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Revue de presse Afrique

French, Political, 1 season, 348 episodes, 23 hours, 36 minutes
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Les commentaires des quotidiens et hebdomadaires africains sur l'actualité du continent. Présentée du lundi au jeudi par Frédéric Couteau, le vendredi et le samedi par Norbert Navarro. Un regard original, souvent ironique et parfois sans complaisance sur les événements petits et grands qui font l'actualité de l’Afrique. Diffusion : Lu à Ve vers l'Afrique à 06h51, 09h43.
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À la Une: les espoirs africains aux Jeux olympiques de Paris

Les JO de Paris ne font pas encore les gros titres dans la presse continentale. Il faudra sans doute attendre les premières médailles africaines pour susciter plus d'enthousiasme. Mais on parle tout de même des JO dans Sénéplus, par exemple. Le site d'info sénégalais titre sur « la montée d'adrénaline », « la fièvre monte crescendo à Paris (...) alors qu'une centaine de chefs d’État et de gouvernement devrait assister à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques sur les bords de la Seine ». « Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye sera aux côtés de son homologue français Emmanuel Macron et d’autres chefs d’État et de gouvernement lors de cette cérémonie », ajoute Sénéplus.Chance« Les Africains pourront-ils relever le pari de… Paris 2024 ? » s'interroge, un brin ironique, WakatSera, qui ne table pas sur les chefs d'État pour mettre de l'ambiance : « En dehors des formules diplomatiques et des paroles obséquieuses, qui seront de mise à l’ouverture des Jeux ce vendredi, tout se jouera sur le terrain de la compétition », nous dit le site d'information burkinabé, « les Africains, de plus en plus déterminés à jouer dans la cour des grands, joueront crânement leurs chances, sur tous les terrains ». Mais Wakatsera ne s'illusionne pas pour autant et s'interroge encore : « le sport, bien que faisant appel à un minimum de facteur chance, n’étant point le domaine des miracles, les Africains auront-ils réellement l’opportunité de briller de mille feux ? Rien n’est moins sûr pour les athlètes qui vivent et s’entraînent sur un continent noir, où, en dehors de pays comme le Maroc, l’Égypte, l’Afrique du Sud et l’Algérie, les infrastructures et les techniciens de qualité sont une espèce rare, voire inexistante ».À lire aussiJO 2024: «une moyenne de 50 médailles» attendue pour les athlètes africainsBalle au piedLes premiers résultats sont tombés, avant même la cérémonie d'ouverture. Avec en football, « la Guinée qui rate ses débuts aux jeux Olympiques », écrit Aminata. La Guinée battue 2 à 1 par la Nouvelle-Zélande, mercredi. « Un match que l’équipe guinéenne devait gagner pour faire le plein de confiance avant de défier les gros de sa poule, les États-Unis et la France ». « Mais c’est le contraire qui s’est produit pour les hommes de Kaba Diawara, fébriles défensivement et peu efficaces devant les buts adverses », regrette Aminata. PionnièreLa Guinée encore avec cet article d' Afrik.com sur l'archère Fatoumata Sylla, « une pionnière guinéenne aux JO ». « Avec son parcours exceptionnel, cette jeune femme de 23 ans a pour ambition non seulement de viser la cible avec précision, mais aussi d’inspirer une nouvelle génération de sportives dans son pays d’origine », nous explique Afrik.com qui retrace son parcours : « Fatoumata Sylla a commencé son aventure sportive au stade du 28-Septembre de Conakry. Abandonnant basket et handball, elle s’est concentrée sur le tir à l’arc, une discipline peu pratiquée en Guinée ». « Au-delà de la compétition », ajoute le site d'information africain. « Fatoumata Sylla espère que son parcours ouvrira des portes pour les jeunes filles de Conakry et de toute la Guinée. Elle veut leur montrer qu’avec du travail et de la détermination, elles peuvent atteindre des sommets insoupçonnés ».À lire aussiJO 2024: la Guinée, le Mali, l’Égypte et le Maroc rêvent d'or au foot► Retrouvez le programme complet (calendrier, résultats,...) sur rfi.fr
7/26/20243 minutes, 21 seconds
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À la Une: les premiers Africains en lice aux Jeux olympiques…

Avec tout d’abord le Maroc qui a brillamment entamé le tournoi de football hier… Les Lions de l’Atlas ont battu l’Argentine 2 buts à 1. Un résultat « surprenant pour ceux qui prenaient de haut le Maroc, avant le coup d’envoi », pointe l’hebdomadaire Tel Quel sur son site internet : « Forte de sa Coupe du Monde et de ses deux Copa America remportées consécutivement par Lionel Messi et les siens, l’Argentine se voyait intouchable. Sauf qu’hier, l’équipe des moins de 23 ans de l’Albiceleste n’avait rien d’extraordinaire et les hommes de Tarik Sektioui l’ont vite compris. Sans le moindre complexe, ils ont dominé le match ».Un match interrompu en raison de l’intrusion de spectateurs sur le terrain. Un match entaché aussi, déplore Tel Quel, par le comportement sur les réseaux sociaux de certains supporters argentins qui ont affiché un « racisme décomplexé », en traitant les joueurs marocains de « macaques, d’immigrés ou encore d’Africains de la mer ».À lire aussiJO 2024 : le dispositif de sécurité est-il suffisant ?Une médaille pour le foot africain ?Quelles sont les chances du continent dans ce tournoi olympique de football ? Question posée par Le Point Afrique… « Sport roi sur le continent, l’Afrique peine pourtant à marquer son empreinte lors des Jeux olympiques. Les quatre représentants, Guinée, Mali, Égypte et Maroc, pourront-ils inverser la tendance ? Hormis les succès des Super Eagles en 1996 à Atlanta et des Lions Indomptables en 2000 à Sydney, le continent ne compte que trois médailles à son compteur, rappelle Le Point Afrique : le bronze pour le Ghana en 1992, l’argent et le bronze pour le Nigeria en 2008 puis 2016 ».Le Maroc, on l’a vu, a bien démarré le tournoi hier. Le Mali, lui, compte nombre de jeunes joueurs talentueux, relève Le Point Afrique : « Chez les moins de 17 ans, les Aiglons ont remporté deux Coupes d'Afrique en 2015 et 2017 et décroché des médailles d'argent et de bronze aux Coupes du monde 2015 et 2023. Une médaille de bronze fut glanée lors de la Coupe du monde des moins de 20 ans en 2015 et une CAN en 2019 ».À lire aussiJO 2024-Football: les Maliens entre frustration et fierté après leur match nul face à IsraëlPour sa part, l’Égypte, sans Salah, certes, affiche aussi de grandes ambitions, avec une génération montante qui ne manque pas non plus de qualités.Et il faudra aussi compter avec la Guinée qui participe pour la première fois à ce tournoi olympique de football : « tombeur de l’Argentine en match amical, la Guinée sera dans un groupe relevé, comprenant la France, les États-Unis et la Nouvelle-Zélande et n’aura absolument rien à perdre ».Le vif du sujet…Demain, vendredi 26 juillet 2024, aura lieu la cérémonie d’ouverture, ensuite, on entrera dans le vif du sujet. Et dans la presse du continent, on fait les comptes.Il y aura « 8 Burkinabè pour défendre les couleurs nationales », relève WakatSéra à Ouagadougou. Dans cinq disciplines, Taekwondo, cyclisme, judo, natation et athlétisme avec un certain Hugues Fabrice Zango, médaillé de bronze en 2020 aux JO de Tokyo.« Le Sénégal compte 11 athlètes dans les joutes olympiques », pointe pour sa part WalfQuotidien. « L’escrimeuse Ndèye Bineta Diongue sera la première athlète sénégalaise à lancer les hostilités. Elle effectuera son entrée en lice samedi pour le compte du premier tour de sa discipline. Après, ce sera au tour de la nageuse Oumy Diop de se jeter à l’eau pour le 100 m papillon ».À lire aussiJO 2024: la judokate Nadia Guimendego, très émue de représenter la CentrafriqueUne très belle chance de médaille pour le Botswana, remarque pour sa part le site Afrik.com… Avec « Letsile Tebogo, le jeune prodige botswanais du sprint qui vise carrément l’or, après des performances époustouflantes. À seulement 21 ans, Letsile Tebogo s’est déjà forgé une place dans l’histoire de l’athlétisme mondial. Il avait fait sensation lors des Championnats du monde d’athlétisme l’année dernière à Budapest en devenant le premier Africain à décrocher une médaille sur le 100 mètres. Avec un temps de 9 secondes et 88 centièmes, il avait terminé deuxième, juste derrière l’Américain Noah Lyles ».« Les juntes, casse-tête de la diplomatie française »Enfin, au niveau diplomatique, « la composition des délégations des pays du continent dirigés par des juntes militaires a fait l’objet d’arbitrages serrés entre le CIO et le Quai d’Orsay », relève le site Africa Intelligence qui titre : « Les juntes, casse-tête de la diplomatie française ».Exemple : le Niger… « Le Comité international olympique qui gère les invitations et les accréditations a biffé de la liste nigérienne plusieurs noms sur une soixantaine. Les relations polaires entre la France et le Niger ne seraient pas étrangères à ce tri. Ainsi, le nom du ministre des Sports du Niger, le colonel-major Abdourahamane Amadou a été rayé. Le Niger avait sollicité plusieurs laissez-passer et visa, ou encore des renouvellements de ces derniers. Las ! conséquences, aucun ministre ni officiel de haut niveau nigérien ne sera présent à ces JO de Paris ».À lire aussiLutte antiterroriste au Niger: «Ce type de guerre ne se gagne pas sans la population»
7/25/20244 minutes, 16 seconds
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À la Une: le chef de la junte en Guinée visé par une plainte déposée en France…

Quinze jours après l’enlèvement à Conakry des deux activistes Oumar Sylla – dit Foniké Mengué – et Mamadou Billo Bah, la pression s’accentue sur le colonel Mamadi Doumbouya. Les épouses des deux opposants ont porté plainte hier, le 23 juillet 2024, en France contre lui pour « disparition forcée ». Le communiqué signé des deux avocats français figure en bonne place sur les sites d’informations guinéens, à l’instar d’Aminata ou Guinée Matin, mais sans aucun commentaire.Le Monde Afrique rappelle que les deux activistes sont « des responsables du FNDC [Front national pour la défense de la Constitution], collectif créé en 2019 pour s’opposer, vainement, à un troisième mandat du président Alpha Condé (renversé en 2021) et qui a continué à opérer sous la junte. Ce collectif est l’une des dernières voix de l’intérieur à contester le pouvoir et à tenter de mobiliser pour un retour des civils à la tête de ce pays ».Les deux hommes, rappelle encore Le Monde Afrique, « ont été arrêtés le 9 juillet par des gendarmes et des soldats d’unités d’élite, selon le FNDC. Ils ont été brutalisés et conduits à la direction des investigations judiciaires de la gendarmerie, puis sur l’île de Kassa, au large de la capitale Conakry, où ils sont détenus au secret. Cette arrestation est la dernière en date d’une longue série en cours depuis que le colonel Mamadi Doumbouya, aujourd’hui investi président et promu général, a pris le pouvoir par la force en Guinée en septembre 2021 ».À lire aussiEnlèvement de Foniké Menguè et Billo Bah en Guinée: le gouvernement n'a «aucune nouvelle», selon Ousmane Gaoual DialloTortures et isolementAutres précisions… « Depuis ces derniers jours, relève Jeune Afrique, le FNDC publie le témoignage de Mohamed Cissé, rescapé de l’enlèvement. Selon le récit de ce jeune responsable du FNDC de Matoto, une des cinq communes de la capitale, les deux activistes ont transité par l’enceinte du palais Mohammed V (le nouveau siège de la présidence guinéenne), avant leur transfèrement sur l’île de Kassa au large de Conakry. Revenu les côtes cassées et hospitalisé dans une clinique dont le nom est gardé secret, Mohamed Cissé fait état de scènes de tortures auxquelles ils ont été soumis au sein de la présidence et le long du trajet, avant d’être détenus séparément dans un lieu non identifié, où ils auraient perdu toute notion du temps, ne sachant s’il fait jour ou nuit. Lui a finalement été relâché après avoir argué qu’il s’était rendu chez le coordinateur du FNDC Foniké Mengué pour voir un match de football. Mais il dit ignorer dans quelles conditions se trouvent aujourd’hui ses compagnons d’infortune ».Chape de plombLa presse burkinabé, toujours prompte à tremper sa plume dans l’acide pour commenter ce qui se passe chez les voisins, tire à boulets rouges sur Mamadi Doumbouya.Pour WakatSéra, « le général, qui fait preuve de sa ferme volonté de gérer “sa“ transition à l’abri de tout regard critique, ne permet aucune voix discordante. C’est dans cette logique que les suspensions de médias, la dissolution de structures comme le FNDC, la réduction au silence de voix comme celles de Foniké Mengué et Mamadou Billo Bah, l’éloignement des opposants d’envergure de la Guinée, etc., constituent son mode de gouvernance. Pourtant, poursuit WakatSéra, le putsch militaire de Doumbouya avait suscité beaucoup d’espoir de retour à une véritable démocratie, et de ce fait, applaudi des deux mains par des Guinéens qui pensaient avoir vécu le pire avec les pouvoirs précédents, de Lansana Kouyaté à Alpha Condé, en passant par Dadis Camara. En tout cas, conclut le site ouagalais, avec la chape de plomb qu’il fait peser sur ses concitoyens, le général entend faire passer un message bien clair, celui de faire régner la peur sur un peuple guinéen qui doit, en plus, supporter les affres de la vie chère ».À lire aussiSékou Jamal Pendessa: l'irréductible et surveillé syndicaliste, dit le «Général»Pourquoi faire appel à la justice française ?Le quotidien Aujourd’hui, toujours à Ouagadougou, explique pour sa part pourquoi les épouses des deux disparus ont déposé plainte en France…« Le choix de la justice française se justifie, car le général Doumbouya, ex-légionnaire, a la nationalité française et est donc justiciable devant les juridictions de ce pays. En outre, une plainte à Conakry aurait fait flop, car rien ne se serait passé face à une justice aux ordres (…). C’est donc un ténor du barreau de Paris, l’avocat à la crinière blanche, Me William Bourdon et son collègue qui vont défendre ce dossier ô combien sensible. Mais qu’on ne s’y trompe pas, pointe encore Aujourd’hui : cette pression judiciaire vise plus à faire libérer les deux responsables du FNDC qu’autre chose. Car ce serait extraordinaire de voir le général-président de Guinée dans un box à Paris en train de répondre aux questions d’un tribunal ».En tout cas, conclut le quotidien burkinabé,« c’est déjà ça de gagné : en faisant basculer le dossier des deux disparus du FNDC dans le domaine judiciaire, les familles accentuent le corset sur le pouvoir de transition ». À lire aussiÀ la Une: la liste des disparus s’allonge au Burkina Faso et en Guinée…
7/24/20244 minutes
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À la Une: la liste des disparus s’allonge au Burkina Faso et en Guinée…

La pratique commence à devenir habituelle dans les pays sahéliens dirigés par des juntes militaires. Opposants, activistes des droits de l’homme, syndicalistes, religieux, journalistes, militaires… disparaissent mystérieusement en dehors de tout cadre légal.Dernier exemple en date : « au Burkina Faso : le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni est porté disparu depuis le 13 juillet », pointe Jeune Afrique. « Il a été enlevé par des hommes armés et cagoulés dans un logement appartenant à l’armée situé dans le centre-ville de Ouagadougou, précise le site panafricain. L’opération aurait été menée par des hommes du lieutenant Aziz Pacmogda, qui commande la sécurité rapprochée d’Ibrahim Traoré (le chef de la junte). Pacmogda est impliqué dans d’autres affaires de disparitions d’officiers, précise encore Jeune Afrique. En octobre 2023, le commandant Ismaël Touhogobou avait trouvé la mort lors d’une tentative d’enlèvement menée par ses hommes. Pour l’heure, aucune information officielle n’a été communiquée concernant les raisons de son enlèvement, ni l’endroit où il se trouve. Une source sécuritaire affirme que Bamouni est détenu au secret dans une villa de la capitale. Il lui serait reproché des rendez-vous qu’il aurait eus lors d’une formation en Allemagne en janvier dernier ».À lire aussiBurkina: l'ex-dirigeant Damiba critique l'«aveuglement» de son tombeur Ibrahim Traoré, selon «Jeune Afrique»« Inquiétude et désolation… »En Guinée, toujours aucune nouvelle des deux activistes Oumar Sylla Foniké Mengué et Mamadou Billo Bah… Ils ont été enlevés le 9 juillet dernier par un groupe de militaires. D’après le témoignage vidéo d’un jeune activiste enlevé en même temps qu’eux et relâché par la suite, les deux hommes ont été molestés lors de leur arrestation puis torturés. Ils seraient détenus au camp militaire de l’île de Kassa, au large de Conakry.Dans un communiqué diffusé notamment sur le site d’information Aminata, leurs avocats dénoncent cet enlèvement brutal : « Cette triste situation crée l’inquiétude et la désolation depuis 13 jours, affirment-ils. Le communiqué du 17 juillet dernier du Parquet Général près la Cour d’Appel de Conakry indiquant ne pas être au courant de leur enlèvement et de leur séquestration n’a fait qu’exacerber la douleur et l’indignation de tous ». Et les avocats de s’interroger : « Y a-t-il une réelle volonté de faire la lumière sur cet enlèvement ? ».Les avocats des deux activistes affirment par ailleurs que le témoignage vidéo cité précédemment pourrait constituer « une piste à travers laquelle le parquet d’instance compétent peut bien agir pour le triomphe de la vérité et de l’État de droit ».À lire aussiGuinée: les Forces vives de Guinée préparent une mobilisation face aux «dérives» de la junteNouveau massacre dans le centre du MaliÀ la Une également, le massacre de Dembo dans le centre du Mali. C’était dimanche 21 juillet dernier. Le quotidien Aujourd’hui au Burkina Faso apporte des précisions. Le bilan est lourd : « 25 victimes, des villageois et des chasseurs Dozos. D’autres villages ont été attaqués, Babusounou, et Guebassabou, où 2 Dozos ont été tués. Avec cette série noire au Centre du Mali, on se rend compte que ce n’est plus le septentrion malien qui est infesté, pointe Aujourd’hui. Et les cibles sont généralement des villageois qui n’ont que leurs champs comme seuls biens. Des travaux champêtres dont ils ne peuvent plus s’occuper correctement à cause de ces visiteurs indésirables. Car ces terroristes lèvent des impôts et établissent des accords locaux avec ces villages, et gare à ceux qui rechignent. (…) Ces attaques à répétition reposent la problématique de la situation sécuritaire au Mali, relève encore le quotidien ouagalais, où les Fama, les Forces armées maliennes, sont désormais aguerries et ont pour alliés les Russes avec Wagner ».Et Aujourd’hui de s’interroger : « Quid de la lutte contre les terroristes après l’éclatante victoire de Kidal ? Et à l’heure où le président Assimi Goïta semble lâcher du lest, où brumeusement, il est question d’élection présidentielle, avec lui évidemment comme candidat, l’un des thèmes qui sera discuté est (justement) la lutte contre le terrorisme, argument majeur qui avait justifié le renversement d’IBK ».Pour leur part, les autorités de Bamako gardent le silence sur cette attaque, de même que la presse malienne. La presse qui rapporte a contrario un succès des Forces armées maliennes : la prise de la localité d’Inafarak, près de la frontière avec l’Algérie. « Cela faisait plus d’une décennie que l’armée malienne était absente de cette zone qui servait de bastion aux mouvements armés », affirme le site Malijet. Malijet qui rapporte ce communiqué rassurant des militaires : « L’état-major général des armées tient à rassurer les populations que l’armée malienne demeure résolument engagée dans la surveillance et la sécurisation de l’ensemble du territoire ».À lire aussiMali: une attaque jihadiste fait 25 morts à Dembo dans le centre du pays
7/23/20244 minutes, 17 seconds
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À la Une: le retrait de Joe Biden de la course à la présidentielle vu d’Afrique

« Affaibli par son état de santé et ployant sous le poids de l’âge, le 46ème président des États-Unis (…) a fini par lâcher prise, relève WakatSéra au Burkina Faso. L’homme, qui en était presque arrivé à confondre le jour et la nuit, est contraint de sortir du terrain, alors que le banc de touche de son équipe est certes occupé par des remplaçants de luxe, mais qui disposeront de très peu de temps d’échauffement avant d’arriver sur un terrain où l’adversaire, Donald Trump, est déjà chauffé à blanc ».En tout cas, poursuit WakatSéra, « Joe Biden, 81 ans, ne s’accrochera plus au pouvoir, au contraire de (certains) dirigeants africains qui retrouvent toujours une seconde jeunesse, quand il s’agit d’aligner les mandats présidentiels. (…) Difficile de ne pas citer le plus emblématique de ces dirigeants, le Camerounais Paul Biya, officiellement 91 ans, 42 ans de règne sans partage, mais qui ne pense toujours pas à la retraite ».Le quotidien Aujourd’hui, toujours à Ouagadougou, renchérit : « Le retrait de Joe Biden est une leçon de chose politique. Moralité en Afrique : et si nos dirigeants pensaient moins à eux qu’à leur pays ? Et si, au sein des formations politiques, on propulsait la personne la mieux outillée pour exercer des charges nationales ? Au lieu du douillet cocon familial, clanique ou ethniciste ! Les lignes bougeraient davantage ».Une présidentielle au Mali ?À la Une également, le Mali, avec cette question : va-t-on vers une élection présidentielle ?Les militaires au pouvoir pourraient bien s’engager dans cette voie… C’est du moins ce qu’estime Le Monde Afrique : « voilà bientôt quatre ans que la junte dirigée par le colonel Assimi Goïta a pris le pouvoir au Mali. Quasiment la durée d’un quinquennat d’un président élu, rappellent opportunément les opposants qui osent encore s’exprimer ». Et « quand plusieurs indices laissent penser que les militaires envisagent enfin d’organiser le scrutin, ceux-ci attirent l’attention. Certains observateurs ont ainsi vu, dans la levée de la suspension des activités des partis politiques, le 10 juillet, puis dans la rencontre organisée par l’AIGE, l’Autorité indépendante de gestion des élections avec leurs représentants, lundi dernier à Bamako, les signes d’un possible enclenchement du processus électoral ».Alors, « davantage que sur l’échiquier politique, c’est au cœur de la junte que se joue l’organisation de la course à la magistrature suprême, croit encore savoir Le Monde Afrique. Plusieurs sources diplomatiques et politiques rapportent depuis plusieurs mois l’existence d’une rivalité entre le colonel Assimi Goïta et le colonel Sadio Camara, ministre de la Défense, considéré comme le numéro deux du régime et le premier relais de Moscou à Bamako ».En tout cas, s’interroge le journal, « celui qui a ouvert le bal des coups d’État en Afrique de l’Ouest sera-t-il le premier à tenter de poser un vernis démocratique sur son pouvoir en organisant une élection présidentielle ? À Bamako, beaucoup ne doutent plus de la volonté du colonel de troquer son treillis pour le costume de président ».Dès cette année ?La presse malienne évoque également l’éventualité d’une présidentielle… Pour Le Journal du Mali, « il est certain que le gouvernement fixera lui-même en temps voulu un chronogramme électoral, même s’il revient à l’AIGE de convoquer le collège électoral. Selon certaines informations, des dates devraient être proposées très prochainement ». Peut-être « avant la fin de cette année, affirme le site malien, (…) avec l’éventualité d’une candidature du président de la Transition lui-même, comme recommandé dans les conclusions du Dialogue inter-Maliens ».Commentaire du politologue Ballan Diakité, cité par Le Journal du Mali : « C’est une situation qui met mal à l’aise les partis politiques. Comme on le sait, un parti politique est créé pour la conquête et l’exercice du pouvoir. Mais encore faudrait-il qu’il y ait des élections et que les dates soient connues pour que les partis puissent se mobiliser et préparer les campagnes ».D’ailleurs, croit encore savoir le site malien, « les autorités de Transition pourraient prendre la classe politique de court en dévoilant un calendrier électoral à un moment où les politiques s’y attendraient le moins et ne seraient pas suffisamment prêts pour la compétition électorale ».
7/22/20243 minutes, 59 seconds
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À la Une: la prolongation de la trêve humanitaire dans l'est de la RDC

« La trêve qui devait prendre fin ce vendredi a été prolongé de 15 jours, jusqu'au 3 août », annonce le département d'État américain, titre AfricaNews, alors que le site congolais ObjectifInfo.cd, précise que la prolongation de la trêve intervient « tandis que sur le terrain, les autorités congolaises dénoncent des violations de la trêve par les rebelles rwandais. Selon Kinshasa, une dizaine de civils ont été tués par ces rebelles depuis lundi, sur le sol congolais ». Pour Afrik.com, « malgré les efforts internationaux et notamment ceux des États-Unis, la situation humanitaire demeure alarmante. Les affrontements ont déplacé des milliers de civils et provoqué une crise humanitaire aiguë. Les besoins sont criants en termes de nourriture, d’eau, de soins médicaux, et de sécurité ». AfricaNews reprend aussi les propos de Human Rights Watch, ONG selon laquelle, « les violences concentrées dans la province orientale du Nord-Kivu ont donné lieu non seulement à des exécutions arbitraires et à des arrestations, mais aussi à des abus sexuels, les femmes et les enfants étant les plus touchés ». Une autre ONG, Action contre la faim, fait savoir de son côté que « la situation dans la région se dégrade rapidement, et atteint des niveaux jamais vus ». Mur de glaceÀ la Une également, un nouveau différend entre le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire. C'est à la Une d'Aujourd'hui au Faso : « 173 burkinabè ont été refoulés de la Côte d'Ivoire ». « D’ici quelques jours, on saura les tenants et les aboutissants du phénomène, mais en attendant, on ne peut s’empêcher de lire cette question de femmes et d’enfants refoulés à la lumière, des relations, exécrables entre les pouvoirs burkinabè et ivoirien », estime le site d'information burkinabè, selon lequel « un tel incident gravissime et survenu dans un contexte de tension entre les deux pays, suite à la ruade du capitaine Ibrahim Traoré, accusant, les autorités ivoiriennes de materner les déstabilisateurs de son régime, ne peut qu’inquiéter ». « Ce refoulement de Burkinabè vient souligner qu’entre les deux pays, il y a désormais un mur de glace », ajoute Aujourd'hui au Faso.L'Infodrome rappelle de son côté que « ces expulsions interviennent dans un contexte de tensions entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso. Le capitaine Traoré a récemment accusé la Côte d'Ivoire d'abriter "un centre d'opérations pour déstabiliser" son pays (...). « Les relations entre les deux nations se sont également détériorées suite à l'arrestation de deux membres des Forces de défense et de sécurité ivoiriennes, qui auraient accidentellement franchi la frontière en poursuivant des orpailleurs clandestins, en septembre 2023 ».Liberté d'expressionEnfin, au Cameroun, les autorités haussent le ton. C'est le ministre de la Communication René Emmanuel Sadi, « qui a fait une sortie pour recadrer les leaders d'opinion », nous dit le le Journal du Cameroun. « Il met des limites à ce que l'opinion publique appelle la liberté d'expression ». Cela tient en quelques phrases : « les Camerounais peuvent s’exprimer sans aucune contrainte, approuver ou désapprouver l’action des pouvoirs publics, faire connaître leurs points de vue sur l’ensemble des questions ayant trait à la vie de la nation. Cependant, il est inacceptable que des compatriotes, fussent-ils des leaders de partis politiques ou d’opinion, usent de propos irrévérencieux, injurieux, voire offensants à l’égard de celui qui préside légitiment et avec bonheur aux destinées du Cameroun ». À l'origine de cette mise en garde, précise Le bled parle « les propos de l'opposant Cabral Libii, le leader du Parti Camerounais pour la réconciliation nationale, qui avait récemment remis en question l'autorité du préfet du Mfoundi, au sujet de l'interdiction de séjour temporaire dans le département, concernant toute personne appelant au soulèvement contre la République ou qui se serait rendu coupable d’outrage envers celle-ci ou ceux qui l’incarnent ». Une mise en garde lancée, alors que se profile l'élection présidentielle de l'année prochaine.
7/19/20244 minutes, 21 seconds
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À la Une: des disparitions à répétition en Guinée

La liste s’allonge. Journalistes, militants des droits de l’homme, activistes en faveur d’un retour de la démocratie ou encore militaires contestataires : les voix discordantes sont bâillonnées ou, pire, elles disparaissent.Dernière affaire en date : on est sans nouvelles depuis le 9 juillet de deux figures du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), un mouvement de la société civile critique de la junte au pouvoir dirigée par le général Mamadi Doumbouya. Il s’agit d’Oumar Sylla - plus connu sous l’appellation de Foniké Mengué - et de Mamadou Billo Bah. Deux militaires sont également portés disparus : le colonel Cécé Célestin Bilivogui et le sergent-chef Moussa Cheikh Soumah.Mercredi 17 juillet, la justice guinéenne a exprimé sa préoccupation et a annoncé l’ouverture d’une enquête. Dans un communiqué largement diffusé par la presse, notamment par le site Aminata, le procureur général Fallou Doumbouya, affirme ne connaître « ni l’identité des personnes qui ont enlevé les deux responsables du FNDC et les deux militaires, ni leur lieu de détention ». Le magistrat déclare également que « ces disparitions affectent la sérénité nationale, créent une psychose et un sentiment d’insécurité au sein de la population et portent gravement atteinte à l’image de la Guinée tant sur le plan national qu’international ».Entre les mains de l’armée ?D’après Le Monde Afrique, les deux activistes seraient entre les mains de l’armée… Le Monde Afrique qui s’appuie sur le témoignage d’Abdoulaye Oumou Sow, responsable de la communication du FNDC, « Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah auraient d’abord été conduits à la Direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie, à Conakry, puis dans un camp militaire sur l’île de Kassa, au large de la capitale. (…) Pour Abdoulaye Oumou Sow, l’objectif de la junte est clair : "se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible en muselant la société civile, les médias et toute voix discordante au sein de l’armée". Et de rappeler la mort en détention, en juin, "dans des circonstances mystérieuses", du général Sadiba Koulibaly, l’ancien chef d’état-major de l’armée et ex-numéro deux de la junte. Il avait été condamné à cinq ans de prison ferme pour "désertion et détention illégale d’armes". »Il y a une semaine, poursuit Le Monde Afrique, « le député sénégalais Guy Marius Sagna a directement interpellé la délégation guinéenne au Parlement de la Cédéao: "on parle d’au moins 47 morts [...] Est-ce qu’on a sanctionné les personnes qui ont commis ces crimes ? Parce que si on ne les sanctionne pas, vous-mêmes qui êtes assis ici, frères et sœurs de Guinée, vous êtes en sursis". Une intervention qui n’a pas manqué de faire réagir le ministre guinéen des Transports et porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, qui a qualifié ces propos d’"inadmissibles" et portant "atteinte aux institutions du pays". »Pressions tous azimutsEn tout cas, les pressions s’intensifient aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays : mardi 16 juillet, rapporte encore Le Monde Afrique, « les avocats du barreau de Guinée ont commencé une grève de deux semaines contre "les arrestations arbitraires". Leur préavis de grève court jusqu’au 31 juillet, date à laquelle le tribunal de Conakry doit rendre son jugement dans le procès du massacre du 28 septembre 2009. » Et puis « dans un communiqué commun, plusieurs organisations de la société civile ouest-africaine, dont Y’en a marre, AfricTivistes et Article 19, dénoncent les arrestations arbitraires et les atteintes aux libertés fondamentales en Guinée. (…) Enfin, Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise, a appelé à une intervention de l’État français, "lourdement engagé avec le pouvoir en place" en Guinée, affirme-t-il, afin d’obtenir leur remise en liberté. »Avertissement à Doumbouya…Au Burkina Faso, le quotidien Le Pays ne ménage pas ses critiques envers la junte guinéenne et son leader : « Mamadi Doumbouya, arrivé comme un messie après avoir mis fin au troisième mandat d’Alpha Condé, est en train de briser lentement, mais surement le capital de sympathie dont il bénéficiait auprès de ses compatriotes. Et cela devrait constituer pour lui un avertissement quand on sait que la scène politique guinéenne est l’une des plus incandescentes du continent. C’est dire que le général danse sur un volcan dont l’éruption peut être aussi surprenante que meurtrière. C’est en raison de ce fort risque que Doumbouya devrait se dépêcher de trouver les moyens d’apaiser le climat sociopolitique (…). Car, affirme encore Le Pays, contrairement aux autres pays de la sous-région dirigés par les pouvoirs militaires et qui se battent contre l’hydre terroriste, la Guinée ne peut se prévaloir d’aucun argument solide pour végéter, de façon indéterminée, dans une transition qui n’a plus de boussole. »
7/18/20244 minutes, 17 seconds
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À la Une: les partis politiques haussent le ton au Mali…

Le bras de fer se poursuit à Bamako entre les autorités militaires et les partis politiques. « Les partis politiques exigent la libération de leurs camarades avant toute reprise des discussions, relève Afrik.com. Ils qualifient leur détention d’“acte liberticide et d’obstacle à un dialogue inclusif“. Ils estiment également que la levée de la suspension de leurs activités, survenue la semaine dernière, est une mesure insuffisante et tardive. L’objectif des partis politiques maliens reste clair, pointe encore le site panafricain : un retour apaisé à un ordre constitutionnel. Ils estiment que les conditions ne sont actuellement pas réunies pour un dialogue constructif et ils exigent des gestes concrets de la part des autorités de transition. » En attendant, « le dialogue semble rompu et la perspective d’une transition apaisée s’éloigne. »« La classe politique malienne, majoritairement privée de la gestion du pays depuis quatre ans, n’y est pas allée par quatre chemins pour exprimer sa colère et évoquer les vraies questions qui préoccupent l’opinion malienne », souligne Maliweb. « En solidarité avec les 11 acteurs politiques toujours détenus, la cinquantaine de partis et mouvements politiques de l’Alliance ont conditionné leur participation aux cadres d’échanges avec les autorités à la libération de leurs camarades. » Et puis, revendication essentielle : les partis réclament un « retour à l’ordre constitutionnel par l’organisation d’élections transparentes et crédibles. (…) “Notre combat, c’est de nous battre pour la conquête et l’exercice du pouvoir. Cela ne pourra se faire sans l’organisation d’élections“, a insisté l’ancien ministre, Amadou Goïta. »Disparitions et répression en Guinée…Inquiétude en Guinée à propos du sort de deux militants du Front national pour la défense de la constitution… WakatSéra s’interroge : « où sont donc passés Oumar Sylla, plus connu sous l’appellation de Foniké Mengué, et Mamadou Billo Bah, les deux militants du FNDC, dissous en août 2022 par le pouvoir en place ? »Les deux activistes ont été arrêtés sans mandat et depuis, aucune nouvelle. Une disparition inquiétante qui vient s’ajouter à une liste déjà longue, pointe le site burkinabé : « suspension des médias qui n’embouchent pas la même trompette que les dirigeants actuels, restriction de l’accès à l’Internet, répression sans état d’âme de manifestations contre la vie chère et pour le retour à la vie constitutionnelle, etc., sont devenues le quotidien d’un peuple guinéen qui ne sait plus à quel pouvoir se vouer. »Hier, pointe le site guinéen Ledjely, « le Conseil de l’Ordre des avocats guinéens, qui réclame la libération des deux militants, a décidé de boycotter toutes les audiences jusqu’à la fin du mois. (…) Cette décision obligera-t-elle les autorités à entendre raison ? », s’interroge Ledjely. « Ce serait alors une première depuis ces derniers mois… »Plébiscite pour Kagame…A la Une également, la présidentielle au Rwanda : « Paul Kagame sur le point de remporter une victoire écrasante », s’exclame The New Times à Kigali, avec… plus de 99% des voix, selon des résultats encore partiels. « Un score stupéfiant », selon l’aveu même du journal qui précise que « les résultats définitifs ne seront connus que le 27 juillet. »Commentaire du Paysà Ouagadougou : « même Staline n’a pas réalisé un tel score ! » Le Pays qui estime que « aussi clivant que puisse paraître Kagame, il a su admirablement travailler au renouveau de son pays. Reste maintenant la question de l’amélioration du paysage démocratique, avec ses corollaires de respect des libertés individuelles et collectives ainsi que des droits de l’Homme, qui nécessite de sérieux progrès. »Plus de Congolais que d’Américains sur la planète en 2100… Enfin, « combien d’Africains y aura-t-il en 2100 ? », question posée par Jeune Afrique. Réponse : « d’après les récentes projections onusiennes du World Population Prospects 2024, la population africaine devrait plus que doubler dans les 80 années à venir, passant de près de 1 milliard et demie en 2024 à 3,8 milliards en 2100. Ainsi, la part d’Africains sur la planète passera de 18 % actuellement à 37 % à la fin du siècle. La population mondiale, elle, devrait atteindre un pic durant la décennie 2080 avec un peu plus de 10 milliards d’habitants, avant de légèrement refluer jusqu’à 2100 et de se stabiliser. La tendance sera d’autant plus forte en Afrique subsaharienne, notamment en Angola, en Centrafrique, en RDC, au Niger et en Somalie. Ces pays devraient connaître une croissance exponentielle, avec un doublement de leur population ou plus entre 2024 et 2052. » Ce qui fait dire à Jeune Afrique « qu’en 2100, il y aura sur la planète plus de Congolais que d’Américains. »
7/17/20244 minutes, 34 seconds
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À la Une: le spectre de l’excision…

Cette pratique de l’ablation du clitoris des petites filles a été interdite dans de nombreux pays africains. Mais les traditions ont la peau dure et régulièrement les législations qui interdisent l’excision sont remises en cause, le plus souvent pour des prétextes religieux fallacieux… C’est le cas en Gambie. Depuis mars, le débat faisait rage dans le pays. Un député, Almameh Gibba, avait déposé un projet de loi pour lever l’interdiction de l’excision, en vigueur depuis 2015. Il affirmait qu’il s’agissait une pratique culturelle et religieuse profondément enracinée.Finalement, pointe Le Monde Afrique, « les députés gambiens ont rejeté, hier, cette proposition de loi, après des mois (donc) de controverse et de pressions internationales. Les députés ont rejeté tous les amendements proposés au texte de 2015 et qui auraient dépénalisé la pratique. Les groupes de défense des droits humains et les Nations unies avaient exhorté les députés à rejeter la proposition de loi, affirmant qu’elle menaçait des années de progrès et qu’elle aurait fait de la Gambie le premier pays à annuler l’interdiction des mutilations génitales féminines. »Ouf de soulagement…C’est « un signal fort », s’exclame le site Afrik.com. « Ce 15 juillet 2024 marque un tournant historique en Gambie. L’abrogation de cette loi aurait marqué un recul significatif pour les droits des femmes » dans le pays.L’Observateur Paalga à Ouagadougou renchérit : ce « niet fait pousser un ouf de soulagement aux Gambiennes, aux féministes du monde entier et aux organisations de défense des droits humains qui sont montés au créneau pour dénoncer un projet dont l’adoption aurait fait de la Gambie le premier pays du monde à revenir sur l’interdiction de l’excision. »Toutefois, soupire le journal, « une chose est d’avoir retoqué la proposition de loi rétrograde et une autre est de pouvoir infléchir le taux de prévalence de cette pratique sur les femmes et les jeunes filles dans le pays. Et ça, c’est une autre paire de manches qui relève en premier lieu des pouvoirs publics. Quand on sait que depuis 2015, année de l’adoption de la pénalisation de l’excision, seulement deux cas de transgression ont fait objet de poursuites judiciaires, on imagine aisément le chemin qui reste à parcourir pour sauver les jeunes filles de cette épreuve initiatique que rien ne saurait justifier de nos jours. » Les efforts de l’ONU et des ONG« Il s’en est fallu de peu pour que les Gambiens rament à contre-courant de la lutte titanesque contre les mutilations génitales féminines », insiste WakatSéra au Burkina Faso. « Le drame a été évité de justesse pour le bonheur de nombre de ces jeunes filles gambiennes qui étaient dans le collimateur des bourreaux du clitoris. »Et WakatSéra de saluer les efforts de l’ONU et de nombreuses ONG qui luttent contre cette pratique : « en s’appuyant efficacement sur des chefs traditionnels et religieux, mais aussi des leaders communautaires, des campagnes intenses de sensibilisation ont été menées à travers le continent, et ont conduit de nombreux exciseurs et exciseuses à se débarrasser de leurs couteaux et lames. Toutefois, dans certains pays, le phénomène survit contre vents et marées, continuant de faire des victimes, même dans des familles dites modernes. »Un argument anti-impérialiste ?En effet, précise Jeune Afrique, « les sociétés africaines ont toujours en leur sein des franges conservatrices (…). Les avocats de l’excision brandissent souvent des arguments religieux, malgré l’infirmation des érudits des textes saints (en effet, rien dans le Coran ne prescrit l’excision). Ils s’arc-boutent sur un vague enracinement de la pratique dans les croyances traditionnelles et les us et coutumes. (…) C’est ainsi, pointe le site panafricain, qu’il y a quelques jours, en Sierra Leone, à l’occasion de l’interdiction du mariage des enfants, les défenseurs des droits des filles regrettaient que la mesure ne soit pas accompagnée d’une interdiction des mutilations génitales féminines. »C’est ainsi également que « lorsque les autorités transitoires burkinabè ont récemment décidé la promotion des coutumes et des traditions, a alors commencé à fleurir le débat sur une excision, pourtant officiellement qualifiée d’acte d’oppression depuis l’ère sankariste. » Et Jeune Afrique de s’interroger : « les traditions les plus réactionnaires constitueraient-elles un bon argument anti-impérialiste, pour peu que lesdites pratiques choquent l’Occident ? »
7/16/20244 minutes, 1 second
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À la Une: plébiscite attendu pour Paul Kagame…

Élections présidentielle et législatives ce lundi au Rwanda. Le scénario est écrit d’avance. Paul Kagame est assuré d’être réélu. La seule inconnue est de savoir s’il fera mieux que les 98,63% des voix qu’il avait obtenues en 2017…D’ailleurs, le message délivré dans l’éditorial du quotidien The New Times à Kigali est sans ambiguïté… « Notre vote déterminera la direction de notre pays pour les cinq prochaines années et façonnera l’avenir sur lequel nous pourrons parvenir à la prospérité. (…) La décision que vous prendrez sera décisive pour l’accès à l’électricité, pour que ceux qui vivent encore dans la pauvreté s’en sortent, pour créer des emplois, pour maintenir la paix et la sécurité et pour permettre au pays d’augmenter son revenu. Les dirigeants passés ont déjà posé de bonnes bases sur lesquelles nous pouvons nous appuyer pour aller de l’avant. Les dirigeants du Front patriotique rwandais ont défini le programme Vision 2050 qui devrait transformer complètement le pays. Un plan clair pour que le Rwanda devienne une nation compétitive avec une influence mondiale. »Une trop grande complaisance internationale ?« Paul Kagame, 66 ans, parcourt le pays comme un chef d’état-major des armées ferait une tournée d’inspection des casernes pour s’assurer que tout est en ordre de marche » : constate Le Monde Afrique. Il est vrai que son bilan économique et social est bon : « globalement, le produit intérieur brut affiche une croissance annuelle moyenne de 7 % depuis 2012, même si le pays reste dépendant des prêts et des dons internationaux, qui couvrent 45 % du budget. L’État n’a pas de problème pour boucler ses fins de mois. Il demeure un chouchou des institutions financières internationales privées ou publiques. »Et Le Monde Afrique de s’interroger : « jusqu’à quand le Rwanda bénéficiera-t-il de cette bienveillance ? Les conclusions du dernier rapport des experts des Nations unies pour la RDC exposent en effet au monde la face sombre du pays. Celle liée à l’intervention de son armée et ses exactions aux côtés du groupe des rebelles congolais du M23 dans la province frontalière du Nord-Kivu. (…) Déjà, l’Union européenne hésite à poursuivre le financement de l’armée rwandaise au Mozambique pour lutter contre des groupes armés djihadistes. De son côté, le gouvernement congolais “appelle la communauté internationale à prendre des sanctions politiques, économiques et judiciaires sévères contre le Rwanda et ses dirigeants“. Mais de cela, conclut Le Monde Afrique, il n’est pas question sur les estrades électorales, où l’on préfère vanter les réussites. »Main de fer…Sur le plan intérieur, relève Le Pays au Burkina Faso, « l’homme fort de Kigali a verrouillé le système politique en mettant sur pied un parti-État qui, par son omniprésence dans toutes les sphères de la Nation, a vidé le Rwanda de toute substance démocratique. A titre illustratif, pointe le quotidien ouagalais, l’organe chargé des élections, inféodé au parti, s’est chargé, en amont de l’élection, de débroussailler le champ pour le laisser libre à Kagame en recalant des figures de l’opposition comme Victoire Ingabire, Bernard Ntaganda ou encore Diane Rwigara qui ont survécu à la purge. La liberté d’expression, qui est le pendant de la démocratie, est une chimère au Rwanda. »L’Observateur Paalga renchérit : « c’est avec une main de fer que Paul Kagame dirige son pays et honni qui mal y pense, notamment les férus des modèles démocratiques copiés collés. Victoire Ingabire, l’opposante la plus déterminée, qui a connu la prison pendant plusieurs années avant de se faire déchoir de ses droits civiques, ne dira pas le contraire. Face donc à deux adversaires de salon, le président rwandais va passer haut la main la formalité de sa reconduction. »Jusqu’à quand ?Enfin, question posée par Jeune Afrique : « ce mandat sera-t-il le dernier pour Paul Kagame ? Le chef de l’État est accusé par ses détracteurs de ne former aucun successeur capable de prendre sa place à la tête du pays. La dernière révision constitutionnelle a remis les compteurs à zéro pour Paul Kagame, qui est autorisé à effectuer deux nouveaux mandats – de cinq ans cette fois –, et donc à potentiellement rester au pouvoir jusqu’en 2034. La question de l’après lui a été posée de nombreuses fois : 'Je ne trouve pas ma position confortable, confiait-il à Jeune Afrique au mois de mars. En ce qui me concerne, peut-être que si mon parti était assez courageux pour choisir quelqu’un d’autre, cette personne ferait aussi bien que moi, voire mieux'. Paul Kagame laisse donc au FPR le soin de choisir son dauphin. »
7/15/20244 minutes, 12 seconds
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À la Une: nouvelle polémique entre le Burkina Faso et le Bénin

La polémique est née d'accusations venues du Burkina Faso. C'est en Une du LeFaso.net : « Le président Ibrahim Traoré dénonce "un centre des opérations à Abidjan pour déstabiliser le pays, deux bases françaises au Bénin qui forment et équipent des terroristes" ». « Des pistes ont été réaménagées, des avions atterrissent, des gens équipent et forment des terroristes là-bas », accuse le capitaine Ibrahim Traoré. Des accusations précédemment rejetées par la France et jeudi par le Bénin. À Cotonou, c'est le porte-parole du gouvernement béninois qui s'est exprimé, nous dit La Nouvelle Tribune. Wilfried Léandre Houngbedji contre-attaque, même, « C’est », dit-il, « l’hôpital qui se moque de la charité. Les attaques terroristes enregistrées par le Bénin à ce jour, dont la grande majorité a été déjouée par nos Forces de défense et de sécurité, sont l’œuvre de gens venant de l’autre côté de nos frontières avec le Burkina Faso et le Niger ». « Une chose est certaine », accuse le porte-parole du gouvernement béninois, « le populisme n’a qu’une seule vertu : c’est de déplacer les problèmes en faisant semblant de les régler. Tôt ou tard, les populations se rendront compte qu’elles ont été abusées. »Arrestations et intimidationsÀ la Une également, la prochaine élection présidentielle au Rwanda. Le scrutin aura lieu lundi prochain, « mais nul besoin d'être grand clerc pour se douter que l'alternance ne devrait pas être de saison », écrit Enjeux Africains, qui titre « Kagame, encore et toujours ». Pas de surprise à attendre donc, car, nous dit-on, « depuis qu’il est au pouvoir, son parti, le Front patriotique rwandais, réprime toute opposition et voix discordante. Arrestations, intimidations, assassinats empêchent les candidats sérieux de l’opposition de se présenter à la magistrature suprême face à lui ». « Déjà réélu trois fois pour des septennats, le président sortant concourt cette fois pour un mandat de cinq ans ». À 67 ans, et grâce à « une révision constitutionnelle adoptée en 2015 (...) il peut rester au pouvoir jusqu'en 2034 ». Et ce n'est pas tout, accuse Enjeux Africains. « Kigali apporte un soutien indéniable aux rebelles du M23 dans le Nord-Kivu, déstabilisant le voisin congolais. Certains États membres de l’Union européenne commencent à demander au pouvoir rwandais de retirer ses troupes de l’est de la République démocratique du Congo. Et ce, afin de préserver les relations de bon voisinage dans la région des Grands lacs », conclut Enjeux Africains. DiplomatieLa République Démocratique du Congo, il en est encore question avec cette polémique autour de Koffi Olomide.« Le célèbre chanteur congolais a été recadré par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel et de la Communication », titre Objectif-Infos pour des propos jugés « dégradants » et « démobilisant » envers les troupes des Forces Armées de la République Démocratique du Congo engagées au front dans l’Est du pays ». Lors d'une émission de télévision, Koffi Olomide avait notamment déclaré : « Il n’y a pas de guerre. On nous tape. On nous gifle. On fait de nous ce qu’on veut. J’ai vu les camions de ces gens-là qui viennent tranquillement et personne pour les empêcher. J’ai vu que nos militaires vont à la guerre à moto. J’ai des larmes. Il n’y a pas de guerre ». Ces propos, précise Objectif-info, « ont suscité l’indignation de la part du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel et de la Communication, qui a estimé qu’ils pouvaient porter atteinte au moral des troupes et nuire aux efforts de guerre ». Le chanteur a fait amende honorable. Parlant de lui-même à la troisième personne du singulier, il a ainsi déclaré : « on a parlé et on s’est très bien compris. J’ai retenu que le chanteur Koffi Olomide est aussi l’ambassadeur de la culture de notre pays, il devrait peut-être distiller plus de diplomatie dans son discours même si ce qu’il dit est vrai et fondé ». À l'appui de ces propos : une photo du chanteur, qui pose avec son passeport congolais, bien en évidence.  
7/12/20244 minutes, 13 seconds
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À la Une: les activités des partis politiques à nouveau autorisées au Mali

La junte au pouvoir au Mali autorise à nouveau les activités des partis politiques et des associations à caractère politique, activités qui étaient suspendues depuis le 10 avril.« Le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, avait décrété cette suspension, accusant les partis de "discussions stériles" et de "subversion", rappelle Le Monde Afrique. Il avait invoqué le danger que leurs activités faisaient peser sur un "dialogue" national en cours sur l’avenir politique du Mali ». À la fin du mois dernier « 11 présidents de partis et opposants ont été arrêtés. Ils avaient signé une déclaration quelques semaines auparavant appelant la junte à rendre le pouvoir aux civils. Ces personnalités sont accusées de "complot". »Reste à savoir si elles seront libérées. En tout cas, poursuit Le Monde Afrique, d’après le conseil des ministres hier, « le Mali se trouve à présent dans une "phase de mise en œuvre des recommandations du dialogue dans un climat de maîtrise de la situation sécuritaire, politique et sociale". Le régime militaire a déjà signalé qu’il appliquerait les "recommandations" du "dialogue". Cependant, aucun horizon n’est à ce jour défini pour des élections. »Une nouvelle page ?Alors que signifie vraiment cette levée de la suspension des activités politiques : est-ce « un retour à la vie démocratique ou bien un nouveau départ ? », s’interroge le site malien Sahel Tribune.« Cette période de suspension a été vue par certains comme une entrave à la démocratie, un bâillon posé sur la bouche des partis politiques et des associations. Cependant, à y regarder de plus près, cette décision visait surtout à canaliser les énergies vers un objectif commun, estime le site d’information malien. Le Colonel Assimi Goïta et son gouvernement ne demandaient pas aux Maliens de se désengager de la politique. Au contraire, ils appelaient à une forme plus pure de participation. L’idée était de favoriser un engagement dans le dialogue, loin des tumultes partisans et des agendas cachés. Aujourd’hui, avec la levée de cette suspension, poursuit Sahel Tribune, c’est une nouvelle page qui s’ouvre pour le Mali. (…) Les leaders politiques sont désormais appelés à revenir sur la scène avec une nouvelle vision, une vision où l’intérêt national prime sur les ambitions personnelles. En levant la suspension, le gouvernement tend la main à tous pour que, ensemble, nous puissions œuvrer pour le bien commun. »Une démocratie « abâtardie » ?Toutefois, la junte ne veut surtout pas le retour à l’ordre ancien… À ce sujet, la presse de Bamako, notamment Le Matin, reprend les propos d’un scientifique malien qui vit aux États-Unis, le professeur Diola Bagayogo. D’après lui, « la seule garantie pour ne pas sombrer dans une nouvelle impasse politique est d’éviter un retour précipité au fameux ordre constitutionnel (…), à une démocratie abâtardie qui replongerait le Mali dans une servitude en faveur de la France. (…) Les participants au dialogue inter-Maliens en étaient conscients, affirme-t-il encore, et c’est pourquoi ils ont recommandé la prorogation de 2 à 5 ans de la transition. »Une paix des braves ?En tout cas, « Assimi Goïta lâche du lest », constate le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou. Pourquoi ? Tout simplement parce que « la situation était intenable, répond le journal, car maintenir les hommes politiques dans cette camisole de force était une source permanente d’ennuis et de petits couacs, voire plus. Depuis 2020, aux commandes du Mali, Goïta sait que la capacité de nuisance des hommes politiques, même privés de leurs activités, reste quasi-intacte. Mieux vaut les avoir avec soi ou au moins pas contre soi. (…) C’est le sillon que trace Goïta pour une paix des braves : "je vous laisse faire vos activités politiques, vous me laissez gouverner tranquillement". Un deal difficile à tenir connaissant les sauriens du Djoliba ! En tout cas, pointe encore le quotidien burkinabé, cette décision coupe l’herbe sous les pieds de ces mêmes politiques-opposants qui en avaient fait leur argument anti-transition. » Alors, s’interroge Aujourd’hui, « quelle va être leur réaction ? Comment accueilleront-ils cette décision ? Continueront-ils à dénoncer la fin de la transition et réclamer l’organisation d’élections ou bien se tiendront-ils à carreau ? »
7/11/20244 minutes
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À la Une: les 100 jours au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye

Quel bilan tirer du début du mandat du président sénégalais et de son Premier ministre Ousmane Sonko ? La presse sénégalaise est partagée entre « appréciation et dépréciation », comme l’écrit le site d’information Seneweb qui a été prendre la température dans la région de Sedhiou. « Pour Abdoulaye Faty, le maire de la commune de Kolibantang, BDF, le président n’a pas encore déçu. Bien au contraire, il est sur la bonne voie : "si l’on considère ses promesses de campagne, l’espoir est permis, affirme-t-il. Le président est en train de corriger les erreurs de gestion de l’ancien régime par les assises de la justice, par la sécurisation des intrants agricoles, par l’anticipation sur les inondations et par le redressement moral des populations". »Autre point de vue présenté par Seneweb, celui d’Idrissa Mane, conducteur de moto Jakarta. Pour lui, « le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye n’a pas encore répondu aux attentes de la jeunesse : "il nous avait promis du travail, mais jusque-là, l’emploi des jeunes reste une préoccupation majeure. Pour restaurer la dignité de quelqu’un, il faut lui donner du travail". »Toujours la cote ?Et dans son éditorial, Seneweb ne cache pas son inclination envers BDF : « un halo de bienveillance l’entoure depuis sa prise de fonction. Nous n’avons pas, comme dans certaines démocraties, d’instruments de mesure de la popularité des hommes politiques, mais il est certain que la cote du Président Faye a crû ou tout du moins est demeurée intacte depuis le 24 mars. » En effet, précise Seneweb, « même s’il est noté un retard à l’allumage dans la mise en œuvre du fameux "projet" vendu aux Sénégalais et qui est en phase d’étude et d’élaboration, Bassirou Diomaye Faye pose des actes qui semblent rassurer en interne et réconcilient de plus en plus les Sénégalais avec la fonction de président de la République. »Transformation ?« Diomaye-Sonko, les signes d’un bon départ mais… », pointe le quotidien 24 Heures : « même si tout n’est pas encore rose, il faut reconnaître que le chef de l’État est en train de poser les jalons d’une réelle transformation économique et démocratique. (…) En trois mois, le président a réussi à rassembler tous les acteurs de la justice autour d’un dialogue inclusif et sincère pour apporter des réformes modernes à notre appareil judiciaire. (…) En trois mois, le tandem au pouvoir a aussi marqué de grands pas en réduisant les prix de quelques denrées de première nécessité tout en promettant de mieux alléger le coût de la vie. Ils savent que la majorité des Sénégalais tirent le diable par la queue. » Qui plus est, pointe encore 24 Heures, « avec le pétrole et le gaz, le sourire est permis pour des lendemains meilleurs dans notre pays. »Le hic reste le chômage des jeunes, tempère le journal : « beaucoup d’efforts doivent être fournis pour régler le problème de l’emploi des jeunes en boostant le secteur privé. »« 100 jeunes meurent… »Le site d’information Senego est beaucoup plus critique… au travers de cette tribune signée par le leader du mouvement citoyen Gueum Sa Bopp, l’homme d’affaires Bougane Guèye Dany. Celui-ci nous livre un brûlot, disons, poétique, inspiré par le récent drame de l’immigration au large de Saint-Louis au cours duquel une centaine de jeunes candidats à l’exil sont morts noyés : « 100 jours de songes, 100 jeunes meurent à 100 pas de St-Louis, 100 gênes pour Sonko… Le projet illusoire aux promesses viles cède la place à une misère accrue et généralisée. (…) Inhumain ! Inadmissible ! », s’exclame Bougane Guèye Dany. « 100 jeunes sénégalais périssent en mer ! C’est plus qu’une tragédie ! Diomaye et Sonko doivent agir pour stopper cette hémorragie. Au sang des jeunes s’ajouteront les larmes des femmes et des enfants vivant dans des eaux pluviales qui ont englouti les promesses d’une bande d’impôtiers plus enclins à racketter le secteur privé sénégalais qu’à panser les maux d’un peuple escroqué. »
7/10/20243 minutes, 55 seconds
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À la Une: CES contre Cédéao

Il y avait l’AES, l’Alliance des États du Sahel… Il y a désormais la CES, la Confédération des États du Sahel… C’est la nouvelle entité créée par les régimes militaires au pouvoir au Burkina Faso, au Mali et au Niger. « Les trois pays sahéliens ont donc entériné leur alliance lors de leur premier sommet samedi à Niamey, pointe Le Monde Afrique, une décision qui acte leur rupture avec le reste du bloc ouest-africain. »En effet, rappelle le journal, « ces trois pays avaient annoncé en janvier leur départ de la Cédéao, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest, une organisation qu’ils jugent instrumentalisée par la France, ex-puissance coloniale avec laquelle ils ont multiplié les actes de rupture. » Au travers de cette nouvelle entité, le Burkina Faso, le Mali et le Niger « ont décliné des ambitions dans des secteurs qui semblent couvrir l’ensemble des domaines d’intervention d’un État, relève Jeune Afrique : l’agriculture, l’eau, l’énergie, l’éducation, les transports et même la finance, avec la confirmation d’une prochaine banque d’investissement de l’organisation tripartite. Il ne manque à l’arsenal de mutualisation qu’une monnaie qui permettrait de jeter aux orties le très symbolique franc CFA. »Et « comme pour rendre indénouable le tissage idéologique du quotidien des trois pays sahéliens, pointe encore Jeune Afrique, l’annonce de cette "confédération" de 72 millions d’habitants est apparue comme un message envoyé à la Cédéao, toujours sur un ton anti-occidental. Hasard heureux du calendrier ou bien chronogramme bien pensé ? Le trio kaki lançait sa nouvelle offensive néo-souverainiste, samedi, la veille d’un sommet, au Nigeria, du regroupement régional dont il a claqué la porte, une communauté jugée "factice" et "instrumentalisée". »La Cédéao : « le nègre de service de la France » ?La presse malienne pour sa part se félicite de la création de la nouvelle entité… Notamment Le Challenger à Bamako, « face à une Cédéao très affaiblie, qui s’est aussi réunie dimanche en sommet ordinaire à Abuja au Nigéria, l’AES a décidé de marquer sa ferme détermination à tracer sa propre voie, celle de la pleine souveraineté. (…) En toile de fond, les ambitions souverainistes des trois pays, en rupture avec la Cédéao, devenue plus nègre de service de la France que soucieuse des intérêts de ses membres. »Plus mesuré, L’Alternance, toujours à Bamako, s’interroge : « la Confédération AES est née ! Adieu à la Cédéao ? » Car, poursuit le périodique, « qu’il s’agisse de la force conjointe ou encore de la libre circulation des personnes et de leurs biens tout comme la nécessité d’une coordination de l’action diplomatique, il n’y a pas de différence fondamentale entre les deux organisations. »Faure Gnassingbé et Bassirou Diomaye Faye pour recoller les morceauxDe son côté, la Cédéao était donc réunie en conclave dimanche à Abuja… L’organisation sous-régionale a confié aux présidents togolais, Faure Gnassingbé et sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, la mission de recoller les morceaux avec les trois États sahéliens.« La partie est loin d’être jouée ! », estime WakatSéra à Ouagadougou. « La Cédéao devra mettre beaucoup d’eau dans son vin et accepter, en plus de la main tendue, de revenir notamment, sur certaines prises de position contre les putschs militaires qui sont aussi condamnables que les "coups d’État constitutionnels" opérés dans certains de ses pays membres. Dans le même temps, poursuit le site burkinabé, les pays de l’AES devraient également faire des concessions d’envergure, singulièrement pour un meilleur respect des droits humains. Et tous les efforts, de part et d’autre, mis bout à bout, pourraient bien ramener l’entente et la solidarité légendaires qui constituent la marque déposée des Africains. Mais, en attendant ces beaux jours visiblement encore lointains, conclut WakatSéra, Bassirou Diomaye Faye et Faure Gnassingbé doivent œuvrer pour amener tout le monde sous l’arbre à palabres africain, loin de toute influence étrangère, qu’elle soit russe, française, américaine, chinoise, ou autres. »Examen de conscience…Enfin, le président sénégalais s’est exprimé à l’issue du sommet d’Abuja. « Bassirou Diomaye Faye a insisté sur la nécessité d’éviter un retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Cédéao, relève Afrik.com. Selon le nouveau dirigeant sénégalais, cette sortie des trois pays serait le pire des scénarios et une grande blessure au panafricanisme. »Mais dans le même temps, Bassirou Diomaye Faye a appelé à un examen de conscience : « nous devrons sans doute débarrasser la Cédéao des clichés et des stéréotypes qui la réduisent à la posture d’une organisation soumise aux influences de puissances extérieures et distante des populations », a-t-il dit avant de poursuivre : « il faut réfléchir davantage sur les sanctions communautaires extrêmes, qui, au regard de leurs impacts économiques et sociaux sévères, renforcent malheureusement l’idée d’une institution qui punit ses populations au lieu d’être à leur service et à leur secours. »
7/9/20244 minutes, 22 seconds
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À la Une: un nouveau drame de l'immigration au large de la Mauritanie

Pour le moment, seule l'Agence Mauritanienne d'Information se fait l'écho de ce naufrage survenu au large de la Mauritanie, et dont le bilan provisoire est déjà très lourd : 89 morts. Les victimes « se trouvaient à bord d'une grande embarcation de pêche traditionnelle » qui a chaviré dans l'Atlantique, « à 4 kilomètres de la ville de N'Diago », explique l'Agence Mauritanienne d'Information. « Neuf personnes, dont une fillette de cinq ans, ont été secourues, par les gardes côtes mauritaniens, alors que selon les survivants, l'embarcation qui avait quitté la frontière sénégalo-gambienne il y a 6 jours en direction de l'Europe, avait à son bord 170 migrants clandestins ». Les disparus se comptent donc par dizaines.Accueil chaleureuxÀ la Une également, deux sommets à un jour d'intervalle. Sommet de la CEDEAO, dimanche à Abuja, et sommet de l'AES, la nouvelle Alliance des États du Sahel, demain à Niamey. S'agit-il « d'un hasard du calendrier » ou d'un « rendez-vous minutieusement programmé ? » s'interroge Wakatsera. En Une du site d'information burkinabé : les photos des trois hommes forts de l'AES, le capitaine Ibrahim Traoré pour le Burkina, le général Abderahamane Tiani pour le Niger et le colonel Assimi Goïta pour le Mali. C'est la première fois qu'ils se réunissent tous les trois, depuis leur arrivée au pouvoir, lors de coups d'État survenus entre 2020 et 2023.   « À cette occasion, nous dit Wakatsera, le président de la transition nigérienne, le général Abderahamane Tiani, a invité ses concitoyens à sortir massivement, ce vendredi, après la prière, pour réserver un accueil chaleureux aux délégations burkinabè et malienne. Demain, poursuit Wakatsera, les trois chefs d’Etat se retrouveront pour plancher sur le présent et l’avenir de l’Alliance des États du Sahel, née après que les trois pays, ont quitté la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest ».Armée dysfonctionnelleEn République démocratique du Congo, la condamnation à mort de 25 soldats, pour vol et désertion contre le M23. « Mardi, raconte Africanews, vingt-sept soldats qui avaient abandonné leurs positions dans les villages de Keseghe et Matembe ont été trouvés en train de voler des marchandises dans le village voisin. Ils ont été arrêtés par l’armée en même temps que quatre de leurs épouses qui cachaient les objets volés. Le lendemain, un tribunal militaire était mis en place pour les juger. Vingt-cinq d’entre eux ont été condamnés à la peine de mort pour vol, fuite de l’ennemi et violation des ordres ». « En souffrance, commente Africanews, l'armée congolaise est devenue dysfonctionnelle au fil de la crise qui s’enlise, et des divisions sont apparues en interne. Le manque de logistique et de ressources affecte le bon fonctionnement du contingent ».Élections législatives en France« Droit du sol, grand remplacement, Migration, l'Afrique est au cœur des législatives françaises », titre Aujourd8.net. « Le grand remplacement, cette rhétorique de l’Africain qui va faire disparaître le Français pur jus par le phénomène de la phagocytose est le thème de prédilection du Rassemblement National, lequel évidemment pousse le Nouveau Front Populaire et Ensemble à répliquer. Du coup, le continent se retrouve grand électeur de ces législatives en France », estime le site d'information burkinabé, qui poursuit, « c'est un thème pourtant éculé, galvaudé qu’on repasse, pour ameuter un électorat d’extrême droite, lequel dit souvent tout haut ce que de nombreux Français pensent tout bas (...) Près de cinq décennies après la fameuse phrase de Michel Rocard « La France ne peut héberger toute la misère du monde », l’Africain reste peu ou prou un repoussoir ! Cachez-moi ce Nègre que je ne saurais tolérer ! L’Afrique omniprésente dans la politique française. Et dans les présentes législatives », conclut Aujourd8.net
7/5/20244 minutes, 5 seconds
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À la Une: Mahamat Idriss Déby dans le collimateur de la justice française…

C’est Mediapart qui avait levé le lièvre en décembre dernier. Le site d’information révélait alors ce qu’il nommait « les folles emplettes du président du Tchad à Paris » : lors de deux séjours dans la capitale française, en décembre 2021 et en mai 2023, Mahamat Idriss Déby Itno aurait « déboursé, selon Mediapart, près d’un million d’euros pour acheter des costumes chez un célèbre tailleur de la place de Paris. Pour atteindre cette somme astronomique (915.070 euros, très exactement), le chef d’État s’est offert des vêtements sur mesure par dizaines, précisait encore le site : 57 costumes d’une valeur unitaire allant de 9.000 à 13.000 euros, 100 chemises à 800 euros, huit abacosts à 8.000 euros, neuf sahariennes à 7.500 euros... une liste interminable à donner le tournis. Qui plus est quand l’on sait que le Tchad est l’un des pays les plus pauvres au monde. En 2023, 35 % de sa population vivait dans une situation d’“extrême pauvreté“ (avec moins de 2,15 dollars par jour), selon la Banque mondiale. »On l’a appris avant-hier, pointe Le Monde Afrique : « une enquête préliminaire a été ouverte à Paris par le PNF, le Parquet national financier, en janvier dernier pour détournement de fonds publics et recel. » Une enquête qui « pourrait être élargie au patrimoine immobilier que détient la famille Déby et son entourage en France, selon l’hebdomadaire économique Challenges. (…) Après Teodoro Obiang Nguema en Guinée équatoriale, les Bongo au Gabon et les Sassou Nguesso au Congo-Brazzaville, pointe le journal, c’est (donc) désormais le président du Tchad, Mahamat Idriss Déby, qui est visé par une enquête ouverte à Paris sur des soupçons de biens mal acquis en France. »Une « manipulation politique » ?« À Ndjamena, on n’est pas du tout inquiété par cette affaire », relève pour sa part le site Afrik.com. « “Nous espérons que cette enquête établira la vérité et dissipera l’intention de nuire à la réputation du président de la République du Tchad, l’homme neuf de valeurs qui a dirigé une transition politiquement et historiquement réussie“, confie un conseiller à la communication du dirigeant tchadien. Dans son livre De Bédouin à Président, publié en mars dernier, Mahamat Idriss Déby était déjà personnellement revenu sur cette affaire qui, pour lui, n’est qu’“un symbole de la manipulation en politique“. Dénonçant un “tapage médiatique absurde“, le Président tchadien a insisté sur sa préférence prononcée pour les habits traditionnels de son pays au détriment des costumes dont il n’a jamais été un “adepte“. »Il est vrai que sur les photos officielles, telles qu’on peut les voir par exemple sur le site TchadVision, le président tchadien apparait quasiment toujours revêtu d’un boubou blanc.Quid des relations entre Paris et N’Djamena ?En tout cas, cette « affaire mettra-t-elle à mal les relations déjà fragiles avec Paris ? », s’interroge Jeune Afrique. « Les Français surveillent en effet la montée en puissance d’acteurs russophiles au sein de l’exécutif tchadien, dans un contexte de perte d’influence au Sahel. Plusieurs actions étaient (récemment) en cours pour convaincre Mahamat Idriss Déby Itno de ne pas céder aux sirènes de Moscou. L’envoyé spécial du président Emmanuel Macron pour le Sahel, Jean-Marie Bockel, avait prévu de se rendre de nouveau au Tchad, tandis que le Quai d’Orsay travaillait à une visite d’une délégation du patronat français à N’Djamena, repoussée depuis plusieurs mois. Une visite de Mahamat Idriss Déby Itno en France était également évoquée. »Alors, s’interroge encore Jeune Afrique, cette « affaire des costumes viendra-t-elle mettre un frein – ou un terme – à ces efforts, déjà mis à mal par l’incertitude politique en France, née de la dissolution de l’Assemblée nationale et d’une possible prise par l’extrême droite du poste de Premier ministre ? Au sein du palais présidentiel et de l’entourage de Mahamat Idriss Déby Itno, plusieurs conseillers de premier plan, habituellement favorables à un éloignement d’avec Paris, s’en sont déjà saisis. »« Quel impact sur les relations entre Paris et N’Djamena ? », s’interroge en écho Le Pays à Ouagadougou. « Le timing de la médiatisation de l’affaire qui intervient quelques semaines après la visite du ministre russe des Affaires étrangères au Tchad, ne manque pas d’interroger sur le pourquoi du maintenant, alors que l’enquête a été lancée depuis le mois de janvier dernier. (…) On peut (donc) se demander si cette affaire n’a pas des relents politiques dans un contexte où la France cherche à contrer l’influence grandissante de la Russie en Afrique. »
7/4/20244 minutes, 15 seconds
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À la Une: la longue liste des disparus au Burkina Faso

Il y a 10 jours, le journaliste Atiana Serge Oulon, directeur de publication du bimensuel d’investigation L’Événement était enlevé à son domicile par des agents du renseignement. Depuis, aucune nouvelle… RSF, Reporters sans frontières, dénonce le « silence assourdissant des autorités » burkinabé.Vendredi dernier, c’est le journaliste-écrivain Adama Bayala qui était porté disparu. « Selon sa famille, relate le site d’information Koaci, il aurait quitté son bureau pour se rendre à Cissin, un quartier de Ouagadougou, depuis lors, aucune nouvelle de lui. Il est introuvable et injoignable au téléphone. » Connu « pour ses analyses parfois controversées sur la vie de la nation, Adama Bayala a été journaliste au quotidien d’État Sidwaya avant de rejoindre le service de communication de la présidence du Faso puis du ministère en charge de la Culture, des Arts et du Tourisme. Il est aussi l’auteur de plusieurs romans, dont Les Bénédictions d’une Mère et La République Bana Bana. »« Une redoutable machine à réprimer »Les disparitions sont devenues monnaie courante au Burkina Faso… C’est ce que constate Jeune Afrique qui nous propose une longue enquête intitulée « Les disparus d’Ibrahim Traoré » : « depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine putschiste, en octobre 2022, le Burkina Faso vit au rythme des enlèvements et des enrôlements forcés de ses opposants, civils comme militaires. (…) Une redoutable machine à réprimer », s’exclame le site panafricain. « Tous ceux qui osent s’opposer à lui savent qu’ils s’exposent au même sort. Dans le Burkina Faso d’IB comme dans celui de Blaise Compaoré, les voix gênantes sont réduites au silence, parfois pour l’éternité. Selon les estimations d’avocats et de défenseurs des droits humains, une trentaine de personnes n’ont plus jamais donné signe de vie après avoir été enlevées par des hommes non identifiés, sortes d’escadrons de la mort qui agissent en dehors de tout cadre légal et judiciaire. Les méthodes sont presque toujours les mêmes, pointe Jeune Afrique : un petit groupe d’individus en tenues civilo-militaires, armés et souvent cagoulés, kidnappent leur cible (en pleine circulation s’il le faut), la contraignent à monter dans leur véhicule et disparaissent dans la nature. Difficile d’avoir leurs identités précises, mais, selon plusieurs témoins et sources concordantes, ils agissent principalement pour trois unités : l’ANR, l’Agence nationale de renseignement, la Direction de la sûreté de l’État et la sécurité rapprochée de Traoré. »Les personnes enlevées sont ensuite envoyées dans des villas appartenant à l’Etat, croit encore savoir Jeune Afrique, où elles sont interrogées et torturées.Envoyés au front…Par ailleurs, poursuit le site panafricain, « Ibrahim Traoré s’est forgé un autre redoutable outil de répression, dont il use à l’envie pour casser ses opposants : son décret de mobilisation générale, qui permet la réquisition de tout citoyen majeur pour lutter contre les groupes jihadistes. Depuis son adoption, en avril 2023, plusieurs dizaines de personnes qui avaient critiqué le régime ont été enlevées – “réquisitionnées“, selon la terminologie officielle – et envoyées de force au front en tant que Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), les supplétifs civils de l’armée auxquels Traoré a massivement recours pour mener sa stratégie de guerre tous azimuts. Objectif : faire rentrer ces récalcitrants dans le rang en les soumettant, plusieurs mois durant, à un traitement militaire sévère. »Cameroun : la fille du président Biya fait son coming-out…À la Une également, une photo qui fait grand bruit au Cameroun… On y voit deux femmes en train de s’embrasser, avec ce commentaire : « Je suis folle de toi, et je veux que tout le monde le sache ».Celle qui a posté cette photo sur les réseaux n’est autre que… Brenda Biya, la fille du président camerounais Paul Biya.« Un coming-out qui secoue le Cameroun », s’exclame Afrik.com, qui rappelle que, dans le pays, « l’homosexualité est illégale et sévèrement punie. »En effet, commente Le Monde Afrique, « ce cliché aurait pu passer inaperçu s’il n’était pas question de la fille du chef d’un État où l’homosexualité est un crime. » En tout cas, relève le journal, « ce "coming out" venu d’une enfant célèbre a été accueilli comme un espoir par les organisations de défense des droits des LGBTQ+ camerounaises que les mentalités évoluent. "Je salue le courage de Brenda Biya, qui assume son droit fondamental d’aimer et d’être aimée", a réagi au Monde l’avocate Alice Nkom, figure de la lutte pour les droits homosexuels au Cameroun. »Le Monde Afrique qui note aussi que « Brenda Biya est à l’abri de la loi camerounaise : la fille du président camerounais est installée en Suisse. »
7/3/20244 minutes, 16 seconds
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À la Une: les législatives en France vues d’Afrique

Interrogations et appréhension dans la presse du continent après la percée du Rassemblement national au premier tour de scrutin dimanche. « Au-delà des frontières françaises, l’arrivée du RN au pouvoir suscite des inquiétudes, pointe le quotidien malien en ligne Malikilé, avec la perspective d’un gouvernement xénophobe et aux tendances illibérales à la tête de l’une des puissances majeures en Europe. Cette éventualité souligne l’importance des décisions à venir pour l’avenir de la France et de l’Union européenne. La semaine à venir s’annonce décisive pour la politique française, alors que le pays se trouve à un tournant historique. Les citoyens devront se prononcer entre la continuité ou le changement radical, décision qui aura des répercussions majeures sur l’avenir de la nation et de l’Europe dans son ensemble. »L’inquiétude des migrants…« Quels enjeux pour l’Afrique ? », s’interroge pour sa part Le Pays au Burkina Faso. « La question qui taraude les esprits est celle de savoir si les Français ont, cette fois-ci, et pour la première fois, décidé de donner les clefs du Palais Bourbon à l’extrême droite, dont les principales caractéristiques sont le chauvinisme, le racisme, la xénophobie et son non-respect des lois nationales et internationales de protection des droits humains, entre autres. (…) C’est un scénario fort possible quand on sait qu’ailleurs, d’autres leaders d’extrême droite comme Trump aux États-Unis, Orban en Hongrie ou Milei en Argentine, ont déjà été élus sans coup férir. »Et pointe encore Le Pays, les migrants ont de quoi être inquiets…« Il est évident que l’extrême droite, qui a toujours considéré les migrants comme les responsables de presque tous les maux qui minent la société française, devrait, une fois sa victoire confirmée au second tour, mettre la pression sur les pays qui bordent la Méditerranée pour qu’ils protègent les frontières hexagonales par tous les moyens. Ceux qui arriveront miraculeusement à échouer sur les côtes européennes et à entrer clandestinement en France feront l’objet de stigmatisation et de contrôles au faciès, avant d’être rapatriés menottes aux mains et sans ménagement. Et pour ceux qui voudront rallier Paris régulièrement et par les airs, ils doivent, d’ores et déjà, savoir que les visas seront accordés aux compte-goutte. Il sera encore plus difficile pour les Africains de se rendre en France. »L’appréhension des Algériens…Justement, le site d’information algérien TSA exprime ses craintes… « Le RN a promis de supprimer certaines aides sociales aux immigrés en situation régulière, de réserver les logements sociaux aux Français, d’expulser les immigrés légaux qui resteraient plus de six mois au chômage – même s’ils ont travaillé et cotisé pendant des années -, de réduire le nombre de visas aux étrangers, interdiction du voile islamique dans l’espace public, instauration des quotas pour l’abattage halal… Le RN promet (aussi) d’engager un bras de fer avec l’Algérie, avec suppression des visas et dénonciation de l’Accord de 1968 sur l’immigration (…). En somme, soupire encore TSA, le RN promet de croiser le fer avec les partenaires de l’autre côté de la Méditerranée. Un discours haineux et belliqueux qui semble séduire une partie de la population française. Et c’est cela le plus inquiétant. »Le premier coureur cycliste africain noir sacré sur le Tour de France…À la Une également : l’Érythréen Biniam Girmay… C’est le premier coureur cycliste africain noir à remporter une étape du Tour de France. Le sprinteur d’Intermarché-Wanty s’est adjugé hier la troisième étape de la Grande Boucle entre Plaisance et Turin en Italie. « C’est un trésor de coureur cycliste, fin d’épaules et d’esprit, d’une rapidité redoutable, qui s’est imposé, s’exclame Le Monde Afrique. L’Érythréen Biniam Girmay est un redoutable finisseur. "Pour réussir un sprint, il faut fermer les yeux et se jeter dans la mêlée", plaisante le vainqueur du jour. "Apparemment, j’ai fermé le bon œil !", ajoute le coureur de 24 ans qui avait déjà gagné une étape du Tour d’Italie en 2022 (…). La date est historique, pointe encore le journal. Le Tour de France accueille son premier vainqueur d’étape africain noir en 111 éditions. (…) Aussi Girmay brise-t-il un plafond de verre tenace : "être le premier vainqueur noir africain, c’est un message pour tout le continent". Et la promesse d’une fête à son retour à Asmara, sur les hauts plateaux à 2300 mètres d’altitude, dans la capitale de son pays, l’une des rares nations au monde où le cyclisme est roi. »
7/2/20244 minutes, 12 seconds
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À la Une: la répression meurtrière des manifestations au Kenya

« Devaient-ils mourir ? » s'interroge en Une, Nation qui publie 8 petites photos de manifestants tués mercredi. « La plupart d'entre eux étaient jeunes, âgés de 17 à 35 ans », précise le journal kenyan.« Sous la cendre couve toujours le feu », titre de son côté, l'Observateur Paalga qui se demande « ce que nous réserve cette journée de vendredi et les jours suivants », et rappelle que « le casus belli de ces journées insurrectionnelles est le projet de loi des finances prévoyant de nouvelles taxes touchant notamment les produits de première nécessité ». « Ce qui ne devait pas arriver est arrivé », poursuit le quotidien burkinabè : « les manifestants ont forcé les dispositifs sécuritaires pour envahir le Parlement et les forces de l’ordre ont tiré dans le tas. Le bilan de 22 morts et les centaines de blessés ont convaincu le gouvernement Ruto de retirer le contesté projet de loi budgétaire ». Mais « cela suffira-t-il à calmer la rue kényane ? », demande l'Observateur Paalga, qui précise « qu'hier jeudi, des jeunes sont descendus de nouveau dans la rue, notamment dans les quartiers réputés être des bastions de l’opposition dans la capitale. Mais ils étaient nettement moins nombreux ». Il faut dire que l'armée a montré ses muscles. Le journal The Standard souligne que « les Forces kényanes de défense ont fait une démonstration de puissance blindée sans précédent, à Nairobi ». Ce qui, note le journal kényan, « marque une rupture significative avec la tradition, puisque la police kényane a jusqu'à présent toujours géré les manifestations sans intervention militaire ».90 eurosDans la presse africaine également ce matin, le coût d'un visa pour venir en Europe. C'est Maliweb qui publie cet article réalisé avec des chiffres fourni notamment par l'Observateur de l'Union européenne, un site d'information à but non lucratif. Maliweb avance ainsi que les Africains ont « perdu en 2023, plus de 37 milliards de francs CFA dans des demandes de visa Schengen rejetées ». Chaque demande coûte en effet 90 euros, qui ne sont pas remboursés en cas de refus. Maliweb a fait le décompte pays par pays : « les ressortissants algériens ont perdu 13,3 millions d’euros. Viennent ensuite les Marocains et les Égyptiens. Le pays au plus grand taux de refus sont les Comores, avec 61% de demandes refusées. La Guinée-Bissau, le Ghana, le Mali, la Guinée et le Soudan figurent également dans le flop-10, ironise Maliweb ». « Tous ont reçu des réponses négatives dans une proportion dépassant les 40 % ». Et le site d'information insiste sur le cas du Mali, pour lequel la France a « suspendu la délivrance de ces visas ».  « De sources diplomatiques, confie Maliweb, la France serait aujourd’hui disposée à reprendre la délivrance des visas. C’est un manque à gagner pour les Français qui encaissent des sommes colossales pour un sésame qui n’est délivré qu’au compte-gouttes ». Hommage à Landry N'guemo« L'ancien international camerounais a rendu l'âme hier, des suites d'un accident de la circulation », annonce Le Journal du Cameroun, qui rappelle quel fut son parcours. « Avant de mettre fin à sa carrière en 2020, Landry N'guemo a défendu les couleurs nationales entre 2006 et 2014 ». « Décès tragique du footballer Landry N'guemo » titre de son côté Afrik.com : « le monde du football camerounais et international est en deuil », ajoute le site d'information qui précise : « À l’âge de 38 ans, N'guemo a perdu la vie dans un accident (...) impliquant un camion sur la route Yaoundé-Bafoussam ». « La nouvelle de la mort de Landry N'guemo a suscité une vague de tristesse et d’émotion dans le monde du football », poursuit Afrik.com. « De nombreux anciens coéquipiers, clubs et fans ont exprimé leurs condoléances sur les réseaux sociaux pour rendre hommage à un joueur qui a marqué les esprits par son talent et sa gentillesse ». 
6/28/20244 minutes
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À la Une: la volte-face du président Ruto au Kenya…

« Deuil, douleur et chagrin », lance le Standard à Nairobi après la terrible répression policière des manifestations d’avant-hier. Des manifestations qui « ont fait au moins 23 morts dans tout le pays, pointe le journal, dont 18 à Nairobi, et 1 à Mombasa, Isiolo et Kakamega. Des chiffres fournis par la Commission nationale des droits de l’homme du Kenya. »Finalement, poursuit le Standard, « après des semaines de grandiloquence, le président William Ruto a cédé hier à la pression populaire, en choisissant de ne pas signer le projet de loi de finances controversé, à l’origine des manifestations dans tout le pays après son adoption au Parlement. »Alors « que va-t-il se passer maintenant ? » s’interroge le quotidien kényan. « Le projet de loi de finance est renvoyé à l'Assemblée nationale », mais les députés sont « actuellement en vacances. (…) Une session extraordinaire du Parlement devra donc être convoquée. Et une majorité des deux tiers sera nécessaire pour annuler le projet. »Sur la sellette…Reste que les plaies sociales sont profondes… Lors des manifestations de ces derniers jours, note Le Monde Afrique, « des pancartes ont grimé les députés en “cochons“, eux qui figurent parmi les parlementaires les mieux payés au monde. L’exécutif n’a pas été épargné, surtout le président William Ruto, élu il y a deux ans en promettant des millions d’emplois et une vie moins chère.Ce riche homme d’affaires, parti de rien, rappelle le journal, s’est érigé en incarnation des “hustlers“, ce petit peuple des débrouillards qui forment l’essentiel de l’économie. Mais depuis son arrivée au pouvoir en 2022, il a multiplié les nouvelles taxes pour faire face à la dette (67 % du PIB). Au point que le très pieux Ruto est désormais surnommé “Zakayo“, du nom de Zachée, un opiniâtre collecteur d’impôts de la Bible. « “Ruto must go“ (“Ruto doit partir“), clament les manifestants. »La colère va-t-elle retomber ?Et Le Monde Afrique de s’interroger : « dans ce contexte, le retrait de la loi budgétaire suffira-t-il à calmer la colère ? Après le Parlement, la prochaine mobilisation appelait initialement à “occuper la State House“, le Palais présidentiel, ce jeudi. Hier, avant même le retrait de la loi, des organisateurs insistaient plutôt sur une marche blanche en mémoire des victimes. « C’est une victoire pour le pays, mais ce n’est évidemment pas la fin », estime un activiste interrogé par le journal, « qui ira marcher aujourd’hui “pour les vies perdues“. L’attention pourrait se détourner de la résidence officielle – récemment rénovée – de William Ruto. Mais ce dernier doit maintenant trouver les centaines de millions de dollars qui manquent à son budget. »Guinée : la mort mystérieuse d’un général emprisonné…À la Une également, la Guinée, avec la mort du général Sadiba Koulibaly, l’ancien chef d’état-major général des armées…Le général Koulibaly est mort alors qu’il était en prison. Il avait été récemment « condamné, rétrogradé et radié ! », rappelle le site d’information Guinée 7, « pour détention illégale d’armes et désertion à l’étranger. » Il serait mort d’une crise cardiaque.« À la prise du pouvoir par le CNRD en septembre 2021, il avait joué un rôle de premier plan, rappelle Africa Guinée, ce qui lui avait même valu le titre de numéro 2 du Pouvoir militaire. Il avait commencé à tomber en disgrâce à partir de mai 2023, lorsqu’il avait été démis de ses fonctions de chef d’état-major général des armées, puis nommé ministre de l’Urbanisme, avant d’être limogé le lendemain de sa nomination. »« L’étrange mort de Sadiba Koulibaly », pointe pour sa part Jeune Afrique. « En saura-t-on davantage sur les circonstances de son décès et, si oui, cela suffira-t-il à dissiper le doute ? », s’interroge le site panafricain.« Une mort et moult interrogations », lance le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou. « De quoi cet officier supérieur très respecté de l’armée était-il vraiment accusé ? Quelle est la nature de sa brouille avec son ancien allié, le président Doumbouya ? Le soupçonne-t-on d’avoir voulu attenter à la sûreté de l’État ? Pourquoi, selon les avocats, on fait de la résistance pour restituer le corps ? Un décès et une kyrielle de questions qui font que beaucoup veulent en savoir davantage ! »En tout cas, relève Le Monde Afrique, « son décès survient dans une période de forte crispation intérieure, au moment où l’opposition critique un exercice du pouvoir autoritaire et solitaire par le général Mamadi Doumbouya, aujourd’hui investi Président. »
6/27/20244 minutes, 6 seconds
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À la Une: les émeutes contre la vie chère au Kenya…

Le chaos hier aux abords du parlement à Nairobi. Des manifestants qui protestaient contre la réforme des finances initiée par le président Ruto, ont investi le bâtiment.Les photos à la Une du site internet du quotidien The Standard sont éloquentes : une foule compacte devant le parlement partiellement en flammes ; un député hagard devant un camion de police incendié ; et la main de cet homme pleine de douilles ramassées au sol… La police a en effet tiré à balles réelles. Le bilan est lourd : au moins 5 morts et plus d’une trentaine de blessés.Hier le Nation à Nairobi avait prévenu : « déjà par le passé, plusieurs milliers de manifestants ont été tués ou blessés. Selon l’article 37 de la constitution, rappelle le quotidien kenyan, “toutes les personnes ont le droit, pacifiquement et sans arme, de se rassembler et de manifester“. Cependant, ce à quoi nous avons assisté ces derniers jours, c’est à une brutalité policière flagrante. Les policiers doivent cesser de recourir à une force excessive contre des manifestants pacifiques. Un véritable dialogue et des négociations sont nécessaires pour sortir de l’impasse et forger l’unité pour la stabilité et la prospérité nationales. »Un appel qui n’a donc pas été entendu…Trop de taxes…Comment une manifestation pacifique a-t-elle pu ainsi dégénérer en émeute ?D’après un manifestant joint par téléphone par Le Monde Afrique, « le rassemblement s’est essentiellement “déroulé dans le calme“ et le mot d’ordre n’était pas initialement d’entrer dans le Parlement. “Mais les gens se sont énervés face à la violence policière“, affirme-t-il. “A un moment, il y avait beaucoup de gaz lacrymogènes, j’ai vu du sang, des corps par terre et des gens courir vers le Parlement“. »Au cœur de la contestation, donc, les réformes menées par le chef de l’Etat, élu il y a moins de deux ans : « la nouvelle proposition de loi de finances pour 2024-2025 a mis le feu aux poudres, pointe Le Monde Afrique. Elle ajoute une série de taxes (TVA de 16 % sur le pain, taxe annuelle de 2,5 % sur les véhicules particuliers notamment) aux budgets déjà très serrés des citoyens. (…) L’Etat s’est défendu en martelant qu’il visait à éviter un défaut sur la dette grandissante du pays. Colère…Mais, relève encore Le Monde Afrique, les Kényans, dont un tiers vit sous le seuil de pauvreté, ressentent avec colère ces mesures d’austérité, tandis que l’Etat affiche un train de vie jugé dispendieux. En deux ans, la State House a été rénovée à grands frais, la flotte de voitures officielles a été renouvelée, les postes gouvernementaux ont été multipliés. Fin mai, William Ruto a loué pour sa délégation un coûteux jet privé pour un voyage d’Etat à Washington. “Je pense que les gens ont atteint leur limite, notamment les jeunes“, analyse la chercheuse et essayiste Nanjala Nyabola, citée par le journal. La jeunesse, et notamment la Génération Z (née après 1997, ultra-connectée), est au cœur du mouvement actuel. Un fait inédit au Kenya, où les manifestations ont traditionnellement été organisées ces dernières décennies par des partis politiques, souvent prompts à payer des participants venus des quartiers déshérités pour y participer. »Les jeunes à la pointe du mouvement…« La génération Z en quasi insurrection », titre justement le quotidien Aujourd’hui au Burkina Faso : « ce qui reste au travers de la gorge de cette jeunesse connectée, c’est l’instauration des taxes qui plombent davantage son quotidien déjà guère reluisant. “Occupy parliament“, c’est le nom de ce mouvement viral sur la toile : “occuper le parlement“ ou encore “Return Ruto“ : “dégage Ruto“, sont autant de slogans de cette génération Z qui fait injonction au gouvernement de retirer ce projet de loi. (…) Déjà que l’inflation grimpe à plus de 5%, pour les 54 millions de Kenyans, c’en est trop ! »Il est vrai que la situation économique du pays s’est dégradée, relève le site Afrik.com : « depuis plusieurs mois, le Kenya traverse une période économique particulièrement difficile. La dépréciation du shilling kenyan, combinée à une inflation galopante, a considérablement réduit le pouvoir d’achat des citoyens. Les prix des denrées alimentaires de base ont doublé, tandis que les coûts de l’énergie et des transports ont atteint des sommets historiques. Cette situation a poussé de nombreuses familles dans une précarité accrue, exacerbant les tensions sociales. »
6/26/20244 minutes, 10 seconds
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À la Une: un journaliste enlevé au Burkina Faso

La presse du Burkina Faso est en émoi ce matin après l’enlèvement hier d’Atiana Serge Oulon, directeur de publication du bi-hebdomadaire L’Événement.Le journaliste a été embarqué hier, lundi 24 juin, à 5 heures du matin par « un commando d’une dizaine d’hommes, relate L’Observateur Paalga. Le commando se serait d’abord trompé de destination en allant réveiller des occupants d’une autre maison. Ces derniers ont rapidement alerté leurs proches sur ce qui se passait. Finalement, le commando a frappé à la bonne porte. Contrairement à ce qui se fait d’habitude, ceux qui sont venus chercher Oulon n’étaient pas cagoulés. Ils ont agi à visage découvert. (…) Pas plus tard que la semaine dernière, rappelle L’Observateur Paalga, le CSC, le Conseil supérieur de la communication, avait sanctionné le journal en lui infligeant une interdiction de paraître durant un mois. On ignore pour l’heure les raisons de cette arrestation. Mais ce nouveau développement équivaut, estime L’Observateur Paalga, à une mort du journal L’Événement. »Un journalisme « à géométrie variable… »« C’est la première fois qu’un journaliste fait l’objet d’un enlèvement (au Burkina Faso) », commente pour sa part le quotidien Aujourd’hui. Un enlèvement qui s’inscrit « dans un contexte de restriction pour la presse burkinabè qui a vu son champ de liberté d’expression se réduire considérablement depuis quelque temps. Car avec la Loi sur la mobilisation générale et le contexte de lutte contre le terrorisme, la polémique sur la posture du journaliste est sur toutes les lèvres et dans tous les esprits ? Doit-il tout dire ? Au risque de se faire remonter les bretelles par le CSC. (…) L’éthique et la déontologie sont-elles solubles dans la communication en temps de guerre ? Voilà la question qui divise… (…) Du coup, poursuit Aujourd’hui, c’est naturellement un journalisme à géométrie variable qui se déploie au Burkina Faso, car enjoint “d’accompagner“ les efforts des FDS et des VDP en matière de lutte contre le terrorisme. Ce qui est normal, estime le journal, on est Burkinabè avant d’être journaliste (…) La preuve, les reportages sont rarissimes, on relaie quotidiennement les comptes rendus officiels. Mais, relève encore le quotidien ouagalais, ce qui arrive à notre confrère intervient au lendemain de la folle semaine de rumeurs et d’allégations et surtout de la menace d’IB, jeudi dernier, sur les “médias menteurs“ et les comploteurs. Chacun doit se le tenir pour dit ! En attendant de savoir ce qui est reproché à Oulon, les médias (burkinabé) sont recroquevillés car en ces temps de guerre chaque mot est soupesé, chaque incise, virgule ou adverbe jaugé, avant d’être frappé sur l’écran de l’ordi ou dit devant un micro. Indubitablement, conclut Aujourd’hui, les temps se durcissent davantage pour les médias locaux. Rudes coups pour les journalistes. »Détresse…Dans une récente interview au site Lefaso.net, le journaliste Ouézen Louis Oulon, ancien directeur de la radio et de la télévision nationale, affirmait : « je lis une détresse sur les visages des journalistes, mais aussi sur les visages des responsables de médias. C’est comme s’ils étaient à un carrefour et ne savaient pas s’il faut prendre la voie de droite ou de gauche. (…) Les médias se portent mal et la corporation s’interroge. (…) Je suppose que cette situation est temporaire, qu’on va arriver à la reconquête du territoire et que la plume va gagner en noblesse. »Normalisation…L’enlèvement d’Atiana Serge Oulon intervient après un moment de flottement la semaine dernière au Burkina Faso. Le chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré, était resté muet après l’attaque de Mansila, il y a 15 jours, au cours de laquelle l’armée avait subi de lourdes pertes. Finalement, il est réapparu en fin de semaine dernière pour démentir les rumeurs de mouvements de grogne au sein de l’armée et pour annoncer une contre-attaque contre les djihadistes.Ce matin, le site Burkina 24 annonce : « les forces armées lavent leur honneur à Mansila. (…) Vecteurs aériens spécialisés, hélicoptères et opérations terrestres…, l’armée burkinabè a employé les grands moyens pour mater les terroristes qui avaient attaqué une de leurs positions. » Les assaillants auraient tous été neutralisés.Enfin signe apparent de normalisation à Ouagadougou : le président malien Assimi Goïta est en visite ce mardi dans la capitale burkinabé.  « Le chef de l’État malien et le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, échangeront notamment sur les défis de la lutte contre le terrorisme et ceux liés au développement socioéconomique et à la quête d’une souveraineté totale de leurs pays respectifs », peut lire dans le communiqué de la présidence publié notamment par le site WakatSéra.
6/25/20244 minutes, 7 seconds
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À la Une: la médiation de deux anciens présidents béninois au Niger

C'est La Nouvelle Tribune qui s'en fait l'écho, au Bénin. Les anciens présidents Nicéphore Soglo et Boni Yayi sont attendus au Niger ce lundi. Objectif : « trouver une solution à la crise qui ébranle les deux pays ». « Annoncés comme médiateurs », « ces figures respectées de la scène politique béninoise » s'apprêtent à rencontrer les hautes autorités nigériennes », précise la Nouvelle Tribune, selon laquelle « la tension entre le Bénin et le Niger, exacerbée ces derniers mois (...) semble enfin trouver une lueur d'espoir ». Moins optimiste, BéninWeb TV se demande s'il ne s'agit pas là de la « médiation de la dernière chance », voire d'une« mission impossible », « dans un contexte de tensions extrêmes entre le Bénin et le Niger ». La web tv béninoise rappelle que les points de divergence sont nombreux : « les médiateurs chercheront à convaincre les autorités nigériennes de lever le blocus frontalier sans occulter les préoccupations sécuritaires du Niger. Ils tenteront également de négocier la reprise du transit pétrolier par la réouverture des vannes du pipeline acheminant le pétrole nigérien vers le port béninois de Sèmè-Podji. Et ils s’efforceront de résoudre l’incident diplomatique concernant les cinq ressortissants nigériens arrêtés au Bénin, perçu comme un « kidnapping » par Niamey ».En RDC, un appel au secours lancé par la société civile« Près de 8000 déplacés de guerre vivent sans assistance du gouvernement et des humanitaires à Batangi-Mbau » annonce 7 sur 7. « Les déplacés sont donc environ 8000, hommes, femmes et enfants, venus de l'axe Mbau-Mantubi, fuyant les attaques à répétition des rebelles ADF. Cela fait deux mois qu'ils sont sans assistance ». « Nous appelons le gouvernement et les humanitaires à venir au secours de ces personnes », exhorte Louis Katembo, « président de la société civile du groupement Batangi-Mbau ». Il lance aussi « un appel aux forces armées de la RDC, demandant "l'intensification" des opérations de fouille dans les zones reculées, pour permettre aux déplacés de guerre de regagner leur milieu de provenance ».En Sierra Léone, le mariage des enfants désormais interdit« C'est un grand pas en avant pour la protection des droits des jeunes filles, et un exemple à suivre pour d'autres pays africains », estime Afrik.com « Cette loi qui fixe l'âge minimum du mariage à 18 ans pour les filles et les garçons est une victoire majeure ». En effet, poursuit Afrik.com, « le mariage des enfants est une pratique encore répandue en Afrique, avec des conséquences dévastatrices pour les enfants concernés. Les filles mariées avant 18 ans sont plus susceptibles d’être victimes de violence domestique, d’avoir des problèmes de santé et de mourir en couches. Elles sont également privées de leur éducation et de leurs opportunités futures ». C'est donc « une avancée majeure », mais « il reste encore beaucoup à faire, pour que la loi soit appliquée de manière effective », prévient Afrik.com.Pression insoutenableEnfin, au Sénégal, c'est en principe aujourd'hui qu'entre en vigueur la baisse des prix sur les produits de premières nécessités. Et cela ne s'annonce pas simple. Seneweb nous apprend que « l'Association des Meuniers Industriels du Sénégal annonce un arrêt provisoire de la production ». Une décision, nous dit-on, « motivée par la hausse continue du coût du blé et l'absence de clarté sur les modalités de compensation financière ». « Les meuniers », poursuit Seneweb, « dénoncent une pression insoutenable sur leur viabilité économique et appellent à une réponse urgente des autorités pour éviter une crise de la filière ». Sur le site Dakaractu.com, la Fédération Générale des Travailleurs du Sénégal, n'est pas non plus très enthousiaste. Elle reproche « à ceux qui ont pris des engagements mirobolants », « de ne pas avoir d'emprise sur les réalités socio-économiques du Sénégal », regrettant que cela soit « aux forceps que cette baisse devra malheureusement s'appliquer sur des commerçants innocents et impuissants ainsi que des boulangers qui risquent de fermer boutique ou de se débarrasser d'un personnel déjà éprouvé par un contexte de morosité économique ». 
6/24/20244 minutes, 5 seconds
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À la Une: la réapparition du capitaine Traoré au Burkina Faso

Le président de la transition a non seulement dirigé le conseil des ministres, dont Wakatsera publie le compte-rendu intégral, mais il s'est aussi rendu à la RTB, la radio télévision burkinabé, « pour encourager le personnel et remonter son moral, à la suite de l'incident de tir à la roquette, le 12 juin, à proximité de la cour de la télévision », raconte LeFaso.net, qui publie plusieurs photos du capitaine Traoré, béret rouge, treillis, sourire aux lèvres. « Cette rencontre », nous dit le site d'info burkinabé, « a permis aux agents de la RTB de revenir sur certaines informations erronées qui ont circulé dans certains médias et sur la toile. Sur la question d'une mutinerie dont parlent certains médias et activistes, le Chef suprême des forces armées nationales dément catégoriquement : « Il n’en est absolument rien. (...) Il ne faut pas écouter ces individus qui cherchent à distraire les gens ». Dans le viseur du capitaine Traoré, « les médias occidentaux », qui, dit-il, « sont des médias menteurs ».Aujourd'hui au Faso a également suivi le capitaine Traoré« Sortie médiatique, sortie politique, sortie sécuritaire, cette réapparition d’Ibrahim Traoré hier englobait tous ces aspects, car il s’agissait de déchirer la Toile qui avait scellé son sort, de faire comprendre qu’il demeure toujours le seul maître du bateau burkinabè, bref, que circulez, il n’y a rien à voir ! » écrit Aujourd'hui au Faso, qui poursuit : « cette folle semaine débutée par un banal incident de tir accouche d’une petite souris : le président Ibrahim Traoré est clinquant comme neuf, les blessés de cet incident ont quitté l’hosto, et certains activistes toute honte bue ravalent leur fiel, en tout cas, sous réserve que leurs preuves soient administrées au grand jour ! Il se peut que certains soient bien sourcés, mais tout le monde n’est pas au même niveau d’information actuellement ». Conclusion d'Aujourd'hui au Faso : « chacun se fera sa religion, tirera les leçons, et on ne cessera de le rappeler, il faut aujourd’hui se ranger derrière la bannière de la nécessaire unité nationale contre le seul véritable ennemi de la patrie : le terrorisme ». Enfin, un coup d'œil venu d'un pays voisin. Mourya Niger s'exclame : « enfin voilà le capitaine Ibrahim Traoré ! » « mais des interrogations subsistent », selon le journal, pour lequel « L’attaque de Mansila et les causes de la détonation près de la présidence et la roquette tombée dans la cour de la maison de la radio ne sont pas imaginaires ». Et pour MouryaNiger, les citoyens ont « droit à l'information, tout court, et non de la main de l'impérialisme occidental partout où nous africains avons failli ». Orano perd son permis d'exploitation d'uranium au NigerC'est ce que nous annonce selon lequel « Orano entend utiliser des moyens légaux pour contester cette décision devant les autorités judiciaires compétentes ». L'Evènement Niger cite également les propos « d'un acteur de la société civile », selon lequel, « c'est une bonne décision de retirer à Orano le permis d'exploitation ». « Cela nous permet », dit-il, « d’être indépendant en gérant nos propres biens ». Actu Niger s'intéresse également à la question et titre : « le géant français du nucléaire, Orano, perd son permis d'exploitation de la mine géante d'Imouraren ». « Cette décision », poursuit le site d'information, « fait suite aux mises en demeure adressées ces derniers mois par le ministère des mines au géant français du nucléaire, exigeant la relance du gigantesque projet qui était en stand-by depuis des années ». Et c'est, selon ActuNiger, une très mauvaise nouvelle pour la France, car « le projet Imouraren représente un énorme gisement de 200 000 tonnes de réserves du métal jaune. Le Niger est en effet l’un des plus importants producteurs mondiaux et fournit près d’un quart de l’approvisionnement en uranium naturel des centrales nucléaires européennes ». 
6/21/20244 minutes, 3 seconds
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À la Une: toujours la confusion au Burkina Faso

Le 11 juin dernier, à Mansila, au nord-est du pays, plus d’une centaine de soldats burkinabè étaient tués et certains pris en otage par les jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, liés à al-Qaïda. Aucune déclaration de la junte…Le lendemain, une roquette était tirée sur le siège de la télévision nationale, près de la présidence, à Ouagadougou. Un simple « incident de tir » selon les autorités. Dimanche dernier, le chef de la junte, le capitaine Traoré faisait une courte apparition publique à l’occasion de la Tabaski, sans s’exprimer. Et hier, le Conseil des ministres n’a pas eu lieu. Une source à la présidence burkinabè indique qu’il devrait avoir lieu ce jeudi, sans donner davantage d’explications.La grogne dans les casernes ?Alors que se passe-t-il au Burkina Faso ? D’après Le Monde Afrique, « la contestation monte dans les casernes contre l’autorité du capitaine Ibrahim Traoré. Selon des sources concordantes, hier, le chef de la junte restait caché dans un endroit inconnu et des pourparlers entre soldats sont en cours pour décider de l’avenir du régime. Arrivé au pouvoir par un coup d’État le 30 septembre 2022, IB, comme le surnomment les Burkinabés, aurait été exfiltré in extremis après le tir de la semaine dernière aux abords de la présidence, affirme le journal. Dans un communiqué non signé, diffusé avant-hier mardi dans la soirée, l’état-major des armées a démenti l’existence de "mouvements d’humeur et de mutinerie dans certaines casernes militaires", dénonçant des "informations infondées et mensongères" lancées dans l’objectif de "créer la psychose dans l’opinion publique". Dans le même temps, pointe encore Le Monde Afrique, un document intitulé "Appel à tous les soldats" a circulé sur les réseaux sociaux. Rédigé par un groupe se présentant comme "les patriotes combattants militaires, volontaires pour la défense de la patrie, policiers, gendarmes", le texte appelle "tous les soldats à rester mobilisés pour finir avec ce régime". "À bas les militaires politiciens. (…) On ne veut plus de IB au pouvoir", peut-on y lire. Les auteurs de ce document dénoncent la mort de centaines de soldats au front pendant que, à Ouagadougou, "les autorités mentent aux gens", et que les militaires proches de la junte "ont tout le matériel et l’argent". »En effet, précise Le Monde Afrique, « certains militaires évoquent le favoritisme dont bénéficieraient les éléments proches du président pour expliquer cette grogne. »Et le journal de citer cette source sécuritaire : « d’autres militaires, eux aussi opposés au capitaine, tentent de récupérer la colère des jeunes de la garde. Des tractations sont en cours, dans l’objectif de structurer un coup d’État. Mais, pour l’instant, ils n’arrivent pas à dégager un leadership, d’où le silence de ces derniers jours. »Questionnements…Alors le régime est-il en train de vaciller ? « Le doute est d’autant plus permis, relève le site Afrik.com, que, depuis avant-hier mardi, il est rapporté l’arrivée au Burkina Faso de dizaines de soldats maliens et d’éléments de Wagner débarqués par un avion russe qui a fait plusieurs allers-retours entre Gao et Ouagadougou. Tout ceci sans le moindre communiqué officiel. Tous ces éléments qui s’enchaînent sont de nature à susciter des questionnements. Des questionnements auxquels seules les autorités au plus haut niveau du Faso peuvent répondre. »Le 5e pouvoir…Dans la presse burkinabé, très peu de commentaires… Le quotidien Aujourd’hui fait sa Une sur ce qu’il appelle le « 5e pouvoir » : à savoir les réseaux sociaux qui propagent toutes les rumeurs… « Le 5e pouvoir fait rage au Burkina en apnée ! », s’exclame Aujourd’hui. « Sur la toile, on a vu et entendu tout, et malgré le démenti de l’état-major, ce 5e pouvoir continue son équipée virale. »Le quotidien ouagalais revient sur le report hier du Conseil des ministres : « ce n’est pas une première !, affirme-t-il. Il arrive que pour cause d’agenda surbooké, le Conseil des ministres se tienne le jeudi ou le vendredi ou même pas du tout. Mais si l’opinion frétille comme une queue de poisson, c’est que (…) chacun voulait voir si c’était bien IB qui présiderait cette réunion hebdomadaire. »En tout cas, conclut Aujourd’hui, « c’est un Burkina Faso en apnée (donc) qui attend de voir si tout ce qui se passe depuis une semaine, relève d’un drible de la part d’un stratège militaire rompu aux techniques commandos, ou bien l’aveu d’un grain de sable dans la gouvernance de la Transition. »
6/20/20244 minutes, 7 seconds
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À la Une: bruits de bottes au Burkina Faso…

« Que se passe-t-il au Burkina Faso ? », c’était le titre hier mardi de cette revue de presse. Aujourd’hui, le feuilleton se poursuit avec l’arrivée de troupes étrangères à Ouagadougou. En effet, selon les informations recoupées par RFI auprès de plusieurs sources sécuritaires de pays de l’Alliance des États du Sahel (Mali-Burkina-Niger), « 80 à 120 hommes, des militaires maliens et des mercenaires russes de Wagner désormais intégrés au “Corps africain“ géré par les services extérieurs russes, sont arrivés ces derniers jours dans la capitale burkinabè. Leur mission : appuyer le président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré, dont le pouvoir est présenté comme “vacillant“. »En effet, précise Le Monde Afrique, « ces derniers mois, plusieurs sources sécuritaires et humanitaires au Sahel rapportent que la “méthode Traoré“, faite de disparitions forcées d’officiers jugés contestataires, de gestion clanique de l’appareil d’Etat et de multiplication des exactions à l’encontre des civils dans le cadre des opérations militaires antiterroristes, tout comme le déploiement des paramilitaires russes, cette méthode ne fait pas l’unanimité au sein de l’armée. »Qui plus est, souligne encore Le Monde Afrique, « les atterrissages successifs sur le tarmac de l’aéroport de Ouagadougou d’un avion Iliouchine en provenance de Gao, ville du nord du Mali où les mercenaires russes sont également déployés, ont continué à alimenter le climat de tension et d’incertitudes. » Et « alors qu’une première salve d’une centaine de paramilitaires russes a déjà débarqué dans la capitale burkinabé fin janvier, plusieurs sources sécuritaires et humanitaires internationales craignent aujourd’hui que la junte ne cherche qu’à renforcer sa propre protection contre toute velléité de renversement au sein de la troupe. »TV5 Monde Afrique suspenduSigne de crispation de la part des autorités militaires burkinabé : après plusieurs médias étrangers, dont RFI, la chaine de télévision TV5 Monde Afrique a été suspendue pour 6 mois hier par le CSC, le Conseil supérieur de la communication. Le CSC qui reproche à la chaîne francophone, je cite, « des insinuations malveillantes, des propos tendancieux frisant la désinformation et des affirmations de nature à minimiser les efforts consentis par les autorités de la Transition, des Forces de défense et de sécurité et des populations dans l’élan de reconquête du territoire national. »Le CSC, dont le communiqué est notamment repris par le site Lefaso.net, le CSC met en cause une édition du journal télévisé d’avant-hier lundi qui avait comme invité Newton Ahmed Barry, journaliste et ancien président de la commission électorale du Burkina Faso entre 2014 et 2021, et surtout critique du régime militaire actuellement au pouvoir.Démenti des militaires…Pour sa part, le régime militaire burkinabé dément formellement les rumeurs sur les réseaux sociaux qui font cas « de mouvements d’humeur et de mutineries dans certaines casernes militaires. »Le communiqué, largement repris par la presse burkinabé, notamment par les sites Burkina 24etWakatSéra, précise que « ces allégations visent à semer le doute, à créer la psychose dans l’opinion publique, et à démoraliser les troupes fortement engagées dans le combat de libération de notre peuple. »Peu ou pas de commentaires dans la presse burkinabé qui reste très prudente… Pour le quotidien Aujourd’hui, il était temps que les autorités réagissent: « on a désormais une source officielle, celle sécuritaire, en l’occurrence de l’armée sur les informations véhiculées par divers canaux. Désormais, et sous réserve d’inventaire officiel ultérieur, on a au moins des bribes d’infos sur ces rumeurs, du moins un démenti. »Et Aujourd’hui de s’interroger : « ce démenti de l’armée empêchera-t-il les différents trolls de donner toujours libre cours à certaines allégations ? En tout cas, tout ce qui s’est dit et qui a été entendu ces derniers jours mérite une communication appropriée et élaborée, que les Burkinabè attendent en rongeant leur frein. Ils ont déjà cette “source“ de l’armée. La première depuis ces gravissimes évènements du 12 juin dernier. »Le 12 juin dernier : allusion à l’explosion d’une roquette aux abords de la présidence à Ouagadougou. Une explosion qualifiée de simple « incident de tir » par la télévision nationale. Mais qui avait entraîné l’exfiltration du chef de la junte, le capitaine Traoré.
6/19/20244 minutes, 21 seconds
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À la Une: que se passe-t-il au Burkina Faso?

« Le Burkina Faso est plongé dans la confusion depuis mercredi dernier, constate le site Afrik.com, suite à des explosions entendues à proximité de la présidence à Ouagadougou. Ces détonations, d’abord perçues comme une possible tentative de déstabilisation, ont laissé la population burkinabè dans l’angoisse et l’incertitude quant à la sécurité du capitaine Ibrahim Traoré. Après deux jours de silence et de spéculations, celui-ci a fait une première apparition publique vendredi dernier. La télévision nationale a diffusé des images du président participant à une collecte de sang, une manière de montrer qu’il était en bonne santé et toujours aux commandes. (…) Ce dimanche, à l’occasion de la fête de la Tabaski, le capitaine Traoré est réapparu de manière plus visible. Cependant, cette apparition n’a pas complètement dissipé les doutes et les rumeurs, relève encore Afrik.com. (…) Les Burkinabè attendent encore des explications plus détaillées pour comprendre ce qui s’est réellement passé et pour retrouver une pleine confiance en la stabilité de leur pays. »Une fronde au sein de l’armée ?Le Monde Afrique s’interroge également : « Le régime du capitaine Ibrahim Traoré est-il en train de vaciller ? Depuis l’explosion d’une roquette mercredi dernier aux abords de la présidence (…), les rumeurs faisant état d’une contestation croissante au sein de l’armée contre le président de la transition persistent. Ces derniers jours, les équipes de communication de la junte se sont attelées à minimiser cette explosion, immédiatement qualifiée de simple “incident de tir“ par la télévision nationale. »Reste que « pendant 48 heures, souligne Le Monde Afrique, le capitaine Traoré n’est pas apparu en public, alimentant les rumeurs quant à sa possible exfiltration de la capitale suite à une tentative de putsch. L’une des hypothèses était qu’il se soit réfugié au camp Loumbila, à une vingtaine de kilomètres de Ouagadougou, où se sont installés les paramilitaires russes de Wagner. Deux jours plus tard, vendredi dernier, celui-ci est apparu serein et souriant dans une vidéo diffusée à la télévision nationale. On y voit le chef de la junte donner son sang dans des locaux présentés comme étant ceux du palais présidentiel, à l’occasion de la journée mondiale du don du sang. Mais, sur les réseaux sociaux, des internautes doutent de l’authenticité de ces images. » Et « plusieurs sources sécuritaires ouest-africaines et européennes travaillant sur le Burkina Faso ont confirmé au Monde Afrique l’existence d’une fronde grandissante au sein de l’armée contre le capitaine Traoré. Un mécontentement qui s’est affirmé suite à l’attaque djihadiste perpétrée le 11 juin contre le camp militaire de Mansila, dans le nord-est du pays. »La pire attaque jamais subie par l’armée burkinabè ?Jeune Afrique apporte des précisions sur cette attaque : « selon des sources concordantes, l’attaque du détachement militaire de cette petite localité du nord-est du pays a coûté la vie à une centaine de soldats », affirme le site panafricain. « Si ces chiffres devaient être confirmés, cela en ferait la pire attaque jamais subie par l’armée burkinabè depuis le début de la guerre contre les groupes djihadistes, plus meurtrière encore que celle d’Inata, qui avait coûté la vie à 53 gendarmes le 14 novembre 2021. (…) Les autorités n’ont toujours pas communiqué ni fourni de bilan officiel. (…) À Ouagadougou, cette attaque meurtrière à Mansila a suscité inquiétudes et tensions au sein de l’état-major, pointe également Jeune Afrique. Certains y voient même un lien avec "l’incident" à la roquette, mercredi dernier, à la présidence, puis l’absence très commentée d’Ibrahim Traoré durant les deux jours qui ont suivi. »Rumeurs, affabulations, désinformation ?Dans la presse burkinabé règne un silence prudent… Exception faite du quotidien Aujourd’hui qui dénonce ce qu’il estime être des rumeurs… « Tirs-Tabaski-frénésie et désinformation : IB est bien là, n’en déplaise aux Cassandres ! », titre le journal. « Un incident de tir devenu banal dans ce contexte de guerre est sur-interprété avec les pires scénarios et des bilans cauchemardesques. L’autorité est donnée en fuite et réapparaît dans le modèle du bon samaritain, offrant son sang, symbole de vie. Ensuite, 4 jours après, la même autorité, en l’occurrence le chef de l’Etat, apparaît dans un lieu de prière dans un quartier qu’on peut identifier. »Alors, « on peut toujours épiloguer, s’exclame encore Aujourd’hui, surtout dans ce Burkina de nos jours, mais il semble y avoir quelque part une frénésie de tenir les Burkinabè en haleine sur ce sujet de (dés)information (…) ! Rumeurs, affabulations et réalités se côtoient ! Il est peut-être temps de poser balle à terre, conclut le quotidien ouagalais, et de ramener l’église ou la mosquée au centre du village : se donner enfin la main pour lutter contre l’hydre terroriste qui, elle, est une réalité implacable. »
6/18/20244 minutes, 48 seconds
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À la Une: le recentrage politique en Afrique du Sud

« Une nouvelle page de la démocratie sud-africaine s’est écrite, relève Le Monde Afrique. Si Cyril Ramaphosa, le président sortant, a été réélu par l’Assemblée nationale pour un deuxième mandat, tout le reste est appelé à changer. Alors qu’elle régnait en maître sur la politique sud-africaine depuis la fin de l’apartheid, l’ANC, contrainte de former une coalition pour conserver le pouvoir, a finalement signé un accord avec son principal adversaire, l’Alliance démocratique, pour diriger le pays ensemble au sein d’un “gouvernement d’union nationale“. »Pour sa part, l’ancien président Jacob Zuma, désormais à la tête du parti d’opposition MK, conteste la validité de ce gouvernement… « C’est une alliance contre-nature dirigée par les blancs entre l’Alliance démocratique et l’ANC de Ramaphosa, affirme-t-il. Des propos relayés notamment par The Citizen. « Cette alliance est parrainée par les grandes entreprises et profite aux marchés et non à la population, déclare-t-il encore. Ce n’est rien d’autre que le retour de l’apartheid et du colonialisme. Il faut l’écraser. »Un feu qui couve ?Du coup, WakatSéra au Burkina n’est guère optimiste… « Le parlement risque de se transformer en volcan où le feu va couver en permanence, ou en arène où les gladiateurs ne se priveront d’aucun coup. Et c’est toute l’Afrique du sud, déjà confrontée à une forte criminalité, qui est, actuellement, hantée par la phobie des heures sombres des affrontements qui ont émaillé la période où la ségrégation raciale battait son plein. En tout cas, soupire encore WakatSéra, entre les affaires de corruption et les affrontements entre anciens camarades de parti, les héritiers de Nelson Mandela continuent de vendanger les acquis de la lutte contre l’apartheid et surtout les efforts de rassembleur du père de la Nation arc-en-ciel. »Un semblant de stabilité ?A contrario, dans son éditorial, le Mail & Guardian à Johannesburg estime que cette nouvelle alliance « apporte un semblant de stabilité à ce moment incertain de notre histoire. Un gouvernement d’unité nationale est politiquement opportun (…). L’ANC conserve la main sur le pouvoir, l’opposition devient un acteur du gouvernement sans s’engager idéologiquement dans une coalition et tout le monde se félicite que Jacob Zuma ait été tenu à distance. » Toutefois, tempère le Mail & Guardian, « c’est là que s'arrêtent les louanges. Nous espérons que le nouveau gouvernement fonctionnera. Ramaphosa a promis qu’une liste de principes favoriserait “la construction d’une nation unie, démocratique, non raciale, non-sexiste et prospère“. Nous avons été trop de fois déçus pour prendre ces mots au pied de la lettre ou pour considérer comme acquise la maturité observée ces derniers jours. Nous implorons, conclut le site sud-africain, les nouveaux représentants du peuple de faire de nous des croyants. »Une meilleure gouvernance ?Le site d’information IOL insiste pour sa part sur le besoin d’une gouvernance éthique en Afrique du Sud. « L’un des problèmes les plus flagrants mis en évidence par les récentes élections est la corruption profondément enracinée qui continue de plomber la politique sud-africaine. (…) La frustration de l’électorat face aux pratiques de corruption et aux promesses non tenues en dit long sur le besoin crucial d’intégrité et de responsabilité de nos dirigeants. » Et IOL de s’interroger : « l’Afrique du Sud peut-elle tirer les leçons de ses propres erreurs ? Pouvons-nous cultiver une gouvernance qui serve véritablement le peuple, en favorisant un paysage politique où la démocratie prospère, où nos dirigeants affrontent adroitement et équitablement des questions socio-économiques complexes et où les aspirations collectives de la société se réalisent ? »Un gouvernement unitaire ?En tout cas, les sud-africains attendent leur nouveau gouvernement…« Il sera constitué, précise Le Monde Afrique, en fonction du nombre de sièges que possèdent les différents partis signataires à l’Assemblée. À défaut de consensus, les décisions devront être prises avec l’accord de formations représentant au moins 60 % des sièges. En l’état actuel, cela signifie qu’aucune décision ne pourra être prise sans le feu vert de l’ANC ou de l’Alliance démocratique. Faute d’entente entre ces deux partis, un mécanisme de résolution des conflits dont les détails restent à définir devra prendre le relais. » Enfin, pointe encore Le Monde Afrique, « le pays devra (donc) composer avec une nouvelle opposition cristallisée autour du parti de Jacob Zuma, devenu la troisième force politique du pays quelques mois à peine après sa création. »
6/17/20244 minutes, 17 seconds
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À la Une: «l’union nationale» sud-africaine, entre espoirs et incertitudes

Les parlementaires d’Afrique du Sud doivent désigner ce matin le président du pays au Cap. Un vote précédé cette nuit d'un accord de dernière minute annoncé par l'African National Congress... objectif : former le « GNU », le gouvernement de coalition autour de l’ANC. Lors d'un point presse, le secrétaire général de l'ANC, Fikile Mbalula s'explique sur les raisons des négociations tardives.« Union nationale » : la presse sud-africaine diviséePour The Star, le gouvernement de coalition est une « lueur d'espoir » : le quotidien de Johannesbourg voit le GNU comme « un test grandeur nature de coopération, un exemple de comment différentes entités peuvent mettre de côté leurs différences pour le bien commun et pour améliorer la vie des Sud-Africains ».Le Mail and Guardian appelle lui au « règne de la maturité » : pour le journal de gauche, le GNU apporte un semblant d'équilibre dans un moment incertain de l'histoire de l'Afrique du Sud. Le vœu du M&G, « c'est que ceux qui ont négocié de bonne foi se retrouvent dans le nouveau leadership sudafricain », et que « ceux qui s'entêtent à refuser le dialogue soient mis à l'écart ».Business Day rappelle ainsi que MK le parti dissident de l'ex président Jacob Zuma rejette l'accord d'union nationale, tout comme les EFF du dirigeant populiste Julius Malema. Le média économique partage les prédictions d'analystes pour qui « le GNU ne va pas s'avérer très stable - en raison notamment de possibles désaccords sur la gestion des finances du pays et notamment le poids de la fonction publique ». Un GNU jugé « improbable » car il regroupe « trois vieux partis, l'ANC, l'Alliance démocratique et le Parti Inkatha de la liberté qui ne se sont jamais appréciés ».RDC : le gouvernement de Judith Suminwa confronté aux rebelles ADF et M23« Deux grosses épines dans le pied de la Première ministre » d'après La Tempête des Tropiques... le journal de Kinshasa déplore l'aggravation de la situation sécuritaire et la crise humanitaire dans la province du Nord-Kivu ces dernières semaines.Pour le quotidien, les autorités sont « obligées de changer de stratégie » pour y restaurer la paix mais aussi au Sud-Kivu et en Ituri.Actualité.CD sert ainsi de mégaphone à la colère de La Voix des Sans Voix... L'association de défense des droits humains dénonce « la persistance des tueries dans l'Est du pays » malgré la présence des troupes de la SADC [d'Afrique australe] et de la Monusco... Pour la VSV, « la population continue d'être massacrée et de vivre dans des conditions infrahumaines » et ce « trois ans après l'instauration de l'État de siège ».Les derniers massacres commis par les rebelles ADF inquiètent particulièrement. Politico RDC parle de la dernière attaque des rebelles ougandais : plus de 40 morts dans le territoire de Lubero au Nord-Kivu, « alors qu'aucune pression militaire n'est exercée » selon le média en ligne.Le conflit Teke-Yaka, autre source de préoccupation en RDCLe député national Garry Sakata accorde une interview à Actualité CD pour parler de la guerre entre les deux communautés en cours depuis 2022. À l'origine un conflit foncier dans le Mai Ndombe, qui s'étend désormais dans cinq provinces de l'ouest congolais, jusqu'aux limites de Kinshasa. Les affrontements ont provoqué des centaines de morts et le déplacement de dizaines de milliers de villageois dans la région.Pour l'élu du territoire de Bagata, il ne faut pas « de dialogue dans les salles climatisées » de Kinshasa « entre des chefs de villages qui n'ont suivi la situation que par voie de presse […] les papiers signés n'ont pas permis de paix durable, et sur le terrain on ne ressent absolument rien » affirme Garry Sakata, qui demande à la justice militaire « de se déployer avec l'aide de l'État » dans ce conflit afin de poursuivre les auteurs de « crimes contre l'humanité » (au sens du Code pénal militaire congolais).La Cédéao « responsable de l'escalade entre le Bénin et le Niger »AllAfrica, le site d'information panafricain décrète dans un édito « la faillite » de l'organisation de l'Afrique de l'Ouest « en matière de règlements des conflits ». « Une médiation extérieure au continent » est « L'alternative qui semble hélas se dessiner » entre Cotonou et Niamey. « Il faut éviter que les conflits de basse intensité se muent en belligérance au regard des vulnérabilités des pays du continent. Il faut écarter la belligérance économique où l'on essaie de s'étouffer mutuellement. Ce serait catastrophique pour la sécurité des états dans cette zone » juge AllAfrica qui espèrent que « la raison et les vertus du dialogue finiront par s'imposer ».
6/14/20243 minutes, 44 seconds
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À la Une: le chaud et le froid au Sénégal

Une mesure très attendue par les Sénégalais devrait commencer à être mise en œuvre aujourd’hui : la baisse des prix des produits de première nécessité. Hier, au cours du Conseil des ministres, « le président Bassirou Diomaye Faye a rappelé que la cherté du coût de la vie restait une priorité pour le gouvernement », rapporte le site d’information Senego. Et « il a demandé au Premier ministre Ousmane Sonko d’annoncer ce jeudi les décisions prises par le gouvernement pour réduire les prix de certains produits et services de consommation courante. Il a aussi invité le gouvernement à prendre toutes les dispositions nécessaires pour l’application effective des prix homologués qui seront annoncés. »« Ce sera un ouf de soulagement pour les ménages. Une lueur d’espoir aussi contre la vie chère ! », s’exclame Seneweb.« Les sénégalais peuvent se frotter les mains », se réjouit DakarActu.Favoriser le « consommer sénégalais »Toutefois, « attention aux simples effets d’annonce », prévient WalfQuotidien. WalfQuotidien qui rappelle que plusieurs plans de stabilisation des prix ont été lancés ces dernières années, avec notamment des exemptions de taxes ou encore la création de magasins de référence, mais sans résultats probants.En fait, affirme WalfQuotidien, « la solution réside dans la réforme des circuits de distribution dans certains secteurs comme le marché de la viande, de la pomme de terre, de l’oignon etc… (…) Il n’y a pas de secret, le succès réside dans l’exploitation des produits agricoles et la création de structures de conservation et de circuits de distribution pour un bon écoulement des produits locaux. En éliminant de manière progressive la spéculation, les ententes et toutes les entraves au commerce, les prix vont baisser et le "consommer sénégalais" pourra triompher, assure encore le journal. C’est une œuvre de longue haleine qui se heurtera à des intérêts particuliers. À l’État de jouer sa partition pour rendre ce pays souverain. »Qui va bénéficier de la manne pétrolière ?Autre espoir économique et de taille : « Enfin, le Sénégal est devenu pays producteur de pétrole, s’exclame Le Quotidien. La production du premier baril du champ Sangomar, situé au large du Sénégal et constituant le premier projet pétrolier offshore du pays, est maintenant effective. »Dakar Matin pose la question qui s’impose : « le peuple va-t-il en bénéficier ? (…) Le Sénégal espère atteindre une production de 100 000 barils par jour. Un chiffre modeste comparé aux géants mondiaux et africains, mais qui devrait générer des milliards de dollars de revenus et accélérer le développement de l’économie du pays ». Justement, pointe le site d’information dakarois, « dans beaucoup de pays africains producteurs de pétrole, la malédiction de l’or noir continue de causer des ravages sur les populations locales. Et le Sénégal ne voudrait pas tomber dans ce panneau. Produire du pétrole, oui, mais encore faudrait-il que la gestion des retombées de cet or noir soit bien gérée afin de profiter au peuple et non aux tenants du pouvoir comme c’est le cas dans certains pays africains (…) ! »Hier, lors du conseil des ministres, rapporte Seneweb, « le Premier Ministre Ousmane Sonko a rappelé que conformément aux dispositions de la Constitution du Sénégal, les ressources naturelles appartenaient au peuple et qu’elles devaient être utilisées pour l’amélioration de ses conditions de vie. »La presse pressurée…Enfin, le coup de froid se poursuit entre le nouveau pouvoir et les médias… « Ousmane Sonko est sous le feu des critiques, depuis sa sortie controversée de ce week-end » sur la presse, pointe Seneweb, accusant certaines entreprises de presse qui ont une dette fiscale vis-à-vis de l’État de détournement de fonds.D’ailleurs ce matin, WalfQuotidien annonce que ses comptes ont été bloqués par le fisc. Commentaire du journal : « la double convocation, en moins de 24 heures de l’inspection du travail, le matin, et du fisc dans l’après-midi. Cela frise le harcèlement. »Commentaire de WakatSéra à Ouagadougou : « les prédateurs de la presse ne se comptent pas que dans les pays anti-démocratiques (…). Il faut offrir aux médias les conditions d’exercer correctement cette noble profession, en leur servant, par exemple, un régime fiscal qui ne doit pas être celui d’autres secteurs. Car la presse est un secteur constamment fragilisé par plusieurs aléas, dont les pandémies, l’imposition et la farouche volonté des politiciens de contrôler les contenus des productions. »
6/13/20244 minutes, 5 seconds
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À la Une: le nouveau gouvernement congolais au travail

Près de six mois après la réélection de Félix Tshisekedi à la tête de la RDC, le nouveau gouvernement a été investi hier par l’Assemblée nationale, non sans quelques péripéties…Le Nouvel Observateur à Kinshasa raconte : « le Palais du peuple dans la commune de Lingwala a connu une chaude ambiance hier à l’occasion de la présentation du programme du gouvernement de Judith Suminwa, suivie de son investiture. Après des échauffourées devant la bâtisse chinoise qui accueille le parlement entre des éléments de la police nationale et des militants de certains partis politiques, les choses sont revenues à la normale. Le speaker de la chambre basse du parlement, Vital Kamerhe, a pu ouvrir alors la plénière. »« L’investiture est intervenue après une centaine d’interventions des députés nationaux, relate le site d’information congolais 7 sur 7, les uns pour enrichir et les autres pour critiquer le programme détaillé durant des heures par la Première ministre, Judith Suminwa. Sur les 405 députés présents, 397 ont voté pour et 6 se sont abstenus. Aucun député n’a voté contre. Etabli en 6 piliers, 56 axes et 312 actions, le programme quinquennal du gouvernement Suminwa, prévoit un financement de 277 000 milliards de Francs congolais, soit un peu plus de 92 milliards de dollars. »Emploi, sécurité, justice, infrastructures…Alors quelles sont les priorités de ce gouvernement ? « Devant les parlementaires, Judith Suminwa a placé l’emploi au cœur de son action, relève Actualités CD, avec pour ambition de créer 6,4 millions d’emplois d’ici 2028. Le deuxième pilier de l’action gouvernementale est la sécurité. En plus de l’armée, le gouvernement veut mettre l’accent sur la police. » Avec « la formation de nouveaux policiers et leur répartition équilibrée sur l’ensemble du territoire national. Dans le secteur de la justice, la mesure phare du gouvernement sera d’assurer une couverture optimale en termes d’implantation des cours et tribunaux. Par ailleurs, le gouvernement s’engage à réhabiliter et entretenir 10 000 kilomètres de routes de desserte agricole par an. »Le site congolais Objectif infos s’interroge sur le volet sécuritaire du nouveau gouvernement. Certes, écrit-il, « Judith Suminwa, a tiré la sonnette d’alarme sur la situation sécuritaire "précaire" qui prévaut dans l’Est du pays, pointant du doigt l’agression rwandaise et la présence persistante de groupes armés. (…) Elle a réitéré sa détermination à défendre l’intégrité territoriale de la RDC et à protéger ses citoyens. Reste à savoir si les efforts entrepris par les différentes parties permettront de ramener la paix dans cette région meurtrie par des années de conflit. »Travaux d’Hercule…On revient au Nouvel Observateur qui pointe que désormais,« les membres du gouvernement sont invités à se lancer dans la bataille pour combler le retard accumulé depuis des mois. (…) Ce sont des travaux d’Hercule auxquels ils doivent s’atteler. Le peuple attend beaucoup d’eux. Il est vrai que les défis sont énormes étant donné que depuis des décennies le pays a connu une gestion calamiteuse qui fait de lui parmi les plus pauvres de la planète. Pour le faire sortir de l’ornière, il faut des sacrifices incommensurables. »En effet, complète Aujourd’hui à Ouagadougou, « cent millions de Congolais vivent en-dessous du seuil de pauvreté et il faudra dépêtrer la majorité de ceux-ci de cette gadoue dévalorisante. Il y a aussi la justice, les infrastructures… C’est une expérience que tente le président Tshisekedi avec la nomination de Madame Suminwa. Il a genré la fonction (de Premier ministre) et il trace un sillon nouveau à l’égard des femmes en RDC. Transformera-t-elle l’essai ? On le saura très rapidement dans ce pays où les choses en la matière sont vite connues ! »Soupçons…Enfin, à noter ces rumeurs de corruption… Le Centre de recherches en finances publiques et développement local, un groupe d’expert qui lutte contre la corruption en RDC, affirme, dans un rapport cité notamment par le site Actualité CD, que « 14 millions de dollars auraient été décaissés par l’État pour "motiver" les députés nationaux, avant le vote de confiance d’hier. Chaque député aurait ainsi reçu 30 000 dollars… Le Centre de recherches en finances publiques et développement local affirme craindre que « cette nouvelle législature ne soit pire que la précédente. »
6/12/20244 minutes, 22 seconds
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À la Une: les élections européennes vues d’Afrique

« Quel impact la montée de l’extrême droite en Europe pourrait-elle avoir sur l’Afrique ? Faut-il s’en réjouir ou s’en inquiéter ? », s’interroge Le Pays à Ouagadougou. « La question est d’autant plus fondée qu’au-delà de la question migratoire, cette montée des nationalismes en Europe intervient dans un contexte d’une Afrique en pleine mutation, où de plus en plus de pays africains invoquent la question de leur souveraineté dans le choix et la diversification de leurs partenaires. (…) De ce point de vue, estime Le Pays, la montée de l’extrême droite en Europe pourrait être un mal pour un bien pour l’Afrique. En ce qu’elle sonnerait comme une interpellation au continent noir à s’assumer pleinement. Et c’est peu dire qu’une telle situation mettrait les dirigeants africains face à leurs responsabilités en les obligeant à trouver des solutions innovantes à la crise migratoire pour fixer les Africains sur un continent qui a besoin de la force des bras et de l’intelligence de ses fils pour amorcer son vrai développement. Autant dire, conclut le quotidien burkinabé, que c’est une situation qui pourrait sonner le réveil de l’Afrique. Mais qui pourrait tout aussi faire grandir davantage le sentiment anti-français sur un continent dont les dirigeants ne sont pas toujours enclins à assumer leur part de responsabilités dans les malheurs qui le frappent. »Un nouveau symptôme de la psychose migratoire…Pour L’Observateur Paalga, toujours au Burkina Faso, « cette poussée de la droite radicale est symptomatique de la psychose migratoire qui s’est emparée de toute l’Europe et ne cesse, à chaque élection, de gonfler les voiles des partis d’extrême droite. Ayant donc davantage d’action aux leviers de la législation communautaire, ils ne manqueront pas l’occasion d’imprimer un virage dans la politique migratoire. Au grand bonheur d’une bonne partie de leur population et au grand dam de la bien-pensance africaine qui ne manquera pas de monter au créneau en criant à l’égoïsme national et au mépris de l’homme noir. Mais ne perdons pas de vue, pointe encore L’Observateur Paalga, que s’ils sont nombreux les Africains à quitter leur continent par tous les moyens et au péril de leur vie, cela ne traduit rien d’autre que l’échec des gouvernements qui se sont succédé à la tête des États du Gondwana. »Les Français expatriés sur le continent ont plutôt voté à gauche…Pour ce qui concerne les Français installés sur le continent : ils « ont voté majoritairement pour les partis de gauche aux élections européennes du 9 juin. » C’est ce que pointe Jeune Afrique qui précise que « La France insoumise et le Parti socialiste arrivent en tête, suivis par la majorité présidentielle, Renaissance. Pas de percée électorale, en revanche, pour le Rassemblement national, sauf au Gabon et en Centrafrique. La liste LFI menée par Manon Aubry rafle la mise dans six pays : Sénégal, Tchad, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Guinée, et Comores. De son côté, la liste PS menée par Raphaël Glucksmann a séduit nombre d’expatriés français en se hissant à la première place au Mali, au Bénin, en RDC et au Togo. »Jeune Afrique note aussi que « les expatriés français ont davantage boudé les urnes que leurs compatriotes métropolitains et ultramarins, avec un taux d’abstention dépassant systématiquement les 80 %, contre 51,5 % pour la moyenne nationale. »L’« effet Gaza »Pour sa part, Le Monde Afrique met en lumière le bon score de La France insoumise dans les pays du Maghreb… « Avec plus de 38 % des voix, la liste conduite par Manon Aubry est arrivée première au Maroc, mais aussi en Algérie, en Tunisie et en Mauritanie. Un « effet Gaza », selon Abdelghani Youmni, conseiller des Français de Casablanca, membre du Parti socialiste, (interrogé par le journal) : « dans toute la région, dit-il, LFI a fait de gros scores parce que la question palestinienne y est centrale. Les binationaux – qui représentent plus de la moitié des électeurs – et les Français de couples mixtes ont été sensibles à la position de LFI, qui dénonce un génocide à Gaza. »Par ailleurs, observe encore Le Monde Afrique, « incidemment, les résultats des élections européennes et la dissolution de l’Assemblée nationale pourraient freiner le réchauffement en cours des relations franco-marocaines. Attendu début juillet à Rabat, le chef du gouvernement, Gabriel Attal, devait participer à la haute commission mixte entre les deux pays, qui ne s’est pas tenue depuis 2019. Mais sa venue est aujourd’hui "très certainement compromise", indique une source diplomatique. Au Maroc, la question est désormais de savoir si c’est un premier ministre d’extrême droite qui prendra sa relève. »
6/11/20244 minutes, 7 seconds
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À la Une: l'appel lancé par un « Collectif des victimes du régime de Macky Sall »

La presse sénégalaise se fait l'écho de l'appel lancé par un « Collectif des victimes du régime de Macky Sall ». C'est tout d'abord Sénégo, qui cite Boubacar Seye, le président de ce collectif, selon lequel « il est nécessaire de lancer un mandat d'arrêt contre Macky Sall, en raison des nombreux préjudices causés aux Sénégalais durant son mandat ».  « Le pays a dit-il, connu des dérives sécuritaires, politiques, économiques et sociales sans précédent, avec des vagues d’arrestations, des morts et des disparitions dans des proportions inégalées ». Boubacar Seye accuse : « les prédécesseurs de Macky Sall ont également fait face à des réclamations populaires, mais que les événements sous le régime de Macky Sall ont atteint des niveaux de violence et de répression inédits ». Il appelle « à une action collective pour que Macky Sall réponde de ses actes devant la justice ». Dakar Matin a également assisté à la conférence de presse du Collectif des victimes du régime de Macky Sall. Et il souligne de son côté que le collectif appelle « le Maroc et la France à la responsabilité », leur demandant « de ne pas s'immiscer dans les affaires sénégalo-sénégalaises ». Le Maroc est le lieu de résidence de l'ancien président sénégalais, le collectif estime que « le roi du Maroc ne devrait pas accepter qu’un dictateur, qui a fait souffrir son peuple, quelqu’un qui a versé du sang, puisse se déplacer comme il veut au Maroc ». Quant à la France, il lui est donc demandé de « ne pas s'immiscer dans cette affaire sénégalaise ».Procès en RDCC'est ce vendredi que commence le procès de 53 personnes « pour leur implication présumée dans une tentative de coup d'État », annonce Objectif Infos, qui précise : « les chefs d'accusation sont graves, "attentat, terrorisme, détention illégale d’armes et de munitions de guerre, tentative d’assassinat, association de malfaiteurs, meurtre et financement du terrorisme " ». « L'audience se déroulera à la prison militaire de Ndolo », ajoute Objectif Info. Un tribunal qui, selon Ouragan.CD, se « prépare à de longues audiences complexes », alors que « la population attend avec impatience les révélations qui émergeront, afin de comprendre les motivations derrière cette tentative de renversement du pouvoir ». « De leur côté, ajoute Ouragan.CD, la société civile et les ONG de défense des droits humains se félicitent pour la mise à la disposition de la justice de militaires impliqués dans les présumées exécutions sommaires des assaillants ». Me Hubert Tshiswaka, coordonnateur de l’Institut de recherche en droits de l’homme, l'IRDH, appelle à « un procès juste ». « Il faudrait que tout le monde puisse répondre de ses actes ». « Notre organisation, dit-il, encourage les autorités de la justice militaire à éclairer la population sur ce point ».Qualifications pour la prochaine Coupe du MondeOù l'on reparle du Sénégal et de la RDC qui s'affrontaient hier jeudi. « Les Léopards poussent les Lions de la Terenga à la faute et ramènent un point de Dakar », titre Actualité.CD. Les deux équipes se sont séparées sur le score d'un but partout. « Mal embarqués, les Congolais se sont repris pour prendre les Sénégalais dans leur propre piège. Dans les derniers instants du match, les entrées de Bongonda, Akolo et Mayele ont apporté le déclic. Le second souffle a fait sauter Aliou Cissé et sa bande », raconte Actualité.CD. Du côté sénégalais, en revanche, on fait grise mine. « Désillusion pour les Lions », titre Sénéplus. « Tenu en échec à domicile par la RDC, le Sénégal a perdu son avance en tête du groupe B au profit du Soudan. Un coup d'arrêt inattendu qui remet tout en cause dans la course à la Coupe du monde 2026 » (...) « Avec ce match nul, la RDC renforce ses espoirs de qualification, tandis que le Sénégal doit repenser sa stratégie pour les prochains matchs afin de retrouver sa domination dans le groupe », conclut Sénéplus. 
6/7/20244 minutes, 2 seconds
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À la Une: grincements de dents au sein du foot africain…

Pas content du tout le Maroc… Pas contents également les joueurs des sélections du continent… « La Coupe d’Afrique des nations 2025 au Maroc aura lieu… à l’hiver 2026 ! » C’est ce que souligne Le Monde Afrique. En effet, précise le journal, « la Confédération africaine de football a annoncé, hier, que la CAN 2025 au Maroc, se tiendrait finalement aux mois de janvier et février de l’année prochaine. Hostile à ce décalage, le royaume chérifien, qui souhaitait organiser le tournoi en été, a dû se plier aux exigences du calendrier international, notamment celui de la FIFA. Celle-ci a, en effet, programmé la nouvelle formule de sa Coupe du monde des clubs du 15 juin au 13 juillet 2025 aux États-Unis. 32 équipes sont programmées, contre 7 lors de la dernière édition disputée en Arabie saoudite en 2023. Et Gianni Infantino, le président de la FIFA, n’avait nullement l’intention de renoncer ou de décaler cette compétition, qui concernera les gros clubs africains mais également des internationaux africains évoluant dans des clubs européens et asiatiques et donc susceptibles de jouer la CAN avec leur sélection. Ce tournoi précédera d’un an la Coupe du monde organisée aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique. »Résultat, pointe encore Le Monde Afrique, « le choix effectué par la CAF n’a pas tardé à faire réagir. “Certains internationaux africains vont jouer deux compétitions majeures en l’espace de six mois. Un calendrier auquel il faut évidemment ajouter les matchs avec les clubs“, résume l’ancien international malien Cédric Kanté. A titre d’exemple, l’international marocain Achraf Hakimi pourrait, en l’espace d’un an, disputer la Coupe du monde des clubs avec le Paris Saint-Germain, la CAN et la Coupe du monde. »« Tensions, éclats de voix, et grosse confusion dans la tanière des Lions indomptables… »Football encore… avec de l’eau dans le gaz toujours au sein du football camerounais…« Éliminatoires Mondial 2026 : les Lions au travail » : titre Cameroon Tribune, pour qui tout va bien… « Le public a pu attester de la bonne humeur qui prévaut dans la tanière à quelques jours de la rencontre contre le Cap Vert, samedi au stade Omnisports de Yaoundé. Match comptant pour la 3e journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. »Et pourtant… Dimanche dernier, c’était « tensions, éclats de voix, et grosse confusion dans la tanière des Lions indomptables à l’hôtel Hilton de Yaoundé », constate Cameroon Info. En effet, « situation surréaliste à l’entrée de l’établissement hôtelier où deux staffs se sont disputés l’accueil des joueurs… », celui de la Fédération et celui du ministère des Sports. Pourtant, soupire le site camerounais, « on croyait être sorti de l’auberge de la dispute pour le contrôle du staff de l’équipe nationale lorsqu’il y a une semaine, les principaux acteurs de cette brouille, notamment le président de la Fecafoot, Samuel Eto’o, le technicien belge, Marc Brys, et l’Inspecteur général des services au ministère des sports, Michel Mbarge Dissake, avaient déclaré que tous les différends avaient été aplanis pendant une séance de réconciliation au bureau du président de la Fecafoot. Que nenni ! »Sauver le foot camerounais !« Le football camerounais ne mérite pas ça », s’exclame Le Pays au Burkina Faso.  « C’est un nouveau rebondissement que vient de connaître le psychodrame que vit la sélection camerounaise depuis la nomination de Marc Brys par le ministère des Sports, contre l’avis de la Fédération camerounaise présidée par Samuel Eto’o ! » En effet, rappelle le quotidien ouagalais, « l’arrivée du sélectionneur belge avait été qualifiée d’“illégale“ par la Fecafoot. Au point que Samuel Eto’o s’en était pris violemment à Marc Brys, la semaine dernière et ce, avant le retournement de situation et le maintien de l’entraîneur par le tout-puissant président de la Fédération qui avait finalement présenté ses excuses. On pensait alors la situation apaisée et le conflit terminé au sein de la sélection camerounaise. »« Pour l’instant, constate WakatSéra, c’est le football camerounais, déjà malmené sur les pelouses par un chapelet sans fin de contre-performances, qui est profondément touché dans ses fondements institutionnels. En espérant qu’un gentleman agreement soit vite trouvé, suscité par la volonté d’Etoudi, le palais présidentiel, il urge que les gladiateurs, en mission politique comme le ministre des Sports ou animés d’un égo surdimensionné comme le président de la Fecafoot, débandent les muscles le plus tôt possible pour sauver le football camerounais qui a fait, pendant longtemps, la fierté de l’Afrique. »
6/6/20244 minutes, 15 seconds
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À la Une: la réforme de la justice au Sénégal

« Comment faire le ménage » au sein de l’institution judiciaire ? C’est la Une du quotidien 24 Heures à Dakar. « Les rideaux se sont refermés, hier, sur les Assises de la Justice, relève le journal. Les membres de la Commission Réformes, dans leur rapport, ont pointé "beaucoup de récriminations portant sur le fonctionnement de la Justice, particulièrement lors de ces dernières années marquées par un contentieux électoral très controversé ayant comme conséquence des arrestations suivies parfois de condamnations". »Alors des recommandations ont été émises à l’issue de ces Assises, précise 24 Heures : « la limitation des pouvoirs du procureur de la République ; une plus grande compétence au juge d’Instruction ; l’instauration d’un juge des libertés et de la détention ; la mise en place d’une Cour constitutionnelle en lieu et place du Conseil Constitutionnel ; une nouvelle organisation du Conseil Supérieur de la magistrature pour le rendre plus autonome avec des pouvoirs élargis pour en faire un organe délibératif et pas seulement consultatif et enfin une Révision des Codes existants (Code Pénal, Code de Procédure Pénale, Code de Procédure Civile, Code de la Famille). »Réaction du ministre de la Justice, Ousmane Diagne, que l’on peut lire notamment sur le site d’information Senego : « il est désormais impératif de traduire nos discussions en actions concrètes. » Pour lui, précise Senego, « les recommandations issues de ce dialogue doivent être mises en œuvre avec rigueur et détermination. Ainsi, s’engage-t-il au nom du gouvernement, à la modernisation en profondeur de la justice. »Vœux pieux ?Le chantier est considérable, pointe pour sa part Le Pays au Burkina Faso : « entre surpopulation carcérale, lenteurs procédurières donnant parfois lieu à de longues périodes de détention préventive, déficit de personnel judiciaire, manque de matériel et de moyens financiers sur fond d’immixtion de l’Exécutif dans son fonctionnement, la justice sénégalaise doit opérer sa mue pour répondre aux attentes des Sénégalais en ayant comme boussole l’équité et la qualité du service. C’est dans ce sens que sont attendues les réformes qui sortiront de ces concertations, à côté de la modernisation du secteur à travers la numérisation de certains services, qui est l’autre volet de ces assises nationales (…). En tout état de cause, conclut Le Pays, l’importance de ces assises qui visent à "réconcilier la Justice avec le justiciable", n’est plus à démontrer. Cela dit, on ose espérer que (…) les changements espérés ne resteront pas des vœux pieux. »D’autres priorités ?En tout cas, cette réforme de la justice n’est qu’un des nombreux chantiers que le nouveau pouvoir sénégalais entend mener à bien… mais pour certains ça n’était pas forcément la priorité…En effet, relève le site d’information Seneplus. Il y a « des lenteurs et des déceptions croissantes concernant plusieurs promesses électorales. (…) Malgré les engagements pris durant la campagne, le prix des denrées alimentaires n’a pas encore connu de baisse significative. (…)Dans le domaine de la bonne gouvernance, des appels à candidatures vantés comme une mesure phare pour promouvoir la transparence et l’égalité des chances n’ont pas encore été lancés. »Et puis pour ce qui concerne la liberté de la presse, pointe encore Seneplus, « l’affaire du général Souleymane Kandé, récemment nommé "attaché de défense et de sécurité" à New Delhi, a provoqué des remous. Des journalistes ont été convoqués par les autorités, après avoir critiqué cette nomination, entraînant une vague de protestations de la part des associations de presse. Ces convocations sont perçues comme une atteinte à la liberté de la presse, un domaine où des améliorations avaient (pourtant) été promises. »Des médias muselés ?D’ailleurs, « la pression s’accentue sur les médias », note pour sa part WalfQuotidien. « Sale temps pour les patrons et les acteurs de la presse, affirme le journal. Ils subissent une pression incommensurable de la part des nouvelles autorités. Le fisc et l’inspection du travail sont envoyés pour les "museler". Et pendant que le Premier ministre dit n’avoir pas de comptes à rendre aux journalistes, les comptes du groupe de presse Avenir Communication ont été bloqués par l’administration fiscale. »Alors, poursuit WalfQuotidien, « suite à cette situation critique marquée par l’annulation de l’exonération fiscale "décrétée" par le Président Macky Sall et le blocage des comptes d’Avenir Communication, les patrons de presse sénégalais ont décidé de se faire entendre. Pour ce faire, ils vont se réunir en urgence ce mercredi. »
6/5/20243 minutes, 58 seconds
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À la Une: la tournée africaine de Sergueï Lavrov

« Le ministre russe des Affaires étrangères a bouclé hier sa visite en Guinée, pointe le site Africa Guinée. Lors de son séjour éclair, poursuit-il, Sergueï Lavrov a eu deux entretiens avec le Président Mamadi Doumbouya et le chef de la diplomatie guinéenne, Morissanda Kouyaté. (…) Nous n’avons pas omis de discuter de la coopération militaire et technique et du renforcement de la capacité de défense de la Guinée, surtout compte tenu de la menace terroriste croissante », a indiqué Sergueï Lavrov avant de quitter la Guinée. « Conakry et Moscou, précise encore Africa Guinée, comptent étendre et enrichir leur partenariat vieux de "65 ans" sur la santé, la lutte antiterroriste, la défense, le renforcement de la présence de sociétés russes en Guinée. »Guinée : intérêts miniers…La Guinée était la « première étape de la sixième visite de Sergueï Lavrov sur le continent africain en l’espace de deux ans. » C’est ce que relève Le Monde Afrique : « en se posant, pour la première fois depuis 2013, sur le tarmac de l’aéroport Ahmed Sékou Touré – du nom du premier président du pays, fortement inspiré par le modèle socialiste –, le chef de la diplomatie russe n’est arrivé ni en pays conquis ni en terre hostile, pointe Le Monde Afrique. Comme la République du Congo et le Tchad, les deux prochaines étapes annoncées de son voyage, la Guinée affiche une position neutre vis-à-vis de la guerre en Ukraine, et se tient à l’écart de la lutte d’influence avec la France sur le continent. (…) La relation entre Moscou et Conakry repose aujourd’hui en premier lieu sur des intérêts miniers, remarque encore le journal. La bauxite extraite de Guinée représente 40 % de l’approvisionnement du géant russe Rusal, deuxième producteur mondial d’aluminium derrière la Chine. Pour conserver cet acquis, Moscou mène sur place une diplomatie des plus amicales avec les dirigeants successifs. En janvier 2019, son ambassadeur Alexandre Bredgazé, aujourd’hui à la tête de Rusal-Guinée, avait ouvertement encouragé le président de l’époque, Alpha Condé, à modifier la Constitution pour briguer un troisième mandat. »En effet, complète Aujourd’hui à Ouagadougou, « la Guinée n’est pas politiquement alignée sur le Burkina-Niger-Mali, même si elle est dirigée par un putschiste constitutionnalisé. Mais c’est un pays économiquement qui intéresse et qui pèse sur l’échiquier de la sous-région en termes de besoins en matières premières. C’est le cas de l’aluminium qu’exploite Rusal, présent sur trois sites et qui emploie 3 000 personnes. »Burkina Faso : « ici on ne jure que par Poutine… »Après le Congo-Brazzaville et le Tchad, Sergueï Lavrov est attendu au Burkina Faso. Là, le ministre russe des Affaires étrangères arrive en terrain conquis… « Ce sera pour exalter une coopération qui est au pinacle, s’exclame Aujourd’hui, d’ailleurs, dès l’aéroport, il se rendra compte, et tout au long du chemin qui mène à la présidence, de la floraison de drapeaux russes. La Russie a remplacé la France, et ici, on ne jure que par Poutine ! Normal, armes, drones, blés, soutien, la Russie est aux petits soins avec les nouvelles autorités (burkinabés). »Au Tchad, un tropisme moscovite ?Toutefois, « l’étape la plus importante de cette tournée sera sans nul doute celle du Tchad », relève L’Observateur Paalga. « Présenté comme le dernier bastion de la France dans le Sahel, le pays de François Tombalbaye (premier président du Tchad) nourrit les convoitises de l’Ours russe qui ne cesse de faire son trou dans l’ancienne basse-cour du Coq gaulois, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Il faut dire que l’actuel homme fort du Tchad, Mahamat Idriss Déby, ne cache pas son tropisme moscovite, contrairement à son géniteur de président, feu Idriss Déby Itno, dont le gouvernement avait condamné l’invasion russe en Ukraine. En janvier dernier, rappelle L’Observateur Paalga, Déby-fils avait effectué une visite officielle à Moscou où il avait été reçu avec tous les honneurs dus à un chef de l’État d’un "pays frère", selon Vladimir Poutine. Les deux hommes avaient évoqué des questions liées à la coopération agricole et minière, mais aussi à la situation sécuritaire de la sous-région. Le maître du Kremlin avait alors rassuré son hôte de son engagement à œuvrer à la stabilisation de la zone. »
6/4/20244 minutes
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À la Une: l’heure des tractations en Afrique du Sud

C’est un séisme politique dans la nation Arc-en-ciel… « Pour la première fois depuis la fin de l’apartheid, depuis 1994, l’ANC, le parti de Nelson Mandela, va devoir s’allier avec ses principaux rivaux pour se maintenir au pouvoir, sur fond de montée du populisme dans le pays » : constat dressé par Le Monde Afrique.En effet, à l’issue des élections législatives, l’ANC est en net recul. Le parti du président Ramaphosa « perd 71 sièges au Parlement », s’exclame The Citizen à Johannesburg, « soit 17% de ses voix par rapport au scrutin de 2019 », avec 159 sièges contre 230.L’Alliance démocratique, le DA, passe de 84 à 87 députés. Et le parti MK de l’ancien président Jacob Zuma « a surpris la nation entière avec 58 sièges. »« Que cela vous plaise ou non, le peuple a parlé ! », a lancé dimanche soir le président Ramaphosa. C’est ce que rapporte notamment le Daily Sun. Cyril Ramaphosa qui « a exhorté les partis à accepter les résultats des élections. »L’ANC diviséeAlors faute de majorité, c’est une coalition de partis qui va gouverner le pays. « Les portes de la coalition sont ouvertes » désormais, pointe le Mail & Guardian. « Le secrétaire général de l’ANC, Fikile Mbalula, et le chef de l’Alliance démocratique, John Steenhuisen, ont annoncé que des discussions allaient s’ouvrir », relève le journal qui précise que « l’ANC a d’ores et déjà fait savoir qu’elle n’accepterait aucune proposition qui poserait la mise à l’écart de Ramaphosa comme condition préalable, affirmant qu’il s’agissait d’une “zone interdite“ et que les parties souhaitant négocier avec cette condition préalable devraient "l’oublier". »Au sein de l’ANC, les avis sont partagés, pointe encore le Mail & Guardian : « il existe un puissant lobby qui prône une coalition avec l’EFF de Julius Malema, ex-figure de l’ANC, qui a recueilli un peu plus de 9% des voix, mais il en existe un autre, qui inclut Ramaphosa et Mbalula, et qui est favorable à la formation d’un gouvernement d’unité nationale », avec une alliance sur sa droite, avec l’Alliance démocratique.Un accord déjà négocié ?D’après le Sunday Independant, autre quotidien sud-africain, un accord aurait déjà été négocié entre l’ANC et l’Alliance démocratique. Un accord qui stipulerait que « l’Alliance démocratique prendrait la tête du Parlement, qui assure la fonction de contrôle de l’Exécutif, tandis que l’ANC, de son côté, dirigerait l’exécutif et occuperait tous les postes ministériels. »Un projet dénoncé par le site IOL, Independant On line. « Il serait inouï, écrit-il, que l’ANC, "mouvement de libération" entre dans une coalition avec la principale "opposition", dont la partie historique est gravée dans l’ère de l’apartheid et dont il s’oppose avec véhémence aux politiques. L’Alliance démocratique n’a jamais changé et n’a jamais prétendu vouloir changer. Sa politique est claire : protéger les intérêts des Blancs et du capital blanc. (…) Aujourd’hui, dénonce encore IOL, nous assistons à un moment décisif, celui du retour des Blancs au pouvoir via des accords détournés, conclus par des politiciens et forcés par des entreprises ou des "investisseurs" blancs. »Exercice d’équilibrisme à haut risque…En tout cas, constate Le Monde Afrique, « l’ANC n’a désormais plus d’autre choix que de s’allier avec un ou plusieurs de ses principaux concurrents. Un exercice d’équilibrisme à haut risque pour la jeune démocratie sud-africaine qui vit le crépuscule de la domination d’un parti. Face à ce défi, l’Afrique du Sud est à la croisée des chemins, pointe le journal. L’ANC pourrait faire alliance avec l’EFF, formation d’extrême-gauche, et/ou le MK de Jacob Zuma, qui souhaitent tous les deux réviser la Constitution pour permettre notamment une confiscation de certaines terres par l’État sans compensation. Ou bien le parti pourrait s’allier (donc) avec son principal opposant, l’Alliance démocratique, qui plaide pour des réformes libérales et passe pour un modèle de gouvernance au niveau local. Deux scénarios se dessinent, souligne l’analyste politique Mike Law, interrogé par Le Monde Afrique. D’un côté, affirme-t-il, un gouvernement aux tendances populistes, de l’autre, une relation plus stable entre deux partis centristes. Les prochaines semaines seront cruciales. La première perspective affole les marchés, quand la seconde a tout pour les rassurer. Et si l’option d’une coalition avec l’Alliance démocratique, éventuellement élargie à de plus petits partis, semble emporter la préférence des plus hauts dirigeants de l’ANC, une profonde ligne de fracture divise le mouvement alors que chacun pose ses conditions sur la table. »
6/3/20244 minutes, 15 seconds
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À la Une: la colère des journalistes sénégalais

Les journalistes sénégalais sont en colère, parce que l'un des leurs, le directeur de publication de la Tribune, a été convoqué jeudi à la section des recherches de la gendarmerie. Et il n'est pas le seul, le directeur de publication du journal le Quotidien, a lui aussi été convoqué. À sa Une, Sénéplus publie la réaction de la CAP, la Coordination des associations de la presse. Voici ce qu'elle dit : « Nous sommes d'autant plus désolés et tristes que cela arrive à moins de deux mois seulement de la prise de fonction du nouveau régime, dont les principaux dirigeants sont devenus des symboles vivants de ces lois liberticides et rétrogrades contre la liberté d'expression ». C'est le cas de Pape Moussa Traoré qui préoccupe particulièrement la CAP. « Le directeur de la publication de la Tribune a été convoqué par la gendarmerie », nous dit Seneplus, « suite à un article publié par son journal sur la mutation du général Souleymane Kandé en Inde ». Également remonté contre la convocation des directeurs de publication de la Tribune et du Quotidien, Ibrahima Lissa Faye, le président de l'Association des éditeurs et professionnels de la presse. Dans un post repris par Sénégo, il s'indigne : « Nous pensions avoir dépassé ce stade. Ousmane Sonko, vous ne nous aviez pas promis ça. La liberté de la presse est sacrée. Personne, ni une autorité, ni un État ne peut la brider ».L'objet du litigeLe Quotidien dont le directeur de la publication a également été convoqué par la gendarmerie, a publié un article expliquant que « le Général Souleymane Kandé (ex-chef d'état-major de l'armée de terre) devra se contenter du titre d’Attaché militaire en Inde, si la Cour suprême confirme son affectation ». Une affectation qu'il semble devoir au fait « de s’être opposé à une volonté du Premier ministre ». Ousmane Sonko qui aurait l'intention de « dénoncer les accords militaires passés avec la France, les États-Unis, le Canada et la Grande-Bretagne ».  Pour aller dans ce sens, le Premier ministre aurait demandé au ministre des Forces Armées, et à l'état-major, de lui faire des « recommandations ». Ce que Souleymane Kandé, « comme beaucoup d'autres officiers », nous dit le Quotidien, aurait refusé, « avançant qu’il ne relevait pas des prérogatives du Premier ministre de remettre en cause des accords militaires votés par l’Assemblée nationale ». Conclusion de Dakar Matin, en forme de question : « Ousmane Sonko n’aurait pas du tout apprécié cette réponse qu’il considère comme un camouflet personnel. Est-ce pour cela qu’il a demandé sa tête à Bassirou Diomaye Faye ? », interroge le journal.Journalistes licenciés au NigerActu Niger publie le communique du Réseau des Journalistes pour les Droits de l'Homme, le RJDH, qui dénonce le « licenciement abusif » de trente journalistes de Canal 3 Niger. Selon ce communiqué, « ce licenciement abusif fait suite à la tenue d’un sit-in pacifique organisé par des agents de Canal 3 Niger pour réclamer deux mois de salaire impayés sur une période de douze mois ». « Ces journalistes, qui ont servi avec dévouement et professionnalisme malgré des conditions de travail difficiles, ont simplement revendiqué leur droit fondamental à une rémunération juste et régulière, poursuit le RJDH, qui demande la réintégration immédiate des journalistes licenciés et le paiement intégral des salaires impayés ».Happy BirthdayL'anniversaire de Naomi Campbell est raconté par la presse. La célèbre mannequin a choisi Marrakech pour « un anniversaire de rêve », nous dit Bladi.net. Pour fêter ses 54 ans, Naomi Campbell a eu droit à un programme de choix. « Danse et chants traditionnels marocains ». « La super model », précise le site d'information marocain,  « a tenu à remercier sa famille et ses amis qui ont fait de cette semaine un rêve ». Sans oublier les couturiers qui l’ont habillée au cours de ce séjour : « La maison Alaïa, ainsi que la styliste marocaine Zineb Joundy qui l’a habillée d’un caftan marocain ». À 54 ans, admire Bladi.net, « Naomi Campbell garde le corps de ses 20 ans ».
5/31/20244 minutes, 13 seconds
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À la Une: «Rwanda Classified», l’enquête internationale sur le régime rwandais…

Il s’agit d’une vaste enquête journalistique qui a mobilisé 50 journalistes de 17 médias, dont Le Monde Afrique, dans 11 pays. Une enquête coordonnée par le collectif Forbidden Stories, avec comme point de départ la mort suspecte du journaliste John Williams Ntwali à Kigali en janvier 2023. Une enquête qui révèle la mécanique répressive mise en œuvre par le Rwanda, y compris hors de ses frontières, loin de l’image de pays modèle promue à l’étranger. Ou comment le Rwanda entretient son image en Occident, en se payant les services d’experts en relations publiques aux États-Unis et au Royaume-Uni, mais aussi en ciblant opposants, dissidents ou encore journalistes à l’aide du logiciel Pegasus… « Un logiciel espion ultrasophistiqué pour téléphone commercialisé par la société israélienne NSO Group. Si les autorités de Kigali ont, par le passé, nié se servir de ce mouchard, l’enquête menée par Forbidden Stories a pu établir qu’il avait été déployé contre les dissidents du régime. »Le régime rwandais qui présente une double face… D’un côté, « le Rwanda, pointe Le Monde Afrique, a su se rendre indispensable aux missions des Nations unies en Afrique », mais de l’autre, « le Rwanda joue un rôle-clé dans la guerre qui sévit dans l’est de la République démocratique du Congo, en soutenant activement un mouvement rebelle, le M23, au prix de morts, de centaines de milliers de déplacés et d’une des plus graves crises humanitaires au monde. »Un Rwanda métamorphosé, mais à quel prix ?Par ailleurs, constate encore l’enquête Rwanda Classified, le pays a connu un développement économique sans précédent dans la région. « Le Rwanda, pourtant enclavé, enregistre le plus fort taux de croissance de tous les pays de la Communauté d’Afrique de l’Est », pointe Le Monde Afrique. Et « s’il fascine autant, c’est aussi parce qu’un homme incarne ce changement : Paul Kagame, libérateur du pays en 1994, lorsqu’à la tête d’une rébellion il a vaincu les forces armées du gouvernement génocidaire, et dirigeant singulier depuis, avec ses faux airs de moine-soldat. Le chef de l’État a métamorphosé son pays, que le génocide de 1994 avait laissé exsangue. Mais à quel prix ? Entre répression, surveillance et influence, c’est pour une présidentielle jouée d’avance, où les opposants sont écartés, que les Rwandais iront voter le 15 juillet. » Et Paul Kagame devrait rester à la tête du pays, son quatrième mandat trente ans après le génocide de 1994.Burkina Faso : le cas Zoungrana…À la une également : le sort mystérieux du lieutenant-colonel Zoungrana… « Bien qu’affaibli par sa longue détention, l’enfant terrible de l’armée burkinabè continue (apparemment) de susciter la crainte, relève Jeune Afrique. Avant-hier, dans la matinée, l’officier a été enlevé par des hommes armés alors qu’il venait de quitter la villa de Ouaga 2000 où il était détenu par la justice militaire. Quelques instants plus tôt, des représentants du tribunal militaire étaient venus imposer sa remise en liberté provisoire, conformément à l’arrêt rendu le 22 mai par la chambre de contrôle de l’instruction, laquelle était jusqu’alors bloquée par les autorités. Il n’aura finalement été libéré que quelques minutes avant d’être kidnappé. »« Poursuivi pour des faits présumés de “tentative de déstabilisation“, rappelle le quotidien burkinabé Aujourd’hui, le lieutenant-colonel Zoungrana, avait été interpellé une première fois en janvier 2022, sous le règne de Roch Marc Christian Kaboré. Il sera libéré dix mois plus tard, après le deuxième coup de force qui a porté le capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir avant d’être de nouveau arrêté pour une “nouvelle tentative de déstabilisation“. (…) En attendant d’avoir plus de détails sur son enlèvement, on se demande, s’exclame Aujourd’hui, ce qui est reproché exactement au lieutenant-colonel Zoungrana ? Pourquoi, depuis 2022, son nom est-il toujours associé à des tentatives de déstabilisation ? S’agit-il d’accusations fondées ? Si oui, pourquoi ne le juge-t-on pas ? Pour l’heure, ces questions demeurent sans réponses et laissent libre cours à toutes les supputations. »Sénégal : règlement de comptes ?Enfin, au Sénégal, le nouveau pouvoir continue d’éplucher les comptes du précédent… « Sonko traque les 45 milliards », titre en première page WalfQuotidien. Il s’agit d’un contrat d’armement de 45 milliards, donc, « impliquant, précise le journal, les anciens ministres Abdou Karim Sall, Abdoulaye Daouda Diallo et l’homme d’affaires nigérien “Petit Boubé“. (…) L’État veut voir clair dans cette commande en armement pour les personnels des Eaux et Forêts et les agents des parcs nationaux. » Une commande qui pourrait cacher un blanchiment de capitaux…
5/30/20244 minutes, 37 seconds
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À la Une: l’ANC sur la corde raide…

On vote aujourd’hui en Afrique du Sud. Près de 28 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour des élections législatives très indécises… Au pouvoir depuis trente ans, l’ANC pourrait bien payer ses erreurs de gestion.Dans une tribune publiée par le quotidien sud-africain Cape Times, l’analyste politique, chercheur et militant des droits de l'homme Nyembezi estime que le temps du changement est venu. « Nous sommes maintenant dans ce qui pourrait être la scène finale de la période de domination de l’ANC, affirme-t-il. Le président Ramaphosa a réussi à stabiliser le navire, mais sans rien faire pour rendre le parti plus attrayant aux yeux des électeurs. (…) La plupart des gouvernements s’essoufflent après une si longue période au pouvoir. S’il y a quelque chose qui propulse les arrangements de coalition, c’est ce sentiment politique irrésistible : il est temps de changer. »Hier et avant-hier, déjà, plus de 1 million 600 000 électeurs ne pouvant se déplacer le jour J - invalides, personnes âgées, détenus, policiers ou journalistes - ont pu voter de manière anticipée. Et la commission électorale a relevé quelques irrégularités. C’est que pointe The Star : « attaques, intimidations et vols de matériel électoral : deux personnes ont été arrêtées pour avoir falsifié des urnes. (…) Des incidents toutefois isolés. »La Commission électorale précise que tout est prêt pour le vote de ce mercredi, pointe encore The Star : le matériel électoral est installé, la météo est clémente et la compagnie d’électricité Eskom a donné l’assurance qu’il n’y aurait aucun délestage… Les coupures d’électricité sont en effet régulières dans le pays…Un vote « électrique » !Justement, « l’électricité, grande électrice du jour ! », ironise le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou. « Le courant est l’un des enjeux de cette élection. La Nation arc-en-ciel est fréquemment plongée dans le noir, l’ANC promet de résoudre le problème. Pourquoi maintenant ? clament ses adversaires. »« Depuis quelques semaines, constate Le Point Afrique, l’Afrique du Sud profite d’un répit et ne subit presque plus de délestages électriques. Le gouvernement l’assure, cette amélioration n’est pas liée à l’agenda électoral. Mais les Sud-Africains restent sceptiques et suspicieux. Ils sont bien trop habitués depuis 30 ans aux promesses de campagne qui s’évanouissent une fois la date du scrutin passée. »En tout cas, il n’y a pas que les coupures de courant à mettre au passif de l’ANC. « Les Sud-Africains, constate Le Pays, au Burkina, sont confrontés à une économie en difficulté, à un taux de chômage galopant qui a atteint le chiffre vertigineux de 59 %, à la corruption des dirigeants du parti, à une hausse des crimes violents et à une pauvreté généralisée. »Vers une alliance avec l’opposition ?Alors l’ANC va-t-elle perdre ce scrutin ? Le Monde Afrique nous livre quelques repères : « Tous les sondages sont formels : l’Afrique du Sud s’apprête à vivre une élection historique. De plus en plus contesté, l’ANC pourrait perdre sa majorité à l’Assemblée nationale pour la première fois depuis la fin de l’apartheid. Une voie ouverte pour son principal adversaire ? Pas si simple, répond le journal. Car si l’Alliance démocratique passe pour un modèle de gestion locale de nature à rassurer des électeurs exaspérés par la déliquescence des services publics et le chômage massif, le principal parti d’opposition peine encore à convaincre une majorité d’électeurs de la communauté noire, qui représente 81 % de la population. »L’écrivain sud-africain Sihle Khumalo, interrogé par Le Monde Afrique explique : « En Afrique du Sud, les questions raciales sont encore centrales, ça fait partie de notre lutte. Et que ce soit un mythe ou une réalité, certaines personnes noires perçoivent encore l’Alliance démocratique comme un parti de Blancs, alors aller aux élections avec un leader blanc, ça n’aide pas. »Côté sondage, poursuit le journal, « l’Alliance démocratique recueille entre 20 % et 25 % des intentions de vote. Bien loin de la majorité parlementaire qui lui permettrait d’élire seule le président. Conscient du chemin à parcourir, le parti a créé une coalition avec une dizaine d’autres formations quelques mois avant les élections. (…) L’ANC, elle, est crédité de 40 % à 45 % des intentions de vote ; ses chances d’emporter une majorité de voix paraissent toujours bien maigres. » Alors, s’interroge Le Monde Afrique, « à défaut de victoire, l’Alliance démocratique serait-elle prête à faire une alliance de gouvernement avec l’ANC ? »
5/29/20244 minutes, 18 seconds
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À la Une: le tournant antidémocratique en Afrique francophone

C’est une analyse à lire dans Le Monde Afrique qui constate « qu’en dépit des sanctions internationales et des médiations régionales, des coups d’État en série font vaciller la démocratie depuis ces quatre dernières années sur cet espace géographique lié par la colonisation française. (…) Mali en 2020 et 2021, Guinée en 2021, Burkina Faso par deux fois en 2022 puis Niger et Gabon en 2023. (…) Le reflux du mouvement démocratique commencé dans les années 1990 avec l’organisation des “conférences nationales“, qui avaient ouvert la voie au multipartisme, est aussi soudain qu’impensé, pointe le journal. (…) Aujourd’hui, poursuit Le Monde Afrique, ni les sanctions internationales ni les médiations régionales n’ont d’effet sur les putschistes. Les “hommes forts“ ont tous adopté rapidement des mesures autoritaires, en vue d’asseoir ce qu’ils ont arraché par les armes. Concentration des pouvoirs dans les mains du président autoproclamé, suspension des textes législatifs fondamentaux, restriction des libertés d’expression et de la presse, mise au pas de l’opposition, et reports incessants du projet d’organisation d’élections. »Dictatures ou faux-semblants de démocratie…Toutefois, analyse encore Le Monde Afrique, « ces militaires ne sont que les visages les plus visibles de la crise antidémocratique dans laquelle se trouve l’Afrique francophone. De nombreux présidents en exercice ont réduit la libre expression politique à des faux-semblants. » Et le journal de citer le Tchad, le Cameroun, le Congo-Brazzaville ou encore la Côte d’Ivoire. « Seuls le Sénégal, dont les institutions ont tenu de manière exemplaire malgré les turbulences lors de la dernière présidentielle en mars, le Cap-Vert et le Bénin se distinguent dans cette ère que le philosophe camerounais Achille Mbembe qualifie de “glaciation autoritaire“. »Alors, conclut Le Monde Afrique, « certains seraient tentés de conclure à un rejet de la démocratie en Afrique francophone. La réalité invite à la nuance. Selon plusieurs enquêtes d’opinion, dont l’Afrobarometer réalisé en 2021 dans trente pays africains, seuls 35 % des sondés “perçoivent une pleine offre de démocratie“ dans leur pays. Mais 69 % d’entre eux considèrent toujours que “la démocratie est préférable à tout autre type de gouvernement“, à condition qu’elle ne soit pas un abus de langage. »L’exception sénégalaise…Jeune Afrique pour sa part s’intéresse de près au cas particulier du Sénégal… « Au Sénégal, les “petites ruptures“ d’Ousmane Sonko en attendant le grand changement » : c’est le titre du site panafricain.Premier constat : une « gouvernance bicéphale » avec le « duo Sonko-Diomaye ». Un duo « atypique ». Le premier, désormais Premier ministre, a toujours été le patron politique du second, désormais président. « On se dirige vers un système de gouvernance à la française, où le Premier ministre a des prérogatives réelles et n’est plus face à un président qui incarne tout et écrase tout le monde », analyse un diplomate sénégalais cité par Jeune Afrique.Sur le plan politique, « les Sénégalais attendent encore que des mesures fortes soient prises, constate encore le site panafricain. Et si cela fait plus d’un mois que le gouvernement a été formé, aucune annonce n’a encore été faite pour baisser le prix des denrées de première nécessité. (…) En attendant, Ousmane Sonko enchaîne les séminaires gouvernementaux, sortes de Conseil des ministres bis et thématiques pour répondre aux différentes urgences. (…) Autre grief : la promesse – non tenue – de nommer les directeurs de société d’État ou des agences stratégiques au terme d’un processus d’appel à candidature. Les nominations ont été annoncées en Conseil des ministres et cela a fait couler beaucoup d’encre. »Alors, « en attendant les mesures concrètes, les nouveaux dirigeants tentent de marquer le terrain, relève encore Jeune Afrique. Ils ont décidé de jeter un regard inquisiteur sur la gestion du régime passé. Depuis plusieurs jours, les publications de rapports d’audit et d’inspection des organes de contrôle de l’État se succèdent. Leurs contenus mettent en lumière plusieurs cas de dysfonctionnements, de détournements ou de malversations dans la gestion des finances publiques depuis 2019 et n’épargnent pas ministres, directeurs ou élus locaux. »Fritures sur la ligne Dakar-Paris…Enfin, Le Point Afrique revient sur les relations entre Dakar et Paris : « Il y a beaucoup de ressentis et une crispation des deux côtés, affirme-t-il. Il y a de fortes attentes et demandes du côté sénégalais pour revoir le partenariat avec la France, premier partenaire économique du pays et aboutir à plus d'autonomie, d’indépendance et de respect mutuel dans les échanges. Le PASTEF ne remet pas en cause la relation du partenariat France-Sénégal. Ce qu’il critique ce sont les conditions de cette coopération. Comment redéfinir ces rapports pour qu’ils deviennent gagnant-gagnant ? »
5/28/20244 minutes, 23 seconds
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À la Une: une transition qui s’éternise au Burkina Faso

