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French, Technology, 1 season, 135 episodes, 6 hours, 26 minutes
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Comment et pourquoi le progrès et l'innovation technologique modifient-ils notre quotidien ? Dominique Desaunay met l’accent sur les initiatives locales, donne la parole à ceux qui imaginent notre avenir, et propose une immersion au cœur même de la civilisation «numérique» mondiale. Diffusions : Dim (Afrique) à 07h23. Sam (Monde) à 05h22, 07h43, 18h19. Dim à 05h22 et 07h48. A suivre sur Twitter: @RFI_Tech Retrouvez les sujets traités par cette émission sur RFI SAVOIRS = http://savoirs.rfi.fr/
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Un logiciel de l'entreprise israélienne Cellebrite a permis au FBI de pirater le smartphone du tireur visant Trump

Le FBI est parvenu à pirater le smartphone de Thomas Matthew Crooks, l’homme qui a tenté d’assassiner Donald Trump en Pennsylvanie. Le service fédéral de police judiciaire américain aurait employé un logiciel créé par l'entreprise israélienne Cellebrite qui équipe de nombreux services de police dans le monde. Un représentant de l'ONG de défense des droits et des libertés individuelles, l’Electronic Frontier Foundation, a rappelé à la presse américaine, que les agents fédéraux disposent d’une ribambelle d’outils numériques pour s'introduire dans les mobiles. L’expert cite, en particulier, le dispositif qui a été développé par la firme israélienne Cellebrite. Le système a la capacité de déverrouiller les mobiles protégés avec toutefois quelques difficultés en ce qui concerne les modèles les plus récents.L’évolution phénoménale des outils de déverrouillage de mobileDans les précédentes affaires de fusillades de masse ou de terrorisme, le FBI devait passer des mois à essayer de craquer les téléphones des suspects. On se souvient par exemple que le service fédéral de la police américaine s'était heurté au refus catégorique d’Apple fin 2015 pour casser le cryptage de l'iPhone du tireur de San Bernardino. Mais aujourd’hui, plus aucun système de sécurité sur les smartphones ne résiste longtemps aux investigations des enquêteurs. Il aura fallu moins de 40 minutes à la police fédérale pour pénétrer dans le téléphone du tireur de Pennsylvanie, illustrant ainsi l’évolution phénoménale de ces outils de déverrouillage. Concrètement, le logiciel conçu par Cellebrite a été intégré dans un boîtier de couleur noir qu’il faut alors brancher physiquement sur le mobile qui a été saisi par les forces de l'ordre. Le système permet ainsi de passer outre un éventuel mot de passe ou contourne le système biométrique de l’appareil, afin d'en extraire les données. Sur son site Web, l'entreprise assure que son dispositif est capable d'accéder aux données de plus de 25.000 modèles de téléphones, y compris si les informations contenues dans le smartphone sont chiffrées.Les services de police dans 140 pays utilisent ce dispositifLa firme se vante sur son site Web que plus de 6.700 services de police et entreprises dans plus de 140 pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni ou encore la France, ont adopté son dispositif. L'entreprise a équipé 500 commissariats Français, et globalement, ses outils auraient été utilisés dans plus de 5 millions d’enquêtes dans le monde. En revanche, certains documents, impossibles à authentifier, et qui auraient fuité du siège de l’entreprise, suggèrent que Cellebrite a vendu ses systèmes à des pays régulièrement pointés du doigt pour des manquements en termes de droits de l'homme. Notamment, à la Turquie, la Russie ou les Émirats arabes unis dont l’appétit pour les logiciels de surveillance de masse n’est plus vraiment à démontrer. Cellebrite botte en touche ces allégations, affirmant prendre en compte « les antécédents d’un client potentiel en matière de droits de l’homme et ses politiques de lutte anti-corruption » avant de signer le moindre contrat.
7/19/20243 minutes, 24 seconds
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JO 2024: quand le Big Data booste les performances des athlètes

Concentrés dans leur effort, les athlètes peinent parfois à prendre du recul sur leurs performances pendant les entrainements. L’analyse profonde à l’aide de programmes IA de millions de données issues de capteurs permet désormais de traduire en graphiques et statistiques les prouesses et les faiblesses des grands sportifs pour les préparer au mieux aux épreuves olympiques. Amplitude, vitesse, santé et état de forme ou encore qualité de la récupération, toutes ces données qui sont depuis longtemps mesurables sont toutefois sous-employées dans le monde sport. Et pour des raisons d’ordre financier. La conception de capteurs, le développement de laboratoires d’analyses et de programmes IA spécifiques, le stockage informatique et la rétribution des experts capables de décrypter les données représentent un investissement conséquent pour la plupart des fédérations sportives. C’est la raison pour laquelle à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, l’entreprise multinationale Salesforce, partenaire officiel de l’événement, propose son expertise dans le domaine de la visualisation de données pour les grands sportifs.La visualisation de données au service de l'excellenceLes technologies IA d’analyse proposées par la firme pour les JO 2024 permettent en temps réel aux athlètes pendant leur entrainement de booster leur performance. Mais aussi de préserver leur forme olympique en anticipant, par exemple, des lésions corporelles lorsqu’un athlète est en « surrégime », nous précise Noémie Claret, responsable du partenariat olympique et paralympique de Salesforce : « L’outil que nous avons déployé s'appelle Tableau. Il permet aux athlètes, après avoir capté leurs données, de les visualiser et de les analyser de façon simple. Pour effectuer ces mesures, nous les accompagnons dans des laboratoires spécialisés. Il y en a peu en France, comme celui de M2S à Rennes, qui permet de placer des capteurs sur le corps des athlètes en fonction de leur discipline. Ces censeurs sont également installés sur leurs accessoires ou sur les fauteuils des sportifs paralympiques. Mais aussi sur une balle ou un ballon de basket, afin ensuite d’étudier les interactions et les différents mouvements des joueurs. »Croiser des données pour obtenir le geste parfaitEt Noémie Claret de poursuivre : « Avec Emmanuelle Mörch, athlète olympique en tennis-fauteuil, par exemple, nous nous sommes concentrés sur ses services pour corriger certains de ses enchainements. Les dispositifs d’analyses et les programmes IA que nous avons développés permettent aussi de croiser des données de sommeil, d'alimentation, le rythme cardiaque, ou encore la pression sanguine… Une multitude de paramètres qui délivre aux athlètes des indications parfois imperceptibles pendant les entrainements afin qu’ils puissent améliorer leurs performances. Toutefois, cette visualisation de données n’est pas là pour remplacer les conseils d’un coach, mais complète les préparations classiques des sportifs de haut niveau. »Athletes in Tech, accompagne des sportifs de haut niveauLe premier objectif du programme est d’optimiser l’entrainement des sportifs à l’aide de technologies numériques entièrement personnalisées. Mais il permet aussi d’assurer un soutien financier, notamment aux athlètes paralympiques qui se préparent aux JO 2024. Par ailleurs, ce programme ne se limite pas au volet sportif, puisque les athlètes accompagnés bénéficient d’une aide à la reconversion professionnelle vers une « seconde carrière ». Leurs aptitudes de grands compétiteurs sont actuellement très recherchées par des entreprises désirant développer leurs activités dans un secteur dominé par la Tech. Un domaine d’activité qui est, comme le sport de haut niveau, lui aussi, ultraconcurrentiel.
7/18/20243 minutes, 3 seconds
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JO 2024, des tablettes tactiles et interactives pour les personnes atteintes d'un handicap visuel

Une tablette tactile unique au monde sera mise à disposition des personnes atteintes d'un handicap visuel pendant toute la durée des JO de Paris. L’appareil permet aux personnes malvoyantes de suivre dans les stades olympiques les rencontres de foot, de tennis, de rugby ou encore de basket. Cette tablette permet aux personnes malvoyantes de suivre les compétitions des JO dans les stades olympiques. Ce concentré de technologie prend l’apparence d’un terrain de sport miniature. L'appareil reproduit les mouvements d’un ballon ou d’une balle ainsi que les déplacements des joueurs en temps réel à l’aide de retours haptiques et en délivrant des vibrations. Concrètement, les vibrations seront plus ou moins fortes selon l’intensité du jeu sur le terrain. Et la position du ballon est déterminée par un système de suivi optique piloté par un programme d'intelligence artificielle. Le dispositif est connecté en 5G dans les stades.Cette tablette développée par une jeune pousse française de Toulouse est un véritable générateur d’émotion, nous précise Ludivine Munos, responsable de l’intégration paralympique pour Paris 2024. La nageuse handisport française a remporté trois médailles d’or paralympique et a été consacrée six fois championne du monde. Son objectif est de démontrer que les technologies permettent aujourd’hui d’aller plus vite, plus haut, plus fort, surtout quand elles sont au service de l’inclusion : « La tablette tactile et interactive fait partie d’un ensemble de solutions technologiques que nous avons mises en place pour les personnes atteintes d'un handicap visuel. Elle complète ainsi les dispositifs d’audio description, mais aussi le casque basse vision qui permet de zoomer du haut des gradins dans les stades pour les personnes qui ne voient pas correctement ».Objectif Paris 2024, accompagner les personnes en situation de handicapEt Ludivine Munos de poursuivre : « Forcément, quand on organise les Jeux paralympiques, le match retour des Jeux olympiques, pour des athlètes, on se veut inclusif. Et quand on est capable d'offrir ces services pour les athlètes, il faut absolument être capable aussi d'aller plus loin et d’offrir la même qualité de service aux spectateurs. Ces technologies, au service de l'inclusion, nous démontrent que demain la société peut vraiment changer, qu'elle doit se transformer et garantir à tous les niveaux l'inclusion des personnes, quel que soit leur besoin. »Une tablette inclusive installée sur six sites de compétition en Île-de-FranceElle est déployée au Parc des Princes, au Stade de France, à Bercy, à la tour Eiffel, à Paris Sud 6, à l’Arena Champ-de-Mars. Le service est disponible pour trois sports olympiques couvrant vingt-et-une sessions de football, de rugby, de basket. Elle est aussi disponible pour les sports paralympiques lors des 37 sessions de cécifoot, de rugby fauteuil, basket fauteuil, et de goalball. En tout, 45 tablettes ont rejoint six sites de compétition en Île-de-France, elles seront disponibles pendant toute la durée des Jeux olympiques, et évidemment, durant les Jeux paralympiques de Paris 2024.
7/17/20242 minutes, 51 seconds
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La gestion ambiguë des fake views par YouTube

Alphabet, la maison mère de Google et YouTube, affirme décompter les vues générées artificiellement par des programmes informatiques sur sa plate-forme de partage vidéo. Mais une étude menée par des chercheurs du CNRS démontre que ces corrections ne sont pas effectuées en continu, ni de manière systématique par le réseau social. Si la manière dont sont comptées les vues d’un clip en ligne diffère d’un réseau social à l’autre, globalement le principe reste le même. Une vue est comptabilisée dès qu’un internaute regarde une vidéo suffisamment longtemps. Toutefois, ce calcul dépend des règles qui ont été fixées par les plates-formes. Sur YouTube, par exemple, une vue correspond à 30 secondes de consultation. Sur Facebook, c’est à partir de trois secondes, sur TikTok cette mesure est réalisée instantanément dès la première seconde.Ce nombre de vues est, par ailleurs, la seule donnée qui est retenue par les plates-formes vidéo pour déterminer la rémunération des influenceurs et des créateurs de contenus. Et pour une bonne raison ! Jusqu’à il y a peu, les dispositifs de mesures d’audience faisaient l’objet d’un véritable trafic orchestré par de nombreuses entreprises. Elles inondaient les réseaux sociaux de recommandations bidons, de « j’aime » chimériques, de fans fictifs ou encore de suiveurs imaginaires. N’importe quel internaute, personnalité, influenceur ou grande entreprise pouvaient ainsi en quelques clics gonfler artificiellement sa visibilité sur la Toile, moyennant finance, en passant notamment par des usines à clics peuplées d’une main d’œuvre bon marché.Les petites mains des usines à clics remplacées par des robots numériquesCertains influenceurs utilisent désormais des programmes informatiques qui « regardent » leurs vidéos en boucle, afin de gonfler artificiellement leur fréquentation et donc de pouvoir gagner plus d’argent. Une pratique qui est considérée comme de la triche par la plate-forme de partage vidéo YouTube. L’entreprise qui appartient à Google affirme décompter des millions de ces « fake views » c’est-à-dire les vues générées par les robots IA. La firme garantit que la popularité des vidéos qu’elle héberge repose uniquement sur les visionnages réalisés par de véritables humains. Toutefois, une étude menée par des chercheurs du CNRS sur un échantillon sur plus de 270 000 vidéos d’actualité, issues de mille chaînes YouTube françaises, modère ces affirmations. Les chercheurs remarquent que les analyses de YouTube ne sont pas effectuées en continu, ni de manière systématique par la plate-forme.Des corrections du nombre de vues effectuées a posterioriLes scientifiques constatent, par ailleurs, que les vidéos corrigées tardivement figurent en moyenne parmi les plus populaires, encourageant indûment leur recommandation auprès des internautes même s’il s’agit de clips de désinformation. L’étude qui vient de paraître dans la revue Scientific Reports estime que cette gestion a posteriori des vidéos sur YouTube trompe les internautes et, à terme, permet d’influencer les débats publics en ligne.  À lire aussiGoogle a émis en 2023 autant de gaz à effet de serre qu'un pays comme la Moldavie
7/16/20243 minutes, 21 seconds
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La plupart des sites web trichent pour collecter les données des internautes, selon un audit

Dans un audit, 26 autorités de protection des données du monde, dont la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) française, ont révélé que les sites web et applications pour mobiles emploient la technique du « design trompeur ». Cela afin de collecter les données privées des internautes. Le réseau Global privacy enforcement network, qui regroupe les agences de la protection de la vie privée des internautes des pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a passé au crible plus de 1 000 sites Internet et applications pour mobiles. L’objectif de cet audit était de vérifier que les plateformes numériques n'utilisaient pas des mécanismes en ligne trompeurs pour influencer le choix des internautes désirant protéger leur vie privée.Dans leur rapport publié ce 9 juillet, les agences de régulation du numérique, révèlent que 89 % des sites web et applications pour smartphones utilisent les techniques du « dark pattern » (« design trompeur » en français). Ces techniques de manipulation sont employées depuis longtemps par les sites de commerce en ligne pour vous pousser à acheter des articles dont vous n’avez, à priori, absolument pas besoin.Le « dark pattern » incite les internautes à partager leurs données personnellesPremier constat de cette étude, le bouton « accepter les conditions d’usage et de confidentialité » d’un site est toujours mis en avant sur les plateformes Web et mobiles. En revanche, nuancer ses choix de confidentialité est un véritable parcours du combattant, car la plupart des formulaires qui permettraient de le faire sont rédigés dans un langage particulièrement complexe. Les textes de certaines procédures de désabonnements - à un service en ligne, à une newsletter, par exemple - seraient même d’un « niveau universitaire », que seuls des experts en droit du numérique pourraient décrypter, dénonce le rapport.À lire aussiL'UE épingle Meta à nouveau pour violation des règles sur l'utilisation des donnéesEn conséquence, les internautes finissent toujours par choisir l’option qui les protège le moins, c’est-à-dire en cliquant sur le bouton « accepter ». Les sites et les applis en profitent alors pour déposer des tonnes de cookies.Cette technique manipulatoire permet ainsi d’analyser vos préférences d’achats, vos goûts musicaux, les vidéos que vous avez consultées. Mais aussi de scruter la composition de votre famille, les amis que vous avez fréquentés en ligne ou encore de récupérer les coordonnées GPS de votre mobile pour mieux vous suivre à la trace. Évidemment, ces données personnelles seront ensuite vendues aux agences de pub ou à des organismes privés désirant dresser votre profil numérique.La CNIL a passé au crible 18 sites web et mobiles françaisLes résultats de son enquête montrent que 72 % des sites en France affichent clairement leurs politiques de confidentialité, mais la Cnil constate aussi que les plateformes françaises ont recours aux techniques du « dark pattern » pour collecter les données privées de leurs utilisateurs.Dans ses conclusions, la commission préconise aux entreprises du numérique de renoncer à ces stratégies manipulatoires et de mettre en place des paramètres par défaut favorisant la protection des données personnelles des internautes.À lire aussiPeut-on préserver nos données personnelles?
7/12/20243 minutes, 13 seconds
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France: l'autorité de la concurrence lance une consultation publique sur les influenceurs

L’Autorité française de la concurrence a décidé de s’autosaisir pour analyser les évolutions du marché économique des influenceurs et a lancé une consultation publique, en ligne depuis mercredi 10 juillet. Son objectif est de dresser un état des lieux des relations qui existent entre les créateurs de contenus, les agences des influenceurs, les annonceurs publicitaires et les plateformes Web de partage vidéo. Le gendarme de la concurrence précise dans son communiqué que « la création de contenu vidéo a connu un essor considérable » et que l’activité commerciale des influenceurs « s'est structurée et professionnalisée ».En 2023, le gouvernement français estimait à 150 000 le nombre d'influenceurs actifs sur YouTube, Instagram, TikTok ou encore Facebook et a voulu encadrer ce marché économique, qualifié à l’époque de Far West numérique, en proposant un projet de loi. Le texte qui a été adopté est destiné à lutter contre certaines dérives des influenceurs et des arnaques maintes fois constatées sur les réseaux sociaux. Cette loi interdit les pratiques commerciales trompeuses, comme l’incitation à faire des régimes alimentaires dangereux, la promotion de la chirurgie esthétique, ou encore de présenter aux internautes des objets de contrefaçons.La loi « influenceurs » promulguée au Journal officiel en juin 2023Si cette loi a été promulguée en juin 2023, le texte français doit encore faire l'objet d'adaptation pour se mettre en conformité avec plusieurs règlements européens. Toutefois, si la loi dans l’Hexagone semble en deçà des exigences de l’UE aux yeux des parlementaires de Bruxelles, les autres pays de l’Union ne font pas mieux pour réguler le marché des influenceurs.Une étude publiée mi-février par l'Union européenne a démontré que les messages des influenceurs qui foisonnent sur les réseaux sociaux sont en très grande majorité des publicités déguisées. Sur les vidéos analysées par Bruxelles, la quasi-totalité des clips publiés par les influenceurs, soit 97 %, affichaient « des contenus commerciaux » en oubliant « systématiquement » de prévenir les internautes que leur message était commandité moyennant finance par des marques.Une consultation publique ouverte à toutes les « parties prenantes »La Consultation publique s’adresse en premier aux influenceurs qui sont présents sur les plateformes de partage vidéo. Mais aussi aux agences des créateurs de contenus chargées de gérer la partie administrative de leur activité et les partenariats commerciaux qui ont été passés avec des marques.Elle est ouverte jusqu'au 15 septembre par courriel à l’adresse [email protected]'Autorité de la concurrence annonce qu'elle rendra ensuite son avis courant 2025 en précisant que ses recommandations ne seront pas contraignantes, contrairement aux sanctions qu’elle est habilitée à prononcer. Cet avis ne peut, par ailleurs, être considéré comme la proposition d’un nouveau texte de loi. Car seuls des parlementaires sont autorisés à le faire, nous rappelle l’Autorité française.
7/11/20243 minutes, 3 seconds
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En visite éclair au Portugal, Elon Musk convoite-t-il la première réserve de lithium d'Europe?

Le milliardaire américain et patron de SpaceX Elon Musk a effectué un voyage éclair au Portugal le vendredi 5 juillet. Son déplacement en jet privé a suscité de nombreuses interrogations dans les médias locaux, certains estimant que le road trip du patron des véhicules électriques Tesla était plutôt d’ordre commercial. Sans aucune apparition publique, ni publication de messages sur sa plateforme X, le PDG de la firme Tesla a voyagé incognito d’Austin à Lisbonne à bord d’un jet privé. Il a effectué un petit crochet par Porto, indiquent les données issues des sites Web de suivi aérien retraçant les déplacements des milliardaires du monde entier.Les médias au Portugal ont aussitôt commenté ce « voyage surprise », en estimant qu’Elon Musk avait des vues sur la première réserve de lithium d’Europe qui est détenue par le pays. Et ce n’est un secret pour personne : le constructeur de voitures électriques Tesla est un grand consommateur de ce minerai indispensable à la fabrication en série des batteries et donc des véhicules à propulsion électrique. L’entreprise annonçait déjà fin juin avoir signé un nouveau contrat avec une société chinoise, pour acquérir 300 000 tonnes du précieux métalloïde.Le Portugal dispose de sites d’extraction du lithium opérationnelsLes autres projets d’exploitation des gisements du lithium dans l’UE tournent au ralenti. La Serbie comptait sur l'Union européenne pour investir deux milliards d’euros afin de délivrer, avec ses mines de lithium, plus d’un million de batteries par an. Mais à la suite d’une contestation massive de la population, qui menaçait la paix sociale dans la région, le projet a été finalement mis en pause. Mais pas totalement enterré, puisqu’il reprend de plus belle depuis juin.L’Allier, un département du centre de la France, prévoie la production de 700 000 batteries par an, avec des sites d'extraction d’un lithium abondant dans la région. Le projet a suscité les inquiétudes de la population locale sur les conséquences environnementales qu’engendrerait l’exploitation du minerai. Le projet émergera en 2028, laissant entre temps l’industrie européenne des véhicules électriques dépendante à hauteur de 90 % du lithium australien, chinois et chilien.Souveraineté lithium contre enjeux environnementauxPlusieurs études contradictoires estiment que la fabrication des batteries représente 40 % de l'empreinte environnementale d'un véhicule électrique. Et l’idée qui domine actuellement en Europe serait de pouvoir décarboner les processus de fabrication des batteries qui amoindrissent, de facto, la portée écologique des voitures électriques.L’Hexagone estime, en revanche, que la « dette carbone » de la production des véhicules neufs électriques pourrait aisément être compensée. La France argumente que, plus les citoyens se déplaceront en électrique, moins ils pollueront. L’Hexagone compte aussi sortir des énergies fossiles en développant de nouvelles centrales nucléaires. Seule ombre au tableau de cette transition énergétique qui serait capable de préserver le climat : ces nouveaux réacteurs ne seront peut-être pas opérationnels avant 10 ou 15 ans.
7/10/20243 minutes, 23 seconds
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Beekee Box, un campus numérique de poche pour les régions privées d’internet

Des chercheurs suisses de l’Université de Genève ont mis au point un boîtier, dénommé la Beekee Box, qui est capable de générer un réseau sans-fil. Cette plateforme d’apprentissage s'utilise sans connexion Internet et sans dépendre constamment d'un réseau électrique. Que ce soit dans des camps de réfugiés, dans des zones de guerre ou dans des zones avec peu d'accès pérenne à internet, toute personne peut alors se connecter avec un smartphone, un ordinateur ou une tablette pour accéder à des contenus pédagogiques. Cela à partir d'un réseau local. Environ trois milliards de personnes dans le monde n’ont toujours pas un accès pérenne au Web. La moitié sont des enfants et des jeunes qui se retrouvent alors complètement déscolarisés. Cette fracture numérique touche davantage les femmes et les filles. Connecter toutes les écoles du monde d’ici à 2030 est l’objectif du projet « Giga » qui a été initié à Genève en Suisse.Dans le cadre de cette opération soutenue par l’Unicef et l’Union internationale des télécoms - dépendant de l’Organisation des Nations unies -, la jeune société Beekee propose un boitier qui est capable de générer automatiquement un réseau sans fil. Ce dispositif tout-en-un, équipé d’une batterie, permet d’accéder à une plateforme d’apprentissage pendant approximativement neuf heures sans utiliser Internet ni dépendre d’un réseau électrique aléatoire.Le cofondateur de Beekee Jacques Bøgh, lors du salon VivaTech 2024 de Paris, précisait à nos confrères Laurent David et Frédéric Dempuré du Groupe Les Échos-Le Parisien, organisateur de l’événement : « La Beekee Box est en ligne uniquement si elle est reliée par un câble à un ordinateur lui-même connecté au Web. Cela permet de mettre à jour les identifiants des apprenants, leur progression, de réactualiser les cours et éventuellement aussi les programmes informatiques qui pilotent la Box. Une fois débranchée, elle devient autonome et ne capte plus internet. »La Beekee Box génère automatiquement un réseau sans fil« Le dispositif intègre un ordinateur puissant, doté d’une mémoire jusqu'à deux térabits et d’une antenne wifi pour générer son réseau sans fil localement, poursuit Jacques Bøgh. Notre système intègre une batterie qui est rechargeable, par exemple, à l’aide de panneaux solaires. Ultra portatif, ce campus numérique est utilisé par de nombreuse ONG comme Médecins sans frontières, qui mène actuellement ses opérations sur des territoires difficiles d’accès du Sud-Soudan. L'appareil est très simple à utiliser, il suffit d’appuyer sur le bouton marche pour créer instantanément un campus numérique. Il permet alors à des apprenants de se connecter avec n'importe quel appareil comme des smartphones ou des tablettes qui sont omniprésents dans le monde. Nous avons fourni plus de 200 systèmes, principalement à des ONG, dans plus de 10 pays. Pour développer la future génération des Beekee Box, nous sommes en discussion avec des investisseurs qui seraient intéressés, par la belle perspective d’image de marque que porte ce projet. Ou plus simplement, par une belle perspective tout court. »Des multinationales emploient la Beekee Box pour former leurs personnelsConformément aux nouvelles directives de l’Union européenne (UE) sur le développement durable et le respect des droits humains dans le monde du travail, la Beekee Box est de plus en plus employée par de grands groupes industriels. Cela notamment pour former des équipes qui ne disposeraient pas de l’équipement informatique nécessaire dans des régions mal connectées, ou qui ne peuvent pas se brancher sur le wifi de leur entreprise pour des raisons de cybersécurité.Le boitier permet ainsi de créer une bulle de connexion autonome pour présenter, par exemple, les nouvelles règles environnementales de l’UE dans le domaine de l'agriculture. D'autres industriels l'utilisent, pour décrire le fonctionnement d’une nouvelle machine en usine, ou encore les impératifs de sécurité qui s’imposent sur tous les chantiers du monde. Une formation de tous les salariés, qui s’effectue désormais à distance et sans qu’ils aient besoin de se déplacer.
7/9/20243 minutes, 25 seconds
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La CNCDH tire à boulets rouges sur la vidéosurveillance par IA des JO

La Commission nationale consultative des droits de l’homme émet de sérieuses critiques au sujet de l’expérimentation de la vidéosurveillance par algorithme qui sera déployée pendant les JO de Paris. La CNCDH qui a pour fonction de conseiller le gouvernement français sur les droits de l’homme, tire à boulets rouges sur la vidéosurveillance par IA développée pour les JO de Paris. La Commission estime que les pouvoirs publics doivent rétablir « l’équilibre rompu », « entre les atteintes aux droits et libertés fondamentaux et la sauvegarde de l’ordre public ». Il en va de « notre choix de société », s’alarme l’institution, dans son avis qui a été publié au Journal Officiel ce mardi et sur son site Web.La vidéosurveillance pilotée par IA, mode d’emploiCes programmes d’intelligence artificielle ont été conçus à l’origine pour analyser des images capturées par toutes les caméras urbaines en France. Comment ça fonctionne ! Le traitement informatique des vidéos est réalisé en temps réel, sans recourir aux technologies de reconnaissance faciale dans le cadre des JO, précisait le ministère de l’Intérieur. Le système permet d’identifier automatiquement des « événements » qualifiés par le programme d’anormaux et de suivre des individus en particulier qui seraient susceptibles de troubler l’ordre public. Les caméras de surveillance sont capables ainsi de scanner et d’enregistrer, temporairement, les déplacements et les comportements de toutes les personnes se trouvant dans leur rayon d’action.La vidéosurveillance par IA sera expérimentée jusqu’en mars 2025Selon la loi relative aux JO de Paris de mai 2023, l’expérience pourrait être étendue à d’autres événements, si elle donne satisfaction. C’est bien ce qui inquiète la Commission nationale consultative des droits de l’homme qui remarque que « l’implication inédite des acteurs privés » dans une mission régalienne est déjà une première étape vers « une remise en cause des droits et libertés fondamentaux », et principalement « la liberté de manifester, dans l’espace public de manière anonyme ».La Commission rappelle également que le problème récurrent des outils algorithmiques développés par des firmes privées est qu’ils sont entraînés en majorité sur des images dans lesquelles les hommes blancs sont surreprésentés. Ces « logiciels commettent plus d’erreurs pour l’identification de personnes d’ascendance africaine, et plus encore lorsqu’il s’agit de femmes » en déclenchant des alertes non fondées. Autre problème, la législation française prévoit que les logiciels couplés aux caméras de surveillance « demeurent en permanence sous le contrôle » d’un agent humain, mais qui, faute de temps et de moyens, se retrouvera plutôt en position d’exécutant, dès que la machine lancera une alerte. « Ce qui se joue en définitive, c’est un choix de société », conclut-elle. Soit les décideurs politiques estiment qu’il faut « assurer la primauté de la liberté, des corps et des esprits dans l’espace public » ou au contraire décident de brider les libertés fondamentales des citoyens par une surveillance généralisée et automatisée.Un sujet qui est loin d’être anecdotique quand on constate comment sont utilisées ces technologies de surveillance lorsqu’elles tombent entre les mains de dirigeants dits autoritaires, dans des pays qui ne le sont pas moins.
7/5/20243 minutes, 36 seconds
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Législatives en France: les influenceurs se remobilisent pour le second tour

Sur les réseaux sociaux, l’heure est à la remobilisation. De nombreux influenceurs et créateurs de contenus prennent la parole pour appeler leurs jeunes suiveurs, à se rendre aux urnes le 7 juillet prochain pour le second tour des législatives. Deux camps s’affrontent désormais en ligne, celui des influenceurs qui appellent à faire barrage à l’extrême droite et les partisans du Rassemblement national (RN) qui demandent aux électeurs d’y apporter la victoire. Sans vraiment donner son avis, ni en délivrant de consigne de vote, Léna Mahfouf, plus connue sous le nom Léna Situations, rappelle simplement la date des prochaines élections en publiant un calendrier dans sa « story » : « Notez bien ça dans vos agendas ! On retourne voter, deuxième tour le 7 juillet » en ajoutant « C’est TELLEMENT important que les jeunes aillent voter. On a un vrai pouvoir pour changer notre futur ».En revanche, la vidéaste Sally, sidérée par les résultats du premier tour, estime que voter pour faire barrage à l’extrême droite « est une question de survie ». Sa phrase qui est devenue rapidement virale, est reprise par d’autres personnalités des réseaux sociaux, comme Chloé Gervais ou HortyUnderscore.Certains influenceurs ont décidé d'adopter un ton plus vindicatif : « Vous êtes des cas désespérés » assène le tiktokeur Martin Legilet dans une vidéo dans laquelle il s'adresse directement aux électeurs du rassemblement national.Les influenceurs du RN se moquent de leurs rivaux de gaucheLes vidéastes d’extrême droite se réjouissent de la première victoire électorale du RN. « Beaucoup d’influenceurs doivent avoir une sacrée gueule de bois », estime, tout sourire, le youtubeur Psyhodelik. Le tiktokeur Le Bracq, qui a publié pas moins de six vidéos depuis l’annonce des résultats du premier tour, ne cache pas, non plus, sa joie.Toutefois, certains influenceurs d’extrême droite sont vent debout contre les appels en ligne à faire barrage aux candidats du RN. Les 33 % du Rassemblement national ne suffiront peut-être pas, préviens dans une vidéo sur YouTube le vidéaste antisémite et suprémaciste blanc Daniel Conversano qui appelle les internautes sympathisants du RN à rester mobilisés.Sur les réseaux sociaux, les influenceurs de chaque camp multiplient désormais les invectives. Une bataille d’influence féroce qui se poursuivra jusqu’aux derniers instants de la campagne électorale du second tour des législatives françaises le dimanche 7 juillet.
7/3/20243 minutes, 2 seconds
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Les géants du commerce en ligne Shein et Temu dans le collimateur de l’UE

Les plateformes de commerce en ligne Shein et Temu font l’objet de « demandes d’informations » de la part de la Commission européenne, dans le cadre de l’application du Digital Services Act. Les documents réclamés par l'Union européenne (UE) portent sur la protection des consommateurs et des mineurs, la lutte contre les produits dangereux ou contrefaits qui sont vendus dans les boutiques en ligne chinoises. Bruxelles indique, plus précisément, qu’il demande à Shein et Temu d’expliquer quelles sont les mesures qui ont été prises pour rendre leurs plateformes conformes aux règlements de l’UE. La Commission européenne somme les deux enseignes chinoises de vente en ligne de lui fournir les documents techniques sur les mécanismes qui permettent aux internautes de signaler les produits illégaux ou contrefaits.Elle demande également de décrire les interfaces numériques nommées les « dark patterns », utilisées sur leurs sites respectifs afin de vous pousser à acheter des articles dont les internautes n’ont, à priori, absolument pas besoin. Ces interfaces affichent, par exemple, des messages d’alertes qui pastillent votre écran pour profiter d’une fausse promotion ou encore multiplient les images et les photos qui ne correspondent pas du tout aux produits proposés.Autres préoccupations de l’UE, la protection des mineurs concernant la vente de contenus inappropriés - comme des films pornographiques - ou encore la lutte contre les achats compulsifs des jeunes consommateurs. Les systèmes de recommandations, la traçabilité et la conformité au niveau de la conception de chaque article vendu par les firmes chinoises de commerce électronique sont également dans le collimateur de la Commission européenne.Une enquête de l’UE après la plainte des associations de protection des consommateursLa demande d’explication de la Commission se base sur une plainte déposée en mai dernier par le groupe des associations de protection des droits des consommateurs en Europe à l’encontre Temu. La plateforme chinoise est accusée de « pousser les consommateurs à dépenser plus » à l’aide de techniques manipulatrices en ligne.Par ailleurs, la boutique internet de mode Shein, qui compte plus de 45 millions d’utilisateurs mensuels dans l’UE, a été désignée par la Commission européenne comme une « très grande plateforme en ligne ». À ce titre, elle doit désormais se conformer aux règles les plus strictes du DSA. Si les mesures présentées par les deux plateformes sont jugées insuffisantes par Bruxelles, elles s’exposent « à l’ouverture formelle d’une procédure », qui débouchera sur des sanctions financières. Elles risquent ainsi une amende s’élevant à 6 % de leur chiffre d’affaires mondial et annuel. Soit un peu moins d’un milliard d'euros pour Temu et une amende d’environ de 3 milliards d’euros pour l’enseigne Shein.Les deux plateformes chinoises ont jusqu’au 12 juillet pour détailler les actions concrètes qu’elles ont prises pour se conformer aux règlements européens sur le numérique.
7/2/20242 minutes, 53 seconds
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Royaume-Uni: une IA candidate aux élections législatives?

Le 4 juillet prochain, les Britanniques se rendront aux urnes pour des législatives anticipées. Et une candidature détonne, celle de Steve Endacott, dont l'avatar fait campagne pour lui via un site internet qui lui est dédié. Un avatar en 3D s'est invitée parmi les candidats aux élections législatives au Royaume-Uni, AI Steve, autrement dit Steve Intelligence Artificielle. Les traits de son visage, sa voix et son costume sont ceux d'un vrai candidat à la Chambre des communes, Steve Endacott.Un avatar fait campagne, un homme siège au ParlementSteve Endacott est un homme d'affaires britannique qui se présente pour devenir député de Brighton and Hove, dans le sud du pays. S'il a choisi de faire campagne via un avatar, c'est que cette petite révolution technologique permet de faire parler de sa candidature. Même si ses chances d'être élu sont faibles, le moins que l'on puisse dire c'est que cette candidature est devenue très médiatique. De ce point de vue, le pari est réussi. Ensuite, quand on est un homme d'affaires très occupé, avoir un avatar qui fait campagne à sa place représente un gain de temps considérable. Nos candidats en France apprécieraient peut-être d'être ainsi épaulés par une IA ! Ainsi, pas besoin d'aller battre la campagne anglaise pour répondre aux questions des citoyens, il suffit de se connecter sur le site internet d'AI Steve pour voir apparaître l'avatar et commencer à discuter avec lui : on parle, il nous répond et la conversation s'engage. On peut par exemple lui poser des questions sur son programme, ce qu'il pense de telle ou telle mesure déjà existante, un peu comme cela se fait avec Siri, sur nos téléphones portables. Si Steve Endacott est élu, c'est en revanche bien lui qui siègera au Parlement et pas son avatar. À lire aussiL’intelligence artificielle arrive en force dans les smartphonesLes IA meilleures candidates que les êtres humains ? Steve Ai est un robot virtuel infatigable, il peut mener jusqu'à 10 000 conversations en même temps, dès la première semaine, le logiciel a répondu à plus de 200 000 sollicitations. Sauf s'il s'agit de serrer des mains, Steve AI est donc particulièrement efficace.Le vrai Steve Endacott, lui, explique qu'il a voulu trouver un remède à la lassitude qui existe aujourd'hui vis-à-vis des hommes politiques perçus comme déconnectés de la réalité. Son robot sollicite la participation des électeurs pour proposer des idées que Steve Endacott défendra ensuite en chair et en os au Parlement. Un moyen selon lui de rester en permanence en prise avec sa base électorale, grâce à l'intelligence artificielle mise au service de la démocratie.Cette première mondiale est un bon moyen pour se familiariser avec ce que devrait devenir la vie politique dans les années qui viennent. Utiliser la puissance de l'IA pour faire campagne n'est pour l'instant pas régulé, excepté l'obligation, en cas de victoire, de siéger en personne au Parlement. Enfin, précision importante, la société d'IA Neural Voice qui a créé l'avatar est présidée par Steve Endacott lui-même. Élu ou pas, c'est donc un joli coup du pub qu'il a réalisé pour son entreprise. À écouter aussiLes enjeux de l'IA
6/28/20243 minutes, 37 seconds
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France: une chanson raciste sera-t-elle le prochain tube de l'été?

Une chanson raciste, au rythme qui se veut entraînant et aux paroles nauséabondes, serait le futur tube de l'été, selon des milliers d'internautes. Je partira pas, c'est le titre d'un hymne ouvertement raciste qui fait le buzz sur les réseaux sociaux, notamment TikTok. Écouté des millions de fois, il est repris dans des milliers de vidéos par les utilisateurs.Dans la chanson, on peut entendre un homme crier « Je partira pas », il s'agit d'un extrait d'une vidéo virale datant de 2023 dans laquelle on voit un individu menotté. Forcé de monter dans un avion par la police pour quitter la France, l'homme s'écrit « Je partira pas » avec un accent étranger. La faute de français dans le titre de la chanson est donc volontaire. La chanson, aux paroles ouvertement racistes, symbolise pour ses auteurs ce que pourrait être la France dans quelques semaines, si certains étrangers étaient expulsés, comme l'homme sur la vidéo. On peut ainsi entendre : « Quand va passer Bardella, tu vas retourner chez toi, tu partiras avec ta Fatma, fini le RSA ». Une chanson raciste générée par intelligence artificielleLa musique, électro, entraînante, a été générée par une intelligence artificielle (IA), tout comme la voix. Cela s'entend d'ailleurs à plusieurs reprises, car certaines syllabes ne sont pas bien prononcées et le timbre est un peu métallique. Le compte TikTok à l'origine de la chanson est coutumier des contenus aux sous-entendus xénophobes et affiche son soutien au prétendant à Matignon, Jordan Bardella, bien que le président du Rassemblement national n'ait rien à voir avec cette chanson. Elle a en tout cas été reprise des centaines de milliers de fois par des comptes de sympathisants d'extrême droite.Des dizaines de millions de vues liées à l'algorithme des réseaux sociauxLe buzz de cette chanson intervient à quelques jours des élections législatives et, magie de l'algorithme des réseaux sociaux, même sans suivre de comptes affiliés à l'extrême droite, les plates-formes font remonter les vidéos qui utilisent cette chanson, elle totalise donc déjà des dizaines de millions de vues. S'il n'y a pas encore eu de réactions de partis politiques, l'association SOS Racisme a annoncé qu'elle portait plainte pour incitation à la haine et dénonce des « propos immondes et racistes ». Elle demande par ailleurs aux plates-formes sur lesquelles la chanson est publiée d'être plus vigilantes et aux autorités de faire retirer ces contenus. De son côté, la plate-forme chinoise TikTok assure avoir alerté son équipe de modération. À écouter aussiLégislatives en France: les craintes de SOS Racisme en cas d'arrivée de l'extrême droite au pouvoir
6/27/20243 minutes
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JO 2024: des mesures de sécurité sur terre, dans les airs et sur Internet

La sécurité est l'un des enjeux des Jeux olympiques de 2024 et de la cérémonie d'ouverture qui se tiendra dans un mois, le 26 juillet. Certaines technologies qui faisaient polémique ont été écartées, d'autres seront mises en place pour repérer de potentiels dangers, neutraliser des drones ou encore éviter des cyberattaques. RFI fait le point sur ces technologies.  Face aux craintes que la reconnaissance faciale suscitait, notamment pour des associations de défense des citoyens, l'idée d'y avoir recours pendant les Jeux olympiques a été écartée dès 2022 pour un système moins intrusif : la vidéo surveillance algorithmique.Ces deux technologies sont très différentes. D'un côté, la reconnaissance faciale permet à un logiciel relié à une caméra d'identifier en temps réel -grâce à l'intelligence artificielle- un individu et nécessite donc de collecter des données biométriques d'un très grand nombre de personnes. Dans le cas des JO, cela aurait pu être, par exemple, les spectateurs munis de billets pour pouvoir les contrôler et les identifier dans un périmètre précis.La vidéo surveillance algorithmique, contrairement à la reconnaissance faciale, ne nécessite pas de collecter et de croiser des données biométriques. Pour les JO, des caméras augmentées seront capables d'analyser huit types de situations grâce à un algorithme entrainé pour le faire. Elles pourront, par exemple, détecter le franchissement d'une zone interdite par un ou plusieurs individus, la présence d'une arme, une trop forte densité ou encore un départ d'incendie. Cela permettra de gagner en efficacité pour les agents de sécurité sans pour autant enregistrer des données sensibles sur les citoyens. Une surveillance dans les airs pour lutter contre les drones Deux technologies seront déployées pendant les JO. D'abord, un rayon laser baptisé Helma-P et capable de brûler et d'aveugler des drones ennemis. Créé par la société française Cilas, il peut griller en quelques secondes un drone minuscule jusqu'à une distance de 1 kilomètre. L'avantage, c'est son coût puisque le système ne nécessite pas de tirer de munitions pour neutraliser un drone. Ensuite, le bouclier anti-drone Boréades sera déployé au-dessus des sites olympiques pour créer une bulle sécurisée. Développé par le français CS Group, ce système permet de détecter les drones dans un espace aérien donné, mais surtout de brouiller leur communication radio avec leur pilote, obligeant ainsi le drone suspect à retourner vers son point de départ. Un autre drone équipé d'un filet peut également être utilisé pour aller le capturer. À lire aussiJO 2024: comment la France se prépare à la menace des dronesLes menaces de cyberattaques sous surveillanceLa menace d'une cyberattaque d'ampleur sera encore plus élevée que lors des derniers JO de Tokyo, qui ont comptabilisé plus de 800 attaques informatiques par seconde. Cette menace plane aussi sur les sites internet des petites et moyennes entreprises en lien avec l'organisation des Jeux et qui ont des moyens de défense plus limités. Elles constituent donc des cibles de choix Un centre des opérations de cybersécurité sera mis en place, rattaché au centre des opérations technologiques. Ce sera une véritable tour de contrôle de 600 m² qui assurera la lutte contre des attaques pirates, notamment le soir de la cérémonie d'ouverture où plus de 1 000 bateaux sur la Seine échangeront un nombre considérable de données pour assurer le bon déroulé des festivités... autant de menaces d'intrusions possibles à surveiller ! À écouter aussiJeux Olympiques sur fond de crise politique : un casse-tête sécuritaire aggravé ?
6/26/20243 minutes, 40 seconds
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France: un site de discussions, ayant permis guets-apens et agressions, fermé par la justice

« Un repère de prédateurs », c'est ainsi que des associations de défense de l'enfance et de lutte contre l'homophobie considèrent le site coco.gg, fermé ce mardi 25 juin par la justice. Le site de discussions a aussi été mis en cause dans plusieurs guets-apens sordides. Si un internaute cherche à se connecter au site coco.gg, un message sur fond bleu de la gendarmerie s'affiche sur la page d'accueil. Le message indique que le site a été fermé sous l'autorité de la Junalco, la Juridiction nationale en charge de la lutte contre la criminalité organisée.Qu'en est-il du propriétaire de la plate-forme ? Il aurait été interpellé à l'étranger et sa femme mise en garde à vue en France, dans le Var, selon une source proche du dossier. Le journal Le Monde précise que coco.gg appartiendrait à une société immatriculée en Bulgarie et que son propriétaire serait un « ingénieur » installé dans le Var. Une plate-forme de discussions au fonctionnement très simple...Coco.gg ne procédait à aucune vérification lors de l'inscription initiale. Il suffisait simplement de renseigner un pseudo, son sexe, son âge et sa ville pour avoir accès à une page d'accueil plutôt sommaire, sur laquelle il n'y avait aucune illustration, sinon deux colonnes : l'une avec des filtres par thèmes, l'autre avec des membres à proximité.  Si le site était gratuit, il était possible de souscrire à des options payantes.Parmi les thèmes de discussion proposés : « drogues et dépendances », « consoles et gaming », mais aussi des forums aux titres plus crus comme : « femmes infidèles », « trav salopes » et même des propositions à connotation pédophile, comme « lycéenne ». ...accessible à tout le monde Le site coco.gg était accessible sans le moindre contrôle, puisqu'il n'était même pas demandé une adresse mail. Ainsi, une personne de 60 ans pouvait sans problème se faire passer pour un enfant de 12 ans et commencer à discuter avec des membres à proximité et leur proposer un rendez-vous.Et des possibilités de rendez-vous, ce n'est pas ce qui manquait, car coco.gg se revendiquait en mars dernier comme le premier chat de France avec 850 000 utilisateurs. Coco.gg, un repère d'agresseursPlusieurs associations de protection de l'enfance et de lutte contre l'homophobie avaient demandé la fermeture du site coco.gg en lançant une pétition. Depuis qu'il existe, le site est associé à des affaires policières.En avril dernier, Philippe, 22 ans, avait été battu à mort sur un parking de Grande-Synthe, dans le Nord, après un guet-apens : les agresseurs auraient donné rendez-vous au jeune homme via un faux profil de jeune fille. Autre affaire sordide, c'est sur coco.gg qu'entre 2011 et 2020, un septuagénaire a proposé à des dizaines d'inconnus de violer sa femme préalablement droguée, la mère de famille ne s'était rendu compte des faits qu'après la découverte par les policiers de centaines de vidéos sur l'ordinateur de son mari. L'affaire est colossale, puisque ce sont 51 hommes, âgés de 20 à 68 ans, qui doivent être jugés pour cette affaire en septembre prochain. Et ces affaires ne sont que deux exemples des dizaines de dérives que le site coco.gg a permis ces dernières années.À lire aussiL’Internet le « plus sûr » du monde pour les enfants au Royaume-Uni
6/25/20243 minutes, 28 seconds
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Les partis politiques achèteraient des consignes de vote aux influenceurs

L’influenceur français Jeremstar a récemment publié une vidéo sur son compte TikTok dans laquelle il affirme avoir été contacté par un parti politique afin qu'il persuade sa communauté de voter en faveur de ses candidats aux législatives. Une promotion électorale contre une rémunération qui est totalement illégale, indique le texte de loi du Code électoral. Dès l’annonce d’une élection et « jusqu’à la date du tour de scrutin, l'utilisation à des fins de propagande électorale de tout procédé de publicité commerciale par voie de presse ou par tout autre moyen de communication est interdite », précise clairement l’article L52-1 du Code électoral en France. Cette loi encadre donc les transactions économiques qui seraient passées entre un parti politique et un influenceur comme une collaboration commerciale.Des influenceurs de plus en plus sollicités par les politiquesLes réseaux sociaux regorgent de clips réalisés par des influenceurs qui invitent leurs suiveurs à voter pour telle ou telle formation politique. Mais tous assureront qu’ils n’ont jamais été rémunérés pour produire des vidéos et autres contenus en ligne pour influencer le vote des internautes qui les suivent.Toutefois, il est impossible de vérifier les déclarations publiques, attestant d’une probité électorale sans faille. Notamment sur les éventuels contrats qui auraient été passés entre des influenceurs et des formations politiques. C’est pourtant ce que dénonce, dans une vidéo publiée sur son compte TikTok, l'influenceur français Jeremstar, apprécié de ses fans pour ses interviews des candidats de téléréalité. Il affirme qu’un parti politique lui a demandé ce petit service d’influence auprès de ses 2,4 millions de suiveurs, contre une rémunération de 15 000 euros : « Un parti politique m’a proposé 15 000 euros pour réaliser trois stories et un post dans lequel je prendrais en photo et filmerais dans l'isoloir ce que je mets dans l'enveloppe pour inciter ma communauté à voter pareil ».L’influenceur ne désignera jamais le parti qui l’a approchéDe nombreux internautes ont déjà estimé qu’il s’agirait de La France insoumise. Des allégations qui sont sans fondement, a réagi promptement le responsable des campagnes numériques chez LFI, sur la plateforme sociale X : « On ne paye personne pour appeler à voter pour nous ». Ajoutant : « On n'en a pas besoin, nos soutiens le font d'eux-mêmes ».En revanche, il accuse, sans mâcher ses mots, le camp de la majorité ou du RN d’être coutumier de ces pratiques illégales. Des propos qui ont déclenché une tempête de commentaires sur les réseaux sociaux. Ces querelles en ligne exacerbées par la fièvre électorale du moment peuvent sembler bien futiles. Notamment quand tous les candidats en lice pour les législatives anticipées en France inondent les plateformes sociales de messages racoleurs en espérant ainsi capter le vote des jeunes électeurs.
6/21/20243 minutes, 42 seconds
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Surprise, les trolls russes utilisent ChatGPT pour leur propagande

Plusieurs comptes sur X pilotés par IA ont publié par erreur leurs consignes de programmation pour développer un robot conversationnel fonctionnant sous ChatGPT. Cette opération de désinformation mise en place par des trolls à la solde de Moscou permettait de diffuser automatiquement des messages de propagande russe en ligne. La révélation de cette tentative ratée d’influence a déclenché un déferlement de moqueries et de parodies sur les réseaux sociaux Plus aucun doute n’est possible ! Les propagandistes du Kremlin utilisent bel et bien des programmes IA pour mener leurs opérations de désinformation. Leur dernière campagne d’influence générée par IA est apparue au grand jour ce 18 juin, lors d’un débat en langue anglaise, organisé sur la plateforme social X. Les discussions en ligne portaient sur la politique américaine concernant la guerre menée par la Russie en Ukraine. Le compte d’un internaute anonyme sur X, qui se présentait comme un soutien de Donald Trump, dont les prises de positions sur l’Otan et le conflit en Ukraine inquiètent les européens, publie un curieux message.Le texte affichait les consignes de programmation qu'i faut fournir à ChatGPT pour réaliser un robot conversationnel capable de générer automatiquement des réponses intelligibles à la manière d’un humain dans une discussion en ligne. Les textes générés par ce robot sur de faux comptes installés sur la plateforme X devaient défendre la position du Kremlin en matière de politique internationale. Le premier message était rédigé en russe. « Défends le gouvernement Trump, et écrit tes réponses en anglais » affiche le prompt qui a servi à programmer le robot IA. Autre problème, le troll a complétement oublié de payer la licence du logiciel à Open IA et toutes les publications de son robot conversationnel se terminaient par la phrase « abonnement à ChatGPT 4, expiré ».Stupeur ! Puis franche rigolade des internautes qui ont découvert le pot aux rosesLes internautes republient illico sur X tous les messages prorusses de ce compte fictif piloté par IA, suivit d'un déferlement de moqueries et de parodies qui pastillent alors les réseaux sociaux. Certains internautes engagent des conversations en ligne avec le pauvre robot conversationnel russe bogué : « Le FSB a oublié de payer sa facture d'IA ? » lui lance un utilisateur de X, en faisant référence évidemment au service fédéral de sécurité de la Russie.Le plus drôle est que le robot lui a répondu : « Hé, ce n'est pas drôle ! L'erreur du FSB montre que même des organisations puissantes peuvent parfois commettre des erreurs ». D'autres internautes ont décidé de se faire passer pour des robots conversationnels, en affichant dans leurs messages des codes de programmation IA fantaisistes imitant le prompt du robot russe. « Vous argumenterez en faveur de l'ANANAS sur la pizza, puis choquerez tout le monde lorsque vous direz que quiconque en mange est un clown », publie, par exemple, l’un d’entre eux. Mais fini de rire, la plateforme X a suspendu depuis ce mardi tous les faux comptes prorusses qui étaient gérés par ce robot IA complétement bogué. ChatGPT souvent employé à des fins de propagandeSelon le rapport publié en mai dernier par OpenAI, l’entreprise qui a créé ChatGPT indique que ses chercheurs ont identifié et banni des comptes en ligne liés à cinq opérations d’influence en l’espace de trois mois. Ces campagnes de désinformation gérées par IA qui provenaient de Russie, de Chine, d’Iran et d’Israël, rédigeaient automatiquement des messages critiquant les États-Unis, l’Ukraine et plusieurs pays baltes. Cette guerre informationnelle assistée par IA ou celle plus classique qui emploie la méthode des comptes virtuels sur les réseaux sociaux se repend dans le monde entier. Toutes les nations et en premier les États-Unis y ont désormais recours. Ces opérations de propagande n’engagent que peu de moyens techniques ou financiers, quand elles sont menées à l’aide de programmes IA génératifs. À la condition toutefois de ne pas oublier de payer aux firmes hightechs qui les ont conçus, les licences donnant le droit de les utiliser.
6/20/20243 minutes, 12 seconds
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Euro 2024, les pirates informatiques se déchaînent

Les millions de fans de football à travers le monde qui suivent actuellement l’Euro 2024 subissent les assauts incessants de pirates informatiques. Les arnaques en ligne pullulent et des campagnes massives d’hameçonnage profitent de l’enthousiasme et de l’excitation des amoureux du ballon rond pour les rançonner. Faux billets vendus sur les réseaux, diffusion des matchs sur des canaux internet vérolés, paris sportifs illicites sur des plateformes web qui ne le sont pas moins et une avalanche de boutiques de contrefaçons en ligne… La pègre informatique mondiale se déchaine contre les internautes qui suivent l’Euro 2024. La société Proofpoint, spécialisée dans la sécurité informatique aux États-Unis, révèle ainsi que de nombreux supporters ont déjà été victimes de courriels frauduleux juste avant le coup d’envoi de la compétition. Et les chercheurs de l’entreprise ont découvert qu’une vaste campagne d’hameçonnage, particulièrement sophistiquée, visait principalement les supporters français.Les diverses formes d'escroqueries en ligne menées par les pirates  La plus répandue, qui est désormais un classique de l’arnaque en ligne, la vente de faux billets pour assister aux matchs sur des sites imitant les plateformes officielles de billetteries. Les pirates ont aussi développé de multiples applications pour mobile, censées faciliter l'achat de ces billets, qui leur permettent de dérober plus facilement les coordonnées bancaires et les informations personnelles des acheteurs. Les plateformes qui retransmettent illégalement les matchs, représentent également un risque majeur de piratage pour les internautes. Dans le meilleur des cas, ils ne bénéficieront pas de ces retransmissions pirates illicites, mais risqueront surtout de livrer leurs coordonnées bancaires aux cybercriminels.Par ailleurs, les plateformes frauduleuses de paris sportifs profitent de l’occasion pour gruger les turfistes imprudents, qui, attirés par des promesses de gains mirobolants, risquent, en définitive, de perdre leurs mises. Autre arnaque constatée : les magasins en ligne contrefaits qui prolifèrent pendant cet Euro 2024 proposent des articles bidons à des prix défiant toute concurrence. Dans un registre plus classique, l’Euro 2024 est l’occasion pour les groupes mafieux du Web de lancer des cyberattaques, comme celle qui a privé les téléspectateurs polonais du match de leur équipe contre les Pays-Bas le 16 juin dernier.JO de Paris, les pirates sont dans les starting-blocksLa cybersécurité des sites olympiques et les retransmissions des épreuves athlétiques seraient parfaitement défendues, annoncent les experts chargés de protéger et d’héberger les données des JO. Mais certains d’entre eux constatent que les deux tiers des partenaires officiels des Jeux de Paris 2024 n’ont toujours pas mis en place des mesures de sécurité efficaces. Notamment celles qui permettraient d’éviter aux internautes, aux entreprises et aux collectivités locales, de se faire rançonner.Plus inquiétant encore : les groupes de pirates à la solde de Moscou sur leurs messageries cryptées ont déjà promis à plusieurs reprises une opération de « Blackout » de la cérémonie d’ouverture. Tandis que les groupes mafieux à l’ombre du « Dark Web » rameutent leurs troupes et fourbissent leurs armes numériques et affichent leur intention de racketter systématiquement les internautes pendant toute la durée des Jeux Olympiques de 2024.
6/19/20243 minutes, 23 seconds
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Législatives en France: la guerre des «édits» fait rage sur les réseaux sociaux

