L’Institut Français de la Mode accueille régulièrement des conférences au croisement de multiples univers créatifs (arts, littérature, musique, histoire… mais aussi économie et innovation). Les podcasts de l’Institut Français de la Mode permettent de réécouter les conférences publiques qui ont lieu tous les mois dans l’amphithéâtre Yves Saint Laurent, mais aussi les conférences réservées aux étudiants (cycles hebdomadaires « IFM/Cultures » et « IFM/Futurs »). Certaines conférences font l’objet d’un partenariat avec France Culture.
Fashion InsideOut Ep8 "Mode et Sport" avec Adrian Kammarti
Afin de célébrer les Jeux Olympiques 2024, notre nouvel épisode Fashion InsideOut se consacre à la mode et au sport. Adrian Kammarti, chercheur et enseignant à l'IFM en histoire de la mode et en mode contemporaine, nous explique la relation entre la mode et le sport, ainsi que l'évolution de l'influence des sportifs et du sport dans les arts, jusqu'à en devenir des figures de mode.
◾ “Fashion InsideOut” est une série de podcasts où des étudiants interviewent et échangent avec des professeurs et des chercheurs de l'Institut Français de la Mode. Chaque épisode se concentre sur un thème différent des industries de la mode et de la création. Rejoignez "Fashion InsideOut", la conversation sur la mode depuis notre campus jusqu'à vous.
Hôte : Dolorès Buffet-Meziani (BSc in Management for Fashion & Creative Industries) and Luxury management
Podcasteur : Adrian Kammarti
Enregistrement et montage : Isabelle Field
Musique : Universal Music France
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7/24/2024 • 16 minutes, 48 seconds
Fashion InsideOut Ep 7 “The future of Fashion Weeks - the gender issue” with Sarah Banon
In this episode, Sarah Banon, professor and researcher at IFM, whose areas of research include feminism, gender studies, sexuality and fashion media, discusses the evolution of gender representation within fashion weeks and what it says about our society.
◾ “Fashion InsideOut” is a podcast series where students interview and exchange with professors and researchers at Institut Français de la Mode. Each episode concentrates on a different issue of the fashion and creative industries. Join “Fashion InsideOut”, the fashion conversation from inside our campus out to you.
Host: Dolorès Buffet-Meziani (BSc in Management for Fashion & Creative Industries)
Podcaster: Sarah Banon
Recording & Editing: Isabelle Field
Music: Universal Music France
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5/27/2024 • 21 minutes, 40 seconds
Fashion InsideOut Ep6 "L’authenticité des influenceurs virtuels"
Dans cet épisode, Alice Audrezet, enseignante et chercheuse en marketing, aborde le sujet de l'authenticité des influenceurs virtuels tout en soulignant les principales distinctions entre les influenceurs humains et leurs homologues virtuels.
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Hôte : Emilie Joyaud - Student in the MSc in International Fashion and Luxury management
Podcasteur : Alice Audrezet
Enregistrement et montage : Joséphine Lafay & Isabelle Field
Musique : Universal Studio
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4/8/2024 • 28 minutes, 30 seconds
Fashion InsideOut Ep5 "La signification du fameux bomber - une étude de la sémantique de la mode"
Nos vêtements ont-ils une signification? Sont-ils une forme de langage? - Retrouvez nous pour un nouvel épisode avec Benjamin Simmenauer - Professeur de philosophie et Directeur des projets de recherche à l’IFM - qui nous explique aujourd'hui, l’évolution de la signification des vêtements à travers le temps et en particulier celui du fameux Bomber MA1.
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Hôte : Pauline Miserey- Student in the MSc in International Fashion and Luxury management
Podcasteur : Benjamin Simmenauer
Enregistrement et montage : Joséphine Lafay & Yannis Benkhalifa
Musique : Universal Studio
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2/19/2024 • 31 minutes, 35 seconds
Fashion InsideOut Ep4 "Circularity in Fashion - Ghana a source of inspiration"
In this episode, Andrée-Anne Lemieux, Professor of sustainability and Head of the IFM x Kering Sustainability Chair, discusses the vitality of the transition from the linear business model to the circular business model in the fashion economy and presents local initiatives developed in Ghana, the world’s biggest clothing landfill.
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Host: Claudia Chmielowiec & Samantha Jane (MSc in International Fashion and Luxury Management)
Podcaster: Andrée-Anne Lemieux
Recording & Editing: Joséphine LAFAY
Music: Universal Studio
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12/11/2023 • 30 minutes, 39 seconds
InsideOut Ep3 “Le marketing: sujet taboo dans l’univers de la mode et du luxe ? avec Carline Ardelet
Retrouvez nous pour un nouvel épisode de Fashion InsideOut dans lequel Caroline Ardelet, directrice du programme MSc à l’IFM nous dévoile les specificités du marketing dans le luxe, l’évolution et l’innovation de ces pratiques face aux nouvelles demandes des consomateurs ainsi que l’importance du role de designer dans ces changements.
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•Host: Carolina Fefer - Student in the MSc in International Fashion and Luxury Management
•Podcaster: Caroline Ardelet
•Recording & Editing: Joséphine LAFAY & Yannis Benkhalifa
•Music: Universal Studio
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6/6/2023 • 20 minutes, 9 seconds
InsideOut Ep 2 : “Le métavers améliore-t-il la relation client ?” avec Lucas Delattre
Cette semaine, Lucas Delattre, professeur de communication et de médias digitaux, nous parle de l'évolution de la mode dans l'économie numérique et de l'impact des nouveaux outils - métavers, plateforme et réseaux sociaux - sur la relation client-marque.
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Host: Emilie Joyaud (MSc in International Fashion and Luxury management)
Podcaster: Lucas Delattre
Recording & Editing: Alice Audrezet & Joséphine Lafay
Music: Universal Studio
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4/17/2023 • 15 minutes, 41 seconds
InsideOut Ep 1: “Who are today’s dandies?” with Emilie Hammen
“Who are today’s dandies?”- In this episode, we head back in time to the 19th century with Prof. Emilie Hammen - professor and specialist in fashion historiography and craftsmanship- to learn all about the emergence, development, life and present status of the famous 19th century dandy figure.
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Host: Pauline Miserey, Podcaster: Emilie Hammen,
Recording & Editing: Alice Audrezet; Yannis BENKHALIFA & Josephine LAFAY
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3/6/2023 • 23 minutes, 27 seconds
The Fashion Mythologies: I Dont Follow Fashion Trends (English)
Do we really choose what we wear or are we unconsciously affected by the people and the things we surround ourselves with? In this episode of fashion mythologies we try to break down and investigate how the fashion industry effects the chain of consumers – whether you think you have your own individual style or know you are a slave to trends.
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9/22/2022 • 5 minutes, 27 seconds
A propos de William Klein (1926-2022)
Photographe, cinéaste, peintre, reporter, graphiste... : William Klein a été un créateur d'images sans cesse animé par une volonté d'expérimentation et de dépassement des codes établis, mais aussi des genres et des techniques. Son travail sur le monde de la mode, en particulier, témoigne d'une inventivité exceptionnelle. Qu'il filme des défilés de mode (Yves Saint Laurent, 1962, Jean-Paul Gaultier, 1986) ou qu’il s'inspire du monde de la mode pour faire du cinéma (« Qui êtes-vous Polly Maggoo ? », 1966), ce qui l’intéresse, c’est tout ce qui se passe autour du vêtement, du créateur et du mannequin : il invente le reportage dans les coulisses de la mode, s’intéresse aux petites mains et aux équipes qui rendent possible la présentation des collections. Il applique les techniques du reportage au milieu de la mode, avec des plans rapprochés sur les visages, par exemple. Il apporte un côté joyeux aux rituels traditionnels de la mode Il apporte un côté joyeux aux rituels traditionnels de la mode et, sans être un "photographe de mode" comme ont pu l'être Guy Bourdin ou Helmut Newton, il s’intéresse au vêtement comme témoignage d’une époque.
9/13/2022 • 1 hour, 7 minutes
The Fashion Mythologies: Is Fashion Luxury Accessible (English)
In the past century, the luxury industry has witnessed several changes in the way people shop and the rise of new consumer values. Consciousness, individualism, national pride, ethics, and transparency… are fews of these principles, counterbalancing with conspicuousness and triggering the shift of the luxury industry. This new serie of the Fashion Mythology Podcast discusses the notion of accessibility and puts into question the existence of exclusive fashion luxury.
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5/10/2022 • 4 minutes, 56 seconds
The Fashion Mythologies: Men don't wear skirts (English)
This episode of Fashion Mythologies takes a closer look at the common understanding that skirts simply aren’t suited for men. But where does this conviction stem from? Exploring socio-historic aspects and contemporary examples of skirts and gender presentation, students of the IFM dismantle the myth that skirts are not for boys.
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4/26/2022 • 5 minutes, 29 seconds
The Fashion Mythologies: La marinière (English)
This podcast series about fashion will attempt to decrypt the most common stereotype that Parisians wear striped shirts, with a Beret while carrying a baguette under the arm. This episode will be debunking the myth of the marinière and why this kind of striped garment has become a stereotype of French fashion.
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3/28/2022 • 5 minutes, 24 seconds
Mode/textile : retour sur plusieurs décennies de mondialisation
Différentes étapes ont conduit à créer le système mondialisé de la mode tel qu’on le connaît aujourd’hui. Depuis la fin des années 1960, des bouleversements de toute nature ont profondément modifié le système de la mode et du luxe, un choc comparable à celui vécu par la sidérurgie, avec la disparition progressive de grandes entreprises françaises comme Boussac ou Prouvost dans le Nord et les restructurations successives de DMC (Dollfus-Mieg & Cie) en Alsace.
En 1974, les Etats-Unis et l'Union européenne, soucieux de protéger leur industrie textile, avaient imposé des contingents limitant les exportations des pays en développement. Connu sous le nom d'Arrangement multifibres (AMF), ce dispositif a été aboli en 2005. Il s’agissait d’une dérogation importante à la libéralisation du commerce international, régi par l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), l'ancêtre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), dont la Chine est devenue membre en 2001.
L’abolition des quotas a forcé les marques à s’adapter à ce nouveau système, avec le développement simultané des entreprises de luxe, notamment françaises et italiennes, et de fast-fashion (avec les délocalisations de main d’œuvre en Asie et le développement des chaînes spécialisées comme H&M ou Zara).
Désormais, le système de production de la mode est dominé par l’hégémonie chinoise et concentré autour d’un petit nombre de pays (Asie du sud et Turquie, notamment). La production est mondialisée mais les marques (distribution/création) restent entre les mains d’un petit nombre d’acteurs occidentaux (France/Italie). Avec la montée en puissance de nouvelles exigences sociales et environnementales,
un lent processus de réindustrialisation est en cours en France et en Europe.
Une conférence de Dominique Jacomet (économiste, président de l’IAE et ancien DG de l’Institut Français de la Mode).
11/4/2021 • 1 hour, 5 minutes, 52 seconds
Duvelleroy, le réveil d’une « belle endormie »
La maison Duvelleroy fabrique des éventails depuis 1827. Parmi les fabricants d’éventails, c’est la seule maison à avoir traversé le temps, même si l’éventail, accessoire progressivement devenu désuet, a pu être progressivement abandonné au profit de la maroquinerie, surtout après la seconde guerre mondiale. En 2010, Eloïse Gilles et Raphaëlle Le Baud ont relancé la marque et la production d’éventails, dans l’intention de ressusciter cet objet délaissé et d’en faire à nouveau un accessoire de mode.
Aujourd’hui, le retour en grâce de l’éventail est notamment rendu possible par le réchauffement climatique. Mais le projet s’inscrit aussi et surtout dans la tradition d’une maison parisienne ancrée dans le style « couture ». La relance de la production des éventails Duvelleroy s’est faite sur la base d’un savoir-faire et d’un héritage stylistique conservé par des collectionneurs et surtout par l’héritier de la maison (Michel Maignan) qui avait gardé dans un grenier une collection entière de dessins, moules à plisser, plumes, croquis et patrons. Inscrivant leur projet dans un contexte de renouveau des métiers d’art, les deux entrepreneuses ont su s’appuyer sur un réseau d’artisans spécialisés pour faire renaître la marque : éventaillistes (comme Frédérick Y.M.Gay, à Romans dans la Drôme) mais aussi plumassiers, brodeurs, ennoblisseurs, tabletiers, plisseurs… Elles ont aussi voulu reconstituer un récit de marque en procédant à une relecture modernisée du patrimoine, l’objectif étant de rajeunir l’éventail et d’en « dépoussiérer l’image » à travers des collaborations avec des créateurs de mode ou des artistes (par exemple Coralie Marabelle, Iris de Moüy ou Jean-Charles de Castelbajac), la création d’une boutique à Paris (rue Amélie, 75007), la distribution dans les circuits les plus « pointus » et par le marketing d’influence à travers la rencontre spontanée avec des ambassadrices internationales sur les réseaux sociaux.
Une conférence d’Eloïse Gilles, co-gérante de la maison Duvelleroy.
Consulter les images de la présentation :
https://download.ifmparis.fr/document/DUVELLEROY.pdf
2/19/2021 • 1 hour, 28 seconds
De l’industrie des textiles à l’industrie de la mode : le cas de la France
Comment expliquer le passage, en France, d’une industrie « textile-habillement » à l’industrie de la mode et du luxe ? En cinquante ans, les groupes de luxe (LVMH, Kering, Chanel, Hermès) ont remplacé les grands groupes textiles du passé (Boussac, Prouvost, DMC, Agache-Willot/Saint-Frères). Ces grandes entreprises aujourd'hui disparues ont joué un rôle très important dans la vie du pays, mais elles ont été confrontées à une farouche concurrence internationale et n'ont pas su s'adapter à l'évolution du marché, rencontrant de très grandes difficultés et accumulant des faiblesses qui ont été révélées dès le choc pétrolier de 1973. Le textile-habillement français, qui employait 600 000 personnes avant le début des années 1970, en emploie aujourd’hui 100 000.
Ce qui a changé, c’est que les grands groupes de luxe (LVMH, héritier du groupe Boussac, mais aussi Kering) se sont adaptés à un marché mondialisé dominé par les cycles courts de la mode avec des collections sans cesse renouvelées, une montée en gamme de leur offre fondée sur la création, une importance croissante des accessoires, notamment de la maroquinerie, et une intégration de leur distribution en privilégiant les boutiques en propre.
Aujourd’hui (2021), la question d’une possible « renaissance de la production textile-habillement » (filature, tissage, ennoblissement, confection), au-delà des productions pour le luxe, se pose en France. S'il est peu probable que des relocalisations massives aient lieu, car on ne peut ignorer l'élasticité prix et par conséquent les écarts de coûts avec les pays émergents, une réindustrialisation est possible à condition d'être fondée sur une véritable proposition de valeur comme l'attestent les marques de vêtements qui valorisent le made in France et les savoir-faire ancrés dans certains territoires, mais aussi les projets de transformation industrielle du lin dont la France est le principal producteur dans le monde.
Une conférence de Dominique Jacomet, "senior advisor" auprès de l'Institut Français de la Mode, président de l'IAE de Paris (Sorbonne Business School) et administrateur d'Euratex.
2/15/2021 • 1 hour, 2 minutes, 46 seconds
Meeting David Luraschi (In English)
Listen to the meeting of our Fashion Image students with David Luraschi.
He holds a BA in film studies from the San Francisco State University and a masters in art direction from Lausanne in Switzerland.
His artwork has been exhibited in Europe and the U.S. he is a contributor to magazines like the American Vogue or M le Monde and his commissioned work is featured in books like “Neapolis” published by ILL-STUDIO or “MARSEILLE JE T’AIME” by Jacquemus.
Clients include Hermes, Dior, Jacquemus, Nike, Rimowa, Nina Ricci, Galleries Lafayette or l’Opéra de Paris for whom he directed a film titled “Giselle: The walking landscape”.
Ecoutez la rencontre de nos étudiants en Image de mode avec David Luraschi.
Il est titulaire d'une licence en études cinématographiques de l'Université d'État de San Francisco et d'un Master en Direction Artistique de Lausanne en Suisse.
Ses œuvres ont été exposées en Europe et aux États-Unis. Il contribue à des magazines tels que Vogue américain ou M Le Monde et ses œuvres de commande figurent dans des livres comme "Neapolis" publié par Ill-Sudio ou "Marseille je t'aime" de Jacquemus.
11/30/2020 • 52 minutes, 24 seconds
Un choix de textes littéraires autour du visage
Dans le cadre du festival IFM 2020 (thème : le visage), voici un florilège de textes littéraires sur le visage, choisis et lus par Félix Libris (Les Livreurs) et Gérard Cherqui.
Parmi ces textes (liste détaillée ci-dessous), voici notamment un extrait de Ethique et infini (Emmanuel Lévinas, 1982) :
« Je pense plutôt que l'accès au visage est d'emblée éthique. C'est lorsque vous voyez un nez, des yeux, un front, un menton, et que vous pouvez les décrire, que vous vous tournez vers autrui comme vers un objet. La meilleure manière de rencontrer autrui, c'est de ne pas même remarquer la couleur de ses yeux. Quand on observe la couleur des yeux, on n'est pas en relation sociale avec autrui. La relation avec le visage peut certes être dominée par la perception, mais ce qui est spécifiquement visage, c'est ce qui ne s'y réduit pas. Il y a d'abord la droiture même du visage, son expression droite, sans défense. La peau du visage est celle qui reste la plus nue, la plus dénuée. La plus nue, bien que d'une nudité décente. La plus dénuée aussi: il y a dans le visage une pauvreté essentielle. La preuve en est qu'on essaie de masquer cette pauvreté en se donnant des poses, une contenance. Le visage est exposé, menacé, comme nous invitant à un acte de violence. En même temps le visage est ce qui nous interdit de tuer ».
« Le visage est signification, et signification sans contexte. Je veux dire qu'autrui, dans la rectitude de son visage, n'est pas un personnage dans un contexte. D'ordinaire, on est un « personnage » : on st professeur à la Sorbonne, vice-président du conseil d'État, fils d'untel, tout ce qui est dans le passeport, la manière de se vêtir, de se présenter. Et toute signification, au sens habituel du terme, est relative à un tel contexte: le sens de quelque chose tient dans sa relation à autre chose. Ici, au contraire, le visage est sens à lui seul. Toi, c'est toi. En ce sens, on peut dire que le visage n'est pas « vu ». Il est ce qui ne peut devenir un contenu, que votre pensée embrasserait ; il est l'incontenable, il vous mène au-delà. C'est en cela que la signification du visage le fait sortir de l'être en tant que corrélatif d'un savoir. Au contraire, la vision est recherche d'une adéquation ; elle est ce qui par excellence absorbe l'être. Mais la relation au visage est d'emblée éthique. Le visage est ce qu'on ne peut tuer, ou du moins dont le sens consiste à dire : « tu ne tueras point ».
Textes à écouter ici :
Votre visage (Charles Trenet, 1947)
http://www.charles-trenet.net/chansons/votrevisage.html
Le masque de Guy de Maupassant (1889)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Masque_(Maupassant)
01’00
Ethique et infini (Emmanuel Lévinas, 1982)
https://www.fayard.fr/sciences-humaines/ethique-et-infini-9782213010854
7’30
L’homme à la tête de Wolff (Léon Bloy, 1886)
https://fr.wikisource.org/wiki/Le_D%C3%A9sesp%C3%A9r%C3%A9/Texte_entier
11’20
« L’acteur d’Harcourt » dans Mythologies (Roland Barthes, 1957)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mythologies_(recueil)
15’33
L’Exode (Benjamin Fondane, préface en prose, 1942)
https://www.benjaminfondane.com/un_article_bulletin-Po%C3%A8mes-485-1-1-0-1.html
19’20
Histoire du visage de la morte (Yasunari Kawabata, 1925),
Traduit par Lucien Dumont
24’55
La crucifixion du retable de Tauberbischofsheim (Joris-Karl Huysmans, Là-Bas, 1891)
https://www.smaragdine.fr/2018/09/06/le-retable-de-tauberbischofsheim-description-de-la-crucifixion-par-huysmans/
28’50
9/10/2020 • 32 minutes, 2 seconds
Prospective : l’avenir du visage et de la beauté
En 2020, le visage peut se définir comme une interface sensible aux nouvelles technologies. Capté par les caméras de surveillance, il est modélisé en 2D ou en 3D, augmenté, filtré, scanné, partagé… Ces changements bouleversent le visage dans la plupart de ses fonctions : support d’identification, d’individualisation, de communication…
Le visage contemporain perd de sa profondeur et de sa capacité d’expression pour des émotions de plus en plus simples. Si je veux réagir à un post Facebook, on me propose quatre ou cinq émotions déjà déterminées : on refuse le gris, la subtilité de l’expression, au profit d’expressions de plus en plus « lisibles » : le smiley devient le standard universel des expressions du visage.
Dans notre environnement numérique, le visage paraît pouvoir devenir (au même titre que l’ADN) une ressource matérielle (asset) comme une autre, modifiable et échangeable à l’envi. N’importe quel visage et n’importe quel corps peuvent être scannés pour fabriquer des vidéos criantes de vérité (deep fakes). La reconnaissance faciale se met au service de dispositifs de surveillance discutables, avec des algorithmes non dénués de biais de conception pouvant provoquer l’identification erronée des personnes.
Dans la vie quotidienne, une confusion s’opère entre visage réel et visage numérique, ce dernier étant le support de fantasmes illimités, nourris de projections imaginaires appuyées par les filtres Instagram et autres outils de réalité augmentée. En chirurgie faciale, la demande augmente fortement pour les rhinoplasties et le remodelage des pommettes, avec la volonté d’obtenir un visage ressemblant le plus possible aux filtres Instagram (on parle de « dismorphophobie »).
Mais beaucoup d’artistes et de designers mettent leur créativité au service de multiples détournements et réinventions passionnantes du visage. Des masques inventent de nouvelles fonctions : le visage pourrait devenir un support de capteurs sensibles, par exemple, au réchauffement climatique.
Une conférence de Julien Tauvel, co-fondateur et dirigeant d’Imprudence, un collectif de design prospectif.
Consulter la présentation visuelle : https://download.ifmparis.fr/document/JulienTauvel.pdf
Festival IFM 2020 (thème : le visage). 27 juin 2020.
9/9/2020 • 48 minutes, 10 seconds
Le visage au cinéma : le cas d’Ingmar Bergman
Les visages de l’histoire du cinéma composent une mosaïque de souvenirs extrêmement importante pour chacun d’entre nous. On n’oublie jamais les visages des films d’Eisenstein ou de ceux de Charlie Chaplin. Parmi les cinéastes du XXe siècle, Ingmar Bergman est sans doute un cas exceptionnel de ce point de vue. Chez lui, le visage (féminin, surtout) est un support de narration et d’expression psychologique privilégié, en particulier dans quelques films comme Le Silence (1963), Persona (1966) et Cris et Chuchotements (1972), sans oublier Le Visage (1958). Avec des plans très serrés, jusque-là assez rares au cinéma, Bergman, fortement inspiré par Carl Theodor Dreyer (1889-1968) fait apparaître une palette d’émotions et de sensations très fortes.
Chez Bergman, comme chez Picasso (Jeune Fille au Miroir, 1932) ou chez David Lynch (Mulholland Drive, 2001), le visage est lié à la notion du « double » : deux visages de femmes s’opposent, magnétiques, séducteurs, énigmatiques comme des masques. Souvent, deux visages semblent souhaiter n’en former qu’un. Car le visage est au cœur de la relation avec l’autre, même si cette relation se caractérise, comme dans les films de Bergman, par une incommunicabilité fondamentale. Le visage apparaît ici comme le centre des expressions renvoyant au rapport de force entre les personnes. Une tension que Bergman, génie du voyeurisme et de la cruauté, a su comme nul autre illustrer dans ses films.
Consulter les images de la présentation en ligne : https://download.ifmparis.fr/document/LeonardoMarcos.pdf
Une conférence de Leonardo Marcos, artiste :
fr.wikipedia.org/wiki/Leonardo_Marcos
Festival IFM 2020 (thème : le visage). 27 juin 2020
9/8/2020 • 52 minutes, 28 seconds
Comment le visage est apparu dans l’art préhistorique
Les restes de crânes humains sont l’un des éléments essentiels de l’archéologie préhistorique. On reconstitue des sociétés à partir de fragments d’os et en particulier de mâchoires. Mais on ignore tout ou presque du visage préhistorique, car les « tissus mous » (cartilages et muscles) ont disparu depuis longtemps. Face à un reste de crâne ancien, la recherche révèle à la fois sa curiosité sans limite mais aussi ses doutes, ses projections imaginaires, ses analogies hésitantes, sa tentation du comparatisme… « L’homme préhistorique ne nous a laissé que des messages tronqués » (André Leroi-Gourhan). Quel rapport entre le crâne de Toumaï (7 millions d’années avant Jésus-Christ) et les premières traces archéologiques de l’art figuratif, très tardif à l’échelle de cette longue histoire (40 000 ans avant Jésus-Christ) ? Les représentations du corps humain dans l’art préhistorique sont surtout des représentations féminines (les « Vénus »), qui se caractérisent, bizarrement, par une absence de représentation de la tête et du visage. Cette énigme n’empêche pas d'analyser les manières successives dont nous nous sommes représenté la figure préhistorique depuis l’invention de la préhistoire (deuxième moitié du XIXe siècle) : le discours archéologique est une construction intellectuelle conditionnée par les circonstances historiques de sa production (idées, théories, concepts dominants, configuration générale du savoir ou « paradigme » d’une époque donnée).
Une conférence de Pierre Allard, préhistorien (CNRS). Titulaire en 2003 d’un doctorat en Préhistoire de l’Université de Paris 1, spécialiste des systèmes techniques et économies lithiques de l’Europe de la fin du Mésolithique au Néolithique ancien (7e et 6e millénaire avant notre ère).
Voir les images de la présentation en ligne : https://download.ifmparis.fr/document/PierreAllard1.pdf
Festival IFM 2020 (thème : le visage). 27 juin 2020.
9/7/2020 • 53 minutes, 27 seconds
Le visage (in)visible
Evgen Bavcar, photographe, philosophe de l’image et artiste conceptuel slovène, « montre ce qu’il imagine ». Aveugle depuis l’âge de 11/12 ans, il creuse les territoires du paradoxe entre le visible et l’invisible, le réel et l’irréel. N’ayant plus de « miroir magique » lui permettant comme Persée de voir le réel sans en être aveuglé, il s’inspire du mythe de la méduse (Gorgone) pour évoquer l’ « insaisissable visage de l’autre », lui qui ne peut pas voir son propre visage. « Ma base est l’obscurité », dit-il en soulignant que « l’image, et en particulier celle du visage, n’est pas forcément visible, ni visuelle ». « Si tu veux voir l’infini, ferme les yeux » (Milan Kundera). Le Voyeur absolu (Seuil, 1992), est le titre d’un de ses livres, un intitulé qui résume bien l’approche du photographe, fondateur notamment du « laboratoire de l'Invisible » à l'Institut des études critiques de Mexico. La photo, chez lui, se veut un acte d’amour au sens de Lacan : « aimer, c’est donner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas ». « Mes photos existent à travers votre regard », dit-il en expliquant que son travail consister à « poster des images sur le mur qui le sépare du réel ».
Présentation en ligne : https://download.ifmparis.fr/document/EvgenBavcarIFM2020.pdf
Une conférence d'Evgen Bavcar, photographe et philosophe, en dialogue avec Monzerrat Girgis (IFM/Management 2004).
Festival IFM 2020 (thème : le visage).
9/7/2020 • 43 minutes, 16 seconds
Une approche socio-philosophique du visage
Dans toute pensée critique du numérique, la question du visage se pose de manière centrale. Dans un monde de reconnaissance faciale, le visage est numérisé et donc « réifié » pour permettre divers modes d’identification qui font peser le risque d’une surveillance généralisée.
Associées à des caméras de surveillance, les bases de données qui permettent à l’intelligence artificielle de procéder à l’authentification et à l’identification des personnes posent de très sérieux problèmes de libertés publiques. La notion de « smart city » est souvent confondue avec celle de « safe city », avec une privatisation préoccupante de fonctions régaliennes à commencer par celle de la police. Les usages commerciaux de la reconnaissance faciale (déverrouillage d’appareils électro-ménagers, paiement sur mobile, usages marketing…) produisent une accoutumance aux technologies intrusives, alors que ces questions mériteraient un débat démocratique beaucoup plus large.
Or le visage a une signification transcendante : « la manière dont se présente l’autre (…), nous l’appelons visage » (Emmanuel Lévinas). Il est un « au-delà » de l’être, une expression de l’altérité radicale mais aussi de notre condition temporelle et de notre expérience vécue. Pour valoriser la part sensible des visages en dehors de la société des écrans, l’art et la littérature ont un rôle-clé. Il s’agit de ne pas subir l’ « empire du signal » (Pierre-Antoine Chardel) et de retrouver un « face à face » irremplaçable. Le visage, c’est « ce qui déborde » et qui n’est ni codifiable ni catégorisable, ni numérisable.
Une conférence de Pierre-Antoine Chardel, philosophe et sociologue, Institut Mines-Télécom Business School, et Asma Mhalla, spécialiste de l’économie numérique, maître de conférences à Sciences Po (Paris).
Festival IFM 2020 (thématique : le visage). 26 juin 2020
9/6/2020 • 51 minutes, 16 seconds
Faceworld, le visage au XXIe siècle
Le visage est un support privilégié pour comprendre la sensibilité d’une époque et la façon dont elle se réfléchit elle-même, en particulier à travers les portraits, longtemps réservés à une aristocratie, avant l’apparition de la photographie au milieu du XIXe siècle. Sur Facebook, aujourd’hui (2020) on voit des milliers de visages chaque jour. Il y a un siècle et demie, on voyait 3000 visages en tout et pour tout dans le courant d’une seule vie. Pendant des siècles, les miroirs étaient coûteux et les anonymes ne connaissaient pas leur propre visage : ils ne pouvaient se voir autrement que dans le regard de l’autre, les reflets d’une eau trouble ou sur le fond d’une casserole.
Encore aujourd’hui, on n’a pas accès à son visage sans la médiation d’un objet qui nous le renvoie : au-delà du miroir, c’est aujourd’hui le smartphone qui raconte notre rapport à notre propre visage, à notre façon de nous l’approprier, mais aussi à notre façon de lui appliquer des filtres. Nous vivons comme une « hypermnésie » de notre propre visage avec le numérique et les réseaux sociaux
Marion Zilio est théoricienne, critique d’art et commissaire d’exposition indépendante.
Docteure en Esthétique, Sciences et Technologies des Arts de l’Université de Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, elle a notamment écrit Faceworld. Le visage au 21e siècle (PUF, 2018 ; Polity Press, 2020). https://www.puf.com/content/Faceworld
Avec Inès Alpha (IFM/Management 2009), 3D makeup artist.
En dialogue avec Séphora Talmud (IFM/GFM EMBA 2020), consultante en stratégie de communication 360°.
9/6/2020 • 57 minutes, 11 seconds
Faire face, faire visage
Pour comprendre l’importance et la signification du visage dans nos existences, il est utile de se pencher sur le thème de la « défiguration ». Que se passe-t-il quand on perd son visage ? Sur un plan médical, il est possible de vivre sans visage, alors qu’on ne peut pas vivre sans cœur ni sans foie.
Les chirurgiens qui procèdent à des greffes de visage ont en priorité pour objectif de rétablir les fonctions de l’organe, en respectant autant que possible son harmonie. Mais les personnes greffées ne retrouvent pas leur « visage d’avant » et ne récupèrent pas non plus le visage du donneur.
La dimension « identitaire » du visage est extrêmement complexe : les personnes défigurées sont rejetées de la communauté des vivants. Elles ne peuvent plus bénéficier du confort de l’anonymat ordinaire, cette simplicité du regard qui se pose sur un visage dit « normal ».
Deux traumatismes sont à distinguer : celui de perdre « son » visage et celui de perdre « le » visage
Perdre son visage ne détruit pas le sentiment de « continuité de soi », tant il est vrai qu’il nous arrive de ne pas être reconnu par nos amis, par exemple quand on change de poids… Perdre « le » visage, en revanche, c’est très compliqué.
A travers la question du visage, on comprend que l’identité n’est pas du tout figée, c’est un processus qui nous permet d’avoir cette pensée que « je suis encore moi », comme si c’était le pendant psychique de l’homéostasie, qui permet à l’organisme de maintenir son équilibre quel que soit l’environnement dans lequel nous nous trouvons.
Une conférence de Sophie Crémades, psychiatre au CHU d'Amiens (département de chirurgie maxillo-faciale, dirigé par le Prof. Bernard Devauchelle). Elle intervient auprès de patients ayant bénéficié d'une greffe de visage et elle est membre de l'Institut Faire Faces, premier centre d'étude et de recherche dédié à la défiguration.
https://www.lesbelleslettres.com/livre/3578-faire-face-faire-visage
En dialogue avec Dominique Paquet, philosophe et intervenante à l’IFM (auteure d’une Histoire de la Beauté, notamment).
Dans le cadre du festival IFM 2020 (thème : le visage). 26 juin 2020.
9/6/2020 • 45 minutes, 49 seconds
Penser les nouvelles métamorphoses du visage humain
Comment penser le visage à l'ère de la convergence de la chirurgie, des neurosciences, de la data science ? Le visage est une catégorie philosophique fondamentale qui s’expose à être revisitée à la lumière des avancées des sciences médicales et des neurosciences computationnelles. Les technologies d’aujourd’hui (chirurgie réparatrice et esthétique, mais aussi intelligence artificielle, apprentissage profond, vision par ordinateur…), permettent de reconstruire non seulement le visage humain, mais également l’idée qu’on a de lui. Les avancées technologiques contemporaines conduisent à repenser un certain nombre de concepts à commencer par celui du « beau », qui était une notion universelle jusqu’à Kant.
Dans la philosophie d’Emmanuel Lévinas (1906-1995), le visage est la base de l’éthique qui est pour lui la « philosophie première », plus importante à ses yeux que la métaphysique ou science de l’être. Le « visage de l’autre homme » est au cœur de cette pensée. Etre en présence de l'autre, de son visage, c'est avoir l'idée de l'infini. Le visage manifeste l’humanité de chacun d’entre nous. Il est le lieu de notre vulnérabilité et de notre relation à autrui, à travers le regard et la parole. Le visage est l’image de l’être singulier, totalement irremplaçable. Tout visage est unique, il est la première partie du corps que chacun révèle et expose.
Une autre tradition philosophique, celle de Leibniz (1646-1716), envisage les choses différemment. Chez Leibniz, le visage peut être réduit à des équations mathématiques. Le visage présente un ensemble de points singuliers et uniques : « il n’y a point de visage dont le contour ne fasse partie d’une ligne géométrique et ne puisse être tracé tout d’un trait par un certain mouvement réglé » (Discours de métaphysique, 1686). Tout visage s’inscrit dans une géométrie, circonscrit dans sa forme particulière…
Les intuitions de Leibniz trouvent un écho particulier avec les progrès contemporains de l’intelligence artificielle et des sciences cognitives. Aujourd’hui, on observe une « géométrisation » du visage grâce aux neurosciences computationnelles et au techniques de « codage facial » (facial coding) développées par les acteurs de l’économie numérique. La reconnaissance automatique des expressions faciales fait des progrès quotidiennement. Les machines savent désormais détecter, analyser et surtout reconstituer l’ensemble des expressions faciales et des émotions humaines telles qu’elles se lisent sur le visage. Le débat est ouvert : ces développements (utilisés notamment dans le marketing) permettent-ils de décrypter fidèlement l’alphabet des expressions du visage ou n’en donnent-ils qu’un artefact ?
Une conférence de Bruno Teboul, spécialiste de Philosophie et de Sciences Cognitives, chercheur associé à l’Université de Technologie de Compiègne (Costech), cofondateur de la Chaire Data Scientist de l’École polytechnique.
Festival IFM, 26 juin 2020.
9/5/2020 • 52 minutes, 51 seconds
Gérer une jeune marque de mode en 2020
« Mon grand-père et mon arrière-grand-père étaient tailleurs. Ils ne voulaient pas que leurs enfants fassent le même métier qu’eux. Mes parents sont devenus avocats et je devais l’être aussi » : Zoé Leboucher (31 ans), a finalement créé une marque de tailleurs pour femmes (« Admise », qui propose un vestiaire féminin « utile, élégant et intemporel ») après avoir fait des études de droit à la Sorbonne. Elle raconte ici son aventure entrepreneuriale (« on n’est jamais prêt, il faut oser se lancer »), en insistant sur le rôle des bonnes rencontres qui se font souvent par hasard. Elle raconte les étapes-clés du développement d’une entreprise et les difficultés qui, pour être nombreuses, n’empêchent pas le bonheur de construire librement sa vie professionnelle avec une équipe de proches. Comment convaincre un fabricant de réaliser de petites quantités ? Comment éviter d’accumuler des stocks ? Comment convaincre un investisseur de soutenir le projet ? Comment le soutien d’amies influenceuses sur Instagram fait-il évoluer la marque ? Deux leçons, notamment, se dégagent de cette expérience : « la clé n’est pas le chiffre d’affaires, mais la rentabilité de l’entreprise », et « on ne peut pas, aujourd’hui, lancer une marque de vêtements qui soit uniquement une marque de vêtements ».
8/31/2020 • 1 hour, 1 minute, 17 seconds
Maîtriser la donnée pour une mode plus éthique
« Le textile n’est pas loin de sa crise de la vache folle », estime Josselin Vogel, co-fondateur en 2018 de ViJi, une startup qui se donne pour mission de récolter, structurer et valoriser les données relatives à la RSE (responsabilité sociale et environnementale) au service des marques. Croiser les informations permet d’accroître la valeur du produit : il s’agit de doter les entreprises d’un « tuyau unique » permettant de récolter et d’authentifier les informations des fournisseurs, souvent dispersées aujourd’hui sur des fichiers Excel non réunis entre eux. Beaucoup de marques de mode ne savent pas, par exemple, mesurer le pourcentage de coton bio dans leurs collections.
Or le consommateur veut aujourd’hui savoir la composition du produit, son origine, la signification des labels qu’il affiche. Il s’agit de « valoriser les actions RSE dans le parcours d’achat », en partenariat avec les entreprises, sachant qu’un millenial sur deux déclare pouvoir quitter une marque pour « manque d’éthique ».
Cette démarche de traçabilité n’est pas la même que celle qui consiste à « mettre une note à un produit », car les normes textiles sont diverses et hétérogènes (beaucoup plus que dans l’agro-alimentaire). Rien n’impose par exemple de privilégier un produit en cuir vegan plutôt qu’un produit en cuir animal avec des critères qui relèvent d’un côté du bien-être animal et de l’autre, de l’acceptation ou non des dérivés de l’industrie pétrolière. « Aujourd’hui, produire c’est polluer, et aucun produit ne peut rassembler tous les critères RSE ». Viji veut offrir une vitrine aux producteurs vertueux sans faire de la RSE un « haut-parleur marketing ».
8/31/2020 • 1 hour, 19 seconds
Rencontres EMBA 14 mai 2020
Vous souhaitez obtenir des informations sur notre Executive MBA et n'avez pas pu participer aux Rencontres le 14 mai dernier ? Retrouvez le podcast de la séance en présence des responsables du programme, des équipes Carrières de l'EMBA, et découvrez les témoignages de Cécilia Sebaoun (promotion 2016), VP Development & Production Wardrobe NYC, USA (précédemment Responsable Atelier & Développement Prêt-à-Porter chez Kenzo Mode) et Chehrazad Laurent (promotion 2020), Senior International Tax Manager, Direction Fiscale Mode et Maroquinerie, Groupe LVMH.
6/16/2020 • 1 hour, 37 minutes, 47 seconds
Learning from the best : A class with Maïda Gregori-Boina
This podcast was recorded on december 18th, 2019 durig a class given at Institut Français de la Mode to our Fashion Image major students.
Maida Gregori-Boina has become one of the industry’s most successful and sought-after casting directors, responsible for selecting models for some of the biggest runways in the world.
With the quickly changing landscape of fashion, Maida focuses her attention on the building of iconic imagery through the casting of a compelling, yet curated, edit of faces to narrate identifiable insight into a brand’s visual communications; ultimately, making for an unmistakable brand message.
She has casted shows for Jil Sander, Givenchy with Alexander McQueen, Balenciaga with Nicolas Ghesquiere, Roberto Cavalli, Halpern, Acne Studios, Dior, Azzedine Alaïa, Calvin Klein, Edun, Élie Saab, Hermès, Iris Van Herpen, Raf Simons, The Row and Zac Posen. She has also been responsible for launching the runway careers of Lara Stone and Karlie Kloss, among many others.
Maida has styled editorials for i-D magazine, The Face and Vogue Hommes International. It was through her work in styling musicians that she first met Raf Simons, a longtime creative collaborator, working with everyone from Madonna, Michael Jackson, Elton John, and Vanessa Paradis, to rock bands like The Cult and the Smashing Pumpkins. In addition to this work, Maida has been an integral part to the Festival de Hyeres for decades, she is the Festival Art Director. The annual festival promotes young creation in fashion, photography and fashion accessories areas. Maida has helped to launch careers of many young designers thorough the festival like … Anthony Vaccarello, Felipe Oliveira Baptista, Julien Dossena and recently the Boter duo.
6/2/2020 • 1 hour, 26 minutes, 32 seconds
Agnès Sorel (1422-1450)aux sources de l'art de vivre français
Yves Saint Laurent, Helmut Newton, Jean-Paul Gaultier, Alexander McQueen… Les grandes figures de la mode (couturiers ou photographes) se sont souvent référés à Agnès Sorel (1422-1450). Dès la fin du Moyen-Âge, la favorite du roi Charles VII, incarne un personnage déterminant, précurseur, initiateur de l’ « art de vivre à la française », et ce bien avant les fastes de Versailles. Elle a réussi à transformer la vie de la cour en instaurant un art de vivre et un raffinement qui n’existait pas à son époque, prouvant que la transformation sociale passe, pour une part non négligeable, par l’esthétique, le bien-être, le goût des plaisirs et de la sensualité.
Autour de Charles VII, il y a eu deux femmes particulièrement importantes : Jeanne d’Arc et Agnès Sorel. La première a redressé la France militairement, la seconde a introduit à la Cour une nouvelle esthétique et un art de vivre qui ont renforcé le statut et l’existence de l’Etat, quelques années avant l’œuvre de consolidation politique de Louis XI.
Agnès Sorel n’a pas seulement incarné le merveilleux et l’enchantement d’une beauté « érotisée ». Elle a été une « guerrière de la beauté », insufflant de l’audace et du courage dans un environnement contraignant. Avec elle s’impose l’idée que la beauté transforme le monde, que l’art de vivre a un fort impact sur la société et que l’apparence, le bien-être et les plaisirs futiles sont au cœur de la transformation sociale.
Une conférence de Leonardo Marcos, artiste :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Leonardo_Marcos
6/1/2020 • 1 hour, 11 minutes, 43 seconds
Habiter dans 20 ans
L’évolution des villes et du logement reflète en profondeur l’évolution des styles de vie. Comment habiterons-nous dans 20 ans ? Quels seront nos nouveaux usages ? Comment définir la notion d’ « habitat durable » ? Les « manières d'habiter » croisent l’évolution des modes de vie à travers des événements comme la pandémie du coronavirus et ses effets sur le télétravail, par exemple ; mais aussi et surtout à travers des tendances de long terme comme la redéfinition de la vie familiale, le vieillissement de la population, le développement de la mobilité et de l'économie du partage...
Des pratiques nouvelles (colocation, locations temporaires) définissent de nouveaux modes de logements et entraînent des modifications de l’urbanisme, dans le sens d’une mixité croissante des usages et d’une meilleure valorisation d’espaces occupés de manière discontinue ou temporaire. Partager sa voiture était encore considéré comme improbable il y a quinze ans. Dans le domaine du logement, on observe de la même façon un besoin croissant d’habitat partagé.
Des contrastes importants opposent, en France, des territoires en développement (qui ne sont pas tous des centres urbains), et des zones moins denses. Les métropoles risquent de ne plus être accessibles à une part croissante de la population, en raison du coût d'accès trop élevé au logement en ville-centre. Un mouvement d'étalement urbain qui permet de loger les citadins aux alentours des métropoles entraîne des coûts d'infrastructure particulièrement lourds et n'est pas soutenable d'un point de vue environnemental.
Plusieurs scénarios d'avenir sont possibles : une tendance à la « concentration métropolitaine », une autre à la « saturation urbaine », une autre à « la révolution du partage » et enfin une dernière à un « réseau de métropoles » qui permettrait d'imaginer un rapport équilibré au territoire, prenant en compte la lutte contre les inégalités, les impératifs environnementaux et la qualité de vie.