Cinq ans de plus pour la transition, cinq ans de plus au pouvoir pour le capitaine Ibrahim Traoré, avec le droit de se présenter aux élections. Ainsi en ont décidé, le 25 mai, les participants aux assises nationales, boycottées par la plupart des partis traditionnels.« Pari gagné pour IB, s’exclame le quotidien Aujourd’hui. Ni surprise, ni suspense concernant l’issue de ce grand raout sur la suite de la Transition, commente le journal. D’abord, prévu pour durer 48 heures, le débat, si on peut le nommer ainsi, a été plié en une journée, samedi. »Résultat, poursuit Aujourd’hui : « Un quinquennat plein pot pour "terminer" les terroristes, remettre le pays en ordre et dès que les conditions sécuritaires le permettent, faire goûter aux Burkinabè les délices épicés de la démocratie avec IB, comme candidat naturellement. Parvenu au pouvoir par les armes, il y a 19 mois, le capitaine tente de se mouler dans la tenue du deus ex machina politique du pays. Il est désormais le maître des horloges. »Pas intéressé par le pouvoir ?Pour L’Observateur Paalga, toujours à Ouagadougou, pas de surprise non plus… « L’affaire ayant été mâchée en amont, elle a été pliée en une journée, en à peine 4-5 heures chrono et sous les hurlements des partisans du régime qui manifestaient dehors. De toute façon, à supposer même qu’il y en eut qui n’étaient pas convaincus du bien-fondé du projet, qui était assez fou pour ramer à contre-courant des désidératas du "grand manitou" ? » Et commente encore L’Observateur Paalga, « pour quelqu’un qui jurait, la main sur le cœur, qu’il n’était pas intéressé par le pouvoir, se taper cinq années supplémentaires à la tête du pays, en attendant de légitimer par les urnes ce qu’il a arraché par les armes, a de quoi laisser pantois ! »L’Observateur Paalga qui ose dresser un bilan sans concession des 18 mois au pouvoir des militaires : « Les miracles de rémission attendus du messie IB ne se sont pas réalisés et un an et demi après, nonobstant les acquisitions colossales de matériel, les recrutements massifs de militaires, de paramilitaires et de volontaires pour la défense de la patrie, malgré la reconfiguration du maillage sécuritaire du territoire et l’extraordinaire engagement de nos Forces de défense et de sécurité sur le terrain, malgré les énormes sacrifices consentis par les Burkinabè (…), force est de reconnaître que la reconquête du territoire et la réinstallation des personnes déplacées ne se font pas à grandes enjambées. (…) Ajoutez à cela la chape de plomb qui s’est abattue sur le pays et une situation économique et financière plus que préoccupante. »« Sûrs de leurs faits et de leur force »Alors, s’interroge enfin L’Observateur Paalga, que va donner cette transition prolongée ? « Va-t-on vers un réel apaisement sociopolitique dans ce Burkina où depuis un an et demi, toute critique de l’homme fort du moment vaut crime de lèse-majesté, où les voix discordantes sont menacées, parfois de mort, ou enrôlées de force pour le front, où les décisions de justice sont royalement ignorées par le premier magistrat du pays qui s’est fait pourtant investir par les "Grands juges" en promettant de respecter la Constitution ? On peut raisonnablement en douter, répond le journal, tant les nouveaux maîtres du pays, sûrs de leur fait et de leur force, n’ont que faire des jérémiades de ceux qui leur conjurent de savoir raison garder. »Pour sa part, Le Monde Afrique à Paris, rappelle que « depuis le putsch de septembre 2022, le Burkina Faso a choisi de diversifier ses partenariats internationaux. Il a d’abord tourné le dos à la France, ancienne puissance coloniale, en exigeant le départ des soldats déployés sur son sol et en expulsant des diplomates. De nombreux médias français ont aussi été suspendus (dont RFI…) et aucun n’était accrédité aux assises de samedi. Parallèlement, Ouagadougou s’est rapproché de la Russie, mais aussi de l’Iran et de la Turquie et de ses deux voisins, le Niger et le Mali, également gouvernés par des militaires arrivés au pouvoir par des coups d’État et, eux aussi, confrontés à des violences jihadistes. »
5/27/20244 minutes
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À la Une: les critiques contre le régime militaire au Mali…

« Etienne Fakaba Sissoko, économiste et professeur à l’université de Bamako, est la dernière en date des personnalités inquiétées pour leurs opinions discordantes sous le régime des colonels, relève Le Monde Afrique. Un régime qui a pris par la force en 2020 la tête du Mali, confronté au djihadisme et à une crise politique profonde. Le professeur Sissoko est l’une des rares voix dissonantes à encore tenter de se faire entendre de l’intérieur. »L’année dernière, il a publié un ouvrage critique sur la junte intitulé : Propagande, agitation, harcèlement. La communication gouvernementale pendant la transition au Mali. Lundi, il a été condamné par la justice malienne à deux ans de prison, dont un ferme pour « atteinte au crédit de l’État », « injures » et « diffusion de fausses nouvelles perturbant la paix publique ».Etienne Fakaba Sissoko dénonce dans cet ouvrage, précise Le Monde Afrique, « une “communication gouvernementale hyper agressive“ caractérisée par des “contenus aux caractères douteux“ et des méthodes “basées sur la propagande, l’agitation, la manipulation et même le mensonge“. » Dans le même temps, l’universitaire malien affirme que la junte a connu « ses premiers revers, signes de son essoufflement ».« Attention, mes colonels ! »Autre voix critique du régime malien, celle du professeur Ali Nouhoum Diallo. Ancien président de l’Assemblée nationale du Mali, Ali Nouhoum Diallo vient de publier un pamphlet plutôt musclé contre le régime des colonels… On peut le lire notamment sur le site du quotidien burkinabé L’Observateur Paalga ou encore sur le site de WakatSéra, autre média burkinabé. Extraits : « désormais seuls maîtres à bord du bateau de l’Empire, les colonels du Comité national pour le salut du peuple semblent résolus à faire marcher au pas les associations, les mouvements et partis politiques. Ils entendent être seuls à diriger le Mali, dire ce qu’ils pensent, faire ce qu’ils veulent. (…) Attention, mes colonels, prévient Ali Nouhoum Diallo : au lieu de renforcer la cohésion sociale, vous courez le risque de disloquer la société malienne et de freiner la Nation malienne en construction. (…) Attention, les colonels au pouvoir : les masses laborieuses éduquées, formées politiquement et idéologiquement deviennent une force matérielle, intellectuelle et spirituelle invincible pouvant soulever les montagnes. Elle peut tout renverser sur son passage, y compris les blindés ! »À noter que L’Observateur Paalga et WakatSéra publient ce texte sans aucun commentaires… Rappelons que le Burkina Faso est également sous la coupe d’un régime militaire et que la liberté d’expression n’y est pas plus respectée qu’au Mali.L’Afrique tourne-t-elle la page de la suprématie occidentale ?Dans le même temps, toujours à propos du Mali et plus largement sur les changements politiques en cours dans les pays sahéliens, à lire ce plaidoyer publié par le site malien Sahel Tribune.Un plaidoyer intitulé Les saisons du changement : l’Afrique tourne-t-elle la page de la suprématie occidentale ? Voilà ce qu’on peut y lire : « L’Afrique redéfinit ses alliances internationales, rompant avec les anciennes puissances coloniales comme la France et les États-Unis pour embrasser une souveraineté renouvelée et diversifiée. Ce bouleversement géopolitique, marqué par des retraits militaires et des révisions d’accords, symbolise l’émergence d’un nouvel ordre mondial centré sur le panafricanisme et l’autonomie étatique. (…) Alors que la scène mondiale observe ces transformations, poursuit Sahel Tribune, il est crucial que les anciennes puissances comprennent et acceptent ce nouveau paradigme. L’avenir de l’Afrique sera défini par ses propres citoyens, ses leaders, et non par des forces extérieures. (…) La transition vers ces nouvelles dynamiques de pouvoir peut être complexe et chargée d’incertitudes, mais elle est également pleine de promesses. » Et Sahel Tribune de conclure : « Pour les nations africaines, c’est l’opportunité de fermer définitivement le chapitre de la dépendance et de l’interférence, et d’ouvrir celui de l’autodétermination et du renouveau. »Rappelons que les régimes militaires ouest-africains ne sont pas pressés de s’en remettre au peuple. Au Mali, l’élection présidentielle a été reportée ; au Burkina Faso, un scrutin est prévu, mais on ne sait pas quand ; et au Niger, aucune échéance électorale n’a été fixée, de même qu’en Guinée.
5/22/20244 minutes, 19 seconds
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À la Une: bien des questions après la tentative de putsch en RDC

Sa photo est à la Une de Politico CD : « Christian Malanga, l’homme à la tête de l’assaut raté mené au Palais de la Nation », titre le site d’information congolais. « Des hommes armés ont envahi hier matin le Palais de la Nation à Kinshasa, relate Politico, après l’attaque de la résidence du vice-Premier ministre, Vital Kamerhe. Leurs projets se sont vite envolés parce qu’ils ont été très vite neutralisés grâce à une intervention de la Garde républicaine. » À la tête de ces assaillants, Christian Malanga donc, qui a été tué par la Garde. Politico nous décrit son parcours : exilé politique, installé de longue date aux Etats-Unis, chef d’entreprise, puis retour en RDC, où il effectue son service militaire, il devient officier, puis il revient à la politique avant d’être arrêté et de retourner aux Etats-Unis…Un parcours plutôt sinueux donc… Ce qui fait dire au Monde Afrique que « le profil de cet homme et le déroulé de l’attaque interrogent plusieurs observateurs sur d’éventuelles complicités dont aurait pu bénéficier le commando et sur les objectifs réels de ce qui a été qualifié officiellement de “tentative de coup d’Etat“. »Coup d’État ou coup d’éclat ?En effet, « coup d’État ou coup d’éclat ? », se demande Afrikarabia. Pour le site spécialisé sur la RDC cette « attaque du Palais de la Nation pose de nombreuses questions. Tout d’abord sur la stratégie des assaillants, qui semblait vouée à l’échec. La petite cinquantaine d’hommes n’a pas vraiment ciblé des sites stratégiques comme la télévision nationale, l’aéroport, ou les camps militaires de la capitale, mais plutôt des symboles du pouvoir comme la résidence de Vital Kamerhe ou le Palais de la Nation. Sans doute, espéraient-ils rallier d’autres militaires frustrés par leurs conditions de vie ? Visiblement, pointe Afrikarabia, l’attaque ne semblait pas coordonnée avec d’autres éléments armés qui aurait pu amplifier l’occupation du Palais de la Nation. Le groupe de putschistes n’a pas vraiment mis toutes les chances de son côté pour atteindre ses objectifs. Ensuite, relève encore le site, l’attaque d’hier révèle d’importantes failles sécuritaires, même si le pouvoir n’a pas vacillé. Comment sont-ils entrés dans le pays ? Comment les assaillants ont-ils pu se rendre aussi facilement au Palais de la Nation ? Les services de renseignements civils et militaires, ainsi que la direction générale des migrations ont clairement montré des défaillances. »« Foultitude » d’interrogations…Le Pays au Burkina Faso s’interroge également : « Vital Kamerhe était-il la seule cible du commando ? Si oui, cela est-il en lien avec ses ambitions politiques et sa probable future ascension fulgurante ?  Si l’hypothèse de la tentative du coup d’État telle que l’avance l’armée, est avérée, pourquoi le commando n’a-t-il pas visité la résidence du président Félix Tshisekedi et s’est contenté du Palais de la Nation que tous savent inhabité ? Autant de questions que l’on peut se poser et dont les réponses viendront éclaircir le mystère de cet assaut. »« Trois morts et une foultitude de questions », renchérit L’Observateur Paalga, toujours à Ouaga. « Quelle mouche a bien pu piquer ce Congolais de la diaspora (…) ? Combien de mercenaires américains a-t-il embarqué dans son entreprise suicidaire ? Quelles autres motivations, en plus de la nostalgie de l’ère Mobutu, ont poussé les conspirateurs à tenter de renverser les institutions républicaines de la RDC ? Comment les assaillants ont-ils pu introduire des armes jusqu’au cœur de la capitale et s’emparer si facilement du siège de la présidence ? Cette tentative de putsch n’est-elle pas la preuve d’une fragilité de la sûreté d’État ? »Vers un durcissement du pouvoir ?En tout cas, conclut Afrikarabia, « cette attaque ne restera pas sans conséquences. Sécuritaires tout d’abord. Dans les services de renseignements, mais aussi dans l’armée. Le ministre de la Défense, Jean-Pierre Bemba, candidat à sa propre succession dans le nouveau gouvernement à venir, est sur la sellette. Mais surtout, l’assaut du Palais de la Nation risque de durcir davantage un pouvoir en proie à une guerre à l’Est dont il n’arrive pas à venir à bout, et une crise politique dans sa propre majorité, qui n’arrive pas à s’accorder pour se partager les postes à l’Assemblée et au gouvernement. »
5/20/20243 minutes, 54 seconds
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À la Une: la colère et l'inquiétude des avocats tunisiens

Les avocats se sont réunis ce jeudi 16 mai devant le Palais de justice de Tunis, pour une « mobilisation massive », annonce Webdo Tunisie, sous une photo montrant des centaines de personnes manifestant, avec parfois le poing levé. « Les avocats ont notamment manifesté contre les agressions  qui les ciblent sur fond d’assaut contre la Maison de l’Avocat après l’arrestation de Sonia Dahmani et Mehdi Zagrouba », précise le site d'information. Réalités Online publie également plusieurs photos, parlant de son côté de milliers de personnes manifestant devant le Palais de justice. « En réaction à la récente série d’arrestations ciblant les avocats en Tunisie, des milliers d’entre eux vêtus de leur robe ont organisé un sit-in devant le Palais de justice à Tunis », précise Realités Online.Rien de tel dans les journaux et les sites d'information plus conciliants avec le pouvoir. Le journal la Presse annonce ainsi que le chef de l'État Kaïs Saïed a reçu la ministre de la Justice, Leila Jaffal. Kaïs Saïed, selon lequel« il n'y a pas d'escalade avec les avocats ». Mais, ajoute le président tunisien : « Nul n'est au-dessus de la loi. Il a également déclaré, précise La Presse, « que ce qui s’est passé ces derniers jours n’est pas du tout lié au corps des avocats mais plutôt à ceux qui ont osé insulter leur patrie dans les médias et même l’humilier. » Faisant référence aux arrestations survenues dans les locaux de La Maison de l'Avocat, le président tunisien a également affirmé, nous dit La Presse, que « la Maison de l’avocat est située sur le sol tunisien et n’est soumise à aucun régime non territorial pour que quelqu’un s’y refugie et déclare qu’il a été pris d’assaut ». De son côté, Tunisie Numérique publie également la photo du chef de l'État tunisien, à son bureau, recevant la ministre de la Justice. Tunisie numérique reprend aussi les propos du chef de l'État qui a critiqué ceux qui, de l’intérieur, dénigrent leur propre pays et bénéficient parfois de la protection de forces extérieures. Reprenant ainsi, sans vraiment le dire, l'accusation classique « d'ingérence étrangère », dans les affaires intérieures d'un pays en proie à une crise interne.Sénégal : Ousmane Sonko et la présence militaire françaiseOusmane Sonko a fait plusieurs déclarations remarquées, à l'occasion de sa rencontre à Dakar avec Jean-Luc Mélenchon, le chef de La France insoumise, la gauche radicale française. Dakar Actu raconte ainsi que le premier ministre et président du Pastef, a soulevé « la question des bases militaires françaises au Sénégal. Quelles sont les raisons pour lesquelles la France multiplie ses bases militaires au Sénégal. Pourquoi cette faveur ? s’interroge le président du parti Pastef qui réitère la volonté du Sénégal de disposer de lui-même ses bases militaires ». Cependant, poursuit Dakar Actu, « Ousmane Sonko rappelle que cela ne remet aucunement, en cause les accords de défense que le Sénégal partage avec les autres pays avec qui il a signé des conventions ».« Le Sénégal revendique son indépendance stratégique », titre de son côté Sénéplus au-dessus d'une photo montrant l'épaule d'un militaire portant un écusson bleu blanc rouge, marqué « France ». « Soixante ans après les indépendances africaines, la question de la présence militaire étrangère reste un enjeu majeur pour de nombreux pays du continent, à l'instar du Sénégal. Comme l'a souligné Ousmane Sonko, cette présence soulève "des interrogations légitimes" sur la souveraineté et l'autonomie stratégique des États postcoloniaux. »Enfin, Sénéweb se fait l'écho d'une autre déclaration d'Ousmane Sonko, accusant le gouvernement français de ne pas avoir dénoncé ce qui se passait au Sénégal, durant, dit-il, « toute la période de persécution extrêmement violente contre tout un mouvement politique, ayant entraîné et causé la mort de plus d'une soixantaine de personnes, des milliers de blessés, plus de 1000 détenus politiques ». Le président français Emmanuel Macron, est lui, accusé « d'avoir reçu son homologue sénégalais (Macky Sall), au pire moment de la répression. »
5/17/20244 minutes, 8 seconds
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À la Une: grève de la faim d'Ali Bongo

« L’ancien président gabonais et deux de ses fils, Jalil et Bilal, auraient lancé une grève de la faim. » Gabon Review emploie le conditionnel et donne la parole à l’avocat français d’Ali Bongo : « Cela fait neuf mois que cette famille est privée de sa liberté, que leur mère et leurs frères sont arrêtés et torturés, et qu’eux-mêmes ne jouissent d’aucun des droits fondamentaux qui sont reconnus à chacun. »Jeune Afrique résume : « L’ancien président gabonais proteste contre les conditions de détention de sa femme Sylvia et de leur fils aîné, Noureddin Bongo-Valentin. »Les Echos du Congo Brazzaville parlent d’un Ali Bongo« en détresse alors que son épouse et son fils ont été jetés au gnouf à Libreville ».Ses conseils ont déposé plainte en France pour « séquestration aggravée par des actes de torture et de barbarie », précise Jeune Afrique.Une procédure « qui vise précisément les militaires au pouvoir et certains de leurs hommes de main accusés de crimes graves », ajoute Gabon Review selon qui « Noureddin, fils aîné de l’ex-président gabonais, a subi à plusieurs reprises des actes de torture depuis son arrestation le 30 août dernier ».Ses avocats l’affirment : « En garde à vue puis en détention, il aurait été battu avec un marteau et un pied-de-biche, étranglé, fouetté ou encore électrocuté au taser. Sa mère, qui aurait été contrainte d’assister aux tortures, aurait elle-même été battue et étranglée », assurent les défenseurs d’Ali Bongo.Quant aux deux autres fils de l’ancien président, Actu Cameroun précise « Jalil et Bilal ont été assignés à résidence, privés de moyens de communication avec l’extérieur et également soumis à des actes de torture ».Deuxième communication d’Ali Bongo depuis sa chute et le coup d'État du 30 aoûtLa première fois, c’était le 31 août, nous rappellent Les Echos du Congo Brazzaville. Il avait alors « lancé make noise, un appel visant à mobiliser la communauté internationale contre le coup d’État militaire qui lui avait ravi le pouvoir. L’appel n’avait pas été suivi ».« Au contraire !, renchérit le journal, la communauté internationale ne s’était pas engagée en sa faveur comme cela avait été le cas pour l’ancien Président du Niger, Mohamed Bazoum déposé aussi par des militaires », notent Les Echos.Et l’ancien président gabonais reste « privé de ses mouvements et de ses moyens de communication depuis sa résidence de la Sablière », précise Jeune Afrique.« Officiellement, il est libre de tous ses mouvements, y compris d’aller se soigner à l’étranger », renchérissent Les Echos du Congo Brazzaville. Mais selon le quotidien : « l’ancien chef de l’État exigerait la libération de ses proches avant de quitter le pays pour des soins hors du pays, selon sa famille. »Et Actu Cameroun observe le timing de ces accusations d’Ali Bongo, « alors que le président de la transition Brice Oligui Nguema s’apprête à effectuer un voyage en France ».Sommet sur la cuisson propre en Afrique« Encore des solutions contre le changement climatique ! », s’exclame Aujourd’hui au Faso qui constate qu’une dizaine de chefs d’État du continent ont fait le déplacement dans la capitale française.Le quotidien rappelle quelques chiffres : « 2,3 milliards de personnes utilisent toujours le bois, le charbon ou le kérosène pour la cuisson de cuisine. Et 3,7 millions de personnes perdent la vie en raison de ces différents modes de cette cuisson. [...] La plupart sont les femmes et des enfants », ajoute Aujourd’hui au Faso.« La question engage l’avenir de l’Afrique », a rappelé à Paris le président togolais. Dans les colonnes d’Ici Lomé, Faure Gnassimbé prône « la vulgarisation accrue de la cuisson par gaz liquéfié très efficace pour réduire les émissions de gaz à effets de serre, la cuisson électrique et les foyers améliorés et le financement des projets liés au crédit carbone ».Et en termes de financement, Aujourd’hui au Faso se fait l’écho des annonces faites hier à Paris : « 2,2 milliards par la Banque Africaine de Développement, la Norvège et l’Union européenne. »Objectif sur le continent, conclut le quotidien : « Doter 300 millions de personnes de combustibles propres, donc de lutter contre le réchauffement climatique. »
5/16/20243 minutes, 38 seconds
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À la Une: la visite de Jean-Luc Mélenchon au Sénégal

Le leader de La France insoumise (LFI) répond à l’invitation du Premier ministre Ousmane Sonko, explique Senego. Objectif, rappelle le média en ligne : « Consolider les liens entre le Pastef et la gauche radicale française qui a ardemment soutenu le camp d’Ousmane Sonko, lors de sa longue bataille judiciaire avec les autorités. »Jean-Luc Mélenchon « devient le premier haut responsable politique français à être reçu par le nouveau pouvoir, six semaines après la victoire de Bassirou Diomaye Faye à l’élection présidentielle sénégalaise », rappelle le Monde Afrique pour qui le leader de LFI « poursuit son opération séduction en Afrique ».Et comme pour préparer ce voyage de quatre jours, le leader de La France insoumise publie une tribune dans plusieurs médias. Un texte intitulé « À l’écoute de la leçon sénégalaise » notamment relayé par Seneplus et Xibaaru. L’occasion pour lui de pointer à nouveau du doigt la persécution politique et judiciaire contre Ousmane Sonko, de parler de « scénario traditionnel qui a frappé au Brésil, en Mauritanie, aux Philippines, mais aussi en France contre lui et ses proches », assure Jean-Luc Mélenchon.Un scénario au cours duquel le Monde Afrique raconte comment le leader de La France insoumise a soutenu Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, notamment via une visioconférence en avril 2023, juste avant l’incarcération de celui qui est désormais président du Sénégal.« Sur la scène africaine, constate le quotidien, Jean-Luc Mélenchon cultive aussi sa différence avec le gouvernement français. » Pour autant, dit le ministre de la Communication, Alioune Sall au Monde Afrique : « Il n’y a aucun malaise vis-à-vis des autorités françaises. Nous distinguons nos relations privilégiées avec des partis amis et celles, séculaires, avec la France. »« Cette visite entre dans le cadre de la consolidation des liens existants entre deux formations politiques qui partagent la vision d’un monde juste et solidaire dans le respect de la souveraineté de chaque peuple », rappelle le Pastef cité par Senego.Une délégation en mode semi-institutionnel, semi-militant selon Jean-Luc MélenchonAprès avoir rencontré Ousmane Sonko, Senego parle pour la délégation LFI d’une « série d’activités dont une conférence publique avec les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar demain sur l’avenir des relations Afrique-Europe ».Une chose semble certaine à en croire Le Monde Afrique : « Jean-Luc Mélenchon, fort de sa rhétorique anti-impérialiste, laboure le terrain africain à la recherche d’alliés et de popularité. » Le Burkina Faso en 2021, « où il avait rendu hommage à la figure de proue du panafricanisme, Thomas Sankara ». Kinshasa, et la République démocratique du Congo en octobre dernier ou c’est « devant le mémorial honorant Patrice Lumumba, héros de l’indépendance congolaise assassiné en 1961, que le Français s’inclinait ».Et le député LFI Arnaud Le Gall précise la position de son parti : « On œuvre pour une diplomatie non alignée qui n’est ni la neutralité ni l’isolement et nous refusons l’enfermement dans l’entre-soi occidental. »Une question reste pour le moment sans réponse : Jean-Luc Mélenchon va rencontrer Ousmane Sonko. Mais selon Dakar, aucune rencontre n’est« au programme pour le moment » avec le nouveau président sénégalais, mais « elle n’aurait rien d’incongru », ajoute le Monde Afrique.La crise Bénin-Niger« Qui pour jouer la médiation ? », se demande La Nouvelle Tribune. Le quotidien béninois constate qu’il faut « rapidement trouver un interlocuteur majeur pour jouer le rôle de bons offices entre les deux parties. Si tant est qu’une médiation est encore possible, il n’y a pas grand monde qui se bouscule au portillon pour jouer ce rôle ».Mais l’Evènement précis a trouvé la perle : Moïse Kerekou. L’ambassadeur du bénin en Turquie « apporte sa contribution à la résolution de la crise », titre le quotidien. Il revient sur la polémique née de l’interdiction du pétrole nigérien. Le journal relaye sa réflexion sur l’origine de l’oléoduc Niger-Bénin et rappelle au passage de Moïse Kerekou est l’un des initiateurs du projet. Mais hormis le récit de la naissance de l’idée d’un oléoduc, pas vraiment de piste pour une sortie de crise entre le Bénin et le Niger. Côté béninois, Banouto observe que le président peut compter sur le soutien de certains de ses députés. En l’occurrence ceux du Bloc républicain. Le groupe parlementaire rappelle que « le Bénin passe pour un bouc émissaire de la situation que traverse le Niger. Aucune menace sécuritaire liée à la présence de troupes étrangères, n'explique l'attitude du Niger ».
5/15/20244 minutes, 17 seconds
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À la Une: montée de tension entre le Niger et le Bénin

« Tension Bénin-Niger : ces imaginaires bases militaires françaises, titre Banouto. Paranoïa, désinformation, manipulation ou faux-fuyant ? La junte au pourvoir au Niger prétexte d’une fausse présence de bases militaires françaises pour maintenir fermées les frontières avec le Bénin », affirme le site en ligne.Au Burkina Faso, Wakatsera se fait l’écho de la réponse du porte-parole du gouvernement béninois au président de la transition nigérienne. Pour Wilfried Léandre Houngbédji : « Le général Tiani n’a qu’à envoyer tout ce qu’il a comme médias indépendants au Niger pour qu’on leur fasse visiter le Bénin, depuis Cotonou jusqu’à Malanville, en passant par tous les coins, les axes frontaliers et ils regarderont s’il y a une base. »L’accusation est grave, car comme le rappelle Banouto : « Certaines de ces supposées bases serviraient de terrain d’entrainement de terroristes qui iraient déstabiliser le Niger. » C’est tout du moins ce qu’affirme Niamey, qui conditionne la réouverture de sa frontière avec le Bénin à la fermeture de ces bases.« Nous avons souverainement décidé de garder notre frontière fermée avec le Bénin pour la bonne et simple raison que nos anciens amis, que sont les Français, sont revenus sur le territoire béninois après leur départ du Niger »,dit encore Ali Mahamane Zeine.Et Banouto relaye les propos du Premier ministre nigérien qui cite « Tourou, Kandi, Porga, Parc W, Madecali » comme des localités abritant ce que le pure player qualifie d’imaginaires bases militaires françaises.Mais comme le rappelle le porte-parole du gouvernement béninois, cité par Wakatsera : « Une base militaire, ce n’est pas une aiguille dans une botte de foin quand même. Le Niger peut déployer les moyens satellitaires qu’il veut, avec ses alliés militaires du moment, pour venir voir si on a une base ici. »Confusion ?« Au vu des localités énumérées par son Premier ministre, la junte nigérienne fait peut-être une confusion avec les bases opérationnelles avancées (Boa) et les postes avancés fortifiés (Paf) dont se dote l’armée béninoise dans sa stratégie de lutte contre le terrorisme », précise un observateur au site en ligne.Et des voix s’élèvent pour une sortie de crise, comme celle de l’ancien ministre des Affaires étrangères béninois dont l’Evènement Précis relaye la réaction. Pour lui, « le Niger doit coopérer avec son voisin car les autorités béninoises ont déjà montré leur volonté de mettre leur territoire au service du pétrole nigérien ». Nassirou Bako Arifari enfonce le clou : « Il n’y a pas de base militaire française au Bénin. Nous appelons le Niger à coopérer pour une sortie de crise. »Et ces accusations ne datent pas d’hier rappelle Banouto. « Les fake news liées à la présence de bases militaires françaises au Bénin n’est pas nouvelle. Apparue depuis que les troupes françaises de la force Barkhane sont devenues indésirables au Sahel, cette infox a pris tellement de l’ampleur qu’elle a été déjà démentie plusieurs fois par les autorités béninoises et même françaises », conclut le média béninois.Visite du président rwandais en Afrique de l’Ouest« Renforcement de la coopération sud-sud, Paul Kagame montre la voie à suivre », titre Le Pays. Le média burkinabè observe que « le président rwandais semble engagé dans une véritable offensive diplomatique en Afrique » que le média en ligne qualifie même « d’opération de charme. Au Sénégal, il est le tout premier président à avoir rendu visite au nouveau président élu, Bassirou Diomaye Faye. »Mais Le Paysnote aussi que « la tournée de l’homme mince de Kigali ne manque pas de susciter des interrogations. Que recherche Paul Kagame à travers ses sorties ? Qu’est-ce qui le fait courir tant ? On le sait, la crise dans l’Est de la République démocratique du Congo, dans laquelle il est accusé de soutenir les groupes rebelles qui sèment la terreur et la désolation chez son voisin, a contribué à isoler le président rwandais sur la scène internationale. Il est donc possible de penser que Kigali travaille à redorer son blason », conclut Le Pays.
5/14/20243 minutes, 40 seconds
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À la Une: Mahamat Idriss Deby donné vainqueur de l'élection présidentielle au Tchad

Les résultats officiels et encore provisoires donnent Mahamat Idriss Déby vainqueur avec plus de 61 % des suffrages. Victoire « à laquelle de nombreux analystes politiques s'attendaient », commente Journal du Tchad, qui ne cache pas sa satisfaction, évoquant « une victoire bien méritée au premier tour, sans recourir à un deuxième tour » (...) Et le journal ajoute : « le pays va enfin bénéficier d'une stabilité politique et d'un gouvernement unifié, indépendant dans ses décisions et sa souveraineté, sans avoir besoin de recourir à une autre étape qui pourrait mettre à mal la stabilité du pays et le plonger dans une autre crise de pressions internationales et problèmes internes ».   Le Journal du Tchad qui conclut son analyse tout à la gloire du président Mahamat Idriss Deby par ces mots : « Il convient de noter que le Tchad sera le premier pays de la région de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel à mettre fin à un régime militaire grâce à des élections transparentes et démocratiques ».De son côté, Tchad Infos met à la Une, une photo de Mahamat Idriss Déby serrant la main de Pahimi Padacké Albert, l'ancien premier ministre arrivé 3ᵉ de l'élection, et venu, nous dit-on, « féliciter le vainqueur ». Photo que l'on retrouve également à la Une deTchadVision, qui ajoute : « À la fin d’une cérémonie de réjouissance réunissant ses partisans à N’Djamena, la sécurité a demandé aux uns et aux autres de se disperser ». TchadVision qui cite également les premiers mots du vainqueur : « Au vu de cette large victoire, je suis désormais le président élu de tous les Tchadiens », a déclaré Mahamat Idriss Déby.Les commentaires de la presse burkinabé61,03 %, c'est un « coup de massue », estime Wakatsera qui poursuit : « Si ces chiffres sont confirmés par le Conseil constitutionnel, le président de la transition qui se sera fait une virginité par les urnes, rangera juste son treillis dans les placards de l’armée, contre le boubou blanc de président du Tchad, qu’il étrennait depuis un bout de temps, comme s’il connaissait l’avenir ». Wakatsera qui ne manque pas de commenter la défaite du Premier ministre Succès Masra…  « Surprise, Masra auquel le succès a échappé, crie à la confiscation de sa victoire, alors que son prédécesseur à la tête du gouvernement, Pahimi Padacké, celui-là même qui avait prévu « un match amical » entre le président de la transition et son Premier ministre, n’a point attendu le verdict final du Conseil constitutionnel, pour féliciter le vainqueur ».Toujours au Burkina, Le Pays annonce la fin d'un « faux suspense », et laisse entendre que le résultat n'est peut-être pas celui que l'on croit. « Annoncés pour le 21 mai prochain, soit deux semaines après le déroulement du scrutin, les résultats de la présidentielle au Tchad ont été rendus publics le 9 mai ». « Pourquoi » se demande le Pays, « pourquoi un tel revirement qui semble en avoir surpris plus d’un ? Même si l’Autorité nationale de gestion des élections n’a pas jugé utile de se justifier, tout porte à croire qu’elle a subi des pressions. Car, depuis la fermeture des bureaux de vote, et alors même que la compilation était en cours, des bruits couraient sur les réseaux sociaux, donnant le Premier ministre Succès Masra vainqueur dès le premier tour », assure Le Pays.L'élection au Tchad vue du Sénégal Walfnet se fait l'écho des protestations du Premier ministre Succès Masra, crédité d'un peu plus de 18 %, des suffrages et qui « revendique la victoire dès le premier tour, une victoire éclatante et sans tache », dit-il. « Mais, ce n'est pas tout, poursuit Walfnet, Succès Masra avait également affirmé (avant la publication des résultats) que le camp du général Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé chef de l’Etat, il y a trois ans par l’armée, allait annoncer que ce dernier avait “remporté” la présidentielle et tenter ainsi de « voler sa victoire au peuple ». « Tchadiens, mobilisez-vous pacifiquement, dans le calme […] pour prouver votre victoire », avait lancé Succès Masra, « avant l’heure de l’annonce officielle des résultats », nous dit Walfnet.
5/10/20244 minutes, 19 seconds
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À la Une: presse et pouvoir en Afrique de l’Ouest…

Avec cette question posée par Jeune Afrique : « au Sénégal, les médias d’État couperont-ils le cordon avec le pouvoir ? Revendiquant la rupture, le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko sauront-ils mettre un terme à la tutelle parfois caricaturale du pouvoir politique sur les médias publics ? »Il faut dire qu’en la matière, le passif est lourd… Jeune Afrique donne plusieurs exemples, dont ce fameux soir du lundi 25 mars, lendemain de présidentielle. Tout le monde sait, au vu des tendances nationales, que Bassirou Diomaye Faye est largement vainqueur.Et pourtant, pointe le site panafricain, au journal télévisé de 20 heures de la RTS, la Radio Télévision sénégalaise, « l’information n’est pas jugée prioritaire. Certes, dès le lancement du JT, qui ne dure que 20 secondes, le présentateur annonce que “le président Macky Sall et Amadou Ba félicitent Bassirou Diomaye Faye“, tout en indiquant qu’un portrait du nouveau président suivra peu après. Mais la RTS choisit de consacrer son sujet d’ouverture à l’agenda du président sortant. (…) Il faudra attendre la treizième minute de ce JT pour découvrir enfin le portrait du cinquième président de la République sénégalaise. » Qui plus est, « le vaincu, Amadou Ba, aura droit dans la foulée à un sujet deux fois plus long que son adversaire victorieux (quatre minutes). »Commentaire de JA : « digne de l’Union soviétique des années Brejnev, le journal télévisé de la RTS, ce 25 mars 2024, semble comme ressorti de la naphtaline sans avoir évolué d’un iota depuis le règne de Léopold Sédar Senghor, dans un Sénégal où, pourtant, médias privés et sites internet pullulent de longue date. »Pape Alé Niang va-t-il changer la donne ?« Pour l’heure, les nouvelles autorités n’ont pas encore dévoilé de réformes majeures concernant les médias publics, relève Jeune Afrique. Une nomination symbolique a toutefois marqué les esprits. Le journaliste Pape Alé Niang a en effet été promu directeur général de la RTS. Jusque-là responsable éditorial et principal artisan du site d’information Dakar Matin, ce journaliste engagé, vieux routier de la presse indépendante au Sénégal, s’est distingué au cours des dernières années par ses prises de position critiques à l’égard de la gouvernance de Macky Sall. »Alors Pape Alé Niang saura-t-il préserver une certaine liberté de ton ? Saura-t-il se démarquer du pouvoir ? Et de leur côté, les responsables politiques interviendront-ils dans le traitement de l’information ?On verra bien… En tout cas, conclut Jeune Afrique, « adeptes de la “rupture“ avec le système qu’ils ont combattu au temps où ils étaient le fer de lance de l’opposition, les “Patriotes“ devront montrer au plus vite qu’ils ne se sont pas contentés de substituer un nouveau carré de laudateurs à un autre au sommet des médias d’État. »Sahel : le trou noir informationnel…Toujours dans la sous-région, il est devenu difficile, voire impossible, pour les journalistes de travailler normalement dans les pays sahéliens sous la coupe des militaires…Début avril, l’association Reporters sans frontières, publiait une enquête édifiante à ce sujet. « 40 pages qui mettent à nu les risques, menaces, intimidations et embastillements, bref, tous les dangers qui sont le lot quotidien des femmes et hommes de médias au Sahel. »Commentaire du quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou, alors que la presse burkinabé est concernée, à l’instar de la presse malienne, nigérienne et guinéenne… « La liberté de la presse est devenue chancelante, et hypothèque même l’existence des médias au Sahel. » Avec « des tentatives de caporalisation, de bâillonnement, voire d’extinction de tous les médias qui refusent la pensée unique, ou certains discours lénifiants. »Le rôle essentiel d’une presse librePlus récemment, vendredi dernier, on célébrait la trentième Journée mondiale de la liberté de la presse.Et voici ce qu’écrivait le quotidien Le Pays, toujours à Ouaga : « sous nos tropiques, (…) la sérénité est loin d’être le credo des hommes de médias qui se veulent pourtant la mauvaise conscience des dirigeants dans un esprit de construction de l’Etat de droit. C’est pourquoi la célébration de cette journée sonne comme un appel aux dirigeants, à respecter et à renforcer leur engagement en faveur de la liberté de la presse. Car, la presse n’est pas l’ennemi des pouvoirs publics. Bien au contraire ! Elle a un rôle essentiel à jouer dans l’édification de la Nation à travers la promotion d’une gouvernance vertueuse. »
5/9/20244 minutes, 7 seconds
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À la Une: Diomaye Faye ou la diplomatie de bon voisinage

C’est ainsi que Walf Quotidien qualifie la politique étrangère du tout nouveau président sénégalais : « Contrairement à ses prédécesseurs qui étaient plus liés aux puissances étrangères en termes de coopération, le président Diomaye Faye privilégie la diplomatie du bon voisinage », constate donc le quotidien dakarois qui précise : « Depuis sa prise de fonction, ses visites à l’international sont effectuées dans les pays de la sous-région avec un premier séjour dans la République sœur de Mauritanie, suivie de la Gambie avant de s’envoler pour la Guinée-Bissau. Depuis hier [7 mai, NDLR], il est l’hôte du président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara. »Walf Quotidien note d’ailleurs qu’au cours des échanges avec le voisin ivoirien, la question de la sortie du franc CFA n’a pas été abordée. Cela ne semble plus être une priorité pour Diomaye Faye qui en avait fait pourtant l’un de ses grands thèmes de campagne. En tout cas, « Faye et Ouattara en terrain d’entente », titre le quotidien 24 Heures.« Dakar et Abidjan sont en phase sur plusieurs sujets, renchérit Dakar Matin. Pour le président Bassirou Diomaye Faye, la Côte d’Ivoire est un pays qui inspire dans beaucoup de domaines. "Nous pouvons encore faire plus, a-t-il dit, notamment dans les secteurs prioritaires de l’agriculture avec le développement des coopératives en Côte d’Ivoire dont nous voulons largement nous inspirer et dans d’autres domaines comme celui de l’élevage, de la défense, de la sécurité, de l’éducation et de l’énergie même". »BDF et ADO : pas grand-chose en commun et pourtantCette convergence entre les deux présidents sénégalais et ivoirien peut surprendre, car à priori, tout les oppose. C’est ce que souligne Le Monde Afrique : « Bassirou Diomaye Faye et Alassane Ouattara n’ont pas grand-chose en commun. Le premier se revendique "panafricaniste de gauche", quand le second est un libéral de droite assumé ; le Sénégalais, 44 ans, entend incarner la rupture, quand le président ivoirien, 82 ans, prône la continuité. Enfin, Bassirou Diomaye Faye vient d’imposer de façon démocratique l’alternance au Sénégal, alors qu’Alassane Ouattara exerce son troisième mandat, et n’a toujours pas dit s’il en briguerait un quatrième en 2025. Deux hommes que peu de choses rapprochent à première vue, donc, pointe Le Monde Afrique, mais à la tête des poids lourds francophones d’Afrique de l’Ouest, deux États historiquement liés et politiquement alignés dans une sous-région en pleine crise depuis la série de coups d’État au Sahel. »D’ailleurs, note encore le journal, « alors qu’Alassane Ouattara entretient des relations glaciales avec les régimes militaires sahéliens, c’est bien le Sénégal, rare pays de la région à être en mesure de parler à tous les chefs d’État, qui pourrait être la clé de l’apaisement en Afrique de l’Ouest. Ousmane Sonko, le Premier ministre sénégalais, a annoncé lundi qu’il se rendrait prochainement au Mali, au Burkina Faso et au Niger ».Double jeu diplomatiqueDu coup, LeQuotidien à Dakar parle de « double jeu diplomatique » : « Diomaye chez les démocrates et Sonko chez les putschistes. (…) Au pouvoir grâce aux urnes qui ont consacré son poulain, que cherche Sonko au Mali, au Burkina Faso et au Niger ?, s’interroge le journal. Est-ce une refonte de la politique d’exclusion contre ces régimes, prônée par l’ancien Président ? Une refonte voulue par Sonko qui a réussi à provoquer l’alternance du 24 mars dernier. Pour lui, ces visites seraient l’expression assumée des idéaux dits panafricanistes qu’il partage avec les militaires au pouvoir à Bamako, à Niamey, à Ouagadougou et Conakry. Ensemble, ils voudraient montrer qu’ils entretiennent un grand dessein souverainiste pour le continent. »D’ailleurs, remarque L’Observateur Paalga au Burkina Faso, les nouvelles autorités sénégalaises « se verraient bien jouer les forces tampons entre l’AES (qui regroupe les États putschistes) et le reste de la Cédéao et, qui sait ?, ramener les frondeurs dans la grande famille de la communauté. De ce point de vue, Alassane Ouattara, que Bamako, Niamey et Ouagadougou ne peuvent pas voir, même en peinture, pourrait sous-traiter cette épineuse question à son jeune homologue, même s’il faudra bien plus qu’un simple voyage présidentiel pour dénouer cette crise au sein de la Cédéao qui s’installe dans la durée ».
5/8/20243 minutes, 58 seconds
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À la Une: changement de régime officiel au Togo

Les choses n’ont pas traîné : une semaine après les élections législatives, le Togo a changé de régime politique. En effet, précise le site Togo Breaking News, « Faure Gnassingbé a promulgué la nouvelle Constitution du Togo. Le texte voté en deuxième lecture le 19 avril dernier fait basculer le Togo dans une Ve République avec un régime parlementaire. Cette promulgation a été faite par le président sortant conformément aux dispositions de l’article 67 de l’ancienne constitution qui prévoit que le président de la République promulgue les lois 15 jours après leur transmission par le bureau de l’Assemblée nationale ».Désormais, poursuit Togo Breaking News, « l’essentiel des pouvoirs de l’exécutif reviendra à un Président du Conseil des ministres. Ce dernier commandera l’armée et représentera le Togo à l’étranger. Il sera simplement le chef du parti politique qui détient la majorité des députés à l’Assemblée nationale. Et il sera nommé pour un mandat de six ans renouvelable autant de fois que son parti détiendra la majorité à l’hémicycle ».Six ans de plusLe parti présidentiel Unir ayant obtenu une écrasante majorité des voix, Faure Gnassingbé, aux affaires depuis 2005, devrait donc rester au pouvoir pour six ans minimum.Togo Breaking News note encore qu’une grande partie de « l’opposition togolaise et de la société civile est restée vent debout contre la réforme, dénonçant un coup d’État constitutionnel. Pas plus tard qu’avant-hier, le Front citoyen Togo Debout, dirigé par le Professeur David Dosseh a tenu un meeting à Lomé pour contester la nouvelle constitution. Plusieurs leaders de l’opposition ont pris part à cette manifestation, l’une des rares autorisées ces dernières années par le gouvernement ».Des fraudes ?L’opposition togolaise dénonce également des fraudes lors des législatives… C’est ce que pointe Le Monde Afrique. Ainsi, « Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais regrette que "les organisations internationales [aient] validé les élections frauduleuses" de lundi, déplorant qu’elles aient déployé "moins de soixante-dix observateurs" dans tout le pays. La Dynamique pour la majorité du peuple (regroupement de partis politiques de l’opposition et d’organisations de la société civile) affirme avoir constaté tout au long de la journée électorale "un nombre abusif de votes dans plusieurs centres", des "retards dans le démarrage du vote" et des listes électorales "pas affichées" ».Une nouvelle donne politique ?Alors, désormais, un nouveau jeu politique doit s’installer. C’est du moins ce que veut croire WakatSéra au Burkina. « L’opposition qui dénonce la longévité d’un homme ou d’une famille à la tête du Togo », devra se montrer « plus cohérente dans l’acte et la parole, en opérant des changements » avec du « sang neuf. (…) Le parti au pouvoir, lui, aura le devoir d’entretenir la vitalité démocratique, qui passe par l’existence de partis politiques crédibles. »Justement,Le Pays, toujours au Burkina, s’interroge : « Maintenant qu’il est parvenu à ses fins, que fera Faure de sa victoire ? Va-t-il ouvrir le jeu politique ? Ou bien va-t-il verrouiller davantage le système électoral ? De toute évidence, s’il veut disposer d’un mandat plus apaisé, il gagnerait à favoriser l’ouverture afin de permettre à l’opposition d’exister. »Le changement dans la continuité également au Tchad ?À la Une également, les élections au Tchad. Premier tour de la présidentielle hier lundi. Dix candidats étaient en lice, dont Mahamat Idriss Déby Itno et Succès Masra.« Le vote s’est globalement déroulé sans violences, malgré, déjà, des accusations de fraude », note Jeune Afrique qui nous propose un long reportage de son envoyé spécial à Ndjamena.La journée de vote s’est déroulée sous un soleil écrasant avec des températures avoisinant les 40 degrés. D’où une affluence plus importante en fin d’après-midi. « Alors que la journée de vote touche à sa fin, relate Jeune Afrique, la participation reste difficile à évaluer, mais les files s’allongent une nouvelle fois devant les bureaux de la capitale. Un électeur n’a “pas pu venir avant“, tandis qu’un autre a préféré éviter la chaleur de la journée et en profitera pour suivre le dépouillement. »Désormais, note encore l’envoyé spécial du site panafricain, « l’heure est à la compilation et au calcul. Les résultats officiels de l’Ange (la commission électorale tchadienne) devraient être connus dans deux semaines au maximum. Une éternité pour certains ». Et si second tour il y a, il aura lieu le 22 juin.
5/7/20244 minutes, 13 seconds
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À la Une: jour J pour Mahamat Idriss Déby

Élection présidentielle ce lundi au Tchad. « Plus de huit millions de Tchadiens sont appelés aux urnes, relève Le Monde Afrique, pour un scrutin censé mettre un terme à la transition entamée au lendemain de la mort du président Idriss Déby Itno, tué lors de combats avec des rebelles en avril 2021. L’enjeu est de taille : son fils, Mahamat Idriss Déby, hissé par un groupe d’officiers sur le fauteuil de son père, souhaite légitimer son pouvoir par les urnes ; mais son principal rival et premier ministre, Succès Masra, ne compte pas lui faciliter la tâche. »Le Monde Afrique rappelle que« Succès Masra était rentré au Tchad en novembre de l’année dernière, au terme d’un an d’exil et avait été nommé chef du gouvernement à la faveur d’un accord politique avec le pouvoir. Il s’était alors attiré les foudres de ses anciens alliés parmi l’opposition et la société civile qui désormais le considèrent comme un "candidat prétexte" servant à donner l’illusion d’un scrutin ouvert. (…) Mais les évènements ont finalement pris une tournure inattendue, pointe encore le journal, lorsque Succès Masra, galvanisé par les foules venues assister à ses meetings dans ses fiefs du sud du pays, a décidé de donner un ton plus offensif à sa campagne en multipliant les coups de griffes à l’encontre de Mahamat Idriss Déby. Et dans ce qui s’annonce comme un duel serré entre le président de la transition et son Premier ministre, un autre candidat, l’ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacké – arrivé second à la dernière présidentielle de 2021 avec plus de 10% des voix –, apparaît désormais comme le "troisième homme" ; il pourrait être un faiseur de rois dans le cas d’un éventuel second tour ».Ange ou démon ?Alors « l’alternance est-elle possible ? », s’interroge Le Pays. Le quotidien burkinabè se garde bien de livrer un pronostic. « L’occasion est bonne, en tout cas, pour le peuple tchadien de créer une surprise à la Sénégalaise, affirme-t-il, et de prendre définitivement son destin en main après près d’une décennie d’élections truquées qui ne visaient que la confiscation du pouvoir au profit du régime d’Idriss Deby Itno. Mais encore faut-il que l’Ange, l’agence chargée des élections, joue la carte de la transparence, relève encore Le Pays. Même si elle se veut rassurante, il n’en demeure pas moins qu’elle cristallise les critiques de certaines organisations de la société civile. »En effet, renchérit L’Observateur Paalga, « une question taraude toujours les esprits. Celle de savoir si l’Ange n’est pas un démon en l’occurrence, car malgré ses assurances sur la fiabilité du fichier électoral, le fait qu’elle n’ait pas eu "le temps matériel" (selon ses dires) pour procéder à une nouvelle révision pose problème aux yeux de nombreux observateurs de la scène politique tchadienne. »La France et les États-Unis attentifsEn tout cas, cette présidentielle au Tchad présente un aspect géopolitique important. C’est ce que souligne Le Point Afrique : « Alors que la France a encore quelques milliers de soldats répartis dans trois bases au Tchad, les résultats de la présidentielle dans ce pays, qui reste jusque-là un maillon clé de la présence militaire française au Sahel, pourraient être des plus scrutés depuis Paris. Idem pour Washington qui, après un accord de retrait de ses troupes du Niger, a annoncé il y a quelques jours un "repositionnement" de ses soldats basés au Tchad. »Pas de surprise au TogoÀ la Une également, les élections législatives au Togo. On connait les résultats du scrutin d’il y a une semaine et sans surprise, le parti présidentiel l’emporte haut la main.« Unir a littéralement écrasé ses adversaires politiques », s’exclame Togo Matin. Avec 108 sièges sur 113, c’est « un ouragan électoral. (…) Cette grande victoire, poursuit le quotidien proche du pouvoir, reste également celle de la nouvelle Constitution adoptée par l’Assemblée nationale, à la veille de ce double scrutin, et dans un contexte quelque peu crispé avec plusieurs sons de cloche voire des montées d’adrénaline, entendus ci et là ».Pour le site d’information Togo Breaking News, « c’est clairement une bérézina électorale pour les grands partis de l’opposition qui avaient commencé à dénoncer depuis le jour du vote des bourrages d’urnes et autres fraudes de la part des partisans du pouvoir. Les opposants togolais n’ont pas su mobiliser leurs bases ou n’ont pas eu les moyens de mieux préparer ces élections ».
5/6/20244 minutes, 5 seconds
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À la Une: la Journée Internationale de la presse sur le continent africain

La Journée Internationale de la liberté de la presse est l'occasion, pour un certain nombre de médias africains, d'alerter sur la situation des journalistes dans plusieurs pays du continent. C'est le cas notamment en RDC, où 7 sur 7 a interrogé Sadibou Marong, responsable du bureau Afrique de Reporters sans Frontière, selon lequel  « la timide progression de la RDC au classement de cette année, ne doit pas faire oublier les nombreuses agressions et menaces dont ont été victimes les journalistes en 2023, particulièrement en amont des élections présidentielles de décembre 2023, ni l’enlèvement d’un journaliste et la pression subie par les médias de la part des rebelles du M23 dans le Nord-Kivu... ». Pour Journaliste en Danger, partenaire congolais de Reporters sans Frontière,  « la multiplication des actes et déclarations de criminalisation des journalistes et de remise en cause de la liberté d'expression enregistrés depuis le début du nouveau mandat de Tshisekedi, traduisent une volonté politique de rétrécissement des espaces de liberté d’expression pour les médias libres et indépendants ».Sahel sous pressionMaliweb donne la parole à plusieurs personnalités qui commentent la situation actuelle. Ainsi, Tidiani Togola, directeur exécutif de la Fondation Tiwindi, estime « qu'au Mali, les préoccupations sécuritaires semblent l’emporter sur les libertés individuelles, y compris celles de base comme la liberté d’expression et la liberté de la presse. Ce n’est pas sans conséquences », ajoute Tidiana Togola, « les professionnels du métier sont empêchés de travailler selon les règles de l’art, ce qui rend très difficile l’équilibre dans le traitement de l’information et, donc, l’accès du public à une information fiable ». De son côté, Modibo Fofana, président de l'Association des Professionnels de la Presse en Ligne, souligne que « depuis la promulgation de la loi portant répression de la cybercriminalité le 5 décembre 2019, l’exercice de la profession est devenu risqué. « En effet, dit-il, les contenus des journaux papier ou des émissions radio ou télévisées diffusés sur Internet ou sur les réseaux sociaux sont considérés, en cas de dérapage, comme des crimes dans le domaine de la cybercriminalité. Certains de nos confrères en ont déjà fait les frais ».« Chape de plomb »« Quand la liberté de la presse se meurt à petit feu », titre Le Pays, au Burkina Faso, le Pays qui précise :  « Pendant que l’accès aux sources d’information devient plus difficile et la situation économique des médias de plus en plus catastrophique, les journalistes, eux, vivent une véritable misère sur le terrain. Ils sont le plus souvent présentés comme des ennemis plutôt que de simples médiateurs dont le rôle consiste à donner l’information juste au public ». Et ce n'est pas tout : « Aujourd’hui, le journaliste, au Burkina Faso, écrit, la peur au ventre », ajoute Le Pays. « À l’occasion de ce 3-Mai, nous appelons les autorités du pays à desserrer l’étau autour de la presse afin de lui permettre de jouer pleinement son rôle dans la construction de l’État de droit ».Toujours au Burkina, Aujourd'hui estime « qu'entre censure, précarité et crise de trésorerie, les médias au Sud du Sahara et plus précisément au Sahel (région en proie au terrorisme) ne savent plus à quelle plume se vouer. Entre le caractère sacré des faits, cher aux journalistes et le risque de tomber sous le coup de la loi contre l’apologie du terrorisme, les médias vivent sous une chape de plomb et fonctionnent comme s’ils avaient un couteau sur la gorge ». conclut Aujourd'hui, non sans rappeler que « le Sahel est devenu par la force des choses, une zone difficile pour les médias, dont plusieurs titres, majoritairement occidentaux, ont été frappés de suspension et d’interdiction par les organes régulateurs ou gendarmes des médias ».Bref, un tableau général plutôt sombre, que certains médias ont le mérite de mettre sous la lumière, malgré toutes les difficultés dont ils nous font part. 
5/3/20244 minutes, 15 seconds
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À la Une: l’impasse politique et économique au Mali et au Burkina Faso

« Des élections reportées aux calendes sahéliennes… », constate Jeune Afrique en préambule à une longue enquête sur la situation politique des deux pays sous la coupe des militaires.« Cette année 2024 devait être l’année des scrutins présidentiels au Mali et au Burkina Faso. Mais ni la junte d’Assimi Goïta ni celle d’Ibrahim Traoré ne semblent vouloir mettre un terme à leurs régimes de transition, pointe le site panafricain. Après quelques circonvolutions calendaires consécutives au premier coup d’État du colonel Assimi Goïta, la prolongation de la transition malienne avait été fixée “à 24 mois, à compter du 26 mars 2022“. Au Burkina Faso, quelques semaines après la prise de pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, la charte de transition adoptée le 14 octobre 2022 fixait la fin de la transition au 1er juillet 2024. » Au final, constate Jeune Afrique, « la date malienne a été dépassée. Quant aux autorités burkinabè, qui se trouvent à deux mois de l’échéance, elles ont expliqué qu’organiser des élections n’était pas “une priorité“. »Et voici leur argument : « le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Joachim Kyelem de Tambela, a (récemment) dénoncé les “campagnes électorales coûteuses et ruineuses“ et les “discours alambiqués et procédures incompréhensibles pour le plus grand nombre“, pointe le site panafricain. Il semble y préférer “la démocratie“ dans laquelle vivaient les “sociétés traditionnelles“. Sans urnes. La transition prolongée pourrait donc s’achever par une “élection“ sans suffrage universel. Le Mali, lui, relève enfin Jeune Afrique, a démontré par son référendum constitutionnel de juin 2023 qu’il accordait encore du crédit aux scrutins déployés sur toute l’étendue du territoire. Mais jusqu’à quel point ? »Le FMI à la rescousseA ce blocage politique s’ajoutent de grandes difficultés sociales et économiques… Avant-hier, relève Sahel Tribune, « le Fonds monétaire international a annoncé avoir conclu un accord crucial avec le Mali, en vue d’octroyer une facilité de crédit rapide de 120 millions de dollars, soit plus de 70 milliards de FCFA. » Objectif : « aider à combattre les effets dévastateurs de chocs économiques externes, affirme le site malien, notamment l’inflation due aux conflits internationaux et aux blocus maritimes. »Des dirigeants trop gourmands ?Le Mali manque de moyens financier mais, apparemment, ça n’est pas le cas des dirigeants maliens…« La loi organique qui fait jaser », s’exclame Malijet. En effet, explique le site malien, « adoptée à huis clos, à l’abri des regards indiscrets, cette loi qui fixe les avantages, indemnités et autres traitements des membres du Conseil national de transition, l’organe législatif de la transition, fait polémique. » En effet, cette loi ne serait « pas suffisamment explicite sur les montants des indemnités et pourrait ainsi laisser latitude au CNT de cocher des cases. » Bref, de s’attribuer ce qui bon lui semble…Résultat, pointe Malijet, « une irrésistible vague d’indignation s’est ainsi saisie d’une opinion qui ne semble pas s’accommoder de ce qu’elle considère comme une extravagance par ces temps de disette pour le trésor public, de crise économique qui plombe les différents secteurs de l’économie avec sa cohorte de fermetures massives d’entreprises. »Malijet cite également ces propos de l’ancien Premier ministre Moussa Mara : il juge « affligeant de constater que le CNT, dans un contexte de difficultés économiques, énergétiques, sécuritaires, etc., semble plus préoccupé par la rémunération de ses membres que par le contrôle de l’action du gouvernement. »Un 1er-Mai sous tensionSituation économique et sociale difficile également au Burkina Faso… Là aussi, des problèmes de vie chère… Le quotidien Le Pays à Ouaga, invoque une conjoncture mondiale défavorable mais aussi « la grave crise sécuritaire et humanitaire sans précédent que traverse le Burkina Faso », ainsi que la « détérioration des relations entre le Burkina Faso et certains pays de la CEDEAO avec des répercussions inévitables sur la circulation des biens et des marchandises. »Hier, « la manifestation du 1er-Mai n’a pas été autorisée par les tenants du pouvoir en raison, sans doute, du contexte national caractérisé par la crise sécuritaire, relève Le Pays. Mais au-delà de cette raison officielle, l’on sait que les rapports entre le gouvernement de la transition et certaines organisations syndicales sont très tendus. »En effet, dans les colonnes de WakatSéra, le secrétaire général de l’Union syndicale des Travailleurs du Burkina, Abdoulaye Ernest Ouédraogo affirme que « le dialogue est rompu avec l’autorité du moment » et parle même de « tyrannie ».
5/2/20244 minutes, 18 seconds
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À la Une: la France durcit le ton face au Rwanda

Pour le deuxième jour de sa visite officielle en France, le président congolais Félix Tshisekedi s’est longuement entretenu hier avec son hôte Emmanuel Macron. Au centre des discussions : la situation dans l’est de la RDC avec la guerre contre le M23 soutenu par le Rwanda.« Félix Tshisekedi affirme avoir obtenu le soutien de la France », titre Le Quotidien à Kinshasa. Une avancée… Car « la dernière conférence de presse commune des deux chefs d’État, en mars 2023 à Kinshasa, avait laissé un goût amer aux autorités congolaises qui espéraient alors obtenir une condamnation ferme du Rwanda, rappelle Jeune Afrique. À l’époque, Emmanuel Macron s’était borné à condamner les “soutiens extérieurs“ des rebelles. Depuis, Paris a durci le ton, constate le site panafricain, au Conseil de sécurité de l’ONU, mais aussi via son ministère des Affaires étrangères qui, le 7 février dernier, a appelé le Rwanda à retirer ses troupes de l’est de la RDC. Emmanuel Macron n’avait, en revanche, jamais repris lui-même ces propos. » Hier, « au pupitre de l’Élysée, le président français a affirmé n’avoir “aucune difficulté à pointer les responsabilités. La France condamne fermement l’action de tous les groupes armés et particulièrement l’offensive du M23 qui doit se retirer des territoires qu’il occupe“, a-t-il expliqué, avant d’appeler le Rwanda à “cesser son soutien au M23“ et à “retirer ses troupes“. Emmanuel Macron, qui a échangé avec le président rwandais Paul Kagame le 23 avril, assure lui avoir directement formulé cette même demande. »En retour, pointe Le Monde Afrique, « Félix Tshisekedi a rendu un hommage appuyé au soutien français. Le président congolais a salué “l’engagement encore plus grand de la France aux côtés du peuple congolais“ pour trouver une issue au conflit qui ravage l’est de la RDC, avant de préciser qu’il ne “sera possible de discuter“ avec le Rwanda qu’une fois que son armée “aura quitté“ la RDC. »Des pressions mais pas de sanctions…La RDC a donc obtenu un soutien diplomatique clair et ferme de la part de la France à propos du Rwanda, mais Paris n’a pas évoqué de sanctions à l’égard de Kigali.C’est ce que remarque Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC : « Emmanuel Macron a expliqué que l’Union européenne “continuerait à apporter des sanctions individuelles et ciblées en fonction des évolutions sur le terrain“. Mais pas de sanctions contre l’État rwandais pour l’instant. Car le président français a un plan, précise Afrikarabia. Depuis l’Élysée, Emmanuel Macron a annoncé que Félix Tshisekedi s’était engagé à “mettre fin aux agissements des FDLR“, ces rebelles hutus rwandais opposés au régime de Paul Kagame. Menace que brandit Kigali pour justifier, sans le dire, son intervention en RDC. Selon Emmanuel Macron, cette “avancée“ permettrait de convaincre Paul Kagame d’un retrait des soldats rwandais, “qui n’ont rien à faire sur le sol congolais“. Pour Paris, poursuit Afrikarabia, “un désarmement et un encadrement“ des FDLR, mais aussi des autres groupes armés locaux, permettrait donc un retrait de l’armée rwandaise du Nord-Kivu, puis, enfin, “le désarmement du M23 et un processus d’accompagnement, de démobilisation et de réinsertion“. Emmanuel Macron se fixe jusqu’à la fin de l’été pour que cette initiative porte ses fruits. »Paris coupe la poire en deux…Pour Aujourd’hui au Burkina Faso, « la France soutient Tshisekedi, mais ménage Kagame. (…) Une France qui divise donc la poire en 2, estime le quotidien ouagalais : que chaque rébellion quitte le Nord-Kivu, et que le processus Désarmement-démobilisation et réinsertion se fasse. Paris soutient la RDC, mais se refuse à se fâcher avec le Rwanda, avec lequel elle bataille dur pour rétablir des relations. Bon à prendre, parait dire Tshisekedi, qui brandit pourtant une condition sine qua non : le départ du M23, comme tout préalable. »Enfin, hier, le président congolais a profité de son séjour à Paris pour rencontrer Nasser Al-Khelaïfi, le président du Paris Saint-Germain… C’est ce que nous apprend le site Politico CD. Au centre des discussions : « la possibilité d’organiser le Trophée des champions 2024 au Stade des Martyrs de la Pentecôte à Kinshasa, événement sportif majeur, qui pourrait voir le PSG champion de France jouer sur le sol congolais. La décision finale doit être prise cette semaine par le Conseil d’administration de la Ligue de football professionnel. »
5/1/20244 minutes, 12 seconds
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À la Une: Félix Tshisekedi à Paris

En visite officielle en France depuis hier lundi, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, devrait s’entretenir ce mardi avec son homologue français Emmanuel Macron. Et, pointe Le Monde Afrique, « nul doute qu’au programme de leurs discussions figurera la crise sécuritaire dans l’est de la RDC. Le Nord-Kivu est le théâtre d’une offensive menée depuis deux ans et demi par le mouvement rebelle du M23 soutenu par le Rwanda, rappelle le journal. Kinshasa tentera de nouveau de convaincre Paris de condamner plus fermement l’ingérence rwandaise sur son sol. En amont de cette visite, et dans un souci d’équilibre régional, Emmanuel Macron a abordé le sujet au téléphone, avec le chef de l’Etat rwandais, Paul Kagame. Il l’a appelé “au respect de l’intégrité territoriale de la RDC“, précise l’Elysée. »« Le vrai agresseur, le vrai criminel, c’est Paul Kagamé ! »Pour sa part, Félix Tshisekedi est quelque peu sorti du langage diplomatique hier, avec « ce message fort et direct », relève le site Politico CD, à l’encontre du président rwandais, Paul Kagamé : « J’ai toujours dit que je ne rencontrerai jamais le M23, a affirmé le président congolais, parce que c’est une coquille vide qu’on a fabriquée pour justement justifier l’agression contre mon pays, la RDC. Mais en réalité, le vrai agresseur, le vrai criminel, c’est Paul Kagamé. »« A Paris, Félix Tshisekedi aura donc à cœur de pousser la France à sanctionner le Rwanda à l’ONU, croit savoirAfrikarabia. A Kinshasa, personne ne comprend le “deux poids deux mesures“ des occidentaux, si on la compare à la situation de la Russie avec l’Ukraine. Le président congolais expliquera à Emmanuel Macron, pointe encore le site spécialisé sur la RDC, que Kinshasa ne pourra aller au dialogue avec Kigali qu’en position de force. Pour cela, il faut que les troupes rwandaises quittent le sol congolais et cessent leur soutien aux rebelles du M23. Il s’agit de la seule condition pour que l’armée congolaise, trop faible et mal organisée, puisse reprendre un peu de terrain sur la rébellion. »Assainir le climat des affairesAu menu des discussions à Paris également le volet économique…« Objectif affiché (de Félix Tshisekedi), relève Afrikarabia : faire venir les investisseurs au Congo pour booster le développement du pays. »Des « investisseurs qui ne se bousculent pas… en raison essentiellement d’un environnement des affaires largement gangrené par la corruption, les groupes armés, et l’insécurité judiciaire. Sur ce constat, pointe le site, la balle est dans le camp des autorités congolaises pour assainir le climat des affaires et mettre en place la bonne gouvernance. »Le cardinal Ambongo dans le collimateur de la justice…Dans les médias congolais, cette visite en France de Félix Tshisekedi est largement éclipsée par l’affaire Fridolin Ambongo… Du nom du cardinal-archevêque de Kinshasa qui est « dans le collimateur de la justice », titre Jeune Afrique. « Le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, accuse l’archevêque de Kinshasa d’avoir tenu des “propos séditieux“ et ordonne l’ouverture d’une information judiciaire à son encontre. (…) L’archevêque de Kinshasa fait partie des conseillers du pape François, et c’est aussi l’une des voix les plus respectées de RDC, précise Jeune Afrique, connue pour ses prises de position très tranchées. Il hésite rarement à se mettre en porte-à-faux vis-à-vis du pouvoir, qui à son tour critique volontiers son manque de neutralité. » En tout cas, « en RDC, les déboires de l’archevêque ont déjà fait réagir, relève encore le site panafricain. Hier, l’opposant Moïse Katumbi a dit voir dans la menace d’information judiciaire la preuve d’une “politique d’intimidation“ à l’égard de l’Église catholique. “La justice congolaise tente de museler, a-t-il dénoncé, cette voix des affligés, des pauvres, des victimes de l’injustice, des guerres et de la mauvaise gestion de la chose publique“. »Excès de zèle ?Enfin, Le Nouvel Observateur à Kinshasa s’agaceaussi des accusations portées contre le prélat : « les congolais se demandent si le procureur Mvonde n’a pas été poussé par un excès de zèle, qui risque de se retourner contre lui. Et on ne doit pas perdre de vue que dernièrement, le président Tshisekedi a reconnu publiquement les faiblesses de la justice congolaise. Il n’est pas donc exclu qu’il se désolidarise du président de la cour de cassation, qui s’est permis de poser un acte téméraire. »Le Nouvel Observateur qui n’hésite pas à affirmer que « Félix Tshisekedi (en visite à Paris) a été poignardé dans le dos par Mvonde. »
4/30/20244 minutes, 9 seconds
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À la Une: le Burkina Faso ferme la porte aux médias étrangers

Décidément, la junte militaire au pouvoir au Burkina Faso n’aime pas trop que les radios, télévisions et journaux étrangers s’intéressent de trop près à ses affaires, surtout quand elles sont gênantes.« Le 25 février dernier, rappelle Le Monde Afrique, au moins 223 civils, dont 56 enfants, ont été exécutés dans deux villages du nord du Burkina Faso par leur propre armée… » C’est du moins ce qu’affirmait l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch. « La révélation de ce massacre, l’un des pires depuis le début de l’insurrection jihadiste dans le pays, en 2015, deux mois après les faits, a été permise, précise Le Monde Afrique, par les témoignages de quatorze rescapés des tueries, d’organisations internationales et de la société civile, ainsi que par l’analyse de photos et de vidéos. »Une enquête qui s’appuie donc sur des faits précis et des témoignages circonstanciés.Dans un communiqué publié le 27 avril, le ministre burkinabè de la Communication, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a fait savoir que « le Burkina Faso rejetait et condamnait fermement de telles accusations infondées ».Suspensions en sérieConséquence : tous les médias étrangers qui ont cité le rapport de Human Rights Watch sont suspendus pour deux semaines, sur décision du Conseil supérieur de la communication burkinabè (CSC).Sont concernés la chaîne de télévision TV5 Monde, et son site internet ainsi que six autres médias : les journaux français Ouest-France et Le Monde, le quotidien britannique The Guardian, la chaine allemande Deutsche Welle, l’agence de presse sénégalaise APAnews et l’agence EcoFin basée au Cameroun et en Suisse. En fin de semaine dernière, la BBC et Voice of America avaient écopé de la même suspension. Dans son communiqué, le CSC burkinabè « invite l'ensemble des médias à s’abstenir de relayer » l’enquête de Human Rights Watch, sous peine de sanctions. Rappelons que RFI et France 24 sont censurés au Burkina depuis presque un an et demi.Le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou rapporte les récents propos tenus par Ibrahim Traoré, le chef de la junte : « La guerre ne se fait pas dans le laxisme. La menace contre le terrorisme est contenue, affirme-t-il, le territoire est maillé et l’armée est équipée et réorganisée. »Élections au Togo, un « sacré tournant »À la une également, on vote aujourd’hui au Togo. « Lundi, jour de vote : les Togolais choisissent les députés et conseillers régionaux », titre Togo Matin.Ce « double scrutin marque un sacré tournant de l’histoire de notre pays, commente le journal.(…) Ce sont les premières élections de la Ve République avec l’avènement du régime parlementaire. Et désormais, l’élection des députés, des conseillers municipaux et régionaux va concentrer toutes les attentions, plus que la présidentielle, admise jusqu’alors comme "la mère des élections". C’est un changement plus qu’important. Les Togolais vont s’y accommoder peu à peu, c’est sûr. Mais, il aurait été intéressant pour nous tous, poursuit Togo Matin, que la campagne électorale puisse servir d’occasion pour sensibiliser et éduquer autour de ce nouveau régime qui est acté, qu’on le veuille ou non. Cela aurait été plus bénéfique et pragmatique que les agitations stériles auxquelles l’on a tristement assisté ».Togo Matin fait sans doute allusion aux protestations de l’opposition, d’une partie de la société civile et de l’Église catholique, après l’adoption il y a 10 jours de la révision de la constitution qui instaure donc désormais un régime parlementaire. Un régime qui pourrait bien faire les affaires du président Faure Gnassingbé en lui permettant de se maintenir au pouvoir sans limitation de durée.Une « simple formalité » pour FaureCommentaire du quotidien burkinabè Le Pays, plus enclin à parler de ce qui se passe chez le voisin plutôt que chez lui, surtout en ce moment : « Les élections ont toujours été une simple formalité pour Gnassingbé père et fils, juste pour amuser la galerie politique et donner à leurs régimes des apparences démocratiques alors qu’ils sont intrinsèquement le modèle achevé de la dictature et de l’imposture. »Enfin L’Observateur Paalga note lui que « la campagne électorale s’est terminée samedi dans une ambiance somme toute pacifique. (…) Il s’agit maintenant de faire perdurer cette sérénité au cours de cette journée électorale, poursuit-il, surtout pendant le dépouillement et après la proclamation des résultats pour éviter les lendemains électoraux surchauffés auxquels bien des pays africains sont, hélas, habitués ».
4/29/20244 minutes, 16 seconds
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À la Une: accident de la route meurtrier au Sénégal

Le bilan est lourd : trois morts et une quarantaine de blessés. La presse sénégalaise en fait ses gros titres. Sénégo raconte : « C'est un bus quittant Dakar pour Kédougou, qui s'est renversé entre les villages de Yamong et Mbadianène, dans la région de Kaffrine ». Le bilan est donc terrible, « certains passagers coincés entre les bancs du véhicule n'ont dû leur salut qu'à l'intervention diligente des sapeurs-pompiers et de la population des villages proches ». « Le bus en question était lourdement chargé de bagages, ce qui a certainement fait crever les deux pneus avant », expliqueSénégo, qui voit dans cet accident « une remise au goût du jour, de la lancinante question de l'insécurité sur les routes. Il y a moins de deux ans, un drame identique avait fait plus d'une trentaine de morts et beaucoup de blessés graves sur ce même axe, à hauteur du village de Sikilo, non loin de Kaffrine ». Le pouvoir sénégalais critiqué« Diomaye sert ses militants et ses alliés », titre Le Quotidien. « Même si le Président Faye avait appelé à la mise en place d’une commission pour certains postes, on se rend compte que les mamelles de l’économie ont été pourvues et confiées aux militants du parti Pastef et aux alliés. C'est le début du Démakyllage », ajoute Le Quotidien, subtil jeu de mots avec le nom de l'ancien président.De son côté, Sénégo souligne que « le projet annoncé par Ousmane Sonko lors de la campagne présidentielle fait face à des critiques virulentes de la part d'anciens membres du pouvoir, devenus opposants, et de la part de figures politiques ».  Ainsi, « Yoro Dia, journaliste et ancien conseiller du président Macky Sall, déclare "Je fais partie de ceux qui ont toujours pensé qu'il n'y a jamais eu vraiment de projet et que l'essence même du projet est la manipulation" ».À lire aussiSénégal: des proches du président et du Premier ministre nommés à des postes clésSanctions financières contre le JNIMC'est Maliweb qui se fait l'écho de ces sanctions financières américaines contre le JNIM, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans. « Alors que le nébuleux mouvement terroriste est cité dans le nouvel enlèvement de plus 100 civils au Centre du Mali », explique Maliweb, « le gouvernement américain vient d’annoncer de nouvelles mesures financières contre sept combattants clés de ce mouvement et de sa filiale Al-Mourabitoun. Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa sont les principales cibles de ces sanctions ».« Les américains », poursuit le site d'information, « reprochent à ces redoutables terroristes, de s’être livrés à des activités terroristes, au financement illicite et à l'enlèvement de leurs citoyens et des populations locales dans le Sahel. Ces sanctions », poursuit Maliweb, « ont été prises par les autorités américaines après la multiplication des cas d’enlèvement des otages de nationalité américaine ».Apple sur le banc des accusésC'est Politico.cd qui s'intéresse à cette question : les autorités congolaises accusent la société américaine « d'extraire illégalement des minerais de son territoire ». Politico.cd qui titre : « Minerais de sang, l'enquête qui déballe le système Kagamé en RDC ». « Une enquête approfondie, réalisée avec la rigueur de cabinets d’avocats internationaux », explique le site d'information congolais, et qui « met en lumière les acteurs clés et les mécanismes de cette exploitation dévastatrice, révélant un système de pillage et de déstabilisation qui dépasse les frontières nationales pour toucher des marchés mondiaux ». Une enquête qui sera relayée par Politico.cd, et qui « dévoile », nous dit-on, « les liens entre des entités occidentales et le trafic illicite de ces "minerais de sang" de la RDC vers le Rwanda, et qui illustre aussi comment ces actes nourrissent les cycles incessants de violence dans la région ». Enfin, Politico.cd enfonce le clou : « L’inaction ou la complicité tacite de la communauté internationale face à ces injustices est alarmante. Le silence et l’inefficacité des mécanismes de contrôle existant permettent à ces pratiques de perdurer, exacerbant les souffrances des communautés congolaises et perpétuant un cycle de précarité et de violence ».À lire aussiLa RDC accuse Apple d'utiliser des minerais «exploitées illégalement»
4/26/20244 minutes, 12 seconds
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À la Une: mesures choc et nominations au Sénégal

Le nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, ne chôme pas depuis son investiture au début du mois. Il faut dire que les attentes des Sénégalais sont énormes. « Appliqué et méthodique, il apprend, en accéléré, note Jeune Afrique. Bien conscient du fait que le changement ne se fera pas sans heurts ni pressions, et que d’immenses espoirs ont été placés en lui. (…) Jeune cadre de l’administration réputé intègre, Bassirou Diomaye Faye incarne ce vent de changement qui souffle sur le Sénégal : la volonté d’abandonner des années de politique libérale tournée vers l’Occident et de se débarrasser d’une façon de faire de la politique basée sur l’élitisme, les marchandages et le clientélisme. Bassirou Diomaye Faye le sait : dans un pays très jeune où une personne sur cinq est au chômage, les espérances de ceux qui l’ont porté au pouvoir sont à la hauteur de leur impatience. »Du pain sur la plancheJeune Afrique cite Pape Mahawa Diouf, porte-parole de la coalition Benno Bokk Yakaar, présidée par Macky Sall : « on reconnaît les maçons au pied du mur, prévient-il. Diriger un pays, c’est autre chose que des slogans politiques. Mais Bassirou Diomaye Faye a la confiance des Sénégalais. Laissons-lui le temps de s’installer. »Autre réaction, toujours à lire dans Jeune Afrique, celle d’Ibrahima Fall, cadre du Pastef, le parti présidentiel désormais : « ce n’est pas la personne qui importe, mais ses valeurs. Tant qu’il les incarnera, nous resterons avec lui. Mais nous avons du pain sur la planche. Les jeunes qui sont dehors, on ne peut pas les décevoir. C’est maintenant que le travail commence ». Et Ibrahima Fall de donner au nouveau président « jusqu’à décembre » pour faire ses preuves.Du temps !« Sénégal : les lourds chantiers du nouveau président Bassirou Diomaye Faye » : c’est le titre d’un long article du site Le 360 Afrique qui décrit par le menu toutes les tâches qui attendent le nouveau chef de l’État.« Renégociation des contrats pétroliers et gaziers, sortie du franc CFA et souveraineté économique, voici le triple défi auquel fera face Bassirou Diomaye Faye durant son quinquennat. Au-delà des actions prioritaires, dont la bonne gouvernance et la réduction du coût de la vie, ces trois chantiers nécessitent du temps et pas seulement, pointeLe 360 Afrique. La stratégie du nouveau gouvernement qui repose sur le "Projet" et l’attelage gouvernemental composé de compétences avérées issues essentiellement du parti au pouvoir – Pastef – constituent, estime le site, un atout indéniable. »À lire aussiSénégal: le nouveau gouvernement met l'accent sur l'assainissement des finances publiquesLutter contre la vie chèreJustement, mercredi 24 avril, Bassirou Diomaye Faye a démarré l’un de ses chantiers prioritaires : la baisse des prix des denrées de grande consommation.« Diomaye planche sur "un plan d’urgence" avant le 15 mai », titre WalfQuotidien. « Après avoir reçu le patronat et des secrétaires généraux des organisations syndicales représentatives pour des pistes de solutions aux problématiques liées à l’emploi, à l’augmentation du pouvoir d’achat, le gouvernement veut s’attaquer à l’épineux problème des prix des denrées de grande consommation ».Et« il a enjoint le Premier ministre et les ministres en charge du Commerce et de l’Industrie, des Finances et du Budget et de l’Agriculture, de lui proposer, avant le 15 mai, un plan d’urgence opérationnel de lutte contre la vie chère. »« Le gouvernement à l’offensive contre la vie chère », lance le site Seneplus. « Le plan d’urgence doit être "assorti de mesures hardies de baisse des prix des denrées de consommation courante [et] de certains services essentiels", préciseSeneplus. Pour le président de la République, les associations de consommateurs, les industriels et les opérateurs économiques doivent être associés à l’élaboration de ce plan. »Pape Alé Niang : de la prison à la RTSMercredi 24 avril, en Conseil des ministres, ont été annoncées plusieurs nominations importantes. Une quinzaine à des postes de direction des grandes administrations et services de l’État. « Plusieurs directeurs généraux passent à la trappe », s’exclame le quotidien 24 Heures.Parmi les nommés : Pape Alé Niang, journaliste et directeur du site d’information Dakar Matin, qui prend les rênes de la Radiotélévision Sénégalaise (la RTS), en remplacement de Racine Talla. « Une nomination plébiscitée par une bonne partie des militants du nouveau régime au vu de l’apport du journaliste dans la quête pouvoir », relève le site Seneweb.Ses articles et ses vidéos, très critiques envers le précédent pouvoir, lui avaient valu d’être emprisonné à plusieurs reprises. Sur son compte X, ex-Twitter, Pape Alé Niang se présente comme « un journaliste sénégalais engagé pour les causes justes. » Et qui « se bat pour une véritable société démocratique ancrée dans la bonne gouvernance. »À lire aussiSénégal: les ministres placés sous l'autorité directe du Premier ministre Ousmane Sonko
4/25/20244 minutes, 12 seconds
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À la Une : va-t-on vers un scrutin verrouillé au Togo ?

Monseigneur Benoit Alowonou exprime sa « grande tristesse », nous apprend le site d’information Togo Breaking News. Quelle est la cause de l’affliction du prélat ? Eh bien la raison en est politique…Le président de la Conférence des Évêques du Togo dit craindre « un avenir sombre » pour son pays après l’adoption de la révision constitutionnelle en seconde lecture le 19 avril dernier. Une révision qui instaure un régime parlementaire. « Oui, tristesse, soupire Monseigneur Alowonou, car notre pays a besoin d’apaisement et de vérité, dit-il. Or, cette modification de notre constitution, qui intervient à quelques jours des élections législatives, est manifestement source de division, source d’incompréhension. Et puis, on se demande où allons-nous ? Il y a une crispation entre les citoyens de notre pays », regrette encore Mgr Alowonou.Mais ça n’est pas tout… « L’évêque de Kpalimé déplore par la même occasion le refus de la demande d’observation du double scrutin du 29 avril prochain à l’Église catholique du Togo », pointe encore Togo Breaking News. « L’Église catholique togolaise, par sa commission justice et paix, avait fait une demande de participation de 500 observateurs. » Demande refusée, précise le site togolais, « parce que l’Eglise n’aurait pas justifié la source du financement de sa mission d’observation. »Sur le site officiel République du Togo, l’explication est plus claire : « le rôle de l’Eglise n’est pas de s’engager en politique. »Coup d’État constitutionnel ?L’opposition togolaise est également vent debout contre la nouvelle Constitution qui ne fera que renforcer, d’après elle, le pouvoir du président Faure Gnassingbé. Les opposants togolais estiment qu’il s’agit là d’un coup d’État constitutionnel…Réponse de Gilbert Bawara, le ministre togolais de la Fonction publique, à lire, toujours sur le site Togo Breaking News : « l’occasion leur est donnée de faire de ces élections législatives et régionales un référendum pour ou contre la réforme constitutionnelle engagée. Ils ont l’opportunité d’aller vers nos concitoyens pour expliquer les raisons pour lesquelles ils y sont opposés et ce qu’ils feront s’ils remportaient la majorité à l’Assemblée nationale. » Bref, pour lui, le verdict des urnes tranchera… « À supposer que l’opposition gagne la majorité, libre à elle de mettre en œuvre ou pas cette réforme, rajoute le ministre. Elle peut très bien décider, éventuellement, de rétablir la situation existante. »Bras-de-fer entre majorité et oppositionEn attendant, « la campagne pour les élections du 29 avril se déroule dans un climat tendu », relève pour sa part Le Point Afrique. Pour l’opposition, ce scrutin est en effet une forme de référendum sur la nouvelle Constitution. L’opposition qui « craint de voir l’actuel président Faure Gnassingbé, arrivé au pouvoir en 2005 en succession de son père, se maintenir au pouvoir après 2025. Avec l’adoption du nouveau texte, l’actuel chef de l’Etat togolais viserait le poste de président du conseil des ministres. Un poste où le mandat de six ans est illimité. »« Du côté du pouvoir en place », note encore Le Point Afrique, on affirme que « le but n’est pas la conservation du pouvoir, mais de garder une majorité pour poursuivre les projets de développement qu’il a engagés. »Un enjeu de taille…En tout cas, à cinq jours du scrutin, « campagne tranquille à Lomé », constate Aujourd’hui à Ouaga. « Les partis politiques et leurs candidats continuent leur pêche aux voix en mode pré-Ve République. Campagne sur fond de changement copernicien du régime politique. Dans les quartiers Tokoin – Forever - Casablanca …, on essaie de convaincre, car l’enjeu est de taille. Ce seront les députés majoritaires qui gouverneront désormais le pays avec la désignation par eux du super chef de gouvernement et président du Conseil des ministres. C’est d’ailleurs l’enjeu principal de ce scrutin. Pour cette cuvée 2024, l’opposition, bien que grognant dur après cette nouvelle Loi fondamentale, n’a pas pratiqué la politique de la chaise vide. » Et de son côté, « l’UNIR, le parti présidentiel veut aussi confirmer sa suprématie. On en saura plus après le 29 avril. »Et « il faut espérer, conclut L’Observateur Paalga, toujours au Burkina, que malgré le mur de méfiance qui sépare les différents acteurs togolais depuis des lustres, la sérénité et la sagesse prévaudront pour éviter que le pays bascule dans un cycle de violences (…). »
4/24/20244 minutes, 13 seconds
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À la Une: la liberté d’expression menacée en Guinée

« Tous unis contre la censure en Guinée : un média de moins, c’est une liberté de moins » : ce bandeau barre la Une de plusieurs sites d’information guinéens depuis ces dernières semaines, Ledjely ou encore Guinée 7. En effet, depuis l’arrivée des militaires au pouvoir, la presse guinéenne est muselée…« La presse guinéenne agonise », s’exclamait il y a quelques semaines le site Guinée 114. « La presse guinéenne depuis quelques mois se retrouve dans la ligne de mire des autorités. (…) Depuis la fin du règne du Général Lansana Conté, aucun pouvoir n’avait infligé aux médias guinéens une telle hostilité. Le régime du Général Mamadi Doumbouya exerce un pouvoir coercitif pour faire taire toutes les voix dissonantes. Procédant ainsi au brouillage des ondes des stations radios en bande FM, le retrait des chaînes de télévisions privées du bouquet Canal plus et le blocage du réseau internet sur l’ensemble du territoire national. »Faire taire les voix discordantes ?Un constat partagé et complété par le quotidien Le Pays au Burkina voisin dans sa dernière édition : « la junte guinéenne semble être dans une logique de faire taire toutes les voix discordantes dans le pays. Et les hommes de médias sont l’une de ses premières et principales victimes. A preuve, pendant que des télés et radios ont vu leurs ondes brouillées, d’autres médias ont tout simplement été suspendus. Et ce n’est pas tout. Car, l’accès à internet connaît aussi des restrictions. »Résultat, pointe encore Le Pays : « cette situation a poussé des organes de presse à mettre la clé sous le paillasson, en mettant ainsi leur personnel au chômage technique. Ils sont aujourd’hui estimés à près de 500 journalistes guinéens au chômage, selon le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée. Désemparés et inquiets face à un pouvoir qui n’a cure de la liberté de la presse, les médias ont décidé de solliciter une audience auprès du président Mamady Doumbouya. Le chef de la junte prêtera-t-il une oreille attentive à la presse ? Pas si sûr », répond le quotidien burkinabé. « Tout porte à croire que Doumbouya a choisi de clochardiser ou d’affamer les journalistes de sorte à ce que ces derniers se retrouvent dans une situation de misère où ils seront plus préoccupés à rechercher leur pitance quotidienne qu’à fouiner dans les affaires de la République. »L’affaire du site InquisiteurDernière affaire en date : celle du site Inquisiteur, suspendu pour six mois ainsi que son patron, Babila Keita. C’était il y a moins d’une semaine. Les faits sont rapportés par Guinée Matin : « la Haute Autorité de la Communication s’illustre encore dans ce qu’elle sait faire le mieux. L’instance régulatrice des médias en Guinée a sanctionné le site d’informations Inquisiteur et son administrateur général. La Haute Autorité estime qu’il n’a pas recoupé les informations contenues dans un article dénonçant des faits de corruption imputés à l’ancien ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Alphonse Charles Wright, et qu’il n’a pas apporté les preuves de ses accusations. »Au cœur de cette affaire, pointe le site Mosaïque Guinée, « Babila Keïta a levé un coin de voile sur ce qu’il a nommé un “parfum de corruption autour de la rénovation de la maison centrale de Conakry“. » Dans son article, le directeur du site Inquisiteur s’interrogeait sur la légalité des nombreux contrats et appels d’offres pour un montant de plus de 50 milliards de francs guinéens et avait annoncé que son enquête allait « s’étendre à l’ensemble des départements ministériels, sur les différents marchés publics passés en violation des règles de procédure et dont la nature dégage une forte sensation de corruption et de détournement de deniers publics. »Résultat, donc, six mois de suspension pour le site et son directeur… L’organisation internationale Reporters sans frontières, RSF, a dénoncé « cette décision » de l’institution de régulation des médias. Elle estime que la Haute autorité de la communication « est censée garantir le libre exercice du journalisme et non le bâillonner. »
4/23/20243 minutes, 45 seconds
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À la Une: les soldats américains indésirables au Niger…

« Ici c’est Agadez, pas Washington : l’armée américaine, dehors ! » : cette photo d’une banderole écrite en anglais est à la Une du site d’information Actu Niger. Une banderole brandie en tête de la manifestation qui rassemblé plusieurs centaines de personnes hier à Agadez pour réclamer le départ des GI’s. Actu Niger précise : « la population de la région d’Agadez, avec à sa tête le gouverneur, le général de brigade, Ibra Boulama Issa, le Sultan de l’Aïr, Oumarou Ibrahim et tous les responsables des Forces de défense et de sécurité, ainsi que les responsables des organisations populaires au sein des structures de soutien au CNSP et les organisations des femmes et des jeunes, sont sortis ce dimanche pour soutenir la décision des autorités de transition de dénoncer les accords militaires avec les USA et demander le départ pur et simple et sans délais des militaires américains du Niger. »Un repli en Mauritanie ?Dès vendredi, les Américains ont annoncé leur départ alors que les Russes venaient d’arriver… C’est ce que pointe le site Mourya Niger. « Le Général Tiani et ses camarades ont déjà trouvé l’antidote de la présence américaine (…). C’est curieusement une semaine seulement après l’arrivée d’instructeurs militaires russes en terre nigérienne, avec du matériel de défense aérienne et stratégique, que les États-Unis annoncent le retrait de leurs troupes militaires installées dans le pays depuis 2012. »Où vont aller les soldats américains ? D’après Mourya, « le Pentagone serait déjà prêt à envoyer en Mauritanie un bon contingent de son armée indésirable au Niger et les autres rentreront au pays. En effet, croit encore savoir le site nigérien, Washington serait en discussion avancée avec Nouakchott sur un accord militaire et de défense (…). »« Où iront les 1.100 soldats américains ? », s’interroge en écho le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou. « Au Tchad, qui a semblé aussi ne plus accepter les Américains, à moins que ce ne soit de la surenchère, ou bien rentreront-ils aux Etats-Unis ? » En tout cas, pointe encore le journal, « pour le moment, ce sont les Russes qui semblent tenir la corde au Sahel. »Niamey doit maintenant assumer…« Maintenant que les troupes américaines s’apprêtent à faire leur paquetage, quelles peuvent en être les conséquences pour le Niger ? », s’interroge de son côté Le Pays, toujours au Burkina Faso. « La nature ayant horreur du vide, les forces armées nigériennes et leurs supplétifs se doivent de s’assumer pleinement en faisant en sorte que les Nigériens ne finissent pas par regretter le départ de la force américaine qui, il faut le reconnaître, jouait un rôle important en matière de renseignement. (…) Les autorités de transition doivent (maintenant) aller au charbon, affirme Le Pays. Surtout quand on sait que, les rivalités étant fortes, la France et les États-Unis ne manqueront pas, s’ils en ont l’occasion, de tailler des croupières aux Russes pour les pousser à la faute, pour ne pas dire à l’échec. »Pour Le Monde Afrique, « le scénario d’éviction des États-Unis du Niger ressemble à s’y méprendre à celui écrit pour chasser les militaires français du pays, fin 2023. Dénonciation des accords de défense signés avec Paris, manifestations contre la présence française, puis retrait inévitable et contraint de ce pays qui lui avait servi de refuge après son expulsion du Mali et du Burkina Faso. »Le Tchad tenté aussi par la Russie ?Le Monde Afrique qui souligne aussi la possibilité d’un basculement du Tchad vers Moscou… « Fin janvier, le président de transition Mahamat Déby s’était rendu en Russie rencontrer Vladimir Poutine, rappelle le journal. Il y avait annoncé sa volonté de renforcer la coopération entre les deux pays. Mais pour l’heure, la plupart des observateurs interrogés estiment que le régime tchadien cherche en premier lieu à faire monter les enchères avec ses partenaires traditionnels en vue de tirer un meilleur bénéfice de sa position géostratégique. »On devrait y voir plus clair dans les prochaines semaines : « N’Djamena n’a pas demandé aux forces américaines de partir, croit savoir Le Monde Afrique. Les États-Unis et le Tchad se seraient mis d’accord pour faire le point sur leur coopération militaire une fois passée l’élection présidentielle du 6 mai prochain. »
4/22/20243 minutes, 53 seconds
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À la Une: l'expulsion de trois diplomates français du Burkina Faso

Les trois diplomates sont accusés « d'activités subversives », ce que la France a aussitôt démenti. Leur expulsion est commentée par Le Pays : « On le sait, en Afrique, il n’est pas de coutume de mettre un étranger à la porte, à moins que ce dernier ne devienne trop encombrant pour son hôte. Et visiblement, l’invité gaulois semble devenu, depuis un certain temps, trop encombrant pour ses hôtes burkinabè ». Il faut dire, poursuit le quotidien du Burkina, que les relations sont « assez glaciales », « entre le Burkina Faso et la France, depuis la prise de pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré ».Le Pays énumère les précédents incidents entre Paris et Ouagadougou, comme l'expulsion, en 2023, de l'attaché militaire de l'ambassade de France, « lui aussi accusé d'activités subversives ». « Ce sont autant d’éléments qui montrent que le Coq gaulois a laissé assez de plumes dans ce qui était sa basse-cour, à une époque encore récente », estime le Pays qui ajoute : « En fait, la France est en train de perdre considérablement pied dans son pré-carré sahélien. Parce que les misères qu’elle vit au Burkina, sont les mêmes qu’elle vit au Mali, tout comme au Niger ».Bassirou Diomaye Faye en MauritanieC'est le premier voyage à l'étranger du nouveau président sénégalais. Il a été accueilli par son homologue mauritanien Mohamed Ould Ghazouani, qui « avait déjà assisté à son investiture le 2 avril dernier », rappelle Tahalil. Il n'en faut pas plus au site d'information mauritanien pour affirmer que « les deux hommes filent le parfait amour ». Le Sénégal et la Mauritanie partagent qui plus est des intérêts communs, et notamment « le projet d’exploitation du gisement Grand Tortue Ahmeyim », « vaste champ gazier qui est à cheval sur la frontière maritime sénégalo-mauritanienne, et qui est considéré comme l’un des plus importants gisements en Afrique de l’Ouest ».Enfin, conclut Tahalil : « au-delà des préoccupations économiques et sécuritaires, la visite du nouveau président sénégalais en Mauritanie, peut être aussi perçue comme une rupture d’avec la manière de faire de certains chefs d’État notamment francophones qui, dès leur prise de fonction, s’empressent de se rendre à Paris pour se faire adouber par le grand "maître" ».À lire aussiEn Mauritanie, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye en territoire amiMise en place des nouvelles autorités« Pourquoi Diomaye retarde-t-il les nominations des Directeurs généraux ? », s'interroge Sénégo. Il s'agit des « directeurs généraux des grandes entreprises stratégiques au Sénégal », précise le site d'information, qui rappelle que « dans son programme électoral, le président avait clairement indiqué une rupture avec les pratiques du régime précédent. Il avait promis de démocratiser l’accès aux postes de la haute fonction publique et du secteur parapublic en introduisant des appels à candidatures et des concours ouverts ». Une initiative qui n'est toutefois pas du goût de tout le monde, certains redoutant, que « cette méthode de recrutement sur le CV, favorise les enfants des élites ». Sénégo cite ainsi « le journaliste Adama Gaye », selon lequel « le recrutement par appels d’offres aux postes clés pourrait être la mère des injustices. Les enfants des voleurs, riches, vont rafler la mise. Leurs CV sont meilleurs ».Campagne électorale au TchadL'élection présidentielle aura lieu le 6 mai. Le Journal du Tchad se fait l'écho de la campagne électorale, rappelant que le président de transition, le général Mahamat Idriss Deby Itno, « a fait plusieurs promesses », assurant qu'il « respectera ses engagements ». « Si vous m’avez choisi le 06 mai prochain, je réaliserai mes projets de société. J’ai pris un engagement devant vous et devant Dieu », propos rapportés par le Journal du Tchad, qui cite également l'actuel premier ministre et candidat Succès Masra, lequel prévoit de « placer l'humain au cœur de son projet ».« Notre logo comporte un homme, une femme et un enfant parce que nous plaçons l’humain au-dessus de tout. C’est pour cela que nous allons gagner avec le Peuple », dit-il. Rendez-vous le 6 mai.À lire aussiTchad: des candidats déplorent l’utilisation des moyens de l’État dans la campagne
4/19/20243 minutes, 12 seconds
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À la Une: le Togo en campagne électorale

Avec en ligne de mire les élections législatives du 29 avril. Une campagne qui débute dans un climat pesant, après le vote en première lecture d’une nouvelle Constitution qui devrait faire passer le Togo d’un régime présidentiel à un régime parlementaire.Cependant, pour WakatSéra, au Burkina Faso, tout va bien… « Une campagne électorale inédite, avec passion, mais sans tension, se déroule actuellement au Togo, affirme le site burkinabé. C’est l’heureux constat que fait l’opinion, tant nationale qu’internationale ! Des caravanes de différents partis politiques se croisent, s’invectivent, se jaugent verbalement au flux des slogans débités et au bruit infernal des klaxons et vuvuzelas. Et, finalement, ils se jettent, souvent, les uns dans les bras des autres, s’offrant des gadgets de campagne aux couleurs de leurs partis et aux effigies de leurs candidats. […] Dans les prochains jours, poursuit WakatSéra, la [nouvelle] Constitution, à la suite de sa deuxième lecture, devrait être promulguée. Ce qui devrait donner un coup de boost supplémentaire à la campagne électorale, car tous les partis veulent avoir la majorité à l’Assemblée, afin de voir sortir de ses rangs un président du Conseil des ministres qui détiendra tous les pouvoirs, anciennement aux mains du chef de l’État dans le régime présidentiel. »Les jeux seraient-ils déjà faits ?Autre point de vue, bien différent, celui exprimé par l’historien Michel Adovi Goeh-Akue dans Le Point Afrique. Pour lui, les jeux sont déjà faits. « Si les prochaines élections se tiennent dans les mêmes conditions qu’auparavant, la majorité ne risque pas de changer de camp, affirme-t-il. L’ancien parti d’État, le RPT, devenu Union pour la République, ne cédera pas d’un pouce. Les résultats des élections seront toujours douteux étant donné la non-fiabilité des organes qui les organisent et qui les supervisent. Dans le cas du Togo, poursuit Michel Adovi Goeh-Akue, l’instabilité politique n’est pas liée aux échéances électorales. Le véritable problème est celui de l’absence d’alternance au pouvoir. Le passage d’un régime présidentiel ou semi-présidentiel à un régime parlementaire ne changera rien à la situation politique du pays. »Un journaliste français expulséÀ signaler qu’un journaliste français a été expulsé hier du Togo. L’information est reprise notamment par le site Ici Lomé. En reportage pour le magazine Afrique XXI, Thomas Dietrich a été arrêté en début de semaine et brutalisé par des policiers avant d’être condamné, mardi 16 avril, à six mois de prison avec sursis et expulsé du territoire.Les autorités togolaises l’accusent d’être entré au Togo en masquant sa qualité de journaliste. Reporters sans frontières « condamne fermement le traitement brutal et arbitraire infligé au reporter, ainsi que la décision de suspendre toutes les accréditations pour la presse étrangère, qui constituent des entraves inacceptables au droit à l’information. »Déluge dans l’est et le centre de l’AfriqueÀ la Une également, l’Afrique qui subit les conséquences du phénomène climatique El Niño. « L’Afrique de l’Est et l’Afrique centrale connaissent ces dernières semaines des pluies torrentielles, pointe Le Monde Afrique, qui ont causé la mort d’au moins 58 personnes en Tanzanie durant la première quinzaine d’avril et de 13 autres au Kenya. Au Burundi, l’un des 20 pays les plus vulnérables au changement climatique selon l’Organisation internationale pour les migrations, les pluies ont été quasiment ininterrompues depuis septembre. (…) On compte pas moins de 100 000 déplacés. »Et puis au Congo démocratique voisin, « la montée des eaux du lac Tanganyika depuis février continue de causer beaucoup dégâts matériels », relève le site congolais 7 sur 7. « Certains quartiers de la ville d’Uvira sont totalement inondés. »Dans le centre du pays, il y a aussi d’importants glissements de terrain dus aux pluies diluviennes, notamment à Lusambo, chef-lieu de la province du Sankuru. « Chaque goutte de pluie qui tombe semble sonner le glas d’une communauté déjà fragilisée. Si rien n’est fait rapidement, soupire 7 sur 7, la ville risque de devenir un symbole tragique de l’abandon et de la négligence. »Enfin, « si certains pays connaissent des inondations, d’autres font face à des sécheresses, relève Aujourd’hui à Ouaga. En Afrique australe, par exemple, une sécheresse grave liée à El Niño a plongé plus de 20 millions de personnes dans une famine aiguë. Le Zimbabwe a déclaré l’état de catastrophe nationale. »
4/18/20244 minutes, 3 seconds
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À la Une: virage autoritaire au Mali

Suspension des activités politiques des partis et des associations, dissolution de plusieurs associations dont l’influente l’Association des élèves et étudiants, ex-rebelles bâillonnés, presse mise au pas… La junte au pouvoir à Bamako aurait l’intention d’étouffer toute voix contestataire qu’elle ne s’y prendrait pas autrement, et ce, au moment où s’ouvre un énième dialogue inter-malien pour refonder le pays.Sur le site Maliweb, le politologue Sekouba Fofana s’interroge : « comment le gouvernement peut-il souhaiter régulièrement discuter avec la classe politique à travers par exemple la réactivation du cadre de concertation entre le ministère de l’Administration territoriale et les partis politiques et décider brusquement de suspendre les activités de ces interlocuteurs privilégiés de la gestion du pays ? On se perd en conjectures et l’on finit par conclure que les autorités veulent simplement remettre en cause les acquis de la démocratie. Ce qui ne semble pas acceptable pour une bonne partie des forces vives du pays […]. Les réactions sont plus que vives, s’indigne encore Sekouba Fofana, pour dénoncer ce que certains appellent une "confiscation du pouvoir" et ce refus d’envisager la fin de la Transition, qui passe par la tenue d’élections crédibles et transparentes dans un délai assez court. Ce qui conduit et le pouvoir et la classe politique vers une tension dont le pays n’a point besoin. »Vers un monologue du pouvoir ?Le journal L’Alternance est tout aussi dubitatif : « comment pourrait-on espérer la réussite d’un dialogue sans la participation des ex-rebelles et sans celle des partis politiques les plus significatifs du pays ? À coup sûr, nous allons assister à un monologue entre partisans du régime pour adopter à la fin du forum des résolutions et des recommandations, parmi lesquelles la prolongation de la transition et certainement la dissolution des partis politiques, après la suspension de toutes leurs activités […]. La transition qui avait au départ suscité un grand espoir semble devenir le problème, pointe encore L’Alternance, car au lieu de rassembler les maliens autour des objectifs communs, elle divise et opte désormais pour la méthode forte comme du temps des régimes dictatoriaux. »Le site Malijet fait entendre une autre voix, celle d’un spécialiste russe des relations internationales. Il s’agit d’Ivan Lochkarev, chercheur à l’Institut d’État des relations internationales de Moscou. D’après lui, « la suspension des activités des partis politiques au Mali va réduire la tension artificielle autour de la transition. Cette interdiction, poursuit-il, reflète la nécessité pour le gouvernement de transition de démanteler les partis et organisations politiques anciens liés à l’extérieur. » En effet, précise le chercheur russe, « un grand nombre d’hommes politiques et de fonctionnaires maliens ont étudié en France, ont reçu des bourses et des stages d’organisations françaises et ont œuvré au renforcement des relations avec Paris. Et la chose la plus importante pour le Mali aujourd’hui n’est pas la politicaillerie ni les appels formels à la démocratie, mais la lutte contre le terrorisme international. »Les étudiants muselésEnfin, Jeune Afrique revient longuement sur la dissolution de l’Association des élèves et étudiants maliens, l’AEEM, survenue en mars dernier. « Une décision qui, sous couvert de lutte contre la violence en milieu universitaire, révèle la volonté de démanteler un "État dans l’État" menaçant le pouvoir », estime le site panafricain. « "Les autorités veulent nous faire taire, car elles connaissent notre passé politique et notre capacité à mobiliser", affirme un membre du comité de crise de l’AEEM, qui préfère garder l’anonymat. "Ces héritiers de Moussa Traoré nous craignent, poursuit-il, comme toutes les voix contestataires. Notre dissolution et celle des autres organisations est une abolition de la démocratie". »En effet, relève Jeune Afrique, « en quatre mois, l’AEEM est la quatrième organisation à avoir été dissoute par le pouvoir, après la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko, Kaoural Renouveau et l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance. Cette "série d’actions gouvernementales visant à réprimer la liberté d’association" et "réduire l’espace civique", selon l’ONG Human Rights Watch, a (donc) culminé mercredi [10 mars], avec la publication d’un décret suspendant toutes les activités politiques des partis et des associations. Un virage autoritaire, conclut Jeune Afrique, dont l’abolition de l’AEEM est l’exemple le plus symptomatique, par la place que cette organisation a occupée dans la lutte démocratique au Mali, depuis sa création, il y a 33 ans. »À lire aussiMali: une frange des étudiants de l'AEEM défie les autorités de transition
4/17/20244 minutes, 27 seconds
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À la Une: plus de 2 milliards d’euros pour le Soudan

C’est le montant de l’aide promise hier lors de la conférence humanitaire sur le Soudan organisée à Paris et coprésidée par la France, l’Allemagne et l’Union européenne. « Le président français, Emmanuel Macron, a précisé que seulement 190 millions d’euros d’engagements avaient été enregistrés avant l’ouverture de la réunion, pointe Le Monde Afrique. Les pays membres de l’Union européenne participeront à hauteur de 900 millions d’euros – la France versera 110 millions. » Il faudra donc trouver les 800 millions manquants.« La lumière humanitaire de Paris peut-elle éclairer les ténèbres de la guerre au Soudan », s’interrogeait ces derniers jours le quotidien en ligne Sudan Tribune. « Cette conférence offre une réelle opportunité d’attirer l’attention sur la situation humanitaire catastrophique au Soudan. Il est important de noter qu’elle intervient à un moment où les deux parties belligérantes se préparent à une nouvelle vague de violence qui ne fera qu’exacerber la crise humanitaire. » Il faut « exercer une forte pression sur les deux parties, affirmait encore Sudan Tribune, afin qu’elles acceptent une cessation des hostilités immédiate et de longue durée, contrôlée sur le terrain. Le Soudan a besoin d’une paix durable qui réponde aux injustices du passé dans le cadre d’un nouveau régime démocratique qui ne récompense pas ceux qui sont à l’origine de cette guerre. »Un coup d’épée dans l’eau ?Alors, cette conférence de Paris portera-t-elle ses fruits ? Wakat Séra au Burkina Faso en doute : « face à la malnutrition aigüe dont souffrent les bébés et les enfants, face à l’insécurité physique dont les femmes sont constamment victimes, face au quotidien extrêmement difficile de parents qui trouvent à peine de quoi faire vivre leurs familles et face à la douleur collective de tout un pays dévasté par les obus et roquettes de deux généraux assoiffés de pouvoir, ces promesses de la communauté internationale pourraient bien se révéler insignifiantes. Déjà que la cagnotte ne constitue que la moitié des besoins. »Et Wakat Séra de s’interroger : « à quoi servira réellement la mobilisation de grosses sommes, si les armes fabriquées par les mêmes donateurs vont continuer à décimer le Soudan ? Plus que l’argent, il faut mettre en place un mécanisme efficace, pour contraindre les généraux Abdel Fattah al-Burhan et Mohamed Hamdan Daglo alias Hemedti, et leurs soutiens africains et internationaux, à déposer les armes, afin que prenne fin ce conflit dont les seules véritables victimes sont les populations civiles. Sinon, la mobilisation de fonds ne servira qu’à se donner bonne conscience […]. »En effet, le conflit au Soudan se complique du fait de « l’implication de puissances étrangères dans une guerre qui déchire un pays riche en ressources et stratégiquement positionné entre la mer Rouge et le Sahel. » C’est que pointe Le Monde Afrique : « outre un soutien des milices russes Wagner, et des livraisons d’armes, de vivres et de carburant via les frontières poreuses de la Libye, de la Centrafrique ou du Soudan du Sud, les FSR (du général Hemedti) peuvent compter sur une assistance militaire cruciale des Émirats arabes unis – des cargaisons d’armes sont acheminées via le Tchad – qui se double d’un soutien politique dans les capitales africaines où Abou Dhabi jouit d’une influence croissante. Pour leur part, poursuit Le Monde Afrique, les FAS (du général al-Burhan) ont pour principal allié l’Égypte, mais se rapprochent à nouveau de l’Iran, du Qatar, de la Turquie et de l’Érythrée (alliés traditionnels du régime islamiste soudanais déchu). Plus récemment, elles ont bénéficié du déploiement de forces spéciales ukrainiennes venues mener des opérations contre les paramilitaires russes au Soudan. »Questions sans réponsesAlors oui, relève Aujourd’hui à Ouagadougou, « les conférenciers de Paris ont dénoncé l’implication de certains pays étrangers […]. Emmanuel Macron a évoqué les "crimes de guerre qui ne resteront pas impunis" et s’est montré (plutôt…) optimiste. La conférence a préconisé un cessez-le-feu et des solutions dont la plateforme doit reposer sur l’IGAD et l’UA. […] Et en point d’orgue cette levée de fonds : plus de deux milliards promis […]. Mais, s’interroge Aujourd’hui, à quand la fin de ce conflit ? Comment résoudre cette question humanitaire de façon pérenne ? Et ces civils pris dans l’engrenage ? On n’a pas pu répondre à Paris à ces questions ! »
4/16/20243 minutes, 59 seconds
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À la Une: la liberté de la presse à l'épreuve au Mali

Alors qu'avant-hier, les autorités annonçaient la suspension des activités des partis politiques et des associations à caractère politique, c'est au tour de la presse d'être visée. Hier, la Haute autorité de la communication, la HAC, a annoncé sa décision « d'interdire aux journalistes de couvrir les partis politiques ». Une décision qui provoque la colère de Bamada.net, le site d'information malien parle « d'une directive arbitraire et dépourvue de fondement juridique ». Et il ajoute que la Maison de la Presse « s'est immédiatement mobilisée, contre cette tentative de restreindre la liberté d'expression et d'information qu'elle juge inacceptable » et qui selon elle « constitue une atteinte grave à la démocratie et aux droits fondamentaux des citoyens ». « La Maison de la Presse, poursuit Bamada.net, exhorte les médias maliens à ne pas se plier aux injonctions de la Haute Autorité de Communication, elle les encourage à demeurer debout, unis, et résolus dans la défense du droit inaliénable au citoyen d'être informé de manière libre et transparente ». De son côté, Malijet revient sur la suspension des partis politiques et des associations à caractère politique. Sans commentaire, Malijet précise que l'annonce a été faite en conseil des ministres. Sahel Tribune, en revanche, ne cache pas son approbation, face à cette suspension et titre : « Le Mali à la croisée des chemins : suspension politique pour un dialogue apaisé ». Pour le site d'information, il s'agit là d'une « décision salvatrice »,  « un appel au calme et à l'unité, visant à canaliser l'énergie nationale vers un dialogue constructif et inclusif ». « Le Colonel Assimi Goïta et son gouvernement ne demandent pas aux Maliens de se désengager de la politique », assure Bamada.net. « Au contraire, ils appellent à une forme plus pure de participation : un engagement dans le dialogue inter-malien, loin des tumultes partisans et des agendas cachés. Cette décision, loin d’être une entrave, est une main tendue vers un futur où le Mali, uni, peut se consacrer à surmonter ses défis sans distraction ». Voilà pour ces propos qui donneront sans doute de l'urticaire aux défenseurs du pluralisme…Togo : l'opposition persiste et signeIl y a trois jours, les autorités togolaises ont reprogrammé les élections législatives au 29 avril, après avoir interdit les manifestations à l'appel des partis d'opposition, contre le report des élections. Une interdiction à laquelle l'opposition ne compte pas se plier.  Ici Lomé raconte : « en conférence de presse jeudi à Lomé, des responsables des partis de l'opposition et de la société civile, invitent les Togolais à descendre dans la rue pour dire "Non" au changement constitutionnel ». Changement constitutionnel que l'opposition qualifie de « coup d'État constitutionnel ». Selon Ici Lomé, les responsables de l'opposition rejettent les accusations des autorités, selon lesquelles, les organisateurs des manifestations voudraient notamment « s'attaquer aux forces de l'ordre et de sécurité ainsi qu'aux domiciles des députés ». Les responsables de l'opposition disent aussi avoir été reçus mardi dernier par le ministre de l'Administration territoriale, lequel aurait affirmé les « avoir compris ». Ce qui n'a pas empêché le gouvernement de « réitérer ces accusations graves, dénuées de tout fondement », assure l'opposition, selon laquelle, il s'agit ni plus ni moins, « d'un plan machiavélique orchestré par le régime en place, pour étouffer toutes les manifestations publiques en créant de graves incidents pour faire porter le chapeau aux organisateurs innocents ». Enfin, de son côté, Republic of Togo, publie la photo des responsables de l'opposition en conférence de presse, avec ce titre « Non à une constitution frelatée ».
4/12/20244 minutes, 8 seconds
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À la Une: l'opposition togolaise prête à manifester

« L'opposition maintient ses trois jours de manifestation », titreTogoBreakingNews, qui rappelle que mercredi 10 avril 2024, les autorités ont  « interdit la marche » contre la réforme constitutionnelle, invoquant « le non-respect de la loi sur les manifestations publiques ».« Entre élections et contestation, la nouvelle constitution s'annonce », poursuit Wakat Sera, qui donne la nouvelle date fixée des législatives et des régionales : le 29 avril. « Si les jeux sont ouverts, l'opposition peut espérer diriger le Togo », poursuit le journal, qui décrit une opposition « dans les starting-blocks », prête à « renverser la tendance qui a fait de l'Assemblée nationale en fin de mandat, un hémicycle aux couleurs uniques, bleu et blanc de l'UNIR, le parti au pouvoir ».Aujourd8 au Faso commente la nouvelle date du scrutin : « Belle manœuvre de Faure, l'opposition pugnace, mais transie ! » Pour le journal burkinabè, « Faure Gnassingbé est le maître des horloges au Togo » : « difficile de croire que dans trois semaines, poursuit-il, la machine UNIR ne gagnera pas ces législatives ».Liberia : vers la création d'un tribunal spécialLes sénateurs libériens ont voté à l’unanimité, jeudi 11 avril 2024, pour la création d’un tribunal qui jugerait les crimes commis lors des deux guerres civiles, de 1989 à 1996 et de 1999 à 2003. « Les 'seigneurs de guerre' approuvent la création d'un tribunal pour les crimes de guerre », commente le Liberian Observer. Il note en effet que deux sénateurs, « dont beaucoup pensent qu'ils ont orchestré certains des pires crimes commis pendant la crise civile », font partie de ceux qui approuvé la création de cette Cour. « Nombreux étaient ceux qui doutaient que le Parlement libérien fasse un jour un pas en avant aussi audacieux », ajoute le Liberian Observer.Au Sénégal, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko poursuivent leur installation au pouvoirLors de la prière de l’Aïd, à la Grande mosquée de Dakar, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a beaucoup insisté sur le « vivre-ensemble ». « Gage de paix, cette culture revêt selon lui une importance vitale pour le pays », écrit Seneplus.Le Monde Afrique, de son côté, revient sur « l'irrésistible stratégie de conquête de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko » et refait le récit de leur accession au pouvoir. Une « victoire qui illustre la solidité des institutions sénégalaises et la puissance de l'envie de rupture dans le pays ». Elle illustre aussi la puissance de la volonté des Sénégalais, en particulier des jeunes. « L'alternance voulue par les électeurs s'est imposée, comme une lame de fond impossible à arrêter », commente l'article qui affirme que face à cela, le président sortant Macky Sall a fini par comprendre « que Sonko avait véritablement gagné les cœurs, même en prison ».
4/11/20243 minutes, 58 seconds
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À la Une: le premier Conseil des ministres de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko

« Diomaye lance la machine réformatrice », scande Seneplus, avec, en Une de son site, la photographie des membres du gouvernement, réunis devant les marches du palais. Le président et son Premier ministre ont tenu leur premier Conseil des ministres mardi 9 avril 2024. « Le chef de l'État demande audits, plans d'action et changement de paradigme », résume Seneplus avant de partager le compte-rendu de ce conseil, notamment les cinq priorités du gouvernement : la jeunesse, le pouvoir d'achat, la justice, la souveraineté économique et la consolidation de l'unité nationale.Bassirou Diomaye Faye « a invité les membres du gouvernement à rester humbles et sobres, à cultiver l'écoute », ajoute Dakaractu qui note que ce premier Conseil a eu lieu un mardi, non pas un mercredi comme sous le mandat de son prédécesseur, Macky Sall. Le site précise aussi que le président a demandé au chef du gouvernement, Ousmane Sonko, « un état des lieux dans les ministères », avec notamment des audits sur les « ressources humaines et budgétaires ».L’Aïd-el-Fitr dans une ambiance morose« Une fête en mode El Nino au Sahel », titre Aujourd8 au Faso, qui rappelle que la fête de rupture du jeûne du ramadan a lieu dans un contexte de « terrorisme, canicule, morosité économique. Le Sahel est en proie à une insécurité terroriste [...] qui a tiré l'économie vers le bas », rappelle le site burkinabè, et à cela s'ajoute des chaleurs extrêmes, « entre 45 et 49 degrés, les jeûneurs l'ont senti passer », commente-t-on en rappelant « le comble » : « les délestages d'électricité » au Burkina et au Mali.Cette morosité est confirmée par un reportage de Burkina24, dans un marché de volailles de Ouagadougou, où les clients se font rares. « On a cassé les prix pour pouvoir faire des recettes, mais ça ne va toujours pas », regrette un vendeur qui a déjà du mal à s'approvisionner à cause de l'insécurité : « On n'arrive plus à rentrer dans les villages pour avoir de la volaille », dit-il en regardant l'un des rares passants s'éloigner de son stand.En RDC, le retrait des Casques bleus chinois« Leur départ marque une étape importante dans le désengagement de la Monusco de la RDC », note Radio Okapi qui dresse le bilan du contingent chinois de la Monusco : il « a contribué à renforcer les infrastructures du Sud-Kivu, [...] dont l'achèvement de plus de 580 projets d'ingénierie, la réparation de 1 800 kilomètres de routes, la réhabilitation de plus de 80 ponts et la construction de 20 héliports ».Malgré ce retrait voulu par Kinshasa, la RDC traverse toujours une grave crise sécuritaire. « Le soldat Tshisekedi à la peine, commente Le Pays. En faisant le vide autour de lui et en se séparant des forces étrangères, le président Tshisekedi se complique davantage la tâche, estime le journal. Tout porte à croire que ce n'est pas demain la veille que l'armée congolaise sera en mesure de renverser le rapport de force en sa faveur sur le terrain. » Pour Le Pays, « les contingents de la SADC, la Communauté d'Afrique australe sont encore loin d'être opérationnels ».
4/10/20243 minutes, 45 seconds
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À la Une: les chantiers politiques au Sénégal

Le Premier ministre Ousmane Sonko a pris ses fonctions lundi 8 avril 2024. De nombreux journaux pointent la rapidité de la passation de pouvoir. « Sonko en mode fast track », titre Walf sur son site. La presse égrène ensuite les options du nouveau gouvernement. « Deux scénarios envisagés, relève Senego : une négociation de réformes soutenues par une grande partie de l'Assemblée nationale » ou alors une « dissolution » de celle-ci, pour obtenir une majorité présidentielle plus confortable.« Le dilemme pastéfien », résume dans sa Une Walf. Une dissolution permettrait au président Bassirou Diomaye Faye de « ne pas être à la merci de la majorité parlementaire », à savoir la coalition Benno Bokk Yakaar.  Où sont les femmes ?La semaine dernière, un premier article de Seneplus relevait qu'il n'y avait que quatre femmes sur 34 membres du gouvernement et estimait que cette équipe « cristallis[ait] un système patriarcal bien ancré ». Cette fois, le site d'info publie un communiqué d'un collectif citoyen. Avec le titre « Gouvernance masculine, démocratie bafouée », estime que « le remplacement du ministère de la Femme par celui de la Famille est une régression » et réclame « la nomination de femmes dans les directions nationales et les instances administratives ».Avant d'ajouter : « Doit-on encore rappeler qu'à chaque étape de la construction de notre nation, nous avons été présentes et avons été actrices incontournables dans toutes les luttes pour l'indépendance, l'émancipation, la justice sociale, le bien-être de tous ? » Une déclaration signée par plus de 250 personnalités et qui invitent les lecteurs, en commentaire, à faire de même pour grossir cette liste.Réactions aux « couac mémoriel » d’Emmanuel Macron« Finalement, Macron n'est pas si courageux ! », s'exclame Le Djély. Le président français devait affirmer que son pays aurait « pu arrêter le génocide » des Tutsis au Rwanda, mais « n'en a pas eu la volonté ». Finalement, ces mots n'ont pas été prononcés dans sa prise de parole en vidéo. Le journal guinéen parle de « rétropédalage ». « Chez les diplomates, cela fait trois jours qu'on ne décolère pas », explique Le Monde Afrique, qui cite l'un d'eux : « C'est un bazar insensé à l'Élysée ».Une « volte-face inattendue », s'étonne de son côté Seneplus qui décrit « une séquence ratée ». Jeune Afrique renchérit et parle d'un « fail mémoriel ». Le président « a raté le coche », conclut-il.Au Togo, le projet de nouvelle constitution fait parler« Tournée nationale de consultations », explique Togo First que le texte « sera présenté à la population qui aura la possibilité de faire des contributions en vue de son amélioration ». Dans le pays, l'opposition continue de dénoncer ce projet et le report des législatives.Le burkinabè Le Pays se demande d'ailleurs si « l'opposition peut faire plier Faure Gnassingbé », le président togolais. « On le sait, poursuit le journal, les changements de constitution en Afrique ont toujours été des occasions, pour les présidents en exercice, de remettre le compteur à zéro en anéantissant les effets de la clause limitative de mandats ». L’opposition doit « maintenir la pression » - des manifestations sont d'ailleurs prévues cette semaine - mais il rappelle que le président « a l'expérience de la gestion des crises politiques » et qu'il« a réussi à casser toutes les grandes contestations contre son régime ».Au Cameroun, la crise à la Fédération de football« Terrible lutte de pouvoir », commente Ivoirebusiness, en rappelant le bras de fer qui oppose Samuel Eto'o, président de la Fédération de footballe camerounaise, au gouvernement qui a nommé, sans le consulter, un sélectionneur, Marc Brys. « La chaise vide d'Eto'o fait jaser ! », écrit le site Afrik-Foot, puisque ce dernier n'a pas daigné accueillir le nouveau sélectionneur des Lions Indomptables. Samuel Eto'o compte même nommer, de son côté, un sélectionneur ce mardi 9 avril 2024.
4/9/20244 minutes, 6 seconds
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À la Une: protestations après le report des élections au Togo

« L'opposition vent debout contre le report des élections », titre Republic of Togo, qui ajoute : « le remaniement électoral ne fait pas que des heureux, le report des législatives et des régionales contraint les partis à revoir leur programme de campagne ». Cette campagne devait commencer hier, jeudi, et l'annonce de son report est une « pure provocation », estime Jean-Pierre Fabre, le chef de l'Alliance nationale pour le Changement, qui n'est pas le seul parti d'opposition à voir rouge. « C'est surréaliste, inimaginable », renchérit Brigitte Adjamagbo-Johnson, coordinatrice de la Dynamique pour la Majorité du Peuple, un regroupement de petites formations. « Pour ces politiciens », poursuit Republic of Togo, « la révision de la constitution n'est pas une question prioritaire ». Et c'est exactement l'inverse de ce que préconise le ministre de la Fonction publique, Gilbert Bawara. Ce dernier assure que « la réforme doit intervenir avant les élections ». Et le ministre ajoute : « Ce qui se passe ne nous étonne pas, car ce sont des gens qui ne vont jamais changer. Beaucoup se sont installés dans les contradictions et les incohérences » Gilbert Bawara qui précise sa pensée : « Il est nécessaire, dit-il, d’établir les principes de fonctionnement de la nouvelle législature avant qu’elle ne soit mise en place ».Constitution et électionsEn un titre, le journal burkinabé Wakatsera résume la situation : « Nouvelle constitution d'abord, élections après, Faure Gnassingbé refroidit toutes les ardeurs, y compris celles de son propre camp politique ».« Pourtant, poursuit Wakatsera, cette constitution apporte de l’innovation dans la gouvernance togolaise et devrait même être accueillie avec bonheur par ceux qui ont toujours dénoncé et combattu la dominance de la famille Gnassingbe sur la vie politique togolaise depuis au moins 57 ans ». « Problème, ajoute le journal, les politiciens ont la tête déjà plongée dans des régionales et surtout des législatives qui doivent permettre de renouveler l’hémicycle un peu trop monocolore, c’est-à-dire habillé du bleu-blanc, les couleurs de l’UNIR, le parti au pouvoir ». Wakatsera n'en approuve pas moins l'attitude du pouvoir, estimant que « cette opposition au léger report des votes ne doit pas être une occasion pour ceux qui se nourrissent, comme des vautours, des manifestations sanglantes ». « Raison pour laquelle, estime Wakatsera, il est plus qu’impératif de tourner le dos aux démons de la violence et de donner toute la place aux débats dans le cadre plus indiqué de l’Assemblée nationale, où le peuple a ses représentants. Mais autant les populations doivent parler le langage de la non-violence, autant les gouvernants ont l’impérieux devoir de maintenir le cap de la cohésion nationale et de la paix sociale ».Conseil de la magistrature au SénégalLes Sénégalais observent les premières décisions de Bassirou Diomaye Faye. La presse sénégalaise se fait l'écho de ces décisions, à commencer par l'annulation des nominations au sein du conseil de la Magistrature, datant seulement du 29 mars dernier, nominations signées de celui qui était alors encore président Macky Sall. « Le président abroge les décrets pris le 29 mars », titre Dakar Matin. « Pour rappel », précise Sénégo, le président Macky Sall avait nommé un premier président de la Cour suprême et avait pourvu aux postes de membres du pôle financier. Senego qui cite les propos de l'éditorialiste Madiambal Diagne, réputé proche de Macky Sall, qui juge la manière de faire pas vraiment orthodoxe. « D’aucuns regretteront simplement, dit-il, que le Président Faye n’ait pas respecté le parallélisme des formes pour faire acter sa décision par une réunion spéciale du Conseil supérieur de la Magistrature. Peut-être qu’il ne faudrait pas commencer par corriger l’illégalité par l’illégalité ».
4/5/20244 minutes, 7 seconds
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À la Une: Bassirou Diomaye Faye entre ruptures et promesses…

C’est ainsi que le site d’information sénégalais Seneplus qualifie le discours à la Nation, prononcé mercredi soir par le tout nouveau chef de l’État. « Un message fort en cette veille du 64ᵉ anniversaire de l’indépendance ». Le président « a annoncé d’importantes réformes à venir, promettant de "convoquer de larges concertations" sur plusieurs chantiers majeurs : la réforme du système électoral ; la rationalisation du nombre de partis politiques et de leur financement et l’organisation d’Assises regroupant les professionnels du droit pour "redorer le blason de la justice" et "la réconcilier avec le peuple". Dans un élan de rupture, le président a également promis de lutter contre la corruption et l’opacité qui gangrènent la gouvernance. (…) Revenant (aussi) sur les urgences économiques et sociales, le chef de l’État a dit vouloir "gagner la souveraineté alimentaire" en investissant davantage dans l’agriculture, la pêche et l’élevage. » Enfin, note encore Seneplus, « conscient des immenses attentes de la jeunesse, Bassirou Diomaye Faye a réaffirmé en faire "une priorité". "L’éducation, la formation, l’emploi et l’entreprenariat jeunes restent des défis majeurs que nous relèverons en concertation avec le secteur privé", a-t-il promis, annonçant la "révision des mécanismes existants". »Un souverainisme… responsable ?Pour sa part, Ledjely en Guinée, note que « tout au long de son discours d’une quinzaine de minutes, le jeune président sénégalais a mis en exergue le souverainisme qui lui semble particulièrement cher. Dès l’entame de son adresse, il a rendu hommage aux "vaillants résistants, héros célèbres ou méconnus qui, se donnant corps et âmes, ont défié l’odieux système colonial et sa prétendue mission civilisatrice". Mais, commente le site guinéen, si l’on met de côté cette première salve, on finit par réaliser que le souverainisme que défend Bassirou Diomaye Faye n’est pas le concept creux que certains panafricanistes de circonstance nous vendent via les réseaux sociaux ».En effet, précise Ledjely, « la participation des représentants des juntes malienne et burkinabè notamment à la cérémonie de prestation de serment de Bassirou Diomaye Faye ne doivent pas faire illusion. (…) Parce qu’en termes d’idéologie, il y a tout un océan entre, d’une part, Bassirou Diomaye Faye, et de l’autre Assimi Goïta et Ibrahim Traoré. Quand les seconds sont aveuglement engagés dans le remplacement mécanique du condescendant français par le nouveau colon russe, le premier, lui, prône un Sénégal exigeant du respect et de la considération de tous ses partenaires. Quand Goïta et Traoré passent l’essentiel de leur temps à imputer la responsabilité des malheurs de leurs pays respectifs à la France, Faye, lui, administre l’implacable vérité à ses compatriotes : "nous sommes seuls face à notre destin et personne ne fera à notre place, ce que nous ne sommes pas disposés à faire pour nous-mêmes". »Bref, conclut Ledjely, « le président sénégalais, lui, a conscience qu’aucun souverainisme n’est concédé. Il s’acquiert toujours. »Justement au Mali, à lire ce commentaire du quotidien Le Matin, publié par le site Maliweb : « l’élection de Bassirou Diomaye Faye fait rêver dans de nombreux États africains, notamment au Mali, un pays pris en otage par une génération de politiciens qui se succèdent dans le partage du gâteau en changeant juste de veste. (…) Malheureusement, déplore Le Matin, les Ousmane Sonko et autres Bassirou Diomaye Faye… maliens de ces dernières années ont tous déçu et ont fini par être dévorés par le système. »Nouveau gouvernement : vers un changement « systémique » ?Enfin, on revient au Sénégal où on attend maintenant la composition du gouvernement… « Le partage des maroquins après une victoire est toujours une question délicate pour ne pas dire un véritable casse-tête politique, remarque L’Observateur Paalga au Burkina, et les nouvelles autorités sénégalaises ne semblent pas avoir échappé à cette règle. La coalition 'Diomaye président' revendiquait plus de cent partis et mouvements qui se sont agrégés autour du Pastef pour rendre possible la victoire du 24 mars dernier. Il faudra donc, dans la mesure du possible, contenter tout le monde, sans tomber pour autant dans l’inflation gouvernementale. (…) Le nouveau gouvernement sénégalais devrait en tout cas symboliser le "changement systémique" voulu par le nouveau locataire du palais de la République. On ne serait donc pas étonné, conclut L’Observateur, qu’il y ait une large part réservée à des technocrates sans affiliation politique ou à de jeunes pousses du paysage politique sénégalais. »
4/4/20244 minutes, 30 seconds
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À la Une: Ousmane Sonko, Premier ministre du Sénégal

« Sonko aux manettes », s’exclame WalfQuotidien en première page. « Le président Bassirou Diomaye Faye n’a pas tardé à se mettre au boulot », relève le journal, en nommant son mentor dès hier soir, quelques heures après sa prestation de serment.« Pas de surprise… », pointe le site d’information Dakar Matin. « Ousmane Sonko est maintenant invité à proposer les membres du gouvernement. » Ce sera « dans les prochaines heures ou dans les prochains jours », a déclaré l’intéressé : « ce gouvernement sera composé d’hommes et de femmes de valeur et de vertu. De Sénégalaises et Sénégalais de l’intérieur et de la Diaspora, connus pour leur compétence, leur intégrité et leur patriotisme. »Lors de ce premier discours, « Ousmane Sonko a lancé un vibrant appel à l’unité nationale et à la participation citoyenne, relève Seneplus. Évoquant "cette formidable jeunesse sénégalaise" qui s’est mobilisée pour nettoyer les artères des villes, il a déclaré : "c’est d’autant plus important que nous articulons notre action autour de la citoyenneté, de la participation collective. (…) Nous ne ménagerons aucun effort pour atteindre les objectifs que nous avons promis au peuple sénégalais, c’est-à-dire la rupture, le progrès et le changement définitif dans le bon sens". »Qui va diriger le pays ?Alors « Diomaye Faye et Ousmane Sonko, qui sera le véritable président du Sénégal ? » : question posée par WakatSéra à Ouagadougou.« Ousmane Sonko en tant que chef du gouvernement sera le véritable chef d’orchestre d’une symphonie qu’il a écrite de bout en bout, affirme le quotidien burkinabé. Le Sénégal se retrouvera, à s’y méprendre dans un scénario à la Medvedev-Poutine ! »En tout cas, poursuit WakatSéra, « Bassirou Diomaye Faye doit agir en président de tout le monde, de tous ces Sénégalais et Sénégalaises qui ont soif de justice, d’équité, de mieux-être social et de développement inclusif (…). En matière de politique internationale, avec la souveraineté du Sénégal chevillée au corps, mais ayant également pour étoile polaire "l’unité africaine", le nouveau président de la République saura certainement faire les bons choix, entre partenaires anciens et nouveaux, guidé par le seul intérêt de son peuple. »En effet, complète Ledjely en Guinée, « une frange non négligeable de ceux qui l’ont élu voudraient qu’il honore sa promesse électorale de redéfinir les rapports du Sénégal avec certains de ses partenaires, dont en particulier la France. »Quelles relations entre Dakar et Paris ?Justement, jusqu’où va aller l’attelage Faye-Sonko dans ce domaine ?Certains prônent la rupture… Témoin, cette tribune publiée par le quotidien sénégalais 24 Heures : « Les régimes fantoches pro-occidentaux s’effritent rapidement sur l’ensemble du continent africain, peut-on y lire. L’Alliance des États du Sahel, Mali, Burkina-Faso et Niger, est peut-être l’avant-garde d’un Axe de Résistance africain. (…) Bassirou Diomaye Faye a émergé avec le profil d’un leader panafricain outsider pour renverser le président sortant Macky Sall, marionnette de la France. (…) Il n’a pas encore dit clairement s’il avait l’intention de chasser les militaires français du Sénégal. Si cela devait se produire, le coup porté à Paris serait sans précédent. »Un « partenariat gagnant-gagnant » ?« Face à l’élection de Bassirou Diomaye Faye, la France veut éviter la rupture », pointe pour sa part Le Monde Afrique à Paris. « Si les sujets de friction entre le Pastef, parti "panafricaniste de gauche" et la France sont évidents, des terrains de conciliation sont possibles. Opposé au franc CFA dans sa version actuelle, Bassirou Diomaye Faye plaide pour une réforme de la monnaie commune ouest-africaine héritée de la colonisation. Un point sur lequel la France, premier investisseur et deuxième partenaire commercial, se dit sereine. "Nous sommes plus ouverts que jamais à cette idée. C’est ce que le président [Macron] veut mener depuis des années. Si d’autres points sont à réformer, nous serons réceptifs", assure une source diplomatique française. Sur l’aspect sécuritaire, poursuit Le Monde Afrique, le Pastef ne réclame plus le départ des troupes françaises – soit 350 soldats toujours présents à Dakar –, comme il l’avait exigé par le passé. Bassirou Diomaye Faye n’a toutefois pas exclu d’étendre la coopération sécuritaire à de nouveaux partenaires, Russie incluse. »Il y a un an, relève encore Le Monde Afrique, Bassirou Diomaye Faye déclarait : « nous ne sommes pas contre la France, mais pour le Sénégal. Dire "je me préfère" ne signifie pas "je te déteste". Ce que nous voulons, c’est un partenariat gagnant-gagnant. »Reste, conclut le journal, « qu’une période d’incertitude est ouverte dans les relations entre la France et le Sénégal, où chaque déclaration et chaque geste de part et d’autres seront scrutés. »
4/3/20244 minutes, 18 seconds
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À la Une: les habits neufs du président Faye

Le grand jour est arrivé pour Bassirou Diomaye Faye, BDF, comme il est déjà surnommé dans la presse… Il va prendre officiellement ses fonctions ce matin, pointe le site d’information Senego, « en tant que 5ᵉ président de la République du Sénégal, succédant ainsi au président Macky Sall. Pour marquer cet événement, une cérémonie de prestation de serment est organisée par le Conseil constitutionnel, suivie d’une cérémonie d’investiture qui se tiendra au Centre international de conférence Abou Diouf à Diamniadio. Cette journée historique verra la présence de plusieurs chefs d’État et de gouvernement, témoignant de l’importance de cette transition démocratique au Sénégal. »« Bassirou devant Dieu et la Nation », s’exclame le quotidien 24 Heures en première page.Quelles nouvelles têtes ?Alors, passé le protocole, place à l’action. « À quoi pourrait ressembler le gouvernement du nouveau Président ? », s’interroge Seneweb. « Après les cérémonies de prestation de serment et de passation de service, l’ancien inspecteur des Impôts et des Domaines va s’atteler à la nomination de son Premier ministre qui sera suivie de la composition du gouvernement. »D’après DakarActu, sans surprise, « Ousmane Sonko, le leader du Pastef, pourrait bien être vice-président ou premier Ministre du premier gouvernement du Président Bassirou Diomaye Faye. Père fondateur du projet, Sonko est capable de driver l’équipe gouvernementale attendue par les sénégalais pour réformer le système. »Justement, à quoi faut-il s’attendre ? « Les sénégalais ne seraient pas surpris de voir un gouvernement “melting pot“ ou “soupe Kandja“, affirme DakarActu, où tous les artisans de cette victoire auraient leur part du gâteau. En effet, des femmes et des hommes de valeurs constituent la coalition Diomaye Président » : des militants du Pastef auxquels il faut adjoindre d’autres personnalités politiques de la coalition Yewwi Askan Wi ou encore du PDS. « Auront-ils une place dans le prochain gouvernement qui sera mis en place cette semaine ? », s’interroge DakarActu. « L'avenir nous édifiera. »Des paroles aux actes…Et les attentes des Sénégalais sont énormes. C’est ce que souligne notamment le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou : « le Pastef a beaucoup promis, des promesses qui ont convaincu, face aux attentes de la jeunesse, ras-le-bolisée par un système sclérosé à l’évidence.Du travail pour ces jeunes, qui ont depuis longtemps les yeux rivés vers l’espace Schengen, des soins adaptés pour tous, l’éducation, la justice sociale, l’égalité des chances, la croisade contre la corruption, sans oublier les problèmes intramuros comme les questions de pêche à Saint-Louis, la gestion du futur gaz, l’avenir du CFA etc… (…) C’est là que le héraut ou les hérauts (avec Sonko) devront convaincre : en revêtant l’habit du candidat antisystème, BDF, président, devra opérationnaliser son discours. Or, l’exercice du pouvoir n’est pas si simple. »D’abord l’emploi…« Quels sont les chantiers prioritaires ? », s’interroge Le Monde Afrique. « Le principal défi sera “la création d’emplois“, estime l’économiste Mame Mor Sene, de l’université de Dakar. Dans ce pays où 75 % de la population a moins de 35 ans et où le taux de chômage s’élève officiellement à 20 %, les jeunes sont de plus en plus nombreux à fuir la pauvreté et prendre le chemin de l’émigration clandestine vers l’Europe, en dépit des périls. “Résoudre le problème du chômage prendra du temps et ne sera pas facile. C’est toute la structure de l’économie qui est à réviser“, estime Mar Mome Sene. Le chercheur souligne qu’il faudra investir massivement dans le secteur industriel, alors que l’économie repose traditionnellement sur les services. »Autre mission importante, souligne encore Le Monde Afrique : « créer un environnement favorable et rétablir la confiance entre Sénégalais rompue sous le précédent régime. (…) Pour le politologue El Hadji Mamadou Mbaye, “baisser rapidement le prix de produits de base“, comme le riz, l’huile ou le coût de l’électricité, pourrait être l’une des premières mesures pour donner rapidement des gages à l’électorat. Les réformes institutionnelles et la lutte contre la corruption, par la création d’un Parquet national financier, pourraient aussi être mises en place rapidement, estime-t-il. Il note (aussi) que le nouveau président devra décider ou non de dissoudre l’Assemblée nationale, installée en septembre 2022, où il ne dispose pas de majorité. La Constitution interdit cette pratique durant les deux premières années de législature. Des élections seraient alors possibles à partir de la mi-novembre. »
4/2/20244 minutes, 18 seconds
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À la Une: la Russie accentue sa présence en Afrique

L’influence de Moscou sur le continent s’intensifie, que ce soit sur le plan diplomatique, militaire, ou encore économique. En effet, constate Le Point Afrique, « la Russie continue de s’implanter doucement, mais sûrement, en terre africaine, comme c’est le cas au Sahel où les pays occidentaux sont de manière croissante invités à plier bagage. Ainsi, après avoir tissé des liens étroits avec la junte militaire dirigée par le colonel Assimi Goïta au Mali, Moscou vient de se rapprocher du pays des Hommes intègres, le Burkina Faso, en y mettant officiellement pied par l’ouverture successive d’une ambassade après plus de 31 ans d’absence et d’une base militaire qui devrait compter 300 militaires à Loumbila, à une vingtaine de kilomètres au nord-est de la capitale burkinabè, Ouagadougou. Une présence russe qui pourrait prochainement s’étendre au Niger qui lui ouvre déjà les bras, relève encore Le Point Afrique, ainsi que potentiellement au Tchad, "dernier allié occidental de la région", où le président de la transition, Mahamat Idriss Déby Itno, a effectué une visite officielle en Russie le 23 janvier dernier. »Rapprochements tous azimutsEn effet, complète Jeune Afrique, Vladimir Poutine, « le maître du Kremlin a su, en seulement quelques années, repositionner son pays au cœur de la scène politique africaine. Parrain des régimes en place à Bamako, Ouagadougou ou Bangui, en cours de rapprochement avec les putschistes de Niamey, Moscou a poussé la France à la faute, puis vers la sortie de certains pays de son ancien pré carré. Propagande et diplomatie souverainistes et anti-occidentales, soutien multiforme à des sociétés civiles et oppositions frondeuses, mise à disposition du groupe Wagner et de son réseau… La Russie a su déployer sur le continent une stratégie tentaculaire, pointe encore Jeune Afrique, laquelle n’a pas été mise à mal par la guerre en Ukraine, qui symbolise aujourd’hui son combat contre l’Occident ».Une base russe en RCA ?En République centrafricaine, tête de pont de l’implantation de Moscou sur le continent, un projet de base pour l’armée russe a été lancé. Ce serait « une première », relève Le Figaro à Paris. Pour l’instant, ce projet n’en est qu’au stade des discussions. Mais d’après le quotidien français, cette base militaire russe pourrait s’implanter « à Berengo à environ 80 km de Bangui », sur les lieux « d’un ancien palais de Bokassa ». 10 000 militaires pourraient y stationner. Récemment, rapporte encore Le Figaro, Fidel Ngouandika, conseiller du président centrafricain, s’est « montré très enthousiaste : "nous sommes engagés à 1 000% envers la Russie et nous pensons que la Russie doit rester avec nous", rappelant que "le but de la présence militaire russe en RCA est de former les soldats". »Des médias sous influenceL’influence russe sur le continent passe aussi par les médias. Exemple au Mali, où l’agence de presse Spoutnik est de plus en plus présente. Sur le site d’information malien Malijet, on trouve ainsi des articles relayant la thèse de Moscou sur l’implication de l’Ukraine dans le récent attentat qui a frappé la capitale russe. Ou encore sur le site Maliweb, cet article relayant les propos de Rouslan Stroganov, représentant de la délégation russe lors de la 55e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève. Le diplomate russe qui estime que « les dirigeants maliens ont besoin d’un soutien constructif à plusieurs niveaux de la part de la communauté internationale plutôt que de la pression politique que les pays occidentaux tentent d’exercer, notamment en recourant aux mécanismes internationaux des droits de l’homme ».Qui veut une centrale nucléaire ?Enfin, la Russie accroît également sa présence en Afrique par le biais économique avec notamment plusieurs projets d’implantation de centrales nucléaires. Dernier pays en date à vouloir se doter d’une centrale en partenariat avec Moscou : le Burkina Faso. Les deux pays sont sur le point « de signer une feuille de route pour construire un réacteur nucléaire », croit savoir le site d’information Afrikmag.Afrikmag qui rapporte également que des pourparlers dans le même sens seraient en cours avec le Mali, le Zimbabwe, le Burundi, le Nigeria ou encore la Tanzanie. Au Rwanda, un accord pour la construction d’une centrale a été conclu en 2019. Et en Égypte, les travaux sur la quatrième tranche de la centrale nucléaire de Dabaa ont débuté en janvier dernier.
4/1/20243 minutes, 57 seconds
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À la Une: Interrogations autour de la transition au Mali

La période de transition au Mali vient de s'achever officiellement, sans pour autant que les militaires aient rendu le pouvoir aux civils. « Incertitude au Mali, la transition touche-t-elle à sa fin ? » s'interroge MaliActu, qui donne la parole à Housseïni Amion Guindo. L'opposant parle d'une attitude « méprisante », de la part des autorités, mais aussi d'une « violation flagrante des principes fondamentaux de bonne gouvernance ». « Pour Guindo », ajoute Mali Actu, « le silence calculé des autorités de la transition ne fait qu’accentuer l’incertitude et consolider leur position dominante face à un peuple meurtri et démuni, laissant planer une question cruciale : quelle sera la prochaine étape pour le Mali ? »Autant de critiques que ne partage pas Sahel Tribune, qui nous explique « pourquoi le Mali ne peut pas se précipiter vers les élections ». Pour le site d'informations, il est nécessaire de « reconnaître que les enjeux auxquels le Mali est confronté ne peuvent être résolus dans la précipitation ou sous la pression d’intérêts partisans ». Sahel Tribune refuse de s'en prendre au régime du colonel Assimi Goïta, qui, nous dit-il, a « démontré une volonté ferme de rebâtir le pays sur des fondations solides. Alors que la route vers la démocratie pleine et entière est semée d’embûches, la direction prise jusqu’ici laisse présager un avenir où le Mali peut aspirer à la prospérité, à la justice et à la dignité pour tous ses enfants », conclut Sahel Tribune.La presse burkinabè et Bassirou Diomaye FayeC'est Le Pays qui s'intéresse au nouveau président sénégalais, lequel, nous dit le journal burkinabè, « montre la voie à suivre ». « Par cette dévolution pacifique du pouvoir dans les délais impartis, le Sénégal peut s’enorgueillir de ses pratiques démocratiques et montre la voie dans une Afrique en pleine mutation, tourmentée, entre autres, par les guerres, les conflits, la vie chère et le terrorisme sur fond de retour en force des coups d’État ».À lire aussiSénégal: de qui Bassirou Diomaye Faye va-t-il s’entourer pour mener son projet?Mais de nombreux défis attendent le nouveau président, ajoute le Pays, « à commencer par celui de la relance économique dans un contexte de renchérissement continu du coût de la vie. Sans oublier la lancinante question du chômage qui pousse de nombreux jeunes à l’émigration clandestine avec toutes les conséquences qui vont avec (...) C’est dire si, passé les moments d’euphorie, le nouveau locataire du palais de la République devra rapidement redescendre sur terre où il sera confronté à la réalité du pouvoir », avertit le Pays.Massacre du 17 octobre 1961« L'Assemblée nationale française a franchi le pas », nous dit TSA. Le site d'information algérien écrit qu'une résolution, « portée par la députée d’origine algérienne Sabrina Sebaihi, condamnant le massacre de manifestants algériens le 17 octobre 1961 à Paris a été adoptée hier par l’Assemblée nationale française ». Les faits remontent donc à plus de 60 ans, quand, rappelle TSA, « en pleine guerre d’Algérie, des immigrés algériens étaient sortis, le 17 octobre 1961 à Paris, manifester contre un couvre-feu nocturne qui les ciblait spécifiquement ».La répression de la manifestation par la police parisienne, dirigée alors par Maurice Papon, avait fait des « dizaines de victimes, entre 30 et 200 morts, selon les historiens (...) Certains manifestants ont été jetés dans la Seine et sont morts noyés ». Le vote de l'Assemblée nationale ne s'est toutefois pas fait sans accroc. « À l'extrême droite », précise TSA, « la résolution est dénoncée avec véhémence ». Au cours de la séance, un député du Rassemblement national a qualifié les massacres du 17 octobre de « fake news ». « J’y vois une volonté de déstabiliser notre pays par des mensonges, ce qu’on appelle aujourd’hui des fake news », a-t-il assuré. À contre-courant de l'histoire de la France et l'Algérie.À lire aussiRésolution condamnant le massacre du 17 octobre 1961: «Une journée de commémoration est essentielle»
3/29/20244 minutes, 13 seconds
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À la Une: bouleversement politique au Togo

Dans la nuit du 25 au 26 mars, une nouvelle Constitution a été adoptée. Désormais, précise Jeune Afrique, « le président de la République ne sera plus élu au suffrage universel direct mais par les députés et sénateurs réunis en Congrès. Cette petite révolution en Afrique francophone a été présentée par ses initiateurs comme une mesure "moderne" visant à réduire la prépondérance du président de la République et à améliorer la collaboration entre les pouvoirs exécutif et législatif. […] Très vite, pointe Jeune Afrique, beaucoup d’opposants se sont indignés de cette révision constitutionnelle. Et pour cause : les élections législatives ne s’étant pas tenues avant le 31 décembre 2023 comme le calendrier électoral l’imposait, certains estiment que le mandat des députés actuels est terminé, et donc que ce changement de Constitution est illégitime. D’autres, au contraire, invoquent l’ancienne Constitution, qui dispose que les députés de la législature en fin de mandat restent en place jusqu’à la prise de fonction des nouveaux élus. »Une monarchisation du régime ?Quoi qu’il en soit, relève encore Jeune Afrique, « le basculement vers un régime parlementaire, qui retire aux Togolais le droit d’élire directement leur président de la République, fait craindre à certains une monarchisation du régime. L’opposition, qui espérait faire des prochaines élections législatives et régionales une étape vers l’alternance, voit ses ambitions s’évaporer ». Et « certains opposants redoutent que Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 après avoir succédé à son père Gnassingbé Eyadema, lui-même au pouvoir pendant plus de 37 ans, ne devienne président à vie ».D’autant que la constitution togolaise avait déjà été récemment modifiée… C’est ce que rappelle le site d’information Actu Niger : « Cette révision fait suite à celle intervenue en 2019 et qui avait eu comme objet, la limitation à deux des mandats présidentiels. Ce qui avait déjà permis de remettre les compteurs à zéro pour le président Faure Gnassingbé dont la candidature pour la prochaine élection présidentielle ne souffre d’aucun doute. (…) L’adoption de cette nouvelle révision de la Constitution a (donc) aussitôt suscité une levée de boucliers de l’opposition et des associations de la société civile », relève encore le site nigérien.L’opposition vent deboutHier mercredi à Lomé, précise le site Togo Breaking News, « des organisations de la société civile et 19 partis politiques regroupés au sein du Front "Ne touche pas à ma Constitution" ont appelé les togolais à se mobiliser contre le changement de la constitution. Mais la rencontre a été interrompue par les forces de l’ordre à coup de grenades lacrymogène »,au motif que celle-ci n’avait pas été autorisée.Pour ce front, le« changement de la constitution est "une trahison des élites dirigeantes du pays" et il appelle à la résistance les agents de la fonction publique, les membres des corps constitués, les membres du corps judiciaire, les professions libérales, les religieux, les chefs traditionnels, les syndicats, bref toute la population togolaise ».L’alternance au Sénégal : quelles premières mesures ?À la Une également, le Sénégal avec les attentes après l’alternance. Quelles vont être les premières mesures du président Bassirou Diomaye Faye ? Les dossiers brûlants sont nombreux, notamment la situation économique : « Quand le président Bassirou Diomaye Faye recevra les comptes de l’État après son installation, il pourrait sursauter, tellement la situation macro-économique est tendue », relève Walf Quotidien, qui pointe, entre autres, « le poids de la dette publique du pays qui atteint presque 13 000 milliards de FCFA ».Autre question : qui va faire partie du nouveau gouvernement et qui pour le diriger ? Il est trop tôt pour faire des pronostics mais d’ores et déjà le site d’information Seneplus prévient : il faut de nouvelles têtes. « L’élection de Diomaye Faye symbolise un désir profond de renouvellement au sein de la société sénégalaise. Les citoyens aspirent à une gouvernance débarrassée des pratiques obsolètes et corrompues qui ont longtemps entravé le développement du pays. Ils ont voté pour une rupture, non seulement avec les méthodes du passé, mais également avec les figures qui les incarnent. (…) Il en va de la crédibilité du nouveau régime, affirme encore Seneplus. En choisissant délibérément de se démarquer des figures et des comportements du passé, le président Faye resterait fidèle à un idéal défendu par un mouvement populaire qui l’a porté au sommet et à un mandat confié par un peuple avide de changements et de progrès. »
3/28/20244 minutes, 29 seconds
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À la Une: sacré Sénégal!

La victoire de l’opposant Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle et surtout le processus démocratique et populaire sans tache qu’ont finalement su mettre en place les Sénégalais font encore couler beaucoup d’encre ce mercredi.La presse sénégalaise continue de savourer cette victoire de la démocratie. Ainsi, commente le quotidien 24 Heures, « ils étaient 19 gladiateurs à descendre dans l’arène, chacun porteur d’une potion magique destinée à parfumer le riz de millions de Sénégalais. À l’arrivée, un seul a eu l’immense privilège de lever les bras au ciel en signe de victoire ! Pourtant, après bien des péripéties et un parcours parsemé de chausse-trappes, nombreux étaient ceux qui craignaient des lendemains de feu dans ce pays connu pour être, dans un océan agité, un îlot de démocratie et de cohabitation pacifique entre communautés politiques, religieuses et ethniques. Rien de tout cela. Bien au contraire, s’exclame 24 Heures, les vaincus sont tous sortis de leur torpeur pour féliciter le vainqueur. C’est cela le pays de Senghor, de Diouf, de Wade, de Sall et aujourd’hui de Bassirou Diomaye Faye. L’histoire continue. Pourvu que jamais le grain ne meurt. »Une leçon de démocratie« Sacré Sénégal ! », lance pour sa part Jeune Afrique. « Inquiétude, violence, manipulation, corruption, dérive dictatoriale, fraude annoncée : tout a été dit, écrit et prédit, surtout le pire, à propos de la présidentielle de ce 24 mars. (…) Résultat, pointe le site panafricain : malgré le sentiment d’avoir frôlé moult fois le bord de l’abîme, nous avons assisté à une troisième alternance et à une leçon pour tous ceux, et ils furent nombreux, qui se sont échinés à moquer les Sénégalais, alors que personne ne leur arrive à la cheville en matière de transparence électorale et de vigueur démocratique. (…) Ici, poursuit Jeune Afrique, impossible de faire dire aux urnes autre chose que ce que les citoyens ont exprimé. Ici, les institutions, comme le Conseil constitutionnel, jouent leur rôle et ont le dernier mot, fût-ce en contrariant le palais présidentiel. Ici, les militaires restent dans leurs casernes et ne se préoccupent que de sécurité. Ici, être président ne signifie pas que l’on a forcément raison et que l’on a de comptes à rendre à personne. Ici, enfin, on peut décider d’affronter la toute-puissance de l’État et finir par l’emporter. »Double avertissementPour Le Monde Afrique, « cette nette victoire sonne un double avertissement. Aux chefs d’État africains tentés, comme Macky Sall, de s’accrocher indûment à leur siège. En insinuant qu’il pourrait, contre la Constitution, briguer un troisième mandat, puis en multipliant les manœuvres destinées à museler les opposants et à entraver le processus électoral, le président sortant apparaît comme un artisan de la défaite de son camp. Ses efforts pour présenter le Sénégal comme un “pays émergent“, grâce à quelques grands travaux et à la promesse de l’exploitation de gisements de pétrole, n’ont pas convaincu la masse des laissés-pour-compte, attirés par la promesse d’une “rupture“. Avertissement enfin aux pays occidentaux comme la France, pointe encore Le Monde Afrique, qui, désormais en concurrence avec bien d’autres puissances, doivent tirer les conséquences d’un contexte africain qui ressemble de plus en plus à une phase nouvelle de la longue histoire de la décolonisation. »Où va le Togo ?Le Sénégal en pleine vitalité démocratique… et au Togo bien des interrogations après l’adoption lundi par les députés d’une nouvelle constitution qui instaure un régime parlementaire…« Il y a de quoi être stupéfait, soupire Le Pays à Ouagadougou. Faure Gnassingbé qui a succédé à son père en 2005, dans les conditions que l’on sait, a déjà tripatouillé la même Constitution pour se maintenir au pouvoir. En fin de course, et n’ayant plus la possibilité de briguer un nouveau mandat, va-t-il faire valoir ses droits à la retraite et passer le témoin à un autre ? Ou bien va-t-il profiter de cette nouvelle porte que lui ont ouverte les députés acquis à sa cause pour poursuivre l’aventure à la tête du Togo ? » Réponse du journal : « la deuxième option semble plus plausible. »Enfin, WakatSéra implore : « pourvu que la nouvelle constitution togolaise ne soit pas qu’un moyen pour Faure Gnassingbé de remettre le compteur des mandats à zéro, pour s’ouvrir un boulevard vers la présidence à vie ! »
3/27/20244 minutes, 15 seconds
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À la Une: un vent nouveau souffle sur le Sénégal

« Rupture », « séisme politique », « ère nouvelle », « nouveau chapitre », « espoir », « trajectoire inspirante » : les commentaires fusent dans la presse sénégalaise, et au-delà, au lendemain de la victoire de Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle. Une victoire qui se concrétise dès le premier tour ­­- en attendant les chiffres définitifs - au travers des messages de félicitations qui lui ont été adressés. En premier lieu, celui d’Amadou Bâ, le candidat de la coalition présidentielle sortante, qui a reconnu sa défaite et qui a souhaité à son adversaire « réussite et succès » à la tête du pays.Commentaire du quotidien 24 Heures à Dakar : « le sourire mi-figue, mi-raisin du candidat de Benno, Amadou Bâ, cache mal son amertume face au poulain avec lequel il collaborait à la Direction générale des impôts. 24 heures après la compilation des résultats, le verdict des urnes sonne comme un uppercut : Bassirou Diomaye Faye, le numéro 2 de Pastef a fini de déjouer tous les pronostics qui le voyaient comme un bon deuxième (…). Son élection à la magistrature suprême a entraîné un torrent de commentaires aussi puissant que le tsunami qui l'accompagné à la tête de l’Etat. »Tournant…« Ce qui rend cette élection exceptionnelle, pointe pour sa part WalfQuotidien, réside dans le fait que Bassirou Diomaye Faye est sorti de prison (il y a 11 jours), alors que le Sénégal était en pleine campagne électorale. Incarcéré suite à une publication critiquant la justice sénégalaise en relation avec une affaire impliquant Ousmane Sonko, il a été libéré en même temps que ce dernier. Les deux hommes ont décidé de mener campagne sur l’ensemble du territoire sénégalais, aboutissant aujourd’hui à une victoire éclatante et incontestée. Le geste d’Amadou Bâ, ainsi que la réussite de la stratégie d’Ousmane Sonko, marquent un tournant dans la vie politique sénégalaise, relève encore WalfQuotidien, illustrant un exemple de transition démocratique et de maturité politique. »Exemplarité…Et c’est ce que salue la presse de la sous-région… « Dans un monde où la démocratie est souvent mise à l’épreuve, le Sénégal se dresse comme un phare d’espoir, prouvant que la voix du peuple est non seulement entendue mais célébrée », affirme Sahel Tribune au Mali qui parle aussi de « trajectoire inspirante. » « Un dénouement qui inspire », renchérit Ledjely en Guinée.Aujourd’hui au Burkina Faso n’en revient toujours pas : « de la prison au palais (présidentiel) de l’Avenue Roume, c’est inédit, surtout après le tangage politique et judiciaire au long cours, qui a fait craindre que la démocratie sénégalaise se saborde sur l’autel des intérêts partisans. C’est une leçon de chose politique que le Sénégal administre à l’Afrique, à la sous-région, une leçon dont les professeurs sont la jeunesse sénégalaise, qui a cru au Pastef, en Ousmane Sonko et en Bassirou Diomaye Faye. Qui l’eut cru ? », s’étonne encore Aujourd’hui. « Il y a 10 ans, radiés de l’effectif des Impôts où ils étaient inspecteurs, Sonko et Diomaye avaient comme patron un certain Amadou Bâ, et une décennie après, ils tiennent leur revanche. Et quelle revanche ! »Défis immenses…En tout cas, remarque Le Pays, toujours à Ouagadougou, « maintenant qu’il est passé de la prison au palais présidentiel, le plus dur commence pour Bassirou Diomaye Faye. Les défis qui attendent le numéro deux du Pastef sont immenses, lui qui, en plus de travailler à sortir de l’ombre de son mentor, devra se montrer à la hauteur des aspirations de ses compatriotes. Le successeur de Macky Sall aura tout à prouver durant le quinquennat qui est en train de s’ouvrir à lui. » Et « on attend de voir le rôle que jouera Ousmane Sonko dans le dispositif du nouveau pouvoir. Et surtout si ce dernier saura faire avec l’heureux élu un tandem gagnant à la tête de l’État sénégalais. »Une feuille de route ambitieuse…En attendant, dans son premier discours hier, Bassirou Diomaye Faye « a réaffirmé avec force ses priorités », relève Seneplus à Dakar. « Réconciliation nationale, lutte anti-corruption, refondation institutionnelle… Une feuille de route exigeante qui marque la volonté de rompre avec les pratiques passées. » Le nouveau président « a esquissé les contours d’un Sénégal renaissant, plus démocratique, plus uni et plus prospère. Un défi de taille, certes, conclut Seneplus, mais porté par une volonté politique inébranlable et la confiance renouvelée du peuple. »
3/26/20244 minutes, 23 seconds
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À la Une: la présidentielle au Sénégal, les jeux sont faits…

Les chiffres ne sont pas encore officiels, mais pour la presse sénégalaise, c’est tout comme… L’opposant Bassirou Diomaye Faye est en tête de la présidentielle et il ferait même un coup gagnant, comme on dit en Afrique de l’Ouest, avec plus de 50% des voix et donc une victoire dès le premier tour.« De mémoire électorale, c’est du jamais vu ! », s’exclame le quotidien 24 Heures. « Les électeurs sénégalais semblent sanctionner douze ans de pouvoir. Pour un opposant qui a été interdit de faire des enregistrements pour le journal de campagne de la télévision nationale ; pour quelqu’un qui a été privé de ses bases politiques en étant envoyé en prison ; pour quelqu’un qui a fait une (seule) semaine de campagne électorale (…), les résultats provisoires récoltés sur la majorité des centres de votes de la diaspora et au niveau national semblent sans équivoques. Les tendances sont lourdes ! La coalition “Diomaye Président“ a fait un raz de marée dans les bureaux de vote les plus importants. »Félicitations…« Happy birthday Mister President », bon anniversaire M. le Président, titre en Une WalfQuotidien. Avec cette photo pleine page de Bassirou Diomaye Faye, les bras levés en signe de victoire.« Bassirou Diomaye Faye fête aujourd’hui son anniversaire, précise le quotidien dakarois, et à 44 ans, il devient le plus jeune président de la République du Sénégal. Selon plusieurs sources proches de son parti Pastef, le protocole militaire s’est rendu dans la nuit à son domicile pour le sécuriser. D’ailleurs, la plupart des candidats l’ont félicité et ont reconnu leur défaite. Ainsi, Bassirou Diomaye Faye passe de la prison au palais. »En effet, pointe le site d’information Senego, « Bassirou Diomaye Faye a déjà reçu les félicitations de presque tous ses concurrents, à l’exception notable d’Amadou Ba et d’Idrissa Seck. L’issue de l’élection présidentielle d’hier semble pencher en faveur de Faye, dont la victoire pourrait être confirmée si son principal adversaire le félicite dans les heures à venir. »Parmi les premiers à le féliciter : Karim Wade… « Le candidat du Parti démocratique sénégalais, recalé par le filtre de la double nationalité, jubile depuis Doha », note DakarActu : “je félicite chaleureusement Bassirou Diomaye Faye pour sa victoire éclatante dès le premier tour de l’élection présidentielle. Nos concitoyens ne se sont pas laissés manipuler par de basses manœuvres visant à fausser la sincérité du scrutin. La démocratie a gagné“. »Amadou Bâ silencieux…Quant à Amadou Bâ, qui serait en deuxième position, il est toujours silencieux… Il devrait s’exprimer à la mi-journée. Reste que son camp affirme « fermement croire à la probabilité d’un second tour, relève le site d’information Seneplus, contredisant ainsi les anticipations d’une victoire unilatérale. Le camp du candidat de la majorité présidentielle souligne sa confiance dans le fait que, même dans le pire des scénarios, Amadou Bâ se retrouverait dans un duel au second tour de l’élection. »Commentaire de Seneplus : « cette déclaration, à la fois ferme et optimiste, reflète la complexité du paysage politique sénégalais, où les résultats électoraux sont souvent imprévisibles et le dialogue entre les différents acteurs est crucial pour la préservation de la paix sociale et de la démocratie. »Qui détiendra vraiment le pouvoir ?En tout cas, en attendant les résultats officiels, on peut dire, commente WakatSéra au Burkina Faso, que « le vote s’est déroulé dans un climat général apaisé. Et une fois de plus, le Sénégal, comme avant chaque élection présidentielle, a joué à se faire peur. » Mais, « une fois de plus (encore), le Sénégal est le seul véritable gagnant de cette élection », relève le site ouagalais qui s’interroge : « comment se présentera le Sénégal de l’après Macky Sall, si Bassirou Diomaye Faye est vainqueur ? Qui aura la réalité du pouvoir entre le président élu et celui dont il a été le “plan B“, Ousmane Sonko ? (…) Il est certain que ce changement aura forcément d’une manière ou d’une autre un impact sur le cours des événements politiques dans la sous-région ! »Enfin Ledjely en Guinée s’interroge également : « quels types de rapports vont entretenir le mentor et son poulain devenu président ? Sonko sera-t-il un président par procuration ? Faut-il au contraire s’attendre à un divorce résultant d’une volonté de Diomaye de se libérer d’une tutelle encombrante ? (…) Les Sénégalais pourraient avoir choisi un saut dans l’inconnu. Le désir de rupture est certes louable. Mais il est à espérer que cela ne débouche pas sur une nouvelle impasse. »
3/25/20244 minutes, 17 seconds
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À la Une: le Sénégal à deux jours de l'élection présidentielle

C'est aujourd'hui vendredi la fin d'une campagne menée au pas de course. Et l'heure est aux derniers ralliements. Notamment le ralliement d'Habib Sy, qui se retire au profit de Bassirou Diomaye Faye, annonce Sénéplus qui décrit Habib Sy, « devant une foule de militants venus l'acclamer, debout sur le toit ouvrant de sa voiture ». « Il s’agit du deuxième désistement en faveur du candidat de Diomaye Président, après celui de Cheikh Tidiane Dièye intervenu mercredi », précise Sénéplus qui a fait les comptes : « Il reste 17 candidats en lice pour l'élection présidentielle de dimanche ». Ce n'est toutefois pas une surprise, nous dit-on. « Le désistement de l’ancien ministre d’État était attendu.  À chacune de ses apparitions publiques au cours de cette campagne électorale, Habib Sy a appelé à voter pour le candidat du parti dissout, PASTEF. »De son côté, Dakar Matin s'intéresse au « candidat Amadou Ba », le candidat de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar, qualifié de « dauphin problématique de Macky Sall ». Dakar Matin s'explique : « Lors de son premier meeting de campagne à Kaolack le 18 mars, Amadou Ba est apparu conquérant, haranguant une foule de milliers de partisans sous les acclamations. Pourtant, les semaines précédentes ont été éprouvantes pour le candidat du pouvoir. Plusieurs hauts responsables de Benno Bokk Yakaar, ont brillé par leur absence lors des meetings et entretenu le trouble sur le soutien réel du président. Certains médias évoquaient même l’hypothèse d’un changement de candidat en faveur de l’ex-Premier ministre Mahammed Dionne. » « C'est dans ce climat délétère, poursuit Dakar Matin, qu’Amadou Ba s’est entretenu dans la nuit du 12 au 13 mars avec Macky Sall au palais présidentiel. "Il semblait clair que la défiance des anti-Ba était, si ce n’est entretenue, du moins tolérée par le président", affirme un conseiller du chef de l’État, cité par le journal Le Monde. Le lendemain, Macky Sall a convoqué une centaine de cadres de l’Alliance Pour la République, afin de ramener de l’ordre. Depuis, les ténors de Benno Bokk Yakkar affichent publiquement leur soutien à Amadou Ba » explique Dakar Matin.Lettre ouverteAnta Babacar Ngom est la seule femme candidate à cette élection présidentielle, et elle s'adresse à Abdoulaye Wade, dans une lettre ouverte, publiée par Walfnet, assurant que « le parcours l'ancien président a préparé le terrain pour une nouvelle génération de leadership prête à relever les défis contemporains de la nation ». Anta Babacar Ngom ajoute « qu'elle s'engage à diriger le Sénégal vers une ère de prospérité, d’innovation et d’inclusion ». La candidate sollicite le soutien d'Abdoulaye Wade, « soutien » qui, dit-elle, « représenterait une force formidable pour notre ambition et un signal fort à la Nation ».Walfnet donne aussi la parole à Jean-Charles Biagui, enseignant chercheur en sciences politiques, qui déplore « la pauvreté des programmes des candidats à l’élection présidentielle en matière de politique étrangère ». « La plupart des candidats », dit-il, « semblent faire une nette distinction entre ce qui relève de la sphère interne et ce qui concerne la sphère internationale. Pourtant, cette séparation a de moins en moins un caractère objectif tellement nous sommes dans un monde où les dynamiques internes et externes sont fortement imbriquées. Dans le cas particulier du Sénégal, il est illusoire de penser que nous pouvons concevoir des politiques publiques sans tenir compte des dynamiques du système international » estime Jean-Charles Biagui. Il déplore ainsi que les programmes « montrent une faible compétence des candidats dans le domaine crucial des relations internationales ».  « Le financement de nos politiques publiques et de notre développement dépend essentiellement de l’extérieur » poursuit l'enseignant chercheur. « Même si les candidats ne le disent pas forcément, l’essentiel de leurs programmes dépend du contexte international. »
3/22/20244 minutes, 17 seconds
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À la Une : Dernière ligne droite au Sénégal avant la présidentielle

Et les pronostics vont bon train. Pour Jeune Afrique, il est fort probable qu’à l’issue du scrutin de dimanche, on s’oriente vers un « duel par procuration entre Macky Sall et Ousmane Sonko », à savoir un duel entre « Amadou Ba, désigné par Macky Sall pour être son dauphin et soutenu par la solide coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar, et Bassirou Diomaye Faye, le “plan B“ des Pastef d’Ousmane Sonko », empêché de se présenter.Bassirou Diomaye Faye qui est interrogé longuement par Le Monde Afrique : « je veux apporter la rupture », affirme-t-il. « Les Sénégalais veulent un nouveau projet qui assure plus de sérénité et de quiétude. Ce pays a soif de justice. (…) J’aurais souhaité que notre plan de conquête du pouvoir ne soit pas entravé, affirme encore le candidat d’opposition, référence à l’empêchement d’Ousmane Sonko. Je suis un candidat de substitution parce que c’était notre manière d’imposer notre présence dans cette joute électorale. Nous n’avons jamais mis en avant les individus dans notre formation politique. Ousmane Sonko est le porteur d’un projet qui n’est pas fusionné avec sa personne. »Le PDS de Karim Wade divisé…Pour sa part, Amadou Ba, le candidat de la coalition présidentielle, pourrait bien bénéficier du soutien d’une partie du PDS de Karim Wade… En effet, relève le site d’information Senego, « alors que Karim Wade ne participera pas au scrutin de dimanche, on peut noter que certaines factions de son propre parti ont déjà apporté leur soutien à Amadou Ba. » Et ce malgré, les récentes déclarations de Wade contre le même Amadou Ba : « il a impérativement besoin du ralliement du PDS pour justifier le vol du scrutin et se déclarer vainqueur au premier tour », a lancé Karim Wade.Bref, estime Dakar Actu, « l’implosion du PDS, le Parti démocratique sénégalais, se précise. »En tout cas, commente WakatSéra au Burkina Faso : « cette alliance entre la mouvance présidentielle et le PDS devrait, si elle se concrétise, faire ses effets dès le premier tour où la lutte s’annonce très serrée (…). Assurément, malgré les jeûnes musulman et chrétien qui battent son plein, les derniers jours de campagne seront bien croustillants, s’exclame le quotidien ouagalais, tout comme le scrutin de dimanche promet d’être épicé, comme un bon plat de thiéboudiène. »Un troisième homme ?Alors s’oriente-t-on vers un second tour qui opposerait Amadou Ba et Bassirou Diomaye Faye ? Ce duel est-il inéluctable ?Pas forcément, répond Jeune Afrique. Un troisième homme pourrait bien « déjouer les pronostics », pointe le site panafricain. Il pourrait s’agir de « Khalifa Sall qui a pour lui l’expérience, la patience et la constance. (…) Il a effectué une longue campagne de proximité aux quatre coins du pays, au contact des populations, bien avant que la campagne officielle ne débute. Si son programme ne comporte pas de mesures révolutionnaires, il a tout de même le mérite d’avoir été rédigé depuis plusieurs mois, alors que nombre de ses concurrents n’ont fait connaître le leur qu’au cours des derniers jours – et d’autres, pas du tout. »Autre candidat qui pourrait jouer les trouble-fête, relève encore Jeune Afrique : Idrissa Seck… « Obstiné, croyant à sa bonne étoile contre vents et marées, Idrissa Seck est, parmi les candidats en lice, le recordman du nombre de candidatures successives à la présidentielle. En 2007, 2012 puis 2019, il s’est classé à deux reprises à la seconde place de la compétition. Son meilleur score, en 2019, atteignait 20,5 %. » Mais « son talon d’Achille […] repose sur ses allers-retours incessants entre majorité et opposition depuis près de 20 ans. »Macky Sall : « je n’ai commis aucune faute »Quant au président sortant, Macky Sall, il s’est exprimé hier chez nos confrères de la BBC. Un entretien retranscrit par WalfQuotidien : « Si un candidat est élu dès dimanche, nous aurons la chance que je lui passe le témoin, affirme Macky Sall. Mais s’il n’est pas élu dès dimanche, moi le 2 avril, je m’en vais parce que c’est le terme de mon mandat et je n’entends pas rester un jour de plus comme je l’ai déjà dit. »Et puis à la question : « seriez-vous prêt à présenter des excuses pour toutes les vies humaines perdues et les dommages occasionnés ? Et pour le fait que la démocratie sénégalaise a été remise en cause ? », Macky Sall répond : « Non, je n’ai pas d’excuses à faire puisque je n’ai commis aucune faute. Toutes les actions, qui ont été posées, l’ont été dans le cadre de la loi et du règlement. »
3/21/20244 minutes, 18 seconds
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À la Une: l’Afrique a chaud

Le mercure s’affole sur le continent. Les records de chaleur tombent les uns après les autres. Exemple, dans le sud marocain, relève Le Point Afrique, où on a dépassé les 37 degrés le 17 mars à Agadir, pourtant face à l’océan Atlantique. Déjà, le mois dernier, « le thermomètre avait atteint des valeurs de plein été avec plus de 36 degrés à la station de Tan-Tan. L'année passée, à la même date, le mercure n'avait pas dépassé les 16 degrés. (…) Le Maroc fait face à sa sixième année consécutive de sécheresse, constate encore Le Point Afrique, une sécheresse qui risque d’affecter lourdement l’agriculture, un secteur clé de l’économie représentant environ 14 % des exportations ».Certes, il a plu et même neigé en altitude ces dernières semaines au Maroc, mais, souligne L’Opinion, c’est une « joie de courte durée. Les chaleurs caniculaires qui sévissent dans plusieurs régions du Royaume depuis le week-end sont là pour le rappeler ».Qui plus est, pointe encore le quotidien marocain, « ce ne sont pas moins d’un million et demi de mètres cubes d’eau qui s’évaporent quotidiennement au Maroc, en raison du réchauffement climatique qui sévit plus fortement chez nous qu’ailleurs. C’est ainsi que le niveau de température moyenne dans notre pays a enregistré durant les dernières années une hausse d’environ deux degrés, ce qui est énorme. (…) Et l’été qui se profile s’annonce comme l’un des plus chauds ».Écoles fermées, pénurie de glaceAutre exemple, « le Sud-Soudan ferme ses écoles en raison de la canicule » : c’est ce que constate le quotidien Sudan Tribune. « En réponse à une vague de chaleur annoncée avec des températures dangereusement élevées, le gouvernement du Soudan du Sud a annoncé avant-hier [18 mars, NDLR] la fermeture de toutes les écoles du pays. »Le Sudan Tribune publie cette photo d’un « ragsha », une moto-taxi avec un toit de paille pour protéger le conducteur de la chaleur. Là aussi, tous les records sont battus avec des températures atteignant les 45 degrés.Au Gabon, « vague de chaleur sans précédent et délestages systématiques, relève Le 360 Afrique. À la canicule inhabituelle qui sévit à Libreville se sont ajoutés depuis quelques semaines d’incessants délestages de courant, précise le site d’information. Dans cette fournaise, les bulletins d’alerte météo se suivent et se ressemblent. Après un mois de janvier relativement doux, la capitale gabonaise se retrouve, depuis début février, sous l’emprise d’une étouffante chaleur. De jour comme de nuit, les températures oscillent entre 30 et 32 degrés, voire 40. Du jamais vu ».La fournaise également en Afrique de l’Ouest. Au Mali, la presse s’inquiète de la pénurie de glace. « Cet adjuvant indispensable après une journée de jeûne sous le soleil ardent » dont le prix s’envole en raison des pénuries d’électricité, constate Mali Tribune. « Un morceau de glace est vendu dans notre pays 500 voire 1 000 F CFA par endroits. (…) On se croirait revenu dans les années 1970, soupire le journal, quand les familles nanties de Bamako possédant un réfrigérateur, se comptaient sur les doigts de la main et que les autres étaient obligés de quémander. »« Au bord du gouffre »« L’enfer est maintenant sur terre !, s’exclame WakatSéra au Burkina Faso. Les rayons de feu (…) brûlent tout sur leur passage. Les arbres, les champs, les animaux, et les hommes, rien n’y échappe. (…) Les récoltes hypothéquées font constamment planer le spectre de la famine. (…) Le désert continue d’avancer et l’homme continue de reculer. (…) Le phénomène des feux de brousse, naturels ou provoqués par l’homme, est toujours d’actualité et contribue à la destruction des rares forêts qui ont survécu aux effets du soleil brûlant. »« Certes, l’Afrique n’est pas la seule victime de cette vague de chaleur sans précédent, pointe encore WakatSéra, car selon le constat alarmant, mais bien réel, du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, c’est toute "la planète qui est au bord du gouffre". Pire, 2024 risque d’arracher à 2023, son diadème d’année la plus chaude. »Et« pendant ce temps, soupire le quotidien ouagalais, les sommets et autres COP sur l’environnement et le climat se succèdent », sans résultats, « au risque de léguer aux générations futures, une terre invivable ».
3/20/20244 minutes, 1 second
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À la Une: va-t-on vers un retour de l’excision en Gambie?

