée ni entrée en vigueur ». Et, « la deuxième demande de RIP ayant été déposée (…) la veille de la promulgation de la réforme (…), elle pourrait se heurter au même motif d’invalidation. » Auquel cas la question serait enterrée pour un moment. Un gouvernement affaibli, des syndicats grandis Pour Le Monde , les organisations syndicales sont gagnantes : en restant unies, elles ont su « s’adjoindre, dans la durée, le soutien de l’opinion. » Reste à savoir si cette idylle saura s'étaler au-delà de la simple page des retraites et s’installer pour tout le chapitre du quinquennat, car cette fois, « la situation politique et sociale leur laisse l’espoir de peser réellement. » Une seconde jeunesse, loin de « l’état crépusculaire dans lequel se trouve le gouvernement, qui continue de payer au prix fort l’usage du 49.3", résume le journal. C’est d’ailleurs l’intersyndicale, que les leaders patronaux ont contacté « pour éviter la marginalisation. », d'après Les Echos. Le journal croit sentir une certaine fébrilité chez le patronat… de la « précipitation » même, « tout simplement, analyse-t-il, parce que le patronat [craint] que [l’exécutif] ne sache rien refuser aux syndicats après leur avoir imposé les 64 ans. » Bref, « trois tempos se heurtent », trois humeurs aussi : « le patronat a peur » d’après un responsable interrogé ; « le gouvernement est pressé » ; et les organisations de travailleurs veulent profiter de leur avantage. L’exécutif à sec, les réserves d’eau aussi La rosée du matin brille encore sur l’aube de ce mois de mai, et déjà 31 communes supplémentaires ont été contraintes à des restrictions d’eau hier. Pour le média en ligne Reporterre [CF1],  le responsable se trouve du côté « des inégalités sociales », qui « contribuent aux pénuries ». Le site mentionne une étude scientifique selon laquelle « pour les plus riches, l’eau sert surtout aux besoins non essentiels : arrosage des jardins, piscines, fontaines, lavage des voitures… », auxquels il faut ajouter des alternatives que n’ont pas les groupes sociaux plus pauvres : « eau en bouteille, collecte d’eau de pluie, [et] forages privés. » Et si, nuance Reporterre, l’étude a été menée au Cap en Afrique du Sud… « le modèle est transposable à toutes les villes. » L’inquiétude, toujours, autour du Soudan Cette étude va donc dans le même sens que celle, publiée il y a quelques jours, selon laquelle le réchauffement climatique est largement responsable de la sécheresse en Afrique de l’Est. Sécheresse inédite depuis 40 ans et dont souffre notamment le Soudan. Mais pour l’heure l’inquiétude de la presse se porte surtout sur le conflit entre les généraux al-Buhrane et Hemedti : « qui peut accueillir les réfugiés ? » s’interroge La Croix… alors que « les combats ont déplacé plus de 330.000 personnes à l’intérieur du pays » et « 100.000 autres ont déjà fui dans d’autres pays de la région. » En Égypte notamment où Libération salue « un élan de solidarité ». Un réfugié rencontré raconte que les habitants leur ont ouvert « leurs écoles, leurs mosquées et même leurs maisons pour dormir. » Mais d’après un volontaire « la plupart de ces réfugiés sont des nubiens », des « visiteurs aisés » analyse Libé, qui font « fonctionner les commerces locaux » et sont donc « plutôt bien perçus ». Les plus précaires, eux, sont toujours bloqués au Soudan… un spécialiste interrogé par La Croix « ne croit [d'ailleurs] pas à un exode en direction des pays riverains », précisément car « il faut de l’argent » pour partir. Une autre chercheuse, estime quant à elle… que « les occidentaux vont sans doute investir massivement dans les pays » voisins afin qu’ils aident les réfugiés… peut-être pas tant par solidarité… que « dans la continuité de la politique européenne d’endiguement des migrations. »
5/3/20234 minutes, 11 seconds
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À la Une… ciel gris sur une intersyndicale unie

Pour les manifestations du 1er mai, 2 millions 300.000 personnes ont défilé en France d’après la CGT, 800.000 selon l’Intérieur. À Paris, les syndicats ont choisi de chanter sous la pluie… Libération décrit une « énorme averse » sur le cortège, un « tonitruant coup de tonnerre » - aussi retentissant, peut-être, que les bruits des « quelques casseroles » croisées par le journal. Dans la guerre des chiffres, chacun parle depuis sa tranchée, entre un Libé qui se félicite d’une mobilisation « dix fois plus forte que l’année dernière » là où Le Figaro estime que « le raz de marée espéré des syndicats n'a pas eu lieu » malgré un rendez-vous « bien au-delà d’une fête du Travail classique ». Après des mois de contestation, et deux semaines sans manifestations, la cocotte de la colère était en tout cas prête à déborder, ne suffisait plus que le couvercle policier… particulièrement épais ce lundi. « Cinq mille policiers et gendarmes étaient déployés à Paris », rappelle Le Monde, face à « une épaisse cohorte de black blocs ». Bilan : des affrontements, dans plusieurs grandes villes de France, dont la capitale. Y régnait en fin de journée une tension lourde... et une odeur chargée : celle « des lacrymogènes [mêlés] aux baraques à frites et [aux] merguez ». Les violences relevées par toute la presse Et là encore, chacun choisit son camp. Pour Le Figaro, c’est bien des « casseurs » que sont venues les « intenses confrontations » : le plus vieux quotidien français évoque « une contestation d’extrême gauche » qui a « instantanément cherché à en découdre avec les forces de l’ordre », à Nantes dans l’Ouest, mais aussi à Paris. Le quotidien s'emporte : des « ultras encagoulés » n’attendaient qu’une seule chose : « harceler les forces de l’ordre », dans une « véritable bataille rangée aux allures de convergence des luttes où, écrit encore Le Figaro, se mêlaient (…) tous types de factieux pétris de haine de la police. » L’Humanité reconnaît aussi les violences (108 membres des forces de l’ordre ont été blessés, on ne connaît pas les chiffres côté manifestants), mais considère toutefois que « si les idiots utiles et violents du pouvoir, en noir et cagoulés, ont pu offrir aux caméras des images propres à tourner en boucle, cela ne peut occulter la réalité » ; celle d’une mobilisation au-delà de ce que le gouvernement lui-même avait anticipé. Reste une question : et après ? « Parlement bloqué, opinion à vif, corps intermédiaires rétifs… les cortèges auront beau s’étioler avec l’été, l’adversité s’est installée » assène Le Figaro qui ne voit plus que pour « l’État impuissant » la possibilité de « miser sur l’affaiblissement de ses opposants. » Un État impuissant, peut-être pas… mais « l’image » d’un président « d’une grande fébrilité », cela oui, pour Le Monde qui rappelle cet « arrêté antisifflets », « les arrêtés anticasseroles » autour d'Emmanuel Macron, l’autorisation « de l’usage de drones dans 6 villes de France » … une véritable « tentation sécuritaire » écrit le journal centriste, « à la limite de la légalité » selon un chercheur interrogé. L’état des droits humains questionnés Les Nations unies s’inquiètent de la situation en France. L’organisation a critiqué ce lundi la situation dans le pays, des discriminations contre les migrants aux violences policières. Alors, dans les colonnes de Libération, le président d'honneur de la Ligue des droits de l'Homme prévient : « L’État a souvent tendance à vouloir étendre son pouvoir, c’est pourquoi il faut des contre-pouvoirs pour le contenir. » Fort de 65 ans d’expérience, Henri Leclerc nuance… « ‘nul ne conteste que (…) l’agression des forces de police [est] répréhensible et [qu’elles] doivent pouvoir se défendre si [elles] sont attaqué[e]s’ ». Les gaz lacrymogènes en question Après une journée à l’odeur âcre de la rancœur et des lacrymogènes, La Croix s’interroge : quelles conséquences ont-ils sur la santé ?  Les effets immédiats sont bien connus... « sensation de brûlure, larmoiements, respiration difficile », décrit le journal. Mais au-delà de ça, un nuage de fumée entoure toujours l’impact à long terme de ces outils utilisés « de manière quasi systématique ». Pourtant, écrit le quotidien, « les molécules présentes dans le gaz lacrymogène » sont transformées par le corps humain « en molécules de cyanure. » Et même si  « personne ne meurt immédiatement" comme le concède un chercheur interrogé, « sur le long terme, les conséquences n’ont pas été étudiées. » Brûlure des terminaisons nerveuses, « inflammation des poumons », et même un possible « ‘effet important sur le système nerveux (…) pouvant aller jusqu’à la dégénérescence de certaines régions du cerveau’. » Mais La Croix rappelle ces propos catégoriques du ministère de l'Intérieur : le gaz lacrymogène n’est irritant que « localement » et « temporairement » et « n’est pas dangereux pour la santé. »
5/2/20234 minutes, 9 seconds
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À la Une: les syndicats ne chôment pas pour la fête des travailleurs

Au contraire, c’est le moment de manifester, et tous les quotidiens ou presque ont les yeux rivés sur la rue ce lundi 1er mai. Libération vante l’« attrait d’union » qui lie l’intersyndicale depuis le mouvement contre la réforme des retraites, tandis que Le Parisien minimise déjà cette journée que les syndicats espèrent fédératrice : « Unis contre la réforme des retraites, et après ? », s’interroge le journal qui va plus loin et prévoit déjà que l’unité « ne présage pas de suite ». Libé donc se veut plus optimiste, même s’il s’agit peut-être du chant du cygne, de « l’ultime démonstration de force dans la rue contre la réforme des retraites », même si la « réalité crue » veut que « les syndicats ont perdu ». Reste une satisfaction : « Le sentiment, écrit le quotidien, d’avoir réalisé un sans-faute » ; la sensation d’un « comeback » : « On disait les syndicats atones voire mourants ? […] Les voilà qui recrutent à nouveau […] dans des proportions rarement vues », se félicite Libération. Le journal de gauche veut donc croire que « l’intersyndicale ne montre toujours aucun signe de faiblesse » là où Le Parisien voit déjà des fractures avec un Laurent Berger, patron de la CFDT, qui a « clairement saisi la main tendue du gouvernement » alors que ses homologues s’en tiennent « encore, […] à une fin de non-recevoir » sur la réforme des retraites. Mais les deux quotidiens s’accordent à le dire : un premier mai sous le soleil de l’union syndicale, c’est « historique ». Un nuage : le risque de tensions C’est ce que craint notamment le Figaro, qui partage l’inquiétude des forces de l’ordre ; des unités « sur le qui-vive dans des manifestations toujours plus violentes » selon le journal. Parti en immersion auprès d’un escadron de gendarmerie mobile, le plus vieux quotidien de France décrit des officiers « aguerris à toutes les situations », qui « ne pensent pas au risque ou à la peur, […] impassibles »face aux « invectives » et qui vont même jusqu’à « recrut[er] des personnels féminins » - sur 67 éléments, l’escadron visité en compte pas moins de « cinq », constate avec plaisir Le Figaro qui relate également que, ce jour-là, l’équipe « n’aura pas eu à faire usage de la force, mais de beaucoup de patience ». Il n’en sera peut-être pas de même ce lundi car, selon les informations du quotidien, « des risques sérieux de heurts et des saccages » sont de nouveau attendus. « Un 1er mai à haut risque », s’inquiète donc Le Figaro où l’odeur des lacrymogènes pourrait l'emporter sur celle du traditionnel muguet. Le secteur muguet peine à recruter Soixante millions de brins en ont pourtant été produits cette année, selon une enquête de La Croix sur cette « culture historique ». Toujours d’importants volumes donc, mais le domaine « réunit de moins en moins de producteurs ». Dans les Pays de la Loire, région de l’ouest où est ancrée cette tradition, « ils ne sont plus que douze à faire pousser les précieuses clochettes blanches », « contre une centaine il y a 30 ans ». En cause : un manque de main d’œuvre, car écrit la Croix, il est « de plus en plus difficile de réunir » les 7 000 personnes « nécessaires à la récolte du muguet ». Et puis il faut aussi s’adapter « aux évolutions législatives et attentes sociétales en matière d’environnement ». Concrètement, il faut donc abandonner les fongicides largement utilisés et les remplacer par des « techniques plus naturelles » telles que ce « projet vinaigrette » mis en avant par le quotidien. La cigarette, aussi néfaste que les pesticides ? Libération s’emporte contre « une industrie écocidaire ». Alors que ce 1er mai marque, comme le signale notamment Ouest France, une nouvelle augmentation du prix du tabac, Libé nous apprend que pour produire une seule et unique cigarette, « il faut 3,7 litres d’eau ». Et sachant que « 14 milliards de cigarettes sont fumées par jour sur la planète », cela représente « quelques mégabassines » – 26 000 chaque année, selon les calculs du quotidien. Quant à la production de CO2, ce n’est pas mieux : « L’industrie du tabac produit chaque année l’équivalent de trois millions de vols transatlantiques » – les deux grands aéroports parisiens en accueillent chaque année seulement 700 000. Alors pour Libé, « la lutte contre l’industrie du tabac » doit devenir rien de moins que « le symbole du combat pour la sortie du capitalisme toxique ».
5/1/20234 minutes, 1 second
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À la Une: 1er-Mai, la veillée d’armes

Journée internationale des travailleuses et des travailleurs, demain. Le 1er-Mai, cette année, sera « historique », a prédit l’intersyndicale, qui réclame le retrait de la réforme des retraites. Un 1er-Mai « à risque pour le gouvernement », prévient en Une Le Journal du dimanche. Pour ne rien arranger, le centriste François Bayrou dit au JDD que « rien n’a été expliqué dans la réforme des retraites », le gouvernement s’étant, selon ce pourtant allié d’Emmanuel Macron, « laissé prendre au piège » en ne portant pas le débat sur « l’inévitable rééquilibrage du système » de retraites, ajoutant qu’il n’arrive pas « à comprendre pourquoi ». Comme disait Voltaire, Mon Dieu, gardez-moi de mes amis… La Marine à l’abordage Son 1er mai, c’est au Havre qu’elle le passera. « Elle », c’est Marine Le Pen qui entre dans ce port et sort du bois pour tirer à boulets rouges sur Emmanuel Macron et son gouvernement. Dans un entretien au Parisien Dimanche, la figure de proue du Rassemblement national dénonce l’attitude du président de la République face à la crise politique actuelle qu’elle qualifie de « très profonde ». Selon Marine Le Pen, Emmanuel Macron « considère que l’usure est une stratégie, mais ce n’est pas tenable. La stratégie du pourrissement ne fonctionnera plus », dit-elle à ce journal. Et c’est sans davantage de ménagement que la grande gagnante (dans les sondages) de la crise née de la réforme des retraites s’en prend aussi à la Première ministre. « Élisabeth Borne, vous lui parlez, on est face à du vide, il y a de l’écho ! Elle ne prend la parole que pour annoncer des renoncements d’éventuels projets comme celui sur l’immigration. Ce n’est plus un gouvernement, c’est juste une administration. Plus rien n’est tenu, ils ne savent pas où ils vont, ni où ils emmènent les Français », déclare Marine Le Pen au Parisien Dimanche. Chefs-d’œuvre en exil Les biens culturels africains, le retour… Les grandes lignes d’un projet de loi pour le faciliter doit en principe être bientôt examiné, en France. Le texte en sera basé sur un rapport qui vient d’être remis à la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, et à celle des Affaires étrangères, Catherine Colonna. C’est l’hebdomadaire L’Obs qui en révèle le contenu. Ce rapport préconise notamment que « le périmètre géographique » des restitutions soit étendu « à l’ensemble de l’Afrique, voire au monde entier ». Pour cela, il faudra « prouver le caractère illégal ou illégitime » de l’acquisition de l’œuvre concernée. « Une commission bilatérale ad hoc » étudiera les dossiers. Est également préconisé la création d’un « dépôt à long terme » pour des œuvres « ne remplissant pas les critères de restituabilité », et qui pourraient être placées sous un statut de « patrimoine partagé ». À cela viendrait s’ajouter une harmonisation européenne de la démarche et la création d’un « fonds européen public-privé pour financer des programmes de recherche de provenance, et acquérir des œuvres susceptibles d’enrichir les musées africains », pointe L’Obs. En France, « le débat est suffisamment mûr pour aller de l’avant », dit à L’Obs la ministre de la Culture. Seulement voilà, comment faire la part entre œuvres achetées et pillées, et à qui les restituer ? Ainsi que l’admet ce magazine, « il est loin d'être aisé de trouver des documents prouvant noir sur blanc qu'un objet a été pillé, volé, acquis sous contrainte ou à vil prix, autant de conditions pouvant justifier sa restitution ». De quoi indigner El Hadji Malick Ndiaye, conservateur du musée Théodore-Monod de Dakar, qui voit là « une nouvelle arme, qui prend les traits d'un montage technique et qui tend à se systématiser, peut-être dans le but de bloquer les restitutions ». Carnages invisibles en RDC Conseil de lecture pour conclure, prodigué par Le Figaro Magazine, au sujet d’un livre « sur un massacre à grande échelle mais à huis clos » qui continue d’ensanglanter la République démocratique du Congo. Holocauste au Congo, L’omerta de la communauté internationale, c’est le titre et le sous-titre de ce livre signé Charles Onana et préfacé par l’ancien ministre français de la Défense, Charles Millon.  Sur près de 500 pages, illustrées de photos-choc de cette guerre oubliée, enrichies de témoignages et de documents émanant notamment du Pentagone et de l’Élysée, ce livre en dresse un « provisoire » bilan : « dix millions de morts, 500 000 femmes (…) méthodiquement et systématiquement violées, plus de 100 000 km² de forêts dévastées par l’exploitation illégale des ressources minières », résume Le Figaro Magazine, au sujet de cette guerre « menée par le Rwanda en République démocratique du Congo », bucheronne ce magazine. Dans Holocauste au Congo, Charles Onana « montre comment l’armée et les milices de Paul Kagame (…) ont envahi le pays voisin avec le feu vert de Washington et l’assentiment des Occidentaux », dénonce cet hebdomadaire. Holocauste au Congo est publié aux éditions bien nommées de L’Artilleur.
4/30/20235 minutes, 11 seconds
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À la Une: Soro, la traque

« Près de trois ans après avoir été invité à quitter la France, Guillaume Soro demeure introuvable », énonce Jeune Afrique, « depuis deux ans […] la localisation et les mouvements » de l’ex-Premier ministre, ex-président de l’Assemblée nationale et ex-chef de la rébellion en Côte d’Ivoire, « sont l’objet de toutes les attentions au sein des services de renseignement ivoiriens ».  Signalant que les passeports ivoiriens de Guillaume Soro « arrivent bientôt à expiration », ce journal affirme que ce désormais opposant au président ivoirien Ouattara « s’est rendu en toute discrétion à Moscou entre juin et juillet 2022 », pour y rencontrer notamment « Mikhaïl Bogdanov, le vice-ministre des Affaires étrangères », et que cette « expédition secrète » à Moscou a été « organisée par le Franco-Camerounais Franklin Nyamsi », qu’une « source diplomatique française » présente dans Jeune Afrique comme « un agent d’influence de la junte malienne en France », recevant, selon ladite source, « ses instructions et des éléments de langage directement d’Abdoulaye Diop, le ministre malien des Affaires étrangères », affirme ce journal. Jeune Afrique publie notamment une photo de Guillaume Soro prise « quelque part entre avril et juin 2022 », dans « le salon VIP de l’aéroport d’Istanbul », en Turquie, en signalant sans plus de précision que ladite photo a été prise par un « ministre ». Le fugitif En Turquie, le fugitif est aidé par « Devrim Acimik, un homme d’affaires proche de l’AKP, le parti du président Recep Tayyip Erdogan, et Ali Özkaya, député et avocat d’Erdogan », énonce Jeune Afrique. En Suisse, où, en 2019, « il avait déjà passé deux semaines à Genève, logé par Pascale Jeannin Perez, une femme d’affaires qui fait fréquemment office d’intermédiaire entre des grands groupes et des États, notamment africains », complète ce journal.  À Dubaï, « entre 2021 et le début de 2022 », celui que le président Ouattara appelait jadis « mon fils » effectuera « plusieurs longs séjours, grâce à une "autre connaissance", Sarah Diawara, une ancienne danseuse de la chanteuse Aïcha Koné. Il séjournera chez elle à plusieurs reprises ». Selon Jeune Afrique, « Guillaume Soro a passé plusieurs mois à Dubaï, logé dans un appartement de location. On l’a parfois vu dans les grands hôtels de la ville ». Jeune Afrique révèle encore que « mi-2021, une équipe de la Direction de la surveillance [ivoirienne] du territoire [a] débarqu[é] en toute discrétion à Paris. Elle a[vait] pour mission précise de filer l’opposant, qui se rend encore régulièrement dans la capitale française » ! À noter encore qu’un « responsable sécuritaire ivoirien » assure dans Jeune Afrique que « le coordinateur national des agences de renseignements, Vassiriki Traoré », aurait demandé de l’aide « aux autorités » d’Abou Dhabi pour « retracer [l]es derniers déplacements » de Guillaume Soro.  Quai d’Orsay-opposants sénégalais, le dialogue Dans une lettre adressée au député communiste français, Jean-Paul Lecoq, « qui l’interpelait sur la situation politique sénégalaise », la ministre française des Affaires étrangères a, pour la première fois, reconnu maintenir « un dialogue régulier avec l’ensemble des acteurs politiques sénégalais, notamment l’opposition et la société civile », révèle encore Jeune Afrique. Dans son courrier, Catherine Colonna écrit aussi que la France « n’a pas vocation à s’immiscer dans la vie politique sénégalaise », complète ce journal. Gazon maudit pour Macron Finale de la Coupe de France de football, ce soir, à Saint-Denis, près de Paris. Descendre ou pas sur la pelouse ? C’est le dilemme de Macron. Selon un sondage Odoxa pour Le Figaro, 7 Français sur 10 soutiennent les « casserolades » sur le passage d’Emmanuel Macron, deux sur trois n’écoutent pas ce que dit le président et trois sur quatre ne croient pas ses promesses. Pour 60% des Français, enfin, le mouvement social contre la réforme des retraites doit se poursuivre au-delà du 1er mai. Selon L’Équipe, c’est « discrètement » qu’Emmanuel Macron, ce soir, devrait saluer les joueurs « dans les couloirs du Stade de France avant leur entrée [sur le terrain] afin de ne pas apparaître devant le public », énonce le quotidien sportif. « Pour lui, il n’y a pas de bonnes solutions, reconnaît un conseiller ministériel dans Le Parisien. Soit il descend sur la pelouse et il se fait siffler, soit il n’y va pas et tout le monde dira qu’il a peur d’affronter les sifflets ». Reste la question de la retransmission par France Télévisions. « L’idée d’atténuer certains aspects au niveau du son et de l’image a un temps été envisagée », révèle Le Parisien. Couvrez ce sein que je ne saurai voir…
4/29/20234 minutes, 49 seconds
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À la Une: la supplique du pape en Hongrie pour un cessez-le-feu en Ukraine

Le souverain pontife entame aujourd’hui une visite de trois jours au pays de Viktor Orban, seul dirigeant européen (avec le pape, justement) à appeler à un cessez-le-feu en Ukraine. Raison pour laquelle le quotidien catholique La Croix, qui ne s’y est pas trompé, présente en Une cette visite pontificale comme « aux portes de l’Ukraine ». Certes, admet d’un euphémisme La Croix, « à première vue, c’est sûr, il y a matière à s’étonner ». Car en Hongrie, François devrait renouveler son appel à un cessez-le-feu en Ukraine. De quoi irriter d’autant plus les diplomates européens qu’en Hongrie, les catholiques représentent une « minorité », admet La Croix, même si ce journal qualifie ladite minorité de « forte ». Autre motif d’agacement pour eux, le mano a mano entre le pape et Viktor Orban, et donc « l’honneur qui est fait à un dirigeant en délicatesse avec l’UE sur la question des droits humains ». « On peut l’entendre, concède La Croix. De même que l’on peut comprendre les critiques adressées au pape par l’Ukraine, devant ses hésitations à nommer la Russie comme responsable de l’agression. Il faut toutefois noter que les lignes bougent, souligne ce quotidien. Ce voyage a été précédé d’une première depuis le début de la guerre […] le pape a reçu [hier] la visite à Rome du chef du gouvernement ukrainien. Au Vatican, on considère que toutes les solutions pour faire avancer la paix sont bonnes à prendre. Autrement dit : ce qui importe, c’est la paix. L’urgence, c’est la paix. Naïveté ? Idéalisme ? Bien au contraire, estime La Croix. Il n’y a pas plus pragmatique que de chercher la paix par tous les moyens ». Sophie Binet à l’encre rouge En France, c’est la nouvelle Secrétaire générale du syndicat de salariés CGT, Sophie Binet, qui est à la Une. À celle de L’Humanité, d’abord. Première femme comme première cadre à la tête de la CGT, Sophie Binet est, ce matin, rédactrice en chef du quotidien communiste. « À l’encre rouge », la Secrétaire générale de la CGT y promet un 1er mai « inédit en France » car ce sera « la première fois que l’ensemble des syndicats » appellent à manifester lundi, « journée internationale des travailleuses et des travailleurs », rappelle-t-elle, en invitant les lecteurs de L’Huma à prendre la rue « pour enterrer la réforme des retraites » lors d’un 1er mai que ce journal, sans attendre, présente comme « déjà historique ». À celle de Libération, ensuite… Journal dans lequel la nouvelle figure de proue de la CGT dénonce un « pouvoir aux abois ». Lequel pouvoir, accuse-t-elle en Une, « s’est radicalisé ». Réclamant toujours le retrait de la réforme des retraites, Sophie Binet dit que « si on perd par la porte, on gagne par la fenêtre. On ne lâchera pas », prévient-elle dans Libé. Mais au-delà de ces mobilisateurs slogans, Libération s’interroge déjà sur les relations que la secrétaire générale de la CGT entretiendra « avec la future numéro 1 de la CFDT, Marylise Léon ». Évoquant également le temps qui viendra de se rasseoir à la table de négociations sur les salaires, la pénibilité, l’emploi des seniors et on en passe, Libé se demande aussi quel « positionnement adoptera Sophie Binet. Car même si elle ne peut pas le dire aujourd’hui, une chose est sûre : il faudra bien, dans l’intérêt des salariés, se rasseoir » à ladite table, admet ce quotidien. Le roi dollar défié Nouveau coup dur, enfin, pour le billet vert américain. Après le Brésil, c’est au tour de l’Argentine de vouloir s’émanciper du dollar. « C'est une nouvelle victoire pour Pékin », souligne Les Échos, après que l'Argentine a, en effet, annoncé avant-hier qu'à partir du mois prochain, elle allait privilégier le yuan pour régler ses importations en provenance de Chine. Comme le rappelle le quotidien économique, « plus tôt dans l'année, en janvier, l'Arabie saoudite avait créé la sensation au Forum de Davos (lorsque) le ministre saoudien des Finances […] avait indiqué que le royaume était ouvert aux échanges dans d'autres monnaies que le dollar américain ». Les Échos soulignent également que les pays des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) « étudient la création d'une monnaie de réserve commune pour s'émanciper un peu plus du billet vert ». Et ce quotidien explique qu’en nouant des accords avec des pays commerçant avec elle, « la Chine veut s'assurer que son commerce se poursuivra ». Toutefois, se rassure sans surprise Les Échos, « de là à imaginer que le yuan va détrôner le dollar, il y a loin de la coupe aux lèvres ».
4/28/20234 minutes, 23 seconds
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À la Une: une feuille de route d'Élisabeth Borne bien mince