Une conférence de Marc-Olivier Padis, directeur des études de Terra Nova (think tank progressiste indépendant « ayant pour but de produire et diffuser des solutions politiques innovantes en France et en Europe »).
6/1/2020 • 1 hour, 13 minutes, 21 seconds
Comment améliorer la créativité en entreprise : panorama des méthodes innovantes
Depuis plusieurs décennies, le champ de la créativité ne cesse de se déployer dans l’entreprise : d’abord au service de l’innovation produit, puis managériale (champ privilégié : le marketing) et enfin sociale, désormais au cœur des départements de ressources humaines. La créativité est devenue un actif de l’entreprise au même titre que les machines et un élément d’attractivité pour les collaborateurs : de plus en plus d’entre eux sont attirés par des entreprises qui possèdent une « culture de la créativité ».
Qu’est-ce la créativité ? Attention à ne pas confondre créativité et innovation : la première est une capacité cognitive, la deuxième est un résultat concret La créativité est une capacité renforcée à avoir des idées qui remettent en cause les habitudes, une disposition à « voir les choses différemment ». C’est une culture qui permet l’innovation, cette dernière pouvant être comprise comme une « perturbation qui permet de créer de la valeur économique et humaine » et un moyen d’entraîner une transformation plus globale des organisations et des systèmes. La créativité peut être « correctrice » ou « transformante ».
Aujourd’hui considérées comme des nécessités, les méthodes de créativité (méthodes des « six chapeaux », « creative problem solving », brainstorming, « design thinking »…) se sont sensiblement développées depuis la fin des années 1990. Au-delà des différences d’approche, elles s’inspirent toutes d’une « pensée de la divergence », autour de quelques règles de base, à commencer par la suspension du jugement et la « pensée latérale » : il s’agit de ne pas se censurer ni censurer les autres, de savoir faire taire son esprit analytique pour faire place à des associations d’idées fertiles. Par ailleurs, ces méthodes insistent sur la capacité à effectuer des « rebonds » (une mauvaise idée peut produire une bonne idée, par ricochet), mais aussi sur la capacité à écouter les autres, et enfin sur l’objectif de produire beaucoup d’idées : « pour avoir de bonnes idées, il faut beaucoup d’idées, c’est la quantité qui fait la qualité ». C’est un processus difficile à mettre en place, un effort qui a un coût (humain et financier), et qui engendre des déperditions. Mais c’est aussi une culture qui considère que le groupe est plus créatif que la somme des individus qui le composent.
Par Edouard Le Maréchal, consultant (agence Tangenciels), auteur de « Innover à l’âge du papillon »
http://tangenciels.com/
https://agedupapillon.wordpress.com/
6/1/2020 • 1 hour, 5 minutes, 1 second
A propos de Jean Cocteau
Jean Cocteau n’est pas seulement un génie touche-à-tout dont on retient parfois la biographie aux dépens de l’œuvre littéraire. D’où l’importance d’une exploration de son art poétique et de son processus créatif. Jean Cocteau se définissait comme un « réceptacle » soumis et obéissant aux injonctions de forces supérieures. Il se disait « véhicule » ou « sismographe », comme si l’écriture, pour lui, se faisait en « co-création » avec une inspiration venue d’ailleurs. L’artiste, selon Cocteau, n’était pas un ego créateur surpuissant, mais plutôt «le champ d’expérience d’un écartèlement, tiré par plusieurs chevaux ». Se voyant comme un « champ d’expérience au service d’un ange », le poète accouchait d’une œuvre comme dans les conditions d’« un enfantement monstrueux, qui ne bénéficierait pas de l’instinct maternel et de la confiance qui en résulte » (« Le Journal d'un Inconnu », 1953). « Créer, c’est « s’enfoncer avec soi-même, vers le diamant, vers le grisou... » (« Le Potomak », 1919). Pour Cocteau, l’artiste est un martyr. La poésie se fait dans une « solitude effrayante », comme s’il s’agissait d’un sacrifice (pour lui, on « saigne de l’encre » quand on écrit). La création est une « bataille du clair contre l’obscur ». L’œuvre se construit en fragments disparates, en picorant ça et là des étincelles, puis en passant à autre chose…
Cependant la création, pour lui, obéit à des techniques avancées, précises, rigoureuses. Ne célébrant ni les « poètes maudits » ni les techniques d’écriture automatique défendues par les surréalistes, il entendait défendre (à travers Radiguet, notamment), un style « mince, musclé » et presque classique. « L’invisibilité me semble être la condition de l’élégance. L’élégance cesse si on la remarque » (« Le Journal d'un Inconnu », 1953)
Stéphanie Delpon, passionnée de littérature, a co-créé l’agence Pictoresq, un duo créatif avec Paul Saint Bris, qui collabore avec des marques de mode et de luxe.
5/31/2020 • 56 minutes, 55 seconds
Philosophie de l'emballage japonais
A partir des différentes notions qui se rapportent à l’idée de l’« enveloppement » et de l’ « emballage », on peut explorer quelques concepts fondamentaux de la philosophie et de l'esthétique du Japon. Chaque emballage, aussi humble soit-il, y contient une signification profonde : il est l’expression d’un savoir-faire très codifié depuis des siècles. Idéalement porteur d’une esthétique de « netteté » (« orimetadashi-sa », littéralement « plissage propre »), l’acte d’envelopper est considéré depuis la nuit des temps comme un acte sacré. L’emballage a pour fonction de « ralentir la découverte du contenu, à la façon dont un jardin japonais permet au paysage de se déployer au fur et à mesure de la promenade... ». Associé à la perception du caractère éphémère de la beauté, l’emballage japonais reflète une « poétique des espaces intermédiaires » (« entre-deux » ou « aïda» 間) mais il est aussi le témoignage visible d’une affection entre les êtres. Plusieurs mots sont utiles à connaître : le « furoshiki » 風呂敷 est un carré de tissu utilisé pour protéger et envelopper des cadeaux ou transporter de divers objets du quotidien : vêtements, bentô, etc. « Musubu », 結ぶ est l’art de nouer (au sens propre comme au sens figuré).
Une conférence de Mitsuyo Delcourt-Itonaga, chercheuse-associée pour le Centre International de recherches sur les études japonaises (Kyoto).
4/20/2020 • 58 minutes, 57 seconds
Comment la musique est devenue une industrie "visuelle"
Une artiste comme Billie Eilish, découverte à 15 ans en 2016, propose des visuels aussi pointus que sa musique et un style vestimentaire très étudié. Son univers ne se limite pas à la musique. Elle a déjà fait la « une » de 15 numéros de "Vogue". Elle est l’archétype d’une époque où l’image, le look, les chorégraphies ont au moins autant d’importance que la musique. La convergence des médias (musique, podcasts, vidéos, e-sport, cinéma, mode, sport…) transforme l’industrie musicale en « industrie visuelle ». Les clips, les captations, le live, les documentaires se multiplient…
Dans ce vaste croisement des expressions et des cultures, l’industrie musicale est obligée de se réinventer. Les genres musicaux, de moins en moins étanches, sont remplacés par des « ambiances » (« moods ») qui se construisent au gré des playlists éditorialisées par les plates-formes de « streaming ». Alors qu’en France, 65% des revenus de l’industrie viennent aujourd’hui du « streaming », 73% de la musique « streamée » provient des playlists et 63% des « streamers » écoutent des playlists éditorialisées. Les plateformes (comme Spotify ou Deezer) ont donc le pouvoir de « pousser » tel ou tel artiste. Les playlists deviennent quasiment des marques, si bien qu’être « bien playlisté » peut paraître « plus important que faire la une d’un magazine ».
Une conférence d’Hélène Audouard et Jeanne de Villepoix (Universal Music France, division « A&R Studios»). A&R Studios est une agence créative intégrée, qui gère notamment les partenariats entre artistes musicaux et marques de mode, ou encore le merchandising (création de collections pour les artistes, gestion de magasins e-commerces pour les artistes).
4/20/2020 • 1 hour, 2 seconds
Mode : le choix des matières écoresponsables
Dans la mode et le luxe, l'heure est à la sélection de matières éco-responsables, parmi lesquelles il faut savoir sélectionner celles qui sont industrialisables. Sachant que le coton absorbe 20% des pesticides répandus dans le monde et qu'il provoque une surconsommation d'eau, des alternatives existent, à commencer par le coton recyclé ou le coton bio (ce dernier représente 1% seulement du coton utilisé aujourd'hui dans l'industrie de l'habillement).
Parmi les matériaux "naturellement responsables", le lin et chanvre sont à mentionner. Des fibres artificielles comme la viscose connaissent un regain d'intérêt, à condition de réutiliser l’eau et les solvants en circuit fermé. Des polyamides sont obtenus avec les mêmes qualités que des matières d'origine pétrochimique, mais réalisées désormais à partir de ressources renouvelables comme l'huile de ricin ou le glucose de maïs...
Une conférence de Marina Coutelan, chargée du développement durable chez Première Vision (17 décembre 2019 à l'Institut Français de la Mode).
12/19/2019 • 57 minutes, 45 seconds
Le retour des sorcières
La sorcière a toujours peuplé notre imaginaire collectif. Son image traditionnelle, celle d’une femme diabolique à cheval sur un balai, préparatrice de potions magiques, supposée avoir une sexualité débridée, a suscité des fantasmes violents en Occident. Elle a été progressivement réhabilitée depuis le XIXe siècle, avec l’apparition d’une vision romantique dont Jules Michelet, notamment, a été le porte-parole.
Autrefois traquée et brûlée, la sorcière a changé de statut en ce début du XXIe siècle : parmi ses multiples déclinaisons contemporaines, elle incarne des identités nouvelles, autour de combats qui font d’elle non seulement une guérisseuse, une chamane néopaïenne, une magicienne envoûteuse mais aussi et surtout une figure du militantisme féministe, une activiste « queer », écologiste, opposée au patriarcat, à la mondialisation financière…
Des « witch blocs » défilent régulièrement dans des manifestations anticapitalistes ou contre la « transphobie », dénonçant par exemple la criminalisation des travailleurs du sexe, produisant des slogans comme « Ni Dieu, ni mec », « mon utérus est une ZAD » ou encore « bois mes règles »… Un féminisme « divinatoire » s’exprime à travers les œuvres d’une artiste comme Camille Ducellier.
Toute une production éditoriale et cinématographique en témoigne : la sorcière est de retour.
Céline du Chéné (productrice à France Culture, émission Mauvais Genres), est notamment auteure d’une encyclopédie visuelle des sorcières ("Les Sorcières, une histoire de femmes", éditions Michel Lafon, 2019).
12/9/2019 • 1 hour, 3 minutes, 42 seconds
A propos de Robert Frank (1924-2019)
« Quand les gens regardent mes photos, je veux qu'ils ressentent la même chose qu’avec une poésie qu'ils ont envie de relire deux fois » (Robert Frank, 1924-2019). Avec « Les Américains » (1958), le photographe suisse Robert Frank (mort en septembre 2019), a été l’auteur du livre de photographie à ce jour le plus vendu dans le monde (700 000 exemplaires). Ce livre est composé de 83 photos sélectionnées sur 27 000 images, recueillies au cours d'une exploration de l’Amérique réelle, loin des clichés du « rêve américain » véhiculé par la publicité des années 1950.
Une conférence de Luc Quelin (octobre 2019), photographe et réalisateur de films.
12/9/2019 • 1 hour, 9 minutes, 22 seconds
La fainéantise heureuse selon Jean Giono
Quand on ne fait rien on rêve et quand on rêve, on crée… L’écrivain Jean Giono (1895-1970) a beaucoup critiqué la notion de travail, liée pour lui à diverses aliénations qui avaient pour nom l’argent, la société de consommation et la civilisation urbaine. Les « vraies richesses » (titre d’un de ses essais, paru en 1936), étaient liées pour lui à la vie rurale et à une forme de ce qu’on n’appelait pas encore « sobriété heureuse », un concept contemporain qui fait écho à cette vision du monde qui pouvait paraître, il y a encore quelques années, complètement dépassée, voire « ringarde ».
« Exprimer le monde avec la divine habileté des mains nues » : tel était l’idéal dont s’inspirait Giono, qui avait été profondément marqué par la figure de son père, cordonnier à Manosque (Alpes de Haute-Provence). En « créant joyeusement et librement des souliers » (le verbe « créer » est utilisé par Giono de préférence à « fabriquer » ou « faire »), ce père artisan incarnait une forme de bonheur qui n’a pas survécu à la guerre et aux illusions pacifistes de l’écrivain.
Il y a donc une double leçon à tirer des livres de Jean Giono : la première, c’est que l’utopie d’une vie de fainéantise et de contemplation littéraire est toujours séduisante. La seconde, c’est qu’on serait bien inspiré de ne pas croire dur comme fer à ses utopies : le « choc du réel » a été dur pour l’écrivain, qui s’est réfugié après la guerre dans une version plus individuelle du bonheur. « Les gens qui prônent la sobriété heureuse devraient lire Giono pour être mis en alerte sur le décalage entre le mythe et la réalité », et ils devraient savoir « faire la différence entre un poème et un projet de vie, trouver la bonne distance… » (Claire Daudin).
Une conférence de Claire Daudin, écrivain, éditrice des "Oeuvres poétiques et dramatiques" de Charles Péguy dans La Pléiade, auteur du "Sourire" (roman, Cerf, 2009), et du "Peintre aux outrages : Charles Filiger" (roman, Cerf, 2018).
12/5/2019 • 58 minutes, 5 seconds
OuLiPo : contraintes mathématiques et création littéraire
Créé en 1960 par Raymond Queneau et François Le Lionnais, l’OuLiPo (« ouvroir de littérature potentielle »), est un laboratoire dont le principe est de définir des formes et des contraintes (y compris mathématiques) pour créer de la littérature. Toujours actif aujourd’hui, l’OuLiPo illustre l’enrichissement mutuel qui peut exister entre création et mathématiques. Un des textes fondateurs du mouvement a été Cent mille milliards de poèmes, un recueil de « poésie combinatoire » de Raymond Queneau publié en 1961, que son auteur définissait comme suit : « une machine à fabriquer des poèmes, mais en nombre limité ; il est vrai que ce nombre, quoique limité, fournit de la lecture pour près de deux cents millions d’années (en lisant vingt-quatre heures sur vingt-quatre) ». La Disparition de Georges Pérec (publié en 1968) est un autre exemple bien connu des contraintes « oulipiennes », puisqu’il s’agissait d’écrire un roman entier sans un mot contenant la lettre « e ».
Les contraintes de l’OuLiPo sont essentiellement basées sur les chiffres et les nombres. Pour les auteurs qui font partie de ce mouvement, un texte littéraire peut s’écrire à partir d’une figure géométrique.
Pour en parler, trois écrivains membres de l'OuLiPo : Michèle Audin, Ian Monk et Jacques Jouet.
Séance préparée et animée par Monzerrat Girgis (IFM/Management 2004).
Une conférence dans le cadre du festival IFM 2019 (28 et 29 juin 2019).
7/31/2019 • 1 hour, 20 minutes, 42 seconds
Intelligence artificielle et création artistique
L’intelligence artificielle permet de générer des propositions créatives à partir de l’apprentissage des machines : l’IA peut produire des images, des sons ou des textes auxquels on n’aurait jamais pensé sans elle. Or cette démarche n’est pas nouvelle en soi, puisqu’on peut définir un artiste conceptuel comme « quelqu’un qui a un algorithme en tête ». A la fin des années 1960 et dans le courant des années 1970, les premiers artistes conceptuels se sont inspirés des structurations algorithmiques (voir par exemple Sol Lewit et ses « Wall Drawings »). Les musiciens ont été des pionniers en la matière (voir Iannis Xenakis et ses recherches sur la « musique stochastique » au milieu des années 1950), mais les artistes visuels se sont également intéressés très tôt à des procédés comme les chaînes de Markov. Vera Molnar, une artiste hongroise née en 1924, a été l’une des premières à utiliser des ordinateurs pour créer.
Aujourd’hui, les réseaux de neurones inspirent de nouveaux mouvements artistiques, comme le GANisme, un mouvement qui utilise les « réseaux antagonistes génératifs » (GAN). Des artistes hybrides, mi-mathématiciens mi-poètes, explorent ces horizons inédits. Sachant ne pas se laisser guider par les machines mais choisissant plutôt de « faire de la boxe avec elles », ils découvrent des champs de création infinis.
Une conférence de Paul Mouginot, photographe, collectionneur et co-fondateur de Daco (entreprise d'intelligence artificielle rachetée par Vente Privée en 2018).
7/27/2019 • 1 hour, 21 minutes, 18 seconds
Le corps numérisé
Aurons-nous bientôt un corps cybernétique, parcouru de capteurs, de senseurs et d’implants ? Sans aller jusqu’aux scénarios les plus audacieux des romans ou des films de science-fiction, les canons de beauté évoluent dans notre monde numérisé. Avec les réseaux sociaux, des codes inédits se répandent : esthétique des filtres, tendance à la dysmorphophobie, rhinoplastie…
L’intelligence artificielle permet d’affiner notre apparence en fonction de multiples facteurs reliés à l’historique de nos émotions et de nos interactions : les assistants stylistes du type Echo Look (Amazon) confient notre « look » à des algorithmes.
Sur le plan de la santé, on peut désormais se nourrir de probiotiques conçus pour « optimiser son intérieur » et ce type d’approche s’étend jusqu’au cerveau, avec l’apparition de casques à ondes cérébrales. Dans un univers d’intelligence artificielle, tout ce qui se mesure doit être parfait. Le « bien-être holistique » est devenu une injonction courante et un business très rentable.
Ce qu’il y a d’intéressant, c’est d’observer comment les outils numériques peuvent être détournés pour créer de nouveaux imaginaires singuliers et réinventer le visible : « reprendre possession de son corps, c’est hacker les technologies ».
Une conférence de Julien Tauvel, qui a créé et qui dirige le cabinet Imprudence, un collectif de création et de prospective basé à Paris. Dans le cadre du festival IFM 2019 (28 juin 2019).
7/26/2019 • 52 minutes, 10 seconds
Iris Apfel, 97 ans et icône de mode
« Je refuse de devenir une vieille schnoque, je me suis décerné le record de l’adolescente la plus âgée du monde » : Iris Apfel (97 ans), est une icône américaine qui a su imposer son style au croisement de la mode, du design et de la décoration intérieure. Elle incarne la présence de plus en plus visible d’une génération de seniors dans les territoires de la mode et de la beauté (voir par exemple les égéries de Ari Seth Cohen). Ne souhaitant pas répondre aux injonctions de la société, elle estime avec beaucoup d’autres que « les femmes ne sont jamais trop vieilles pour la mode ». Grâce à quelqu’un comme Iris Apfel, la mode passe d’une logique de « tranches d’âge » bien délimitées à une logique de « styles de vie » quel que soit l’âge des gens.
Par Catherine Marcadier-Saflix, fondatrice d’En Mode Création(s) http://en-mode-creations.com/
7/22/2019 • 1 hour, 1 minute, 16 seconds
Karl Lagerfeld, homme de lettres
Karl Lagerfeld n’a jamais cessé de fréquenter la littérature, avec délectation et même une forme de boulimie. Il se décrivait volontiers comme « un vieux prof de lettres » et vivait entouré de livres qu’il achetait en trois exemplaires : un pour le lire, l’autre pour le découper et le troisième pour le ranger dans l’une de ses bibliothèques. Un de ses auteurs de chevet était Eduard Graf von Keyserling (1855-1918) : « Keyserling, c’est l’impressionnisme. Avec trois mots, vous voyez l’endroit, le pays, vous sentez l’air. La description, cela me frappe encore plus aujourd’hui, est incroyablement évocatrice avec un minimum de mots. J’aime que ce soit si court : j’ai horreur quand il faut 600 pages, vraiment pas nécessaire… » (propos recueillis par Bayon dans Libération, décembre 2010).
Karl Lagerfeld aimait aussi lire et relire Saint-Simon, Bossuet, mais aussi Colette et Paul Léautaud, ou encore Rilke, Virginia Woolf et Emily Dickinson… Il détestait les romans policiers et lisait peu de romans contemporains mais il avait une passion pour les dictionnaires (il a illustré le Larousse en 2009). « Je possède un mur entier de dictionnaires. J’adore ça. Pour moi, c’est LE roman policier. Si je n’étais pas dans la couture, j’aurais fait des études de langues, mais j’ai toujours été un peu feignant pour les études… »
Une conférence de Marie-Noëlle Demay dans le cadre du festival IFM 2019 (28 et 29 juin 2019). Marie-Noëlle Demay a fondé le magazine Gala et en a été rédactrice en chef avant de diriger pendant quinze ans le service Mode du magazine Marie-Claire. Elle a publié « Le crocodile devenu le sac à main de Karl Lagerfeld », un roman, au printemps 2018.
Introduction : Ugo Bénézet (IFM/Management 2019).
7/22/2019 • 44 minutes, 51 seconds
Quel équilibre entre création et analyse du marché ?
Il n’y a jamais eu de dichotomie profonde entre la figure du créateur de génie et celle du marchand. Frédérick Worth et Jacques Doucet étaient des marchands avant d’être des créateurs : le premier vendait du métrage textile, le second était marchand de chemises depuis plusieurs générations. Mais il existe néanmoins une tension récurrente au cœur de l’industrie de la mode : d’un côté la création et l’expérimentation (rupture, intuition, subjectivité), de l’autre le management, les ventes, le marketing et le merchandising (prédiction, analyse des données…).
La séparation entre la création et la gestion a gagné du terrain depuis le milieu des années 1990, avec la financiarisation progressive des marques. Aujourd’hui, on ne demande plus aux créateurs de connaître leur marché : ils sont parachutés dans un environnement business pour y insuffler de la créativité et faire de l’image. Derrière eux, les structures industrielles et financières sont savamment orchestrées et on observe une scission de plus en plus évidente entre les deux fonctions (manager et créateur), même si un créateur de mode est comme un « chef d’orchestre » qui doit savoir tout faire même de manière superficielle (coudre, couper, communiquer, savoir ce qui se vend, analyser les chiffres…).
Une discussion entre Emilie Hammen (professeur à l'IFM), Johanna Senyk (créatrice de mode, lauréate de l'ANDAM en 2016 avec sa marque Wanda Nylon) et Benjamin Simmenauer (professeur à l'IFM).
7/16/2019 • 1 hour, 7 minutes, 22 seconds
Pourquoi la société ne se laisse pas mettre en équations
Si la nature se laisse mettre en équations, est-ce qu’il en est de même de la société ? Certes, la lisibilité des chiffres et des statistiques, dans le domaine économique et social, permet d'assurer une transparence et une lisibilité de l’action collective. Mais il semble bien que la société soit comme un « tigre sauvage » qui ne se laisse pas dompter aisément.
Exemple : dès lors qu’on cherche à prédire un taux croissance économique, on se trompe généralement. Les indicateurs de stabilité empirique qui se trouvent abondamment dans la nature physique sont impossibles à déceler en matière humaine.
L’ « homo economicus » supposé rationnel n’existe pas dans le monde réel, et on prête généralement beaucoup trop d’objectivité aux chiffres. Les indicateurs de référence (PIB, chômage, classement des universités, normes comptables…) sont issus de conventions et de référentiels plus ou moins adaptés au réel et le plus souvent biaisés.
De la même façon, l’intelligence artificielle n'a pas les moyens de « modéliser l’humain », et on aurait tort d’avoir une « vision algorithmique » de la vie sociale. Dans toutes les interfaces de communication homme/machine (cf Siri et autres assistants vocaux), la personne humaine a toujours la liberté d’exprimer des positions farfelues, inattendues et imprévisibles.
Dans notre environnement numérique où l’identification des uns et des autres est permanente (nos relations, notre géolocalisation, notre historique de recherche…), il est vital de cultiver le décentrement et le non-quantifiable : il s’agit de désenclaver notre mémoire et nos modes de perception, d’assumer toutes sortes de lignes de fuite et de changements de cap... C’est sans doute la seule condition pour continuer à penser l’humain comme sujet créatif. Chaque homme a la capacité d’être un « nouveau commencement » (Hannah Arendt).
Une discussion dans le cadre du 4e festival IFM (28 et 29 juin 2019), avec
-Valérie Beaudouin, sociologue et linguiste, Télécom ParisTech
-Pierre-Antoine Chardel, philosophe et sociologue, Institut Mines-Télécom Business School
-Valérie Charolles, philosophe, EHESS
-Pablo Jensen, physicien, ENS Lyon
7/14/2019 • 1 hour, 26 minutes, 21 seconds
Coder le son : les enjeux de la partition musicale
Chaque note qu’on voit apparaître sur une partition musicale est une image très complexe, puisqu’il s’agit d’« une tache noire qui dit du son ». Ce miracle remonte à l’époque des Carolingiens (IXe siècle après JC), qui ont inventé la notation musicale et qui ont su transcrire et rendre visible le son avec une précision extrême. Cet effort de codage a pris la forme d’images et non pas de signes purement intellectuels comparables à l’alphabet des Grecs.
Cette rencontre entre deux manières de penser (la manière alphabétique grecque et l’image très élaborée du mouvement qui s’invente chez les Carolingiens) est un moment-clé de la pensée occidentale, dont les enjeux ont été comparables à ceux d’aujourd’hui puisqu’il s’agissait déjà d’intégrer le nombre dans l’image et d’analyser le monde en format numérique.
En permettant de maîtriser le mouvement, le codage de la musique au IXe siècle après JC peut être considéré comme une avancée majeure de la vie de l’esprit, ayant permis de transcrire la parole en images. C'est l'invention de repères numériques porteurs de paramètres précis : hauteur et longueur du son, notamment, mais aussi durée, discontinuité et émotion. D’une certaine façon, c’est le premier apprivoisement de l’irrationnel par les nombres. La notation musicale peut donc être considérée comme une aventure artistique et culturelle qui prend place au cœur de la pensée scientifique occidentale.
Une conférence dans le cadre du 4e festival IFM (28 et 29 juin 2019), par Violaine Anger, musicologue, maître de conférence à l’Université d’Evry Val d’Essonne, maître de conférence associée à l’Ecole Polytechnique.
7/11/2019 • 50 minutes, 18 seconds
Les mathématiques ont-elles pris le pouvoir sur le réel ?
On est passé d’une société informatique à une société d’intelligence artificielle. Les chiffres permettent de tout mesurer, de tout calculer, de prédire les comportements aléatoires. Avec la généralisation des calculs massifs, on est entré dans un autre monde : de la programmation informatique, on est passé au « machine learning ». Sommes-nous entrés dans un monde cybernétique, autrement dit de « gouvernance par les nombres » ? Paradoxe : le monde est à la fois de plus en plus lisible, prédictif, contrôlable, mais également de plus en plus volatile, incertain, complexe, ambigu.
Quelle est la place de l’humain dans un univers où le bonheur est accompagné par les machines ? Quelle est la place de l’intuition et de la création dans ce contexte ? Faut-il, comme le souhaite Daniel Cohen (économiste), lutter contre une "société algorithmique déshumanisante" ? On sait tout optimiser, tout modéliser, tout simuler, tout corréler… mais on a toujours du mal à anticiper les grains de sables, les accidents, les retards qui vont mettre la machine par terre.
Une discussion dans le cadre du 4e festival IFM (28 et 29 juin 2019) avec Elisabeth Grosdhomme, Bruno Teboul, François Pitti et Julien Cantegreil.
7/11/2019 • 34 minutes, 28 seconds
La fabrique des startups : une source d’inspiration pour le management de la création
La création d’entreprises n’est pas seulement le fait d’inventeurs géniaux, mais le résultat de méthodes, de processus, de savoir-faire et de financements… : voici ce qu’on a progressivement compris depuis 10 ans en France. Or il y a un certain nombre de proximités structurelles entre le monde des startups et celui des industries créatives. Comment se structure l’inspiration et l’ouverture ? Où est la frontière entre ce qui est formalisable et ce qui relève de l’intuition, entre les processus et l’individu créatif ?
Une conférence de Thomas Paris, professeur affilié à HEC Paris, chercheur au CNRS, chercheur associé à i3-CRG École Polytechnique, co-auteur, avec Jean-François Caillard, de "La fabrique des start-up" (Pearson, 2018).
6/14/2019 • 57 minutes, 38 seconds
Le marché de la mode vintage
La fripe a des origines populaires, ancrée notamment en Seine-saint-Denis (Saint-Ouen, Montreuil) ou à l'est de Londres. Aujourd'hui, le marché de la revente de vêtements est en pleine croissance et pourrait dépasser celui de la "fast fashion" à horizon de 2030. L'exigence écologique et la résonance de belles pièces "vintage" avec les tendances contemporaines expliquent l'engouement du marché. Il est d'ailleurs important de ne pas confondre "seconde main" et "vintage", car les marques les plus revendues aujourd'hui sont Sézane, Zara, Sandro, Maje etc. alors que le vêtement "vintage" désigne une réalité plus ancienne (de 1900 à 1980).
Une conférence d'Estelle Dupuis, fondatrice et dirigeante de Fashion Heritage on Demand (FHOND) : https://fhond.com/
6/14/2019 • 1 hour, 51 seconds
Une exploration de la théosophie
La théosophie, qui se concevait comme une religion englobant toutes les religions, fut créée en 1875 à New York, puis transférée en Inde en 1900. Son influence a été considérable sur les milieux cultivés autour de 1900-1920. Elle avait des adeptes partout dans le monde au début du XXe siècle, parmi lesquels Jacques-Emile Blanche, Jean Cocteau, Vassili Kandinsky ou encore Boy Capel, amant de Coco Chanel. Son principal représentant spirituel, Jiddu Krishnamurti (1895-1986) s'est progressivement transformé en emblème du développement personnel jusqu'à devenir une icône des campus américains après la Seconde Guerre Mondiale.
Une conférence d'Edouard Launet, journaliste et écrivain (également animateur du site Délibéré http://delibere.fr/
6/12/2019 • 55 minutes, 5 seconds
Aviateurs et aviatrices, "beautiful people" des Années Folles
Les pionniers de l’aviation ont aussi été des pionniers en matière d’habillement et une histoire de la mode peut s’écrire à travers les images de leurs vies et de leur exploits.
Le style de la « garçonne » peut être relié à des exemples comme celui de Ruth Elder (1902-1977), une aviatrice américaine qui fut la première femme à tenter de traverser l'Atlantique en avion.
Charles Lindbergh a défini un style qui se décline encore aujourd’hui dans la joaillerie de luxe. Hommes ou femmes, Européens ou Américains, les pilotes ont été de grandes stars à l’époque des premières traversées transatlantiques. Dans la presse des années 1920/1930, il y avait des rubriques de « mode aéronautique ». Cheveux courts, pantalons, combinaisons de vol… Entre les deux guerres, les terrains d'aviation ont été des refuges pour des femmes audacieuses qui ne pouvaient pas garder leur tenue de pilotes « en ville »… Des figures comme Amy Johnson et Amelia Earhart ont incarné cet idéal féministe au cours des années 1930/1940.
Par Guillaume De Syon, historien, qui enseigne au Albright College (Reading, Pennsylvanie, Etats-Unis) et qui poursuit des recherches au Laboratoire Techniques, Territoires et Sociétés, LATTS (Ecole des Ponts ParisTech/Universite Paris-Est Marne-la-Vallée).
4/25/2019 • 1 hour, 1 minute, 22 seconds
L’amour assisté par ordinateur au Japon
Quel est l’avenir de nos relations amoureuses à l’âge des interfaces numériques et des rencontres « assistées par ordinateur » ? Une machine peut-elle provoquer l'amour entre des inconnus ?
Au Japon, des expériences étonnantes sont menées autour de tous ces sujets, avec des dispositifs de rencontres automatisées qui s’insèrent naturellement dans la culture traditionnelle de la « rencontre arrangée ». Comment peut-on accepter de se laisser guider ou manipuler par une machine, y compris pour déterminer ses relations amoureuses ? Au Japon, cette idée semble trouver un terreau favorable, même si ces expériences restent encore marginales... Dans un croisement fascinant entre les traditions culturelles et les innovations technologiques, les interfaces numériques japonaises offrent la possibilité bienvenue de revêtir un « masque », un écran pour dissimuler qui on est (à l’opposé du moi occidental « intime » qu'il faut dévoiler)… Cependant, ces explorations japonaises illustrent un risque contemporain plus global, celui de « caresser plus souvent son écran que la personne aimée ».
Agnès Giard est anthropologue et journaliste (Libération). Elle enseigne à la Freie Universität de Berlin.
Auteure de livres consacrés au Japon, Agnès Giard a successivement publié un décryptage de la société japonaise (par le biais de son rapport au corps, au sexe et au sacré), un Dictionnaire (« Les 400 mots-clés de la culture japonaise ») et un livre de design (tissant le lien entre objets de culte, jouets sexuels et gadgets pour otaku). Elle a également publié en 2012 « Les histoires d’amour au Japon (éditions Glénat). En 2015, Agnès Giard a soutenu une thèse de doctorat d'anthropologie à l'Université de Nanterre (Directrice : Laurence Caillet). Cette thèse consacrée aux objets anthropomorphiques au Japon porte sur les « love dolls » (recherches sur le lien entre les poupées, l'amour et la mémoire au Japon).
http://sexes.blogs.liberation.fr/
http://japinc.org/
https://twitter.com/AgnesGiard
4/10/2019 • 1 hour, 28 minutes, 29 seconds
Nouvelles représentations du féminin à l’ère de de "Mee Too" et d'Instagram
De nouveaux imaginaires créatifs se développent en 2019 autour de la féminité à la faveur du phénomène "mee too" et d'Instagram. Ce qu'on appelle le mouvement "body positive" consiste à libérer les corps des diktats sociaux. L'intime est devenu public, et les femmes ont désormais, grâce à Instagram, le "final cut" sur leur image. Ces évolutions ne peuvent pas rester sans conséquences sur l'industrie de la beauté et de la lingerie...
Une intervention à l'Institut Français de la Mode de Sabrina Pélissier et Sandrine Pannetier (bureau Leherpeur Paris).
3/12/2019 • 1 hour, 3 minutes, 7 seconds
A quoi servent nos imaginaires historiques ?
L’imaginaire, au moins autant que les faits, est la structure sous-jacente de l’histoire. La vie des hommes ne se limite pas aux réalités matérielles et s’explique au moins autant par les représentations mentales, qui diffèrent selon que vous vivez ici ou là... Les imaginaires historiques, remplis de faussetés dont telle ou telle communauté est convaincue, peuvent provoquer des conflits, voire des génocides. D'où ce constat : les questions d’histoire ne sont jamais "froides" : l’histoire, c'est comme une grenade dégoupillée qui peut vous sauter à la figure dès que vous l’utilisez.
Emmanuel Laurentin, journaliste et historien, produit et présente chaque jour l'émission "La Fabrique de l'Histoire" sur France Culture.
3/12/2019 • 1 hour, 9 minutes, 25 seconds
Philosopher sur la mode et le vêtement
Héritière d’une tradition qui a marginalisé la mode, la pensée philosophique semble indéfectiblement associée avec une méfiance des apparences. Un tel parti-pris renforce le décalage entre un discours quelque peu sclérosé et la réalité du phénomène de mode, réalité foisonnante, qui excède largement la critique du pouvoir fallacieux de la parure.
La vivacité du phénomène de mode n’a pas échappé à d’autres médias, d’autres types de discours, qui s’attachent aujourd’hui à rendre compte de son importance et de son sens par la création de contenus en tous genres, soutenus par une démarche réflexive qui puise bon nombre de ses appuis conceptuels à la source de la philosophie.
La mode fait parler, assurément, mais que peut en dire la philosophie aujourd'hui ? Où situer la philosophie dans cette nouvelle économie de la parole sur la mode ? Comment faire entendre sa voix ?
Par Marie Schiele, doctorante en Philosophie de l’Art et Esthétique à l’Université Paris-Sorbonne. Consulter son site : Inquiétudes textiles https://intextus.hypotheses.org/
3/11/2019 • 1 hour, 3 minutes, 42 seconds
"Sound and Style: Music in Vogue"
French in name but American by birth, the magazine Vogue (founded 1892) has always been a New York-centric magazine with a Parisian point of view. Through Vogue, fashion was the centerpiece of a new transatlantic style; American readers counted on the magazine for guidance on trends in the French capital... By 1920, French women clamored for an edition of their own, and in June that year the first issue of French Vogue appeared on newsstands, with an opening editorial proclaiming "On parle français!". In
Vogue Magazine, music and fashion mixed to establish the enduring concept of a New York-Paris style axis : from Stravinsky, Erik Satie, Arthur Honegger, Francis Poulenc to jazz..."
A conference by Mary E.Davis, Dean of the School of Graduate Studies at FIT (Fashion Institute of Technology, New York).
1/24/2019 • 54 minutes, 43 seconds
A propos de Ralph Gibson
Par Jean-Michel Hequet (photographe)
12/20/2018 • 50 minutes, 20 seconds
L'édition, une industrie créative et son écosystème
Où il est question de l’écosystème de l'édition et de la littérature en France : marché du livre et de l'édition, conditions de commercialisation de la création littéraire, place relative des best-sellers et des livres de moins grande diffusion, circuits de distribution (librairies physiques indépendantes vs Amazon et ecommerce), instances de légitimation (critiques/presse/prix littéraires et festivals), singularité du marché français (prix unique), gestion des stocks et des invendus…
Avec Ekaterina Koulechova et Marie Moscoso des éditions Gallmeister. Depuis 2006, les éditions Gallmeister se consacrent à la découverte des multiples facettes de la littérature américaine (unique éditeur français à se spécialiser exclusivement dans ce domaine).
Une intervention présentée dans le cadre du projet « Dialogue » en partenariat avec La Fondation La Poste, La région Île-de-France et Les Livreurs. Cette série de dialogues interculturels, née après l'assassinat de Mireille Knoll (mai 2018), prend son sens dans la façon dont la littérature américaine est ici rendue accessible à un public francophone grâce à Ekaterina Koulechova et Marie Moscoso, respectivement d’origine russe et italienne : https://www.fondationlaposte.org/projet/dialogues-association-les-livreurs/
12/14/2018 • 1 hour, 45 minutes, 45 seconds
L’imaginaire français et le rapport au luxe
Il y a partout un "esprit des lieux", en France, par exemple, mais aussi dans les régions ou les entreprises... et donc des constantes dans la façon dont les groupes sociaux se représentent le réel, se l'approprient et s’adaptent à lui... Or s’il y a un secteur immatériel qui fait appel à l’imaginaire des peuples, c’est bien la mode, le luxe et la beauté. Paradoxalement, la France, pays par excellence du luxe, est aussi un pays où l’idée d’égalité, depuis très longtemps, travaille profondément les esprits, pourquoi ?
Stéphane Rozès est président de Cap (Conseils,analyses et perspectives), mais aussi enseignant à Sciences-Po et HEC. Après avoir dirigé l'Institut de sondage CSA, il conseille les entreprises sur leurs images de marques et les stratégies d'opinion qu'elles peuvent mener à l'égard des parties prenantes et des transformations internes. Son sujet de prédilection : l'articulation entre les dimensions historiques, économiques et culturelles des représentations collectives.
12/5/2018 • 1 hour, 53 minutes, 27 seconds
Comment utiliser l’intelligence artificielle dans le retail
Parmi les usages de l’intelligence artificielle dans la mode, il y a la distribution et le « retail . L’IA permet d’automatiser des raisonnements pénibles à faire avec le cerveau humain : structuration des prix, des collections, analyse de l'assortiment, identification des best sellers… Sur un ensemble de tâches, Les machines peuvent remplacer l’intelligence humaine et libérer de l’espace dans le cerveau du chef de produit.
Par Loïc Winckelmans, co-fondateur et dirigeant de Retviews (Bruxelles/Hong Kong)
12/5/2018 • 50 minutes, 31 seconds
Comment peut-on être parfumeur indépendant en France aujourd’hui ?
Depuis deux décennies, des marques confidentielles de parfum, caractérisées par une absence de budget marketing, une absence de publicité et un budget entièrement consacré à la création et au « jus », ont eu énormément de succès. Ces nouveaux entrants ont bousculé le marché tant et si bien qu’aujourd'hui, les grandes maisons de luxe ont toutes lancé des collections exclusives de parfum, pour répondre à l’explosion de la parfumerie dite « de niche ».
Par Yohan Cervi et Patrice Revillard (co-fondateurs et dirigeants de Maelstrom = "un laboratoire de parfum indépendant dédié aux professionnels comme aux particuliers exigeants et désireux de trouver des créations olfactives de qualité")...
12/5/2018 • 1 hour, 2 minutes, 59 seconds
A propos d'Eric Tabarly (1931-1998)
Le rêve d’Eric Tabarly a été de « voler sur l’eau ». Sa vie et ses performances permettent de remonter aux sources de la passion française pour les courses en solitaire et pour la navigation de plaisance. Depuis 1964 (première victoire transatlantique d’Eric Tabarly), la France a développé une industrie de référence en matière de navigation de plaisance et ses champions occupent la première place des podiums des courses en solitaire (80% des victoires solitaires sont françaises).
Par Christophe Agnus, journaliste, éditeur et entrepreneur, directeur des projets chez Vivendi et directeur des éditions Nautilus. Auteur notamment du "Roman du Vendée Globe" (Grasset) et de "Skippers de l'impossible" (Altipresse).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Christophe_Agnus
11/22/2018 • 52 minutes, 25 seconds
Le jeu vidéo en tant que phénomène culturel et champ de création
« Le jeu est à la base de toute organisation sociétale » (Johan Huizinga, "Homo ludens", 1951). Le jeu vidéo commence seulement à être considéré comme un élément à part entière de la culture, et non plus comme un monde cloisonné dans des références non accessibles au commun des mortels. Il est temps de mieux connaître les chefs d’œuvre et références incontournables du genre, mais aussi de s’intéresser à l’économie du jeu vidéo, sachant que celui-ci représente la première industrie culturelle en France, devant le livre, le cinéma et la musique.
Par Mohamed Megdoul, fondateur de la revue Immersion, une revue "intellectuelle" sur le jeu vidéo : http://immersion-revue.fr/
11/14/2018 • 1 hour, 9 minutes, 28 seconds
Mode et développement durable : quelques stratégies exemplaires
Les marques qui s’engagent dans le développement durable ont de meilleures performances (image de la marque, valorisation boursière, intention d’achat, intention de réachat, volonté de recommandation, prédisposition à payer plus cher…). L’époque où les marques laissaient le consommateur choisir entre une offre responsable (« gamme verte ») et une offre « normale » arrive progressivement à sa fin. Un tour d’horizon des meilleures pratiques.
Par Sophie Labbé, consultante au cabinet Utopies, spécialisé dans le développement durable.
11/14/2018 • 1 hour, 7 minutes, 42 seconds
Louer ses vêtements au lieu de les acheter ?
Par Hannah Fichebin (Beaurow).
11/8/2018 • 51 minutes, 36 seconds
Voir ou revoir "The Phantom Thread" (Paul Thomas Anderson, 2017)
Par Jean-Philippe Domecq, écrivain.
11/8/2018 • 1 hour, 4 minutes, 44 seconds
Les "magmen" et la mode
Une évocation des grands directeurs artistiques de la presse magazine et de leur héritage : Alexander Liberman, Alexey Brodovitch, Mehmed Fehmy Agha, Cipe Pineles, Bea Feitler, Annie Leibovitz... : les « magmen » ont souvent été des femmes. Leur métier : « créer un dialogue entre les mots et les images » et faire de l'"editing", au-delà du "publishing".
Avec Serge Ricco, directeur artistique de L’Obs après avoir été celui de Télérama et de GQ.
10/31/2018 • 1 hour, 11 minutes, 41 seconds
Faire de la mode avec des tissus recyclés
La mode commence à se demander comment elle pourrait s’inscrire dans une économie plus « circulaire », voire une « économie de la soustraction ».
Certaines marques décident d’adopter un business modèle consistant à récupérer des tissus sous forme de fins de stocks d’usines (fins de rouleaux et chutes de production) ou auprès de ressourceries, sachant qu’en France, la filière textile collecte chaque année une partie seulement (35%) des 600 000 tonnes de vêtements mis sur le marché français. « C’est dans les vieux rideaux (ou les vieux canapés) qu’on fait les meilleurs vêtements » (Anaïs Dautais Warmel).
Avec Anaïs Dautais Warmel, fondatrice et DA de la marque Les Récupérables.
10/26/2018 • 1 hour, 44 seconds
Mode : l’école belge
Mode : l’école belge : ses origines, son histoire, ses caractéristiques fondamentales. Souvent qualifiée d'"antifashion" ("sombre, violente, conceptuelle"...) la mode belge occupe une place de premier plan dans l'écosystème de la mode à l'échelle mondiale. Bien avant les Six d'Anvers (parmi lesquels Ann Demeulemeester, Dries Van Noten...), la Belgique a été un territoire de mode singulier, moins "classique" que le territoire français, et ouvert à de multiples influences venues du monde entier, comme on peut le voir dès le XVe siècle et les tableaux de Jan van Eyck.