Le débat est vif en Gambie : l’excision va-t-elle être de nouveau autorisée ? Cette question divise ce petit pays d’Afrique de l’Ouest, à majorité musulmane, depuis des mois. Depuis qu’un projet de loi en ce sens a été déposé au Parlement. Son défenseur, le député Almameh Gibba, affirme que « l’interdiction de l’excision est une violation directe du droit des citoyens à pratiquer leur culture et leur religion ».Pour leur part, relève le quotidien The Point en Gambie, « les défenseurs des droits de l’homme (et en l’occurrence des droits des femmes) se disent "choqués" par ce projet de loi parrainé par des législateurs pro-islamistes : "l’abrogation de l’interdiction de cette pratique de mutilation génitale féminine plongerait de la Gambie dans des jours sombres. Ce serait un non-sens de revenir en arrière" ».Reste qu’hier devant le Parlement à Banjul, les militants en faveur de l’excision étaient plus nombreux que les partisans du statu quo. Les députés ont renvoyé le texte à une commission parlementaire qui va l'examiner pour au moins trois mois avant d’être à nouveau débattu. Le débat est donc loin d’être terminé.À contre-courantWakatSéra au Burkina Faso s’insurge : « Comment un élu du peuple peut devenir, du jour au lendemain, un ennemi du peuple ! Face à la douleur indicible et aux conséquences les plus inimaginables de cet acte ignoble commis contre d’innocentes petites filles qui deviennent des femmes physiquement et psychologiquement diminuées, difficile de qualifier l’initiative de ce député. Quelle mouche a bien pu piquer cet homme qui a résolument opté de marcher à contre-courant de l’humanité ? », s’exclame le quotidien ouagalais. Cette pratique de l’excision est « sortie tout droit de l’imagination fertile et horrible de certains qui y ont trouvé un moyen de domination. Un cliché totalement faux et odieux, véhiculé par des partisans indécrottables de la chose, va jusqu’à faire de la non-excisée, une jeune fille frivole et libertine ! »Retour moyenâgeuxAujourd’hui insiste : « Un retour moyenâgeux qui s’explique mal !, titre le quotidien ouagalais. À l’heure où la lutte contre les mutilations génitales des femmes sont devenues un combat quasi-continental, c’est tout de même curieux que la Gambie veuille refaire ce saut moyenâgeux ! Si l’auteur de la proposition de loi parle de la suppression de l’excision comme "d’un viol des lois culturelles de la Gambie", alors c’est la totale. (…) On espère que cette loi ne prospérera pas, conclut Aujourd’hui, car ce serait carrément, l’avènement d’un culte de la nuit des temps qui n’honorerait pas la Gambie. »Hier lundi, rapporte WalfQuotidien au Sénégal, plusieurs organisations de défense des droits humains ont donné de la voix. « Sous la tutelle de la RADDHO, la Rencontre africaine de défense des droits de l’Homme, une douzaine d’organisations ont dénoncé cette proposition de loi et ont rappelé au Parlement gambien qu’il devait respecter la Constitution et protéger les droits fondamentaux des femmes et des filles. » Amnesty International notamment « demande à la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples de prendre rapidement contact avec les autorités gambiennes afin de mettre un terme à cette forme de violence sexiste, perpétrée par des députés gambiens contre leurs propres enfants ».RDC : Stanis Bujakera bientôt libreÀ la Une également, le journaliste congolais Stanis Bujakera condamné mais bientôt libre. « Enfin !, s’exclame le site congolais Actualités CD. Il aura fallu attendre 192 jours, sept demandes de mise en liberté provisoire et une mobilisation internationale pour que Stanis Bujakera soit notifié d’une libération prochaine. Il a été condamné à six mois de prison hier [18 mars, NDLR]. » Mais comme il est resté autant de temps derrière les barreaux, il devrait donc être libéré bientôt.« L’accusation avait requis 20 ans de détention. (…) Stanis Bujakera avait été arrêté le 8 septembre dernier, rappelle Jeune Afrique. Il était accusé d’avoir "fabriqué et diffusé" un "faux document", en l’occurrence une note attribuée à l’Agence nationale de renseignement dont la justice contestait l’authenticité. Le document en question, dont Jeune Afrique s’était fait l’écho, évoquait le rôle joué par des membres des services de renseignement militaires dans la mort de l’opposant Cherubin Okende, en juillet 2023. »Une « cabale qui aura coûté plus de six mois de liberté à ce journaliste qui n’avait absolument rien à se reprocher », dénonce Reporter sans frontières, pour qui « Stanis Bujakera n’aurait jamais dû être arrêté ».
3/19/20244 minutes, 26 seconds
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À la Une: la réélection de Poutine vue d’Afrique

« Au moins 87% des suffrages exprimés pour un taux de participation de plus de 73% : Vladimir Poutine, 71 ans, a donc été réélu, pardon plébiscité », s’exclame WakatSéra à Ouagadougou. « Cette moisson de voix (…) n’est pas une surprise. C’est même le contraire qui aurait étonné à Moscou, mais aussi sous les tropiques, où les élections sont pour la plupart de véritables simulacres pour faire croire à la bonne implantation de la démocratie (…). Cela fait 24 ans que Vladimir Poutine est au pouvoir en Russie et il y sera encore autant d’années qu’il le veut, sauf tsunami. »Et WakatSéra de hausser le ton : « en lieu et place d’une compétition saine, où les programmes de gouvernance doivent constituer la seule boussole pour les potentiels électeurs, c’est la corruption, c’est l’achat des voix et ce sont les propositions indécentes de strapontins qui font la différence. Les opposants, qu’ils soient farouches ou modérés, n’ont d’autre univers que la prison, s’ils tiennent à vivre dans leur pays. Les moins chanceux, comme l’opposant Alexeï Navalny, sont envoyés six pieds sous terre (…). »Voilà pour la réaction plutôt ferme de WakatSéra. Le quotidien Aujourd’hui, toujours au Burkina, reste plus mesuré : « en Afrique, cette réélection de Poutine (…) prend un relief particulier, affirme-t-il, car Poutine incarne la nouvelle donne géopolitique sur le continent avec une présence et une influence plus accrue. L’AES, l’Alliance des États du Sahel (qui regroupe le Mali, le Niger et le Burkina Faso) dont le lancement bouleverse les relations dans la sous-région ouest africaine, l’AES se trouve revigorée. »Le Niger ne veut plus de militaires américains sur son solEt c’est dans ce contexte pro-russe que le Niger a annoncé samedi qu’il rompait ses accords de défense avec les États-Unis…« L’annonce a été faite par le porte-parole militaire du pouvoir, le colonel Amadou Abdramane, portant un coup dur aux intérêts de sécurité américains dans la région », relève L’Evénement Niger qui rappelle que « l’armée américaine compte environ un millier de militaires travaillant au Niger (…). Notamment dans la base aérienne d’Agadez, à environ 920 kilomètres de la capitale Niamey. »« Une chose est sûre, estiment pour leur part Les Echos du Niger, dans un proche avenir, les soldats américains devront plier bagages comme leurs homologues français. Ils seront peut-être remplacés par des troupes russes qui sont déjà présentes au Mali et au Burkina-Faso. »Commentaire cinglant du site MouryaNiger : « la diplomatie de la “grande Amérique“ est en perte de vitesse dans le monde, tout comme celle de la France. (…) Washington et Paris doivent profondément revoir leur diplomatie guerrière et paternaliste, qui a atteint ses limites objectives après plus de 20 ans de violence, d’injustice, d’ingérence, d’exploitation, d’impunité, de corruption et de mensonges grossiers. »Le site Actu Niger renchérit : « en promouvant les idées de leur conception personnelle de la “démocratie“, les États-Unis n’apportent en fait que le chaos par lequel ils peuvent plus facilement réprimer et dominer. Les autorités de la transition du Niger ont choisi une voie différente ; elles recherchent la souveraineté et la coopération avec les pays de l’AES. »En queue de poisson…« Après donc les Français, les Américains… », pointe L’Observateur Paalga. « La goutte d’eau qui aurait fait déborder le vase serait le survol sans autorisation de l’avion qui transportait la délégation officielle américaine qui a séjourné au Niger la semaine passée. Conduite par Molly Phee, la sous-secrétaire d’État américaine en charge de l’Afrique, l’équipe était composée d’une responsable du Pentagone et du commandant en chef de l’Africom. Les émissaires de Washington, qui nourrissaient de grands espoirs de rencontrer l’homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani, avaient prolongé leur séjour d’une journée. C’était peine perdue. Leur mission s’est terminée en queue de poisson puisqu’ils sont repartis sans avoir été reçus. Il faut dire que tous les ingrédients d’un divorce étaient réunis, relève encore L’Observateur Paalga, puisque l’Oncle Sam reproche à son partenaire nigérien des relations problématiques à ses yeux avec la Russie de Poutine et l’Iran des Ayatollah, sur fond de suspicion de trafic d’uranium. (…) Les Américains partis, et comme la nature a horreur du vide, on imagine déjà que l’Africa Corps, ex-Wagner, est en train de toquer à la porte. »
3/18/20244 minutes, 11 seconds
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À la Une: la libération d'Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye au Sénégal

Les deux opposants ont été libérés hier soir, 10 jours seulement avant l'élection présidentielle. Senego nous rappelle qu'Ousmane Sonko était incarcéré depuis le 31 juillet 2023 sous plusieurs chefs d’inculpation, incluant « appel à l’insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l’État ». Il avait dénoncé un complot visant à l’écarter de la course présidentielle. De son côté, Bassirou Diomaye Faye « avait été arrêté en avril 2023, inculpé pour des actes jugés de nature à compromettre la paix publique, outrage à magistrat et diffamation ». Senego publie également, comme de nombreux autres sites d'information, des images de la liesse populaire, dans la rue, liesse qui a suivi la libération des deux opposants. « Leur incarcération et la dissolution de leur parti ont été perçues par beaucoup comme un coup porté à la démocratie sénégalaise et à la pluralité des voix dans le paysage politique », explique de son côté Rewmi, pour qui « la libération de ces deux figures majeures de l’opposition pourrait rebattre les cartes de l’élection présidentielle, offrant un nouvel élan à la campagne de Bassirou Diomaye Faye ».Seneplus précise de son côté que ces deux libérations font suite à « la promulgation par Macky Sall d'une loi d'amnistie adoptée récemment par l'Assemblée nationale. Selon le texte, tous les faits "susceptibles de revêtir la qualification d'infraction criminelle ou correctionnelle commis entre le 1ᵉʳ février 2021 et le 25 février 2024, tant au Sénégal qu'à l'étranger, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques" sont désormais amnistiés ».La situation politique au Sénégal également commentée au Burkina Faso par Wakatsera, pour qui « la campagne électorale, la vraie, a commencé hier soir ». Même si, « sauf tsunami, Ousmane Sonko, tout comme d’autres candidats dont celui du PDS, Karim Wade, ne pourra pas s’aligner dans la course au fauteuil présidentiel que Macky Sall doit libérer au plus tard le 2 avril ». « En attendant des jours meilleurs, l’opposant qui s’était mis déjà dans la peau du vainqueur de cette élection (...) devra se contenter de battre campagne pour son lieutenant Bassirou Diomaye Faye » conclut Wakatsera. Panne d'électricitéLa Guinée faisait face hier à « une gigantesque panne d'électricité, à Conakry et dans certaines villes du pays », précise Africa Guinée, qui poursuit : « Cette panne a plongé de nombreux quartiers dans le noir, provoquant des émeutes çà et là dans la capitale. Des jeunes ont érigé des barricades et brûlé des pneus sur les différents axes routiers ». Les problèmes d'alimentation en électricité durent en fait depuis plusieurs jours. Mardi, rappelle Ledjely, « deux jeunes ont été tués à Kindia », lors de manifestations contre les coupures d'électricité. Le Premier ministre Bah Oury « a lui-même établi le diagnostic de cette crise », poursuit Ledjely. « D'abord le niveau d'eau des barrages hydroélectriques, dont le niveau d'eau est particulièrement bas. Mais aussi l'explosion en décembre dernier du principal dépôt d'hydrocarbure de Kaloum.  Enfin, ajoute le Premier ministre, ces deux premiers facteurs réunis entrainent une troisième cause ». « Nos finances publiques subissent des pressions extrêmement importantes pour la satisfaction des besoins essentiels de la population ».Internet sur la toucheAutre panne, c'est celle qui affecte Internet. La Côte d'Ivoire est touchée, annonce l'Infodrome, qui publie un communiqué d'Orange, annonçant que « la rupture de câbles sous-marins assurant les liaisons internationales », est à l'origine de cette panne, « qui est également signalée au Libéria, au Burkina Faso, au Cameroun, au Gabon et dans bien d’autres pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre », précise l'Infodrome. Évidemment, cette panne n'est pas sans conséquence. Abidjan.net précise que « cette situation provoque un dysfonctionnement de plusieurs services de l'administration et un ralentissement des activités économiques, notamment celles des opérateurs économiques dont l'activité est liée à l'usage de l’Internet ».
3/15/20244 minutes, 19 seconds
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À la Une: au Sénégal, chronique d’une libération annoncée…

Une libération annoncée et… reportée. Celle de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko et de son bras droit Bassirou Diomaye Faye, candidat à la présidentielle en raison de l’empêchement de ce dernier. Un véritable feuilleton…Dernier épisode en date : hier matin, le journaliste Madiambal Diagne, directeur général du groupe Avenir communication et par ailleurs président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse, annonce sur les réseaux sociaux la libération des deux opposants. Une annonce reprise et amplifiée immédiatement par les médias sénégalais. Quelques heures plus tard, le même Madiambal Diagne se rétracte : « j’ai annoncé la libération de Sonko et Diomaye pour ce 13 mars mais la computation des délais francs avant promulgation de la loi d’amnistie retarde d’un jour cette échéance. Toutes mes excuses aux personnes qui ont été induites en erreur. » Des propos immédiatement rapportés, notamment par le site Seneweb.La loi d’amnistie promulguée ce jeudi ?En clair : les deux opposants doivent bénéficier de la loi d’amnistie adoptée il y a 8 jours par l’Assemblée, mais pour être effective, cette loi doit être promulguée dans un délai de 6 jours minimum…Et on attend toujours cette promulgation qui devrait peut-être intervenir ce jeudi, si l’on en croit les propos de Madiambal Diagne.En tout cas, hier, en Conseil des ministres, rapporte le quotidien 24 Heures, « le président Macky Sall a demandé aux ministres d’appliquer la loi d’amnistie sans délais dès sa promulgation, dans l’esprit, indique le communiqué, de la “consolidation de notre volonté commune de réconciliation nationale, indispensable à l’accélération de la marche résolue du Sénégal vers l’émergence“. »On peut s’attendre donc à une libération imminente des deux opposants… Ce serait l’épilogue d’un long feuilleton qui a tenu le Sénégal en haleine ces derniers mois…Du piment dans la campagne…« Tout ça pour ça ! », s’exclame Le Pays au Burkina Faso. En effet, « le feuilleton politico-judiciaire de Sonko via les procès contre le ministre de la Culture et Adji Sarr, sa condamnation, son inéligibilité, devraient finalement aboutir à sa libération et à sa présence sur le terrain, même non-candidat. C’est anesthésiant ! Mais, disons-le tout net, poursuit le quotidien ouagalais : le tandem Sonko-Diomaye en campagne, ça fait “tilt“, ça pimente et il est évident que les 2 leaders du Pastef, libres et en campagne, c’est un tournant dans la bataille et chacun des 18 candidats le sait bien ! »Toutefois, tempère Le Pays, « nul ne saurait prédire l’issue de ce duel électoral : au 6ᵉ jour de campagne, personne ne se détache véritablement, et c’est dire que cette présidentielle est l’une des plus ouvertes du Sénégal. Qui sera au second tour ? Quels seront les faiseurs de roi ? À quel prix ? »À quand la rencontre Tshisekedi-Kagamé ?Autre feuilleton, congolais celui-là, avec une rencontre annoncée mais qui se fait toujours attendre… La rencontre Tshisekedi-Kagamé.Lundi, rapporte le site d’information congolais Politico CD, « le médiateur désigné par l’Union africaine, le président angolais João Lourenço a reçu à Luanda, son homologue rwandais, Paul Kagame. Et celui-ci aurait accepté de rencontrer le président congolais Félix Tshisekedi à une date indiquée par le médiateur. Confirmant cette information, l’administration Kagame a (même) indiqué que les chefs d’État s’étaient mis d’accord sur les mesures clés à prendre pour s’attaquer aux causes profondes du conflit dans l’est de la RDC. »Sauf que depuis, plus de nouvelles…En tout cas, pour Le Nouvel Observateur à Kinshasa, il ne faut rien attendre de cet éventuel face-à-face… « Bien que friands de la paix et de la cohabitation pacifique avec leurs voisins, de nombreux Congolais expriment beaucoup de doutes quant à l’aboutissement heureux d’un tel tête-à-tête, affirme le bihebdomadaire, aussi longtemps que le dictateur rwandais restera le même, avec son ADN de violenteur et de meurtrier. (…) Et quand bien même cette rencontre à haut risque aurait lieu, la RDC ne doit pas reléguer au dernier plan l’option militaire. »Bref, le feuilleton congolo-rwandais n’est pas terminé. Et les combats se poursuivent dans l’est de la RDC. « Les Nations unies estimaient la semaine dernière à déjà plus de 100.000 le nombre de nouveaux déplacés du fait de ces combats, rapporte Le Monde Afrique. À la fin de 2023, toujours d’après les Nations unies, près de 7 millions de personnes étaient déplacées en RDC, dont 2,5 millions uniquement dans le Nord-Kivu. Des centaines de milliers de personnes s’entassent dans des camps à la périphérie de Goma, chef-lieu de la province. »
3/14/20243 minutes, 54 seconds
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À la Une: au Sénégal, une campagne électorale à marche forcée

Plus que onze jours avant la présidentielle du 24 mars. « Pour les 19 candidats en lice, le début de la campagne a commencé de façon précipitée, relève Le Monde Afrique, après le mois d’incertitudes qui a suivi l’annonce surprise du report de l’élection présidentielle par Macky Sall. »Au total, les candidats auront disposé « de moins de deux semaines pour convaincre les Sénégalais de voter pour eux, contre les trois semaines prévues par le Code électoral. Plus inédit, poursuit Le Monde Afrique, l’un des candidats et non des moindres, Bassirou Diomaye Faye, le remplaçant officiel d’Ousmane Sonko (le leader du Pastef), est actuellement en prison. Comme son chef ».Résultat, note le journal : sa campagne est pour le moins « complexe (…). Le candidat étant en détention, son directeur de campagne Moustapha Guirassy s’était chargé de le remplacer sur sa vidéo de campagne de trois minutes. L’enregistrement a été finalement retoqué par le Conseil national de régulation de l’audiovisuel au motif que seul le candidat à la présidentielle peut y apparaître. Depuis, son parti se contente de diffuser des images de campagne et de rassemblements sur le terrain lors du temps d’antenne quotidien qui lui est dédié ».Trois candidats pour le PastefPour compliquer le tout, relève WakatSéra au Burkina Faso, « deux autres candidats portent le même projet que le Pastef, durant les meetings et les tranches d’antennes à la télévision publique sénégalaise. Cette drôle de campagne, menée par les opposants Habib Sy et Cheikh Tidiane Dieye, au nom de Bassirou Diomaye Faye, avec pour figure tutélaire Ousmane Sonko, n’est pas sans risque de déboussoler des militants, pointe encore WakatSéra, des militants qui ne sauront plus, le jour J, devant l’urne, où donner de la tête. Entre trois candidats pour le même projet, ce n’est pas le choix le plus simple à faire ! »La question est maintenant de savoir quand Bassirou Diomaye Faye sera libéré. L’opposant doit bénéficier en principe de la récente loi d’amnistie. Mais pour l’instant, rien ne bouge et les jours de campagne se succèdent.Ousmane Sonko désormais éligible ?Quant à Ousmane Sonko, son horizon judiciaire semble s’éclaircir. En effet, la presse sénégalaise répercute largement l’information ce mercredi matin : « L’État du Sénégal rétablit Sonko, s’exclame WalfQuotidien. L’affaire Sweet-Beauté qui opposait Ousmane Sonko, en détention dans le cadre d’un autre dossier, à la masseuse, Adji Sarr qui l’accusait de "viols répétés et menaces de mort", cette affaire se conjugue désormais au passé, relève le quotidien dakarois. Et pour cause, l’État du Sénégal, qui avait introduit un pourvoi contre la condamnation du maire de Ziguinchor pour corruption de jeunesse, s’est désisté. Ainsi, l’État rétablit le leader du Pastef dans ses droits. »Interrogé par le quotidien 24 Heures, Alioune Tine, fondateur de l’ONG de défense des droits de l’Homme Africa Jom Center, se veut optimiste : « On peut espérer la sortie d’Ousmane Sonko et de Bassirou Diomaye Faye dans les meilleurs délais », affirme-t-il.Peut-être, mais, ça n’est pas pour autant que Sonko pourrait concourir. En effet, tempère le site d’information Senego, « il reste à confirmer si cette révision judiciaire permettrait à Sonko d’être réinscrit sur les listes électorales et d’être éligible, malgré sa condamnation pour diffamation. Selon son avocat, cette affaire pourrait être couverte par une loi d’amnistie, mais une confirmation officielle est nécessaire pour éclaircir cette possibilité ».Les candidats les plus « stylés »Enfin, un moment de détente dans cette campagne présidentielle pour le moins compliquée : la lecture, sur le site Seneweb, de cet article sur les candidats les plus élégants. « Les plus stylés », pointe Seneweb qui reconnait toute la « subjectivité » de ce classement.On va citer les trois premiers : en tête, Cheikh Tidiane Dieye : « Le préféré des jeunes dames. Optant souvent pour les couleurs sombres, neutres, il n’est pas dans l’extravagance, et il allie à perfection modernité et tradition. » En deuxième position, Habib Sy, qui mêle le bleu de ses costumes et le doré de ses cravates et de ses pochettes. Et en troisième position, la seule femme candidate, Anta Babacar Ngom, qui fait « l’unanimité », affirme Seneweb, notamment avec ses « jolis chapeaux ».
3/13/20244 minutes, 10 seconds
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À la Une: le viol et la famine comme armes de guerre en Éthiopie

Un reportage glaçant à lire dans Le Monde Afrique, dans la région du Tigré dans le nord de l’Éthiopie, où l’envoyé spécial du journal a pu se rendre deux ans après la fin de la guerre qui a ensanglanté la province rebelle entre 2020 et 2022.Deux après l’accord de paix, une guerre larvée se poursuit : le sida a fait sa réapparition : « Les associations d’entraide estiment que 15% des femmes ont contracté le VIH durant la guerre civile et redoutent une épidémie faute de campagne de dépistage et de soins. » En effet, « d’une violence inouïe, les affrontements (durant la guerre) auraient fait jusqu’à 600 000 morts, selon le bilan établi par l’Union africaine. Ils ont été aussi accompagnés de nombreux viols. Les autorités régionales du Tigré estiment à 120 000 le nombre de victimes d’abus sexuels ».Deux ans après la fin des combats, poursuit Le Monde Afrique, « la région se relève encore péniblement de la guerre civile. Les estropiés et les "gueules cassées" sont partout en ville. À Makalé, où les camps de réfugiés se comptent encore par dizaines, la mendicité est devenue le seul moyen de subsistance pour tous ces déplacés dans leur propre pays. L’activité économique se trouve presque au point mort et la sécheresse a mené des centaines de milliers de Tigréens au bord de la famine. (…) Fermes abandonnées, bétail mort, cultures à l’arrêt : la sécheresse, puis les pluies destructrices qui ont suivi le conflit armé, condamne à la sous-alimentation plus de 90% des six millions de Tigréens ».Le déni d’Addis-AbebaEt Le Monde Afrique de dénoncer dans son éditorial ce qu’il considère comme un quasi acte de guerre : « Le gouvernement du Premier ministre, Abiy Ahmed, nie cette situation. Les autorités d’Addis-Abeba sont accusées d’abandonner les Tigréens à leur sort afin de parachever la mise à genoux de la province. (…) La famine qui fait rage au Tigré et le déni dont elle est entourée par les autorités éthiopiennes apparaît comme un symptôme supplémentaire d’une dérive contre laquelle la communauté internationale devrait se mobiliser. (…) Dans ce grand pays qui a besoin de réconcilier toutes ses composantes, aucune paix durable ne peut se construire en humiliant une partie de la population, conclut Le Monde Afrique, a fortiori en détournant les yeux du drame humanitaire flagrant qui la frappe. »Tchad : opération séduction électorale ?À la Une également, le Tchad qui va de surprise en surprise. Dimanche, on apprenait que le Premier ministre du gouvernement de transition tchadien, Succès Masra, se portait candidat à la présidentielle du 6 mai. Une annonce qui intervenait huit jours après celle du président Mahamat Idriss Déby Itno. Deux candidats du même bord donc… « L’opposition dénonce une "candidature prétexte", pointe Jeune Afrique, destinée à donner un semblant de pluralité à un scrutin qu’elle considère gagné d’avance par le président de la transition. »Une « drôle de candidature », s’exclame L’Observateur Paalga au Burkina. « Simple jeu de rôle, s’interroge le journal, pour donner un soupçon de crédibilité à une élection dont l’issue finale est connue d’avance ? Car on voit mal ce candidat accompagnateur disputer sérieusement le fauteuil présidentiel, pour ne pas dire le trône, avec celui qui l’a hissé au rang de deuxième personnalité de l’État tchadien. »Eau et électricité gratuitesEt puis ce lundi, autre surprise : le ministre des Finances et du Budget a annoncé la gratuité des consommations d’eau et d’électricité du 1er mars de cette année jusqu’au 31 décembre.Le site camerounais 237online est plutôt dubitatif… « À quelques mois d’échéances électorales majeures, difficile de ne pas y voir une tentative de séduction de l’électorat, au mépris des réalités budgétaires et des impératifs de bonne gestion. Une stratégie à courte vue, qui risque de se retourner contre le pouvoir en place si les promesses ne sont pas tenues ou si les conséquences économiques s’avèrent désastreuses. »WakatSéra à Ouaga est sur la même ligne et s’interroge : « Cadeau de ramadan ou début de campagne électorale ? Où les deux ? En tout cas, la gratuité de l’eau et de l’électricité jusqu’à la fin de l’année, décrétée par le gouvernement tchadien, n’a rien de fortuit. À s’y méprendre, cela ressemble à une manière pour la junte militaire de faire passer plusieurs pilules amères pour les populations tchadiennes. »
3/12/20244 minutes, 10 seconds
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À la Une: ramadan… et campagne électorale

 Au Sénégal, en Arabie Saoudite, en France, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, et dans bien d’autres pays du continent et d’ailleurs, le mois de jeûne débute ce lundi 11 mars. Durant quatre semaines, des millions de musulmans vont s’abstenir de manger et boire durant le jour… Comment appréhender ce jeûne ? Interrogé par le site Sahel Tribune, le docteur Yolissa Coulibaly nous en expose les bienfaits et les risques potentiels : « le jeûne du ramadan offre une opportunité unique de revitaliser le corps et l’esprit, explique-t-il. En se privant de nourriture et de boisson durant les heures de lumière, on permet au système digestif de se reposer. Cette pause aide à purifier l’organisme en favorisant l’élimination des toxines et peut contribuer à une meilleure gestion du poids et à la réduction des douleurs chroniques. Cependant, poursuit le docteur Coulibaly, si le jeûne offre ces avantages, il n’est pas exempt de risques, surtout lorsqu’il n’est pas adapté à la condition physique de la personne. Des symptômes tels que des maux de tête, des étourdissements ou des faiblesses peuvent survenir, surtout en début de jeûne, quand le corps s’ajuste à ce nouveau régime. »Trouver la martingale électoraleAu Sénégal, le mois de ramadan débute quasiment en même temps que la campagne pour l’élection présidentielle… « La profession de foi à l’épreuve de la foi », titre joliment Le Pays au Burkina Faso qui s’interroge : « les Sénégalais, en grande majorité musulmans, prêteront-ils une oreille attentive aux joutes oratoires des politiciens au regard du fait que la campagne coïncide avec le jeûne du ramadan. On peut l’espérer, s’exclame le quotidien ouagalais, tout comme on peut espérer que cette période de pénitence apporte un peu plus de vertu aux hommes politiques, connus pour leur forte propension aux mensonges et aux promesses démagogiques. »Alors justement, « trouver la martingale électorale ! C’est le jeu de la campagne qui a démarré hier dimanche, relève le quotidien 24 Heures à Dakar. Les 19 candidats en lice sont appelés à déployer un véritable aplomb à toute épreuve pour gagner le vote des 7 millions 33 mille 854 électeurs inscrits au niveau national. (…) Bang ! Bang !, lance encore le quotidien dakarois. Tels des shérifs sur leurs canassons, les 19 candidats et leurs coalitions vont dégainer des mesures chocs pour séduire les électeurs et les populations. »Les vieux politiciens « à la retraite ! »Et en effet, c’est parti… Parmi ces mesures chocs : « envoyer les papys à la retraite ! » C’est du moins le souhait d’Anta Babacar, la seule femme candidate et la plus jeune des prétendants. Et c’est la Une de WalfQuotidien. D’après elle, donc, pointe le journal, « les vieux visages qui occupent les postes depuis des années doivent céder la place à une nouvelle génération de leaders. Son appel à la retraite politique a été accueilli par des acclamations enthousiastes de la foule, qui a manifesté son soutien à cette idée de renouveau. »Et au fil des pages de WalfQuotidien, les professions de foi et les slogans se succèdent… « Thierno Alassane Sall, le candidat de la République des Valeurs, compte s’adosser aux recommandations des Assises nationales pour réformer le Sénégal dans son ensemble » ; « Pape Djibril promet 15 milliards par an pour financer les régions » ; « Amadou Bâ, le candidat de Benno, mise sur 22 projets et 6 axes phares pour la croissance économique. Pour une "prospérité partagée et une paix durable", il prévoit d’apporter 13 réformes transversales, notamment sur les volets juridique et institutionnel » ; Khalifa Sall, lui, « promet la renégociation de tous les contrats pétroliers, gaziers et de pêche et une concertation avec les pays de la Cédéao pour une monnaie unique » ; ou encore Déthié Fall qui « promet une gestion transparente des affaires de la République », avec notamment « la criminalisation de la corruption ».Bassirou Diomaye Faye libéré demain mardi ?Enfin, l’un des 19 candidats n’a toujours pas franchi la ligne de départ et pour cause, il est en prison.C’est ce que relève notamment Le Monde Afrique : Bassirou Diomaye Faye, le candidat du Pastef, est sous les verrous « depuis avril sans avoir été jugé. (…) Il devrait bénéficier de la loi d’amnistie générale votée dans la controverse le 6 mars au soir. "Il appartient à la justice de le libérer quand la promulgation de la loi sera faite", explique son avocat ». En principe, six jours après le vote. Bassirou Diomaye Faye pourrait donc être libéré demain mardi.À lire aussiPrésidentielle au Sénégal: les différents candidats font partir leurs caravanes électorales de Dakar
3/11/20244 minutes, 14 seconds
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À la Une: l'élection présidentielle au Sénégal aura bien lieu le 24 mars

L'élection présidentielle au Sénégal aura bien lieu le 24 mars, le Conseil constitutionnel l'a confirmé jeudi 7 mars. Le temps presse donc, et les dates de la campagne électorale sont fixées. Selon Seneweb, elle commencera ce samedi 9 mars à minuit, et elle se terminera le vendredi 22 mars.Walfnet précise de son côté comment sera réparti le temps d'antenne de chaque candidat sur la radio et la télévision publiques. « Trois minutes par jour et par candidat » au premier tour, sept minutes « s'il y a un deuxième tour ».  L'élection présidentielle passionne au-delà des frontières du Sénégal. Ainsi, Mourryaniger ironise sur l'attitude de Macky Sall : « Un mois après l’échéance de la première date de l’élection présidentielle du 25 février, voilà le président sénégalais fixer la date au 24 mars, alors même qu’il y a peu, il ne trouvait guère la faisabilité de fixer la présidentielle à une date si proche du 2 avril, marquant la fin de son mandat constitutionnel ». « Deux mois de perte de temps et de troubles inutiles pour le pays de la Teranga », conclut Mourryaniger.Nouvelle réaction au départ de la Monusco en RDCPolitico.CD se fait l'écho de la réaction de Denis Mukwege. « Le prix Nobel de la paix 2018 a officiellement saisi le Conseil de sécurité pour désapprouver le plan de désengagement signé par la RDC et l’ONU pour un retrait progressif de la Monusco », nous explique Politico.CD, qui reprend les propos de Denis Mukwege, selon lequel « un retrait précipité de la présence des Casques bleus et de la Brigade d’intervention de la Monusco dans un contexte de guerre d’agression et de sur-militarisation de la région risque de laisser un vide sécuritaire extrêmement dangereux pour l’existence même de la RDC et désastreux pour la protection des civils ».Mais quelle solution propose celui qui fut aussi l'un des candidats de la dernière élection présidentielle en RDC ? Denis Mukwege exhorte le Conseil de sécurité à « reconfigurer » plutôt le mandat et de la présence de la Monusco pour réunir les conditions propices à un retrait responsable et durable. D’après lui, « la mission onusienne ne peut pas se retirer du sol congolais au regard de la situation sécuritaire qui prévaut actuellement en RDC, car selon lui, cette dernière tend à embraser toute la région de Grands Lacs ». 8 mars, journée des droits des femmesLa presse africaine consacre peu de place à la journée internationale pour les droits des femmes. À l'exception notable de Wakatsera, au Burkina Faso, qui publie un long plaidoyer en faveur de ces femmes qui, nous dit-il, « ne connaissent pas le jour de l'An, encore moins le 8-Mars. Pour elles, tous les jours se ressemblent par leur lot de corvées d’eau, de lessive, de cuisine, d’éducation des enfants, pour les citadines et de rudes travaux champêtres pour les rurales ».Mais Wakatsera se laisse aussi aller à des commentaires quelque peu malveillants, affirmant que « selon des anecdotes bien malheureuses, certaines ''fêtes'' du 8-Mars ont coûté leurs foyers à des femmes qui ont abandonné, toute une journée, mari et enfants, pour jouir de leurs ''droits'' de manger, boire et danser ».Et ce n'est pas tout. Le site burkinabè se montre pour le moins très prudent vis-à-vis de l'évolution que peuvent espérer les femmes. Il craint en effet que les hommes n'en soient victimes. « Même si ''toutes les femmes sont des reines'', comme le chante l’artiste sénégalais Ismaël Lo, il faudra éviter de faire des hommes leurs sujets taillables et corvéables à merci. Car le risque est grand, pour rétablir encore l’équilibre, d’avoir à inventer des 8-Mars, la journée internationale des droits des hommes », affirme ainsi Wakatsera, qui, on l'aura compris, n'est pas vraiment le meilleur avocat des femmes.
3/8/20243 minutes, 57 seconds
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À la Une: l’horizon s’éclaircit au Sénégal…

Le jeu politique s’est accéléré hier à Dakar… « Processus électoral : c’est fini ! », s’exclame WalfQuotidien en première page. Walf qui résume ainsi la journée d’hier : le Conseil constitutionnel sauve le Sénégal ; le gouvernement est dissous, Sidiki Kaba remplace le Premier ministre Amadou Bâ, candidat à la présidentielle ; et la loi d’amnistie a été votée.Alors c’est fini ? Pas tout à fait puisqu’il y a une certaine confusion sur la date de l’élection présidentielle… « Une élection, deux dates : le Sénégal dans une réelle crise institutionnelle », déplore le site d’information Senego. En effet, précise-t-il, « en conseil des ministres hier, le président Macky Sall a fixé la date l’élection présidentielle au 24 mars. Et le Conseil constitutionnel a utilisé son pouvoir d’injonction en fixant la date l’élection présidentielle au 31 mars. Alors qui va départager ? À noter, relève encore Senego, que l’article 92 de la Constitution prévoit en son alinéa 4 que : “les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucune voie de recours. Elles s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles“. Mais le chef de l'État dispose également dans ses attributions le pouvoir de fixer la date de l’élection présidentielle avant la fin de son mandat. »Alors 24 mars ou 31 mars ? Ce qui est sûr, c'est que le scrutin aura lieu avant le 2 avril, date de l’expiration officielle du mandat de Macky Sall. Et comme le remarque le site DakarActu, « à quelques jours du démarrage du mois béni de ramadan, les candidats vont devoir battre campagne durant la période de jeûne… »Wade et Sonko sur la touche…Autre décision prise par le Conseil constitutionnel hier : la liste des 19 candidats déjà retenus pour participer à l’élection présidentielle est maintenue.Résultat, remarque WakatSéra au Burkina Faso : « le champion du PDS, Karim Wade devrait rester sur la touche ! Tout comme le farouche opposant Ousmane Sonko, même si la loi sur l’amnistie pour les crimes commis dans la période 2021-2024, en lien avec des manifestations ou des accusations politiques, adoptée hier par l’Assemblée nationale, pourrait conduire à sa libération. »L’amnistie : pilule amère pour beaucoup…En effet, l’adoption de cette loi d’amnistie ne faisait guère de doutes… Elle « est passée comme une lettre à la poste », pointe WalfQuotidien. « 94 députés ont voté pour, 48 contre et 2 abstentions. Malgré leur position ambiguë en Conseil des présidents, les députés de Pastef, le parti d’Ousmane Sonko, ont finalement dit non à cette loi. »Une loi qui, certes, devrait permettre la libération d’opposants politiques emprisonnés, mais qui devrait aussi permettre à certains responsables de la police et à certains responsables gouvernementaux de ne pas rendre de compte…Et la pilule est amère pour une bonne partie de l’opposition et de la société civile qui s’est insurgée contre cette loi d’amnistie. Les réactions indignées sont légion encore dans la presse ce matin.Voici notamment ce qu’on peut lire dans le quotidien 24 Heures : « au nom d’un apaisement du climat politique, des vies tristement perdues et des épisodes cauchemardesques vécus par bon nombre de nos compatriotes se verront prochainement jetés aux oubliettes et sans même que des enquêtes puissent mettre la lumière sur cette période noire de la démocratie sénégalaise. »Refondation !Alors, maintenant, pointe le site Seneplus, il faut « relever, rendre impérativement justice et reconstruire. (…) Les Sénégalais doivent se parler avant la prise de fonction du futur président. Que l’élection présidentielle se tienne rapidement avant le 2 avril ! Que la justice soit rendue à toutes les victimes de quelque bord que ce soit ! Que l’ordre soit rétabli afin de fermer définitivement ce chapitre de notre histoire qui nous aura quand même permis de nous retrouver toutes et tous autour de l’essentiel, le Sénégal. A la refondation des socles de notre contrat social ! »
3/7/20243 minutes, 9 seconds
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À la Une: vers l’adoption de la loi d’amnistie au Sénégal

Sauf énorme surprise, l’Assemblée nationale sénégalaise devrait adopter ce mercredi la loi d’amnistie liée aux manifestations politiques meurtrières entre 2021 et 2024. Un projet pour le moins controversé…« Les députés sont convoqués en séance plénière ce matin à 10 h », relève le quotidien 24 Heures. « La Garde des Sceaux, Aïssata Tall Sall, va défendre le projet qui a été adopté hier par la Commission des lois de l’Assemblée nationale. » Et lors de ladite rencontre, stupeur, note 24 Heures : « les quatre députés de Pastef, le parti de l’opposant Ousmane Sonko, se sont tous abstenus. Une attitude qui a surpris plus d’un observateur de la scène politique sénégalaise. Seuls les députés du Parti de l’unité et du rassemblement et celui de Taxawu Sénégal ont rejeté ledit projet. »Agenda caché ?« Que cache cette réserve soudaine de la principale formation d’opposition ? », s’interroge le site d’information Seneplus.Une « neutralité suspecte », s’exclame WalfQuotidien. « Le dialogue indirect engagé depuis quelque temps entre Ousmane Sonko, en détention, et Macky Sall commence à révéler ses secrets, affirme le journal. Même si ses militants et ses responsables nient tout rapprochement avec le régime, l’acte posé, hier, par les députés de l’ex-Pastef lors de l’examen du projet de loi d’amnistie en commission des lois, vient remettre tout en cause. »En effet, « qui ne dit mot consent… », commente WalfQuotidien. « Pastef et ses députés sont donc en faveur du projet puisqu’ils ne s’opposent pas à cette initiative du président de la République, qui est considérée par beaucoup de Sénégalais comme une prime à l’impunité. (…) Aujourd’hui, les faits donnent raison à certains qui avaient très tôt crié au deal entre Macky Sall et Ousmane Sonko. »Antidote à la crise ?Alors, s’interroge Le Monde Afrique, ce projet de loi « sera-t-il, s’il est adopté, l’antidote à la crise politique déclenchée il y a un mois par la décision du chef de l’État de reporter l’élection présidentielle, sans qu’aucune date de scrutin n’ait encore été fixée depuis ? »Réponse du journal : « la polémique qui a suivi son annonce, ainsi que les inconnues qu’il laisse planer dans le moment d’incertitude que vit le Sénégal, incite à la prudence. (…) Le président Macky Sall continue de promettre qu’il s’en ira le 2 avril au terme de son mandat, mais il ne manque pas entre-temps de chercher à semer la confusion parmi ses opposants. »Réconciliation ?« Le Sénégal retient son souffle ! », s’exclame le quotidien Aujourd’hui au Burkina Faso. Aujourd’hui qui estime que « cette loi d’amnistie qui suscite tant de débats passionnés est nécessaire pour le Sénégal qui est à un carrefour crucial de son histoire. La réconciliation et la cohésion nationale doivent être au cœur des préoccupations, tout en veillant à la justice et à la transparence, affirme le quotidien ouagalais. Il est des moments de la vie de la Nation où la cohésion doit s’extraire des querelles politiciennes. (…) Les parlementaires sont (donc) à la croisée des chemins, pointe encore Aujourd’hui, pour permettre une sortie de crise en privilégiant certains piliers de la pure tradition wolof que sont le pardon et la cohésion sociale (…). »Aucune nouvelle du colonel Alpha Yaya Sangaré…À la Une également, cette question posée par WakatSéra : « où donc est passé le colonel-écrivain ? »En effet, depuis son arrestation le week-end dernier à Bamako du colonel malien Alpha Yaya Sangaré, plus aucune nouvelle de ce dernier. L’organisation Human Rights Watch s’inquiète de sa disparition. « Son crime », rappelle le journal : avoir repris dans un livre des passages de rapports de l’organisation de défense des droits de l’homme à propos d’exactions menées par les Forces armées maliennes.Cette affaire a entraîné une véritable « cacophonie au sommet de l’État », pointe Le Challenger à Bamako. Avec tout d’abord la sortie de l’ouvrage du colonel, avec la bénédiction de la hiérarchie militaire, puis sa volte-face et l’arrestation du colonel.Le Challenger qui s’interroge : « comment un ministre a pu présider une cérémonie de dédicace d’un livre, dont il ignore le contenu, dont son entourage n’a pas la maîtrise ? Comment le contenu du bouquin, portant sur une question de sensibilité nationale, a-t-il pu échapper aux services de renseignements ? »Des questions toujours sans réponses, comme celle du sort du colonel Alpha Yaya Sangaré…
3/6/20244 minutes, 21 seconds
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À la Une: une amnistie qui soulève bien des questions au Sénégal…

Le projet de loi d’amnistie, initié par le président Macky Sall, est désormais sur les rails. Il doit être examiné ce mardi par une commission technique composée de 30 députés de la majorité et de l’opposition, avant un débat en plénière à l’Assemblée nationale demain mercredi.Cette amnistie concerne les auteurs de faits commis lors des manifestations politiques entre 2021 et 2024, qui ont fait des dizaines de morts et provoqué d’importantes dégradations matérielles, comme le saccage de l'université de Dakar.Une amnistie qui soulève donc bien des questions…Tout d’abord, « Ousmane Sonko va-t-il retrouver son éligibilité ? », s’interroge le site d’information Senego. L’opposant qui est derrière les barreaux depuis juillet dernier, a été condamné pour des propos diffamatoires, rappelle le site, à l’encontre du ministre Mame Mbaye Niang. Une condamnation qui entre dans le cadre de l’amnistie. Mais qu’en est-il d’une autre affaire ? Celle du salon de beauté Sweet Beauty pour laquelle, accusé de viol par une jeune femme de 20 ans, Adji Sarr, Ousmane Sonko a été condamné par contumace pour corruption de la jeunesse.En effet, pointe Jeune Afrique, « cette affaire privée ne relève pas du type d’infractions énumérées par le projet de loi et les viols allégués par la jeune femme auraient été commis, pour la plupart, avant la date du 1ᵉʳ février 2021 retenue comme point de départ de la période de deux années couverte par l’amnistie. »La colère des familles de victimes…Autre question soulevée par cette loi d’amnistie : quid des familles des victimes de la répression politique ?En effet, rappelle Jeune Afrique, « au sein de l’opposition et de la société civile, cette initiative gouvernementale est décriée dans la mesure où elle aurait notamment pour effet de garantir l’impunité aux membres des forces de défense et de sécurité, soupçonnés de s’être rendus coupables d’exactions contre de nombreux manifestants, dont plusieurs dizaines ont trouvé la mort entre mars 2021 et juillet 2023. »Ce serait donc « une insulte aux familles endeuillées », s’exclame le site Seneplus. En effet, précise-t-il, « alors que plus de 60 personnes ont perdu la vie lors de manifestations politiques depuis 2021, ce projet de loi d’amnistie générale risque de nier le droit à la justice des proches de victimes. » D’ailleurs, rapporte Seneplus, « l’ONG Amnesty international s’est élevée, hier, contre le projet, estimant que son adoption constituerait un affront aux familles des victimes et une prime troublante à l’impunité. »Amnésie collective ?Dans les colonnes de WalfQuotidien, le député Thierno Alassane Sall hausse le ton : « balles réelles, femmes brûlées vives à bord de bus, jeunes handicapés à vie, avenirs calcinés, université saccagée, biens publics et privés détruits. (…) Beaucoup de nos compatriotes porteront, à vie, les stigmates de ces événements, affirme Thierno Alassane Sall. Nous avons tous été directement ou indirectement meurtris. En ces jours de mars où le pays devrait être tenu en haleine par le second tour de la présidentielle, nous voilà face à une tentative d’occulter la vérité pour le bénéfice de quelques-uns. Qui est derrière cette loi ? À qui profite-t-elle vraiment ? Les victimes, les familles, le Sénégal méritent que la lumière soit faite. »L’ancien parlementaire Thierno Bocoum s’emporte également dans le quotidien 24 Heures : « Macky Sall veut nous imposer une amnésie collective, affirme-t-il. Il cherche ainsi à faire table rase sur les crimes ignobles et délits qui ont secoué ce pays durant toute la période visée. C’est un manque de respect notoire envers le peuple sénégalais. »Que va dire la CPI ?Et puis autre interrogation : quelle va être l’attitude de la CPI face à cette amnistie ? Interrogation posée par WalfQuotidien qui pointe que « la Cour pénale internationale, saisie des mêmes faits, risque de faire blocage à ce projet de loi d’amnistie, même adopté par l’Assemblée nationale sénégalaise. »Enfin, le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou conclut, fataliste : « immoler la justice sur l’autel de la paix, voilà ce qu’a choisi le Sénégal, c’est un choix cornéen, un dilemme, mais à la lumière de ce qu’on a vu en mars 2021, et récemment après le report de la présidentielle, l’immunité qui frise l’impunité pourrait être la solution bancale, mais la solution tout de même, pour que le Sénégal tienne son élection présidentielle ce 2 juin 2024 dans la paix. »
3/5/20244 minutes, 11 seconds
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À la Une: massacres en série au Burkina Faso

C’était le 25 février dernier : trois villages ont été attaqués dans la région du Nord. Komsilga, Nodin et Soroe, dans la province du Yatenga. Bilan : environ 170 morts, dont de nombreux femmes et enfants. Le même jour, une mosquée était également attaquée à Natiaboani dans l’est du pays, ainsi qu’une église à Essakane-Village, dans le nord. Là aussi, il y aurait des dizaines de victimes. Qui sont les auteurs de ces massacres ? Les soupçons se portent sur les groupes jihadistes qui sévissent dans ces régions. « Le procureur ouvre une enquête et lance un appel à informations », pointe WakatSéra.« Le Burkina ploie mais ne rompt pas ! », s’exclame pour sa part Aujourd’hui. Ces massacres « viennent rappeler de façon sanguinolente que le combat contre ceux qui tuent, brûlent les champs et provoquent des exodes massifs internes, ces gens-là n’ont pas mis l’arme au pied, mais l’ont toujours en bandoulière. (…) La tragédie sécuritaire du Yatenga est un énième coup que commettent ces attaquants et en même temps appelle à une vigilance éternelle. Il faut saluer, poursuit Aujourd’hui, la sortie du chef d’état-major des armées, le général Simporé qui a informé que le curseur sécuritaire a grimpé pour faire comprendre aux Burkinabè que leurs ennemis pouvaient attaquer à tout moment, via les kamikazes, (…) avec même des possibilités d’attaques de centres urbains. Alerte et risque maximum, donc, mesures exceptionnelles, s’exclame encore le quotidien burkinabé, avec des patrouilles dissuasives et des fouilles des véhicules et engins qui se sont accentuées ce week-end et qui se poursuivent dans les deux capitales Ouaga et Bobo ».Mali : un colonel accuse les FAMaÀ la Une également, la polémique au Mali à propos d’un livre sur le terrorisme, écrit par un colonel malien, et qui incrimine les Forces armées maliennes (FAMa). Cet ouvrage s’intitule Mali : le défi du terrorisme en Afrique. Il a été écrit par le colonel Alpha Yaya Sangaré.Tout avait pourtant bien commencé, relate Maliweb. « Le 24 février dernier, à l’École de Maintien de la Paix, le livre avait été lancé en grande pompe, en présence du Colonel Abdoulaye Maïga, ministre d’État et porte-parole du gouvernement. C’était également en présence de plusieurs officiers supérieurs de l’armée. L’ORTM (la télévision publique) avait (même) consacré un reportage de six minutes à la sortie de ce livre. Avec ce commentaire : "cet ouvrage de 400 pages retrace la problématique de la menace terroriste sur le continent africain, notamment au Mali. (…) L’auteur voit le phénomène du terrorisme sous deux angles. Primo, il fait un bilan contrasté de la lutte anti-terroriste sur le continent africain, particulièrement au Mali. Secundo, il propose des pistes stratégiques de solution pour un avenir plus serein". »Alors « que s’est donc-t-il passé ? », s’interroge Maliweb.Apparemment, la hiérarchie militaire n’avait pas lu l’ouvrage en entier. Dans certains passages, en effet, l’auteur, rapporte Le Monde Afrique, « cite des rapports d’organisations internationales de défense des droits humains documentant des abus de l’armée malienne lors d’opérations antiterroristes ».Une semaine plus tard, « le ministère de la Défense dénonce, affirme-t-il, de "fausses accusations" à l’encontre des FAMa. Et précise que le colonel Alpha Yaya Sangaré sera "soumis à la règlementation en vigueur" ». Le 2 mars au soir, le colonel est arrêté « par des agents cagoulés, venu dans deux véhicules 4/4 et sans plaques d’immatriculation », précise le site Malijet.« Crapaud, anguille ou poisson-serpent ? »Commentaire de L’Observateur Paalga au Burkina Faso : « Plus qu’un pavé dans la mare, c’est une véritable bombe littéraire que le colonel Yaya Sangaré a fait exploser, éclaboussant un parterre d’illustres invités. »Le quotidien ouagalais cite ce proverbe : « Quand un crapaud sort de la rivière pour dire que le crocodile a mal aux yeux, on est fondé à le croire. » Alors, « crapaud, anguille ou poisson-serpent, le colonel Yaya est d’une témérité d’hippopotame, s’exclame L’Observateur Paalga, pour avoir osé mettre les pieds dans le plat des impairs possibles de la lutte contre le terrorisme en Afrique et de la collaboration des FAMA avec le groupe Wagner. Quelle mouche a-t-elle bien pu le piquer pour qu’il transgresse le droit de réserve qui s’impose à tout officier supérieur ? »
3/4/20244 minutes, 6 seconds
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À la Une: l’annonce par Macky Sall de la date de la présidentielle au Sénégal

Ce sera donc le 2 juin. Si la presse sénégalaise relaye cette date, annoncée hier jeudi par le président sénégalais, c’est plutôt celle du 2 avril, jour de la fin de son mandat qui préoccupe les journaux. « La date de mon départ reste absolument ferme », titre Sénégo qui cite Macky Sall.Et après, que peut-il se passer ? « Le brouillard plane sur l’avenir politique du Sénégal », nous dit Seneweb.Mais il n’y a pas pour autant 1 000 scénarios possibles. Rewmi cite le ministre de l’Intérieur : « Nous sommes dans une situation inédite, car la Constitution avait prévu trois cas de figure : l’empêchement, la démission et le décès. »Et ce sera au Conseil constitutionnel de trancher, poursuit Dakar actu : « Soit le conseil choisi que le président de la République ne peut pas partir, il reste en place pendant deux mois pour remettre la clé au président démocratiquement élu. Ou bien, le Conseil constitutionnel constate qu’il y a vacance de pouvoir et c’est le président de l’Assemblée nationale qui devient automatiquement président de la République. »Dans ce dernier cas, précise Dakar Matin : « Tout le processus électoral sera repris, il n’y a plus de droit acquis pour les 19 candidats, car le président de l’Assemblée national doit organiser de nouvelles élections. »Et puis il y a tout de même une dernière possibilité, relayée par l'avocat Abdoulaye Tine, membre de la coalition d’opposition F24 dans les colonnes de Dakar actu : « Si le président ne démissionne pas d’ici le 02 avril, l’opposition et les forces vives prendront leurs responsabilités car, elles ne comptent pas laisser le pouvoir sombrer. »Loi d’amnistie annoncée par Macky Sall lors du dialogue national« La loi d’amnistie ou le second assassinat des martyrs de 2021 à 2024 », titre Seneplus. Le site en ligne qui donne la parole au Collectif des universitaires pour la démocratie, groupe d’intellectuels sénégalais. Pour eux, « l’usage politicien de l’amnistie brouille toute perspective de réalisation d’un avenir collectif empreint de sérénité et d’apaisement ».Jeune Afrique constate que même au sein du camp présidentiel, l’idée ne fait pas l’unanimité. JA cite Samba Sy, ministre du Travail et secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail : « Je ne dis pas que nous ne devons pas nous réconcilier, mais n’oublions pas ce qu’il s’est passé pour que, demain, les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets. »Et le Monde Afrique cite un habitué du palais présidentiel qui assure que « Samba Sy a dit tout haut ce que pensent beaucoup d’élus de la majorité ». Et le quotidien constate que du côté de l’opposition, on voit dans la loi d’amnistie une manœuvre du président sénégalais : « Macky Sall et son équipe sont en réalité hantés par la perspective de devoir répondre de leurs actes, car le peuple ne pardonnera jamais », confie Thierno Alassane Sall, opposant et candidat à la présidentielle. Des arguments soutenus également par des organisations de la société civile, ajoute le Monde Afrique.Mais Jeune Afriquea sorti la calculette et constate que « le texte devrait, sans surprise, être voté par l’Assemblée nationale, où la coalition Benno Bokk Yakaar conserve 81 députés sur 165. La majorité présidentielle pourra également compter sur l’apport de voix des 24 élus du Parti démocratique sénégalais (PDS, de Karim Wade), son nouvel allié de circonstance au sein de l’opposition ».Mort de l’opposant Yaya Dillo au TchadTrès factuelle, la presse tchadienne se fait l’écho de l’annonce par le procureur de la république de la mort de Yaya Dillo lors de « l’assaut au siège du Parti socialiste sans frontières » ce mercredi 28 février.Tchad Vision relaye le bilan :« Une dizaine de morts, de nombreux blessés et 26 interpellations. »Le pure player qui ajoute que « d’après la version officielle, les forces de l’ordre se sont déployées en riposte, à l’attaque des locaux des services de renseignements ».Jeune Afrique précise les circonstances et les raisons de cette attaque : « Des éléments du PSF sont arrivés à bord de onze véhicules afin de libérer Abakar Torabi, le secrétaire chargé des finances de leur parti. Ce dernier est suspecté d’avoir fomenté, le 19 février, une tentative d’assassinat contre le président de la Cour suprême. »JA constate que « le flou demeure à Ndjamena, ou les réseaux téléphonique et internet sont largement perturbés ». Tchad infos observe de son côté« une reprise timide des activités » dans la capitale.
3/1/20244 minutes, 2 seconds
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À la Une: la présidentielle au Sénégal fixée au 2 juin…

« Une éclaircie dans la grisaille ! », s’exclame le site d’information sénégalais Seneweb. « Les dialoguistes ont trouvé un consensus pour le 2 juin » : date à laquelle devrait se tenir le scrutin présidentiel.Et par ailleurs, « Karim Wade partant », constate DakarActu qui note en effet que « Karim Wade, candidat recalé du fait de sa double nationalité » devrait être finalement sur la ligne de départ.« Macky fait réintégrer Karim », titre WalfQuotidien en première page.C’est « pour l’instant le grand gagnant du dialogue national », commente le quotidien dakarois. Il « fait la pluie et le beau temps depuis Doha, son “exil forcé“ », relève encore le journal.Depuis « la collaboration de son parti, le PDS, avec la coalition au pouvoir, c’est par lui que tout passe et c’est par lui que tout retourne. »Amnisties…Un autre recalé pourrait bien aussi refaire son apparition : c’est Ousmane Sonko. « En détention depuis juillet, rappelle Le Monde Afrique, le principal rival de Macky Sall avait été écarté de la course à la présidence à cause de sa condamnation à six mois de prison de sursis pour “diffamation“. Il pourrait bénéficier d’une future loi d’amnistie générale que Macky Sall a appelée de ses vœux avant-hier. Elle concernerait les faits liés aux troubles politiques qui ont eu lieu depuis 2021. »Et cette future loi d’amnistie fait d’ores et déjà polémique… C’est ce que relève Jeune Afrique : car au-delà du cas d’Ousmane Sonko, elle « pose la question de l’impunité dont pourraient bénéficier les responsables de la mort de dizaines de personnes tuées au cours de manifestations dans les dernières années du régime de Macky Sall. »« Ces délits et crimes que Macky veut effacer », s’insurge WalfQuotidien. Walf qui constate également que « Macky Sall pourrait profiter de cette amnistie pour effacer les fautes de gestion de ses collaborateurs », dont des faits de violences, mais aussi des faits de détournements de fonds publics…Que va dire le Conseil constitutionnel ?Voilà pour les principales mesures décidées au cours de ce dialogue national. Reste que « plusieurs obstacles juridiques et politiques restent à surmonter, pointe Le Monde Afrique. C’est désormais Macky Sall qui est chargé de mettre en œuvre les recommandations du dialogue national, mais il faudra aussi qu’elles passent l’examen du Conseil constitutionnel, précise le journal. L’élargissement de la liste des 19 candidats désignés par cette même instance pourrait par exemple être retoqué. »D’ailleurs, relève encore Le Monde Afrique, « 17 des 19 prétendants, dont les dossiers de candidatures avaient été validés pour l’élection présidentielle, ont boycotté le dialogue national. Et 15 d’entre eux ont déposé un recours devant le Conseil constitutionnel avant-hier pour “dénoncer, disent-ils, la carence du président Macky qui use de dilatoire politicien“. »Les manifs vont-elles se poursuivre ?Alors que va décider le Conseil constitutionnel ? WakatSéra au Burkina Faso s’interroge… « L’option sortie de la cuisine du dialogue national, boycotté par une partie de l’opposition et des candidats à la présidentielle, cette option sera-t-elle retenue par les Sept Sages qui ont déjà rejeté le décret de report au 15 décembre de l’élection, décret pris par Macky Sall alors que la campagne électorale allait démarrer pour l’élection du 25 février ? (…) En attendant le verdict des Sept Sages, c’est la réaction de cette frange importante de l’opposition et de candidats ayant passé le tamis du Conseil constitutionnel qui sera décisive pour la suite des évènements. (…) C’est dire, pointe encore WakatSéra, que le Sénégal ne s’est visiblement pas encore assuré l’apaisement que dit vouloir Macky Sall en sortant ce dialogue national de son bonnet magique ! Les manifestations de rue, pacifiques, mais qui ont déjà fait au moins trois morts, vont-elles continuer de plus belle ? Ou bien, au contraire, les opposants mettront-ils de l’eau dans leur bissap en dépassant le fétichisme des dates ? C’est certain, conclut le quotidien ouagalais, le déficit de confiance est bien réel et pourrait éloigner davantage Macky Sall de ses interlocuteurs, qui n’acceptent pas de subir le changement des règles du jeu en plein match ! »
2/28/20244 minutes, 2 seconds
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À la Une: le dialogue national, et le projet de loi d’amnistie voulus par Macky Sall au Sénégal

Le Soleil plante le décor : « le Centre international de conférence Abdou Diouf de Diamniadio » et cite l’acteur principal : Macky Sall qui annonce « un projet de loi d’amnistie des faits qui se sont déroulés entre 2021 et 2024 ». Il sera adopté en Conseil des ministres dès demain, mercredi, avant d’être présenté à l’Assemblée nationale.Et le président sénégalais cité par Le Monde Afrique explique les raisons de cette amnistie : il s’agit de « pacifier l’espace politique, de raffermir davantage la cohésion nationale »Pour Senego, il y a chez Macky Sall « une volonté d’apaisement du climat social, de pardon, d’oubli et de réconciliation nationale ».Parmi les personnes incarcérées, note Le Monde Afrique : « des personnalités politiques de premier plan, dont l’opposant antisystème Ousmane Sonko, au cœur de l’agitation, et son second, Bassirou Diomaye Faye, candidat à la présidentielle ». Le journal rappelle que « des centaines d’opposants ont déjà été libérés depuis dix jours ».Mais certains acteurs refusent une telle loi d’amnistie. Leur crainte, relayée par Le monde Afrique, que cette amnistie « efface les actes reprochés à des responsables gouvernementaux ou sécuritaires ». Pour eux, ajoute le quotidien, il s’agit d’un piège.La presse sénégalaise se fait aussi l’écho d’une certaine forme de lassitude chez Macky Sall« J’ai envie de partir », « j’en ai assez ». Les quotidiens relayent les mots du président sénégalais depuis le Centre international de conférence Abdou DioufObjectif de Macky Sall rappelé par Seneweb, « trouver un consensus pour un scrutin crédible sous l'observation nationale et internationale ».Le Monde Afrique précise que ces discussions se déroulent « avec quelques centaines de responsables politiques, de chefs religieux et de représentants de la société civile, mais en l’absence de certains des protagonistes de la crise, à commencer par dix-sept des dix-neuf candidats retenus en janvier pour la présidentielle par le Conseil constitutionnel ».Dakar Matin cite d’ailleurs Macky Sall : « La date sera fixée par décret, quelles que soient les agitations des uns et des autres ».Le président sénégalais qui s’adresse ainsi à ceux qui boycottent le dialogue, observe Seneweb : « Ceux qui ont refusé de répondre à ce dialogue ne le font qu'à eux-mêmes, pas au président de la République ».Et à en croire Dakar Actu, il y a peut-être de la fatigue chez Macky Sall dont le site en ligne relaye les propos sur la date de la présidentielle : « Il y a des milliers de juristes au Sénégal. Sur ce point, s’il n’y a pas consensus, il reviendra au Conseil constitutionnel de trancher. Ma position est connue de tous : Trouver un consensus pour aller à une joute libre transparente. Il y a trop de surenchères malheureusement sans fondement ».En attendant, Le Monde Afrique rappelle qu’hier : « Un certain nombre des concurrents de Macky Sall se sont rendus à la Cour constitutionnelle pour demander à ses membres de constater formellement le manquement du chef de l’État à son devoir d’organiser la présidentielle. Le quotidien qui cite l’un d’eux, Cheikh Tidiane Dieye. Pour lui, ce dialogue national est « une pièce que le chef de l’État aurait pu organiser au Grand Théâtre de Dakar. »Pas de date exacte pour le scrutin à l’issue de cette première journée de discussions, mais un vœu formulé par Macky Sall et relayé par Dakar Matin : « tenir l’élection avant l’hivernage ». « D’ici juin juillet, précise » Le Monde Afrique.En Guinée, la presse revient largement sur la grève générale…Une grève à l’appel à l’initiative des centrales syndicales des secteurs public, privé et informel, précise encore Le Monde Afrique qui en rappelle l’objectif : « obtenir la baisse des prix des denrées de première nécessité et la fin de la censure médiatique ».Un mouvement « largement suivi à Conakry » constate Guinée 7.com. De Matoto à Kaloum, le site en ligne parle d’une « très faible affluence » sur les routes.Au-delà de la capitale, le mouvement touche toutes les villes du pays comme Labé ou la grève a été « suivie à 85 % » selon le secrétaire général de la CNTG cité par Aminata.Il n’y a qu’à Siguiri, à 800 km de la capitale, que le mouvement serait moins suivi, selon Guinéenews. Le média en ligne constate bien une « paralysie dans le secteur bancaire ». Mais « le commerce a fonctionné normalement, idem dans les écoles. Les compagnies minières tournent à plein régime ».Mais certains doutent de la véracité des informations relayées par GuinéeNews. Aminata relaye ce matin les propos du mouvement syndical qui « condamne les contre-vérités de GuinéeNews sur l’état de la grève ».
2/27/20244 minutes, 8 seconds
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À la Une: on a voté hier au Sénégal !

La presse sénégalaise se fait l’écho de ces « simulacres de bureaux de votes improvisés à Dakar » hier, dimanche, à l’initiative du collectif citoyen Aar Sunu Election, Préservons notre élection en français.Une journée de « deuil national et de vote miniature » résume Seneplus.Parce que « Si tout s'était passé comme prévu » rappelle Dakar Actu, « des millions de Sénégalais auraient fait la queue ce dimanche devant des écoles pour élire leur cinquième président. Mais rien ne s'est passé comme prévu et certains ont tenu à glisser un bulletin symbolique dans une urne factice ».Une façon, constate Seneplus de « marquer leur frustration de voir leur droit de vote confisqué ».Au Burkina Faso, Wakatsera rappelle le « phare de la démocratie » qu’est le Sénégal et se prend à rêver que les élections ont bien eu lieu hier : « À travers une élection ouverte, inclusive et démocratique, les sénégalais ont accompli leur devoir constitutionnel et attendent leur prochain président. Mais ce serait en attendant Godot, car cette élection ne connaîtra de gagnant que celui qui a pris forme dans la tête de chaque électeur. »Dakar Actu donne la parole à deux femmes, deux médecins qui ont tenu à se rendre dans un de ces bureaux de vote improvisés hier : elles votent depuis qu'elles ont l'âge de le faire. « Voter, et voter à la date convenue, cela a toujours été, dans notre culture conclue, l’une d’entre elle ».Mais la date reste à convenir donc… à travers le dialogue proposé par Macky Sall à partir d’aujourd’hui. Le quotidien précise ceux qui y sont conviés : « les candidats qualifiés et recalés et tous les acteurs politiques et sociaux ».Mais pour l’instant, c’est plutôt un dialogue de sourds ?Et le Monde Afrique résume plutôt bien le problème :« Le président appelle au dialogue, l’opposition à la tenue de l’élection ». L’appel de Macky Sall reste peu entendu euphémise le quotidien.Dakar Actu est plus précis : « Aar Sunu Election et 16 des 19 candidats homologués refusent de prendre part aux discussions ». Le quotidien qui constate aussi que « Les forces de sécurité ont empêché hier les 16 concurrents de se réunir sur un terrain où ils avaient donné rendez-vous à leurs supporteurs ».Le site en ligne raconte que certains se sont « rabattus vers le siège de l'un des principaux candidats, Khalifa Sall ». Sur place, ils « ont procédé à un vote fictif avec un bulletin noir RIP 25 février, pour Repose en paix 25 février ».Et on peut se poser la question de savoir si le dialogue proposé par Macky Sall n’est pas lui aussi mort-né.La presse sénégalaise égrène les noms des candidats ou partis qui refusent la main tendue du président sénégalais.Senego cite ce lundi matin le président de la Plateforme Politique Avenir : « Nous avons déchiré son invitation… Mais il persiste en disant qu’il recevra 19 candidats. Lesquels ? » se demande Cheikh Tidiane Dièye.Au Burkina Faso, Wakatsera constate en tout cas que « le Sénégal présente un nouveau cas d’école pour la CEDEAO qui vient de lever les sanctions contre les pays qui ont connu des putschs militaires dans la sous-région ».C’était lors d’un sommet extraordinaire à Abuja ce week-end…« Avec pour témoin oculaire, un certain Macky Sall engagé dans une aventure ambigüe » glisse WakatSéra au Burkina.Jeune Afrique constate d’ailleurs que « l’organisation sous-régionale est également mise à l’épreuve par la crise politique au Sénégal, mais le sujet n’a pas été mentionné samedi ».La presse nigérienne se veut très factuelle, relaye les décisions prises lors de ce sommet extraordinaire à Abuja, le soulagement des populations après l’annonce de la levée des sanctions.En Guinée en revanche,Ledjely parle « du chantage payant des pays de l’AES » (l’Alliance des États du Sahel)Pour le site en ligne, « Le Mali, le Burkina Faso et le Niger contraignent Bola Tinubu et les autres dirigeants de l’organisation à capituler ».« Quel contraste ! En juillet 2023, le président nigérian avait fait valoir une fermeté extrême contre les coups d’Etat militaires dans l’espace ouest-africain ».Et bien pour Le Pays : « le rétropédalage de ce week-end ne va pas absoudre la Cédéao pour autant, sans doute encore moins susciter le « retour au bercail » des trois dissidents qui doivent être en train de boire actuellement leur petit lait en multipliant les rebuffades, parce qu’« il n’y a rien en face » poursuit le quotidien burkinabé.De son côté, Aujourd’hui le Faso estime que « 50 % du différend avec l’AES est résolu, reste la question du modèle politique. » Question effleurée par Bola Tinubu cité par le quotidien et qui appelle à « Revoir l’approche de la Cédéao quant au retour de l’ordre constitutionnel chez quatre pays membres ».Pour Le Pays, deux questions se posent après le sommet extraordinaire de samedi : « les trois dirigeants de Bamako, Niamey et Ouagadougou oseront-ils franchir le Rubicon » et saisir la main tendue par la Cédéao. Le site en ligne se demande aussi si l’organisation ouest-africaine « pourra sauver ce qui reste de ses meubles…. »
2/26/20244 minutes, 24 seconds
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À la Une: Macky Sall ne fixe pas de date pour l'élection présidentielle

C'était un entretien très attendu ce 22 février au soir, entre le président sénégalais et les journalistes de plusieurs médias nationaux. Macky Sall allait-il annoncer la date de la prochaine élection présidentielle ? Eh bien non. Pas de date pour cette élection. En revanche, le président sénégalais a été précis sur son rôle en tant que chef de l'État. « Ma mission s'arrête le 2 avril à la tête du pays », titre le Quotidien reprenant les propos de Macky Sall.Le Quotidien qui poursuit : « Si l’élection est tenue d’ici là, le président fera sa passation. Sinon, ce sera au Conseil constitutionnel de fixer la suite des règles de la compétition. Est-ce ce qu’il y aura un président de transition ? Qui va l’assurer ? » se demande encore le journal sénégalais, qui conclut : « Pour le président Sall, c’est le dialogue qui se tient lundi et mardi qui doit fixer les contours de cette élection. »« Dans le flou, Macky Sall tente de trouver une issue, remarque de son côté Seneplus. En l'absence d'accord, la balle sera dans le camp du Conseil constitutionnel, appelé à trancher définitivement. En attendant, le flou demeure sur l'organisation de l'élection présidentielle et sur la période de transition qui s'ouvrira après le 2 avril, plaçant le Sénégal dans une situation sans précédent depuis son indépendance. »La libération des opposantsC'est Seneweb qui fait sa Une sur ce point précis et titre : « Macky Sall annonce une bonne nouvelle pour Ousmane Sonko. Pourrait-il bénéficier d'une liberté provisoire ? "Je n'ai aucune objection, je regarde le pays, je ne regarde pas une personne" », a assuré le président sénégalais. Interrogé sur la possibilité « d'une liberté provisoire pour Sonko et Diomaye », il a répondu : « Oui c'est possible, ça va dépendre de leurs avocats, de la justice." »DakarActu va plus loin, estimant que le président « a donné des gages" hier soir, en affirmant : « Je ne suis pas contre la libération d’Ousmane Sonko. »Réconciliation en Côte d’Ivoire« Vers la réconciliation nationale : le président Alassane Ouattara accorde la grâce présidentielle à 51 personnes, dont Dogbo Blé et Soul to Soul », titre l'Infodrome. Ces deux hommes sont « désormais libres », nous dit le site ivoirien, et « ces libérations interviennent dans le cadre d'une grâce présidentielle en faveur des prisonniers civils et militaires des crises socio-politiques qu'a connu la Côte d'Ivoire de ces dernières décennies. »Fraternité matin de son côté, précise que le chef de l'État a dit « avoir une pensée pour les victimes ainsi que leurs familles, et leur témoigne à nouveau, sa compassion et son soutien ».De son côté, Wakatsera, au Burkina Faso, revient plus précisément sur le cas de Koné Souleymane Kamagaté, plus connu sous le pseudonyme de « Soul to Soul », présenté comme « l’un des fidèles de l’ancien Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, avec qui ils ont connu des vertes et des pas mures sous la période de la rébellion en Côte d’Ivoire. Soul to Soul avait "refusé de monnayer sa liberté" et malgré sa période de disgrâce, affichait son soutien à son ami Guillaume Soro qui n’a eu de cesse de lui envoyer ses encouragements pour l’épreuve difficile qu’il traversait », ajoute Wakatsera qui conclut : « Quant à Bruno Dogbé Blé, c'est l’un des fidèles de l’ancien président Laurent Gbagbo, il lui est toujours resté loyal. »Pour le site burkinabè, il y a de la réconciliation dans l'air en Côte d'Ivoire : « Cette décision du président Ouattara, va à n’en point douter contribuer à réconcilier les Ivoiriens qui se sont mis ensemble pour pousser leur onze national et remporter la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations, le 11 février dernier. »
2/23/20244 minutes, 8 seconds
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À la Une: la présidentielle au Sénégal, quand, comment et avec qui?

On en saura doute plus ce jeudi soir à partir de 19 heures, heure locale, avec la conférence de presse du président Macky Sall qui sera face aux médias : un face-à-face retransmis en direct par la RTS.« Un face-à-face redouté, s’exclame WalfQuotidien, et où chaque mot aura son importance dans un contexte où la liste des décès, à la suite des manifestations contre le report de la présidentielle, s’est allongée avec la mort de Prosper Clédor Senghor, étudiant à l’université Gaston Berger qui a succombé, hier, à ses blessures à l’hôpital principal de Dakar. La déclaration du président Sall intervient dans un moment critique, où il est attendu sur une date ferme pour la tenue de l’élection présidentielle. Concernant ce point, la Société civile a déjà pris les devants en proposant la date du 3 mars, là où la nouvelle plateforme Aar sunu élections (protéger notre élection) avance la date du 10 mars. »En attendant, « Macky Sall entretient toujours le flou, constate encore WalfQuotidien. En Conseil des ministres hier, Macky Sall a donné instruction à son ministre de l’Intérieur pour, a-t-il dit, "une date qui sera fixée très prochainement" ».Dysfonctionnement démocratique ?« Va-t-il encore nous baratiner en jouant le clair-obscur ?, s’interroge pour sa part le quotidien 24 Heures. Le peuple est dans un stress permanent depuis l’annonce qui a cassé le décret de convocation du corps électoral pour le 25 février. Les Sénégalais font face à des bourrasques particulièrement capricieuses qui ont déjà fait quatre morts et à une pression des partenaires techniques et financiers qui surveillent le pays comme du lait sur le feu. L’alerte est au rouge, prévient 24 Heures, et le président de la République, et encore moins sa famille politique, ne doit détourner le regard. Personne ne doit le pousser à frapper de mépris la décision du Conseil constitutionnel, au profit d’une bande qui ne compte pas lâcher le pouvoir. Tout ce mal vécu chez les populations provient du sentiment qu’elles en ont marre d’un système politique et social injuste et asymétrique », lance encore le quotidien dakarois qui conclut : « Notre modèle démocratique ne fonctionne pas bien. Ne nous y trompons pas ! »Apaisement ?En attendant, on assiste à une certaine décrispation, avec une vague de libération de détenus politiques. L’opposant Ousmane Sonko pourrait être concerné.C’est que pointe Le Monde Afrique : « Après une directive du chef de l’État adressée à son gouvernement "pour pacifier l’espace public", près de 350 détenus, pour la plupart sympathisants d’Ousmane Sonko arrêtés lors des manifestations de mars 2021 et juin 2023, ont été placés en liberté provisoire. "Nous sommes dans le sens de la décrispation, dans le sens de l’apaisement de la tension politico-sociale", a déclaré avant-hier la ministre de la Justice Aïssata Tall Sall, n’excluant pas qu’Ousmane Sonko et son second, Bassirou Diomaye Faye – dont la candidature à la présidentielle a été validée malgré son incarcération – soient également élargis. »Compromis ou compromission ?Alors va-t-on vers une entente entre Macky Sall et Ousmane Sonko ? « Les deux hommes ont des raisons objectives de fumer le calumet de la paix, affirme Le Pays au Burkina Faso. Du côté du président sénégalais, une entente avec le leader de l’ex-Pastef, dont il connait les capacités de mobilisation et de nuisance, pourrait ouvrir la voie à une collaboration politique en cas de victoire de l’un ou de l’autre camp à la présidentielle. Pour ce qui est d’Ousmane, il s’agit, en premier lieu, de se faire réhabiliter dans ses droits civiques et politiques. On le sait, par le fait du prince, Macky Sall a les clés qui peuvent offrir les portes de la participation à la présidentielle d’Ousmane Sonko. L’un dans l’autre, il y a de quoi aller à des compromis dynamiques entre les deux hommes. »Reste que « ces dernières années, tempère Le Monde Afrique, les concertations avec le pouvoir ont souvent été périlleuses pour les opposants, parce qu’elles pouvaient être perçues comme une preuve de compromission par une partie de l’opinion publique et de l’opposition. Pour l’heure, les responsables de l’ex-Pastef invoquent "l’absence d’information et d’accès à Sonko", ou encore un débat "pas à l’ordre du jour" au sein de la formation, mais ils tiennent aussi à rappeler ne jamais avoir été opposés à un dialogue avec le pouvoir ».
2/22/20244 minutes, 12 seconds
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À la Une: la RDC et le Rwanda au bord de la déclaration de guerre

Les combats et les bombardements se poursuivent autour de la ville de Goma dans l’est de la RDC. Et le ton monte dans la presse congolaise. Le bi-hebdomadaire Le Nouvel Observateur montre du doigt le Rwanda : « La localité de Mushaga, située non loin de la ville de Goma, vient de tomber entre les mains des terroristes du M23, soutenus ouvertement par leur mentor rwandais Paul Kagame. L’objectif principal, dénonce le journal, est d’asphyxier le chef-lieu de la province du Nord-Kivu avant de jeter un dernier assaut pour son occupation définitive (…). À travers cet acte, ces hors-la-loi viennent une fois de plus de défier et la RDC et la communauté internationale, s’exclame Le Nouvel Observateur. Cette attitude belliciste du dictateur qui trône sur le pays des mille et une collines, en dépit de plusieurs résolutions prises par les pays de la sous-région, prouve à suffisance qu’il n’a aucun respect vis-à-vis de ses pairs. Son arrogance est mise à nu. »Une armée congolaise trop faibleEt le bi-hebdo congolais de s’en prendre également aux autorités de Kinshasa qu’il accuse d’inaction. « Le gouvernement, éléphantesque, a coûté très cher au trésor public, mais présente un bilan catastrophique. Aucune mission principale n’a été accomplie, notamment celle de monter une armée forte et puissante. »Récemment, le site spécialisé sur la RDC, Afrikarabia, pointait « l’extrême faiblesse de l’armée congolaise, mal équipée, mal payée, mal commandée et surtout avec une chaîne de commandement largement corrompue : une armée qui ne permet pas au chef de l’État de mener des opérations militaires de grande envergure sur son propre territoire, et encore moins sur un théâtre extérieur que serait le Rwanda ».Malgré tout, depuis sa réélection, le président Tshisekedi multiplie les déclarations martiales, affirmant qu’il est prêt à déclarer la guerre au Rwanda.Dialogue de sourdsD’autant que le dialogue de sourds se poursuit entre Kinshasa et Kigali. C’est ce que pointe Le Monde Afrique : « Félix Tshisekedi a répété (le week-end dernier) à Addis-Abeba que Kinshasa "ne négocierait jamais avec le M23" – qu’il classifie parmi les organisations terroristes –, créé et manipulé par le Rwanda. Pour autant, Kinshasa n’est pas résolu à s’asseoir à la même table que Paul Kagame à n’importe quel prix. "Le préalable à toute discussion directe avec Kigali est le départ de tous les soldats rwandais de RDC", a rappelé Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement. »Et puis côté rwandais, poursuit Le Monde Afrique, « les trente années de conflit et d’instabilité dans la région des Grands Lacs – depuis le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994 – découlent de "l’incapacité constante" de Kinshasa à assurer "la protection des droits et des vies des Tutsi congolais". En substance, toujours pour Kigali, le M23 ne serait qu’un mouvement congolais créé pour la défense de la communauté tutsie ».Pour Le Pays au Burkina, l’argument ne tient pas. « Le Rwanda répond à qui veut l’entendre qu’il a le droit de se défendre. Pourtant, bien des observateurs estiment que Paul Kagame cherche à déstabiliser son voisin pour mieux piller les richesses de la RDC. »Une nouvelle médiation menée par l’Angola ?Pour leur part, les pays occidentaux, États-Unis et France en tête, accentuent la pression sur le Rwanda et poussent l’Angola à relancer un processus diplomatique moribond.« Le président Joao Lourenço devrait lancer une nouvelle initiative dans les prochains jours, croit savoir Le Monde Afrique. Les présidents rwandais et congolais devraient se rendre à Luanda pour des rencontres bilatérales destinées à préparer la voie pour des négociations directes. » En tout cas, conclut Le Monde Afrique, « le temps presse, au risque d’une internationalisation du conflit ».Effectivement, pointe WakatSéra, « la patate chaude est désormais dans les mains du médiateur Joao Lourenço. Mais le faiseur de paix angolais, visiblement, ne sait plus par quel bout prendre la chose pour rabibocher Kagame et Tshisekedi, tant la fracture entre les deux est abyssale ».Alors s’interroge le site ouagalais, « à moins d’une guerre ouverte, de quels moyens de pression disposent aujourd’hui, la France, la Belgique et les États-Unis pour mettre fin à l’implication présumée du Rwanda dans l’offensive guerrière du M23 ; le Rwanda qui vient de disposer des missiles sol-air sur son territoire ? (…) Est-ce définitivement le point de non-retour qui est atteint entre le Rwanda et la RD Congo ? »
2/21/20244 minutes, 26 seconds
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À la Une: la Guinée sans gouvernement

Le chef de l’État, le général Mamadi Doumbouya, a fait le ménage. Le gouvernement de transition a été dissous hier lundi. « Les secrétaires généraux des différents départements ministériels vont assurer la gestion des affaires courantes », pointe le site AfricaGuinée. Mais ça ne s’arrête pas là : « Les ministres sont sommés de restituer sans délai leurs véhicules de service et d’escorte. Et leurs comptes bancaires ont été gelés. » Commentaire d’Africa Guinée : « Le CNRD resserre l’étau autour des membres du gouvernement dissous. »Il faut dire que ces limogeages interviennent dans un contexte plutôt délicat pour l’exécutif. En effet, précise Guinée 7, « les difficultés s’enchainent en Guinée. Les citoyens déplorent le manque d’électricité, la restriction de l’accès à internet et aux médias privés. Sans compter le panier de la ménagère devenu insupportable. Et le peu d’avancées notables dans le cadre politique ».Crise multiformeEn fait, analyse Ledjely, autre site guinéen, « depuis de longs mois, le président de la Transition se plaignait déjà du peu d’efficacité du gouvernement. À plusieurs reprises, il a fait des remontrances aux ministres. Il s’y ajoute que depuis environ trois mois, il règne une crise multiforme dans le pays. De la restriction des réseaux sociaux au brouillage des ondes de certaines radios, en passant par la crise du carburant, la dégradation de la desserte en courant électrique et l’augmentation des denrées de première consommation, tout cela donnait au pays l’allure d’une cocotte-minute pouvant exploser à tout moment ».Et Ledjely de s’interroger : « Dans un tel contexte, le gouvernement passe-t-il pour le fusible qui devait sauter pour permettre au CNRD de souffler ? » Et « de cette dissolution, peut-on espérer un dégel du climat sociopolitique et une amélioration des rapports entre la junte et les acteurs les plus importants de l’échiquier politique ? »Pour WakatSéra au Burkina, « la transition en Guinée, qui demeure floue, sans contour et sans contenu, fait naître désormais beaucoup de questionnements. Ce qui n’est pas forcément bon signe pour le nouveau général de l’armée guinéenne, Mamadi Doumbouya ».Goma encercléeÀ la Une également : l’étau se resserre autour de Goma dans l’est de la RDC. Avec ce reportage à lire dans Le Monde Afrique. « Depuis que les insurgés ont repris les armes, fin 2021, jamais les combats n’ont été aussi intenses dans les environs de Goma, où plusieurs centaines de milliers de déplacés ont trouvé refuge, constate l’envoyée spéciale du journal. "À chaque fois que nous quittons un lieu pour un autre plus sûr, les rebelles finissent par nous rattraper", se désespère Esdras Dogo, un déplacé de Lac Vert qui erre depuis plus d’un an : "nous n’avons plus d’endroit où aller. Nous ne bougerons plus, quitte à mourir ici". »Sur le plan diplomatique, rien n’avance, constate encore Le Monde Afrique. « L’implication de Kigali a été une nouvelle fois pointée par les États-Unis, samedi, dans une déclaration du département d’État demandant au Rwanda de retirer ses soldats présents en RDC ainsi que ses missiles sol-air. »Hier, lundi, « des manifestants anti-Rwanda ont brûlé, dans les rues de Goma, des drapeaux de pays occidentaux, accusés de soutenir Kigali. À Kinshasa, la colère est aussi montée d’un cran. Le 12 février, plusieurs véhicules diplomatiques avaient été caillassés et des pneus calcinés devant le siège de la mission de l’ONU et les ambassades de France et des États-Unis. »Escalade ?« Jusqu’où iront les conséquences de l’offensive du M23 dans l’est de la RDC ? », s’interroge pour sa part Jeune Afrique. Car le ton monte de part et d’autre. « Félix Tshisekedi, réélu pour un second mandat à la tête du pays en décembre dernier, a récemment mis en garde Kigali, affirmant qu’à "la première escarmouche", il n’hésiterait pas à déclarer la guerre à son voisin. » Et « dimanche, c’était au tour du Rwanda de se montrer menaçant ». Kigali a accusé les autorités congolaises de vouloir « envahir le Rwanda » et a annoncé avoir mis en place des mesures « pour assurer une défense aérienne totale de son territoire ».
2/20/20244 minutes, 10 seconds
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À la Une: l’Union africaine en plein marasme…

C’est dans un « contexte de crises tous azimuts, constate Ledjely en Guinée, que s’est tenu ce week-end le 37ᵉ sommet de l’Union africaine sur les hauteurs d’Addis-Abeba. Le conclave des présidents s’est borné à constater l’échec de l’instance panafricaine face à tous ces foyers de tension », estime le site d’information guinéen qui détaille : « le Mali, la Guinée, le Tchad, le Burkina Faso, le Niger et le Gabon, sont tous en transition à la suite de coups d’État militaires. Depuis environ un an, le Soudan qui n’était déjà pas en bonne santé, est déchiré par une guerre (…). Quant à la RD Congo, les promesses électorales du président Tshisekedi peinent à ramener la paix dans l’est du pays. Entre l’Éthiopie et la Somalie, le mur de la méfiance et des suspicions s’épaissit chaque jour. Enfin, au Sénégal, si le Conseil constitutionnel a courageusement pris ses responsabilités face à Macky Sall, ce dernier ne semble toujours pas disposé à entendre la voix de la raison. »Pourquoi cet immobilisme de l’UA ? « Nos dirigeants ne veulent pas assumer leurs responsabilités », affirme Ledjely. Leur « conception du pouvoir se limite à sa dimension jouissive. Collectionner les belles voitures, les maîtresses et les villas luxueuses, voici ce qui les préoccupe. La place et le rôle de l’Afrique, l’avenir de la jeunesse du continent, la précarité en milieu rural, etc… viennent bien après. D’où le nombre élevé de crises qui renvoient cette image peu reluisante de notre continent. »À la croisée des cheminsNon, « ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain », rétorque WakatSéra au Burkina Faso. « Car l’Union africaine reconnaît soutenir les transitions politiques dans les pays ayant connu des coups d’État ; elle a observé les élections dans 13 pays en 2023 et elle compte en faire de même pour 15 scrutins cette année ; elle se prépare à rendre opérationnelle la Force africaine en attente et elle mise sur la Zone de libre-échange continentale africaine. »Certes, reconnait WakatSéra, « l’Union africaine, à l’instar de la Cédéao, qui vient de subir une cure d’amaigrissement avec le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger, l’Union africaine est, sans nul doute, à la croisée des chemins. Et pour sa survie, l’UA n’a d’autre option, estime encore le site burkinabé, que d’opérer les réformes idoines pour se débarrasser de ses oripeaux de “syndicat des chefs de l’État“ et se rapprocher courageusement du quotidien de misère des populations. »Sénégal : à quand la présidentielle ?À la Une également, l’apaisement au Sénégal… « Opposants libérés, marche dans le calme… Au Sénégal, un week-end dans l’apaisement, note en effet Jeune Afrique. Deux semaines après l’annonce par Macky Sall du report de la présidentielle, annonce invalidée en fin de semaine par le Conseil constitutionnel, des milliers d’opposants ont pu manifester samedi sans répression de la part des forces de l’ordre. »Une question reste en suspens et de taille : à quand l’élection présidentielle ? Le mandat du président Macky Sall expire officiellement le 2 avril. Hier, pointe WalfQuotidien, l’opposant et candidat à la présidentielle, Malick Gakou a proposé que le scrutin se déroule en mars : avec un premier tour le 3 et la proclamation provisoire des résultats le 8.En effet, « la date du dimanche 3 mars s’impose à tous », renchérit le professeur Bouna Niang, Doyen de l’Université Cheikh Anta Diop, dont les propos sont rapportés par le quotidien 24 Heures. Il invoque la constitution qui stipule que la présidentielle doit avoir lieu « trente jours francs au moins avant la date de l’expiration du mandat du Président de la République en fonction », ce qui amène donc, à cette date du dimanche 3 mars.Enfin, bien d’autres questions se posent, relève Le Pays à Ouagadougou : « maintenant que le chef de l’Etat a annoncé des concertations avec l’ensemble de la classe politique, à quoi faut-il s’attendre ? Combien de temps cela prendra-t-il ? Va-t-on vers un compromis politique qui permettrait le repêchage de certains candidats recalés, en l’occurrence Ousmane Sonko et Karim Wade ? » Et puis quid du candidat du pouvoir, Amadou Ba, « très ouvertement contesté », sera-t-il remplacé ?
2/19/20244 minutes, 11 seconds
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À la Une: l’annulation du report de l’élection présidentielle au Sénégal

Les journaux et les sites d'informations sénégalais, publient quasiment tous ce matin, les 5 pages de la décision du Conseil Constitutionnel, qui annule le report de l'élection présidentielle au 15 décembre prochain. « Que dire ? » s'interroge le Quotidien  « Le processus électoral devra se poursuivre.  Et le Conseil constitutionnel demande une nouvelle date vu le temps de campagne perdu.  Et le Président Sall va signer un nouveau décret en principe qui convoque le corps électoral. Quand ? Wait and see ! » s'exclame le journal sénégalais.  « Et maintenant ? » renchérit Walfnet « La messe vient d'être dite. Quelle sera la suite ? Ça doit couler de source. Le Conseil constitutionnel doit aller jusqu’au bout de sa logique : poursuivre le processus, demander aux candidats admis de démarrer leur campagne électorale, prolonger la durée puisqu’elle devait démarrer le 4 février 2024 et organiser la présidentielle avant le 2 avril ». Et Walfnet de conclure : « Le Conseil constitutionnel doit continuer à rester maître du jeu. C'est ça la vérité dans une démocratie qui se respecte. »Premières réactions politiquesL’une des premières réactions est celle de Barthélémy Dias.Pressafrik.com nous dit, que le député et maire de Dakar a rappelé « qu'il s'est opposé au vote de la loi pour le report de l'élection présidentielle, soulignant que c’était une loi anticonstitutionnelle. « Pour le parlementaire », ajoute Pressafrik.com, « cette décision rappelle à Macky Sall que le Sénégal est une république ». Et le maire de Dakar ne s'arrête pas là.  « Le Conseil constitutionnel qui est », dit-il, « le seul habilité à dire le droit en de pareilles circonstances, a rétabli aujourd’hui le Sénégal dans son droit. Maintenant, la question qui se pose est : le Président Macky Sall, va-t-il respecter cette décision de justice ? interroge Barthélémy Dias.Libération d’opposantsLa presse sénégalaise revient aussi sur la libération d’opposants, quelques heures avant la décision du Conseil constitutionnel.Dakaractu a ainsi rencontré à sa sortie de prison, l'étudiant Pape Abdoulaye Touré, membre de la plateforme F24. « Nous rendons grâce à Dieu », dit-il. « Mais nous allons continuer le combat. Nous prions qu'Ousmane Sonko ainsi que tous les autres détenus politiques, recouvrent la liberté »... De son côté, Sénégo.com rappelle que le jeune homme a passé neuf mois en prison. Et il affirme qu'il a été victime de « torture », ce qui lui aurait « occasionné des fractures au niveau du pied droit et de la main gauche ».   Pour sa part, le Soleil raconte l'inhumation du jeune Landing Camara, tué le 10 février. « Landing Camara, ajoute Le Soleil, est décédé dans des manifestations pour dire non au report de l’élection présidentielle. Il est parti à jamais pour rejoindre les autres enfants de la République qui sont morts dans les mêmes conditions. » OptimismeLe site d’information burkinabé, Wakatsera, livre de son côté une analyse détaillée, et se demande si « Macky Sall, désavoué par les Sages, est toujours maître du jeu ». Wakatsera qui interroge encore : « Le Conseil constitutionnel a-t-il pris la bonne décision ? Oui. Cette restauration de la loi ramènera-t-elle la paix dans un Sénégal où la tension socio-politique avait comme atteint son point de non-retour ? Oui, si chaque partie a à cœur de jouer la carte de l’apaisement. Enfin, « Quelle sera la nouvelle date de l’élection présidentielle ? « Elle n'est pas déterminée pour l’instant », nous dit Wakatsera. Et ce n'est pas tout. Pour le site d'information burkinabé, « D'autres questions sont aussi à l'ordre du jour », comme celle-ci : « La libération à la pelle de détenus politiques sera-t-elle déterminante pour faire descendre le mercure politique ? » Wakatsera se montre finalement plutôt optimiste : « Le Sénégal », dit-il, « a perdu son titre de champion d’Afrique des nations de football, mais conserve celui de phare de la démocratie en Afrique. »
2/16/20244 minutes, 14 seconds
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À la Une: toujours l’incertitude au Sénégal…

Onze jours après l’annonce par le chef de l’État, Macky Sall, du report de l’élection présidentielle qui devait se tenir le 25 février, comment sortir de la crise ? Arrangement politique ? Solution juridique ? Il y a plus de questions que de réponses…Tout d’abord, le fameux dialogue national avec l’opposition prôné par Macky Sall semble avoir du plomb dans l’aile… Du moins s’il faut en croire WalfQuotidien pour qui « Macky Sall risque d’avoir comme interlocuteurs les “petits candidats“. L’opposition la plus représentative et la société civile ne veulent pas entendre parler de dialogue, affirme le quotidien dakarois. Elles veulent juste le respect du calendrier électoral et de la constitution. » Et « du côté de Pastef (le parti d’Ousmane Sonko), on refuse de s’asseoir autour d’une même table avec Macky Sall », croit encore savoir Walf.En effet, assure le journal, « Ousmane Sonko n’a aucun intérêt à dialoguer avec Macky Sall. Il a tout à perdre et Macky, qui est actuellement dos au mur, a tout à gagner. Si Sonko accepte sa main tendue (son amnistie politique et celle d’autres opposants), il va légitimer le report de la présidentielle et le maintien de Macky au pouvoir. »« Sonko ne veut pas se voir comme une prise de guerre ! », renchérit 24 Heures. « Les manipulations par le camp du pouvoir pour mettre dans la tête de l’opinion publique qu’Ousmane Sonko serait en train de négocier sa libération sont du pipeau ! », s’exclame le quotidien dakarois.Quel dialogue ?« De quel dialogue parlons-nous ? », s’insurge le site d’information Seneplus qui ne voit qu’une seule solution. « Tout dialogue sérieux avec Macky Sall exige dans la situation actuelle de nécessaires préalables, affirme Seneplus : libération de tous les détenus politiques, arrêt de toutes les restrictions et violations contre l’exercice des libertés publiques, retour à l’ordre démocratique. Ensuite, poursuit Seneplus, ce dialogue ne peut se dérouler que dans le respect strict de la Constitution qui doit se traduire par le retrait des mesures constitutives du coup d’État constitutionnel et la pleine reconnaissance des attributions du Conseil constitutionnel dans son rôle d’arbitre du processus électoral. Une fois que celui-ci aura fixé la nouvelle date de l’élection présidentielle tenant compte de la date-limite du mandat actuel (2 avril 2024), l’objectif du dialogue national sera alors de discuter des modalités de la poursuite du processus électoral. »Le Conseil constitutionnel dans la tourmente…On n’en est pas là… Et justement, le Conseil constitutionnel est aussi au centre des débats… En effet, précise Le Monde Afrique, les Sages, saisis par les députés de l’opposition, doivent « se prononcer sur la constitutionnalité de la loi votée le 5 février par l’Assemblée nationale, loi qui entérine le report au 15 décembre de la présidentielle et qui prolonge le mandat du président Macky Sall jusqu’à l’arrivée au pouvoir de son successeur. (…) Selon les textes, le Conseil a un mois pour statuer, soit en l’espèce jusqu’au 7 mars, un délai ramené à huit jours si le gouvernement en déclare l’urgence. »Toutefois, relève encore Le Monde Afrique, « nul ne sait exactement quelles seront les suites de la décision du Conseil constitutionnel, qui peut valider la loi actant le report de l’élection ou bien, au contraire, la retoquer. En effet, Macky Sall ne s’est pas engagé à suivre la juridiction. "Lorsque la décision sera prise, je pourrai dire ce que je ferai", a-t-il déclaré en fin de semaine dernière. »Et pour compliquer le tout, « l’institution est dans la tourmente » rappelle Le Monde Afrique, « car deux de ses sept juges sont accusés d’avoir été corrompus lors de l’examen des dossiers de candidature à la présidentielle. » Ce qui entache évidemment sa crédibilité…Karim Wade dans les startingblocks…Enfin, toutes ces incertitudes n’entament pas l’optimisme de Karim Wade qui se voit déjà concourir face à Ousmane Sonko…« Karim Wade trépigne d’impatience de se battre avec Ousmane Sonko », croit savoir le site d’information Senego. « Et tout le mal qu’il lui souhaite aujourd’hui, avant la date fatidique, c’est d’être libéré de prison. (…) Karim Wade qui souhaite que tous les candidats puissent s’affronter dans un climat serein lors de l’élection présidentielle prévue pour le 15 décembre prochain. Le leader du PDS espère que le scrutin sera démocratique, ouvert, inclusif et transparent, permettant ainsi aux Sénégalais de choisir leur prochain leader en toute liberté. »
2/15/20244 minutes, 3 seconds
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À la Une: au Sénégal, l’opposant Ousmane Sonko au centre du jeu

Comment sortir de la crise politique au Sénégal ? Après sa décision de reporter l’élection présidentielle à décembre prochain, Macky Sall est « dos au mur, constate WalfQuotidien, acculé par la communauté internationale ». Alors, croit savoir le quotidien dakarois, « après Khalifa Sall et Karim Wade, il mise sur la coopération avec (un autre opposant) Ousmane Sonko, en détention, pour réduire la pression des manifestations et pour rebondir ».Commentaire de Jean-Charles Biagui, enseignant-chercheur à l’Ucad, cité par Walf : « Son objectif n’est pas de résoudre une crise qu’il a lui-même créée. Devant cette impasse et face à la pression de la communauté internationale, Macky est obligé de dialoguer pour se frayer une porte de sortie. »Négociations en coursRésultat, complète le quotidien 24 Heures, « de la prison où il dort, Ousmane Sonko est plus que jamais proche du palais présidentiel. Seulement, pointe le journal, il doit faire preuve d’une très grande intelligence politique. Montrer une autre dimension et rassurer sur ses capacités à conduire le destin de tout un peuple ou tout perdre. Il ne lui sert plus à rien dans ce contexte de se radicaliser surtout quand l’histoire est en train de lui donner raison. (…) Comme annoncé par Alioune Tine, de grandes négociations sont en cours, relève encore 24 Heures. Du côté de la mouvance de l’ex-parti Pastef, on continue urbi et orbi de réclamer avec véhémence la tenue de la présidentielle à date échue. Tous les regards sont aujourd’hui tournés vers Ousmane Sonko qui a maintenant un atout maître entre ses mains ».Et le quotidien sénégalais de s’interroger : « Acceptera-t-il la main tendue du président de la République pour prouver à la face du monde qu’il a une vraie posture d’homme d’État ? (Ou bien) dira-t-il non ? »Vers une amnistie ?En effet, confirme Jeune Afrique, des négociations sont bien en cours entre Macky Sall et l’opposant. Au centre des discussions : « Un projet de loi d’amnistie qui pourrait être demandé cette semaine par le président Macky Sall à sa garde des Sceaux, l’avocate Aïssata Tall Sall, afin de permettre à Ousmane Sonko de redevenir éligible (et qui prévoirait aussi la libération d’autres détenus politiques). »Toutefois, indique encore Jeune Afrique, Sonko et son entourage seraient intransigeants quant au respect du calendrier électoral. « L’élection présidentielle, affirment-ils, doit pouvoir se tenir à la date du 25 février ; avec, au pire, un report de deux semaines. »Vers un dialogue de sourds ?Le Pays au Burkina Faso est plutôt circonspect :« Si dialogue il peut y avoir entre le pouvoir sénégalais et son opposition, c’est, en tout cas, pour l’instant, un dialogue de sourds qui est lourd de conséquences pour le Sénégal et pour les populations qui paient un lourd tribut. En effet, il ne fait l’ombre d’aucun doute que si le bras de fer perdure, les activités économiques prendront un coup et le climat social s’empuantira davantage. Il faut d’ailleurs craindre que, comme d’habitude, ce soit in fine le peuple sénégalais qui devienne le dindon de la farce. »Un rapprochement Sall-Sonko ? Pour Ledjelyen Guinée, ce serait une erreur : « Ce compromis-là serait une compromission qui risquerait de porter préjudice au pays et à son image pour longtemps encore. Quant à la classe politique, elle y laissera bien des plumes. Pire, les Sénégalais pourraient se sentir trahis, estime encore le site guinéen. Eux qui ont subi dans leur chair et leur être toute la violence que Macky Sall a imposée au pays tout au long de son second mandat, ne comprendraient pas notamment la volte-face de certains leaders politiques. Et ce déficit de confiance entre les peuples et la classe politique est le cancer qui gangrène nos États, l’un après l’autre, ces dernières années. (…) En tout cas, prévient Ledjely, c’est ce facteur qu’au Mali, au Burkina Faso, au Niger et en Guinée, les militaires ont invoqué pour s’emparer du pouvoir et s’y installer. »
2/14/20244 minutes, 3 seconds
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À la Une: le Sénégal toujours sur la corde raide

Nouveaux appels à manifester, campus universitaires bloqués, dialogue toujours impossible… La crise politico-sociale se poursuit au Sénégal.L’opposition a prévu une marche silencieuse ce mardi 13 février à Dakar : « Dakar retient son souffle », lance WalfQuotidien en première page. « Mardi à haut risque », prévient La Dépêche Républicaine.À l’origine de ce rassemblement, « le collectif de la société civile, "Aar Sunu élection" qui invite tous les Sénégalais, précise le quotidien 24 Heures, à se mobiliser pour manifester leur opposition au report de l'élection présidentielle ».Toutefois, cette marche n’aura sans doute pas lieu. Elle a été interdite par les autorités. C’est du moins ce qu’annoncent plusieurs sites d’information sénégalais ce mardi matin. C’est le préfet de Dakar qui a pris l’arrêté d’interdiction, relève Senego, au motif que cette marche est « susceptible de perturber gravement la libre circulation des personnes et de leurs biens en raison des problèmes actuels de mobilité dans la zone ».La contestation dans les universitésDans le même temps, le président « Macky Sall est interpellé par les universitaires et la mobilisation gagne les campus sénégalais, constate Jeune Afrique. Les membres du Collectif des universitaires pour la démocratie, un groupe né au lendemain de l’annonce du report du scrutin qui compte aujourd’hui plus de 200 membres, demande le respect du calendrier républicain et le départ du président Macky Sall à la tête du pays dès le 3 avril prochain comme le prévoit la Constitution ».Et puis, pointe encore Jeune Afrique, « les enseignants de l’université publique sénégalaise se mobilisent également sur le front syndical. Le Syndicat autonome des enseignants du supérieur a lancé un appel à la grève pour "exiger la lumière" sur le décès d’un étudiant de Saint-Louis, qui fait partie des trois jeunes tués depuis vendredi dernier lors des heurts entre forces de l’ordre et manifestants ».L’appel de Diouf et WadeAutre fait marquant, cet appel au dialogue lancé par les deux anciens présidents Diouf et Wade. Un « dialogue qui réunit et qui divise », estime La Dépêche. En effet, l’initiative des deux anciens chefs d’État est diversement appréciée. Certes, relève WalfQuotidien, « Abdou Diouf et Abdoulaye Wade appellent l’opposition à participer au dialogue voulu par Macky Sall »,mais« ils se disent bizarrement favorables au report du scrutin ».De toute manière, persifle le quotidien dakarois, « Abdou Diouf ne s’est plus intéressé au Sénégal depuis qu’il a perdu le pouvoir en 2000. Il n’a pas de maison ici et ne vote pas au Sénégal. Il a brillé par son silence lors des évènements de mars 2021 et juin 2023. Idem dans la mise à mort de Khalifa Sall avant 2019. Quant à Abdoulaye Wade, il n’a qu’un seul rêve : voir son fils, Karim, être Président du Sénégal. Le reste ne l’intéresse pas ».Discussions en coulissesEn tout cas, croit savoir Le Monde Afrique, « face à une conjoncture explosive, les médiateurs issus de la société civile s’activent en coulisses pour éviter l’embrasement. Ils tentent d’arracher au pouvoir des garanties fortes pour encourager les opposants à accepter le dialogue. Certains conciliateurs mettent sur la table la libération d’Ousmane Sonko et de son candidat Bassirou Diomaye Faye, tous deux poursuivis pour, entre autres charges, atteinte à la sûreté de l’État ».Le médiateur Alioune Tine, à la tête d’Afrikajom Center prévient, toujours dans les colonnes du Monde Afrique : « Si le président Sall veut prouver son intention de réconcilier les Sénégalais à travers un dialogue inclusif comme il l’a annoncé, il doit y associer ses principaux opposants, Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye. Et libérer les militants emprisonnés. C’est une question de confiance d’autant que le précédent dialogue n’a finalement servi à rien. S’il maintient cette porte fermée, on risque la confrontation. »Toutefois, pointe encore Le Monde Afrique, « cette option ne convainc pas les cadres de l’ancien parti dissous : "si nous faisons de la libération d’Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye un préalable au dialogue, nous permettrons à Macky Sall de valider son chantage politique, affirment-ils. Nous ne sommes pas prêts à négocier leur sortie et celle des militants contre sa forfaiture" ».
2/13/20244 minutes, 14 seconds
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À la Une: les Éléphants au firmament

« La Côte d’Ivoire épingle une troisième étoile sur son maillot », exulte Fraternité Matin. Les Éléphants ont donc battu hier soir en finale de la CAN les Super-Eagles du Nigeria sur le score de 2 buts à 1. Aussitôt, le pays s’est embrasé. À Abidjan, on a fait la fête toute la nuit. Exemple, des centaines de supporters ont « bloqué la route du zoo, rapporte Frat’Mat’. Des embrassades, des accolades, des pleurs, des pas de danse... Il y a un peu de tout dans cette liesse populaire. On voit aussi la quasi-totalité des drapeaux des pays participants, bien que le pays hôte se soit adjugé le trophée ».Exemple : « Moustapha, un Marocain, qui brandit le drapeau de son pays. Il souhaite que les Éléphants aient un parcours aussi extraordinaire au Maroc l’année prochaine. » Ou encore Moudji, « il est Nigérian. Mais il est au cœur de la fête. "Je gagne ou je gagne", (l’un des slogans des Super Eagles), lance-t-il à l’endroit de tous ceux qui viennent à sa rencontre ». En l’occurrence, son équipe a perdu mais ça n’est pas une raison pour ne pas faire la fête.« On revient de loin… »L’un des reporters du site d’information Ivoire Matin était au milieu des supporters au carrefour Agban de Williamsville : « Trompettes, sifflets et tambours sont au rendez-vous dans une ambiance carnavalesque, où tous les slogans sont permis comme : "on est nul mais on a gagné la coupe". Une réponse aux autres équipes qui critiquaient le jeu de la Côte d’Ivoire. (…) "On revient de loin. Quelle chance inouïe !", se réjouit Fatim, fondant en larmes de joie. Pour Kamagaté, étudiant ivoiro-malien, tout en sueur, sifflet à la bouche, "cette CAN est la meilleure jamais organisée dans l’histoire du football africain." "Il y a eu tant d’émotions tout au long de ce tournoi, renchérit Christian, de la défaite face à la Guinée équatoriale à la qualification face au Mali, ce n’était pas acquis." »Un parcours hors normesEn effet, retour en arrière avec Le Monde Afrique : « Après un succès face à la Guinée-Bissau (2-0), les Éléphants s’enfoncent dans l’inconnu : défaite contre le Nigeria (1 à 0), claque contre la Guinée équatoriale (4 à 0), l’équipe est tout près d’être éliminée. Les joueurs sont en larmes, moqués par leurs propres supporteurs ; le sélectionneur, Jean-Louis Gasset, démissionne alors qu’il reste une chance infime de passer en huitièmes. Il est remplacé par son adjoint Émerse Faé, nommé coach par intérim. »Finalement, poursuit Le Monde Afrique, « la Côte d’Ivoire est repêchée grâce à une victoire du Maroc face à la Zambie (1 à 0). Depuis, les Ivoiriens portent des tuniques des Lions de l’Atlas pour les remercier. »Et « les "miraculés", comme les nomme leur coach, enchaînent les prouesses : victoire contre le Sénégal, tenant du titre, en huitième, contre le Mali en quarts – alors qu’ils sont réduits à dix –, contre la République du Congo en demies ». Jusqu’à hier dimanche, relate encore Le Monde Afrique : « Dès le début d’après-midi, sous un soleil cuisant, les supporteurs commencent à garnir les tribunes. "Il faut finir le miracle", clame l’un d’eux. La presse ivoirienne exige "un dernier coup de marteau", référence au tube Coup du marteau, produit par Tam Sir, devenu l’autre hymne national. »Leçon de vieEt ce coup du marteau, les Éléphants ne l’ont pas raté. « Le coup du marteau… éléphantesque ! », s’exclame L’Observateur Paalga au Burkina Faso.« Ce triomphe, c’est bien plus qu’une simple victoire sur le terrain, s’enthousiasme Sahel Tribune à Bamako. C’est le récit captivant d’une équipe qui a puisé dans sa résilience et sa force intérieure pour s’élever des cendres de la défaite et embrasser la gloire. »« Au-delà du miracle, une leçon de vie, renchérit Ledjely en Guinée. Émerger d’un naufrage au premier tour pour ensuite remporter le trophée, cela n’arrive pas tous les ans et surtout ce n’est pas à la portée de toutes les équipes. Et c’est ce parcours exceptionnel, inédit même, qui confère à cette victoire une saveur toute particulière. (…) Au point qu’au-delà du football, pointe encore le site guinéen, ce parcours singulier de l’équipe ivoirienne doit nous inspirer et nous guider au quotidien. Parce qu’il est essentiellement question de résilience. »
2/12/20244 minutes, 14 seconds
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À la Une: réunion de la Cédéao au Nigeria

Ce sont les ministres des Affaires étrangères de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest qui étaient réunis hier à Abuja. Sur fond de crise politique au Sénégal et de différents importants avec les régimes militaires au pouvoir au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Ce qui inspire à Wakatsera un éditorial mêlant politique et football. « Fête du foot à la CAN à Abidjan, nuages politiques à Dakar », titre le site burkinabé, qui ajoute : « C’est le double état contrastant de joie et de peine que vit actuellement la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. À la CAN (...) l’organisation sous régionale peut se targuer d’avoir hissé deux équipes en finale et même d’avoir réussi, en attendant le bilan officiel, par le biais de la Côte d’Ivoire, l’organisation d’une des meilleures CAN (...). Mais il ne faut pour autant pas sous-estimer la crise politique au Sénégal. Wakatsera s'interroge : « Que fera donc la Cédéao face à l’intransigeance de Macky Sall ? L’institution qui a toujours été atone et aphone, quand certains de ses dirigeants martyrisent leurs peuples et charcutent la Loi fondamentale de leurs pays pour assouvir leur soif inextinguible du pouvoir, sortira-t-elle, pour la première fois, de sa torpeur légendaire pour s’opposer à l’entreprise suicidaire de Macky Sall de faire rentrer au Sénégal les démons de la violence ? ».La Cédéao et Macky Sall« Dépassée par ses propres injustices, la Cédéao désormais profil bas », titre Mouryyaniger qui poursuit : « À Abuja, le ministre nigérian des Affaires Étrangères, Yusuf Tuggar accueillant ses homologues de la Cédéao n’a pas été aussi prolixe que d’habitude sur ses critiques faciles contre les régimes non démocratiques et n’a répété aucun mot sur la situation politique pourtant explosive au Sénégal, alors même que l’ordre du jour des travaux comportait également le pays de Macky Sall (...) Et Mouryyaniger enfonce donc le clou : « c'est dépassée par ses propres injustices dans le traitement des dossiers brûlants qui se multiplient sur sa table que la Cédéao adopte un profil bas (...) ».Finale de la CANAvant la finale Côte d'Ivoire/Nigeria, dimanche, l'Infodrome donne la parole au sélectionneur ivoirien, Emerse Fae, qui raconte : « Lorsque j’étais joueur, j’ai gagné la coupe du monde U17 (celle des moins de 17 ans) en perdant le premier match contre le Nigeria et en le battant en finale. C’est un signe du destin ». En tout cas, l'Infodrome croit dur comme fer à la victoire de la Côte d'Ivoire, « Pour sa première CAN et première finale en qualité de coach, Emerse Faé, compte bien tout donner à son équipe pour réaliser cet exploit. Il sera le second coach ivoirien à remporter la CAN avec les éléphants après Yéo Martial au Sénégal en 1992. »
2/9/20243 minutes, 12 seconds
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À la Une: Côte d’Ivoire-Nigeria…

 Ce sera donc l’affiche, dimanche, de la finale de la Coupe d’Afrique des Nations. Hier, Fraternité Matin avait prévenu en première page : « les Éléphants prêts à charger les Léopards. » Eh bien, ils l’ont fait, ils ont battu la RDC hier soir 1 à 0. « Les Éléphants en finale, cap sur la coupe », s’exclame ce matin le quotidien abidjanais.Et les Ivoiriens reviennent de loin ! Ils ont en effet rencontré « bien des difficultés, rappelle L’Infodrome, pour se qualifier pour les huitièmes de finale, en particulier après la défaite enregistrée contre la Guinée équatoriale lors du match de poule, sur le score de 4 à 0. »Toutefois, poursuit le site ivoirien, « la qualification en quart de finale, d’abord contre le Sénégal, champion en titre, puis contre le Mali, l’un des favoris de la compétition, a permis de redonner confiance à cette équipe. (…) Ce parcours en dents de scie montre la résilience et la détermination des Éléphants, capables de surmonter les obstacles et de rebondir même après des revers décevants. »« Qui arrêtera les Éléphants ? »Et la presse de la sous-région est à l’unisson :« Insubmersibles Éléphants ! », lance Aujourd’hui à Ouagadougou.« La résurrection des Éléphants », s’exclame Sahel Tribune au Mali.« Qui donc arrêtera les Éléphants ivoiriens ? », renchérit WakatSéra.« Les Éléphants vers un troisième sacre », prophétise Ledjely en Guinée.« Après des débuts douloureux, les Éléphants sont arrivés à ce stade avec brio, alors que personne ne les attendait pour ce finish », constate WalfQuotidien au Sénégal.Walf qui poursuit : « la RDC désormais écartée, le Nigeria se dressera sur le chemin de la Côte d’Ivoire qui cherchera, dimanche, à décrocher son troisième titre sous la houlette de son nouveau manager, Emerse Faé, nommé à mi-parcours de la compétition et qui a su créer l’électrochoc et qui continue à écrire son conte de fées dans ce tournoi. »Emerse Faé : le stratège…En effet, complète Le Monde Afrique, « le sélectionneur ivoirien voulait imposer son style dans cette demi-finale. Et en finir avec ces histoires de miracles. Un seul objectif : mettre "son jeu en place". Mission accomplie, constate le journal. On sent aussi que ce jeune sélectionneur de 40 ans est habité par une obsession : laisser la coupe à la maison. Emerse Faé n’a pas pu la gagner en tant que joueur, mais, dit-il, “j’ai l’opportunité de le faire en tant qu’entraîneur. En plus d’être une motivation pour moi, c’est presque une obligation. Je me dois de remporter au moins une CAN pour mon pays“. Encore un match pour “prolonger la fête“, comme le réclament les supporters. »Sébastien Haller : le buteur…La star de ce match, c’est Sébastien Haller. Un « revenant », s’exclame Jeune Afrique. « Il y a an, l’attaquant ivoirien retrouvait les pelouses après avoir surmonté un cancer des testicules. Ce 7 février, c’est lui qui a fait chavirer le stade Alassane-Ouattara au nord d’Abidjan à la 65ᵉ minute. Sa reprise de volley a envoyé les Éléphants à la conquête d’un troisième titre après 1992 et 2015. »En effet, « dans cette CAN aux belles histoires, il fallait que l’idole de la Côte d’Ivoire, ait le droit à son moment, relève Le Monde Afrique. Sur un centre de Max-Alain Gradel, Sébastien Haller reprend de volée ; son tir, même écrasé, rebondit et lobe Mpasi. Le stade est en transe et ne sait comment remercier ce garçon qui a raté les premiers matchs à cause d’une blessure. »Les Nigérians invaincus…Dimanche, les Éléphants vont recroiser les Super Eagles qui les avaient battus au premier tour 1 à 0.Les Nigérians qui sont venus à bout de l’Afrique du Sud hier, dans la douleur, à l’issue de l’épreuve des tirs au but.La presse nigériane se veut malgré tout confiante, à l’instar du Vanguard : « le Nigeria aborde cette finale avec sérénité ; le Nigéria qui affiche un parcours sans faute dans cette CAN… »
2/8/20243 minutes, 28 seconds
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À la Une: Macky Sall de plus en plus isolé…

Après sa décision de reporter la présidentielle au mois de décembre prochain, le président sénégalais s’est attiré bien des critiques dans la sous-région et au-delà.« Le président de la République est seul contre tous », constate WalfQuotidien. « La communauté internationale ne comprend pas que Macky Sall, qui s’est toujours battu contre les coups d’État sur le continent, soit l’auteur d’un coup d’État, affirme le quotidien dakarois. La Cédéao encourage la classe politique sénégalaise à prendre de toute urgence les mesures nécessaires pour rétablir le calendrier électoral conformément aux dispositions de la constitution. »« La Cédéao tape sur la table ! », s’exclame le quotidien 24 Heures en première page.Reste que l’organisation sous-régionale doit faire mieux et plus que s’égosiller, estime Ledjely en Guinée : « A minima, la Cédéao doit clairement prendre position contre Macky Sall, estime le site Conakryka. On voudrait même que des sanctions soient prises. En gros, qu’à nouveau la Cédéao brandisse les muscles et fasse montre de fermeté dans sa condamnation du coup d’État institutionnel de Macky Sall, comme elle l’a fait vis-à-vis de ceux militaires. Dans l’absolu, poursuit Ledjely, une sortie honorable de cette crise pour la Cédéao, serait qu’elle réussisse à convaincre le président sénégalais de renoncer à sa forfaiture. […] Ce défi, elle doit le relever absolument. Si elle veut se donner une chance d’exister encore ! »Les États-Unis inquiets…De leur côté, les Américains ont à nouveau donné de la voix hier… « Les États-Unis appellent à la tenue de la présidentielle et à rétablir immédiatement internet », constate le site Senego. Washington exprime en effet « sa profonde préoccupation concernant le report de l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février. Cette décision est perçue, rapporte encore Senego, comme une entrave à la tradition démocratique solide du pays. L’inquiétude américaine est d’autant plus vive que plusieurs parlementaires, opposés au projet de loi ayant pour but de reporter l’élection, ont été expulsés de force par les forces de sécurité. Ce contexte met en doute la légitimité du vote qui a eu lieu au sein de l’Assemblée nationale. »« Comportements irresponsables… »Les réactions sont vives également dans les médias internationaux… Témoin cet éditorial de Jeune Afrique : « Revoici donc le pays de la Téranga plongé dans une nouvelle crise et dans l’incertitude. En cause, une multitude de ratés, d’approximations et de décisions prises en dépit du bon sens, des règles du jeu peu lisibles et guère cohérentes, un processus de validation des candidatures aux allures de parcours du combattant, notamment le système de parrainage. Et des comportements irresponsables, fulmine encore le site panafricain. […] Les apprentis sorciers que sont les politiciens du pays, tous bords confondus, prennent visiblement un malin plaisir à jouer avec le feu. »Et « on ne peut pas dire que le sens des responsabilités étouffe députés et responsables politiques, a fortiori que l’intérêt général prime sur les guerres de clans, les ambitions personnelles ou les ego gonflés à l’hélium des principaux protagonistes de l’échiquier. »« Une tâche sombre… »Enfin, à lire dans Le Monde Afrique, cette interview de Francis Laloupo, chercheur associé à l’Iris, spécialiste de la géopolitique de l’Afrique et des conflits émergents. Il ne ménage pas non plus ses critiques…« C’est une tache sombre dans l’histoire du pays et un mauvais coup porté à l’Afrique de l’Ouest (…), affirme-t-il. Aujourd’hui, on peut considérer qu’il s’agit d’un coup d’État institutionnel perpétré avec la complicité d’une partie de la classe politique. […] Macky Sall s’est retrouvé dans une situation où le candidat qu’il a désigné [son Premier ministre Amadou Ba] n’a pas le plein soutien de la majorité présidentielle. »Et Francis Laloupo de conclure : « C’est comme s’il y avait une erreur de casting que le président a décidé de corriger de la pire des manières possibles. La fin de son deuxième mandat est désormais marquée du sceau de l’infamie. »
2/7/20243 minutes, 25 seconds
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À la Une: le Sénégal sous haute tension

Débat houleux, hier, lundi 5 février, à l’Assemblée et aux abords du bâtiment de violentes manifestations… C’est dans ce contexte pour le moins tendu que les députés de la nouvelle coalition Benno Bokk Yakaar-Wallu, qui réunit la mouvance présidentielle et le Parti démocratique sénégalais de Karim Wade, ont voté hier soir la proposition de loi reportant l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février au 15 décembre de cette année.« Ce vote sans débat s’est déroulé sous la surveillance des gendarmes, relate le site d’informations Seneplus, après que les opposants ont bloqué pendant plus d’une heure la séance plénière. Ils n’ont pas finalement assisté au vote. Le mandat du président Macky Sall prend officiellement fin le 2 avril. Et cette présente loi donne droit également au président de la République en exercice de poursuivre ses fonctions jusqu’à l’installation de son successeur. »En décembre prochain, donc…Réaction indignée à la Une de WalfQuotidien : « Peuple trahi ! », lance le quotidien d’opposition. « Macky passe en force. (…) Le troisième mandat est en marche. »La France impliquée ?Et WalfQuotidien de pointer « le rôle trouble », selon lui, joué par la France dans cette affaire… « Les Sénégalais veulent que le Premier ministre français, Gabriel Attal, leur explique comment a-t-il pu signer aussi rapidement le document de renonciation à la nationalité française de Karim Wade alors qu’il y a des délais (…). A-t-il subi des pressions de Dakar ? Quel a été le rôle du Consul de France au Qatar qui a diligenté l’affaire ? La France aurait-elle peur d’Ousmane Sonko, le chouchou des populations ? Qu’est-ce qui se cache derrière cet activisme français ? Pourquoi le pays de Marianne a donné le document trop tard à monsieur Karim Wade ? »WalfQuotidien l’affirme sans détours : « Nos cousins Gaulois ne peuvent être étrangers à ce qui se passe actuellement au Sénégal, l’un de leur dernier bastion en Afrique avec la Côte d’ivoire. Cela, après ce qui s’est passé chez nos voisins maliens, burkinabè et nigériens. »Le quotidien 24 Heures concentre, lui, ses attaques contre le président Macky Sall : « Il faut arrêter le despote Macky Sall », lance 24 Heures. « Sa décision unilatérale de suspendre le processus électoral par peur de perdre les élections ne prospérera pas du fait de son inconstitutionnalité, de son illégitimité et de son inopportunité », prévient le quotidien dakarois.Macky Sall pyromane ?À Paris, Le Monde Afrique pointe ce qu’il appelle « le jeu dangereux » de Macky Sall. « Un président sortant qui se sert de députés pour mettre en cause les juges chargés de valider les candidatures à sa succession… En déclenchant cette crise institutionnelle au mépris de la séparation des pouvoirs, Macky Sall dit vouloir éviter des troubles qu’occasionnerait une future élection contestée. Alors que le pays a les nerfs à vif, du fait de ses manœuvres et d’une opposition de plus en plus radicale, (…) il risque en réalité de mettre le feu aux poudres. »Et Le Monde Afrique de conclure : « Que le phare de la démocratie dans la région donne pareil signal ne peut qu’inquiéter sur la pérennité du "modèle sénégalais", imparfait mais vivant. Et ravir les militaires qui, dans les pays voisins, choisissent, eux, de rester aux commandes sans plus s’embarrasser de scrutin populaire. »Et la suite ?« Et maintenant on fait quoi ? », s’interroge WakatSéra au Burkina Faso voisin. « La partie de l’opposition qui ne veut pas voir Macky Sall, même simplement rôder autour du palais présidentiel après le 2 avril, s’avouera-t-elle vaincue ? Rien n’est moins sûr ! », répond le quotidien ouagalais. Après sa première tentative de manifestation avortée avant-hier, dimanche, certainement que les opposants vont rebeloter pour se faire entendre. Mieux, ou pire, ils engageront une lutte qui ne pourra que pourrir l’exercice de ce bonus de pouvoir d’une dizaine de mois obtenu par le président sortant (…). »
2/6/20243 minutes, 26 seconds
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À la Une: où va le Sénégal ?

Le doute, l’incertitude ce matin dans la presse sénégalaise et au-delà, après la décision samedi 3 février du président Macky Sall de reporter l’élection présidentielle et après les violentes manifestations qui ont suivi.« Plongée dans l’inconnu », s’exclame le site d’information Seneplus. « Ça chauffe à Dakar ! », lance DakarActu. « Détonateur d’une indignation générale », prévient le quotidien 24 Heures. « Annulation de la présidentielle, opposants arrêtés, médias censurés, ci-gît la démocratie », tempête WalfQuotidien. Walf qui parle de « coup d’État constitutionnel » ; « la république à terre ! », poursuit le journal.Pourquoi ce report ? Le Monde Afrique explique : « Macky Sall a invoqué le conflit qui a éclaté entre le Conseil constitutionnel et l’Assemblée nationale, après la validation définitive par la juridiction de vingt candidatures et l’élimination de plusieurs dizaines d’autres. À l’initiative de Karim Wade, candidat recalé qui a remis en cause l’intégrité de deux juges constitutionnels et réclamé le report de l’élection, l’Assemblée a approuvé la création d’une commission d’enquête sur les conditions de validation des candidatures. »À écouter aussiReport de la présidentielle au Sénégal: «Cela ne repose sur aucune base juridique valable», estime l'universitaire Babacar Gueye« Contre toute attente, les députés du camp présidentiel ont soutenu la démarche. Elle a provoqué une vive querelle sur la séparation des pouvoirs, mais aussi, pointe Le Monde Afrique, nourri le soupçon d’un plan du pouvoir pour ajourner la présidentielle et éviter la défaite. Le candidat du camp présidentiel, l’actuel premier ministre, Amadou Ba, est contesté dans ses propres rangs et fait face à des dissidents. »Peur de l’opposition ?Pour 24 heures, c’est clair, Macky Sall a voulu se débarrasser de son dauphin… « Voilà la face politique de ce vaudeville ! Il ne veut plus du candidat qu’il a choisi et bonjour les dégâts au détriment de la légalité constitutionnelle. » Et 24 Heures de poursuivre : « aucun homme politique, aucune coalition politique, aucune personnalité ne vaut une instabilité sociale. D’autant plus que les conséquences d’une déflagration sont imprévisibles. C’est la fin de l’exception sénégalaise en Afrique de l’Ouest ! »En fait, d’après Seneplus, le président Sall aurait eu peur de voir l’opposition arriver au pouvoir… En effet, précise le site sénégalais, « plusieurs sources proches de Macky Sall indiquent que celui-ci a estimé que son candidat était pour le moins inapte à affronter Diomaye Faye, le numéro deux du parti dissous de Sonko ou encore Khalifa Sall, leader de la coalition Taxawu Senegal. C’est ainsi qu’il est devenu aisé d’utiliser Amadou Ba comme bouc émissaire pour provoquer une crise au sommet de l'État, justifiant l’ajournement de l’élection présidentielle. Pour arriver à ce résultat, dénonce encore Seneplus, une crise a été fabriquée artificiellement, exacerbée, créant les conditions d’une instabilité au sommet de l’État afin de pouvoir ainsi justifier un ajournement du rendez-vous électoral le plus important du pays. »Un « pari risqué… »Dans la sous-région, les réactions fusent… « Vers l’inconnu : le report électoral au Sénégal ébranle la stabilité régionale », affirme Sahel Tribune au Mali.« Que cache le report sine die de la présidentielle par le président Macky Sall ? », s’interroge Togo Matin. « Sénégal : démocratie en danger ? », se demande WakatSéra au Burkina Faso.« Le pari risqué de Macky Sall », pointe Le Pays, toujours à Ouaga. « Le chef de l’État joue les prolongations pour mettre de l’ordre dans le camp présidentiel dont le candidat, Amadou Ba, ne fait ni l’unanimité ni le poids pour remporter la victoire à l’élection, de l’avis de certains analystes. » En tout cas, poursuit Le Pays, « quelles que soient les raisons du report de l’élection de février 2024, une première depuis 1963, Macky Sall installe son pays dans une zone de turbulences. » Et « on peut souhaiter, conclut le quotidien ouagalais, que le report de la présidentielle soit mis à profit pour aller vers une élection véritablement inclusive à laquelle pourront participer tous les candidats, y compris Ousmane Sonko. »À lire aussiReport de la présidentielle au Sénégal: l'opposition empêchée de se rassembler
2/5/20243 minutes, 54 seconds
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À la Une: trois pays du Sahel se retirent de la Cédéao: avantages et inconvénients

Maliweb revient sur ce qu'il appelle « les avantages et les inconvénients d'un divorce prévisible ». « Le Mali va-t-il se casser les dents ? » interroge le site d'information malien, qui énumère les avantages potentiels mis en avant par les trois pays dissidents, notamment « l'autonomie accrue en politique et dans le domaine économique ». Un juriste met aussi en avant que la décision du Mali, du Burkina et du Niger « offre un fondement pour ne pas s'inscrire dans un quelconque agenda de la Cédéao ». « La liberté est », dit-il, « pensée comme une source de droit ».Au registre des inconvénients, Maliweb note que cette décision politique implique « la perte d'accès au marché commun et aux avantages économiques ». Il faudra aussi prévoir « l'impact sur la libre circulation des citoyens et les opportunités d'emploi ». Maliweb cite un expert « ayant requis l'anonymat », selon lequel « on y perd plus qu'on y gagne. Ne serait-ce que pour améliorer un système, il faut y être. Quand on se met au ban d’une organisation, dit-il, on perd toute son influence pour faire évoluer les choses ».À lire aussiCédéao: le départ du Mali, du Niger et du Burkina intervient après des mois de tensionLe cas Bassirou Diomaye FayeDakar Matin titre : « l’administration pénitentiaire corse les conditions de détention du candidat Bassirou Diomaye Faye ». C'est précisément la Coalition Diomaye Président qui dénonce ce qu'elle appelle « un acharnement injustifié » contre son candidat, actuellement détenu. « Selon la coalition », poursuit Dakar Matin, « les autorités pénitentiaires ont pris des mesures draconiennes sans justification apparente. Ces mesures incluent la modification unilatérale des jours de visite, une interdiction de communications téléphoniques sous prétexte d’activités politiques, des perquisitions constantes dans la chambre du candidat, et des préoccupations quant à la sécurité alimentaire ». Walf titre, de son côté, « Veille de Campagne : L’administration pénitentiaire durcit les conditions de détention de Bassirou Diomaye ». « Ses partisans dénoncent un harcèlement continu ».CAN : la RDC contre la GuinéeAvant le quart de finale de la CAN, qui opposera aujourd'hui la Guinée à la RDC, le sélectionneur guinéen Kaba Diawara, « exprime sa confiance », nous dit l'Infodrome, qui reprend ses propos : « nous allons renvoyer la RD Congo à la maison parce que nous ne sommes pas encore prêts à faire nos valises ».Beau joueur, le site actualité.cd, en République Démocratique du Congo, reprend lui aussi les propos du sélectionneur guinéen, mais voit tout de même la RDC l'emporter. « Car en face se dressent des Léopards rougissants qui rentrent d'un succès de marque devant les Pharaons d'Égypte ». Enfin 7 sur 7. CD reprend les propos de l'entraîneur français de la RDC, Sébastien Desabre. Selon lui, la RDC « n'est pas favorite », mais « elle a encore une marge de progression, et va tout faire pour se qualifier ».À lire aussiCAN 2024: RDC-Guinée, des Léopards à l’ambition retrouvée contre un Syli national en mission
2/2/20243 minutes, 12 seconds
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À la Une: la presse muselée au Sahel

 Difficile pour nos confrères maliens, nigériens, burkinabè et guinéens de faire leur travail de journalistes sans appréhension et contraintes. Dernier accroc à la liberté de la presse en date : au Niger, le ministère de l’Intérieur, de la Sécurité publique et de l’Administration du territoire a signé un arrêté hier mercredi qui « suspend jusqu’à nouvel ordre, l’autorisation d’exercice accordée à l’association dénommée "Maison de la presse" ». Ce sont les termes du communiqué officiel repris par certains sites nigériens, sans autre forme de commentaires. « La Maison de la Presse est une Association faitière regroupant en son sein toutes les structures du secteur de la presse au Niger, précise l’Agence nigérienne de presse. Son bureau, qui était en fin de mandat, avait récemment convoqué à deux reprises une assemblée générale afin de procéder à l’élection des nouveaux membres. Ces deux convocations ont été suspendues par le ministère de l’Intérieur. »À de maintes reprises, Ibrahim Harouna, le président de la Maison de la presse, avait tiré la sonnette d’alarme au sujet des menaces et intimidations subies par les journalistes depuis le coup d’État du 26 juillet 2023. Interrogé ce jeudi matin sur notre antenne, celui-ci affirme qu’il n’y a rien qui puisse justifier cette interdiction.En Guinée, le journaliste Sékou Jamal Pendessa est toujours derrière les barreaux. « La détention du journaliste et syndicaliste va se poursuivre à la Maison centrale de Conakry, constate le site Guinée Matin, où il séjourne déjà depuis le 22 janvier. Il avait été arrêté, précise-t-il, suite à l’appel à manifester, lancé par le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée, pour la levée des restrictions d’accès à internet et l’arrêt du musellement de la presse, perpétrés par les autorités de la transition guinéenne. »« Le mouvement syndical guinéen hausse le ton et menace, pointe le site Guinée 7."Nous demandons que notre camarade soit immédiatement libéré et cela sans conditions, a déclaré Abdoulaye Sow", l’un des représentants syndicaux présents. Pour nous, il n’a rien fait, il n’a fait qu’exprimer sa pensée en tant que syndicaliste. »Les syndicats guinéens menacent d’appeler à la grève généraleLa presse burkinabè, jamais avare de commentaires, est sur le pied-de-guerre. « Guinée : libérez la presse !, s’exclame ainsi WakatSéra. Les stylos, micros et caméras des hommes et femmes des médias tremblent à chaque instant, quand ils ne sont pas simplement réduits au silence par les prédateurs de la liberté d’expression », s’indigne le site ouagalais.« En réalité, on ne devrait pas s’étonner outre mesure, soupire pour sa part L’Observateur Paalga. Nous sommes au pays du général de corps d’armée Mamadi Doumbouya qui règne sans partage depuis plus de deux ans. Il était arrivé en sauveur pour restaurer la démocratie malmenée par Alpha Condé qui voulait se taper un troisième mandat contre tout bon sens, voilà que très rapidement il est devenu le fossoyeur de cette même démocratie et des libertés individuelles et collectives. »Et L’Observateur Paalga d’élargir son point de vue : « Ce qui se passe en Guinée est à différents degrés à l’image de la situation de liberté d’expression et de la presse dans les pays qui ont connu des coups d’État récemment. Qu’il s’agisse du Mali, du Burkina Faso et du Niger, les libertés sont corsetées au nom de la lutte contre le terrorisme qui est considérée par les pouvoirs comme une raison suffisante pour museler toutes les voix discordantes. »
2/1/20243 minutes, 38 seconds
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À la Une: la CAN… malheur aux favoris !

Cette Coupe d’Afrique des nations de football va continuer « sans les grands ! », s’exclame WakatSéra à Ouagadougou. En effet, « les quatre demi-finalistes de la dernière CAN, notamment le Sénégal, champion en titre, l’Égypte, le Cameroun et le Burkina Faso, ainsi que le Maroc, seul pays africain à avoir atteint les demi-finales d’une coupe du monde de football, ces cinq nations ont quitté la CAN, sans gloire, dès les 8e de finale. »Et WakatSéra de citer cette petite phrase du capitaine des Éléphants ivoiriens victorieux de la CAN 92, le valeureux Gadji Céli : « Ce n’est pas la meilleure équipe qui gagne la CAN, disait-il, c’est l’équipe qui gagne la CAN qui est la meilleure. »Le facteur chance…Alors, il y a le talent et la forme du moment, mais il y a aussi une part de chance dans le football…« Pour gagner un grand face-à-face, on dit souvent qu’il faut beaucoup de talents et un peu de chance, relève Le Pays. C’est justement cette baraka qui a manqué aux Étalons hier après-midi, et c’est certain que les attaquants de cette belle équipe vont nourrir des regrets (…). Exit donc le Burkina qui était arrivé à ces huitièmes de finale le torse bombé pour avoir pu sortir d’une poule difficile (…). L’aventure se poursuit en revanche pour le Mali qui hérite toutefois d’un gros morceau pour les quarts de finale, puisque le tirage au sort a mis sur sa route les Éléphants de la Côte d’Ivoire, désormais requinqués, gonflés à bloc et déterminés à tout écraser sur leur passage jusqu’au 11 février prochain. »Affiche politique« Ce Mali-Burkina Faso n’a pas été seulement un duel sportif, c’était aussi une affiche politique, pointe Le Monde Afrique. Les deux pays, dirigés par des militaires et réunis – avec le Niger – au sein de l’Alliance des Etats du Sahel, ont connu des trajectoires similaires : violences djihadistes, coups d’Etat, rupture avec la France et rapprochement avec la Russie. "Ce contexte politique a donné à ce match un caractère plus amical, la rivalité a été plus apaisée", assure Jérôme Tiendrebeogo, journaliste à la RTB, la chaîne publique burkinabé, interrogé par Le Monde Afrique, qui regrette seulement que les deux sélections se soient rencontrées si tôt dans la compétition. Pour lui comme pour d’autres supporters, peu importe si le Mali a remporté ce huitième, l’essentiel, c'est qu’un pays de l’Alliance continue la CAN. »Dans la presse malienne, c’est bien sûr l’euphorie… « Une victoire épique », lance le site MaliActu. « Le Mali, toujours invaincu, se prépare maintenant pour un affrontement palpitant en quarts de finale contre la Côte d’Ivoire, promettant encore plus d’émotions et de passion. »Maroc : la désillusion…Et la surprise du jour hier : le Maroc sorti par l’Afrique du Sud…« De jour en jour, les surprises se multiplient dans cette CAN, observe Le Monde Afrique. Après le miracle ivoirien, c’est l’Afrique du Sud qui a créé l’exploit en éliminant le Maroc hier, sur le score de 2 à 0. Pour les Marocains, qui avaient vu le tableau de cette CAN se dégager avec les éliminations de plusieurs favoris, c’est une immense désillusion, d’autant qu’ils ont dominé cette rencontre. »Et on parlait au début de cette revue de presse du facteur chance : Hugo Broos, le sélectionneur des Bafana Bafana, le reconnait dans une interview à lire sur le site du South African: « nous avons eu un peu de chance, affirme-t-il, notamment lorsque Achraf Hakimi a envoyé un penalty sur la barre transversale à la 85ᵉ minute. »Résultat, pointe Maliweb : « le Maroc, grand favori, est donc éliminé dès les 8ᵉˢ de finale. L’Afrique du Sud crée la surprise et affrontera le Cap-Vert au prochain tour. »► À lire aussi• CAN 2024• Calendrier et résultats• Les six groupes de la CAN
1/31/20243 minutes, 35 seconds
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À la Une: les Eléphants ont mangé du Lion…

« Le sursaut ! Que du bonheur ! », s’extasie Fraternité Matin en première page. Il est vrai qu’ils reviennent de loin ces Éléphants dans cette Coupe d’Afrique des Nations. Repêchés sur le fil pour ces 8e de finale, les footballeurs ivoiriens sont venus à bout lundi soir du Sénégal, tenant du titre, après prolongations.Les Dieux du foot sont ivoiriens… « Après une semaine de désespoir, les Éléphants ont réalisé un deuxième miracle, propulsant le pays hôte en quart de finale », lance le site d’information ivoirien L’Infodrome.Douche froide…Côté sénégalais, la déception est immense…« Tsunami à Yamoussoukro ! », peste WalfQuotidien.« Les Éléphants piègent les Lions aux penalties et filent en quarts ! », soupire Dakar Actu. « Douche froide pour les Lions », renchérit Seneplus. Et pourtant… « Le Sénégal avait survolé le premier tour en remportant ses trois matches, rappelle le site, la Côte d’Ivoire, elle, avait connu des difficultés avec deux défaites et une seule victoire. Un parcours chaotique… La performance des Éléphants est d’autant plus remarquable », reconnait le site sénégalais, plutôt beau joueur…Mauvais choix tactiques ?Seneweb tente d’expliquer ce qui n’a pas fonctionné chez les Lions de la Téranga : « lors de la phase de poule, le sélectionneur Aliou Cissé avait utilisé à merveille un système hybride avec 3 défenseurs (…). Mais hier soir, Aliou Cissé a décidé de changer ce système, certainement pour gérer l’ouverture du score d’Habib Diallo.  Mais sans un 3ᵉ milieu, la récupération a été très difficile pour les deux milieux, qui ont fait tout ce qu’ils ont pu pour limiter la casse. Ce qui a permis à la Côte d’Ivoire de gagner du terrain pour mettre la pression sur la défense sénégalaise, qui a plié en fin de match (avec le pénalty égalisateur). »« Aliou Cissé se noie dans sa tactique », fulmine pour sa part le quotidien 24 Heures, toujours à Dakar. « Le bloc sénégalais a reculé, laissant des espaces à une Côte d’Ivoire qui n’avait plus rien à faire que de s’installer dans le cœur du jeu. »Au bout du suspense…Un but partout, arrivent donc les prolongations et les tirs au but : Le Monde Afrique raconte… « Ce huitième de finale va se terminer au mental. Les Ivoiriens croisent les doigts pour que les Sénégalais ratent leurs frappes. La malchance s’abat sur Moussa Niakhate qui fracasse le poteau droit de Yahia Fofana, le gardien des Éléphants. Franck Kessié est le dernier tireur. Lui qui était sur le banc en début de match, lui qui a marqué le pénalty en fin de rencontre, qualifie tout un peuple. Le stade vibre sous les pieds des Ivoiriens. La Côte d’Ivoire file en quarts, qui l’aurait cru ? »Et Le Monde Afrique de conclure : « Eh oui, le football est irrationnel. Ce soir-là à Yamoussoukro, les Ivoiriens ont rappelé que l’espoir fait vivre et qu’il fait gagner aussi. »Un quart très politique…En quart de finale, les Éléphants affronteront soit les Étalons du Burkina, soit les Aigles du Mali qui s’opposent ce mardi…Commentaire du Pays à Ouagadougou : « officiellement, les autorités de la Côte d’Ivoire, du Mali et du Burkina ne se sont pas immiscées dans des considérations extra sportives, largement relayées sur les réseaux sociaux. Mais la montée des nationalismes et des tensions diplomatiques qui fracturent la sous-région depuis quelque temps risque de donner plus de piquant à ce quart de finale (…). C’est connu, conclut Le Pays, le football est parfois belligène en ce sens qu’il souffle sur les braises des passions nationales. Et le pays organisateur de cette CAN devra tout faire pour convaincre les plus agités de la toile que le football est avant tout un jeu. »
1/30/20243 minutes, 39 seconds
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À la Une: le Mali, le Niger et le Burkina Faso claquent la porte de la Cédéao

La décision est tombée comme un couperet hier à la mi-journée. Et ce matin, la presse des trois pays regroupés au sein de l’AES, l’Alliance des États du Sahel, est plutôt partagée…« C’est l’euphorie ! », s’exclame le site d’information Mourya Niger à Niamey. « Les populations des trois pays saluent ce retrait et l’entendent comme une réciprocité des sanctions économiques, commerciales et financières sévèrement infligées au Niger (…). Ça va être dur, mais les populations de l’espace AES préfèrent se serrer la ceinture dans la dignité plutôt que vivre l’humiliation. »« Les Chefs d’Etats de l’AES ont pris leurs responsabilités », lance Malijet à Bamako. « L’organisation était devenue un instrument manipulé par des puissances étrangères, trahissant ainsi ses principes fondateurs et constituant une menace pour ses États membres et leurs populations. »Le Sursaut, toujours à Bamako, s’interroge : « avec ce retrait brusque de la CEDEAO, les trois Etats ont-ils mesuré les conséquences pour les populations ? Ce qui est certain, c’est que les régimes en place dans ces trois Etats n’accepteront plus aucune exigence de la CEDEAO en matière d’élections. »Quid de la libre circulation des personnes et des biens ?« Divorce salutaire ou saut dans l’inconnu ? », se demande L’Observateur Paalga à Ouaga.Dubitatif également, Le Pays : « les présidents Traoré, Goïta et Tchiani ont-ils pris toute la mesure de la situation ? En effet, la libre circulation risque d’en prendre un sérieux coup. À cela s’ajoute le fait que les trois pays sont enclavés et dépendent, pour l’essentiel, des pays côtiers, en l’occurrence la Côte d’Ivoire, le Togo, le Ghana, le Bénin et le Nigeria. »En effet, relève Le Monde Afrique, « reste à savoir comment les trois juntes vont gérer les conséquences économiques et sociales qui pourraient découler de leur sortie de l’instance régionale (…). Hausse des tarifs douaniers, bouleversement du système d’import-export, réinstauration de visas… L’impact de ces départs dépendra du bon vouloir des Etats encore membres de la CEDEAO à maintenir de bonnes relations avec les trois juntes de l’AES et à faciliter le quotidien de leurs citoyens, dont le passeport siglé CEDEAO pourrait être rendu caduc. »Enfin, constate Aujourd’hui à Ouagadougou, « exit donc la CEDEAO de par la volonté des régimes kakis (…). » Et, s’interroge le journal : « à quand la rupture avec l’UEMOA et une nouvelle monnaie ? À vos marques ! »
1/29/20241 minute, 41 seconds
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À la Une: la fin de l'accord d'Alger annoncée par le Mali

Cet accord avait été signé avec les groupes indépendantistes du nord du pays en 2015. Le gouvernement de transition a donc décidé d'y mettre un terme. Malijet publie le communiqué officiel des autorités maliennes, dénonçant « le changement de posture de certains groupes signataires de l'accord devenus des acteurs terroristes », ainsi que « l'hostilité et l'instrumentalisation de cet accord par les autorités algériennes, accusées de considérer le Mali comme leur arrière-cour ou un état paillasson ».« Neuf années d'accord, neuf années de désillusion », titre de son côté Sahel Tribune pour qui la résiliation de l'accord d'Alger « sonne comme un échec retentissant, non seulement pour le Mali, mais aussi pour la médiation internationale et sous régionale (...) Malgré les espoirs initiaux, l’Accord pour la paix n’a pas réussi à apporter la stabilité et la quiétude tant attendues au Mali. Les racines du mal persistent, et la paix demeure une chimère lointaine pour un pays meurtri par l’instabilité politique et les conflits internes ». Une issue attendue, selon Sahel Tribune, après « la reprise en main de Kidal par l’armée malienne le 14 novembre 2023 ».Souveraineté et prise de Kidal« L'accord d'Alger explosé par le Mali », titre, au Burkina Faso, Wakasera. « L'accord d'Alger a, avant d'être enterré par les autorités de transition, traversé bien des zones de turbulences, depuis un certain temps, notamment avec la prise du pouvoir par le colonel Assimi Goïta et ses hommes et les hostilités toujours entretenues par les groupes jihadistes qui n’ont pas cessé d’endeuiller les populations civiles et militaires maliennes. » Et Wakatsera pose la question : « Quelles seront les conséquences d'une telle séparation ? Le Mali qui serine sa souveraineté à qui veut l’entendre, et encouragé par la prise de Kidal dans la reconquête de son territoire, est-il maintenant sûr de venir à bout des mouvements rebelles, au point de les défier, eux et l’Algérie ? » Autant de questions qui restent sans réponse.Derniers échos de la CANÀ l'occasion de la pause avant les huitièmes de finale, Fraternité Matin en Côte d'Ivoire, fait le point sur les « entraîneurs emporté par les matches de poule ». Et ils sont nombreux : Côte d'Ivoire, Ghana, Algérie, Tunisie, Gambie. Les entraîneurs de ces pays ont démissionné ou ont été limogés. Ce qui ne fait pas une grande différence. En Côte d'Ivoire, c'est l'entraîneur français Jean-Louis Gasset qui a été renvoyé, « le soir même de la grande honte », précise Fraternité Matin, allusion à la lourde défaite de la Côte d'Ivoire, face à la Guinée équatoriale. Le nom d'un autre français, Hervé Renard, avait été évoqué pour le remplacer au pied levé. Mais ce ne sera pas le cas, nous dit l'Infodrome « les négociations entre les fédérations française et ivoirienne n'ont pas abouti à un accord pour libérer le sélectionneur actuel de l'équipe de France féminine ».
1/26/20243 minutes, 17 seconds
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À la Une: les Éléphants ressuscités!

Au bord de la tombe le 22 janvier, moribonds, sonnés, après leur lourde défaite face à la Guinée équatoriale 4 à 0, les footballeurs ivoiriens reprennent vie dans cette Coupe d’Afrique des nations ! « La résurrection », lance Fraternité Matin en première page. Un véritable miracle dû aux Marocains. En effet, précise le quotidien abidjanais, « les Lions de l’Atlas ont battu hier la Zambie, sur le score d’1 but à 0. Un résultat qui place la Côte d’Ivoire parmi les quatre meilleurs troisièmes. Le Maroc propulse ainsi les Éléphants en huitièmes de finale, où ils affronteront le Sénégal ». Et Fraternité Matin de s’exclamer : « À nos Éléphants footballeurs, sachez apprécier l’opportunité. L’heure est à l’union, à la discipline et au travail. Rendez à la Nation ce qu’elle vous a fièrement donné. »L’Infodrome, site d’information ivoirien, n’en revient pas : cette qualification sur le fil est « une illustration parfaite du suspense et de l’incertitude qui font tout le charme du football. (…) La Côte d’Ivoire rejoint ainsi la Guinée, la Namibie et la Mauritanie parmi les meilleurs troisièmes au classement dans la course aux huitièmes de finale. Une nouvelle qui résonne comme un soulagement pour les supporters ivoiriens après la défaite inattendue contre la Guinée équatoriale ».Sans Jean-Louis GassetCes « huitièmes de finale se disputeront néanmoins sans le Français Jean-Louis Gasset, sélectionneur de la Côte d’Ivoire jusqu’à hier ». C’est ce que pointe Le Monde Afrique. « Le Montpelliérain, qui dirigeait à 70 ans sa première équipe africaine, a été démis de ses fonctions, ainsi que son adjoint Ghislain Printant, pour "résultats insuffisants, conformément au contrat d’objectif qui les liait à la Fédération ivoirienne de football". Emerse Faé, l’ancien milieu de terrain des Éléphants (44 sélections), un des adjoints de Jean-Louis Gasset, va assurer l’intérim. »L'obstacle du SénégalEt Le Monde Afrique de s’interroger : « Le départ du Français sera-t-il un électrochoc suffisamment fort pour permettre à la Côte d’Ivoire de faire oublier le fiasco du premier tour ? L’avenir est sombre. Les Éléphants affronteront le Sénégal, lundi, champion en titre et favori après ses trois victoires au premier tour. » En tout cas, « cette qualification du pays hôte laisse à cette CAN sa magie et sa ferveur, relève encore le journal. Avec 89 buts inscrits en 36 matchs, le premier tour a tenu ses promesses. Il y a eu de l’action, des larmes, du suspense. Juste avant la dernière journée de la phase de poule, seuls le surprenant Cap-Vert et le Sénégal étaient assurés d’aller en huitièmes de finale ».Désormais, conclut WakatSéra au Burkina Faso, « après le grand tamis du premier tour, les choses sérieuses peuvent commencer ! Et ça sera dès ce samedi avec le choc Nigeria-Cameroun. Lundi, toute la Côte d’Ivoire retiendra une fois de plus son souffle, car les Éléphants auront (donc) en face d’eux les majestueux Lions de la Téranga qui ont fait, jusqu’ici, un parcours sans faute. Les Lions vont-ils se tailler leur part d’Éléphants ?, se demande le site burkinabè. À moins que les Ivoiriens et leur nouvel entraîneur local fassent leur mue et se relancent dans "leur" CAN pour prétendre à la troisième étoile sur la tunique orange. En tout cas, le public s’attend à savourer de grands matchs ! Les tâtonnements et les surprises du premier tour, c’est fini ! »
1/25/20243 minutes, 11 seconds
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À la Une: la presse malmenée en Guinée

Le bandeau barre la Une de plusieurs sites d’information guinéens, notamment Ledjely ou encore Guinée 7. On peut y lire : « Tous unis contre la censure en Guinée : un média de moins c’est une liberté de moins. » Et en effet, alors que le chef de la junte qui dirige le pays, le colonel Doumbouya, assoit son pouvoir – il vient d’être élevé au grade de général de corps d’armée, les médias guinéens sont étouffés. Ledjely résume la situation : « La presse guinéenne vit depuis environ deux mois la plus sombre page de son histoire (…). Depuis fin novembre, les attaques contre la pratique du journalisme sont allées crescendo de la part des autorités guinéennes. Cela a commencé par le brouillage des principales radios du pays. Dans la foulée, il y a eu la restriction de l’accès aux réseaux sociaux vers lesquels les articles de la presse en ligne sont relayés. Le décrochage des principales télévisions du pays des bouquets Canal+ et StarTimes est intervenu dans le même sillage. Et depuis jeudi dernier, relève encore le site d’information guinéen, plusieurs journalistes, membres du SPPG, le Syndicat des professionnels de la presse en Guinée dont son secrétaire général, Sékou Jamal Pendessa, ont été arrêtés et poursuivis pour avoir appelé à manifester. Des agissements contre lesquels s’élèvent les associations de presse qui, parallèlement, s’activent à trouver une sortie de crise, en vue de tourner cette période peu glorieuse pour la presse guinéenne. »Attroupement illégal et troubles à l’ordre publicLe 22 janvier, Sékou Jamal Pendessa a été placé sous mandat de dépôt après trois jours de garde à vue. Le tribunal l’a inculpé pour attroupement illégal et troubles à l’ordre public. Pour son avocat, Me Salifou Béavogui, interrogé par Aminata, autre site d’information guinéen, « le dossier devrait être purement et simplement classé : la manifestation non autorisée qu’on lui reproche n’a jamais eu lieu. Il était à la maison de la presse, au contraire c’est lui qui a été séquestré pendant plusieurs heures ». Pour sa part, le ministre de la Justice et des droits de l’homme, Alphonse Charles Wright a réagi devant la presse. Ses propos sont rapportés notamment par Guinée7 : « Montrer des vidéos partout à travers le monde pour dire que la liberté d’expression est agressée en Guinée, ce n’est pas ce qui est important pour moi, affirme-t-il. Quand on veut discuter des choses sereinement, ce n’est pas dans la rue qu’on peut trouver la solution. (…) On ne peut pas faire de l’État son adversaire. »La partie de bras-de-fer se poursuit« Visiblement, soupire Ledjely, il ne faut pas s’attendre de sitôt à un dénouement du bras de fer entre les autorités et la presse guinéenne. » Pour Ibrahima Kalil Diallo, secrétaire général adjoint du SPPG, interrogé par le site, « c’est une journée noire pour la Guinée (…). La lutte ne fait que commencer. Ils ont déclaré une guerre à la presse, nous sommes prêts à la mener, même si c’est au prix de notre sang », conclut le syndicaliste qui appelle à manifester mardi prochain.En attendant, la Haute autorité de la communication a décidé d’entamer des consultations, relève AfricaGuinée. L’organe de régulation des médias en Guinée a invité les associations de presse signataires de la note adressée au gouvernement à une réunion d’échanges hier. Les associations de presse qui dénoncent la censure, les coupures et qui craignent pour la pérennité de l’emploi dans leur secteur. « Va-t-on vers la levée des restrictions imposées à certains médias ? », s’interroge encore le site AfricaGuinée. Pour l’instant, aucune avancée.
1/24/20243 minutes, 24 seconds
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À la Une: le cimetière des Éléphants

Les espoirs des Éléphants d’aller loin dans cette Coupe d’Afrique des nations ont été quasiment enterrés hier lundi au stade Alassane Ouattara d’Ebimpé à Anyama avec cette lourde défaite face aux Équato-guinéens. Le score est sans appel : 4 à 0. Une défaite qui prend des allures de catastrophe nationale.« Éléphants, la débâcle !, lâche Fraternité Matin en première page. Les Éléphants humilient tout un peuple », s’emporte le quotidien abidjanais.« La grosse humiliation, renchérit L’Infodrome. Les Éléphants sont lourdement tombés. (…) Les espoirs de se qualifier pour les huitièmes de finale de la 34e édition de la CAN ont pratiquement été écrasés (…). Cette défaite est d’autant plus dévastatrice qu’elle survient alors que l’équipe ivoirienne avait un besoin crucial de victoire pour passer à la prochaine phase du tournoi. (…) L’histoire semble se répéter, soupire encore L’Infodrome. Comme en 1984, lorsque la Côte d’Ivoire a accueilli la CAN et a connu une sortie prématurée du tournoi. (…) La déception est donc palpable (…), poursuit le site d’information ivoirien. Et des questions se posent quant à la gestion du groupe par le sélectionneur Jean-Louis Gasset et quant à son incapacité à résoudre les problèmes tactiques posés par les adversaires des Éléphants. Si l’équipe est éliminée, il sera difficile pour lui de continuer à diriger les destinées des Éléphants. »Humiliation et colère« La lourde défaite des doubles champions d’Afrique a donné lieu à des manifestations de colère et des scènes de violence, note l’envoyé spécial du quotidien burkinabè Aujourd’hui. D’abord au Stade olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé où Frank Kessié et ses camarades ont été pris à partie, violemment conspués par un public en détresse. Et ces violences se sont poursuivies dans plusieurs quartiers de la capitale où des bus ont été caillassés. Les forces de l’ordre ont par moments fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser des supporters en colère, dans certains quartiers d’Abidjan comme à Abobo. »Mince espoirAlors il reste une toute petite chance de qualification. Jeune Afrique a fait les comptes : « Les Éléphants terminent troisièmes du groupe A avec trois points et doivent désormais attendre demain mercredi pour savoir s’ils feront partie des quatre meilleurs troisièmes qualifiés pour les huitièmes de finale. Mais avec une différence de buts négative (-3), la mission semble délicate, relève le site panafricain. La Guinée équatoriale, elle, se qualifie, première de ce groupe, avec 7 points, juste devant le Nigeria, vainqueur de la Guinée-Bissau (1-0) et devancé à la différence de buts. »Échec sportif et politique« Une élimination à ce niveau de la compétition serait un échec aussi sportif que politique, pointe de son côté Le Monde Afrique. Le gouvernement ivoirien a misé sur cet évènement : 1,37 milliard d’euros ont été investis pour construire ou rénover six stades, bâtir des ponts, des routes, des hôtels, des "cités CAN". Nommé en octobre, à seulement trois mois du lancement de la compétition, le Premier ministre, Robert Beugré Mambé, s’était vu confier la mission d’organiser "la plus belle CAN de l’histoire", selon le président Alassane Ouattara. Le bilan est amer, constate encore Le Monde Afrique. "On n’avait pas l’équipe qu’il fallait, déplore Amadou Koné, ministre des Transports et maire de Bouaké, une des villes hôtes de la CAN. Très peu de gens voyaient cette sélection prendre la coupe. Mais on a pensé qu’avec la ferveur populaire, elle aurait eu un soutien lui permettant de se transcender. [...] On aurait pu gagner 5-0, lâche un proche du président Alassane Ouattara. Mais c’est la vie… Découragement n’est pas ivoirien". »
1/23/20243 minutes, 30 seconds
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À la Une: pas de présidentielle pour Karim Wade et Ousmane Sonko…

Dernière péripétie avant le lancement de la campagne électorale au Sénégal pour la présidentielle du 24 février : les opposants Karim Wade du PDS et Ousmane Sonko du Pastef ne seront pas sur la ligne de départ. Le Conseil constitutionnel a tranché ce week-end.« Karim Wade perd sur toute la ligne », s’exclame WalfQuotidien. Pourquoi les sept Sages l’ont-ils écarté ? Le quotidien sénégalais explique : « pour invalider la candidature de Wade-fils, le Conseil constitutionnel a invoqué "sa fausse déclaration sur l’honneur par rapport à sa nationalité exclusivement sénégalaise". Dans leur argumentaire, les juges estiment que sa renonciation à sa nationalité française est intervenue tardivement. Autrement dit, au moment de la publication de la note du ministère de l’Intérieur de la France, le 16 janvier 2024, le candidat du PDS avait déjà déposé sa candidature. Ce qui fait dire aux juges qu'au moment du dépôt de son dossier de candidature, Karim Wade n’était pas exclusivement sénégalais. »Réaction de l’intéressé, toujours dans WalfQuotidien : « cette décision est scandaleuse, c’est une atteinte flagrante à la démocratie. (…) Dans tous les cas, je participerai d’une manière ou d’une autre au scrutin du 25 février. »Corruption ?Et au sein du parti de Karim Wade, le PDS, c’est la bronca… « Ça part dans tous les sens, constate le quotidien 24 Heures, depuis l’annonce, samedi, de l’invalidation de la candidature de Karim Wade. Les députés du Parti Démocratique Sénégalais se braquent et crient à la "corruption". Et ils annoncent qu’ils vont exiger l’ouverture d’une enquête parlementaire qui viserait deux des 7 juges, en raison, affirment-ils, de "leurs connexions douteuses avec certains candidats et de leur conflit d’intérêts". »Autre recalé donc, Ousmane Sonko : « le leader du Pastef, parti dissous en juillet dernier, était parmi les grands favoris de ce scrutin, relève Le Monde Afrique. L’homme politique panafricaniste et souverainiste de 49 ans "se trouve définitivement condamné à une peine d’emprisonnement de 6 mois avec sursis" et "cette condamnation le rend inéligible pour une durée de 5 ans" a tranché le Conseil constitutionnel. Référence, précise Le Monde Afrique, à l’affaire qui a opposé Ousmane Sonko au ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang et pour laquelle il a été reconnu coupable de diffamation. »De plus de 90 à… 20 candidats…Au total, « plus de 90 prétendants avaient déposé leur dossier au Conseil constitutionnel, pointe encore Le Monde Afrique, et beaucoup de candidats déçus se plaignent de la procédure des parrainages comme l’ancienne Première ministre Aminata Touré ou l’homme d’affaires Bougane Gueye Dany. »En effet, relève 24 Heures, ils l’ont exprimé bruyamment hier lors d’une conférence de presse : « la frustration et le désir ne plus laisser passer des forfaitures démocratiques au Sénégal constituent les vrais leitmotivs du Collectif des candidats spoliés par le Conseil constitutionnel, écrit le journal. Preuves à l’appui, poursuit-il, ils ont fait savoir à la face du monde les manquements vécus, poussant à une polémique assez bruyante. »Et finalement, ils ne seront que 20 au départ de la course à la présidentielle… « Le 25 février prochain, précise L’Observateur Paalga à Ouagadougou, l’affaire se jouera donc entre le porte-drapeau de la coalition présidentielle, Amadou Bâ, ancien Premier ministre de Macky Sall, et les vieux lions de la faune politique au pays de la Téranga, à l’image de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck et de celui qui fut maire de Dakar, Khalifa Sall. Et ce sera, rappelle le quotidien ouagalais, sans le président sortant, Macky Sall, qui a renoncé à un troisième mandat auquel il disait avoir le droit de prétendre. »
1/22/20243 minutes, 34 seconds
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À la Une: la crise post-électorale aux Comores

Après l'élection contestée du président sortant Azali Assoumani, la situation est devenue « quasi insurrectionnelle », estime La Gazettte des Comores, qui parle aussi d'une « situation comparable à une forme de guérilla urbaine ». Et c'est exceptionnel, poursuit le journal. « Après les émeutes de 2005 engendrées par la cherté de la vie (...) c'est la deuxième fois depuis une quinzaine d'années qu'un mouvement de grogne, d'une telle ampleur, polarise le débat et asphyxie le pays ». La Gazette des Comores, remarque par ailleurs « qu'aucune autorité gouvernementale, aucun leader d'opposition, n'a fait son apparition sur le terrain. Seuls les jeunes émeutiers, par groupes éparpillés, font face aux forces de l'ordre, par des échanges de jets de pierre contre tirs de gaz lacrymogène ».De son côté, Comores Infos évoque les « blessés par balles affluant à l'hôpital El Maarouf de Moroni », estimant « qu'environ dix personnes ont été gravement blessées par balles réelles ». Le site d'information fait état d'une vidéo réalisée dans cet hôpital, montrant « un homme visiblement choqué, relatant avoir été témoin du tragique sort d'un jeune de 21 ans, arrivé aux urgences avec une balle encastrée dans la tête ».Enfin, Al Fajr Quotidien publie un éditorial, intitulé : « Pourquoi vous laissez le peuple s'exprimer, si c'est pour voler ensuite ? » « Les dés ont été truqués avant que le processus commence. C'était un scrutin bâclé », accuse le quotidien, qui parle d'un « coup d'État institutionnel ».Colère des journalistes en GuinéeIls avaient prévu de manifester, hier jeudi, pour « dénoncer le musèlement de la presse et la restriction d'internet », mais l'imposant dispositif sécuritaire déployé par les autorités les en a empêchés, annonce Ledjely, selon lequel « des journalistes qui entendaient protester ont été arrêtés ». Le SPPG, le Syndicat professionnel de la Presse de Guinée, assure que « ces méthodes basées sur la répression ne fonctionneront pas. Son secrétaire général Sekou Jamal Pendessa, s'adresse aux autorités militaires : Libérez les médias et les réseaux sociaux, c'est tout ce que nous demandons (...) ».Le site Guinée News a choisi de son côté une caricature pour résumer la situation. Sur ce dessin, on voit un militaire coiffé d'un béret rouge, hurler, à l'adresse des médias et des réseaux sociaux : « Le camarade démocratiquement autoproclamé président de la république à vie, n'aime pas vos caricatures » !La Côte d’Ivoire à la Coupe d'Afrique des NationsAu programme jeudi soir, le match opposant le pays hôte, la Côte d'Ivoire, au Nigéria. Les Éléphants se sont inclinés 1 à 0, et ils « se mettent la pression », estime l'Infodrome qui nous raconte ce match (que vous avez pu suivre en direct sur RFI). Une « première mi-temps âprement disputée  », puis, à la 54ᵉ minute, un pénalty transformé par l'attaquant nigérian Victor Oshimen. L'Infodrome s'inquiète pour la suite de la compétition.
1/19/20243 minutes, 17 seconds
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À la Une: Karim Wade pourra-t-il être candidat à la présidentielle ?

La polémique se poursuit au Sénégal. A la fin de cette semaine, le Conseil constitutionnel, l’organe chargé de publier la liste définitive des participants à la présidentielle du mois prochain, rendra son verdict. Karim Wade y figurera-t-il ? A priori, oui… Il est déjà sur la liste provisoire. Mais Karim Wade est sous le coup d’un recours déposé par l’un de ses concurrents à la présidentielle, Thierno Alassane Sall. Celui-ci estime que le Conseil constitutionnel n’aurait pas dû valider la candidature de Karim Wade alors qu’il possédait encore la nationalité française au moment du dépôt de son dossier le 26 décembre dernier. Rappelons que loi électorale sénégalaise interdit que les candidats possèdent une double nationalité. Depuis, Karim Wade a renoncé à sa double nationalité. Le décret a été publié avant-hier par le Journal officiel français.Fin du débat ? Oui et… non !Donc, « le débat est clos », pointe WalfQuotidien, malgré cette « renonciation tardive. »Mais en fait, non, estime pour sa part 24 Heures, autre quotidien dakarois : « la polémique sur la double nationalité du fils de l’ancien chef de l’État et Pape du Sopi est loin de connaitre son épilogue », affirme-t-il. En effet, « Thierno Alassane Sall ne lâche pas prise. Il dénonce "l’immixtion flagrante de la France" dans le processus électoral pour tenter de sauver la candidature de Karim Wade. Cela traduit, poursuit-il, une solidarité entre les tenants de la Françafrique et du néocolonialisme. »Karim Wade réplique… Il estime que le débat est clos… Ses propos sont repris notamment par 24 Heures : « ma renonciation à la nationalité française est une preuve supplémentaire de ma constance, dit-il. Cette polémique stérile et dangereuse, alimentée par Thierno Alassane Sall pour gagner en visibilité et agissant pour le compte du très peu courageux Premier ministre Amadou Bâ, spécialiste des coups bas, se termine enfin. »Amende record…En fait, pointe Le Monde Afrique, « cette polémique est ancienne. (…) Le camp de Karim Wade fait régulièrement l’objet de railleries aux relents racistes en lien avec le fait qu’il soit métis ou qu’il ne maîtrise pas le wolof. Et il voit dans cette polémique le symptôme d’une "discrimination" et d’une "xénophobie". »Le Monde Afrique rappelle également que « Karim Wade, 55 ans, vit en exil au Qatar depuis qu’il a bénéficié d’une grâce présidentielle, accordée en 2016 par Macky Sall. Mais un autre obstacle se dresse toujours sur sa route vers la présidence : le paiement d’une amende faramineuse de 138 milliards de francs CFA (environ 210 millions d’euros) à l’État du Sénégal », suite à sa condamnation en 2015 pour enrichissement illicite.Exception africaine…En tout cas, « le Conseil constitutionnel n’a plus que deux petits jours pour statuer », relève WakatSéra à Ouagadougou. Et il serait temps, estime le quotidien burkinabé, qu’on en finisse avec ces histoires de double nationalité : « au Sénégal comme ailleurs sur le continent, ce paradoxe légal empêche bien des citoyens ayant vécu toute leur vie dans un pays auquel ils sont rattachés par un cordon ombilical de fait. (…) N’est-il pas temps pour les législateurs de changer cette disposition inique qui survit aux âges et aux charcutages sur mesure opérés par les politiciens ? Pour ne citer que trois exemples, Nicolas Sarkozy, ancien président français, est d’origine hongroise. Barack Obama, ancien président des États-Unis, a des origines kényanes. Rishi Sunak, le Premier ministre britannique, est fils d’immigrés d’origine indienne. Pourquoi donc l’exception africaine ? », s’exclame encore WakatSéra. « Il est temps de revoir ces dispositions constitutionnelles qui ne portent que des germes d’ostracisme et de violences électorales. »
1/18/20243 minutes, 29 seconds
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À la Une: la CAN, cette parenthèse enchantée

C’est la magie du sport, c’est la magie du foot. L’espace de 90 minutes, on oublie ses problèmes et les problèmes du monde. Constat dressé par WakatSéra au Burkina Faso : « La force du football se perçoit une fois de plus à travers la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations. Les problèmes ont ainsi été mis en veilleuse et le seront, tant que le ballon rond n’aura pas rebondi pour la dernière fois, pour désigner les successeurs des Lions du Sénégal. »En effet, précise WakatSéra, « la hantise des bourses aplaties par la vie chère s’est comme évanouie par miracle. Les fraudes aux élections et les victoires sans gloire de présidents sortants ont disparu des manchettes et même des discussions des politiciens, ceux-ci, comme par enchantement ayant trouvé un autre centre d’intérêt commun, partageant la passion du football, habillés aux couleurs de leurs équipes nationales ».Et le quotidien burkinabè de détailler encore : « La guerre au Soudan ; les attaques terroristes meurtrières dans le Sahel où, comme en Guinée, des transitions politiques s’étirent en longueur ; les inondations à l’Île Maurice ; les contestations des opposants au Sénégal ou aux Comores ; la fronde contre les bénédictions des homosexuels ; l’épidémie de dengue, l’explosion du dépôt d’hydrocarbure en Guinée, les manifestations contre la France et le CFA, etc., sont devenus des sujets sans importance. Ils sont tous noyés par l’enthousiasme pour la CAN. »Alors attention, prévient enfin WakatSéra : « Comme le phénix qui renaît de ses cendres, tous les problèmes, sommeillant comme un volcan, reprendront tous leurs droits dans l’actualité, certains plus brûlants que jamais. »Toutefois, la parenthèse footballistique n’est pas si enchantée que ça. La CAN a connu quelques ratés au démarrage. C’est ce que dénoncent certains médias, à commencer par le site ivoirien Le Point Sur : « L’affaire des tickets introuvables et les ruptures de transmission polluent la compétition », s’exclame-t-il. En effet, relate Le Point Sur, « lundi, le match Sénégal-Gambie vient à peine de commencer et les Lions rugissent. Un nouveau but après celui de l’Égypte face au Mozambique et celui de la Côte d’Ivoire devant la Guinée-Bissau. Les champions d’Afrique ne perdent pas de temps, mais dans un stade presque vide. Les images qui fusent sur les réseaux sociaux montrent des supporters en colère. Ils cherchent des tickets… introuvables. Et à la 20e minute de jeu, un autre problème vient plomber la CAN, la rupture du signal international. Écran noir. Panne technique à Yamoussoukro ».« Billets indisponibles, stades à moitié vides, l’organisation déjà remise en question », renchérit le quotidien 24 Heures à Dakar. Déjà samedi, le match d’ouverture Côte d’Ivoire-Guinée-Bissau n’avait pas fait le plein. « La rencontre était annoncée à guichets fermés, précise le journal. De nombreux Ivoiriens pointent la responsabilité des personnes ayant acheté des dizaines de billets en ligne pour spéculer et qui n’ont pas réussi à les revendre à temps. Avant-hier, le Premier ministre ivoirien Robert Beugré Mambé a assuré prendre "le problème en main". »« CAN 2024 : où sont passés les supporteurs ? », insiste Le Monde Afrique. « Sur les réseaux sociaux, les supporteurs ivoiriens frustrés crient au "TicketGate" et avancent plusieurs hypothèses : marché noir, corruption, voire un boycott orchestré pour nuire au prestige du chef de l’État, qui a misé très gros sur cette compétition. »Autre flop : « Le match entre la Guinée équatoriale et le Nigeria s’est disputé dimanche devant 8 500 spectateurs au stade d’Ebimpé. » Mais là, pointe Le Monde Afrique, « le phénomène est récurrent à chaque CAN. En tête des facteurs explicatifs figure le coût du déplacement jusqu’au pays hôte pour suivre son équipe nationale, un coût hors de portée de l’immense majorité des supporteurs – à l’exception des diasporas vivant sur place –, même pour les ressortissants des pays limitrophes comme le Burkina Faso, le Ghana ou le Mali ».En tout cas, relève encore Le Monde Afrique, « la Confédération africaine de football et le Comité d’organisation de la CAN ont annoncé le renforcement des ventes physiques de billets dans les 51 points de vente du pays. Le résultat est notamment attendu pour le prochain match des Éléphants ivoiriens, qui affronteront demain jeudi le Nigeria ».
1/17/20243 minutes, 33 seconds
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À la Une: la junte au Mali, stop ou encore?

