L'actualité sur le terrain avec les reportages et enquêtes de nos correspondants. RFI propose, du lundi au vendredi, un grand reportage et des enquêtes réalisés par les envoyés spéciaux et les correspondants de la rédaction, partout dans le monde.
À Cuba, les artistes en situation critique
Cuba traverse en ce moment l'une des pires crises économiques et sociales de son histoire. Tout se fait rare : nourriture, essence, biens de consommation et services publics. Le 11 juillet 2021, les manifestations les plus importantes depuis plusieurs décennies ont ébranlé le pays, et ont montré au régime que la population ne lui faisait plus confiance. Les artistes ont été les fers de lance de ce mouvement de contestation, utilisant leur art pour critiquer les travers de la dictature. Mais dans un pays autoritaire où la police du gouvernement traque les dissidents, s'exposer publiquement peut mener droit à la prison. «À Cuba, les artistes en situation critique», un Grand reportage de Nicolas Celnik.
10/10/2024 • 19 minutes, 30 seconds
L'art contemporain en République Démocratique du Congo : affirmer son identité pour mieux s’exporter
En RD Congo, pourquoi l’art contemporain congolais s’impose de plus en plus sur les marchés internationaux. Des artistes comme Freddy Nsimba, Vitshois ou encore Ndolé et Chéri Samba sont aujourd’hui exposés dans les plus galeries les plus prestigieuses du monde… Mais comment expliquer cet essor ? Pour le comprendre, il faut se rendre à l’Académie des Beaux-Arts, où ont été formés la majorité des artistes congolais. L’institution publique fête ses 80 ans et jouit d’une solide réputation à l’échelle mondiale. Après avoir été sous l’influence du pouvoir de Mobutu, l’Académie s’efforce depuis plusieurs décennies de se détacher des stéréotypes d’un art « exotique » ou « africain », pour inventer un langage artistique congolais à part entière.«L'art contemporain en République Démocratique du Congo : affirmer son identité pour mieux s’exporter», un Grand reportage d'Aurélie Bazzara-Kibangula.
10/9/2024 • 19 minutes, 29 seconds
Gaza : les Palestiniens, tous coupables aux yeux d'Israël
Un massacre à huis-clos à Gaza. Une guerre documentée heure par une heure, depuis an, par ceux qui la vivent, qui la subissent. Enfermé sur une bande de terre de 40 kilomètres de long sur 6 à 12 kilomètres de large. Et la presse étrangère est bannie de Gaza par l’armée israélienne. Le 7 octobre 2023, le Hamas commet un carnage en Israël. Cette attaque terroriste fait près de 1200 morts. 251 personnes sont prises en otage. Israël promet « d’ouvrir les portes de l’enfer à Gaza ». Parole tenue. Près de 42.000 Palestiniens sont tués. Un bilan en constante aggravation. Douze mois d’une guerre aveugle, où la notion de « civil » est abolie dès le premier jour par le gouvernement israélien.
10/8/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Israël : Un an après, l'insurmontable traumatisme du 7 octobre
Il y a tout juste un an, l'organisation islamiste Hamas menait une série d'attaques terroristes inédite dans des villages israéliens et contre le festival Nova près de la bande de Gaza. Bilan : près de 1 200 personnes tuées, et 251 personnes prises en otage, dont 101 toujours retenues à Gaza. La mort de 35 d’entre elles est confirmée.... Une attaque qui a déclenché des représailles israéliennes d'une ampleur jamais vue et a fait près de 41 000 morts, bilan de l’Autorité palestinienne. Avant de parler demain de la guerre à Gaza, nous nous penchons aujourd'hui sur la société israélienne. Nous voici d’abord au kibboutz Nir Oz, l'un des villages où les attaques ont eu lieu. «Israël : Un an après, l'insurmontable traumatisme du 7 octobre», un Grand reportage de Justine Fontaine, avec Yaëlle Ifrah. Réalisation : Pauline Leduc.
10/7/2024 • 19 minutes, 30 seconds
« Le supplément du dimanche » du 6 octobre 2024
Dans le supplément de ce dimanche, Grand reportage week-end vous emmène aux Maldives, archipel menacé de disparition à cause du changement climatique et la fonte des glaces. En deuxième partie, nous partons en Vendée, en France, pour l'île de Noirmoutier qui risque aussi d'être submergée à cause du dérèglement climatique. Les Maldives menacées par les eauxLes Maldives sont menacées de disparition : 80% des terres de cet archipel de l’océan Indien se trouvent à moins d’un mètre au-dessus du niveau de la mer. Cela en fait le pays le plus bas du monde, et l’un des plus frappés par l’élévation du niveau des océans, causée par le réchauffement climatique et la fonte des glaces. Dans environ 30 ans, l’essentiel des terres des Maldives pourrait être submergé ou inhabitable, ce qui pousse les autorités à recourir à des mesures extrêmes: elles récupèrent du sable au fond de la mer pour faire émerger de nouvelles terres.Des kilomètres carrés de territoire ont été ainsi été remblayés ces dernières années. Or, cette procédure est contestée, car ces travaux entraînent la destruction des coraux et de la vie marine, dont dépendent justement les Maldives.Un Grand reportage de Sébastien Farcis qui s'entretient avec Jacques Allix. Noirmoutier, une île contre la merEn Vendée, les 2/3 de l'île de Noirmoutier se trouve en dessous du niveau de la mer. Avec le dérèglement climatique, les côtes s'érodent sous l'élévation des océans et les tempêtes de plus en plus fréquentes frappent directement les maisons. Depuis 2015, un plan pour prévenir les risques existent, mais face à son impopularité, les objectifs ont été revus à la baisse pour finalement ne pas prendre en compte l'élévation du niveau de la mer. Aujourd'hui, le plan est révisé et les négociations s'annoncent tendues, notamment sous la pression immobilière, avec cette particularité, le nombre de résidences secondaires.Un Grand reportage de Justine Rodier qui s'entretient avec Jacques Allix.
10/6/2024 • 48 minutes, 30 seconds
« Le supplément du samedi » du 5 octobre 2024
Dans le supplément de ce samedi, Grand reportage week-end vous emmène aux États-Unis, dans le Michigan, un des États-clés pour l'élection présidentielle. En deuxième partie, nous partons au Mexique, pays premier producteur mondial d'avocats. Michigan, l’inflation au cœur du vote ouvrierAux États-Unis, le Michigan dans le nord-est du pays, fait partie des États-clés pour l’élection présidentielle de novembre 2024. Comme en Pennsylvanie, dans le Wisconsin, la Géorgie, le Nevada et l’Arizona, l’élection y est incertaine et l’État peut facilement basculer d’un camp à un autre. Le vote y sera donc crucial, en particulier, celui de la classe moyenne et des ouvriers car le Michigan se situe dans la Rust Belt, la « ceinture de la rouille », surnom donné à la région industrielle du nord-est des États-Unis. Une classe moyenne désabusée qui souffre d’un contexte économique miné depuis quelques années par l’inflation.Un Grand reportage d'Anne Verdaguer qui s'entretient avec Jacques Allix. La face cachée de la culture d’avocats au MexiqueLe Mexique est de loin le premier producteur mondial d’avocats. Chaque année, il envoie la moitié de ses fruits à l’étranger, tant la demande internationale est immense. Principalement les États-Unis, voisin à l’appétit insatiable qui en achète l’équivalent de 3 milliards de dollars. Il s’agit d’un commerce lucratif, mais ses conséquences sont dévastatrices. La culture intensive de l’avocat détruit les forêts et attire l’avarice des groupes criminels.L’État du Michoacan, situé à l’ouest du plateau central mexicain, concentre la majorité de la production. Là-bas, le secteur contrôle tout et impose ses lois et sème la terreur en toute impunité. Un Grand reportage de Gwendolina Duval qui s'entretient avec Jacques Allix.
10/5/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Noirmoutier, une île contre la mer
En Vendée, les 2/3 de l'île de Noirmoutier se trouve en dessous du niveau de la mer. Avec le dérèglement climatique, les côtes s'érodent sous l'élévation des océans et les tempêtes de plus en plus fréquentes frappent directement les maisons. Depuis 2015, un plan pour prévenir les risques existent, mais face à son impopularité, les objectifs ont été revus à la baisse pour finalement ne pas prendre en compte l'élévation du niveau de la mer. Aujourd'hui, le plan est révisé et les négociations s'annoncent tendues, notamment sous la pression immobilière, avec cette particularité, le nombre de résidences secondaires. «Noirmoutier, une île contre la mer», un Grand reportage de Justine Rodier.
10/3/2024 • 19 minutes, 30 seconds
La face cachée de la culture d’avocats au Mexique
Le Mexique est de loin le premier producteur mondial d’avocats. Chaque année, il envoie la moitié de ses fruits à l’étranger, tant la demande internationale est immense. Principalement les États-Unis, voisin à l’appétit insatiable qui en achète l’équivalent de 3 milliards de dollars. Il s’agit d’un commerce lucratif, mais ses conséquences sont dévastatrices. La culture intensive de l’avocat détruit les forêts et attire l’avarice des groupes criminels. L’État du Michoacan, situé à l’ouest du plateau central mexicain, concentre la majorité de la production. Là-bas, le secteur contrôle tout et impose ses lois et sème la terreur en toute impunité. «La face cachée de la culture d’avocats au Mexique», un Grand reportage de Gwendolina Duval.
10/2/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Maldives: l'utilisation massive du sable pour lutter contre la montée des mers, une méthode controversée
Les Maldives sont menacées de disparition : 80% des terres de cet archipel de l’océan Indien se trouvent à moins d’un mètre au-dessus du niveau de la mer. Cela en fait le pays le plus bas du monde, et l’un des plus frappés par l’élévation du niveau des océans, causée par le réchauffement climatique et la fonte des glaces. Dans environ 30 ans, l’essentiel des terres des Maldives pourrait être submergé ou inhabitable, ce qui pousse les autorités à recourir à des mesures extrêmes: elles récupèrent du sable au fond de la mer pour faire émerger de nouvelles terres. Des kilomètres carrés de territoire ont été ainsi été remblayés ces dernières années. Or, cette procédure est contestée, car ces travaux entraînent la destruction des coraux et de la vie marine, dont dépendent justement les Maldives.«Maldives: l'utilisation massive du sable pour lutter contre la montée des mers, une méthode controversée», un Grand reportage de Sébastien Farcis.
10/2/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Michigan, l’inflation au cœur du vote ouvrier
Aux États-Unis, le Michigan dans le nord-est du pays, fait partie des États-clés pour l’élection présidentielle de novembre 2024. Comme en Pennsylvanie, dans le Wisconsin, la Géorgie, le Nevada et l’Arizona, l’élection y est incertaine et l’État peut facilement basculer d’un camp à un autre. Le vote y sera donc crucial, en particulier, celui de la classe moyenne et des ouvriers car le Michigan se situe dans la Rust Belt, la « ceinture de la rouille », surnom donné à la région industrielle du nord-est des États-Unis. Une classe moyenne désabusée qui souffre d’un contexte économique miné depuis quelques années par l’inflation.«Michigan, l’inflation au cœur du vote ouvrier», un Grand Reportage signé Anne Verdaguer, réalisation : Pauline Leduc.
9/30/2024 • 19 minutes, 30 seconds
« Le supplément du dimanche » du 29 septembre 2024
Dans le supplément de ce dimanche, Grand reportage week-end vous emmène en Guinée, pour le procès du massacre du 28 septembre 2009. En deuxième partie, nous nous intéressons à ceux qui ont décidé de retourner vivre dans leur pays, la Tunisie. Guinée, un procès contre l'impunitéLe procès du massacre du 28 septembre 2009 s'ouvrait, en 2022, en Guinée. Bilan de cette répression d'un meeting de l'opposition par les forces de sécurité : plus de 150 morts, plus d'une centaine de femmes violées. Pour la première fois, la justice du pays jugeait des crimes de masse. Pour la première fois, prenait place, dans le box des accusés, un ancien président. Après 22 mois d’audience, le verdict est tombé en juillet 2024 : 20 ans pour l'ex-chef d’État Moussa Dadis Camara. Sept hauts responsables ont également été reconnus coupables. Notre correspondant en Guinée, entre 2021 et 2024, a suivi toute la procédure.Un Grand reportage de Matthias Raynal qui s'entretient avec Jacques Allix. À contre-courant, quand la diaspora rentre au paysIl ne reste plus personne dans le pays, on peut l'entendre à longueur de journée en Tunisie, et pourtant alors que ce pays d'Afrique du Nord traverse une crise économique et politique intense et alors que l'émigration s'emballe qu'elle soit régulière ou irrégulière, certains ont fait le choix inverse. Ils sont à contre-courant et c'est à eux que nous avons décidé de nous intéresser. RFI est allé à la rencontre de ceux qui ont décidé d'investir, parfois de retourner vivre dans ce pays que tous veulent quitter. Pourquoi ce choix et à quoi ressemble leur vie en Tunisie ?Un Grand reportage d'Amira Souilem qui s'entretient avec Jacques Allix.
9/29/2024 • 48 minutes, 30 seconds
« Le supplément du samedi » du 28 septembre 2024
Dans le supplément de ce samedi, Grand reportage week-end vous emmène en Australie où la sécheresse impacte le secteur agricole. En deuxième partie, nous partons en Inde, où l'archipel de Munroe Island subit l'engloutissement par les eaux à cause du changement climatique. En Australie, la guerre de l’eau a déjà commencéL’Australie, c’est le continent le plus aride du monde… C’est pourquoi une part significative de son agriculture se concentre autour de l’un des deux seuls bassins hydrographiques du continent, les rivières Murray-Darling et leurs multiples affluents, qui s’étendent sur plusieurs milliers de kilomètres… Mais il est de plus en plus difficile d’en vivre. La sécheresse a fait baisser drastiquement son niveau ces dernières années, elle est par ailleurs surexploitée, et polluée, en amont, par des producteurs de coton, plaçant les éleveurs, et les communautés indigènes situées en aval dans une situation de stress hydrique de plus en plus intenable…Nos reporters, Léo Roussel et Grégory Plesse, se sont rendus à Wilcannia, une petite ville majoritairement aborigène où l’eau en bouteille coûte plus cher que le diesel ainsi que dans la région de Menindee, aux confins de la Nouvelle-Galles-du-Sud.Un Grand reportage de Grégory Plesse et Léo Roussel qui s'entretiennent avec Jacques Allix. Kerala : le «pays des dieux» englouti par les eauxEn Inde, le Kerala est appelé le «pays de Dieu lui-même» pour ses sublimes paysages aquatiques tropicaux. Il est aussi en première ligne face au changement climatique. Symbole de cette menace : Munroe Island, un archipel intérieur inexorablement englouti par les eaux. Premiers réfugiés climatiques du Kerala, plusieurs milliers d’habitants ont déjà quitté l'île qui se noie, comme on la surnomme ici. Ceux qui restent, cernés par les eaux, vivent dans des conditions de plus en plus éprouvantes. Le destin de ce bout de paradis est un avertissement. Cochin, la plus grande ville du Kerala, est, elle aussi, menacée par l’océan. Pour s’adapter à cette nouvelle donne climatique, beaucoup reste à faire.Un Grand reportage de Côme Bastin qui s'entretient avec Jacques Allix.
9/28/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Guinée, un procès contre l'impunité
Le procès du massacre du 28 septembre 2009 s'ouvrait, en 2022, en Guinée. Bilan de cette répression d'un meeting de l'opposition par les forces de sécurité : plus de 150 morts, plus d'une centaine de femmes violées. Pour la première fois, la justice du pays jugeait des crimes de masse. Pour la première fois, prenait place, dans le box des accusés, un ancien président. Après 22 mois d’audience, le verdict est tombé en juillet 2024 : 20 ans pour l'ex-chef d’État Moussa Dadis Camara. Sept hauts responsables ont également été reconnus coupables. Notre correspondant en Guinée, entre 2021 et 2024, a suivi toute la procédure. « Guinée, un procès contre l'impunité », un Grand reportage de Matthias Raynal.
9/26/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Kerala : le «pays des dieux» englouti par les eaux
En Inde, le Kerala est appelé le «pays de Dieu lui-même» pour ses sublimes paysages aquatiques tropicaux. Il est aussi en première ligne face au changement climatique. Symbole de cette menace : Munroe Island, un archipel intérieur inexorablement englouti par les eaux. Premiers réfugiés climatiques du Kerala, plusieurs milliers d’habitants ont déjà quitté l'île qui se noie, comme on la surnomme ici. Ceux qui restent, cernés par les eaux, vivent dans des conditions de plus en plus éprouvantes. Le destin de ce bout de paradis est un avertissement. Cochin, la plus grande ville du Kerala, est elle aussi menacée par l’océan. Pour s’adapter à cette nouvelle donne climatique, beaucoup reste à faire.«Kerala : le "pays des dieux" englouti par les eaux», un Grand reportage de Côme Bastin.
9/25/2024 • 19 minutes, 30 seconds
À contre-courant, quand la diaspora rentre au pays
Il ne reste plus personne dans le pays, on peut l'entendre à longueur de journée en Tunisie, et pourtant alors que ce pays d'Afrique du Nord traverse une crise économique et politique intense et alors que l'émigration s'emballe qu'elle soit régulière ou irrégulière, certains ont fait le choix inverse. Ils sont à contre-courant et c'est à eux que nous avons décidé de nous intéresser. RFI est allé à la rencontre de ceux qui ont décidé d'investir, parfois de retourner vivre dans ce pays que tous veulent quitter. Pourquoi ce choix et à quoi ressemble leur vie en Tunisie ? «À contre courant, quand la diaspora rentre au pays», un Grand reportage d'Amira Souilem.
9/24/2024 • 19 minutes, 30 seconds
En Australie, la guerre de l’eau a déjà commencé
L’Australie, c’est le continent le plus aride du monde… C’est pourquoi une part significative de son agriculture se concentre autour de l’un des deux seuls bassins hydrographiques du continent, les rivières Murray-Darling et leurs multiples affluents, qui s’étendent sur plusieurs milliers de kilomètres… Mais il est de plus en plus difficile d’en vivre. La sécheresse a fait baisser drastiquement son niveau ces dernières années, elle est par ailleurs surexploitée, et polluée, en amont, par des producteurs de coton, plaçant les éleveurs, et les communautés indigènes situées en aval dans une situation de stress hydrique de plus en plus intenable…Nos reporters, Léo Roussel et Grégory Plesse, se sont rendus à Wilcannia, une petite ville majoritairement aborigène où l’eau en bouteille coûte plus cher que le diesel ainsi que dans la région de Menindee, aux confins de la Nouvelle-Galles-du-Sud.En Australie, la guerre de l’eau a déjà commencé, un Grand reportage de Grégory Plesse et Léo Roussel.
9/24/2024 • 19 minutes, 30 seconds
« Le supplément du dimanche » du 22 septembre 2024
Dans le supplément de ce dimanche, Grand reportage week-end vous emmène en France, pour la commémoration de l'anniversaire du débarquement de Provence du 15 août 1944. Débarquement auquel ont participé plus de cent mille soldats d'origine africaine ou des colonies françaises. En deuxième partie, nous nous intéressons au football amateur en France et chez les enfants en particulier, enfants qui désirent faire de leur loisir leur profession. On parle alors de projets Mbappé. Dans les pas des soldats africains du débarquement de ProvenceIl y a 80 ans, plus de 250 000 combattants débarquaient en Provence, au sud-est de la France, deux mois et demi après le D-Day en Normandie, pour libérer le pays occupé par l’Allemagne nazie. Dans les rangs de cette armée B française, plus de la moitié des soldats venaient des anciennes colonies françaises en Afrique… Le 15 août 1944, ces hommes, venus de loin, foulent les terres provençales ; puis, guidés par la Résistance, ils libèrent les villages les uns après les autres avant d'atteindre le port de Toulon, leur objectif.Un Grand reportage de Théa Ollivier et Valentin Hugues qui s'entretiennent avec Jacques Allix. Dans le football amateur, les projets MBappé signent la fin d’un loisir pour les enfantsSur les réseaux, dans les clubs, au sein des familles surtout on parle de projet Mbappé, et avoir un projet Mbappé, c'est être prêt à tout pour qu'un enfant devienne un joueur de foot professionnel. Foot passion qui rime avec pression sur les jeunes joueurs et tension avec l'entourage, les entraîneurs et désormais les arbitres jusqu'à la violence.Un Grand reportage d'Emma Garboud-Lorenzoni qui s'entretient avec Jacques Allix.
9/22/2024 • 48 minutes, 30 seconds
« Le supplément du samedi » du 21 septembre 2024
Dans le supplément de ce samedi, Grand reportage week-end vous emmène au Nigeria dans le monde imaginaire et créatif des super héros, et ce dans différents domaines (cinéma, BD, etc). En deuxième partie, nous partons en Centrafrique où les jeunes développent un grand intérêt pour les nouvelles technologies, notamment la robotique et l'intelligence artificielle. Super héros made in NigeriaChanger les imaginaires en s'appuyant sur des super héros africains, évoluant surtout en Afrique. C'est la voie choisie au Nigeria depuis une quinzaine d'années par plusieurs dizaines de studios de création. Longtemps, ce pari est considéré comme fou dans un monde dominé par les univers des Marvels américains et des personnages de mangas japonais. Surfant notamment sur le boom des téléphones portables, des auteurs de BD, des développeurs de jeux vidéo et des illustrateurs de dessins animés ont donné vie à des personnages continentaux et typiques.À partir de récits 100% africains, ces créatifs ont forgé sans faire de bruit une industrie culturelle aux solides fondations. À tel point que des plateformes américaines et européennes signent désormais des contrats avec cette avant-garde de Lagos.Un Grand reportage de Moïse Gomis qui s'entretient avec Jacques Allix. La robotique, un métier d'avenir pour une Centrafrique développéeÀ l’heure où le monde note des avancées scientifiques permanentes, de plus en plus de jeunes inventeurs centrafricains s'accrochent tant bien que mal à cette ère de transformation portée par les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle. Ils sont persuadés que leurs impacts sur la connaissance, l’apprentissage, l’emploi, la médecine, la science, les relations entre les hommes et les machines sont indispensables. Le centre des martyrs de FATIMA, créé il y a cinq ans, organise ces dernières années des camps de technologie pour former et initier les jeunes.Un Grand reportage de Rolf Steve Domia-Leu qui s'entretient avec Jacques Allix.
9/21/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Dans le football amateur, les projets MBappé signent la fin d’un loisir pour les enfants
Sur les réseaux, dans les clubs, au sein des familles surtout on parle de projet Mbappé, et avoir un projet Mbappé, c'est être prêt à tout pour qu'un enfant devienne un joueur de foot professionnel. Foot passion qui rime avec pression sur les jeunes joueurs et tension avec l'entourage, les entraîneurs et désormais les arbitres jusqu'à la violence. «Dans le football amateur, les projets MBappé signent la fin d’un loisir pour les enfants», un Grand reportage d'Emma Garboud-Lorenzoni.
9/19/2024 • 19 minutes, 30 seconds
La Robotique, un métier d'avenir pour une Centrafrique développée
À l’heure où le monde note des avancées scientifiques permanentes, de plus en plus de jeunes inventeurs centrafricains s'accrochent tant bien que mal à cette ère de transformation portée par les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle. Ils sont persuadés que leurs impacts sur la connaissance, l’apprentissage, l’emploi, la médecine, la science, les relations entre les hommes et les machines sont indispensables. Le centre des martyrs de FATIMA, créé il y a cinq ans, organise ces dernières années des camps de technologie pour former et initier les jeunes. «La Robotique, un métier d'avenir pour une Centrafrique développée», un Grand reportage de Rolf Steve Domia-Leu.
9/18/2024 • 19 minutes, 29 seconds
Dans les pas des soldats africains du débarquement de Provence
Il y a 80 ans, plus de 250 000 combattants débarquaient en Provence, au sud-est de la France, deux mois et demi après le D-Day en Normandie, pour libérer le pays occupé par l’Allemagne nazie. Dans les rangs de cette armée B française, plus de la moitié des soldats venaient des anciennes colonies françaises en Afrique… Le 15 août 1944, ces hommes, venus de loin, foulent les terres provençales ; puis, guidés par la Résistance, ils libèrent les villages les uns après les autres avant d'atteindre le port de Toulon, leur objectif. « Dans les pas des soldats africains du débarquement de Provence », un Grand reportage de Théa Ollivier et Valentin Hugues.
9/17/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Super héros made in Nigeria
Changer les imaginaires en s'appuyant sur des super héros africains, évoluant surtout en Afrique. C'est la voie choisie au Nigeria depuis une quinzaine d'années par plusieurs dizaines de studios de création. Longtemps, ce pari est considéré comme fou dans un monde dominé par les univers des Marvels américains et des personnages de mangas japonais. Surfant notamment sur le boom des téléphones portables, des auteurs de BD, des développeurs de jeux vidéo et des illustrateurs de dessins animés ont donné vie à des personnages continentaux et typiques. À partir de récits 100% africains, ces créatifs ont forgé sans faire de bruit une industrie culturelle aux solides fondations. À tel point que des plateformes américaines et européennes signent désormais des contrats avec cette avant-garde de Lagos.« Super héros made in Nigeria », un Grand reportage de Moïse Gomis.
9/16/2024 • 19 minutes, 30 seconds
« Le supplément du dimanche » du 15 septembre 2024
Dans le supplément de ce dimanche, Grand reportage week-end vous emmène en Côte d'Ivoire observer les évolutions des pratiques sociales traditionnelles dans les villes et les villages. En deuxième partie, nous partons à Medellin. Reportage dans une prison colombienne qui a recours aux ateliers de réinsertion. Côte d’Ivoire : la dernière génération de griots ?Électrification rapide et quasi totale du pays, hausse du coût de la vie, amélioration de la mobilité, augmentation du nombre d’étudiants et de bacheliers : les changements que connaissent la Côte d’Ivoire ont un impact sur la structure traditionnelle des villes et des villages. La culture ancestrale tend à se recomposer à l’aune de ces évolutions, et certaines fonctions sociales coutumières semblent disparaître ou se modifier.Même les langues vernaculaires des 69 ethnies du pays paraissent vulnérables devant les changements de pratiques sociales et les métamorphoses de la société. Pleureuses Bété, chanteurs traditionnels Dida ou griots-réconciliateurs en pays mandingue, nous voici à Odienné, Lakota, Daloa et Abidjan, pour sonder ces transformations.Un grand reportage de François Hume-Ferkatadji qui s'entretient avec Patrick Adam.Colombie : les prisons sous haute tensionLe grand reportage d’aujourd’hui nous emmène en Amérique du Sud. Surpopulation carcérale, hausse de la criminalité, corruption dans les prisons… En Colombie, depuis le début de l’année, l’ensemble des 125 établissements pénitentiaires ont été placés en alerte. Alors les institutions tentent par tous les moyens de réduire la population carcérale. Parmi eux, le recours aux ateliers de réinsertion.Un Grand reportage de Najet Benrabaa qui s'entretient avec Patrick Adam.
9/15/2024 • 48 minutes, 30 seconds
« Le supplément du samedi » du 14 septembre 2024
Dans le supplément de ce samedi, Grand reportage week-end vous emmène de Paris à Dacca. Notre grand reporter a pu accompagner le prix Nobel de la Paix, Muhammad Yunus, dans son voyage pour prendre les rênes du Bangladesh. En deuxième partie, nous partons en Indonésie, plus précisément à « Nusantara », la nouvelle capitale administrative du pays. La construction de cette nouvelle ville « verte », lancée par le président indonésien, fait pourtant débat auprès des ONG environnementales et de certains locaux… Bangladesh : 36 jours pour une révolutionQuinze ans de pouvoir autoritaire, quinze années balayées en un peu plus d’un mois de manifestations. Le Bangladesh a écrit une page de son histoire cet été. Sheikh Hasina, fille du père de l’indépendance du pays, était fermement accrochée à la tête de l’État. La « Bégum de fer » n’a organisé aucune élection libre depuis son arrivée au pouvoir en 2009. Lorsque les étudiants se sont mobilisés en juillet, elle a répondu par une répression sévère qui a fait plus de 1 000 morts, avant d’être contrainte à l’exil. Elle part en Inde. C'était le 5 août.En plus d’un mois de contestation, un désir de justice et d’égalité a traversé la société bangladaise. Appelé en sauveur, le prix Nobel de la paix, ancienne cible privilégiée de la justice de son pays, Muhammad Yunus est désormais à la tête du gouvernement de transition. Muhammad Yunus que Nicolas Rocca a pu accompagner de Paris jusqu’à Dacca, où il allait donc prendre les rênes du pays.Un Grand reportage de Nicolas Rocca qui s'entretient avec Patrick Adam.La construction de la future capitale indonésienne, un projet sous haute tensionL’Indonésie et ses 270 millions d’habitants ont fêté le jour de l ’indépendance de la nation le 17 août dernier. Une célébration dans des conditions particulières cette année 2024, puisque le chef de l’État, Joko Widodo, a tenu à commémorer cette fête d’indépendance à « Nusantara ». La nouvelle capitale administrative de l’Indonésie. La construction de la ville, qu’on appelle aussi IKN (Ibu Kota Nusantara en indonésien), a débuté sur l’île de Bornéo courant 2022. Objectif : bâtir une nouvelle capitale « verte » et avec pour perspective « zéro émission », au centre du plus grand archipel du monde. Jakarta, située sur l’île de Java, connaît en effet de multiples problématiques : surpopulation, pollution ou encore des inondations très importantes au nord de la ville. Ce projet gigantesque de nouvelle capitale « verte », lancé par le président indonésien Joko Widodo lui-même, fait pourtant débat auprès des ONG environnementales et de certains locaux…Un Grand reportage de Juliette Pietraszewski qui s'entretient avec Patrick Adam.
9/14/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Bangladesh : 36 jours pour une révolution
Quinze ans de pouvoir autoritaire, quinze années balayées en un peu plus d’un mois de manifestations. Le Bangladesh a écrit une page de son histoire cet été. Sheikh Hasina, fille du père de l’indépendance du pays, était fermement accrochée à la tête de l’État. La « Bégum de fer » n’a organisé aucune élection libre depuis son arrivée au pouvoir en 2009. Lorsque les étudiants se sont mobilisés en juillet, elle a répondu par une répression sévère qui a fait plus de 1 000 morts, avant d’être contrainte à l’exil. Elle part en Inde. C'était le 5 août. En plus d’un mois de contestation, un désir de justice et d’égalité a traversé la société bangladaise. Appelé en sauveur, le prix Nobel de la paix, ancienne cible privilégiée de la justice de son pays, Muhammad Yunus est désormais à la tête du gouvernement de transition. Muhammad Yunus que Nicolas Rocca a pu accompagner de Paris jusqu’à Dacca, où il allait donc prendre les rênes du pays.« Bangladesh : 36 jours pour une révolution », un grand reportage de Nicolas Rocca.
9/12/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Colombie : les prisons sous haute tension
Surpopulation carcérale, hausse de la criminalité, corruption dans les prisons… En Colombie, depuis le début de l’année, l’ensemble des 125 établissements pénitentiaires ont été placés en alerte. Alors les institutions tentent par tous les moyens de réduire la population carcérale. Parmi eux, le recours aux ateliers de réinsertion. « Colombie, les prisons sous haute tension », un grand reportage signé par Najet Benrabaa.
9/11/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Côte d’Ivoire : la dernière génération de griots ?
Électrification rapide et quasi totale du pays, hausse du coût de la vie, amélioration de la mobilité, augmentation du nombre d’étudiants et de bacheliers : les changements que connaissent la Côte d’Ivoire ont un impact sur la structure traditionnelle des villes et des villages. La culture ancestrale tend à se recomposer à l’aune de ces évolutions, et certaines fonctions sociales coutumières semblent disparaître ou se modifier. Même les langues vernaculaires des 69 ethnies du pays paraissent vulnérables devant les changements de pratiques sociales et les métamorphoses de la société. Pleureuses Bété, chanteurs traditionnels Dida ou griots-réconciliateurs en pays mandingue, nous voici à Odienné, Lakota, Daloa et Abidjan, pour sonder ces transformations.« Côte d’Ivoire : la dernière génération de griots ? », un grand reportage de François Hume-Ferkatadji.
9/10/2024 • 19 minutes, 30 seconds
La construction de la future capitale indonésienne, un projet sous haute tension
L’Indonésie et ses 270 millions d’habitants ont fêté le jour de l ’indépendance de la nation le 17 août dernier. Une célébration dans des conditions particulières cette année 2024, puisque le chef de l’État, Joko Widodo, a tenu à commémorer cette fête d’indépendance à « Nusantara ». La nouvelle capitale administrative de l’Indonésie. La construction de la ville, qu’on appelle aussi IKN (Ibu Kota Nusantara en indonésien), a débuté sur l’île de Bornéo courant 2022. Objectif : bâtir une nouvelle capitale « verte » et avec pour perspective « zéro émission », au centre du plus grand archipel du monde. Jakarta, située sur l’île de Java, connaît en effet de multiples problématiques : surpopulation, pollution ou encore des inondations très importantes au nord de la ville. Ce projet gigantesque de nouvelle capitale « verte », lancé par le président indonésien Joko Widodo lui-même, fait pourtant débat auprès des ONG environnementales et de certains locaux…« La construction de la future capitale indonésienne, un projet sous haute tension », c’est un Grand Reportage de Juliette Pietraszewski.À lire aussiIndonésie: la future capitale Nusantara, l'utopie «verte» du président Widodo
9/9/2024 • 19 minutes, 29 seconds
« Le supplément du dimanche » du 8 septembre 2024
Dans le supplément de ce dimanche, Grand reportage week-end vous raconte l’histoire d’une femme, devenue une héroïne, dans un pays d’hommes. En deuxième partie, reportage à Marseille, dans le sud de la France, où entre 150 et 200 personnes se déclarant mineurs dorment dehors. Les policières, héroïnes au PakistanC’est l’histoire d’une femme, devenue une héroïne, dans un pays d’hommes. Pays d’hommes parce que le Pakistan, dans le classement en matière d’égalité homme-femme, est à l’avant-dernière place mondiale. L’histoire mérite d’autant d’être contée que cette héroïne porte l’uniforme, elles ne sont pas si nombreuses, qu’elle a sauvé d’une mort probable une autre femme, victime de la vindicte masculine. Au Pakistan, seules 13% des fillettes vont au-delà du collège, alors quand une femme fait la différence et marque les esprits, elle est vite élevée au rang de modèle féministe.Mineurs non accompagnés : non-assistance à personne en danger ? À Marseille, entre 150 et 200 personnes se déclarant mineurs dorment dehors. Le département doit les prendre en charge, mais se dit débordé et prêt à se mettre « hors la loi » en les refusant. En France, 16 700 mineurs étrangers sont arrivés en 2019 et 14 700 en 2022, après une baisse durant les années Covid.Un Grand reportage de Justine Rodier qui s'entretient avec Patrick Adam.
9/8/2024 • 48 minutes, 30 seconds
« Le supplément du samedi » du 07 septembre 2024
Dans le supplément de ce samedi, Grand reportage week-end vous emmène dans la ville de Tapachula, au sud du Mexique, « ville prison » pour les migrants ? En deuxième partie, nous partons au Portugal où notre reporter dresse le portrait d’une émigration mal connue. Tapachula, entre gigantesque refuge et prison à ciel ouvertLeur souhait à tous : atteindre le rêve américain ou simplement vivre une vie digne. Depuis la pandémie, l’Amérique connaît une crise migratoire sans précédent. Les chiffres font tourner la tête : plus de 7 millions de personnes sans-papiers ont traversé la frontière américaine depuis 2021. Elles viennent de toute la planète, mais principalement d’Amérique centrale et des Caraïbes. Toujours, ce sont les violences ou la misère qui les poussent à partir. Très souvent, l’objectif final est d’arriver aux États-Unis, mais avant, il faut traverser le Mexique. Au sud, la ville de Tapachula, la ville du Chiapas vit au rythme de ces gens de passage qui s’accrochent à leur rêve. Sorte de gigantesque refuge, ou plutôt une prison à ciel ouvert…Un Grand reportage de Gwendolina Duval qui s'entretient avec Patrick Adam.L’émigration portugaise, le saut par-delà les montagnesC’est un petit pays d’Europe du Sud, pas très densément peuplé, le Portugal est pourtant connu comme une grande terre d’émigration. Depuis la dictature dans les années 60 et 70, pour ceux qui partent, on dit « faire le saut », c’est l’expression consacrée. La France est la première destination ! La révolution des Œillets, en avril 1974, change la donne, mais l’émigration reste forte. Entre les Portugais qui ne reviendront jamais et ceux qui retrouvent le chemin de leurs origines, portrait d’une émigration mal connue. (Rediffusion)Un Grand reportage de Marie-Line Darcy qui s'entretient avec Patrick Adam.
9/7/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Les policières, héroïnes au Pakistan
C’est l’histoire d’une femme, devenue une héroïne, dans un pays d’hommes. Pays d’hommes parce que le Pakistan, dans le classement en matière d’égalité homme-femme, est à l’avant-dernière place mondiale. L’histoire mérite d’autant d’être contée que cette héroïne porte l’uniforme, elles ne sont pas si nombreuses, qu’elle a sauvé d’une mort probable une autre femme, victime de la vindicte masculine. Au Pakistan, seules 13% des fillettes vont au-delà du collège, alors quand une femme fait la différence et marque les esprits, elle est vite élevée au rang de modèle féministe. (Rediffusion) « Les policières héroïnes au Pakistan », un Grand Reportage de Sonia Ghezali, avec la collaboration de Shahzaib Wahlah.
9/5/2024 • 19 minutes, 29 seconds
Mineurs non accompagnés: non-assistance à personne en danger?
À Marseille, entre 150 et 200 personnes se déclarant mineurs dorment dehors. Le département doit les prendre en charge, mais se dit débordé et prêt à se mettre « hors la loi » en les refusant. En France, 16 700 mineurs étrangers sont arrivés en 2019 et 14 700 en 2022, après une baisse durant les années Covid. (Rediffusion) Dans le hall d’un bel immeuble du boulevard Longchamp, à Marseille, un brouhaha monte des escaliers. En bas des marches, des néons tressautent et tentent d’éclairer les deux pièces exiguës du sous-sol. Une cinquantaine de jeunes attend d’atteindre l’une des deux bénévoles. « Et hier c’était pire ! », crie Monique Cherel depuis l’autre bout de la cave.Deux fois par semaine, le Collectif 59 Saint-Just oriente les jeunes, fait le point sur leur situation, distribue des cartes téléphoniques. Parfois aussi, des tickets alimentaires de l’Abbé Pierre. C’est en réalité ce que beaucoup de jeunes sont venus chercher. « Je n’ai pas mangé depuis hier… » Mais Monique n’a plus de ticket, tout a été distribué la veille. « Je sais, j’étais là. Mais on était trop, je n’en ai pas eu. »Leurs visages sont creusés, parfois à l’extrême, les yeux rougis, le regard vide. Un jeune garçon sautille sur place, compulsivement. « Tu n’as pas besoin de parler, regarde juste leur tête : tu vois que ça ne va pas », souffle un garçon. À défaut de pouvoir manger, ils essaient de se réchauffer. Entre 150 et 200 personnes dorment dans la rue ou dans des squats à Marseille, selon les collectifs.Une majorité, reconnus mineurs en recoursLes jeunes se succèdent devant « Madame Catherine » qui remplit des fiches : « Tu as quel âge ? Tu dors où ? » Alassane* a 16 ans, il dort dans une tente. « Je vais faire une demande d’avocate pour toi. Tu as déjà fait l’évaluation de ta minorité avec l’Addap 13 ? »L’Addap 13 est l’association mandatée par le département des Bouches-du-Rhône (13) pour prendre en charge les mineurs non accompagnés (MNA). Mais ici comme ailleurs, les départements sont débordés. Pourtant, en 2022, le nombre de MNA est inférieur à celui de 2019, avant la crise sanitaire. De 16 700 à 14 700.Quand une place se libère, les jeunes sont logés à l’hôtel puis convoqués pour réaliser une « évaluation », durant laquelle le Département vérifie qu’ils sont mineurs. David Lemonnier, directeur général adjoint de l’Addap 13 admet que la plupart des évaluations conduisent à « la majorité » : 7 jeunes sur 10 sont déboutés en 2022.Politique de découragementCes jeunes attendent alors que leur demande de minorité soit réévaluée par le juge des enfants. En recours, 75% finissent finalement par avoir gain de cause, selon les associations. Une « politique de découragement », selon Jeanne, collectif 113. Ils ne sont pas les bienvenus : on les déclare majeurs pour qu’ils quittent le territoire. » Le sérieux des évaluations est aussi contesté. Sur celle de Moussa*, il est écrit : « L’intéressé ne semble pas intimidé par l’évaluateur [...], son langage et sa posture ne font pas ceux d’un adolescent mais d’un adulte [...]. Il ne présente pas les caractéristiques physiques d’un adolescent de 15 ans. » Sur la dernière page du dossier, la photocopie intégrale de son acte de naissance.David Lemonnier réfute toute subjectivité : « Nous sommes régulièrement contrôlés et la procédure est conforme. Et l’Addap 13 n’a aucune consigne du Département. » Mais pour Marlène Youchenko, avocate, le fait que les départements soient juges et parties pose un problème d’impartialité.En attendant leur recours, les jeunes ne sont plus protégés, sauf si le juge des enfants délivre une ordonnance de placement, ce qui arrive de moins en moins souvent, déplore l’avocate. « Juridiquement, c’est un trou dans la raquette », admet David Lemonnier. « Ils passent six mois ou un an dehors, dénonce Jeanne. Sans les bénévoles, ils mourraient et seraient en proie à tous les trafics. C’est de la non-assistance à personne en danger. »Crise de l'accueilUn bras de fer se joue déjà entre les départements et l’État. L’Ain (01) a indiqué ne plus accueillir de MNA pendant trois mois. Martine Vassal, présidente du Conseil départemental (13) est prête à se mettre « hors la loi ». Ça ne serait pas la première fois : elle a déjà été plusieurs fois condamnée par le tribunal administratif. La question des MNA ne figure pas dans la loi immigration, ce que déplore l’Assemblée des départements de France (ADF). Gérald Darmanin leur a promis des aides financières.La question des moyens est indéniable. Mais les collectifs dénoncent unanimement un manque de volonté politique, alors que Martine Vassal revendique de fortes positions anti-immigration. En septembre, avant l’arrivée du Pape à Marseille, 40 jeunes ont occupé une église. Pour éviter le scandale, le département les a relogés en quelques jours. « On entend parler d’une "crise migratoire", il s’agit en réalité d’une crise de l’accueil », estime Jeanne.Au milieu du champ de bataille, des jeunes essaient de ne pas mourir. « Je ne pensais pas que ça allait être si difficile », murmure Joël*, assis dans la cave du boulevard Longchamp. Après avoir quitté sa famille, traversé le désert et la mer sur une embarcation de fortune, il ne pensait pas dormir à la gare. « Là-bas, des inconnus nous donnent 5 euros pour manger. Le lendemain ils reviennent et nous proposent de vendre de la drogue. On refuse, mais on va manger comment ? » À l’autre bout de la cave, comme un disque fatigué, Monique Cherel répète en boucle : « Nous-n’av-ons pas-de-tic-kets-au-jour-d’hui ! ». Mais les jeunes ne peuvent pas l’entendre : « On a besoin d’aide », implorent-ils en se faisant passer une boîte de Nesquik trouvée on-ne-sait-où qu’ils vident par poignées affamées.*prénoms d’emprunt.
9/4/2024 • 19 minutes, 30 seconds
L’émigration portugaise, le saut par-delà les montagnes
C’est un petit pays d’Europe du Sud, pas très densément peuplé, le Portugal est pourtant connu comme une grande terre d’émigration. Depuis la dictature dans les années 60 et 70, pour ceux qui partent, on dit « faire le saut », c’est l’expression consacrée. La France est la première destination ! La révolution des Œillets, en avril 1974, change la donne mais l’émigration reste forte. Entre les Portugais qui ne reviendront jamais et ceux qui retrouvent le chemin de leurs origines, portrait d’une émigration mal connue. (Rediffusion) « L’émigration portugaise, le saut par-delà les montagnes », un reportage de Marie-Line Darcy.
9/3/2024 • 19 minutes, 29 seconds
Tapachula, entre gigantesque refuge et prison à ciel ouvert
Leur souhait à tous : atteindre le rêve américain ou simplement vivre une vie digne. Depuis la pandémie, l’Amérique connaît une crise migratoire sans précédent. Les chiffres font tourner la tête : plus de 7 millions de personnes sans-papiers ont traversé la frontière américaine depuis 2021. Elles viennent de toute la planète, mais principalement d’Amérique centrale et des Caraïbes. Toujours, ce sont les violences ou la misère qui les poussent à partir. Très souvent, l’objectif final est d’arriver aux États-Unis, mais avant, il faut traverser le Mexique. Au sud, la ville de Tapachula, la ville du Chiapas vit au rythme de ces gens de passage qui s’accrochent à leur rêve. Sorte de gigantesque refuge, ou plutôt une prison à ciel ouvert… (Rediffusion) Tapachula, entre gigantesque refuge et prison à ciel ouvert, un Grand reportage de Gwendolina Duval.
9/2/2024 • 19 minutes, 29 seconds
« Le supplément du dimanche » du 1er septembre 2024
Dans le supplément de ce dimanche, Grand reportage week-end vous emmène en Guinée. Le 3 avril 1984, les militaires prennent le pouvoir en Guinée, ils décident alors de libérer les prisonniers détenus les camps d’internement. En deuxième partie, reportage dans les établissements d’enseignement supérieur publics français. Face aux difficultés, beaucoup d'étudiants en situation de handicap abandonnent leurs études. Camp Boiro, dans l’enfer du goulag tropicalC’était il y a 40 ans, en Guinée. Après avoir renversé le régime de Sékou Touré, l’armée libérait les prisonniers des camps d’internement. Le pays découvrait alors, effaré, les récits des victimes du système répressif mis en place sous la première République. Aujourd’hui, il reste une poignée de ces survivants.Un Grand reportage de Matthias Raynal qui s'entretient avec Patrick Adam.Un fauteuil roulant à Sciences PoSelon les chiffres du ministère de l'Enseignement supérieur, à la rentrée 2021, on comptait 51 000 étudiants en situation de handicap dans les établissements d’enseignement supérieur publics, soit 2,2% de l'ensemble des étudiants. Face aux difficultés, beaucoup abandonnent leurs études. Laurence Théault a suivi Eymerick Truffert dans son quotidien à Sciences Po.Un Grand reportage de Laurence Théault qui s'entretient avec Patrick Adam.
9/1/2024 • 48 minutes, 30 seconds
« Le supplément du samedi » du 31 août 2024
Dans le supplément de ce samedi, Grand reportage week-end vous emmène au Tchad, où une femme sur trois est excisée. Pourtant, la loi tchadienne l'interdit depuis 2022. En deuxième partie, nous partons à Imsouane, une petite ville de pêcheurs et de surfeurs au sud-ouest du Maroc. Le mercredi 17 janvier 2024, les habitants et les commerçants du centre historique ont reçu l’ordre de quitter les lieux. L'excision au Tchad : la jeune fille, les chouettes et les hommes lionsNous sommes dans la province du Mandoul, au Tchad. Une femme sur trois est excisée, mais la prévalence varie considérablement selon les régions du pays. Certaines l’ont presque totalement abandonné, tandis que dans la province du Mandoul, berceau de l’ethnie Sara, 80% des femmes sont encore excisées. Pourtant, la loi tchadienne l'interdit depuis 2022. Malgré des décennies de lutte, la pratique ne semble pas diminuer. Un Grand reportage de Carol Valade qui s'entretient avec Patrick Adam.Maroc : Imsouane, un village de pêche et de surf face aux bulldozersNous sommes à Imsouane, une petite ville de pêcheurs et de surfeurs au sud-ouest du Maroc. Depuis une vingtaine d’années, la vague d’Imsouane attire les surfeurs du monde entier et un tourisme alternatif, idéal pour les petits budgets et les amateurs d’un tourisme plus authentiques… Le mercredi 17 janvier 2024, les habitants et les commerçants du centre historique ont reçu l’ordre de quitter les lieux. L’ensemble des habitations et commerces construits sur le domaine public maritime sont concernés. (Rediffusion)Ils n’ont pas de titre de propriété, la plupart louent les terrains auprès de la commune, certains ont réussi à légaliser leur activité, d’autres pas. Si les habitants d’Imsouane savaient qu’un jour on leur demanderait de partir, ils ne s’attendaient pas à avoir si peu de temps pour le faire. En 48 heures, les bulldozers arrivent et détruisent l’ensemble des habitations du village historiqueUn Grand reportage de Nadia Ben Mahfoudh qui s'entretient avec Patrick Adam.