De Norine, maison de couture belge très importante (créée en 1915) à Raf Simons et Kris Van Assche, de Margiela à Olivier Theyskens en passant par Ann Salens, la Belgique est et a toujours été un grand pays de mode.
Par Antoine Guitou, jeune styliste diplômé de La Cambre (Bruxelles) et de l'Ecole du Louvre.
10/26/2018 • 59 minutes, 10 seconds
L’art à l’ère numérique, entre multitude et élitisme
L’art numérique s’alimente dès ses origines (années 1940) au courant de pensée de la cybernétique (Norbert Wiener), ouvrant de nouveaux territoires créatifs aux artistes. Dans le même temps, le passage à une économie numérique modifie les rapports de force sur le marché de l'art : la "multitude" crée plus de valeur que les institutions et acteurs traditionnels du marché de l’art. Avec le numérique, l'art se déploie dans l'utopie d’un espace indépendant du marché et des institutions.
Par Caroline Etter, diplômée en histoire de l’art et consultante en art contemporain : depuis 2012, elle a créé sa société, "city | art insider", pour aider les particuliers à mieux connaître l’art contemporain et pour accompagner les entreprises dans leurs acquisitions.
10/17/2018 • 1 hour, 4 minutes, 55 seconds
Qu'est-ce qu'une marque de mode digitale ?
L’enjeu de la transformation digitale pour les entreprises (dans la mode comme dans d’autres secteurs) consiste à « développer des stratégies adaptées à l’ère digitale » de manière globale, ce qui ne se résume pas à l’aspect purement technologique des choses. Améliorer l’expérience client, associer ses clients à la vie de l’entreprise (communication/distribution/design…), s’adapter en permanence à de nouveaux besoins…
Par Maxime Coupez, responsable de la mode et du luxe à l’agence FaberNovel.
10/17/2018 • 52 minutes, 49 seconds
Charles Péguy, prophète et poète de la Cité harmonieuse
Plus de cent ans après sa mort, Charles Péguy (1873-1914), reste au coeur de l'histoire intellectuelle française. Les thèmes de son oeuvre résonnent toujours dans le monde contemporain : tensions entre socialisme et foi, réflexions sur la misère et l'harmonie entre les hommes, combat contre l’antisémitisme... Sa vision de Paris, elle aussi, nous parle : « on n'a jamais vu dans l'histoire du monde une ligne droite faite d'autant de courbes, d'autant de brisures et d'autant de brisés (...), une créature aussi continue faite d'autant de discontinu... ».
Par Claire Daudin, écrivain, co-auteur de Comprendre Péguy (éditions Max Milo, 2013) et présidente de l'Amitié Charles Péguy.
10/11/2018 • 57 minutes, 40 seconds
Que va-t-on faire de tout ce plastique ?
Le volume de plastique produit dans le monde chaque année ne cesse de croître : des centaines de millions de tonnes, avec une projection de 12 milliards de tonnes en 2050. Un tour d'horizon de la façon dont la mode et le design sont en train de se saisir de ce sujet dans un esprit de développement durable : des chaises sont faites à partir de déchets de smartphones, des chaussures de sport à partir de déchets plastiques recueillis dans l’océan…
Avec Julien Tauvel, co-fondateur et dirigeant d’Imprudence, un collectif de design prospectif.
http://imprudence.fr/
10/11/2018 • 56 minutes, 39 seconds
Sauvegarder les savoir-faire textiles dans le monde
Comment défendre la survie du patrimoine immatériel textile dans le monde entier ? Peut-on comparer les savoir-faire à des dialectes en danger ? Le tissage est l’une des activités les plus universelles. Sauvegarder des traditions sans les fossiliser, les valoriser en tant que patrimoine vivant : c’est la mission que s’est donnée Ali Rakib, fondateur de ForWeavers, qui s’intéresse de près à « toutes les coutumes qui se transmettent par la parole ou par les gestes, de génération en génération ».
https://www.welcometothejungle.co/articles/ali-rakib-portrait-tissus
10/11/2018 • 1 hour, 2 minutes, 50 seconds
Du renouveau des teintures végétales et des colorants naturels
Les colorants naturels, utilisés par les cultures du monde entier depuis les temps préhistoriques, sont principalement extraits du monde végétal, ainsi que de quelques coquillages marins, sources de la vraie pourpre, et insectes coccidés, sources des prestigieux rouges écarlates et cramoisis. Leurs applications concernent non seulement textiles et vannerie, mais aussi la peinture ou teinture de la peau et des cuirs, des cheveux et poils, etc.
Avec l’émergence d’une société plus consciente des enjeux environnementaux, les colorants naturels suscitent actuellement un regain d’intérêt dû à leur richesse coloristique, aux activités biologiques bienfaisantes présentées par la plupart d’entre eux et à leurs applications potentielles dans divers secteurs industriels (industries agro-alimentaires et cosmétiques, en plus des textiles).
Par Dominique Cardon, historienne et archéologue du textile et des colorants naturels (Directrice de Recherche émérite, CNRS).
7/13/2018 • 1 hour, 10 minutes, 28 seconds
« L’harmonie des sphères » aux origines de la musique
Selon la théorie de l'harmonie des sphères défendue par Pythagore, «les planètes en tournant autour de la Terre génèrent chacune un son d'autant plus aigu que la planète est plus éloignée de la Terre et que son mouvement est donc plus rapide. L'ensemble émet une musique très douce que nous n'entendons pas en raison d'une inadaptation de nos sens» (source : Umberto Eco).
Avec Violaine Anger, musicologue (CNSM + Ecole Polytechnique + Université d’Evry),:
http://cercc.ens-lyon.fr/spip.php?article175
https://fr.wikipedia.org/wiki/Harmonie_des_sph%C3%A8res
7/9/2018 • 1 hour, 2 minutes, 25 seconds
Rencontre avec Afterhomework
Pierre Kaczmarek (19 ans) et Elena Mottola (21 ans) ont lancé la marque de prêt-à-porter Afterhomework en 2014.
7/9/2018 • 48 minutes, 9 seconds
Le « retour de la guerre » (ou retour du « dieu Mars »)
Dans le cadre du festival IFM 2018 (thème : « planète Mars »), une réflexion sur la place des conflits et l’évolution des rapports de force internationaux dans le monde d’aujourd’hui. Il n'y a jamais eu aussi peu de guerres dans le monde – et en dépit de la tragédie syrienne depuis 2011-, elles ont rarement fait aussi peu de morts. Nous vivons plus longtemps et en meilleure santé. Mais un environnement médiatique nouveau (internet et les réseaux sociaux) bouleverse nos perceptions. Quant aux facteurs de tension, ils ont profondément changé avec notamment le retour des nationalismes après la chute du Mur de Berlin, la montée en puissance de la Chine, la crise financière de 2008 et le retour du facteur religieux dans les relations internationales, avec notamment les suites de l’année 1979 (première attaque djihadiste sur la mosquée de La Mecque, guerre d’Afghanistan et révolution iranienne).
Avec Jacques Audibert, ancien conseiller diplomatique de l'Elysée sous François Hollande et ancien directeur politique du Quai d'Orsay, avec Alain Frachon, ancien directeur du Monde et éditorialiste du journal spécialiste des questions internationales :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Audibert
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Frachon
7/9/2018 • 52 minutes, 47 seconds
Composer de la musique à l'ère de l'intelligence artificielle
Avec François Pachet, scientifique et musicologue, directeur du Creator Technology Research Lab chez Spotify
https://bit.ly/2HpI7o4
https://www.francoispachet.fr/
7/9/2018 • 1 hour, 1 minute, 18 seconds
Délires créatifs en tous genres
Avec Céline du Chéné (France Culture), auteure d’une Encyclopédie Pratique des Mauvais Genres (Nada Editions, 2017), et qui rassemble ses chroniques sur France Culture, dans l'émission « Mauvais Genres » le samedi soir : cette Encyclopédie constitue un abécédaire illustré avec 26 portraits d’artistes « underground », explorant toutes sortes d'univers délirants et poétiques.
http://www.nada-editions.fr/?product=encyclopedie-pratique-des-mauvais-genres
7/9/2018 • 25 minutes, 35 seconds
L’espace comme « horizon littéraire »
Avec Christine Montalbetti, romancière, auteur notamment d’un roman « spatial », La vie est faite de ces toutes petites choses (éditions P.O.L., 2016)
http://www.pol-editeur.com/index.php?spec=livre&ISBN=978-2-8180-3993-9
7/9/2018 • 34 minutes, 18 seconds
Consommateurs et citoyens, même combat ?
Xavier Romatet (ex-PDG de Condé Nast France), explore les contradictions entre notre statut de consommateurs et nos aspirations de citoyens. « Liberté, vérité, égalité sont des valeurs intangibles. Face aux GAFA et à ce qu'elles nous apportent, le citoyen ne peut pas s’effacer derrière le consommateur ».
7/6/2018 • 1 hour, 1 minute, 22 seconds
Masterclass : Michel Gaubert
Rencontre avec Michel Gaubert (29 juin 2018 à l'IFM).
Michel Gaubert est illustrateur sonore pour les plus grands défilés de mode. Dialogue avec Lisa Mestre (IFM/Management 2018).
« Michel Gaubert est aujourd’hui le plus célèbre illustrateur sonore de la mode, suivi par près de 200.000 followers sur Instagram - son « passe-temps ». Le mélomane fait dialoguer la musique avec les silhouettes qui défilent, décode la force d’un vêtement, maîtrise l’impact du son quand il est bien choisi » (Madame Figaro, septembre 2016).
7/6/2018 • 59 minutes, 46 seconds
Couture et psychiatrie
Avec Gilles Marais, un comédien-costumier formé en haute couture qui a travaillé avec des malades psychiatriques dans différentes institutions (notamment à la clinique de La Borde) ainsi qu'au Samu social et au LHSS de Nanterre (lieu d'accueil pour SDF).
7/6/2018 • 1 hour, 17 minutes, 23 seconds
Gosha Rubchinskiy, « ovni de la mode »
Camille Bolender (IFM/Management 2017) présente Gosha Rubchinskiy (né en 1984 à Moscou), un créateur de mode et photographe qui séduit l’Occident et qui permet de poser des questions intéressantes sur l’esthétique « post-soviétique ».
7/6/2018 • 34 minutes, 53 seconds
Du « bouillonnement créatif » en entreprise
Comment provoquer et entretenir un « bouillonnement créatif » dans les entreprises ?
Avec Anne Thévenet-Abitbol, directrice Prospective et Nouveaux Concepts de Danone, dont le job est d’empêcher le groupe Danone de tourner en rond, de jouer les électrons libres et d’apporter des idées nouvelles dans tous les domaines.
https://www.eveprogramme.com/10006/anne-thevenet-abitbol-femme-solaire/
Présentation suivie d’un débat avec Béatrice Lecerf, consultante spécialiste de la transformation culturelle des organisations (https://www.workissime.com/)
7/6/2018 • 50 minutes, 20 seconds
Mars, les enjeux d'une exploration future
Les enjeux de l'exploration martienne depuis « Mars primitif », période durant laquelle la vie aurait pu apparaître jusqu’aux enjeux actuels autour de Mars et l'exploration future de Mars.
Avec Sylvain Bouley, planétologue et spécialiste de la planète Mars, maître de conférences au département Géosciences de l'Université Paris Sud/Orsay.
http://geops.geol.u-psud.fr/spip.php?article709
7/6/2018 • 57 minutes
Un « nouvel âge spatial » (« New Space »)
On assiste à un abaissement du prix de l’accès à l’espace et à une accumulation de projets spatiaux notamment sur la côte Ouest des Etats-Unis, autour de SpaceX (Elon Musk), de Blue Origin (Amazon/Jeff Bezos), et bien sûr aussi de Google (Google Lunar X Prize et Constellation Starlink avec SpaceX) mais aussi de bien d’autres entreprises dont beaucoup de startups... Un nouvel écosystème de l’espace est en train de se mettre en place, avec un environnement entrepreneurial dynamique. Quels sont les grands enjeux du « New Space » ?
Avec Julien Cantegreil, entrepreneur, ancien directeur juridique adjoint de Kering, fondateur et CEO de OurSpace Labs à Paris (technologies de rupture dans le domaine spatial), et président du collectif AsterIdea dédié à la promotion des questions spatiales.
7/6/2018 • 38 minutes, 59 seconds
Mode et espace
Les relations entre la mode et l’espace sont très riches, au moins depuis Apollo 11 (1969).
Exploration croisée par Yvane Jacob (IFM/Management 2012), et Gabrielle Moussafir (IFM/Management 2017).
7/6/2018 • 46 minutes, 11 seconds
Prendre en compte l’univers des « seniors »
Par Catherine Marcadier-Saflix, fondatrice et dirigeante de « En Mode Création(s) », spécialiste de l’accompagnement stratégique des marques de mode en matière de « silver-économie »
7/6/2018 • 42 minutes, 16 seconds
Serge Gainsbourg, itinéraires d’un styliste pop
Serge Gainsbourg a embrassé toutes les modes et tous les genres musicaux des époques qu’il a traversées, et il en a été un pionnier à chaque fois. Il s'agit d'un créateur "caméléon", comme son contemporain Miles Davis, David Bowie ou Prince. Exploration d'un parcours musical à travers l'évocation des figures qui ont accompagné la carrière de Gainsbourg (arrangeurs et musiciens de studio en particulier).
Par Frédéric de Longueau, DJ et designer sonore, archéologue des musiques populaires de 1950 à aujourd'hui.
6/27/2018 • 1 hour, 5 minutes, 1 second
Etre "houellebecquien"
La thématique centrale de Michel Houellebecq est le "spleen de l’entre-deux, la solitude de l’individu dans un monde libéral, avec néanmoins la "possibilité d’une île" et d’une "renaissance possible". Comment "rester vivant" malgré notre soumission aux contraintes du temps ?
Par Paul Vacca, écrivain.
6/13/2018 • 1 hour, 4 minutes, 47 seconds
Comprendre le RGPD
Depuis le 25 mai 2018, le Règlement Général sur la Protection des Données transforme la vie des entreprises et des personnes en Europe. Des risques de sanctions financières allant jusqu'à 4 % du chiffre d'affaires mondial annuel d'une entreprise (ou 20 millions €) en cas de non respect de ce nouveau texte.
Décryptage par Adrien Basdevant, avocat associé (Lysias Partners) et co-auteur de L’Empire des Données, essai sur la société, les algorithmes et la loi (éditions Don Quichotte, 2018).
http://www.lempiredesdonnees.com
6/13/2018 • 54 minutes, 4 seconds
La mode et le vêtement chez Proust
« Je bâtirais mon livre, je n’ose pas dire ambitieusement comme une cathédrale, mais tout simplement comme une robe », écrivait Marcel Proust dans Le Temps Retrouvé. Le "muet langage des robes" occupe une place centrale dans "La Recherche du Temps Perdu". Proust voyait la mode comme une « impulsion de vie » permettant de s'approprier un vêtement au plus profond de son être.
Par Garance Mazelier, étudiante à l'Ecole Normale Supérieure et spécialiste de Proust.
6/12/2018 • 49 minutes, 41 seconds
Produire moins mais mieux
La mode de demain sera produite "à la demande". On cessera de "produire d'abord pour vendre ensuite", un système qui provoque des "surstocks" très importants, ce qui est désastreux tant d'un point de vue "business" qu'environnemental.
Avec Donatien Mourmant, co-fondateur de Tekyn, une solution de « production à la demande » en circuit court.
6/12/2018 • 51 minutes, 3 seconds
Pierre Bourdieu et la mode
Les analyses et les concepts de Pierre Bourdieu (1930-2002) aident à « penser la mode ». Il s’agit notamment de l’opposition entre dominants et dominés, qui aide à dessiner un « champ » de valeurs, de normes ou de critères autour desquels s’établit une hiérarchie de pouvoirs entre individus, types de marchés ou marques. Le « capital symbolique », la « consécration » et la « légitimation » aident à comprendre certains enjeux sociologiques importants. Certains textes de Bourdieu portent d’ailleurs directement sur la mode et le luxe, comme « Le couturier et sa griffe, contribution à une théorie de la magie » (Pierre Bourdieu, Yvette Delsaut, 1975).
L'invention du couturier moderne avec Charles Frederick Worth (1825-1895) manifeste selon Bourdieu la naissance du pouvoir charismatique du créateur, de l' « idéologie de la création » et de la notion de « griffe » associée à l'idée de « transsubstantiation ». Les analyses de Bourdieu sur la légitimité « inférieure » ou « supérieure » des disciplines dans la hiérarchie culturelle permettent de réfléchir aux oppositions entre production restreinte et production de masse, entre « art pour l'art » et commerce...
Une conférence d’Agnès Rocamora, professeure au London College of Fashion.
5/7/2018 • 1 hour, 31 minutes, 29 seconds
Comprendre les grands enjeux du numérique
Par Lucas Delattre et Laurent Raoul (IFM).
4/4/2018 • 2 hours, 36 seconds
Connaître l'écosystème du web chinois
Par Sonia Szczerbinski, fondatrice et CEO de The V Factory
www.thevfactory.com
4/3/2018 • 1 hour, 40 minutes, 52 seconds
Comprendre les enjeux de l’intelligence artificielle pour la mode et le luxe
Par Charles Thurat (Heuritech) et Paul Mouginot (Daco)
3/30/2018 • 51 minutes, 12 seconds
Transformation digitale et nouveaux business modèles dans la mode et le luxe
par Mehdi Dziri (Faber Novel).
3/28/2018 • 1 hour, 5 minutes, 39 seconds
Le numérique en 2018 : évolution d’un écosystème devenu « adulte »
Stéphane Distinguin, PDG et fondateur de Faber Novel, président de Cap Digital et de la Grande Ecole du Numérique
3/27/2018 • 1 hour, 23 minutes, 26 seconds
Big Data : enjeux épistémologiques et politiques
Armen Khatchatourov, philosophe à Télécom École de Management et membre de la Chaire « Valeurs et politiques des informations personnelles » de l’Institut Mines Telecom.
3/25/2018 • 1 hour, 18 minutes, 36 seconds
Les six grands chantiers de la transformation numérique
Emmanuel Vivier, HUB Institute
3/25/2018 • 1 hour, 55 minutes, 41 seconds
Comment se construit une « stratégie digitale » en 2018
Marine Soroko, co-fondatrice et directrice associée de Adimeo.
3/25/2018 • 1 hour, 59 minutes, 30 seconds
De l’impact du numérique sur le travail et les modèles sociaux de demain
Elisabeth Grosdhomme (Paradigmes)
3/25/2018 • 1 hour, 48 minutes, 59 seconds
Le parfum : une industrie de luxe ?
Eaux de toilette, de Cologne, poudres de riz, savons parfumés, huiles capillaires... Autant de produits, synonymes de beauté et de raffinement, dont s'emparent les dandys et élégantes des dernières décennies du XIXe siècle. À l'heure où l'hygiène se fait vertu, le parfum s'affranchit peu à peu du soupçon de péché qui a longtemps pesé sur lui ; il n'est plus seulement perçu comme un instrument de séduction réservé à une élite aristocratique mais devient, dans la société bourgeoise de l'époque, un incontournable agent de distinction.
Pour les parfumeurs parisiens du XIXe siècle, un marché nouveau et dynamique s'ouvre, où les innovations techniques et industrielles rejoignent un savoir-faire mercatique et commercial, pour donner naissance à la première industrie de luxe.
Eugénie Briot est responsable des programmes de l'École de Parfumerie Givaudan. Docteur en histoire des techniques, elle a dirigé le Master innovation, design et luxe de l'université Paris-Est - Marne-la-Vallée et enseigné de façon ponctuelle dans plusieurs universités (Genève, Shanghai...) autour de ses thèmes de recherche : l'histoire et le marketing de la parfumerie. Ses travaux ont reçu plusieurs prix, dont le prix CNRS-Observatoire Nivea (2008). Elle est l'auteur de La Fabrique des Parfums (Vendémiaire, 2015), et de Marketing du Luxe : Stratégies innovantes et nouvelles pratiques (EMS, 2014).
3/8/2018 • 1 hour, 56 minutes, 43 seconds
Le jardin contemporain : panorama d'une effervescence créative
La création de jardins s’inscrit au rang des arts majeurs, comme on le sait depuis toujours en Chine et au Japon. « Le jardin, c'est la plus petite parcelle du monde et puis c'est la totalité du monde » (Michel Foucault, 1967). Lieu d’harmonie avec la création (en grec, « jardin » se dit « paradis »), le jardin est un lieu d’immersion de l’être et d’expression éclatante de toutes les « flaveurs » (mélange du goût et de l’odeur), donnant l’occasion à des paysagistes créateurs « de transformer le chaos en cosmos ». Il s’agit de « faire de chaque lieu le plus bel endroit du monde » (Pascal Cribier).
Depuis quelques décennies, on observe une inventivité contemporaine exceptionnelle et un renouveau de l’engouement du public pour les jardins, à la faveur de plusieurs phénomènes : une conscience environnementale qui ne fait que s’accroître et une génération féconde de créateurs paysagistes ayant émergé après 1945 (René Pechère, Russell Page, Roberto Burle-Marx, Louis Benech, Piet Oudolf, Fernando Caruncho, Gilles Clément, Patrick Blanc…). Jardins écologiques, jardins solidaires, jardins de création utilisant de nouvelles matières et de nouveaux végétaux : l’art des jardins est en plein bouillonnement créatif, avec certains parallèles avec la mode, notamment son caractère éphémère (un jardin se détruit très rapidement…).
Chantal Colleu-Dumond dirige le Domaine et le Festival international des Jardins de Chaumont-sur-Loire depuis 2007.
2/28/2018 • 1 hour, 11 minutes, 54 seconds
Quand les vêtements passent les frontières
Les affaires du voile et du burkini sont à ce point caricaturales qu'on ne les prendra pas pour points d'entrée. Mais on voit bien, à l'excès, avec eux que la circulation des modes vestimentaires obéit à des règles géopolitiques déterminées par des approches culturelles extrêmement fortes. Pour autant, quel est le paysage des vêtements dans le monde aujourd'hui ? Peut-on tracer des tendances pour les années à venir ?
Gilles Fumey, géographe culturaliste, est professeur des universités (Sorbonne Université et ISCC-CNRS). Tout ce qui culturel peut être croisé, pour lui, avec la géographie. Il a publié, entre autres, avec Chr. Grataloup, L'Atlas global (Les Arènes, 2014).
2/21/2018 • 1 hour, 11 minutes, 44 seconds
Bartleby et le "bartlebysme"
Le personnage créé par Herman Melville en 1856 n’a cessé de hanter les esprits avec sa formule : « I would prefer not to ». La nouvelle de Melville est l'un des « récits fondamentaux de notre culture » (selon Michel Butel).
Bartleby est un équilibriste du refus qui ne dit pas son nom (un non « en suspension »). Incarnation de la résistance passive, il révèle l'idée selon laquelle toute puissance est aussi « puissance de ne pas faire » ou « de ne pas être ». A travers lui, on comprend aussi que la création naît de l’expérience des obstacles qui s’opposent à elle, du combat même mené pour les faire naître...
Une conférence de Céline Curiol, écrivain (plusieurs romans publiés chez Actes Sud).
2/21/2018 • 55 minutes, 24 seconds
Une histoire des nuits parisiennes
Depuis le milieu du XVIIIe siècle, il existe une « civilisation nocturne » à Paris qui a largement contribué à établir la réputation mondiale de la « ville lumière ». D'abord dominée par les fêtes royales ou princières, la nuit parisienne a progressivement été « privatisée » par des entrepreneurs spécialisés(restaurants, bals, cabarets, mais aussi maisons closes...), qui ont progressivement attiré des visiteurs du monde entier autour de lieux bien précis : d'abord le Palais-Royal, puis les Grands Boulevards, puis Montmartre, puis Montparnasse, puis St-Germain-des-Prés... Avec, à chaque étape, une constante nostalgie pour un « âge d'or » supposé disparu.
Historien, journaliste et écrivain, Antoine de Baecque a notamment écrit une histoire des Nuits Parisiennes (éditions du Seuil, 2015), puis été commissaire d'une exposition sur le même thème à l'Hôtel de Ville (nov 2017-janvier 2018).
2/14/2018 • 1 hour, 11 minutes, 43 seconds
Les villes face aux défis du XXIe siècle
Le mode de vie urbain, en ce début du XXIe siècle, est bouleversé par l'explosion démographique et les nouvelles formes de développement des villes : multiplication des bidonvilles (1 milliards d'habitants dans le monde), développement des mégalopoles, des "villes globales", des "gated communities", de l'"urbain diffus" (ou étalement pavillonnaire) et des petites villes dépossédées de leur propre centre par de grands centres commerciaux à leur périphérie...
Une intervention de Thierry Paquot dans le cadre de la semaine du développement durable à l'IFM (décembre 2017).
1/4/2018 • 1 hour, 46 minutes, 49 seconds
Mode/luxe : les combats du "made in Italy"
L'Italie est un exemple très riche pour explorer les tensions entre globalisation et recherche d'authenticité locale dans la mode et le textile en Europe. La région de Bergame, berceau du textile italien (laines et soie en particulier), est particulièrement touchée par la concurrence chinoise. Plus généralement, la mode et le luxe italiens se trouvent pris en tenaille, depuis quelques décennies, entre une « mondialisation par le bas » (concurrence de la Chine et développement de la "fast fashion") et « par le haut » (rachat des entreprises italiennes de luxe par Kering et LVMH). A travers des initiatives comme Milano Unica (salon international du textile haut-de-gamme italien), l'Italie essaye de sauvegarder son savoir-faire d'exception et les provinces du Nord-Est de l'Italie tentent de réinventer le "Made in Italy".
Une conférence de Lynda Dematteo (anthropologue à l’Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain (EHESS/CNRS), spécialiste de l'Italie.
12/14/2017 • 1 hour, 16 minutes, 4 seconds
Anatomie du blockbuster
Une "anatomie du blockbuster" : cette "arme de distraction massive made in Hollywood" ne cesse de se réinventer depuis "Les Dents de la Mer" (Steven Spielberg, 1975), en confortant la domination d’Hollywood sur l’industrie cinématographique mondiale. Le blockbuster est devenu une façon de s’assurer contre les risques sur un marché des publics par définition incertain. Plus les majors du cinéma prennent de risques financiers, moins elles en prennent sur le plan artistique, ce qui aboutit à une palette de stratégies pour exploiter le "déjà vu". Pourquoi aller au cinéma en 2017 ? Pourquoi ne pas tout regarder de chez soi ? Aujourd’hui, les majors cherchent à créer des « événements » autour d'un film, avec une audience devenue « binaire » : réussites énormes ou flops monumentaux...
Une conférence de Paul Vacca, écrivain.
11/30/2017 • 1 hour, 3 minutes, 34 seconds
Créativité et innovation
La créativité (autrement dit l'art de voir les choses différemment), n'est pas synonyme d'innovation. La France, par exemple, est un pays traditionnellement très créatif mais souvent moins innovant que d'autres. L’innovation consiste à traduire la créativité dans les faits, à tous les niveaux du produit ou du service qu'on a à proposer. Cette équation complexe est devenue centrale dans l'économie. Edouard Le Maréchal, président de Créa-France (Association française pour le développement de la créativité), analyse la façon dont on peut "innover de façon innovante" et efficace, invitant à s'interroger sur les raisons des réussites et des échecs des différentes méthodes et stratégies d'innovation en vigueur dans les entreprises.
11/30/2017 • 1 hour, 1 minute, 31 seconds
La robe - Une histoire culturelle
A l'occasion de la sortie de son nouveau livre La Robe. Une histoire culturelle Du Moyen Âge à aujourd'hui, Georges Vigarello s'attache à montrer comment l'évolution de la robe est intiment liée au contexte social et culturel de chaque époque. Ainsi, du Moyen Âge à aujourd'hui, il retrace cette histoire faite de ruptures et de révolutions, pour mettre en lumière combien les profils et les modes suggèrent une sensibilité culturelle, épousent une vision du monde, incarnent l'évolution des mœurs.
Georges Vigarello est directeur d'études à l'EHESS. Il est spécialiste de l'histoire de l'hygiène, de la santé, des pratiques corporelles et des représentations du corps. Il est l'auteur au Seuil de : Histoire de la virilité, coauteur (2011) ; La Silhouette, naissance d'un défi (2012) ; Le Propre et le Sale (2013) et Histoire des émotions, coauteur (2016).
11/28/2017 • 1 hour, 28 minutes, 25 seconds
Le studio Harcourt, entreprise du patrimoine vivant
"En France, on n’est pas acteur si on n’a pas été photographié par le Studio Harcourt", disait Roland Barthes. Harcourt a une histoire et une image mythique, mais la maison a dû faire face à plusieurs faillites et rachats depuis quelques décennies. Depuis 2007, le studio Harcourt ne cesse de progresser, mais reste une petite TPE (avec 4 millions € de chiffre d'affaires). Une stratégie de diversification, d'internationalisation et de rajeunissement de la marque est en cours, dans un contexte où le numérique, les réseaux sociaux et les nouvelles technologies comme le "machine learning" bouleversent en profondeur, une fois de plus, le marché complexe de l'image.
Catherine Renard dirige le Studio Harcourt depuis 2007.
11/22/2017 • 1 hour, 6 minutes, 13 seconds
Luxe et nouvelles technologies
Comment le luxe peut-il rester une contre-culture dans un monde dominé par la Silicon Valley ? Les nouvelles technologies peuvent tout à la fois révolutionner le monde et nous enfermer dans une vision utilitariste des choses ("à chaque problème sa solution"). Comment profiter des nouvelles technologies (réalité augmentée, réalité virtuelle, blockchain, biotechs…) pour favoriser la surprise et l'imaginaire ? Le luxe a une carte singulière à jouer dans un monde bouleversé par les « GAFAM » (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) et par les « NATU » (Netflix, AirBnB, Tesla, Uber). Le luxe, en 2017, c’est par exemple louer sur AirBnB une villa de Frank Lloyd Wright ou profiter d'expériences sur-mesure à la fois inouïes et ultra-personnalisées. Il est possible, en faisant un peu de « design spéculatif » ou de « design fiction », d’imaginer de nouveaux territoires inédits, baroques, singuliers... Le luxe peut proposer des choses qui se situent radicalement en dehors des sentiers battus, du côté de l’imaginaire et de l’esthétisme... Le futur s'invente dans la rencontre féconde de créatifs, d'artistes et de technologues...
Julien Tauvel a créé et dirige Imprudence, un collectif de création et de prospective organisé autour de plusieurs créateurs venant de divers horizons et secteurs, dans un esprit de transversalité et de pluridisciplinarité.
11/22/2017 • 53 minutes, 40 seconds
Un tour d'horizon de la création africaine contemporaine (mode/design)
Un tour d'horizon de la création africaine contemporaine (mode/design) avec Chayet Chiénin, qui a créé et qui dirige Nothing but the Wax, un média basé à Paris "qui décrypte l’effervescence créative et intellectuelle de la jeunesse africaine et "afro-descendante" et se veut le relais d’une nouvelle forme d’afro-pop culture".
11/15/2017 • 1 hour, 10 minutes, 15 seconds
Les industries de la "French Touch" face à la transformation numérique
La mode, le luxe et la beauté représentent une bonne part (32%) de la valeur ajoutée des industries culturelles et créatives en France, qui représentent elles-mêmes un volume d'affaires aussi important que celui de la construction. Bpifrance définit sous l'appellation d'industries de la "french touch" un secteur qui regroupe l’architecture, les arts de vivre, les arts visuels, la gastronomie, les médias audiovisuels, les médias imprimés, la mode, le luxe et la beauté, le patrimoine, la publicité et le spectacle
vivant. "Ces industries incarnent la qualité et l’originalité du talent français et rassemblent des marques de renom avec deux fortes composantes : la créativité et l’innovation (pas nécessairement technologique)".
Cependant les "ICC" souffrent encore de certaines pesanteurs françaises, notamment la séparation traditionnelle entre l’économie et la culture ou encore la réticence de beaucoup de dirigeants à embrasser la révolution numérique.
Une conférence d'Elise Tissier, directrice du Lab de Bpifrance.
11/8/2017 • 1 hour, 3 minutes, 44 seconds
A propos de Julien Gracq
Parfois considéré comme un écrivain pour "happy few", Julien Gracq (1910-2007)a pourtant un statut exceptionnel en littérature : traduit dans une trentaine de langues, il est entré de son vivant dans la collection de La Pléiade. Il considérait que l’auteur n'était rien d'autre que son oeuvre. Il refusait les interviews et vivait comme un ermite à l'écart des bruits du monde, à St Florent le Vieil, en Maine-et-Loire.
Ecrivain de l’attente, romancier paysagiste, il peut être considéré comme un "enchanteur réticent", habité par la mythologie arthurienne, Jules Verne et Edgar Poe. A la recherche permanente du mot juste, l’écriture de Gracq "avance comme les ciseaux d’un couturier, avec un sillage qui ne se referme pas derrière elle" (Léon Mazzella).
Léon Mazzella est journaliste et écrivain :
http://plus.wikimonde.com/wiki/L%C3%A9on_Mazzella_di_Bosco
11/8/2017 • 1 hour, 3 minutes, 50 seconds
Enjeux et perspectives de la réalité virtuelle
Le marché de la réalité virtuelle n'en est qu'à ses balbutiements : il y a actuellement 7 millions de casques de réalité virtuelle dans le monde, ce qui est encore peu, mais il y en aura 154 millions d'ici 2020. Les créateurs de contenus découvrent en ce moment la grammaire spécifique de la réalité virtuelle, qui va profondément modifier des pans entiers de l'activité humaine : enseignement, médecine (traitement de la douleur), mais aussi "entertainment" et bien entendu la mode et le luxe...
Une conférence de Sami Guillermet, Creative Director de VR Connection, un hub de collaboration dédié à la réalité virtuelle qui regroupe des entreprises aux expertises variées et complémentaires dont l’ambition est de développer et démocratiser la VR en France.
11/3/2017 • 59 minutes, 20 seconds
A propos d'Helmut Newton
"Une bonne photo de mode doit ressembler à tout sauf à une photo de mode", disait Helmut Newton, qui traitait la mode comme du reportage. Helmut Newton, formé à l'école de l'expressionnisme allemand, a toujours gardé le goût des contrastes et des contreplongées. Basé à Berlin, puis en Australie, puis enfin à Paris (à partir de 1961) : comment et pourquoi Helmut Newton, d'abord "bon photographe", est-il devenu un "grand photographe" dans les années 1970 ?
Une conférence de Luc Quelin, photographe.
11/3/2017 • 1 hour, 9 minutes, 10 seconds
A propos de Zygmunt Bauman
Zygmunt Bauman (1925-2017), était un philosophe et sociologue d'origine polonaise, qui a vécu, enseigné et publié à Leeds au Royaume-Uni. Il a notamment théorisé la "vie liquide", un concept qui se penche sur le flux incessant de la mobilité et de la vitesse, caractéristique de notre modernité. Zygmunt Bauman décrit une société "en voie de liquéfaction avancée", où les relations humaines deviennent flexibles plutôt que durables, tant au plan personnel qu'au plan collectif.
Pierre-Antoine Chardel, philosophe et sociologue, est un des meilleurs spécialistes de son oeuvre :
https://pierreantoinechardel.wp.imt.fr/
11/3/2017 • 1 hour, 1 minute, 58 seconds
Enjeux géopolitiques de l'intelligence artificielle
Pourquoi la Chine investit-elle massivement dans l'intelligence artificielle ?
Pourquoi Vladimir Poutine estime-t-il que "le pays qui contrôlera l'intelligence artificielle dominera le monde" ? Une conférence de Pierre Haski, président de Reporters sans Frontières, il est ancien correspondant de "Libération" en Chine, il a créé le site d'informations Rue89 et publie chaque semaine une chronique sur les enjeux internationaux dans L'Obs.
11/3/2017 • 1 hour, 5 minutes, 42 seconds
La transformation du café en produit de luxe : entre Kopi luwak et stratégie Nespresso ?
Qu’est-ce que le luxe ?
Une relecture des travaux académiques, historiques, de Veblen et Tarde, mais aussi contemporains, comme Quemin, Allérès, Heilbrunn et Teil, portant sur les produits de luxe et leur définition, pour définir la boîte à outil de la qualification du luxe.
A travers l’examen du contexte de la consommation de l’objet de luxe, sa mise en scène et le mode d’affirmation de sa qualité, ce modèle, appliqué à un produit réel, le café, montre en quoi le luxe est désormais plus une affaire de marques – branding – que de produit.
Selvane Mohandas du Ménil est directeur du développement chez Sonia Rykiel et professeur associé à l’IFM. Il a débuté sa carrière dans des fonctions produit et commerciales chez L’Oréal, Louis Vuitton puis Yves Saint Laurent. Auteur de travaux de recherche sur le Luxe, il est diplômé d’HEC, de l’IFM et ancien élève de Science-Po.
10/19/2017 • 1 hour, 36 minutes, 57 seconds
Burning Man et la culture de la Silicon Valley
Burning Man est un lieu emblématique de l'économie "créative" : ce festival réunit chaque année des dizaines de milliers de personnes dans le désert du Nevada. Les participants affluent du monde entier, mais beaucoup d'entre eux viennent de la Californie voisine : "Burning Man, c'est la Silicon Valley" (Elon Musk). On y fait la fête dans l'esprit d'une "chasse au trésor" et dans une ambiance rappelant à la fois Mad Max et le carnaval de Venise, on y célèbre toutes formes d'expression artistique, on y partage des expériences fortes et on y cherche un sens à sa vie. Burning Man prend place dans une longue histoire d'expériences artistiques et utopiques ayant chaque fois pour objectif la "réinvention de soi" dans le jaillissement plus ou moins spontané d'énergies collectives et joyeuses.
Un rapport d'expérience de l'édition 2017 par Thérèse Boon Falleur (IFM/Management 2017).
10/11/2017 • 1 hour, 9 minutes, 22 seconds
Une histoire du kitsch et de son usage dans la mode
Le kitsch et ses déclinaisons dans la mode et le luxe : Marie Schiele (doctorante en philosophie, Université Paris-Sorbonne) en parle ici avec une approche à la fois historique et philosophique. De quoi le kitsch est-il le nom ? Une analyse qui explore notamment les collaborations entre Jeff Koons et LVMH, Gucci sous l’ère Alessandro Michele, les oeuvres de l'artiste Chloé Wise et le déferlement des logos revisités (Balenciaga, Louis Vuitton, Gucci/Guccy...).
10/11/2017 • 1 hour, 13 minutes, 5 seconds
Un regard critique sur le "design thinking"
Jean-Louis Fréchin analyse avec un regard critique la notion de "design thinking", devenu une méthode privilégiée d'innovation proposée par de multiples sociétés de consultants, mais dont le modèle est arrivé à une limite (les startups n’ont pas besoin de consultants seniors). Tout en reconnaissant que le "design thinking" est une formidable méthode pour "créer des imaginaires communs et gérer l’accompagnement du changement", Jean-Louis Fréchin invite à adopter une approche exigeante du design : "tout le monde peut être créatif, mais tout le monde ne peut pas être créateur".
10/6/2017 • 1 hour, 2 minutes, 39 seconds
Comment regarder l'art contemporain ?
Dans l'art, plus on avance, moins on sait ce que c'est : là réside le "plaisir du doute et de l'incertitude", L’art étant devenu un marché dominé par le "storytelling", comment retrouver le "plaisir du questionnement" ? Le plaisir de l’art consiste à s’interroger sur les conditions culturelles de la création, mais aussi à considérer que toute oeuvre d'art est un vestige de l’histoire intellectuelle. Toute oeuvre permet donc de prendre conscience de la mentalité d'une époque, pourvu qu'on ne reste pas à la surface des choses.
7/6/2017 • 45 minutes, 36 seconds
La mode selon Simon Porte Jacquemus
Jacquemus était, samedi 1er juillet 2017, l'invité des étudiants et alumni IFM pour la troisième édition d'un festival annuel qui clôture l'année de cours.
Avec son ami le photographe David Luraschi, Jacquemus livre ici sa vision de la mode, loin des codes traditionnels du luxe parisien : à travers les vêtements qu'il dessine, Jacquemus veut d'abord et avant tout raconter des histoires personnelles, ancrées dans son enfance, à Marseille et en Provence. "J'ai toujours eu envie que ma grand-mère, mon petit cousin et ma factrice me comprennent"...
7/5/2017 • 55 minutes, 23 seconds
Souvenirs du Palace, par Guy Cuevas
Témoignage sur les « années Palace » : Guy Cuevas (DJ du Palace, musique disco dans les
années 1970-80).
DJ attitré des années folles du Palace, Guy Cuevas est une grande figure de la nuit parisienne
des années 1970 et 1980.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guy_Cuevas
http://fr.traxmag.com/article/39046-apres-il-n-y-a-plus-personne-le-cruel-destin-de-guycuevas-le-dj-star-des-70-s
7/5/2017 • 40 minutes, 44 seconds
Christian Dior, couturier du rêve
Florence Müller et Olivier Gabet présentent l’exposition Christian Dior aux Arts Décoratifs (juillet 2017-janvier 2018).
Florence Müller, conservatrice des collections « mode » du musée de Denver (Colorado) depuis 2016, est historienne de la mode, commissaire de nombreuses expositions et fut longtemps professeur à l’IFM.
Olivier Gabet, historien de l’art, dirige le Musée des Arts Décoratifs à Paris depuis 2013.
Exposition « Christian Dior, le couturier du rêve » au Musée des Arts Décoratifs, du 5 juilllet 2017 au 7 janvier 2018.
http://www.lesartsdecoratifs.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/actualites/expositionsa-venir/christian-dior-couturier-du-reve
7/5/2017 • 30 minutes, 22 seconds
Tour d'horizon de la création néerlandaise (mode/design)
Par Petronella Wijers.
6/20/2017 • 1 hour, 6 minutes, 42 seconds
La communication, un levier du développement durable
Par Barbara Coignet (agence 1.618).
6/20/2017 • 1 hour, 6 minutes, 27 seconds
Promesses et enjeux du biomimétisme
On sait que le velcro est inspiré de la fleur de bardane, que le nez du TGV japonais est inspiré du bec du martin-pécheur et que la soie d'araignée est plus résistante que la fibre d'acier. Mais ce qu'on sait moins, c'est à quel point le biomimétisme et la "bio-inspiration" sont en train de se répandre dans tous les domaines de recherche industrielle, et en particulier le textile, les cosmétiques et l'industrie de la beauté. 175 laboratoires et 100 entreprises sont engagées dans le biomimétisme en France, parmi lesquelles des grands acteurs du luxe comme L'Oréal et LVMH...
Une conférence de Kalina Raskin, directrice général du CEEBIOS (Centre européen d'excellence en biomimétisme de Senlis).
6/19/2017 • 59 minutes, 14 seconds
Du "schmattès" à la "fast fashion"
Entre Charleroi, Gand et Paris, une évocation du monde de la confection juive depuis plusieurs générations. Nathalie Skowronek raconte l'histoire de sa famille émigrée il y a cent ans des "shtetls" de Pologne vers la Belgique pour y ouvrir des boutiques de vêtements ("shmattès" en yiddish) et de fourrure. Elle raconte, pour l'avoir vécu de près et y avoir travaillé elle-même, ce monde rythmé par les réassorts hebdomadaires auprès des boutiques du Sentier parisien. Progressivement, avec l'arrivée de la "fast fashion" et des fournisseurs chinois, les confectionneurs traditionnels sont devenus des petits détaillants, beaucoup de boutiques ont fermé tandis que d'autres familles créaient des marques de mode adaptées à l'air du temps...
Nathalie Skowronek, romancière, a fait paraître "Un monde sur mesure" chez Grasset en 2017.
6/19/2017 • 58 minutes, 57 seconds
Un tour d'horizon de l'économie collaborative
Notre économie est devenue une "économie de plates-formes" (les GAFA) caractérisée par de nouveaux paradigmes dans la création de la valeur (information, puissance de calcul, maîtrise des réseaux...). Quelle place, dans ce contexte, pour l'économie dite "collaborative" ? Au lieu de chercher à séparer l'économie marchande et ses oligopoles d'une économie non-marchande d'inspiration mutualiste, Arthur de Grave invite à s'interroger sur les moyens d'inventer de nouveaux droits individuels et de nouvelles solidarités pour protéger les "free lance" qui sont au coeur de la nouvelle économie.
Arthur de Grave est membre du collectif OuiShare, un accélérateur d'idées et de projets favorisant l'émergence d'une société collaborative.