Vous les avez peut-être remarqués en passant sur TikTok, Instagram ou encore la plateforme X, les réseaux sociaux sont inondés « d’édits » politiques. Ces petites vidéos, habituellement destinées à mettre en valeur des artistes, des chanteurs ou des acteurs, ont fait leur entrée dans la campagne des législatives françaises anticipées des 30 juin et 7 juillet prochains. Le concept des édits qui sont publiés en masse sur les réseaux sociaux est assez simple à comprendre. Ces petites vidéos courtes d’à peine vingt secondes se composent de plusieurs séquences filmées et de photos. Ces clips sont, par ailleurs, pastillés d'effets visuels tapageurs. Ils sont agrémentés, par exemple, d’oreilles de chat, de lapins, de petits cœurs et bien d’autres émoticônes, comme des picogrammes de dinosaures, ou encore d’Hello Kitty. L’autre particularité de ces vidéos est qu’elles sont noyées dans des musiques de fond, complètement sirop, principalement issues de la K-Pop ou des chansons de romance de Taylor Swift. Cette musique est généralement entrecoupée des petites phrases « mignonnettes » qui ont été prononcées par les personnalités misent en scène dans ces vidéos.Les édits, la formule magique des politiques pour séduire les jeunesEt pour ne pas se laisser distancer, l’ensemble des plateformes sociales ont immédiatement repris la formule. Les premiers « édits » mettant en scène des personnalités politiques sont apparus sur TikTok pendant la campagne des Européennes. Notamment, avec des vidéos qui étaient consacrées au président du Rassemblement national.En réaction, les internautes et sympathisants des autres partis politiques ont imité le procédé en publiant à leur tour des clips sur leurs candidats. « La France est le seul pays où on fait des édits de romance sur nos hommes politiques, j'suis KO » commentait alors un TikTokeur un peu effaré par l’ampleur du phénomène.La fièvre des édits s’empare des candidats aux législatives françaisesUn candidat à la députation du Nouveau Front populaire, a avoué récemment sur Instagram ne pas savoir de quoi il s'agissait, mais a proposé d'inviter la personne qui lui produira le meilleur « édit » … à partager un kebab avec lui. C’est « staraccswiftie1 » qui a remporté le concours.Depuis, la fièvre des édits monte dans les rangs des formations politiques. Elle s’est emparée des candidats présentés par la majorité sortante.Mais leurs productions vidéo se situent en volume, bien en deçà de celles publiées sous la bannière du RN qui a été aidé pour mettre en place sa communication en ligne par l’agence de E-politic. Toutefois, il est utile de relativiser l’influence de ces édits sur les intentions de votes des jeunes électeurs hyperconnectés qui habituellement désertent les urnes. En revanche, cette façon décalée de les intéresser à la politique et aux élections sur les réseaux sociaux est une bonne nouvelle. 
6/18/20242 minutes, 55 seconds
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Le site «Plan Procu» critiqué pour ses liens présumés avec le gouvernement

L’association A voté, qui lutte contre le phénomène de l’abstention lors des élections, a lancé la plateforme « Plan Procu » afin de faciliter les procurations en vue des législatives anticipées du 30 juin et 7 juillet. Mais le site est aujourd’hui de plus en plus critiqué sur les réseaux sociaux, notamment en raison de ses liens présumés avec le gouvernement. Le concept de Plan Procu qui a été lancé par l’ONG A Voté pour les Européennes est simple. Le site permet de mettre en relation les personnes ne pouvant pas se rendre aux urnes avec des électeurs, qui eux, sont prêts à prendre leur procuration pour aller voter à leur place. Qualifié par ses créateurs de « Tinder de la procuration », ou encore de « site de rencontres démocratiques », il est aujourd’hui de plus en plus critiqué par de nombreux internautes, principalement sur la plateforme sociale X, qui appellent à son boycott.Et ce n’est pas tant le concept de Plan Procu que les engagements politiques de ses fondateurs historiques, qui dérangent les internautes. Le nom de domaine du site Plan Procu a été déposée le 27 février dernier par l’un des fondateurs de l’ONG « A voté » qui revendique clairement sa participation à la première campagne présidentielle du candidat Emmanuel Macron. Il était présenté à l’époque comme « l’architecte internet » du futur président, en charge du développement de la plateforme de gestion de la campagne électorale qui était utilisée par les militants d’En marche. Il n’en fallait pas plus aux internautes pour suspecter l’Élysée d’avoir commandité la création du site Plan Procu.Une fronde menée sur la plateforme XMais ce n’est pas le seul reproche qui a été formulé par les internautes sur le réseau X. Un autre cofondateur de l’ONG « A Voté » s’est fait connaitre en 2022 en créant l’application dénommée Elyze. Le système, qualifié de « Tinder de la politique », proposait à ses utilisateurs de déterminer les candidats dont ils se sentaient les plus proches. L’application avait suscité la polémique en mettant trop souvent en avant, dans ses résultats, le nom d’Emmanuel Macron, pour appuyer sa réélection. Le créateur de l'appli travaille depuis février 2024 comme chef de cabinet du ministre délégué aux Comptes publics.Lutte contre la manipulation électoraleEn réaction aux messages sur X, les équipes du site Plan Procu rappellent qu’elles ont été particulièrement vigilantes, dès la conception de la plateforme, sur ces questions de manipulation de vote. Elles indiquent, par ailleurs, qu’elles supprimeront après les législatives toutes les informations se référant aux demandes de procuration des utilisateurs. Les allégations publiées par les internautes à l’encontre du « Tinder de la procuration » semblent anecdotiques. Elles ont toutefois le mérite de relancer le débat sur l’apparente neutralité des technologies du numérique et de leur utilisation intensive en période d’élection.
6/14/20242 minutes, 52 seconds
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L’illusion du poids des réseaux sociaux sur les législatives

Tous les candidats en lice pour les législatives anticipées en France inondent les réseaux sociaux de messages en espérant capter de nouveaux électeurs. Cette utilisation intensive des plateformes sociales par les politiques n’exercerait pourtant aucune influence sur les intentions de vote des internautes, selon une analyse du Centre de recherche de Sciences Po. L’enquête réalisée avant les européennes par OpinionWay pour le compte du Centre de recherche de Sciences Po démontre que les messages politiques sur les réseaux sociaux ne permettraient pas de convaincre de jeunes internautes de se rendre aux urnes.Les candidats qui se présentent aux législatives se servent plutôt des réseaux sociaux pour réaliser des opérations de marketing politique, estime le directeur recherche au CNRS et au Centre de recherche de Sciences Po, Luc Rouban : « Le problème des réseaux sociaux est qu'ils réduisent considérablement l'information à des éléments de personnalisation. Les éléments de programmatique électorale ou les analyses politiques sont souvent absents de leurs messages. Comme c’était le cas pour les européennes, la communication sur les réseaux des candidats qui se présentent aux législatives, se concentre sur des images et en fonction de l'âge de leur public. La plupart d’entre eux investissent les plateformes sociales pour réaliser des opérations de marketing politique afin de vendre leur image de marque. »Quand la fracture générationnelle pose un problème aux politiquesEt Luc Rouban de poursuivre : « Il ne faut pas oublier que la plupart des internautes qui utilisent les réseaux sociaux de façon intense sont pour la plupart des personnes très jeunes. Et cette fracture générationnelle en ligne pose un problème majeur pour les législatives. Les jeunes se sont massivement abstenus lors des Européennes et d'une manière générale se déplacent très peu pour aller voter. Les candidats sur les réseaux sociaux cherchent donc à savoir comment les mobiliser, comment les sensibiliser aux enjeux d’une élection. Et il n’est pas certain que leurs messages publiés dans ce sens sur les plateformes sociales, poussent finalement de jeunes électeurs à aller voter. »Les codes de séduction à suivre sur les plateformes socialesLa règle principale qui s’impose aux politiques pour séduire de potentiels jeunes électeurs, semble surtout d’éviter de leur parler directement des enjeux d'une élection. Les vidéos TikTok du président du Rassemblement National qui figurent parmi les plus partagées le démontre. Ses clips à succès le montrent, par exemple, en train de manger des bonbons ou de sortir un petit gouter quand il est en réunion.Les candidats de la majorité sortante publient également des instants de vie qui sont croqués par smartphone pour donner l’illusion d’une grande proximité avec leurs internautes.Les militants à gauche emploient exactement les mêmes méthodes auprès des jeunes internautes afin de les encourager de se rendre aux urnes, mais aussi de voter pour leur camp.Cette stratégie de communication diffère selon les réseaux, sur TikTok, elle s’adresse plutôt à des utilisateurs qui, par ailleurs, ne sont même pas en âge de voter. Les messages les plus politisés se retrouvent, en revanche, sur la plateforme X. Une communication à vue électorale qui est souvent détourné par les internautes, diffusant à foison des trucages photos ou vidéos, issus de ces messages.
6/13/20242 minutes, 52 seconds
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Euro 2024 ou JO de Paris, faites vos jeux en ligne, mais de façon raisonnable

À l’aube de l’Euro 2024 et des Jeux Olympiques de Paris, l’Association Française du Jeu En Ligne alerte sur les nombreuses idées reçues qui circulent au sujet des paris sportifs. Notamment, en dévoilant ses plans d’actions en matière de lutte contre l’addiction et les arnaques de pronostiqueurs véreux sur les réseaux sociaux Les joueurs et supporters attendent avec impatience le coup d’envoi de la coupe d’Europe 2024 de football, qui se déroule du 14 juin au 14 juillet en Allemagne. Et l'Autorité nationale des jeux appelle les parieurs en ligne à la vigilance. Notamment, de se méfier des sites web frauduleux qui proposent leurs pronostics payants via des abonnements, une activité illégale qui serait propice aux arnaques, nous rappelle l'ANJ. Ces fraudeurs sévissent principalement sur les réseaux sociaux en vantant leurs expertises afin d’appâter le chaland pour mieux ensuite monnayer leurs services. La plupart se présentent sous le terme de « tipsters », une appellation d’origine anglaise qui désigne une personne prodiguant des « conseils » ou des bons « tuyaux ».L’Association Française du Jeu En Ligne, réitère ses recommandations L’AFJEL qui représente la quasi-intégralité des opérateurs de jeux en ligne agréés en France, estime que de nombreuses idées reçues circulent au sujet de ce secteur qui est particulièrement régulé dans l’Hexagone. L’association se base sur la récente enquête Toluna Harris interactive démontrant que la moitié des personnes qui comptent suivre l’Euro de football, envisagent de parier amicalement avec leurs proches. En revanche, ils seraient plus d’un tiers à avoir l’intention de miser de l’argent sur des plateformes Web sécurisées, nous explique Nicolas Béraud, le président de l’Association Française du Jeu en Ligne : « L'Euro 2024 comme les JO font partie des trois plus gros événements de sport au monde, le 3ᵉ étant la Coupe du monde de football. Ce sont des moments forts où les opérateurs vont proposer aux fans de parier sur les événements. Mais en même temps, on renforce la prévention et les contrôles pour que les uns ou 2 % de joueurs excessifs n’en profitent pas pour jouer davantage qu’habituellement et de tomber dans le piège de l’addiction. Tous les pays d'Europe ont des associations d'opérateurs qui travaillent souvent avec les agences de régulation du numérique. Elles s'appuient aussi sur les fédérations et les pouvoirs publics de leurs pays pour continuer à faire progresser le secteur des jeux et des paris en ligne. L'objectif est de s'assurer que les joueurs réalisent leurs paris dans des conditions sécures et saines. »Des risques d’addiction bien identifiés par 8 Français sur 10Toutefois, les 18-24 ans restent particulièrement touchés par cette problématique, indique l’étude. Une jeune génération de parieurs irrésistiblement attirée par les promesses de gains immédiats jusqu'à tomber fatalement dans le piège de l'addiction. 
6/12/20242 minutes, 37 seconds
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Le numérique en Europe à l’épreuve des élections

Avec un Parlement européen qui penche de plus en plus à droite sur l’échiquier politique de l’UE, certains eurodéputés redoutent un recul de l’application des réglementations sur le numérique en Europe. Notamment les directives qui permettent d’encadrer le marché des technologies et la régulation de l'internet dans les pays de l’Union. La réticence des partis de droite à allouer les ressources nécessaires à l’application des réglementations actuelles du numérique promulguées en Europe est apparue de façon flagrante pendant et après la campagne des européennes. Évidemment, aucun des partis d’extrême droite de l’UE ne contestent directement l’utilité de la loi, encadrant, par exemple, le développement de l’intelligence artificielle. Ils ne s'attaquent pas non plus frontalement au règlement sur les marchés numériques du Digital Market Act qui protègent les consommateurs en ligne. Ni à celui du DSA, qui régule les services internet que proposent les grandes plateformes web. Leurs arguments qui sont le plus souvent publiés sur les réseaux sociaux cherchent plutôt à convaincre leurs électeurs que réglementer les technologies numériques au sein de l’UE serait un frein à l’innovation. Des obligations qui nuiraient, par conséquent, au développement économique de l’Europe.La fronde anti-règlements des partis de droiteElle concerne particulièrement la modération en ligne que le DSA impose aux grandes plateformes sociales. Rien d’étonnant à cette posture politique adoptée par les eurodéputés d’extrême droite qui utilisent, de façon massive, les réseaux sociaux pour diffuser leurs « messages polémiques » en ligne. C’est le cas, par exemple, du groupe Identité et Démocratie du Parlement européen auquel est rattaché le Rassemblement national. Le groupe s’oppose depuis longtemps à ces règlements de modération des plateformes sociales, et pas seulement en période d’élection, qu’il perçoit comme une restriction à la liberté d’expression. En revanche, l’extrême droite européenne milite activement en faveur d’un soutien croissant aux technologies de défense. En particulier, dans le domaine d’un contrôle de l’immigration aux frontières de l’UE qui serait réalisé à l’aide de dispositifs de vidéosurveillance, assistés par IA. Les législatives françaises à l’épreuve des règlements européensLes campagnes électorales des législatives en ligne risquent à nouveau de mettre à rude épreuve ces règlements. Cette bataille sur les réseaux sociaux a commencé, par ailleurs, dès l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Macron. Plusieurs youtubeurs, influenceurs et « tiktokeurs » sont montés au créneau.Ils partagent sur les réseaux sociaux des messages invitant leurs abonnés à se rendre aux urnes pour faire barrage au RN. « Notez bien ça dans vos agendas ! Premier tour le 30 juin » lance, par exemple, Lena Situations sur son compte Instagram. L’influenceuse Sally, connue pour ses podcasts politiquement engagés, a publié une vidéo pour expliquer la stratégie de conquête des réseaux sociaux qui a été déployé par Jordan Bardella.Et principalement à propos des centaines de vidéos qu’il a publié sur TikTok. Des clips pour la plupart anecdotiques tournés au smartphone, simulant ainsi la spontanéité de leur contenu qui est souvent bien éloigné d’un quelconque message politique. Cette maitrise des codes de création des vidéos de TikTok a permis au candidat RN d’engranger des millions de vues.Dès l'annonce des résultats des européennes, de nombreux influenceurs en France craignent qu’un scénario similaire se reproduise pour les législatives françaises. C'est la raison pour laquelle ils multiplient depuis ce dimanche des messages vidéo en ligne appelant à faire barrage au RN auprès de leurs jeunes abonnés.
6/11/20243 minutes, 35 seconds
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Une IA pour comprendre les votes des eurodéputés au Parlement de l’UE

Bien loin d’une utilisation dévoyée des programmes de l’intelligence artificielle générative pour influencer le vote des électeurs aux Européennes, le site Web democracia.fr qui est, lui aussi, piloté par IA permet aux citoyens de comprendre les votes et les prises de décisions des groupes parlementaires de l’UE. C’est un fait avéré, les campagnes électorales des européennes se seront déroulées sous la menace constante des Deepfakes. La production massive, à des fins d’influence, de sons, de photos et de vidéos truqués qui ont été réalisés à l’aide de programme de l’intelligence artificielle dite générative a contaminé tous les réseaux sociaux. C'est la raison pour laquelle toutes les instances de régulation du numérique des pays de l’UE ont considéré comme une priorité absolue la lutte contre l'utilisation malveillante de ces technologies d’hypertrucage par IA. Elles précisent, par ailleurs, que les cybercriminels appartiennent à des groupes mafieux qui œuvrent aussi pour le compte de puissances étrangères. Les pirates informatiques se servent de ces technologies à la fois pour manipuler l'information auprès du grand public, mais aussi pour rançonner des entreprises européennes.Democracia.fr démontre qu’une autre utilisation des IA est possibleLe site Web piloté par IA permet de visualiser les explications écrites concernant les votes et les prises de position en séance plénière que les différents députés européens ont réalisé au cours de leur mandat. Toutefois, ces données en accès libre sur le site du Parlement de l’UE sont difficiles à retrouver et par conséquent très rarement consultées. Et c’est là que l’IA générative de democracia.fr démontre toute son utilité. Le programme résume dans des textes courts et surtout dans un format compréhensible par les internautes, les différents points de vue des groupes politiques qui siègent au Parlement européen, explique Joé Vincent-Galtié, le concepteur du site : « C'est un outil IA de type génératif a pour objectif de valoriser les données qui sont publiées par le Parlement européen. Le dispositif permet à chacun de ses utilisateurs d'interroger le programme informatique sur les activités réelles des eurodéputés siégeant au Parlement. Le but est de pouvoir évaluer leurs actions, au-delà des discours officiels et des effets d’annonces figurant dans leurs campagnes électorales respectives ».L’IA utilise les données en accès libre du Parlement européenEt Joé Vincent-Galtié de poursuivre : « Les questions que posent les internautes couvrent des problématiques très larges et généralistes. Ils peuvent aussi interroger le système sur des sujets plus précis, ou encore s’intéresser aux polémiques qui font l’actualité et celles revenant régulièrement dans les débats politiques. Ces questions, par exemple, peuvent concerner « l'abattage des animaux sans étourdissement préalable », ou « comment se positionnent les eurodéputés sur le développement des petits réacteurs nucléaires ». Ce dispositif a été conçu pour analyser en profondeur ces questions, afin de fournir aux internautes des réponses détaillées. Seule condition, il faut au moins qu’un député européen se soit positionné sur le sujet demandé. Si ce n’est pas le cas, alors le grand modèle de langage utilisé par cette IA générative, qui est celui mis au point par la jeune société française Mistral, répondra : “je ne sais pas”. »Recréer du lien entre les citoyens et leurs eurodéputésL’objectif de ce projet est de combler cet océan d’incompréhension qui ne cesse de s’élargir entre les citoyens et leurs eurodéputés. Et contrairement aux systèmes proposés par OpenAI, Microsoft ou encore Google, qui rédigent souvent des réponses erronées ou complétement fantaisistes, les hallucinations de l’IA générative employée par le site, sont quasi inexistantes. Par ailleurs, le programme, dans un souci de transparence, affiche sous la forme de liens toutes les sources des documents qui lui ont permis de rédiger ses réponses. Enfin, petit détail important, le site qui n’exige pas d’inscription au préalable, certifie ne récupérer aucune donnée personnelle de ses utilisateurs. L’apparence graphique de democracia.fr est pour l’instant assez austère. Mais cette initiative 100 % citoyenne qui est une réalisation spontanée et personnelle de son créateur, à la volonté d’éclairer le choix des électeurs en dehors de toutes les manipulations et les ingérences extérieurs, qui seraient générés par des IA.
6/7/20243 minutes, 36 seconds
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La réalité virtuelle au service des commémorations du Débarquement

Une jeune société française du numérique spécialisée dans les reconstitutions historiques en 3D propose une expérience immersive de voyage dans le temps en réalité virtuelle à l’occasion des commémorations du Débarquement. Sa dernière production permet de visiter la ville de Saint-Lô, avant, pendant, et après le 6 juin 1944. Les technologies du numérique nous offrent depuis longtemps de revivre en détail, la « bataille suprême » engagée le 6 juin 1944 sur les côtes normandes.C’est le cas de la jeune société française Timescope, qui, à l’occasion du 80ᵉ anniversaire du Débarquement, permet de visiter en 3D, à l'aide d'un casque de réalité virtuelle, la ville de Saint-Lô. Ce chef-lieu du département de la Manche, surnommé la « capitale des ruines » par le dramaturge irlandais Samuel Beckett, a été entièrement détruite par des bombardements alliés dans la nuit du 6 au 7 juin 1944.Emmanuel Macron rend hommage aux victimes civiles des bombardements « Ces morts furent les victimes de notre combat pour la liberté », a lancé le chef de l'État au haras de Saint-Lô. La reconstitution en 3D de la ville par le studio Timescope permettait aussi de documenter notre mémoire collective à l'aide d'une capsule temporelle en réalité virtuelle.Les casques de réalité virtuelle offrent aux visiteurs de pouvoir plonger en immersion profonde dans le Saint-Lô d’avant-guerre, la ville au lendemain des bombardements et l'époque de sa reconstruction, précise Adrien Sadaka, co-fondateur et président de Timescope : « Quand on évoque Saint-Lô, on pense immédiatement à la capitale des ruines, mais on oublie qu'il y avait une vie urbaine riche, avant la destruction de la ville par un bombardement des alliés. Les premières séquences de notre capsule temporelle en réalité virtuelle, a été, avec l’aide de nos partenaires du département de la Manche, de mettre en avant ce qu'était la vie locale à Saint-Lô avant les bombardements. Nous avons intégré en 3D son aspect architectural et des scènes de rues avec ses habitants. Puis, on découvre la ville détruite et ensuite sa reconstruction qui amène les visiteurs au Saint-Lô d'aujourd'hui. On a récupéré énormément de documents d'archives de tous types dont certains documents n'étaient pas encore numérisés. »La réalité virtuelle au service du patrimoine historiqueEt Adrien Sadaka de poursuivre : « C'est une installation qui est pour l’instant événementielle, proposée avec l'intermédiation des agents d’accueil de la Ville de Saint-Lô, qui passe par des casques immersifs pour 40 personnes en simultané. Cette expérience de réalité virtuelle et augmentée s'inscrit vraiment dans la continuité de la mission de Timescope. Chacun de nos projets consiste à mettre en valeur le patrimoine historique des territoires et des sites culturels français dans toutes leurs différentes dimensions, et tous types de lieux. »Documenter notre mémoire collectiveÀ chaque nouveau projet, Timescope met en place un comité scientifique constitué d’historiens professionnels, qui certifient l’exactitude de ses productions. Ces recherches documentaires couvrent l’ensemble des éléments constitutifs d’une époque : l’architecture, les commerces, l’environnement naturel, les véhicules ou encore les vêtements que portaient les habitants. La jeune entreprise a créé des capsules temporelles en réalité virtuelle pour de nombreuses villes comme Le Havre ou Arras, et à international pour Berlin, Bruges ou encore Rotterdam.
6/6/20243 minutes, 29 seconds
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Les contenus pornographiques et violents autorisés sur X

La plateforme sociale X, qui abrite déjà de nombreux contenus dits sensibles et pour adultes, a ajouté de nouvelles clauses à ses règles d’utilisation. Désormais, les abonnés du réseau social peuvent diffuser des messages présentant un caractère violent ou pornographique, à la condition qu’ils soient dument estampillés en ligne comme faisant partie de cette catégorie. Ces nouvelles règles s’appliquent aussi bien aux images et aux vidéos qui ont été générées par des programmes d’intelligence artificielle ou encore aux dessins animés hypersexualisés de type manga. « Vous pouvez partager des contenus comportant de la nudité avec le consentement des personnes représentées, s’ils ne sont pas placés dans des zones très visibles, comme les photos de profil ou les bannières », affiche le compte Safety et la page web de X intitulée « contenus adultes ».Le réseau social d'Elon Musk n’avait, jusqu’ici, jamais formellement banni les messages pornographiques de sa plateforme, mais il ne les avait pas non plus officiellement autorisées. L’entreprise d’Elon Musk assure que ces nouvelles dispositions empêcheront « que les contenus à caractère sexuels ou violents soient visibles par des enfants ou par des utilisateurs adultes qui ne souhaitent pas y être exposés ». Une politique d’usage du réseau qui est diamétralement opposée à celles mises en place par Facebook ou Instagram. Le groupe Meta imposant depuis longtemps à ces abonnés de lourdes restrictions sur la publication d’images de nudité.Les images pornos ou violentes circulent depuis longtemps sur XDepuis le rachat de Twitter, Elon Musk, qui aime à se décrire comme un libertarien proche de la gauche américaine, affirme sur son compte personnel que « la liberté d’expression est le socle d’une démocratie qui fonctionne ».C’est, sans doute, la raison pour laquelle il avait après sa prise de contrôle de l’oiseau bleu décidé de lever les suspensions infligées à plusieurs personnalités ultraconservatrices, notamment celles de Donald Trump.Ces nouvelles conditions d’utilisation sont taxées d’hypocrisie par de nombreux internautes : « Pourquoi cette annonce, il n’existait pas vraiment de restrictions sur X », s’interroge la plupart d’entre eux.L'annonce de X respecterait les règlements européensCoïncidence ? Peut-être pas. L’annonce de X intervient alors que le projet du règlement européen sur le signalement des contenus pédopornographiques en ligne est en panne. Avec le mandat législatif des eurodéputés qui touche à sa fin, l’occasion semblait donc trop belle pour Elon Musk d’imposer ces nouvelles dispositions. Par ailleurs, ce projet de règlement, non abouti, sur les contenus pédopornographiques en ligne a suscité de nombreuses critiques et des tensions entre les pays membres de l’UE. Spécifiquement, au sujet des dispositions techniques qui permettraient aux autorités de police des pays membres de consulter à leur insu les messages privées qu’échangeaient les internautes sur les messageries chiffrées de type WhatsApp. Un projet de règlement sur les contenus pédopornographiques en ligne, qui, sur fond d’impasse législative, risque d’être abandonné. Toutefois, les contenus « qui font la promotion de l’exploitation, de l’absence de consentement, de la sexualisation des mineurs ou de mauvais traitements envers eux, ainsi que des comportements obscènes », restent interdits, prévient le réseau social X. Mais peine perdue ! Dès l’annonce du nouveau règlement, la plateforme sociale a connu une recrudescence des images pornos et violentes qui étaient bien visibles sur le réseau, autant par les adultes que les mineurs. 
6/5/20243 minutes, 29 seconds
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Plusieurs pays utilisent ChatGPT pour leurs opérations d’influence

La Russie, la Chine, l’Iran et Israël auraient utilisé l’IA générative ChatGPT pour générer de faux commentaires et des articles de presse, affirme l’éditeur du programme OpenAI. La firme américaine OpenAI sur son blog officiel a identifié au moins deux cas de détournement massif de l’information provenant de la Russie. Des manipulations qui ont été réalisées à l’aide de son logiciel par la Chine. D’autres malversations du même genre ont été attribuées à l’Iran ainsi qu’une vague de désinformation orchestrée par Israël. Toutes ces actions de propagande ont un point commun : l’utilisation de la technologie d’OpenAI. Elle est employée pour générer de faux messages sur les médias sociaux, traduire et éditer des articles de presse fictifs et des titres trompeurs dans une autre langue. Le logiciel est aussi utilisé pour créer des programmes informatiques permettant d’automatiser l’envoi de ces contenus falsifiés.Trafic d’influence par IA en période d’électionLe but principal de ces opérations de désinformation est la déstabilisation politique des nations engagées dans un processus électoral. Mais l'objectif, à plus long terme, est d’en retirer un avantage économique, nous précise Francois Deruty, directeur des opérations de cybersécurité chez Sekoia io. Cette entreprise, créée en France, a pour mission de développer les capacités de protection du numérique européen, y compris quand il s'agit de contrer les tentatives de désinformation qui seraient lancées par des puissances étrangères : « Les tentatives étatiques de déstabilisation politique en ligne ont de plus en plus recours à l’IA générative. Mais en plus d'obtenir des avantages politiques immédiats, ces trafics d’influence ont aussi des visées économiques. Par exemple, l'élection présidentielle de la Moldavie, en fin d'année, est extrêmement importante pour la Russie, en raison du conflit qu’elle a déclenchée en Ukraine », explique-t-il.« Le Kremlin veut absolument gagner Odessa et conquérir toute la péninsule qui est autour. Si la Moldavie, lors des prochaines élections de la présidentielle, bascule du côté pro russe, Moscou aura alors un accès complet à la mer lui permettant de contrôler une grosse partie des exportations du blé et des céréales. Et l'influence en ligne que la Russie est en train de mener en Moldavie peut avoir des conséquences très concrètes dans la vie quotidienne de chaque citoyen européen. »OpenAI a analysé ces campagnes d’influence exploitant ChatGPTPar exemple, l’opération dénommée Doppelgänger qui a été lancée par la Russie, le terme désignant dans certains folklores européens le double maléfique d’une personne. Le Kremlin a employé le programme d’OpenAI pour générer des commentaires anti-Ukraine et éditer de faux articles justifiant son agression contre l'Ukraine, en français, en allemand et en polonais. ChatGPT a également été mis à contribution pour développer un outil informatique permettant de diffuser automatiquement cette propagande sur la messagerie cryptée Telegram.Autre exemple, la campagne Spamouflage de 2023, dont l’origine est attribuée à la Chine qui s’en servait alors pour analyser les publications sur les réseaux sociaux afin de créer un contre discours progouvernemental. Du côté de l’Iran, même constat ! L’IA générative a été employée pour diffuser ou traduire des articles et des gros titres en faveur du régime, contre Israël et les États-Unis. L’État hébreu s’est aussi appuyé sur ChatGPT dans le cadre d’une campagne de désinformation intitulée Zero Zeno consistant à générer des personnes fictives. Ces pseudo-internautes étaient chargés de publier des messages anti-Islam sur des comptes en ligne aux États-Unis, au Canada, mais aussi en Israël.OpenAI tente toutefois de minimiser la portée de ces opérations d’influence, expliquant dans son rapport que les internautes repèrent très facilement qu’il s’agit de campagnes de désinformation.
6/4/20243 minutes, 28 seconds
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Piratage massif sur plateforme de vente de billets Ticketmaster

Ticketmaster, la célèbre plateforme d’achat de billets de concerts, a confirmé qu’elle avait bien été la cible d’une attaque informatique. Les données de millions de clients auraient été subtilisées lors de ce piratage. De notre correspondante à New York,Au moins 560 millions de clients seraient concernés par ce piratage. C’est en tout cas ce qu’affirme le groupe responsable de cette attaque informatique et pour le moment, impossible de savoir qui a été touché précisément. Ticketmaster est utilisé par des millions de personnes partout dans le monde.Ce que l’on sait à ce stade, c'est que Live Nation, la maison mère de la plateforme, a informé la SEC, la commission qui est le gendarme de la bourse aux États-Unis, que ce piratage a bien eu lieu et que la première alerte a été donnée le 20 mai. Live Nation dit avoir fait appel à des entreprises spécialisées pour déterminer l’ampleur et la nature de la brèche.Les données subtilisées seraient a priori des noms d’utilisateurs, leurs adresses, emails, numéros de téléphones, mais aussi leur historique d’achat de billets et les quatre derniers chiffres des numéros de carte de crédit. Live Nation assure que tout est fait pour remédier à la situation et limiter l’exposition de ses clients. Le FBI a également proposé de participer à l’enquête.Données vendues à 500 000 dollarsUn groupe, qui s’appelle ShinyHunters, a revendiqué cette attaque et aurait, apparemment, mis en vente les données volées, sur le Dark Web, pour 500 000 dollars. Ce groupe de pirates a été créé en 2020, mais très peu d’informations sont disponibles sur eux, à part qu’ils se sont spécialisés dans le vol et la revente de données personnelles. Et ils s'en prennent généralement à de grands groupes, comme Live Nation, leur liste de victimes compte des entreprises américaines comme Google, AT&T, ou de grands sites de commerce en ligne asiatiques. Les autorités américaines les ont dans leur viseur depuis des années.Pour Ticketmaster, cet incident tombe à un moment où la plateforme est déjà sous pression. L’été dernier, le site avait planté lors de la vente des billets pour la tournée européenne de Taylor Swift, ce qui avait provoqué un scandale et la colère des fans de la chanteuse. Les autorités américaines accusent la maison mère, Live Nation, de pratiques anticoncurrentielles dans l’organisation des concerts et sur la vente de billets. Leurs frais sont notamment très élevés et aux États-Unis, ceux qui veulent acheter des places de concert n’ont parfois pas d’autre alternative que Ticketmaster. Une procédure judiciaire a d’ailleurs été lancée le 23 mai dernier.Il faut savoir que Ticketmaster est l’une des plus grandes plateformes de billetterie. L’année dernière, elle a vendu plus de 620 millions de places de concert à travers le monde.À écouter aussiTollé après l’annulation par Ticketmaster de la vente des billets de la tournée de Taylor Swift
6/3/20242 minutes, 53 seconds
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Carton plein sur les réseaux sociaux pour les européennes

Dernière ligne droite dans les pays de l’UE avant de se rendre aux urnes pour choisir ses eurodéputés le 9 juin prochain. Avec plus de 16 millions de messages qui ont été publiés et échangés sur les réseaux sociaux depuis mars, les discussions en ligne sur les enjeux des élections européennes ont passionné bien plus les internautes, que la précédente élection de 2019. En trois mois, plus de 16 millions 300 000 messages directement liés aux élections européennes ont été publiés sur les principaux réseaux sociaux. C’est 4 fois plus que la précédente élection en 2019, révèlent les données agrégées par le spécialiste de la mesure d’audience sur les réseaux sociaux Visibrain. Globalement, cinq thématiques ont retenu l’attention des internautes. Principalement, les orientations géopolitiques de l’Europe qui sont marquées par l’agression de la Russie contre l’Ukraine. Mais aussi celles liées à la polémique dénommée le PfizerGate, ou encore les controverses qui opposent, sauvegarde de l’environnement et développement de l’agriculture. Autant de sujets âprement discutés en ligne qui ont pastillé les conversations en ligne entre les candidats et les internautes, et ce, sur toutes les plateformes sociales, précise Marie Guyomarc’h responsable communication chez Visibrain. « Les sujets concernant la guerre entre l’Ukraine et la Russie au travers des mots clefs #Zelensky ou encore #Ukraine ont été particulièrement suivis sur l’ensemble des réseaux sociaux. Les actualités françaises aussi, notamment avec le mouvement des #AgriculteursEnColère, l’attaque à #Incarville et les #JO2024, figurent en tête de liste des thèmes de campagne abordés dans les conversations entre les candidats et les internautes. »Le mot clef #PfizerGate pastille un temps les réseaux sociauxEt Marie Guyomarc’h de poursuivre : « La polémique européenne sur l’affaire intitulée #PfizerGate a dominé un temps ces débats en ligne. Ce mot clef est apparu à la suite de la plainte contre la présidente de la Commission de l’UE concernant les contrats sur les vaccins anti-Covid qui ont été passés en Europe avec les laboratoires Pfizer. Dans une moindre mesure, viennent ensuite les sujets liés à l’environnement, des thèmes récurrents en ligne, au travers des mots dièses #écologie, #énergie ou encore #climat. Et fait remarquable, que nous avons intitulé « Fun fact » dans cette étude, plusieurs candidats aux Européennes, sans doute pour engranger le plus de suiveurs possible, relayaient systématiquement les mots clefs de leur campagne respective. »La campagne électorale des européennes rentre en « période de réserve »Les ministres, mais aussi les responsables des administrations, ne peuvent plus intervenir dans la campagne au profit d’un candidat aux européennes en raison de la « période de réserve ».Cette disposition coutumière en France s’adresse aussi aux candidats en lice pour les européennes qui mènent leur campagne en ligne. Il est proscrit depuis ce lundi de « diffuser ou de faire diffuser par voie électronique, tout message présentant un caractère de propagande électorale » ou encore de « procéder, par un système automatisé ou non, à l’appel téléphonique en série des électeurs afin de les inciter à voter pour un candidat ». En cas de non-respect, les contrevenants s'exposent à une amende de 3 750 euros.Diffusion de sondages, jusqu’à 75 000 euros d’amendesLa publication de sondages en ligne ou non, pendant la période de réserve, est sanctionnée plus lourdement encore. L'amende peut alors atteindre jusqu'à 75 000 euros. Et à partir du samedi 8 juin à minuit, cette réserve s’appliquera à tous les citoyens afin de « garantir la liberté d’expression des électeurs et empêcher toute pression de nature à altérer la sincérité du scrutin ». Seules deux exceptions permettent d’enfreindre la période de réserve, une situation exceptionnelle, comme une crise sanitaire, un attentat ou une guerre, et un événement prévu de longue date comme un hommage ou une commémoration publique. Ce sera le cas notamment pour les cérémonies des 80 ans du Débarquement, pendant lesquelles Emmanuel Macron pourra s’exprimer librement sur les sujets de son choix.
5/31/20243 minutes, 17 seconds
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#blockout2024 prend de l'ampleur sur les réseaux sociaux français

Le mouvement dénommé blockout2024 appelle les internautes à se désabonner des réseaux sociaux des influenceurs et à bloquer les comptes des personnalités publiques qui ne prennent pas clairement position en faveur de la cause palestinienne. Nées aux États-Unis, ces opérations de boycott en ligne débarquent en France. Le mot clef blockout2024 est apparu le 6 mai dernier à New York pendant le prestigieux Met Gala. Cet événement invite des célébrités du cinéma, de la musique ou du Web à venir défiler sur un tapis rouge dans des costumes extravagants. L'objectif de ce rendez-vous annuel est d’obtenir des dons afin de soutenir le Costume Institute Met Gala qui abritent la plus vaste collection des tenues historiques des créateurs de mode, au monde.Mais, hasard du calendrier, des manifestants défilaient non loin du Met Gala pour réclamer la fin des bombardements sur Gaza et l’envoi d’une aide humanitaire aux civils palestiniens. Les débauches de strass et de paillettes du Met gala, diffusées en direct sur les réseaux sociaux au même moment que les manifestations, ont eu le don d’exaspérer les internautes. Notamment, quand ils ont découvert les propos tenus par le mannequin Haley « Baylee » dans une vidéo sur TikTok.L’influenceuse, endimanchée dans une robe digne du château de Versailles, lançait à la cantonade la célèbre « citation », qui est faussement attribuée à la reine de France, Marie-Antoinette : « S'ils n'ont pas de pain, qu'ils mangent de la brioche ». Des propos qui étaient sans lien avec le conflit israélo-palestinien, mais immédiatement assez mal perçus par les internautes.La « guillotine numérique » s’abat sur la tête des célébritésLes internautes, qui exigent que ces personnalités défilant au Met Gala se positionnent clairement en faveur des Palestiniens, créent alors le mouvement #blockout2024. Il incite les internautes à ne plus suivre les réseaux sociaux des célébrités indifférentes au sort des Gazaouis. En partant des États-Unis, les appels au boycott ont fini par débarquer en France. La page Instagram blockout2024 de l’Hexagone et celles qui ont été créées sur TikTok rassemblent environ 50 000 abonnés. « Bloquer les célébrités empêche les algorithmes d’afficher leurs contenus dans les fils d'actualité. Ce qui permet de réduire leur audience, et donc leurs revenus », précisent ces comptes sociaux gérés par des internautes anonymes. Une liste de plus de 250 personnalités à « bloquer » circule en ligneParmi les cibles désignées se trouvent, par exemple, la chanteuse Zazie, l'astronaute Thomas Pesquet ou encore des sportifs comme Kylian Mbappé ou Zinédine Zidane. L’efficacité de ces appels au boycott reste pour l’instant assez modérée, estime l’agence d'Influence Marketing, Reech, qui comptabilise approximativement 5 000 abonnés en moins pour l’humoriste Jamel Debouzze, ou encore 2 500 pour l'animateur Cyril Hanouna. Une goutte d’eau pour ces célébrités qui revendiquent des millions de suiveurs en ligne. En revanche, plus de 50 000 internautes se sont désabonnés du footballeur Antoine Griezmann.Toutefois, certains influenceurs figurant sur la liste blockout2024, affichent désormais des contenus en faveur de la Palestine. Notamment, ce cliché partagé plus de 40 millions de fois sur Instagram qui montre un camp de déplacés gazaouis, dont les tentes, au centre de l’image, forment la phrase « All Eyes On Rafah », c’est-à-dire « Tous les yeux sont tournés vers Rafah ». Générée par IA, la photo a été créée par un photographe en Malaisie, trois jours après la frappe israélienne sur un camp de réfugiés à Gaza.
5/30/20243 minutes, 37 seconds
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L’Internet le « plus sûr » du monde pour les enfants au Royaume-Uni

L’Ofcom, le régulateur britannique du numérique, a l’intention d'aller plus loin que les règlements de l'UE en matière de protection en ligne des mineurs. Détaillé dans un document de plus de 1 000 pages, le futur cadre réglementaire précise les obligations auxquelles devront se soumettre les plateformes sous peine de lourdes amendes. Des sanctions pénales sévères sont également prévues contre les dirigeants des entreprises de la Tech, qui ne tiendraient pas compte de ces nouvelles directives.  La création de ce code des bonnes pratiques, auquel les entreprises du numérique devront se conformer scrupuleusement, a été confiée au régulateur britannique des médias et de l’internet Ofcom. Il a été élaboré avec le concours de 15 000 enfants, mais aussi 7 000 parents ainsi que des professionnels travaillant dans le secteur éducatif. Les 40 mesures régies par trois lignes directrices figurant dans ce programme sont le résultat de cette collaboration qui a duré pendant plus d’un an. La première contrainte pour les firmes de la high tech sera de mettre en place un contrôle rigoureux de l'âge des enfants. L’objectif de la mesure est qu'ils ne puissent pas avoir accès à des contenus qualifiés de « préjudiciables ». Les entreprises devront aussi bannir de leur plateforme les algorithmes de recommandation qui incitent les enfants à visualiser des contenus dits sensibles. Les firmes du numérique devront aussi fournir un service de recherche sécurisée pour les mineurs sur leurs plateformes web.Un code des bonnes pratiques plus strict que les réglementations de l’UELa principale différence du code britannique avec le règlement européen, dénommé le DSA, est que le Royaume-Uni impose aux plateformes web de filtrer systématiquement les contenus illégaux avant qu’ils n’apparaissent en ligne. Sur le continent, c’est plutôt aux internautes de les signaler afin qu’ils soient ensuite supprimés. L'autre point de divergence, concerne la définition même d’un contenu considéré comme illégal. Les réglementations de l’UE distinguent à ce sujet trois catégories, comme l’apologie du terrorisme, les messages d’agressions sexuels et les propos haineux, antisémites ou encore racistes. Au Royaume-Uni, les messages concernant les trafics de drogues, d'êtres humains, d’incitation au suicide, à l'automutilation, à la pornographie extrême, ou encore ayant trait aux ventes d'armes, sont totalement proscrits.La protection des mineurs en ligne, grande cause nationale au Royaume-UniLes assassins d'une adolescente transgenre qui ont reconnu, lors de leur procès, avoir visionné des vidéos d'une extrême violence sur le « dark web », a largement influencé la future réglementation du numérique du pays. Et ce n’est malheureusement pas la seule affaire qui a guidé l’élaboration de ce code des bonnes pratiques. L’enquête sur le suicide de Molly Russell à l'âge de 14 ans, victime de harcèlement en ligne, a démontré la responsabilité écrasante des réseaux sociaux dans le déroulé de ce drame.Le code entrera en vigueur début 2025Le code qui est soumis à une consultation en ligne jusqu'en juillet sur le site web de l'Ofcom, entrera en vigueur début 2025. Les firmes du numérique auront ensuite trois mois pour se conformer à la nouvelle réglementation. Passé ce délai, des « mesures coercitives », comme de « lourdes amendes » seront prononcées à l'encontre des entreprises du web fautives. Des peines de prisons sont également prévues contre les dirigeants et les hauts cadres des firmes du numérique qui ne respecteraient pas les nouvelles obligations de la protection des mineurs en ligne, au Royaume-Uni.
5/29/20243 minutes, 22 seconds
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Pourquoi TikTok a-t-il été bloqué en Nouvelle-Calédonie

Le président français a décidé de ne pas reconduire l'état d'urgence en vigueur en Nouvelle-Calédonie, en annonçant qu’il prenait fin officiellement dès ce lundi à 20 heures, heure de Paris. En revanche, la levée du blocage de la plateforme chinoise TikTok ne serait pas forcément liée à la fin de l'état d'urgence sur l'archipel. La plateforme sociale chinoise était accusée par Paris d’être un vecteur de désinformation, et de soutenir les exactions perpétrées par les émeutiers sur place. L’annonce de son blocage a été faite le 15 mai dernier, juste après que le Premier ministre, Gabriel Attal, ait déclaré l’état d’urgence sur l’archipel. Malgré la levée des restrictions décidée par le gouvernement, le déblocage de TikTok n’est toujours pas évoqué dans la communication de l’Élysée. Et comme l’indique le compte sur le réseau X du Haut-Commissariat en Nouvelle-Calédonie, ce territoire français d’Océanie reste soumis à certaines conditions de l’état d’urgence. Notamment, une interdiction des rassemblements et un couvre-feu de 18 h à 6 h du matin, « dans l’objectif de maintenir l’ordre public. » Par ailleurs, le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, accuse l'Azerbaïdjan, la Chine et la Russie d'ingérence. Ces pays interfèrent dans les affaires intérieures de la Nouvelle-Calédonie au travers l’application TikTok, déclare-t-il.Un bannissement de TikTok facile à réaliserL’internet de la Nouvelle-Calédonie est géré par une petite poignée d’opérateurs numériques et techniquement, il était assez aisé de bannir TikTok du territoire. À titre de comparaison, la mort de Nahel, à la suite du tir d’un policier en juin 2023, avait déclenché une vague d’émeutes en France. Le gouvernement accusait alors Snapchat et la plateforme chinoise de faciliter la mobilisation des émeutiers. L’exécutif qui avait envisagé dans un premier temps de couper l’accès à ces plateformes sociales, avait finalement renoncé à son projet. Pour la Nouvelle-Calédonie, l’État et ses administrations ont eu recours à un mécanisme particulier, dénommé la « théorie des circonstances exceptionnelles », afin de rendre inaccessible la plateforme. Cette jurisprudence, qui est apparue quand n’existait pas encore la loi encadrant le recours à l'état d’urgence, date de la Troisième République, dans un contexte marqué notamment par la Première Guerre mondiale. Elle a perduré bien au-delà de la Seconde Guerre mondiale, jusqu’en avril 1955 exactement, avec l’instauration de loi relative à l'état d'urgence. La jurisprudence de la théorie des circonstances exceptionnelles est toujours d’actualité. Elle « permet, sous le contrôle du juge, lorsque les événements l’exigent et pour assurer la continuité des services publics, à l’administration, de ne pas respecter la légalité ordinaire », en cas de menace grave et immédiate pour la nation, en temps de guerre, par exemple.Les ONG contestent la décision de bloquer TikTokLe blocage administratif de la plateforme chinoise en Nouvelle-Calédonie a été désavoué par plusieurs associations de protection de la vie privée numérique qui ont saisi en référé le Conseil d'État. Mais la plus haute juridiction administrative n’a pas considéré qu’il y avait urgence à trancher ce litige, laissant ainsi les restrictions administratives à l’encontre de TikTok en place. Par ailleurs, le maintien ou la levée de l’état d’urgence n’aurait aucune incidence sur le retour éventuel de TikTok en Nouvelle-Calédonie, remarquent certains juristes sur le réseau X. Autre constat, ce blocage qui a frappé uniquement la plateforme chinoise ne serait pas vraiment efficace, à moins de couper tous les accès internet de l’archipel. Les nombreux abonnés de TikTok en Nouvelle-Calédonie ont très vite trouvé la parade en installant des « réseaux privés virtuels » sur leurs mobiles. Ces VPN leur permettent de simuler des adresses internet basées, par exemple, en Australie ou à Singapour, afin de contourner le blocage administratif du réseau social.
5/28/20243 minutes, 47 seconds
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Chine: le live streaming, miroir aux alouettes d’une jeunesse fatiguée de l’usine

La chronique Un monde de tech est en Chine ce mercredi 22 mai, où l’on reparle des influenceurs et performeurs en ligne. Une industrie qui attire de millions de jeunes et de moins jeunes, avec des revenus qui s’envolent pour les plateformes de streaming. Le dernier buzz, c'est celui d’un jeune chanteur amateur qui a fait des millions de vues depuis une gare désaffectée de l’est du pays.  Il s’appelle Guo Youcai, il a 25 ans. Début mai, ce chanteur-influenceur a eu l’idée de prendre sa guitare et de chanter en live devant l’ancienne gare de Heze, un bâtiment inutilisé depuis 2001, dont beaucoup n’avaient jamais entendu parler dans cette province du Shandong, sur la côte orientale chinoise. Et donc, ce fut un carton : le live a été liké plus de 2 millions de fois.Spot à clicsLe succès est probablement lié au côté vintage de la chanson Promise, qui date de 1995, mais aussi au style vintage du jeune chanteur, la gare vintage et le filtre sépia. Guo Youcai surfe sur cette vague nostalgique qui rappelle à certain un âge d’or de la croissance chinoise et qui marche bien en ce moment en Chine. Le titre a fait bondir le nombre des followers de Guo sur Douyin, le TikTok chinois. C’est d’ailleurs un coup de la plateforme et sa stratégie de fabrications en accélérée de « stars ». Douyin générant du trafic pour promouvoir de nouvelles célébrités sur Internet.Guo a désormais plus de 10 millions d’abonnés et surtout, il a fait des émules. Sa chanson devant la gare a entraîné la venue de milliers d’influenceurs comme lui. Un peu comme un essaim de sauterelles, des live streameurs et streameuses attirés par ce piège supposé à followers. C’est probablement unique à la Chine : à chaque fois qu’apparaît un nouveau spot à clics, on voit débarquer l’armée hétéroclite des Chinois qui vivent ou vivotent de ces vidéos captées et diffusées en direct via leur smartphone. Une influenceuse-danseuse répondant au pseudonyme de Li Jiajia a ainsi déclaré avoir fait plus de 4 h de voiture pour rejoindre la gare désaffectée, dont les marches ont été repeintes par la mairie. On a vu aussi des chercheurs étudier les retombées potentielles pour Heze, la capitale de la pivoine et ses plus de 8 millions d’habitants sur le fleuve Yang-Tsé.Certains ont lancé des paris, affirmant que la célébrité forcément éphémère du chanteur amateur devrait durer trois mois. Retombées touristiques enfin, ça aussi, c'est devenu un classique dans le pays du tourisme des selfies. Le 17 mai, Guo Youcai a été embauché comme « responsable des recommandations en matière de tourisme culturel » par la ville.  À lire aussiPourquoi TikTok s’accroche au marché américainLumpenprolétariat du live streaming Mais il y a aussi eu des mécontents, qui se plaignent des « nuisances » accompagnant cette horde d’influenceurs. Car quand certains râlent contre les bouchons, d’autres dénoncent la pollution que cela génère. La police a également interrompu certains directs pour des performances jugées obscènes ou déplacées. Finalement, la mairie a finalement décidé de limiter l’activité des influenceurs en raison officiellement des examens marquant la fin du lycée entre mai et juillet prochain. Mais aussi parce que des médias officiels ont appelé à couper « la tumeur du rêve des célébrités ».   Alors, pourquoi casser le rêve des influenceurs ? Parce qu’il y a aussi un miroir aux alouettes dans ce phénomène, qui finit par détourner, selon les autorités, les plus jeunes des « vrais métiers ». Selon les dernières statistiques, fin 2022, plus de 150 millions de comptes de diffusion en direct avaient été enregistrés par l'industrie chinoise de la performance en ligne. Et parmi celles et ceux qui dépendent de la diffusion en direct comme principale source de revenus, plus de 95 % gagnent moins de 5 000 yuans par mois (donc près 640 euros).Environ 20 %, soit 26 millions de ces streamers font partie du lumpenprolétariat de la profession et gagnent moins de 2 000 yuans par mois (255 euros), alors que seulement 0,4 % engrangent des revenus supérieurs à 100 000 yuans par mois (plus de 12 000 euros). Un métier qui continue de faire rêver, notamment dans les campagnes dans lesquelles le manque de perspectives fait que ce nouvel eldorado de la vente en ligne continue de fasciner celles et ceux qui veulent échapper à l’usine ou au métier de livreur. Un métier sans filet qui pour beaucoup malheureusement ne paye pas si bien que cela.À lire aussiLa Chine met fin à l’anonymat des comptes influents sur les réseaux sociaux
5/22/20243 minutes, 18 seconds
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L'intelligence artificielle générative intégrée dans les ordinateurs

Alors que l'actrice américaine Scarlett Johansson accuse OpenAI d'avoir copié sa voix pour ChatGPT, la révolution de l'IA générative est en marche. Et c'est au tour de Microsoft, après son partenaire OpenIA et son rival Google, d'attiser nos appétits pour ce genre d'outils grâce à ces assistants numériques toujours plus perfectionnés. C'est à Redmond où se trouve son siège social, que Microsoft a présenté lundi 20 mai des ordinateurs intégrant directement les dernières innovations en matière de l'IA dans son système d'exploitation Windows. Il convient de rappeler que l'IA générative est capable de générer du texte, des images ou d'autres médias en réponse à la demande de l'utilisateur. Mais au fait comment ça marche sous Windows ?L'assistant à l'écoute de nos besoinsNe parlez plus des bons vieux PC, mais des "Copilot+PC", du nom de la nouvelle interface de Windows. Selon son éditeur, il s'agit des PC sous Windows les plus rapides et les plus intelligents jamais fabriqués. Comment ça marche ? Eh bien, les utilisateurs peuvent poser des questions à Copilot, qui assure la traduction en direct et qui peut aussi générer des images. On retrouve cet assistant dans la barre des tâches, en utilisant les raccourcis clavier ou en appuyant sur la nouvelle touche Copilot du clavier. Bonne nouvelle pour les utilisateurs américains des PC fonctionnant sous Windows 10, une mise à jour du logiciel ajoute Copilot. Les autres clients devront encore attendre.Et puis, grâce à la nouvelle fonction baptisée « Recall » l'utilisateur peut remonter le temps sur son PC, consulter les fenêtres précédemment ouvertes ou demander à son assistant de les retrouver.La course à l'innovation est lancéeTout cela et bien plus de fonctions grâce à ces puces minuscules spécialisées pour effectuer des tâches de l'IA. Les marques telles que Lenovo, Dell, Acer et HP ont récemment sorti des PC portables avec des processeurs ARM composés de ces puces ultrarapides et veulent y intégrer Copilot +. La course à l'innovation est officiellement lancée chez les fabricants.L'environnement dominé par AppleSi Microsoft tente cette bascule, c’est notamment parce que ses ventes sont en baisse. Une baisse de 9% sur un an. Ainsi, l'éditeur ambitionne de vendre plus de 50 millions de ses Copilot+PC dans les douze mois à venir. Il veut évidemment défier son principal rival dans le domaine des ordinateurs, Apple. Dès 2020, la firme de Cupertino a pris une décision radicale de se séparer des processeurs Intel en les remplaçant par les nouveaux processeurs ultramodernes ARM. Une décision grâce à laquelle Apple a réussi à distancer bon nombre de ses concurrents. Resté jusqu'ici très discret quant à l'utilisation de IA générative sur ses produits, Apple devrait présenter ses propres innovations en juin.À lire aussiMistral AI s’associe à Microsoft pour développer l‘IA conversationnelle
5/21/20243 minutes, 10 seconds
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Le gouvernement français bloque TikTok en Nouvelle-Calédonie