Une partie de la presse malienne s’interroge ce mardi matin sur l’avenir politique du pays. Les points de vue divergent quelque peu. Mais la question centrale reste le retour aux urnes, promis et reporté par les militaires au pouvoir. Pour le site Maliweb, si le pays est désormais pacifié, comme l’annoncent les autorités, avec notamment la reconquête de Kidal au nord, des élections générales peuvent avoir lieu.En effet, affirme Maliweb, « conséquence de cette amélioration du climat sécuritaire dans le pays, l’État devrait pouvoir mettre en branle le processus électoral, pour accélérer le retour à la normalité constitutionnelle. (…) À moins que ce ne soit plus une priorité pour lui ».En tout cas, le temps presse, poursuit Maliweb, « il est évident que sans un retour à la normalité constitutionnelle, le Mali pourrait continuer à connaître des difficultés de diverses natures. Il s’agit par exemple de l’image même du pays à l’extérieur, du climat de confiance des partenaires et potentiels investisseurs, des cadres de reprise de certaines coopérations, etc. Car, quel crédit et assurance a un État dirigé par une "junte militaire" ? Quel est le degré d’attraction d’un pays longtemps lessivé par le terrorisme et qui a vu ses institutions balayées par une crise politico-militaire ? Il urge donc, conclut Maliweb, que les autorités de Transition se résolvent à poser rapidement les jalons du retour à la démocratie pour le redécollage d’un pays, qui a trop souffert de son instabilité institutionnelle de ces dernières années ». Les risques du statu quo« Le plus tôt serait le mieux », renchérit L’Alternance à Bamako. « Le colonel Assimi Goita n’a laissé entrevoir aucune perspective indiquant la fin de la transition avec le retour à l’ordre constitutionnel qu’il avait souverainement promis à son peuple et à la communauté internationale. L’adresse à la Nation du Président de la transition, à l’occasion du nouvel an a laissé plus d’un malien pantois (…). Ni proposition de date pour la tenue des élections ni fixation du délai pour la fin de la transition n’ont été faits par le colonel Goita. La question qui est sur toutes les lèvres est celle de savoir si les autorités sont conscientes des risques de ce statu quo. »À savoir, précise L’Alternance, « de nouvelles sanctions financières, économiques ou diplomatiques », une « faillite de l’économie, déjà agonisante », et, troisième risque : une « désobéissance politico-civile ».Cheick Mohamed Chérif Koné : à la pointe du combat juridiqueUne désobéissance qui se traduit déjà dans les faits, avec, note Jeune Afrique, « le duel qui continue entre Assimi Goïta et Cheick Mohamed Chérif Koné » : Cheick Mohamed Chérif Koné a été « le premier avocat de la Cour suprême du Mali, précise le site panafricain, avant de devenir le coordinateur de "L’Appel du 20 février pour sauver le Mali", une plateforme politico-civile qui réclame le retour à l’ordre constitutionnel ». Ce magistrat, révoqué par les autorités, « est désormais sur le devant de la scène publique pour le combat qu’il mène contre le colonel Assimi Goïta, relève Jeune Afrique. Organisation d’élections dans les plus brefs délais, opposition à la nouvelle Constitution, dénonciation d’une justice jugée aux ordres : l’ancienne robe noire ne retient pas les coups contre les autorités de transition, dont il estime qu’elles n’ont reçu aucun mandat pour "plonger le Mali dans l’inconnu, voire soumettre les Maliens aux règles de l’État de non-droit" ». Depuis sa radiation en août dernier, Cheick Mohamed Chérif Koné enchaîne les actions en justice contre le régime d’Assimi Goïta. « Au risque, pointe Jeune Afrique, de se faire rattraper par la justice malienne. Laquelle, sous la transition, ne se montre pas tendre avec les voix critiques. »
1/16/20243 minutes, 36 seconds
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À la Une: le Sahel, désert de l’information

Le Sahel est devenu « un désert de l’information et un cimetière de journalistes » : c’est ce résumait en novembre dernier un reportage de France 24 diffusé à l’occasion du dixième anniversaire de l’assassinat, près de Kidal (nord du Mali), de nos confrères Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Et ce triste constat est repris et développé ce matin par Le Monde Afrique.« La quasi-disparition du Mali, du Niger et du Burkina Faso des écrans radars de l’information internationale est une réalité qui cingle dans le monde francophone, pointe Le Monde, et qui souligne non seulement le divorce avec Paris, mais aussi le brutal repli de ces pays et leur régression démocratique. Au Mali, au Niger et au Burkina Faso, entre enlèvements, menaces, censure, interdictions et arrestations, […] la couverture médiatique de cette immense zone déshéritée […] s’est appauvrie, étiolée. Les reportages ont laissé la place à la communication des juntes […], constate encore Le Monde Afrique, et aux enquêtes faites à distance, par le biais de WhatsApp ou de Signal, faute de sécurité ou d’accréditation. "La liberté de parole n’est plus admise […]. Les partis politiques et les syndicats n’ont plus le droit de manifester. Toute la société a été mise en coupe réglée", résumait récemment ainsi sur RFI, Ahmed Newton Barry, figure du journalisme au Burkina Faso, pays longtemps tenu pour exemplaire. »Et Le Monde Afrique de conclure : « Comme toutes les populations du Sahel, les journalistes sont pris entre le marteau des juntes militaires et l’enclume des groupes jihadistes. Leurs silences forcés, leurs difficultés à témoigner en disent long sur l’isolement et les souffrances des quelque 70 millions d’habitants des trois pays sahéliens francophones rayés de la carte mondiale de l’information. »CAN : attention aux trouble-fêteÀ la Une également, la CAN, avec ce titre en forme de résumé lu dans le quotidien burkinabè Aujourd’hui : « Les Éléphants sublimes, les Super Eagles ratent leur envol, les Pharaons doutent et les Black Stars chutent… » Commentaire du journal : « Après déjà deux jours de compétition, on subodore une CAN avec beaucoup de surprises. Avec des favoris qui doivent convaincre, des outsiders dangereux et des délaissés qui pourraient jouer les trouble-fêtes et même plus ! »Justement, attention, prévient WalfQuotidien à Dakar : « Le Sénégal remet en jeu son titre de champion d’Afrique ce lundi, à 14h, face à la Gambie. Aliou Cissé et ses joueurs ne doivent aucunement se rater pour leur entrée en lice, même s’ils commenceront par un chaud derby. […] Même si en face, l’adversaire jouera certainement le "match de sa vie". Mais, le Sénégal débarque en Côte d’Ivoire avec le manteau de champion d’Afrique. Il faudra alors s’assumer sur le terrain. »Les Lions indomptables et les Fennecs confiantsAutre match ce lundi 15 janvier : Algérie-Angola. Riyad Mahrez, le capitaine des Fennecs, affiche sa confiance dans le quotidien Le Matin : « On s’est bien préparé comme toutes les équipes, nous avons des ambitions, nous devons bien entamer la compétition, après on verra match après match. Il y a des joueurs qui ont fait déjà plusieurs phases finales, d’autres qui vont découvrir le tournoi pour la première fois. Le plus important est le match de ce lundi, nous sommes confiants et prêts. » Le Matin rappelle que « lors de la précédente édition au Cameroun, l’Algérie avait raté sa participation en se faisant éliminer dès le premier tour du tournoi, réalisant un triste bilan de deux défaites et un nul ».Enfin, Cameroun-Guinée ce lundi soir à Yamoussoukro. « Place aux Lions ! », s’exclame Cameroon Tribune en première page. Les Lions qui devront jouer « sans leur capitaine, Vincent Aboubakar, pointe le journal, blessé vendredi à l’entrainement. Un fâcheux contretemps qui selon le sélectionneur Rigobert Song, n’a pas entamé la motivation du groupe ».
1/15/20243 minutes, 23 seconds
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À la Une: J-2 pour la CAN

C’est après-demain, samedi 13 janvier, que débute la 34ᵉ édition de la Coupe d’Afrique des Nations de football. Avec le match Côte d’Ivoire-Guinée-Bissau. Et les commentaires et les pronostics vont bon train dans la presse du continent.Le pays hôte, la Côte d’Ivoire, veut y croire… Le site Abidjan.net rappelle les performances passées des Éléphants et souligne que « la Côte d’Ivoire est le seul pays à avoir trois joueurs dans le top 10 des meilleurs buteurs de la CAN. Il s’agit de Laurent Pokou, l’homme d’Asmara qui a inscrit 14 buts entre 1968 et 1970. Il est suivi de Didier Drogba, l’ancien capitaine des Éléphants avec 11 buts. Et le dernier ivoirien à figurer dans le top 10 des meilleurs buteurs de la CAN se nomme Joël Tiehi avec 10 buts à son compteur. »Alors les Éléphants version 2024 vont-ils s’inscrire dans le sillage de leurs glorieux aînés ? C’est du moins ce qu’espère tout un peuple…Le doublé pour le Sénégal ?Autre prétendant et non des moindres : le Sénégal… « Le Sénégal peut-il conserver son titre ? », s’interroge Le Point Afrique. « Pour la première fois de son histoire, le Sénégal va aborder la Coupe d'Afrique des nations dans la peau du champion en titre. Mais les Lions de la Téranga devront se méfier : le tenant du titre fera l’objet de toutes les attentions. D’autant que le premier tour de cette CAN leur réserve une entrée en matière musclée. Les Lions composent un groupe très relevé, avec les Lions indomptables du Cameroun, la Gambie et la Guinée. »Alors, fait important à savoir sur cette équipe du Sénégal, relève le Point Afrique : elle présente un nouveau visage… En effet, « treize champions d’Afrique et sept joueurs qui étaient présents au Qatar pour la Coupe du monde ne seront pas du groupe cette année. Et pas moins de 9 joueurs vont connaître leur première CAN ». Dont Lamine Camara, milieu de terrain de 19 ans,interviewé ce matin dans WalfQuotidien. « On s’attend à ce que le plus jeune joueur parmi les Lions apporte son insouciance et la folie de sa jeunesse dans le jeu des Lions », pointe le journal. « J’essaie d’être concentré le maximum possible pour me donner à fond, affirme le pensionnaire de Metz. Je sais que le coach me fait confiance. On va remporter cette CAN ». »Défi sécuritaireEn tout cas, « L’ambiance promet d’être électrique et la fête sera belle, s’exclame Le Pays au Burkina Faso. C’est un monde fou qui va débarquer en Côte d’Ivoire pour ce grand rendez-vous du football africain. On parle de plus d’un million et demi de visiteurs. C’est la preuve que le défi, notamment sécuritaire, est énorme pour le pays hôte, d’autant que celui-ci partage de longues frontières avec le Burkina Faso et le Mali, deux pays en proie à une crise sécuritaire liée au terrorisme. C’est tout logiquement que les attentes sont fortes vis-à-vis des autorités ivoiriennes. Et elles devront, à tout prix, relever le défi de l’organisation pour offrir une belle fête à tous. »Et « pour s’assurer du succès de l’évènement, relève encore Le Pays, le gouvernement ivoirien n’a pas lésiné sur les moyens. Quelque 20.000 jeunes bénévoles, 17.000 membres des forces de l’ordre et 2.500 stadiers seront mobilisés pour la circonstance. À cela, on peut ajouter les ponts, les routes, les hôtels, les cités CAN pour loger les équipes, qui sont sortis de terre pour accueillir, dans des conditions optimales, la deuxième Coupe d’Afrique des Nations de l’histoire du pays. »Les joueurs égyptiens et sud-africains prophètes en leurs paysEnfin, question annexe à cette CAN, question posée par Le Monde Afrique, pourquoi les joueurs égyptiens et sud-africains sont-ils si peu nombreux à s’expatrier pour jouer notamment en Europe ? En effet, « contrairement à leurs adversaires du Maghreb et d’Afrique subsaharienne, on les croise rarement sur les pelouses européennes. » Alors pourquoi ? Réponse du Monde Afrique : « populaires et bien payés dans leur pays, la plupart des internationaux égyptiens et sud-africains préfèrent évoluer dans des clubs locaux. Pourquoi partiraient-ils ? Ils jouent dans les deux meilleurs championnats d’Afrique, les mieux organisés et les plus développés économiquement », souligne l’entraîneur français Denis Lavagne, qui a dirigé des équipes dans les deux pays. « On peut comprendre, souligne un autre entraineur interrogé par le journal, qu’un joueur payé 60.000 euros par mois en Égypte soit réticent à l’idée d’aller en Europe, où il devra s’adapter à une autre culture, à un autre climat, apprendre une autre langue, et s’imposer, au risque de compromettre sa place en sélection nationale. » En effet, souligne Le Monde Afrique, « dans les trois clubs les plus riches d’Égypte, certains internationaux peuvent gagner jusqu’à un million et demi d’euros par an, assortis de primes conséquentes, dans un pays où le salaire mensuel moyen n’est que de 250 euros. »
1/11/20244 minutes, 15 seconds
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À la Une: la réélection de Tshisekedi confirmée

En RDC, le président sortant Félix Tshisekedi a bien été réélu avec un peu plus de 73% des voix. Confirmation de la Cour constitutionnelle hier. Pas de surprise donc… ce qui n’empêche pas le quotidien Le Phare à Kinshasa de s’exclamer : « fini le suspense. Félix Tshisekedi se succède (donc) à lui-même. La Cour constitutionnelle a validé les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 20 décembre, proclamés par la Céni, la Commission Électorale Nationale Indépendante. (…) Il ne reste plus qu’à préparer la cérémonie de prestation de serment dont la date ne tardera pas à être précisée. »Législatives : 82 fraudeurs !Au-delà de la confirmation officielle de la réélection du président sortant, la presse congolaise se penche sur les irrégularités commises durant les élections législatives qui avaient lieu en même temps que la présidentielle.« Les dessous de la fraude aux législatives en RDC », titre ainsi le site congolais Politico. « Des proches du président Félix Tshisekedi et des opposants ont été pris la main dans le sac, tentant de frauder. (…) 82 tricheurs, des poids lourds y compris, sont tombés. Invalidés (par la Céni). Les uns ont carrément requestionné des machines à voter pour s’offrir des voix. Les autres ont envahi des Bureaux de vote pour faire pression, faisant ainsi voter en leur faveur. »Commentaire désabusé de Politico : « dans un Congo où tout le monde est prêt à vendre son frère pour du pain, il n’est point étonnant de se retrouver face à un scandale lorsqu’il s’agit de devenir député, de toucher 25 000 dollars par mois et de sortir ainsi de la pauvreté. »Médiocrité et délinquance morale…« Honte pour la classe politique congolaise », lance pour sa part le bi-hebdomadaire L’Observateur. « Ce qui est choquant, écrit le journal, c’est de constater que sur ces 82 députés invalidés figurent des personnes qui exercent encore des fonctions étatiques ou qui ont assumé de hautes fonctions dans notre pays. Ces personnages qui disposent de moyens financiers et matériels importants avaient la possibilité de battre campagne de manière transparente en convainquant les électeurs de voter pour eux. Mais non… En préférant recourir à la fraude et à l’intimidation, ils ont mis à nu la médiocrité et la délinquance morale de ceux qui nous dirigent. »Alors, certains contestent leur invalidation : comme Gentiny Ngobila, gouverneur de la ville de Kinshasa et président du parti ACP, l’Alliance des Congolais progressistes. Ses proches, rapporte le site congolais 7 sur 7, affirment que rien ne prouve qu’il a triché et qu’il est victime d’un règlement de comptes politique…Défis en cascade…En tout cas, constate WakatSéra au Burkina Faso, « tout est sous contrôle pour Félix Tshisekedi » : « celui-ci aura encore dans les mains le gouvernail du bateau battant pavillon RDC pour cinq ans, et plus si affinités ». Et « le chapelet des défis qu’il aura à relever est bien long à égrener : instaurer la bonne gouvernance dans un État de droit, lutter contre la corruption et les détournements au sommet, restaurer la paix, faire chuter le mercure politique, recoller les morceaux du tissu social en lambeaux, dépolitiser et détribaliser l’administration, redonner vie à une économie anémiée aux mains de l’informel, faire profiter ses compatriotes des fruits du riche sous-sol du pays, se pencher sur les chantiers routiers afin de désenclaver bien des zones inaccessibles, mettre fin aux atteintes aux droits de l’homme et à la liberté d’expression, etc… Autant de priorités de ce second quinquennat que Félix Tshisekedi mettra un point d’honneur à relever, afin d’essayer de nettoyer les plaies purulentes d’un premier mandat encore sous le feu des critiques. C’est à ce titre, conclut WakatSéra, que la RDC pourra lui pardonner les élections contestées du 20 décembre dernier. »Le pari perdu de Denis MukwegeEn effet, pointe le Monde Afrique, « une partie de l’opposition morcelée continue de dénoncer en ordre dispersé un +coup d’État électoral" ». Le Monde Afrique qui revient par ailleurs sur le « pari perdu du prix Nobel Denis Mukwege. Le gynécologue "qui répare les femmes" n’a obtenu que 0,22 % des suffrages le 20 décembre, pointe le journal. Même dans son fief de Bukavu, il est arrivé troisième derrière Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi. (…) Il y a des défaites qui ne se commentent pas, relève Le Monde Afrique. Depuis l’annonce, de son faible score, Denis Mukwege est quasiment silencieux. »
1/10/20244 minutes, 24 seconds
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À la Une: le nouveau visage de la Chinafrique

Le Monde Afrique fait le point sur les relations économiques entre la Chine et le continent : des relations qui sont « à un tournant comme l’illustre la chute spectaculaire des prêts chinois accordés aux pays subsahariens. Pékin est en retrait mais ses entreprises devraient continuer à aller de l’avant. »En effet, précise Le Monde Afrique, « après plus de vingt ans d’un activisme qui a placé l’ancien empire du Milieu en situation d’hégémonie économique au sud du Sahara, la dynamique est en train de se tasser. Une tendance illustrée par la chute brutale des prêts officiels chinois accordés aux pays subsahariens. En 2022, selon l’université de Boston, ceux-ci n’ont même pas atteint 1 milliard de dollars (920 millions d’euros), pour la première fois depuis dix-huit ans. (…) Autre indice : lors de l’Exposition économique et commerciale Chine-Afrique qui s’est tenue dans la province chinoise du Hunan en juin dernier, des projets ont été signés pour quelque 10 milliards de dollars, soit moitié moins qu’au dernier salon, en 2019. "Le temps de l’argent facile est révolu", confirme Thierry Vircoulon, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales. »Une économie au ralenti…Alors, pourquoi cette soudaine sobriété ? Réponse du Monde Afrique : « Cette pondération trouve son origine dans les difficultés intérieures d’une Chine qui tourne au ralenti. Rattrapée par la crise immobilière, le chômage des jeunes et la baisse des exportations, la deuxième économie mondiale se convertit au réalisme budgétaire. L’ensemble du projet phare du président chinois, Xi Jinping, les "nouvelles routes de la soie", s’en ressent : dix ans après son lancement, les ambitions sont revues à la baisse un peu partout. Alors que les réserves de l’État s’amenuisent, Pékin ne veut pas se retrouver pris au piège de dettes insolvables chez ses partenaires. Y compris en Afrique, où la Chine est devenue le principal créancier bilatéral d’une poignée de pays comme la Zambie, l’Éthiopie ou le Kenya, dont certains sont aujourd’hui en défaut de paiement ou sur la voie du surendettement. »Toutefois, tempère Le Monde Afrique, la Chine reste « le premier partenaire commercial de l’Afrique, et ce, depuis 2009. Les chiffres sont édifiants. De 2000 à 2022, la valeur des échanges a été multipliée par près de trente, pour atteindre 282 milliards de dollars. »Niger: après son fils, le président Bazoum bientôt libéré ?À la Une également, la libération au Niger du fils du président Bazoum… « Salem Mohamed Bazoum n’est plus retenu prisonnier dans l’enceinte du palais présidentiel », pointe Jeune Afrique. Il « a bénéficié d’une autorisation de mise en liberté provisoire du tribunal militaire de Niamey ». Et il aurait « quitté le Niger pour le Togo. »Alors après le fils, le père ? Le président Bazoum vit en résidence surveillée depuis plus de cinq mois au sein du palais présidentiel de Niamey, rappelle le site panafricain. « Reclus avec son épouse, l’ancien chef de l’État nigérien est toujours détenu, sous la surveillance des hommes de son ancienne garde présidentielle et de celui qui fut leur patron, Abdourahamane Tiani, qui a pris le pouvoir en juillet dernier. En ce début d’année 2024, le sort du prisonnier, qui refuse de signer une quelconque démission, est donc toujours au centre des attentions. (…) Les discussions se poursuivent, croit savoir Jeune Afrique, entre la junte et la Cédéao, avec le président togolais, Faure Gnassingbé, dans le rôle d’intermédiaire. »Une délégation de la Cédéao devrait d’ailleurs se rendre d’ici la fin du mois à Niamey. « La Cédéao, qui continue d’appliquer des sanctions économiques au pays en représailles du coup d’État de juillet dernier, rappelle encore Jeune Afrique. La communauté régionale, si elle ne brandit plus sérieusement la menace d’une intervention militaire, a émis plusieurs exigences. La première d’entre elles est la libération de Mohamed Bazoum et des anciens ministres emprisonnés. »Nous saurons sans doute dans les jours qui viennent si la libération du fils est le prélude à celle du père…
1/9/20243 minutes, 42 seconds
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À la Une: le processus électoral contesté au Sénégal

Hier dimanche, « plusieurs candidats à l’élection présidentielle du 25 février ont formé en collectif pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme des injustices dans le traitement de leurs parrainages, rapporte le site Sénégo. Ces candidats, se décrivant comme "spoliés" et "injustement exclus", expriment une préoccupation profonde face aux anomalies observées dans la gestion de leurs dossiers de candidature et dans le fichier électoral ».Parmi ces recalés de la course à la présidentielle : l’opposant Ousmane Sonko, dont la candidature a été rejetée le 5 janvier par le Conseil constitutionnel.En effet, « le couperet est tombé, s’exclame Jeune Afrique. Au terme d’un interminable marathon judiciaire et administratif (…) : après avoir été plusieurs fois condamné, après avoir été radié, puis réinscrit sur les listes électorales, Ousmane Sonko a vu son dossier de candidature jugé "incomplet", et a été (donc) recalé ».Sonko, spectateur du scrutin ?En fait, note WalfQuotidien, « seulement neuf candidats sur 93 ont validé leur parrainage » pour l’élection présidentielle. Et « le travail de la commission de contrôle des parrainages du Conseil constitutionnel est remis en question, pointe le quotidien dakarois. De nombreux candidats doutent de sa fiabilité et surtout de sa base de travail, le fichier électoral ».Ainsi, pour Thierno Alassane Sall, président du parti La République des Valeurs, cité par WalfQuotidien, « à l’issue du premier tour de contrôle des parrainages, les plus sceptiques commencent à comprendre que ce système est conçu pour sélectionner les candidats à opposer au pouvoir ».Et finalement, l’un des plus sérieux opposants devrait rester sur la touche… « Ousmane Sonko n’est peut-être pas fini politiquement, relèveWakatSéra à Ouagadougou, mais sauf rebondissement de dernière minute, il risque bien d’être spectateur, peut-être de première loge, de cette élection qui aura des chances d’ouverture, vu que le président sortant n’y prendra pas part. Il ne reste plus à Ousmane Sonko, 49 ans, qu’à faire ses prières pour que le vainqueur de la présidentielle de février soit de son bord et lui organise un retour gagnant sur la scène politique. »Bientôt la CANEn attendant, les Sénégalais ont les yeux tournés vers la Côte d’Ivoire, pays hôte de la 34e Coupe d’Afrique des nations qui démarre ce samedi 13 janvier.Et « le Sénégal, champion d’Afrique, se prépare à défendre son titre, pointe le site Seneweb. À une semaine de leur entrée en matière face à la Gambie, les Lions disputent ce lundi un match amical de préparation contre le Niger (…). Une rencontre qui offre au sélectionneur, Aliou Cissé, l'opportunité de peaufiner les derniers détails avant d’entamer la compétition. (…) Les regards seront particulièrement tournés vers des joueurs clés tels que Sadio Mané. Cissé et son staff auront également l’opportunité de faire le point sur l’état de l'infirmerie des Lions, avec des joueurs tels que Boulaye Dia et Seny Dieng, blessés et susceptibles de manquer la compétition ».Les 10 joueurs à suivreEt puis à l’occasion de cette CAN, Le Monde Afrique donne un coup de projecteur sur « les dix footballeurs qui peuvent faire la différence » : « plus de 550 joueurs vont participer la compétition du 13 janvier au 11 février. Parmi eux, des stars comme Sadio Mané ou Mohamed Salah qu’on ne présente plus, mais aussi des jeunes prometteurs et d’illustres inconnus, qui le seront peut-être moins à la fin de la compétition. Car l’histoire rappelle que chaque phase finale de CAN a permis à des footballeurs de sortir de l’anonymat et de vraiment lancer leur carrière. »Alors voici ces 10 joueurs à suivre durant cette CAN, selon Le Monde Afrique, connus ou moins connus : Vincent Aboubakar du Cameroun, Victor Osimhen du Nigeria, l’Algérien Riyad Mahrez, le Marocain Hakim Ziyech, le Congolais Chancel Mbemba, mais aussi le Tunisien Ellyes Shkiri, Nicolas Jackson du Sénégal, Mohammed Kudus du Ghana, l’Égyptien Omar Marmoush et Bertrand Traoré du Burkina Faso.À lire aussiCalendrier et résultats de la CAN 2024
1/8/20244 minutes, 6 seconds
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À la Une: au Sénégal, la Cour suprême a rendu sa décision dans l'affaire Sonko

La Cour suprême a confirmé la condamnation à six mois de prison avec sursis de l'opposant Ousmane Sonko, pour diffamation envers le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang. Une annonce de la plus haute importance, à quelques semaines de l'élection présidentielle au Sénégal, précisément le 25 février prochain. « Cette condamnation rend-elle Ousmane Sonko inéligible ? », se demande le Soleil, qui rappelle qu'une peine de prison avec sursis de plus d'un mois, n'est pas compatible avec l'inscription sur les listes électorales. « En tout état de cause, conclut le Soleil, les chances de M. Sonko, dont les fiches de parrainages devraient être examinées, ce vendredi, de participer à l’élection présidentielle de février prochain, sont devenues minimes. » De son côté, Sénégo laisse planer le doute et reprend les propos de maître Ciré Clédor Ly, avocat d'Ousmane Sonko, selon lequel il ne faut pas « tirer de conclusions hâtives » après le jugement de la Cour suprême.Le Mali acquiert des dronesLes forces armées du Mali viennent de recevoir de « nouveaux équipements », annonce MaliJet. En l'occurrence, « trois stations complètes de drones », qui nous dit-on, « vont renforcer la montée en puissance des forces armées maliennes, mais s'inscrivent aussi dans la vision des autorités de la transition de lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes ». Maliweb s'intéresse également, à ces nouveaux équipements, et titre : « Des ailes pour la liberté : le rôle crucial des drones dans la reconquête malienne », ajoutant qu'une « révolution discrète mais cruciale prend forme dans le ciel. [...] Les drones, symboles d’une nouvelle ère sécuritaire, ajoute Maliweb, émergent comme des acteurs inattendus de la reconquête, tissant les fils d’une souveraineté nationale renforcée ».Des Palestiniens en République démocratique du Congo ?La RDC, en pleine période post-électorale, est interpellée sur l'éventuel « accueil de migrants palestiniens ». Politico précise que la RDC « dément toute négociation ou discussion avec Israël », concernant l'accueil de ces migrants. « Cette mise au point, ajoute Politico, fait suite à des informations rapportées cette semaine par certains médias évoquant la possibilité que la RDC accueille des migrants palestiniens. » Le ministre israélien de la Défense a récemment souhaité encourager les Palestiniens de Gaza à émigrer. C'est ainsi que le nom de la RDC comme pays d'accueil, a commencé à circuler, notamment dans le Times Of Israël. Information démentie, donc, par le gouvernement congolais.Oscar Pistorius sort de prison« Oscar Pistorius, un homme libre », titre the Star qui précise : « L'ancien athlète paralympique Oscar Pistorius, qui a passé plus de huit ans derrière les barreaux pour le meurtre de sa petite amie, Reeva Steenkamp, ​​rentrera chez lui ce vendredi (...) Pistorius est devenu éligible à la libération conditionnelle en mars 2023, après avoir purgé la moitié de sa peine de 13 ans et cinq mois pour meurtre. » Il s'agit d'une libération conditionnelle, ce qui signifie, ajoute the Star, « qu'il sera surveillé jusqu'à la date d'expiration de sa peine en 2029 ». Aucun détail ne sera livré aux médias, précisent les autorités sud-africaines, l'heure de sortie de prison d'Oscar Pistorius ne sera donc pas révélée, malgré l'intérêt que l'opinion publique a porté à ce fait divers, le meurtre de Reeva Steenkamp, abattue derrière la porte fermée de sa salle de bain, « aux premières heures de la Saint-Valentin 2013 », précise le journal. Les médias sud-africains seront donc privés de détails sur la nouvelle vie d'Oscar Pistorius, mais ils croient tout de même savoir qu'il passera son temps « dans un luxueux manoir de 12 lits sur 3 étages, appartenant à son oncle », dans la banlieue de Pretoria.
1/5/20244 minutes, 10 seconds
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À la Une: déconfiture pour l’opposition en République démocratique du Congo

Quelques jours après la proclamation des résultats provisoires, qui annoncent Félix Tshisekedi vainqueur de la présidentielle, seul un candidat – Théodore Ngoy – a déposé un recours auprès de la Cour constitutionnelle. « C’est comme s’ils s’étaient tous passé le mot », souffle Wakat Séra, à moins qu’ils aient « tous totalement déchanté par rapport à ces élections (…) qu’ils ont, à l’unanimité, qualifiées de "simulacre". »De toute façon, que pourraient-faire les opposants ? Deux options, souligne Le Pays : soit s’en remettre à la voie légale, auquel cas « ils seront sans doute déboutés », juge le journal ; soit recourir à la rue, mais alors, « il y a des risques énormes que [le pays] bascule dans la violence ». C’est aussi l’inquiétude que l’on lit entre les lignes chez Wakat Séra, avec cette interrogation : « Où seront réglés les différends électoraux si les candidats déçus tournent le dos à la justice ? »À moins qu’il n’y ait une troisième voie choisie par le principal opposant de Félix Tshisekedi, Moïse Katumbi, puisque celui-ci a, rappelle Aujourd’hui au Faso, annoncé qu’il agirait « pacifiquement », tout en « renâcl[ant] à entériner les résultats de la Céni ».Moïse Katumbi prend la parole au sujet du scrutinActualite.cd note qu’il s’exprimait « ​​​​​​​pour la première fois (…) depuis les élections du 20 décembre dernier ». Les propos rapportés par le site font, là encore, penser à une troisième voie puisque Moïse Katumbi a « appelé à résister à travers des "actions pacifiques et démocratiques" à mener par les forces sociales et politiques du changement », sans annoncer ni de date, ni de modalité d’action exacte.Ce qui est certain en tout cas, c’est que l’opposant rejette à nouveau les résultats de ce scrutin, comme d’ailleurs le processus électoral dans son ensemble. Alors, « ​​​​​​​est-il un mauvais perdant ou est-il en possession de preuves qui invalident la réélection de Tshisekedi ? », s’interroge Aujourd’hui au Faso. Quoi qu’il en soit, « la Céni ne peut pas se rétracter… ». Alors, Le Pays estime qu’il revient « ​​​​​​​au président (…) de savoir se montrer bon prince en ayant non seulement le triomphe modeste, mais aussi en se posant en se posant en rassembleur surtout que le pays est déjà en proie à une grave crise sécuritaire ».Crise sécuritaire évoquée par l’ONU dans un rapportUn document sur lequel revient Jeune Afrique ce jeudi matin et dans lequel le groupe d’experts des Nations unies affirme à nouveau que le Rwanda soutient les rebelles du M23. C’est, souligne le magazine, « la troisième fois en un peu plus d’un an ». JA va plus loin encore et dévoile que selon ce texte, « ​​​​​​​des éléments du M23 ont reçu une formation à l’académie militaire de Gako, au Rwanda ».Mais le rapport évoque aussi la coopération militaire entre la RDC et le Burundi, pointe JA qui rappelle que « ​​​​​​​depuis plusieurs mois, le M23 accuse les Forces nationales de défense du Burundi (…) de prendre part aux combats aux côtés de l’armée congolaise ». Des accusations contestées par l’armée burundaise. Pourtant, Jeune Afrique juge que « le rôle de Gitega demeure trouble » - notamment lorsqu’on sait que, alors que la forcé régionale est-africaine a subi de vives critiques de Kinshasa, le Burundi, qui fait partie de l’EAC, y a échappé.Et, affirme enfin JA, « plusieurs officiels congolais ont aussi confirmé que, malgré le départ de la force, des contingents burundais allaient demeurer sur le terrain ». Qu’importe : l’état-major et l’exécutif burundais se serrent les coudes et « ont nié auprès du panel onusien tout déploiement ». En attendant, les combats dans l’est se poursuivent et les appels à la paix s’enchaînent sans être entendus.Les jeunes talents du football ivoirien laissés sur le bancLe Monde Afrique met en lumière la situation des jeunes footballeurs en Côte d’Ivoire où les autorités, accuse le titre, « n’investi[ssen]t que peu dans le repérage et la formation de talents, laissant le champ libre à une foule de recruteurs peu scrupuleux ». Le quotidien a ainsi rencontré un quadragénaire, « ancien attaquant qui n’a, de son propre aveu, "jamais percé" » et ne possède « ​​​​​​​ni bureau, ni terrain, ni diplôme d’entraîneur » - à peine quelques dizaines de ballons.Pourtant, cela ne l’empêche pas de faire du football le cœur de son revenu : en fait, explique Le Monde Afrique, « il repère les bons joueurs lors des tournois de quartier, promet aux meilleurs (…) un destin de star du ballon rond avant de les vendre, le plus rapidement, au plus offrant ». Sauf qu’à l’arrivée, ces jeunes sont envoyés, pour la plupart, « ​​​​​​​en divisions inférieures », en Roumanie, en Albanie, en République tchèque ou encore en Asie. « ​​​​​​​La plupart galèrent, certains veulent rentrer, et presque tous lui en veulent », assène le quotidien.Et ce n’est pas un cas isolé : sur les 700 structures de formation ivoiriennes, la plupart fonctionneraient selon ce système. « Les ventes opaques des jeunes joueurs » seraient même devenues « un "système industrialisé" ». Le quotidien s’étonne de telles dérives dans un pays pourtant terre de foot et à quelques jours de la CAN. Pourtant, veut croire l’une des sources du quotidien, « il ne manque pas grand-chose pour faire de la Côte d’Ivoire un pays de foot avec une formation "digne de ce nom". L’essentiel est déjà là ».
1/4/20244 minutes, 5 seconds
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À la Une: l’accord de la discorde entre l’Ethiopie et la Somalie

Addis-Abeba et le Somaliland ont conclu, il y a deux jours, un accord-cadre : l’Éthiopie obtient l’accès à la mer, et en échange, elle s’engage à reconnaître cette république autoproclamée, région sécessionniste de la Somalie. Et cela ne passe pas du côté de Mogadiscio… au point que, raconte le Addis Standard, le pays « a rappelé son ambassadeur à Addis-Abeba (…) « pour consultations ». » Et puis il y a aussi eu une réunion d’urgence, et un communiqué condamnant cet accord… C’est en tout cas une surprise puisque Mogadiscio et le Somaliland « étaient convenus la semaine dernière de reprendre des négociations pour résoudre leurs différends, les premières depuis 2020 », rappelle VOA Afrique. Alors forcément, « la Somalie réagit vivement. »Il faut dire que pour les trois pays impliqués, cet accord touche à des valeurs fondamentales : le Somaliland, rappelle VOA, n’a « jamais [été] reconnu par la communauté internationale depuis qu’il a proclamé unilatéralement son indépendance de la Somalie en 1991. » Et à l’inverse, la Somalie considère la reconnaissance du Somaliland comme une violation de son intégrité territoriale.Un souhait de longue date de l’ÉthiopieCela faisait « des années », souligne VOA, que le pays « cherchait et revendiquait » un accès maritime – qui est « la ligne de vie du commerce national » estime le Reporter en Éthiopie. Au point que l’on a pu craindre ces dernières semaines des tensions armées, en raison notamment, rappelle le journal, « d’une série de déclarations litigieuses et conflictuelles du Premier ministre Abiy Ahmed. » Et même si celui-ci a depuis « déclaré qu’il était favorable à une résolution pacifique de la quête d’un port par l’Éthiopie, la controverse persiste. »Que le pays cherche un moyen de parvenir à ses fins n’est en tout cas pas une surprise puisque, comme le note le Addis Standard, les événements en ce sens se sont succédé : « en août l’an dernier, une délégation éthiopienne (…) s’est rendue à Hargeisa, la capitale du Somaliland, pour discuter d’options portuaires pour l’Éthiopie. » Puis, en novembre, le gouvernement a dévoilé « que l’Éthiopie négociait avec le gouvernement somalilandais pour obtenir un accès direct à un port maritime. » C’est donc maintenant chose faite.Profonde crise alimentaire en ÉthiopiePlus d’un an après la fin de la guerre civile, au Tigré, « 2 millions de personnes souffrent de malnutrition aigüe » apprend-on dans les colonnes du Monde Afrique… et la situation menace de s’étendre à la région voisine de l’Amhara. En cause : la sécheresse et le manque d’aide alimentaire. La région, « rocailleuse » et « habituée aux épisodes d’extrême aridité, » « a manqué la dernière saison des pluies. » Conclusion : « près de la moitié de la province n’a pas reçu de précipitations en été. »Maintenant, il faut attendre le prochain mois de juin pour espérer de l’eau… alors que la situation est déjà critique : le Addis Standard rapporte que, de source officielle, « rien qu’au mois de décembre, 400 personnes, dont 25 enfants, ont perdu la vie en raison de la famine » au Tigré – et en Amhara, ce sont 85.000 têtes de bétail qui ont succombé. « Près d’un million de personnes, réparties dans 43 districts de la région, sont au bord du précipice », alerte le journal.Une réaction gouvernementale en demi-teinteC’est en tout cas l’opinion de l’Addis Standard selon lequel « ni la réponse, ni le niveau d’inquiétude affiché par les autorités fédérales ne semblent correspondre à la rapide détérioration » de la situation alimentaire. Le Monde Afrique va même plus loin et juge que « le gouvernement fédéral (…) reste sourd [aux] appels au secours. » Plus encore, « les autorités éthiopiennes réfutent le terme » de famine, « accusant le Tigré de vouloir ‘politiser la crise’. »Pourtant, il y a urgence à reconnaître la gravité de la situation. « Échouer à le faire (…) va significativement entraver la réponse à la catastrophe. Des millions sont au bord de la mort. » Alors, le Addis Standard lance un ultime appel au gouvernement : « arrêtez de vous chamailler sur la sémantique, et déclarez l’urgence nationale (…) avant qu’il ne soit trop tard. »
1/3/20243 minutes, 54 seconds
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À la Une: Succès Masra sort de l’opposition au Tchad

« Le Succès du général Deby ! » titre Wakat Séra, non sans ironie… le Succès du président de transition, c'est donc M. Masra, président du parti les Transformateurs et désormais Premier ministre du pays. Il succède à Saleh Kebzabo, l’ancien chef de gouvernement qui a rendu son tablier après l’adoption d’une nouvelle Constitution, conformément à ce qu’imposait la loi fondamentale. C’est donc lui qui aura la délicate mission, souligne Tchad Infos, « de mener la dernière phase de [la] transition et de rétablir l’ordre constitutionnel. » Une étape d’autant plus difficile à manœuvrer, estime le journal, dans un « contexte tendu » marqué par « les divisions au sein de la classe politique. »Des signes annonciateurs Des signaux « perceptibles, juge Wakat Séra, dès lors que le général Mahamat Idriss Déby a laissé rentrer à la maison, le 3 novembre dernier, son opposant le plus virulent. » Car Succès Masra vivait en exil, depuis près d’un an, forcé de quitter le Tchad après une manifestation de son parti ayant tourné au massacre.Autre signal d’importance, pointe Aujourd’hui au Faso : « l’appel de Masra envers ses ouailles à voter ‘oui’ au référendum » au sujet d’une nouvelle Constitution, fin décembre. Et puis, se souvient Wakat Séra, Succès Masra lui-même avait affirmé, « dans une de ses interviews à la presse, (…) : ‘plus jamais les impossibilités ne feront partie de notre vocabulaire.’ »Virage à 180 degrés donc pour l’ancien opposant, signe que ce dernier « a récemment adopté une nouvelle stratégie politique » indique Tchad Infos. En fait de stratégie, il s’agit tout simplement de realpolitik, estime de son côté Aujourd’hui au Faso… en acceptant de rejoindre les rangs de la majorité, le nouveau Premier ministre « étoffera son carnet d’adresses, se fera un petit trésor de guerre, certains de ses affidés entreront au gouvernement », bref pour le journal burkinabè, « les Transformateurs gagnent sur toute la ligne. » Vraiment ? Wakat Séra n’en est pas si sûr… au contraire, il y a de quoi interpréter sa désignation comme « un piège savamment monté par le chef de la transition pour tuer toute velléité de prise de pouvoir par son opposant dans le futur. »Des réactions mitigées Au sein de la majorité tout d’abord puisque, relève Tchad Infos, l’ancien Premier ministre Saleh Kebzabo et certains de ses alliés « auraient souhaité voir [Succès Masra] répondre de ses actes devant la justice. » Et, quelle que soit la stratégie du chef des Transformateurs, elle lui vaut aussi d’être « sous l’œil critique de l’opposition et des observateurs internationaux », grimace Tchad Infos.Mise en garde similaire chez Wakat Séra : attention à celui « qui retournera sa veste à la moindre occasion » … car « les populations ne [lui] feraient plus confiance. » Et l’opposant a beau mettre en avant la nécessité de la réconciliation nationale, sa décision « passe mal. »Reste à savoir comment Succès Masra va utiliser les nouvelles prérogatives dont il dispose, lui qui est, prévient Aujourd’hui au Faso, « désormais coresponsable de ce que fera la Transition. » En bref, comme se le demande Wakat Séra : « Succès Masra sera-t-il un opposant Premier ministre ou un Premier ministre opposant ? »À la une également, Claude Pivi toujours introuvable L’ex-ministre guinéen, jugé pour son implication dans le massacre du 28 septembre 2009 à Conakry, s’est volatilisé début novembre de la prison centrale, et depuis, plus rien. Pourtant, fût un temps où, sourit amèrement Le Monde Afrique, « il n’était pas difficile de trouver Claude Pivi à Conakry » : il suffisait de se rendre dans son bureau de ministre de la sécurité présidentielle. Une époque révolue : deux mois, quasi-jour pour jour, après son évasion, Claude Pivi court toujours… au point que les autorités ont mis en place d’importants moyens pour le retrouver – une récompense de 500 millions de francs guinéens et même un numéro vert.Alors comment expliquer que « le colosse », dont tous les Guinéens connaissent le visage, reste invisible ? Le Monde Afrique souligne que « Claude Pivi reste craint des Guinéens, mais aussi du pouvoir en place », notamment grâce à une réputation « construite dans les guerres qui ont secoué les pays voisins » rappelle le quotidien. Une image qui continue d’inquiéter, particulièrement parmi ceux qui ont témoigné à visage découvert au procès du massacre du 28-Septembre. Un homme « redouté par le pouvoir » et « terrifiant pour les survivants (…) du ‘lundi noir’ » … condamnés à attendre.
1/2/20244 minutes, 19 seconds
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À la Une: pas de pause électorale pour les violences dans l’Est de la RDC

Radio Okapi relaie le SOS de la population de Saké. Ce carrefour du Nord-Kivu vit au quotidien dans l'ombre des groupes armés. La nuit dernière, deux directeurs d'école y ont été abattus. Les deux victimes revenaient de Goma, les poches pleines de leur salaire.Une horreur parmi d'autres dans les médias congolaisCinq villageois tués près de Rutshuru. Dix morts en une semaine près de Béni. Quatre morts sur les hauts plateaux du Sud-Kivu dans les combats entre les milices rwandophones banyamulenge et leurs ennemis maï-maï. Des décomptes macabres et autant d'appels à l'aide éclipsés par l'attente des résultats de la présidentielle.Et dans ce contexte d'insécurité, l'armée officialise l'arrivée de nouvelles forces étrangères, rapporte Actualite.cd. Des soldats malawites, tanzaniens et sud-africains vont combattre aux côtés des FARDC. Un contingent sous mandat de la communauté des États d'Afrique australe, dont les effectifs et la zone de déploiement ne sont pas connus. Une mission toutefois : lutter contre les groupes armés qui « perturbent la paix dans l'Est ».Les drones, nouvelle arme des terroristes en AfriqueLe Monde Afrique nous explique comment les petits appareils sans pilote sont devenus un nouvel outil de la menace terroriste. Des machines télécommandées et dotées de caméra, essentiellement utilisées pour planifier des attaques... Il y a près de quatre ans, les miliciens shebab ont pu reconnaître le terrain avant de lancer un assaut contre une base américaine, à la frontière entre le Kenya et la Somalie. Trois militaires américains avaient été tués.Depuis, l'usage des drones s'est répandu sur le continentAu Nigeria, l'organisation État islamique en Afrique de l'Ouest lance régulièrement ces « quadricoptères » pour surveiller les mouvements de l'armée. Une utilisation facilitée par « des coûts dérisoires » et une « technologie accessible ». Désormais, les experts redoutent des versions plus menaçantes : le coût de transformation d'un drone de loisirs en drone capable de transporter des explosifs serait de 3 000 euros à peine.Comment les technologies numériques bouleversent les vies des AfricainsLe magazine en ligne Rest of World fait sa rétrospective en cette fin d’année.Deux histoires à lire ou relire : le média de la Tech dans les pays en développement s'arrête au Nigeria, à la frontière camerounaise, où des habitants de la ville de Calabar s'organisent en groupe WhatsApp pour acheter de la nourriture en gros et ne plus subir l'inflation. L'an dernier, les prix alimentaires ont bondi de plus de 20% dans le pays. Mais grâce à des achats groupés et coordonnés via l'application de messagerie instantanée, les habitants parviennent à faire des économies.Rest of World nous amène aussi au Kenya, où l'explosion de l'intelligence artificielle met à mal les étudiants. Les élèves des universités américaines ne font plus appel à leurs services pour écrire leurs exposés. Au Kenya, 70% des travailleurs indépendants en ligne vivent de la rédaction d'articles ou de services de traduction. C'est donc tout le secteur de la « tricherie académique » qui subit l'arrivée de ChatGPT et ses avatars, et de leur capacité à pondre des dissertations à la demande.Le bout du tunnel en vue pour les étudiants de l’UCAD ?Alors que l'on célèbre le centenaire de la naissance de Cheikh Anta Diop, l'université qui porte son nom va voir une reprise des cours, révèle Le Quotidien. Ce sera entre le 3 et le 31 janvier 2024, d'après un communiqué du doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines (FLSH). Cette décision devrait provoquer un effet domino dans les autres facultés, analyse Le Quotidien, et ce alors que le campus pédagogique de l'UCAD est fermé depuis six mois à la suite des manifestations de soutien à l'opposant Ousmane Sonko. Reste à savoir ce qu'en pensent les autorités sénégalaises, à l'approche de la présidentielle du 25 février 2024. Un scrutin auquel Ousmane Sonko compte participer malgré son placement en détention.
12/29/20234 minutes, 6 seconds
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À la Une: coup de frein sur les relations entre l’Algérie et le Mali

« Les reconfigurations stratégiques au Sahel […] n’ont pas seulement évincé la France, elles ont aussi fragilisé » les rapports entre les deux pays, constate Le Monde Afrique.Les deux pays vivent un début de crise diplomatique autour de la convocation, par les autorités maliennes, de l’ambassadeur d’Algérie à Bamako. En fait, par ce geste, le Mali lui-même répondait à Alger. « Bamako entendait, retrace Tout sur l’Algérie, protester contre des rencontres tenues à Alger quelques jours plus tôt entre les autorités algériennes et des groupes rebelles du nord du Mali » ; et puis, « Bamako n’a pas apprécié, croit savoir le journal algérien, le tapis rouge déroulé à Mahmoud Dicko, […] en bisbille avec les dirigeants du nouveau régime ». Pour Bamako, il s’agit d’ingérences dans ses affaires, voire d’hostilité, puisque les tensions sont vives ces derniers mois entre le gouvernement et les mouvements rebelles de l’Azawad, dans le nord.L’accord de paix d’Alger de 2015 en périlUn accord qui était « déjà fragile », souligne Sahel Tribune au Mali, même si « la reconnaissance du rôle crucial d’Alger dans la médiation pour la paix persiste ». Ce compromis signé en 2015 visait à « isoler les insurgés touaregs des groupes jihadistes », ce qui explique que l’Algérie ait régulièrement reçu des chefs rebelles ces dernières années. Mais, analyse Le Monde Afrique, « ces contacts sont devenus plus sulfureux aux yeux du gouvernement malien à mesure que celui-ci reprenait l’offensive, au fil de l’année, dans le nord du pays », avec l’aide des miliciens du groupe Wagner et au nom de l’intégrité territoriale.Tout sur l’Algérie voit en fait, dans l’attitude de Bamako, rien de moins que la « volonté des nouvelles autorités [du Mali] de remettre en cause le plan de paix. Sinon, s’interroge le journal, comment expliquer leur offensive de novembre dernier à Kidal ? » Une analyse que ne partage évidemment pas Sahel Tribune… Comme en miroir, le journal malien se questionne, lui, sur le rôle diplomatique de l’Algérie, car selon le titre, « ​​​​​​​la résurgence récurrente des hostilités » sème des doutes sur « ​​​​​​ l’efficacité du modèle et de l’approche méthodologique du médiateur sur la longue durée ». Peut-être faudrait-il, suggère encore Sahel Tribune, que « ​​​​​​​la résolution d’un conflit aussi labyrinthique » soit « dirigée par des acteurs non étatiques capables de dépolitiser le conflit » ?Ces turbulences profitent au MarocC’est même « ​​​​​​​une aubaine » pour Rabat, juge Le Monde Afrique, qui « ​​​​​​​entend bien jouer sa partition au Sahel afin de contrer son rival de l’Est ». TSA de son côté, enrage de cette volonté marocaine de « se déployer davantage dans cette région ». Le journal y voit même une tentative de « "parasiter" les efforts de l’Algérie pour trouver une solution à la crise au Mali ».Et le calendrier s’y prête : samedi 23 décembre, Marrakech accueillait une rencontre ministérielle sur l’influence des pays du Sahel. Une rencontre au cours de laquelle, rapporte Le Monde Afrique, « le ministre malien des Affaires étrangères […] n’a pas tari d’éloges sur ‘l’initiative fraternelle’ » du pays en faveur de ses voisins sahéliens. Il faut dire que l’intervention du Maroc fait les affaires de Bamako, qui représente, reconnaît TSA, « une formidable opportunité pour sortir de l’isolement ».Le Niger lui aussi tisse de nouveau des liens diplomatiquesOn l’a appris mercredi 27 décembre : le port autonome de Cotonou a levé l’interdiction des importations de marchandises censées parvenir au Niger. Une décision dont se félicite L’Événement Niger et qui « ​​​​​​​laisse entrevoir une lueur d’espoir que les choses vont s’arranger progressivement pour les Nigériens, par qui les sanctions sont difficilement vécues ».Le journal fait référence aux sanctions prises par la Cédéao après le coup d’État du 26 juillet, qui ont notamment eu pour conséquence la fermeture des frontières entre le Bénin et le Niger. Attention : ces frontières restent fermées. La décision du port permet simplement que des marchandises soient de nouveau stockées dans les hangars.Il n’empêche : pour L’Événement, il pourrait s’agir d’une « ​​​​​​​preuve de bonne foi », de la part de l’un des membres de la Cédéao, pour inciter les autorités nigériennes à « des gestes d’apaisement et à accéd[er] à certaines des exigences de l’organisation ». D’autant qu’il y a quelques jours, le président du Bénin, Patrice Talon, a déclaré vouloir normaliser rapidement ses relations avec le Niger. Affaire à suivre...
12/28/20234 minutes, 6 seconds
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À la Une: bilan des élections générales en RDC

Après un scrutin où rien ne s’est déroulé exactement comme prévu, chacun voit midi à sa porte : l’opposition veut rejouer le vote alors que les observateurs, pointe Jeune Afrique, voient « le verre à moitié plein » et « tentent de relativiser l’impact des nombreux dysfonctionnements constatés lors des opérations de vote ».Des dysfonctionnements assez importants pour que le vote se poursuive lundi 25 décembre, cinq jours après la date prévue du scrutin. Mais là encore, les autorités choisissent d’y voir du positif, puisque, comme le raconte Actualite.cd, « pour Denis Kadima, président de la Céni, le vote au-delà du calendrier électoral permet à tout Congolais de voter », ce qui explique que les opérations « se poursuivr[ont] jusqu’à ce que toutes les circonscriptions électorales aient voté ». Le même Denis Kadima qui, apprend-on un peu plus loin, dans Actualite.cd toujours, « a (…) salué l’esprit démocratique du peuple congolais » et a appelé ce dernier à « ne pas céder aux manipulations ».À lire aussiÉlections en RDC: dans l'attente des résultats, un climat de contestation s’installe dans l'oppositionL’opposition mécontenteUne contestation « peu surprenante » selon Jeune Afrique de l’opposition qui, tance Objectif Infos, « ne jure que par l’annulation du scrutin ». Moïse Katumbi, principal candidat d’opposition, a ainsi rejoint Denis Mukwege ou Martin Fayulu, lui qui, au départ, « revendiquait la victoire en dépit des irrégularités constatées » rappelle Jeune Afrique. Quant à la Commission électorale, elle n’est pas épargnée : on apprend ainsi, dans les colonnes d’Objectif Infos toujours, que la Lucha, mouvement d’opposition, « appelle (…) à la démission du président de la Céni Denis Kadima », qu’elle aimerait par ailleurs voir traduit en justice pour « amateurisme, incompétence et entrave au processus électoral ».Pourtant, les diverses missions d’observation déployées sur tout le territoire sont beaucoup plus mesurées : toutes « confirment les dysfonctionnements » mais « paraissent déterminées à relativiser leurs conséquences sur la crédibilité des résultats », entre la mission de l’Union africaine qui « estime que les élections se sont terminées sur une note positive », les observateurs de l’Afrique australe qui saluent une atmosphère « calme et paisible », et certaines missions religieuses qui jugent que « les irrégularités constatées le jour du vote ne sont pas de nature à ''affecter la poursuite des autres étapes liées aux opérations'' ».Quant à la mission d’observation menée par la Cenco et l’Église du Christ au Congo, elle « refuse à ce stade de se prononcer ». Une prudence de mise… vu l’influence de ces deux organisations.À lire aussiRDC: le président de la Céni répond aux déclarations de l'archevêque de Kinshasa sur les électionsSénégal: en vue des élections, Ousmane Sonko contourne l’administrationLe chef du Pastef, leader de l’opposition, toujours derrière les barreaux, a fait déposer lundi 25 décembre sa candidature à la présidentielle auprès du Conseil constitutionnel. Une façon de contourner les obstacles rencontrés auprès des autorités – l’impossibilité, notamment, d’obtenir les fiches de parrainage requises. « Une étape cruciale » et surtout « un acte audacieux », estime Senego, intervenu à la dernière minute, puisque ce mardi 26 décembre 2023 marque le dernier jour pour déposer son dossier. Bref, l’histoire, qui dure depuis des mois, va « de rebondissement en rebondissement », soupire Wakat Séra, ce dernier événement en date représentant, en « ce lundi [25 décembre 2023] de Noël, (…) un cadeau pour les partisans de l’opposant ».À lire aussiSénégal/Présidentielle: Ousmane Sonko a déposé son dossier de candidature au Conseil constitutionnelUn geste qui soulève de nombreuses questionsD’abord parce qu’on ne sait pas exactement comment ce dossier a pu être déposé, les proches d'Ousamne Sonko « refusant de divulguer [qui] a effectué cette démarche, gardée depuis dimanche [24 décembre 2023] dernier ». Une discrétion « délibérée », croit savoir Senego, « pour détourner l’attention de l’administration centrale », que le camp Sonko accuse d’obstruction.Et puis, il y a les questions d’ordre juridique, que rappelle Wakat Séra : « Quelle sera la portée de ce dribble magistral (…) ? Le Conseil constitutionnel est-il en droit de recevoir un dossier qui n’a pas obtenu l’aval de l’administration ? » Et, dans la mesure où la justice doit encore se prononcer au sujet de la radiation d’Ousmane Sonko des listes électorales, « qu’en sera-t-il de cet autre blocage ? »Bref, malgré cette étape, « le chemin (…) est encore bien long pour Ousmane Sonko », conclut Wakat Séra. Alors que les élections, elles, approchent : ce sera le 25 février 2024.À lire aussiÉlection présidentielle au Sénégal: les dossiers de candidatures réceptionnés aussi à Noël
12/26/20234 minutes, 6 seconds
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À la Une : En Guinée, les préoccupations économiques au centre des fêtes après le drame du dépôt de Conakry

12/25/20233 minutes, 31 seconds
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À la Une: le jour (de vote) sans fin en République démocratique du Congo

Les opérations devaient s’achever avant-hier, mercredi, à 17 heures. Finalement, tard cette nuit, certains Congolais étaient encore au bureau de vote. Et pour cause, relate Jeune Afrique : depuis mercredi matin, « les retards n’ont fait que s’accumuler, alors même que l’affluence des électeurs était au rendez-vous. » Le Phare confirme que, d’après des agents de la Commission électorale, « certains ont voté [mercredi] au-delà de 20h ou encore près de 23h, (…) marqués à la culotte par les témoins des candidats, dont certains ont passé la nuit de mercredi à jeudi dans les bureaux de vote. » Une prolongation critiquée par l’opposition, pour qui ce délai supplémentaire est « hors-la-loi du vote » écrit Wakat Séra et qui « sauf miracle » rejettera les résultats du scrutin.Mais ça y est ! Cette fois, c’est fini. Radio Okapi reprend cette phrase de la Céni hier : « vendredi, nous n’ouvrirons plus les bureaux de vote »… c’est désormais, comme l’écrit Le Phare, « l’heure du suspense. »Dans certains bureaux de vote, le dépouillement a commencéEn raison des retards expérimentés par certains bureaux de vote, c’est un peu la « cacophonie » note Jeune Afrique, « chaque camp étant déterminé à faire circuler, au plus vite, sur les réseaux sociaux, les estimations en sa faveur. » Quant à la Céni, elle a promis de publier les premiers résultats dès aujourd’hui.Wakat Séra fait la moue face à cette « précipitation qui peut paraître bien suspecte pour des élections aussi laborieuses dans leur organisation. »Une circonspection que JA tient à calmer d’entrée de jeu : « l’affichage des résultats bureau par bureau était l’une des exigences de l’opposition, seule manière selon elle de juger de la transparence du processus. » Le Phare de son côté s’enthousiasme même de cette rapidité, une première puisque « dans le passé, on prenait deux semaines pour publier les premiers résultats de manière brute. »L’attente des résultats succède donc à l’attente devant les bureaux de vote… encore un peu de patience !Également à la Une, les suites de l’affaire Norbert Zongo au Burkina FasoOn l’a appris jeudi : la France a abrogé le décret d’extradition concernant François Compaoré, principal suspect dans l’assassinat du journaliste burkinabè Norbert Zongo, il y a 25 ans.Pour rappel pourtant, signale Wakat Séra, c’est bien la France qui, en 2020, « avait autorisé l’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso. » Sauf qu’entre-temps, Paris a « embouché la même trompette que la Cour européenne des droits humains » selon laquelle une extradition exposerait François Compaoré à la violation de ses droits fondamentaux.De quoi ajouter de l’eau « au moulin des contempteurs de la France », grimace Aujourd’hui au Faso, car « beaucoup, qui auraient aimé le voir menotté et se défendant devant la justice à Ouagadougou, ne [seront] pas satisfaits. » Les deux pays sont désormais « en quasi divorce », leurs relations se sont gravement dégradées cette dernière année… et, prévoit le journal, la décision de ne pas extrader François Compaoré « rend encore plus corsées les relations France-Burkina. » Mais attention : cette décision ne signe pas la fin du procès. Car même si c’est « le clap de fin du chapitre de l’extradition », ce n’est pas « celui du jugement par contumace. »       Une question : comment Vladimir Poutine reprend-il en main Wagner sur le continent ?Question à laquelle Jeune Afrique tâche de répondre ce vendredi au travers d’une longue enquête. On se souvient de cette image du drapeau du groupe de mercenaires russes, hissé haut sur le fort de Kidal au Mali. « Un symbole de victoire », un « message » adressé aux détracteurs des groupes, mais aussi un avertissement clair, estime JA : « Wagner est indispensable, et entend le montrer. » Une façon aussi de dire que malgré la mort de son chef historique, Evgueni Prigojine, cet été, le groupe paramilitaire n’a pas dit son dernier mot.En fait, au Mali, « le nombre de mercenaires présents a même légèrement augmenté depuis août », expose le magazine. Et puis, surtout, le groupe sort de l’ombre : terminées, « les missions et réunions secrètes à Moscou, Bamako ou Bangui. » Désormais, les responsables russes se déplacent au grand jour sur le continent. Là encore, assène JA, « le message est clair » : le Kremlin a repris les rênes et veut le faire savoir.Changement de visage donc, mais pas de méthodes ; ni au Mali, ni en Centrafrique, où le magazine constate que « le dispositif mis en place par Wagner (…) n’a quasiment pas changé » depuis la mort de son cofondateur. « La tête a été coupée, mais le corps fonctionne encore », raconte une source au magazine. Dit autrement : tout change pour que rien ne change.
12/22/20234 minutes, 22 seconds
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À la Une: des élections chaotiques en RDC

Cela faisait des semaines que l’inquiétude montait quant à l’organisation du scrutin, ces craintes ont finalement été confirmées : la journée électorale d’hier, mercredi 20 décembre, a été « chaotique » pour de nombreux journaux et observateurs – Le Monde Afrique, Jeune Afrique… le terme se retrouve aussi dans les colonnes d’Actualite.cd.Retards d’ouverture, difficultés d’acheminement du matériel, parfois des violences... les « dysfonctionnements » ont été nombreux. Le Monde Afrique raconte ainsi les obstacles rencontrés dans plusieurs bureaux de Kinshasa : toujours pas de vote à 14 h dans le quartier Binza Delvaux ; des coupures d’électricité empêchant de lancer les machines à voter électroniques, arrivées déchargées (machines qui par ailleurs « étaient défectueuses dans 45 % des bureaux », note le quotidien) ; dans le quartier Basoko enfin, les électeurs étaient forcés d’attendre à l’ombre de gradins, puisque « à 15 heures, les machines n’étaient pas encore arrivées, pour une raison mystérieuse. »Et la capitale est loin d’être la seule à être concernée : « à Kisangani, raconte Actualite.cd, les électeurs sont toujours présents au centre de vote à la tombée de la nuit, utilisant des lampes torches » ; à Tshikapa, dans le Kasaï, Radio Okapi évoque de son côté une agression contre des agents de la Céni, une partie de la population « soupçonnant des agents (…) de vouloir modifier le vote ou de bourrer les urnes dans certains centres de vote. »Malgré tout, les élections tenues dans de nombreux bureaux Jeune Afrique le concède : même si les exemples de dysfonctionnements « sont loin d’avoir été des cas isolés, » « ils ne peuvent résumer à eux seuls la situation d’un pays qui compte plus de 75.000 centres de vote. » Par ailleurs, plusieurs journaux, dont Le Phare, se félicitent pour la motivation des électeurs et particulièrement que « le scrutin présidentiel a suscité le plus d'engouement », par rapport aux élections législatives et locales.Le Phare qui, dans un autre éditorial, va plus loin et, contre toute attente, se réjouit que les « prophètes de malheur » aient été « désillusionnés » : le site admet bien « quelques pépins techniques enregistrés par-ci par-là », quelques retards, mais martèle que « les élections se sont normalement déroulées sur l’ensemble du territoire national. »Prolongation du vote ce jeudiEt c’est bien le signe que tout ne s’est peut-être pas entièrement déroulé comme prévu. Cette mesure a été prise pour permettre aux électeurs, dont les bureaux de vote n’ont pas ouvert hier, de quand même pouvoir se prononcer.Sauf que cette décision suscite de nombreux questionnements. D’abord parce qu’il n’y a pas de cadre légal pour couvrir ce genre de situations. Ensuite, car, comme le déclare dans Jeune Afrique un membre de la mission d’observation de la conférence épiscopale nationale, les observateurs « n’ont pas mandat pour accompagner des élections chaotiques. » Et puis, le magazine s’interroge : « le prolongement du délai dans certains endroits suffira-t-il à permettre à tous les bureaux qui n’ont pas pu ouvrir le 20 décembre de le faire le 21 ? »Bref, soupire JA, « un large flou entoure désormais la suite du processus. »Des doutes sur la légitimité du scrutinC’est ce que craint, en tout cas, une bonne partie des observateurs, d’autant que l’expérience, dans d’autres pays, permet de craindre des débordements. « La RDC n’a pas le monopole de ces irrégularités », commente L’Observateur Paalga qui embraie : « ces dysfonctionnements entachent systématiquement la crédibilité des chiffres sortis des urnes », et peuvent entraîner « des crises post-électorales dont l’ampleur est souvent imprévisible. »Il y a ceux qui craignent des cafouillages, des erreurs dans le comptage des votes ; et puis il y a ceux qui s’inquiètent de fraudes : ainsi d’une opposition qui est, croit savoir Le Monde Afrique, « persuadée que les organes d’organisation, de contrôle et de certification du vote sont inféodées au pouvoir. » Radio Okapi rapporte d’ailleurs que, dans une déclaration commune, « cinq des dix-neuf candidats à la présidentielle  (…) exigent la réorganisation des élections générales en RDC », avec une commission électorale remaniée pour l’occasion.À ce stade, le président de la Céni, Denis Kadima, a écarté toute prolongation supplémentaire du scrutin. Mais chacun reste sur le qui-vive et attend les prochains développements. Car, grimace enfin Le Monde Afrique, « c'est un peu comme dans la théorie du chaos : difficile de prévoir l'impact de petits problèmes initiaux sur le résultat final ».
12/21/20234 minutes, 21 seconds
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À la Une: les habitants de Conakry sous le choc après l'explosion d'un dépôt de carburants

Au moins quatorze personnes ont perdu la vie dans l'explosion d'un dépôt de carburant du port de la capitale guinéenne. Près de 200 personnes ont aussi été blessées. « Que s'est-il passé » ? La question formulée par Wakat Séra en Une est en fait celle qui anime la population, un peu plus de 24h après l'impressionnant accident. Le Monde Afrique décrit ainsi les « façades d'immeubles ravagées par le souffle de l'explosion et [l]es maisons effondrées » et surtout, cette « immense colonne de flammes et de fumée [qui] a dominé la capitale une bonne partie de la journée ».« Qui, ou quoi, est responsable » de cet accident ? Pour l’instant les autorités n’ont pas avancé de cause, il va falloir attendre le résultat des enquêtes lancées par le gouvernement. D’ici là, Le Pays en est réduit à se demander si « ce drame […] est d’origine accidentelle ou criminelle ».La plupart des journaux privilégient la première option, mettant en avant, comme Aujourd’hui au Faso, « le stationnement anarchique des camions-citernes dans la zone qui est à l’origine de cet incendie ». Même piste évoquée chez Wakat Séra qui pointe vers les autorités un doigt accusateur : « Comment laisser cohabiter un danger aussi important, comme les dépôts et camions citernes remplis d’hydrocarbures, avec les hommes ? »La responsabilité de l’exécutifL’incident réveille le souvenir de l’explosion au port de Beyrouth, en août 2020, en raison d’un stock de nitrite d’ammonium. Ce qui « pose le problème de stockage des produits sensibles et surtout la nécessité, pour les pouvoirs publics, de prendre toutes les mesures de sécurité ». La dangerosité du dépôt de carburant était effectivement connue : « Dire que cela fait des années que les populations demandent […] la délocalisation de ce dépôt qui ne devrait avoir sa place que loin d’elles », se lamente Wakat Séra.Et puis, cet incident met aussi en avant le manque de moyens. C'est peu dire, estime Guinée News, que la « riposte anti-incendie se passe de manière laborieuse […] faute de moyens humains et logistiques ».Quant à la prise en charge des sinistrés, une série de mesures ont été prises par le gouvernement, allant de la gratuité des soins pour les blessés à la fermeture des écoles par sécurité. Wakat Séra ironise sur ces remèdes prescrits « par le médecin après la mort ». Heureusement, se réjouit Guinée News, qu’ « une grande chaîne de solidarité » s’est mise en place « de manière spontanée, grâce à la mobilisation de[s] citoyens ». Plusieurs personnes ont trouvé refuge dans une mosquée, et, raconte Le Monde Afrique, les blessés ont même pu compter sur « une campagne de dons du sang » organisée sur l’esplanade de cette même mosquée.Mais attention à ne pas trop exploiter cette docilité, prévient Guinée News : « ​​​​​​​les Guinéens ont beau être dociles et résilients » lorsque la situation aura trop duré, « ​​​​​​​les risques de convulsions sociales deviendront plus grands ». « ​​​​​​​Au gouvernement, donc, de savoir raison garder. »J-1 avant les élections générales en RDCUn scrutin qui s’annonce « chaotique », grimace Le Monde Afrique, un véritable défi logistique impliquant « de savoir dompter la démesure » dans un pays comptant 44 millions d’électeurs sur une surface de 2,3 millions de km², alors même que, pointe le quotidien, la RDC « est dépourvue d’un réseau routier continu et le fleuve Congo est loin d’être l’autoroute aquatique qu’il pourrait devenir ». Sans compter que 100 000 candidats sont sur la ligne de départ.Et puis, tous les journaux s’accordent à le dire : le scrutin a lieu « dans un climat politique extrêmement clivé ». Actualite.cd revient ainsi sur ces « attaques, parfois ad hominem ​​​​​​​»tandis que Jeune Afrique observe avec appréhension ce « ​​​​​​​dernier virage sous tension avant le vote ». Un climat faisant craindre au magazine des violences postélectorales, d’autant que, « ​​​​​​​pendant cette campagne, les doutes sur la transparence du processus électoral n’ont pas faibli ». Et puis il y a enfin les problèmes sécuritaires, avec plusieurs centaines de milliers de personnes privées de vote dans l’est du pays. Le président sortant, Félix Tshisekedi, serait donc bien inspiré, estime Actualite.cd, « ​​​​​​​d’adresser à la population congolaise un message de paix ». Après tout, il est encore chef de l’État… et donc, « ​​​​​​​garant de la nation ».
12/19/20234 minutes, 9 seconds
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À la Une: les électeurs tchadiens se sont rendus aux urnes

Les électeurs tchadiens étaient en tout cas invités à se rendre aux urnes pour le référendum autour d'une nouvelle Constitution. Mais en dépit de plusieurs semaines de campagne, peu de votants ont fait le déplacement, y compris dans la capitale, rapporte Ial Tchad. Que ce soit, rapporte le journal, « dans le 2e arrondissement, dans le 3e, le 6e ou encore le 9e arrondissement de Ndjamena, pas d'électeurs alignés : il n'y a que les agents de bureau de vote avec quelques observateurs » qui entourent les urnes et les bulletins. Un agent rencontré par le site raconte que « sur 439 électeurs inscrits, il n'y a qu'une trentaine de votants ».Il s'agit même, poursuit une source interrogée par Tchad Infos, d'un « désert électoral », véritable « désaveu des Tchadiens ». Et une chose est sûre, indique Wakat Séra : on est bien « loin des 80% escomptés par les maîtres militaires par intérim du Tchad ! » et ce « malgré les moyens financiers et matériels » ainsi que « le large ratissage opéré au sein des partis politiques, des chefs traditionnels et de la société de façon générale ». Alors, même si les chiffres de participation ne sont pas encore connus, pour Tchad Infos, « le manque d'engouement constaté (...) suscite des préoccupations quant à la légitimité des résultats » qui découleront de ce vote.Plusieurs journaux croient déjà connaître les résultatsPour de nombreux titres dont L'Observateur Paalga au Burkina Faso, c'est sûr : « Les résultats de ce référendum seront sans surprise, le "oui" étant sûr de l'emporter. » Oui à la proposition de nouvelle Constitution qui défend un État unitaire, face à des fédéralistes appelés à boycotter en masse le scrutin. L'Observateur, dans le fond, est du même avis que ses collègues tchadiens : pour « la sincérité du scrutin, le sérieux des acteurs politiques (...), et la réalité de l'exercice démocratique du pouvoir, (...) il faudra repasser ». Mais qu'importe. « Les apparences seront sauves » et surtout le pouvoir fait « avec ce référendum, de grands pas vers la légitimation républicaine de son pouvoir. »Et ce d'autant plus que le gouvernement de Mahamat Idriss Déby a pu bénéficier d'un soutien inattendu : celui de l'opposant Succès Masra, pendant longtemps l'un des plus farouches critiques du pouvoir. Il faut dire, analyse Wakat Séra, que, poursuivi par la justice tchadienne, Succès Masra « n’a dû son retour à Ndjamena qu’à des négociations avec le régime de transition dirigé par le général Mahamat Idriss Déby ». Du coup, poursuit le titre, « son revirement pour le "oui" au référendum a vite été considéré comme un retour de service rendu, au profit du pouvoir de la transition ». Mais il y a peut-être du positif à en tirer, conclut le journal burkinabè : « Il faut […] espérer que la nouvelle Constitution contribue à accélérer la fin de la transition. »Élections générales en RDCPlus que quelques heures avant la fin de la campagne en vue du triple scrutin de ce mercredi. Et malgré les rumeurs de report, liées aux difficultés logistiques rencontrés par le pouvoir, Le Phare Online précise que la Céni a souhaité « tordre le cou aux rumeurs » et « ​​​​​​​confirmer la tenue des élections générales ». Pas d’inquiétude. Le Phare précise encore que « ​​​​​​​le déploiement des kits électoraux est effectué à environ 95% sur l’ensemble du territoire national ».Bref, tout est réuni pour que la vingtaine de candidats clôturent leur campagne ce soir – de toute façon, rappelle Jeune Afrique, le président sortant Félix Tshisekedi « tient fermement à ce que le calendrier soit respecté » car, croit savoir le magazine, « ​​​​​​​il espère effacer les doutes qui continuent d’entourer le vote de 2018 ». Des doutes qui ont « ​​​​​​​pollué les premières années de son mandat… »Un caillou dans la chaussure du président sortant aussi : l’ombre de Joseph Kabila, qui conservait, rappelle Le Monde Afrique, « ​​​​​​​à l’heure de l’intronisation de Félix Tshisekedi, une représentation parlementaire conséquente », lui donnant un « poids politique » conséquent. Et même si l’ancien président, taiseux, garde désormais le silence… Le Monde Afrique se prépare à une éventuelle réapparition. Forcés à faire « l’exégèse de ses silences, livrés à eux-mêmes », les partisans de l’ancien chef d’État continuent d’espérer, d’autant que Joseph Kabila s’est récemment, et publiquement, réconcilié avec Moïse Katumbi, l’un des principaux challengers du sortant. Bref, conclut un observateur, même si « ​​​​​​​Joseph Kabila est affaibli (…) il a de beaux restes ». À bon entendeur.
12/18/20234 minutes, 19 seconds
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À la Une: les derniers rebondissements de l'affaire Ousmane Sonko...

C'est à la Une de tous les journaux sénégalais ce vendredi matin… la réintégration de l'opposant Ousmane Sonko sur les listes électorales qui semble ouvrir la voie à sa participation à l'élection présidentielle de février prochain. Toutefois, ce n'est pas si simple... Car l'État sénégalais a décidé de faire appel de cette décision judiciaire rendue hier, qui, comme le rappelle Seneweb a été annoncée « moins de 15 jours avant la clôture des dépôts des dossiers de candidature en perspective de l’élection présidentielle du 25 février 2024 ». Et « les prétendants à ce scrutin ont jusqu’au 26 décembre pour déposer leur dossier devant la Cour constitutionnelle ».Le délai est donc très court, mais les avocats des deux parties ne sont pas d'accord sur la suite à donner à la décision annoncée hier. « Le recours n'est pas suspensif », a déclaré Maître Ciré Clédor Ly, l'un des avocats d'Ousmane Sonko, à sa sortie de l'audience. Et il ajoute : le code électoral est très clair : « Lorsque le juge rend sa décision, cette décision doit être immédiatement exécutée ».  Autrement dit, précise Seneweb, « c'est une manière de couper court aux arguments de ceux qui avancent l'hypothèse selon laquelle le maire de Ziguinchor ne peut être réintégré qu'à la prochaine révision des listes électorales ». Il ne pourrait alors participer à l'élection présidentielle de 2024.De son côté, Le Soleil précise quels sont les arguments de l'État, avancés par ses avocats : « la décision du tribunal n'étant ni définitive, ni exécutoire, Ousmane Sonko reste radié des listes électorales ». Des avocats qui ne baissent pas les bras et ont décidé de se pourvoir en cassation : en conséquence, la décision du tribunal d’instance de Dakar (...) « Ousmane Sonko reste radié desdites listes jusqu’à ce que la cause soit définitivement jugée ».Un feuilleton judiciaire à rebondissementsIl est même loin « de connaître son épilogue », selon Dakaractu qui pose la question. « Ce pourvoi en cassation venant des avocats de l’État prolonge le suspens malgré l’espoir des militants de Sonko, mais n’ouvre-t-il pas un boulevard vers un court délai qui pourrait conduire à une forclusion ? » autrement dit, l'impossibilité, pour Ousmane Sonko, de faire valoir ses droits devant la justice.Ce n'est bien sûr par l'avis des partisans d'Ousmane Sonko. Dans Dakar Matin, Ayib Daffé, mandataire de l'opposant, fait savoir qu'il compte se rendre à la DGE, la Direction générale des Élections, le plus tôt possible, pour récupérer les fiches de parrainage. Il ajoute, sur les ondes de RFM : « cette décision nous conforte dans notre position que la radiation du candidat Ousmane Sonko était précipitée, arbitraire, illégale, irrégulière et sans motif. Une radiation politique qui, dit-il, n’était pas fondée sur le droit ».Une affaire qui intéresse au-delà des frontières du Sénégal. Ainsi, en Côte d'Ivoire, l'Infodrome rappelle tout d'abord qu'Ousmane Sonko est actuellement en prison, mais il ne semble pas douter de ses chances de participer à la prochaine élection présidentielle, avant d'estimer qu'il a eu « gain de cause ».Enfin, Tribune Sahel parle « d'un revirement judiciaire en faveur d'Ousmane Sonko ».  Mais, ajoute le site d'information, « les semaines à venir s’annoncent cruciales, avec un possible appel de l’État en cassation ». Tribune Sahel, très intéressé par la politique sénégalaise, « mêlée d'intrigues judiciaires et d'enjeux démocratiques ». « La saga judiciaire d’Ousmane Sonko continue », nous dit-on, « suscitant des développements captivants pour les citoyens sénégalais et les observateurs internationaux, dans une dynamique propre au paysage politique contemporain. »
12/15/20234 minutes, 1 second
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À la Une: en Afrique, réactions en demi-teinte après l’accord à la COP28

L’accord a été arraché hier matin, mercredi, de haute lutte, et a été salué par de nombreux observateurs : pour la première fois, le texte final parle d’énergies fossiles, de transition hors de ces systèmes… mais pour beaucoup de journaux du continent, c’est insuffisant. « Ces sommets sur le climat finissent toujours, comme des montagnes, par accoucher de petites souris » maugréée Le Pays, qui en veut pour preuve que le texte final « ne parle plus de ‘sortie’ du pétrole, du gaz, et du charbon, un thème qui a été des mois durant le leitmotiv de plus d’une centaine de pays. »La question des énergies fossiles a tout de même été au cœur des discussions, au détriment du continent, dénonce Le Monde Afrique. D’abord, car ce sujet soulève des inégalités : « si dans les débats tendus des dernières heures, l’attention s’est focalisée sur l’hostilité des gros pays producteurs, analyse Le Monde Afrique, la présidence émiratie a aussi dû entendre le refus du continent de ne pouvoir utiliser ses ressources naturelles, alors que la moitié de sa population reste privée d’accès à l’énergie. »Le sujet des responsabilités passé à la trappe Ainsi de « l’impact disproportionné de la crise climatique sur l’Afrique », qui devait, souligne Le Monde Afrique, être « ‘explicitement’ reconnu dans l’accord final. » Conclusion : « il n’en a rien été. » Pourtant, « les émissions historiquement cumulées de gaz à effet de serre du continent représentent 3 % » seulement du total mondial. Aujourd’hui au Faso détaille : « l’Afrique affiche la plus faible consommation d’énergie primaire par habitant dans le monde » avec des chiffres près de 20 fois moins élevés que ceux des États-Unis.  Reprenant les termes d’un document envoyé par le groupe Afrique au patron de la COP, Sultan al-Jaber, Jeune Afrique pointe de son côté qu’il est « non seulement irréaliste, mais aussi injuste, d’attendre des pays en développement qu’ils supportent le fardeau de [la] transition » hors des énergies fossiles, alors même que de nombreux pays africains font face à des dettes extrêmement élevées.Quelques dispositifs de compensationD’abord avec la mise en œuvre du fonds pertes et dommages ; ensuite, car les participants ont donné leur feu vert pour tripler la capacité de production mondiale d’énergies renouvelables. Des compensations donc « promises au pays pauvres (…) qui subissent de plein fouet l’appétit d’ogre des nations riches » éructe Wakat Séra, pour qui cela reste une absurdité : « l’essentiel n’est-il pas, plutôt, d’arrêter l’émission des gaz à effet de serre ? » Bref, pour le journal burkinabè, cette COP de Dubaï n’est « qu’une foire de plus. » En témoigne, ironise-t-il, la quantité d’énergie dépensée pendant ce sommet, « à travers la meute d’avions qui a traversé la planète, (…) les climatiseurs et cuisines des hôtels et des lieux de réunion qui ont tourné à plein régime, etc. »Il semblerait presque, conclut le journal, que tout soit fait « pour que les mots des COP ne puissent jamais venir à bout des maux de la terre. »En RDC, le compte à rebours s’accélère avant les élections généralesPlus que six jours avant ce scrutin d’envergure ! Sur la façade de la Commission électorale à Kinshasa, le décompte s’affiche en grand… et dans le pays, les candidats s’affairent. Sauf qu’à moins d’une semaine du scrutin, demeure cette interrogation, formulée par Jeune Afrique : les 44 millions d’électeurs du pays « pourront-ils tous voter ? »Le magazine se fait l’écho de l’inquiétude, qui, croit-il savoir, « ne cesse de croître dans les rangs de la Ceni, du gouvernement, et de la communauté internationale. » En cause : les problèmes logistiques qui entravent la livraison du matériel dans les bureaux de vote.Machines à voter, procès-verbaux, bulletins de vote : autant d’outils qui risquent de ne pas arriver à destination à temps, en raison particulièrement « de moyens aériens très limités », raconte Jeune Afrique.Pour faire face, apprend-on, l’exécutif pourrait donc se tourner vers un appui pourtant sur le départ : la Monusco, la mission de l’Onu dans le pays. Encore déployée dans trois provinces de l’est, cette force pourrait élargir son aide… elle a en tout cas « été informée des difficultés de la Céni. » Céni qui, de son côté, continue de faire façade et l’assure : « les élections auront bel et bien lieu le 20 décembre. »
12/14/20234 minutes, 7 seconds
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À la Une: encore une étape dans le marathon judiciaire d’Ousmane Sonko

Après avoir fait preuve de patience, il va falloir… faire preuve de patience. Censé se prononcer hier sur la réintégration d’Ousmane Sonko sur les listes électorales, le tribunal de Dakar a mis la décision en délibéré jusqu’à demain. Démarrée en février 2021, cette saga commence à « s’étire[r] en longueur » souffle Jeune Afrique, et ce n’est peut-être pas terminé : « en cas de décision défavorable, (…) les avocats de l’opposant auront la possibilité de faire appel ». Auquel cas, «  l semble peu probable que l’affaire puisse être jugée devant la Cour suprême avant le 26 décembre ». La saga pourrait donc recommencer pour une saison supplémentaire.Dakar Matin veut voir dans cet interminable marathon le signe du « courage » et de la « résilience » d’Ousmane Sonko, qui incarne même, selon le journal, « le vent du changement longtemps attendu » face à « des années d’injustice ».Pour la défense d’Ousmane Sonko, une tentative de l’empêcherDe fait, rappelle JA, la décision « conditionne l’éligibilité de l’opposant à la présidentielle de février », et les délais sont serrés : le verdict tombera « moins de deux semaines avant la date de fin de dépôt des candidatures », là encore, en admettant qu’il n’y ait pas d’appel. Et cette élection, insiste Dakar Matin, « représente un moment crucial, où chaque coup porté contre [Ousmane Sonko] résonne comme un affront à la démocratie. »D’où la crainte de nouvelles échauffourées en cas de décision défavorable. Pour Aujourd’hui au Faso, à ce stade, « tout le monde retient son souffle et espère un dénouement sans encombre », après les violences provoquées par la condamnation de l’opposant à deux ans de prison pour corruption de la jeunesse au mois de juin. « Va-t-on, poursuit le titre burkinabè, de nouveau assister à des scènes de guérillas urbaines dans les rues de Dakar et d’autres villes du Sénégal ? »À lire aussiSénégal: le tribunal reporte sa décision sur la légitimité ou non de la radiation de Sonko des listesDans tous les cas, estime Dakar Matin encore, cette affaire met en lumière la nécessité de restaurer le contrat social entre le peuple et la justice : cette dernière « est censée être l’instrument qui garantit l’équité et l’application égale des droits ». Et lorsque cet instrument est perçu comme inéquitable, « marqué par des "deux poids deux mesures" », c’est toute la paix sociale qui est remise en cause, avance le journal. Une lourde responsabilité pèse donc sur le tribunal, prévient Dakar Matin : « l’institution judiciaire est cruciale pour restaurer la confiance, et maintenir l’intégrité de notre nation. »Au Burkina Faso, les 25 ans de la mort de Norbert ZongoEt il s’agit là aussi, accuse L’Observateur Paalga, d’un « interminable feuilleton politico-judiciaire ». Vingt-cinq ans donc que le journaliste burkinabè, directeur de publication de L’Indépendant, a été retrouvé mort, alors qu’il enquêtait sur la mort du chauffeur de François Compaoré, le frère de l’ancien président Blaise Compaoré. Un quart de siècle plus tard, la « longue quête de justice (…) n’a pas abouti », ce qui fait dire à Wakat Séra que cela fait « 25 ans que Norbert Zongo ne repose pas en paix. »Pourtant, retrace L’Observateur Paalga, les moyens étaient là : « face à l’onde de choc créée » par la mort du journaliste, « le pouvoir fut obligé de consentir la mise en place d’une Commission d’enquête indépendante » qui a accouché d’un rapport pointant vers six suspects. Mais cela ne suffit pas à rendre justice, et, accuse Wakat Séra, « de parodies de procès en non-lieu », la vérité « totale » sur ce qui s’est déroulé ce 13 décembre 1998 reste inconnue.Le rôle potentiel de la France pointé par les journauxEt pour cause : la justice française n’a, jusqu’à présent, pas permis l’extradition de François Compaoré, principal suspect dans l’affaire. Sauf que, rappelle Aujourd’hui au Faso, « si à un moment (…) on a eu l’impression que c’est la France qui bloquait ce dossier, (…) tout cela semble être derrière nous car le 3 mars 2020 [Paris] a décidé qu’il était extradable ». C’est à présent du côté de la Cour européenne des droits de l’homme que cela coince, puisque L’Observateur Paalga rappelle que d’après la CEDH, l’extradition de François Compaoré « entraînerait des conséquences d’une gravité exceptionnelle sur sa sécurité et son intégrité. »Et pour cause : depuis les deux coups d’État vécus par le pays, « les assurances données sous Roch Marc Christian Kaboré se sont effondrées ». Il n’empêche : pour le journal, dans un contexte où « de nombreux nuages sont en train de s’amonceler au-dessus de la liberté de la presse pour laquelle Norbert Zongo » s’est battu, mettre un point final au feuilleton judiciaire renfermerait tout un symbole.À lire aussiBurkina Faso: 25 ans après la mort de Norbert Zongo, une volonté de justice intacte
12/13/20234 minutes, 19 seconds
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À la Une: le référendum constitutionnel au Tchad

Plus que cinq jours avant l'heure de vérité pour la nouvelle Constitution. Le texte, rappelle Jeune Afrique, « instaurerait une limitation de mandats présidentiels à deux quinquennats, mais doit surtout consacrer la forme unitaire et décentralisée de l’État », n’en déplaise à des partis comme le FAR qui, raconte Ialtchad, continuent de faire campagne pour le « non » et surtout de prôner « la fédération, ses avantages et son intérêt pour le Tchad. »Une idée qui séduit depuis des années dans le pays, particulièrement dans le sud où, raconte JA, « flotte depuis de nombreuses années un vent de contestation. Et de fédération. »Des enjeux importants pour le pouvoirD’autant que ce référendum fait office d’épreuve du feu pour le régime de transition de Mahamat Idriss Déby : il s’agit, assure Wakat Sera, du « véritable premier test de popularité » pour la junte, après une transition qui, selon le journal burkinabè « n’a que trop duré » et « met sous les feux de la contestation » le pouvoir en place.Aujourd’hui au Faso va dans le même sens et pointe que « pour de nombreux analystes », le régime chercherait, par ce référendum, « à légaliser et légitimer son pouvoir » ; une forme de « toilettage de la loi fondamentale » en réalité destiné « à faire passer la pilule », suppose encore le site burkinabè.D’une formule radicale, mais aussi limpide, un ministre interrogé par Jeune Afrique résume ainsi la situation : « ce référendum, c’est un peu le premier tour de la prochaine présidentielle. »Un soutien inattendu pour la junteInattendu, mais peut-être aussi crucial : le soutien de Succès Masra, patron des Transformateurs. Fraîchement rentré d’exil, lui-même défenseur, pendant longtemps, du système fédéral, l’opposant a appelé à voter « oui » hier en meeting.Comment expliquer ce revirement ? Wakat Séra suppose qu’il s’agit peut-être, simplement, « d’un renvoi d’ascenseur » au pouvoir de transition, qui a renoncé (« pour l’instant en tout cas » précise le journal) aux poursuites contre l’opposant. En clair, le comportement de Succès Masra risque, prédit le titre burkinabè, d’apporter « de l’eau au moulin de ceux qui le suspectent d’avoir passé un ‘deal’ avec le régime de Déby fils. » Pour Aujourd’hui au Faso, il s’agit en fait, tout simplement, de « realpolitik » : « obtenir un quitus pour revenir au pays (…), mener allègrement ses activités politiques, tout ceci à une contrepartie » persifle le journal.Quelles que soient ses raisons, le patron des Transformateurs a « eu raison » d’appeler à voter oui, conclut Wakat Séra : « retarder l’avènement de la nouvelle loi fondamentale, c’est maintenir le Tchad en mode régime d’exception encore pour un temps indéfini ». Mieux vaut souhaiter aux tchadiens « une constitution comme cadeau de Noël. »Une enquête sur des migrants interceptés au large de Malte par une milice libyenneLes autorités maltaises et européennes coopèrent-elles secrètement avec le fils du maréchal Haftar ? Pour Le Monde Afrique, qui a participé à une enquête collaborative de Lighthouse Reports, la réponse est simplement oui.D’après le quotidien, « à plusieurs reprises, les forces armées maltaises et l’agence européenne de gardes-frontières Frontex ont livré » à la milice Tareq ibn Ziyad, dirigée par Saddam Haftar, « les coordonnées GPS de bateaux cherchant à rejoindre l’Europe ». Objectif : éviter d’avoir à prendre en charge ces migrants sur le sol européen. Mais résultat : « l’interception des migrants et leur envoi forcé vers la Libye, où ils sont victimes de mauvais traitements », des jours d'emprisonnement, de torture et de sévices.Une attitude en violation du droit internationalOui, car, rappelle Le Monde Afrique, la surface maritime mondiale est divisée en « zones de recherche et de sauvetage (…) définies par les Nations unies pour déterminer quels pays sont responsables des secours en mer ». Mais un haut fonctionnaire maltais admet « collabor[er] avec les garde-côtes libyens » via « des moyens de surveillance » ou « des formations ». Alors même que les autorités savent les dangers encourus par les personnes interceptées en Libye – des risques allant des tortures au trafic d’êtres humains.Alors, en public, les autorités de Malte et de l’UE se bouchent le nez : « Haftar (…) n’est pas un interlocuteur approprié pour nous » disent-elles au Monde. Et en privé ? « Le militaire est bien courtisé par Malte et l’Italie », martèle le quotidien.Avec un objectif : endiguer le nombre d’arrivées de migrants. Quel qu’en soit le prix.À écouter aussiTchad: l’opposant Succès Masra change de cap et appelle à dire «oui» à la nouvelle Constitution
12/12/20234 minutes, 25 seconds
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À la Une: le rideau est retombé sur le 64e sommet de la Cédéao à Abuja

Un sommet largement consacré à la situation au Niger ! Les sanctions contre le pays du pouvoir du général Tiani sont maintenues… mais l’organisation ouest-africaine a tout de même ouvert la porte des discussions avec les putschistes. Position d’équilibriste adoptée bon gré mal gré par l’instance, « fragilisée par ses divisions internes et très sévèrement critiquée par sa propre opinion », croit savoir Le Pays, instance qui n’a donc eu d’autre choix que de mettre « beaucoup d’eau dans [son] vin » sans pour autant donner « un blanc-seing aux putschistes nigériens ».Même analyse du côté de La Nouvelle Tribune : le journal béninois estime que « les choses semblent bouger » dans un contexte géopolitique changeant, marqué par l’approche « des puissances mondiales telles que la Chine, la Russie et des nations du Golfe [ayant] opté pour une approche de respect de la souveraineté du Niger, privilégiant le dialogue ».Pourtant, accuse de son côté Mouryya Niger, le sort de l’ex-président Mohamed Bazoum importe plus à la Cédéao que celui « des populations qu’il gouvernait ». Le titre invective ainsi une Cédéao « totalement sourde aux nombreux appels » à lever les sanctions ainsi qu’aux « supplices des populations civiles ». En cause : l’organisation a posé comme condition préalable à toute discussion, la libération « sans délai » de l’ancien président.À lire aussiLa Cédéao maintient ses sanctions contre le Niger mais ne ferme pas la porte au dialogueLa Cédéao tente de lancer des discussionsEt l’organisation a pour cela désigné des messagers que seront le Bénin, la Sierra Leone et le Togo. Le pays de Faure Gnassingbé a en effet, salue Aujourd’hui au Faso, « su se positionner dans ce délicat dossier » puisque, rapidement après le putsch du général Tiani, alors que la Cédéao avait enfilé « sa tunique de père fouettard », le chef de l’État togolais « a eu le flair de cultiver [une] sorte de neutralité », notamment en rendant rapidement visite aux nouveaux tenants du pouvoir nigérien.  Mais il y a un problème, soulevé par Wakat Sera : même si « le CNSP se sent très proche du Togo, (…) il n’en est pas de même pour le Bénin » dont le président Patrice Talon a pu se montrer favorable à l’option d’une intervention militaire. En témoigne, ajoute Le Pays, la fermeture des frontières en vertu de laquelle les marchandises « transitent par Lomé et non par Cotonou ». Malgré tout, Wakat Séra veut garder espoir : « ce qui est certain », croit savoir le journal, c’est qu’avec Faure Gnassingbé, les deux parties « pourront compter sur un interlocuteur qui veillera sur les liens du dialogue ».À lire aussiNiger: le général Tiani visite Lomé deux jours avant un sommet de la Cédéao pour parler des sanctionsJ-9 avant la présidentielle en République démocratique du CongoEt toujours deux candidats au-dessus de la mêlée : le sortant Félix Tshisekedi, et l’opposant Moïse Katumbi, auquel plusieurs candidats se sont ralliés. Pour Le Phare, le premier suscite sur son passage « scènes de liesse, concerts de klaxon, embouteillages » et même « paralysie des activités sans qu’il y ait une quelconque décision décrétant une journée chômée » ; pour le Congo Libéré au contraire, le favori est bien l’ex-gouverneur du Katanga, dont le succès est tel que, juge le titre, « rarement (…) aura-t-on assisté à une telle communion entre un homme politique et la population ».Plus neutre, Jeune Afrique se contente de signaler qu’il est crucial pour les candidats d’enregistrer des succès à Kinshasa qui est, rappelle le magazine, « de loin la province qui compte le plus grand nombre d’électeurs », avec « plus de cinq millions d’inscrits ». Or, sur ce plan-là, le magazine pointe que « près de dix mille personnes » se sont rassemblées dans la capitale pour assister à la prise de parole de Moïse Katumbi, et ce, malgré plusieurs heures d’attente.À écouter aussiMartin Fayulu: «Ce n’est ni l’argent, ni la tricherie qui doivent voter»L’opposant face aux polémiquesIl y a d’abord le débat autour de la « congolité », rappelle Aujourd’hui au Faso, thèse selon laquelle « il faut avoir ses deux parents congolais pour pouvoir postuler pour la magistrature suprême », or le père de l’opposant est grec. Mais le titre burkinabè évacue cet argument qui, moque-t-il, sent « la peau de banane, le coup bas » et surtout est « indigne de personnalités visant à gouverner le pays ».Mais Moïse Katumbi a aussi été critiqué pour la détention supposée d’un passeport diplomatique zambien, qui lui a valu des accusations « de ne pas être congolais », rappelle Jeune Afrique. La population « attend des explications » renchéritLe Phare, car elle est en droit « de connaître à fond tout celui ou toute celle qui veut accéder à la magistrature suprême ». Les électeurs ont encore huit jours pour se faire une idée.À lire aussiÉlections en RDC: en meeting à Goma, Félix Tshisekedi promet «la libération totale» du Nord-Kivu
12/11/20234 minutes, 17 seconds
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À la Une: la Cour de justice de la Cédéao déboute le Niger

Il est ici question de la levée des sanctions de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) réclamée par Niamey. L'évènement Niger détaille les arguments du président du tribunal de la Cour de justice de la Cédéao : la requête est jugée « irrecevable », notamment parce que ceux qui représentent actuellement l'état du Niger, sont des militaires qui ont pris le pouvoir par la force, et ne sont donc pas reconnus par la Cédéao et par tous les protocoles que le Niger a signés, a estimé la Cour de justice.Mouryyaniger de son côté parle du « blackout de la Cour de justice de la Cédéao sur le pays du général Tiani. Beaucoup de pères fondateurs de l'organisation communautaire régionale vont se remuer dans leur tombe », ajoute Mourrya qui pose la question : « Est-ce un devoir d’ingratitude de la part d’un organe judiciaire issu d’une institution régionale communautaire fondée à Abuja en 1975 par des militaires ayant tous pris le pouvoir d’État par la force dans leurs pays ? » Mouryyaniger ne cache pas son désaccord face à la décision de la Cour de justice de la Cédéao : « L’instance judiciaire de l'organisation régionale vient conforter la décision des chefs d’État pour davantage aggraver les sanctions sévères et illégales contre les populations que la justice communautaire n’examinera même plus. »Les pays de la région commentent la décision judiciaireC'est ainsi qu'Aujourd'hui au Faso rappelle que les avocats du Niger avaient « soulevé le fait que les sanctions étaient trop drastiques pour les populations à cause du manque de nourriture, médicament et électricité ». Le quotidien remarque aussi que cette décision de justice « intervient à trois jours d’un sommet de la Cédéao, au cours duquel, le plat de résistance sera Mali-Burkina-Niger, pays "putschés", lesquels avec l’Alliance des États du Sahel sont en train de vouloir s’émanciper de la Cédéao ».Le Niger, il en est encore question, avec le Mali, au sujet des liens fiscaux avec la France. Les deux pays ont en effet décidé de « rompre » ces liens fiscaux, annonce bamada.net. Le site d'information malien reprend leur argumentaire : « Les présidents de la transition, le colonel Assimi Goïta du Mali et le général Abdourahamane Tiani du Niger, ont pris cette décision afin de préserver les intérêts supérieurs de leurs peuples respectifs. Cette résolution, stipulent les autorités, s’inscrit dans la vision de renforcement de la souveraineté nationale et de préservation des intérêts économiques fondamentaux des deux pays. »« Langue de travail »Sahel Tribune se fait l’écho de la « redéfinition des langues officielles au Mali et au Burkina Faso. Le Burkina Faso écrit une nouvelle page de son histoire constitutionnelle en reléguant le français au statut de "langue de travail" ». Une décision approuvée avec enthousiasme par Sahel Tribune qui évoque « un virage audacieux. La nation s’apprête, ajoute le site d'information, à hisser les langues nationales au rang de langues officielles, marquant ainsi une révolution linguistique et institutionnelle ».RDC : élection présidentielle en ligne de mireMais pour mener à bien la préparation de ce scrutin, le 20 décembre, il faut des moyens. C'est ce que rappelle la commission électorale nationale indépendante (Céni), qui réclame des avions et des hélicoptères « pour le déploiement du matériel », nous dit actualité.cd.Le site d’information rappelle qu'à « pratiquement moins de deux semaines de la tenue des élections en RDC, la Ceni est encore à la recherche des moyens logistiques pour déployer des kits électoraux. Elle a lancé un appel urgent à l’endroit du chef de l’État Félix Tshisekedi pour solliciter quatre Antonov et dix hélicoptères ».
12/8/20234 minutes, 8 seconds
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À la Une: des questions autour de l’affaire Martinez Zogo

Une semaine après la remise en liberté avortée de Maxime Eko Eko et de Jean-Pierre Amougou Belinga, deux des principaux suspects dans l’assassinat du célèbre journaliste, une semaine donc après le « piteux spectacle » de cet épisode, écrit Le Pays, on apprend dans les colonnes de Jeune Afrique que la justice camerounaise a un nouveau personnage dans le viseur : Stéphane Martin Savom.« Avec la convocation de [ce dernier], proche de l’influent Ferdinand Ngoh Ngoh, l’affaire pourrait prendre un nouveau tournant », croit savoir le magazine panafricain. Car pour rappel, Ferdinand Ngoh Ngoh n’est autre que le secrétaire général de la présidence ; et selon les informations de JA, « Stéphane Martin Savom aurait (…) servi à plusieurs reprises d’intermédiaire » entre ce dernier et Martinez Zogo. De quoi donner « une nouvelle tournure politique à l’enquête », murmure Jeune Afrique.De nombreuses zones d’ombre à éclairerCette proximité n’est pas le seul élément intrigant dans le profil de Stéphane Martin Savom. Ce dernier vivrait avec une femme, capitaine au sein des renseignements camerounais, et qui travaillait, « jusqu’à l’éclatement de l’affaire Martinez Zogo, révèle Jeune Afrique, sous les ordres de Justin Danwe, le principal suspect dans l’assassinat du journaliste ».À ce stade, il ne s’agit que d’une piste explorée par la justice. Il n’empêche : conjuguée à l’imbroglio autour de Maxime Eko Eko et Jean-Pierre Amougou Belinga, cela fait beaucoup d’interrogations sur le rôle de la politique dans cette affaire. « L’hypothèse que des pressions aient été exercées sur la Justice n’est pas à exclure », considère ainsi Le Pays, qui n’a qu’une certitude : « Tout cela fait désordre. »Visite de Brice Oligui Nguema au CamerounLe général putschiste devenu président de la transition gabonaise a rencontré hier mercredi Paul Biya. « L’occasion, analyse le Journal du Cameroun, d’aborder les questions se rapportant au retour à la démocratie au Gabon »ainsi que « les sujets relatifs à la CEEAC », la communauté économique sous régionale dont le Gabon a été suspendu après le putsch de cet été. En somme : une simple « visite de raison », estime Le Pays, inscrite dans la droite ligne des déplacements précédents en Guinée équatoriale, au Congo, en RDC ou encore au Tchad. De manière plus lyrique, Cameroon Tribune se réjouit que « le président de la transition gabonaise vient sans doute puiser à la source de la sagesse » de Paul Biya.Outre ces considérations, c’est aussi l’occasion, salue L’Union, au Gabon, d’ « injecter du sang neuf dans la relation » entre les deux pays, qui a pris du plomb dans l’aile lorsque Yaoundé a condamné le putsch de cet été contre Ali Bongo. Paul Biya a tout intérêt à « maintenir des liens d’amitié et de coopération » avec son voisin, dirigé par une nouvelle équipe, poursuit Le Pays ; tandis qu’il vaut mieux pour le Gabon « réchauffer » ses rapports avec les autres pays de la région. À l’issue de ce déplacement, ne restera plus qu’une visite de courtoisie à effectuer, en Angola.Le ministre britannique des Affaires étrangères au RwandaL'objectif est de relancer l’accord sur l’immigration entre Londres et Kigali, qui prévoit que les demandeurs d’asile au Royaume-Uni soient expulsés vers le Rwanda. Ce texte, préparé depuis un an et demi, a été mis à l’arrêt par la justice britannique début novembre. Pas de quoi décourager les deux diplomaties : Le Monde Afrique explique que le nouveau texte « reprend dans les grandes lignes les termes de l’accord signé au printemps 2022, mais en entendant répondre aux objections de la Cour suprême ».La nouvelle version du traité, explique le New Times au Rwanda, « garantit que tout migrant envoyé au Rwanda pour demander l’asile n’a aucun risque d’être refoulé », c’est-à-dire envoyé vers un pays où leurs droits pourraient être menacés. Malgré ces efforts, pas certain que l’accord devienne opérationnel : « Même le gouvernement Sunak en doute », pointe Le Monde Afrique, et cherche donc à préparer un projet de loi pour « déclarer le Rwanda "sûr" au regard de l’asile, de manière à limiter au maximum les recours juridiques contre les » expulsions. Et ce malgré la levée de boucliers provoquée par ce texte du côté associatif…
12/7/20234 minutes, 6 seconds
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À la Une: l’armée du Nigeria sous le feu des critiques

Quatre-vingt-cinq civils, au moins, sont morts dans une frappe militaire contre un village de l’État de Kaduna dimanche, tous rassemblés, raconte Le Pays, « à l’occasion d’une fête musulmane ». D’abord réticente à admettre ses torts, la grande muette a donc fini par reconnaître être à l’origine de cette frappe… Une bavure de plus d’après Aujourd’hui au Faso : selon le titre, ces erreurs meurtrières « se multiplient » et on en recenserait même « 300 depuis 2017 ». « Ça fait beaucoup, pour une armée professionnelle », s’agace le journal burkinabè.Même constat dans la presse nigériane où, écrit le Guardian, l’opposant Peter Obi a « demandé aux militaires nigérians d’essayer d’éviter d’être une honte pour eux-mêmes et les autres ».Une mission anti-terroristeC’est ce qu’explique le quotidien nigérian The Vanguard : « l’attaque de drone (…) se basait sur des informations au sujet d’activités indésirables de terroristes dans la zone ». Dans une région où les groupes armés sont très bien implantés, les moyens de surveillance aériens ont détecté des mouvements de groupes de personnes, et les ont interprétés comme des déplacements de terroristes… En fait, il ne s’agissait que de civils.Malheureusement, déplore Aujourd’hui au Faso, alors que le géant nigérian est « confronté depuis des lustres » aux terroristes, notamment ceux de Boko Haram, « l’armée a souvent fait dans la démesure et le zèle ». Le Vanguard rétorque : « les terroristes se font régulièrement passer pour des civils afin que ces derniers paient le prix de leurs atrocités ».Il est donc grand temps, réclame Le Pays, « de faire en sorte que de tels drames ne se reproduisent plus ». Et pour cela, il faut comprendre ce qui s’est passé, donc, « avoir l’audace de diligenter une enquête sérieuse » et ce « dans des conditions de totale transparence ». Comment, sinon, maintenir la confiance au sein de la population ? Les mêmes habitants dont, pointe le journal, la collaboration est « nécessaire pour éradiquer » la présence terroriste. Il y a donc urgence à faire la lumière sur cette situation… Mais pour l’instant, précise le Vanguard, l’armée promet surtout « de continuer à trouver des solutions innovantes ».L’insécurité, priorité n°1 en République démocratique du CongoObjectif affiché par le président sortant Félix Tshisekedi mais « combat perdu » pour Le Monde Afrique, malgré ses diverses tentatives depuis 2021. Au point que c’en est devenu « un angle d’attaque commun » de l’opposition, estime le quotidien, « tout particulièrement dans l’est du pays, frontalier de l’Ouganda et du Rwanda », pays avec lequel les relations diplomatiques sont devenues glaciales à cause, précisément, de l’insécurité.Malgré la désignation de Jean-Pierre Bemba (« homme d’expérience charismatique ») à la tête de la défense ; malgré l’enrôlement de 40 000 recrues ; malgré « le ménage dans les états-majors » et malgré le fait de s’être « tourné vers les organisations régionales », le succès est mitigé. Un échec que Le Monde met sur le compte des intérêts particuliers : au sein de la force régionale, la force de l’EAC, « chacun (…) semble suivre son propre agenda. Aucun n’a engagé le combat contre le M23 ».Un retrait programmé dans ce contexteLe départ a commencé il y a quelques jours, la force de l’EAC étant censée avoir quitté les lieux d’ici deux jours. Alors, quelle solution ? Pour une militante et membre de la société civile interrogée par Actualite.cd, « la paix dans l’Est est tributaire de paramètres qui dépassent complètement les enjeux régionaux ». La vraie solution résiderait donc, selon cette actrice, « dans une prise de conscience de la population », mais aussi de profondes réformes : institutions, justice, organisation stratégique…Plus terre à terre, les autorités ont d’autres choses en tête : La Référence Plus évoque ainsi les affirmations du pouvoir, selon lesquelles « l’armée nationale est en train de monter en puissance, avec l’objectif d’assurer elle-même la défense du territoire ». Et puis, il y a le potentiel « déploiement de contingents de la communauté d’Afrique australe », dont la RDC est membre. On attend de voir : annoncé depuis mai, cet objectif n’a pas encore été concrétisé, faute notamment de financements. Avec un risque, s’inquiète Le Monde Afrique : celui « d’un vide sécuritaire ».
12/6/20234 minutes, 12 seconds
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À la Une: le couperet est tombé pour Mohamed Ould Abdel Aziz

L’ancien président mauritanien a été condamné hier à cinq ans de prison ferme pour, notamment, enrichissement illicite. « Triste fin d’année ! » grince Wakat Séra, triste fin de règne pourrait-on même écrire, puisque Le Monde Afrique considère que « l’ex-président (…) voit s’effondrer son rêve de continuer à gouverner dans l’ombre ». À l’ombre il y sera néanmoins, car « la peine est sévère » estime le quotidien, « même si elle ne suit pas les réquisitions du parquet, qui avait demandé vingt ans d’emprisonnement ».  Il n’en reste pas moins que c’est la sentence la plus lourde, alors que « toutes les autres personnalités mises en cause dans cette affaire » visant à mettre à jour tout un système de corruption, toutes ces figures donc, pointe Wakat Séra « s’en tirent avec des peines dont la plus lourde est de deux ans avec sursis, et de six mois fermes » - les deux anciens Premiers ministres étant même entièrement blanchis. Mohamed Ould Abdel Aziz et sa théorie du complot politique Mohamed Ould Abdel Aziz n’a pas cessé, ces dix derniers mois, de dénoncer un complot politique ourdi par son successeur, Mohamed Ould Ghazouani. Le jugement de Wakat Séra est implacable : « difficile de ne pas abonder dans ce sens ».  Sans aller jusque-là, Le Monde Afrique de son côté concède que « l’amitié vieille de quarante ans entre les deux hommes (…) n’aura pas survécu à leur passation de pouvoir ». Aussitôt élu, Mohamed Ould Ghazouani a voulu prendre ses distances avec un prédécesseur devenu encombrant, envahissant, voulant tirer les ficelles. Un spécialiste de la scène politique mauritanienne confie ainsi au Monde qu’Aziz « se voyait déjà tenir les rênes du pouvoir, comme l’a fait Vladimir Poutine avec Dmitri Medvedev ». Alors, sans aller jusqu’à fomenter une déchéance judiciaire, Mohamed Ould Ghazouani a peut-être vu une opportunité dans le rapport de la commission d’enquête accablant son ancien ami.  Mais il serait bien inspiré de prendre garde à ses arrières… Wakat Séra le met ainsi en garde : « les dirigeants d’hier et d’aujourd’hui doivent savoir qu’une vie de citoyen lamda, donc soumise à tous les aléas, les attend » après leur temps au pouvoir.  Quant au Monde Afrique, il rappelle que si Mohamed Ould Abdel Aziz a été condamné, l’actuel président était aussi en filigrane, au cœur de ce procès… « qui a largement visé un régime qu’il a servi ».  Le pouvoir en difficulté aussi en Guinée Bissau  « Un petit pays aux grands problèmes », annonce Le Pays sur sa page d’accueil. Le Parlement a été dissous hier par le président Umaro Sissoco Embalo, après ce qu’il a qualifié de tentative de coup d’État – des membres de la Garde nationale ont exfiltré deux ministres des locaux de la police judiciaire, puis se sont opposés à la Garde présidentielle.  L’histoire bégaie donc : « et de deux » souffle Aujourd’hui au Faso, rappelant qu’ « en mai 2022, [le président] avait congédié le parlement, (…) conséquence d’une tentative de coup d’État » survenue en février.  Bref, le pays a bien du mal à se débarrasser de « ses spasmes socio-politiques » dont le dernier en date est lié à la cohabitation cahin-caha entre le président qui a, rappelle Le Pays, « voulu s’affranchir de la tutelle de l’historique Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap Vert » alors que l’assemblée et plusieurs ministères sont dominés par ce même PAIGC. En vérité donc, poursuit Aujourd’hui au Faso, Umaro Sissoco Embalo n’avait pas vraiment le choix, puisqu’il « n’y a jamais eu de consensus politique » et que « pouvoir et opposition n’ont jamais abouti à un "gentlemen’s agreement" ». Une crise profonde toujours vivace Et c’est ce qui inquiète les journaux ce matin. D’accord, le parlement a été dissous… mais aucune date n’a été annoncée pour les futures élections, et de toute façon, la décision du président est déjà qualifiée d’inconstitutionnelle par certains. Il ne suffit donc pas de colmater les brèches : pour Le Pays, le président devrait mettre « un point d’honneur à résoudre durablement la crise politique persistante qui paralyse son pays ». Même recommandation pour Aujourd’hui au Faso, à défaut de quoi, prédit le titre, « il y aura encore des élections législatives anticipées, et on risque encore de se retrouver avec les mêmes acteurs politiques qui seront réélus » - et à terme, les mêmes conflits, et les mêmes solutions de dépannage. Bref, conclut le journal, si rien ne change, le pays risque de rouler sa « pierre de Sisyphe » politique indéfiniment.  
12/5/20234 minutes, 11 seconds
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À la Une: ils ne sont plus que deux dans le club des 5

Le Burkina Faso et le Niger suivent les pas du Mali : les deux pays ont annoncé, samedi, quitter le G5 Sahel… réduit, à présent, à la Mauritanie et au Tchad. Une nouvelle qui ne surprend pas vraiment les journaux ce lundi matin. « Ce qui devait arriver arriva ! » soupire Wakat Séra au Burkina Faso, tandis que Mouryya Niger considère de toute façon que le « G5 Sahel était une organisation mort-née. » « On avait même, renchérit L’Observateur Paalga, oublié son existence. » Finalement, ironise le journal, le Burkina Faso et le Niger ont redonné du souffle à ce groupe, « nous [ont] rappel[é] qu’il vivait toujours… en le quittant. »  Pourtant, les ambitions étaient là : « mutualiser les moyens humains, logistiques, financiers, et les renseignements pour venir à bout de l’hydre terroriste », sans oublier « un volet social et économique. »Les premières difficultés sont rapidement apparuesEn réalité, « le bébé, âgé aujourd’hui de 9 ans, n’a jamais pu […] tenir sur ses deux pieds pour marcher » analyse Wakat Séra. Et pour cause : l’instance a peiné à se faire reconnaître, adopter, par la communauté internationale, et a manqué de moyens financiers. « Faute de parrain fort, le tout-petit ne pouvait [donc] prétendre grandir normalement. »Et puis, il y a eu des difficultés géopolitiques : L’observateur Paalga estime ainsi que « deux pays étaient un obstacle de taille », les États-Unis d’abord, qui ont opposé leur veto, « empêchant la mobilisation des fonds de la part de l’ONU » ; l’Algérie, ensuite, « qui tenait à exclure la France comme locomotive de l’institution. »Le G5 était donc déjà moribond, et les derniers mois lui ont porté le coup de grâce : le départ du Mali en mai 2022 a marqué une première étape, entérinée en septembre avec la création de l’AES, l’Alliance des Etats du Sahel, réunissant Mali, Niger et Burkina Faso. En créant cet organe, estime Wakat Séra, « il devenait tout à fait illogique que [ces pays] continuent de faire partie d’une structure » qu’ils ont rejetée. Bref, conclut le journal: « le G5 Sahel est donc mort ; vive l’AES ! »Des axes similaires à ceux du G5Ce weekend, les présidents malien, burkinabè et nigérien ont introduit un triptyque directeur, les « 3D » rappelés par Aujourd’hui au Faso : « Défense-Diplomatie-Développement. » Mais à la différence du G5 Sahel, l’AES assure qu’il pourra compter sur ses propres forces : « le G5 Sahel ayant été dans les faits un albatros dépouillé d’ailes, l’avènement d’une structure à forte tendance militaire était impératif », résume Aujourd’hui au Faso. C’est pour cette même raison que les pays membres envisagent déjà, selon le titre, de renforcer leur coopération sur d’autres plans : « mis au ban de la communauté internationale […] les trois pays veulent tracer un nouveau [sillon] pour se faire entendre. » D’où, croit savoir le journal burkinabè, l’éventuelle création d’une banque centrale de l’AES, pourquoi pas même « d’une monnaie commune aux 3 pays et à terme peut-être un divorce avec la Cedeao. »Sans rentrer dans le détail, au Niger, Tam Tam Info parie aussi sur la mise en place d’ « une collaboration qui va s’étendre aux autres secteurs, avec l’adoption de l’architecture institutionnelle de l’AES. »Reste cette question, posée par Wakat Séra : « après le G5 Sahel, les pays de l’AES […] iront-ils plus loin ? » Rendez-vous dans quelques mois : ces interrogations ont, de toute façon, philosophe le journal, « probablement trouvé réponse au niveau des têtes pensantes de l’AES. »Le climat également à la Une La COP28 se poursuit à Dubaï. Plusieurs engagements ont déjà été pris, dont celui de tripler les énergies renouvelables d’ici à 2030. Mais les promesses n’engagent que ceux qui y croient, d’autant que, souligne Le Pays, c’est un serment « volontaire et non contraignant. » D’ailleurs, « de grands pollueurs comme la Russie, l’Arabie Saoudite, la Chine, […] ne figurent pas sur la liste des pays signataires », c’est dire s’il « ne faut pas trop rêver » maugrée le journal.Tout de même, Le Pays salue la création d’un fonds « Pertes et dommages », à laquelle a participé l’Afrique, rappelle Reporterre, qui livre un portrait d’Emmanuel Michael Mwanyongo, ancien diplomate malawite auquel le média consacre un portrait. Dans les colonnes du journal, il regrette manquer « de tout : de documentation, de livres », pour éduquer au changement climatique. Comme les promesses de faire des efforts, ce travail « salutaire, » « peine encore à porter ses fruits. » Alors Le Pays préfère se faire sceptique pour ne pas être déçu : comme Saint-Thomas, le journal a décidé « d’attendre de voir avant de croire. »
12/4/20234 minutes, 29 seconds
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À la Une: la COP28 et le peu d'attente des pays africains

« Encore le blabla des grands pollueurs et le continent qui trinque toujours ! », s'exclame Aujourd'hui au Faso. Le journal pointe le fait que les pays africains ressentent de plus en plus les effets du réchauffement climatique : « On ressassera les mêmes mantras : que les pays africains moins pollueurs subissent le plus les affres du dérèglement climatique », poursuit l'édito pour qui ce sommet ne sera qu'une « piqûre de rappel aux promesses faites et non tenues ou tenues à moitié ».« Vu d'Afrique, les COP se suivent et se ressemblent », abonde Le Pays qui se demande si, cette fois, la voix de l'Afrique « sera entendue ». Elle rappelle qu'avant cette COP s'est tenue en septembre à Nairobi, au Kenya, « le premier sommet africain du climat visant à permettre à l'Afrique de parler d'une seule voix ». Un sommet qui avait donné lieu à une déclaration commune, où les États participant s'étaient entendus, notamment, pour augmenter la capacité de production d'énergie renouvelable. William Ruto pour représenter les intérêts africainsLe président kényan est arrivé jeudi 30 novembre 2023 à Dubaï. Le Kenya est considéré comme « la centrale verte du continent », souligne Nation. Et depuis son arrivée au pouvoir, poursuit le journal kényan, le président a « systématiquement mis en évidence le besoin d'une action concrète pour lutter contre le réchauffement climatique ». Nation dévoile les ambitions du chef de l'État : « William Ruto espère faire du Kenya et du continent les principaux centres mondiaux de la décarbonation. » Déjà, un premier pas a été fait hier jeudi avec un accord surprise, trouvé sur les pertes et dommages ; il s’agit d’un fonds destiné à compenser les dégâts causés par le réchauffement climatique dans les pays du Sud.La campagne présidentielle se poursuit en RDCLa campagne a du mal à démarrer pour l'instant dans la capitale. « Toujours pas d'engouement à Kinshasa », titre Radio Okapi, qui note que sur place, le « seul signe d'effervescence est le nombre impressionnant des affiches aux effigies des candidats ».Le journal burkinabè Wakat Sera, de son côté, s'inquiète des tensions qui émaillent cette campagne. « Le temps se gâte », prévient-il, revenant sur l'attaque du meeting de Moïse Katumbi à Kindu, dans l'est du pays. Wakat Sera parle d'une « journée cauchemardesque » et note que dans ce contexte, « l'Union européenne jette l'éponge dans l'observation des élections selon son schéma initial ».Au Sénégal, nouveau revers pour Ousmane SonkoLe paiement de la caution de l’opposant sénégalais, étape obligatoire pour être candidat à la présidentielle, a été refusé. « La CDC renvoie le chèque d'Ayib Daffé ! », s'exclame Dakaractu. Ayib Daffé, mandataire d'Ousmane Sonko, avait déposé une caution de 30 millions de francs CFA. « Après vérification, la CDC a relevé que le candidat ne figurait pas sur les listes électorales, ce qui a conduit au retour de la caution », explique Senenews qui rapporte les propos d'Ayib Daffé. Il dénonce « une volte-face brutale et inexplicable ».
12/1/20234 minutes, 3 seconds
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À la Une: l’UE jette l’éponge en République démocratique du Congo

Les Vingt-Sept ont annulé hier mercredi leur mission d’observation avant les élections générales du 20 décembre. En cause : l’Union européenne n’a pas reçu l’autorisation pour déployer son matériel (téléphones ou kit internet). Dommage, regrette Aujourd’hui au Faso : cette « observation aurait permis de raffermir la relation bilatérale UE-RDC » et de rassurer « une Europe qui craint que l’avenir de la démocratie soit sur le gril au tournant de ces élections ».Une inquiétude évoquée à demi-mots par l’Union hier, puisque, comme le rapporte Radio Okapi, « l’UE encourage les autorités de la RDC (…) à poursuivre leurs efforts pour faire en sorte que "le peuple congolais puisse exercer pleinement ses droits politiques et civils" ». Le gouvernement congolais a, de son côté, réagi et a dit regretter l’annulation de cette mission, « au moment, précise 7 sur 7.cd, des discussions avec des experts européens sur les modalités pratiques de son déploiement ».Pas une complète surpriseIl faut dire, comme le souligne Jeune Afrique, que le déploiement de la quarantaine d’observateurs dépêchés par Bruxelles « a rapidement connu des couacs ». Outre la question du matériel, des tensions ont émergé autour de la désignation du nouvel ambassadeur de l’UE dans le pays. Et puis, il y a un passif, que relève Aujourd’hui au Faso : « Une sorte de guigne suit les missions d’observateurs en RDC depuis une décennie », aucune équipe n’ayant pu suivre de scrutin depuis 2011. De la malchance ? Pas vraiment, estime Jeune Afrique, qui y voit surtout le dernier symptôme en date de « relations déjà compliquées entre Kinshasa et l’UE ».Alors certes, il y a de quoi faire craindre à certains, comme Wakat Séra, « un recul majeur », car le titre estime que la mission de l’UE ne pouvait « que renforcer le crédit de ces élections ». Mais justement, voilà une opportunité à saisir, s’enthousiasme Aujourd’hui au Faso : « Ce désistement de l’UE est une aubaine pour la RDC, de montrer qu’elle peut organiser des élections par elle-même qui soient crédibles, objectives et acceptées. »Félix Tshisekedi attendu à Dubaï dans ce contexteLe président participe à la COP28 sur le climat, assises que « la RDC a grand intérêt à ne pas manquer en tant que "pays solution" », pointe Politico.cd. Et pour cause : le pays abrite de nombreux espaces « de grande importance écologique », rappelle un acteur de la société civile interrogé par le journal, mais aussi l’une des plus grandes forêts primaires au monde.Félix Tshisekedi sera accompagné de ses homologues, le Sénégalais Macky Sall, le Kényan William Ruto ou encore le Congolais Denis Sassou Nguesso. Car « l’Afrique a son mot à dire, martèle Le Pays, avec 4% des émissions de gaz à effet de serre, [c’]est de loin le continent le moins pollueur de la planète ». Et pourtant, « il reste le plus vulnérable aux effets du changement climatique ». Fragilité encore exacerbée par le fait que, d’une part, « ​​​​​​​les grandes puissances ne semblent pas prêtes à payer le prix de l’adaptation du continent aux changements climatiques ». Et que, d’autre part, « ​​​​​​​les enjeux sont énormes au point de toucher aux intérêts » de ces mêmes puissances, réticentes « ​​​​​​​à consentir les sacrifices nécessaires à la préservation de la planète ».L’exemple des compensations carboneIllustration mise en avant ce matin par Le Monde Afrique. Pour rappel, ce mécanisme permet à un pays qui dépasse ses objectifs de réduction d’émissions, de vendre ses « excédents » sous forme de crédits à un pays plus pollueur. En clair, c’est la théorie des vases communicants.Sauf que, dénonce un biologiste dans les colonnes du quotidien, cela permet aux pays industrialisés « ​​​​​​​d’échapper à leurs responsabilités, simplement parce qu’ils ont les moyens de payer ». Ainsi de l’exemple de Blue Carbon, société émiratie qui a signé, dévoile le Monde, « ​​​​​​​des protocoles d’accord pour des projets de gestion des forêts avec quatre pays africains ». Dans le détail, un dizième de la superficie du Liberia est concerné, idem pour la Zambie et la Tanzanie, et même un cinquième de la superficie du Zimbabwe.Au Liberia particulièrement, le texte prévoit que l’entreprise touche plus des deux tiers des revenus générés par la vente des crédits carbones, contre seulement 30% pour le gouvernement libérien. De quoi provoquer la colère de certains acteurs rencontrés : « À qui appartient la forêt ? »Et puis, ce type d'exemples ne fait que renforcer cette interrogation, portée par Le Pays : cette fois, « la voix de l’Afrique sera-t-elle entendue ​​​​​​​? »
11/30/20234 minutes, 26 seconds
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À la Une: des violences lors de la campagne électorale en RDC

Arrivé à Kindu, dans l’est, pour promouvoir son programme, l’opposant Moïse Katumbi a été accueilli par des jets de pierre – une personne est morte, une autre a été blessée dans ces échauffourées qui constituent, note Radio Okapi, « le premier incident grave rapporté depuis le début (…) de la campagne pour les élections générales » prévues dans un peu moins d’un mois.Malgré tout, le site note que le candidat s’est rendu au lieu de son meeting, où il a pu s’exprimer devant « une foule immense » venue pour l’occasion. Un signal de plus, selon Le Congo Libéré, du « démarrage en trombe » de Moïse Katumbi, qui s’est imposé, « au terme de cette première semaine de campagne, comme le principal candidat de l’opposition » et peut-être même, veut croire le journal, « comme le favori de cette élection présidentielle ».Félix Tshisekedi peine à décollerC’est l’analyse qu’en fait Le Congo Libéré, qui qualifie même la campagne de « cauchemar » pour le sortant, malgré, égrène le journal, « les moyens de l’État mobilisés, l’argent public déversé, les fonctionnaires réquisitionnés » et « les violences à l’encontre de ses opposants », référence aux événements hier de Kindu qui auraient, pour certains cadres du parti de Moïse Katumbi, été orchestrés.Malgré les moyens qu’il s’est donnés donc, cette première semaine de campagne aurait, croit savoir Le Congo Libéré, « fait naître le doute dans le camp présidentiel » et « douché [l]es espoirs » d’accéder à un second mandat « en toute sérénité. »  En cause, selon le titre : « Félix Tshisekedi n’a pas attiré les foules escomptées » lors de différents événements. Et le journal veut pour preuve de ce malaise le départ inopiné du président sortant pour la COP28 à Dubaï. Déplacement pointé du doigt, aussi, dans les colonnes d’Actualite.cd où une Kinoise, rencontrée par le journal, juge que « ces attitudes laissent à croire qu’il y a anguille sous roche ».Jeune Afrique prend plutôt le contrepied de ce positionnement et évoque au contraire, dans un long article revenant sur le mandat de Félix Tshisekedi, un sortant « convaincu de son avantage » malgré une campagne pouvant « donner l’impression d’être désordonnée » en raison de l’équipe nombreuse qui l’entoure. Qu’importe, le sortant a déjà les yeux sur l’après : « ​​​​​​​en cas de succès, [il] a déjà en tête d’entamer une réforme constitutionnelle ». Bref, les yeux rivés sur la route devant lui.La présidentielle malgache dans le rétroviseurLa Haute cour constitutionnelle devrait se prononcer d’ici quelques jours sur la victoire du sortant Andry Rajoelina à la récente élection : la date de vendredi a été annoncée, ce qui signifie, relève L’Express de Madagascar, que « la HCC prend de l’avance sur le délai de neuf jours que lui accordent les dispositions légales » et ce malgré les quinze recours déposés depuis la proclamation des résultats samedi.Mais le suspense reste léger : Midi Madagascar prévoit déjà que la cérémonie « ​​​​​​​qui aura lieu en fin de semaine devrait confirmer la victoire du candidat », puisqu’au cours de la campagne, « ​​​​​​​les interpellations » de l’opposition « ​​​​​​​n’ont eu aucun effet ».Et ce, en dépit des critiques sur l’organisation du scrutin. Scrutin vivement contesté par une partie des journaux de la Grande Île, dont Madagascar Tribune qui déplore le choix du « forcing d’une victoire électorale au premier tour, malgré le déficit flagrant de légitimité de la méthode, aggravé par un prévisible taux d’abstention record ».Parmi les griefs de certains membres de l’opposition, listés par L’Express de Madagascar : le « recensement pour la refonte de la liste électorale, en passant par la dénonciation de "faits illégaux" durant la campagne, jusqu’à la publication provisoire ». Une combativité de façade seulement, face à une opinion lassée, qui s’est peu déplacée le jour du scrutin. Et c’est, interprète le journal, exactement le déroulé des événements sur lequel comptait le camp Rajoelina. En somme, un scénario vu, revu, et prévu.
11/29/20234 minutes, 12 seconds
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À la Une: le Niger tourne le dos à sa loi contre l’immigration

Le président de transition, le général Tiani, a abrogé la loi criminalisant les migrations le 27 novembre – qui prévoyait des peines contre toute personne aidant des migrants à passer la frontière. Cette décision, salue Mouryya Niger, « respire les vibrations d’une réponse à l’Union européenne » en réponse, précise L'Événement Niger, « à la position de l’UE qui a voté une résolution pour exiger la mise en liberté du président déchu Mohamed Bazoum, et son rétablissement au pouvoir ».Cette abrogation actée par le général Tiani est donc un témoignage supplémentaire – si besoin était -, de la dégradation des relations entre Niamey et ses anciens partenaires occidentaux, « encore un coup de canif, déplore Aujourd’hui au Faso, à la coopération avec l’UE », un « gros pavé dans le jardin européen ».Endiguer les flux migratoires en EuropeCette loi était même, juge L’Événement Niger, une forme d’ « ​​​​​​​externalisation des frontières européennes ». Alors même que « ​​​​​​​des migrants peuvent quitter des capitales de l’espace Cédéao et effectuer librement leurs voyages », assène un membre de la société civile interrogé par le journal nigérien, « ​​​​​​​c’est quand ils arrivent [dans cette ville, la "porte du désert"] que leur projet migratoire est un interdit ».Empêchés de franchir les limites invisibles, tracées dans le sable, qui mènent vers la Libye ou l’Algérie, des milliers de migrants se sont donc retrouvés bloqués à Agadez, devenue, déplore Aujourd’hui au Faso, « ​​​​​​​un hub forcé de migrants illicites ».Revers pour l’UE, satisfaction pour certaines communautésCar une véritable économie s’était développée autour des migrations : ainsi, croit savoir L’Événement Niger, qui affirme s’appuyer sur des chiffres du Conseil régional, « après 11 mois de la mise en application de la loi, en 2015, l’économie de la région avait perdu environ 65 milliards de francs CFA ».Une manne financière tarie donc avec la loi criminalisant les migrations, qui avait permis, concède Aujourd’hui au Faso, au moins officiellement, « ​​​​​​​de mettre un terme au trafic crapuleux et criminel des passeurs » et autres « ​​​​​​​trafiquants de tous acabits ». Alors, le titre burkinabè regrette que pour seule réponse à une Union avec laquelle les relations sont devenues délétères, celui qu’elle appelle ironiquement « ​​​​​​​G.I. Tiani » n’ait « ​​​​​​​pas trouvé mieux que d’ouvrir cette sorte de route de Shangri-la désertique ». Et à la fin, grince le même membre de la société civile cité plus haut, « ce sont [les migrants] qui reçoivent le coup de bâton ».Discussions entre Patrice Talon et Boni YayiLe président béninois et son prédécesseur, chef du parti les Démocrates, se sont rencontrés hier lundi à Cotonou. « L’opportunité d’échanger sur plusieurs sujets d’actualité », expose sobrement La Nouvelle Tribune, comme le retour des exilés, l’audit du fichier électoral pour les scrutins généraux de 2026, ou l’éventuelle libération de certains détenus – dont Joël Ayivo et Reckya Madougou par exemple.Surtout, le titre béninois s’enthousiasme du symbole que constitue cette rencontre, « ​​​​​​​démarche de dialogue » qui, même, « représente un pas important vers la réconciliation et le renforcement de la démocratie » dans le pays.Mais le journal pose une nuance, une mise en garde contre « ​​​​​​​l’hypocrisie politique » qui peut parfois teinter ce genre de rencontres. Or, c’est précisément ce que pointe Le Pays, qui s’interroge sur « ​​​​​​​la sincérité de [l]a démarche » de Patrice Talon - démarche que le journal burkinabè salue néanmoins, y voyant un signe « ​​​​​​​d’élégance politique et de considération envers son opposition ». Mais la prudence reste de mise car, « ​​​​​​​une chose est de recevoir l’opposition en audience, une autre est d’accéder à ses requêtes ».Des résultats en demi-teinteCertains sujets ont rencontré des fins de non-recevoir du président, comme le sort de Reckya Madougou. Il faut dire, analyse La Nouvelle Tribune, que le chef de l’État « ​​​​​​​n’a certainement pas envie d’avoir des soucis supplémentaires ». Alors, certes, des gestes envers ses adversaires politiques pourraient rejaillir positivement sur lui, mais « à quel prix » ?Bref, trop risqué – alors les deux leaders politiques ont plutôt accordé leurs violons au sujet de la révision du fichier électoral et de la composition de la commission électorale suffisant, espère Le Pays, pour « dissiper les doutes de l’opposition »et « créer un climat de confiance favorable à la paix sociale ». Il en va, martèle enfin le journal, « ​​​​​​​de l’intérêt de tous ».
11/28/20234 minutes, 28 seconds
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À la Une: le calme est revenu à Freetown

La capitale de la Sierra Leone a été le théâtre, ce dimanche, de violents affrontements. Et si la fièvre est retombée, « c’est toujours l’embrouillamini total », écrit Aujourd’hui au Faso. La situation est particulièrement confuse, retrace de son côté Wakat Séra : il est question « d’une poudrière qui aurait été forcée, et des armes dérobées », « les autorités relèvent que des individus non identifiés ont tenté de forcer une armurerie militaire » tandis que « des prisons ont été attaquées, donnant l’occasion à plusieurs détenus de prendre le large. »Autant d’éléments qui poussent Aujourd’hui au Faso à se poser de nombreuses questions : « qui sont ces individus qui ont essayé de forcer l’armurerie du casernement militaire ? Quelles étaient leurs intentions ? Étaient-ce des militaires ou des civils ? »Une autre question : est-ce une tentative de coup d’Etat ?C’est en tout cas ce que semble sous-entendre la Cédéao dans un communiqué condamnant les violences. Le président Julius Maada Bio a, lui, évoqué une tentative de déstabilisation de l’État, en « évitant soigneusement, toutefois, note la BBC Afrique, de parler de tentative de coup. » Pour le Sierra Leone Telegraph, pas de doute : il s’agit bien d’un putsch raté.Aujourd’hui au Faso, de son côté, flaire aussi « une forte odeur de putsch étouffé » dans l’air, et pense pouvoir y déceler « les frustrations contenues par l’opposition à l’issue des élections de juin 2023 », qui, peut-être, « refont surface. » Analyse semble-t-il partagée par le Sierra Leone Telegraph, qui rappelle que « le principal parti d’opposition et les observateurs internationaux ont accusé la commission électorale de ‘voler’ les votes, en faveur du président Bio » lors du scrutin. À cela, il faut ajouter une économie « en grande difficulté ». L'inflation atteint les 60 % et « les prix des aliments de base et des biens de première nécessité sont à présent hors de portée des citoyens ordinaires, dont 70 % sont au chômage » écrit encore le titre.Autant d’éléments qui poussent le Telegraph à jouer les Cassandre et craindre que d’autres tentatives vont venir, « jusqu’à ce que la volonté démocratique et les libertés civiles de la population soient respectées. »Une enquête journalistique sur Stanis BujakeraLe média indépendant de République démocratique du Congo a publié hier, dimanche soir une enquête sur les accusations contre le journaliste Stanis Bujakera, que la justice accuse d’avoir fabriqué une note des renseignements décrivant comment ces derniers auraient tué le député Chérubin Okende. Actualite.cd rappelle que « le parquet congolais dit l’avoir identifié comme le premier émetteur de ce document, grâce à une analyse des métadonnées et une adresse IP. » Sauf, que, affirme le journal, « l’enquête menée [par les journalistes] prouve que cette affirmation est fausse. » D’abord, car les responsables de Telegram (service de messagerie cryptée qui aurait été utilisé pour diffuser le document), contactés, assurent que « Telegram supprime toutes les métadonnées, » tandis que WhatsApp rappelle « son opposition de principe à la traçabilité (…) et le caractère limité de sa collaboration avec les forces de l’ordre. »Un expert en informatique interrogé estime lui que « les éléments de preuve contenus dans les déclarations du procureur ne sont d’emblée ‘pas crédibles’ » ; le même chercheur, après investigations, « finit par exclure complètement que cette adresse [l’adresse IP incriminée] soit liée à Stanis Bujakera et l’attribue plutôt à un serveur web localisé en Espagne. » Mais le pouvoir assure, deux mois après la mise en détention de Stanis Bujakera, que la "vérité" passe "par sa mise en détention."Musique pour finirNos auditeurs auront peut-être reconnu ces quelques notes… la rumba congolaise de Fally Ipupa à l’honneur sur le site du Monde Afrique ! L'histoire d’ « un chanteur de rumba congolaise parmi d’autres », natif d’un quartier du centre de Kinshasa, chanteur dans les églises avant de devenir une « vedette » capable de « remplir les plus grandes salles d’Europe », comme l’a démontré son concert samedi à l’U Arena, en banlieue parisienne.D’où vient ce succès ? Le quotidien a sa petite idée : sa réussite, ce serait « ce balancier permanent entre l’audience des origines et celle des musiques urbaines », cette alternance entre courtes chansons, en français, et titres plus longs, en lingala. Une formule que le chanteur ambitionne d’exporter : après la RDC, la France, le reste de l’Europe, il « rêve de conquérir l’Amérique » raconte Le Monde… pour faire flotter haut les couleurs de son pays.
11/27/20234 minutes, 46 seconds
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À la Une: la visite du général Tiani au Mali et au Burkina Faso

Le chef de la junte nigérienne est arrivé hier, jeudi après-midi, à Ouagadougou, en provenance de Bamako. « Une journée marathon », nous dit Mouryyaniger, qui précise : « Si le Général Abdourahmane Tiani qui a renversé le président Mohamed Bazoum a choisi Bamako pour sa première sortie, cela tient au fait que le Colonel Assimi Goita est le premier à réussir son aventure politique militaire au Sahel (...) C’est lui en personne qui est venu accueillir son frère aîné le Général Tiani au bas de la passerelle à sa descente d’avion à l’aéroport international Modibo Keita Senou de Bamako. Il a ensuite été reçu au palais de Koulouba pour une rencontre en tête-à-tête », souligne Mourryaniger, qui se montre plutôt optimiste pour la suite des évènements. « La mutualisation des expériences techniques et professionnelles des trois pays (Niger, Mali, Burkina) via l’alliance des États du Sahel, récemment scellée entre eux, pourrait bien insuffler une nouvelle dynamique de lutte anti-terroriste et de développement au Sahel ».De son côté, Sahel Tribune parle d'un « Tango diplomatique sous le ciel de Bamako ». Sous la photo du général Tiani et du colonel Assimi Goïta, le site d'information ne recule pas devant les envolées lyriques : « Ce ballet diplomatique sous le ciel de Bamako est bien plus qu’un simple spectacle de feux d’artifice politique. C’est une symphonie complexe, un pas de danse délicat entre nations déterminées à coopérer malgré les défis. Espérons que ce tango diplomatique marque le début d’une ère de coopération renforcée, où le Mali et le Niger, main dans la main, danseront vers un avenir de prospérité partagée et d’unité renouvelée. »La visite du général Tiani à Ouagadougou où il a rencontré le capitaine Ibrahim TraoréLe Faso.net voit là « une occasion pour les deux Chefs d’État d’échanger sur les problématiques communes aux deux pays, notamment la lutte contre le terrorisme et les questions de développement socio-économiques ». On voit les deux hommes, tous deux en treillis, se saluer cordialement.  « Le général Tiani », poursuit le site burkinabé, « a été accueilli à l’aéroport international de Ouagadougou par le Président de la Transition, Chef de l’État, le Capitaine Ibrahim Traoré avec tous les honneurs dus à son rang ; exécution des hymnes nationaux, honneurs militaires. »Wakatsera, de son côté, ironise sur les « deux premiers sauts de puce du général Tiani » et parle-lui aussi d'un accueil en grande pompe, évoquant ses deux étapes à Bamako et à Ouagadougou  : « Que ce soit dans l’une ou l’autre des deux capitales, il a été rendu au général Tiani, un accueil des grands jours, avec les honneurs militaires, la traditionnelle eau de bienvenue dans une calebasse ou la gerbe de fleurs classique offerte par une jeune fille ».Pour le site burkinabé, nul doute que cette visite est justifiée par la lutte contre le terrorisme : il estime ainsi que « la zone dite des ' Trois frontières ' infestée par le groupe État islamique a, plus que jamais, besoin de cette coalition des armées malienne, nigérienne et burkinabè, pour se sortir d’affaire, avec le départ de la force française Barkhane dont les éléments ont mis hors d’état de nuire, bien des chefs terroristes et anéanti leurs bases ».Mais ce n'est pas tout... conclut Wakatsera : « comme pour rappeler au général Tiani que demain n’est pas la veille de la fin de ce calvaire », c’est alors que son avion volait entre deux frontières voisines du Niger que le Parlement européen, « a fermement condamné le coup d’État militaire qui a eu lieu le 26 juillet 2023 et exigé la libération immédiate et inconditionnelle du président Bazoum, de sa famille et de toutes les personnes détenues arbitrairement, ainsi que l’abandon de toutes les charges qui pèsent sur lui ». »Une condamnation dont se serait certainement bien passé l'homme fort du Niger. 
11/24/20234 minutes, 11 seconds
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À la Une: un drapeau hissé dans le ciel de Kidal

Oui, et il ne s’agit pas du drapeau du Mali, mais bien de celui des paramilitaires russes du groupe Wagner : une tête de mort blanche, menaçante, sur fond noir, jette son regard sur les habitants de la cité tout juste reprise aux ex-rebelles touaregs. « Tout un symbole, relève Jeune Afrique, qui vient contredire le discours officiel du régime d’Assimi Goïta faisant la part belle à l’armée malienne. »De fait, selon le récit circulant au Mali, Kidal « aurait été exclusivement reconquise par les Forces armées maliennes. » Et le magazine panafricain note encore dans les propos du chef de la junte ou de la télévision nationale, il n’y a « nulle mention des mercenaires de Wagner – même sous le vocable ‘d’instructeurs russes’ habituellement utilisé par les autorités maliennes. » Et ce malgré le rôle, que JA estime « déterminant, » des mercenaires de Wagner, dans la reprise de la ville septentrionale. Le magazine enfonce le clou : la vidéo montrant le drapeau du groupe sur le fort, « confirme » le « statut de meneur » des paramilitaires… car ces images « n’aurai[en]t probablement jamais pu être tournée[s] si les mercenaires russes n’avaient une forme d’ascendant sur leurs partenaires maliens. »Réaction courroucée des autorités Wakat Séra pointe que, « les paramilitaires russes auraient voulu porter un coup à la fierté des FAMa (…) qu’ils n’auraient pas agi autrement. (...) Au risque de provoquer l’ire des colonels de Bamako. » De fait, les autorités ont d’abord évoqué, à tort, une fausse information, avant que l’étendard malien soit rétabli au sommet du fort hier en fin d’après-midi. « Pas question pour le colonel Assimi Goïta et ses lieutenants, poursuit le titre burkinabè, de voir écornée cette souveraineté à laquelle ils tiennent tant, » eux qui « en ont fait le pilier et l’étoile polaire de leur combat. »Un coup d’œil à la presse malienne permet de s’en rendre compte : pas un mot du drapeau des paramilitaires russes, en revanche, Mali Actu vante « la victoire des forces armées maliennes, (…) source de fierté pour le peuple malien », preuve selon le site que « le Mali est capable de se défendre seul contre les terroristes » et leurs soutiens.Questionnements autour d’un charnier Charnier découvert par les FAMa et qu’ils attribuaient aux rebelles du CSP… or, ces derniers ont démenti, hier, et dénoncent, rapporte Wakat Séra, une « pure mise en scène que l’armée malienne aurait orchestrée. »Difficile à ce stade de démêler le vrai du faux. Ce qui est certain, c’est que les questions soulevées par cette découverte sont nombreuses : « Qui l’a creusé ? Où est-il localisé ? Combien de corps y sont entassés ? » s’interroge ainsi Wakat Séra, dans les pas d’Aujourd’hui au Faso qui se demande « qui a perpétré [ce charnier] ? À quelles fins ? Quelle est l’identité des victimes ? » Les deux journaux burkinabè finissent par partager un même doute : « ce charnier existe-t-il seulement ? »Toujours dans la presse, les élections en RDC La campagne se poursuit en vue des scrutins de fin d’année… sauf dans les provinces du Rutshuru et du Masisi, dans l’Est du pays, en raison de l’insécurité. En cela, la situation autour de Goma est, pour Aujourd’hui au Faso, une illustration de plus que « l’insécurité, qu’elle soit liée à une rébellion ou à du terrorisme, est une menace pour la tenue et la transparence (…) des processus électoraux. »Autre potentielle menace sur l’équité de cette campagne, pointée par Actualité.cd, « le clan de Moïse Katumbi dénonce déjà une partialité dans le traitement qui lui est réservé à certains endroits. » Un cadre du parti interrogé par le journal accuse ainsi l’équipe du président sortant, Félix Tshisekedi, d’avoir « assuré le monopole d’occupation de tous les panneaux publicitaires » dans certaines villes, et de compliquer encore les choses, car l’avion affrété par Moïse Katumbi « n’a toujours pas été autorisé alors que les formalités ont été remplies dûment », poursuit le titre congolais.Tous les regards sont donc braqués sur Moïse Katumbi. Avec une question principale, posée par Jeune Afrique : « Katumbi peut-il s’imposer comme le candidat commun de l’opposition ? » Plusieurs candidats ont déjà annoncé se rallier à lui, mais certains, comme Denis Mukwege ou Martin Fayulu, accueillent fraîchement l’initiative ; et, raconte Jeune Afrique, Moïse Katumbi est « soupçonné d’avoir voulu forcer la main de ses collègues. » Quoi qu’il en soit, conclut le magazine, « les dissensions actuelles sont révélatrices des divergences que connaît l’opposition depuis plusieurs semaines » … d’où cette interrogation d’un membre de l’opposition : « que gagne-t-on à rester en-dehors d’un ticket commun ? »
11/23/20234 minutes, 6 seconds
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À la Une: Guillaume Soro réapparaît à Ouagadougou!

Quelques jours après avoir rencontré le chef de la junte à Niamey, l’ex-Premier ministre ivoirien tombé en disgrâce a été reçu hier par le capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition au Burkina Faso. Un pays où « Guillaume Soro est tout sauf en terre inconnue », écrit Wakat Séra, où ses visites, « officielles comme privées » se sont succédées jusqu’en 2016. Sans oublier, embraie Aujourd’hui au Faso, « et c’est un secret de polichinelle, que le Faso fut la base arrière de la rébellion ivoirienne, dirigée par un certain Guillaume Soro ! ». Bref, « Soro, c’est l’un des plus burkinabè des Ivoiriens ».Surtout, à Ouagadougou, Guillaume Soro est près, tout près de la Côte d’Ivoire : dans la capitale il n’est « qu’à un millier de kilomètres d’Abidjan », relève encore Wakat Séra et même, constate L’Infodrome côté ivoirien, « l’ancien poulain du président Ouattara se rapproche de plus en plus de (…) son pays ». Une Côte d’Ivoire « si proche mais pourtant si loin », en raison des lourdes condamnations qui empêchent Guillaume Soro de rentrer libre au pays.Un message du Burkina Faso à la Côte d’IvoireA tout le moins, il s’agit d’un « geste inamical » juge Aujourd’hui au Faso, par lequel « Ouaga prouve que le Burkina Faso ne tient pas compte des états d’âme du voisin ivoirien ». En tout cas, rebondit L’Infodrome, il ne s’agit sûrement pas d’un hasard, « dans un contexte socio-politique marqué par des tensions entre les deux pays, notamment avec l’affaire des deux gendarmes ivoiriens encore détenus au pays des hommes intègres ».Cette visite démontre en tout cas une chose selon Wakat Séra : que « l’eau a coulé sous les ponts » depuis l’époque où Guillaume Soro était poursuivi au Burkina Faso pour des accusations de soutien à un coup d’État. Aujourd’hui au Faso ne dit pas autre chose, lui qui considère que cet entretien entre Soro et les autorités « ne peut être vu que sous le prisme d’un réchauffement » avec le pouvoir.Un réchauffement avec Guillaume Soro ?C'est en tout cas la recommandation de Wakat Séra, qui se fend du conseil suivant : le président ivoirien Alassane Ouattara, « chantre de la réconciliation », serait peut-être bien inspiré d’ouvrir la porte lui aussi à un apaisement des tensions… en tout cas, pour le titre burkinabè, c’est sûr : le président ivoirien «  doit faire jouer la sagesse dont nombre de personnes le donnent dépositaire, et mettre fin définitivement à l’exil de Guillaume Soro », qui dure depuis quatre ans. Et sur le volet des conseils, Aujourd’hui au Faso en a un aussi : attention à la « mise en garde » envoyée par le Burkina Faso avec ce geste… attention à ce qu’Alassane Ouattaro ne fasse pas de ses voisins « des sanctuaires pour ses ennemis »… autant se rabibocher… après tout, conclut le titre, « un ressort cassé, ça se soude ! »À la Une aussi, la campagne pour la présidentielle en RDCAvec, principale nouveauté hier, des informations sur le programme de Denis Mukwege. Des lignes de conduite qui reposent « essentiellement sur des préoccupations sécuritaires » résume Jeune Afrique, mais aussi sur « la lutte contre la pauvreté et contre les "antivaleurs" » le tout articulé autour de dix piliers… avec cette formule, reprise par le magazine panafricain, « la fin de la guerre, la fin de la faim, et la fin des vices ».Ce qui intrigue surtout, c’est le signal que ce geste envoie. Cela pourrait signifier que Denis Mukwege n’envisage pas à ce stade de se ranger derrière Moïse Katumbi, contrairement à plusieurs autres candidats d’opposition dont Matata Ponyo. Interrogé par Jeune Afrique, un soutien du médecin estime qu’il est « normal » que le candidat présente son programme, puisqu’il « s’est avant tout engagé dans cette élection à titre individuel ».Mais, analyse Jeune Afrique, « officiellement, le plus célèbre des gynécologues congolais demeure ouvert à la discussion » et « il voit, dans les annonces de ralliement » des uns et des autres, « une manière de faire pression sur lui ».De la pression, il y en a, et de plus en plus, car le temps file et, prévient enfin JA, « à un mois des élections, [il] ne joue pas en faveur des opposants ».
11/22/20233 minutes, 57 seconds
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À la Une: le Pastef dévoile son jeu au Sénégal

Le leader du parti, Ousmane Sonko, est empêché de candidater à la présidentielle de l’an prochain ? Qu’à cela ne tienne ! La formation a révélé hier le nom de son nouveau poulain : Bassirou Diomaye Faye.  Une stratégie devant laquelle Le Pays, au Burkina Faso, fait la moue, pour plusieurs raisons. D’abord car le Pastef a été dissous il y a plusieurs mois ce qui « paraît un handicap majeur », ironise le journal. Comment en effet valider la candidature « d’un parti censé ne pas exister officiellement ? »  Deuxième obstacle : Bassirou Diomaye Faye est, lui-même, derrière les barreaux. Alors, Le Pays « se demande à quoi rime ce choix porté sur un candidat qui non seulement ne jouit pas de la liberté de ses mouvements, mais aussi sur la tête de qui plane la même épée de Damoclès d’inégibilité en cas de lourde condamnation ».Car, rappelle Jeune Afrique, le bras droit d’Ousmane Sonko a été interpellé en avril « pour la publication d’un post sur les réseaux sociaux où il mettait en doute l’indépendance de certains magistrats ». Et depuis, « son dossier s’est encore compliqué » puisqu’il est « désormais poursuivi pour un nouvel éventail de charges » dont appel à l’insurrection et atteinte à la sûreté de l’État. Rien qui ne l’empêche d’être candidat tant que l’affaire n’a pas été jugée.Une personnalité de plus en jeu pour l’électionLa route jusqu’au palais présidentiel commence à être embouteillée. Dans un rare entretien accordé à Jeune Afrique, le chef d’État sortant Macky Sall lui-même souligne qu’ « on dénombre déjà plus de deux cent candidats », tout en appelant à être mesuré : « Le processus [des parrainages] constitue un filtre qui ramènera les choses à leur juste proportion. » À ce moment seulement, « il sera temps d’analyser les forces (…) qui seront vraiment sur la ligne de départ ».Car il faut 44 559 signatures au minimum pour pouvoir se présenter. Or, pointe Aujourd’hui au Faso, rien ne garantit que Bassirou Faye pourra « capitaliser sur la sympathie qui colle à la peau de Sonko ». Quoi qu’il advienne, le titre juge que cela « préparera le terrain pour [le leader du Pastef] en 2030 ». En admettant qu’il soit toujours dans le jeu politique en tout cas, Macky Sall, à qui il s’est farouchement opposé, ne parierait pas dessus : « En politique, il y a des phénomènes qui apparaissent. Certains disparaissent comme ils étaient venus. (…) C’est ainsi. »Préparatifs pour la présidentielle en RDCEt là encore une pléthore de candidats : 25 800 pour les législatives, 44 000 pour les provinciales, et 23 pour la présidentielle. Un chiffre qui ne cesse de baisser depuis dimanche et pour cause : plusieurs candidats se rallient à Moïse Katumbi, au point que dans le pays, Objectif Infos se demande si « l’on tend vers une candidature commune de l’opposition ». Il est « trop tôt pour l’affirmer », convient encore le titre mais, après la défection de Matata Ponyo, puis Seth Kikuni et enfin Franck Diongo, « les signaux restent positifs en faveur de la désignation d’un candidat » pour tous, s’enthousiasme le journal.  De là à voir en Moïse Katumbi le « candidat de tous les espoirs », il n’y a qu’un pas qu’Objectif Infos serait prêt à franchir. Si Wakat Séra ne le rattrapait pas pour nuancer : certes, le candidat peut profiter du désistement de plusieurs concurrents. Mais, « l’ancien gouverneur du Katanga aura en face de lui – sauf revirement spectaculaire de leurs parts – d’autres poids lourds de l’opposition ». Martin Fayulu ou Denis Mukwege pour ne citer qu’eux.  En tout cas, cela n’empêchera pas Objectif Infos à rêver d’un pouvoir qui puisse réussir là où « Félix Tshisekedi, à en croire l’opposition, a échoué (…) sécuriser les Congolais ».  La sécurité, promesse de Félix TshisekediParticulièrement dans l’est du pays, à la frontière avec le Rwanda, où Le Monde Afrique assène lui aussi que le président congolais « n’est pas parvenu à pacifier la région », toujours en proie aux combats avec les rebelles du M23. La situation semble même empirer par endroits, comme autour de Goma où, observe le quotidien le groupe « resserre son emprise ». Et si dans la ville, la guerre semble « si loin si proche », pour les 450 000 habitants du Nord Kivu qui ont dû quitter leur maison, une « colère sourde » grandit peu à peu.  Mais dans deux zones de la province, là où la frustration grandit le plus, le vote ne pourra avoir lieu. Et de toute façon, juge Wakat Séra, « rien  ne fait peur au président candidat ». Rendez vous dans un mois.
11/21/20234 minutes, 11 seconds
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À la Une: réactions après la défaite de George Weah au Liberia

Le président sortant ne réalisera pas le doublé : il s’est fait dribbler par son opposant Joseph Boakai. Une défaite concédée avant même les résultats définitifs par l’ancien Ballon d’or, et sur laquelle la presse continue de revenir ce lundi, croyant voir dans son attitude des réminiscences de « son esprit exemplaire de fair-play footballistique », tel l’Observateur Paalga au Burkina Faso. Le journal burkinabè souffle de soulagement, comme d’ailleurs Wakat Séra : « George Weah a désamorcé la bombe sociale que bien des observateurs redoutaient », à savoir celle de violences post-électorales.Pas de violence donc pour cette troisième alternance pacifique, « scénario d’un président-candidat qui perd les élections », dans lequel Aujourd’hui au Faso voit « la preuve que le scrutin, peu ou prou, s’est déroulé dans la transparence ». Autant d’éléments poussant le titre burkinabè à décerner au Liberia « un nouveau laurier de démocratie ».Les raisons d’un échecLes promesses n’engagent que ceux qui y croient – mais attention au retour de bâton. Et c’est, pour plusieurs journaux, précisément ce qui est arrivé à « l’enfant de Santa Clara » qui, rappelle Le Monde Afrique, promettait en 2017, « une lutte implacable contre la corruption et la misère ». Six ans plus tard, « l’euphorie a très vite fait place à la désillusion. La majorité des Libériens auront donc exprimé cette année contre Mister George un vote protestataire, plus qu’une adhésion franche au programme de son adversaire », analyse donc L'Observateur Paalga.Face à une situation plus difficile encore qu’il y a six ans – les crises successives d’Ebola, puis du Covid, ont mis à mal l’économie d’un pays déjà fragile. Le parcours de technocrate de Joseph Boakai, aux antipodes de celui de George Weah, a aussi su « réveiller l’espoir », analyse Le Monde Afrique. Car il peut se prévaloir de quarante ans de carrière, durant lesquels il a été successivement ministre de l’Agriculture, dirigeant de grandes entreprises, vice-président. Autant de galons qui, estime Wakat Séra, donnent au président-élu sa « solide casquette d’homme d’État », encore renforcée par le fait que ce « fils de paysans sait parler à ses compatriotes le langage qu’ils connaissent ».De lourds défis à venirSans être responsable des « manquements » de l’ère Weah, Joseph Boakai en hérite pourtant, pointe encore le titre burkinabè. Et dans un pays où « tout est urgent et prioritaire », il va falloir faire preuve de stratégie et de savoir-faire.Mais, les électeurs, eux aussi, auront du travail, conclut le Liberian Observer. Car la population se doit, prévient le journal, de « répondre présent à chaque occasion, et pas seulement dans les bureaux de vote ». Exit « l’idée reçue au sujet de la démocratie, selon laquelle la population est spectatrice de la performance des élus ». Au contraire, poursuit l’Observer, il faut « appliquer une pression éclairée » sur ladite performance pour s’assurer que les volontés populaires sont respectées. En somme, un travail main dans la main.Les votants dans l’isoloir aussi en RDC dans un moisPour les élections présidentielle, législatives et provinciales et à un mois du scrutin, la campagne a été lancée hier dimanche. Peu de réactions à ce stade dans la presse congolaise – les titres burkinabè eux ne se privent pas de commenter cette période qu’ils voient déjà « âpre et haletante », comme Aujourd’hui au Faso, « au regard du poids des candidats ». Parmi les 25 en lice – ils étaient 26 jusqu’à ce que Matata Ponyo se rallie à Moïse Katumbi – on peut en effet désigner le sortant Félix Tshisekedi, le prix Nobel Denis Mukwege ou encore le déçu de 2018 Martin Fayulu.Et même si tous, « comme des d’Artagnan, Porthos ou Aramis se lanceront sabre au clair à la conquête de la présidence » dans un pays où l’insécurité est grandissante, il faudra « tout faire, prévient Le Pays, pour éviter des accrochages ou affrontements entre militants et sympathisants » issus de telle ou telle écurie. Des différents candidats à leurs soutiens en passant par les observateurs internationaux, il faut, prescrit encore le titre, « que soient respectées les règles du jeu ». En gardant cette ligne de conduite en tête : « Seule doit prévaloir la force de l’argument, et non l’argument de la force. »
11/20/20234 minutes, 13 seconds
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À la Une: le 1er tour de l'élection présidentielle à Madagascar...

Alors que les tous premiers résultats font apparaître une forte abstention, l'Express de Madagascar crie victoire.« La messe est dite », annonce-t-il, précisant que « les premières tendances des résultats provisoires donnent une confortable avance au candidat Rajoelina ». Le journal parle même du « tsunami électoral », que pourrait déclencher le président sortant. Mais il n'oublie pas de souligner que « l'autre point marquant de ce premier tour de présidentielle, est le faible taux de participation... » Il est vrai que la plupart des candidats avaient appelé aux boycott du scrutin, l'Express de Madagascar précise que « le collectif des candidats affirme qu’il s’agit “d’une victoire” de l’appel à l’abstention qu’il a lancé. »Dans Tribune Madagascar.com, un éditorial en forme de coup de gueule... « La capacité de langue de bois et de verbiage diplomatique que l’on subit des observateurs internationaux qu’il s’agisse des chancelleries, des misions européennes ou autres observateurs africains détachés sur l’Ile quant au regard qu’ils ont sur la situation politique de la Grande Ile, nous irrite au plus haut point. », nous dit-on. Toutefois, « Il serait temps de régler l’ambivalence de nos relations avec la communauté internationale : le lundi, sur des avis déplaisants émis par des observateurs étrangers, on va pousser des cris d’orfraie et hurler à l’ingérence...  Et le Mardi on va appeler les casques bleus au secours ... pour espérer mettre fin aux exactions d’un pouvoir qui dérape au-delà de toutes les limites ». Conclusion de Tribune Madagascar. « Cette ambivalence relève avant tout d’une profonde méconnaissance de ce qui dicte la politique et la diplomatie de nos « partenaires  étrangers… Ou plutôt de ce qui dicte leurs initiatives et réactions… ce qui ne fait en général pas une politique ».La police à Kidal« Le déploiement de près de 200 policiers dans la ville de Kidal est en cours », titre Maliweb.  « Un document de la hiérarchie de la police largement partagé sur les réseaux sociaux atteste cette information » ... « À peine, les forces de défenses maliennes ont fait leur entrée triomphale dans le bastion de la rébellion Touarègue, que le gouvernement prend des dispositions pour déployer environ 200 policiers dans les deux commissariats de la ville ». Et Maliweb d'ajouter : « les initiatives pour rassurer les populations de la ville de Kidal se font par le retour à la sécurité ».De son côté, Malijet publie la déclaration officielle du premier ministre Choguel Kokalla Maïga, après l'entrée de l'armée malienne et de ses supplétifs russes à Kidal. « C'est une victoire pour l'unité et la stabilité ». « Ce triomphe » ajoute-t-il, « n'aurait pas été possible sans la patience de notre peuple, sans la clairvoyance des chefs militaires et sans les sacrifices de dignes filles et fils du Mali, tombés sur le champ d'honneur »... « je demeure convaincu que la paix et la réconciliation restent un challenge à la portée de notre grande nation. »Ousmane SonkoC’est ce vendredi que se joue le sort de la candidature à la présidentielle du principal opposant au pouvoir, Ousmane Sonko. La Cour suprême doit, se prononcer sur la légalité ou non de sa radiation des listes électorales. « Ce vendredi 17 novembre, le monde entier va écouter et observer le Sénégal », annonce Rewmi.com qui publie la photo d'une veillée nocturne qui s'est tenue hier soir.  On y voit des partisans d'Ousmane Sonko, qui portent des pancartes demandant sa libération, autour de quelques bougies disposées au sol.  Et selon le site d'information sénégalais, « Les militants et sympathisants de Sonko ne comptent pas rester les bras croisés ou attendre sagement les verdicts dans leurs maisons. Les patriotes envisagent de grands rassemblements dans l’étendue du territoire national pour mettre la pression sur les décideurs du destin de leur leader. »De son côté, Ousmane Sonko s'est exprimé sur les réseaux sociaux. Sénégo publie son post en intégralité. « Je continue à réclamer ma libération, car cette arrestation n’est, en fait, qu’une prise d’otage politique, pour empêcher ma candidature à la présidentielle de février 2024 », affirme l'opposant qui ajoute :  « je réclame la libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers politiques afin qu’ils retrouvent leur famille, car leur souffrance a assez duré ». Ousmane Sonko qui fait allusion aux drames de l'émigration clandestine... « la jeunesse sénégalaise désespérée se tourne vers les méandres des océans et du désert, et l’État sénégalais, complice, ne pose aucune action pour empêcher ces drames devenus le lot quotidien des familles ». Enfin, l'opposant appelle ses partisans à maintenir la pression. Il appelle « tous les Sénégalais, épris de justice, à s’organiser sur toute l’étendue du territoire national pour exercer leur droit constitutionnel à la résistance et refuser », dit-il, « le dictat d’une minorité ».
11/17/20235 minutes, 10 seconds
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À la Une: les Malgaches invités dans les bureaux de vote

« Aux urnes citoyens ! » s’exclame Midi Madagascar, ce jeudi. Les 11 millions d’électeurs votent depuis quelques heures ((6h locale, 3h TU)) pour choisir leur prochain président. « Un événement politique sans précédent dans l’histoire du pays », estime le journal malgache quelques pages plus loin, en raison d’une « série de situations exceptionnelles, révélant des fissures profondes dans le processus démocratique. » Avec, en tête de ces particularités : le fait que la grande majorité des candidats boycottent l’élection. « Ils sont en principe treize candidats à s’aligner aujourd’hui » explique ainsi L’Observateur Paalga, mais « en principe seulement, car 10 candidats au fauteuil suprême, parmi lesquels l’ancien président Marc Ravalomanana, ont appelé » à tourner le dos au scrutin.Il faut dire que la campagne a été particulièrement trouble – le Monde Afrique évoque même un « climat de tension d’une rare intensité. » C’est donc, pour L’Express de Madagascar, « tant bien que mal », que le premier tour de cette élection a lieu, « au milieu d’une conjoncture dominée par les querelles politiques. » Pour rappel, une partie de l’opposition a dénoncé des irrégularités dans l’organisation du vote ; une polémique a aussi éclaté au sujet de la bi-nationalité du sortant Andry Rajoelina, polémique qui a rythmé ces derniers mois.Une élection lourde d’enjeuxIl y a d’abord la Commission électorale, qui joue une partie de sa crédibilité sur ce vote. Très contestée dans la période qui a précédé le scrutin, la Céni « est attendue au tournant » pointe L’Express de Madagascar, et même « elle n’a pas le droit à l’erreur » car « la moindre peccadille sera exacerbée par les détracteurs du processus. »Et puis, et cela plusieurs journaux le pointent, il y a la question de la participation. Nombre des candidats d’opposition ayant appelé à s’abstenir, Le Pays juge qu’une mobilisation massive des électeurs « serait une victoire d’étape pour le candidat du pouvoir » alors qu’à l’inverse, une faible participation « représenterait pour Rajoelina un véritable camouflet, après avoir préféré avancer tête baissée face aux récriminations de ses adversaires politiques. »Une analyse que ne partage pas L’Express de Madagascar : le titre met en garde contre une surinterprétation des chiffres, car, croit-il, « étant donné la tendance abstentionniste des électeurs malgaches, l’abstention pourrait ne pas être la meilleure manière de démontrer la non-approbation du processus électorale. » Comment, en effet, distinguer les abstentionnistes qui contestent le scrutin de ceux qui, tout simplement, n’ont pas le réflexe d’aller voter ?Les attentes de la populationPopulation qui, souligne Midi Madagascar, a parfaitement conscience que « de [son] vote va dépendre de [son] avenir et celui de [ses] enfants pour les cinq années à venir. »Et sur ce plan, Wakat Séra juge, amer, que dans cette présidentielle, « tout se résume à l’espoir » car les secteurs essentiels – éducation, santé, infrastructures – en sont, selon le journal burkinabè, « réduits à se reposer sur des projets qui ne sont, en réalité, que de véritables éléphants blancs. » Le journal poursuit en égrenant la « persistance de la corruption », l’« impossible autosuffisance alimentaire et industrialisation du pays » ou encore les « coupures d’électricité entraînant des délestages monstre. » 8 malgaches sur 10 vivent en effet sous le seuil de pauvreté ; près de la moitié d’entre eux n’ont pas accès à l’eau.Bref, c’est un Andry Rajoelina « lesté d’un bilan peu flatteur » qui va tenter de s’envoler vers la première place du scrutin, avec en toile de fond, prédit Wakat Séra encore, une « crise préélectorale qui muera probablement en crise post-électorale si rien n’est fait. »Les journaux inquiets de « l’après »À quoi ressemblera « le lendemain du scrutin » ? Beaucoup de titres, à commencer par L’Express de Madagascar, ont les yeux rivés sur cet après. Car, s’inquiète le titre, aucun des trois candidats engagés dans la campagne « n’a clairement répondu à la question sur la manière dont ils comptent résorber le clivage politique qui s’est installé ces dernières semaines. » Des tensions dont L’Observateur Paalga craint aussi qu’elles ne « remettent en cause la fragile paix sociale dans le pays » là où, pessimiste, Wakat Séra considère que « l’explosion de la marmite […] risque d’être inévitable. »Ne reste plus qu’à aller voter – et à charge du futur président de rétablir la sérénité. Ce sera là, conclut L’Express de Madagascar, son « premier challenge politique. »  
11/16/20234 minutes, 22 seconds
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À la Une: l’armée malienne remet la main sur Kidal

« Ça y est ! Cette fois, c’est la bonne. » Ce cri de soulagement, c’est celui de l’Observateur Paalga ce matin. Et pour cause : lourdement appuyés par les paramilitaires du groupe Wagner, les soldats ont repris le contrôle de ce bastion rebelle ; une première depuis plus de dix ans et un véritable « tournant copernicien dans la guerre oblique au long cours que mène le Mali contre ses ennemis », se réjouit Aujourd’hui au Faso. Une victoire pour Bamako donc mais aussi, souligne Le Monde Afrique, « une victoire personnelle pour le colonel Assimi Goïta, » « arrivé au pouvoir avec un agenda souverainiste et sur une promesse de reconquête des territoires perdus. »Victoire de terrain, victoire personnelle mais aussi « victoire symbolique », poursuit le quotidien, sur un territoire considéré comme le bastion inexpugnable » des rebelles touaregs depuis l’indépendance du pays en 1960.D’importants moyens militairesSi L’Observateur Paalga souligne que « les FAMa n’ont pas toujours fait le poids face aux groupes armés de la rébellion », eh bien cette fois, « la donne militaire a nettement changé. » Il y a d’abord l’appui des paramilitaires russes du groupe Wagner ; et puis les journaux soulignent aussi unanimement, à l’image d’Aujourd’hui au Faso, les « bombardements aériens » qui ont eu raison des éléments du CSP, « claquemurés » dans l’ancien camp de la Minusma et qui eux, privilégiaient les combats de guérilla, aidés de leur connaissance du terrain.Plus précisément, apprend-on dans les colonnes du Monde Afrique, ce sont les « bombardements répétés des drones […] de fabrication turque » qui ont permis de renverser la situation et d’éviter le « fiasco » de la précédente tentative de reconquête, en 2014.Quid de la suite des événements ?C’est une chose de gagner du terrain, encore faut-il le conserver. Tout l’enjeu réside donc dans cette question formulée par Aujourd’hui au Faso : « Et maintenant, que feront les FAMa de cette victoire ? » Les journaux partagent une même inquiétude, que pointe L’Observateur Paalga : celle d’une alliance « avec les groupes armés terroristes » contre « un ennemi commun. »Un nom, en particulier, revient : celui d’Iyad ag Ghali, ancien chef rebelle touareg, avant de devenir le plus haut cadre d’al-Qaïda dans la région. Ce personnage pourrait être « l’autre bénéficiaire, moins attendu, de cette reconquête » soupçonne Le Monde Afrique… et Le Pays de rappeler qu’il a « toujours maintenu des liens avec la majeure partie des groupes armés majoritairement touaregs » et qui pourrait donc « les attirer vers lui » à la faveur d’une alliance de circonstances.Bref, les rebelles ont beau s’être repliés, il y a fort à parier que le travail soit encore long. De toute façon, pour s’estimer vraiment vainqueur, le gouvernement de Bamako devra remporter une autre bataille que celle de Kidal, conclut Aujourd’hui au Faso : celle de « l’apaisement des cœurs. »Élections au Liberia dans un climat plutôt calmeOn prend les mêmes, et on recommence ! Pour la deuxième présidentielle de suite, le sortant George Weah et l’opposant Joseph Boakai s’affrontaient au second tour. L’impression de déjà-vu va-t-elle s’arrêter là où, comme s’interroge Wakat Séra, « l’histoire va-t-elle se répéter », avec une victoire de George Weah ?Rien n’est certain car le président sortant fait face à la déception de la jeunesse qui l’a porté au pouvoir, « désabusée par les promesses non tenues, » ; des jeunes qui « ne savent plus s’il faut invoquer Saint-George qui, pendant sept années, a fui leurs problèmes » dénonce Wakat Séra ou « Saint-Joseph, 78 ans, qui s’érige en ‘sauveur’ » d’un pays où chômage et pauvreté marchent main dans la main.Des scores très serrés au premier tourÀ peine 7.000 voix d’écart – difficile donc, de prédire lequel des deux l’emportera. Sur place, le Libérien Times estime que « le gagnant sera [donc] probablement celui que les Libériens trouveront le plus à même de combattre plusieurs problèmes, dont la pauvreté, la corruption et l’insécurité. » Car le titre nous apprend que près des trois quarts des Libériens signalent ne pas avoir eu assez d’argent pour se nourrir l’année passée ; et que seulement un tiers d’entre eux se sentait en sécurité en marchant seul la nuit, un taux « parmi les plus bas dans le monde. »Quel que soit le résultat, Wakat Séra espère surtout une chose : que « les chiffres qui sortiront du ventre des urnes soient l’expression véritable de la volonté des électeurs » … pour que subsiste le calme rencontré pendant le vote.
11/15/20234 minutes, 28 seconds
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À la Une: on sait où se trouve Guillaume Soro

Oui et ce n’est pas au Mali comme certains le pressentaient… ni à Istanbul, Chypre ou Dubaï. Alors, Le Monde Afrique  ironise : « Guillaume Soro serait-il devenu le furet de la politique ivoirienne ? » En réalité, c’est au Niger que l’ancien chef rebelle, ancien Premier ministre ivoirien a trouvé refuge, comme son parti l’a annoncé hier, lundi, dans un communiqué – sans exclure des escales au Burkina Faso, au Mali ou en Guinée-Bissau.Silence radio de la part de la presse ivoirienne… les titres burkinabè eux ne se privent pas ! Ainsi de Wakat Séra qui s’amuse de « l’importance de ce nouveau citoyen nigérien », reçu par le président de transition, le général Tiani, dès son arrivée, témoignage aussi de « l’intérêt » que peut revêtir Guillaume Soro pour les putschistes.Une fois de plus, l’ancien protégé d’Alassane Ouattara se drape dans « un sens de la mise en scène dont il a le secret et une faconde qu’il apprécie », mais surtout, il multiplie les actions. Aujourd’hui au Faso ne dit pas autre chose et souligne, d’entrée de jeu, que « les choses sont allées vite et s’enchaînent », tandis qu’en parallèle, « les images sont largement commentées sur les réseaux sociaux. » Tout en réussissant à cultiver une forme de silence.Peu de précisions sur la suiteCette installation au Niger est-elle « définitive » ? Ou bien est-ce une simple « escale avant de continuer dans la capitale économique ivoirienne », poursuit L’Observateur Paalga qui décidément a une litanie d’interrogations : « Qu’est-ce que les deux hommes [Soro et Tiani] se sont dit exactement ? Qu’a-t-on promis au président de Générations et peuples solidaires ? » Force est de constater qu’à ce stade, c’est toujours « mystère et boule de gomme. »Mais le point d’interrogation principal se trouve dans les colonnes de Wakat Séra : « Pourquoi Guillaume Soro a-t-il jeté son dévolu sur des pays voisins de la Côte d’Ivoire, et dont certains sont en froid avec les autorités ivoiriennes ? » Aujourd’hui au Faso esquisse un début de réponse : hormis la Guinée-Bissau, les pays d’accueil choisis ont « deux dénominateurs communs : ils sont frappés par le terrorisme et les rébellions ; et leurs relations avec la Côte d’Ivoire sont cordiales » - façon de dire que ces rapports sont froids depuis l’accession au pouvoir de la junte nigérienne car, pointe L’Observateur Paalga, Alassane Ouattara faisait partie des « tenants de la ligne dure de la Cédéao, qui ont poussé à la prise de sanctions politiques, économiques, commerciales et financières » particulièrement sévères. Pour le journal burkinabè, il n’y a donc pas lieu de chercher plus loin que cet adage : « l’ennemi de mon ennemi est mon ami. »Claude Pivi toujours introuvableLes forces de l’ordre guinéennes n’ont pas réussi à mettre la main sur l’ancien capitaine, près de deux semaines après l’attaque contre la prison centrale de Conakry. C’est donc sans cet accusé de premier plan que s’est rouvert, hier, le procès du massacre du 28-septembre. Jamais absent n’aura été aussi présent : en fait, « l’ombre de ‘Coplan’ plan[ait] sur le tribunal », juge Aujourd’hui au Faso. Et elle devrait continuer de hanter les débats, prédit le journal, « tant qu’on ne le retrouvera pas. » D’abord car, « il constitue une des boîtes noires du massacre et des viols du 28 septembre. »Mais aussi, car chacun s’inquiète pour sa sécurité, les témoins évidemment, raconte L’Observateur Paalga, mais aussi les avocats eux-mêmes. Des hommes en robe noire bien en peine de faire leur travail car ils subissent, détaille Jeune Afrique, des « difficultés » pour accéder à la prison de Conakry – conséquence des « mesures prises pour sécuriser les lieux », entre la présence de gendarmes à la Maison centrale et les rondes effectuées de nuit autour des domiciles de certains avocats de la défense, dénonce l’un d’entre eux dans les pages du magazine.Quelles options pour la suite ?Il y a bien ce que suggère Jeune Afrique : « prendre des mesures pour garantir la sécurité des différents acteurs. » Mais sur ce point, les avis divergent, certains avocats cités par le magazine craignant d’être espionnés par les gardes du corps qui pourraient leur être affectés.En attendant, « Pivi court toujours »… on ne sait où il se trouve… « une question dont la réponse vaut de l’or » aux yeux du pouvoir, littéralement ou presque : environ 55.000 euros sont promis à ceux qui donneront « toute information permettant la capture » de l’ancien proche de Moussa Dadis Camara.
11/14/20234 minutes, 20 seconds
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À la Une: Guillaume Soro bientôt de retour en Côte d’Ivoire?