8/31/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Camp Boiro, dans l’enfer du goulag tropical
C’était il y a 40 ans, le 3 avril 1984, en Guinée. Après avoir renversé le régime de Sékou Touré, l’armée libérait les prisonniers des camps d’internement. Le pays découvrait alors, effaré, les récits des victimes du système répressif mis en place sous la première République. Aujourd’hui, il reste une poignée de ces survivants. (Rediffusion) « Camp Boiro, dans l’enfer du goulag tropical », un Grand reportage de Matthias Raynal.
8/29/2024 • 19 minutes, 29 seconds
Un fauteuil roulant à Sciences Po
Selon les chiffres du ministère de l'Enseignement supérieur, à la rentrée 2021, on comptait 51 000 étudiants en situation de handicap dans les établissements d’enseignement supérieur publics, soit 2,2% de l'ensemble des étudiants. Face aux difficultés, beaucoup abandonnent leurs études. Laurence Théault a suivi Eymerick Truffert dans son quotidien à Sciences Po. (Rediffusion) Diaporama
8/28/2024 • 19 minutes, 29 seconds
L'excision au Tchad : la jeune fille, les chouettes et les hommes lions
Nous sommes dans la province du Mandoul, au Tchad. Une femme sur trois est excisée, mais la prévalence varie considérablement selon les régions du pays. Certaines l’ont presque totalement abandonné, tandis que dans la province du Mandoul, berceau de l’ethnie Sara, 80% des femmes sont encore excisées. Pourtant, la loi tchadienne l'interdit depuis 2022. Malgré des décennies de lutte, la pratique ne semble pas diminuer. (Rediffusion) L'excision au Tchad, la jeune fille, les chouettes et les hommes lions, un Grand reportage de Carol Valade, réalisation : Jérémie Boucher.
8/27/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Maroc : Imsouane, un village de pêche et de surf face aux bulldozers
Nous sommes à Imsouane, une petite ville de pêcheurs et de surfeurs au sud-ouest du Maroc. Depuis une vingtaine d’années, la vague d’Imsouane attire les surfeurs du monde entier et un tourisme alternatif, idéal pour les petits budgets et les amateurs d’un tourisme plus authentiques… Le mercredi 17 janvier 2024, les habitants et les commerçants du centre historique ont reçu l’ordre de quitter les lieux. L’ensemble des habitations et commerces construits sur le domaine public maritime sont concernés. (Rediffusion) Ils n’ont pas de titre de propriété, la plupart louent les terrains auprès de la commune, certains ont réussi à légaliser leur activité, d’autres pas. Si les habitants d’Imsouane savaient qu’un jour on leur demanderait de partir, ils ne s’attendaient pas à avoir si peu de temps pour le faire. En 48 heures, les bulldozers arrivent et détruisent l’ensemble des habitations du village historique« Maroc : Imsouane, un village de pêche et de surf face aux bulldozers », un Grand reportage de Nadia Ben Mahfoudh.
8/26/2024 • 19 minutes, 30 seconds
« Le supplément du dimanche » du 25 août 2024
Dans le supplément de ce dimanche, Grand reportage week-end vous emmène sur l'île de La Réunion où l'objectif est zéro carbone en 2050. Le défi est de taille face aux contraintes économiques et sociales du territoire. En deuxième partie, nous allons en France, pendant la Seconde Guerre mondiale pour revivre une des dates importantes de l'histoire : le 6 juin 1944, jour du Débarquement des troupes alliées en Normandie pour libérer la France de l'Allemagne nazie. L’île de La Réunion fait sa révolution verteLa transition énergétique, indispensable face au réchauffement climatique, demeure un véritable défi à La Réunion. Le département français d’Outre-mer, dans l’océan Indien, doit mettre les bouchées doubles pour réaliser cette transformation dans les temps. L’île de près de 860 000 habitants n’est interconnectée à aucun réseau électrique continental. Elle était jusqu’à récemment, très dépendante des énergies fossiles importées. L’objectif, c’est zéro carbone en 2050. Mais La Réunion fait face à d’importantes contraintes économiques et sociales mais aussi à des ouragans de plus en plus intenses. Un Grand reportage d'Anne Verdaguer qui s'entretient avec Jacques Allix. Loin des plages du débarquement, la bataille de la mémoire Le 6 juin 1944, au cours de la plus grande opération militaire du XXè siècle, les troupes alliées débarquaient en Normandie pour libérer la France occupée par l'Allemagne nazie. 80 ans plus tard, les célébrations se succèdent. Elles sont particulières cette année : il n'y a presque plus de vétérans vivants. Que va devenir le souvenir sans ses témoins ?Un Grand reportage de Valentin Hugues qui s'entretient avec Jacques Allix.À lire aussiDébarquement de Normandie: le D-Day, heure par heure
8/25/2024 • 48 minutes, 30 seconds
« Le supplément du samedi » du 24 août 2024
Dans le supplément de ce samedi, Grand reportage week-end vous emmène en Afrique du Sud pour dresser un bilan, celui du parti Congrès National Africain (ANC) après 30 ans d'existence, et de la société sud-africaine post-apartheid. En deuxième partie, nous partons pour la Slovénie, vallée de la Vipava, où il est difficile de faire face aux conséquences du changement climatique. Afrique du Sud : 30 ans plus tard, que deviennent les enfants de la liberté ?En Afrique du Sud, c’est le temps du bilan pour le Congrès National Africain, l’ANC. Il y a 30 ans, des files interminables se formaient à l’extérieur des bureaux de vote du pays, pour le tout premier scrutin multiracial. Avec l’élection de Nelson Mandela, les Sud-Africains écoutaient, pleins d’espoir, les promesses de son parti, et rêvaient d’une société arc-en-ciel pour tourner la page de l’apartheid. Aujourd’hui, la corruption et les limites des politiques publiques sont passées par là... les trentenaires à qui on avait prédit une vie meilleure ont vécu des expériences très différentes, qui reflètent les défis post-apartheid.Un Grand reportage de Romain Chanson et Claire Bargelès qui s'entretiennent avec Patrick Adam. Slovénie, la vallée de la Vipava s'adapte au changement climatiqueNichée entre les Alpes juliennes et la mer Adriatique, la vallée slovène de la Vipava subit de plein fouet les conséquences du changement climatique. Ses vergers, ses vignes souffrent de la sécheresse, ses habitants tentent d'y faire face par différentes actions.Un Grand reportage d'Agnieszka Kumor qui s'entretient avec Patrick Adam.
8/24/2024 • 48 minutes, 30 seconds
En Slovénie, la vallée de la Vipava s'adapte au changement climatique
Nichée entre les Alpes juliennes et la mer Adriatique, la vallée slovène de la Vipava subit de plein fouet les conséquences du changement climatique. Ses vergers, ses vignes souffrent de la sécheresse, ses habitants tentent d'y faire face par différentes actions. (Rediffusion) En images
8/22/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Afrique du Sud : 30 ans plus tard, que deviennent les enfants de la liberté ?
En Afrique du Sud, c’est le temps du bilan pour le Congrès National Africain, l’ANC. Il y a 30 ans, des files interminables se formaient à l’extérieur des bureaux de vote du pays, pour le tout premier scrutin multiracial. Avec l’élection de Nelson Mandela, les Sud-Africains écoutaient, pleins d’espoir, les promesses de son parti, et rêvaient d’une société arc-en-ciel pour tourner la page de l’apartheid. Aujourd’hui, la corruption et les limites des politiques publiques sont passées par là... les trentenaires à qui on avait prédit une vie meilleure ont vécu des expériences très différentes, qui reflètent les défis post-apartheid. (Rediffusion)« Afrique du Sud : 30 ans plus tard, que deviennent les enfants de la liberté ? », un Grand reportage de Romain Chanson et Claire Bargelès.
8/21/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Loin des plages du Débarquement, la bataille de la mémoire
Le 6 juin 1944, au cours de la plus grande opération militaire du XXè siècle, les troupes alliées débarquaient en Normandie pour libérer la France occupée par l'Allemagne Nazie. 80 ans plus tard, les célébrations se succèdent. Elles sont particulières cette année : il n'y a presque plus de vétérans vivants. Que va devenir le souvenir sans ses témoins ? (Rediffusion) « Loin des plages du Débarquement, la bataille de la mémoire », un Grand reportage de Valentin Hugues.
8/20/2024 • 19 minutes, 30 seconds
L’île de La Réunion fait sa révolution verte
La transition énergétique, indispensable face au réchauffement climatique, demeure un véritable défi à La Réunion. Le département français d’Outre-mer, dans l’océan Indien, doit mettre les bouchées doubles pour réaliser cette transformation dans les temps. L’île de près de 860 000 habitants n’est interconnectée à aucun réseau électrique continental. Elle était jusqu’à récemment, très dépendante des énergies fossiles importées. L’objectif, c’est zéro carbone en 2050. Mais La Réunion fait face à d’importantes contraintes économiques et sociales mais aussi à des ouragans de plus en plus intenses. (Rediffusion) «L’île de La Réunion fait sa révolution verte», un Grand reportage signé Anne Verdaguer.
8/19/2024 • 19 minutes, 30 seconds
« Le supplément du dimanche » du 18 août 2024
Dans le supplément de ce dimanche, Grand reportage week-end vous emmène en Mongolie où un phénomène naturel appelé le «Dzud» tue des animaux en grand nombre. En deuxième partie, c'est de 7ème art en France dont il s'agit, mais d'un point de vue environnemental. Réchauffement climatique en Mongolie, le Dzud décime les troupeaux des éleveurs nomades Les Mongols n’ont pas peur des tsunamis ou des tremblements de terre, mais ils craignent le « Dzud ». Ce phénomène naturel dont la fréquence augmente avec le réchauffement climatique, a tué plus de 6 millions de chèvres, moutons, vaches, chevaux et chameaux dans les steppes ces derniers mois. En cause : le froid extrême et d’importantes chutes de neige cet hiver dans un pays qui, pourtant, se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne. Un Grand reportage de Stéphane Lagarde qui s'entretient avec Patrick Adam. Comment réduire l’impact environnemental de la production d’un film ? Alors que le Festival de Cannes vient de dévoiler son palmarès, RFI s’intéresse ce mercredi (29 mai 2024) aux efforts du cinéma français pour réduire son empreinte environnementale. Émissions de gaz à effet de serre participant au réchauffement climatique, pollution, impact sur la biodiversité : l’industrie du 7è art a un impact considérable. 1,7 million de tonnes d’équivalents CO2 sont par exemple émises chaque année par le secteur audiovisuel français, a calculé le collectif ECOPROD en 2020. Mais le secteur commence à transformer ses pratiques…Un Grand reportage de Lucile Gimberg qui s'entretient avec Patrick Adam.
8/18/2024 • 48 minutes, 30 seconds
« Le supplément du samedi » du 17 août 2024
Dans le supplément de ce samedi, Grand reportage week-end vous emmène au Ghana dans un camp de réfugiés au nord. En deuxième partie, c'est de la santé mentale des jeunes dont il s'agit, avec des tentatives de suicides en hausse. Dans le camp de Zebilla au Ghana, les réfugiés du Burkina s'adaptent à leur nouvelle vie Dans le nord du Ghana, une partie des réfugiés vivent dans le camp de Zebilla. Après avoir subi les traumatismes, ils vivent aujourd’hui en bonne entente avec les Ghanéens. Parmi les déplacés, seule la communauté peule se sent parfois mise à l’écart.Un Grand reportage de Caroline Chauvet qui s'entretient avec Patrick Adam. Santé mentale des jeunes, les difficultés de la prise en chargeC’est devenu un fait de société, en France, ailleurs aussi. Les jeunes vont mal, la santé mentale se dégrade avec notamment des dépressions de plus en plus tôt. Et la crise sanitaire liée au Covid a tout accéléré. Dans le nord de la France, les passages aux urgences pour gestes et idées suicidaires, les consultations pour troubles anxieux et angoisses ont augmenté chez les 10 ans et plus.En 2021, les tentatives de suicides chez les jeunes étaient même 4 fois supérieures à la moyenne nationale. Une dégradation de la santé mentale qui se heurte à une dégradation du secteur psychiatrique en crise depuis plusieurs années.Un Grand reportage de Lise Verbeke qui s'entretient avec Patrick Adam.
8/17/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Comment réduire l’impact environnemental de la production d’un film ?
Alors que le Festival de Cannes vient de dévoiler son palmarès, RFI s’intéresse ce mercredi (29 mai 2024) aux efforts du cinéma français pour réduire son empreinte environnementale. Émissions de gaz à effet de serre participant au réchauffement climatique, pollution, impact sur la biodiversité : l’industrie du 7è art a un impact considérable. 1,7 million de tonnes d’équivalents CO2 sont par exemple émises chaque année par le secteur audiovisuel français, a calculé le collectif ECOPROD en 2020. Mais le secteur commence à transformer ses pratiques… (Rediffusion) « Comment réduire l’impact environnemental de la production d’un film ? », un Grand reportage signé Lucile Gimberg, du service environnement de RFI. DIAPORAMA
8/15/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Réchauffement climatique en Mongolie, le Dzud décime les troupeaux des éleveurs nomades
Les Mongols n’ont pas peur des tsunamis ou des tremblements de terre, mais ils craignent le « Dzud ». Ce phénomène naturel dont la fréquence augmente avec le réchauffement climatique, a tué plus de 6 millions de chèvres, moutons, vaches, chevaux et chameaux dans les steppes ces derniers mois. En cause : le froid extrême et d’importantes chutes de neige cet hiver dans un pays qui, pourtant, se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne. (Rediffusion) « Réchauffement climatique en Mongolie, le Dzud décime les troupeaux des éleveurs nomades », un Grand reportage de Stéphane Lagarde. DIAPORAMA
8/14/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Santé mentale des jeunes, les difficultés de la prise en charge
C’est devenu un fait de société, en France, ailleurs aussi. Les jeunes vont mal, la santé mentale se dégrade avec notamment des dépressions de plus en plus tôt. Et la crise sanitaire liée au Covid a tout accéléré. Dans le nord de la France, les passages aux urgences pour gestes et idées suicidaires, les consultations pour troubles anxieux et angoisses ont augmenté chez les 10 ans et plus. En 2021, les tentatives de suicides chez les jeunes étaient même 4 fois supérieures à la moyenne nationale. Une dégradation de la santé mentale qui se heurte à une dégradation du secteur psychiatrique en crise depuis plusieurs années. (Rediffusion)« Santé mentale des jeunes, les difficultés de la prise en charge », un Grand reportage de Lise Verbeke.
8/13/2024 • 19 minutes, 29 seconds
Dans le camp de Zebilla au Ghana, les réfugiés du Burkina s'adaptent à leur nouvelle vie
Dans le nord du Ghana, une partie des réfugiés vivent dans le camp de Zebilla. Après avoir subi les traumatismes, ils vivent aujourd’hui en bonne entente avec les Ghanéens. Parmi les déplacés, seule la communauté peule se sent parfois mise à l’écart. (Rediffusion) Un Grand reportage de notre envoyée spéciale, Caroline Chauvet.
8/12/2024 • 19 minutes, 30 seconds
« Le supplément du dimanche » du 11 août 2024
Dans le supplément de ce dimanche, Grand reportage week-end vous emmène en mer Baltique, à bord d'une Fremm, plus précisément d'une frégate française multifonctions. En deuxième partie, nous partons pour la Belgique aux côtés de prostituées et prostitués qui vont nous parler de leur métier et de leurs droits sociaux. 24h00 sur un navire de la Marine française en mer BaltiqueAprès 2 mois à patrouiller dans les eaux de la mer Baltique, l’Aquitaine est de retour à Brest, grand port militaire de l’ouest de la France. L’Aquitaine, c’est ce que l’on appelle une Fremm, une frégate française multifonctions. Pourquoi la Baltique ? Il suffit de regarder une carte, tous les pays riverains sont désormais membres de l’Otan, sauf un, la Russie. On parle de mission de réassurance de l’alliance, en clair de renforcement des dispositifs militaires, ici avec 150 marins déployés.Un Grand reportage de Marielle Vitureau qui s'entretient avec Patrick Adam.Belgique : faire de la prostitution, un métier presque comme les autresPeut-on considérer la prostitution comme un métier ? En Belgique, la réponse est oui ! Le royaume est devenu, en 2022, le deuxième pays au monde, après la Nouvelle-Zélande, à décriminaliser le travail du sexe... Une politique particulièrement souple, qui permet aux travailleuses et aux travailleurs du sexe d’exercer en toute légalité avec un statut d'autoentrepreneur et de bénéficier de droits sociaux. Les prostituées, qui sont très majoritairement des femmes, pourraient même à terme devenir salariées...Un Grand reportage de Laure Broulard qui s'entretient avec Patrick Adam.
8/11/2024 • 48 minutes, 30 seconds
« Le supplément du samedi » du 10 août 2024
Dans le supplément de ce samedi, Grand reportage week-end vous emmène au port de Las Palmas, sur l'île de Gran Canaria, un endroit qui représente le rêve d'un départ vers la Transatlantique. En deuxième partie, nous partons pour le Bangladesh, où le démantèlement des bateaux dans les chantiers est un travail dangereux pour la santé des ouvriers à cause de la grande quantité d'amiante qui en ressort. Transatlantique… quand le rêve devient réalitéEn 1492, Christophe Colomb s’élançait des Canaries pour conquérir le Nouveau monde. Plus de cinq siècles plus tard, le port de Las Palmas, sur l’île de Gran Canaria, est toujours le principal point de rassemblement de tous les candidats à la transatlantique. Quand les Alizés s’établissent, à partir de fin novembre, l’activité redouble sur les quais. Certains vont partir en flottille au sein d’un rallye, d’autres en solitaire ; sur des petits voiliers ou de majestueux yachts ; en famille ou entre amis. Les progrès de la technologie et des communications mettent le rêve de la transat à la portée de plus de monde aujourd'hui, mais pour tous, cette aventure sera le fruit d’une longue préparation, la concrétisation d’un rêve.Un Grand reportage de Frédéric Faux qui s'entretient avec Patrick Adam. Bangladesh : dans les chantiers de démolition des bateaux, l'amiante tue à petit feu Plus d’un quart des navires marchands du monde sont démantelés dans les chantiers de Chittagong, au sud du pays. À leur bord, se trouvent des tonnes d’amiante très difficiles à traiter. L’industrie essaie de se moderniser, mais l’essentiel du travail est encore dangereux et polluant. Reportage de Sébastien Farcis (Avec Redwan Ahmed)Un Grand reportage de notre envoyé spécial à Chittagong, sud du Bangladesh, Sébastien Farcis qui s'entretient avec Patrick Adam.
8/10/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Belgique : faire de la prostitution, un métier presque comme les autres
Peut-on considérer la prostitution comme un métier ? En Belgique, la réponse est oui ! Le royaume est devenu, en 2022, le deuxième pays au monde, après la Nouvelle-Zélande, à décriminaliser le travail du sexe... Une politique particulièrement souple, qui permet aux travailleuses et aux travailleurs du sexe d’exercer en toute légalité avec un statut d'autoentrepreneur et de bénéficier de droits sociaux. Les prostituées, qui sont très majoritairement des femmes, pourraient même à terme devenir salariées... (Rediffusion) « Belgique : faire de la prostitution, un métier presque comme les autres », un Grand reportage de Laure Broulard.
8/8/2024 • 19 minutes, 29 seconds
24h00 sur un navire de la Marine française en mer Baltique
Après 2 mois à patrouiller dans les eaux de la mer Baltique, l’Aquitaine est de retour à Brest, grand port militaire de l’ouest de la France. L’Aquitaine, c’est ce que l’on appelle une Fremm, une frégate française multifonctions. Pourquoi la Baltique ? Il suffit de regarder une carte, tous les pays riverains sont désormais membres de l’Otan, sauf un, la Russie. On parle de mission de réassurance de l’alliance, en clair de renforcement des dispositifs militaires, ici avec 150 marins déployés. (Rediffusion) « 24h00 sur un navire de la Marine française en mer Baltique », un Grand reportage de Marielle Vitureau.
8/7/2024 • 19 minutes, 29 seconds
Bangladesh : dans les chantiers de démolition des navires, l’amiante tue à petit feu
Plus d’un quart des navires marchands du monde sont démantelés dans les chantiers de Chittagong, au sud du pays. À leur bord, se trouvent des tonnes d’amiante très difficiles à traiter. L’industrie essaie de se moderniser, mais l’essentiel du travail est encore dangereux et polluant. Reportage. (Rediffusion) Un Grand reportage de notre envoyé spécial à Chittagong, sud du Bangladesh, Sébastien Farcis. (Avec Redwan Ahmed)
8/6/2024 • 19 minutes, 29 seconds
Transatlantique… quand le rêve devient réalité
En 1492, Christophe Colomb s’élançait des Canaries pour conquérir le Nouveau monde. Plus de cinq siècles plus tard, le port de Las Palmas, sur l’île de Gran Canaria, est toujours le principal point de rassemblement de tous les candidats à la transatlantique. Quand les Alizés s’établissent, à partir de fin novembre, l’activité redouble sur les quais. (Rediffusion) Certains vont partir en flottille au sein d’un rallye, d’autres en solitaire ; sur des petits voiliers ou de majestueux yachts ; en famille ou entre amis. Les progrès de la technologie et des communications mettent le rêve de la transat à la portée de plus de monde aujourd'hui, mais pour tous, cette aventure sera le fruit d’une longue préparation, la concrétisation d’un rêve.« Transatlantique… quand le rêve devient réalité », un Grand reportage de Frédéric Faux.
8/5/2024 • 19 minutes, 29 seconds
« Le supplément du dimanche » du 04 août 2024
Dans le supplément de ce dimanche, Grand reportage week-end vous emmène au Venezuela où le lac de Maracaibo, le plus grand lac d’Amérique latine, a tourné vert fluo, touché par une cyanobactérie, en juillet 2023. En deuxième partie, nous partons à Al-Ula, au nord de l’Arabie saoudite, un désert parsemé de sites préislamiques... Au chevet du lac de MaracaiboEn juillet 2023, le plus grand lac d’Amérique latine, le lac de Maracaibo au Venezuela, a tourné vert fluo. Une cyanobactérie, appelée verdín par les Vénézuéliens, recouvrait 70% du lac. Un phénomène naturel, appelé eutrophisation, qui a été renforcé par la pollution. La teinte a attiré l’attention des Vénézuéliens, dont les yeux se sont tournés vers Maracaibo et vers toutes les menaces environnementales qui pèsent sur le lac. Des milliers de tonnes de déchets quotidiennes, les eaux résiduelles, des pesticides et du pétrole.Un Grand reportage d'Alice Campaignolle qui s'entretient avec Patrick Adam.Al-Ula, l’ambition culturelle de l’Arabie saouditeNous sommes à Al-Ula, au nord de l’Arabie saoudite. Une région immense de près de 23 000 km² pour 50 000 habitants. Un désert parsemé de roches gigantesques, sculpturales d’où émergent des sites archéologiques : Hegra, Dadane… Des sites préislamiques que l’Arabie saoudite met en valeur pour la première fois, signe d’une volonté affichée d’ouverture et de modernisation.Un Grand reportage de Muriel Maalouf qui s'entretient avec Patrick Adam.
8/4/2024 • 48 minutes, 30 seconds
« Le supplément du samedi » du 03 août 2024
Dans le supplément de ce samedi, Grand reportage week-end vous emmène dans l’extrême nord norvégien, à Kirkenes, une ville frontalière avec la Russie, où les habitants vivent avec l'ombre du rideau de fer. En deuxième partie, nous partons sur les rives du lac Titicaca, plus haut lac navigable au monde, à cheval entre le Pérou et la Bolivie. Kirkenes, à l’ombre du rideau de fer dans l’Arctique norvégienNous sommes à Kirkenes, dans l’extrême nord norvégien, une ville frontalière avec la Russie. Depuis la guerre en Ukraine et la dégradation des relations entre l’Europe et la Russie, le quotidien est chamboulé. Dans cette petite ville de 3 500 habitants, on assiste en plein Arctique, au retour du rideau de fer, après 30 ans de cohabitation avec les Russes. La coopération transfrontalière était synonyme d’espoir et de prospérité dans la région, mais depuis février 2022, tout s’est arrêté ou presque.Un Grand reportage de Carlotta Morteo qui s'entretient avec Patrick Adam.Alerte sécheresse au lac TiticacaLe lac Titicaca, plus haut lac navigable au monde, à cheval entre le Pérou et la Bolivie, est en alerte sécheresse depuis quatre mois (mois de juillet 2023). Son niveau est historiquement bas, à cause du manque de pluies et de températures anormalement hautes. Une source d’inquiétude pour les habitants de la région de l’Altiplano. Grand reportage sur les rives du lac, côté péruvien.Un Grand reportage de Juliette Chaignon qui s'entretient avec Patrick Adam.
8/3/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Au chevet du lac de Maracaibo
En juillet 2023, le plus grand lac d’Amérique latine, le lac de Maracaibo au Venezuela, a tourné vert fluo. Une cyanobactérie, appelée verdín par les Vénézuéliens, recouvrait 70% du lac. Un phénomène naturel, appelé eutrophisation, qui a été renforcé par la pollution. La teinte a attiré l’attention des Vénézuéliens, dont les yeux se sont tournés vers Maracaibo et vers toutes les menaces environnementales qui pèsent sur le lac. Des milliers de tonnes de déchets quotidiennes, les eaux résiduelles, des pesticides et du pétrole. (Rediffusion) Le lac est assailli de toutes parts, et ce depuis des décennies. Après l’explosion du verdín en 2023, un grand plan public de récupération a alors été annoncé par le président Nicolas Maduro, lui-même, et des projets privés ont vu le jour. Un peu plus de six mois plus tard, quel bilan ? « Au chevet du lac de Maracaibo », un Grand reportage d'Alice Campaignolle.
8/1/2024 • 19 minutes, 29 seconds
Al-Ula, l’ambition culturelle de l’Arabie saoudite
Nous sommes à Al-Ula, au nord de l’Arabie saoudite. Une région immense de près de 23 000 km² pour 50 000 habitants. Un désert parsemé de roches gigantesques, sculpturales d’où émergent des sites archéologiques : Hegra, Dadane… Des sites préislamiques que l’Arabie saoudite met en valeur pour la première fois, signe d’une volonté affichée d’ouverture et de modernisation. (Rediffusion) « Al-Ula, l’ambition culturelle de l’Arabie saoudite », un Grand reportage de Muriel Maalouf.
7/31/2024 • 19 minutes, 29 seconds
Alerte sécheresse au lac Titicaca
Le lac Titicaca, plus haut lac navigable au monde, à cheval entre le Pérou et la Bolivie, est en alerte sécheresse depuis quatre mois (mois de juillet 2023). Son niveau est historiquement bas, à cause du manque de pluies et de températures anormalement hautes. Une source d’inquiétude pour les habitants de la région de l’Altiplano. Grand reportage sur les rives du lac, côté péruvien. (Rediffusion) « Alerte sécheresse au lac Titicaca », un Grand reportage de Juliette Chaignon.
7/30/2024 • 19 minutes, 29 seconds
Kirkenes, à l’ombre du rideau de fer dans l’Arctique norvégien
Nous sommes à Kirkenes, dans l’extrême nord norvégien, une ville frontalière avec la Russie. Depuis la guerre en Ukraine et la dégradation des relations entre l’Europe et la Russie, le quotidien est chamboulé. Dans cette petite ville de 3 500 habitants, on assiste en plein Arctique, au retour du rideau de fer, après 30 ans de cohabitation avec les Russes. La coopération transfrontalière était synonyme d’espoir et de prospérité dans la région, mais depuis février 2022, tout s’est arrêté ou presque. (Rediffusion) « Kirkenes, à l’ombre du rideau de fer dans l’Arctique norvégien », un Grand reportage de Carlotta Morteo.
7/29/2024 • 19 minutes, 29 seconds
« Le supplément du dimanche » du 28 juillet 2024
Dans le supplément de ce dimanche, Grand reportage week-end vous emmène au Sénégal où des voleurs ont été arrêtés avec 91 perruques de seconde main. Le vol de perruque, un phénomène récurrent dans la capitale sénégalaise. En deuxième partie, les citoyens du Kosovo peuvent enfin voyager librement dans tout l'espace Schengen, une mesure qui pourrait bien accélérer l'exode massif qui saigne le le petit pays des Balkans depuis de longues années. Le marché lucratif des perruques Au Sénégal, des voleurs ont été arrêtés avec 91 perruques de seconde main. Ils ont été condamnés fin septembre 2023 à deux ans de prison, dont trois mois ferme. Un phénomène récurrent dans la capitale sénégalaise alors que les perruques de cheveux naturels coûtent très cher. Un Grand reportage de Théa Ollivier qui s'entretient avec Patrick Adam.Fin de visas Schengen pour le Kosovo, la crainte d'un nouvel exodeDepuis le 1er janvier 2024, les citoyens du Kosovo peuvent enfin voyager librement dans tout l'espace Schengen. Une mesure attendue depuis très longtemps, mais qui pourrait bien accélérer l'exode massif qui saigne le le petit pays des Balkans depuis de longues années. Les maigres salaires, la corruption et le manque de sécurité poussent les plus jeunes à tenter leur chance ailleurs.Un Grand reportage de Jean-Arnault Dérens qui s'entretient avec Patrick Adam.
7/28/2024 • 48 minutes, 30 seconds
« Le supplément du samedi » du 27 juillet 2024
Dans le supplément de ce samedi, Grand reportage week-end vous emmène au sud du Mexique. Au Chiapas, la région la plus pauvre du Mexique, la violence semble y gagner du terrain chaque jour. Face à la menace sécuritaire, seule l’armée renforce sa présence mais, la population, traumatisée par les massacres du passé, craint les militaires. En deuxième partie, c'est en Bulgarie que nous nous dirigeons, à Omourtag, où l’eau n’arrive pas jusqu’au robinet. Le Chiapas, un État mexicain qui s’enfonce dans la violenceChaque jour la violence semble y gagner du terrain… Au sud du Mexique, l’État du Chiapas… La guerre entre les cartels qui se disputent le territoire fait vivre un enfer à la population. Le Chiapas est la région la plus pauvre du Mexique, oubliée des pouvoirs publics, victime de la corruption. Face à la menace sécuritaire, seule l’armée renforce sa présence, mais au Chiapas traumatisé par les massacres du passé, la population craint les militaires.Un Grand reportage de Gwendolina Duval qui s'entretient avec Patrick Adam.À Omourtag, l’eau n’arrive pas jusqu’au robinetL'eau sera un des grands enjeux du monde de demain. Le cycle de l'eau est complètement bouleversé par les changements climatiques. En plus de devoir faire face à cette nouvelle réalité, la Bulgarie doit également repenser la gestion stratégique de ses ressources hydriques. À commencer par l'accès à l'eau qui fait défaut depuis des décennies dans certaines régions du pays. Et trouver une solution est plus facile que de l'appliquer. Un Grand reportage de Damien Vodénitcharov qui s'entretient avec Patrick Adam.
7/27/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Le marché lucratif des perruques
Au Sénégal, des voleurs ont été arrêtés avec 91 perruques de seconde main. Ils ont été condamnés fin septembre 2023 à deux ans de prison, dont trois mois ferme. Un phénomène récurrent dans la capitale sénégalaise alors que les perruques de cheveux naturels coûtent très cher. (Rediffusion) « Le marché lucratif des perruques », un Grand reportage de Théa Ollivier.
7/25/2024 • 19 minutes, 30 seconds
À Omourtag, l’eau n’arrive pas jusqu’au robinet
L'eau sera un des grands enjeux du monde de demain. Le cycle de l'eau est complètement bouleversé par les changements climatiques. En plus de devoir faire face à cette nouvelle réalité, la Bulgarie doit également repenser la gestion stratégique de ses ressources hydriques. À commencer par l'accès à l'eau qui fait défaut depuis des décennies dans certaines régions du pays. Et trouver une solution est plus facile que de l'appliquer. (Rediffusion) « À Omourtag, l’eau n’arrive pas jusqu’au robinet », un Grand reportage de Damian Vodénitcharov.
7/24/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Le Chiapas, un État mexicain qui s’enfonce dans la violence
Chaque jour la violence semble y gagner du terrain… Au sud du Mexique, l’État du Chiapas… La guerre entre les cartels qui se disputent le territoire fait vivre un enfer à la population. Le Chiapas est la région la plus pauvre du Mexique, oubliée des pouvoirs publics, victime de la corruption. Face à la menace sécuritaire, seule l’armée renforce sa présence, mais au Chiapas traumatisé par les massacres du passé, la population craint les militaires. (Rediffusion) « Le Chiapas, un État mexicain qui s’enfonce dans la violence », un Grand reportage de Gwendolina Duval.
7/23/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Sur les routes d'un Tigré ravagé
Grand Reportage nous emmène au Tigré, dans le nord de l’Éthiopie. Vingt mois après la fin de la guerre et un accord de paix, la région est toujours face à d’immenses défis. Le conflit avait opposé les Tigréens au pouvoir central éthiopien, allié de l’Érythrée voisine et d’autres régions comme les Amharas. La guerre de 2020 à 2022 pourrait avoir fait jusqu'à 600 000 morts selon l’Union africaine, avec des soupçons de génocide. Notre envoyé spécial Sébastien Nemeth s’est rendu dans cette région encore profondément marquée par la guerre.« Sur les routes d'un Tigré ravagé », un Grand reportage de Sébastien Nemeth. Réalisation : Pauline Leduc.
7/22/2024 • 19 minutes, 30 seconds
« Le supplément du dimanche » du 21 juillet 2024
Dans le supplément de ce dimanche, Grand reportage week-end vous emmène au Soudan, à la rencontre des réfugiés de Renk. Ensuite, nous partons pour l'Egypte cette fois, où les réfugiés sont d'origine soudanaise. Soudan : la vie en suspens des réfugiés de Renk Il y a un an, éclatait la guerre au Soudan. Deux généraux s’affrontent pour le pouvoir. Aujourd’hui le conflit a provoqué le déplacement de près de 8 millions et demi de personnes, selon les Nations unies. Près d’1 million et demi sont des réfugiés partis en Égypte, au Tchad, en Éthiopie ou encore au Soudan du Sud. C’est la plus importante crise de personnes déplacées au monde, dont l’impact régional est colossal.Un Grand reportage de Gaëlle Laleix qui s'entretient avec Patrick Adam. Soudanais réfugiés en Égypte : l’exil sans Terre promise C’était il y a un an, le 15 avril 2023, la guerre éclatait au Soudan entre l’armée du général Al Burhan et les Forces de soutien rapide. Depuis, 1 800 000 Soudanais ont fui leur pays. Beaucoup ont emprunté la route vers l’Égypte où leurs conditions de vie demeurent très précaires.Un Grand reportage de Léonie Lebrun qui s'entretient avec Patrick Adam.
7/21/2024 • 48 minutes, 30 seconds
« Le supplément du samedi » du 20 juillet 2024
Dans le supplément de ce samedi, Grand reportage week-end vous emmène au Soudan du Sud. Une maladie touche les enfants en bas âge, et elle provoque des symptômes effrayants. Il s'agit du syndrome du hochement de tête. En deuxième partie, c'est en Amérique du Nord que nous nous dirigeons, avec la réintroduction d'une espèce qui a failli disparaître, les bisons. Soudan du Sud: les ravages du mystérieux syndrome du hochement de têteLe syndrome du hochement de tête touche les enfants à partir de trois ans. La maladie débute par des épisodes de hochement de la tête accompagnés de perte de connaissance. En l’absence de prise en charge médicale, les symptômes s’aggravent au fil des mois : crises d’épilepsie, retards de croissance, handicap mental... La Tanzanie, le Cameroun, la RDC ou encore la République Centrafricaine sont touchés. Mais c’est au Soudan du Sud que les cas sont les plus nombreux, on en dénombre au moins 6 000 dans la région d’Equatoria-Occidental.Un Grand reportage de Florence Miettaux qui s'entretient avec Patrick Adam. En Amérique du Nord, le retour vital du bison dans les Grandes PlainesLes bisons américains ont failli disparaître à la fin du XIXè siècle, et avec eux tout un pan de la culture autochtone du continent. Au Canada, ce lourd passé colonial est désormais un véritable moteur pour la réintroduction des bisons, entre réconciliation culturelle, écologique et économique, pour les descendants des colonisateurs et des peuples autochtones.Un Grand reportage de Léopold Picot qui s'entretient avec Patrick Adam.
7/20/2024 • 48 minutes, 30 seconds
En Amérique du Nord, le retour vital du bison dans les Grandes Plaines
Les bisons américains ont failli disparaître à la fin du XIXè siècle, et avec eux tout un pan de la culture autochtone du continent. Au Canada, ce lourd passé colonial est désormais un véritable moteur pour la réintroduction des bisons, entre réconciliation culturelle, écologique et économique, pour les descendants des colonisateurs et des peuples autochtones. (Rediffusion) Dans les vastes plaines jaunies du sud de l'Alberta balayées par le vent, le bâtiment du centre d'interprétation de Head-Smashed-In est parfaitement intégré dans l'une des falaises des plateaux situés au pied des montagnes des Rocheuses.Quinton Crowshoe, membre de la communauté des Piikani, est guide à Head-Smashed-In, site inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco : c'est là, du haut de cette falaise, que ses ancêtres chassaient le bison. Rassemblés dans un bassin, les bisons étaient attirés jusqu'au bord des falaises au soleil levant. Éblouis et effrayés par des Piikanis, ils se précipitaient dans le vide. Au pied de la falaise, les autres membres de la communauté les achevaient, puis utilisaient l'intégralité des carcasses pour survivre au rude hiver du continent.Le centre de Head-Samshed-In reçoit chaque année plus de 80 000 visiteurs. Pour Quinton, perpétuer cet héritage, c'est aussi reconnaître l'importance des bisons pour les écosystèmes des Grandes Plaines. « Lorsque le Créateur a créé les bisons, il a conçu leurs sabots de manière à ce que, lorsqu'ils se déplacent, ils aèrent naturellement le sol. Ils nourrissent le sol une fois qu'ils ont mangé toute l'herbe, puis se déplacent vers leur prochaine zone de pâturage. Ils laissent derrière eux une formidable fertilisation », explique le petit-fils de Joe Crowshoe Senior, qui a participé à la création de ce centre d'interprétation. Un allié écologiqueLes peuples autochtones connaissent depuis toujours le potentiel écologique du bison, mais il a fallu qu'il manque de disparaître pour que les Blancs réalisent l'importance de leur rôle. Les bisons ont été presque annihilés pour leur cuir, utilisé dans les courroies des machines lors de la révolution industrielle en Europe, et pour chasser les peuples autochtones des plaines que les animaux avaient fertilisées. À la fin du XIXè siècle, il n'en restait plus qu'une poignée, contre des dizaines de millions un siècle plus tôt.Dans le nord de l'Alberta, près du parc national de l'Île aux Élans, Wes Olson, ancien employé de Parc Canada et spécialiste du bison, a établi sa résidence. « Les bisons sont des espèces-clé, et lorsqu'ils ont été retirés des grandes plaines d'Amérique du Nord ou de tout autre endroit où ils vivaient, ces écosystèmes se sont généralement effondrés », explique le passionné. Wes Olson a participé à la réintroduction des bisons dans le parc national canadien de Banff, en 2017, aux côtés de Dillon Watt, toujours employé là-bas.Casquette visée sur la tête, le travailleur de Parc Canada explique : « Aujourd'hui, il y a un peu plus de cent bisons dans le parc national de Banff. Nous avons commencé avec 16 animaux en 2017. On peut parler d'une réussite, même si beaucoup de choses restent à accomplir, notamment pour faire cohabiter l'homme et l'animal sauvage ». Aujourd'hui, le bison n'est plus une espèce en danger. Rien qu'au Canada, on compte plus de 12 000 bisons des plaines et des bois en liberté, et près de 150 000 bisons d'élevage. Une économie écologique ?Dans un café de Calgary, la ville la plus peuplée de l'Alberta, le rendez-vous est pris avec Kelly Long. À la tête de l'entreprise Noble Premium Bison, la femme d'affaires exporte de la viande de bison jusqu'en Europe. Pour Kelly, cultiver le bison permet de promouvoir un élevage plus responsable : en moyenne un producteur canadien détient seulement 150 têtes dans sa harde. « Nous ne pratiquons pas d'insémination artificielle et nous ne donnons pas d'hormones de croissance. La façon dont nous élevons les animaux ajoute de la valeur à la terre, aide l'environnement, aide le sol, aide à séquestrer le carbone, aide le bassin versant, aide la diversité des plantes ».George Briggs est éleveur de bisons depuis une trentaine d'années dans le centre de l'Alberta. Il a une harde qu'il ne touche pas, et des veaux qu'il envoie à la boucherie tous les dix-huit mois. Dans ses champs, une centaine d'animaux profitent d'un terrain de 250 hectares. Le mâle est gigantesque et sa fourrure est encore épaisse de l'hiver. Son garrot atteint la fenêtre de son pickup pourtant bien américain.Pour George, le bison est clairement un allié écologique. « Avant, ce champ était un champ de culture intensive. Quand je l'ai acheté pour y mettre des bisons, le voisinage m'a pris pour un fou. Aujourd'hui, le champ respire, la terre est noire, les oiseaux sont revenus et j'ai pu y planter des arbres », explique l'éleveur, qui habite juste à côté de son champ. Élever le bison, c'est aussi faire sa part pour compenser la lourde responsabilité des Canadiens blancs dans sa disparition. « Ils essayaient de forcer les Premières Nations à se déplacer plus loin. Sans ces quelques personnes qui ont capturé ces animaux pour les placer dans des parcs, nous n'aurions probablement plus de bisons aujourd'hui, n'est-ce pas ? », soupire le rancher.Il y a dix ans, un traité pour les bisons a été signé entre différentes Premières Nations pour encourager leurs réintroductions dans les Plaines. Les réserves autochtones sont de plus en plus nombreuses à en accueillir, même si la mer de bison décrite par leurs ancêtres dans les Grandes Plaines risque de ne jamais revenir.
7/18/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Soudan du Sud: les ravages du mystérieux syndrome du hochement de tête
Le syndrome du hochement de tête touche les enfants à partir de trois ans. La maladie débute par des épisodes de hochement de la tête accompagnés de perte de connaissance. En l’absence de prise en charge médicale, les symptômes s’aggravent au fil des mois : crises d’épilepsie, retards de croissance, handicap mental... La Tanzanie, le Cameroun, la RDC ou encore la République Centrafricaine sont touchés. Mais c’est au Soudan du Sud que les cas sont les plus nombreux, on en dénombre au moins 6 000 dans la région d’Equatoria-Occidental. (Rediffusion) De notre correspondante, À Mvolo, comme à Mundri et dans tous les villages lourdement touchés par le syndrome du hochement de tête au Soudan du Sud, les habitants prennent leur mal en patience. Les projets de recherche n’ont pour l’instant apporté qu’une partie des réponses, échouant jusqu’ici à percer le mystère de la cause de cette maladie. Et les questions sont nombreuses : la maladie est-elle contagieuse, se transmet-elle d’une personne à l’autre ? C’est une idée très répandue, qui conduit à l’isolement des enfants malades, mais elle est fausse.« Les analyses montrent que le syndrome du hochement de tête est une forme d’épilepsie. Et donc, comme il s’agit d’une maladie neurologique, il est impossible qu’elle se transmette d’une personne à l’autre », affirme le chercheur Stephen Jada, un médecin sud-soudanais qui réalise sa thèse de doctorat sur le syndrome du hochement de tête tout en pilotant les recherches menées par l’ONG Amref Health Africa sur le sujet. « Le fait, observé par les populations concernées, que dans une même famille, ou dans un même village, les enfants développent la maladie les uns après les autres, a été étudié, et la théorie d’une contagiosité a été écartée », poursuit-il. « Ce que les études ont confirmé, c’est que toutes les personnes ayant développé cette maladie ont été exposées aux mêmes facteurs environnementaux. Il y a donc quelque chose dans l’environnement qui déclenche la manifestation de la maladie chez elles », explique le docteur.La théorie qui prédomine à l’heure actuelle, c’est que le syndrome du hochement de tête serait une forme d’épilepsie « associée » à l’onchocercose, la « cécité des rivières ». Maladie parasitaire endémique dans la région, elle est transmise par les morsures de mouches noires qui se reproduisent dans les hautes herbes au bord des cours d’eau à courant rapide, comme les rivières de Mundri, de Mvolo et de tous les villages sud-soudanais où les cas de syndrome du hochement de tête ont explosé depuis trente ans.Mais aujourd’hui encore, tous les chercheurs ne sont pas d’accord. Et d’autres théories ont été avancées : des déficiences nutritionnelles parmi la population touchée, la consommation d’aide alimentaire contaminée par un germe, ou encore l’usage d’armes chimiques dans ces zones qui ont aussi pour point commun – outre leur proximité avec des cours d’eau – d’avoir été des zones de conflit…En effet, au Soudan du Sud, la région d’Equatoria-Occidental a été une zone de combats intenses lors de la seconde guerre civile soudanaise (1983-2005). Le nord de l’Ouganda a lui aussi été un terrain de guerre, en proie aux violences de la Lord’s Resistance Army (LRA) dans les années 1990. Dans les deux régions, les cas de syndrome du hochement de tête se sont multipliés pendant ces conflits marqués par d’importants déplacements de populations.Des causes inconnues« Ces autres causes possibles ont été analysées, sans succès », affirme pourtant le docteur Gasim Abd-Elfarag, autre spécialiste sud-soudanais du syndrome du hochement de tête. « De nombreuses recherches ont été consacrées à la cause du syndrome du hochement de tête. Nous avons cherché des virus, des bactéries, des parasites… Toutes ces recherches ont été réalisées, sans résultats concluants », avoue-t-il. « La cause exacte de cette maladie reste un mystère. »Pour lui comme pour le groupe de chercheurs réunis au sein de la Nodding Syndrome Alliance, un consortium d’ONG et d’universités créé en 2019, il s’agit dès lors surtout de conduire « des études basées sur des interventions, pour voir lesquelles fonctionnent le mieux pour aider ces enfants, soulager leurs symptômes et soutenir la communauté affectée par la maladie ».Les médicaments antiépileptiques permettent de fait une amélioration considérable de la qualité de vie des patients, et favorisent notamment leur retour à l’école. Et il s’agit également de contrôler l’onchocercose. Car le lien entre les deux maladies semble difficile à nier. « Parmi les communautés vivant près des rivières, où l’onchocercose est très répandue, les cas d’épilepsie et de syndrome du hochement de tête sont plus nombreux », explique Stephen Jada. « Plus vous vous éloignez de la rivière, plus le nombre de cas diminue. Et quand vous allez dans les villages où il n’y a pas de rivière, où vous n’observez pas de morsures de mouches noires, les cas de syndrome du hochement de tête sont rares voire absents ».Pourtant, « nous ne savons pas comment l’onchocercose pourrait provoquer ça. Des tests ont été réalisés pour voir si les parasites atteignent le cerveau, ou s’ils libèrent une toxine qui provoque la maladie, sans succès. Tout cela est encore en cours d’investigation ». Malgré ces zones d’ombres, éradiquer le syndrome du hochement de tête reste pour Stephen Jada envisageable. C’est même son objectif proclamé.Les résultats des interventions menées à Maridi ces dernières années donnent au chercheur de quoi rester optimiste. Dans cette autre ville d’Equatoria-Occidental très affectée par la maladie, des interventions de contrôle de l’onchocercose ont été mises en place : la coupe des herbes où se reproduisent les mouches noires, près de la rivière, a été menée conjointement à des campagnes d’administration de vermifuge à la population. Ces efforts ont porté leurs fruits : depuis 2018, le nombre de nouveaux cas de syndrome du hochement de tête a été divisé par quinze.
7/17/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Soudanais réfugiés en Égypte : l’exil sans Terre promise
C’était il y a un an, le 15 avril 2023, la guerre éclatait au Soudan entre l’armée du général Al Burhan et les Forces de soutien rapide. Depuis, 1 800 000 Soudanais ont fui leur pays. Beaucoup ont emprunté la route vers l’Égypte où leurs conditions de vie demeurent très précaires. (Rediffusion) « Soudanais réfugiés en Égypte : l’exil sans Terre promise », un Grand reportage de Léonie Lebrun.