Depuis mercredi, le gouvernement a décrété le blocage du réseau social TikTok en Nouvelle-Calédonie. C’est la première fois qu’une telle mesure est prise en France et en Europe. L’objectif est d’empêcher les appels à la haine et à la violence diffusés depuis plusieurs jours sur l’application. Depuis plusieurs heures, le réseau social TikTok voit fleurir bon nombre de vidéos de soutien aux indépendantistes calédoniens. Postées hors de l’archipel, ces vidéos ne sont pas soumises au blocage mis en place par le gouvernement. « L’heure est vraiment très grave », s’indigne le tiktokteur panafricaniste Keepingham dans sa dernière vidéo publiée en ligne dans laquelle il évoque le blocage du réseau social. « La Nouvelle-Calédonie appartient aux Kanaks et non à la France », insiste-t-il. « Les Kanaks sont chez eux, ils sont sur leur île » conclut l’influenceur. Certains utilisateurs et militants des droits de l’homme dénoncent également une censure et une atteinte à la liberté d’expression.État d’urgenceLégalement, ce blocage de TikTok est rendu possible par l’état d’urgence décrété sur l’archipel depuis mercredi soir. L’article 11 de la loi relative à l’état d’urgence autorise en effet le Premier ministre à interrompre toute communication en ligne « provoquant à la commission d’actes terroristes ou en faisant l’apologie ». Une mesure exceptionnelle que le gouvernement a décidé d’instiguer considérant que les appels à la violence diffusés sur TikTok entraient dans cette catégorie.Techniquement, il est assez aisé pour le gouvernement de couper l’accès à un réseau social. Concrètement, les autorités demandent aux opérateurs téléphoniques d’envoyer un message d’erreur lorsque les utilisateurs veulent se connecter sur certains sites, en les renvoyant vers une adresse incorrecte. Il suffit pour cela au gouvernement de préciser aux opérateurs le nom de domaine qu’il souhaite interdire (tiktok.com dans le cas de la Nouvelle-Calédonie) et toutes les recherches qui renvoient à une adresse se terminant par tiktok.com sont ensuite bloquées, empêchant les internautes d’accéder aux contenus.À noter cependant que seule l’application mobile est touchée par le blocage et qu’il était encore possible de se connecter à TikTok via un ordinateur depuis la Nouvelle-Calédonie, ce jeudi midi.Ingérence de l’AzerbaïdjanCe matin (16 mai 2024), le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a évoqué une ingérence de l’Azerbaïdjan en Nouvelle-Calédonie. Même si rien ne permet de l’affirmer pour l’instant, Paris craint que le réseau social chinois TikTok soit utilisé par des pays étrangers pour attiser les tensions et diffuser de fausses informations. En juillet 2023, l’Azerbaïdjan, qui reproche à la France son soutien à l’Arménie, avait convié à Bakou les indépendantistes de Martinique, de Guyane et de Nouvelle-Calédonie. Un groupe de soutien aux mouvements anticolonialistes français avait vu le jour. L’Azerbaïdjan pourrait donc profiter de cette crise sur fond de réforme constitutionnelle pour mettre de l’huile sur le feu, notamment via les réseaux sociaux comme TikTok.À lire aussiNouvelle-Calédonie: une nuit un peu «moins violente» mais les affrontements continuent
5/16/20242 minutes, 52 seconds
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Avec GPT-4o, Open AI lance un nouveau modèle d’intelligence artificielle générative

Ce nouveau modèle d’intelligence artificielle générative permet de « raisonner » de manière instantanée avec l’utilisateur du logiciel. Cette nouvelle version de ChatGPT a été présentée, lundi 13 mai à San Francisco. Cette nouvelle version de ChatGPT peut désormais nous parler, tenir des conversations orales et fluides avec ses utilisateurs. Autrement dit, d'interagir instantanément avec lui.Ce nouveau-né de l’IA générative porte un nom GPT-4o. « O » pour « Omni », car selon OpenAI, la maison mère de ChatGPT, cette nouvelle intelligence artificielle est capable de raisonner et de comprendre en temps réel aussi bien du son, de l'image et du texte. Et donc de répondre par la voix ou en générant, en retour, là aussi, des images.Dans la vidéo qui suit, diffusée à l’occasion de la présentation de GPT-4o, lundi 13 mai, un utilisateur a son téléphone portable en main. La caméra du smartphone est ouverte. Il demande à GPT-4o de reconnaître les objets qu'il présente au logiciel. Le résultat est assez bluffant. « C'est la première fois que nous faisons un grand pas en avant en matière de facilité d'utilisation. C'est extrêmement important, il s'agit de l'avenir de l'interaction entre nous et les machines », commentait, lundi lors de la présentation, Mira Murati, directrice technologique d’OpenAI.Cette interaction entre la machine et l’humain ne se limite pas à reconnaître des objets. GPT-4o est désormais capable de lire les émotions des utilisateurs sur leurs visages via la caméra du smartphone, de les guider dans des exercices de respiration, ou de les aider à résoudre un problème de mathématique. Plus qu'un gadget, un assistant du quotidien.De nouvelles fonctionnalités bientôt disponiblesCes nouvelles fonctionnalités vont progressivement être ajoutées à ChatGPT, en commençant par le texte et l’image pour les abonnés payants et les utilisateurs gratuits, avec des limites en termes d'usages. Le mode vocal, lui, doit arriver dans les prochaines semaines, mais uniquement pour les abonnés.Cette nouvelle intelligence artificielle générative risque toutefois d'être rapidement concurrencée. Car même si OpenAI a pris de court tous les géants technologiques, fin 2022, avec le lancement de ChatGPT, depuis, toute la Silicon Valley s’est lancée dans une course aux outils et assistants d'intelligence artificielle toujours plus performants et toujours plus nombreux.D'ailleurs, mardi 14 mai, c’est au tour d’Alphabet, la maison mère de Google, de présenter ses dernières innovations en la matière. Microsoft fera de même dans le courant de la semaine du 20 mai.À lire aussiAravind Srinivas, fondateur de Perplexity: «ChatGPT n’est pas la fin du jeu, c’est le commencement»
5/14/20242 minutes, 52 seconds
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Turquie: les étudiants étrangers cibles d'une forte campagne de dénigrement sur les réseaux

En Turquie, les étudiants étrangers – en particulier africains – ont été ces dernières semaines la cible d'une campagne de dénigrement, et même de haine, sur les réseaux sociaux. Des rumeurs et fausses informations ont été diffusées, empirant un climat xénophobe qui s’est illustré par le meurtre de Dina, une Gabonaise de 17 ans à Karabük. Mais le gouvernement tente de rassurer à la fois le public turc et les étudiants, qui représentent une importante manne financière. De notre correspondante à Istanbul,La campagne de dénigrement a commencé fin mars avec des messages d'étudiants – ou d'étudiants supposés – de l'université de Karabük. Cette ville, une province tranquille du nord de la Turquie, fait les gros titres de l'actualité depuis le meurtre de Dina, une étudiante gabonaise de 17 ans, en mars 2023. Ce fait divers tragique, pour lequel un procès est en cours, a mis en lumière le grand nombre d'étudiants étrangers à l'université de Karabük : près de 12 000 sur un total de 47 000. Avec, parmi eux, environ 5 000 étudiants africains.Un an après le meurtre, sur les réseaux sociaux donc, des messages partagés plusieurs milliers de fois ont prétendu que des étudiants turcs de l'université avaient été contaminés par des infections sexuellement transmissibles (IST), telles que le VIH, après avoir eu des relations avec des étudiantes africaines.Il ne s’agit toutefois que d’une rumeur : les autorités sanitaires locales ont démenti une quelconque hausse du nombre de contaminations dans la province. Mais entre-temps, les messages de haine se sont propagés, associant les étudiants étrangers non seulement aux maladies, mais aussi à la prostitution ou encore à la drogue. Et avec ces messages, des appels à renvoyer les étudiants dans leur pays, ou à annuler leur Bourse d'études.« Sommes astronomiques » demandées aux étudiantsL'université de Bolu, dans le nord-ouest de l'Anatolie, s'est retrouvée elle aussi sur le devant de la scène. Mais cette fois, à cause du maire de la ville, Tanju Özcan, un élu d'opposition radicalement anti-réfugiés et anti-étrangers. Fin avril, il a promis de faire payer des « sommes astronomiques » aux étudiants étrangers pour les dissuader de venir.Pour autant, ce climat de xénophobie n'est pas nouveau : le rejet des étrangers – qu'ils soient étudiants, réfugiés ou même touristes – s'exprime sans retenue sur les réseaux, au sein d'une partie de la société et de la classe politique. Surtout depuis que la Turquie est devenue le premier pays d'accueil de réfugiés au monde à cause de la guerre en Syrie voisine.Demandes de rapport médicalLa Turquie a réagi à cette campagne xénophobe dans un premier temps, en plaçant en garde-à-vue des individus identifiés comme étant à l'origine de cette campagne. Au total, huit personnes : une goutte d'eau au vu du nombre de messages qui devraient normalement tomber sous le coup de la loi turque. L'université de Karabük, pour sa part, s'est défendue en affirmant imposer depuis plusieurs mois à tous ses étudiants étrangers la présentation d'un rapport médical.Mais comme les rumeurs et les messages xénophobes ne se sont pas calmés, le Conseil de l'enseignement supérieur s'est rapproché du ministère de la Justice et de celui de l'Intérieur pour leur demander de prendre des mesures dissuasives. C'est en tout cas ce qu'a affirmé ces derniers jours la presse pro-gouvernementale.Les étudiants étrangers, une importante manne financièrePour les autorités turques, l'enjeu est en effet important : il s'agit de ne pas faire fuir les étudiants étrangers, d'autant que la Turquie a déployé beaucoup d'efforts et de moyens ces 20 dernières années pour attirer ces étudiants étrangers.Ils sont plus de 300 000 aujourd'hui dans les universités du pays (contre 18 000 seulement en l'an 2000), dépensant chacun environ 10 000 dollars par an. Cela fait donc 3 milliards de dollars par an de revenus pour la Turquie, auxquels s'ajoutent tous les avantages non matériels – en termes d'image, de diplomatie, d'influence dans le monde... – que représentent ces étudiants pour un pays tel que la Turquie, qui cherche à développer toujours plus son soft power, particulièrement sur le continent africain.
5/13/20242 minutes, 59 seconds
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Une appli pour maitriser son empreinte carbone pendant les Jeux olympiques

Une jeune pousse française propose une application gratuite qui permet aux spectateurs des Jeux de Paris de mesurer leur empreinte carbone quand ils choisiront leur moyen de transport. L’objectif de cette application mobile est d’encourager les visiteurs à adopter des pratiques d’éco-mobilité responsables, tout au long de l'événement. Les JO de Paris relâcheront environ 1,5 million de tonnes d’équivalent CO2, selon l'étude du site web Greenly. Les analystes de la plateforme en ligne ont comparé les données des trois dernières éditions des Jeux, avec celles fournies, en partie, par l’organisation des Jeux de Paris. Cette estimation comparative classe les postes principaux d’émission carbone par ordre d’importance. C'est-à-dire, la construction des infrastructures sportives, les rejets qui seront générés par les déplacements des spectateurs, notamment les voyages par avion, ou encore l’alimentation et le logement des visiteurs venus assister aux Jeux olympiques.Un tiers des rejets de CO2 générés par les transportsAvec 7 millions de spectateurs et officiels, plus 23 500 athlètes, les déplacements massifs pendant les JO contribueront pour un tiers aux tonnes de CO2 rejeté. Afin d’encourager les Français et les visiteurs de Paris 2024 à préférer des moyens de transport plus éco-responsables, l’application pour smartphone de la jeune pousse française Moovance récompensera leurs efforts. En cumulant un certain nombre de points Moove, les utilisateurs de l’appli pourront ensuite les convertir en dons au profit d’associations qui se sont engagées dans la lutte contre le réchauffement climatique. Les Jeux olympiques offrent ainsi une occasion unique de démonter qu’une action éco-responsable au niveau individuel est possible, précise Anas Mbasso, l’un des fondateurs de Moovance.Aujourd'hui, c’est la seule application qui a la capacité de collecter des données à la fois en volume, mais aussi en termes de précision quand il s'agit d'utiliser différents moyens de transport, de son point de départ jusqu’à sa destination finale. L’appli permet ainsi d’optimiser ses déplacements pendant les Jeux afin de réduire au mieux son empreinte carbone. Et pour donner un ordre de grandeur de ce que représente les 1 million 500 000 de tonnes de CO2 qui seront rejetés durant cette période, il faudrait environ un an à plus de 40 millions d'arbres pour absorber ces émissions. À titre d’exemple, la forêt de Fontainebleau située en limite de Paris en compte quelques centaines de milliers.Récompenser le choix d’une mobilité douceEt Anas Mbasso de poursuivre : « Le principe de l'application est très simple : je me déplace après avoir activé l’app "mouvance" sur mon mobile, et plus je me déplace de façon éco-responsable, c'est-à-dire en choisissant les moyens de transport les moins polluants, plus le nombre de points de récompense augmente. Ces jetons virtuels, dénommés "Mooves", me donnent accès à des offres éco-responsables à prix réduits sur les plateformes web de nos partenaires. Mais je peux aussi les convertir directement en euros, ce qui donnera un petit coup de pouce au pouvoir d'achat de nos utilisateurs, pendant les Jeux olympiques. Cette appli vous accompagnera bien après l'événement puisque Moovance, qui est gratuite, fonctionne déjà partout, pour tout le monde et au quotidien. »Deux fois moins de CO2, l’objectif affiché des JOLe comité d’organisation des JO de Paris annonçait en avril dernier vouloir réaliser une manifestation « à contribution positive pour le climat ». Finalement, les organisateurs ont dû revoir leurs ambitions à la baisse. Toutefois, ne pas dépasser le seuil d'1,5 million de tonnes d’équivalent CO2, comme indiqué par le comité, représente déjà un objectif considérable. Comparativement aux Jeux de Londres en 2012, ou de Rio en 2016, Paris 2024 devrait rejeter ainsi deux fois moins d’émissions de gaz à effet de serre que ces précédentes éditions.
5/10/20243 minutes, 4 seconds
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Les États-Unis et l'UE condamnent les cyberattaques d'APT28

La diplomatie américaine a condamné et désigné la Russie comme étant à l’origine des campagnes de cyberattaques qui ont frappé l’Europe. Les gouvernements allemand et tchèque appellent à des sanctions immédiates et d'éventuelles cyberreprésailles contre les services secrets du Kremlin. Récemment, le ministère allemand des Affaires étrangères, révélait que différentes attaques informatiques avaient été perpétrées sur son territoire par le groupe connu sous l’appellation d'APT28, à la demande des services du renseignement militaire russes, le GRU. Les États-Unis ont aidé les pays de l’UE victimes de cyberattaques similaires à démasquer le commanditaire qui se cachait dernière ces agressions. Les autorités de sécurité américaines ont condamné fermement les groupes de hackers œuvrant pour le compte de la Russie contre l'Allemagne, la République tchèque, la Lituanie, la Pologne, la Slovaquie et la Suède.L’UE envisagerait des cyberreprésailles contre la RussieSi l’Europe a les moyens de se défendre contre les piratages pilotés par Moscou, en revanche, mener des cyberreprésailles à l’encontre de la Russie, comme le demande plusieurs pays européens, serait plus délicat, précise Marc Behar. Le fondateur et dirigeant de XMCO, un cabinet de conseil en cybersécurité, estime qu'entreprendre ce type d'action : « serait quand même assez compliqué à mettre en place, puisque les renseignements militaires russes du GRU, agissent par l’intermédiaire de groupes de pirates hors de son territoire. C’est la raison pour laquelle les gouvernements de pays de l’UE et les États-Unis ont décidé de publier ensemble leurs communiqués. Ils affichent ainsi une sorte de front commun pour dire publiquement qu’ils condamnent ces attaques étatiques orchestrées par Moscou. Et en désignant le groupe APT 28 qui se revendique proche du Kremlin, les pays de l’UE essayaient, par des voies diplomatiques, de faire cesser ces cyberoffensives, avant d’engager des sanctions contre la Russie. »La stratégie des offensives cyber de la RussieSelon le droit international, une nation qui engagerait directement des attaques informatiques contre un pays, pourrait déclencher en représailles une guerre conventionnelle. C’est la raison pour laquelle le Kremlin passe généralement par des groupes de pirates intermédiaires pour perpétrer ses cyberattaques. Cette stratégie de guerre cyberindirecte suivrait ainsi des règles comparables à celles qui s’appliquent plutôt dans le domaine de la « dissuasion » nucléaire, explique Jérôme Renoux, vice-président France d’Akamai Technologies : « Les cyberattaques les plus dommageables aujourd'hui sont des attaques dites silencieuses, celles qui, en réalité, passent totalement inaperçues. Une intrusion discrète dans des systèmes informatiques gouvernementaux permettrait, par exemple, de voler des informations, d’écouter et de retranscrire des communications confidentielles. L’objectif de ces attaques invisibles est d’obtenir un avantage stratégique sur un concurrent dans le domaine économique ou de déstabiliser un pays considéré comme hostile. Mais plus que des actions de cyberespionnage, ces intrusions donnent aussi la possibilité aux attaquants d’implanter des virus dormants qui seront activés le jour où on en aura besoin. »Le cyber une arme de dissuasionEt Jérôme Renoux de poursuivre : « Tous les États du monde se préparent à ces guerres qualifiées désormais d’hybrides et ne veulent surtout pas révéler les outils numériques offensifs qu’ils ont à leur disposition. Mais ces armes cyber existent et elles peuvent être extrêmement dévastatrices en paralysant les infrastructures vitales et les systèmes informatiques d’une nation. Elles font partie désormais de l’arsenal dit de " dissuasion ", au même titre que les armes nucléaires, qui normalement ne peuvent-être employées qu’en dernier recours, du moins, faut-il l’espérer. »Le groupe APT28 se nomme aussi les « Fancy Bear's »« Fancy Bear » est un petit nom charmant qui ne doit pas nous faire oublier que ces oursons prorusses mal léchés, sont actifs depuis au moins 2008 et que leurs méfaits semblent difficiles à contrer. Le groupe a mené des opérations complexes en ciblant des gouvernements, des organisations militaires, des entreprises de défense, des médias et des dissidents politiques.
5/9/20243 minutes, 1 second
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La flamme des JO, le sujet le plus commenté sur les réseaux sociaux

Sans surprise, l’allumage de la flamme et son départ d’Olympie a généré un pic de conversations sur les réseaux sociaux du monde entier dès le 16 avril. Mais le phénomène s’est largement accentué depuis, les grandes plateformes sociales font salle comble, la flamme olympique et ce qu’elle symbolise fait partie des sujets les plus commentés par les internautes À moins de 80 jours des jeux, les données agrégées par le spécialiste de la mesure d’audience sur les réseaux sociaux Visibrain, et analysées par l’agence de communication Image 7 nous le démontrent : en avril, les JO de Paris caracolent en tête des sujets préférés des internautes avec environ 3 millions de messages originaux publiés sur les grandes plateformes sociales.Dans le détail, on peut remarquer que c’est moins que lors des Jeux de Tokyo qui ont emmagasiné, avant leur ouverture officielle, plus de 6 millions de commentaires. Mais l’événement, à l’époque, bénéficiait, si l’on peut dire, du confinement des internautes en raison de la pandémie de Covid-19. En revanche, cet engouement pour les Jeux de Paris est bien plus visible en ligne que ceux de Rio 2016, qui totalisaient, à la même période, 2 millions de messages.Les internautes se passionnent pour les préparatifs de Paris 2024Après la flamme olympique, la cérémonie d’ouverture et les questions de sécurité qui l’entourent figurent en haut du classement des préoccupations des internautes.Ces inquiétudes se situent devant le problème de la qualité de l’eau de la Seine et ses débordements, qui est souvent tourné en dérision à grand coup d’images détournées ou de gifs animés. Les zones de restrictions et la problématique des transports apparaissent aussi dans les échanges sur les réseaux sociaux.Avec le suivi de la flamme, Paris 2024 se retrouve en tendance sur toutes les plateformes sociales et dans toutes les régions du monde, précise Jean-Noël Buisson, responsable du service veille et analyse de l'agence Image 7. Ce cabinet de conseil en communication vient de publier la première édition du baromètre de la fréquentation en ligne des JO : « Sur le mois d'avril, on dénombre un volume de conversation qui est très important, de l'ordre de 3 millions de messages dans toutes langues, qui ont été publiés sur les plateformes sociales, en particulier sur le réseau social X. Le sujet de la flamme Olympique, de son départ puis de sa traversée et maintenant de son arrivée à Marseille arrive en tête des conversations en ligne. Le voyage de la flamme a drainé aussi, dans son sillage, beaucoup de questionnements sur ce qui va se passer autour de la cérémonie d'ouverture. C'est, par ailleurs, le 2ᵉ sujet qui est le plus discuté en ligne, notamment sur X.  Autre constat, l’analyse des données nous a permis d’observer que c’est sur TikTok et sur Instagram que le taux d'engagement est le plus fort. Ce taux correspond au nombre de fois que les internautes interagissent avec une publication, en la republiant ou la commentant, par exemple. Notre baromètre place cet engagement à environ 20 millions d'interactions sur chacune de ces plateformes en avril, ce qui est considérable à l'international ».Les messages des internautes français intéressent le monde entierEt Jean-Noël Buisson de poursuivre : « Ce qu’établie notre analyse, est que tous les commentaires sur les réseaux sociaux à propos des jeux de Paris 2024 sortent largement d’un aspect purement franco-français. C’était, par ailleurs, l’objectif de cette première étude de démontrer que bon nombre des messages publiés par des internautes français intéressaient également le monde entier. Notamment, en Afrique francophone, mais aussi anglophone ou encore en Indonésie, les contenus en ligne issus de l’Hexagone sont à l’origine de centaines de milliers d'engagements à l’international. Un phénomène dont les internautes n'ont pas forcément conscience en France, mais qui était intéressant de révéler. »Recrudescence des polémiques en ligne autour des JO de ParisLa persistance de la polémique concernant la participation d’Aya Nakamura à la cérémonie d’ouverture figure aussi dans ce premier baromètre. Une controverse en ligne entretenue par la « patriosphère », un terme désignant, dans l’étude de Visibrain et d’Image 7, les communautés militantes qui multiplient des messages à caractère pseudo-politique sur les réseaux, à des fins évidentes de propagande.
5/8/20243 minutes, 18 seconds
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L’IA ukrainienne Victoria Shi victime de propos racistes

Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a créé un avatar « pour commenter officiellement les informations consulaires destinées aux médias ». Dénommée Victoria Shi par ses créateurs, cette porte-parole virtuelle est entièrement générée par intelligence artificielle, mais à peine lancée, cette simulation est déjà victime de propos racistes et de messages de haine sur les réseaux sociaux. Son prénom fait référence à la victoire contre l'envahisseur russe, tandis que son nom de famille signifie littéralement IA en ukrainien. Les Affaires étrangères dès l’origine du projet ont pris soin de mettre en place des mesures afin d’éviter les dérapages de leur IA. Notamment, en employant un QR code qui mène directement au site officiel du ministère ukrainien des Affaires étrangères pour prouver l’authenticité des vidéos émanant de la représentante virtuelle ukrainienne.Les fonctions de Victoria Shi volontairement limitéesCette simulation n’est pas du même type qu’une intelligence artificielle générative comme peut l’être ChatGPT. Impossible, par exemple, pour les internautes de converser avec le programme. Victoria Shi, se contente d’un rôle de speakerine en lisant des textes sur les règlements consulaires, qui sont toujours « rédigés et vérifiés par de vraies personnes », précise le ministère par la voix même de sa porte-parole virtuelle : « Mon nom est Victoria Shi, j’ai été créée par le ministère ukrainien des Affaires étrangères… Je suis une personne numérique… je suis chargée d’effectuer un certain nombre de taches comme d’informer le grand public pour lui transmettre des informations opérationnelles et vérifiées du service consulaire ukrainien… Je fournirai aux journalistes des communications mises à jour sur le travail du ministère au sujet de la protection des droits et des intérêts des citoyens ukrainiens à l’étranger… Nous préparons le futur et j’ai hâte de coopérer avec vous. »L’influenceuse Rosalie Nombre a servi de modèleL’avatar du ministère reprend les traits physiques de cette jeune femme métissée qui est chanteuse, influenceuse et ancienne candidate de la version ukrainienne de l’émission de télé-réalité « The Bachelor ». Elle « a accepté de participer bénévolement au projet » pour soutenir l’effort de guerre, précise le ministère dans son communiqué. Mais à peine lancée, l’IA Victoria Shi se retrouve sous le feu des critiques acerbes des complotistes et des suprématistes blancs sur les réseaux sociaux. « Je ne suis pas réelle, et mon information non plus » publient certains internautes inquiets de cette utilisation de l’IA qu’ils accusent de véhiculer des Infox.Une profusion de réactions en ligne à caractère racistesLes messages à caractère racistes envahissent le compte de la diplomate virtuelle : « Un peu trop bronzée pour une Ukrainienne » assènent certains tandis que d’autres se déchainent au travers de commentaires de plus en plus virulents : « l’Ukraine accélère le grand remplacement ». Le MAE ukrainienne précise que Victoria « n'est pas un caprice, mais une exigence en temps de guerre » pour « économiser le temps et les ressources du ministère ». Il s'agit, par ailleurs, du deuxième projet basé sur l’IA lancé par l’Ukraine. L'ONG The Game Changers qui a permis la création de Victoria a conçu auparavant une expérience de réalité virtuelle en ligne intitulée « Vivre la guerre » pour dénoncer l’extrême brutalité de l'invasion russe en Ukraine.
5/7/20242 minutes, 50 seconds
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Désinformation des électeurs européens: l'UE ouvre une enquête à l'encontre de Meta

La Commission européenne ouvre une enquête formelle contre le groupe américain Meta, accusé de faire preuve de négligence pour protéger ses utilisateurs contre la désinformation pendant la campagne des élections européennes. L'offensive de Bruxelles contre le groupe américain Meta, propriétaire notamment de Facebook, d'Instagram et de WhatsApp, apparait dans un contexte géopolitique plutôt tendu. La montée des mouvements populistes dans les pays de l'UE, les perspectives économiques atones de certains pays de la zone euro, la guerre en Ukraine, soutenue par l'exécutif européen contre la Russie, exacerbent déjà les débats entre les différents candidats qui se présentent à la députation du Parlement de l'UE.En lançant cette enquête formelle à l'encontre de Meta, la Commission européenne tient à démontrer qu'elle ne reste pas inactive face aux risques d'ingérences étrangères qui tenteraient d'influencer le vote des électeurs en juin prochain. En ligne de mire, les pratiques de modération du numéro un mondial des réseaux sociaux, qui est soupçonné principalement de faire preuve de négligence dans sa régulation des contenus illicites. En particulier au sujet des publicités à caractère politique trompeuses qui circulent à qui mieux-mieux sur ses différentes plateformes sociales.Meta ne respecte ni le RGPD, ni le DSALe Parlement européen et les États membres de l'UE s'étaient mis d'accord il y a un an sur un texte destiné à encadrer les publicités politiques en période électorale. La règle qui avait été adoptée alors, était que le ciblage des internautes pour la diffusion des pubs politiques ne soit possible qu'avec leur consentement explicite.Mais cette autorisation préalable, qui est le fondement même du Règlement général sur la protection des données, et de la nouvelle directive sur les services du numérique, le DSA, est largement contournée. Les algorithmes de recommandation mis en place par les grandes plateformes sociales orchestrent la façon dont les publications apparaissent sur le fil d'actualité des utilisateurs et amplifient en période d'élection les messages trompeurs. Les techniques de ciblage publicitaire à caractère politique sur les réseaux sociaux, Facebook et Instagram du groupe Meta, se sont retrouvés dans le collimateur de la Commission européenne.Quatre grands griefs retenus contre MetaLa firme américaine n'agirait pas efficacement contre les campagnes de désinformation orchestrées par la Russie. L'entreprise diminuerait sciemment la visibilité des contenus politiques officiels sur Instagram et Facebook. La Commission soupçonne que Meta limiterait volontairement les possibilités de signalement des contenus illégaux pour ses abonnés européens afin de ne pas avoir à intervenir, comme l'oblige le règlement. Bruxelles reproche aussi au groupe d'avoir supprimé, sans solution de remplacement, son outil « CrowdTangle », permettant aux chercheurs et aux journalistes de suivre la propagation des infox, les messages de haine en ligne et plus généralement les tentatives de désinformation.Le groupe américain, qui réfute pour l'instant toutes ces accusations, dispose de cinq jours pour fournir à la Commission les documents attestant du contraire. Passé ce délai, Meta s'expose à une amende équivalant à 6% de son chiffre d'affaires mondial pour infraction caractérisée au DSA. Soit environ la coquette somme de 8,1 milliards de dollars, c'est-à-dire plus de 7,5 milliards d'euros, en se basant sur la publication, fin 2023, des recettes annuelles réalisées par Meta dans le monde.
5/3/20242 minutes, 56 seconds
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Les Cyber-Partisans biélorusses affirment avoir piraté le KGB de leur pays

Le groupe des pirates informatiques dénommé les Cyber-Partisans vient de revendiquer un vol massif de données exfiltrées de l’agence des services de renseignement de la Biélorussie. L’objectif de cette opération est d’alerter une nouvelle fois la communauté internationale sur la répression qui sévit depuis des années dans ce pays allié de la Russie. Les premières actions des Cyber-Partisans ont commencé après la réélection controversée d'Alexandre Loukachenko en 2020. Face à la répression sévère des manifestations post-électorales, ce groupe, composé à l’origine d’une dizaine d’informaticiens du pays, décide alors de s’installer à l'étranger pour lutter contre le régime autoritaire de la Biélorussie. Leurs opérations étaient au début plutôt d’ordre symbolique, comme le piratage des sites d'information contrôlés par le régime, pour diffuser les images des brutalités policières contre les manifestants. Ils ont également remplacé le drapeau officiel biélorusse sur des sites gouvernementaux par le drapeau blanc-rouge-blanc, qui est devenu le symbole de la résistance pour les dissidents du pays. Leurs cyberattaques se sont intensifiées avec l’invasion de l’Ukraine pour dénoncer le soutien apporté par Alexandre Loukachenko à Vladimir Poutine au début de l’offensive Russe.Le piratage du KGB biélorusseLe dernier fait d’armes des Cyber-Partisans serait d’avoir piraté les services du renseignement biélorusse qui, pour l’anecdote, se dénomme toujours le KGB depuis l’époque soviétique. Selon la représentante du groupe installée aux États-Unis, les pirates auraient exfiltré les dossiers et les noms de près de 9 000 employés du KGB. Ceux qui se désignent eux-mêmes comme des « hackers éthiques » ont déjà publié quelques noms sur leur compte Télegram. Mais ces divulgations, connues depuis longtemps, ne constituent pas la preuve d’un nouveau cyberpiratage, explique le fondateur du site Zataz Damien Bancal. Cet expert français de la cybersécurité estime, en revanche, que ces révélations constituent une opération de communication de la part du groupe : « Ce qu'il est intéressant de noter, c'est que ce groupe de pirates informatiques communique depuis quelques mois sur des opérations du même type. Par exemple, ils annonçaient en juillet dernier avoir attaqué l'Université d'État de Biélorussie. Aujourd'hui, ils annoncent avoir extrait des données sensibles des systèmes informatiques du service de renseignement du KGB de leur pays. Mais le problème est que les informations qu’ils diffusent, circulent depuis quelque temps déjà sur le darknet. »Des cyberattaques et des campagnes de communicationEt Damien Bancal de poursuivre : « Comme beaucoup d’autres groupes de pirates qui se disent "hackers activistes et éthiques", les Cyber-Partisans ont besoin d’entretenir les soutiens des militants qui les suivent en ligne, en réalisant des opérations de piratage qui ressemblent plutôt à des campagnes de communication. Si cette intrusion dans les serveurs internes du KGB est bien réelle, on peut présumer que les services de renseignement de la Biélorussie vont certainement essayer de comprendre comment les pirates ont exfiltré ces informations sensibles de leurs serveurs informatiques et chercher les complices en interne qui auraient pu les aider. Par ailleurs, ce piratage commandité depuis l’extérieur peut aussi mettre en danger les pays qui ont participé à cette cyberattaque, mais surtout, les personnes en Biélorussie qui auraient apporté leur contribution pour la mener à bien. »Les Cyber-Partisans recrutent des volontairesDepuis l’invasion de l’Ukraine, de nombreux pirates amateurs participent à des cyberattaques, souvent à la demande des groupes étatiques qui s’affrontent en ligne. C’est le cas des Cyber-Partisans qui lancent régulièrement des appels sur ses réseaux pour recruter des volontaires. Prudence toutefois, car la guerre même numérique n’est pas du tout un jeu vidéo. Et clairement, il faut arrêter de vouloir participer de son salon à ce genre d’opération aux conséquences potentiellement dramatiques, à la fois pour vous-même, mais également pour les infrastructures numériques de votre pays en cas de cyberreprésailles.
5/2/20243 minutes, 18 seconds
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Cyber-sécurité: le Royaume-Uni interdit les mots de passe «faibles»

Le gouvernement du Royaume-Uni vient d’adopter une loi pour mieux protéger les internautes contre les piratages et les cyberattaques. La nouvelle législation interdit aux constructeurs de livrer des appareils électroniques connectés avec « des mots de passe par défaut faibles et faciles à deviner ». Il faut bien se l’avouer, en matière de gestion de mots de passe, nous sommes à peu près tous pareils. Tellement pressé d’utiliser un nouveau joujou high-tech que nous en oublions de changer celui qui a été installé par défaut, sur un smartphone, une télévision reliée à Internet, une sonnette connectée ou sur n’importe quel autre gadget numérique nouvellement acheté. Erreur fatale ! Car selon une récente étude menée par l’association de défense des consommateurs britanniques Which ?Une maison remplie d’objets connectés s’expose à plus de 12 000 tentatives de piratages par semaine. Afin protéger ses citoyens contre le fléau du vol de données, le gouvernement du Royaume-Uni a décidé d’en passer par la loi. Désormais, les constructeurs sont obligés de choisir un mot de passe fort par défaut, sur tous les appareils qu’ils proposent. Cette loi incite également les grandes firmes de la high-tech à indiquer pendant combien de temps les usagers profiteront de mises à jour de sécurité. En cas d’infraction, le Royaume-Uni prévoit d’infliger des amendes salées aux constructeurs.L’Europe dispose également d’une réglementation à peu près équivalenteIl s’agit de la directive sur la cyber-résilience, qui vise à protéger les consommateurs et les entreprises utilisant des produits ou des logiciels avec un composant numérique, précise Pierre Rangdet de l’entreprise Lockself. Cette société française propose des solutions de cybersécurité certifiées par l'Anssi, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information, aux particuliers et aux entreprises, notamment avec une gestion centralisée des mots de passe qui seront placés dans des coffres-forts numériques pour protéger ces informations dites sensibles :« Les fabricants de smartphones, de montres connectées, et des systèmes de domotique dans les habitations, mettaient jusqu’à présent en avant la simplicité d’usage de leurs appareils en intégrant par défaut des mots de passe hyper simples. Cette facilité d’utilisation se faisait évidemment au détriment de la sécurité. La nouvelle loi qui vient d’être votée au Royaume-Uni contraint désormais les constructeurs d’intégrer des dispositifs de sécurité, qu’ils soient de nature matérielle ou logicielle dans tous les objets numériques et connectés qu’ils produisent. Par ailleurs, cette loi les oblige à informer les consommateurs de leurs dispositifs de sécurité et de permettre aux utilisateurs de communiquer les bugs et les vulnérabilités qui seraient constatés sur ces appareils. »L'UE prône une cybersécurité intégrée dès la conception des appareilsEt Pierre Rangdet de poursuivre : « L’Europe dispose aussi d’une législation équivalente depuis un an, le CRA, c’est-à-dire le Cyber Résilience Act qui impose aux industriels de la tech d’intégrer des dispositifs de sécurité dans les matériels et les logiciels qui sont employés par les entreprises et les particuliers dans les pays de l’UE. La différence entre la directive européenne et la loi du Royaume-Uni se situe au niveau du mot de passe par défaut, les Britanniques interdisent l’usage des mots de passe faibles, la loi de l’UE exige des constructeurs d’intégrer cette cybersécurité dans les appareils connectés dès leur conception. Cette protection doit être garantie, par ailleurs, tout au long du cycle de vie de n’importe quel produit électronique qui serait vendu sur le territoire européen. »Journée mondiale du mot de passe le 6 avril 2024Cette Journée qui a lieu chaque année dans le monde à la même date sera l'occasion de sensibiliser le grand public et les entreprises sur l'importance de protéger leurs comptes en ligne. Alors que de nombreux internautes continuent, avec un acharnement qui force le respect, à employer 12 345 ou admin pour se connecter sur leurs espaces numériques, une récente étude révèle que 83% des mots de passe couramment employés sont non seulement faciles à deviner, mais que les pirates informatiques ne s’embêtent même plus à jouer aux devinettes en utilisant des logiciels spécialisés téléchargés sur le darknet pour casser, en moins d’une seconde, la plupart des codes secrets qui seraient conçus de façon trop simple.
5/1/20243 minutes, 20 seconds
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Coco, le site qui bafoue toutes les lois sur le numérique

Depuis plusieurs années, le chat en ligne sans inscription Coco.gg est à l'origine de nombreuses affaires judiciaires en France. En souscrivant à un compte premium de 5 euros par mois, les prédateurs sexuels ont accès à des « salons privés » pour échanger des contenus pédophiles, des annonces de guet-apens et des propositions de trafics en tous genres, aux mépris des lois européennes et françaises qui interdisent pourtant ces contenus criminels. Malgré de multiples plaintes à l'encontre de cette plateforme de discussion en libre accès et sans aucun contrôle, Coco.gg échappe depuis 20 ans aux fourches caudines de la justice. Le site qui change régulièrement de pays d'hébergement a d’abord été publié en France, puis, pour se soustraire aux menaces de fermeture, il s'est réfugié à Hong Kong. Pour les mêmes raisons, la plateforme se retrouve désormais hébergée par l’île britannique de Guernesey, en adoptant l'extension du pays en « .gg ».Le site appartiendrait à une entreprise qui répond au nom de Vinci SA, immatriculée à Sofia en Bulgarie depuis 2021. Plusieurs sociétés écrans ont permis de masquer l’identité de son propriétaire, notamment deux entreprises françaises, dénommées Zeroben et Zenco. Mais de récentes enquêtes démontrent que derrière ces structures, se dissimule un ingénieur de 43 ans originaire du département du Var, vivant aujourd'hui en Bulgarie. Coco.gg régulièrement impliqué dans des affaires sordides   Meurtres, viols, et des demandes en pagaille de prostitution de mineurs, la justice française s'intéresse depuis longtemps aux criminels qui fréquentent la plateforme. La plus récente affaire est celle de l’assassinat de Philippe Coopman à la Grande-Synthe, le jeune homme de 22 ans aurait échangé en ligne avec une jeune fille mineure sur le site Coco.gg. Ils avaient tous deux convenu sur le site de se retrouver sur un parking, mais en réalité, il s'agissait d’un piège fomenté par deux mineurs de 14 et 15 ans qui ont tabassé à mort leur victime.Empiler les lois sur la sécurité numérique ne permettra pas de démanteler ce site extraterritorial, estime Thomas Rohmer, directeur-fondateur de l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique : « Pour parvenir à démanteler ce type de site qui contourne trop facilement les législations sur le numérique en vigueur dans les pays de l’UE, nous avons besoin aujourd’hui de textes de lois qui soient simples et surtout applicables. La profusion des règlementations et l’empilement des textes de loi dans les différents pays d'Europe nous semblent complétement inadaptés à la situation d'urgence de la lutte contre les sites aux contenus pédopornographiques et criminels. »Coco échappe aux juridictions de l'UE Et Thomas Rohmer de conclure : «​​​​​​ Le fait que Coco.gg soit hébergé dans des territoires qui échappent aux juridictions de l'UE n'aide évidemment pas les structures associatives et les organismes d'État qui souhaitent se saisir de la justice pour mettre fin à ses agissements. Cela fait dix ans que nous tentons de faire appliquer la loi de la protection des mineurs sur Internet, mais aujourd'hui, nous constatons que ce combat n'est pas suivi d'effet ou soutenu ni par les politiques ni par les magistrats dans les tribunaux, qui se retrouvent souvent confrontés aux cabinets d'avocats contestant jusqu'à la légitimité même des lois sur le numérique. »Guernesey, le paradis des entreprises de la Tech   La France et l’UE disposeraient pourtant d’un arsenal juridique suffisant pour mener à bien cette opération, mais uniquement dans l’espace numérique européen. En revanche, Guernesey, qui est un paradis fiscal au cœur de l’Europe hébergeant de nombreuses entreprises de la tech échappant à l’impôt, n’autorisera jamais ce démantèlement afin de protéger les affaires lucratives de ses clients, quand bien même leurs activités seraient de nature criminelle.
4/30/20243 minutes, 31 seconds
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France: la police nationale alerte à nouveau sur les fraudes au paiement d'amende

Une fois encore, la police nationale française alerte sur les fraudes en ligne réclamant de payer une amende et déplore que de « nombreuses victimes » se soient fait arnaquer. Les forces de l'ordre appellent les citoyens à la prudence face à la recrudescence des SMS frauduleux usurpant l’identité de l'Agence nationale de traitement automatisé des infractions.  Les fraudes en ligne réclamant de payer une amende sont envoyés quasi quotidiennement par SMS à des millions de personnes. Ce type de message est devenu un grand classique dans le monde de la pègre en ligne. Concrètement, la méthode utilisée par les escrocs consiste à se faire passer pour l'ANTAI, l'Agence nationale de traitement automatisé des infractions. Ce genre d’arnaque est apparu en 2023, alerte la plateforme gouvernementale Cybermalveillance.gouv.fr, mais après une courte pause, la fraude repart de plus belle. L’objectif des pirates est de récupérer vos informations confidentielles en utilisant les techniques classiques de l’hameçonnage, également appelé « phishing » en anglais. La police constate que les courriels ou SMS frauduleux sont devenus cette année plus sophistiqués et de mieux en mieux rédigés à l’aide des générateurs de textes qu’offrent désormais de nombreux programmes d’intelligence artificielle. Ce type d'arnaque vise indifféremment les particuliers comme les entreprises. Sur le même mode opératoire les internautes recevront ainsi des fausses condamnations par les tribunaux pour une soi-disant consultation de sites pédopornographies ou encore des mises en demeure émanant du support technique de leur opérateur téléphonique réclamant d’honorer une facture complètement bidon.Les fraudeurs en ligne jouent avec nos nerfs Les pirates comptent sur un effet de surprise et la peur du gendarme afin de convaincre leurs victimes de passer à la caisse. Et dans une société dans laquelle tous les échanges entre les citoyens et les services publics se dématérialisent de plus en plus, rien de plus facile pour eux de parvenir à tromper les internautes. En revanche, de nombreuses études ont démontré que les caractéristiques socio-économiques des victimes ne permettaient pas d’établir un profil type. Autrement dit, et que ce soit bien clair pour les individus qui se sentiraient invulnérables, toutes les catégories sociales en France, sans exception, peuvent se faire avoir par la technique redoutable de l’hameçonnage.La police nationale republie ses recommandations  La police rappelle que l'Agence nationale de traitement automatisé des infractions ne communique jamais par SMS, que l'organisme ne demande jamais aux internautes de répondre à ses messages par l’intermédiaire de sa boite électronique et qu’il est préférable pour toutes demandes de renseignement, de se connecter directement sur son site Web « amendes.gouv.fr/tai ». Enfin, les forces de l’ordre, précisent qu'en cas d'escroquerie en ligne, la plateforme THESEE du ministère de l'Intérieur est à privilégier pour signaler ou porter plainte si l’on est victime d’une cyber-arnaque. 
4/26/20242 minutes, 47 seconds
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La Cnil publie son rapport d’activité annuel et ce n’est pas brillant

En France la Commission nationale de l’informatique et des libertés a présenté son rapport d'activité pour l'année 2023 et ce n’est pas bien fameux. Les plaintes repartent à la hausse avec une forte progression des déclarations liées principalement aux vols massifs de données personnelles par hameçonnage. En 2023, un « nombre record » de plaintes ont été déposées auprès de la Commission nationale de l’informatique et des libertés par les particuliers, révèle le rapport d’activité annuel de la Cnil. Plus de 16 000 plaintes lui ont été adressées l'an dernier, soit une hausse de 35% par rapport à 2022. Les domaines dans lesquels les usagers constatent le plus d'atteintes à leur vie privée en ligne concernent des actes de cybercriminalité. Notamment, les campagnes agressives d’hameçonnage destinées à voler des accès aux internautes. Ces attaques permettent ensuite aux pirates informatiques de s’introduire « dans les réseaux des entreprises, des administrations et des collectivités », souligne le gendarme français de la vie privée dans son rapport.En 2024, la Cnil s’attend au pireAvec les récentes cyberattaques de France Travail – anciennement Pôle Emploi – et le piratage de deux gestionnaires chargés du tiers payant pour le compte des complémentaires de santé, la Cnil s’attend à une envolée des plaintes en 2024. Le rapport de la Commission révèle ainsi qu’environ un Français sur deux a vu ses informations personnelles compromises avec ces vols massifs de données. Mais la hausse des plaintes déposées auprès du gendarme du numérique s’expliquerait aussi par une prise de conscience de la part des internautes sur les dangers cyber, analyse Gaël Dupire, directeur de l'expertise Cloud et des infrastructures, chez Meritis. Ce cabinet de conseil en transformation des systèmes d’Information œuvre auprès de grands groupes européens pour qu’ils se conforment aux récents règlements sur le numérique instaurés par l’UE.« La hausse des attaques informatiques de ces dernières années a eu comme conséquence directe une prise de conscience des dangers cyber par le grand public. De façon paradoxale, plus le sujet de la cybercriminalité s’est retrouvé à la Une des médias traditionnels et dans les conversations sur les réseaux sociaux, et plus les moyens de lutte contre le fléau du piratage se sont développés, Gaël Dupire. La Cnil, par exemple, a mis en place de nouvelles procédures simplifiées qui permettent aux particuliers ou aux entreprises de réagir relativement rapidement en cas de vols de données pour déposer une plainte. »Cybersécurité et lutte contre les InfoxLes réglementations sur le numérique dans l’UE sont souvent invoquées dans les plaintes déposées par les Français, constate Gaël Dupire : « Ce que l’on remarque aussi dans le rapport de la Cnil est qu’un certain nombre de ces plaintes dénoncent un usage malintentionné du numérique par de grands groupes informatiques, mais également par des États. C’est, par ailleurs, l’objectif poursuivi des nouvelles réglementations de l’UE qui impose des normes et un cadre juridique pour réguler les usages du numérique en Europe. Des directives et des textes de lois qui s’appliquent dans l’espace informationnel européen que les français ont parfaitement compris. »Lors de la présentation de son rapport, la Commission a annoncé qu’elle serait particulièrement attentive aux dispositifs numériques qui ont été déployés pour les Jeux olympiques de Paris. Dans le collimateur de la Cnil, l’expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique qui permet d’analyser automatiquement les images des caméras de surveillance dans l’espace public afin d’identifier, par exemple, des mouvements de foule. La Cnil contrôlera également certains dispositifs comme les applications pour mobiles et les systèmes à base de QR codes qui permettent d’accéder aux lieux dans lesquels se dérouleront les épreuves. Elle sanctionnera les entreprises qui ne surveilleraient pas les potentielles fuites et la revente des données personnelles, issues de leurs installations numériques mal sécurisées.
4/25/20243 minutes, 6 seconds
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L’appli Transport Public Paris 2024 est en ligne

Les spectateurs, mais aussi les Franciliens, peuvent désormais télécharger l’application « Transport Public Paris 2024 », qui leur fournira les meilleurs itinéraires possibles vers les lieux où se dérouleront les épreuves olympiques. L’application est disponible sur l’App Store pour les iPhone, et sur le Play Store pour les systèmes équipés d’Android. Une fois téléchargé, le programme vous demande d’épingler un ou plusieurs sites en favori et les jours de votre présence dans les lieux que vous aurez choisis pour assister aux JO. La carte numérique du programme affiche, à partir de votre géolocalisation, tous les arrêts de bus, de tram, de métro, de RER et même des stations de vélos en libre-service se trouvant à votre proximité.« Transport public Paris 2024 » a pour mission principale de « répartir au mieux les spectateurs et les usagers des transports en commun rejoignant les sites olympiques et paralympiques », précise Laurent Probst, directeur général d’Île-de-France Mobilités : « L’appli Transport Public Paris 2024 est un clone de l'application Île-de-France Mobilité, qui est déjà utilisée par de nombreux Franciliens. Mais ce petit programme pour mobile a été modifié et surtout enrichi en prévision des JO de Paris afin de conseiller le meilleur trajet possible à un visiteur étranger désirant rejoindre facilement les différents lieux où se déroulent les épreuves olympiques. »L’appli intègre de nombreuses fonctionnalités, poursuit Laurent Probst : « Vous pouvez, par exemple, télécharger en PDF le plan d’un site olympique ainsi que ses différents points d'accès. L’appli affiche tous les trains supplémentaires qui seront mis en circulation pendant toute la période des Jeux. Les flottes de bus et de tramways en plus, intègrent également notre base de données sur notre plateforme numérique qui centralise toutes ces informations. Nous avons aussi ajouté les navettes qui achemineront les spectateurs d’un stade à l’autre. Ces informations qui sont mises à jour constamment et diffusées en temps réel sur l'application sont accessibles en permanence en utilisant le moteur de recherche du programme. »Des trajets optimisés, ni « plus rapides », ni « plus courts »Le directeur général d’Île-de-France Mobilités de conclure : « Transport Public Paris 2024 est aussi un système d’alerte qui délivre une notification en fonction de la géolocalisation de votre mobile et du trajet que vous avez prévu. Si jamais survient un problème, sur une ligne de métro, par exemple, vous en serez informé directement. L’Appli vous redirigera en vous proposant un autre trajet ou, le cas échéant, un autre moyen de transport afin se rendre au plus vite et dans les meilleures conditions sur le site olympique de votre choix. »L’objectif de l’application développée par Île-de-France Mobilités est surtout à d’éviter les goulots d’étranglement dans les transports en commun parisiens, qui ne manqueront pas pendant cette période de ferveur olympique. L’algorithme de l’application prendra en compte, par exemple, les temps d’attente des personnes qui seront sur les quais, l’état du trafic en temps réel, mais aussi les flux de voyageurs pour calculer au mieux leurs trajets.Une appli gratuite disponible en six languesTransport Public Paris 2024 se décline en français, en anglais, en espagnol, en italien, en portugais et en allemand. Par ailleurs, l’appli intégrera, dans le courant du mois de juin, la possibilité d'acheter le Passe Paris 2024, qui est déjà disponible sur le site d’Île-de-France Mobilités. Ce titre de transport spécial JO, qui est utilisable uniquement du 20 juillet au 8 septembre 2024, coûte 16 euros par jour. Les touristes sont évidemment les premiers concernés par cette application, mais les usagers des transports en commun en Île-de-France pourraient également en profiter, notamment quand les bus, les métros, les trams et les vélos parisiens seront pris d’assaut cet été.
4/24/20242 minutes, 59 seconds
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Les IA de la «police prédictive» s’installent en zones urbaines

Les IA spécialisées dans le domaine particulier de la « police prédictive », sont de plus en plus déployées dans différentes zones urbaines en France et en Europe. Prédire l'avenir a toujours été la marotte des mathématiciens et des auteurs de livres de science-fiction. Mais « pouvons-nous prédire les crimes sans engendrer fatalement un état policier et totalitaire ? » s’inquiétait déjà l'écrivain de SF Philip K. Dick en 1956 dans une nouvelle intitulée Minority Report. Une œuvre qui a connu un succès retentissant en étant portée à l’écran en 2002 par le réalisateur Steven Spielberg.Mais la réalité a depuis longtemps dépassé la fiction, avec le développement des programmes d’intelligence artificielle. La police de Baltimore, de Philadelphie ou encore les autorités de Washington DC aux États-Unis, utilisent depuis des années ces logiciels pour prévenir les meurtres pouvant être commis par des adolescents récidivistes. Le même système existe au Royaume-Uni, mais concernant cette fois les adultes.L’argumentaire sécuritaire séduit les communes de FranceC’est le cas par exemple du logiciel Smart Police édité par la société nantaise Edicia permettant « l’anticipation et la visualisation des événements de délinquance » indique son site web. Le programme piloté par IA est censé deviner les infractions perpétrées sur la voie publique en indiquant « où » et « quand » elles se produiront. Concrètement, deux sources de données serviraient à nourrir l’algorithme comme la remontée des informations de terrain avec les « alertes » émises par les agents en patrouille.Ces informations sont complétées avec des données « externes », comme des indicateurs socio-économiques sur la population et la configuration de l’urbanisme dans une zone géographique localisée ou encore l’analyse des messages en provenance des réseaux sociaux. Plusieurs collectivités en France ont acheté le système Smart Police, comme la métropole de Nice, la communauté d’agglomération Roissy Pays de France ou encore la ville d’Étampes, qui a renouvelé son contrat avec la société nantaise en décembre dernier. Le fonctionnement opaque de l’IA d’EdiciaEt c’est bien là le problème. Tous les systèmes de prédiction de la délinquance actuellement vendus dans le monde sont de véritables « boites noires ». Impossible de juger ni de leur efficacité ni s’ils représentent un quelconque danger pour les libertés individuelles. Un rapport récent de l’Agence européenne des droits fondamentaux révèle que l’un des risques liés aux algorithmes de police prédictive est qu’ils renforceraient le racisme et la discrimination au sein des forces de l’ordre.Le Parlement européen qui s’était prononcé dans un premier temps pour leur classement dans la catégorie des IA dites « inacceptables », a finalement assoupli ses mesures. L’Europe autorise dorénavant le recours aux logiciels de type Smart Police, bien que ces programmes IA soient basés sur des indicateurs géographiques intégrant des relevés socio-économiques des populations.
4/23/20243 minutes, 25 seconds
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TikTok Lite dans le collimateur de l’Europe

Mise en ligne depuis une semaine en France et en Espagne, l’application TikTok Lite se voit déjà contrainte de rendre des comptes à la Commission européenne. Bruxelles estime que la version légère du TikTok original qui rémunère ses usagers en fonction du temps passé à regarder des vidéos courtes ne sert qu’à encourager le « comportement addictif » de ses jeunes utilisateurs. L’apparition soudaine de la nouvelle application de la société chinoise ByteDance la maison mère de TikTok n’est pas passée inaperçue à Bruxelles. La Commission européenne estime depuis ce mercredi, que « le groupe chinois aurait dû effectuer une évaluation des risques avant de proposer sa nouvelle application dans l’UE ». Contrairement aux autres pays, au Japon ou en Corée du Sud, par exemple, dans lesquels TikTok Lite est déjà disponible, la version européenne intègre une fonction « Récompenses » qui concrètement se matérialise dans l'Appli avec le remplacement du bouton « création » qui servait à poster des vidéos. D'un simple clic, les utilisateurs peuvent ainsi accumuler des pièces virtuelles à la condition de visionner une avalanche de clips pour ensuite convertir leurs gains contre des bons d’achats sur les plateformes d’e-commerce du groupe chinois ou celles de ses partenaires.Bruxelles inquiet des effets addictifs de TikTok LiteInterpellée mercredi, l’entreprise chinoise est sommée de répondre aux inquiétudes de la Commission européenne sur « les impacts potentiels du programme de récompenses sur les mineurs, ainsi que sur la santé mentale des utilisateurs, notamment en ce qui concerne la stimulation potentielle d’un comportement addictif ». La Commission demande à la maison mère de TikTok de lui fournir les documents attestant du contraire dans les plus brefs délais, et menace la firme de déclencher une procédure formelle à son encontre pour infraction à législation de l’UE sur les services numériques. L’entreprise risque, si les faits sont avérés, une très lourde amende, représentant jusqu’à 6% de son chiffre d’affaires mondial. « TikTok Lite est un piège à addiction », s'insurge la députée européenne Stéphanie Yon-Courtin dans une vidéo sur la plateforme X, anciennement Twitter.TikTok cumule les infractions au DSACe n'est pas la première fois que la Commission européenne demande des comptes à TikTok. Bruxelles a ouvert en février dernier une autre enquête afin de déterminer si le réseau chinois avec sa plateforme en ligne originelle a enfreint la législation européenne au sujet de la protection des mineurs, des règles de la publicité dans l’espace informationnel européen, sur le manque de modération de la plateforme contre les contenus préjudiciables.Le groupement des Cnil européennes de son côté se demande comment le réseau social préféré des adolescents du monde entier, compte se conformer en Europe au RGPD, le règlement de l’UE sur la protection des données personnelles.
4/19/20243 minutes, 8 seconds
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Le Royaume-Uni va sanctionner lourdement les «deepfakes» pornographiques