6/15/2017 • 54 minutes, 7 seconds
De Stromae à Mosaert
José-Alain Fralon, ancien journaliste au Monde, explore la vie et l'oeuvre de Paul Van Haver, dit Stromae. "Ce qui frappe chez Stromae, c'est le contrôle incroyable qu'il exerce sur ce qu'il dit et ce qu'il fait", explique José-Alain Fralon. Avec deux complices (Yoshi Masuda et Simon LeSaint), Stromae a mis en place un trio associant management et création au plus haut niveau. Stromae est vite devenu une marque. Mais après avoir très bien su gérer sa carrière, il a décidé de mettre la musique entre parenthèse en décembre 2016. Désormais Stromae s'appelle Mosaert et se lance dans la mode. S'agit-il d'un artiste qui arrête pour recommencer plus tard ou pour faire autre chose et "être heureux", à la façon de Jacques Brel ?
6/7/2017 • 50 minutes, 21 seconds
Comment l'art contemporain peut inspirer les marques
Pascale Cayla est co-fondatrice et directrice de L"Art en direct", une agence qui valorise la création artistique contemporaine au service des marques et des entreprises. Elle intervient ici (juin 2017) pour les étudiants de l'IFM, sur 1) les artistes actuels qui lui paraissent les plus intéressants, 2) sur la façon dont les entreprises peuvent se nourrir de l'art, tant sur le plan de la communication (externe et interne) que sur celui, plus globalement, de la stratégie, tant il est vrai que l'art aide à voir le monde autrement.
6/6/2017 • 1 hour, 5 minutes, 54 seconds
Le costume historique au cinéma
Analyser l'utilisation du costume dans le cinéma, c'est adopter une double approche : 1) constater que la véracité historique n'est pas un bon critère d'analyse, car tous les costumiers ou costumières prennent de grandes libertés avec l'histoire. 2) savourer, à partir de nombreux détails, le fait que le cinéma est avant tout le reflet de l'époque où il se fait, avec des canons de beauté qui correspondent toujours au temps présent.
L'analyse, ici, est celle du costume historique de l'époque Renaissance dans deux films de cinéma : La Reine Margot de Patrice Chéreau, costumes de Moidele Bickel (1994), et Marie-Antoinette de Sofia Coppola, costumes de Milena Canonero (2006).
Une conférence de Isabelle Paresys (maître de conférences à l'université Lille 3, laboratoire IRHIS.
5/17/2017 • 1 hour, 55 minutes, 50 seconds
Peut-on parler d'une "culture française" ?
Peut-on parler d'une "culture française" ? Ou de "cultures en France" aussi diverses que les influences étrangères qui ont parcouru son histoire ? L'historien Dominique Borne cerne les spécificités de la culture française (et notamment le rôle de l'Etat dans sa définition) pour mieux expliquer que la France participe depuis toujours à une civilisation européenne (hellénisée, romanisée, christianisée...) et que s'il y a une culture française, c'est celle d'une aspiration à l'universel et d'un esprit de "débat et de critique", à l'opposé des frontières identitaires.
5/4/2017 • 1 hour, 6 minutes, 24 seconds
Erwin Blumenfeld raconté par Nadia Blumenfeld
A l'occasion de l’exposition "Studio Blumenfeld New York, 1941-1960" à la Cité de la Mode et du Design (mars-juin 2017), Nadia Blumenfeld Charbit, petite-fille d'Erwin Blumenfeld et qui assure le commissariat de cette exposition avec François Cheval, a donné une conférence à l'IFM le vendredi 17 mars 2017.
Plus de conférences : podcast.ifm-paris.com/
3/31/2017 • 1 hour, 15 minutes, 7 seconds
La toge et le pallium. Usages et fonctions du vêtement dans le monde romain
"Les Romains, maîtres du monde, sont le peuple à la toge (gens togata)", écrit Virgile dans l'Enéide. Le vêtement à Rome était un "outil narratif et rhétorique" porteur d'une construction sociale précise (statut, âge, sexe...). Indissociable des gestes, des attitudes, des mouvements de celui qui le portait et des espaces dans lesquels il était porté, le vêtement romain ne peut être compris qu'"en contexte" : selon qu'il était porté en privé ou en public, il pouvait avoir un sens très différent. La toge était un privilège réservé aux citoyens mâles adultes, dignes d'exercer la citoyenneté,.. Les couleurs (or, pourpre, sombre), les tissus (la soie, la laine), les accessoires (ceintures, bijoux, chapeaux) venaient encore affiner les codes et les normes vestimentaires.
Emmanuelle Valette est Maître de Conférences (langue et culture latines) à
l’Université Paris Diderot–Paris 7 et membre du centre de recherches AnHiMA (Anthropologie et Histoire des Mondes Antiques). Ses recherches portent sur le monde romain, dans une perspective anthropologique. Elle a travaillé sur les pratiques lettrées (la lecture, le bilinguisme, le statut de la culture grecque dans le monde romain). Plus récemment son intérêt s’est porté sur le corps, les pratiques ostentatoires et les usages vestimentaires à Rome.
Plus de conférences : http://podcast.ifm-paris.com/
3/20/2017 • 1 hour, 6 minutes, 27 seconds
Irving Penn par Alice Morin
Irving Penn (1917-2009) raconté par Alice Morin, doctorante en histoire de l'art (son sujet de thèse : "les représentations de la mode aux Etats-Unis, notamment à travers la photographie au XXe siècle").
Plus de conférences : http://podcast.ifm-paris.com/
3/20/2017 • 1 hour, 5 minutes, 51 seconds
Le "vêtement intelligent" : un panorama
Par Claire Eliot, designer et "creative technologist".
Plus de conférences : http://podcast.ifm-paris.com/
3/17/2017 • 51 minutes, 58 seconds
Frank Zappa raconté par Gero von Randow
Frank Zappa raconté par Gero von Randow, ancien correspondant de "Die Zeit" à Paris, passionné de rock et de Zappa en particulier.
Intervention musicale : Gilles Coronado (guitare électrique).
Plus de conférences : http://podcast.ifm-paris.com/
3/16/2017 • 45 minutes, 48 seconds
Mode et rock : une aventure commune
Brice Partouche, créateur de la marque April 77 et expert pointu de musique rock, parle des relations entre mode et rock (conversation avec Jeff Gaudinet, graphiste).
Intervention musicale : Gilles Coronado (guitare électrique).
Plus de conférences : http://podcast.ifm-paris.com/
3/16/2017 • 1 hour, 2 minutes, 40 seconds
Les Rolling Stones racontés par Dominic Lamblin
Dominic Lamblin, producteur historique et ami des Rolling Stones, raconte de l'intérieur l'histoire de Mick Jagger, Keith Richards, Ron Wood, Charlie Watts et même Brian Jones.
Dominic Lamblin a traversé en tant que producteur (notamment chez Warner) plusieurs décennies du rock et de pop auprès d'artistes comme Led Zeppelin, Donna Summer, Michel Berger, Véronique Sanson, Neil Young, Rod Stewart et surtout les Rolling Stones.
Il a publié chez Larousse Satisfaction - Comment j'ai survécu 40 ans aux côtés des Rolling Stones (octobre 2016), un ouvrage co-écrit avec François Salaün.
Intervention musicale : Gilles Coronado (guitare électrique).
Plus de conférences : http://podcast.ifm-paris.com/
3/16/2017 • 1 hour, 2 minutes, 58 seconds
Le marché de la fripe aux XIXe et XXe siècles
Déjà présent au XVIIIe siècle, le commerce de la fripe prend au XIXe siècle une autre échelle commerciale et devient un espace central de la fabrication des identités dans une société où les apparences vestimentaires se réinventent. En parallèle, dès le XIXe siècle, émerge une consommation de la fripe volontairement marginale et qui ne cesse de se développer contre l'uniforme bourgeois puis contre le prêt-à-porter, considéré comme un emblème de la société de consommation. Vêtements anciens, vêtements uniques car marqués par l'histoire, uniformes militaires dégradés... : la fripe offre une matière à toutes les contestations.
Une histoire des circuits commerciaux, des pratiques marchandes et des usages sociaux de la fripe aux XIXe et XXe siècles.
Plus de conférences : http://podcast.ifm-paris.com/
3/2/2017 • 1 hour, 35 minutes, 30 seconds
Réflexions autour d'Assurancetourix
« Non tu ne chanteras pas » : cette formule associée à la figure d'Assurancetourix signifie quelque chose de profond sur l’essence de la musique et du chant, qui peuvent dans certains cas se révéler insupportables.
La voix du barde est une arme secrète, un outil redoutable qui fait tourner le lait et fait fuir les ennemis. On sait que la musique a pu être utilisée comme instrument de torture.
Par ailleurs, on observe que ce qui fait fuir tout le monde dans le village, c’est surtout la voix d’Assurancetourix et non pas sa musique instrumentale qui, elle, rassemble et fait danser les gens.
Donc cette figure très complexe est au cœur de bien des paradoxes : le barde a beau énerver tout le monde, il occupe dans le même temps une place privilégiée, il a le droit d’assister aux conseils de crise du village et il porte la toge rouge des gens importants, comme Abraracourcix le chef. Par ailleurs, il adopte la posture de l’artiste romantique, qui vit exclusivement pour son art et qui trouve normal qu’on ne le comprenne pas.
A travers Assurancetourix et tous les clichés savamment agencés par Goscinny et Uderzo, on plonge au cœur des grands problèmes de la musique : celle-ci a une fonction symbolique, religieuse, qui fait peur, elle déplace les choses, bouleverse l’organisation humaine. La musique, « c’est du risque ». Le risque (nécessaire) de la perte de soi, de la sensualité débridée, diabolique…
Violaine Anger est musicologue, maître de conférence à l'Université d'Evry Val d'Essonne, maître de conférence associée à l'Ecole Polytechnique.
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3/1/2017 • 55 minutes, 47 seconds
Une histoire des couleurs dans le vêtement
Historien et spécialiste des couleurs, Michel Pastoureau propose une analyse appliquée au vêtement, en particulier au Moyen-Âge, tout en sachant que la couleur est doublement marginalisée, à la fois par l’histoire en tant que discipline académique, et au sein d’une histoire du vêtement qui reste encore à écrire. Il est vrai qu’il existe un déséquilibre entre le foisonnement des sources concernant le vêtement d'apparat et le vêtement du commun des mortels faisant rarement l’objet de commentaires.
Pour comprendre le monde ancien des couleurs, non seulement il convient de faire abstraction de la découverte du spectre de la lumière par Isaac Newton (1666), mais encore il importe de savoir que les anciens parlaient de matières, de densité, de saturation, plutôt que de coloration proprement dite. Ainsi, dire « bleu », pour les gens du XIIIe siècle, signifiait des dizaines de nuances que ne nous ne connaissons plus de la même manière aujourd'hui (éclat, densité, brillance, matité, concentration de matière colorante...). A quelles conditions peut-on se réapproprier cette richesse sensible, culturelle et chromatique ?
Plus de conférences : http://podcast.ifm-paris.com/
1/19/2017 • 1 hour, 43 minutes, 36 seconds
Le vin selon Jean-Michel Deiss
Le vigneron Jean-Michel Deiss gère le Domaine Marcel Deiss, Bergheim, Alsace, qui porte le nom de son grand-père, Il parle de la culture du vin aux étudiants IFM dans le cadre de la semaine sur le développement durable (janvier 2016).
"Un bon vin c'est comme un bon livre, on ne peut plus lire la littérature de gare après un bon roman", pour Jean-Michel Deiss, qui explique ce qu'est un grand vin ("le terroir dans une bouteille, une concentration d'énergie incroyable dans un petit volume"). "Le bon vin, c’est quand on hésite sur le cépage mais qu'on est sûr de la structure minérale en-dessous", poursuit Jean-Michel Deiss, qui s'oppose à la "culture des arômes" et des "vins de cépage" qui s'est répandue depuis quelques décennies dans le monde.
Comprendre un bon vin, selon lui, est aussi facile que de comprendre la qualité d'une tomate de potager, d'un bon pain de boulanger, etc.
Plus de conférences : http://podcast.ifm-paris.com/
1/5/2017 • 1 hour, 30 minutes, 10 seconds
Spiritisme et création, par Edouard Launet
Edouard Launet, écrivain et journaliste (anciennement à "Libération", aujourd'hui à "Délibéré") explore les relations entre spiritisme, transe et création artistique.
Il évoque notamment la figure de Victor Hugo, qui dialoguait avec les esprits en faisant tourner les tables, mais aussi les relations étroites entre le surréalisme et l'art mediumnique ou encore des artistes moins connus comme Madge Gill (1882-1961) et ses robes créées sous l'influence des esprits...
Plus largement, il s'agit d'analyser ici les rapports entre génie créatif, hallucination et folie. "Suis-je poète ou prophète ?", disait Victor Hugo en écrivant comme sous l'influence des esprits, pendant les deux ans de son expérience des tables tournantes sur l'île de Jersey (1853-1855).
Plus de conférences : http://podcast.ifm-paris.com/
12/19/2016 • 1 hour, 44 seconds
Ce que raconte la garde-robe de la comtesse Greffulhe (1860-1952)
Laurent Cotta (historien de la mode, chargé du département des Arts Graphiques au Musée Galliera) présente aux étudiants de l'IFM la garde-robe de la comtesse Greffulhe (1860-1952). Il partage ses réflexions d'historien quant à la provenance de cette collection, ce qu’elle permet de comprendre de stratégies de mode liées au pouvoir, mais aussi quant aux limites de nos connaissances puisqu'il s'agit d'un puzzle incomplet, d'un faisceau d'indices…
Le Musée Galliera a consacré à la comtesse Greffulhe une exposition (novembre 2015/mars 2016) et possède environ 70 robes lui ayant appartenu.
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12/15/2016 • 1 hour, 14 minutes, 52 seconds
"Il était une fois... La musique des contes".
"Il était une fois... La musique des contes".
Par Germain Trouvé, musicologue de formation, aujourd'hui chef de groupe en marketing développement en charge de la marque Kenzo Parfums (Flower by Kenzo), chez LVMH.
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12/8/2016 • 56 minutes, 44 seconds
Travailler dans la mode : entre créativité et précarité
Depuis quelques décennies, la mode occupe une place centrale non seulement dans les économies, mais aussi dans les médias et les imaginaires du monde, et est devenue un horizon professionnel désirable. Or, malgré ce pouvoir économique et symbolique, les productions créatives de l'industrie de la mode se basent souvent sur du travail précaire. Dans la mode, les travailleurs créatifs sont rétribués avant tout par le prestige social lié au fait de travailler dans un milieu désirable.
Giulia Mensitieri est anthropologue (Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain, EHESS/CNRS). Ses recherches portent sur les travailleurs de la mode, la précarité, les élites cosmopolites et la mondialisation.
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11/23/2016 • 1 hour, 12 minutes, 2 seconds
Les chantiers de l'innovation textile en 2016
Isabelle de Bussac (Réseau Innovation Immatérielle pour l'Industrie -R3iLab), dresse le panorama des enjeux de l'innovation textile (nouveaux matériaux, nouveaux modèles industriels et de distribution).
Depuis 2009 à la demande de la Direction Générale des Entreprises du ministère de l'Industrie, l’IFM héberge et gère les activités du R3iLab (secrétaire générale ; Danièle Clutier).
11/16/2016 • 1 hour, 4 minutes, 53 seconds
La Syrah et le Crozes-Hermitage : exploration d'un cépage et d'un vin
Léon Mazzella, critique gastronomique et écrivain, aide à comprendre les enjeux du vin à travers le Crozes-Hermitage, et ses voisins immédiats (Saint-Joseph et Hermitage). Une exploration à la fois savante, poétique et joyeuse de plusieurs vins rouges et blancs (cépages : Syrah, Roussanne et Marsanne).
L'occasion de réfléchir à la façon dont se construit, s'analyse et se raconte un objet de goût.
Rectificatif de la part de l'auteur : Château-Grillet appartient à François Pinault et non à Bernard Arnault, comme indiqué par erreur dans la conférence.
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11/16/2016 • 1 hour, 9 minutes, 54 seconds
Grandeur et misère des Big Data
Le déluge des "Big data" donne une impression d'omniscience et de toute-puissance aux institutions et entreprises qui apprennent à les maîtriser de manière toujours plus volumineuse, mais pas toujours de manière suffisamment affinée. Il est légitime de se demander si le réel peut se révéler, se prédire et devenir intelligible au travers d'une compilation de données, ou bien s'il demeure (au-delà des méga-données) une "hypothèse que nous construisons avec notre intelligence". Les "big data" ne livrent pas forcément la "big picture" du réel...
Une conférence de Paul Vacca, écrivain, pour les étudiants de l'IFM (8 novembre 2016).
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11/10/2016 • 58 minutes, 21 seconds
La « French Touch » : un mouvement musical et son écosystème
Frédéric de Longueau (DJ et sound designer) raconte le mouvement de la "French Touch" (le mouvement électro/house) et son écosystème aux étudiants de l'IFM (2 novembre 2016).
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11/3/2016 • 1 hour, 13 minutes, 38 seconds
Création/culture : nouveaux contenus, nouveaux médias, nouveaux business models
Création/culture : ce qui change dans la création d'images et de "contenus" avec les nouveaux médias et les nouveaux business models (Netflix, Amazon, etc.). Par Frédéric Josué, conseiller du président de Havas Media Global et directeur de 18 Havas (centre de recherche et d’innovation d’Havas Media Group - "18 months in advance" - dans quatre domaines : médias, industries culturelles, technology et data science).
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10/27/2016 • 1 hour, 7 minutes, 47 seconds
Les cinq innovations à suivre dans la mode en 2016
Réalité virtuelle, impression 3D, vêtement augmenté, robotique, intelligence artificielle : un panorama des innovations les plus intéressantes à suivre en 2016. Par Noémie Balmat, créatrice de Clausette, magazine en ligne spécialisé dans la « FashionTech » (octobre 2016).
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10/27/2016 • 1 hour, 8 minutes, 33 seconds
Les fresques de Richard Avedon (1923-2004)
Luc Quelin, photographe, parle de Richard Avedon (1923-2004)et en particulier des grandes fresques sur fond blanc qu'il a réalisées à certains moments de sa carrière, et qui ont créé un genre à part entière.
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10/27/2016 • 59 minutes, 18 seconds
Le métier de chef d’orchestre
Eric Denut, délégué général de l'Orchestre National de France, parle du métier de chef d'orchestre et des aspects organisationnels et économiques de la vie d'un orchestre symphonique aux étudiants IFM (18 octobre 2016). Le chef d'orchestre provoque ou non l'attention des publics et le "goodwill" des influenceurs. Il construit la cohérence de ses "saisons" à venir comme un directeur artistique de maison de mode construit la cohérence de ses collections. Mais il n'est pas le seul à le faire : le directeur musical d'un orchestre symphonique est la partie visible d'un écosystème complexe, qui aident à réfléchir plus globalement aux enjeux de la direction artistique.
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10/20/2016 • 1 hour, 12 minutes, 36 seconds
Peut-on parler d'une "exception culturelle" pour la mode française ?
Quelle place pour la mode et le luxe "à la française" dans le contexte de 2016 ? A quelles conditions Paris peut-elle rester une capitale de la création au XXIe siècle ? Dans un environnement économique dominé par la révolution numérique et l'accélération de la mondialisation, les atouts de la France restent forts, même si les "nobles références au passé" ne suffisent pas à affronter la concurrence effrénée qui oppose les grandes capitales de la mode à la façons dont s'opposent les grandes places boursières.
Pascal Morand est le président exécutif de la Fédération Française de la Couture, du Prêt-à-porter des Couturiers et des Créateurs de mode.
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10/19/2016 • 1 hour, 41 minutes, 27 seconds
Tagwalk, un moteur de recherche spécialisé sur la mode
25.000 photos, 250.000 tags, 5000 abonnés. Tagwalk est un outil pour voir les tendances ascendantes et descendantes de la mode. Alexandra Van Houtte, fondatrice et dirigeante de l’entreprise, raconte son histoire aux étudiants de l'IFM (11 octobre 2016).
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10/18/2016 • 1 hour, 8 minutes, 19 seconds
Séricyne : la start-up qui révolutionne le secteur de la soie
Séricyne a été fondée en 2015 par Constance Madaule (ingénieur agronome, ex-consultante chez Accenture) et Clara Hardy (designer formée à l'ecole Boulle). Cette start-up a pour ambition de relancer le secteur de la soie en France et propose une révolution technologique : transformer les vers à soie en imprimantes 3D. Hermès fait partie des premiers clients de cette jeune société, dont l'histoire est racontée ici aux étudiants IFM par Constance Madaule (4 octobre 2016).
10/4/2016 • 1 hour, 1 minute
La mode comme objet de recherche et de réflexion
La mode comme objet de recherche et de réflexion, une intervention d'Emilie Hammen (doctorante IFM/Paris 1 en histoire de l'art) devant les étudiants IFM (4 octobre 2016).
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10/4/2016 • 48 minutes, 41 seconds
La « rentrée littéraire » dans l’économie de l’édition
Juliette Joste, éditrice chez Grasset, explique la place de la "rentrée littéraire" dans l'économie de l'édition aux étudiants IFM (27 septembre 2016).
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9/28/2016 • 1 hour, 1 minute, 54 seconds
A propos des expositions de mode (table-ronde)
Une table-ronde sur les problématiques des expositions de mode, qui font se heurter fréquemment le "storytelling" des marques et le travail des historiens de la mode. Ces derniers ne veulent pas et ne peuvent pas se contenter des "contes et légendes" proposées par les marques, tandis que ces dernières cherchent à profiter de la légitimité des grands musées pour proposer des expositions de plus en plus somptueuses et scénographiées.
Avec :
Sophie Kurkdjian (organisatrice de la rencontre et par ailleurs docteur en histoire, elle anime le séminaire mensuel d'histoire de la mode à l'Institut d'Histoire du Temps Présent).
http://histoiredemode.hypotheses.org/
Paula Alaszkiewicz, historienne de la mode et commissaire d'exposition
http://www.paulaalaszkiewicz.com/about/
Laurent Cotta, responsable des Arts graphiques au Musée Galliera.
Marlène Van De Casteele, doctorante, Université Lumière Lyon 2
(sa thèse porte sur "la photographie de mode au masculin entre Paris et Londres, 1960-1970".
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7/13/2016 • 1 hour, 22 minutes, 41 seconds
Les métiers de la mode en 2016 (Angèle Hernu)
Angèle Hernu (IFM/2007) présente son prochain livre ("Inside Fashion") sur les métiers de la mode (photos Karel Balas), à paraître à la rentrée aux éditions de La Martinière.
Ce livre présente le parcours professionnel de femmes parisiennes travaillant dans les métiers de la mode : styliste ou mannequin, acheteuse ou attachée de presse, designer ou journalistes, ou encore "market editor" (un métier dans la presse mode qui consiste à gérer les relations avec les annonceurs). Elles y dévoilent leurs dressings et leurs coups de coeur.
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7/13/2016 • 28 minutes, 41 seconds
Impression 3D et design paramétrique (Cyrille Vue)
L'impression 3D et le design paramétrique expliqués par Cyrille Vue, dirigeant de Erpro/Sprint, entreprise leader en France de l'impression 3D & fabrication additive.
Le design paramétrique = une méthoqui permet de générer des formes à géométrie complexe à partir de l'exploitation d'une grande quantité de données. Le design paramétrique peut transformer en profondeur la création : les designers ne sont plus des créateurs de formes et d'espaces, mais des coordinateurs d'un processus organique et complexe capable d'interpréter et de transformer des données...
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7/13/2016 • 43 minutes, 31 seconds
Message à la jeunesse (Sophie Fontanel)
"Le milieu de la mode ne sait plus où il en est, tout est à inventer. Il est temps de se débarrasser d'un vieux monde où les marques établies ont tout verrouillé, notamment les médias" : Sophie Fontanel est intervenue hier au festival des sas, échange animé par Sophie Abriat (IFM/Management 2013).
7/13/2016 • 54 minutes, 32 seconds
A propos de l'esthétique du drapé (Marie Schiele)
Marie Schiele (doctorante en philosophie, Paris Sorbonne) parlait de "l'esthétique du drapé" à l'IFM hier matin => exploration esthétique et philosophique d'une approche du vêtement signifiant tour à tour le luxe exubérant, l'éminence, la richesse et l'autorité (souvenir de l'Antiquité via Véronèse), mais aussi l'élan vital et le flux sanguin (Rick Owens) et permettant des variations infinies autour des structures de la matière (chez Phoebe Philo, Céline, par exemple).
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7/13/2016 • 22 minutes, 1 second
Histoire des bijoux de mariage en Chine (Catherine Ho)
"Les femmes portent la moitié du ciel", formule maoïste citée par Catherine Ho (IFM/Management 2016) hier lors du 2e festival étudiant dans l'amphi Yves Saint Laurent. La présentation de Catherine portait sur l'histoire des bijoux de mariage en Chine (objet de sa thèse en cours de finition).
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7/13/2016 • 28 minutes, 13 seconds
Lucas Mäthger présente Senza Dada
Lucas Mäthger présentait "Senza Dada" à l'IFM vendredi soir, un film qui a notamment été présenté au Fashion Film Festival de Mexico. Son propos : montrer que la mode peut susciter aussi bien des films artistiques (comme le sien) que des films à visée plus commerciale : "tout est possible, il faut faire ce qu'on a envie de faire" (Lucas Mäthger).
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7/13/2016 • 10 minutes, 6 seconds
Uriel Karsenti (Maison Standards)
Comment rendre le luxe et la mode accessibles ? Uriel Karsenti, créateur de la marque Maison Standards, était l'un des invités du festival des sas vendredi soir.
Extraits de son intervention :
-"Le client est devenu agnostique, il ne croit plus aux labels ni aux logos"
-"Les produits de mode étant vendus 8 à 10 fois leur valeur de production, le client ne s'y retrouve plus"
-"Mon modèle, c'est la prescription"
-"Lire les ventes, lire le client, ne faire que des choses qui vont fonctionner, la data est fondamentale"
-"Test & learn : affiner l'offre, toujours la redéfinir en fonction de la réaction de la clientèle..."
-"Rétrécir l'offre, se concentrer sur les meilleurs modèles (20% des références = 70% des revenus)"
-"La mode crée un désir qui n'existe pas à l'origine"
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7/13/2016 • 44 minutes, 20 seconds
La mode et le temps (Jean-Jacques Picart)
Vendredi soir à l'IFM, extraits de confessions de Jean-Jacques Picart sur la mode et le temps :
-"La mode est un métier de commerce".
-"L'air du temps, c'est comme les bananes : on doit être capable de le capter et de l'offrir à la bonne saison, au bon moment, ni trop tôt, ni trop tard".
-"Trop de créateurs doués ont dû poser leur crayon, il n'y a rien de plus triste..."
-"En 2016, la mode doit satisfaire non plus la femme idéale, mais toutes les femmes idéales du monde".
-"Avec Internet et les réseaux, tout le monde a une "vibration commune" que la mode essaye de capter (et c'est de plus en plus difficile)".
-"Dans notre monde anxiogène, la mode doit inventer une nouvelle manière de rendre possible l'harmonie entre les gens".
-"Il n'y a d'intéressant dans nos métiers de mode que la fraîcheur et la nouveauté".
"Ne pas trop se plaindre quand on accepte des sommes colossales pour ce qu'on fait" (à propos du "blues" des créateurs).
-"Le danger vient souvent non pas des marques concurrentes, mais d'une petite marque avec une approche nouvelle"...
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7/13/2016 • 46 minutes, 34 seconds
Vanessa Seward et Lucien Pagès
Comment développer et consolider une marque de mode dans la durée ? Comment allier sophistication et simplicité ? Une voie possible consiste à s'adosser à une marque établie (APC) et communiquer à travers des influenceuses choisies via un bureau de presse bien introduit dans le milieu : Lucien Pagès et Vanessa Seward vendredi 1er juillet au festival des sas à l'IFM. Rencontre animée par Bastien Daguzan (IFM/Management 2008), CEO de la marque Lemaire.
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7/13/2016 • 41 minutes, 25 seconds
Créativité et interdisciplinarité (Amodsen Chotia)
"Créativité et interdisciplinarité" : le physicien Amodsen Chotia (du Centre de Recherches Interdisciplinaires de Paris) explique à quel point la rencontre des différents champs de savoir - et le refus de canaliser la pensée dans des chemins trop balisés- permet de faire jaillir des idées nouvelles. Nos cerveaux doivent s'ouvrir toujours plus pour s'adapter à un monde nouveau où "savoir où trouver les connaissances devient aussi important que l'apprentissage lui-même" et où "les machines sont en train d'entrer dans le domaine de la créativité".
Mots-clés (podcast à venir) : open science, open innovation, méthode des jeux, science participative.
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7/13/2016 • 39 minutes, 31 seconds
La mode bousculée par les startups (table-ronde)
Avec Victor Thomas, co-fondateur de Igloo (une application mobile qui permet d'essayer chez soi les vêtements des boutiques de Paris),
Benjamin Legourd (responsable du Pilotage stratégique à la BPI et fondateur d'Atelier Particulier, sélection d'essentiels et de pièces en édition limitée, confectionnés en ateliers du luxe),
Deborah Neuberg (IFM/Management 2008), fondatrice de De Bonne Facture (vestiaire masculin réalisé dans des ateliers français),
Adèle Bounine et Nathalie Fargeon (fondatrices et dirigeantes de Emoi Emoi, une jeune marque au positionnement "famille").
Et Nicolas Santi-Weil, CEO de la marque AMI (Alexandre Mattiussi).
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7/13/2016 • 59 minutes, 16 seconds
Les soeurs Callot, par Maxime Laprade
Les Soeurs Callot ont créé une maison de couture importante jusqu'à la crise de 1929. Elle était notamment reconnue pour son expertise dans l'utilisation de la dentelle. "Sans les sœurs Callot j'aurais fait des Ford, avec elles j'ai fait des Rolls-Royce" (Madeleine Vionnet; qui fut première d'atelier chez Callot de 1901 à 1906).
Par Maxime Laprade, jeune historien de la mode (actuellement en post-master au London College of Fashion).
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6/21/2016 • 58 minutes, 39 seconds
Pontet-Canet : un luxe d’exception ?
Une des originalités de Pontet-Canet, à la différence d'autres domaines viticoles et de luxe à Pauillac, consiste à produire un vin de toute première qualité tout en ayant des pratiques respectueuses de la nature et des hommes. C'est la grande question que se posent beaucoup de domaines viticoles prestigieux en pensant assez souvent que l'équation est impossible à résoudre. L'image d'un luxe lisse et aseptisé que visent souvent les grands vins semble de fait à l'opposé du travail « agricole » de la vigne, fait d'amour, de raffinement et de proximité avec les plantes. Si des solutions existent et constituent même la seule vraie voie d'avenir pour renouveler le luxe du bordelais, pour être acceptées, elles nécessitent une vision à long terme réfléchie et innovante dont il s'agira d'indiquer les grandes lignes.
Ingénieur et œnologue, Jean-Michel Comme met en œuvre ses compétences dans le prestigieux Château Pontet-Canet, sur la commune de Pauillac – 5e grand cru classé, 80 ha de vigne –, dont il occupe depuis 1999 le poste de directeur technique (responsable vigne et vin, domaine dont une des particularités est d'être en bio et biodynamie.
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6/16/2016 • 1 hour, 33 minutes, 51 seconds
Sorbonne-Plage, par Edouard Launet
Edouard Launet parle ici de "Sorbonne Plage", son livre sur l’histoire des vacances en Bretagne d’une communauté de scientifiques humanistes qui ont inventé la fission de l'atome dans les années 1930, presque les pieds dans l'eau.
De Marie et Pierre Curie à leur fille et gendre Irène et Frédéric Joliot-Curie, c'est l'histoire d'une réunion de Prix Nobel qui réinventent le monde sur les côtes bretonnes, de manière quasiment subreptice et sans savoir où allaient mener leurs recherches (à savoir : Hiroshima).
6/16/2016 • 59 minutes, 38 seconds
Focus sur la mode finlandaise
Les jeunes créateurs de mode finlandais raflent les prix, notamment à Hyères. "Ils sont l'équivalent des créateurs belges aujourd'hui', dit Rebecca Voight, journaliste de mode américaine basée à Paris (elle collabore notamment avec "W Magazine").
Un duo de jeunes créateurs finlandais, Hanne Jurmu et Anton Vartiainen, ont remporté le Prix Chloé au Festival d'Hyères 2016 . En 2012, c'est le trio formé par Siiri Raasakka, Tiia Siren et Elina Laitinen qui avait remporté le Grand Prix de Hyères. Même chose en 2013 avec Satu Maaranen.
Tous ces jeunes créateurs sont passé par l'Université Aalto, qui dispose d'une formation très reconnue, dirigée par Tuomas Laitinen.
6/1/2016 • 53 minutes, 6 seconds
Une histoire du Brésil
Comment la crise actuelle permet de comprendre quelques éléments fondamentaux du Brésil ? Une conférence de Michel Faure, auteur d'une "Histoire du Brésil" parue chez Perrin (septembre 2016).
Ancien journaliste à Libération et à L'Express, Michel Faure est spécialiste de l'Amérique latine.
5/26/2016 • 1 hour, 8 minutes, 43 seconds
Jazz et Mode
Même si le jazz n'est plus à la mode depuis les années 1960, il irrigue toujours de manière puissante la musique, la culture et notre imaginaire collectif (hip-hop, mode, langage, graphisme, parfum...). Quand on parle des rapports de la mode et de la musique, on pense d'abord au rock. Or, les apports du jazz, lui-même au cœur de la culture des Etats-Unis au XXe siècle, jouent un rôle au moins aussi important. Barack Obama ne serait pas tout à fait le même sans l'héritage de Miles Davis, idem pour Prince et Cab Calloway ou encore Erykah Badu et Nina Simone...
L'aventure du jazz permet d'examiner l'évolution des relations entre Blancs et Noirs, entre culture populaire et culture d'élite, sans jamais négliger les revendications d'individualité et d'anticonformisme (voire d'excentricité) propres à chaque musicien. A son tour, une histoire du jazz peut s'écrire à travers les choix vestimentaires des musiciens et le soin apporté à leur image.
De nombreuses illustrations visuelles et sonores accompagnent le propos :
https://download.ifmparis.fr/document/jazz%20et%20mode.pdf
Chargé des enseignements liés à la communication, aux médias et au digital à l'IFM, Lucas Delattre est ancien journaliste et correspondant de presse (Le Monde). Il a également été collaborateur du magazine Jazzman.
5/26/2016 • 1 hour, 40 minutes, 22 seconds
Esthétiques du quotidien en Chine
Danielle Elisseeff est une historienne française spécialiste de la Chine. Élève de l'École nationale des chartes, elle y rédige une thèse intitulée La connaissance de la Chine en France au XVIIe siècle (1964), titulaire d'un doctorat du Centre de recherche sur l’Extrême-Orient, Danielle Elisseeff est également professeur émérite au Centre d'Etudes sur la Chine Moderne et Contemporaine de l'EHESS. Elle enseigne aussi à l'École du Louvre.
Nées à l'ombre des expressions voyantes d'un art officiel, de nouvelles manières d'être et de vivre, d'habiter ou de jouir composent aujourd'hui en Chine une esthétique du quotidien originale. C'est d'elle dont se saisissent dans cet ouvrage, écrivains et spécialistes de la culture chinoise, la pistant dans l'art culinaire, les soins du corps, l'architecture, la beauté, la mode, sans oublier les dernières variantes du luxe.
Des différentes contributions, inédites et diverses dans leur esprit comme dans leur approche, ressortent au fil des pages tant la complexité historique, sociale, religieuse, éthique, artistique et économique que le renouvellement profond des arts de vivre et des goûts en Chine à l'âge du nouveau capitalisme d'État.
Ouvrage collectif sous la direction de Danielle Elisseeff, illustrations Sylvia Lotthé & Song Jianming.
Retrouver l'ouvrage sur le site de l'ifm à l'adresse suivante :
http://www.ifm-paris.com/fr/ifm/mode-luxe-design/editions/catalogue/item/96485-esthetiques-du-quotidien-en-chine.html
5/26/2016 • 48 minutes, 33 seconds
Réflexions sur la "seconde peau" (1/3)
La recherche d'une "seconde peau"(dans l'architecture, les cosmétiques ou la mode) est un élément important de l'histoire des cent dernières années. Avec sa théorie des "objets-membres artificiels", Le Corbusier a introduit une définition "prothétique" du design. Il est utile d'analyser les liens entre le vêtement, conçu comme une "enveloppe habitable", et les autres occurrences du concept de "seconde peau". L'équipement de nature "orthopédique" risque-t-il de remplacer l'habillement au XXIe siècle ?
Une conférence de Clotilde Félix-Fromentin, designer et chercheur au Lacth (laboratoire de l'école d'architecture et de paysage de Lille), auteur d'une thèse sur le thème suivant : "Entre habit et habitacle, design de l'habiter : penser l'enveloppe, vers un paradigme de la textilité" (2013).
5/10/2016 • 26 minutes, 56 seconds
Réflexions sur la "seconde peau" (2/3)
La recherche d'une "seconde peau"(dans l'architecture, les cosmétiques ou la mode) est un élément important de l'histoire des cent dernières années. Avec sa théorie des "objets-membres artificiels", Le Corbusier a introduit une définition "prothétique" du design. Il est utile d'analyser les liens entre le vêtement, conçu comme une "enveloppe habitable", et les autres occurrences du concept de "seconde peau". L'équipement de nature "orthopédique" risque-t-il de remplacer l'habillement au XXIe siècle ?
Une conférence de Clotilde Félix-Fromentin, designer et chercheur au Lacth (laboratoire de l'école d'architecture et de paysage de Lille), auteur d'une thèse sur le thème suivant : "Entre habit et habitacle, design de l'habiter : penser l'enveloppe, vers un paradigme de la textilité" (2013).
5/10/2016 • 26 minutes, 40 seconds
Réflexions sur la "seconde peau" (3/3)
La recherche d'une "seconde peau"(dans l'architecture, les cosmétiques ou la mode) est un élément important de l'histoire des cent dernières années. Avec sa théorie des "objets-membres artificiels", Le Corbusier a introduit une définition "prothétique" du design. Il est utile d'analyser les liens entre le vêtement, conçu comme une "enveloppe habitable", et les autres occurrences du concept de "seconde peau". L'équipement de nature "orthopédique" risque-t-il de remplacer l'habillement au XXIe siècle ?
Une conférence de Clotilde Félix-Fromentin, designer et chercheur au Lacth (laboratoire de l'école d'architecture et de paysage de Lille), auteur d'une thèse sur le thème suivant : "Entre habit et habitacle, design de l'habiter : penser l'enveloppe, vers un paradigme de la textilité" (2013).
5/10/2016 • 16 minutes, 32 seconds
La mode à Berlin (1795-2016)
La mode à Berlin (1795-2016) à travers les collections du Musée des Arts Décoratifs de Berlin (l'une des plus grandes collections de mode au monde).
Une conférence d'Adelheid Rasche, conservateur en chef des collections Mode du Musée des Arts Décoratifs de Berlin (Lipperheidesche Kostümbibliothek/Kunstbibliothek).
5/9/2016 • 1 hour, 9 minutes, 1 second
Marie-Laure de Noailles et la mode
Marie-Laure de Noailles (1902-1970) a contribué à faire entrer la mode dans le cercle des avant-gardes artistiques du XXe siècle.
Avec son mari le vicomte Charles de Noailles, elle n'a pas seulement été une grande mécène des artistes du surréalisme, mais elle a également soutenu la mode et le design (on parlait plutôt à l'époque de "décoration intérieure").
Elle a fait partie des figures de la mode dans les années 1920 (à propos d'elle, de Nathalie Paley et de Baba de Faucigny-Lucinge, on parlait des "dames du Vogue"). Pour elle, "être à la mode" allait au-delà des choix vestimentaires, puisqu'elle a toujours mis beaucoup de soin à s'entourer des meilleurs créateurs de mode (Coco Chanel), mais aussi des meilleurs architectes (Robert Mallet-Stevens pour sa villa d'Hyères), ou encore des meilleurs décorateurs (Jean-Michel Frank, par exemple)...
Une conférence d'Emilie Hammen(IFM/Création 2009, doctorante IFM/Université Paris I Panthéon-Sorbonne en histoire de l'art).
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5/3/2016 • 49 minutes, 12 seconds
Le vin jaune, un produit de luxe (1)
Certains vins – dont les vins de voile – sont rarissimes dans le monde, il y en a de trois types, ils sont hongrois, espagnol et français. Dans le vignoble français, en Arbois, le vin jaune a intrigué Pasteur qui, à l'époque, a travaillé sur les levures qui allaient devenir, entre autres, les vedettes d'une des plus grandes révolutions médicales de l'Histoire. Dans quelle mesure ce produit permet de redéfinir le luxe des produits alimentaires, voire au-delà ?
Professeur de géographie culturelle (université Paris-Sorbonne et Sciences-Po Paris), Gilles Fumey dirige le pôle Alimentation de l'ISCC (CNRS). Il a notamment publié Le roman du chocolat suisse (Editions du Belvédère, 2013) et Les radis d'Ouzbékistan. Tour du monde des habitudes alimentaires (François Bourin Editeur, 2011).
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3/18/2016 • 30 minutes, 36 seconds
Le vin jaune, un produit de luxe (2)
Certains vins – dont les vins de voile – sont rarissimes dans le monde, il y en a de trois types, ils sont hongrois, espagnol et français. Dans le vignoble français, en Arbois, le vin jaune a intrigué Pasteur qui, à l'époque, a travaillé sur les levures qui allaient devenir, entre autres, les vedettes d'une des plus grandes révolutions médicales de l'Histoire. Dans quelle mesure ce produit permet de redéfinir le luxe des produits alimentaires, voire au-delà ?
Professeur de géographie culturelle (université Paris-Sorbonne et Sciences-Po Paris), Gilles Fumey dirige le pôle Alimentation de l'ISCC (CNRS). Il a notamment publié Le roman du chocolat suisse (Editions du Belvédère, 2013) et Les radis d'Ouzbékistan. Tour du monde des habitudes alimentaires (François Bourin Editeur, 2011).
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3/18/2016 • 26 minutes, 3 seconds
Le vin jaune, un produit de luxe (3)
Certains vins – dont les vins de voile – sont rarissimes dans le monde, il y en a de trois types, ils sont hongrois, espagnol et français. Dans le vignoble français, en Arbois, le vin jaune a intrigué Pasteur qui, à l'époque, a travaillé sur les levures qui allaient devenir, entre autres, les vedettes d'une des plus grandes révolutions médicales de l'Histoire. Dans quelle mesure ce produit permet de redéfinir le luxe des produits alimentaires, voire au-delà ?
Professeur de géographie culturelle (université Paris-Sorbonne et Sciences-Po Paris), Gilles Fumey dirige le pôle Alimentation de l'ISCC (CNRS). Il a notamment publié Le roman du chocolat suisse (Editions du Belvédère, 2013) et Les radis d'Ouzbékistan. Tour du monde des habitudes alimentaires (François Bourin Editeur, 2011).
3/18/2016 • 26 minutes, 53 seconds
Une histoire de l'éventail
Venu de Chine et du Japon, introduit en France par Catherine de Médicis, l’éventail n’a jamais servi à « éventer » : il s’agit dès le départ d’un accessoire de mode et d’un objet de distinction, un support privilégié de l’ « air du temps ». Le premier âge d’or de l’éventail en Europe a commencé à partir de 1750, avec un rôle-clé des artisans français (éventaillistes à Paris et tablettiers dans l’Oise).
Sans cesse amélioré dans le sens d’un plus grand raffinement et ayant connu de nombreuses innovations techniques, l’éventail a vu évoluer ses décors, ses matériaux, ses techniques (avec ajout de portraits en coulisses, d’animations diverses, de boutons permettant une ouverture instantanée, de lorgnettes ou de systèmes optiques, de thermomètres, de flacons à parfum)…
« Eventail plié, éventail brisé, tête, rivure, brins, panache, bouts, feuille »… : Georgina Letourmy-Bordier détaille le vocabulaire technique de l’éventail et raconte l’histoire de la communauté des maîtres éventaillistes, traditionnellement sise du côté de la Rue St Denis et de la rue Greneta à Paris. Elle explique la professionnalisation de ce métier au XVIIIe siècle. A travers l’éventail, c’est le Paris des modes d’antan qui se dessine : les éventails étaient venus chez les marchands merciers, mais aussi les parfumeurs, les orfèvres et les rubaniers.
L’iconographie de l’éventail a été d’une richesse infinie : tous les sujets imaginables étaient utilisés comme motifs (Antiquité, mythologie, vie quotidienne, sciences, actualité, mariages princiers, vie de la Cour, naissance du dauphin, envol du ballon en 1783…). Les peintres en éventail étaient majoritairement des femmes pauvres, payées à la tâche et travaillant chez elles.
Aujourd’hui, il y a encore quelques artisans de l’éventail en France (Anne Hoguet, Olivia Oberlin, Duvelleroy, Martine Hacquart, Véra Pilo, Sylvain Le Guen).