7/16/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Soudan : la vie en suspens des réfugiés de Renk
Il y a un an… éclatait la guerre au Soudan. Deux généraux s’affrontent pour le pouvoir. Aujourd’hui le conflit a provoqué le déplacement de près de 8 millions et demi de personnes, selon les Nations unies. Près d’1 million et demi sont des réfugiés partis en Égypte, au Tchad, en Éthiopie ou encore au Soudan du Sud. C’est la plus importante crise de personnes déplacées au monde, dont l’impact régional est colossal. (Rediffusion)
7/15/2024 • 19 minutes, 30 seconds
« Le supplément du dimanche » du 14 juillet 2024
Dans le supplément de ce dimanche, Grand reportage week-end vous emmène à bord du porte-avions français Le Charles de Gaulle qui sort d'entretien. Ensuite, nous partons en Corée du Sud où le recyclage des déchets alimentaires est pratiqué depuis une vingtaine d'années déjà. Le Charles de Gaulle à l’heure des défis navals Après 8 mois au port pour entretien, le Charles de Gaulle a repris la mer ! Le navire amiral de la flotte française a appareillé de Toulon, en début d’année 2024. Il y a, quelques jours, les avions ont rejoint le bâtiment… Le groupe aéronaval remonte en puissance avant de partir en mission, dans un contexte international tendu où les conflits se déroulent désormais aussi en mer…Un Grand reportage de Franck Alexandre qui s'entretient avec Patrick Adam. Corée du Sud, reine du recyclage des déchets alimentaires Depuis le 1er janvier 2024, les Français doivent trier leurs déchets alimentaires. Une transition que la Corée du Sud a effectuée, il y a une vingtaine d’années, en modernisant son système à grande vitesse et avec des résultats impressionnants. En 1995, seuls 2% des biodéchets étaient recyclés, pour 97% à l’heure actuelle. Derrière ce succès, des déchets taxés, des poubelles intelligentes et du tri qui permettent de transformer les restes alimentaires en fertilisant et biogaz. Comment le pays a-t-il réussi une telle mutation ?Un Grand reportage de Nicolas Rocca qui s'entretient avec Patrick Adam.
7/14/2024 • 48 minutes, 30 seconds
« Le supplément du samedi » du 13 juillet 2024
Dans le supplément de ce samedi, Grand reportage week-end vous emmène au Bénin à la découverte du vaudou, et en particulier des «Vodun Days», festivités à Ouidah. En deuxième partie, c'est au nord-est de l'Espagne que nous allons pour découvrir comment les ours vivent aux côtés des hommes. Bénin, dans le berceau du vaudouLes « Vodun days » : deux jours de festivités dans la ville de Ouidah (à une quarantaine de kms à l’ouest de Cotonou). Objectif : attirer les touristes et déconstruire ces clichés négatifs qui collent au vaudou. Alors pour mieux comprendre de quoi il s’agit, nous vous emmenons à la découverte de cette religion séculaire et des traditions qui l’accompagnent, parties intégrantes de l’identité béninoise.Un Grand reportage de Magali Lagrange qui s'entretient avec Patrick Adam. La cohabitation réussie des ours dans les AsturiesC’est l’histoire d’une renaissance. Il y a 30 ans, l’animal était en danger critique d’extinction. Aujourd’hui, au nord-est de l’Espagne, dans la cordillère Cantabrique, vivent environ 370 ours. La cohabitation de ces animaux sauvages et des êtres humains se développe donc depuis quelques années, faisant des Asturies un modèle à suivre, car ici à la différence de la France, l’ours n’est presque plus considéré comme une menace, mais plutôt comme une chance.Un Grand reportage de Diane Cambon qui s'entretient avec Patrick Adam.
7/13/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Bénin : dans le berceau du vaudou
Les « Vodun days » : deux jours de festivités dans la ville de Ouidah (à une quarantaine de kms à l’ouest de Cotonou). Objectif : attirer les touristes et déconstruire ces clichés négatifs qui collent au vaudou. Alors pour mieux comprendre de quoi il s’agit, nous vous emmenons à la découverte de cette religion séculaire et des traditions qui l’accompagnent, parties intégrantes de l’identité béninoise. (Rediffusion) « Bénin : dans le berceau du vaudou », un Grand reportage de Magali Lagrange.
7/11/2024 • 19 minutes, 29 seconds
La Corée du Sud, reine du recyclage des déchets alimentaires
Depuis le 1er janvier 2024, les Français doivent trier leurs déchets alimentaires. Une transition que la Corée du Sud a effectuée, il y a une vingtaine d’années, en modernisant son système à grande vitesse et avec des résultats impressionnants. En 1995, seuls 2% des biodéchets étaient recyclés, pour 97% à l’heure actuelle. Derrière ce succès, des déchets taxés, des poubelles intelligentes et du tri qui permettent de transformer les restes alimentaires en fertilisant et biogaz. Comment le pays a-t-il réussi une telle mutation ? « La Corée du Sud, reine du recyclage des déchets alimentaires », un Grand reportage de Nicolas Rocca. (Rediffusion)
7/10/2024 • 19 minutes, 29 seconds
Le Charles de Gaulle à l’heure des défis navals
Après 8 mois au port pour entretien, le Charles de Gaulle a repris la mer ! Le navire amiral de la flotte française a appareillé de Toulon, en début d’année 2024. Il y a, quelques jours, les avions ont rejoint le bâtiment… Le groupe aéronaval remonte en puissance avant de partir en mission, dans un contexte international tendu où les conflits se déroulent désormais aussi en mer… (Rediffusion) « Le Charles de Gaulle à l’heure des défis navals », un Grand reportage de Franck Alexandre.
7/9/2024 • 19 minutes, 29 seconds
Au Bénin, Malanville attend impatiemment la réouverture de la frontière nigérienne
Cela fait bientôt un an qu'entre le Bénin et le Niger, la frontière est fermée. Un effet collatéral du coup d'État qui avait renversé le président Bazoum et qui s'était traduit par des sanctions de la part de la CEDEAO. Sanctions qui ont pourtant été levées en début d'année. Depuis, le Bénin a rouvert ses postes-frontière en février, mais le Niger refuse toujours de dégager les containers qui bloquent le pont reliant les deux pays. Niamey invoque des questions de sécurité. Cette situation pèse sur les populations, particulièrement dans la commune frontalière de Malanville, à 700 km au nord de Cotonou, où les relations avec le pays voisin et la ville de Gaya sont très étroites.«Au Bénin, Malanville attend impatiemment la réouverture de la frontière nigérienne», un Grand reportage de Magali Lagrange.
7/8/2024 • 19 minutes, 30 seconds
« Le supplément du dimanche » du 7 juillet 2024
Dans le supplément de ce dimanche, Grand reportage week-end vous emmène en Éthiopie, où depuis le début de la guerre au Tigré, plusieurs personnes ont été tuées à la suite d'appels au meurtre sur les réseaux sociaux... Ensuite, nous partons pour le Kenya, pays dont sont originaires de nombreux champions, médaillés aux Jeux Olympiques, mais un succès à quel prix ? Éthiopie : quand la haine en ligne tueEn Éthiopie, les réseaux sociaux sont accusés d’exacerber les conflits interethniques qui minent le pays. Sur les plateformes, les discours de haine sont régulièrement mis en avant par les algorithmes. Depuis le début de la guerre au Tigré, plusieurs personnes ont été tuées à la suite d’appels au meurtre sur Facebook. Les réseaux sociaux sont omniprésents dans la vie des Éthiopiens et continuent d’influencer les rapports sociaux, parfois jusqu’à contribuer au crime…Un Grand reportage de Clothilde Hazard qui s'entretient avec François Ballarin. Au Kenya, les damnés de la courseEn quinze éditions des Jeux olympiques, le Kenya a remporté 113 médailles. 106 en athlétisme dont 69 sur des courses de fond et 28 de demi-fond. Pour les jeux de Paris, l’ambition du pays est grande. Eliud Kipchoge, ancien recordman mondial du marathon, tentera de remporter l’or pour la 3è fois consécutive et de rentrer ainsi dans l’histoire. Sur les hauts plateaux kényans, on raconte que la course à pied coule dans les veines… mais ce succès se paie en réalité très cher.Un Grand reportage de Gaëlle Laleix qui s'entretient avec François Ballarin.
7/7/2024 • 48 minutes, 30 seconds
« Le supplément du samedi » du 6 juillet 2024
Dans le supplément de ce samedi, Grand reportage week-end vous emmène aux Philippines à propos de la répression violente du trafic de stupéfiants qui a été menée par l'ex-président Rodrigo Duterte. Un bilan de dizaines de milliers de morts, dont les familles réclament justice. Deuxième partie : Chypre est divisée en deux depuis 1974, écartelée entre la Grèce et la Turquie, une situation qui soulève des traumatismes au sein des minorités. Philippines : la quête de justice des victimes de la guerre contre la drogueEntre 20.000 et 30.000 morts. C’est le bilan estimé par les organisations des droits de l’homme de la guerre contre la drogue aux Philippines. Menée par l’ex-président Rodrigo Duterte, cette répression violente du trafic de stupéfiants a profondément traumatisé l’archipel. D’abord dans la ville de Davao, puis sur tout le territoire, à partir de juin 2016, des groupes armés abattent dans les rues des trafiquants ou consommateurs présumés hors de tout cadre légal.L’actuel chef de l’État Ferdinand Marcos Jr n’a pas totalement mis fin aux exactions extrajudiciaires et protège encore son prédécesseur malgré des désaccords politiques. Les familles des victimes placent leur espoir dans la Cour Pénale Internationale qui a ouvert un dossier pour crimes contre l’humanité contre l’ancien président.Un Grand reportage de Nicolas Rocca qui s'entretient avec François Ballarin.Chypre coupée en deux, les 50 ans d’un écartèlement1960 : les colons britanniques plient bagage et l’île de Chypre devient officiellement indépendante. Vite, la situation devient instable, des heurts communautaires opposent alors les habitants d’origine grecque, majoritaires, à la minorité d’origine turque. En juillet 1974, un coup d’État téléguidé par Athènes -pour réunir Chypre à la Grèce- entraîne l’invasion des troupes turques, au motif officiel de protéger la minorité turcophone. Depuis lors, l’île est divisée en deux. Une plaie qui, du côté des Chypriotes grecs, ne s’est jamais refermée.Un Grand reportage de Joël Bronner qui s'entretient avec François Ballarin.
7/6/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Au Kenya, les damnés de la course
En quinze éditions des Jeux olympiques, le Kenya a remporté 113 médailles. 106 en athlétisme dont 69 sur des courses de fond et 28 de demi-fond. Pour les jeux de Paris, l’ambition du pays est grande. Eliud Kipchoge, ancien recordman mondial du marathon, tentera de remporter l’or pour la 3è fois consécutive et de rentrer ainsi dans l’histoire. Sur les hauts plateaux kényans, on raconte que la course à pied coule dans les veines… mais ce succès se paie en réalité très cher. «Au Kenya, les damnés de la course», un Grand reportage de Gaëlle Laleix.
7/4/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Éthiopie : quand la haine en ligne tue
En Éthiopie, les réseaux sociaux sont accusés d’exacerber les conflits interethniques qui minent le pays. Sur les plateformes, les discours de haine sont régulièrement mis en avant par les algorithmes. Depuis le début de la guerre au Tigré, plusieurs personnes ont été tuées à la suite d’appels au meurtre sur Facebook. Les réseaux sociaux sont omniprésents dans la vie des Éthiopiens et continuent d’influencer les rapports sociaux, parfois jusqu’à contribuer au crime… «Quand la haine en ligne tue», un Grand reportage de Clothilde Hazard.
7/4/2024 • 19 minutes, 29 seconds
Chypre coupée en deux, les 50 ans d’un écartèlement
1960 : les colons britanniques plient bagage et l’île de Chypre devient officiellement indépendante. Vite, la situation devient instable, des heurts communautaires opposent alors les habitants d’origine grecque, majoritaires, à la minorité d’origine turque. En juillet 1974, un coup d’État téléguidé par Athènes -pour réunir Chypre à la Grèce- entraîne l’invasion des troupes turques, au motif officiel de protéger la minorité turcophone. Depuis lors, l’île est divisée en deux. Une plaie qui, du côté des Chypriotes grecs, ne s’est jamais refermée. « Chypre coupée en deux, les 50 ans d’un écartèlement », un Grand Reportage, en République de Chypre, de Joël Bronner.
7/2/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Philippines : la quête de justice des victimes de la guerre contre la drogue
Entre 20.000 et 30.000 morts. C’est le bilan estimé par les organisations des droits de l’homme de la guerre contre la drogue aux Philippines. Menée par l’ex-président Rodrigo Duterte, cette répression violente du trafic de stupéfiants a profondément traumatisé l’archipel. D’abord dans la ville de Davao, puis sur tout le territoire, à partir de juin 2016, des groupes armés abattent dans les rues des trafiquants ou consommateurs présumés hors de tout cadre légal. L’actuel chef de l’État Ferdinand Marcos Jr n’a pas totalement mis fin aux exactions extrajudiciaires et protège encore son prédécesseur malgré des désaccords politiques. Les familles des victimes placent leur espoir dans la Cour Pénale Internationale qui a ouvert un dossier pour crime contre l’humanité contre l’ancien président.«Aux Philippines, la quête de justice des victimes de la guerre contre la drogue», un Grand reportage de Nicolas Rocca.
7/1/2024 • 19 minutes, 30 seconds
« Le supplément du dimanche » du 30 juin 2024
Dans le supplément de ce dimanche, Grand reportage week-end vous emmène à Paris qui fait peau neuve pour les Jeux Olympiques 2024, et ressemble à un vaste chantier. Mais une partie de la population de la capitale ne collerait pas avec la carte postale... en deuxième partie, nous partons pour l'Espace, à la découverte de la fusée Ariane 6 qui va prendre son envol le 9 juillet prochain. Challenge des Européens vis-à-vis du reste du monde. Paris 2024 : la crainte d'un «nettoyage social»Les Jeux Olympiques de Paris vont commencer maintenant dans 1 mois et deux jours exactement. Pour l'instant, la capitale française est encore un vaste chantier. Elle se fait belle pour l'occasion. Selon les projections, ce sont 15 millions de visiteurs qui sont attendus pour cette grand-messe du sport. Et elle sera sous l'œil des caméras du monde entier. Mais se faire belle à quel prix ? Depuis des mois, des voix s'élèvent pour dénoncer ce que l'on appelle l'invisibilisation d'une partie de la population, qui ne collerait pas avec la carte postale, en priorité : rendre invisible les sans-abri. Les migrants en seraient les premières victimes.Un Grand reportage de Marie Casadebaig et Amélie Beaucour qui s'entretiennent avec Jacques Allix. Ariane 6, une fusée pour renvoyer l’Europe dans l’Espace Depuis près d'un an, l'Europe n'a plus son propre accès à l'Espace. La fusée Ariane 5 est partie à la retraite l'année dernière (2023). Sa cadette, Ariane 6, doit s'envoler pour la première fois le 9 juillet 2024. Un premier lancement crucial pour les Européens, bousculés par la concurrence de l'américain Space X, l'essor du secteur spatial chinois, et la multiplication de start-ups qui promettent de révolutionner l'Espace avec de nouvelles fusées de (très) petite taille.Un Grand reportage de Justine Fontaine qui s'entretient avec Jacques Allix.
6/30/2024 • 48 minutes, 30 seconds
« Le supplément du samedi » du 29 juin 2024
Dans le supplément de ce samedi, Grand reportage week-end vous emmène dans le nord-est syrien ciblé sans cesse par la Turquie, puis à la frontière entre l'Iran et la Turquie où de nombreux migrants tentent leur chance en se dirigeant vers l'Europe en quête d'une vie plus heureuse, mais à quel prix ? Nord-Est syrien : la vie sous les feux de l’armée turqueC’est un conflit existentiel qui se déroule dans un pays meurtri par une décennie de guerre civile. Le Nord-Est de la Syrie et son administration autonome, créé il y a 10 ans, ciblé sans cesse par la Turquie. La Turquie qui accuse les Kurdes syriens de terrorisme… Et réplique par bombardements, occupations de territoires et embargo… Cette guerre opaque fait des dizaines de morts civils et militaires chaque année en Syrie. Et a de nombreuses conséquences sur des millions de Syriens, Kurdes et Arabes.Un Grand reportage de Théo Renaudon qui s'entretient avec Jacques Allix. Frontière Iran-Turquie, un mur et des centaines de vies d’exilés briséesEntre l’Iran et la Turquie, de nombreux migrants tentent chaque année le passage objectif vers l’Europe. Une migration risquée dont on parle moins que la très meurtrière traversée de la Méditerranée. Pour se protéger de ce flux de migrants partis du Pakistan, du Turkménistan, d’Iran et, surtout de l’Afghanistan, sous la férule des talibans, la Turquie érige un mur. 295 km de béton à travers les montagnes avec un financement européen. Tenter sa chance est très risqué, les conditions météo peuvent être terribles et gangs armés et armée turques sont en embuscade, les soldats allant jusqu’à faire feu. Les migrants arrêtés, eux sont expulsés, 142 000 l’an passé.Un Grand reportage de Manon Chapelain qui s'entretient avec Jacques Allix.
6/29/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Ariane 6, une fusée pour renvoyer l’Europe dans l’Espace
Depuis près d'un an, l'Europe n'a plus son propre accès à l'Espace. La fusée Ariane 5 est partie à la retraite l'année dernière (2023). Sa cadette, Ariane 6, doit s'envoler pour la première fois le 9 juillet 2024. Un premier lancement crucial pour les Européens, bousculés par la concurrence de l'américain Space X, l'essor du secteur spatial chinois, et la multiplication de start-ups qui promettent de révolutionner l'Espace avec de nouvelles fusées de (très) petite taille. «Ariane 6, une fusée pour renvoyer l’Europe dans l’Espace», un Grand reportage de Justine Fontaine. Réalisation : Pauline Leduc.
6/27/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Nord-Est syrien : la vie sous les feux de l’armée turque
C’est un conflit existentiel qui se déroule dans un pays meurtri par une décennie de guerre civile. Le Nord-Est de la Syrie et son administration autonome, créé il y a 10 ans, ciblé sans cesse par la Turquie. La Turquie qui accuse les Kurdes syriens de terrorisme… Et réplique par bombardements, occupations de territoires et embargo… Cette guerre opaque fait des dizaines de morts civils et militaires chaque année en Syrie. Et a de nombreuses conséquences sur des millions de Syriens, Kurdes et Arabes. «Nord-Est syrien : la vie sous les feux de l’armée turque», un Grand reportage de Théo Renaudon.
6/26/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Frontière Iran-Turquie, un mur et des centaines de vies d’exilés brisées
Entre l’Iran et la Turquie, de nombreux migrants tentent chaque année le passage objectif vers l’Europe. Une migration risquée dont on parle moins que la très meurtrière traversée de la Méditerranée. Pour se protéger de ce flux de migrants partis du Pakistan, du Turkménistan, d’Iran et, surtout de l’Afghanistan, sous la férule des talibans, la Turquie érige un mur. 295 km de béton à travers les montagnes avec un financement européen. Tenter sa chance est très risqué, les conditions météo peuvent être terribles et gangs armés et armée turques sont en embuscade, les soldats allant jusqu’à faire feu. Les migrants arrêtés, eux sont expulsés, 142 000 l’an passé. «Frontière Iran-Turquie, un mur et des centaines de vies d’exilés brisées», un Grand reportage de Manon Chapelain.
6/25/2024 • 19 minutes, 29 seconds
Paris 2024 : la crainte d'un «nettoyage social»
Les Jeux Olympiques de Paris vont commencer maintenant dans 1 mois et deux jours exactement. Pour l'instant, la capitale française est encore un vaste chantier. Elle se fait belle pour l'occasion. Selon les projections, ce sont 15 millions de visiteurs qui sont attendus pour cette grand-messe du sport. Et elle sera sous l'œil des caméras du monde entier. Mais se faire belle à quel prix ? Depuis des mois, des voix s'élèvent pour dénoncer ce que l'on appelle l'invisibilisation d'une partie de la population, qui ne collerait pas avec la carte postale, en priorité : rendre invisible les sans-abris. Les migrants en seraient les premières victimes. « Paris 2024 : la crainte d'un "nettoyage social" », un Grand reportage d'Amélie Beaucour et Marie Casadebaig.
6/24/2024 • 19 minutes, 30 seconds
« Le supplément du dimanche » du 23 juin 2024
Dans le supplément de ce dimanche, Grand reportage week-end vous emmène en Colombie, qui pourrait renoncer à ses exportations de pétrole ; puis en Côte d'Ivoire, à la rencontre de deux taekwondistes Cheick Cissé et Ruth Gbagbi qui souhaitent réaliser leur rêve, un doublé cet été à Paris. Colombie : l’expansion du tourisme pour contrer celle de l’exploitation pétrolièreLa Colombie pourrait être le premier pays producteur de pétrole à renoncer à ses exportations et tout projet d’exploitation de combustibles fossiles. C’est, en tout cas, le souhait du président de gauche Gustavo Petro. Il l’a annoncé dès janvier 2023. Son objectif est de lutter contre le réchauffement climatique. L’une des alternatives au pétrole serait alors le tourisme.Dans la région du Casanare, une zone de forte exploitation pétrolière, les réserves naturelles ont déjà débuté cette transition. L’une d’entre elles, il y a plus de vingt ans. Ce secteur pourrait-il concurrencer celui du pétrole ?Un Grand reportage de Najet Benrabaa qui s'entretient avec Jacques Allix.De Koumassi aux Jeux de Paris, le fabuleux destin de Cheick Cissé et Ruth Gbagbi Derrière le football, qui brille de mille feux depuis la CAN remportée en février, le taekwondo est le deuxième sport le plus populaire de Côte d’Ivoire. Près de 64 000 Ivoiriens le pratiquent aujourd’hui, et nombre d’entre eux ont rejoint les tatamis en suivant les exploits de Cheick Cissé et Ruth Gbagbi. À eux deux, ils représentent trois quarts des médailles olympiques de l’histoire de la Côte d’Ivoire. Tous deux formés à Koumassi, commune populaire d’Abidjan, les champions s’entraînent depuis sept ans en Espagne, sur l’île de Majorque. Dans le calme des Baléares, les deux icônes murissent un rêve : réaliser le doublé cet été dans la capitale française.Un Grand reportage de Youenn Gourlay et Martin Guez qui s'entretiennent avec Jacques Allix.
6/23/2024 • 48 minutes, 30 seconds
« Le supplément du samedi » du 22 juin 2024
Dans le supplément de ce samedi, Grand reportage week-end vous emmène en France pour une course à marche forcée de l'éolien en mer, puis au Kenya au sujet des mammifères marins en danger, en effet de nombreuses espèces meurent, prises au piège dans les filets des pêcheurs. Éolien en mer : la course à marche forcée de la FranceL’éolien en mer, une source d’énergie essentielle face au changement climatique. Dans cette course, la France a un fort potentiel avec ses 4 façades maritimes mais elle accuse un retard conséquent face à ses voisins européens. Avec seulement 3 parcs offshore en activité, le pays ambitionne de livrer 50 parcs éoliens en mer d’ici 2050. Un véritable marathon a donc été lancé avec les industriels et les acteurs de la mer pour construire une filière qui en est encore à ses balbutiements. Les oppositions demeurent nombreuses également, autant que les questions sur l’impact environnemental de ces géants des mers..Un Grand reportage d'Anne Verdaguer qui s'entretient avec Jacques Allix. Kenya : les mammifères marins en dangerChaque année, près de 300 000 baleines et dauphins, meurent dans le monde, prisonniers de filets de pêche, selon la Commission baleinière internationale. Au Kenya, la pêche fait vivre près d’un million et demi de personnes, selon le ministère de la Pêche. Sur la côte qui borde l’océan Indien, elle se pratique artisanalement. Mais le matériel utilisé constitue parfois un danger pour la faune, notamment les mammifères marins.Un Grand reportage de Gaëlle Laleix qui s'entretient avec Jacques Allix.
6/22/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Kenya : les mammifères marins en danger
Chaque année, près de 300 000 baleines et dauphins, meurent dans le monde, prisonniers de filets de pêche, selon la Commission baleinière internationale. Au Kenya, la pêche fait vivre près d’un million et demi de personnes, selon le ministère de la Pêche. Sur la côte qui borde l’océan Indien, elle se pratique artisanalement. Mais le matériel utilisé constitue parfois un danger pour la faune, notamment les mammifères marins. «Au Kenya : les mammifères marins en danger», un Grand reportage de Gaëlle Laleix. Réalisation : Tiffanie Menta.
6/20/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Éolien en mer : la course à marche forcée de la France
L’éolien en mer, une source d’énergie essentielle face au changement climatique. Dans cette course, la France a un fort potentiel avec ses 4 façades maritimes mais elle accuse un retard conséquent face à ses voisins européens. Avec seulement 3 parcs offshore en activité, le pays ambitionne de livrer 50 parcs éoliens en mer d’ici 2050. Un véritable marathon a donc été lancé avec les industriels et les acteurs de la mer pour construire une filière qui en est encore à ses balbutiements. Les oppositions demeurent nombreuses également, autant que les questions sur l’impact environnemental de ces géants des mers. «Éolien en mer : la course à marche forcée de la France», un Grand reportage d'Anne Verdaguer.
6/20/2024 • 19 minutes, 30 seconds
De Koumassi aux Jeux de Paris, le fabuleux destin de Cheick Cissé et Ruth Gbagbi
Derrière le football, qui brille de mille feux depuis la CAN remportée en février, le taekwondo est le deuxième sport le plus populaire de Côte d’Ivoire. Près de 64 000 Ivoiriens le pratiquent aujourd’hui, et nombre d’entre eux ont rejoint les tatamis en suivant les exploits de Cheick Cissé et Ruth Gbagbi. À eux deux, ils représentent trois quarts des médailles olympiques de l’histoire de la Côte d’Ivoire. Tous deux formés à Koumassi, commune populaire d’Abidjan, les champions s’entraînent depuis sept ans en Espagne, sur l’île de Majorque. Dans le calme des Baléares, les deux icones murissent un rêve : réaliser le doublé cet été dans la capitale française. « De Koumassi aux Jeux de Paris, le fabuleux destin de Cheick Cissé et Ruth Gbagbi », un Grand reportage de Youenn Gourlay et Martin Guez.
6/18/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Colombie : l’expansion du tourisme pour contrer celle de l’exploitation pétrolière
La Colombie pourrait être le premier pays producteur de pétrole à renoncer à ses exportations et tout projet d’exploitation de combustibles fossiles. C’est, en tout cas, le souhait du président de gauche Gustavo Petro. Il l’a annoncé dès janvier 2023. Son objectif est de lutter contre le réchauffement climatique. L’une des alternatives au pétrole serait alors le tourisme. Dans la région du Casanare, une zone de forte exploitation pétrolière, les réserves naturelles ont déjà débuté cette transition. L’une d’entre elles, il y a plus de vingt ans. Ce secteur pourrait-il concurrencer celui du pétrole ?Réponse avec le Grand reportage de notre correspondante Najet Benrabaa. Réalisation : Tiffanie Menta.
6/17/2024 • 19 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU DIMANCHE En Zambie, adapter l’agriculture face à la sécheresse ET Les Champs-Élysées : dans les coulisses de la plus belle avenue du monde
En Zambie, adapter l’agriculture face à la sécheresseC’est un pays au bord du gouffre. Un pays, où des millions de personnes sont menacées de famine. Confrontée à l’une des pires sécheresses de son histoire, renforcée par le phénomène climatique El Nino, la Zambie est, depuis avril 2024, en situation de catastrophe nationale. L’urgence est telle que le président, Hakainde Hichilema, a dû réclamer une aide d’urgence de 900 millions de dollars à la communauté internationale, seule et unique bouée de secours pour un État déclaré en état de faillite depuis 2020.80% des récoltes de maïs ont été détruites, dans un pays où plus de 70% de la population dépend de l’agriculture pour survivre.Mais la sécheresse a également provoqué l’assèchement des cours d’eau qui alimentent les barrages, privant le pays d’électricité et plongeant l’économie dans une crise sans précédent. Ces dernières années, les catastrophes climatiques se multiplient dans toute l’Afrique australe et ont contraint des États comme la Zambie à tenter d’adapter leur modèle agricole. Comment et pour quels résultats ?Un Grand reportage d'Igor Strauss qui s'entretient avec Jacques Allix. Les Champs-Élysées : dans les coulisses de la plus belle avenue du mondeD'où vient cette affirmation quand on sait que les Parisiens la boudent et que seuls les touristes semblent s'y précipiter pour se prendre en photo ou visiter les magasins de luxe ? Construite au XVIIè siècle, l’avenue n’a pas toujours été prestigieuse. Mais, depuis toujours en revanche, elle semble avoir été érigée en symbole de célébration de toutes sortes, on y fait le fête et on y manifeste.Un Grand reportage de Laura Taouchanov qui s'entretient avec Jacques Allix.
6/16/2024 • 48 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU SAMEDI De Gaza aux Émirats, l’évacuation d’enfants palestiniens blessés ET Tahiti surfe pour les J.O.
De Gaza aux Émirats, l’évacuation d’enfants palestiniens blessésÀ Gaza, les enfants sont les premières victimes de la guerre. Le conflit sanglant qui oppose Israël au Hamas a déjà fait plus de 36 000 morts, dont plus de 14 000 enfants d’après les Nations unies. Parmi eux, beaucoup sont décédés faute de soins. Pour tenter de sauver quelques jeunes vies, plusieurs pays organisent des évacuations d’enfants blessés ou victimes de maladies chroniques à partir de l’Égypte. Notre envoyée spéciale Sophie Guignon a suivi un vol organisé par les Émirats Arabes Unis. L’objectif de la pétromonarchie du Golfe est d’accueillir 2 000 Gazaouis.Un Grand reportage de Sophie Guignon qui s'entretient avec Jacques Allix. Tahiti surfe pour les J.O.Paris 2024, c’est aussi en Polynésie française. Tahiti accueille, du 27 au 30 juillet 2024, l’épreuve de surf des jeux Olympiques. C’est la première fois dans l’Histoire des Jeux qu’une épreuve se déroule aussi loin de la ville-hôte : 15 700 kilomètres séparent Paris de Tahiti ! À un peu moins de 2 mois de ce rendez-vous international, l’île est-elle prête ? Comment se préparent les habitants et les professionnels ? Des cuisines de restaurants aux chambres d’hôtes, en passant par la mobilisation des agriculteurs, nous voici donc à Tahiti.Un Grand reportage de Margaux Bédé (avec l’appui de Quentin Pommier)qui s'entretient avec Jacques Allix.
6/15/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Tahiti surfe pour les J.O.
Paris 2024, c’est aussi en Polynésie française. Tahiti accueille, du 27 au 30 juillet 2024, l’épreuve de surf des jeux Olympiques. C’est la première fois dans l’Histoire des Jeux qu’une épreuve se déroule aussi loin de la ville-hôte : 15 700 kilomètres séparent Paris de Tahiti ! À un peu moins de 2 mois de ce rendez-vous international, l’île est-elle prête ? Comment se préparent les habitants et les professionnels ? Des cuisines de restaurants aux chambres d’hôtes, en passant par la mobilisation des agriculteurs, nous voici donc à Tahiti. « Tahiti surfe pour les J.O », un Grand reportage de Margaux Bédé, avec l’appui de Quentin Pommier.
6/13/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Les Champs-Élysées : dans les coulisses de la plus belle avenue du monde
D'où vient cette affirmation quand on sait que les Parisiens la boudent et que seuls les touristes semblent s'y précipiter pour se prendre en photo ou visiter les magasins de luxe ? Construite au XVIIè siècle, l’avenue n’a pas toujours été prestigieuse. Mais, depuis toujours en revanche, elle semble avoir été érigée en symbole de célébration de toutes sortes, on y fait le fête et on y manifeste. «Les Champs-Elysées : dans les coulisses de la plus belle avenue du monde», un Grand Reportage de Laura Taouchanov.
6/12/2024 • 19 minutes, 30 seconds
En Zambie, adapter l’agriculture face à la sécheresse
C’est un pays au bord du gouffre. Un pays, où des millions de personnes sont menacées de famine. Confrontée à l’une des pires sécheresses de son histoire, renforcée par le phénomène climatique El Nino, la Zambie est, depuis avril 2024, en situation de catastrophe nationale. L’urgence est telle que le président, Hakainde Hichilema, a dû réclamer une aide d’urgence de 900 millions de dollars à la communauté internationale, seule et unique bouée de secours pour un État déclaré en état de faillite depuis 2020. 80% des récoltes de maïs ont été détruites, dans un pays où plus de 70% de la population dépend de l’agriculture pour survivre.Mais la sécheresse a également provoqué l’assèchement des cours d’eau qui alimentent les barrages, privant le pays d’électricité et plongeant l’économie dans une crise sans précédent. Ces dernières années, les catastrophes climatiques se multiplient dans toute l’Afrique australe et ont contraint des États comme la Zambie à tenter d’adapter leur modèle agricole. Comment et pour quels résultats ?«En Zambie, adapter l’agriculture face à la sécheresse», un Grand reportage d’Igor Strauss réalisé par Donatien Cahu.
6/11/2024 • 19 minutes, 30 seconds
De Gaza aux Émirats, l’évacuation d’enfants palestiniens blessés
À Gaza, les enfants sont les premières victimes de la guerre. Le conflit sanglant qui oppose Israël au Hamas a déjà fait plus de 36 000 morts, dont plus de 14 000 enfants d’après les Nations unies. Parmi eux, beaucoup sont décédés faute de soins. Pour tenter de sauver quelques jeunes vies, plusieurs pays organisent des évacuations d’enfants blessés ou victimes de maladies chroniques à partir de l’Égypte. Notre envoyée spéciale Sophie Guignon a suivi un vol organisé par les Émirats Arabes Unis. L’objectif de la pétromonarchie du Golfe est d’accueillir 2 000 Gazaouis. « De Gaza aux Émirats, l’évacuation d’enfants palestiniens blessés », un Grand reportage de Sophie Guignon.
6/10/2024 • 19 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU DIMANCHE Les Britanniques racontent leur D-DAY ET Loin des plages du Débarquement, la bataille de la mémoire
Les Britanniques racontent leur D-DAYLors du Débarquement allié en Normandie en juin 1944 : 73 000 soldats britanniques ont été engagés aux cotés de tant d’autres ; c'est d'Angleterre que cette vaste opération de libération de l'Europe a été orchestrée. C'est d’Angleterre que les soldats ont approché les côtes normandes. Dans les années 2000, Jean-Marc Four devenu directeur général de RFI est correspondant de Radio France à Londres. Il rencontre alors celles et ceux qui ont participé au Débarquement et enregistre leurs témoignages. (Archives de Jean-Marc Four)Un Grand reportage de Valentin Hugues qui s'entretient avec Jacques Allix. Loin des plages du Débarquement, la bataille de la mémoireLe 6 juin 1944, au cours de la plus grande opération militaire du XXè siècle, les troupes alliées débarquaient en Normandie pour libérer la France occupée par l'Allemagne Nazie. 80 ans plus tard, les célébrations se succèdent. Elles sont particulières cette année : il n'y a presque plus de vétérans vivants. Que va devenir le souvenir sans ses témoins ?Un Grand reportage de Valentin Hugues qui s'entretient avec Jacques Allix.
6/9/2024 • 48 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU SAMEDI Vers une régulation des armes non-déclarées en Irak ET L’île de La Réunion fait sa révolution verte
Vers une régulation des armes non-déclarées en Irak : l'espoir des civilsLes témoignages comme celui que vous venez d’entendre, relèvent du quotidien en Irak. Après 40 ans de guerres presque sans interruption, des millions d’armes circulent dans le pays, certaines légalement, d’autres non, et nombre d’entre elles sont aux mains de civils. En l’absence de contrôle par l’État de la circulation de ces armes, elles sont à l’origine de centaines de morts chaque année. Parmi les victimes, des civils qui ne savent plus comment s’en protéger.Un Grand reportage de Marie Charlotte Roupie qui s'entretient avec Jacques Allix. L'île de La Réunion fait sa révolution verteLa transition énergétique, indispensable face au réchauffement climatique, demeure un véritable défi à La Réunion. Le département français d’Outre-mer, dans l’océan Indien, doit mettre les bouchées doubles pour réaliser cette transformation dans les temps. L’île de près de 860 000 habitants n’est interconnectée à aucun réseau électrique continental. Elle était jusqu’à récemment, très dépendante des énergies fossiles importées. L’objectif, c’est zéro carbone en 2050. Mais La Réunion fait face à d’importantes contraintes économiques et sociales mais aussi à des ouragans de plus en plus intenses.Un Grand reportage d'Anne Verdaguer qui s'entretient avec Jacques Allix.
6/8/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Les Britanniques racontent leur D-DAY
Lors du Débarquement allié en Normandie en juin 1944 : 73 000 soldats britanniques ont été engagés aux cotés de tant d’autres ; c'est d'Angleterre que cette vaste opération de libération de l'Europe a été orchestrée. C'est d’Angleterre que les soldats ont approché les côtes normandes. Dans les années 2000, Jean-Marc Four devenu directeur général de RFI est correspondant de Radio France à Londres. Il rencontre alors celles et ceux qui ont participé au Débarquement et enregistre leurs témoignages. « Les Britanniques racontent leur D-DAY », un Grand reportage de Valentin Hugues sur la base des archives de Jean-Marc Four.
6/6/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Loin des plages du Débarquement, la bataille de la mémoire
Le 6 juin 1944, au cours de la plus grande opération militaire du XXè siècle, les troupes alliées débarquaient en Normandie pour libérer la France occupée par l'Allemagne Nazie. 80 ans plus tard, les célébrations se succèdent. Elles sont particulières cette année : il n'y a presque plus de vétérans vivants. Que va devenir le souvenir sans ses témoins ? « Loin des plages du Débarquement, la bataille de la mémoire », un Grand reportage de Valentin Hugues.
6/5/2024 • 19 minutes, 30 seconds
L’île de La Réunion fait sa révolution verte
La transition énergétique, indispensable face au réchauffement climatique, demeure un véritable défi à La Réunion. Le département français d’Outre-mer, dans l’océan Indien, doit mettre les bouchées doubles pour réaliser cette transformation dans les temps. L’île de près de 860 000 habitants n’est interconnectée à aucun réseau électrique continental. Elle était jusqu’à récemment, très dépendante des énergies fossiles importées. L’objectif, c’est zéro carbone en 2050. Mais La Réunion fait face à d’importantes contraintes économiques et sociales mais aussi à des ouragans de plus en plus intenses. «L’île de La Réunion fait sa révolution verte», un Grand reportage signé Anne Verdaguer.
6/4/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Vers une régulation des armes non déclarées en Irak : l'espoir des civils
Les témoignages comme celui que vous venez d’entendre, relèvent du quotidien en Irak. Après 40 ans de guerres presque sans interruption, des millions d’armes circulent dans le pays, certaines légalement, d’autres non, et nombre d’entre elles sont aux mains de civils. En l’absence de contrôle par l’État de la circulation de ces armes, elles sont à l’origine de centaines de morts chaque année. Parmi les victimes, des civils qui ne savent plus comment s’en protéger. « Vers une régulation des armes non déclarées en Irak : l'espoir des civils », un Grand reportage de Marie-Charlotte Roupie.
6/3/2024 • 19 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU DIMANCHE La Hongrie face à l’Europe : le défi souverainiste de Viktor Orban ET Rassemblement national : le nationalisme nouvelle génération à la française
La Hongrie face à l’Europe : le défi souverainiste de Viktor OrbanFort d’une majorité absolue au Parlement hongrois, Viktor Orban entretient des relations tumultueuses avec Bruxelles, qui continue de bloquer quelque 20 milliards d'euros de fonds, en raison des atteintes répétées à l'État de droit. En croisade contre les valeurs libérales de l’UE, le dirigeant hongrois entend bien changer l’Union de l’intérieur. Son parti mène la course en tête pour les élections européennes du 9 juin. Le Fidesz, qui avait obtenu 12 sièges sur 21 lors du scrutin précédent, espère en emporter autant. Après avoir quitté le Parti populaire européen en 2021, ses élus pourraient rejoindre l’un des grands groupes de l’extrême-droite au Parlement de Strasbourg.Un Grand reportage d'Anastasia Becchio et de Daniel Vallot qui s'entretiennent avec Jacques Allix. Rassemblement national : le nationalisme nouvelle génération à la françaiseMarine Le Pen et Jordan Bardella, c'est ce duo qui a hissé depuis quelques années, le Rassemblement National au rang de premier parti d'opposition en France. La liste menée par le jeune patron du RN recueille jusqu'à 33% d'intentions de vote pour le scrutin du 9 juin prochain. Un parti longtemps ostracisé occupe désormais une place de premier plan dans le paysage politique français. Alors quels sont les ressorts de la popularité du Rassemblement National, quelle est la singularité du RN dans la grande famille nationaliste européenne ? Un Grand reportage de Pierrick Bonno qui s'entretient avec Jacques Allix.
6/2/2024 • 48 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU SAMEDI Joe Biden et les électeurs arabo-musulmans ET Comment réduire l’impact environnemental de la production d’un film ?
Joe Biden et les électeurs arabo-musulmansIl y avait déjà son âge, la frontière et l’inflation, mais depuis le 7 octobre 2023, Joe Biden a un autre problème. La guerre à Gaza et son soutien à Israël dans sa réponse à l’attaque du Hamas. Traditionnellement, le soutien à Israël ne se discutait pas vraiment aux États-Unis. Mais une partie de la population ne veut plus se taire. Il y a le mouvement étudiant et il y a les Américains arabes et musulmans, qui se font entendre, par la voix et qui entend se faire entendre dans les urnes. Un Grand reportage de Guillaume Naudin qui s'entretient avec Jacques Allix. Comment réduire l’impact environnemental de la production d’un film ? Alors que le Festival de Cannes vient de dévoiler son palmarès, RFI s’intéresse ce mercredi (29 mai 2024) aux efforts du cinéma français pour réduire son empreinte environnementale. Émissions de gaz à effet de serre participant au réchauffement climatique, pollution, impact sur la biodiversité : l’industrie du 7è art a un impact considérable. 1,7 million de tonnes d’équivalents CO2 sont par exemple émises chaque année par le secteur audiovisuel français, a calculé le collectif ECOPROD en 2020. Mais le secteur commence à transformer ses pratiques…Un Grand reportage de Lucile Gimberg qui s'entretient avec Patrick Adam.
6/1/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Rassemblement National, le nationalisme nouvelle génération à la française
Marine Le Pen et Jordan Bardella, c'est ce duo qui a hissé depuis quelques années, le Rassemblement National au rang de premier parti d'opposition en France. La liste menée par le jeune patron du RN recueille jusqu'à 33% d'intentions de vote pour le scrutin du 9 juin prochain. Un parti longtemps ostracisé occupe désormais une place de premier plan dans le paysage politique français. Alors quels sont les ressorts de la popularité du Rassemblement National, quelle est la singularité du RN dans la grande famille nationaliste européenne ? « Rassemblement National, le nationalisme nouvelle génération à la française », un Grand reportage de Pierrick Bonno.
5/30/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Comment réduire l’impact environnemental de la production d’un film ?