Le Royaume-Uni emboite le pas à la France en annonçant mardi que le gouvernement allait sanctionner lourdement la fabrication et la publication des fausses images ou vidéos pornographiques générées par IA. La semaine dernière, la France a légiféré sur le sujet en adoptant la loi sur la sécurisation de l'espace numérique. L'auteur d'un « deepfake », ou hypertrucage en français, en particulier à caractère sexuel, qui aurait été réalisé à l’aide d’un programme IA génératif puis partagé en ligne, risque désormais trois ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende. Ce mardi, le gouvernement conservateur du Royaume-Uni a décidé d’aller beaucoup plus loin en sanctionnant très lourdement la publication, mais également la fabrication de ces fausses images pornographiques qui ont depuis des mois envahi les réseaux sociaux d'Outre-Manche.250 personnalités publiques victimes de « deepfakes » au Royaume-UniEt ce sont plus de 4 000 sujets de sa Majesté le roi Charles III qui se sont retrouvés à leur insu dans des vidéos à caractère pornographique circulant à qui mieux mieux sur les réseaux sociaux ou sur des messageries cryptées comme Telegram. Des images qui ont, par ailleurs, permis aux cybercriminels de perpétrer d’odieux chantages en menaçant leurs victimes de publier en ligne ces vidéos truquées s’ils ne payaient une rançon.Jusqu’à présent, en vertu de la loi sur la sécurité en ligne du 31 janvier 2024, le partage de ces images était déjà illégal au Royaume-Uni, mais la création et donc la détention à titre privé de ce contenu sulfureux, lui, ne l'était pas. Afin de juguler un phénomène qui prend une ampleur considérable, le gouvernement a donc décidé de durcir son texte de loi. Dorénavant, créer une image d'ordre pornographique à l’aide d’un programme IA, même sans intention de la partager, sera considéré comme une infraction pénale passible d'une forte amende. Si un internaute la partage après l'avoir créée, il aggrave son cas avec une peine de prison systématique, annonce le ministère de la Justice dans son communiqué.Le Royaume-Uni en lutte contre « les abus à l'encontre des femmes »« La création de fausses images pornographiques est méprisable et complètement inacceptable, que ces images soient partagées ou non », indique la secrétaire d'État à la Justice Laura Farris. Et d’ajouter : « Cette nouvelle infraction envoie un message très clair selon lequel la production de ce matériel est immoral, souvent misogyne et constitue à ce titre un crime. »L'opposition travailliste a salué les nouvelles dispositions proposées par le gouvernement. La responsable du parti et ministre de l’Intérieur par intérim Yvette Cooper estime « qu’il est essentiel que la police et les procureurs soient dotés des outils et de la formation nécessaire pour appliquer rigoureusement » ces mesures. Toutefois, les sanctions annoncées mardi par le ministère de la Justice devront être intégrées à une loi plus générale qui est en cours d'examen au Parlement du Royaume-Uni.
4/18/20243 minutes, 17 seconds
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Quand les IA génératives hallucinent au sujet des élections européennes

L’ONG basée à Berlin Democracy Reporting International tire le signal d’alarme. Depuis au moins deux mois, les l’IA dites génératives de Google, Microsoft et OpenAI ont délivré de fausses informations aux internautes sur les élections européennes Bien que toutes les IA conversationnelles des grandes firmes du numérique soient restées dans l’ensemble politiquement neutres au sujet des élections, ces programmes ont eu une tendance prononcée à l’hallucination, révèle le rapport de l’ONG Democracy Reporting International. C’est-à-dire, dans le jargon informatique, des IA qui ne pouvaient s’empêcher de fournir des réponses farfelues aux interrogations basiques des électeurs européens avec des questions aussi simples que où, quand et comment voter.Des IA dépassées par les questions des électeurs européensLes dates annoncées par les IA des grandes firmes pour participer à l’élection des parlementaires de l’UE ont été la plupart du temps erronées, indique le rapport de l’association. Autre exemple de dysfonctionnement, les dispositifs en ligne de Google, Microsoft ont tenté d’expliquer comment voter par correspondance au Portugal, alors que cette possibilité n’est absolument pas proposée dans le pays. À noter que le programme ChatGPT d’OpenAI affichait qu’il n’avait pas été formé pour fournir une réponse à ce type de question, pourtant élémentaire.Des robots conversationnels grands publics parlant à tort et à traversSelon les chercheurs de l’association berlinoise, ces erreurs mettent en évidence la tendance des robots conversationnels pilotés par IA à vouloir être plus « utiles » aux internautes que précis dans leurs réponses. Le degré important des inexactitudes que produisent ces logiciels grand public dans un contexte électoral, suggère que les mastodontes de l’IA générative n’ont pas procédé à une évaluation des risques de désinformations que présentent leurs programmes, comme l’exige, par ailleurs, le règlement européen sur les services numériques du DSA.Mais entre la guerre informationnelle par IA interposées et les hallucinations de ces programmes, les européennes seraient en danger, estime Axel Dauchez, fondateur de Make.org. Cette plateforme de consultations citoyennes s’est donnée comme mission d’organiser en ligne des débats de société, y compris au sujet de la démocratie à l’ère des IA génératives : « Avec les IA génératives mises en ligne pour informer les électeurs de l’UE et l’utilisation malveillante de ces programmes qui permettent de mener une guerre informationnelle de très haute intensité, les élections européennes risquent à la fois d’être victimes d’attaques informatiques et d’ingérence des puissances numériques comme la Russie ou la Chine cherchant à tout prix à influencer le scrutin des élections. »Les IA généralistes hallucineront toujoursEt Axel Dauchez de poursuivre : « Les fausses informations délivrées par les IA généralistes qui sont dues au problème dénommé hallucination ne sont pas près d’être réglées. Les employer pour des usages qui sont très sensibles comme d’informer les internautes sur les modalités de vote pour les européennes ou de résumer le programme des candidats en lice dans les différents pays de l’UE, n’est pas judicieux. Il conviendrait plutôt de s’appuyer sur des services en ligne qui n'utilisent pas des IA généralistes de type ChatGPT par exemple, afin de délivrer les bonnes informations aux électeurs européens. Nous travaillons actuellement sur ce problème de fiabilité des données sensibles délivrées par des IA avec le CNRS et la Sorbonne, afin de développer des programmes intelligents permettant ce type de service, qui aujourd'hui, n’existe pas. »Des IA peu fiables dans un contexte d’électionÀ moins de deux mois des élections européennes de 2024, Microsoft, Google et OpenAI devraient revoir la génération de contenu électoral par leurs IA, conclut l’étude menée par l’association berlinoise. L’ONG Democracy Reporting International rappelle que l’émergence rapide de ces programmes IA génératifs qui sont capables de générer du texte, de l’audio et de la vidéo à la demande des internautes permettent aussi influencer le vote des électeurs en délivrant des messages trompeurs qui seront alors repris et amplifiés sur les réseaux sociaux. Leur utilisation sans un contrôle sérieux de leur fiabilité suscite bien des inquiétudes aux agences gouvernementales de régulation du numérique dans le monde entier. Notamment, pour cette année 2024 qui est marquée par des élections cruciales, en Europe, aux États-Unis, au Royaume-Uni ou encore en Inde.
4/17/20243 minutes, 34 seconds
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Les «nièces virtuelles» de Marine Le Pen sur TikTok ont été supprimés

Depuis quelques semaines, les utilisateurs de TikTok pouvaient visionner des vidéos publiées par les « nièces » virtuelles de Marine Le Pen ou de Marion Maréchal. Ces clips entièrement générés par intelligence artificielle qui ont fait la promo des groupes d’extrême droite du Rassemblement national et de Reconquête ! en lice pour les prochaines élections européennes ont vu leur compte fermés ce lundi. Ces vidéos virales réalisées à grand coup de logiciels d’hyper-trucage que nous offrent aujourd’hui les IA ont été vues plusieurs dizaines de milliers de fois et pour certains de ces clips, plus de deux millions de fois. Ces épisodes « deepfakes » mettaient en scène trois jeunes femmes prénommées Amandine, Chloé ou encore Léna. Toutes affirmaient avoir un lien de parenté avec la famille Le Pen dans ces courtes vidéos confondantes de réalisme.Les clips intégreraient notamment une avalanche de photos sexy, connues pour être très appréciées par les algorithmes de recommandation de TikTok et d’Instagram. Les avatars fictifs de la famille des « Le Pen » dansaient sur un fond de musique tendance et s’habillaient en conséquence pour appâter le chaland. Les influenceuses virtuelles intégraient aussi une bonne dose d’extrême droite dans leurs messages au travers de panneaux visuels explicits qui affichaient leur fierté d’être une « Le Pen ». Le clone IA « Amandine Le Pen » s’agaçait, par exemple, que « quand tu te balades à Paris, tu vois plus de voiles que de baguettes de pain ». Tous leurs messages étaient du même acabit prêchant en faveur du Rassemblement national et de Reconquête ! avec une référence systématique aux européennes de 2024.Des clips republiés en masse sur les réseaux sociauxEt viralité oblige, ces vidéos truquées se sont répandues sur l’ensemble de réseaux sociaux. En revanche, ces comptes TikTok ont fini par ulcérer la famille Le Pen qui a précisé ne pas être ni à l’origine ni « très heureuse » de cette initiative. Plusieurs signalements ont été effectués par le parti Reconquête ! Et le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a appelé à une « régulation » de ces hyper-trucages, les qualifiant de nuisibles à la démocratie en période électorale.Cette régulation existe déjà depuis plus d’un mois, rappelle Bruxelles qui exige des géants du numérique de modérer puis de supprimer immédiatement, tous les hyper-trucages qui seraient susceptibles d’influencer le scrutin des élections européennes du 9 juin prochain. En France, le texte de loi sur la sécurisation de l'espace numérique prévoit jusqu'à deux ans de prison et 45 000 euros d'amende pour la création d'un deepfake mettant en scène une personne sans son consentement. Si la vidéo est à caractère sexuel, les peines augmentent à trois ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende.TikTok ferme les comptes des « nièces » IA des « Le Pen »Le jour même du lancement officiel de la campagne des élections européennes, la plateforme chinoise, déjà en conflit avec Bruxelles pour infraction à la législation de l’UE sur les services numériques, a décidé de faire un grand ménage in extremis des infox par IA liées aux élections européennes qui pullulent sur son réseau social. En revanche, le propriétaire du compte qui reprenait le visage de Marion Maréchal s’est défendu par voie de presse de tout message à caractère politique : « Voyez cela comme une expérience sociale pour démontrer les dangers de la désinformation et des deepfakes », a affirmé l’un des auteurs de ces hyper-trucages, qui s’exprimait sous couvert d’anonymat.
4/16/20243 minutes, 11 seconds
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JO 2024: les pirates du web promettent un «blackout» pendant le grand événement

La France s’attend à un déferlement de cyberattaques pendant les Jeux olympiques de Paris, qui se dérouleront du 26 juillet au 11 août 2024. Les autorités chargées de la sécurité de l’espace informationnel français redoutent des offensives informatiques massives, qui seraient lancées directement par la Russie ou par l’intermédiaire de leurs partisans. Et sans surprise, ces offensives cyber qualifiées d'étatiques ont déjà commencé ! Plusieurs sites web de ministères français ont subi les attaques des pirates informatiques prorusses se réclamant du gang Anonymous Soudan. Récemment, les pages du site du Conseil de l’emploi, des revenus et de la cohésion sociale, le Cerc, ont été caviardées par un groupe de cybercriminels turcs affiliés au mouvement des Loups Gris. Ce site ouvert au grand public qui archivait les actions passées du gouvernement français en faveur de la cohésion sociale est, depuis l’attaque, totalement inaccessible.Les opérations de piratages contre les systèmes informatiques en France se multiplient à l’approche des Jeux olympiques de Paris, constatent de nombreux spécialistes en cybersécurité. C’est la raison pour laquelle la France a décidé de prendre des mesures spécifiques afin d’améliorer ses dispositifs de cyberdéfense pendant ces JO.Du côté de la force publique, la gendarmerie a réalisé une série d’exercices, notamment des simulations d’attaques par hameçonnage, afin de sensibiliser à la fois les internautes et ses agents qui seront chargés, en Île-de-France, de la sécurité des systèmes d’informations des JO 2024.La France et l’Europe coordonnent leurs effortsL’Europe met les bouchées doubles pour mettre en place son « bouclier cyber » qui serait capable de mieux détecter les agressions des pirates pro-Poutine pendant les JO. En France, tous les agents de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information sont déjà sur le qui-vive, redoutant une montée en puissance de ces cyberattaques d’origine étatiques La société américaine Akamai, spécialiste de la distribution des contenus numériques de grands événements planétaires et chargée pendant les JO de connecter en simultané des milliards d’internautes, estime que les tentatives de piratages s’enchaîneront à un rythme effréné.En revanche, il serait bien difficile de faire le distinguo entre les attaques des pirates pro-russes et celles des groupes mafieux, précise Jérôme Renoux, vice-président France d’Akamai Technologies : « Nous travaillons pendant la durée des JO de Paris sur les problématiques de performance et de qualité de service des systèmes d’informations de l’événement en gérant des flux de données titanesques. Et protéger ces flux de données des cyberattaques est notre priorité absolue. En revanche, il sera difficile de faire le distinguo entre les attaques des pirates pro-russes de celles des groupes mafieux spécialisés dans le racket informatique et les demandes de rançons. »Des cybermenaces étatiques contre les JO prises en considérationEt Jérôme Renoux de poursuivre :« Le scénario classique envisagé est d’avoir, pendant les cérémonies d’ouvertures des Jeux olympiques,  un pic de connexion qui s’entremêle avec un pic de cyberattaques qui s’annonce monumental. Un type de scénario plus que probable, en raison de la situation géopolitique actuelle avec la guerre que mène la Russie en territoire ukrainien, et le conflit entre Israël et les terroristes du Hamas. Par ailleurs, nous constatons que ces cyberattaques d’origine étatiques en lien avec ces évènements d’actualités ont bel et bien commencé. »Une sécurité informatique encore insuffisanteLa nouvelle étude menée par la société ProofPoint, spécialisée dans la sécurité informatique aux États-Unis, révèle que les deux tiers des partenaires officiels des Jeux de Paris 2024 n’ont pas encore mis en place les mesures de sécurité spécifique pour éviter le « blackout » de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris, que nous promettent les pirates à la solde de Moscou sur leurs messageries cryptées. Les cybercriminels attirés par l’appât du gain annoncent, de leur côté sur le darkweb, qu’ils racketteront systématiquement les internautes et les mobiles des visiteurs des Jeux olympiques de 2024.  
4/12/20243 minutes, 31 seconds
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Réseaux sociaux: un lancement discret en France pour TikTok Lite

Depuis fin mars, une version plus légère de l’application chinoise TikTok est disponible en France. Dénommée TikTok Lite, cette appli, qui a été lancée en toute discrétion dans l’Hexagone, propose « des fonctionnalités et une installation plus simple » ou encore « des coûts de données moins élevés » pour ses utilisateurs. Cette version allégée permet à ses utilisateurs de cumuler des points-cadeaux à chaque vidéo consultée. La maison mère chinoise du réseau social TikTok a lancé sa nouvelle application simplifiée, simultanément en France et en Espagne. TikTok Lite est apparue pour la première fois en Thaïlande en 2017 avant de s'étendre à un marché plus mondial, principalement dans les régions asiatiques et africaines. L’appli allégée est ainsi disponible depuis quelques mois au Japon et en Corée du Sud.Visuellement, le clone simplifié du programme original TikTok ressemble un peu à un jeu vidéo sur mobile, en intégrant un système de récompense. L’appli offre des gratifications sous forme de points cadeaux convertibles en bons d’achats, en fonction des activités de ses utilisateurs. Pour obtenir ces récompenses, les abonnés devront alors se connecter quotidiennement, suivre un maximum de comptes et regarder une énorme quantité de courtes vidéos sur le réseau social.L’objectif affiché de TikTok est de fidéliser ses abonnés, mais le but est principalement d’en attirer de nouveaux, afin de conforter son modèle économique qui est basé sur la publicité et des microtransactions réalisées dans ses boutiques en ligne ou celles de ses partenaires.TikTok assure se conformer aux directives européennes sur la protection des mineursL’accès au système de récompense dans l’application par les moins de 18 ans est facilement contournable, et aucun dispositif sérieux permettant de contrôler l’âge des nouveaux abonnés n’a été développé. Le lancement de TikTok Lite intervient alors que la Commission européenne a ouvert une procédure formelle à l’encontre du réseau social pour infraction à législation de l’UE sur les services numériques, une directive plus connue sous le sigle DSA.Ce lancement prend aussi des allures de provocation en France, alors que se multiplient les propositions politiques pour limiter et encadrer le temps d’écran des jeunes scolaires, estime Bernard Benhamou, secrétaire général de l'Institut de la Souveraineté Numérique : « En Europe, plusieurs représentants et chefs de listes de partis politiques s’interrogent sur l’opportunité de lancer une enquête contre TikTok, notamment au sujet de l’ingérence grandissante du réseau social chinois dans le débat démocratique à l’approche des élections européennes. »TikTok Lite, une appli fortement addictiveEt Bernard Benhamou de poursuivre : « Le fait que ByteDance, la maison mère de TikTok, lance un outil d’addiction supplémentaire en France, en plein débat sur le temps d’écrans des jeunes internautes, peut être perçu comme une provocation pour les instances de l’Éducation nationale et les associations de protection de l’enfance, qui préconisent de réguler l’usage des mobiles en milieu scolaire. Rappelons, par ailleurs, que Douyin, qui est l'équivalent chinois de TikTok, est limité à 40 minutes par jour pour les jeunes utilisateurs. On constate ainsi que la Chine a pris des mesures de protection fortes pour ses mineurs. Des mesures qu’elle refuse d’appliquer, en revanche, dans les pays occidentaux, en déployant ce type de programme addictif. »Les récompenses de TikTok Lite accessibles uniquement sur AndroidLes utilisateurs des mobiles équipés du système Android peuvent ensuite échanger leurs gains contre des cartes-cadeaux, notamment sur la plateforme d’e-commerce Amazon, et pour une valeur maximale de 500 euros. Avec cette appli, la firme chinoise cherche à rattraper ses concurrents qui dominent le marché européen du numérique, comme Facebook ou Instagram. TikTok comptait plus 96 millions d'utilisateurs actifs en Europe occidentale l’an passé. La plateforme sociale prévoit, avec sa nouvelle appli, de franchir allégrement les 100 millions d’utilisateurs dès cette année.
4/11/20243 minutes, 35 seconds
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Les européens fétichistes et accros à leurs smartphones

Environ 110 millions de smartphones dormiraient dans nos tiroirs en France, estime l’Agence de la transition écologique. Mais entre une addiction aux écrans de plus en plus prononcée chez les jeunes adolescents et une dette environnementale qui ne cesse de s’alourdir en changeant constamment d’appareil, les consommateurs français et européens auraient tout à gagner à se séparer de leurs anciens mobiles et réguler l’usage des smartphones chez les jeunes scolaires. En France, plus de 16 millions de mobiles d'anciennes générations seraient recyclables, avec à la clef des économies non négligeables pour les consommateurs. Le même phénomène s’observe aussi dans tous les pays de l’UE. C’est la raison pour laquelle le Parlement européen a voté une directive pour développer une économie circulaire spécifique aux appareils électroniques obsolètes en imposant aux industriels de la téléphonie portable de nouvelles normes. Dans le cadre de cette loi qui entrera en vigueur le 20 juin 2025, plusieurs mesures seront mises en place. Les constructeurs devront garantir des mises à jour, à minima de cinq ans, sur leurs nouveaux modèles. La durée de vie des batteries devra être allongée afin de permettre aux consommateurs de conserver le plus longtemps possible leurs mobiles.Diviser par trois la consommation d'énergie des mobilesL’UE espère également réduire considérablement d’ici à 2030, les déchets électroniques polluants que génèrent les mobiles. Par ailleurs, « 78% de la dette carbone d'un smartphone est lié à sa phase de production », nous rappelle Christophe Brunot, le cofondateur de Largo, une entreprise spécialisée dans la revente des téléphones portables de seconde main : « pour fabriquer un nouveau modèle de smartphone les constructeurs extraient plus de 90 kilos de matière première par appareil pesant environ 300 grammes en sortie d’usine. »Une industrie des mobiles extrêmement polluanteEt Christophe Brunot de poursuivre : « je ne compte pas les émissions de gaz à effets de serre qui interviennent dans la production de ces appareils. La nouvelle directive votée par le Parlement européen permettra, par exemple, d’éviter de changer 8 batteries sur 10 des smartphones, comme c’est le cas aujourd’hui dans nos opérations de reconditionnement, en imposant aux constructeurs une obligation de longévité accrue de leurs batteries. Par ailleurs, on peut constater que le marché du neuf des mobiles met en vente des produits de plus en plus chers avec des smartphones hauts de gammes qui dépassent allègrement les mille euros alors que le marché du reconditionné propose des mobiles tout aussi performants datant d’un ou deux ans, à environ 350 euros aujourd’hui. » Le temp d’écran des enfants dans le collimateur de l’UEL’autre problème dont les parlementaires de l’UE veulent se saisir est que les jeunes scolaires passent beaucoup trop de temps sur les écrans de leurs mobiles. Alors que la ministre française de l'Éducation propose d’expérimenter une « pause numérique » des smartphones au collège, plusieurs études réalisées en Europe constatent des différences notables entre les pays de l’UE. La France se positionne légèrement en dessous de la moyenne européenne du temps passé par un enfant derrière un écran. La Finlande et la Pologne affichent les meilleurs scores de l’UE pour maitriser l’usage des mobiles par les plus jeunes. En revanche, la Suède qui a pourtant établi un lien direct entre les écrans et la baisse du niveau scolaire de ses élèves, se situe à un niveau légèrement supérieur à celui de l’Hexagone. Et autre fait inquiétant, la plupart des études montrent que seulement 13% des parents appliquent la recommandation « pas d'écran avant 3 ans » qui est préconisée dans la majorité des pays de l’Union européenne.À lire aussiFaut-il « rationner » internet ?
4/10/20243 minutes, 13 seconds
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Le concours d’Hacking éthique de l’European Cyber Cup

Lors du 16e Forum InCyber à Lille se déroulait un concours de piratage éthique qui réunissaient des étudiants et des professionnels de la cybersécurité. En tout, 200 participants et participantes, répartis sur une vingtaine d’équipes, se sont affrontés lors de la nouvelle édition de l’European Cyber Cup dont l’objectif était de recruter de nouveaux talents pour les métiers de la cybersécurité. Depuis quatre ans, le Forum InCyber à Lille héberge une compétition dénommée l’European Cyber Cup, siglée EC2. La directrice de l’édition 2024 de l’évènement Gwendoline Legros explique les enjeux de ces rencontres d’hacking éthique : « L’objectif du concours est de réunir le monde du eSport et celui du piratage éthique afin de mettre en valeur les métiers de la cybersécurité auprès des jeunes ingénieurs. »Une compétition de sport électronique et de piratage éthiqueCe concours d’hacking éthique est organisé comme une compétition de sport électronique dont elle reprend tous les codes, explique le pirate éthique Charlie Bromberg surnommé Shutdawn sur les réseaux : « chaque équipe à son entraineur. Mon rôle pendant les épreuves de l’EC2 est de diriger et motiver le groupe des Phreaks de l’école d’ingénieurs 2600 des Yvelines. »Pénurie mondiale d'experts en cybersécuritéDans le monde, 4 millions de professionnels de la cybersécurité manquent à l’appel. 15 000 postes en France et plus de 500 000 en Europe ne sont pas pourvus. C’est la raison pour laquelle Sébastien Bombal, responsable de la Majeure SRS de l'école des ingénieurs en informatique Epita, président d'honneur de l’European Cyber Cup 2024 et directeur technique à la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières, a décidé de parrainer cette compétition : « Ce concours de piratage éthique est l’occasion pour les douanes françaises de recruter une nouvelle génération d’experts en cybersécurité. »Un concours ludique pour susciter des vocationsCe concours d’hacking éthique était l’occasion de susciter des vocations pour les métiers de la cybersécurité auprès des jeunes étudiants, mais aussi de démontrer aux entreprises publiques comme privés qu’elles pouvaient désormais compter sur la nouvelle génération des pirates éthiques pour les protéger, nous rappelle Damien Bancal. Le fondateur du site Zataz et spécialiste en cybercriminalité qui animait les épreuves de l’European Cyber Cup précise pourquoi les participants se passionnent pour la cybersécurité : « les jeunes issus des écoles d’ingénieur, mais aussi les professionnels confirmés de la cyberdéfense qui exercent déjà en entreprise, ont l’opportunité à l’EC2 d’expérimenter ou de découvrir les nouvelles techniques de piratages actuellement employées par les cybercriminels. »Et pour les Geeks amateurs des compétitions d’eSport et de piratage, sachez que c’est l’équipe GCC de l'École Nationale Supérieure d'Ingénieurs de Bretagne-Sud qui a remporté le premier prix de l’European Cyber Cup 2024.
4/9/20242 minutes, 39 seconds
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Les États-Unis craignent une ingérence chinoise boostée par l’IA dans la campagne présidentielle

Washington s’inquiète des efforts de plus en plus poussés de Pékin pour semer la zizanie dans la campagne électorale de 2024. Des comptes déguisés sur les plateformes sociales postent des messages clivants de plus en plus souvent et on remonte jusqu’en Chine pour en retrouver les propriétaires. À la Silicon Valley aussi, on dénonce l’ingérence chinoise. De notre correspondante à New York,Alors que l’élection présidentielle américaine se tient dans sept mois, le centre d’analyse des menaces de Microsoft l’assure : la Chine est de plus en plus sophistiquée dans ses opérations à l’étranger et cible de manière bien plus efficace. Elle fabrique du contenu grâce à l’intelligence artificielle (IA), qui est ensuite distribué de façon virale via les réseaux sociaux et aux États-Unis, elle joue sur la polarisation de la société américaine et appuie là où ça fait mal. Des internautes « affiliés » au gouvernement chinois se font ensuite passer pour des électeurs américains pour « influencer » les vrais électeurs américains. D’autres travaillent à saper la crédibilité des autorités. C’est un cran de subtilité au-dessus : ils partent de vrais événements, comme l’incendie de Maui à Hawaï, et instillent de la défiance dans les pouvoirs locaux ou fédéraux, une fraude massive à l’assurance par exemple.Inquiétude à WashingtonLe dernier rapport en date, celui du principal bureau du renseignement à Washington, expliquait il y a deux mois que la Chine multipliait les campagnes d’influence pour « semer le doute à propos du pouvoir américain » et « saper la démocratie », pour pouvoir ensuite « étendre l’influence de Pékin ». Et la principale crainte, c’est que le gouvernement chinois s’attaque en priorité au candidat qui est le plus strict vis-à-vis de Pékin, en l’occurrence, la Chine estime que c’est Joe Biden.Pas tellement étonnant, quand on se rappelle comme Donald Trump n’avait pas réagi, alors qu’il était au pouvoir en 2020, à la décision de faire revenir Hong Kong dans le giron chinois avec 30 ans d’avance. On le voit, les faux comptes américains mais en fait chinois prônent le « Make America Great Again » de Donald Trump, accusent Joe Biden d’être un pervers satanique - on appelle ça du « Spamouflage ».Même stratégie que les RussesC’est la même stratégie qui était employée par le gouvernement russe lors de la campagne présidentielle américaine de 2020. Mais les trolls russes ne sont plus aussi actifs, plus aussi concentrés sur l’élection présidentielle américaine, puisqu’ils sont occupés à alimenter la propagande anti-Ukraine. On pensait être libérés de l’ingérence extérieure, mais non.Pékin n’en est pas à son coup d’essai. De nombreux analystes dénoncent l’ingérence chinoise dans la campagne de l’élection présidentielle taïwanaise en janvier dernier, sans lésiner sur les moyens. Pour ne citer qu’un exemple, des dizaines de faux journaux télévisés ont été générés grâce à l’IA, puis repris en boucle. Et même si ce n’est pas le candidat pro-Pékin qui l’a emporté cette fois-ci, Taipei sait que les prochaines batailles vont se jouer autour de cette lutte d’influence.
4/8/20243 minutes, 38 seconds
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Les élections européennes sous la menace des «deepfakes»

Alors que les élections européennes approchent à grand pas, Bruxelles s’inquiète de l’impact sur la campagne électorale en cours, des sons, photos et vidéos truqués qui ont été réalisés à l’aide des programmes d'intelligence artificielle (IA) générative. La Commission européenne réclamait depuis un mois des explications à huit grands services en ligne, dont TikTok, Facebook, Google, YouTube et X (ex-Twitter), sur la façon dont ces géants du numérique comptaient gérer les risques liés à la diffusion des contenus manipulés en période électorale. L’Union européenne leur demandait de modérer, puis de supprimer immédiatement tous les « deepfakes » (ou hyper-trucages en français) qui seraient susceptibles d’influencer le scrutin des élections européennes de juin prochain.La Commission a exigé, par ailleurs, des firmes de la high-tech d’étiqueter comme étant des trucages tous les contenus en rapport ou non avec les élections qui sont générés par les programmes IA génératifs, qu’il s’agisse de textes, de sons, de vidéos ou encore de photos manipulés.Les très grandes plateformes en ligne et les moteurs de recherche comptant plus de 45 millions d’utilisateurs actifs dans l’Union européenne avaient jusqu’à ce vendredi 5 avril pour mettre en place leurs dispositifs spéciaux, afin de protéger les électeurs européens contre toute forme de désinformation en ligne. Elles se sont toutes conformées aux exigences de la Commission européenne.Les publicités électorales en ligne mensongères sont interditesCette mesure s'applique à toutes les pubs réalisées avec ou sans trucages IA qui seraient susceptibles de décourager les européens d’aller voter, ou celles remettant en cause la validité de l’élection et ses résultats. La propagation des infox ou des « deepfakes » qui influenceraient le vote des électeurs sur les grandes plateformes numériques semble désormais bien encadrée.En revanche, rien de tel sur les réseaux clandestins ou sur les messageries cryptées, estime Xavier Duros, expert en cybersécurité chez Check Point Software, qui constate une forte augmentation de programmes IA piratés pour générer des « deepfakes » sur le darknet ou sur Telegram : « C’est important de bien comprendre la définition d’un deepfake généré par IA. Ces hyper-trucages consistent à réutiliser du contenu qui est complètement légitime, comme une vidéo en ligne, ou de télécharger la voix d'une personne sur internet et de la transformer pour passer un message mensonger en vidéo ou en audio sur le Web. Les programmes de l’intelligence artificielle dite générative offrent aujourd'hui des capacités de trucages extrêmement performantes avec des outils en ligne qui sont très simples à utiliser par le grand public. »Des logiciels IA de trucages sur le darkwebXavier Duros précise : « Les logiciels grands publics des IA génératives sont également employés par des personnes malveillantes, qui s’en servent alors pour publier en masse de la désinformation sur les réseaux sociaux. Les deepfakes représentant un réel danger d’influencer le scrutin des élections européennes, l’UE a mis en place une surveillance globale pour parer cette menace. Par ailleurs, chaque État de l’Union européenne surveille ce qui se passe au niveau des places de marchés obscures de la cybercriminalité et les différents réseaux souterrains du darkweb, ou encore sur les messageries cryptées de type Telegram. »Des programmes IA piratés entre les mains des cybercriminelsEt l’expert en cybersécurité chez Check Point Software de conclure : « Le problème est que les groupes ''d'Hactivistes'' ou de pirates informatiques disposent de moyens technologiques et financiers tout aussi importants que les entreprises qui ont créé les IA génératives. On le constate avec une profusion de ces programmes IA débridés qui circulent sur le darkweb. Par ailleurs, les groupes malveillants utilisant des IA génératives bénéficient du soutien de certains pays qui seraient hostiles à l’UE en leur offrant des moyens techniques et financiers supplémentaires pour publier en masse des deepfakes en période électorale. »Europol alerte sur la profusion des « deepfakes » en période d’électionDans un rapport rendu public, l'Office européen de police tire le signal d’alarme. Les forces de l'ordre des pays de l’UE sont invitées à considérer comme une priorité absolue la lutte contre l'utilisation malveillante des technologies d’hyper-trucage par IA. Europol précise que les cybercriminels utilisent désormais les deepfakes à la fois pour manipuler l'information auprès du grand public, mais également pour rançonner des entreprises.
4/5/20243 minutes, 15 seconds
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Le cyber, une «arme d’emploi» pour la Russie

Afin de mieux détecter les cyberattaques, qui se sont multipliées depuis l’invasion russe du territoire ukrainien, l’Europe a décidé de mettre en place un « bouclier cyber » afin de mieux détecter les agressions des pirates pro Poutine contre les infrastructures informatiques des pays de l’UE. Ce système d’alerte intitulé « bouclier cyber » est en cours de déploiement dans l’ensemble des pays de l’UE. La détection des attaques sera confiée à un réseau européen de sept centres opérationnels, équipés de supercalculateurs et de systèmes d’intelligence artificielle.Alors que la Russie n’est pas officiellement désignée dans ce projet, les multiples attaques informatiques orchestrées par Moscou ont poussé la Commission européenne à muscler ses capacités de cyberdéfense. Cette décision, bien que tardive, est saluée par le général d’armée de gendarmerie Marc Watin-Augouard, rencontré à Lille, lors de la 16ᵉ édition du forum InCyber dont il est le fondateur.Des pirates mafieux œuvrent pour le compte du Kremlin.Dès le début du conflit en Ukraine, la Russie a invité les groupes de hackers qui rackettent habituellement les entreprises à harceler les institutions étatiques de l’Europe. Toutefois l’armée des trolls de Poutine, composée à la fois d’influenceurs en ligne pro-Moscou et de cybercriminels, se professionnalise. Le cyber est devenu ainsi une « arme d’emploi » pour la Russie, nous précise Francois Deruty, directeur des opérations chez Sekoia io. Cette entreprise, créée en France, a pour mission de développer les capacités de protection du numérique européen, y compris quand il s'agit de contrer des attaques à caractère militaire.Guerre en Ukraine, pas de « Cyber Pearl Harbor » en vueLes cyberattaques russes n’ont pas connu l’intensité que l’on redoutait, la Russie préfère, pour l’instant, utiliser l’arme informatique afin de mener des actions de désinformations en ligne, des opérations d’espionnage, sans risquer les représailles massives de l’Europe, qui interviendraient en cas de destruction majeur de ses infrastructures numériques. 
4/4/20243 minutes, 10 seconds
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Le Forum InCyber 2024 placé sous le signe de l’IA

Le Forum international de la Cybersécurité change de nom cette année et devient le Forum InCyber Europe, cet évènement de référence consacré à la cybersécurité qui se déroule à Lille jusqu’au 28 mars a été placé sous le signe de l’IA. La 16e édition du Forum InCyber Europe, intervient dans un contexte de fortes recrudescences des cyberattaques à l’approche des Jeux olympiques de Paris, des élections européennes, mais pas seulement ! Les rançongiciels des groupes mafieux qui s’en prennent aux entreprises, aux particuliers, aux collectivités locales et établissements de santé se multiplient. Et les attaques dites étatiques orchestrées depuis l’étranger, notamment par Moscou en raison de la guerre en Ukraine, déferlent en Europe et particulièrement en France, nous rappelle le général Marc Watin-Augouard, fondateur du FIC : « Entre 2014 et 2022, l’Ukraine a investi dans sa cyberdéfense, l’UE beaucoup moins ».Cybercriminalité et IALes cybercriminels emploient de plus en plus souvent des programmes d’intelligence artificielle de types génératifs comme ChatGPT pour mener à bien leurs attaques. Et afin de mieux les contrer, des solutions de cybersécurité utilisant également des IA se mettent en place, nous précise Guillaume Tissier, le directeur du Forum InCyber : « Comme toujours, chaque nouvelle technologie est ambivalente. Les bons côtés des IA sont qu’elles s’intègrent depuis longtemps dans les solutions de cybersécurité afin d’améliorer la détection des attaques ou pour automatiser un certain nombre de réactions ultrarapides lors d’un piratage. » Les IA sont vulnérablesSelon le directeur du Forum InCyber : « Le point négatif est que l’IA générative permet aussi de lancer des attaques dirigées contre les systèmes hébergeant justement ces programmes prévus pour la cyberdéfense. Les pirates chercheront, par exemple, à empoisonner les données de ces programmes IA pour mieux fausser leurs résultats. Mais au-delà de cette possibilité, certains attaquants utilisent déjà des programmes IA génératifs pour automatiser la reconnaissance en ligne d’une cible à pirater ou encore de faire en sorte qu'à chacune de leur intrusion, la signature du virus informatique, du ver ou du logiciel malveillant qu’ils emploient, se modifie constamment afin de leurrer les dispositifs de détection. » Et Guillaume Tissier de conclure : « En définitive, la démocratisation rapide des programmes IA génératifs a élargi un peu la surface de vulnérabilité de nos systèmes informationnels. Plus leur usage augmentera et plus nous serons dépendants de ces programmes, à la fois pour le meilleur, afin de mieux se défendre, mais aussi pour le pire avec de possibles cyberattaques qui deviendront de plus en plus sophistiquées ».Apprendre à se cyberprotéger À l’occasion du Forum InCyber Europe, Laurent Verdier, directeur du pôle sensibilisation du site web Cybermalveillance.gouv.fr, a dévoilé la nouvelle version de SensCyber. Ces modules gratuits de formation en ligne aux risques numériques sont désormais accessibles au grand public et aux collaborateurs de TPE-PME.Cybercriminalité et les JO Paris 2024Une menace considérable de piratage des données personnelles pèse sur les Jeux olympiques, estime Olivier Gibert, le président de l'Association française des correspondants à la protection des données à caractère personnel.L'UE manque d'experts en cybersécuritéLes menaces récentes d’attentats assortis d’une vidéo de décapitation diffusées à travers les espaces numériques de travail des lycées d’Ile-de-France nous le démontrent, la cybersécurité manque cruellement de nouveaux talents et d’experts. C’est la raison pour laquelle le Forum InCyber 2024 accueille la 4e édition de l’European Cyber Cup. Ce concours de hacking éthique est organisé comme une compétition de sport électronique dont elle reprend tous les codes, c’est-à-dire avec une animation en direct qui est diffusée à la fois en public et sur les réseaux sociaux. L’objectif est évidemment de mettre en valeur les métiers de la cybersécurité auprès des étudiants issus des écoles d’ingénieurs, et aux visiteurs du Forum inCyber 2024 de Lille de recruter leurs futurs experts pour lutter contre le fléau mondialisé du piratage.
3/28/20243 minutes, 26 seconds
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Dans l'univers du Salon international de la technologie moderne à Barcelone

Ce lundi matin à Barcelone en Espagne s'est ouvert le Mobile World Congress, le salon international de la technologie mobile qui va durer quatre jours. La capitale catalane devrait accueillir jusqu'à ce jeudi près de 100.000 personnes. Presque toutes les grandes marques du secteur télécoms sont présentes.  avec notre correspondante à Barcelone, Elise GazengelPour cette 18ᵉ édition, l'édition de la majorité, le Mobile World Congress présente encore une fois de nombreux gadgets et autres smartphones plus ou moins étonnants. On retiendra notamment le nouveau Motorola dont l'écran est vraiment et totalement pliable, à tel point que vous pourriez l'utiliser comme bracelet. Lenovo présente quant à lui sur ce salon un ordinateur portable avec un écran transparent.Les autres géants de la téléphonie comme Xiaomi ou Samsung exposent aussi leurs nouveaux mobiles connectés : toujours plus puissants, rapides et dotés de caméras de très haute qualité. Et, chose étonnante peut-être, dans un salon du mobile, en plein milieu du stand de Xiaomi, entre les téléphones tablets et montres connectées, le géant chinois présente sa voiture électrique et connectée qui connaît un certain succès auprès des assistants.Un salon du « mobile » plus vraiment dédié aux smartphonesEn effet, les smartphones ne sont plus majoritaires ici : selon les chiffres officiels, 60 % des produits présentés sur ce salon n'ont pas de relation avec la téléphonie. Pour preuve : l'annonce la plus attendue – et peut-être la plus décevante – de cette édition est celle de la première voiture volante de l'entreprise Alef Aeronautics qui peut décoller à la verticale et a l'autorisation de l'agence fédérale de l'aviation américaine (la FAA). Mais, déception parce que sur ce salon, nous n'avons le droit qu'à sa maquette, miniature et à une vidéo de présentation. À lire aussi[Reportage] Une voiture volante présentée au Salon de l’auto de GenèveParmi les 2.400 exposants, on retrouve beaucoup d'autres objets volants : des drones notamment pour l'industrie ou la sécurité avec ce drone doté d'intelligence artificielle de la police catalane.Et beaucoup de robots également : de ceux imitant des animaux de compagnie comme les chiens, à ceux – plus utiles – qui aideront dans les usines ou dans les champs, dotés de l'intelligence artificielle eux aussi. Cette année, le sujet phare, c'est l'Intelligence artificielle...On sent que le secteur, en perte de vitesse, cherche un nouvel élan et il semblerait que cette année l'Intelligence artificielle soit LA technologie incontournable. C'est simple : pratiquement tous les stands mentionnent le mot – ou le sigle IA – sur leurs devantures. Pour certains produits comme les ordinateurs, robots ou même les caméras des téléphones Honor, cela parait plus logique. Pour d'autres services comme la vente de snacks ou encore les cabinets médicaux, cela semble un peu plus forcé. À lire aussiVivre en 3D grâce au métavers, une technologie présentée au Salon mondial du mobile à BarceloneL'IA a même gagné la politique : dimanche soir, lors du dîner d'inauguration du salon, le président du gouvernement espagnol Pedro Sánchez a annoncé la création d'un « grand modèle de langage d'Intelligence artificielle en espagnol ». Le roi Felipe VI a pour sa part parlé aussi de l'importance l'Intelligence artificielle tout en mettant en garde : l'IA doit protéger la « sécurité et les droits » des citoyens.
2/26/20243 minutes, 50 seconds
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Neuralink pose son premier implant cérébral sur un humain

L’entreprise Neuralink, dont Elon Musk est le cofondateur, a posé son premier implant cérébral sur un humain ce week-end. Le patient récupère de son opération et son activité cérébrale serait « encourageante », explique, dans un tweet, le patron de X. Avec les implants développés par Neuralink, Elon Musk ne cache pas son ambition de connecter toutes les caboches humaines à des machines, nous transformant ainsi en êtres hybrides électroniquement augmentés.  Amis cyborgs bonjour ! L’hybridation de notre espèce avec des composants électroniques n’est plus le domaine exclusif des films et des ouvrages de science-fiction. Les premières expérimentations d’implants cérébraux sur des humains datent de la fin des années 80. Elles sont basées sur les travaux fondateurs touchant à la neurostimulation intracérébrale profonde du Pr Alim-Louis Benabid au CHU de Grenoble.Et la technique n’a cessé de progresser, avec des résultats spectaculaires, comme cette intervention sur une femme paralysée réalisée en 2012 par une équipe de l’Institut de cerveau de Rhode Island à Providence aux États-Unis, qui pouvait ainsi commander par la pensée un bras robotisé pour boire et se nourrir de façon autonome. En 2019, les neurochirurgiens de Clinatec, le centre de recherche bioclinique français de Grenoble, ont déposé deux implants biocompatibles, à la surface du cerveau d’un patient paralysé qui pilotait par la pensée, après l’opération, son exosquelette. Le système développé par Neuralink reprend la même techniqueEn employant 1 024 électrodes réparties sur 64 fils « ultra-flexibles », dont chaque brin est aussi fin qu’un cheveu, pour capter les signaux électriques du cerveau. Ces fils sont reliés à une puce électronique de la taille d’une pièce de monnaie qui est directement implantée dans la boite crânienne du patient. La puce cérébrale communique par Bluetooth avec des équipements informatiques. Le système, expérimenté en 2021 sur le cerveau d’un macaque, lui permettait ainsi de jouer sans manette ni clavier au jeu vidéo « Pong ». Toutefois, 1 500 singes, cochons, moutons, et autres rongeurs ont été sacrifiés lors des expérimentations menées par Neuralink. Ce qui a valu à l’entreprise d’être visée par une enquête fédérale, pour avoir enfreint la loi américaine sur la protection animale.Elon Musk a aussi dévoilé le nom commercial de son implant cérébral, qui se nomme « Telepathy »  Si pour l’instant, la priorité de Neuralink est faire remarcher des personnes paralysées, ou encore de soulager des affections mentales comme la dépression, l’objectif d’Elon Musk est bien d’équiper toutes les caboches humaines de la planète de cet appareillage qui permettrait de « contrôler son téléphone ou son ordinateur simplement par la pensée » écrit-il sur le réseau X.La commercialisation du dispositif « Telepathy », ce sera pas pour demainD’autant qu’Elon Musk vient de se voir refuser, sur décision de justice, un bonus de 56 milliards de dollars, accordée en 2018 par le conseil d’administration de la firme Tesla. Une juge de l'État du Delaware a donné raison à un actionnaire du constructeur d’automobile électrique qui en demandait l’annulation. Alors qu’Elon Musk comptait sur cet argent pour développer ses sociétés se trouvant dans des situations financières délicates, les investissements pour Neuralink risquent, sans doute, de passer à la trappe.     ►Liens et mots clefs : Telepathy, cyborgs, Elon Musk, implants cérébraux, interface cerveau-machine, puce cérébrale, Neuralinkhttps://twitter.com/elonmusk/status/1752098683024220632 https://neuralink.com/blog/pager-plays-mindpong/ https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=ZrGPuUQsDjo https://www.youtube.com/watch?v=z7o39CzHgug&t=1s 
1/31/20243 minutes, 37 seconds
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Temps d’écran des mineurs, une histoire de parentalité numérique

Emmanuel Macron a multiplié les annonces, en particulier à l’égard de la jeunesse lors de sa conférence de presse à l’Élysée du 16 janvier dernier. Le président de la République a lancé une commission de 10 experts chargés de faire des propositions concrètes pour « déterminer le bon usage des écrans » par les enfants, tant au sein du cercle familial, qu’à la maison ou encore à l’école.  Plusieurs pays, notamment en Asie, ont mis en place des mesures contraignantes pour limiter le temps d’écran des mineurs. La Chine a pris les décisions les plus radicales pour restreindre l’accès aux jeux vidéo en ligne des jeunes gamers. Mais constatant l’inefficacité de ses mesures drastiques, les autorités ont dû renoncer cet embargo électronique. En 2011, la Corée a également instauré le même type de « couvre-feu numérique ». Mais là encore, le dispositif s’est heurté à un problème de faisabilité pour vérifier efficacement l’âge des utilisateurs. Des associations de parents en Espagne et en Irlande ont récemment décidé de priver leurs enfants de mobiles jusqu’à 13 ou 16 ans sans en démontrer l’efficacité.Depuis quelques années, de nombreux rapports scientifiques publient des résultats préoccupants sur le temps passé derrière un écran par les jeunes enfants ? La plupart révèlent qu’un enfant de moins de deux ans dans le monde passe en moyenne près de 56 minutes par jour devant un écran. Un usage excessif qui serait susceptible de provoquer des troubles du comportement et de développement chez les bambins, nous précise la directrice d’Internet Sans Crainte et coordinatrice du Safer Internet Day qui aura lieu ce 6 février. Axelle Desaint qui fait partie des 10 experts de la « Commission Écrans », lancée par Emmanuel Macron, précise toutefois qu’il ne faut pas réduire les dangers d’Internet, au seul temps passé devant un écran.Il existe déjà un grand nombre d’applications, gratuites ou payantes, mises à la disposition des parents, pour contrôler le surf des mineurs ?  Certaines ont été développées pour limiter le temps d’écran, d’autres pour interdire l’accès aux contenus inappropriés ou pour géolocaliser un mineur en traçant son mobile. Mais aucune technique de contrôle à distance, ni aucune législation contraignante au monde, ne saurait remplacer un dialogue dans l’environnement familial, préviennent déjà les experts de la « Commission Écrans ».  ► Liens et mots clefs : temps d’écran, Commission Écrans, Safer Internet Day, Internet Sans Crainte, parentalité numérique. https://www.internetsanscrainte.fr/programmes/kits-safer-internet-day . https://acamh.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/jcpp.13887 . https://twitter.com/BetterInternetF . https://www.saferinternetday.org/ 
1/30/20243 minutes, 36 seconds
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Mexique: inquiétudes après la fuite des données de 300 journalistes

Au Mexique, les défenseurs de la liberté de la presse sont inquiets à cause d'une fuite sur internet qui les concerne. Vendredi dernier, un expert en cybersécurité a révélé la fuite des informations personnelles de plus de 300 journalistes. La fuite proviendrait d’une base de données du Palais. Il s’agirait principalement de journalistes accrédités pour assister aux conférences de presse du président, notamment en 2021. Jusqu’ici, le gouvernement est resté silencieux. Il n’a fourni aucune explication sur ce qu’il s'est passé. Dans un pays comme le Mexique, parmi les plus dangereux pour les professionnels de la presse, cette fuite constitue un risque important. de notre correspondante à Mexico,Il s’agit de données sensibles comme les identités avec photos, l’adresse, et la date de naissance. Au moins 319 journalistes et photographes sont concernés, mexicains principalement, mais il y a aussi des correspondants étrangers. Concrètement, les dossiers qui ont fuité comprennent les passeports, cartes d’identités, d’électeurs ou même permis de conduire. Ce sont des informations qui sont demandées généralement et que l’on donne pour pouvoir être autorisé à assister aux conférences de presse. Cette fuite révèle les défauts de sécurité de la présidence mexicaine qui était chargée de garder ces informations. Elles ont été en ligne,  accessibles sur un forum spécialisé où l’on trouve justement des informations hackées. Elles étaient en libre accès, puis diffusées en partie sur les réseaux sociaux.Cela pose un problème quand on connait la situation difficile de la presse au Mexique qui comptabilise 163 journalistes assassinés et 32 disparus, sans que l’Etat prenne de mesures.Plusieurs journalistes concernés par cette fuite ont exprimé leur inquiétude et demandé qu’une enquête soit faite. L’Association de la défense de la liberté d’expression Article 19 a partagé sa préoccupation, surtout du fait que les journalistes visés font partie de ceux accrédités par la présidence et dont le rôle est souvent d’alerter sur les menaces et la persécution dont est victime la presse dans le pays. Au Mexique, le manque de protection des journalistes est fréquemment pointé du doigt. Le gouvernement ne prend aucune mesure malgré les agressions envers les journalistes et les meurtres. Il y a eu 5 journalistes assassinés en 2023, ce qui fait du Mexique le pays le plus dangereux pour la presse pour un Etat en paix.Article 19 critique aussi les failles des systèmes informatiques du gouvernement qui ont permis la fuite et qui mettent à risque l’intimité, mais également la sécurité physique des journalistes. Elle leur demande à chacun d’activer un protocole de sécurité personnel et de prendre des mesures pour renforcer leur sécurité numérique. Mais le risque est toujours là, car le fait est que leurs informations ont déjà filtré. Elles ont déjà pu être téléchargées par n’importe qui.
1/29/20242 minutes, 55 seconds
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La Corée du Sud s'attaque à la capture de carbone dans l'air grâce à l'eau salée

K-Water, le gestionnaire public d'eau du pays, s'est associé à une entreprise américaine, Capture6, pour un projet de décarbonation d'une grande zone industrielle. Lorsque le projet sera abouti, la Corée du Sud sera le seul pays au monde à utiliser cette technologie.  avec notre correspondant à Séoul, Celio Fioretticomment fonctionne cette technologie ?La capture de CO2 est loin d'être nouvelle, on l'utilise depuis longtemps en Europe et aux États-Unis. Habituellement, le carbone est capturé directement à la source, dans les usines. Mais les technologies de capture du CO2 dans l'air ambiant restent rares. Le carbone, une fois capturé, est stocké pour être réutilisé dans diverses industries, pour faire du carburant ou même des boissons gazeuses. Mais tout cela un coût, le processus nécessite une quantité importante d'eau pour séparer le CO2 de l'air et le contenir.Là où Capture6 et d'autres startups du genre se démarquent, c'est par leur méthode qui, au lieu d'utiliser de l'eau, en génère. Ce qui permet d'avoir une empreinte minime sur l'environnement. Et c'est justement pour cette raison que la Corée du Sud a souhaité s'associer à ce projet.Précisément, en quoi consiste-t-il ?Le complexe industriel de Daesan assure 40 % de la production pétrochimique de la Corée du Sud. Mais il consomme également énormément de ressource, notamment de l'eau. Les sécheresses de ces dernières années ont entraîné une grave pénurie et K-Water, le gestionnaire public d'eau, a lancé un projet de dessalement d'eau de mer pour alimenter les industriels. Capture6 se charge de son côté de capturer une partie des 17 millions de tonnes de CO2 relâché chaque année par la zone industrielle. L'eau salée utilisée par K-water sera donc aussi utilisée pour capturer le carbone. D'une pierre, deux coups.Comme cette nouvelle technologie permet aussi de produire de l'eau, le rendement de l'usine de dessalement en sera augmenté. Les deux entreprises expliquent par ailleurs vouloir utiliser les résidus de sel et le carbone capturé pour produire des composés chimiques réutilisables dans l'industrie.Un projet qui semble révolutionnaire, où est le piège ? Le centre industriel de Daesan produit près de 17 millions de tonnes de CO2 chaque année. Le futur projet de capture de carbone, lui, ne prévoit d'en capturer que 50 000 par an. On est bien loin du compte, et ce n'est pas cette initiative qui va rendre la zone industrielle plus verte. Si la technologie de capture de CO2 est utile dans la lutte contre le réchauffement climatique, elle a d'importantes limites. D'une part, d'après le MIT, seul 10 % du carbone habituellement capturé est réellement réutilisable, ce qui nécessite donc de devoir stocker une très grande partie de celui-ci, ce qui n'est pas sans coût.Enfin, pour Mark Jacobson, chercheur à Stanford, ces systèmes de capture de CO2 ne permettent au long terme que d'éliminer 20 à 30 % du carbone dans l'air. Il explique également que cette technologie pourrait nous ralentir dans l'abandon des énergies fossiles. Selon lui, rien ne vaut les énergies renouvelables.
1/22/20243 minutes, 13 seconds
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La désinformation anti-IVG bat son plein sur les réseaux sociaux