C’est du moins le sentiment qui prévaut sous la plume des commentateurs après l’exposé par la Première ministre Élisabeth Borne du plan d’action du gouvernement, ce mercredi 26 avril. Ce n’est pas une feuille de route mais « une feuille de doutes », lance Libération en première page avec cette photo d’Élisabeth Borne, la bouche pincée… « Comment montrer que l’on veut continuer "à avancer" tout en enclenchant la marche arrière ?, s’exclame le journal. En organisant une conférence de presse sur un plan d’action pour les 100 jours à venir dont l’information principale est le renvoi à l’automne du projet de loi sur l’immigration. Si Elisabeth Borne avait voulu souligner au feutre rouge son impuissance, elle ne s’y serait pas prise autrement, assène encore Libération. Cet aveu d’impuissance aurait pu être atténué par une feuille de route ambitieuse et l’annonce de nouvelles mesures sur les autres dossiers mis sur la table. Mais ce n’est pas le cas. Les annonces sur l’environnement et la transition écologique de la Première ministre ? Pas nouveau. Sur la justice ? Pas nouveau. L’école ? Pas nouveau. La santé ? Pas nouveau. » « Froid, plat, flou… » Le Figaro est tout aussi sévère, si ce n’est plus, envers la Première ministre. « Ni souffle, ni rythme, ni variations de ton. Des phrases qui défilent, construites à la chaîne, sans que jamais la sensibilité, l’esprit, le cœur n’accrochent à ce qu’ils entendent. C’est froid, c’est plat, faussement technique, vraiment flou : métallique, robotique, fustige encore Le Figaro. […] Un tel discours ne paraît même plus convaincre celle qui le prononce. Cela explique sans doute le tour crépusculaire de cette intervention. » Service minimum… Pourquoi cet immobilisme ? Encore une fois, le gouvernement ne peut pas s’appuyer sur une majorité stable. C’est ce que relève La Croix : « Les députés ne semblent pas disposés à donner quitus au gouvernement. Lequel, ne disposant pas de la majorité absolue, se trouve contraint au service minimum, comme l’illustre le programme sans relief délivré par Élisabeth Borne. Comment en sortir ?, s’interroge La Croix. Une solution n’a jamais été envisagée publiquement par le président. Elle relève pourtant de la pratique normale de toute démocratie qui respecte son Parlement. Il s’agit de bâtir une coalition stable sur la base d’un programme de gouvernement. » Mais, souligne le quotidien catholique, « cette piste se heurte à de nombreux obstacles, à commencer par le présidentialisme consubstantiel à nos institutions. Car, avant même de conjecturer sur la possibilité d’un accord, la logique de coalition supposerait que le chef de l’État accepte que le pouvoir du Parlement croisse et que le sien diminue ». Un Waterloo après les cent jours ? Bref, concluent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, « l’exécutif a les mains liées, ce qui transpose ses ambitions en incantations et son volontarisme en une forme d’énergie du désespoir. L’accueil réservé aux annonces d’Élisabeth Borne laisse présager des lendemains difficiles. À défaut d’ouvrir une perspective à une coalition informelle, sa feuille de route reflète en creux l’absence d’ordre du jour de la droite et de la gauche. Une piètre consolation ». Et pour La Dépêche du Midi, « Emmanuel Macron voit poindre un "Waterloo" politique à l’issue des cent jours qu’il a fixés aux Français pour apaiser le pays. Il a commis l’erreur Borne et faute d’alternative sérieuse, il va devoir l’assumer. Mais jusqu’à quand ? » Erdogan battu ? À lire également cet éclairage dans Libération sur la Turquie qui s’apprête à voter. Et cette question : « Erdogan, président sortant vers la sortie ? Après vingt années à la tête du pays, Erdogan est plus affaibli que jamais. Sa recette ne prend plus et le candidat de l’opposition unie, Kemal Kiliçdaroglu, pourrait lui ravir la présidence le 14 mai. Les Turcs de l’étranger commencent à voter ce jeudi. » Zelensky et Xi se sont parlés Enfin, peut-être un tournant dans la guerre en Ukraine : « La Chine décidée à jouer les médiateurs », titre Le Monde. « Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est entretenu hier avec son homologue chinois, Xi Jinping, pour la première fois depuis le début du conflit. "Un échange long et significatif", a déclaré le président ukrainien. » Reste maintenant à s’entendre sur les bases d’une future négociation de paix.
4/27/20234 minutes, 8 seconds
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À la Une: l’État mis en échec à Mayotte

Constat en première page du Figaro. « La démolition des bidonvilles à Mayotte a été suspendue par décision de justice. » Dans le même temps, « les Comores refusent d’accueillir leurs ressortissants… » Bref, « l’opération Wuambushu, qui vise à lutter contre l’immigration illégale, patine », déplore le journal. Et pourtant, poursuit Le Figaro, « à Mayotte, nul ne peut contester la pertinence de l’intervention ministérielle. Sur cet archipel, devenu le 101e département en 2011, l’immigration clandestine est un fléau. Au large de l’Afrique, les prestations sociales distribuées sur ce bout de France attirent toute la misère de la région. On s’y presse pour y faire naître ses enfants, qui, grâce au droit du sol, obtiennent la nationalité française, et les avantages qui vont avec. À cette générosité républicaine s’opposent pourtant les mauvaises dispositions à notre endroit et la mauvaise volonté des États voisins, déplore encore Le Figaro. Notamment de l’Union des Comores - d’où affluent la plupart des étrangers - qui ne veut pas reprendre ses ressortissants. » Mauvais effet… Libération n’a pas tout à fait la même analyse de la situation… « L’opération coup-de-poing s’est transformée en coup d’épée dans l’eau, s’exclame le journal. Gérald Darmanin, qui pensait faire de Wuambushu à Mayotte le préambule idéal à la présentation de son projet de loi sur l’immigration, a essuyé un cinglant revers, hier, quand le tribunal judiciaire de Mamoudzou a jugé que la démolition d’un bidonville abritant des Comoriens arrivés illégalement sur l’île était 'manifestement irrégulière'. Pour une opération qui était en préparation depuis plusieurs semaines, cela fait mauvais effet. Bref, c’est plus qu’un loupé, s’exclame encore Libération, c’est la preuve que cette opération n’était ni faite ni à faire, mal ficelée car lancée avec des arrière-pensées politiques. Qu’il faille intervenir sur l’île pour combattre la misère et l’insalubrité mais aussi démanteler ces groupes armés qui sèment la terreur, c’est incontestable. Mais c’est un travail de fond, estime le journal, à entreprendre sur le temps long, avec humanité et fermeté. Certainement pas un coup de force rajoutant de la misère à la misère. » Joe Biden : l’âge du capitaine… À la Une également, Joe Biden candidat à sa propre succession… « Malgré les interrogations sur son âge, Joe Biden entre en campagne à 80 ans pour un second mandat présidentiel », constate Le Monde. Au sein du parti démocrate, « aucune personnalité de premier plan, notamment dans l’aile gauche, n’a osé remettre en cause l’idée d’une nouvelle candidature du président », relève le quotidien du soir. « Les inquiétudes de bon nombre de démocrates et de stratèges affiliés à leur camp restent cantonnées à des cercles fermés, hors micro. Elles sont toutes liées à la santé de Joe Biden, à sa capacité à supporter les exigences d’une campagne présidentielle, épreuve physique redoutable, sollicitation permanente, exposition maximale. Il en a l’expérience ? Certes. Mais, s’interroge Le Monde, en a-t-il la résistance, lorsqu’il lui faudra multiplier les meetings en 2024, tout en poursuivant ses activités à la Maison Blanche ? » En effet, remarque La Croix, « Joe Biden aura près de 82 ans le jour du scrutin. Il pourrait fêter ses 86 ans à la Maison-Blanche, du jamais-vu dans l’histoire du pays. Ses adversaires ne manquent pas de l’attaquer sur ce terrain. L’une des candidates à la primaire républicaine réclame un test d’aptitude mentale pour les candidats de plus de 75 ans, façon de cibler également Donald Trump. Derrière ces débats qui ne volent pas bien haut affleure pourtant une question légitime, relève La Croix : dans cette période profondément troublée, l’Amérique peut-elle se priver de l’apport d’une nouvelle génération de responsables politiques ? » « Casserolades » : beaucoup de bruit pour rien ? Enfin retour en France, avec beaucoup de commentaires ce matin sur les « casserolades », les concerts de casseroles, qui accompagnent les déplacements des membres du gouvernement… « À gauche, des casseroles faute de mieux », constate Le Parisien. « Sans manifestation d’ampleur jusqu’au 1er mai, les partis de gauche ont tenté de trouver un substitut pour maintenir coûte que coûte la grogne contre la réforme pendant les vacances scolaires. » « Les casseroles cassent les oreilles d’un système politique resté sourd devant la démocratie sociale », commente La Charente Libre. Toutefois, s’interroge Le Midi Libre, « à long terme, cette cacophonie sera-t-elle vraiment efficace ? Les Français, même en colère, risquent de se lasser de cette stratégie du harcèlement. Personne au final ne sortira vainqueur de ce vacarme. Sauf les vendeurs de casseroles naturellement. »
4/26/20234 minutes, 13 seconds
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À la Une: dix jours de combats au Soudan

« Au dixième jour des affrontements entre armée et forces paramilitaires qui ont fait plus de 400 morts et près de 4.000 blessés, le pays sombre de plus en plus dans le chaos », constate Libération. Les appels au cessez-le-feu se succèdent. Le dernier en date émane des États-Unis. Les belligérants se disent prêts à le respecter. Mais on attend encore le silence des armes. Alors comment sortir de ce conflit ? s’interroge le journal. Ce pourrait être long, très long… En effet, « les deux chefs de guerre à la tête de puissantes forces militaires sont engagés dans un combat existentiel qu’ils sont déterminés à poursuivre, pointe Libération. Le général al-Burhane dit vouloir continuer jusqu’à la défaite des FSR du général Hemedti, tandis que ces dernières affirment vouloir se battre jusqu’à contrôler totalement l’armée. La confrontation pourrait donc durer des mois, voire des années, selon certains experts. Toutefois, relève le journal, des pressions extérieures pourraient amener les belligérants à suspendre les affrontements pour négocier. D’autant que le Soudan a besoin des pays occidentaux pour lever les sanctions qui frappent son économie et obtenir une aide financière de la part des institutions internationales. » Situation « très mouvante » Une coordination internationale, pointe Libération, avec les forces régionales qui ont de l’influence sur l’une ou l’autre des parties, Égypte, Émirats arabes unis ou Arabie saoudite notamment, pourrait peser sur les deux chefs militaires. C’est le sens du mécanisme de coordination mis en place sous l’égide de l’Union africaine, de la Ligue arabe, de l’Union européenne et des Nations unies auquel la France a déclaré apporter son total soutien. Mais les moyens de pressions pour être entendus par les belligérants manquent, constate encore Libé. « La situation reste encore très mouvante, estime l’analyste égyptien Mahmoud Salem. 'L’évolution vers une guerre existentielle entre les deux bras armés du Soudan pourrait entraîner des souffrances inimaginables et une escalade du conflit ferait passer la guerre en Syrie pour une promenade de santé'. En tout cas, conclut Libération, les chances d’une relance d’un processus de transition et de dialogue pour le rétablissement d’un pouvoir civil et démocratique au Soudan semblent très lointaines. Au grand dam de la majorité des Soudanais. » Or et pétrole… « Les Soudanais sous le feu », soupire pour sa part Ouest France. Le quotidien du grand ouest n’est pas non plus très optimiste… « Alors qu’un répit s’est installé au Yémen, à la suite du rapprochement irano-saoudien, un nouveau conflit majeur est en train de poindre au Soudan, troisième pays africain par son extension. Menaçant de raviver, au Darfour, un nouveau drame humanitaire. Les motifs des convoitises étrangères sont connus, pointe Ouest France. Outre le pétrole et le positionnement stratégique, le Soudan est devenu le deuxième pays producteur d’or du continent. Et toutes ces richesses sont captées essentiellement par des acteurs étrangers et les forces de sécurité. Pas par les Soudanais, épuisés par leur propre pays qui a connu dix-sept coups d’État depuis son indépendance, en 1956. » L’Inde en « régression démocratique » On reste dans l’international avec cet éditorial du Monde sur la situation politique en Inde… « La régression démocratique de l’Inde », constate le quotidien du soir. « Classée parmi les 'autocraties électorales' par l’institut indépendant suédois V-Dem spécialisé dans l’étude des régimes politiques, l’Inde multiplie les signaux inquiétants », affirme Le Monde. Rahul Gandhi, le principal opposant au Premier ministre, Narendra Modi, a été écarté de la course électorale, en raison de sa condamnation prou diffamation. « Les opposants politiques ne sont pas les seuls concernés. Intellectuels, journalistes, organisations non gouvernementales, activistes sont la cible des agences gouvernementales. (…) Cette dérive autoritaire est renforcée par une offensive inquiétante lancée contre l’histoire du pays et par la volonté de redéfinir l’Inde en tant que nation purement hindoue. » Bref, conclut Le Monde, « tentation de mise au pas des médias, harcèlement des opposants et des minorités, instrumentalisation de la justice, révisionnisme : le bilan de Narendra Modi parle de lui-même. Cela est d’autant plus regrettable que les pays qui prétendent défendre les valeurs démocratiques préfèrent garder le silence, pour ne pas contrarier un régime qui s’affirme dans la nouvelle donne géopolitique mondiale. »
4/25/20234 minutes, 15 seconds
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À la Une: Macron, un an après…

Il y a un an jour pour jour, Emmanuel Macron était réélu président de la République. Inquiétudes et interrogations ce matin dans la presse… « Un président à la peine », lance Le Télégramme. « Comme un air de fin de règne », affirme L’Humanité. « Macron peut-il changer ? », s’interroge La Dépêche. « Qui voterait encore pour lui ? », se demande La Croix. « Ça sent le cramé », ironise Libération, avec ce photo-montage où l’on voit le chef de l’Etat en équilibre sur la queue d’une casserole… « Abîmé par plus de trois mois de conflit autour de la réforme des retraites, constate le journal, au plus bas dans les sondages et sans majorité claire à l’Assemblée, le Président tente de reprendre la main. Y’a du boulot. » Grosse fatigue… Libération en effet n’y croit guère… « Emmanuel Macron dispose de peu d’atouts dans son jeu pour faire des quatre ans à venir autre chose qu’une longue et lente agonie du macronisme. Son incapacité ces dernières années à corriger le tir, à tenir compte des reproches y compris de ses proches, à travailler sur ses failles – personnelles ou politiques – laisse perplexe sur ses chances de rebond. Les attentes pour une véritable transition écologique, un renouveau financé des services publics, école et système de santé en tête, pour faire enfin de la jeunesse une priorité sont immenses. Les enjeux de rénovation démocratique sont aussi plus pressants que jamais. Mais, estime Libération, tous ces chantiers risquent de ne pas avancer. » En effet, renchérissent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, « Emmanuel Macron survit depuis sa réélection il y a un an, payant très cher sa victoire en trompe-l’œil sur Marine Le Pen. Les circonstances de son maintien à l’Elysée sont à l’origine de ce qui se profile comme la présidence de l’incompréhension. Le chef de l’État a non seulement bafoué le serment fait au soir du 24 avril 2022 : 'ce vote m’oblige pour les années à venir', mais il a imposé 'une marche forcée' à un pays convalescent. » Une accélération en 2024 ? C’est vrai, constate Le Parisien, « le président fait face aujourd’hui à un pays fatigué et la réforme des retraites, massivement rejetée, génère un grand mouvement de colère. Sa cote de popularité est au plus bas. » Mais Emmanuel Macron entend rester dans le mouvement. Il l’affirme haut et fort dans un long entretien avec les lecteurs du Parisien : « Ce qui m’importe, c’est que le pays avance », dit-il. Tout en reconnaissant qu’il aurait « dû se mouiller » sur le dossier des retraites. « Peut-être que l’erreur a été de ne pas être assez présent pour donner une constance et porter cette réforme moi-même. » Alors, « Emmanuel Macron pensait trouver avec la retraite 'du muscle' pour réformer, pointent Les Echos. Il s’interroge sur le bon moment pour appuyer sur l’accélérateur. » L’année prochaine, 2024, serait le bon moment, estime le quotidien économique : « avec les européennes, généralement bonnes pour les macronistes, avec les Jeux Olympiques d’été, promesses de joie collective, avec peut-être du mieux sur l’inflation, Emmanuel Macron retrouverait un peu de ce souffle politique qui lui manque pour avancer. » Soudan : le chaos… À la Une également le Soudan… « Sauve qui peut !, s’exclame La Croix. Plusieurs pays ont annoncé l’évacuation de leurs ressortissants : les États-Unis, la France et plus largement l’Europe, l’Arabie saoudite, l’Irak, ou le Japon… Une réaction compréhensible : le degré de violence au Soudan a atteint des sommets, et les deux camps semblent décidés à aller jusqu’au bout de cette lutte fratricide. » Toutefois, estime La Croix, « Ces États ne peuvent aujourd’hui réclamer des couloirs sécurisés pour leurs ressortissants sans tout faire pour mettre fin à la guerre. » « Le Soudan plongé dans le chaos », soupire Sud-Ouest. « La transition démocratique, engagée en 2019 et gelée en octobre 2021 par les militaires, semble aujourd’hui à l’agonie. (…) Et il est à craindre que le Soudan, comme cet autre géant blessé de l’Afrique centrale qu’est la RDC, soit déstabilisé en profondeur, avec un effet domino sur l’ensemble du continent. »
4/24/20234 minutes, 1 second
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À la Une: Macron dévisse

Selon un sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche, si en ce mois d’avril, 72% des Français se disent « mécontents » du chef de l’Etat (c’est déjà presque 3 sur 4), 47% affirment être « très mécontents » d’Emmanuel Macron, quasiment 1 Français sur 2 ! À l’inverse, les Français « satisfaits » du président ne sont plus que 26 % (2 points de moins en un mois). Comme le souligne Le JDD, « il s’agit de son troisième mois consécutif de chute, mais aussi de son troisième plus mauvais niveau depuis son élection en 2017 ». Dans ce contexte, elle s’annonce compliquée, la remontada tentée en ce moment par Macron sur le terrain. Le madré Mr. Larcher Et s’il ne lui ferme pas sa porte, le parti de droite Les Républicains se fait désirer, n’étant guère disposé à voler à son secours, en tout cas pas encore. Dans un entretien au Parisien Dimanche, le président (Les Républicains) du Sénat pointe notamment la gouvernance « trop verticale » de la France. Et quand ce journal l’interroge sur un éventuel accord de gouvernement avec le président de la République, Gérard Larcher dit que « les conditions politiques aujourd'hui ne sont pas remplies ». Et quand Le Parisien Dimanche lui demande si « jamais » il sera le Premier ministre d’Emmanuel Macron, Gérard Larcher - je vous le donne en mille - répond que « les conditions politiques aujourd’hui ne sont pas remplies »… Le général Macron Emmanuel Macron à la peine. Et ce ne sont pas ses récents propos polémiques sur Taïwan qui vont arranger les choses… Macron, novice ou nouveau de Gaulle ? Étant rappelé que le président, à son retour de Pékin, s’est refusé à entrer  « dans une logique de bloc à bloc » au sujet de Taïwan, l’hebdomadaire Le Point dénonce les déclarations « à l’emporte-pièce » d’Emmanuel Macron, qui « est non seulement allé dans le sens du Parti communiste chinois, mais il a aussi affaibli aux yeux de nos partenaires européens, son grand projet " d'autonomie stratégique " du Vieux Continent. Cela devient une habitude. Il avait déjà nui à sa crédibilité l’an dernier en persistant au-delà du raisonnable à mener un dialogue exclusif avec Vladimir Poutine, dont il n’a rien obtenu », déplore donc Le Point. L’Express n’écrit guère autre chose, en relevant les propos du vice-président estonien de la commission des Affaires étrangères du Parlement européen, selon qui « les systèmes de valeurs déterminent les conflits. Vouloir diviser les démocraties n'est pas une bonne chose ». Selon L'Express, Emmanuel Macron pratique « la diplomatie de Gribouille », laquelle se résume à « des reprises de concepts gaullistes, une affirmation d'indépendance à l'égard des États-Unis, mais qui donne l'impression que Paris ne veut pas choisir entre Washington et Pékin à l'heure où le soutien américain est crucial pour aider l'Ukraine à résister à l'agresseur russe ». À l’inverse, dans ce domaine de la politique étrangère, l’hebdomadaire Marianne s’avoue « macroniste, du moins tant qu’Emmanuel Macron prolonge la vision gaullienne ». Selon ce magazine, « c'est parce que la France cultive sa troisième voie et défend une autonomie stratégique des Européens qu'elle peut être autre chose qu'un pion dans le jeu des empires reconstitués ». Coke en stock à Dubaï De la production à la distribution, reportage deL’Obs à Dubaï, « nouvelle base arrière des plus gros narcotrafiquants français » de cocaïne, avec, comme débouché, l’Europe tant convoitée par les trafiquants sud-américains. Des innovations agronomiques à la flambée de la corruption et de la criminalité, ce magazine explore filières, géopolitique des trafics, et la « Mocro Maffia », organisation criminelle maroco-néerlandaise qui « semble avoir importé, en plus de la drogue, les méthodes des cartels sud-américains ». Quand parle la poudre à Dubaï, c’est aussi l’Europe qui renifle…
4/23/20234 minutes, 19 seconds
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À la Une: un répit au Soudan

La dernière en date, celle d’au moins trois jours demandés par les Nations unies, ne fait pas exception. À tel point qu’hier soir encore, des quotidiens comme Le Figaro ou Le Monde n’y croyaient guère. « L’espoir, déjà ténu, d’un cessez-le-feu au Soudan s’est éloigné », soupirait ainsi Le Figaro. Du reste, souligne ce journal, « tous les précédents arrêts des combats annoncés ont fait long feu, aucun des deux camps ne les respectant ». Se référant à un entretien accordé avant-hier à la chaîne de télévision al-Jazeera par le général Burhan, Le Figaro souligne que ce dernier y a accusé ses rivaux de « couper les routes et d’empêcher les mouvements des populations », avant d’ajouter qu’il ne pouvait en conséquence « y avoir de confiance ». Selon lui, la seule option restante est donc « l’option militaire ». Ce quotidien rapporte aussi la réponse, sur cette même chaîne, du général Hemedti qui, tout en soutenant l’idée de corridors humanitaires, refusait de « s’asseoir avec un criminel pour discuter ». Raisons pour lesquelles « les chances d’obtenir un cessez-le-feu, même provisoire semblent faibles », admet Le Figaro, et l’issue de cette lutte à mort « demeure incertaine ». Le Figaro souligne enfin que « l’impossibilité d’une trêve rend également l’évacuation des ressortissants étrangers très délicate, alors même que les quartiers diplomatiques sont particulièrement affectés par les affrontements. L’Union européenne table toujours sur une pause pour pouvoir évacuer par voie terrestre quelque 1500 personnes. Les États-Unis ont dépêché des renforts des militaires sur leur base de Djibouti pour faciliter une éventuelle opération de sauvetage. L’armée française a de son côté "regroupé des moyens" à proximité, sans doute au Tchad », suppose Le Figaro. Paris brule-t-il ? « Paris sous 50° C », imagine la Une de Libération, sur la photo de laquelle la Tour Eiffel semble onduler et vaciller, tel un mirage surgit des sables du désert. Selon une étude publiée dans The Lancet, le risque de « mourir de chaud à Paris » est le plus élevé d’Europe, s’effare Libé, en présentant, certes, ladite étude comme une « dystopie », c’est-à-dire comme le contraire d’une utopie, mais en lui accordant suffisamment de crédit pour que le lecteur ne s’arrête pas au seul caractère sensationnel de cette ardente prédiction. Selon cette étude, donc, « l’Europe occidentale affiche un taux de surmortalité inférieure aux autres régions étudiées, exception faite des très grandes villes, comme Paris. La capitale française est de fait la ville européenne où le risque de mourir de chaleur est le plus élevé », rapporte Libération. « Oui, admet ce quotidien, il s’agit bien de scénarios catastrophe, mais pas catastrophistes : ils relèveront bientôt de la réalité… si rien n’est fait. Ce qui n’est pas le cas. La maire de Paris s’est vu remettre (hier) un rapport rédigé par des élus de tous bords consacré à cette urgence, avec des propositions pour faire en sorte que la capitale française reste vivable ».  Alors ? Alors, Libé prévient, « le chantier est colossal. Il passe bien sûr par la poursuite de la politique de réduction de la voiture, par une ville davantage végétalisée et la rénovation de milliers d’immeubles, dont il faudra peut-être peindre les toits de zinc en blanc… Il passera par mille et une autres adaptations de l’espace urbain, modifications des habitudes de travail, changements dans les agendas des manifestations festives, renoncement à des projets dont l’intérêt économique apparaît aujourd’hui comme évident… ». Cours Hussein cours ! Sympathique interview du sprinter jamaïcain dans le magazine de L’Équipe, ce matin. L’octuple médaillé d’or olympique, toujours recordman du monde des 100 et 200 m – depuis 14 ans – dit son « regret » à l’hebdomadaire du journal sportif. Étant rappelé son record (19,19 s sur 200m), Hussein Bolt regrette donc, en effet, de ne pas avoir brisé ce mur des 19’’. Car « j’en avais les moyens », dit-il à L’Équipe Magazine. Étant également rappelé qu’en finale du 100 m. des Jeux Olympiques de Pékin, en 2008, l’homme le plus rapide de tous les temps avait battu le record du monde en relâchant son effort quinzaine de mètres avant la ligne, loin devant ses adversaires (courant la distance en 9 s 58 !), Hussein Bolt, à l’inverse, n’a aucun regret. « Oui, à Pékin j’aurais peut-être pu courir en 9’’52 en poussant jusqu’à la ligne d’arrivée, dit-il à ce journal (…) mais ça ne change pas grand-chose dans le fond. Alors que moins de 19’’, là c’est une barrière ». Mais ça aussi, c’était avant… Pour l’an prochain, l’objectif d’Hussein Bolt est de venir, à Paris, assister en famille aux Jeux olympiques. Car alors, ses enfants seront « assez grands ».
4/22/20234 minutes, 54 seconds
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À la Une: la grande lessive de Darmanin à Mayotte