Alors que le Festival de Cannes vient de dévoiler son palmarès, RFI s’intéresse ce mercredi (29 mai 2024) aux efforts du cinéma français pour réduire son empreinte environnementale. Émissions de gaz à effet de serre participant au réchauffement climatique, pollution, impact sur la biodiversité : l’industrie du 7è art a un impact considérable. 1,7 million de tonnes d’équivalents CO2 sont par exemple émises chaque année par le secteur audiovisuel français, a calculé le collectif ECOPROD en 2020. Mais le secteur commence à transformer ses pratiques… « Comment réduire l’impact environnemental de la production d’un film ? », un Grand reportage signé Lucile Gimberg, du service environnement de RFI.Diaporama
5/29/2024 • 19 minutes, 30 seconds
La Hongrie face à l’Europe : le défi souverainiste de Viktor Orban
Fort d’une majorité absolue au Parlement hongrois, Viktor Orban entretient des relations tumultueuses avec Bruxelles, qui continue de bloquer quelque 20 milliards d'euros de fonds, en raison des atteintes répétées à l'État de droit. En croisade contre les valeurs libérales de l’UE, le dirigeant hongrois entend bien changer l’Union de l’intérieur. Son parti mène la course en tête pour les élections européennes du 9 juin. Le Fidesz, qui avait obtenu 12 sièges sur 21 lors du scrutin précédent, espère en emporter autant. Après avoir quitté le Parti populaire européen en 2021, ses élus pourraient rejoindre l’un des grands groupes de l’extrême-droite au Parlement de Strasbourg. De nos envoyés spéciaux,« Il faut renverser toute la clique, en commençant par Ursula ! Qu’est-ce qu’elle a trafiqué avec ces histoires de vaccins ? À Bruxelles, ils travaillent contre la Hongrie et ils bloquent les fonds qui nous reviennent », maugrée Zsuzsanna, une retraitée, arrivée avec quelques minutes de retard à un rassemblement électoral organisé par le Fidesz, dans un quartier résidentiel du sud-est de Budapest.Si cette fidèle électrice du Fidesz, qui a noué un ruban aux couleurs du drapeau hongrois sur son sac à main, évoque spontanément la présidente de la Commission européenne, c’est peut-être parce que son image est partout, dans les rues, au bord des routes, sur les abribus. Les affiches électorales du Fidesz mettent en scène Ursula von der Leyen, assise dans un fauteuil rouge, entourée de ses « fidèles serviteurs », des figures de l’opposition, déguisés en majordomes, l’ex-Premier ministre Ferenc Gyurcsany, son épouse Klara Dobrev, tête de liste de l’alliance de gauche aux élections européennes, Gergely Karacsony, le maire écologiste de Budapest, et la nouvelle figure de l’opposition, Peter Magyar. Ils portent sur des plateaux en argent les mots « guerre », « immigration » et « genre », trois thèmes qui mobilisent l’électorat Fidesz.« C’est horrible qu’à Bruxelles, ils soient favorables à la guerre en Ukraine. Comment des personnes normales peuvent-elles vouloir la guerre ? J’attends que Trump revienne au pouvoir et arrête la guerre en un jour, parce que si les États-Unis n’envoient plus d’armes, alors ce sera fini », confie Zsuzsanna, avant de rejoindre le reste de l’assistance. Un public d’âge mur, venu écouter les candidats du parti de Viktor Orban, à la mairie du XVIIIème, qui comptent bien reconquérir cet arrondissement perdu lors du scrutin de 2019.Les orateurs dénoncent les projets immobiliers de l’équipe en place, les accusent de corruption, mais n’oublient pas aussi d’évoquer les sujets au cœur de la campagne européenne du Fidesz. « Je n’ai pas une bonne impression de Bruxelles, car il y a des procédures en cours contre la Hongrie, qui, de mon point de vue, ne sont pas correctes et là, je le dis très poliment. La Hongrie est particulièrement attaquée sur la question migratoire », souligne Attila Szarvas, directeur d’une école catholique et ancien maire adjoint du XVIIIème arrondissement de la capitale.Ancien footballeur professionnel, László Dajka, 65 ans, est sur la même ligne : « Jusqu’à ce que la droite arrive au pouvoir, la gauche disait oui à tout le monde. Je suis très fier qu’on dise enfin non ! Les Hongrois disent non à l'immigration, les Hongrois disent non à tout ce qui n'est pas bon pour eux. Il y a enfin parmi les Hongrois quelqu’un qui ose tenir tête à Bruxelles ! », s’enthousiasme l’ancien milieu de terrain qui a joué à l’Unión Deportiva Las Palmas en Espagne et Yverdon en Suisse.Immigration, genre, guerreSur la place des Héros à Budapest, des groupes de touristes chinois se prennent en photo. C’est ici qu’en juin 1989, un jeune homme aux cheveux longs prononce un discours qui marque. Viktor Orban, 26 ans, s’élève alors contre la dictature communiste. 35 ans plus tard, le libéral s’est transformé en « illibéral » assumé en conflit régulier avec l’Union européenne, qu’il compare à une « mauvaise parodie contemporaine » de l’Union soviétique.Ancien conseiller en politique étrangère du Fidesz, numéro 10 sur la liste européenne du parti, Andras Laszlo appelle de ses vœux un « changement à Bruxelles », reprochant à la Commission et à sa présidente « la trahison des valeurs conservatrices », une politique environnementale « trop à gauche », « l’idéologie du genre » et un mauvais Pacte sur la migration et l’asile. « Les sanctions contre la Russie sont un échec énorme qui pèse sur l’économie européenne », regrette le candidat, estimant que « dans chaque crise sa Commission a pris une mauvaise direction ».Régulièrement rappelée à l’ordre pour ses atteintes à l’État de droit, la Hongrie de Viktor Orban a fait de Bruxelles son principal cheval de bataille. « Lorsqu'une Commission est si hostile à un État membre, il n'est pas surprenant que ce pays critique également beaucoup la Commission. La question de l’État de droit relève davantage d'un débat idéologique et d'un outil dont dispose la Commission européenne pour influencer et modifier le comportement d'un État membre », estime le politologue Agoston Mraz de l’Institut Nézöpont, un cercle de réflexion conservateur.« Tous les gouvernements conservateurs en Europe, qu'il s'agisse de l'ancien gouvernement polonais ou de l'actuel gouvernement hongrois, sont soumis au chantage politique et financier de Bruxelles parce qu'ils sont conservateurs, et non pour d'autres raisons », avance, pour sa part, Matyas Kohan, éditorialiste pour l’hebdomadaire Mandiner, proche du pouvoir.Cap à droiteSur les 21 sièges d’eurodéputés hongrois, le Fidesz a de bonnes chances d’en décrocher plus de la moitié à l’issue des élections du 9 juin. Courtisé par les grands partis de l’extrême-droite européenne, qui ont le vent en poupe, comme celui de l’Italienne Giorgia Meloni, il pourrait rejoindre l’un des grands groupes nationalistes au Parlement européen. Une perspective qui n’a pas de quoi réjouir Gergely Toth, qui a décidé de se lancer en politique, lassé de l’omnipotence du Fidesz dans sa ville, au bord du lac Balaton. Candidat de l’opposition à la mairie de Keszthely, 20 000 habitants, il est venu écouter le discours de Peter Magyar, le nouvel opposant numéro un à Viktor Orban, avec lequel il espère pouvoir nouer des alliances dans l’avenir.« J'ai toujours été très fier d’être Hongrois, mais maintenant, chaque fois que je vais à l'étranger, je dois expliquer que je ne suis pas favorable à notre gouvernement. J’ai honte que nous allions à l'encontre des valeurs européennes et je dis cela bien que ces valeurs de la famille, de l’église, soient aussi très importantes pour moi », explique Gergely Toth, alors que l’étoile montante de la politique hongroise, ancien cadre du Fidesz, signe des autographes, se fait prendre en photo à l’issue de son discours de plus d’une heure, prononcé sans notes.Peter Magyar, dont le parti Tisza (Respect et liberté) est crédité de plus de 20% d’intentions de vote auprès des électeurs, devrait décrocher plusieurs mandats au Parlement européen, plaide pour une relation « critique mais constructive » avec l’UE. « Nous serions membres à part entière du club, nous rejoindrions immédiatement le parquet européen et notre parti serait membre du PPE. On aurait une relation assez différente de celle qu’entretient le gouvernement Orban », précise-t-il brièvement à RFI, avant de s’engouffrer dans le véhicule qui l’emmène vers la prochaine étape de sa tournée électorale marathon.Venu assister à la prestation de Peter Magyar, Lajos Heder, compte voter pour Tisza, le 9 juin. Cet ancien membre du Fidesz, qui a rompu il y a longtemps avec le parti du pouvoir sans lui trouver d’alternative crédible, se dit « fâché contre Emmanuel Macron et contre l’UE », dont il regrette qu’ils ne soient pas « plus sévères avec Viktor Orban » qu’ils le « laissent cultiver son amitié avec la Russie. L’UE devrait appliquer des sanctions plus drastiques envers la Hongrie ».L’UE trop conciliante ?Les dirigeants européens ont-ils été trop conciliants avec Viktor Orban ? Pour Gwendoline Delbos-Corfield, eurodéputée verte et rapporteuse au Parlement européen sur l’État de droit en Hongrie, la réponse est sans équivoque. « Ils auraient pu actionner l’article 7 du Traité de l’Union européenne pour suspendre les droits de vote de Viktor Orban au sein du Conseil européen, mais ils ont manqué de courage, c’est aussi simple que cela ». Et d’évoquer un précédent en matière, celui de Jörg Haïder le dirigeant autrichien d’extrême-droite arrivé au pouvoir en 2000.« La réaction a été immédiate, instinctive, rappelle l’eurodéputée : tout le monde refuse alors ce qui est considéré comme un dangereux retour en arrière. Aussitôt, les autres dirigeants suspendent les droits de vote de l’Autriche, durant quelques mois, en attendant que la situation se stabilise et que Jörg Haider quitte le pouvoir. Aujourd’hui, on n’a plus cet instinct-là. Nous nous sommes habitués à avoir des gens qui vont vers l’autocratie et qui tiennent des discours de plus en plus d'extrême-droite. Parce que Viktor Orban dit des choses assez terrifiantes sur les droits humains, sur la différence de race ou sur la chrétienté. Et pourtant, il n'est jamais sanctionné ».Autre voix critique à l’encontre de Viktor Orban au sein du Parlement européen, celle du Finlandais Petri Sarvamaa. Ancien journaliste, élu au Parlement européen depuis 2012, Petri Sarvamaa a une relation particulière avec le Fidesz, car il a siégé pendant des années avec les eurodéputés du parti hongrois, au sein du Parti Populaire Européen, le groupe de centre-droit. Le Fidesz en a fait partie jusqu’à la rupture consommée en 2021.« Je ne cessais de dire au sein du groupe qu’il y avait un problème avec eux, que le parti ne répondait plus à nos valeurs, en particulier sur le respect de l’État de droit, se souvient l’eurodéputé. À l’époque, quand les choses ont commencé à empirer, j’ai dit à M. Orban durant une réunion de groupe : « si vous ne changez pas, si vous ne revenez pas à nos valeurs, votre place n’est plus parmi nous ».Entre 2012 et la rupture avec le PPE, Petri Savarmaa observe la dérive progressive des élus du Fidesz vers un discours populiste et hostile à l’Union européenne. « J’ai vraiment eu l’impression à un moment de les voir s’éloigner de nous, avec leurs déclarations nationalistes et tout ce qu’ils disaient sur le fait que la Hongrie n’était pas respectée. Personne ne comprenait ce qu’ils disaient parce que la Hongrie n’était pas certainement pas maltraitée. Au contraire, elle recevait énormément d’argent du contribuable européen ! »Les partis membres du PPE sont d’autant plus lents à réagir à cette évolution que Viktor Orban a longtemps été perçu comme un démocrate pro-européen. « Il était du bon côté de l’histoire au moment où l’URSS s’est effondrée, rappelle Petri Sarvamaa. Orban au début c’était un héros pour nous, quelqu’un qui s’est battu pour la démocratie ! Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais je crois que c’est un politicien très malin qui voulait être sûr de rester au pouvoir. Et sa stratégie a été de faire croire aux Hongrois qu’il fallait les protéger de l'Europe et de son influence néfaste : il a construit méticuleusement un récit et une propagande dont il est devenu le maître absolu. »DIAPORAMA« Ils ont peur de Viktor Orban »Cette stratégie pour conserver à tout prix le pouvoir serait donc à l’origine de la posture hostile à l’UE adoptée depuis des années par Viktor Orban. Mais, les eurodéputés hongrois élus sous la bannière du Fidesz avancent une autre explication : le dirigeant hongrois se bat pour des valeurs traditionnelles et conservatrices qui ont été trahies par l'UE. « Les bureaucrates et les gauchistes de Bruxelles ont peur de Viktor Orban et de sa vision de l'Europe des nations », s’indigne Balazs Hidveghi, députés Fidesz au Parlement européen. « Notre vision, c'est la vision que la majorité des Hongrois soutiennent, et nous pensons que toutes ces attaques ont en fait comme racine une différence d'opinion politique et idéologique ».Interrogé sur le projet européen de Viktor Orban, l’eurodéputé hongrois assure que celui-ci veut rester au sein de l’UE. « Nous sommes européens et nous sommes fiers de l'être. Mais voilà, nous voulons changer Bruxelles. Nous voulons changer la majorité actuelle au Parlement européen pour élargir la représentation des peuples qui représentent ces valeurs ». Pas de dérive autoritaire en Hongrie aux yeux de Balasz Hidveghi, qui trouve parfaitement justifiée la loi sur la souveraineté nationale adoptée en décembre 2023. « C'est tout à fait le même type de protection légale qu'on voit aux États-Unis, par exemple. Et c'est tout à fait normal. Il faut protéger notre pays contre l'influence politique, idéologique qui vient de l'étranger. »Protéger la Hongrie de l’influence de l’étranger, l’un des maîtres-mots de Viktor Orban, n’a rien de rassurant pour les ONG et les médias indépendants, confrontés à cette nouvelle loi, qui fait l’objet d’une procédure d'infraction de la part de la Commission européenne et d’une résolution adoptée lors de la dernière session du Parlement européen en avril. Ces initiatives sont saluées par Márta Pardavi, la co-présidente du Comité Helsinki à Budapest : « Il est très important de montrer aux Hongrois et aux autres Européens que ce type de législation n'a pas sa place en Europe, qu’il va à l’encontre des valeurs fondamentales de l'Union et de son système juridique. La Hongrie est une démocratie malade au sein de l'Union européenne et cette maladie a de nombreuses répercussions non seulement pour les Hongrois, pour notre société, mais c'est aussi un problème qui touche assez directement tous les Européens et il est donc juste que l'Europe cherche également des réponses pour résoudre ce problème. »À Budapest, Direkt 36, un média d’investigation en ligne, a multiplié les révélations dérangeantes sur l’enrichissement des proches du Premier ministre ou sur ses relations avec la Chine ou la Russie. Régulièrement sous pression, la rédaction n’attend rien de bon de cette nouvelle loi. András Pethö, l'un des fondateurs et directeur général de Direkt 36, la voit comme « une nouvelle tentative d'intimidation des organisations de la société civile ou des médias, car, avec sa formulation très vague, elle cible de manière très large toute personne qui accepte des dons, un soutien de l'extérieur de la Hongrie ou qui travaille avec des partenaires étrangers ».Le journaliste s’inquiète aussi de la nouvelle autorité chargée d’appliquer cette loi, l'Office de protection de la souveraineté, qui « peut travailler en étroite collaboration avec les services secrets et d'autres agences étatiques. Elle a le pouvoir de mener des enquêtes sur des organisations ou des individus. » Et de conclure : « Ce n'est qu'un chapitre de plus des efforts du gouvernement pour réprimer les voix indépendantes mais cela ne rendra certainement pas les choses plus faciles pour nous. »
5/28/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Les électeurs arabo-musulmans américains et Joe Biden
Il y avait déjà son âge, la frontière et l’inflation, mais depuis le 7 octobre 2023, Joe Biden a un autre problème. La guerre à Gaza et son soutien à Israël dans sa réponse à l’attaque du Hamas. Traditionnellement, le soutien à Israël ne se discutait pas vraiment aux États-Unis. Mais une partie de la population ne veut plus se taire. Il y a le mouvement étudiant et il y a les Américains arabes et musulmans, qui se font entendre, par la voix et qui entend se faire entendre dans les urnes. « Les électeurs arabo-musulmans américains et Joe Biden », un Grand reportage de Guillaume Naudin, réalisation : Tiffanie Menta.
5/27/2024 • 19 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU DIMANCHE Les Démocrates de Suède, à l’assaut de la forteresse socialiste ET Vox, l’extrême droite à l’espagnole qui ne renie pas le franquisme
Les Démocrates de Suède, à l’assaut de la forteresse socialisteDans le bastion historique de la social-démocratie en Europe, la Suède, le parti nationaliste anti-immigration est devenu le premier parti de droite. Les Démocrates de Suède ont récolté 21% des voix aux dernières législatives de 2022, et sont ainsi devenus l’incontournable allié parlementaire du gouvernement actuel, une coalition de droite qui menace de tomber sans leur soutien. Plébiscité par les classes populaires et les jeunes, ce parti aux origines néo-nazies, jugé infréquentable il y a seulement une dizaine d’années, est désormais au centre du jeu politique suédois.Un Grand reportage de Carlotta Morteo qui s'entretient avec Patrick Adam. Vox, l’extrême droite à l’espagnole qui ne renie pas le franquismeDepuis dix ans, une nouvelle formation politique gravit les échelons en Espagne. Jeune parti d’extrême-droite, VOX est aujourd’hui la troisième force politique du pays et qui compte bien sur le prochain scrutin européen pour peser encore plus à Bruxelles et à Strasbourg avec son groupe ECR, les conservateurs et réformistes européens. Formation souverainiste, nationaliste, anti-immigration et anti féministe, VOX tente de séduire les jeunes électeurs et les sympathisants des conservateurs du Parti Populaire, accentuant encore plus la polarisation dans un pays qui fêtera l’année prochaine (2025) les 50 ans de la fin de la dictature franquiste.Un Grand reportage de Romain Lemaresquier qui s'entretient avec Patrick Adam.
5/26/2024 • 48 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU SAMEDI Haïti, la vie sous l’emprise des gangs ET Réchauffement climatique en Mongolie, le Dzud décime les troupeaux des éleveurs nomades
Haïti, la vie sous l’emprise des gangsComment survivre en Haïti, un pays vérolé par les groupes armés, qui contrôlent l'essentiel de Port-au-Prince, la capitale, et sèment la terreur au sein d'une population déjà épuisée par des années d'instabilité politique ? Les déplacés racontent la terreur et l'exil, le dénuement et l'abandon d'un État incapable de les protéger, qui laisse les autorités locales en première ligne face au risque de la contagion de la violence.Un Grand reportage de Vincent Souriau(*) qui s'entretient avec Patrick Adam.(*) et Roméo Langlois, Catherine Norris-Trent, Marie-André Bélange, Boris Vichith. Réchauffement climatique en Mongolie, le Dzud décime les troupeaux des éleveurs nomadesLes Mongols n’ont pas peur des tsunamis ou des tremblements de terre, mais ils craignent le « Dzud ». Ce phénomène naturel dont la fréquence augmente avec le réchauffement climatique, a tué plus de 6 millions de chèvres, moutons, vaches, chevaux et chameaux dans les steppes ces derniers mois. En cause : le froid extrême et d’importantes chutes de neige cet hiver dans un pays qui, pourtant, se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne.Un Grand reportage de Stéphane Lagarde qui s'entretient avec Patrick Adam.
5/25/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Réchauffement climatique en Mongolie, le Dzud décime les troupeaux des éleveurs nomades
Les Mongols n’ont pas peur des tsunamis ou des tremblements de terre, mais ils craignent le « Dzud ». Ce phénomène naturel dont la fréquence augmente avec le réchauffement climatique, a tué plus de 6 millions de chèvres, moutons, vaches, chevaux et chameaux dans les steppes ces derniers mois. En cause : le froid extrême et d’importantes chutes de neige cet hiver dans un pays qui, pourtant, se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne. « Réchauffement climatique en Mongolie, le Dzud décime les troupeaux des éleveurs nomades », un Grand reportage de Stéphane Lagarde. DIAPORAMA
5/23/2024 • 19 minutes, 30 seconds
VOX, l’extrême-droite à l’espagnole qui ne renie pas le franquisme
Depuis dix ans, une nouvelle formation politique gravit les échelons en Espagne. Jeune parti d’extrême-droite, VOX est aujourd’hui la troisième force politique du pays et qui compte bien sur le prochain scrutin européen pour peser encore plus à Bruxelles et à Strasbourg avec son groupe ECR, les conservateurs et réformistes européens. Formation souverainiste, nationaliste, anti-immigration et anti féministe, VOX tente de séduire les jeunes électeurs et les sympathisants des conservateurs du Parti Populaire, accentuant encore plus la polarisation dans un pays qui fêtera l’année prochaine (2025) les 50 ans de la fin de la dictature franquiste. Nous sommes à Madrid, à quelques mètres du siège du Parti Socialiste espagnol, la fameuse rue Ferraz, proche du Palais de la Moncloa, la résidence officielle du président du gouvernement depuis le retour de la démocratie en Espagne. Plus d’une centaine de personnes, quelques-unes cachées derrière des lunettes noires, des drapeaux espagnols sur les épaules, prient. Certaines sont à genoux. Cette manifestation se tient tous les jours depuis plus de six mois. « Nous prions le Saint Rosaire depuis cent-soixante-douze jours pour la conversion de l'Espagne et du monde entier », explique José Andrés Calderon, l’organisateur de ce rassemblement. « Je crois que nous traversons un très grand processus de sécularisation. Nous l'avons vu en France récemment avec la constitutionnalisation de l'avortement, en tant que droit fondamental. Nous pensons donc que les catholiques doivent descendre dans la rue et défendre le message du Christ pour qu'il soit à nouveau présent dans la société, parmi les gens. »El Yunque, une secte d’extrême-droite au service de VoxIl s’agit du rassemblement d’une secte connue sous le nom d’El Yunque. Une secte d’extrême-droite, ultra catholique, créée dans les années 1950 au Mexique, qui dénonce le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez et notamment la loi d’amnistie pour les dirigeants indépendantistes catalans. Un mouvement qui infiltre l’État et qui sert les intérêts de Vox, le jeune parti espagnol d’extrême-droite. Les membres d’El Yunque appellent la vierge Marie à sauver l’Espagne et le monde. Une fois les prières terminées, comme tous les jours depuis le mois de novembre, ils lancent des injures à l’encontre du gouvernement tout en bloquant le passage aux voitures qui souhaitent emprunter cette rue. Pourquoi : parce que le gouvernement de Pedro Sanchez a usurpé le pouvoir selon Gema, une élégante quadragénaire mère de deux enfants, qui avoue venir presque tous les jours de la semaine. « Nous sommes contre l'amnistie, contre ce gouvernement qui veut briser l'unité nationale, qui veut aller à l'encontre de la séparation des pouvoirs. Ils sont en train de détruire notre nation pour s'accrocher au pouvoir. C'est pourquoi nous manifestons. »Alors que nous discutons, deux jeunes Espagnoles passent à côté et traitent les manifestants de fascistes. Ces derniers les insultent. Quelques manifestants les suivent et les invectivent, obligeant la police à intervenir, avant que Gema ne reprenne la discussion. « Pedro Sanchez est en train d’adopter une attitude de plus en plus dictatoriale ». Elle avoue qu’elle aurait préféré un gouvernement de coalition après les élections de juillet 2023, remportées par les conservateurs du Parti populaire. Une coalition avec Vox, qui était arrivé en troisième position avec plus de 12% des voix, derrière le PSOE, le parti socialiste. « Oui, parce que c'est vraiment la seule alternative aujourd'hui. En fin de compte, la base sociale est la même. Vox est apparu lorsque Mariano Rajoy (ancien président du gouvernement espagnol entre 2011 et 2018) était au pouvoir. Il avait pris des engagements qui n'ont pas été tenus. Vox était alors une scission du Parti Populaire original. Il a ensuite généré sa propre base qui s'est dotée d'une structure un peu différente de celle du Parti Populaire, mais la base initiale, la base idéologique est la même, l'électeur est le même. »Un parti qui ravive la flemme des anciens franquistesEl Yunque a infiltré le pouvoir judiciaire, l’armée, la police, certains secteurs économiques, ainsi que le système éducatif en Espagne. Il s’agît d’un levier supplémentaire qui permet à Vox et aux nostalgiques du franquisme de faire infuser leurs idées, ce qui ravit Antonio Ruiz Hidalgo, un retraité qui a donc vécu la fin de la dictature et qui est venu manifester ce jour-là : « Si seulement on pouvait avoir un nouveau Franco ! », nous lance-t-il avant de préciser que « dès qu’ils auront viré ce mec du palais du gouvernement, je sais qu’on sera de retour à la Moncloa. » El Yunque et Vox ont fait ressurgir les pires cauchemars chez certains Espagnols, notamment ceux qui ont vécu et souffert pendant la dictature franquiste. C’est le cas de Rafael, électeur socialiste de 68 ans, que nous avons rencontré juste avant ce rassemblement et qui est dépité d’assister à cette résurgence de l’extrême-droite en Espagne : « Des années de ténèbres nous attendent. Il existe un film intitulé « Le retour de la momie ». Et là : c’est exactement ça, le fascisme est de retour ! Il y a beaucoup de gens dans le système judiciaire, dans le système militaire et policier, beaucoup de geeks fascistes qui sont présents sur les réseaux sociaux. Et c'est une occasion qu’ils ne comptent pas manquer. » VOX et le Parti Populaire : même combat ?À quelques semaines des élections européennes, et alors que Vox est relativement inconnu sur le continent, nous allons essayer d’en savoir plus sur cette formation d’extrême-droite. Créée en 2014 et qui a su en l’espace de dix ans ans s’imposer comme une alternative au Parti populaire pour des électeurs en quête de valeurs plus conservatrices. Des valeurs qui étaient celles du vieux parti conservateur détaille Antonio Sanahuja, politologue, grand spécialiste de l’extrême-droite espagnole et sud-américaine : « D'un point de vue historique, VOX est né d'une tradition de droite radicale en Espagne qui remonte aux années 1930, avant la guerre civile, qui a traversé le régime de Franco et qui était présente au sein du Parti populaire. Maintenant, ce qui déclenche la naissance de Vox en particulier, c'est une sorte de sentiment de menace existentielle pour la nation espagnole avec l'indépendance régionale. Dans d'autres pays européens, c’est plutôt le facteur migratoire qui a été un facteur-clé pour comprendre l'origine et le développement de l'extrême-droite. Il a certes aussi été important en Espagne, mais c’est bien la crainte d'une sécession de l'une des provinces autonomes qui a été primordiale »Vox, créée il y a dix ans, a réellement décollé dans les enquêtes d’opinion en 2018, après la tentative de sécession des indépendantistes catalans en 2017. En 2019, ce parti obtient un peu plus de 10% des voix lors des élections générales, soit vingt-quatre députés au Parlement. La même année, Vox fait aussi son entrée au Parlement européen avec trois élus. Cette ascension se poursuit quelques mois plus tard avec de nouvelles élections générales en novembre 2019. Cette fois, avec plus de 15% des voix, Vox obtient cinquante-neuf députés. Son discours de plus en plus réactionnaire et révisionniste attire toujours d’avantage d’électeurs, selon José Antonio Sanahuja : « Ils ont une position relativement ambiguë. Mais je crois qu'on peut dire clairement qu'ils sont pro-franquistes. Ils le sont dans leur culture politique et dans leur revendication de la dictature. Et ils assument aussi ce révisionnisme historique de la droite espagnole dans lequel la dictature, le soulèvement militaire de juillet 1936, était un moindre mal face à une supposée révolution communiste qui était en train de se produire. » VOX, formation révisionnismeUn révisionnisme auquel se prête également le parti Populaire, décidément très proche désormais de l’extrême-droite. Cette façon de remettre en question l’Histoire, Vox l’applique également aux théories et mouvement contemporains, comme le féminisme, très prégnant dans la société espagnole. L’Espagne, qui est très souvent citée en exemple dans le monde suite à l’’adoption dès le début des années 2000 d’une législation spécifique contre les féminicides, assiste pourtant, avec la percée de VOX, à un retour en arrière et ne s’en cache : « Le programme politique de l'ultra-droite est essentiellement antiféministe. » Ana de Blas, qui est porte-parole du mouvement féministe de Madrid qui regroupe de nombreuses associations de lutte pour les droits des femmes, explique son combat quotidien : « Nous sommes un mouvement pour l'égalité et nous sommes un mouvement enraciné dans la défense des femmes, contre la violence, c’est-à-dire la violence machiste qui est exercée spécifiquement contre les femmes et, dans de nombreux cas, contre leurs enfants. L'une des principales préoccupations de cette droite réactionnaire, de cette extrême-droite, est de mettre un terme aux lois spécifiques qui protègent les femmes contre cette violence. Il est évident que nous leur ferons toujours face. » Vox compte parmi ses élus au niveau local des personnes qui ont été condamnées pour violence de genre ou violence conjugale. Et ce discours antiféministe n’a qu’un but, selon Ana de Blas : « Ce n'est rien d'autre qu'une réaction des milieux sociaux ultra-conservateurs pour défendre leurs privilèges. Et ces privilèges masculins et de classe sont ceux que VOX porte en étendard. C'est une option traditionaliste, ultra-conservatrice en matière sociale et ultra-néolibérale pour leurs affaires. » Si les nostalgiques du franquisme cherchent bien à protéger leurs intérêts, alors pourquoi autant de jeunes, qui n’ont pas connu la dictature, votent en faveur de VOX ? « L’extrême-droite pénètre facilement les plus jeunes par le biais d'Instagram, de Tiktok, de canaux qui ne sont pas les canaux traditionnels. C'est là que l'extrême-droite a pu trouver un moyen d'être influente, aussi parce qu'elle a de l'argent et qu'elle a les outils pour le faire. Comment lutter contre cette propagande ? Vous la combattez avec des faits, vous la combattez en étant efficace et vous la combattez en adoptant des lignes claires et nettes de tolérance zéro à leur égard. »Une Espagne de plus en plus polarisée et des alliances dangereusesNous sommes le premier mai, fête du Travail et nous rejoignons les rangs des cortèges de syndicats et partis de gauche qui défilent dans les rues de la capitale espagnole. Des milliers de Madrilènes sont présents sous un soleil de printemps. VOX ayant refusé toutes nos demandes d’interviews, ou les ayant annulées au dernier moment (c’est le cas de Javier Buxadé, tête de liste de Vox pour les prochaines élections européennes), tout comme la fondation Disenso, une fondation créée en 2020 qui finance le parti et fait aussi office de groupe de réflexion de VOX, nous nous tournons vers les opposants à cette extrême-droite.Javier Doz, syndicaliste au sein des Commissions ouvrières, une des plus grandes centrales syndicales du pays, arpente avec ses camardes la Gran Via, l’une des artères principales du centre-ville de Madrid. Il dit ne pas craindre une montée de VOX, mais plutôt du Parti Populaire, un parti qui « dérive vers l'extrême-droite, qui s'approprie une partie de son contenu idéologique, de ses propositions et de sa façon destructrice de faire de la politique. » Une évolution du discours qui met en danger la démocratie espagnole : « Nous voyons ces derniers temps un niveau de polarisation jamais atteint, l’utilisation systématique d’insultes, de la calomnie et le rôle négatif d’une partie de la presse numérique qui diffuse des mensonges, des accusations graves sans fondements. »Cette polarisation du discours politique, les Espagnols en ont encore été témoins fin avril 2024 lorsque le président du gouvernement Pedro Sanchez a annoncé se donner une période de réflexion de cinq jours pour savoir s’il restait à son poste ou s’il jetait l’éponge. Une annonce qui faisait suite au dépôt d’une plainte par « Manos Limpias », mains propres, une association très proche de VOX et qui a avoué avoir eu recours à la justice sur la base d’informations erronées pour réclamer l’ouverture d’une enquête contre la femme du chef du gouvernement qu’elle accuse de trafic d’influence et de corruption.Une tentative de déstabilisation du pouvoir qui n’est pas que l’œuvre de VOX, rappelle Javier Doz, mais aussi du Parti populaire qui n’hésite plus à s’allier au niveau local avec l’extrême-droite : « Des accords ont été scellés dans toutes les provinces autonomes, sauf à Madrid, où le Parti Populaire a obtenu la majorité absolue. Les deux partis ont conclu un pacte et les conséquences de ce pacte vont de l'interdiction insidieuse d'événements culturels et d'œuvres théâtrales, à la révision de toutes les règles qui touchent à la discrimination à l'égard des femmes ou à la mémoire historique. Ils s'emparent des aspects culturels qui intéressent VOX pour se faire remarquer, pour que leur façon de gouverner imprime. Et c'est très grave. J'espère qu'après la menace de démission du président du gouvernement, il y aura une réaction de la gauche, et pas seulement du mouvement syndical. Nous devons faire comprendre à une partie des électeurs de droite et de centre-droit, que cette dérive antidémocratique est extrêmement dangereuse et qu'ils ne peuvent pas continuer ainsi. »L’Europe à la merci des conservateurs et de l’extrême-droiteAprès les élections municipales et régionales de 2023, VOX a fait son entrée dans différents gouvernements régionaux en s’alliant au Parti Populaire. L’extrême-droite dirige aussi désormais une trentaine de petites municipalités. Cette crainte des pactes entre droite traditionnelle et formation d’extrême-droite, fait peur aux électeurs de gauche dans la perspective des élections européennes. Hector, dix-huit ans, participe aux manifestations de ce premier mai, le corps enroulé dans un drapeau espagnol. Il se dit préoccupé par les élections du 9 juin au Parlement européen. « Il me semble bien qu’hier (le mardi 30 avril) Ursula Von der Leyen a déclaré qu'en vue de former une nouvelle Commission européenne après les élections du 9 juin, si les partis de droite et d'extrême-droite obtiennent un bon résultat, ils devront parvenir à un point d'entente. Cela me semble malheureusement plus probable qu'un accord entre les partis de droite et de gauche, ce qui serait pourtant selon moi, la meilleure solution. » Les craintes d’Hector sont partagées par la plupart des électeurs centristes ou de gauche qui ne comprennent pas comment de jeunes électeurs peuvent se tourner vers VOX. Et pourtant, Angela, vingt et un ans, que nous avions rencontrée avant le début des manifestations de ce premier mai, assume avoir deux fois déjà, déposé un bulletin VOX dans l’urne : « auparavant, j'aurais peut-être été un peu plus tentée de soutenir le Parti populaire, mais parce que je ne connaissais pas encore Vox. Donc, dès que j'ai commencé à lire leur programme, pas seulement sur l'avortement, l'euthanasie, mais surtout la question des femmes, comment ils abordent la question de la violence masculine, la question du féminisme. Le féminisme d'aujourd'hui ne me représente pas. Selon moi : Vox est le parti qui défend le mieux les femmes. Et bien sûr, le fait qu'ils aient l'intention de réduire les impôts, qu'ils ne se battent pas seulement pour les hommes d'affaires, mais aussi pour la classe ouvrière. » Parti nationaliste, souverainiste, néo libéral, islamophobe, anti féministe : Angela balaie d’un revers de main ces étiquettes collées par les médias selon elle à Vox. Mais les journalistes qui suivent l’extrême-droite en Espagne sont claires :« VOX est un parti d’extrême-droite, révisionniste, xénophobe, islamophobe surtout, suprématiste, autoritaire, ultra-conservateur sur les questions morales et ultra-libéral en matière économique. » Miquel Ramos est un journaliste d’investigation qui enquête sur l’extrême-droite depuis plus de vingt-cinq ans : « J’ai publié plusieurs livres et plusieurs rapports sur la droite radicale en Espagne et depuis que VOX est apparu, c’est l’un des partis que je suis le plus attentivement. » DiaporamaVOX, une formation à l’image du RN ou du parti républicain américain ?Miquel Ramos a été agressé en 2017 lorsqu’il couvrait un rassemblement de l’extrême-droite à Valence, ce qui ne l’a pas empêché de poursuivre son travail. Le rendez-vous a été fixé dans un endroit discret, en dehors du centre-ville. Ce spécialiste de l’extrême-droite espagnol confirme à quel point il est très difficile pour la presse de travailler sur ce parti : « VOX a décidé d’adopter une position face au média où ce sont eux qui décident quand et avec qui ils parlent. Il est évident qu'ils ont un certain nombre de médias qui partagent leurs idées et sur lesquels ils savent qu'ils peuvent compter pour diffuser ces idées. Ils considèrent le reste des médias comme des ennemis, comme des activistes contre eux. » Selon lui, VOX s’inscrit dans la droite ligne politique du Rassemblement national en France et des Républicains aux États-Unis : « Ce que fait VOX, alors qu’au niveau mondial les idées de l'extrême-droite commencent à imprégner une grande partie de la population et du débat public, c’est de mettre à l’ordre du jour en Espagne cette bataille culturelle contre les droits de l'homme. VOX reproduit les mêmes discours que Marine Le Pen en France, l'AFD en Allemagne, Donald Trump aux États-Unis ou encore Jair Bolsonaro au Brésil. VOX représente l'image espagnole de cette guerre qui se déroule déjà dans d'autres pays contre les droits et contre la démocratie. Il s'agit d'une droite qui s’affranchit des codes, plus radicale, plus axée sur les questions culturelles, un concept développé par la nouvelle droite française. VOX s'attaque avant tout aux droits des femmes, aux droits des personnes LGTBI, à l'immigration, à la peur d'une prétendue invasion et d'une prétendue conquête musulmane de la péninsule ibérique. Et ce qu'ils font, c'est que derrière ce discours empreint de panique, de sécurité et de perte d'identité, ils approuvent toutes les mesures néolibérales dont la droite a toujours rêvé. »VOX veut désormais capitaliser et continuer à séduire des électeurs de plus en plus distants des partis traditionnels, même si le virage entrepris à droite par le Parti Populaire rassure les plus conservateurs. Les résultats des élections européennes sont donc très attendus, même si l’Europe n’est pas la priorité de ce parti : « au-delà de la rhétorique, Vox, comme le reste de l'extrême-droite européenne, n’est plus europhobe dans le sens où ils ne sont plus en guerre contre l'Union européenne », détaille Miquel Ramos. « Pourquoi ? Parce qu'ils sont sur le point d'obtenir une large représentation au sein de l’UE, ce qui leur permettra d'utiliser les fonds et les structures que l'Union européenne leur offre pour mettre en œuvre leur programme et leurs politiques. Ils peuvent utiliser une rhétorique anti-européenne pour leur clientèle. Mais fondamentalement, ils vont utiliser toutes les ressources que l'UE leur donne pour mettre en œuvre leur programme. Et aussi pour nourrir leurs groupes, leurs fondations et leurs élus qui en vivent. » Une vision qui a longtemps été celle d’autres formations d’extrême-droite en Europe. La campagne européenne débute cette semaine en Espagne. Et VOX a très bien compris, à l’image des autres partis du groupe ECR dont il est membre au Parlement européen, le groupe de conservateurs et réformistes européens, que cette année l’extrême-droite pourrait bien devenir une force incontournable dans l’Union européenne et que la future Commission sera bien obligée de lui tendre la main. Reste que contrairement à des formations comme Fratelli d’Italia, le parti de Giorgia Meloni, ou du Fidesz, le parti du président hongrois Viktor Orban, VOX ne bénéficie pas encore du même soutien populaire, même si, en dix ans, cette formation est devenue la troisième force politique du pays.
5/22/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Haïti, la vie malgré les gangs
Comment survivre en Haïti, un pays vérolé par les groupes armés, qui contrôlent l'essentiel de Port-au-Prince, la capitale, et sèment la terreur au sein d'une population déjà épuisée par des années d'instabilité politique ? Les déplacés racontent la terreur et l'exil, le dénuement et l'abandon d'un État incapable de les protéger, qui laisse les autorités locales en première ligne face au risque de la contagion de la violence. « Haïti, la vie malgré les gangs », un Grand Reportage de Roméo Langlois, Catherine Norris-Trent, Marie-André Bélange, Boris Vichith et Vincent Souriau. Réalisation : Tiffanie Menta.
5/21/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Les Démocrates de Suède, à l’assaut de la forteresse socialiste
Dans le bastion historique de la social-démocratie en Europe, la Suède, le parti nationaliste anti-immigration est devenu le premier parti de droite. Les Démocrates de Suède ont récolté 21% des voix aux dernières législatives de 2022, et sont ainsi devenus l’incontournable allié parlementaire du gouvernement actuel, une coalition de droite qui menace de tomber sans leur soutien. Plébiscité par les classes populaires et les jeunes, ce parti aux origines néo-nazies, jugé infréquentable il y a seulement une dizaine d’années, est désormais au centre du jeu politique suédois. C’est en Scanie, dans les plaines fertiles du Sud du pays, que les Démocrates de Suède (SD) ont connu leurs premiers succès, au début des années 1990. Et c’est là, à Trelleborg, une ville portuaire de 45 000 habitants, qu’a été élu le premier maire d’extrême-droite du pays, en avril dernier, après plusieurs années de gouvernance en coalition avec les partis de la droite libérale. Mattias Andersson, homme jovial de 40 ans à la barbe pointue, aux cheveux laqués en arrière et aux poignets tatoués, est chez lui, dans la bâtisse qui abrite l’Hôtel de ville. « Vous savez… J’étais un jeune socialiste ! » souffle-t-il en souriant. « Je viens d’une vieille famille ouvrière. Mes parents étaient socio-démocrates, mes grands-parents aussi. Mais je ne me retrouvais plus dans les questions qui étaient soulevées. On ne parlait plus des travailleurs suédois, mais des LGBTQ. Et quand ils disaient, “ouvrons les frontières aux immigrés”, ça ne me semblait pas très astucieux. »Le parti historique affaibli Le discours anti-immigré a fait mouche dans cette région dont le chef-lieu, Malmö, troisième plus grande ville du pays, qui se situe à 30 minutes d’ici, a accueilli un grand nombre de réfugiés. « En 2015, quand il y a eu la crise migratoire et que les frontières suédoises étaient grandes ouvertes, on a vu des milliers de migrants débarquer dans le port de Trelleborg et à Malmö. Les immigrés d’aujourd’hui, les musulmans, ils ne travaillent pas, ils touchent les aides sociales et forment des sociétés parallèles, avec leur propre police de la charia. Cette situation a rapproché les gens de notre parti. Il faut une nouvelle politique. C’est comme ça qu’on a viré les socialistes de leur piédestal. Ils étaient le plus grand parti depuis 99 ans, ils allaient fêter leur centenaire en 2018, et nous voilà ! » se réjouit Mattias Anderson.À Trelleborg, et en Suède, le parti historique du centre-gauche reste la première force politique avec 30% d’électeurs. Mais il est affaibli. Avec la délocalisation des emplois industriels et l’ascension de SD, le vote ouvrier s’est progressivement détourné du parti social-démocrate. En 2022, un an avant les législatives, la première ministre socialiste, Magdalena Andersson, voyant le vent tourner, a décidé d’adopter un ton très dur sur l’immigration. Suspicion de « fabrique à trolls »« Trop tard ! Nous ne sommes pas dupes ! » s’écrit Milton Kleimann, jeune homme aux rouflaquettes rousses de 24 ans, qui votera SD aux prochaines élections européennes. « Aujourd’hui, les socialistes et la droite sont tous d’accord avec les politiques migratoires de SD alors qu’ils refusaient de débattre avec eux pendant des décennies » constate-t-il. Comme beaucoup de jeunes de sa génération, cet employé d’une boulangerie locale s’est forgé son opinion sur internet. Très présents sur les réseaux sociaux, les Démocrates de Suède auraient même constitué une « fabrique à trolls » pour « manipuler l’opinion des jeunes électeurs », selon une enquête de l’émission d’investigation Kalla Fakta, parue le 14 mai dernier. Plus de 23 faux profils seraient animés secrètement par l’équipe de communication du SD, qui partagerait ainsi de la désinformation, des vidéos calomnieuses et des clips racistes. Le leader du parti, Jimmie Åkesson, qualifie ses comptes « d'humoristiques » et estime que ces révélations font partie « d’une gigantesque opération d’influence intérieure de la part de l’establishment de gauche et libéral ». Originaire d’une petite ville côtière à deux heures de route à l’est de Trelleborg, Jimmie Åkesson a pris la direction des Démocrates de Suède en 2005. Il avait alors 26 ans. Aujourd’hui, ce tribun aux lunettes transparentes de 44 ans est crédité pour avoir réussi une stratégie de dédiabolisation du parti. Si l’Islam est toujours érigé comme une menace pour la laïcité suédoise, les éléments néo-nazis et les personnalités trop ouvertement racistes ont été écartés. La coalition au pouvoir dépendante du SD« Ce sont des opportunistes » tranche Jonathan Leman, chercheur au sein du magazine anti-raciste Expo, qui suit de très près la résurgence des idées d’extrême-droite en Suède. « C'est vrai, les Démocrates de Suède ont mis de l'eau dans leur vin, quand ils en ont eu besoin. Mais maintenant qu’ils ont l’espace politique pour aller plus à droite, ils le font ». Il observe que depuis que l’extrême droite a fait son entrée au Parlement en 2010, avec l'élection de Jimmie Åkesson au poste de député, « les organisations néo-nazies, fascistes et ethno-raciales, trouvent que leurs idées - jugées trop extrémistes - se sont normalisées. Ils disent d'ailleurs qu’ils ont plus de facilités à recruter dans leurs rangs. Pour ces groupuscules, la stratégie c’est d’influencer le SD, pour qu’il se droitise. L'extrême droite radicale les utilise comme un cheval de Troie, puisqu'ils sont désormais fréquentables dans le paysage politique ». Après les législatives d’automne 2023, la révolution qui grondait est arrivée : le parti des Démocrates de Suède est officiellement devenu le principal allié parlementaire de la coalition de droite, menée par le Premier ministre conservateur Ulf Kristersson. Le gouvernement composé des Modérés, des Chrétiens Démocrates et des Libéraux est donc pieds et poings liés, puisque sans le soutien de l'extrême droite, il n’a pas la majorité.
5/20/2024 • 19 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU DIMANCHE Libéraux contre nationalistes, la Pologne est polarisée à la veille des élections européennes ET La colère rurale, carburant du populisme aux Pays-Bas
Libéraux contre nationalistes, la Pologne est polarisée à la veille des élections européennesAvec les élections européennes du 9 juin 2024, la Pologne aura connu trois scrutins en huit mois. En octobre 2023, le pays a voté pour l’alternance après huit années de pouvoir ultraconservateur du parti Droit et Justice. C’est désormais l’ancien président du Conseil européen Donald Tusk qui occupe le poste de Premier ministre, à la tête d’un gouvernement de coalition centriste. Mais si le PiS n'a pu conserver le pouvoir, il n’en reste pas moins le premier parti du pays. Critiqué pour ses atteintes à l’État de droit, le parti nationaliste et ultraconservateur a laissé un héritage, dont le nouveau pouvoir a du mal à se défaire.Un Grand reportage d'Anastasia Becchio qui s'entretient avec Patrick Adam. La colère rurale, carburant du populisme aux Pays-BasSuite de notre série spéciale « Élections européennes : la montée des nationalismes en question ». Aux Pays-Bas, où l’agriculture intensive est la norme, les lois environnementales déclenchent la colère des agriculteurs. Un nouveau parti populiste, le BBB (Mouvement agriculteur-citoyen) prospère sur cette contestation. Mais cette colère dépasse les seules questions écologiques. Elle se nourrit aussi d’un discours anti-élite qui va peser lors des prochaines européennes.Un Grand reportage de Julien Chavanne qui s'entretient avec Patrick Adam.
5/19/2024 • 48 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU SAMEDI Sang contaminé : quand les traitements tuent ET Boxe : 4 ceintures pour un couronnement
Sang contaminé : quand les traitements tuentIls sont plusieurs dizaines de milliers, au moins 30 000 Britanniques, à avoir reçu du sang contaminé dans les années 70 et 80. Des patients transfusés, avec des poches de sang non testées… Et des hémophiles, traités avec du sang importé des États-Unis qui ont fini par contracter le Sida, des hépatites ou les deux… Ce lundi 20 mai 2024, cinquante ans après les premières contaminations reconnues, une enquête publique doit enfin rendre ses conclusions, très attendues par les survivants.Un Grand reportage d'Emeline Vin qui s'entretient avec Patrick Adam. Boxe : 4 ceintures pour un couronnementEn Arabie Saoudite, ce samedi 18 mai 2024, un nouveau roi sera couronné. Un roi de la boxe. Le Britannique Tyson Fury affronte l’Ukrainien Oleksandr Usyk, pour la réunification des quatre ceintures poids lourds. Le gagnant deviendra, comme on dit, le « champion incontesté » de cette catégorie considérée comme la plus prestigieuse. L’enjeu sportif est colossal et les promoteurs promettent « le combat du siècle ».Un Grand reportage de Marion Cazanove qui s'entretient avec Patrick Adam.
5/18/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Boxe : 4 ceintures pour un couronnement
En Arabie Saoudite, ce samedi 18 mai 2024, un nouveau roi sera couronné. Un roi de la boxe. Le Britannique Tyson Fury affronte l’Ukrainien Oleksandr Usyk, pour la réunification des quatre ceintures poids lourds. Le gagnant deviendra, comme on dit, le « champion incontesté » de cette catégorie considérée comme la plus prestigieuse. L’enjeu sportif est colossal et les promoteurs promettent « le combat du siècle ». « Boxe, 4 ceintures pour un couronnement », un Grand Reportage de Marion Cazanove.