Georgina Letourmy-Bordnier est docteur en Histoire de l'Art, spécialiste des éventails européens. Expert membre du Syndicat Français des Experts Professionnels en œuvres d'art (SFEP), elle est commissaire de nombreuses expositions comme celle qui a eu lieu (nov 2013/mars 2014) au Musée Cognacq-Jay à Paris.
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3/18/2016 • 1 hour, 13 minutes, 40 seconds
Une exploration de la vigne et du vin
Léon Mazzella, auteur d'un récent "Dictionnaire chic du vin" (édition Ecriture, 2015), partage ici sa passion du vin.
Il évoque les tendances de fond sur le marché en 2016, mais aussi quelques phénomènes de mode, et livre quelques approches subjectives et savantes autour des plaisirs de la dégustation.
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3/9/2016 • 1 hour, 4 minutes, 21 seconds
Les Mystères de Paris d'Eugène Sue (1842-1843)
Une conférence de Paul Vacca.
Les Mystères de Paris d'Eugène Sue (1842-1843) : un grand feuilleton populaire, à l'origine du roman-feuilleton et des séries télévisées que nous connaissons. Tout le monde s'arrachait les épisodes du roman, des illettrés se faisaient lire le texte à haute voix et "des malades ont attendu la fin des Mystères de Paris pour mourir" (Théophile Gautier).
3/3/2016 • 1 hour, 46 seconds
La gravure de mode sous le règne de Louis XIV
Le règne de Louis XIV (1643-1715) est la période où s’invente le système de la mode tel que nous le connaissons, avec l'apparition des premières célébrités dont l'allure soigneusement étudiée inspire des quantités sans cesse croissantes de personnes en France comme à l'étranger.
On observe un abandon progressif des mannequins anonymes au profit des mannequins célèbres. L’image de mode s'impose progressivement comme un objet commercial doté d’une part de rêve.
Dans ces années-là, la gravure de mode connaît un mouvement de standardisation, de grande inventivité et d'industrialisation. Les graveurs et marchands parisiens contribuent à la naissance d'un nouveau système de la mode marqué par le changement permanent, Peintres et graveurs, qui sont aussi marchands d’images, cherchent à tirer le profit le plus grand possible de leur métier. Les plaques de cuivre servant de matrices aux gravures sont reprises sans cesse pour être adaptées aux modes nouvelles. Les « lois de la mode » font progressivement leur apparition : « ce qui est à la mode ne peut être laid », écrit Jean Donneau de Visé dans Le Mercure Galant.
Pascale Cugy est diplômée de l’École du Louvre, docteur en histoire de l’art ("La dynastie Bonnart et les bonnarts. Étude d’une famille d’artistes et producteurs de modes", Paris-Sorbonne, 2013), attachée temporaire d’enseignement et de recherche en histoire de l’art moderne à l’Université Rennes 2 depuis 2014.
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2/19/2016 • 1 hour, 4 minutes, 54 seconds
Qu'est-ce qu'une mélodie ?
La mélodie est "le lieu où on prend conscience du temps et de son unité", mais elle est aussi le "lieu de concentration des émotions les plus profondes".
A l'aide de plusieurs exemples, comme l'adagio du Quintette en ut majeur de Schubert pour deux violoncelles (D 956, 1828), le Chant pastoral après l'orage dans la 6ème Symphonie de Beethoven ou encore la mélodie du film "India Song", Violaine Anger explique à quel point la mélodie illustre en quoi la musique est la "science du bon mouvement" (Saint-Augustin), qui constitue l'auditeur comme "unité écoutante".
Autre exemple tiré de Rousseau : "le fameux Ranz des Vaches, cet Air si chéri des Suisses qu’il fut défendu sous peine de mort de le jouer dans leurs Troupes, parce qu’il faisoit fondre en larmes, déserter ou mourir ceux qui l’entendaient, tant il excitait en eux l’ardent desir de revoir leur pays (...). Ces effets, qui n’ont aucun lieu sur les étrangers, ne viennent que de l’habitude, des souvenirs, de mille circonstances qui, retracées par cet air à ceux qui l’entendent, et leur rappellant leur pays, leurs anciens plaisirs, leur jeunesse et toutes leurs façons de vivre, excitent en eux une douleur amere d’avoir perdu tout cela. La musique alors n’agit point précisément comme musique, mais comme signe mémoratif" (Jean-Jacques Rousseau, Dictionnaire de la musique).
Violaine Anger est musicologue, maître de conférence à l’Université d’Evry Val d’Essonne, maître de conférence associée à l’Ecole polytechnique.
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2/11/2016 • 1 hour, 5 minutes, 34 seconds
Les gestes transportés : l'"autour" de l'oeuvre de Pina Bausch
Dès ses premières œuvres comme Le Sacre du Printemps (1975), ou Café Müller (1978), Pina Bausch (1940-2009) a renouvelé la gestuelle de la danse.
Affecté de mouvements indicibles, fragile, tout en discontinuité malgré son ancrage dans le sol, le corps des danseurs de Pina Bausch exprime la douleur, il est travaillé par des blessures secrètes, qui échappent à la logique et la raison du déplacement. Etreintes, convulsions, spasmes, violence, émotion viscérale, tumulte des passions… La danse de Pina Bausch s’inscrit dans l’histoire du « geste expressionniste » tel qu’il avait été défini par Rudolf Laban (1879-1958), Kurt Jooss (1901-1979) ou encore Mary Wigman (1886-1973). Face à une réalité angoissante, le désespoir oblige à trouver des états de corps et de langage nouveaux pour la conjurer.
La postérité de Pina Bausch, notamment chez Joëlle Bouvier et Régis Obadia en France, est à chercher dans cette violence des corps qui s’entrechoquent.
Une conférence de Mélanie Papin, doctorante au centre de danse de l'université Paris 8.
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2/5/2016 • 52 minutes, 50 seconds
Que reste-t-il de la mode d'avant-garde ?
Souvent associée au début des années 1990 et au courant de l'anti-mode ou de la déconstruction (Kawakubo, Yamamoto, Margiela...), la mode d'avant-garde semble en 2015 une chose du passé. Faut-il forcément y voir le signal de la mutation du secteur de la mode, désormais peu engagé à s'opposer à un présent qu'il a pris le parti de célébrer ? N'est-ce pas plutôt l'avant-garde qui est intrinsèquement démodée ? La projection d'une réalité utopique, qui était le programme des avant-gardes artistiques, littéraires et de mode, peut-elle encore s'inscrire de façon pertinente à l'agenda d'une culture ? Qui sont les créateurs qui perpétuent malgré tout la « tradition de l'avant-garde », au cœur de l'industrie de la mode et à ses marges ?
Benjamin Simmenauer, ancien élève de l'ENS et agrégé de philosophie, est enseignant associé à l'IFM, et co-fondateur du cabinet d'études HCK, basé à Paris.
2/5/2016 • 1 hour, 12 minutes, 24 seconds
Une histoire de la gravure de mode en France
Monsieur Antoine et Monsieur Nicolas de la revue en ligne Diktats, racontent les grandes étapes de la gravure de mode en France, depuis le XVIIe siècle jusqu’à l’arrivée de la photographie au tournant du XXe siècle, en passant par l’ « âge d’or » du XVIIIe siècle (le règne de Louis XVI).
La gravure de mode a été un outil de diffusion des modes parisiennes en province et à l’étranger pendant plusieurs siècles et fait l’objet aujourd’hui d’un marché attirant les collectionneurs du monde entier.
Antoine et Nicolas racontent les planches de mode vendues à l’unité ou par suites, les almanachs, les « recueils généraux » de coiffures ou de costumes et de modes, évoquent les grands noms du genre au XVIIIe siècle (famille Bonnart, Esnauts et Rapilly…), la naissance des magazines de mode au sens moderne (Le cabinet des modes ou les modes nouvelles, 1785, puis le Journal des Dames et des Modes, 1797-1839, sans oublier La Galerie des Modes à partir de 1778…). Ils racontent la « révolution Art Déco » (1910-1930) qui tente de renouer avec le luxe des images de mode du XVIIIe siècle.
Avec La Gazette du Bon Ton, de 1912 à 1925, Lucien Vogel et Michel de Brunhoff renouent avec cette longue tradition.
Mais la photographie est venue porter un coup fatal à cet art à partir de 1880. Les premières photos de mode en couleur s’installent dans le paysage de la presse au tournant du XXe siècle, et des grands artistes comme Edward Steichen font cause commune avec de grands couturiers comme Paul Poiret pour renouveler l’art de l’illustration de mode.
Diktats est une librairie en ligne spécialisée dans les livres anciens sur la mode et le costume. Spécialistes d'histoire de la mode et de livres anciens, Monsieur Antoine et Monsieur Nicolas propose une sélection d'ouvrages rares et précieux et collabore aussi bien avec des clients institutionnels (musées internationaux, maisons de couture) qu’avec des collectionneurs privés. En 2008 Diktats a été qualifiée de « caverne d’Ali Baba pour livres rares et précieux » par Le Monde.
2/4/2016 • 1 hour, 18 minutes, 27 seconds
Intelligence artificielle, relations homme-machine et transhumanisme
Podcast : conférence de Jean-Gabriel Ganascia à l'IFM (6 janvier 2016) sur l'intelligence artificielle, les relations homme-machine et le transhumanisme.
Jean-Gabriel Ganascia est professeur à l'Université Pierre-et-Marie-Curie (UPMC)/Paris 6/Jussieu. Expert en intelligence artificielle, apprentissage machine, sciences cognitives, philosophie computationnelle, éthique des nouvelles technologies, il a écrit de nombreux ouvrages parmi lesquels « L’âme machine » aux éditions du Seuil (1990), « L’intelligence artificielle » (1993, Flammarion, coll. Domino), « Les sciences cognitives » (1996, Flammarion, coll. Domino), « 2001, l’odyssée de l’esprit » (1999, Flammarion, coll. Essai)...
Résumé de son intervention : "si la machine est intelligente, c’est que nous la concevons comme intelligente".
1/15/2016 • 1 hour, 44 minutes, 38 seconds
Pourquoi vaut-il mieux parler d'Art du Contemporain que d'art contemporain?
"Pourquoi vaut-il mieux parler d'Art du Contemporain que d'art contemporain?", par Jean-Philippe Domecq, écrivain, essayiste, auteur d’une trilogie ("Artistes sans art ?", "Misère de l’art", et "Une nouvelle introduction à l’art du XXème siècle") récemment rééditée en poche sous le titre "Comédie de la critique, trente ans d'art contemporain" (Agora Pocket, 2015).
Jean-Philippe Domecq a apporté une contribution importante, depuis plus de 20 ans, aux débats parfois polémiques autour de l’art contemporain en souhaitant effectuer une réévaluation critique des œuvres et démarches d’artistes les plus célèbres de la période actuelle. Il dénonce une forme d'"académisme" dans les dérives d'un art enfermé dans des postures révolutionnaires ou dérangeantes, et analyse l'appauvrissement de l'art "depuis que la rupture est devenue système"...
1/15/2016 • 1 hour, 7 minutes, 59 seconds
Haute couture : un art de vivre à la française ?
Au milieu du XIXe siècle, Charles Frederick Worth fonde sa « maison spéciale de nouveautés confectionnées », campant dès lors la posture du grand couturier qui « signe » ses modèles comme un artiste ses œuvres. Depuis plus d'un siècle et demi, les maisons inscrites à la Chambre syndicale de la couture parisienne écrivent un chapitre de l'histoire de la haute couture, cette organisation commerciale subtile dont la clé de voûte est un savoir-faire ancestral doublé d'un sens aigu de la mise en scène. Si pendant des décennies elle a donné le ton des saisons, la haute couture a cessé de dicter au monde sa mode. Mille fois annoncée ces quarante dernières années, sa disparition n'est pourtant pas à l'ordre du jour.
Ancienne responsable des archives documentaires de la maison Yves Saint Laurent, Guénolée Milleret est aujourd'hui auteure et enseignante dans le domaine des arts appliqués. Outre des articles, elle a publié de nombreux ouvrages dont Haute Couture. Histoire de l'industrie de la création française (Eyrolles, 2015), Les folles heures de la vie d'une Parisienne (Eyrolles, 2013), La mode du XIXe siècle en images (Eyrolles, 2012).
1/15/2016 • 1 hour, 36 minutes, 54 seconds
Commerce des textiles et culture des apparences au Mexique (18e siècle)
Le commerce des textiles et la culture des apparences au Mexique au 18e siècle : une conférence de Corinne Thépaut-Cabasset (chercheur associé au Château de Versailles, au Victoria & Albert Museum, et à l’Université de Copenhague).
1/13/2016 • 57 minutes, 19 seconds
La "passion Napoléon"
Il y a plus de livres écrits sur Napoléon que de jours qui se sont écoulés depuis sa mort. C’est le personnage le plus interprété au cinéma, devant le Christ. Comme il a laissé beaucoup d’écrits et d’objets, c’est le champion des ventes aux enchères qui atteignent aujourd’hui des prix délirants. Il existe des sociétés napoléoniennes dans tous les pays, y compris dans ceux où l’Empereur n’a jamais mis les pieds, comme à Cuba, où un Musée napoléonien accueille les visiteurs à La Havane. Seules l’Espagne et l’Angleterre restent rétives au culte. En dépit des guerres sanglantes qu’il a menées, en dépit de son caractère autoritaire et anti-libéral, Napoléon continue à fasciner les esprits. Comment expliquer ce phénomène ? Qu’est-ce que la « passion Napoléon » dit de nous ? « C’est un entrepreneur, un DRH, un communicant hors-pair, un rêveur mû par l’idée que tout est possible et en même temps un opérationnel hors du commun. Il a toujours su transformer ses échecs en succès, et toujours su agir au bon moment… » : les explications de Serge Hayat, auteur d'un récent roman intitulé L'Empire en héritage, par ailleurs financier dans le domaine du cinéma et co-Président de la Chaire Media & Entertainment à l'ESSEC.
12/17/2015 • 1 hour, 9 minutes, 36 seconds
Art contemporain et parfum (3/3)
Podcast : "les formes artistiques contemporaines de l’art des parfums", par Chantal Jaquet (conférence publique à l'IFM, mardi 15 décembre 2015).
12/17/2015 • 21 minutes, 40 seconds
Art contemporain et parfum (2/3)
Podcast : "les formes artistiques contemporaines de l’art des parfums", par Chantal Jaquet (conférence publique à l'IFM, mardi 15 décembre 2015).
12/17/2015 • 21 minutes, 40 seconds
Art contemporain et parfum (1/3)
Podcast : "les formes artistiques contemporaines de l’art des parfums", par Chantal Jaquet (conférence publique à l'IFM, mardi 15 décembre 2015).
12/17/2015 • 19 minutes, 57 seconds
Alwin Nikolais et la danse contemporaine
Avec Merce Cunningham, Alwin Nikolais (1910-1993) a été l’un des précurseurs de la danse contemporaine.
Avec Susan Buirge et Carolyn Carlson, il a particulièrement été actif en France à partir des années 1970 : il mit notamment en place et dirigea le Centre national de danse contemporaine d'Angers.
Il a formé toute une génération de chorégraphes français, dont Philippe Decouflé, Patrice Grimout, Alain Buffard et Marc Lawton.
Inspiré par la danse de Mary Wigman et de Hanya Holm, Alwin Nikolais a développé l'idée d'un spectacle total (donnant la même importance aux danseurs, à la lumière, à la scénographie, et à la musique),
et il a inventé une conception particulière du mouvement, ainsi qu’une pédagogie où le « centre » devient flexible et localisable dans n'importe quel point du corps, et où l'improvisation et la composition font partie intégrante de la formation technique.
Danseuse et chorégraphe, Christine Gérard a notamment travaillé avec Jacqueline Robinson, Françoise et Dominique Dupuy, Susan Buirge… :
http://www.christinegerardchoregraphe.com/
12/3/2015 • 50 minutes, 10 seconds
Une histoire de la sapologie africaine
L'historien-chercheur Manuel Charpy (CNRS, Université Lille 3) raconte une aventure de mode : la longue histoire de la Sape, de la colonisation aux migrations (XIXe-XXe siècles).
A Brazzaville, Kinshasa et à Paris, la SAPE (Societé des Ambianceurs et des Personnes Elégantes), plus largement désignée sous le nom de « sapologie », est un mouvement d’identité vestimentaire qui détourne et réinvente depuis plus de 100 ans les codes de la mode parisienne. Contrairement à la plupart des « subcultures », il ne s’agit pas d’un mouvement spontané et éphémère. Très consciente de sa longue histoire, la sapologie est une forme revendiquée du dandysme.
La transgression des codes vestimentaires européens, notamment au Congo, a commencé dès la fin du XIXe siècle. « Sortir ses griffes » est une expression courante de la « sapologie » . Il s'agit donc aussi d'une forme d'insoumission. Dans les années 1920, les autorités coloniales belges ou françaises ont pu effectuer des contrôles policiers sur les accoutrements vestimentaires… Dans le contexte post-colonial, les « sapeurs » immigrés en Europe aiment ne pas se « faire discrets » (ce que les sociétés occidentales leur demandent).
Les sapeurs consacrent des sommes très importantes à leurs dépenses de mode. Ils ont une connaissance pointue du vêtement et en parlent beaucoup (la sapologie est aussi une culture langagière très riche, avec des déclinaisons musicales sans fin). JMWeston, Capo Bianco, Daniel Hechter, mais aussi Balenciaga, YSL, Yamamoto... sont parmi leurs marques préférées.
Aujourd’hui, des petits labels se créent à Paris, et des marques comme Paul Smith se saisissent de la sapologie pour en faire une référence de mode. ..
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11/13/2015 • 1 hour, 15 minutes, 19 seconds
A propos de Moondog
Frédéric de Longueau, DJ et designer sonore, raconte aux étudiants IFM l'histoire de Moondog (1916-1999) : parcours d'un compositeur inclassable, nourri par la musique et les rythmes amérindiens, du minimalisme musical américain (Steve Reich, Philip Glass...), et dont le chemin croisa celui de Leonard Bernstein, Charlie Parker, Arturo Toscanini...
Aveugle suite à un accident, vêtu à la façon d'un viking, ce personnage marginal et singulier a été longtemps un musicien de rue. Poète, il jouait des instruments conçus et fabriqués par lui. Sa haute silhouette, au croisement de la 6e avenue et de la 53e rue, faisait partie de la légende de New York. Mais sa musique était dans le même temps publiée par les grands labels de l'industrie musicale.
Moondog n'a pas été seulement une figure de de New York (avant son exil en Europe et en Allemagne, où il est décédé en 1999), mais aussi un compositeur influent, aux influences multiples (Philip Glass, Jarvis Cocker, Damon Albarn, John Zorn, Debbie Harry, Mr Scruff...). Tout en simplicité, sa musique puise son inspiration dans la musique classique, le jazz et la world music. Sa passion pour le contrepoint et pour la musique médiévale, sa science de l'orchestration et son inventivité rythmique lui ont valu d'être écouté par de vastes publics.
Un site en français sur Moondog : http://fr-moondog.com/
11/3/2015 • 57 minutes, 56 seconds
A propos de Guy Bourdin
Le photographe Luc Quelin parle aux étudiants IFM de l'oeuvre de Guy Bourdin (1928-1991).
Dessinateur, peintre, proche de Man Ray, Guy Bourdin a révolutionné la photo de mode dans les années 1960. En s'appuyant sur des techniques comme le super grand angle (15mm) et le Kodachrome, Guy Bourdin a réinventé le genre en lui donnant des accents énigmatiques et proches d'un esprit surréaliste.
Luc Quelin invite à effectuer une lecture "derrière le miroir" des images de Guy Bourdin. Il concentre son intervention sur les années 1977-1987, au cours desquelles Bourdin fut le plus inventif et le plus actif.
On se promène aussi rue des Ecouffes (adresse du studio de Guy Bourdin), au coeur du Marais où travaillaient deux autres grands photographes de mode qui formaient avec Bourdin une forme de "famille artistique" : Helmut Newton et Hans Feurer (dont Luc Quelin était l'assistant, à l'époque).
Les photos de Guy Bourdin sont présentées dans le contexte de leur publication : des séries dans Vogue, notamment, pour lequel il travailla de 1955 à 1987.
11/2/2015 • 1 hour, 8 minutes, 48 seconds
Parfum : la création est un récit
Que nous soyons artiste ou artisan, et parce que les techniques d'aujourd'hui organisent une forme de pensée unique, nous devons privilégier nos connaissances par une approche sensuelle avec la matière. Certes, nos sens peuvent nous tromper, mais en faire l'impasse reviendrait à dénier le récit que contient une création, et cela quel que soit sa forme d'expression. Jean-Claude Ellena est encore plus convaincu, au terme de discussions passées avec de grands chefs comme Olivier Roellinger, Michel Bras ou Pierre Gagnaire, où toutes leurs créations étaient également des récits.
Jean-Claude Ellena est le parfumeur exclusif de la maison Hermès depuis 2004. Auparavant, il a créé de nombreux parfums parmi lesquels First (1976) pour Van Cleef et Arpels, premier parfum de joaillier, L'Eau Parfumée (1992) pour Bulgari, à l'origine de la tendance « thé » ou Déclaration (1998) pour Cartier. Chez Hermès il a créé notamment Terre d'Hermès (2006), la collection Hermessence, la collection des colognes, ainsi que la collection Jardin. En septembre 2007, Jean Claude Ellena a publié la nouvelle version du Parfum (PUF, Que sais-je ?) et depuis, aux Editions Sabine Wespieser, Journal d'un Parfumeur (2011), traduit depuis en dix langues ainsi que La Note verte en 2013.
Retrouvez également en podcast sa conférence publique de mars 2009 "Du métier de parfumeur : de l'artisan à l'artiste".
10/14/2015 • 1 hour, 30 minutes, 48 seconds
Les parfums qui soignent, par Annick Le Guérer
“Honorer les dieux, soigner, séduire = les trois fonctions historiques du parfum (….). Pendant des siècles, les parfums se badigeonnaient et s'avalaient en tant que médicaments. L'odeur était considérée comme un principe actif contre les miasmes (…). Le XXIe siècle redécouvre les vertus thérapeutiques du parfum, un sens longtemps négligé et sous-estimé car trop "animal”…
Sur le thème des “parfums qui soignent”, une conférence d'Annick Le Guérer, historienne du parfum, à l'IFM dans le cadre du festival Rives de la Beauté (26 septembre 2015).
Cette conférence a aussi permis de respirer des parfums anciens reconstitués par Dominique Ropion, comme le Kyphi (parfum de l'Egypte ancienne), l'eau de la Reine de Hongrie (1370), ou encore le vinaigre des Quatre Voleurs (1348)…
10/9/2015 • 1 hour, 38 minutes, 27 seconds
Parler le parisien : une langue et ses tics à la mode
Journaliste à Slate.fr, Jean-Laurent Cassely a écrit avec Camille Saféris un "Dictionnaire franco-parisien" (éditions Parigramme, 2015). Son recueil de mots à la mode permet de mieux maîtriser les derniers tics du langage parisien, tel qu'on le parle dans les agences créatives du graphisme, du web et de la planète "fashion".
Au-delà de l'aspect ludique de l'exercice, cette exploration confirme que le langage est un bon indicateur d'évolutions sociales (ici, la montée en puissance des "classes créatives" à Paris et dans le monde).
Le dictionnaire "franco-parisien" de Cassely et Caféris permet de mieux savourer les mots et inventions langagières, de les utiliser en toute conscience et si possible avec des guillemets, sans pour autant laisser ces mots souvent creux et ces formules parfois ridicules prendre le pouvoir sur nous.
10/9/2015 • 1 hour, 3 minutes, 23 seconds
Jean Racine et la langue française
Une exploration de l’univers littéraire de Jean Racine (1639-1699) et de ses inspirations poétiques, avec une insistance sur son rapport à la langue française, une langue à la tristesse majestueuse, conçue avec « des à-plats de couleurs », nourrie d'ellipses (« je l'aime, je le fuis. Titus m'aime, il me quitte », « je t'aimais inconstant, qu'aurais-je fait fidèle ? »), d'effets de sourdine et d'images fortes ou « hypotyposes » (« ses yeux mouillés de larmes, qui brillaient au travers des flambeaux et des armes »...).
La langue de Racine, pour Nathalie Azoulai, est « une langue d'une grande simplicité, annonciatrice de la modernité littéraire du XIXe siècle » (Flaubert : « ce qui me semble beau, ce que je voudrais faire, c'est un livre sur rien »).
Nathalie Azoulai, romancière, a notamment écrit "Titus n'aimait pas Bérénice" (septembre 2015, éditions P.O.L.), qui a reçu le prix Médicis en 2015.
10/9/2015 • 1 hour, 7 minutes, 54 seconds
Le cool, par Jean-Marie Durand (Les Inrocks)
Jean-Marie Durand, rédacteur en chef adjoint des "Inrocks", parle du "cool", un concept auquel il a consacré un livre publié chez Robert Laffont.
Depuis que Miles Davis a annoncé sa naissance à la fin des années 1950 dans son album Birth of the Cool, le cool flotte parmi nous, comme un horizon, une tentation, une respiration. On l'emploie à tort et à travers : « On se voit demain soir ? Cool. » « Elles sont cool, tes baskets ! » Chaque semaine, des « Mister Cool » émergent des circuits de la pop culture, héros fabriqués d'un monde attiré par le beau, le fun, le frais, le sexy, le calme, le détaché, le glamour...
Le mot glisse dans nos mains comme il fond dans nos bouches. Mais à travers lui, nous disons ce à quoi nous tenons le plus : une vie lavée du tragique, libérée des conflits inutiles, attentive aux mouvements du siècle. Car plus que le mot fétiche d'une société marchande, le cool a la beauté secrète d'une allure de vie, d'une manière d'exister décentrée, au coeur du monde.
7/24/2015 • 58 minutes, 23 seconds
La mode à la cour de Louis XIV
Au XVIIe siècle, la France devient progressivement le grand pays de la mode en Europe (succédant à l’Espagne, l’Italie puis les Pays-Bas) grâce à la volonté royale et une politique industrielle volontariste. La Cour de Versailles devient, à partir de 1661, le centre de toutes les attentions.
Culottes bouffantes, flots de dentelles et broderies, cravate (invention française), chapeaux emplumés... la mode au XVIIe s est masculine, même si la dauphine Marie-Anne de Bavière (1660-1690), figure de « fashion victime » avant la lettre, entraîne la mode et son industrie. La production française de soie à Lyon et à Tours se développe fortement grâce aux manufactures royales qui visent à contrer l'importation des produits italiens. Le progrès industriel va de pair avec une augmentation de la consommation domestique de vêtements et d'accessoires se jouant des lois somptuaires encore sévères de l’époque.
Le Roi fait la mode : Louis XIV introduit durant son règne le justaucorps à brevet, d'inspiration militaire et cynégétique, et précurseur du costume trois pièces, qui devient rapidement la silhouette la plus convoitée dans les cours de toute l'Europe. Le Roi Soleil véhicule un symbole de puissance, de grandeur et d'autorité. Les tenues de la cour de Versailles, renouvelées chaque année, inspirent les aristocraties de toute l’Europe.
Magazines de mode, publicités, gravures,... les facteurs de diffusion de la mode à la cour de Louis XIV anticipent ce qui allait devenir la « presse de mode ». Le journal mensuel Mercure Galant (1672-1724) dont une des rubriques porte sur la mode, inclut des gravures et estampes commentées qui servent notamment de source d’inspiration pour les tailleurs. On peut y trouver une sorte de modèle de garde-robe féminine et masculine. Une intense activité commerciale autour des tissus et vêtements se développe à Paris (rue Saint-Honoré, rue Saint-Denis). Les marchandes de mode au 17ème s préfigurent le métier de styliste. Un commerce international se développe.
Corinne Thépaut-Cabasset, historienne et responsable éditoriale au château de Versailles, a notamment publié L’esprit des modes au Grand Siècle (éditions du CTHS, 2010).
6/30/2015 • 1 hour, 15 minutes, 33 seconds
Paris-New York, regards croisés sur la mode (1890-1973)
"I like to dress Americans, they have faith, figures and francs" (Charles-Frederick Worth, 1895). Emilie Hammen (doctorante IFM) raconte les grandes dates de l'histoire des relations transatlantiques dans la mode.
Depuis l'époque du Gilded Age aux États-Unis (1865- 1901), la haute société de la côte Est des Etats-Unis constitue une clientèle privilégiée de la couture française. Les clientes américaines de la haute couture ont été un modèle historique de la "consommation ostentatoire" théorisée par Thorstein Veblen.
Emilie Hammen retrace une histoire riche en influences réciproques, depuis Paul Poiret, considéré comme "the king of fashion" aux Etats-Unis, jusqu'à Eleanor Lambert (1903 2003), qui créa la Fashion Week de New York et organisa Le Grand Divertissement de Versailles en novembre 1973, en passant par Mainbocher, griffe de haute couture fondée à Paris en 1929 et transférée à New York en 1940... On repense à une formule de la Gazette du Bon Ton en 1913 : "la mode, seule industrie française prépondérante aux Etats-Unis".
6/12/2015 • 1 hour, 3 minutes, 18 seconds
Le café selon Hippolyte Courty
« Arrêtons de boire du café, dégustons en », propose Hippolyte Courty, fondateur et dirigeant de L’Arbre à Café, une enseigne qui importe et torréfie des cafés d’exception depuis 2009 (rue du Nil et avenue du Maine à Paris).
Historien de formation, Hipployte Courty a été journaliste gastronomique et agent de vignerons avant de se lancer dans le café. Il collabore aujourd’hui avec les meilleurs pâtissiers (Pierre Hermé) et les grands chefs (Anne-Sophie Pic, Alain Ducasse, Jean-François Piège…). S’approvisionnant auprès de petits cultivateurs de cafés rares et complexes, en biodynamie, il parcourt le monde entier pour rechercher les meilleurs grains.
Il expose ici la nouvelle géographie du café, son économie, l’évolution du goût, et s’engage dans la défense et illustration d’un café « de terroir » (un sol, une histoire, une caractéristique climatique...)
Bien que le café soit la deuxième boisson la plus bue dans le monde (70 millions d’hectares, 90 pays producteurs), c’est aussi un « parent pauvre de la gastronomie ». A Paris, le « petit noir » servi aux comptoirs est fourni par des géants non spécialisés, qui commercialisent aussi bien du vin, de la bière, du café et des machines à café. Dans les 22 000 cafés-bars parisiens, il y a comme une prime à la « non-qualité », un phénomène qui accélère la migration des amateurs de café vers les capsules Nespresso (2 milliards de dosettes vendues chaque années en France). Au même moment, le monde entier découvre les vertus du café, avec l’occidentalisation généralisée des modes de vie. Le Brésil, qui ne buvait pas de café, est devenu le deuxième consommateur au monde en 2014. La Chine commence à en boire… Beaucoup d'entreprises de la Silicon Valley investissent dans le café.
Hippolyte Courty expose les différentes cultures du café. Les canons esthétiques traditionnels du café (Rome, Vienne, Paris) ne sont pas ceux des Etats-Unis, où le goût du café a été construit par l'agro-industrie (acide, sucré, mélangé avec du lait). La tradition française du café met l’accent sur la notion de « longueur en bouche » et la recherche d’une certaine complexité... Un bon espresso italien est à la fois doux, plein et amer (ayant du « corps »).
Il parle aussi des meilleurs cafés du monde, comme le « Bourbon pointu » (île de la Réunion), ou le Jacu, traité par le tube digestif d’un oiseau du Brésil…
6/9/2015 • 1 hour, 36 minutes, 11 seconds
Une histoire de la mode à travers les uniformes de compagnies aériennes (1910-2000)
Des premières hôtesses de l'air (recrutées parmi les infirmières) au style "low cost" contemporain, en passant par les collaborations entre les compagnies aériennes et les grands couturiers, une saga passionnante racontée par Guillaume de Syon (professeur d’histoire à Albright College, Reading, Pennsylvania), historien de l'aviation.
http://faculty.albright.edu/history/gdesyon.html
6/4/2015 • 46 minutes, 57 seconds
Ce que nous disent les space operas
L'univers des space operas, de Hugo Gernsback à Star Wars et au-delà, par Fabrice Sève (juriste et amateur éclairé de pop-culture américaine des années 1950 et 1960).
6/4/2015 • 1 hour, 5 minutes, 37 seconds
Rencontre avec Paolo Roversi
Paolo Roversi présente les clés de son univers créatif et plus largement sa vision de la photographie de la mode aux étudiants IFM et à leurs amis.
Paris, 30 mai 2015, festival des "sas" à l'IFM.
6/4/2015 • 1 hour, 34 seconds
Les mots de l'époque, par Didier Pourquery
Une exploration ludique des tics de langage contemporains, par Didier Pourquery, ancien directeur adjoint de la rédaction de Libération et du Monde
http://fr.wikipedia.org/wiki/Didier_Pourquery
http://www.lexpress.fr/culture/livre/didier-pourquery-decortique-les-mots-de-l-epoque_1579462.html
Paris, 29 mai 2015, festival des "sas" à l'IFM.
6/4/2015 • 45 minutes, 11 seconds
Comment le digital change les modèles d'entreprise
Elisabeth Grosdhomme-Lulin (experte en prospective et innovation), expose les conséquences possibles de la révolution numérique sur l'organisation des entreprises, leur stratégie et l'évolution des ressources humaines.
http://www.paradigmes.com/qui-sommes-nous/elisabeth-grosdhomme-lulin/
Paris, 29 mai 2015, festival des "sas" à l'IFM.
6/4/2015 • 1 hour, 3 minutes, 47 seconds
Johnny Hallyday, une histoire française
François Ducroux (rédacteur en chef de Complément d’Enquête sur France2), et Grégoire Queinnec racontent "Johnny Halliday, une histoire française" (un film qu'ils ont réalisé en 2011), en s'appuyant sur de nombreux documents, dont des extraits de leur film.
Paris, 29 mai 2015, festival des "sas" à l'IFM.
6/4/2015 • 1 hour, 14 minutes, 53 seconds
Rencontre avec Jean-Charles de Castelbajac
Rencontre avec Jean-Charles de Castelbajac, venu révéler aux étudiants de l'IFM les secrets de son unvers créatif, ses inspirations, ses rencontres, ses références, ses passions...
Paris, 30 mai 2015, festival des "sas" à l'IFM.
6/4/2015 • 1 hour, 28 minutes, 33 seconds
Rencontre avec Marc Audibet
Marc Audibet, créateur de mode (Prada, Trussardi, Hermès, Ferragamo, Vionnet, en plus de sa propre marque), partage les clés de son univers créatif et expose ses idées sur l'évolution du système de la mode.
http://poirette.canalblog.com/archives/2008/01/26/7709222.html
http://www.fashionmodeldirectory.com/designers/marc-audibet/
Paris, 30 mai 2015, festival des "sas" à l'IFM.
6/4/2015 • 1 hour, 24 minutes, 19 seconds
Musique gnawa, corps et âmes
Frank Cassenti, réalisateur de documentaires et musicien, présente la musique gnawa du Maroc (projection de son film "Gnawa music, corps et âmes").
http://pro.arte.tv/2011/10/2883/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Frank_Cassenti
Paris, 29 mai 2015, festival des "sas" à l'IFM.
6/4/2015 • 59 minutes, 53 seconds
La parole aux élèves et aux alumni de l'IFM
Tali Fitoussi (IFM/Management 2015) parle de quelques aspects méconnus de la culture geek.
Nora Hevesi (IFM/Management 2015) parle de László Moholy-Nagy et des avant-gardes hongroises.
Aude-Marine Paepegaey (IFM/Management 2014), parle de la lomographie,
Paris, 29 mai 2015, festival des "sas" à l'IFM.
6/4/2015 • 1 hour, 4 minutes, 21 seconds
A propos des super-héros
L'écrivain Paul Vacca raconte les grandes étapes de l'épopée littéraire, graphique et cinématographique des super-héros. Depuis l'apparition de Superman en 1938, les super-héros ont acquis une position dominante dans la culture populaire (cinéma, séries, littérature illustrée…). Le récit « super-héroïque » est une matrice narrative qui a fait ses preuves et qui continue d’être abondamment exploité, voire surexploité : le super-héros est d'une banalité rassurante, ses super-pouvoirs n’empêchent pas une certaine faiblesse, il réalise des actions d’éclat « de proximité », bien en-deçà de ses capacités à sauver le monde...
Comme Sisyphe, il est enfermé dans une bulle temporelle, sans aboutissement, sans âge, dans l’illusion d'un présent continu.
Les histoires de super-héros se prêtent à une circularité complète entre les comic books, les films, les produits dérivés... Toutes les formes d'exploitation sont possibles et se déclinent à l’infini : reboots, remakes, adaptations, sequels, spin-offs, threequels... Ce vivier d'histoires toujours ré-exploitables se nourrit d’une sorte de « prime au déjà vu »,
Pourtant, en dépit d’une machinerie commerciale bien huilée, les super-héros parlent au plus intime de nous-mêmes : le super-héros apparaît souvent comme un paria plongé dans un monde qui n'est pas fait pour lui.
5/21/2015 • 58 minutes, 35 seconds
A propos de l'OuLiPo
Valérie Beaudoin explique ce qu'est l'OuLiPo, dont elle est membre (responsable du site web mais également de projets comme le livre d'Aliénor à l'abbaye de Fontevraud).
L’OuLiPo, Ouvroir de littérature potentielle, est un groupe littéraire fondé en 1960 par Raymond Queneau et François Le Lionnais. Ce groupe rassemble écrivains et mathématiciens dans l’objectif d’explorer les potentialités de la langue, et se dote d’un ensemble de procédés pour y parvenir. Les membres de l'OuLiPo se réunissent une fois par mois pour réfléchir autour de la notion de contrainte en matière de création littéraire et produire de nouvelles structures destinées à encourager la création.
Parmi les membres célèbres de l'OuLiPo : Georges Pérec, Italo Calvino, Marcel Duchamp, Jacques Roubaud...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Val%C3%A9rie_Beaudouin
http://oulipo.net/fr/oulipiens/vb
5/20/2015 • 59 minutes, 21 seconds
A propos de Kurt Weill
La vie et l'oeuvre de Kurt Weill (1900-1950) racontent une histoire qui va au-delà de la musique.
De Dessau à New York en passant par Berlin et Paris, Kurt Weill a écrit la bande-son de l'Allemagne de Weimar pendant son compagnonnage musical avec Bertolt Brecht, avant de devenir un des compositeurs les plus importants de Broadway.
Il demeure l'un des mélodistes les plus importants du siècle, lui dont les chansons ont été jouées et rejouées par les jazzmen et les stars de la pop (les Doors, David Bowie, etc.).
Le fil rouge de son oeuvre, c'est l'art avec lequel il a su allier les influences de la rue et la musique savante, dans une démarche qu'on pourrait rapprocher de celle des plus grands créateurs de mode.
5/4/2015 • 1 hour, 1 minute, 2 seconds
A propos de Pouchkine
Traducteur en français de Pouchkine, mais aussi de Dostoïevski et de Tchékhov, André Markowicz explique la place de Pouchkine dans la littérature, la langue et la société russe.
Dostoïevski et Tolstoï sont des héritiers de Pouchkine, il n’y a pas un seul écrivain russe qui n’ait écrit à propos de Pouchkine : « en Russie, tout le monde trouve en Pouchkine de quoi parler de soi ».
Ce qui fait la différence radicale entre la perception de la poésie en Russie et en France, c’est qu'en Russie la littérature a permis de traverser la vie soviétique « laide, détestable et mesquine ».
Or Pouchkine est radicalement « intraduisible », non seulement parce que c’est de la haute poésie mais parce qu’il s’inscrit dans une expérience historique qu’on ne peut qu’imaginer sans se la représenter réellement. Connaître par cœur Eugène Onéguine a en partie permis à la mère d’André Markowicz de survivre au siège de Leningrad (1 million de morts) en supportant la famine grâce au souvenir précis des descriptions de repas dans "Eugène Onéguine".
« La richesse de la poésie française s’est construite sur la rupture de la mémoire » (André Markowicz). En Russie, rien de tout ça : la volonté soviétique de construire un « homme nouveau » qui aurait oublié la « culture bourgeoise » a engendré une société non humaine face à laquelle la mémoire a trouvé refuge dans la poésie, qui était « la seule chose vivante, humaine, partageable. Tout le monde avait en commun la poésie et Pouchkine ».
A travers toute l’histoire russe, il y a une unité incompréhensible entre la poésie de Pouchkine et la langue russe. Pour André Markowicz, on ne peut qu'imparfaitement comprendre la portée, la lumière de cette poésie : « la traduction, c’est un chemin vers ce qui ne peut plus être traduit ».
3/27/2015 • 1 hour, 4 minutes, 11 seconds
Stars de la mode, stars du cinéma
Les costumes androgynes de Marlene Dietrich, la robe de crêpe ivoire de Marilyn, les parures d’Elizabeth Taylor, les fourreaux noirs d’Audrey Hepburn, les tenues chics de Catherine Deneuve, l’allure ultramoderne de Tilda Swinton... Depuis la naissance du septième art, les actrices ont été sublimées à l’écran par les plus grands costumiers et couturiers du monde entier...
Véronique Le Bris est journaliste, reporter et critique de cinéma. Elle a publié Fashion & Cinéma aux éditions des Cahiers du Cinéma en 2014. aux Cahiers du Cinéma (46 portraits de Louise Brooks à Uma Thurman, un livre richement illustré de photos de films et de tournages).
3/18/2015 • 57 minutes, 1 second
Rencontre avec Sakina M'Sa
Sakina M’Sa raconte son parcours et sa vision de la mode. Interrogée par Edouard Le Maréchal (CréaFrance), elle explique les conditions d'existence de son entreprise sociale et solidaire. Avec sa société d’insertion, elle aide des personnes en difficulté professionnelle à retrouver un emploi, mais elle rappelle que rien ne peut marcher dans ce domaine si la création et la mode ne sont pas les ingrédients principaux de l'offre.
3/18/2015 • 1 hour, 6 minutes, 16 seconds
A propos de Loulou de la Falaise
Loulou de la Falaise (1947-2011), n’a pas été seulement la muse d’Yves Saint Laurent. Sa complicité avec le créateur a contribué à « décoincer » l’esprit des collections et à leur éviter tout caractère académique, au-delà des bijoux et des chapeaux qu’elle a dessiné à partir de 1972 en tant que responsable du département « maille et accessoires » de la maison Yves Saint Laurent, puis de la collection Rive gauche.
Anglaise par sa mère, new-yorkaise d’adoption, Loulou de la Falaise a apporté à la mode française une forte dose de liberté et de légèreté, avec un esprit anticonformiste inspiré du « Swinging London ». Elle a eu un talent unique pour rajeunir l’esprit de la mode, notamment en « accessoirisant tout ce qui lui passait par les mains ». Elle qui prenait « trois minutes et demie pour s’habiller », a eu une manière unique de porter ses vêtements. Loulou de la Falaise, c’est la rencontre de l’ « extravagance anglaise et du chic parisien » (Ariel de Ravenel).
Ariel de Ravenel, journaliste-styliste et amie de Loulou de la Falaise et Alexandre Wolkoff, directeur de création (agence Wolkoff et Arnodin) ont publié en 2014, avec Natasha Fraser-Cavassoni, un beau livre sur Loulou de Falaise aux éditions Rizzoli :
http://www.rizzoliusa.com/book.php?isbn=9780847843299
2/16/2015 • 57 minutes, 16 seconds
A propos de Grock (1880-1959)
Adrien Wettach dit Grock (1880-1959) a été l’un des grands clowns du XXe siècle, une star mondiale connue dans l’Occident à l’égal de Charlie Chaplin. Cette personnalité née dans le Jura suisse a connu un immense succès dans le monde entier (à l’exception peut-être des Etats-Unis). Interprète génial, mais aussi musicien et bricoleur d’objets en tous genres, Grock a également été un pionnier du marketing. Il a été le premier à faire du « placement produit » dans ses spectacles. Il a su gérer sa carrière au point d’être le clown le mieux payé du monde, s’offrant une villa d’un luxe inouï sur la côte ligure, près de Gênes (Italie).
Adulé par les foules mais aussi apprécié par les grands de ce monde (Churchill, les têtes couronnées, le général de Gaulle…), Grock a eu un énorme succès en Allemagne. Hitler, qui l’adorait, est allé assister à ses spectacles plus d’une dizaine de fois. D’une grande naïveté politique, Grock n’a pas été insensible à la flatterie. En 1945, « grockistes » et « anti-grockistes » se sont violemment opposés à son sujet.
En explorant l’univers de ce clown aujourd’hui un peu oublié, on peut s’interroger sur ce qui fait le talent d’un clown : qu’est-ce qui fait que le rire marche ? Pourquoi des gags absurdes ont-ils fonctionné avec Grock et pas avec ses nombreux imitateurs ? La dimension mécanique du rire n’empêche pas une part insondable de mystère. Tout au long de sa carrière, Grock n’a produit qu’un seul numéro, sans cesse peaufiné de 1915 à 1955. Son spectacle était largement inspiré de ce qu’il avait vu ailleurs, à peine transformé.