En tout cas, l'ancien chef rebelle et ancien Premier ministre compte rentrer de son exil du continent. C’est ce qu’il a annoncé hier dimanche dans une vidéo postée sur X, sans préciser, en réalité, s’il comptait rejoindre la Côte d'Ivoire ou ailleurs.  Mais la plupart des titres de presse partent du principe, ce lundi matin, que c’est bien au pays qu’il veut revenir - une décision « inattendue », estime Aujourd’hui au Faso, qui « pourrait signifier que [Guillaume Soro] en a marre de fuir et compte affronter désormais son destin ». Mais pour le titre burkinabè, « surtout on sent que cette soif inextinguible de rejoindre sa Côte d’Ivoire est un message fort à Alassane Ouattara, (…) quasiment un défi lancé au président ». Puisque, on le rappelle, l’ancien fidèle du chef de l’État a été condamné à l’emprisonnement à vie, accusé d’avoir monté une opération pour le renverser.  Mais le voilà donc « fatigué d’errer de pays en pays, [...] miné par la nostalgie de sa mère-patrie », raconte Wakat Séra, mais aussi et peut-être surtout « à court de ressources financières », imagine le journal. Sauf que vu les relations que Guillaume Soro entretient avec Alassane Ouattara, il y a fort à parier qu'il « ne sera pas accueilli à bras ouverts ». Et Wakat Séra ironise : Alassane Ouattara « ne tuera sûrement pas le veau le plus gras pour fêter ce retour ».Quelle réaction attendre ?Aujourd’hui au Faso se pose la même question : « Comment cette annonce a été accueillie à Abidjan ? » Wakat Séra croit avoir une réponse à offrir : la nouvelle, est « ressentie comme une bombe » dans le pays, qui « donnera certainement des nuits blanches à Abidjan ».Des nuits blanches et peut-être des colères noires, car Wakat Séra note encore que « le vocable de "réconciliation" », dont Alassane Ouattara s’est fait le chantre des années durant, « a disparu de la composition du nouveau gouvernement mis en place par Robert Beugré Mambé », le nouveau Premier ministre. Comme si un cap avait été franchi, comme si une porte avait été refermée. Alors, le chef de l’État et son ancien protégé pourront-ils « un jour, enterrer la hache de guerre » ? « Rien n’est moins sûr », conclut le journal.  Au Mali, les suites de la bataille de KidalCela fait trois jours que l’armée et les ex-rebelles touaregs du CSP s’affrontent pour le contrôle de cette ville du nord du Mali. Et, raconte Le Pays, cette « campagne de reconquête » lancée par les Fama « s’est accélérée depuis samedi » avec, ajoute L’Observateur Paalga, « un changement de tactique militaire » qui voit les soldats « combiner bombardements aériens et mouvement de troupes au sol ».Une nouvelle stratégie qui a permis, affirme Sahel Tribune au Mali, « des progrès considérables » : « grâce à la coordination des forces terrestres et aériennes, les positions des groupes armés ont été complètement dispersées », s’enthousiasme encore le titre. Sauf que, tempère L’Observateur Paalga, il s’agit aussi d’une « guerre des communiqués » dans laquelle « chaque camp s’attribue la victoire ». Difficile de savoir donc ce qu’il en est exactement, mais une chose est sûre : « Les combats font rage. »Les craintes d’une extension de la criseOui car, juge L’Observateur Paalga, « il y a fort à parier que la CMA pourrait nouer une alliance avec les groupes armés terroristes qui ont pignon sur les dunes maliennes » depuis des années. Car, complète Le Pays, une victoire de l’armée dans la zone signerait « la fin des haricots pour les terroristes du Jnim (…) car avec cette nouvelle donne, [ils] seront fatalement pris en étau », n’ayant plus de base arrière où se réfugier. Les deux journaux n’ont donc pas de mal à imaginer que les rebelles « agissent en tandem avec les groupes terroristes (…) au nom d’une alliance de circonstances pour la survie de tous ».Loin d’être l’objectif final, la reprise de Kidal pourrait donc n’être qu’un « début de libération de ce septentrion malien », analyse Aujourd’hui au Faso, point de départ peut-être d’un « combat dans la durée et à l’issue incertaine » - d’autant que l’armée malienne et ses supplétifs ont beau avoir l’avantage matériel, « le CSP possède la géographie, le terrain ; chaque coin et recoin n’a aucun secret pour les rebelles ». Or, « dans toute guerre, c’est le terrain qui commande la manœuvre ». Bref, conclut L’Observateur Paalga : « Une chose est de reconquérir Kidal, une autre est de pacifier le septentrion malien. »
11/13/20234 minutes, 22 seconds
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À la Une: la guerre se poursuit dans la région de Kidal, dans le nord du Mali

Tous les sites d'information maliens s'en font l'écho, notamment Malijet et Bamada.net. Les forces armées maliennes (Fama) « ont lancé hier des opérations stratégiques... Ces interventions, d'une importance capitale, sont menées, nous dit Bamada, avec un engagement ferme envers le respect des droits de l'homme, mettant en avant la mission primordiale des Fama, à savoir rétablir la paix et la stabilité dans le nord du pays ». Pour Malijet, il s'agit « d'éradiquer toutes les menaces terroristes dans la région de Kidal, là encore, nous dit-on, dans le respect des droits de l'homme. [...] L'armée tient à rassurer les populations, elles ne doivent pas céder à panique ni à la propagande des terroristes ». Des frappes qui font toutefois des victimes civiles. Mais ni Malijet, ni Bamada, n'évoquent la mort de plusieurs d'entre eux, dont des enfants, mardi, lors de frappes menées par les Forces armées maliennes contre les rebelles du CSP.Le massacre de plusieurs dizaines de civils au Burkina FasoLes sites d'info burkinabés ne reviennent pas sur cette dernière information, mais s'intéressent à ce qui se passe au Mali voisin, dans la région de Kidal. « Bourreaux sans frontières, que vous ont donc fait les enfants de Kidal et de Gaza ? », s'interroge WakatSera, qui poursuit : « À Kidal, où la guerre ne fait que commencer entre l’armée malienne et les rebelles du CSP-PSD...  Ce sont, selon les chiffres des combattants du CSP-PSD, au moins huit enfants qui sont restés sur le carreau, suite aux frappes attribuées aux Forces armées maliennes. [...] Malheureusement pour les enfants, à Kidal comme à Gaza, rien ne semble pouvoir arrêter ces armes qui ravagent tout sur leur passage et ne laissent que larmes et désolation », déplore WakatSera.En Guinée, la cavale de Jean-Claude Pivi continueC'est guinée7 qui revient sur cette cavale et sur la somme promise - 500 millions de francs guinéens - par les autorités guinéennes à qui permettrait l'arrestation de l'ex-homme fort de la junte qui a dirigé le pays, entre 2008 et 2009. « Wanted, comme au temps des chasseurs de primes, comme aux heures les plus sombres du far West », s'exclame le site d'information guinéen, qui fait référence à l'évasion de quatre prisonniers, dont l'ex-chef de la junte Moussa Dadis Camara, le 4 novembre dernier. Tous ont été repris, sauf Jean-Claude Pivi. « L'homme le plus recherché de Guinée, était celui, qui enfilait ses habits de "justicier" pour faire sa loi, exerçant au passage sa technique bien maîtrisée de transformer un homme en fagot de bois, poursuit guinée7. Décrit par certains comme une "brute épaisse", ceux qui connaissent de plus près ce karatéka capable de briser une brique d’un coup de poing disent qu’ils sont souvent étonnés par son air débonnaire voire affable dans la vie de tous les jours. Seulement voilà, ajoute le site d'information, l’image de tous les jours est bigrement ternie par les accusations portées contre lui, suite aux dramatiques événements du 28 septembre 2009, quand une horde de militaires, gendarmes et policiers a fondu sur le grand stade de Dixinn pour y commettre meurtres (au moins 157 tués), viols (au moins 100 femmes violées) et des centaines d’autres très graves exactions. »Le site d'information Ledjely commente lui aussi la décision prise par les autorités de promettre une prime de 500 millions de francs guinéens. « C’est une mesure qui achève de convaincre que pour l’heure, les autorités n’ont aucune piste à propos de Claude Pivi. Et que désormais, elles se remettent à une hypothétique dénonciation de ce dernier par les citoyens. »
11/10/20233 minutes, 51 seconds
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À la Une: les rapports entre la France et le continent africain

Deux députés français ont déposé hier mercredi un rapport parlementaire sur ces relations, véritable « guide de survie en temps de crise », souligne Le Monde Afrique, avec une question centrale : « Comment sauver la place de la France en Afrique ? »Pour Aujourd’hui au Faso, la réponse est simple : « Une "tabula rasa" », du moins interprète le journal burkinabè, c’est ce que préconisent Bruno Fuchs et Michèle Tabarot, à l’origine de ce document. « 175 pages, rappelle encore le titre, résultat d’auditions de personnalités français et africaines, dont [...] François Hollande et Mohamed Bazoum » avant d’être déposé.Un travail volumineux, dont on n’avait pas nécessairement besoin « pour savoir que la friture s’épaissit de plus en plus sur la ligne France-Afrique », ironise Wakat Séra, malgré le travail fourni, que le journal « salue » d’ailleurs, il est « ​​​​​​​difficile de ne pas reconnaître que Bruno Fuchs et Michèle Tabarot ont enfoncé une porte largement ouverte ».Certes, difficile d’ignorer que les relations entre l’Hexagone et le continent se sont obscurcies ces derniers temps. Quand exactement ? Wakat Séra fait remonter la dégradation à plusieurs décennies. Aujourd’hui au Faso situe la bascule aux moments des putschs en Afrique de l’Ouest. Mais, assène Le Monde Afrique, « le constat est implacable ».Plusieurs erreurs françaises en AfriqueMaladresse ou paternalisme mal placé ? En tout cas, sans aucun doute, une « ​​​​​​​incohérence du discours français à l’égard des États africains », analyse Le Monde Afrique. Avec, comme illustration, la relative nonchalance de Paris vis-à-vis de la prise de pouvoir de Mahamat Idriss Déby au Tchad, alors que les putschs au Mali, au Burkina Faso et surtout au Niger ont été sévèrement critiqués.Et puis, dès son arrivée à l’Élysée, Emmanuel Macron a promis de tourner le dos à des décennies de Françafrique, sans pour autant réussir à se débarrasser, dénonce Wakat Séra, « ​​​​​​​du vocabulaire et des attitudes dignes de l’époque coloniale, pourtant révolue ».Et de citer, en vrac, les sorties de Jacques Chirac : une Afrique « pas mûre pour la démocratie », de Nicolas Sarkozy : « le grand drame de l’homme africain… » ou même d’Emmanuel Macron lui-même. Des exemples de « condescendance », s’insurge Aujourd’hui au Faso, qui « horripile[nt] la jeunesse africaine ». Le journal ne cherche pas plus loin : ce sont ces éléments qui ont « créé ce désamour qui frise le divorce ». Alors qu’envisager pour la « thérapie de couple » ? D’abord, pas de panique, préconise Aujourd’hui au Faso. Après tout, comme pour les personnes, « dans les relations entre les pays, il y a des hauts et des bas » et « rien n’est définitif ».Quant au rapport, il préconise un véritable traitement de choc : plus de cohérence, moins d'ingérence ; sortir du tout-militaire et privilégier la présence de diplomates - pourquoi pas avec une filière spécifique au quai d'Orsay ? ; repenser la politique des visas, « ​​​​​​​perçue comme ‘humiliante’ par les élites africaines », estime Le Monde et surtout, sortir d’une posture pouvant apparaître comme méprisante.Si tout cela est fait, alors, espère Wakat Séra, « on pourra crier, "à bas la Françafrique" et "vive la France et l’Afrique" ».Les femmes scientifiques sur le continentLes journaux s’y consacrent à l’occasion de la remise du prix Femmes et sciences en Afrique subsaharienne, décerné depuis 2010 à l’initiative notamment de la Fondation l’Oréal pour braquer la lumière sur ces scientifiques.Des femmes qui sont « confrontées à un véritable parcours de la combattante », déclare la directrice de la Fondation l’Oréal, dans les colonnes du Point Afrique. Car, en plus des difficultés communes à toutes les scientifiques du monde, elles doivent aussi dépasser « ​​​​​​​des conditions matérielles extrêmement » défavorables, la recherche scientifique étant sur le continent, selon cette interlocutrice, « ​​​​​​​vraiment le parent pauvre des politiques publiques ».Et puis il y a la question de « l’invisibilisation des femmes, [...] une stratégie du patriarcat depuis la nuit des temps », pointe cette interviewée. De fait, « un tiers seulement des scientifiques en Afrique sont des femmes », relève Le Monde Afrique, ce qui signifie que, « ​​​​​​​au rythme actuel », il faudrait « un siècle [...] pour que les femmes scientifiques du continent soient à parité avec leurs homologues masculins ».Ce n’est pourtant pas faute de compétences : le quotidien rappelle que ces chercheuses travaillent sur tous les domaines en pointe, « ​​​​​​​pharmacologie, génétique, accès à l’eau, [...] intelligence artificielle » ou encore « ​​​​​​​astronomie ». Et deviennent par ailleurs, « chemin faisant, [...] des modèles pour des générations de fillettes ». Alors pourquoi pas rêver ? Le changement pourrait être au coin de la rue.
11/9/20234 minutes, 18 seconds
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À la Une: les affrontements ont commencé à Kidal

L’armée a eu recours hier à des frappes de drones sur cette ville du nord du Mali, objet depuis des semaines de tensions entre le gouvernement et la rébellion du CSP. « Tous (…) la redoutaient. (…) La guerre de Kidal aura donc lieu. » constate, fataliste, Wakat Séra au Burkina Faso. Il faut dire, admet le titre, que personne n’avait « véritablement le moindre espoir qu’elle soit évitée. » Et pour cause, explique Le Pays : « les groupes rebelles du Nord, qui ont toujours mis un point d’honneur dans la défense de leur citadelle, n’ont jamais fait mystère de leur opposition à la rétrocession des camps de la Minusma. »Analyse partagée par Jeune Afrique  qui rappelle que Kidal est le « berceau des différentes rébellions touarègues. » Hors de question donc pour ces dernières de perdre leur fief ; mais cet enjeu rencontre celui, contraire, de l’armée et de « la junte d’Assimi Goïta, qui a promis de reconquérir [la ville]. »Aujourd’hui au Faso  résume ainsi les choses : « d’une part, on a les FAMa et les walkyries de Wagner qui veulent prouver qu’ils vont vaincre le CSP sans aide extérieure, et que de vide sécuritaire il n’y aura point. De l’autre côté, un CSP qui est en terrain connu, et même conquis » puisqu’au départ des Casques bleus, les anciens rebelles ont pris le contrôle du camp de la Minusma.Jusqu’où les forces en présence iront-elles ?Dans ces affrontements, Aujourd’hui au Faso reconnaît « un air de reconquête » teinté de « la peur d’un nouvel échec, » d’où, croit savoir le journal, « ces frappes de drones, quasi à l’aveuglette. » On apprend en effet dans les colonnes de Jeune Afrique qu’un premier bombardement a touché le camp militaire ; un second proche d’une école ; et un dernier enfin, a touché une réunion de notables. Bref, les victimes sont essentiellement, voire exclusivement civiles – l’armée n’a pas communiqué et le CSP assure qu’il n’y a aucune perte dans ses rangs. Wakat Séra prévoit qu’il ne s’agit là que d’un début : « le camp de la Minusma, estime le journal, n’a certainement pas fini d’être pilonné et sera (…) le théâtre d’un conflit dans lequel périront de nombreuses victimes collatérales innocentes. »Préoccupation partagée par Aujourd’hui au Faso, pour qui ce qu’il appelle des « bavures » de l’armée « risquent de se démultiplier, à force de vouloir coûte que coûte déloger le CSP du camp. » Pour cette base et pour l’aéroport, « jusqu’où iront les FAMa ? » Le journal burkinabè va plus loin encore et s’interroge : l’armée serait-elle prête à « détruire carrément Kidal ? »La Minusma, arrivée à GaoIl aura fallu une semaine de trajet au départ de Kidal, puisque les autorités ont refusé de permettre un pont aérien. Un véritable « périple, agité et (…) fait de rationnement d’eau et de nourriture » rapporte Wakat Séra. Mais les mésaventures ne sont peut-être pas terminées pour les hommes de la mission onusienne, « loin d’être en terre amie », rappelle le titre… d’abord chassés par la junte, les casques bleus sont maintenant empêchés de partir, faute des autorisations de vol nécessaires. A défaut d’avancées concrètes, Wakat Séra ne peut donc qu’espérer : « vivement qu’un modus vivendi soit trouvé entre chasseurs et chassés pour faciliter le départ de ces derniers. »Le cacao ivoirien dans la presseLe Monde Afrique  se penche sur ces producteurs qui souhaitent « décoloniser le cacao » c’est-à-dire, rendre le pouvoir aux pays producteurs sur ce marché. Pour donner un ordre d’idées, la Côte d’Ivoire fournit près de la moitié de la production mondiale de cacao. Pourtant, le pays ne compte que 24 chocolatiers – mondialement, c’est l’Allemagne qui remporte, non pas la médaille, mais la fève.Un « paradoxe connu » auquel quelques producteurs ont décidé de mettre fin. Le pari ? Il s’agirait, raconte Le Monde, « d’acheter aux agriculteurs ivoiriens les cabosses fraiches (…) pour pratiquer soi-même l’écabossage, la fermentation et le séchage. » En clair : tout est fait sur place, et le chocolatier « garde le contrôle sur sa matière première. » Objectif affiché : « transformer le caillou en diamant » selon le producteur à l’origine de cette initiative et rencontré par le quotidien. Et l’initiative est déjà sur les rails puisque courant 2024, raconte Le Monde, aura lieu « un nouveau concours de chocolaterie spécifiquement africaine. » Pas de doute, j’en serai !
11/8/20234 minutes, 15 seconds
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À la Une: «le jour d’après», suite à l’attaque de la prison centrale de Conakry

Trois jours après l’opération commando qui a permis l’évasion de 4 détenus de haut rang, tous impliqués dans le procès du massacre du 28-septembre – dont l’ancien chef d’Etat Moussa Dadis Camara -, de nombreux journaux s’interrogent sur la suite. Le cours du procès justement, va-t-il être modifié par cet événement ?Sur Guinée Matin, les divers interlocuteurs rencontrés sont unanimes : « cette évasion va impacter le déroulé normal du procès ». Pourtant, dans Guinée 7, l’avocat de Moussa Dadis Camara l’assure : « le procès du 28 septembre ne doit pas s’arrêter. » Et ce conseil va même plus loin… certain que « c’est le vœu le plus ardent [de l’ex-chef d’État] que la lumière soit faite sur ces événements. »Mais ces vœux pieux ne rassurent pas vraiment la presse ; surtout que, s’inquiète Guinée Matin, « il y a lieu de craindre pour la sécurité des autres accusés » dans ce dossier. D’autant, rappelle un professeur de droit rencontré, que « les victimes constituées parties civiles étaient très réticentes » et « ont mis du temps » à accepter d’être exposées à la barre.Même analyse, toujours dans les colonnes de Guinée Matin, avec l’organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme : « la question de la sécurité a toujours été redoutée. (…) Nous avons toujours dit aux autorités de créer ce climat qui permet de renforcer la sécurité des victimes, des magistrats… », s’inquiète ainsi un porte-parole.Claude Pivi toujours en cavaleDes quatre évadés de samedi, il est le seul à être encore dans la nature – un interlocuteur rencontré par Le Djély  croit savoir que « si Claude Pivi (…) ne s’est pas encore rendu, cela serait lié à la crainte qu’il éprouverait pour sa vie. » Rappelons que la théorie la plus répandue veut que ce soit son fils, Verni Pivi, qui a orchestré les opérations de samedi.En attendant d’y voir plus clair sur cet événement – qui sont les commanditaires ? les personnes impliquées ? et même, se demande Le Djély, « les objectifs » allaient-ils « au-delà du désir de faire évader des prisonniers » ?En attendant donc d’y voir plus clair, le colonel Mamadi Doumbouya, chef de la transition, « n’a pas fait dans la dentelle » juge Le Pays, en radiant de l’armée plusieurs dizaines de soldats.À juste titre, à en croire le journal : « Sans aucun doute, des complicités, il y en a eu » assène-t-il. « Sinon, il est inconcevable qu’un commando vienne de l’extérieur (…) dans une prison considérée comme la plus grande du pays et la mieux surveillée. » Mais le titre burkinabè prévient : alors « qu’il y a des divisions au sein de l’armée guinéenne, pour ne pas parler de clans, » « attention à l’effet boomerang ! »  Les 41 bougies de Paul BiyaCe lundi 6 novembre marquait l’anniversaire de ses 41 ans… à la tête du Cameroun. Quarante et un ans « de progrès et d’échecs » si l’on en croit le Journal du Cameroun – qui met toutefois largement l’accent sur les premiers, pas vraiment sur les seconds. Le journal estime notamment que Paul Biya a « sem[é] le pluralisme politique et la démocratie » — et s’il admet bien que les partis du pays « font parfois face » à des interdictions de manifester, cet argument est vite balayé par le journal. Et de saluer encore « l’homme du 6 novembre », qui, « au lieu de la répression de la subversion, […] préfère la liberté. »Un ton pour le moins mélioratif, bien loin de celui employé par Le Pays. Le journal burkinabè n’a pas de mots assez durs contre « la boulimie du pouvoir » du chef d’État. C’est bien simple, ironise de son côté Wakat Séra, Paul Biya n’est plus le locataire mais « le propriétaire du palais présidentiel d’Etoudi. »Une longévité encore prolongée ?Le Pays prévoit déjà une candidature de Paul Biya à la présidentielle de 2025 – en tout cas, « ce ne serait pas une surprise » constate le journal. D’ailleurs, abonde Wakat Séra, une partie de la population « a déjà commencé à réclamer sa candidature pour la prochaine élection. »Mais attention, prévient le titre : « tous les autres longs règnes sur le continent noir » se sont « mal terminés. » Et, ajoute encore Le Pays, ces mandats à répétition « pose[nt] la problématique de l’avenir politique du Cameroun. » « Paul Biya forever » oui, ironise Wakat Séra, « surtout avec une opposition quasi inexistante. » Il n’empêche : « la perspective de l’après-Biya » doit être envisagée. Et Le Pays enfonce le clou : « le seul combat qui vaille aujourd’hui » pour le président, « c’est de réussir sa succession. »
11/7/20234 minutes, 17 seconds
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À la Une: ce qui pourrait être une tentative d’évasion de Moussa Dadis Camara en Guinée

Un geste aussi bref que commenté, sur tout le continent ! Le retour en liberté de l’ancien dictateur, au pouvoir en 2008 et 2009, n’aura duré que quelques heures : presque, ironise Wakat Séra, « comme si l’ex-chef de la junte (…) avait entrepris de faire une petite promenade de début de week-end hors de sa cellule. »En fait d’une balade champêtre, il s’agissait bel et bien d’une « tentative d’évasion, [d’un] enlèvement ou [d’un] coup d’Etat » : à ce stade, Le Pays au Burkina Faso a du mal à choisir entre ces trois options.Quoi qu’il en soit, l’initiative a fait long feu : très vite, raconte Le Djély, « l’un après l’autre, » Moussa Dadis Camara et 2 de ses co-accusés dans le procès du massacre du 28-septembre, sont « revenus à la prison civile de Conakry. »Bref, une évasion « manifestement avortée », finalement « pas si bien préparée », note encore Le Djély, même s’il est difficile à ce stade de savoir ce qui a écourté les opérations : prise de conscience « que l’entreprise était vouée à l’échec » ou victoire des forces de l’ordre.Un évadé toujours en cavaleMême si Guinée 7 s’amuse que Moussa Dadis Camara, le colonel Thiegboro Camara et Blaise Gomou soient « de retour à la case prison », l’un des « co évadés » du groupe semble être toujours dans la nature : le colonel Claude Pivi, « dont le fils, précise Wakat Séra, serait le chef d’orchestre » de cette tentative.Le Pays croit même savoir que cet « ancien sous-officier radié des effectifs de l’armée » a « véritablement le profil de l’emploi », lui qui a été chassé des rangs de la grande muette pour avoir participé à un braquage, puis a été dans le viseur de la justice pour, précisément, « avoir planifié une première opération pour sortir son géniteur du cachot. »Tensions à Conakry L’inquiétude retombe difficilement ; d’autant plus que, insiste Le Pays, « Claude Pivi est toujours dans le cosmos », « introuvable » même selon les mots de Guinée Matin. Or, pour Le Pays, « aussi longtemps que les fugitifs n’auront pas été tous arrêtés », « la prudence doit rester de mise. » Dans ce contexte, Guinée 7 constate que les rues étaient particulièrement vides ce week-end à Conakry, avec des tirs d’armes à feu dans plusieurs quartiers.Un accès de prudence d’autant plus prudent que, s’inquiète Le Pays, « cette descente musclée sur la plus grande prison de Guinée révèle un système de sécurité lacunaire autour des sites sensibles. » Comment, en effet, renchérit Wakat Séra, comment des hommes armés ont-ils « pu arriver jusqu’à la Maison centrale, située dans l’un des endroits les mieux surveillés de Conakry, (…) presque au milieu de plusieurs postes militaires ? »Inquiétudes également au sommet de l’ÉtatPour Le Pays, le colonel Mamadi Doumbouya, actuel chef de la junte, ferait bien de « se faire du mouron » au même titre que la population. Car les quatre évadés, ou exfiltrés, de ce week-end, ont un point commun : ils sont « à la fois originaires de la même région et toujours populaires au sein de la troupe. » On peut donc facilement imaginer « des ralliements (…) qui pourraient déboucher sur des revendications » dont, pourquoi pas, le départ du chef des militaires au pouvoir.Une thèse imaginée aussi par Wakat Séra qui prédit donc déjà que les récents éléments pourraient « empêcher le colonel Mamadi Doumbouya d’avoir le sommeil tranquille. »Les journaux penchés sur la présidentielle à Madagascar…L’élection doit avoir lieu dans 10 jours, dans un pays « dans l’impasse » raconte Le Monde Afrique ; car « la tension est à son comble entre l’opposition et le président sortant » Andj Radzoel’n, et « le climat politique ne cesse de se dégrader » rappelle Jeune Afrique. Sur place, Midi Madagascar va même plus loin : « l’ambiance politique dans la capitale est explosive », assène le journal : après les affrontements, les invectives, « on craint [même] l’utilisation de mercenaires » par les deux camps.Dans ce décor général, le rôle d’un acteur est questionné : celui de la France. Une France qui a, « dès le début de la crise », eu à cœur de « ne pas se singulariser » pointe Le Monde. Sauf qu’au lieu de passer pour une mise en retrait salutaire, cette attitude est prise pour « un soutien qui ne dit pas son nom à l’égard du président sortant. » Alors, le quotidien s’interroge : « faut-il attendre que le sang coule dans les rues d’Antananarivo pour que les gouvernements étrangers sortent de leur réserve ? »
11/6/20234 minutes, 15 seconds
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À la Une: en Éthiopie, les incertitudes un an après le cessez-le-feu entre rebelles tigréens et armée fédérale

Les incertitudes demeurent, selon The New Humanitarian. Le site internet spécialiste des questions humanitaires parle d'un accord de paix inachevé. Le média donne ainsi la parole à d'anciens combattants tigréens, comme cette jeune femme qui survit aujourd'hui avec 35 dollars par mois : « Elle se dit oubliée, traitée comme un vieux chewing-gum » et attend une hypothétique réintégration dans la société. Une illustration des nombreux ratés de la démobilisation un après la fin de la guerre.Dans un autre reportage au Tigré, le Addis Standard affiche le dénuement des ex-miliciens dans les camps dits de transit, le manque de médicaments, de nourriture.Selon The New Humanitarian, ce processus de démobilisation, le plus important jamais envisagé, concerne plus de 370 000 combattants et doit durer cinq ans avec l'aide des Nations unies. Le problème, c'est que personne ne veut payer la facture totale de 850 millions de dollars avec le gouvernement éthiopien. Un énorme risque selon un diplomate cité par le média en ligne car la plupart des ex-combattants ont encore des armes.Opacité dans l'attribution de blocs gaziers dans l'est de la RDCUne enquête co-signée par l'agence Reuters et The Bureau of Investigative Journalism pointe des irrégularités dans les résultats de l'appel d'offre émis par le gouvernement. Ce dernier concerne l'extraction d'hydrocarbures notamment autour du Lac Kivu. La société canadienne Alfajiri y a remporté l'une des zones en jeu et ce alors qu'elle ne présentait pas les garanties financières nécessaires, selon un rapport de présélection. Il faut dire que la société a été créée trois semaines après l'annonce de la mise aux enchères des marchés d'exploitation.L'enquête révèle aussi comment Alfajiri a vu son offre technique nettement réévaluée à la hausse, même si la société n'a pas démontré qu'elle employait du personnel qualifié dans un premier temps.L'affaire fait en tout réagir en RDC : sur Actualité.CD, la plateforme « Le Congo n'est pas à vendre », déplore l'absence de transparence dans le choix des lauréats. Son porte-parole s'insurge : « Il faut arrêter de sélectionner des sociétés qui n'ont pas les compétences. » Le ministère congolais des Hydrocarbures indique de son côté avoir respecté les évaluations du rapport final de sélection des offres.« L'empire de papier » d'un entrepreneur kényanJulius Mwale est présenté comme le principal investisseur de villes intelligentes comme Akon City dans la région de Thiès au Sénégal. Sauf que, nous révèle Mediapart, ce milliardaire autoproclamé est régulièrement accusé de laisser des factures impayées et ses projets n'ont jamais abouti. Akon City est toujours un chantier en friche aujourd'hui.L'enquête détaille donc comment Julius Mwale s'affiche auprès de chefs d'État et a réussi à convaincre des mannequins sud-africains, d'anciens militaires américains et donc la popstar américaine Akon, de financer ces soi-disant projets de « smart cities » au risque d'être condamné.Julius Mwale est ainsi dans le collimateur de la justice, aux États-Unis ou encore au Kenya pour ne pas avoir réglé plus de deux millions de dollars de factures ces quinze dernières années. L'une des plaignantes cingle : « C'est un escroc, un fraudeur, je ne comprends pas comment il fait pour être encore dans le coup... » L'avocat de Julius Mwale, lui, « dénonce une enquête diffamatoire aux relents racistes qui semble discréditer les personnes noires comme des escrocs ».Les célébrations des Springboks continuent en Afrique du SudLes rugbymen sud-africains font encore la fête comme l'a constaté la télévision eNCA. Près d'une semaine après leur victoire à la Coupe du monde en France, les champions ont commencé leur tour d'honneur dans un bus à impériale sur l'avenue centrale de la capitale Pretoria. Autour d'eux, des dizaines de milliers de supporters et le président Cyril Ramaphosa.Pour terminer en musique, le quotidien The Star raconte comment les Springboks ont sabré le champagne avec le chanteur Zakes Bantwini et son tube « Mama Thula ».
11/3/20234 minutes, 16 seconds
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À la Une: une décennie de deuil sur RFI

Il y a dix ans jour pour jour : Ghislaine Dupont, journaliste, et Claude Verlon, technicien de reportage, étaient assassinés au cours d’un déplacement à Kidal. Depuis, demeurent de nombreuses zones d’ombre, au point que Le Pays, au Burkina Faso, s’interroge : « Saura-t-on jamais la vérité ? »En une décennie, on en a appris un peu sur les circonstances de la mort de nos confrères : ils ont interviewé un leader du mouvement national de libération de l’Azawad, « un de ces entretiens dont raffolent les consommateurs toujours plus assoiffés d’info », note amèrement Wakat Séra, puis ont été kidnappés, et assassinés dans la foulée. Un attentat revendiqué par al-Qaïda au Maghreb islamique. Mais au-delà de ces quelques éléments, l’enquête avance peu, « entravée notamment, souligne Jeune Afrique, par le secret-défense » ainsi que les « obstacles diplomatiques et bureaucratiques ». Des entraves administratives qui font dire à Wakat Séra que « l’épais brouillard qui enveloppe les identités des auteurs et commanditaires » de l’assassinat de nos confrères, « semble en arranger certains, raison d’État oblige ».Des pouvoirs parfois peu coopératifsAu cœur des récriminations des journaux : le secret-défense donc, que Paris a « traîn[é] des pieds » pour lever, selon Le Pays. Une démarche de toute façon partielle, « par la déclassification de données téléphoniques seulement huit ans après les faits » mais, dénonce Wakat Séra, « largement amputés de leur quintessence, donc devenus inexploitables ». Une situation qui fait croire au Pays que « Paris pourrait avoir des choses à cacher dans ce dossier sensible ».De fait, regrette la sœur de Claude Verlon rencontrée par Jeune Afrique, « c’est compliqué […] de ne pas avoir l’impression qu’on nous dissimule des choses », puisque « quand on ne nous dit pas que les documents demandés n’existent pas, on obtient des documents caviardés ».Et « le départ de l’armée française du Mali […] n’y aura rien changé ». Car il y a aussi les réticences des Nations unies. JA rappelle ainsi que cela fait « des années » que la justice « réclame l’accès aux photos prises par la Minusma présente à Kidal » au moment de l’enlèvement. Sans succès.Opérations ralenties par le coup de froid entre Paris et BamakoJeune Afrique pointe que « ​​​​​​​pour les proches de Ghislaine et Claude […] le divorce diplomatique entre Paris et Bamako depuis l’arrivée au pouvoir du colonel Assimi Goïta en 2021, a été vécu comme un coup de massue ». D’autant que, croit savoir Wakat Séra, des « ​​​​​​​pistes de complicité conduisent » aussi vers « ​​​​​​​l’Algérie qui, elle non plus, n’a plus de coopération judiciaire avec Paris ».Et puis il y a enfin les difficultés liées au temps. « Dix ans déjà ! », souffle Wakat Séra. Le Pays pointe ainsi que « ​​​​​​​dix ans après, le temps semble en avoir rajouté à l’opacité du dossier judiciaire », d’autant qu’en une décennie, « ​​​​​​​beaucoup de vents ont soufflé sur les dunes du désert malien, qui ont pu effacer des indices matériels » peut-être utiles aux investigations.Reste toujours l’espoir, qui « ​​​​​​​existera toujours », tant que « ​​​​​​​seulement un assassin présumé » ou « ​​​​​​​un commanditaire […] ser[on]t encore de ce monde », maintient Wakat Séra. Et puis, se console le journal, « ​​​​​​​ce qui est bien vivant, se console Wakat Séra, c’est la mémoire » de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, « ​​​​​​​honorée par diverses actions », comme le prix RFI remis tous les ans à la date anniversaire.Question colonialeParticulièrement présente dans l’est du continent cette semaine, avec un contraste : celui entre le roi Charles III qui a refusé, au Kenya, de présenter les excuses du Royaume-Uni pour les atrocités commises pendant la colonisation ; et en Tanzanie, le président allemand Frank-Walter Stenmeier, qui a « ​​​​​​​fait face au sombre passé colonial » de son pays, se félicite The Citizen. Un changement de ton amorcé « ​​​​​​​ces vingt dernières années », retrace le journal tanzanien : dépouilles rendues à la Namibie, restitution d’objets pillés, et désormais cette demande de pardon. « Berlin franchit le pas !, salue Le Pays, là où d’autres anciennes puissances coloniales tergiversent, laissant entrevoir une forme de condescendance. » À bon entendeur…
11/2/20234 minutes, 1 second
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À la Une: à Kidal, la Minusma n’est plus qu’un souvenir

La mission des Nations unies au Mali a plié bagage hier mardi, en avance par rapport au calendrier initial puisque, rappelle Libération en France, « les casques bleus envisageaient de décrocher de Kidal plutôt vers la mi-novembre ».Les casques bleus laissent derrière eux la région du nord-est du pays, « des populations visiblement orphelines » selon Wakat Séra, et surtout, « la Minusma abandonne […] derrière elle un camp, visiblement objet de bien des convoitises ».D’un côté, les anciens rebelles membres du Cadre stratégique permanent, qui revendiquent le contrôle de la région et qui ont assuré, raconte Jeune Afrique, avoir pris le contrôle du camp tout juste évacué ; et ce, pointe Libération, « au grand dam de l’armée malienne ­­– de l’autre côté, donc – qui comptait mettre la main » dessus.Fébrilité des deux côtésLe départ est tout frais mais cela fait plusieurs jours que « les deux parties qui veulent [le camp] se regardent en chien de faïence ». Deux parties aux abois et un risque, souligné par le titre burkinabè : « La guerre de Kidal, tant redoutée mais pratiquement inévitable, aura-t-elle lieu ? » À tout le moins, estime le journal, pessimiste, « la marmite (…) au premier bouillonnement, ne pourra que déborder ».Pour faire retomber ces tensions, il faudrait une tierce personne, une forme d’arbitre. Sauf que, regrette Wakat Séra, « les militaires au pouvoir [ont] isolé progressivement le Mali de la scène internationale ». Alors, « qui, pour servir de médiateur ​​​​​​​? »Nouvelles tensions entre la RDC et le RwandaInvité au Sommet des Trois-Bassins à Brazzaville, le président congolais Félix Tshisekedi a profité de sa prise de parole pour livrer une charge sans ambigüité contre le Rwanda d’un Paul Kagame absent. Tout avait été fait pour éviter ce dernier, croit savoir Jeune Afrique. Avec un protocole minutieusement établi : Paul Kagame « ​​​​​​​devait être installé loin de [Félix Tshisekedi] lors de la plénière » et même « placé de côté autour de la table ronde du huis clos, afin que leurs regards n’aient pas à se croiser ». Bref, hors de question de se côtoyer, et même de se « ​​​​​​​saluer ».C’est dans ce contexte que Félix Tshisekedi a accusé son voisin rwandais, entre autres, de « finance[r] des groupes armés » qui volent les richesses du parc des Virunga, « et cela, après avoir perpétré des attaques meurtrières et sanglantes contre les populations civiles », écrit Politico.cd qui reprend à son compte les propos du président. Pourtant, et malgré l’aveu d’un chef d’État « ​​​​​​​pas tenté de construire des ponts, mais plutôt des murs », Politico.cd estime que le chef d’État a « ​​​​​​​lanc[é] un appel à la paix entre les nations africaines », là où Jeune Afrique pointe une « ​​​​​​​obsession » du chef de l’État pour son adversaire absent.Charles III refuse de s’excuser au KenyaEn visite pour la première fois dans le pays colonisé en son temps par le Royaume-Uni, le roi britannique a bien admis qu’il n’y avait « ​​​​​​​aucune justification » pour les « horribles actes de violence commis contre les Kényans », écrit le Washington Post ; mais pour autant il n’a « pas livré les excuses complètes » que de nombreux Kényans réclamaient. En clair, analyse le journal américain, le monarque « ​​​​​​​s’est rapproché de la ligne du gouvernement britannique […] et s’est tenu éloigné de tout vocable qui aurait pu ouvrir un débat plus large au sujet de réparations ».C’est pourtant exactement ce que souhaitait la société civile, pointe, au Rwanda, le New Times, qui rappelle qu' « ​​​​​​​une autre source persistante de tensions est la présence de soldats britanniques au Kenya », dont les activités sont sous le coup d’une enquête depuis le mois d’août.Autant de sujets « embarrassants » déplore The Nation au Kenya, et qui ont donc été « rapidement » évacués par le président Ruto, peut-être, interprète le journal, « pour noyer le poisson et éviter de mettre son invité dans une position gênante ». Au lieu de quoi, et comme c’était d’ailleurs annoncé depuis le départ, les deux hommes ont préféré souligner « la nécessité, pour les deux pays, de coopérer dans plusieurs domaines, dont la sécurité et la lutte contre le changement climatique ».Le piège a donc été évité pour cette première étape mais Charles III doit encore passer trois jours au Kenya, et le sujet pourrait bien la toile de fond de ces déplacements.
11/1/20234 minutes, 17 seconds
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À la Une: la chute de Blaise Compaoré il y a neuf ans jour pour jour

L’ancien président burkinabè, à la tête du pays pendant 27 ans, a été chassé du pouvoir le 31 octobre 2014, par un « ouragan » dont il n’a « pas su mesurer » l’ampleur, se remémore Aujourd’hui au Faso. Une journée encore très vive dans l’esprit des Burkinabè. Le porte-parole du mouvement Balai citoyen, Eric Ismaël Kinda, interrogé par Le Faso, se souvient ainsi de l’arrivée « des manifestants au niveau de l’Assemblée nationale » ; du « rassemblement au niveau de la place de la révolution » ; les images de ces Ouagalais qui « se sont mobilisés pour nettoyer la ville afin d’envoyer un message fort ».Depuis, cette date représente, selon Le Pays, « la fin des illusions du président Compaoré qui espérait enjamber le mur de la Constitution » mais symbolise « ​​​​​​​aussi et surtout le début d’une nouvelle ère démocratique dans le pays ».Mais près d’une décennie plus tard, que reste-t-il de l’élan d’espoir suscité ? « ​​​​​​​Est-ce qu’un nouveau Burkina Faso est sorti de terre ? », s’interroge Le Pays toujours. Ou, sans aller aussi loin, est-ce qu’au moins « ​​​​​​​le pays des hommes intègres se porte mieux ? » À ces questions, le quotidien burkinabè répond avec circonspection. D’abord, la justice n’a pas encore apporté de réponse à la mort de 24 personnes durant l’insurrection populaire ; ensuite, même si cette dernière « a permis une éclaircie démocratique (…) avec l’élection dans les urnes du premier président civil de l’histoire du pays », la parenthèse Kaboré a vite été refermée.Depuis, la déceptionDepuis, regrette Aujourd’hui au Faso, « ​​​​​​​au jihadisme ambiant » toujours pas cornaqué, s’ajoute « ​​​​​​​une seconde transition sept ans après la première ». Bref, « ​​​​​​​il y a manifestement quelque chose qui n’a pas fonctionné dans l’intervalle » entre la chute de Compaoré et aujourd’hui.Aujourd’hui au Faso, n’hésite pas à franchir le Rubicon, et estime que « rétrospectivement, il faut rendre justice à Blaise Compaoré (…) d’avoir fait du Burkina un havre de paix ». Dans les colonnes du Faso, Eric Ismaël Kinda appelle toutefois à la modération, même si « ​​​​​​​ceux qui regrettent [l’ancien président] sont dans leur droit et ont leurs raisons ». Sauf que pour cet enseignant en philosophie, ce sont les comportements de l’ancien chef d’État qui sont retombés sur le pays. Un président qui de toute façon était selon lui « un pion de l’Occident ».Une dimension décolonialeTant et si bien qu’Achille Mbembe parle de « ​​​​​​​seconde décolonisation », rappelle Le Monde Afrique – une période marquée « par les manifestations hostiles à la France, qui témoignent bien d’un désir de tourner la page des relations asymétriques avec l’ancienne métropole ». Et le quotidien renchérit : « Malgré les assurances répétées de la volonté des autorités françaises (…) la page coloniale n’a pas véritablement été tournée. » Mais la France n’est pas seule concernée et le Monde cite ainsi, pêle-mêle, la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne, ou encore l’Angleterre, qui regarde son passé colonial en face via, notamment, un musée de l’esclavage à Liverpool.Charles III en visite au KenyaUne arrivée « ​​​​​​​sans tambours ni trompettes », note le Standard, pour marquer le début de ce déplacement de quatre jours dans un pays « ​​​​​​​spécial, d’une certaine manière, pour le roi Charles, continue le journal kényan, puisque sa mère, la reine Elizabeth II a pris le pouvoir en 1952 alors qu’elle était en déplacement au Kenya » .Ce voyage, le premier du roi dans une ancienne colonie et dans un pays du Commonwealth depuis son accession au trône, souligne aussi, selon le Standard, « ​​​​​​​les liens profonds entre les deux pays, qui devraient être exploitées autant que possible, pour le bien » du Kenya aussi bien que du Royaume-Uni.Et ce, malgré les relations coloniales que les deux pays ont un jour entretenues – des relations que le quotidien préfère laisser derrière lui : « Il s’agit du passé, et nous devons regarder vers l’avenir, même lorsque nous cherchons à obtenir justice pour le mal qui nous a été fait. » Et cette justice, précisément, passe selon le Standard par « la raison et la coopération ». Alors, le journal se prend à rêver que la visite royale signe le début d’une nouvelle ère pour la relation britannico-kényane, et conclut, comme il se doit – par un mot simple mais dont on sent le poids des enjeux : « ​​​​​​​Bienvenue, Charles III. »
10/31/20234 minutes, 35 seconds
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À la Une: le départ accéléré des Casques bleus au Mali

Les soldats de la Minusma ont jusqu’au 31 décembre pour quitter le sol malien ; mais face à l’insécurité, les Nations unies préfèrent accélérer le mouvement et quitter le camp de Kidal, dans le nord, entre aujourd’hui et demain. Donc, pointe Aujourd’hui au Faso, « pas de rétrocession normale aux soldats maliens. » Sauf que, écrit de son côté Wakat Séra, « l’armée malienne ne l’entend pas de cette oreille » et pour cause : « ce déménagement précipité pourrait laisser le camp entre les mains des rebelles touaregs qui revendiquent Kidal comme étant sous leur autorité. »D’autant qu’entre les Fama et le CSP de l’ancienne rébellion, cela fait déjà plusieurs semaines que les relations se détériorent. Wakat Séra en frémit : « le temps avance et les ingrédients d’un affrontement (…) se précisent… », au grand désespoir de Casques bleus toujours sur place, mais sans être en mission. Car malgré leur retrait à vitesse grand V – les journaux ne se privent pas de parler de « précipitation » - malgré donc ce retrait accéléré, les casques bleus sont privés des autorisations de vol qui leur permettraient de rallier leurs pays respectifs. Et si la situation traîne trop en longueur, Wakat Séra craint que la mission onusienne soit « entre deux feux. » Aujourd’hui au Faso abonde : « la Minusma veut partir avant d’être prise entre le marteau des Fama et l’enclume du CSP et des terroristes. »Difficile pour l’instant d’en dire plus… il reste 36 heures aux soldats onusiens pour partir de Kidal selon leur nouveau calendrier. En attendant, conclut Aujourd’hui au Faso, c’est toujours la même chose : « on choisit souvent (…) la date de son arrivée, pas forcément celle de son retour. »4ᵉ trophée mondial pour les Springboks d’Afrique du SudLes supporters des rugbymen sud-africains ont encore un peu de temps à trépigner… leurs joueurs ne rentrent que demain, mardi, au pays… Mais ils ont déjà commencé à célébrer leur victoire au mondial de rugby – la 4ᵉ de leur palmarès. L'haka des All Blacks, qu’ils affrontaient ? Même pas peur ! « Au cri guerrier inaudible » des Néo-Zélandais, « ont répondu des chants maison à la gloire de leurs dieux du stade, » écrit Le Monde Afrique  – des chants d’autant plus déchaînés que, pour le troisième match de suite, les Sud-Africains ont arraché la victoire avec un tout petit point de différence. Ces quelques semaines de compétition ont « effrité les nerfs de supporters de plus en plus emplis d’espoir », souffle le Mail and Guardian en Afrique du Sud. Après avoir battu la France, pays hôte, et avoir gagné contre l’Angleterre « avec la plus étroite des avances », les Springboks n’étaient pas dans la meilleure des postures. « Une autre victoire à un point d’avance serait sortie des confins de la fantaisie statistique » analyse même le Mail and Guardian… Mais c’est ce qu’il y a de fascinant avec les mathématiques, même la probabilité la plus improbable, justement, existe. Et c’est précisément ce qui s’est passé samedi soir. Alors forcément, s’émeut le titre, quand le coup de sifflet final a retenti, les supporters « n’étaient pas heureux. Ils étaient extatiques. »Une victoire-exemple pour le pays Car, comme le rappelle le Mail and Guardian, toujours quelques pages plus loin, pour le patron du rugby national Rassie Erasmus, « avoir une équipe diverse, multiculturelle, une équipe qui gagne, est essentiel. Tout le monde doit être représenté » dans un pays au lourd historique racial. Résultat de cette politique d’ouverture : « lorsqu’ils gagnent, les Boks suscitent une fierté nationale. »D’autant plus qu’en dehors des victoires sur gazon, rappelle Le Monde Afrique, « les Sud-Africains sont déprimés par un sentiment de déclassement, lié à la dégradation des infrastructures, à la corruption, au crime ou à la crise de l’électricité. » Et même si le cœur était à la fête ce week-end, la population va affronter ce lundi, la véritable « gueule de bois » : « de nouveau affronter le quotidien. »Alors, avant ce retour à la réalité, les supporters rencontrés par le quotidien se prenaient à rêver : « le plan du rugby sud-africain pourrait être adapté à l’Afrique du Sud : les bonnes personnes, aux bonnes positions » expose ainsi l’un de ces fans.Une idée dont le président Ramaphosa, parti en France soulever le trophée, ferait bien de s’inspirer, selon Le Monde, qui conclut, taquin : « Et s’il retenait une leçon de cette victoire ? »
10/30/20234 minutes, 5 seconds
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À la Une: «La guerre de Kidal aura-t-elle lieu ?» se demande Maliweb

En tout cas les FAMa « fourbissent les armes » écrit le site alors que le retrait de la Minusma pourrait se faire encore plus vite que prévu, dans quelques jours. Et pour Maliweb, la Mission onusienne « est accusée […] de ne pas jouer franc-jeu dans cette histoire ».Pour appuyer ses propos, le site y va de son adage mandingue : « Le chef déchu ne peut souhaiter que le mal à son village ».Ce chef déchu, c’est ParisCar « il faut être naïf » poursuit l’article « pour croire que la France va digérer son éviction du Sahel et foutre la paix à notre pays ». Les autorités françaises n’auraient plus qu’un seul objectif : « la partition » du Mali « pour garantir les intérêts français au Sahel », et elles feraient donc pression sur la Minusma afin que cette dernière accélère son départ, empêchant les FAMa de « prendre possession des camps » abandonnés par l’ONU, et entraînant de facto un affrontement avec les rebelles de Kidal. « En se laissant instrumentaliser par la France qui la pousse à rouler le Mali dans la farine à Kidal » conclut Maliweb, la Minusma « s’expose à une fin de mission cauchemardesque ! ».Et le départ est aussi « anticipé et difficile » pour les soldats tchadiens explique Aujourd’8 au Faso…… Un départ anticipé qui serait, explique le site, « un signe de protestation » de ces soldats alors que les autorités maliennes de transition n’ont pas accordé d’autorisations de vol pour rallier N’Djamena. Si ça continue à ce rythme-là, les troupes tchadiennes auront totalement quitté la ville de Kidal « d’ici la semaine prochaine » écrit Le Pays qui dénonce une forme d’« ingratitude » de la part de Bamako alors que les soldats tchadiens, peut-on lire, « ont mouillé le treillis dans la traque des terroristes », certains « y ont laissé la vie »… L’article conclut : « Franchement, le contingent tchadien ne mérite pas ça ! »La Presse sénégalaise publie ce matin le communiqué du Procureur de la République qui annonce des poursuites après la fuite d’un rapport médical concernant Ousmane Sonko.La santé de l’opposant se retrouve « au cœur d’un imbroglio judicio-médical » titre Seneplus après la diffusion sur les réseaux sociaux et dans certains médias de ces informations sur l’état de santé du maire de Ziguinchor.Les nouvelles ne seraient pas bonnes selon le médecin en charge d’Ousmane Sonko, en détention depuis plusieurs mois et qui a entamé, rappelle le site, « plusieurs grèves de la faim pour protester contre son incarcération ». Sénéplus poursuit : « L'affaire ravive les tensions politiques ». Mais il n’y a pas que le Sénégal qui est concerné pour Dakarmatin selon qui l’état de santé d’Ousmane Sonko « exige une réponse immédiate de la communauté internationale ». « La santé d’un individu ne devrait jamais être politisée » peut-on lire, « et il est impératif que toute personne, quelle que soit son affiliation politique, ait accès à des soins médicaux appropriés ». Dakarmatin poursuit : « Il est temps de lancer une alerte rouge pour la santé et la sécurité » de l’opposant.Dakarmatin qui annonce aussi un nouveau drame de la migration dans les eaux sénégalaises…« Une pirogue qui transportait des migrants clandestins a chaviré », hier jeudi, au large de Saint-Louis, écrit le site qui parle d’au moins un mort et de plusieurs disparus.Depuis quelques semaines maintenant, les départs à bord d’embarcations de fortune se multiplient depuis les côtes sénégalaises. Le Soleil y consacre un dossier qui, bien sûr, ne nie pas les morts, nombreux, pendant les traversées, mais qui veut souligner aussi les « conséquences psychologiques » chez les rescapés, avec de « multiples cas de folie ».Le site publie par exemple le témoignage d’un migrant qui confesse avoir contribué à jeter par-dessus bord une personne jugée trop agitée. Et puis « les jeunes candidats » à l’immigration « ne sont pas les seules victimes » écrit Le Soleil qui parle du traumatisme pour les proches de celles et ceux qui sont morts ou portés disparus. « C’est comme si le ciel m’était tombé dessus » raconte notamment une Saint-Louisienne qui se souvient de ce jour, il y a trois ans, lorsqu’elle a appris la mort de son mari qui tentait de rallier l’Espagne. Elle confie avoir l’impression, terrible, chaque nuit, de revoir son visage. Mariama, elle, ne dort plus depuis que son frère est porté disparu… Avec ses parents, ils avaient appris à la télévision le chavirement d’une pirogue, sans se douter qu’Assane, 24 ans, était à bord, ce n’est que le lendemain qu’ils ont appris la nouvelle. Et malgré la quasi-évidence de l’issue dramatique, sa famille admet garder l’espoir de le revoir un jour sain et sauf.Alors « Que faire » se demande Aujourd’hui au Faso pour dissuader les migrants de risquer ainsi leur vie ? Car « l’Europe n’en peut plus, et l’Afrique demeure impuissante » explique l’article selon qui il faut créer du travail et faire en sorte « que l’égalité des chances soit une réalité, qu’il y ait de la justice sociale, la méritocratie et non le larbinisme ».
10/27/20234 minutes, 9 seconds
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À la Une: la Cédéao semble baisser les armes au Niger

Plusieurs pays contributeurs de la force en attente ne sont plus en état d’alerte. « La Cédéao s’est dégonflée », ironise Wakat Séra qui se félicite que l’organisation semble tourner le dos à une opération reposant sur « l’affrontement entre frères d’armes de la sous-région » et dont « les morceaux auraient été difficiles, voire impossibles, à recoller. » Fort heureusement, considère le journal, le président en exercice de la Cédéao, Bola Tinubu « s’est rendu compte qu’il avait confondu vitesse et précipitation. » Ne reste donc qu’une option :  « seule la voie sage des négociations accompagnera la batterie des mesures prises contre les putschistes de Niamey » qui ont pris le pouvoir il y a trois mois tout juste.Trois mois c’est « peut-être trop tôt » pour tirer le bilan, de l’aveu même de L’Observateur Paalga qui se prête tout de même à l’exercice et salue, lui aussi, l’éloignement de la menace militaire de la Cédéao, « seule victoire notable », regrette le journal, particulièrement accusateur.Sur le plan sécuritaire ? Pas vraiment d’amélioration, « bien au contraire », tacle le titre burkinabè. Dans le domaine économique ? Les sanctions régionales « ont plombé du jour au lendemain la situation économique du pays. » Ce dont la population souffre au premier chef, même si, croit savoir L’Observateur Paalga, « les nouvelles autorités s’en lavent les mains, préférant rejeter la responsabilité sur ceux qui sanctionnent que sur ceux qui en sont la cause. »Une analyse que semble partager Wakat Séra, désolé « pour les populations prises en otage par les militaires nigériens », d’autant que « les sanctions toujours en œuvre se corsent par un arsenal de mesures à l’Union européenne. » Alors le journal burkinabè a un dernier conseil pour les militaires au pouvoir : « il urge de passer au rétablissement de l’ordre constitutionnel. »Tournant décisif pour le SénégalC’est ce qu’écrit SenePlus, à tout juste 4 mois de la présidentielle. Avec, au centre de l’attention toujours, les turpitudes d’Ousmane Sonko qui, rappelle le site, « reste empêché de participer malgré une décision de justice en sa faveur. » En fait, pour l’instant, la bataille judiciaire autour de la radiation, ou non, du leader du Pastef des listes électorales, se poursuit. Et la grève de la faim d’Ousmane Sonko, hospitalisé cette semaine, pourrait encore échauffer les esprits.Le Point Afrique ne cache pas son inquiétude : « avec la candidature de Sonko, le Sénégal se trouve à un point de bascule » estime le magazine qui se remémore les transitions « chaotiques à chaque changement de pouvoir. » Or Sonko « a su s’imposer comme le champion de la jeunesse sénégalaise… » Alors, certains observateurs contactés par le Point craignent un éclatement, préoccupation partagée par SenePlus qui voit dans ce scrutin autant un « tournant décisif » pour le pays qu’une « épreuve » traversée par la démocratie sénégalaise.Organiser la CAN 2024 : véritable défiEt les autorités ivoiriennes sont pour le moins fébriles, la compétition doit commencer le 13 janvier, autant dire « demain » selon un ministre cité dans les colonnes du Monde Afrique . Il y a donc « urgence », mais aussi « beaucoup à faire. » Et tout cela coûte cher, très cher : « au total, rapporte le quotidien, l’État a investi plus de 500 milliards de francs CFA pour la construction et la réhabilitation des infrastructures » - parmi lesquelles 4 stades sortis de terre, 24 terrains d’entraînement remis à neuf, des « villages CAN » construits à vitesse grand V ou encore la rénovation des routes entre les villes d’accueil.En théorie, ces investissements « doivent profiter aux ivoiriens. » Mais il y a une crainte : celle de « scandales comme celui du bassin olympique des JO de Rio ou du village des athlètes des Jeux d’hiver de Sotchi, à l’abandon. » Bref, les autorités veulent éviter aussi bien l’humiliation sur la scène internationale que d’investir dans un « éléphant blanc » qui ferait tâche sur la scène intérieure.Et pour être certain qu’à l’issue de la compétition, la population profite elle aussi des infrastructures, une seule solution pour un économiste rencontré par le Monde : mettre en place des mesures sociales, « lutter contre le racket des coupeurs de route », contre la corruption aussi…. Et surtout, « s’assurer du bon déroulement de l’événement » pour donner envie aux investisseurs de mettre la main à la poche.
10/26/20233 minutes, 57 seconds
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À la Une: George Weah va-t-il réaliser le doublé?

Le président sortant du Liberia est en tête du premier tour de la présidentielle, mais avec moins d’un demi-point d’avance sur l’opposant Joseph Boakai. Alors Wakat Séra prévient : « Rien n’est joué ! »George Weah va devoir s’accrocher. Au Burkina Faso toujours, Le Pays s’amuse : le sortant « aura beau chausser les crampons et faire des dribbles, il lui sera difficile de remporter le match ; tant il semble esseulé ». Et tant, surtout, son bilan est maigre. Observation partagée par Le Pays et Wakat Séra qui se désolent pour la jeunesse libérienne, elle « qui avait placé une confiance presque aveugle dans les pieds – pardon, sur les épaules – de l’un des anciens meilleurs footballeurs de son temps » et qui « n’a aujourd’hui, que ses yeux pour pleurer de déception ». La corruption, contre laquelle George Weah avait promis de lutter, a progressé. Les conditions de vie des plus précaires ne se sont pas améliorées. Bref, tance Wakat Séra, « le mieux-être auquel [les Libériens] aspiraient est demeuré une chimère ».Le spectre d’une crise post-électorale évitéEt le Pays s’en félicite d'autant plus que c’est pour le journal burkinabè une rareté. En général, sur le continent, estime-t-il, « un second tour avec un président sortant, candidat à sa propre succession, n’est pas envisageable ». Après tout, ironise-t-il, « on n’organise pas des élections pour les perdre ». En ce sens, George Weah montre la voie…Analyse partagée par le Liberian Observer selon qui « la participation élevée [plus de 58%], particulièrement chez les jeunes et les femmes, démontre l’aspiration collective à un avenir prospère ».Reste à transformer l’essai d'ici au second tour et après, quel qu’en soit le vainqueur ; ce serait une façon, estime le journal libérien, « de se consacrer aux valeurs démocratiques » et de faire un pas « vers un avenir meilleur ». Mais d’ores et déjà, ce premier tour réussi fait affirmer aux rédacteurs du Pays que « ceux qui voudraient la preuve que les Libériens croient en la démocratie, en ont désormais une ».À lire aussiLiberia : les résultats définitifs confirment le second tour entre George Weah et Joseph BoakaiAttention aux cyberattaques pendant la CANAvertissement lancé ce mercredi par Le Point Afrique en vue de la prochaine Coupe d’Afrique des nations. Avec plus de 400 millions de téléspectateurs, rappelle l'hebdo, il s’agit d’un « événement majeur » qui « transcende les frontières ».Sauf que voilà : la même audience qui fait la force de la CAN en fait aussi sa faiblesse, car elle « crée une opportunité particulièrement attractive pour les cybercriminels ». Parmi les risques énumérés par le Point : le piratage des images et le streaming illégal ; le vol de données sur les performances des athlètes ou la divulgation d’informations confidentielles à leur sujet.D’où cet appel du magazine à lancer un véritable programme de réformes en la matière. Et le journal de conclure : « La passion pour le football ne doit en aucun cas éclipser cette priorité cruciale en matière de sécurité. »Les projecteurs braqués sur un média somalien 100% fémininDans ses colonnes, Le Monde Afrique choisit d’éclairer Bilan (en somali, cela veut dire « lumière »), le premier média somalien entièrement composé de jeunes femmes. Elles sont six à composer la rédaction, qui « plusieurs fois par semaine, produit des reportages et des articles sur des sujets de société qui passent habituellement sous les radars », comme l’hygiène menstruelle des adolescentes.Mais, dans un pays où, rappelle Le Monde, « la charia cohabite avec le droit commun », ces jeunes femmes, toutes âgées de moins de 30 ans, ont dû braver les obstacles et les shebab. Critiquées sur les réseaux sociaux, incomprises par leurs familles, certaines ont aussi été directement prises pour cible par les islamistes, comme cette journaliste qui raconte : « Ils ont menacé ma famille de représailles si je continuais ma carrière. » Avant de mettre leur menace à exécution « en posant une bombe dans le restaurant de sa mère ».Malgré tout, les six jeunes femmes n’en démordent pas, rapporte Le Monde, « la prochaine étape consiste à étendre Bilan à d’autres villes de Somalie et à recruter de nouvelles femmes journalistes ». Si l’une d’entre elles a pu « grandir et étudier à Dadaab, le plus grand camp de réfugiés au monde, avant de […] devenir membre du premier média féminin de son pays », tous les espoirs sont permis.
10/25/20234 minutes, 15 seconds
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À la Une: des dizaines de bateaux transportant des migrants accostent aux Canaries

L’archipel espagnol fait face ces derniers mois à une recrudescence des arrivées de migrants clandestins. On estime leur nombre à près de 1 500 rien que le week-end dernier. Au Sénégal, d’où partent une grande partie des navires, Le Quotidien raconte ces embarcations de fortune, remplies « de centaines de paquets de biscuits, une dizaine de bouteilles de carburant, de l’eau ». Tout le nécessaire pour la périlleuse traversée. Le journal décrit surtout ces « rescapés, [...] dans une situation pitoyable, [...] ayant perdu toutes leurs forces » dans leur quête d’un « ailleurs meilleur », lorsqu’ils ne sont pas morts, disparus en Méditerranée qui, soupire Le Quotidien toujours, « devient le cimetière de milliers de jeunes ».Ce n’est pas que le phénomène soit nouveau. L’Observateur Paalga pointe ainsi, doctement, que « les migrations sont aussi vieilles que l’humanité » avec toujours le même objectif : « La recherche du bien-être. »Une ampleur nouvelleDes flux migratoires à un niveau « jamais enregistrée depuis 2006 », insiste le quotidien. Et ce malgré, « les risques inhérents à la traversée à bord de rafiots » - dans le cas des Canaries, souvent des pirogues ; malgré aussi « les mesures drastiques de contrôle instaurées dans les pays d’accueil » qui verrouillent de plus en plus leurs accès.Alors, l’Observateur Paalga s’insurge contre « les passeurs et la myriade d’intermédiaires qui se nourrissent du désespoir des jeunes Africains ». Mais aussi contre les causes de cette fuite en avant. « La situation économique des États qui ne parviennent toujours pas (…] à résorber un tant soit peu le chômage des jeunes, [...] la gouvernance problématique », et, dans le cas « récent et spécifique » du Sahel, « le phénomène du terrorisme ».Les putschistes nigériens adoucissent le tonDepuis le coup d’État du 26 juillet, les nuages s’accumulent. Alors les militaires pourraient changer leur fusil d’épaule. Le Pays, au Burkina Faso, observe ainsi que « l’heure semble au rapprochement entre les tombeurs de Mohamed Bazoum et l’organisation sous-régionale ». Même analyse chez Wakat Séra qui note ironiquement que, « c’est la Cédéao, qui maniait le bâton et la carotte » et gérait les négociations que les putschistes accusent d’être « belliqueuse ».Il faut dire, souligne Le Pays, qu’entre les sanctions des uns et des autres, le pays est confronté à « une situation économique et financière de plus en plus difficilement tenable ». À quoi Wakat Séra rétorque : « Pouvait-il en être autrement ? » Car il ne faut pas oublier que « le pouvoir kaki d’Abdourahamane Tiani » n’y est « pas allé du dos de la cuillère avec la Cédéao ». Mais voilà : il y a les sanctions ouest-africaines, les mesures ciblées européennes, et depuis peu, rappelle Jeune Afrique, « la suspension des versements de l’aide économique américaine ». Autant d’éléments qui expliquent, selon Le Pays, le revirement du pouvoir. Pour autant, l’organisation « fera-t-elle le pas dans le sens de la requête des putschistes ? Rien n’est moins sûr », prophétise le journal.Au Maroc, l’espoir autour de la MoudawanaC’est comme cela qu’est communément désigné le code de la famille… promis à une prochaine réforme puisque, nous rappelle Le Monde Afrique, « le roi [Mohamed VI] a appelé le gouvernement à s’emparer du sujet » et soumettre des propositions d'ici à quelques mois.Une volonté qui fait penser à Jeune Afrique que le souverain n'est pas loin d'être « féministe », mais tout Olympe de Gouges des temps modernes qu'il soit, le roi lance un vaste chantier. Il y a vingt ans, se souvient Le Monde Afrique, « la Moudawana avait divisé la classe politique autant que la société toute entière », avec « des débats tournant parfois à l’affrontement ».Or sur ce plan, les choses n'ont peut-être pas changé. JA prévient ainsi que Mohamed VI doit composer avec « des personnes et des institutions autrement plus conservatrices », dont, pointe le magazine, « des pans entiers ont été minés par des années d’islam politique ».Or précisément, « aucune réforme réelle de la Moudawana » sur le thème très attendu par exemple de l’héritage, « ne peut se faire sans une [...] capacité à interroger le texte coranique ». Sans quoi, les modifications du texte resteraient très superficielles, cosmétiques. Bref, conclut Jeune Afrique, il va falloir « un sérieux travail de pédagogie sur la notion de virilité » pour ne pas qu’ « une fois de plus », la question féminine soit « sacrifiée sur l’autel de la religion ».
10/24/20234 minutes, 16 seconds
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À la Une: le rideau retombe sur le forum Paix et sécurité à Lomé

Loin d’un véritable sommet, c’était, selon les termes de L’Observateur Paalga au Burkina Faso, une véritable « autopsie des crises sécuritaires qui affectent le monde ». Une façon surtout pour le Togo, qui accueillait ce tout nouveau rendez-vous, d’entretenir « ses ambitions d’offrir une alternative diplomatique à la résolution » des problématiques de paix – et particulièrement aux questions de transitions démocratiques, le thème de cette édition. Togo Presse vante d’ailleurs, avec enthousiasme, ce rendez-vous qui selon lui « se veut un espace de dialogue ouvert sur les défis » traversés par le continent.De fait, alors que « rares sont les dirigeants de la région à avoir maintenu un lien de confiance avec les militaires putschistes » au pouvoir au Mali, au Faso ou encore en Guinée, le Togo a adopté une stratégie consistant à jouer « ouvertement la carte du dialogue et de la conciliation », souligne Jeune Afrique. Une posture diplomatique « singulière », certes mais que salue Aujourd’hui au Faso : le pouvoir togolais « a eu le nez creux » en lançant cette initiative, dans un contexte de multiplication des coups d’État. D’autant que, estime Togo Presse, « tous les États sont en transition, au vu de la situation qui prévaut dans toutes les régions du continent ».Vague putschisteAujourd’hui au Faso rappelle ainsi qu’en quatre décennies post-indépendance, « plusieurs dizaines de putschs, réussis ou manqués » ont eu lieu en Afrique. Le journal burkinabè pose son diagnostic : le continent souffre de terribles « convulsions politiques » qu’il convient de « résorber ».Et « peu importe » ce qu’en pensent certains diplomates de la Cédéao, qui, ironise Jeune Afrique, « n’apprécient guère cette stratégie de la carotte plutôt que du bâton ». Putschiste ou pas, « le président Faure Gnassingbé dialogue avec tout le monde » promeut son ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey dans les colonnes du magazine qui en veut pour preuve que « depuis les années 1980, le Togo a beaucoup aidé à la résolution de crises au Tchad, en Sierra Leone, au Liberia » ou encore « en Côte d’Ivoire ».Problème de cette position de médiateur : elle relève d’un équilibrisme fragile, et potentiellement de l’attentisme. Robert Dussey l’admet d’ailleurs lui-même : « Il ne veu[t] pas apporter de jugement » sur tel pays ; « n’a pas de commentaire à faire » sur tel autre ; sa position se résume à cette phrase : « nous voulons les laisser discuter en interne. » Mais quoi qu’il advienne, conclut Aujourd’hui au Faso, « c’est un forum à saluer » car il a jeté les bases de questionnements politiques cruciaux.L’Égypte, autre médiateur sur le continentEt même un « médiateur de premier plan », selon Le Monde Afrique, avec une ambition : « S'imposer comme acteur incontournable » dans la crise qui dévaste actuellement le Proche-Orient. Peut-être est-ce là, la réponse à l’inquiétude de Wakat Séra qui se demande « qui va arrêter la folie meurtrière » entre Israël et le Hamas.Tout sur l’Algérie abonde : « Il y a des priorités et celle du moment, c’est d’arrêter le massacre. » Las, le sommet du Caire organisé ce week-end « s’est terminé sur un échec retentissant », juge le titre algérien, la faute selon lui « aux pays occidentaux » tels les États-Unis ou la France.Malgré le rôle égyptien, malgré les bonnes volontés internationales, aucune issue plus de deux semaines après le début du conflit. Alors Wakat Séra a beau réclamer à cor et à cri de « libérer les otages du Hamas » tout en appelant à « libérer la Palestine ». Pour l’instant, conclut le journal, fataliste, « ces slogans demeurent, malheureusement, vœux pieux ».Les Springboks redonnent espoirLes rugbymen sud-africains, véritable « lumière au bout du tunnel » pour la population selon Le Monde Afrique. « Rien d’autre ne fonctionne » se résigne une femme interrogée par le quotidien, alors des victoires sportives, cela « met du baume au cœur ». Car, égrène le Monde, il y a « la criminalité, la corruption, le chômage, la pauvreté » mais aussi « l’inflation, une crise de l’électricité, des nids de poule sur la chaussée, les pénuries d’œufs, le retour du choléra ». Bref, le tableau est gris, pour ne pas dire noir, alors le maillot vert et or des rugbymen apporte une touche de couleur bienvenue.Un espoir qui devrait inspirer le président Cyril Ramaphosa. Pour lui, la récente victoire des Sud-africains contre la France a été « une métaphore » du fait que le pays « est plus fort ensemble, [...] uni dans sa diversité ». Mais la population, elle, y voit autre chose, conclut Le Monde Afrique : « Les succès des Springboks brillent par contraste avec les échecs du gouvernement. »
10/23/20234 minutes, 22 seconds
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À la Une: tentative d’évasion au Niger

La nouvelle est tombée tard jeudi soir. Selon la junte militaire au Niger, le président Mohamed Bazoum, renversé le 26 juillet dernier, aurait tenté de s'évader... de sa résidence où il était détenu avec sa famille. Les sites d'information en ligne au Niger, sans doute pris de vitesse, ne se font pas l'écho des accusations de la junte, et certains d'entre eux, comme mouryyaniger.com sont inaccessibles ce vendredi matin. C'est au Tchad voisin que l'on retrouve l'information en Une de Tchad.com qui titre : « Le président déchu Mohamed Bazoum a tenté de s'évader, en vain ». Tchad.com se fait l'écho des précisions données par le régime de Niamey : «  jeudi, autour de 3 h du matin, le président déchu Mohamed Bazoum accompagné de sa famille, ses deux cuisiniers, et deux éléments de sécurité a tenté de s’évader de son lieu de détention », selon le porte-parole du régime, le colonel-major Amadou Abdramane, qui a précisé que cette tentative avait « échoué » et que « les principaux auteurs et certains de leurs complices » avaient été arrêtés.Tchad.com qui cite encore le colonel Abdramane, selon lequel le plan d’évasion de Mohamed Bazoum visait à d’abord l’emmener « dans une planque en périphérie de Niamey », avant d’emprunter des « hélicoptères appartenant à une puissance étrangère en direction du Nigeria ».La guerre au Proche-Orient« Guerre Hamas-Israël : y-a-t-il encore la place pour un cessez-le-feu ? », s'interroge Wakatsera , qui s'enflamme... « Avec ses 'amis' légendaires, notamment Paris et Washington, qui n’osent pas lui porter la contradiction et le ramener à la raison, Israël n’a visiblement d’autre but que de rayer la Palestine de la carte. En dehors des peuples africains qui se lèvent comme un seul homme contre la barbarie à Gaza ou en Israël, la plupart des dirigeants sont dans des calculs d’intérêts et la peur de représailles des puissances. » Et le site d'information burkinabé va plus loin, invoquant la Shoah : « le continent africain n’a-t-il pas été dévasté, lui aussi par la traite négrière et avili par la colonisation ? Pourquoi les noirs sous les tropiques ou dans les îles où les 'riches' s’organisent des séjours paradisiaques ne jouissent-ils pas de la même compassion que les Juifs ».Manifestation à Alger« Toute l'Algérie a marché ce jeudi 19 octobre pour la Palestine », titre TSA sous une photo de manifestants brandissant le drapeau palestinien. « Toutes les franges de la société, dans toutes les wilayas, étaient dans la rue pour dire leur solidarité avec le peuple palestinien et leur refus de la vengeance aveugle qui s’abat depuis près de deux semaines sur la population de Gaza. » poursuit TSA selon lequel « ils étaient des dizaines de milliers à marcher de la place du 1er-Mai à la place des Martyrs », à Alger.Au Maroc, H24 info précise que « l'aide humanitaire à Gaza devrait commencer à arriver ce vendredi ». « Les convois d’aide humanitaire, qui doivent se rendre sur cette langue de terre exiguë où vivent 2,4 millions de Palestiniens, sont bloqués depuis des jours au point de passage de Rafah, le seul à ne pas être contrôlé par Israël. » précise H24 info...De son côté, Yabiladi  annonce que la CDT, la Confédération Démocratique du Travail, a appelé ses affiliés des divers secteurs à suspendre leur activité professionnelle pendant une heure, dans la journée de vendredi 20 octobre, de 11 h à 12 h. La centrale syndicale a également appelé à des sit-in de solidarité avec la Palestine à l’intérieur des lieux de travail.
10/20/20233 minutes, 52 seconds
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À la Une: la relation entre la France et le Tchad

« Une relation ancrée dans l'histoire depuis la période coloniale mais traversée actuellement par une phase de questionnement profond », écrivait ces derniers jours Tchad Info.Elle était au cœur de la visite hier mercredi de Mahamat Idriss Deby à Paris, « autant dire chez lui », ironise l’Observateur Paalga.Le président de la Transition a notamment rencontré ce mercredi le chef de l’État français, Emmanuel Macron.« L’avenir des forces françaises en Afrique en ligne de mire » titre Le Pays.Il rappelle que les soldats français ont été « chassés » du Mali, du Burkina Faso, et du Niger.« C’est dire si la France ne peut que faire les yeux doux à Mahamat Deby, pour trouver une basse-cour plus sûre pour le coq gaulois qui aura perdu presque toutes ses plumes dans les dunes de sable du Sahel. » Le journal n’y va pas avec le dos de la cuillère, il donne ce conseil : « Il vaut mieux aujourd’hui avoir l’aval d’un peuple que le soutien d’un président, fût-il celui d’une grande puissance. »Car cette visite, ajoute L’Observateur, intervient « au moment où une partie de l’opinion tchadienne est vent debout contre l’arrivée des troupes françaises, qu’elle voudrait voir quitter le pays. »Aujourd’hui le Faso conclut : « Il revient donc à Macron et à Deby-fils de saisir l’opportunité pour rebattre les cartes de cette coopération incestueuse pour enfin poser les fondations d’un partenariat renouvelé. Et l’urgence le commande ».Et à son retour au Tchad, Mahamat Deby devra s’occuper d’un tout autre dossierLe ministre de la Défense, le général Daoud Yaya Brahim, et le secrétaire général du gouvernement, Haliki Choua Mahamat, ont annoncé leur démission après avoir été cités dans une affaire de mœurs.« Des vidéos sexuelles des deux membres du gouvernement, authentifiés, sont devenues virales depuis quelques jours », écrit le Journal du Tchad.Selon Jeune Afrique, Daoud Yaya Brahim aurait tenté « d’étouffer le scandale en faisant procéder à plusieurs arrestations ». Le principal intéressé s’en défend.Deux affaires de sextape qui font « désordre » commente l’Observateur Paalga. Il ajoute « que les dirigeants, à l’image de la femme de César, doivent être au-dessus de tout soupçon. »Dans la presse africaine aujourd’hui également : la guerre entre Israël et le Hamas« Arrêtez ! Ne tirez pas ! J’ai des frères là-bas ! Et si ces paroles de l’artiste ivoirien Alpha Blondy pouvaient couvrir le bruit infernal des bombardements » s'interroge Wakat Séra.Faisant référence à la frappe sur un hôpital à Gaza, le quotidien évoque « un acte d’un autre âge ».Pour lui, c’est « la goutte de sang de trop qui a fait déborder le vase de la barbarie ! »Un sentiment partagé par de nombreux manifestants à travers le continent :« Devant les représentations diplomatiques françaises et américaines, à Tunis, à Nouakchott, tous les Africains dont le continent a également subi les affres de l’esclavage et de la colonisation, doivent se révolter contre cette abomination. »Sur les sites d’information tunisiens, cette mobilisation s’affiche en Une. C’est le cas par exemple dans Tunisie Numérique, où on peut voir des images du rassemblement qui a eu lieu à Médenine.Là-bas, les manifestants portent des blouses blanches, c’est le secteur de la santé qui était dans la rue en hommage à leurs collèges palestiniens qui ont été frappés.
10/19/20233 minutes, 22 seconds
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À la Une: la Côte d’Ivoire tient son nouveau gouvernement

« Tout va vite » écrit Koaci. Au lendemain de la nomination surprise de Robert Beugré Mambé au poste de Premier ministre, on connait désormais les visages de ce nouvel exécutif. Verdict : « Très peu de changement » commente Jeune Afrique, qui évoque « un remaniement a minima ». La nouveauté, c'est le ministère des Affaires étrangères qui revient à Kacou Houadja Léon Adom parce que la précédente titulaire du poste Kandia Camara vient d'être élue présidente du Sénat.Et puis, à trois mois de l’ouverture de la Coupe d’Afrique des nations en Côte d’Ivoire, Claude Paulin Danho est évincé du ministère des Sports. Portefeuille qui incombe désormais à Robert Beugré Mambé !Ce dernier point n'a pas échappé à l'œil de la presse burkinabè« Beugré Mambé chausse des crampons pour jouer un match capital » peut-on lire dans l'Observateur . Le site s'interroge, « que le chef du gouvernement cumule des fonctions régaliennes comme la Défense, les Finances ou encore les Affaires étrangères, on a coutume de le voir mais sauf erreur ou omission, c’est la première fois dans les annales politiques ivoiriennes pour ne pas dire africaines, que le PM s’adjuge le département des Sports. »« On prend les mêmes et on continue jusqu’à….. la CAN ! » titre pour sa part Wakat-séra. Le quotidien l'affirme, l’objectif est clair pour Alassane Ouattara : « réussir sa Coupe d’Afrique des nations ». Et pour le président qui de mieux capé que Robert Beugré Mambé qui a sur son CV l'organisation des jeux de la francophonie de 2017. Aujourd’hui au Faso renchérit, « Ouattara émonde et garde une équipe qui gagne ».Autre grand titre dans la presse : Ousmane Sonko qui entame une nouvelle grève de la faim au SénégalC'est écrit en grande lettre rouge en Une de Sénépluss. Le leader de l'opposition l'a fait savoir hier via un message publié sur Facebook. Un geste en solidarité, dit-il, avec les « patriotes injustement arrêtés » et pour protester contre sa propre détention, appelant ainsi à la résistance contre la « dictature » du président Macky Sall.Sonko, « un patient si spécial » titre pour sa part le Quotidien. Il est toujours en observation à l'hôpital « devenu une annexe de l'Administration pénitentiaire ». Le journal évoque un accord avec les autorités, pour lui permettre de purger sa détention à l’hôpital Principal. Cette faveur, commente le site d'information, coute « 150 mille francs CFA par jour au contribuable ».Une information reprise en chœur par de nombreux médias, notamment par Rewmi qui s'interroge : « Sonko : Patient ou Prisonnier ? »La relation entre la France et le Tchad s'affiche en Une de la presse tchadienne« Une relation ancrée dans l'histoire depuis la période coloniale traversée actuellement par une phase de questionnement profond » écrit Tchad Info. Un sujet qui revêt une importance particulière ce mercredi car Mahamat Idriss Deby est en déplacement à Paris. Le président de la transition doit rencontrer Emmanuel Macron, le chef de l’État français. L’occasion d’aborder en profondeur leur relation bilatérale, l'occasion de repenser « le partenariat dans un contexte sahélien en mutation ».« La "Black Tax", entre tremplin et fardeau pour les jeunes actifs Africains »Et puis, on termine avec cet article dans Le Monde Afrique . La black tax est une sorte d'impôt familial, une redistribution des travailleurs à leur famille élargie ou à leur village. Des sommes qui peuvent parfois être très conséquentes.Quand Dennis était étudiant, il avait un petit boulot mais l'argent que cet élève modèle recevait tous les mois servait à payer les frais de scolarité de ses autres frères et sœur. « Le petit dernier sera diplômé l’année prochaine, j’attendais ça avec tellement d’impatience ! » dit-il en riant.Aujourd'hui, il a 38 ans, il est architecte et il a financé l’éducation de sept autres enfants, qu’il n’a parfois jamais rencontrés. Ça représente des dizaines de milliers d'euros. Il ne s'en plaint pas, d'ailleurs lui aussi a profité de ce système, de ses « anges gardiens ».Mais dans certains cas, à force de pression psychologique des familles, à force de non-dits, de tabous, on peut arriver à de l’anxiété, voire de la dépression. Steve, lui, a décidé de ne plus payer. Il prévient, « le prix de l'indépendance c’est une guerre froide » entre lui et le reste de sa famille.
10/18/20233 minutes, 39 seconds
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À la Une: Beugré Mambé, nouveau Premier ministre en Côte d’Ivoire

Il fait la Une de la presse ivoirienne. « Beugré Mambé, la surprise du chef ! », s’exclame Le Patriote.Il est vrai que ces derniers jours, croit savoir L’Infodrome, « le chef de l’État, Alassane Ouattara, hésitait entre reconduire l’ex-Premier ministre Patrick Achi, nommer son directeur de cabinet, Fidèle Sarassoro, le technocrate Jean-Claude Brou et Abdrahamane Cissé, l’actuel secrétaire général de la présidence. »Finalement, Alassane Ouattara a choisi l’un des caciques du RHDP, la coalition présidentielle : « Beugré Mambé est un homme politique chevronné, note le site d’information ivoirien Le Point Sur, qui a joué un rôle clé en tant que gouverneur du District Autonome d’Abidjan. Au cours de sa carrière, il a démontré un dévouement inébranlable envers le développement de la plus grande ville du pays. Sa nomination est perçue par de nombreux observateurs comme une tentative de renforcer l’unité et la stabilité en Côte d’Ivoire, tout en maintenant une continuité dans la gestion du gouvernement. Néanmoins, la nomination de Beugré Mambé ne fait pas l’unanimité, relève encore Le Point Sur, des voix discordantes s’élèvent déjà. Certains membres de l’opposition et de la société civile craignent que cette nomination ne renforce la position du parti au pouvoir et entrave la démocratie. »Un homme de foi« Le parcours d’un homme de foi », relève Fraternité Matin. En effet, les premières déclarations du nouveau Premier ministre ivoirien sont plus de nature religieuse que politique, note le journal : « je demande au Seigneur de m’accorder la sagesse et l’intelligence de Salomon, […] l’humilité, la pugnacité et la rigueur de Joseph auprès de pharaon […] et je demande à Dieu d’aider le président Alassane Ouattara à faire de la Côte d’Ivoire, un pays de foi, de prospérité et de paix. »En tout cas, commente Frat’ Mat’, « c’est à croire que le chef de l’État, Alassane Ouattara, a décidé d’appuyer sur l’accélérateur. À trois mois du coup d’envoi de la 34ᵉ Coupe d’Afrique des Nations de football, il entend mettre en place une équipe solide et conquérante pour une autre compétition : celle de l’accélération du développement de la Côte d’Ivoire. » Avec en point de mire bien sûr la présidentielle de 2025…Objectif : 2025 ?« La présidentielle de 2025, parlons-en », lance pour sa part WakatSéra au Burkina Faso… Car cette élection « suscite déjà bien des spéculations et des débats dans tous les camps politiques. Alassane Ouattara s’alignera-t-il dans les starting-blocks pour défendre son fauteuil ? », s’interroge le site ouagalais. « Il ne sera pas disqualifié, s'il y va au nom de l’actuelle Constitution qui a mis à plat tous les anciens mandats. Le président de la République, selon la Constitution amendée et modifiée en 2020, est autorisé à se présenter pour un deuxième mandat. Mais, car il y a toujours un mais, relève WakatSéra, cette loi fondamentale semble avoir été taillée sur mesure lors de sa modification, ce qui donnerait raison à ceux qui affirment qu’Alassane Ouattara est déjà en plein 3ᵉ mandat anticonstitutionnel. Comme quoi, conclut le site d’information burkinabè, la bataille pour la présidentielle de 2025, vers laquelle lorgne toujours l’ancien président Laurent Gbagbo, sera bien mouvementée. »Quel gouvernement ?En attendant, remarque Jeune Afrique, la formation de la nouvelle équipe gouvernementale occupe les esprits : « le remaniement ministériel est attendu ce mardi. Le 28 septembre dernier, rappelle le site panafricain, lors du précédent conseil des ministres, le chef de l’État avait informé les membres du gouvernement de sa volonté de remanier son équipe, provoquant un certain émoi dans la salle. Depuis, peu d’informations ont filtré sur les futurs entrants et sortants. »On sait déjà, précise tout de même Jeune Afrique que « l’élection de Kandia Camara à la présidence du Sénat jeudi dernier libère la place au ministère des Affaires étrangères, poste qu’elle occupait depuis 2021. Autre portefeuille à pourvoir : celui des Relations avec les institutions, que lâche Gilbert Koné Kafana. Le président du directoire du RHDP devient haut représentant du président Ouattara, dont il est un fidèle soutien depuis les années 1990. »
10/17/20233 minutes, 59 seconds
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À la Une: le Maghreb prend fait et cause pour Gaza

« Où qu’on aille au Maghreb, il y a très souvent le blanc, le vert, le noir et le rouge du drapeau palestinien, relève Le Point Afrique. Dans les locaux d’associations sportives, dans les stades, au siège des partis politiques, dans les bâtiments publics, dans les maisons, etc. : les opinions publiques des cinq pays (du nord du continent) ne font qu’une sur ce sujet. (…) Et face à l’afflux d’images des habitations de Gaza City devenues des cimetières urbains, les manifestations se multiplient au Maghreb. Le fait n’est pas si fréquent, remarque encore Le Point Afrique, aucun pays de cette région n’étant une démocratie. Le droit de manifester est uniquement lié au bon vouloir des autocrates. »Indignation profondeDernière manifestation en date : « Une impressionnante marche de solidarité » s’est déroulée hier dimanche à Rabat, pointe le site marocain Media 24. Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans la capitale, la marche la plus massive depuis que le Maroc a normalisé ses relations avec Israël il y a trois ans.Pour le quotidien L’Opinion, « la foule impressionnante, qui s’est rassemblée hier à Rabat, a clairement marqué son opposition aux attaques systématiques et à l’escalade de l’horreur qui sévit dans la région. Ce rassemblement massif est le reflet de la profonde indignation ressentie par les Marocains face aux souffrances endurées par les civils palestiniens. Les manifestants, en exprimant leur solidarité, ont également adressé un message fort de condamnation envers les actes de violence et d’agression en cours ».Les accords d’Abraham biaisés dès le départ ?En effet, rappelle le magazine Tel Quel, « le Maroc, signataire des accords d’Abraham, a normalisé ses relations avec Israël en 2020. Son partenariat avec l’État hébreu, bien que naissant, a d’ores et déjà débouché sur une alliance militaire et, de la part d’Israël, d’une reconnaissance de la marocanité du Sahara. Comme pour les autres pays signataires des accords d’Abraham (Soudan, Bahreïn, EAU), la position du royaume paraît délicate, relève l’hebdomadaire marocain. Son évolution dépendra de l’intensité des représailles infligées par Israël à Gaza. Qu’elles aillent trop loin, tendant vers une boucherie sans nom (et on semble s’y diriger), un état de siège total prolongé, une privation sans fin des Gazaouis d’eau, d’électricité et de nourriture, etc., et le Maroc, comme les Émirats arabes unis, le Soudan et Bahreïn, devront réviser ces accords, quand bien même seraient-ils bénéfiques à ces pays.Dans le même temps, poursuit Tel Quel, ce conflit ne peut faire l’économie d’une solution politique incarnée par la coexistence de deux États souverains. La faute des accords d’Abraham fut de ne rien avoir inclus dans le package pour les Palestiniens. Au fond, Israël a cru pouvoir se refaire une virginité parmi les pays arabes, sans rien céder sur la cause palestinienne. Sa faute, pointe encore l’hebdomadaire marocain, celle de la communauté internationale, celle des États-Unis, de l’ONU et des pays arabes signataires ou pas des accords d’Abraham, fut de croire que le statu quo était en soi un mode de règlement du conflit ».Mali, Burkina Faso, Niger : vers une fédération ?À lire également dans la presse du continent cet article de La Nouvelle Tribune au Bénin, largement repris dans la presse malienne, avec ce titre en forme de question : « Mali, Burkina, Niger : isolés, les trois pays vont-ils devoir se fédérer ? (…) Alors que les tensions continuent de monter entre le Mali et la France, le Burkina Faso et la France, mais aussi désormais entre le Niger et la France, ces trois pays font face à un isolement croissant sur la scène internationale. Pourrait-il être temps pour eux, donc, s’interroge le quotidien béninois, d’envisager une union fédérale, en réponse à ces pressions extérieures ? (…) Selon le Premier ministre burkinabè, une telle union pourrait dynamiser l’économie de la région, pivot de toute évolution sociale. (…) La région est à un carrefour, pointe encore La Nouvelle Tribune. Les États-Unis et d’autres acteurs internationaux ont montré clairement qu’ils soutenaient les gouvernements démocratiquement élus. Mais avec ces trois pays d’Afrique de l’Ouest confrontés à une tel isolement, la proposition d’une fédération pourrait bien être leur meilleure chance de résister en cette période tumultueuse. »
10/16/20234 minutes, 6 seconds
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À la Une: Sylvia Bongo en prison

« Sylvia Bongo Ondimba jetée en prison », titre Gabon-actu.com. Le site d'information rappelle que « l'ex-première dame du Gabon a été placée sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville, dans la nuit de mercredi à jeudi. Elle est accusée de détournement de fonds publics et blanchiment de capitaux ». De son côté, Gabon-review.com accuse : l'épouse d'Ali Bongo « ne serait jamais allée aussi loin sans complicité, active ou passive ». Et Gabon-review.com pose la question : « l’épouse d’Ali Bongo serait-elle parvenue à de telles extrémités si le parquet, les officiers de police judiciaire, l’administration des Impôts, la Conservation foncière et des hypothèques, les services financiers de l’État, certaines entreprises publiques et banques ne lui obéissaient pas au doigt et à l’œil. »Le cas de Sylvia Bongo intéresse aussi la presse burkinabè. « Le pouvoir jusqu'à l'infamie », titre aujourd8.net qui poursuit : « Le pouvoir boulimique conduit toujours à cette impasse et à une descente aux enfers. Comme un signe de la fin d’une époque, une confrontation a eu lieu entre elle et Brice Laccruche Alihanga, ancien directeur de cabinet du président déchu, tombé en disgrâce et incarcéré depuis octobre 2021, dans le cadre d’une opération majeure anti-corruption menée par l’ancien régime. »Autre prisonnier célèbreIl s'agit de l'opposant sénégalais Ousmane Sonko. Senego.com se fait l'écho d'une information qui pourrait changer la donne, dans la perspective de la future élection présidentielle. « Le juge de Ziguinchor annule la radiation de Sonko des listes électorales », titre le site d'information qui rappelle : « Ousmane Sonko, Maire de Ziguinchor, avait vu son nom radié des listes électorales par les autorités suite à son incarcération pour appel à l’insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l’État en juillet dernier. Cette radiation le rendait, de facto, inéligible pour les futures élections dont la présidentielle de février 2024. » Senego.com raconte également dans quelle ambiance le tribunal a rendu sa décision : « Des manifestations, des chants et des rassemblements se sont multipliés tout au long de la journée, notamment en l’honneur d'Ousmane Sonko. Les jeunes et les femmes étaient particulièrement mobilisés, chantant et marchant en procession. »Tirage au sort de la CANUn tirage au sort analysé dans le détail par WakatSera, qui prédit d'ores et déjà que « des grands vont tomber dès le premier tour. [...] En dehors du Maroc, demi-finaliste de la dernière coupe du monde au Qatar et probablement le Sénégal, champion d’Afrique en titre, qui devront, néanmoins, sortir griffes et crocs de lions pour conquérir ou conserver dame coupe, tous les possibles seront de cette CAN 2023 ». Et le site burkinabè poursuit : « Même la Côte d’Ivoire, pays hôte, ne sera pas à l’abri d’une surprise désagréable. Les Éléphants qui auront justement la pression de jouer à la maison risquent de ne pas avoir assez de leurs défenses et de leurs trompes pour briser les ailes des Super Eagles du Nigeria qui voudront renouer avec le sommet, depuis leur dernier trophée arraché devant le Burkina Faso en 2013. »
10/13/20233 minutes, 43 seconds
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À la Une: le Niger de plus en plus isolé sur la scène internationale

Avant-hier, les États-Unis se sont résolu « à appeler un chat un chat, pointe Jeune Afrique, et à qualifier la prise de pouvoir des militaires nigériens de "coup d’État". Une dénomination formelle qui n’est pas un détail, puisqu’elle provoque, conformément aux termes de la loi américaine, la suppression de 442 millions de dollars d’aide économique. Si le pays de l’Oncle Sam a dégainé aussi lentement un vocabulaire instantanément employé par d’autres chancelleries, c’est, croit savoir le site panafricain, qu’il a attendu le dénouement de voies susceptibles d’un retour à l’ordre constitutionnel au Niger ».Seulement voilà, 77 jours après le putsch, les Américains ont dû se rendre à l’évidence. Commentaire du site Mourya Niger à Niamey : « C’est une nouvelle opération de communication de haut niveau qu’engagent les Américains au Niger pour faire à la fois un clin d’œil et plaisir à leur allié français en difficulté. »Par ailleurs, les autorités militaires nigériennes ont ordonné le départ de la Coordinatrice des Nations unies au Niger, Louise Aubin. Explication officielle pointe Tamtam Info à Niamey : « Le CNSP a noté avec stupéfaction les manœuvres sournoises que les Nations Unies continuent d’orchestrer, sous l’instigation de la France, à travers toutes les entraves posées en vue de contrarier la participation pleine et entière du Niger aux différentes séquences des réunions de la 78e session de l’Assemblée générale de I’ONU. »Et Tamtam Info de s’interroger : « À qui le tour ? »Alger a aussi jeté l’épongeEn effet, avec cette politique du vide, « la junte nigérienne accroît son isolement », relève Le Monde Afrique.La récente « annonce de Washington témoigne de la difficulté de la communauté internationale à faire plier une junte qui n’a transigé sur rien depuis son arrivée au pouvoir ».Pourtant, pointe le journal, les États-Unis s’étaient beaucoup « investis dans le dossier nigérien, Washington s’est toujours opposé à l’intervention militaire régionale planifiée par la Cédéao, préférant plaider pour l’instauration d’une transition courte dans l’espoir de faire libérer le président élu, Mohamed Bazoum. Une ligne qui se rapprochait de celle défendue par l’Algérie, relève Le Monde Afrique. Cette dernière s’était proposé de mener une médiation pour sortir de la crise, une initiative acceptée par les autorités de Niamey fin septembre. Mais Alger aussi a fini par jeter l’éponge. Alors que son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, devait se rendre dans la capitale nigérienne pour échanger avec le CNSP, le gouvernement algérien a annoncé lundi (…) ne pas avoir réussi à s’entendre avec elle sur "le programme et le contenu de cette visite". En cause : le refus des militaires nigériens d’accepter comme base de discussion la proposition d’Alger d’une transition de six mois dirigée par un civil ».Les Nigériens vont devoir se serrer encore la ceintureReste qu’avec la coupure du robinet américain, « le Niger perd une aide précieuse, estime le quotidien Aujourd’hui au Burkina Faso, surtout que celle venant de l’UE a été aussi coupée suite au coup d’État. Ce qui fait une béance dans l’économie du pays auxquelles s’ajoutent les drastiques sanctions de la Cédéao ». Bref, « le serrage de ceinture se poursuit » pour les Nigériens.« Autant dire, soupire L’Observateur Paalga, toujours à Ouagadougou, que la récente mesure vient plomber davantage une situation socio-économique déjà bien compliquée. Et plus que les dirigeants, qui seront toujours à l’abri, ce sont surtout les populations les plus pauvres qui subiront le contrecoup de ces errements politiques. Sans omettre que de nombreux projets et programmes seront également gelés notamment dans les domaines des infrastructures, de l’éducation, de l’énergie, de la santé… »Les putschistes intransigeantsQui plus est, note encore L’Observateur Paalga, « la sécurité et la lutte contre le terrorisme devront également pâtir du "New deal" américain au Niger. Le Niger où l’Oncle Sam dispose d’une base de drones à Agadez au nord du pays. Et si les vols de drones se poursuivent, le partenaire américain se garde de fournir des renseignements à l’armée nigérienne. Du coup, on peut se demander quelle est son utilité sur le terrain ».Et le quotidien ouagalais de s’interroger : « Le CNSP va-t-il pour autant appliquer aux États-Unis la même potion qu’à la France, en demandant purement et simplement le départ des boys ? Rien n’est moins sûr. » En tout cas, conclut-il, « les sanctions sous-régionales et internationales ont beau s’accumuler, on peut raisonnablement douter qu’elles puissent faire revenir à la raison les putschistes nigériens qui n’entendent pas rendre gorge, advienne que pourra ».
10/12/20234 minutes, 18 seconds
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À la Une: les premiers soldats français quittent le Niger

L’armée française l’avait annoncé sur RFI. Les premiers mouvements de troupes et de matériels ont démarré hier. Les soldats français basés à Ouallam, dans l’ouest du Niger, ont quitté leur base, formant ainsi le premier convoi terrestre en direction du Tchad, « sous escortes de nos forces de défense et de sécurité », a précisé le régime de Niamey, dans un communiqué lu hier soir à la télévision nationale.Les premiers départs ont même débuté lundi, affirme Le Sahel à Niamey. « 49 soldats français ont quitté le sol nigérien ce jour à bord d’un avion de transport de troupes. Et hier mardi, trois autres vols ont quitté Niamey avec des éléments des forces spéciales et du matériel. Ce départ des forces françaises se déroulera aussi par voie terrestre en direction de N’Djamena au Tchad, via Diffa. »« Bon débarras… »Le site d’information Mourya Niger crie victoire : « l’euphorie et l’émotion sont visibles et difficiles à contenir chez les Nigériens, à tel point que les leaders de la société en appellent au calme et au respect des consignes pour que les soldats français stationnés au Niger puissent quitter le pays de façon maîtrisée, ordonnée et sécurisée. Les populations y voient directement la victoire de leur franche mobilisation, qui mérite d’être célébrée comme telle et fêtée. »« Bon débarras… », s’exclame Tamtam Info, autre site d’information nigérien. « C’est une très grande victoire pour le peuple nigérien et le CNSP. Après l’arrogance, le mépris et la condescendance du tristement célèbre président français, Emmanuel Macron, les forces d’occupation françaises quittent le Niger, la queue entre les pattes. »L’Alliance des États du Sahel va-t-elle prendre le relais ?Mali Tribune à Bamako s’interroge : « avec le retrait de la force française Barkhane du Niger, des questions se posent sur ce que sera la lutte contre le terrorisme au Sahel. (…) Pour bon nombre d’analystes sécuritaires, la France était censée être un acteur clé, voire principal, de cette lutte. Finalement, affirme le site malien, nous constatons que la menace, au lieu de diminuer, s’est considérablement aggravée dans l’ensemble de la région. »Alors, rappelle Mali Tribune, ce sont les armées locales qui vont prendre le relais : « afin de donner un nouvel élan à la lutte contre le terrorisme, le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont signé le mois dernier la Charte du Liptako-Gourma, établissant une nouvelle alliance entre ces trois États du Sahel. Les parties prenantes de l’Alliance des États du Sahel s’engagent également à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et la criminalité en bande organisée dans l’espace commun de l’Alliance. »Les juntes ont-elles fait mieux ? C’est bien beau sur le papier, mais force est de constater que pour l’instant, « les juntes au pouvoir au Mali, au Burkina Faso et au Niger n’ont pas fait mieux que les pouvoirs qu’elles ont remplacés. » C’est du moins ce que note Le Monde Afrique.En effet, précise-t-il, « plus de 210 personnes tuées dans des attaques terroristes au Niger depuis le putsch du général Abdourahamane Tiani, le 26 juillet ; 4 100 au Burkina Faso depuis celui du capitaine Ibrahim Traoré, en septembre 2022 ; près de 5 000 au Mali depuis le coup d’État de mai 2021, qui a consacré l’arrivée au pouvoir du colonel Assimi Goïta. Les bilans de l’ONG ACLED, Armed Conflict Location & Event Data Project, sont alarmants. »En fait, pointe encore Le Monde Afrique, « la multiplication des attaques menées par le GSIM, affilié à Al-Qaida, et son concurrent de l’État islamique au Sahel contredit brutalement la propagande des putschistes sur la montée en puissance de leurs armées respectives et les place face à leurs promesses non tenues. »Et finalement, croit encore savoir le Monde Afrique, « l’objectif réel (de l’alliance entre les trois États putschistes) est ailleurs. "Même si les juntes ont intérêt à mettre en avant leur coopération sur le plan sécuritaire et leurs avancées dans ce secteur, car leur légitimité en dépend, l’Alliance des États du Sahel a une visée plus politique que sécuritaire", estime la spécialiste du Sahel Anne Savey, interrogée par le journal. Selon elle, les trois juntes recherchent avant tout, dans un contexte de pressions régionales, à "montrer à la Cédéao qu’elles seront unies et feront front contre ses décisions, en étant capable de trouver des solutions pour les contrer". »
10/11/20234 minutes, 2 seconds
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À la Une: la progression de l’armée malienne dans le nord du pays

Il est toujours aussi difficile de vérifier les informations et les témoignages dans le Nord-Mali, où aucun journaliste indépendant n’est sur place. Il faut donc s’en tenir aux communiqués, toujours victorieux, des différents protagonistes.Ainsi, les Fama, les Forces armées maliennes, annoncent la prise ce week-end de la ville d’Anefis, à 112 km de Kidal, leur objectif principal.La presse bamakoise claironne : « la nouvelle de la reconquête de la ville d’Anefis par l’armée malienne a été accueillie avec enthousiasme par l’opinion publique nationale, lance Le Sursaut . Est-il besoin de rappeler que cela fait plus d’une dizaine d’années, depuis les événements de 2012, que l’armée malienne n’avait pas mis les pieds à Anefis. (…) Si la haute hiérarchie des Fama arrive à maintenir la même dynamique jusqu’à Kidal, la transition, qui traverse actuellement sur le plan social sa véritable épreuve de la gestion des affaires, entrera dans l’histoire. Elle fera démentir la meute de ses détracteurs qui la taxent de règne des 'colonels climatisés'. (…) Après cette victoire à l’arraché d’Anefis, tous les regards sont tournés vers Kidal, s’exclame encore Le Sursaut, qui sera reconquis par l’armée malienne, à coup sûr, avant le 31 décembre. Auparavant, il faudra passer par Agheloc et Tessalit. »« Anefis : les terroristes battent en retraite devant la puissance des Fama », renchérit L’Essor, toujours à Bamako. Certes, la colonne a été « ralentie dans sa progression, suite à un accrochage avec les terroristes, concède le journal. Mais, face à la puissance de feu de nos vaillants soldats, les groupes obscurantistes n’ont eu d’autre choix que de se replier. Ce qui a permis au convoi des Fama de reprendre sa progression. »Les Fama parviendront-elles à Kidal ?Pour sa part, la CMA, la Coordination des mouvements de l’Azawad, conteste toute avancée des Fama à Anefis. « Ils sont plutôt cernés à 11 kilomètres de là », affirme un responsable de la CMA, cité par Jeune Afrique. « La rébellion avait affirmé plus tôt avoir stoppé l’avancée du convoi et avoir abattu un avion de l’armée à Tabankort, au sud d’Anefis. »Encore une fois, rappelle Jeune Afrique, « les affirmations de tous les protagonistes sont difficilement vérifiables dans ces zones reculées, où l’accès à des sources indépendantes est compliqué. »Le quotidien Aujourd’hui  au Burkina Faso voisin s’interroge : « Une centaine de kilomètres séparerait donc les Fama de Kidal, mais pourront-elles y entrer ? Car dans cette reconquête, beaucoup soupçonnent aussi beaucoup de propagande et ne croient guère à cette avancée des Fama. Et en l’absence de sources, on ne sait pas à qui se fier ! »En tout cas, « la victoire sur la coalition rebelle qui joue son va-tout, est loin d’être acquise, estime pour sa part Le Pays, toujours à Ouagadougou, surtout si on pense aux différents revers subis par l’armée malienne dans plusieurs localités du Nord et du Centre depuis la reprise des hostilités le mois dernier. Il est peu probable, en effet, que les Touaregs des régions septentrionales du Mali déposent les armes, malgré la maîtrise du ciel et la puissance de feu des forces terrestres maliennes, et abandonnent du coup leur proto-État de l’Azawad dans les mains des autorités de Bamako. »Une transition figée…Enfin, retour à Bamako, où le site Maliweb s’inquiète à propos du processus électoral actuellement au point mort…« La principale conséquence de la reprise de la guerre est le report de l’élection présidentielle prévue pour février 2024, pointe Maliweb. Cette décision annoncée récemment par le gouvernement de transition suscite des inquiétudes au sein des forces vives du pays. Plusieurs formations politiques estiment que ce report n’a fait l’objet d’aucune consultation avec la classe politique. Et certains acteurs sociopolitiques menacent même de descendre dans la rue, relève le site bamakois, pour contraindre le pouvoir à un remodelage de la Transition à compter de février 2024. "Nous ferons en sorte qu’un civil soit placé à la tête de la Transition à partir de cette date…", confiait la semaine dernière, un haut cadre de la CMAS, mouvement politique des proches de l’imam Mahmoud Dicko. Avec cette suspicion croissante, le pouvoir du Colonel Assimi Goïta pourrait se voir fragiliser au sein de l’opinion, estime encore Maliweb. Que deviendra alors l’impératif de l’union sacrée pour gagner la guerre contre les terroristes et leurs alliés ex-rebelles et contre l’hostilité de certains "partenaires occidentaux" ? Il appartient, conclut le site malien, aux autorités de la Transition d’ouvrir des concertations avec les forces vives du pays pour contribuer à lever tous les doutes. »
10/10/20234 minutes, 3 seconds
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À la Une: la guerre israélo-palestinienne vue d’Afrique

 Les pays africains réagissent en masse après l’attaque du Hamas samedi qui a fait plus d’un millier de victimes. Tout au long du week-end, les communiqués se sont succédé. Walf Quotidien au Sénégal en a recensé quelques-uns : « Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, met en garde contre « le danger d’une détérioration » de la situation dans la région. Il appelle les belligérants à 'faire preuve de la plus extrême retenue'. Quant au président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, dont le pays a renoué ses relations diplomatiques avec Israël, c’est avec « fermeté » qu’il condamne les attaques du Hamas tout en exprimant sa solidarité avec le peuple israélien. « Le Kenya maintient fermement que rien ne justifie le terrorisme qui constitue une menace grave à la paix et la sécurité internationale », écrit le président kényan, William Ruto. Le Maroc « exprime sa profonde préoccupation suite à la détérioration de la situation et au déclenchement des actions militaires dans la bande de Gaza et condamne les attaques contre les civils d’où qu’ils soient. »Autres réactions compilées par L’Infodrome en Côte d’Ivoire. Certains pays font entendre leur différence…  « L’Afrique du Sud considère que cette 'nouvelle conflagration découle de l’occupation illégale continue des terres palestiniennes, de l’expansion constante des colonies, de la profanation de la mosquée Al-Aqsa et des lieux saints chrétiens, ainsi que de l’oppression continue du peuple palestinien'. Pretoria insiste sur la nécessité d’un processus de paix crédible dans la région. (…) L’Algérie, pour sa part, condamne l’agression israélienne et souligne l’importance de protéger les droits du peuple palestinien. »En effet, rapporte le site algérien Algérie 360, le ministre des Affaires Étrangères Ahmed Attaf réaffirme « l’engagement de l’Algérie à soutenir la cause palestinienne jusqu’à ce qu’elle atteigne son objectif légitime, la création d’un État indépendant avec Jérusalem comme capitale. Il appelle également la communauté internationale à prendre des mesures concrètes pour mettre fin à l’agression israélienne et à garantir les droits du peuple palestinien. »Un thème repris par Le Quotidien d’Oran qui parle d’Israël comme d’une « entité d’occupation » ou encore d’une « identité sioniste » et qui parle du Hamas comme de la « résistance palestinienne »Alors, « le continent gardera-t-il son unité face au conflit ? », s’interroge Le Pays au Burkina Faso. « En Afrique, les réactions sont divergentes et l’on se demande si ce continent, qui est traditionnellement une base de soutien à la lutte du peuple palestinien, réussira à garder son unité face au conflit. Rien n’est moins sûr, répond le quotidien ouagalais. Le temps où l’Organisation de Libération de la Palestine et son leader, Yasser Arafat, étaient les invités vedettes des sommets de l’OUA, ce temps semble révolu. Les intérêts des États africains ont pris le dessus sur les droits du peuple palestinien à disposer d’un territoire pour mener une vie décente. Le Sénégal, on s’en souvient, en 2021, avait, en pareilles circonstances, mis de l’eau dans son vin dans le soutien au peuple palestinien. Fort heureusement, souligne encore Le Pays, face aux positions très tranchées, des pays africains comme l’Égypte, qui ont des liens historiques et géographiques avec le conflit israélo-palestinien, ont pris une position médiane et s’activent dans la médiation à ce conflit. »
10/9/20233 minutes, 55 seconds
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À la Une: le retrait de l'armée française au Niger

« Niger : les militaires français comme des coqs en cage !, titre WakatSera. Dans l’attente de trouver le modus operandi convenable pour aller voir ailleurs, voire retourner sur les bords de la Seine, le Niger devient comme une cage pour les militaires, estime le site d'information burkinabè qui ajoute : À la suite du Mali, du Burkina Faso et maintenant du Niger où l’air est devenu irrespirable pour elles, les forces françaises présentes au Sahel doivent chercher un autre gîte, si elles comptent demeurer en Afrique. » Mais rien n'est moins simple, à en croire Wakatsera, « car, même au Tchad où ils sont encore un millier, les militaires français sont de plus en plus dans le viseur de contempteurs les indexant comme forces d’occupation ».Préoccupations quotidiennes des Nigériens« Salaire des fonctionnaires, rentrée scolaire et prix des denrées alimentaires, Mourryaniger énumère les difficultés auxquelles est confrontée le nouveau pouvoir. Dans cette transition politique nigérienne marquée par l’insécurité terroriste et la crise sociopolitique et économique, sous une menace de guerre avec la France qui insiste pour rester au Sahel malgré son échec constaté, la mobilisation de tous est une nécessité absolue. La contribution des acteurs économiques est vitale, d’autant que cela peut calmer la population », estime Mourryaniger, qui se prononce pour « une diminution des taxes, voire une levée totale ou progressive de celles-ci, sur les denrées alimentaires ».Le Maroc et le mondial 2030La presse marocaine revient sur la décision de la Fifa d'attribuer une partie des matchs du Mondial 2030 au Maroc. Quels sont les critères de la Fédération internationale de football pour sélectionner les pays organisateurs ? Le Matin les énumère : « Il faut tout d’abord l’infrastructure nécessaire à l’accueil de la compétition, en particulier les sites clés. Ensuite, le cadre légal doit être établi. Enfin, l’ensemble des retombées sociétales et environnementales doivent être définies comme objectifs des candidats à l’organisation. » Et ce n'est pas une mince affaire : « Rien que pour l’infrastructure, chaque dossier de candidature doit présenter 14 stades, dont la moitié doit être déjà existante. »De son côté, l'Opinion croit savoir que « l'organisation de la Coupe du monde 2030 par le Maroc, "fait mal au régime algérien". Car, « jamais au grand jamais, deux pays voisins unis par les liens du sang, de l’histoire, de la langue, de la religion et du destin ne sont parvenus au stade de l’animosité et de l’inimitié comme le sont l’Algérie et le Maroc ». Et l'Opinion n'est pas tendre avec l'Algérie, en évoquant son bilan sur les terrains de foot et même au-delà. « Le football ne sourit pas aux dirigeants algériens. Champion d’Afrique en 2019 quelques mois avant l’avènement de "l’Algérie nouvelle", l’Algérie de la balle ronde s’est alignée sur celle de la diplomatie en collectionnant les échecs tant sur le terrain que dans les instances dirigeantes du football africain et mondial. »
10/6/20233 minutes, 22 seconds
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À la Une: la poursuite des combats dans le Nord-Mali

Avec des communiqués victorieux du pouvoir militaire à Bamako, repris en chœur par les sites d’information maliens. Ainsi Malijet affirme : « Des terroristes dans leur débande ont pris pour cible [hier matin, NDLR] des unités des forces armées maliennes en mouvement dans les secteurs d’Almoustarat (près de Gao) et Nampala (près de Niono). C'était sans savoir la réaction immédiate des forces armées maliennes de sécurité. Les FAMa ont mis en déroute les assaillants, revenus lors d’un accrochage suivi de tirs d’obus. Ensuite, deux autres pickups des terroristes ont été neutralisés dans la même matinée dans cette zone de Nampala. Par ailleurs, [toujours hier, NDLR] les forces terrestres en appui avec les vecteurs aériens des FAMa ont détruit des groupes terroristes qui avaient pris pour cible les installations du barrage de Taoussa à l’ouest de la ville de Gao. »Impossible bien sûr de vérifier ces informations car aucun journaliste indépendant n’étant sur place.600 militaires maliens et mercenaires russesToutefois, Jeune Afrique apporte des précisions sur la colonne de l’armée malienne actuellement en route vers Kidal. « Une colonne d’environ 115 véhicules qui a quitté Gao lundi. Selon nos informations, pointe le site panafricain, la colonne serait composée de véhicules blindés légers et de pick-up. À leur bord, près de 600 militaires maliens et mercenaires du groupe Wagner qui, selon un officier, auraient même "pris la direction de l’opération". Entre 150 et 200 de ces paramilitaires (russes) chemineraient en effet en tête du convoi, aux côtés des Bérets rouges (les commandos parachutistes). La colonne bénéficie en outre d’un appui aérien de l’armée de l’air, notamment des drones Bayraktar TB2 (de fabrication turque) basés à Gao ».Mercredi matin, précise encore Jeune Afrique, cette « colonne FAMa-Wagner se trouvait entre les localités de Tarkint, Tabrinchat et Almoustarat, à environ 170 kilomètres au sud-ouest de Kidal, où sa progression a été freinée par des combattants du CSP. Selon un militaire malien, le convoi y aurait (en effet) essuyé des tirs d’obus. Une source sécuritaire parlait, elle, d’"échanges de tirs à l’arme lourde" depuis la veille au soir ».Double frontL’armée malienne doit faire face à deux adversaires : les ex-rebelles touaregs du CSP et les jihadistes, notamment du GSIM, la filiale d’al-Qaïda au Sahel.En effet, relate Le Monde Afrique, « les islamistes ont tiré des obus sur l’aéroport de Tombouctou le 30 août, le camp militaire de Gao a été ciblé le 8 septembre. Dernier assaut revendiqué, avant-hier : une attaque à l’engin explosif contre la colonne de l’armée malienne qui progresse dans le Nord (…). Onze ans après le début de la guerre dans le nord du Mali, al-Qaïda et le CSP-PSD sont à nouveau en guerre contre le même ennemi : l’État. »Et Le Monde Afrique de s’interroger : « Une alliance serait-elle sur le point de renaître ? "Nos états-majors sont autonomes, chacun revendique ses actions et a son propre mode opératoire", rétorque Attaye Ag Mohamed, un des cadres du CSP-PSD. Mais il l’admet : "aujourd’hui, le GSIM ne nous attaque pas et nous n’irons pas le chercher. Il n’y a pas d’accord entre nous pour le moment, mais rien n’est exclu". Plusieurs sources sécuritaires et diplomatiques soutiennent que depuis la reprise des hostilités, les actions des deux groupes convergent, certains affirmant, sans toutefois en apporter la preuve, que la CMA a collaboré à plusieurs reprises avec le GSIM ces dernières années, concluant par endroits des pactes de non-agression, échangeant du renseignement et parfois même des combattants. »Protéger Bamako ?En tout cas, si Bamako est passé à la contre-offensive dans le nord, c’est aussi pour verrouiller le centre du pays et éviter que le CSP et les jihadistes s’approchent de la capitale. C’est du moins le point de vue du quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou. « Le CSP et les terroristes qui se sont attaqués il y a une semaine au camp de Dioura, lorgnent Bamako. En effet, Dioura est au centre du pays. Est-ce désormais, s’interroge Aujourd’hui, le point de bascule de cette guerre ouverte FAMa-Wagner-CSP-terroristes ? On en a l’impression, répond le quotidien ouagalais. Manifestement, il y a un vide que même avec l’armement acquis par le Mali et leur hardiesse, les FAMa et Wagner auront des difficultés à combler. Une telle horde avait été stoppée à Sévaré en 2013, rappelle Aujourd’hui, par (l’opération militaire française) Serval. »
10/5/20234 minutes, 3 seconds
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À la Une: la guerre au nord du Mali

La bataille fait rage depuis ces dernières semaines dans le septentrion malien entre les Forces armées maliennes (FAMa) et la rébellion touarègue.« Bourem le 12 septembre. Léré, le 17. Dioura et son camp militaire, le 28. Et enfin Bamba, dimanche dernier. Dans le nord du Mali, pointe Jeune Afrique, le rythme des affrontements qui opposent l’armée malienne et la rébellion s’accélère. Les heurts sporadiques du début du mois d’août ont rapidement laissé place à une offensive de grande envergure menée par les mouvements signataires contre les positions des forces armées maliennes. (…) La dernière attaque en date, précise Jeune Afrique, a donc eu lieu dimanche dernier, à Bamba. Tôt dans la matinée, les pick-up du CSP-PSD, le Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement, ont fondu sur le camp militaire de cette commune de la région de Gao. Les mouvements touaregs assurent désormais en avoir pris le contrôle et récupéré au passage plusieurs véhicules appartenant à l’armée, laquelle s’est contentée d’évoquer "des combats intenses contre des terroristes". »Objectif : KidalDu coup, Bamako a décidé de contre-attaquer. Depuis lundi, un important convoi de l’armée malienne est parti de Gao dans le nord du pays direction Kidal, encore plus au nord, fief de la rébellion touareg. Apparemment, une centaine de véhicules des FAMa, les Forces armées maliennes appuyés par des mercenaires russes de Wagner. Objectif : reprendre le contrôle de la région, notamment les camps de la Minusma, la mission de l’ONU au Mali, actuellement sur le départ.« Sans communiquer sur leur nombre, relève encore Jeune Afrique, les rebelles assurent avoir mis en place un dispositif militaire important pour défendre Kidal, mais aussi les villes de Tessalit et d’Aguelhok, dans l’extrême-nord du pays. À la mi-journée lundi, le convoi de l’armée avait atteint les environs de Tin Aouker, à quelque 70 km au nord de Gao, se rapprochant des lignes de défenses du CSP. L’affrontement pourrait être imminent "si les FAMa continuent d’avancer", assure un combattant des mouvements qui met aussi en garde : "Ils sont attendus". »Guerre des communiquésÀ Bamako, le pouvoir militaire enchaîne les communiqués guerriers. « Nous sommes en guerre », affirme le colonel Souleymane Dembelé, directeur de l’Information et des Relations publiques des Armées, dans un communiqué repris notamment par Maliweb. « Toutes les emprises qui seront rétrocédées par la Minusma vont être occupées par les forces armées maliennes, que ce soit à Kidal ou ailleurs », assure-t-il encore.Commentaire du Témoin à Bamako : « Avec cette reprise des hostilités, il faut espérer que la montée en puissance de l’armée, tant chantée, finira par avoir définitivement raison de cette rébellion, et ce, sans exactions irréparables sur d’innocentes populations. »Fake newsDans le même temps, relève WakatSéra au Burkina Faso, « la guerre de la communication, notamment des fake news, est intense sur les réseaux sociaux. Des images sorties de leur contexte, et surtout de leur temps, pullulent et polluent internet. Qu’elles soient publiées par l’armée malienne ou diffusées par les Touaregs de l’Azawad, ces vidéos et photos, partagées sans retenue et sans limite, sont loin de refléter la réalité sur le terrain. Toutefois, leurs publications à la chaîne, démontrent à souhait la détermination des uns à reconquérir Kidal et des autres à continuer à en demeurer les maîtres incontestés ».Les civils au milieu« Finalement, soupire le Pays, toujours à Ouagadougou, ce que certains redoutaient semble arriver ! La reprise des hostilités entre l’Armée malienne et les rebelles Touaregs ». Et « ce sont les populations civiles qui payeront un lourd tribut, déplore le quotidien burkinabè. Une population qui souffre déjà des affres de cette guerre depuis des décennies. Qui plus est, (…) les groupes armés islamistes annoncent un blocus sur certaines villes du pays. Encore plus grave, il n’existe plus de force tampon qui pourrait s’interposer pour éviter le pire. C’est pourquoi, estime Le Pays, il est temps pour les frères ennemis maliens, qu’ils soient du nord, du sud, de l’est ou de l’ouest, de se parler pour trouver une solution durable à la malienne. Car, s’il y a guerre, ce ne sont ni les Algériens, ni les Français, ni les Burkinabè, ni les Nigériens, et encore moins les Russes qui vont mourir, mais bien des Maliens. »
10/4/20234 minutes, 1 second
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À la Une: Denis Mukwege peut-il «réparer» la RDC?

Le célèbre gynécologue congolais, prix Nobel de la Paix, surnommé « l’homme qui répare les femmes », « est-il en mesure de réparer son propre pays en proie aux guerres, à la corruption et à la prédation depuis bientôt 30 ans ? Denis Mukwege est-il l’homme de la situation ? » Interrogation portée par le site spécialisé sur la RDC Afrikarabia.En tout cas, « la rumeur n’en est plus une, pointe Jeune Afrique. Arrivé hier poings levés sous les hourras de ses partisans à la paroisse Fatima, à Kinshasa, Denis Mukwege a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle [de décembre, NDLR]. "Demain sera tard", a-t-il lancé sous les applaudissements du public. "J’y vais maintenant !" Le médecin congolais, qui s’exprimait devant une grande affiche le présentant comme "le choix du peuple", est longuement revenu sur les raisons qui ont motivé sa décision. "Notre pays est devenu la honte du continent", n’a pas hésité clamer le fondateur de l’hôpital de Panzi. Fustigeant "les rapaces qui font main basse sur les richesses de la RDC", Denis Mukwege a dressé un bilan très critique de l’administration Tshisekedi, l’accusant d’avoir "préparé la fraude" au lieu de "préparer un bilan" ».En effet, complète le site congolais Actualité CD, dès janvier dernier, Denis Mukwege « appelait à une "révolution démocratique" menée par la base. Selon lui, cette révolution implique que la population congolaise se mobilise pour voter massivement et s’assure que ses votes soient respectés. Il avait insisté sur la nécessité d’un changement radical, déplorant que la RDC soit encore embourbée dans un système de prédation au lieu d’une véritable gouvernance ».Vers une alliance de l’opposition ?Alors « l’homme qui répare les femmes » peut-il créer la surprise dans cette course à la présidentielle ? « Côté face, répond Afrikarabia, le prix Nobel coche toutes les cases du candidat idéal : issu de la société civile, intègre, multi-récompensé pour son action en faveur des droits de l’homme (…) et sans compromission avec les différents pouvoirs. Depuis plus de 30 ans, il soigne les femmes victimes de viols et de mutilations sexuelles dans son hôpital de Panzi. Son travail est reconnu dans le monde entier, et sa candidature retiendra l’attention des médias internationaux (…). Côté pile, poursuit Afrikarabia, Denis Mukwege est un novice en politique, sans parti structuré et sans véritable ancrage national. À trois mois du scrutin, sa déclaration tardive lui laisse peu de temps pour battre campagne. »Mais « le vrai défi du docteur Mukwege, relève encore Afrikarabia, sera d’être en mesure de recoller les morceaux d’une opposition morcelée. Sa candidature vient en effet se rajouter à celle de Martin Fayulu et Moïse Katumbi, deux poids lourds de l’opposition, sans compter les deux anciens Premiers ministres Matata Ponyo et Adolphe Muzito, eux aussi sur la ligne de départ. Dans un scrutin à un (seul) tour, seule une grande alliance de l’opposition, derrière un candidat unique, serait en mesure de battre le président sortant ».Peu de chances ?Le quotidien Aujourd’hui au Burkina Faso n’y croit pas un seul instant. Pourquoi ? « Parce qu’il n’a pas d’appareil rodé, même s’il est soutenu par une coalition, l’Alliance des Congolais pour la refondation de la Nation, et par une organisation de la société civile, l’Appel patriotique. Mais que pèsent ces deux structures face à la majorité présidentielle de Félix Tshisekedi, qui veut rempiler ? Quelles chances du docteur face aux vieux caïmans du fleuve Congo que sont les Katumbi, Muzito, et autre Fayulu ? Minces, car la popularité dont il jouit, n’est pas forcément transposable sur le terrain fangeux de la politique, domaine par excellence des peaux de banane et autres chausse-trappes ! »Un climat politique tenduEn tout cas, constate Le Point Afrique, « concrètement, sur le terrain, le climat politique s’est tendu : manifestations de l’opposition et des mouvements pro-démocratie interdites quand elles ne sont pas réprimées dans la violence comme récemment à Goma, harcèlement judiciaire de certains opposants, journalistes incarcérés, et toujours plus de victimes dans les conflits à l’est du pays. (…) À quatre mois des élections, les jeux sont loin d’être faits, estime encore Le Point Afrique, même si des sondages s’emploient à tenter de donner des tendances (plutôt favorables à Félix Tshisekedi). Au regard du contexte et de la multiplicité des facteurs qui peuvent intervenir dans le processus menant à l’élection d’un président dans un pays complexe comme la RD Congo, la prudence semble de mise ».
10/3/20234 minutes, 28 seconds
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À la Une: les candidats à la présidentielle en RDC sur la grille de départ

« Encore quelques jours (jusqu’au 8 octobre) pour que les Congolais soient définitivement fixés sur les noms de ceux qui vont postuler pour diriger leur pays durant les cinq prochaines années », s’exclame Le Nouvel Observateur à Kinshasa. Le scrutin présidentiel aura lieu le 20 décembre. Et la liste des candidats s’allonge.Après Matata Ponyo, Constant Mutamba, Rex Kazadi et Adolphe Muzito, c’est le président sortant qui a annoncé sa candidature dimanche 1er octobre. « Sans surprise, Félix Tshisekedi investi candidat de l’Union sacrée », titrent les sites congolais Cas-Info, Objectif Infos ou encore Actualité CD. « La majorité des partis politiques et regroupements membres de l’Union Sacrée, relève Cas-Info, ont déjà officiellement annoncé leur soutien à la candidature de Félix Tshisekedi, notamment l’UDPS, le MLC, et l’UNC. »Du côté de l’opposition, poursuit le site congolais, « l’opposant Martin Fayulu a annoncé qu’il déposerait (bientôt) sa candidature, tandis que le dépôt de candidature de Moïse Katumbi est également attendu. De plus, la décision du prix Nobel (de la Paix) Denis Mukwege reste en suspens. »L’opposition en ordre disperséEn ce qui concerne Martin Fayulu, l’opposant a donc « mis fin au suspense », pointe Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC. En effet, « depuis juin dernier, beaucoup se demandaient si le candidat malheureux de la présidentielle de 2018 n’avait pas décidé de jeter l’éponge et de boycotter le scrutin dont il juge le fichier électoral frauduleux et la Commission organisatrice tout acquise à la réélection de Félix Tshisekedi ». Il avait d’ailleurs « demandé à son parti de ne pas présenter de candidats aux législatives nationales et provinciales. Depuis cette date, l’opposant laissait planer le doute sur sa candidature à la présidentielle ».Samedi donc, confirmation : Martin Fayulu sera bien candidat. Et il « a dû faire preuve d’une certaine inventivité, note Afrikarabia, pour justifier sa candidature à la présidentielle, alors qu’il a privé d’élection les cadres de son parti ».En tout cas, poursuit le site, « Martin Fayulu sait que rien n’est encore joué à trois mois du scrutin. (Le docteur) Denis Mukwege est en passe de franchir le Rubicon et de se déclarer (ou pas) lundi. Moïse Katumbi devrait également finaliser sa candidature en début de semaine. Se jouera, alors, le temps des alliances avec les autres candidats de l’opposition, bien conscients qu’en multipliant les candidatures, ils offrent un boulevard à Félix Tshisekedi dans un scrutin à un seul tour. Reviendra, sans doute, sur la table l’éternel débat d’un très hypothétique candidat unique de l’opposition, seule solution pour tenter de battre le président Félix Tshisekedi, dont son seul adversaire n’est pas l’opposition, mais son bien maigre bilan. »Denis Mukwege va-t-il brouiller les cartes ? Justement, alors que l’opposition aborde cette présidentielle en ordre dispersé, « Denis Mukwege va-t-il brouiller les cartes ? », s’interroge Le Nouvel Observateur à Kinshasa. « Le prix Nobel de la paix 2018, vierge politiquement, est objectivement parlant le candidat idéal pour les Congolais », estime le bi-hebdomadaire. « Cependant, la grande difficulté pour lui est l’absence d’une structure politique qui pourra le soutenir en cas de victoire. »Toutefois, « l’homme est d’une popularité indéniable, assure Le Nouvel Observateur. Il est capable de surprendre ceux qui se croient déjà vainqueurs parce qu’ils organisent les élections. (…) On se souvient, rappelle le journal, qu’en décembre de l’année dernière, l’ancien Premier ministre Matata Ponyo, l’opposant Martin Fayulu et Denis Mukwege avaient publié une déclaration commune contre l’actuel président et son gouvernement. Dans cette tribune de 20 pages intitulée "il n’est jamais trop tard pour bien faire", les trois personnalités avaient dépeint un sombre tableau de la situation en RDC. »Enfin, autre opposant et non des moindres, « Moïse Katumbi déposera sa candidature à la présidentielle en début de semaine », affirme notamment Le Congo Libéré. « Vendredi, de retour du Kongo Central, dernière étape de sa tournée des provinces entamée au début du mois, Moïse Katumbi a fait un stop à Kinshasa », note le site congolais, « avant de partir à Lubumbashi où il a assisté samedi à un match du TP Mazembe, dont il est le président. » Et il sera de retour dans la capitale en début de semaine, donc, avec la ferme intention de se joindre au bal des prétendants.
10/2/20234 minutes, 12 seconds
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À la Une: au Mali, interrogations sur le report de la présidentielle

Le premier tour devait se tenir le 4 février 2024, avant d’être repoussé sine die par le gouvernement de transition officiellement pour des raisons techniques.MaliActu déplore un « coup dur pour le pays, qui se dirige vers une nouvelle prolongation de la transition » en cours depuis décembre ».MaliWeb de son côté décortique « un scénario prévisible » : celui d’un vote « techniquement impossible à organiser aux dates initialement convenues avec la Cédéao », surtout après le décalage du référendum constitutionnel prévu le 19 mars et qui s’était finalement tenu le 18 juin 2023 – référendum qui a accru les pouvoirs du chef de l’Etat malien.Les deux médias s’accordent sur un constat : « il faudra convaincre la Cédéao et la communauté internationale du bien-fondé de ce report »… une tâche nécessaire pour maintenir la pression sur le gouvernement malien en vue d’élections libres et transparentes, toujours selon Mali Actu.Ce report qui provoque de vives réactions à Bamako selon Jeune Afrique. Le média panafricain raconte la vague de protestations de plusieurs partis politiques, à l’image de l’Appel du 20 février qui fustige une transition qui « n’a que trop duré » avec de « graves conséquences sur une population déjà meurtrie »Une population meurtrie à l’image des survivants du TombouctouMaliActu  s’émeut des témoignages des rescapés de cette attaque djihadiste contre le bateau qui naviguait sur le fleuve Niger. C’était le 7 septembre dernier, plus de 60 morts. Un attentat revendiqué par le Jnim, le groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans.« Seules nos larmes peuvent exprimer notre chagrin » pleure cette survivante qui dit « avoir enterré tellement de corps qu’elle ne peut plus en compter le nombre ». Un autre survivant y parle de ce nourrisson de moins de 40 jours qui a perdu tous ses proches dans l’attaque.Le deuil et les larmes aussi dans l’ouest du NigerOù au moins douze soldats sont morts hier à Kandadji dans la région de Tillabéri : sept militaires tués dans une attaque attribuée à des djihadistes, cinq autres morts dans un accident de la route alors qu’ils se rendaient sur les lieux.D’après les décomptes du Monde Afrique, il s’agit de la deuxième attaque la plus meurtrière depuis le coup d’Etat du 26 juillet dernier, putsch justifié par « la dégradation de la situation sécuritaire ».Vu du Burkina, WakatSera tance « les putschistes installés dans les lambris dorés de la présidence à Niamey » pendant que les terroristes, eux, « mettent à profit le nombre réduit de militaires » sur le front… pour le site d’info « la sauvegarde du pouvoir pour des intérêts personnels et égoïstes a pris le pas sur la défense du territoire et des populations. »Des réactions aussi après le retour en France de Sylvain Itté…L’ex-ambassadeur français au Niger a donc fait son retour « inévitable », d’après Le Monde Afrique, avant-hier dans la capitale française… le journal burkinabè Le Pays en roule des yeux : « Tout ça pour ça » après des semaines de bras de fer entre Paris et Niamey. Les nouvelles autorités nigériennes en sortent donc victorieuses selon le journal qui juge que la France est « la queue basse » et « plus affaiblie que jamais au Sahel ». Pour Le Pays, l’ancienne puissance coloniale « récolte ce qu’elle a semé après son intervention en Libye qui a ouvert les portes aux groupes armés actifs dans la région ».Autre présidentielle, autres interrogations en République démocratique du Congo Pour Le Point Afrique, la dernière ligne droite vers le scrutin du 20 décembre est loin d'être un long fleuve tranquille. D'abord car le temps presse : le bureau d'enregistrement des candidatures va fermer le 8 octobre, dans un peu plus d'une semaine.Le sortant Félix Tshisekedi brigue un second mandat, et veut mettre toutes les chances de son côté selon le magazine. Le Point Afrique dépeint ainsi le parti présidentiel l'UDPS comme une machine de guerre tournée vers cet objectif.Le Point qui estime toutefois que ce plan peut être semé d'embuches notamment car les adversaires s'annoncent nombreux... et ce même si les opposants déjà identifiés de Félix Tshisekedi, Martin Fayulu, Moïse Katumbi ou encore le docteur Denis Mukwege ne se sont pas encore officiellement déclarés.Autre inquiétude du Point Afrique : le climat politique délétère à l'approche du scrutin avec les manifestations de l'opposition et des mouvements pro-démocratie interdites ou réprimées, le harcèlement judiciaire de certains opposants, ou de journalistes, sans parler de l'insécurité à l'Est du pays.Des incertitudes, des tensions : « les jeux sont donc loin d'être faits » pour la présidentielle congolaise.
9/29/20233 minutes, 54 seconds
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À la Une: une manœuvre de déstabilisation au Burkina Faso…

C’est ainsi que le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, a qualifié mercredi 27 septembre dans la soirée l'action de plusieurs officiers qui ont, semble-t-il, tenté de s’emparer du pouvoir. Tout a commencé par une rumeur qui s’est propagée par les réseaux sociaux, pointe le quotidien Aujourd’hui. « Dans la nuit de mardi à mercredi, ceux qu’il convient de nommer 'les gardiens naturels' d’IB (Ibrahim Traoré) et de la Transition ont sonné le tocsin à partir de plusieurs coins de la capitale Ouagadougou. Ces ''IB boys'', ces veilleurs, ont donc, via la Toile, appelé les Ouagalais à sortir dans les rues car, d’après eux, un putsch était en branle contre IB. Un neveu du président Alassane Ouattara, Bamory – c’est son nom –, qui travaille à Ouaga, a même été indexé comme finançant ledit coup d’État, en complicité avec des militaires ! Ce dernier a démenti, relève le journal, disant n’être concerné ni de près ni de loin par cette affaire. »Plusieurs officiers aux arrêts, d’autres en fuiteEn tout cas, poursuit Aujourd’hui, « la stratégie a marché, puisque plusieurs centaines de pro-IB sont sortis, klaxonnant dans les rues et publiant des propos où les ennemis de la Transition étaient fustigés, et mettant en garde tous ceux qui grenouilleraient pour renverser IB ».La rumeur était semble-t-il fondée, pointe encore Aujourd’hui, puisque mercredi soir, « on apprenait par l’Agence d’information du Burkina que plusieurs conjurés, des officiers, étaient aux arrêts, et d’autres en cavale. Il y a bel et bien eu, conclut le quotidien burkinabé, tentative de déstabilisation du MPSR II à cinq jours de son premier anniversaire. »Le site d’information WakatSéra précise pour sa part que, d’après le parquet militaire burkinabè, « six officiers sont impliqués dans cette ''tentative avérée de coup d’État'' : quatre ont été mis aux arrêts et deux sont en fuite ».Rappelons que récemment, Jeune Afrique  avait publié des articles évoquant justement des tensions au sein de l’armée burkinabé. Ce qui lui a attiré les foudres de la junte qui a ordonné lundi la suspension de tous les supports, papier et numérique, de Jeune Afrique au Burkina Faso.Les circonstances du crash de l’Iliouchine à GaoJeune Afrique qui a par ailleurs mené l’enquête à propos des images qui ont largement circulé sur internet : celles du crash d’un avion militaire sur l’aéroport de Gao au Mali.« La vidéo dure un peu moins d’une minute, relate Jeune Afrique. On y aperçoit un Iliouchine 76, un avion-cargo de fabrication russe, se poser sur la piste de l’aéroport de Gao. Mais son atterrissage est trop tardif et trop rapide. L’appareil arrive à grande vitesse en bout de piste, heurte des plots en béton, puis s’écrase et explose à quelques dizaines de mètres du tarmac. Quatre jours après ce dramatique accident, survenu le 23 septembre dans la plus grande ville du nord du Mali, les autorités maliennes n’ont fourni aucune explication officielle. Et pourtant : cet avion portait les couleurs de l’armée de l’air malienne et était immatriculé en tant que tel. Selon une source sécuritaire malienne, précise encore Jeune Afrique, huit passagers – sept mercenaires du groupe Wagner et un militaire malien – se trouvaient à bord de ce vol logistique en provenance de Bamako, chargé d’acheminer du matériel militaire et de l’armement à Gao. Trois d’entre eux (dont le militaire malien) sont morts, les autres sont blessés plus ou moins grièvement. »Questions fondamentales…Enfin, à lire dans Le Monde Afrique, cette analyse du directeur régional Afrique de l’Est à l’Institut d’étude de sécurité, Paul-Simon Handy, sur les revers français au Sahel.« C’est l’occasion pour la France, dit-il, de se poser des questions fondamentales : quels sont ses intérêts en Afrique ? Comment justifier la présence de bases militaires aujourd’hui ? Pour protéger qui ? La France doit apporter des réponses claires, au-delà d’un discours moralisateur sur la défense de la démocratie, lui-même pétri de contradictions. On veut consolider l’État de droit tout en défendant parfois des régimes controversés, comme au Tchad. (…) La zone francophone est traversée par une lame de fond qui mêle répulsion et attirance, pointe encore le chercheur. On insulte la France sur les réseaux sociaux le soir et, le lendemain, on demande un visa à l’ambassade de France. On dit soutenir Vladimir Poutine mais on ne va pas tenter de migrer en Russie. Il y a une forme de schizophrénie symptomatique d’un moment postcolonial qui n’est pas achevé. »
9/28/20234 minutes, 2 seconds
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À la Une: la catastrophe de Derna, des années de négligence et de corruption…

« Deux semaines après le passage du cyclone Daniel, la ville Derna en Libye n’est que douleur, constate l’envoyé spécial du Monde Afrique. La population est livrée à elle-même, physiquement et psychologiquement, et se retrouve aux prises avec des institutions en faillite dans un pays fracturé entre deux gouvernements qui se dédouanent de toute responsabilité face au drame. Celui de l’Ouest, reconnu par la communauté internationale, et celui de l’Est, l’un et l’autre disposant de leur administration propre et de leurs milices, rendant plus complexe une coordination des aides. De fait, constate Le Monde Afrique, c’est sur les épaules d’une armée de volontaires civils, venus de tout le pays, en convois formés depuis des villages et des villes, qu’ont reposé les opérations de secours. Avec pour seuls moyens leurs mains nues et leurs pelles pour creuser une mer de boue et de décombres, à la recherche de survivants et de corps. Errant dans les rues, traumatisés, les rescapés en sont, eux, réduits à attendre des nouvelles de leurs proches, emportés dans les flots par milliers ».Un très lourd bilanCombien de morts ? 10 000 ? 15 000 ? 20 000 ? Impossible de le savoir… « Alors que le bilan officiel n’évolue qu’à la marge depuis une semaine – 3 875 morts affirmaient les autorités lundi –, on continuait ici à inhumer des dizaines d’anonymes, constate encore Le Monde Afrique. (…) Les zones d’ombre qui entourent le bilan et la volonté des autorités de l’Est de contrôler l’information et d’interdire l’accès à certains endroits ne cessent d’alimenter la colère sur place. "4000 morts ? Mais de qui se moque-t-on ?", s’indigne un membre d’un comité de quartier de Derna, tentant de déblayer les rues avec de maigres moyens ».Aucun entretien…Autre sujet de colère, pointe Le Monde Afrique : l’abandon, depuis des années, de l’entretien des barrages qui ont cédé : « leur histoire récente raconte des années de négligence et de corruption. La direction des travaux hydrauliques avait signalé des fissures dès 1998. En 2021, un audit avait démontré que les deux barrages n’étaient pas entretenus, malgré l’allocation régulière de fonds à cet effet. Le procureur général a ordonné, il y a deux jours, le placement en détention provisoire de huit responsables, dont le maire de la ville ». « Ces huit personnes, précise Jeune Afrique, qui occupent ou ont occupé des postes à responsabilité au sein du département des ressources hydrauliques ou celui de la gestion des barrages en Libye, sont soupçonnées, entre autres, de "mauvaise gestion" et de "négligence" ».« Libye : les assassins de Derna »Le Point Afrique s’indigne également avec ce titre sans ambiguïté : « Libye : les assassins de Derna ». « La corruption tue, s’exclame le journal. Les événements de Derna, dans l'est de la Libye, en attesteront pour l’éternité. On pourra construire tous les monuments aux morts, les plus grandioses, les plus éloquents, qu’il restera ad vitam la trace avilie de la corruption humaine ».Et « quand la foule de Derna a demandé à pleins poumons la "pendaison" pour "ceux qui ont volé ou trahi" (ou les deux), les maîtres de l’Est ont fort peu goûté la menace, relate Le Point Afrique. Face à cette lame de fond, cette fois-ci humaine, le clan Haftar a répondu avec son attitude favorite : la brutalité. Internet s’est éteint, les téléphones ont subitement manqué de réseaux, les journalistes ont été priés d’aller voir ailleurs si le sable était plus chaud, des activistes et des voix critiques ont été arrêtés. La bonne vieille méthode. Le maréchal Haftar et ses enfants règnent dans l’Est libyen. Ce militaire se comporte comme un seigneur de guerre, soupire encore Le Point Afrique, affranchi de toutes règles, sinon les siennes. (…) L’aide internationale pour la reconstruction de Derna est censée passer par lui, via son fils Saddam "chargé" de gérer la crise humanitaire. Des milliards de dollars sur lesquels ces seigneurs de guerre risquent de prélever leur dîme en toute impunité ».
9/27/20234 minutes, 8 seconds
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À la Une: la junte malienne reporte la présidentielle

Les militaires au pouvoir à Bamako ont annoncé hier le report de l’élection présidentielle qui était censée avoir lieu en février prochain. On ne sait pas encore quand le scrutin se tiendra. Pourquoi ce report ? Eh bien pour des « raisons techniques », expliquent les autorités maliennes. D’après le porte-parole du gouvernement, cité par le site Maliweb, « ce léger report de la présidentielle est dû à la "prise en otage" de la base de données électorale par le prestataire Idemia, une société française ». Cette société française réclamerait 5 milliards de FCFA à l’État malien. Le porte-parole du gouvernement affirme encore que « des démarches administratives sont en train d’être effectuées dans les plus brefs délais pour permettre le basculement de la base de données nationales sur un autre système qui sera exclusivement contrôlé par le Mali. Lequel, déclare-t-il, ne risquerait ainsi plus de vol de données, ni de "prise d’otage" ».Pour sa part, dans une réaction transmise à l’Agence France-Presse hier soir et reprise notamment par Le Monde Afrique, la société Idemia assure « qu’il n’existe "pas de litige en cours" avec les autorités maliennes et qu’il n’y a "plus de cadre contractuel en vigueur" entre le groupe et le ministère malien de l’Administration territoriale et de la décentralisation, "en raison du non-paiement des factures" ».La France, un bouc-émissaire un peu trop facile ?La presse burkinabé, au ton souvent tranchant, est plutôt circonspecte : « il fallait le prétexte infaillible à la mode : faire porter une fois de plus à la France une faute lourde, s’exclame le site d’informationWakatSéra. Le bouc émissaire n’a pas été difficile à trouver ! (…) Ainsi, dès que la France est mise au pilori, les prétextes pour rallonger la transition sans fin, passent comme lettre à la poste ». Résultat, pointe encore WakatSéra, « le bail de la transition se poursuit pour le patron de Bamako qui a encore de beaux jours devant lui, que ce soit en président de la transition ou comme président élu, la société civile contestatrice n’ayant pas l’onction de la junte et les partis politiques n’ayant plus voix au chapitre. Le boulevard sera ainsi ouvert pour Assimi Goïta pour devenir président civil après avoir été président militaire ».Assimi Goïta en position de force à la présidentielle ?Très critique également le quotidien Aujourd’hui, toujours à Ouagadougou… « Assimi Goïta sera-t-il candidat à cette présidentielle (…) ? On sait que la nouvelle Loi fondamentale le permet, et sauf séisme au bord du Djoliba, il fera tomber la tenue bariolée pour se présenter (…). Et cela pose problème, car, il sera juge et partie, et il ne peut perdre cette élection ». Et puis autre problème concernant le scrutin présidentiel, pointe encore Aujourd’hui : « la Transition ne dit pas comment opérer avec une situation sécuritaire très mauvaise au Nord, au Centre et à l’Est du Mali, qui risque encore de se dégrader avec le vide laissé par Barkhane, et la Minusma- les Fama et Wagner peinant à contrer la CMA, désormais en guerre ouverte, ainsi que l’EIGS et le GSIM. Comment les électeurs vont voter, notamment les déplacés internes ? Kidal, par exemple, sera-t-il une circonscription électorale ? Et quid de Tombouctou et Gao, récemment les cibles d’estocades jihadistes qui ont fait près de 60 victimes civils et militaires ? »Repli militaire français au Bénin ?À la Une également le Niger, avec les suites de l’annonce avant-hier soir par Emmanuel Macron du départ de l’ambassadeur français sur place et du retrait progressif des troupes françaises… D’après le site d’information Mourya Niger, les soldats français pourraient se replier au Bénin. « Le Benin, affirme Mourya, est déjà dans une phase avancée de construction d’une base militaire française près de la ville de Kandi. Même si le gouvernement de Patrice Talon tente de démentir l’information, il reconnaît que des instructeurs militaires français, belges et américains sont à Kandi pour renforcer la capacité des forces béninoises. » Tout cela, souligne le site nigérien, avec « la bénédiction du président Talon qui confirmerait ainsi son rapprochement avec la France. D’autant, affirme encore Mourya Niger, que l’argument justificatif reste à portée de main, avec la progression des groupes terroristes du Sahel vers les pays du golfe de Guinée, notamment le Benin, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo. »
9/26/20234 minutes, 17 seconds
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À la Une: la France poussée vers la sortie au Niger…

« Après deux mois de bras de fer avec la junte nigérienne, relève Le Monde Afrique, Emmanuel Macron (donc) a annoncé, hier, le retour en France "dans les prochaines heures" de l’ambassadeur français à Niamey, et le retrait des troupes françaises d’ici la fin de l’année ». Dans la soirée, le régime militaire nigérien au pouvoir a salué l’annonce du président français : « ce dimanche, nous célébrons la nouvelle étape vers la souveraineté du Niger. C’est un moment historique qui témoigne de la détermination et de la volonté du peuple nigérien ».Macron et « ses lunettes en bois »Ce matin la presse de Niamey emboîte le pas des militaires… « Enfin, Emmanuel Macron arrête son déni de réalité au Sahel (…) », lance le site Mourya Niger. « Comme toujours, le président français a usé de lunettes en bois pour ne pas regarder la réalité en face » et maintenir « l’illusion d’un Sahel en ébullition conquis sans réfléchir, alors même que les relations se dégradaient de jour en jour » avec Paris qui persistait « dans une diplomatie obsolète et moribonde ». Pour le site d’information nigérien TamTam Info, « c’est une grande victoire pour le peuple sahélien déterminé à recouvrer toute son indépendance ».Laisser les Nigériens décider de leur sortWalfQuotidien est également sans concession : « Macron cède enfin face au général Tiani », titre le quotidien sénégalais. « Face aux tergiversations de la Cédéao entretenues par la peur d’une intervention militaire pour "rétablir" Mohamed Bazoum dans ses fonctions, et face la fermeté des juntes burkinabé et malienne, la France a compris qu’il n’y avait rien d’autre à faire que de laisser les Nigériens décider de leur sort. (…) Ce retrait, estime encore Walf Quotidien, pourrait marquer la fin de la lutte contre le terrorisme pour la France. Un prétexte que Paris a toujours défendu pour maintenir ses troupes au Sahel. Des troupes finalement considérées, à tort ou à raison, comme des forces d’occupation étrangères. Avec cet énième revers, la France voit son influence et sa puissance se réduire comme peau de chagrin en Afrique de l’Ouest en particulier et en Afrique de manière générale ».Vers un « modus vivendi » ?« Apaisement ou capitulation ? », s’interroge WakatSéra au Burkina Faso. En tout cas « chaque jour que Dieu fait, constate le site ouagalais, la tempête du désert sahélien soulève un peu plus de sable et beaucoup de poussière qui obscurcissent davantage le ciel des relations avec la France, qui porte le péché originel et visiblement éternel de l’ancien pays colonisateur. Il est temps, pour le bonheur des populations qui sont en réalité les seules à pâtir de cette crise, qu’un modus vivendi soit trouvé, estime WakatSéra, sans passion et animosité ouvertes, afin que ce qui peut l’être encore soit sauvé. Emmanuel Macron doit se rendre à l’évidence de l’option irréversible du changement de paradigmes et donc se débarrasser - il faut appeler un chat un chat - de cette arrogance et ce paternalisme qui ne sont plus d’actualité. En face, les dirigeants des pays en pleine saison de putschs militaires ne sont pas non plus obligés de chercher à tout prix l’humiliation de l’adversaire, au nom d’une souveraineté, qui est déjà de fait, mais qui ne peut vivre sans l’apport des voisins et partenaires ».Rien n’est vraiment réglé…Le quotidien Aujourd’hui, toujours à Ouagadougou s’interroge également : « maintenant, est-ce que cette option jupitérienne peut dérider la situation au Niger ? Est-ce que cela peut pacifier les relations entre Paris et Niamey ? Est-ce que cela peut améliorer les conditions de détention de Bazoum ? Et même impacter la posture de la Cédéao qui pourrait abandonner la menace d’une intervention militaire ? Qu’en sera-t-il des sanctions qui frappent durement les Nigériens ? (…) Et que gagneront les putschistes en matière d’amélioration du quotidien des Nigériens, en matière de capacités de combler le manque des aides budgétaires ? (…) La France, ses militaires et son ambassadeur partiront certes, conclut Aujourd’hui, mais rien n’est vraiment réglé au Niger ».
9/25/20233 minutes, 51 seconds
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À la Une : les suites du séisme meurtrier au Maroc

C'est tout d'abord Yabiladi.com qui s'intéresse au matériau traditionnel qui nous dit-il « n'est pas la cause des dégâts matériels ». C'est précisément le point de vue de l'architecte Karim Rouissi, selon lequel « il n'y a pas de bons ou de mauvais matériaux. Il s'explique : il n’y a que des matériaux qui peuvent être bien ou mal utilisés. Le béton armé mal employé n’a d’ailleurs pas évité des désastres ». Et il ajoute : « une construction de qualité, en terre ou en pierre, est tout aussi possible lorsque les prescriptions techniques et les normes de sécurité sont respectées ». Et la question se posera inévitablement pour la reconstruction dans les régions dévastées. Le programme de reconstruction est estimé à 120 milliards de dirhams sur cinq ans, et selon Yabiladi.com, « il inclut notamment une adaptation des nouvelles constructions aux spécificités locales des régions sinistrées, où les matériaux utilisés reposent surtout sur des éléments naturels, comme la terre, les pierres et le bois. »Séisme et fake newsDes fake news en rapport avec le séisme du 8 septembre. C'est Le Matin qui lance l'alerte expliquant que « de fausses informations parviennent à semer la panique, voir la terreur parmi de nombreux citoyens. Il s’agit essentiellement de fausses alertes à de nouvelles fortes secousses qui toucheraient plusieurs régions du Maroc d’ici la fin du mois de septembre ou même le risque d’un tsunami sur les côtes marocaines ». Avec quelles conséquences ? Certaines personnes « croient tellement » à ces fakes news, nous dit Le Matin, qu'elles cherchent même à obtenir une date, au cas où. D'autres, craignant un nouveau séisme, « continuent de passer une bonne partie de la nuit dehors ». Or, ajoute Le Matin, « les spécialistes assurent que toutes ces informations qui circulent sur les réseaux sociaux sont infondées. Il est impossible aujourd’hui de prédire les séismes à n’importe quel endroit du monde et par n’importe quelle équipe de recherche, même les plus performantes. »Fakes news au MaliEt elle concerne la promesse « d'un nouveau stade » à Kayes. C'est Benbéré qui nous raconte : « Une page Facebook malienne décontextualise une vidéo en l’attribuant aux réalisations des autorités de la transition au Mali. Il s’agit plutôt d’un stade au Koweït. L’édifice en question est le nouveau stade d’Al Sulai-bikhat Club. Il est en chantier depuis des mois ». Or, une vidéo publiée le 7 septembre, qui cumule plus de 500 000 vues et environ 25 000 réactions, montre ce qui est présenté comme « le stade de Kayes, promis par Assimi Goïta, en chantier... et dans peu de temps », ajoute l'auteur, « nous allons demander à organiser la Coupe d'Afrique des Nations ». Et Benbéré conclut : « Au Mali, ces derniers temps, plusieurs fausses informations ou des vidéos hors contexte circulent sur les réseaux sociaux. L’auteur de cette manipulation tente de faire croire que plusieurs autres stades sont en chantier au Mali, en lien avec la promesse faite par le président de la transition le 23 juillet dernier à Kayes. »
9/22/20233 minutes, 21 seconds
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À la Une: pourquoi les putschistes ont la cote…

C’est l’une des questions à laquelle tente de répondre l’hebdomadaire français Le 1 dans sa dernière édition consacrée à l’Afrique. Le journaliste Rémi Carayol avance le fait que « pour beaucoup en Afrique, la démocratie est synonyme de corruption, d’élections faussées et, surtout, de développement économique capté par une petite élite. Victimes des putschs, IBK au Mali, Mohammed Bazoum au Niger, Roch Marc Christian Kaboré au Burkina Faso, Ali Bongo au Gabon et Alpha Condé en Guinée ont tous un point commun, affirme Rémi Carayol : ils ont été mal élus, lors de scrutins tronqués par la force ou par la puissance de l’argent. L’élection n’est plus synonyme de légitimité. (…) Le problème, poursuit-il, est la manière dont la démocratie a été mise en œuvre sur le continent. »Un changement d’ère historiqueEt la France porte là une grave responsabilité… C’est ce qu’explique Antoine Glaser, autre journaliste spécialiste de l’Afrique, toujours dans l’hebdomadaire Le 1 : « la France a continué d’instrumentaliser en sous-main les pouvoirs africains, dit-il. (…) Au-delà des putschs, nous assistons à un changement d’ère historique. Il faut vraiment changer de cap. (…) Je rêverais d’un président français qui dirait un jour : "on a tant à apprendre de l’Afrique". Ça n’est jamais arrivé, pointe le journaliste. On continue de parler de la Françafrique. Quand parlera-t-on d’une Afrique-France ? Quand serons-nous prêts à apprendre des africains ? Bref, conclut Antoine Glaser, il va falloir commencer à savoir se taire. Ecouter, apprendre, comprendre, faire le contraire de ce qu’on a fait. Si ça advient, ça prendra quelques années… »Enfin, dans son éditorial, l’hebdomadaire Le 1 pose la question suivante : « face à l’échec de l’idée démocratique, le continent n’aurait-il le choix qu’entre le djihadisme et les coups de force militaires ? »Gabon : un coup d’État ? Non, une « libération ! »Parmi les pays qui ont connu récemment un changement de pouvoir par la force, il y a donc le Gabon… Le nouveau maître du pays, le général Oligui Nguema s’exprime dans Jeune Afrique. « Ce que vous appelez chez vous un coup d’État, ici, au Gabon, nous le nommons une libération, affirme-t-il. L’enthousiasme des populations gabonaises en est la preuve, ainsi que l’adhésion de toutes les forces vives de la Nation. » L’objectif de la transition, poursuit-il, est « la restauration de nos institutions et de la dignité du peuple gabonais. Ensuite, la garantie des libertés fondamentales et de la libre expression du jeu démocratique. Enfin, le redressement économique de notre pays. »Et puis à noter aussi cette remarque du général Oligui Nguema : « ce que je retiens de Monsieur Ali Bongo, c’est sa forte propension à déléguer et à créer autour de lui un cercle d’individus qui pensaient avoir raison sur tout mais qui n’ont rien fait de positif. »Vague d’emprisonnements…Justement, la purge se poursuit au sein de cercle… Hier, plusieurs personnalités clés du régime déchu d’Ali Bongo Ondimba ont été mises en examen et transférés à la prison de Libreville. Parmi elles, Noureddin Bongo Valentin, le fils de l’ex-président, avec comme chefs d’inculpation, pointe Jeune Afrique : « haute trahison contre les institutions de l’État, détournements massifs des deniers publics, malversations financières internationales en bande organisée, faux et usage de faux, falsification de la signature du président de la République, corruption active, trafic de stupéfiants. »Ne pas croire au Père Noël…Par ailleurs, la parole se libère au Gabon… C’est du moins ce qu’on peut lire sur le site Gabon Review : « déesse inconnue jusqu’au 30 août dernier, la liberté d’expression s’est imposée au sommet du panthéon gabonais depuis le coup d’Etat ou de liberté, selon la formule que l’on choisira. »Mais attention, prévient l’universitaire Augustin Emane, cité par Gabon Review : si « ce vent de liberté insufflé par le coup d’État a libéré la parole et fait émerger de nombreuses revendications sociales jusque-là étouffées, il faut se garder de voir dans le nouveau pouvoir un "Père Noël", capable de satisfaire toutes les demandes. Une transition sociale s’impose, par le dialogue et la responsabilisation de chacun, pour éviter le risque de désillusions. »
9/21/20234 minutes, 8 seconds
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À la Une: le deuil et la colère à Derna…

« Neuf jours après le passage de la tempête Daniel, les chances de retrouver des survivants dans la ville libyenne, où des milliers de personnes ont péri, sont désormais presque inexistantes, relève Le Monde Afrique  Malgré les efforts des volontaires et des secouristes, l’amertume et la colère gagnent les habitants. »Témoignages chocs recueillis par les envoyés spéciaux du journal : « Abdallah, un jeune volontaire enrage : 'Il n’y a rien. Pas de direction de crise, pas de coordination, pas d’administration. Secouristes et bénévoles sont baladés d’un bout à l’autre des zones affectées sans plan précis. Ordres et contre-ordres se succèdent. Les ONG ne savent pas quoi faire, dénonce-t-il encore. Tout tient sur la volonté des citoyens. L’Etat, lui, si on peut appeler cela un Etat, vient pour la photo et il repart… »Improbable décompte…« Combien de victimes ? », s’interroge Le Monde Afrique. « 5.000, 10.000, plus ? Le dernier bilan officiel de l’Organisation mondiale de la santé fait état de 3.922 morts. Mais les chiffres n’évoluent plus. Quant aux données disponibles sur les disparus, elles restent approximatives. À Derna, la terre n’a toujours pas rendu les corps qu’elle a engloutis. Quand la mer continue à en charrier par dizaines quotidiennement. »Et puis, note encore Le Monde Afrique, « devenus indésirables, la majorité des médias internationaux ont été priés de quitter la ville. Un responsable du centre médias de l’armée a expliqué que la présence de la presse dérangeait le travail des secouristes, promettant une réouverture de la cité dans 'deux ou trois jours'. »Apocalypse !Pour WakatSéra au Burkina Faso, c’est plus qu’une catastrophe, c’est une « apocalypse » : « comme si elle était frappée par le sceau d’une malédiction qui ne l’a jamais lâchée depuis la nuit des temps, Derna continue de vivre son calvaire. Abandonnée sous Mouammar Kadhafi, mise en quarantaine par le maréchal Haftar qui l’accusait d’être un nid géant de terroristes, Derna vit l’horreur, depuis la nuit du 10 au 11 septembre, lorsqu’elle a été frappée par la tempête Daniel qui n’a laissé derrière elle, que cadavres et ruines. (…) Le drame ne connaît visiblement pas de limite dans cette ville de Derna, poursuit WakatSéra, dont les populations, après les larmes, manifestent désormais leur ire contre des autorités administratives dont elles demandent, sans autre forme de procès, le départ et la poursuite par la justice. »Kagamé répond…À lire également dans la presse du continent, l’entretien accordé par Paul Kagamé à Jeune Afrique ; à propos des relations conflictuelles entre Kigali et Kinshasa, le président rwandais affirme : « le problème n’est pas entre moi et Tshisekedi, mais entre Tshisekedi et le M23. » Paul Kagamé réfute les conclusions du récent rapport de l’ONU sur le soutien rwandais au groupe armé : « la plupart des choses rapportées par ces experts ne correspondent pas aux faits tels que nous les connaissons », déclare-t-il.« L’ONU, une institution à bout de souffle ? »Enfin, la 78ᵉ session de l’Assemblée générale de l’ONU qui s’est ouverte hier à New-York. Avec ce commentaire plutôt désabusé à lire sur le site d’information sénégalais Seneplus : « L’ONU, une institution à bout de souffle ? », s’interroge le site. « Ukraine, coups d'États en Afrique, climat, crise migratoire, l’Organisation des Nations unies doit actuellement faire face à des défis encore jamais vus. Soixante-dix-huit ans après sa création, certains posent la question de sa pertinence. »En effet, pointe Seneplus, « les vents changeants de la géopolitique actuelle soumettent cette institution à une pression sans précédent, laissant certains se demander si elle est toujours à la hauteur des défis mondiaux. » Pour preuve, note encore le site, « l’absence notable de plusieurs grands dirigeants. Poutine, Macron, Xi Jinping, Sunak : leurs chaises vides en disent long sur la situation préoccupante de la diplomatie mondiale. Antonio Guterres, à la tête de l’ONU, tente tant bien que mal de réorienter le discours sur les engagements concrets, mais les absences sont lourdes de sens. »Et Seneplus de s’interroger : « si même lors des grandes occasions, des membres clés délaissent le forum mondial, comment l'organisation peut-elle prétendre à une action efficace ? »
9/20/20234 minutes, 5 seconds
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À la Une: Stanis Bujakera Tshiamala toujours en prison…

Cela fait maintenant dix jours que le journaliste congolais Stanis Bujakera Tshiamala a été arrêté à Kinshasa. Directeur de publication adjoint du média congolais Actualité CD et correspondant en RDC de Jeune Afrique et de l’agence Reuters, le reporter est incarcéré à la prison de Makala. Il est accusé de « propagation de faux bruits » et de « diffusion de fausses informations » et mis en cause sur les sources d’un article publié le 31 août sur le site de Jeune Afrique, qui n’est pas signé de son nom mais de la rédaction. Est cité dans cet article un rapport attribué à l’Agence nationale de renseignement qui met en cause les renseignements militaires dans le meurtre de l’opposant Chérubin Okende Senga. Cet ancien ministre des transports, porte-parole du parti de l’opposant Moïse Katumbi avait été retrouvé le 13 juillet dans son véhicule, à Kinshasa, le corps présentant des traces de balles. Sa famille dénonce un assassinat 'politique'.Malgré la vague de protestations internationales et les condamnations d’ONG, dénonçant une « nième atteinte à la liberté de la presse en RDC », les autorités congolaises restent inflexibles.Et Jeune Afrique hausse le ton… et s’adresse directement au chef de l’État congolais : « Non, M. Tshisekedi, une démocratie ne met pas les journalistes en prison », lance le site panafricain. « Il apparait clairement que si notre journaliste est aujourd’hui accusé de 'propagation de faux bruits', ce n’est pas uniquement à cause de cet article qui lui est imputé. Ce que veulent les enquêteurs, c’est contraindre Stanis à dévoiler ses sources, pointe Jeune Afrique. C’est faire taire le journaliste le plus influent de RDC, le plus suivi de son pays sur X (anciennement Twitter) et, à travers lui, tous ceux à qui prendrait l’envie de faire leur travail avec sérieux et probité trois mois avant une échéance électorale cruciale. C’est évident et c’est inadmissible. »Demain mercredi, poursuit Jeune Afrique, « Félix Tshisekedi s’adressera à l’assemblée générale des Nations unies, à New York. Il appellera sans nul doute ses pairs à condamner ce Rwanda qu’il accuse de soutenir les rebelles du M23 qui ont repris les armes, fin 2021, dans l’est de la RDC. Nous espérons que d’ici là, Stanis Bujakera Tshiamala aura recouvré la liberté. Si ce n’est pas le cas, le président congolais aura-t-il une pensée pour notre confrère et ami (…) ? »De son côté, le site d’information congolais Actualité CD, codirigé par Stanis Bujakera Tshiamala, poursuit sa campagne en vue de sa libération. Avec ce slogan : « la presse n’est une menace que pour les oppresseurs, libérez Stanis Bujakera »Actualité CD qui précise que « les appels à sa libération se multiplient. Journalistiques, acteurs politiques, activistes des droits de l’homme et autres personnalités se mobilisent (…). »Prochaine action en date, « le Rassemblement des journalistes pour l’émergence du Congo (le RAJEC) appelle à un sit-in demain mercredi au ministère de la Justice pour exiger, l'abandon des poursuites et des harcèlements judiciaires contre les journalistes'. »De leur côté, les autorités congolaises ont réagi à l’arrestation du journaliste, en la personne du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya. Ses propos sont rapportés notamment par le site Cas-Info : « il n’est jamais bon qu’un journaliste aille en prison », affirme-t-il, avant de poursuivre : « la liberté de la presse ne donne pas un blanc-seing à la désinformation ou à l’instrumentalisation. »Enfin, pour l’avocat de Stanis Bujakera, Maître Hervé Diakiese, interrogé par le site Le Congo Libéré, « il y a beaucoup de journalistes qui sont dans le collimateur du régime parce que jugés trop indépendants. C’est le cas de Stanis Bujakera, dit-il, qui, déjà en mars dernier, avait fait l’objet d’une tentative d’intimidation de la part des autorités. À trois mois et demi des élections, le régime se manifeste par une grande intolérance. (…) Une machine répressive s’est mise en branle en RDC, affirme encore Maître Hervé Diakiese. Elle vise à faire taire les voix dissidentes, à écarter tous ceux qui pourraient empêcher le pouvoir actuel de faire ce qu’il a prévu : un passage en force électoral. »
9/19/20234 minutes, 11 seconds
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À la Une: après le G5-Sahel, le G3…

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont donc décidé de faire front commun contre le terrorisme djihadiste. L’annonce a été faite samedi : les autorités militaires de Bamako, Ouagadougou et Niamey ont mis sur pied une alliance militaire inédite, baptisée AES, Alliance des États du Sahel. Une décision applaudie par le quotidien Aujourd’hui au Burkina Faso : « le G5-Sahel étant quasi en mort cérébrale et les armées (de nos trois pays) prises individuellement étant souvent efficaces mais pas efficientes, car les terroristes ne sont toujours pas vaincus, cette force tripartite (…) est à saluer, car on a eu de cesse de répéter que seule une mutualisation des forces des pays du Sahel pouvait vaincre la pieuvre terroriste. Si effectivement les armées de nos trois pays mettent leurs arsenaux et leurs renseignements en commun, il est certain que l’étau va se desserrer dans la zone des trois frontières et dans plusieurs localités occupées par les hommes du GSIM et de l’EIGS. Il faut donc se féliciter de ce triumvirat de "warriors" (de guerriers) en gestation. »Des bâtons dans les roues ?Le Pays, toujours à Ouagadougou, est plus mesuré… « La grande menace pour cette alliance, c’est l’instabilité politique. Il faut craindre qu’un éventuel autre bouleversement dans un seul des trois États - on croise les doigts - ne vienne enterrer l’union. Pire, l’organisation porte sur son dos l’animosité de certaines puissances sous-régionales et mondiales qui ne s’empêcheront pas de lui mettre des bâtons dans les roues. Cette éventualité est d’autant plus forte que l’AES n’est pas sans soulever de vives inquiétudes : elle ressemble plutôt à une coalition de pouvoirs kakis. Toute chose qui pourrait donner des idées à d’autres porteurs de kaki qui rêvent de prendre le pouvoir par les armes et de trouver en l’AES, une base arrière. »Vers une fédération sahélienne ?En tout cas, s’exclame L’Observateur Paalga, « si l’AES, que l’on pourrait surnommer le G3-Sahel, peut occire le G5 éponyme, peu de Sahéliens pleureront ce dernier. Au contraire, au Mali, au Burkina, au Niger et ailleurs, beaucoup crieront : "le G5 Sahel est mort, vive le G3 Sahel". Et qui sait, si le Tchad et la Mauritanie, pays membres du si peu actif G5-Sahel, convaincus par les objectifs et les résultats futurs de l’AES, voudront y fédérer leurs efforts (…). » Le National à Bamako va plus loin avec cet édito intitulé : « avançons résolument vers la fédération ! » Le National qui affiche sa « satisfaction, qui, écrit-il, est celle de tous les Maliens soucieux du Mali et de l’Afrique, de nous voir avancer d’un pas ferme vers la réalisation du vieil idéal de regrouper nos États. Mais oui, bon sang, s’exclame encore le quotidien bamakois, c’est au nom de cet idéal que nous avons bataillé, depuis 2020 (depuis le coup d’État) pour retrouver notre souveraineté. »Réussir là où les présidents civils élus ont échoué ?Mourya au Niger affiche un bel optimisme : « les trois pays fondateurs de l’AES, marqués par les violences perpétrées et surtout concentrées sur la zone des trois frontières (…), devraient vite engager des bataillons militaires conjoints pour faire face au terrorisme régional, le défi commun des États du Sahel. (…) Les dirigeants militaires de l’AES devraient réussir là où les présidents civils élus ont échoué : la lutte antiterroriste collective entre les trois pays de la sous-région. »Et Mourya de lancer cette injonction : « le Tchad, dirigé par le Général Mahamat Idriss Deby et donc par une junte militaire, le Tchad devrait signer la charte de l’alliance des États du Sahel. »Enfin, le quotidien en ligne Malikilé s’interroge : « cette nouvelle alliance est-elle un G3-Sahel qui enterre définitivement le G5-Sahel en éjectant la Mauritanie et le Tchad, en attendant le même et prochain requiem pour la CEDEAO ? Décidemment, conclut Malikilé, les choses bougent en Afrique de l’Ouest. »
9/18/20233 minutes, 45 seconds
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À la Une: l’enjeu de la reconstruction au Maroc

Le roi Mohammed IV a ordonné hier lors d’une réunion « l’activation du programme de reconstruction » titre l’Opinion. « Un programme d’urgence pour le relogement des sinistrés et la prise en charge » des personnes « les plus affectées » par le séisme de la semaine dernière. Programme qui vise « la reconstruction de 50 000 logements totalement ou partiellement effondrés », alors que « l’État marocain va également octroyer une aide d’urgence de 30 000 dirhams, 2750 euros, aux ménages les plus touchés ». « Après les aides en nature, voici le temps des aides financières qui vont s’accélérer » écrit Medias24, journal économique marocain en ligne, qui estime le budget de ces aides financières « entre 5 et 7 milliards de dirhams », autour donc de 500 millions d’euros. Mais à cela il faudra « ajouter les coûts nécessaires pour la reconstruction des équipements publics endommagés » par le séisme, « les routes, les écoles et toutes les administrations »Alors pour alimenter le fonds spécial, « le gouvernement va déduire un mois de salaire de ses ministres et trois jours des fonctionnaires pour venir en aide aux victimes du séisme » précise H24info, le roi fait lui « un don d’un milliard de dirhams ».Une reconstruction, mais quelle reconstruction ?Oui, une semaine après le tremblement de terre « le désolant état des lieux » n’est pas encore définitif, souligne Le Monde Afrique et « l’urgence est encore le ravitaillement des centaines de milliers de sans-abri, le déblaiement des voies et l’acheminement des secours ».Mais le séisme a aussi balayé une partie du patrimoine marocain. Selon Médias24, « 27 sites historiques ont été gravement endommagés » « Des palais de Marrakech sont dans un état jugé grave, la Mosquée de Tinmel, construite au XIIe siècle est « quasiment détruite », à cela s’ajoutent les villages et douars réduits en ruines dans le Haut-Atlas.C’est donc la question des matériaux avec lesquels reconstruire qui se pose« Comment reconstruire les villages en zone rurale ? » se demande le Monde Afrique « Faudra-t-il privilégier les matériaux et les modes de construction vernaculaires, ou introduire des éléments modernes invisibles à l’œil nu, pour éviter d’autres désastres ? »« Les normes parasismiques ne sont pas contradictoires avec l’identité locale des constructions » témoigne un ingénieur dans les colonnes du Matin. Le problème vient surtout du fait que « ces normes s'appliquent uniquement aux nouvelles constructions ». Le Maroc avait déjà rehaussé les normes en question après les séismes d'Agadir en 1960 et d'Al-Hoceima en 2004. « Il est donc impératif de reconstruire en respectant ces normes, la transition vers des constructions plus résistantes est essentielle pour prévenir de futures catastrophes » « tout en travaillant dans le respect de l'identité de chaque région ».L’hebdomadaire marocain TelQuel ouvre ses colonnes à l’architecte Salima Naji, « La reconstruction est une urgence, les gens ne vont pas attendre, car l’hiver va arriver rapidement ». Elle juge que « Bien reconstruire, c’est ouvrir un vrai horizon de dignité » « créer de nouvelles choses, en lien avec le legs des anciens, une question de « fierté », « un art de construire et de faire ». L’architecte pointe aussi « l’impensé colonial » et « le mirage des technologies importées » avant de prévenir « Tout reconstruire en béton se traduira par une inflation sans précédent, au dépens des plus pauvres et cela pénalisera toute l’économie marocaine ».
9/15/20233 minutes, 13 seconds
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À la Une: des interrogations autour de la transition au Gabon

« Quatre figures des années Omar Bongo chez Oligui Nguema », dont certaines qui avaient « presque disparu des écrans radars ». C’est ainsi que Gabon Actu nous présente cette rencontre en Une de son site, photo à l’appui. Et le média gabonais fait la liste évidemment : le président de la transition s’est entretenu mercredi au palais du bord de mer avec Paul Mba Abessole, « leader politique des années 90 qui avait failli faire tomber Omar Bongo », lit-on. Avec Pierre Claver Divungui-Di-Ding, ancien vice-président de la République d’Omar Bongo. Également présent, Idriss Ngari, « ex-puissant ministre sous Omar Bongo », dont le passage au ministère de la Défense « reste très remarquable » souligne Gabon Actu. Et enfin, Guy-Ndzouba Ndama, ancien président de l’Assemblée nationale sous Omar Bongo et Ali Bongo avant de rejoindre l’opposition en 2016. C’était d’ailleurs sa « toute première sortie » relève le site, après avoir été placé en résidence surveillée l’an passé, en raison du scandale de « ses trois valises surchargées d’argent liquide (environ 1,2 milliard de FCFA) en provenance du Congo-Brazzaville ». Mais le président du parti Les Démocrates a été gracié par le président de la transition. Il est désormais libre de ses mouvements et activités politiques.À lire aussiLes Gabonais soulagés par l'allègement du couvre-feu pour le Grand LibrevilleUne transition gabonaise incluant d’anciens caciques du PDGUne transition qui compte sur d'anciens caciques du PDG, le parti d’Ali Bongo, et ça ne passe pas inaperçu. Gabon Media Time s'interroge notamment sur « le recyclage des pdgistes pour conduire la transition ». « Quand Oligui Nguema essuie les larmes des frustrés du PDG », titre même le média en ligne. Il voit en effet l’architecture de la haute administration qui devra conduire la transition « se préciser de jour en jour ». La nomination, mardi 12 septembre, de deux caciques du Parti démocratique gabonais, en qualité de hauts représentants du chef de l’État, a « permis de mettre en lumière un constat qui pourtant saute aux yeux, celui d’un recyclage de nombreux doyens du "parti de masse", qui avaient été mis au placard par la nouvelle génération de responsables politiques ». Mais finalement, l’article analyse cette confiance du président de transition pour d’anciens proches d’Ali Bongo, comme une « volonté de les réhabiliter ». Même si, à l’exception de quelques-uns, « ces anciens barons du PDG n’auront pas eu le courage de quitter le navire », malgré le fait d’avoir été « écarté des sphères du pouvoir, nous dit Gabon Media Time, ou conduits à une retraite politique anticipée, parfois poliment, mais souvent à coups de crosses d’une justice instrumentalisée ».  À lire aussiGabon: Ghislain Moussavou, directeur général des Forêts, a été arrêtéPrudence avec les symbolesPour autant, les autorités de transition doivent faire attention aux symboles. C’est ce que pense en tout cas Gabon Review. Dans un billet d’opinion, le site s’interroge notamment sur la prestation de serment mardi 12 septembre du Premier ministre de transition, Raymond Ndong Sima et sur la cérémonie de passations de charges organisée pour son gouvernement. « Continuité ou rupture avec l’ancien ordre ? » se demande Gabon Review, car selon lui, « ni la Charte de la transition ni la Constitution de 1991 (NDLR : suspendu après le coup d’État) ne font mention de la prestation de serment ». Et de ce point de vue, « la cérémonie du 12 septembre n’avait aucun fondement juridique […] et n’aurait jamais dû avoir lieu ».Avec cet exercice, pour Gabon Review, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), a fait « comme s’il s’inscrit dans la continuité et non pas dans la rupture ». Au-delà, lit-on encore, « il a laissé le sentiment de recycler certaines pratiques, y compris les plus décriées. En avait-il besoin ? On peut en douter », conclut l’auteur.Et résultat d’ailleurs, pour Info241, ce premier conseil des ministres était « vide ». « Ceux qui s’attendaient à des actions fortes ou à des premières mesures sociales ont été lourdement déçus », écrit le site internet. Il s’agissait essentiellement pour le général Nguema de procéder à des nominations au sein de son appareil sécuritaire, apprend-on.À lire aussiGabon: des militaires au côté des civils dans les institutions de la transition
9/14/20233 minutes, 42 seconds
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À la Une: la Libye très lourdement endeuillée

Le calvaire que vit l'est libyen depuis que les inondations ont frappé le pays dimanche 10 septembre - et plus particulièrement la région d’Al Jabal Al Akhdar - ce sont évidemment les libyens qui le décrivent le mieux. À commencer, par le nombre dramatique de victimes dans la ville de Darna épicentre de cette catastrophe, il est affiché en Une du site de Lana, l'agence de presse officielle libyenne . Désormais, « le bilan des morts dus aux torrents et aux inondations qui ont balayé cette ville de Derna s'élève à 5.300 personnes », selon les derniers chiffres publiés ce mardi 12 septembre par le gouvernement de l’Est, c’est-à-dire le gouvernement non reconnu par la Communauté internationale.Les images impressionnantes des dégâtsLes médias libyens montrent des images de désolation, sur lesquelles revient notammentAkhbar Libya 24. « Un quart de la ville a été anéanti », nous explique le média libyen. Il s’appuie ici sur une vidéo diffusée par l’armée et qui montre, « l’ampleur terrifiante des destructions ». Akhbar Libya revient aussi sur l’origine de ce drame. « La tempête Daniel, venue de Grèce et qui a traversé le sud de la Méditerranée, frappant la côte orientale de la Libye, et les villes d'Al-Marj, Al-Bayda, Sousse, Takenes et, dans une moindre mesure, Benghazi ».Mais c’est bien Darna qui semble la plus impactée après que les pluies ont fait céder deux barrages en amont de la ville, emportant « des quartiers entiers avec leurs habitants et les jetant à la mer », relate encore Akbar Libya. Une bonne nouvelle tout de même, « l'électricité revient dans certaines zones » de la ville, nous apprend The Libya Observer  qui cite ici la Société générale d'électricité. Al-Madar Al-Jadeed pour sa part, le premier opérateur telecom a déjà pu rétablir partiellement internet mais planche encore sur les liaisons filaires. Cependant, pour les quartiers dévastés, le temps reste à l'urgence, il y a « toujours des milliers de disparus. Et sur place, bien sûr, nous dit Lana, les équipes de secours restent à pied-d’œuvre, alors que le gouvernement de l’est appelle « à une intervention internationale face à ces inondations jugées « sans précédent ».Un appel à l’aide internationale entenduEt contrairement au Maroc, où la question de l'aide après le séisme meurtrier cristallise les tensions géopolitiques, comme nous l'expliquions dans la revue de presse hier, mardi 12 septembre, ici en Libye, toute aide semble la bienvenue. Turquie, Russie, Etats-Unis, Egypte, Algérie... Le site de l'agence de presse libyenne égrène les soutiens affichés... On voit notamment le visage d'Emmanuel Macron à côté de celui de Mohamed Al-Manfi, le président du conseil présidentiel libyen. Les deux hommes se sont parlés au téléphone, le chef de l'état français a « confirmé lors de l'appel que son pays fournirait une aide urgente ». Démarche saluée en face, et qualifiée de « généreuse ». Mohamed Al-Manfi a également noté « la profondeur et la force des relations bilatérales entre les deux pays ».Mais ce sont bien sûr les voisins de la Libye qui se mobilisent en premier lieu. L'Algérie notamment, et le journal algérien Akhbar el-Youm le confirme : un pont aérien a été établi, une force aérienne composée de 8 avions appartenant à l'armée de l'air algérienne est officiellement mobilisée pour acheminer l'aide humanitaire. L'Egypte se mobilise également nous apprend encore Lana. Et c'est le chef d'état-major des forces armées égyptiennes en personne qui a fait le déplacement à Benghazi pour « coordonner les opérations de sauvetage », peut-on lire. Or, la géopolitique n'étant jamais bien loin, là-bas, c'est le maréchal Haftar - celui qu'on présente comme l'homme fort de l'est -, que le lieutenant-général Askar est venu rencontrer. Même en temps de crise, on n'oublie manifestement pas qui sont ces amis.
9/13/20233 minutes, 36 seconds
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À la Une: le séisme au Maroc qui cristallise les tensions géopolitiques

9/12/20233 minutes, 59 seconds
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À la Une: le Maroc toujours sous le choc deux jours après le séisme

9/11/20234 minutes, 12 seconds
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À la Une: les derniers échos de la situation au Gabon

C'est tout d'abord GabonActu.com qui s'interroge sur l'avenir d'Ali Bongo. « La destination du président déchu ne semble pas faire mystère dans l’esprit de plusieurs analystes qui l’envoient sans hésiter au Maroc, en raison de ses relations privilégiées avec le souverain chérifien », précise le site d'information, ajoutant que « c’est aussi au Maroc que l’ancien président gabonais a subi l’essentiel des thérapies de rééducation liées à sa maladie. Il possède également de nombreux investissements dans le royaume ».GabonActu.com tourne en dérision les efforts de la Communauté économique des États d'Afrique centrale (CEEAC), dans sa mission de facilitation menée avec la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cemac). La CEEAC, « l’institution sous-régionale dont certains pays, notamment la Guinée équatoriale (Obiang Nguema, 44 ans), le Cameroun (Paul Biya, 41 ans) et le Congo (Sassou Nguesso, 39 ans) sont dirigés par trois chefs d’États qui cumulent tous un total de 124 ans de pouvoir ».Et GabonActu.com enfonce le clou : « Le facilitateur de la CEEAC, Faustin-Archange Touadéra, n’échappe pas lui-même aux railleries des Gabonais, pour avoir "bidouillé" la constitution de son pays qui lui permet désormais de s’assurer un bail très longue durée à la tête de la République centrafricaine. »La situation au Gabon vue du NigerLe Niger est, lui aussi, le théâtre d'un récent coup d'État. MouryyaNiger.com s'étonne que la CEEAC, n'ait pris « aucune sanction économique ou commerciale » contre les putschistes. « À l’exception de l’Union africaine, qui a suspendu le Gabon de ses instances, aucune autre sanction n’a été infligée au pays encore moins aux Gabonais avec acharnement comme c’est le cas de la Cédéao contre le Burkina Faso, le Mali ou encore le Niger, depuis le coup d’État du Général Tiani », remarque MouryaNiger qui ajoute, « une semaine seulement après le coup d'État, le président renversé Ali Bongo Ondimba a déjà été libéré, très probablement pour des raisons de santé et sa destination pourrait être Rabat, la capitale du royaume chérifien du Maroc ou Dubaï, la ville ultramoderne des Émirats arabes unis. Quoi qu'il en soit, le pays a déjà entamé sa vie sociopolitique et économique de sortie de crise. »De son côté, le Sahel parle de coups d'État « au cas par cas, [...] le coup d'État du Gabon est différent de celui du Niger, c'est la formule magique qu'on essaie de nous faire avaler, dans la droite ligne des contradictions de la politique africaine de la France, c'est-à-dire qu'il y a des bons et des mauvais coups d'État ».Et en ce qui concerne le Gabon, accuse le Sahel, « c'est une situation où il n'y a aucun changement de perspective relativement aux rapports établis par la France depuis des décennies entre la France et le Gabon, où un homme lige remplace un président élu qui a perdu le soutien de la France, à la suite de ses prises de position qui menacent les intérêts français au Gabon ».Et le Sahel poursuit : « En effet, Ali Bongo a fait adhérer le Gabon au Commonwealth et engagé une diversification de ses partenariats, avec notamment la présence de la Chine et le rapprochement avec la Russie. [...] Un sacrilège dans le giron français", conclut le Sahel. »Et les biens mal acquis ?Question que pose le Pays, au Burkina Faso. « Oligui osera-t-il s'attaquer aux bien mal acquis ? Rien n'est moins sûr, nous dit-on, on a d’autant plus de raisons d’en douter que le général Brice Clotaire Oligui Nguema n’est pas un exemple en la matière. En effet, l’homme a servi pendant plusieurs années, la famille Bongo », père et fils, « toutes choses qui lui auraient permis d'amasser une fortune colossale », accuse le Pays.
9/8/20234 minutes
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À la Une: la fin du sommet pour le climat de Nairobi