5/16/2024 • 19 minutes, 30 seconds
La colère rurale, carburant du populisme aux Pays-Bas
Suite de notre série spéciale « Élections européennes : la montée des nationalismes en question ». Aux Pays-Bas, où l’agriculture intensive est la norme, les lois environnementales déclenchent la colère des agriculteurs. Un nouveau parti populiste, le BBB (Mouvement agriculteur-citoyen) prospère sur cette contestation. Mais cette colère dépasse les seules questions écologiques. Elle se nourrit aussi d’un discours anti-élite qui va peser lors des prochaines européennes. De notre envoyé spécial,En 2019, la Cour suprême des Pays-Bas a pris une décision contre les rejets d’azote : trop d’agriculture intensive dans le pays, trop d’engrais, trop de bétails et trop de lisier… Le gouvernement a donc essayé de réduire la facture environnementale issue de l’agriculture. Pour Nanda, productrice de lait à Putten à 11 heures de route d’Amsterdam, cette décision revient à signer l’arrêt de mort de nombreux fermiers : « ils ont voulu se débarrasser des agriculteurs, en tout cas de beaucoup d’entre nous… À cause de la nature, pour faire de la place pour construire des maisons… Et maintenant on a vraiment un problème aux Pays-Bas mais aussi dans l’Union européenne parce que les règles, on n’arrive pas à les suivre… On veut le faire mais c’est impossible ! » Nanda et son mari ont participé aux manifestations organisées ces dernières années. Un parti politique est né pendant cette crise.Le BBB, le mouvement agriculteurs et citoyens. À sa tête, une ancienne journaliste et ex-communicante dans le secteur de la viande : Caroline van der Plas.« Caroline est très active », salue Nanda devant une immense banderole accrochée dans un de ses hangars. « Elle est vraiment connectée à la réalité. Elle vit dans une maison normale comme le reste des Hollandais. Pas dans un grand manoir ou un truc du genre. C’est ça que j’admire profondément chez elle : elle est comme nous. Et même si c’est une personnalité politique, elle est restée normale. J’aime vraiment ça chez elle. »Une ascension surpriseLe BBB est sorti de nulle part, il a raflé la mise lors des élections locales de mars 2023 : un raz-de-marée dans l’intégralité des 12 provinces et au Sénat où le parti de Caroline van der Plas est le premier groupe avec 16 élus sur 75.Une réussite phénoménale qui a pris de court la classe politique et les médias. « Tout le monde a été surpris par leur succès », abonde Frank Hendrikx, journaliste politique, l’une des grandes signatures du Volkskrant, le troisième quotidien du pays, classé à gauche. « Ils ont d’abord réussi à entrer au Parlement avec un siège. Ça nous a étonnés parce que le parti était sous les radars. Mais après bien sûr, on a vu que la cheffe du parti Caroline van der Plas était très compétente, très bonne dans les médias, très appréciée par beaucoup de personnes et par les électeurs. On s’attendait à ce qu’elle ait du succès mais elle a réussi à faire du BBB le plus grand parti des Pays-Bas et ça a surpris tout le monde. »Le succès du BBB répond aussi à un sentiment de déclassement et anti-élites de la population rurale. « Au début, Caroline van der Plas représentait la communauté des agriculteurs. Mais ensuite, elle a eu une audience beaucoup plus large, plus seulement les agriculteurs, et elle a gagné de plus en plus de sympathisants. Et c’était clair que c’était parmi un électorat profondément déçu par le système politique et par le statu quo à la tête du pays. »« Ramener du bon sens » à BruxellesNous rencontrons Caroline van der Plas à la Chambre basse du Parlement à La Haye. La patronne du BBB a un objectif clair aux européennes : « On veut ramener du bon sens dans les règlements et les politiques de l’Union européenne. C’est nécessaire quand vous voyez ce qui a été décidé ces dernières années. Les gens veulent voter autre chose, ils en ont marre de toutes les règles et de tous les plans sur l’environnement et la nature. » Faire plier l’Union européenne, c’est ce que souhaite Wilco Brouwer de Koning. Ce producteur laitier à Heillo, dans le nord-ouest des Pays-Bas, a repris avec son frère la ferme familiale. Il espère que l’irruption du BBB sera « un réveil pour La Haye mais aussi pour toute l’Union européenne. Parce que beaucoup de gens ne sont pas contents des politiciens : trop de blabla et pas assez de vrai travail pour nous aider nous les agriculteurs. Le lien avec les politiciens s’est rompu. » Réveil brutal pour les partis traditionnelsLe réveil a été brutal pour les partis traditionnels de gauche et de droite, mis sur la touche aux dernières élections. Le PVV du leader d’extrême-droite Geert Wilders est sorti grand vainqueur. Mais il doit composer avec d’autres partis pour former un gouvernement. Et les négociations s’éternisent… Le BBB est aujourd’hui un partenaire du PVV ce qui pousse le chercheur Koen Damhuis à classer Caroline van der Plas dans la catégorie populiste : « Le BBB est ouvertement populiste dans ses manières de caractériser le pouvoir politique en place. Les élites qui sont directement opposées à un peuple présupposé », estime ce maître de conférences en Sciences politiques à l’Université d’Utrecht. « Le BBB reste quand même beaucoup moins dur que le PVV ».Dans les locaux du grand quotidien Volkskrant à La Haye, Frank Hendrikx est moins nuancé.« C’est un parti populiste », assène le journaliste. « Leur programme est comme un conte de fées, tout est possible. Par exemple, d’un côté ils vont dire qu’ils veulent moins d’immigration mais quelques pages plus loin, on lit qu’ils veulent plus d’immigration pour aider les agriculteurs ou le secteur agricole… Ils veulent baisser les impôts tout en dépensant plus… Ils promettent tout et son contraire, et c’est un point commun à tous les partis populistes. »La principale intéressée, elle, n’a pas peur de l’étiquette populiste. « Si par populisme, vous voulez dire que vous écoutez les gens en Europe, alors oui nous sommes populistes. Mais quel est le problème d’écouter les gens », s’interroge faussement Caroline van der Plas. « J’aimerais que tous les autres partis fassent de même. Alors le BBB ne serait pas nécessaire. Le problème en Europe et aux Pays-Bas, c’est qu’ils n’écoutent pas les gens et ce dont les gens ont besoin. Nous on a vu leurs besoins, on les a identifiés et on a agi pour y répondre. »Ambitions modestes au Parlement européenEn pleine négociation pour former un cabinet, le BBB comme le PVV ne s’occupe pas encore publiquement des élections européennes. Pas de campagne, pas de meetings, les partis se contentent des émissions politiques à la télévision.Le mouvement de Geert Wilders a pourtant beaucoup à gagner en juin 2024. Il pourrait remporter 6 sièges sur les 14 occupés par les Pays-Bas.Le BBB lui ne peut espérer qu’un seul siège. Mais le parti espère malgré tout peser à Bruxelles et à Strasbourg. « On veut moins de règles pour les entreprises. C’est le principal objectif. On veut que les plans de l’UE soient plus réalistes », nous glisse le députéHenk Vermeer entre deux réunions à la Chambre basse du Parlement. C’est lui qui dirige la campagne européenne du BBB : « Beaucoup de réglementations viennent de l’Europe, donc on doit négocier, on doit avoir de l’influence là où tous les plans sont préparés. »Risque de normalisation ?Désormais bien installée dans le paysage politique néerlandais, Caroline van der Plas est menacée de normalisation. Au risque de perdre son authenticité dans les couloirs du Parlement à La Haye ?« Il faut rester vigilant pour que ces partis continuent à défendre les droits des agriculteurs et ne se perdent pas en chemin. C’est un risque », s’inquiète Jos Ubels, un éleveur de vaches destinées aux boucheries, dans le nord du pays. « J’appelle ça le syndrome de Stockholm. Si vous vivez à La Haye, que votre appartement, vos bureaux sont à côté des autres politiques, que vous leur parlez tous les jours, que vous buvez un café avec eux le matin, vous leur dites « bonjour, bonjour ! »… Vous finissez par bien les connaître, vous vivez avec eux alors que ce sont vos adversaires parce que vous défendez d’autres idées. Mais je pense que tous les agriculteurs doivent se lever pour défendre leurs droits. Et que ce soit la Farmers Defence Force ou d’autres groupes, on doit maintenir les politiques sur la bonne voie. »Jos Ubels est aussi le numéro 2 de la Farmers Defence Force, la force de défense des agriculteurs. Ce collectif a vu le jour en 2019 après l’occupation d’une ferme par des militants écologistes. Pour ce groupe, les agriculteurs doivent se défendre eux-mêmes. Et ils ne veulent faire aucune concession. Ils ont d’ailleurs prévu une grande manifestation à Bruxelles juste avant les élections de juin.Caroline van der Plas ne craint pas de se perdre au contact des politiques et du pouvoir : « Je suis restée moi-même. Et ça rend la vie plus facile de rester qui on est. » Avenir incertainÀ Putten, on retrouve Nanda, à côté de ses vaches qu’elle aime traire à la main, plutôt qu’avec un robot. Sa ferme, ses bêtes, son travail, c’est sa passion. Mais l’avenir l’angoisse. La jeune trentenaire ne sait pas si son fils de 3 ans reprendra, un jour, les rênes de la ferme comme elle et son mari : « Pour être honnête, j’espère que non. Je l’aime et parce que je l’aime, je veux le préserver de tout le bordel en ce moment. J’espère qu’il trouvera une autre passion. Mais oui, bien sûr, on aimerait lui léguer notre ferme, mais c’est si difficile et on a tellement de soucis avec notre ferme, tellement de tristesse… », confie Nanda, les larmes aux yeux. « J’espère qu’il fera quelque chose qui le rendra heureux. Si c’est la ferme, ce sera la ferme mais je ne veux pas qu’il ait autant de problèmes que nous maintenant. »
5/15/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Sang contaminé : quand les traitements tuent
Ils sont plusieurs dizaines de milliers, au moins 30 000 Britanniques, à avoir reçu du sang contaminé dans les années 70 et 80. Des patients transfusés, avec des poches de sang non testées… Et des hémophiles, traités avec du sang importé des États-Unis qui ont fini par contracter le Sida, des hépatites ou les deux… Ce lundi 20 mai 2024, cinquante ans après les premières contaminations reconnues, une enquête publique doit enfin rendre ses conclusions, très attendues par les survivants. « Sang contaminé : quand les traitements tuent », un Grand reportage d’Emeline Vin.
5/14/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Libéraux contre nationalistes, la Pologne est polarisée à la veille des élections européennes
Élections européennes : la montée du nationalisme en question. En octobre 2023, la Pologne a voté pour l'alternance après huit années de pouvoir ultra-conservateur du parti Droit et Justice. C'est désormais l'ancien président du Conseil européen Donald Tusk qui occupe le poste de Premier ministre, à la tête d'un gouvernement de coalition centriste. Et si le PiS n'a pas su conserver le pouvoir, il n'en reste pas moins le premier parti critiqué pour ses atteintes à l'État de droit, le PiS a laissé un héritage dont le nouveau pouvoir a bien du mal à se défaire. «Libéraux contre nationalistes, la Pologne est polarisée à la veille des élections européennes», un Grand reportage d'Anastasia Becchio.
5/13/2024 • 19 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU DIMANCHE AfD, pourquoi l’extrême droite progresse en Allemagne ET Giorgia Meloni, les ambitions européennes de l’extrême-droite italienne
AfD, pourquoi l’extrême droite progresse en AllemagneDeuxième volet de notre série spéciale « Élections européennes : la montée des nationalismes en question ». Contrairement à d’autres pays européens, l’Allemagne a longtemps été épargnée par le populisme de droite. Cela a changé avec le parti AfD, l’Alternative pour l’Allemagne. Il pourrait devenir la deuxième force politique lors des élections européennes. Fondée, il y a 11 ans, cette formation classée « d’extrême droite avérée » par plusieurs gouvernements régionaux, ne cesse de gagner du terrain. Et cela malgré les scandales qui ont touché le parti, des procès pour incitation à la haine aux accusations récentes d’espionnage.Un Grand reportage d'Achim Lippold qui s'entretient avec Patrick Adam. Giorgia Meloni, les ambitions européennes de l’extrême droite italiennePremier volet de notre série spéciale : « Élections européennes : la montée des nationalismes en question ». En Italie, cela fait un an et demi qu'elle est au pouvoir et elle va affronter le 9 juin prochain, avec les élections européennes, son premier grand test électoral. Forte du soutien de sa base, confortée par le succès de sa stratégie de normalisation, Giorgia Meloni veut servir de référence à l'extrême-droite européenne et espère, à l’issue de ce scrutin, peser le plus possible sur les choix politiques de l'Union européenne. Un Grand reportage de Daniel Vallot qui s'entretient avec Patrick Adam.
5/12/2024 • 48 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU SAMEDI Cameroun : les échos de la crise anglophone dans la région francophone de l’Ouest ET L’Odyssée de la flamme d’Olympie à Marseille
Cameroun : les échos de la crise anglophone dans la région francophone de l’OuestNous sommes dans l’ouest du Cameroun, une région francophone qui, depuis 4 ans, subit des attaques attribuées aux séparatistes anglophones. Bilan de la dernière attaque : neuf morts et une dizaine de personnes enlevées. C’était à Bamenyam, un petit village enclavé dans l’arrondissement de Galim. Désormais, les populations des villages de l'ouest du Cameroun, limitrophes avec les régions anglophones, apprennent à vivre avec ce risque d'incursion.Un Grand reportage de Richard Onanena qui s'entretient avec Patrick Adam.L’Odyssée de la flamme d’Olympie à MarseilleElle annonce la tenue prochaine de chaque JO et veut transmettre un message de paix et d'amitié aux peuples, à travers les dizaines des milliers de relayeurs et relayeuses qui la portent. Jusqu'à la cérémonie d'ouverture le 26 juillet 2024, la flamme des JO de Paris 2024 va sillonner la France métropolitaine et l'outre-mer, en partant de Marseille, où elle arrive par bateau ce 8 mai après avoir été allumée en Grèce, berceau des Jeux de l'Antiquité.Un Grand reportage de Christophe Diremszian qui s'entretient avec Patrick Adam.
5/11/2024 • 48 minutes, 30 seconds
En Amérique du Nord, le retour vital du bison dans les Grandes Plaines
Les bisons américains ont failli disparaître à la fin du XIXè siècle, et avec eux tout un pan de la culture autochtone du continent. Au Canada, ce lourd passé colonial est désormais un véritable moteur pour la réintroduction des bisons, entre réconciliation culturelle, écologique et économique, pour les descendants des colonisateurs et des peuples autochtones. Dans les vastes plaines jaunies du sud de l'Alberta balayées par le vent, le bâtiment du centre d'interprétation de Head-Smashed-In est parfaitement intégré dans l'une des falaises des plateaux situés au pied des montagnes des Rocheuses.Quinton Crowshoe, membre de la communauté des Piikani, est guide à Head-Smashed-In, site inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco : c'est là, du haut de cette falaise, que ses ancêtres chassaient le bison. Rassemblés dans un bassin, les bisons étaient attirés jusqu'au bord des falaises au soleil levant. Éblouis et effrayés par des Piikanis, ils se précipitaient dans le vide. Au pied de la falaise, les autres membres de la communauté les achevaient, puis utilisaient l'intégralité des carcasses pour survivre au rude hiver du continent.Le centre de Head-Samshed-In reçoit chaque année plus de 80 000 visiteurs. Pour Quinton, perpétuer cet héritage, c'est aussi reconnaître l'importance des bisons pour les écosystèmes des Grandes Plaines. « Lorsque le Créateur a créé les bisons, il a conçu leurs sabots de manière à ce que, lorsqu'ils se déplacent, ils aèrent naturellement le sol. Ils nourrissent le sol une fois qu'ils ont mangé toute l'herbe, puis se déplacent vers leur prochaine zone de pâturage. Ils laissent derrière eux une formidable fertilisation », explique le petit-fils de Joe Crowshoe Senior, qui a participé à la création de ce centre d'interprétation. Un allié écologiqueLes peuples autochtones connaissent depuis toujours le potentiel écologique du bison, mais il a fallu qu'il manque de disparaître pour que les Blancs réalisent l'importance de leur rôle. Les bisons ont été presque annihilés pour leur cuir, utilisé dans les courroies des machines lors de la révolution industrielle en Europe, et pour chasser les peuples autochtones des plaines que les animaux avaient fertilisées. À la fin du XIXè siècle, il n'en restait plus qu'une poignée, contre des dizaines de millions un siècle plus tôt.Dans le nord de l'Alberta, près du parc national de l'Île aux Élans, Wes Olson, ancien employé de Parc Canada et spécialiste du bison, a établi sa résidence. « Les bisons sont des espèces-clé, et lorsqu'ils ont été retirés des grandes plaines d'Amérique du Nord ou de tout autre endroit où ils vivaient, ces écosystèmes se sont généralement effondrés », explique le passionné. Wes Olson a participé à la réintroduction des bisons dans le parc national canadien de Banff, en 2017, aux côtés de Dillon Watt, toujours employé là-bas.Casquette visée sur la tête, le travailleur de Parc Canada explique : « Aujourd'hui, il y a un peu plus de cent bisons dans le parc national de Banff. Nous avons commencé avec 16 animaux en 2017. On peut parler d'une réussite, même si beaucoup de choses restent à accomplir, notamment pour faire cohabiter l'homme et l'animal sauvage ». Aujourd'hui, le bison n'est plus une espèce en danger. Rien qu'au Canada, on compte plus de 12 000 bisons des plaines et des bois en liberté, et près de 150 000 bisons d'élevage. Une économie écologique ?Dans un café de Calgary, la ville la plus peuplée de l'Alberta, le rendez-vous est pris avec Kelly Long. À la tête de l'entreprise Noble Premium Bison, la femme d'affaires exporte de la viande de bison jusqu'en Europe. Pour Kelly, cultiver le bison permet de promouvoir un élevage plus responsable : en moyenne un producteur canadien détient seulement 150 têtes dans sa harde. « Nous ne pratiquons pas d'insémination artificielle et nous ne donnons pas d'hormones de croissance. La façon dont nous élevons les animaux ajoute de la valeur à la terre, aide l'environnement, aide le sol, aide à séquestrer le carbone, aide le bassin versant, aide la diversité des plantes ».George Briggs est éleveur de bisons depuis une trentaine d'années dans le centre de l'Alberta. Il a une harde qu'il ne touche pas, et des veaux qu'il envoie à la boucherie tous les dix-huit mois. Dans ses champs, une centaine d'animaux profitent d'un terrain de 250 hectares. Le mâle est gigantesque et sa fourrure est encore épaisse de l'hiver. Son garrot atteint la fenêtre de son pickup pourtant bien américain.Pour George, le bison est clairement un allié écologique. « Avant, ce champ était un champ de culture intensive. Quand je l'ai acheté pour y mettre des bisons, le voisinage m'a pris pour un fou. Aujourd'hui, le champ respire, la terre est noire, les oiseaux sont revenus et j'ai pu y planter des arbres », explique l'éleveur, qui habite juste à côté de son champ. Élever le bison, c'est aussi faire sa part pour compenser la lourde responsabilité des Canadiens blancs dans sa disparition. « Ils essayaient de forcer les Premières Nations à se déplacer plus loin. Sans ces quelques personnes qui ont capturé ces animaux pour les placer dans des parcs, nous n'aurions probablement plus de bisons aujourd'hui, n'est-ce pas ? », soupire le rancher.Il y a dix ans, un traité pour les bisons a été signé entre différentes Premières Nations pour encourager leurs réintroductions dans les Plaines. Les réserves autochtones sont de plus en plus nombreuses à en accueillir, même si la mer de bison décrite par leurs ancêtres dans les Grandes Plaines risque de ne jamais revenir.
5/9/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Cameroun: les échos de la crise anglophone dans la région francophone de l’Ouest
Nous sommes dans l’ouest du Cameroun, une région francophone qui, depuis 4 ans, subit des attaques attribuées aux séparatistes anglophones. Bilan de la dernière attaque : neuf morts et une dizaine de personnes enlevées. C’était à Bamenyam, un petit village enclavé dans l’arrondissement de Galim. Désormais, les populations des villages de l'ouest du Cameroun, limitrophe avec les régions anglophones, apprennent à vivre avec ce risque d'incursion.
5/8/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Paris 2024, l'odyssée de la flamme d'Olympie à Marseille
Elle annonce la tenue prochaine de chaque JO et veut transmettre un message de paix et d'amitié aux peuples, à travers les dizaines des milliers de relayeurs et relayeuses qui la portent. Jusqu'à la cérémonie d'ouverture le 26 juillet 2024, la flamme des JO de Paris 2024 va sillonner la France métropolitaine et l'outre-mer, en partant de Marseille, où elle arrive par bateau ce 8 mai après avoir été allumée en Grèce, berceau des Jeux de l'Antiquité. « Paris 2024, l'odyssée de la flamme d'Olympie à Marseille », un Grand Reportage de Christophe Diremszian.
5/7/2024 • 19 minutes, 30 seconds
L’Allemagne face à l’extrême droite : les raisons d’une percée électorale
Deuxième volet de notre série spéciale « Élections européennes : la montée des nationalismes en question ». Contrairement à d’autres pays européens, l’Allemagne a longtemps été épargnée par le populisme de droite. Cela a changé avec le parti AfD, l’Alternative pour l’Allemagne. Il pourrait devenir la deuxième force politique lors des élections européennes. Fondée il y a 11 ans, cette formation classée « d’extrême droite avérée » par plusieurs gouvernements régionaux, ne cesse de gagner du terrain. Et cela malgré les scandales qui ont touché le parti, des procès pour incitation à la haine aux accusations récentes d’espionnage. Nous sommes sur le marché d’Oberursel, une ville dans la banlieue aisée de Francfort. C’est le début de la campagne électorale pour les Européennes. Les partis politiques ont installé leurs stands. Celui de l’AfD se trouve à côté d’un manège pour enfants. Peter Lutz de la section locale du parti distribue des brochures avec le slogan : « Pour une remigration légale au lieu d’une immigration illégale ». Il faut savoir qu’en Allemagne, le terme « remigration » fait polémique depuis quelques mois. En novembre dernier (2023), une réunion secrète révélée par la presse avait eu lieu à Potsdam, avec des néonazis et des cadres de l’AfD. L’objectif : discuter d’un « plan remigration », soit l’expulsion de millions d’étrangers et de personnes considéréees comme « non assimilées ». Cette réunion a provoqué un tollé mais n’a pas porté préjudice à l’AfD, explique Paul Beuter, un autre cadre du parti à Oberursel : « De plus en plus de gens se rendent compte que leurs préoccupations sont ignorées par les partis traditionnels. Ça commence par la politique d’immigration qui va au-delà de ce que ce pays peut supporter. »Paul Beuter cite l’exemple de sa ville d’Oberursel qui a dû construire deux nouveaux centres d’accueil de réfugiés, pour un total de 550 personnes. Et en plus, trois nouveaux postes à la mairie pour gérer ce dossier. Selon Peter Lutz, « on a laissé entrer trop de migrants en Allemagne. Tous ceux qui n’ont plus le droit de rester, qui viennent des pays sûrs ou qui devraient être reconduits, doivent partir. » En Hesse, l’AfD attire les cadres moyensL’AfD a été fondée ici à Oberursel, il y a onze ans, par une vingtaine de personnes, notamment des professeurs d’université et des intellectuels de droite. Parmi eux, Konrad Adam, ancien journaliste au quotidien conservateur et libéral Frankfurter Allgemeine Zeitung. Aujourd’hui âgé de 82 ans, il rappelle l’objectif de départ : « relancer la démocratie ». Déçus à l’époque de voir tous les partis « aller dans la même direction », les fondateurs de l’AfD voulaient créer un parti d’opposition national-conservateur pour « permettre aux citoyens d’avoir le choix lorsqu’ils se rendent aux urnes ». Mais pour Konrad Adam, le parti a pris un virage trop extrême. En 2020, il claque la porte de l’AfD, au moment de ses premiers succès électoraux.En Hesse, l’une des régions les plus riches du pays, l’AfD est devenue la deuxième force politique, après le parti conservateur de la CDU. Parmi ses bastions, la Wetterau, une région rurale à une heure de route de Francfort. À Schotten, jolie bourgade avec ses maisons à colombages, Thomas est en train de charger ses courses sur un pick-up. Oui, cela fait des années qu’il vote pour l’AfD, explique ce sexagénaire. Et tous ses amis font pareil. Selon cet agent administratif, cadre moyen dans le service du ramassage des ordures, le pays va dans la mauvaise direction. Il refuse la politique « va-t-en guerre avec la Russie », pense que Moscou et Kiev devraient « gérer leurs problèmes entre eux ». Il est parti de Francfort où il a vécu 40 ans : « Il y avait trop de bars à chicha, je n’entendais plus ma langue. » Financièrement, explique-t-il, ça va, il s’en sort bien. Mais il a toutefois peur du déclassement social, une fois devenu retraité. « J’espère que vous n’allez pas déformer mes propos comme le fait souvent la presse », lance-t-il, à la fin de la conversation.« Je voterai pour protéger la démocratie »Pourquoi un tiers des électeurs de cette région ont-ils voté pour l’AfD ? Difficile à comprendre pour cet agriculteur bio qui nous accueille dans sa ferme mais préfère rester anonyme. Voici tout ce qu’il sait : de plus en plus de personnes autour de lui, des clients, des fournisseurs, des ouvriers, des mécaniciens ou des collègues, sont attirés par l’AfD. Et cela lui pèse. « Avant, il n’y avait dans le coin que quelques types du NPD [Parti national-démocrate d’Allemagne, rebaptisé La Patrie, formation néonazie, NDRL]. On pouvait les ignorer. Mais avec les électeurs de l’AfD, toujours plus nombreux, ce n’est pas possible, surtout lorsqu’on est un entrepreneur comme moi. » Ce père de 6 enfants assure qu’il ira voter aux Européennes, car il faut « protéger notre système démocratique ».Tensions en hausse entre pro et anti-AfDEn Saxe, le parti populiste est le grand favori lors des élections régionales en septembre prochain (2024). Ce qui n’est pas sans conséquences sur l’ambiance dans cette région de l’Allemagne de l’Est. La tension entre sympathisants et opposants de l’AfD est particulièrement tangible à Bautzen, ville médiévale de caractère près de la frontière tchèque. Soutenu par le parti d’extrême droite, des centaines de manifestants défilent tous les lundis à travers la ville.C’est une procession étrange et menaçante qui inonde les rues pour converger vers la place centrale. Des jeunes néonazis côtoient parfois des membres du Black Block venus de Dresde, mais aussi de plus en plus de partisans de la Russie, sans oublier ceux qui forment la tête du cortège, portant des grandes croix blanches, pour dénoncer la politique sanitaire lors de la pandémie du Covid. Les orateurs et oratrices qui se succèdent à la tribune dénoncent pêle-mêle la politique allemande de soutien à l’Ukraine, un manque de liberté en général, l’Union européenne et l’éducation sexuelle dans les écoles.« Pourquoi ils gagnent deux fois plus à l’Ouest qu’à l’Est ? »Un homme arbore fièrement le drapeau du premier empire allemand. Cela fait « plus de trois ans et plus de 160 fois », qu’il vient ici à Bautzen, toutes les semaines. Électeur fervent de l’AfD, il dénonce la précarité des retraités en Allemagne de l’Est. « J’ai travaillé pendant 43 ans sur des chantiers et je reçois moins de 1000 euros par mois. Et tous ceux qui viennent ici, ces migrants, ils s’en sortent mieux que moi. J’ai cinq petits-enfants mais je n’ai pas d’argent pour leur faire des cadeaux. Alors ils me demandent : « Mais grand-père, tu n’as pas travaillé ? - Ben si, je leur réponds, mais je me suis fait avoir ! » Son ami, lui aussi un sympathisant de l’AfD, regrette que le salaire à l’Est soit toujours inférieur à celui à l’Ouest. « Il y a 10 ans, j’ai travaillé à l’aéroport de Francfort-sur-le-Main, j’ai gagné plus de 2000 euros. Quand je suis retourné ici, après avoir rencontré quelqu’un, j’ai touché 1000 euros de moins. Ça me rend dingue : pourquoi ces différences ? Pourquoi il ne peut pas y avoir une seule Allemagne ? »Ces manifestations d’extrême droite ont créé un climat pesant dans la ville, confie la directrice de « Willkommen in Bautzen » (Bienvenu à Bautzen), une association locale qui milite pour une ville ouverte et tolérante. « Je ne sors plus le lundi soir et ne prends plus de rendez-vous chez le médecin », témoigne une autre habitante. Thilo Jung, un jeune responsable du parti de gauche Die Linke, acquiesce : « Une ambiance d’extrême droite s’est installée à Bautzen. Lorsque je me rends ici, je réfléchis à deux fois quel T-Shirt je mets pour ne pas provoquer de réactions violentes. » Afin de ne pas laisser l’espace public à l’extrême droite, plusieurs associations de Bautzen ont créé un festival, le « Happy Monday ». Tous les lundis, des évènements culturels permettent aux habitants de sortir à nouveau « avec un sourire », comme le souligne une des organisatrices. Cette initiative déplait fortement aux milieux extrémistes de la ville qui envoient des jeunes néonazis « patrouiller » autour des concerts et autres spectacles, sous l’œil d’une dizaine de policiers qui font en sorte que le Happy Monday ne tourne pas au drame.En images Comment combattre l’AfD ?Réagir face à la montée de l’extrême droite peut prendre des formes différentes. La professeure d’histoire Katja Gerhardi a décidé de rejoindre la section locale du parti conservateur CDU de Bautzen, dont elle est devenue la présidente. « Quand j’entends les propos de l’AfD, explique-t-elle, et que je vois les groupuscules qui gravitent autour de ce parti, par exemple ici à Bautzen, j’ai très peur. Ce n’est pas un parti démocratique. Moi je suis profondément démocrate et je veux que notre démocratie continue à exister. Je veux aussi que mes trois fils continuent à vivre dans une démocratie ».Comment ignorer un parti désormais solidement enraciné à l’échelon local ? N’en déplaise aux dirigeants de la CDU qui mettent en garde contre des collaborations avec l’AfD, la réalité ne laisse souvent guère de choix, selon Katja Gerhardi. « Je vous donne un exemple concret : l’AfD a présenté un projet qui visait l’installation d’un abribus pour protéger les enfants de la pluie. Moi, en tant que membre de la CDU, j’ai évidemment soutenu le projet. Je n’aurais jamais pu dire : « Ah non, je vote contre parce que ça vient de l’AfD et tant pis si les enfants attendent sous la pluie ! »Ces débats pour savoir s’il faut ou non collaborer avec une formation que le gouvernement de la Saxe a qualifiée « d’extrême droite avérée » ne semblent pas impressionner l’électeur. Lui continue à cocher sa croix dans la case de l’AfD sur son bulletin de vote. Comme à Pirna, près de Dresde, où pour la première fois en Allemagne, le parti a conquis la mairie d’une grande ville. Tim Lochner a pris ses fonctions il y a tout juste deux mois et il est visiblement fier d’avoir fait la Une de la presse internationale.« Que l’AfD fasse mouche notamment ici à l’Est est lié à une partie de la population, qui a vécu la chute du Mur, explique le maire. Ceux qui ont connu la RDA sont plus sensibles à ce que disent les médias publics. Ils se souviennent qu’à cette époque les médias officiels se sont bien moqués des citoyens. Donc aujourd’hui, si vous êtes un homme politique et que vous expliquez à un ancien citoyen de la RDA dans le journal d’information comment il doit se laver les mains pendant la pandémie du Covid, il décroche. »Pour Tim Lochner, la politique du gouvernement comme le soutien aux grandes entreprises en difficulté rappellent le socialisme qu’il avait pensé avoir laissé derrière lui. « Quelle liberté a-t-on aujourd’hui encore ?, s’exclame-t-il. Vous pouvez vivre dans la plus belle démocratie du monde mais si vous n’avez pas d’argent, vous êtes limités dans vos mouvements ». Que ferait donc l’AfD pour aider les gens avec des revenus modestes ? « Si jamais l’AfD arrivait au pouvoir, il n’y aurait plus de taxe sur les émissions de CO2 », répond Tim Lochner qui se targue aussi d’avoir mis fin, dans une de ses premières décisions en tant que maire, à un projet de pistes cyclables dans les deux sens. « Cela aurait gêné les voitures. »L’AfD aspire à prendre le pouvoir en SaxeAprès Pirna, la Saxe entière ? C’est le rêve de Jörg Urban, tête de liste de l’AfD pour l’élection régionale en septembre. Il pourrait obtenir plus de 30 % des voix mais il aura du mal à former une coalition pour gouverner. Proche de l’aile nationale-patriote du parti, il nie toute dérive extrémiste : « Pour moi, l’AfD est un parti du centre, nous ne défendons pas de positions radicales. Ce sont des légendes. » Selon Urban, ce sont les autres partis qui commencent à adopter les positions de l’AfD, notamment sur l’immigration.La percée électorale de l’AfD est-elle irrésistible ? Difficile à dire aujourd’hui. Mais les migrants, eux, craignent déjà une victoire plus large. Sabri Assi est un jeune Kurde de Syrie qui vit depuis sept ans en Saxe. C’est en Allemagne qu’il a appris à lire et à écrire. Avec son certificat de fin d’études secondaires, il espère trouver une formation et aimerait bien rester dans le pays. L’AfD lui fait un peu peur : « Tant que je travaille bien et que je ne fais pas de bêtises, que je me comporte bien, alors ils ne peuvent pas m’expulser. » Le discours de l’AfD lui rappelle celui des Nazis contre les Juifs : « Ce sont toujours les étrangers qui sont pointés du doigt. » Un étudiant en droit pakistanais rencontré à l’Université de Dresde confie : « je suis venu avec une haute opinion des Allemands, j’ai lu Nietzsche et Marx. L’avantage des pays européens, c’est que ce sont des sociétés ouvertes. Les gens sont guidés par la raison et la logique. Si à présent, un état d’esprit conservateur rétrograde se répand dans ces pays, ce serait très dangereux. Nous avons vu ce que cela donne chez nous. »
5/6/2024 • 19 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU DIMANCHE Au Soudan du Sud, les ravages du mystérieux syndrome du hochement de tête ET En Amérique du Nord, le retour vital du bison dans les Grandes Plaines
Au Soudan du Sud, les ravages du mystérieux syndrome du hochement de têteLe syndrome du hochement de tête touche les enfants à partir de trois ans. La maladie débute par des épisodes de hochement de la tête accompagnés de perte de connaissance. En l’absence de prise en charge médicale, les symptômes s’aggravent au fil des mois : crises d’épilepsie, retards de croissance, handicap mental... La Tanzanie, le Cameroun, la RDC ou encore la République Centrafricaine sont touchés. Mais c’est au Soudan du Sud que les cas sont les plus nombreux, on en dénombre au moins 6 000 dans la région d’Equatoria-Occidental.Un Grand reportage de Florence Miettaux qui s'entretient avec Patrick Adam. En Amérique du Nord, le retour vital du bison dans les Grandes Plaines Les bisons américains, aussi appelés buffalos, ont failli disparaître à la fin du XIXè siècle et avec eux tout un pan de la culture de Quinton Crowshoe, membre de la communauté Piikani, une Première nation de l'ouest du Canada.Ce lourd passé colonial est désormais un véritable moteur pour la réintroduction des bisons, entre réconciliation culturelle, écologique et économique, pour les descendants des colonisateurs et des peuples autochtones.Un Grand reportage de Léopold Picot qui s'entretient avec Patrick Adam.
5/5/2024 • 48 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU SAMEDI Santé mentale des jeunes, les difficultés de la prise en charge ET Le supplice des migrants subsahariens en Tunisie
Santé mentale des jeunes, les difficultés de la prise en chargeC’est devenu un fait de société, en France, ailleurs aussi. Les jeunes vont mal, la santé mentale se dégrade avec notamment des dépressions de plus en plus tôt. Et la crise sanitaire liée au Covid a tout accéléré. Dans le nord de la France, les passages aux urgences pour gestes et idées suicidaires, les consultations pour troubles anxieux et angoisses ont augmenté chez les 10 ans et plus.En 2021, les tentatives de suicides chez les jeunes étaient même 4 fois supérieures à la moyenne nationale. Une dégradation de la santé mentale qui se heurte à une dégradation du secteur psychiatrique en crise depuis plusieurs années.Un Grand reportage de Lise Verbeke qui s'entretient avec Patrick Adam. Le supplice des migrants subsahariens en TunisieC’était l’an dernier (2023), le président tunisien s’en prenait aux migrants, établis ou de passage en Tunisie. Des propos qui avaient été suivis de semaines de violences anti-Noirs qui ont culminé, durant l'été 2023, avec des migrants déportés par centaines vers des zones désertiques ou vers les frontières avec l’Algérie et la Libye. Sans eau, sans nourriture, et en plein été. Aujourd’hui, les migrants sont moins nombreux dans les grandes villes de Tunisie, les tensions ont-elles pour autant disparu ?Un Grand reportage d'Amira Souilem qui s'entretient avec Patrick Adam.
5/4/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Soudan du Sud: les ravages du mystérieux syndrome du hochement de tête
Le syndrome du hochement de tête touche les enfants à partir de trois ans. La maladie débute par des épisodes de hochement de la tête accompagnés de perte de connaissance. En l’absence de prise en charge médicale, les symptômes s’aggravent au fil des mois : crises d’épilepsie, retards de croissance, handicap mental... La Tanzanie, le Cameroun, la RDC ou encore la République Centrafricaine sont touchés. Mais c’est au Soudan du Sud que les cas sont les plus nombreux, on en dénombre au moins 6 000 dans la région d’Equatoria-Occidental. De notre correspondante, À Mvolo, comme à Mundri et dans tous les villages lourdement touchés par le syndrome du hochement de tête au Soudan du Sud, les habitants prennent leur mal en patience. Les projets de recherche n’ont pour l’instant apporté qu’une partie des réponses, échouant jusqu’ici à percer le mystère de la cause de cette maladie. Et les questions sont nombreuses : la maladie est-elle contagieuse, se transmet-elle d’une personne à l’autre ? C’est une idée très répandue, qui conduit à l’isolement des enfants malades, mais elle est fausse.« Les analyses montrent que le syndrome du hochement de tête est une forme d’épilepsie. Et donc, comme il s’agit d’une maladie neurologique, il est impossible qu’elle se transmette d’une personne à l’autre », affirme le chercheur Stephen Jada, un médecin sud-soudanais qui réalise sa thèse de doctorat sur le syndrome du hochement de tête tout en pilotant les recherches menées par l’ONG Amref Health Africa sur le sujet. « Le fait, observé par les populations concernées, que dans une même famille, ou dans un même village, les enfants développent la maladie les uns après les autres, a été étudié, et la théorie d’une contagiosité a été écartée », poursuit-il. « Ce que les études ont confirmé, c’est que toutes les personnes ayant développé cette maladie ont été exposées aux mêmes facteurs environnementaux. Il y a donc quelque chose dans l’environnement qui déclenche la manifestation de la maladie chez elles », explique le docteur.La théorie qui prédomine à l’heure actuelle, c’est que le syndrome du hochement de tête serait une forme d’épilepsie « associée » à l’onchocercose, la « cécité des rivières ». Maladie parasitaire endémique dans la région, elle est transmise par les morsures de mouches noires qui se reproduisent dans les hautes herbes au bord des cours d’eau à courant rapide, comme les rivières de Mundri, de Mvolo et de tous les villages sud-soudanais où les cas de syndrome du hochement de tête ont explosé depuis trente ans.Mais aujourd’hui encore, tous les chercheurs ne sont pas d’accord. Et d’autres théories ont été avancées : des déficiences nutritionnelles parmi la population touchée, la consommation d’aide alimentaire contaminée par un germe, ou encore l’usage d’armes chimiques dans ces zones qui ont aussi pour point commun – outre leur proximité avec des cours d’eau – d’avoir été des zones de conflit…En effet, au Soudan du Sud, la région d’Equatoria-Occidental a été une zone de combats intenses lors de la seconde guerre civile soudanaise (1983-2005). Le nord de l’Ouganda a lui aussi été un terrain de guerre, en proie aux violences de la Lord’s Resistance Army (LRA) dans les années 1990. Dans les deux régions, les cas de syndrome du hochement de tête se sont multipliés pendant ces conflits marqués par d’importants déplacements de populations.Des causes inconnues« Ces autres causes possibles ont été analysées, sans succès », affirme pourtant le docteur Gasim Abd-Elfarag, autre spécialiste sud-soudanais du syndrome du hochement de tête. « De nombreuses recherches ont été consacrées à la cause du syndrome du hochement de tête. Nous avons cherché des virus, des bactéries, des parasites… Toutes ces recherches ont été réalisées, sans résultats concluants », avoue-t-il. « La cause exacte de cette maladie reste un mystère. »Pour lui comme pour le groupe de chercheurs réunis au sein de la Nodding Syndrome Alliance, un consortium d’ONG et d’universités créé en 2019, il s’agit dès lors surtout de conduire « des études basées sur des interventions, pour voir lesquelles fonctionnent le mieux pour aider ces enfants, soulager leurs symptômes et soutenir la communauté affectée par la maladie ».Les médicaments antiépileptiques permettent de fait une amélioration considérable de la qualité de vie des patients, et favorisent notamment leur retour à l’école. Et il s’agit également de contrôler l’onchocercose. Car le lien entre les deux maladies semble difficile à nier. « Parmi les communautés vivant près des rivières, où l’onchocercose est très répandue, les cas d’épilepsie et de syndrome du hochement de tête sont plus nombreux », explique Stephen Jada. « Plus vous vous éloignez de la rivière, plus le nombre de cas diminue. Et quand vous allez dans les villages où il n’y a pas de rivière, où vous n’observez pas de morsures de mouches noires, les cas de syndrome du hochement de tête sont rares voire absents ».Pourtant, « nous ne savons pas comment l’onchocercose pourrait provoquer ça. Des tests ont été réalisés pour voir si les parasites atteignent le cerveau, ou s’ils libèrent une toxine qui provoque la maladie, sans succès. Tout cela est encore en cours d’investigation ». Malgré ces zones d’ombres, éradiquer le syndrome du hochement de tête reste pour Stephen Jada envisageable. C’est même son objectif proclamé.Les résultats des interventions menées à Maridi ces dernières années donnent au chercheur de quoi rester optimiste. Dans cette autre ville d’Equatoria-Occidental très affectée par la maladie, des interventions de contrôle de l’onchocercose ont été mises en place : la coupe des herbes où se reproduisent les mouches noires, près de la rivière, a été menée conjointement à des campagnes d’administration de vermifuge à la population. Ces efforts ont porté leurs fruits : depuis 2018, le nombre de nouveaux cas de syndrome du hochement de tête a été divisé par quinze.
5/2/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Italie : les ambitions de Giorgia Meloni pour l’extrême-droite européenne
1er volet de notre série consacrée aux Elections européennes du 9 juin : « Europe, la montée du nationalisme en question ».Cela fait un an et demi qu'elle est au pouvoir en Italie et elle va affronter le 9 juin prochain, avec les élections européennes, son premier grand test électoral. Forte du soutien de sa base, confortée par le succès de sa stratégie de normalisation, Georgia Meloni veut servir de référence à l'extrême-droite européenne et espère, à l’issue de ce scrutin, peser le plus possible sur les choix politiques de l'Union européenne. De notre correspondant, « Ici, avant, il n’y avait que des cabanes ! C’était une zone presque rurale, avec des champs tout autour de l’église et puis, petit à petit, cette partie de la ville est sortie de terre avec les logements construits par Mussolini ». Il est 9 heures du matin, Giuliana prend le temps de boire un petit café avec ses amies avant d’aller faire ses courses. Cette restauratrice à la retraite habite depuis les années 1980 à la Garbatella, un quartier populaire de Rome réputé pour ses petites ruelles et ses maisons typiques des années 1930. La Garbatella a servi de décor à de nombreux films italiens, dont le fameux « Journal Intime » de Nanni Moretti, mais est surtout connue désormais pour avoir été le quartier de jeunesse de Georgia Meloni, la dirigeante italienne arrivée au pouvoir à l’automne 2022. « Mon neveu est allé dans la même école », lance Guilana, tout sourire… « et quand le recteur est mort, elle est venue à la messe pour lui rendre hommage ! Je suis vraiment fière qu’elle soit de notre quartier. Et ce qui me rend fière c’est qu’elle est restée telle qu’elle était… Et puis j’aime sa façon de penser, je l’aime parce qu’elle fait beaucoup pour les gens… et qu’elle est restée proche de nous ! »Lors des élections législatives de l’automne 2022, Georgia Meloni a obtenu 20% des voix à la Garbatella, un score inférieur à sa moyenne nationale mais très élevé pour un quartier qui a toujours voté à gauche. Venue de l’extrême-droite et d’un parti néofasciste qui a renié ses origines sulfureuses, la cheffe de Fratelli d’Italia s’est imposée dans les urnes en prônant le retour aux valeurs familiales, et une lutte sans merci contre l’immigration illégale. Et c’est bien ce discours populiste et autoritaire qui a séduit Gerardo, un vendeur de fruits et légumes installé à la Garbatella depuis 25 ans. « Aujourd’hui, avec tous ces non-européens qui sont ici, vous ne pouvez plus circuler dans la rue à certaines heures parce que vous risquez d’être agressé, ou violée si vous êtes une femme », s’indigne-t-il entre deux clients. « Nous, en Italie, nous avons besoin de plus de sécurité, de surveillance. »Autre attente des électeurs de Georgia Meloni : le changement, la rupture avec tous les partis qui ont dirigé l’Italie au cours des dix dernières années… « Moi j’ai voté pour elle parce que je veux qu’elle change le système », pointe Gerardo. « Avant elle, on a essayé le Mouvement 5 étoiles, la Ligue du Nord… mais on a bien vu qu’ils n’étaient pas à la hauteur ! Elle est partie du bas, elle est restée simple et elle a fait son chemin lentement… Et même si tout n’a pas changé depuis qu’elle est élue, il faut lui laisser du temps. C’est comme une plante qu’on a semée, il faut la laisser grandir, la laisser arriver à maturité. »« Fasciste, raciste et homophobe »18 mois après sa victoire éclatante aux législatives, Georgia Meloni conserve le soutien de sa base électorale. Et à quelques semaines des élections européennes, les sondages annoncent un résultat supérieur aux 25% remportés par son parti, les Fratelli d’Italia, aux législatives de 2022. Face à cette victoire annoncée du parti d’extrême-droite, les électeurs de gauche ne cachent ni leur inquiétude ni leur découragement. « Je ne l’aime pas, je n’aime pas ce qu’elle dit, je n’aime pas sa politique, souffle Christina, une comédienne de 28 ans, lunettes noires et cheveux teintés en bleu. Elle est raciste, elle n’aime pas les homosexuels et dit vraiment des saloperies sur eux… » Même rejet, même inquiétude chez Rita, kinésithérapeute à la retraite qui vote communiste et se dit antifasciste : « ce qui m’inquiète c’est cette focalisation sur la famille traditionnelle, sur l’immigration. Meloni est insupportable dans sa façon de se comporter. Et puis elle est trop à droite, trop fasciste… ça ne me correspond pas du tout ». Pour ces deux électrices de gauche, Georgia Meloni n’a pas réellement rompu avec son passé de militante au sein du MSI, le parti néo-fasciste italien. En revanche, auprès de ses électeurs de droite, le travail de normalisation a fini par payer. À la tête des Fratelli d’Italia, Georgia Meloni se veut la championne d’une droite conservatrice, décomplexée, mais qui refuse d’être considérée comme un parti d’extrême-droite... et surtout qui assure avoir pris ses distances avec le passé fasciste de l’Italie.Cette stratégie de normalisation, Georgia Meloni l’a d’abord mise en œuvre pour rassurer les électeurs italiens. Puis, une fois élue, elle l’a de nouveau employée, mais cette fois vis-à-vis de l’extérieur. « Elle a passé ces 18 derniers mois à essayer de se renforcer aux yeux de l’opinion publique internationale », décrypte l’historien Giovanni Orsina, de l’Université Luiss à Rome. « Elle a fait un travail énorme pour se légitimer et pour dissiper l’idée qu’elle était une dangereuse fasciste et qu’elle allait tout casser. Elle a voulu montrer qu’elle était une interlocutrice valable vis-à-vis de l’Europe, vis-à-vis de l’Otan. Et elle y est parvenue ! »À l’extérieur de l’Italie, Georgia Meloni prend du galon et s’affiche aux côtés de Joe Biden, le président américain, ou d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne. Elle apparaît comme un fervent soutien de l’Ukraine, et affiche clairement son hostilité à la Russie de Vladimir Poutine. Elle joue aussi un rôle important dans les négociations entre dirigeants européens à Bruxelles, pour conclure le Pacte asile et migrations, ou pour convaincre Viktor Orban de ne pas entraver l’aide à l’Ukraine. À l’extérieur, Meloni offre donc le visage d’une droite fréquentable, et pas si radicale que cela. À l’intérieur en revanche, la dirigeante italienne donne des gages à son électorat et elle le fait sur deux grands thèmes : les valeurs familiales et la lutte contre l’immigration illégale.« Un leurre pour l’opinion italienne »Dans le nord-ouest de Rome, juste en contrebas du Verano, le plus grand cimetière de la ville, un attroupement se forme à la tombée de la nuit, le long d’une large avenue embouteillée. C’est ici que tous les soirs les bénévoles de l’ONG Baobab Experience viennent en aide aux migrants illégaux que la route de l’exil a conduit jusqu’à Rome. « On leur apporte de quoi manger, des vêtements et aussi des couvertures ou des sacs de couchage pour la nuit, parce qu'il n'y a pas de centre pour les migrants en transit à Rome » , explique Andrea Costa, président de Baobab Experience. « Depuis 2015 la majorité des personnes que nous aidons vient d’Afrique de l’Est : Ethiopie, Erythrée, Soudan, Somalie… »Le long du mur, assis sur le trottoir, Jack vient de terminer son repas : des pâtes au pesto, un fruit et quelques biscuits. Maintenant rassasié, ce jeune Soudanais nous raconte son périple, de son pays en guerre à la Libye, puis à la Tunisie, et enfin la traversée de la mer Méditerranée. « Je suis arrivé à Lampedusa, et de Lampedusa ils nous ont emmenés en Sicile, à Catane, et ensuite à Rome. Ici je dors dans la rue, dans le froid… Il n’y a que ces gens qui nous aident, qui nous donnent à manger le soir. »Durant la campagne électorale qui l’a menée au pouvoir, Georgia Meloni a promis un blocus maritime pour empêcher l’arrivée des réfugiés sur le sol italien. Une promesse radicale, que la dirigeante n’a jamais appliquée. Mais son gouvernement a rendu plus difficile le travail des ONG qui viennent en aide aux réfugiés, que ce soit en mer lors des sauvetages, ou sur terre, une fois débarqués. Quant à la situation en Italie des migrants illégaux, elle n’a fait qu’empirer. « Georgia Meloni est clairement en train d’aggraver les choses pour les réfugiés en rendant les voyages de moins en moins sûr, de plus en plus dangereux et mortels, dénonce Alice Basiglini de l’ONG Baobab Experience. Et puis, une fois arrivées, toutes ces personnes sont laissées dans un vide juridique pendant très longtemps, sans avoir la possibilité d'obtenir des documents, sans hébergement et sans possibilité de travailler légalement. Je pense que l’objectif principal de Meloni est de surfer sur la rhétorique de la prétendue « invasion de migrants » parce que c’est utile à son récit politique. Au niveau économique ou diplomatique, elle ne s’est pas vraiment différenciée des gouvernements qui l’ont précédée… donc elle se sert de ce thème comme d’un leurre pour l’opinion publique. »DIAPORAMA « Je suis une mère chrétienne et italienne ! »L’autre grand thème de prédilection pour Georgia Meloni sur la scène intérieure, c’est la défense des valeurs traditionnelles : la glorification d’une Italie chrétienne, attachée à la famille, et opposée à ce que la dirigeante italienne a qualifié de « lobby LGBT ». « Moi, je suis Georgia, je suis une femme, je suis une mère ! scandait-elle sur les tribunes électorales en 2022, pour le plus grand bonheur de ses partisans…. Je suis italienne ! Je suis chrétienne ! Et personne ne me l’enlèvera ! » Depuis son arrivée au pouvoir, dans les régions italiennes, l’accès à l’avortement n’est pas interdit, mais il est rendu plus difficile selon les associations féministes… quant aux familles homosexuelles, elles ont vu leurs droits parentaux remis en question devant les tribunaux italiens. « Quand mon fils est né, seule ma partenaire a pu le reconnaitre, raconte Alessia Crocini, militante LGBT et présidente de l’association Famiglie Arcobaleno (Familles Arc-en-Ciel)… J’ai dû faire une procédure d’adoption et j’ai finalement réussi… aujourd’hui il a deux parents et il porte mon nom de famille. » Alessia Crocini nous reçoit dans la chambre de son fils et s’excuse avec le sourire du désordre et des boîtes de lego qui s’empilent dans un coin de la pièce. Durant les huit années qui ont précédé l’adoption, Alessia a vécu le calvaire des « parents fantômes », sans aucun droit parental sur son fils. « Je ne pouvais pas prendre de décisions en matière de santé, je ne pouvais pas l’emmener se faire vacciner ou aller chez le pédiatre. Parce que vous n’êtes pas un parent légal vous n’êtes rien, vous êtes comme un baby-sitter ou un étranger. C’est difficile de devoir expliquer ça à son enfant, et lui expliquer ce qu’est l’homophobie. »En janvier 2023, quelques mois après l’arrivée au pouvoir de Georgia Meloni, son gouvernement demande aux mairies italiennes de ne plus tolérer la double parentalité pour les familles homosexuelles… un cauchemar pour les mères qui ont dû alors défendre en justice leurs droits parentaux. « À Padoue, 38 certificats de naissance ont été contestés par le procureur qui a tenté d’annuler les actes de naissance d’enfants âgés de sept ou huit ans, s’indigne Alessia. En première instance, la justice a donné raison aux familles et a confirmé les actes de naissance. C’est une victoire mais la décision va être examinée en appel et cela ira sûrement jusqu’à la Cour de Cassation. »Pour la militante, ce combat judiciaire est le premier acte d’une offensive anti-LGBT voulue par le gouvernement Meloni, une offensive qui évoque selon elle le climat homophobe régnant dans d’autres pays de l’Union européenne, tels que la Hongrie ou la Pologne avant la défaite du PiS (Parti Démocratie et Justice, droite conservatrice) à l’automne dernier. « Il suffit de penser à ce phénomène médiatique qui a explosé en Italie l’année dernière, avec le Général Roberto Vannaci. Ce général a publié un livre homophobe dans lequel il dit que les homosexuels ne sont pas des gens normaux. Ce type est invité à la télévision tous les jours… Et la Ligue du Nord et Fratelli d’Italia se le disputent pour qu’il soit candidat sur leur liste aux Européennes ! »Double visage, double discoursUne approche modérée et conciliante à Bruxelles et sur la scène internationale, mais une politique intérieure beaucoup plus offensive sur l’immigration et sur les valeurs traditionnelles : c’est ce double visage, ce double discours, que dénonce la gauche italienne depuis que Georgia Meloni est arrivée au pouvoir. Dans une salle de réunion de la Chambre des députés à Rome, nous rencontrons Guiseppe Provenzano, parlementaire, ancien ministre, et membre du Parti Démocrate. « Il y a un fil rouge ou plutôt un fil noir qui relie toutes les politiques de ce gouvernement depuis le premier jour, c’est l’attaque contre l’égalité : l’égalité des droits et l’égalité sociale. Meloni a coupé dans les aides sociales, dans les soins de santé. Et les seuls qui ont bénéficié de sa politique ce sont les fraudeurs fiscaux ». La gauche italienne s’inquiète également du projet de réforme constitutionnelle de Georgia Meloni, qui veut renforcer les pouvoirs du chef du gouvernement – en le faisant élire directement par les Italiens. « C’est le projet le plus dangereux de Georgia Meloni, celui d’un présidentialisme sans contre-pouvoir. Elle veut faire cela parce qu’elle est l’héritière des néofascistes italiens, et parce qu’elle a besoin d’écrire une nouvelle Constitution pour se légitimer en tant que cheffe de file de la nouvelle droite italienne et européenne. »De fait, Georgia Meloni espère accroitre son influence en Europe à l’issue des élections du 9 juin. Une ambition clairement assumée par Tommaso Foti, le chef du groupe Fratelli d’Italia à la Chambre des députés. « Notre objectif était de créer une droite moderne, une droite de gouvernement, une droite capable de redonner à l’Italie un rôle décisif en Europe, et je peux dire que notre objectif a été atteint, plastronne le député d’Emilie-Romagne, qui a participé à la fondation de Fratelli d’Italia en 2012, aux côtés de Georgia Meloni. À présent nous pensons que nous pouvons apporter à l’Europe un système équivalent à ce que nous avons réalisé en Italie. Notre projet est une Europe qui gouverne sans les socialistes et sans ces groupes qui se définissent comme écologistes mais qui sont en réalité des éco-extrémistes. »Un trait d’union entre les droitesForte de son expérience gouvernementale et d’un résultat qui s’annonce prometteur aux Européennes du 9 juin, la dirigeante italienne pourra sinon jouer les « faiseuses de rois » au sein des institutions européennes, en tout cas s’imposer comme une interlocutrice cruciale, à Strasbourg comme à Bruxelles. Mais quelle sera la stratégie européenne de Georgia Meloni au sein du Parlement européen ? Que fera-t-elle du groupe ECR (Conservateurs et Réformistes Européens), le groupe de droite nationaliste dont les Fratelli d’Italia devraient devenir la principale composante après les élections ? Pour Giovanni Orsina de l’Université Luiss de Rome, la dirigeante italienne voudra en premier lieu défendre les intérêts italiens et accroitre son influence au sein des institutions. « Tout d’abord, elle voudra être un acteur majeur de la négociation pour la prochaine Commission. Il faudra sans doute qu’Usrula von der Leyen, la présidente de la Commission, élargisse vers la droite sa majorité… et en échange de son soutien Meloni voudra probablement son propre Commissaire. Bien entendu, je pense qu'une stratégie plus large sera de déplacer le plus à droite possible le curseur politique au sein du Parlement. »À quelques semaines du scrutin les sondages accordent une large avance à Georgia Meloni et à son parti Fratelli d’Italie, une poussée à droite que la dirigeante italienne anticipe et espère également dans le reste de l’Union européenne. « L’idée de Georgia Meloni, c’est de devenir un trait d’union, un intermédiaire entre l’extrême-droite et la droite traditionnelle du PPE, le Parti Populaire européen », conclut Giovanni Orsina. « Elle veut être celle qui pourra dialoguer à la fois avec les chrétiens-démocrates allemands et avec le RN français. Aujourd’hui, ce dialogue est impossible parce que la droite traditionnelle considère que l’on ne peut pas discuter avec Marine Le Pen… Mais dans deux ou trois ans ? Nous n’en savons rien. Georgia Meloni pense que l’avenir appartient à la droite et qu’il y a des forces à droite qu’il faudra bien finir par accepter. »
5/1/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Le supplice des migrants subsahariens en Tunisie
C’était l’an dernier (2023), le président tunisien s’en prenait aux migrants, établis ou de passage en Tunisie. Des propos qui avaient été suivis de semaines de violences anti-Noirs qui ont culminé, durant l'été 2023, avec des migrants déportés par centaines vers des zones désertiques ou vers les frontières avec l’Algérie et la Libye. Sans eau, sans nourriture, et en plein été. Aujourd’hui, les migrants sont moins nombreux dans les grandes villes de Tunisie, les tensions ont-elles pour autant disparu ? « Le supplice des migrants subsahariens en Tunisie », un Grand reportage d'Amira Souilem.