Grock a consolidé la figure du clown clochard, poète et musicien. Le rire est provoqué par la chute du clown, ses tentatives absurdes et ses échecs… « L'essence du clown se trouve dans la faiblesse fondamentale de l'être humain, dans les particularités qui sur un certain plan, font de chacun de nous un raté. Pour trouver le rire de son clown il faut chercher ses faiblesses, les reconnaître, les afficher et s'en moquer publiquement » (Jacques Lecoq). Grock incarne bien cette formule de Samuel Beckett : « essayer, rater, essayer encore, rater encore, rater mieux ».
Marc Jeancourt dirige le théâtre Firmin Gémier/La Piscine (Antony-Châtenay-Malabry), qui anime notamment l’Espace Cirque d’Antony, pôle national des Arts du cirque.
2/12/2015 • 1 hour, 4 minutes, 10 seconds
A propos de François Truffaut
Antoine de Baecque parle de François Truffaut aux étudiants IFM
A travers un voyage dans les archives privées de François Truffaut (1932-1984), Antoine de Baecque invite à considérer que la dimension de l’ « intime » est au cœur de l’œuvre du cinéaste.
« Tout part de l'enfance dans l'oeuvre de Truffaut », explique-t-il en indiquant que Truffaut a laissé derrière lui « le plus beau fonds d'archive du cinéma, une masse exceptionnelle de documents », le
fonds le plus consulté de la Cinémathèque française. En explorant les différentes pièces des Films du Carrosse, un lieu aujourd'hui disparu près des Champs-Elysées, Antoine de Baecque souligne que François Truffaut avait un rapport compulsif aux archives (il conservait tout, y compris les ordonnances médicales), et montre qu’il construisait ses films à partir de ses documents personnels, soigneusement rangés et classés.
Le cinéma chez Truffaut produit de la vie, il en est un facteur d'apprentissage essentiel. La mise en fiction de l’existence permet au cinéaste de faire « vibrer » sa vie à l’unisson de la vie des autres et en faire ainsi une œuvre. Chez Truffaut, le cinéma est « aussi singulier qu'une empreinte digitale ». Et même si au fond Truffaut n’a peut-être pas transformé la forme du cinéma comme Jean-Luc Godard a pu le faire, il a inventé l'intime au cinéma.
1/24/2015 • 1 hour, 3 minutes, 22 seconds
L'implication des marques de luxe dans la production - Franck Delpal
Le secteur du luxe constitue un levier majeur de développement économique pour les industries européennes de la mode et des accessoires. Or c’est un fait que l’implication des entreprises de luxe dans la sphère productive et la distribution à l’échelle mondiale est un phénomène relativement peu étudié. Pourquoi justement n’a-t-il pas été, ou si peu, analysé dans toute sa complexité ? Nous proposons donc un éclairage sur la réalité de ce phénomène, ses causes et ses conséquences sur l’industrie européenne.
Franck Delpal est économiste et professeur permanent à l’IFM. Il termine un doctorat d’économie à l’Université Paris-Dauphine. Sa recherche est consacrée à l’analyse des stratégies d’intégration verticale par les entreprises du luxe en France et en Italie dans les secteurs de la mode et du cuir.
1/20/2015 • 48 minutes, 33 seconds
Autour de la question du corset - Part 3
Autour de la question du corset - Part 3 by Institut Français de la Mode
1/19/2015 • 35 minutes, 6 seconds
Autour de la question du corset - Part 2
Le corset ne se résume pas à l'image que nous en avons aujourd'hui et qui provient directement de son usage au cours du XIXe siècle : celle d'un dessous affinant la taille des femmes essentiellement. En fait, le corset, présent dès l'Antiquité, vers 1700 avant J.-C., est un vêtement tantôt masculin tantôt féminin. À l'instar d'un crayon et d'une gomme vestimentaire, il souligne ou reproportionne, affine ou gonfle, magnifie ou sublime ainsi les formes et les courbes vestimentaires comme corporelles selon les époques, mais surtout affirme un maintien, une droiture et une rigidité de la silhouette des femmes mais aussi des hommes (redingote, gilet du costume 3 pièces, veste des officiers militaires...). Il s'affirme comme inséparable d'une histoire de la beauté et du goût mais aussi des conventions sociales au prix de variations et de réaménagements encore à l'ordre du jour.
1/19/2015 • 31 minutes, 40 seconds
Autour de la question du corset - Part1
Le corset ne se résume pas à l'image que nous en avons aujourd'hui et qui provient directement de son usage au cours du XIXe siècle : celle d'un dessous affinant la taille des femmes essentiellement. En fait, le corset, présent dès l'Antiquité, vers 1700 avant J.-C., est un vêtement tantôt masculin tantôt féminin. À l'instar d'un crayon et d'une gomme vestimentaire, il souligne ou reproportionne, affine ou gonfle, magnifie ou sublime ainsi les formes et les courbes vestimentaires comme corporelles selon les époques, mais surtout affirme un maintien, une droiture et une rigidité de la silhouette des femmes mais aussi des hommes (redingote, gilet du costume 3 pièces, veste des officiers militaires...). Il s'affirme comme inséparable d'une histoire de la beauté et du goût mais aussi des conventions sociales au prix de variations et de réaménagements encore à l'ordre du jour.
1/19/2015 • 31 minutes, 40 seconds
Histoire de la Mode - Part 3
Histoire de la Mode - Part 3 by Institut Français de la Mode
1/19/2015 • 19 minutes
Histoire de la Mode - Part 2
Histoire de la Mode - Part 2 by Institut Français de la Mode
1/19/2015 • 28 minutes, 58 seconds
Histoire de la Mode - Part 1
Histoire de la Mode - Part 1 by Institut Français de la Mode
1/19/2015 • 42 minutes, 30 seconds
Démons et suppôts de Satan, un langage musical de l'effroi
Une exploration musicale du « romantisme noir » et de certains de ses thèmes de prédilection : la nuit, les démons, le diable…
Qu’il s’agisse de Satan chez Hugo ou de Méphistophélès chez Goethe, les romantiques n'ont cessé de fréquenter les démons. En musique aussi, cette fascination pour le mal a été constante tout au long du XIXe siècle. L’exemple le plus emblématique en est le Freischütz de Carl-Maria von Weber (1821), d’après un conte populaire germanique retranscrit dans un Livre des démons (Gespensterbuch) paru en 1811. « Milch des Mondes fiel aufs Kraut... » : la scène de la Gorge aux Loups continue de tétaniser l’auditeur. On retrouve les mêmes obsessions dans le « Songe d'une nuit de sabbat » extrait de la Symphonie Fantastique (Berlioz, 1830). Enfin, le parcours s’achève sur Le Vaisseau Fantôme de Richard Wagner (Der Fliegende Holländer, 1843).
Par Germain Trouvé, musicologue de formation, aujourd’hui Senior Project Manager chez L’Oréal.
1/7/2015 • 1 hour, 1 minute
A propos de Violette Leduc
Depuis Violette, le biopic qui lui a consacré le réalisateur Martin Provost en 2013, Violette Leduc (1907-1972), est un peu mieux connue en France. Bien que son travail ait été reconnu par des personnalités comme Albert Camus, Jean-Paul Sartre, Jean Genet et surtout Simone de Beauvoir, les anthologies littéraires mentionnent rarement son nom.
Née d’une mère pauvre, hors mariage, elle a vécu un destin de « bâtarde », titre du roman qui l’a fait connaître (1964). Succès tardif et éphémère en dépit d’une « sincérité intrépide » qui, d’après Simone de Beauvoir, a été la marque de fabrique de Violette Leduc. Ses écrits ont été vite associés à la catégorie « écritures de femme ». Pire : elle a été classée dans la case hermétique des « écrivains lesbiennes ».
La littérature peut-elle jamais dépasser la vie ? C’est la question qui habite en filigrane l’œuvre de Violette Leduc, qui prouve que la littérature peut « apporter un étayage à une vie en mal de signification ».
Violette Leduc dispose d’une grande acuité sensorielle. Dans le va-et-vient d’une vie qui se vit et s’écrit en parallèle, elle aide à « découvrir ce secret qui si difficilement peut être percé : ce que devient un être lorsqu’il n’est plus en présence de quiconque » (Céline Curiol).
Pionnière de l’autofiction, Violette Leduc fut une féministe. Elle a su dire les pièges et les faux-semblants dont étaient victimes les femmes de son temps.
Se trouvant laide, Violette Leduc s’est efforcée d’améliorer son apparence, notamment en s’intéressant à la mode. Les grands couturiers, en particulier Elsa Schiaparelli, l’ont fascinée. L’élégance sera longtemps une obsession chez elle. Pour elle, la mode et l’élégance étaient un moyen de tenter d’accéder à une autre condition sociale, une manière de combattre les stigmates de la misère.
Céline Curiol est écrivain. La plupart de ses romans ou essais (Voix sans issue, L'ardeur des pierres, A vue de nez, Un quinze août à Paris...), sont publiés chez Actes Sud.
12/19/2014 • 1 hour, 4 minutes, 16 seconds
Panorama du monde de l'art contemporain
Par Alain Quemin, sociologue de l'art (université Paris VIII).
12/15/2014 • 1 hour, 53 minutes, 50 seconds
A propos d'Hildegarde de Bingen
Hildegarde de Bingen (1098-1179) permet de s’interroger sur la possibilité d’une « création au féminin » au XIIe siècle.
Cette religieuse bénédictine mystique, compositrice, savante et femme de lettres a été l’une des premières femmes à s’imposer dans un monde de l’esprit dominé par les hommes. Elle a fondé deux monastères féminins, le seul lieu où les femmes pouvaient prétendre étudier et enseigner à l’époque étant les cloîtres et les couvents.
Dans un contexte historique où la notion de « nouveauté » n’était pas favorisée, Hildegarde de Bingen a imposé une œuvre novatrice, dans le domaine de la musique et de la médecine en particulier. On lui reconnaissait le « don d’intellection », autrement dit l’inspiration divine. Bénéficiant de la protection du pape et du concile, elle a bénéficié d’une audience internationale, qu'elle continue à avoir aujourd’hui. Même si son oeuvre s'est faite sous la forme d'une « révélation », elle a écrit en pleine conscience et non dans l’ « extase ». Hildegarde de Bingen incarne un XIIe siècle libre, bouillonnant et créatif, à la différence du XIIIe siècle plus fermé et sous contrôle.
D’autres femmes, comme elle, sont apparues comme des « créatrices » à la même époque : Héloïse, qui a composé des textes philosophiques sans la figure tutélaire d’Abélard, Herrade de Landsberg (abbesse, poétesse, encyclopédiste, compositrice de musiques religieuses), Elisabeth de Schönau, Marie de France, poétesse, première « créatrice laïque »...
Professeur à l’université Lumière Lyon 2, Laurence Moulinier-Brogi est agrégée de Lettres Modernes (1987) et docteur en Histoire. Sa thèse a porté sur l’œuvre scientifique de Hildegarde de Bingen, dont elle a traduit les poésies.
http://ciham.ish-lyon.cnrs.fr/membres/laurence-moulinier-brogi
http://rhum.hypotheses.org/les-membres-du-rhum/laurence-moulinier
http://ciham.ish-lyon.cnrs.fr/publications/hildegarde-bingen-louanges
12/15/2014 • 1 hour, 3 minutes, 27 seconds
Luxe et jouissance selon Jean-Jacques Rousseau
« La mode étouffe le goût ; et l'on ne cherche plus ce qui plaît, mais ce qui distingue» (Rousseau, Emile, IV). Pour jouir, il faut savoir goûter. Or, pour Rousseau, on se laisse souvent tromper par l'étiquette
A partir de l’analyse d’une scène de repas dispendieux dans L'Emile de Rousseau (1762), Olivier Assouly, directeur de la recherche à l’IFM, analyse les positions de Rousseau dans les débats autour du luxe au XVIIIe siècle.
Pour Rousseau, le luxe est pourvoyeur d'inégalités et d'injustices, la sophistication et le décorum sont des obstacles à la jouissance des choses.
L' « empire des modes » s'oppose au fonctionnement efficace du goût. Dans la mode, on finit par être livré à l'opinion des autres, à l'opposé de ce que Rousseau appelle la volupté, autrement dit la vraie jouissance des choses.
Rousseau oppose le « luxe de vanité » (conventionnel/factice) au « luxe de mollesse » (voluptueux/ paisible).
L’actualité de Rousseau est évidente : un des fantasmes du luxe, toujours aujourd’hui, consiste à vouloir se procurer plus que ce dont on peut effectivement jouir.
Or ce qui permet la jouissance, c'est le silence et l'absence de décorum. « Malheur à qui n'a rien à désirer ! », dit Rousseau.
Rousseau ne condamne pas le luxe mais se prononce en faveur d’une raréfaction volontaire de la jouissance. Il faut selon lui générer du désir pour enrichir la jouissance, mettre l'objet du désir à distance, s'interdire momentanément de consommer.
« Sois voluptueux, et non pas vain. Apprends à flatter tes sens, riche bête, prends du goût et tu jouiras » (Rousseau).
11/20/2014 • 1 hour, 7 minutes, 34 seconds
John Coltrane, création et incandescence
L'écrivain Jean-Philippe Domecq présente aux étudiants IFM l'œuvre de John Coltrane (1926-1967).
Jean-Philippe Domecq s'exprime non pas en tant que musicologue mais en tant qu'écrivain, cherchant à partager l' « expérience sensible » qui a été la sienne en écoutant cette œuvre au souffle puissant (or « le style, c'est le souffle »). En l'espace de seulement douze ans (1955-1967), John Coltrane a révolutionné le jazz et s'est imposé comme l'une des figures les plus importantes de la musique de la deuxième moitié du XXe siècle. Analysant en particulier l'album Olé (1961), Jean-Philippe Domecq y entend une transe mêlée d'une quête spirituelle, exprimant à la fois une « puissance pulsionnelle venue des racines de l'être » et une « ascension » vers un au-delà spirituel et mélancolique.
L'amplification permanente du champ musical chez Coltrane prend toutes les formes possibles : exploration de toute l'étendue d'un instrument (les saxophones ténor et soprano), recherche de nouveaux modes d'inspiration harmoniques et rythmiques, arpentage de tous les timbres, de toutes les tessitures... John Coltrane a cherché le dépassement constant de son propre style, partant du jazz le plus classique pour défricher des territoires aux avant-gardes du free-jazz, puisant son inspiration dans les modes musicaux venus des musiques arabo-andalouses (comme dans Olé), mais aussi indiennes et africaines... Le message de Coltrane, selon Jean-Philippe Domecq, pourrait se résumer ainsi : « ouvrir, ouvrir, ouvrir constamment ».
11/12/2014 • 1 hour, 4 minutes, 25 seconds
Îles et utopies, par Edouard Launet (Libération)
Edouard Launet, journaliste à Libération, explore les relations fertiles entre « îles » et « utopies » à partir de l’exemple des îles anglo-normandes, auxquelles il a consacré un livre : Le Seigneur des Îles (Stock, 2014).
Alors que le XXe siècle a asséché les grandes utopies, le rêve d’une société idéale n’est pas mort. Il prend la forme aujourd’hui de communautés qui réinventent le troc, l’entraide et la solidarité. Or depuis toujours, les îles accueillent les rêves les plus fous de sociétés idéales. Il est toujours bien vivant, le rêve d’annexer une île pour y construire un nouveau monde, y planter son drapeau, en devenir le roi ou l’empereur… Dès qu’on a envie de faire table rase, de refaire le monde, c’est sur une île que ça se passe.
Edouard Launet entretient une passion secrète pour les Minquiers, les Ecréhou, Sercq, Brecqhou, Chausey… Chacune des îles anglo-normandes, petits cailloux méconnus à quelques kilomètres des côtes françaises, abrite à sa façon une utopie. Ces îles semblent tombées dans un trou temporel depuis qu’en 1204 elles sont restées au sein de la couronne britannique alors que les territoires normands continentaux du roi d'Angleterre étaient confisqués par le Roi de France. Le droit coutumier normand continue de s’y appliquer et les monarques britanniques continuent d’y porter le titre de duc de Normandie. Exemple : Sercq (600 habitants), dernier régime féodal de l’Occident avec ses tènements, son seigneur débonnaire et son connétable, pratique une forme particulière d’entraide et de solidarité depuis des siècles. Sur Brecqhou, c’est plutôt une utopie libertarienne qui est à l’œuvre : celle de deux milliardaires, les frères Barclay. Edouard Launet évoque aussi le premier roi des Ecréhou, Philippe Pinel, qui y vécut de 1848 à 1898 et qui entretenait une correspondance de souverain à souverain avec la Reine Victoria, ou encore Alphonse de Gastelois, candidat malheureux au titre de roi de l’île de Marmotière (1961 à 1975)…
11/12/2014 • 1 hour, 2 minutes, 9 seconds
A propos d'Alexey Brodovitch (1898-1971)
Artiste, photographe, révélateur de talents, directeur artistique du magazine Harper's Bazaar de 1934 à 1958, aux côtés de Carmel Snow et de Diana Vreeland, Alexey Brodovitch est considéré comme le père spirituel des directeurs artistiques de la presse de mode.
Né en Russie, il a quitté Saint Pétersbourg au moment de la Révolution de 1917 pour se réfugier à Paris.
Luc Quelin raconte le passage de Brodovitch aux Cahiers d’Art, son affiche célèbre pour le Bal de charité des Russes de Paris (Bal Banal, 1924), son rôle de directeur de la publicité aux magasins des Trois Quartiers à la Madeleine, ses relations avec les artistes à Paris (Chagall, Picasso…), puis les photographes américains qu’il a contribué à rendre célèbres (Man Ray, Irving Penn, Richard Avedon, Hiro…).
Parti aux États-Unis pour enseigner à Philadelphie (Design Laboratory, université des Arts), il forme des générations de designers graphiques et de photographes.
En 1934, il devient directeur artistique du magazine Harper's Bazaar où il renouvelle l’illustration de mode à travers un recours toujours inventif à la photographie, au dessin, à la peinture, la typographie…
10/22/2014 • 1 hour, 10 minutes, 3 seconds
A propos de Man Ray
Le photographe Luc Quelin présente la vie et l'oeuvre de Man Ray (1890-1976) aux étudiants IFM.
Fantasme, rêve, mode... Man Ray a exploré beaucoup de domaines de la photographie qui restent dominants aujourd'hui. Ce précurseur de la photographie moderne est né à Philadelphie, mais il a vécu à Paris à partir de 1921. D'abord dessinateur dans une agence de publicité, il voulait être peintre mais il a découvert la photographie qu'il a contribué à élever au niveau d'un grand art.
Luc Quelin raconte l'amitié de Man Ray avec Marcel Duchamp, Paul Poiret, Berenice Abbott, Kiki de Montparnasse, André Breton..., ses débuts dans le mouvement dada, son atelier de la rue Campagne-Première, l'Hôtel Istria, son influence sur les grands photographes de mode comme Guy Bourdin...
Il analyse quelques-une des photographies les plus célèbres de Man Ray : "Le violon d'Ingres" en particulier (1924), mais aussi les différentes versions des compositions avec Kiki de Montparnasse (le visage allongé au masque africain, les larmes de verre, etc.), qui continuent à marquer notre imaginaire aujourd'hui.
10/17/2014 • 1 hour, 10 minutes, 38 seconds
A propos de Witold Gombrowicz
"Un Polonais exacerbé par l'histoire": les articulations de la vie de Witold Gombrowicz (1904-1969), correspondent aux grands moments du siècle. Depuis Ferdydurke (1937) jusqu'à Cosmos (Kosmos, 1964) et Opérette (1967), en passant par le Journal (1952-1966) ou encore Souvenirs de Pologne, Jean-Pierre Salgas, critique et professeur d'histoire et de théorie des arts, présente l'oeuvre d'un géant de la littérature du XXe siècle.
Né en Pologne, ayant passé de nombreuses années en Argentine, puis en Allemagne et en France, Witold Gombrowicz est l'auteur d'une oeuvre dont les grands thèmes sont l’immaturité, l'incertitude du moi, la peur du vide et les formes, autrement dit "toutes les formes de l’homme, ses gestes et ses masques" (Bruno Schulz). La mode en particulier, thème central d'Opérette, est chez Gombrowicz une expression privilégiée de la comédie humaine, autrement dit un mince vernis de civilisation.
Jean-Pierre Salgas explique que la vraie patrie de Gombrowicz, ce sont les lieux "entre" différentes nations et classes sociales, entre littérature et philosophie, entre les sexes, entre l'athéisme et la chrétienté... On pourrait parler ainsi d'une "entropologie" à son propos.
"Mon oeuvre est très chic, expliquait Gombrowicz, comme un nécessaire de voyage : une grande valise - ce sont mes romans, deux valises moyennes - ce sont mon Journal et mon théâtre, et une petite valise - ce sont mes contes"...
10/2/2014 • 1 hour, 37 minutes, 36 seconds
Electrifying Mojo, inspirateur de l'imaginaire techno
Electrifying Mojo, inspirateur de l'imaginaire techno
La techno, qui aurait pu s'appeler "hi-tech soul", n'est pas née en Europe dans les années 1990 mais plutôt à Detroit et à Chicago à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Au croisement de la culture disco et de la culture punk, avec un imaginaire souvent proche de Star Wars, la techno peut se résumer comme "la rencontre de George Clinton et de Kraftwerk dans un ascenseur", ou encore ainsi : "it was Jimi Hendrix, Philip Glass, Kraftwerk, Prince and the B-52's on a spaceship".
Frédéric de Longueau, DJ et consultant en design sonore, a choisi de raconter cette histoire à partir d'une figure-clé, celle de Electrifying Mojo, de son vrai nom Charles Johnson, un DJ légendaire qui anima une émission très influente sur différentes radios de Detroit entre 1977 et le milieu des années 1980.
C'est lui qui fit connaître des groupes comme Parliament Funkadelic, The Gap Band, Zapp... groupes phares de Detroit à la fin des années 1970. C'est lui également qui lança la carrière de Prince au début des années 1980.
Autour d'Electrifying Mojo, Frédéric de Longueau évoque les trois figures fondatrices de la techno : Juan Atkins, Derrick May et Kevin Saunderson, à la fois musiciens, producteurs, remixeurs. Et en conclusion, il explique que "si on ne connaît pas Electrifying Mojo, on ne peut pas comprendre la French Touch"...
9/24/2014 • 1 hour, 5 minutes, 14 seconds
Les religions face au luxe (3)
« Le luxe renvoie à énormément de dimensions sociales, il n'est jamais le même selon les pays, les cultures, les imprégnations religieuses... Dans la tradition catholique occidentale, le luxe prend ainsi ses racines dans le baroque de la Contre-Réforme. Au XVIe siècle, il n'a été possible de dépasser la condamnation de la richesse et de l'ostentation du Nouveau Testament qu'en donnant au luxe une dimension nécessairement artistique et esthétique ». Pascal Morand, conférence publique sur le luxe face aux religions
6/30/2014 • 34 minutes, 34 seconds
Les religions face au luxe (2)
« Le luxe renvoie à énormément de dimensions sociales, il n'est jamais le même selon les pays, les cultures, les imprégnations religieuses... Dans la tradition catholique occidentale, le luxe prend ainsi ses racines dans le baroque de la Contre-Réforme. Au XVIe siècle, il n'a été possible de dépasser la condamnation de la richesse et de l'ostentation du Nouveau Testament qu'en donnant au luxe une dimension nécessairement artistique et esthétique ». Pascal Morand, conférence publique sur le luxe face aux religions
6/30/2014 • 38 minutes, 29 seconds
Les religions face au luxe (1)
« Le luxe renvoie à énormément de dimensions sociales, il n'est jamais le même selon les pays, les cultures, les imprégnations religieuses... Dans la tradition catholique occidentale, le luxe prend ainsi ses racines dans le baroque de la Contre-Réforme. Au XVIe siècle, il n'a été possible de dépasser la condamnation de la richesse et de l'ostentation du Nouveau Testament qu'en donnant au luxe une dimension nécessairement artistique et esthétique ». Pascal Morand, conférence publique sur le luxe face aux religions
6/30/2014 • 36 minutes, 29 seconds
Conjurer la peur (Lorenzetti - Sienne, 1338) : la force politique des images
Patrick Boucheron, historien et professeur à Paris I Panthéon-Sorbonne, parle aux étudiants IFM de son dernier livre "Conjurer la peur, Sienne 1338 (essai sur la force politique des images)", paru aux éditions du Seuil en 2013.
La fresque du bon et du mauvais gouvernement peinte par Ambrogio Lorenzetti dans le palais public de Sienne (1338) a été conçue pour alerter les citoyens de la ville du danger de la tyrannie et les sensibiliser aux vertus de l'équilibre des pouvoirs. Sienne était au XIVe siècle une cité-Etat autonome, une « république » gérée par ses citoyens. Comme avec Guernica de Picasso (1937), on est en présence d’une peinture politique : la république menacée par la seigneurie rend visible les effets bénéfiques de son action et les dangers de la guerre. Lorenzetti peint les lendemains de la bataille : terre morte, dépopulation, incendies... Il montre le visage grotesque de la tyrannie, illustre le sentiment d'injustice qui crée la "furor" ou colère du peuple, il peint la division habillée de rayures noires et blanches… A l’opposé, il représente la concorde par une corde tressée dont les citoyens librement se laissent « encorder »... Du côté du « bon gouvernement », la cité en paix n'est pas une image idéale, mais une ville en construction aux multiples perspectives.
Dix ans après la fresque de Lorenzetti, la population de Sienne était décimée par la peste et le retour des conflits. Représentée par une allégorie dévêtue de son armure, la figure de la Paix est toujours aussi mélancolique en 2014 qu’en 1338, car elle sait que les lendemains de la cité ne sont pas assurés...
6/18/2014 • 1 hour, 10 minutes, 19 seconds
Panorama de l'art vidéo, par François Michaud
François Michaud, conservateur au Musée d'Art moderne de la Ville de Paris, dresse un panorama de l'art vidéo pour les étudiants de l'IFM. Il explique que l'usage de la vidéo dans l'art contemporain est très liée aux modes et aux façons de faire, suivant l'évolution des procédés techniques du moment. La vidéo des années 1990, basée d'abord sur la télévision et la cassette, a changé de nature et s'est développée progressivement sur DVD. Avec internet, on est entré dans une ère de grande circulation des images. On voit de la vidéo partout, mais en même temps « on n'y voit rien ». Bien avant l'arrivée de YouTube ou de Viméo, les artistes vidéastes ont fourni un répertoire d'images, de formes et d'histoires à disposition de tous et en particulier des créateurs publicitaires.
L'art vidéo a familiarisé le public avec des formes diverses : installations, vidéos inspirées par la peinture, sans début ni fin, clips et autres expériences relevant de la « performance devant caméra ». L'art vidéo a repoussé les limites de ce qu'il est convenu d'appeler une « exposition ». Depuis les « vidéosculptures » de Nam June Paik jusqu'aux créations de Bill Viola, l'art vidéo a pour ambition de s'émanciper des objets physiques (peinture, sculpture etc.), pour basculer dans une approche multi-dimensionnelle permettant notamment de faire disparaître la séparation entre arts plastiques et arts de la scène.
François Michaud a choisi de commenter les oeuvres suivantes à l'appui de sa démonstration :
Joël Bartolomeo (né en 1957) : Marie L (2006).
Eshel Meir, dit Absalon : Bataille (1993).
Ange Leccia : Sabatina (1997).
Fischli & Weiss : Der Lauf der Dinge (1987).
Fabrice Hyber : Hybermarché (1995).
Sarah Morris (née en 1967) : Los Angeles (2004).
6/12/2014 • 59 minutes, 50 seconds
A propos d'Henri Dutilleux (1916-2013)
Le compositeur Henri Dutilleux (1916-2013) a laissé seulement 30 oeuvres au répertoire... Mais cette relative concision ne l'empêche pas d'être un des grands compositeurs du XXe siècle. S'inscrivant dans une tradition française de clarté et de transparence de l'écriture musicale, il a laissé de grandes oeuvres parmi lesquelle "Ainsi la nuit", quatuor à cordes (1977), qui s'élabore autour de fragments impressionnistes, de parenthèses, d'anticipations et de réminiscences. Chez Dutilleux, "on ne voit pas les coutures", dit Arnaud Merlin.
Elève de Paul Dukas, Dutilleux a connu Maurice Ravel et s'inscrit dans une tradition "debussyenne". Lecteur de Proust, il s'est toujours intéressé au thème du miroir et du double, présent dans toute son oeuvre. "Temps suspendu", le dernier mouvement de Ainsi la Nuit, peut être considéré comme une métaphore de l'oeuvre de Dutilleux...
Spécialiste de musique contemporaine et de jazz, Arnaud Merlin est producteur à France Musique (Le Concert de 20h, le mercredi de 20h à 22h30, et Le Concert d'archives dans le Carrefour de la Création, le dimanche de 20h à 21h).
6/5/2014 • 1 hour, 2 minutes, 51 seconds
Qu'est-ce qu'être "proustien" ?
Etre proustien, c'est quoi ? Alors qu'un "balzacien" est quelqu'un qui connaît Balzac, la notion de "proustien" va au-delà de la littérature. Avec toutes ses variantes, la "proustmania" témoigne d'une fascination étonnante pour une oeuvre dont qui n'épuise jamais ses significations.
"La Recherche", avec ses 9,6 millions de caractères (près de 1,5 million de mots) s'organise comme une forme de mouvement perpétuel, une matrice circulaire qui produit du langage à l'infini. Il s'agit d'une cathédrale qui s'est construite de l'intérieur, qui s'est écrite de manière circulaire et qui se lit en boucle. Le roman de Proust est un livre-monde lui-même construit avec des mots-mondes, des phrases-mondes, produisant l'alchimie d'un plaisir de lecture toujours renouvelé, ouvert à tous types de lectures.
"Comment ne pas être proustien ?", s'interroge Paul Vacca. Pour lui, si "La Recherche" se révèle comme universelle à chaque lecture individuelle, comme en écho à l'intimité de chacun, c'est qu'alors on est proustien "par la grâce et non par les oeuvres".
Romancier et scénariste, Paul Vacca est notamment l'auteur de "La petite cloche au son grêle" (Livre de Poche), roman "proustien".
5/21/2014 • 58 minutes, 50 seconds
Le dribble brésilien, un art de l'esquive
Olivier Guez est l'auteur d'Eloge de l'esquive (Grasset, 2014), un essai sur le dribble brésilien vu sous l'angle de l'histoire, de la sociologie, de l'anthropologie... L'esquive, dans le football brésilien, est élevée au rang d'un grand art. Et c'est une clé de compréhension du pays : les victoires et les défaites des joueurs de l'équipe nationale y ont été plus qu'ailleurs des étapes fondatrices de la vie collective.
L'histoire du dribble est une histoire sociale, aux sources du métissage racial brésilien : les premiers joueurs noirs du Brésil ont commencé à dribbler pour éviter les contacts avec les défenseurs blancs et ne pas se faire rosser sur la pelouse et à la fin des matchs. Garrincha, Pelé et quelques autres ont été les génies d'un style footballistique qui correspond à la démarche chaloupée des "malandros" des favelas, se jouant des obstacles de toutes sortes pour affirmer la puissance de la vie dans l'astuce et la joie.
5/20/2014 • 52 minutes, 13 seconds
Paris vu par Walter Benjamin
Walter Benjamin, auteur de Paris, capitale du XIXe siècle : une conférence de Jean Lacoste, rédacteur en chef de la Quinzaine littéraire, auteur, traducteur et germaniste.
Pour Walter Benjamin (1892-1940), les passages parisiens étaient un concentré miniaturisé de Paris au XIXe siècle, comme si l'entrée des passages étaient les "ouvertures de grottes dantesques" ouvrant sur une ville bouillonnante de significations multiples. L'Essai sur les passages parisiens, conçu entre 1927 et 1929 comme une "féerie dialectique" proche des déambulations surréalistes d'André Breton et d'Aragon, est progressivement devenu une "histoire sociale de Paris au XIXe siècle" quand il a été publié en 1939, nourri d'une vaste compilation de citations, de commentaires, de remarques glanés dans les livres de la Bibliothèque nationale...
Walter Benjamin y décrit Paris au XIXe siècle comme un grand "désordre productif" faisant coexister la richesse et la pauvreté entre "promesses utopiques" et "fantasmagories oppressives". Les Passages parisiens (en français Paris, capitale du XIXe siècle), représentent un extraordinaire hommage critique au Paris du XIXe siècle, brassant tous les thèmes (architecture, littérature, industrie, urbanisme, mode)... Comme Walter Benjamin, Jean Lacoste invite à comprendre notre époque de seuil entre deux siècles comme une "fantasmagorie"...
5/6/2014 • 1 hour, 2 minutes, 9 seconds
La Parisienne vue par Florence Müller
Florence Müller livre aux étudiants IFM sa vision de la Parisienne et de son rapport singulier à la mode.
La Parisienne est multiple : de Joséphine de Beauharnais à Charlotte Gainsbourg en passant par Simone de Beauvoir et Catherine Deneuve, de la comtesse Greffulhe à Loulou de la Falaise en passant par Cora Pearl et Arletty, elle est aussi bien incarnée par des femmes de la Haute société que par des femmes du petit peuple, voire des demi-mondaines ou des midinettes anonymes...
La Parisienne n'est pas forcément française (cf. Jane Birkin, Audrey Hepburn...). Entre culture populaire et high life, la Parisienne est provocante, sexy, extravagante, mais "jamais trop"... Elle affiche un air piquant, vif, joyeux, accordant une part égale à la sophistication et à la transgression. La Parisienne montre un mépris des tendances tout en les manipulant. Elle fait absolument ce qu'elle veut et peut se vêtir très simplement, mais elle connaît la mode sur le bout des doigts.
Cette complexité prend sans doute sa source dans une histoire longue : le rapport des Parisiennes à la mode s'est construit autour des femmes de la cour, puis des ateliers de haute couture (aussi bien du côté des clientes que des ouvrières), et enfin dans le cosmopolitisme du "gai Paris" (la fête permanente, le théâtre, les bals, la ville où l'on vient s'encanailler...).
En écoutant le podcast, consulter les images de la présentation :
http://www.ifm-paris.com/document/La-Parisienne.pdf
4/21/2014 • 55 minutes, 8 seconds
A propos de Claude François (1939-1978)
Tout au long de sa courte carrière (16 ans), Claude François a été à la fois une grande star de la chanson et un objet de critiques voire de mépris en France ("androgyne à paillettes", "blond sauvage", etc.). Son apport à la musique populaire française est relativement méconnu, même s'il bénéficie d'un succès posthume à travers des romans comme Podium de Yann Moix (2002), adapté au cinéma, puis Cloco (2012), avec Jérémie Rénier.
Percussionniste de formation, inspiré par le jazz et toutes les musiques noires (soul, R'nB, reggae...), Claude François a été un "Michael Jackson à la française". Précurseur en avance sur son temps, chanteur médiocre mais surtout bon chorégraphe, musicien de talent et inventeur d'un "star système", Claude François était plus inspiré que la plupart de ses concurrents des années 1970. Obsédé par son indépendance, il a été le premier à créer sa propre "marque" autour d'une maison de disques indépendante (Flèche), d'un fan club, d'un magazine "people" pour jeunes (Podium, 500 000 exemplaires en 1975), d'une agence de mannequins, d'un parfum, d'un magazine de charme (Absolu), d'une émission de télévision avec Michel Drucker...
Ancien éleve de l'Ecole Normale Supérieure et agrégé d'histoire, Guillaume Le Quintrec enseigne l'histoire en classes préparatoires littéraires (hypokhâgne et khâgne) au Lycée Fénelon de Paris. Directeur de collection aux Editions Nathan, il publie des manuels d'histoire pour les classes de lycée. Il a co-dirigé la rédaction du premier manuel d'histoire franco-allemand, publié en 2006 par les Editions Nathan et Klett.
4/8/2014 • 57 minutes, 25 seconds
A propos du punk
Julien Damon, sociologue, professeur associé à Sciences Po (Master Urbanisme), chroniqueur aux Échos et sur Radio Classique, explore le centre et la périphérie du mouvement punk, ses fondements, ses dérives, ses déclinaisons politiques, sociales, artistiques...
Il y a plusieurs paradoxes dans l’histoire du mouvement punk : alors qu’on a plusieurs fois proclamé la « mort du punk » et que certains pointent son caractère éphémère (1976/1977), la « punk attitude » continue de s’affirmer. Les leaders des groupes punk, qu’ils soient du Royaume-Uni ou des Etats-Unis, ont toujours été des gens issus de la classe ouvrière et ont défini leur mouvement comme une protestation radicale contre la bourgeoisie, la guerre, l’impérialisme, le capitalisme…
Mais le mouvement s’est progressivement institutionnalisé avec une récente exposition « Europunk » à la Cité de la Musique (Paris-La Villette, hiver 2013/2014) et une exposition Punk/Haute Couture au Metropolitan Museum de New York (printemps 2013). Des livres, des théories, des colloques n’en finissent pas d’explorer le phénomène...
Au-delà de son affirmation radicale, la « punkitude » peut se définir comme une certaine forme de dandysme et comme une révolution artistique durable, voire comme un mouvement social ayant notamment précipité l’avènement du DIY (do it yourself).
3/19/2014 • 56 minutes, 59 seconds
A propos de Caetano Veloso
A travers la figure de Caetano Veloso (né en 1942 près de Salvador de Bahia), Rémy Kolpa Kopoul, chroniqueur à Radio Nova et ancien journaliste musical à Libération, raconte le Brésil contemporain.
En marge d'un mouvement de contestation politique contre la junte au pouvoir au Brésil (1964-1985), Caetano Veloso a débuté sa carrière de musicien et chanteur au cœur d'une fulgurance qu'on a appelé le « tropicalisme », où rock et baroque ont pris des couleurs brésiliennes. Ses chansons furent fréquemment censurées et certaines interdites. Il passa plusieurs mois en prison pour « activités anti-gouvernementales » en 1968 et s'exila à Londres avec Gilberto Gil. Là-bas, les deux musiciens s'ouvrirent sur le monde, enregistrant avec des musiciens pop, découvrant les ragas indiens et le groove africain... A partir des années 1980, Veloso s'est mis à courir le monde, passant régulièrement à Paris (Olympia , festivals d'été européens, notamment une tournée au cours de l'été 1989 avec João Bosco et le pape de la bossa nova, João Gilberto).
Caetano Veloso est un poète, très marqué par la poésie concrète (Mallarmé, Maïakovski...), riche d'images, des textes souvent allégoriques, à la limite du non-sens. Répondant à une question de Rémy Kolpa Kopoul à propos de ses racines (« What about the roots ? »), Caetano veloso a réfléchi cinq secondes et a lâché : « Well, I like the roots, but I prefer the fruits ». Il est encore aujourd'hui l'un des artistes de variété de réputation internationale les plus respectés et les plus prolifiques, avec plus de cinquante enregistrements disponibles et des participations à des bandes originales de films (comme Parle avec elle de de Pedro Almodovar).
3/11/2014 • 1 hour, 4 minutes, 7 seconds
A propos de Weegee (1899-1968)
Le photographe Luc Quelin (www.lucquelin.com) parle aux étudiants IFM de Weegee (Usher Fellig, 1899-1968), qui a joué un rôle-clé dans l'histoire de la photographie et a largement influencé tant les photo-reporters que les artistes du pop-art.
Originaire de Galicie en Ukraine, il a commencé comme "squeegee boy" (essoreur de photos) dans les magazines avant de se promener dans les rues de New York avec son appareil à chambre Speed Graphic 4x5. Weegee passait ses nuits dans sa voiture et dormait n’importe où pour être au plus près de l'événement. Sa voiture abritait un laboratoire photographique dans le coffre, de nombreux appareils photographiques préchargés en plaques, ainsi qu’un stock d’ampoules de flash et une machine à écrire. A partir de 1938, il a été le premier photographe à être branché sur la radio de la police.
Sachant titrer ses photos avec distance et ironie, il était également un grand technicien de la lumière. Il fut également le premier à créer des "séries" (dormeurs, accidents, noyades...) et à s'intéresser aux enseignes lumineuses des villes, un aspect de son art qui inspira les artistes du pop-art. Pour résumer son approche : "il n'y a pas de sujet qui ne mérite photographie".
2/26/2014 • 1 hour, 15 minutes, 23 seconds
A propos de David Bowie
La carrière de David Bowie illustre la façons dont une génération de musiciens anglais nés dans les années 1940, souvent diplômés comme lui d'écoles d'art, ont placé le rock au premier plan de la création au Royaume-Uni. Elle permet aussi de constater combien les grands musiciens sont souvent des "caméléons" inspirés par toutes les formes d'art (littérature, cinéma, arts plastiques, mode...).
Une exposition consacrée à David Bowie, présentée en 2013 au Victoria & Albert Museum de Londres, se déplace actuellement dans plusieurs grandes villes du monde (Toronto, São Paulo, Chicago), et sera présentée à Paris en mars 2015, à la Cité de la musique.
Emmanuel Laurentin est producteur à France Culture (émission La Fabrique de l'Histoire). Il était déjà intervenu en 2013 à l'IFM pour parler de Dashiell Hammett et Raymond Chandler et plus largement de littérature policière : podcast à écouter ici).
2/19/2014 • 1 hour, 6 minutes
Blaise Cendrars et les "poètes boxeurs"
Olivier Bréchard, ancien directeur du World Innovation Summit for Education (WISE) explique ce qui fait pour lui de Blaise Cendrars un auteur exceptionnel : "il est peu de livres qui, comme ceux de Cendrars, m'ont procuré la sensation de vivre plus intensément, plus pleinement que jamais. Des livres qui, plus qu'au lecteur et à son esprit en éveil, s'adressent à l'homme tout entier, le prennent aux tripes et en viennent à le marquer en profondeur".
Frédéric-Louis Sausser, dit Blaise Cendrars (1887-1961), né à La-Chaux-de-Fond, fut d'abord apprenti horloger à St Pétersbourg en 1904. Après études de médecine interrompues en Suisse, Cendrars s'installa à New York où il vécut dans une bibliothèque, lisant nuit et jour... Il se lança dans l'écriture comme on rentre en transe : pour lui, l'acte de création artistique a lieu lorsque le poète est tel une braise, qui se consume au cours de la création, puis s'éteint pour se transformer en cendres (raison pour laquelle il choisit son pseudonyme Blaise comme braise, et Cendrars comme cendre). De retour en Europe, engagé dans la Légion étrangère pendant la guerre de 1914-1918, il fut amputé du bras droit en septembre 1915 et devint le "poète de la main gauche"... Son œuvre (poésie, romans, reportages et mémoires...), est placée sous le signe du voyage, de l'art, de l'aventure et de la célébration d'un monde où l'imaginaire se mêle au réel de façon souvent inextricable.
Aux côtés de Blaise Cendras, Olivier Bréchard dévoile le panthéon de ses auteurs favoris (Maxime Gorki, Jack London, Henry de Monfreid, Victor Serge, George Orwell, Curzio Malaparte, Ernest Hemingway, B. Traven, Joseph Kessel, Henry Miller, Panait Istrati, Nikos Kazantzaki, Jean Malaquais, Louis Calaferte, Jacques Yonnet, Julien Blanc...). Autant d'écrivains qui, selon Olivier Bréchard, "témoignent d'un grand courage devant la vie, prenant des risques, allant au bout de leurs rêves, vie et rêves étant inextricablement liés. Ils ont une vaste expérience du monde, ayant exercé toutes sortes de métiers plus ou moins avouables ; connu à eux tous la guerre, la misère, la prison ; sillonné la planète et fréquenté tous les milieux ; écrit sans cesse, avec passion, aiguillonnés par la nécessité de partager leurs folles aventures et leur connaissance chèrement payée des hommes, qu'ils aiment parfois envers et contre tout..."
2/13/2014 • 1 hour, 10 minutes, 50 seconds
Pierre Bergé parle aux étudiants de l'IFM
Jeudi 6 février 2014, Pierre Bergé (président-fondateur de l'IFM) est venu parler aux étudiants réunis dans l'amphithéâtre Yves Saint Laurent.
Lire ici des extraits de son intervention : http://storify.com/IFMPARIS/pierre-berge-a-l-ifm
2/7/2014 • 1 hour, 31 minutes, 43 seconds
A propos de Formule 1 : ce que nous apprend la vitesse
"Le grain du bitume au chant soyeux"... L'écrivain Jean-Philippe Domecq emmène les étudiants de l'IFM dans sa passion de la Formule 1 et de la vitesse. En combinant plusieurs angles d'attaque (l'histoire, la sociologie, la mythologie...), il analyse les prouesses des grands pilotes avec les mots d'un amateur d'art : "leur métier consiste à transformer une courbe en droite"... Les voitures de courses, monstres de technologie et de précision, sont des "sculptures du XXe siècle"...