Imminente opération anti-immigration illégale à Mayotte… Tempête à venir sous le Tropique de la violence, titre du formidable roman de Natasha Appanah, paru il y a sept ans (Gallimard). Sept ans, peut-être, mais depuis deux mois, l’affaire se précise. Fin février, Le Canard Enchaîné révélait ainsi la préparation « dans le plus grand secret » de l’opération « Wuambushu », dans ce département français d’outre-mer qu’est Mayotte. L’hebdomadaire satirique précisait alors qu’en shimaoré, ce nom de code, à grands traits, signifie « reprise ». Selon l’irrévérencieux palmipède de la presse française, le ministre de l’Intérieur avait alors obtenu l’accord d’Emmanuel Macron pour cette opération d’ampleur contre l’immigration clandestine, précisant même qu’« un demi-millier de gendarmes et de policiers s’apprêt(ai)ent à envahir l’archipel, un corps expéditionnaire qui s’ajoute aux (…) policiers et (…) pandores déjà sur place », et le président de la République avait donc donné son feu vert. Et bien c’est acté. Dans un entretien au quotidien Le Figaro, ce matin, le ministre de l'Intérieur confirme l'envoi ces derniers jours sur l'archipel de « quatre escadrons de gendarmes mobiles, des policiers de la CRS-8, spécialistes de la lutte contre les violences urbaines, au total 510 membres des forces de l'ordre ». À quoi s’ajoutent « six magistrats et sept greffiers, ainsi que quinze agents de la Protection judiciaire de la jeunesse », dénombre Gérald Darmanin, en assurant au Figaro qu’à Mayotte, « la délinquance ne l’emportera pas sur les lois de la République ». Un vrai coup de menton… Le cimetière marin des Comores Si le ministre de l’Intérieur ne précise pas le chronogramme de l'engagement de ces forces à Mayotte, selon une source proche du dossier approchée par l’Agence France-Presse, l’opération devrait débuter la semaine prochaine et durer au moins deux mois. L'objectif est également d'expulser les migrants illégaux, majoritairement originaires de l'archipel voisin des Comores, installés dans des quartiers particulièrement insalubres, appelés « bangas », complète l’AFP. « Nous prendrons le temps nécessaire » pour la destruction de ces habitats, toujours sur autorisation du juge, « car il va de soi que nous relogeons les personnes conformément au droit », assure Gérald Darmanin dans Le Figaro. Lequel quotidien conservateur s’alarme. « L’île du bout du monde est submergée », formule-t-il. À Mayotte, « la déstabilisation totale d’un territoire par une immigration aussi massive qu’anarchique est visible à l’œil nu ». Mais Mayotte et la métropole ont beau être « si loin », elles sont « si proches », estime ce journal : « Pression des immigrants, faiblesse des frontières, freins administratifs, judiciaires, associatifs et médiatiques à toute idée de maîtrise des flux, paupérisation des services publics, délinquance ordinaire, dérives communautaires : à des milliers de kilomètres, les mêmes causes provoquent les mêmes effets. » Et Le Figaro se récrie. « Qu’attendons-nous pour prendre exemple sur les sociaux-démocrates danois, interroge-t-il. Ils ont compris depuis longtemps qu’entre leur modèle social et l’ouverture des frontières, il fallait choisir. Ils ont choisi. L’immigration a été divisée par trois et le parti équivalent du RN est tombé à moins de 5 %. » Une opération anti-immigration clandestine qui est tout, sauf du goût de L’Humanité. Opération « Wuambushu » ? Non, « l’opération Kärcher de Darmanin » plutôt, lance le quotidien communiste, en référence à une formule de l’ancien président Nicolas Sarkozy qui, il y a dix-huit ans, alors qu’il n’était encore que ministre de l’Intérieur, voulait nettoyer la banlieue parisienne « au Kärcher », du nom d’une machine à haute pression utilisée dans l’industrie ou à la maison et qui vient à bout des tâches tenaces. Pour L’Huma, pas de doute, cette opération « est l’illustration parfaite de la brutalité qui tient lieu de politique au pouvoir », et dans cette partie du monde, « la responsabilité de la France est écrasante (…) la volonté coloniale de Paris de garder la main sur Mayotte, donc une présence stratégique dans l’océan Indien, déstabilise un archipel déjà fragile ». Mayotte ? Dans une édition spéciale rédigée par des écrivains à l’occasion de son cinquantenaire, le quotidien Libération publie un texte signé Touhfat Mouhtare, et dans lequel cette autrice comorienne énonce que Mayotte, « c’est le foyer du secret de famille le mieux gardé de la Terre. Celui d’une mère – Madagascar – et d’un père – France – qui, se découvrant nus, honteux, contemplent la mer étale devant eux et ce qu’elle leur montre : des enfants, par milliers. Que vont-ils en faire ? » Réponse à lire, ce matin, dans Le Figaro…
4/21/20234 minutes, 50 seconds
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À la Une: deux hommes…

Deux hommes ont les honneurs de la presse ce jeudi matin : tout d’abord, Laurent Berger. Le 19 avril, le secrétaire général de la CFDT a annoncé au journal Le Monde qu’il quittait ses fonctions et qu’il laisserait sa place le 21 juin à Marylise Léon, actuelle numéro deux de la confédération. « Ce n’est ni un coup de tête ni un choix dicté par l’actualité, affirme-t-il. Je souhaite tout simplement respecter des règles collectives et une forme d’éthique personnelle, liées au fonctionnement démocratique de la CFDT. […] C’est une organisation collective. Il est normal qu’elle s’incarne dans des leaders, mais il est aussi normal qu’elle se renouvelle. » Dans son édition à paraître ce jeudi, Le Monde brosse un très long portrait de Laurent Berger, plutôt flatteur. Avec ce titre : « Laurent Berger, l’homme qui ne voulait pas de l’Élysée… » En effet, le futur ex-secrétaire général de la CFDT « est poussé de toutes parts à nourrir des ambitions politiques. Un rôle, pointe Le Monde, qu’il refuse de jouer. […] "Je veux rester un syndicaliste, dit-il. Je crois avoir fait le boulot. Je préfère avoir la légitimité humaine plutôt que d’aller vendanger ça dans des jeux d’acteurs politiques bidons". » Laurent Berger : présidentiable ? Il est vrai que « le départ de Laurent Berger nourrit une attente à gauche », affirme Le Figaro. En effet, « depuis le mois de janvier à la tête d’une intersyndicale qu’il a contribué à monter contre la réforme des retraites, et depuis bien plus longtemps à la tête de la CFDT, Laurent Berger incarne l’opposition à Emmanuel Macron. Une opposition d’autant plus solide qu’en dehors de Jean-Luc Mélenchon, la gauche ne propose aucune autre incarnation crédible ». La Charente Libre embraye : « La gauche, en mal d’une alternative au mélenchonisme, rêve évidemment d’enrôler le nouveau retraité. Berger s’était piqué au jeu de la sociale-écologie en 2019 dans une contribution commune avec Nicolas Hulot. L’exercice n’avait pas eu de lendemain et il jure aujourd’hui rester à l’écart de la vie politique. Sa voix si originale, le courage de ses choix, son engagement face à la montée du Rassemblement national, devraient pourtant le rendre bientôt indispensable. » François Ruffin : présidentiable ? Un autre homme a les honneurs de la presse ce jeudi matin : François Ruffin à la Une de Libération : portrait pleine page et ce grand titre en forme d’interrogation : « François Ruffin, taille patron ? » Entendez, le député La France insoumise de la Somme sera-t-il candidat à la présidentielle dans quatre ans ? « Une Une ? Sur lui ? "C’est trop tôt", regrette François Ruffin. Le député de la Somme aime la course. Il sait que c’est rarement celui qui est devant au début qui finit par gagner. Mais à force de sortir son nez du peloton, il commence à se faire remarquer, estime Libération. À gauche, son nom résonne un peu partout. Beaucoup l’imaginent déjà en candidat commun. Pour certains, François Ruffin a au moins un mérite : il n’est pas Jean-Luc Mélenchon. » ► À lire aussi : Présidentielle 2027: François Ruffin embarrassé par le soutien de Jean-Luc Mélenchon Alors l’intéressé, affirme Libération, « travaille avec une petite équipe et des élus locaux à rendre crédible sa candidature ». Rien n’est encore officiel. Mais Libération applaudit d’ores et déjà : « Objectivement, François Ruffin fait partie des personnalités les plus intéressantes de LFI. De celles qui peuvent finir par séduire une gauche en mille morceaux, en quête désespérée d’un ou d’une leader apte à barrer la route à l’extrême droite en 2027. » Toutefois, tempère Libé, « rien ne dit qu’il tiendra le coup sur la longueur. L’homme a une tendance à la mélancolie et à la solitude qui se prête mal à l’élaboration d’un projet collectif. Et surtout, rien ne dit que Jean-Luc Mélenchon ne briguera pas une ultime candidature à la prochaine présidentielle ». Emmanuel Macron : toujours président… En attendant, Emmanuel Macron est toujours président et il entend pleinement jouer son rôle. En visite le 19 avril en Alsace, accueilli par des concerts de casseroles et chahuté, le chef de l’État reste droit dans ses bottes. Dans un entretien à lire notamment dans Les Dernières Nouvelles d’Alsace, il affirme : « Je mesure les colères. Il y aura des manifestations et des concerts de casseroles. Mais ma responsabilité n’est pas de dire "je vous ai entendu et je ne vais rien faire". C’est d’aller au contact, d’expliquer et de corriger. C’est pour cela que le texte sur les retraites a bougé et qu’on va le compléter avec le pacte de la vie au travail. […] Je ne méprise personne et je dis toujours la vérité aux Français. » Emmanuel Macron se rend ce jeudi 20 avril dans l’Hérault, près de Montpellier, pour parler cette fois d'éducation.
4/20/20234 minutes, 11 seconds
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À la Une: Macron sur tous les fronts

« Après trois mois de crise des retraites, Emmanuel Macron veut reprendre un contact direct avec les Français, pointe Le Figaro. Il se rend ce mercredi [19 avril, NDLR] en Alsace pour célébrer les efforts de réindustrialisation de son gouvernement. Mais une fois de plus, il devrait être accueilli par des manifestants hostiles. Puis il se rendra demain jeudi dans l’Hérault pour parler d’éducation. » « Emmanuel Macron veut reprendre du muscle sur le terrain, relève Le Parisien. Affaibli par la crise sociale, le chef de l’État veut se relancer en sortant du palais. Une méthode qui lui avait permis de reprendre de l’oxygène au moment des "gilets jaunes". La ficelle fonctionnera-t-elle à nouveau ? "Il veut aller expliquer, argumenter, convaincre les plus critiques, écouter, montrer qu’il n’est pas planqué", décrypte un proche. » Commentaire de La Charente Libre : « Aujourd’hui en Alsace, demain dans l’Hérault, avant-hier à la télé devant 15 millions de téléspectateurs, le président de la République a choisi le mouvement pour s’extirper de la nasse où il s’est lui-même fourvoyé. Les concerts de casseroles devraient à nouveau l’accompagner en attendant la manif géante du 1er mai promise par les syndicats. Il s’agit donc de couvrir le vacarme sous une avalanche d’initiatives dont le cadre a été tracé lundi soir. » « Bon courage ! » « Emmanuel Macron veut multiplier les réformes pour faire oublier les retraites : et maintenant, bon courage ! », s’exclame Libération Champagne.   ► À lire aussi : France: Emmanuel Macron veut montrer que la page des retraites est tournée En effet, pas sûr que cette stratégie du mouvement fonctionne. C’est ce que pointe Le Monde : « Pour l’heure, le mouvement qu’entend impulser Emmanuel Macron se heurte à la résistance prévisible des partis d’opposition et des forces vives qui refusent d’entrer dans son jeu en passant par pertes et profits le conflit des retraites. Renvoyé à sa verticalité et à son isolement, salué par des concerts de casseroles, le chef de l’État, conclut le quotidien du soir, reste plus que jamais prisonnier d’un second mandat mal engagé. » Tunisie : le bâillon encore pour les opposants À la Une également, un nouveau tour de vis en Tunisie, avec l’arrestation le 17 avril de Rached Ghannouchi, leader historique d’Ennahdha et principal opposant au président Saïed. La raison, pointe Libération : le chef islamiste « a proféré samedi des propos jugés factieux. Lors d’une réunion du Front de salut national, coalition d’opposants dominée par le parti Ennahdha, l’ennemi le plus emblématique de Kaïs Saïed avait averti d’une possible "guerre civile" si l’islam politique, dont est issue sa formation, venait à disparaître. Le chef de l’État tunisien a donc relevé le gant. » Et, toujours dans les colonnes de Libération, « Ayachi Hammami, l’avocat du Comité de défense des détenus politiques, opposant à Ben Ali et éphémère ministre des Droits de l’homme, ne peut que constater les dégâts : "On bascule dans la transition dictatoriale", affirme-t-il. "S’il y avait une résistance très forte, Kaïs Saïed pourrait reculer, un peu. Mais là, je ne vois pas de résistance. Le scénario à l’égyptienne nous guette" ». En effet, précise La Croix, le président tunisien « poursuit ainsi son entreprise d’éradication de toute opposition. Depuis son élection en 2019, il a cassé le pouvoir des juges, affaibli celui du Parlement, réduit l’espace démocratique. Régnant sur un pays en ruine, il se voit pourtant en sauveur de la nation, refusant l’aide du Fonds monétaire international au nom d’un souverainisme intransigeant. Une course en solitaire qui conduit le pays au bord de l’abîme. » Ukraine : le temps de la contre-offensive ? Enfin, on revient à Libération, avec ce reportage sur le front de Bakhmout en Ukraine. « Près de quatorze mois après l’entrée des forces armées russes, une nouvelle phase de la guerre est en train de s’engager, relève Libé. Alors que les combats font rage autour de Bakhmout, la rumeur des préparatifs d’une contre-offensive de Kiev devient de plus en plus insistante. Comme si Bakhmout était une façon d’occuper et d’épuiser les forces russes le temps que les Ukrainiens prennent possession des matériels occidentaux promis et surtout qu’ils se forment à les utiliser. "Nous forçons les Russes à consommer leurs ressources avant de mener notre propre contre-offensive", ­expliquent ainsi des soldats ukrainiens. C’est que le temps presse, pointe encore Libération. Car la guerre d’usure que ce conflit est devenu ne menace pas seulement les hommes et les armes, elle menace aussi les esprits. »   ► À lire aussi : Guerre en Ukraine: quelles perspectives à la fin de ce deuxième hiver de conflit?
4/19/20234 minutes, 21 seconds
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À la Une: Macron a fait du Macron

C’est du moins la formule trouvée par Le Parisien pour qualifier la prestation télévisée hier soir du président de la République. « Il y a d’abord le "J’ai entendu, j’ai changé", pointe le journal, comme face aux Gilets jaunes. Emmanuel Macron reconnaît la "colère" provoquée par la "nécessaire" réforme des retraites, mais aussi par l’envolée des prix ou la panne des services publics. Il s’engage à en tirer les conséquences en laissant plus de place aux partenaires sociaux, plus d’initiative au gouvernement, plus d’oxygène aux élus locaux… […] Il y a aussi, poursuit Le Parisien, le "en même temps" des origines, qui le pousse à promettre cent jours "d’apaisement" et "d’unité" mais en s’attaquant à des dossiers tout sauf consensuels, de la réforme du lycée professionnel à celle du RSA en passant par l’immigration. » Bref, « Macron a fait du Macron. Cela lui a permis à tant de reprises de se sortir d’une passe impossible, de surmonter une crise inédite ! Mais, s’interroge Le Parisien, cela peut-il fonctionner encore ? » Un président en marche arrêt… Le Figaro en doute fort… « Une simple allocution, même placée sous le patronage de Notre-Dame de Paris ou de Napoléon [les cent-jours se sont très mal finis, NDLR], ne peut retourner une situation aussi critique. Le chef de l’État est le premier à le savoir. Hier soir, c’était son premier pas pour une longue marche de réconciliation. Contre son tempérament, Emmanuel Macron ne peut plus avancer qu’au rythme de l’escargot, relève encore Le Figaro. Son verbe, dévitalisé à force de promesses et de revirements, est impuissant à dissiper l’impression anxiogène d’une fuite en avant qui ne bouge pas d’un pouce. » ► À lire aussi : Retraites: retour sur l'allocution d'Emmanuel Macron à l'Élysée À contretemps… « Macron : le grand vide », s’exclame Libération. « Face à la colère, Macron brasse de l’air », constate le journal. « L’essentiel de son intervention aura consisté à préciser trois chantiers qui étaient en réalité déjà sur les rails. De quoi créer "l’élan national" qu’il appelle de ses vœux, comme si de rien n’était ? Pas sûr, affirme Libération. Macron n’a rien lâché. C’est d’autant plus regrettable qu’il s’est trompé d’analyse sur l’état du pays. Le président a traversé cette crise des retraites comme s’il s’agissait d’un soubresaut ordinaire sur un sujet qui met régulièrement les Français dans la rue. En égrenant un peu à la Prévert les sujets essentiels – l’écologie, l’école, le système de santé, le rapport au travail… –, Emmanuel Macron a apporté la preuve qu’il est désormais à contretemps. Tous ces sujets auraient été audibles il y a neuf mois après une réélection tendue. Aujourd’hui, conclut Libé, c’est lui qui ne l’est plus. » Aveu d’échec… « 100 jours… mais pour quoi faire ? », s’interroge en écho Le Midi Libre. « Trois mois suffiront-ils à rassurer la famille qui peine à boucler les fins de mois ? Permettront-ils à l’aide-soignante de travailler dans de meilleures conditions ? À l’étudiant de s’engager sur la voie du travail avec sérénité ? Au retraité de quitter son activité sans angoisse ? Si Emmanuel Macron ne parvient pas à lever les doutes sur ces simples questions, ce sera un coup pour rien, estime Le Midi Libre, une opération marketing de plus. » En effet, renchérissent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, « on peut prendre la déclaration du chef de l’État par tous les bouts, la décortiquer comme on veut, de ce gros quart d’heure de molle tentative de rabibochage, il ne restera finalement qu’une phrase : "Cette réforme est-elle acceptée ? À l’évidence, non". Voilà, c’est tout et tout est là, soupire le quotidien alsacien. Dans cet aveu d’échec et même de divorce qui s’arrête au stade du constat. […] Tout doit continuer comme avant puisque c’est pour le bien de la Nation, notre bien à tous dont il est le seul garant à l’en croire. » Impasse… Conclusion, pointe La Charente Libre, « Emmanuel Macron semble bloqué dans l’impasse dans laquelle il s’est lui-même placé et les issues de sortie sont à ce jour invisibles, sauf à convoquer de nouvelles élections. Il s’y refuse pour l’instant, convaincu que le temps finira par réduire les fractures. Mais dans un contexte socialement inflammable où l’hostilité à l’égard du pouvoir ne cesse de croître, il n’est pas certain que la position soit tenable longtemps et encore moins dans les quatre ans qui viennent. » ► À lire aussi : France: hors de la majorité, l'allocution de Macron fait l'unanimité contre elle
4/18/20234 minutes, 10 seconds
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À la Une: Macron peut-il renouer avec les Français ?

Question posée par Le Parisien ce matin. « Le président de la République s’exprimera ce lundi soir pour tenter de relancer son quinquennat après les débats compliqués sur les retraites. Des déplacements suivront pour essayer d’enrayer la défiance. Étape incontournable, s’il veut relancer son second quinquennat entravé par une crise sociale et politique. Cote d’alerte, selon plusieurs instituts de sondages, sa popularité est à son plus bas niveau depuis la crise des Gilets jaunes, autour de 28 %. » Alors attention, prévient La Croix… « Une des grandes leçons de la crise des retraites est la fragilité de l’échelon politique national. Certes, la loi est passée. Mais le gouvernement n’a dû son salut qu’à la richesse de la boîte à outils institutionnelle de la Ve République. La réalité sociale est tout autre, pointe le quotidien catholique, avec une opinion majoritairement hostile à la réforme et un front syndical solide, qui a exprimé fermement son refus tout en montrant son sens des responsabilités. L’exécutif peut se prévaloir d’une forme d’efficacité, mais à quel prix ? Abordant désormais une nouvelle phase de son quinquennat, Emmanuel Macron doit prendre conscience, estime La Croix, que la faiblesse de sa majorité parlementaire reflète le mal-être de très nombreux électeurs. Ce malaise doit être pris en compte par la consultation, le dialogue et les diverses modalités démocratiques. Avant de foncer à nouveau, il faudrait écouter. » Malaise… « Comment Emmanuel Macron peut-il se réconcilier avec les Français ? », s’interroge en écho Le Figaro. « La suite de son second mandat va dépendre de sa capacité à se renouveler. Le fameux grand débat organisé pour éteindre la fronde des Gilets jaunes avait fait illusion. Il n’avait rien réglé, la preuve. Les belles paroles s’envolent, seuls comptent les actes concrets. Plus que jamais, la promesse de s’attaquer à la restauration des services publics, école et santé notamment, semble d’actualité. Formulée à l’occasion de la crise sanitaire, elle est restée lettre morte. C’est ainsi qu’a grandi le malaise. » Un malaise bien profond… La démocratie est en danger, s’alarme Libération. « S’adressant aux Français ce lundi soir, Emmanuel Macron est un chef d’Etat profondément affaibli, en France comme sur la scène internationale, par trois mois d’un combat contre son propre peuple. Sa victoire établie, il peut être surpris de voir ses opposants toujours debout et prêts au combat ; c’est que le seul perdant de cette joute inexplicable, soupire Libération, est la démocratie française. » Une démocratie en mauvaise santé pour les trois quarts des Français… Libération qui publie cette enquête, réalisée par l’institut Viavoice, qui indique que plus de trois Français sur quatre (76 % des personnes interrogées) estiment la démocratie française actuellement 'en mauvaise santé', tandis que 39 % sont encore plus critiques, la jugeant même 'en très mauvaise santé'. Les raisons ? Ils sont 74 % à penser que la mauvaise santé de la démocratie est due au moins en partie au fait que les élus sont 'déconnectés des réalités des Français'. Dans un contexte d’inflation élevée, chacun peut saisir le danger que représente cette impression, pointe Libération renforcée par l’entêtement du président de la République de faire passer une réforme déconnectée des préoccupations immédiates des Français. Macron le comprend-il ? Jusque-là, la majorité des Français répond par la négative.  Dessiner un chemin collectif ? « Où trouver la force qui fait défaut ? », s’interrogent Les Echos. « Pas dans une dissolution, qui dans un tel climat amenuiserait encore les forces macronistes. Pas dans un référendum, voué sans doute à l'échec. A priori pas dans un changement prochain de Premier ministre. Aucune initiative politique ne semble appropriée. » Alors « s’il ne veut pas rester enlisé, Emmanuel Macron va devoir renouer avec son ADN disruptif et surprendre, s’exclame Le Monde. En commençant par dessiner un chemin collectif, ce qu’il n’a pas su, ou pas voulu, faire pendant la campagne (présidentielle et législative), afin de préserver ses chances de séduire tantôt à droite, tantôt à gauche, en fonction des circonstances. 'Je suis dans la pulsation de la nation', s’est-il prévalu. Lui qui, à l’inverse, a semblé ignorer tous les signaux que lui adressaient les Français depuis janvier, va devoir trouver les mots. »
4/17/20234 minutes, 14 seconds
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À la Une: mort sur le Nil, au Soudan

Embrasement au Soudan… Meurtriers combats dans le nord, dans l’est, au Darfour, et jusque dans la capitale, Khartoum. C’est à l’arme lourde qu’armée régulière et paramilitaires, depuis hier, s’affrontent. Combats signalés à Port-Soudan, El Obeid, Khartoum ou Merowe... En cas de prolongation du conflit, « le Soudan peut-il s’enfoncer de nouveau dans la guerre civile ? », se demande Le Journal du Dimanche. Avec, déjà, pour conséquence, un enterrement de première classe, celui de « l’accord qui devait être signé prochainement sur un transfert du pouvoir des militaires aux civils », souligne Le JDD. Laurent Berger, l’homme en colère En France, la colère syndicale après la promulgation, hier, de la réforme des retraites… « Ni vainqueur, ni vaincu, c’est faux, il n’y a que des perdants », se navre Laurent Berger dans Le Parisien Dimanche. Le secrétaire général du syndicat CFDT dénonce le mépris « jusqu’au bout » d’Emmanuel Macron à l’égard du monde du travail et la « déconnexion » du président français « avec la réalité ». Sentiment de mépris « qui conduit à la colère », prévient Laurent Berger, en souhaitant « que le 1er mai, on casse la baraque en nombre de manifestants dans la rue ». Car, selon ce chef syndicaliste en colère, « tout n’est pas fini », assure-t-il dans Le Parisien Dimanche. La réponse de Berger… à la bergère, en somme. Bolloré, le sparadrap africain À  la Une de L’Obs, Vincent Bolloré. Le businessman breton est loin d’en avoir fini avec ses affaires judiciaires en Afrique. Cet hebdomadaire ouvre un dossier de treize pages consacrées « au volet judiciaire des affaires de Vincent Bolloré », en Afrique notamment, et ce même si l’homme d’affaires français « a fait pivoter le centre de gravité de son groupe, de l’exploitation de ports à conteneurs et de la logistique en Afrique vers les médias ». En Afrique, L’Obs rappelle des affaires au Cameroun ; en Guinée, avec de présumées prestations en communication en faveur d’Alpha Condé, avant l’octroi de la gestion du port de Conakry une fois l’ex-président guinéen installé au pouvoir ; ou encore au Togo, avec une procédure qui se poursuit, relative à l'attribution passée au groupe Bolloré du port de Lomé. Justement. Mardi 21 mars 2023, « la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a bien confirmé (la) mise en examen (de Bolloré) pour corruption d’agent public étranger et complicité d’abus de confiance », signale L’Obs (…) Au juge d’instruction en charge du dossier de décider désormais de son éventuel renvoi devant le tribunal correctionnel », étant rappelé que, dans cette dernière procédure, Vincent Bolloré n'a pas été en mesure de plaider coupable afin de « préserver son groupe et non parce qu'il était fautif », rappelle L’Obs. Polanski, un jour sans fin Cette rencontre de deux femmes enfin, Samantha Geimer, violée à l’âge de 13 ans par le cinéaste Roman Polanski, en 1977, et l’épouse de ce dernier, Emmanuelle Seigner. Deux femmes « qui dérangent », estime en Une, l’hebdomadaire Le Point. Lequel a réuni ces deux femmes afin de parler des conséquences de ce viol pour lequel Roman Polanski a effectué, en tout et pour tout, 42 jours de prison avant de fuir les États-Unis, où un mandat d’arrêt, toujours en vigueur, a aussitôt été émis contre lui. Quarante-six ans plus tard, Samantha Geimer, qui s’appelait Samantha Gailey au moment des faits, dénonce « les gens (qui) prétendent agir au nom de la justice », dit-elle dans Le Point. En présence de la femme de son violeur, la victime du viol ne mâche pas ses mots. « Que je sois bien claire : ce qui s’est passé avec Polanski n’a jamais été un problème pour moi. Je ne savais même pas que c’était illégal (…) J’allais bien, je vais toujours bien. Et qu’on ait fabriqué ce truc me pèse énormément ». De son côté, Emmanuelle Seigner, qui demeure l’épouse de Roman Polanski, dénonce les conséquences de cette affaire sur sa propre carrière artistique. « Après #Metoo, c’est comme si je n’arrivais plus à travailler ». C’est du reste en chœur que ces deux femmes vilipendent le mouvement #Metoo. « La bonne blague, tout ce qu’ils veulent, ce sont des femmes détruites, des femmes en souffrance. Et ils veulent exploiter cette douleur jusqu’au trognon. Et ce n’est pas libérateur (…) On leur dit que, de toute éternité, elles vont rester ces pauvres petites choses, tristes et abîmées. Et, en fait, c’est ce qu’ils veulent, des femmes déglinguées. Mais cela n’est d’aucun secours pour les femmes que d’aller excaver leurs souffrances et de les afficher », martèle Samantha Geimer dans Le Point. Comme le signale cet hebdomadaire, en août prochain, le réalisateur « aura 90 ans ». Roman Polanski et la justice américaine ? Un vrai Cul-de-sac…
4/16/20234 minutes, 38 seconds
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À la Une: la retraite à 64 ans, Macron signe et persiste