4/30/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Santé mentale des jeunes, les difficultés de la prise en charge
C’est devenu un fait de société, en France, ailleurs aussi. Les jeunes vont mal, la santé mentale se dégrade avec notamment des dépressions de plus en plus tôt. Et la crise sanitaire liée au Covid a tout accéléré. Dans le nord de la France, les passages aux urgences pour gestes et idées suicidaires, les consultations pour troubles anxieux et angoisses ont augmenté chez les 10 ans et plus. En 2021, les tentatives de suicides chez les jeunes étaient même 4 fois supérieures à la moyenne nationale. Une dégradation de la santé mentale qui se heurte à une dégradation du secteur psychiatrique en crise depuis plusieurs années.« Santé mentale des jeunes, les difficultés de la prise en charge », un Grand reportage de Lise Verbeke.
4/29/2024 • 19 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU DIMANCHE Un fauteuil à Sciences Po ET Dans le camp de Zebilla au Ghana, les réfugiés du Burkina s'adaptent à leur nouvelle vie
Un fauteuil à Sciences PoSelon les chiffres du ministère de l'Enseignement supérieur, à la rentrée 2021, on comptait 51 000 étudiants en situation de handicap dans les établissements d’enseignement supérieur publics, soit 2,2 % de l'ensemble des étudiants. Face aux difficultés, beaucoup abandonnent leurs études. Laurence Théault a suivi Eymerick Truffert dans son quotidien à Sciences Po.Un Grand reportage de Laurence Théault qui s'entretient avec Patrick Adam. Dans le camp de Zebilla au Ghana, les réfugiés du Burkina s'adaptent à leur nouvelle vie Dans le nord du Ghana, une partie des réfugiés vivent dans le camp de Zebilla. Après avoir subi les traumatismes, ils vivent aujourd’hui en bonne entente avec les Ghanéens. Parmi les déplacés, seule la communauté peule se sent parfois mise à l’écart.Un Grand reportage de Caroline Chauvet qui s'entretient avec Patrick Adam.
4/28/2024 • 48 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU SAMEDI Afrique du Sud: 30 plus tard, que deviennent les enfants de la liberté ? ET Slovénie, la vallée de la Vipava s'adapte au changement climatique
Afrique du Sud : 30 plus tard, que deviennent les enfants de la liberté ?En Afrique du Sud, c’est le temps du bilan pour le Congrès National Africain, l’ANC. Il y a 30 ans, des files interminables se formaient à l’extérieur des bureaux de vote du pays, pour le tout premier scrutin multiracial. Avec l’élection de Nelson Mandela, les Sud-Africains écoutaient, pleins d’espoir, les promesses de son parti, et rêvaient d’une société arc-en-ciel pour tourner la page de l’apartheid. Aujourd’hui, la corruption et les limites des politiques publiques sont passées par là... les trentenaires à qui on avait prédit une vie meilleure ont vécu des expériences très différentes, qui reflètent les défis post-apartheid.Un Grand reportage de Romain Chanson et Claire Bargelès qui s'entretiennent avec Patrick Adam. Slovénie, la vallée de la Vipava s'adapte au changement climatiqueNichée entre les Alpes juliennes et la mer Adriatique, la vallée slovène de la Vipava subit de plein fouet les conséquences du changement climatique. Ses vergers, ses vignes souffrent de la sécheresse, ses habitants tentent d'y faire face par différentes actions.Un Grand reportage d'Agnieszka Kumor qui s'entretient avec Patrick Adam.
4/27/2024 • 48 minutes, 30 seconds
En Slovénie, la vallée de la Vipava s'adapte au changement climatique
Nichée entre les Alpes juliennes et la mer Adriatique, la vallée slovène de la Vipava subit de plein fouet les conséquences du changement climatique. Ses vergers, ses vignes souffrent de la sécheresse, ses habitants tentent d'y faire face par différentes actions. En images
4/25/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Un fauteuil à Sciences Po
Selon les chiffres du ministère de l'Enseignement supérieur, à la rentrée 2021, on comptait 51 000 étudiants en situation de handicap dans les établissements d’enseignement supérieur publics, soit 2,2 % de l'ensemble des étudiants. Face aux difficultés, beaucoup abandonnent leurs études. Laurence Théault a suivi Eymerick Truffert dans son quotidien à Sciences Po. Diaporama
4/24/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Dans le camp de Zebilla au Ghana, les réfugiés du Burkina s'adaptent à leur nouvelle vie
Dans le nord du Ghana, une partie des réfugiés vivent dans le camp de Zebilla. Après avoir subi les traumatismes, ils vivent aujourd’hui en bonne entente avec les Ghanéens. Parmi les déplacés, seule la communauté peule se sent parfois mise à l’écart. De notre envoyée spéciale,« Nous nous sentons vraiment déprimés. Nous avons fui ici, quittant nos foyers, nos biens, et nos bétails, et nous nous retrouvons ici dans ce camp. Et nous avons vraiment peur de retourner chez nous, de peur qu’ils reviennent nous tuer… »À 72 ans, Keke (nom d’emprunt) espérait ne pas avoir à fuir son village près de Bitta au Burkina Faso. Il a dû s’y résigner après avoir vu des voisins mourir devant lui. Arrivé au Ghana, il est accueilli dans une famille d’accueil dans le nord du Ghana, et a ensuite été approché par les autorités ghanéennes et le HCR pour être installé dans un vaste camp de réfugiés. « En réalité, ces personnes n’ont pas le statut de réfugiés, mais ils sont enregistrés pour une attestation. Actuellement, plus de 3 000 Burkinabè au Ghana sont dans ce cas », explique à RFI Tetteh Padi, directeur du Ghana Refugee Board (GRB), l’Agence ghanéenne pour les demandeurs d’asile. C’est à quelques kilomètres de la frontière avec le Burkina Faso, près de la ville de Zebilla, dans le nord-est du Ghana, que des centaines de tentes ont été placées pour accueillir environ 4 000 personnes, et accueille aujourd’hui plus de 1 000 réfugiés qui ont fui les violences au Burkina Faso. Keke n’est pas le seul réfugié du camp. Comme lui, Seone (nom d’emprunt) vient aussi de la zone de Bitta, avec ses sept enfants et son mari. Elle se souvient d’avoir vu ses deux voisins être assassinés par des attaquants au visage masqué.Sugurunoma (nom d’emprunt) vient de la zone de Soudougui. Elle a vu une vingtaine de personnes de sa famille élargie se faire tuer lors d’une attaque. Alors enceinte, elle dit avoir quitté Bitta à pied. Au troisième jour de marche, elle a accouché. Elle a réussi à venir au Ghana avec toute sa famille de sept enfants.Pour ces réfugiés, le camp de Zebilla est un havre de paix. Ils y sont nourris et logés. Seulement, ils se plaignent du manque d’activité. Pour l’instant, ils n’ont même pas de champ à eux et n’ont aucune activité. Le Ghana Refugee Board a indiqué à RFI que des terres agricoles ont été acquises pour les réfugiés pour qu’ils puissent avoir des revenus agricoles. Des projets sont en cours pour donner du bétail à ces réfugiés, leur faire développer divers métiers (coiffure, mécanique, etc). Une aide pour le commerce a commencé, ajoute le GRB.Mais aujourd’hui, de nombreux réfugiés sont des femmes, des enfants et des vieillards. Les hommes ont pour beaucoup été tués lors des attaques, ou bien sont partis travailler ailleurs, sans toujours se rapprocher des services comme le GRB ou le HCR. Et au Ghana, la plupart des déplacés vivent dans des familles d’accueil. Le GRB estime qu’environ 15 000 Burkinabè ont fui les violences dans leur pays pour rejoindre le nord du Ghana. Un autre camp, équivalent à celui de Zebilla, vient d'être construit à Zini, dans le nord-ouest du pays.Mixité avec les Ghanéens« Quand nous sommes arrivés au Ghana, ce n’était pas facile pour les Ghanéens. Ils ont eu peur que les attaquants nous suivent et arrivent jusqu’à chez eux. Mais ils ont aussi pris pitié de nous, certains ont même cuisiné pour nous », se souvient Seone.Seone et les autres réfugiés ont vécu la même expérience lors de leur arrivée dans le camp de Zebilla, situé près du village de Tarikom. Ses 2 600 habitants, d’abord curieux et contents, ont eu rapidement peur que l’installation de ces Burkinabè ne soit source d’insécurité. « Mais les services de sécurité du Ghana, le chef de la sécurité, et même la sécurité de la présidence sont venus ici, et les villageois ont été rassurés », explique Isaac Angonwin, le « District Assembly Representative » de Tarikom, une sorte de leader communautaire élu. Aujourd’hui, « les enfants vont à l’école tous ensemble : les demandeurs d’asile et les villageois ! La clinique que nous avons ici est à la fois pour les réfugiés et la communauté. Nous faisons tout en commun ! », ajoute-t-il.À Tarikom, les Ghanéens, par humanisme, ont accepté de donner leurs terres aux réfugiés. « J’ai eu pitié de ces gens quand j’ai appris qu’ils avaient besoin de ces terres pour leur permettre de s'installer », se souvient Abambilla Awale, le « land priest » de Tarikom. La plus belle preuve d’intégration vient souvent des enfants. Les jeunes réfugiés parlent déjà le Kusaal après moins d’un an dans le nord Ghana. Au milieu du camp, une vingtaine d’enfants - villageois et réfugiés - se sont placés en deux rangées. Au top, un jeune de chaque équipe essaye d’être le premier à attraper la bouteille d’eau vide au milieu du terrain. L’arrivée des réfugiés a été bénéfique pour le moment pour le village. Elle a même permis d’étendre le réseau d'électricité de Tarikom et d’améliorer la clinique. Mais les villageois espèrent ne pas être laissés pour compte face aux réfugiés, qui n’ont par exemple pas de problème de nourriture. Eux-mêmes déjà pauvres, ils ont pourtant donné des terres aux réfugiés par fraternité. Mais ils souhaitent plus d’aide de la part des organisations internationales, ou encore une extension de leur électricité ou de la clinique, qui accueille aussi les déplacés maintenant.Des Peuls qui se sentent marginalisés Une communauté se sent pourtant mise à l’écart par le Ghana, c’est la communauté peule. En juillet 2023, l’association des Peuls au Ghana, Pulaaku international Ghana, avait dénoncé le fait que des centaines de Peuls - dont des femmes, des enfants et des vieillards - avaient été forcés de retourner au Burkina Faso. Ces personnes étaient pourtant venues au Ghana fuyant les violences au Burkina.Au-delà de l’association, un reportage de la Deutsche Welle avait aussi soutenu cette idée que seuls des Peuls ont été rapatriés vers le Burkina Faso. « On a été invités à discuter avec les forces de sécurité. Nous nous sommes assis et nous avons délibéré et ils ont accepté leur faute. Et c'est à ce moment-là qu'ils ont arrêté l’opération », se souvient Yakubu Musah Barry, secrétaire général de Pulaaku international Ghana. M. Barry ne cesse de plaider pour une meilleure intégration de sa communauté souvent marginalisée.Le HCR avait dénoncé le renvoi de réfugiés du Ghana, ne mentionnant pas d'ethnie dans son communiqué de presse. (cf UNHCR). Le gouvernement avait réfuté toutes ces accusations de stigmatisation, et expliqué dans un communiqué du 13 juillet 2023 qu’il s'agissait d'un « processus de rapatriement » « conforme aux protocoles internationaux » institué « pour faciliter le mouvement des Burkinabè qui souhaitent retourner dans leur pays. » M. Padi du Ghana Refugee Board, répond quant à lui que « ce sont les services de sécurité qui connaissent les personnes qui ont été renvoyées. Nous, au Ghana Refugee Board, nous enregistrons les personnes autorisées par les forces de sécurité à être enregistrées ». Dans le camp de Zebilla, au moment du reportage en février 2024, aucun Peul n’était présent parmi les déplacés. La question des Peuls, ce peuple majoritairement nomade, est délicate en Afrique de l’Ouest. Souvent associés dans l'imaginaire collectif aux violences et au jihadisme extrémiste au Sahel, les Peuls n'en restent pas moins des victimes de ces mêmes violences.
4/23/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Afrique du Sud : 30 ans plus tard, que deviennent les enfants de la liberté ?
En Afrique du Sud, c’est le temps du bilan pour le Congrès National Africain, l’ANC. Il y a 30 ans, des files interminables se formaient à l’extérieur des bureaux de vote du pays, pour le tout premier scrutin multiracial. Avec l’élection de Nelson Mandela, les Sud-Africains écoutaient, pleins d’espoir, les promesses de son parti, et rêvaient d’une société arc-en-ciel pour tourner la page de l’apartheid. Aujourd’hui, la corruption et les limites des politiques publiques sont passées par là... les trentenaires à qui on avait prédit une vie meilleure ont vécu des expériences très différentes, qui reflètent les défis post-apartheid.« Afrique du Sud : 30 ans plus tard, que deviennent les enfants de la liberté ? », un Grand reportage de Romain Chanson et Claire Bargelès.
4/22/2024 • 19 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU DIMANCHE Soudan : la vie en suspens des réfugiés de Renk ET Soudanais réfugiés en Égypte : l’exil sans Terre promise
Soudan : la vie en suspens des réfugiés de RenkIl y a un an… éclatait la guerre au Soudan. Deux généraux s’affrontent pour le pouvoir. Aujourd’hui, le conflit a provoqué le déplacement de près de 8 millions et demi de personnes, selon les Nations unies. Près d’1 million et demi sont des réfugiés partis en Égypte, au Tchad, en Éthiopie ou encore au Soudan du Sud. C’est la plus importante crise de personnes déplacées au monde, dont l’impact régional est colossal.Un Grand reportage de Gaëlle Laleix qui s'entretient avec Patrick Adam. Soudanais réfugiés en Égypte : l’exil sans Terre promiseC’était il y a un an, le 15 avril 2023, la guerre éclatait au Soudan entre l’armée du général Al Burhan et les Forces de soutien rapide. Depuis, 1 800 000 Soudanais ont fui leur pays. Beaucoup ont emprunté la route vers l’Égypte où leurs conditions de vie demeurent très précaires. Un Grand reportage de Léonie Lebrun qui s'entretient avec Patrick Adam.
4/21/2024 • 48 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU SAMEDI Inde, entre le BJP et l'opposition, duel à mort à New Delhi ET Belgique : faire de la prostitution, un métier presque comme les autres
Inde, entre le BJP et l'opposition, duel à mort à New DelhiD’un côté, L’Aam Aadmi Party, dont le dirigeant emprisonné est érigé en martyr politique. De l’autre, le BJP qui veut conserver la capitale. En se posant en gardienne de la démocratie, l’opposition espère infliger une sanction symbolique à Narendra Modi dans la capitale. Reste à voir si cette thématique mobilise des électeurs inquiets du chômage. Un Grand reportage de Côme Bastin qui s'entretient avec Patrick Adam.Belgique : faire de la prostitution, un métier presque comme les autresPeut-on considérer la prostitution comme un métier ? En Belgique, la réponse est oui ! Le royaume est devenu, en 2022, le deuxième pays au monde, après la Nouvelle-Zélande, à décriminaliser le travail du sexe... Une politique particulièrement souple, qui permet aux travailleuses et aux travailleurs du sexe d’exercer en toute légalité avec un statut d'autoentrepreneur et de bénéficier de droits sociaux. Les prostituées, qui sont très majoritairement des femmes, pourraient même à terme devenir salariées...Un Grand reportage de Laure Broulard qui s'entretient avec Patrick Adam.
4/20/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Belgique : faire de la prostitution un métier presque comme les autres
Peut-on considérer la prostitution comme un métier ? En Belgique, la réponse est oui ! Le royaume est devenu en 2022 le deuxième pays au monde, après la Nouvelle-Zélande, à décriminaliser le travail du sexe... Une politique particulièrement souple, qui permet aux travailleuses et aux travailleurs du sexe d’exercer en toute légalité avec un statut d'autoentrepreneur et de bénéficier de droits sociaux. Les prostituées, qui sont très majoritairement des femmes, pourraient même à terme devenir salariées... « Belgique : faire de la prostitution un métier presque comme les autres », un Grand reportage de Laure Broulard.
4/18/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Inde, entre le BJP et l'opposition, duel à mort à New Delhi
D’un côté, L’Aam Aadmi Party, dont le dirigeant emprisonné est érigé en martyr politique. De l’autre, le BJP qui veut conserver la capitale. En se posant en gardienne de la démocratie, l’opposition espère infliger une sanction symbolique à Narendra Modi dans la capitale. Reste à voir si cette thématique mobilise des électeurs inquiets du chômage. De notre correspondant en Inde,Dans la cour du petit siège de L’AAP, les militants fébriles mais joyeux se prennent dans les bras. Sanjay Singh, le Lion comme on le surnomme ici, fait son entrée sous les lancers de fleurs. Voilà six mois qu’il était en prison, mais la Cour suprême de l’Inde vient de le libérer. « Merci à tous ceux qui luttent contre la dictature du BJP, lance le député depuis une petite tribune. Ils peuvent nous jeter en prison, mais pour quel crime ? Fournir une éducation de qualité, des soins, de l’eau, des bus gratuits, à 20 millions d’habitants de Delhi ? Ce soir, l’heure n’est pas aux réjouissances mais au combat ! ».Le combat, c’est celui pour la libération d’Arvind Kejriwal, icône politique et fondateur de l'AAP, lui aussi emprisonné en mars pour corruption par l’Enforcement Directorate. Ici, on ne croit pas une seconde aux accusations de cette agence, accusée d'être aux ordres du Premier ministre. Kejriwal va devenir un martyr, prédit Charan, 50 ans. « Les Indiens savent que Kejriwal est un homme intègre, qui est ciblé parce qu’il dérange. Tous les partis d’opposition font face à des menaces similaires, et c’est pour ça qu’ils sont venus à sa défense et vont s’allier contre Modi qui se comporte en dictateur. »Meeting unitaireCe dimanche, l’opposition affiche son d’unité dans la capitale. L’AAP mais aussi le parti du Congrès ou les partis régionaux DMK et TMC s’expriment devant des milliers de personnes. Autrefois rivaux, ils ont décidé de faire front commun au sein de la coalition INDIA. Dans plusieurs États, ils ne présenteront qu’un candidat par siège pour ne pas diviser les électeurs. « Mes amis, vous savez comme on peut truquer un match de cricket », lance la figure du parti du Congrès Rahul Gandhi, qui a lui été exclu du parlement pour diffamation. « Lors de ces élections, Narendra Modi s’est attribué le rôle d’arbitre. Dans notre équipe, avant même le début du match, des joueurs phares sont emprisonnés. »Parmi la foule, de nombreux militants de l’AAP qui brandissent des photos de leurs leaders sous les barreaux comme Ayushi, 41 ans. « Je redeviens militante après 5 ans parce que moi et mon mari sommes très inquiets. Je soutiens l’alliance INDIA qui rassemble des partis différents mais unis par la défense de notre Constitution. »Cette croisade démocratique peut-elle porter ? Tavleen Singh, analyste politique, en doute. « Les dérives autoritaires du gouvernement, les électeurs en entendent parler lors de chaque élection. De plus, les chefs de l'opposition, souvent des clans familiaux, sont loin d'être perçus comme des politiciens vertueux. »Des électeurs troublésSur le marché populaire de Sarojini Nagar, l’arrestation d’Arvind Kejriwal jette cependant un certain trouble. « J’ai toujours voté Aam Aadmi Party car ils ont amélioré les écoles et les cliniques pour les pauvres », explique un couturier musulman. « Les habitants de New Delhi vont continuer à soutenir Arvind Kejriwal. »Ram Singh, un policier à la retraite, votera Narendra Modi parce que « sa politique étrangère est bonne et qu’il développe les infrastructures ». Mais il confie apprécier Kejriwal. « Je ne sais pas trop pourquoi ils l’ont arrêté, on n'a toujours pas de preuve dans cette affaire ». D’autres affirment ne pas encore savoir pour qui ils voteront.Pawan Khera, responsable média du Congrès, est convaincu que Narendra Modi paiera son autoritarisme dans les urnes. « Il n’y a pas que Kejriwal. Le dirigeant du Jharkhand a été emprisonné. Nos comptes en banque ont été gelés. L’opposition va gagner, sinon dans 5 ans, vous serez renvoyé dans votre pays, et moi en prison. »Plusieurs études montrent des Indiens d’abord préoccupés par le chômage record. « La démocratie c’est abstrait, il faut parler de la vie quotidienne durant une campagne », juge Tavleen Singh. Entre la puissance triomphante mise en scène par Narendra Modi et la République au bord du gouffre décrite par l’opposition, les Indiens doivent trancher entre deux visions aux antipodes de leur pays.
4/17/2024 • 19 minutes, 30 seconds
L’exil sans Terre promise
C’était il y a un an, le 15 avril 2023, la guerre éclatait au Soudan entre l’armée du général Al Burhan et les Forces de soutien rapide. Depuis, 1 800 000 Soudanais ont fui leur pays. Beaucoup ont emprunté la route vers l’Égypte où leurs conditions de vie demeurent très précaires. « L’exil sans Terre promise », un Grand reportage de Léonie Lebrun.
4/16/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Soudan : la vie en suspens des réfugiés de Renk
Il y a un an… éclatait la guerre au Soudan. Deux généraux s’affrontent pour le pouvoir. Aujourd’hui le conflit a provoqué le déplacement de près de 8 millions et demi de personnes, selon les Nations unies. Près d’1 million et demi sont des réfugiés partis en Égypte, au Tchad, en Éthiopie ou encore au Soudan du Sud. C’est la plus importante crise de personnes déplacées au monde, dont l’impact régional est colossal.
4/15/2024 • 19 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU DIMANCHE Rwanda : 30 ans après le génocide, panser les blessures invisibles ET Rwanda : 30 ans après le génocide, un besoin de justice et de réponses
Rwanda: 30 ans après le génocide, panser les blessures invisiblesAu Rwanda, ce dimanche 7 avril 2024 marque le début de cent jours de commémorations du génocide contre les Tutsis. Aujourd’hui, la population rwandaise est majoritairement née après 1994. Mais toutes les générations sont marquées. Rescapés, anciens bourreaux, enfants des uns et des autres… Chacun porte en lui une part du traumatisme. Un Grand reportage de de Lucie Mouillaud et Amélie Tulet. Entretient avec Patrick Adam.Rwanda : 30 ans après le génocide, un besoin de justice et de réponsesAu Rwanda, ce lundi 8 avril 2024 marque le début de cent jours de commémorations officielles du génocide de 1994 perpétré contre les Tutsi. Il y a trente ans, selon les Nations unies, plus d'un million de personnes - en majorité des Tutsi, mais également des Hutu, et d'autres opposants au génocide - ont été systématiquement tuées en moins de trois mois. 61 personnes ont été condamnées par le TPIR (Tribunal Pénal International pour le Rwanda). Plus d’un million de jugements ont été rendus par les Gacaca, ces tribunaux inspirés de la pratique coutumière. Mais il reste encore des fugitifs recherchés, des personnalités en exil qui ne sont pas inquiétées et des silences qui torturent toujours les rescapés. Un Grand reportage de de Lucie Mouillaud et Amélie Tulet. Entretient avec Patrick Adam.
4/14/2024 • 48 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU SAMEDI Mer de Chine, comment les Philippines organisent la réponse à Pékin ET États-Unis-Mexique: la frontière, éternel enjeu électoral
Mer de Chine : comment les Philippines organisent la réponse à PékinLes affrontements s’intensifient en mer de Chine méridionale. Alors que Pékin revendique 90% de cette zone riche en gaz naturel et en poisson. Pour faire valoir ce qu’elle considère être son droit territorial, la Chine occupe le terrain grâce à ses garde-côtes et à la présence de navires martiaux et commerciaux. Mais depuis l’arrivée au pouvoir du Président Ferdinand Marcos Jr les Philippines organisent la réplique. En se rapprochant des États-Unis et en cherchant l’aide d’autres démocraties, l’archipel cherche à attirer l’attention du monde sur la domination chinoise jugée illégitime par un tribunal d’arbitrage en 2016.Un Grand reportage de Nicolas Rocca qui s'entretient avec Patrick Adam. États-Unis-Mexique: la frontière, éternel enjeu électoralAux États-Unis, la campagne pour les élections générales de novembre prochain a commencé. Le camp républicain et le camp démocrate échangent coup pour coup. Comme à chaque scrutin, le bilan économique du président sortant est critiqué par ses adversaires. Mais rien n’occupe autant de place que la question de la gestion de l’immigration. La gestion de la frontière avec le Mexique est jugée calamiteuse par Donald Trump et son parti qui en ont fait un thème central de la campagne. Comment cela est-il vécu par ceux qui côtoient au quotidien cette frontière ?Un Grand reportage d'Aabla Jounaïdi qui s'entretient avec Patrick Adam.
4/13/2024 • 48 minutes, 30 seconds
États-Unis-Mexique: la frontière, éternel enjeu électoral
Aux États-Unis, la campagne pour les élections générales de novembre prochain a commencé. Le camp républicain et le camp démocrate échangent coup pour coup. Comme à chaque scrutin, le bilan économique du président sortant est critiqué par ses adversaires. Mais rien n’occupe autant de place que la question de la gestion de l’immigration. La gestion de la frontière avec le Mexique est jugée calamiteuse par Donald Trump et son parti qui en ont fait un thème central de la campagne. Comment cela est-il vécu par ceux qui côtoient au quotidien cette frontière ? « États-Unis-Mexique: la frontière, éternel enjeu électoral », c’est un grand reportage d’Aabla Jounaïdi et Julien Boileau.
4/11/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Mer de Chine : comment les Philippines organisent la réponse à Pékin
Les affrontements s’intensifient en mer de Chine méridionale. Alors que Pékin revendique 90% de cette zone riche en gaz naturel et en poisson. Pour faire valoir ce qu’elle considère être son droit territorial, la Chine occupe le terrain grâce à ses garde-côtes et à la présence de navires martiaux et commerciaux. Mais depuis l’arrivée au pouvoir du Président Ferdinand Marcos Jr les Philippines organisent la réplique. En se rapprochant des États-Unis et en cherchant l’aide d’autres démocraties, l’archipel cherche à attirer l’attention du monde sur la domination chinoise jugée illégitime par un tribunal d’arbitrage en 2016. « Mer de Chine : comment les Philippines organisent la réponse à Pékin », un Grand reportage de Nicolas Rocca.
4/10/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Rwanda : 30 ans après le génocide, un besoin de justice et de réponses
Au Rwanda, ce lundi 8 avril 2024 marque le début de cent jours de commémorations officielles du génocide de 1994 perpétré contre les Tutsi. Il y a trente ans, selon les Nations unies, plus d'un million de personnes - en majorité des Tutsi, mais également des Hutu, et d'autres opposants au génocide - ont été systématiquement tuées en moins de trois mois. 61 personnes ont été condamnées par le TPIR (Tribunal Pénal International pour le Rwanda). Plus d’un million de jugements ont été rendus par les Gacaca, ces tribunaux inspirés de la pratique coutumière. Mais il reste encore des fugitifs recherchés, des personnalités en exil qui ne sont pas inquiétées et des silences qui torturent toujours les rescapés. « Rwanda : 30 ans après le génocide, un besoin de justice et de réponses », un Grand reportage de Lucie Mouillaud et Amélie Tulet.
4/9/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Rwanda: 30 ans après le génocide, panser les blessures invisibles
Au Rwanda, ce lundi 8 avril 2024 marque le début de cent jours de commémorations du génocide contre les Tutsi. Aujourd’hui, la population rwandaise est majoritairement née après 1994. Mais toutes les générations sont marquées. Rescapés, anciens bourreaux, enfants des uns et des autres… Chacun porte en lui une part du traumatisme. « Rwanda, trente ans après le génocide, panser les blessures invisibles », un Grand reportage de Lucie Mouillaud et Amélie Tulet.
4/8/2024 • 19 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU DIMANCHE Ouganda : un modèle d’accueil des réfugiés à l’épreuve des crises internationales ET 24h sur un navire de la Marine française en mer Baltique
Ouganda : un modèle d’accueil des réfugiés à l’épreuve des crises internationalesL’Ouganda, pays de plus de 48 millions d’habitants, héberge la plus grande population de réfugiés du continent africain avec plus d’1,6 millions de personnes enregistrées. La raison : une politique d’accueil et d’ouverture des frontières unique au monde en place depuis plus de 60 ans. Un modèle qui n’a jamais été remis en question malgré les crises sociales, politiques, économiques qu’a vécues le pays, mais qui aujourd’hui est en danger. La multiplication des crises mondiales remet en cause son financement alors que le flux de réfugiés ne se tarit pas. Chaque jour, des Congolais qui fuient les conflits dans l’Est ou des Soudanais victimes de la guerre traversent la frontière avec comme espoir de trouver enfin la paix.Un Grand reportage de Paulina Zidi qui s'entretient avec Patrick Adam. 24h sur un navire de la Marine française en mer BaltiqueAprès 2 mois à patrouiller dans les eaux de la mer Baltique, l’Aquitaine est de retour à Brest, grand port militaire de l’ouest de la France. L’Aquitaine, c’est ce que l’on appelle une Fremm, une frégate française multifonctions. Pourquoi la Baltique ? Il suffit de regarder une carte, tous les pays riverains sont désormais membres de l’Otan, sauf un, la Russie. On parle de mission de réassurance de l’alliance, en clair de renforcement des dispositifs militaires, ici avec 150 marins déployés.Un Grand reportage de Marielle Vitureau qui s'entretient avec Patrick Adam.
4/7/2024 • 48 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU SAMEDI Camp Boiro, dans l’enfer du goulag tropical ET Décarboner l’industrie sidérurgique, un enjeu crucial pour la Slovaquie
Camp Boiro, dans l’enfer du goulag tropicalC’était il y a 40 ans, jour pour jour, en Guinée. Après avoir renversé le régime de Sékou Touré, l’armée libérait les prisonniers des camps d’internement. Le pays découvrait alors, effaré, les récits des victimes du système répressif mis en place sous la première République. Aujourd’hui, il reste une poignée de ces survivants. Un Grand reportage de Matthias Raynal qui s'entretient avec Patrick Adam. «Décarboner l’industrie sidérurgique, un enjeu crucial pour la Slovaquie»2050, c’est la date que s’est fixée l’Union européenne pour parvenir à la neutralité carbone. Mais avant la réalisation de l’étape suprême du Pacte vert en 2050, l’Union européenne impose aux 27, de réduire dès 2030 leurs émissions de gaz à effet de serre, de 55% par rapport au niveau de 1990. Pour atteindre cet objectif, la Slovaquie comme tous les pays européens, est engagée dans un processus de décarbonation de son industrie.Un Grand reportage de Sylvie Noël qui s'entretient avec Patrick Adam.
4/6/2024 • 48 minutes, 30 seconds
24h00 sur un navire de la Marine française en mer Baltique
Après 2 mois à patrouiller dans les eaux de la mer Baltique, l’Aquitaine est de retour à Brest, grand port militaire de l’ouest de la France. L’Aquitaine, c’est ce que l’on appelle une Fremm, une frégate française multifonctions. Pourquoi la Baltique ? Il suffit de regarder une carte, tous les pays riverains sont désormais membres de l’Otan, sauf un, la Russie. On parle de mission de réassurance de l’alliance, en clair de renforcement des dispositifs militaires, ici avec 150 marins déployés. « 24h00 sur un navire de la Marine française en mer Baltique », un Grand reportage de Marielle Vitureau.
4/4/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Camp Boiro, dans l’enfer du goulag tropical
C’était il y a 40 ans, jour pour jour, en Guinée. Après avoir renversé le régime de Sékou Touré, l’armée libérait les prisonniers des camps d’internement. Le pays découvrait alors, effaré, les récits des victimes du système répressif mis en place sous la première République. Aujourd’hui, il reste une poignée de ces survivants. « Camp Boiro, dans l’enfer du goulag tropical », un Grand reportage de Matthias Raynal.
4/3/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Ouganda : un modèle d’accueil des réfugiés à l’épreuve des crises internationales
L’Ouganda, pays de plus de 48 millions d’habitants, héberge la plus grande population de réfugiés du continent africain avec plus d’1,6 millions de personnes enregistrées. La raison : une politique d’accueil et d’ouverture des frontières unique au monde en place depuis plus de 60 ans. Un modèle qui n’a jamais été remis en question malgré les crises sociales, politiques, économiques qu’a vécues le pays, mais qui aujourd’hui est en danger. La multiplication des crises mondiales remet en cause son financement alors que le flux de réfugiés ne se tarit pas. Chaque jour, des Congolais qui fuient les conflits dans l’Est ou des Soudanais victimes de la guerre traversent la frontière avec comme espoir de trouver enfin la paix. « Ouganda : un modèle d’accueil des réfugiés à l’épreuve des crises internationales », un Grand reportage de Paulina Zidi.