Le Monde Afrique se fait l’écho « d’intenses discussions » avant l’adoption d’une déclaration commune par les 54 états représentés au Kenya. Au cœur de ce texte, détaille le journal Kenyan Nation, une demande des dirigeants du continent aux nations développées. Celle « d'honorer leurs engagements à fournir 100 milliards de dollars de financement annuel pour la lutte contre le changement climatique ».Une promesse pour l’instant « non tenue », rappelle Le Monde Afrique, alors que la « frustration monte sur le continent », observe Nation.Et pourtant, martèle Aujourd’hui au Faso, « c’est le fond qui manque le plus ! » Tout le reste est là, à commencer par la volonté du continent de « prendre sa transition climatique en main ».Jeune Afrique se penche d’ailleurs sur la promesse de « 23 milliards de dollars d’investissements verts sur le continent ». JA propose ce jeudi matin un « focus sur les bons élèves en matière d’énergies renouvelables ». Trois pays sortent du lot : le Kenya, pionnier de la géothermie, le Maroc, qui fait le pari du solaire et la Côte d’Ivoire qui mise sur la force hydraulique, ce qui permet à Abidjan « de respecter les engagements pris lors de la COP21 à Paris en 2015 ». Demande de création d’une taxe mondiale sur les émissions de carboneUne « taxe carbone sur le commerce des combustibles fossiles, le transport maritime et l'aviation », précise Le Monde Afrique. Les participants au sommet exhortent les dirigeants mondiaux à soutenir cette proposition.Le quotidien cite le président kényan selon qui cette taxe doit permettre de « fournir des financements dédiés, abordables et accessibles pour investir dans des projets climatiques à grande échelle, sans puiser dans les ressources [intérieures] et sans subir l’influence indue d’intérêts géopolitiques et nationaux ».L’urgence est là, souligne Jeune Afrique qui donne la parole au directeur d’Africa50, plateforme d’investissement créée par les chefs d’État africains et la Banque africaine de développement. Pour lui, c'est assez clair : « Ne rien faire coûte de l’argent et des vies. »Maliweb conclut en rappelant que ce sommet pour le climat de Nairobi « lance les quatre mois les plus chargés pour les négociations climatiques dont le point d’orgue serait la bataille sur la fin des énergies fossiles à la COP28 à Dubaï au mois de novembre ».Mais pour ça, l’Afrique doit montrer son unité, renchérit le Pays au Burkina Faso. Le quotidien selon qui « les chefs d’État africains ont étalé dans la capitale kényane, des divergences qui laissent douter de la capacité de l’Afrique à montrer un front uni au sommet de Dubaï ». Le quotidien se pose la question : « L’Afrique paiera-t-elle cash ses propres turpitudes ? »Les dernières nouvelles d’Ali BongoAli Bongo « libre de ses mouvements », titre l’Union. Le journal gabonais parle d’un « geste de clémence » intervenu après « une rencontre entre le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions et du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra ». L’évènement Niger précise que c’est « en raison de son état de santé » que l’ancien président gabonais a été libéré. Et pour Gabon Actu qui parle « d’exfiltration », le point de chute d’Ali Bongo est déjà connu : le Maroc, en raison de ses relations privilégiées avec le souverain chérifien. C’est aussi au Maroc, rappelle le quotidien « que l’ancien président gabonais a subi l’essentiel des thérapies de rééducation liées à sa maladie. Il possède de nombreux investissements dans ce royaume ».Quid de l’ancien directeur de campagne d’Albert Ondo Ossa ?Gabon Review se fait l’écho de l’arrestation de Mike Jocktane « alors qu’il tentait de se rendre en Guinée équatoriale ». Une information également relayée par Jeune Afrique selon qui l’évêque gabonais « était porteur d’une lettre adressée au président équato-guinéen ». Un courrier qui, selon Gabon Review, révèle « une intrigue appelant à restaurer l’ordre constitutionnel au Gabon ».
9/7/20233 minutes, 48 seconds
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À la Une: discussions entre Paris et l’armée nigérienne sur un retrait partiel des forces françaises

Et pourtant, comme le rappelle le Monde Afrique, « la France rejetait jusqu’ici l’idée d’un départ de ses quelque 1 500 soldats déployés dans trois bases ». Si des sources françaises proches du dossier confirment l’information au Monde, le Premier ministre nigérien désigné par la junte, Ali Mahaman Lamine Zeine, affirmait déjà lundi que « des échanges étaient en cours pour un retrait rapide des troupes françaises », souligne Dakar Actu. Des échanges « entre militaires », souligne le Monde Afrique, alors qu’Aujourd’hui au Faso affirme que « l’état-major français au Sahel » ne « discute pas avec la junte qu’il ne reconnaît pas ». Si du côté de la junte, on évoque un retrait des troupes françaises, au Burkina Faso, l’Événement Précis rapporte les propos du ministre français de la Défense. Sébastien Lecornu parle « d’échanges sur le retrait de certains éléments militaires ». « Le principe est acquis », assure le Monde Afrique, mais « à ce stade, ni le nombre de soldats concernés ni les modalités du départ n’ont été officiellement décidés. »À en croire Aujourd’hui au Faso, « l’objectif est d’envisager le départ, d’une partie du matériel basé à Niamey, mais pas tout l’arsenal militaire. [...] En clair, les 1 500 soldats français resteront au Niger, même si ce ne sera pas l’arme en bandoulière mais au pied, à partir du moment où la présence de ces soldats dans le pays ne répond plus précisément à l’objectif initial ».Mais à terme, selon le Monde Afrique, « certaines unités pourraient être redéployées dans la région, notamment au Tchad voisin, ou être directement rapatriées en France ».Les premiers pas d’Oligui Nguema en tant que président de la transitionGabon Actu se fait l’écho d’une visite qui a son importance. « Sitôt après sa prestation de serment, le président de la transition a quitté le luxueux palais présidentiel pour aller dans le premier arrondissement où réside l’unique gabonais dont l’absence à son "sacre" a été très remarquable. Ce Gabonais "rebelle" c’est Albert Ondo Ossa qui revendique sa victoire à l’élection présidentielle du 26 août dernier », raconte le quotidien.« Sans tirer des obus sur son adversaire, précise Gabon Actu, l’officier général semble avoir ramené à la raison ce professeur d’économie dont la hauteur du verbe est une marque de fabrique. » Le média cite le tweet d'Albert Ondo Ossa après la visite du général Nguema : « J’ai pu en toute intimité et collégialité m’entretenir avec le président de la transition et la restauration des institutions (CTRI). Osons croire à un avenir meilleur et resplendissant pour notre cher pays le Gabon. » Des propos plutôt apaisés pour un homme réputé pour ne pas mâcher ses mots. Si le président de la transition rend visite, il en reçoit aussi. En l’occurrence, celle de l’envoyé spécial de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale : Faustin-Archange Touadéra. Gabon Review s’en fait l’écho mais rappelle surtout que « durant le magistère d’Ali Bongo, le président centrafricain s’est souvent rendu à Libreville. D’aucuns le qualifient de protecteur d’Ali Bongo ».Même interrogations du côté de Jeune Afrique qui titre : « Touadéra médiateur… et protecteur d’Ali Bongo. » Le média précise que le président centrafricain a rencontré le général Nguema et l’ancien président gabonais le 5 septembre. Jeune Afrique selon qui « l’objectif de Touadéra est avant tout d’obtenir la remise en liberté d’Ali Bongo Ondimba – un exil au Maroc étant évoqué ».
9/6/20234 minutes, 7 seconds
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À la Une: la prestation de serment du général Oligui Nguema au Gabon

« Dieu, le peuple et le coup d’État », titre Jeune Afrique qui décrit une « salle de réception du Palais du bord de mer évidemment comble ». Le général est apparu devant un aréopage de militaires et de personnalités issues de l’ancienne majorité comme de l’opposition.Au Gabon, la presse, très factuelle, rend compte de la cérémonie à l’issue de laquelle le général Nguema est donc devenu officiellement le président de la transition. Vêtu d’un costume d’apparat rouge de la Garde républicaine, il a prêté serment « la main gauche posée sur la Charte de la transition, la droite levée vers le drapeau national, face aux juges constitutionnels », raconte le site Gabon Review. Gabon Actu relaye les propos du général Nguema pour qui deux raisons expliquent sa prise de pouvoir, « l’organisation d’élections générales aux résultats tronqués et une gouvernance irresponsable ».Le désormais président de la transition assure que l’armée a eu « le choix », rapporte le Monde Afrique : « Tuer des Gabonais qui auraient légitimement manifesté ou mettre fin à un processus électoral manifestement pipé. »L’occasion de faire une promesse aux Gabonais, note Dakar Matin au Sénégal : celle de « remettre le pouvoir aux civils en organisant des élections libres, transparentes et crédibles ».C’est aussi ce que retient le Monde Afrique ce mardi matin. Cette promesse d’une transition dont la durée « n’a pas été précisée ». Une transition à laquelle beaucoup aimeraient participer ?Il n’y avait qu’à passer en revue les personnalités présentes le 4 septembre au Palais du bord de mer. « Des visages bien connus de la population gabonaise, observe Jeune Afrique, Rose Christiane Ossouka Raponda, vice-présidente jusqu’au 30 août, Alain Claude Bilie-By-Nze, chef du dernier gouvernement d’Ali Bongo, les anciens présidents des deux chambres du Parlement… Mais aussi d’anciens habitués du Palais du bord de mer qui semblent avoir retrouvé leur place au plus près du pouvoir, après plusieurs années dans l’opposition. »Une opposition qui est « en train de s’adapter », comprend Jeune Afrique qui constate qu’Albert Ondo Ossa n’était « pas présent » hier. « Mais d’autres au sein de son camp, sans doute attirés par la perspective de nouvelles élections, sont moins fermés au dialogue », affirme JA qui observe qu’« au micro de la télévision gabonaise, les commentateurs n’ont cessé de parler d’une "nouvelle ère", à laquelle tous ou presque ont visiblement l’intention de participer ». Changement ?Gabon Review se fait l’écho des principales déclarations faites hier à Libreville : le général Nguema plaide pour des « institutions fortes, crédibles, une gouvernance assainie, plus en phase avec les normes internationales en matière de respect des droits humains, des libertés fondamentales, de la démocratie et de l’État de droit ».Et ça commence par le « retour au Gabon de tous les exilés politiques », note Gabon Actu. Selon le pureplayer, c’est « l’un des chantiers prioritaires » du président de la transition. Le Monde Afrique se fait aussi l’écho des rencontres entre « le nouvel homme fort de Libreville et toutes les composantes de la société » ces derniers jours. À chaque fois, « il s’est engagé à lutter contre la corruption et la mauvaise gouvernance, à redresser l’économie et à redistribuer des richesses aux plus pauvres ». Le quotidien constate que le changement, les Gabonais veulent y croire, comme cette femme présente hier devant le palais présidentiel. Elle confie ressentir « de la liberté, la joie et surtout l’espoir d’un avenir meilleur ».À lire aussiGabon: le général Oligui Nguema a prêté serment en tant que président de la transition
9/5/20234 minutes, 5 seconds
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À la Une: la situation au Niger et au Gabon

9/1/20233 minutes, 36 seconds
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À la Une: le coup d’État au Gabon fait parler dans toute l'Afrique

Un pays « à nouveau ouvert au monde », se réjouit Gabonactu, qui salue le rétablissement des signaux de communications, coupés après le scrutin de samedi. « Ce sont les premiers actes d’ouverture posés par les militaires qui se sont emparés du pouvoir à Libreville », ajoute le site, qui décrit une capitale « en liesse » mercredi, avec une marche pacifique dans plusieurs quartiers. Une marche « encadrée par les forces de défense et de sécurité, très adulée par la population », peut-on lire. « Les hommes en tenues, tous corps confondus, mais surtout les soldats de la Garde républicaine, ont été particulièrement portés en triomphe, fortement applaudis à leur passage », abonde Gabonreview, pour qui c’est « sans surprise » que le patron de cette garde a été choisi pour « présider la transition ».Brice Oligui Nguema : un nom, un visage et un parcours omniprésents dans la presse africaineBrice Oligui Nguema est « un haut gradé qui gravite depuis longtemps dans le premier cercle du pouvoir », nous dit le site guinéen Aminata, qui évoque ce fils d’officier « formé au Maroc, pays très proche du Gabon », et qui a su « se faire remarquer » pour devenir aide de camp d’Omar Bongo. Selon La Nouvelle Tribune, il est aussi célèbre « pour son statut de multimilliardaire, son implication dans une affaire de détournements de fonds et ses liens avec les milieux de la drogue des cartels sud-américains-ivoiriens. Il a, nous dit le quotidien béninois, marqué l’histoire politique moderne du Gabon. Il lui reste à assurer la transition politique, à organiser des élections démocratiques présidentielles, et à remettre le pouvoir au gagnant. »WakatSéra, de son côté, fait dans la métaphore footballistique : « Alors que la Coupe d’Afrique des coups d’État a été relancée en 2020 au Mali, les militaires gabonais viennent de s’illustrer par un contre-son-camp magistral » signé Brice Oligui Nguema qui, poursuit le site, « n’a pas laissé la moindre chance à Ali Bongo Odimba, un gardien de but qui était physiquement diminué par un AVC, et surtout à bout de forces » après les élections de samedi. « C’était prévisible », ajoute Wakatséra qui se demande quand même : « Pourquoi les putschistes ne se sont-ils pas contentés de rétablir l’ordre de résultats des élections qu’ils disent avoir été tronqué ? » Pour le site, « ce coup d’État est plutôt contre l’opposant Albert Ondo Ossa ».Une manœuvre néfaste à Ondo Ossa, une interprétation que n’excluent pas d’autres titres de presseOn est peut être face à « un coup d’État arrangé », nous dit Aujourd’hui au Faso, « pour ne pas avoir à proclamer Albert Ondo Ossa vainqueur de la présidentielle ». « Putsch réel ou jeu de chaises », titre l’ivoirien Fratmat, pour qui « c’est le maintien d’un système qui suscite des débats ». Le nouvel homme fort du pays n’est pas si nouveau que ça puisque c’est « un pur produit du système », estime L’Observateur, qui se demande si on n’assiste pas « à une simple révolution de palais ». Brice Oligui Nguema « voudra-t-il ou pourra-t-il déconstruire un système dont il a été l’un des principaux acteurs et bénéficiaires ? », s’interroge aussi le quotidien burkinabé.Quoi qu’il en soit, « aucune circonstance atténuante pour Bongo », nous dit Ledjely, pour qui ce troisième mandat, même s’il « n’a duré qu’une heure tout au plus », était le « mandat de trop ». Et le président déchu « ne peut pas espérer le même élan de solidarité que celui que la communauté internationale témoigne depuis un mois » à son homologue nigérien Mohamed Bazoum. Dans son édito, IciLomé va plus loin encore : « Ali Bongo l’a bien cherché », lit-on. « Malade, diminué, il avait pris le risque de se présenter pour un troisième mandat », là où il aurait pu laisser sa place à un autre candidat de son parti. Pour le site togolais, « les chefs d’État africains doivent comprendre que les officiers maliens et burkinabè, quel que soit ce qu’on peut leur reprocher, dégagent un certain charisme que leur envient les militaires des autres pays africains, surtout francophones ». « Donc, il ne faut pas donner le bâton pour se faire battre. C’est exactement ce qui s’est passé au Gabon », poursuit IciLomé.De nombreux autres titres de presse africains font le parallèle avec les autres coups d’État des dernières années sur le continentC’est une « épidémie » pour TSA, « une tendance en vogue ». Le média algérien fait la liste : Mali, Guinée-Conakry, Burkina Faso, Niger... « Et d’aucuns s’interrogent déjà si cette succession n’aura pas un effet de contagion, car les raisons, à quelques différences près, sont les mêmes » ajoute le site qui se demande : « Qui stoppera cette spirale ? » Réponse : « Certainement pas l’Union africaine, dont le curieux effacement et son attitude à l’égard de la situation au Niger a montré les limites de son influence. » Pour Mourya Niger, « l’axe Mali-Burkina -Niger vient de recevoir un précieux renfort, en affaiblissant considérablement la France qui, désormais, évolue dans un contexte très difficile à gérer, d’autant plus que le régime Bongo incarnait le cœur de la France-Afrique depuis l’indépendance. »Et puis, cette « épidémie » de coups d’État fera-t-elle de nouvelles victimes ? Il y a en tout cas des pays qui se méfient, si l’on en croit La Nouvelle Tribune, qui raconte que le jour même du putsch au Gabon, le président du voisin camerounais, Paul Biya, a lui signé un décret pour « procéder à des nominations dans l’armée camerounaise ». Alors oui, reconnaît le journal, « aucun lien n’a été fait officiellement ». Mais cette décision intervient quand même « dans un contexte régional marqué par des changement politiques majeurs ». C’est vrai que la coïncidence est « troublante », écrit Africaguinée, pour qui, face à la crainte de « l’effet domino » et voyant venir « l’ouragan qui balaie des chefs dictateurs », Paul Biya « cherche à assurer ses arrières ».
8/31/20234 minutes, 18 seconds
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À la Une: la proposition algérienne dans le dossier nigérien

8/30/20234 minutes, 25 seconds
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À la Une: non, l'ambassadeur de France à Niamey ne quittera pas le Niger

L’ambassadeur de France à Niamey reste à son poste, lui qui était prié de partir au plus tard dimanche soir. L’ultimatum a expiré mais la France n’a pas l’intention de céder. « Notre politique est simple, a dit hier le président Emmanuel Macron, on ne reconnait pas les putschistes, nous soutenons un président qui n’a pas démissionné, et nous soutenons les politiques de la Cédéao », peut-on lire sur le site Mali web.Le chef de l’État s’est exprimé hier lundi à l’Élysée à l’occasion de la conférence des ambassadeurs. Il a une nouvelle fois évoqué « certaines puissances néo-impérialistes », qui sans les nommer, « alimentent le sentiment anti-français » en particulier en Afrique.L’ambassadeur de France au Niger, nous dit Jeune Afrique, est très actif sur les réseaux sociaux à lutter « contre les professionnels de la manipulation et du populisme », comme il les appelle. « Celui qui est né à Bamako, un an avant l’indépendance du Mali, avait été mandaté par Paris pour rendre les coups au nom de la diplomatie française. »« Que ça nous plaise ou non, une partie des opinions publiques se fait sur les réseaux sociaux. On peut s’en plaindre, mais il faut occuper cet espace », avait-il confié au magazine l’an dernier.Sylvain Itté qui a reçu le soutien de l’Union européenne, rapporte l’Événement Niger. L’ambassadeur de France est déclaré persona non grata. Mais au ça veut dire quoi, se demande Tamtam info. C’est la convention de Vienne qui régit les relations diplomatiques entre les États. « La déclaration de persona non grata a un caractère unilatéral et discrétionnaire. » Le diplomate perd son agrément, c’est donc dans son « intérêt et celui de son pays qu’il parte car il perd le bénéfice de ses immunités et devient un ressortissant étranger lambda », poursuit le site internet.Risque d’effet domino dans la régionFace à une épidémie de putsch dans la région, écrit Le Point, le président français a appelé « tous les états de la région à avoir une politique responsable ». Rappelant aussi au passage que la présence française dans le Sahel est la conséquence des demandes officielles des pays de la région, confrontés à la menace terroriste.« Une diplomatie française empêtrée dans ses contradictions et ses incohérences », fustige l’éditorialiste du Sahel. Le président Macron prône une politique africaine de la France ni faible, ni paternaliste. Mais refuse de reconnaitre « les autorités nigériennes actuelles. Pourtant, la même France, poursuit le site, avait cédé à la demande des autorités maliennes et burkinabè en faisant partir ses ambassadeurs desdits pays ».Le cauchemar des migrants en TunisieTous les jours, ce sont des centaines de migrants qui s’élancent des côtes tunisiennes pour tenter de rejoindre l’Europe. Des hommes et des femmes épuisés mais « déterminés ». Aboubakar a fait le voyage depuis la Côte d’Ivoire, via le Mali et l’Algérie. Il a déjà essayé trois fois de traverser la Méditerranée depuis la Libye, avant d’arriver en Tunisie. « Je recommencerai », assure-t-il. De plus en plus de migrants tentent leur chance et c’est peut-être dû « au développement de bateaux en fer utilisés par les passeurs ». Des bateaux « bon marché et qui peuvent accueillir un plus grand nombre de personnes ». Ces bateaux aux bénéfices juteux pour les passeurs qui ne s’embarrassent pas des pêcheurs locaux lorsqu’ils passent à proximité, « ils nous coupent les filets », témoigne l’un d’eux.De l’autre côté de la Méditerranée, « le rappeur Ghali peut-il changer l’avis de l’Italie sur les migrants », s’interroge Kapitalis. Le site d’information tunisien dresse le portrait de ce jeune Italien, d’origine tunisienne. Rappeur aux textes engagés, il participait dimanche à un stage pour apprendre à effectuer des sauvetages en mer. L’année dernière, il a financé bateau qui va secourir les migrants en détresse. Car bien que né en Italie, il a dû attendre ses 18 ans pour avoir la nationalité et on lui demande encore souvent d’où il vient.
8/29/20234 minutes, 7 seconds
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À la Une: l’attente des résultats des élections sous couvre-feu et sans internet au Gabon

« Trois élections en Une », c’est ce qu’ont accompli près de 850 000 gabonais samedi pour élire leurs députés, leurs représentants locaux mais surtout pour désigner le président de la République… « Des élections à huis clos », sans observateurs étrangers rappelle Aujourd’hui au Faso. « Même les 1 000 membres gabonais du Réseau des Observateurs libres pour la bonne gouvernance, qui exigent que le dépouillement et la proclamation des résultats des bureaux de vote soient publics, n’ont même pas pu bien observer, ni obtenir la satisfaction de leurs exigences » poursuit le quotidien burkinabé.« Et comme pour signifier que ce n’est pas la transparence qui est recherchée », ironise le journal, Internet a été coupé après la fermeture des bureaux de vote. RFI et France 24 suspendues et un couvre-feu instauré.Le scrutin s’est d’ailleurs tenu sans journalistes étrangers. « L’obtention d’une accréditation n’est pas un droit mais une option », écrit l’Union qui tentant de comprendre pourquoi le gouvernement gabonais avait refusé de délivrer le sésame aux journalistes... a contacté des responsables du ministère de la Communication. Etre accrédité n’est pas automatique, leur a-t-on répondu. C’est un peu comme l’obtention d’un visa. Le ministère qui rappelle aussi que « les médias étrangers sont déjà représentés dans le pays »… Une preuve pour le Copil citoyen que « le gouvernement ne veut pas installer les conditions de transparence devant aboutir à un scrutin apaisé ».Officiellement, internet a été coupé pour des raisons de sécurité« Afin de prévenir les débordements et préserver la sécurité de l’ensemble des populations », selon le ministre de la Communication qui craint « des dérives sur internet » précise La Libreville… Mais pour l’Observateur, «visiblement, le gouvernement redoute le remake de 2016… où Jean Ping avait "mis en ballotage" le président Ali Bongo qui ne l’avait emporté que d’une courte tête de 5 800 voix »… « L’appel de Jean Ping à lui restituer sa "victoire volée" avait entraîné de graves violences avec mort d’hommes », rappelle le journal burkinabé… Pour qui, ceci explique « cette attente angoissée des résultats de la présidentielle, sous couvre-feu et sans internet. »Dans la presse également, le bras de fer entre Niamey et ParisLes autorités nigériennes avaient donné 48h à l’ambassadeur de France pour quitter le pays. L’ultimatum de la junte a expiré hier soir…Que gagne les deux parties s’interroge Le Pays… Pour Paris, « cet épisode est l’occasion de rappeler sa fermeté depuis le coup d’État : la France ne reconnait pas le nouveau régime », analyse le quotidien… Mais derrière cette posture, il s’agit aussi de défendre les intérêts français selon le journal et notamment « l’épineuse question de la sécurité énergétique liée à l’exploitation de l’uranium nigérien ».Un dossier qui s’inscrit aussi dans un contexte de « regain d’intérêt pour l’Afrique », de nouveaux pays, « comme la Russie, la Chine, l’Iran et la Turquie ». La France joue donc sa « survie » et « on comprend, poursuit le journal, qu’elle ne veuille pas se laisser conduire à l’abattoir comme un mouton de sacrifice ».Toujours selon Le Pays, ce nouveau pic de tension permet côté nigérien « de galvaniser la rue en alimentant le sentiment anti-français, qui est aujourd’hui la recette politique la plus rentable en Afrique de l’Ouest ». L’ambassadeur de France au Niger, Sylvain Itté, rejoint donc « ses collègues au Mali et au Burkina, qui eux aussi avaient été priés de partir », écrit Aujourd’hui au Faso… « Un désamour France Niger grandissant que les panafricanistes appellent une seconde décolonisation », conclut le quotidien…
8/28/20233 minutes, 44 seconds
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À la Une: la mort de Prigojine et le sommet des Brics

8/25/20233 minutes, 7 seconds
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À la Une : la mort d'Evgueni Prigojine

Des articles et des éditos y sont consacrés, surtout dans les titres d’Afrique de l’ouest. Avec, dans ces productions publiés pour la plupart mercredi soir, beaucoup d’interrogations : « Wagner orphelin de son gourou, quel impact pour le continent ? », s'interroge Aujourd’hui au Faso, quand le quotidien Mourya la voix du Niger interroge tout simplement : « le patron des mercenaires Wagner est-il vraiment mort dans un crash d’avion ? ».L’observateur Paalga lui, n’y va pas par quatre chemins : « Poutine a-t-il abattu son chien de guerre ? » et Le Pays, à grand renfort de points de suspension, nous offre un mystérieux « mort présumée de Evgueni Prigojine, vers le scénario de ‘la vengeance, un plat qui se mange froid’ ». On rappelle quand même qu'à cette heure-ci, les autorités russes annoncent la mort de Evgueni Prigojine alors qu'il se trouvait à bord d’un avion qui reliait Moscou à Saint-Pétersbourg. À bord, 10 personnes, dont, vraisemblablement le patron de Wagner et son bras droit Dmitri Outkine, il n’y a aucun survivant. Une enquête est en cours pour déterminer les causes de l’accident.« Difficile de croire à une éventuelle thèse accidentelle »Une fois le titre passé, que nous disent ces articles ? Ils rappellent tous cette rébellion, organisée il y a deux mois par Evgueni Prigojine contre le commandement militaire russe. Le mouvement avait pris fin en à peine 24h après que Prigojine parvient a négocié un exil en Biélorussie pour lui et ses soldats, mais il vivait depuis en paria.Bien entendu, avec sa mort, de nombreuses voix évoquent un assassinat commandité par Moscou. Une théorie reprise largement par de nombreux médias. Pour Mourya la voix du Niger, « si l’information s’avère exacte, cela justifiera qu’on ne s’oppose jamais à Poutine en Russie ».  L’article précise en conclusion que cette affaire suscite « la curiosité en Afrique et une attention particulière ».Une attention, c’est également ce qu’ont eu Dakarmatin ou Wakatséra. Le quotidien burkinabé rappelle qu’en début de semaine, une vidéo diffusée sur les chaînes Telegram du groupe Wagner montrait Prigojine, en treillis et arme à la main, affirmant se trouver en Afrique. « Le dernier baroud d’honneur », écrit Wakatséra.La presse africaine s’interroge et spécule. L’Observateur Paalga précise aussi, en préambule de son édito, qu’à l’heure de publication, aucune confirmation n’a été donnée sur la mort ou non de Evguéni Prigojine. « Dans tous les cas » indique ce quotidien burkinabé, « difficile de croire à une éventuelle thèse accidentelle », précisant ensuite,« si la mort venait à être confirmée […] cela n’étonnerait pas grand monde dans la mesure où il avait démontré, lors de sa marche sur Moscou, que le monstre qu’il était pouvait échapper à tout moment à son créateur ».Traiter directement avec MoscouAutre journal burkinabé, Le Pays imagine également qui tire les ficelles. « Le scénario d’une élimination physique n’est pas à exclure, tant le patron de Wagner n’avait pas que des amis, bien au contraire », « si ‘la vengeance est un plat qui se mange… froid’ », écrit le journal, « il est probable que Vladimir Poutine ait attendu son heure et mis tous les moyens pour s’offrir le scalp de l’indiscipliné-repenti ». Le Pays en tout cas, se permet déjà de passer à la suite : « Une page se verrait ainsi arrachée des annales de l’Histoire de ce groupe qui a, et continue, de cracher le feu sur plusieurs théâtres d’opération à travers le monde, et dont les méthodes continuent de susciter critiques et indignations ».Dans un édito, Aujourd’hui au Faso s’interroge sur l’impact pour le continent. « Les Walkyries seront peut-être toujours en République Centrafricaine, au Mali, en Libye, au Mozambique », écrit le quotidien burkinabé. « Mais le ‘gourou’ éclipsé définitivement, sans doute quelques réglages seront faits ». Pour Aujourd’hui au Faso, nul doute que derrière Wagner, il y a le Kremlin et « Vladimir Poutine en sera encore l’architecte », ce sont les mots employés. En fin de compte, le quotidien termine son édito par une pluie de questions, outre celle du remplacement de Prigojine, Aujourd’hui au Faso interroge : « La RCA, le Mali, le Mozambique traiteront-ils directement toujours avec Moscou ? ». L’incertitude règne dans la presse africaine ce matin. 
8/24/20234 minutes, 20 seconds
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À la Une : au Sénégal, la tribune réclamant la libération de l'opposant Ousmane Sonko fait réagir

8/23/20233 minutes, 41 seconds
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À la Une : la Cédéao réagit au chronogramme de la transition au Niger

8/22/20233 minutes, 48 seconds
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À la Une: manifestations en soutien aux putschistes du Niger

Des rassemblements dont l’on peut voir quelques photos sur le site du quotidien nigérien Le Sahel d’abord. Hier dans la capitale Niamey, un « meeting géant » a été organisé par la société civile « pour dénoncer les mesures injustes et inhumaines prises par la Cédéao », peut-on lire.Les manifestants qui ont également demandé « le départ immédiat des troupes françaises du Niger » tout en estimant que le CNSP au pouvoir depuis le coup d’État « est à la fois l’instrument et l’organe politique au service du peuple nigérien dans sa lutte pour la reconquête et la dignité ».Dakar Actu parle aussi ce lundi matin de ces manifestations, et des slogans que l’on pouvait lire sur les pancartes, Place de la Concertation, à Niamey : « Non aux sanctions, à bas la France, halte à l’intervention militaire. »Discours du général TianiUn discours qui fait la Une des journaux africains. Le général Tiani « livre enfin son agenda pour la transition », se réjouit Mourya La Voix du Niger. Une feuille de route dressée par « le nouvel homme fort » du pays : « La transition ne saurait dépasser trois ans et aura pour mission principale la refondation du Niger », lit-on ce matin.« À cet effet, un dialogue national inclusif verra le jour d’ici 30 jours et consistera à fédérer les forces vives de la Nation. » Mourya rappelle que « l’armée fera face à toute agression extérieure », comprenez, une éventuelle intervention militaire.Ce matin, le média guinéen Le Djely plaide justement dans un édito pour cette intervention armée. Elle s'impose « comme une évidence », peut-on lire. Les dirigeants de la sous-région sont allés trop loin pour pouvoir se rebiffer devant l’autisme dont fait preuve le CNSP ».Le Djely estime que la prise de parole du général Tiani n'est pas franchement « de nature à favoriser le dialogue. [...] Ce n’est pas avec une telle posture qu’on réussira à faire reculer les partisans de l’intervention armée ».De son côté, Aujourd'hui au Faso titre : le général Tiani « tire le tapis sous les pieds de la Cédéao » avec son discours. Le CNSP « fixe en avance les règles du jeu ». Car si l’organisation de la Cédéao « rejette cette transition mise sur la table par le CNSP, elle sera taxée de vouloir coûte que coûte autre chose ». Aujourd’hui au Faso qui interroge, quand même sur le sort qui sera réservé, dans cette transition, au président destitué Mohamed Bazoum.Une délégation de la Cédéao a pu rencontrer le président BazoumMourya La Voix du Niger publie l’une des dernières photos de Mohamed Bazoum, aux côtés des responsables de la Cédéao envoyés à Niamey samedi : « En complet au djellaba africain, blanc tirant légèrement au bleu, sobre, le bonnet rouge cerise bien vissé à la tête. »Décrit très précisément le média estime que le président déchu a un air « naturel, relaxe mais toujours majestueux et digne pour lui-même et pour les autres ».Sommet des BricsLe sommet est à la Une des médias sénégalais comme Dakar Actu qui rappelle que « le président Macky Sall prendra part au 15e sommet des Brics à Johannesburg » qui débute ce mardi. « Dans un esprit d’inclusion et d’ouverture, le 15e Sommet tiendra une séance spéciale de dialogue avec l’Afrique », rappelle le média sénégalais, l’occasion pour Macky Sall « d’exposer ses idées devant le monde ».Ce sommet va se dérouler à partir de demain mardi en Afrique du Sud. Alors, les médias sud-africains s'emparent du sujet, d’autant que le président Cyril Ramaphosa s’est adressé à la télévision nationale le 20 août. L’occasion pour lui d’expliquer « pourquoi la politique étrangère des Brics et de l’Afrique du Sud est vitale pour le progrès de la nation », peut-on lire dans les colonnes du Star. Le président sud-africain a souligné « l'importance de bien accueillir l'afflux massif de visiteurs » au cours des prochains jours.De son côté, The South African évoque les hôtels et les entreprises de Johannesburg qui « attendent avec impatience l’arrivée imminente des participants au sommet. [...] Du transport à l'hébergement, de la restauration aux services de traduction, les fournisseurs locaux devraient bénéficier » des retombées d'un tel événement.
8/21/20234 minutes, 1 second
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À la Une: le naufrage d'une embarcation avec des migrants fait 63 morts au large du Cap-Vert

C'est le Quotidien qui raconte cette dernière épopée dramatique. Parti de Fass Boye, avec au moins 101 migrants à bord, « l'embarcation a été repêchée dans les eaux territoriales du Cap-Vert ». On compte une soixantaine de morts et disparus. « Aujourd'hui, Fass Boye est en deuil, nous dit le Quotidien, comme Thiaroye sur Mer, en 2005, quand les premières embarcations de fortune avaient pris d'assaut l'Atlantique et la Méditerranée. En janvier 2021, le président Sall avait demandé la publication d'un mémorandum du gouvernement sur l'immigration, rien n'a été rendu de manière officielle, mais de jeunes Sénégalais n'ont pas renoncé à leur rêve de rallier l'Europe au péril de leur vie », conclut le Quotidien.« Autant en emporte le vent, titre de son côté Dakar Matin. Ils quittent le pays en masse, rien ne peut les retenir, rien ! » Et pour le journal, c'est une question politique. « On promettait à ces victimes et à des centaines de milliers de jeunes comme eux l’émergence dans un pays où il ferait bon vivre avec des emplois, en veux-tu, en voilà. Ils y croyaient fermement, surtout qu’on leur avait fait il y a 12 ans le serment d’une gouvernance sobre et vertueuse. On leur avait aussi parlé d’une justice libre qu’exerceraient des hommes tout autant libres. Mais on avait promis tellement de choses il y a 12 ans ! » C'est donc bel et bien le président Macky Sall, qui est dans le collimateur de Dakar Matin.Macky Sall mis en cause dans l'affaire Ousmane SonkoC'est ce que rappelle senego.com, qui publie le communiqué de la coalition Yewi Askan Wi, laquelle,« prend le chef de l'État comme seul et unique responsable de ce qui arriverait au maire de Ziguinchor, en réanimation à l'hôpital principal de Dakar ». Pour Yewi Askan Wi, « Ousmane Sonko est un otage politique, victime d'un régime oppresseur et rancunier, Ousmane Sonko n'a eu d'autre choix que la diète pour s'insurger contre l'injustice et obtenir la libération du millier d'innocents qui remplissent à ras bord les geôles de Macky Sall ». ***Le Niger occupe également une bonne place dans la presse africaine, ce matin...MouryyaNiger s'intéresse plus particulièrement aux positions divergentes de la France et des États-Unis, après le coup d'État contre le président Mohamed Bazoum. « Avec des alliés comme ça, on n'a pas besoin d'ennemis », voilà ce qui se chuchoterait à Paris. « Au Quai d’Orsay, comme à la présidence française, nous dit MouryyaNiger, les choix diplomatiques américains au Niger passent mal. Les États-Unis se sont montrés très présents. Trop présents même, « ils ont fait tout le contraire de ce qu’on pensait qu’ils feraient », poursuit MouryyaNiger citant des sources françaises. Interview de Mahamadou Issoufou dans Jeune Afrique« C'est la première fois que l'ancien président sort du silence depuis le coup d'État du 26 juillet. » Et sans surprise, il « demande la libération du président Bazoum et son retour au pouvoir ». Mahamadou Issoufou dément fermement avoir manipulé les généraux rebelles, voire d'être le cerveau du putsch. « Tout cela est archi-faux, dit-il, posez-vous la question : qu'aurais-je à gagner dans ce scénario, Rien. Qu'aurais-je à y perdre ? Tout. » Mahamadou Issoufou conserve, dit-il, « l'espoir d'une sortie de crise pacifique et négociée ». Quant à une éventuelle intervention militaire, il la qualifie « d'ultime recours ».
8/18/20233 minutes, 15 seconds
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À la Une: le temps presse pour la Cédéao

« Tic-tac » au Burkina Faso, L’Observateur Paalga égrène les secondes qui nous séparent d’une nouvelle réunion de la Cédéao. Rendez-vous organisé à Accra, aujourd’hui jeudi et demain, entre les chefs d’état-major de la sous-région. « Plus le temps passe, plus la junte qui dirige le pays renforce son assise et surtout, voit le spectre d’une intervention militaire contre elle s’éloigner », estime le quotidien. D’autant que cette voie « divise fortement la communauté internationale ».De fait, les partenaires occidentaux ne parviennent pas à accorder leurs violons sur ce point – la France y paraît plus favorable que les États-Unis – , et l’Union africaine (UA) elle-même n’y semble pas favorable.Les partenaires africains divisés aussiLa réunion du Conseil paix et sécurité de l’UA, le 16 août, s’est révélée « tendue » et « interminable – plus de 10 heures », raconte Le Monde Afrique. Et il semblerait, écrit encore le quotidien, que « le CPS a décidé de rejeter l’usage de la force », même si l’on attend encore le communiqué final. Un diplomate de l’UA s’exprimant dans les colonnes du Monde explique ainsi qu’une intervention militaire « pourrait déboucher sur un bain de sang et causer plus de dégâts qu’il n’en existe actuellement ». L’Observateur Paalga abonde : « Bien d’autres États africains, des organisations internationales, des parlementaires ainsi que des leaders coutumiers et religieux de la région ont exprimé leur crainte d’une déstabilisation de tout le Sahel » dans le cas d’une intervention.Si la décision de l’UA venait à être officialisée, elle serait « surprenante » et surtout se « désolidarise[rait] de la Cédéao », conclut Le Monde Afrique ; et Mouryya Niger de renchérir : l’organisation « semble aujourd’hui avoir épuisé toutes ses cartes maîtresses », d’autant qu’ « au Nigeria, le président en exercice de la Cédéao », Bola Tinubu, « s’est déjà vu être désavoué par les populations », dont le quotidien ressemble à celui des Nigériens.Un quotidien marqué par la crise : le Nigeria a tous les atours d’un « géant malade », écrit Le Monde Afrique, parti en reportage dans les rues de Lagos. Inflation à 24% (« le niveau le plus élevé depuis dix-huit ans »), chute de la monnaie nationale, suppression des subventions de l’essence… le pays semble plus atteint « qu’il ne peut lui-même l’admettre ». Le journal invite donc Bola Tinubu à reconsidérer sa position : « Il n’est pas certain que la guerre que le Nigeria doit mener en priorité soit celle contre les putschistes de Niamey. »La situation se corse pour Ousmane Sonko au SénégalLe nom de l’opposant a été biffé des listes du fichier électoral, à moins d’un an de la présidentielle. Le « champion de Yewwi Askan Wi » est donc hors-jeu, mais « du reste, rappelle Wakat Séra, il y a bien un moment » que « ​​​​​​​l’attaquant de pointe était menacé », son parti, le Pastef ayant été dissous par décret. En tout cas cette décision, craint le titre burkinabè, risque de « faire remonter le mercure politique au Sénégal ».Depuis la condamnation d’Ousmane Sonko pour « corruption de la jeunesse » puis le début de sa grève de la faim, le climat est tendu dans le pays. En témoigne le déferrement hier (puis la libération) du journaliste Abdou Khadr Sako, accusé de diffusion de fausses nouvelles. Pourtant, se rappelle Dakar Matin, « Macky Sall est resté longtemps au pouvoir sans qu’aucun journaliste ne soit inquiété ». Mais « depuis la guéguerre entre pouvoir et Pastef, les choses ont changé ».Qu’il y ait une bataille politique d’accord, mais attention à ne pas confondre, prévient Wakat Séra : « ​​​​​​​Élection c’est pas la guerre ! »Danger pour les cinémas historiques du MarocC’est ce qu’on apprend dans les pages du Monde Afrique. Au royaume chérifien, terre de tournage de Lawrence d’Arabie notamment, il ne reste que 21 cinémas en activité, « ils étaient 250 il y a 40 ans ». Paradoxe parmi les paradoxes, Ouarzazate, « ​​​​​​​présentée comme le "Hollywood africain" », n’a aucune salle obscure. Le Rialto à Casablanca, le Ciné-Palace à Marrakech, le Mauritania à Tanger : autant de cinémas « ​​​​​​​emblématiques » dont les sièges en velours prennent désormais la poussière, pendant que les multiplexes, eux, prennent la lumière et profitent d’une situation « ​​​​​​​à la limite de l’oligopole ». Et au coin des rues, les silhouettes des anciens établissements légendaires se confondent de plus en plus avec les décors de cinéma qu’ils faisaient vivre autrefois.
8/17/20234 minutes, 7 seconds
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À la Une: les journaux du continent regardent de près le Niger

Ce mercredi 16 août encore, les grands titres de presse consacrent leurs Une à la situation dans le pays, plus de deux semaines après le coup d’État contre le président Mohamed Bazoum. « Transition ou pas transition ? », Wakat Séra s’interroge. « La junte a amorcé le processus à en croire son Premier ministre » rappelle le journal, sauf que d’après une source politique « il ne sera pas question pour la Cédéao d’offrir, selon le package habituel concédé aux putschistes, une quelconque transition aux militaires nigériens ». Ce qui pourrait compliquer la tâche à ces derniers, déjà soumis à de larges sanctions. Pour l’instant donc, « le casse-tête chinois reste entier sur les bords du fleuve Niger ».Casse-tête diplomatique pour les acteurs géopolitiquesLa Cédéao, bien sûr, mais aussi les partenaires du Niger, du Nigeria aux États-Unis en passant par la Guinée et la France, chacun a sa propre ligne de conduite face à la situation, ce qui crée de potentielles divergences. Le Monde Afrique souligne par exemple que « Washington défend une ligne moins dure que Paris vis-à-vis des putschistes, notamment en ce qui concerne une éventuelle intervention militaire » de l’organisation ouest-africaine.Des désaccords qui, selon le quotidien, s’expliquent par des « intérêts stratégiques » divergents : les Européens voient le risque sécuritaire et « perçoivent le Niger comme un carrefour de routes migratoires vers l’Europe », tandis que les Américains estiment que « le seul intérêt à rester au Niger serait d’empêcher la Russie de combler le vide ». Quoi qu’il en soit, pendant que les différentes diplomaties discutent de l’attitude à adopter – une nouvelle réunion de la Cédéao est d’ailleurs prévue les 17 et 18 août à Accra – le CNSP se frotte les mains. « Le temps est le meilleur allié des putschistes », assène Le Monde.Un acteur silencieux dans la cacophonie géopolitiqueLe Maroc, qui joue selon Jeune Afrique la carte de la « diplomatie du silence ». Alors que l’Algérie est « sur le qui-vive », qu’elle estime avoir « son mot à dire » selon le journal marocain Le 360, le royaume chérifien est lui resté « ​​​​​​​très en retrait », à l’exception d’une prise de parole le jour même du putsch. Une attitude similaire à celle adoptée lors des précédents coups d’État, « ​​​​​​​neutralité prononcée » mais surtout « ​​​​​​​pragmatique » d’après Jeune Afrique.À terme donc, Rabat pourrait « ​​​​​​​composer avec le nouveau pouvoir en place si celui-ci venait à se maintenir ». Une position qui tranche avec celle de l’Algérie, qui, selon Le 360, « ​​​​​​​s’active contre les menaces d’intervention militaire de la Cédéao », menaces qui, si elles étaient mises à exécution, pourraient « ​​​​​​​plonger tout le Sahel dans le chaos », redoute Tout sur l’Algérie. Et comme chacun voit midi à sa porte, le journal algérien s’enorgueillit d’un « ​​​​​​​consensus » qui se « ​​​​​​​dessine » selon lui « ​​​​​​​autour de la position algérienne », position que la presse marocaine, elle, juge « ​​​​​​​stérile » et destinée à « ​​​​​​​jouer les proxis pour Moscou ».Espoir contre le paludismeL’Afrique reste de loin le continent le plus touché par la maladie avec 95 % des cas recensés. Mais un nouveau vaccin, le R21 homologué par le Burkina Faso, le Ghana et le Nigeria, pourrait changer la donne. D’après un expert interrogé dans les colonnes du Point Afrique, « ​​​​​​​on doit pouvoir, avec ce vaccin, réduire le paludisme de 75 % », une efficacité « ​​​​​​​jamais rapportée dans l’histoire » de la lutte contre la maladie.Avec ce sérum, deux vaccins cohabitent désormais, ce qui devrait permettre, explique Le Point, de « ​​​​​​​combler la forte demande des pays africains » pour se rapprocher de l’objectif zéro paludisme à l’horizon 2030. Un véritable espoir de « ​​​​​​​changer le visage de la lutte contre » le paludisme, encore responsable de plus de 580 000 décès par an en Afrique.Une success story panafricaine autour de la margarineJeune Afrique s’intéresse ce matin à un succès panafricain. « ​​​​​​​Au petit-déjeuner, en pâtisserie ou dans les plats mijotés, la margarine Jadida s’invite sur toutes les tables », salive le magazine. Au-delà des qualités gustatives de la marque, ce sont surtout ses succès « ​​​​​​​dans une vingtaine de marchés sur le continent » qui font briller les yeux de Jeune Afrique. « ​​​​​​​Progression annuelle moyenne de 20 % sur les dix dernières années », « chiffre d’affaires supérieur à 100 millions de dollars », le magazine égrène les réussites de l’entreprise, engrangées grâce à une stratégie combinant « capital humain, modernisation des équipements et qualité des produits ». Comme quoi, la tartine ne tombe pas toujours du mauvais côté !
8/16/20234 minutes, 23 seconds
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À la Une: le temps passe, pas la crise au Niger

Le diagnostic posé par Wakat Séra est clair : « La situation n’est pas loin de l’impasse, les positions se radicalisant de jour en jour ». Constat partagé par Aujourd’hui au Faso : les jours ont beau s’écouler, « le problème nigérien reste en l’état ».De fait, plus de deux semaines après le coup de force des putschistes, la Cédéao ne lâche pas, les militaires non plus et le président Mohamed Bazoum reste retenu, car ce dernier n’a pas signé sa démission. Sur notre antenne, son ministre des Affaires étrangères, Hassoumi Massoudou, rejette toute question de transition. Alors pour Aujourd’hui au Faso, les poursuites lancées contre le président pour « haute trahison » sont un moyen de « le démettre légalement », « à défaut d’obtenir ce qu’ils ne peuvent pas avoir par un stylo tenu par la main de Bazoum ». Car même si « de fait », le général Tiani a pris les rênes du pays, « de jure, Mohamed Bazoum est toujours président du Niger » et c’est une épine dans le pied des putschistes.L’analyse est un peu différente du côté de Mouryya Niger, pour qui « le général Tiani et ses camarades » cherchent plutôt à « faire monter les enchères » en agitant cette menace, face à une Cédéao déterminée à obtenir satisfaction.De nombreux acteurs parmi lesquels, la GuinéeLe pays fait figure « ​​​​​​​d’électron libre » selon Jeune Afrique. Le pays du colonel Mamadi Doumbouya « ​​​​​​​ne s’allie pas tout à fait au Malien Assimi Goïta et au Burkinabè Ibrahim Traoré », qui affichent un franc soutien aux putschistes nigériens, sans pour autant se rallier à la Cédéao. La Guinée ménage même la France, avec qui Mamadi Doumbouya « ​​​​​​​a de très bonnes relations » souligne Jeune Afrique, une exception parmi les pays de la sous-région à avoir récemment vécu un coup d’État. Une situation expliquée par une source diplomatique du magazine : « ​​​​​​​On connaît suffisamment la Russie et la Chine pour ne pas avoir besoin que l’on nous dicte notre conduite. Nous sommes panafricanistes mais pragmatiques ».Est-ce ce réalisme qui pousse Conakry à privilégier le dialogue ? En tout cas, rappelle Jeune Afrique, le pays « ​​​​​​​ne croit pas que la crise nigérienne puisse être résolue par les armes ». Pourtant, la Cédéao continue d’explorer cette piste. Elle a décidé d’une nouvelle date pour que les chefs d’État-major se rencontrent : ce sera les 17 et 18 août. Car le pragmatisme, c’est aussi cela, conclut Jeune Afrique quelques pages plus loin : « ​​​​​​​Qui veut la paix, prépare la guerre ».Affrontements dans le Nord du MaliLes forces armées et les anciens rebelles touaregs s’affrontent à Ber, dont sont partis les soldats de la Minusma. Dernière escalade en date dans les tensions entre le gouvernement et la CMA qui, pour Aujourd’hui au Faso, est « symptomatique du vide sécuritaire qui se fait jour du nord au centre du Mali » avec la départ de la mission onusienne et de la force Barkhane. Et, la nature ayant horreur du vide, l’espace laissé est disputé par « ​​​​​​​les FAMa, Wagner et les terroristes », avec « ​​​​​​​souvent des populations transformées en souffre-douleurs », déplore le journal.Maliweb partage le même regret et appelle à « ​​​​​​​​​​​​l’arrêt immédiat des hostilités » pour ne pas « ​​​​​​​sombrer une nouvelle fois dans une guerre sans la moindre perspective ». Les tensions, les combats, les désaccords doivent cesser, écrit enfin Maliweb. Il y a déjà eu « tant de morts, tant de blessés et tant de souffrances ».L’accès aux toilettes, une urgenceLe Monde Afrique consacre un article à la nécessité d’accélérer la mise en place de latrines saines car, assène le journal, « ​​​​​​​le manque d’accès aux toilettes tue ». En cause : le contact avec des eaux usées non-traitées, contaminées par la « ​​​​​​​défécation à l’air libre ». Concrètement, « rivières, lacs et littoraux sont pollués par des communautés en mal de cabinets », sans compter les canalisations polluées en pleine ville, l’eau de lavage à l’hygiène parfois douteuse…Le problème touche particulièrement les écoles, raconte le journal : dans de nombreux établissements du continent, « les enfants sont priés de se retenir faute de cabinets propres et sûrs, ou de se soulager comme ils peuvent ». Et il y a effectivement urgence car, comme le rappelle Le Monde, l’accès à des toilettes propres est « un droit fondamental, universel, humain, inscrit dans les textes internationaux depuis près de cinquante ans ».
8/15/20234 minutes, 3 seconds
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À la Une: les militaires nigériens et la Cédéao se regardent en chiens de faïence

L’organisation ouest-africaine a ouvert la voie en fin de semaine au déploiement de sa force en attente. Une force très précisément… « en attente », souligne Wakat Séra, qui croit y voir « plusieurs facteurs, dont le plus pertinent reste », selon le journal, « la priorité faite au dialogue entre Nigériens pour régler un problème nigérien ».Dans Jeune Afrique, un économiste souligne deux autres difficultés : un « manque de capacité » de la Cédéao – en clair, difficile de faire « sans la solide contribution du Nigeria, lequel rencontre des difficultés à maintenir la stabilité sur son propre territoire » – et « un déficit de légitimité » lié aux attitudes inconstantes de l’organisation face aux coups d’État qui ont émaillé la sous-région ces derniers mois. Car, rappelle Le Monde, la Cédéao n’a déployé sa force « lors d’aucun des récents coups d’État, ni en Guinée et au Mali en 2021, ni au Burkina Faso en 2022 ».Et puis dernière raison, c'est « l’inertie » de plusieurs pays, de la région ou pas comme l’écrit Le Monde, quand ce n’est pas tout simplement leur franche opposition à une intervention militaire. Le Point Afrique cite ainsi l’exemple de l’Algérie, pays « traumatisé par le "syndrome" libyen » et qui souhaite « ​​​​​​​éviter une déstabilisation complète de la sous-région ».Crise au Niger et questions de stratégieDes pays de la sous-région aux États occidentaux, en passant par les organisations régionales, chacun y va de ses « ​​​​​​​considérations géopolitiques », souligne le journal nigérien L’Évènement, qui voit dans la situation « une sorte de prolongement de la guerre entre la Russie et l’Otan, mais en terre africaine ». Les mots ne sont pas tout à fait les mêmes, mais la plupart des titres de presse s’accordent là-dessus, tel Jeune Afrique : « ​​​​​​​La géopolitique mondiale entraîne une guerre par procuration sur le terrain ouest-africain », avec de nombreux « ​​​​​​​intérêts d’un très grand nombre de puissances étrangères » et « de multiples rapports de force ».Devant tous ces acteurs et ces enjeux croisés, « ​​​​​​​difficile de trouver le fil d’Ariane pour démêler l’écheveau », s’amuse Aujourd’hui au Faso. Une seule certitude se fait jour dans les colonnes du Monde : « Les Occidentaux vont devoir reconsidérer en profondeur leur politique vis-à-vis de l’Afrique de l’Ouest ».Aujourd’hui au Faso émet tout de même une hypothèse : là où il y a une possibilité « ​​​​​​​que de petites lignes bougent », c’est en tenant compte « ​​​​​​​des dures sanctions » de la Cédéao. Et Jeune Afrique renchérit : « Pour se rendre compte de la portée des mesures, c’est comme si la banque centrale du Niger mettait la clé sous la porte ». Le pays « ​​​​​​​ne peut survivre en autarcie » explique le journal, qui pense que « ces sanctions devraient donc être le déclencheur d’une solution négociée ».L’économie préoccupe aussi en TunisieDans un contexte inflationniste marqué par un difficile accès à l’emploi, le pays a célébré une Fête de la femme « ​​​​​​​sous le signe des droits économiques », raconte La Presse en Tunisie. Car comme le rappelle Jeune Afrique dans un bref cours d’histoire, « depuis 1956, le 13 août commémore l’entrée en vigueur d’un ensemble de lois qui accordent aux femmes de larges droits ».Sauf que bien souvent, les textes et la pratique racontent deux histoires très différentes, et la situation des Tunisiennes ne fait pas exception. Comme le rappelle La Presse toujours, « ​​​​​​​l’égalité des chances face à l’emploi est loin d’être atteinte », et « ​​​​​​​bien qu’elles réussissent mieux leurs études que les hommes, les femmes trouvent plus de difficultés à s’insérer sur le marché du travail ». Pour un chômeur, on compte près de deux chômeuses et l’écart ne cesse de se creuser. Chez les 30 % de jeunes sans emploi, près de la moitié sont des femmes, preuve écrit le journal que les Tunisiennes sont les « premières victimes de l’exclusion sociale ».Alors elles n’ont d’autre choix que de se tourner vers des domaines jusque-là laissés de côté, pour tenter de se frayer une place. La Presse prend ainsi l’exemple du secteur maritime : « Commandantes de patrouilleurs, capitaines, chefs mécaniciens ou officiers », de « ​​​​​​​téméraires timoniers » qui naviguent à contre-courant et ont de toute façon déjà l’habitude de traverser « un environnement potentiellement hostile ».
8/14/20233 minutes, 59 seconds
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À la Une: les décisions prises par la Cédéao concernant le Niger

« L'option militaire pour restaurer l'ordre constitutionnel au Niger n'est plus négociable, estime Mourya Niger, la Cédéao a plutôt choisi d'avancer la tête baissée, qu'il pleuve ou qu'il neige, pour réinstaller Mohamed Bazoum dans ses fonctions présidentielles plutôt que de relativiser sa position pour se rapprocher de celle des populations et de leurs leaders, notamment les chefs traditionnels, les leaders religieux du Niger et du Nigeria ». Mourya Niger n'est donc pas convaincu d'une décision, « encore prise à la hâte et dans l'émotion, [...] c'est vraiment le comble pour une institution, de prendre des décisions qu'elle est incapable d'appliquer. »Dans les pays voisins du Niger, on suit également la situation avec attention. Ainsi au Burkina Faso, WakatSera juge que la Cédéao joue du « bâton et de la carotte, la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest ne baisse pas la garde » et maintient ses sanctions contre le Niger. Ce qui, selon WakatSera, « répond sans doute à la stratégie de la junte de faire croire qu'un ordre est en place pour conduire les affaires du pays. Le général Tiani et son équipe viennent en effet d’enfiler les nominations de chefs militaires, ainsi que la désignation d’un Premier ministre qui sera à la tête d’un gouvernement de 20 ministres, majoritairement des militaires ». « Toutes les options restent valables, y compris donc l’emploi de la force, même si le bémol au dialogue demeure de mise », analyse pour sa part Aujourd'hui8.net, qui ne croit pas vraiment à l'hypothèse d'une option militaire. Car, « une telle opération de restauration par la force, si elle devait avoir lieu, aurait été faite de façon soudaine, et sans trop de parlotte. »Jeune Afrique ne croit pas non plus à l'option militaire, pas dans l'immédiat en tout cas. « Mobilisation immédiate ne veut pas dire intervention immédiate », écrit le journal panafricain, qui précise : « Rien ne permet de dire que la Cédéao renonce à la voie diplomatique. Les contours légaux d’une intervention armée de la Cédéao restent également à préciser. L’organisation doit au préalable obtenir l’approbation de l’Union africaine (UA) pour se déployer... Le feu vert du Conseil de sécurité de l’ONU pourrait également être nécessaire. »Question migratoireEt surtout le cas de ces centaines de migrants renvoyés de Tunisie, et dont certains sont morts de soif dans le désert. Une question qui serait résolue, à en croire le site tunisien Réalités.com. « Entre la Tunisie et la Libye, tous les migrants ont été secourus », assure le site d'information qui met en cause d'autres informations avancées par d'autres médias. « Dans les reportages diffusés sur les chaînes françaises et ailleurs, on apprend que de nombreux migrants subsahariens ont été abandonnés par la Tunisie en plein désert, au niveau des frontières entre la Libye et notre pays, poursuit Realites.com. C’est une version des faits qui laisse planer le doute sur les intentions des médias qui l’ont diffusée, et qui n’ont jamais pris la peine de relayer le soutien apporté par la société civile et par les autorités tunisiennes aux migrants. » Realité.com préfère rappeler l'accord conclu entre la Tunisie et la Libye, « visant à partager la prise en charge des personnes en détresse et selon lequel la Tunisie a pris en charge 126 migrants originaire d'Afrique subsaharienne ».
8/11/20233 minutes, 49 seconds
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À la Une: sommet extraordinaire de la Cédéao à Abuja

« Dialoguer, ou attaquer, la Cédéao au pied du mur » : c’est de cette manière que Wakat Séra résume ce jeudi matin l’enjeu de ce sommet qui doit se tenir aujourd’hui dans la capitale nigériane. Le site d’information burkinabè précise que ce n’est peut-être pas le sommet de « la dernière chance », mais « il doit poser les bases claires d’un retour à l’ordre constitutionnel », avec « en priorité, la demande de la libération de Mohamed Bazoum ». Wakat Séra rappelle que tous les moyens sont mis en œuvre et que « même la menace d’une intervention militaire reste de mise ».Pour le média Le Pays, c’est un « baroud d’honneur » qui attend la Cédéao à Abuja, alors que les putschistes « cherchent à avoir l’organisation ouest africaine à l’usure ». La Cédéao elle, « gagnerait à prendre des mesures fortes en vue d’une meilleure gouvernance politique et économique au sein de l’espace communautaire ». Objectif pour la Cédéao selon Le Pays, « redorer son blason auprès des populations qui la traitent de tous les noms d’oiseaux ».« De quoi la montagne va-t-elle accoucher aujourd’hui à Abuja ? », se demande Aujourd’hui au Faso, qui imagine un ton « moins martial » lors de ce sommet et surtout que l’on retournera encore la question d’une intervention militaire « sous toutes ses coutures avant de frapper », l’ultimatum lancé à la junte étant déjà expiré rappelle le média.En tout cas, même si toutes les options semblent encore sur la table. L’ancien président du Niger, Mahamane Ousmane, lui, plaide pour « la voie diplomatique en lieu et place des interventions militaires ». Il a adressé une lettre au président de la Cédéao, Bola Tinubu, dont L’Événement Niger se fait le relai de quelques extraits ce jeudi matin. Selon Mahamane Ousmane, les sanctions déjà en place contre le Niger vont trop loin : « Les effets néfastes des sanctions retenues par le dernier sommet impacteront injustement et durablement la population nigérienne déjà frappée par la pauvreté endémique et entraineraient des déplacements massifs de réfugiés vers les pays voisins et même au-delà. »De son côté, Tamtaminfo avance que plusieurs personnalités politiques du Niger ont demandé la levée de ces sanctions auprès de la Cédéao. Parmi les signataires : Mahamane Ousmane, mais aussi d’anciens ministres ou présidents de l’Assemblée nationale du Niger comme Moutari Moussa, Amadou Salifou ou encore Seini Oumarou. Ils jugent ces sanctions « insupportables, inefficaces et inappropriées ».Un nouvel acteur s’invite dans la crise du NigerRhissa Ag Boula, dont le visage enturbanné, est à la Une de Jeune Afrique. Le ministre d’État et ancien leader de rébellions touarègues a annoncé le 10 août, la création d’un « Conseil de la Résistance pour la République » qui a pour objectif principal la libération de Mohamed Bazoum, « dont il était l’un des principaux conseillers ».Dans Jeune Afrique, Rhissa Ag Boula, contacté par téléphone, délivre ses objectifs : « Rassembler toutes les Nigériennes et tous les Nigériens démocrates et républicains qui veulent restaurer la légalité constitutionnelle. » Et ce, il l’assure « de façon pacifique ».De son côté, L’Événement Niger parle aussi d’ « une rébellion qui semble s’organiser à l’intérieur du pays » avec cette initiative de Rhissa Ag Boula qui vient « corser sans aucun doute la crise au Niger ».Libération de l’otage roumain Iulian GhergutIl était « le plus ancien otage occidental encore en captivité au Sahel », nous rappelle Le Monde Afrique. Iulian Gherghut, enlevé au Burkina Faso en 2015 par un groupe rallié à al-Qaïda « est actuellement en sécurité sur le territoire de la Roumanie », selon le ministère des Affaires étrangères roumain.Les autorités roumaines qui saluent sur le réseau social X [ex-Twitter, NDLR], « tous les partenaires étrangers, en particulier les autorités marocaines », souligne le quotidien marocain L’Opinion.Iulian Gherghut, « officier de sécurité d’une mine de manganèse dans le nord du Burkina Faso, près des frontières avec le Mali et du Niger, avait été enlevé le 4 avril 2015 par cinq hommes armés », se souvient l’Opinion qui rappelle qu’« au moins trois Italiens et un Allemand sont encore détenus au Sahel, ainsi qu'un Sud-Africain enlevé en 2017 ».
8/10/20234 minutes, 7 seconds
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À la Une: une délégation Cédéao-Union africaine-ONU refusée par les putschistes au Niger

Une mission conjointe de la Cédéao, des Nations unies et de l’Union africaine, devait arriver à Niamey ce 8 août, et s’est vue refuser l’entrée dans le pays. Jeune Afrique a eu accès à une note verbale du ministère nigérien des Affaires étrangères.« Une impossible médiation », titre de son côté Mourya la voix du Niger, qui rappelle que le CNSP « est plutôt préoccupé par la volonté de s’installer totalement au pouvoir », avec « la nomination déjà d’un nouveau Premier ministre […] Ce qui justifie le refus du dialogue », selon Mourya.Le visage de ce nouveau Premier ministre est d’ailleurs à la Une de plusieurs médias africains ce mercredi matin. Mahamane Lamine Zeine, « un "revenant" comme vitrine d’un pouvoir kaki », peut-on par exemple lire en Une du quotidien burkinabè Aujourd’hui au Faso.Alors que l’ONU, l’UA et la Cédéao se sont vus refuser l’entrée dans le pays, dans une atmosphère de « poker menteur », le CNSP « marque un pas en avant » avec la nomination de cette économiste « pétri d’expérience » et connu de la scène politique nigérienne.Il a fait carrière au ministère de l’Économie, rappelle le média burkinabè : « Ce nouveau Premier ministre est comme la vitrine, la face fréquentable d’un pouvoir militaire proscrit par une partie de la communauté internationale. »De son côté, Le Pays considère qu’avec cette nomination, « la junte coupe l’herbe sous les pieds de la Cédéao » et « continue son petit bonhomme de chemin », même si « la junte nigérienne […] doit se garder de tout triomphalisme », car cette nomination « ne suff(it) pas pour faire plier la Cédéao qui, même fragilisée, n’a pas dit son dernier mot ».Deux visages à la Une des médias sénégalaisD’abord celui de Pape Alé Niang, un « ouf de soulagement ! » pour le média Sénégo : le journaliste vient d’obtenir une liberté provisoire. Le patron de Dakar Matin était aux urgences après avoir entamé une grève de la faim suite à son arrestation fin juillet. Il va pouvoir « humer l’air de la liberté » nous dit Sénégo.Le deuxième visage, c’est celui de l’avocat Juan Branco : à voir ce mercredi matin sur plusieurs médias, dont Dakar actu. Les images du Franco-Espagnol, arrivé à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle le 8 août, après son expulsion du Sénégal. L’avocat d’Ousmane Sonko était détenu dans la prison de Rebeuss. Il a pris la parole lors d'une conférence de presse à son arrivée en France.Dans Dakar Matin, on peut lire ses propos tenus le 8 août où Juan Branco décrit « l’enfer de Rebeuss : "j’ai dormi au milieu de personnes torturées qui portaient les traces de blessures par balle […] Ils ont commis l’erreur de me faire voir ça", a-t-il déclaré en conférence de presse ce mardi ».Juan Branco a aussi profité de cette prise de parole pour donner des nouvelles de son client Ousmane Sonko, lui aussi en détention. Des nouvelles que l’on lit à la Une d’ActuSen : il souffre d’insuffisance rénale, a-t-il déclaré : « Nous lui avons demandé de cesser sa grève de la faim. »Afrique du Sud : la grève des taxis paralyse le CapDepuis près d’une semaine, les taxis sont en colère… Africanews nous explique qu’ils protestent contre une disposition « ordonnant la saisie des véhicules pour des infractions mineures ».« La grève déclenchée jeudi a pris une tournure violente », lit-on. Il y a notamment des morts.Les déclarations de politiques sud-africains au sujet de cette grève sont à la Une de Cape Times : la ministre des Transports accuse la ville du Cape « d'appliquer des sanctions qui ne sont pas en phase avec les lois… »Même ligne pour le ministre de la Police qui appelle la municipalité du Cape à prendre part à des négociations et « à descendre de leurs grands chevaux ». Il souligne les conséquences de ces grèves : « Des enfants noirs ordinaires qui ne peuvent pas aller à l'école. » Ou encore les femmes enceintes qui « doivent marcher des kilomètres ».Des conséquences que l’on peut lire aussi dans cet article de Cap Times : « La grève des taxis fait des ravages dans les entreprises. »La chambre de commerce et de l’industrie de la ville fait une comparaison entre la situation actuelle et l’impact du Covid-19. Elle signale « un absentéisme généralisé » au travail en raison de ces grèves.
8/9/20233 minutes, 52 seconds
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À la Une: interrogations après l’annonce d’un nouveau sommet de la Cédéao pour sortir le Niger de la crise

8/8/20233 minutes, 58 seconds
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À la Une: la fin de l’ultimatum de la Cédéao au Niger

Le Niger « en alerte maximale » titre L’Évènement, qui évoque l’imminence d’une « invasion des forces étrangères » pour qualifier une possible intervention militaire de la Cédéao. Le bloc ouest-africain avait donné à la junte jusqu’à dimanche 6 août au soir pour rétablir dans ses prérogatives le président élu Mohamed Bazoum. L’Évènement informe que « face à la menace » de cette intervention, « les nouvelles autorités ont décidé de fermer l’espace aérien nigérien jusqu’à nouvel ordre ».Du côté de Mouryya, La Voix du Niger, on fait le choix du débat sur cette possible intervention militaire : un regard croisé entre un ancien ministre ivoirien et un avocat en droit. Quand l’un assure que dans ses actions, « la Cédéao ne viole aucune souveraineté d’aucun de ses États membres », l’autre estime que « le dialogue apparaît comme la seule solution qui s’impose et qu'il y va de la survie de la Cédéao ! »Débats et pronostics dans les médias africainsLe média burkinabè Le Pays fait le pari : « La Cédéao finira par se dégonfler comme un ballon de baudruche ». Selon le journal, « tout porte à croire qu’en dehors des sanctions financières et économiques, les dirigeants ouest-africains s'abstiendront de franchir le pas » de l’intervention militaire, en raison notamment de la frilosité de l’Algérie.Alors que Wakat Séra se demande : « Et si la Cédéao baissait le canon et que les putschistes remettaient Mohamed Bazoum en place ? » Le média l’admet, « le scénario semble difficile mais pas impossible, alors que le Niger et toute l’Afrique retiennent leur souffle ». Car effectivement, cette fin d’ultimatum inquiète, au Niger mais pas seulement. Maliweb interroge les conséquences d'une opération militaire pour une région « ​​​​​​​déjà plongée dans le chaos ». « ​​​​​​​Comment une telle intervention militaire serait-t-elle menée sans mettre en péril de multiples vies humaines ? »Enfin, Jeune Afrique se glisse dans les coulisses de l’organisation ouest-africaine : « ​​​​​​​Qui conseille Bola Tinubu ? », le président en exercice de la Cédéao. Le magazine dresse l’organigramme des conseillers du président nigérian : de ceux qui ont tenté la médiation, envoyés à Niamey il y a quelques jours, à « ​​​​​​​l’homme de confiance » Mallam Nuhu Ribadu jusqu’au « ​​​​​​​stratège » Christopher Gwabin Moussa. Bola Tinubu est « décidé à ne pas laisser entériner un nouveau coup d’État. Quitte à préparer, avec une poignée de conseillers, une intervention militaire risquée », explique le magazine.Ousmane Sonko hospitaliséAu Sénégal, l’opposant Ousmane Sonko a été hospitalisé. Le média Sénégo donne des nouvelles du leader du Pastef, qui est à son 8e jour de grève de la faim. Il est actuellement aux urgences, d’après le secrétaire national à la communication du Parti. « ​​​​​​​Macky Sall et ses bras armés seront entièrement responsables de tout ce qu’il lui arrivera » selon le Pastef, sans que l’on sache exactement dans quel état se trouve Ousmane Sonko.Sénégo, comme d’autres médias sénégalais, se fait le relais d’une lettre ouverte à Ousmane Sonko. Lettre de l’architecte et homme politique Pierre Atepa Goudiaby, qui demande à l’opposant de mettre un terme à sa grève de la faim : « ​​​​​​​Tu pourras mieux servir le peuple et ceux qui croient en toi en pleine possession de tous tes moyens physiques et psychologiques », plaide-t-il.L'avocat franco-espagnol Juan Branco arrêtéAutre inculpation, celle de l’un des avocats d’Ousmane Sonko, le Franco-Espagnol Juan Branco. Il été arrêté a la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, samedi 5 août, alors qu’il était activement recherché par les autorités sénégalaises, rappelle Le Monde Afrique.Placé en détention à Dakar, Juan Branco a refusé de boire et de s’alimenter. Il dit avoir été « kidnappé à environ 100 kilomètres de la capitale mauritanienne, Nouakchott, par des hommes encagoulés ». « Il a décidé de garder le silence et de n’autoriser personne à l’assister, y compris devant le juge qui l’a inculpé et l’a fait écrouer. » Dakar Matin donne la parole aux avocats de Juan Branco : « Aucun avocat ne devrait être inquiété en raison de l’exercice de sa profession, disent-ils. Où qu’il soit dans le monde, quelle que soit la défense qu’il a choisie et quelle que soit la personnalité de ses clients ».
8/7/20233 minutes, 46 seconds
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À la Une: la suspension de RFI et France 24 au Niger

« Les acteurs des médias nigériens en appellent au sens des responsabilités », s'indigne Mouryya, La Voix du Niger. « La suspension de ces deux médias, et leur regard différent, est un très mauvais signe pour la vie des médias nigériens. Ils sont des acteurs majeurs en période de crise, ils peuvent contribuer à éclairer efficacement les défis et inspirer les offres de dialogue politique », poursuit Mouryya, qui se fait l'écho des protestations de RFI et France 24, lesquels s'indignent « de la rupture injustifiée de leurs larges programmes en direction du public nigérien ».L'Évènement Niger, de son côté, a choisi de publier, sans commentaires, la déclaration intégrale du « président déchu » Mohamed Bazoum au Washington Post. « J’écris ceci en tant qu’otage. Le Niger est attaqué par une junte militaire qui tente de renverser notre démocratie et je ne suis qu’un des centaines de citoyens qui ont été arbitrairement et illégalement emprisonnés. Ce coup d'État, s'il réussit, aura des conséquences dévastatrices pour notre pays, notre région et le monde entier », prévient Mohamed Bazoum.Rencontre entre les juntes burkinabè et nigérienneL'un porte un béret rouge, l'autre un béret vert. Tamtaminfo publie en Une la photo de la rencontre entre deux militaires, le président de la Transition au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, et une délégation du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie du Niger, avec à sa tête le général de corps d’armée Salifou Mody. Lors de cette rencontre, il a notamment été question des « sanctions de la Cédéao » et de « l'éventualité d'une intervention militaire ». « Nous ne souhaitons pas que le Niger devienne une nouvelle Libye », a déclaré le général Mody.Le Niger également à la Une de Wakat Séra au Burkina Faso. « Un coup de poignard bien regrettable a été planté dans le dos de la démocratie nigérienne, replongeant le pays dans la nuit noire d'incertitudes », estime Wakat Séra, qui souligne que « la junte militaire dirigée par le général Abderahamane Tchiani n’est visiblement plus prête à faire machine arrière ! Les militaires qui annoncent avoir pris le pouvoir au Niger peuvent compter sur le soutien des voisins burkinabès et maliens ».La disparition d'Henri Konan BédiéUne question en Une de Jeune Afrique : « Quel avenir pour le PDCI ? Les cadres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire ont désigné Cowppli-Bonny Kwassi Alphonse comme président par intérim. Un choix pour maintenir la cohésion, avant que ne s’ouvre l’inévitable bataille de succession », nous dit le journal. « L'indéboulonnable patron du PDCI laisse derrière lui des militants affligés et un parti miné par les divisions. »Ces dernières années, des tensions sont apparues au grand jour sur fond de guerres de clans pour sa succession, à tel point qu’il avait dû rappeler à l’ordre ses troupes le 29 janvier dernier, lors des vœux du Nouvel An du parti à Daoukro. « J’invite plus particulièrement tous les responsables à faire taire les divergences, à cesser les intrigues déconcertantes et à se remettre au travail », avait-il martelé.La victoire du Maroc contre la Colombie au Mondial fémininL'Opinion donne la parole à l'entraîneur de la sélection marocaine, Reynald Pedros, enthousiaste : « On est le premier pays arabe à se qualifier pour les huitièmes de finale d’un Mondial féminin, et c’est absolument exceptionnel. Les joueuses ont compris qu’elles peuvent rivaliser avec les meilleures. J’espère que ce match sera le début d’une belle aventure ». De son côté, Le Matin salue la prestation d'Anissa Lahmari, élue meilleure joueuse du match : « ​​​​​​​Elle a ébloui la rencontre de son talent, elle a offert la victoire au Maroc ». Anissa Lahmari qui se réjouit de rencontrer la France d'Hervé Renard au prochain tour. « Mais quel que soit l'adversaire, dit-elle, on reste concentrées. »
8/4/20233 minutes, 19 seconds
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À la Une: une délégation de la Cédéao à Niamey

Deux hommes envoyés par l’organisation sous-régionale pour réparer les pots cassés, « deux sages du Nigeria volent au secours du Niger ! », s’exclame Mourya Niger. Le premier est l’ancien président Abdulsalami Aboubacar et le second le sultan de Sokoto, Muhammadou Abubakar.Plus que jamais, « le Nigeria apparaît en première ligne » face à la nouvelle junte nigérienne. Et pour cause, analyse Le Monde Afrique, « il est frontalier du Niger » et c’est la « puissance politique et économique dominante en Afrique de l’Ouest ». Le président nigérian Bola Tinubu a aussi pris la tête de la Cédéao. « Sa crédibilité, même d’un point de vue de politique intérieure », va donc « dépendre de ce qu’il parviendra à faire après le coup d’État au Niger », observe le journal. L’organisation ouest-africaine, elle aussi, « joue sa crédibilité dans la crise nigérienne », abonde Mourya Niger, d’où les lourdes sanctions prononcées en début de semaine.Conclusion : les intérêts des uns et des autres se croisent et s’opposent car la junte nigérienne a, rappelle Mourya, mis en avant « la mauvaise gestion sociologique du régime sous le président Bazoum ». Le général Tchiani devra donc « agir promptement, sans attendre » pour ne « pas décevoir ces citoyens qui portent un regard empreint d’espoir sur les militaires ».Marge de manœuvre limitée par les sanctionsBanques, électricité, alimentation… Autant de secteurs visé par l’embargo, des mesures « inédites » qui, entrevoit Jeune Afrique, pourraient laisser « l’économie nigérienne bientôt asphyxiée ». Car, rappelle le magazine, « enclavé au cœur du Sahel, le commerce nigérien est très dépendant de ses voisins ». Quant au budget, il est « largement sous perfusion et dépend en grande partie des banques multilatérales de financement », les mêmes qui ont suspendu leurs prêts dans le sillage du coup.Conclusion, estiment Jeune Afrique et Wakat Séra : « Pour la population, les effets vont se faire ressentir très rapidement ». Le titre burkinabè s’interroge donc : « Jusqu’où iront les militaires pour alléger les souffrances des nigériens ? » « Vont-ils sacrifier leur orgueil » pour demander de l’aide à leurs voisins, ou vont-ils « aller un peu plus loin, vers la Russie ? » À ce stade, l’incertitude reste reine et Jeune Afrique, prudent, rappelle qu’il est « prématuré à ce stade d’évaluer l’impact général des sanctions ».Torrent d’hommages pour « l’enfant de la pluie » ivoirienUn peu plus de 24 heures après la mort de l’ancien président Henri Konan Bédié, de nombreux titres saluent encore sa mémoire. « Le baobab s’est couché », annonce La Voie Originale. « La Côte d’Ivoire inconsolable » pour Le Patriote. L’Expression va plus loin encore et estime que « toute la Côte d’Ivoire pleure Bédié ». Son décès, à 89 ans, a semble-t-il pris tout le monde de court : « Comme si le presque nonagénaire avait fini par échapper à sa condition humaine, personne ne semblait s’attendre à sa mort », constate Le Monde.Dans la foulée de son décès, le président ivoirien Alassane Ouattara a décrété dix jours de deuil national, signe de l’importance d’HKB dans la vie politique ivoirienne, lui qui était toujours à la tête du PDCI.Le PDCI désormais sans chefComme le rappelle Aujourd’hui au Faso : « Il y a une loi d’airain non-écrite chez les Baoulé qui veut qu’un chef ne désigne jamais son successeur de son vivant ». Une règle qui certes existe… mais surtout, estime Jeune Afrique, « une bonne raison de ne pas lâcher les rênes ».À force d’attendre, « les cadres du PDCI avaient fini par se résigner ». Mais le temps a repris ses droits, et voilà maintenant les mêmes figures « face à leurs responsabilités ». Conséquence, ajoute Aujourd’hui : « Il y a une fournée de dauphins putatifs ou réels, et la liste va s’allonger ». Faites vos jeux, « l’arène PDCI est ouverte, place aux gladiateurs ».
8/3/20233 minutes, 32 seconds
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À la Une: la mort d’un dinosaure de la politique en Côte d’Ivoire

« Un éléphant est tombé » pour Mouryya Niger ; « l’immortel est mort », chez WakatSéra. Fraternité Matin de son côté salue « la mémoire d’un grand Homme » là où Le Faso se souvient d’un « baobab politique ». De nombreux titres d’Afrique de l’Ouest rendent hommage ce mercredi matin à l’ancien président Henri Konan Bédié, décédé, à 89 ans, des suites d’un malaise. Le pays perd « un fin connaisseur de la Côte d’Ivoire moderne », souligne encore Fraternité Matin depuis Abidjan.Membre de l’ethnie baoulé, marié à une Ivoirienne du groupe agni, il a « fait le tour de la Côte d’Ivoire par son cursus scolaire », puis a été successivement ambassadeur, délégué aux affaires économiques et financières et ministre de l’Économie et des Finances, à la magistrature suprême avant de « claquer la porte de la majorité pour se positionner en opposant » avec son parti, le PDCI, comme le raconte Le Faso. Henri Konan Bédié a « tout fait, tout connu » de la politique ivoirienne. « À force de voir passer les années, on avait presque fini par penser qu’il était immortel », regrette Jeune Afrique.Mais le « sphinx de Daoukro » a fini par s’en aller, pour un monde « où il sera désormais loin des coups bas des politiciens, des intrigues de palais, des mariages et divorces, remariages et redivorces, selon les intérêts de l’heure », s’épanche de son côté WakatSéra. Autant d’hommages résumés en un mot par Le Nouveau Réveil, journal du PDCI : « Merci, président Bédié. »Première présidentielle sans Bédié en 30 ans« La vie du PDCI s’est facilement confondue avec sa propre existence », écrit encore WakatSéra. Et pourtant : ces deux chemins se séparent à l’aube des locales de septembre. « Il ne verra pas le dénouement de cette joute démocratique qui s’annonce aussi houleuse que déterminante pour la présidentielle », prévoit Le Faso.En bref, conclut WakatSéra, « Henri Konan Bédié parti, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour la Côte d’Ivoire », avec le duo Ouattara-Gbagbo, à qui, imagine le journal, « manquera certainement le "sage" de Daoukro ».Les Français évacués du Niger« Après le coup d’État, les "amis" français plient bagage », ironise Mouryya Niger, au moment des premières évacuations de ressortissants, alors même que le pays, dit-il, « avait réussi à essuyer toutes les larmes de la France dans [la] région sahélienne ». Contrairement à ce qui s’est passé lors du putsch au Mali, « la France prend les devants de quitter le pays sous 48 heures sans être expulsée », analyse le journal, qui y décèle une volonté « d’éviter de subir la même humiliation ».Même vocabulaire pour Le Point Afrique qui estime qu’après avoir « encaissé humiliation sur humiliation », la France accuse de nouveau le choc avec ce putsch qui « plante le dernier clou dans le cercueil de la politique macronienne au sud du Sahara ». Un ancien ambassadeur français, interrogé dans les colonnes du même journal, pointe, clinique, les différentes politiques françaises : « La France n’a pas su accepter que ses anciennes colonies soient désormais indépendantes et les traiter en conséquence » ; elle n’a pas su, non plus, mettre fin à l’insurrection terroriste, au point de se demander « si elle n’avait pas gagné toutes les batailles, mais perdu la guerre. » Et Le Point de livrer une conclusion sans ambigüité : « Notre politique africaine s’effondre sur nous. Changeons-la du tout au tout. »La décolonisation du nom des rues en Côte d’IvoireUn « grand projet d’adressage », c’est-à-dire de « changement des noms des rues et de création d’adresses » est en cours à Abidjan, raconte Le Monde Afrique et les autorités en profitent pour dépoussiérer certains grands axes. Exit donc les présidents français Valéry Giscard d’Estaing ou François Mitterrand – ils « perdent leurs boulevards », finis aussi les boulevards de France ou de Marseille, tous remplacés par des noms de figures politiques ivoiriennes. L’exécutif assure, dans les pages du quotidien, que cet acte « suit l’avis des Ivoiriens et n’a pas de relents politiques ».Difficile pour les Africains d’accéder aux JMJLa Croix met en avant les difficultés d’accès des catholiques africains aux Journées mondiales de la jeunesse. Au deuxième jour de cet événement, plus grand rassemblement catholique du monde, le quotidien pointe les « réticences » des pays hôtes, qui « peuvent parfois rendre très difficile l’obtention, par de jeunes Africains, de visa d’entrée sur leur territoire ». Au Cameroun ou en République démocratique du Congo par exemple, des dizaines de membres de la délégation ont vu leur demande rejetée.En cause, selon La Croix : quelques cas de jeunes africains ayant « profité » des JMJ « pour migrer vers les pays du Nord », des situations toutefois isolées selon un interlocuteur du journal.
8/2/20233 minutes, 58 seconds
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À la Une: le coup de massue est tombé pour Ousmane Sonko

« Le ciel [lui] tombe sur la tête ! » même, selon WakatSéra. L’opposant sénégalais marchait en réalité sur le fil depuis sa condamnation en juin dernier pour « corruption de la jeunesse ». Il a finalement été arrêté le 30 juillet dans le cadre d’une autre affaire, puis son parti, le Pastef, a été dissous. Un « véritable coup de poignard dans le dos de [la] démocratie », une « balafre » dans « l’histoire de la marche de libération » du Sénégal, dénonce Dakar Matin, qui se prend à espérer que ces mesures « ne fer[ont] qu’amplifier le souffle démocratique » porté, selon le journal, par Ousmane Sonko et le Pastef. Loin de défendre l’opposant qu’il qualifie à plusieurs reprises de « populiste », Le Quotidien partage tout de même un constat constat : Ousmane Sonko « incarne un espoir pour des milliers de jeunes » minés par « la question du devenir » et « l’absence de perspective ».Dakar Matin et Le Quotidien constatent donc les mêmes symptômes, sans parvenir au même diagnostic : pour le premier, les événements d’avant-hier sont le point d’orgue d’une stratégie du pouvoir « dont l’aboutissement inéluctable ne pouvait être (…) que la dissolution du Pastef » ; alors que le Quotidien considère être en présence « d’une société moralement et spirituellement effondrée », seule situation dans laquelle, selon le journal, « les idées de M. Sonko […] peuvent prospérer ».Oui mais justement, conclut Dakar Matin, « il n’y a aucun moyen d’emprisonner une idée ».Une dissolution qui fera dateEt pour cause, rappelle Le Monde Afrique : « La dernière formation politique à avoir été dissoute dans le pays était le Parti africain de l’indépendance, en 1960. » Un interlocuteur rencontré voit donc dans cette décision, « une attaque contre les droits civils et politiques » et une façon pour le président Macky Sall de « s’assurer que son parti reste au pouvoir ». Analyse partagée par WakatSéra, même si le journal ménage la chèvre et le chou et invite aussi l’opposant à « se remettre en cause afin de prendre un nouveau départ », au lieu de s’en prendre « à ses adversaires qu’il accuse sans cesse d’avoir lancé contre lui une machine destructrice ».Basculement politique au NigerÀ peine arrivée au pouvoir, la junte nouvellement à la tête du pays fait le ménage avec plusieurs interpellations de ministres du président Mohamed Bazoum. De quoi « jeter un vent de panique » chez une partie « de la classe dirigeante », écrit Mouryya Niger, surtout préoccupé par l’« armada de sanctions » infligées par la Cédéao. Dans d’autres pays, ces mesures « n’ont contribué qu’à l’aggravation des misères des populations » ,selon le journal.WakatSéra abonde : oui, « les prochaines semaines seront pour les Nigériens un véritable enfer », entre le blocage des marchandises [fermeture des frontières oblige, NDLR], « inflation très forte » et « la suspension de la coopération ». Mais pour le site burkinabè, s’il faut pointer un responsable, ce sont bien les putschistes.L’Afrique du Sud dans le grand bain du surfLe continent africain a un « potentiel énorme, encore inexploré » selon Le Monde Afrique, pour le développement de la glisse qui reste parfois considéré comme « un sport de blancs »,notamment en Afrique du Sud. Conséquence notamment de l’apartheid, croit savoir le quotidien. Pourtant, dans le quartier de Point à Durban, où s’est rendu le journal, « les obstacles à l’apprentissage du surf dépassent l’héritage du passé ». Ce n’est pas l’ancienne politique raciste du pays qui empêche les enfants défavorisés de monter sur la planche, mais plutôt le fait que « certains vivent dans la rue », ou dans des chambres « sans eau courante ni électricité », dans un des endroits les plus violents de la ville. Et surtout, pointe Le Monde, malgré la mer à quelques mètres de chez eux, « la plupart ne savent pas nager ».Pourtant, le surf peut être un véritable « outil de réhabilitation », capable de « rendre accro » à la planche plutôt qu’aux substances, qui permet de prendre la vague d’une autre vie.
8/1/20233 minutes, 44 seconds
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À la Une: les sanctions de la Cédéao contre le Niger font réagir sur le continent

7/31/20233 minutes, 15 seconds
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À la Une: le coup d'État au Niger

« De Issoufou à Bazoum, l'épée de Damoclès a finalement trouvé une tête », titre L'Événement Niger, avec à l'appui une photo du président nigérien, une épée pendue au dessus de la tête. « La menace planait sur le pays depuis bien longtemps », le prédécesseur de Mohamed Bazoum, Mahamadou Issoufou, lui ayant livré « un cadeau empoisonné en plein soutien avec la France », poursuit L'Évènement Niger, qui en veut pour preuve la tentative de coup d'État déjouée par Mahamadou Issoufou en mars 2021, « à deux jours de l'investiture de Mohamed Bazoum ».« Est-ce la fin de la Françafrique au Sahel ? », interroge L'Évènement Niger sans vraiment répondre à la question, car, dit-il, « on ne sait pas qui viendra aux affaires dans les prochains jours, ni comment il se comportera vis à vis de Paris ». Mais il y a bien sûr les précédents du Mali et du Burkina Faso « qui ont affaibli la France dans ses anciennes colonies », ajoute L'Évènement.De son côté, Tamtaminfo.com a choisi une photo de voitures en feu, expliquant que «des manifestants en colère ont pris d’assaut le siège de l’ancien parti politique au pouvoir, le PNDS-Tarayya, et y ont mis le feu pendant que des ministres, des députés, des directeurs du régime renversé tenaient une réunion pour une déclaration. Tous les véhicules qui se trouvaient dehors ont été caillassés et brûlés. « Certains caciques du PNDS se sont enfuis pour échapper à la colère de la foule en furie, d’autres sont restés coincés dans le bâtiment », raconte Tamtaminfo.com.Le coup d'État commenté dans les pays voisinsWakat Séra publie une photo des militaires putschistes en treillis et de leur chef en uniforme bleu, auxquels le site d'information semble accorder une certaine confiance. « Les militaires l’ont dit dans leur déclaration, ils ont pris leur responsabilité face à la dégradation de la situation sécuritaire. » « Ils sont tous des hommes de terrain et n’auront donc aucun droit à l’erreur, avec les élites dont peut s’enorgueillir l’armée nigérienne », poursuit Wakat Séra. « Jusqu’à preuve de contraire, cette armée nigérienne a fait, et fera sans doute, ses preuves dans le combat sans répit contre l’hydre terroriste. »Au Burkina Faso encore, Le Pays se demande si « la tentative de coup d'État au Niger est un doigt d'honneur à la Cédéao »... « Les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, dont le dernier sommet a acté la mise en place d’une force anti-putsch, doivent s’interroger sur les évènements qui se déroulent à Niamey. » Le Pays pointe également du doigt la France, en rappelant que ce ce sont essentiellement « des pays francophones » comme le Mali, le Burkina Faso et la Guinée « qui ont enregistré dernièrement des coups d'État ». « C’est là une préoccupation qui devrait interpeller, principalement l’Élysée qui voit son ancien pré-carré d’Afrique occidentale en constante instabilité. »L'influence russe au cœur de l'AfriqueSahel Tribune mise de son côté sur la Russie, qui nous dit-on « appelle à un dialogue pacifique et constructif ». « Ce coup de force au Niger intervient alors que la Russie organise son second sommet Russie-Afrique, un évènement qui montre à suffisance que Moscou n’est pas isolée sur la scène internationale depuis l’offensive en Ukraine », assure Sahel Tribune. Pour le site d'information, « cet évènement fait penser aux coups d’État qui ont eu lieu au Mali, en Guinée et au Burkina Faso ces dernières années. Des coups d’État qui ont été favorisés par la frustration générée par l’incapacité des gouvernements à endiguer l’insurrection islamique dans la région du Sahel, dont fait partie le Niger ».Enfin au Bénin, La Nouvelle Tribune s'attarde sur ce qu'elle appelle « le discret message de Poutine », qui selon elle a évoqué « le soutien de la Russie aux efforts anti-terroristes en Afrique », indiquant subtilement une volonté de coopérer avec toutes les nations africaines qui le veulent pour relever les défis de sécurité contemporains. « Le président russe, poursuit La Nouvelle Tribune, a également souligné la possibilité d'établir des initiatives économiques et commerciales mutuellement bénéfiques. »
7/28/20233 minutes, 58 seconds
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À la Une: qui détient le pouvoir au Niger?

Tard dans la soirée du 26 juillet, des militaires ont annoncé avoir renversé le président Mohamed Bazoum. Mais ce matin, son ministre des Affaires étrangères, Hassoumi Massaoudou, interrogé par nos confrères de France 24, parle lui de « tentative de coup d’État » et assure que ce n’est pas la totalité de l’armée qui s’est soulevée.Situation encore confuse donc... Ce qui est sûr, et la photo est reprise sur tous les sites des journaux, c’est que la nuit dernière les Nigériens ont vu apparaître à la télévision dix hommes en tenue. Au centre, en bleu, le colonel-major Amadou Abdramane a annoncé la suspension des institutions de la 7e République et la fermeture des frontières. Un coup de force justifié notamment par la dégradation de la situation sécuritaire.Les journaux divisés en deux catégoriesIl y a ceux qui affirment : « Coup d’État confirmé, Mohamed Bazoum destitué ». C’est la Une de L’Évènement du Niger. « Des militaires renversent le régime du président Bazoum », écrit quant à lui le site Tam Tam Info, pour qui « la déclaration intervenue tard dans la nuit met fin au suspense ».D’autres s’interrogent : « Mohamed Bazoum a-t-il démissionné ? », se demande par exemple La Nouvelle Tribune du Bénin. Le site rappelle que la présidence parlait encore hier matin d’un « mouvement d’humeur anti-républicain » avant d’avertir les mutins que « l'armée et la garde nationale étaient prêtes à agir contre les éléments de la garde présidentielle impliqués dans cet événement s'ils ne revenaient pas à de meilleurs sentiments ».Et la presse forcément s’intéresse au patron du CNSP. Le général Tchiani, à la tête de ce Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, dont la formation a été annoncée par les putschistes. Jusqu’ici commandant de la garde présidentielle et figure controversée de l’armée selon Jeune Afrique, qui rappelle qu’il a été promu sous la présidence de Mahamadou Issoufou dont il est un « fidèle parmi les fidèles ». Lorsqu’Issoufou était au pouvoir, écrit le site panafricain, la garde présidentielle était « particulièrement choyée » et c’est, selon le journal, « la volonté d’écarter le général Tchiani du commandement de la garde prétorienne qui vaut aujourd’hui à Mohamed Bazoum de voir certains éléments se retourner contre lui ».« Et de quatre pour le Sahel ! »C’est le titre du site Wakat Séra : « Après le Mali, la Guinée et le Burkina Faso, le Niger est le quatrième pays d’Afrique de l’Ouest touché par le printemps des coups d’État ». Le site burkinabè rappelle que le pays en est à son cinquième putsch militaire depuis l’indépendance en 1960.Et c’est Le Monde qui nous remémore le premier, en avril 1974 contre le président Hamani Diori, et le dernier, en février 2010. Il avait renversé le président Mamadou Tandja. Le Monde pour qui « le coup de force contre Mohamed Bazoum déstabilise encore un peu plus le Sahel ». Le quotidien rappelle que le chef d’État déchu était l'un des derniers alliés de la France dans la région.Sommet Russie Afrique à Saint-PétersbourgLes travaux débutent ce 27 juillet. Aujourd'hui au Faso souligne un nombre de participants en baisse par rapport au précédent rendez-vous de Sotchi en 2019. Qu’attendre de ce face-à-face Poutine-Sassou, Ramaphosa, Goïta, Traoré, Touadéra ? D'abord, écrit Aujourd'hui, pour le président russe il s'agit de compter ses soutiens dans la guerre qui l'oppose à l’Ukraine. Pour nos confrères, la question de l'avenir de Wagner au Mali ou en République centrafricaine figure sur la table. « Traitera-t-on directement avec Moscou ou toujours avec ces supplétifs ? », s'interroge le site. Aujourd'hui rappelle par ailleurs que Moscou a promis de remplacer les céréales que l'Ukraine exportait jusqu'ici vers l'Afrique. « ​​​​​​​La Russie tiendra-t-elle sa promesse et jusqu’à quand ? », demande le site qui espère que tout ce partenariat Russie-Afrique vaille son pesant de grain et de sécurité.C'est « ​​​​​la danse des bérets chez Poutine », écrit de son côté Walf Quotidien. Le journal nous dit que le président malien de la transition a troqué momentanément le treillis contre un grand boubou pour diriger la délégation malienne à Saint-Pétersbourg. Mais il consacre son principal titre à ce qu'il qualifie de « ​​​​​​​carnage sans freins sur les routes » au sujet de l'accident de bus qui a fait 24 morts hier au Sénégal dans la région de Louga. Un de plus. Le gouvernement évoque un bus surchargé, 60 passagers maximum sur la carte grise du véhicule alors qu'il y en avait, selon le ministre de l'Intérieur cité par Walf, 76 au moment de l'accident.
7/27/20234 minutes, 27 seconds
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À la Une: les incendies continuent de ravager l’Afrique du Nord

L’Algérie est en première ligne, plus d’une quinzaine de wilayas touchées dans le nord et l’est du pays, et un bilan humain très lourd : 34 personnes tuées et près de 200 blessés. La situation semblait s’améliorer hier soir avec 80 % des feux maîtrisés. « Des milliers de pompiers, des centaines de camions, des avions, des hélicoptères sont mobilisés », rappelle TSA qui accuse la canicule mais qui veut se réjouir, timidement : « Les températures sont revenues à la normale saisonnière ce mardi », explique le site qui rapporte les témoignages de survivants « aux yeux rougis par les larmes versées et le manque de sommeil ». Des habitants réveillés en pleine nuit par les flammes, écrit encore TSA, pour qui c’est souvent en tentant de fuir que les victimes ont perdu la vie.Dans les flammes : des forêts, des maisons… et de la colèreLa colère de voir la situation se répéter chaque année, « au grand désespoir de la population qui se sent livrée à elle-même », écrit Le Matin d’Algérie qui évoque notamment les wilayas de Tizi-Ouzou et d’El Tarf où, peut-on lire, « les ravages de ces feux de forêts montrent le manque d’anticipation et de mobilisation des moyens de la part des autorités. Beaucoup de promesses et d’annonces ont été faites… sans suite malheureusement ».Mais « nulle énième diversion ne détournera la vigilance des Algériens » prévient le site, pour qui « le peuple est désormais assez conscient des réalités qui rongent le pays ». Ça se ressent notamment sur les réseaux sociaux, rapporte pour sa part Maghreb Emergent, qui évoque des messages déplorant notamment l’absence de Canadairs.Les voisins de l’Algérie lui apportent leur soutienAu Maroc, le site Yabiladi cite le communiqué du ministère des Affaires étrangères qui dit « suivre avec peine et regret » ces feux de forêts. Messages de soutien également d’un autre voisin, la Tunisie, qui « propose son aide » écrit Webdo, rapportant que le ministre de l’Intérieur Kamel Féki s’est dit prêt « à coopérer immédiatement dans le processus de sauvetage, particulièrement au niveau des frontières tuniso-algériennes ».Car la Tunisie n’est pas épargnée non plus par ces incendies. Hier mardi les villes de Siliana et Gabès ont notamment fait face à des flammes, rapporte Réalités, qui se réjouit par contre de la pluie qui a commencé à tomber à Tabarka. « Espérons que ce soit durable », écrit le site pour qui cela devrait « aider les soldats du feu ».« Qui ira à Saint-Pétersbourg et qui ira à Kinshasa ? »« That is the question ! » écrit Wakat Séra au Burkina Faso, qui poursuit : « Le hasard du calendrier à l’art de mettre les hommes dans l’embarras ». Il y a d’abord le sommet Russie-Afrique, qui doit débuter demain, et puis il y a aussi les Jeux de la Francophonie en RDC qui eux démarreront vendredi. Alors quel événement choisir pour les dirigeants africains ? Si certains, écrit le site, « sont tombés sous le charme de Vladimir Poutine » et iront à Saint-Pétersbourg, d’autres iront plutôt à Kinshasa à cause, peut-on lire, « de la fibre francophone qui vibre toujours en eux et en soutien à leur homologue de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi », en pleine période de tensions entre le pays et le Rwanda autour du M23 dans l’est de la RDC.En tout cas, le chef de l’État burkinabé, lui, est déjà en route pour la Russie, nous apprend Burkina24 pour qui ce sommet de Saint -Pétersbourg doit servir à « explorer tous les domaines de coopération ». Ce sera surtout, écrit de son côté Jeune Afrique, l’occasion pour Moscou « de compter ses alliés sur le continent ».Au Sénégal, liberté provisoire pour Cheikh Bara NdiayeDécision de la justice assortie de plusieurs conditions pour le chroniqueur de Walf TV. Dakar Matin les énonce : « Obligation d’émarger le premier vendredi de chaque mois, interdiction de sortie du territoire national sans autorisation et interdiction de parler du dossier ». Encore faut-il, de toute façon, qu’il sorte réellement de prison et ce n’est pas encore le cas. « Il attend l’avis du parquet, qui dispose d’un délai de cinq jours » pour faire appel, écrit le Walf Quotidien.Dakaractu, de son côté, rappelle les faits : Cheikh Bara Ndiaye a été placé sous mandat de dépôt le 9 juin dernier, poursuivi pour « atteinte à la sûreté de l'État, actes ou manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique et actions directes ». Il est depuis détenu dans un pavillon spécial pour des raisons médicales.
7/26/20233 minutes, 12 seconds
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À la Une: canicule et incendies en Afrique du Nord

Comme en Europe ou en Amérique du Nord, cet été 2023 fait déjà figure d’exception… Et en Algérie, le feu a fait au moins 34 victimes dont 10 policiers dans l’est la région de Béjaïa. Le pays fait face à un troisième épisode de canicule depuis début juillet. Le site Tout sur l’Algérie rappelle les réflexes élémentaires : « Éviter de sortir entre 10h et 18h et si on est contraints de le faire, marcher à l’ombre, se couvrir la tête et le cou et bien s’hydrater ».Dans Le Quotidien d’Oran, un scientifique fait le lien avec les dérèglements climatiques. L’Algérie est l’un des pays les plus menacés par la raréfaction de l’eau, les sécheresses, la désertification. « Sur les 238 millions d'hectares de l'Algérie, nous avons 200 millions d'hectares de désert. (…) Il faut une politique agressive, frontale… Des pays d'Afrique qui doivent être écoutés » dans les négociations sur le climat.« En Algérie, la canicule suscite angoisse et prise de conscience »C’est le titre du Monde. Dans les rues d’Alger, « l’exaspération et la fatigue se lisent sur les visages ruisselants de sueur », écrit le correspondant du journal. Les hôpitaux ont été mis en alerte. Et « pour affronter ce calvaire, poursuit-il, les Algériens qui le peuvent ont comme première et souvent seule arme la climatisation ». Record battu dimanche en Algérie selon la Sonelgaz, le groupe énergétique public, avec un pic de consommation d’électricité de près de 19 000 mégawatts… « Les climatiseurs sont devenus hors de prix (500 euros au lieu de 300) ou introuvables. »Même chose en Tunisie, où les records de consommation d’électricité tombent. Car la Tunisie aussi subit de plein fouet cette vague de chaleur. On a frôlé les 50 degrés hier, lundi, à Tunis, « soit 6 à 10 degrés de plus que les normales de saison », nous dit le site Webdo, alors que les régions plus tempérées du nord de la Tunisie sont elles aussi confrontées à des pics de température.Dans le gouvernorat de Jendouba par exemple, dans le nord-ouest, le village de Melloula est cerné par les flammes. « Situation grave et effrayante », affirme le directeur régional de la Protection civile de la ville sur le site La Presse de Tunis. « La réapparition des incendies s’explique par cette forte canicule, couplée à un vent violent et à la persistance de foyers de feux qui se sont déclarés la semaine dernière dans la région. » À Melloula, certains habitants ont préféré déserter les lieux, raconte La Presse, « s’emparant à la hâte de quelques fournitures ménagères, de peur d’être pris par les flammes » qui se dirigent désormais vers les environs de la ville de Tabarka.Deux ans après le coup de force de Kaïs SaïedAu nom d'un « ​​​​​​​péril imminent menaçant le pays », le 25 juillet 2021, le chef de l'État avait pris toutes les commandes du pouvoir avant de suspendre puis de dissoudre le Parlement. « Deux ans plus tard, écrit le site Business News Tunisie, Kaïs Saïed semble déterminé à mener à terme son projet politique, aidé en cela par l’appui des forces sécuritaires et militaires, mais aussi par la dispersion de ses opposants et leur division. Reste à savoir, conclut le journal, l’issue qu’il trouvera pour résoudre la crise économique (...) dont les répercussions pourraient être considérables ».Kaïs Saïed s'affiche aussi à la Une de la presse à Rome. Le président tunisien participe jusqu'à demain au sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires dans la capitale italienne. Poignée de main avec le chef de l'État italien Sergio Mattarella. La photo est à la Une de Webdo. Le site tunisien ne dit rien des deux ans de règne sans partage de Kais Saied sur la Tunisie. Il reprend simplement son appel hier à Rome à la FAO, l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture, à constituer une « réserve stratégique mondiale de céréales ». De quoi éviter sans doute d'être soumis au bon vouloir des Russes, qui bloquent toujours le renouvellement de l'accord céréalier.
7/25/20233 minutes, 52 seconds
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À la une: au Mali, la nouvelle Constitution promulguée

 Après un scrutin contesté, après le rejet par la Cour Constitutionnelle des requêtes qui lui avaient été soumises, notamment parce que le vote ne s’est pas tenu sur l’ensemble du territoire, Assimi Goïta a porté sa 4e République sur les fonts baptismaux, samedi 22 juillet. Ce 24 juillet au matin, la presse regarde vers la prochaine présidentielle. « La carte Assimi est-elle jouable ? » s’interroge Maliweb. Pour le site, les rumeurs se font plus persistantes sur la probable candidature du Colonel Assimi Goïta. « La charte de la Transition ne l’autorise pas », mais « la nouvelle Constitution ne l’interdit pas » écrit Maliweb. Le colonel Assimi Goïta qui s’est rendu à Kayes le 23 juilletOui, l’encre du décret de promulgation à peine sèche, il s’est rendu hier « dans la cité des rails », raconte l’Essor du Mali. Parmi les annonces, la « relance du trafic ferroviaire » et le début de la « construction du deuxième lycée public de la ville ». Le site Sahel Tribune rappelle lui que « dans le programme des autorités de transition figure aussi la construction de 13 lycées publics, dont 2 lycées d’excellence à Kati et Ségou ».  Jeune Afrique s’interroge : « Assimi Goïta est-il déjà en précampagne ? » « Ses déplacements à l’extérieur du palais présidentiel de Koulouba et de Kati, son fief, se comptent sur les doigts de la main », poursuit le site. « Avant ce déplacement à Kayes, seules Nioro du Sahel, en juillet 2022, Koutiala, sa région d’origine, et Ségou, à l’occasion de sa timide campagne pour le référendum constitutionnel, en juin, avaient accueilli Assimi Goïta, d’ordinaire peu enclin à quitter Bamako ». Le colonel est aussi annoncé en fin de semaine à Saint-Pétersbourg pour le sommet Russie Afrique. « De quoi peaufiner sa stature de chef d’État en vue de la présidentielle de 2024. »Pour Brema Ely Dicko, de l’Université des lettres et des sciences humaines de Bamako, cité par le journal, « la vraie campagne d’Assimi Goïta ne pourra commencer que s’il démissionne », quatre mois avant la fin de la transition. « Il suffirait que le chef de l’État démissionne de l’Armée pour avoir le droit d’être éligible à la présidence de la République » confirme Maliweb. Pour Le Pays au Burkina Faso, « avec cette Constitution, le Mali passe d’un régime semi-présidentiel à un régime hyper-présidentiel ». Mais « le tout, poursuit Le Pays, n’est pas de réussir à faire adopter une nouvelle Constitution (…)  Le nouveau texte divise tellement les Maliens que le président Assimi Goïta et ses partisans feraient mieux d’avoir le triomphe modeste (…) et poursuivre le dialogue avec les partisans du " Non " ». Au Gabon, 19 candidats en lice pour la présidentielle La liste a été publiée le 23 juillet au soir par le Centre gabonais des Élections après une séance plénière tenue à Libreville de 18h à minuit, écrit Gabon actu. Le 26 août prochain, Ali Bongo Ondimba aura donc parmi ses 18 adversaires l’opposante Paulette Missambo et Alexandre Barro Chambrier. Le site indique qu’un meeting du candidat a été « violemment saboté » par des jeunes à Franceville. Certains étaient « armés de gourdins prêts à cogner ». « Un des sympathisants du candidat a été molesté » ajoute Gabon Actu qui affirme que « la police n’est pas intervenue ».  Kinshasa s’apprête à accueillir les 9e Jeux de la Francophonie« Près de 40 pays doivent normalement y prendre part » nous dit Actualité.CD. Pour le site, « la RDC n’a pas droit à l’erreur ». Ces jeux lui avaient été attribués en 2019, puis reportés en 2021 pour cause de Covid, et une deuxième fois en 2022 parce que le pays n’était pas prêt. « Le pays a fait des efforts considérables pour accueillir ces jeux, poursuit Actualité.CD, et, il faudra en faire aussi pour décrocher des médailles ! Car malgré une participation massive des athlètes et artistes, la RDC n'a glané que trois médailles, dont une en or aux derniers Jeux, à Abidjan. » Cette année, « avec la participation de près de 300 sportifs et artistes, les chances des médailles sont réelles (…) Mais la préparation et la motivation ne sont pas véritablement de qualité ».En attendant, rendez-vous vendredi 28 juillet pour la cérémonie d’ouverture au stade des Martyrs à Kinshasa. L’entrée est gratuite, avec 80 000 places assises. Cependant, il faudra s’armer de patience. Le Comité national de ces Jeux demande au public d'arriver au stade dès 14h.  Les organisateurs promettent un spectacle haut en couleur. 
7/24/20234 minutes, 9 seconds
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À la Une: le retour au pays des 22 congolais qui étaient bloqués au Soudan

« Ils sont rentrés hier à Kinshasa, la plupart sont des étudiants », raconte Radio Okapi. Ils étaient bloqués au Soudan, depuis le début de la guerre en avril dernier. Une guerre qui a coûté la vie à 10 congolais tués début juin, « lors d'un bombardement sur le campus de l'université internationale d'Afrique, située à Khartoum » rappelle radio Okapi.L'ACP, l'agence congolaise de presse, se fait aussi l'écho du retour en RDC de ces 22 congolais, « des adultes, mais aussi deux enfants », précise-t-elle. « Ils ont été pris entre les feux de deux frères ennemis. Sortir vivant à relevé pour eux d'un parcours du combattant ». Vladimir Poutine et le sommet des BricsLe président russe ne participera pas à ce sommet qui rassemblera en Afrique du Sud, les pays émergents : le Brésil, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud. La Russie devrait participer, mais seulement virtuellement. « La présence de Vladimir Poutine constituait un dilemme pour Pretoria qui, en tant que membre de la cour pénale internationale, aurait dû appliquer le mandat d'arrêt international lancé à son encontre » écrit Jeune Afrique.« L'annonce du président russe épargne un épineux dilemme à Pretoria, qui préside les Brics, et refuse de condamner l'invasion russe de l'Ukraine. Arrêter Vladimir Poutine, ç’aurait été une déclaration de guerre à la Russie. »Le Monde, de son côté, publie la photo de Vladimir Poutine et Cyril Ramaphosa, tout sourire. Une poignée de main très récente, il y a à peine un mois à Saint-Petersbourg. « Après des mois de spéculations, l'Afrique du Sud et la Russie, ont finalement mis fin au psychodrame qui hantait Pretoria, à l'approche du sommet des Brics » précise le Monde.L'absence de Vladimir Poutine au sommet des Brics, qui fait couler beaucoup d'encre« Ce sera donc sans Poutine constate Wakatsera. Alors que tous s’attendaient à ce que l’ours russe du Kremlin brave le mandat d’arrêt international lancé contre lui par la Cour pénale internationale (CPI) », un simple communiqué de presse émanant de la présidence sud-africaine en fait l'annonce, « le sommet des BRICS en août prochain, ce sera sans Vladimir Poutine ».L'observateur Paalga lui aussi évoque « l'ours russe » et pose la question : « Cyril Ramaphosa pouvait-il le mettre en cage ? » Avec à l'appui, là encore une photo, celle de Vladimir Poutine chuchotant à l'oreille du président sud-africain.Pour le Point Afrique, l'absence de Vladimir Poutine, est une épine en moins dans le pied de la présidence sud-africaine. « Dans une interview récente avec un média local, le vice-président sud-africain, Paul Matashile, a indiqué que son gouvernement cherchait à convaincre Vladimir Poutine, de ne pas venir au sommet ».« Vladimir Poutine échappe à son arrestation en Afrique », titre de son côté, Afrik.com. « Le président russe ne veut pas courir le risque de se faire arrêter en Afrique du Sud ». Et ce n'est pas la première fois que Pretoria se trouve dans ce cas de figure. « On se rappelle qu'en 2016, l'Afrique du Sud avait refusé d'arrêter le président soudanais de l'époque, Omar el-Béchir, alors qu'il était sous le coup d'un mandat d'arrêt international. Un nouveau refus de Pretoria de se plier aux exigences de la CPI passerait sans doute très mal. »
7/21/20233 minutes, 33 seconds
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À la Une: le suspense au Sénégal sur la succession de Macky Sall

Qui représentera la majorité en février prochain à l’élection présidentielle ? Dix-sept jours après que le chef de l’État a renoncé à se présenter pour un troisième mandat, aucun nom ne semble faire l’unanimité.  Et les divisions éclatent au grand jour. Pour Walf quotidien, c’est une « Atmosphère de fin de règne ». « Fronde, démissions et bataille entre responsables de Beno Bok Yakar, la coalition présidentielle, chacun tire la couverture à soi. » Mardi 18 juillet, vous l’avez entendu dans le journal, lors d’une réunion au siège du parti présidentiel l’APR les partisans du Premier ministre Amadou Ba et de l’ancien ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr, deux potentiels candidats, en sont venus aux mains. « La bataille est féroce et tous les coups semblent désormais permis » écritLe Monde. « Beno BOK YAKAR doit s’unir pour conserver le pourvoir » implore de son côté le porte-parole du gouvernement sénégalais Abdou Karim Fofana sur le site Seneweb.S’unir peut-être, mais derrière qui ? Pour l’analyste politique Syré Sy cité par Senego, il y a un choix du cœur, celui d’« Abdoulaye Daouda Diallo, président du conseil économique, social et environnemental » mais Amadou Bâ est le choix de l’esprit. « Le premier ministre a toujours été fidèle au chef de l’État et mieux, dans l’espace médiatique, Amadou Bâ a réussi quelque chose de rare : Il n’a jamais eu un mot de trop. »« Pourtant », écrit Le Monde : « Le premier ministre fait l’objet d’une campagne de dénigrement interne qui pourrait se résumer par un lapidaire : "Tout sauf Amadou Ba". Ses détracteurs tentent de torpiller une candidature qu’il n’a jusqu’ici pas déclarée.« Il n’a aucune base politique ! dit au quotidien françaisun cacique de l’Alliance pour la République (APR), le principal parti de la coalition. "Trop clivant ! Trop vieux (62 ans) pour parler aux jeunes !", juge un autre, quand l’âge médian des Sénégalais est de 19 ans ». Ce front contre le chef du gouvernement, la présidence semble ne pas l’avoir anticipé. »Parmi les candidats pressentis encore l’ancien Premier ministre Mahammed DionneLe Monde souligne que cet autre ténor avait disparu de la scène politique depuis 2021, et qu’il est rentré brusquement de Paris, où il était soigné pour se lancer dans la course « Il a accompagné Macky Sall tout le long de son ascension. C’est un vrai fidèle, explique Babacar Ndiaye, analyste politique au sein du cercle de réflexion Wathi, mais est-il populaire auprès des Sénégalais ? Difficile à dire après ce long retrait. » En tout cas dans la majorité ou dans l’opposition cette élection attise les convoitisesLe Soleil a fait ses comptes : « Une quarantaine de personnes ont, au moins, déjà annoncé leur intention de briguer les suffrages des Sénégalais en février » « Pléthore de candidats. »« Cette semaine, trois noms sont venus s’ajouter à cette liste. Anta Babacar Ngom, fille de l’homme d’affaires Babacar Ngom, Abdoul Aziz Diop, Ministre conseiller du Président de la République, et l’ancien ministre Thierno Lô, Une liste qui pourrait s’allonger dans les prochains jours. »Alors qu’est-ce qui fait courir ces candidats Pour Moussa Diaw, Professeur de Sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis « ces déclarations de candidatures sont favorisées par l’ouverture du jeu politique (…) « Mais certains cherchent simplement de la notoriété ». « 80 % des candidats déclarés ne font pas le poids » renchérit un expert des questions électorales. « Le parrainage et la caution seront là pour faire le filtre »À la une de Jeune Afrique,« Wagner quitte l’Ukraine pour se redéployer en Afrique »Le site fait état d’une vidéo postée hier sur la chaine Télégram du groupe de mercenaires russes. Le patron Evgueni Prigojine y affirme :  « Ce qui se passe au front – sur le front ukrainien donc – est une honte à laquelle nous n’avons pas à participer. C’est pourquoi il a été décidé que nous resterions ici en Biélorussie pendant un certain temps. […] Ensuite, nous prenons un nouveau chemin : l’Afrique ». « Depuis que son patron a osé braver le maitre du Kremlin et son état-major, ajoute le journal, l’avenir du groupe Wagner suscite bien des questions. En particulier dans les pays africains où ses hommes sont déployés : Libye, Soudan, mais surtout Centrafrique et Mali. Si plusieurs centaines de mercenaires ont quitté Bangui début juillet, aucun rapatriement similaire n’a pour l’instant été observé à Bamako. »
7/20/20233 minutes, 52 seconds
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À la Une: l’Afrique privée des céréales ukrainiennes

Moscou a décidé de ne pas prolonger l’accord qui a permis, malgré la guerre, d’exporter via la mer Noire 33 millions de tonnes de céréales en un an. Et la presse tente ce matin de mesurer les conséquences de cette décision. « Poutine va-t-il condamner les Africains à serrer encore la ceinture ? », se questionne Aujourd’hui au Faso en Une.« Les soutes des bateaux pleines de blés, d’engrais, de maïs ou soja, ces bateaux amarrés en mer Baltique resteront à quai, (...) ce qui condamnera le monde entier à des difficultés alimentaires. (…) Le prix du pain, des pâtisseries et plusieurs autres produits va flamber. Si l’accord céréalier n’est pas reconduit, l’inflation sera forcément à deux chiffres et les pays du Sud, notamment africains dont beaucoup dépendent des engrais russes et ukrainiens, seront obligés de faire dans la subvention tous azimuts. Pour des pays déjà très endettés, poursuivis par des créanciers (Chine, ou le club de Paris) un non-accord maintenu sera une catastrophe. »« Quand l’ours russe boude, c’est toute l’Afrique qui trinque »C’est le titre à la Une de L’Observateur Paalga. Le site rappelle qu’« il y a un mois, une délégation de chefs d’États africains s’était rendue en Russie » pour plaider le maintien de cet accord, et « le moins que l’on puisse dire, c’est que le plaidoyer n’a pas été entendu ». « Poutine torpille l’accord sur les céréales, il utilise l’arme alimentaire contre les sanctions », écrit Le Monde, pour qui le refus russe « risque de tirer les prix à la hausse sur les marchés mondiaux ».Et l’Afrique du Nord est en première ligne. L’Égypte notamment, dont 90 % des importations de céréales viennent d’Ukraine et de Russie. Et « dans un pays qui connaît une inflation à 30 %, toute hausse des prix alimentaires fait mal à l’homme de la rue », écrit Le Monde, pour qui « d’autres pays sont moins exposés aux blés de la mer Noire ». C’est le cas aussi du Sénégal, qui importe moins de denrées alimentaires. Depuis le début de la guerre, les Grands Moulins de Dakar (GMD) n’importent plus de blé ukrainien et russe. « Nous nous sommes redirigés vers l’Europe, notamment la Lituanie et la Lettonie », explique au journal le directeur général adjoint de la compagnie.Alors faut-il craindre une crise alimentaire ? C'est l'avis du journal Le Pays au Burkina. « Quand on sait, poursuit cette fois le site de L’Observateur, que le Programme alimentaire mondial importe 50 % de son stock céréalier de l’Ukraine au profit surtout des pays africains, il faut vraiment craindre qu’on en arrive à une grave famine sur le continent. »Réduire la dépendance aux engrais russesEn écho à ces craintes, ces informations venues de Guinée, du Mali et du Cameroun, dont la Russie est le premier fournisseur d’engrais : près de 92 000 tonnes importées l’an dernier. À la Une du Journal du Cameroun, ce projet de construire trois usines de production d’engrais à Limbé, Douala et Yaoundé.L’objectif est bien sûr de réduire les importations d’engrais et de booster la production agricole. « Pourvu que ce ne soit pas qu’une annonce politique », réagit dans le journal un agriculteur de Bandjoun, dans l’ouest. De son côté, le site Maliweb nous apprend que Bamako vient de réclamer à New Delhi une dérogation pour la livraison de 290 000 tonnes de brisures de riz, comme l’avaient fait le Sénégal ou la Gambie. L’Inde a interdit il y a un an les exportations de riz brisé pour préserver sa consommation intérieure. La souveraineté alimentaire mise en avant aussi à Conakry, puisque la Guinée suspend pour six mois l’exportation d’une quinzaine de produits agricoles dont le riz, la pomme de terre et l’huile de palme. Une décision prise avant l’annonce russe du 17 juillet, précise le ministre du Commerce.Ce refus de prolonger l'accord est-il définitif ? « Poutine va-t-il maintenir sa position ? », c'est la question posée en conclusion de l'article d'Aujourd’hui au Faso. « Le maître du Kremlin peut-il ignorer des amis tels que le Sud-Africain Cyril Ramaphosa, l’Algérien Abdelmadjid Tebboune, le Centrafricain Touadéra, le Malien Goïta ou le Burkinabè Traoré ? » La réponse pourrait venir dans huit jours lors du sommet Russie-Afrique de Saint-Pétersbourg.
7/19/20234 minutes, 4 seconds
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À la Une: une victoire diplomatique pour le Maroc

Israël reconnaît la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental et envisage l’ouverture d’un consulat à Dakhla, dans l’ancienne colonie espagnole contrôlée par le Maroc et revendiquée par le Front Polisario avec le soutien d’Alger.Pour le roi Mohammed VI, Le Monde nous rappelle que « le Sahara est le prisme à travers lequel il considère son environnement international ». Il aura fallu deux ans et demi pour que l’État hébreu emboîte le pas aux États-Unis dans cette reconnaissance. Mais la dynamique est là et elle se renforce, souligne un haut responsable marocain cité par plusieurs journaux. Cette reconnaissance s’ajoute au « soutien d’une quinzaine de pays européens au plan d’autonomie et à l’ouverture d’une trentaine de consulats à Laâyoune et Dakhla ».Un soutien critiqué en AlgériePour le site TSA, c’est « un colonisateur qui apporte son soutien à un autre ». TSA, Tout sur l’Algérie, pour qui cette reconnaissance n’est donc pas étonnante « de la part d’un pays qui occupe les territoires palestiniens ». Car pour le Front Polisario, rappelle Le Matin d’Algérie, le Sahara occidental est bien un territoire « occupé » par le Maroc.TSA s’interroge sur les contreparties obtenues par Israël pour franchir le pas. TSA, comme ses confrères marocains de L’Opinion, pointe la nomination d’un attaché militaire israélien à Rabat. L’Opinion rappelle que dès novembre 2021, à l’occasion de la première visite au Maroc d’un ministre israélien de la Défense, les deux pays avaient formalisé leurs rapports militaires dans un mémorandum. La désignation du colonel Sharon Itach en est la première traduction visible.La rivalité entre le Maroc et l'Algérie se joue aussi sur le terrain économique, dans les airs. C’est La Nouvelle Tribune au Bénin qui nous parle de cette bataille entre Air Algérie et Royal Air Maroc pour la première place en Afrique. La RAM va renouveler sa flotte et étendre sa couverture du continent. Air Algérie a déjà lancé de nouvelles liaisons avec plusieurs capitales comme Dakar, Nouakchott, Niamey, Abidjan, Bamako et Ouagadougou, et la compagnie en prévoit d’autres vers Addis-Abeba, Brazzaville ou encore Pretoria.Des milliers de mails de l’armée américaine récupérés par le Mali C’est une banale histoire d’extension de domaine, comme on dit dans le jargon Internet, raconte Jeune Afrique. « .MIL » pour l’armée des États-Unis et « .ML » pour le Mali. Hier, les autorités de Bamako devaient reprendre le contrôle du domaine « .ML » jusqu’ici géré par un entrepreneur néerlandais dont le contrat arrivait à expiration. Si la plupart des messages sont des spams et qu’aucun n’est classé « secret défense », certains contiennent des données très sensibles sur le personnel américain en service, les sous-traitants et leurs familles.Données médicales, documents d’identité, listes d’équipage de navires, listes de personnel dans les bases, cartes d’installations, photos de bases, rapports d’inspection navale, contrats, plaintes pénales contre le personnel, enquêtes internes sur les brimades, itinéraires de voyage, dossiers fiscaux et financiers… Certains mails ne manquent pas d’intérêt pour de potentiels adversaires.Haro sur les sirops de la mortÀ la une du site Wakat Séra, des sirops importés d’Inde censés soigner la toux, et qui se sont révélés être de véritables poisons en raison d’une concentration inacceptable de substance toxique, diethylène glycol et éthymène glycol, qui ont provoqué la mort de 70 enfants. Le procès s’est ouvert et aussitôt refermé hier. Dans le box des accusés, le ministère de la Santé et l’Agence de régulation du médicament.Pour éviter ce drame, il aurait fallu que l’État joue son rôle, mais le journal souligne que la Gambie ne dispose même pas de laboratoires et d’outils adéquats pour examiner ces produits importés. « Il est temps que l’intérêt général soit la priorité numéro une de ceux qui nous gouvernent. Justice pour les enfants morts des sirops de la mort », conclut Wakat Séra.Que reste-t-il du Mandela Day ? C'est une question posée par Le Pays au Burkina Faso en ce 18 juillet, déclarée par les Nations unies en 2009 « Journée internationale Nelson Mandela » pour rendre hommage aux valeurs de l’ex-président sud-africain. « Le monde est-il devenu plus juste ? Ou encore la dignité de chaque être humain est-elle respectée ? À toutes ces questions, l’on peut, sans aucun risque de se tromper, répondre par la négative. » Et le journal de citer le sort des migrants de Tunisie ou le Sahel en proie aux attaques terroristes.« La paix et la tolérance qu’avait toujours prêchées Nelson Mandela, se révèlent être aujourd’hui de vains mots. Sans doute Madiba s’est-il, à maintes reprises, retourné dans sa tombe au regard des drames que vit le monde actuel », conclut l’éditorialiste.
7/18/20234 minutes, 14 seconds
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À la Une: un milliard d’euros contre des herses et des murs anti-migrants

« Un milliard d’euros contre des herses et des murs anti-migrants », c'est le titre d’Aujourd’hui au Faso à propos de l’accord conclu hier à Tunis entre le président tunisien Kaïs Saïed et les représentants de l’Union européenne. La Tunisie est à court de liquidités et croule sous la dette, rappelle Le Monde Afrique, alors évidemment l’accord pour un « partenariat stratégique complet » conclu avec l’Union européenne tombe à point nommé. Les 27 débloquent une aide budgétaire directe, promettent investissements, éducation, transition énergétique, mais le cœur de l’accord c’est bien la lutte contre l’immigration clandestine.« La Tunisie, point de départ de milliers de migrants, est à certaines de ses frontières une passoire vers l’Eldorado de Schengen », écrit Aujourd’hui au Faso. 100 millions d’euros seront donc directement consacrés à stopper ces candidats au départ « sur terre et en mer », pour arrêter « ces rafiots remplis de migrants que des passeurs […] mènent à une mort certaine » et pour reconduire ces migrants vers leurs pays de départ.Kaïs Saïed et les « hordes de migrants »« Les Tunisiens ont donné à ces immigrés tout ce qui pouvait être offert avec une générosité illimitée. » C’est Le Monde Afrique qui cite les propos du président Kaïs Saïed, hier, devant ses partenaires européens à Tunis. Mais chacun se souvient aussi de ces témoignages recueillis par les ONG tunisiennes. Des femmes et des enfants abandonnés en plein désert sans eau, ni nourriture ou abri.Au Sénégal, Le Soleil raconte : ces migrants ont été secourus dimanche par des gardes-frontières libyens à la frontière avec la Tunisie, dans une zone désertique inhabitée, près d’Al Assah, sans eau, sans nourriture, visiblement épuisés et tentant de s’abriter sous des arbustes décharnés par des températures dépassant les 40 degrés.Le chef de l’État tunisien dénonçait il y a quelques mois ces « hordes de migrants subsahariens venus changer la composition démographique de la Tunisie ». Une sorte de grand remplacement donc, et c’est Aujourd’hui au Faso qui fait référence à la théorie mise en avant en France par le candidat Éric Zemmour pendant la campagne présidentielle l’an dernier. Le site burkinabè conclut avec un constat et une question : « Europe et Tunisie, tous les signataires de cet accord se réjouissent. Mais peut-on vraiment arrêter des gens qui n’ont rien à perdre ? »Session extraordinaire de l’Assemblée nationale sénégalaiseÀ sept mois de la présidentielle, les députés sont appelés à voter pour un projet de loi qui restaure les droits civiques de Khalifa Sall et Karim Wade, tous deux condamnés puis graciés par Macky Sall. Dans la foulée du dialogue national, il s’agit d’ouvrir la voie à leurs candidatures au scrutin de février. Et pourtant, Walfnet titre sur « le dilemme des députés de Taxawu et du PDS », les partis des deux hommes politiques. Car le projet de loi modifie aussi l’article 87 de la Constitution et offre la possibilité au président de dissoudre l’Assemblée nationale « à tout moment ».« Un droit de mort sur l’Assemblée », ce sont les mots d'un député PDS cité par Walfnet. Du côté de Yewwi Askan Wi, on dénonce aussi cette possibilité de dissolution et on prête à Macky Sall la volonté de se porter candidat à la présidence de l’Assemblée nationale en 2024 et de coupler les deux élections législative et présidentielle. Pour Maguette Diop, enseignant à l’université Cheikh Anta Diop cité par le site Sénégo, ce serait un précédent dangereux. « Imaginons qu’on élise une Assemblée qui n’est pas favorable au président, il peut se lever un bon jour, dissoudre l’Assemblée et organiser une nouvelle élection pour obtenir la majorité. »Mais on n’en est pas là, et on attendra d’abord évidemment le vote de l’Assemblée sénégalaise. Quant à Macky Sall, qui a renoncé à un 3e mandat de président pour 2024, c’est un de ses ministres, Mansour Faye, qui le dit à Sénégo : « Nous comptons sur lui et nous le ferons revenir en 2029 pour le réélire ».
7/17/20233 minutes, 59 seconds
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À la Une: l’assassinat de Chérubin Okende en République démocratique du Congo

Le média congolais 7 sur 7 résume ce que l’on sait : « L’ancien ministre des Transports et Voies de Communication a été retrouvé mort hier à bord de son véhicule. »Jeune Afrique précise que « son corps, criblé de balles, était sur le siège conducteur de la voiture. […] La police scientifique est intervenue dans la matinée sur la scène du crime. »Le Phare rappelle que Chérubin Okende a disparu « mercredi après-midi, après avoir fait déposer un courrier à la Cour constitutionnelle. Il a été retrouvé mort la nuit suivante, vers 2 heures du matin, dans sa jeep abandonnée devant un garage situé sur l’avenue des Poids Lourds ».Pour le quotidien, trop de « zones d’ombres » entourent cet assassinat, à commencer par la présence ou non de Chérubin Okende à la Cour constitutionnelle.  Politico rappelle que la veille de son meurtre, « il était convoqué à la Haute Cour pour être auditionné sur ses patrimoines après son passage à la tête du ministère des Transports. Sur place, il a demandé à son garde du corps de déposer son courrier demandant un report de 24h », selon le journal.L’ancien ministre est-il réellement passé par la Cour constitutionnelle ?7 sur 7 confirme que la Cour a bien invité Chérubin Okende. Mais elle ne peut pas confirmer qu’il y est physiquement passé mercredi.  Radio Okapi se fait d’ailleurs l’écho de l’appel à témoins lancé par le président de la cour constitutionnelle le 13 juillet : il demande « à toute personne qui aurait vu le porte-parole d’Ensemble pour la République de collaborer avec la justice ».En attendant, Jeune Afrique précise « qu’une enquête préliminaire est en cours ». Un suspect a d’ailleurs déjà été arrêté, selon Le Phare : il s’agit du garde du corps de Chérubin Okende.  Cet assassinat provoque une cascade de réactions et de questionsEt notamment du côté de la presse burkinabè où WakatSera se demande s'il s’agit de « la mort de trop pour le pouvoir de Tshisekedi ? », alors qu’Aujourd’hui au Faso pose la question de savoir s'il s’agit « d’un crime crapuleux ou politique ? »Une chose est sûre selon les avocats de Salomon Kalonda, autre proche de Moise Katumbi inquiété lui par la justice congolaise  : « Un point de basculement a été atteint en RDC. » Cités par le Congo libéré, ils s’étonnent de « l’enlèvement de Chérubin Okende sur le parking de la Cour constitutionnelle. Ce n’est pas un endroit sombre, une ruelle ». Le quotidien relaye la réaction sur Twitter de Moise Katumbi qui parle de « crime d’état ».Ensemble pour la République charge le régime en place, constate 7 sur 7 qui relaye la déclaration faite le 13 juillet à la presse depuis Kinshasa : « Cet assassinat rappelle les vielles pratiques dictatoriales des régimes aux abois. » Sur le site d’information Actualité, un analyste politique parle d’un « virage très dangereux à la fois sur le plan sécuritaire et sur le plan politique » après la mort de Chérubin Okende.Pour lui, « cette tragédie vient ajouter une dose de psychose dans un environnement sociopolitique déjà très incertain ici à Kinshasa et dans l'ensemble du pays. Elle met aussi en lumière le climat d'insécurité généralisé et à cinq mois des élections et soulève des préoccupations majeures sur l'exercice du jeu démocratique dans le pays ».De son côté, le pouvoir congolais l’assure : il veut connaître la vérité sur cette affaire. Le Phare se fait l’écho de la réaction de Felix Tshisekedi après cet assassinat : le président congolais « enjoint la justice à faire toute la lumière sur ce dossier afin de sanctionner les coupables de cet acte ignoble ».CAS-Info relaye les propos du ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, qui s’exprimait à l’issue d’une réunion de sécurité avec le Premier ministre. « Nous sommes tous sous le choc, le président de la République en premier, le Premier ministre et nous tous membres du gouvernement, y compris toutes les autorités réunies ici mais aussi sûrement toute la communauté congolaise de voir cet acte ignoble contre l’un de nos collègues. »Le Phare qui conclut : « Tant que va persister le flou, les accusations et contre-accusations vont continuer de circuler en désordre, dans tous les sens. »
7/14/20233 minutes, 39 seconds
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À la Une: 300 migrants sénégalais disparus en mer

D’après l’ONG espagnole Caminando Fronteras, qui tient ses informations des appels de migrants ou de leurs proches, plusieurs embarcations parties ces dernières semaines du Sénégal et transportant au total plus de 300 migrants sont toujours portées disparues dans l’Atlantique, au large des Canaries. L’une de ces embarcations était partie de la localité de Kafountine le 27 juin avec environ 200 personnes à bord, selon l’ONG. Le 10 juillet, le maire de Kafountine avait confirmé le départ de migrants, dont il n’avait aucune nouvelle. Il avait affirmé qu’il y avait parmi eux des Sénégalais mais aussi des Gambiens, des Guinéens, des Sierra-Léonais.Et « on peut ajouter, précise le site d’information Seneweb, la disparition de trois autres embarcations qui avaient pris le large à Mbour, le 23 juin. Elles transportaient respectivement 65, 50 et 60 candidats à l’émigration. (…) Selon le dernier rapport de Caminando Fronteras, plus de 778 candidats à l’exil des pays d’Afrique ont péri en mer en tentant de gagner les îles Canaries, au premier semestre de cette année 2023. Durant cette même période, 28 embarcations ont fait naufrage dans cette partie de l’océan Atlantique ».Le Sénégal : un pays coulé par ses élites ?« Un phénomène sans répit, soupire le site d’information Seneplus. L’émigration dite irrégulière est une pratique qui s’éternise, malgré les nombreuses promesses et projets des autorités sénégalaises et européennes. Malgré des mesures coercitives, notamment le renforcement de la surveillance et la sécurité aux frontières pour dissuader les candidats, en dépit des accords passés entre le Sénégal et les pays de l’Union européenne pour la surveillance des eaux marines, beaucoup de jeunes profitent d’occasions comme les grands événements religieux pour prendre le départ. Récemment, la situation nationale, marquée par les tensions politiques, a été l’occasion pour certains de s’embarquer sur des pirogues. »« Quand l’indifférence engloutit nos enfants, s’insurge encore Seneplus. La récente disparition de près de 300 migrants sénégalais, dont des enfants, en quête d’une vie meilleure, est une tragédie qui nous rappelle la dure réalité de la migration irrégulière. La mer est devenue un cimetière pour nos hommes, nos femmes et nos enfants. À nouveau des familles endeuillées, des veuves et des orphelins pour qui la vie était déjà un gouffre sans fond. La relative indifférence collective à ces naufrages n’aide pas à y mettre fin, surtout que tout pousse nos concitoyens à fuir un pays coulé par ses élites. Ces âmes perdues symbolisent l’échec collectif de notre société à offrir des opportunités à tous, et plus encore, l’indifférence de ceux qui nous gouvernent. »Pas assez d’emplois !Pour WalfQuotidien, le problème est avant tout « économique, car les jeunes qui sont désespérés ne trouvent aucune solution, sinon emprunter le chemin de l’Europe, via la mer. Le chômage est devenu chronique au Sénégal, pointe le quotidien dakarois, où 150 000 jeunes débarquent chaque année sur le marché de l’emploi. Certes, le gouvernement a tenté de trouver des solutions à ce problème. Après, l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes créée en 2014 et le Fonds de garantie des investissements prioritaires – un instrument d’aide à la relance de l’économie nationale – le gouvernement a mis en place en avril 2021 le Programme d’urgence pour l’insertion socio-économique et l’emploi des jeunes ».Mais « si des emplois ont été créés, c’est une goutte d’eau par rapport à la demande, constate encore WalfQuotidien. Il faut changer d’approche, préconise le journal, et abandonner le traitement social du chômage pour un programme qui permet d’insérer les jeunes dans le circuit économique, à travers la création d’industries performantes. L’emploi salarié est le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté ».Le doyen des Ivoiriens et du monde ?Enfin, tout à fait autre chose avec le doyen des Ivoiriens qui vient de fêter son anniversaire. C’est Le Monde Afrique qui relate l’événement rapporté en début de semaine par la chaîne de télévision 7 info. « La chaine qui titrait, sans douter : "le doyen des Ivoiriens a 146 ans". Le valeureux homme s’appelle Atta Madoua, agriculteur de son état, et réside dans le village de Guiguedou, dans la commune de Lakota (dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire). Il a célébré son anniversaire avec toute sa communauté le 6 juillet, précise le reportage, et apparaît remarquablement bien conservé devant les caméras, accompagné de sa jeune épouse de… 94 ans. »
7/13/20234 minutes, 30 seconds
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À la Une: les tensions pré-électorales en RDC

Les élections générales en République démocratique du Congo, dont la présidentielle, sont prévues le 20 décembre prochain et malgré quelques écueils, le pouvoir en place veut maintenir le calendrier coûte que coûte. C’est ce que constate le site spécialisé sur la RDC Afrikarabia : « Des élections à marche forcée, c’est la feuille de route que semble s’être fixé le pouvoir congolais à six mois du scrutin malgré, note Afrikarabia, les contestations de l’opposition, la guerre à l’est du pays et des moyens financiers débloqués au compte-gouttes. Depuis plusieurs semaines, l’opposition est vent debout après la publication du fichier électoral qu’elle juge "frauduleux, douteux et corrompu". L’enregistrement des électeurs s’est déroulé de manière "chaotique" selon l’opposition, des institutions de la société civile ou l’Église catholique censée déployer des observateurs pour surveiller le scrutin. (…) Deux autres éléments inquiètent les opposants quant à la crédibilité du scrutin de décembre, pointe encore Afrikarabia. Il y a tout d’abord la nomination de Denis Kadima, jugé proche de Félix Tshisekedi, à la tête de la Céni. La composition de la centrale électorale est également contestée, car constituée en majorité de membres ayant rejoint l’Union sacrée, la plateforme électorale de Félix Tshisekedi. Il y a ensuite la nomination de nouveaux juges à la Cour constitutionnelle par le chef de l’État grâce à un tour de passe-passe dénoncé par les opposants. Les deux institutions clés pour les élections de décembre semblent donc avoir été "caporalisées" par le pouvoir, affirme l’opposition, qui redoute un scrutin avec des résultats "fabriqués" par le camp présidentiel. »Pas de nouvel audit externe du fichier électoralEn début de semaine, la Céni a refusé un audit externe supplémentaire réclamé par l’opposition. En effet, relève le site congolais Actualité CD, « la Céni a promis de publier, selon les prescrits de la loi, la liste des électeurs. Mais elle considère illogique de mener un nouvel audit externe du fichier électoral. (…) L’opposition pour sa part continue de remettre en cause l’audit externe qu’avaient mené cinq experts recrutés par la Céni. Elle soupçonne l’existence d’électeurs fictifs dans le fichier qui favoriseraient la fraude électorale en faveur de l’actuel chef de l’État, candidat à sa succession. (…) Pour tenter d’apaiser la tension, poursuit Actualité CD, Denis Kadima [le patron de la Céni, NDLR] a décidé de rencontrer les leaders de l’opposition pour "explorer des solutions pour un processus électoral plus inclusif" ».Des rencontres qui n’ont rien donné pour l’instant. « Pendant ce temps, le train électoral ne s’arrête pas, relève le site congolais, malgré les risques sécuritaires et financiers évoqués par la centrale électorale. Les Bureaux de réception et de traitement des candidatures ouverts le 26 juin dernier continuent de recevoir les dossiers de candidature pour la députation nationale. Après cette étape, il y aura réception des candidatures des députés provinciaux jusqu’à l’élection présidentielle. »Colère !L’un des principaux opposants, Martin Fayulu, a laissé échapper sa colère, rapporte notamment le site congolais Politico CD : « "Kadima, l’assemblée plénière de la Céni et leurs commanditaires pensent que les Congolais sont des moutons de Panurge qui vont les aider à matérialiser une nouvelle fraude électorale en RDC. Ils ont tout faux", s’est exclamé Martin Fayulu. Pour donner plus de voix, relève Politico, l’opposant a promis de s’exprimer devant la presse ce mercredi pour fixer l’opinion sur le processus électoral en cours. »Colère également dans les colonnes du Nouvel Observateur à Kinshasa. « Après le refus de l’audit du fichier électoral, Denis Kadima et son équipe veulent enflammer le pays, s’insurge le bihebdomadaire. La situation telle qu’elle se présente actuellement risque de nous conduire à une période tumultueuse, prévient Le Nouvel Observateur, avant, pendant et après la date du 20 décembre 2023. Nous connaissons tous le comportement imprévisible des Kinois. »Les couteaux déjà tirés ?Le Pays au Burkina Faso s’inquiète de ces tensions pré-électorales : « On peut saluer la maturité des acteurs politiques congolais qui, à l’issue de la présidentielle contestée de 2018, avaient su éviter le pire à leur pays. Mais, s’interroge le quotidien ouagalais, sauront-ils rester dans la même dynamique en ne recourant qu’aux voies légales pour se faire entendre en cas de contestation des résultats du scrutin qui se profile à l’horizon ? Rien n’est moins sûr, tant les couteaux semblent déjà tirés. Cela dit, relève Le Pays, avec le refus de la Céni de procéder à un "audit externe" du fichier électoral, on attend de voir si les formations de Martin Fayulu et de Joseph Kabila confirmeront leur participation à la prochaine présidentielle ou s’ils comptent mettre à exécution leurs menaces de boycott du processus électoral. En attendant, s’il y a un conseil à donner à l’opposition congolaise, pointe encore le quotidien burkinabè, c’est de travailler à présenter un candidat unique. Mais là, tout porte à croire qu’on nage en pleine fiction, dans la mesure où chaque opposant, pensant que son heure est arrivée, ne s’imagine pas en train de se désister au profit d’un autre. »
7/12/20234 minutes, 8 seconds
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À la Une: un projet de nouvelle Constitution taillé sur mesure en Centrafrique

Une nouvelle constitution qui va permettre au président Faustin-Archange Touadéra de briguer un troisième mandat, ce que lui interdisait la précédente loi fondamentale. Le vote a été fixé au 30 juillet. Et le texte a été officiellement remis lundi, relève le site Oubangui Médias, « par Faustin-Archange Touadéra au directeur national de campagne Evariste Ngamana à l’Assemblée nationale, en présence de diplomates, des députés, des membres du gouvernement et de plusieurs citoyens venus à cette cérémonie. (…) Cette nouvelle Constitution, tant attendue, pointe Oubangui Médias, stipule (donc) en son article 67 que : "le président de la République est élu au suffrage universel direct et au scrutin secret majoritaire à deux tours pour un mandat de sept ans renouvelable". »Les compteurs remis à zéroL’opposition pour sa part est vent debout… En effet, relève Oubangui Médias, « pour l’opposition centrafricaine, soutenue par certaines organisations de défense des droits de l’Homme et de la société civile, cette nouvelle constitution ouvre grandement la porte à un autre mandat, le troisième pour le président Faustin-Archange Touadéra, même si ce dernier ne s’est pas encore réellement prononcé sur un mandat supplémentaire après 2025. Les caciques du pouvoir soutiennent l’idée d’une remise à zéro des compteurs après l’adoption de la nouvelle constitution. Ce qui fait monter la tension politique. »Un long bras de ferLe bras-de-fer engagé par le pouvoir pour l’adoption de cette nouvelle loi fondamentale durait depuis des mois… C’est ce que rappelait récemment Le Monde Afrique : « en septembre dernier, le président Touadéra avait essuyé un revers juridique quand la Cour constitutionnelle avait annulé l’un de ses décrets mettant en place un comité chargé de rédiger une nouvelle constitution. La Cour invoquait notamment le fait que le Sénat, chambre haute du Parlement et prévu dans la précédente Constitution, n’avait toujours pas été mis en place. Le pouvoir avait alors mis à la retraite d’office en janvier dernier la présidente de la Cour constitutionnelle, Danièle Darlan, principale artisane de l’invalidation. Et le Mouvement cœurs unis (le MCU) de Faustin-Archange Touadéra, archi majoritaire à l’Assemblée nationale avec l’appoint de partis satellites, avait multiplié les manifestations pour fustiger la juridiction suprême et réclamer une nouvelle Constitution par voie référendaire. »Touadéra sur les traces de Bokassa ?Et maintenant, c’est chose faite… Le texte de la nouvelle constitution centrafricaine est désormais public et le référendum aura donc lieu le 30 juillet. Le Pays au Burkina Faso s’insurge : « le président Touadéra s’emploie à s’ouvrir un boulevard vers une présidence à vie ! De quoi faire sourire outre-tombe un certain autre "président à vie", Jean-Bedel Bokassa ! Qui saurait arrêter l’Archange Touadéra, s’exclame le quotidien ouagalais, qui s’emploie à dominer de ses puissantes ailes le ciel et la terre centrafricains aux fins de ne laisser personne contrarier ses plans "pouvoiristes" ? Ainsi va la République centrafricaine, soupire encore Le Pays, avec ses dirigeants aussi mégalos les uns que les autres qui n’ont toujours perçu l’exercice du pouvoir que par le petit bout de la lorgnette de leurs intérêts personnels, égotistes et égoïstes ! Comme bien de ses prédécesseurs, Touadéra ne s’imagine plus une autre vie en dehors du pouvoir. (…) En RCA, l’alternance au sommet de l’État pourra ainsi toujours attendre, souffle encore le quotidien burkinabé. C’est, hélas, vers ce scénario que Bangui s’achemine tout doucement. »Wagner : partir et… revenir ?Enfin, d’après Jeune Afrique, plusieurs centaines de mercenaires du groupe Wagner auraient quitté la Centrafrique ces derniers jours… Jusqu’à « 500 ou 600 hommes », précise le site panafricain. « De source proche du groupe d’Evgueni Prigojine, ces mercenaires répondent à une convocation de leur état-major. Sous la pression du Kremlin, Wagner s’apprêterait (en effet) à revoir son organisation et à signifier à ses hommes qu’ils répondront désormais du ministère de la Défense russe. Les troupes – ou une partie d’entre elles – devraient ensuite revenir en Centrafrique. »Bien évidemment, poursuit Jeune Afrique, « l’avenir du groupe Wagner intéresse au plus haut point le gouvernement centrafricain et le président Faustin-Archange Touadéra. Celui-ci compte en effet sur cet allié – qui dispose encore de 800 à 900 hommes dans le pays après les récents départs – pour sécuriser certaines régions du pays mais aussi le référendum du 30 juillet. Il pourrait donc devoir revoir ses plans. »
7/11/20234 minutes, 36 seconds
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À la Une: Ali Bongo rempile…

« Ali Bongo officiellement candidat à sa propre succession », constate ainsi le site d’information Gabon Review. « Élu en 2016, sur fond de protestations, et après un second septennat conduit en dents de scie, le président de la République Ali Bongo Ondimba a décidé hier de se porter candidat à sa réélection à la tête du Gabon. Cette annonce, pas surprenante pour les Gabonais, intervient à la veille du congrès d’investiture de son parti, le PDG, devant se tenir ce lundi. »Le grand favori…La Libreville, autre site d’information gabonais, nous livre les dix raisons, selon lui, pour lesquelles « Ali Bongo est d’ores et déjà considéré comme le grand favori de la présidentielle ».On en cite quelques-unes : d’après La Libreville, « la majorité est unie autour d’Ali Bongo Ondimba. (…) L’opposition est divisée et entêtée. On dénombre d’ores et déjà pas moins de douze candidats et aucun leader rassembleur. (…) Le président gabonais a un bilan : il a mené à bien une importante réforme de l’éducation, il a surmonté avec brio la crise du Covid-19, il a redressé les comptes publics avec la montée en puissance du secteur minier, la mise en œuvre de projets emblématiques comme Belinga, un important gisement de fer, il a également relancé avec succès plusieurs projets d’infrastructures, notamment routières comme la Transgabonaise longtemps encalminée... »Autres avantages, toujours La Libreville : « Le président Bongo incarne une figure paternelle aux yeux des Gabonais ». Et « les Gabonais sont à la recherche de stabilité et de continuité ».Une opposition éclatée…Pour sa part, relève Le Monde Afrique, « l’opposition s’avance, pour l’heure, en ordre très dispersé, avec une vingtaine de personnalités ayant déjà annoncé leur intention de se présenter contre Ali Bongo. Si elle ne s’unit pas derrière un candidat commun dans les sept semaines à venir avant l’élection, ils auront peu de chances de rivaliser avec le sortant dans un scrutin à un tour, qui décidera donc du vainqueur à la majorité relative dans ce petit État d’Afrique centrale riche, notamment en pétrole ».Autant dire que le président sortant part grand favori du scrutin, qui doit se tenir le 26 août prochain. « La campagne électorale officielle s’étalera du 11 au 25 août à minuit, précise encore Le Monde Afrique, mais la plupart des candidats la mènent depuis un an dans tout le pays, Ali Bongo y multipliant ces derniers mois une intense "tournée républicaine" en distribuant les promesses. Une "pré-campagne" menée avec les moyens de l’État, dénonce l’opposition. »« Bongo forever »Cette troisième candidature d’Ali Bongo suscite bien des sarcasmes et des critiques dans la presse ouest-africaine. « Bongo forever », se gausse Wakat Séra au Burkina Faso. Bongo pour toujours… « La machine du changement dans la continuité s’est donc mise en branle à deux jours de la fin du dépôt des candidatures ! »Aujourd’hui, toujours à Ouagadougou, se fait grinçant : « Il a été préparé par son père, le patriarche du Palais du bord de mer : Omar Bongo Ondimba. Il a été élu pour la première fois en 2009 après la mort de son père. Par deux fois, il a été élu dans des conditions très polémiques ; la dernière élection même fut très violente avec une crise postélectorale. Voilà quatorze ans qu’il dirige le pays (…). Au Gabon, le pouvoir rime avec la famille Bongo ».Le Pays hausse le ton : « Encore un coup de poignard à la démocratie », s’exclame le quotidien ouagalais. « Après 55 ans de dynastie Bongo, le président à la santé chancelante devrait avoir le sens de l’histoire et quitter les choses avant que les choses ne le quittent. Même s’il a réussi à tripatouiller la Constitution de son pays en 2018 en faisant sauter le verrou limitatif du nombre de mandats, Ali Bongo devrait se convaincre qu’il y a une autre vie après le pouvoir. Il doit savoir que les cimetières sont remplis d’hommes indispensables. Il est indécent pour une famille de prendre la démocratie en otage dans un pays où le peuple aspire à la liberté. »
7/10/20234 minutes, 19 seconds
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À la Une: la presse sénégalaise se fait l’écho de l’interview d'Ousmane Sonko sur France 24

Un entretien depuis son domicile de Dakar puisque, comme le rappelle SenePlus, l’opposant est « assigné à résidence depuis sa condamnation début juin à deux ans de prison pour corruption de la jeunesse ». « Je ne suis pas assigné à résidence mais arbitrairement détenu », répond le leader du Pastef pour qui « aucune décision de justice ou administrative ne l'oblige à rester chez lui ».Le quotidien relaye de son côté la réaction d’Ousmane Sonko après l’annonce de Macky Sall de ne pas briguer un troisième mandat : pour lui, « il n’y a rien à féliciter ou à remercier ». « Un président sortant s’est vu félicité par une partie du monde simplement pour avoir respecté la Constitution de son pays », souligne Ousmane Sonko qui regrette une « infantilisation de l'Afrique », rapporte SenePlus.Sur cette non-candidature de Macky Sall, Seneweb se fait l’écho du point de vue de l’opposant pour qui cette annonce a laissé les Sénégalais « presque indifférents ». Quant à sa propre candidature, le leader du Pastef assure que Macky Sall « a dit à certains qu'il empêchera vaille que vaille sa candidature ». Ousmane Sonko se dit « prêt à pardonner » et même à « oublier », rappelle SenePlus.Mais le quotidien se fait aussi l’écho des mots durs de l’opposant sur la présidence Macky Sall, qualifiée de « dictature ». Comment appeler un pays où le président « recrute des milices privées et leur permet d’ouvrir le feu sur des manifestants non armés ? », interroge-t-il. Il revient sur les violences de juin qui ont suivi sa condamnation. Pour lui, précise SenePlus, les Sénégalais ne se sont pas soulevés contre le troisième mandat de Macky Sall mais contre la persécution d’un opposant. Et pourtant, le journal ne peut que constater que le leader du Pastef « apparaît plus que jamais menacé par sa condamnation dans une affaire de mœurs ». Et pourtant, comme il l’a martelé à nouveau hier : « Je suis encore totalement éligible ».Quelles conséquences si Sonko ne peut pas se présenter ?Le Quotidien rapporte les propos du leader du Pastef à France 24 : « Il n’y aura pas d’élections dans ce pays ou ce sera dans un chaos indescriptible, si par des combines judiciaires le président Macky Sall veut empêcher ma candidature ».SenePlus se fait de son côté l’écho de l’optimisme d’Ousmane Sonko en vue de la présidentielle. La majorité des 17 millions de Sénégalais veut sa candidature, estime-t-il. « Si on va aux élections, je serai déclaré vainqueur au premier tour », conclut le président du Pastef.La rébellion avortée de Wagner en CentrafriqueSelon Jeune Afrique, « plusieurs centaines de mercenaires de Wagner ont quitté Bangui ces dernières heures ». Le site d’information précise que « deux vols ont quitté l’aéroport de Mpoko, dans la capitale centrafricaine, et se sont envolés vers Moscou. Un autre avion Iliouchine se tient prêt à Bangui ».« Ils répondraient à une convocation de leur état-major » selon Jeune Afrique, qui précise que « sous la pression du Kremlin, Wagner s’apprêterait à revoir son organisation et à signifier à ses hommes qu’ils répondront désormais davantage au ministère de la Défense russe ». « Ces hommes, ou au moins une partie, devraient ensuite revenir en Centrafrique. »Jeune Afrique qui constate que « l’avenir du groupe Wagner intéresse au plus haut point le gouvernement centrafricain et le président Faustin-Archange Touadéra ». Ils comptent sur les 800 à 900 hommes qui restent pour sécuriser certaines régions du pays mais aussi le référendum du 30 juillet prochain. Quant à la présence de Wagner au Mali, le site d’information ne constate aucun rapatriement et relaye les chiffres des services de renseignements occidentaux, selon lesquels près de 1 400 mercenaires seraient toujours présents dans le pays.Retour au pays des premiers pèlerins ivoiriens du Hajj 2023Pour les accueillir sur le tarmac de l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, « le ministre de la Sécurité et de l’Intérieur, Vagondo Diomandé, et à ses côtés l’ambassadeur de l’Arabie saoudite auprès de la République de Côte d’Ivoire », raconte Fraternité Matin.Le quotidien relaye aussi les propos de l’ambassadeur saoudien, qui s’est félicité de « l’initiative la Route de La Mecque ». Elle permet de « faciliter la venue des pèlerins ivoiriens », pris en charge dès l’aéroport d’Abidjan. Au total, conclut Frat Mat, « ce sont 15 vols charters et 7 vols commerciaux qui ont été mobilisés pour le transport de l’ensemble des pèlerins ».
7/7/20234 minutes, 3 seconds
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À la Une: les violences entre Tunisiens et migrants subsahariens à Sfax

« Jets de pierre, individus masqués avec des barres de fer, cartouches de gaz lacrymogène, maisons incendiées, s’exclame Le Monde Afrique. Un nouveau niveau de violence a été franchi dans la deuxième ville de Tunisie, traversée depuis dimanche par d’importantes tensions. À l’origine de ce dernier déferlement de haine, l’agression d’un Tunisien, poignardé par des migrants africains, en banlieue nord de Sfax. Une information rapidement diffusée via une vidéo postée sur les réseaux sociaux par le député Tarek Mahdi. (…) On y voit un homme gisant au sol, inconscient et baignant dans le sang, entouré d’habitants du quartier qui s’agglomèrent peu à peu autour de la victime. Les agresseurs sont "africains", affirme alors Tarek Mahdi, qui leur reproche d’"être partout" et qui réclame une réaction de la population sfaxienne. "Il faut que les gens se bougent", enjoint-il à son public. »Tensions persistantesDes images et des propos qui ont donc enflammé les esprits, pointe Le Monde Afrique. « Hier soir, pour la troisième nuit d’affilée, les rues se sont transformées en champ de bataille, des blessés graves, aussi bien tunisiens que migrants subsahariens, des incendies, agressions, braquages et des forces de police impuissantes ! Si le pire était à craindre, alors on y est ! », a posté sur Facebook Franck Yotedje, directeur de l’association Afrique Intelligence, qui œuvre pour la défense des droits des migrants. « Sfax, dans le centre-est de la Tunisie, est le point de départ d’un grand nombre de traversées illégales vers l’Italie, rappelle Le Monde Afrique. Dans les quartiers populaires de la ville où habitent les migrants, les violences verbales et physiques sont fréquentes entre les deux parties. »Qui a commencé ?« Sfax : nouvelles échauffourées et vague d’arrestations de migrants irréguliers », titre pour sa part le site d’information tunisien Webdo. « Au total, 11 migrants subsahariens en situation irrégulière ont été placés en garde-à-vue et 12 autres pour résidence illégale, alors que quatre Tunisiens ont été arrêtés pour avoir accueilli des étrangers sans préavis. (…) Des arrestations qui surviennent à la suite des échauffourées qui ont éclaté ces derniers jours à Sfax. »Réalités, autre site d’information tunisien, précise que « les habitants de Sakiet Eddayer à Sfax sont sortis massivement dans la rue pour exprimer leur grande colère quant à la gestion de la question des migrants subsahariens par les autorités locales. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des jeunes protestant contre la présence des Subsahariens dans la région et ce, affirme encore le site tunisien, suite aux actes de violence commis par ces derniers à leur encontre. Les manifestants ont barré la route et brûlé des pneus en signe de contestation contre la lenteur dans le traitement de ce dossier dont les conséquences s’annoncent désastreuses non seulement sur la région de Sfax mais sur tout le pays ».La « chasse aux Africains » !Autre point de vue pour la presse ouest-africaine… « Tunisie : la chasse aux Africains noirs bat son plein ! », s’indigne Wakat Séra au Burkina Faso. Wakat Séra qui fustige le président Kaïs Saïed : « Le feuilleton sanglant qui se joue grandeur nature à Sfax ces derniers jours est loin d’être une création spontanée. Le scénariste en chef, Kaïs Saïed, a conçu la trame du film de main de maître, sur fond de discours haineux et xénophobe, des mots crus qu’il avait débités en février dernier au cours du Conseil de sécurité national. (…) Et, subitement, les étrangers, dont le seul tort est d’avoir une couleur de peau différente de celle de leurs hôtes, sont tous devenus des sauterelles qui infestent la Tunisie ! », déplore encore Wakat Séra.Des dirigeants ouest-africains trop silencieux ?Ledjely, en Guinée, s’indigne également contre les autorités tunisiennes mais aussi contre les dirigeants ouest-africains, bien silencieux…« Dans la mesure où le racisme anti-noir se nourrit du populisme des responsables tunisiens, qui n’hésitent pas à instrumentaliser l’immigration des Subsahariens pour masquer leurs propres tares, la passivité des autorités et des institutions africaines a quelque chose d’incompréhensible. Depuis maintenant cinq jours, des milliers de leurs compatriotes sont soumis à une terreur infernale, mais vous n’entendez aucun dirigeant du continent réagir. Tout le monde fait comme s’il s’agissait d’un banal fait divers. Une attitude d’autant plus paradoxale, pointe Ledjely, que nos dirigeants ne sont pas totalement étrangers à ces images de migrants apeurés et humiliés qui nous parviennent de la ville tunisienne. En effet, le fond du problème ,c’est l’immigration irrégulière. Le fait est que toute la jeunesse africaine a envie de décamper. Personne ne croit plus en l’avenir dans son pays. Parce que la gestion des dirigeants n’est pas de nature à faire espérer. Tout le débat est centré sur la conquête et la conservation du pouvoir. En témoigne la place que le thème du troisième mandat occupe désormais en Afrique. »
7/6/20234 minutes, 11 seconds
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À la Une: ils se voient déjà en haut de l’affiche

Maintenant que le président Macky Sall a décidé de ne pas se représenter l’année prochaine, ils sont nombreux au Sénégal à convoiter le fauteuil présidentiel.Jeune Afrique fait le point sur les forces en présence. « Macky Sall ayant jeté l’éponge, qui sera le candidat de l’Alliance pour la République ? Un des noms qui s’impose est celui d’Amadou Ba, l’actuel Premier ministre, dont l’effacement depuis le début de la crise après la condamnation d’Ousmane Sonko, peut être compris comme une préparation, avec l’aval de Macky Sall, à un futur statut de candidat du parti présidentiel. Autre question, et non des moindres : selon quel processus l’APR désignera-t-elle celui qui tentera de succéder à Macky Sall ? Ce dernier s’imposera-t-il ? Ou faudra-t-il organiser des primaires ? »Rester à la remorque ou partir en campagne ?Toujours au sein de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar, pointe Jeune Afrique, au PS, « la très discrète Aminata Mbengue Ndiaye a pris la relève d’Ousmane Tanor Dieng décédé en 2019. Le parti se retrouve confronté au même dilemme que l’AFP, autre formation de la mouvance présidentielle : est-il préférable de rester "à la remorque" de l’APR afin de maximiser les chances de victoire de BBY en 2024 ? Ou bien vaut-il mieux partir en campagne sous ses propres couleurs, au risque de ne pas se hisser au second tour et de voir la coalition aujourd’hui au pouvoir mordre la poussière dans huit mois ? »Enfin, relève encore le site panafricain, « dans les rangs de l’opposition, le dialogue national qui s’est tenu en juin a permis de clarifier la donne. (…) La refonte du code électoral devrait ainsi permettre à Khalifa Sall de Taxawu Sénégal et Karim Wade du PDS d’en finir pour de bon avec l’inéligibilité qui les frappait depuis 2019. Pour Idrissa Seck (de Rewmi), rien ne change fondamentalement si ce n’est que l’absence de Macky Sall lors du scrutin ne saurait lui nuire. Reste le cas, plus nébuleux que jamais, d’Ousmane Sonko », toujours sous la menace d’un emprisonnement…La guerre des dauphins ?Pour le site d’information Seneplus, « la crise n’est que différée et non derrière nous, encore moins résolue. Une guerre de dauphins putatifs par défaut va avoir lieu au sein du parti gouvernemental ainsi que dans la coalition BBY (…). Son pronostic vital est engagé. Le médecin-chef président sera-t-il à la hauteur des opérations de cautérisation futures pour ces grands corps malades que seul le pouvoir et l’espoir d’un homme maintenaient debout et en marche ? Et puis, pointe encore Seneplus, il y a la grosse épine du patriote en chef, Ousmane Sonko, avec ses dizaines de victimes et d’emprisonnés. Sa résidence surveillée sera-t-elle maintenue ou bien levée ? Ou bien sera-t-il transféré dans les prisons de Rebeus ou Kédougou ? Le bout du tunnel est assurément encore loin. »Sonko : « Encore jeune… »D’ores et déjà, certains ont sorti les couteaux, tel Idrissa Seck. Le leader de Rewmi estime en effet qu’Ousmane Sonko, le candidat déclaré de Pastef peut attendre… Propos rapportés notamment par WalfQuotidien : "Mon souhait, dit-il, c’est que tous puissent participer à ces élections, mais pour le cas Ousmane Sonko, je dis que si la justice s’abat sur lui, il n’a qu’à attendre les prochaines élections parce qu’il est encore jeune", déclare-t-il tout de go. "Les décisions de justice doivent être appliquées à la lettre". »Piégé ?En tout cas, analyse Ledjely en Guinée, « Macky Sall se retrouve pris à son propre piège. S’il n’avait pas entretenu aussi longtemps ce flou à propos de son troisième mandat, il aurait eu suffisamment le temps pour préparer à l’intérieur même de son camp politique un successeur en mesure de gagner l’élection prochaine. Un successeur qu’il aurait eu le temps de connecter aux réseaux à la fois internes et externes. Un successeur qui n’aurait surtout pas à endosser le bilan de tous les grabuges et autres violations des droits humains en rapport avec la controverse autour du troisième mandat. Désormais, ce bilan est non seulement alourdi, mais en plus, il n’y a plus assez de temps pour passer l’éponge. Conséquence, conclut Ledjely, le président se prépare à une succession dont il ne maîtrise ni les tenants, ni les aboutissants. »
7/5/20234 minutes, 19 seconds
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À la Une: la surprise du chef…

Le dernier épisode la saison 1 de la présidentielle au Sénégal a rempli toutes ses promesses avec un épilogue en forme de coup de théâtre : le président Macky Sall ne sera donc pas candidat à sa propre succession en février 2024. Il l’a annoncé ce lundi soir lors d’une allocution télévisée.« Ce sera sans Macky Sall », s’exclame Le Soleil à Dakar.« Macky Sall renonce à briguer un troisième mandat », constate Seneweb.« Macky Sall met fin au suspense », lance le Quotidien.« En dépit des pressions, il n’a pas cédé, poursuit le journal. "Ma décision est de ne pas être candidat à l’élection présidentielle même si la Constitution m’en donne le droit", a-t-il dit mettant fin au flou entretenu pendant des années autour de cette question. Elu en 2012, réélu en 2019, le président Sall va organiser la présidentielle en tant que sortant. C’est une première dans l’histoire du pays. »« Macky libère le peuple, commente pour sa part WalfQuotidien. Comme l’on ne s’y attendait point et malgré les pressions de toutes sortes, aussi bien internes qu’externes, le président de la République a choisi de ramer dans le sens de l’Histoire. Aussi, l’Histoire, pas la petite, retiendra qu’il aura été le premier président de la République du Sénégal indépendant à organiser des élections auxquelles il ne fera pas partie. Elle retiendra que, pour la première fois au Sénégal, un président épuise ses deux mandats puis s’en va, ni battu à une élection ni contraint à une démission. »Dribble et but !Avalanche de commentaires également dans la presse ouest-africaine : « 3e mandat de Macky Sall : la surprise du chef », s’esbaudit L’Observateur Paalga à Ouagadougou. « Le chef de l’État sénégalais a pris tout le monde de court. A l’image d’un Mbappé, d’un Ronaldinho, d’un Zizou, d’un Ronaldo sur un terrain de foot, il a dribblé tout le monde y compris ses propres partisans. » WakatSéra, toujours au Burkina, fait également dans la métaphore footbalistique : « Sénégal : le but de Macky Sall à la 21e minute ! (…) Dans un dribble chaloupé qui aurait fait pâlir de jalousie la flèche des Lions de la Téranga, Sadio Mané, l’enfant de Fatick (à la 21e minute de son allocution) a réveillé les téléspectateurs, adversaires comme supporters du chef de l’État, qui commençaient à s’assoupir. »Du coup, « Macky Sall coupe l’herbe sous les pieds de Sonko », relève Ledjely en Guinée. « Il est vrai qu’Ousmane Sonko avait jusqu’ici plutôt intelligemment surfé sur le rejet du troisième mandat du président sortant. Maintenant que cette éventualité ne fait plus partie de l’équation, l’opposant devra autrement faire ses preuves. »Et justement, le site d’information Malikilé à Bamako s’interroge sur les futurs candidats à la présidentielle… « Les spéculations vont bon train sur celui qui pourrait être le prochain candidat présidentiel de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar. Certains noms circulent déjà, mais il est encore trop tôt pour prédire avec certitude qui sera le successeur de Macky Sall. Du côté de l’opposition, en plus de son rival Ousmane Sonko, dont le sort reste incertain, Idrissa Seck avait déjà annoncé sa candidature lorsqu’il a annoncé sa rupture avec le président Macky. Idrissa Seck qui était arrivé en deuxième position lors des dernières élections, devant Sonko. »Qui sur la ligne de départ ?Désormais, donc, « les jeux sont ouverts, constate Le Pays au Burkina. D’autant plus qu’on ne connait pas au chef de l’État sénégalais de dauphin attitré. Or, il ne fait pas de doute que le retrait de Macky Sall ne manquera pas d’aiguiser les ambitions au sein de la coalition Benno Bokk Yakkar au pouvoir à Dakar. La question est de savoir si cette clarification tardive ne va pas nuire à la cohésion au sein de sa propre formation politique et si elle ne va pas jouer contre sa volonté de conserver le pouvoir d’État. L’histoire nous le dira. En attendant, conclut le quotidien ouagalais. Avec cette décision qui fera sans doute date au pays de la Téranga, le natif de Fatick entre par la grande porte dans l’histoire de son pays, en sachant épargner à son peuple les affres de tensions inutiles et autres violences préélectorales qui ont fait le malheur de certains de ses pairs sous d’autres cieux en Afrique. »
7/4/20234 minutes, 17 seconds
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À la Une: le dernier épisode du feuilleton de la présidentielle au Sénégal

Ce lundi 3 juillet, dernier épisode de la saison 1, que l’on pourrait intituler : « Macky Sall candidat oui ou non ? » On sera donc fixé dans quelques heures. « Tic-Tic ! Tic-Tac !, s’exclameLe Quotidien. Le président, qui a réussi à faire de sa participation ou non à la présidentielle un évènement politique exceptionnel, va édifier les Sénégalais ce lundi soir. Il l’a dit samedi lors d’une rencontre au Palais avec des élus locaux qui soutiennent sa candidature. Ce sera lors d’un discours solennel à la nation. Ce qui est inédit ! En tout cas, les maires de sa coalition ont signé une pétition en faveur de sa candidature pour février 2024. Pendant plus de deux heures samedi donc, rapporte le journal, plusieurs élus se sont succédé au micro pour témoigner de leur volonté de voir le chef de l’État participer à la présidentielle. » Mais souligne encore Le Quotidien, « personne n’est en mesure de savoir sa position définitive sur cette question qui met en haleine tout le pays ».Quel choix ?Pour l’instant, la presse sénégalaise hésite… « Le président de la République a-t-il rendez-vous avec l’histoire ?, s’interroge ainsi Dakar Actu. En fin stratège, le président reste imprévisible sur la question. Toutefois, Macky Sall semble assez conscient des enjeux de l’heure pour pouvoir prendre le choix qui s’impose. Ce qui demeure constant, c’est que le chef de l’État a bien pris le temps d’écouter les voix dissonantes qui se sont exprimées sur le sujet. Sa sortie sur sa candidature éventuelle sera libre et assumée, comme il l’a souvent expliqué lors de ses différentes sorties. Macky Sall est bien attendu sur le choix qu’il faudra avancer. Mais de quel choix s'agira-t-il ? », s’interroge encore Dakar Actu. « Est-ce que ce sera un choix motivé par ses inquiétudes pour le futur du Sénégal dans un contexte où les ressources du pétrole et du gaz vont être exploitées ? Aurons-nous droit à un choix motivé par le contexte socio-politique ? »Macky hausse le ton contre l’oppositionCe qui est sûr, pointe WalfQuotidien, c’est que devant les élus de son camp, samedi, Macky Sall a utilisé un langage musclé contre l’opposition… « Le président a fait son grand show contre les forces de l’opposition, accusée de tous les péchés d’Israël. Invitant les maires et autres responsables à se défendre, il a cautionné, sans le dire, les milices ou les nervis dont la présence est souvent dénoncée dans la coalition majoritaire. Dans un langage guerrier, le chef de l’État a estimé qu’en politique, la seule légitimité qui compte, ce sont les élections. » Macky Sall a brandi également l’argument économique, relève encore WalfQuotidien avec notamment cette phrase : « Le Sénégal s’est endetté pour construire des infrastructures telles que le train qui fait la fierté de tout un peuple. Pourquoi détruire une telle réalisation ? » Enfin, le quotidien sénégalais pointe encore cette petite phrase du président : « Je tiens à vous rassurer, mon combat et ma plus grande fierté consistent à vous conduire vers la victoire. »Commentaire de Walf, « à moins que le président ne mette de l’eau dans son vin, le Sénégal risque encore de sombrer dans la violence. Et Macky Sall y met du sien avec son langage musclé contre l’opposition ».Secret de polichinelle ?Enfin pour une bonne partie de la presse ouest-africaine, les dés sont jetés… Macky Sall sera candidat à sa propre succession…Ainsi pour L’Observateur Paalga au Burkina Faso, ses déclarations de samedi viennent « enfoncer une porte ouverte depuis sa rencontre avec la diaspora sénégalaise vivant à Paris au cours de laquelle il avait annoncé qu’il prendrait une décision qui "nous engagerait sur le chemin de la victoire en 2024". On sait maintenant que le "nous" lâché à cette occasion, est à la fois un "nous" de majesté mais aussi un "nous" qui unit le président sortant à sa coalition Benno Bokk Yakaar. (…) À moins d’un improbable retournement de situation, l’enfant de Fatick devrait, dans son adresse à la nation, s’attacher à expliciter les raisons pour lesquelles il est candidat à sa propre succession. »
7/3/20233 minutes, 49 seconds
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À la Une: la Minusma, clap de fin

Fin de mission ce soir. Et à partir de demain, bouclage des cantines et lever de camp pour les Casques bleus, au Mali... C’est ce que veut Bamako et, sauf contrordre, ce que devrait décider, ce vendredi, le Conseil de sécurité des Nations Unies.Sur place, Maliweb a déjà tourné la page de la Minusma, invitant ses lecteurs à « changer de logique pour réinventer (le) pays », afin de « faire naître un nouveau Mali plus prospère qui fera la fierté des générations futures ».La Minusma, histoire ancienne ? Le journal bamakois L’Essor ne laisse pas entendre autre chose, en soulignant que cette décision de retrait de la Minusma a reçu « le soutien sans ambages de la classe politique malienne de façon générale et de la société civile ». Du reste, relève L’Essor, la douane vient de recevoir instruction « d’interrompre immédiatement les importations de tous matériels à destination de la mission onusienne jusqu’à la date de son retrait définitif du territoire du Mali ».Comme quoi le Mali « veut qu’on obéisse à son injonction ! », pointe le journal Aujourd’hui au Faso. Compréhensif, ce quotidien ouagalais souligne que la Minusma est la mission « la plus coûteuse de l’ONU », (1,2 milliard de dollars par an).Entre Bamako et la Minusma, « le divorce est déjà consommé », formule cet autre quotidien burkinabè qu’est Le Pays. Lequel journal admet qu’au Mali comme en RDC, les missions de maintien de la paix des Nations-Unies engloutissent des budgets « colossaux » pour des résultats « pas toujours à la hauteur des attentes des populations en terme de sécurité ».Issa Malick Coulibaly contre-attaque En Côte d’Ivoire, Issa Malick Coulibaly hausse le ton dans la précampagne électorale. Candidat du PPA-CI à la mairie de Korhogo lors des élections municipales du 2 septembre prochain, cet ancien ministre de Laurent Gbagbo répond aux récentes attaques de son rival du RHDP, le député Lassina Ouattara, alias Lass PR, un personnage « sans envergure ni épaisseur politique », énonce Le Temps, à Abidjan. Lequel quotidien proche de Laurent Gbagbo se borne, en fait, à publier des extraits d’un article du journal français en ligne Mondafrique. Dans le portrait du candidat du RHDP à l’élection municipale de Korhogo, ce site rappelle que Lass PR fut « planton » à la mairie de cette ville du nord ivoirien, « avant de s’expatrier durant 25 ans aux Etats-Unis, où il exercera notamment la profession de technicien de surface dans un restaurant ». Face à lui, Issa Malick Coulibaly se garde « de nourrir le sentiment d’hégémonie de sa noble famille dans le septentrion ivoirien », pointe Mondafrique. Evoquant les « nombreux dons publics » faits par Lass PR durant cette pré-campagne, Issa Malick Coulibaly dit à ce journal que, lui, agit plutôt « dans discrétion » et signale que les populations bénéficiaires des dons de Lass PR les considèrent « comme humiliants et même dangereux pour leur sécurité ». Lass PR, du balai !Dans cet entretien à Mondafrique, le docteur Issa Malick Coulibaly assure avoir noué « des partenariats locaux solides avec les Soroïstes, avec l’APR (Alliance pour la République), le RPP (Rassemblement pour la paix et le progrès), l’AIRD (Alliance ivoirienne pour la République et la démocratie) », le tout venant s’appuyer sur l’alliance avec le PDCI-RDA, qui « fonctionne bien », dit-il. Et il assure que liste qu’il conduit « sera constituée de conseillers municipaux de ces six formations », avant de saluer « l’ensemble des autres communautés religieuses de Côte d’Ivoire et de Korhogo, avec lesquelles (il) entretien(t) d’excellentes relations ».Tshisekedi, le discours d’un chefLes 63 ans, enfin, de l’indépendance de la RDC, dont l’intégrité territoriale est menacée par une force d’occupation étrangère, a dénoncé le président Tshisékédi. « Qu’avons-nous fait en 63 ans d’indépendance ? », se demande en Une, Le Nouvel Observateur. « Il est temps que cette question nous taraude l’esprit jour et nuit, enjoint ce journal kinois (…) En ce 63ème anniversaire de l’Indépendance du pays, il importe aux Congolais de prendre conscience de la tâche qui est le sien, de se mettre enfin débout pour bâtir un pays plus beau autour du majestueux fleuve Congo, comme le souligne le refrain de notre hymne national ».Comme le souligne Media Congo, le président Tshisekedi encourage le gouvernement de continuer à maintenir l’effort pour « que toute aventure belliqueuse sur la terre congolaise soit suicidaire pour quiconque la tenterait ».
6/30/20234 minutes, 37 seconds
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À la Une: Ousmane Sonko va-t-il être arrêté ?