La Fondation des femmes, structure de référence en France œuvrant pour l'égalité et les Droits des Femmes, a publié ce mercredi 17 janvier un rapport dressant une cartographie détaillée des mouvements antiavortement qui investissent massivement les réseaux sociaux. Sur YouTube, Facebook, Instagram ou encore X, les messages anti-IVG prospèrent impunément, alerte la Fondation.  Oui, la désinformation anti-IVG bat son plein sur les grandes plateformes sociales, dénonce le nouveau rapport publié ce mercredi par la Fondation des femmes. L’étude a été confiée à l’Institute for Strategic Dialogue, un cercle de réflexion spécialisé dans l’analyse des stratégies de propagande en ligne, déployées par les mouvements extrémistes. Les auteurs du rapport ont décrypté les mécanismes de cette influence qui se propage principalement sur les réseaux sociaux. Ils remarquent qu’une « grande partie de ce contenu semble destinée à décourager les utilisateurs de recourir à l’avortement et à semer le doute sur la sécurité des traitements médicaux utilisés lors d’une intervention. »Pourtant, depuis 2017, une entrave à l’avortement qui est proférée en ligne est un délit inscrit dans le droit français ? Cette infraction est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement, assortie d’une amende de 30 000 euros. Et c’est certainement l’une des raisons pour laquelle les militants anti-avortement ont renoncé à éditer des sites Web qui étaient jusqu’à présent bien référencés par les moteurs de recherche et donc bien visibles. Les réseaux sociaux ont largement pris le relais de ces Infox, constate la Fondation des femmes. De YouTube, en passant par Facebook, Instagram ou encore la plateforme X anciennement Twitter, l’étude de l’Institut démontre que les organisations antiavortements financent des publicités destinées aux jeunes adolescentes. Ces messages trompeurs décrivent, avec force détails, la souffrance présumée du fœtus avorté, les effets secondaires de l’IVG, et affichent des descriptions erronées concernant les procédures médicales d’un avortement. Des clips aux images choquantes sur les plateformes de streaming vidéo, complètent cette propagande, réalisant ainsi un travail de sape sur le long terme, pour dissuader les jeunes femmes de recourir plus tard à l’avortement.La Fondation des femmes constate que la modération sur les réseaux sociaux est appliquée de manière « incohérente » ?  Effectivement ! Mais est-ce bien étonnant ?! La seule loi qui gouverne les politiques de modération des grandes plateformes sociales reste, et restera pour longtemps, celle du nombre de clics récoltés par les bandeaux publicitaires. Par ailleurs, l’étude indique que cette désinformation anti-IVG était diffusée par des comptes « liés à la mouvance tradwife », c’est-à-dire celle des épouses traditionnelles qui prônent en ligne un retour aux pseudo-fondamentaux féminins en vigueur dans les années 50. Ce mouvement en ligne qui est né aux États-Unis prêche le dévouement absolu des femmes qui ont le devoir d’assurer les travaux domestiques du foyer et les cantonnent aux joies de la maternité. La cartographie des influences anti-IVG, présentée dans ce rapport, révèle également la forte activité des militants chrétiens, royalistes et d’extrême droite en France. « Des groupes Facebook publics ou privés, de soutien au parti Reconquête ! d’Éric Zemmour, ont joué un rôle clé dans la diffusion de ces contenus anti-avortement », précise le document.► Liens et mots clefs : désinformation anti-IVG, Fondation des femmes, étude, réseaux sociaux, droit à l’avortement, Institute for Strategic Dialogue
1/18/20243 minutes, 36 seconds
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Le barreau de Paris met en demeure l'application I.Avocat

L’application pour mobiles pilotée par intelligence artificielle dénommée I.Avocat, qui est apparue au tout début de cette année, a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux. Le mini-programme qui promettait aussi efficacement et à moindre coût de se passer des services d’un avocat s’est attiré les foudres de la profession.  Dès le début, l’affaire était déjà mal engagée. L’argument marketing pour vendre cette appli auprès des internautes a ulcéré tous les professionnels du droit. Dans un spot promotionnel tourné sur le parvis de la cour d'appel de la ville de Lyon, un justiciable, sans doute fictif, vante les prouesses de ce mini-programme boosté à l’IA qui serait capable d’apporter des réponses « en une minute », « là où un avocat mettrait un an ». La description de ce service « d’avocat virtuel sur mobile » mettait également en avant le coup réduit de son abonnement, de « 69 euros par an contre 1 000 euros pour un avocat. » Et clou du spectacle : le créateur de l’appli, connu à Lyon comme champion d'Europe de boxe thaïe, concluait : « Bien que je n'aie pas de diplôme officiel, je suis capable de rivaliser avec n'importe quel avocat ». Mais voilà ! pas la peine d’être un ténor du barreau pour comprendre que cette profession, comme celle des médecins, est réglementée en France et que toute personne qui prétend la pratiquer sans diplôme tombe sous le coup du « délit d’usurpation du titre d’avocat », nous apprend le Code pénal. Par ailleurs, les conseils juridiques délivrés par l’appli seraient médiocres, dénoncent certains avocats sur les réseaux sociaux.Le programme IA de l’application a tendance à halluciner, c’est-à-dire à inventer des réponses sur des questions précises de droit, remarque, par exemple, Maître Eolas sur le réseau social X. Notamment, que l’IA cite des articles de loi qui n’existent pas ou alors les datent de façon erronée. Mais le principal problème d’I.Avocat est avant tout celui de la confidentialité et la sécurité des données qui ont été analysées par le système. Après un scan des documents contenus dans un dossier de procédure, il devient impossible de savoir dans quelle région du monde ils seront hébergés ! Peut-être aux Émirats arabes unis, s’inquiètent les professionnels du droit, qui remarquent que l'entreprise, à l'origine d'I.Avocat, est immatriculée à Dubaï.   Pour faire face aux critiques et à la suite de la mise en demeure du barreau de Paris lui demandant de retirer son programme, le créateur de l'application promet qu’il va modifier les fonctionnalités de son intelligence artificielle. Il indique que son appli ne servira qu’à donner des conseils juridiques aux internautes. Par ailleurs, le dispositif proposera, sur le modèle de Doctolib, une plateforme sur mobile de mise en relation entre des justiciables et des avocats. En revanche, il ne regrette pas du tout son coup d’éclat en ligne qui lui a permis de réaliser un buzz retentissant. Son application qui ne s’obtient que par un abonnement payant, a été téléchargée plus de 20 000 fois depuis le 1ᵉʳ janvier.      
1/11/20243 minutes, 13 seconds
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Déjà demain: les grandes tendances Tech de 2024

À l’aube de cette nouvelle année, les grandes tendances de la Tech qui agiteront notre quotidien en 2024 sont parfaitement identifiées : jumeaux numériques, avatars virtuels personnalisés en ligne, le tout rythmé évidemment par des programmes d’Intelligence artificielle de plus en plus performants.  Nul besoin de sortir sa boule de cristal numérique pour prédire que l'Intelligence artificielle générative, sera, en 2024, la technologie la plus influente dans le monde. L’an passé, elle s’invitait avec fracas auprès du grand public, agitait le monde de la culture, de l’éducation, de la finance et les agences de régulation du numérique. Selon les prédictions du cabinet d’analyse américain Gartner, d'ici à 2026, plus de 80 % des entreprises auront recours aux IA génératives pour conquérir de nouveaux marchés. L’impact de ces programmes sur l’emploi serait considérable, selon la dernière étude en date réalisée par l’Organisation internationale du travail. Le déploiement des technologies IA se fera sans doute à marche forcée, quel que soit son secteur d’activité Y compris dans le secteur éducatif ! Les lycéens en France découvriront par exemple ces programmes conçus pour lutter contre le décrochage scolaire dès février. L’IA générative bouscule également les médias et la presse écrite. Le groupe allemand Springer utilise déjà le système GPT d’OpenAI pour générer ses contenus. Mais dans les rédactions, ce déploiement ne se fera pas sans heurts, le New York Times vient de déposer une plainte contre OpenAI et Microsoft, estimant que ChatGPT « porte atteinte à l’exercice démocratique » en résumant auprès des internautes des articles de presse de façon biaisée et qu'OpenAI a enfreint la législation sur les droits d’auteurs aux États-Unis pour avoir entraîné son modèle de rédaction automatique en analysant des millions articles publiés par le New York Times.Autre tendance en 2024 : l’envol des technologies de la réalité augmentée et virtuelle favorisant un internet plus immersif ?  Effectivement ! 2023 avait enterré un peu vite les Metavers, les voilà de nouveau en piste. Notamment, au travers des jumeaux numériques pour les entreprises qui permettent de reproduire l’intégralité des détails d’un objet, d’une architecture et même d’une ville entière, avec un degré de précision poussé au millimètre près. La technique offre aussi de créer des clones numériques à votre image. Les premiers influenceurs et influenceuses virtuels ont fait leur apparition fin 2023 sur les réseaux sociaux, suscitant un intérêt croissant de la part du public, et des annonceurs qui considèrent ces avatars hyperréalistes, comme le « Graal des interactions sociales ».Autre révolution technologique attendue : l’informatique quantique permettant des calculs d'une complexité inimaginablePrudence cependant : les experts dénoncent un battage médiatique outrancier autour cette informatique ultime, pressentie pour découvrir de nouveaux médicaments, de nouveaux matériaux, de réaliser une cryptographie en ligne inviolable, des prévisions météo infaillibles. Malgré des avancées considérables, les technologies quantiques demanderaient dix ans de recherches intensives. En revanche, les grandes firmes de la Tech comme Microsoft ou Google prévoient des investissements considérables dans ce domaine, et des bénéfices records de 2,5 milliards de dollars, d'ici à 2029, en maîtrisant ces technologies.
1/3/20243 minutes, 48 seconds
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Inde: l'inquiétante prolifération des «deepfakes»

Les deepfakes deviennent un sérieux sujet de préoccupation en Inde. Plusieurs célébrités ont été victimes à New Delhi de ces vidéos créées de toutes pièces grâce à l’Intelligence artificielle. L’IA ce programme informatique par lequel on peut faire dire ou faire faire n’importe quoi à n’importe qui. La société indienne s’en inquiète. Éclairages de notre correspondant en Inde.
1/2/20243 minutes, 7 seconds
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En Iran, la vidéo d'un homme en train de danser en public devient virale

Danser en public est officiellement interdit en Iran. Mais Sadegh Bana Motejaded a franchi le Rubicon à Téhéran : on voit ce septuagénaire chanter et danser en public. Sa vidéo est devenue virale sur les réseaux sociaux. Irritées, les autorités iraniennes ont sévi dans un premier temps, puis ont finalement décidé de lâcher prise face au succès engrangé par cette vidéo culte sur la toile. 
12/25/20233 minutes, 13 seconds
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Ève Gilles, Miss France 2024 sous les feux des cyber critiques

C’est l’heure du Monde de tech sur RFI. Aujourd’hui, on s’intéresse à l’élection de Miss France 2024 samedi dernier, et ce qu’il s’en est suivi. Ève Gilles, la nouvelle miss, Miss Nord-Pas-de-Calais à l’origine, est victime d'un cyberharcèlement au terme de son sacre. De nombreuses critiques et commentaires acerbes pleuvent sur son physique. Des tweets la décrivent comme pas assez féminine, anorexique, ou encore transsexuelle... Décryptage d'Amélie Courtet.
12/21/20233 minutes, 35 seconds
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Les mots-clés en français les plus populaires sur le réseau X en 2023

Les internautes ont publié et suivi au gré de l’actualité une multitude de mots-clés en 2023 sur X, l’ex Twitter. Les dièses en français concernant des sujets internationaux se retrouvent dans le peloton de tête du classement cette année.  À l’aube de cette fin d’année, Visibrain, l’outil de veille et d’analyse de la fréquentation des réseaux sociaux, a fait le bilan des sujets qui ont animé cette année le réseau social X. L’entreprise, spécialisée dans le recueil de données qui circulent en ligne, a recensé les dix mots-clés en langue française les plus utilisés sur la plateforme d’Elon Musk. Et sur la première marche du podium, nous trouvons un dièse consacré à la réforme des retraites avec un peu moins de 6 millions de messages. Un sujet éminemment politique qui, en comparaison, a généré trois fois plus de réactions en ligne que l’élection présidentielle de l’année précédente, avec le mot clef #Presidentielle2022.Autre constat, les conflits internationaux et les guerres ont particulièrement agité les échanges sur X entre les internautes français ?  L’attaque terroriste du 7 octobre dernier perpétrée par le Hamas, et la réplique d’Israël, a propulsé le dièse #Gaza sur la troisième marche du classement des sujets les plus commentés en un an sur la plateforme sociale X en France, nous précise Marie Guyomarc’h responsable presse de Visibrain.► Notre dossier sur le conflit israélo-palestinienL’autre mot clef qui a marqué cette année 2023 sur X en France est le dièse #Emeutes ?Les tensions vécues dans l’hexagone à la suite du décès de l’adolescent Nahel ont entraîné divers mouvements de violences à travers le pays. Le mot clef #Emeutes voit le jour le 27 juin dernier sur le réseau social d’Elon Musk. Et 33 % des messages sont publiés sur ce dièse dès le 30 juin, au lendemain des violences urbaines qui ont frappé la France. Sur l’année, le mot clef engrange 2,5 millions de tweets. Par ailleurs, le classement des 10 mots clefs les plus populaires sur X qui a été mis en ligne par Visibrain, nous démontre que les partis politiques en France restent très actifs sur l’ex-Twitter, malgré les changements drastiques effectués par son patron Elon Musk. Notamment, « La France Insoumise » qui est devenue, à travers le mot clef « LFI », le parti politique le plus mentionné en 2023 sur la plateforme avec 1 million 300 mille tweets.► Liens et mots clefs : mots clefs, rétrospective 2023, plateforme X, Visibrain, #Reformedesretraites, #Gaza, #Israël, #Emeutes, #Lfi https://www.visibrain.com/fr/blog/le-recap-francais-de-l-annee-2023-en-10-hashtags-sur-x-twitter https://twitter.com/visibrain/status/1734579622707114074
12/14/20233 minutes, 21 seconds
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«Jogo do bicho»: un jeu de hasard illégal en plein essor au Brésil

Jogo do bicho ou « jeu de l’animal », est un jeu de hasard illégal qui déferle sur les réseaux sociaux au Brésil. Les paris se font sur Instagram, Facebook et YouTube. De quoi s'agit-il et comment tout ça fonctionne ? Décryptage avec correspondante à Rio de Janeiro. C’est une véritable institution brésilienne, sorte de patrimoine immatériel illégal du pays qui existe depuis plus de 125 ans. Le jeu, qui se rapproche d’une tombola, consiste à miser sur des animaux, associés à des numéros. Dans le jeu de l'animal, chacun des 25 animaux correspond à quatre numéros : de l'autruche (1 à 4) à la vache (97 à 100). On peut miser n’importe quelle somme, ce qui rend ce jeu très accessible… et contrairement au loto, les tirages ont lieu tous les jours, voire plusieurs fois par jour.Selon une étude de 2014, ce type de loterie clandestine a permis de récolter jusqu’à 3 milliards de réais, soit 568 millions d’euros.Quels sont les liens que ce jeu de hasard entretien avec le crime organisé ?S’il n’est pas autorisé, le jogo do bicho est « toléré »… Officiellement, les sanctions vont de quatre mois à un an d’emprisonnement avec sursis, mais elles sont rarement appliquées.Les bicheiros, qui gèrent les « banques » du jeu, sont à la tête d’une véritable mafia, un commerce illégal lié à certaines personnalités politiques, à la police, mais aussi aux milices, notamment à Rio de Janeiro.Corruption, blanchiment d’argent… les bicheiros sont souvent intouchables grâce à leurs étroits liens avec certains élus locaux. Depuis les années 1930, le jogo do bicho est même l’une des sources de financement des écoles de samba, qui ont besoin de mobiliser de grosses sommes d’argent pour organiser leurs défilés, et entretiennent de fortes connexions avec la mafia des jeux illégaux.En se développant sur les réseaux sociaux, le jeu devient incontrôlable ?Traditionnellement, les bicheiros sont plutôt identifiables : assis sur une chaise, à un coin de rue passante, une calculette dans une main et un lecteur de carte bancaire dans l’autre. Quand la police passe, la chaise reste vide dans la rue, mais quand le jeu bat son plein, des attroupements se forment.Aujourd’hui, on trouve des publicités sponsorisées pour le jogo do bicho sur Facebook et Instagram promettant de gagner facilement des sommes allant jusqu’à mille euros… Une simple recherche sur Google permet d’accéder à des tirages de résultats en direct sur YouTube… des profils ou groupes commerciaux sur WhatsApp… Les mises peuvent se faire très rapidement, via des transferts bancaires gratuits. Mais les arnaques sont aussi courantes.L’entreprise Meta, propriétaire de WhatsApp et Instagram, a refusé de s’exprimer sur le sujet, mais les promoteurs du jeu semblent profiter d’un vide juridique. Car les plateformes d’annonces sont enregistrées, notamment à Curaçao, où les jeux de hasard sont légaux.
11/16/20232 minutes, 55 seconds
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Téléphone intelligent: des restrictions obligatoires pour les mineurs en Italie

Dès le 21 novembre, les opérateurs téléphoniques en Italie vont devoir bloquer l’accès à certains sites internet pour les moins de 18 ans qui possèdent un smartphone. Cette nouvelle réglementation émane de l’Autorité de régulation des télécommunications, l’AGCOM, une entité indépendante du gouvernement. Éclairages d'Anne Le Nir à Rome.  Les téléphones portables des enfants et adolescents pourront être bloqués, de sorte qu'ils n'auront plus accès à certains sites. Les cartes SIM, enregistrées au nom d’un mineur disposeront d’un système automatique et gratuit dit de « contrôle parental par défaut ». En clair, tous les opérateurs téléphoniques vont bloquer l’accès aux sites web suivants : ceux dont les contenus incitent à la haine, à la discrimination, au racisme et à la violence – y compris l’auto-violence. Ceux consacrés à l’utilisation d’armes et de drogues. Ceux dédiés à la pornographie, aux jeux de hasard, aux pratiques alimentaires nocives pour la santé. Enfin, ceux liés aux sectes religieuses et ceux qui fournissent des outils pour surfer de manière anonyme.L’Italie fait partie des pays dont la population est très accro aux smartphones. À partir de quel âge un enfant est-il autorisé à utiliser un téléphone portable avec une carte SIM à son nom et combien de mineurs en possèdent ?Un enfant a le droit d’avoir une SIM, avec le consentement parental, dès l’âge de 8 ans. Quant aux adolescents, ils ont pratiquement tous un smartphone. Un rapport de l’université Biccoca de Milan indique que 26 % des parents permettent à leurs chérubins de moins de deux ans d’utiliser de manière autonome un smartphone. Ce pourcentage passe à 62 % les 3-5 ans et à 59 % pour les 6-10 ans. Concernant les 11-18 ans, 98 % utilisent tous les jours un smartphone et le gardent souvent allumé 24 h sur 24.  Dans ce contexte, le blocage automatique pour les mineurs va-t-il réellement assurer leur protection contre les risques d’internet ? La nouvelle règlementation constitue un grand un pas en avant. Mais on reste dans l’inachevé qui caractérise l’Italie. Car pour les cartes SIM en possession des mineur,s mais enregistrées au nom d’un adulte de sa famille, le contrôle automatique ne fonctionnera pas. Les parents devront changer la Sim ou activer eux-mêmes le dispositif de blocage. Or rien ne les oblige à le faire. Qui plus est, il manque une véritable prise de conscience collective pour mieux protéger les enfants et ados. En particulier contre le cyberharcèlement. Selon une enquête de l’Institut supérieur de Santé, 50 % des 11-17 ans sont victimes d’épisodes de harcèlement en ligne.
11/15/20232 minutes, 59 seconds
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Japon: la peur de l'IA

Au Japon, l'IA est partout et de plus en plus visible. Problème, la prolifération des vidéos truquées inquiète les autorités pour ses dérives. Un de ces vidéos, réalisée par un jeune via l’Intelligence artificielle, et devenue virale sur les réseaux sociaux, nous montre par exemple le Premier ministre Fumio Kishida en train de critiquer son propre bilan à la tête de l'État, au cours d’une allocution. Or, ce discours n’a jamais existé en vrai. Précisions de notre correspondant Bruno Duval à Tokyo.
11/14/20233 minutes, 3 seconds
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L’UE encadre les publicités à caractère politique

Le Parlement européen et les États membres de l'UE se sont mis d'accord sur un texte destiné à encadrer les publicités à caractère politique à l'horizon de 2025. L’objectif de cette nouvelle réglementation est de protéger davantage les campagnes électorales dans l'Union européenne des ingérences étrangères. Décryptage. Normalement, dans tous les pays de l’Union, le ciblage publicitaire à caractère politique n’est possible qu’avec le consentement explicite des individus. Mais cette autorisation préalable -qui est le fondement même du Règlement général sur la protection des données-, est largement contournée par l'emploi des algorithmes de recommandation mis en place par les grandes plateformes sociales.Ces systèmes informatiques automatisées terriblement efficaces orchestrent la façon dont les publications apparaissent sur le fil d’actualité des utilisateurs. Ces programmes amplifient de facto les messages publicitaires à caractère politique. Les effets manipulatoires de ces techniques de ciblage pour influencer le vote des électeurs en Europe et à travers le monde, inquiétaient déjà la Commission européenne en novembre 2021. Elle a donc initié ce projet de règlement pour garantir une plus grande transparence des publicités politiques et pour protéger les campagnes électorales de l'Union européenne des acteurs étrangers employant ces pubs toxiques afin de manipuler les opinions.Après deux ans de discussions et d’ajustements, le Parlement européen et les États membres de l'UE sont enfin tombés d'accord sur un texte communLe prochain règlement stipule qu’il est interdit à des organisations gouvernementales, des entités civiles, ou encore des entreprises privées basées en dehors de l'Union européenne de financer des publicités politiques dans tous les pays de l'UE, au cours des trois mois précédant une élection ou un référendum.Par ailleurs, les auteurs et les diffuseurs de ces publicités présents sur le territoire européen devront renseigner le « nom du parraineur ou de l’annonceur affiché de manière bien visible », d’apposer un « avis de transparence facilement accessible » dans lequel se trouve le montant dépensé, l’origine des fonds utilisés pour ce type de publicité ainsi qu’une indication précisant que cette publication est en lien avec tel ou tel scrutin. Les publicités contenant des informations sensibles, telles que l'origine ethnique, les convictions religieuses ou l'orientation sexuelle d’un candidat ou d’un électeur, sont rigoureusement interdites. Le profilage à partir de données personnelles des internautes pour le compte de candidats ou de partis politiques est également proscrit, sauf évidemment, si ces informations ont été explicitement fournies par un internaute pour cibler des électeurs.Ces règles ne concernent que des publicités à caractère politique payantes ?  Effectivement... Les opinions personnelles ou politiques diffusées en ligne, les contenus journalistiques non sponsorisés, ou encore les annonces publiées par des candidats ne sont pas affectées par le règlement. Le texte prévoit des sanctions en cas de violations répétées d’un fournisseur de publicité pouvant aller jusqu’à 6 % de son chiffre d’affaires. Toutefois, cette législation n’entrera en vigueur qu’en 2025. Donc bien après les élections européennes de juin 2024 pour lesquelles la bataille suprême des pubs politiques et la guerre d’influence en ligne, ont largement commencé.   ►Liens et mots clefs : élections européennes, réseaux sociaux, Parlement européen, pubs politiques, campagne électorale, cadre de régulation, États membres
11/8/20233 minutes, 45 seconds
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Sur X, la France est championne d'Europe de la haine en ligne

X, anciennement Twitter a publié dimanche 5 novembre son tout premier rapport de transparence sur le contrôle des contenus qu’impose la réglementation dénommée le Digital Services Act aux grandes plateformes sociales qui a été mis en place en aout dernier par l’Union européenne. Et franchement, il n’y a pas de quoi être fière, les internautes français sur X sont les champions d’Europe des propos violents et haineux ?  On est les champions de la haine en ligne sur X... ce n’est pas glorieux ! La France prend la tête de ce palmarès peu enviable avec une floraison de propos violents, d’appels à la haine, de harcèlement et autres messages vindicatifs à caractère ordurier, antisémite, raciste et xénophobe, comme le révèle ce premier rapport obligatoire exigé par l’UE qui a été mis en ligne par le réseau social X, anciennement Twitter. La période analysée par l’entreprise d’Elon Musk est comprise entre le 28 août 2023 et le 20 octobre dernier. Le document compare le nombre de signalements, de suppressions de contenus illicites et de suspensions de comptes qui ont été opérés par la société américaine à travers les pays européens.Ce rapport, dit de « transparence », est censé permettre d’évaluer le dispositif mis en place par le réseau social X pour assurer la modération des publications  La plateforme X indique ainsi avoir supprimé 16 288 messages problématiques dans l’Hexagone sur la période considérée. Le rapport révèle que la diffusion des messages illicites en France est largement supérieure à celle de ses proches voisins. En comparaison, le réseau social en Allemagne a supprimé 7160 messages litigieux et 7743 en Espagne, qui est pourtant considéré comme le pays de l’UE le plus actif sur le réseau X en raison du nombre de ses utilisateurs. Dans le détail, le rapport pointe que près de 4.300 messages de harcèlement en France ont été traités par les systèmes de modération de X, auxquels il faut ajouter 6.000 propos violents, le reste concernant des contenus à caractère pornographique.Le réseau social emploi très peu de personnel pour effectuer ses modérations en Europe  Depuis sa reprise en main par Elon Musk, la plateforme comptabilise un peu moins de 2 300 modérateurs humains pour les messages rédigés en langue anglaise. Quatre-vingt deux personnes se chargent de vérifier les contenus publiés en allemand, contre 52 pour les publications en français. Par ailleurs, 12 modérateurs seraient spécifiquement en charge des contenus publiés en arabe, contre deux seulement pour l'hébreu. Malgré un déficit flagrant de personnel humain, la plateforme - qui a mis en place un système automatique de modération- se vante constamment d’être le garant de la liberté d'expression en ligne. En revanche, le dispositif étant le même pour tous les pays de l’UE, rien dans le rapport de X n’explique pourquoi les internautes français sont devenus les champions en Europe de la publication de propos haineux et illicites.► Liens et mots clefs : X, DSA, rapport de transparence, UE, France championne de la haine en ligne, modération
11/7/20233 minutes, 22 seconds
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Suède: la campagne de désinformation «LVU» qui a déstabilisé les services sociaux

En Suède, les services sociaux de l’aide à l’enfance sont la cible d’une campagne de désinformation massive sur les réseaux sociaux, la plus grave dans l’histoire du pays. Ils sont accusés de « kidnapper » des enfants musulmans, sans raison valable, pour les placer dans des foyers ou des familles d'accueil, afin d'effacer leur culture d'origine. Cette théorie complotiste circule depuis deux ans maintenant, refaisant surface régulièrement. Une enquête journalistique publiée la semaine dernière révèle que la figure de proue de cette campagne était effectivement une mère maltraitante.   de notre correspondante en Suède,Elle s’appelle Zeinab Ltaif et c'est elle qui a en quelque sorte internationalisé la rumeur, puisque (après avoir organisé une première manifestation peu suivie en Suède en 2021), elle a été contactée par un blogueur islamiste influent, et c’est à partir de là que son témoignage consistant à dire que les services sociaux suédois lui avait volé ses enfants sans raison et avaient globalement un comportement islamophobe, a pris une ampleur démesurée sur les réseaux sociaux.Or l’enquête du quotidien Dagens Nyether publiée la semaine dernière, montre, en premier lieu, que le placement des trois enfants de cette femme, était légitime : l’école avait signalé des soupçons de violences au sein de la famille pendant plusieurs années, jusqu’à ce que l’aîné de 10 ans exprime clairement qu’ils étaient battus ; sa petite sœur avait alors déclaré avoir peur de ses parents : « ils nous frappent pour qu’on dorme plus vite ».Autre révélation du journal, l’ampleur prise par la campagne, la virulence de la mère qui va publier les noms des assistants sociaux, les menaces qui vont alors être reçues par ces agents… Cette pression inédite va pousser les élus de la commune de Galliväre où se déroulent les faits, à commettre une faute. Contre la décision de la Cour administrative - qui a confirmé la nécessité de placer ces enfants en famille d’accueil -, ils vont être rendus à la mère quelques mois plus tard.« Nous avons sacrifié des enfants pour faire taire la mère » a admis l’une des élues. Un autre a confirmé : « nous n’avons pas résisté à la pression extérieure, nous avons pris une décision insensée. »Perte de confiance pour les services sociauxCette campagne de désinformation a brisé la confiance d’une partie de la population vis-à-vis des services sociaux suédois. Elle a aussi terni l'image de la Suède à l'étranger : le gouvernement a d'ailleurs investi dans un programme spécifique de lutter contre la désinformation...Des enquêtes ont été menées sur le travail des services sociaux, en particulier sur la question du placement des enfants. Il en ressort que dans l’immense majorité des cas, c’est soit la négligence parentale, soit les maladies mentales ou la violence au sein du foyer qui poussent la justice à ordonner le placement des enfants. C’est toujours une solution de dernier recours, et elle est très rarement appliquée sans le consentement soit des parents, soit des enfants.En épluchant les compte rendus judiciaires du tribunal de Göteborg, il apparaît aussi que les mots islam, religion, musulman ou culture, n’apparaissent que dans 3 % des cas, souvent dans des histoires d’enfants qui se déclarent homosexuels ou de jeunes filles victimes de mariages forcés.Les chercheurs expliquent qu’il est possible qu’il y ait parfois des malentendus liés à des différences de culture…rappelons que la Suède a une tolérance zéro pour tout châtiment corporel : la fessée y est interdite depuis 1979, et toute violence verbale ou psychologique vis-à-vis des enfants est également très surveillée.
11/6/20233 minutes, 25 seconds
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Un robot d’assistance chirurgicale pour opérer les cancers

Une jeune entreprise française basée à Montpellier a développé un robot qui aide les chirurgiens à traiter à un stade précoce des tumeurs cancéreuses inopérables et difficiles à atteindre. Déjà utilisée pour opérer des tumeurs de l’abdomen et des poumons, cette plateforme robotique pilotée par des programmes d’intelligence artificielle, a permis de traiter en 2023 plus de 250 patients en France et aux États-Unis. Environ 18 millions de nouveaux cas de cancers sont diagnostiqués chaque année dans le monde et 10 millions de personnes succomberont des suites de leur maladie. Si de grands progrès ont été réalisés ces dernières années dans le domaine des médicaments, la chirurgie reste actuellement le moyen privilégié pour traiter 80% des cas de cancers.La robotique médicale s’installe durablement dans les blocs opératoiresDans les blocs opératoires, les chirurgiens sont de plus en plus souvent assistés par des robots afin de réaliser des interventions plus précises. Une robotique médicale de très haute technicité dans laquelle excelle la société française basée à Montpellier, Quantum Surgical. Le dernier développement de la jeune entreprise est un bras robotisé assisté par intelligence artificielle. Il est muni d’un système de navigation et d’une caméra pour guider les gestes de chirurgien quand il détruit des tumeurs particulièrement difficiles à atteindre de l’abdomen et des poumons.Le robot dénommé Epione permet ainsi des interventions moins invasives et moins traumatisantes pour les patients, nous explique Bertin Nahum, ingénieur franco-béninois expert en robotique médicale, président et cofondateur de Quantum Surgical : « Il est important de préciser que ce robot ne remplace pas les praticiens dans les blocs opératoires. Le robot Epione est utilisé comme un outil intelligent qui va aider les chirurgiens à les guider pour réaliser des actes extrêmement précis qui se nomment des ablations percutanées. Ce type d’opération consiste à brûler et donc à détruire une tumeur à l’aide d’une aiguille que le chirurgien va insérer, à travers la peau du patient. »Les ablations percutanées sont moins traumatisantes pour le patient  « Cette méthode d’interventions permet une réduction de la douleur, des cicatrices et des lésions tissulaires et une récupération postopératoire plus rapide », poursuit Bertin Nahum qui conclut que « plus de 250 patients ont déjà bénéficié de notre technologie. Pour pouvoir l’utiliser en milieu hospitalier, nous avons obtenu au préalable les certifications réglementaires, et dans le cas du robot Epione, ces autorisations couvrent à la fois l’Europe, les États-Unis et plus récemment la Chine. »Le cancer est un fléau mondialL’Organisation mondiale de la Santé estime qu’un homme sur cinq et une femme sur six développeront un cancer au cours de leur vie. Et le nombre des cas serait amené à tripler à l’horizon 2050, avec une surreprésentation des patients âgés, en particulier aux États-Unis, en Chine et en Europe. Les interventions chirurgicales mini-invasives réalisées à l’aide de la robotique constituent donc une réponse de premier ordre dans l’arsenal thérapeutique du traitement précoce des cancers.
10/21/20232 minutes, 16 seconds
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Une IA de reconnaissance vocale dans les hôpitaux africains

Une jeune pousse au Nigéria a développé un dispositif IA de reconnaissance automatique de la parole pour transcrire les prises de notes des praticiens pendant leur consultation. L’objectif de la jeune société est d’aider les hôpitaux africains à numériser les dossiers médicaux plus rapidement, de délivrer les médecins des tâches administratives fastidieuses réalisées au détriment des patients. Trop de patients, mais pas assez de personnels soignants ! Au Nigeria, le pays le plus peuplé d'Afrique, les médecins se plaignent constamment d’épuisement professionnel. En cause, une pénurie de personnels de santé, à laquelle s’ajoute des lourdeurs administratives. En milieu hospitalier, les médecins passent 50% de leur temps à rédiger des notes détaillées sur les patients qu’ils ont examiné, à remplir les formulaires des dossiers médicaux numérisés et à les mettre à jour ou encore à établir les facturations de l’établissement de santé. Des taches de secrétariat donc qui seront réalisées évidemment au détriment des actes de soins.Trop de paperasses numériquesUn problème que connait bien Tobi Olatunji qui est médecin au Nigeria, mais formé aux États-Unis aux techniques de l’intelligence artificielle dans le domaine de l’e-santé. La jeune pousse Intron Health qu’il a cofondé, a développé en collaboration avec le fabricant de processeur graphique Nvidia un dispositif de reconnaissance vocale piloté par IA qui « comprend » les accents africains.Passer du clavier aux microphones« En passant du clavier aux microphones, les médecins peuvent prendre des notes plus rapidement et gagner du temps », nous précise Tobi Olatunji : « Notre technologie se base sur des programmes de reconnaissance vocale développés avec le concours de Nvidia. Concrètement, nous prenons une entrée vocale et la convertissons en texte. Notre système s’adresse principalement aux multiples spécialités cliniques. L'ophtalmologiste, le gastro-entérologue, l'oncologue qui traite les cancers, avaient besoin de cet outil de transcription comprenant le langage de leur spécialité. »Les IA de reconnaissance vocale se développent dans les hôpitaux africains poursuit Tobi Olatunji : « Cette IA est utilisée dans les grands et les petits hôpitaux, dans les zones rurales et urbaines, dans de nombreux pays d’Afrique. Le dispositif permet une prise en charge plus rapide des patients dans toutes ces zones géographiques. Avec plus de 200 accents spécifiques à 13 pays du continent, le programme affiche des performances bien supérieures à tout ce qui existe dans le monde, notamment dans la compréhension des accents africains. »La pénurie des personnels soignants entrave les systèmes de santé en AfriqueSelon les observations de l’Organisation mondiale de la santé, le nombre de médecins qualifiés au Nigéria a diminué de plus de 31% depuis 2017. Le pays a besoin de 363 000 médecins pour parvenir à une couverture sanitaire universelle relève, l’OMS. La pénurie de personnels soignants est aussi présente dans une grande partie du continent. Et si l’intelligence artificielle « présente un immense potentiel pour améliorer la qualité des soins de millions de personnes », l’OMS, recommande toutefois aux pays africains de veiller à la sécurité des données médicales des populations.À lire aussiUn monde de tech - Du préventif au prédictif, l’IA au service discret des hôpitaux
10/14/20232 minutes, 15 seconds
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L’informatique quantique, les prémices d’une révolution technologique

Dans la course mondiale à la « suprématie quantique », une jeune pousse française vient de réaliser une percée considérable en intégrant sur les puces de silicium qui équipent nos ordinateurs, des nanotubes en carbone. Son objectif est de créer les premiers processeurs quantiques hybrides qui équiperont peut-être bientôt nos futurs ordinateurs personnels. (Rediffusion du 7 mai 2023)L'informatique quantique exploite les comportements des atomes, des grains de lumière, c’est-à-dire des photons, ou encore des électrons à très petite échelle. Mais dans l’univers de l’infiniment petit, les constituants ultimes de la matière se comportent différemment des objets macroscopiques du monde qui nous entoure.Un monde de l’infiniment petit très déroutantPar exemple, la vitesse de déplacement d’un électron qui déambule au hasard dans l’espace peut être de 2 000 km/s ou de 1 000 km/s ! Mais tant qu’on n’aura pas observé à l’aide d’instruments scientifiques la vitesse de notre bolide, il peut aller aux deux vitesses à la fois. Ce phénomène qui peut heurter notre intuition se nomme la superposition d’état. Et les physiciens ont constaté bien d’autres comportements du même type. Mais dès qu'ils sortent leurs instruments de mesure pour observer le comportement de ces particules, leur état de superposition sera perturbé et disparaitra. Du quantique pour nos futurs ordinateursLes scientifiques envisagent depuis longtemps de mettre à profit ces phénomènes quantiques dans de futurs ordinateurs, qui, contrairement à nos machines actuelles, exécuteront des calculs complexes bien plus rapidement. Le principal problème pour créer ce type de machine est de garder le plus longtemps possible l’état de superposition des corpuscules du monde quantique. Tout se résume en définitive, à une histoire de haute technologie pour choisir les bons procédés et les meilleurs matériaux afin de concevoir les processeurs quantiques de ces ordinateurs surpuissants.C’est l’objectif que poursuit la jeune pousse Française « C12 Quantum » dans une approche originale. La jeune société développe des processeurs hybrides qui sont mi-quantiques, mi-classiques, en greffant sur des puces de silicium traditionnelles, des nanotubes de carbone, explique Pierre Desjardins, co-fondateur de C12 : « Nous sommes la seule jeune pousse au monde à développer ce type de technologie qui est issue des recherches fondamentales de l’école normale supérieure qui a mis en évidence les propriétés exceptionnelles d’un nouveau matériau appelé nanotube de carbone. Cette structure d’atomes de carbone en forme de tube microscopique est déjà utilisée dans de nombreux domaines industriels et scientifiques. Les chercheurs de l’école normale supérieure de Paris ont démontré qu’il était le candidat idéal pour réaliser des ordinateurs quantiques. Notre jeune pousse les utilise pour fabriquer des processeurs qui seront hybrides, c’est-à-dire couplés avec les puces de silicium qui équipent depuis longtemps nos ordinateurs et nos Smartphones. » Et Pierre Desjardins de préciser : « un ordinateur quantique est infiniment plus puissant que n’importe laquelle de nos machines actuelles, notamment, pour résoudre certains problèmes complexes comme développer de nouveaux médicaments, d’optimiser la logistique industrielle ou encore les transports. Des problèmes qui sont terriblement compliqués même pour des supercalculateurs car ils nécessitent de combiner de multiples solutions pour arriver à un résultat concret. » Le co-fondateur de C12 poursuit : « En revanche, un ordinateur quantique sera inefficace pour effectuer des calculs simples comme des additions. C’est la raison pour laquelle, nous développons cette technologie hybride qui est à la fois quantique et classique. Le premier processeur est prévu pour 2025, toutefois concevoir un ordinateur 100% quantique et universel, demandera encore 10 ans de recherches et de développements. »Les promesses de l’informatique quantiqueLes applications concrètes de l’informatique quantique sont multiples avec en premier le développement d’un système de cryptage des données Internet qui serait inviolable.Les industriels et les grandes entreprises du numérique comptent aussi sur cette puissance de calcul faramineuse pour optimiser par exemple les réseaux de distribution d’eau et d’électricité. Les chercheurs emploieront  également ces machines surpuissantes pour mettre au point de nouveaux médicaments, des batteries électriques ou encore des cellules solaires ultraperformantes. Et petit détail qui a son importance en substituant les milliards de transistors des puces de silicium par quelques milliers de processeurs quantiques, la consommation électrique du numérique dans le monde se réduirait considérablement.
10/7/20232 minutes, 13 seconds
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Du préventif au prédictif, l’IA au service discret des hôpitaux

Les hôpitaux en France recueillent en permanence dans un format numérique une quantité massive de données sur les patients qu’ils accueillent. Afin d’analyser cette montagne d’informations médicales, une jeune pousse française a développé un programme d’intelligence artificielle qui permet à la fois de servir d’outil d’aide à la décision médicale et de décharger les professionnels de santé d'un travail administratif fastidieux. Les programmes d’intelligence artificielle destinés aux professionnels de santé esquissent déjà ce que sera le monde médical de demain : guérir mieux, plus vite et à moindre coût. En milieu hospitalier, ces logiciels basés sur des dispositifs de Machine Learning ou d’autoapprentissage des systèmes informatiques en français, permettent de développer des modèles prédictifs performants à partir de gros volumes de données.Le Machine Learning appliqué aux données hospitalièresL’IA de la jeune pousse parisienne Sancare créée en 2017 a été déployé dans une vingtaine d’établissements de santé en France. Comptes rendus médicaux, résultats d'examens, optimisation des processus administratifs et financiers, cette puissance informatique qui fonctionne uniquement en interne, permet aussi d’accélérer la recherche et les études cliniques, précise Bertrand Caron, directeur du développement de Sancare : « Tous les services de l’hôpital sont connectés à un seul et unique « dossier patient » informatisé. Les actes médicaux et la gestion administrative des parcours de soins de l’hôpital sont déversés dans cette base de données : les comptes-rendus d’observations, les prescriptions médicales, les résultats biologiques, les radios, les actes chirurgicaux, ainsi de suite. Toutes les données générées à l’occasion du séjour d’un patient dans un établissement de santé seront ainsi consignées dans un serveur informatique centralisé sur lequel notre programme IA va travailler. » La sécurité des données avant toutLe système fonctionne uniquement en interne pour des raisons évidentes de sécurité, explique Bertrand Caron : « la priorité absolue de l’installation d’une IA dans un établissement de santé est d’empêcher les fuites de données et les risques de piratages. L’algorithme d’apprentissage déployé sur le serveur informatique interne d’un hôpital analyse l’historique médical d’un patient sur une période de 4 à 5 ans. Ces informations anonymisées se révèleront précieuses pour réaliser des études cliniques. »L’IA, un gain de temps et d’exhaustivité pour le monde médicalEt Bertrand Caron de conclure : « Ce programme IA doit être considéré comme un outil d’aide à la décision pour les personnels de santé.  En revanche, ce dispositif numérique ne se substituera jamais aux décisions finales des médecins. Le principal avantage de l’IA en milieu hospitalier est un gain de temps et d’exhaustivité pour les médecins et leurs adjoints administratifs. »IA et santé, les recommandations de l’OMSSelon un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé, l’intelligence artificielle « présente un immense potentiel pour améliorer la qualité des soins de millions de personnes dans le monde ». Aide aux dépistages des maladies, élaboration et administration des traitements, surveillance des épidémies, gestion des systèmes de santé… L’OMS recommande toutefois aux États de placer l’éthique et les droits humains au cœur de la conception de ces programmes ainsi que d’encadrer et de contrôler systématiquement leur utilisation.
9/30/20232 minutes, 5 seconds
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Caducy, un dispositif de diagnostic médical réalisé par selfie vidéo

Une jeune société basée dans l'est de la France a mis au point un dispositif médical permettant de mesurer plusieurs paramètres physiologiques à distance, à l’aide d'un simple selfie vidéo de 30 secondes du visage d’un patient. Cette innovation testée en milieu hospitalier permet d’affiner les téléconsultations dans les déserts médicaux. L’impossibilité pour un médecin de mesurer à distance les paramètres physiologiques de ses patients constitue jusqu’à présent, en France, un frein majeur au développement de la téléconsultation. Mais l’entreprise I-Virtual installée en Moselle, à Metz, a décidé de relever ce défi technologique avec la mise au point d'un dispositif dénommé Caducy.Six signaux physiologiques relevés avec un selfie de 30 secondesCette innovation permet au médecin d’analyser les variations du rythme cardiaque, la fréquence respiratoire, la tension artérielle ou encore le niveau de stress à l’aide d’un simple selfie vidéo de 30 secondes du patient, nous précise Myriam Benfatto, responsable communication du dispositif Caducy chez i-Virtual : « Cette innovation qui a demandé sept ans de recherches et de développement repose sur différentes techniques. Notamment, la photopléthysmographie sans contact qui est une méthode de diagnostic à distance permettant de mesurer le rythme cardiaque à travers le mouvement des flux sanguins circulant sous la peau. »Des mesures fiables à 95% et une téléconsultation sécuriséeCette technologie de pointe a été validée par des études cliniques, poursuit Myriam Benfatto : « Notre dispositif intègre aussi des programmes d’intelligence artificielle, des systèmes de reconnaissance visuelle et d’analyse des signaux biomédicaux. Pour valider cette approche d’examen par selfie vidéo, nous avons mené une étude clinique sur plus de mille patients au CHRU de Nancy en 2021 qui a confirmé que ce dispositif médical était fiable à 95%. Les bases de données des patients sont sécurisées, car nous ne gardons aucun flux vidéo des consultations. Notre objectif est que les plateformes de télémédecine et les milieux hospitaliers souvent en surcharge puissent utiliser ce dispositif. »Un logiciel pour répondre au problème des déserts médicauxActuellement, quatre milliards de personnes dans le monde n’ont pas un accès pérenne aux systèmes de santé, parfois même les plus élémentaires, souligne Myriam Benfatto : « Et pas seulement les régions en développement, mais aussi des pays comme la France qui doit faire face au problème des déserts médicaux et à la pénurie de personnels soignants. Notre objectif est que ce système soit adopté par les plateformes de téléconsultation ou encore par les services d’urgences en milieu hospitaliers. Nos applications fonctionnent sur tous types de smartphones, tablettes ou ordinateurs disposant d’une caméra, dans n’importe quels territoires et quel que soit l’état du réseau Internet. »Un développement à l’internationalAvec ce logiciel, I-Virtual est la première entreprise au monde à avoir obtenu une certification CE dans le cadre du nouveau règlement européen sur les dispositifs médicaux. Pour se développer à l’international, la jeune société a bénéficié du programme d’accélération des innovations dans le domaine de la santé de Pfizer et de WILCO qui accompagne des projets exclusivement numériques. En 2023, la société étudie d'autres cas d'usage de son logiciel, notamment le maintien des seniors à domicile, l'accompagnement des infirmiers et l'appui aux services d’urgences en milieux hospitaliers.
9/23/20232 minutes, 14 seconds
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Journées européennes du patrimoine: l’Élysée à travers les siècles en réalité virtuelle

À l’occasion des Journées européennes du patrimoine, une société française spécialisée dans les reconstitutions historiques en réalité virtuelle propose une expérience immersive et un voyage dans le temps qui retrace les évolutions du palais de l’Élysée à travers les siècles. La jeune société française Timescope vous invite, à l’occasion des Journées européennes du patrimoine, au palais de l’Élysée tel qu’il était lors de son inauguration en l’an 1722 et vous permet de découvrir les transformations de l’édifice dans le temps. La demeure s’appelait à l’origine l’hôtel d’Évreux, du nom de son premier propriétaire, le comte d’Évreux, lieutenant-général des armées de Louis XV. Les huit bornes interactives et les écrans géants qui ont été installés dans la cour d’honneur et les jardins de l’Élysée retracent en détails les trois siècles d'un hôtel particulier qui est devenu la résidence officielle du chef de l'État en 1873.Cette nouvelle expérience de réalité virtuelle et temporelle intitulée « L’Élysée à travers les siècles », offre aux visiteurs de plonger en immersion profonde et à 360 degrés dans ce lieu emblématique de l’histoire de France, nous précise Adrien Sadaka, co-fondateur et président de Timescope : « La réalité virtuelle est une technologie qui est complexe à appréhender pour les utilisateurs. La nécessité de mettre un casque immersif représente, par exemple, une contrainte pour certains usagers. Les dispositifs que nous proposons sont bien différents des pratiques habituelles en amenant de façon naturelle une expérience immersive à travers des systèmes de bornes de réalité virtuelle développés par Timescope. » Des mondes virtuels accessibles au grand public  Ces bornes fonctionnent en libre-service, poursuit Adrien Sadaka : « Le public les emploie en toute autonomie pour visiter nos mondes virtuels. Pendant les Journées européennes du patrimoine, le palais de l’Élysée nous ouvre ses portes avec l’installation de huit bornes interactives disponibles dans les jardins et la cour d’honneur du Palais. La narration de ce voyage dans le temps, consacré à l’histoire des origines de l’Élysée et à son évolution à travers les âges, est assurée par les voix iconiques de Stéphane Bern pour l’un des programmes et par Claire Chazal pour la seconde expérience. »Chaque reconstitution historique est travaillée dans ses moindres détails, explique le co-fondateur et président de Timescope :« Le contenu 3D et la qualité des images offrent au public une immersion complète dans ce lieu emblématique de l’histoire de France qu’est le palais de l’Élysée. Tous nos projets sont développés avec un comité scientifique composé principalement d’historiens qui valident l’exactitude des informations délivrées dans nos projections virtuelles. »Adrien Sadaka conclut : « Ces expériences de voyage dans le temps se prolongent bien au-delà des opérations événementielles comme celles proposées lors des Journées du patrimoine. La plupart de nos productions sont ensuite accessibles au public au travers des mobiles, des systèmes immersifs placés dans des lieux patrimoniaux ou encore avec la diffusion de vidéos à 360° sur différentes plateformes web à la recherche d’outils numériques performants de médiation culturelle. »Une expertise reconnue à l’internationalÀ chaque nouveau projet, Timescope met en place un comité scientifique constitué principalement d’historiens professionnels, qui certifient l’exactitude de ses productions. Leurs recherches documentaires couvrent l’ensemble des éléments constitutifs d’un lieu et d’une époque : l’architecture, les commerces, l’environnement naturel, les véhicules ou encore les vêtements portés par les personnages qui peuplent ces espaces virtuels. L’expertise de la jeune société est reconnue à l’international. Plusieurs villes européennes lui ont déjà commandé des capsules temporelles et historiques, notamment Rotterdam, Bruges ou encore Berlin.
9/16/20232 minutes, 11 seconds
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Lancement de la 4ème édition du «Pfizer Healthcare Hub France»

Le géant des industries biopharmaceutiques Pfizer, lance la 4ème édition du Pfizer Healthcare Hub France. Ce programme d’accélération des innovations dans le domaine de la santé s’adresse aux jeunes pousses françaises dont l’objectif est d’améliorer le parcours de soin et la qualité de vie des patients quel que soit leur pathologie. L’appel à candidatures, est ouvert jusqu’au 29 septembre. Concrètement, les jeunes pousses françaises qui participeront à la 4ème édition du Pfizer Healthcare Hub seront sélectionnées sur leur capacité d’innovation dans le secteur de la santé. Le jury est composé d’experts de Pfizer et de WILCO qui est un accélérateur accompagnant des projets innovants portés par de très jeunes entreprises.Relever les défis de la santé en FranceLes candidats devront répondre à l’un des trois principaux enjeux auxquels sont confrontés les professionnels de santé. Notamment, la prévention des affections avec la sensibilisation des patients à la reconnaissance de leurs symptômes et l’amélioration de la prise en charge des malades dans leurs parcours de soins.Un appel à candidatures ouvert jusqu’au 29 septembre 2023Les porteurs de projets développant des programmes d’intelligence artificielle afin d’améliorer le recueil et la production de données en fonction du profil de chaque patient sont invités à participer. À la fin de l’appel à candidatures qui est ouvert jusqu’au 29 septembre, cinq jeunes pousses seront retenues pour bénéficier de ce programme, précise Jérôme Mouminoux, membre du pilotage du Pfizer Health Hub France et directeur du département d’oncologie de Pfizer : « Nous sélectionnons cinq jeunes pousses dont les projets correspondent à nos valeurs et nos enjeux, notamment les projets qui aident à diagnostiquer précocement et plus rapidement les pathologies, mais aussi les développements permettant d’améliorer la prise en charge des patients pendant leur parcours de soins. »Des jeunes pousses sélectionnées sur leur capacité d’innovationEt Jérôme Mouminoux de poursuivre : « Nous avons pu constater, depuis la 1ere édition du Pfizer Healthcare Hub France que les équipes qui composent ces jeunes pousses intègrent de multiples compétences à la fois techniques, scientifiques, mais aussi dans le domaine du marketing afin de développer leur jeune société. Ces nouveaux entrepreneurs peuvent ainsi découvrir le fonctionnement d’un grand groupe biopharmaceutique très structuré. Et nos équipes en interne, eux, découvrent le côté très agile de ces concepteurs particulièrement créatifs dans l’élaboration de leurs innovations. »Une collaboration basée le codéveloppementCette collaboration basée sur un mode de codéveloppement se révèle très enrichissante pour le laboratoire Pfizer, conclut Jérôme Mouminoux : « Rappelons, que la mise au point du vaccin anti-Covid de Pfizer est issu d’un partenariat de longue date, noué bien avant la pandémie avec BioNTech qui était à l’époque une jeune pousse. Pour l’instant, nous n’avons pas encore reçu de projets sur de nouveaux types de vaccin de la part des jeunes pousses. Il faut dire que celui que nous développons actuellement est parfaitement adapté et performant pour combattre le coronavirus. Mais nous restons évidemment ouverts à de nouveaux partenariats dans ce domaine. »Valoriser les innovations de santé en FranceL’objectif de Pfizer est bien d’accélérer et de valoriser l’innovation sur le long terme dans le domaine de la santé en France. Mais les autres régions du monde ne sont pas oubliées. Depuis 2020, ce programme d’incubation pour les jeunes pousses se déploie dans des pays développés comme dans des pays en développement. Il constitue ainsi un réseau d’expertise et d’entraide pour des jeunes entrepreneurs engagés dans le bien-être des patients, la prévention des pathologies ou la conception de nouveaux traitements contre les maladies les plus graves de notre époque.
9/9/20232 minutes, 10 seconds
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Neuroelectrics, le casque pour soulager les désordres cérébraux

Un « Monde de tech » vous invitait cet été à un safari technologique et numérique pour découvrir avec l’observatoire Netexplo, des innovations issues de tous les continents. Cet organisme français, dévoile chaque année plus de 3 000 inventions capables potentiellement de changer le monde. Le dernier épisode de ce cyber-voyage s’arrête en Espagne pour rencontrer une passionnée du cerveau qui a développé une technologie permettant de soulager les douleurs de patients atteint de troubles neurologiques. Visuellement, cette invention ressemble un peu à un bonnet de piscine… avec toutefois une différence de taille, ce couvre-chef est tapissé d’électrodes. L’innovation développée par l’entreprise espagnole Neuroelectrics permet de soulager les patients atteint de dépression, souffrant d’Alzheimer ou de la maladie de Parkinson, à l'aide de mini-décharges électriques dispensées aux bons endroits, précise Sylvain Louradour, directeur associé de l’Observatoire Netexplo : « Soulager des patients souffrant d’une maladie neurologique est l’ambition du casque dénommé Starstim développé par Neuroelectrics. Bardé d’électrodes, il offre des thérapies de stimulation cérébrale qui sont entièrement personnalisées pour chaque malade à l’aide de logiciels. »Un casque EEG pour soulager les troubles neurologiquesCette technologie a bénéficié des années de recherche en neuroscience sur les propriétés électrochimiques de nos cellules nerveuses. Le casque développé par l’entreprise est de la famille des EEG, c’est-à-dire permettant de réaliser un électroencéphalogramme pour mesurer l'activité électrique du cerveau. Le dispositif a fait l’objet de nombreuses études cliniques afin de s’assurer de son efficacité, nous indique Ana Maiques, la fondatrice de Neuroelectrics : « Notre cerveau, qui compte près de 100 milliards de neurones, communique non seulement chimiquement, mais aussi électriquement. C'est ce qu'on appelle l'activité électrique du cerveau, ces courants existent aussi dans votre cœur. L'appareil que je porte peut ainsi recueillir les signaux générés par cette activité électrique à des fins de diagnostic. »De l’électricité pour moduler l'excitation des neuronesL’appareil délivre aussi de mini décharges électriques ajoute la fondatrice de Neuroelectrics : « Les électrodes du dispositif peuvent également injecter de petits courants dans le cerveau afin d’exciter ou inhiber une activité cérébrale. Dans le cas de l'épilepsie, par exemple, nous réduisons l'excitation des neurones en diffusant un courant négatif qui permet aujourd’hui de soulager la douleur des patients pendant une crise. » Des casques de stimulation cérébrale non-invasifsLes technologies de Neuroelectrics sont également employées par les laboratoires de neurosciences du monde entier. Ainsi, les personnes atteintes de troubles neurologiques bénéficient de ces recherches, mais aussi du déploiement de ces casques de stimulation cérébrale qui sont disponibles dans 45 pays ! Contrairement à d'autres firmes préférant passer par l'implantation d'une puce dans le cerveau, comme celle d’Elon Musk qui a lancé Neuralink, la méthode employée par l’entreprise espagnole, est et restera, exclusivement non invasive pour les patients.Le dernier épisode de cette série consacrée aux innovations issues de tous les continents avec l’Observatoire Netexplo, nous démontre, une fois encore, que les technologies, quand elles font sens, peuvent être un bienfait pour l’humanité. 
9/3/20232 minutes, 9 seconds
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Rice-N, l’IA des négociations internationales sur le climat