4/2/2024 • 19 minutes, 30 seconds
«Décarboner l’industrie sidérurgique, un enjeu crucial pour la Slovaquie»
2050, c’est la date que s’est fixée l’Union européenne pour parvenir à la neutralité carbone. Mais avant la réalisation de l’étape suprême du Pacte vert en 2050, l’Union européenne impose aux 27, de réduire dès 2030 leurs émissions de gaz à effet de serre, de 55% par rapport au niveau de 1990. Pour atteindre cet objectif, la Slovaquie comme tous les pays européens, est engagée dans un processus de décarbonation de son industrie. De notre envoyée spéciale en Slovaquie,Quand on parle de décarboner l’industrie, on cible notamment le secteur sidérurgique traditionnel qui se révèle très polluant. C’est le cas en Slovaquie, où cette activité représente un cinquième de la totalité des émissions de gaz à effet de serre du pays, avec un gros émetteur, l’usine U.S. Steel de Košice.Quand on atterrit à l’aéroport de Košice, impossible de ne pas apercevoir par le hublot les cheminées élancées et les hauts fourneaux de l’usine U.S. Steel. L’histoire récente de la deuxième ville la plus importante de Slovaquie est intrinsèquement liée à l’activité sidérurgique. Il suffit de donner notre destination au chauffeur de taxi pour que celui-ci se perde dans ses souvenirs. Son père y a travaillé, a vécu le rachat par U.S. Steel, les restructurations, les licenciements. À l’arrivée de U.S. Steel, une poussière noire d’acier recouvrait les véhicules dans les années 90, nous raconte-t-il. Le ton se fait malicieux, quand il nous précise que la pollution ne restait pas sur la ville, mais gagnait la Hongrie voisine en raison des vents du Nord ! Dans les années 2000, la poussière a disparu. L’une des exigences posées au sidérurgiste américain, lors de l’achat de l’usine était de mettre l’entreprise aux nouvelles normes européennes.C’est en l’an 2000 que U.S. Steel, qui fut longtemps le fleuron de la sidérurgie américaine, rachète le complexe slovaque après deux années en joint-venture. L’usine métallurgique n’a alors que 41 ans, car contrairement à d’autres villes industrielles, l’activité sidérurgique à Košice ne remonte pas à la révolution industrielle. C’est en 1959 que le régime communiste décide d’installer dans cette région plutôt rurale, une entreprise métallurgique qui prend le nom de Východoslovenské Železiarne (VSŽ, Métallurgies de l'Est slovaque en français).L’arrivée de cette activité bouleverse la ville, qui passe de 60 000 habitants en 1960 à 240 000 aujourd’hui.Une guérite avec une barrière marque l’entrée de l’usine. Nous la franchissons après avoir donné le nom de Juraj Varga, à l’interphone. C’est le responsable du principal syndicat de l’usine, Kovo qui regroupe 62% des salariés. Il nous a précisé la veille que pour des raisons de sécurité, c’est lui qui viendrait nous chercher. S’il a rapidement répondu à notre demande d’interview, la direction de U.S Steel, a pour sa part décliné toute rencontre.« Notre usine souffre de sous-investissements »Nous sommes mi-janvier 2024, le thermomètre est en dessous de zéro, nous rentrons rapidement dans le bâtiment central de U.S. Steel. Nous avons pris rendez-vous avec Juraj Varga en décembre pour parler avec lui de la décarbonation de l’usine, mais entre temps, une annonce qui a sidéré beaucoup de monde notamment aux États-Unis est intervenue : à la surprise générale, le 18 décembre 2023, le Japonais Nippon Steel, 4e groupe mondial, a fait une offre d’achat de U.S. Steel, l’entreprise américaine, basée à Pittsburgh en Pennsylvanie, le berceau de la sidérurgie américaine. Je l’interroge donc d’abord sur le sentiment des salariés de Košice face à ce changement de propriétaire. « C’est une bonne nouvelle – nous confie-t-il - car notre usine souffre de sous-investissements. Depuis plusieurs années, il n’y a pas eu d'investissements pour moderniser nos processus de production. Pour parler clairement, nous avons une usine du siècle dernier ».Qu’en est-il de la décarbonation de l’usine ? C’est un sujet qui préoccupe le gouvernement slovaque depuis plusieurs années. En 2019, le ministre des Finances de l’époque, Igor Matovic, avait fait le déplacement à Pittsburgh pour porter le message suivant : « La décarbonation est le seul moyen d’assurer un avenir à la filiale de Košice ». En 2021, le même ministre avait obtenu l’engagement de U.S. Steel de remplacer deux hauts-fourneaux traditionnels alimentés au coke par des fours à arc électrique, le 3e haut-fourneau n’était pas remplacé, mais modernisé. Les engagements se sont-ils concrétisés ? La réponse de Juraj Varga fuse : « Rien n'a été réalisé, même s’il y a eu annonce et médiatisation concernant la décarbonation ! Les employés sont déçus. Avec l'arrivée du nouveau propriétaire, on espère un développement positif pour l'usine ». Le responsable syndical nous précise que cela fait trois ans que les équipes planchent sur le processus de décarbonation, mais que tout est resté à l’état de plan. « D'un point de vue administratif et technique, on peut dire que l'usine est prête mais l'élément déclencheur, c’est l'argent », analyse-t-il. Le montant de la transition verte pour l’usine de Košice est en effet vertigineux, il s’élève à au moins, un milliard deux cents millions d’euros. Conscient de l’investissement que cela représente pour le groupe industriel américain, le gouvernement slovaque a œuvré auprès de Bruxelles pour obtenir des aides. 600 millions d'euros de fonds européens sont prêts à être investis, « mais il faut que l'employeur investisse la même somme et si le total s’élevait à un milliard deux cents millions d’euros, au départ, avec la flambée inflationniste et la crise énergétique c’est sans doute, maintenant, peut-être un milliard 400 millions. Nippon Steel devra dire quand et si elle est prête à investir dans ce projet », conclut Juraj Varga qui n’avait pas encore, à la mi-janvier, eu de contact avec les syndicats japonais du secteur sidérurgique.« Ce genre d’entreprise aime avoir l'air très écologique, mais en fin de compte, ce n’est très souvent que de la com »Nous rejoignons le centre-ville de Košice, avec sa large artère centrale bordée de magasins, de restaurants et de cafés. Nous avons rendez-vous avec Zuzanna Kupcova à quelques encablures de là, dans une ancienne usine de tabac transformée en café branché. La jeune femme est la coordinatrice de Klima t’a potrebuje, une toute jeune organisation écologique locale qui a vu le jour en 2021. « Quand vous allez sur le site internet de U.S. Steel, cette entreprise se présente comme très verte et très engagée dans le développement durable. Ce genre d’entreprise aime avoir l'air très écologique, mais en fin de compte, ce n’est très souvent que de la com, de l'écoblanchiment », regrette-t-elle. Zuzanna Kupcova reconnait que l’investissement financier demandé se révèle conséquent, mais elle rappelle aussi que « U.S. Steel a le taux d'émissions de CO2, le plus élevé de Slovaquie. L’entreprise est proche de la ville et a donc un impact environnemental considérable. Ce que nous voulons c’est une véritable décarbonation et pas une politique de petits pas ». U.S. Steel, l’usine la plus importante dans la région de KošiceU.S. Steel a donc débarqué en Slovaquie en 1998, dix ans après la sortie du pays de plus de 40 ans de régime communiste (1948-1989) et six ans après la dislocation de la Tchécoslovaquie.« U.S. Steel est l’usine la plus importante pour notre région de Košice. En fait, il fut un temps où toute l'économie de la Slovaquie orientale reposait sur cette entreprise », rappelle Radislav Trnka, le président de la région de Košice. Il nous reçoit dans son vaste bureau. Hauteur sous plafond, moulures, le bâtiment qui abrite les bureaux de la présidence régionale appartient au patrimoine historique de Košice, qui fut au cours de son histoire mouvementée, dominée par les souverains hongrois. Radislav Trnka a 35 ans. En 2017, lors de sa première élection, il est devenu le plus jeune président de région de l’histoire de la Slovaquie. En quelques chiffres, on comprend l‘importance de l’usine U.S. Steel pour la région de Košice : « Actuellement, U.S. Steel emploie quelque 8 000 personnes. À cela, s'ajoutent quelque 20 000 personnes dans les entreprises de sous-traitance. C’est la plus grande usine de la Slovaquie orientale et donc un employeur important ». Pour compléter cette réalité sociale, il faut citer le chiffre d’affaires annuel de U.S. Steel Košice : environ trois milliards d'euros. Rapporté au PIB de la Slovaquie, qui est de 130 milliards d'euros, le gouverneur de la région de Košice insiste « cela représente presque deux pour cent du PIB slovaque. Vous comprenez son importance à l’échelle régionale ! ». Certes, au fil du temps, la région a développé un autre pilier économique, celui des technologies de l'information, une usine automobile Volvo s’est aussi installée, mais l'industrie sidérurgique reste essentielle pour l’économie locale. Des entreprises qui apportent une vitalité économique dans une région qui enregistre un taux de chômage inférieur à 6,5%, mais qui sont aussi source de pollution. Radislav Trnka nous explique que les entreprises de la région de Košice « produisent jusqu'à 30 % des émissions de gaz à effet de serre générées dans toute la Slovaquie ». Le gouverneur reconnait que Košice « est l'une des régions les plus polluées de Slovaquie et l’un des responsables de cette réalité peu flatteuse, c’est U.S. Steel. C'est donc le revers de la médaille de notre dynamisme économique. Statistiquement, dans notre région, l'incidence du cancer est beaucoup plus élevée en raison de la pollution de l'air ». Si la décarbonation de l’usine U.S. Steel se réalise, la Slovaquie remplira ses objectifs 2030 fixés par l’Union européenneKošice est située à l’extrémité orientale de la Slovaquie, à l’extrême opposé de la capitale. Il faut donc 5 heures de train pour rejoindre Bratislava. Le gouvernement est très impliqué depuis plusieurs années dans la décarbonation de l’usine de U.S. Steel Košice, mais également de façon plus générale de l’économie slovaque. C’est l’Institut pour la politique environnementale, rattaché au ministère de l’Écologie slovaque, qui documente tout ce processus. Kristina Mojsezova est responsable du département en charge tout particulièrement de fournir pour le gouvernement et les entreprises, une modélisation de la décarbonation, ainsi que les scénarii possibles, tout en, insiste-t-elle « toujours mettre en parallèle, la décarbonation et les conséquences économiques et sociales ». Cette préoccupation est d’autant plus présente que l'industrie sidérurgique joue en un rôle très important dans l’économie slovaque. Kristina Mojsezova précise que « près de la moitié de notre économie est plus ou moins liée à ce type d'industrie et le secteur sidérurgique est responsable de près de la moitié des émissions de gaz à effet de serre en Slovaquie ». Nous en venons à l’impact de l’usine de U.S. Steel Košice. Kristina Mojsezova nous décrypte les diagrammes qu’elle nous présente : « sur cette moitié, plus d'un cinquième des émissions slovaques provient de notre production d'acier, autour principalement de l'usine de Košice ». Mais au niveau national, l’usine est le 3e ou 4e plus important employeur sur le marché slovaque, « donc, tant en termes d'emplois qu'en termes d'efforts de décarbonation, nous devons vraiment garder ces chiffres à l'esprit lorsque nous réfléchissons aux priorités dans notre effort de décarbonation de ce secteur ». Si U.S. Steel représente 20% des émissions de gaz à effet de serre produites en Slovaquie, on ne peut que s’interroger sur l’impact qu’aurait une décarbonation de cette seule usine. « Une baisse de 14% des émissions au niveau national », explique Kristina Mojsezova qui précise « la Slovaquie sera alors en mesure d'atteindre ses objectifs 2030 fixés par l’Union européenne de réduction de 55% des émissions par rapport à 1990 ». Mais malgré les efforts du gouvernement slovaque, malgré les annonces de U.S. Steel, la décarbonation n’est pas engagée « notre gouvernement tente actuellement de comprendre pourquoi, bien que le gouvernement ait alloué des fonds considérables à cette usine pour qu'elle lance sa décarbonation, aucuns travaux n'ont débuté ». U.S. Steel s’est vu octroyer 600 millions d’euros par l’Union européenne pour remplacer deux des trois hauts-fourneaux par des fours à arc électrique : 300 millions proviennent du fonds du plan de relance et de résilience, les 300 autres millions du fonds de modernisation. « Notre gros problème – confie Kristina Mojsezova - c'est que si le fonds de modernisation court jusqu'en 2030, en revanche, le plan de relance et de résilience doit être réalisé d'ici la première moitié de 2026. Si les projets ne sont pas réalisés dans le délai, il n’y aura pas de financement et la Slovaquie ne pourra pas remplir ses engagements pour 2030. Donc, bien sûr, c’est une entreprise privée qui a le pouvoir de décision, mais notre gouvernement cherche à savoir, quelles options s'offrent à lui ». L’autre question qui se pose est de savoir si, malgré la date de 2026, Bruxelles pourrait envisager un nouveau délai et permettre aux 300 millions d’euros du fonds de relance et de résilience de rester disponibles.L’offre d’achat de U.S. Steel par Nippon Steel a créé la sidération aux États-Unis, le soulagement à Košice.Fin 2023, une inconnue de taille s’est soudainement glissée dans les négociations entre le gouvernement et U.S. Steel. Le 18 décembre 2023, la nouvelle a fait la Une des médias américains, slovaques et japonais. Nippon Steel, le 4ème groupe sidérurgique mondial a annoncé mettre sur la table près de 15 milliards de dollars pour racheter son concurrent. Jamais une telle somme n’avait été évoquée par des repreneurs éventuels. Mais cette offre de rachat a tout autant suscité la sidération aux États-Unis, qui voit son fleuron sidérurgique passer sous pavillon étranger, que le soulagement en Slovaquie, car la filiale de Košice fait bien partie de la proposition de rachat. Si, pendant des années, le regard du gouvernement slovaque s’est tourné vers l’Ouest, vers Pittsburgh, virage à 180 degrés, c’est désormais vers Tokyo que les yeux du ministre des Finances est braqué. Il va falloir reprendre les discussions en vue d’une décarbonation et sonder le potentiel nouvel acquéreur. Potentiel nouveau propriétaire… car le rachat destiné à remettre à flot l’emblématique entreprise sidérurgique américaine, fondée en 1901, heurte le patriotisme économique américain, d’autant que le pays est en pleine campagne électorale. Le siège historique de U.S. Steel est situé en Pennsylvanie, l’État de naissance de Joe Biden et un des États-clé pour la prochaine élection présidentielle. Le président sortant sait qu’il doit absolument capter le vote des travailleurs syndiqués du secteur sidérurgique. À la mi-mars 2024, Joe Biden a déclaré qu’il était « vital que l’entreprise reste détenue et exploitée au niveau national », alors que Donald Trump promet d’ores et déjà de bloquer le rachat s’il est élu. La décarbonation et l’enjeu de la compétitivité de l’industrie slovaqueQue pense le patronat slovaque de cette décarbonation de l’industrie nationale ? Nous poussons la porte du syndicat patronal, RUZ. Son siège est situé en dehors du centre-ville de Bratislava, dans un immeuble neuf, entouré de centres commerciaux et d’autoroutes. RUZ, regroupe 1 500 entreprises issues de tous les secteurs de l’économie, de l’industrie lourde et métallurgique, aux services, banques et compagnies d’assurance. C’est Martin Hošták, le secrétaire général de RUZ, qui nous reçoit. Il nous a prévenus lors de la prise de rendez-vous qu’il n’abordera pas la question de U.S. Steel car c’est un membre de son syndicat. Nous lui demandons quel regard porte son syndicat sur la décarbonation du secteur sidérurgique : « Bien sûr, ce sera un grand changement technologique pour le secteur industriel, mais c'est coûteux, très coûteux et rien n'est gratuit dans ce monde, n’est-ce pas ? C’est la raison de notre... Je ne dirais pas hésitation, mais inquiétude, car c’est la question de notre compétitivité qui se pose. À savoir si nous resterons compétitifs après avoir investi autant de moyens financiers dans la décarbonation vis-à-vis des entreprises dans le monde qui ne sont pas soumises à des obligations aussi strictes en matière de décarbonation. Nous sommes tout à fait conscients de la nécessité d’une transition verte. Nous avons besoin du Green Deal. Mais la question est de savoir s’il ne faut pas reconsidérer les étapes et le calendrier de ces objectifs qui sont peut-être trop ambitieux. Ils pourraient avoir comme conséquences de détériorer ou de détruire nos économies. Or, nous ne pouvons pas devenir un musée industriel, l’Europe ne peut pas se passer d’industries ». Ce discours est-il entendu à Bruxelles ? Martin Hošták nous confie constater « un léger changement de rhétorique chez certains élus européens, voire des membres de la Commission. Par ailleurs, nous nous attendons a priori à ce que le Parlement européen ne soit pas aussi vert qu'il l'est aujourd'hui, à l’issue des élections de juin ». La décarbonation est-elle un sujet de préoccupation partagé par d’autres syndicats d’employeurs ? La réponse du secrétaire national de RUZ fuse : « Bien sûr ! Nous sommes, par exemple, membre de l'initiative C, un groupe informel d'organisations d'employeurs de République Tchèque, de Slovaquie, d'Autriche, de Hongrie, de Slovénie, de Croatie et maintenant de Roumanie. Nous nous réunissons tous les six mois. Si je devais faire des statistiques, je dirais qu’à chaque rencontre, l’un des principaux points abordés concerne la décarbonation. De temps en temps, nous publions des communiqués de presse communs, car en tant qu’industriels d’Europe centrale, nous partageons le même point de vue ». La ville de Košice peut-elle s’imaginer un avenir sans activité sidérurgique ?Si le patronat s’interroge sur le rythme imposé par Bruxelles concernant la transition verte, d’autres à Košice voudraient profiter de ce tournant, pour faire acte d’ambition et révolutionner le tissu industriel de la région de Košice. C’est la position d’Andrej Šteiner. C’est le directeur de l’Institut du climat et du développement de Košice. Voici ce qu’il répond quand on lui demande si le remplacement des fourneaux traditionnels par des fours à arc électrique est la solution : « C’est le point de vue de U.S Steel et du gouvernement slovaque. Nous avons eu de nombreuses discussions entre experts à ce sujet. L’Institut que je représente et les experts qui pensent comme moi, estiment, pour leur part, que conserver U.S. Steel, dans notre environnement local, n’est pas une solution à long terme. Certes, c’est toujours un important pourvoyeur d’emplois, mais il faudrait une réflexion plus ambitieuse, au point de réfléchir à un avenir pour la région sans U.S. Steel. On pourrait miser sur l’industrie des technologies et de l’information moins polluantes et qui pourrait offrir autant d’emplois que U.S. Steel, à la différence qu’il s’agirait d’emplois qualifiés. La valeur ajoutée serait plus élevée que celle de U.S. Steel ». Nippon Steel et la vallée de l’hydrogèneNippon Steel a donc annoncé en décembre 2023 une offre de rachat de U.S. Steel ainsi que de sa filiale slovaque. Les prochains mois sont consacrés à la concrétisation de cette fusion. Pour Radislav Trnka, le président de la région de Košice, qui connait l’usine, a eu accès aux rapports annuels, le constat est simple : cela fait longtemps que U.S. Steel n'a pas investi dans l'innovation. « Nous le déplorons car l'usine est devenue de moins en moins compétitive au fil des années. Quant à l’enjeu environnemental, c’était encore moins une priorité pour eux ». Quels espoirs place-t-il dans le potentiel futur propriétaire ? « En tant que président de région, je dirais donc que le rachat de l'ensemble de la multinationale par les Japonais est la meilleure chose qui pouvait nous arriver ». Pour le président de région, dont la préoccupation reste celle de rendre l'usine, « totalement verte et propre et plus compétitive » tout en maintenant « le plus d’emplois possible, pour que la longue tradition sidérurgique dans cette région se poursuive », l’arrivée de Nippon Steel offre des opportunités. Pour alimenter les futurs fours à arc électrique, la piste d’une alimentation avec de l’hydrogène est étudiée, alors que la région de Košice réfléchit au lancement d’une vallée de l’hydrogène. « La région de Košice est probablement la plus impliquée de toutes les régions slovaques dans le développement de l’hydrogène vert. Nous avons été la première région à disposer de notre propre stratégie régionale en matière d'hydrogène, modèle dont s’est inspiré le gouvernement national ». Radislav Trnka regrette que « U.S. Steel ne s’est jamais impliqué dans ce processus » et entend aborder le sujet avec Nippon Steel. « Les Japonais sont très avancés dans les technologies de l'hydrogène. Donc, je pense que nous trouverons un terrain d'entente ».Si la fusion en négociation entre Nippon Steel et U.S. Steel heurte le patriotisme américain, à Košice, la page du sidérurgiste américain semble donc déjà tournée. Juraj Varga appelle de ses vœux « une décarbonation réussie à Košice », qui permettrait à l’usine de Košice de relever « non seulement un défi, mais de servir aussi d’exemple. C’est ce que nous espérons tous ». DIAPORAMA
4/1/2024 • 19 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU DIMANCHE 25 ans après, la Serbie toujours hantée par les bombardements de l'Otan ET Les aurores boréales du Grand Nord canadien, du rêve à la réalité
25 ans après, la Serbie toujours hantée par les bombardements de l'OtanLe 24 mars 1999, l’Otan débutait ses bombardements sur la Yougoslavie dirigée par Slobodan Milosevic. Le dirigeant nationaliste serbe était accusé de préparer une nouvelle campagne de nettoyages ethniques contre les Albanais du Kosovo. Pendant 78 jours, l’Alliance bombarde principalement des cibles militaires, mais les frappes feront aussi des centaines de morts civiles. 25 ans après, le souvenir de ces bombardements est toujours aussi présent dans la société serbe. Dans une Serbie, peuplée en majorité de Slaves orthodoxes, le conflit en Ukraine a ravivé le sentiment anti-occidental...Un Grand reportage de Louis Seiller qui s'entretient avec Patrick Adam. Les aurores boréales du Grand Nord canadien, du rêve à la réalité« Les anciens racontent toutes sortes de légendes sur les aurores boréales. Ce seraient nos ancêtres, ils dansent, ils sont heureux, ils nous voient vivre, survivre, lutter, élever nos familles et être forts. Ce serait pour ça que les aurores apparaissent, pour danser. Il existe différentes histoires, celles de chasseurs qui n'arrivent pas à retrouver le chemin de la maison alors une vieille dame jette de l'eau en l'air. La lumière passe à travers et c'est comme ça que les lumières du Nord ont commencé. Comme elles vont d'Est en Ouest, les chasseurs ont pu retrouver leur chemin. » L'histoire que vous venez d'entendre, c'est Bobby Drygeese qui la raconte, il est membre d'une première nation autochtone près de Yellowknife. Des touristes viennent du monde entier dans cette ville du nord du Canada, leur but : voir les aurores boréales, ces voiles de lumière dans le ciel nocturne que l'on ne retrouve que dans les cercles polaires. Yellowknife autoproclamée capitale mondiale des aurores boréales entend réduire sa dépendance aux mines pour tourner son économie vers les lumières du Nord. Un Grand reportage de Léopold Picot qui s'entretient avec Patrick Adam.
3/31/2024 • 48 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU SAMEDI Galice, le monde de la mer tire la sonnette d'alarme ET Le marché lucratif des perruques
Galice, avec la crise des pellets, le monde de la mer tire la sonnette d’alarmeOn parle dans ce cas de marée blanche. Le 8 décembre 2023, une tempête secoue le Toconao, porte-conteneurs battant pavillon libérien. Au large du Portugal, un container tombe à l’eau, se perd en mer et se brise… il libère un millier de sacs de pellets, des microbilles de plastique qui vont se répandre, portées par les courants, au gré des plages de Galice. Dans ce nord-ouest de l’Espagne, c’est la panique, la région vit de la pêche et tout l’écosystème est menacé. Des semaines plus tard, la marée blanche continue d’inquiéter.Un Grand reportage de François Musseau qui s'entretient avec Patrick Adam. Le marché lucratif des perruquesAu Sénégal, des voleurs ont été arrêtés avec 91 perruques de seconde main. Ils ont été condamnés fin septembre 2023 à deux ans de prison, dont trois mois ferme. Un phénomène récurrent dans la capitale sénégalaise alors que les perruques de cheveux naturels coûtent très cher.Un Grand reportage de Théa Ollivier qui s'entretient avec Patrick Adam.
3/30/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Les aurores boréales du Grand Nord canadien, du rêve à la réalité
« Les anciens racontent toutes sortes de légendes sur les aurores boréales. Ce seraient nos ancêtres, ils dansent, ils sont heureux, ils nous voient vivre, survivre, lutter, élever nos familles et être forts. Ce serait pour ça que les aurores apparaissent, pour danser. Il existe différentes histoires, celles de chasseurs qui n'arrivent pas à retrouver le chemin de la maison alors une vieille dame jette de l'eau en l'air. La lumière passe à travers et c'est comme ça que les lumières du Nord ont commencé. Comme elles vont d'Est en Ouest, les chasseurs ont pu retrouver leur chemin. » L'histoire que vous venez d'entendre, c'est Bobby Drygeese qui la raconte, il est membre d'une première nation autochtone près de Yellowknife. Des touristes viennent du monde entier dans cette ville du nord du Canada, leur but : voir les aurores boréales, ces voiles de lumière dans le ciel nocturne que l'on ne retrouve que dans les cercles polaires. Yellowknife autoproclamée capitale mondiale des aurores boréales entend réduire sa dépendance aux mines pour tourner son économie vers les lumières du Nord. « Les aurores boréales du Grand Nord canadien, du rêve à la réalité », un Grand reportage de Léopold Picot.
3/28/2024 • 19 minutes, 30 seconds
25 ans après, la Serbie toujours hantée par les bombardements de l’Otan
Le 24 mars 1999, l’Otan débutait ses bombardements sur la Yougoslavie dirigée par Slobodan Milosevic. Le dirigeant nationaliste serbe était accusé de préparer une nouvelle campagne de nettoyages ethniques contre les Albanais du Kosovo. Pendant 78 jours, l’Alliance bombarde principalement des cibles militaires, mais les frappes feront aussi des centaines de morts civiles. 25 ans après, le souvenir de ces bombardements est toujours aussi présent dans la société serbe. Dans une Serbie, peuplée en majorité de Slaves orthodoxes, le conflit en Ukraine a ravivé le sentiment anti-occidental... « 25 ans après, la Serbie toujours hantée par les bombardements de l’Otan », un Grand reportage à Belgrade de Louis Seiller.
3/26/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Galice: avec la crise des pellets, le monde de la mer tire la sonnette d’alarme
On parle dans ce cas de marée blanche. Le 8 décembre 2023, une tempête secoue le Toconao, porte-conteneurs battant pavillon libérien. Au large du Portugal, un container tombe à l’eau, se perd en mer et se brise… il libère un millier se sacs de pellets, des micro-billes de plastique qui vont se répandre, portées par les courants, au gré des plages de Galice. Dans ce nord-ouest de l’Espagne, c’est la panique, la région vit de la pêche et tout l’écosystème est menacé. Des semaines plus tard, la marée blanche continue d’inquiéter. « Galice : avec la crise des pellets, le monde de la mer tire la sonnette d’alarme », un Grand Reportage de François Musseau.Nous sommes sur la plage de Carnota, une des plus grandes et aussi une des plus majestueuses de Galice. Ce samedi matin, environ deux mois après l’accident du Toconao, ils sont une quinzaine de volontaires de l’organisation écologiste Ecologistas en Accion à ramasser avec un soin infime ces microbilles de plastique parsemées.Marcos est universitaire à Saint-Jacques de Compostelle. Il s’est porté volontaire pour ce ramassage : « Comme tu peux le voir, on s’aide d’un balai pour ôter la couche superficielle de sable et trouver le déchet de plastique. Le problème est que souvent les pellets se mêlent aux algues; il faut donc faire attention. D’autant qu’on nous a expliqué de laisser sur place les algues qui font partie de l’écosystème. Dans cette zone, il n’y a pas tant de pellets que cela, mais en revanche il y a tout type d’ordures, notamment d’autres sortes de plastique. Ce qui me surprend, c’est qu’il y ait plein de pellets différents. Quand on nous a montré le déversement à la télévision, ils n’étaient que d’un seul type ; or là, il y en a de toutes formes et de toutes couleurs, c’est donc probable, nous a-t-on expliqué, qu’il y ait eu auparavant bien d’autres déversements, moins importants ou plus lointains. »Des microbilles de plastique toxiquesAccroupis face à la mer en quête de ces minuscules granulés, très difficiles à extraire, lui et les autres portent des gants afin de se prémunir contre une possible contamination. À la direction de ce ramassage méticuleux, Cristobal Lopez, un des porte-parole d’Ecologistas en Acción : « Ce sont des boules de 4 à 5 millimètres de diamètre. Elles ont un composant qui les stabilisent et les protège des rayons ultraviolets ; or ce composant est toxique, explique l'activiste. Il ne va rien t’arriver si tu en touches un ou plusieurs, mais une introduction prolongée dans le milieu naturel peut le rendre toxique. On recommande aux gens de ne pas se toucher les yeux, le nez ou la bouche pendant le ramassage. En outre, le problème est que disséminé en mer, à 5 ou 10 centimètres sous le niveau de l’eau, le pellet peut être confondu avec des oeufs pondus par les poissons. Et si un poisson en avale trop, il peut mourir par inanition. (…) L’ennui avec ces nanoplastiques est qu’ils peuvent s’introduire dans le plancton et donc dans la chaine alimentaire, ce qui veut dire qu’ils peuvent terminer sur notre table. Il faut donc décontaminer au plus vite les zones affectées afin que les gens soient rassurés et continuent à acheter des poissons et des fruits de mer de Galice (…) Ce qui se présente en mer est une sorte de soupe, très diffuse ; il s’agit d’une contamination invisible, presque trop claire claire, mais qui n’est pas pour autant inoffensive pour l’environnement. »Quasi invisibles, très disséminés, ces « pellets » demeurent donc une menace. Dans les premières semaines, on les ramassait par seaux entiers, ces billes blanchissaient les plages et les rochers, d’où le nom de « marée blanche ».C’est la société civile qui a réagi tout d’abord, des associations, des volontaires, des écologistes qui se sont échinés a ramasser ces billes de plastique. À Corrubedo, un jeune patron de bar en a recueilli 60 sacs à lui seul. Ce sont d’ailleurs les jeunes qui ont réagi le mieux et le plus rapidement. Luis Perez Barral a 32 ans, il est le maire nationaliste de Ribeira, une commune de 27 000 habitants très touchée par cette pollution de plastique : « Paradoxalement, ce sont les jeunes gens qui ont donné le signal d’alarme et qui ont mobilisé les volontaires via les réseaux sociaux. À mon avis, cela s’explique par le fait que nous, les jeunes, sommes très conscients de notre environnement et du changement climatique. C’est notre vie-même qui est en jeu. Notre génération va connaitre une mutation climatique aux conséquences quasiment insondables, et nous devons y faire face. Je crois que nous ne pouvons pas normaliser le fait que nos côtes soient polluées par des millions de plastiques et de micro-plastiques et qu’on ne réagisse pas. »La marée blanche des pellets a été un choc, le gouvernement central a même effectué douze vols et une cinquantaine d’observations satellite pour les récupérer en mer. En vain. aujourd’hui les pellets sont bien moins visibles et la vie continue. Et pourtant, le monde de la mer, qui structure une région toute entière, ne s’en n’est pas remis. Tout le monde y voit un sérieux avertissement.Chute de productionAna Freira Diaz est biologiste et océanographe à l’université de Vigo. Elle a aussi beaucoup participé à des ramassages de « pellets » : « Moi, je crois que c’est une sérieuse mise en garde concernant notre environnement, c’est une mise en garde concernant notre système de marchandises ; une mise en garde qui nous oblige à considérer cet épisode comme un déversement toxique et dangereux ; une mise en garde qui a trait à notre relation avec le plastique ; une mise en en garde aussi qui doit nous pousser à actualiser notre législation en la matière. Cela affecte les animaux, car ils peuvent ingérer ces nanoplastiques, et se retrouver avec les blanchies axphyxiées. Mais le problème à long terme, c’est que nous allons continuer à observer cette décomposition, une décomposition sur laquelle il faudra bien que nous nous penchions. »La crise de ces micro-plastiques est un détonateur, une sorte de goutte d’eau qui fait déborder un vase déjà plein : celui de la contamination. Et tout particulièrement la contamination des rias, ces profonds estuaires qui découpent le littoral de Galice, parmi les plus prolifiques au monde en fruits de mer, en moules, en couteaux ou en coques.Noia est une de ces charmantes communes de cette côte riche en fruits de mer, le marisquo, et qui en vit.Liliana Solis, biologiste, est la porte-parole de la principale confrérie de pêche : « La Galice se caractérise par sa pêche traditionnelle. Et dans un estuaire comme le notre, cela concerne tout spécialement le marisqueo, les fruits de mer. Au cours de ces dernières années, on a vu une chute de production de ce secteur. Et tout particulièrement l’an dernier, après les inondations de l’hiver 2022-2023. Il y a des facteurs environnementaux qui pèsent comme celui de l’impact des centrales électriques. Les coques et les couteaux sont des mollusques d’estuaires, qui, il faut le reconnaitre, meurent parfois en masse en raison des pluies abondantes en Galice. Mais il n’y a aucun contrôle exercé sur les centrales hydroéclectriques, et les autorités ne font rien pour mesurer leur impact sur l’écosystème ni n’interviennent pour corriger l’effet sur l’écosystème ainsi que les pertes économique pour la pêche. »Les pêcheurs, qui travaillent dans l’estuaire de Noia, ne le savent que trop bien. L’an dernier, la production a chuté si violemment que les autorités de régulation, en accord avec la confrérie, ont décidé de stopper l’activité. Afin que la faune marine se régénère.Si bien que, hormis 8 jours en octobre, les 1 200 pêcheurs de la confrérie de Noia, et leurs 550 bateaux, sont à quai depuis début 2023. Ce qui n’était jamais arrivé. Liliana Solis s’en inquiète : « C’est un secteur qui connait de grandes difficultés depuis des années : perte d’habitat, changement climatique, problème de commercialisation…Et ces derniers temps, on a vu s’amplifier le phénomène des déchets marins. C’est une préoccupation environnementale pour laquelle on dépense beaucoup d’argent, il y a des politiques qui sont menées en ce sens, mais il reste beaucoup à faire. Car en vérité, le littoral ne peut pas supporter plus de résidus. Et la grande inquiétude est que cela impacte négativement les ressources marines pour la pêche. »Cette inquiétude, on la retrouve partout, tout a long de ce littoral déchiqueté, de La Corogne, au nord, à Vigo au sud, et au gré des quatre grands estuaires entre les deux, parmis les plus riches du monde en mollusques.« Sans la mer, je ne pourrais pas vivre »À une cinquantaine de kilomètres de là, il y a la commune de Rianxo, 11 000 habitants dans l’estuaire d’Arousa, connu pour ses moules. Nous sommes avec Dolores Gomez, 46 ans, alias « Loli » pour tout le monde. Dans son bâteau de pêche : « C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. De tous les maux dont nous souffrons, les pellets sont un mal supplémentaire. Ce qu’il révèle est que nous n’étions pas préparés comme on le pensait face à un tel rejet en mer. Je me souviens de cet homme, au tout début du déversements des pellets, qui avait rempli des sacs entiers de ces plastiques ; il avait appelé partout mais personne ne l’a pris au sérieux. On n’a pas accordé au problème l’importance qu’il présente. Et ce problème s’ajoute à la contamination, au changement climatique, aux déchets, à la faible productivité. De mon côté, je vois que les gens peuvent de moins en moins vivre de la côte. Car tu ne pêches plus, tu ne gagnes pas. Avec ce que tu pêches, tu ne gagnes presque rien. Tout cela va voir un grand effet sur ce que signifie le fait de vivre ici. »À ses côtés, dans le bar du port de Rianxo, O Taberneiro, Celia, 32 ans, aussi une force de la nature, parle d’un travail précarisé pour ces marisqueras, ces femmes qui ramassent les fruits de mer dans les estuaires, à pied ou en bâteau, alors que, traditionnellement, les hommes partent plutôt en haute mer. Comme Loli, Celia Herbon milite dans le collectif « Mulheres salgadas », littéralement « Femmes salées », qui se bat contre le machisme régnant dans ce secteur : « Moi, je suis une passionnée de la pêche depuis que je suis née, je suppose. J’ai été élevée dans un bateau, sur les plateformes de moules, dans la pêche de fruits de mer à pied. À 6 ans déjà, je savais parfaitement ramasser les coques. Sur les bateaux, j’ai su très vite réparer les filets, tout…Moi, sans la mer, je ne pourrais pas vivre, je ne peux pas le dire mieux. Actuellement, ma spécialité, c’est la pêche à la moule. Ces dernières années, c’est vraiment difficile, juste, on est endetté, il faut jouer avec les prêts et les crédits à la banque; ce sont de mauvaises années. Je vis très juste de mon entreprise. J’espère que les temps à venir seront meilleurs. »Cette crainte, cette peur de disparaître, elle existe un peu partout dans les bourgades de ces rias galiciennes, de ces estuaires, dans les ports, dans les hameaux, les moindres recoins. Il y a le sentiment que quelque chose de lointain et d’ancestral se délite, perd de sa force. Au final, marées blanches et perspectives noires, c’est ce que les pellets ont mis en lumière.Face à la crise, les jeunes diplômés pêchent aussi Revenons à Noia. Près de l’église principale, il y a un cimetière galicien typique, avec ses croix en granit, en peu comme en Irlande.Ce jour, Mercedes, bientôt 80 ans, est venu se recueillir et changer les plantes de la tombe de ses parents : « La vie de mes parents, c’était la pêche aux fruits de mer, celle de mes grands-parents aussi. Pour moi, cela n’a pas été complètement le cas. Mais bon, quand j’étais une fillette, j’allais pêcher ; j’y allais pieds nus, sans combinaison ni rien ! J’allais à Tesla, la plage de Noia, en pleine Ria ; là, il y a une étendue de sable très vaste, où les gens ont toujours ramassé des coques, avant de les amener à la halle, de les mettre aux enchères, de les vendre, pour être payé le lendemain. Moi, ensuite, j’avais travaillé pour une entreprise de bois ; j’y suis resté 17 ans. Ensuite je me suis séparée et j’ai du revenir au marisco, mais cette fois-ci en tant que surveillante. Et la vie a continué comme ça. »Mercedes a vu passer une bonne partie du siècle dernier et de celui-ci. Elle a un fichu noir, une mantille, l’ensemble de ses vêtements et son aspect sont traditionnels, mais elle a bien observé l’évolution, les changements. Et, lorsqu’elle se souvient de sa jeunesse, lorsqu’allait pêcher avec son père, sa mère et ses frères, elle ne reconnait plus grand chose : « Avant, il y avait beaucoup plus de marcisco qu’aujourd’hui. Parce qu’on n’était pas si nombreux. On était des familles de 3 ou 4 frères avec des parents qui travaillent en mer. Désormais je vois des avocats au chômage qui, s’il faut aller aux fruits de mer, y vont car il faut bien manger. Je connais des jeunes bardés de diplômes qui vont ramasser des fruits de mer. Eh oui, car ils n’ont pas de travail non plus. C’est exactement comme un avocat devant émigrer en Suisse, en Angleterre, ou en Allemagne. Eh bien ceux-là, au lieu d’émigrer se rendent à une confrérie de pêche, obtiennent une licence et vont pêcher. Et on y gagne de l’argent. »« Pour Noia, c'est un désastre »Mercedes connait bien ce monde, elle connait bien aussi les mollusques, tous les fruits de mer. Elle sait aussi tout le mal que peuvent provoquer des inondations depuis les rivières qui se jettent dans les estuaires : « Les fruits de mer, s’il leur arrive trop d’eau douce, ça les tue. Et le mollusque qui vient de naître n’a pas eu le temps de se développer. Selon mon point de vue, je ne suis pas une experte, mais quand on y allait, on était nombreux, il y avait plein de fruits de mer, on y allait en bateaux. 20 caisses, 30 caisses. Et maintenant non. 20, 25 kilos, pas plus, c’est toujours de l’argent. Mais il y a moins de fruits de mer. Et comme aujourd’hui ce sont 7 mois d’affilée, l’estuaire ne se régénère pas en fruits de mer. Moi, aujourd’hui, je suis curieuse de voir comment tout cela va évoluer, comment chacun parvient à se démener et trouver une solution, car l’avenir n’est pas rose. Les mollusques tout juste nés ne peuvent grandir et le banc de pêche ne donne plus grand chose…Pour l’instant, les mariscadores reçoivent des aides, certains pour une durée de 5 ans, d’autres de 10 ans. Mais c’est un désastre, pour Noia c’est un désastre, pour le commerce, pour tout... De quoi va-t-on vivre, si on a toujours vécu de cela ? »Les craintes pour l’avenir, que le déversement des « pellets » a ravivé et renforcé, elles ne sont pas seulement le fait de ceux qui pêchent dans les rias, dans les estuaires. Ceux qui lancent leurs filets un peu plus loin aussi sont inquiets.À Porto Do Son, il y a Rogelio Santos Queiroga, 46 ans, qui pêche tous les jours avec son frère à bord du Milena, un bateau qui a ses amarres dans ce port où il est né. Comme ses parents, ses grands-parents, ses arrières grands-parents. Et la situation le désole : « Comment on a pu en arriver à ce qu’il y ait une telle quantité de plastique dans nos mers et nos océans ? Comment a-t-on pu en arriver là ? Partout j’entends, ce n’est pas grave, mais non. On arrive à un moment où on a extrait une bonne partie des ressources des océans ; il y a pleins d’espèces au bord de l’extinction ou très limitées. On est à un point de bascule dans lequel, ou bien on est capable de repenser la pêche et notre façon de traiter la mer et les rivières, ou bien on va vraiment connaitre une situation très difficile. Car on peut se passer de pleins de choses, on peut se passer des voitures, des portables. Mais manger, cela on ne peut pas s’en passer. C’est la chose principale. »Des visions qui s'opposentRogelio porte une casquette, il porte un bouc bien taillé. Avec ses épaules très musclés, son regard déterminé et concentré, il donne l’impression d’être un roc. À l’entendre, on sent aussi que le sujet le touche au plus profond : « Alors, je suis inquiet. J’espère que cette crise aura servi à quelque chose ; j’espère qu’en retirant les pellets les gens se sont rendus compte qu’il y avait là plus de plastiques de tout type que de pellets. Et des plastiques, il y en a de tout type, des bouteilles, des emballages, etc. Et pas seulement ici, on en trouve sur toutes les plages d’Espagne et d’Europe, il y en a jusque dans les fossés de Madrid, de l’intérieur du pays, partout. Que fait-on ? C’est notre chez-nous, là où on mange, où on respire, où on joue, où on se baigne. Je ne parle pas seulement pour la pêche. Dans ma zone, pleins de gens pratique la pêche sous-marine comme sport, font du surf. Chaque été, on reçoit des milliers de visiteurs qui viennent prendre des vacances et déguster nos produits de pêche. Qu’est-ce que nous sommes en train de faire ? Alors, cela me fait enrager quand j’entend des pêcheurs dire “Non, ce ne sont que quatre pellets ! Il y a en a toujours eu, il y a toujours eu des déchets marins !”. Comment ? Quel genre de pêcheur es-tu ? Comment peux-tu justifier cela ? »Rogelio Santos Queiroga fait partie de ces pêcheurs à la fois engagés et conscients de tout de ce qui en jeu. Il est fatigué de la mauvaise réputation des siens, ces pêcheurs qui agissent au détriment de la mer et de ses ressources. Lui affirme relâcher souvent en mer un homard qui aurait pu lui rapporter entre 150 et 200 euros, parce qu’il n’est pas encore de taille adulte. Il a créé une association de protection de la mer et, sur les réseaux sociaux, il publie des vidéos où il informe sur l’état de la mer, des espèces et sur l’évolution de la pêche. Une attitude pédagogique qui lui a valu le surnom d'« influencer de la mer » : « Des décennies d’installations d’un tout-à-l’égout dans toutes bourgades de pêche, qui ont assaini ces villages, les maisons, mais en échange cela a rempli la mer de merde. Il y a vingt ans c’était organique, c’était le water, la nourriture, etc. Mais ces dernières vingt années, il faut ajouter un record de produits chimiques de tout genre, les rejets de l’industrie, qui ne fait pas son travail et qui vont aussi vers la mer. Sans parler du boom des herbicides et pesticides de nouvelle génération pour les champs de mais ou de pommes de terre. En Galice, vu la déclivité du littoral, quand il pleut tout se jette dans la mer. »Les fruits de mer, et pas seulement, aussi les poissons les plus divers que Rogelio recueille dans ses filets. Il voit bien qu’il y a en a de moins en moins. Et aussi pour une raison qu’en Galice on préfère taire la surexploitation.« Moi, la mer m’a donné a manger, elle m’a élevé, résume le pêcheur. Mon existence, ma maison, mon style de vie et celui de ma famille, mon sentiment d’appartenance à une communauté, tout cela a gagné en qualité au fil des années. Et tout cela grâce à ce que la mer nous a donné. »
3/25/2024 • 19 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU DIMANCHE Ukraine, une économie en guerre ET Le Nigeria face à la crise économique
Ukraine, une économie en guerreL'Ukraine est entrée le 24 février dans sa troisième année de guerre. Un conflit au lourd bilan humain mais aussi économique : après l’effondrement des premiers mois, le pays a renoué avec la croissance en 2023, mais en 2024 le Produit intérieur brut sera, selon les estimations de 25% inférieur à ce qu'il était avant-guerre. Entre les soldats sur le front et l’exil de six millions de personnes, le pays fait face à des difficultés de main d’œuvre. Mais beaucoup sont aussi restés, résistent en travaillant. Entreprises et salariés se sont adaptés.(Avec Jad El Khoury, Andrii Kolesnyk et Kyrylo Tiulieniev).Un Grand reportage de Nathanaël Vittrant qui s'entretient avec Patrick Adam. Le Nigeria face à la crise économiqueUne monnaie qui s’effondre et une inflation qui monte en flèche. Quand Bola Ahmed Tinubu est investi nouveau président en mai 2023, il annonce des mesures-choc pour l'économie : levée d'une partie des subventions sur l'essence, qui grevaient sévèrement le budget de l'État et retour à un taux de change flottant pour le Naira, la devise nationale, dont la valeur était jusque-là garantie par la puissante Banque Centrale. du Nigeria (CBN). Mais ces réformes n'ont pas eu les effets escomptés. Pour la population nigériane comme pour les investisseurs, les temps sont durs. Un Grand reportage de Liza Fabbian qui s'entretient avec Patrick Adam.
3/24/2024 • 48 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU SAMEDI Transition au Tchad, promesse tenue ou trompe l’œil ? ET Steadfast defender 2024 : face à la Russie, l’OTAN montre ses muscles
Transition au Tchad, promesse tenue ou trompe l’œil ? Le Tchad organisera le 6 mai 2024 l’élection présidentielle qui viendra conclure trois années de transition consécutives à la prise de pouvoir de Mahamat Idriss Déby, à la suite de la mort de son père, le président Idriss Déby, en avril 2021. Il avait promis la réconciliation nationale, des élections transparentes et des réformes socio-économiques. Alors ces trois années ont-elles été bénéfiques pour le pays ? Quel bilan les Tchadiens tirent-ils de ce processus ? Un Grand reportage de François Mazet qui s'entretient avec Patrick Adam. Steadfast defender 2024 : face à la Russie, l’OTAN montre ses musclesLe bord d’une route enneigée, ravitaillement de nuit pour les chasseurs alpins français déployés au-delà du Cercle Polaire à l’extrême nord de la Norvège…Au début du mois de mars 2024, l’Otan a donné le coup d’envoi de Steadfast Defender 2024. Le plus grand exercice jamais organisé depuis la guerre froide. Une manœuvre qui se décline de l’Arctique jusqu’aux frontières de la Pologne.Un Grand reportage de Franck Alexandre qui s'entretient avec Patrick Adam.
3/23/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Le Nigeria face à la crise économique
Une monnaie qui s’effondre et une inflation qui monte en flèche. Quand Bola Ahmed Tinubu est investi nouveau président en mai 2023, il annonce des mesures-choc pour l'économie : levée d'une partie des subventions sur l'essence, qui grevaient sévèrement le budget de l'État et retour à un taux de change flottant pour le Naira, la devise nationale, dont la valeur était jusque-là garantie par la puissante Banque Centrale. du Nigeria (CBN). Mais ces réformes n'ont pas eu les effets escomptés. Pour la population nigériane comme pour les investisseurs, les temps sont durs. « Le Nigeria face à la crise économique », un Grand reportage de Liza Fabbian.
3/21/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Transition au Tchad : promesse tenue ou trompe l’œil ?
Le Tchad organisera le 6 mai 2024 l’élection présidentielle qui viendra conclure trois années de transition consécutives à la prise de pouvoir de Mahamat Idriss Déby, à la suite de la mort de son père, le président Idriss Déby, en avril 2021. Il avait promis la réconciliation nationale, des élections transparentes et des réformes socio-économiques. Alors ces trois années ont-elles été bénéfiques pour le pays ? Quel bilan les Tchadiens tirent-ils de ce processus ? «Transition au Tchad : promesse tenue ou trompe l’œil ?», un Grand reportage de François Mazet à N’Djamena, réalisation : Victor Uhl.