En ce jour de la Tabaski au Sénégal, c’est la question qui taraude les partisans de l’opposant ainsi qu’une bonne partie de la presse.En effet, pointe le site d’information Senego, « le juge a rendu hier soir sa décision suite à la condamnation (le 1ᵉʳ juin) d’Ousmane Sonko dans l’affaire Sweet beauty, pour corruption de la jeunesse. La peine prononcée, deux ans de prison ferme, est donc exécutable. »« Pour rappel, précise Seneweb, le ministre de la Justice avait déclaré il y a 15 jours qu’Ousmane Sonko ne pouvait pas être arrêté tant que le juge n’avait pas rendu la décision judiciaire. 'Une fois que la décision lui est notifiée, précisait-il, lui-même se constitue prisonnier, ou bien le parquet va le cueillir. » D’où cette question, pointe DakarActu, « Ousmane Sonko sera-t-il arrêté dans les heures qui vont suivre, au moment où la communauté musulmane célèbre la Tabaski. Nous ne tarderons pas à le savoir… »Le parquet va décider…« Arrestation imminente pour Ousmane Sonko ? », s’interroge en écho Jeune Afrique. Hier, « pour la première fois depuis sa condamnation, l’opposant s’est exprimé publiquement depuis son domicile pour souhaiter aux Sénégalais une bonne fête de la Tabaski. Il est apparu barbu, interrompu par instant par les bêlements du mouton offert par son guide religieux. Il a affirmé s’être 'reposé' et 'rapproché de Dieu' durant ce séjour forcé à son domicile et a eu un mot pour les victimes des violences qui ont éclaté début juin à la suite de sa condamnation. 'Certains étaient avec nous, mais par peur ou pour d’autres raisons, ils se sont désengagés. Ça ne doit pas nous empêcher de poursuivre notre chemin', a-t-il ajouté, promettant de 'revenir sur ce qui est en train de se tramer' après la Tabaski. Sera-t-il en mesure de le faire ? », s’interroge Jeune Afrique. « Il appartient désormais au parquet de décider du moment de son arrestation. »De pied ferme…Commentaire d’Abdoulaye Tall, l’un des avocats d’Ousmane Sonko, interrogé par le site panafricain, « l’exécution de la peine se fait sur instruction du ministre de la Justice et, in fine, de la présidence. C’est à eux de décider, mais nous les attendons de pied ferme. »Commentaire également du député Abass Fall, membre du Pastef, recueilli par le site d’information Seneweb : « deux cas de figure existent : soit, le président Macky Sall cherche à l’arrêter et ensuite il renonce à sa candidature, pensant faire baisser la tension. Soit, il l’arrête et maintient sa candidature, qui est de trop pour les Sénégalais. Dans tous les cas de figure, nous sommes prêts à défendre notre projet. »Un discours très attendu…WakatSéra au Burkina Faso s’interroge sur cette fameuse éventuelle troisième candidature du président sénégalais… « Macky Sall saura-t-il se détourner des sirènes de cette 3ᵉ candidature contre laquelle sont vent debout une partie de l’opposition et certaines organisations de la société civile ? Rien n’est moins sûr ! », réponde le site ouagalais. « Lors de son récent séjour parisien, revigoré par l’adrénaline d’un public de partisans transis acquis à sa cause, le locataire sortant du palais du Plateau à Dakar, avait répondu le plus naturellement du monde : 'Nous nous maintiendrons au pouvoir'. Dans le même temps, l’opposant Ousmane Sonko continue de mettre à mal l’autorité de la justice et de l’Etat et ne compte visiblement pas mettre de l’eau dans son bissap (…). En tout cas, le chef de l’État a promis de s’adresser à la Nation après la Tabaski, et il est très attendu, tout comme sera scrutée la réaction d’Ousmane Sonko (après la décision formelle de sa condamnation). Espérons, conclut WakatSéra, que le sang du mouton de la Tabaski apportera de la sagesse, tant à Macky Sall qu’à Ousmane Sonko et leurs militants, afin qu’ils agissent pour le bonheur des Sénégalais au nom de qui ils disent parler et agir ! »Duel…Enfin, on revient à Jeune Afrique qui souligne que le duel est engagé et qui jauge les deux adversaires…« Ousmane Sonko est vindicatif, radical et sait à merveille utiliser les réseaux sociaux pour se mettre en scène et communiquer, se rendre omniprésent et s’ériger en martyr alors que, dans les faits, il se comporte en boutefeu. Macky Sall, lui, donne l’impression d’être débonnaire, il est taiseux et se soucie comme d’une guigne de sa communication ou de son image, même si les événements de début juin et les critiques qui pleuvent depuis, notamment à l’international, l’ont affecté. Tous deux ont engagé un duel à mort qui fait craindre le pire à ceux, nombreux, qui se soucient de la stabilité du Sénégal, dans une région déjà suffisamment ébranlée. Puissent-ils, conclut JA, se rendre compte de l’immense responsabilité qui est la leur et se hisser à la hauteur de l’histoire du pays de la Téranga. »
6/29/20233 minutes, 57 seconds
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À la Une: l’Aïd-el-Kebir, une fête que les musulmans célèbrent cette semaine

Autrement appelée la Tabaski dans les pays d’Afrique de l’Ouest qui célèbrent ce jour où, selon les textes religieux, Ibrahim accepte de sacrifier, sur l'ordre de Dieu, son fils Ismaël, qui sera au dernier moment remplacé par un mouton. Pour l’Aïd-el-Kebir donc, des moutons sont depuis sacrifiés, et le prix du bétail est chaque année très commentée. La situation diffère d’un pays à l’autre. Au Tchad, dans la province du Salamat « le prix du mouton est abordable » nous dit Tchadinfos, « le prix varie de 15.000 à 75.000 francs CFA sur le marché » d’Am-Timan et hier « l’ambiance [était] très bonne entre les démarcheurs, vendeurs et acheteurs ».Mais, au Sénégal, d’après Dakaractu, « le prix des moutons reste toujours exorbitant au forail de Rufisque où les éleveurs dénoncent le manque d'accompagnement de l'État envers eux. » Les prix de l'oignon et de la pomme de terre, eux aussi, restent très élevés. Même constat en Côte d’Ivoire avec une « flambée des prix des marchandises » relevée par Fratmat  sur les marchés d’Abidjan. Une vendeuse assure : « C’est à cause de la fête mais d’ici deux jours les prix vont chuter », une autre vendeuse n’y voit « rien d’étonnant », et estime que tout le monde devrait anticiper ses achats pour ne pas être surpris à la veille des fêtes.Une célébration synonyme de fêteMême si mali24.info décrit une « ambiance morose et timide » à Bamako expliquant que « la crise économique et l’insécurité ont eu raison de l’enthousiasme habituel des acheteurs » malgré ce contexte donc, Maliweb rappelle que la Tabaski c’est surtout « l’opportunité [pour les] ressortissants des villages, des contrées très éloignées voire des compatriotes de la diaspora de retourner sur leurs terres natales pour fêter auprès de leurs dans la convivialité et dans la bonne ambiance familiale. Certains, même pour tout l’or du monde, n’entendent pas déroger à ce principe ».Sont ainsi donnés l’exemple d’un Malien vivant en France mais qui, pour l’occasion, retourne toujours au village auprès des siens ; puis l’organisation d’une famille où « chacun, selon ses moyens, contribue pour que la fête soit belle. »Le partage fait partie des valeurs autour de cette fête Mais aussi la paix, et le quotidien burkinabè Le Pays, lance cette supplique concernant le Soudan : « Puisse le mouton sacrificiel immoler la guerre ! » s’interrogeant aussi « Qui arrêtera celle spirale infernale ? Au train où vont les choses, il faut craindre une guerre civile. Le peuple soudanais ne mérite pas cela. Vivement donc un cessez-le-feu rapide et durable ! » Cette guerre elle dure depuis maintenant plus de deux mois, et hier encore de violents combats ont éclaté à Khartoum. Même si le général Hemedti a déclaré un cessez-le-feu pour hier et aujourd’hui, justement à l’occasion de l’Aïd.« Le mouton aura un goût bien salé pour ceux qui arriveront à le manger », aussi au Burkina regrette Wakatséra, après qu’au moins 31 soldats et trois supplétifs de l'armée ont été tués lundi dans une attaque de jihadistes présumés dans le nord du pays. Wakatséra qui conclue sa tribune de la manière suivante : « le plus urgent pour les pays comme le Niger, le Burkina Faso et le Mali, assaillis sans répit par les terroristes, c’est de se donner la main dans une synergie d’action. C’est seulement par ce moyen intelligent qu’ils pourront, tous, vaincre le terrorisme dans l’union ou périr en solitaire. »À la une également : l'élection en Sierra LeoneLe président sortant Julius Maada Bio est réélu dès le premier tour pour un deuxième mandat avec 56,17 % des voix. L'annonce a été faite hier en fin de journée. Et, l'envoyé spécial de Guineematin à Freetown relate dans un article le déroulé de la cérémonie pour sa prestation de serment, juste après l’annonce des résultats, prestation lors de laquelle il a déclaré : « J’offre humblement ma camaraderie aux dirigeants de tous les partis politiques et à leurs membres pour qu’ils se joignent à nous dans nos efforts de développement national. » Le journaliste du journal guinéen rappelle plus bas que « les défis restent énormes pour ce nouveau président, notamment avec une économie exsangue et un taux d’inflation actuellement à 43 %. »
6/28/20234 minutes, 3 seconds
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À la Une: fébrilité à Bamako et à Bangui…

C’est du moins ce que remarque Jeune Afrique après le week-end mouvementé en Russie… Au Mali et en Centrafrique, « les autorités ont suivi ce qui ressemblait à une tentative de putsch avec une certaine sidération, voire une forme d’inquiétude quant à l’avenir de leur coopération avec Wagner. »Au Mali, tout d’abord, « Assimi Goïta et les autres colonels qui forment la junte ont ainsi échangé à plusieurs reprises sur les événements en cours, croit savoir le site panafricain. Une source militaire affirme que Sadio Camara, ministre de la Défense et artisan de l’arrivée de Wagner au Mali, semblait 'en difficulté, presque fébrile'. Et pour cause : un départ des hommes de Prigojine mettrait en péril l’édifice mis sur pied avec ses partenaires russes. »Comment faire sans Wagner ?En effet, précise Jeune Afrique, « depuis début 2022, environ 1.400 mercenaires sont déployés au Mali, dirigés par Ivan Maslov, un ancien membre des forces spéciales russes en contact direct avec Prigojine. 'Que deviendront-ils si le Kremlin coupe définitivement ses liens avec Prigojine ? C’est une question que beaucoup doivent se poser', souffle une source militaire française. Un départ des mercenaires aurait inévitablement des conséquences militaires. 'Certaines garnisons pourraient s’effondrer, toujours selon cette même source. Les groupes djihadistes pourraient en profiter pour relancer des attaques de grande envergure'.  Une analyse que partage une source malienne, jointe par Jeune Afrique : 'la junte aura du mal à tenir sans Wagner. Sans les Russes, il n’y a pas d’opérations sur le terrain'. Mais, c'est surtout sur le plan politique, et donc symbolique, que l’échec serait significatif, analyse encore le site panafricain. Après avoir coupé les ponts avec les partenaires occidentaux pour faire place au groupe Wagner, la junte se verrait lâchée par ses nouveaux alliés après à peine deux ans de collaboration. Presque un nouvel 'abandon en plein vol', ainsi que le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, avait qualifié l’attitude de la France à l’égard du Mali, en 2021. »Autres horizons ?« Cette situation de division entre le groupe paramilitaire Wagner et les autorités russes tombe au très mauvais moment pour le Mali », reconnait Le Sursaut à Bamako. « Même si les autorités de la Transition n’ont pas encore officiellement réagi, il leur revient de réfléchir d’ores et déjà sur les nouvelles dispositions à prendre dans la lutte contre les groupes djihadistes, affirme le périodique malien. La première disposition à prendre serait de compter sur nos propres capacités de réaction et la deuxième, explorer d’autres horizons, car notre partenaire stratégique, la Russie, est plongé désormais entre deux feux : l’OTAN et Wagner. »Des intérêts politico-économiques…Pour ce qui est de la Centrafrique à présent, l’enjeu est de taille également, note Le Monde Afrique  : « Wagner a érigé le pays en plate-forme qui lui permet de rayonner au Mali et au Soudan. L’enjeu va être de maintenir un modèle d’infiltration de l’Etat et de prédation économique qui a, jusqu’à présent, plutôt fait ses preuves. La RCA est également le lieu à partir duquel Wagner mène en Afrique sa guerre de propagande contre les Occidentaux. Wagner est particulièrement précieux pour le président Faustin-Archange Touadéra, qui l’utilise pour sa protection personnelle, même s’il ne reconnaît pas officiellement sa présence. »Et, puis « au Soudan, relève encore Le Monde Afrique, qui fut sa porte d’entrée en Afrique dès 2017, Wagner devra aussi maintenir une présence mêlant implication sécuritaire et investissement dans l’industrie extractive. Le groupe paramilitaire s’est en effet implanté dans le secteur minier (…) et a fait main basse sur une usine de traitement des résidus extraits de mines d’or dans l’État du Nil. Cette activité extrêmement lucrative permettrait à la Russie de s’approvisionner en tonnes d’or issues de la contrebande, contournant ainsi les sanctions occidentales. »Illusions perdues ?« En tout cas, tant à Bamako qu’à Bangui, des illusions se sont bien évanouies… » C’est ce que constate WakatSéra  à Ouagadougou. Des illusions « quant à la puissance sans mesure conférée aux hommes de Wagner qui ont dû revenir sur leurs pas alors que leur patron avait promis un assaut sur Moscou. Ainsi donc, l’avant et l’après rébellion du 24 juin constitueront désormais des époques bien différentes dans les relations entre la Russie et les pays africains qui ont accueilli Wagner à bras ouverts. Tromperie griffée Poutine ou véritable rébellion portant la marque de Prigojine, cet événement du 24 juin n’a pas fini de livrer toutes ses conséquences, surtout sur un continent africain ouvert actuellement à tous les vents, d’où qu’ils viennent, au nom de la fameuse 'diversification des partenaires extérieurs'. »
6/27/20233 minutes, 49 seconds
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À la Une: quel avenir pour Wagner en Afrique ?

Une partie de l’Afrique a les yeux fixés vers la Russie, attendant des réponses à des questions que le monde entier se pose après le coup de force de Prigojine ce week-end et son spectaculaire retournement.Ayant désormais repris la main, Vladimir Poutine « doit-il sacrifier son encombrant lieutenant ? », s’interroge Jeune Afrique. « Ou bien va-t-il l’épargner, au nom d’intérêts supérieurs et au risque de passer pour faible ? Prigojine dispose d’atouts non négligeables, pointe le site panafricain, au rang desquels figure son implantation en Afrique. Au Mali et en Centrafrique, son groupe est présent depuis plusieurs années, poursuivant des intérêts privés tout en favorisant ceux du Kremlin. Il a favorisé la perte d’influence de la France, en particulier dans la zone sahélienne, ainsi que le creusement du fossé qui sépare actuellement Paris et Bamako. Une réussite qui pourrait servir de monnaie d’échange à Prigojine dans l’éventualité, très probable, où son conflit avec Vladimir Poutine se poursuivrait. »Avertissement sans frais…En attendant, cette rébellion de Wagner, même éphémère, est « un avertissement pour Bangui, Bamako et Cie », estime Ledjely en Guinée. En effet, la Centrafrique et le Mali « ont fait le choix délibéré de lier leur destin à la fois à la Russie et à la milice Wagner. Des pays dans lesquels on imagine à peine l’inconfort et le malaise avec lesquels on a vécu cette défiance sans précédent que Prigojine a imposé à Vladimir Poutine. « En effet, renchérit L’Observateur Paalga à Ouagadougou,  cette "rébellion manquée" est un avertissement sans frais. Avertissement sans frais destiné à ceux des pays, institutions ou entreprises, notamment en Afrique, qui ont fait appel, ou songeraient à faire appel à ces mercenaires, plus près de leurs bourses, que ce soit sous forme de contrats miniers juteux ou d’espèces sonnantes et trébuchantes, que de l’engagement soutenu dans la guerre contre les groupes armés terroristes. »Quid de Wagner sur le continent ?WakatSéra au Burkina Faso s’interroge : « quel avenir pour Wagner en Afrique ? Tout dépendra certainement du sort de Prigojine lui-même. Restera-t-il le patron du groupe paramilitaire depuis son exil biélorusse ? Et si Wagner était absorbé par l’armée russe ? » En tout cas, « au Mali comme en Centrafrique, ceux qui ne sont pas en mesure de pousser l’analyse aussi loin que les bookmakers de la politique et des conflits n’auront certainement plus la même confiance aveugle dans la grande puissance de Vladimir Poutine. Et si ce coup se révèle être un faux, c’est la crédibilité d’Evguéni Prigojine et de son "armée" dans l’armée qui en prendra un bon coup. »Une brèche ?« Vue d’Afrique, cette bravade de Wagner envers Poutine interroge, renchérit le quotidien Aujourd’hui, toujours à Ouagadougou, car elle questionne sur la capacité de Moscou à tenir "ses" paramilitaires alors qu’ils sont présents au Mali et en Centrafrique. Après ce défi lancé à Poutine, les Africains sont encore plus circonspects sur la capacité de Wagner à aider à lutter contre le terrorisme au Mali et les rebelles en RCA. (…) Avec ce couac, l’Afrique sait que le seul interlocuteur reste Poutine, mais doit se convaincre que le plus fort ne le reste jamais pour l’éternité. En outre, à l’heure où la Russafrique connaît un réchauffement exponentiel et à l’approche du sommet entre le continent et la Russie, "ce coup d’Etat avorté", ou grand bluff de Prigojine, ne manquera pas de semer le trouble dans l’imaginaire des Africains sur le système Poutine jugé jusque-là quasi-infaillible (…). Prigojine a-t-il provoqué une brèche dans cette cuirasse poutinienne ? »On revient à Ledjely qui prévient : « les problèmes sécuritaires auxquels nos pays font face sont la résultante d’inconséquences dont nos dirigeants sont en grande partie responsables. De ce point de vue, leur souverainisme de circonstance est à la fois une diversion et une fuite avant. Et le choix pour eux de s’offrir à la Russie à vil prix n’est qu’une manœuvre visant à s’abriter derrière un acteur de la communauté internationale disposé à fermer les yeux sur le martyr qu’ils sont prompts à faire vivre à leurs compatriotes. Mais à quelque chose malheur étant bon, conclut le site guinéen, la rébellion de Wagner doit les inciter à revenir à la raison. Si, du reste, ils sont doués de lucidité. »
6/26/20234 minutes, 12 seconds
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À la Une: le dilemme pauvreté-climat

Comment tout à la fois, lutter contre la pauvreté et le réchauffement climatique ? C’est le défi du Forum de Paris. Appelant à une « mobilisation » pour les taxations internationales, la France va réallouer aux pays pauvres 40% de ses droits de tirage spéciaux, c’est-à-dire la monnaie-maison dont elle dispose dans les comptes du Fonds monétaire international. Hier, déjà, une annonce, le rééchelonnement de la dette publique zambienne. À Lusaka, la capitale, le News Diggers applaudit. Le site de ce quotidien zambien rapporte les félicitations de la directrice générale du Fonds monétaire international à son « cher frère », le président zambien Hakainde Hichilema. « Vous ne rembourserez pas votre dette », lui a dit hier Kristalina Georgieva, s’enthousiasme le News Diggers. Félicitations également du site Le Djély. Lequel « se réjouit pour la Zambie, en défaut de paiement depuis 2020 ».Les leçons de Mahamat Idriss DébyChangement de ton, en revanche, de ce journal guinéen, au sujet de Mahamat Idriss Déby. À la tribune du Forum de Paris, hier, le président de la transition tchadienne a appelé à la « suppression pure et simple de la dette des pays africains pour compenser les dégâts énormes causés par les dérèglements climatiques », Le Djély, trouve anormal que Mahamat Idriss Déby soit « accueilli dans tous les cénacles, comme s’il était un dirigeant ordinaire » alors qu’au Mali, le président de la transition « Assimi Goïta est cloué au pilori à tout bout-de-champ ».Si Emmanuel Macron « déroule le tapis rouge et sert ainsi de parrain à un dirigeant dont tous les opposants sont contraints à l’exil », Le Djély se demande « en quoi une telle attitude serait (…) si différente de l’approche russe ou de la Chine ? », bucheronne Le Djély. Un et indivisible Mali ?C’est aujourd’hui, à Bamako, que l’Autorité indépendante de gestion des élections doit annoncer les résultats du référendum constitutionnel de dimanche dernier. Dans un communiqué, hier, les groupes armés signataires de l’accord de paix de 2015 affirmaient que le scrutin n’avait pas été organisé dans les zones qu’ils contrôlent, notamment dans la région de Kidal.Et dans l’attente des résultats de ce référendum constitutionnel, ce matin, à Bamako, le quotidien Malikilé, en Une, rapporte l’opposition « ferme » des groupes armés réunis au sein du Cadre Stratégique Permanent pour la paix, la sécurité et le développement. Lequel « ne reconnaît pas la constitution en raison des irrégularités qui ont entaché le processus » et se dit convaincu que « le retrait de la Minusma sera "un coup fatal" porté à l’Accord pour la paix (et une) menace pour la sécurité au Mali et dans toute la région », énonce Malikilé.Qui veut la peau de Matata au Congo ?En République démocratique du Congo, l’ancien Premier Ministre Matata Mponyo est poursuivi pour un détournement présumé de plus de 200 millions de dollars américains destinés au projet du parc agro-alimentaire de Bukangalonzo. Candidat déclaré à l’élection présidentielle du 20 décembre, cet actuel sénateur d’opposition, Matata Mponyo a récusé hier le procureur général près la cour constitutionnelle qu’il accuse d’être instrumentalisées pour l’éliminer de la course à la magistrature suprême, tout comme il avait auparavant traduit en justice le président du Sénat Modeste Bahati pour atteinte à ses droits. Pour bien comprendre cette procédure, le quotidien congolais Le Phare signalait avant son annonce que Matata Ponyo « continue » d’être privé de ses « immunités » depuis leur levée il y a près de deux ans. « Par conséquent, le Sénat considère qu’Augustin Matata Ponyo reste à la disposition de la justice, qui peut actionner le levier des poursuites judiciaires à tout moment ». Dont acte.Résultat, « Félix Thsisekedi s’acharne-t-il contre Augustin Matata Ponyo ? », se demande Afrik.com. Prudemment, ce journal africain en ligne se borne à souligner qu’à quelque six mois de l’élection présidentielle, « la tension monte de plus en plus en République Démocratique du Congo ».
6/23/20234 minutes, 14 seconds
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À la Une: Macky Sall va-t-il rempiler?

« Grâce à notre travail, nous nous maintiendrons au pouvoir » : cette petite phrase de Macky Sall, en visite en France, cette petite phrase a mis le feu aux poudres dans la presse sénégalaise.Elle fait la Une du site d’information Seneweb. « Le chef de l’État, Macky Sall, a semblé lever un coin du voile sur ses intentions, en perspective de la présidentielle de février 2024, affirme Seneweb. En effet, face à ses militants établis en France, pays où il a entamé, hier mercredi une visite de travail, le patron de l’APR a promis à ces derniers de se maintenir au pouvoir, avec la volonté du peuple, vantant ses réalisations. Macky Sall a fait cette déclaration au moment où sa supposée candidature fait l’objet de discussions au sein du Dialogue politique. Les participants à ces concertations auraient décidé de laisser cette question à l'appréciation des Sept sages du Conseil constitutionnel. »Et Seneweb de rappeler que « le président de la République avait déclaré, le 20 mars dernier, que la question juridique concernant le troisième mandat avait été déjà réglée par ladite juridiction ».Une déclaration qui en dit longLe site Dakar Matin cite une autre phrase de Macky Sall qui semble aller dans le même sens : « Je m’adresserai au pays dans pas longtemps. Nous aurons beaucoup à faire après cette déclaration, pour aller vers la marche du progrès, vers la victoire de 2024. »Commentaire de Dakar Matin : « Cette déclaration en dit long. En effet, jusqu’ici le chef de file du parti au pouvoir avait maintenu le flou avec son "ni oui ni non" sur sa candidature à sa propre succession. Cet appel est-il une déclaration de candidature pour un 3e mandat ? L’avenir nous édifiera. »Bourde ?Pour WalfQuotidien, c’est on ne peut plus clair : Macky Sall va se présenter… « Macky Sall sera candidat à sa propre succession en 2024, affirme le journal. Il en a fait l’annonce, hier, à la résidence de l’ambassadeur du Sénégal, à Paris, au cours d’une audience accordée à ses militants. WalfQuotidien qui parle de « bourde » : « c’est la première fois qu’un président de la République déclare sa candidature à l’étranger. (…) L’idéal aurait voulu que Macky Sall, même contesté par bon nombre de Sénégalais, donne la primeur de sa candidature aux Sénégalais qui l’ont élu en 2012 et réélu en 2019. Avec cette annonce de candidature, Macky Sall risque de raviver les tensions. »Karim Wade et Khalifa Sall possibles candidats ? Et Ousmane Sonko ?Autre question, posée cette fois par Le Monde Afrique : « Les principaux rivaux du président Macky Sall recouvriront-ils les droits civiques dont ils ont été déchus suite à des condamnations ? Et pourront-ils se présenter à l’élection présidentielle ? C’était le point le plus attendu du dialogue national qui s’est ouvert le 31 mai à Dakar entre le pouvoir et certains partis d’opposition. Et la commission politique a répondu par l’affirmative, se disant favorable à une modification des articles L28 et L29 du code électoral, ce qui permettrait une réhabilitation des droits civiques et politiques des personnes qui ont bénéficié d’une grâce présidentielle et qui ont purgé leur peine. »Ainsi Karim Wade et Khalifa Sall pourraient participer à la présidentielle : « Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, avait été condamné en 2015 à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite, avant d’être gracié et de s’exiler au Qatar, rappelle Le Monde Afrique. Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, avait quant à lui été écarté de l’élection présidentielle de février 2019, ayant été condamné à cinq ans de prison ferme pour détournements de fonds publics, avant d’être gracié en septembre de la même année. »Alors, « si la modification du code électoral pourrait permettre à ces deux hommes politiques de se présenter en 2024, la question reste en suspens pour Ousmane Sonko, relève encore Le Monde Afrique. Le président du Pastef a été condamné à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse et à six mois avec sursis pour diffamation. Ces peines, qui ne sont pas encore définitives, menacent directement son éligibilité ».Une « drôle d’attente… »En tout cas, le Sénégal vit « une drôle d’attente », pointe le site d’information Seneplus : « Entre l’attente de la "notification" à Ousmane Sonko de son verdict et les dialogues nationaux de Macky Sall, le Sénégal vit toujours dans l’incertitude et la psychose. Cette drôle d’attente inquiète les citoyens, les partenaires financiers, les bailleurs, les investisseurs, les opérateurs économiques et les autres couches sociales. (…) Malgré les multiples médiations et dialogues, pouvoir et opposition semblent camper sur leurs positions. »
6/22/20234 minutes
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À la Une: qui pour remplacer Ousmane Sonko dans la course à la présidentielle ?

Question posée par WalfQuotidien à Dakar ce matin : « à moins que le pouvoir (sénégalais) ne verse de l’eau dans son vin et règle l’affaire Sweet Beauté de manière politique, la participation d’Ousmane Sonko à la présidentielle de 2024 est compromise. Mis hors course, cela peut profiter certainement aux candidats de Yewwi (le regroupement de l’opposition) qui ont d’ores et déjà présenté leur candidature. Il s’agit de Khalifa Sall, Déthié Fall et Malick Gakou, qui ont une envergure nationale. Sonko, avec son leadership reconnu, pourrait ainsi jouer le rôle de faiseur de roi. » Mais, « logiquement, pointe encore WalfQuotidien, c’est Birame Souley Diop qui devrait prendre les rênes du Pastef, le parti de Sonko, et probablement être propulsé futur candidat. »Pourquoi Ousmane Sonko n’a-t-il toujours pas été arrêté ?Par ailleurs, l’opposant est toujours assigné à résidence depuis maintenant plus de trois semaines. Jeune Afrique s’interroge : « pourquoi Ousmane Sonko n’a-t-il toujours pas été arrêté ? (…) Condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme, l’opposant sénégalais ne s’est toujours pas vu notifier le jugement rendu par la chambre criminelle de Dakar. Combien de temps cela peut-il durer ? »La justice sénégalaise prend son temps : « le jugement n’aurait toujours pas été rédigé. » Et Jeune Afrique de s’interroger : « l’État hésite-t-il à faire arrêter l’opposant, alors que la nouvelle de sa condamnation a enflammé le pays pendant plusieurs jours, entraîné la mort d’une vingtaine de personnes et provoqué des centaines d’arrestations ? Le chroniqueur judiciaire Daouda Mine, interrogé par le site panafricain, évoque une autre possibilité, qui découlerait de la pression liée à cette affaire : 'Les juges savent que leur jugement sera disséqué et analysé. Les avocats de la défense ne vont pas se priver, pointe-t-il, de démonter pièce par pièce les arguments de la chambre criminelle. Il leur faut prendre le temps de trouver des arguments imbattables'. » D’autant, souligne encore JA, que « le délit de corruption de la jeunesse finalement retenu dans le cadre de ce procès pour viol fait l’objet de nombreuses critiques et commentaires. » Enfin, remarque le site panafricain, « reste encore une autre possibilité : celle où le jugement ne serait finalement jamais rédigé ou jamais exécuté. C’est notamment le cas pour le coaccusé de Karim Wade, Bibo Bourgi. Il avait été condamné par la Cour de répression de l’enrichissement illicite à six ans de prison, mais le jugement le concernant n’a jamais été exécuté et il n’a jamais été mis en prison. »« Fin de parcours » pour le régime ?Toujours à propos du Sénégal, à lire ces deux tribunes dans le Monde Afrique. La première est signée par le député Thierno Alassane Sall. « Nous sommes, dit-il, confrontés à un régime en fin de parcours qui agite la possibilité d’un troisième mandat. A cela s’ajoute une stratégie de disqualification d’opposants par l’introduction du système opaque des parrainages, mais aussi par l’instrumentalisation de la justice, ce qui anéantit la confiance des citoyens à l’égard des institutions. »Le député s’alarme aussi du « mépris, selon lui, du président de la République envers la démocratie », mais aussi de la « banalisation de la violence physique et des discours haineux. (…) Il est de notre devoir, conclut Thierno Alassane Sall, de faire face à la réalité et d’appeler à la sérénité et au retour des valeurs fondamentales qui constituent notre raison d’être : la tolérance, la 'téranga' [l’hospitalité en wolof] et la liberté d’expression. »« Laissons le peuple sénégalais décider »Enfin, autre tribune publiée par Le Monde Afrique, celle de Fodé Sylla, ambassadeur itinérant du Sénégal et ancien président de SOS Racisme. « J’ai confiance, dit-il, dans la capacité du peuple sénégalais à résoudre cette crise, à sortir de ce moment difficile, par le dialogue afin que les élections de 2024 puissent se dérouler dans le respect des règles de la démocratie, du droit et de la tradition de ce pays. »Par ailleurs, poursuit Fodé Sylla, « Macky Sall n’a pas dit qu’il briguerait un second quinquennat qui viendrait se rajouter au premier septennat. S’il avait cette ambition, la Constitution la lui permettrait, affirme-t-il. Cette opportunité politique est une question que lui seul doit trancher et en mesurer tous les aspects. Laissons donc le peuple sénégalais en décider, conclut Fodé Sylla. Il lui revient, en votant, de dire s’il approuve une nouvelle élection de Macky Sall à partir de son bilan et de son programme ou s’il préfère un autre candidat. »
6/21/20234 minutes, 13 seconds
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À la Une: le référendum au Mali, succès ou échec ?

Le référendum de dimanche au Mali : un succès, se félicite une bonne partie de la presse malienne. « La transition va-t-elle réussir là où les présidents démocratiquement élus ont échoué ? » : eh bien, oui, répond L’Alternance à Bamako. « Aucun président démocratiquement élu, à commencer par Alpha Oumar Konaré jusqu’à feu Ibrahim Boubacar Keïta, en passant par feu Amadou Toumani Touré, n’ont réussi à réviser la loi fondamentale. Trois tentatives de révision constitutionnelle infructueuses et la quatrième, qui va au-delà de la révision pour être une nouvelle constitution, est en passe de réussir, s’exclame le quotidien bamakois. Si l’affluence n’était pas grande dans certains centres de vote, le scrutin s’est déroulé sans heurts. Cette fois-ci serait donc la bonne pour doter le pays d’une nouvelle constitution, en dépit de l’opposition de certains. »Une participation plutôt faiblePour l’instant, toujours pas de résultats… Pour ce qui est de la participation, elle serait plutôt faible. D’après la Mission d’observation des élections au Mali (la MODELE), qui a déployé 3.075 observateurs nationaux de la société civile, la participation serait de 28% dans les bureaux où elle était présente. C’est ce que rapporte notamment Le Témoin à Bamako. Le Témoin qui affirme par ailleurs qu’on a peu ou pas voté du tout dans la région de Kidal dans le Nord. Ce qui, d’après le journal, la rapprocherait encore plus d’une rupture totale avec Bamako : « déconnectée du reste du territoire depuis une douzaine d’années environ, sous contrôle d’anciens mouvements rebelles avec la présence symbolique de l’administration malienne, cette région de Kidal ne se sera jamais autant rapprochée d’une formalisation de son détachement définitif, au regard de l’opportunité qui lui est offerte de se soustraire à la loi fondamentale du Mali. »Le débat va-t-il se poursuivre ?En tout cas, relève Le Pays  au Burkina Faso, « un faible taux de participation ne serait pas une surprise. Et cela pourrait avoir pour conséquence de remettre au goût du jour le débat sur la légitimité d’un scrutin qui n’a pas réussi, en amont, à faire consensus, si ce n’est d’arguments ou de prétextes, c’est selon, aux contempteurs de la junte, pour continuer à ruer dans les brancards. En tout état de cause, précise le quotidien burkinabé, entre la question de la laïcité de l’Etat, le renforcement des pouvoirs du président, l’amnistie pour les putschistes et leur éligibilité aux scrutins de fin de transition, qui sont autant de dispositions de la nouvelle loi, ce ne sont pas les sujets de discussion qui manquent. Le résultat du référendum permettra-t-il de mettre fin à la controverse pour tourner définitivement la page des débats ? On attend de voir. »Afrique centrale : le terrorisme islamique s’installe…À la Une également le massacre de Mpondwe en Ouganda… La presse ougandaise  titre ce matin sur l’arrestation d’une vingtaine de personnes qui auraient collaboré avec les assaillants. Cette attaque imputée aux islamistes des ADF, les Forces démocratiques alliées, a fait, rappelons-le, au moins 42 morts, pour la plupart des lycéens surpris dans leur sommeil.« Comment peut-on s’appeler Forces démocratiques alliées et perpétrer cette horreur ? », s’exclame Ledjely en Guinée. « Ce lycée martyr rejoint la longue liste des symboles tragiques du terrorisme islamiste. (…) Selon les témoignages, les garçons ont été brûlés vifs dans l’enceinte même de leur dortoir, au moyen de grenades et d’essence. Quant aux filles, elles ont été exécutées à la machette notamment. L’émotion planétaire suscitée par le massacre est donc à la hauteur de l’horreur, soupire le site guinéen. Mais aussi épouvantable que soit ce massacre, il est peut-être révélateur d’une perspective plus sombre encore, pointe Ledjely. En effet, l’ampleur de ce drame pourrait signifier un ancrage plus marqué du terrorisme islamique dans cette région de l’Afrique centrale. RD Congo, Ouganda, Tanzanie, Mozambique… Le cancer commence à gagner du terrain. »Et Ledjely de s’interroger encore : « après la zone orientale où sévit le groupe des Shebab et le Sahel où des pans entiers de territoires échappent au contrôle des Etats, devons-nous nous résoudre à voir l’Afrique centrale, elle aussi, tomber dans l’escarcelle de ces combattants aux visées obscurantistes ? Malheureusement, la réponse est affirmative ! »
6/20/20234 minutes, 14 seconds
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À la Une: un référendum en forme de scrutin test au Mali…

« Le référendum sur la nouvelle Constitution, organisé hier (dimanche) sur les rives du Djoliba, a non seulement valeur de baromètre de l’adhésion des Maliens aux changements constitutionnels voulus par Assimi Goïta et les siens, relève Le Pays au Burkina, mais aussi de test grandeur nature de la capacité du Mali à organiser des élections d’envergure nationale sur un territoire notoirement fractionné et dont plus de la moitié échappe au contrôle des autorités centrales. Réussir le pari de l’organisation d’une telle consultation dans un contexte sécuritaire aussi volatile n’était pas gagné d’avance, poursuit le quotidien burkinabé, et on imagine que c’est un tonitruant ouf de soulagement que les membres de l’Autorité indépendante de gestion des élections ont poussé hier au coucher du soleil, à la fermeture des bureaux de vote. »« Une journée historique »Pour la presse malienne, tout s’est bien passé… « Une journée historique ! », s’exclame L’Aube. « Le référendum constitutionnel a pu (enfin) se tenir à travers le territoire national, dans le calme et sans incidents majeurs. En effet, ils étaient 8,4 millions d’électeurs appelés aux urnes pour se prononcer sur la nouvelle Constitution.  Les résultats sont attendus dans 72 heures. »« Le vote a débuté dans les centres sans difficultés majeures, relève pour sa part L’Essor, autre quotidien malien. Depuis huit heures hier matin, les électeurs ont convergé vers leurs bureaux de vote à Bamako comme à l’intérieur du pays. Présage d’une bonne organisation. »Le vote entravé dans le nord et le centreAutre son de cloche pour Le Monde Afrique ou encore Jeune Afrique  qui relaient les agences de presse internationales : « Le vote a été entravé dans le nord et le centre », constate Le Monde Afrique. « Les groupes armés du nord ont fait barrage à la consultation dans la ville stratégique de Kidal et sa région. Les anciens mouvements rebelles signataires d’une paix fragile avec Bamako ont refusé d’y permettre l’acheminement du matériel électoral pour une consultation sur un projet où ils disent ne pas retrouver l’accord qu’ils ont signé en 2015. Dans la région de Ménaka (nord-est), qui subit depuis des mois la poussée de l’organisation État islamique, les opérations se sont limitées à la capitale régionale en raison de l’insécurité, ont rapporté des élus. Un consortium d’observateurs nationaux de la société civile, la MODELE, soutenu par l’Union européenne, a rapporté dans un communiqué 'le non-fonctionnement pour cause d’insécurité' de plus de quatre-vingts bureaux de vote dans la région de Mopti, dans le centre, l’un des foyers de la violence qui ensanglante le Mali depuis 2012. »Goïta candidat en 2024 ?En tout cas, pour Aujourd’hui à Ouagadougou, « vraisemblablement, le Oui pourrait s’imposer » et, s’interroge le journal, « que fera Assimi Goïta avec l’instauration désormais d’un pouvoir présidentialiste très fort, avec prérogatives au chef de l’État de congédier Premier ministre (et gouvernement) lequel chef de gouvernement ne sera plus responsable devant l’Assemblée nationale ? Comment gérer les opposants qui ne manqueront pas de faire entendre leur voix ? La création d’un Sénat forcément budgétivore n’est-elle pas inutile ? Comment reléguer le français au rang de langue de travail ? Les autorités traditionnelles pourront-elles jouer vraiment un rôle ? Quel genre de justice traditionnelle, présente dans cette nouvelle constitution, sera-t-elle appliquée ? Et, enfin, la question qui turlupine Maliens et Communauté internationale, pointe encore Aujourd’hui : Assimi Goïta sera-t-il candidat ou non à la présidentielle ? »Il y a débat…Il faut dire, souligne Jeune Afrique, qu’à ce sujet, c’est le flou le plus total… Cette nouvelle constitution « prévoit l’amnistie pour les auteurs de coups d’État antérieurs à sa promulgation, et alimente les spéculations persistantes sur une éventuelle candidature du colonel Goïta à la présidentielle. » Il y a débat et « pour l’heure, les autorités de la transition s’abstiennent de le trancher, préférant laisser certains relais s’emparer du sujet. Opinions individuelles ou ballons d’essai lâchés par la junte, plusieurs membres du Conseil national de transition se sont en tout cas prononcés en faveur d’une candidature d’Assimi Goïta en 2024. »Qui plus est, pointe encore Jeune Afrique, « ministères, gouvernorats : tous ont vu déferler en leur sein une vague d’uniformes depuis l’arrivée au pouvoir des militaires. Ce qui fait craindre une mainmise de la junte sur l’appareil d’État, qui pourrait permettre au colonel Goïta de se maintenir à la tête du pays, élections démocratiques ou non. »
6/19/20234 minutes, 7 seconds
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À la Une: l’Afrique mezza voce dans le fracas de la guerre en Ukraine

Médiation africaine dans la guerre en Ukraine. Quatre chefs d’États sont du voyage à Kiev, puis Saint-Petersbourg, sur les sept initialement prévus : le président en exercice de l’Union africaine, le Comorien Azali Assoumani, le Sénégalais Macky Sall, le Sud-Africain Cyril Ramaphosa et le Zambien Hakainde Hichilema. Mission a minima, souligne le quotidien burkinabè Aujourd’hui. C’est « quasiment à la roulette russe que se livreront les quatre présidents, surtout que parmi eux, il y a toujours des pro-Popov et des pro-ukrainiens ».Tentative de médiation qui n’est pas non plus du goût de son confrère WakatSera. Lequel se demande pourquoi une telle démarche alors que rien de tel n’a été entrepris concernant la guerre au Soudan et le terrorisme au Sahel. « Au lieu d’aller si loin pour mettre en valeur leur talent de faiseurs de paix, les chefs d’État africains n’auraient-ils pas dû s’arrêter au Soudan où des frères sont en train de s’exterminer », interroge ainsi WakatSera. « Même le peuple de la République démocratique du Congo, meurtri dans sa chair par les assauts quotidiens du M23, (…) soutenu par le Rwanda, n’aurait-il pas accueilli, à bras ouverts, cette mission initiée par la Fondation Brazzaville ? La joie des populations du Mali, du Niger, du Burkina, ne serait-elle pas sans limite, si elles recevaient un tel égard de chefs d’État africains ? », s’interroge encore ce quotidien ouagalais.Burkina-Brics, la nouvelle alliance Pendant ce temps, en quête de nouveaux partenaires, le Burkina Faso se tourne vers les BRICS, l’alliance Brésil-Russie-Inde-Chine-Afrique du Sud. Sans omettre la Corée du Nord et le Venezuela. Il y a quatre jours, le 12 juin, à Ouagadougou, « le capitaine Ibrahim Traoré a été décoré de la médaille des BRICS (…) par sa présidente, Larisa Zelentsova. Le lendemain, cette dernière concluait un mémorandum d’entente sur des domaines prioritaires de coopération (infrastructures, énergie, technologies…) avec Olivia Rouamba, la ministre burkinabè des Affaires étrangères », raconte Jeune Afrique.En Russie, le Burkina s’est fourni en armement. Autre pays où Ouagadougou acquiert de l’armement : la Turquie de Recep Tayyip Erdogan (…) qui lui livre notamment des drones armés Bayraktar TB2 et des véhicules blindés contre les engins explosifs improvisés.Ibrahim Traoré « s’inscrit clairement dans une volonté de rupture et préfère se tourner vers de nouveaux partenaires – notamment russes, turcs ou encore iraniens (…) appelant à une diplomatie réaliste et conquérante » pointe Jeune Afrique.Les brandons de discorde du référendum malienRéférendum constitutionnel ce dimanche au Mali. Il en résultera une hyper-présidentialisation du pouvoir à Bamako, et une mise à l’écart des binationaux dans la gestion des affaires de l’État.« Il n’y a aucun suspens », les colonels au pouvoir à Bamako avancent « à marche forcée » vers la victoire du « oui » à ce référendum, pointe, en France, le site Mondafrique, le texte soumis dimanche à consultation fait du futur président malien une sorte de « monarque absolu », un « hyper président » aux pouvoirs illimités. Un juriste malien dit à ce journal en ligne que la nouvelle Constitution « sème les germes de nouvelles crises ». Dans le texte soumis à référendum, Mondafrique souligne notamment la disposition « rendant inéligible aux fonctions de président de la République tous les binationaux maliens », et qui a été ressentie comme « une stigmatisation inutile et une agression injustifiée contre les Maliens établis à l’étranger ainsi que leurs enfants », voire comme « une trahison » par la diaspora malienne.La suite ? Le pouvoir militaire de transition au Mali « va à son rythme, remarque Mondafrique. Quitte à prolonger indéfiniment la période transitoire dont la fin avait été envisagée une première fois en février 2022 avant d’être reportée en février 2024. Sans aucune garantie que cette date sera honorée ».Gbagbo blacklistéEn Côte d’Ivoire, clôture, hier, de la période de réclamations concernant la liste électorale. Laquelle s’est avérée truffée d’erreurs. C’est ce que souligne encore ce matin le journal Soir Info. Les erreurs contenues dans la liste électorale « donnent le vertige », s’effare ce quotidien indépendant. Lequel en souligne les « irrégularités notoires et évidentes ».Le cas le plus emblématique restant celui de l’ex-président Laurent Gbagbo, radié de ladite liste, encore largement évoqué ce matin à la Une des quotidiens Soir Info, donc, mais aussi, L’Inter, Le Quotidien d’Abidjan, La Voie Originale, Générations Nouvelles, Le Matin, L’Expression ou encore L’Avenir.À la Une du journal Le Temps, le porte-parole du PPA-CI, Justin Koné Katinan, apporte le soutien de son parti à Mgr Marcellin Yao Kouadio, évêque de Daloa, président de la Conférence épiscopale ivoirienne.
6/16/20234 minutes, 52 seconds
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À la Une: un référendum qui divise au Mali

Le pouvoir militaire fait le forcing pour inciter les Maliens à voter « oui » dimanche au référendum sur la nouvelle constitution. Le 13 juin, le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta a appelé ses compatriotes à approuver ce projet de Constitution, libre selon lui de toute immixtion étrangère. Cette nouvelle « constitution, précise Le Monde Afrique, est un élément clé du vaste chantier de réformes invoqué par les militaires pour justifier de continuer à diriger jusqu’en mars 2024 ce pays confronté à la propagation jihadiste et à une profonde crise multiforme ». Au cœur de cette nouvelle constitution : la souveraineté. « Les colonels ont fait du rétablissement de la souveraineté nationale leur mantra. Ils ont rompu l’alliance avec la France contre les jihadistes, rappelle Le Monde Afrique, et se sont tournés militairement et politiquement vers la Russie. »Mêmes méthodes clientélistesSeulement voilà, cette nouvelle constitution ne fait pas l’unanimité dans le pays, malgré les efforts de la junte. Les colonels ont voulu appliquer les mêmes recettes politiciennes et clientélistes de leurs prédécesseurs civils et ça n’a pas marché. C’est du moins ce que constate Mali Tribune : « Dans le cadre de la campagne référendaire, un grand meeting de mobilisation citoyenne en faveur du "oui" avait été organisé jeudi dernier au Stade du 26 mars de Bamako en vue de démontrer l’adhésion du peuple malien à ce projet. » Eh bien, raté. « Les partisans du "oui" n’ont pas réussi à faire le plein du stade, relève Mali Tribune, alors qu’ils avaient acquitté des sommes pour la circonstance. C’était le même type de mobilisation que celui des régimes précédant, notamment, les t-shirts, les sotramas (les minibus), la mobilisation des enfants de moins de 12 ans, et la distribution de billets, entre autres. »Et Mali Tribune de s’interroger : « Les colonels seraient-ils contaminés par le virus de la politique ? »« Bétail électoral… »Le Pélican, autre périodique malien, dénonce une campagne référendaire à sens unique, c’est-à-dire dans le sens du « oui ». « Quasiment l’ensemble des plateaux des médias d’État sont consacrés au seul camp du "oui" au détriment de celui du "non", déplore Le Pélican. Ce qui est inadmissible dans un État démocratique. Sans compter que le camp du "oui" bat campagne avec les moyens logistiques et financiers de l’État. (…) À trois jours du vote référendaire et à 48 heures de la clôture de la campagne, cette situation injuste doit illico presto changer, lance encore l’hebdomadaire malien, afin de pouvoir ramener l’équité entre les deux camps. Ainsi, l’électorat malien cesserait d’être traité comme du bétail électoral à qui on impose le choix d’un contrat social sans qu’il en maîtrise son contenu. »Des voix discordantes« Nouvelle polémique autour de la tenue du référendum : les Maliens en sortiront encore plus divisés », s’exclame pour sa part Le Pays au Burkina. Le Pays qui constate que « plusieurs voix discordantes se font entendre, appelant à l’annulation pure et simple de ce scrutin. D’abord, ce sont les indépendantistes et autres milices du Nord du pays qui rejettent la nouvelle constitution au motif que le texte ne prend pas en compte l’accord de paix d’Alger. Ensuite, à Bamako, des leaders religieux s’y opposent ouvertement. Car, selon eux, ce texte ne serait pas adapté aux valeurs religieuses et sociétales du Mali. La classe politique n’est pas en reste, relève encore Le Pays. En effet, certains politiques contestent la légitimité du pouvoir de Bamako, affirmant que ce pouvoir est disqualifié pour mener une telle réforme de la loi fondamentale. À toute cette vague de mécontents, s’ajoute la voix d’une partie de la société civile malienne qui réfute la tenue de ce référendum ». Bref, résume Le Pays, on s’attend à un faible taux de participation, voire à des actions de boycott.Le Sahel reverdit !Enfin, à lire dans Le Point Afrique, cet article sur la situation météorologique au Sahel. « Le Sahel reverdit », constate Le Point Afrique. « Climatiquement sinistrée dans les années 1980, la zone sahélienne enregistre depuis plusieurs années des pluies abondantes et des récoltes records. L’épisode de sécheresse chronique est semble-t-il terminé, avec le retour des précipitations. "On est parti pour des moussons efficaces au moins jusqu’en 2100" », affirme un hydrologue interrogé par Le Point Afrique.Autre facteur important : « En deux décennies, dans de nombreuses zones rurales du Sahel, la population a doublé et les rendements ont triplé, amorçant une boucle vertueuse. Il y a de la main-d’œuvre pour travailler, de la pluie, donc, et de l’argent pour acheter des intrants. Résultat, la sécurité alimentaire s’améliore. Les terres sont très médiocres, mais, avec un travail intensif, elles nourrissent 400 habitants par km², soit une densité quatre fois supérieure à celle de la France. »
6/15/20234 minutes, 22 seconds
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À la Une: la disparition de John Fru Ndi

Sa photo est à la Une notamment du site Cameroon Info : le visage grave, marqué par les années, costume et chapeau traditionnel. John Fru Ndi était l’un de ces opposants africains emblématiques.« À 82 ans, l’inamovible président du Social Democratic Front (le SDF) avait prévu de passer la main au mois de juillet prochain, lors du Congrès de sa formation politique. Mais Dieu, Tout Puissant, en a disposé autrement, pointe Cameroon Info. Leader de l’opposition pendant environ 28 ans, John Fru Ndi a incarné, jusqu’au début des années 2000, l’opposition radicale au chef de l’État Paul Biya, président national du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, parti au pouvoir. »Paul Biya qui lui a d’ailleurs rendu hommage le 13 juin, rapporte le site Actu Cameroun : « Paul Biya a exprimé sa tristesse suite au décès de celui qui était son rival depuis 1990. Le locataire du palais d’Etoudi a également salué la mémoire d’un acteur important de la vie politique du Cameroun et un patriote engagé. »Trois fois candidat malheureux« Il était l’opposant historique de Paul Biya, souligne Le Monde Afrique. Trois fois candidat malheureux à l’élection présidentielle, John Fru Ndi aura tenté, sans succès, de s’imposer face à l’inamovible président du Cameroun, au pouvoir depuis 40 ans. "L’histoire du retour à la politique multipartite au Cameroun ne saurait s’écrire sans son nom en lettres d’or. Sa vie est une leçon sur le fait que le leadership consiste à servir et non à être servi", a commenté l’avocat et homme politique Akere Muna, ancien candidat à l’élection présidentielle qui a connu le "Chairman" pendant plus de cinq décennies. »Pour autant, « pour certains, John Fru Ndi, affaibli par l’âge et la maladie, aurait été corrompu par le pouvoir en place, relève encore Le Monde Afrique. Une accusation qu’il a toujours niée. En 2017, il affirmait que "Paul Biya [devait] être traduit devant la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité", pour les multiples exactions commises dans le cadre du conflit qui oppose depuis 2017, l’armée camerounaise aux séparatistes qui luttent pour l’indépendance du Sud-Ouest et Nord-Ouest, les deux régions anglophones du pays ».Le « Lumumba camerounais »« John Fru Ndi, "le Lumumba camerounais" s’est éteint », s’exclame Le Nouvel Observateur à Kinshasa. « John Fru Ndi était un peu en effet dans le style frondeur jusqu’au-boutiste de l’ancien Premier ministre congolais, précise le bi-hebdomadaire kinois. On se souvient qu’en 2015, lors d’un colloque international à Kinshasa, John Fru Ndi n’avait pas hésité à dire ouvertement que l’ancien président congolais Joseph Kabila devait renoncer à briguer un troisième mandat à la tête de la RDC, sinon le pays allait basculer dans le chaos. Des propos qui n’avaient pas été appréciés par les dignitaires du régime Kabila. »L’opposition comme un apostolat« Quel héritage politique lègue-t-il à ses successeurs ? », s’interroge le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou. « Il laisse un SDF divisé, avec plusieurs départs et des problèmes internes que ses dauphins parviennent difficilement à résorber. » Notamment « lors de la désignation des dirigeants de certaines localités. Sans oublier la terrible guerre de succession qui s’annonce épique. (…) Le "Chairman" avait conçu l’opposition comme un apostolat depuis 1992. Et à l’heure où les hommages pleuvent sur sa mémoire, l’avenir du SDF reste en pointillé face au RDPC, lequel, bien que son thaumaturge de président Paul Biya soit nonagénaire, demeure le parti qui tient toujours en main le Cameroun. Les successeurs de Fru Ndi, Joshua Osih et ses camarades, pourront-ils accéder un jour au pouvoir ? Pour le moment, c’est l’adieu au "Chairman". »WakatSéra, toujours au Burkina, est sur la même ligne : « Il ne faut pas être un analyste politique hors-pair, encore moins un lecteur de boule de cristal, pour voir l’avenir difficile qui sera celui du SDF, secoué par des querelles et des oppositions internes de cadres dont l’appétit sera encore plus vorace avec la mort du "Chairman". En tout cas, non seulement le SDF doit faire face aux désaccords entre ses militants au sommet, mais il doit affronter une vague de nouveaux acteurs aux dents longues, déterminés à occuper les premières loges en vue de se positionner pour la succession de "Papy Popaul", aux affaires depuis 1982. Une longévité au pouvoir de 41 ans ! »
6/14/20234 minutes, 7 seconds
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À la Une: les tentatives de médiations entre Ousmane Sonko et Macky Sall

Depuis la condamnation d’Ousmane Sonko, il y a presque 15 jours, plusieurs personnalités mènent des missions de bons offices auprès de l’opposant sénégalais, toujours retenu à son domicile dakarois. Sans aucun résultat pour l’instant, bien que l’opposition ait renoncé à ses récentes mobilisations.Officiellement, pointe Jeune Afrique, d’après le parti de Sonko, le Pastef, « Ousmane Sonko n’est pas demandeur d’une quelconque médiation. Il considère que seul le peuple pourra le libérer. "Nous nous contentons de nous battre contre sa séquestration", ajoute un responsable du parti, qui assure que le maire de Ziguinchor "ne reçoit personne" chez lui ».En fait, non. « Pierre Goudiaby Atepa a été reçu par l’opposant le 4 juin dernier à son domicile dakarois, note le site panafricain. Le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, avait donné son autorisation pour qu’il puisse accéder au domicile d’Ousmane Sonko à la cité Keur Gorgui. » Alors qui est-il ? Pierre Goudiaby Atepa,précise WakatSéra au Burkina, est un« célèbre et riche architecte sénégalais, ancien conseiller du président Abdou Diouf et de son successeur Abdoulaye Wade. » Un pont entre Keur Gorgui et le palais présidentiel du Plateau ?Et d’après lui, Ousmane Sonko va bien. Il l’affirme d’ailleurs de vive voix ce mardi matin sur notre antenne au micro de notre envoyé spécial, David Baché. « Pierre Goudiaby Atepa, relève WakatSéra, semble vouloir jouer de toute son influence de politicien et de président du club des investisseurs du Sénégal, mais surtout de proche d’Ousmane Sonko et ami de Macky Sall, pour s’ériger en médiateur entre les deux hommes. Sans avoir été mandaté, dit-il, par qui que ce soit, pour offrir ses bons services. (…) Aura-t-il la manœuvre facile ? Non ! », répond le quotidien burkinabé. « Rien n’est moins sûr, car, Pierre Goudiaby Atepa doit faire accepter à Ousmane Sonko de passer par le palais de justice pour accéder au palais présidentiel et convaincre Macky Sall de tourner le dos à cette "3e candidature", dont l’intention lui est prêtée et qui suscite l’ire des opposants et d’organisations de la société civile. L’architecte fait désormais face au défi de construire un pont entre Keur Gorgui et le palais présidentiel du Plateau. »Les bons offices des patrons sénégalais On revient à Jeune Afrique qui affirme qu’un « autre canal de médiation a été ouvert via le patronat sénégalais (…). Cette initiative a été portée par les dirigeants des principales organisations du secteur privé du pays et par des représentants des associations du secteur formel et informel. La première rencontre a eu lieu mercredi dernier entre une délégation composée de plusieurs entrepreneurs privés et le comité exécutif du F24, la plateforme de l’opposition mobilisée contre un troisième mandat de Macky Sall ». Celle-ci « a dressé une liste de doléances, dont l’engagement de Macky Sall à ne pas briguer un troisième mandat, la participation des opposants à la présidentielle de 2024 et la libération des détenus politiques et d’opinion ». Le lendemain, jeudi 8 juin, « les entrepreneurs privés ont été reçus par Macky Sall, entourés de plusieurs ministres. (…) Mais, cette rencontre n’a débouché sur aucune avancée notable, relève Jeune Afrique. Macky Sall a refusé de donner une réponse claire sur ses ambitions politiques et de débattre du cas particulier d’Ousmane Sonko ».« Les nervis du pouvoir… »Toujours à propos du Sénégal, cette enquête du Monde Afrique, relayée par la presse sénégalaise, notamment par le site Seneplus. Une enquête intitulée, « les nervis du pouvoir ». Il s’agit de ces fameux hommes en civil, armés de fusils d’assaut, qui ont été aperçus et filmés lors des manifestations du 1er juin dernier. Les images et les témoignages recueillis par Le Monde Afrique montrent clairement que ces hommes travaillaient aux côtés des forces de l’ordre. Les autorités policières affirment, elles, qu’il s’agit d’opposants armés. Toutefois, les images montrées par Le Monde Afrique montrent clairement une connivence entre ces civils armés et les policiers en tenue. Le journal publie également sur son site le témoignage audio d’un lutteur professionnel qui dit avoir été engagé par le parti au pouvoir, l’APR, pour des missions de maintien de l’ordre, payées 20 000 FCFA par jour.Pour sa part, note encore Le Monde Afrique, Amnesty International confirme « avoir constaté la présence d’hommes armés, habillés en civil, aux côtés des forces de l’ordre et demande que les agents déployés face aux manifestants arborent des moyens "visibles" d’identification individuelle. Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty Sénégal espère des enquêtes sur "le rôle et la fonction" de ces personnes ainsi que des poursuites pour les "violations commises" ».
6/13/20234 minutes, 8 seconds
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À la Une: une guerre qui n’en finit plus au Soudan…

« Les combats ont repris hier matin à Khartoum peu de temps après l’expiration d’une trêve de 24 heures, constate Jeune Afrique,  la énième depuis le début du conflit entre les généraux Al-Burhan et Hemedti. Cette trêve, négociée par les médiateurs saoudiens, avait commencé samedi matin à l’aube. Elle a au moins permis aux habitants de Khartoum de profiter d’un répit pour se ravitailler ou encore pour fuir la capitale. »« Soudan, la guerre reprend ses droits », soupire le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou. « Dix minutes, dix petites minutes après la fin de la trêve, hier, les staccatos des fusils ont aussitôt repris leurs concerts macabres. »Et Aujourd’hui de s’interroger : « comment parvenir à la paix, car après deux mois de combats, aucun des deux généraux n’a véritablement pris le dessus (…) ? Comment faire cesser cette guerre et œuvrer à ce que Al-Burhan et Hemedti puissent cohabiter ? Va-t-on, in fine, se résoudre à une partition du Soudan ? (…) C’est véritablement un casse-tête et un crève-cœur pour la communauté internationale que ce brûlot incandescent (…). »Une économie en ruinesEn attendant, « après deux mois de guerre, l’économie s’effondre », constate le Monde Afrique. « Les importantes ressources naturelles qui font la colonne vertébrale de son économie (or, gomme arabique, sésame, bétail ou pétrole) sont désormais à la merci d’une guerre qui s’enlise. Les exportations sont à l’arrêt. Le trafic aérien est suspendu, les principales artères sont impraticables pour le transport de marchandises. Et bien qu’épargnées par les combats, les infrastructures de Port-Soudan, par lesquelles transite près de 80 % du commerce national, sont paralysées. (…) 'Si le conflit se prolonge, analyse Magdi El-Gizouli, chercheur au Rift Valley Institute, nous allons assister à l’émergence d’une économie de prédation pour les ressources, fondée sur le contrôle des mines d’or, les pillages, les vols de bétails, à l’instar du Soudan du Sud'. Les deux armées rivales avaient misé sur une victoire rapide, pointe encore Le Monde Afrique. Alors que le conflit s’installe, les généraux semblent avoir négligé au milieu des calculs militaires, le nerf de la guerre : l’économie. 'Quel que soit le vainqueur, il gouvernera sur un tas de ruine', assène le professeur Hassan Bachir, l’université Al-Nilein, qui estime à ce jour le montant des pertes à plus 3,4 milliards de dollars et qui se dit convaincu que le Soudan mettra des années à se relever. »« Où est la démocratie pour laquelle les Sénégalais se sont toujours battus ? »À la Une également, le Sénégal… Le calme est revenu dans le pays, dix jours après la condamnation d’Ousmane Sonko. L’opposant est toujours retenu à son domicile dakarois. À lire dans Jeune Afrique cette réaction d’Aisha Dème, personnalité de la vie culturelle dakaroise, fondatrice de l’AgenDakar, portail web qui recense les principales activités culturelles de la capitale sénégalaise.« Je ne reconnais pas mon pays, dit-elle, et je suis dévastée par ce qu’il se passe. Des manifestants tués, des activistes, journalistes, opposants arrêtés pour avoir exprimé leur opinion, l’accès à internet restreint… Où est la démocratie pour laquelle les Sénégalais se sont toujours battus ? », s’interroge Aisha Dème. « En 2012, nous portions tous le même combat contre un troisième mandat du président Abdoulaye Wade, un combat qui a permis d’élire le président Macky Sall, lequel nous avait donné sa parole. Nous continuerons de nous battre contre un troisième mandat. L’histoire se répète devant une jeunesse épuisée et en manque de perspectives, séparée des élites par des gouffres de milliards, ces chiffres mirobolants qu’on leur sert à tout va, pendant que beaucoup peinent à assurer même un repas. L’histoire se répète, et cette jeunesse se bat pour sa démocratie, mais on lui tire dessus. C’est une aberration. »« Sauvez le Sénégal pendant qu’il est temps ! »Enfin cette réaction de l’écrivain guinéen Tierno Monénembo, dans Le Point Afrique, en forme de supplique : « société civile, intellectuels, prêtres et marabouts du Sénégal, pour parler comme Senghor, 'l’heure est grave' ! Sortez du bois, sauvez le Sénégal pendant qu’il est temps ! Gardez l’exception sénégalaise, ce modèle de démocratie, de tolérance ethnique et religieuse, de paix et de stabilité, d’autant qu’à la grâce politique est venue s’ajouter, ces vingt dernières années, une croissance économique exceptionnelle ! Le Mali et le Burkina ont sombré, affirme encore Tierno Monénembo. La Guinée est à l’agonie depuis des lustres. La Sierra Leone et le Liberia sont encore en salle de réanimation. La Côte d’Ivoire n’en a pas fini avec ses vieux démons… Sénégalais, ne faites pas comme nous ! Que va-t-il nous rester si vous brûlez votre bijou de pays ? »
6/12/20234 minutes, 5 seconds
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À la Une: la porte de sortie de Macron à Macky Sall

La France renouvelle ses appels à Macky Sall pour que le président sénégalais renonce à briguer un troisième mandat. C’est dimanche dernier qu’Emmanuel Macron a téléphoné à Macky Sall, signale Jeune Afrique. Le président français a « laissé entendre » à son homologue sénégalais « que la France pourrait l’appuyer s’il décidait de se tourner vers d’autres horizons à l’issue de son mandat actuel. Soit une manière diplomatique de l’encourager à ne pas briguer de troisième mandat », énonce ce journal en ligne.L’information est à la Une de WalfQuotidien. « Macky-Macron. Les dessous d’un coup de fil », lance ce journal.Se référant à cet article de Jeune Afrique, le site Seneweb note qu’Emmanuel Macron aurait proposé à Macky Sall « une porte de sortie s’il venait à renoncer à briguer un troisième mandat ».Macky droit dans ses bottesDe son côté, le président Macky Sall a fait savoir, hier, qu’il s’adresserait à ses concitoyens à la fin du dialogue national. Macky Sall, « fait comme si de rien n’était », pointe WalfQuotidien. Ainsi, le point de repère du chef de l’Etat sera non pas les manifestations meurtrières mais le dialogue national lancé le 31 mai dernier », souligne ce journal sénégalais.« Macky ne baisse pas la garde », enchérit son confrère dakarois Le Quotidien. Comme le relève ce journal, le président sénégalais  a salué « le professionnalisme » des Forces de défense et de sécurité lors des récentes émeutes dont le bilan, selon Amnesty International, s’élèveraient à présent à 23 morts.Mais au-delà des frontières sénégalaises, la presse s’interroge. Témoin, au Burkina Faso, L’Observateur Paalga. Macky Sall a-t-il « compris (…) la révolte de beaucoup de Sénégalais sur sa tentation de prolonger son bail au palais de la République ? », se demande ce journal ouagalais, en estimant que le président sénégalais « pratique l’art de l’autodestruction ». Gbagbo debout pour la dignitéEn Côte d’Ivoire, l’ex-président Laurent Gbagbo, hier matin, a déposé un recours à la Commission électorale indépendante. Laquelle l’a radié de la liste électorale provisoire. Après avoir accompli en personne cette démarche, Laurent Gbagbo a fait une déclaration à la presse, réfutant catégoriquement l’accusation et la condamnation a lui infligé dans l’affaire dite du « braquage » de la BCEAO en 2011. Et bien sûr, l’information est à la Une de la plupart des quotidiens en kiosque ce matin à Abidjan comme ailleurs en Côte d’Ivoire. Cette formalité, Laurent Gbagbo l’a donc effectuée hier « sous les regards admiratifs de militants, de riverains émerveillés de le voir, mais aussi de policiers et gendarmes chargés de sécuriser l’événement », souligne le quotidien indépendant ivoirien Soir Info.Laurent Gbagbo « demeure un homme de paix et de tolérance, énonce Le Temps, qui lui est proche. C’est pourquoi il refuse de donner des coups, bien qu’il puisse évidemment en donner », assure ce quotidien ivoirien qui lui est proche. Comme le souligne Jeune Afrique, « c’est la première fois que Laurent Gbagbo lui-même prend la parole sur le sujet » dit du « casse » de la BCEAO. Remerciant ses jeunes sympathisants qui ont déposé 350 réclamations pour obtenir sa réinscription sur la liste électorale, l’ex-président ivoirien leur a dit qu’il était « debout », ajoutant que tant qu’il faut se battre pour la dignité, il se battrait « toujours », ne voulant pas « partir demain et laisser (ses) enfants avec un nom qui porte une souillure », rapporte encore Jeune Afrique. La VAR pour GbagboPour Wakat Sera, c’est clair, Laurent Gbagbo « n’entend pas continuer à faire dans la figuration ». Filant volontiers la métaphore footballistique, ce quotidien burkinabè le formule, l’ex-chef de l’Etat « ne veut plus rester sur le banc de touche alors que son équipe a besoin de lui sur le terrain où le match est intense, entre l’opposition et le pouvoir. Il conteste avec véhémence le carton rouge qui lui a été infligé pour une faute (…) qu’il ne reconnaît pas ». Or, souligne ce journal ouagalais, « même la VAR, l’assistance vidéo (…) lui donne raison. Sans oublier que les arbitres de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (…) ont demandé le retour du métronome du PPA-CI sur la feuille de match, dont son nom a été rayé ». Et Wakat Sera pose la question : « Qui donc peut ramener Laurent Gbagbo dans le jeu, si ce n’est le président ivoirien qui, malheureusement joue en face et a trouvé ainsi, l’occasion de mettre hors-jeu un adversaire coriace ? », énonce Wakat Sera.
6/9/20234 minutes, 26 seconds
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À la Une: le Sénégal entre deux eaux…

Le calme après la tempête ou bien le calme avant la tempête ? Certains journaux s’interrogent ce jeudi sur les derniers événements au Sénégal et sur la tournure que pourraient prendre les prochains jours ou les prochaines heures. « Une situation de ni chair ni poisson, constate le quotidien Aujourd’hui au Burkina Faso, un calme certes, dont certains se plaisent à ânonner les aspects (reprise de la circulation, pas de marches, ni actes violents, appels au calme…), mais tous savent que si la tension est retombée depuis dimanche dernier, le Sénégal reste en apnée, suspendu à plusieurs choses dont la moindre n’est pas que les deux camps adverses se parlent, s’accordent pour maintenir le Sénégal dans son rang de phare démocratique ! » Il faut dire, poursuit Aujourd’hui, que la situation est inédite… « Un président-sortant contre un opposant condamné à 2 ans de prison, qui mettent le pays depuis quelques jours sur quasi-répondeur. En l’espèce, il ne s’agit plus de dire qui a raison ou qui a tort, comme certains analystes qui s’évertuent toujours à flétrir Sonko, qui foule au pied la justice, ou Macky Sall, qui veut un 3e mandat. Non ! L’équation à résoudre, à présent, est comment sortir de cet imbroglio politique dangereux pour tout le pays ? C’est pourquoi, pointe le quotidien ouagalais, il s’agit de trouver la bonne formule pour amorcer avec sérénité les huit mois nous qui séparent de la présidentielle. »Vite, le dialogue ! Et il n’y a pas 36.000 solutions, s’exclame Aujourd’hui. « Il faut que, soit Macky Sall rompe le silence, en allant dans le sens de l’apaisement, et non dans le comminatoire, soit que Sonko et lui se rencontrent. Oui, certains éructeront, et diront qu’il n’est pas question qu’un président en exercice prenne langue avec un opposant, dont la place à présent est à la prison de Rebeuss. C’est oublier que si Macky Sall est bien le président du Sénégal, son opposant n°1, Ousmane Sonko, a aussi une partie des Sénégalais, les jeunes surtout, contre le pouvoir actuel. Ce n’est pas rien surtout vu la conjoncture et la géopolitique sous-régionale. Seuls Macky Sall et Ousmane Sonko peuvent concocter une paix des braves pour le bonheur du Sénégal. » Alors hier, le président Macky Sall est sorti de son silence… « Enfin, Macky parle ! », lance WalfQuotidien. Mais le quotidien sénégalais n’est guère convaincu par cette prise de parole. « Le président de la République souffle le chaud et le froid à propos des émeutes de la semaine dernière. D’une part, il condamne fermement ces 'agressions caractérisées visant à mettre le pays à l’arrêt' et promet de poursuivre les auteurs. D’autre part, il promet son soutien et la présence de l’État aux côtés des familles des blessés et des morts. » Rien sur le fond, rien sur des solutions pour une sortie de crise. Une économie au ralenti… Et en attendant, l’économie du pays paie les pots cassés… C’est ce que constate Le Monde Afrique. « Les violences des 1er et 2 juin sont un nouveau coup dur pour le tourisme, le commerce et le secteur informel, et écornent l’image d’un pays réputé accueillant et stable », affirme le journal. « 'Si la crise politique s’installe et perdure jusqu’à la présidentielle, la saison touristique 2024 pourrait être compromise', craint Issa Barro, président de la Fédération des offices du tourisme et des syndicats d’initiative du Sénégal, interrogé par Le Monde Afrique. (…) A l’amertume s’ajoute une énorme lassitude. Cela fait en réalité plus de deux ans que les tensions politiques ralentissent l’activité économique des principales villes du pays. A chaque comparution de l’opposant Ousmane Sonko, l’important dispositif policier déployé paralyse la capitale et pousse certains commerçants à baisser leur rideau pour plusieurs heures pour éviter les pillages et les dégradations. » Qui plus est, souligne encore Le Monde Afrique, « les autres victimes collatérales de ces tensions, ce sont les travailleurs du secteur informel. Pour la vendeuse du marché ou le chauffeur de taxi, le préjudice est considérable car ils vivent au jour le jour. Un jour sans travail, ce sont des familles entières fragilisées. (…) À l’approche de la Tabaski – la plus grande fête musulmane de l’année prévue fin juin –, une autre crainte s’installe. Celle de voir l’inflation remonter, alors qu’en avril elle avait atteint 9 %, son niveau le plus bas depuis un an, grâce aux subventions de l’État sur les prix des denrées alimentaires. » 
6/8/20234 minutes, 11 seconds
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À la Une: au Sénégal, l’opposition appelle à de nouvelles manifestations

« La tension politique n’est pas dans une logique de baisse, relève Le Quotidien à Dakar. Le F24 compte (en effet) investir la rue. Cette plateforme, qui regroupe des partis politiques, des mouvements et acteurs de la Société civile coalisés contre une 3e candidature de Macky Sall, cette plateforme compte organiser deux manifestations. La première est prévue Place de la Nation, ce vendredi 9 juin, et la seconde, le lendemain, sur la VDN, la Voie de dégagement Nord. Selon Aliou Sané, le dirigeant de Y’en a Marre, ces deux manifestations sont une réponse à la récente sortie du directeur de la Sécurité publique, qui avait affirmé que les manifestants étaient "infiltrés par des hommes tapis dans l’ombre, qui utilisent des armes de guerre". [...] "La meilleure façon de déjouer cette communication est de lancer des manifestations massives, affirme-t-il. On appelle tout le monde à venir pour montrer à Macky que le Peuple ne veut pas d’une 3e candidature". »Par ailleurs, poursuit Le Quotidien, le mouvement F24 « a décliné sa solution pour une sortie de crise. Elle repose sur 3 points. Il s’agit d’une déclaration publique du président de la République annonçant ne pas vouloir se représenter en 2024, de la libération des manifestants arrêtés et de la libération de l’opposant Ousmane Sonko (toujours retenu à son domicile) ».Ne pas casser le miroir !Parallèlement, les appels au dialogue se multiplient. Le droit-de-l’hommiste Alioune Tine, cité par le site d’information Senego, affirme ainsi que « le Sénégal est un pays de dialogue et c’est par le dialogue constructif, dit-il, que les Aînés sont arrivés à faire de ce pays une référence, un miroir et un verrou de la démocratie. La confrontation, c’est trahir les Aînés, abolir la référence, casser le miroir et sauter le verrou. Si l’on veut un retour rapide de la paix, poursuit Alioune Tine, on doit respecter les normes de l’État de droit, des droits humains et des libertés fondamentales : autoriser les manifestations et manifester pacifiquement. Abolir immédiatement la violence d’État et la violence de la rue. Et restaurer les réseaux sociaux ».La paix des braves ?Appel au dialogue également sur le site Seneplus : « Macky et Sonko doivent bien se regarder dans le miroir et se poser la question suivante : souhaiterais-je que les historiens relient mon nom à la déliquescence de la République du Sénégal ? Il est temps, s’exclame Seneplus, que le duo Macky Sall-Ousmane Sonko revienne à la raison pour l’intérêt supérieur de la nation sénégalaise mais aussi pour les Africains pour qui le Sénégal est un exemple démocratique. [...] Vous deux pouvez éviter au Sénégal une fin tragique en faisant la paix des braves. [...] Président Sall, faites comprendre à vos compagnons qui craignent de perdre des privilèges que rien n’est éternel, surtout les avantages liés à l’accession au pouvoir dans une République démocratique. Ousmane Sonko, dites aux membres de Pastef et à vos sympathisants que sans une culture du respect de la chose publique et le rejet d’un recours quelconque à la violence, aucun parti ou coalition qui accédera au sommet de la pyramide politique de notre pays ne pourra bénéficier du climat de paix social sans lequel la prospérité économique est impossible. »L’économie sénégalaise tient bon pour l’instantEnfin, quel impact peuvent avoir ces tensions socio-politiques sur l’économie sénégalaise ? Les récents troubles ont paralysé temporairement l’économie dakaroise. Mais, relève Jeune Afrique, pas de quoi inquiéter encore l’agence de notation S&P, Standard and Poor’s, qui vient de « maintenir la note souveraine du Sénégal à B+/B, avec une perspective stable ».Certes, pointe l’agence internationale, « les déficits budgétaires, associés à une inflation élevée (en moyenne à 9,7 %), ont entraîné une augmentation de la dette publique brute à environ 68 % du PIB en 2022, limitant la capacité du pays à absorber les chocs, mais la croissance économique devrait se maintenir à au moins 9 % en moyenne pour la période 2023-2024. Cette embellie serait justifiée par plusieurs facteurs, relève Jeune Afrique. D’abord, le démarrage de la production pétrolière et gazière au quatrième trimestre 2023 sur les champs de Grande Tortue Ahmeyim et de Sangomar et la construction d’un port en eau profonde près de la capitale, qui devrait démarrer ses activités en 2026-2027. Ensuite, grâce aux réformes du Plan Sénégal Emergent qui ont permis l’accélération de l’activité dans les secteurs des technologies de l’information et de l’informatique, des transports, de la construction, de l’énergie et des mines, avec une augmentation continue de la production d’or et de phosphate ».Reste, souligne encore Jeune Afrique, que « le réel élément perturbateur demeure l’approche de la prochaine élection présidentielle de 2024. Et là, selon l’agence, tous les scénarios sont envisageables ».
6/7/20234 minutes, 23 seconds
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À la Une: comment sortir de l’impasse au Sénégal?

Malgré les restrictions d’accès à internet, la tension est toujours vive au Sénégal sur les réseaux sociaux et dans la presse en ligne… Certains, à l’instar du Quotidien, dénoncent l’impunité de l’opposant Ousmane Sonko ainsi que sa stratégie du chaos : « Ousmane Sonko veut une guerre civile », affirme ainsi Le Quotidien. D’autres, comme Dakar Matin, dénoncent une censure des médias de la part du pouvoir et une volonté d’instaurer une dictature qui existerait déjà dans les faits… Qui plus est, « pouvoir et opposition se renvoient la responsabilité des violences qui ont fait au moins 16 morts », pointe Le Monde Afrique. « Selon Abdoulaye Seck, responsable d’Amnesty International au Sénégal, qui travaille à identifier les victimes et les causes de leur décès, la plupart des manifestants sont morts après des tirs à "balles réelles". Le Pastef, parti dirigé par Ousmane Sonko, a rapidement dénoncé l’organisation de "la répression sanglante de Macky Sall et de ses milices illégales", tout en appelant toujours à la démission du chef de l’État. »De son côté, poursuit Le Monde Afrique, « le gouvernement sénégalais a lancé une contre-offensive médiatique face au lourd bilan des manifestations. Le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, a dénoncé des "attaques de la part de forces occultes" et une "influence étrangère", refusant de donner davantage d’information "pour des raisons de sécurité". »Risque d’embrasement…Certes, constate pour sa part Jeune Afrique, « la police nationale a accusé des "civils armés" de se battre aux côtés des manifestants lors des heurts qui ont suivi la condamnation d’Ousmane Sonko. Mais, assure le site panafricain, des images prouvent que certains d’entre eux évoluent aux côtés des forces de l’ordre. »On revient au Monde Afrique qui cite ces propos de Seydi Gassama, directeur exécutif de la section d’Amnesty International Sénégal : « le pire est sûrement devant nous, affirme-t-il. Si Ousmane Sonko est interpellé et envoyé en prison ou si le président Sall annonce sa candidature à un troisième mandat, le pays pourrait bien s’enflammer. »Quelle solution ?Alors comment sortir de l’impasse ? Le Monde Afrique toujours s’interroge : « qui peut tenter de calmer le jeu ? Sur le plan régional, l’autorité morale de la Cédéao est à genoux, fauchée par les entorses démocratiques d’une partie de ses membres : coups d’État militaires au Mali, au Burkina Faso et en Guinée, troisième mandat controversé d’Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire. La France, l’ancienne puissance coloniale, reste en retrait et les États-Unis semblent jouer la carte de la continuité. Que les poursuites judiciaires contre les uns et les autres soient justifiées ou non importe peu aux opposants et à une grande partie de l’opinion publique qui dénoncent une justice sélective. Ce sentiment, estime encore le journal, traduit l’affaiblissement des institutions démocratiques sénégalaises et des personnalités qui l’incarnent. Au premier rang desquelles figure Macky Sall, qui devrait pourtant être le garant de la stabilité de ce pays si prompt à vanter son modèle démocratique. »Troisième mandat : Macky Sall doit mettre un terme au suspense« Sénégal : comment sortir de l’engrenage ? », s’interroge également Ledjely en Guinée. Les cartes sont entre les mains de Macky Sall, estime le site guinéen. « Si le président sénégalais venait à annoncer qu’il ne briguerait pas ce fameux troisième mandat, il désamorcerait en grande partie la crise. Certes, il l’aura fait plutôt tardivement, mais il priverait ainsi beaucoup de ceux qui battent le pavé de leur légitimité. Les faiseurs de paix du Sénégal et du reste du monde devraient donc le convaincre d’emprunter une telle voie. Il en va de la paix et de la quiétude au Sénégal et du maigre espoir qui reste à l’Afrique de l’ouest. » Analyse similaire pour Le Pays au Burkina Faso : « au regard des dégâts humains et matériels déjà enregistrés et afin d’éviter au Sénégal une déflagration généralisée en cas d’arrestation de Sonko, le président sénégalais devrait faire baisser la tension en commençant par mettre un terme au suspense sur sa candidature au prochain scrutin. »Enfin, L’Observateur Paalga enfonce le clou avec cette remarque : « briguer un troisième mandat est-il politiquement correct de la part de Macky Sall, lui qui dans les mêmes circonstances en 2011 avait appelé ses compatriotes à descendre dans la rue contre Abdoulaye Wade ? »
6/6/20234 minutes, 18 seconds
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À la Une: un calme précaire au Sénégal

Après deux jours de violentes manifestations, qui ont en fait une quinzaine de morts, la tension retombe progressivement dans le pays. La journée d’hier dimanche a été relativement calme. C’est ce que pointe notamment le quotidien Le Soleil : « d’après Maham Ka, porte-parole du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, on note à Dakar une "nette baisse des points de tension et des arrestations". On assiste, poursuit-il, à un "retour à la normale dans le pays. Beaucoup d’activités ont repris hier avec la fin de l’interdiction de la circulation des motocycles". Samedi soir, relève encore Le Soleil, le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, a indiqué qu’environ "500 arrestations ont été menées depuis le début du mouvement contestataire. Certaines personnes arrêtées appartiennent à des formations politiques mais la majorité n’ont pas d’appartenance partisane", a-t-il précisé. Il a aussi affirmé que "le Sénégal avait fait l’objet d’attaques de forces occultes. Il y a de l’influence étrangère et c’est le pays qui est attaqué". "Des installations vitales pour le fonctionnement du pays" ont été prises pour cible pour provoquer "un chaos",a-t-il poursuivi, citant notamment une usine de production d’eau. »« Le règne des pillards… »« Saccage de commerces, de banques… : la saison des pillards ! », déplore pour sa part Le Quotidien. À Dakar, « la route des Niagues est devenue impraticable. Elle garde les stigmates de ces manifestations qui ont vu des voitures calcinées, des blindés brûlés, des magasins éventrés. Le décor est indescriptible. Des pierres jonchent la route. De la fumée s’échappe encore des pneus brûlés par les manifestants. Le siège d’Orange, qui a fait peau neuve après les manifestations de mars 2021, a été à nouveau saccagé, malgré les efforts pour le sécuriser. Les banques qui longent cette route n’ont pas échappé à la furie des jeunes. » Et Le Quotidien de s’indigner : « c’est une révolution ? Non ! C’est le règne des pillards, des voleurs, des casseurs. On marche sur un champ de ruines et les enterrements se multiplient. Triste spectacle ! »Macky Sall, premier responsable ?La presse d’opposition, elle, s’insurge et rejette toute la responsabilité sur le pouvoir. « Ce qui vient de se passer était parfaitement prévisible, affirme le site Dakar Matin. Quand on crée les conditions du chaos, il faut s’attendre au chaos. Macky Sall a fait basculer le Sénégal dans l’anarchie, la violence et le désastre. Il porte l’unique et entière responsabilité de la trentaine de morts recensés dans le pays, depuis 2021. Le peuple sénégalais ayant décidé de siffler la fin de la récréation et de reprendre son destin en main, son rêve d’une troisième candidature s’effondre comme un château de cartes (…). La séquence qui vient de s’ouvrir marque le début de la fin pour Macky Sall. » Le site Seneplus ne mâche pas non plus ses mots : « en vérité, nous sommes tous témoins, depuis plusieurs mois, de l’hubris (la démesure) d’un pouvoir qui emprisonne ou exile ses opposants les plus menaçants, réprime les libertés, notamment celles de la presse, et tire sur son propre peuple avec une révoltante impunité. Nous sommes aussi tous témoins des errements d’un État désireux de rester fort à tout prix - ce prix fût-il celui du sang, de la dissimulation, du mensonge. »Entêtement et provocation…Dans la presse de la sous-région, on est partagé. Pour Ledjely en Guinée, « la crise a un nom : Macky Sall. Oui, toutes les menaces et tous les périls qui guettent aujourd’hui notre voisin du nord sont de la responsabilité exclusive du président sénégalais. Comme piqué par le virus d’Abdoulaye Wade, d’Alpha Condé et d’Alassane Ouattara, il fait dans l’entêtement et l’autisme. Absorbé par son désir irrépressible de se maintenir au pouvoir, il est inaccessible au cri de cœur d’une jeunesse qui l’avait pourtant acclamé il y a onze ans. » Non, rétorque WakatSéra au Burkina, « la sortie de l’impasse du Sénégal n’incombe pas qu’à Macky Sall. Car Ousmane Sonko, qui défie la justice et l’autorité publique en transformant en affaire d’État une affaire personnelle, doit raison garder, au lieu de chauffer à blanc une "rue" qui, sans état d’âme, procède à la destruction méthodique du pays. Si le retour de la paix pour le Sénégal passe par la case prison pour Ousmane Sonko, pourquoi le maire de Ziguinchor ne se soumet-il pas à ce verdict ? Ousmane Sonko doit accepter de lutter sur le terrain de la justice et jouer la carte de l’apaisement. »
6/5/20234 minutes, 4 seconds
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À la Une: la rue rouge au Sénégal

Le sang coule au Sénégal, où l’opposant Ousmane Sonko a été condamné, hier jeudi 1er juin, à deux ans de prison ferme. Ses partisans ont aussitôt pris la rue. Premier bilan de la répression, neuf morts.Convaincu de « corruption de la jeunesse » mais innocenté des accusations de viols et menaces de mort, Ousmane Sonko a donc écopé de deux ans de prison ferme. Le coup est rude pour le plus déterminé des opposants au président Macky Sall, sa candidature à la présidentielle de 2024 ayant ainsi pris du plomb dans l’aile. Et à présent, le risque, évoqué par le ministre de la Justice, d’être arrêté à tout moment….« Scènes d’affrontements à Dakar : l’UCAD ravagée par les manifestants », lance Sud Quotidien.« Un jeune tué à Pikine et un autre grièvement blessé par balle », signale encore Sud Quotidien.En ce début de journée, la presse sénégalaise s'embrase, après l’instar de l’université, la faculté de médecine ou encore l’école de journalisme de la capitale sénégalaise. Même vent de révolte dans plusieurs villes du Sénégal, en Casamance, à Mbour, Kaolack ou Saint-Louis. Avalanche de réactions publiées, à Dakar, par WalfQuotidien, dont celle de la coalition Yewwi Askan Wi à laquelle appartient le leader du PASTEF, et qui accuse le président sénégalais Macky Sall de « haute trahison » et qui demande « sa démission ». Autre réaction, à Dakar, dans les colonnes du journal sénégalais Le Quotidien, l’un des défenseurs d’Ousmane Sonko le martèle : « Nous avions toujours dit qu’Ousmane Sonko est victime d’un complot, une conspiration. Et qu’il n’a jamais violé », dit Me Bamba Cissé. Les violences de rue au Sénégal ? Le quotidien burkinabè Wakat Sera trouve le spectacle « désolant ». Selon ce journal ouagalais, Ousmane Sonko, « conscient que son salut ne peut désormais venir que de la « rue » avait bien conditionné ses militants, les appelant « à se mobiliser comme un seul homme pour faire face à Macky Sall » (…) De toute évidence, pour une histoire de fesses, tout peut basculer au Sénégal », soupire Wakat Sera.« Les carottes sont cuites, lance, au Niger, le quotidien Mourya ! Le sort d’Ousmane Sonko est désormais scellé. Il est (…) disqualifié pour l’élection présidentielle de 2024 (…) Pour l’heure, le président Macky Sall a élargi ses marges de manœuvre politique, en mettant à l’écart un adversaire aussi aveuglé et redoutable contre son camp, et ce, grâce à la justice, autour du débat sur le 3ᵉ mandat, au sujet duquel Macky Sall tient encore tous les sénégalais en haleine, pointe Mourya, La Voix du Niger.Bédié-Gbagbo, l’alliance en marcheEn Côte d’Ivoire, le PDCI-RDA et le PPA-CI ont tenu, hier, une conférence conjointe qui ne passe pas inaperçue. Ce mano a mano du PDCI-RDA et du PPA-CI, était un signe de plus du rapprochement de ces deux partis d’opposition dirigés par deux ex-président de la République, Henri Aimé Konan Bédié pour le parti créé par le père de la Nation, Félix Houphouët-Boigny, et Laurent Gbagbo pour le second. À parcourir « les Unes » dans les kiosques ivoiriens ce matin, il apparaît clairement que l’alliance Bédié-Gbagbo y inspire les quotidiens. Ainsi, leur demande de prolongation d’un mois du contentieux relatif à la liste électorale et d’un audit de ladite liste a-t-elle été hissé en manchette des journaux Soir Info et L’Inter, mais aussi Le Patriote, Dernière Heure Monde, Le Nouveau Réveil, Le Bélier intrépide, L’Héritage, ou encore Le Temps, La Voie Originale, Le Quotidien d’Abidjan, La Nouvelle Alliance…Comme l’explique ainsi Soir Info, les dirigeants du PDCI et du PPA-CI, réunis hier à la maison du PDCI, à Cocody, ont relevé « des irrégularités sur la liste électorale provisoire ». Et ce quotidien indépendant cite pêle-mêle l’exemple de « personnes mineures », de « personnes centenaires », de « personnes décédées »… Un vrai florilège.Kinshasa, nid d’espions ?En RDC, enfin, ces révélations sur les auditions par l’Agence national du renseignement, en RDC, de Fortunat Biselele, ex-conseiller du président FT, qui doit comparaitre à partir de mardi devant la justice congolaise. Révélations publiées parJeune Afrique, où il est question de « missives » et d’un « rapport » que Biselele a envoyés ou transmis aux autorités rwandaises. De « nombreux » échanges admis par l’intéressé, mais qui sont « jugés problématiques par l’ANR » qui l’accuse de « trahison » au profit du Rwanda.Lors de ses auditions par l’ANR, Fortunat Biselele, évoquant une interview de lui diffusée sur une chaîne YouTube par Alain Foka, aurait également, selon Jeune Afrique, qualifié notre confrère de « manipulateur » et de « journaliste recruté par la présidence ». Ce qu’Alain Foka dément, remarquant dans Jeune Afrique qu’il a notamment diffusé récemment deux documentaires sur les mines au Congo, « qui ne sont pas particulièrement favorables aux autorités en place ».
6/2/20235 minutes, 8 seconds
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À la Une: Ousmane Sonko face à son destin…

C’est le grand titre de WalfQuotidien à Dakar. Et c’est en effet ce jeudi matin que l’opposant connaîtra son sort dans l’affaire Sweet Beauté. « Le maire de Ziguinchor risque gros, s’exclame le journal, au cas où il serait reconnu coupable des chefs d’accusation de viol par la chambre criminelle de Dakar. Selon les dispositions de l’article 320 du code pénal, tout accusé reconnu coupable de viol est condamné entre 10 et 20 ans de réclusion criminelle. » Rappelons que le procureur avait requis il y a une dizaine de jours dix ans de prison ferme à l’encontre de l’opposant.Alors, « Sonko : la chute ? », s’interroge Le Quotidien, autre journal sénégalais. Le Quotidien qui n’épargne guère l’opposant : « Ousmane Sonko avait pour lui la popularité et un capital attractivité comme aucun homme politique sénégalais avant lui. Seulement voilà, à force de prendre sa pleine puissance comme un totem d’impunité, aucune institution ne va échapper à la défiance et aux outrances du président du parti Pastef. Devenu le poison lent de la démocratie sénégalaise, l’homme ne fixe aucune limite dans ses perditions contre les institutions de la République. À commencer par le Président Macky Sall, sans oublier les juges, les généraux, la police, la gendarmerie, la Magistrature, la presse. Ousmane Sonko, omni-opposant autoproclamé, ne résiste plus à la tentation de surpuissance qui a fini par lui faire croire qu’il était devenu un citoyen au-dessus des lois. »A-t-il franchi la ligne jaune ?« Ousmane Sonko en fait-il trop ? », s’interroge en écho Jeune Afrique  « Passé sans transition d’une opposition certes radicale mais classique à l’apologie de la désobéissance civile, Ousmane Sonko pourrait bien avoir franchi la ligne jaune », affirme le site panafricain. Jeune Afrique qui rappelle cette petite phrase récente de l’opposant : « le combat final se passera à Dakar. Soit Macky Sall recule, soit on le déloge du Palais. J’appelle toute la jeunesse qui croit en notre projet à tout laisser pour faire face à Macky Sall et en finir avec lui et son régime. »Une adresse à la fois « menaçante et funèbre », commente Jeune Afrique. « Dans le combat de lutte avec frappe engagé par cet opposant emblématique contre le pouvoir et les institutions qui l’incarnent, une chose est sûre, affirme le site panafricain : l’un des deux athlètes finira bien par se retrouver à terre. Ousmane Sonko en est conscient, semble-t-il, tout comme il pressent que dans cet affrontement sans merci, le rapport de force inégal entre un président de la République et un chef de parti, fût-il maire de Ziguinchor, pourrait bien tourner en sa défaveur. 'Je suis prêt au sacrifice ultime', prophétise-t-il. » En tout cas, conclut Jeune Afrique, « le verdict rendu ce 1er juin pourrait bien faire basculer le destin d’Ousmane Sonko dans une tragédie politique susceptible d’embraser le Sénégal. »Dessous politiques…Dans la presse de la sous-région, on s’interroge : « Ousmane Sonko sera-t-il condamné et dans ce cas, adieu son éligibilité ? » se demande le quotidien Aujourd’hui au Burkina Faso. « Ou bien trouvera-t-on des circonstances atténuantes au président du Pastef, sur lequel pend un réquisitoire de 10 ans de prison ? C’est surtout ce procès hypermédiatisé, ce procès de mœurs devenu politique de par la qualité de l’accusé qui en a usé jusqu’à la corde, c’est donc ce procès Adji Sarr qu’on attèle maintenant à la présidentielle, et de facto au 3e mandat prêté à Macky Sall ! En fait, estime Aujourd’hui, cette histoire de salon de massage qui a glissé sur le dos de la République est liée à la course à la présidentielle. Macky Sall veut-il écarter Sonko pour avoir un boulevard le menant pour la 3e fois à la présidence ? »Une journée de tous les dangers ?L’Observateur Paalga  également à Ouagadougou se perd en « conjectures :  que va donc faire le pauvre président du tribunal dans ce procès aux confins de la justice et de la politique ? Va-t-il au nom de la paix sociale avoir la main moins lourde si jamais le leader du Pastef était reconnu coupable, ou bien va-t-il aller dans le sens contraire, à moins qu’il ne le relaxe tout simplement ? Une chose est sûre, pointe L’Observateur Paalga, la nuit dernière aura été l’une des plus longues de l’histoire du Sénégal et la journée d’aujourd’hui s’annonce comme celle de tous les dangers. »
6/1/20233 minutes, 56 seconds
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À la Une: le Sénégal retient son souffle…

Avec deux inconnues : le dialogue national voulu par la majorité présidentielle va-t-il prendre corps ? Réponse ce mercredi. Et quel sort la justice va-t-elle réserver à l’opposant Ousmane Sonko ? Réponse demain jeudi.Pour ce qui est du dialogue. Eh bien c’est mal parti… « À chacun le sien », s’exclame WalfQuotidien en première page. En effet, pouvoir et opposition vont discuter, mais séparément. « Les hostilités entre le pouvoir et l’opposition ne sont pas près de s’estomper, relève le quotidien dakarois. Ce jour sera le mercredi des dialogues. Non pas un dialogue qui va réunir tous les protagonistes autour d’une même table avec un président Macky Sall qui joue les arbitres, mais ces concertations se feront séparément entre les deux camps. (…) Au moment où le pouvoir tiendra son dialogue politique au palais de la République, le F24, qui regroupe les partis de l’opposition et la société civile opposés au 3e mandat, démarrera ses concertations aux jardins de la mairie des Parcelles assainies, à la même heure. »Le camp présidentiel fracturé ?Il y a même des dissensions au sein du camp présidentiel, relève le site d’information Seneplus. « Certains leaders de la coalition Macky2012 ont été appelés par téléphone, ce week-end, pour leur demander de passer à la présidence récupérer leur carton d’invitation. Mais certains ont refusé. "On ne nous a jamais associé à quoi que soit de manière individuelle. Aujourd’hui, parce qu’ils peinent à trouver des interlocuteurs, ils font appel à nous", fustige un membre de la première coalition qui a soutenu Macky Sall au premier tour de l’élection présidentielle de 2012. Ce dernier qui parle sous le couvert de l’anonymat affirme qu’il a décidé de boycotter cette rencontre pour ne pas servir de faire valoir. Au niveau de la coalition Yewwi askan wi, précise encore Seneplus, seul Khalifa Sall a publiquement déclaré son intention de se rendre à la salle des Banquets de la présidence pour prendre part à ce dialogue politique. Et au niveau de la coalition Wallu, seul le PDS a manifesté son désir de participer. »La prison pour Ousmane Sonko ?Autre question brûlante : quel sera le sort d’Ousmane Sonko demain ?En effet, pointe Jeune Afrique, « la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar doit rendre son verdict dans le procès l’opposant à Adji Sarr, la jeune femme qui l’accuse de viols répétés, entre 2020 et 2021, dans le salon de massage où elle travaillait et que lui-même fréquentait. Une échéance attendue avec appréhension dans la capitale comme dans le reste du pays, où chacun sait qu’une condamnation aboutirait mécaniquement au prononcé d’une peine de prison ferme contre le président du Pastef, qui se retrouverait de ce fait empêché de concourir à la présidentielle de février 2024. (…) Le procureur a requis contre lui dix années d’emprisonnement », rappelle Jeune Afrique. « Prenant les devants, Ousmane Sonko a d’ores et déjà lancé un appel à la résistance face au chef de l’État. Ses détracteurs lui reprochent de se servir de la population, et notamment de la jeunesse, comme bouclier humain plutôt que d’affronter ses responsabilités dans ce dossier judiciaire de droit commun. »La tension est d’autant plus palpable que Sonko affirme avoir été séquestré à Dakar. « L’opposant a été ramené de force dans la capitale sénégalaise dimanche par les gendarmes, pointe Le Monde Afrique, pour comparaître, demain, à l’énoncé du verdict de son procès. Le quartier de Cité Keur Gorgui, où vit Ousmane Sonko, a été bouclé. » Et avant-hier lundi, des affrontements ont éclaté entre groupes de jeunes et forces de l’ordre.Dos-à-dos…Enfin, la presse burkinabè renvoie Macky Sall et Ousmane Sonko dos à dos. Pour Le Pays, en entretenant le doute sur sa volonté de briguer un troisième mandat, « Macky Sall aggrave la situation. (…) Il lui revient de savoir mettre fin au faux suspense de sa candidature au mandat de trop, en rassurant ses compatriotes. Tout comme il lui appartient de faire du dialogue national un projet fédérateur en vue des élections à venir. »Et pour WakatSéra, « Ousmane Sonko, en refusant de s’expliquer devant la justice, se met hors-la-loi et met le Sénégal en mode haute tension ! »
5/31/20234 minutes, 7 seconds
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À la Une: bye-bye Buhari et bienvenue Tinubu…

« Trois mois après les élections générales contestées du 25 février, Bola Ahmed Tinubu a officiellement succédé hier à Muhammadu Buhari à la présidence du Nigeria, pointe Le Monde Afrique. Après une période électorale éprouvante, marquée par une grave pénurie de liquidités et de carburant dans le pays, beaucoup comptent sur cette passation de pouvoir pour donner un nouvel élan au Nigeria. Le pays le plus peuplé d’Afrique s’enfonce en effet dans une crise économique sans fin et fait face à une insécurité généralisée qui entrave sévèrement sa croissance. »Buhari : un bilan désastreux…Et la presse nigériane n’est pas tendre envers le président sortant. À l’instar du Sun : « la plupart des Nigérians sont heureux que, enfin, Muhammadu Buhari et certains gouverneurs d’État aient quitté le pouvoir. Bon débarras !, s’exclame le quotidien lagotien. Pas de larmes pour leur départ. Le souhait de beaucoup est qu’aucun de ces dirigeants ne réapparaisse jamais dans notre processus de gouvernance (…). Ces hommes ne manqueront pas. Hier, en effet, a marqué le début d’une nouvelle transition dans notre démocratie naissante, estime The Sun. (…) Et il faudra du temps pour oublier les huit années de sauterelles, de promesses non tenues, d’insécurité, les douleurs et la misère sans précédent que des dirigeants incompétents et méchants ont infligé au Nigeria. »Le quotidien Vanguard hausse encore le ton : « Buhari n’a pas répondu aux attentes concernant son programme en trois points, sécurité, économie et lutte contre la corruption. (…) L’un des pires héritages de son gouvernement a été l’extrême népotisme et le mépris pour le principe constitutionnel du caractère fédéral de la nation qui exige équilibre et équité. Sous Buhari, l’armée a massacré des personnes pour des raisons religieuses, ethniques et politiques. Les médias ont été intimidés et muselés. Le système judiciaire a été harcelé, tandis que l’Assemblée nationale était dans l’ombre du pouvoir. »Toutefois, reconnait Vanguard, « Buhari a œuvré pour le développement des infrastructures, en achevant les projets ferroviaires et routiers commencés sous le régime d’Obasanjo, en particulier le deuxième pont du Niger et l’autoroute Lagos-Ibadan. Et de nombreux aéroports ont été modernisés. »Tinubu : des tâches herculéennes…Le nouveau président nigérian a donc du pain sur la planche… Ce que relève notamment The Guardian : « Bola Ahmed Tinubu doit maintenant s’attaquer à la myriade de problèmes auxquels les Nigérians sont confrontés quotidiennement : insécurité, chômage, pauvreté, manque de soins médicaux, mauvaises routes, infrastructures médiocres… (…) Il ne fait aucun doute que nous avons besoin d’une renaissance économique dans ce pays, compte tenu de la situation actuelle. Pour la première fois, nous sommes pratiquement en faillite – empruntant plus que nous ne générons de revenus – et notre devise est au plus bas. (…) Le président élu doit être à la hauteur et relever le défi. »« Bola Ahmed Tinubu pourra-t-il dépêtrer le Nigeria de la gadoue multiple ? », s’interroge en écho le quotidien Aujourd’hui  à Ouagadougou. « Que peut faire Tinubu du Nigeria, durant les quatre années à venir ? Les recettes qu’il avait appliquées à Lagos, laquelle lui doit sa modernisation et sa sécurité, ces recettes sont-elles transposables à tout le Nigeria ? Son serment hier repose sur 2 piliers, pointe Aujourd’hui : tolérance zéro pour toute "forme de criminalité" et croissance économique. » Tinubu a aussi promis l’autonomie des États fédérés en matière de sécurité et d’impôts et la fin des taux de changes multiples. Et surtout, il y a le chômage, relève le quotidien burkinabè. « Si lors de son mandat, "the new président" ne prête pas une oreille attentive à ce problème endémique, il sera passé à côté. Prioritairement, il devra déboucher l’horizon des jeunes diplômés, qui sont nombreux à rejoindre le Royaume-Uni ou les États-Unis. Médecins, ingénieurs… migrent vers ces pays pour trouver du travail. Le "japa" (l’exil) est devenu la solution. Comment Tinubu compte-t-il arrêter cette hémorragie ? »Et Aujourd’hui de s’interroger encore : « le "faiseur de roi" devenu roi, pourra-t-il habiter la fonction, ou bien sera-t-il un homme d’estrade ? »
5/30/20234 minutes, 5 seconds
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À la Une: l’exception mauritanienne

Un cas à part au Sahel : la Mauritanie « n’a pas connu d’attentat depuis 2011 et son désert est devenu l’un des espaces les plus sécurisés du monde. » C’est ce que souligne Le Point Afrique. « La Mauritanie est un pays à part, précise-t-il, qui se dit oublié sur la scène internationale, un pays qui prend à bras le corps des défis importants en matière d'éducation, de santé ou de terrorisme. Tous sont loin d’être relevés : la situation s’aggrave en matière de pauvreté, l’éducation n’est plus prioritaire, et le Covid a dégradé une situation sanitaire déjà alarmante. Mais ce petit pays discret a en revanche réussi une prouesse (donc) : celle de créer un rempart contre le terrorisme. »Une armée équipée, motivée et renseignée…Alors pourquoi et comment ? Le Point Afrique souligne l’action de l’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz, au pouvoir entre 2009 et 2019. Au début de son mandat, cet ancien général décide d’investir massivement dans la Défense, « sûrement au détriment d’autres budgets essentiels. Mais la menace est trop forte (…). Sa stratégie est claire et limpide : l’armée doit devenir plus attractive que les groupes jihadistes. Première brique déployée : augmenter les budgets, et notamment les salaires des militaires pour rendre le métier plus attrayant. Ainsi, le budget de la défense est-il multiplié par quatre en dix ans, ce qui est considérable dans un pays où six personnes sur dix, selon l’Unicef, restent en situation de pauvreté. »Autre facteur important, précise encore Le Point Afrique : « un renseignement de qualité jusque dans les zones les plus reculées. La création d’unités méharistes de groupements nomades en fait partie. Sortes de gardiens du désert, ces militaires, vêtus en civil, se déplacent discrètement, uniquement à dos de dromadaire, ce qui leur offre la possibilité de quadriller des régions ultra-enclavées. (…) Une façon de traquer les jihadistes par le renseignement dans ces régions reculées et d’éviter la moindre infiltration dans la population mauritanienne. »Enfin, relève encore Le Point Afrique, « la Mauritanie a sensibilisé l’ensemble de la population avec des campagnes au risque terroriste à la télévision ou à la radio. »Niger-Burkina Faso : divergences…La Mauritanie fait donc figure d’exception dans une région gangrénée par le terrorisme islamiste. Le Mali, le Burkina Faso, ou encore le Niger sont frappés de plein fouet. Et les stratégies sont différentes… Dans un entretien à Jeune Afrique samedi, le président nigérien Mohammed Bazoum ne ménage pas ses critiques à l’encontre de ses voisins, notamment le Burkina Faso, qui a créé les VDP, les volontaires pour la défense de la Patrie, ces civils auxquels on a donné des armes. « Distribuer des armes à des civils est une erreur tragique, affirme Mohammed Bazoum, qui expose à deux types de risques : celui d’en faire des proies faciles pour les terroristes, de la chair à canon en quelque sorte, et celui de voir se multiplier les abus et exactions, car nul ne contrôle la moralité et le comportement de gens recrutés à la hâte et lâchés dans la nature. C’est hélas exactement ce qui se passe. »Réaction immédiate des autorités burkinabé, réaction rapportée notamment par le site LeFaso.net : « contrairement au président nigérien, toute la dynamique de la Transition est fondée sur notre conviction intime et profonde que nos vaillantes Forces de défense et de sécurité, et que nos vaillants Volontaires pour la défense de la patrie vont relever le défi. (…) Visiblement, affirment encore les autorités burkinabé, le président nigérien a fait l’option de confier son pays et le destin de son combat engagé à des pays étrangers. »Sénégal : Sonko évacué à DakarEnfin au Sénégal, la marche vers Dakar de l’opposant Ousmane Sonko et de ses partisans a tourné court hier.« La caravane de la liberté a été freinée par la gendarmerie nationale à hauteur de Koungheul, précise Le Quotidien. Sur instructions des autorités, elle a intercepté Ousmane Sonko et a procédé à son évacuation à Dakar. Et le Groupement d’intervention de la Gendarmerie nationale l’a ramené dans la soirée chez lui à la Cité Keur Gorgui. » Pour les autorités pointe Le Soleil, il ne s’agit en aucun cas d’une arrestation. Mais d’une mesure de sécurité. « Rappelons qu’une personne est décédée, samedi, à Kolda, précise le quotidien dakarois, alors que la Caravane de la Liberté, initiée par Ousmane Sonko, était de passage dans la capitale du Fouladou. »
5/29/20234 minutes, 7 seconds
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À la Une: Ousmane Sonko en marche

Le Sénégal retient son souffle. Menacé d'inéligibilité à la présidentielle de 2024, Ousmane Sonko, avec sa « caravane de la liberté », s'apprête à prendre la route pour Dakar, la capitale. C’est pour mener « le combat final » contre le président sénégalais Macky Sall qu’entend ainsi marcher son principal opposant à la tête de ses partisans. « Sonko allume sa dernière buche », formule SenePlus. « Sa stratégie de "désobéissance civile" envers la justice n’ayant pas marché, le leader du parti Pastef veut se mesurer à l’État sur le terrain de la rue. Il préfère ignorer que toutes les autorités de l’État ont déjà prévenu qu’elles ne laisseraient plus arriver ce qui s’est passé il y a un peu plus de deux ans. Tout ce qu’il faudra souhaiter dans la confrontation que nous promet le "Patriote en chef", c’est que l’on n’ait pas à ramasser de cadavres dans nos rues », énonce ce site sénégalais. De son côté, via une dépêche d’agence, Dakar Actu se borne à rapporter la fermeté affichée du gouvernement sénégalais « contre toute tentative de troubles à l'ordre public ». Tshisekedi dans l’Empire du Milieu Visite en Chine du président congolais, qui rencontre ce 26 mai à Pékin son homologue Xi Jinping. Félix Tshisekedi séjourne dans le pays jusqu'au lundi 29 mai. Et le jeudi 25 mai, à Pékin, devant un parterre de Congolais de la diaspora, rapporte Radio Okapi, le président de la République démocratique du Congo a dénoncé « une sorte de collaboration entre la force de l’EAC [NDLR : la Communauté d’Afrique de l’Est] et les rebelles ou terroristes du M23, à l’exception du contingent burundais qui appliquent au vrai sens du mot, les accords tels qu’ils étaient prévus », a dit le chef de l’État congolais. Gbagbo blacklisté En Côte d’Ivoire, la radiation de Laurent Gbagbo de la liste électorale continue de faire des vagues. Comme le formule « la Une » de Soir Info, « la météo politique s’assombrit en Côte d’Ivoire », sur les bords de la Lagune Ebrié, à Abidjan, règne en ce moment une ambiance de « match retour » entre Gbagbo et Ouattara. Dans cette « grisaille », pointe ce quotidien indépendant ivoirien, l’exclusion de la liste électorale de Laurent Gbagbo « laisse hagard des observateurs de la vie politique ivoirienne », mais « la bataille de l’opinion semble tourner en faveur de Laurent Gbagbo ». Cette polémique déborde-même des frontières de la Côte d’Ivoire. Témoigne le quotidien burkinabè Wakat Sera, selon lequel la radiation de Laurent Gbagbo, « peut paraître inopportune et improductive dans une dynamique de réconciliation et de recherche de la cohésion nationale ». Selon ce journal ougalais, « Alassane Ouattara, s’il veut réellement se mettre dans la peau du sage qui veut ramener tous les Ivoiriens à oublier pour de bon les séquelles non visibles, car enfouies dans les cœurs, de cette crise post-électorale ravageuse, au propre comme au figuré, devrait servir sur un plateau d’ivoire l’amnistie à tous ces leaders politiques. Surtout que, comme par hasard, aucun des militants ou cadres de son camp n’a été et n’est inquiété ». Discrète et efficace Colonna Ce vrai hommage, enfin, à la politique menée en Afrique par la ministre française des Affaires étrangères et de l’Europe, Catherine Colonna. Coup de chapeau signé Mondafrique. « Le climat a changé depuis un an dans le traitement des dossiers africains par le Quai d’Orsay », estime ce journal en ligne. « À la différence de son prédécesseur (…) Catherine Colonna limite ses déplacements africains au strict minimum (et) la cheffe de la diplomatie française privilégie davantage l’approche européenne des dossiers africains ». Mais selon ce site, la « rupture totale avec son prédécesseur », Jean-Yves Le Drian, se situe au niveau des « relations personnelles avec des chefs d’État africains peu fréquentables en matière de démocratie, d’alternance et de bonne gouvernance (…) On ne connait pas jusqu’ici à Catherine Colonna d’amitiés personnelles avec les chefs d’État africains, à fortiori une volonté de plaider leur cause auprès de l’Élysée, remarque Mondafrique (…) En une année, un pas de géant a été franchi pour solder l’encombrant héritage françafricain laissé par Le Drian », estime ce journal en ligne.
5/26/20234 minutes, 30 seconds
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À la Une: Ousmane Sonko contre-attaque…

C’est la suite du feuilleton Sweet Beauty, du nom du salon de massage, dont une employée accuse l’opposant de l’avoir violée à plusieurs reprises. Mercredi 24 mai, après 17 heures d’audience, le procureur a demandé dix ans de prison à l’encontre d’Ousmane Sonko. Le délibéré est attendu jeudi prochain. Réaction immédiate de l’opposant le 24 mai depuis son fief de Ziguinchor. Tout d’abord, il continue de nier les faits qui lui sont reprochés. Ses propos sont rapportés notamment par le site Seneweb : « Je n’ai jamais eu de rapport avec cette femme, affirme-t-il. J’ai toujours dit qu’il n'y avait pas de preuve. Ni la partie civile ni le procureur n’ont été capable d’en produire. Tout le monde sait que c’est un complot. » Des propos menaçants Voilà pour la partie juridique. Ousmane Sonko a ensuite pris un ton beaucoup plus politique : « On a déjoué leurs plans, maintenant, nous allons à Dakar pour l’ultime combat, s’est exclamé l’opposant. Nous n’allons plus donner le choix à Macky Sall. Soit il recule de ses manigances, soit on le déloge du palais. J’appelle toute la jeunesse qui croit en notre projet de tout laisser pour faire face à Macky Sall et en finir avec lui et son régime. » Des propos plutôt menaçants, repris par bon nombre de journaux ou sites d’informations sénégalais proches de l’opposition, à l’instar de DakarActu ou de WalfQuotidien qui titre : « Sonko lance la "caravane de la liberté" (…) Après une dizaine de jours dans son fief de Ziguinchor, Ousmane Sonko a décidé de rentrer à Dakar pour mener "le combat final" », précise le quotidien. Projet autocratique ? Dakar Matin, autre site d’opposition, justifie les propos de l’opposant et fait feu de tout bois contre le régime de Macky Sall : « Le déroulement du procès Sweet Beauty pose un jalon supplémentaire dans la mise en place du projet autocratique qu’est en train de dérouler depuis 2012 le patron de la coalition au pouvoir, affirme Dakar Matin. Cette nouvelle cabale judiciaire, venant à la suite de la farce judiciaire sur la présumée diffamation d’un ministre de la République et surtout des massives arrestations des militants du Pastef, indique clairement la direction vers laquelle se dirige notre pays, celle de l’exacerbation de sa nature autoritaire. L’affaire Sweet Beauty montre aussi, conclut le site d’opposition, les limites des batailles judiciaires contre un régime hyper-présidentialiste, qui a la haute main sur toutes les institutions, particulièrement celles législatives et judiciaires. » Main tendue ? Au même moment, le mercredi 24 mai, hasard du calendrier, le président Macky Sall confirmait lors du conseil des ministres la prochaine tenue d’un dialogue politique avec toutes les forces vives de la Nation. C’est ce que rapporte le quotidien Le Soleil : « Le Président de la République a décidé d’organiser, mardi prochain, au Palais de la République, le lancement du dialogue avec les représentants des acteurs politiques, économiques, sociaux, culturels, des chefs religieux et coutumiers, des jeunes et des femmes, afin d’échanger et de bâtir des consensus durables sur des questions majeures relatives à la vie nationale et à l’avenir du pays. » Le scénario de la violence ? Alors que peut-il se passer désormais si Sonko est condamné ? Le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou voit deux scénarios. Le premier, improbable : « Ousmane Sonko est touché par la grâce, la sagesse et il se plie à la décision de la justice, tout en calmant ses militants de ne rien faire. Mais vu qu’il est allé tellement loin en rejetant en bloc toutes les accusations et en défiant la justice pour cause de "politisation", Sonko ne choisira pas cette voie », estime le journal. Autre scénario, poursuit Aujourd’hui, inquiétant celui-là : « l’État, via la justice, met tous les moyens pour une contrainte par corps en envoyant gendarmes et policiers pour le cueillir à Ziguinchor. Et apparemment, c’est ce que recherche Ousmane Sonko : la confrontation avec les forces de l’ordre, voie royale vers au mieux des dérapages, au pire une situation incontrôlée, voire la chienlit ! Mars 2021 avait déjà donné un aperçu de ce que la jeunesse, dont une partie est acquise à Sonko, pouvait commettre comme extrême violence. Dakar et certaines villes, avec des biens et services français particulièrement, avaient été visés et saccagés. Et des vies emportées. »
5/25/20233 minutes, 59 seconds
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À la Une: le grand déballage au procès Sonko

La presse sénégalaise fait ses choux gras ce matin du témoignage d’Adji Sarr, cette jeune masseuse qui accuse l’opposant de l’avoir violée. C’est la fameuse affaire Sweet Beauté du nom du salon de massage en question, affaire qui tient en haleine tout le pays depuis maintenant plus de deux ans. Devant le tribunal de Dakar, Adji Sarr a maintenu hier ses accusations de viols répétés, suivis de menaces de mort. « Ousmane Sonko m’a violé cinq fois », a-t-elle affirmé. Et c’est le titre de WalfQuotidien qui, à l’instar de ses confrères, détaille par le menu les actes et sévices sexuels qu’aurait infligé l’opposant sénégalais à la jeune masseuse. « Sodomie, excréments, pilule du lendemain… : un déballage scabreux », s’exclame le site Seneweb. « Des révélations fracassantes qui ont provoqué une onde de choc parmi l’audience », renchérit Seneplus. L’accusé, lui, dément en bloc. Ousmane Sonko n’était d’ailleurs pas présent hier à l’audience, estimant que sa sécurité n’était pas assurée. Déjà trop de morts… Cette affaire de viols présumés aurait pu rester dans la rubrique des faits divers si l’accusé n’était pas le principal opposant au président Macky Sall. L’enjeu de ce procès est en effet autant criminel que politique. L’éligibilité d’Ousmane Sonko et sa faculté de concourir à la présidentielle de l’année prochaine en dépendent. Qui plus est, cette affaire a provoqué des violences, rappelle le Quotidien à Dakar : « après 14 morts enregistrés en 2021 suite à la convocation à la première audience du leader du parti Pastef, d’autres morts, au nombre de trois, ont été enregistrés lors de l’audience du 16 mai dernier. Alors, s’interroge le journal, « d’autres violences pourraient-elles survenir ? » 10 ans de prison ? En tout cas, rapporte Le Soleil, « après plus de 17 tours d’horloge de débats houleux devant la Chambre criminelle de Dakar, le procureur a demandé hier au juge de condamner Ousmane Sonko à une peine de 10 ans de réclusion criminelle. Dans son long réquisitoire, le magistrat a souligné que "l’acte sexuel ne pouvait être contesté" et a souligné que l’accusé avait "refusé de se soumettre au test ADN". » Ousmane Sonko devrait être « édifié sur son sort, précise encore Le Soleil, jeudi prochain 1er juin prochain, date retenue pour le délibéré. » Micmac… Cette affaire est largement commentée dans la presse de la sous-région. « Comment en est-on arrivé là ? », s’interroge Aujourd’hui  à Ouagadougou. « Comment expliquer qu’une histoire privée, voire pour être trivial une affaire de fesses, a-t-elle pu interférer dans la marche de la nation sénégalaise ? D’abord, répond le journal, parce que le principal concerné se trouve être l’opposant n°1 du pays. Et comme par hasard, ce procès est sources de manifestations violentes, de morts d’hommes. » Alors « que faut-il penser de ce micmac ? », s’interroge encore Aujourd’hui. « Condamner Sonko par contumace reviendrait à susciter des violences et confirmer aux yeux de certains que la justice est instrumentalisée. Et l’absoudre, quand bien même il serait coupable, reviendrait à dire que lorsqu’on est opposant, on n’est plus un justiciable comme les autres… (…) Alors, quel verdict ? Et la suite ? » Peur avant chaque élection ? « Une chose est certaine, relève WakatSéra, toujours au Burkina Faso, la suite, et surtout la fin de ce procès, n’augurent rien de serein pour un Sénégal, phare de la démocratie en Afrique de l’Ouest, mais qui se fait désormais peur avant chaque élection présidentielle. Il faudra bien exécuter la décision de justice, qui, sauf tsunami, ne sera pas favorable à Ousmane Sonko qui a refusé de comparaître. L’opposant va-t-il vivre éternellement reclus à Ziguinchor, entouré de sa muraille de partisans ? Pourtant, s’exclame WakatSéra, l’État doit justifier son existence et justice doit se faire ! À moins qu’un règlement politique ou religieux enterre le judiciaire, dans le but de desserrer l’étau autour du Sénégal, en mode haute tension. »
5/24/20233 minutes, 51 seconds
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À la Une: la presse se rebiffe en Guinée

Des mains qui écartent des barreaux sur un fond rouge, jaune, vert, les couleurs de la Guinée et ce slogan, « journée sans presse en Guinée » : cette page protestataire est à la Une du site GuinéeNews  ce matin. « Les associations professionnelles de la presse guinéenne avaient promis de réserver une réponse appropriée aux menaces qui planent depuis quelques jours sur les médias, explique Ledjely, autre site guinéen. Eh bien, réunies en assemblée générale extraordinaire hier lundi, les associations de presse ont en effet décidé d’un certain nombre d’actions, dont une journée sans presse pour ce mardi. Par ailleurs, les associations de la presse privée déclarent Ousmane Gaoual Diallo, ministre-parole du gouvernement, "ennemi de la presse". De même, elles décident du boycott de l’ensemble des activités des autorités de la Transition. » Cette action, précise encore Ledjely, fait suite « au démantèlement par effraction des émetteurs du Groupe de presse AfricVision, au brouillage des ondes des radios FIM FM et Djoma FM, aux restrictions des sites d’informations guinéens et des réseaux sociaux, et fait suite aussi aux menaces proférées contre la presse par le ministre porte-parole du gouvernement Ousmane Gaoual Diallo. » Restrictions d’accès, coupures et démontage d’émetteurs… « Les associations de presse se disent prêtes à faire front contre la censure à laquelle les médias du pays sont actuellement confrontés », renchérit le site Aminata. En effet, ces derniers jours, pointe Guinée 7, « l’accès aux réseaux sociaux relevait d’un parcours du combattant. Pour y arriver, les plus futés utilisent le VPN, cette fameuse connexion qui permet à l’utilisateur de se jouer des restrictions imposées sur un territoire. Cette restriction de l’accès aux réseaux sociaux s’ajoute à celle déjà en vigueur contre des sites d’information jugés critiques à l’égard de la junte au pouvoir. L’accès à ces sites d’information, dont Guinée 7, depuis l’annonce des manifestations de l’opposition réunie au sein des Forces vives de Guinée est plus qu’un casse-tête chinois. Pire, le groupe de presse Africvision rapporte qu’hier des gendarmes au service de l’ARPT -Autorité de Régulation des Postes et Télécommunication-, ont démonté les émetteurs des radios Sabari FM et Love FM avant de les emporter. Et depuis, ces radios n’émettent plus. Et cela intervient quelques jours après la nomination à la tête de l’ARPT d’un proche du président de la junte. Autant de faits qui démontrent que la liberté d’expression est menacée par les temps qui courent en Guinée. » Les Guinéens privés du droit de s’exprimer… Pour WakatSéra , au Burkina Faso voisin, il est clair que les militaires au pouvoir en Guinée veulent étouffer toute contestation… « Le ton des organisations professionnelles de presse est sans équivoque, affirme le site burkinabè, et traduit bien le sentiment d’injustice et d’inquiétude qui anime les médias guinéens qui traversent l’un des pires moments de leur existence. » Mais au-delà de la presse, « c’est le peuple entier qui est privé du droit de s’exprimer, relève encore WakatSéra. Les opposants guinéens, pour ceux qui ont encore la témérité de dire non au pouvoir de fer du colonel et de ses sbires, sont contraints à l’exil. La société civile, étouffée par les forces de l’ordre appuyées à l’occasion par l’armée, ne sait plus à quel saint se vouer. Dès qu’ils osent investir la rue pour dénoncer cette transition d’une opacité totale, les cadres du Front national pour la défense de la Constitution sont acculés dans leurs derniers retranchements et embastillés sans procès. (…) La Guinée est passée du purgatoire (…) au brasier de l’enfer, conclut WakatSéra, allumé et entretenu par le colonel Doumbouya et ses hommes. L’objectif final de ces ennemis acharnés de la liberté d’expression est de taire pour de bon toute voix qui contrarierait leur plan de se maintenir au pouvoir dans une transition sans fin ! » Sénégal : Sonko pas à son procès ? À la Une également, le Sénégal avec le nouveau procès de l’opposant Ousmane Sonko qui doit s’ouvrir ce mardi à Dakar… C’est l’affaire Sweet Beauté : le leader du Pastef est accusé de viol par une employée de ce salon de massage. Ce qu’il nie farouchement. D’après WalfQuotidien, Ousmane Sonko ne se rendra pas au tribunal ce mardi. « Sonko snobe encore la justice », titre le journal qui explique que « d’après des sources concordantes et dignes de foi, les conditions de sécurité qu’il avait posées ne sont pas remplies. Son domicile à Dakar est toujours barricadé. Et il n’aurait aucune garantie par rapport à ses libertés. »
5/23/20234 minutes, 4 seconds
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À la Une: énième cessez-le-feu au Soudan…

Les armes devraient se taire durant une semaine à partir de ce lundi soir. C’est qu’ont annoncé les médiateurs américains et saoudiens hier après deux semaines de négociations en Arabie saoudite. Hier, les combats se poursuivaient malgré tout à Khartoum. « En plus de cinq semaines de guerre, une dizaine de trêves ont déjà été annoncées puis aussitôt violées, soupire Le Point Afrique (…) Depuis le 15 avril, la guerre entre l’armée du général Abdel Fatah al-Burhan et les paramilitaires FSR du général Hemedti, a fait un millier de morts dans ce pays d’Afrique de l’Est, l’un des plus pauvres du monde, et plus d’un million de déplacés et de réfugiés. Les infrastructures ont été très endommagées, relate encore Le Point Afrique : la quasi-totalité des hôpitaux de Khartoum et du Darfour, frontalier du Tchad, ne peuvent plus opérer, et les médecins dénoncent les bombardements d'établissements de santé par l’armée de l’air ou l’artillerie des FSR. La plupart des cinq millions d’habitants de la capitale, terrés chez eux pour ceux qui n’ont pas pu fuir, n’ont plus ni eau ni électricité. Les humanitaires réclament des couloirs sécurisés pour acheminer médicaments, nourriture et carburant, afin de relancer des services déliquescents depuis des décennies. » Prêts à négocier ? Pas sûr… Alors, « Burhane et Hemedti sont-ils prêts à un cessez-le-feu durable ? » : question posée par Jeune Afrique au chercheur Roland Marchal. « Hemedti a une force combattante importante. Mais dans la mesure où il n’a pas réussi à arrêter Burhane et à maîtriser la direction de l’armée soudanaise, il a quand même quelques difficultés. Il occupe une partie de Khartoum. Mais que peut-il gagner ? Pas grand-chose aujourd’hui, pointe Roland Marchal. Une partie de ses conseillers disent qu’il est absolument prêt pour un cessez-le-feu et pour la mise en place d’un processus politique. Dans ce cas, il pourrait valider son alliance tardive avec les civils et se dire qu’il aura un rôle à jouer dans la suite. Burhane, lui, poursuit le chercheur, est dans une situation différente. Au sein de l’armée, les islamistes ont décidé qu’il fallait en finir avec Hemedti. Il y a une certaine conjonction avec l’Égypte, qui pense que le patron des FSR est devenu un problème qu’il faut régler une bonne fois pour toutes. Le risque pour Burhane, s’il entre en négociations, est de diviser son armée et qu’une partie de celle-ci, notamment les islamistes, rompe avec lui. En plus, l’accord politique risquerait de le faire retourner à la situation née de l’accord de décembre 2022, qui ne lui était pas favorable et faisait la part belle aux civils. Cela pourrait aussi remettre en question l’unité de l’armée. Pour lui, il faut donc continuer à se battre. » Le Darfour, province martyre… La province soudanaise la plus touchée par ce conflit est le Darfour, déjà meurtri il y a 20 ans. C’est ce qu’explique dans Le Monde Afrique, Jean-Pierre Filiu, spécialiste de la région et professeur à Sciences-Po. « Pendant que l’attention internationale reste concentrée sur la capitale, une véritable bataille s’engage entre les FAS et les FSR pour le contrôle des aéroports du Darfour, sans aucune pitié pour la population civile. (…) Les civils qui, pointe Jean-Pierre Filiu, traumatisés par les atrocités perpétrées après 2003, voient avec horreur le même scénario se répéter, où des supplétifs sont encouragés à commettre les pires violences, hier par les FAS, aujourd’hui par les FSR. Ils ne savent plus s’ils doivent craindre le plus une 'victoire' de Hemedti à Khartoum, prélude à une nouvelle orgie de sang de ses fidèles dans le Darfour, ou bien sa 'défaite', qui verrait les FSR, humiliées et revanchardes, se replier sur la région qui les a vu naître. » Et Jean-Pierre Filiu de conclure : « pour ces malheureuses populations du Darfour, vingt ans après le début de ce terrible conflit, c’est une nouvelle descente aux enfers. Loin, si loin de Khartoum. Et encore plus loin du reste du monde. »
5/22/20233 minutes, 45 seconds
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À la Une: en Tunisie, les arrestations laissent la place aux condamnations

Une centaine de journalistes ont marché le 18 mai à Tunis pour protester contre la condamnation, cette semaine, du correspondant de Mosaïque FM. Cinq ans de prison ferme pour avoir refusé de révéler l’identité de sa source – « la base du métier » rappelle Le Point Afrique, qui voit dans cette décision « la preuve que la Tunisie démocratique (…) rogne peu à peu tous ses acquis ». Même analyse pour La Presse de Tunisie, le site souligne, amer, que « jamais un journaliste, par le passé, n’avait écopé d’une peine pareille pour avoir tout bonnement exercé son métier ». Il y a quelques jours, une autre condamnation des plus symboliques est tombée : celle de Rached Ghannouchi, le leader d’Ennahdha, sanctionné par contumace. Les cas sont nombreux, « après les arrestations (…) le temps des condamnations a sonné », assène Le Point. L’hebdo croit savoir que « côté juges, on subit la pression présidentielle ». Et enfonce le clou : « Kaïs Saïed a prévenu : ceux qui libéreraient les inculpés seraient à leur tour poursuivis. » De quoi alarmer La Presse qui porte des yeux inquiets « face à ce qui se passe contre la liberté de la presse, mais aussi à l’égard de toute forme d’expression ». Des prises de parole muselées, une partie de l’opinion est « tétanisée », décrit Le Point Afrique, « la répression et l’autocensure fonctionnent à plein pour le régime de Kaïs Saïed ». Au point que l’hebdo croit reconnaître des effluves bien connus « il flotte, flaire-t-il, comme un parfum du système algérien sur la Tunisie ». Abdelmadjid Tebboune loin du sommet de Djeddah La ville saoudienne accueille ce vendredi 19 mai le 32e sommet de la Ligue arabe avec en toile de fond, le conflit au Soudan. Abdelmadjid Tebboune en sera absent et pour cause analyse TSA : « L’Algérie n’a pas apprécié le fait que Riyad ne l’ait pas associée dans la préparation du sommet de Djeddah. » Et pour ajouter de l’huile sur le feu, la Syrie est revenue à la table de la Ligue arabe après 12 ans d’absence. Un retour rendu possible, selon le site, par « le travail diplomatique effectué par l’Algérie ». Sauf que « l’Arabie saoudite veut apparaître comme le pays qui a validé ce retour », afin de renforcer sa place dans la région, croit savoir la publication. Et, elle aurait, pour les mêmes raisons, préféré « se consulter avec ses alliés proches sans prendre le risque d’inviter des pays qui pourraient lui faire un peu d’ombre » dans les négociations autour du conflit au Soudan. Tentative de médiation concernant l’invasion russe en Ukraine Une initiative qui fait encore réagir la presse du continent ce vendredi 19 mai. Aujourd’Hui au Faso  revient par exemple sur ce « pari fou », celui du Français Jean-Yves Ollivier, diplomate à la tête de la Fondation de Brazzaville, qui compte, rappelle le site, « mener avec six chefs d’État une médiation dans le conflit meurtrier Russie-Ukraine ». « Chiche ! », ironise Aujourd’hui. Mais ce rêve « frôle la folie » car « nombreux sont ceux qui se sont cassé les dents », y compris la Chine. Et le projet est d’autant plus difficile à imaginer que, souligne Le Monde Afrique, les « belligérants ne donnent aucun signe d’apaisement propice au dialogue ».  Et la confiance de l’Ukraine dans le processus semble d’autant plus fragile que l’Afrique du Sud en fait partie. Or comme le rappelle le quotidien, « les cercles du pouvoir sud-africain » entretiennent une certaine proximité avec Moscou. Qu’importe ! Aujourd’hui au Faso se prend à rêver à son tour et imagine déjà « un titre pour les livres d’histoire », pourquoi pas même « celui d’une fresque cinématographique qui pourrait s’intituler six Africains pour la paix Russie-Ukraine ». Un important « pedigree diplomatique » Soudan, Comores, République démocratique du Congo ou Afrique du Sud : autant de pays où Jean-Yves Ollivier a transporté son expertise. Un « vieux briscard rompu aux arcanes diplomatiques » comme le décrit Aujourd’hui au Faso qui estime encore que « le secret de la réussite » de Jean-Yves Ollivier, « c’est sa discrétion, et c’est sans tambours ni trompettes qu’il a rondement mené ses précédents coups ». Mais le journal calme ses propres ardeurs : « Ne rêvons pas trop déjà », soupire t-il en conclusion.  
5/19/20233 minutes, 57 seconds
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À la Une: tensions en Guinée après la réquisition de l’armée contre les manifestations

Les Forces vives de Guinée souhaitaient se rassembler pour protester contre la gestion de la transition par la junte… tâche rendue impossible par la réquisition de l’armée. Des soldats ont été déployés dans la capitale, sur la principale voie rapide. Guinée News décrit ainsi « des pickups de la gendarmerie, de la police, mais aussi du bataillon des troupes aéroportées » stationnés aux endroits « souvent réputés chauds »… dans certains lieux, écrit le journal, c’est même « tout un arsenal militaire » qui est « posté. » Même constat chez Guinée Matin, qui évoque des quartiers « assiégés » par les véhicules de l’armée. Et si la publication se félicite que « les habitants » aient exercé « leurs activités quotidiennes dans la plus grande sécurité », elle déplore tout de même « la psychose » qui s’est « emparée » d’une partie de la population. Un « redoutable éteignoir de manifs » C’est l’observation faite par Guinée News, qui relate également qu’en dehors de la capitale « l’appel à manifester n’a pas eu d’écho » voire est passé « inaperçu ». C’est le cas dans les provinces de Faranah dans le centre et de Kindia dans l’ouest où, raconte le site, « les magasins et l’administration [ont] fonctionn[é] normalement » et où « les citoyens [ont] vaqu[é] librement à leurs occupations. » Mais attention : pour Le Pays, « les temps ont changé », et le journal burkinabè met en garde les autorités guinéennes : « la matraque et la gâchette ne peuvent plus avoir raison d’un peuple debout et déterminé. » Pour « faire tomber la fièvre », diagnostique Le Pays, il ne suffit pas de « casser le thermomètre »… il faudrait plutôt ouvrir un « dialogue franc et sincère » pour échanger avec les différentes franges du pays… seule solution, dit-il, pour « faire de la transition [...] un fleuve tranquille » et mener à bien les réformes nécessaires. Au Sénégal, climat social tendu autour d’Ousmane Sonko Une nouvelle fois, le procès pour viol intenté à l’opposant a été reporté. Cela fait plusieurs jours que les partisans du maire de Ziguinchor ont encerclé son domicile… une stratégie « payante » puisque, s’impatiente Aujourd’hui au Faso, le leader du PASTEF « arrive toujours, » « pour diverses raisons », « à ne pas être présent dans le box des accusés. » Et le journal de s’interroger… « pour un opposant qui aspire à devenir président », il est « curieux qu’il regimbe à se présenter devant les juges », estime Aujourd’hui. Mais le journal concède ceci à Ousmane Sonko : « il n’est pas le seul à croire que le pouvoir agit à travers le droit », d’autant que « toutes les têtes susceptibles de tenir tête à Macky Sall » sont « tranchées par le glaive de la justice. » Et Aujourd’hui d’énumérer les cas de ces dernières années : Karim Wade, Khalifa Sall ou Barthélémy Dias… « forcément, ça dégage un parfum de chasse aux sorcières »… alors attention prévient Aujourd’hui, qui pose cette équation : « politique + prétoire = cocotte-minute. » « Machination » ou « complot », ces accusations tournent « en boucle depuis le premier jour » rappelle de son côté Jeune Afrique. L’hebdo refait le film : de ce magistrat accusé d’avoir fait modifier un rapport d’enquête jusqu’à ces affirmations selon lesquelles un cadre de la mouvance présidentielle aurait œuvré pour orchestrer la plainte de l’accusatrice… « certains faits viennent alimenter le doute ». Mais conclut Jeune Afrique… même si « dans le camp présidentiel, certains ont pu tenter de capitaliser sur les déboires judiciaires de l’opposant », cela ne signifie pas que les accusations ont été inventées de toutes pièces… « Ousmane Sonko confond l’exploitation politique de cette affaire avec un complot » assène ainsi un collaborateur cité par l’hebdomadaire. Une situation « abrasive » en Tunisie C’est l’analyse d’un expert interrogé par le Point Afrique… qui revient sur le pouvoir désormais pleinement détenu par Kaïs Saïed. Une transformation de l’État rendue possible, selon Michaël Ayari, par un récit « nationaliste », « communiste » et « islamiste. » Un discours qui met en avant le rôle et la richesse de la Tunisie… et accuse « tout ce qui est mauvais » de provenir de « l’extérieur » et de la « communauté internationale. » Et, s’inquiète cet analyste… « en l’absence de contre discours, le discours d’État tend à s’affranchir de la réalité. » Michaël Ayari insiste : « c’est la première fois », dit-il dans les colonnes du Point, « que la majorité de la population tunisienne croit véritablement » en ce récit national. Avec ce risque : « vu la teneur constante » des propos du président Saïed, « les boucs émissaires risquent de se multiplier dans un contexte d’indifférence à la vérité. »
5/18/20234 minutes, 1 second
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À la Une: l’Afrique sur la Croisette…

Une nouvelle génération de cinéastes africains est en train d’émerger au festival de Cannes. C’est que souligne Le Monde Afrique. « Six jeunes cinéastes africains ou issus de la diaspora sont à l’affiche de la 76e édition du Festival, dont deux en lice pour la Palme d’or (Rama-Toulaye Sy et Kaouther Ben Hania) et quatre dans la sélection Un certain regard (Asmae El Moudir, Mohamed Kordofani, Kamal Lazraq et Baloji). "La question qui les préoccupe", souligne Olivier Barlet, chercheur et fin connaisseur des cinémas d’Afrique, n’est plus celle de la construction de l’Afrique au lendemain des indépendances, comme au temps du réalisateur sénégalais Sembène Ousmane, mais bien : comment habiter le monde aujourd’hui ? » Un « Roméo et Juliette africain » Exemple, avec Banel & Adama, de la Franco-Sénégalaise Ramata-Toulaye Sy : « Une histoire d’amour folle entre deux jeunes gens dans la région du Fouta Toro aux confins du Sénégal et de la Mauritanie. "C’est un huis clos, explique au Monde Ramata-Toulaye Sy. Je voulais écrire une tragédie, un Roméo et Juliette africain, je rêvais de filmer la plus belle histoire d’amour du continent". Une passion sans portable ni électricité, où le personnage féminin, "déjà émancipé, radical et passionné, fait basculer le film dans la modernité. [...] Mon film est loin des films naturalistes, c’est du réalisme magique", assure la réalisatrice de 36 ans. "Je suis très fière de représenter l’Afrique à Cannes, ajoute-t-elle, et je suis heureuse qu’on soit aussi nombreux cette année. Mais on ne devrait pas avoir à compter les cinéastes africains, cela devrait être la normalité". »  L’Afrique médiatrice dans le conflit russo-ukrainien ? À la Une également, cette mission de paix entre l’Ukraine et la Russie initiée par l’Afrique. « Et si l’Afrique jouait sa propre partition dans la guerre russe en Ukraine ? », s’interroge Le Point Afrique. En effet, « une mission de paix menée par six dirigeants africains pourrait se rendre "dès que possible" à Kiev et à Moscou pour tenter de "trouver une solution pacifique" au conflit. Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a fait hier l’annonce de l’envoi de cette mission, qui inclut outre son pays, le Sénégal, la Zambie, le Congo, l’Ouganda et l’Égypte ». D’après lui, Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky ont « "accepté de recevoir la mission et les chefs d'État africains, à Moscou et à Kiev". Les détails et le calendrier de la mission n’ont pas été précisés, relève le Point Afrique. Mais "la réussite ou l’échec de cette initiative dépendra des discussions qui auront lieu", a souligné Cyril Ramaphosa, disant espérer "des échanges soutenus" ». Bisbilles entre Washington et Pretoria Cette démarche du président sud-africain intervient alors qu’une polémique est en cours entre Pretoria et Washington à propos d’une possible vente d’armes de l’Afrique du Sud à la Russie. « L’ambassadeur américain à Pretoria s’était indigné la semaine dernière qu’un cargo russe ait accosté en décembre près du Cap, l’accusant d’être reparti vers la Russie chargé d’armes et de munitions. Le gouvernement sud-africain a déclaré qu’il n'existait aucune trace de ventes d'armes approuvées par l’État à la Russie sur la période en question et le président Ramaphosa a annoncé l’ouverture d'une enquête. » Le Point Afrique rappelle également que « l’Afrique du Sud a refusé de condamner la Russie depuis le début du conflit, affirmant rester "neutre" et vouloir privilégier le dialogue. Une position qui a irrité sur la scène internationale ». Et puis, autre nouvelle qui ne devrait pas contribuer à réchauffer les relations entre l’Afrique du Sud et les États-Unis : le chef de l’armée sud-africaine, le général Lawrence Mbatha, est à Moscou pour une rencontre bilatérale entre les deux institutions militaires. C’est ce que pointe Jeune Afrique. Jeune Afrique qui s’interrogeait récemment sur l’éventualité d’une visite de Vladimir Poutine en Afrique du Sud fin août pour le sommet des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). « Visé par un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale, le président russe assistera-t-il à ce sommet ? Et comment réagirait l’Afrique du Sud qui, selon le statut de Rome, aurait pour obligation de l’arrêter ? Pretoria a déjà subi les foudres de la CPI, rappelle Jeune Afrique, lorsqu’elle avait accueilli l’ancien dirigeant soudanais Omar el-Béchir en 2015 pour un sommet de l’UA. Mais aucune sanction n’avait été prononcée. » Et le site panafricain de s’interroger : « La CPI se fera-t-elle plus sévère si la situation devait se reproduire ? » 
5/17/20234 minutes, 23 seconds
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À la Une: le Sénégal sous tension avant un nouveau procès de l’opposant Ousmane Sonko

« Ziguinchor se rebelle », titre Dakar Actu en Une de son site internet, sous des photos de barricades prises ce lundi dans cette ville du sud du pays, dirigée par Ousmane Sonko. « Explosion de violence, un policier tué par un blindé », titre de son côté le quotidien Walf. Déjà condamné en appel pour diffamation à l’encontre d’un ministre la semaine dernière, le leader du parti Pastef, candidat à la présidentielle de février 2024, doit être jugé ce mardi dans une autre affaire à Dakar. Une ancienne masseuse, Adji Sarr, l’accuse de viols et de menaces de mort. Les avocats de l’homme politique ont assuré ce lundi que leur client n’a pas reçu sa convocation, rapporte Walf. Ousmane Sonko sera-t-il présent à l’ouverture du procès ? C’est la question que se pose la presse sénégalaise et africaine. Le maire de Ziguinchor ne s’est pas rendu ce lundi au greffe de la chambre criminelle de Dakar où il était convoqué, souligne Wakat Séra. « Et, foi de l’accusé et de ses avocats, il ne sera pas non plus présent au tribunal ce mardi » si sa sécurité n’est pas garantie, poursuit le média burkinabè, citant la défense d’Ousmane Sonko. Alors s’il ne vient pas, sera-t-il jugé en son absence ? Ou bien « va-t-il être conduit de force devant le tribunal, dans ce climat où ses rendez-vous avec la justice ont régulièrement donné lieu à des incidents ? », s’interroge Le Faso, depuis le Burkina également. « Pour le moment, la seule certitude est que le Sénégal marche, dans ce dossier, sur une pente qui inquiète. » Un éditorialiste de Sénéplus évoque une jeunesse « résolue et sans espoir » acquise à Ousmane Sonko. « L’horizon politique s’assombrit pour Ousmane Sonko » Ousmane Sonko « dénonce un complot visant à entraver sa candidature politique à la présidentielle de février 2024 », rappelle Le Pays, au Burkina. Cela alors qu’en parallèle, une partie de la population conteste un éventuel troisième mandat du président Macky Sall. Avec ces affaires, « l’horizon politique à court terme, est en train de s’assombrir » pour l’opposant Ousmane Sonko, qui risque déjà d’être inéligible si sa condamnation en diffamation est confirmée définitivement. Alors, poursuit Le Pays, « si la stratégie d’Ousmane Sonko est de monter les enchères du pourrissement de l’atmosphère sociopolitique pour pousser le chef de l’État dans ses derniers retranchements par rapport à la question du troisième mandat, elle n’en paraît pas moins risquée si, en tant que figure montante de l’opposition sénégalaise, il devait se retrouver finalement hors course ». « L’Afrique du Sud restera non alignée » Alors que le commandant de l’armée de terre sud-africaine a effectué une visite surprise à Moscou ce lundi, Pretoria « entend-elle envoyer de la sorte un message aux Occidentaux ?, se demande afrik.com. En temps normal, une telle visite n’a rien de spécial, écrit le site internet dans un éditorial. Seulement voilà. Ladite visite intervient moins d’une semaine après l’accusation portée par les États-Unis contre l’Afrique du Sud, qui aurait livré des armes à la Russie ». « Notre position de non alignés ne favorise pas la Russie » et « nous continuerons de résister aux appels à abandonner notre politique étrangère indépendant et non alignée, d’où que viennent ces appels », a assuré le président Cyril Ramaphosa, rapporte Business Day.  Dans le Mail and Guardian, une chercheuse prend la défense du gouvernement sud-africain. Elle dénonce des accusations « sans preuve » de la part de l’ambassadeur américain. Des « attaques » qui s’expliqueraient à ses yeux par, « la vive inquiétude de Washington […] face à l'expansion probable des Brics » (ce groupe de pays en développement dont font partie la Russie, la Chine ou encore l’Afrique du Sud). Des pays qui cherchent de plus en plus à se passer du dollar. Pour autant, le Daily Maverick prévient : « La confusion sur la question de savoir si l'Afrique du Sud a vendu du matériel militaire ou des armes à la Russie demeure. Et plus ces doutes persistent, plus il est probable que l'Afrique du Sud doive en payer des coûts économiques, qui pourraient être profondément douloureux » si les États-Unis décidaient de freiner les investissements vers l’Afrique du Sud ou même d’imposer des sanctions à Pretoria. 
5/16/20234 minutes, 9 seconds
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À la Une: le massacre de Moura, où est la vérité?

C’était fin mars de l’année dernière, dans le village de Moura, dans le centre du Mali, au moins 500 personnes, dont une vingtaine de femmes et sept enfants, sont tuées au cours d’une intervention des Forces armées maliennes. Aussitôt, les autorités de Bamako affirment avoir mené une opération anti-terroriste et avancent que les victimes sont des combattants. Mais selon des ONG locales et des sources onusiennes, il s’agit d’un massacre de civils. Jeune Afrique précise : « le 27 mars 2022, une foire a lieu à Moura. Ce jour-là, plusieurs hommes armés appartenant à la mouvance jihadiste sont bien présents dans le village pour se ravitailler. En fin de matinée, des hélicoptères de l’armée malienne survolent le village et se mettent à tirer indistinctement sur les habitants. Puis les appareils se posent au sol. Plusieurs militaires maliens et mercenaires de Wagner en sortent, pénètrent dans le village et tirent à leur tour sur des civils. Des renforts viennent ensuite les assister. S'ensuivent trois jours d’encerclement et d’occupation du village. Des petits groupes sont constitués au fur et à mesure. Certains sont interrogés, torturés et finissent par être exécutés. » Avant-hier, après des mois d’enquête, le Haut commissariat aux droits de l’homme publie un rapport accablant pour les Forces armées maliennes qui fait état de potentiels crimes de guerre, voire de crimes contre l’humanité. Rapport de l’ONU : « partial et mensonger » Réaction immédiate de Bamako qui dément en bloc et dénonce un récit fictif. La presse malienne fait également feu de tout bois ce matin, à l’instar du quotidien L’Aube : « dans son rapport, visiblement commandité, l’ONU au lieu de saluer les efforts du Mali dans sa lutte pour se débarrasser des bandes terroristes, pointe un doigt accusateur sur l’armée malienne. » Et le quotidien malien de dénoncer lui aussi un « rapport à la fois partial et truffé de témoignages mensongers. (…) En réalité, affirme encore L’Aube, les occidentaux veulent tout simplement se servir de cette question après avoir lamentablement échoué sur d’autres terrains de déstabilisation de notre pays. Peine perdue : cette énième machination est vouée à l’échec ! » Réaction indignée également de l’ONG Yerewolo Debout sur les remparts, proche du pouvoir malien, dont les propos sont cités par le quotidien en ligne Malikilé : Yerewolo qui dénonce un « rapport fallacieux, haineux et diffamatoire sur l’opération militaire historique et victorieuse de l’armée malienne à Moura sur les forces obscurantistes au service des pilleurs de l’Afrique et des criminels contre l’humanité. » « Les masques tombent ! » Autre son de cloche pour Mourya La Voix du Niger, site d’information proche des autorités de Niamey : « les masques tombent enfin, s’exclame Mourya, et la vérité commence à se manifester malgré les tentatives de dissimulation de la junte militaire sur les exactions de l’intervention de son armée aux côtés des mercenaires russes de Wagner dans la localité de Moura. (…) Un nouveau front vient de s’ouvrir entre la junte militaire malienne au pouvoir, déjà tombée dans l’isolement sur le plan international et les Nations unies qui disposent aujourd’hui d’un moyen de pression représenté ici par ce rapport accablant, bien documenté, à plus d’un titre. » Quelle vérité ? « Saura-t-on jamais la vérité ? », s’interroge pour sa part Le Pays au Burkina Faso. La vérité qui « se trouve entre les deux versions contradictoires, estime le quotidien burkinabè. Car, si tous les morts enregistrés à Moura ne sont pas des jihadistes, il n’en reste pas moins vrai que ces derniers y avaient pignon sur rue au moment des faits, d’autant que leur chef, Amadou Koufa, a reconnu lui-même avoir perdu une trentaine de combattants suite au siège du village par l’armée malienne. » Faire face à la réalité… En tout cas, et « si les militaires mettaient fin à la diversion ? », s’exclame WakatSéra, toujours au Burkina. « La junte au pouvoir au Mali doit faire face à la réalité au lieu de seriner à tout moment sa chanson préférée de "tentative de désinformation et de déstabilisation", de "complot militaire", "d'espionnage", ou encore d’"atteinte à la sûreté extérieure de l’État". L’épouvantail des menaces à tout vent agité par la junte n’effraie plus, car frisant trop le ridicule. Il urge plutôt, pour l’Afrique de l’Ouest, estime WakatSéra, de mettre les forces militaires et de développement ensemble pour bouter les assaillants hors du territoire malien et songer à rendre le pouvoir aux civils après des élections ouvertes. Le peuple malien et ses voisins, unis par des liens séculaires d’entente, méritent enfin de respirer l’air de la liberté et de la paix ! Et ça, la junte militaire malienne doit en prendre sérieusement conscience. »
5/15/20234 minutes, 13 seconds
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À la Une: dans l’est de la RDC, la boue

Désolation après les inondations meurtrières dans l'est de la RDC, où les villages ravagés par la gigantesque coulée de boue sont toujours isolés. Routes coupées, accès cauchemardesques pour les secours, la République démocratique du Congo est meurtrie. À l’issue d’une récente messe d’action de grâce à laquelle a assisté le Premier ministre congolais, Jean-Michel Sama Lukonde et plusieurs de ses ministres, des fidèles originaires du Sud-Kivu ont plaidé pour que Kelehe soit déclaré « zone sinistrée », rapporte le quotidien Le Phare. En France, la déclinaison Afrique du quotidien Le Monde voit « tout un symbole » dans la récente visite sur les lieux de la catastrophe, d’une délégation gouvernementale, venue de Kinshasa pour promettre le soutien de l’État aux rescapés « en apportant des vivres et de nouveaux cercueils ». Le vaisseau fantôme Les États-Unis accusent l'Afrique du Sud d'avoir livré des armes à la Russie. C’est l'ambassadeur américain en Afrique du Sud qui a porté ces accusations. Selon ce diplomate, un navire cargo russe sous sanction américaine avait jeté l'ancre dans une base navale de l'armée sud-africaine en décembre 2022 afin d’y charger des armes. Accusation rejetée hier soir par le gouvernement sud-africain. Lequel promet une enquête sur cette affaire. Comme le souligne le site Arab News, le porte-parole de la présidence sud-africaine a avancé qu'« aucune preuve n'a été fournie à ce jour pour étayer les allégations d'armes envoyées par l'Afrique du Sud à la Russie ». Une pure formalité J-1 en Mauritanie pour les élections législatives et locales, qui ont valeur de test pour le président Mohamed Ould El-Ghazouani à un an de la présidentielle. Plus d’un million d’électeurs sont appelés à choisir leurs députés, maires et conseillers régionaux, lors de ces élections « qui suscitent un grand intérêt dans le pays », souligne Le Point Afrique. Ce journal signale que le parti de la majorité présidentielle, El Insaf, « part largement favori ». Ne tarissant pas d’éloge sur le président Ghazouani, Le Point Afrique le présente « comme l'un des grands artisans de la réussite mauritanienne face au djihadisme ». Si l’actuel chef de l’État s'est bien gardé jusqu’ici de s'exprimer sur l'éventualité de briguer un second mandat, « sa candidature est considérée comme une évidence en Mauritanie », complète Le Point Afrique. Un cheval, une alouette en Côte d’Ivoire En Côte d’Ivoire, c’est le 2 septembre prochain que sont prévues les élections municipales et régionales. Le PPA-CI dénonce le découpage électoral. Lors de sa 17e Tribune devant la presse, hier, à Abidjan, Justin Koné Katinan, porte-parole du parti de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, a décortiqué les données chiffrées du découpage électoral, pour en mieux dénoncer l’injustice, selon le PPA-CI. Dénonciation hissée pêle-mêle en Une des quotidiens Soir Info et L’Inter, mais aussi Dernière Heure Monde, Le Temps, L’Héritage, La Voie Originale ou encore Le Quotidien d’Abidjan. Dans les colonnes du journal Le Temps, Justin Koné Katinan explique que le PPA-CI ira aux élections « malgré le mauvais découpage » car il entend « chasser » le « régime RHDP » du pouvoir (…) « Notre option politique, c’est d’accéder au pouvoir par la voie démocratique », dit encore le porte-parole du PPA-CI dans Le Temps. Supplique pour une Afrique libre Plaidoyer du président en exercice de l’Union africaine en faveur d’un partenariat plus équilibré entre l’Afrique et le reste du monde, signé Azali Assoumani. Le président des Comores dit à La Tribune Afrique que « l'Afrique ne doit pas être seulement un pourvoyeur de matières premières. L'Europe doit nous accompagner dans notre industrialisation et dans notre diversification économique », enjoint le président en exercice de l'Union africaine, qui, dans La Tribune, attire aussi l’attention sur la guerre en Ukraine. Laquelle, souligne le président Assoumani, a un impact sur l'Afrique « qui voit son inflation s'envoler ». Le chef de l’État des Comores invite en conséquence tous ceux qui voudront bien l’entendre « entrer dans les grands débats du monde et maintenir le dialogue ».
5/12/20234 minutes, 9 seconds
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À la Une: l’attaque de Djerba en Tunisie, attentat terroriste ou acte isolé?