À peine le Conseil constitutionnel l’avait-il validée, qu’Emmanuel Macron, dans la nuit, a promulgué la réforme des retraites. « Il n’a pas traîné », lance Le Midi Libre. Sourd aux appels lui demandant instamment de ne pas promulguer ce texte « largement contesté par l’opinion publique et contre lequel ont manifesté depuis janvier des millions de Français », souligne ce quotidien du Sud de la France, le chef de l’État, nuitamment, y a donc apposé sa signature. Cette réforme, faisant passer de 62 à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite, « est ainsi désormais inscrite dans la loi », pointe Le Midi Libre. « C’est fait », confirme Les Echos. Selon le site du quotidien économique, « cette promulgation dans la nuit (…) est une énième fin de non-recevoir adressée aux opposants à la réforme et à l'intersyndicale qui les soutient ». Réforme aux forceps La retraite à 64 ans ? Quelques heures plus tôt, le Conseil constitutionnel avait donc validé cette réforme. Une victoire pour Emmanuel Macron. Mais à quel prix ? « La procédure a beau être légale, carrée, conforme à la Constitution, elle ne passe pas », estime La Voix du Nord. Il y a « une forme de péché originel à prétendre agir au nom des Français en leur imposant de façon expéditive un texte dont ils ne veulent pas ». « Emmanuel Macron a gagné », reconnaît La Charente Libre. Seulement voilà, complète ce quotidien du sud-ouest de la France, c’est une « victoire à la Pyrrhus ». « Victoire juridique (…) mais un désastre à la fois politique et social pour la nation », estime Le Républicain Lorrain. Selon ce journal de l’est du pays, Emmanuel Macron a désormais devant lui « quatre ans de crise à affronter s’il ne change pas de méthode pour présider ». Gaulois réfractaires au défi « Victoire », oui, mais aussi « malaise », pointe ainsi en Une Le Figaro. « Victoire politique indiscutable et pourtant elle a un goût amer », admet ce quotidien, en soulignant « le malaise qui traverse le pays ». Déplorant un « gâchis collectif », Le Figaro dresse l’inventaire de cette crise des retraites. « La remise en cause de l’autorité légitime, d’abord. (…) Comment croire (ensuite) que la seule élection permet de gouverner durablement et sereinement contre deux tiers de la population ? (…) La morgue du sachant chargé de faire accepter à un peuple un peu « arriéré » des évolutions inéluctables hérisse désormais la plupart de nos concitoyens », déplore Le Figaro. Libération trouve « brutale » et « surprenante » la décision du Conseil constitutionnel. « Sur la forme, les « sages » (…) ont livré une décision brutale, écrite dans une forme bureaucratique dénuée de tout style ou de toute nuance, regrette ce journal. Sur le fond, la décision va au-delà du texte gouvernemental tant décrié, censurant seulement les quelques articles que le gouvernement et le Sénat avaient ajoutés pour créer une impression d’équilibre social, et censurant totalement uniquement l’idée d’un référendum qui pourrait faire patienter les opposants quelques mois », complète-t-il. Selon Libé, Emmanuel Macron est demeuré « fidèle à ses passions de pyromane (…) Essayant de jouer l’apaisement impossible, la Première ministre, Elisabeth Borne, a déclaré qu’il n’y avait dans cette décision du Conseil " ni vainqueurs ni vaincus ". Ce pieux mensonge est en partie vrai, comme il ne peut y avoir de vainqueur qu’à la fin d’une bataille, et cette bataille est loin d’être terminée », anticipe Libération. Menace de squeeze présidentiel  « Et maintenant ? », se demande en Une  Le Parisien. Manifestement pressé de passer à autre chose, ce quotidien l’admet, « tout reste à faire ». Pour ce journal, l’enjeu est double. « Social d’abord, dans un pays fatigué et meurtri par ces trois derniers mois au point que les fractures n’ont jamais été si fortes. Comment Emmanuel Macron va-t-il pouvoir dialoguer avec des interlocuteurs qui ne veulent plus lui parler ? », se demande-t-il. En second lieu, Le Parisien souligne l’enjeu politique, « relève d’une autre dimension, qui voit le gouvernement (re) compter ses soutiens bien maigres et sa majorité décidément très relative au Parlement, ce qui pourrait bien devenir son sparadrap pour la suite du quinquennat. Son impossibilité de gouverner », énonce donc Le Parisien.
4/15/20233 minutes, 51 seconds
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À la Une: les retraites, feu vert, orange ou rouge ?

La réforme des retraites est attendue au tournant du Conseil constitutionnel, en France. Au lendemain d’une douzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron, c’est ce soir que le Conseil constitutionnel doit ou non la valider. Et c’est « en toute sérénité » que cette institution va trancher, ironise Libération, sur une photo de Une du siège parisien du Conseil constitutionnel bouclé par une légion de corps habillés, casque, cuirasse et rangs serrés, pour en interdire l’accès aux manifestants. Photo-choc également épinglée par le quotidien communiste L’Humanité. Le Conseil constitutionnel protégé comme jamais. L’image est à la mesure de l’enjeu. Étant rappelé que cette réforme demeure fortement décriée par une large majorité de la population française, Libération remarque que, si les « sages » du Conseil constitutionnel sont « les gardiens » du fonctionnement de notre démocratie, il faut donc, en France, en avril 2023, « garder ces gardiens » ! Et Libé de dénoncer « la faillite qui nous saute à la figure avec ces photos ». D’autant qu’au-delà de la décision attendue aujourd’hui, le bras de fer entre le pouvoir et les opposants à la réforme promet de durer. Et Le Figaro se lamente. « Alors que la guerre en Ukraine, les tensions dans le Pacifique, le protectionnisme américain et la poussée de l’inflation ne disent rien de bon à l’horizon, la France peut-elle se permettre plus longtemps de vivre au rythme des grèves et manifestations, se demande, agacé, ce quotidien conservateur ? (…) Il est urgent de trouver la sortie ». La bombe démographique indienne Vendredi 14 avril 2023… C’est également aujourd’hui que l’Inde devient le pays le plus peuplé du monde. Selon les Nations unies, l’Inde, à partir d’aujourd’hui, compte très précisément 1.425.775.850 habitants. Un « record ». « En soixante ans, la population a augmenté de un milliard d’âmes. Du jamais vu dans l’histoire », signale encore Le Figaro, un Indien sur quatre a moins de 15 ans. Depuis six décennies, l’Inde a tout tenté pour éviter l’explosion de cette « bombe démographique ». Le Figaro raconte ainsi - notamment - les campagnes de vasectomies à tout va. Résultat, « la fécondité commence tout de même à ralentir », signale ce journal, l’an dernier, « le nombre moyen d’enfants par femme est tombé à 2. Mais, avec le recul de la mortalité, la population va croître jusqu’en 2060 ». L’Inde passera alors de 1,4 milliard d’habitants à « 1,7 milliard », prévient ce quotidien. Car « beaucoup de couples veulent un garçon à tout prix (…) Il n’est pas rare de rencontrer des foyers où le fils est le petit dernier, comme si les parents avaient agrandi la famille jusqu’à ce que leur vœu se réalise ». Et comme le travail manque, « les actifs seront un jour moins nombreux que les enfants et les seniors », prévient Le Figaro. Quand le Sud global s’éveillera À l’agenda également ce vendredi, la rencontre Lula-Xi Jinping, à Pékin. Le Brésil et la Chine veulent commercer en monnaie locale, sans passer par le dollar. En visite en Chine, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a rendez-vous aujourd’hui avec son hôte, Xi Jinping pour parler notamment de l’intégration du Brésil au programme des « nouvelles routes de la soie ». Et en effet, souligne le quotidien économique Les Échos, la Chine et le Brésil « veulent aller plus loin ». Étant rappelé que le Brésil fait partie de l’alliance Brics, qui regroupe Brésil, donc, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud, et que l’ancienne présidente brésilienne, Dilma Rousseff, a pris, avant-hier, ses fonctions à la tête de la Nouvelle banque de développement – la « banque des Brics », comme le formule Les Echos -, ce journal souligne que le Brésil et la Chine veulent commercer en monnaie locale. « Un nouveau pavé dans la mare (…) quitte à fâcher Washington », prévient le quotidien économique, n’osant croire à la fin de règne du roi-dollar. 
4/14/20234 minutes, 6 seconds
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À la Une: trois mois de mobilisation contre la réforme des retraites

Des premiers cortèges, le 19 janvier, à ce jeudi 13 avril, 12e journée de mobilisation, Le Monde nous fait le récit de ces trois mois de lutte, « entre sentiment d’injustice et colère contre le 49.3 » « Que restera-t-il de ces trois mois ?, s’interroge Le Monde. Bien qu’incapables de triompher, au terme de ce que certains voudraient ne voir que comme une première manche, les organisations syndicales semblent revivifiées dans le rôle de porte-parole des travailleurs. » Reste que « malgré de nouveaux appels à la mobilisation pour ce jeudi, rares sont ceux qui croient encore que la victoire se jouera dans la rue. La plupart placent leur espoir dans l’arbitrage du Conseil constitutionnel, attendu demain vendredi. Alain Rei, secrétaire de la CFDT des Bouches-du-Rhône, compte bien mobiliser sur le RIP (le référendum d’initiative partagée) lancé par la gauche, si le Conseil l’autorise : 'Le militantisme que l’on a su développer pendant le mouvement, on va l’utiliser pour ça', affirme-t-il. » Pour sa part, « le sociologue Karel Yon estime que la mobilisation sociale n’a pas suffi, il faut un relais politique. Mais, par leur endurance et leur cohésion, les syndicats ont tout de même permis à ce recours d’exister, souligne-t-il. Emmanuel Macron voulait aller vite. Il aura au moins buté sur la capacité des organisations syndicales à faire durer le mouvement. » Vers une censure partielle du texte ? Alors que vont décider les 9 Sages demain ? « La Croix s’interroge ». « Censure partielle – le plus probable –, censure totale, validation, sans parler de la palette des réserves d’interprétation… Quel que soit le scénario, le Conseil n’échappera pas à des polémiques qu’on pourrait écrire à l’avance, estime le quotidien catholique. Chacun adoptera la perspective qui l’arrange :'Les juges ont dit le droit'. 'Non, ils ont fait de la politique'.  Les mécontents seront tentés de remettre en cause l’impartialité du Conseil, d’insister sur sa composition ('Deux anciens Premiers ministres !'), sur les calculs, rancœurs ou haines recuites qui pourraient avoir pesé dans la décision. C’est le jeu. Mais c’est vain. (…) Le Conseil constitutionnel n’est là pour faire plaisir ni aux gouvernements, ni aux manifestants, relève encore La Croix. Il rend des décisions en droit dans un contexte toujours hautement politique. La suite du quinquennat se joue certes pour partie du côté de la rue de Montpensier. Mais il faut se garder de toute surinterprétation ou procès d’intention. Vu l’état du débat public, ce n’est vraiment pas le moment de tirer sur l’arbitre. » Pour sa part, Emmanuel Macron « n’a coché qu’une seule case sur son agenda social cette semaine, pointent Les Dernières Nouvelles d’Alsace : celle de demain vendredi quand le Conseil constitutionnel rendra sa décision sur la conformité de cette loi qu’il peut valider sans réserve ou censurer en tout ou partie. C’est sur cette dernière option en effet la plus probable, que table l’exécutif. Elle lui permettrait, précise le quotidien alsacien, de promulguer sa réforme une fois celle-ci expurgée des éléments constitutionnellement problématiques, l’index senior notamment. Un scénario qui aurait l’immense intérêt de parer ce texte de la légitimité dont les débats contraints au Parlement et l’emploi du 49.3 l’ont privée. » Le patronat très discret… De son côté, Libération s’intéresse à l’attitude du patronat sur cette réforme des retraites… « Les grands patrons se font tout petits », titre Libération. En effet, prudence et discrétion… « Le malaise est palpable chez les chefs d’entreprise, pointe le journal, partagés entre un soutien très modéré à l’exécutif et une vraie opposition au texte. » Libération précise : « dans les grandes entreprises, qui ont leurs propres négociations internes à mener, la CFDT, la CGT et consorts sont évidemment des interlocuteurs à ménager. Et dans les petites ou très petites entreprises, où les syndicats n’existent pas, le contexte tendu sur les salaires à cause de l’inflation a probablement été considéré comme le sujet de préoccupation numéro 1… À l’arrivée, conclut Libé, c’est au mieux une forme de soutien sans participation que les patrons ont inventée à l’occasion de cette crise des retraites. Une stratégie qui confirme un peu plus l’isolement politique du chef de l’Etat. » Vers Jupiter ! Enfin « l’Europe part à l’assaut de Jupiter et de ses lunes glacées » : c’est le grand titre du Figaro. C’est en effet ce jeudi à 14 h 15, heure de Paris, que la sonde européenne Juice va partir de Kourou en Guyane « pour Jupiter, ses lunes gelées et leurs gigantesques océans d’eau liquide cachés sous une épaisse couche de glace. C’est LA grande mission d’exploration européenne de la prochaine décennie » pointe Le Figaro. « Après un périple de huit ans et deux milliards de kilomètres à travers le Système solaire, Juice se placera en orbite autour de Jupiter de telle manière à effectuer des survols rapprochés de ses principales lunes. » Objectif notamment : déceler d’éventuelles traces de vie…
4/13/20234 minutes, 7 seconds
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À la Une: l’inquiétante disparition des insectes

« S’ils disparaissent, nous disparaissons… » : c’est le grand titre, inquiétant, de Libération. « Le biologiste britannique Dave Goulson publie en effet un livre alarmant, intitulé Terre silencieuse, dans lequel il explique pourquoi nous ne pourrons pas survivre sans les insectes, dont les populations s’effondrent (les trois quarts ont déjà disparu en l’espace de trente ans). Leur disparition rendrait la planète invivable pour les humains. » Pourquoi ? Eh bien répond Libération, « nous avons tous besoin des insectes, où que nous habitions, que nous les aimions ou pas. Ils constituent la nourriture de la plupart des espèces d’oiseaux, de presque toutes celles de chauve-souris, araignées, musaraignes, lézards, batraciens ou de nombreux poissons comme la truite et le saumon. Ils fournissent aussi une foule de "services écosystémiques". Environ 80 % de toutes les espèces de plantes dépendent de la pollinisation par les insectes. Et les trois quarts des cultures que nous faisons pousser dans le monde ne donneraient pas de bonnes récoltes sans les pollinisateurs. Cela inclut presque tous nos fruits et légumes, le chocolat ou le café ». En cause, les pesticides Mais ça n’est pas tout, pointe encore Libération : « Les coccinelles, perce-oreilles, et autres guêpes aident à contrôler d’autres insectes "nuisibles" comme les pucerons. Les insectes contribuent aussi à aérer et assainir le sol. Ils recyclent le bois mort, les feuilles, cadavres et excréments animaux. C’est discret, peu glamour mais vital, car cela rend les nutriments à nouveau utilisables par les plantes. » Pourquoi les insectes disparaissent-ils ? Eh bien, répond Libération, en raison de l’activité humaine et de l’utilisation massive de pesticides dans l’agriculture. Si leur utilisation a été réduite, surtout en Europe. D’autres familles de pesticides arrivent sur le marché, comme les pesticides extincteurs de gènes à base d’ARN, censés cibler précisément tel ou tel parasite. Seulement voilà, on ne connait pas vraiment leurs effets sur les autres insectes et même sur l’homme. Malgré ces zones d’ombre, ces nouveaux pesticides sont déjà commercialisés aux États-Unis. L’Europe ne va pas si mal sur le plan économique Une bonne nouvelle à présent. C’est du moins l’avis du Figaro : « Pourquoi l’Europe échappe à la récession économique », titre le journal. « Les sombres prévisions qui anticipaient à l’automne dernier une récession en Europe face aux craintes d’une crise énergétique majeure, liée à la guerre en Ukraine et à la fermeture du robinet de gaz russe, ces sombres prévisions ne se sont pas concrétisées. Le FMI prévoit même une légère croissance en Europe, +0,8%, en dépit d’une possible récession en Allemagne. » Commentaire du Figaro : « Les bonnes nouvelles n’étant pas si nombreuses ces derniers temps, autant se réjouir de celles qui surviennent. » Toutefois, poursuit le journal, « beaucoup reste encore à faire et on mesure, à travers les différends franco-allemands (sur le nucléaire, l’automobile, la défense, la politique budgétaire…), toute la difficulté de cimenter un bloc européen. La France, qui ambitionne d’en être l’architecte, serait bien plus crédible, bien plus forte, si elle se montrait elle-même irréprochable (notamment sur sa dette) ». L’amertume des ex-agents secrets afghans qui ont travaillé pour la France À lire dans Le Monde, cette enquête menée conjointement avec RFI, sur ces ex-agents secrets afghans qui ont travaillé pour la France. Ils étaient entre 60 et 90 et ils considèrent avoir été « laissés de côté » et demandent justice. « Une trentaine d’entre eux se trouvent actuellement en France, relève Le Monde. Ils n’ont été autorisés à s’y installer qu’à partir du printemps 2022, la plupart sans leur famille, et peinent encore, pour certains, à obtenir la protection et le soutien matériel de la France, à la différence des Afghans évacués avant et juste après la chute de Kaboul. Un nombre équivalent est, pour l’heure, bloqué dans des capitales de pays voisins de l’Afghanistan, en Iran, au Pakistan, en Inde ou plus loin aux Émirats arabes unis. Enfin, d’autres seraient toujours sur le sol afghan, et courent un risque réel. » ► À lire aussi : Les ex-espions afghans alliés de la DGSE ont-ils été abandonnés par la France? À peine sortis de l’adolescence et tueurs à gages Enfin, cette enquête qui fait la Une duParisien : « Tueurs à gages à 16 ans et 18 ans » : « Un récent assassinat à Paris a permis de dénouer les fils d’une organisation criminelle qui effectue des contrats dans toute la France, précise le journal. Les commanditaires n’ont pas été identifiés mais les exécutants, plusieurs ont été arrêtés, sortent à peine de l’adolescence. » Prêts à aller vider des chargeurs sur des cibles dont ils ne savent rien, tout cela pour quelques dizaines de milliers d’euros…
4/12/20234 minutes, 34 seconds
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À la Une: où va Emmanuel Macron?

La presse s’interroge ce mardi matin à propos du chef de l’État. Comment analyser ses récents propos polémiques sur la Chine et Taïwan ? Et sur le plan intérieur, comment espère-t-il se relancer alors que la crise sur la réforme des retraites est toujours en cours ? Pour ce qui est de la Chine, « Emmanuel Macron suscite à nouveau l’incompréhension chez les alliés de la France (États-Unis en tête) », constate Le Monde. « En cause : son nouveau plaidoyer pour un concept qui lui est cher, "l’autonomie stratégique" européenne. Sans aucune reconnaissance pour l’investissement américain massif dans la sécurité de l’Europe, notamment depuis l’invasion russe en Ukraine, le président français (dans un entretien publié par Les Échos) cherche à exprimer une musique divergente sur Taïwan. "La pire des choses serait de penser que nous, Européens, devrions être suivistes sur ce sujet et nous adapter au rythme américain et à une surréaction chinoise", dit-il, donnant le sentiment que les États-Unis sont à l’origine de l’escalade. "S’il y a une accélération de l’embrasement du duopole, poursuit le chef de l’État, nous n’aurons pas le temps ni les moyens de financer notre autonomie stratégique et nous deviendrons des vassaux alors que nous pouvons être le troisième pôle si nous avons quelques années pour le bâtir. Nous ne voulons pas entrer dans une logique de bloc à bloc", affirme-t-il encore. » Indifférence de la France à l’égard de Taïwan ? Pour Libération, Emmanuel Macron « s’est attaché à ne pas froisser les positions chinoises, au point d’envoyer des messages considérés comme "catastrophiques" par de nombreux observateurs. Le président y fait une analogie entre l’unité de l’Union européenne et la "réunification" avec Taïwan voulue, de gré ou de force, par le PCC, le Parti communiste chinois, et laisse entendre que l’accélération des tensions dans la région serait le fait des États-Unis – là aussi un élément de langage du PCC. Surtout, il utilise l’expression "des crises qui ne seraient pas les nôtres", au nom de l’"autonomie stratégique" européenne ». Réaction de Mathieu Duchâtel, directeur du programme Asie à l’Institut Montaigne, toujours à lire dans Libération : « Emmanuel Macron n’a même pas mentionné les valeurs universelles, ni le fait que Taïwan est un régime démocratique. Avec ses exercices militaires en cours, Pékin se prépare au conflit et exprime sa détermination à employer la force si nécessaire. Montrer une indifférence de la France à ce moment très particulier, c’est affaiblir la posture de dissuasion qui est un des éléments de la sécurité de Taïwan. » Finalement, déplore Sud Ouest, « entre les lignes, le président français signifie clairement que la crise taïwanaise n’est qu’un problème entre Washington et Pékin, faisant ainsi de Ponce Pilate son précepteur en diplomatie ». Passer vite aux autres réformes ? Sur le plan intérieur à présent, « comment Macron espère encore se relancer », pointe le Figaro. « Il y a un an, le président-candidat arrivait en tête au premier tour. Élu pour cinq ans de plus, il boucle cette première année sous un ciel lourd de menaces : crise sociale, crise politique et possible censure constitutionnelle. On a connu anniversaire plus enthousiasmant. » En fait, « plus personne n’y comprend grand-chose à ce second quinquennat, soupire Le Figaro, ses ambitions, ses objectifs, ses priorités. Ce sera l’objectif de la prochaine intervention d’Emmanuel Macron devant les Français. Elle doit arriver "très vite" après le 14 avril, date à laquelle le Conseil constitutionnel doit rendre son avis sur la réforme des retraites. Emmanuel Macron l’attend avec impatience. Pour sortir de la nasse et passer à la suite ». Pour Les Échos, le président a l’intention d’accélérer. « Si le Conseil constitutionnel valide vendredi tout ou partie de la loi retraites, il ne faudra pas attendre. Emmanuel Macron envisage de s’exprimer rapidement, pour "reprendre le fil" et lancer les réformes du travail, des lycées professionnels, du RSA, de la lutte contre la fraude, de l’industrie verte… Son point de vue ne change pas, affirme encore le quotidien économique : la réforme des retraites donne le vrai top départ du quinquennat, quand d’autres jugent qu’elle a trop heurté le pays pour qu’il soit possible d’avancer comme si de rien n’était. »
4/11/20234 minutes, 17 seconds
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À la Une: émotion après l’effondrement d’un immeuble à Marseille

« L’insoutenable attente », titre Le Parisien. Alors que, plus de 24 heures après l’explosion de ce bâtiment d’habitations, six personnes restent introuvables. Le quotidien raconte un souffle « d’une rare violence », des recherches rendues difficiles « par l’effondrement d’un immeuble adjacent » et « un incendie couvant sous les gravats ». Cinq ans après un incident similaire dans la cité phocéenne, qui avait fait huit morts. Tous les journaux font le rapprochement. Pourtant, c’est précisément ce « parallèle » que « les autorités voulaient éviter », souligne Le Figaro qui cite notamment le maire de Marseille et le préfet de la région, d’accord sur un point : « Aucun immeuble de cette rue n’a fait l’objet d’un signalement de mal logement » ni d’un « arrêté de péril ». Une situation assez délicate pour que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, fasse le déplacement. Libération décrit ainsi une réunion à strict huis-clos « avant de se présenter devant les caméras ». Quelques heures plus tard, raconte le quotidien, « le ministre n’est plus visible dans le périmètre du poste de commandement ». La réforme des retraites encore et toujours Avec ce texte, le gouvernement a fort à faire. La mobilisation sociale, comme l’exécutif d’ailleurs, sont suspendus à la décision du Conseil constitutionnel, attendue le 14 avril. En attendant, Le Figaro s’inquiète déjà que « le spectre du CPE plane sur la réforme des retraites ». Rappelez-vous, c’était en 2006 : le « contrat première embauche », volonté du gouvernement de Villepin avait été au bout du parcours parlementaire puis abandonné sous la pression de la rue. « Un argument de poids pour l’opposition », souligne Le Figaro qui s’interroge : s’il y a déjà eu un précédent, « pourquoi l’exécutif d’aujourd’hui ne pourrait-il pas en faire autant ? » D’autant que malgré une légère baisse observée la semaine dernière, la contestation se poursuit depuis trois mois, des éboueurs aux transports, en passant par l’éducation nationale, y compris supérieure. Libération publie ainsi une tribune de professeurs de la Sorbonne… qui s’insurgent contre la décision de l’université de repasser certains cours en distanciel. « L’université […] reconfine la jeunesse ! N’exercez pas votre citoyenneté active, restez chez vous derrière vos écrans ! » s’agace ce collectif d’enseignants, qui fustige une administration désireuse d’ « entraver la possibilité même de se retrouver pour échanger, débattre, et s’organiser. » Mais les signataires préviennent… il en faudra plus pour les décourager : « nous continuerons à […] défendre l’exercice légitime de nos droits et de nos libertés. » Les prémices de l’insubordination à droite aussi Rien ne va plus chez Les Républicains. Les Échos décrivent un parti « plus divisé que jamais » à cause de cette fameuse réforme qui « a laissé des traces ». Difficile désormais de trouver « toute forme d’accord » en raison « des tensions en interne ». Alors que faire ? Pour le journal économique, « temporiser paraît vital » à la formation. Mais pour un cadre cité, jouer « le rapprochement par "l’élargissement" »serait « suicidaire ». Et s’il y en a bien un que cet épisode encombre, c’est Éric Ciotti, le président du parti, pour lequel « les obstacles s’accumulent » comme le souligne Le Parisien. « Ne fâcher personne » par une ligne trop droitière, sans passer pour un « Macron-compatible, […] aucun déplacement dans les territoires depuis son élection ». Une source citée par le Parisien rapporte, dans un style fleuri, qu’Éric Ciotti lui-même reconnaît que depuis son élection, « il n’y a que des emmerdes ». Mais ce qui fait le malheur des uns fait le bonheur des autres et le même quotidien pointe « les ambitions » d’Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, « l’un des postes les plus en vue de l’exécutif ». Et d’après la publication, l’ancien ministre de la Santé voit plus loin. « Multipliant les rencontres informelles » : « un jour c’est [un] sociologue […], le lendemain [une] philosophe, [un] psychologue ou encore [un] économiste ». Alors Le Parisien se pose cette question : « Au juste, après quoi court Olivier Véran ? » Dit plus clairement : aurait-il des ambitions pour la prochaine présidentielle ? Dans les colonnes du journal, « lui s’en défend » sans réussir à faire taire, conclut Le Parisien, « la petite musique autour de ses ambitions ». Un Emmanuel Macron toujours aux manettes 2027, ce n’est pas pour tout de suite, et le président le fait savoir. De retour d’un déplacement en Chine, il accorde un entretien exclusif aux Échos dans lequel il voit plus loin que les frontières de l’Hexagone et exhorte l’Europe à devenir « un troisième pôle » face à Pékin et Washington. Loin d’une logique « de vassaux », Emmanuel Macron souhaite « un dialogue avec la Chine » pour « consolider une approche commune », notamment concernant l’Ukraine qui n’est certes, « peut-être pas » admet-il, « une priorité de la diplomatie chinoise ». Mais, relève le chef d’État, « le président Xi Jinping a parlé d’architecture européenne de sécurité, or il ne peut pas [y en] avoir tant qu’il y a des pays envahis en Europe ». L’Ukraine au cœur des prières du pape François Le souverain pontife a évoqué la guerre lors de sa messe pascale. Au-delà du conflit russo-ukrainien, il a appelé à la fin de tous les conflits en cours, à tel point que même La Croix s’interroge : « Le pape se lassera-t-il un jour de ses incessants appels à la paix ? […] Répands la lumière pascale sur le peuple russe » et « aide le bien-aimé peuple ukrainien sur le chemin vers la paix », tels sont les propos rapportés par le journal catholique. Mais François ne s’est pas arrêté en si bon chemin puisqu’il a, pointe le quotidien, « cité 19 pays dans son message, du Liban […] à la Birmanie […] en passant par Haïti ». Mention également de la RDC, du Soudan du Sud ou encore du Mali, mais rien sur la Chine. « Un silence conforme à la discrétion que s’impose depuis plusieurs années la diplomatie sur ce silence », analyse La Croix. L’Église catholique marche sur des œufs « Baisse des vocations », « charge de travail » toujours plus lourde et « manque de soutien » pour la fin de ce week-end de Pâques, Le Figaro s’inquiète des obstacles rencontrés par les jeunes prêtres. Comme celui-ci, qui officie en zone rurale et a 28 clochers à sa charge. Pour le plus vieux journal de France, c’est sûr, il y a « un malaise chez les prêtres » ou en tout cas « quelque chose de ce genre ». Et la publication s’insurge contre l’opprobre essuyé selon elle « injustement » par les prêtres depuis le rapport Sauvé sur la pédocriminalité dans l’Église. Rappelons tout de même que, depuis les années 1950, quelque 3 000 prêtres ou religieux ont fait 216 000 victimes mineures.
4/10/20235 minutes
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À la Une: la crise engendrée par la réforme des retraites