Les pilotes de Formule 1, pour Jean-Philippe Domecq, cherchent à rester sur terre tout en conduisant "à la limite", transformant leur pratique en rituel de vie et de mort, bien au-delà d'un simple sport. La carrière extraordinaire de Niki Lauda a été celle d'un survivant ayant frôlé de près la mort en 1976 avant de redevenir champion du monde. La mort d'Ayrton Senna en mai 1994, dont l'impact mondial fut énorme, a été la fin prévisible d'un "mystique de la course automobile"...
Jean-Philippe Domecq est romancier et essayiste. Il est notamment l'auteur de Ce que nous dit la vitesse (essai, 1994, réédité en 2000 puis 2013).
Voir son blog : http://leblogdedomecq.blogspot.fr/
2/5/2014 • 1 hour, 6 minutes, 57 seconds
A propos de Thelonious Monk
Le pianiste Thelonious Monk (1917-1982) a contribué à l'invention d'une des révolutions esthétiques les plus importantes du XXe siècle : le be-bop. Il a composé lui-même des morceaux devenus des standards ("Round Midnight", par exemple) et revisité les mélodies traditionnelles du jazz de façon très personnelle. Edouard Launet, écrivain et journaliste à Libération, explique les formes et les enjeux de sa musique aux étudiants de l'IFM.
Les maîtres du be-bop ont réinventé les standards du jazz. Edouard Launet fait entendre comment "Indiana" est devenu "Donna Lee" (Charlie Parker), comment "Memories of You" (version Benny Goodman) a été complètement transformée dans la version jouée en solo par Thelonious Monk... Ce dernier était un artiste iconoclaste, s'exprimant toujours à la limite de la dissonance et du déséquilibre. A travers lui, on découvre aussi des figures-clé comme la baronne Pannonica de Koenigswarter (1913-1988), protectrice des musiciens de jazz à New York dans les années 1950, et chez laquelle Thelonious Monk a passé les dix dernières années de sa vie.
1/22/2014 • 1 hour, 51 seconds
A propos de Philip Roth
Amaya Bloch-Lainé (Social Media Lab, Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne -EPFL), explique aux étudiants de l'IFM pourquoi Philip Roth est un écrivain important.
Auteur de vingt-huit romans, Philip Roth s'est fait reconnaître dès ses premiers romans au début des années 1960 : Goodbye, Columbus avait remporté le National Book Award en 1960, Portnoy et son complexe (Portnoy's Complaint), paru en 1969, avait été un best-seller aux Etats-Unis et partout dans le monde. Paru en 1986, La Contrevie (The Counterlife) est un roman situé entre Londres, New York et Jérusalem, particulièrement important pour comprendre l'oeuvre de Philip Roth, au même titre que les trois romans de la « trilogie américaine » : Pastorale américaine (American Pastoral, 1997) qui a remporté le prix Pulitzer ; J'ai épousé un communiste (I Married a Communist, 1998) ; et La Tache (The Human Stain, 2000), couronné du PEN/Faulkner Award.
Pour Amaya Bloch-Lainé, le fil rouge de l'oeuvre de Philip Roth est la quête de la liberté. A travers la littérature, on peut tenter d'échapper à la dépendance physique, la maladie, la mort... Le registre du burlesque et de l'invraisemblable permet de récupérer une marge de manoeuvre sur l'existence. On aurait tort de ramener la littérature de Philip Roth à sa dimension juive, puisque l'accent de son oeuvre porte plutôt sur l'individu au-delà de sa communauté...
1/20/2014 • 1 hour, 2 minutes, 21 seconds
Musique et peinture selon Paul Klee (1879-1940)
La musicologue Violaine Anger (CNRS/Ecole Normale Supérieure, laboratoire ITEM), explique aux étudiants de l'IFM comment Paul Klee (1879-1940) a pensé les liens entre musique et peinture. En cherchant à traduire visuellement la musique sans se contenter d'une synesthésie intuitive, le peintre allemand membre du Bauhaus a mis en place des instruments conceptuels rigoureux : damiers, quadrillages, figures en 3D...
Pour Pour Klee, lui-même musicien, la musique correspond à des temps dynamiquement habités, relevant d'un dynamisme corporel bien plus que d'une mesure fixe et figée. Pour lui, le rythme est un principe d'organisation du mouvant, mettant en jeu le divisible et l'indivisible (le "dividuel" et l'"individuel").
1/8/2014 • 1 hour, 7 minutes, 22 seconds
A propos des Comédies de la mode (ELLE, années 2000)
A propos de la série Comédies de la mode (art contemporain, mode et littérature dans ELLE, années 2000). Par Isabelle Rabineau, journaliste qui en fut l’initiatrice et la responsable.
12/18/2013 • 40 minutes, 38 seconds
A propos de Chris Marker
Chris Marker (1921-2012) a été tout à la fois réalisateur, écrivain, illustrateur, traducteur, photographe, éditeur, philosophe, essayiste, critique, poète, producteur...
A partir de deux films réalisés en 1962 (Le Joli Mai et La Jetée), Marc-Olivier Padis, directeur de la rédaction de la revue Esprit, met en lumière quelques fondamentaux de son oeuvre : comment capter le présent en se projetant dans l'imaginaire de demain ? Comment anticiper ce que sera la vérité du présent ? Quelles images resteront, comment seront-elles vues ? "On ne sait jamais ce qu'on filme" (Chris Marker).
12/16/2013 • 47 minutes, 24 seconds
A propos de Nadia Boulanger
Nadia Boulanger a formé 1200 élèves, jouant un rôle clé dans la musique du XXe siècle. Son rôle a été de transmettre et non pas de s'imposer comme artiste, cessant de composer très jeune, car estimant ne pas en avoir le talent, en comparaison notamment de sa soeur Lili Boulanger (1893-1918), morte à 25 ans de tuberculose.
Nadia Boulanger a formé 1200 musiciens parmi lesquel de grands compositeurs ou interprètes du monde entier (et en particulier américains) comme Aaron Copland, Dinu Lipatti, Elliott Carter, Igor Markovitch, Daniel Barenboïm, Marius Constant, John Eliot Gardiner, Philip Glass, Astor Piazzolla, Yehudi Menuhin, Quincy Jones, Lalo Schifrin... La liste de ses amis dessine les traits d'une grande époque : Igor Stravinsky, Francis Poulenc, la princesse Marie-Blanche de Polignac (fille unique de Jeanne Lanvin), Leonard Bernstein...
Voir aussi un film de Bruno Monsaingeon datant de 1977, un document extraordinaire disponible sur YouTube :
http://www.youtube.com/watch?v=kW7GiX4-hPc …
Ethel Brizard est chanteuse lyrique.
11/27/2013 • 51 minutes, 53 seconds
Design et numérique (3)
Actuellement, la société de l'information et de la communication numérique définit une nouvelle industrie et de nouveaux paradigmes économiques qui ont un impact direct sur les rôles possibles du design. Face à cette mutation, le design évolue. Comment le numérique peut-il éventuellement changer le design et comment le design peut-il aider à transformer des technologies en pratiques plus adéquates ? La conférence portera sur les nouveaux enjeux humains, culturels, économiques, politiques et technologiques à l'œuvre dans la société numérisée et traités sous l'angle du design.
Designer et architecte spécialisé dans le design numérique et l'innovation, Jean-Louis Fréchin enseigne à l'École nationale supérieure de création industrielle (Ensci-Les Ateliers) où il a fondé l'Atelier de design numérique et l'atelier FAbLab. Depuis 2001, il dirige NoDesign, agence de design et d'innovation. Il a également été commissaire de plusieurs expositions autour des enjeux du numérique et des nouvelles formes de consommation. Il est l'auteur de l'article « Pour un design du numérique » publié dans l'ouvrage Le design. Essais sur des théories et des pratiques (sous la direction de B. Flamand, IFM/Regard, 2013).
11/25/2013 • 32 minutes, 37 seconds
Design et numérique (1)
Actuellement, la société de l'information et de la communication numérique définit une nouvelle industrie et de nouveaux paradigmes économiques qui ont un impact direct sur les rôles possibles du design. Face à cette mutation, le design évolue. Comment le numérique peut-il éventuellement changer le design et comment le design peut-il aider à transformer des technologies en pratiques plus adéquates ? La conférence portera sur les nouveaux enjeux humains, culturels, économiques, politiques et technologiques à l'œuvre dans la société numérisée et traités sous l'angle du design.
Designer et architecte spécialisé dans le design numérique et l'innovation, Jean-Louis Fréchin enseigne à l'École nationale supérieure de création industrielle (Ensci-Les Ateliers) où il a fondé l'Atelier de design numérique et l'atelier FAbLab. Depuis 2001, il dirige NoDesign, agence de design et d'innovation. Il a également été commissaire de plusieurs expositions autour des enjeux du numérique et des nouvelles formes de consommation. Il est l'auteur de l'article « Pour un design du numérique » publié dans l'ouvrage Le design. Essais sur des théories et des pratiques (sous la direction de B. Flamand, IFM/Regard, 2013).
11/25/2013 • 32 minutes, 57 seconds
Design et numérique (2)
Actuellement, la société de l'information et de la communication numérique définit une nouvelle industrie et de nouveaux paradigmes économiques qui ont un impact direct sur les rôles possibles du design. Face à cette mutation, le design évolue. Comment le numérique peut-il éventuellement changer le design et comment le design peut-il aider à transformer des technologies en pratiques plus adéquates ? La conférence portera sur les nouveaux enjeux humains, culturels, économiques, politiques et technologiques à l'œuvre dans la société numérisée et traités sous l'angle du design.
Designer et architecte spécialisé dans le design numérique et l'innovation, Jean-Louis Fréchin enseigne à l'École nationale supérieure de création industrielle (Ensci-Les Ateliers) où il a fondé l'Atelier de design numérique et l'atelier FAbLab. Depuis 2001, il dirige NoDesign, agence de design et d'innovation. Il a également été commissaire de plusieurs expositions autour des enjeux du numérique et des nouvelles formes de consommation. Il est l'auteur de l'article « Pour un design du numérique » publié dans l'ouvrage Le design. Essais sur des théories et des pratiques (sous la direction de B. Flamand, IFM/Regard, 2013).
11/25/2013 • 30 minutes, 17 seconds
A propos de Harald Szeemann
Harald Szeemann (1933-2005) a ré-inventé le métier de curateur d'expositions. "Tastemaker" international, il a contribué à à faire de l’histoire de l’art une histoire des expositions au moins autant que des œuvres d’art elles-mêmes.
En 1969, Szeemann organise à la Kunsthalle de Berne une exposition restée célèbre ("Quand les attitudes deviennent forme", "When attitudes becomes form") où il présente entre autres Joseph Beuys, Richard Serra, Michelangelo Pistoletto, Sarkis... L'exposition provoque un scandale à l'époque mais elle fait date et marque la reconnaissance du processus de création comme partie intégrante de l'œuvre d'art. En 1972, Harald Szeemann présente l'avant-garde américaine à la Documenta de Kassel, puis les nouveaux artistes chinois à la Biennale de Lyon (1997) puis à celle Venise de 1999.
A travers la figure de Szeemann, Harry Bellet expose quelques fondamentaux de l'écosystème de l'art contemporain.
11/20/2013 • 46 minutes, 7 seconds
"Breaking Bad", série télévisée par excellence
Benjamin Simmenauer livre son analyse d'une série télévisée emblématique, "Breaking Bad", aux étudiants IFM. Cette série écrite par Vince Gilligan, qui comporte 62 épisodes de 47 minutes, raconte l'histoire d'un professeur de chimie en collège qui se transforme en cuisinier de méthamphétamines après avoir appris qu'il était atteint d'un cancer.
Exemple parfaitement addictif de la "série feuilletonnante", Breaking Bad permet d'expliquer pourquoi les séries télévisées sont devenues en quelques années un champ culturel à part entière, loin de la "pop culture" dans laquelle elles semblaient confinées. Les spectateurs ont besoin d'un grand récit pour vivre quelque chose de différent de leur propre vie, et les séries déploient un univers narratif complexe avec une grande profondeur de champ, elles redonnent vie aux grands mythes (ici le succès d'un homme seul contre le système). Une série comme "Breaking Bad" offre une "existence de substitution" à travers la représentation d'un quotidien déréglé, où le public ressent tout à la fois "la jouissance de la transgression" et "la jouissance de la destruction", à travers la mise à sac d'un monde écoeurant...
Normalien, agrégé de philosophie, intervenant à l'IFM, Benjamin Simmenauer a une double formation en sciences humaines et en logique mathématique. Il a créé et dirige un cabinet d'études qui analyse la consommation à l'aide de méthodes innovantes (intelligence collective, opinion délibérative...).
11/12/2013 • 56 minutes, 11 seconds
Oublier Taylor
Il est dommage que le management s'intéresse si peu à la philosophie et la philosophie si peu au management, estime Ghislain Deslandes, docteur en gestion et en philosophie, professeur à ESCP Europe, membre du Collège International de Philosophie.
Auteur d'un Essai sur les données philosophiques du management (PUF, septembre 2013), Ghislain Deslandes invite à "oublier Frederick Winslow Taylor" sans faire comme s'il n'avait jamais existé... Taylor ne s'intéressait qu'à l'"efficacité" des processus, au profit financier et à l'organisation "scientifique" des organisations. Or il est temps de changer de paradigme pour insisiter sur l'éthique, le bon comportement, les bonnes pratiques... Depuis Platon, l'éthique est à l'origine de toute réflexion sur le management. Au XXIe siècle, le management est avant tout un "savoir-être" (avec en anglais une nuance d'habileté, de tact et de soin...), qui doit s'inspirer des humanités.
La figure du "manager responsable" remplacera-t-elle la figure du "manager comptable" ? Le management n'est pas un manuel de sens commun général mais un ensemble de questions humaines complexes, plurielles. Un plaidoyer pour le "style" en management.
11/7/2013 • 1 hour, 7 minutes, 43 seconds
Les "années Palace" racontées par Paquita Paquin
"Si vous vous souvenez des années 1970, c'est que vous n'y étiez pas", pour démentir cette formule, l'IFM a demandé à Paquita Paquin de raconter la nuit parisienne des années 1978-1983, dont le Palace était l'épicentre. Une période d'insouciance joyeuse et d'expérimentations multiples, où se croisaient la mode, la musique, le graphisme, le sexe et la drogue, avant les "années sida".
Figures et anecdotes remontent à la surface. Yves Saint Laurent, Fabrice Emaer, Paloma Picasso, Norah Jones, Mick Jagger, Alain Pacadis et bien d'autres se croisent dans le récit de Paquita Paquin, qui a notamment publié Vingt ans sans dormir (Denoël, 2004).
10/31/2013 • 53 minutes, 51 seconds
A propos de Su Shi (1037-1101), par Michel Crépu
Su Shi (1037-1101) était tout à la fois poète, philosophe, politicien, économiste... Un haut fonctionnaire ministériel, capable d'être tout à la fois un vagabond, un poète et un expert en rapports administratifs de toute nature. Su Shi nous apprend à avoir une "digne vie d'amateur". Il se décrivait lui-même comme faisant partie de ces "hommes épars qui voyagent au-delà des haies", capable d'admirer "tout uniment le vol des poussières à travers les fissures de l’aube…". A travers lui, on peut prendre quelques distances avec "l'intention, la finalité, le plan, le projet... qui sont des réalités occidentales".
Ses textes ont été traduits et publiés sous le titre de Commémorations par la Bibliothèque chinoiseque dirigent, aux éditions des Belles Lettres, Anne Cheng et Marc Kalinowski.
10/24/2013 • 55 minutes, 22 seconds
Azzedine Alaïa, artisan global et pionnier à l'aube du XXIe siècle (3)
Annie Cohen-Solal, professeur des Universités à l'université de Caen, auteur de Azzedine Alaïa au XXIe siècle (éditions BAI, 2011), revient sur la carrière d'un grand couturier auquel le musée Galliera consacre une exposition jusqu'au 26 janvier 2014.
Exploration de l'oeuvre d'un "passeur" dont la création est marquée par l'interdisciplinarité, le croisement des cultures et la liberté : Azzedine Alaïa travaille hors des institutions et des rituels, il ne défile pas pendant les fashion weeks... Secret, silencieux, mystérieux, Azzedine Alaïa serait à la mode "ce que Patrick Modiano est à la littérature". Un de ces rares créateurs de mode dont on peut dire qu'il laissera "une oeuvre" (dixit Olivier Saillard, directeur du Palais Galliera).
10/23/2013 • 17 minutes, 42 seconds
Azzedine Alaïa, artisan global et pionnier à l'aube du XXIe siècle (2)
Annie Cohen-Solal, professeur des Universités à l'université de Caen, auteur de Azzedine Alaïa au XXIe siècle (éditions BAI, 2011), revient sur la carrière d'un grand couturier auquel le musée Galliera consacre une exposition jusqu'au 26 janvier 2014.
Exploration de l'oeuvre d'un "passeur" dont la création est marquée par l'interdisciplinarité, le croisement des cultures et la liberté : Azzedine Alaïa travaille hors des institutions et des rituels, il ne défile pas pendant les fashion weeks... Secret, silencieux, mystérieux, Azzedine Alaïa serait à la mode "ce que Patrick Modiano est à la littérature". Un de ces rares créateurs de mode dont on peut dire qu'il laissera "une oeuvre" (dixit Olivier Saillard, directeur du Palais Galliera).
10/23/2013 • 18 minutes, 47 seconds
Azzedine Alaïa, artisan global et pionnier à l'aube du XXIe siècle (1)
Annie Cohen-Solal, professeur des Universités à l'université de Caen, auteur de Azzedine Alaïa au XXIe siècle (éditions BAI, 2011), revient sur la carrière d'un grand couturier auquel le musée Galliera consacre une exposition jusqu'au 26 janvier 2014.
Exploration de l'oeuvre d'un "passeur" dont la création est marquée par l'interdisciplinarité, le croisement des cultures et la liberté : Azzedine Alaïa travaille hors des institutions et des rituels, il ne défile pas pendant les fashion weeks... Secret, silencieux, mystérieux, Azzedine Alaïa serait à la mode "ce que Patrick Modiano est à la littérature". Un de ces rares créateurs de mode dont on peut dire qu'il laissera "une oeuvre" (dixit Olivier Saillard, directeur du Palais Galliera).
10/23/2013 • 16 minutes, 50 seconds
A propos de Maurice Ronet
Maurice Ronet (1927-1983), dont Eric Neuhoff dit qu’il avait « des yeux à regarder les gouffres... » est une figure majeure du cinéma des années 1960. Il continue de hanter notre imaginaire, comme l’incarnation d’une figure masculine mystérieuse, troublante, insaisissable... Trente ans après sa mort, Maurice Ronet demeure une énigme. Maurice Ronet a marqué de son empreinte des films cultes du cinéma français : "Ascenseur pour l’échafaud" (Louis Malle, 1958), "Plein soleil" (René Clément, 1960), "La Piscine" (Jacques Deray, 1969), ou encore "Raphaël ou le débauché" (Michel Deville, 1971). Son plus grand rôle : "Le Feu follet" (Louis Malle, 1963).
Ce seigneur de la nuit, adepte de virées somptueuses, a fréquenté de près les « Hussards » (Roger Nimier, Antoine Blondin) et fait chavirer le cœur des femmes : « Alain Delon avait des groupies, Maurice Ronet avait des admiratrices ».
José-Alain Fralon a été grand reporter au Monde, où il a notamment couvert la guerre du Kosovo, le procès Papon, la chute de Ceausescu et plusieurs Tours de France. Il a fait paraître plusieurs biographies dont "Maurice Ronet, le splendide désenchanté "(octobre 2013, éditions Les Equateurs).
10/9/2013 • 1 hour, 3 minutes, 27 seconds
A propos de John Dos Passos (1896-1970)
John Dos Passos (1896-1970), a pu être considéré comme "le plus grand écrivain américain" (dixit Jean-Paul Sartre). Aujourd'hui quelque peu négligé par la critique et l'université, John Dos Passos fait partie de la "génération perdue" qui a vécu la Première guerre mondiale et les déchirements d'une identité flottante, entre l'Europe et les Etats-Unis, entre l'engagement communiste de ses premières années et des convictions proches de la droite républicaine à la fin de sa vie.
Avec "Manhattan Transfer" (1925), et la trilogie "USA" (1935-36), John Dos Passos a rencontré un énorme succès public tout en se plaçant dans une écriture moderniste et audacieuse sur le plan de l'expérimentation formelle. S'il a progressivement été relégué au second plan par rapport à Faulkner et Hemingway, c'est sans doute parce qu'il était trop "politique". Dans ses grands romans d'avant la Seconde guerre mondiale, les mythes américains sont sévèrement remis en cause : le vagabond remplace le pionnier, l'individu seul remplace l'entrepreneur... et les femmes prennent une vraie place, contrairement aux autres romans de son époque. Son message reste passionnant à explorer aujourd'hui : l'Amérique étant selon lui une "fiction", ne serait-il pas utile de chercher parfois à inventer d'autres fictions...
Secrétaire de rédaction de la revue "Esprit", Alice Béja est américaniste de formation. Elle a travaillé sur les liens entre fiction et politique dans l’entre-deux-guerres aux Etats-Unis, et a traduit un texte de John Dos Passos sur l’affaire Sacco et Vanzetti ("Devant la chaise électrique", Gallimard, 2009) et un roman prolétarien ("Grace Lumpkin, Notre règne arrivera", Aux Forges de Vulcain, 2012). Ses articles dans "Esprit" portent principalement sur la politique et la culture américaine et italienne.
10/7/2013 • 1 hour, 5 minutes, 56 seconds
A propos de La Flûte Enchantée (1/2)
"La foule prend plaisir au spectacle, mais les initiés comprennent le message" (Goethe à propos de La Flûte Enchantée). Cet opéra dont la première eut lieu en septembre 1791 forme, avec la Clémence de Titus et le Requiem, la trilogie des dernières oeuvres de Mozart (mort en décembre 1791).
Ce "Singspiel" populaire, présenté dans le cadre d'un théâtre des faubourgs de Vienne pouvant accueillir plus de mille spectateurs, a été conçu comme une oeuvre à la fois populaire et initiatique. Mozart, membre de la franc-maçonnerie depuis 1784, y célèbre le triomphe du bien et la noblesse des sentiments humains venant couronner la traversée des épreuves de la vie... Cet opéra sur la quête de l'amour et de la sagesse pose en particulier la question de l'"oeuvre testamentaire".
Jérôme Cohen, spécialiste d'innovation sociale et culturelle, est entrepreneur et consultant, chanteur et metteur en scène. Il a notamment co-fondé la compagnie Un Bruit qui court.
9/27/2013 • 36 minutes, 48 seconds
A propos de La Flûte Enchantée (2/2)
"La foule prend plaisir au spectacle, mais les initiés comprennent le message" (Goethe à propos de La Flûte Enchantée). Cet opéra dont la première eut lieu en septembre 1791 forme, avec la Clémence de Titus et le Requiem, la trilogie des dernières oeuvres de Mozart (mort en décembre 1791).
Ce "Singspiel" populaire, présenté dans le cadre d'un théâtre des faubourgs de Vienne pouvant accueillir plus de mille spectateurs, a été conçu comme une oeuvre à la fois populaire et initiatique. Mozart, membre de la franc-maçonnerie depuis 1784, y célèbre le triomphe du bien et la noblesse des sentiments humains venant couronner la traversée des épreuves de la vie... Cet opéra sur la quête de l'amour et de la sagesse pose en particulier la question de l'"oeuvre testamentaire".
Jérôme Cohen, spécialiste d'innovation sociale et culturelle, est entrepreneur et consultant, chanteur et metteur en scène. Il a notamment co-fondé la compagnie Un Bruit qui court.
9/27/2013 • 34 minutes, 7 seconds
Rencontre avec Christian Astuguevieille - Part 3
Rencontre avec Christian Astuguevieille - Part 3 by Institut Français de la Mode
9/24/2013 • 29 minutes, 50 seconds
Rencontre avec Christian Astuguevieille - Part 2
Rencontre avec Christian Astuguevieille - Part 2 by Institut Français de la Mode
9/24/2013 • 35 minutes, 53 seconds
Rencontre avec Christian Astuguevieille - Part 1
Rencontre avec Christian Astuguevieille - Part 1 by Institut Français de la Mode
9/24/2013 • 34 minutes, 18 seconds
A propos des "classes créatives" de Richard Florida-Partie 1
A propos des "classes créatives" de Richard Florida-Partie 1 by Institut Français de la Mode
7/10/2013 • 26 minutes, 53 seconds
A propos des "classes créatives" de Richard Florida-Partie 2
A propos des "classes créatives" de Richard Florida-Partie 2 by Institut Français de la Mode
7/10/2013 • 27 minutes, 57 seconds
A propos de Pierre-Simon de Fermat (1601-1665)-Partie 2
A propos de Pierre-Simon de Fermat (1601-1665)-Partie 2 by Institut Français de la Mode
6/26/2013 • 27 minutes, 53 seconds
A propos de Pierre-Simon de Fermat (1601-1665)-Partie1
A propos de Pierre-Simon de Fermat (1601-1665)-Partie1 by Institut Français de la Mode
6/26/2013 • 28 minutes, 48 seconds
Les usages du luxe : enjeux d’un débat au XVIIIe siècle - Part 3
Le luxe fait l'objet au XVIIIe siècle d'un vaste débat auquel participent de très nombreux auteurs, majeurs ou mineurs. Quel sens donner à ce foisonnement polémique ? Pourquoi le luxe devient-il à ce moment là un sujet de publication visible dans l'espace de l'imprimé de l'Ancien Régime ? On verra au cours de cette conférence comment la question du luxe a été prise en charge à partir des années 1760 par des auteurs qui entreprennent d'en fixer la nature et la définition. Cet investissement intensif du sujet est le moyen pour des polygraphes de second rang de prendre place au sein de la République des lettres. L'affrontement autour du mot « luxe » met en jeu les compétences des hommes de lettres, mais aussi leur autorité à établir des valeurs communes, ce qui concurrence la légitimité monarchique à fixer les termes du débat politique public.
Ancienne élève de l'Ecole normale supérieure, agrégée d'histoire, Audrey Provost a soutenu en 2002 une thèse intitulée : « Les usages du luxe : formes et enjeux des publications sur le luxe en France dans la seconde moitié du dix-huitième siècle (vers 1760-1789) ».
6/20/2013 • 19 minutes, 47 seconds
Les usages du luxe : enjeux d’un débat au XVIIIe siècle - Part 2
Le luxe fait l'objet au XVIIIe siècle d'un vaste débat auquel participent de très nombreux auteurs, majeurs ou mineurs. Quel sens donner à ce foisonnement polémique ? Pourquoi le luxe devient-il à ce moment là un sujet de publication visible dans l'espace de l'imprimé de l'Ancien Régime ? On verra au cours de cette conférence comment la question du luxe a été prise en charge à partir des années 1760 par des auteurs qui entreprennent d'en fixer la nature et la définition. Cet investissement intensif du sujet est le moyen pour des polygraphes de second rang de prendre place au sein de la République des lettres. L'affrontement autour du mot « luxe » met en jeu les compétences des hommes de lettres, mais aussi leur autorité à établir des valeurs communes, ce qui concurrence la légitimité monarchique à fixer les termes du débat politique public.
Ancienne élève de l'Ecole normale supérieure, agrégée d'histoire, Audrey Provost a soutenu en 2002 une thèse intitulée : « Les usages du luxe : formes et enjeux des publications sur le luxe en France dans la seconde moitié du dix-huitième siècle (vers 1760-1789) ».
6/20/2013 • 22 minutes, 23 seconds
Les usages du luxe : enjeux d’un débat au XVIIIe siècle - Part 1
Le luxe fait l'objet au XVIIIe siècle d'un vaste débat auquel participent de très nombreux auteurs, majeurs ou mineurs. Quel sens donner à ce foisonnement polémique ? Pourquoi le luxe devient-il à ce moment là un sujet de publication visible dans l'espace de l'imprimé de l'Ancien Régime ? On verra au cours de cette conférence comment la question du luxe a été prise en charge à partir des années 1760 par des auteurs qui entreprennent d'en fixer la nature et la définition. Cet investissement intensif du sujet est le moyen pour des polygraphes de second rang de prendre place au sein de la République des lettres. L'affrontement autour du mot « luxe » met en jeu les compétences des hommes de lettres, mais aussi leur autorité à établir des valeurs communes, ce qui concurrence la légitimité monarchique à fixer les termes du débat politique public.
Ancienne élève de l'Ecole normale supérieure, agrégée d'histoire, Audrey Provost a soutenu en 2002 une thèse intitulée : « Les usages du luxe : formes et enjeux des publications sur le luxe en France dans la seconde moitié du dix-huitième siècle (vers 1760-1789) ».
6/20/2013 • 19 minutes, 49 seconds
A propos de Christian Dior-Partie 2
A propos de Christian Dior-Partie 2 by Institut Français de la Mode
6/12/2013 • 27 minutes, 22 seconds
A propos de Christian Dior-Partie 1
A propos de Christian Dior-Partie 1 by Institut Français de la Mode
6/12/2013 • 29 minutes, 43 seconds
Le rôle des métiers d’art dans le luxe-Partie 2
Le rôle des métiers d’art dans le luxe, conférence de Marc de Ferrière le Vayer, Professeur des Universités à l'Université François-Rabelais de Tours et président de l'IEHCA (Institut Européen d'Histoire et des Cultures de l'Alimentation).
Un métier d'art ne peut survivre en refusant la technique, et les métiers d'art qui ont survécu sont ceux qui ont accepté de jouer le jeu de l’innovation. D’où le caractère paradoxal d’une époque où on présente souvent les métiers d’art comme un « patrimoine à préserver ».
La mise en valeur des métiers d’art dans le luxe ne résout pas une série de paradoxes. Le luxe n'a pas le monopole de la qualité, non plus que celui du beau : un bon charpentier de marine n'est pas dans le luxe et pourtant il réalise un travail exceptionnel et unique. Les machines à papier ne font pas toutes le même papier : où est la « main » dans ce cas ?
Au XIXe siècle, la rareté n'était pas synonyme de valeur. Le travail de la main n’a commencé à être valorisé qu’à partir du milieu du XXe siècle, avec le goût pour la « pièce unique ». Aujourd’hui, la légitimité d'une entreprise de luxe repose sur son âge et sur sa valorisation des métiers de la main, comme si la partie technique et industrielle était passée au second plan. Selon Marc de Ferrière le Vayer, on peut produire de façon industrielle sans toucher à la qualité et continuer à « industrialiser les gestes » comme on le fait depuis le début du XIXe.
6/5/2013 • 23 minutes, 20 seconds
Le rôle des métiers d’art dans le luxe-Partie 3
Le rôle des métiers d’art dans le luxe, conférence de Marc de Ferrière le Vayer, Professeur des Universités à l'Université François-Rabelais de Tours et président de l'IEHCA (Institut Européen d'Histoire et des Cultures de l'Alimentation).
Un métier d'art ne peut survivre en refusant la technique, et les métiers d'art qui ont survécu sont ceux qui ont accepté de jouer le jeu de l’innovation. D’où le caractère paradoxal d’une époque où on présente souvent les métiers d’art comme un « patrimoine à préserver ».
La mise en valeur des métiers d’art dans le luxe ne résout pas une série de paradoxes. Le luxe n'a pas le monopole de la qualité, non plus que celui du beau : un bon charpentier de marine n'est pas dans le luxe et pourtant il réalise un travail exceptionnel et unique. Les machines à papier ne font pas toutes le même papier : où est la « main » dans ce cas ?
Au XIXe siècle, la rareté n'était pas synonyme de valeur. Le travail de la main n’a commencé à être valorisé qu’à partir du milieu du XXe siècle, avec le goût pour la « pièce unique ». Aujourd’hui, la légitimité d'une entreprise de luxe repose sur son âge et sur sa valorisation des métiers de la main, comme si la partie technique et industrielle était passée au second plan. Selon Marc de Ferrière le Vayer, on peut produire de façon industrielle sans toucher à la qualité et continuer à « industrialiser les gestes » comme on le fait depuis le début du XIXe.
6/5/2013 • 31 minutes, 30 seconds
Le rôle des métiers d’art dans le luxe-Partie 1
Le rôle des métiers d’art dans le luxe, conférence de Marc de Ferrière le Vayer, Professeur des Universités à l'Université François-Rabelais de Tours et président de l'IEHCA (Institut Européen d'Histoire et des Cultures de l'Alimentation).
Un métier d'art ne peut survivre en refusant la technique, et les métiers d'art qui ont survécu sont ceux qui ont accepté de jouer le jeu de l’innovation. D’où le caractère paradoxal d’une époque où on présente souvent les métiers d’art comme un « patrimoine à préserver ».
La mise en valeur des métiers d’art dans le luxe ne résout pas une série de paradoxes. Le luxe n'a pas le monopole de la qualité, non plus que celui du beau : un bon charpentier de marine n'est pas dans le luxe et pourtant il réalise un travail exceptionnel et unique. Les machines à papier ne font pas toutes le même papier : où est la « main » dans ce cas ?
Au XIXe siècle, la rareté n'était pas synonyme de valeur. Le travail de la main n’a commencé à être valorisé qu’à partir du milieu du XXe siècle, avec le goût pour la « pièce unique ». Aujourd’hui, la légitimité d'une entreprise de luxe repose sur son âge et sur sa valorisation des métiers de la main, comme si la partie technique et industrielle était passée au second plan. Selon Marc de Ferrière le Vayer, on peut produire de façon industrielle sans toucher à la qualité et continuer à « industrialiser les gestes » comme on le fait depuis le début du XIXe.
6/5/2013 • 26 minutes, 49 seconds
Sur l’idée de nouveauté en cuisine-Partie 2
L'innovation culinaire n'a cessé de se développer depuis les premières réflexions sur ce thème en France, au XVIIe siècle et surtout au XVIIIe siècle. Aujourd'hui, les tendances culinaires se renouvellent à une vitesse de plus en plus grande, portées par une véritable folie médiatique. Chaque jour apporte sa nouveauté gastronomique, comme si tout devait changer quotidiennement dans un contexte de gastronomie planétaire. Parallèlement, la cuisine est devenue avant tout une « expérience » gastronomique et intellectuelle. N'assiste-t-on pas au risque d'une cuisine « à l'état gazeux » et à la « fin de la gourmandise » ?
Bénédict Beaugé a notamment publié Les Cuisines de la critique (avec Sébastien Demorand, Le Seuil, 2009), Michel Troisgros et l'Italie (avec Michel Troisgros, Glénat, 2009), La colline du colombier (Rouergue, 2012), et Plats du jour, sur l'idée de nouveauté en cuisine (éditions Métailié, mars 2013).
6/5/2013 • 31 minutes, 35 seconds
Sur l’idée de nouveauté en cuisine-Partie 3
L'innovation culinaire n'a cessé de se développer depuis les premières réflexions sur ce thème en France, au XVIIe siècle et surtout au XVIIIe siècle. Aujourd'hui, les tendances culinaires se renouvellent à une vitesse de plus en plus grande, portées par une véritable folie médiatique. Chaque jour apporte sa nouveauté gastronomique, comme si tout devait changer quotidiennement dans un contexte de gastronomie planétaire. Parallèlement, la cuisine est devenue avant tout une « expérience » gastronomique et intellectuelle. N'assiste-t-on pas au risque d'une cuisine « à l'état gazeux » et à la « fin de la gourmandise » ?
Bénédict Beaugé a notamment publié Les Cuisines de la critique (avec Sébastien Demorand, Le Seuil, 2009), Michel Troisgros et l'Italie (avec Michel Troisgros, Glénat, 2009), La colline du colombier (Rouergue, 2012), et Plats du jour, sur l'idée de nouveauté en cuisine (éditions Métailié, mars 2013).
6/5/2013 • 33 minutes, 43 seconds
Sur l’idée de nouveauté en cuisine-Partie 1
L'innovation culinaire n'a cessé de se développer depuis les premières réflexions sur ce thème en France, au XVIIe siècle et surtout au XVIIIe siècle. Aujourd'hui, les tendances culinaires se renouvellent à une vitesse de plus en plus grande, portées par une véritable folie médiatique. Chaque jour apporte sa nouveauté gastronomique, comme si tout devait changer quotidiennement dans un contexte de gastronomie planétaire. Parallèlement, la cuisine est devenue avant tout une « expérience » gastronomique et intellectuelle. N'assiste-t-on pas au risque d'une cuisine « à l'état gazeux » et à la « fin de la gourmandise » ?
Bénédict Beaugé a notamment publié Les Cuisines de la critique (avec Sébastien Demorand, Le Seuil, 2009), Michel Troisgros et l'Italie (avec Michel Troisgros, Glénat, 2009), La colline du colombier (Rouergue, 2012), et Plats du jour, sur l'idée de nouveauté en cuisine (éditions Métailié, mars 2013).
6/5/2013 • 29 minutes, 47 seconds
Le luxe : des objets aux expériences-Partie 1
De plus en plus de formes de la consommation du luxe consistent moins à acquérir et s'approprier des objets qu'à se procurer et vivre des expériences. Ces expériences « pures », au sens où l'accès à l'expérience compte plus que la possession de l'objet, se multiplient. Le luxe résiderait alors dans l'expérience de la distinction, dans l'expérience de la jouissance, dans l'expérience de la dépense et de l'excès – dans l'expérience promise par les objets plutôt que dans les objets eux-mêmes. Il s'agira d'analyser les modalités de cette « expérientialisation » et les raisons qui la motivent.
Philosophe, Yves Michaud a enseigné dans les universités de Clermont-Ferrand, Montpellier, Rouen, Berkeley, Édimbourg, Tunis et Sao Paulo puis à Paris 1 à partir de 1985. Dans le cadre de son activité de critique d'art, il a été directeur de l'École nationale des Beaux Arts de 1989 à 1996. Il est le concepteur et l'organisateur de l'Université de tous les savoirs depuis 1998. Parmi ses publications, on compte Ibiza mon amour. Enquête sur l'industrialisation du plaisir (NIL, 2012) ou L'art à l'état gazeux. Essai sur le triomphe de l'esthétique (Hachette littératures, coll. Pluriel, 2004). Doit paraître en 2013: Le luxe fragile. Essai sur l'arrogance et l'authenticité (Stock, 2013).
6/5/2013 • 27 minutes, 10 seconds
Le luxe : des objets aux expériences-Partie 3
De plus en plus de formes de la consommation du luxe consistent moins à acquérir et s'approprier des objets qu'à se procurer et vivre des expériences. Ces expériences « pures », au sens où l'accès à l'expérience compte plus que la possession de l'objet, se multiplient. Le luxe résiderait alors dans l'expérience de la distinction, dans l'expérience de la jouissance, dans l'expérience de la dépense et de l'excès – dans l'expérience promise par les objets plutôt que dans les objets eux-mêmes. Il s'agira d'analyser les modalités de cette « expérientialisation » et les raisons qui la motivent.
Philosophe, Yves Michaud a enseigné dans les universités de Clermont-Ferrand, Montpellier, Rouen, Berkeley, Édimbourg, Tunis et Sao Paulo puis à Paris 1 à partir de 1985. Dans le cadre de son activité de critique d'art, il a été directeur de l'École nationale des Beaux Arts de 1989 à 1996. Il est le concepteur et l'organisateur de l'Université de tous les savoirs depuis 1998. Parmi ses publications, on compte Ibiza mon amour. Enquête sur l'industrialisation du plaisir (NIL, 2012) ou L'art à l'état gazeux. Essai sur le triomphe de l'esthétique (Hachette littératures, coll. Pluriel, 2004). Doit paraître en 2013: Le luxe fragile. Essai sur l'arrogance et l'authenticité (Stock, 2013).
6/5/2013 • 32 minutes, 45 seconds
Le luxe : des objets aux expériences-Partie 2
De plus en plus de formes de la consommation du luxe consistent moins à acquérir et s'approprier des objets qu'à se procurer et vivre des expériences. Ces expériences « pures », au sens où l'accès à l'expérience compte plus que la possession de l'objet, se multiplient. Le luxe résiderait alors dans l'expérience de la distinction, dans l'expérience de la jouissance, dans l'expérience de la dépense et de l'excès – dans l'expérience promise par les objets plutôt que dans les objets eux-mêmes. Il s'agira d'analyser les modalités de cette « expérientialisation » et les raisons qui la motivent.
Philosophe, Yves Michaud a enseigné dans les universités de Clermont-Ferrand, Montpellier, Rouen, Berkeley, Édimbourg, Tunis et Sao Paulo puis à Paris 1 à partir de 1985. Dans le cadre de son activité de critique d'art, il a été directeur de l'École nationale des Beaux Arts de 1989 à 1996. Il est le concepteur et l'organisateur de l'Université de tous les savoirs depuis 1998. Parmi ses publications, on compte Ibiza mon amour. Enquête sur l'industrialisation du plaisir (NIL, 2012) ou L'art à l'état gazeux. Essai sur le triomphe de l'esthétique (Hachette littératures, coll. Pluriel, 2004). Doit paraître en 2013: Le luxe fragile. Essai sur l'arrogance et l'authenticité (Stock, 2013).
6/5/2013 • 29 minutes, 16 seconds
Peut-on assimiler beaux-arts et arts appliqués ?-Partie 1
Que signifie l'institutionnalisation contemporaine du rapprochement entre beaux-arts et arts appliqués ? Faut-il l'inscrire dans la lignée du geste moderne notamment à l'oeuvre dans l¹instauration du Bauhaus, ou revêt-elle un sens nouveau ? Il s'agit de mettre en évidence le présupposé immanentiste qui gouverne aujourd'hui l'assimilation de fait de l'art et du « design », et d'envisager un rapprochement de ces disciplines qui, loin de les rabattre dans le champ commun de la production culturelle, se fonde au contraire sur une certaine analogie dans l'aspiration à la transcendance.
Benjamin Delmotte est normalien, docteur en philosophie et enseignant à l'ENSAD. Il a publié notamment L'esthétique de l'angoisse (PUF, 2010).
6/5/2013 • 33 minutes, 51 seconds
Peut-on assimiler beaux-arts et arts appliqués ?-Partie 2
Que signifie l'institutionnalisation contemporaine du rapprochement entre beaux-arts et arts appliqués ? Faut-il l'inscrire dans la lignée du geste moderne notamment à l'oeuvre dans l¹instauration du Bauhaus, ou revêt-elle un sens nouveau ? Il s'agit de mettre en évidence le présupposé immanentiste qui gouverne aujourd'hui l'assimilation de fait de l'art et du « design », et d'envisager un rapprochement de ces disciplines qui, loin de les rabattre dans le champ commun de la production culturelle, se fonde au contraire sur une certaine analogie dans l'aspiration à la transcendance.
Benjamin Delmotte est normalien, docteur en philosophie et enseignant à l'ENSAD. Il a publié notamment L'esthétique de l'angoisse (PUF, 2010).
6/5/2013 • 29 minutes, 21 seconds
Peut-on assimiler beaux-arts et arts appliqués ?-Partie 3
Que signifie l'institutionnalisation contemporaine du rapprochement entre beaux-arts et arts appliqués ? Faut-il l'inscrire dans la lignée du geste moderne notamment à l'oeuvre dans l¹instauration du Bauhaus, ou revêt-elle un sens nouveau ? Il s'agit de mettre en évidence le présupposé immanentiste qui gouverne aujourd'hui l'assimilation de fait de l'art et du « design », et d'envisager un rapprochement de ces disciplines qui, loin de les rabattre dans le champ commun de la production culturelle, se fonde au contraire sur une certaine analogie dans l'aspiration à la transcendance.
Benjamin Delmotte est normalien, docteur en philosophie et enseignant à l'ENSAD. Il a publié notamment L'esthétique de l'angoisse (PUF, 2010).
6/5/2013 • 35 minutes, 25 seconds
Les grands désirs de mode dans l'histoire-Partie 1
A travers l’histoire européenne des textiles, se dessinent très clairement de grandes orientations de goût, dictées non seulement par les besoins, mais surtout par les envies des utilisateurs, clients et déjà consommateurs. Chacun de ces « désirs de mode » crée une filière nouvelle, des métiers et de vastes circuits économiques. Claude Fauque évoque notamment la demande pour les draps d’or, les soieries et les satins orientaux qui s’est exprimée en Occident après les croisades, ou bien encore du « désir de bleu » à partir du XIIe siècle, de la mode des toiles légères et teintes après l’arrivée massive des « indiennes » au XVIIe siècle, ou encore du « désir de blanc » au XIXe siècle.