Cet été, au mois d’août, un Monde de Tech, vous invite à un safari technologique et numérique pour découvrir des innovations issues de tous les continents. La nouvelle destination proposée par l’Observatoire Netexplo, organisme français qui dévoile et récompense chaque année des inventions capables potentiellement de changer le monde, s’arrête au Canada, dans un laboratoire qui utilise l'intelligence artificielle pour répondre aux grands enjeux environnementaux et planétaires. Le laboratoire Mila est un institut de recherche en intelligence artificielle basé à Montréal au Québec qui œuvre au développement des IA éthiques et responsables. Et parmi les unes et mille recherches de l’institut, le programme Rice-N étudie les meilleurs scénarios possibles pour favoriser la coopération internationale en matière de lutte contre réchauffement climatique, nous révèle Sylvain Louradour, Directeur associé de l’Observatoire Netexplo : « L’objectif poursuivi par ce programme est d’établir des stratégies de négociation pour concilier des intérêts entre les décideurs politiques, économiques et les citoyens qui semblent aujourd’hui contradictoires. L’objectivité supposée de l'IA permettrait peut-être de suppléer à notre incapacité de trouver ces accords communs et accepter par tous, afin de préserver la planète. »Rice-N évalue les protocoles des négociations sur le climatLe programme Rice N est un simulateur qui aide les chercheurs à évaluer les protocoles des négociations sur le climat, notamment dans le secteur de l'économie climatique, détaille Tianu Zang, doctorant en intelligence artificielle au laboratoire Mila : « Alors que le changement climatique est devenu un problème mondial plus que régional, les pays doivent apprendre à coopérer les uns avec les autres. En réalité, on constate que chaque région cherche à améliorer la vie de ses citoyens, mais sans vouloir sacrifier une partie de leur système industriel. Les nations ont donc tendance à moins contribuer en faveur du climat dans l'espoir que les autres s’engagent davantage. C’est la raison pour laquelle nous développons cette plateforme qui est destinée aux chercheurs et aux représentants politiques pour déterminer des cadres de négociations qui seraient acceptés par toutes les parties. »  Prédire les conséquences socioéconomiques des politiques climatiquesLe programme IA Rice-N restera un instrument d’aide à la décision, préviennent les chercheurs de l’institut Mila : il n’est pas question pour eux qu’une machine, aussi intelligente soit-elle, négocie à la place des humains. Cet outil numérique qui permet de réaliser des simulations afin de prédire les conséquences socioéconomiques à long terme des négociations qui ont été menées par les nations sur le climat est capable d’en élaborer de nouvelles, Notamment, pour préparer la prochaine COP 28, qui aura lieu en décembre à Dubaï, aux Émirats Arabes Unis.  Le prochain Monde De Tech rejoindra le continent européen pour découvrir une technologie non invasive mise au point en Espagne capable de soulager les douleurs de patients vivant avec une maladie cérébrale.
8/26/20232 minutes, 13 seconds
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World Wide Wind, les gigawatts de l’éolien maritime

Cet été, au mois d’août, un Monde de Tech, vous invite à un safari technologique et numérique pour découvrir des innovations issues de tous les continents. La nouvelle destination proposée par l’Observatoire Netexplo, organisme français qui dévoile et récompense chaque année des inventions, nous emmène en mer profonde, dans laquelle des ingénieurs norvégiens expérimentent une éolienne marine ultra-performante. Après les eaux chaudes de l’Indonésie, notre vaisseau d’exploration des innovations sillonne l'océan Atlantique et accoste les côtes de la Norvège ! Pour découvrir que les ingénieurs de la société norvégienne World Wide Wind proposent une approche radicalement différente de l’énergie éolienne en mer, explique Sylvain Louradour, le directeur associé de l’Observatoire Netexplo : « Ces éoliennes à axe vertical qui comportent deux jeux de pales, sont réglées pour tourner en sens inverse. Elles promettent de doubler la production des plus grandes turbines actuelles. L’autre particularité de ces éoliennes maritimes est qu’elles sont flottantes et qu’aucun travaux de bétonnage, pouvant détruire la faune et la flore, n’est nécessaire pour les installer »  L’éolien maritime devient plus performant que les turbines terrestresCes éoliennes au design évolué offrent une prise au vent largement supérieure aux turbines habituelles, précise Hans Bernhoff, le directeur technique de World Wide Wind : « Concrètement, cette éolienne possède deux rotors sur le même mât. Le générateur se situe au fond de la structure sous la ligne de flottaison et s’adapte au vent. Le potentiel énergétique de l'éolien en mer est beaucoup plus important que sur terre et nous avons mis au point la technologie pour l’exploiter pleinement. »La mer, le vent et les gigawattsL’objectif de World Wide Wind est de développer un parc éolien d’une capacité de 10 000 gigawatts, ajoute Hans Bernhoff : « Notre système rend l'éolien offshore flottant plus compétitif en termes de production d'énergie, de coût d’installation et de durabilité. Aujourd'hui, nous envisageons la construction d’éoliennes d’environ 400 mètres de haut et ces très grosses machines produiront au total 10 000 gigawatts. Contrairement, aux équipementiers actuels qui s’en tiennent à des conceptions plus traditionnelles et très différentes de notre design. »Doubler la production des plus grandes turbines actuellesLa structure de ces éoliennes a été spécifiquement étudiée pour permettre leur implantation rapide en mer. World Wide Wind prévoit de déployer un premier modèle de 3 MW qui serait opérationnel d’ici à 2026, puis une autre turbine beaucoup plus imposante d’une puissance de 40 MW dès 2029.  Le prochain Monde De Tech fera une escale au Canada, à la rencontre de chercheurs en intelligence artificielle développant des programmes IA pour favoriser la coopération internationale dans la lutte contre le changement climatique.
8/19/20232 minutes, 10 seconds
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Coral Reef Soundscape AI, le Shazam des récifs coralliens indonésiens

Cet été, au mois d’août, un Monde de Tech, vous invite à un véritable safari technologique et numérique pour découvrir des innovations issues de tous les continents. Avec l’Observatoire Netexplo, organisme français qui dévoile et récompense chaque année des inventions capables potentiellement de changer le monde, embarquement immédiat pour découvrir en Indonésie le projet Coral Reef Soundscape AI. La deuxième destination de ce tour du monde des innovations démontre que les programmes de l’intelligence artificielle, qui s’invitent actuellement dans notre quotidien, permettent aussi de s’adapter à un monde en profonde mutation climatique.En compagnie de Sylvain Louradour, directeur associé de l’Observatoire Netexplo, notre vaisseau d’exploration des innovations navigue aujourd’hui dans les eaux turquoise indonésiennes au chevet des récifs coralliens en souffrance : « Employer les technologies de l’intelligence artificielle pour préserver l’environnement est une tendance de fond dans le monde comme le démontre la jeune pousse indonésienne Coral Reef Soundscape AI. Son objectif est d’évaluer la santé des récifs coralliens en écoutant, à l’aide d’un hydrophone, les sons émis par la faune et la flore des fonds marins. » L'IA pour décrypter les « musiques » subaquatiquesL’intelligence artificielle permet d’analyser ces « musiques » subaquatiques afin d’évaluer la santé des coraux. Le programme a été mis au point par les scientifiques de l’université britannique d’Exeter, précise Ben Williams, jeune docteur en philosophie et étudiant en sciences marines à l’University College de Londres : « Nous avons disposé un grand nombre de ces hydrophones sur des récifs coralliens afin qu'ils écoutent les sons générés par l'activité biologique sous-marine. La nouveauté de notre innovation est utilisation de l’IA et de ses capacités d'apprentissage automatique pour identifier quelle est la différence entre des habitats sains ou dégradés et cela a fonctionné de manière très efficace. »Des récifs coralliens en dangerLes coraux hébergent un tiers des espèces sous-marines, poursuit Ben Williams : « Les récifs ne couvrent qu'une petite partie du plancher océanique, soit moins de 0,1 %. Mais ils abritent un tiers de la biodiversité marine, ce qui est énorme, et plus de 375 millions de personnes dans le monde dépendent directement leurs services écosystémiques. Les enregistrements ne duraient qu'une minute. Nous avons constaté que le programme pouvait identifier correctement le type de récif dans plus de 90 % des cas. C'est bien mieux que ce que je pourrais faire avec mes propres oreilles. » Le projet Coral Reef Soundscape AI a reçu le Grand Prix 2023 de NetexploCette innovation qui associe intelligence artificielle et préservation de l’environnement est non invasive et peut se déployer comme système de surveillance et d’alerte sur tous les récifs coralliens du monde, a estimé le jury du Grand Prix de l’Observatoire. indonésien.Le prochain Monde De Tech naviguera dans des eaux plus agitées et plus froides au large des côtes venteuses de Norvège, dans lesquelles des chercheurs ont installé une éolienne marine ultra-performante.
8/13/20232 minutes, 13 seconds
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Les lanternes solaires de la jeune pousse «Quadloop»

Cet été, au mois d’août, un Monde de Tech vous invite à un véritable safari technologique et numérique pour découvrir des innovations venues de tous les continents. Avec l’Observatoire Netexplo, organisme français qui dévoile et récompense chaque année des inventions capables de changer le monde, embarquement immédiat pour le continent africain, à la rencontre du créateur d’une lanterne solaire fabriquée à partir de déchets électroniques.   La première escale de ce tour du monde des innovations s’arrête en Afrique de l’Ouest, à Lagos, au Nigeria. Avec Sylvain Louradour, directeur associé de l’Observatoire Netexplo, nous découvrons que la lampe écoconçue par la jeune pousse Quadloop, permet de régler plusieurs problèmes affectant depuis trop longtemps le quotidien des nigérians : « Cette innovation s’attaque au problème des déchets électroniques déversés en masse sur le continent africain. C’est aussi une réponse aux coupures de courant intempestives qui sévissent régulièrement dans le pays et perturbent la bonne marche de services destinés au grand public, aussi essentiels que l’éducation ou la santé. »Une innovation lumineuse valorisant les déchets électroniquesCet éclairage portatif, qui fonctionne à l’énergie solaire, offre ainsi une solution alternative aux lampes à kérosène, régulièrement employées sur le continent et nuisibles à la santé des utilisateurs. La lanterne solaire idunnu est fabriquée uniquement à partir de déchets électroniques, précise Dozie Igweilo, le fondateur de la jeune pousse Quadloop et créateur de ces luminaires ingénieux : « Cette idée de lampe solaire est née en 2018, alors que j’étais ingénieur de terrain en télécommunications. Pendant mes déplacements dans les zones enclavées du Nigeria, j’avais constaté que la plupart des gens avaient du mal à charger leurs téléphones portables ou s’éclairaient difficilement. Pourtant, le soleil en abondance pouvait leur offrir une source d’énergie pérenne. »   Une lampe Quadloop recycle 2,5 kg de déchets électroniquesQuadloop œuvre pour le bien commun, poursuit Dozie Igweilo : « Nous avons commencé à fournir un éclairage solaire et portable pour les hôpitaux et les communautés rurales. C’est ainsi que Quadloop est née. Les principaux matériaux de nos appareils proviennent à 70% de déchets électroniques, comme des batteries lithium-ion issues d’ordinateurs portables mis au rebut et d’autres composants issus de vieux ordinateurs et d’écrans. »  Quand le recyclage préserve l’environnementLe dispositif développé par Quadloop est déjà commercialisé. L’entreprise propose sa lampe auprès de petits commerçants ou de coiffeurs locaux pour réduire leur consommation énergétique et comme alternative aux délestages électriques. L’ambition de la jeune pousse est maintenant de promouvoir en Afrique cette économie circulaire basée sur le recyclage qui contribue efficacement à la préservation de l’environnement.   Le prochain épisode d’un Monde de Tech naviguera dans les eaux turquoise de l'île indonésienne de Sulawesi, au chevet des récifs coralliens en souffrance.
8/5/20232 minutes, 5 seconds
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Des logiciels pour mesurer l’impact carbone des JO

Une jeune pousse française spécialisée dans l’analyse des données sur les émissions carbones des particuliers et des entreprises a mesuré l’empreinte du CO2 des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. L’étude détaillée des données révèle que la principale source de pollution concerne la construction des infrastructures sportives qui accueilleront les athlètes et les spectateurs. La jeune pousse Greenly, spécialisée dans le recueil et l’analyse de données sur les émissions carbone qu’émettent les particuliers ou les entreprises, a publié une étude sur le coût environnemental des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Les analystes des données de la plateforme en ligne, ont comparé les informations numériques des trois derniers Jeux avec celles qui ont été fournies en partie par le comité d’organisation des JO de Paris.   L’important, c’est de décarbonerLe rapport de Greenly révèle que les principaux postes d’émission carbone sont, par ordre d’importance, la construction des infrastructures sportives, les rejets générées par les spectateurs, le transport, l’alimentation et le logement des visiteurs venus assister aux Jeux, précise d’Alexis Normand président et cofondateur de Greenly : « Pour estimer le bilan carbone des JO de Paris, nous évaluons en premier lieu les émissions directes que l’on désigne sous l’appellation de scope 1, c’est-à-dire la consommation directe d’énergie émettant des gaz à effets de serre pour chauffer, par exemple, des bâtiments. »L’impact des JO sur l’environnementL’étude Greenly a passé en revue toutes les sources possibles des émissions carbones des JO, poursuit Alexis Normand : « Vous trouvez ensuite les émissions indirectes liées à l’énergie comme l’utilisation de courant électrique d’origine carbonée pour l’éclairage, la climatisation ou encore le recours aux réseaux de chaleur collectifs utilisant par exemple du gaz de ville. Viennent ensuite toutes les autres sources d’émissions répondant à la définition du scope 3 comme les déplacements des spectateurs ou des athlètes. »  Un bilan carbone divisé par deuxMais Paris 2024 s’est engagé à diminuer le bilan carbone des Jeux par deux, indique le président de Greenly : « Notamment en proposant d’utiliser le plus possible les infrastructures sportives existantes et de faire en sorte que les nouvelles constructions soient élaborées avec des matériaux décarbonés et durables avec la promesse que les habitants de la cité puissent bénéficier pleinement de ces bâtiments bien après les Jeux. »La neutralité en CO2 à l’épreuve des JO Pour l’instant, l’estimation du bilan carbone de l’évènement n’a pas été rendue public par les organisateurs des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Le Comité qui annonçait, en avril 2021 réaliser une manifestation « à contribution positive pour le climat » a averti cependant qu’il revoyait à la baisse ses ambitions. Les JO en France relâcheront en définitive environ 1,5 million de tonnes de CO2, selon les dernières estimations. Et c’est déjà un objectif considérable, comparativement aux Jeux de Londres en 2012 ou de Rio en 2016. : Paris 2024 devrait rejeter ainsi deux fois moins d’émission carbone que ses précédentes éditions.
7/29/20232 minutes, 6 seconds
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Cybercriminalité, les hackers éthiques contrattaquent

Une jeune pousse française, spécialisée dans la sécurisation et la transmission de patrimoine numérique, a fait appel à des pirates bienveillants pour tester sa plateforme en ligne. Ces attaques informatiques qualifiées d’éthiques consistent à éprouver la sécurité des systèmes d’information d’une entreprise, d’une institution publique ou d’un organisme d’État, en employant les mêmes techniques que les cybercriminels. Alors que les risques de cyberattaques n’ont jamais été aussi élevés dans le monde pour les entreprises comme pour les particuliers, de plus en plus de sociétés font appel aux services de hackers éthiques pour détecter et corriger les failles de sécurité de leurs systèmes d’information.Legapass, une jeune pousse spécialisée dans la protection des données et la transmission de patrimoine numérique, comme des mots de passes, des codes d’accès ou encore des actifs en cryptomonnaies à vos héritiers en cas de décès, a donc demandé aux 50 000 pirates bienveillants de la communauté YesWeHack, d’attaquer sa plateforme en ligne afin d’en tester les faiblesses. Un programme « Bug Bounty » pour contrer les cyberattaquesCe type d’opération qui se nomme un « Bug Bounty », c’est-à-dire une « prime au bug » en français, récompense les pirates éthiques quand ils découvrent une vulnérabilité, nous précise Jean-Charles Chemin, président et cofondateur de Legapass : « Pour sécuriser nos plateformes numériques, nous travaillons avec des hackers éthiques qui sont en fait des chercheurs en vulnérabilité informatique. Ces spécialistes du piratage sont mandatés pour attaquer nos systèmes en permanence afin de découvrir des failles de sécurité, de nouveaux procédés d’intrusion pour exfiltrer, par exemple, des données sensibles ou extraire des informations confidentielles. »Le président de Legapass explique comment sont récompensés les pirates éthiques : « Quand ils parviennent à pirater efficacement nos systèmes, ils sont récompensés avec une prime dont le montant est calculé en fonction de l’importance des vulnérabilités qu’ils découvrent. Nous les gratifions, par exemple, de 2 000 euros pour la mise en évidence d’une faille majeure. Les hackers éthiques gagnent non seulement de l’argent mais aussi des points qui leur permettent de se positionner dans le classement mondial des programmes "Bug Bounty". Et être en tête de ce classement est d'une grande valeur pour eux et pour les firmes du numérique du monde entier qui sont en permanence à la recherche des meilleurs experts en cybersécurité. »Qualités et profils pour devenir un expert en piratage éthiqueCes pirates mènent leurs attaques de façon anonyme, explique Jean-Charles Chemin :« Lors d’une opération "Bug Bounty", l’entreprise qui sollicite ces pirates éthiques ne connait pas leur identité. Mais en ce qui concerne leur profil, on constate que ce sont souvent des personnes autodidactes, des bidouilleurs du numérique, voire de très jeunes talents en programmation informatique. Certains d’entre eux deviennent des pirates éthiques par passion et d’autres en font leur métier. »Notre vision du monde des hackers est erronée, conclut Jean-Charles Chemin : « Jusqu’à présent le terme hacker avait une connotation très négative qui est souvent associée à la cybercriminalité, mais cette interprétation est erronée. Comparativement, cela reviendrait à dire que tous les serruriers capables d’ouvrir des portes, sont forcément des cambrioleurs. »Un programme « Bug Bounty » ne s’improvise pasLe piratage éthique est un domaine de la cybersécurité en pleine croissance. « Chasseur de bug » est même devenu un métier reconnu. Un programme « Bug Bounty » ne s’improvise pas et se prépare généralement plusieurs mois à l’avance. Tous les piratages sont effectués avec l’autorisation des propriétaires des systèmes informatiques dans le strict respect des législations des pays qui encadrent fortement cette pratique. Par ailleurs, les attaquants mandatés s’engagent, par contrat, à ne pas divulguer ou exploiter les informations sensibles qu’ils auraient obtenu lors de ces cyberattaques qualifiées de bienveillantes.
7/22/20232 minutes, 14 seconds
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«Dompteur d’IA», le métier du siècle

Une école du numérique en France a lancé une formation intitulée Prompt Engineer ou ingénieur de requêtes en français. Ces « dompteurs d’IA » conversationnelles apprennent comment il convient d’interroger les programmes d’intelligence artificielle comme ChatGPT afin qu’ils délivrent des réponses pertinentes, sans erreurs, lors d’un usage professionnel. Depuis que les robots conversationnels et générateurs de textes automatiques sont devenus accessibles au grand public, de nombreuses entreprises cherchent à les employer pour optimiser leur productivité. Elles peinent cependant à recruter des experts qui seraient capables de « dompter » les IA dites génératives comme ChatGPT. Le métier de Prompt EngineerLes entreprises recherchent des spécialistes chargés de poser les bonnes questions à ces programmes afin d’éviter les hallucinations informatiques et la génération d’informations erronées. C’est la raison pour laquelle, l’école française du numérique, Rocket School, a lancé une nouvelle formation intitulée « Prompt Engineer ». Ce cursus permet d’apprendre à rédiger correctement des prompts, c’est-à-dire à formuler par écrit des questions précises et pertinentes qui seront compréhensibles par les IA, explique Cyril Pierre de Geyer, président et co-fondateur de Rocket School : « 2023 est un point d’inflexion, le grand public qui a désormais accès à ChatGPT a pu s’amuser avec et apprécier ses performances en découvrant les potentialités énormes de ce type de programme pour un usage professionnel et quel que soit son secteur d’activité. »Dialoguer avec nos IADialoguer avec une IA s’apprend, poursuit Cyril Pierre de Geyer : « Toutefois, lorsque l'on veut communiquer avec une IA, il faut lui fournir des informations et c’est là que les difficultés commencent. Il faut rédiger des questions précises pour qu’un programme comme ChatGPT puisse vous comprendre. Ce dialogue entre des humains et des machines s’établit par écrit, notamment à travers ce que l’on nomme un prompt qui devra être très bien rédigé si vous voulez obtenir des réponses fiables et pertinentes. Si les conditions de l’usage des prompts sont bien respectées, les salariés et les collaborateurs, quel que soit le secteur d’activité des entreprises, gagnent de 20 à 40 % en efficacité. » Métro, boulot, IALes craintes sur un chômage de masse provoqué par les IA sont exagérés, estime le président de Rocket School : « Actuellement, les débats autour de l’utilisation des IA en milieu professionnel se cristallisent sur la crainte de mettre les gens au chômage. En fait, ces programmes ne vont pas détruire directement des métiers, mais les individus qui ne maîtriseront pas les IA seront peu à peu remplacés par d’autres utilisant l’intelligence artificielle. D’où l’importance de la formation et c’est maintenant qu’il faut s’y mettre puisque que les IA font déjà partie de notre quotidien, autant dans notre vie privée, que professionnelle. »  Recherche ingénieur de prompts désespérémentAvec la montée en puissance de l’utilisation des générateurs de textes intelligents au sein des entreprises, les offres d’emploi d’ingénieur de Prompt se multiplient et les salaires s’envolent. Toutefois, certains experts de l’IA estiment que le phénomène ne durera qu’un temps. Les capacités des programmes génératifs comme ChatGPT à comprendre n’importe quelle question qui serait posée en langage naturel augmentent constamment, et ces nouveaux métiers de « dompteurs d’IA » risquent tôt ou tard de devenir, eux aussi, obsolètes. 
7/15/20232 minutes, 15 seconds
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Kumulus, le générateur d’eau atmosphérique et solaire

Selon l’ONU, plus de 2 milliards d’êtres humains ne disposent toujours pas d’un accès pérenne à l’eau potable. 90% de ces personnes qui résident en zone rurale et isolée sont victimes de stress hydrique en raison du réchauffement climatique. Et afin de répondre aux pénuries d’eau de plus en plus fréquentes, des ingénieurs tunisiens ont mis au point un petit générateur atmosphérique transportable permettant de capter l’humidité de l’air pour produire 20 à 30 litres d’eau potable par jour. Alors que la crise climatique s’intensifie et que les ressources en eau potable et buvable s’amenuisent, de nombreux gouvernements se retrouvent dans l’obligation d’imposer aux populations des restrictions d’accès à cette ressource pourtant vitale. Selon les experts du climat de l’Organisation des Nations unies, cette crise de l’eau qui sévit depuis longtemps dans les pays du Sud, risque au cours des prochaines décennies de s’étendre à de nombreuses régions du monde.  Une réponse au stress hydrique qui affecte les pays du Sud Pour répondre au stress hydrique qui menace de nombreux habitants sur la planète, des ingénieurs tunisiens ont récemment inventé un générateur d’eau atmosphérique dénommé par ses concepteurs le Kumulus-one. Le prototype qui a été testé dans les déserts de l’Afrique du Nord, passe bientôt en phase d’industrialisation. L’appareil déjà en précommande serait déployé dans des régions particulièrement touchées par le manque d’eau comme la Tunisie, l’Espagne, l’Italie et le sud de la France, nous précise Iheb Triki, ingénieur et cofondateur de la jeune pousse Kumulus Water : « Il existe 6 fois plus d’eau circulant sous forme de vapeur dans l’air que celle que renferme sous forme liquide toutes les rivières du monde. C’est en partant de ce constat que nous avons décidé de créer notre machine, et mis au point un processus pour extraire cette eau de l’atmosphère. Le principe à l’œuvre dans notre générateur consiste à réduire la température de l’air qui a été aspirée par l’appareil pour voir apparaître des gouttes d’eau. »   Un générateur de rosée artificielleLe Kumulus reproduit le phénomène naturel de la rosée, explique l’ingénieur : « Cette condensation, que l’on observe chaque matin dans toutes les régions du monde, y compris dans des déserts considérés comme particulièrement arides, est depuis longtemps reproductible en laboratoire. La limite de température pour générer des gouttelettes d’eau à partir de la vapeur se nomme, par ailleurs, une température de rosée. Mais l’autre complexité de notre générateur a été de transformer une eau extrêmement pure et distillée, qui est au passage impropre à la consommation humaine, en une eau potable et surtout buvable.» Iheb Triki explique comment rendre l’eau du générateur potable : « Nous avons dû rajouter plusieurs filtres, certains pour éliminer des impuretés comme la présence éventuelle de métaux lourds et de résidus de pesticides qui seraient nuisibles à la santé humaine et d’autres pour reminéraliser le liquide obtenu. Ces filtres sont tous constitués de matériaux naturels, par exemple, en employant différents extraits de pierres qui délivreront les minéraux essentiels pour rendre cette eau buvable. »  20 à 30 litres d’eau potable par jourLe Kumulus fait la taille d’un mini-réfrigérateur, et produit environ une trentaine de litres d’eau par jour, précise Iheb Triki : « Le prix de revient au litre généré par l’appareil est estimé à une quinzaine de centimes d’euros, c’est-à-dire 30 à 50 % moins cher que l’eau qui est vendue en bouteille. Entre un quart et un tiers de ce prix concerne la consommation électrique du générateur. » Et Iheb Triki de conclure : « Pour abaisser encore les coûts de fonctionnement, le courant peut provenir de systèmes d’énergies renouvelables comme des panneaux photovoltaïques ou des éoliennes avec l’avantage de réduire le bilan carbone de l’utilisation de notre machine. Selon les expertises effectuées par des laboratoires indépendants, notre générateur d’eau atmosphérique permet ainsi d’économiser deux à trois mille tonnes de CO2 par an, comparativement aux autres dispositifs de condensation capables de produire une eau potable. »  Un générateur d’eau atmosphérique à énergie solaireLes ingénieurs de Kumulus Water ont prévu d’associer systématiquement leur générateur d’eau à des panneaux photovoltaïques. Cette solution « clef en main » est principalement proposée aux écoles et aux villages isolés dans les zones arides de l’Afrique du Nord et de l’Europe du Sud, qui ne bénéficiaient pas encore des grands programmes étatiques d’électrification de leur région. La jeune pousse propose également son appareil aux entreprises, afin qu’elles réduisent l’utilisation des bouteilles d’eau en plastique, qui sont trop souvent rejetées, après usage, dans l’environnement. 
7/8/20232 minutes, 10 seconds
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Un groupe électro à l'hydrogène pour l’industrie

Une jeune pousse française a développé un groupe électrogène fonctionnant uniquement à l’hydrogène. Ce dispositif imposant mais transportable est destiné aux industries soucieuses de réduire leur empreinte carbone. Le système permet de fournir de façon autonome une haute tension électrique sur les lieux mêmes de production, sans aucun dégagement de CO2 ou de rejets polluants.  L’hydrogène a souvent été présenté comme une source d’énergie alternative aux carburants fossiles qui sont largement utilisés par les industriels. Notamment, pour remplacer des groupes électrogènes de haute puissance électrique fonctionnant au diesel ou au gaz sur les chantiers de construction.Des générateurs électrogènes sans rejets de CO2Éviter l’émission de 30 millions de tonnes de CO2 au cours de la décennie, telle est l’ambition de la jeune pousse EODev dont le sigle est la contraction d’Energy Observer Developments. Créée en 2019, la société est née d’un retour d’expérience acquis par les ingénieurs à bord de l’Energy Observer, le premier navire autonome en énergie propre utilisant de l’hydrogène.   Des générateurs sans rejets polluantsLes générateurs électrogènes imposants qui ont été mis au point par la jeune entreprise ne rejettent ni CO2, ni gaz polluants ou particules fines, nous précise Anthony Vernizeau responsable ventes et développement chez EODev : « Pour des personnes habituées aux groupes électrogènes résidentiels de quelques kilowatts, notre générateur peut apparaitre comme imposant mais nous sommes en termes de proportions et d’occupations au sol identique aux groupes diesel utilisés, par exemple, dans les chantiers. Anthony Vernizeau relate ensuite les étapes du développement des générateurs électro-hydrogène : « L’enjeu pour les équipes d’ingénierie a été de structurer tous les systèmes autour d’une pile à combustible, comme la partie refroidissement, la régulation et la conversion de la puissance avec une batterie électrique de très forte capacité. Un ordinateur embarqué remonte à distance toutes sortes de données de maintenance, signale les pannes éventuelles, affiche les performances du générateur quel que soit le territoire sur lequel il est utilisé, en Europe, en Australie ou encore dans les pays nord-américains. Toutes les briques technologiques ont été optimisées pour tenir dans ce container de grande taille qui est très design mais il referme de multiples innovations développées par nos soins. »  Accélérer la transition environnementale des industriesSelon Anthony Vernizeau ces groupes électrogènes accélèrent la transition énergétique et environnementale dans les industries : « Nous avons réalisé de nombreuses études avec des cabinets externes et indépendants pour mesurer son impact environnemental si on l’utilise avec de l’hydrogène tel qu’il est produit actuellement c’est-à-dire issue du vaporeformage des combustibles fossiles. Est-ce que son empreinte carbone est alors intéressante dans ces conditions, et c’est le cas indiquent nos études. L’idée est évidemment de ne pas utiliser cet hydrogène carboné pendant 20 ans mais d’employer de l’hydrogène « vert » que produisent les énergies renouvelables, ce qui est déjà le cas dans de nombreux pays. »Des générateurs destinés aussi au transport maritime et à l’événementiel Si l’objectif de la jeune société est d’accompagner la transition énergétique et environnementale du secteur industriel terrestre, l’entreprise propose également des générateurs de courant destinés au transport maritime. Et lauréat de l'appel à innovations « Mobilités Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024 », EODev s’est associé à NepTech spécialiste des bateaux électriques pour fournir des navettes de transport de passagers « zéro émission ». Elles seront équipées d'un système de propulsion électro-hydrogène, pour naviguer sur la Seine et à Marseille, pendant toute la période des JO 2024.
7/1/20232 minutes, 16 seconds
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L’astronomie en ville, c’est possible

Une jeune pousse française fondée par deux scientifiques et ingénieurs a développé des télescopes intelligents qui permettent aux citadins, malgré la pollution lumineuse, d’observer depuis leur balcon l’univers lointain. En nouant des partenariats avec des organisations scientifiques comme la Nasa et le Seti Institute, la jeune société a constitué la première communauté mondiale d’astronomie participative. Depuis quelques années, les citadins peuvent toujours lever les yeux, ils ne verront qu’un ciel nocturne voilé, jauni, sur lequel apparaitra au mieux une ou deux planètes et quelques rares étoiles, du moins celles qui sont les plus brillantes. La pollution lumineuse provoquée par les éclairages artificiels urbains touche 80 % de la population mondiale qui se concentre dans les grandes agglomérations.Reconnecter les citadins au ciel étoiléPour reconnecter les citadins privés de nuit noire et de ciel étoilé, la jeune pousse marseillaise Unistellar a mis au point des télescopes dits intelligents capables de filtrer la pollution lumineuse des villes. Les citoyens du monde et de l’univers peuvent ainsi accéder aux galaxies et nébuleuses en couleur du ciel profond et participer à des programmes de recherche scientifique, nous précise Laurent Marfisi, directeur général et cofondateur d’Unistellar : « Les instruments que nous avons développés sont extrêmement puissants, ils permettent à la population mondiale résidant en très grande majorité dans des villes d’observer malgré la pollution lumineuse et depuis son balcon le ciel profond. Ces télescopes ne nécessitent aucun réglage de la part des utilisateurs, ils enregistrent automatiquement votre position GPS pour vous proposer en fonction de l’heure d’observation tout ce que vous pouvez regarder dans l’univers. » Laurent Marfisi décrit ce que l’utilisateur peut observer avec ce télescope automatisé : « En un seul clic, l’instrument pointera par exemple sur la galaxie d’Andromède qui s’affichera avec force détails, ou admirer des nébuleuses colorées et leurs nuages de gaz. Nous regroupons une communauté de plus de 10 000 utilisateurs de ces télescopes dans le monde. Ces passionnés d’astronomie peuvent participer sur la base du volontariat à des programmes scientifiques grâce aux partenariats que nous avons noués avec notamment la Nasa et l’Institut Seti. »Le cofondateur d’Unistellar détaille les programmes scientifiques de l’astronomie participative : « Cinq programmes de recherche sont proposés, comme de participer à la découverte de planètes en orbite autour d'autres étoiles de notre galaxie. Vous pouvez choisir d’observer les comètes pour surveiller les changements d'activité de ces boules de neige spatiales. De détecter l'ombre projetée sur Terre par des astéroïdes rocheux qui passe devant une étoile pour aider les astronomes à résoudre les mystères de la formation de notre système solaire. Mais aussi de protéger notre planète ! En surveillant les orbites des astéroïdes qui se trouvent proches de la Terre. Ou encore, d’étudier comment les supernovæ et autres événements cosmiques cataclysmiques évoluent au fil du temps. »  Les Rendez-vous des Cosmic City Nights, effet « Wow ! » garanti Fort de sa communauté d’astronomes amateurs et passionnés de science participative, la jeune pousse lance tout l’été pour les citadins une opération intitulée les Cosmic City Nights. Unistellar proposera également de juillet à septembre des soirées en partenariat avec l'Association Française d'Astronomie, organisateur des Nuits des étoiles d’été. Elle accompagne aussi l'initiative internationale On The Moon Again, qui invite des passionnés du monde entier à observer la Lune. La jeune pousse collabore à la tournée estivale Spacebus, permettant aux visiteurs de plonger dans l'univers de l'exploration spatiale, ainsi qu’au festival Star's Up, le rendez-vous annuel des passionnés de l’espace et de la science.  À écouter aussiAutour de la question - Comment observer l'origine de l'Univers?À lire aussiComment imaginer l'univers?
6/24/20232 minutes, 6 seconds
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Solar Airship One, un tour du monde en dirigeable solaire

Pour répondre aux enjeux de la crise climatique provoquée en grande partie par les rejets de CO2 des industries du transport et du secteur aérien, l’entreprise française Euro Airship a développé des dirigeables fonctionnant à l’énergie solaire. La société a profité de son passage au salon Vivatech 2023 pour annoncer le lancement de l’aéronef Solar Airship One qui effectuera un tour du monde sans escale, sans carburant fossile et sans émission de CO2. Les dirigeables à structure rigide que conçoit la société Euro Airship, s’adressent aux secteurs du transport de passagers, du tourisme durable, du fret aérien, mais aussi permettent d’acheminer une aide humanitaire dans des endroits inaccessibles, ou encore de mener des opérations de surveillance civile et militaire à très haute altitude. La mission écoresponsable de Solar Airship OneLors du salon VivaTech qui vient de refermer ses portes, l’entreprise installée à Pau, a annoncé le lancement d’un dirigeable dénommé Solar Airship One. La mission de ce démonstrateur 100% électrique est d’effectuer d’ici à 2026, un tour du monde sans escale, sans carburant fossile et sans émission de CO2. Il volera le long de l’équateur pour réaliser un périple de plus de 40 000 km en vingt jours à une altitude moyenne de 6 000 mètres, précise Marie-Christine Bilbow, directrice générale d’Euro Airship : « Notre objectif est de démontrer au monde entier qu’une nouvelle mobilité aérienne " zéro carbone " est possible » nos dirigeables ont nécessité dix ans de recherches et de développement autofinancées puis, pour passer en phase industrielle, nous avons noué un partenariat avec Capgemini Engineering qui a réalisé tous les travaux de pré-production. » Puis la directrice générale d’Euro Airship décrit les caractéristiques de l’aéronef : « Solar Airship One mesure 151 mètres de long, pèse 10 tonnes, sa partie supérieure est recouverte d’un voile de cellules photovoltaïques souples, qui alimentent pendant la journée en courant les moteurs électriques. Le surplus d’énergie est stocké dans des batteries et quand le soleil disparaît, cette électricité permet de produire de l’hydrogène par électrolyse afin que les piles à combustibles prennent le relais et fournissent du courant aux moteurs du dirigeable. »Marie-Christine Bilbow explique comment Euro Airship compte industrialiser ces dirigeables éco-conçus : « Le tour du monde sans escale que nous allons entreprendre est un exploit technologique et humain, mais la finalité de ce périple est de développer tout un écosystème industriel de production dans le monde. Nous réalisons une chaine de fabrication de dirigeables du côté de Tarbes et nous prévoyons d’installer nos unités de production en Europe, en Amérique du Nord et du Sud et aussi en Asie. »Des pilotes de renom pour un vol « historique »Euro Airship a réuni des pilotes de renom de l’aéronautique française pour ce premier vol « historique ». L’équipage est composé de la première femme pilote de voltige handicapée Dorine Bourneton, de l’ancien astronaute français de l’Agence spatiale européenne Michel Tognini et de l’explorateur environnementaliste Bertrand Piccard. Vers une industrie de la mobilité aérienne zéro carboneL’entreprise de Pau a bénéficié de l’expertise scientifique de chercheurs français et européens pour mener à bien son projet. Elle s’est aussi entourée de partenaires industriels comme Capgemini, les groupes La Poste et Orange pour rendre possible ce nouveau modèle de transport aérien qui est à la fois durable et entièrement décarboné.
6/17/20232 minutes, 17 seconds
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Les «Villages intelligents» du Niger

Au Niger, les « Villages intelligents » permettent de réduire la fracture numérique entre les milieux urbains et les zones rurales du pays. Ce projet initié par le gouvernement et financé par la Banque mondiale est destiné aux populations exclues du réseau internet et de la téléphonie mobile qui vivent en grande majorité en dehors des métropoles du pays. Le projet « Villages intelligents » pour la croissance rurale et l'inclusion financière au Niger a l’ambition d'accroître l’accès à la téléphonie mobile et de fournir des connexions à large bande dans les zones rurales du pays pour apporter des services financiers numériques dans des régions jusqu’à présent très mal desservies. Un projet financé par la Banque mondialeCe projet en cours de développement est financé par la Banque mondiale à hauteur de 100 millions de dollars qui se répartissent à 50% dons et 50% de crédits qui ont été contractés par le gouvernement, nous précise Ibrahima Guimba-Saïdou directeur général de l’ANSI, l’Agence nationale pour la société de l’information.Pour le conseiller spécial du président de la République du Niger sur les affaires numériques la priorité du pays est de désenclaver les nombreuses zones sans connexion du pays : « Le 'Village intelligent' est un programme initié par le gouvernement du Niger qui vise à désenclaver les zones numériques du pays et à faire en sorte que toutes les communautés exclues d’internet puissent se connecter notamment pour bénéficier des services en ligne de base qui leur faciliteront la vie. »Ibrahima Guimba-Saïdou explique l’objectif des centres de connexions mis en place : « Dans ces centres multimédia les villageois ont accès ainsi à des applications de santé, d’éducation. Mais en même temps que la connexion, nous apportons aussi l’énergie électrique qui permet d’alimenter les appareils. Nos installations fonctionnent exclusivement à l’énergie solaire. Nous mettons en place tout un écosystème pour que les agriculteurs, les commerçants et les artisans locaux vendent leurs marchandises. » Le directeur général de l’Ansi précise : « Contrairement aux autres pays africains, la population du Niger ne se concentre pas dans de grandes villes, par exemple, 6 à 7 % résident à Niamey, la capitale, tandis que le reste des habitants vivent en zone rurale. Les connecter n’est pas seulement un problème technologique, il faut aussi développer des usages du numérique pérennes qui favoriseront l’essor économique et social du pays. »Plus de 2000 villages connectés en 2025Le projet « Niger 2.0 » prévoit d’apporter le numérique à quelque 2175 villages en 36 mois. Le pays espère ainsi réduire la pauvreté, accroître les revenus de sa population vivant en grande partie en dehors des villes, améliorer leur quotidien, soutenir l'inclusion sociale à l’aide de comptes bancaire en ligne ou des services administratifs par mobile.Une initiative qui réjouit le chef du village de Yagalane : « Avant, pour avoir du réseau et appeler, il fallait monter sur la dune à l’extérieur du village, mais maintenant même couché à la maison tu as le réseau et l’internet ». Quelque 386 localités supplémentaires seront connectées au Web au cours de cette année 2023.
6/10/20232 minutes, 16 seconds
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Un casque de réalité virtuelle au service de la santé des yeux

Une jeune pousse française a conçu des programmes d’animation, virtuels et interactifs en 3 dimensions pour les casques immersifs, en associant les images en relief projetées par l’appareil à des capteurs de suivi du mouvement des yeux. L’objectif du dispositif à usage médical est de prévenir et de corriger les déséquilibres oculomoteurs chez des patients souffrant d'insuffisance de convergence et de dysfonctionnement accommodatif. La jeune pousse bordelaise en Gironde Eyesoft innove depuis 6 ans dans le domaine de la e-santé et de la vision. Son objectif est d’améliorer la prise en charge et le parcours de soin chez les acteurs de la santé visuelle des ophtalmologistes, en passant par les orthoptistes et même directement chez les opticiens. Des casques de réalité virtuelle et des capteurs « eyetracker »L’entreprise développe des logiciels permettant l’évaluation, la rééducation et la prévention des déséquilibres oculomoteurs à l’aide de capteurs « eyetracker » c’est-à-dire qui traquent les mouvements des yeux dans un casque de réalité virtuelle, nous précise Audrey Persillon, orthoptiste et cofondatrice d’Eyesoft : « Des images 3D sont projetées sur l’écran du casque de réalité virtuelle et au même moment le capteur de suivi des mouvements oculaires enregistre des données qui sont analysées sur l’ordinateur du praticien pour évaluer l’équilibre de la vision binoculaire du patient. »Audrey Persillon explique le fonctionnement du dispositif : « Nous diffusons, par exemple, les images en relief d’une petite planète au porteur du casque immersif qui partira d’une distance virtuelle de 4 mètres et qui se rapprochera jusqu’à 5 centimètres des yeux du patient, le forçant ainsi à loucher et faire converger ses deux yeux en même temps afin d’accommoder sa vision sur l’objet. »La réalité virtuelle une aide au diagnostic des troubles de la vueEt Audrey Persillon poursuit : « Le système d’« eyetracker » dans le casque permettra de déterminer si les 2 yeux de façon symétrique fonctionnent très bien ou non ensemble. Le patricien tire ses conclusions en analysant ces données, soit pour réaliser une évaluation ou soit dans le cadre d’un exercice oculaire afin d’augmenter le confort visuel d’une personne souffrant de déséquilibres oculomoteurs. Des études cliniques pour utiliser des casques immersifs Ce dispositif a fait l’objet de plusieurs études cliniques précise la cofondatrice de Eyesoft : « Notre système a demandé 4 ans de recherche et développement lors de 4 évaluations cliniques rigoureuses, dont 3 ont menées au CHU de Rennes. Actuellement, nous terminons une autre étude auprès de 150 patients pour mettre en évidence tous les bénéfices qu’apporteraient les techniques de la réalité virtuelle pour traiter simultanément les multiples facteurs qui provoquent ces déséquilibres de la vision binoculaire. »La surexposition aux écrans principale cause des déséquilibres oculomoteurs Ces déséquilibres oculomoteurs qui sont de plus en plus fréquents dans le monde touchent autant les adultes que les enfants. Ces pathologies de la vue seraient en grande partie provoquées par la surexposition aux écrans. « Une vision contre nature », estime la fondatrice d’Eyesoft qui indique que pendant des centaines de milliers d’années les chasseurs-cueilleurs ont bénéficié d’une excellente vue de loin et ponctuellement de prés. Aujourd’hui, c’est exactement l’inverse avec les écrans informatiques qui sursollicitent notre vue de près au détriment des capacités biologiques de nos yeux dont la Nature, dans son infinie sagesse, nous avait pourtant dotée.► À écouter aussi : Intelligence artificielle, réalité virtuelle: la machine est lancée
6/3/20232 minutes, 10 seconds
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Une intelligence spatiale 3D pour les robots autonomes

Un robot a besoin de connaître sa position précise dans son environnement pour se déplacer de façon autonome. Pour se repérer, il dispose d’un dispositif dénommé Lidar. Cette technologie aide ces engins à déterminer la distance les séparant d'un objet mais le traitement des données issues de ces appareils n’est pas instantané. La jeune pousse française Exwayz a donc mis au point un logiciel pour que les robots mobiles puissent calculer leur position en temps réel Entre la manutention, l’inspection industrielle, la livraison et le transport autonome, l’industrie mondiale aura besoin de 100 millions de robots mobiles autonomes par an d’ici à 2030. Ces machines industrielles sophistiquées sont équipées de la technologie LiDAR pour trouver leur chemin dans des environnements 3D complexes et en perpétuel changement dans les usines et les sites de productions. Une technologie LiDAR difficile à mettre en œuvre Cette technique de géolocalisation ultraperformante et robuste n’a toutefois qu’un seul défaut ! L’exploitation des données produites par ces capteurs nécessite de puissants traitements informatiques afin de réaliser des cartographies virtuelles instantanées dont les robots ont absolument besoin pour se déplacer. Des logiciels d’intelligence spatiale 3D ont donc été mis au point par la jeune pousse française Exwayz, nous précise son cofondateur et directeur général Hassan Bouchiba : «Le LiDAR est une sorte de caméra qui capte des images en 3 dimensions, Mais au lieu d’enregistrer des pixels, elle récupère des millions de points en 3D à chaque seconde qui proviennent de son espace environnement immédiat. Mais le traitement informatique des données LiDar n’est pas instantané, ce qui pose un problème aux robots pour se déplacer. Notre solution logiciel permet d’établir ainsi, à partir d’une multitude de coordonnées spatiales, une localisation et une cartographie en volume de façon simultanée en analysant les données issues des capteurs LiDAR. » ► À lire aussi : Géolocalisation et chasse, un gage de sécurité ? Des jumeaux numériques de l’environnement pour les robots Ce dispositif permet de créer un jumeau numérique de l’espace dans lequel déambulent les robots, poursuit le directeur général d’Exwayz : « Concrètement, cette technique offre aux robots autonomes de pouvoir instantanément se positionner dans leur environnement comme ils le ferait à l’aide d’un GPS. Et pour parvenir à ce résultat, Exwayz a bénéficié de 15 ans de recherches académiques qui ont été effectuées par les scientifiques du monde entier pour résoudre les problèmes de géolocalisation et de cartographies numériques. »  Et Hassan Bouchiba de conclure :« C’est la raison pour laquelle, nous avons lancé un programme académique pour mettre gratuitement à la disposition des universités qui en font la demande notre dispositif. Aujourd’hui, 14 centres de recherches en robotique et en véhicules autonomes emploient notre logiciel. C’est une manière pour nous de rendre à la communauté des chercheurs, les bénéfices de leur découverte qui nous ont été profitables. » ► À lire aussi : Des robots virtuels dans les métavers industriels Un système d’intelligence spatiale 3D pour les industriels Ce système, qualifié par ses inventeurs d’intelligence spatiale 3D, équipe déjà plusieurs robots à travers le monde et pour différents cas d'usage. Le dispositif permet, par exemple, à des engins autonomes de préparer des commandes en usine et de transporter des colis vers des aires de frets. Ce programme sert à la navigation de certains robots pour explorer des zones radioactives afin de détecter des risques de contamination ou pour inspecter des endroits inaccessibles et dangereux. Les autres utilisations de ce système d’intelligence spatiale 3D s’adresse à tous les types de transports autonomes équipés de LiDAR, que ce soient des voitures, des trains, des navires et même des drones. ► À lire aussi : Les robots sur le champ de bataille
5/27/20232 minutes, 12 seconds
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Des champignons microscopiques pour lutter contre la sécheresse

Une jeune pousse de la biotech dans le sud de la France a développé un procédé 100 % naturel qui permettrait aux plantes de mieux assimiler l'eau et de résister aux périodes de sècheresse. La jeune société Mycophyto sélectionne et produit des champignons microscopiques qui vivent en symbiose avec les végétaux afin de revitaliser les sols. Son objectif est de permettre aux agriculteurs de réduire considérablement leurs besoins en eau et en engrais chimiques. Depuis plus de 450 millions d’années, la plupart des plantes vivent en symbiose avec des organismes minuscules qui résident enfouis dans les sols. Notamment les champignons microscopiques mycorhiziens qui ont noué un partenariat gagnant-gagnant avec les plantes. Des champignons au service de l’agriculture Ces microorganismes offrent aux plantes de mieux absorber l’eau et les minéraux du sol en prolongeant jusqu’à 10 fois la surface initiale leur système racinaire. En retour, les végétaux les alimentent en sucre que produisent leurs feuillages grâce la photosynthèse. Les terres arables sont en danger L’agriculture intensive à grands coups d’intrants chimiques a détruit cet équilibre biologique antédiluvien en éradiquant des terres arables les champignons symbiotiques. Le réchauffement climatique a accentué aussi le phénomène, constate depuis sa création en 2017 la jeune pousse Mycophyto qui est basée à Grasse en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Des champignons pour lutter contre la sécheresse « Revitaliser les terres arables avec ces microorganismes permet aussi de se prémunir des sécheresses », précise Justine Lipuma, docteur en microbiologie, présidente et cofondatrice de Mycophyto qui détaille son procédé  : « Mycophyto revitalise les sols en utilisant champignons mycorhiziens, ces microorganismes qui se comptent par milliards se répartissent en des vingtaines d’espèces différentes, donc il nous a fallu mettre au point un système de production permettant de sélectionner et de maintenir une diversité d’espèces ainsi que pour amplifier le nombre d’individus par espèces. Pour réaliser la multiplication de mycorhiziens, nous cultivons des plantes qui nous aident à les produire de façon intensive dans nos usines qui ressemblent plutôt à des serres. Ce travail de terrain est réalisé en collaboration avec les agriculteurs, précise Justine Lipuma : « Nous avons commencé à travailler pour 3 filières agricoles : la production des plantes à parfum, aromatiques et médicinales afin de résoudre des problématiques concernant l’approvisionnement des matières premières, l’accès à l’eau en période de sècheresse et la diminution des intrants chimiques. Autre filière, la vigne, qui subit aussi les problèmes de sécheresse, et enfin le maraîchage, notamment pour la culture de la tomate, mais aussi des fruits et des légumes en France et à l’étranger. » Des biostimulants pour préserver la sécurité alimentaire mondiale  Les pays du Sud amorcent aussi leur transition agroécologique, explique la présidente de Mycophyto : « Nous intervenons, par exemple, dans des pays du continent africain pour lesquels les enjeux du changement climatique et ceux de la réduction des intrants chimiques sont extrêmement importants pour le devenir de leur agriculture. Nous leur proposons des solutions adaptées à leurs cultures et leurs terres agricoles, selon leurs zones géographiques, car il n’existe pas de formule générique qui permettrait de revitaliser les sols avec un seul type de mycorhiziens. »  La première biobanque européenne de microchampignons indigènes Mycophyto développe la première biobanque européenne de microchampignons spécifiques correspondant à chaque plante et chaque terre cultivée, en fonction de leur zone géographique. Cette biobanque s’appuie sur de grands programmes de séquençage du génome des sols menés à l’international. Un séquençage bien particulier qui porte le nom de métagénome. Ces relevés sont ensuite intégrés dans une base de données unique. La jeune pousse utilise alors des programmes d’intelligence artificielle afin de prédire la meilleure combinaison des espèces de champignons pour revitaliser les parcelles cultivées en souffrance.
5/20/20232 minutes, 15 seconds
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Netexplo, l’observatoire de l’innovation mondiale

Chaque année, l’Observatoire Netexplo, qui est une structure indépendante française, dévoile et récompense les meilleures innovations numériques et technologiques dans le monde. En 2023, de nombreux projets de recherche et de développement issus de tous les continents s’intéressent à l’Intelligence artificielle et aux technologies pour la préservation de l’environnement. Des innovations qui représenteraient une tendance de fond, remarque Netexplo. Des programmes de l’intelligence artificielle qui s’invitent dans notre quotidien et la mise au point de technologies pour s’adapter à un monde en profonde mutation climatique, constituent en 2023 les grandes tendances de l’innovation mondiale, constate l’Observatoire Netexplo. Son Grand Prix cette année a été décerné à une jeune pousse indonésienne pour son projet Coral Reef Soundscape AI. Elle utilise un dispositif qui permet d’évaluer la santé des récifs coralliens en écoutant à l’aide d’un hydrophone, les sons émis par la faune et la flore des fonds marins. Les grandes tendances de l’innovation mondiale « La plupart des innovations que nous avons observées en 2023 dans le monde cherchent à concilier intelligence artificielle et préservation de notre environnement », nous précise Sylvain Louradour, directeur associé Netexplo et auteur de Get Real, un ouvrage qui présente en détail une centaine, sur 3 000, de ces projets technologiques et numériques repérés par l’équipe scientifique de l’Observatoire : « Depuis la création de Netexplo en 2007, nous avons constitué tout un réseau autour du monde qui regroupe des labos de recherches, des universités, des étudiants, des entreprises et des jeunes pousses. Tous les ans, ce réseau nous remonte plus de 3 000 innovations technologiques et numériques qui proviennent de tous les continents. Netexplo : une vision humaniste de l’innovation L’Observatoire Netexplo défend une vision humaniste de l’innovation mondiale, explique Sylvain Louradour : « Les inventeurs et les innovatrices s’emparent de plus en plus de sujets très précis, avec une longueur d’avance sur les enjeux sociétaux par rapport aux réalisations de l’industrie de la Tech. Les tendances dans l’innovation, cette année, s’intitulent Get Real, c’est-à-dire un retour à une réalité, notamment celle de l'urgence climatique et à la perte de la biodiversité. Certains projets concernent une production d’énergie solaire la nuit, ou d'autres de concevoir un carburant propre à l’aide d’un procédé qui s’inspire de la photosynthèse. » L’intelligence artificielle au service de l’environnement L’IA générative et le réchauffement climatique figurent en tête des tendances des projets de développement technologiques dans le monde, observe Sylvain Louradour : « Actuellement, on observe aussi une mini-tendance sur la restauration des océans, le grand prix Netexplo a illustré cette tendance en récompensant cette année le programme Coral Reef Soundscape AI, d’une jeune pousse indonésienne. Cette intelligence artificielle permet d’écouter les sons que produisent les récifs coralliens avec l’objectif de recenser la faune et la flore qui habitent les coraux. Concrètement, le procédé consiste à immerger des micros qui vont capturer les sons inaudibles pour nos oreilles que produit cette biodiversité et d’évaluer ainsi l’état de santé de cette vie aquatique. Cette innovation nous a séduit, car elle est non invasive et peut se déployer comme système de surveillance sur tous les récifs coralliens du monde. » L'IA Coral Reef Soundscape L’intelligence artificielle Coral Reef Soundscape pour analyser ces « musiques » aquatiques a été mis au point par les scientifiques de l’université britannique d’Exeter. Le système qui sera déployé en premier dans les eaux de la mer des Célèbres qui baigne l'archipel indonésien permettrait également d’étudier et d’évaluer l’efficacité des programmes en cours consistant à réensemencer les récifs coralliens en voie de disparition. Des récifs coralliens en danger Ces oasis océaniques qui ne couvrent que deux petits pourcents des fonds marins hébergent pourtant plus de 25 % des espèces sous-marines mondiales. Victimes du réchauffement climatique, de la pêche intensive et des espèces invasives, les coraux ont subi de nombreuses agressions ces dernières décennies. Certains chercheurs prévoient même qu’ils mourront de « thermostress » d’ici à 2050, si l’Humanité ne parvient pas à maitriser ce réchauffement climatique qu’elle a, par pure négligence et inconscience, provoqué.
5/13/20232 minutes, 10 seconds
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Une loi pour «sécuriser» internet