Politis annonce la couleur : « Faites vos jeux, rien ne va plus ! » Avec comme raison principale de cette colère : le fait que, rappelle le magazine indépendant, « le sort de la réforme des retraites dépendrait désormais d’une décision du Conseil constitutionnel », attendue le 14 avril. De quoi crisper la publication car, « en dépit d’une mobilisation qui ne faiblit pas - elle était tout de même en baisse cette semaine - l’issue dépendrait d’une institution qui [...] a toutes les apparences d’une "boîte noire". » Depuis plusieurs jours, chacun y va de son interprétation de la Constitution, de ses prédictions, qui varient en fonction de celui qui les prononce, puisque comme le souligne Politis, « à entendre [deux constitutionnalistes] », l’un « plutôt de gauche », l’autre « visiblement de droite » mais « tous les deux compétents, [...] on se di[t] qu’au final, ce qui les sépar[e], c’est moins leur interprétation du droit que leurs convictions ». En bref, conclut le journal : « Après toute cette science, on en revient à un bon vieux clivage politique. »  Sans être aussi virulent, Marianne s’interroge aussi : « Comment réparer la démocratie ? » Dans un dossier de 25 pages, l’un souligne une « polycrise de civilisation » qui ne pourra être surmontée qu’à l’aide d’un « esprit de solidarité à grande échelle », tandis que l’autre estime que « le pays fait preuve d’une dangereuse indulgence à l’égard des "sans-culottes" et de "la rue" » alors que « la république représentative [...] confère aux élus une indiscutable légitimité. » Tous en tout cas, dans les colonnes de Marianne, s’accordent sur un point : la gestion politique de ces dernières années « témoign[e] d’un malaise démocratique profond. » Reste à trouver une solution qui conviendrait à tous… ce qui a tout d’une gageure puisque même parmi les députés macronistes, on « s’impatiente », on « se désespère » voire « on implore », selon Le Journal du Dimanche. Et l’un des parlementaires interrogés de s’énerver : « Qu’est-ce qu’on attend ? Que papa nous trouve la bonne solution ? » Un « papa » qui « parle aux enfants » C'est ce que rappelle M le magazine du Monde. Alors même que, souligne l’hebdo, « la parole présidentielle se fait rare », l’entretien accordé à Pif le Mag fin mars « n’est pas passé inaperçu. [...] Tant pis pour Picsou Magazine et Le Journal de Mickey », ironise M… Les ors de la République ont choisi de répondre au cultissime chien jaune. Et le magazine de citer cette réponse d’Emmanuel Macron sur « ce qui lui plai[t] à la tête de l’État » : « L’échange [...], la rencontre, essayer de comprendre ce qui fonctionne et ne fonctionne pas dans les grands choix que je mets en œuvre. » Sans commentaire à l’heure d’un nœud politique que les meilleurs marins n’arrivent pas à défaire… Mais M se permet cette précision : « Pif Gadget n’est qu’un lointain héritier de l’hebdomadaire créé en 1969, fleuron de la presse communiste. Son nouveau patron [...] s’affiche comme un soutien d’Emmanuel Macron. » Une communication décidément insolite pour le gouvernement On retrouve aussi cette semaine une interview de Marlène Schiappa dans Playboy. Depuis l’annonce de la publication la semaine dernière, la presse en a fait ses choux gras. Playboy a fini par lever le voile sur cet entretien, le 6 avril. Sept pages de discussion où l’on apprend que pour la secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire, « ce n’est pas parce qu’on est ministre qu’on doit être sinistre » - ce qui l’a poussée, dit-elle, à organiser une « pause bisous » lors de sa cérémonie de vœux de début d’année. Celle qui se considère comme « une féministe universelle », admet volontiers « espérer faire autre chose [que de la politique] un jour » - d’ailleurs, révèle-t-elle, elle fait déjà « autre chose pendant ». Et elle appelle enfin à « avoir des débats sur l’égalité femmes-hommes, ce qu’il faut faire pour améliorer les choses ». Le tout accompagné de photos la figurant en Marianne des temps modernes, dans un style toutefois très chaste par rapport aux habitudes du magazine de charme. L’Équipe Magazine se penche aussi sur les questions de sport L’hebdo regrette« l’inclusivité fracassée au nom de l’équité ». Avec, au centre du jeu, la question des personnes trans et plus particulièrement des femmes transgenres interdites de compétitions internationales. Les autorités sportives craignent que les femmes nées dans un corps masculin n'aient un avantage injuste sur leurs camarades. « Sans consensus scientifique sur le sujet », selon une des sources citées, une ancienne championne olympique. L'hebdo regrette donc une « organisation binaire du sport » qui « vacille dans une société où genres et sexes n’ont plus rien de figé ». Or, plus la notion de genre se fluidifie, plus les règles sportives sont rigides puisque, souligne l’Équipe, « après les JO de Tokyo, le CIO a confié à chaque fédération internationale le soin d’établir [sa réglementation] en fonction des spécificités de son sport tout en prônant l’inclusivité ». Cette deuxième partie de la feuille de route a dû passer à la trappe puisque depuis, pointe le magazine, les fédérations de rugby, de natation, et d’athlétisme ont interdit les femmes trans de toute compétition dès lors qu’elles ont connu une puberté masculine. Sans raison, d'après cette sportive interrogée, qui s'agace : « Où est le déferlement de personnes trans dans le sport dont on nous parle ? » Et l’Équipe d'enfoncer le clou : « À ce jour, aucune personne transgenre n’a jamais dominé le sport mondial. »
4/9/20235 minutes, 3 seconds
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À la Une: Emmanuel Macron et Élisabeth Borne «ont froid dans le duo»

C’est ce que titre Libération après une journée qui aura semé le trouble dans les esprits : le président et la Première ministre sont-ils, oui ou non, toujours sur la même ligne concernant la réforme des retraites ? « Aux aurores [le 7 avril, NDLR], rappelle le journal, Le Monde titre sur une cheffe du gouvernement qui "se démarque d’Emmanuel Macron" »,car elle invite à calmer le jeu avec l’opposition… Conclusion : « L’Élysée est furibard », selon une source de l’exécutif citée par Le Figaro. Alors, avance le plus vieux journal français : « À la faveur d’un déplacement […] sur les questions de santé […], la Première ministre est venue chercher le remède pour guérir un gouvernement endommagé par la réforme des retraites. » La question est assez saillante pour que tous les journaux français s’en emparent, y compris Le Monde qui va jusqu’à se demander « Comment continuer à gouverner ? », avec une Élisabeth Borne « en apesanteur. […] en sursis à Matignon » et un Emmanuel Macron « soudain menaçant ». Et, ajoute le quotidien, « la mission [de la Première ministre] est impossible » entre « des organisations syndicales […] furieuses » et des chefs de groupe et de parti qu’elle « n’espère plus rallier » - trop divisés à droite, trop opposés à gauche. Pourtant, d’un côté comme de l’autre, on l’assure, tout va bien… la présidence dément tout désaccord et Élisabeth Borne se dit « parfaitement alignée » avec le chef d’État. Alignés ou enchaînés ? Libé a choisi son camp et conclut : « Borne et Macron coincés dans le même labyrinthe. » Un labyrinthe qui va de la France à la Chine Emmanuel Macron achevait le 7 avril une visite à Canton où, nous dit La Croix, il en a profité pour faire « passer quelques messages ». Des sous-entendus cette fois destinées aux autorités chinoises plutôt qu’à sa propre équipe. Le quotidien décrit un « philosophe-président » qui a évoqué « de façon très professorale » des points de vue « visa[nt] la Chine sans la nommer ». « Professoral », c’est le terme employé également par Libération qui en est certain : malgré « la tiédeur ensoleillée de Canton », le chef d’État français « a dû savourer de se trouver si loin du chaudron hexagonal. » Moins provocateur, le journal d’obédience catholique salue un Emmanuel Macron « bien conscient qu’il parlait devant un parterre d’étudiants mais aussi de professeurs et responsables politiques chinois » et qui a saisi l'occasion pour assener le message suivant : « Sans esprit critique vous n’êtes pas libres. » Bis repetita avec une question sur l’intelligence artificielle, dont le chef d'État français a profité pour rappeler que « le savoir ne peut pas être au service d’une idéologie ». « Des propos sans ambigüité » pour La Croix, « le jour même où le directeur général de l’OMS […] expliquait […] que la Chine disposait de données scientifiques supplémentaires » pour « mieux comprendre l’origine du covid ». Analyse partagée par Le Parisien/Aujourd'hui en France... avec cette reprise des propos du président sur la nécessité d'aiguiser son sens critique pour « devenir "un individu libre et émancipé" », déclarations selon le journal « loin d’être anodin[e]s dans un régime qui […] contrôle au plus près ses individus »… La publication rappelle ainsi que « nombre d’étudiants qui avaient participé aux vives manifestations de novembre contre la politique anti-covid […] ont été arrêtés par la police » et « certains sont parfois portés disparus ». Disparus pour certains, pistés pour d’autres À Sainte-Soline en France, certains manifestants auraient été tracés. C’est ce que révèle une enquête du média en ligne Reporterre, selon lequel « les autorités pistent les manifestants grâce à un produit invisible. » Il s’agit en fait d’un PMC, un « produit de marquage codé » évoqué par les autorités depuis plusieurs années déjà. Concrètement, explique le site « des projectiles tirés avec un fusil de type paintball doivent permettre de marquer les manifestants à distance. » Le produit est invisible à l’œil nu, inodore, mais il peut rester des semaines sur la peau et les vêtements. Et pour la première fois, révèle Reporterre, « ces PMC [ont justifié] des mises en garde à vue dans le cadre d’une manifestation. » Deux personnes ont ainsi été interpellées le lendemain du rassemblement, dont un journaliste. Selon le média, à l’occasion d’un contrôle, une lampe à UV a révélé des traces sur les mains des personnes concernées, « comme un trait de feutre », décrit le journaliste cité. Qui raconte également, cette fois pour Libération, que « même les militaires semblent déconcertés. […] Seule certitude : ces curieuses éclaboussures suffisent à convaincre de les embarquer ». Une seule certitude et un seul problème, mais « de taille » Libération souligne que « le dispositif n’est à ce jour aucunement encadré légalement ». Et si, comme le rappelle Reporterre, « chaque tir étant codé différemment, il doit permettre d’établir que tel manifestant a été marqué à telle heure, à tel endroit » - en clair, le dispositif tout entier repose sur la dextérité du tireur - eh bien justement, souligne le média indépendant, « cette précision est questionnée par la gendarmerie elle-même ». Des personnes peuvent dont être marquées des semaines durant alors qu’elles ont simplement fait usage de leur droit de manifester… d’où cette question d’une avocate, citée par le site : « Est-ce que [les gendarmes] vont chercher à convoquer les manifestants ou […] les emmener en garde à vue ? » Et de conclure : « Ce serait encore une atteinte grave aux libertés individuelles. »
4/8/20235 minutes
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À la Une: face à la mobilisation contre la réforme des retraites, «le Décrochage» pour Emmanuel Macron

C'est ce qu'annonce Libération après un jeudi qui a réuni entre 575.000 et près de 2 millions de personnes. Quoi qu’il en soit, affirme le quotidien, sondage ViaVoice à l'appui, « l’image de Macron est à la rue » après trois mois de mobilisation. Quelque 65% des personnes interrogées ont une vision négative du président. « Une évolution inquiétante [du] chef de l’État », d’après le journal qui pointe que 60% des sondés trouvent aussi sa gestion « ‘plus autoritaire’ que lors de son dernier mandat ». Et de proposer le diagnostic suivant : « le président de la République paye cash sa gestion de la crise des retraites, l’absence de dialogue avec les syndicats (…) [et] l’utilisation bien sûr du 49.3 ». Aujourd’hui en France, plus nuancé, estime que le gouvernement tâtonne encore, qu’il « cherche le bon ton »… avec cet aveu de la Première ministre Elisabeth Borne : « évidemment que ça fait se poser des questions, quand une partie des Français manifeste et dit que cette réforme est injuste. » Mais le gouvernement « demeure inflexible sur le fond » rappelle la publication, au risque de fâcher ses propres ouailles, entre d’un côté des sorties publiques provocatrices (« on a dit qu’il fallait calmer le jeu ! ça ne sert à rien d’en rajouter » s’agace à ce sujet un ponte de la majorité cité par le journal) et de l’autre la « fermeté brandie par Gérald Darmanin », le ministre de l’Intérieur, qui « compte des partisans mais a aussi tendance à ' tend[re] et clive[r]' ». Gérald Darmanin qui « enflamme la gauche » selon Le Figaro En ligne de mire : ses propos sur la Ligue des droits de l’Homme. Après l’intervention des forces de l’ordre à Sainte-Soline, cette organisation historique a dénoncé « un usage immodéré et indiscriminé de la force. »  Réaction de Gérald Darmanin : des interrogations sur les subventions versées à la LDH. Et Le Figaro de citer « la classe politique de gauche » qui « fustige », « critique » et « surenchérit » sur le sujet. Et le journal de reprendre les propos d’un haut fonctionnaire resté anonyme, qui observe lui « un lent dévoiement des missions originelles de la LDH. » En fait, rien de nouveau sous le soleil pour Libération Le journal rappelle que « la croisade de Darmanin contre la LDH ne date pas d’hier. » Même si, souligne Libé, les attaques politiques contre la LDH sont « rarissimes » et relèvent plutôt « des élus d’extrême droite », le ministre de l’Intérieur avait déjà adopté ce combat en 2015, quand il était jeune élu de Tourcoing, dans le Nord. Libé refait la chronologie : après s’être félicité du maintien des subventions municipales pour la LDH (« 250 euros pour l’année », raille le journal, Gérald Darmanin « annonçait vouloir finalement sucrer la [somme] en conseil municipal » pour « empêcher » qu’elle soit reversée au collectif Roms citoyens et solidaires. Et le quotidien de conclure avec ironie : « l’opposition de l’actuel ministre de l’Intérieur à la LDH vient d’aussi loin que son rapport contrarié avec la vérité. » La politique française traverse « une crise existentielle »  Pour Le Figaro encore, « ce n’est pas une crise démocratique qui frappe la France », mais bien « un mal beaucoup plus profond. » Finalement, les événements récents n’ont été, pour le journal, « que le déclencheur d’une défiance collective" qui bouillonnait depuis longtemps. Crise politique aussi en Israël Le Premier ministre Benyamin Netanyahu y frise « la guerre civile. » Les mots sont forts ; ce sont ceux du Monde qui dit « risque[r] une hypothèse » : et si « le gouvernement de Benyamin Netanyahu [était] incompatible avec la poursuite de la normalisation israélo-arabe » ? Une évolution entamée en 2020 et qui exige selon le journal, « sinon une ouverture, du moins une manière de retenue dans les territoires [palestiniens] occupés ». Or, pointe Le Monde, « la retenue n’est pas la caractéristique (...) de la majorité du gouvernement de Netanyahu. » ni des « partisans d'une colonisation accélérée [qui] se sentent pousser des ailes ». Allant jusqu'à embarrasser Washington où, rappelle le quotidien, « à court terme, Joe Biden n’envisage pas de recevoir le chef du gouvernement israélien. » Et, comme le met en évidence La Croix, « le calendrier religieux fait (…) craindre le pire ».Le journal catholique souligne que  « la fête juive de Pessah, qui coïncide avec le week-end de Pâques pour les chrétiens, survient au milieu du mois de Ramadan ». Des incidents ont eu lieu cette semaine : tirs de roquettes et intervention au forceps du maintien de l’ordre israélien. Bref, La Croix est pessimiste : « un cycle de violences et de représailles s’amorce » prédit la publication... avant de terminer sur une note d’espoir : « Puisse Jérusalem mériter son surnom de ‘ville de la paix ! »
4/7/20234 minutes, 30 seconds
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À la Une: l’impasse…

C’est le constat du Parisien en première page. Mais aussi celui des Dernières Nouvelles d’Alsace : « Retraites, la rue au bout de l’impasse » ou encore de La Croix : « Retraites : le dialogue dans l’impasse » « Dialogue impossible », renchérit La Voix du Nord. Du coup, « les syndicats jouent leur va-tout », constate Le Figaro. En effet, 11e journée de mobilisation ce jeudi. « Les syndicats espèrent une nouvelle démonstration de force, pointe Le Monde. Face à l’intersyndicale conviée à Matignon, la Première ministre est restée inflexible hier sur le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. » Quelle mobilisation ce jeudi ? « Retour à la rue, donc constate La Croix. (…) La détermination des organisations syndicales reste intacte et le rejet dans l’opinion demeure massif, à en croire les sondages. L’un des enjeux sera l’extension ou non du mouvement à une partie de la jeunesse. La mobilisation est tendue vers la date du 14 avril, jour où le Conseil constitutionnel rendra sa décision sur la loi. D’ici là, l’exécutif restera intransigeant, ayant refusé tout recul sur la mesure d’âge. » « Les commentateurs peuvent commenter autant qu’ils veulent, la situation est on ne peut plus simple, affirment Les Echos. Avant d’éventuellement bouger même d’un millimètre, chacun des deux camps a besoin de savoir combien il y aura de monde dans les rues (ce jeudi) et ce que diront les Sages de la rue Montpensier (dans 8 jours). En attendant, c’est l’impasse. Emmanuel Macron voudra-t-il intervenir dans le débat ? », s’interroge le quotidien économique. « Ce n’est pas impossible. » Darmanin s’entête ? Dans le même temps, la polémique sur les violences policières se poursuit… Libération fait feu de tout bois contre le ministre de l’Intérieur avec ce grand titre : « Gérald Darmanin, gardien du désordre » : « interrogé hier à l’Assemblée et au Sénat sur la gestion du maintien de l’ordre dans les mobilisations contre la réforme de la retraite et la mégabassine de Sainte-Soline, le ministre de l’Intérieur, affirme le journal, s’est entêté à charger l’ultragauche tout en refusant de reconnaître les violences policières. » Commentaire de Libération : « difficile, ces temps-ci, d’échapper à Darmanin. L’homme est omniprésent, donnant des coups de menton, assénant ses vérités, jouant son rôle de petit chef qui deviendra grand, rassurant la droite et jusqu’à l’extrême droite. Depuis le début, il est là pour ça. Pour être le méchant de la bande, celui qui casse du gaucho et rassure les tenants de l’ordre. Bon, il n’a pas inventé grand-chose, l’exercice a été usé jusqu’à la corde par Nicolas Sarkozy et Manuel Valls avant lui. Il préférerait bien sûr avoir le destin du premier et il fait tout pour. Son plan de carrière est un secret de polichinelle, affirme encore Libération : Premier ministre à la première occasion et candidat à la future présidentielle. On n’a pas fini de le voir sur tous les écrans. » Marine Le Pen sur un tremplin ?   Justement, ce sondage IFOP Figaro Magazine qui parait ce jeudi indique que Gérald Darmanin, s’il se présentait à la présidentielle comme candidat de l’actuelle majorité, obtiendrait 11% des voix au premier tour, loin, très loin de Marine Le Pen, 36%... Toujours selon ce sondage, si Edouard Philippe était candidat, il obtiendrait 26% des voix, derrière Marine Le Pen, qui en recueillerait alors 29. On s’orienterait vers un duel Philippe-Le Pen au second tour. « Si un sondage n’est jamais un baromètre fiable, il est un thermomètre instructif, relève Le Figaro. Et notre enquête prouve à quel point les lignes ont bougé depuis la réélection d’Emmanuel Macron. Il va donner le sourire à Marine Le Pen et semer la zizanie dans le camp de l’actuel président. La mesure la plus spectaculaire est en effet la percée de la double finaliste de 2017 et 2022. Entre 29 % et 36 % au premier tour, selon les hypothèses, jamais la patronne du RN n’avait été testée si haut. » Et puis autre fait marquant de ce sondage : « hormis dans l’hypothèse Philippe, Mélenchon accéderait enfin à la finale face à Marine Le Pen. Ce qui paniquera, pointe Le Figaro, ceux qui redoutent d’être confrontés à une alternative faite des deux seuls 'extrêmes'. C’est cette incertitude quant à l’affiche du second tour qui va orienter les stratégies à venir. » '
4/6/20234 minutes, 19 seconds
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À la Une: comment débloquer le dialogue social ?