Après un parcours professionnel journalistique (quotidiens, magazines féminins et presse professionnelle textile), Claude Fauque s'est engagée dans des travaux de recherche à la faveur de plusieurs publications. Ses domaines de prédilection tournent autour du patrimoine, du textile et de son histoire. Elle a publié entre autres Costumes de scène (préface de Christian Lacroix) à partir des collections du Centre national du costume de scène de Moulins (La Martinière, 2011). Elle vient de publier Les mots du textile (Belin, 2013). Elle est aussi chargée d’enseignement, notamment à l’IFM. A paraître en octobre aux éditions IFM/Regard : un livre de sur l'histoire du textile (désirs, métiers, technologie...).
6/5/2013 • 22 minutes, 30 seconds
Les grands désirs de mode dans l'histoire-Partie 2
A travers l’histoire européenne des textiles, se dessinent très clairement de grandes orientations de goût, dictées non seulement par les besoins, mais surtout par les envies des utilisateurs, clients et déjà consommateurs. Chacun de ces « désirs de mode » crée une filière nouvelle, des métiers et de vastes circuits économiques. Claude Fauque évoque notamment la demande pour les draps d’or, les soieries et les satins orientaux qui s’est exprimée en Occident après les croisades, ou bien encore du « désir de bleu » à partir du XIIe siècle, de la mode des toiles légères et teintes après l’arrivée massive des « indiennes » au XVIIe siècle, ou encore du « désir de blanc » au XIXe siècle.
Après un parcours professionnel journalistique (quotidiens, magazines féminins et presse professionnelle textile), Claude Fauque s'est engagée dans des travaux de recherche à la faveur de plusieurs publications. Ses domaines de prédilection tournent autour du patrimoine, du textile et de son histoire. Elle a publié entre autres Costumes de scène (préface de Christian Lacroix) à partir des collections du Centre national du costume de scène de Moulins (La Martinière, 2011). Elle vient de publier Les mots du textile (Belin, 2013). Elle est aussi chargée d’enseignement, notamment à l’IFM. A paraître en octobre aux éditions IFM/Regard : un livre de sur l'histoire du textile (désirs, métiers, technologie...).
6/5/2013 • 22 minutes, 43 seconds
Les grands désirs de mode dans l'histoire-Partie 3
A travers l’histoire européenne des textiles, se dessinent très clairement de grandes orientations de goût, dictées non seulement par les besoins, mais surtout par les envies des utilisateurs, clients et déjà consommateurs. Chacun de ces « désirs de mode » crée une filière nouvelle, des métiers et de vastes circuits économiques. Claude Fauque évoque notamment la demande pour les draps d’or, les soieries et les satins orientaux qui s’est exprimée en Occident après les croisades, ou bien encore du « désir de bleu » à partir du XIIe siècle, de la mode des toiles légères et teintes après l’arrivée massive des « indiennes » au XVIIe siècle, ou encore du « désir de blanc » au XIXe siècle.
Après un parcours professionnel journalistique (quotidiens, magazines féminins et presse professionnelle textile), Claude Fauque s'est engagée dans des travaux de recherche à la faveur de plusieurs publications. Ses domaines de prédilection tournent autour du patrimoine, du textile et de son histoire. Elle a publié entre autres Costumes de scène (préface de Christian Lacroix) à partir des collections du Centre national du costume de scène de Moulins (La Martinière, 2011). Elle vient de publier Les mots du textile (Belin, 2013). Elle est aussi chargée d’enseignement, notamment à l’IFM. A paraître en octobre aux éditions IFM/Regard : un livre de sur l'histoire du textile (désirs, métiers, technologie...).
6/5/2013 • 21 minutes, 32 seconds
Kind of Blue, anatomie d’un chef d’oeuvre-Partie 2
L'album de Miles Davis Kind of Blue, enregistré au printemps 1959, est considéré comme un chef d'œuvre. C'est l'album de jazz qui s'est le plus vendu dans le monde, avec plus de 4 millions d'exemplaires. Comme certains grands romans de la littérature, cette musique a modifié la vie quotidienne de millions de gens en provoquant, par exemple, de nombreuses histoires d'amour.
La raison en est liée, sans doute, à sa dimension de « manifeste esthétique » : avec Kind of Blue, le jazz proposait une autre perception de l'espace et du temps. En allant chercher son inspiration dans les nombreuses traditions de la musique noire, à commencer par le gospel et le blues, mais aussi dans l'héritage de la musique européenne du XXe siècle (Ravel, Debussy...), l'album proposait un univers de dépouillement, de spontanéité, de mélancolie, mais aussi de complexité, avec une approche « modale » du jazz nouvelle pour l'époque (remplacement des arpèges du be-bop par des nappes colorées de gammes orientales, africaines ou espagnoles). En affirmant son affinité avec l'esthétique des « mondes flottants » japonais, Kind of Blue permettait de casser les codes du jazz et allait inspirer le rock psychédélique des années 60 et 70 (musiques minimalistes et répétitives...).
6/5/2013 • 33 minutes, 41 seconds
Kind of Blue, anatomie d’un chef d’oeuvre-Partie 1
L'album de Miles Davis Kind of Blue, enregistré au printemps 1959, est considéré comme un chef d'œuvre. C'est l'album de jazz qui s'est le plus vendu dans le monde, avec plus de 4 millions d'exemplaires. Comme certains grands romans de la littérature, cette musique a modifié la vie quotidienne de millions de gens en provoquant, par exemple, de nombreuses histoires d'amour.
La raison en est liée, sans doute, à sa dimension de « manifeste esthétique » : avec Kind of Blue, le jazz proposait une autre perception de l'espace et du temps. En allant chercher son inspiration dans les nombreuses traditions de la musique noire, à commencer par le gospel et le blues, mais aussi dans l'héritage de la musique européenne du XXe siècle (Ravel, Debussy...), l'album proposait un univers de dépouillement, de spontanéité, de mélancolie, mais aussi de complexité, avec une approche « modale » du jazz nouvelle pour l'époque (remplacement des arpèges du be-bop par des nappes colorées de gammes orientales, africaines ou espagnoles). En affirmant son affinité avec l'esthétique des « mondes flottants » japonais, Kind of Blue permettait de casser les codes du jazz et allait inspirer le rock psychédélique des années 60 et 70 (musiques minimalistes et répétitives...).
6/5/2013 • 31 minutes, 3 seconds
A propos de Georg Baselitz-Partie 1
"En mode comme en peinture, le meilleur n'est pas facilement accessible"...
Sophie Brocart, directrice des ventes internationales de la marque Maiyet évoque la peinture de Georg Baselitz devant les étudiants de l'IFM (mardi 30 octobre 2012).
6/5/2013 • 27 minutes, 31 seconds
A propos de Georg Baselitz-Partie 2
"En mode comme en peinture, le meilleur n'est pas facilement accessible"...
Sophie Brocart, directrice des ventes internationales de la marque Maiyet évoque la peinture de Georg Baselitz devant les étudiants de l'IFM (mardi 30 octobre 2012).
6/5/2013 • 32 minutes, 24 seconds
Marc Voinchet parle aux étudiants de l'IFM-Partie 1
Marc Voinchet, journaliste à France Culture (émission Les Matins), est venu lundi 15 octobre 2012 livrer aux étudiants de l'IFM son analyse personnelle du film La Mort aux Trousses (Alfred Hitchcock, 1959).
Un film qui raconte l'"histoire de quelqu'un qu'on prend pour un autre mais qui n'existe pas et qui va se mettre à exister malgré lui". Exploration d'une construction intellectuelle et formelle autour du thème de l'enfermement, dont le personnage va progressivement sortir comme on sort d'un labyrinthe. Avec quelques incursions dans la peinture (les liens avec Edward Hopper), le design graphique (Saul Bass), et la mode : Cary Grant exigeait par contrat d'être habillé par un certain tailleur de Saville Row, sa chemise ne dépassait jamais de plus de 1,3cm la manche de son costume et il était le seul à avoir un noeud de cravate correctement noué.
Cette intervention avait lieu dans le cadre du "sas", parenthèse de culture hebdomadaire au sein du programme de management.
6/5/2013 • 37 minutes, 40 seconds
Marc Voinchet parle aux étudiants de l'IFM-Partie 2
Marc Voinchet, journaliste à France Culture (émission Les Matins), est venu lundi 15 octobre 2012 livrer aux étudiants de l'IFM son analyse personnelle du film La Mort aux Trousses (Alfred Hitchcock, 1959).
Un film qui raconte l'"histoire de quelqu'un qu'on prend pour un autre mais qui n'existe pas et qui va se mettre à exister malgré lui". Exploration d'une construction intellectuelle et formelle autour du thème de l'enfermement, dont le personnage va progressivement sortir comme on sort d'un labyrinthe. Avec quelques incursions dans la peinture (les liens avec Edward Hopper), le design graphique (Saul Bass), et la mode : Cary Grant exigeait par contrat d'être habillé par un certain tailleur de Saville Row, sa chemise ne dépassait jamais de plus de 1,3cm la manche de son costume et il était le seul à avoir un noeud de cravate correctement noué.
Cette intervention avait lieu dans le cadre du "sas", parenthèse de culture hebdomadaire au sein du programme de management.
6/5/2013 • 33 minutes, 19 seconds
À propos de Franz Kafka-Partie 2
À propos de Franz Kafka-Partie 2 by Institut Français de la Mode
6/4/2013 • 28 minutes, 36 seconds
À propos de Franz Kafka-Partie 1
À propos de Franz Kafka-Partie 1 by Institut Français de la Mode
6/4/2013 • 27 minutes, 14 seconds
A propos des Ambassadeurs de Holbein (1533)-Partie 1
Gilles Taschet, scénographe de théâtre (connu notamment pour son travail auprès de Jean-Louis Martinelli aux Amandiers de Nanterre), est venu parler des Ambassadeurs de Holbein mardi 23 octobre 2012 aux étudiants de l'IFM (podcast à écouter ci-contre).
Ce tableau de 1533, conservé à la National Gallery de Londres, est un chef-d'œuvre de la Renaissance, tant les signes et les symboles qui y figurent sont riches et nombreux. Il s'inscrit comme une étape importante dans le mouvement d'épanouissement de la perspective picturale et annonce l'espace scénique du théâtre baroque. Il représente une « porte d'entrée dans la modernité » dans la mesure notamment où le spectateur devient co-producteur de l'image. La « vanité » sous forme d'anamorphose de crâne qui figure au premier plan du tableau est une invitation au déplacement du spectateur, qui ne voit pas tout du premier abord. « Ce tableau est une installation de grande dimension, un objet de décryptage et de méditation infinies pour le scénographe que je suis... » (Gilles Taschet).
6/4/2013 • 29 minutes, 36 seconds
A propos des Ambassadeurs de Holbein (1533)-Partie 2
Gilles Taschet, scénographe de théâtre (connu notamment pour son travail auprès de Jean-Louis Martinelli aux Amandiers de Nanterre), est venu parler des Ambassadeurs de Holbein mardi 23 octobre 2012 aux étudiants de l'IFM (podcast à écouter ci-contre).
Ce tableau de 1533, conservé à la National Gallery de Londres, est un chef-d'œuvre de la Renaissance, tant les signes et les symboles qui y figurent sont riches et nombreux. Il s'inscrit comme une étape importante dans le mouvement d'épanouissement de la perspective picturale et annonce l'espace scénique du théâtre baroque. Il représente une « porte d'entrée dans la modernité » dans la mesure notamment où le spectateur devient co-producteur de l'image. La « vanité » sous forme d'anamorphose de crâne qui figure au premier plan du tableau est une invitation au déplacement du spectateur, qui ne voit pas tout du premier abord. « Ce tableau est une installation de grande dimension, un objet de décryptage et de méditation infinies pour le scénographe que je suis... » (Gilles Taschet).
6/4/2013 • 30 minutes, 48 seconds
Dégustation littéraire à l'IFM, avec les Livreurs
Samedi 17 novembre 2012 a eu lieu à l'IFM (amphithéâtre Yves Saint Laurent) une "dégustation littéraire" autour de textes liés au vêtement, avec Félix Libris, star internationale de la lecture à haute voix, Bernard Pivot, l'écrivain Jean-Philippe Domecq et Valérie Lévy-Soussan, directrice d'Audiolib (éditeur de livres audio). Introduction : Jean-Paul Carminati.
L'occasion d'écouter et de commenter sous divers angles (technique vocale, respect du texte, vérité de l'interprétation...), de grands textes lus par Michel Piccoli, Fanny Ardant, Michel Vuillermoz... La rencontre avait lieu dans le cadre du festival Livres en Tête organisé par l'association Les Livreurs. http://www.leslivreurs.com/
6/4/2013 • 16 minutes, 48 seconds
Jazz et management-Partie 2
Le jazz peut être une source d'inspiration pour la stratégie des entreprises et la façon d'aborder le leadership. En tant que culture de l'improvisation, le jazz est un laboratoire de bonnes pratiques pour mieux comprendre les enjeux de l'innovation, mais aussi les méthodes de prise de risque et l'adaptation permanente à des environnements changeants.
En s'appuyant sur de nombreux exemples de l'histoire et sur un livre de Frank Barrett (Yes to the Mess: Surprising Leadership Lessons from Jazz (Harvard Business Review Press, 2012), Nicolas Colin analyse les principales leçons qu'une entreprise peut tirer du jazz : « maîtriser l'art de désapprendre », « expérimenter dans l'action », « affirmer sa personnalité contre vents et marées »...
Nicolas Colin, inspecteur des finances, est co-auteur avec Henri Verdier de L'Âge de la multitude – Entreprendre et gouverner après la révolution numérique (Armand Colin, 2012).
Cette conférence avait lieu dans le cadre du "sas", une parenthèse d'ouverture intellectuelle qui a lieu une fois par semaine.
6/4/2013 • 37 minutes, 49 seconds
Jazz et management-Partie 1
Le jazz peut être une source d'inspiration pour la stratégie des entreprises et la façon d'aborder le leadership. En tant que culture de l'improvisation, le jazz est un laboratoire de bonnes pratiques pour mieux comprendre les enjeux de l'innovation, mais aussi les méthodes de prise de risque et l'adaptation permanente à des environnements changeants.
En s'appuyant sur de nombreux exemples de l'histoire et sur un livre de Frank Barrett (Yes to the Mess: Surprising Leadership Lessons from Jazz (Harvard Business Review Press, 2012), Nicolas Colin analyse les principales leçons qu'une entreprise peut tirer du jazz : « maîtriser l'art de désapprendre », « expérimenter dans l'action », « affirmer sa personnalité contre vents et marées »...
Nicolas Colin, inspecteur des finances, est co-auteur avec Henri Verdier de L'Âge de la multitude – Entreprendre et gouverner après la révolution numérique (Armand Colin, 2012).
Cette conférence avait lieu dans le cadre du "sas", une parenthèse d'ouverture intellectuelle qui a lieu une fois par semaine.
6/4/2013 • 31 minutes, 17 seconds
L'année 1967 vue à travers "Les Grandes Vacances"-Partie 2
Mardi 20 novembre 2012, l'historien et éditeur Fabrice d'Almeida est venu décrypter Les Grandes Vacances (film de Jean Girault/Louis de Funès, 1967) pour les étudiants IFM.
Les Grandes Vacances : un film populaire qui parle de la jeunesse, quelques mois avant mai 1968. Une allégorie de la France gaulliste qui véhicule une "subversion douce" et qui permet de bien percevoir la transition d'une société régie par de multiples normes sociales à une société désireuse d'épanouissement individuel.
Cette conférence avait lieu dans le cadre du "sas", une parenthèse d'ouverture intellectuelle qui a lieu une fois par semaine.
6/4/2013 • 24 minutes, 57 seconds
L'année 1967 vue à travers "Les Grandes Vacances"-Partie 1
Mardi 20 novembre 2012, l'historien et éditeur Fabrice d'Almeida est venu décrypter Les Grandes Vacances (film de Jean Girault/Louis de Funès, 1967) pour les étudiants IFM.
Les Grandes Vacances : un film populaire qui parle de la jeunesse, quelques mois avant mai 1968. Une allégorie de la France gaulliste qui véhicule une "subversion douce" et qui permet de bien percevoir la transition d'une société régie par de multiples normes sociales à une société désireuse d'épanouissement individuel.
Cette conférence avait lieu dans le cadre du "sas", une parenthèse d'ouverture intellectuelle qui a lieu une fois par semaine.
6/4/2013 • 21 minutes, 13 seconds
A propos de l'Olympia de Manet (1863)-Partie 1
L'Olympia de Manet (1863) a provoqué un scandale en son temps. Ce tableau conservé au Musée d'Orsay peut être vu comme une oeuvre fondatrice de la modernité en peinture. Olympia, prostituée ou déesse ? Le scandale est venu du fait qu'il s'agissait d'une image de femme réelle alors que le tableau s'inscrivait dans les codes de la grande peinture...
Historien, président du conseil de direction de l'Institut européen en sciences des religions, Dominique Borne est notamment l'auteur d'un livre consacré à l'Olympia de Manet (collection Une œuvre une histoire, Armand Colin, 2008).
Cette conférence avait lieu dans le cadre du "sas", une parenthèse d'ouverture intellectuelle qui a lieu une fois par semaine.
6/4/2013 • 30 minutes, 1 second
A propos de l'Olympia de Manet (1863)-Partie 2
L'Olympia de Manet (1863) a provoqué un scandale en son temps. Ce tableau conservé au Musée d'Orsay peut être vu comme une oeuvre fondatrice de la modernité en peinture. Olympia, prostituée ou déesse ? Le scandale est venu du fait qu'il s'agissait d'une image de femme réelle alors que le tableau s'inscrivait dans les codes de la grande peinture...
Historien, président du conseil de direction de l'Institut européen en sciences des religions, Dominique Borne est notamment l'auteur d'un livre consacré à l'Olympia de Manet (collection Une œuvre une histoire, Armand Colin, 2008).
Cette conférence avait lieu dans le cadre du "sas", une parenthèse d'ouverture intellectuelle qui a lieu une fois par semaine.
6/4/2013 • 31 minutes, 54 seconds
La mythomanie, source du rock-Partie 1
Robert Zimmerman rêvait de devenir Woody Guthrie ou Little Richard, il est finalement devenu Bob Dylan en hommage au poète Dylan Thomas.
Paul David Hewson rêvait de devenir Iggy Pop et s'est donné plusieurs identités avant de devenir Bono.
Eminem rêvait de devenir un rappeur noir et s'est inventé plusieurs personnages imaginaires comme Slim Shady, un double de lui-même méchant, cruel, vivant dans l'auto-détestation.
Mick Jagger n'a cessé d'imiter Elvis, Gene Vincent, James Brown...
L'histoire du rock, c'est toujours « l'histoire de quelqu'un qui se prend pour quelqu'un d'autre », selon Michka Assayas, journaliste et écrivain, historien du rock, auteur et coordinateur d'un volumineux Dictionnaire du rock en deux volumes chez Robert Laffont (nouvelle édition actualisée prévue en 2013).
6/4/2013 • 27 minutes, 29 seconds
La mythomanie, source du rock-Partie 2
Robert Zimmerman rêvait de devenir Woody Guthrie ou Little Richard, il est finalement devenu Bob Dylan en hommage au poète Dylan Thomas.
Paul David Hewson rêvait de devenir Iggy Pop et s'est donné plusieurs identités avant de devenir Bono.
Eminem rêvait de devenir un rappeur noir et s'est inventé plusieurs personnages imaginaires comme Slim Shady, un double de lui-même méchant, cruel, vivant dans l'auto-détestation.
Mick Jagger n'a cessé d'imiter Elvis, Gene Vincent, James Brown...
L'histoire du rock, c'est toujours « l'histoire de quelqu'un qui se prend pour quelqu'un d'autre », selon Michka Assayas, journaliste et écrivain, historien du rock, auteur et coordinateur d'un volumineux Dictionnaire du rock en deux volumes chez Robert Laffont (nouvelle édition actualisée prévue en 2013).
6/4/2013 • 24 minutes, 32 seconds
À propos de 20.000 Lieues sous les Mers-Partie 2
La figure du capitaine Nemo est un des rares mythes littéraires universels nés au XIXe siècle. 20.000 Lieues sous les mers (paru en 1871 en deux volumes après avoir été édité sous forme de feuilleton), c'est tout à la fois un roman d'anticipation, une aventure autour du monde, un traité de technologie et de zoologie sous-marine, un reflet des enjeux géopolitiques de l'époque... Ce grand livre présente toutes les facettes du « roman vernien » et tisse parfois même des liens secrets avec Rabelais d'un côté et Georges Pérec de l'autre (à travers le plaisir de la liste et de la nomenclature). Ce livre est aussi le résultat d'une extraordinaire collaboration entre Jules Verne et son éditeur Pierre-Jules Hetzel (1814-1886).
François Angelier, producteur à France Culture (émission Mauvais Genres), est notamment l'auteur d'un Dictionnaire Jules Verne (éditions Pygmalion, 2006) et d'un Album Jules Verne (Gallimard, La Pléiade, 2012).
6/4/2013 • 32 minutes, 12 seconds
À propos de 20.000 Lieues sous les Mers-Partie 1
La figure du capitaine Nemo est un des rares mythes littéraires universels nés au XIXe siècle. 20.000 Lieues sous les mers (paru en 1871 en deux volumes après avoir été édité sous forme de feuilleton), c'est tout à la fois un roman d'anticipation, une aventure autour du monde, un traité de technologie et de zoologie sous-marine, un reflet des enjeux géopolitiques de l'époque... Ce grand livre présente toutes les facettes du « roman vernien » et tisse parfois même des liens secrets avec Rabelais d'un côté et Georges Pérec de l'autre (à travers le plaisir de la liste et de la nomenclature). Ce livre est aussi le résultat d'une extraordinaire collaboration entre Jules Verne et son éditeur Pierre-Jules Hetzel (1814-1886).
François Angelier, producteur à France Culture (émission Mauvais Genres), est notamment l'auteur d'un Dictionnaire Jules Verne (éditions Pygmalion, 2006) et d'un Album Jules Verne (Gallimard, La Pléiade, 2012).
6/4/2013 • 33 minutes, 20 seconds
Le Petit Chaperon Rouge (Charles Perrault) : analyse-Partie 2
Félix Libris, star internationale de la lecture à haute voix, analyse Le Petit Chaperon Rouge de Charles Perrault (1697).
En décryptant au plus près le sens d'un texte bien connu dans le but de l'interpréter avec justesse, Félix Libris révèle les liens qui unissent le sens et la musique des mots. Ecrits pour des adultes, les contes de Perrault sont un exemple de littérature de haute précision. On y explore la dimension érotique d'une histoire où se mêle le désir, la solitude, l'enfermement, la curiosité...
Conférence prononcée dans le cadre du "sas", parenthèse hebdomadaire de culture générale à destination des étudiants de l'IFM.
Pour en savoir plus sur Félix Libris :
www.leslivreurs.com/
www.felixlibris.blogspot.fr/
6/4/2013 • 29 minutes, 8 seconds
Le Petit Chaperon Rouge (Charles Perrault) : analyse-Partie 1
Félix Libris, star internationale de la lecture à haute voix, analyse Le Petit Chaperon Rouge de Charles Perrault (1697).
En décryptant au plus près le sens d'un texte bien connu dans le but de l'interpréter avec justesse, Félix Libris révèle les liens qui unissent le sens et la musique des mots. Ecrits pour des adultes, les contes de Perrault sont un exemple de littérature de haute précision. On y explore la dimension érotique d'une histoire où se mêle le désir, la solitude, l'enfermement, la curiosité...
Conférence prononcée dans le cadre du "sas", parenthèse hebdomadaire de culture générale à destination des étudiants de l'IFM.
Pour en savoir plus sur Félix Libris :
www.leslivreurs.com/
www.felixlibris.blogspot.fr/
6/4/2013 • 31 minutes, 47 seconds
Edward Perraud à l'IFM
Le musicien Edward Perraud (batteur/percussionniste de jazz et de musiques improvisées) parle de son approche de la création aux étudiants de l’IFM.
A partir de son approche personnelle d’un célèbre tableau de Jan van Eyck (Les Epoux Arnolfini, 1434, conservé à la National Gallery de Londres), le musicien parle de sa recherche du raffinement, de la subtilité et de la délicatesse du trait. Il évoque également sa collaboration avec le percussionniste Jean-Pierre Drouet. « Etre soi, ouvrir des portes, se forcer à découvrir autre chose… » tel est le cœur de son exploration, qui s’inspire notamment d’un propos de Léonard de Vinci : « on a la sensibilité de sa connaissance ».
6/4/2013 • 25 minutes, 50 seconds
A propos du peintre Gerhard Richter-Partie 1
« Je n'ai ni programme, ni style, ni prétention, j'aime l'incertitude, l'infini, l'insécurité permanente », dit Gerhard Richter (né en 1932), le peintre vivant dont la cote est la plus élevée au monde. La mort de la peinture ayant été proclamée par Marcel Duchamp puis Joseph Beuys, il s’agit pour Richter de réinventer la peinture tout en la détruisant. Dominée par un travail sur le flou et la photographie, l’œuvre de Richter est une exploration de l'imperceptible.
Par Jean-Paul Robin (galerie Jean Brolly) à l'attention des étudiants IFM.
6/4/2013 • 32 minutes, 2 seconds
A propos du peintre Gerhard Richter-Partie 2
« Je n'ai ni programme, ni style, ni prétention, j'aime l'incertitude, l'infini, l'insécurité permanente », dit Gerhard Richter (né en 1932), le peintre vivant dont la cote est la plus élevée au monde. La mort de la peinture ayant été proclamée par Marcel Duchamp puis Joseph Beuys, il s’agit pour Richter de réinventer la peinture tout en la détruisant. Dominée par un travail sur le flou et la photographie, l’œuvre de Richter est une exploration de l'imperceptible.
Par Jean-Paul Robin (galerie Jean Brolly) à l'attention des étudiants IFM.
6/4/2013 • 31 minutes, 24 seconds
About Marcel Carné’s Les Enfants du Paradis-Partie 2
Marc Jeancourt, Director of the Theâtre Firmin Gémier/La Piscine (Châtenay-Malabry/Antony), gave IFM students his own personal reading of Enfants du Paradis (Marcel Carné, 1945). He concentrates his analysis on one of the film's central themes: the dream of a reconcilliation between popular and bourgeois art, the former incarnated by the character of Baptiste (Jean-Louis Barrault) and the latter by Frédérick Lemaître (Pierre Brasseur), each of them as « innovative artists » in their respective domains.
6/4/2013 • 30 minutes, 22 seconds
About Marcel Carné’s Les Enfants du Paradis-Partie 1
Marc Jeancourt, Director of the Theâtre Firmin Gémier/La Piscine (Châtenay-Malabry/Antony), gave IFM students his own personal reading of Enfants du Paradis (Marcel Carné, 1945). He concentrates his analysis on one of the film's central themes: the dream of a reconcilliation between popular and bourgeois art, the former incarnated by the character of Baptiste (Jean-Louis Barrault) and the latter by Frédérick Lemaître (Pierre Brasseur), each of them as « innovative artists » in their respective domains.
6/4/2013 • 31 minutes, 24 seconds
A propos de Pierre Dunoyer-Partie 1
"Le tableau comme objet de pensée" : Sophie Rebiscoul-Lavine, critique d'art, parle du peintre Pierre Dunoyer (né en 1949) aux étudiants IFM. Avec Pierre Dunoyer, ce qui est peint se nourrit de la pensée philosophique : "le tableau dit l'être", il est l'objet qui permet à la personne qui regarde de se libérer grâce à l'abstraction. Le tableau sauvegarde le regard vers l'être, loin de l'univers de la consommation. Le phénomène du tableau se donne par une métabolisation et offre un mode de connaissance qui se donne sur le champ, "ainsi qu'en un tableau", sous la forme d'un "sacré non religieux" qui fait face au questionnement contemporain : être au monde.
Lire Introduction à la question du tableau comme objet de pensée. Pierre Dunoyer - Martin Heidegger, par Sophie Rebiscoul-Lavine (éditions Da Ti M'Beti, 2009).
6/4/2013 • 30 minutes, 55 seconds
A propos de Pierre Dunoyer-Partie 2
"Le tableau comme objet de pensée" : Sophie Rebiscoul-Lavine, critique d'art, parle du peintre Pierre Dunoyer (né en 1949) aux étudiants IFM. Avec Pierre Dunoyer, ce qui est peint se nourrit de la pensée philosophique : "le tableau dit l'être", il est l'objet qui permet à la personne qui regarde de se libérer grâce à l'abstraction. Le tableau sauvegarde le regard vers l'être, loin de l'univers de la consommation. Le phénomène du tableau se donne par une métabolisation et offre un mode de connaissance qui se donne sur le champ, "ainsi qu'en un tableau", sous la forme d'un "sacré non religieux" qui fait face au questionnement contemporain : être au monde.
Lire Introduction à la question du tableau comme objet de pensée. Pierre Dunoyer - Martin Heidegger, par Sophie Rebiscoul-Lavine (éditions Da Ti M'Beti, 2009).
6/4/2013 • 30 minutes, 45 seconds
A propos de György Ligeti (1923-2006)-Partie 2
Györgi Ligeti (1923-2006) est l’une des grandes figures de la modernité musicale au XXe siècle. Il appartient à la même génération que Luigi Nono, Pierre Boulez, Karlheinz Stockhausen, Luciano Berio… De nationalité roumaine et de langue maternelle hongroise, il a longtemps vécu en Allemagne, appartenant tout à la fois à plusieurs cultures et à aucune d’entre elles en particulier, s’intéressant à de multiples expressions artistiques venues de zones géographiques et d’époques très diverses. Ligeti s'est toujours opposé à l'adoption d'un système de composition fermé, fuyant le totalitarisme théorique et politique qui ont marqué les trente premières années de sa vie.
Souvent, chez Ligeti, les timbres sont noyés dans la texture d'ensemble : masses qui évoluent lentement et de façon continue grâce à des mouvements internes presque imperceptibles. Nuages qui se transforment progressivement mais dont on ne voit pas les contours, ni les composantes internes extrêmement complexes. Humour, goût de la provocation, ironie... Ligeti imagine le résultat sonore puis il cherche les moyens musicaux qui lui permettent de matérialiser son idée de départ.
Ecouter le podcast (à droite).
PDF of the conference with the musical references of the extracts played:
http://www.ifm-paris.com/document/arnaud_merlin.pdf
6/4/2013 • 28 minutes, 59 seconds
A propos de György Ligeti (1923-2006)-Partie 1
Györgi Ligeti (1923-2006) est l’une des grandes figures de la modernité musicale au XXe siècle. Il appartient à la même génération que Luigi Nono, Pierre Boulez, Karlheinz Stockhausen, Luciano Berio… De nationalité roumaine et de langue maternelle hongroise, il a longtemps vécu en Allemagne, appartenant tout à la fois à plusieurs cultures et à aucune d’entre elles en particulier, s’intéressant à de multiples expressions artistiques venues de zones géographiques et d’époques très diverses. Ligeti s'est toujours opposé à l'adoption d'un système de composition fermé, fuyant le totalitarisme théorique et politique qui ont marqué les trente premières années de sa vie.
Souvent, chez Ligeti, les timbres sont noyés dans la texture d'ensemble : masses qui évoluent lentement et de façon continue grâce à des mouvements internes presque imperceptibles. Nuages qui se transforment progressivement mais dont on ne voit pas les contours, ni les composantes internes extrêmement complexes. Humour, goût de la provocation, ironie... Ligeti imagine le résultat sonore puis il cherche les moyens musicaux qui lui permettent de matérialiser son idée de départ.
Ecouter le podcast (à droite).
PDF of the conference with the musical references of the extracts played:
http://www.ifm-paris.com/document/arnaud_merlin.pdf
6/4/2013 • 29 minutes, 6 seconds
Et si Paris était en train de devenir Venise ?-Partie 2
« Paris, la seule ville qui soit aussi un monde » : Philippe Meyer (journaliste, France Inter/France Culture) livre sa réflexion autour de cette formule de Charles Quint. Paris risque selon lui de devenir comme Venise : un décor, un musée, une réserve pour « néo-bourgeois », avec un habitant pour douze touristes, un appartement sur cinq du centre-ville transformé en résidence secondaire, l’éviction des commerces de proximité, la fin de la diversité sociale au cœur de l'identité parisienne depuis des siècles...
A lire : Paris la Grande, par Philippe Meyer (Gallimard, 1999) et Un Parisien à travers Paris (Robert Laffont, 2009).
6/4/2013 • 32 minutes, 33 seconds
Et si Paris était en train de devenir Venise ?-Partie 1
« Paris, la seule ville qui soit aussi un monde » : Philippe Meyer (journaliste, France Inter/France Culture) livre sa réflexion autour de cette formule de Charles Quint. Paris risque selon lui de devenir comme Venise : un décor, un musée, une réserve pour « néo-bourgeois », avec un habitant pour douze touristes, un appartement sur cinq du centre-ville transformé en résidence secondaire, l’éviction des commerces de proximité, la fin de la diversité sociale au cœur de l'identité parisienne depuis des siècles...
A lire : Paris la Grande, par Philippe Meyer (Gallimard, 1999) et Un Parisien à travers Paris (Robert Laffont, 2009).
6/4/2013 • 34 minutes, 4 seconds
Beauté du flou-Partie 1
Et si le flou était la part la plus riche du monde visible ? Et si l'image nette n'était qu'un leurre ? L'histoire de l'art en Occident peut être lue comme l'histoire de l'apprivoisement progressif du flou, qui permet une libération esthétique face à un monde saturé de signes et dominé par la prolifération des images. Le "sfumato" de la Renaissance a été la première étape d'un long chemin de reconnaissance : oui, le monde est flou, fait de foisonnements et de vapeurs, non le flou n'est pas un défaut mais une acceptation de la complexité et de l'inachèvement des choses.
Philippe Garnier est l'auteur de deux essais aux Presses Universitaires de France (La Tiédeur, 2000 ; Une petite cure de flou, 2002). Il est également l'auteur de plusieurs romans ou fictions : Mon père s'est perdu au fond du couloir (Melville/Leo Scheer, 2005), Roman de plage (Denoël, 2007), Babel Nuit (Verticales, 2012).
6/4/2013 • 27 minutes, 8 seconds
Beauté du flou-Partie 2
Et si le flou était la part la plus riche du monde visible ? Et si l'image nette n'était qu'un leurre ? L'histoire de l'art en Occident peut être lue comme l'histoire de l'apprivoisement progressif du flou, qui permet une libération esthétique face à un monde saturé de signes et dominé par la prolifération des images. Le "sfumato" de la Renaissance a été la première étape d'un long chemin de reconnaissance : oui, le monde est flou, fait de foisonnements et de vapeurs, non le flou n'est pas un défaut mais une acceptation de la complexité et de l'inachèvement des choses.
Philippe Garnier est l'auteur de deux essais aux Presses Universitaires de France (La Tiédeur, 2000 ; Une petite cure de flou, 2002). Il est également l'auteur de plusieurs romans ou fictions : Mon père s'est perdu au fond du couloir (Melville/Leo Scheer, 2005), Roman de plage (Denoël, 2007), Babel Nuit (Verticales, 2012).
6/4/2013 • 28 minutes, 34 seconds
Dashiell Hammett et Raymond Chandler, deux écrivains, deux visions du monde-Partie 2
Etes-vous "hammettien" ou "chandlerien" ? interroge Emmanuel Laurentin, producteur à France Culture (La Fabrique de l'Histoire). Dashiell Hammett (1894-1961) et Raymond Chandler (1888-1959), les pères fondateurs de la littérature policière, incarnent les deux pôles fondamentaux du genre. Dashiell Hammett constate l'existence du crime mais pense que l'action de son héros peut transformer la société. Raymond Chandler pense, lui, que l'action de son héros ne peut pas transformer la société, irrémédiablement condamnée au crime.
Au-delà de ces différences, leur apport à la culture occidentale s'exprime dans bien des domaines esthétiques au-delà de la littérature (le cinéma, la mode, la musique, l'imaginaire urbain...), même si on peut s'interroger sur la mort d'une certaine esthétique américaine du roman noir, aujourd'hui tout à la fois mondialisée et détournée de façon post-moderne par Quentin Tarantino et quelques autres.
La revue Black Mask, créée en 1920, était totalement consacrée au roman policier (et au style hardboiled en particulier). De très nombreux auteurs ont commencé leur carrière en publiant dans ses pages, comme Dashiell Hammett ou Raymond Chandler.
6/4/2013 • 30 minutes, 50 seconds
Dashiell Hammett et Raymond Chandler, deux écrivains, deux visions du monde-Partie 1
Etes-vous "hammettien" ou "chandlerien" ? interroge Emmanuel Laurentin, producteur à France Culture (La Fabrique de l'Histoire). Dashiell Hammett (1894-1961) et Raymond Chandler (1888-1959), les pères fondateurs de la littérature policière, incarnent les deux pôles fondamentaux du genre. Dashiell Hammett constate l'existence du crime mais pense que l'action de son héros peut transformer la société. Raymond Chandler pense, lui, que l'action de son héros ne peut pas transformer la société, irrémédiablement condamnée au crime.
Au-delà de ces différences, leur apport à la culture occidentale s'exprime dans bien des domaines esthétiques au-delà de la littérature (le cinéma, la mode, la musique, l'imaginaire urbain...), même si on peut s'interroger sur la mort d'une certaine esthétique américaine du roman noir, aujourd'hui tout à la fois mondialisée et détournée de façon post-moderne par Quentin Tarantino et quelques autres.
La revue Black Mask, créée en 1920, était totalement consacrée au roman policier (et au style hardboiled en particulier). De très nombreux auteurs ont commencé leur carrière en publiant dans ses pages, comme Dashiell Hammett ou Raymond Chandler.
6/4/2013 • 32 minutes, 38 seconds
Paris, ville créative ou ville musée ?-Partie 1
Paul Roll, directeur de l'Office de Tourisme de Paris, livre aux étudiants de l'IFM ses réflexions sur l'avenir de Paris.
Ville la plus "désirée" du monde, Paris est dans le peloton de tête de tous les classements internationaux. Après Montparnasse, Saint-Germain-des-Prés, le Marais... son coeur bat désormais du côté du Canal Saint-Martin. La ville est également un marché, une image, un miroir pour les grandes marques mondiales. 20% de ses emplois sont directement ou indirectement liés au tourisme. Vivante et créative, elle est cependant touchée par le danger d'une banalisation des visages urbains dans le monde, avec désormais les mêmes magasins que partout ailleurs et une baisse inquiétante de la mixité sociale...
6/4/2013 • 24 minutes, 47 seconds
Paris, ville créative ou ville musée ?-Partie 2
Paul Roll, directeur de l'Office de Tourisme de Paris, livre aux étudiants de l'IFM ses réflexions sur l'avenir de Paris.
Ville la plus "désirée" du monde, Paris est dans le peloton de tête de tous les classements internationaux. Après Montparnasse, Saint-Germain-des-Prés, le Marais... son coeur bat désormais du côté du Canal Saint-Martin. La ville est également un marché, une image, un miroir pour les grandes marques mondiales. 20% de ses emplois sont directement ou indirectement liés au tourisme. Vivante et créative, elle est cependant touchée par le danger d'une banalisation des visages urbains dans le monde, avec désormais les mêmes magasins que partout ailleurs et une baisse inquiétante de la mixité sociale...
6/4/2013 • 27 minutes, 28 seconds
Cent ans de modernité au Théâtre des Champs Elysées-Partie 1
Centre de la vie artistique et mondaine de Paris à partir de sa naissance en mars 1913, le Théâtre des Champs-Elysées a toujours été à l'avant-garde. De la création du Sacre du Printemps le 29 mai 1913 à celle de Déserts de Varèse en 1954, les coups d'éclat n'ont pas manqué. Lieu de rencontre de tous les arts (musique, danse, peinture, architecture, mode...), le Théâtre des Champs-Elysées continue de miser sur la jeune création et la modernité.
6/4/2013 • 30 minutes, 52 seconds
Cent ans de modernité au Théâtre des Champs Elysées-Partie 2
Centre de la vie artistique et mondaine de Paris à partir de sa naissance en mars 1913, le Théâtre des Champs-Elysées a toujours été à l'avant-garde. De la création du Sacre du Printemps le 29 mai 1913 à celle de Déserts de Varèse en 1954, les coups d'éclat n'ont pas manqué. Lieu de rencontre de tous les arts (musique, danse, peinture, architecture, mode...), le Théâtre des Champs-Elysées continue de miser sur la jeune création et la modernité.
6/4/2013 • 31 minutes, 20 seconds
L’atelier de l’écrivain (ou comment un écrivain écrit)-Partie 1
A partir d'oeuvres littéraires, musicales ou cinématographiques l'ayant particulièrement influencé et proposant quelques lectures de ses propres textes, l'écrivain explique que l'écriture, selon lui, se déroule comme le "déroulement d'une partition intérieure" : "écrire, c'est trouver son souffle propre", et "le naturel, ça se travaille".
Jean-Philippe Domecq est romancier et essayiste :
Robespierre, derniers temps (essai, 1984, réédité en 2002 et 2011).
Antichambre (roman, 1991, réédition en 2004).
L'ombre de ta peau (roman, 2001)
Cette rue (roman, 2007)
Le Jour où le ciel s'en va (roman, 2010)
Ce que nous dit la vitesse (essai, 1994)
Artistes sans art ? (essai, 1994, réédité en 1999, 2005, 2009).
...
6/4/2013 • 28 minutes, 44 seconds
L’atelier de l’écrivain (ou comment un écrivain écrit)-Partie 2
A partir d'oeuvres littéraires, musicales ou cinématographiques l'ayant particulièrement influencé et proposant quelques lectures de ses propres textes, l'écrivain explique que l'écriture, selon lui, se déroule comme le "déroulement d'une partition intérieure" : "écrire, c'est trouver son souffle propre", et "le naturel, ça se travaille".
Jean-Philippe Domecq est romancier et essayiste :
Robespierre, derniers temps (essai, 1984, réédité en 2002 et 2011).
Antichambre (roman, 1991, réédition en 2004).
L'ombre de ta peau (roman, 2001)
Cette rue (roman, 2007)
Le Jour où le ciel s'en va (roman, 2010)
Ce que nous dit la vitesse (essai, 1994)
Artistes sans art ? (essai, 1994, réédité en 1999, 2005, 2009).
...
6/4/2013 • 31 minutes, 27 seconds
Les Beatles, un modèle de création collective-Partie 1
La chanson "Martha my dear" (1968) permet bien de résumer le génie des Beatles. En seulement huit ans d'existence (1962-1970), le groupe de Liverpool (2,3 milliards d'albums vendus) n'a cessé de réinventer la musique populaire par absorption progressive d'influences multiples : rock, pop, classique, psychédélique, country, musique indienne, comptines... Sans jamais se départir d'une approche pleine de légereté et d'humour, ils ont été les premiers à incorporer des cuivres et des cordes dans la pop music, les premiers à proposer des "clips" musicaux, les premiers à imposer la notion d"album concept", les premiers à vivre en studio 24h/24h...
Amaya Bloch-Lainé est consultante. Elle a dirigé le German Marshall Fund à Paris, le Women's Forum de Deauville et le Global Sports Forum de Barcelona (Havas Sports & Entertainment).
6/3/2013 • 28 minutes, 28 seconds
Les Beatles, un modèle de création collective-Partie 2
La chanson "Martha my dear" (1968) permet bien de résumer le génie des Beatles. En seulement huit ans d'existence (1962-1970), le groupe de Liverpool (2,3 milliards d'albums vendus) n'a cessé de réinventer la musique populaire par absorption progressive d'influences multiples : rock, pop, classique, psychédélique, country, musique indienne, comptines... Sans jamais se départir d'une approche pleine de légereté et d'humour, ils ont été les premiers à incorporer des cuivres et des cordes dans la pop music, les premiers à proposer des "clips" musicaux, les premiers à imposer la notion d"album concept", les premiers à vivre en studio 24h/24h...
Amaya Bloch-Lainé est consultante. Elle a dirigé le German Marshall Fund à Paris, le Women's Forum de Deauville et le Global Sports Forum de Barcelona (Havas Sports & Entertainment).
6/3/2013 • 30 minutes, 39 seconds
Le dandy, héros du XIXe siècle
Une exploration historique du dandysme, cette "esthétisation de soi" par où l'être tend à faire de son existence une œuvre d'art vivante. A travers les grandes figures du genre depuis George Brummell (1778-1840), il s'agit de préciser les contours et les enjeux d'un style dont les rapports avec la mode ont toujours été complexes :"Inoculer, à travers la mode, un peu de dandysme à tout le vêtement contemporain, c’était fatalement tuer le dandysme lui-même, puisque, par essence, il était condamné à être radical ou à n’être pas" (Roland Barthes, 1962).
Farid Chenoune , historien de la mode et auteur de nombreux ouvrages dont Des modes et des hommes, deux siècles d'élégance masculine (Flammarion, 1993), est chargé d'enseignements à l'IFM.