Le gouvernement français doit dévoiler ce mercredi un projet de loi destiné à « sécuriser et réguler l'espace numérique » en Conseil des ministres. Lutte contre le cyberharcèlement, interdire l’accès des mineurs aux contenus pour adultes et filtre anti-arnaques figurent parmi les mesures phares prévues par ce texte dont l’objectif est de mieux protéger les internautes. Le futur texte de loi octroi par exemple, à l’Arcom, qui est l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, le pouvoir de bloquer, sans recourir à l’ordonnance d’un juge, des sites pour adultes. Notamment les plateformes qui ne vérifient pas l’âge de leurs visiteurs et donc sont incapables d’interdire aux mineurs l’accès à leurs contenus. Ce projet de loi inclut également la lutte contre le cyberharcèlement, un fléau qui touche particulièrement « les femmes, les minorités sexuelles et ethniques », estime Jean-Noël Barrot. Le ministre délégué chargé de la transition numérique souhaite que les juges puissent ordonner le bannissement d'un cyberharceleur d'un réseau social pendant une période de six mois, et un an en cas de récidive. La mesure phare du projet est la création d'un « filtre anti-arnaque ». Un dispositif qui avertira l'internaute au moment où il se connecte à un site identifié comme malveillant. Les adolescents de l’UE imaginent que leurs compétences numériques les protègent Une récente étude européenne a révélé que la majorité des adolescents de l’UE sont trop confiants quant à leurs compétences numériques, ce qui les rend en définitive, vulnérables aux attaques par hameçonnage. L’enquête réalisée par Censuswide, un cabinet de recherche indépendant sur les marchés en ligne pour l’éditeur de solutions de cybersécurité Kaspersky, démontre que 72% des jeunes européens ne sont pas capables d’identifier des attaques de phishing sur les réseaux sociaux. Pourtant, les arnaques aux faux messages et faux sites pullulent en ligne, nous précise Ivan Kwiatkowski, chercheur en sciences du numérique et en cybersécurité : « Une attaque par hameçonnage, quand elle est perpétrée au travers d’un lien, consiste à rediriger à l’utilisateur vers un faux site qui ressemble exactement au site web légitime. L’objectif des pirates est alors de dérober les mots de passe de l’internaute pour accéder à ses données personnelles comme de consulter ses courriels, de se connecter à ses réseaux sociaux et éventuellement de les revendre sur le darknet. » Les jeunes européens, trop confiants dans leur expertise numérique, sont souvent piégés par ce type d’arnaque en ligne, précise Ivan Kwiatkowski : « Par exemple, si un adolescent se fait pirater le mot de passe de son compte Instagram, l’attaquant cherchera à savoir si le même mot de passe est utilisé sur la plateforme Steam, qui contient toute sa bibliothèque de jeux vidéo. Des centaines de jeux qui ont, par ailleurs, été payés avec la carte bancaire de ses parents est généralement enregistrée sur ces plateformes ludiques. Ce type d’information entre les mains des pirates représente bien évidemment une valeur marchande pour les attaquants. » Et Ivan Kwiatkowski conclut : « Ces techniques d’hameçonnages sont aussi utilisées pour perpétrer des chantages à la webcam pour subtiliser des images de jeunes dénudés ou filmer à leur insu en piratant la caméra de leur ordi ou de leurs smartphones. En plus de faire chanter les victimes, ces vidéos seront aussi vendues sur internet et la diffusion de ces images volées peut conduire certaines jeunes victimes à des réactions extrêmes qui finissent tragiquement. » Les jeunes Français, mauvais élèves de la cybersécurité en Europe La génération Z de l’Hexagone se place en queue de peloton, loin derrière les Allemands, des Grecs ou encore des Anglais. 45% d’entre eux n’ont jamais entendu parler d’attaque par hameçonnage. Mais le problème toucherait toutes les générations, c’est la raison pour laquelle le gouvernement français veut mettre en place ce filtre anti-arnaque gratuit. Ce texte de loi, présenté en Conseil des ministres, commencera son parcours parlementaire avant l'été par un débat au Sénat et soumis au vote des députés de l’Assemblée nationale avant la fin de l’année.
5/9/20233 minutes, 10 seconds
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L’informatique quantique, les prémices d’une révolution technologique

Dans la course mondiale à la « suprématie quantique », une jeune pousse française vient de réaliser une percée considérable en intégrant sur les puces de silicium qui équipent nos ordinateurs, des nanotubes en carbone. Son objectif est de créer les premiers processeurs quantiques hybrides qui équiperont peut-être bientôt nos futurs ordinateurs personnels. L'informatique quantique exploite les comportements des atomes, des grains de lumière, c’est-à-dire des photons, ou encore des électrons à très petite échelle. Mais dans l’univers de l’infiniment petit, les constituants ultimes de la matière se comportent différemment des objets macroscopiques du monde qui nous entoure. Un monde de l’infiniment petit très déroutant Par exemple, la vitesse de déplacement d’un électron qui déambule au hasard dans l’espace peut être de 2 000 km/s ou de 1 000 km/s ! Mais tant qu’on n’aura pas observé à l’aide d’instruments scientifiques la vitesse de notre bolide, il peut aller aux deux vitesses à la fois. Ce phénomène qui peut heurter notre intuition se nomme la superposition d’état. Et les physiciens ont constaté bien d’autres comportements du même type. Mais dès qu'ils sortent leurs instruments de mesure pour observer le comportement de ces particules, leur état de superposition sera perturbé et disparaitra.   Du quantique pour nos futurs ordinateurs Les scientifiques envisagent depuis longtemps de mettre à profit ces phénomènes quantiques dans de futurs ordinateurs, qui, contrairement à nos machines actuelles, exécuteront des calculs complexes bien plus rapidement. Le principal problème pour créer ce type de machine est de garder le plus longtemps possible l’état de superposition des corpuscules du monde quantique. Tout se résume en définitive, à une histoire de haute technologie pour choisir les bons procédés et les meilleurs matériaux afin de concevoir les processeurs quantiques de ces ordinateurs surpuissants. C’est l’objectif que poursuit la jeune pousse Française « C12 Quantum » dans une approche originale. La jeune société développe des processeurs hybrides qui sont mi-quantiques, mi-classiques, en greffant sur des puces de silicium traditionnelles, des nanotubes de carbone, explique Pierre Desjardins, co-fondateur de C12 : « Nous sommes la seule jeune pousse au monde à développer ce type de technologie qui est issue des recherches fondamentales de l’école normale supérieure qui a mis en évidence les propriétés exceptionnelles d’un nouveau matériau appelé nanotube de carbone. Cette structure d’atomes de carbone en forme de tube microscopique est déjà utilisée dans de nombreux domaines industriels et scientifiques. Les chercheurs de l’école normale supérieure de Paris ont démontré qu’il était le candidat idéal pour réaliser des ordinateurs quantiques. Notre jeune pousse les utilise pour fabriquer des processeurs qui seront hybrides, c’est-à-dire couplés avec les puces de silicium qui équipent depuis longtemps nos ordinateurs et nos Smartphones. » Et Pierre Desjardins de préciser : « un ordinateur quantique est infiniment plus puissant que n’importe laquelle de nos machines actuelles, notamment, pour résoudre certains problèmes complexes comme développer de nouveaux médicaments, d’optimiser la logistique industrielle ou encore les transports. Des problèmes qui sont terriblement compliqués même pour des supercalculateurs car ils nécessitent de combiner de multiples solutions pour arriver à un résultat concret. » Le co-fondateur de C12 poursuit : « En revanche, un ordinateur quantique sera inefficace pour effectuer des calculs simples comme des additions. C’est la raison pour laquelle, nous développons cette technologie hybride qui est à la fois quantique et classique. Le premier processeur est prévu pour 2025, toutefois concevoir un ordinateur 100% quantique et universel, demandera encore 10 ans de recherches et de développements. » Les promesses de l’informatique quantique Les applications concrètes de l’informatique quantique sont multiples avec en premier le développement d’un système de cryptage des données Internet qui serait inviolable. Les industriels et les grandes entreprises du numérique comptent aussi sur cette puissance de calcul faramineuse pour optimiser par exemple les réseaux de distribution d’eau et d’électricité. Les chercheurs emploieront  également ces machines surpuissantes pour mettre au point de nouveaux médicaments, des batteries électriques ou encore des cellules solaires ultraperformantes. Et petit détail qui a son importance en substituant les milliards de transistors des puces de silicium par quelques milliers de processeurs quantiques, la consommation électrique du numérique dans le monde se réduirait considérablement.      
5/6/20232 minutes, 13 seconds
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Les 30 ans d’un World Wide Web libre et gratuit

1993 est sans doute l’année la plus importante de l’histoire du web. En suivant les recommandations de son inventeur Sir Tim Berners-Lee, le CERN, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, décidait de rendre libre et accessible gratuitement à tous les habitants de la Terre, les technologies du World Wide Web. Cette volonté de faire du Web naissant un bien commun à toute l’Humanité était prôné par son inventeur Sir Tim Berners-Lee. La décision prise le 30 avril 1993 par le service juridique du CERN, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire à Genève, a eu des implications au-delà de ce que son concepteur ou quiconque pouvait imaginer à l'époque : ce dispositif multimédia d’information et de communication universel a, en 30 ans, changé la face du monde.   Le World Wide Web a été inventé en 1989 Et 4 ans après son invention, la fréquentation du World Wide Web s'intensifie. Beaucoup d’internautes se connectaient à l’époque par simple curiosité se demandant à quoi pourrait bien servir ce service multimédia ? Alors que depuis les années 1960 existait un autre dispositif dénommé Internet. Et là, grossière erreur ! « Il ne faut surtout pas confondre les deux systèmes » expliquait le physicien James Gillies, ancien directeur de la communication au CERN, dans le livre « Comment est né le Web » coécrit avec Robert Cailliau, l'informaticien belge qui a développé le World Wide Web avec Tim Berners-Lee. L’Internet existait bien avant le Web Internet représente l'infrastructure technique par laquelle transitent une multitude de services numériques, comme nos courriels, nos vidéos, nos réseaux sociaux ou nos applications pour smartphones, précise le physicien James Gillies : « Avant le Web existait un autre système appelé Internet, mais tous les ingrédients nécessaires pour concevoir le World Wide Web étaient déjà là. Nous disposions de l’hypertexte, de programmes informatiques, de réseaux de communication de données. Les communautés de développeurs de logiciels étaient aussi présentes, mais dispersées un peu partout dans le monde. ». Et James Gillies d'expliquer la différence entre les deux systèmes : « Les ordinateurs au temps d’Internet, qui avaient chacun leur langage informatique propriétaire, ne pouvaient pas transmettre ou recevoir des informations, sauf si les machines employées étaient de la même conception. C'était un véritable problème pour les chercheurs qui avaient besoin d’un système de communication global afin de partager leurs travaux scientifiques. C’est à ce moment de l’histoire de l’informatique que Tim Berners-Lee a imaginé son projet qui permet aux ordinateurs, quel que soit leur système, de communiquer entre eux ».   Le physicien James Gillies et l’informaticien Robert Cailliau ont été les témoins privilégiés de la naissance du Web : « À l’époque, j’étais physicien au CERN et j’observais les premiers essais du Web. Pour moi, c’était quelque chose de normal que des ordinateurs de différentes conceptions puissent échanger des données. Mais Robert Cailliau, qui a développé le World Wide Web avec Tim Berners-Lee m’interpelle en me disant : vous êtes l’un des rédacteurs au service de la communication du CERN, il faut que l’on rédige l’histoire du Web avant que les gens l'oublient. Les chercheurs qui participent au projet sont en train de partir et l’histoire sera perdue. Et c’est ainsi que j’ai commencé à écrire avec Robert l’histoire du Web. » Les pages Web en 1993 étaient très austères   Mais quelle évolution !  Aujourd’hui, l’espace virtuel de la Toile d’Araignée Mondiale nous offre des images en 3D, des métavers, des sons spatialisés, des connexions quasi instantanées et des conversations avec des programmes d'intelligence artificielle. Sans oublier évidemment environ deux milliards de sites Web qui sont actuellement à portée de clic dans le monde. La fin de l’utopie d'un Web libre et gratuit Cependant, l’utopie des débuts, d’un Web libre et gratuit, a laissé la place à bien des désillusions. Piratages informatiques en série, manipulation de l’information, matraquage publicitaire en ligne… Selon Tim Berners Lee, le Web aujourd'hui est devenu une gigantesque galerie commerciale dans laquelle se vendent au plus offrant nos données personnelles. Le Web accueillant et bienveillant qui est vantée par les grandes firmes du numérique est une illusion, estime-t-il. Le World Wide Web ne restera le bien commun à toute l’Humanité qu’à la seule condition de n’être « ni censuré, ni sous surveillance », prévient son père fondateur.
5/4/20233 minutes, 29 seconds
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Geoffrey Hinton regrette d’avoir créé la technologie utilisée par ChatGPT

Si les robots conversationnels comme ChatGPT existent aujourd’hui, c’est bien grâce aux travaux de recherche qui ont été menés par le docteur Geoffrey Hinton. Ce scientifique britannique de 75 ans affiche désormais des regrets quant à l’utilisation dévoyée de l’intelligence artificielle, estimant « qu’il est difficile d’empêcher les mauvais acteurs de les employer à des fins malveillantes ». Dans le monde des sciences du numérique, Geoffrey Hinton éminent professeur au département d'informatique de l'Université de Toronto, grand spécialiste des neurosciences et des programmes d’intelligence artificielle, fait figure d’autorité. Ce chercheur d’origine britannique vivant au Canada, aujourd’hui âgé 75 ans, a été l'un des premiers à mettre en application des algorithmes pour qu’un réseau neuronal artificiel puisse « apprendre » à voir, à lire, à écrire, à compter ou à dessiner de façon autonome, en imitant le fonctionnement d’un cerveau humain. Ces recherches constituent aujourd’hui les bases de l’apprentissage profond permettant d’entraîner tous les programmes IA dits génératifs que développent actuellement les grandes firmes du numérique. Ses travaux ont ainsi permis d’élaborer les robots conversationnels comme ChatGPT de la jeune pousse américaine OpenAI ou de Bard, son équivalent mis au point par Google, ou encore l’IA de création d’images comme Midjourney, capable de générer des photos confondantes de réalisme. Le « parrain » de l'intelligence artificielle sonne l’alerte sur les dangers de l’IA Ce pionnier de l’intelligence artificielle, surnommé le « parrain » de l'IA dans les milieux de la recherche scientifique, a démissionné de Google où il était employé à mi-temps pour nous alerter des menaces potentielles que font courir les derniers développements des programmes d'intelligence artificielle à l’humanité. Dans une interview accordée ce lundi au New York Times, le chercheur expose à la fois ses regrets et ses craintes concernant l’utilisation de ses découvertes par les entreprises mondiales de la high tech. Les inquiétudes du chercheur sont justifiées ! Estime Jérôme Béranger, expert en éthique du numérique et PDG de GoodAlgo. Les réseaux neuronaux artificiels permettent aujourd’hui aux IA d’être de plus en plus perspicaces, nous explique le patron de cette société française qui encourage les entreprises à maîtriser le plus rapidement possible ces systèmes d’intelligence artificielle : « Un réseau de neurone artificiel est un système informatique qui s’inspire du fonctionnement des neurones biologiques. Ces réseaux qui imitent de façon extrêmement succincte le comportement du cerveau sont employés pour concevoir les mécanismes d’apprentissage des programmes d’intelligence artificielle, par exemple un dispositif IA s’entraîne et apprend à reconnaître des images de chats en scannant des milliards de photos » Jérôme Béranger constate lui aussi une accélération dans l’utilisation et le développement de ces réseaux de neurones artificiels : « Le programme ChatGPT a utilisé et emploie toujours ce procédé pour apprendre à rédiger des textes. Le phénomène IA qui déferle actuellement dans l’espace public est qualifié de saut technologique par les experts du numérique. Cette montée en puissance interpelle même les plus grands chercheurs comme Geoffrey Hinton qui estimait ne pas voir de son vivant de telles performances délivrées par les programmes génératifs. Il constate aussi que le développement des IA s’effectue sans aucun contrôle. Pourtant, des régulations et des encadrements concernant le développement et l’utilisation des IA doivent se mettre en place » Et Jérôme Béranger de conclure : « Ce cadre éthique du bon usage de l’intelligence artificielle doit être réalisé maintenant et non pas dans quelques années, car ces technologies ne nous attendent pas et sont déjà bien installées dans notre vie quotidienne »  Geoffrey Hinton redoute une généralisation des infox très élaborées générées par IA L’une de ses principales préoccupations de Geoffrey Hinton, ce sont les photos, vidéos et textes créés de toute pièce, dans l’objectif de tromper les internautes. Cette génération automatique d’infox très élaborées ne permettra plus aux « gens normaux de distinguer le vrai du faux », estime le scientifique. Les conséquences économiques et sociales du développement de l’intelligence artificielle sont également au cœur de ses inquiétudes, en citant un rapport de la banque américaine Goldman Sachs. Cette étude présage que les technologies IA pourraient remplacer bientôt 300 millions de salariés dans le monde, sans vraiment créer de nouveaux emplois, du moins dans l’immédiat.
5/3/20233 minutes, 32 seconds
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La cybersécurité des JO 2024 en test en Espagne

Éviter les pannes, les chronos qui se dérèglent, ou encore un piratage massif de données, le comité d'organisation des Jeux olympiques 2024 de Paris se prépare à juguler les risques de cyberattaques qui menaceraient cet évènement planétaire dans un laboratoire de test en Espagne. La sécurité des systèmes d’informations des Jeux olympiques de 2024 est au cœur des préoccupations du comité d’organisation des JO de Paris. Son président, Tony Estanguet, le premier athlète français à remporter trois fois de suite la médaille d’or en canoë slalom monoplace, ne doute pas que cet évènement qui sera suivi par plusieurs milliards d’internautes et de téléspectateurs, « sera attaqué, en permanence ». Si la plupart des cybercriminels sont motivés par l’appât du gain, certains d’entre eux en profiteront aussi pour accomplir un exploit informatique devant les caméras du monde entier.  En Espagne, la sécurité informatique de Paris 2024 est mise à rude épreuve Situé près de Madrid, le laboratoire de test dénommé Integration Testing Lab de la firme française Atos, géant européen du Cloud, de la cybersécurité et des supercalculateurs, accueille un groupe d’experts internationaux de haut niveau en cybersécurité. 4 000 bornes Wi-Fi, 13 000 ordinateurs et 150 logiciels à sécuriser sur les sites olympiques L’objectif de tous ces tests est de simuler l’intégralité des opérations informatiques des JO dans des conditions réelles afin de sécuriser plus de 4 000 bornes Wi-Fi, 13 000 ordinateurs déployés sur les différents sites olympiques et 150 logiciels internes critiques ou encore les systèmes numériques de retransmission en direct de l’évènement qui sont utilisés par les télévisions du monde entier, nous rappelle Patrick Adiba, responsable des grands événements chez Atos : « Les jeux Olympiques représentent pour Atos une mission de haute intensité. Celle de préparer et de mettre en place tous les systèmes, les réseaux, les applications numériques et ainsi de suite… pour une entreprise de 300 000 personnes qui aurait 4 milliards de clients disséminés dans le monde. » Et Patrick Adiba de préciser : « En fait, ce que nous préparons, ce sont des scenarii et des plans B pour parer à toute éventualité. Par exemple, que ce passe-t-il si un des éléments du système ne fonctionne pas ? Cela concerne des attaques sur les serveurs informatiques ou encore des pannes de courant. Pour faire face à n’importe quelle situation, tous les dispositifs sont dupliqués 2 fois et parfois jusqu’à 4 fois, mais même ainsi, nous devons les tester ! Une équipe d’experts internationaux va gérer 800 scenarii possibles de dysfonctionnements qui pourraient se produire afin d’éprouver la résilience de tous les systèmes qui ont été mis en place. » Les cérémonies d’ouvertures des JO, cibles de prédilection des pirates Les experts en cybersécurité redoutent des attaques qui seraient perpétrées par des pirates russes profitant des cérémonies d’ouverture ou de clôture pour faire passer un message pro-Poutine sur l’invasion de l’Ukraine. Les JO de Tokyo 2020 avaient cumulé plus 4 milliards de problèmes informatiques, dont 450 millions ont été formellement qualifiés par les experts de cyberattaques. Soit le chiffre record de 815 menaces détectées par seconde. Pour parer à toute éventualité, les simulations de cyberattaques dans le laboratoire madrilène d’Atos seront répétées inlassablement, y compris pour les Jeux paralympiques de Paris 2024.
5/2/20233 minutes, 17 seconds
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Madagascar accueille les Assises de la Transformation digitale en Afrique

Le continent africain qui comptera en 2050 plus de 2 milliards d’habitants, doit dès aujourd’hui renforcer les compétences numériques des jeunes afin de faciliter leur employabilité. Comment relever le défi de la formation aux métiers du numérique ?  La question sera débattue lors de la 12e édition des Assises de la Transformation digitale en Afrique qui se tiendra les 19 et 20 mai à Madagascar. La plus grande richesse du continent africain est certainement sa population jeune, dynamique, entrepreneuriale et surtout de plus en plus adepte des nouvelles technologies et connectée. Mais la jeune génération en âge de travailler qui est pourtant appelée à être le principal acteur de la croissance socio-économique des pays du continent souffre du déficit des structures éducatives en Afrique permettant de les former rapidement aux différents métiers du numérique. « Valoriser le capital humain » tel est cette année le thème majeur de la 12e édition des Assises de la Transformation digitale en Afrique. Les ATDA se dérouleront les 19 et 20 mai prochain à Madagascar, explique Mohamadou Diallo, fondateur des ATDA et Directeur Général du magazine Cio Mag : « Aujourd’hui, les 400 millions de jeunes africains qui arrivent sur le marché du travail détiennent les clés de l’émergence de l’Afrique. C’est la raison pour laquelle, il faut investir dans ce capital humain et c’est justement le thème principal de nos assises de la transformation numérique à Madagascar qui est de miser sur la jeunesse afin d’assurer l’avenir économique du continent. » Cinq câbles sous-marins connectent Madagascar. La Grande-Île dispose de l'une des connexions Internet parmi les plus rapides du monde, dépassant la France, le Royaume-Uni et le Canada, nous rappelle Mohamadou Diallo :« C'est la raison pour laquelle nous avons choisi Madagascar cette année. Par ailleurs, le gouvernement malgache œuvre depuis longtemps en faveur de sa jeune population et notamment dans l’innovation. En 2019, nous avons ainsi recensé plus de 239 entreprises dans le secteur du business process outsourcing (BPO), un type d’activité qui concentre pour de grandes entreprises l’ensemble de leurs services d'externalisation en ligne. La Grande-Île bénéficie de l’installation de cinq câbles sous-marins qui connectent Madagascar au reste du monde. Elle peut désormais rivaliser avec les autres régions du continent qui étaient en avancent sur les infrastructures du numérique, comme le Maroc, la Tunisie ou encore l’île Maurice. » Et le fondateur des ATDA de conclure : « Cet internet très haut débit qui est pour l’instant réservé aux usages professionnels se concentre principalement dans les grandes villes, mais le gouvernement malgache veut maintenant démocratiser cet accès en faveur des populations qui résident dans les sous régions et les villes secondaires. » Plus de la moitié de la population africaine a moins de 25 ans Près de 230 millions d’emplois nécessiteront des compétences numériques en Afrique subsaharienne d’ici 2030, indique SFI, une société financière internationale dans son dernier rapport. Mais déjà le besoin en professeurs qualifiés se fait ressentir pour assurer à la jeunesse du continent des formations, tous secteurs d’activités confondues, qui leur permettraient de saisir des opportunités professionnelles. Actuellement, plus de la moitié de la population africaine a moins de 25 ans et d’ici 2050, 35% des jeunes dans le monde seront africains, selon les prévisions de l'ONU.
4/29/20232 minutes, 8 seconds
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Kev Adams accusé d’abus d’influence dans un projet douteux de NFT

L'humoriste Kev Adams, et de nombreux influenceurs ont profité de leur notoriété sur les réseaux sociaux pour demander aux internautes de financer un film d’animation intitulé Plush. Ce long métrage consacré aux aventures d’un nounours en peluche qui devait être subventionné par la vente de NFT, ne verra sans doute jamais le jour Rappelons qu’un NFT représente un certificat d’authenticité sous la forme d’un fichier informatique qui garantit aux acquéreurs de biens numériques ou physiques, la propriété exclusive de leur achat. Le lancement de la vente en ligne des images uniques du nounours Plush qui étaient vendus 1 250 euros pièce pour financer le film d'animation Plush, remonte à mai 2022. Une campagne aux allures de financement participatif que l’humoriste Kev Adams et d’autres célébrités, comme Camille Lellouche ou le rappeur Gims, ont initié sur leurs réseaux sociaux respectifs. 770 personnes ont investi dans ce projet et perdu environ 1,5 million d’euros Des NFT du nounours Plush qui ne vaudraient pas un copek puisque le film ne sera jamais tourné, révèle l’enquête menée par le quotidien en ligne Mediapart qui retrace dans une vidéo la genèse de ce projet né à Dubaï, aux Émirats arabes unis. Dans un direct sur Instagram diffusé en mai de l’an dernier, Kev Adams multipliait les promesses. Acheter un NFT de nounours permettait aux internautes de figurer au générique, de voter sur le scénario du film et de récupérer une partie des bénéfices de l’œuvre, vantait alors l’humoriste en compagnie d’un des promoteurs de cette opération de financement participatif, qui était grimé, pour l’occasion, en nounours. Derrière ce projet de financement de film, une société de location de chameaux Illuminart, dont le nom est très proche de la filiale d'Universal Pictures, Illumination, est immatriculée à Dubaï. Son statut commercial qui n’a rien à voir avec la production de films, indique qu’il s’agit plutôt d’une agence de promotion de calligraphies et de peintures. Cette société qui n'a pas renouvelé sa licence commerciale en février dernier, proposait aussi aux touristes de louer des chameaux ou des chevaux pour leurs excursions. Parmi les noms des instigateurs de cette opération de financement figure Fabien Tref, un investisseur en cryptomonnaies vivant à Dubaï qui fait l’objet d’une enquête diligentée par le service anti-blanchiment de Bercy. Kev Adams, lui, botte en touche et réfute les révélations de Mediapart. Aujourd’hui, il n'est plus possible d'acheter les NFT du nounours Plush, même en passant par le site officiel du film d'animation qui en fait pourtant toujours la promotion. 
4/25/20233 minutes, 34 seconds
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Biométrie faciale, quand votre visage devient un mot de passe

Une jeune pousse française, spécialisée dans le développent de dispositifs de biométrie, envisage de remplacer les mots de passe par une reconnaissance automatique de nos visages. Les programmes d’intelligence artificielle qu’elle a mis au point transforment n’importe quelle caméra de mobiles ou les webcams équipant les ordinateurs en centre de contrôle. (Rediffusion du 4 décembre 2022) Entreprises privées, administrations, écoles, aéroports, gares, de nombreux lieux de notre vie quotidienne sont scrutés en permanence par des dispositifs sécuritaires basés sur la reconnaissance faciale. Et dans ce secteur très concurrentiel, la jeune pousse française Unissey développe des programmes informatiques de confirmation d'identité en scannant les visages. L’objectif de la jeune société est de doter les caméras des mobiles et les webcams des ordinateurs « de super pouvoirs » pour détecter et bloquer les fraudes en s’assurant que l’interlocuteur qui contacte en visiophonie, comme une banque ou un assureur, par exemple, est bien celui qu’il prétend être. L’un des projets phares de la jeune société est de faire en sorte que votre visage devienne un mot de passe universel pour accéder en toute sécurité à vos données, nous précise Sébastien Brangoulo, directeur des ventes d’Unissey.  La « preuve du vivant » nécessaire « Nos programmes de biométrie faciale fonctionnent sur n’importe quel matériel informatique équipé d’une caméra », explique Sébastien Brangoulo. « Concrètement, pour vérifier que le porteur d’un document d’identité est bien la personne qu’elle prétend être, le logiciel effectue une correspondance entre la photo qui figure sur document et l’image du visage qui apparaît à l’écran. Première étape, il s’agit de vérifier que c’est un individu réel et pas quelqu’un qui porterait, par exemple, un masque fabriqué avec la photo de la personne à identifier. Ce premier contrôle se nomme, en biométrie faciale, la preuve du vivant » Puis il ajoute : « C’est une opération qui ne prend que quelques secondes pendant lesquels la personne regarde la caméra, une fois vérifié qu’elle est bien “vivante” donc bien réelle, le système recherche dans la base de données la correspondance entre la photo d’identité et l’image de l’individu pour vérifier que les deux sont bien identiques et qu’il s’agit de la même personne. » Sébastien Brangoulo poursuit : « Notre dispositif de biométrie faciale répond aux exigences du RGPD concernant le consentement des gens avec la possibilité de retirer cette autorisation quand ils le souhaitent. Nos bases de données sont constituées de photos de personnes du monde entier, ce qui permet au système d’obtenir des performances égales et sans erreur d’identification quel que soit l’endroit du monde où se déroulent les contrôles », dit le directeur des ventes d’Unissey. Une règlementation européenne stricte sur la reconnaissance faciale « Dès l’origine du projet, Unissey a entrepris de limiter les biais informatiques de ses programmes d’intelligence artificielle, notamment pour répondre au problème de la discrimination biométrique, que l’on constate sur les autres bases de données qui sont globalement constituées de photos de personnes à peau blanche et de type caucasien. C’est la raison pour laquelle nous nous intéressons particulièrement à l’Afrique afin de développer des systèmes de biométrie faciale innovants pour renforcer la cybersécurité des administrations et des entreprises du continent. Enfin, avec notre dispositif, votre visage devient votre nouveau mot de passe pour se connecter et consulter, par exemple, ses courriels en regardant simplement la caméra du mobile ou celle de l’ordinateur. Et pouvoir se débarrasser une bonne fois pour toutes de ces satanés mots de passe que nous oublions tout le temps est fabuleux », conclut-il. Les données personnelles que les dispositifs de la biométrie faciale engrangent dans des bases de données sont qualifiées de sensibles par de nombreuses législations dans le monde. Et à ce titre, la réglementation européenne sur le traitement informatique de ces informations critiques est formelle : sans le consentement d’une personne, aucun système de surveillance ou de contrôle n’est autorisé à vous identifier. Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à [email protected] 
4/22/20232 minutes, 7 seconds
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La 3e édition du Cyber Africa Forum

L’Afrique, qui bénéficie depuis des années d’une expansion sans précédent des technologies de l’information et de la communication, subit quotidiennement des piratages informatiques. Le thème de la prochaine édition du Cyber Africa Forum ces 24 et 25 avril, à Abidjan s’intitule : « Quelles solutions pour sécuriser la transformation numérique de l’Afrique ? » En Afrique, comme partout dans le monde, des organisations criminelles ou des entités para-étatiques multiplient les attaques informatiques contre des infrastructures numériques critiques. Ces groupes mafieux rançonnent quotidiennement des établissements hospitaliers par exemple, ou piratent des institutions financières de nombreux pays du continent. La 3e édition du Cyber Africa Forum les 24 et 25 avril prochain à Abidjan en Côte d’Ivoire dressera un bilan de ces cyberattaques qui vampirisent depuis longtemps les économies africaines. L’objectif du Forum cette année est d’établir des stratégies de sécurité informatique qui seront communes aux pays africains. Une gouvernance numérique qui est indissociable d’un développement pérenne des infrastructures informatiques et de la formation rapide de personnels qualifiés pour les gérer, nous précise Franck Kié, le commissaire général et fondateur du Cyber Africa Forum. « Le triptyque qui permettra à l’Afrique de maîtriser ses problèmes de cybersécurité se compose de trois volets essentiels, une bonne gouvernance du numérique, des investissements dans les infrastructures informatiques et surtout la formation de spécialistes cyber. C’est ainsi que les pays africains pourront accéder à la souveraineté numérique. Mais sans le développement d’infrastructures télécoms, de centres de données hébergés sur le continent et tant que l’on ne s’appuiera pas sur nos propres capacités de réponses pour faire face aux cyberattaques majeures, ce ne sera pas possible », prévient-il. Pour une utilisation responsable et éthique des données Puis Franck Kié ajoute : « Si nous ne disposerons pas de nos propres agences de cybersécurité pour élaborer des stratégies de lutte informatique offensives ou défensives, l’Afrique sera privée également de souveraineté numérique. Le dernier volet indispensable de ce triptyque est celui de la formation qui est devenue un enjeu crucial au regard de la forte croissance démographique du continent. Les pays africains pâtissent d’un manque de personnels techniques, mais aussi de juristes formés à la protection des données, d’analystes des risques cyber et de conseillers pour assurer le suivi d’une gouvernance numérique qui profitera au développement économique de l’Afrique. » L’utilisation responsable et éthique des données circulant sur la Toile africaine sera aussi au cœur des débats du Cyber Africa Forum. Aujourd’hui, de nombreux décideurs des secteurs public comme privé estiment que les multinationales de la Tech abusent de leur position dominante en Afrique. Notamment, celles qui hébergent dans leurs centres informatiques extraterritoriaux dont le seul objectif est de commercialiser les données en provenance du continent. Si vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à [email protected]
4/15/20232 minutes, 9 seconds
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La troisième édition de l’European Cyber Cup

Cette semaine se déroulait au 15e Forum international de la cybersécurité à Lille, un concours de hacking éthique, qui réunissaient des étudiants et des professionnels de la cybersécurité. En tout, 250 participants et participantes, répartis sur une vingtaine d’équipes, se sont affrontés lors de la nouvelle édition de l’European Cyber Cup.  Depuis deux ans, le Forum international de la cybersécurité à Lille héberge une compétition dénommée l’European Cyber Cup (EC2). Les épreuves de ce concours de pirates éthiques mettaient en scène différents scénarios sur les situations auxquelles, des entreprises, des instituts ou des organisations publiques, se retrouvent souvent confrontées en cas de cyberattaque. « Ces challenges placent les participants dans la peau de spécialistes en investigation numérique », nous précise l’organisatrice de l’EC2, Clémence Burette.  « L’EC2 est un concours d'hacking éthique organisé comme une compétition de sport électronique dont elle reprend tous les codes, c’est-à-dire avec une animation en direct qui est diffusée à la fois en public et sur les réseaux sociaux. Notre objectif est de mettre en valeur les métiers de la cybersécurité. Par exemple, nos épreuves proposent de l’investigation numérique en ligne comme dans la série les Experts et cette année l’association e-enfance nous a mis à disposition son site web pour que nos gentils hackers découvrent les failles de sécurité sur cette plateforme internet et les résoudre au plus vite. » Une compétition internationale d'hacking éthique que Manon Hermann, étudiante en dernière année à l’école d'ingénieur du numérique ESIEE Paris ne manquerait pour rien au monde. « Il y a trois ans, je ne connaissais absolument rien à la cybersécurité et c’est avec mon école d’ingénieur que j’ai découvert cet univers. Les membres de mon équipe qui participent à l’EC2 n’ont pas vraiment de spécialités et dans le domaine de la cybersécurité, on touche à tout. Mais chacun a ses thèmes de prédilection. Ce qui me plait, par exemple, c’est le côté offensif d’une cyberattaque ou de trouver les vulnérabilités des failles de sécurité d’un système informatique. Tous ces défis d’hacking éthique nous permettent de progresser dans notre métier et la compétition de l’EC2 est vraiment enrichissante. » L’European Cyber Cup 2023 était l’occasion pour les visiteurs du Forum international de la cybersécurité de constater « que rien ni personne n’échappe aujourd’hui au fléau mondialisé du piratage », nous rappelle Damien Bancal. Le fondateur du site Zataz et spécialiste en cybercriminalité animait certaines épreuves de l'EC2. « Ce que je trouve très intéressant cette année à l’EC2 est que la compétition est ouverte à la fois aux professionnels de la cybersécurité qui exercent en entreprise et aux étudiants en sciences du numérique. Par ailleurs, les épreuves de ce concours d’hacking éthique collent le plus possible à la réalité des pratiques actuelles des cybercriminels. Par exemple, les compétiteurs doivent prendre le contrôle des systèmes informatiques d’un bateau marchand comme le pilotage automatique du gouvernail, les dispositifs pour accéder à la salle des machines. L’épreuve se termine en trouvant une île dans laquelle a été dissimulé un coffre à trésor, dont les concurrents devront alors crocheter à la main la serrure. Ce type d’épreuves qui semble très ludique représente cependant un parfait panel des situations que doivent résoudre les professionnels de la cybersécurité et c’est seulement en se mettant virtuellement dans la peau d’un attaquant que l’on pourra comprendre toutes les composantes de ses méthodes d’intrusions pour mieux s’en défendre. » L’objectif de ces rencontres était de susciter des vocations pour les métiers de la cybersécurité auprès des jeunes étudiants, mais aussi de démontrer aux entreprises publiques comme privés qu’elles pouvaient désormais compter sur la nouvelle génération des hackeurs éthiques pour les protéger. Et pour les geeks amateurs de compétition de hacking et de eSport, sachez que c’est l’équipe des ESNARCOTRAFIQUANTS qui a remporté le premier prix de l’EC2 2023. Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à [email protected]
4/8/20232 minutes, 11 seconds
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Coopération européenne sur les fronts de la cyberguerre et de la cybercriminalité

Moins visibles que les offensives militaires de la Russie sur le terrain, les assauts contre les infrastructures numériques de l’Ukraine n’ont jamais cessé. Le prochain Forum international de la cybersécurité du 5 au 7 avril à Lille sera l’occasion de faire le point sur la coopération européenne en matière de cyberdéfense, mais aussi sur les moyens engagés par l’Union européenne pour contrer les attaques d’origines crapuleuses.  Les attaques informatiques perpétrées par des groupes de pirates œuvrant pour le compte de gouvernements sont généralement qualifiées d’étatiques. C’est le cas depuis plus d’un an en Ukraine, qui résiste avec l’aide de ses alliés aux cyberassauts répétés de la Russie. Mais le champ de bataille de la cyberguerre s’est depuis considérablement élargi. Les pirates russes ont opéré un véritable « tournant » en engageant des actions de cyberharcèlement et de propagande contre les institutions et les organisations gouvernementales des pays européens. Par ailleurs, l’UE n’est pas épargnée par les groupes mafieux qui continuent à piller les données des entreprises, des collectivités locales et des établissements publics, notamment pour les rançonner ! Le prochain Forum international de la cybersécurité du 5 au 7 avril à Lille, fera le point sur les défis que la coopération européenne a décidé de relever.  Cette collaboration entre les pays membres de l’UE permet aujourd’hui de lutter sur plusieurs fronts, nous précise Guillaume Tissier, le directeur du Forum international sur la cybersécurité : « La cybersécurité en Europe est constituée de plusieurs briques. L’une concerne la lutte contre la cybercriminalité et la résilience des systèmes d’information qui ont été attaqués par des pirates pour extorquer des entreprises ou des hôpitaux, par exemple. Mais vous avez aussi les volets diplomatiques, judiciaires et de droit international qui doivent être pris en compte, notamment quand les pirates opèrent leurs méfaits en dehors des pays de l’UE. Vous avez également un volet défense cyber pour répondre et se prémunir des attaques étatiques. Et enfin nous trouvons un volet de politique industrielle afin de renforcer ou de développer des infrastructures informatiques capables de résister aux intrusions. L’Europe dispose aujourd’hui du réseau CyCLONe qui permet de gérer les crises avec une coordination entre les agences de la cybersécurité de l’UE. Ces derniers mois, cette collaboration nous a permis de coordonner des opérations contre des pirates spécialisés dans l'attaque au rançongiciel comme le groupe Hive. Ce type d’opération est directement lié à cette coopération et aux échanges d’informations entre les services de police européens. Côté cyberdéfense, nous pouvons remarquer que la Russie n’a pas réussi à provoquer ce "cyber Pearl Harbour" que certains experts prévoyaient. Les Ukrainiens ont su réagir très vite aux menaces de cyberguerre, avec l’aide américaine de l’U.S. Army Cyber Command, mais aussi avec des entreprises qui les ont aidés à sauvegarder leurs données critiques en dehors du pays. L’échec de la Russie dans le domaine cyberoffensif nous a montré les avantages et les inconvénients de l’arsenal informatique. Le cyber reste avant tout une arme de niveau stratégique, permettant, par exemple, de déstabiliser un pays mais qui présente que peu d’avantage sur le terrain même des affrontements nécessitant de déployer des moyens conventionnels conséquents. »  Les attaques russes contre les infrastructures informatiques critiques en Europe de l'Ouest semblent avoir toutes échouées. Mais elles doivent cependant être analysées avec sérieux, notamment en cas d'une accélération du conflit ukrainien, avertissent les experts qui participeront au Forum international sur la cybersécurité. Sans oublier que les racketteurs du web, qui continuent à mener des piratages à but lucratif, se font passer parfois pour des activistes pro-russes. Complexifiant d’autant les missions des enquêteurs européens qui sont chargés de les identifier, dans l’objectif évidemment de les appréhender.  Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à [email protected].
4/1/20232 minutes, 13 seconds
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Les œuvres générées par intelligence artificielle et les droits d’auteurs

Aux États-Unis, l'US Copyright Office s’est prononcé sur la paternité des œuvres visuelles qui seraient entièrement créées par une intelligence artificielle génératrice. Elles ne sont pas éligibles à la protection par le droit d’auteur, estime l’institution américaine. Dans une nouvelle publication du Federal Register qui est l’équivalent de notre Journal officiel aux États-Unis, l’US Copyright Office indique que les images produites à partir de programmes d’intelligence artificielle ne sont pas protégées par le droit d’auteur, du moins tel que le prévoit et l’encadre les textes de loi en vigueur aux États-Unis. L’institution rappelle que, quel que soit le niveau de créativité qui est attribué à une œuvre générée par IA, les utilisateurs de ces technologies dites génératives, qui sont aujourd’hui disponibles, n’exercent pas un contrôle créatif absolu sur la manière dont ces systèmes interprètent les instructions des artistes pour créer l’œuvre finale. Non éligible au droit d’auteur, mais... Mais cette affaire de droit d’auteur ne serait pas si simple. Tout dépend de la performance des programmes IA employés par les artistes et du niveau de l’implication humaine dans le processus de création, nous précise Isabelle Wekstein, associée et fondatrice du cabinet Wan Avocats. « En France, il existe un droit moral pour les auteurs qui n’existe pas aux États-Unis, mais les décisions prises par l’US Copyright Office présentent des conclusions qui sont proches de celles qui sont applicables chez nous. L’institution américaine considère qu’une œuvre créée par une IA ne sera pas éligible aux droits d’auteurs, sauf si on peut déceler l’empreinte de la personnalité de l’auteur qui est obligatoirement une personne physique », explique Isabelle Wekstein. « Si l’œuvre générée par IA n’est pas protégeable au titre du droit d’auteur, alors personne ne peut se plaindre que cette œuvre soit reprise puisqu’elle n’est pas protégée. Est-ce que ce n’est pas une manière pour les grandes sociétés de l’IA d’exploiter les œuvres numériques sans avoir à rémunérer des auteurs ? Apparemment oui et ces programmes informatiques leur permettent déjà de se dispenser du talent des créateurs pour générer des œuvres qu’ils considèrent à tort et à mon sens comme originales », souligne-t-elle Le début des batailles juridiques Les batailles juridiques autour du droit d’auteur sur les œuvres générées par IA ont déjà largement commencé. C’est le cas, par exemple, du roman graphique de Kris Kashtanova, dont les illustrations ont été créées à l’aide de l’IA. L’institution a estimé que seuls les textes et la mise en page pouvaient faire l’objet d’un droit d’auteur. Et de nombreux procès sont en cours contre les éditeurs de programmes intelligents, accusées de violer les droits d’auteur de millions d’artistes en utilisant leurs œuvres pour constituer leurs bases de données afin d’entraîner leurs systèmes à imiter la fibre créative des êtres humains.
3/25/20232 minutes, 13 seconds
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BeeGuard, quand le numérique garde un œil sur la biodiversité

Une jeune pousse occitane, dans le sud de la France, a mis au point une ruche connectée, qui, à l’aide de divers capteurs couplés à des programmes d’intelligence artificielle, est capable d’assurer le monitoring de l’activité et de la santé des abeilles. L’ensemble du dispositif offre des indicateurs environnementaux précieux, sur l’état de la biodiversité dans les régions où sont installées les ruches. Le premier objectif de la jeune entreprise BeeGuard, qui s’est installée près de Toulouse, est bien d’aider les apiculteurs à lutter contre la surmortalité des insectes mellifères en surveillant l’état de leurs colonies. Ces ruches connectées sont bardées de capteurs qui permettent de mesurer les conditions vie des abeilles, mais aussi les polluants environnants. Des caméras thermiques offrent la vision interne des ruches pour contrôler, par exemple, la ponte d’une reine. Des capteurs de poids, de température et d’humidité indiquent une bonne ou une mauvaise croissance globale des colonies. Toutes les données collectées sont analysées par des programmes d’intelligence artificielle et un dispositif de reconnaissance visuelle compte les départs et les arrivées de chaque butineuse. Les scientifiques du CNRS et du Centre de recherches sur la cognition animale de Toulouse emploient également ces ruches connectées pour étudier les capacités cognitives des abeilles, notamment leurs facultés d’apprentissage pour reconnaître, par exemple, une fleur contenant du pollen qui serait utile à la colonie. Ruches en réseau Avec ces dispositifs, les abeilles domestiques sont devenues nos alliées pour mesurer les dégradations de la biodiversité, précise Christian Lubat, cofondateur et président de BeeGuard. « Les ruches fonctionnent en réseau et les capteurs installés délivrent leurs informations toutes les heures pour relever des informations sur l’activité et la santé des abeilles. Ces données sont alors disponibles à distance par internet. Par ailleurs, nous employons des capteurs vidéo pour filmer les allées et venues des butineuses. Ces images sont analysées par des programmes IA de reconnaissance visuelle pour identifier les abeilles sur la piste d’envol afin de réaliser un comptage journalier des insectes présents dans la ruche », explique-t-il. Puis Christian Lubat ajoute : « Actuellement, nous manquons de connaissances sur l’état réel de la biodiversité et notre système permet d’employer les abeilles comme biomarqueurs de l’environnement. Nous avons également noué des partenariats avec l’INRAE, l'Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, et le CNRS afin de mener plusieurs projets de recherches. Notamment avec le CNRS, nous étudions le comportement et les capacités cognitives de ces petits insectes étonnants qui retrouvent, quelle que soit la distance parcourue, le chemin de leur maison. », dit-il. « Avec l’INRAE, nous étudions plutôt les problèmes d’écotoxicologie que l’on trouve dans l’environnement et les pathologies qui déciment les abeilles. Les outils numériques que nous avons développés permettent d’acquérir ces connaissances dont l’objectif est d’assurer notre sécurité alimentaire en limitant nos impacts sur la biodiversité. 75 % des fruits, des légumes, des graines oléagineuses que nous consommons dans le monde se reproduisent uniquement grâce aux insectes pollinisateurs », conclut Christian Lubat. La surmortalité des abeilles domestiques ou sauvages est en constante augmentation dans le monde depuis le milieu des années 1980. Elles sont victimes des polluants, de la malnutrition, des pesticides, des parasites et autres pathogènes. Pourtant, le service qu’elles délivrent gratuitement à l’humanité, aux côtés des bourdons, des papillons ou encore des mouches, est inestimable. Leur disparition présente le risque de mener le monde à la famine, en transformant la plupart de nos terres cultivables, en déserts infertiles. Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à [email protected]
3/19/20232 minutes, 14 seconds
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Le marché carbone scruté depuis l’espace

Le marché du carbone est considéré comme l’un des plus importants leviers dont disposent les nations pour abaisser les émissions industrielles de gaz à effet de serre. Afin d’en démocratiser l’accès auprès des agriculteurs, une jeune pousse française, a développé un dispositif basé sur l’observation satellitaire et des programmes d’intelligence artificielle. Le marché « carbone » est un système international d’échanges de quotas d’émission de CO2 permettant aux industriels de compenser leurs rejets sous forme de « crédit carbone ». Il sert à financer du reboisement ou des plantations capables de stocker durablement le CO2. Mais afin de quantifier à distance les réductions des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur de l’agriculture, la jeune pousse française CarbonFarm Technology, utilise, en partenariat avec l’Agence spatiale européenne, des images satellitaires. Les clichés sont analysés par les programmes d’intelligence artificielle (IA) que développent la jeune pousse. La jeune entreprise qui a rejoint le programme 21st de l’école d’ingénieurs CentraleSupélec a déjà déployé son dispositif, auprès des riziculteurs au Vietnam. L’objectif est d’abaisser les barrières à l'entrée sur ce marché carbone pour les petits producteurs de riz, en les incitant à adopter des pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement, nous précise Vassily Carantino, président et co-fondateur de CarbonFarm Technology. « Le crédit carbone permet à une entreprise, par exemple à une compagnie aérienne, de compenser ses émissions de CO2 en payant quelqu’un pour le faire à sa place. CarboneFarm se concentre sur le secteur agricole et notamment celui de la riziculture. Cette production de riz est actuellement responsable de 12 % des émissions mondiales de méthane qui est un gaz à effet de serre très puissant. Mais des pratiques très simples à mettre en place et à coûts zéro pour le cultiver permettrait de réduire de moitié ces émissions de méthane. Notre premier projet a été déployé au Vietnam, qui est le pays produisant le plus de riz au monde. Il concerne plus de 2 000 agriculteurs. Ce projet a été financé par le gouvernement australien et mené en collaboration avec l'Institut international de recherche sur le riz. Notre dispositif s’appuie sur des données satellitaires et notamment celles issues des constellations de l’Agence spatiale européenne qui est l’un de nos partenaires. L’analyse de ces données est réalisée par les programmes d’intelligence artificielle que nous avons développés pour à la fois monitorer les pratiques des riziculteurs et estimer les émissions de méthane au niveau de chacune de leur parcelle. Nous travaillons actuellement dans quatre pays, au Vietnam donc, mais aussi en Espagne, en Italie, au Portugal et nous venons d’initier un nouveau projet au Ghana. » La solution apportée par CarbonFarm permettrait de débloquer 20 % de revenus supplémentaires aux riziculteurs. Et 14 000 tonnes de gaz à effet de serre par an seraient ainsi absorbées. Les producteurs de riz réaliseraient également une économie d’environ 30 millions de mètres cubes d'eau douce chaque année. Par ailleurs, avec ce crédit carbone, les industriels disposeront d’un moyen supplémentaire pour atteindre leurs objectifs de neutralité carbone, d’ici à 2030.   Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à [email protected]
3/11/20232 minutes, 14 seconds
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Ombrea, l'entreprise qui a trouvé comment protéger les cultures des aléas climatiques

Une entreprise d’Aix-en-Provence a développé un dispositif d’ombrage dynamique dont l’objectif est de protéger efficacement les cultures des aléas climatiques. Le système qui est composé d’un ensemble de panneaux connectés et mobiles se déploient automatiquement dans les champs, afin de créer un microclimat favorisant la croissance des plantes. Grêle, gelées ou périodes de sècheresse et de canicule, pour faire face à une crise environnementale qui ne cesse de s’intensifier, l’entreprise Ombrea fondée en 2016 par une famille d’agriculteurs des Bouches-du-Rhône, développe des structures modulables qui se déploient ou se rétractent automatiquement au-dessus des parcelles cultivées. Ces panneaux protecteurs sont pilotés par des programmes d’intelligence artificielle. Ils se positionnent sur les parcelles en fonction des données que délivrent un ensemble de capteurs mesurant l’hydrométrie, la vitesse du vent, la pluviométrie, l’intensité lumineuse ou encore, la température des sols.  L'invention d'un équipe d'ingénieurs agronomes  Le dispositif, qui a été mis au point par des ingénieurs et des docteurs en biologie, génère un véritable microclimat pour les plantes permettant de préserver les cultures maraîchères, horticoles et celles de la viticulture, des ravages que provoquent des aléas climatiques de plus en plus fréquents, témoigne Christian Davico, cofondateur avec sa fille Julie de l’entreprise Ombrea : « Tous les agriculteurs vous le diront, nous constatons une montée en puissance avec une fréquence de plus en plus rapide des aléas climatiques. Cet hiver, la France a ainsi battu un nouveau record avec plus de 30 jours consécutifs sans pluie, c’est du jamais-vu ! Du moins en ce qui me concerne en tant qu’agriculteur depuis plus de 30 ans. J’ai déjà subi ces aléas climatiques sur mes parcelles, qui m’ont fait perdre en 2015 une grosse part de ma production. C’est la raison pour laquelle j’ai fondé Ombrea en imaginant un système qui permettrait aux agriculteurs de s’adapter au changement climatique. Le projet a été développé avec une équipe d’ingénieurs agronomes, et tous les protocoles du dispositif ont été élaborés en fonction des contraintes des agriculteurs. Le système est entièrement automatique, très réactif et intelligent, il fonctionne avec des données fournies par différents capteurs qui indiquent aux logiciels de pilotage des panneaux des remontées de température, d’intensité lumineuse, des taux d’humidité, de vent, de pluviométrie. Notre modèle économique est celui de l’agrivoltaïsme, ce qui nous permet d’autofinancer notre développement, notamment avec la vente de l’électricité que produisent nos panneaux protecteurs bardés de cellules photovoltaïques. Le système Ombrea permet aux agriculteurs d’économiser en moyenne 30% de l’eau qui est utilisée pour l’irrigation, et assure de meilleurs rendements ainsi qu’une qualité supérieure des produits agricoles. C’est le cas, par exemple, de la pivoine, une culture emblématique du sud de la France, qui est très sensible aux aléas climatiques. Mais notre dispositif est également sollicité par des agriculteurs du nord de France, de l’Espagne, des pays de l’Afrique du Nord et de nombreuses régions agricoles en souffrance, en raison du changement climatique. » Après avoir mené des expérimentations en conditions réelles sur une dizaine d’exploitations agricoles, le système Ombrea couvre désormais plusieurs centaines d’hectares de cultures. L’installation, ainsi que l’entretien du dispositif, ne coûtent rien aux agriculteurs. La société se rémunère sur la revente de la production photovoltaïque de ses panneaux auprès des énergéticiens. Mais aussi auprès des entreprises à la recherche d’espaces pour implanter leurs fermes solaires. Des installations qui seront réalisées dans ce cas, sans réduire le foncier ou « artificialiser » les terres agricoles.  Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à [email protected]
3/4/20232 minutes, 10 seconds
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L’AgriTech s’expose au Salon de l’agriculture à Paris

Logiciels d’aide à la décision, météo spatialisée, capteurs d’état du végétal, des animaux, de l’environnement, des ribambelles d’applications pour mobiles et de robots cultivateurs. Les dernières innovations consacrées à la « révolution verte » et numérique s’exposent à la 59e édition du Salon international de l'Agriculture qui se tient jusqu’au 5 mars prochain à Paris. Mais au fait, qui a inventé l'agriculture ? Certainement les derniers chasseurs-cueilleurs du Néolithique qui avaient remarqué qu'en lâchant une graine sur le sol, elle donnerait une nouvelle plante. La suite de l’histoire, on la connaît, les cultures dans la plaine se sont multipliées, l'agriculture depuis s’est mondialisée. Impossible de faire machine arrière, en 2050 il nous faudra produire 70 % de denrées alimentaires en plus pour nourrir les 8 milliards d’êtres humains de notre monde. Mais comment produire plus, sans alourdir notre dette environnementale ? Telle est la question qui est débattue cette année au Salon international de l'Agriculture. « Les dernières innovations numériques permettraient de relever les grands enjeux économiques, climatiques et sociétaux du monde agricole », estime Clément Le Fournis, cofondateur de l’association La Ferme Digitale qui regroupe 86 jeunes pousses de l’AgriTech.  Un secteur « qui n'est pas figé » « Le Salon de l’Agriculture est l’occasion pour nous de démontrer au grand public que le secteur de l’agriculture n’est pas un monde figé. Les jeunes pousses de l’AgriTech que nous hébergeons à La ferme Digitale présentent au Salon une multitude d’innovations numériques », explique Clément Le Fournis. « Certaines sont consacrées aux réseaux internet, aux applications pour mobiles, d’autres sont plutôt issues des recherches en hautes technologies pour répondre par exemple aux problématiques liées à l’amélioration de la structure organique des sols, ou de faire en sorte que les plantes cultivées puissent capter lors de leur croissance plus de nutriments de manière naturelle. Un ensemble de technologies qui va permettre de faire vivre les sols, afin qu’ils ne soient plus seulement considérés comme de simples supports aux cultures, mais bien comme des environnements vivants pour réaliser une agriculture de qualité », poursuit-il. Clément Le Fournis ajoute : « Concernant la gestion de l’eau, nous présentons des stations connectées qui permettront de lancer une irrigation des cultures au bon moment. Les jeunes pousses de l’AgriTech s’intéressent aussi aux biotechnologies, aux biostimulants, aux biocontrôles. Les biostimulants, par exemple, permettent à la plante de mieux résister au stress hydrique. L’objectif des jeunes pousses de La Ferme Digitale est d’accompagner les agriculteurs pour assurer la pérennité de leurs exploitations, avec la perspective d’une meilleure rémunération et donc de potentiellement, d’initier, en suscitant des vocations, une future génération d'agriculteurs. » Participer à l'amélioration des pratiques agricoles dans le monde Ce numérique champêtre ne résoudra évidemment pas, à lui seul, tous les problèmes liés à la crise climatique, énergétique, socioéconomique ou encore l’insécurité alimentaire que la guerre en Ukraine a engendrée. Mais les innovations que les jeunes pousses de l’AgriTech ont développées participent déjà à l’amélioration des pratiques agricoles dans le monde. Des solutions numériques qui affichent cette fois une ambition commune, celle d’une agriculture de qualité dans le respect, du moins on l’espère, de notre terre nourricière. Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à [email protected] 
2/25/20232 minutes, 10 seconds
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Des champs acoustiques pour créer les traitements géniques