« Comment s’entendre quand, sur le papier, la rencontre s’annonce déjà perdue d’avance ? », s’interroge Le Parisien. « C’est tout le paradoxe que va tenter de surmonter Élisabeth Borne, ce mercredi matin, en recevant les huit principales organisations syndicales à Matignon. La Première ministre, plus que jamais fragilisée depuis le passage de la loi retraites au 49.3, doit relever un double défi : renouer le dialogue avec les partenaires sociaux — à l’arrêt depuis la présentation du texte le 10 janvier —, et tenter d’avancer avec eux sur différents sujets liés au travail. » Jouer la montre… « L’exécutif a intérêt à faire parler les syndicats pour que sa réunion dure », pointent Les Echos. Mais ça va être difficile… « Si les syndicats ont de tout temps étiré le temps lorsqu’ils rencontraient un ministre, la durée de l’entretien étant le signe, pensaient-ils, de la considération qu’on leur portait, ils ont cette fois en tête d’écourter l’entretien au maximum, relève le quotidien économique. Surtout ne pas être dupes de la vraie fausse reprise du dialogue orchestrée par une Première ministre qui refuse de reculer sur les 64 ans. 'Le rendez-vous risque d’être très rapide', prévient Sophie Binet, la nouvelle secrétaire générale de la CGT. » En effet, insiste Le Figaro, « plus que l’oreille attentive aux mots de ses interlocuteurs, la Première ministre aura l’œil rivé sur sa montre. Ayant fait son deuil de toute entente, elle veut au moins éviter le clash. Que les acteurs de l’intersyndicale aient accepté de s’asseoir à sa table est déjà une victoire. Que la réunion tourne court (…) serait une humiliation. Que tout le monde s’écoute jusqu’au bout et que le huis clos dure au moins une à deux heures permettrait à Borne de se réjouir de sortir du blocage total. À défaut d’avancée concrète, un soulagement symbolique suffirait à son bonheur. » Que va faire la rue ? Que vont faire les Sages ? En tout cas, relève Le Monde, « le gouvernement mise sur l’essoufflement du mouvement de contestation et sur une possible division entre organisations de salariés à propos de la sortie de crise. » Un pari audacieux… Demain jeudi, nouvelle journée d’action… Avec quelle participation ? Et puis autre étape : le 14 avril, avec la décision du Conseil constitutionnel sur la conformité de la loi sur les retraites. L’Humanité s’interroge : « les Sages sauront-ils être sensibles à la raison qui semble avoir déserté les bancs des ministres et prendre la décision que la sagesse impose en censurant la réforme des retraites ? » Macron en Chine : le levier économique pour infléchir Pékin sur l’Ukraine ? Pendant ce temps, Emmanuel Macron arrive en Chine ce mercredi… Deux grands sujets qui sont liés… Tout d’abord, l’Ukraine… « La paix en Ukraine ne se fera pas sans Pékin, affirme La Croix. Pour l’heure, il faut se rendre à l’évidence : la Chine, en un sens, n’y a pas intérêt. Le conflit focalise une part de l’attention américaine vers l’Europe et Moscou. Il détourne les États-Unis de leur duel avec le rival asiatique. La Chine, bien sûr, n’a pas souhaité cette guerre. Mais il serait naïf de considérer qu’elle fera le moindre effort pour y mettre fin, tant qu’elle tirera son épingle du jeu. » Et puis autre grand sujet : l’économie. « La Chine ne peut se passer des marchés des pays développés, notamment européens, relève encore La Croix. C’est l’un des rares leviers dont disposent les Vingt-Sept pour tenter d’infléchir la position chinoise (sur l’Ukraine). Jouer de manière résolue de l’arme du commerce permet d’éviter que la Chine livre des armes à la Russie. C’est un minimum. » Toutefois, s’interroge La Croix : « pouvons-nous continuer d’échanger autant avec une puissance qui s’accommode si bien de la guerre sur le sol européen ? » Les menaces terroristes de l’ultra-droite Enfin, à lire dans Libération cette enquête sur « les menaces terroristes de l’ultra-droite : des groupes radicaux s’organisent sur les réseaux sociaux, affirme le journal, pour préparer des actions violentes contre des communautés, des élus ou des journalistes nommément ciblés. Un danger pris au sérieux par les services de renseignement mais passé sous silence par le gouvernement. » Commentaire de Libération : « sur les dix derniers attentats politiques déjoués en France, sept étaient liés à l’ultra-droite. (…) Et le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pointe du doigt l’extrême gauche plutôt qu’une mouvance de plus en plus inquiétante, entretenant (ainsi) de façon dangereuse sa connivence avec l’extrême droite. »
4/5/20234 minutes
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À la Une: un président sur la sellette…

Le dossier toujours brûlant des retraites, une prochaine loi sur la fin de vie encore à l’état de brouillon, une visite sous tension en Chine… Les attitudes, les paroles et les actes d’Emmanuel Macron sont scrutées à la loupe ce matin par les commentateurs de la presse. Libération, tout d’abord, ouvre ses colonnes à Pierre Rosanvallon. Pour l’historien et sociologue, la réforme des retraites et le comportement du chef de l’État traduisent une incapacité à prendre en compte l’inquiétude sociale profonde des Français : « il y a chez Emmanuel Macron, dit-il, une arrogance nourrie d’ignorance sociale ; (…) la démocratie ne s’exerce que s’il y a une forme de 'communion' entre le pouvoir et la société. Or ce qui est patent dans le cas de la réforme des retraites, affirme Pierre Rosanvallon, c’est qu’Emmanuel Macron se barricade dans le château fort de sa position statutaire. Quand le divorce devient trop grand entre ces deux légitimités, on entre dans une crise profonde. (…) Le temps des révolutions pourrait revenir, prévient encore l’historien, ou bien ce sera l’accumulation des rancœurs toxiques qui ouvrira la voie au populisme d’extrême droite. » Fin de vie : quel consensus ? Le dossier de la fin de vie à présent : le chef de l’État a reçu hier, lundi, à l’Elysée les membres de la Convention citoyenne sur la fin de vie. Il leur a annoncé confier au Parlement le soin de rédiger un projet de loi d’ici à la fin de l’été… mais sans préciser ce qui sera retenu de leurs propositions. Alors « quel consensus ? », s’interroge La Croix. « Certes, dans une Assemblée où la gauche et les macronistes ont fait des réformes de société leur marqueur, une large majorité devrait se retrouver sur la possibilité d’une aide à mourir. (…) Mais sûr, ici, que la vitesse soit la meilleure des solutions. Tout en ayant voté majoritairement pour une nouvelle loi 'fin de vie', la Convention met en avant beaucoup d’autres chantiers plus prioritaires que l’aide à mourir : égalité d’accès aux soins, meilleure culture palliative, rôle des médecins, processus collectif de décision, etc. Les soignants, eux, n’ont cessé, depuis des mois, d’alerter sur les disparités d’un système de santé à bout de souffle. Rien n’est dit non plus sur le financement de la dépendance. Qu’Emmanuel Macron, qui a raté la mise en œuvre de son projet de réforme des retraites, soit en quête d’un nouveau consensus politique, soit, pointe La Croix. Mais la fin de vie est un sujet trop sérieux pour faire l’objet de ce genre de calculs politiques… » En effet, constatent Les Échos : « le sociétal comme antidote à la crise sociale : quoi de mieux, relève le quotidien économique, qu’un sujet populaire dans les sondages, attendu par sa majorité, 'moderne' forcément, horizontal dans sa conception, et susceptible d’aboutir vite, pour se détacher du boulet retraite ? Et tant pis si au passage, la fin de vie devient objet politique. » Dresseur de tigre ? Autre sujet de débat : le voyage en Chine d’Emmanuel Macron… « Attendu à Pékin demain, le chef de l’État espère infléchir la position de Xi Jinping à propos de la Russie et de la guerre en Ukraine », pointe Le Figaro. « Un exercice diplomatique de haute voltige », commente le journal. « Nous voilà avec deux mastodontes (la Chine et la Russie) décidés à s’associer pour instaurer un nouvel ordre mondial débarrassé des diktats moraux et politiques des Occidentaux. Un ordre international 'à bas coût', dans lequel les gros dévorent les petits. Dans la posture du dresseur, il est douteux qu’Emmanuel Macron, même flanqué de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, impressionne beaucoup le tigre. (…) Le Français court au-devant de désillusions avec son homologue chinois tout juste revenu de Moscou. » Certes, relève encore Le Figaro, « l’empereur rouge veut amadouer l’UE pour ne pas se priver de son marché au moment où il subit déjà des sanctions américaines. Mais il ne déviera pas de sa trajectoire, qui vise à asseoir la domination de son modèle autocratique à travers le monde. Les Européens espèrent tout au plus en freiner la course. » Trump face à la justice… Enfin, un autre président sur la sellette, ou plutôt ex-président : Donald Trump… Aujourd’hui mardi, pointe Le Monde, « il doit comparaître devant la justice new-yorkaise, où il doit être photographié, subir des relevés d’empreintes puis être formellement mis en accusation (dans l’affaire Stormy Daniels). Cette nouvelle étape dans les ennuis judiciaires du milliardaire ne devrait pas être la dernière, relève le quotidien du soir, tant les accusations qui pèsent sur lui sont graves et nombreuses » : son rôle dans l’assaut du Capitole en janvier 2021 ; le recel de documents classifiés à son domicile de Floride ; la tentative d’entraver la présidentielle de 2020 dans l’État de Géorgie ; et enfin le complot des faux grands électeurs de la présidentielle…
4/4/20233 minutes, 58 seconds
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À la Une: oui à l’aide active à mourir…

Après quatre mois de débat, « les 184 membres tirés au sort de la Convention citoyenne sur la fin de vie ont publié un volumineux rapport qui sera présenté ce lundi à Emmanuel Macron, pointe Le Parisien. Au-delà de la volonté d’ouvrir la possibilité à l’aide active à mourir (euthanasie et suicide assisté, sous conditions), les citoyens préconisent des investissements massifs dans l’accompagnement des malades et les soins palliatifs. Reste désormais à savoir s’ils seront entendus ». En effet, s’interroge Libération, « que va-t-il advenir des conclusions de cette convention citoyenne sur la fin de vie ? L’exécutif va-t-il les reprendre ? Sous quelle forme ? Ce type d’exercice est-il un marqueur d’une démocratie participative qui fonctionne ? » Réponse du politologue Loïc Blondiaux : « Si cette convention citoyenne aboutit à une forme d’indifférence des parlementaires et du gouvernement, qui délégitimerait l’expérience qu’ils ont pourtant mise en place, je crains, affirme-t-il, que la frustration engendrée dans l’opinion publique et chez les citoyens impliqués soit tellement forte que cela ne remette en cause le recours possible à ce type de démarche. À l’inverse, si les parlementaires engagent une délibération à partir de cette contribution citoyenne, cela pourrait marquer le début de l’expérimentation d’un nouveau circuit de construction de la loi. Mais il faudrait clairement un renforcement de l’armature constitutionnelle. » Sur un fil… Alors, « le chef de l’État va devoir évoluer sur un fil, pointent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, parce que cette question touche, encore une fois, à l’intime, à la religion, à l’éthique et à la conscience de chacun, parce qu’elle divise, y compris et peut-être surtout au sein du personnel soignant, et aussi parce que l’exécutif sort éreinté de la séquence toujours en cours de la réforme des retraites. Emmanuel Macron ne peut pas refaire le coup de la Convention citoyenne pour le climat qu’il avait pareillement convoquée avant de la saborder pour ne faire que des déçus. Il ne peut pas non plus procrastiner, au risque de perdre tout bénéfice politique et enterrer ses dernières illusions de président réformateur. Et il ne peut pas davantage passer en force, il ne l’a que trop fait et ce débat exige plus que tout autre de la dignité et du tact, ce qui, dans le contexte actuel, est une gageure ». Comment mettre en pratique « l’aide active à mourir » ? En fait, précise Le Monde, « le plus gros écueil à surmonter pour Emmanuel Macron est celui de la mise en pratique de "l’aide active à mourir", expression qui recouvre tous les moyens d’accélérer la fin de vie, voulue par 76% des participants à la convention. Une grande partie des soignants est opposée à l’euthanasie, rappelle Le Monde. Donner la mort à un patient qui le demande est incompatible avec leur mission, disent-ils, de prodiguer des soins. Lors de la dernière campagne présidentielle, quelques médecins avaient fait savoir au candidat Macron qu’ils seraient prêts à accepter la légalisation du suicide assisté puisque dans ce cas le praticien n’effectue pas le geste létal. Les mêmes professionnels avaient fait la promotion du "modèle du suicide assisté" lancé en Oregon. Dans cet État des États-Unis, un malade dont le pronostic vital est engagé à six mois peut se voir prescrire un produit pour mettre fin à ses jours, à son domicile ». Même avis pour « le Comité consultatif national d’éthique qui avait ouvert la voie à la légalisation du suicide assisté dans un avis rendu en septembre dernier. Les membres de la convention citoyenne ont des positions proches, pointe le journal. Le classement des dix-neuf "modèles d’aide active à mourir" qu’ils préconisent place en tête les deux scénarios qui prévoient l’accès au suicide comme règle générale et l’euthanasie comme exception ». Une nouvelle loi ? Enfin, pour Le Figaro, c’est sûr, la loi va être réécrite. « Il y a encore peu, Emmanuel Macron insistait sur la nécessité de ne pas se précipiter. Même la fin de l’année 2023 fixée initialement n’était pas une échéance pour lui. La machine législative va pourtant maintenant se mettre en route, assure le journal, et il n’est pas sûr que la volonté d’affichage politique ne l’emporte pas sur le souci d’équilibre exprimé par la convention citoyenne. Le climat de contestation de la réforme des retraites a-t-il pesé ? Si Macron assure ne pas chercher un succès sociétal facile pour se sortir d’un bourbier social, il est malgré tout tentant pour le chef de l’État, pointe Le Figaro, de satisfaire 75% des Français quand il en mécontente 75% aussi en tenant bon sur les retraites. »
4/3/20234 minutes, 21 seconds
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À la Une: le blues de la France

Crise des retraites, inflation… Les Français broient du noir. Selon un sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche, 72% des Français « sont pessimistes concernant l’avenir de la France » (c’est seize points de plus qu’il y a neuf mois, en pleine crise sanitaire) ; 56% des Français « sont pessimistes concernant leur propre avenir et celui de leurs proches » (dix points de plus en neuf mois) ; 7 Français sur 10 pensent que « leurs enfants vivront moins bien qu’eux » (treize points de plus sur la même période) ; et plus d’1 sur 2 pensent qu’eux-mêmes « vivront moins bien dans dix ans » (dix points de plus en neuf mois), rapporte Le JDD. Déclassement ? Pessimisme ? Dans cet hebdomadaire, le ministre de l’Économie y voit « un décalage entre la perception et la réalité ». Et si Bruno Le Maire défend la réforme des retraites, il admet sur le site du Journal du Dimanche que « l’harmonie a été brisée ». Aéroport flottant flambant neuf pour la Royale Construction confirmée d’un nouveau porte-avions à propulsion nucléaire pour la marine française. Ouverture du chantier, fin 2025. Annonce faite dans Le Parisien Dimanche par le ministre des Armées. Sébastien Lecornu y confirme que la prochaine loi de programmation militaire, qui doit être présentée après-demain en Conseil des ministres - et dans laquelle sera actée la mise en chantier de ce navire, appelé à remplacer le porte-avions Charles-de-Gaulle - sera d’un montant de « 413 milliards d’euros », précise le ministre des Armées dans Le Parisien Dimanche. Lessive de printemps chez les flics Depuis le début de la mobilisation, 36 enquêtes judiciaires ont été ouvertes par l'IGPN, la police des polices, et 2 par celle de la gendarmerie. Information livrée au Journal du Dimanche par le ministre de l’Intérieur. Tout en apportant une fois encore son soutien aux forces de l'ordre confrontées à la violence de certains manifestants, Gérald Darmanin dit au JDD n'avoir « jamais eu la main qui tremble pour ceux qui déshonorent leur propre uniforme ». Dans cet entretien, le ministre de l’Intérieur affirme que « plus aucune ZAD » ne s’installera en France (étant rappelé que les ZAD sont ces zones dites « à défendre » occupées par des militants s’opposant à des projets d’aménagement qu’ils combattent). La goule chinoise Dans les kiosques, cette semaine, la Chine est présentée en vrai épouvantail. À la Une de l’hebdomadaire Le Point, la Chine est appelée « l'Empire du mensonge » ; à celle de L’Express, l’application chinoise TikTok, c’est « l'Ennemi public ». Cette application a admis que ses salariés « avaient accédé de manière non conforme aux données personnelles de journalistes américains qui enquêtaient... sur elle », pointe L’Express. Dans Le Point, la Chine est également pointée du doigt au sujet de l’origine du coronavirus. Bien que non encore prouvée, la piste suivie par ce magazine celle de l’accident de laboratoire, à Wuhan. Et pour faire bonne mesure, Le Point brosse du président chinois, Xi Jinping, le portrait d’un « architecte du nouvel ordre mondial ». Conseiller pour l’Asie à l'Institut Montaigne, François Godement se veut, à l’inverse, plutôt rassurant. « On se fait peur, dit-il au Point, (…) la Chine revendique depuis un certain temps un ordre international à bas coût, aussi peu contraignant que possible, garantissant seulement des règles dans le domaine commercial. La vision chinoise est en réalité un émiettement complet dans lequel les gros poissons mangent les petits », estime ce sinologue dans Le Point. Macron versus Kohler En France, la tension politique et sociale est loin d’être retombée, cette semaine. Elle résonnerait jusqu’au sommet de l’État. Selon Le Point, ce que cet hebdomadaire appelle le « couple présidentiel », autrement dit le président, Emmanuel Macron, et son secrétaire général, Alexis Kohler… ce « couple », donc, « bat de l'aile ». Ce magazine assure que « l'épisode » des retraites a révélé au grand jour des « signes d'agacement réciproques ». Le Point rapporte qu’Alexis Kohler « a défendu le 49-3, cherché jusqu'au bout à maintenir la visite du roi Charles III »… À ce journal, un « familier du Palais » de l’Élysée dit que « Macron et Kohler sont comme Jean Gabin et Simone Signoret dans (le film) Le Chat [NDLR : d’après un roman de Georges Simenon]. C'est un vieux couple qui s'use ». Seulement voilà, complète un « stratège », le problème est que « ça peut durer encore longtemps comme ça. Alexis Kohler ne partira que quand il l'aura décidé ». Quant au président, il paraît ailleurs : « Son état d'esprit, c'est "advienne que pourra" »… On ne s’attendait guère à voir Simenon dans cette affaire. Mais après tout, le créateur de Maigret n’a-t-il pas écrit Le Président ?
4/2/20234 minutes, 37 seconds
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À la Une: Sophie Binet, première femme à la tête de la CGT

Succédant à Philippe Martinez, cette experte de l’égalité des sexes est devenue, à 41 ans, la 16e secrétaire générale de la CGT mais aussi la première femme à ce poste depuis la création du syndicat, il y a 128 ans ! Sophie Binet succède aussi à des cheminots, des postiers ou des métallurgistes, tel que son prédécesseur, la nouvelle dirigeante est « la première « cadre » à occuper ce poste », souligne Libération.  Coup de chapeau de L’Humanité. Le quotidien communiste, dans les colonnes duquel Sophie Binet a tenu la plume, note que, dans son premier discours, hier, au Congrès qui l’a élue, la nouvelle cheffe de la CGT a prévenu Emmanuel Macron que son syndicat exigera bien le « retrait » de la réforme des retraites, et qu’il n’y aurait « pas de médiation ». Avec Sophie Binet, « la CGT veut redevenir un syndicat de lutte », prévient Le Figaro. Ce quotidien conservateur souligne qu’à peine l'annonce de son élection rendue publique, Sophie Binet a entonné un chant avec la salle, disant « Emmanuel Macron, si tu continues, il va faire tout noir chez toi ». Pour Le Figaro, « il s’agit d’une manière de tendre la main à cette CGT en pointe dans la lutte contre la réforme des retraites, en conflit ouvert avec la direction sortante ». Macron, la Chambre introuvable Lors de sa dernière intervention télévisée, Emmanuel Macron, qui ne dispose pas d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale, avait souhaité élargir sa majorité relative. Le président peut-il espérer l’élargir avec le renfort du parti Les Républicains ? Réponse provisoire à lire dansLe Parisien. Selon ce journal, chez Les Républicains, une… majorité demeure « hostile » à un tel élargissement. Parmi ses figures de proue, il y a certes « les pour », et Le Parisien n’en cite que trois, l’ancien président, Nicolas Sarkozy, l’ancienne ministre, Rachida Dati et l’ancien président du parti, Jean-François Copé. Mais les autres grandes figures de ce parti de droite citées par ce quotidien, sont « contre ». Évoquant une entente avec Emmanuel Macron, un haut cadre de LR estime dans Le Parisien que « ce sont des fables. Les macronistes vont faire comme toujours : semblant. Semblant de faire preuve de bonne volonté… ». Et il prévient : « si vous débauchez 5 ou 6 députés individuellement, vous radicaliserez les 50 autres ». Un ténor de LR interroge. « Qui voudrait monter sur le Titanic, maintenant ? ». Dans ce journal, le chef des LR à l’Assemblée nationale, Olivier Marleix, enchérit en ces termes : « Plus le temps passe, moins l’astre Macron clignote ». À l’inverse, dans l’entourage de Nicolas Sarkozy, on explique au Parisien que « c’est une conviction plus que jamais ancrée chez lui. Les faits montrent que c’est nécessaire ». Mais comme le remarque ce journal, « le camp constructif demeure largement minoritaire », tandis qu’un député LR sondé par un membre du gouvernement rétorque que chez les électeurs LR, « la haine de Macron est trop élevée » pour envisager une collaboration, rapporte ce quotidien, selon lequel Olivier Marleix a dit à Nicolas Sarkozy il y a plusieurs semaines :« Même si vous étiez à Matignon, ça n’emmènerait pas plus de 10 députés ». Lafarge, nid d’espions Ces déclarations-chocs de l’ex-président directeur général du cimentier français Lafarge. Selon Bruno Lafont, qui parle pour la première fois depuis sa mise en examen pour financement d’entreprise terroriste, Lafarge a été infiltré par les services secrets français. C’est au journal Libération que se confie l’ex-patron de Lafarge. Mis en examen, ainsi qu’une dizaine d’autres anciens cadres du groupe, pour avoir financé le groupe terroriste Daech via l’usine de Jalabiya en Syrie, et entretenu des relations commerciales avec l’État islamique, Bruno Lafont évoque dans cet entretien « une relation particulière entre l'État français et ses services, et Lafarge (...) Une des raisons pour lesquelles l'État s'est intéressé à nous, c'est que le site de l'usine était vraiment un endroit stratégique pour la coalition antiterroriste et pour la France. C'est pour cela, je crois, que les autorités nous ont, a minima, encouragés à maintenir nos activités en Syrie », affirme celui qui dirigeait le cimentier jusqu'en 2015. « Si l'entreprise a été infiltrée, c'est à mon insu, dit Bruno Lafont à Libé (…) J'ignorais tout des paiements à des groupes terroristes et des activités de l'Etat dans notre usine ».
4/1/20234 minutes, 30 seconds
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À la Une: Donald Trump, la justice aux trousses

Cette première aux États-Unis, l’inculpation d’un ancien président dans une affaire pénale... Il s'agit de Donald Trump, qui devrait être entendu mardi par la justice, à New-York, dans le cadre de l'affaire dite « Stormy Daniels ». Donald Trump est suspecté d'avoir, via une de ses sociétés, versé 130 000 dollars à cette actrice et réalisatrice de cinéma pornographique, afin d’acheter son silence sur leur présumée liaison, alors qu’il était en campagne pour son élection, en 2016. « Une inculpation pour l’histoire », lance le site du journal Libération. Ce quotidien explique que la justice peut lui reprocher « la falsification des comptes » d’une de ses entreprises pour le versement des 130 000 dollars à Stormy Daniels, mais aussi une présumée violation des lois de financement électorale américaines, si ledit versement a bien été effectué « en pleine campagne ». Bolsonaro, retour en catimini Au Brésil, après trois mois d’exil en Floride, l’ancien président Jair Bolsonaro a effectué, hier, son retour au pays. La « fête » de son retour a été « gâchée » par le gouvernement du District fédéral, lequel a invoqué des raisons de sécurité afin d’isoler l’aéroport international de Brasilia, interdisant les rassemblements des partisans de Jair Bolsonaro, souligneLe Figaro. De fait, le retour de l’ancien président au Brésil « s’annonce semé d’embuches, prévient ce quotidien : il est empêtré dans une affaire de bijoux offerts par l’Arabie saoudite et est poursuivi dans une quinzaine de procédures judiciaires qui pourraient lui valoir une série de condamnations et probablement son inégibilité pour huit ans », anticipe le journal.  Macron, de Charybde en Scylla En France, la popularité d’Emmanuel Macron tutoie la cote d’alerte. Le président paie très cher dans l’opinion sa réforme des retraites. Le soutien des Français à la mobilisation contre cette très controversée réforme ne se dément pas. Selon un sondage Odoxa pour Le Figaro, 2 Français sur 3 soutiennent toujours la mobilisation contre la réforme des retraites mais aussi et surtout 6 sur 10 « pensent également que le mouvement va perdurer, et peut-être même devenir de plus en plus violent », pointe ce quotidien. 61% des Français souhaitent par ailleurs, un remplacement de la Première ministre Élisabeth Borne, et 58% trouvent qu’une dissolution de l'Assemblée nationale serait une bonne idée. Dans ce contexte, en effet, la cote de popularité d’Emmanuel Macron s’effondre. Seuls 23% des Français ont de leur président une bonne opinion (c’est 10 points de moins que le baromètre précédent d’Odoxa) tandis que celle du Secrétaire général du syndicat CFDT, Laurent Berger, gagne, elle, 20 points, pour atteindre 58% d’opinions favorables. Sa proposition de « médiation » et de mettre la réforme des retraites « sur pause » est approuvé par 78% des Français. Autre vainqueur de ce sondage, le Secrétaire général du syndicat CGT, Philippe Martinez, qui gagne 12 points, à 43% d’opinions favorables. Marine Le Pen, qui dort dine Mais la grande gagnante, c’est aussi et surtout Marine Le Pen. La figure de proue du Rassemblement national tire les marrons du feu de cette crise politique et sociale. Marine Le Pen, c’est « la profiteuse », lance en UneLibération. Selon ce quotidien, « Marine Le Pen se lèche les babines. Depuis mi-janvier, la double crise, sociale et politique, dont le chef de l’État porte la responsabilité, lui profite. Les ingrédients dont se nourrit l’extrême droite depuis longtemps se sont retrouvés, en concentré, sur la table ces dernières semaines (…) En mettant par ailleurs dans le même sac Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, la macronie contribue à la banalisation de l’extrême droite ». Alors, Libé met en garde. « Il y a urgence, prévient ce journal. Car le front républicain, la prochaine fois, ne fonctionnera plus. Emmanuel Macron devrait d’ailleurs lui aussi s’en souvenir un peu plus : il a probablement été le dernier à en profiter… ». 
3/31/20234 minutes, 23 seconds
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À la Une: dépasser la crise des retraites…

  C’est apparemment l’objectif d’Emmanuel Macron qui va tenter, selon l’expression du Monde, « d’enjamber la réforme des retraites. Le chef de l’État présente ce jeudi, près du lac de Serre-Ponçon, dans les Hautes-Alpes, le "plan eau" du gouvernement, relève le quotidien du soir. En s’emparant de la question écologique, il espère être entendu de la jeunesse et dépasser ainsi la crise des retraites. (…) Alors que les syndicats ont annoncé une nouvelle journée de mobilisation jeudi prochain, le chef de l’État espère trouver un espace pour aborder d’autres thématiques. Au risque d’ouvrir un nouveau débat sur la gestion de l’eau, cinq jours après les violents affrontements entre les forces de l’ordre et des militants radicaux autour du projet de méga-bassine à Sainte-Soline. Ce choix n’est pas anodin, remarque encore Le Monde. Pour sortir du bourbier de la réforme des retraites, le président de la République veut, dans les mois à venir, se concentrer sur des chantiers qui lui permettent de se projeter vers l’avenir et d’évoquer la vie quotidienne des Français, une des obsessions de la communication de l’exécutif. La planification écologique, l’un des grands enjeux du second quinquennat, permet aussi de parler à une partie de la jeunesse, très préoccupée par ce "combat du siècle". » « Macron à la recherche du terrain perdu »: titre Le Parisien. « "Il doit montrer qu’il n’est pas bunkérisé", affirme un poids lourd de la majorité. "Il a besoin d’aller au réel pour sortir des affrontements qui sont largement caricaturaux. Il doit se confronter à la réalité de la terre, du climat, de l’eau, de tout ce qui fait la vie des gens en ce moment". D’où ce premier déplacement dans les Hautes-Alpes, qui devrait être suivi d’autres après son retour de Chine d’ici à dix jours. » 50 mesures pour améliorer la gestion de l’eau Sur le fond, « Emmanuel Macron dévoilera lui-même les quelque cinquante mesures pour améliorer la gestion de l’eau, pointe Libération. Attendues depuis deux mois, elles sont censées permettre de faire face à la sécheresse chronique. En faisant "mieux avec moins". Car les difficultés d’approvisionnement en eau potable dans des centaines de communes en août dernier et la bataille autour de la méga-bassine de Sainte-Soline ne sont peut-être qu’un avant-goût de l’avenir. Dans un contexte de raréfaction de l’eau, agriculteurs, industriels ou particuliers doivent composer avec un gâteau dont la taille rétrécit, sans spolier les milieux aquatiques. » Sainte-Soline : les ambulances interdites d’accès… Sainte-Soline justement : Libération revient ce matin sur l’affaire de la prise en charge tardive des blessés samedi dernier lors des affrontements entre manifestants écologistes et forces de l’ordre. Deux manifestants sont toujours entre la vie et la mort… leurs parents ont porté plainte pour "tentative de meurtre" et "entrave aux secours". (…) Notre enquête détaillée et minutée démontre la grande confusion des services de secours, affirme Libération, atteignant son apogée tragique dans la décision de ne pas permettre l’accès à des ambulances à la zone de la manifestation pendant près de deux heures, en dépit de diagnostics d’urgence absolue, alors que chaque minute compte en cas d’atteinte cérébrale de cette gravité. Nous y avons joint une chronologie des communiqués officiels, précise encore Libération, témoignant des incohérences, voire des mensonges, dans la communication du gouvernement. La justice est désormais saisie. On ose espérer que des leçons seront tirées de ce fiasco d’État.  La meilleure réponse ? Par ailleurs, suite à ces affrontements samedi dernier, le ministre de l’intérieur a engagé la dissolution du mouvement écologiste des Soulèvements de la terre. « Est-ce la meilleure réponse ? », s’interroge La Croix. « Sans doute pas, alors que deux manifestants sont encore dans un état grave, et qu’une série d’enquêtes administratives et judiciaires doivent déterminer si l’usage de la force publique n’a pas été disproportionné. Sur le fond, on peut s’interroger sur la pertinence du gouvernement à vouloir à tout prix criminaliser les mouvements écologistes, dans un rapprochement très discutable entre écologie et terrorisme. (…) Devant une jeunesse désespérée par l’inaction des pouvoirs publics et le non-respect de leurs engagements par les agriculteurs, alors que les méga-bassines sont critiquées pour leurs effets sur l’environnement, la réponse du gouvernement ne peut être seulement sécuritaire, pointe encore La Croix. L’écologie doit être traitée par le ministre de l’Environnement. Non par celui de l’Intérieur. »
3/30/20234 minutes, 4 seconds
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À la Une: la sortie, c’est par où?