Question sans réponse pour l’instant… Qu’est-ce qui a poussé ce gendarme à tuer trois de ses collègues et deux pèlerins dans la soirée de mardi, avant d’être lui-même abattu par les forces de sécurité ? Le quotidien La Presse  à Tunis s’interroge : « quelles sont les causes qui l’ont poussé à agir de la sorte ? S’agit-il d’un fondamentaliste qui a échappé à la vigilance des services spécialisés en dépit de la série de purges effectuée ces dernières années au sein des unités sécuritaires ? (…) Un de ces salafistes qui ont profité de la révolution pour s’infiltrer dans les rangs de la police tunisienne (…) ? » L’enquête le dira certainement, espère La Presse. La Presse qui se félicite de la promptitude des forces de l’ordre qui ont pu empêcher le forcené d’approcher la foule des pèlerins qui se pressaient devant la synagogue de la Ghriba. Le bilan aurait alors été sans doute beaucoup plus lourd. En tout cas, poursuit le quotidien tunisien, « les brebis galeuses doivent être bannies du secteur de la police, notamment quand on sait que la Direction de la sécurité de l’État qui suivait de très près le comportement des nouvelles recrues a été dissoute après le 14 janvier 2011 (la chute de Ben Ali) et que les renseignements généraux peinent toujours à retrouver l’éclat d’antan. Certes, pointe encore La Presse, on ne favorise guère le retour de la tristement célèbre DST, mais il faut bien une direction qui tienne à l’œil les cadres et agents de la police et guetter les dérives comportementales. » « Appeler un chat, un chat ! » « Peut-on définir l’attentat de Djerba comme un acte terroriste ? », s’interroge en écho le site d’information tunisien Business News . Oui, affirme-t-il. « Il faut appeler un chat, un chat. Il ne sert à rien de maquiller la réalité, c’est contre-productif. (…) Nous avons une personne qui a pris délibérément une arme et s’est dirigée délibérément vers un lieu de pèlerinage pour cibler une communauté bien particulière. Il s’agissait donc d’atteindre des objectifs idéologiques et de manifester sa haine à l’égard d’une communauté. » Les blessures du terrorisme Pour sa part, le président tunisien, s’est voulu rassurant hier soir. C’est ce que rapporte notamment le site d’information tunisien Webdo. Kais Saied a affirmé que la Tunisie resterait « un pays sûr, quoi que tenteront les criminels pour la déstabiliser. » Il est vrai que cette attaque intervient au départ de la saison touristique. Et « dans la Tunisie récente, les blessures du terrorisme ne demandent qu’à se raviver, à saigner à nouveau », soupire le Point Afrique qui rappelle les précédents, notamment l’année 2015, « année de sang marquée par trois attentats majeurs : au musée du Bardo (22 morts et 45 blessés, le 18 mars), à l’hôtel Riu Mahraba de Port El Kantaoui (Sousse) le 26 juin (38 morts et 39 blessés) et celui commis par un kamikaze dans un bus de la garde présidentielle (12 morts et 19 blessés) le 24 novembre, au cœur de Tunis, à quelques centaines de mètres du ministère de l’Intérieur. » « Un sentiment d’insécurité enfoui refait surface » Alors, cet « attentat laissera des traces, pointe Le Monde Afrique. Fût-il l’œuvre d’un "loup solitaire", l’équipée meurtrière de ce gendarme ne sera pas sans effet sur les relations qu’entretiennent les juifs tunisiens avec leur patrie. De vieilles blessures sont ravivées, un sentiment d’insécurité enfoui refait surface. Le pèlerinage de la Ghriba, qui attire chaque année des milliers de juifs de l’étranger – de la France au Canada en passant par Israël – avait été placé sous très haute surveillance de l’État. » Et Le Monde Afrique de rappeler que « les autorités tunisiennes ont toujours déployé de lourds moyens sécuritaires pour protéger ces rassemblements annuels, qui entretiennent l’image d’une Tunisie ouverte à la pluralité de ses héritages. (…) Le dispositif s’est pourtant révélé insuffisant mardi, même si la prompte riposte de la garde nationale tunisienne a permis d’empêcher le pire, c’est-à-dire un carnage. »
5/11/20234 minutes, 1 second
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À la Une: après sa condamnation, l’opposant sénégalais Ousmane Sonko «reste candidat à la présidentielle»

« Ousmane Sonko fait fi de sa condamnation à six mois avec sursis par la cour d’appel de Dakar », titre Press Afrik. S’il ne fait pas appel, le leader du parti Pastef risque d’être inéligible pour cinq ans. Ousmane Sonko a pris la parole hier, mais « il ne veut pas parler d’éligibilité », écrit le site d’information. L’affaire continue de faire la Une de toute la presse sénégalaise. Avec cette question : sans certitude sur son candidat à la présidentielle, la coalition d’opposition parviendra-t-elle à rester unie ? « Yewwi Askan Wi resserre les rangs », titre le journal Le Quotidien, après une conférence de presse de la coalition à laquelle appartient le parti d’Ousmane Sonko. Un nouvel appel à manifester a été lancé pour vendredi par la plateforme des forces vives F24, contre un éventuel troisième mandat du chef de l’État, Macky Sall. Et « Yewwi Askan Wi ne sera pas au bord de l’implosion », a assuré Khalifa Sall hier mardi, après la sortie polémique d’une autre figure majeure de la coalition, Barthélémy Dias, rapporte Dakar Matin sur son site internet. Alors que la coalition est partagée face à l’appel au dialogue lancé par le président, Barthélémy Dias [le maire de Dakar, NDLR] a assuré lundi 8 mai avoir rencontré le chef de l'État Macky Sall et place « Yewwi Askan Wi dans la tourmente », estime encore journal Le Quotidien. « Les négociations soudanaises à la peine » « Alors que la guerre continue au Soudan, les négociations piétinent en Arabie saoudite », titre le journal algérien El Watan. Des représentants de l’armée (d’un côté) et des forces paramilitaires de soutien rapide (de l’autre) sont à Djeddah depuis le 6 mai, pour des pourparlers qui se tiennent sous l’égide de l’Arabie saoudite et des États-Unis. Le conflit entre l’armée du général al-Burhan et les paramilitaires du général Hemedti a fait au moins 750 morts depuis le 15 avril et continue de préoccuper sur le continent. « La rencontre de Jeddah, on l’espère, pourra constituer un premier pas vers le retour de la paix dans un pays qui, après près de 30 années de dictature […], souffre aujourd’hui le martyre du fait des égos surdimensionnés, des deux généraux qui se disputent le pouvoir », écrit Le Pays, depuis le Burkina Faso. « Malheureusement, un enlisement du conflit est à craindre, […] Mais il faut tout de même saluer le rôle que joue la coalition américano-saoudienne face au drame qui se joue au Soudan, estime le journal. Car la communauté internationale peine jusque-là à agir en rangs organisés si bien que l’on voit se dessiner clairement de grandes divergences. […] Même au sein de la Ligue arabe, tous ne parlent pas le même langage », tacle Le Pays, pour qui il faut « éviter à tout pris une libysation du conflit soudanais », faute de quoi ce « brasier [...] pourrait affecter tous les pays voisins qui en ressentent déjà les contrecoups » avec l’afflux massif de réfugiés. « Des répercussions mondiales » Le conflit « aura des répercussions dans cette région instable et [même] dans le monde entier », insiste de son côté Le Journal de l’Afrique, qui cite, pêle-mêle, les possibles conséquences de la guerre sur l’approvisionnement des pays voisins en produits de base (qui arrivent notamment par le Soudan), les éventuelles répercussions sur le trafic commercial dans le canal de Suez, ou encore le risque d’un effet d’entrainement de la violence au Soudan du Sud ou au Tchad. Ce qu’il se passe au Soudan « devrait nous importer à tous », clame aussi le média égyptien Arham Online, qui s’intéresse à la manière dont les médias occidentaux ont parlé de cette guerre. Le journal regrette que « très peu de reporters se soient trouvés sur le terrain au Soudan, devenu dangereusement inaccessible » pour les journalistes. Mais il pointe aussi sévèrement du doigt la couverture de la guerre par certains grands journaux américains ou britanniques, trop concentrés à ses yeux sur l’évacuation des expatriés de leurs pays respectifs au début de la guerre.
5/10/20233 minutes, 48 seconds
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À la Une: un avenir politique incertain pour Ousmane Sonko

« Tout est allé très vite, s’exclame Le Quotidien à Dakar : l’opposant Ousmane Sonko a été condamné, le 8 mai, à une peine de six mois de prison avec sursis par la Cour d’appel de Dakar pour injures publiques et diffamation envers le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang. La Cour confirme par ailleurs le montant des dommages et intérêts en première instance. Avec cette condamnation, les chances de voir Sonko participer à l’élection présidentielle sont compromises. En effet, précise Le Quotidien, le code (électoral) prévoit une radiation des listes électorales avec une peine supérieure ou égale à six mois avec sursis. Il reste à Sonko l’espoir de la Cour de Cassation pour renverser la situation. Va-t-il saisir la Cour suprême ? Ou bien va-t-il suivre sa logique de boycotter la justice alors que se profile son autre procès cette fois pour viol le 16 mai prochain ? » Refus de comparaître Justement, s’interroge Jeune Afrique, « Ousmane Sonko se rendra-t-il, lundi prochain, à l’ouverture de ce deuxième procès ? "Il ne va plus comparaître", affirmait hier l’un de ses avocats. L’intéressé ne s’est pour l’instant pas exprimé publiquement sur cette condamnation, pas plus que ses conseils. » « Ousmane Sonko n’était pas présent hier au tribunal, précise Le Monde Afrique. Il avait annoncé la veille sur les réseaux sociaux sa décision de "ne plus collaborer avec la justice" et avait déclaré qu’il ne répondrait plus aux convocations des juges sans garantie pour sa sécurité. Ses avocats étaient également absents lors de l’audience et disent vouloir se concerter avant de réagir à cette décision de justice. » En tout cas, constate WalfQuotidien en première page : « Sonko : un avenir en pointillé. » En effet, insiste aussi le journal, « si ce jugement est confirmé en cassation, dans ce cas, le maire de Ziguinchor perdra définitivement son éligibilité. Ce qui porterait un sacré coup à sa carrière politique. » Chasse aux sorcières ? Alors ce procès est-il une manœuvre politique pour écarter l’opposant de la course à la présidentielle ? Pour le quotidien Aujourd’hui à Ouaga, c’est une possibilité… « On peut crier à la chasse aux sorcières, à une justice stipendiée par le pouvoir, tel que dénoncée par la Tribune des Intellectuels sénégalais, au lendemain de la condamnation en première instance de Sonko ; on peut faire remarquer que tous les opposants au président Macky Sall ont eu maille à partir avec la justice, soit ils sont allés à la prison de Rebeuss, et en sont sortis mais sursitaires (Khalifa Sall), soit il sont en exil (Karim Wade), on peut dire que tout ceci n’est pas anodin, pointe encore Aujourd’hui, surtout vu les enjeux de la présidentielle de 2024, à laquelle Macky Sall ira, le doute n’est plus permis, même s’il cultive un faux mystère. Mais voilà, avec ces 6 mois en sursis en appel, l’éligibilité de Sonko commence à être en pointillé. » À trop narguer la justice… Enfin, pour Le Pays, toujours au Burkina Faso, Ousmane Sonko ne peut s’en prendre qu’à lui-même : « Quand on aspire à présider aux destinées d’un pays, on doit faire montre d’un comportement responsable, estime le quotidien ouagalais. C’est pourquoi, plutôt que de travailler à se soustraire à la justice, Ousmane Sonko aurait dû répondre à la convocation du juge, quitte à prendre l’opinion nationale et internationale à témoin en cas d’éventuelle atteinte à son intégrité physique. À preuve, peu avant lui, d’autres leaders politiques tels que Karim Wade, Barthélemy Dias ou encore Khalifa Sall ont eu maille à partir avec la Justice sans pour autant que cela n’affecte la paix et la concorde nationale au Sénégal. Pourquoi en serait-il autrement pour Ousmane Sonko, justiciable comme tout autre Sénégalais, qui, en plus de la plainte pour diffamation pour laquelle il est jugé et condamné en appel, est poursuivi par une employée d’un salon de massage pour viols répétés ? Conscient qu’une lourde condamnation dans l’un ou l’autre de ses procès, le rendrait inéligible, Ousmane Sonko donne l’impression, en bon politicien, de se servir de la rue pour tenter de se tirer d’affaire. Mais, mal lui en a pris, conclut Le Pays. Car, en choisissant de narguer la Justice, il a contribué à aggraver son sort. »
5/9/20233 minutes, 51 seconds
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À la Une: une nouvelle Constitution qui pose question au Mali…

« La sécurisation du territoire national et la bonne organisation des élections générales afin de permettre le retour à une vie constitutionnelle normale… Ce sont là deux grands défis majeurs du colonel Assimi Goïta et de son équipe », note le quotidien L'Aube à Bamako. « Les Maliens fondent beaucoup d’espoirs sur le tombeur d’IBK afin de relever ces défis et sortir le Mali du gouffre dans lequel il a été plongé sous l’ancien régime. […] Et pour y parvenir, pointe encore le quotidien bamakois, le pays s’apprête à organiser des élections dont la première est le référendum, prévu le 18 juin prochain. » Alors pourquoi ce référendum ? Il s’agit, répond L’Aube, « de doter le pays d’une nouvelle constitution en lieu et place de celle de 1992. Le constat du gouvernement est que l’une des dimensions structurelles de la crise profonde que traverse notre pays est imputable aux faiblesses, limites et lacunes de son système institutionnel, devenues problématiques en 2020 : il apparait nécessaire de traiter en profondeur cette crise en dotant le pays d’une nouvelle Constitution adaptée aux réalités nouvelles. Nombreux sont aujourd’hui les acteurs de la classe politique et de la société civile à être d’accord sur la nécessité d’une nouvelle Constitution. » Certains religieux et politiques pas d’accord… Nombreux peut-être mais le nouveau texte ne fait pas l’unanimité. En effet, relève Maliweb, « samedi dernier, à Bamako, une vingtaine d’organisations de la société civile, de tendance religieuse, notamment la CMAS de l’imam Dicko, ont apposé leur signature sur une déclaration formant un front commun contre la laïcité dans la Constitution. Ces organisations disent s’unir pour obtenir du président de la Transition le retrait du principe de laïcité de l’État dans le projet de Constitution. Elles se joignent à la mouvance de la Ligue malienne des imams et érudits, déjà opposée au maintien du principe de la laïcité dans le projet de Constitution. » Toutefois, note encore Maliweb, « toutes ces pressions exercées par les religieux ne semblent jusque-là pas faire fléchir le colonel Assimi Goïta. L’exécutif reste déterminé à soumettre par référendum au peuple malien le projet de Constitution attaché à la forme républicaine et à la laïcité de l’État. » Déni de réalité ? En tout cas, la situation sécuritaire dans le pays permet-elle l’organisation d’un scrutin ? Certains journaux dans la sous-région en doutent, à l’instar de Mourya au Niger : « Face à l’escalade de violence exacerbée par la montée en puissance des terroristes de l’État islamique au grand Sahara et face au cas de Kidal, qui échappe de fait à l’autorité centrale de Bamako, il est légitime de se demander comment pourrait-on organiser ce référendum […]. La junte militaire malienne s’est-elle embarquée encore dans un autre véritable déni de réalité ? » Vers une coalition pour le « non » ? Le Pays au Burkina Faso est tout aussi dubitatif… Outre les problèmes de sécurité, il y a cette opposition des religieux… « La communauté musulmane est vent debout contre la laïcité de l’État, note le quotidien burkinabè. Cette entité préfère plutôt un État multiconfessionnel. C’est dire si le processus référendaire a déjà pris du plomb dans l’aile. Car la communauté musulmane ne compte pas pour du beurre au Mali. Elle représente près de 90% de la population. Et ce n’est pas tout, note Le Pays. En plus de cette communauté, une partie de l’opposition et de la société civile rejette également le nouveau projet constitutionnel, au motif que s’il était voté en l’état, il donnerait au futur président les pleins pouvoirs. En plus, il donnerait la possibilité à l’actuel président, le colonel Assimi Goïta, de briguer la magistrature suprême au terme de la transition. » Et Le Pays de s’interroger : « Quelle chance le Oui a-t-il donc de l’emporter si la communauté musulmane et l’opposition se coalisent comme cela se profile à l’horizon ? » WakatSéra au Burkina s’interroge également : « Conscient que 90% de la population malienne est musulmane, pourquoi les scribes du texte ont-ils préféré ce terme de "laïcité", sorti du dictionnaire du colonisateur, alors que cette réalité était inconnue des Maliens, tout comme des autres peuples africains avant l’arrivée du Blanc sur le continent noir ? À moins de vouloir verser dans la provocation, ne fallait-il pas trouver autre chose dans ce contexte où le sentiment anti-occidental, nourri dans certains cas par des dirigeants en quête de populisme, est abondamment servi au peuple ? »
5/8/20234 minutes, 25 seconds
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À la Une: l’économie de la RDC fait de la résistance

Le Fonds monétaire international salue sa résistance, malgré le contexte sécuritaire congolais. C’est le constat que vient de dresser une mission de deux semaines que vient d’effectuer une délégation du FMI en RDC, et qui permet au site Zoom Éco de souligner que « l’économie congolaise maintient une croissance résiliente » (ce qui, en français facile, veut en effet dire « résistante »). Comme l’a confirmé la cheffe de la récente mission du FMI en RDC, « un accord a été conclu » avec le FMI, assure Cas Info, le 28 juin prochain, le conseil d’administration du FMI va accorder à la RDC un prêt « de plus de 200 millions de dollars ». Dans le jargon des grands argentiers multilatéraux, ce prêt s’appelle « Facilité élargie de crédit ». Il viendra « en appui à la balance de paiement » de la République démocratique du Congo, complète Cas Info. De quoi réjouir le site L’Interview CD. Lequel souligne que cet accord « renforce la coopération entre la RDC et le FMI et témoigne de la confiance des institutions internationales envers les efforts déployés par le gouvernement congolais pour maintenir la croissance économique et améliorer la situation financière du pays ». Il faut dire que la croissance économique de la RDC « est passée de 5,7% en 2021 à 8,9% en 2022, pointe l’Agence Ecofin ».  Cette performance s’explique par la bonne tenue de l’exploitation minière et la relance des activités non extractives. En 2023, la croissance économique devrait atteindre 6,8%, « toujours grâce au secteur extractif », explique ce journal économique en ligne. Choc terroriste au Bénin Après les attaques terroristes qui ont coûté la vie à une quinzaine de civil, « commerçants et transporteurs (sont) entre stress et désarroi », au nord-ouest du Bénin, constate sur place Banauto. À Tanguiéta notamment, où le maire, Zakary Boukary, dit son désarroi à ce journal béninois. Il faut dire que « depuis que la menace terroriste plane sur cette commune et ses voisines, les producteurs ne vivent plus de leur travail », explique Banauto. D’autant qu’un nouvel incident est signalé à Karimama dans le département de l’Alibori, où hier, en fin de matinée, un camion benne de ramassage de sable « a sauté sur un Engin Explosif Improvisé », rapporte Fraternité FM. Les faits se sont produits « non loin de la base du détachement militaire dans la zone », complète ce journal béninois. « Plus rien ne semble arrêter les terroristes et autres individus armés non identifiés dans leur barbarie meurtrière », s’indigne La Nouvelle Tribune. Et ce quotidien béninois estime nécessaire de « renforcer le dispositif » sécuritaire. « Comme la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo, le Bénin lutte dans sa partie septentrionale contre la menace croissante des djihadistes qui souhaitent étendre leur territoire vers le golfe de Guinée, explique Le Monde Afrique. Les attaques n’ont pas été revendiquées, mais tous les regards se tournent vers les combattants du groupe État islamique (EI) et du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), présents massivement dans la région ». Comme le signale ce journal, « le Bénin pourrait aussi faire appel au Rwanda, dont les troupes ont été déjà été déployées au Mozambique et en Centrafrique ». Candidats ivoiriens indépendants, la menace Le visage de Koné Kafana apparaît en majesté dans les kiosques en Côte d’Ivoire. Dans la perspective des élections municipales et régionales du 2 septembre prochain, le ministre d’État y met en garde les récalcitrants qui envisageraient de s’y présenter comme candidats indépendants. Président du directoire du RHDP, le parti au pouvoir, Koné Kafana est notamment en Une des quotidiens Le Patriote, L’Essor, Le Jour, L’Avenir, L’Expression, Le Mandat, Rassemblement ou encore Le Matin. Velléités de candidatures indépendantes ? Comme le souligne le quotidien indépendant Soir Info, la formation du président Alassane Ouattara n’est pas la seule à être concernée par des cas de récalcitrants voulant faire cavalier-seul aux élections. « Ça grogne fort au RHDP, au PDCI et au PPA-CI », constate Soir Info. Routinières palabres électorales dont la Côte d’Ivoire, il est vrai, est loin d’avoir le monopole. En Afrique, comme ailleurs…
5/5/20234 minutes, 38 seconds
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À la Une: le nord-ouest du Bénin frappé par une attaque terroriste

  Des réactions dans la presse béninoise après cette tuerie qui a fait une douzaine de morts et des disparus à Kérou, dans la nuit de lundi à mardi. L’événement précis décrit ainsi la « panique » de la population, « hommes, femmes et enfants » fuyant sur les routes, malgré le déploiement de l’armée. Des renforts dont, explique le journal, les habitants espèrent qu’ils « pourraient dissuader les terroristes de revenir semer à nouveau la désolation dans la région. » Car la zone partage une frontière avec le Burkina Faso… et fait face depuis quelques mois à des tentatives répétées d’incursion. Fraternité FM affirme ainsi qu’ « en moins d’une semaine, plusieurs attaques ont été enregistrées » dans deux départements du Nord. Et s’inquiète donc d’une insécurité qu’elle estime devenir « persistante dans le septentrion du Bénin. » « Unir les forces pour vaincre » La presse burkinabè s’empare du sujet. Pour Wakat Séra, sans cette mise en commun des forces, les deux pays courent le risque de  « périr seul[s]. » Sans pointer un groupe en particulier, le journal burkinabè considère que « selon (…) le modus operandi, les regards sont tournés (…) vers ces hommes sans foi ni loi qui endeuillent » la région. Face à ces groupes armés, il y a une urgence pour le site : « mettre en place une riposte adéquate » pour mettre fin aux attaques… d’autant que, l’union faisant la force, « les armées nationales (…) n’arrivant pas à mettre leurs forces ensembles font plutôt le jeu de l’ennemi commun » et de sa stratégie de la division. Analyse partagée par Aujourd’hui au Faso, qui estime toutefois que le Bénin a déjà pris des mesures : « le président Patrice Talon a une claire conscience de la situation », ce qui explique, croit savoir le journal, cette visite en février « pour s’enquérir d’une stratégie commune avec son homologue burkinabè. » Et Wakat Séra enfonce le clou : « ce ne sont pas les instruments sous-régionaux et continentaux qui manquent pour fédérer les énergies. » Le spectre islamiste plane sur le Soudan D’après des informations du Monde Afrique, « les partisans du régime islamiste » de l’ex-président déchu Omar el-Béchir, « auraient joué un rôle clé » dans le déclenchement du conflit entre les généraux al-Buhrane et Hemedti. Au matin d’une nouvelle tentative de trêve dans le pays, le quotidien estime que « les islamistes fourbissent leurs armes. » Et en veut pour indice… la nouvelle d’une « évasion très politique » : celle « d’une quinzaine d’anciens hauts responsables » du régime destitué. Un expert interrogé se montre catégorique : « ‘ce n’est pas un accident, ce n’est plus de la spéculation : ils sont prêts à tout pour revenir au pouvoir.’ » Et Le Monde de citer cette phrase sans équivoque d’un fidèle d’el-Béchir, deux semaines avant le début des combats : « ‘nous avons gouverné trente ans, nous sommes prêts à gouverner encore trois cents ans.’ » Alors… « les nostalgiques du régime pourraient être à l’origine des multiples provocations qui ont fait voler en éclats les différentes trêves négociées. » Rien de sûr, sauf cette certitude assenée par le journal : « dans l’ombre, certains profitent du chaos. » Chaos au Rwanda avec des pluies diluviennes Glissements de terrain, coulées de boue : d’après Kigali, 129 personnes au moins sont mortes. Des « hallebardes » d’eau se sont abattues sur l’ouest et le nord du pays, raconte Aujourd’hui au Faso, qui décrit un gouvernement en pleine tentative « de parer au plus pressé, d’abord de sauver des vies », car au Rwanda, considère le site, « la gouvernance marche (…) et les hiérarchies fonctionnent », ce qui explique que « les équipes de secours ont déboité au quart de tour. » De fait, comme le raconte sur place le News Times (en anglais), le gouvernement local a appelé « les résidents des zones identifiées à haut risque à se reloger au plus vite dans des endroits sécurisés » pour ne pas être victimes des inondations et glissements de terrain fréquents au pays des Mille collines. Certains districts ont même pris sur eux, dit le site, de relocaliser « 370 familles au moins. » Des mesures rendues possibles par l’installation, l’an dernier, « de détecteurs d’inondation dans les rivières, les bassins versants et les lacs (…) afin de renforcer le système de prévention précoce », raconte le News Times. De quoi faire du pays un « modèle » face aux catastrophes climatiques, pour Aujourd’hui ; un « modèle » mais aussi « une victime de Dame Nature » qui ne fait pas de différence entre ceux qui s’engagent pour le climat et les autres… avec cette mise en garde : « le dérèglement climatique n’a pas de frontières. »
5/4/20234 minutes, 2 seconds
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À la Une: Journée mondiale de la liberté de la presse

Sur le continent et ailleurs… puisque ce 3 mai marque la journée mondiale qui lui est consacrée, depuis maintenant 30 ans. À cette occasion, 30 médias et organisations présents en Afrique – dont RFI et France 24, mais aussi Le Pays, Wakat Séra et Le Reporter au Burkina Faso ou encore Joliba TV News au Mali… 30 médias et organisations donc, signent une lettre ouverte « pour la protection des journalistes et la défense de la liberté d’expression et de la presse au Mali et au Burkina Faso. » Situation très inquiétante dans les deux pays « Appels au meurtre, menaces et intimidations, montages grotesques contre des journalistes… »… et la liste ne s’arrête pas là puisque cet "appel des trente", relayé par Reporters Sans Frontières, cite aussi la suspension de RFI et France 24, « l’expulsion des correspondants des journaux (…) Libération et Le Monde » … et le fait que ces attaques « sont de plus en plus relayées (…) par des ‘influenceurs’ favorables aux régimes militaires » au Mali et au Burkina. Pourtant, souligne cette tribune, « en cette période de grave crise sécuritaire », « les journalistes qui jouent un rôle crucial d’information des citoyens sont tous conscients de leurs responsabilités. » Dans ce contexte, les 30 signataires « exhortent » les autorités maliennes et burkinabè à mettre fin aux mesures portant atteinte à la liberté de la presse. Et ils appellent aussi à une plus grande réactivité des procureurs et officiers de police face « aux campagnes d’intimidation et aux menaces de mort » - tout en « respectant » toutefois l’indépendance de la justice. Parmi les autres demandes : « garantir la protection et la sécurité de tous les professionnels des médias » victimes de menaces ou intimidations, « diligenter des enquêtes impartiales, efficaces et indépendantes » sur ces abus… et surtout… les signataires appellent « les responsables nationaux et les instances panafricaines et internationales destinataires de cette lettre à soutenir cette démarche au plus haut niveau » … l’accès à l’information est, rappelle le texte, « un droit fondamental des peuples. » Et, assène-t-il enfin : « la liberté commence là où finit l’ignorance. » Des impératifs professionnels à ne jamais oublier Mise en garde de la presse tunisienne : « Oui à la liberté d’informer, non à la liberté de mentir. » Le message est clair, c’est celui du média en ligne La Presse. Dans un pays où l’espace d’expression s’est considérablement réduit depuis le coup de force du président Saïed, le journal prévient : ce n’est pas le moment de céder « aux pressions des uns et aux tentations des autres. »  Avec cette question : vu le contexte, vu les avancées technologiques, vu la rapidité des échanges… est-on certain de pouvoir encore aujourd’hui « livrer à ses auditeurs ou spectateurs des informations dont est sûr à 100% de la véracité et de la crédibilité ? » Et surtout… face à des auditeurs, des lecteurs, de plus en plus à même de vérifier les informations et de les recouper, la Presse lance cette question accusatrice : « qui (…) croit encore que les demi vérités qu’il sert (…) ou les informations carrément fausses sur lesquelles il fonde ses analyses sont gobées facilement ? » Des poursuites contre le pasteur Mackenzie au Kenya Cet homme, chauffeur de taxi reconverti en pasteur autoproclamé… comparaissait hier… accusé de terrorisme après que 110 personnes au moins sont mortes en suivant ses préceptes. Comme le rappelle Le Monde Afrique, Paul Ntenghe Mackenzie « préconisait un jeûne extrême à ses paroissiens » afin qu’ils puissent « rencontrer Jésus. » Et le quotidien de décrire un contraste saisissant entre la lourdeur des charges et « le regard tranquille » de l’accuser ; entre le silence dans lequel « se terre » l’évangéliste pendant que les fouilles pour déterrer des corps se poursuivent sur ses terres dans l’est. Déjà repéré par la justice depuis des années, Mackenzie y avait installé son église raconte Le Monde, et demandait aux médias « de ne plus l’appele[r] pasteur mais fermier. » À la faveur de la « vive émotion » qui saisit le Kenya depuis des jours – « la croix rouge estime à 410 le nombre de (…) disparus » dont « la moitié seraient des enfants » souligne le journal… - le débat est relancé sur la régulation des Églises. Une gajure dans un pays où plus de 4.000 d’entre elles bourgeonnent… et où toutes les tentatives précédentes « se sont heurtées à une vive opposition, au nom notamment de la liberté de culte. »  
5/3/20233 minutes, 55 seconds
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À la Une: le continent africain célèbre le 1er mai, fête des travailleurs

« Puisque mai tout en fleurs dans les prés nous réclame… » écrivait Victor Hugo. Les champs bourgeonnant attendront : il faut d’abord écouter l’appel du macadam. Alors, souligne Wakat Séra, il y a bien des différences entre les pays… la situation au Sahel étant particulièrement grave puisque rappelle le site, « les attaques régulières (…) ont jeté sur la route de l’exil dans leurs propres pays, fonctionnaires, élèves, étudiants, agriculteurs, éleveurs… appelés désormais ‘personnes déplacées internes’. » Mais ce 1er mai est universel… Wakat Séra met ainsi côte à côte les mobilisations au Burkina où « l’union d’action syndicale (…) n’a pas manqué d’attirer l’attention des autorités sur le respect des libertés » ; en Côte d’Ivoire où « le relèvement des salaires a constitué la préoccupation majeure des travailleurs » ou encore au Maroc ou bien « qu’ayant agi en rangs dispersé » les organisations ont crié « leurs ras-le-bol des prix trop élevés des denrées. » Le constat est partagé par le journal marocain Le 360 lui-même. Discours des centrales syndicales à l’appui, la publication  fait ce constat : entre « la flambée des prix qui a secoué le panier de la ménagère » et un dialogue social sans « réelles retombées positives », « les classes ouvrières ont fêté le 1er mai dans un contexte exceptionnel. » Même observation en Tunisie où La Presse s’interroge : « Comment occulter que le travail rémunéré soit devenu (…) une denrée rare ? » Pour le journal, il est temps de mettre fin au libéralisme tous azimuts : « quels que soient les mérites de l’économie de marché, le marché du travail ne peut (…) être traité comme [celui] d’une marchandise quelconque. » Bref, conclut Wakat Séra, un seul ingrédient empêche encore la « déflagration » du « cocktail détonnant du manque d’emploi et du règne du chômage »… cet ingrédient magique étant la « solidarité séculaire » entre des foyers qui « partagent tout », du « sel de cuisine » aux « joies de la naissance » ; des « vêtements » aux « douleurs de la mort. » Une nécessaire pincée de justice sociale Justice ou dialogue social… de La Presse en Tunisie à L’Infodrome en Côte d’Ivoire en passant par L’observateur Paalga au Burkina Faso, l’expression revient partout. Et c’est essentiel pour « éviter qu’une partie des communautés locales ne basculent dans le camp de l’ennemi », selon un chercheur interrogé par Le Monde Afrique. Car il ne faut pas oublier que « pour survivre dans les zones sous emprise, les populations n’ont souvent pas d’autre choix que de respecter les préceptes qu’on leur impose. » Voire parfois de rejoindre certains groupes armés, véritables « machines à recruter des civils frustrés, motivés par l’envie de se venger des injustices qu’ils ont subies. » Et cet interlocuteur insiste : la stratégie « basée sur le tout sécuritaire, et qui ne tient pas compte de la nécessité (…) de préserver la cohésion sociale » ne suffira pas. La fragilité sociale, un risque sur le long terme Les traces peuvent parfois en être tenaces, comme au Soudan. Plus de deux semaines après le début du conflit entre les généraux al-Buhrane et Hemedti, et malgré les efforts de la communauté internationale, les combats se poursuivent et la situation s’enlise. Pourtant, rappelle Le Monde Afrique, des « autocrates » étaient au pouvoir dans la région, précisément dans l’objectif de « mieux contenir l’immigration illégale et le terrorisme djihadiste », bref de garantir la « stabilité. » Et Le Point Afrique va dans le même sens, en citant cette Soudanaise poussée à la fuite : « cette guerre a commencé très tôt, depuis 1989 », date de l’arrivée au pouvoir d’Omar el-Béchir… on connaît le reste… « trente années de dictature militaro-islamiste » et des libertés et droits humains « qui frôlent le néant » rappelle le journal. Et c’est aussi « pour lutter contre les rebelles «  qu’ont été créées les troupes d’Hemedti, « nées sous la patte du dictateur kleptocrate. » Sauf que, retrace Le Point, de fil en aiguille, les fameuses « forces de soutien rapide » ont gagné en force… jusqu’à « se rapprocher de celle de l’armée régulière. » Quelques années plus tard, dénonce Le Monde Afrique. « L’imposture » de l’autorité comme contrepartie de la sécurité a donc volé en éclats… les civils pris en étau entre les deux généraux… alors le quotidien s’interroge… « qui pourra encore prétendre que les autocrates (…) garantissent la stabilité ? » Cette civile interrogée n’a pas de réponse, mais un seul constat, amer : « après la révolution, nous avions des rêves ; maintenant, le vent a tout emporté. »
5/2/20234 minutes, 3 seconds
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À la Une: la colère de la société civile après le massacre de Karma au Burkina Faso

Dix jours après la tuerie de Karma, c’est toujours la confusion. Mais une chose est claire pour Aujourd’hui au Faso : « Il y a lieu impérativement de faire rapidement la lumière […] pour plusieurs raisons » parmi lesquelles « faire taire tout ce qui se dit sur Karma », et « faire des réparations » aux familles. C’est ce qu’ont demandé les survivants de l’attaque lors d’une prise de parole samedi, durant laquelle cette phrase évocatrice, reprise par Aujourd’hui, a été prononcée : « Nous ne sommes pas dupes, nous connaissons bien nos FDS. » Car depuis cette tuerie, un élément a marqué les esprits : les assaillants portaient des uniformes de l’armée. D'où l'urgence, selon Le Pays, de « mettre fin à l’anarchie » autour de la vente de matériel militaire, qui alimente « les amalgames ». Le site appelle donc « les uns et les autres à la retenue dans [leurs] analyses » et à « ne pas se laisser aller à des allégations sans fondement ». Le journal insiste encore : les groupes armés sont « conscients que la collaboration » entre les forces de sécurité et les populations « peut faire mal », ils font donc « des pieds et des mains pour semer la confusion, espérant ainsi retourner la situation en la faveur ». De la coopération économique à la coopération militaire Certes, les civils sont mobilisés sur le champ de bataille via les volontaires pour la défense de la patrie, ces supplétifs qui, comme le rappelle Jeune Afrique, « paient un lourd tribut à la guerre contre le terrorisme ». Mais la « mobilisation générale » voulue par le capitaine Traoré, bien déterminé, selon le journal, à « faire vibrer la corde sankariste », a pour objectif de « donner à l’État tous les moyens nécessaires » pour faire face à l’insécurité. L'économie est donc touchée, avec selon JA, de potentielles « futures négociations avec le secteur privé ». Mais attention à garder l'équilibre : « L’économie de guerre ayant "besoin d’une économie civile en fonctionnement". » Économie civile et travailleurs célébrés Ce 1er mai marque en effet la journée internationale de lutte pour les droits des travailleurs, honorée un peu partout dans le monde. Mais WakatSera pointe ce paradoxe : sur le continent, c’est « une fête du travail sans travail ». Ce sera l’occasion pour « les syndicats […] de remettre leurs revendications aux autorités ». Mais ce sera tout pour le journal qui ironise : « À la limite, l’épais document […] de vœux pieux des travailleurs connaîtra une mise à jour », sera reçu « remis à qui de droit », avant d’être « rangé dans les placards pour en sortir, juste le 1er mai prochain ». Et d’ici là ? WakatSera a son idée sur la question : « Le panier de la ménagère restera désespérément vide » et « l’avenir demeurera hypothétique pour la jeunesse ». Et au nord du Sahel, au Maghreb, ce n’est pas plus réjouissant : plus de 15% de chômeurs en Tunisie, selon les chiffres nationaux. Inquiétudes autour de la liberté d’expression en Tunisie Lors de la Foire du Livre ce week-end à Tunis, deux ouvrages ont été saisis - deux livres critiques du président Saïed. Pour Le Point Afrique, ce n’est rien de moins qu’un « Waterloo des libertés publiques ». D'autant que, rappelle le journal, le stand d'un des deux éditeurs a même été fermé temporairement. « On ne passe plus, on ne lit plus », commente, amer, Le Point. Les livres en question ? D’abord Le Frankenstein tunisien qui, raconte Le Monde Afrique, « propose une analogie entre le régime du chef de l’État » et le « destin tragique de cette créature, être artificiel créé […] à partir de plusieurs cadavres avant d’être ramené à la vie ». Et puis, deuxième ouvrage concerné, Kaïs Saïed 1er, président d’un bateau ivre. Pour un interlocuteur cité par Le Monde, aucun doute : « Il s’agit bien de censure : "nous sommes revenus aux méthodes du régime de Ben Ali". » Un retour en arrière ? Le Point Afrique abonde : « Dans le sommeil consciencieux des dictateurs, le cauchemar ne naîtra pas du visage d’un opposant […] mais du livre. » « Obsolète » à l’heure de réseaux sociaux, assène le journal en ligne. D'autant qu'avant cette affaire, les deux ouvrages étaient globalement passés inaperçus. Plus maintenant : « L’éditeur pourrait accoler un bandeau "lu et détesté par Carthage" », ironise Le Point. Et de rappeler que, comme pour beaucoup de choses., « plus on interdit un livre, plus on suscite le désir de le lire ».
5/1/20233 minutes, 55 seconds
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À la Une: la quille au pays pour les neuf braves

C’est aujourd’hui que neuf tirailleurs sénégalais font leur retour, depuis l’agglomération parisienne, à destination de la terre natale. Comme le signale le vénérable quotidien sénégalais Le Soleil, « ces hommes âgés de 85 à 96 ans, ayant servi dans l’armée française notamment durant les guerres d’Indochine et d’Algérie, étaient jusqu’ici contraints de vivre en France au moins six mois par an pour bénéficier d’une pension de retraite ». Arrivée prévue des héros du jour, à 14h30, « à l’aéroport international Blaise Diagne de Diass », indique ce quotidien dakarois. Ces vétérans sont venus victorieusement à bout de leur bras de fer avec l'administration française pour la reconnaissance de leurs droits. Ils vont désormais pouvoir vivre en terre africaine en conservant leur minimum vieillesse de 950 euros par mois. Et c’est au garde à vous que L’Observateur Paalga salue ces neuf « héros de l’histoire, de l’humanisme et de la justice », se réjouissant qu’enfin « La France exorcise les démons de son histoire coloniale » à travers celle de « ces braves soldats qui remportent la dernière bataille, mais combien importante, de leur vie ! La bataille de vivre libres parmi les leurs, dans leur pays natal, débarrassés de cette chaîne honteuse de la résidence alternée […] entre l’Afrique et l’ancienne métropole afin de bénéficier de leur pension de retraite ». Et L’Observateur Paalga de raconter le « véritable parcours du combattant pour ces survivants de plusieurs guerres », tout en dénonçant « le mur de la honte que constituaient les différences de traitement entre anciens combattants français ». Pour L’Observateur Paalga, pas de doute, « nos ancêtres les Gaulois balaient devant leur porte avec le retour au village, en terre d’Ebène » de ces neuf « héros ». ► À lire aussi : «Le retour de la dignité» pour les tirailleurs sénégalais de Bondy en région parisienne, attendus à Kaolack M23, cantonnement en trompe-l’œil En RDC, l’armée s’est bien gardée de réoccuper le groupement Tongo après le retrait du M23. Tordant le cou à de fausses informations circulant sur des réseaux sociaux, les FARDC, les Forces armées de la République démocratique du Congo, assurent « n’avoir déployé aucun militaire à Kishishe, ni à Bambu, ni dans le reste du groupement Tongo, au territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), des zones jadis occupées par les rebelles du M23 », énonce Radio Okapi. Les autorités congolaises dénonçant le massacre de plusieurs dizaines de civils, il y a environ une semaine dans ce-même territoire de Rutshuru, Radio Okapi rapporte les déclarations du porte-parole du gouverneur du Nord-Kivu, assurant que les FARDC « sont une armée nationale, respectueuse du droit international humanitaire » et accusant « le M23 et leurs alliés de […] chercher à se repositionner encore dans les différentes positions qu’ils avaient fait semblant de quitter ». Bédié-Gbagbo, l’Alliance dans les starting-blocks En Côte d’Ivoire, l’alliance PDCI-PPA-CI est bientôt de nouveau en marche. Dans le cadre de la « 16e tribune du PPA-CI », hier, à Abidjan, le porte-parole du PPA-CI Justin Koné Katinan, a annoncé l’ouverture « très bientôt » prochaine des discussions avec le Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA) « pour finaliser les alliances en vue des prochaines échéances électorales », signale le quotidien indépendant ivoirien Soir Info. « L’alliance fonctionnera dans chaque circonscription avec le meilleur candidat qui peut faire gagner et c’est ce candidat qu’on désignera », a assuré Justin Koné Katinan, signale Soir Info. Bédié-Gbagbo-Ouattara, les doyens Quant aux trois grands leaders de la vie politique ivoirienne, ils sont l’objet, ce matin, de toutes les attentions de WakatSera, lequel quotidien burkinabè les compare à trois « Joe Biden en attente de 2025 » ! Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, puisque c’est d’eux trois dont il s’agit sous la plus de ce journal ouagalais, « s’apprêtent à jauger leurs forces dans l’arène électorale, assure WakatSera. En attendant que Joe Biden, qui, du haut de ses 80 piges, compte défendre son fauteuil présidentiel en 2024 soit positionné à cet effet, si les Démocrates ne le mettent pas à la retraite forcée, les leaders de la politique ivoirienne s’affronteront déjà le 2 septembre prochain, par municipales et régionales interposées. Ensuite […] Alassane Ouattara, 81 ans, retrouvera probablement son "cher aîné", Henri Konan Bédié, 89 ans le 5 mai, et son "cher cadet, Laurent Gbagbo, 78 ans le 31 mai, dans la course à la présidentielle de 2025" ». Le casting de la prochaine élection présidentielle étant ainsi, par voie de presse, prédit WakatSera, tout en étant plongé dans sa très prédictive boule de cristal, admet toutefois que « la Côte d’Ivoire est loin de détenir la palme d’or des dirigeants du 4e âge ! Le Cameroun qui a fêté, en février, les 90 ans officiels de Paul Biya, l’inusable locataire, pour ne pas dire l’éternel propriétaire du palais d’Etoudi, peut se targuer de figurer en pole position dans le classement ! […] Et ce n’est, sans doute pas à la Côte d’Ivoire d’après Feu Félix Houphouët Boigny, qui a traversé des zones de fortes turbulences marquées par un coup d’État, une rébellion et des violences post-électorales aux allures de guerre civile, qu’il faut en conter ! », complète ce quotidien ouagalais.
4/28/20235 minutes, 26 seconds
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À la Une: deux semaines en enfer au Soudan

Cela fait presque deux semaines que les combats font rage à Khartoum et dans d’autres villes du pays entre les factions du général al-Burhan, chef de l’armée régulière, et du général Hemedti, chef des Forces de soutien rapide (FSR), la milice paramilitaire la plus puissante du Soudan. « Le conflit est parti pour durer », soupire Le Monde Afrique. Le cessez-le-feu conclu en début de semaine sous l’égide des États-Unis n’est que très partiellement respecté. Il aura au moins permis l’évacuation de milliers de civils soudanais ou étrangers. « De nombreux convois ont quitté la capitale soudanaise en direction de l’Égypte ou de Port-Soudan, principal port du pays sur la mer Rouge », rapporte Le Monde Afrique qui précise encore que « quelque 245 ressortissants français et étrangers, notamment africains, récemment évacués ont atterri hier matin à l’aéroport de Roissy - Charles-de-Gaulle dans un avion affrété par les autorités françaises. » Évasions massives « Ce qu’on redoute maintenant, c’est l’embrasement général, pointe L’Observateur Paalga au Burkina Faso et que le pays sombre totalement dans la guerre civile. Et comme si cela ne suffisait pas, l’occasion faisant le larron, il est question maintenant d’évasions massives de détenus avec tous les risques supplémentaires sur la sécurité que cela comporte. Des centaines, voire des milliers de prisonniers se seraient ainsi fait la malle à travers tout le pays, dont Ahmed Haroun, ancien ministre de l’Intérieur et recherché par la Cour pénale internationale depuis 2007 pour des crimes contre l’humanité commis au Darfour. » Une information confirmée par le quotidien Sudan Tribune : « D’anciens éminents dirigeants du régime d’Omar el-Béchir ont annoncé qu’ils étaient sortis de la prison de Kober à Khartoum et ont exprimé leur soutien à l’armée soudanaise dans sa bataille contre les forces paramilitaires. L’ancien président el-Béchir et l’ancien ministre Abdel Rahim Hussein seraient, eux, toujours à l’hôpital militaire d’Omdurman, sous le contrôle des forces armées régulières. » Avantage à al-Burhan ? Alors qui pourrait prendre l’avantage ? Pour le chercheur Marc Lavergne, directeur de recherche au CNRS, spécialiste du monde arabe et méditerranéen, interrogé par Le Point Afrique, la balance « pencherait plutôt en faveur de l’armée, d’autant, affirme-t-il, que la mobilité des RSF (la faction rivale) n’est plus déterminante dans un milieu urbain qui ne leur est pas familier. On peut penser qu’une médiation (africaine peut-être ?) viendra mettre un terme à cet affrontement sanglant dans la capitale ». En tout cas, poursuit Marc Lavergne, l’objectif de « l’armée régulière, qui accaparait 80% du budget national avant la sécession du Sud en juillet 2011, c’est de s’emparer des revenus des FSR, pour compenser la perte des recettes pétrolières du Sud. L’armée est soutenue par l’Égypte, qui considère le Soudan comme son arrière-cour. Cette ancienne possession permet l’accès aux frontières de l’ennemi éthiopien. Mais surtout, pour l’Égypte comme pour les monarchies du Golfe, Arabie saoudite et Émirats arabes unis, la priorité est d’éviter l’avènement d’une démocratie à sa porte. De plus, vu de l’autre côté de la mer Rouge, le Soudan est considéré comme un réservoir de terres agricoles traversées par les eaux du Nil, et un gisement prometteur de richesses minières, ainsi qu’une porte d’entrée vers le continent africain. Ce tableau, conclut le chercheur, montre la prégnance des intérêts locaux et régionaux dans la solution de la crise soudanaise ; celle-ci connaitra vraisemblablement une issue provisoire dans un renforcement du pouvoir militaire, garant de stabilité et de sécurité pour les investissements étrangers ». « Tapis dans l’ombre… » Enfin, Le Pays à Ouagadougou veut croire à un accord négocié… « Si la communauté internationale le veut, elle est capable d’imposer durablement la paix au Soudan, affirme le quotidien ouagalais. Mais encore faudrait-il que les grandes puissances et autres parrains des protagonistes, tapis dans l’ombre, ne travaillent pas à protéger seulement leurs intérêts. C’est toute la problématique de cette guerre pour le pouvoir au Soudan, qui est encore loin d’avoir livré tous ses secrets, et de bien d’autres conflits sous nos tropiques, qui contribuent à fragiliser les États africains. »
4/27/20233 minutes, 51 seconds
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À la Une: le paludisme toujours plus meurtrier en Afrique

Triste constat hier, mardi 25 avril, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme : cette maladie reste la première cause de mortalité sur le continent. En effet, pointe Le Monde Afrique, « l’Afrique porte quasiment à elle seul le fardeau du paludisme avec 95 % des cas dans le monde et 96 % des décès. En 2021, 247 millions de personnes ont été infectées et 619.000 personnes en sont mortes, dont 80 % d’enfants de moins de 5 ans, selon les derniers chiffres de l’OMS. Et après vingt ans de progrès, la lutte contre la contamination stagne et la mortalité a même connu un rebond de 12 % par rapport à 2019. » Les quatre pays africains les plus touchés sont le Nigéria, la République démocratique du Congo, la Tanzanie et le Niger. L’impact du changement climatique Pourquoi le paludisme se répand-il encore sur le continent, malgré les campagnes de préventions et l’arrivée de vaccins ? Réponse du Point Afrique  : il faut regarder du côté du changement climatique… En effet, « les catastrophes météorologiques, comme le cyclone Freddy qui a récemment frappé le Malawi, ont fait bondir les cas de paludisme. L’augmentation des précipitations augmente potentiellement le nombre de sites de reproduction des moustiques vecteurs de la maladie qui se reproduisent dans les plans d'eau stagnants et temporaires. » Résultat : « certaines parties de l’Afrique qui n’étaient pas touchées par le paludisme sont désormais à risque, car les températures augmentent et permettent aux moustiques de prospérer, notamment en altitude. Or, la population de ces régions n’est pas immunisée, d'où le risque d'un taux de mortalité plus élevé. » Un vaccin ? C’est donc une véritable course contre-la-montre qui est engagée entre la propagation du virus et le développement d’un vaccin… Et les derniers tests du R21/Matrix-M, développé par des scientifiques de l’Université d’Oxford et fabriqué par le Serum Institute of India, semblent prometteurs. Ce vaccin « a d’ores et déjà reçu le feu vert des autorités ghanéennes, pointe le quotidien Le Pays à Ouagadougou. Une nouvelle qui suscite l’espoir dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest et bien au-delà. En effet, l’approbation de ce vaccin par le Ghana, marque l’aboutissement de 30 années de recherche. On ne peut que se réjouir que le pays du Dr Kwame Nkrumah soit le premier au monde à approuver l’utilisation de ce nouveau vaccin antipaludéen. Il faut maintenant espérer que les autorités ghanéennes passeront rapidement à l’étape suivante : la mise sur le marché du vaccin en question. Cela est d’autant plus important que les populations africaines piaffent d’impatience de venir définitivement à bout de ce mal. »   L’espoir est donc là, relève encore Le Pays : « des résultats officiels d’essais de recherches de la phase 3 sont en cours sur 4.800 enfants au Burkina Faso, au Kenya, au Mali et en Tanzanie.  Ils attendent d’être publiés d’ici à la fin de cette année. On attend l’opérationnalisation de ces résultats de recherches, avec l’approbation de l’OMS. » Le cas du Mali Espoir également donc au Mali… « Le Centre de recherche et de formation sur le paludisme, le MRTC, annonce la disponibilité prochaine de deux vaccins pour lutter contre le paludisme dans le pays », dont le R21 précédemment cité : c’est ce que rapporte le quotidien malien en ligne Malikilé. « Deux vaccins qui contribuent à prévenir le paludisme chez les plus jeunes et qui sont donc destinés en premier lieu aux enfants de 5 mois à 5 ans. Selon le Pr Issaka Sagara, chercheur au Centre de recherche et de formation sur le paludisme MRTC, 'tout est fin prêt maintenant' pour mettre ces vaccins sur le marché. » Enfin, toujours au Mali, le site d’information Maliweb  se félicite de la coopération avec les États-Unis… du moins ce domaine de la lutte contre le paludisme. « Les États-Unis et le Mali travaillent ensemble, note Maliweb, pour fournir des services de prise en charge qui ont contribué à sauver des vies et à aider les communautés. Les investissements dans la prévention et les moyens de traitement du paludisme, ainsi que la formation et l’équipement des agents de santé, ont fait progresser le Mali dans la lutte contre la maladie tout en renforçant le système de santé du pays. »
4/26/20233 minutes, 48 seconds
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À la Une: chaos à Khartoum

En attendant de voir si le cessez-le-feu conclu sous l’égide des États-Unis ces dernières heures sera effectif ou pas, la guerre des généraux se poursuit dans la capitale soudanaise et dans d’autres villes du pays. « Les images de départs précipités témoignent autant de la grave dégradation de la situation au Soudan que du peu d’espoir de la voir rapidement s’améliorer, relève Le Monde Afrique. Les diplomates et les ressortissants étrangers qui le pouvaient ont quitté Khartoum ces derniers jours, laissant derrière eux une capitale soudanaise livrée à la guerre des chefs, déclenchée neuf jours plus tôt. Un exode par les airs ou par la route, alors que la promesse de trois jours de trêve faite vendredi pour la fin du ramadan n’était que très partiellement respectée. (…) Plus de 70 % des hôpitaux ne sont plus en état de fonctionner, l’électricité et l’eau viennent à manquer et de nombreux habitants ont, eux aussi, pris la fuite. » Une nouvelle initiative pour une pause des combats a été lancée par la Turquie… D’après le quotidien Sudan Tribune à Khartoum, « le président turc Recep Tayyip Erdogan aurait suggéré aux chefs militaires soudanais de tenir des négociations à Ankara. Pour l’instant, les deux généraux n’auraient pas encore répondu à cette invitation. » Évacuation aussi de ressortissants africains Et puis, « il n’y a pas que les Français, Américains ou Arabes qui rapatrient leurs compatriotes pris dans la guerre au Soudan, relève le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou. Les Africains qui paraissent être les cendrillons de l’histoire le font également. La Côte d’Ivoire a par exemple exfiltré 50 de ses ressortissants, qui feront escale au Caire en Égypte avant de regagner Abidjan. Le Tchad lui a exfiltré 438 Tchadiens dont 300 étudiants du feu des canons soudanais. Le Nigeria, l’Afrique du Sud et d’autres sont à pied d’œuvre pour sauver leurs ressortissants. Le Burkina Faso compte plus d’un demi-million de ressortissants au Soudan, les 'Paweto', mais qui sont devenus des Soudanais à part entière, et qui pour certains ne souhaitent pas rentrer. » « Les Congolais du Soudan, eux, sont toujours dans l’attente d’une évacuation » : c’est ce qu’affirme Le Nouvel Observateur à Kinshasa. « Le gouvernement n’a pas encore mis place un plan d’urgence d’évacuation des Congolais vivant au Soudan, déplore le bihebdomadaire. Il y a quelques jours, sur les antennes de Radio France Internationale, on a tous entendu le cri d’alarme et l’angoisse d’un ressortissant de la RDC qui lançait un appel aux autorités congolaises pour qu’elles viennent les évacuer de l’enfer de Khartoum. Mais, jusqu’à l’heure actuelle, rien n’y a fait. » Massacre de Karma au Burkina Faso : l’armée coupable ? À la Une également, les suites du massacre de Karma au Burkina Faso qui a fait plus d’une centaine de victimes civiles… L’Observateur Paalga s’interroge : « que s’est-il donc réellement passé jeudi dernier à Karma, dans la province du Yatenga ? (…) Nos soldats seraient-ils réellement à l’origine d’une telle barbarie ou bien s’agirait-il tout simplement de terroristes ayant arboré l’uniforme dans l’intention diabolique de souiller l’honneur de nos Forces de défense et de sécurité ainsi que celui de nos Volontaires pour la défense de la patrie ? N’oublions surtout pas qu’avec la perfidie qu’ils ont toujours érigée en mode opératoire, les terroristes ne sont jamais en retard d’immondes stratagèmes dans cette guerre qui nous affecte tant. (…) Si c’est effectivement l’ennemi qui s’est rendu coupable de cette boucherie, en voulant faire porter le casque lourd par nos militaires, il est impératif que les enquêtes viennent l’établir de façon formelle et indiscutable, pointe encore L’Observateur Paalga. Il y va de la préservation de l’union sacrée entre nos populations et notre armée. Mais si par malheur, (…) il s’avérait que ce sont nos troupes qui, pour une raison ou une autre, sont responsables de cette forfaiture, il faut aussi que ça se sache, s’exclame le quotidien ouagalais, et que toutes les conséquences disciplinaires et judiciaires en soient tirées. Car rien ne saurait expliquer, encore moins justifier, un tel déferlement de violence aveugle. »
4/25/20233 minutes, 35 seconds
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À la Une: le massacre de Karma au Burkina Faso

Plusieurs dizaines de civils ont été tués jeudi dernier dans le village de Karma, près de Ouahigouya dans le nord du Burkina Faso. « Le procureur du tribunal de grande instance de Ouahigouya, Lamine Kaboré, relate Le Monde Afrique, a été informé par la gendarmerie de la ville 'qu’une soixantaine de villageois auraient été tués par des personnes arborant des tenues des forces armées nationales burkinabé. Des blessés ont été évacués et ont été pris en charge', a-t-il ajouté, précisant que 'les auteurs de ces faits auraient emporté divers biens'. » 200 morts ? Le quotidien français Libération qui s’appuie sur des sources locales parle lui d’un bilan d’environ 150 civils tués. « 'Une hécatombe', lâche un ressortissant de Karma, localité de moins de 400 habitants, où tout a commencé jeudi matin. » Ce témoin raconte : « 'aux environs de 7h30, des centaines d’hommes en tenue militaire ont encerclé le village qui s’étire sur plus de deux kilomètres. Les gens ont commencé à applaudir, car ils les considéraient comme des sauveurs. Mais ces soldats ont tué presque la moitié du village'. » Toujours selon ce témoin cité par Libération, « les habitants ont été regroupés dans les cours des concessions, avant d’être abattus 'à bout portant' ou parfois dans leurs maisons, dont certaines ont été incendiées. D’autres ont été exécutés alors qu’ils étaient 'en train de ramasser des mangues'. Seuls quelques 'militaires sensibles' ont tenté de protéger des villageois. Plus de 120 personnes ont péri selon lui, 'dont des vieillards, des enfants et des femmes'. D’autres proches de ces familles avancent un bilan approchant 200 morts. Contactées, précise encore Libération, les autorités burkinabè n’ont pour l’instant pas réagi. » Toujours selon Libération, ce massacre aurait été mené « en représailles après l’attaque le 15 avril dernier par des djihadistes d’une base des VDP, les Volontaires pour la Défense de la Patrie, à mi-chemin entre Ouahigouya et Barga. L’assaut avait tué 8 soldats et 32 volontaires, selon le gouvernement. Des sources sécuritaires convergent de leur côté sur un bilan de plus de 75 morts, dont une majorité de VDP. » Pour l’instant, aucun commentaire dans la presse burkinabé. Mali : la base de Sévaré attaquée samedi Au Mali à présent, une attaque djihadiste a eu lieu samedi dans la localité de Sévaré, dans le centre du pays. Celle-ci a visé l'aéroport et un camp militaire abritant des membres du groupe paramilitaire russe Wagner. Des casques bleus sénégalais sont intervenus. Pour sa part, l’Etat-major malien crie victoire. Dans un communiqué largement repris par la presse bamakoise, les Forces armées maliennes disent avoir « déjoué une attaque complexe aux environs de l’aéroport de Sévaré, avec de fortes explosions et des tirs ayant perturbé la quiétude de la population. Le bilan provisoire des opérations fait état de 32 terroristes neutralisés dont 10 enfants soldats âgés de 10 à 16 ans et 9 interpellés à Sévaré. Et 10 civils et 3 soldats ont été tués. » Disque rayé ? Là, la presse burkinabé n’est pas avare de commentaires, notamment le quotidien Le Pays qui égratigne les autorités militaires maliennes : « cette énième attaque est la preuve que la situation sécuritaire au Mali demeure très préoccupante, affirme le quotidien ouagalais. Elle vient battre en brèche les discours rassurants tendant à faire croire que les Forces armées maliennes ont réussi à réduire la voilure des groupes armés. À preuve, poursuit Le Pays, après le pied de nez qu’ils ont fait à Goïta en trucidant son très proche collaborateur, ces derniers se permettent de défier les mercenaires russes, dont on dit pourtant qu’ils sont redoutables et redoutés. Et ce n’est pas tout. Car pendant ce temps, Ménaka dans le nord est toujours sous blocus des terroristes qui, d’un moment à l’autre, pourraient lancer l’assaut sur la ville. » WakatSéra, toujours au Burkina n’est pas en reste… « Frappes régulières des terroristes (…). Assaut meurtrier contre la zone aéroportuaire de Sévaré. Attaque contre une délégation du pouvoir, qui a laissé quatre personnes, dont le chef de cabinet du colonel Assimi Goïta, sur le carreau. Crash d’un hélicoptère de l’armée de l’air qui a entraîné la mort de trois militaires. Ce sont là, quelques revers subis, ces derniers jours, par l’armée malienne, dans sa lutte contre le terrorisme. Évidemment, dans le communiqué publié ce week-end, à travers lequel le gouvernement ne fait pas que seriner 'la montée en puissance' des Forces armées maliennes, Bamako rejoue, une fois de plus, son disque favori, mais rayé… »
4/24/20233 minutes, 56 seconds
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À la Une: la fin ensanglantée du ramadan au Soudan

« Toutes les parties au conflit sont musulmanes (…) Je pense que c’est le bon moment pour qu’un cessez-le-feu puisse tenir », a dit Antonio Guterres. Pour le Secrétaire général de l'ONU, ce cessez-le-feu d’au moins trois jours tant souhaité est une « priorité immédiate », résume Afrik.com. Mais sur place, les Soudanais interrogés par ce site africain ont comme un doute. C’est le cas de Tagrid Abdine : « Ça fait trois ou quatre fois qu’on annonce un cessez-le-feu, mais les deux camps ne l’ont jamais respecté », confie à Afrik.com cette architecte vivant à Khartoum. Abdallah, un autre habitant de Khartoum, n’est pas moins sceptique : « On aimerait que les combats s’arrêtent pour l’Aïd, mais on sait que ça n’arrivera pas », soupire-t-il en réponse aux questions de notre confrère en ligne, « dépité ». Ramadan ? Oui mais un ramadan « de feu ! », déplore WakatSera. « Les deux parties étant musulmanes devraient saisir ce clin d’œil de la religion pour accepter cette requête du SG de l’organisation mondiale », suggère ce quotidien burkinabè. Mais ce-même journal ouagalais se montre à tout le moins dubitatif, estimant que les Soudanais « ne sont pas prêts de sortir des feux de l’enfer allumés et attisés depuis maintenant six jours par des généraux, anciens alliés, désormais ennemis jurés (…) La lueur d’espoir qu’entrevoyait le peuple soudanais au bout du long tunnel de pouvoir de fer d’Omar el-Béchir, s’éloigne de plus en plus. Peut-être définitivement ! En tout cas, rien ne sera moins sûr, tant que les deux généraux, forts de leurs appuis extérieurs, surtout le soutien militaire égyptien pour al-Burhan très proche également de la Russie, se regarderont en chiens de faïence », prédit WakatSera. Son confrère Aujourd’hui se préoccupe des Burkinabè vivant au Soudan. Ce journal ouagalais rappelle que « le Soudan est le 3e pays qui accueille en nombre des immigrés burkinabè. Mais que font-ils dans cette corne de l’Afrique, si loin du Sahel subsaharien, se demande Aujourd’hui. La plupart avoue être partie pour le Hadj à La Mecque, et le Soudan fut l’escale définitive ». Car, explique-t-il, il y a vingt ans, « le Hadj se faisait à "pied", en car, par bateau, en sauts de puce, c’est-à-dire en passant des mois sur le chemin, pour y travailler et rejoindre ensuite la Terre Sainte. Donc, pour cette présence, les autorités burkinabè doivent aussi suivre la situation critique qui prévaut au Soudan », recommande Aujourd’hui. Le piège soudanais des Congolais Depuis deux jours, des civils par milliers tentent de fuir la capitale, Khartoum, afin de se mettre hors de portée des combats... Pour l’heure, la France recommande vivement à ses ressortissants de rester terrés chez eux. Et la situation au Soudan préoccupe également en République démocratique du Congo. C’est ce que pointe sur place Le Nouvel Observateur. Ce quotidien kinois signale qu’en République démocratique du Congo, « le gouvernement n’a pas encore mis en place un plan d’urgence d’évacuation des Congolais. (Or) près de 20 000 ressortissants congolais (de la RDC) vivent actuellement au Soudan, assure Le Nouvel Observateur (…) Face à la situation actuellement au Soudan, le gouvernement, en collaboration avec la présidence de la République et l’ambassade de la RDC à Khartoum doivent mettre en place un plan d’urgence d’évacuation des Congolais pour les faire sortir de l’enfer soudanais », enjoint ce journal congolais. Scrutin local crucial à venir en Côte d’Ivoire En cette journée de lumière pour les musulmans, pas de presse, aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, où l’actualité politique est dominée par les investitures pour les prochaines élections municipales et régionales. Après celles du RHDP, le parti présidé par le chef de l’État, Alassane Ouattara, ce sont celles du PPA-CI, de l’ex-président Laurent Gbagbo qui sont publiées aujourd’hui. Et dans les kiosques, les journaux ivoiriens font toujours la part belle à ces élections. « Les Ivoiriens convoqués aux urnes le 2 septembre », lance ainsi sobrement la manchette du quotidien gouvernemental Fraternité Matin, tandis que d’autres quotidiens mettent l’accent sur tel ou tel duel électoral en perspective.  À sa Une, le quotidien Dernière heure Monde souligne ainsi que, dans la région orientale du Moronou, le RHDP va présenter un candidat contre le président du FPI. Selon ce journal proche du PDCI-RDA de l’ex-président Bédié, « Ouattara brise le rêve d’alliance du FPI avec le RHDP » et assure que Pascal Affi N’Guessan est « désormais seul, face à son destin ». « La drôle d’alliance ! », ironise à ce sujet le journal Générations Nouvelles. Proche de l’ex-président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, ce quotidien rappelle cruellement que ce projet d’alliance entre le FPI et le RHDP avait été annoncé en janvier dernier « en fanfare ». Ainsi passe la gloire du monde…
4/21/20234 minutes, 50 seconds
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À la Une: l’arrestation de Rached Ghannouchi en Tunisie

Le chef du parti islamiste Ennahdha est sous les verrous depuis lundi. Le week-end dernier, Rached Ghannouchi avait affirmé publiquement que la Tunisie serait menacée d’une guerre civile si l’islam politique y était éliminé. « Il n’en fallait pas plus, pointe Jeune Afrique, pour que les autorités évoquent une atteinte à la sureté de l’État et un appel à la mutinerie. Des accusations fortes, qui tombent sous le coup de différents décrets adoptés depuis un an. » Jeune Afrique qui rappelle que Ghannouchi n’est pas très populaire dans le pays… « Face aux islamistes et à leur chef, le président Kaïs Saïed bénéficie du soutien d’une majorité de l’opinion, affirme le site panafricain. C’est d’ailleurs la promesse tacite d’en finir avec Ennahdha et Ghannouchi qui avait fait adhérer une large majorité de la population au passage en force du 25 juillet 2021, par lequel Kaïs Saïed s’était arrogé tous les pouvoirs. » Les dérives de l’islam politique ? D’ailleurs, le quotidien La Presse à Tunis, proche des autorités, ne mâche pas ses mots à l’encontre du leader islamiste : « Sur fond de soupçons divers, liés à des affaires qui ont vraiment déstabilisé la transition démocratique en Tunisie, l’islam politique, tel qu’il a été inventé chez nous, s’est installé sur une montagne de dérives. Le nom de son principal penseur et initiateur en Tunisie, Rached Ghannouchi, est évoqué dans toutes les affaires qui ont secoué le pays, relève La Presse. De l’assassinat de Chokri Belaïd et Ahmed Brahmi, à l’appel à la guerre civile, en passant par l’envoi de jeunes Tunisiens dans les zones de tension et de conflits, (Syrie, Irak et Libye), le modèle de l’islam politique, tel qu’il est soutenu par Ghannouchi et ses disciples, est affecté, plus que jamais, par des considérations et des arguments qui n’ont aucun rapport avec la politique, et encore moins la religion. » Les dérives d’un pouvoir autocratique ? Autre point de vue pour le site tunisien BusinessNews : « Avec des lois taillées sur mesure et des juges au pas, Kaïs Saïed a les mains libres pour attaquer ses adversaires. En février, rappelle BusinessNews, il a mis en prison plus d’une dizaine d’opposants politiques et de hautes personnalités en se référant à la loi anti-terroriste. Des opposants qui avaient eu le tort de se réunir pour étudier comment lutter contre le régime putschiste. Officiellement, ils sont accusés de complot contre l’État et de tentative d’assassinat du président de la République. Il y a là un amalgame dangereux qu’on ne voit que sous les régimes autocratiques et despotiques, dénonce encore le site tunisien. Une réunion politique opposée au pouvoir en place ne saurait être qualifiée de complot contre l’État. Et pourtant ! Avec l’arrestation de Rached Ghannouchi, Kaïs Saïed continue sur la même lancée en faisant appel à la même méthode. » Indignations occidentales  En tout cas, l’arrestation de Ghannouchi a soulevé une vague d’indignation internationale… C’est ce que souligne Le Monde Afrique. « L’Union européenne, partenaire-clé de la Tunisie, a dit suivre "avec beaucoup d’inquiétude les derniers développements" dans le pays, citant l’arrestation de Ghannouchi et la fermeture des locaux de son parti. L’UE a aussi souligné "le principe fondamental du pluralisme politique". La France a, pour sa part, noté que cette interpellation "s’inscrivait dans une vague d’arrestations préoccupantes", rappelant son "attachement à la liberté d’expression et au respect de l’état de droit". Ces arrestations représentent une "escalade inquiétante", ont estimé les États-Unis. » Recadrage… Le 19 avril, réaction musclée des autorités tunisiennes. Réaction du ministère tunisien des Affaires étrangères rapportée notamment par le site d’information tunisien Webdo : « La Tunisie refuse toute ingérence dans ses affaires intérieures et qualifie les dernières déclarations internationales d'"irresponsables" et de "dangereuses", tout en rappelant que "les lois de la République tunisienne s'appliquent à tous les justiciables de manière égale et sans discrimination aucune". » Bref, « la Tunisie recadre certains de ses partenaires ! », s’exclame Réalités, autre site d’information tunisien. Commentaire du quotidien Aujourd’hui au Burkina : « La communauté internationale, Kaïs Saied s’en moque !  Le président tunisien est dans sa logique de la verticalité du pouvoir, solitaire et sans scrupule, entraînant avec lui, la Tunisie. Jusqu’où ira-t-il dans cette dégringolade ? »
4/20/20234 minutes, 3 seconds
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À la Une: pas de répit au Soudan

Le 18 avril, les combats se sont poursuivis pour la quatrième journée consécutive entre les Forces armées du Soudan (FAS) du général Abdel Fatah al-Burhan, chef de la junte qui est à la tête du pays depuis 2021, et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdan Daglo, dit Hemedti. Les différents appels au cessez-le-feu n’ont pas été respectés. « L’armée soudanaise, les FAS, refuse les appels à une trêve humanitaire », s’exclame le site du quotidien Sudan Tribune à Khartoum. « L’armée soudanaise a rejeté hier les appels à un cessez-le-feu dans le pays et a accusé les FSR de chercher à mobiliser davantage de troupes », précise le quotidien soudanais. C’est donc le statu quo. « Aucune éclaircie, constate Le Pays au Burkina Faso, aucune lueur d’espoir d’un cessez-le-feu imminent ne semble se dessiner à l’horizon. Et ce, malgré les appels itératifs de la communauté internationale à la cessation immédiate des hostilités. La question est de savoir comment sortir de l’impasse dans laquelle le pays est en train de sombrer inexorablement, d’autant plus que les protagonistes restent jusque-là hermétiquement fermés au dialogue. […] Devant ce triste spectacle, soupire Le Pays, c’est l’impuissance de la communauté internationale à taper du poing sur la table pour imposer le silence des armes aux belligérants qui est le plus à déplorer. Comment peut-il en être autrement quand, au-delà des appels officiels à la désescalade, chacun des deux protagonistes continue de bénéficier souterrainement de soutiens extérieurs qui apparaissent comme autant de parrains potentiellement prêts à jouer un rôle dans ce conflit ? » Vers une partition du pays ? « La partition du Soudan est-elle en train de se dessiner ? », s’interroge pour sa part le quotidien Aujourd’hui, toujours à Ouagadougou. « À la lecture de ces affrontements dont personne ne connaît l’issue, il y a (en effet) un risque de partition du Soudan. Car si rapidement l’armée régulière ne parvient pas à vaincre les FSR, on se dirige vers le scénario angolais des années 1990. Avec un chef de guerre puissant, disposant de combattants aguerris […]. En l’occurrence, on aurait le général Hemedti dans la peau d’un Jonas Savimbi, retranché soit à Méroé soit au Darfour, et défiant les hommes du général Burhan. Et si les puissants s’en mêlent…, bonjour la partition du pays. […] On est d’autant plus convaincu de ce scénario, conclut Aujourd’hui, que chaque puissance tutélaire au Soudan appelle au cessez-le-feu, mais a des atomes crochus avec l’un ou l’autre des généraux ennemis. » Déstabilisation régionale ? De son côté, « le Tchad craint que le conflit ne déborde sur son territoire » : c’est ce que constate Le Monde Afrique. « De tous les pays frontaliers du Soudan, le Tchad est certainement le plus averti du potentiel de déstabilisation de son voisin. Et vice-versa. À Khartoum comme à Ndjamena, personne n’a oublié qu’Idriss Déby, président de la République du Tchad de 1990 à 2021, était arrivé au pouvoir après une offensive déclenchée depuis le Soudan. Ni que deux des raids rebelles, en 2006 puis en 2008, qui ont fait trembler sa présidence, étaient eux aussi partis de l’Est. »  Alors, « si les autorités tchadiennes ne prennent officiellement pas parti dans cette guerre des chefs, celles-ci penchent en réalité clairement d’un côté, pointe Le Monde Afrique. "Nous sommes du côté de l’institution", dit pudiquement une source tchadienne haut placée, comme pour ne pas trop marquer la préférence envers le général al-Burhan. » Toutefois, relève encore le journal, « Hemedti, le patron des FSR, héritières des milices janjawids qui terrorisèrent le Darfour, a de solides entrées dans les arcanes du pouvoir tchadien et d’importants réseaux dans ce pays. Le chef d’État-major particulier du président Déby, le général Bichara Issa Djadallah, est un cousin direct de Hemedti. » Bref, constate également Jeune Afrique, « à Ndjamena, la situation est suivie de très près au palais présidentiel, inquiet d’une déstabilisation régionale et en particulier, de la délicate zone du Darfour. Le président de la transition, Mahamat Idriss Déby, qui a décrété la fermeture de la frontière avec le Soudan, mobilise ses réseaux pour se tenir informé de l’évolution des combats et de la situation à Khartoum et dans les principales villes du pays. »
4/19/20233 minutes, 59 seconds
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À la Une: qui va l’emporter au Soudan?

La situation est toujours aussi indécise à Khartoum où les forces antagonistes des généraux al-Burhan et Hemedti poursuivent leurs affrontements meurtriers. Le bilan pourrait s’élever à plus de 200 morts depuis le début des combats samedi dernier. Alors qui pourrait prendre l’avantage ? Roland Marchal, chercheur au Centre de recherches internationales à Sciences Po fait le point sur le profil des deux hommes dans un entretien accordé au Monde Afrique : « al-Burhan, qui vient du nord et est issu de l’élite traditionnelle soudanaise, se rêve en chef d’État à l’égyptienne, affirme-t-il. Il veut être le maréchal Al-Sissi du Soudan, dans un régime non démocratique, verrouillé par l’armée. Il a une réelle idéologie commune avec le pouvoir égyptien actuel, qui semble être son principal allié. » « al-Burhan est plus fort » « Hemedti, lui, poursuit Roland Marchal, vient d’une tribu du Darfour déconsidérée par l’élite. Mais il a de l’argent, des hommes et des ambitions : il s’est mis peu à peu à rêver d’une carrière politique nationale. Après le coup d’État d’octobre 2021 mené avec al-Burhan, il a compris qu’il ne réussirait pas à s’imposer, donc il s’est appliqué à se différencier de l’armée pour jouer une autre carte politique et se rapprocher des civils. Cela dit, même s’il en rêve, Hemedti ne sera jamais président du Soudan, estime Roland Marchal. Si jamais demain il remportait la confrontation militaire, il serait obligé de négocier. Il n’a pas d’assise et de légitimité sur le plan national. al-Burhan est plus fort, affirme encore le chercheur, car il a l’appui de l’Égypte. […] C’est pourquoi le scénario le plus probable penche vers une défaite des RSF à Khartoum dans les prochains jours. Ils parviendront à garder des points forts dans l’est du Soudan et au Darfour, mais c’est tout. L’armée nationale va sans doute petit à petit réussir à réduire les poches d’insécurité. » Peste et choléra… En attendant l’issue de cette confrontation meurtrière, le ton monte dans la presse du continent. « Le Soudan est aujourd’hui entre la peste et le choléra, résume Le Pays au Burkina Faso ; en déclenchant cette guerre pour le pouvoir à la force du canon, là où le peuple n’aspire qu’à la démocratie, le général al-Burhan et son rival Hemedti ne sont pas loin de se présenter comme les deux principaux maux d’un pays à la recherche de ses marques et qui ne cesse malheureusement d’aller à la dérive. » Le Nouvel Observateur à Kinshasa rapporte pour sa part les propos de l’Archevêque de Juba, au Soudan du Sud : « C’est ce qui arrive, a-t-il dit, lorsque l’on est dirigé par des singes. » Aujourd’hui, reprend le bi-hebdomadaire congolais, en effet, « deux singes se mettent en vedette en se faisant la guerre dans une ville qui compte plus de 8 millions d’âmes. Une vraie folie meurtrière ». Et Le Nouvel Observateur de rappeler quelques malheureux précédents : « Au mois de mars 2006, les troupes de Joseph Kabila fraichement élu président de la République et ceux de l’opposant et chef de guerre Jean-Pierre Bemba s’étaient battus à l’arme lourde en pleine ville de Kinshasa, alors que les gens étaient au travail et les enfants à l’école. […] Et en 2021, à Juba, la capitale du Soudan du Sud, les troupes de Rick Machar et de Salva Kiir s’étaient aussi battues à l’arme lourde, quelques semaines seulement après leur visite au Vatican au cours de laquelle le pape François avait lavé leurs pieds en signe de paix et la réconciliation. » Que peut la communauté internationale ? Enfin, le quotidien Aujourd’hui à Ouaga s’interroge : « Les parrains du Soudan, Égypte et Arabie saoudite, ou encore la Ligue arabe ou l’UA peuvent-ils stopper cette furie meurtrière ? » On en reste au stade des questions, pointe le journal : « L’Arabie Saoudite et ses alliés jouant plus ou moins la carte Hemedti, peuvent-ils influer sur la fin des belligérances ? Contraindre le chef des FSR par exemple à déposer les armes et à être exfiltré pour un temps ? Que deviendront alors les FSR sans leur chef emblématique ? De l’autre côté, l’Égypte se résoudra-t-elle à laisser tomber son filleul al-Burhan, ou bien le soutiendra-t-elle en sous-main jusqu’au bout ? »
4/18/20234 minutes, 12 seconds
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À la Une: la guerre des généraux au Soudan…

« Au Soudan, deux généraux rivaux plongent le pays dans un chaos meurtrier », constate Le Monde Afrique. « De violents combats sont en cours depuis samedi à Khartoum et dans plusieurs villes du pays entre les FAS du général Abdel Fattah Al-Bourhane, chef de la junte qui est à la tête du pays depuis 2021, et les FSR du général Mohammed Hamdan Daglo, dit 'Hemedti', chef d’une importante milice paramilitaire. (…) Hier, les tentatives de médiation du week-end ont échoué à ramener le moindre espoir d’un retour au calme, laissant planer un peu plus la crainte de voir s’installer une guerre civile, allumée par un combat entre deux généraux associés, jusqu’ici, à la tête de la junte au pouvoir. » Au moins une centaine de morts… Le correspondant sur place du Monde Afrique raconte : « Au cœur de la capitale, Khartoum, une guerre urbaine fait rage. Des petits groupes de soldats se font face. A pied, sur des pick-up ou des blindés surmontés de mitrailleuses et de canons antiaériens, les deux camps s’affrontent dans des rues désertes. Les habitants restent terrés chez eux, alors que des obus et des roquettes s’abattent sur des quartiers résidentiels. (…) Aucun camp ne semblait parvenir à prendre l’avantage de manière décisive. Une guerre de l’information se joue depuis les premiers coups de feu, rendant difficile l’obtention d’une vue d’ensemble des avancées militaires. (…) 'Ce n’est pas notre guerre, ces deux fous doivent au moins laisser passer les ambulances', s’indigne Safa, une chirurgienne pédiatrique en poste dans un hôpital de Bahri au nord de Khartoum. Les hôpitaux sont plongés dans le chaos, parfois privés d’électricité. Le comité central des médecins soudanais a recensé hier plus de 69 morts et au moins 600 blessés. » Le dernier bilan cette nuit s’est aggravé. On parle d’une centaine de morts, au moins. Guerre médiatique « Parallèlement, pointe WalfQuotidien au Sénégal, les deux camps mènent une guerre médiatique qui fait craindre un enlisement de la crise. 'Les FSR ne s’arrêteront pas avant d’avoir pris le contrôle de l’ensemble des bases militaires', a affirmé le général Hemedti. De son côté, la junte accuse les FSR d’être soutenues par des pays étrangers et qualifie son chef de 'traitre' en affirmant qu’il fait l’objet d’un 'avis de recherche' émis par la justice. (…) Très influents au sein de l’armée, les deux hommes se regardaient en chien de faïence depuis plusieurs semaines, relève encore le quotidien dakarois. Parmi leurs nombreux désaccords figurent les modalités d’intégration des FSR au sein de l’armée nationale. Le général Hemedti ne cesse de réclamer le départ d’Al-Bourhane qu’il qualifie de 'criminel'. » Quelle issue ? En fait, précise Le Pays au Burkina Faso, « en toile de fond, il y a la question de la remise du pouvoir aux civils, comme les militaires s’y étaient engagés, et dont le président actuel semble ne plus vouloir entendre parler. Et c’est d’ailleurs sur cette vague de trahison de la parole donnée que son rival Hemedti surfe pour s’attirer la sympathie des civils et de la communauté internationale, dans ce mano a mano avec son frère d’armes, dont personne ne peut, à l’heure actuelle, prédire l’issue. » En attendant, soupire le quotidien ouagalais, « le pauvre peuple soudanais est resté coi comme une carpe fraîchement sortie des eaux du Nil, étant pris entre deux feux ardents allumés par des officiers avides de pouvoir, pour ne pas encore faire les frais d’une sanglante répression comme celle dont il a été victime dans les rues de Khartoum lorsqu’il réclamait le transfert du pouvoir à un gouvernement civil en 2021. » « Les généraux Al-Bourhane et Hemedti ont transformé le Soudan en une vaste arène, constate enfin Aujourd’hui  à Ouaga, où la curée qu’ils ont instaurée se terminera par la défaite d’un des deux. Dans ce Game of Thrones qui saigne les Soudanais claquemurés chez eux, la peur au ventre, il y a désormais un général de trop. C’est une lutte à mort. Qui sera vainqueur ? À quel prix et dans combien de temps ? »
4/17/20233 minutes, 38 seconds
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À la Une: la mobilisation générale au Burkina Faso

Le gouvernement de transition a franchi ce Rubicon, hier, à Ouagadougou. Et à cette heure, la presse en ligne, au Burkina comme ailleurs, se borne à publier les décrets de la présidence du Faso ou les dépêches d’agence qui s’en sont suivies. C’est, entre autres, le cas de la Une du quotidien Aujourd’hui, sur laquelle l’annonce « portant modification de l’organigramme des VDP (Volontaires pour la défense de la patrie) et ordre de Mobilisation générale et Mise en garde » est illustrée d’une photo de studieux membres de la transition entourant le capitaine Traoré, autour du bureau présidentiel sur lequel s’empilent les dossiers. C’est aussi le cas du site Burkina 24, où apparaît, cette fois-ci en gros plan, le seul capitaine Traoré, béret rouge, uniforme et mitaines, l’air concentré, lisant un document que l’on imagine être l’un des décrets par lui et son gouvernement pris. C’est encore le cas du site Le Faso.net, sur lequel un internaute estime, dans un premier commentaire, que la mobilisation générale « est une bonne initiative », tout en attendant « des propos (…) des actes rassembleurs et des essais de réconciliation »… Sans omettre L’Économiste du Faso. Lequel site explique que ce décret vise « surtout à donner un cadre juridique, légal à l’ensemble des actions à mettre en œuvre pour faire face à la situation que vit le Burkina Faso ». À noter enfin qu’il y a trois jours, L’Économiste du Faso expliquait aussi que le décret de mise en garde « confère au chef de l’État, le droit de requérir les personnes, les biens et les services ; le droit de restreindre les libertés de circulation, de réunion, d’expression, de limiter les sources d’informations », mais pas que ». Comme disait le président Poincaré, « la mobilisation n’est pas la guerre »…    Palabres congolaises En République démocratique du Congo, plusieurs figures de l’opposition se réunissent, ce vendredi à Lubumbashi, afin d’étudier la possibilité d’une éventuelle alliance, en vue des futures élections générales, dans huit mois. Delly Sesanga, Augustin Matata, Moise Katumbi et Martin Fayulu, candidats déclarés à l’élection présidentielle de cette année, sont attendus à Lubumbashi, où ils seront rejoints par d’autres opposants au président Félix Tshisekedi. Quel sera le format de leurs échanges ? Quelle alliance pourraient-ils mettre en place ? Quelle sera la position de l’ancien président Joseph Kabila ?  En attendant de le savoir, Jeune Afrique se demande s’il s’agit là de « la première étape vers une candidature commune » pour la présidentielle du 20 décembre prochain. Selon JA, « le débat est bien ouvert » et le paysage politique congolais est « en pleine reconfiguration ». Internet, la vache à lait En Côte d'Ivoire, le parti politique PPA-CI de l’ex-chef de l’Etat Laurent Gbagbo, dénonce l’augmentation des prix d’accès à Internet. C’est à « la Tribune du PPA-CI », hier, à Abidjan, que le porte-parole du parti, Justin Koné Katinan, a notamment fustigé le gouvernement ivoirien de vouloir « accroître ses ressources fiscales, en faisant porter le chapeau aux opérateurs », pointe en Une  le quotidien Dernière Heure Monde. Ce journal, proche du PDCI-RDA de l’ex-président Henri Konan Bédié, y souligne que la Côte d’Ivoire est le 5ᵉ pays de la CEDEAO « où l’Internet est le plus cher ». Comme le souligne le quotidien indépendant Soir Info, « la crise suscitée par la hausse des coûts des forfaits Internet et l’endettement de la Côte d’Ivoire étaient au centre des questions abordées par », Justin Koné Katinan. Information relayée par ce quotidien proche de Laurent Gbagbo qu’est Le Temps. Lequel est aujourd’hui de retour dans les kiosques, en Côte d’Ivoire, après une suspension officielle vivement dénoncée, hier à la Tribune du PPA-CI, par le porte-parole de ce parti d’opposition.
4/14/20234 minutes, 9 seconds
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À la Une: l’ONU maintient la pression sur Bamako…

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, presse la junte au pouvoir au Mali « d’accélérer » le rythme pour rendre le pouvoir à des civils élus, début 2024, comme elle s’y est engagée. Antonio Guterres s’inquiète aussi de la persistance des violences, de leur impact sur les populations et de « l’impasse » dans laquelle se trouve l’accord de paix entre l’Etat malien et des groupes armés du nord. « L’ONU presse, le gouvernement malien rassure », titre Maliweb à Bamako. « Pour le gouvernement malien, précise le site d’information, la mise en œuvre diligente du chronogramme de la transition demeure une priorité. (…) Le processus de réformes politiques s’inscrit dans une démarche participative. C’est pourquoi le gouvernement poursuivra ses efforts auprès des acteurs et des parties prenantes concernées pour parvenir à un large consensus autour de la Nouvelle Constitution. » Par ailleurs, pointe encore Maliweb, « le gouvernement se défend de toute répression contre les opposants. Il demeure respectueux de la liberté d’opinion et d’expression permettant aux acteurs politiques et aux membres de la société civile de s’exprimer, sans aucune forme de restriction, sur le projet de nouvelle Constitution. » Troquer le treillis pour le costume-cravate ? Un argumentaire qui ne convainc guère L’Observateur Paalga au Burkina Faso : « au regard du train de sénateur des transitaires maliens, on a l’impression qu’ils ne sont pas particulièrement pressés de rendre le pouvoir aux civils. Du coup, ce ne sont pas les prétextes qui manquent pour justifier ce décalage, à commencer par la situation sécuritaire. Mais si l’on s’en tient à la vulgate officielle en vigueur à Bamako, les forces combattantes maliennes montent en puissance et avec le soutien des supplétifs russes de Wagner, la situation sécuritaire se serait considérablement améliorée. Ce ne devrait donc plus être un prétexte pour un éventuel report des élections à venir. En réalité, estime L’Observateur Paalga, plus que les raisons techniques, organisationnelles, sécuritaires, etc., c’est surtout la volonté des militaires maliens de rendre le pouvoir aux civils qui semble poser problème. (…) Le colonel Assimi Goïta, poussé par ses laudateurs, se verrait bien troquer son treillis d’ancien militaire des forces spéciales contre le costume cravate strict d’un président 'démocratiquement élu'. » Pour WakatSéra, toujours au Burkina, l’ONU peut toujours s’égosiller… « Quelles sont donc les chances pour Antonio Guterres de se faire entendre par Bamako qui, en pleine lune de miel avec la Russie, ne semble plus rien craindre ? Surtout que les militaires maliens se sont revêtus de la casquette de libérateurs de l’Afrique, en se jetant dans les bras de… nouveaux colons ! Alors, s’exclame encore WakatSéra, le secrétaire général de l’ONU ne crie-t-il pas dans le désert, au propre comme au figuré ? » Tchad-Allemagne : les raisons de la colère À la Une également la tension diplomatique entre le Tchad et l’Allemagne… L’ambassadeur allemand à N’Djamena prié de faire de ses valises… et mesure de rétorsion de Berlin qui a enjoint la représentante du Tchad de quitter le territoire allemand. Jeune Afrique nous fait pénétrer dans les coulisses de ce bras-de-fer : « Pourquoi Mahamat Idriss Déby Itno a renvoyé l’ambassadeur allemand… (…) Jan Christian Gordon Kricke se serait vu reprocher par les autorités tchadiennes un certain nombre de prises de parole privées lors desquelles il aurait décrit son pays de résidence comme divisé entre musulmans et chrétiens, les premiers confisquant selon lui le pouvoir au détriment des seconds. (…) Le président tchadien aurait alors considéré que les propos de l’ambassadeur allemand – même tenus en privé et auprès d’une communauté d’expatriés européens – étaient de nature à aggraver les tensions entre les différentes communautés au Tchad. » Quand la Russie s’intéressait à l’Éthiopie… Enfin à lire dans Le Point Afrique cette enquête sur les ambitions colonisatrices de la Russie au XIXe siècle… « Contrairement à ce qu’affirme actuellement Moscou, il y a bien eu une volonté de la part des Russes de s’implanter sur le continent Africain à la fin du XIXe siècle. » Le Point Afrique nous raconte par le menu l’histoire de ce Cosaque caucasien, Nicolas Ivanovitch Achinoff, qui souhaitait implanter une colonie russe en Éthiopie, sous couvert d’un rapprochement religieux avec ce pays chrétien. Ce projet fera long feu. « Au siècle suivant relève encore Le Point Afrique, sous le régime procommuniste de Mengistu Hailé Mariam (entre 1977-1991), l’URSS reviendra en force dans la Corne de l’Afrique. Mais cela est une autre histoire. »
4/13/20234 minutes, 23 seconds
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À la Une: le mystère Aliou Touré

Par qui et pourquoi Aliou Touré a-t-il été enlevé jeudi dernier à Bamako avant d’être libéré le 10 avril ? Aucune réponse précise pour l’instant malgré la conférence de presse de l’intéressé hier. « Le directeur de publication du journal Le Démocrate s’apprêtait à prendre sa voiture jeudi dernier dans la soirée, relate Maliweb, lorsqu’il a été enlevé par des hommes armés et cagoulés. Ceux-ci lui ont mis une cagoule sur la tête et l’ont emmené vers une destination inconnue. Aliou Touré n’a aucune idée de l’endroit où il a été détenu. Il a donc été libéré lundi. Il n’a pas subi de sévices corporels. » Hier mardi « à la Maison de la presse, rapporte encore Maliweb, la cellule de crise des Organisations professionnelles de la presse a exigé que "toute la lumière soit faite autour de cette affaire". C’était sous l’égide de son coordinateur, Bandiougou Danté. "Cette pratique relève de la vie en jungle", a-t-il déclaré. Un doigt accusateur sera pointé sur l’État qui a la responsabilité de protéger tous les citoyens. "De telles pratiques, souligne-t-il, ne doivent pas rester impunies. Les auteurs doivent être recherchés, reconnus et répondre de leurs actes+, a encore martelé Bandiougou Danté. Lequel exige l’ouverture d’une enquête afin de faire toute la lumière autour de cette ténébreuse affaire ». De la chance… « Qui sont ces hommes encagoulés et armés qui se sont accaparés de lui et l’ont amené manu militari en trombe dans une autre voiture ? Quels sont les motifs de cet enlèvement ? Autant de questions sans réponse », souligne également le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou. En tout cas, « Aliou Touré a eu de la chance, estime Aujourd’hui. Car on se rappelle son confrère malien Birama Touré, retrouvé mort en 2016, tué dit-on par des nervis du pouvoir IBK et dont les ramifications ont conduit au politique. Le cas du malheureux Birama Touré peut faire dire qu’Aliou Touré a donc eu la Baraka. Mais il doit sa libération et la vie surtout aussi à la forte mobilisation et à la pression des confrères, de la société civile, des ONG en gros à l’opinion qui n’a pas lâché le morceau. On ne peut que s’en féliciter. » Rappelons que d’après l’enquête menée par Reporters sans frontières (RSF), Birama Touré, qui travaillait pour l’hebdomadaire d’investigation Le Sphinx, a été détenu au secret pendant plusieurs mois dans les locaux de la Direction générale de la sécurité d’État et qu’il y est très probablement mort des suites des sévices qui lui ont été infligés. « Au moment de sa disparition, Birama Touré enquêtait sur deux sujets concernant Karim Keïta, le fils du président de l’époque IBK. Il avait commencé à se renseigner sur une liaison qu’aurait entretenue ce dernier avec la femme de l’un de ses amis. Le journaliste s’intéressait également à une vaste affaire de contrats d’armement qui auraient donné lieu à des détournements d’argent très importants. » « Les putschistes maîtres des horloges… » Toujours à propos du Mali et des autres pays de la région, dirigés par des militaires, à lire cette analyse du Monde Afrique. « Tchad, Guinée, Mali et Burkina Faso : les putschistes maîtres des horloges », titre le journal. En effet, constate Le Monde Afrique, les militaires au pouvoir dans ces pays ne sont pas pressés de retourner dans leurs casernes, et pour cause, les pressions internationales ont baissé d’intensité aussi bien de la part des pays voisins que des pays occidentaux. Pourquoi ? Notamment en raison de la nouvelle donne diplomatico-guerrière imposée par la Russie et des difficultés internes des pays voisins. C’est ce qu’explique cet observateur avisé des processus électoraux en Afrique de l’Ouest interrogé par Le Monde Afrique : « Cette nouvelle guerre froide profite comme l’ancienne aux régimes autoritaires, souligne-t-il. Les nouvelles difficultés sont que les régimes militaires profitent aussi des frustrations de leurs concitoyens vis-à-vis de la démocratie et que la région est désormais méconnaissable. Dans les années 1990, les putschistes étaient forcés de se retirer rapidement, sous peine de subir une intervention armée, mais aujourd’hui, le Nigeria se concentre sur ses problèmes internes, le Ghana s’est lassé des médiations et a des soucis économiques, la Côte d’Ivoire, après le troisième mandat d’Alassane Ouattara, veut éviter les querelles avec ses voisins et le Sénégal ne peut pas faire la leçon alors que Macky Sall semble lui aussi se diriger vers un troisième mandat. »
4/12/20233 minutes, 53 seconds
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À la Une: après l’ivoirité, la congolité…

On se souvient de l’ivoirité, ce concept politique formalisé dans les années 1990 par le président Henri Konan Bédié et selon lequel une personne est ivoirienne seulement si ses quatre grands-parents sont nés en Côte d’Ivoire. Ce qui avait permis alors d’écarter l’opposant Alassane Ouattara de la course à la présidentielle. Le même mécanisme est-il en train de se mettre en place au Congo démocratique, avec ce qu’on pourrait appeler la congolité ? En tout cas, la polémique se poursuit dans le pays à propos de la loi Tshiani. Le Monde Afrique précise : « Proposée pour la première fois en juillet 2021 par Noël Tshiani, candidat à la magistrature suprême de 2018, elle ressurgit aujourd’hui, à huit mois de la prochaine présidentielle. Cette loi (…) prévoit que les plus hautes fonctions publiques ne soient accessibles qu’aux Congolais nés de père et de mère congolais. "Nous voulons verrouiller environ 250 postes que nous considérons comme relevant de la souveraineté de notre pays", explique Noël Tshiani. Parmi eux, celui de Premier ministre, de président du Sénat, de l’Assemblée nationale ou de président de la République. (…) Noël Tshiani, poursuit Le Monde Afrique, semble obsédé par la crainte "d’infiltrations de l’étranger" qui selon lui ont alimenté les guerres dans l’est de la RDC. "Ces vingt dernières années, on a eu des chefs d’État aux origines et à la loyauté douteuses", poursuit-il, allusion à peine voilée à l’ancien président Joseph Kabila accusé par ses détracteurs de ne pas être Congolais. Mais pour les proches de Moïse Katumbi, c’est contre leur leader qu’est pensée cette proposition de loi. Né d’un père grec, l’homme d’affaire et ancien gouverneur du Katanga est considéré comme l’un des rivaux les plus sérieux du président Tshisekedi pour la présidentielle prévue en décembre de cette année. » Une loi inopportune ? Cette loi sur la congolité, encore à l’état de projet, et qui devrait être débattue dans les prochaines semaines, suscite donc bien des remous dans le pays. Autant dans la classe politique que dans la société civile. Exemple, pointe le site Actualité CD, la nouvelle société civile congolaise, pour qui cette proposition de loi est « inopportune : nous sommes en train de traverser une crise sécuritaire, financière, et de gouvernance. À cette crise, il ne faut plus rajouter une autre crise liée à l'identité des gens où à des lois qui donnent l'impression d'être discriminatoires ». Ou encore, relève Actualité CD, la voix des sans-voix pour qui cette loi « risque de porter un coup dur à la cohésion et à l’unité nationale dont la RDC a pourtant grandement besoin. L’heure devrait plutôt être celle de la consolidation des acquis de l’alternance politique en œuvrant pour la tenue d’élections libres, transparentes, inclusives, honnêtes et apaisées ». Qui ou quoi derrière ce projet ? Jeune Afrique s’interroge : comment se fait-il que cette loi ressurgisse ? « Déjà présenté en 2021 (donc), ce projet de loi avait été rejeté par le bureau d’études de l’hémicycle. Comment a-t-il pu atterrir deux ans plus tard dans le calendrier de la session ordinaire en cours de l’Assemblée nationale ? Les raisons qui poussent Noël Tshiani à porter avec autant de vigueur une telle loi demeurent un mystère, pointe Jeune Afrique. Cherche-t-il à exister politiquement ? Vise-t-il Katumbi, qu’il a par le passé accusé de lui avoir volé son programme politique ? Agit-il, comme l’affirment plusieurs sources, pour le compte de certains responsables de l’Union sacrée (l’union présidentielle) qui espèrent ainsi voir l’ancien gouverneur du Katanga gaspiller son temps et son énergie contre le projet ? Le sujet dérange même certains de ses proches et de ses vieux compagnons de route qui, en privé, s’opposent à un texte dont certaines dispositions interdisent même à tout candidat à la présidentielle d’avoir une femme étrangère. » Et Jeune Afrique de conclure : « Dénoncée par la communauté internationale – la diplomatie américaine en fait une "ligne rouge" –, par l’Église catholique et par une bonne partie de la classe politique, la loi Tshiani semble avoir peu de chances d’être approuvée. Son initiateur se sera au moins fait un nom. »
4/11/20234 minutes, 9 seconds
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À la Une: le week-end de Pâques célébré dans de nombreux pays du continent

Oui et au Burkina Faso, où une vingtaine de pour cent de la population est catholique, ce week-end était l’occasion de célébrer la paix. LeFaso.net décrit un « peuple en liesse » pour fêter la résurrection du Christ. Mais surtout des fidèles n’ayant « qu’un mot à la bouche : la paix ». Quelques jours après une double attaque meurtrière à la frontière avec le Sahel, Le Faso relève que le souhait des catholiques demeure « que la paix revienne dans le pays de façon définitive ». Pour Aujourd’hui au Faso, cela reste également « la priorité n°1 » car « la menace est toujours prégnante » malgré des « embellies constatées depuis quelque temps ». Le site énumère ainsi « la destruction de nids jihadistes », « des levées de blocus […] avec leurs ravitaillements par voies terrestres desservis ». Mais Aujourd’hui refuse de croire aux discours optimistes qui voient dans les récentes attaques « les derniers spasmes de l’hydre qui poussait […] ses derniers cris d’agonie ». « Dans cette guerre indiscriminée, ajoute le journal, la réalité d’un jour n’est pas toujours vraie le lendemain […]Les situations sont toujours instables, avec des ennemis très mobiles et adeptes de la guerre asymétrique ». Alors, conclut le site, les forces armées, les supplétifs civils et la population doivent « faire bloc » car ce qui est en jeu, ce n’est ni plus ni moins que « l’existence même du Burkina Faso ». La paix, objectif n°1 aussi au Mali Une fois de plus, la médiation internationale s’est réunie ce week-end pour tenter de relancer le processus de paix dans le pays qui a fort à faire, avec la transition à achever. Une étape dont la population attend, selon Maliweb, qu’« elle rende le Mali mieux qu’il ne le fût », avec des rêves de « refondation », de « souveraineté » mais aussi de « progrès » et surtout « sécurité et de liberté ». Sauf que, rappelle Maliweb, entre « un projet de nouvelle Constitution [qui] divise » et « des opinions publiques […] à cran, […] la pente est raide ». Mêmes regrets pour Malijet, qui souligne que le projet « balance entre adoption de la population et rejet de la classe politique » alors même que le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, y voit un « gage de liberté et d’indépendance ». Sauf que, souligne le site, si « au tout début, des oui ont abondé de tous les côtés », depuis, à l’exception de l’Adema (qui n’a d’ailleurs pas « affich[é] clairement sa position »), « la plupart des partis politiques ont gardé silence ». Alors Malijet espère : « Peut-être que dans les jours à venir, les autres regroupements politiques […] afficheront publiquement leur position. » En attendant, Maliweb s’interroge avec un peu plus de pessimisme : « Un autre Mali n’est-il pas possible ? » Des messages politiques pour une occasion religieuse en RDC Ce dimanche de Pâques a été marqué, à Kinshasa, par une joute verbale entre le cardinal Fridolin Ambongo et l’évêque Pascal Mukuna. Chacun avec un avis bien tranché sur la très controversée proposition de loi Tshiani sur la congolité. Pour le premier, comme le rapporte L’interview.cd, « [ses] dispositions nous dressent les uns contre les autres, […]nous divise plus qu’[elle] nous unit ». À l’heure de la résurgence des conflits communautaires, ce texte propose « que pour assurer les postes-clés du pays, il faut être né de parents congolais ». Concrètement, clarifie Jeune Afrique, cela pourrait écarter certaines figures politiques du pays de tout poste de pouvoir. Avec un exemple en tête : celui de Moïse Katumbi qui, dès 2018 (le texte est un véritable serpent de mer), « y voit une manœuvre pour tenter de l’écarter de la course à la présidentielle ». Et pour cause, il est né d’une mère congolaise et d’un père grec. Après avoir été écarté, le texte refait surface cinq ans plus tard et divise donc toujours autant puisque, pour en revenir à l’évêque Pascal Mukuna, il a directement répondu à Mgr Ambongo au cours de sa propre messe : Lemag.cd nous apprend ainsi que pour l’évêque, la position du cardinal de Kinshasa est « incohérente par rapport à ce que cette église applique dans ses écoles ». Et le site de citer Pascal Mukuna : « À une époque, il [le cardinal Ambongo] a fait sortir une loi stipulant que seul un catholique peut devenir enseignant dans les écoles catholiques. » L’évêque s’interroge donc : « Lui cherche à protéger son catholique et non à protéger son pays la RDC ? »
4/10/20234 minutes, 7 seconds
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À la Une: au Mali, les anciens rebelles de l’Azawad ont célébré l’anniversaire de l’indépendance dans une ambiance tendue

C’est le 6 avril 2012, il y a onze ans jour pour jour hier, que la rébellion a proclamé l’indépendance du nord du Mali. Des célébrations entachées par le passage, la veille soit mercredi, d’avions de l’armée malienne dans le fief des ex-rebelles à Kidal. Pour la Coordination des mouvements de l’Azawad, la CMA, il s’agit là d’une « manœuvre d’intimidation » comme le souligne Le Monde Afrique, dans un « contexte de dégradation des relations entre les officiers putschistes qui tiennent le pouvoir (…) et les officiers rebelles. » Pas de réaction en revanche du gouvernement malien, alors le quotidien s’interroge : « S’agissait-il d’un coup de bluff ? » … mais une chose mérite d’être soulignée… « la date du survol ne semble pas avoir été choisie au hasard. » Et cette opération permet surtout, selon le journal, de « mettre en scène une armée qui aurait retrouvé sa force et serait prête à la reconquête. » Qu’importe, la CMA a organisé, malgré tout, des festivités.Objectif : montrer que les intimidations n’ont pas eu d’effets, selon un cadre de l’ex-rébellion cité par Le Monde Afrique. Maliweb  de son côté ironise plutôt sur une « soi-disant fête » pour laquelle « des femmes et des enfants ont été mobilisés et mis au-devant de la scène. » Pendant ce temps, ajoute le site « les principaux responsables de la CMA sont loin de [Kidal], entre Bamako, Alger, et Paris ». De fait, une réunion de la médiation internationale a eu lieu hier dans la capitale malienne afin, reprend Le Monde, de « sortir de cette logique conflictuelle ». Pas de quoi répondre aux interrogations de Maliweb : « au moment où le Mali fait face à [des] assauts répétés, qui a intérêt à une guerre intérieure ? » Même flou pour Sahel Tribune, selon lequel « généralement, dans un conflit, celui qui se précipite dans les justifications (…) est le véritable coupable. » Et d’insister : « qui se trouve dans la provocation ? » sachant que certes, les vidéos montrent « un avion survoler Kidal, mais sans aucune autre action » alors que « du côté de la CMA, des tirs de sommation sont entendus. » Quoi qu’il en soit, cet épisode inquiète le site web, et laisse selon lui présager d’ « une situation trouble entre les deux protagonistes. L’un qui veut étendre sa domination sur l’ensemble de son territoire et l’autre qui veut préserver son hégémonie. » Au Maroc,  « le verdict de trop ? » C’est ce que titre Le Point Afrique et pour cause… Le royaume chérifien est secoué depuis plusieurs jours par une affaire de viol sur mineur… Trois hommes ont été reconnus coupables d’avoir violé, de manière répétée, une fillette de 11 ans… mais n'ont été condamné qu’à deux ans de prison. Un verdict « incompréhensible et injuste » selon les propos rapportés par Le Point Afrique qui rappelle que la décision de première instance « a choqué jusqu’au ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, qui aurait rappelé qu’il tenait à intensifier les peines prévues pour les agresseurs d’enfants. » Sans toutefois convaincre le club des magistrats du Maroc, souligne le journal en ligne… d’autant rappelle-t-il, que « cette affaire n’est pas un cas isolé. Au Maroc, ONG et médias tirent fréquemment la sonnette d’alarme sur les cas de violences sexuelles contre les mineurs. » Et le site le 360 ne dit pas autre chose, lui qui dénonçait déjà, il y a quelques jours « l’insoutenable légèreté de la justice » face à un « drame humain (…) qui ne supporte plus aucune indulgence au Maroc du 21ᵉ siècle. » En Guinée au contraire, le site Le Djély se félicite : « justice a été rendue pour M’mah Sylla. » Cette jeune femme de 25 ans est morte en novembre 2021 en Tunisie, après avoir subi plusieurs opérations et avoir été victime du viol de quatre médecins à Conakry. Tous jugés coupables, rappelle le journal, « des faits de viol, avortement, risques causés à autrui ou encore coups et blessures volontaires suivis de mort » pour lesquels ils ont été condamnés de 1 à 20 ans de prison. Une décision qui devrait « désormais faire jurisprudence et s’imposer à tous » selon les parties civiles, dont Mosaïque Guinée se fait l’écho, affirmant que la défense « invite la justice guinéenne mais aussi l’ensemble des acteurs concernés à s’activer pour renforcer le mécanisme de lutte » contre les violences faites aux femmes.
4/7/20234 minutes, 9 seconds
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À la Une: au Mali, tensions au nord et guerre des communiqués…

D’après des sources locales, rapporte Jeune Afrique, « plusieurs avions de chasse de l’armée de l’air malienne ont survolé hier Kidal et plusieurs autres localités du Nord Mali à basse altitude. La CMA, la Coordination des Mouvements de l’Azawad, la principale coalition d’anciens rebelles dénonce une 'violation patente du cessez-le-feu' et 'une provocation grave'. La CMA a rétorqué par des tirs de sommation, au moins à Kidal. Si l’incident n’a pas été suivi d’effets pour l’instant, cette escalade intervient dans un contexte de tensions inédites, pointe Jeune Afrique, entre le gouvernement et les groupes armés signataires de l’Accord d’Alger. » Et le site panafricain de s’interroger : « Bamako a-t-il cherché à mettre encore un peu plus la pression sur les groupes armés signataires ? La date de cette opération aérienne n’est en tout cas pas anodine : ce jeudi 6 avril, les anciens rebelles célébreront l’anniversaire de la déclaration d’indépendance (symbolique) de l’Azawad, proclamée en 2012. » « Quoi de plus normal ? » La presse malienne pour sa part s’insurge… « La CMA débloque », s’exclame Maliweb. « Un avion de chasse de l’armée malienne survole la ville de Kidal. Il n’en fallait pas plus au groupement dit des ex-rebelles pour crier à la 'provocation' et pour dénoncer 'une violation patente du cessez-le-feu du 23 mai 2014'. » Mais, lance encore Maliweb, « quoi de plus normal pour des avions de l’armée malienne, dans leur mission régalienne de surveillance du territoire national, de survoler une ville située à l’intérieur du territoire. Pour la CMA qui n’a visiblement rien abandonné de son projet sécessionniste, cela s’appelle de la 'provocation'. » « Pas d’offensive dans le Nord Mali ! » Dans le même temps, relève encore Maliweb, « la DIRPA, la direction d’information et des relations publiques de l’armée, a démenti, lors de sa traditionnelle conférence de presse mensuelle, des allégations faisant état d’une grande offensive de l’armée malienne sur la ville de Kidal. » Des allégations qui émanent des réseaux sociaux, précise Maliweb. « Faux, donc, selon la DIRPA qui affirme que les forces armées maliennes n’ont engagé aucune grande opération de reconquête de cette région du nord. La DIRPA assure que les Forces armées maliennes demeurent attachées à l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. » Et puis au cours de cette même conférence de presse, rapporte Mali Tribune, les autorités militaires ont fait état de nombreux succès contre les groupes terroristes, notamment dans la zone des trois frontières. Là encore, en raison du black-out médiatique imposé par la junte malienne, aucun média indépendant n’est en mesure de confirmer ou d’infirmer ces informations. « Complot occidental contre le Mali ! » Même chose pour cette annonce du Nouveau Réveil à Bamako qui fait état d’un complot « des forces d’occupation occidentales au Sahel contre le Mali. » Un complot mené par « les américains » qui, affirme ce journal, projetteraient « d’abattre un avion civil au-dessus du Mali et d’attribuer ce crime aux Forces Armées Maliennes et à leurs alliés russes. L’acquisition de missiles anti-aériens, de drones et d’avions de chasse par Bamako étant perçue d’un très mauvais œil par les pays de l’OTAN. L’objectif serait, toujours selon Le Nouveau Réveil, « l’adoption d’une résolution de l’ONU qui permettrait à l’OTAN de bombarder le Mali, ainsi qu’ils l'ont déjà fait pour l’Irak, la Libye ou l’Afghanistan. » Là encore, donc, aucune source sérieuse n’est citée… « Aucun pouvoir n’aime être contrarié… » Enfin, à signaler cet article du Pélican, autre publication malienne, qui justifie les restrictions de la liberté d’expression dans le pays… On peut y lire ces propos : « la liberté d’expression est nécessaire pour tout citoyen pour se sentir libre de s’exprimer et donner son opinion, mais il convient cependant de noter que cette même liberté constitue un véritable mal pour tout pouvoir, affirme Le Pélican. Tout pouvoir a une logique qui veut que la majorité des citoyens adhère à tout ce qu’il dit et ce qu’il fait. Aucun pouvoir n’aime être contrarié, contesté ni être remis en cause. Il est donc extrêmement important que chaque citoyen sache cela. »
4/6/20234 minutes, 8 seconds
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À la Une: le Sénégal toujours à la recherche d’un dialogue politique…

Imposant défilé militaire hier, mardi 4 avril, dans les rues de Dakar à l’occasion du 63e anniversaire de l’indépendance. Depuis la tribune officielle, pointe Le Soleil, « le président Macky Sall a assuré que l’État poursuivrait la sécurisation du territoire national avec l’implantation de nouvelles unités jusque dans les zones les plus excentrées, afin de mieux affirmer sa souveraineté et assurer la sécurité des personnes et des biens. » La veille, relève encore Le Soleil, le chef de l’État, dans son message à la Nation, a réitéré son « ouverture 'au dialogue et à la concertation, avec toutes les forces vives de la nation, dans le respect de l’État de droit et des Institutions de la République'. » Positions tranchées Pour le juriste et opposant Thierno Bocoum, président du mouvement Agir, interrogé dans les colonnes du quotidien 24 Heures, cette « offre de dialogue du président Sall reste encore à préciser. S’il décide de ne pas se présenter, il pourra organiser des élections libres et transparentes. Et à partir de ce moment, poursuit-il, le dialogue sera possible. Et le dialogue doit également pouvoir permettre à tous les autres candidats à qui on refuse de s’inscrire sur les listes électorales, notamment Khalifa Sall et Karim Wade, de se présenter. Mais il y a aussi, pointe encore Thierno Bocoum, les arrestations dans le camp du Pastef, le principal parti de l’opposition. Il y a vraiment des points de discorde, conclut-il, et on a du mal vraiment à voir quels peuvent être les points de dialogue sachant que les positions restent tranchées'. » « Hors-sol » ? Un « discours hors sol », s’exclame pour sa part WalfQuotidien en première page. « Tous les Sénégalais, d’ici et d’ailleurs, avaient les yeux rivés sur leur téléviseur ou sur leur smartphone pour entendre principalement deux choses, relève le quotidien dakarois : Macky Sall dire qu’il briguera ou ne briguera pas un troisième mandat à la présidentielle de 2024, d’une part, et d’autre part, on attendait le président sur la question des violences politiques qui ont fait dernièrement trois morts, de nombreux blessés et des dégâts matériels considérables. Mais, constate WalfQuotidien, comme beaucoup le craignaient, il a encore esquivé ces questions essentielles. Blackout total, donc, sur la question du troisième mandat qui tient le pays en haleine. En effet, à aucun moment de son discours, il n’a parlé de l’élection présidentielle du 25 février prochain. Alors que, selon les opposants au troisième mandat, il est à son dernier discours de fête d’indépendance. En outre, il laisse dans le doute ses alliés de la coalition présidentielle qui ne savent plus sur quel pied danser. » « Qu’ils nous parlent et surtout qu’ils nous écoutent ! » « Regardons les choses en face, le Sénégal n’a jamais cristallisé autant de tensions politiques, soupire le site Dakar Actu, et notre pays, réputé pour sa stabilité et son modèle démocratique, est aujourd’hui chahuté par des vagues furieuses (…). Depuis de nombreuses années, pointe le site, Macky Sall a tenté de nouer un dialogue apaisé avec les forces vives du pays, mais toujours en vain. Il y a bien longtemps que la coalition de l’opposition a coupé les ponts avec le pouvoir. La violence, dans les actes comme dans les mots, semble la seule voix d’échange possible, déplore encore Dakar Actu. Macky Sall aime profondément son peuple mais ne sait pas comment l’exprimer. (…) Nous attendons de lui et de nos dirigeants en général, qu’ils nous parlent, et surtout qu’ils nous écoutent. » Raté le coche ? Enfin, pour L’Observateur Paalga au Burkina Faso, « Macky Sall a raté le coche » : « les Sénégalais vont devoir encore attendre pour être fixés sur l’option finale de celui qu’on suspecte à tort ou à raison de vouloir briguer un troisième mandat. Oui, le Pays de la Téranga va devoir encore retenir son souffle, puisque pas grand-chose n’est venu préciser davantage les intentions du successeur d’Abdoulaye Wade. (…) C’est bien beau de (vouloir) poursuivre l’œuvre de modernisation des institutions de la République, relève encore le quotidien ouagalais, mais à moins d’un an de l’élection présidentielle, on ne voit pas de quel temps dispose le président Macky Sall pour mettre en œuvre les réformes annoncées. » Et L’Observateur Paalga de s’interroger : « va-t-il se contenter d’en jeter les bases, à charge à son successeur de poursuivre son œuvre ? Ou bien entend-il en être le maître d’œuvre, ce qui signifie dans ce cas qu’il sera candidat au prochain scrutin ? »
4/5/20233 minutes, 55 seconds
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À la Une: la presse bâillonnée en Algérie…

Le journaliste Ihsane El-Kadi, emblématique du combat pour la liberté d’expression, a été condamné dimanche à cinq ans de prison dont trois ferme. « Le directeur de Radio M et du site d’information Maghreb Émergent était une des dernières voix médiatiques libres du pays », rapporte Le Monde Afrique. « La justice a également suivi les exigences du parquet en prononçant la dissolution de l’agence Interface Médias, éditrice de Radio M et du site d’information Maghreb Émergent, (souvent cité dans cette revue de presse) assortie d’une amende de 10 millions de dinars (environ 68.000 euros) et de la confiscation de tous les biens l’accusé. (…) Ihsane El-Kadi avait tenu tête aux autorités, rappelle Le Monde Afrique, en refusant de céder à la peur face à la contre-offensive répressive qui s’était abattue sur les acteurs du Hirak. Il était poursuivi pour 'réception de fonds de l’étranger à des fins de propagande' et 'pour [avoir] accompli des actes susceptibles de porter atteinte à la sécurité et au fonctionnement normal des institutions'. Selon ses avocats, l’accusation de réception de fonds de l’étranger n’est étayée par aucune preuve dans le dossier. L’accusation ne s’appuie que sur une somme de 25.000 livres sterling (28.000 euros) envoyés en plusieurs fois par sa fille qui réside au Royaume-Uni. Cette dernière, explique la défense, actionnaire d’Interface Médias, avait envoyé cet argent pour permettre le paiement des salaires des journalistes et des employés d’Interface Médias dont les comptes étaient bloqués. » Trop critique envers les autorités militaires et civiles… En fait, explique encore Le Monde Afrique, « le réel objet du courroux des autorités algériennes est ailleurs. D’une part, dans un article dans lequel le journaliste s’interrogeait sur l’attitude du haut commandement de l’armée face à un éventuel deuxième mandat du chef de l’État Abdelmadjid Tebboune, élu fin 2019. D’autre part, dans un tweet dans lequel le patron de presse contestait le fait que 20 milliards de dollars avaient été récupérés auprès des oligarques du clan de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika. » Une « vacuité ahurissante » Étant donné le contexte, les réactions dans la presse algérienne sont plutôt discrètes… Sur le site Maghreb Emergent, la famille d’Ihsane El-Kadi publie un communiqué dans lequel elle s’insurge contre « une condamnation fondée sur un dossier qui se caractérise par une vacuité ahurissante. (…) Aujourd’hui plus que jamais, nous pensons fort aux centaines de détenus d’opinion, aux femmes et aux hommes dont le seul tort est d’avoir rêvé d’une Algérie juste, libre et démocratique », affirme encore la famille du journaliste algérien. Le site TSA, pour sa part, publie toute une série de réactions : « de nombreux journalistes et activistes dénoncent cette condamnation et expriment leur solidarité avec le fondateur de Radio M et Maghreb Emergent. Du côté des partis politiques, le RCD, le Rassemblement pour la culture et la démocratie condamne 'vigoureusement cet acharnement judiciaire contre un journaliste et un média-citoyen' » « Le verdict de la honte ! » Le Matin d’Algérie, site d’information d’opposition, hausse le ton avec ce titre : « le verdict de la honte ! (…) La partialité de la justice algérienne n’est plus à démontrer, affirme Le Matin d’Algérie ; ce n’est qu’un simulacre d’un procès, dont l’issue était déjà connue. Les faits sont là pour le prouver (…) : des violations et des atteintes entachant ce procès, de l’arrestation en passant par la détention arbitraire et la mise sous scellés des locaux de Radio M et Maghreb-Emergent jusqu’aux manœuvres de la chambre d’accusation et à la campagne médiatique, calomnieuse, orchestrée et organisée en plus haut niveau de l’État. » « Un retour à l’ordre ancien ? », s’interroge enfin Le Point Afrique. « En 2019, il y avait des millions d’Algériens dans les rues de leur pays pour bousculer un régime militaro-affairiste. Le Hirak s’était arrêté pour des raisons sanitaires, grâce à la sagesse des manifestants. Le palais présidentiel d’El Mouradia en avait profité pour transformer les gestes barrières en gestes bâillons puis en geôles. Emprisonnant opposants et cartes de presse. Ihsane El-Kadi est le dernier à subir une parodie de procès. Après lui, un silence digne de la toundra s’abattra sur l’Algérie. »
4/4/20234 minutes, 14 seconds
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À la Une: la liberté de la presse «en pleine déliquescence» au Sahel

Un constat établi par Reporters sans frontières (RSF), qui publie ce 3 avril un rapport sur le journalisme au Sahel. Un rapport rendu public, hasard du calendrier, deux jours après l’expulsion par les autorités militaires du Burkina Faso des correspondantes des quotidiens Le Monde et Libération. Dans ce rapport, l’ONG de défense de la presse revisite une décennie noire. « Ces dix dernières années qui ont vu l’émergence de groupes jihadistes armés et la multiplication des attaques terroristes, l’arrivée au pouvoir de juntes et le délitement de la situation sécuritaire. Du Tchad au Bénin en passant notamment par le Niger et le Mali, relate RSF, les journalistes ont vu leurs conditions de travail se détériorer très nettement. Depuis novembre 2013 et la mort au Mali des reporters de RFI Ghislaine Dupont et Claude Verlon, au moins sept journalistes ont été tués (au Sahel). Six sont portés disparus. Près de 120 ont été arrêtés ou sont encore détenus. Et les menaces de mort, les agressions, les entraves, le saccage de matériel et de locaux se comptent en dizaines. » Pour en revenir à l’expulsion des deux correspondants de Libération et du Monde, ce premier commentaire de Christophe Deloire, secrétaire général de RSF : « La junte au pouvoir au Burkina Faso n’imagine pas à quel point elle se décrédibilise, avec ses violations de la liberté de la presse réitérées. Un régime pris dans une spirale infernale qui entend camoufler ses exactions. Arbitraire et indigne. » « Inacceptable » ! Colère également à la direction du Monde : « Des expulsions inacceptables », s’indigne le journal. « À rebours des accusations d’"espionnage", entre autres mensonges colportés sur place à son encontre, notre correspondante décrit depuis plusieurs années, par des enquêtes fouillées et donnant la parole à toutes les parties, la situation au Burkina Faso. La précision de ce travail, récemment récompensé par un Prix Varenne, a visiblement fini par paraître insupportable au régime d’Ibrahim Traoré, président de transition depuis six mois. Après la suspension des antennes de RFI puis, plus récemment de France 24, ces deux expulsions marquent un nouveau recul majeur de la liberté d’informer sur la situation au Burkina Faso. » « Faiblesse » ! Colère aussi à la direction de Libération : « Petit à petit, le gouvernement de transition organise le départ forcé de tous les médias étrangers et menace de plus en plus le droit d’informer des médias burkinabè indépendants, affirme Libération, en multipliant les intimidations contre les journalistes. Les expulsions de notre correspondante et de son homologue du Monde, que nous condamnons fermement, ne représentent pas une manifestation de force des autorités du Burkina, mais trahissent plutôt une certaine faiblesse. Un État solide est un État où la presse est libre et indépendante. Force est de constater que ce n’est plus le cas au Burkina Faso. » « Écarter les journalistes, c’est nous affaiblir » Sur place, à Ouagadougou, la presse réagit avec prudence. « Les journalistes et les médias font partie de la société, les écarter, c’est nous affaiblir », peut-on lire sur LeFaso.net. « En temps de paix ou de guerre, la production de l’information ne change pas. Ce sont les mêmes contraintes de sélection des menus en conférences de rédaction, de discussion et d’échanges entre journalistes sur la nécessité ou pas de traiter un sujet, de vérification des faits, de prendre des points de vue contraires, d’écouter toutes les parties, etc. » « Liberté de la presse et communication de guerre : l’impossible cohabitation ! », affirme pour sa part le quotidien Aujourd’hui. Enfin, le Collectif des journalistes, activistes et leaders d’opinion victimes de menaces au Burkina publie une tribune sur le site d’information WakatSéra : « La critique ou la contradiction ne sauraient devenir des délits voire des crimes passibles de menace de mort ou de toute autre forme de persécution, de harcèlement et de violence », affirme ce collectif qui appelle les autorités « à préserver la quiétude et la sécurité du secteur des médias et de ses employés ». Ce collectif des journalistes rappelle enfin que « le Burkina Faso est un État de droit démocratique dont la constitution en son article 8 donne le droit de s’exprimer librement et aux journalistes d’informer les populations au nom de leur droit à l’information ».
4/3/20234 minutes, 9 seconds
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À la Une: Bédié l’indéfectible

L’ex-président ivoirien Henri Konan Bédié est appelé à se succéder à lui-même à la présidence du PDCI-RDA. Ainsi en a décidé le 7e Congrès extraordinaire de ce parti historique ivoirien, créé il y a trois quarts de siècle par le fondateur de la nation, le président Félix Houphouët-Boigny. Ex-président de la République également, Henri Konan Bédié a été désigné « candidat unique à la présidence du PDCI-RDA au XIIIe Congrès ordinaire » au plus tard fin juin, précise la « motion de soutien au président Bédié », rapporteDernière Heure Monde. Lors de ce 7eme Congrès extraordinaire, hier à Abidjan, le ban et l’arrière-ban de la politique ivoirienne a fait acte de présence. « Bédié réunit toute la classe politique autour du PDCI-RDA », lance « en manchette » ce quotidien. Proche parmi les proches du parti historique, en Côte d’Ivoire, Dernière Heure Monde souligne « en Une » que Bédié, hier, a confirmé « son statut d’héritier politique de Félix Houphouët-Boigny », il signale qu’Henri Konan Bédié a assuré que le PDCI « ne trahit jamais ses amitiés », et que le PPA-CI, de Laurent Gbagbo, le Cojep, de Charles Blé-Goudé, le MGC, de Simone Gbagbo, et l’URD, de Danièle Boni-Claverie, ont été « fortement ovationnés » par les congressistes. Tous les invités, hier, n’ont pu en dire autant. C’est justement ce que pointe Soir Info. Ce quotidien indépendant, qui trouve que le président Bédié, hier, « respirait, visiblement, la grande fraicheur », relève que les représentants du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, le parti au pouvoir en Côte d’Ivoire, ont été « hués (…) à chaque fois que les maîtres de cérémonie annonçaient les noms des membres de cette délégation ». Soir Info explique cette réaction de la salle en citant les noms de plusieurs de « ces transfuges du Pdci-Rda, qui ont rejoint le Rhdp (et qui) n’avaient plus remis les pieds au siège du Pdci-Rda depuis un moment ». À l’inverse, le quotidien Le Patriote, proche s’il en est du RHDP, le parti du président Alassane Ouattara, affirme « en manchette que « Bédié insulte la jeunesse ivoirienne » et qu’il « s’autoproclame candidat unique à sa succession à la tête de son parti ».  Gbagbo, la renaissance Côte d’Ivoire encore, avec la « fête de la Renaissance » aujourd’hui et demain, dans l’agglomération d’Abidjan. Les partisans de Laurent Gbagbo vont célébrer l’acquittement définitif de l’ex-président ivoirien par la Cour pénale internationale, le 31 mars 2021. Depuis hier après-midi, déjà, les partisans de Laurent Gbagbo convergent vers Yopougon, où va se poursuivre aujourd’hui la « fête de la renaissance », avant le final, demain, au Palais de la culture de Treichville, où l’ex-président ivoirien a donné rendez-vous à la jeunesse. Cette giga-fête est organisée par le PPA-CI, le Parti des Peuples Africains de Côte d’ivoire, de Laurent Gbagbo, qui s’adressera vers 14h, cet après-midi, au militants et panafricanistes, avant le final, demain, au Palais de la culture, où l’ex-prisonnier de la CPI, acquitté il y a pile deux ans, échangera avec la jeunesse ivoirienne.  Justement, le PPA-CI a organisé une série de rencontres intitulées « Gbagbo t’écoute », destinées à recueillir les attentes des jeunes. Et ce matin, la presse proche de Laurent Gbagbo pavoise. « Enfin le grand jour est arrivé ! », lance ainsi « la Une » du quotidien La Voie originale. « Marée humaine à Yopougon », s’enthousiasme Le Quotidien d’Abidjan, ce journal assurant que « le monde entier attend le message de Gbagbo ».  De son côté, le journal l’@venir affirme « en Une » que « Gbagbo a détruit la jeunesse, Ouattara l’a réhabilitée ». Selon cet organe proche du pouvoir du président Alassane Ouattara, la « fête de la renaissance » est « une vraie escroquerie morale ! ».  Bemba au défi de la paix En République démocratique du Congo, c’est aujourd’hui le premier conseil des ministres du nouveau gouvernement nommé il y a pile une semaine autour du Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde. Tous les regards seront braqués sur le nouveau vice-Premier ministre en charge du portefeuille-clé de la Défense, Jean-Pierre Bemba. En attendant ce premier conseil, Politico CD signale que Jean-Pierre Bemba a participé, hier, à sa « première réunion de sécurité », en l’occurrence celle de la commission défense et sécurité dédiée à l’information des parlementaires congolais, pointe ce site congolais. Et à présent, « deux défis majeurs » Rattendent Jean-Pierre Bemba au Nord-Kivu, prévient Radio Okapi, « débarrasser la province du M23 et des ADF (…) deux piliers sécuritaires, avec les moyens du gouvernement national ». 
3/31/20234 minutes, 35 seconds
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À la Une: Dakar sous haute tension

C’est le grand titre de WalfQuotidien ce matin. « Dakar vit depuis quelques jours sous la hantise des affrontements entre manifestants et éléments de force de sécurité et de défense, pointe le quotidien sénégalais. D’habitude bouillonnante et toujours embouteillée, la capitale sénégalaise a fonctionné hier au ralenti. Et cela risque de durer aujourd’hui en raison de la série de manifestations annoncées par l’opposition. En effet, le procès en diffamation opposant le leader du parti Pastef/les patriotes, Ousmane Sonko, et le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang doit se tenir, ce jeudi au palais de justice de Dakar. Ce nouvel épisode judiciaire a fini de semer la panique dans les secteurs du pays qui se voient fortement impactés. À cette affaire de diffamation qui tient tout le monde en haleine, les leaders de la coalition de l’opposition, pour ne rien arranger, annoncent encore des manifestations dans les prochains jours sur l’ensemble du territoire national. Une situation qui a accentué davantage la peur dans la capitale. » Interdictions et arrestations « Face à la détermination l’opposition, craintes d’une nouvelle journée de violences », titre le site d’information Seneweb. « L’opposition sénégalaise a annoncé qu’elle maintenait ses manifestations à Dakar malgré leur interdiction par les autorités. » Seneweb qui précise que les transports en commun ne circuleront pas ce jeudi. De même, la circulation des deux roues a été interdite. Et puis, rappelle Seneweb, « en prévision d’éventuels troubles, l’Université de Dakar et les écoles sénégalaises avaient avancé le début des vacances de Pâques à avant-hier mardi, au lieu respectivement du 1er avril et du 31 mars. La justice a par ailleurs annoncé avant-hier avoir arrêté des membres d’un groupe qui visait, selon elle, à "semer le chaos et l’insurrection" dans le pays pour empêcher le procès ce jeudi à Dakar d’Ousmane Sonko. » Renouer les fils du dialogue ! En début de semaine, le Collectif des organisations de la société civile pour les élections avait mis en garde, pointe Le Soleil. Il avait dénoncé « une tension politique persistante qui menace la paix et la cohésion sociale. Les troubles qui ont éclaté le 16 mars dernier dans plusieurs localités du pays (qui avaient fait deux morts et de nombreux blessés) en sont une épouvantable illustration », avait-il notamment fait savoir. Le collectif avait également « exhorté les acteurs politiques à se retrouver autour d’une table pour renouer le fil du dialogue afin de créer les conditions d’une Présidentielle crédible et apaisée en 2024. » Dénonciation des « dérives du pouvoir » ou « diffusion de fausses nouvelles » ? Depuis ces derniers jours, les arrestations de membres de l’opposition se sont accrues, relève pour sa part Le Monde Afrique. Plusieurs dizaines de coordonnateurs départementaux du Pastef d’Ousmane Sonko seraient sous les verrous. « Les motifs des délits se répètent : trouble à l’ordre public, diffusion de fausse nouvelle, atteinte à la sûreté de l’État, diffamation. Des accusations qui se fondent sur des propos souvent tenus sur les pages officielles des réseaux sociaux de ces personnalités politiques, où elles dénoncent des "dérives du pouvoir". (…) Pour la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar, ces arrestations n’ont pourtant rien de politique, relève encore Le Monde Afrique. « Ces personnes ne sont pas arrêtées pour des délits d’opinion, d’expression ou de conscience, ce sont des faits concrets qui sont liés à des diffusions de fausses nouvelles ou à des troubles à l’ordre public voire à la limite d’actes de terrorisme qui menacent la république du Sénégal », affirme le porte-parole de la coalition présidentielle.  Même scénario ? Enfin, le quotidien Aujourd’hui au Burkina Faso s’interroge : « ce jeudi, Ousmane Sonko va-t-il répéter le même scénario qu’auparavant : refuser qu’on lui impose un itinéraire et engager le bras de fer avec les forces de l’ordre qui ne manqueront pas de le malmener ? Au fait, quel est l’état de santé du président du Pastef, hospitalisé après sa seconde comparution pour un mystérieux mal sur lequel on a épilogué ? Est-ce une stratégie pour Sonko, comme le croit le pouvoir, pour ne pas être jugé ? Enfin, quelle sera l’atmosphère aujourd’hui vu que l’opposition a maintenu son meeting interdit ? Un cyclone de rue dévastateur ou bien une tempête sociale tropicale ? »
3/30/20234 minutes, 13 seconds
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À la Une: les journalistes sous pression au Burkina Faso…

« Depuis la prise du pouvoir par les militaires à la suite d’un coup d’État en septembre 2022 – le second en huit mois –, l’étau se resserre sur la presse », constate Le Monde Afrique. Suspension de RFI début décembre, écran noir pour France 24 depuis lundi, accusés de relayer les messages de l’ennemi terroriste... Mais la pression s’exerce aussi sur la presse locale. « Confronté à une recrudescence des attaques terroristes ces dernières semaines, le chef de la junte, le capitaine Ibrahim Traoré, s’est montré plus menaçant à l’encontre des voix critiques lors d’un déplacement à Kaya, dans le Centre-Nord, jeudi dernier, relève Le Monde Afrique. ''Tous ceux-là qui pensent qu’ils sont cachés, à l’intérieur ou à l’extérieur, qui continuent d’informer, de communiquer pour l’ennemi, ils vont le payer'', a prévenu le chef de l’État. » Double stratégie pour museler les médias… Le message est clair : « La junte, qui prône le tout sécuritaire pour tenter de ''reconquérir'' les vastes pans de territoire occupés par les groupes armés, durcit le ton et mise sur ses partisans pour occuper le champ médiatique. Sur les réseaux sociaux, constate encore Le Monde Afrique, plusieurs journalistes burkinabè ont fait l’objet d’insultes et de menaces à travers des messages et des vidéos relayées par certains activistes pro-junte. Ahmed Newton Barry, journaliste et ancien président de la Commission électorale nationale indépendante, visé par plusieurs appels au meurtre, dénonce ''une stratégie double pour museler toute voix discordante et imposer le silence dans la guerre contre le terrorisme. Le gouvernement s’en prend aux médias internationaux'', poursuit-il, ''et il laisse le soin à ses partisans de traquer et de faire taire les critiques à l’intérieur''. » Résultat : « La peur s’instille chez les journalistes et les défenseurs des droits humains. Le pays, longtemps considéré comme l’une des réussites du continent africain en matière de liberté de la presse, a reculé de quatre places dans le classement de Reporters sans frontières en 2022, se plaçant 41e sur 180. » Boucs émissaires ? Le site d’information nigérien Mourya revient également sur la suspension de France 24 et plus globalement sur ce climat de tension. « Burkina Faso : les médias indépendants, nouveaux boucs émissaires du capitaine Traoré ! », titre Mourya. « La presse locale est également dans le collimateur de la junte militaire burkinabè, affirme le site nigérien proche du pouvoir de Niamey, qui lui impose une pensée unique, au risque de se voir porter la robe de traître de la patrie. Nos confrères burkinabè de la Radio Oméga ont décrié l’attitude répressive des autorités burkinabè à l’égard de tout discours qui ne cadre pas avec celui du chef. Faute de recouvrer l’intégrité du territoire, très chère aux burkinabè, la junte militaire a trouvé en ces médias de parfaits boucs émissaires, affirme encore Mourya, pour servir de diversion, au lieu de résoudre le problème du terrorisme au Faso. » Une enquête de Libération contestée par les autorités Autre illustration de cette tension : dans une enquête publiée avant-hier (lundi 27 mars), le quotidien français Libération a pu reconstituer les circonstances dans lesquelles a été filmée une vidéo montrant des enfants exécutés dans une caserne militaire, dans le nord du pays.  Et la réaction des autorités de Ouagadougou ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué publié in extenso par la presse burkinabé, notamment par le quotidien Aujourd’hui, le gouvernement se dit « sidéré de ces accusations extrêmement graves » : « sur la base d’interprétations orientées, de raisonnements approximatifs et de simulations douteuses, des journalistes de ce média accusent des militaires burkinabè de s’en être pris à des enfants dans une caserne militaire, affirme le communiqué. (…) Le minimum de prudence, poursuit-il, aurait recommandé de nuancer ces affirmations dans la mesure où certains groupes terroristes, dans un esprit de perfidie, utilisent l’uniforme des Forces armées nationales pour attaquer les populations civiles. » Et le communiqué conclut : « Le gouvernement condamne fermement ces manipulations déguisées en journalisme pour ternir l’image du pays des Hommes intègres. »
3/29/20233 minutes, 58 seconds
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À la Une: au Burkina, «une situation sécuritaire toujours alarmante»

Constat établi par Jeune Afrique : « Lorsqu’il est arrivé au pouvoir, le 2 octobre 2022, il avait promis qu’il réglerait en trois mois ce que son prédécesseur n’avait pas réussi à régler en huit. Plus de six mois après, le capitaine Ibrahim Traoré, dit « IB », tombeur du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, à qui il reprochait son manque de résultats sécuritaires, a su s’attirer la sympathie de nombreux Burkinabè, mais il n’est guère parvenu à améliorer une situation sécuritaire toujours alarmante. Dans plusieurs régions du pays, pointe le site panafricain, les attaques contre les forces armées et les civils n’ont pas diminué, voire ont augmenté. Pis, les groupes djihadistes imposent l’omerta dans les zones qu’ils occupent, en particulier dans les villes sous blocus comme Partiaga, Djibo ou encore Diapaga, où le mouvement des personnes et des biens est soumis à des restrictions. Selon nos sources, poursuit Jeune Afrique, près d’une quarantaine de localités subissent le joug des djihadistes, les privant de denrées alimentaires et de produits de première nécessité. Dans ces villes qui manquent de tout, le sentiment d’abandon par l’État enfle, occasionnant des manifestations hostiles à Traoré et à son régime. » Bref, résume Jeune Afrique, « plus le temps passe, plus les Burkinabè ont le sentiment que la promesse de reconquête du pays faite par Traoré et ses hommes est un leurre. Selon nos informations, seulement 35% du territoire serait sous le contrôle de l’État, contre environ 60 % lors de la chute du président Roch Marc Christian Kaboré, il y a plus d’un an. » La suspension de France 24 : « pas une surprise… » C’est dans ce contexte délicat que la junte au pouvoir a annoncé, lundi 27 mars, la suspension de la diffusion de France 24. Le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou se dit partagé « entre éthique, nécessité sécuritaire et régulation de la liberté d’expression » : « dire que la suspension de France 24 au Burkina est une surprise serait mentir à l’opinion, constate d’abord le journal, car après celle de RFI, il y a quatre mois, et la mise en demeure de France 24, il y a à peine plus d’un mois, et au regard des relations polaires entre le Burkina et la France, on savait que tôt ou tard, cela adviendrait. Rupture du partenariat militaire avec à la clef le départ de l’opération Sabre, dénonciation des accords militaires d’avril 1961, départ de l’ambassadeur de France… les casus belli étaient tels qu’on sentait monter crescendo la mésentente. » Cela dit, affirme Aujourd’hui, « le motif de cette suspension tient debout, sur le plan purement éthique. Dans le Burkina actuel, tenaillé en plusieurs endroits par le terrorisme, faire un reportage, une interview en donnant la parole le 6 mars dernier à un Abou Obeida Youssef Al-Annabi, c’est permettre à un adversaire, un ennemi du Burkina de s’exprimer. On crédibilise l’intéressé. Imagine-t-on Ben Laden donner une interview à CNN ou à Fox News ? » Certes, reconnaît Aujourd’hui, « liberté d’expression d’accord, et on sait que France 24 fermé, c’est une fenêtre de cette liberté qui se bouche. Mais partout en période de guerre, affirme encore le quotidien burkinabé, on régule la liberté d’expression. » Toujours plus de migrants en mer au large de la Tunisie Enfin, à lire dans Le Monde Afrique ce reportage sur les naufrages de migrants qui se succèdent au large de la Tunisie. « ''À chaque fenêtre de beau temps, il y a des centaines de migrants en mer'', raconte un villageois près de Sfax, adossé à la devanture d’un café fermé pendant le ramadan. Deux jours plus tôt, alors qu’il pêchait, il a secouru une femme et sa fille à la dérive depuis 48 heures. ''Elles ont survécu grâce à une chambre à air'', précise-t-il. Avec l’été qui approche, période propice aux départs en raison d’une météo généralement plus clémente, le pêcheur redoute une augmentation des drames. (…) Ces derniers jours, les naufrages s’enchaînent, remarque Le Monde Afrique. Au moins cinq, d’après des chiffres officiels tunisiens, probablement plus, qui ont coûté la vie à une trentaine de migrants. Il est difficile de mesurer l’ampleur de ce phénomène d’exode. (…) À 186 kilomètres de là, l’île italienne de Lampedusa a enregistré près de 900 arrivées entre jeudi 23 et vendredi 24 mars, selon l’agence de presse italienne Ansa. Ce chiffre s’ajoute aux 12 134 migrants et réfugiés déjà débarqués du 1er janvier au 19 mars en Sicile à partir de la Tunisie, soit dix fois plus que lors de la période correspondante de 2022. »
3/28/20234 minutes, 29 seconds
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À la Une: les États-Unis font les yeux doux à l’Afrique

La vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, a débuté dimanche 26 mars une tournée dans trois pays d’Afrique. Objectif, pointe Le Monde Afrique : « Promouvoir la vision positive portée par Washington, qui voit dans ce continent ''l'avenir du monde''. Le déplacement de Kamala Harris au Ghana, en Tanzanie et en Zambie est la dernière initiative en date prise pour renforcer les liens entre les États-Unis et le continent, en grande partie ignoré durant le mandat de l’ex-président républicain Donald Trump, et longtemps considéré par Washington davantage comme une région à problèmes que comme une terre d’opportunités. (…) Ce voyage s’inscrit également au sein de la stratégie de Washington visant à freiner la présence grandissante de Pékin et de Moscou sur ce continent riche en ressources. » Retour en force… « Ce premier déplacement de la numéro 2 de la Maison Blanche en Afrique est tout sauf anodin, commente Le Pays au Burkina Faso, quand on voit les efforts inlassables du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, qui multiplie les déplacements en Afrique où il était encore la semaine dernière, plus précisément en Éthiopie et au Niger pour parler, entre autres, de paix, de développement et de sécurité. Une position qui tranche (en effet) avec celle de l’ancien locataire de la Maison Blanche, Donald Trump, remarque aussi Le Pays. Donald Trump qui n’a jamais caché son désintérêt pour un continent qu’il a toujours considéré comme un conglomérat de ''pays de merde''. » « Décidemment, l’Amérique ne lâche plus le continent ! », s’exclame pour sa part Aujourd’hui, toujours au Burkina Faso. « L’Amérique veut s’y ancrer davantage ou y revenir en force, vu que les autres puissances comme la Chine, l’Inde et surtout la Russie sont dans la même dynamique. La première puissance mondiale ne veut pas laisser le champ libre à ses challengers ! » Alors, « Kamala Harris s’est drapée dans son tailleur d’afro-optimiste pour son séjour africain. Fini la mise en exergue de la sinistrose sous les tropiques. Vive les embellies ! », constate Aujourd’hui. « Encourager l’Afrique qui avance avec un point spécial à la première présidente de la Tanzanie qui a fait cesser le musellement des partis politiques, ou revoir un pays où elle s’était rendue jeune, la Zambie, pour constater les progrès réalisés. Au Ghana, elle touchera du doigt aussi une démocratie ancrée, malgré une récession et une inflation qui menacent ce pays de cessation de paiement. » L’Afrique : une opportunité… « Finalement, relève Ledjely en Guinée, le grand intérêt que la Russie et la Chine manifestent à l’égard de l’Afrique a quelque chose de positif. À défaut d’offrir des alternatives suffisamment crédibles au continent noir, ces nouvelles convoitises peuvent tout au moins rehausser la côte de l’Afrique et déboucher sur une meilleure perception des Africains. C’est en tout cas ce qui se cache derrière toute la réflexion à laquelle sont soumis depuis des mois les stratèges de la politique africaine de la France. Et c’est surtout ce qui transparaît de la tournée africaine de Kamala Harris (…). Une tournée qui fait suite à d’autres déplacements de hauts responsables américains sur le continent. De toutes ces initiatives, il ressort en effet quelque chose de nouveau, relève le site d’information guinéen : l’Afrique, ce ne sont pas que les guerres, la famine, les épidémies et la misère. Tout le monde s’efforce subitement de voir en ce continent une opportunité incarnée par sa démographie, la jeunesse de sa population, et bien sûr ses immenses ressources. Mais qu’on ne s’y trompe pas pour autant, pointe encore Ledjely : entre les discours mielleux et la réalité sur le terrain, il y a toujours un gros fossé que les Africains doivent s’efforcer de combler avec du patriotisme, de la solidarité mutuelle, de la formation et le sens de la responsabilité. » Le pouvoir économique va-t-il aller vers l’est ? Enfin, à lire sur le site d’information Maliweb : ces propos d’un politologue sud-africain, Ian Liebenberg, recueillis par… l’agence de presse russe Sputnik. Pour lui, ces « visites à répétition de dirigeants occidentaux trahissent une peur de se voir dépasser par l’émergence de nouveaux partenaires ». À savoir la Chine, l’Inde et la Russie. « D’une manière générale, poursuit-il, les géants économiques eurasiens et orientaux se rapprochent en matière de coopération économique, ce qui pourrait à long terme bouleverser le système financier mondial, le pouvoir économique se déplaçant d’ouest en est. »
3/27/20234 minutes, 21 seconds
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À la Une: Bemba-Kamerhe, le retour

Remaniement ministériel en République démocratique du Congo marqué par deux retours des plus spectaculaires, celui de Jean-Pierre Bemba et celui de Vital Kamerhe. « Félix Tshisekedi réaménage le gouvernement, lance Radio Okapi : Bemba, Kamerhe […] intègrent l’exécutif national ». À l’instar de ses confrères, ce journal kinois se bornait ce matin à publier la liste du nouveau gouvernement congolais, annoncé dans la nuit. C’était aussi le cas du site Media Congo, qui illustrait ladite liste d’une photo d’archives sur laquelle Jean-Pierre Bemba et Vital Kamerhe se serrent la main. « L'attente aura été très longue, énonce Media Congo […] Des leaders de l’union sacrée entrent en fonction à quelques mois des élections. » « Deux grosses surprises (que ces) entrées de Jean-Pierre Bemba et Vital Kamerhe », souligne le site congolais Politico CD, en précisant que ces deux leaders de la vie politique congolaises ont été respectivement nommés « vice-Premier ministre en charge de la Défense et vice-Premier ministre en charge de l’Économie ». De son côté, le site d’information Actualité CD, photo de l’intéressé à l’appui, souligne le « retour en grâce » du président du MLC Jean-Pierre Bemba, tout comme celui de Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, condamné en 2020 à 20 ans de prison pour détournement de fonds avant d’être acquitté en appel l’an dernier étant également rappelé que Jean-Pierre Bemba a, lui, été acquitté il y a cinq ans par la Cour pénale internationale au terme d’une procédure qui lui a coûté dix ans sous les verrous. Actualité CD rappelle aussi que, depuis trois mois, ce remaniement était attendu « après la démission fin décembre de trois ministres membres du parti de l'homme d'affaires Moïse Katumbi, candidat à la prochaine présidentielle, qui avaient quitté le gouvernement en solidarité avec leur mouvement politique en rupture avec la coalition au pouvoir ». Les 26 pro-Gbagbo libres En Côte d’Ivoire, la libération des 26 militants pro-Gbagbo est à la Une des quotidiens Le temps, La Voie, Le Quotidien d’Abidjan, La Nouvelle Alliance, tous proches de l’ex-président Laurent Gbagbo. « Ce dossier avait commencé […] à alourdir et pourrir le climat politique », énonce Soir Info. Selon ce quotidien indépendant ivoirien, la levée de l’emprisonnement ferme au profit d’une condamnation avec sursis par les juges de la Cour d’appel au profit des 26 condamnés en première instance « pourrait, vraisemblablement, être la résultante des pressions conjuguées, tant en Côte d’Ivoire qu’au plan international […] Les partisans de Gbagbo ne retourneront plus en prison ».  En fait de « pression », Soir Info cite l’intervention du sénateur communiste français, Pierre Laurent, qui relevaient des « dérives » inquiétantes en Côte d’Ivoire, et qui « a dénoncé une violation de la liberté d’expression en Côte d’Ivoire », pointe Soir Info. L’Afrique pas gay En Ouganda, la loi, adoptée cette semaine par le Parlement, aggravant la répression de l’homosexualité, est à présent entre les mains du président Museveni. Va-t-il ou non la rejeter ? En Afrique, en tout cas, la répression de l’homosexualité est répandue. C’est ce que souligne, en France, le quotidien Le Figaro. « En Afrique, l’homosexualité est volontiers perçue comme une "tare importée"» aux antipodes des valeurs africaines, un acte "non africain" », énonce ce journal. Et donc la question de l’interdiction de l’homosexualité « n’est pas une spécificité ougandaise. Elle est commune en Afrique. Sur les 69 pays qui, en 2021, criminalisaient les relations gays, près d’un tiers étaient situés sur le continent ». Ce quotidien note qu’en Tanzanie, l’homosexualité est traitée « comme un crime puni d’une peine minimale de 30 ans », rappelle ce quotidien. Le Nigeria « dispose, lui aussi, d’une législation extrêmement sévère qui est rarement contestée ». Le Figaro remarque enfin que la Russie « l’a bien compris. Vladimir Poutine, ne manque jamais de se poser en protecteur des valeurs familiales traditionnelles. Sur les réseaux sociaux, les messages prorusses soulignent le soutien de Moscou dans la lutte contre "les dérives gay" ».
3/24/20234 minutes, 7 seconds
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À la Une: la stratégie de la tension au Sénégal…

Le bras de fer se poursuit au pays de la Téranga entre le pouvoir et l’opposition, à moins d’un an maintenant de l’élection présidentielle. D’un côté, un président qui continue d’entretenir le flou sur sa candidature à un 3e mandat, alors que la constitution ne le permet pas… De l’autre, un opposant qui se dit persécuté par le régime, qui affirme que sa vie est menacée… Hier, Ousmane Sonko est apparu devant les caméras sur son lit d’hôpital. « Quatre jours après sa comparution houleuse devant la justice et son face-à-face avec les forces de l’ordre, jeudi dernier, l’accusé accuse, relateLe Monde Afrique. "Il ne s’agit ni plus ni moins que d’une énième tentative d’assassinat… d’assassinat sinon d’attentat contre mon intégrité physique", dénonce-t-il. » Ousmane Sonko accuse donc le pouvoir de l’avoir empoisonné. Toutefois, relève Jeune Afrique , « aucun élément médical tangible ne corrobore, jusqu’ici, cette thèse. Des prélèvements ont d’ores et déjà été effectués et d’autres doivent encore l’être, affirme l’un des proches de l’opposant, tout en précisant que lorsqu’il a pu rendre visite au président de Pastef, à la clinique, celui-ci semblait tenir des propos parfois "incohérents". Pour l’heure, précise encore Jeune Afrique, ni sa famille ni le médecin traitant d’Ousmane Sonko n’ont fait la moindre déclaration de nature à valider la thèse d’un gaz létal, et aucun résultat d’analyse n’a été divulgué. » Ambiance délétère… Il n’empêche, « pouvoir et opposition sont sur la défensive », pointe le site d’information Seneweb : Seneweb qui rapporte les propos de Serigne Mbacké Faye, responsable politique APR et membre de la coalition présidentielle Benno Bokk Yaakaar. « Cette déclaration n'est rien d’autre qu’une diversion pour échapper à la justice. Qu'il ait le courage de sortir et d'apporter ses preuves au lieu de manipuler les Sénégalais de cette manière. (…) Dans le camp d'en face, poursuit Seneweb, le député Serigne Cheikh Thioro Mbacké estime que "la résistance reste le seul moyen pour libérer le peuple de la dictature de Macky Sall". » Une ambiance délétère donc, relève le quotidien Aujourd’hui au Burkina Faso : « on est à moins d’une année de cette échéance cruciale de la présidentielle et le pays de la Téranga vit déjà des moments difficiles liés à cette élection, tout est encore possible, y compris un "Sénégalais je vous ai compris !" que pourrait dire Macky Sall. Ce qui ferait retomber cette atmosphère à couper au couteau. L’opposition aussi gagnerait à ne pas trop tirer sur la surenchère, pointe encore Aujourd’hui, surtout un Ousmane Sonko, revêtu du boubou de la victime idéale qui souffle souvent sur les braises, il faudrait aussi qu’il sache raison garder et calmer ses partisans. À tirer à hue et à dia, on récolte des morceaux. » Libération d’Oliver Dubois : le Niger en pointe À la Une également les suites de la libération d’Olivier Dubois… L’ex-otage français est arrivé hier à Paris. Il est notre invité ce matin sur RFI. À Niamey, le quotidien Mourya La Voix du Niger se félicite de cette libération et du rôle décisif joué par les autorités du pays : « le Niger, écrit-il, émerge du Sahel trouble et convulsif pour exprimer une image de marque et donc de prestige international. » En effet, souligne WakatSéra à Ouagadougou, « les autorités nigériennes, notamment le président Mohamed Bazoum, ont bien tiré leur épingle du jeu. (…) Le récent séjour du secrétaire d’État américain Anthony Blinken, qui était l’hôte des Nigériens quatre jours avant la libération de son compatriote Jeffery Woodke, ce récent séjour n’a probablement pas été un fait du hasard ! Visiblement la machine de libération des deux otages était déjà en marche et l’issue proche. En tout cas, conclut WakatSéra, le Niger, la France et les États-Unis ont été des partenaires solides dans cette double libération dans laquelle le président Mohamed Bazoum confirme l’étoffe prépondérante qu’il prend dans la résolution des conflits, la lutte contre le terrorisme et la paix en Afrique. »
3/22/20233 minutes, 47 seconds
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À la Une: Olivier Dubois, les dessous d’une libération…

Au-delà de la joie, au-delà du soulagement immense pour le journaliste français, sa famille et son entourage, la presse se penche ce matin sur les conditions de cette libération qui a finalement surpris tout le monde hier. « Pour l’heure, relève Le Monde Afrique, cela reste flou. Mais selon plusieurs sources sécuritaires et diplomatiques, le président nigérien Mohamed Bazoum – qui est en ce moment en visite au Togo – s’est "personnellement impliqué dans sa libération". D’autres canaux de négociation avaient aussi été ouverts, notamment à travers le Haut Conseil islamique malien, une association regroupant des associations et des leaders musulmans. » Le Niger à la manœuvre Olivier Dubois avait été enlevé le 8 avril 2021 à Gao, dans le nord du Mali. Jeune Afrique raconte : les services maliens, « après avoir un temps collaboré avec leurs homologues français, se montrent de moins en moins impliqués sur le dossier ». La rupture totale des relations entre Paris et Bamako début 2022 expliquant cela. Et c’est donc en effet le Niger qui part à la manœuvre : « "les Nigériens ont prouvé leur efficacité dans ces affaires d’otages par le passé. Nous avons donc demandé leur appui", indique une source élyséenne, citée par Jeune Afrique. Lors de leur différents entretiens, Emmanuel Macron et Mohamed Bazoum évoquent régulièrement le sujet. À Niamey, le président nigérien confie le cas du journaliste français à ses services de renseignement dirigés par l’un de ses proches, Rabiou Daddy Gaoh, alias "Jet Lee".» Accélération ces derniers mois… Durant les premiers mois, aucune avancée concrète n’est enregistrée, relève Jeune Afrique. Il faut attendre la mi-2022 pour voir la filière nigérienne obtenir des résultats encourageants. Le 29 août, les services de renseignement nigériens obtiennent du GSIM la libération d’une autre otage, la religieuse américaine Suellen Tennyson, enlevée dans le nord du Burkina Faso début avril. Certains y voient alors un signe prometteur pour Dubois, qui montre que les services nigériens ont bien des canaux de discussions fructueux avec le groupe qui le détient. Dans les mois qui suivent, les discussions s’accélèrent. (…) Selon une source bien introduite à Niamey, un officier nigérien aurait notamment joué les intermédiaires dans le dossier Dubois, précise encore Jeune Afrique : le général touareg Mahamadou Abou Tarka, qui dirige la Haute autorité à la consolidation de la paix. Au cœur du dispositif sécuritaire mis en place par Bazoum, l’homme a des contacts réguliers avec plusieurs groupes armés du nord du Mali. Début mars, les services de renseignement français, en contact permanent avec leurs homologues nigériens, expliquent à la famille d’Olivier Dubois que les discussions évoluent positivement. Une rançon ? Ce 20 mars, elles ont finalement abouti. Après 711 jours de détention dans le désert malien, soupire Jeune Afrique, notre confrère est récupéré dans la matinée à la frontière entre le Mali et le Niger par une équipe des services nigériens, avec l’appui logistique de militaires français. Reste un mystère, comme toujours dans la prise d’otages : la nature des contreparties obtenues par ses ravisseurs en échange de sa libération.  En effet, pointe L’Observateur Paalga au Burkina Faso, « ce n’est certainement pas pour les beaux yeux bleus d’Emmanuel Macron ou la belle chevelure lisse de Mohamed Bazoum ou encore moins en raison de l’approche du jeûne musulman que les ravisseurs ont libéré Olivier Dubois. Quand bien même, selon le discours officiel, la France ne paie pas de rançon contre une quelconque libération, on ne peut s’empêcher de penser à un versement d’argent, tant la prise d’otages a toujours été l’une des principales sources de financement des groupes terroristes. » « Vers un armistice des braves ? » Au-delà de la question d’une éventuelle rançon, le quotidien Aujourd’hui, toujours à Ouagadougou s’interroge : « quand des terroristes libèrent un prisonnier français, de surcroit un homme de médias, surtout si ce groupe est le GSIM, il y a bien des raisons à cette mansuétude. Le GSIM est-il en posture d’une main tendue au Sahel ? On a vu un Iyad Ag Ghali, son patron, recevoir l’allégeance de groupes terroristes, discuter avec des envoyés de la CMA et du GATIA… ». Alors « va-t-on vers un armistice des braves ? », s’interroge encore Aujourd’hui. « Pourquoi les hommes de Iyad Ag Ghali ont-ils finalement libéré Olivier Dubois ? Le GSIM est-il disposé à dialoguer avec le Mali, le Niger et le Burkina, lui qui sévit dans ces 3 pays et qui est en butte avec les hommes de l’EIGS d’Al-Sahraoui ? »
3/21/20234 minutes, 21 seconds
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À la Une: crispation au Sénégal…

  « Décidément les dieux ne sont pas avec le président de la République, s’exclame WalfQuotidien. À moins d’une année de la fin de son deuxième et dernier mandat ou de son premier quinquennat, c’est selon, Macky Sall fait face à la multiplication des fronts. Confronté à une forte contestation sur sa 3e candidature, aux manifestations violentes liées à l’affaire de l’opposant Ousmane Sonko qui ont fait deux morts jeudi dernier, voilà qu’il doit faire face à un nouveau front ouvert par les enseignants », en grève partir de ce lundi, ainsi que par les fonctionnaires des impôts. « À cela, poursuit WalfQuotidien, il faut ajouter la cherté du coût de la vie malgré la baisse décrétée par le gouvernement sur le loyer et les denrées alimentaires. L’inflation moyenne a atteint 9,7 %, son plus haut niveau depuis plusieurs décennies. La jonction des fronts et des mécontentements risque d’être un cocktail explosif, estime le quotidien sénégalais, une véritable bombe à retardement difficile à désamorcer. Car la marge de manœuvre du chef de l’État est limitée. La manne pétrolière et gazière qui est supposée faire du Sénégal un Qatar bis n’est prévue qu’en fin d’année. L’incertitude sur sa 3e candidature le fragilise. Même dans son propre camp, ceux qui n’espèrent plus ni poste ni argent vont bientôt commencer à donner de la voix. » Renouer les fils du dialogue ! Conséquence, les appels à la raison se multiplient dans la presse sénégalaise : ainsi, note Le Soleil, « le militant des droits de l’homme et expert indépendant des Nations unies, Alioune Tine, appelle Macky Sall, à entretenir le dialogue "avec tout le monde", pour mettre fin aux tensions politiques. "Notre président a un grand leadership en Afrique. Il faut le reconnaître. Il a aussi un leadership mondial. Il a un bilan élogieux. Il n’a qu’à appeler tout le monde et à discuter avec tout le monde", affirme Alioune Tine. "Le Sénégal est […] un miroir dans lequel se regarde toute l’Afrique. Il me semble que les aînés nous ont légué ce miroir. Il ne faut pas qu’il se brise entre nos mains. Il faut que les politiciens, toutes tendances confondues, se réunissent", insiste Alioune Tine. » Même appel au dialogue dans cette tribune publiée par le quotidien 24 Heures : « aujourd’hui, tout vacille et l’inquiétude nous gagne. Nous sommes tétanisés à l’idée des mois qui nous séparent de la Présidentielle, mois au cours desquels le "Mortel Kombat" que se livrent deux hommes pourrait connaître son apogée. Nous sommes agacés par les concerts de casseroles, les manifestations à tout bout de champ et pour tout prétexte, la vue de tous ces hommes en tenue à chaque coin de rue, les nombreuses arrestations… Que l’opposition s’oppose, que l’État de Droit s’affirme, qu’il veille à rester debout, sans excès de part et d’autre. Et nous dans tout cela ? Nous sommes en train de perdre cette paix à laquelle nous sommes tant attachés. Nous sommes spectateurs-otages d’un combat que se livrent deux hommes qui semblent mettre en avant leurs ambitions personnelles au détriment de l’intérêt national. (…) Alors, lance 24 Heures, pourquoi pas des retrouvailles autour d’une table entre Macky Sall et Ousmane Sonko pour s’entendre sur ce qui est possible ou non, sur ce qui est faisable ou non ? Marchons tranquillement vers des élections apaisées, redevenons la démocratie sereine et tant enviée que nous avons toujours été. Redevenons le pays du bon vivre. » Assumer ! Enfin, le quotidien Le Pays au Burkina Faso renvoie Macky Sall et Ousmane Sonko dos à dos… « Au vu des cas de l’ex-maire de Dakar, Khalifa Sall, et de Karim Wade, qui sont autant de poids lourds de l’opposition écartés de la course au fauteuil présidentiel dans les conditions que l’on sait, il est difficile de donner le bon Dieu sans confession au régime de Macky Sall. Surtout que le chef de l’État sénégalais continue de garder le mystère sur ses intentions de troisième mandat qu’on lui prête. Mais Ousmane Sonko doit aussi s’assumer, s’exclame Le Pays. Car, il est un peu trop facile de se mettre en délicatesse avec la loi, et de crier chaque fois à la cabale politique parce qu’on est un opposant ambitieux. Autrement dit, la casquette d’opposant ne doit pas être un parapluie pour se prémunir contre des poursuites judiciaires. (…) Qu’il assume donc ses actes en laissant la Justice faire son travail. D’autant que s’il n’a rien à se reprocher, en plus d’être blanchi, il en sortira plutôt grandi. Par contre, cette propension frénétique à ameuter la rue à la moindre convocation pourrait le desservir en laissant croire à une volonté déguisée de se soustraire à la Justice. »
3/20/20233 minutes, 57 seconds
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À la Une: plaies, bosses et bagarres à Dakar

Le procès d’Ousmane Sonko, jeudi 16 mars à Dakar, la capitale, a été marqué par de violents affrontements entre forces de l'ordre et jeunes Sénégalais, alors que le principal opposant au président Macky Sall comparaissait devant un tribunal pour répondre de diffamation contre le ministre du Tourisme. Ambiance sous haute tension pour cette audience qui a tourné au pugilat, effet tache d’huile dans les rues de Dakar… Pour les soutiens d’Ousmane Sonko, pas de doute : c’est un complot judiciaire qui vise à éliminer leur champion des élections de l’an prochain au Sénégal. Scène d’émeute à la Une du quotidien sénégalais 24 Heures. Masque sur le nez ou à visage découvert, trois manifestants lancent des projectiles dans un chaos de rues jonchées de mobilier urbain renversé. « Des affrontements partout, Dakar en feu et flamme ! », lance 24 Heures. En pages intérieures, ce journal, quartier par quartier, décrit les scènes de pillages qui ont émaillé la journée de jeudi dans la capitale. « Le Sénégal est en effervescence politique permanente et reste dans un tournant décisif quant à sa stabilité légendaire par rapport aux autres pays du continent africain en général et au niveau de l’Afrique occidentale en particulier », s’effare ce journal dakarois. Attention, prévient 24 Heures, « la cohésion sociale de notre cher pays (…) pourrait en prendre un sacré coup avec des événements (…) aux conséquences inestimables en termes de dégâts tant les soubresauts pré-électoraux (…) font rage », s’alarme-t-il. Ambiance malsaine au Sénégal Au Burkina Faso, le quotidien Wakat Sera n’écrit guère autre chose, en annonçant que « la cocotte-minute va exploser, mais quand ? » se demande ce journal ouagalais. Et Wakat Sera de dénoncer « ce sport malsain de plus en pratiqué par tous les dirigeants africains pour mettre hors-jeu leurs rivaux politiques. L’instrumentalisation de l’appareil judiciaire est devenue une puissante arme de destruction de l’opposition. Difficile d’imaginer le contraire dans ce feuilleton politico-judiciaire qui agite, et secouera certainement le Sénégal pendant encore une bonne année. Une démocratie hautement inflammable ! », soupire donc Wakat Sera. Bravade militante anti-Gbagbo Regain de tension politique également en Côte d’Ivoire, avec le ton qui est encore monté d’un cran entre le pouvoir et le PPA-CI. Après le controversé envoi en prison, la semaine dernière, de 26 militants du parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, un menaçant rassemblement nocturne par un groupe de jeunes se réclamant du RHDP, le parti d’Alassane Ouattara, devant le domicile de l’ancienne députée Marie-Odette Lorougnon, est à l’origine de ce regain de tension. C’est mercredi soir que des jeunes se réclamant du parti au pouvoir se sont regroupés devant sa résidence, pour protester contre de récents propos qu'elle a tenus en meeting, et pour menacer de représailles cette dirigeante du parti de Laurent Gbagbo. « Le PPA-CI hausse le ton », lance en Une le journal Le Temps. Proche de ce parti, ce quotidien rapporte les propos de son porte-parole qui, lors d’une conférence de presse, a rappelé que le leader des jeunes ayant manifesté devant le domicile de Marie-Odette Lorougnon avaient agi de même, il y a trois ans, au domicile de l’ex-président Bédié. Justin Katinan Koné a dénoncé « un plan du pouvoir et du RHDP » passant par le « bras séculier » de l’appareil judiciaire, mais aussi par « des groupes de personnes qui présentent toutes les caractéristiques d’une milice au service du pouvoir », rapporte Le Temps. Journal dans lequel Marie-Odette Lorougnon signale qu’elle a porté plainte pour « menace de mort, violation de domicile et incitation à la haine » notamment. Qui est garçon à Abidjan ? « Koné Katinan et le PPA-CI dénoncent ''un plan du pouvoir et du RHDP'' », lance en Une le quotidien Dernière Heure Monde. Ce quotidien proche du PDCI-RDA de l’ex-président Bédié y évoque également « l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire par le pouvoir RHDP ». De son côté, le quotidien indépendant Soir Info souligne l’indignation du porte-parole du PPA-CI, du fait de « ces actes des militants du parti au pouvoir, regrettant que ceux-ci jouissent d’une totale impunité. Justin Katinan Koné a mis en garde contre tout ce qui arriverait à Marie-Odette Lorougnon et aux autres membres du parti », rapporte Soir Info.
3/17/20234 minutes, 18 seconds
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À la Une: l’opposition donne de la voix au Sénégal

« Des manifs à Mbacke, Saint-Louis, Ziguinchor, Bignona, Podor, Thiès, ou encore Dakar : le Sénégal au rythme de Yewwi », s’exclame WalfQuotidien en première page. La coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi dénonce ce qu’elle qualifie « d’instrumentalisation de la justice » et a lancé mercredi 15 mars une série de mobilisations, alors que le procès pour diffamation de l’opposant Ousmane Sonko doit s’ouvrir ce jeudi. « La capitale s’embrase », constate encore WalfQuotidien. « Contrairement aux autres départements où les manifestants ont dénoncé dans le calme les dérives du régime, Dakar a été le théâtre de violents affrontements. » « Les forces de l’ordre ont tiré des grenades lacrymogènes sur le maire de la ville et sur des députés qui tentaient de se rendre chez Ousmane Sonko, bloqué chez lui par les policiers dans un contexte de tensions politiques croissantes », relève le site d’information Seneplus. « Le calme est revenu en début de soirée », mais « la journée d’aujourd’hui risque d’être plus chaude, pointe WalfQuotidien, avec l’audience de Sonko au tribunal. » Sonko joue son avenir politique En effet, précise Le Monde Afrique, « ce 16 mars, le candidat à la présidentielle de 2024 joue son avenir politique. Il est attendu devant le tribunal correctionnel de Dakar dans un procès pour diffamation intenté par Mame Mbaye Niang, le ministre du Tourisme, qu’il a accusé de détournement de fonds. L’audience s’est ouverte une première fois il y a un mois avant d’être reportée. Déjà, Dakar avait été le théâtre d’une forte mobilisation et d’une vive tension. L’opposant avait été ramené chez lui par des policiers qui avaient brisé la vitre de sa voiture, une scène diffusée en direct sur les réseaux sociaux. » Finalement, commente Le Monde Afrique, « du pouvoir du président Macky Sall ou de l’opposant Ousmane Sonko, on ne sait qui avait le plus de craintes ces dernières heures à Dakar. (…) Les deux camps sont à cran. Chacun se prépare à débuter un face-à-face décisif en vue de la présidentielle prévue dans moins d’un an, le 25 février 2024. » D’autant qu’une « autre affaire pèse sur Ousmane Sonko, rappelle Le Monde Afrique. Il est accusé de 'viols et menaces de mort' par Adji Sarr, l’employée du salon de massage Sweet Beauty qu’il avait l’habitude de fréquenter pour ses maux de dos. S’il est condamné à plus de trois mois d’emprisonnement ferme ou à plus de six mois avec sursis dans l’un de ces dossiers, le code électoral prévoit l’inéligibilité. Ousmane Sonko sera alors définitivement écarté de la course à la présidentielle. » « Un TNT socio-politique » ? « Que nous réserve la journée d’aujourd’hui à Dakar ? », s’inquiète L’Observateur Paalga au Burkina Faso. « Comme toutes les fois où Ousmane Sonko et les autres ténors de l’opposition sont convoqués par la justice sénégalaise, la rue s’en mêle et ça dégénère en actes de violence. (…) D’un côté donc, le président en exercice, qu’on accuse de vouloir jouer indûment les prolongations (en le suspectant de vouloir briguer un troisième mandat), et de l’autre, des opposants, notamment Ousmane Sonko, qui pourrait voir ses ambitions hypothéquées si d’aventure, il était condamné. Et c’est tout l’enjeu de cette journée classée rouge à Dakar. » « Tous les ingrédients d’un TNT sociopolitique sont réunis », renchérit Aujourd’hui, toujours à Ouaga. « Que se passera-t-il aujourd’hui ? », s’interroge le journal. « Sonko ira-t-il tranquillement au Tribunal et retournera-t-il pareillement chez lui ? Ou bien, assistera-t-on à un bis repetita du 16 février dernier ? Sera-t-on épargné des jets de gaz lacrymogènes et des courses poursuites police-manifestants ? Surtout évitera-t-on les évènements malheureux de mars 2021 au cours desquels il y avait eu des émeutes et des morts ? » Rendre le pays « ingouvernable » ? En effet, pointe Jeune Afrique, « à moins d’un an de la présidentielle, le spectre des tensions de mars 2021 est ainsi ravivé. À l’époque, la convocation du leader du Pastef dans le cadre de l’affaire Adji Sarr avait déclenché de violentes manifestations. Réprimées par les forces de l’ordre, elles avaient fait quatorze morts et ébranlé le pouvoir du chef de l’État sénégalais. » Pour sa part, relève encore Jeune Afrique, « dans un récent communiqué, l’APR (Alliance pour la République), le parti présidentiel, a dénoncé une 'volonté [de l’opposition] de rendre [le] pays ingouvernable, d’attaquer sa stabilité pour créer, au travers d’émeutes organisées et de guérillas coordonnées, une insurrection générale planifiée pouvant mener à une guerre civile'. L’APR qui a aussi invité les militants de la coalition au pouvoir 'à la mobilisation pour faire face aux tentatives de troubles annoncées qui sont tout simplement, dit-il, inacceptables'. »
3/16/20234 minutes, 26 seconds
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À la Une: Freddy, illustration du dérèglement climatique…

Le cyclone Freddy a traversé tout l’océan Indien durant ces derniers 35 jours pour s’abattre sur Madagascar et ensuite sur le Mozambique et le Malawi. Et ça n’est peut-être pas terminé. C’est ce que souligne Le Monde Afrique : « La trajectoire du phénomène, que les météorologues ont vite qualifié de "monstre" dans les jours qui ont suivi sa formation en mer de Timor, le 6 février, demeure incertaine. Freddy pourrait s’éteindre sur les terres ou s’aventurer pour la troisième fois dans le canal du Mozambique. Une nouvelle intensification du cyclone, favorisée par la traversée des eaux chaudes océaniques, n’est toutefois pas une hypothèse privilégiée. Quoi qu’il en soit, Freddy a très certainement décroché le titre de cyclone le plus long jamais observé, le précédent record étant détenu par John, en 1994, dans l’océan Pacifique (31 jours). Plus d’une centaine de morts ont jusqu’à présent été dénombrés, pointe encore Le Monde Afrique. Selon l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, Freddy a aussi pulvérisé les records de puissance en générant autant d’énergie qu’une saison moyenne d’ouragans dans l’Atlantique nord. Le bilan dans les deux principaux pays traversés est d’ores et déjà considérable. À Madagascar, près de 200 000 personnes ont été touchées et 72 000 déplacées. » Le réchauffement : un problème pour tout le continent À des milliers de kilomètres de là, au Burkina Faso, le quotidien Aujourd’hui s’inquiète : « L’Afrique australe, c’est loin, mais le dérèglement climatique est devenu un problème continental. Si l’Afrique pollue moins mais trinque plus, si cette Afrique est toujours roulée dans des promesses non tenues lors des COP, elle doit se convaincre qu’il y a quelque-chose à faire pour réduire le réchauffement de la planète. C’est vrai que Freddy, c’est une catastrophe naturelle, s’exclame le quotidien burkinabè, mais amplifiée par le phénomène climat. On annonce par exemple le retour du phénomène El Niño cette année où une vague de chaleur est prévue. En ce mois de mars déjà des pays tels le Burkina, le Niger, le Tchad, le Mali connaissent une chaleur de plomb, pointe encore Aujourd’hui. Qu’en sera-t-il au mois d’avril, mois de chaleur par excellence ? […] Le récent One Forest Summit qui s’est tenu à Libreville début mars a d’ailleurs rappelé le caractère vital de la préservation du Bassin du Congo, des forêts de l’Afrique centrale et de l’Amazonie, véritables poumons du monde. » Et le quotidien ouagalais de conclure : « L’homme en voulant se rendre maître et possesseur de la Nature, l’a détruite, et cette nature regimbe et lui revient à la figure. Faisons gaffe ! » Mali : tensions au nord Au Mali, à présent : faut-il craindre le retour de la guerre entre Bamako et les ex-rebelles du Nord ? « Voilà des mois que le ton monte, constate Jeune Afrique. Par communiqués interposés, la relation historiquement fragile entre le gouvernement malien et les mouvements signataires de l’accord de paix dit "d’Alger", s’est considérablement délitée. Le divorce est-il inévitable ? » Le site d’information panafricain a interrogé Mohamed Elmaouloud Ramadane, porte-parole de la principale coalition de mouvements signataires. « Depuis 2015, nous n’avons jamais connu un tel point de rupture, affirme-t-il. La situation est périlleuse et la moindre étincelle peut faire dégénérer les choses. Mais je ne veux pas encore parler de rupture politique, nous souhaitons laisser une chance à la médiation algérienne. » À la question de Jeune Afrique : « En cas d’échec, la reprise d’un conflit armé est-elle envisageable ? », Mohamed Elmaouloud Ramadane répond : « Nous ne le souhaitons pas. Mais c’est envisageable, car c’est l’accord qui garantit la non-belligérance. Si cet accord n’existe plus, il n’y a plus de confiance et plus de cessez-le-feu. Mais je le répète : nous ne souhaitons pas en arriver à ce stade, nous voulons dialoguer. » Est de la RDC : l’ONU aveugle et sourde ? Enfin, constat amer pour Le Nouvel Observateur à Kinshasa : « Toujours pas de condamnation ferme du Rwanda », titre le bi-hebdomadaire congolais. « Après la mission d’une équipe du Conseil de sécurité des Nations Unies à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, ville de plus en plus sous la menace des rebelles du M23, les Congolais se demandent à quoi a servi cette énième promenade de santé. » En effet, déplore Le Nouvel Observateur, « cet important organe des Nations Unies s’est abstenu de condamner ouvertement le Rwanda pour son soutien avéré aux terroristes du M23. La position de la communauté internationale dans cette guerre, qui oppose la RDC et le Rwanda par le M23 interposé, conforte le président rwandais dans ses velléités hégémoniques. »
3/14/20234 minutes, 16 seconds
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À la Une: les élections au Mali, un horizon lointain…

Le référendum sur la nouvelle Constitution, initialement prévu le 19 mars, a donc été repoussé à une date ultérieure, vendredi dernier, par les autorités militaires. Du coup, qu’en est-il du calendrier électoral ? Est-ce que les élections prévues en février 2024 vont avoir lieu ? La presse malienne et au-delà s’interroge ce matin. Ainsi pour Maliweb, « l’annonce du report du référendum du 19 mars à une date sine die soulève de nouveaux doutes sur la volonté des autorités de transition à respecter le chronogramme électoral pouvant permettre le retour à l’ordre constitutionnel ». Et Maliweb de s’interroger : « La confiance est-elle rompue entre le colonel Assimi Goïta et le Cadre d’échange des partis et des regroupements politiques ? » En effet, cette alliance qui revendique 51 partis politiques et 18 associations, affirme regretter la décision du gouvernement : « Ce report cache les velléités de prorogation de la transition et risque d’accentuer le discrédit sur le Mali et d’exposer le pays à de probables nouvelles sanctions, affirme le cadre. » C’est pourquoi, précise Maliweb, « le cadre propose de surseoir à la tenue du référendum et de mettre le projet de la nouvelle constitution à la disposition du futur président de la République qui sera élu à la fin de la transition. » Retards, lenteurs et manque de financement… Le Sursaut, autre publication à Bamako, expose pour sa part les raisons de ce report : « L’Autorité Indépendante de Gestion des élections, l’AIGE, chargée d’organiser les scrutins, connait un sérieux retard dans la mise en place de ses démembrements. Aussi, la cadence de tortue imprimée dans l’enrôlement des citoyens pour l’actualisation des cartes biométriques et les divisions autour du projet de nouvelle Constitution ont infléchi la position du Gouvernement sur la tenue du référendum. En outre, pointe encore Le Sursaut, ce qui semble être la véritable cause de ce léger report du scrutin référendaire relève du manque de ressources nécessaires pour organiser toutes les élections énumérées dans le chronogramme présenté devant la Cédéao. » Les militaires vont-ils s’arcbouter au pouvoir ? « Mali : peur sur les élections ! », s’exclame le site d’information WakatSéra au Burkina Faso. « Les élections prévues pour février 2024, afin de revenir à un pouvoir civil après deux putschs militaires en moins d’un an, se tiendront-elles à bonne date ? Oui, à en croire les déclarations de la junte militaire. Non, si l’on s’en tient à la réalité sur le terrain. » « À qui profite réellement ce report ? », s’interroge de son côté Le Pays, toujours à Ouaga, « quand on sait que la Cédéao va sans doute ressortir le sabre dès qu’elle se rendra compte des velléités de pérennisation au pouvoir du régime de transition. […] Assimi Goïta et les siens, […] gênés aux entournures puisqu’ils n’ont manifestement pas pu stopper les attaques terroristes, devront avoir la sagesse de ne pas s’arcbouter au pouvoir, affirme Le Pays, sous peine de voir les choses partir davantage en vrille […]. Reporter le scrutin référendaire pour justifier plus tard le report des élections pourrait se révéler être un couteau à double tranchant entre les mains des hommes forts de Bamako, et on espère, conclut le quotidien ouagalais, qu’ils auront assez de lucidité pour ne pas galvauder cet immense capital de sympathie dont ils jouissent auprès de nombreux Maliens, en quittant les choses avant que les choses ne les quittent. » RDC : « le contrat du siècle », l’arnaque du siècle ? La RDC à présent : à lire dans Jeune Afrique cette infographie sur ce qui avait été appelé « le contrat du siècle » avec la Chine… « Du cobalt et du cuivre en échange d’investissements dans les infrastructures. Quinze ans après la signature de l’accord entre la RDC et des entreprises minières chinoises, la promesse n’a pas été tenue », pointe Jeune Afrique. « Les autorités congolaises se sont-elles fait berner lors des négociations initiales ? Qui a profité des bénéfices engrangés ? Y a-t-il eu des tentatives de détournement ? Pour les Congolais, le constat est amer, relève le site panafricain. Les infrastructures promises par la partie chinoise en échange de l’exploitation du cobalt et du cuivre congolais sont inexistantes, ou presque. Jules Alingete, le patron de l’Inspection générale des finances, parle même de "colonisation économique". » Dans un rapport sans concession que Jeune Afrique a donc décrypté en infographies (tableaux et chiffres à l’appui) l’instance qu’il dirige réclame vingt milliards de dollars à la partie chinoise.
3/13/20234 minutes, 9 seconds
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À la Une: la case prison pour des militants pro-Gbagbo

Verdict, en Côte d’Ivoire, au procès des militants du PPA-CI, le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, tous condamnés à deux ans de prison pour trouble à l’ordre public, sauf un. 26 des 27 prévenus ont en effet écopé de 24 mois de prison ferme. Le 24 février dernier, au palais de justice d’Abidjan, ils avaient accompagné Damana Pickass, secrétaire général du parti de Laurent Gbagbo, convoqué ce jour-là dans une affaire présumée de terrorisme. ► À lire aussi à la Une de la revue de la presse Afrique: La case prison pour des militants pro-Gbagbo La condamnation des 26 militants du PPA-CI est ce matin à la Une des quotidiens Le Temps et La Voie originale, mais aussi L’Inter, Soir Info, ou encore Dernière heure Monde. Pourquoi ces condamnations infligées aux 26 prévenus ? Proche de Laurent Gbagbo, le quotidien Le Temps dénonce un « procès injuste ».  Le quotidien indépendant Soir Info précise qu’« à en croire le procureur, « la marche, les attroupements et d’autres actes posés par eux ont été susceptibles de défier les institutions de l’État ». Ce journal signale que certains « accusés » ont affirmé s’être trouvé « dans la zone (…) par pur hasard » lorsqu’ils ont été appréhendés par la police. À la barre, une prévenue citée par Soir Info a témoigné qu’un policier lui aurait dit : « Toi tu es une femme, au lieu de rester à la maison pour cuisiner, c’est la politique que tu veux faire. » Son confrère L’Inter signale qu’au prononcé du verdict, « des femmes ont fondu en larmes dans la salle, en dehors, dans la cour du Palais de justice et à la sortie du tribunal » et que « certaines ont lâché qu’elles ne (croyaient) plus en la réconciliation nationale ». Mais ce quotidien indépendant assure aussi que « la défense des condamnés ne compte pas baisser les bras ». Rififi au pays de la Téranga  Au Sénégal, l’ancien Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré a été placé en garde à vue, hier, à l’issue d’une convocation au commissariat central de Dakar. Garde à vue faisant suite à une lettre envoyée au président Macky Sall et rendue publique le week-end dernier. Étant rappelé que la figure de proue du Rassemblement national, Marine Le Pen, avait rencontré le président Macky Sall lors de sa visite au Sénégal au mois de janvier, dans son texte, cet ancien Premier ministre du président Abdoulaye Wade interrogeait notamment le chef de l’État sur un éventuel « don» d’argent à Marine Le Pen (qui n’était pas expressément nommée dans sa lettre). « C’est comme si l’État n’avait pas l’intention de laisser le temps enfoncer dans l’oubli les propos de l’ancien président de la Commission de l’Uemoa », remarque Le Quotidien. Selon ce journal dakarois, l’ancien Premier ministre qui a été placé en garde à vue est à présent « face à ses questions ». À la Une, ce matin, du quotidien sénégalais 24 Heures, Birahim Seck remarque que « si poser des questions constitue une infraction, (il se) demande comment les enquêteurs feront avec M. Soumaré car, ils seront obligés de lui poser des questions ». En pages intérieures de ce journal, ce-même coordonnateur du Forum Civil écrit au président Macky Sall que « les sénégalais (lui) poseront encore des questions car ils (lui) ont confié la gouvernance du pays ». L’ONU en RDC, le retour Arrivée, hier en RDC, d’une délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies, pour une visite de travail jusqu’à dimanche. C’est la première visite du Conseil de sécurité en RDC depuis 2018, alors que la province du Nord-Kivu est toujours en proie à la violence des combats entre l’armée et le M23 vers Sake, ville située à l’ouest de Goma, principalement. Le M23 et ses soutiens ? Lors d’un point de presse, la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Anne-Claire Legendre, a appelé « notamment le Rwanda à tout faire pour que (le) cessez-le-feu soit aujourd’hui respecté ». À Kinshasa, Radio Okapi relaie l’appel des co-présidents de la délégation de l’ONU, Nicolas de la Rivière, représentant permanent de la France au Conseil de sécurité et le représentant du Gabon, Michel Xavier Diang, qui ont déclaré à leur arrivée : « Le Conseil est venu ici en RDC pour adresser un message assez clair : nous sommes à vos côtés, nous sommes là pour vous aider », avant de s’adresser spécifiquement aux groupes armés : « Il est important d’agir, il est important que les groupes armés cessent leurs activités, que tous participent au processus politique. Que les groupes armés étrangers se retirent et que les groupes armés soutenus par l’étranger se retirent aussi et que la paix revienne enfin en RDC », rapporte donc Radio Okapi.
3/10/20234 minutes, 34 seconds
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À la Une: restituer les morts pour réconcilier les vivants

Dans le cadre de la réconciliation nationale menée par les autorités ivoiriennes pour tourner la page de la crise post-électorale de 2010-2011, 47 corps de victimes de violences ont été restitués hier à leurs familles. Une cérémonie a eu lieu dans trois villes, Guiglo, Blolequin et Toulépleu, dans l’ouest du pays. Ces corps avaient été exhumés, pour certains en 2015, puis transférés à Abidjan, pour le besoin des enquêtes sur les différents affrontements qui s’étaient produits au moment de la crise post-électorale. Pour le quotidien Notre Voie à Abidjan, il ne s’agit que d’un premier pas : « cette restitution des corps ne doit pas faire oublier qu’aucune des victimes de Guiglo, Blolequin ou Toulépleu, n’a obtenu justice pour les crimes subis pendant la crise, à la suite de l’amnistie présidentielle accordée en 2018, et qui a eu pour effet d’annuler tous les efforts de justice entrepris jusque-là. Un recours pour l’annulation de cette amnistie contraire aux engagements internationaux de la Côte d’Ivoire demeure toutefois pendant devant le Conseil d’État. Au-delà de la justice, les victimes ont également droit à des réparations, estime encore Notre Voie. Le gouvernement doit reprendre et intensifier le processus de réparations à destination des victimes des crimes les plus graves et à rendre compte de manière transparente du travail d’indemnisation engagé depuis 2015. » Un premier pas… Pour le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou, « c’est un début pour l’apaisement des cœurs, prélude au deuil, au pardon et à la réconciliation véritable. Les autorités ivoiriennes ont bien perçu cette corrélation, et on ne peut que saluer ce commencement même s’il convient de mentionner que sur ce plan, la montagne ne fait que commencer à accoucher. En effet, précise le quotidien burkinabé, non seulement, sur le nombre de victimes, il y a toujours problème, mais certaines communautés disent ne pas encore être concernées par ces gestes d’apaisement, ce qui est source de crispations. Les tueries de cette période sombre de la Côte d’Ivoire n’ont pas encore livré tous leurs secrets. Toutefois, relève encore Aujourd’hui, s’intéresser à ce qui demeure source de rancœur, de désirs revanchards, est déjà un premier pas vers la solidité du vivre-ensemble. » Sénégal : encore un journaliste en prison Encore un journaliste arrêté au Sénégal… Pape N'Diaye a été placé sous mandat de dépôt dans la soirée de mardi, après quatre jours de garde à vue au Commissariat central de Dakar. Il est accusé de diffusion de fausses nouvelles dans le cadre de l’affaire Sweet Beauty, du nom du salon de massage dans lequel l’opposant Ousmane Sonko est soupçonné d’avoir violé une des employées, Adji Sarr. Une affaire dans laquelle l’opposant vient d’être renvoyé devant un tribunal. Une décision qualifiée de « politique » par le journaliste. Ce qui lui a valu son arrestation. Du coup, les journalistes sénégalais sont inquiets, relève Le Monde Afrique, car « le cas de Pape Ndiaye rappelle l’arrestation, en novembre dernier, du journaliste Pape Alé Niang. Celui-ci était également accusé de 'diffusion de fausses nouvelles' en lien avec l’affaire Adji Sarr. Suite à une forte mobilisation, le journaliste du site d’information Dakar Matin, en grève de la faim, avait été libéré après deux mois en prison. (…) A un an de l’élection présidentielle de février 2024, la tension est palpable, pointe Le Monde Afrique. Alors que Macky Sall est soupçonné par ses détracteurs de vouloir solliciter un troisième mandat, son principal opposant, Ousmane Sonko, est poursuivi dans plusieurs affaires, ce qui pourrait l’empêcher de se porter candidat. Et les arrestations et poursuites à l’encontre de militants et sympathisants d’opposants politiques se sont accentuées ces derniers mois. » Enfin, le site d’information Dakar Matin fait feu de tout bois contre le président sénégalais… « La privation de liberté du journaliste Pape N’Diaye constitue un énième coup de canif et un ignoble attentat contre la presse et la liberté d’informer. Une dérive de trop inacceptable, intolérable et injustifiable. (…) Macky Sall continue inlassablement son funeste et diabolique projet consistant à utiliser l’appareil d’État pour diffuser la terreur, assujettir les Sénégalais, faire taire les voix discordantes et imposer définitivement la pensée unique au Sénégal. »
3/9/20234 minutes, 12 seconds
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À la Une: les femmes africaines à l’honneur

Avec toute une série de manifestations, rassemblements, réunions, célébrations, officiels ou pas : les femmes du continent comptent bien se faire entendre en ce 8-Mars, journée internationale des droits des femmes. Exemple en RDC, pointe le site d’information Actualité CD, avec le mouvement RSLF, Rien sans les femmes. « Ce 8 mars, nous sommes en lutte, s’exclament les adhérentes de ce mouvement. Nous descendrons dans la rue, vêtues de noir, aux côtés des hommes épris d’égalité, de justice, de démocratie et de paix. Nous marcherons, non pas en silence, mais en faisant un bruit assourdissant en frappant sur nos casseroles. Nous nous ferons entendre car le changement de paradigme ne se produira pas sans la moitié de la population ! » Vers une meilleure représentation dans le monde politique ? Les femmes représentent la moitié de la population, certes, et même un peu plus, mais elles sont sous-représentées dans la vie publique… C’est le cas notamment en Côte d’Ivoire. Florence Tanoh, directrice du genre et de l’équité au ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, fait les comptes dans les colonnes du quotidien L’Intelligent : « en Côte d'Ivoire, dit-elle, on a seulement 16 femmes maires sur 201, 32 femmes députés sur 250 et 7 femmes dans le gouvernement. » Malgré tout, note encore Florence Tanoh, « d’énormes progrès ont été réalisés en Côte d'Ivoire en matière de Droits des femmes. Notamment, au niveau de la scolarisation de la jeune fille, ou encore de l’amélioration du statut de la femme dans le couple. » Mais pour ce qui est de la représentativité des femmes dans la vie publique, ça coince encore… Un parti politique doit avoir 30% de femmes sur ses listes de candidats. On est encore loin de ce chiffre… Déplacées et sans ressources Au Burkina Faso, le site d’information WakatSéra est allé à la rencontre de trois femmes, trois déplacées, à Pazani, au nord de Ouagadougou… Trois femmes qui, comme des milliers d’autres au Burkina, ne sont pas à la fête, loin de là. Chassées de leurs terres, ayant perdu leurs époux, elles survivent en tamisant de la terre pour produire du sable. « Nous ne connaissons pas cette fête du 8-Mars, affirme l’une d’entre elles. Nous peinons à manger et c’est cela qui nous préoccupe le plus. Nous n’avons ni vrai travail, ni argent et donc pas de fête », ajoute-t-elle.  D’ailleurs, cette année, rien d’officiel n’a été organisé au Burkina Faso pour cette Journée internationale des droits des femmes. C’est ce que relève le quotidien Le Pays  : « les autorités, visiblement, ont d’autres chats à fouetter, commente le journal. Elles n’ont même pas fait imprimer un pagne officiel comme cela se faisait les années précédentes. Elle est donc révolue, l’époque où le 8-Mars donnait lieu à des bombances. » Ce qui est compréhensible, pointe Le Pays. En effet, affirme-t-il, « le contexte ne s’y prête pas. Le plus urgent actuellement, c’est de mobiliser toutes les intelligences pour la libération de notre pays menacé dans son existence par les groupes armés terroristes. » Un jour par an… Enfin, WalfQuotidien au Sénégal pointe cette initiative de certains maris d’inverser les rôles en ce 8-Mars… « Certains en effet sont dans la cuisine, font la lessive et s’occupent de la propreté de la cour de la maison quand madame rigole avec ses amies. (…) Ce 8-Mars est l’occasion pour les hommes de rendre hommage à leurs épouses, relève WalfQuotidien, en prenant donc leur place… ne serait-ce qu’une journée dans l’année… » Tout est dit…
3/8/20233 minutes, 19 seconds
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À la Une: en Tunisie, «qu’ils soient en situation régulière ou pas, les Noirs ne sont plus en sécurité»

C’est ce que dénonce Le Point Afrique après les propos racistes du président Kaïs Saïed à l’encontre de la communauté subsaharienne dans le pays. Le journal en ligne pointe « des traitements d’un autre âge : injures à caractère sciemment raciste, arrestations arbitraires, expulsions de leurs domiciles, jets de pierre, crachats au visage. Le délit de faciès est devenu la norme », tance l’hebdomadaire, qui s’interroge : « Comment réagirait-on à Bizerte ou à Sousse si des Tunisiens subissaient le même sort en Allemagne ou en France ? » Au Burkina Faso, Le Pays ne dit pas autre chose, lui qui accuse Kaïs Saïed d’avoir « réveillé les démons du racisme contre la communauté noire »et« l’étincelle qui a déclenché le brasier des violences ».Mais qui dit incendie dit foyer. Et pour le journal burkinabè, les vagues d’agressions et d’arrestations de ces derniers jours finissent par convaincre que « ce racisme aujourd’hui ouvertement exprimé couvait sous la cendre d’un sentiment anti-étrangers latent. Autrement, insiste Le Pays, comment comprendre que la situation se soit aussi vite embrasée avec ces scènes surréalistes de ressortissants subsahariens […] multipliant les appels de détresse ? » Et Le Point Afrique de tracer un parallèle fort à propos, quelques heures avant la clôture du festival panafricain de cinéma à Ouagadougou : « Ce que les Noirs subsahariens subissent en ce moment en Tunisie fait penser à Scènes de chasse en Bavière […] où l’on voit un pauvre zig, victime des préjugés de tout un village, tenter désespérément d’échapper à la vindicte populaire. » Un prix lourd de symboles au Fespaco Le Fespaco où, comme une forme de pied de nez, c’est un film tunisien qui a remporté tous les honneurs. « Une réponse fine au populisme du président » Saïed, c’est l’avis de Le Djély en Guinée, après que le long-métrage Ashkal de Youssef Chebbi a remporté le très convoité Étalon d’or de Yennenga, le plus grand prix de la biennale du film africain. Les prix d’interprétation ont, eux aussi, été attribués aux acteurs du film tunisien Sous les figues, et le jury était présidé par une Tunisienne. À croire, ironise Le Djély, « que le sort a voulu envoyer un message à la Tunisie et aux Tunisiens ; un message qu’ils devraient se hâter de comprendre ». Encore faut-il, ajoute le journal, que Kaïs Saïed « et ceux qui sont réceptifs à son message de haine, soient accessibles à la subtilité qui caractérise le langage de l’art ». Quant au site Mourya Niger, il constate que les dirigeants des juntes burkinabè et malienne, le capitaine Ibrahim Traoré et le colonel Assimi Goïta, ont préféré « le montage cinématographique du quartier hypermoderne de Ouaga 2000 au front terroriste qu’ils ont promis de vaincre » ;  « un festival où le cinéma est joué et le terrorisme mis en scène » plutôt que « leur mission du front de combat au profit des Burkinabè et des Maliens ». Exercice d’équilibriste pour Emmanuel Macron en RDC L’insécurité, Emmanuel Macron lui n’y a pas échappé en visite en République démocratique du Congo, où il a « refusé » d’assumer la responsabilité de Paris dans la détérioration de la situation sécuritaire au Nord-Kivu. C’est le constat d’Actualités.cd à l’issue du déplacement d’Emmanuel Macron à Kinshasa. 24 heures en RDC pour conclure un voyage de quatre jours et une conférence qui « ne s’est pas exactement passée comme [le président Félix Tshisekedi] l’aurait espéré », note le Congo libéré. Et ce notamment parce que « contrairement aux attentes de M. Tshisekedi, la France n’a pas condamné Kigali », accusé par Kinshasa d’attiser les braises de la rébellion du M23. Malgré tout, impossible pour Emmanuel Macron d’éluder la question. Le président s’est exercé au « funambulisme jupitérien ». C’est ce que titre Aujourd8.net au Burkina Faso. Pour le journal, le chef d’État français avait deux options bien tranchées : « Soit fendre l’armure, soit marcher sur des œufs ; il a choisi la deuxième solution, en évitant toute escalade tribunitienne. » Un véritable « grand écart calculé » dans lequel Emmanuel Macron « renvoie dos à dos et le Rwanda et la RDC, tout en condamnant les guerres de rapines menées en territoire congolais […] et en répétant, selon lui, la solution idéale pour mettre fin à ce brûlot de l’est du pays de Lumumba : cessez-le-feu, cantonnement du M23 et libération des zones occupées ». Justement, ce cessez-le-feu doit entrer en vigueur le 7 mars, alors le président français prend le parti de l’optimisme, conclut Aujourd8.net : « Jupiter termine sa tournée à la vitesse grand V sur cette note d’espérance, celle que tous les acteurs tiennent parole. »
3/6/20234 minutes, 12 seconds
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À la Une: Gbagbo voit rouge

Ça se gâte entre Gbagbo et Ouattara en Côte d’Ivoire, où le PPA-CI, le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, accuse le pouvoir d’Alassane Ouattara d’instrumentaliser la justice « à des fins politiques ». Accusation portée après l’arrestation, il y a pile une semaine, d’une trentaine de militants du PPA-CI et leur placement en détention à la MACA, prison d’Abidjan, officiellement pour « troubles à l'ordre public », alors que ces militants étaient venus soutenir le secrétaire général du parti, Damana Pickass, convoqué ce jour-là par un juge d'instruction pour son rôle présumé dans l'attaque, il y a deux ans, de la caserne d’Anonkoua Kouté, commune d’Abobo (agglomération d’Abidjan). Et dans les kiosques, ce matin en Côte d’Ivoire, ce regain de tension politique est à la Une des journaux Le Temps et Le Quotidien d’Abidjan (proches de Laurent Gbagbo), mais aussi Le Nouveau Réveil, L’Héritage et Le Bélier (proches du PDCI-RDA, de l’ex-président Henri Konan Bédié). Car lors de la 14e tribune du parti dans cette même capitale économique ivoirienne, hier, le porte-parole du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire, Justin Koné Katinan, a critiqué une « stigmatisation », une « manipulation » et une « instrumentalisation » de la justice ivoirienne, en fustigeant le défaut, selon lui, « d’intégrité morale », de « vertus », de « volonté » et de « responsabilité » des magistrats […] « Faisons attention à ce que nous faisons », a dit Justin Koné Koné, rapporte le quotidien indépendant L’Inter. L’ex-ministre du Budget de Laurent Gbagbo, a réaffirmé la « détermination sans limite » du PPA-CI à poursuivre son combat politique, pour une démocratie vraie en Côte d’Ivoire, prévenant que le PPA-CI « n’est pas du tout intimidé », souligne L’Inter. « Ça commence à se gâter entre Ouattara et Gbagbo », lance en Une son confrère Soir Info. « Ça commence à sentir le roussi » même, formule ce quotidien indépendant. Lequel se demande si « le match retour » Gbagbo-Ouattara aura lieu. Ou non… À noter enfin que c’est dans cette ambiance de regain de tension Gbagbo-Ouattara que le quotidien Dernière Heure Monde, proche du PDCI-RDA, confirme en Une ce matin que le 7e Congrès extraordinaire de ce parti historique ivoirien « aura lieu fin mars 2023 ». Pas de troisième mandat pour Macky Sall (Macron) Emmanuel Macron a-t-il tenté de convaincre le président sénégalais Macky Sall de renoncer à un troisième mandat ? Le président français l’a fait, « en des termes très directs », affirme Africa Intelligence. Selon cette publication, « le sujet a été abordé directement par Emmanuel Macron avec son homologue sénégalais […] à l'issue du déjeuner de travail qui s'est tenu le 31 janvier entre les (deux) présidents, à Paris […] Usant de son traditionnel tutoiement, Emmanuel Macron a tenté de convaincre Macky Sall de renoncer à sa candidature ». Qu’a répondu Macky Sall à Emmanuel Macron ? Le président sénégalais « est resté évasif », complète Africa Intelligence, en signalant que « le chef de l'État ivoirien, Alassane Ouattara, ou encore le président togolais, Faure Gnassingbé, verraient ainsi d'un bon œil une réélection de Macky Sall ». Du reste, cette publication prévient que « l'Élysée comme le Quai d'Orsay ne devraient pas pour autant "condamner", ni même se prononcer sur la question d'un éventuel troisième mandat. Une posture prudente, largement mise pratique en 2020 lors de la candidature d'Alassane Ouattara à la présidentielle ivoirienne », rappelle Africa Intelligence. Pas de porte-plume français pour le Mali Au Mali, les autorités de transition récusent le statut de « porte-plume » de la France au Conseil de sécurité de l’ONU. L’information barre la Une du journal malien Malikilé. Dans une lettre adressée au président du Conseil de sécurité des Nations unies, le gouvernement de la transition du Mali récuse officiellement ce statut dit de « porte-plume » de la France sur toutes questions examinées par le Conseil de sécurité concernant le Mali (lequel statut, lui, n’a rien d’officiel).  La lettre signée par le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a été rendue publique « après la relégation de la langue française du rang de langue officielle à celle de langue de travail dans le projet de constitution en cours d’adoption au Mali », souligne Malikilé. Nigeria, la démocratie dans le prétoire Au Nigeria, au lendemain de l'élection de Bola Tinubu à la présidence de la République, l'opposition se met en ordre de bataille pour contester un scrutin entaché, selon elle, d'irrégularité. Atiku Abubakar, du Parti démocratique populaire et Peter Obi, du Parti travailliste, hier, ont annoncé qu'ils allaient saisir la justice. « S’il faut se réjouir que les contestataires restent, pour l’instant, collés à la justice pour exiger l’annulation de cette élection, il faut craindre, à raison, des dérives qui feraient très vite exploser la cocotte-minute qui bouillonne depuis quelques jours », s’alarme, au Burkina Faso, le quotidien WakatSera. Lequel prévient que « les jours prochains pourraient être bien chauds au Nigeria ».
3/3/20235 minutes, 2 seconds