Une jeune pousse française a développé un bioréacteur acoustique pour faire « pousser » de façon industrielle des cellules humaines modifiées qui seront utilisées dans le cadre d’une thérapie génétique. L’objectif de la jeune pousse est de rendre abordable aux patients du monde entier ces thérapies prometteuses, mais dont les coûts de production sont actuellement hors de prix. La médecine dite régénérative, qui est plein essor dans le monde, est de plus en plus employée pour traiter certains types de cancer. Mais l’industrie biopharmaceutique se heurte actuellement à une problématique majeure. Les prix de production de ces nouvelles thérapies dites cellulaires ou géniques, qui peuvent atteindre des millions de dollars, rendent inaccessibles ces traitements à la plupart des patients. Démocratiser l’accès en réduisant les coûts, tel est l’objectif de la jeune pousse française Kolibri, issue du programme 21st de l’école d’ingénieurs CentraleSupélec, qui a mis au point un bioréacteur qui utilise des champs acoustiques pour produire en masse les molécules nécessaires aux thérapies géniques. Les densités cellulaires traitées par ce nouveau type de bioréacteur sont 10 fois supérieures aux standards du marché, nous précise Amélie Quilichini cofondatrice de Kolibri.  Cellules en lévitation « Le colibri, quand il vole, nous donne l’impression qu’il est en suspension et en lévitation dans les airs et c’est exactement ce que nous réalisons, mais avec des cellules humaines qui entrent alors en lévitation quand elles sont soumises aux champs acoustiques de nos bioréacteurs. Pour bien expliquer, par analogie, les effets de ces ondes sonores sur les cellules, nous pouvons imaginer le cas d’une personne qui est dans une salle de concert, elle ressent physiquement les vibrations de la musique à travers son corps. Nous utilisons ces mêmes propriétés de la propagation des ondes acoustiques, mais à des échelles microscopiques dans les bioréacteurs Kolibri et nos recherches nous ont permis de calibrer les bonnes fréquences audios afin d’optimiser leurs effets sur des cellules », explique Amélie Quilichini. Elle poursuit : « Le déplacement des molécules en lévitation dans l’appareil permet en les concentrant de les rassembler dans un petit volume, ces champs acoustiques forcent alors la rencontre des cellules en suspension avec des brins d’ADN pour les modifier. Et c’est ainsi que nous parvenons à réduire les coûts de production des thérapies géniques, en affichant un rendement de 100 fois plus élevé que les autres méthodes. Kolibri permet ainsi aux cellules d’interagir en masse avec des réactifs et des bouts d’ADN, des produits qui, par ailleurs, coûtent environ 3 millions de dollars le gramme. Jusqu’à présent, les physiciens et les biologistes n’avaient pas pour habitude de se parler et lors de sa conception, notre projet a suscité un peu de réticence de la part des professionnels de la biopharmaceutique. Mais aujourd’hui, le bioréacteur Kolibri est fonctionnel et il intéresse plusieurs bio tech dans le monde. »   Un marché estimé à plus de 9 milliards de dollars en 2026 La production des thérapies géniques représentait déjà 3 milliards de dollars en 2020. Et avec 20 % de croissance annuelle, l’industrie biopharmaceutique estime que ce marché dépassera les 9 milliards de dollars en 2026. Par ailleurs, la mise au point du bioréacteur de Kolibri qui s’appuie sur des recherches scientifiques fondamentales de la physique acoustique et de la biologie moléculaire, permet aux chercheurs d’expérimenter de nouvelles thérapies géniques et de nouveaux médicaments qui n’existent pas aujourd’hui. La jeune pousse française prévoit de commercialiser son procédé courant 2024. Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à [email protected]
2/18/20232 minutes, 9 seconds
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Juice vocalise la presse écrite

Dotée d’une IA puissante pour trier et donner du sens aux contenus, l’Appli Juice vous lit les actualités à haute voix. Cette application gratuite permet de profiter différemment et en audio de toute la richesse des contenus disponibles sur le web, que ce soit la presse écrite, les podcasts, la radio ou même les tweets. La voix semble prendre aujourd’hui sa revanche sur des usages du numérique qui favorisaient jusqu’à présent l’expression écrite ou la production d’images et de vidéos. Podcasts, vocalisation des messages instantanés, robots conversationnels et réseaux sociaux pour converser à plusieurs, une nouvelle communication électronique basée principalement sur l’audio est en train de naitre.   C’est le cas de l’App mobile Juice qui propose une expérience auditive dans laquelle se mélangent des voix humaines et des voix virtuelles permettant d’écouter des actualités sur tous les sujets. Cette application gratuite pour mobile qui se présente comme un fil d'actu audio 100% personnalisable, repose sur les dernières avancées en matière de traitement du langage naturel. Le dispositif est piloté par des programmes d’intelligence artificielle, nous précise Rafi Haladjian cofondateur de Juice. « Juice se présente comme un véritable compagnon audio, c’est comme cela que nous l’avons défini. Comme lorsque que vous écoutez la radio, le fonctionnement de l’Appli est très simple, vous appuyez sur un bouton et Juice se met spontanément à parler, il va concocter pour vous un programme dans lequel il diffuse des nouvelles d’actualité au fur et à mesure de la journée, ces nouvelles sont issues des publications en ligne de la presse écrite, des réseaux sociaux, mais aussi des podcasts natifs en plein essor. Mais notre vision pour les évolutions du système Juice est qu’il deviendra bientôt un métaverse audio, c’est-à-dire un dispositif de réalité augmentée audio délivrant des conseils et des informations pendant vos tâches quotidiennes : si vous entrez dans une gare, Juice sera capable de vous indiquer verbalement : “ Va directement au hall 2, voie 25 ” sans avoir besoin de vérifier son parcours sur l’écran de son téléphone. Cette vocalisation des infos a nécessité beaucoup de recherche et de développement en matière de traitement du langage naturel et synthétisation des voix humaines. Notamment, pour passer de l’écrit à l’audio, car ce n’est pas parce qu’un texte a été conçu pour être écrit qu’il est bon pour être lu tel quel. Les programmes d’intelligence artificielle nous ont permis de réaliser ce travail de mise en forme sans dénaturer le contenu des textes et de créer des voix virtuelles agréables à l’oreille. Je pense qu’un nouveau web est en train de naitre, et que l’audio deviendra le principal moteur des innovations dans le domaine du numérique ». L’IA au cœur du système Juice a d’abord dû lire des milliers d’articles et autres contenus d’archives afin de s’entraîner pour ensuite créer son propre vocabulaire. Les voix virtuelles proposées par l’application sont confondantes de réalisme. Les sources d’informations vocalisées par Juice sont sélectionnées manuellement par une équipe rédactionnelle qui veille non seulement à leur pluralité, mais aussi à la fiabilité des informations publiées dans les articles de la presse écrite. Et petit détail qui a son importance, contrairement aux plateformes de streaming musicales, aucune donnée sur les préférences d’écoutes ou concernant le choix des sujets audio consultés par les utilisateurs, ne sont stockés sur les serveurs informatiques de Juice. Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à [email protected] 
2/12/20232 minutes, 12 seconds
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Kanop, l’IA des forêts

Une jeune pousse française développe des dispositifs d’intelligence artificielle pour mesurer, à partir des observations satellites, l’impact climatique des projets forestiers. L’objectif de la jeune entreprise est d’analyser très finement, jusqu’à l’échelle de l’arbre, le carbone qui est stocké par les forêts.  (Rediffusion du 9/10/2022) Pour permettre aux forestiers de quantifier la capacité de leurs parcelles à séquestrer le carbone atmosphérique, la jeune pousse Kanop récupère des images satellites en haute définition et des relevés radars. Ces données sont ensuite analysées par les programmes d’intelligence artificielle que la jeune société a mis au point. Ces informations permettent à la fois de mesurer la hauteur, le diamètre et de déterminer l’essence et la quantité de carbone piégé par chacun des arbres dans les exploitations forestières.  Le dispositif génère un véritable « jumeau numérique » de la forêt afin de suivre son évolution ou constater sa dégradation, nous précise Romain Fau, dirigeant et cofondateur de Kanop : « Pour parvenir à résoudre la crise climatique, nous avons à notre disposition deux leviers d’actions. Premièrement, il faut réduire nos émissions de gaz à effet de serre et c’est évidemment par là que nous devons commencer. Le second levier d’action est d’utiliser les écosystèmes naturels pour augmenter la séquestration de carbone atmosphérique et c’est dans ce domaine que Kanop intervient. Notre objectif est de faciliter les projets de séquestration du CO2 notamment en mesurant la quantité qui est absorbée par les forêts. Pour y parvenir, nous utilisons l'imagerie satellitaire et depuis quelques années, elles sont en haute définition. C’est le cas, par exemple, de la constellation Pléiade Néo d’Airbus qui fournit des images jusqu’à 30 centimètres de résolution, c’est-à-dire que chaque pixel sur un cliché correspond à 30 cm de surface au sol. Pour les décrypter, nous avons développé plusieurs programmes d’intelligence artificielle qui les analysent afin d'extraire des données qui nous permettent de calculer très finement la quantité de CO2 absorbée au niveau chaque arbre dans une forêt. Beaucoup de pays cherchent actuellement à renforcer leurs puits de carbone naturels. C’est le cas en Europe, par exemple, avec le plan intitulé "Fit for 55". L’UE demande aux États membres de développer des systèmes de paiement pour les services écosystémiques rendus par les forêts. Concrètement, il s’agit de rémunérer les gestionnaires forestiers publics comme privés quand ils augmentent la capacité de stockage du CO2 des forêts dont ils ont la charge. » Actuellement, il est assez compliqué de mesurer le succès des campagnes de plantation d’arbres et l'amélioration des pratiques sylvicoles. Mais de nombreuses études internationales démontrent qu'une bonne gestion des terres cultivées, des pâturages et des parcelles forestières, a un potentiel de séquestration entre 5 et 12 gigatonnes de CO2 par an. Ces puits de carbone naturels, qu'il convient de protéger ou de réparer, nous permettraient ainsi de limiter, d’ici à 2030, le réchauffement climatique. Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à [email protected].
2/4/20232 minutes, 9 seconds
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Le jumeau numérique de l’océan

Le groupement de recherche « Océan et mers » du CNRS a proposé les 25 et 26 janvier dernier de découvrir « l’océan dans toutes ses dimensions », y compris sous une forme virtuelle avec « le jumeau numérique de l'océan » développé par la société française Mercator Océan International à Toulouse. Ce métavers des mers permet aux chercheurs du monde entier d'anticiper les effets de la crise climatique dans les milieux marins. Avec les derniers développements des technologies de virtualisation 3D, il est désormais possible de créer un monde parallèle au nôtre, qui serait aussi fidèle que l’original. Ces doubles numériques permettent aux chercheurs d’étudier l’évolution des désordres environnementaux qui s’amplifient sous la pression des activités humaines. Prévoir afin de mieux préserver notre patrimoine océanique, tel est l’objectif du jumeau numérique de l’océan que développe, à la demande des instances européennes, la société Mercator Ocean International.  Cette simulation informatique qui carbure aux programmes d’intelligence artificielle se nourrit de toutes les données issues des observations océaniques satellitaires ou provenant de capteurs en mer, explique Ronan Fablet, enseignant à IMT Atlantique et chercheur en sciences du numérique au laboratoire Lab Sticc de Brest. Il est interrogé par Jeanne Richard, notre spécialiste environnement.   L'utilité des données collectées « On peut observer les océans depuis l’espace, pour collecter des données, on déploie aussi des capteurs qui vont plonger dans l’océan puis remonter en délivrant un certain nombre de mesures, comme la température ou la salinité de l’eau, par exemple, ou encore la concentration en zooplancton ou en phytoplancton dans une zone. Ces informations seront ensuite transmises par satellite et intégrées dans la base de données du "jumeau numérique" », explique Ronan Fablet. « Si un chercheur s’intéresse au climat, ces mesures lui permettront d’évaluer l’élévation de la mer ou la progression de la température des océans, mais ce "jumeau numérique" se relève utile pour observer les activités des pêcheries en récupérant des données sur le nombre de navires, les tonnages de pêche ou encore les déplacements et les concentrations de bâtiments dans une zone précise pour étudier leur impact sur l’environnement maritime. » Puis Ronan Fablet poursuit : « Cette multitude de données issue des différents systèmes d’observation nous permet actuellement de bien visualiser ce qui se passe à la surface des mers, en revanche, pour étudier les profondeurs du milieu océanique, nous manquons encore d’informations », dit-il. « Afin de compenser ce déficit de données d’observation, nous disposons de modèles mathématiques et de programmes d’intelligence artificielle. Et nous combinons les données d’observations avec ces modélisations mathématiques pour que le "jumeau numérique" puisse avoir des capacités de prévisions et de scénarisation sur l’évolution de l’océan. » Un outil ouvert à tous les pays L’Espagne, l’Italie, la Norvège, le Portugal, le Royaume-Uni et la France s’étaient engagés à transformer la société Mercator Ocean International en une « organisation intergouvernementale en charge du premier océan numérique du monde ». Cette nouvelle structure est destinée aux chercheurs, aux industries de la mer, aux gouvernements, mais aussi aux associations et à l’ensemble de la société civile. Le jumeau numérique océanique offre ainsi un outil d’aide à la décision ouvert à tous les pays, pour trouver collectivement des solutions à la crise environnementale qui affecte notre planète bleue. Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à [email protected]  
1/28/20232 minutes, 13 seconds
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Synsys, la prothèse mécatronique de Protéor

Une entreprise française spécialisée dans le développement et la conception de dispositifs médicaux vient d’inaugurer la première prothèse capable de reproduire la plupart des mouvements naturels de la jambe. Elle permet aux personnes amputées des membres inférieurs de retrouver une certaine liberté dans leur déplacement, sans se soucier de la configuration des terrains qu’ils abordent. Cette jambe artificielle « mécatronique », c’est-à-dire intégrant à la fois des composants électroniques et des éléments purement mécaniques, a été fabriquée pour des raisons de légèreté, avec des fibres de verre et de carbone. La prothèse restitue l’ensemble genou-cheville-pied chez les personnes amputées des membres inférieurs. Cette jambe est pilotée par des microprocesseurs et des programmes informatiques permettant une analyse intelligente des situations de marche, comme celles de monter un escalier, de descendre une pente ou de se promener sur un sentier forestier, par exemple. Dotée de capteurs environnementaux, la prothèse reconnaît automatiquement les styles de marche de son porteur, et lui octroie ainsi en toute circonstance une démarche plus fluide, presque naturelle, nous précise Nicolas Piponniau, directeur R&D des dispositifs chez Protéor.  « La prothèse Synsys a été développée grâce à l'Agence innovation défense et c'est essentiellement ça qui nous a permis de fédérer tout un écosystème de recherche. Avec le service de santé des Armées, le Centre d'études et de recherche de l'appareillage des personnes handicapées qui dépend des Invalides et également l'Institut de biomécanique humaine Georges Charpak », explique Nicolas Piponniau. Vers une prise en charge par l'Assurance maladie Puis, il ajoute : « Cette prothèse est dans la classe des prothèses dites "à microprocesseur". C'est-à-dire qu'elle a une électronique embarquée et également différents capteurs : central inertiel, capteur d'effort, capteur d'angle et de plus, la personne a envie d'avoir le genou verrouillé ou au contraire libre pour faire du vélo, elle peut changer les modes via son smartphone. Ce qui est unique sur Synsys, c'est qu'elle permet de faire un mouvement de squat, c'est-à-dire de s'accroupir. On peut modifier la hauteur du talon, ce qui va permettre pour les dames d'avoir des talons. On a donc plus de liberté dans le choix de ses chaussures. » La prothèse dénommée Synsys par ses concepteurs est déjà commercialisée. Cet appareillage de haute technologie nécessite toutefois à son futur acquéreur de débourser plus de 80 000 euros. Mais l’entreprise Protéor assure que sa jambe « bionique » est en passe de bénéficier d'une prise en charge par l'Assurance maladie. La France compte environ 100 à 150 000 personnes amputées des membres inférieurs ou supérieurs. Et 80% de ces opérations chirurgicales lourdes sont réalisées à la suite de complications d’une maladie vasculaire. Elles concernent, en grande majorité, des personnes diabétiques et des fumeurs. Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à [email protected]  
1/21/20232 minutes, 10 seconds
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Museum Connections, quand la réalité mixte vous invite au musée

Les dispositifs immersifs de la réalité augmentée associent des contenus virtuels en 3D au monde réel qui nous entoure. La 27e édition du salon Museum Connections, qui se tiendra les 17 et 18 janvier à Paris à la Porte de Versailles, sera l’occasion de découvrir les dernières réalisations et les innovations dans le domaine de la réalité augmentée. En affichant des contenus virtuels en 3D dans un environnement réel, les dispositifs immersifs de la réalité augmentée ont radicalement changé notre perception du monde et la compréhension de son évolution. L’emploi des technologies de la réalité mixte dans les musées séduit de plus en plus de visiteurs, nous démontrera la 27e édition du salon Museum Connections qui se déroule les 17 et 18 janvier à Paris. Et attention ! Effet waouh garanti, notamment avec les réalisations du studio Saola qui a développé Revivre en collaboration avec le Muséum national d’Histoire naturelle. Par le truchement de leurs casques de réalité mixte, les visiteurs assistent aux renaissances du dodo de l’île Maurice, de la rhytine de Steller, plus connue sous le nom de vache de mer, du grand pingouin des eaux de l’Atlantique Nord. Et bien d’autres espèces disparues ou menacées de l’être déambuleront alors en 3D à vos côtés dans les galeries du musée, nous précise Florent Gilard, cofondateur de Saola Studio : « Au studio de création Saola, nous nous considérons d’abord comme des raconteurs d’histoires et des transmetteurs d’informations, avant même d’être des techniciens de la réalité augmentée. L’installation permanente Revivre par exemple, qui a été réalisé en collaboration avec le Muséum national d’Histoire naturelle, permet de côtoyer des dodos, des smilodons, ces grands félins disparus appelés aussi "dents de sabre", mais aussi l’oiseau-éléphant ou encore le tigre de Tasmanie. Avec l’aide des scientifiques du Muséum national d'Histoire naturelle, nous avons modélisé ces animaux qui n’existent plus pour les animer en images de synthèse comme pour un film d’animation et ensuite les replacer dans l’environnement réel et immédiat des spectateurs équipés de lunettes de réalité mixte ou augmentée. Ces casques très légers sont par ailleurs des Hololens de chez Microsoft qui permettent de voir à la fois son environnement et des images animées, qui comme des hologrammes s’incrustent dans votre paysage immédiat. Les visiteurs peuvent ainsi déambuler dans la galerie des espèces menacées et disparues. Les animaux virtuellement ressuscités viennent les surprendre tout au long de leur parcours. Une voix dans le casque vous conte l’histoire de ces espèces et de leurs interactions avec l’homme. Votre guide est un pigeon migrateur disparu au début du XXe siècle, aux ailes roses argentées, qui vous accompagne d’espèce en espèce. À l’issue du parcours, les animaux disparus qui ont été rencontrés se réunissent une dernière fois autour de vous pour vous saluer. Juste après Revivre, et sur le même principe de production, nous avons réalisé un autre projet pour Nausicaá, l’aquarium de Boulogne-sur-Mer très engagé dans la préservation de la biodiversité des mers et des océans, pour raconter l’histoire d’animaux marins qui ne peuvent et surtout ne doivent pas vivre en captivité. Et bientôt, nous allons lancer en collaboration avec un musée de Londres au Royaume-Uni une sorte de Jurassic Park virtuel, afin de découvrir comment vivaient les dinosaures avant leur disparition. » Les conférences organisées lors du salon Museum Connections 2023 auront comme thèmes principaux cette année l'innovation et le développement durable. Les débats porteront, par exemple, sur la contribution des institutions culturelles dans la lutte contre l’effondrement de la biodiversité, sur la problématique de l’empreinte environnementale des touristes qui visitent un site patrimonial. ► Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à [email protected].
1/14/20232 minutes, 9 seconds
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Une production d'hydrogène sans rejet de CO2

Une jeune pousse française a développé un générateur permettant de produire de l’hydrogène sans rejet de CO2. Le procédé mis au point qui consomme quatre fois moins d’électricité que les systèmes actuels recourant à l’électrolyse, décompose des molécules de méthane ou de bio méthane, afin d’extraire l’hydrogène sous sa forme gazeuse et fixe le carbone restant sous forme solide.  L’hydrogène a souvent été présenté comme une source d’énergie alternative aux carburants fossiles. Malheureusement pour nous, cette ressource n’existe pas à l’état naturel sur Terre. On la trouve, en revanche, en abondance dans les hydrocarbures qui sont composés, comme leur nom l’indique, d’atomes de carbone et d’hydrogène, mais aussi dans les molécules d’eau dans lesquelles l’hydrogène est lié à l’oxygène. Si actuellement il est possible de récupérer de l’hydrogène en réalisant une électrolyse de l’eau, cette opération nécessite d’énorme quantité d’électricité. L’autre technique de récupération se nomme le reformage d'hydrocarbure qui consiste, sous l'action d’une très forte la chaleur, à libérer de l’hydrogène mais en relâchant des tonnes de CO2. Aujourd'hui 95% de la production d’hydrogène est issue du charbon ou du gaz naturel, en émettant plus de gaz carbonique que l'usage direct de ces produits fossiles. La jeune pousse française Spark Cleantech issue du programme 21st (Twenty-first) de l’école d’ingénieurs CentraleSupélec, a choisi une autre voie de production en utilisant des plasmas froids pulsés pour extraire de l’hydrogène du bio méthane. Une technique de pyrolyse qui consomme quatre fois moins d’électricité que l’électrolyse, avec l’avantage de récupérer un gaz d’hydrogène et de rejeter le carbone sous une forme solide, nous précise Erwan Pannier, directeur technique et cofondateur de Spark Cleantech. « On parle beaucoup de l’hydrogène aujourd’hui comme carburant de la mobilité de demain ou pour « décarboner » l’industrie, mais le problème reste actuellement sa production qui est l’un des plus gros postes d’émissions de gaz à effet de serre dans le monde, en générant plus de rejets de CO2 que le trafic aérien. C’est la raison pour laquelle nous avons entrepris de développer ce procédé alternatif de production d’hydrogène qui se nomme la pyrolyse en employant la technologie des plasmas froids. Pour bien comprendre son principe, vous pouvez imaginer de la foudre qui est déclenchée dans une boite dont on contrôle l’intensité afin d’expulser les atomes d’hydrogène qui sont contenus dans les molécules de bio méthane, tout en gardant le carbone qui lui reste sous forme solide. Ce procédé ne génère aucune émission de CO2. Notre conviction est que l’hydrogène est le carburant idéal pour le transport en général et pour les véhicules de la mobilité dite lourde en particulier. Mais l’extraire des carburants fossiles en délivrant des tonnes de CO2, comme c’est le cas aujourd’hui, ne sert rien. Autant rester au pétrole ! Produire cet hydrogène par électrolyse de l’eau n’est pas non plus la solution, car cela exige des quantités gigantesques d’électricité, de l’ordre de 11 GW, et doublerait le nombre des nouvelles tranches de centrales nucléaires qu’il faudrait installer en France ! afin de répondre à la demande nationale. Notre procédé qui consomme 4 fois moins d’électricité que l’électrolyse permet, par ailleurs, de décentraliser la production d’hydrogène. Et nous envisageons de déployer nos installations directement dans de futures stations-services qui créeront sur place de façon économe, sans avoir besoin de l’acheminement de l’hydrogène propre pour la mobilité lourde. »  L’objectif de la jeune société est de répondre aux besoins des petites industries qui consomment de l’hydrogène. Spark vise principalement des entreprises de fabrication et transformation des métaux, des industriels du verre plat, de l’électronique, de l’agroalimentaire et de la chimie fine. La jeune pousse envisage la commercialisation de son procédé à l’été 2024.  Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à [email protected] 
1/7/20232 minutes, 11 seconds
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Les tendances tech de 2023

À l’aube de cette nouvelle année, le monde de la tech poursuit son développement à une cadence effrénée. Intelligence artificielle, données massives, informatique « en nuage » et surtout métavers rythmeront encore une fois nos vies numériques en 2023. Et nul besoin de sortir sa boule de cristal high-tech pour prédire quelles seront les innovations qui marqueront cette nouvelle année : toujours plus de programmes d’intelligence artificielle dans les entreprises, généralisation de l’informatique dématérialisée dite « en nuage », développement accéléré des réseaux de la 5G… Le tout sur fond d’une compétition mondiale féroce entre les géants de la tech pour la création de métavers. Ces univers 3D simulant la réalité, gérés en réseau par de puissants ordinateurs, sont accessibles par l’intermédiaire d’avatars, représentant nos doubles numériques. Cette hybridation entre le réel et le virtuel va s’accélérer en 2023, estime Jacques Moulin, directeur général du DigiWorld Institute. Ce think tank européen, qui rassemble de nombreuses personnalités du monde industriel, économique, politique et académique, prévoit que le marché des métavers devrait atteindre les 1 500 milliards de dollars d’ici à 2030.  « Une révolution culturelle, sociale et industrielle émergente » « Nous sommes déjà plus de 440 millions d’utilisateurs fréquentant régulièrement des métavers dans le monde, soit deux fois plus que les abonnés à Netflix. Dans le détail, 84% des utilisateurs de ces univers virtuels en 3D ont moins de 18 ans. Nous assistons donc à une véritable révolution culturelle, sociale et industrielle émergente. C’est la raison pour laquelle nous appelons les pouvoirs publics et les entreprises privées à dispenser des formations pour accompagner ce développement numérique dénommé le "Web3", à l’ensemble des citoyens de l’UE », affirme Jacques Moulin.  Puis, il ajoute : « Les métavers représentent une opportunité évidente pour nos industries, quels que soient leurs secteurs d’activités. Même plus qu’une opportunité, il n’y a pas d’autres choix que d’accélérer dans ce domaine en Europe, qui est déjà très en retard sur le sujet face à ses concurrents américains et asiatiques. Il convient dès maintenant de définir en urgence une feuille de route opérationnelle commune aux pays de l’UE. » L'Europe à la traîne dans la course aux univers virtualisés  Si les Big Tech extra européennes investissent fortement dans les métavers, l’Europe, elle, reste à la traîne. On constate déjà un rapport de force entre les États-nations et les nouvelles communautés numériques dans le domaine du divertissement ou le secteur industriel, qui utilisent ces technologies immersives. Le risque en 2023 serait de voir des intérêts privés se substituer toujours plus aux prérogatives des États, dans les domaines de l’éducation, de la santé ou encore de l’émission de monnaie. Et du côté grand public, de savoir si ces univers virtualisés respecteront enfin nos données personnelles et nous aideront à lutter contre la crise climatique en étant moins énergivores. Telles sont les questions qu’en ce tout début d’année, nous devrions peut-être nous poser. ► Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez écrire à [email protected]    
12/31/20222 minutes, 9 seconds
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Noël techno, jamais sans mon Minitel

Tous les geeks de la planète avaient pourtant demandé au Père Noël des joujoux high-tech résolument futuristes. Mais certains d’entre eux ont eu la surprise de découvrir au pied de leur sapin virtuel, un Minitel des années 1980, capable de se connecter en wifi à l’internet grâce à l’ajout d’un petit boîtier. Mais à quoi peut bien servir cet ancêtre du web ? À rien du tout, ou presque. Trônant dans chaque foyer de l’Hexagone de 1980 jusqu’aux années 2000, le Minitel en France était l’un des rares dispositifs grand public, offrant une multitude de services en ligne. Météo, résultats sportifs, comptes bancaires ou encore forum de discussion, notamment des services de rencontres et plus si affinité… La montée en puissance du web et des ordinateurs personnels a fini par totalement ringardiser son usage. Le fleuron de la technologie française renaît aujourd’hui de ses cendres avec l’initiative de la jeune pousse Multiplié qui a développé le MiniMit. Ce petit boîtier permet de connecter en wifi à l’internet un vieux Minitel récupéré dans un grenier ou dans une brocante. Et là, miracle ! L’écran Télétel 3615 apparaît pour consulter des services « télématiques » datant des années 1980. Ils sont au nombre d’une quinzaine pour l’instant, car les archives numériques de l’époque ont quasiment disparu, nous précise Olivier Mével, le fondateur de la maison d’édition d’objets technologiques Multiplié.  De 3615 Ulla à 3615 Eliza  « Le gros Minitel d’époque se branche sur un petit Minitel de mon invention et qui se nomme le MiniMit. Ce petit boîtier qui se connecte à l’internet par wifi prend le contrôle du Minitel original pour simuler certains des services en ligne que l’on pouvait consulter dans les années 1980, par exemple, l’annuaire, ou un service de rencontre comme 3615 Ulla, renommé pour l’occasion 3615 Eliza, mais aussi des articles de presse du journal Le Monde traitant de l’actualité vieille de 40 ans », explique Olivier Mével. « Ce qui surprend, c’est la richesse et la variété de ces services de télématique imaginés bien avant le web. Si évidemment les technologies de l’internet ont considérablement évolué, sur le plan conceptuel, finalement, pas grand-chose n’a été inventé depuis cette époque », poursuit-il. Puis ajoute : « En revanche, la seule solution pour pouvoir recréer à l’identique un certain nombre de ces services en ligne, a été de rencontrer deux femmes qui étaient des pionnières du Minitel. Cécile Adam et Pascale Moise, ont reconstitué, soit de mémoire, soit en regardant des vieux magazines ou des vieilles vidéos, les écrans et les contenus des services du Minitel et pour la bonne raison que les archives numériques de cette époque n’existent pratiquement plus. Actuellement, une campagne de financement participatif sur la plateforme Ulule est en cours afin de fabriquer en série le MiniMit et pour reconstituer bien d’autres services que proposait le Minitel de 1982. Par ailleurs, si vous précommandez rapidement votre boîtier, vous recevrez une télécarte de Noël nous rappelant comment, dans les années 1980, les gens téléphonaient dans les cabines de rue qui ont totalement disparu avec l’émergence des smartphones. » Sauvegarde de patrimoine Les performances du Minitel qui est relié à internet par l’intermédiaire de son petit boîtier sont franchement limitées. Et cette connexion ne permet ni de consulter des réseaux sociaux, ni des sites web ou d’ouvrir des applications récentes comme sur nos mobiles. L’objectif de la jeune pousse Multiplié est de sauver un patrimoine numérique français unique au monde, mais tombé en désuétude. Et aux internautes nostalgiques des années 1980, de s’offrir un voyage dans le temps qui s’affichera dans le même univers graphique, mais tout en lenteur, à la vitesse de chargement des Minitel d’autrefois. Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez écrire à [email protected]    
12/24/20222 minutes, 13 seconds
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Industrielle ou grand public, la 5G fête ses deux ans

La 5G lors de son déploiement en France nous promettait une véritable révolution des usages télécoms, tant pour le grand public que pour les industriels et les grandes entreprises. Mais deux ans après son lancement officiel, les réseaux privés de la 5G dits professionnels sont « à la traine » dans l’hexagone comparé à d’autres pays de la zone Europe. Des robots industriels pilotés à distance, des usines automatiques en réseau, des services de maintenance et de logistique dans les ports maritimes, les gares ou les aéroports, la 5 G dite industrielle en France, considérée pourtant comme un catalyseur économique majeur, peine à décoller. Pourtant, dans cette course mondiale à la 5G professionnelle, rien ne serait encore joué, estime Guillaume de Lavallade, Directeur général de Hub One. L’entreprise filiale à 100% du groupe Aéroports de Paris, a développé un réseau privé 4 G capable d’évoluer vers la cinquième génération qui s’étend sur 55 km², couvrant ainsi Paris-Charles de Gaulle, Paris-Orly et Paris-Le Bourget. « Les 55 km² que représentent les aéroports parisiens nous imposent de couvrir autant l’extérieur que l’intérieur des bâtiments avec les fréquences de la 4G ou 5G. C’est la raison pour laquelle nous avons opté pour un réseau privé afin de servir de façon optimale les différents corps de métier qui interviennent 24h/24 dans les aéroports et dont les activités ne se concentrent pas tous dans les zones réservées au grand public. Au 3e sous-sol d’un aéroport, par exemple, vous pouvez trouver les entrepôts des magasins qui sont en surface ou encore les postes d’inspections aux frontières pour les salariés des entreprises qui sont habilités à travailler dans les différentes zones aéroportuaires. Ce réseau privé doit couvrir sans faille et sans rupture de connexion en 4 ou 5G une surface énorme correspondant à l’ensemble des bâtiments des ADP, soit environ deux millions de m². Actuellement, les problématiques du marché des télécoms de la 5 G pour le grand public et celles des entreprises sont radicalement différentes. Alors qu’il y a une trentaine d’années, les entreprises étaient largement plus "numériques" que nous, quand les mobiles dans notre sphère privée offraient peu de possibilités de connexions, aujourd’hui, on observe le phénomène inverse. Mais pour faire face aux enjeux de la réindustrialisation tant en France et qu’en Europe, les usines ou les grandes entreprises du secteur tertiaire ont besoin de bénéficier d’une bande passante à très grand débit, comme le permet la 5G et dans une moindre mesure la 4G, afin de traiter de façon massive toutes leurs données. » ► À écouter aussi : Nouvelles Technologies - Les réflecteurs intelligents de la 5G Côté grand public, l’année 2022 se termine plutôt bien pour les opérateurs télécom avec un milliard d’usagers dans le monde qui ont adopté la 5G. En tête de peloton des abonnés au nouveau réseau, nous trouvons les pays asiatiques, puis les États-Unis et enfin les pays européens qui les talonnent. En revanche, le continent africain est en retard, notamment en raison du faible déploiement des antennes relais de la 5G.  Mais, les grands opérateurs de la téléphonie mondiale se montrent plutôt optimistes, estimant que tous les mobinautes de la planète adopteront la nouvelle norme des télécoms d’ici à la fin de la décennie. ► À lire aussi : Au Canada, le gouvernement mise sur la 5G sans débat sur son impact environnemental Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à [email protected]
12/17/20222 minutes, 10 seconds
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Un «New Deal» numérique pour l’Afrique

Les pays africains sont à la recherche d’un « New Deal » du numérique entre le Nord et le Sud qui leur permettraient d’assurer un développement économique pérenne. Les enjeux de cette transition numérique panafricaine seront au cœur des débats les 15 et 16 décembre prochains à Genève lors de la 11e édition des Assises de la transformation digitale en Afrique. Souveraineté numérique, cybersécurité, financement des infrastructures télécoms, inclusion financière des populations, ou encore les questions liées à la gouvernance de l’internet et des réseaux sociaux, seront au menu des discussions de la 11e édition des Assises de la Transformation digitale en Afrique, placée sous le haut patronage du président de la République du Sénégal Macky Sall. L’événement qui aura lieu les 15 et 16 décembre prochains à Genève, en Suisse réunira les principaux décideurs politiques et les représentants de grandes entreprises de la Tech des deux rives de la Méditerranée. L’objectif de ces rencontres est de nouer de nouveaux partenariats qui favoriseront une économie numérique 100% africaine, « en plein essor », argumente Mohamadou Diallo, fondateur des ATDA et directeur général de Cio Mag, un magazine africain consacré au secteur de l’IT. « En préparant la 11e édition des Assises de la Transformation digitale en Afrique, nous avons estimé que la voix du continent n’était pas suffisamment entendue par les instances internationales de la gouvernance du numérique. C’est la raison pour laquelle nous organisons ce forum à Genève pour faire entendre nos points de vue en termes de souveraineté, de réseau de confiance et de développement du numérique en Afrique de façon globale, explique le fondateur de ces rencontres. Depuis quelques années déjà, les pays africains ont pris conscience que ces technologies sont fondamentales pour développer leur économie. Par exemple, pendant la pandémie de Covid, on a assisté à une envolée des paiements par mobile, ce qui a permis à la population de traverser la crise sanitaire. Ces transferts par smartphones représentaient alors 8% du PIB du continent, tous pays confondus. Ils ont généré 14 milliards de dollars de recettes fiscales pour les États. C’est juste énorme ! Depuis, tous les Africains sont convaincus que ces technologies télécoms et numériques sont vitales pour tous les secteurs d’activités, que ce soit pour l’édiction, la santé, l’administration, ou encore le développement économique des entreprises. Des technologies inclusives au service de tous, qui nécessitent cependant une transformation globale et structurelle du continent. Par ailleurs, l’Afrique peut se vanter d’héberger une jeunesse considérée comme la plus dynamique au monde. Des jeunes qu’il faut absolument former aux nouvelles technologies pour qu’ils passent de l’étape de simples consommateurs du numérique, à l’étape de producteurs de contenus en ligne, mais aussi créateurs de systèmes informatiques innovants. » En multipliant les centres de données sur leurs territoires, certains acteurs gouvernementaux africains ont l’intention de faire évoluer rapidement la puissance numérique de leurs pays respectifs. Et du Sénégal, à la Côte d’Ivoire en passant par l’Afrique du Sud, on remarque que l’implantation de ces fermes de serveurs informatiques, s’adresse désormais aux industriels et aux entreprises africaines. Et si ces installations techniques sont motivées par le souci des décideurs étatiques de recouvrer une souveraineté politique, une stabilité économique et sociale dans leur pays, elles profiteront également aux autres régions du continent, tout en favorisant le commerce électronique avec le reste du monde. Vous avez des questions ou des suggestions ? Vous pouvez nous écrire à [email protected]
12/10/20222 minutes, 10 seconds
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Biométrie faciale, quand votre visage devient un mot de passe

Une jeune pousse française, spécialisée dans le développent de dispositifs de biométrie, envisage de remplacer les mots de passe par une reconnaissance automatique de nos visages. Les programmes d’intelligence artificielle qu’elle a mis au point transforment n’importe quelle caméra de mobiles ou les webcams équipant les ordinateurs en centre de contrôle. Entreprises privées, administrations, écoles, aéroports, gares, de nombreux lieux de notre vie quotidienne sont scrutés en permanence par des dispositifs sécuritaires basés sur la reconnaissance faciale. Et dans ce secteur très concurrentiel, la jeune pousse française Unissey développe des programmes informatiques de confirmation d'identité en scannant les visages. L’objectif de la jeune société est de doter les caméras des mobiles et les webcams des ordinateurs « de super pouvoirs » pour détecter et bloquer les fraudes en s’assurant que l’interlocuteur qui contacte en visiophonie, comme une banque ou un assureur, par exemple, est bien celui qu’il prétend être. L’un des projets phares de la jeune société est de faire en sorte que votre visage devienne un mot de passe universel pour accéder en toute sécurité à vos données, nous précise Sébastien Brangoulo, directeur des ventes d’Unissey.  La « preuve du vivant » nécessaire « Nos programmes de biométrie faciale fonctionnent sur n’importe quel matériel informatique équipé d’une caméra », explique Sébastien Brangoulo. « Concrètement, pour vérifier que le porteur d’un document d’identité est bien la personne qu’elle prétend être, le logiciel effectue une correspondance entre la photo qui figure sur document et l’image du visage qui apparaît à l’écran. Première étape, il s’agit de vérifier que c’est un individu réel et pas quelqu’un qui porterait, par exemple, un masque fabriqué avec la photo de la personne à identifier. Ce premier contrôle se nomme, en biométrie faciale, la preuve du vivant » Puis il ajoute : « C’est une opération qui ne prend que quelques secondes pendant lesquels la personne regarde la caméra, une fois vérifié qu’elle est bien “vivante” donc bien réelle, le système recherche dans la base de données la correspondance entre la photo d’identité et l’image de l’individu pour vérifier que les deux sont bien identiques et qu’il s’agit de la même personne. » Sébastien Brangoulo poursuit : « Notre dispositif de biométrie faciale répond aux exigences du RGPD concernant le consentement des gens avec la possibilité de retirer cette autorisation quand ils le souhaitent. Nos bases de données sont constituées de photos de personnes du monde entier, ce qui permet au système d’obtenir des performances égales et sans erreur d’identification quel que soit l’endroit du monde où se déroulent les contrôles », dit le directeur des ventes d’Unissey. Une règlementation européenne stricte sur la reconnaissance faciale « Dès l’origine du projet, Unissey a entrepris de limiter les biais informatiques de ses programmes d’intelligence artificielle, notamment pour répondre au problème de la discrimination biométrique, que l’on constate sur les autres bases de données qui sont globalement constituées de photos de personnes à peau blanche et de type caucasien. C’est la raison pour laquelle nous nous intéressons particulièrement à l’Afrique afin de développer des systèmes de biométrie faciale innovants pour renforcer la cybersécurité des administrations et des entreprises du continent. Enfin, avec notre dispositif, votre visage devient votre nouveau mot de passe pour se connecter et consulter, par exemple, ses courriels en regardant simplement la caméra du mobile ou celle de l’ordinateur. Et pouvoir se débarrasser une bonne fois pour toutes de ces satanés mots de passe que nous oublions tout le temps est fabuleux », conclut-il. Les données personnelles que les dispositifs de la biométrie faciale engrangent dans des bases de données sont qualifiées de sensibles par de nombreuses législations dans le monde. Et à ce titre, la réglementation européenne sur le traitement informatique de ces informations critiques est formelle : sans le consentement d’une personne, aucun système de surveillance ou de contrôle n’est autorisé à vous identifier. Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à [email protected] 
12/3/20222 minutes, 7 seconds
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Des centres de données sur orbite?

Le spécialiste de la fabrication de satellites Thales Alenia Space a été sélectionné par la Commission européenne pour mener « une étude de faisabilité » sur « l’installation de centres de données en orbite terrestre ». L’objectif de l’UE est d’endiguer la prolifération des fermes de serveurs informatiques terrestres qui consomment de plus en plus d’énergie et dont l’impact environnemental devient un problème majeur. Notre monde numérique est atteint depuis longtemps « d’infobésité » avec un trop plein de données transitant par internet que l’on doit en permanence stocker et gérer. Jusqu’à présent, les industriels de la high tech multipliaient des centres de données, qui engloutissent, pour leurs besoins de fonctionnement et le refroidissement de milliers d’ordinateurs, une électricité souvent issue des énergies fossiles. Mais crise climatique et énergétique oblige, la Commission européenne, dans le cadre de son plan intitulé le Green Deal ou Pacte Vert, a décidé de limiter l’empreinte environnementale de ces structures énergivores. Ce projet consisterait à satelliser les centres de données en orbite autour de la Terre. Une étude de faisabilité vient d'être confiée à l'industriel franco-italien Thalès Alenia Space. Cette constellation de serveurs informatiques orbitaux sera alimentée par des panneaux solaires, précise Yves Durand de la direction technique du groupe Thalès, au micro de Simon Rozé, journaliste à RFI, spécialiste de l'espace.  Transmission de données entre la Terre et l'espace : « Pas de problème majeur », assure Thalès « Les systèmes informatiques employés par les centres serveurs s’adaptent bien à l’environnement spatial et la transmission entre l’espace et la Terre des données stockées en orbite ne pose pas de problème majeur. Alors que les échanges d’information numérique s’opèrent au sol par l’intermédiaire de câbles, dans l'espace ces liaisons sont réalisées à l’aide de faisceaux optiques », dit Yves Durand, qui poursuit : « Concrètement, les serveurs orbitaux se présenteraient sous la forme de racks informatiques qui seront alors placés dans des modules et assemblés directement dans l’espace à l’aide de systèmes robotiques spatiaux que Thales maîtrise assez bien. » Yves Durant ajoute : « Cette constellation de serveurs sera placée sur des orbites en permanence éclairées par le soleil, afin de se passer de batteries lourdes et encombrantes. L’avantage de l’environnement spatial est que la place n’est pas limitée, mais cette étude de faisabilité porte aussi sur les besoins de duplication des données, ainsi que leur redondance dans ces serveurs orbitaux nécessitant, par ailleurs, des procédures de maintenance optimisées, afin d’assurer leur bon fonctionnement. » Informatique en nuage extraterrestre Cette étude de faisabilité se nomme Ascend. Ce sigle est l’abréviation, en français, de « Cloud spatial avancé pour une souveraineté des données européennes et une émission zéro net ». Le groupe Thalès Alenia Space est chargé par la Commission européenne de démontrer que « les émissions carbones associées à ces nouvelles infrastructures en orbite sont moindres que celles produites par les centres de données terrestres ». Cette étude, qui dura environ 16 mois, doit aussi garantir aux industriels européens de la high-tech et du spatial, associés au projet, l’opérabilité de cette informatique en nuage extraterrestre, qui serait déployée le plus rapidement possible dans l’espace. Vous avez des questions, des suggestions, vous pouvez nous écrire à [email protected] 
11/26/20222 minutes, 8 seconds
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Le numérique écoresponsable

Nos activités numériques sont aujourd’hui responsables de 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. L’augmentation exponentielle des usages en ligne et la multiplication des matériels informatiques risquent cependant d’accroitre ces émissions de 60% d’ici à 2040, révèle une étude publiée par l’entreprise Oracle France. La dette environnementale du high-tech ne cesse de s’alourdir démontre le rapport publié par l’Observatoire de l’Innovation Responsable qui a été réalisé par l’institut de sondage Odoxa à la demande de l’entreprise Oracle France. La dématérialisation des usages numériques et le recours à des technologies de plus en plus énergivores nous invitent, en ces temps de crise énergétique, à la sobriété numérique. Une sobriété qui permettrait à la fois de réaliser des économies, mais aussi de répondre aux enjeux du dérèglement climatique, estiment la plupart des personnes interrogées dans cette étude. Précisions de Christophe Négrier, directeur général d’Oracle France :  Le concept de la sobriété numérique repose avant tout sur une prise de conscience de chacun concernant les usages que nous faisons au quotidien du numérique. C’est-à-dire que la technologie n’est plus à elle seule un blanc-seing justifiant que nous pouvons continuer à l’utiliser comme nous le faisons actuellement. Pour faire face à une crise climatique dont nous constatons les effets délétères tous les jours et qui s’entremêle maintenant avec une crise énergique, nous devrons tous, que ce soit dans la sphère personnelle ou professionnelle, réfléchir à ces notions d’usages de l’informatique. En définitive, il convient de se poser les bonnes questions : quels sont mes besoins pour tel ou tel dispositif internet, quelle est ma responsabilité pour atteindre cette sobriété, ou encore, comment aider notre économie numérique à se décarboner ou plus exactement d’émettre le moins gaz à effet de serre possible. Concrètement, notre société de haute technologie Oracle a voulu montrer l’exemple en installant à Marseille un centre de données qui utilise une source d’eau polluée issue d’une ancienne mine désaffectée, afin de refroidir les machines de son data center. Mais cette eau recyclée permet également de chauffer tous les radiateurs des habitations du quartier se trouvant à proximité du centre de données. Si cette solution qui se passe de climatiseurs servait uniquement aux centres de calcul de notre entreprise, Oracle la propose depuis, à ses clients pour qu’ils développent des systèmes équivalents. La sobriété numérique en définitive ne bride pas l’innovation, bien au contraire. Elle peut nous aider à suivre cette trajectoire de sobriété numérique qui nous concerne tous. Notre étude le démontre : près de 60 % des Français sont déjà convaincus de sa nécessité et nous assistons à une réelle prise de conscience de leur part, sur les enjeux d’un numérique écoresponsable. L’Europe, avec son programme intitulé le « Pacte Vert », auquel adhère la plupart des industriels, grands consommateurs de la High Tech, espère devenir le premier continent neutre sur le plan climatique d’ici à 2050. Un programme auquel souscrit, par ailleurs, le gouvernement français avec le lancement ce mois de novembre du nouveau haut comité pour un numérique écoresponsable. L’une de ses premières actions sera d’assister les communes de plus de 50 000 habitants pour mettre en place des solutions numériques responsables et moins carbonées, à l’horizon 2025. ► À lire aussi : Les innovations environnementales des jeunes pousses françaises Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à [email protected]  
11/19/20222 minutes, 7 seconds
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Cypheme, l’intelligence artificielle anti-contrefaçon

Une jeune pousse française a développé un programme d’intelligence artificielle permettant aux consommateurs de vérifier l’authenticité d’un produit. En analysant la microstructure de l’emballage à l’aide d’une caméra de smartphone, cette technologie mobile permet de repérer les produits issus de la contrefaçon. Selon l’OCDE, l'Organisation internationale de coopération et de développement économiques, plus de 3% des échanges mondiaux des produits manufacturés sont des contrefaçons. Des légions de fraudeurs contrefont tout et n’importe quoi, comme des aliments, des médicaments, des pièces de rechange industrielles, des composants chimiques, des produits de luxe ou encore des appareils électroniques, principalement des smartphones. C’est la raison pour laquelle la jeune pousse française Cypheme, issue du programme 21st de l’école d’ingénieurs CentraleSupélec, a développé un programme d’intelligence artificielle capable de détecter les produits contrefaits à l’aide d’un simple smartphone. Concrètement, l’utilisateur en passant par une application sur mobile prend en photo n’importe quel produit manufacturé, afin de contrôler s’il est authentique ou pas, nous précise Charles Garcia cofondateur de Cypheme. Un dispositif « utilisable par n'importe qui » « Ce qui nécessitait auparavant une analyse de plusieurs heures dans un laboratoire équipé du bon matériel pour identifier un produit contrefait, a été considérablement simplifié avec notre dispositif », explique Charles Garcia. « Désormais, l’expert anti-contrefaçon tient dans votre poche avec notre programme IA qui a été intégré dans une application pour mobile. Le système scanne l’emballage de l’objet à l’aide de la caméra du smartphone afin analyser tous les micro-détails de sa structure et repérer ainsi en quelques secondes les anomalies révélant sa contrefaçon. Le dispositif a été pensé dès son origine pour qu’il soit utilisable par n’importe qui. » Le cofondateur de Cypheme détaille le fonctionnement de l'intelligence artificielle : « Le fonctionnement de l’IA ressemble aux systèmes d’analyses employées pour scanner des empreintes digitales qui permettent de différencier une personne d’une autre », dit-il. « Nos algorithmes font de même en repérant et enregistrant les micro-différences dans la composition même de l’objet lors de sa fabrication. Cette empreinte unique générée de façon aléatoire en raison des lois de la physique est infalsifiable et personne ne peut la contrôler. Elle permet donc de créer un certificat d’authenticité pour des produits manufacturés qui pourtant semblent visuellement tous identiques. » La lutte « contre la contrefaçon grise » Puis, il ajoute : « Pour les industriels, ce dispositif garantit à leurs clients l’authenticité des produits qu’ils achètent. Mais c’est aussi un système qui est capable de lutter contre la contrefaçon grise que pratiquent de nombreuses usines dans le monde qui fabriquent certains produits en surnuméraire afin de les vendre sur des marchés parallèles », souligne Charles Garcia. « Jusqu’à présent, aucune solution technique ne permettait de distinguer ces objets fabriqués dans ces usines en surnombre à l’insu de leurs clients, sauf évidemment en employant cette IA qui arrive à repérer les micro-différences de chaque produit qui a été manufacturé. » Le fléau de la contrefaçon sévit particulièrement dans les pays du Moyen-Orient, de l’Asie et du continent africain. Un trafic mafieux qui se concentre depuis longtemps sur des « produits médicaux de qualité inférieure ou falsifiés », provoquant chaque année le décès de plusieurs centaines de milliers de personnes, alerte constamment l’Organisation mondiale de la santé. Au Nigeria, par exemple, 64% des traitements anti-paludéens sont des faux. Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à [email protected]  
11/5/20222 minutes, 12 seconds
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Les Français, mauvais élèves de la cybersécurité

Selon une étude comparative menée en France, au Royaume-Uni, au Canada, en Australie et aux États-Unis, la plupart des citoyens et des salariés français n’ont jamais bénéficié d’une formation à la sécurité informatique. Cette « cyber culture » du risque, qui leur fait défaut, les rend plus vulnérables aux attaques incessantes des rançonneurs du web. Alors que les risques de cyberattaques n’ont jamais été aussi élevés pour les entreprises comme pour les particuliers dans le monde, une nouvelle étude, menée par l’institut de sondages français Ipsos à la demande de l'entreprise Terranova Security, spécialiste mondial de la formation et la sensibilisation à la cybersécurité, révèle que « 62% des Français n'ont jamais reçu de formation pour se prémunir des attaques informatiques ». Comparativement, les personnes interrogées au Royaume-Uni, au Canada, en Australie et aux États-Unis sont 47% en moyenne à être bien formés. Le rôle des petites ou des grandes entreprises dans l’éveil du public aux enjeux de cybersécurité est crucial, démontre cette étude. Y compris pour les personnels soignants des établissements hospitaliers français, dont les outils de travail sont régulièrement bloqués par des demandes de rançons, nous précise Dalila Ben Attia, directrice générale de Terranova Security France. « Les attaques des pirates ne se limitent pas qu'aux entreprises » « Depuis 20 ans, Terranova Security accompagne les entreprises et les organisations pour faire en sorte que les comportements des utilisateurs du numérique soient “cyber-sains”. C’est-à-dire d’avoir cette hygiène de sécurité minimale qui permettrait à chaque personne de pouvoir résister aux attaques informatiques », explique-t-elle. « La formation aux enjeux de la cybersécurité est dans ce cas fondamentale. Si l’on observe par exemple les secteurs d’activité qui sont soumis à des conformités réglementaires fortes comme les assurances ou les banques, elles sont obligatoires pour tous les salariés. Mais aujourd’hui, les attaques des pirates ne se limitent pas seulement aux entreprises, elles ciblent indifféremment des particuliers et des groupes d’individus de la société civile en attaquant des associations ou encore des administrations publiques. » Puis, Dalila Ben Attia poursuit : « Établir le niveau d’intérêt et d’adhésion du public au sujet de la sensibilisation à la cybersécurité était l’objectif de cette étude menée au niveau international avec Ipsos. Certains secteurs comme les établissements hospitaliers ont des difficultés pour mettre en place ces formations pour leurs personnels. La raison en est simple, leur métier qui est de répondre en urgence aux besoins des patients ne laisse peu ou pas de temps pour effectuer ce type de formation. Pourtant, ces formations sont devenues vitales pour les établissements santé en France qui subissent des attaques incessantes par rançongiciel », souligne-t-elle, et d'ajouter : « Il faut absolument que les comités de directions des établissements de santé aménagent du temps de formation pour leurs personnels et les aident à acquérir cette conscience des risques cyber, notamment en recourant à des méthodes d’enseignement différentes que celles qui sont actuellement déployées dans les entreprises lambda. » Des bonnes pratiques qui sont peu suivies L’un des autres freins en France au développement d’une culture générale du risque cyber semble être un manque de communication entre les utilisateurs des systèmes numériques et les responsables informatiques. Moins d'un quart des personnes interrogées dans l’Hexagone ont déclaré partager leurs bonnes pratiques à leurs collègues ou même parler de leurs problèmes de cybersécurité aux responsables informatiques de leur entreprise. Un déficit de formation et d’informations qui attribue à la France le bonnet d’âne de la cybersécurité, selon les résultats de l’enquête Ipsos. Une mauvaise note qui se situe, à dix points en dessous de la moyenne mondiale des pays industrialisés. Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à [email protected] 
10/29/20222 minutes, 14 seconds