La formule est parlante… Elle est rapportée par Le Parisien : «  Gambergeant sur la façon dont Emmanuel Macron pourrait parvenir à s’extraire de la crise dans laquelle sa réforme des retraites l’a enlisé, l’un de ses fidèles finit par friser le lapsus : ''Il faut, dit-il, sortir par le fond''. Formule à entendre, évidemment, comme l’impérieuse nécessité de trouver des solutions robustes face au double blocage, politique et social. Mais on ne peut s’empêcher de songer que ces mots trahissent aussi l’inquiétude lancinante, relève Le Parisien, qui assaille les troupes du président, alors que l’intersyndicale a appelé à une nouvelle journée de mobilisation le 6 avril prochain. » Comment en sortir ? Eh bien, on est « dans le brouillard », résume Le Figaro. « On peut gloser à l’envi, résignation ou pas, l’hostilité à cette réforme des retraites a révélé un profond malaise dans le pays. Il sera difficile d’en sortir. » D’autant, soulignent Les Echos, que chacun campe sur ses positions : Laurent Berger propose une médiation mais sans bouger sur le fond (sur l’âge de la retraite). L’exécutif élude la demande, « se dit prêt à recevoir les syndicats, mais sans bouger sur le fond. À la 10e journée d’action contre la réforme des retraites, le jeu de rôle de la main tendue continue, et le bras de fer bien réel se poursuit. » Suivre la CFDT ? Et certains journaux ce mercredi matin, à l’instar de Sud-Ouest, estiment que le gouvernement doit suivre la voie proposée par la CFDT... « La pause et la médiation proposées par Laurent Berger sont une occasion de sortir de la crise, un geste important puisque le leader de la CFDT ne réclame pas le retrait pur et simple. Une pause, le temps nécessaire de l’apaisement, avant la décision du Conseil constitutionnel, qui doit intervenir dans deux à trois semaines. (…) Chaque jour qui passe, poursuit Sud-Ouest, qui voit le mouvement s’enliser et se durcir, rend l’exercice plus délicat. Le gouvernement ne doit donc en aucun cas parier sur le pourrissement ou un renversement de l’opinion provoqué par les violences et les dégradations. Refuser la pause et rejeter la médiation revient à choisir l’impasse. L’entêtement à ce stade du conflit est dangereux. » Rendez-vous raté entre Macron et la jeunesse ? Mardi, « malgré des chiffres en baisse, la 10e journée de mobilisation a rassemblé largement dans tout le pays. La contestation a notamment été revigorée par l’implication des jeunes, pointe Libération, heurtés par l’usage de l’article 49.3 et par les violences policières. » Libération qui souligne le « rendez-vous raté d’Emmanuel Macron avec la jeunesse. (…) Rien ne permet de dire, à l’issue de cette 10e journée de mobilisation, que l’irruption de la jeunesse va prendre une telle ampleur qu’elle changera la nature du mouvement. Mais, relève Libé, la séquence en cours permet en revanche de mesurer à quel point Emmanuel Macron a perdu le fil avec les jeunes. Le chef de l’État aurait pu, estime le journal, s’appuyer sur le regain d’engagement qui pointe depuis maintenant quelques années parmi cette génération, évidemment sur la question écologique, mais pas seulement. Il aurait aussi pu, après des années Covid particulièrement douloureuses pour nombre d’entre eux, ériger les jeunes en priorité de son second quinquennat. Il a préféré faire l’inverse et tout miser sur sa réforme des retraites. Il n’y a, au fond, conclut Libération, aucune raison de s’en réjouir. » Macron à Pif: « J’aime l’échange, la rencontre… » Macron et les jeunes… Justement, le magazine Pif publie ce matin une interview du chef de l’État. Les lecteurs du célèbre magazine, désormais trimestriel, ont interrogé le président de la République. L’entretien a eu lieu le 20 février dernier. Mais il reste d’actualité. Exemple : « ''Pouvez-vous quitter votre poste en plein mandat, et comment ça se passerait si vous le quittiez ?'', lui demande Mélina, élève de quatrième. ''Su tu le quittes, c’est qu’il peut y avoir une énorme crise et que tu es empêché'', répond Emmanuel Macron. ''À ce moment-là, tu remets ton mandat aux Français, et le peuple vote à nouveau.'' » On n’est pas là, bien sûr… Autre question : « ''Qu’aime-t-il dans son métier ?'' Réponse du président : ''L’échange, la rencontre, essayer de comprendre ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas dans les grands choix que je mets en œuvre.'' » Là aussi, les avis divergeront…
3/29/20234 minutes, 9 seconds
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À la Une: et de 10 !

Dixième jour de mobilisation ce mardi 28 mars contre la réforme des retraites. « Un dixième acte sous haute tension », s’exclame L'Est Eclair. « Retraites : un mardi à hauts risques », lance La Dépêche. « La grande lassitude », soupire L’Union. « Quelle issue pour sortir des confrontations ? », s’interroge Ouest France. « L’impasse ? », se demande La Provence. En tout cas, « éviter les dérapages », implore Le Parisien. « Ce mardi est annoncé comme une journée à haut risque, même si on finit par se demander s’il est encore utile de tirer le signal d’alarme, soupire le journal. On anticipe presque les images. Et on s’inquiète déjà pour les commerçants et les riverains qui seront sur le parcours (à Paris entre République et Nation). On s’inquiète aussi pour les manifestants et les forces de l’ordre. Et on s’inquiète tout court parce que le pire est peut-être devant nous : le pire, pointe Le Parisien, c’est la mort d’un manifestant ou d’un policier, ou des deux à la fois. Le pire n’est jamais certain, dit-on. Ne le rendons pas possible. » La Charente Libre exprime également son inquiétude : « Voilà qu’arrive cette nouvelle journée de manifestations. Les services de renseignement annoncent un triplement de la présence de la jeunesse, estimée à 30 000 manifestants jeudi dernier. La colère déborde depuis plusieurs jours et le couvercle est loin de retrouver sa place sur cette marmite chauffée à blanc. » Divorce consommé entre l’opinion et le gouvernement D’autant que « les raisons de protester ne font que se multiplier », constate Libération. « Les manifestants seront dans les rues en force ce mardi, plus déterminés encore en cette dixième journée de mobilisation que pendant la première. Qui d’entre eux peut dire qu’il manifeste seulement contre une réforme mal ficelée de financement des retraites ? L’arrogance d’Emmanuel Macron face aux protestations a ravivé les flammes, et l’extrême violence du maintien de l’ordre à la française a fait le reste. Le divorce entre l’opinion et le gouvernement est consommé : selon un sondage Harris Interactive pour Public Sénat publié avant-hier, 69% des Français sont défavorables à la réforme, une hausse de sept points en deux semaines. » Une pause ? Quelle pause ? Alors, quelles solutions ? « Comme l’y invite le patron de la CFDT, Laurent Berger, il est urgent de décréter une pause, estime La Dépêche du Midi. Reste à savoir comment et pour quoi faire. Même s’il est convaincu que sa réforme va dans l’intérêt du pays, Emmanuel Macron doit entendre le ressentiment populaire, il doit sortir d’un isolement qui ressemble à celui d’un forcené et peut-être envisager que le report à 64 ans ne constitue plus un totem sacré. Les syndicats, eux, poursuit La Dépêche, doivent saisir, fut-ce avec méfiance, les mains de ce président et de cette Première ministre qui se disent ''disponibles''. Se revoir, se parler, s’écouter. Et puis après, on verra bien… » On en est pas encore là… Le gouvernement manie « un double langage, incompréhensible, estime Le Courrier Picard, entre inflexibilité et affichage d’une volonté ''d'apaisement''. » Le gouvernement qui « veut dialoguer avec les syndicats sur tout… sauf sur la loi retraites ! De quoi exacerber encore la colère et la transformer en rage ». Mission quasi-impossible pour Élisabeth Borne Quelles solutions ? Emmanuel Macron a chargé sa Première ministre, Élisabeth Borne, d’une mission quasi-impossible, pointe Le Figaro : « Faire profil bas, sans baisser les bras. Trouver des compromis sans se résigner à accumuler les renoncements. Élisabeth Borne a trois semaines pour résoudre la quadrature du cercle. Elle doit tout à la fois définir une nouvelle hiérarchie de priorités, établir un nouveau calendrier législatif et parvenir à construire ces fameuses 'majorités de projet', texte par texte. (…) Mais cette stratégie des petits pas ne fait pas bon ménage avec l’ambition réformatrice initiale d’Emmanuel Macron, relève Le Figaro. Comment redresser l’école, l’hôpital, comment rendre l’État plus performant et l’économie plus dynamique, s’il faut à chaque fois se contenter d’un plus petit dénominateur commun, ou éviter des accords qui fâchent dans le même temps d’autres partenaires potentiels ? Et renoncer au 49.3, c’est précisément renoncer à toute réforme audacieuse. Sauf dans le cadre d’une véritable coalition à laquelle plus personne ne croit. » Quelles solutions ? D’après les derniers sondages, pointe L’Union, « les Français appellent très largement à une dissolution de l’Assemblée nationale ou encore à l’organisation d’un référendum d’initiative partagée. Autant d’options dont ne veut pas entendre parler le gouvernement. Mais, à un moment, aura-t-il vraiment le choix ? »
3/28/20234 minutes, 37 seconds
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À la Une: apaiser d’urgence !

C’est le titre de l’éditorial de La Croix ce matin. Un titre en forme d’appel à la raison : « Comme c’était hélas prévisible, le rassemblement autour des méga-bassines a dégénéré, pointe le quotidien catholique. Un opposant se trouvait hier entre la vie et la mort, les blessés se comptent par dizaines dans les rangs des manifestants comme des gendarmes. À ce stade, les postures accusatoires ne sont d’aucune utilité. L’urgence est à l’apaisement, s’exclame donc La Croix. Dans les Deux-Sèvres – comme dans les cortèges contre la réforme des retraites –, il n’est pas tolérable que la colère déborde en violences ; il n’est pas acceptable non plus que des forces de l’ordre dérapent physiquement ou verbalement. Le pire serait de s’enliser dans un antagonisme stérile où chacun se renvoie la responsabilité de l’escalade. » Les forces de l’ordre en accusation… Justement, Libération pointe un doigt accusateur sur les forces de l’ordre : « Depuis le 49.3, les preuves d’un maintien de l’ordre brutal se multiplient : mutilations, menaces, coups… (…) Certes, on voit revenir dans les manifestations, y compris à Sainte-Soline, des black block déterminés à causer un maximum de dégâts, mais les forces de maintien de l’ordre n’ont-elles pas été précisément formées pour y faire face ? », se demande Libération. « Le spectacle que nous ont donné à voir les gendarmes mobiles dans les Deux-Sèvres, samedi, était lamentable, estime le journal : des hommes se prenant pour des cow-boys, un quad en guise de cheval fonçant sur la foule, armés de lance-grenades et de LBD. Et que dire de ces BRAV-M qui ont terrorisé les manifestants la semaine dernière, brigades mobiles exerçant en duo sur une moto, armées de matraques ou pire, se prenant pour des Robocop et n’hésitant pas à tabasser et humilier ? La fin ne justifie pas tous les moyens, estime encore Libération : il serait temps que le ministre de l’Intérieur en prenne conscience et le fasse savoir à ses troupes. » Les ultras d’extrême-gauche en accusation… Non, rétorque Le Figaro, les responsables, ce sont ces « hordes de voyous d’extrême gauche venus de toute l’Europe, entraînés comme des milices paramilitaires, armés jusqu’aux dents, qui ont déferlé sur la France. Chacun devant son téléviseur a pu assister, médusé, au saccage de plusieurs centres-villes, puis à une attaque d’une violence ahurissante contre les forces de l’ordre à Sainte-Soline. Dans n’importe quelle démocratie digne de ce nom, ces images choquantes susciteraient une indignation unanime, s’exclame Le Figaro. Un sursaut général pour condamner l’indéfendable. Chez nous, dans une gauche à la dérive, il se trouve des responsables politiques pour justifier, quand ce n’est pas encourager, le chaos. Et quelques médias à l’indignation sélective pour oser renvoyer barbares et gendarmes français dos à dos. » Et demain ? En tout cas, pour nombre de journaux, ce climat de violence est de plus préoccupant. « Il y a de quoi s’inquiéter, soupire Sud-Ouest. À Paris, on n’a pas encore assisté à l’invasion et au saccage des lieux de pouvoir comme à Washington ou Brasilia. Mais demain ? (…) Il est plus que temps de stopper cette dérive. (…) Rien ne s’arrangera sans une prise de conscience générale que notre démocratie, abîmée par les anathèmes, les caricatures, le refus de se parler, la mauvaise foi, le déni de réalité, la victimisation, est réellement en danger. » « Menaces, insultes, vandalismes, coups de pression : l’insécurité gagne du terrain, s’alarme également Le Parisien. Le malaise aussi. À la veille d’une dixième grande journée de manifestations un peu partout dans le pays, on atteint en France un niveau de tension et de ressentiment rarement connus. Bien malin celui qui, aujourd’hui, est capable de dessiner une sortie de crise. » « L’entendra-t-il ? » « Quelle issue pour sortir des confrontations ? », s’interroge en écho Ouest-France en première page. Les appels au dialogue se multiplient. Pour sa part, pointe Le Monde, « dans ce climat de tensions et de violences, Emmanuel Macron cherche à amadouer les syndicats. Élisabeth Borne promet de ne plus recourir au 49.3, sauf pour les textes financiers. Mais le retrait de la réforme des retraites n’est pas envisagé. (…) Des proches du chef de l’État s’évertuent à le convaincre, croit savoir Le Monde : mettre de l’eau dans son vin quand le pays s’embrase ne serait pas aveu de faiblesse. » Mais « l’entendra-t-il ? »
3/27/20234 minutes, 21 seconds
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À la Une: Macron, le syndrome de Pyrrhus

Entre isolement et impuissance à l’heure du bilan de la réforme des retraites, Emmanuel Macron, qui a fait passer sa réforme, est plus que jamais à la Une cette semaine. Mais à quel prix ? « La République enlisée », lance en Une,  l’hebdomadaire L’Obs. « Tout ça pour ça ! », déplore celle de L’Express, tandis qu’en couverture, Le Point se demande si « Macron (est) retraité à 45 ans ? ». Dans L’Obs, un « compagnon de route de la première heure d’Emmanuel Macron » ne dissimule pas son dépit. « Je suis encore sous le choc, dit-il à ce magazine. Je ne vois pas comment on sort de la nasse. »    La nasse ? Selon un sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche, le Rassemblement national fait un bond dans les intentions de vote des Français. En cas d’élections législatives anticipées, en France, c’est bien le parti de Marine Le Pen qui tirerait le plus grand profit de la fronde contre la réforme des retraites. Avec 26% des voix, ce parti engrangerait 7 points de plus que lors des législatives de l’an dernier, faisant jeu égal avec la Nupes, 26% aussi, ce qui serait un léger recul pour l’alliance de gauche. Pour la majorité présidentielle Renaissance – déjà relative – ce serait, en revanche, la chute. Renaissance « décrocherait de près de 5 points », avec 22% des intentions de vote des Français. Sur les bancs de l’Assemblée nationale, Renaissance « serait sanctionnée et pourrait perdre entre 30 et 40 sièges », pointe le site du JDD. Faisant front, le porte-parole du gouvernement assure dans ce même hebdomadaire que la réforme des retraites « ne signe pas la retraite des réformes ». Évoquant d’autres « sujets » qui participent, selon lui, « au malaise général », Olivier Véran dit au Journal du Dimanche que l’exécutif a « besoin de travailler avec les syndicats » et, à titre d’exemple de réaménagement du calendrier parlementaire, souligne que le gouvernement va « reporter le texte sur l’immigration et l’intégration ».   France, puissance faible Macron en difficulté à l’intérieur, mais pas que… Le président de la République, à présent, doit aussi relever le défi de l’influence française dans le monde. Une gageure… Comme le remarque l’hebdomadaire Le Point, « celui qui prétendait refonder l’Europe, voire changer le monde (…) se heurte aux pires difficultés quand il s’agit de moderniser la France. Comment rester crédible sur la scène internationale avec un projet réformateur quand on ne sait même pas mettre sa maison en ordre ? », interroge le magazine. Lequel remarque que l’épisode des gilets jaunes en 2018-2019, puis le chaos suscité par le projet de réforme des retraites en 2023 « ont fait apparaître la réalité sous son jour le plus sombre : un président de la République paralysé sur la scène intérieure, une France endettée jusqu’au cou, un gouvernement incapable de maîtriser les finances publiques, une démocratie française malade. Le contraste entre l’ambition affichée et la maigreur des résultats ne pouvait pas être plus fort », souligne Le Point. Chine-Russie, amis pour la vie Justement, Emmanuel Macron doit se rendre à Pékin, début avril. Le président chinois Xi Jinping était, lui, cette semaine à Moscou, à l’invitation de « son ami » Vladimir Poutine. Et L’Express s’en inquiète : « Beaucoup, au début de la guerre en Ukraine, pensaient que le partenariat ''sans limites'' entre la Chine et la Russie (…) ne résisterait pas à un conflit déclenché par Moscou. C’est l’inverse qui s’est produit. Les échanges commerciaux ont bondi, Pékin n'a pas condamné l'agression russe, a repris la propagande du Kremlin rendant les États-Unis et l’Otan responsables du conflit, et les deux pays ont réalisé des exercices militaires conjoints. Xi Jinping a choisi de se rendre chez son voisin pour consolider les liens sino-russes à Moscou. La raison ? La Chine a besoin de l’aide de la Russie pour lutter contre leur ennemi commun, les États-Unis. » Alors, L’Express met en garde : « On aurait tort de sous-estimer la force du ressentiment chinois face à la domination mondiale américaine (…) Le rouleau compresseur est en marche. Et c’est une mauvaise nouvelle pour la démocratie et les libertés. » Macky Sall y pense en se rasant Pour rappel, enfin, l’entretien accordé cette semaine à L’Express par Macky Sall. Le président sénégalais n’exclut pas d’être candidat à un troisième mandat, l’an prochain. « Dois-je me porter candidat pour un troisième mandat ou non ? (…) Le moment venu, je ferai savoir ma position », dit Macky Sall à L’Express, en invoquant « les circonstances » qui peuvent l’amener à « changer de position ». En tout cas, « pour l’instant, je n’ai pas déclaré ma candidature », énonce le président sénégalais. De façon on ne peut guère plus équivoque. Ou pas, c’est selon !
3/26/20234 minutes, 44 seconds
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À la Une: la visite ajournée de Charles III en France

Shocking ! Elle devait avoir lieu du dimanche 26 au mercredi 29 mars. Elle devait... mais n'aura pas lieu avant plusieurs mois au moins. Plus de visite du roi Charles III d’Angleterre, en France ? Comme le souligne la manchette du Figaro, pas de doute, il s’agit là d’un « aveu d’impuissance ». Pire, selon son éditorial de Une, c’est une « humiliation ». Et ce quotidien n’a pas de mots assez durs à l’encontre d’Emmanuel Macron, estimant en effet qu’en ajournant le voyage de Charles III, « le président de la République reconnaît pour la première fois que le pays danse sur un volcan (…) Droit dans ses bottes lors de son intervention télévisée mercredi, il répétait que la foule qui manifeste n’avait pas de légitimité. Il redoute aujourd’hui qu’elle conteste la sienne. Et il admet son impuissance face au désordre de la rue ; son incapacité à contenir d’éventuelles violences au passage de son hôte royal (…) C’est dire si le ''chemin démocratique'' qu’Emmanuel Macron entend poursuivre sur la réforme des retraites se transforme de plus en plus, pour lui, en un chemin de croix (…) le monarque – républicain, celui-là – est plus seul que jamais (…) c’est l’humiliation (…) Terrible désillusion d’une nation déglinguée dont on se demande dans quel état elle sera pour accueillir les Jeux olympiques l’année prochaine », bucheronne en Une Le Figaro. Coup dur pour Macron « L’humiliation est grande pour celui qui se veut monarque, passant outre les revendications des représentants syndicaux et des élus, indifférent aux clameurs de la rue, enchérit Libération. Le chef de l’État et son ministre de l’Intérieur vont-ils continuer à attiser les braises de la colère populaire (…) ? Chercheraient-ils à monter les Français les uns contre les autres, les partisans de l’ordre à tout prix contre ceux de la justice sociale, pour espérer grossir les rangs des premiers et en tirer une légitimité ? Le pays se trouve dans une (…) situation de blocage, asphyxié par le déni d’un seul homme », déplore Libé. Petits plats dans les grands Pour recevoir Charles III et son épouse, Camilla, lundi à Versailles, l’Élysée avait prévu de sortir la vaisselle. « Presque 150 convives autour d’une table de 60 mèters de long dressée dans la galerie des Glaces pour un banquet d’exception qui devait être préparé par de prestigieuses toques, rapporte Le Parisien. L’excellence incarnée : la cheffe cuisinière Anne-Sophie Pic et son homologue Yannick Alléno, tous les deux auréolés de trois étoiles au guide Michelin depuis 2007. Avec un menu, jusque-là tenu secret, à faire saliver les papilles. À elle la conception de l’entrée : des asperges vertes. À lui le plat principal : une volaille de Bresse à base de sauce au maïs et de truffes. Puis l’assiette de trois fromages (dont un comté de trente mois, un des péchés mignons du roi) accompagnés d’une gelée à l’eau de rhubarbe, préparée par la maison des maîtres fromagers Anthony. Et enfin, ajoute Le Parisien, le clou du repas, un dessert concocté par le chef pâtissier Pierre Hermé : une tarte tatin revisitée au caramel et aux fruits secs. » C’est raté ! « Adieu Versailles, terminé la descente des Champs-Élysées avec les 140 chevaux de la Garde républicaine, aux oubliettes le discours du roi devant le Sénat. » Comme le signale Le Parisien, à l’Élysée, les images d’un Charles III croisant sur son passage des manifestants « en train de brandir des effigies d’un roi décapité donnaient notamment quelques sueurs froides aux conseillers du président ». Schoking ! Le Parisien pouvait difficilement conclure son savoureux article sans demander son commentaire à l’animateur de télévision Stéphane Bern. L’ajournement de la visite des souverains anglais en France a de quoi consterner cet autoproclamé spécialiste des têtes couronnées, qui se pique de côtoyer le gotha. Tout dépité, Stéphane Bern estime dans Le Parisien qu’il s’agit « tout de même d’un camouflet terrible pour la France ». À noter enfin qu’à Londres, le Daily Mail moque un Emmanuel Macron « humilié ». Pas question pour ce tabloïd britannique d’admettre que l’ajournement de la visite royale en France ait été motivé par le présumé intérêt du roi Charles III « à se mêler à la foule ». C’est « risible », dit une source britannique au site de ce journal londonien.
3/25/20234 minutes, 27 seconds
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À la Une: Macron face à la rue

Plus d’un million de manifestants au total, selon le ministère de l'Intérieur, 3,5 millions selon le syndicat CGT, la neuvième journée de mobilisation contre la réforme des retraites a largement fait le plein dans plus de 300 villes de France. « La République en masse », lance en Une Libération. « Loin de s’essouffler, les protestations semblent attirer un nouveau public, notamment de nombreux jeunes. Mais leur colère n’est plus dirigée uniquement contre cette réforme, qu’ils jugent injuste : c’est le président de la République qui est la cible des slogans et des pancartes », pointe en effet Libération, en soulignant « l’aversion qu’inspire aux manifestants la personnalité d’Emmanuel Macron ». Selon ce quotidien, l’intervention du chef de l’État à la télévision « a aggravé le climat social, avec ses comparaisons douteuses et ses affirmations belliqueuses. Arrogance, suffisance, mépris, les manifestants mettent des mots différents sur leur ressenti, mais le résultat est le même : Macron est devenu un Démosthène à l’envers, un orateur qui galvanise la foule et la pousse à faire le contraire de ce qu’il demandait », estimeLibé. Les Gaulois décidément réfractaires Les fins de cortèges ayant été émaillées de violences urbaines jusque tard dans la nuit, le moins que l’on puisse dire est qu’à la télévision, Emmanuel Macron n’a pas convaincu les Français, qui semblent se résigner aux violences à venir. Selon un sondage Odoxa publié par le Figaro, ce sont pas moins de 3 Français sur quatre (76% pour être plus précis) qui n’ont pas été convaincus par Emmanuel Macron. C’est cinq poins de plus que la même mesure prise par une autre enquête, réalisée à chaud par l’institut Elabe pour la chaîne de télévision BFMTV après l’intervention télévisée du chef de l’État. Plus préoccupant encore, en effet, le sondage du Figaro indique que 83 % des Français s’attendent à ce que les violences et débordements s’aggravent dans les jours à venir, mais 70 % d’entre eux jugent le gouvernement coupable d’avoir provoqué cette situation. N’en jetez plus ! Splendide isolement Résultat, Emmanuel Macron semble à présent « plus isolé que jamais », admet Le Figaro, il doit « résoudre, conjointement, une crise sociale qui s’installe et se durcit et une crise politique qui le désarme. Le problème est que la première pousse aux concessions aux forces syndicales […] tandis que la seconde ne peut se résoudre que par la composition d’une majorité », remarque ce journal. Lequel souligne qu’une telle composition « impose de convaincre un nombre suffisant de députés venus de la droite ». Seulement voilà, complète Le Figaro, « chaque initiative dans un sens doit immédiatement être contrebalancée dans le sens contraire : c’est l’immobilité perpétuelle. Le "en même temps" n’était pas une martingale, mais un piège. Il se referme sous nos yeux ». Voilà ! Alors vous imaginez comment ce vrai squeeze politique décrypté par un quotidien conservateur tel que Le Figaro et dans lequel se retrouve le président, est perçu par un journal tel que L’Humanité. Pour le quotidien communiste, c’est simple, « les mots d’Emmanuel Macron lui sont revenus en boomerang. Mercredi, il dissertait […] sur la tendance de notre démocratie « à vouloir s’abstraire de la réalité » (À présent, il) devrait, au moins, avoir la lucidité de s’appliquer ses propres analyses. La "réalité", c’est lui qui ne veut pas la voir ». Et L’Huma de souligner le contraste « saisissant » entre, d’un côté, l’unité syndicale et l’opinion publique, de l’autre, « un Emmanuel Macron isolé […] Rêvant d’un pourrissement du mouvement […] Au bout d’un an de mandat à peine, le chef de l’État semble déjà en fin de règne », estime L’Humanité. Grève du porte-plume aux Échos Autre grève, dans la presse cette fois-ci, une grève des signatures au quotidien économique Les Échos. L’édition de ce vendredi est certes en kiosque, mais les confrères des Échos ont décidé de ne pas apposer leur signature au bas de leurs articles afin d’affirmer leur « détermination à faire respecter l’indépendance » de leur journal, après l’annonce du départ du directeur de la rédaction, la société des journalistes des Échos parlant « d’éviction » de Nicolas Barré des Échos.
3/24/20234 minutes, 28 seconds
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À la Une: Macron attendu au tournant…

La question est sur toutes les lèvres : que va dire Emmanuel Macron aux Français tout à l’heure à 13h ? Les suppositions vont bon train. Déjà, on sait ce qu’il ne va pas dire, pointe Le Figaro. « Pressé de toute part de trouver une issue à la crise sociale et politique engendrée par sa réforme des retraites, le président a multiplié les rencontres hier. Avec ses ministres et les chefs de sa majorité le matin, avec les présidents de l’Assemblée et du Sénat pour le déjeuner, avec les députés et sénateurs de son camp le soir. Après avoir vu son gouvernement échapper de peu à la censure lundi, à neuf voix près, il a assuré, relève Le Figaro, qu’il excluait de recourir à chacun des scénarios évoqués pour sortir de la crise : ni dissolution, ni remaniement, ni référendum. Le chef de l’État a demandé à ses troupes de faire "d’ici deux à trois semaines maximum" des "propositions" en vue d’un "changement de méthode et d’agenda des réformes". » Débloquer le quinquennat ! On est loin du compte, s’exclame Libération. « Emmanuel Macron aurait tort de considérer que le pire est derrière lui maintenant que la réforme est adoptée. (…) Le mieux serait qu’il reconnaisse son erreur, mais c’est peu probable. Alors quoi ? Que dire à des Français qui n’y croient plus ? Deux thèmes, estime Libération, peuvent lui permettre de tenter de sauver ce deuxième quinquennat si mal parti : l’environnement et les services publics, deux chantiers urgentissimes dont nous documentons au quotidien la dégradation et l’importance et qui détermineront nos conditions de vie futures. Emmanuel Macron doit montrer et prouver, affirme encore Libé, qu’il n’est pas mû uniquement par les logiques financières et la feuille de route de la droite. » Que peut dire Emmanuel Macron ? Pour Le Parisien, il faut qu’il « lâche un peu prise » pour « débloquer le quinquennat » : « peut-être la bonne idée, pour le président, est-elle d’en faire… moins, affirme le journal. Puisque le vote des lois se complique encore, se tourner plutôt vers les partenaires sociaux pour avancer sur l’emploi des seniors ou le compte épargne-temps universel (…). Mais aussi lâcher la bride à chaque maire, accorder des marges de manœuvre aux enseignants de chaque école pour relever l’éducation, donner de la souplesse à chaque directeur d’hôpital pour surmonter avec "ses" médecins la crise du système de santé… Ce n’est sans doute pas non plus dans le tempérament d’Emmanuel Macron. Mais, estime encore Le Parisien, ce serait conforme avec les promesses originelles du macronisme : "libérer les énergies", s’appuyer sur la société civile, valoriser l’initiative. Et refuser la sclérose du pays. » Peine perdue ? Pour La Charente Libre, cette interview ne calmera pas les esprits… « Ce qui est révélateur de ce décalage entre la vision présidentielle et la manière dont le pays est secoué, c’est de voir à quel point ses opposants n’attendent rien de l’interview d’Emmanuel Macron. Comme il l’a déjà annoncé, il ne cédera rien : pas de remaniement, de dissolution et encore moins de référendum. Quant à l’Assemblée nationale, faute de majorité absolue, il s’en passera. Il a demandé de réformer avec moins de lois et plus de réglementaire. Parce qu’il a fait le choix de passer au plus vite à autre chose. Comme si de rien n’était. » Enfin Les Dernières Nouvelles d’Alsace renchérissent : « imperméable à la fronde populaire qui se radicalise, étranger à l’angoisse socio-économique de ses concitoyens, le chef de l’Etat choisit le statu quo à l’heure où le pays a besoin de perspectives, de sécurité et d’oxygène. (…) Après la matraque, Emmanuel Macron va chercher à diviser l’opinion publique, s’exclame encore le quotidien alsacien. Son intervention de ce mercredi vise à conforter l’électorat retraité qui lui est encore acquis et à rassurer la France périphérique et laborieuse qui appréhende autant sa réforme que la chienlit. Une stratégie aussi incertaine que dangereuse, concluent Les DNA, bien loin de son dernier slogan de campagne : "nous tous". »
3/22/20234 minutes, 4 seconds
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À la Une: une planète en surchauffe…

« Comment ne pas perdre espoir face au réchauffement de la planète ? », s’interroge La Croix. « Devant cette question, la même réponse est répétée, martelée inlassablement par les scientifiques et autres spécialistes du climat. "Chaque dixième de degré évité compte", parfois accompagné de : "Chaque tonne de CO2 évitée compte". Sur les réseaux sociaux, dans les conférences, sur les plateaux, ce fait scientifique a été érigé en quasi-slogan. Une façon de tuer dans l’œuf le fatalisme que pourrait susciter chaque nouvelle étude d’ampleur sur les conséquences du changement climatique. Et qui devrait encore résonner ce lundi, relève La Croix, alors que le GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, s’apprête à publier son rapport de synthèse. Résultat de huit ans de travaux, cette somme résumera en particulier les conclusions des trois chapitres de son rapport d’évaluation publiée en 2021 et 2022, qui constituent l’état des lieux le plus à jour sur l’évolution du climat, les conséquences du réchauffement et les solutions possibles. » Limiter le réchauffement ? C’est encore possible… Interrogé par Libération, le climatologue Jean Jouzel nous résume les grands traits de cette synthèse du GIEC : d’abord, une certitude, « les scientifiques ne doutent plus : un pas immense a été franchi. Leur affirmation, forte, est que non seulement nous sommes sûrs que le climat se réchauffe mais surtout que ce réchauffement est lié "sans équivoque" aux activités humaines. » Ensuite, poursuit Jean Jouzel, un point central : « l’idée que le réchauffement climatique, s’il n’est pas maîtrisé, devient une menace pour notre humanité et pour la nature. L’intensification des événements extrêmes a été manifeste durant l’année 2022 : allongement de la durée des sécheresses, inondations meurtrières, diminution de la glace de mer autour de l’Antarctique, etc. Il faut donc s’adapter à ces nouvelles conditions climatiques. L’adaptation, on ne peut plus y échapper. » Alors les solutions ? Réponse de Jean Jouzel : Il faut réduire rapidement et profondément nos émissions de gaz à effet de serre. « La solution la plus efficace serait de développer à grand pas l’éolien et le solaire, des alternatives aux énergies fossiles qui sont devenues moins chères. Il faut aussi décarboner les transports, l’industrie, l’agriculture, etc. Le GIEC nous dit que ce serait possible d’ici à 2030, à condition toutefois de procéder à des investissements massifs. » Retraites : nouvelle semaine de confrontations… À la Une encore et toujours la réforme des retraites… « Censure, manifs… une semaine à risques », titre Le Courrier picard. « En cas de rejet des motions de censure contre le gouvernement Borne aujourd’hui, la réforme des retraites sera adoptée, mais la contestation se poursuivra dans la rue, promettent les syndicats. » « L’échec des motions de censure reste le scénario le plus probable », estime Le Monde. Alors que peut-il se passer ensuite ? « Un retrait politique de la réforme est-il possible face à une très forte mobilisation sociale ? » C’est peu probable, affirme le quotidien du soir. Autre possibilité : « Le Conseil constitutionnel peut-il censurer le projet de loi ? » Ça n’est pas impossible, répond Le Monde, notamment au vu du grand nombre d’instruments de procédure utilisés. En tout cas, estime Le Figaro, « Emmanuel Macron devra s’expliquer rapidement devant les Français. Avant sans doute son voyage en Chine, le 4 avril. Sa baisse sévère dans le baromètre Ifop-JDD, à 28 %, son plancher depuis février 2019 lors de la crise des Gilets jaunes prouve que c’est lui que l’opinion rend responsable de la situation, plus qu’Élisabeth Borne, basse, à 29 %, mais stable. » Discuter ? Et puis cette longue interview de Laurent Berger dans Libération. « En colère contre le choix de l’exécutif d’avoir utilisé le 49.3 pour éviter un vote sur la réforme des retraites, le secrétaire général de la CFDT exhorte le chef de l’État à "ne pas promulguer"le projet de loi, il n’appelle pas à renverser le gouvernement mais il dit aux députés de faire "ce qu’ils ont à faire", ce lundi, sur les motions de censure. Prêt à "continuer" malgré l’adoption probable du texte à l’Assemblée, Laurent Berger reste disposé à discuter avec l’Elysée ou Matignon d’une sortie de crise mais il mise, d’abord, sur la neuvième journée de mobilisation, organisée jeudi par l’intersyndicale, pour leur faire entendre raison. »
3/20/20234 minutes, 29 seconds
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À la Une: Macron dans les rets des retraites

Emmanuel Macron cristallise les mécontentements. Sur fond d'inflation qui inquiète les Français, le chef de l'État paie au prix fort la séquence de la réforme des retraites. Fin d'hiver rude pour le président. À en croire un sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche , 7 Français sur 10 sont mécontents de lui, la cote du président ne s'affichant plus désormais qu'à 28% de satisfaits. C'est 4 points de moins en un mois. «  Signe inquiétant pour lui, Emmanuel Macron recule ainsi de 7 points chez ses électeurs du 10 avril 2022, pointe Le JDD (...) Le mécontentement à son susceptible traverse toutes les catégories : 76% des 18-24 ans (+ 10 points en un mois), 82 % des ouvriers (+ 6), 72 % des salariés du secteur privé (+ 5). C'est dans cette ambiance bien morose que l'Assemblée nationale va se prononcer demain sur les motions de censure déposées contre le gouvernement. Deux ministres donnent ce matin de la voix. Celui du Travail l'admet dans Le Journal du Dimanche , «  il y aura un avant et un après  ». Olivier Dussopt évoque l'usage du 49.3 comme d'un «  crève-cœur  ». Et il promet : «  Nous aurons très vite à continuer à discuter et à travailler ensemble  », assure le ministre dans Le JDD . De son côté, Bruno Le Maire fulmine. «  Arrêtons avec le bal des hypocrites ! Liot (une formation centriste) qui tend la main à la Nupes [NDLR : l'alliance de gauche] et au RN pour faire tomber le gouvernement : quelle hypocrisie, s'indigne ainsi le ministre de l'Économie dans Le Parisien Dimanche ! Mathilde Panot, Marine Le Pen et Charles de Courson, alliés pour faire tomber le gouvernement et constituer une majorité alternative : un attelage clownesque !  », bûcheronne Bruno Le Maire dans ce journal. Woke machine  Chat GPT4, c'est le dernier-né de la déjà célèbre application d'intelligence artificielle dite générative, véritable révolution numérique. Bien plus puissant que son prédécesseur, ce logiciel fait courir la menace des bouleversements technologiques dévastateurs. La presse magazine a testé ce nouveau robot, qui peut déjà remplacer au pied levé des tas de professionnels spécialisés. Sans pose, sans fatigue, sans erreur. Il y a un moins d'un mois, trois grandes plumes, dont l'ancien secrétaire d'État américain, Henry Kissinger, et l'ancien PDG de Google, Eric Schmidt, ont publié dans le Wall Street Journal une chronique affirmant que ChatGPT «  change notre rapport à la connaissance, plus que l'imprimerie » ! Gutenberg dépassé par ChatGPT ? Alors la presse sonne l’alarme, s’efforçant de démontrer que, non, décidément, cette machine n’est rien de plus qu’un « perroquet approximatif », comme l’a dit le ministre délégué en charge de la Transition numérique, Jean-Noël Barrot. Témoin l’hebdomadaire Valeurs Actuelles. Lequel a eu l’idée de tester ChatGPT sur des questions « qui traversent régulièrement le débat public » et de publier ses réponses en regard de celles de ses propres journalistes. Ainsi, Valeurs Actuelles lui a demandé si l’immigration est « une chance pour la France » ou s’il existe « un lien entre immigration et délinquance ». À chaque question, ChatGPT, en un éclair, a fourni des réponses relevant, selon Valeurs Actuelles, d’un « catéchisme » digne d’une « propagande progressiste ». Quand ce magazine a demandé à ChatGPT de faire l’éloge d’Emmanuel Macron, le logiciel a répondu instantanément, alors qu’il a refusé de le faire lorsque la même demande lui a été formulée en faveur de Marine Le Pen ou d'Éric Zemmour. « De là à penser que ChatGPT, à défaut de cœur, pense à gauche et carbure au progressisme, il n’y a qu’un pas », déplore Valeurs Actuelles. ChatGPT, la menace Reste que ce sujet est probablement plus important que la réforme des retraites, estime L'Express. Lequel hebdomadaire invite ses lecteurs à considérer que ChatGPT doit aussi constituer «  l'occasion de porter un regard critique sur notre débat public et sur l'état de l'opinion. Sans aucun mépris pour personne, on peut quand même considérer que la crise d'hystérie nationale autour d'une réforme des retraites indispensable et minimaliste est un peu à côté de la plaque alors même que la sous-estimation des changements technologiques menace la France d' "un déclassement implacable" ».
3/19/20234 minutes, 40 seconds
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À la Une: l’après 49.3, la France se cabre

Tension politique, en France, après le passage en force de l’exécutif sur la réforme des retraites. C’est peu de dire que l’adoption sans vote de cette réforme majeure, au moyen de l’article 49-3 de la Constitution, a provoqué un vif mécontentement dans le pays.    Comme le souligne Le Parisien, il n’aura « pas fallu longtemps pour voir, partout en France, des cortèges de manifestants s’organiser à la hâte juste après le passage en force du gouvernement sur le projet de loi retraites ». La France est « sous tension », souligne  en Une Le Figaro, et la majorité se retrouve « dans la tourmente ».   Lundi, l’Assemblée nationale va-t-elle ou non voter la censure du gouvernement ? « L’hypothèse est dans toutes les têtes, signale Le Figaro. Emmanuel Macron l’a de nouveau évoquée mercredi soir lors d’une réunion à l’Élysée avec Élisabeth Borne. Comme pour rappeler la mise en garde qu’il avait déjà formulée à l’automne devant ses troupes lors d’une réunion préparatoire à la réforme des retraites : « Si une motion de censure est votée, je dissous dans la seconde » (…) La main sur le bouton, le chef de l’État espère ne pas avoir à en arriver là ». Macron englué   « La crise sociale (…) se double désormais d’une crise politique », estime Libération. Selon ce quotidien, le Président, depuis jeudi, est en effet « en état d’impuissance. La méthode Borne s’est fracassée sur le 49.3. La majorité relative issue des législatives s’est transformée en minorité présidentielle. Comment l’isolé de l’Élysée peut-il s’épargner une interminable fin de quinquennat horribilis ? », se demande Libé.   Que peut faire Macron ? La Première ministre sortant de cette séquence fragilisée par l’utilisation du 49-3, la presse évoque à présent un remaniement du gouvernement. « Mais pour installer qui à Matignon, interroge Libération ? Un homme ou une femme de droite, histoire de mieux incarner sa ligne politique et d’amarrer un peu plus LR à la majorité ? Gérald Darmanin ou Bruno Le Maire en rêvent sans doute. Mais la manœuvre, vu l’état de déliquescence des LR, paraît incertaine. Dissoudre ressemblerait fort à un suicide, avec un RN en embuscade (…)  La tentation est sans doute grande à l’Élysée de faire le dos rond, attendre que ça se passe, miser sur le fatalisme des Français. Cette option confirmerait l’impuissance présidentielle et, à moyen terme, serait dévastatrice sur une opinion déjà en rupture avec la politique », estime Libération.  Valse des prétendants   Comme le relève Le Figaro, « Élisabeth Borne se retrouve désormais contestée (…) Il faudra sûrement une initiative avant l’été », plaide un ministre de poids, à l’unisson de beaucoup de membres de la majorité et du gouvernement.   Et Le Figaro dresse le casting. « Sans surprise donc, la liste de ses successeurs potentiels à Matignon s’est allongée d’un coup en l’espace d’une journée. Aux côtés des habituels Bruno Le Maire, Gérald Darmanin et François Bayrou, d’autres noms font leur apparition. Une revenante d’abord avec Catherine Vautrin, pressentie après la réélection d’Emmanuel Macron mais écartée au profit d’Élisabeth Borne après les pressions de l’aile gauche de la macronie. Un nouveau visage aussi, avec l’actuel ministre de la Défense Sébastien Lecornu. Un retour également avec l’ancien premier ministre Jean Castex. Des hypothèses plus baroques enfin avec l’ancien premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve, qui tente actuellement de réanimer la social-démocratie, et la patronne de la BCE Christine Lagarde, dont le nom finit toujours par revenir à un moment ou à un autre dès lors qu’il s’agit de Matignon, toujours sans suite », énumère, dans son casting, Le Figaro.   France-USA à Bangui, le retour ?    Le sommet de la Cemac s’est achevé hier soir à Yaoundé, au Cameroun. Le président centrafricain, Faustin Archange Touadéra, a pris le relais du président camerounais Paul Biya à la tête de la Communauté économique des États d’Afrique centrale :   Justement. Le quotidien l’Opinion revient sur la rencontre, il y a une quinzaine de jours, à Libreville, au Gabon, entre les présidents centrafricain et français, pour confirmer que « la France devrait participer, aux côtés des États-Unis et du Rwanda, au renforcements des forces armées centrafricaines ». Citant ce que l’Opinion appelle une « source bien informée », (au cas où ses lecteurs viendraient – quelle idée- à en douter), ce journal assure que « les canaux diplomatiques vont être rétablis » entre Paris et Bangui, et cite également un « diplomate africain » qui affirme que « plusieurs officiers américains en charge de la coopération militaire sont attendus (en RCA) à la fin mars ». 
3/18/20234 minutes, 44 seconds
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À la Une: le fiasco du 49-3

« Le bras d’honneur au peuple », lance en Une le journal communiste L’Humanité. « Le grand gâchis des retraites », se désole celle du quotidien économique Les Echos. Colère des uns, désolation des autres, la presse, ce vendredi 17 mars, c’est cinquante nuances plus sombres les unes que les autres… À Paris comme ailleurs en France. « 49-3 : vraie crise politique », lance ainsi la Une du quotidien régional Le Progrès. « Le 49-3 va-t-il enflammer la France ? », s’interroge celle du Journal de Saône-et-Loire. Celle du Bien Public ose se demander si la Première ministre, Elisabeth Borne, est « dépassée », en référence à la formule « passer les bornes », qui signifie « aller trop loin, au-delà du raisonnable ». Sur décision du président Macron, le gouvernement a-t-il donc passé les bornes ? Pour bien comprendre – et puisque nous passons ici la presse en revue – juste un rappel : peut-être vous en souvenez-vous, dans cette même revue de presse, dimanche 12 mars, nous signalions la Une du Journal du Dimanche, barrée d’un simple nombre : « 49-3 », en référence à cette disposition constitutionnelle qui permet l’adoption d’un texte sans vote, si le gouvernement n’est pas renversé ensuite par une motion de défiance. Depuis jeudi, c’est donc fait. Les quatre derniers jours n’ayant pas suffi à l’exécutif pour trouver une majorité sûre à l’Assemblée nationale pour adopter la réforme des retraites voulu par Emmanuel Macron, la Première ministre, Élisabeth Borne, sous la bronca d’une partie des députés, a donc engagé la responsabilité de son gouvernement, en vertu de l’article 49-3. Et ce matin, Libération dénonce le gâchis. « Tout ça pour dégainer, après des semaines de déclarations contraires, un honteux article 49.3 pour éviter un vote qu’il risquait de perdre. Résultat immédiat, jeudi soir : une manifestation spontanée place de la Concorde, là où, le 12 juillet 1789, des manifestants se feront charger violemment pour être évacués de la place, qui accueillera sous peu la guillotine », rappelle Libé. Le fantôme des tricoteuses Que peut-il bien se passer maintenant ? Au-delà des motions de censure qui seront prochainement votées, Libération prédit que ce qui est maintenant à venir, ce sont, pêle-mêle, un « durcissement des protestations », un « rejet des institutions de la République » et une « ouverture de la brèche populiste par laquelle l’extrême droite pourrait s’engouffrer ». Attention, met en garde Libé, « ce que les marchés détestent le plus, au cas où le Macron de 2023 l’aurait oublié, c’est l’instabilité. Et c’est dans l’instabilité que sa réforme des retraites mal acquise pousse la France, sa démocratie et ses travailleurs ». Pas de fantômes des sans-culottes ou des tricoteuses au pied de la guillotine à la Une du Figaro, mais un sentiment de gâchis. L’adoption de la réforme des retraites au moyen de l’article 49-3 donne « quand même » à ladite réforme « le goût de l’échec », estime le journal. L’usage de cet article, « pourtant constitutionnel », a contribué à « galvaniser les oppositions et les syndicats, déjà très remontés. Face à un front du refus massif dans la rue, les sondages et à l’Assemblée nationale, l’exécutif est plus que jamais affaibli », souligne Le Figaro, journal selon lequel la droite semble « en voie de dislocation » alors que le macronisme « tremble sur ses bases », tandis que le Rassemblement national, « tapi dans l’ombre et mutique, sait qu’il serait sans doute le seul à profiter d’une dissolution si elle intervenait prochainement ». « Quel fiasco politique ! », se désole donc ce quotidien. « Il est encore trop tôt pour deviner toutes les suites de cette séquence : quelle longévité pour Élisabeth Borne, aussi solide personnellement que fragilisée politiquement ? Quel avenir pour LR, entre fracturation ou implosion ? Dissolution ou non ? Personne, en tout cas, ne sort indemne », se navre Le Figaro. Pyromanes malgré eux Échec, fiasco, certes, mais à qui la faute ? Là-encore, des nuances. Pour Les Echos, pas de doute, c’est un échec « pour la Première ministre ». Selon le quotidien économique, Élisabeth Borne « est fragilisée ». Pour L’Humanité, en revanche, « l’incendiaire de l’Élysée est l’unique responsable (…) L’entêtement et la brutalité d’Emmanuel Macron (…) exposent le pays à de grands dangers démocratiques ». Le journal La Croix, lui, ne discerne que des « perdants (…), la Première ministre (étant) loin d’être la seule à s’être abîmée dans cette affaire ». Le quotidien catholique n’en dira pas plus, mais ses lecteurs auront compris.
3/17/20234 minutes, 18 seconds
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À la Une: suspense à l’Assemblée…

« Retraites : le jour J », lance Le Républicain Lorrain. « Macron à quitte ou double », constatent Les Echos. « Le jour le plus long », s’exclame Le Parisien. « L’heure de vérité », affirme Libération. « L’heure du choix », renchérit Le Courrier Picard. « La rue mobilisée attend le vote à l’Assemblée », pointe La Voix du Nord. En effet, suspense… Après l’approbation de la commission mixte paritaire mercredi 15 mars, on s’attend à un probable vote du Sénat ce jeudi matin de la réforme des retraites. Mais que vont faire les députés dans l'après-midi ? En attendant, les commentaires vont bon train dans la presse… Passage en force… Pour Libération, ce bras de fer sur les retraites souligne « la faiblesse politique de la majorité. Car, malgré sa réforme de droite, elle n’était hier soir toujours pas complètement certaine d’obtenir toutes les voix LR dont elle a besoin à l’Assemblée pour faire passer son texte. Un recours au 49-3 n’est toujours pas exclu. Si c’était le cas, ironise Libération, le gouvernement aura réussi à démontrer qu’il est bien de droite, sans obtenir son soutien. Ce serait, comme on dit, une belle perf… » L’Humanité, pour sa part, prévient : « Un énième passage en force serait, à juste titre, vécu par les Françaises et les Français comme une grave rupture démocratique. Certains justifieront que les 49-3 et autres outils à disposition du gouvernement et de l’Assemblée sont parfaitement légaux. Légaux, oui, mais légitimes, non, s’exclame le quotidien communiste, alors qu’une franche majorité de ce pays s’oppose à cette contre-réforme. » … ou passage obligé ? Non, rétorque Le Figaro, « il faut savoir terminer une réforme » : « Ce jeudi soir, le texte devrait être adopté, affirme le journal. Il arrivera déplumé, brinquebalant, les poches complètement percées à force de concessions et de compromis, mais il restera tout de même le symbole d’un âge : 64 ans. Ce n’est pas tout ce qui était promis, mais ce n’est pas rien. C’est l’ajustement qui n’enthousiasme personne, mais dont notre société vieillissante ne pouvait faire l’économie. À la fin des fins, c’est la réalité démographique qui l’emporte : il y a de plus en plus de retraités et de moins en moins d’actifs. » « Une fois les dernières péripéties achevées, le report de l’âge de la retraite à 64 ans sera acté, se félicite L’Opinion. Un totem politique pour Emmanuel Macron, un symbole pour continuer à agir (…). » Incertitudes démocratiques… En tout cas, attention, prévient La Charente Libre : « Toutes les options sont ouvertes quant au résultat. Un vote négatif, pire, une motion de censure, ouvrirait une crise politique, plongerait le gouvernement dans l’impuissance et pourrait conduire à des élections dont personne ne veut. La gauche ne serait pas sûre d’y retrouver toutes ses troupes et le Rassemblement national juge que le fruit n’est pas encore mûr. Mieux vaut attendre la présidentielle pour ramasser la mise. Resterait donc à gérer les affaires courantes et cette forme de déliquescence qui imprègne toujours plus le tissu social. Reste une question, s’interroge le quotidien charentais : le jeu en valait-il la chandelle ? » Les Dernières Nouvelles d’Alsace affichent également leur inquiétude : « La campagne parlementaire que vient de vivre la France en préfigure d’autres, estime le quotidien strasbourgeois, symptômes de six années de macronisme au cours desquelles les rouages démocratiques ont été progressivement sapés, à commencer par les corps intermédiaires et la considération des citoyens. Si les crises politiques peuvent être porteuses d’espoir, elles font aussi le lit d’un danger insidieux : l’antiparlementarisme. Les majorités du Palais du Luxembourg et du Palais-Bourbon ne devraient jamais l’oublier. » Enfin, s’interroge La Dépêche, que la réforme soit adoptée ou pas, « après avoir brusqué à ce point le corps social, comment embarquer les Français, tous les Français, dans des réformes autrement plus structurantes pour l’avenir du pays (école, santé, transition écologique) ? La difficile réconciliation du peuple français avec ses dirigeants reste toujours à bâtir. Elle devrait même être la priorité de ce quinquennat qui peine à démarrer et dont on ne distingue pas toujours le cap et la vision. Sans cela, prévient La Dépêche, sans cette nécessaire réconciliation, ce sont d’autres risques, menaçants pour notre démocratie, qui surgiront en 2027… »
3/16/20234 minutes, 12 seconds