3/20/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Steadfast Defender 24: l’Otan montre ses muscles
Au début du mois de mars 2024, l’Otan a donné le coup d’envoi de Steadfast Defender 2024. Le plus grand exercice jamais organisé depuis la guerre froide. Une manœuvre qui se décline de l’Arctique jusqu’aux frontières de la Pologne. Tarte des chasseurs alpins vissée sur le crâne, bottes et même surbottes sur un treillis blanc, camouflage montagne, les ordres de l’adjudant-chef JB fusent : « Avancez le plot ! Il faut qu'il y ait un maximum de places, entrez tout le matériel, dégagez le VAC ! La logistique en temps de guerre, c'est plus pas facile que c'est compliqué… on attendait les Norvégiens qui devaient arriver à 10h00 ce matin et il est à peu près 21h30, ça complique un peu l'affaire ! On peut se retrouver dans une situation assez inconfortable, surtout qu'on est sur un terrain qu'on ne connaît pas bien, sur lequel on peut difficilement sortir des axes pour éviter de tomber dans l'eau, il y a des lacs un peu partout, c'est fortement déconseillé ! » Le bord d’une route enneigée, ravitaillement de nuit pour les chasseurs alpins français déployés au-delà du Cercle polaire à l’extrême nord de la Norvège… La logistique norvégienne peut arriver d’un instant à l’autre et il va falloir dépoter. Car à proximité dans un repli de terrain, une file de 68 véhicules/articulés/chenillés BV 206 taillés pour l’Arctique attend de pouvoir faire les pleins. À chaque instant, cette concentration peut se transformer en cible. L’instant est crucial, lâche le capitaine Vincent, responsable de la logistique « La logistique, c'est le point le plus vulnérable. On s'adapte, on met des dispositifs de sûreté, il y a des soldats autour, mais on sait que c'est vulnérable. On a juste du retard avec la livraison, donc du fioul, des repas et de l'eau. Si on n'a pas ce point de rendez-vous et ce point de ravitaillement, la guerre ne peut pas commencer. » Véritable révélateur d’une faiblesse qu’il faudra corriger, le ravitaillement s’est finalement achevé au petit matin. Les équipages ont trois jours d’autonomie. Une petite bataille va pouvoir se jouer aux environs de Masse, hameau lapon aux maisons en bardeaux de bois rouge. Dans cette région de lacs gelés, sont réunies les meilleures troupes de montagnes de l’Otan, le Lieutenant-colonel Marc Antoine, chef opération du 7ème Bataillon de chasseurs alpins de Varces, est à la manœuvre : « Nous sommes sous les ordres du Finmark Land Command qui est un commandement territorial norvégien. Dans cette force, on a différentes nationalités : il y a des bataillons et compagnies norvégiennes, il y a également plusieurs compagnies finlandaises, une compagnie de combat et une compagnie logistique. On a une compagnie suédoise également. Et Il y a un bataillon italien avec qui on va plus particulièrement interagir puisqu'on est vraiment dans la même zone d'opérations. Donc voilà la force d'opposition de l'exercice à laquelle nous appartenons et avec qui nous allons manœuvrer pendant une semaine ». Chargeurs calés sur une veste camouflage hiver, lunettes de ski rouges et plume de corbeau noire fixée sur le casque… Voilà le colonel Francesco Lamura, chef des Alpinis italiens. Dans sa carrière de soldats, il a connu les montagnes d’Afghanistan, celles du Liban, il lui manquait dit-il de se confronter au Grand Nord « le premier objectif de Nordic Response, c'est d'augmenter et de consolider l'interopérabilité entre membres de l'Alliance. L'armée italienne veut accroître ses capacités à vivre, manœuvrer et combattre dans cet environnement arctique. Nous avons beaucoup d'expérience avec les chasseurs alpins français et bien sûr, nous sommes prêts et bien entraînés. »Les chasseurs alpins jouent les RougesDans le scénario retenu, 450 chasseurs alpins français et 300 Alpinis jouent les rouges, l’ennemi face aux troupes de l’Alliance. La mission des Franco-Italiens, dit le lieutenant-colonel Marc Antoine, doigt sur la carte, c’est de freiner la progression d’une colonne blindée allemande pendant deux jours : « On est une force qui serait installée dans cette zone et la force de l'Otan, elle cherche à nous repousser et à faire en sorte que nous ne restions pas sur ce terrain et donc face à nous, nous avons une brigade constituée de Norvégiens et d'Allemands. Notre objectif en termes militaires, c'est échanger du terrain contre du temps. Donc on n'est pas là pour tenir coûte que coûte le terrain et les empêcher absolument de passer. On est là pour faire en sorte que ce soit difficile pour eux et qu’ils perdent des forces et du temps. » Les couloirs de mobilité sont rares, partout une neige profonde ou même les motos neige s’enlisent, ce qui n’a pas pour effet de démotiver la troupe, « je pense qu'on va s'en sortir ! Tout est bien parti, on est là pour ça, on s'entraîne pour ça en France donc y a pas de raison qu'on n'arrive pas à s'acclimater ici. Je pense que pour des troupes de montagne, c'est le fond du job ici. C'est les basiques, c'est ce pourquoi on s'est engagé de toute manière ! », dit d’un ton assuré un chasseur alpin les yeux rougis par le froid.Bataille autour de SuolovuopmiRoute 45 surnommée la ligne Grizzly, l’un des rares endroits praticables… Des antennes surplombent des filets camouflage masquant les chenillés, l’un des deux postes de commandement français émerge à peine de la neige… Dans la nuit, les commandos montagnes qui, eux, évoluent « Off road » ont accroché l’adversaire et leurs positions s’affichent sur les écrans du système de combat du PC, mais pas seulement dit un officier « Là, j'ai récupéré l'ensemble des éléments qui m'ont été donnés pour pouvoir les mettre en place sur cette carte synthèse. Cette carte c’est notre plan B, en cas de brouillage ou en cas de chute du système, rien ne remplace le papier, rien ne le remplacera totalement ! Donc là on est ici au niveau du village de Suolovuopmi, on a fait beaucoup de tirs d’artillerie, on a du bleu qui commence à être trop exposé donc avant que ces unités ne soient détruites par l'artillerie adverse et on va les faire se replier sur une position secondaire. Donc pour l'instant, on arrive à coller à notre plan » Le grand froid de nouveau sur le devant de la scèneSi le combat d’altitude, c’est l’ADN des chasseurs alpins, depuis l’Ukraine l’aptitude au grand froid est redevenu une priorité pour les forces de l’Otan. La Finlande qui vient d’intégrer l’Alliance possède 1 300 kilomètres de frontière avec la Russie. La 27ème Brigade de montagne a toujours conservé en son sein un noyau d’experts : le GMHM / le Groupe Militaire de Haute Montagne doté de 10 alpinistes chevronnés, à l’instar du major Sébastien Bohin « Le grand froid est revenu sur le devant de la scène il y a peu de temps. Après on a justement ce groupe militaire de haute montagne. C'est un petit peu un laboratoire et aussi une réserve d'expérience, ils savent quel type de réchaud il faut utiliser, quel type de duvet. On prend un petit peu ce qu'il y a de mieux chez les Norvégiens, chez les Finlandais et ce qui fait qu'au final on arrive à être plutôt bon. Là on est soutenu par l'armée finlandaise, ils nous ont prêté ces tentes, sortes de yourtes pour 10, 12 personnes… En fait eux n'utilisent pas de piquets pour ces petites tentes, on taille dans des bouleaux les piquets. Dans le grand froid, il faut être assez méticuleux, car les pièges sont partout. S’il y a un petit peu de vent, on peut rapidement attraper des gelures. Si vous attrapez des gelures, vous n’êtes plus opérationnel. Le soleil est aussi dangereux avec ce qu'on appelle l'ophtalmie des neiges, c’est la réverbération du soleil sur la neige. Et puis le but dans le grand froid c'est de ne pas transpirer car l’humidité va accentuer le froid. On a besoin de plus de calories qu'en temps normal. Donc c'est pour ça que les rations sont plus riches, autour de 5 000 calories/jour. Et vous voyez, on ne grossit pas. On a vraiment besoin d'apporter du carburant pour fonctionner dans le grand froid ». Plateau d’Alta, le bout de la route du nord de la Norvège… température ressentie moins 20°, de la poudreuse jusqu’à la taille, le 93ème régiment d’artillerie de montagne tient la ligne, avec la section de l’adjudant-chef Thomas « On est sur une des positions de tir avec nos mortiers lourds qui nous servent à appuyer les forces amies qui sont en avant de notre position et qui eux sont directement au contact de l'ennemi. On est sur un beau plateau qui nous permet à la fois grâce aux mouvements de terrain, de ne pas être vu par l'ennemi, et d'avoir quelques vues plongeantes sur le compartiment de terrain d'où l'ennemi est censé arriver. On a déjà eu quatre missions de tir depuis ce matin qui nous ont permis de freiner l'ennemi dans son avancée, de lui causer des pertes, surtout des véhicules, et un peu d'attrition dans les rangs de l'ennemi. »Un exercice de l’Otan dans le grand Nord, c’est également l’occasion de tester de nouveaux équipements, le sergent Hugo nous présente son mortier de 120 mm monté sur ski : « Une grande première ! C'est la première fois qu'on utilise ce système pour déplacer le mortier. On est un peu le crash test, ça permettra de faire des versions suivantes améliorées. Ce qui, pour le moment, ne va pas c’est le temps d'installation qui est un peu long. Le danger principal en artillerie, c'est la contre-batterie. C'est-à-dire quand on tire, on est décelé et on peut du coup se prendre des salves adverses. Sauf que dans la neige comme ça, on met facilement 10 voire 15 minutes pour monter la pièce sur ces skis, c’est trop long. Cette nuit, on a fait le plein de carburant, on a récupéré de la nourriture, on a récupéré de l'eau et puis après on a eu une phase de déplacement avec ses aléas. Les véhicules qui s'embourbent. On n’a pas dormi, ça sort de ce qu'on a l'habitude de faire, où on a un peu plus chaud… là ça ravive, ça maintient jeune ! »L’infanterie a pris position à quelques centaines de mètres plus au Nord. Elle est équipée de missiles antichars Eryx d’une portée de 600 mètres, mais le capitaine Mayeul et ses hommes le savent, à si courte distance, s’ils se font repérer par les blindés adverses, ils se feront tailler en pièces, précise le capitaine Mayeul « Avec mon groupe, nous, on est situé sur un front de 500 mètres. On a fait des trous de combat. Le but pour nous, ça va être de s'enterrer au maximum pour être invisibles. Donc nous, ça fait maintenant 7 jours qu'on a été déployé ici. C'est mon trou de combat principal, celui qu'on arme en permanence. D’ici j'ai un visuel sur un autre trou de combat plus à l'est où seront situés deux hommes à moi avec une mitrailleuse et un autre plus à l'Ouest où j'ai une pièce anti-char dessus. Vous voyez la petite fenêtre qu'on a ? On voit quand même beaucoup de choses hein, d'Est en Ouest… On est chasseur alpin, c'est sûr ici c'est notre milieu de prédilection. On a l'habitude de travailler dans nos Alpes à nous, ça change un peu, le paysage est différent, c'est beaucoup plus plat. Mais les conditions sont sensiblement les mêmes, le froid, de la neige, on connaît cet environnement. »Dragon 24 sur les bords de la VistuleVolet Arctique des exercices de l’OTAN, Nordic Response s’est achevé ce mardi (19 mars 2024), mais Steadfast defender 2024 est loin d’être achevé. Une force de réaction rapide vient de franchir la Vistule…Le général américain Randolph Staudenraus, responsable des opérations du commandement militaire de l’Otan est venu en personne superviser cette séquence dénommée « Dragon 24 », « l’Otan est prête ! », martèle-t-il « L’Otan c'est génial ! Il y a beaucoup de défis à chaque fois, mais c'est pour cela que cet exercice Steadfast defender rassemble 90 000 soldats, marins et aviateurs. Nous devons comprendre ces défis, donc si nous ne nous réunissons pas dans des exercices de cette taille-là, si nous ne comprenons pas où se situent ces défis, nous ne pourrons pas les surmonter. Et l'Otan l'a fait. Surtout, depuis l'invasion de l'Ukraine, l'Otan a réussi à élever son niveau. Si nous n'avions pas pu rassembler ici autant de force, nous ne serions pas la force collective dont nous avons besoin ». L’Otan dans ses scénarios n’hésite plus à pointer Moscou comme adversaire potentiel. Avec Dragon 24, l’objectif assigné aux troupes est justement de se projeter à la frontière polonaise pour repousser une force adverse. Un signalement stratégique avec 18 000 soldats dont 700 Français commandés par le colonel Philippe Leduc, et intégrés à une brigade polonaise « On montre bien qu'on est capable de se déployer très rapidement chez un allié. Ici, c'est du char, c'est du véhicule de combat d'infanterie. On n'est pas dans des forces légères, on est dans des forces qui sont blindées, qui sont puissantes, qui ont une bonne capacité de franchissement en tout-terrain. Et qui sont parfaitement alignées avec ce que déploient nos alliés puisque nos alliés polonais, nos alliés allemands, nos alliés américains ont tous du char lourd, ont tous du véhicule de combat d'infanterie et on va conduire pendant une quinzaine de jours un exercice qui nous amène à traverser la quasi-totalité de la Pologne. Ici, vous êtes sur une phase qui est extrêmement importante puisqu'il s'agit d'une phase de franchissement d'une coupure humide, en l'occurrence la Vistule qui est le principal fleuve polonais. Mon groupement tactique va franchir la Vistule et ensuite va poursuivre sa progression plein Est. La France est vraiment droite dans ses bottes en termes de capacités déployées, en termes de capacités à s'intégrer et en termes d'être au bon niveau de rendez-vous de force déployée par rapport aux objectifs de signalement stratégique et d'interactions concrètes sur le terrain avec nos alliés. » Réapprendre la logistique de grande ampleurBarges et ponts flottants embarquent les chars Abram américains, les Léopard allemands et c’est au tour d’un escadron de 13 chars Leclerc de franchir la Vistule… Une première pour le capitaine Vianney du 5ème régiment de Dragon : « C'est un exercice de grand volume. J'avais participé à ce type d'exercice uniquement en France avec des unités françaises. Là, c'est la première fois que je le réalise dans un contexte interallié. Comme quand on apprend à jouer un sport collectif, il y a toujours des temps d'apprentissage. On fait des exercices très répétitifs pour finalement réussir à jouer efficacement ensemble et à faire du beau jeu ensemble. »Pour l’Otan, le dernier exercice d’une telle ampleur c’était Reforger en 1988. Au-delà du combat, il faut donc aujourd’hui réapprendre à déplacer des armées. Pierre Schill, chef d’État-major de l’armée de Terre est venu observer la manœuvre « Le déplacement de très grandes unités sur des très grandes distances, avec toute la logistique que ça implique, les franchissements, la coordination qui est nécessaire, c'est quelque chose qui est une mécanique qui doit être extrêmement bien huilée. C'est très concrètement des savoir-faire qu'il faut redécouvrir. En théorie, nous y sommes prêts. Mais concrètement, comment ça se passe ? Concrètement, qu'est-ce que ça veut dire que de prendre la route avec une rame de plusieurs dizaines de véhicules ? Qu'est-ce que ça veut dire que de prendre les trains ? Qu'est-ce que ça veut dire un véhicule qui se perd, un véhicule qui tombe en panne sur le bord de la route, comment on fait pour le dépanner ? Après je ne parle pas des éléments plus tactiques, le franchissement, plus de 300 mètres de pont sur la Vistule, ce que ça représente. Concrètement, il faut le réapprendre. » Le franchissement d’un fleuve, c’est une mécanique de précision, une chorégraphie interarmes qui s’effectue toujours sous haute protection, précise le colonel Leduc, « un franchissement de cette ampleur, on ne le réalise pas directement sous le feu adverse, sinon il arrive ce qui est arrivé en Ukraine, des pertes conséquentes et un échec. Nos alliés polonais ont mobilisé un certain nombre de moyens. Il y a des pièces anti-aériennes qui sécurisent l'ensemble du site. Vous avez des hélicoptères d'appui polonais qui ont fait des passes et vous avez l'armée de l'air polonaise qui symboliquement a fait plusieurs passes avec ses F 16 et ses SU 22 pour sécuriser la zone de manière à ce que les bataillons franchissent le plus rapidement possible le fleuve et reprennent leur progression pleine Est ».Il y a d’autant plus urgence à refaire ses gammes que certains scénarios, comme l’a récemment rappelé le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius, font état d’un possible conflit entre l’Europe et la Russie, d’ici la fin de la décennie. Dans ces conditions « ma mission est d’éviter la guerre », dit le général d’armée Pierre Schill, patron de l’armée de Terre française, « l'enjeu et c'est le fond de la stratégie de l'Otan aujourd'hui, ce n’est pas de dire qu'on va gagner une guerre. C'est de faire en sorte que par le découragement, l'Otan veut se montrer suffisamment forte pour éviter une montée aux extrêmes et à l'affrontement. Bon, maintenant, on sait que les actions, elles peuvent être directes et frontales, et elles peuvent se faire de manière plus hybride. Il faut donc se montrer fort pour dissuader. Ce découragement, il repose fondamentalement sur la crédibilité. Et donc il y a un enjeu à être de plus en plus crédible. Ce soir, il faut que nous soyons prêts. Demain matin, il faut que nous soyons encore plus prêts et le jour d'après encore plus. »
3/19/2024 • 19 minutes, 30 seconds
L’Ukraine, une économie en guerre
L'Ukraine est entrée le 24 février dans sa troisième année de guerre. Un conflit au lourd bilan humain mais aussi économique : après l’effondrement des premiers mois, le pays a renoué avec la croissance en 2023, mais en 2024 le Produit intérieur brut sera, selon les estimations de 25% inférieur à ce qu'il était avant-guerre. Entre les soldats sur le front et l’exil de six millions de personnes, le pays fait face à des difficultés de main d’œuvre. Mais beaucoup sont aussi restés, résistent en travaillant. Entreprises et salariés se sont adaptés. « L’Ukraine, une économie en guerre », un Grand reportage de Nathanaël Vittrant et Jad El Khoury, avec Andrii Kolesnyk et Kyrylo Tiulieniev. Réalisation : Victor Uhl. En images
3/18/2024 • 19 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU DIMANCHE Les policières héroïnes au Pakistan ET Bangladesh, dans les chantiers de démolition des bateaux, l'amiante tue à petit feu
Les policières héroïnes au PakistanC’est l’histoire d’une femme, devenue une héroïne, dans un pays d’hommes. Pays d’hommes parce que le Pakistan, dans le classement en matière d’égalité homme-femme, est à l’avant-dernière place mondiale. L’histoire mérite d’autant d’être contée que cette héroïne porte l’uniforme, elles ne sont pas si nombreuses, qu’elle a sauvé d’une mort probable une autre femme, victime de la vindicte masculine. Au Pakistan, seules 13% des fillettes vont au-delà du collège, alors quand une femme fait la différence et marque les esprits, elle est vite élevée au rang de modèle féministe.Un Grand reportage de Sonia Ghezali qui s'entretient avec Patrick Adam. Bangladesh, dans les chantiers de démolition des bateaux, l'amiante tue à petit feu Plus d’un quart des navires marchands du monde sont démantelés dans les chantiers de Chittagong, au sud du pays. À leur bord, se trouvent des tonnes d’amiante très difficiles à traiter. L’industrie essaie de se moderniser, mais l’essentiel du travail est encore dangereux et polluant. Reportage. Un Grand reportage de Sébastien Farcis qui s'entretient avec Patrick Adam.
3/17/2024 • 48 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU SAMEDI Dénonciations, deux ans qui ont changé la Russie ET Birmanie, le rêve d'une union fédérale gagne du terrain
Dénonciations, deux ans qui ont changé la RussieLa Russie vote de vendredi à dimanche pour une élection présidentielle dont l’issue ne fait pas de doutes. La Russie qui a profondément changé en deux ans. Peu après avoir envoyé ses soldats en Ukraine, Vladimir Poutine avait en effet lancé il y a exactement deux ans ce que le pouvoir et ses soutiens décrivent comme « une chasse aux ennemis du pays » avec cette déclaration : « L’Ouest va tenter de s’appuyer sur la 5ème colonne et les traîtres. L’Occident collectif va essayer de diviser notre société, de spéculer sur les pertes au combat, sur les conséquences socio-économiques des sanctions, de provoquer une guerre civile en Russie et d’utiliser cette 5ème colonne pour atteindre son but. Il n’a qu’un seul objectif : la destruction de la Russie. Mais n’importe quel peuple, et en particulier le peuple russe, sera toujours capable de faire la distinction entre les vrais patriotes, et la racaille et les traîtres, et de les recracher simplement, comme on recrache un moucheron entré dans la gorge. Je suis convaincu qu'une telle auto-purification naturelle et nécessaire de la société ne fera que renforcer notre pays, notre solidarité, notre cohésion et notre volonté de répondre à tous les défis».Message bien reçu par une partie des russes et de nombreuses organisations : les signalements et dénonciations se sont envolées, et la société s’est repliée sur elle-même. Un Grand reportage d'Anissa el-Jabri qui s'entretient avec Patrick Adam. Birmanie, le rêve d'une union fédérale gagne du terrainDes villageois qui ont fui les bombardements incessants pour se réfugier dans la forêt, ou les pays voisins. Les anciennes armées ethniques qui reprennent les armes, et une multitude de nouveaux groupes armés qui voit le jour. En Birmanie, 3 ans après le coup d’état militaire, des combats font rage entre l’armée et les rebelles aux frontières avec la Chine, l’Inde et la Thaïlande. Alors que certains se prennent déjà à rêver de l’après-guerre, les responsables politiques du gouvernement en exil se posent la question d’un modèle démocratique viable pour un pays où cohabitent plus de 140 groupes ethniques différents.Une union fédérale qui reste, pour l’instant, une utopie mais à laquelle la jeunesse du pays veut croire, c’est d’ailleurs le cas déjà au sein de combattants karreni.Un Grand reportage de Carol Isoux qui s'entretient avec Patrick Adam.
3/16/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Dénonciations, deux ans qui ont changé la Russie
La Russie vote de vendredi à dimanche pour une élection présidentielle dont l’issue ne fait pas de doutes, la Russie qui a profondément changé en deux ans. Peu après avoir envoyé ses soldats en Ukraine, Vladimir Poutine avait en effet lancé il y a exactement deux ans ce que le pouvoir et ses soutiens décrivent comme « une chasse aux ennemis du pays » avec cette déclaration : « l’Ouest va tenter de s’appuyer sur la 5ème colonne et les traîtres. L’Occident collectif va essayer de diviser notre société, de spéculer sur les pertes au combat, sur les conséquences socio-économiques des sanctions, de provoquer une guerre civile en Russie et d’utiliser cette 5ème colonne pour atteindre son but. Il n’a qu’un seul objectif : la destruction de la Russie. Mais n’importe quel peuple, et en particulier le peuple russe, sera toujours capable de faire la distinction entre les vrais patriotes, et la racaille et les traîtres, et de les recracher simplement, comme on recrache un moucheron entré dans la gorge. Je suis convaincu qu'une telle auto-purification naturelle et nécessaire de la société ne fera que renforcer notre pays, notre solidarité, notre cohésion et notre volonté de répondre à tous les défis».Message bien reçu par une partie des russes et de nombreuses organisations : les signalements et dénonciations se sont envolées, et la société s’est repliée sur elle-même. « Dénonciations, deux ans qui ont changé la Russie », un Grand reportage d’Anissa El Jabri, réalisation : Guillaume Buffet.
3/14/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Les policières héroïnes au Pakistan
C’est l’histoire d’une femme, devenue une héroïne, dans un pays d’hommes. Pays d’hommes parce que le Pakistan, dans le classement en matière d’égalité homme-femme, est à l’avant-dernière place mondiale. L’histoire mérite d’autant d’être contée que cette héroïne porte l’uniforme, elles ne sont pas si nombreuses, qu’elle a sauvé d’une mort probable une autre femme, victime de la vindicte masculine. Au Pakistan, seules 13% des fillettes vont au-delà du collège, alors quand une femme fait la différence et marque les esprits, elle est vite élevée au rang de modèle féministe. « Les policières héroïnes au Pakistan », un Grand Reportage de Sonia Ghezali, avec la collaboration de Shahzaib Wahlah.
3/13/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Birmanie, le rêve d’une union fédérale gagne du terrain
Des villageois qui ont fui les bombardements incessants pour se réfugier dans la forêt, ou les pays voisins. Les anciennes armées ethniques qui reprennent les armes, et une multitude de nouveaux groupes armés qui voit le jour. En Birmanie, 3 ans après le coup d’état militaire, des combats font rage entre l’armée et les rebelles aux frontières avec la Chine, l’Inde et la Thaïlande. Alors que certains se prennent déjà à rêver de l’après-guerre, les responsables politiques du gouvernement en exil se posent la question d’un modèle démocratique viable pour un pays où cohabitent plus de 140 groupes ethniques différents. Une union fédérale qui reste, pour l’instant, une utopie mais à laquelle la jeunesse du pays veut croire, c’est d’ailleurs le cas déjà au sein de combattants karreni.« Birmanie, le rêve d’une union fédérale gagne du terrain », un Grand reportage de Carol Isoux.
3/12/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Bangladesh : dans les chantiers de démolition des navires, l’amiante tue à petit feu
Plus d’un quart des navires marchands du monde sont démantelés dans les chantiers de Chittagong, au sud du pays. À leur bord, se trouvent des tonnes d’amiante très difficiles à traiter. L’industrie essaie de se moderniser, mais l’essentiel du travail est encore dangereux et polluant. Reportage. De notre correspondant à Chittagong, sud du Bangladesh,Fazlul Karim aimait son travail de démolition des navires de Chittagong. Pendant plus de vingt ans, ces chantiers ont représenté son petit royaume, où il régnait avec fierté : « j’avais toujours rêvé d’y travailler, et j’étais devenu le meilleur coupeur, assure-t-il, d’un air vantard. Dès qu’il y avait des coques difficiles à couper, ou des tuyaux qui résistaient, c’est moi qu’on appelait. » Mais ce travail était difficile. Et « l’atmosphère chaotique, poursuit-il, en plissant les yeux et mimant l’effort. Des fumées flottaient, on n’y voyait rien et on pouvait à peine respirer. Et dès qu’on coupait les tuyaux, on voyait l’amiante qui volait ». L’amiante. C’est finalement lui qui a abattu ce robuste gaillard. Cette poudre organique et toxique, inhalée sans précautions, a ravagé ses poumons, qui ont aujourd’hui perdu 40% de leur capacité respiratoire. À 55 ans, Fazlul Karim ne peut plus faire d’efforts, à peine monter des marches. Il a dû arrêter de travailler, n’a plus de revenus réguliers et doit en plus payer 75 euros par mois de médicaments. « Si j’avais su ce que faisait l’amiante, je me serais protégé, conclut-il dans une voix sifflante, les yeux embués. Mais pendant toutes ces années, on ne nous a rien dit ». Ce n’est qu’en 2016, et grâce à un médecin spécialisé venu d’Inde, que Fazlul Karim et d’autres travailleurs de ces chantiers du sud du Bangladesh ont pu mettre un mot sur leur manque chronique de souffle: l’amiantose. Sur les cent ouvriers étudiés par ce médecin, un tiers souffraient de cette maladie causée par l’inhalation de l’amiante, et qui peut entraîner des cancers. Des navires européens envoyés au BangladeshLe Bangladesh compte la deuxième plus grande industrie de démolition des navires marchands du monde, après l’Inde. Entre 2020 et 2022, 500 cargos, pétroliers ou porte-conteneurs ont terminé leur vie à Chittagong, soit 27% de tous les bateaux démantelés du monde, selon le décompte de l’ONG Ship Breaking Platform. Les navires sont complètement désossés, l’essentiel des matériaux est recyclé, et ces épaves représentent ainsi la première source d’approvisionnement en acier du pays. Mais ce démantèlement est polluant et dangereux pour les ouvriers : il est réalisé à même la plage, en tirant ou découpant souvent les pièces sur le sable, et les carburants comme les produits toxiques peuvent s’échapper en mer. Et il y a l’amiante : cette fibre toxique a été interdite dans la construction des bateaux depuis 2011, mais les navires qui arrivent au Bangladesh ont plus de vingt ans, et en portent donc encore à leur bord. Une étude du département d’ingénierie marine de l’Université de Dacca a calculé qu’environ 17 000 tonnes d’amiante étaient arrivées sur ces navires entre 2010 et 2018. La convention de Bâle sur le contrôle du transport et de l’élimination des déchets dangereux interdit aux pays de l’OCDE et de l’Union européenne d’exporter leurs navires contenant des déchets toxiques, comme l’amiante, dans les pays en développement. Toutefois, les armateurs contournent cette régulation en revendant ces bateaux en fin de vie à des intermédiaires douteux, qui les font passer sous un pavillon de complaisance au Panama ou dans les Caraïbes. Et c’est ainsi que des dizaines de navires grecs, japonais ou coréens arrivent chaque année au Bangladesh. Des fours en « amiante »Et comme pour le reste des matériaux de ces bateaux, l’amiante est recyclé. Dans un petit atelier situé près des chantiers, deux menuisiers découpent des planches de fibre, dans un nuage de poussière blanche. « C’est de l’amiante, affirme simplement l’un d’entre eux, Mohammed Abdul Salam, la trentaine, en plantant des clous dedans. Ces planches viennent des chantiers de bateau et nous les découpons pour faire des fours. » À côté de lui s’empilent des dizaines de petits foyers peints en bleu ou rose. « l’amiante retient très bien la chaleur, et c’est très résistant, poursuit l’artisan. Cela permet d’utiliser moins de bois pour faire chauffer la nourriture, c’est pour cela que les gens adorent ces fours. Avant, ils utilisaient des fours en ciment, mais ils étaient deux fois plus chers et ils se brisaient plus facilement ». Les deux menuisiers fabriquent entre 70 et 80 fours par jour. À l’extérieur de leur atelier, une pile de chutes s’empile. « On ne peut plus rien faire de ces morceaux, confie Abdul Salam. Des gens les récupèrent et les utilisent pour faire du terrassement ». L’association des chantiers de démolition a fait analyser le matériau utilisé par ces menuisiers. Leurs résultats indiquent que cela n’est pas de l’amiante. Nous n’avons toutefois pas pu réaliser ces tests de manière indépendante pour le confirmer. Un désamiantage plus encadréProgressivement, les chantiers se modernisent: sur la quarantaine qui opèrent, quatre ont reçu la certification de la convention de Hong Kong, qui garantit de meilleurs conditions de travail et un processus moins polluant. Le groupe PHP, pionnier dans le domaine, a investi 14 millions de dollars (12,9 millions d’euros) depuis dix ans pour réduire son impact environnemental et social: sur leur ponton que nous visitons, les travailleurs portent des équipements modernes de protection, une rigole a été construite autour pour récolter les liquides et les retraiter. Et surtout, une salle de désamiantage a été installée : les pièces amiantées des navires, qui peuvent être transportées, comme les tuyaux, sont traitées dans cette pièce, placée sous pression pour éviter que les particules en sortent. L’espace peut être entièrement nettoyé après usage pour enlever les fibres. « Si nous trouvons de l’amiante friable, nous pouvons aussi confiner une partie du bateau pour traiter cette zone. Nous l’avons fait en 2019 », assure Sehal Anwar, un des responsables qualité et sécurité de PHP. L’amiante récupéré est ensuite mélangé à du plâtre, placé dans des sacs en plastique et entreposé dans les entrepôts de la société. Ce traitement représente une exception au Bangladesh, mais les autorités veulent pousser à la modernisation des autres chantiers : le pays a ratifié en juin dernier (2023) les statuts de la convention de Hong Kong, qui s’imposeront donc à tout le secteur à partir de juin 2025. Ces règles demeurent toutefois indicatives et non opposables légalement, et l’impact dépendra donc de la bonne volonté des chantiers et des autorités locales.
3/11/2024 • 19 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU DIMANCHE L’excision au Tchad, la jeune fille, les chouettes et les hommes lions ET Taïwan, qui veut la paix prépare la guerre
L’excision au Tchad, la jeune fille, les chouettes et les hommes lionsNous sommes dans la province du Mandoul, au Tchad. Une femme sur trois est excisée, mais la prévalence varie considérablement selon les régions du pays. Certaines l’ont presque totalement abandonné, tandis que dans la province du Mandoul, berceau de l’ethnie Sara, 80% des femmes sont encore excisées. Pourtant, la loi tchadienne l'interdit depuis 2022. Malgré des décennies de lutte, la pratique ne semble pas diminuer.Un Grand reportage de Carol Valade qui s'entretient avec Patrick Adam. Taïwan, qui veut la paix prépare la guerre Taïwan se trouve à 8 000 kilomètres de l’Ukraine. Mais les deux pays ont ceci en commun : ils font face à des empires autoritaires. Ce qui est arrivé à l’Ukraine, peut-il arriver à Taïwan ? Les 23 millions de Taïwanais s’y préparent. De voir les avions de chasse et des navires de guerre chinois harceler leur armée, ils en ont l’habitude. La Chine ne cache pas son intention de vouloir annexer l’île qu’elle considère comme une province rebelle.Mais l’élection, le 13 janvier 2024, du président Lai Ching-te que Pékin considère comme un dangereux séparatiste, a crispé davantage la relation déjà très tendue dans le détroit. D’un côté Taïwan, la démocrate tournée vers l’Occident. De l’autre la Chine, puissance expansionniste. Comment vivre sous la menace chinoise ?Un Grand reportage de Heike Schmidt qui s'entretient avec Patrick Adam.
3/10/2024 • 48 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU SAMEDI Tapachula, entre gigantesque refuge et prison à ciel ouvert ET Totnes, la ville en transition
Tapachula, entre gigantesque refuge et prison à ciel ouvertLeur souhait à tous : atteindre le rêve américain ou simplement vivre une vie digne. Depuis la pandémie, l’Amérique connaît une crise migratoire sans précédent. Les chiffres font tourner la tête : plus de 7 millions de personnes sans papiers ont traversé la frontière américaine depuis 2021. Elles viennent de toute la planète, mais principalement d’Amérique centrale et des Caraïbes. Toujours, ce sont les violences ou la misère qui les poussent à partir. Très souvent, l’objectif final est d’arriver aux États-Unis, mais avant, il faut traverser le Mexique. Au sud, la ville de Tapachula, la ville du Chiapas vit au rythme de ces gens de passage qui s’accrochent à leur rêve. Sorte de gigantesque refuge, ou plutôt une prison à ciel ouvert… Un Grand reportage de Gwendolina Duval qui s'entretient avec Patrick Adam. Totnes, la ville en transition C’est une petite ville de moins de 10 000 habitants, dans le sud-ouest cossu de l’Angleterre… En surface, Totnes ressemble aux autres bourgades de cette zone touristique : des rues pavées, des cafés indépendants, une promenade en bord de rivière. Mais la commune est en fait le berceau du mouvement Transition Towns, les villes en transition : des villes qui veulent mener le mouvement vers une transition écologique et sociale.Un Grand reportage d'Emeline Vin qui s'entretient avec Patrick Adam.
3/9/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Totnes, la ville en transition
C’est une petite ville de moins de 10 000 habitants, dans le sud-ouest cossu de l’Angleterre… En surface, Totnes ressemble aux autres bourgades de cette zone touristique : des rues pavées, des cafés indépendants, une promenade en bord de rivière. Mais la commune est en fait le berceau du mouvement Transition Towns, les villes en transition : des villes qui veulent mener le mouvement vers une transition écologique et sociale. « Totnes, la ville en transition », un Grand reportage d’Emeline Vin.
3/7/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Taiwan : « qui veut la paix prépare la guerre »
Taïwan se trouve à 8 000 kilomètres de l’Ukraine. Mais les deux pays ont ceci en commun : ils font face à des empires autoritaires. Ce qui est arrivé à l’Ukraine, peut-il arriver à Taïwan ? Les 23 millions de Taïwanais s’y préparent. De voir les avions de chasse et des navires de guerre chinois harceler leur armée, ils en ont l’habitude. La Chine ne cache pas son intention de vouloir annexer l’île qu’elle considère comme une province rebelle. Mais l’élection, le 13 janvier 2024, du président Lai Ching-te que Pékin considère comme un dangereux séparatiste, a crispé davantage la relation déjà très tendue dans le détroit. D’un côté Taïwan, la démocrate tournée vers l’Occident. De l’autre la Chine, puissance expansionniste. Comment vivre sous la menace chinoise ? « Taïwan : qui veut la paix prépare la guerre », un Grand reportage de Heike Schmidt.
3/6/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Tapachula, entre gigantesque refuge et prison à ciel ouvert
Leur souhait à tous : atteindre le rêve américain ou simplement vivre une vie digne. Depuis la pandémie, l’Amérique connait une crise migratoire sans précédent. Les chiffres font tourner la tête : plus de 7 millions de personnes sans papiers ont traversés la frontière américaine depuis 2021. Elles viennent de toute la planète mais principalement d’Amérique centrale et des Caraïbes. Toujours, ce sont les violences ou la misère qui les poussent à partir. Très souvent, l’objectif final est d’arriver aux États-Unis, mais avant, il faut traverser le Mexique. Au sud, la ville de Tapachula, la ville du Chiapas vit au rythme de ces gens de passage qui s’accrochent à leur rêve. Sorte de gigantesque refuge, ou plutôt une prison à ciel ouvert … Tapachula, la ville migrante, un Grand reportage de Gwendolina Duval.
3/5/2024 • 19 minutes, 30 seconds
«L'excision au Tchad: la jeune fille, les chouettes et les hommes lions»
Nous sommes dans la province du Mandoul, au Tchad. Une femme sur trois est excisée mais la prévalence varie considérablement selon les régions du pays. Certaines l’ont presque totalement abandonné, tandis que dans la province du Mandoul, berceau de l’ethnie Sara, 80% des femmes sont encore excisées. Pourtant, la loi tchadienne l'interdit depuis 2022. Malgré des décennies de lutte, la pratique ne semble pas diminuer. L'excision au Tchad, la jeune fille, les chouettes et les hommes lions un Grand reportage de Carol Valade, réalisation Jérémie Boucher. L'excision au Tchad, la jeune fille, les chouettes et les hommes lions un Grand reportage de Carol Valade, réalisation Jérémie Boucher.
3/4/2024 • 19 minutes, 30 seconds
LE COMPLÉMENT DU DIMANCHE L’émigration portugaise, le saut par-delà les montagnes et À l’ombre de Vaca Muerta : le boom du schiste et ses dégâts en Argentine
L’émigration portugaise, le saut par-delà les montagnesC’est un petit pays d’Europe du Sud, pas très densément peuplé, le Portugal est pourtant connu comme une grande terre d’émigration. Depuis la dictature dans les années 60 et 70, pour ceux qui partent, on dit « faire le saut », c’est l’expression consacrée. La France est la première destination ! La Révolution des œillets, en avril 1974, change la donne mais l’émigration reste forte. Entre les Portugais qui ne reviendront jamais et ceux qui retrouvent le chemin de leurs origines, portrait d’une émigration mal connue.Un Grand reportage de Marie-Line Darcy qui s'entretient avec Patrick Adam. À l’ombre de Vaca Muerta : le boom du schiste et ses dégâts en Argentine Vaca Muerta, au nord de la Patagonie argentine. Ses sols abritent l’un des plus grands gisements de gaz et de pétrole de schiste au monde. Depuis dix ans, l’État argentin et toutes les grandes multinationales exploitent ce site exceptionnel. Un nouvel Eldorado qui attire des travailleurs de tout le continent et qui transforme à marche forcée cette ancienne région agricole. Mais l’extraction controversée de ces hydrocarbures non-conventionnels n’est pas sans conséquences pour l’environnement et les populations locales. (Rediffusion)Un Grand reportage de Stefanie Schüler qui s'entretient avec Patrick Adam.
3/3/2024 • 48 minutes, 30 seconds
LE COMPLÉMENT DU SAMEDI Liban, la guerre dans toutes les têtes et L'agriculture ukrainienne au défi de la guerre
Liban : la guerre dans toutes les têtesÀ la frontière entre le Liban et Israël, les affrontements sont quotidiens entre le puissant parti chiite du Hezbollah proche de l’Iran et l’armée israélienne depuis le 7 octobre 2023. De part et d’autre de la frontière, les civils ont été déplacés par les combats. Côté libanais, ce sont près de 90 000 habitants qui ont dû fuir les bombardements d’après l’organisation mondiale des migrations. Alors que le pays est éreinté par cinq années de crise économique, le spectre d’une nouvelle guerre serait un désastre.Pour les habitants du sud du pays, région délaissée de longue date par l’État libanais en faillite, c’est le retour à l’état de guerre après l’occupation israélienne qui avait duré jusqu’en 2000 et le conflit de 2006.Un Grand reportage de Sophie Guignon qui s'entretient avec Patrick Adam. L'agriculture ukrainienne au défi de la guerreAvant l’invasion russe, l’Ukraine était l’un des principaux pays exportateurs de céréales. Un producteur majeur de blé, de tournesol, de maïs et de colza auprès duquel se fournissaient bon nombre de pays d’Afrique et du Moyen-Orient. L’agriculture était aussi un pilier de l’économie ukrainienne représentant plus de 10 % du PIB et même 40 % de ses exportations, en faisant la première source de devises étrangères. Un secteur particulièrement affecté par la guerre.Non seulement la Russie s’est accaparé une partie des terres arables, a miné celles qu’elle a dû abandonner mais la guerre est aussi venue couper toute la chaîne logistique ukrainienne. Malgré tout, les agriculteurs ukrainiens persistent.Un Grand reportage de Nathanaël Vittrant qui s'entretient avec Patrick Adam.
3/2/2024 • 48 minutes, 30 seconds
L’émigration portugaise, le saut par-delà les montagnes
C’est un petit pays d’Europe du Sud, pas très densément peuplé, le Portugal est pourtant connu comme une grande terre d’émigration. Depuis la dictature dans les années 60 et 70, pour ceux qui partent, on dit « faire le saut », c’est l’expression consacrée. La France est la première destination ! La Révolution des œillets, en avril 1974, change la donne mais l’émigration reste forte. Entre les Portugais qui ne reviendront jamais et ceux qui retrouvent le chemin de leurs origines, portrait d’une émigration mal connue. « L’émigration portugaise, le saut par-delà les montagnes », un reportage de Marie-Line Darcy.
2/29/2024 • 19 minutes, 30 seconds
À l’ombre de Vaca Muerta : le boom du schiste et ses dégâts en Argentine
Vaca Muerta, au nord de la Patagonie argentine. Ses sols abritent l’un des plus grands gisements de gaz et de pétrole de schiste au monde. Depuis dix ans, l’État argentin et toutes les grandes multinationales exploitent ce site exceptionnel. Un nouvel Eldorado qui attire des travailleurs de tout le continent et qui transforme à marche forcée cette ancienne région agricole. Mais l’extraction controversée de ces hydrocarbures non-conventionnels n’est pas sans conséquences pour l’environnement et les populations locales. (Rediffusion) « À l’ombre de Vaca Muerta : le boom du schiste et ses dégâts en Argentine », un Grand reportage de Stefanie Schüler.
2/29/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Liban : la guerre dans toutes les têtes
À la frontière entre le Liban et Israël, les affrontements sont quotidiens entre le puissant parti chiite du Hezbollah proche de l’Iran et l’armée israélienne depuis le 7 octobre 2023. De part et d’autre de la frontière, les civils ont été déplacés par les combats. Côté libanais, ce sont près de 90 000 habitants qui ont dû fuir les bombardements d’après l’organisation mondiale des migrations. Alors que le pays est éreinté par cinq années de crise économique, le spectre d’une nouvelle guerre serait un désastre. Pour les habitants du sud du pays, région délaissée de longue date par l’État libanais en faillite, c’est le retour à l’état de guerre après l’occupation israélienne qui avait duré jusqu’en 2000 et le conflit de 2006. Liban : la guerre dans toutes les têtes, un Grand reportage de Sophie Guignon.
2/28/2024 • 19 minutes, 30 seconds
L’agriculture ukrainienne au défi de la guerre
Avant l’invasion russe, l’Ukraine était l’un des principaux pays exportateurs de céréales. Un producteur majeur de blé, de tournesol, de maïs et de colza auprès duquel se fournissaient bon nombre de pays d’Afrique et du Moyen-Orient. L’agriculture était aussi un pilier de l’économie ukrainienne représentant plus de 10 % du PIB et même 40 % de ses exportations, en faisant la première source de devises étrangères. Un secteur particulièrement affecté par la guerre. Non seulement la Russie s’est accaparé une partie des terres arables, a miné celles qu’elle a dû abandonner mais la guerre est aussi venue couper toute la chaîne logistique ukrainienne. Malgré tout, les agriculteurs ukrainiens persistent. « L’agriculture ukrainienne au défi de la guerre », un Grand reportage de Nathanaël Vittrant et Jad El Khoury, réalisation : Tiffanie Menta.
2/26/2024 • 19 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU DIMANCHE Venezuela, au chevet du lac Maracaïbo et En Serbie, rendre invisibles les exilés
Venezuela, au chevet du lac MaracaïboEn juillet 2023, le plus grand lac d’Amérique latine, le lac de Maracaibo au Venezuela, a tourné vert fluo. Une cyanobactérie, appelée verdín par les Vénézuéliens, recouvrait 70% du lac. Un phénomène naturel, appelé eutrophisation, qui a été renforcé par la pollution. La teinte a attiré l’attention des Vénézuéliens, dont les yeux se sont tournés vers Maracaibo et vers toutes les menaces environnementales qui pèsent sur le lac. Des milliers de tonnes de déchets quotidiennes, les eaux résiduelles, des pesticides et du pétrole.Le lac est assailli de toutes parts, et ce depuis des décennies. Après l’explosion du verdín en 2023, un grand plan public de récupération a alors été annoncé par le président Nicolas Maduro lui-même, et des projets privés ont vu le jour. Un peu plus de 6 mois plus tard, quel bilan ? Un Grand reportage d'Alice Campaignolle qui s'entretient avec Patrick Adam. En Serbie, rendre invisibles les exilésLa Serbie est le dernier pays non-membre de l’Union européenne de la route des Balkans. Traversée depuis des siècles, elle l’est aujourd’hui encore par de nombreux étrangers venus de Syrie, d’Afghanistan, de Turquie, même du Maroc… Car la Serbie reste le dernier rempart de la forteresse Europe. Ce petit pays de presque 7 millions d’habitants, entouré de huit frontières dont quatre avec l’Union européenne, applique une politique migratoire orchestrée par celle-ci.En effet, la Serbie demande son adhésion depuis plus de dix ans.Depuis le mois de décembre, après un contexte politique tendu, ce pays de transit tente de rendre invisibles les exilés, déjà soumis aux passeurs et aux lois en matière d’asile et d’immigration. En plein cœur de l’hiver, reportage entre Belgrade et la frontière croate de l’Europe.Un Grand reportage de Clémentine Méténier qui s'entretient avec Patrick Adam.
2/25/2024 • 48 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU SAMEDI Bangladesh, entre le chômage et les gangs, l'avenir bouché des jeunes réfugiés rohingyas et Aiula, l'ambition culturelle de l'Arabie saoudite
Bangladesh, entre le chômage et les gangs, l’avenir bouché des jeunes réfugiés rohingyasC’est le plus grand camp de réfugié au monde : un million de rohingyas musulmans, chassés pour la plupart de Birmanie en 2017, vivent dans le sud du Bangladesh... La majorité d’entre eux ont moins de 20 ans, un âge où ils veulent construire leur futur : mais cet avenir est bouché, car ils n’ont pas le droit de sortir des camps pour travailler. Et face à la frustration généralisée, les gangs rohingyas se font de plus en plus violents, ce qui force beaucoup d’entre eux à fuir à nouveau par la mer, de manière périlleuse. L’ONU, qui gère ces camps, essaie comme elle peut de contenir la situation. Un Grand reportage de Sébastien Farcis qui s'entretient avec Patrick Adam. Al-Ula, l'ambition culturelle de l'Arabie SaouditeNous sommes à Al-Ula, au nord de l’Arabie Saoudite. Une région immense de près de 23 000 km² pour 50 000 habitants. Un désert parsemé de roches gigantesques, sculpturales d’où émergent des sites archéologiques : Hegra, Dadane… Des sites préislamiques que l’Arabie Saoudite met en valeur pour la première fois, signe d’une volonté affichée d’ouverture et de modernisation.Un Grand reportage de Muriel Maalouf qui s'entretient avec Patrick Adam.
2/24/2024 • 48 minutes, 30 seconds
AlUla, l’ambition culturelle de l’Arabie Saoudite
Nous sommes à AlUla, au nord de l’Arabie Saoudite. Une région immense de près de 23 000 Km2 pour 50 000 habitants. Un désert parsemé de roches gigantesques sculpturales d’où émergent des sites archéologiques : Hegra, Dadane… Des sites préislamiques que l’Arabie Saoudite met en valeur pour la première fois, signe d’une volonté affichée d’ouverture et de modernisation. « AlUla, l’ambition culturelle de l’Arabie Saoudite », un Grand reportage de Muriel Maalouf.
2/22/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Au chevet du lac de Maracaibo
En juillet 2023, le plus grand lac d’Amérique latine, le lac de Maracaibo au Venezuela, a tourné vert fluo. Une cyanobactérie, appelée verdín par les Vénézuéliens, recouvrait 70% du lac. Un phénomène naturel, appelé eutrophisation, qui a été renforcé par la pollution. La teinte a attiré l’attention des Vénézuéliens, dont les yeux se sont tournés vers Maracaibo et vers toutes les menaces environnementales qui pèsent sur le lac. Des milliers de tonnes de déchets quotidiennes, les eaux résiduelles, des pesticides et du pétrole. Le lac est assailli de toutes parts, et ce depuis des décennies. Après l’explosion du verdín en 2023, un grand plan public de récupération a alors été annoncé par le président Nicolas Maduro lui-même, et des projets privés ont vu le jour. Un peu plus de 6 mois plus tard, quel bilan ? « Au chevet du lac de Maracaibo », un Grand reportage d'Alice Campaignolle.
2/21/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Bangladesh : entre le chômage et les gangs, l’avenir bouché des jeunes réfugiés
C’est le plus grand camp de réfugié au monde : un million de rohingyas musulmans, chassés pour la plupart de Birmanie en 2017, vivent dans le sud du Bangladesh... La majorité d’entre eux ont moins de 20 ans, un âge où ils veulent construire leur futur : mais cet avenir est bouché, car ils n’ont pas le droit de sortir des camps pour travailler. Et face à la frustration généralisée, les gangs rohingyas se font de plus en plus violents, ce qui force beaucoup d’entre eux à fuir à nouveau par la mer, de manière périlleuse. L’ONU, qui gère ces camps, essaie comme elle peut de contenir la situation. Reportage de notre envoyé spécial au Bangladesh.« Bangladesh : entre le chômage et les gangs, l’avenir bouché des jeunes réfugiés », de Sébastien Farcis.
2/20/2024 • 19 minutes, 30 seconds
En Serbie, rendre invisibles les exilés
La Serbie est le dernier pays non-membre de l’Union européenne de la route des Balkans. Traversée depuis des siècles, elle l’est aujourd’hui encore par de nombreux étrangers venus de Syrie, d’Afghanistan, de Turquie, même du Maroc… Car la Serbie reste le dernier rempart de la forteresse Europe. Ce petit pays de presque 7 millions d’habitants, entouré de huit frontières dont quatre avec l’Union européenne, applique une politique migratoire orchestrée par celle-ci. En effet, la Serbie demande son adhésion depuis plus de dix ans.Depuis le mois de décembre, après un contexte politique tendu, ce pays de transit tente de rendre invisibles les exilés, déjà soumis aux passeurs et aux lois en matière d’asile et d’immigration. En plein cœur de l’hiver, reportage entre Belgrade et la frontière croate de l’Europe. « Serbie : rendre invisibles les exilés », un Grand reportage de Clémentine Méténier.
2/19/2024 • 19 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU DIMANCHE A Trieste, les migrants oubliés de la route balkanique ET Transatlantique... quand le rêve devient réalité
À Trieste, les migrants oubliés de la route balkaniqueC’est une frontière que les migrants qui empruntent la route des Balkans occidentaux attendent souvent comme un soulagement, celle entre l’Italie et la Slovénie, dans l’extrême nord-est du pays. Pourtant, la situation qui les attend n’est souvent pas à la hauteur de leurs espérances. Trieste est la grande ville la plus proche de la frontière italo-slovène. De janvier à octobre 2023, plus de 12 000 migrants y sont passés. Qu’ils soient de passage pour quelques jours ou qu’ils demandent l’asile en Italie, des centaines de migrants se retrouvent à la rue en plein hiver. Les associations qui leur viennent en aide demandent à l’État d’intervenir.Un Grand reportage de Cécile Debarge qui s'entretient avec Patrick Adam. Transatlantique... quand le rêve devient réalité En 1492, Christophe Colomb s’élançait des Canaries pour conquérir le Nouveau monde. Plus de cinq siècles plus tard, le port de Las Palmas, sur l’île de Gran Canaria, est toujours le principal point de rassemblement de tous les candidats à la transatlantique. Quand les Alizés s’établissent, à partir de fin novembre, l’activité redouble sur les quais. Certains vont partir en flottille au sein d’un rallye, d’autres en solitaire ; sur des petits voiliers ou de majestueux yachts ; en famille ou entre amis. Les progrès de la technologie et des communications mettent le rêve de la transat à la portée de plus de monde aujourd'hui, mais pour tous, cette aventure sera le fruit d’une longue préparation, la concrétisation d’un rêve.Un Grand reportage de Frédéric Faux qui s'entretient avec Patrick Adam.
2/18/2024 • 48 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU SAMEDI Le Charles de Gaulle à l’heure des défis navals ET Corée du Sud, reine du recyclage des déchets alimentaires
Le Charles de Gaulle à l’heure des défis navalsAprès 8 mois au port pour entretien, le Charles de Gaulle a repris la mer ! Le navire amiral de la flotte française a appareillé de Toulon, en début d’année 2024. Il y a, quelques jours, les avions ont rejoint le bâtiment… Le groupe aéronaval remonte en puissance avant de partir en mission, dans un contexte international tendu où les conflits se déroulent désormais aussi en mer…Un Grand reportage de Franck Alexandre qui s'entretient avec Patrick Adam. Corée du Sud, reine du recyclage des déchets alimentairesDepuis le 1er janvier 2024, les Français doivent trier leurs déchets alimentaires. Une transition que la Corée du Sud a effectuée, il y a une vingtaine d’années, en modernisant son système à grande vitesse et avec des résultats impressionnants. En 1995, seuls 2% des biodéchets étaient recyclés, pour 97% à l’heure actuelle. Derrière ce succès, des déchets taxés, des poubelles intelligentes et du tri qui permettent de transformer les restes alimentaires en fertilisant et biogaz. Comment le pays a-t-il réussi une telle mutation ?Un Grand reportage de Nicolas Rocca qui s'entretient avec Patrick Adam.
2/17/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Transatlantique… quand le rêve devient réalité
En 1492, Christophe Colomb s’élançait des Canaries pour conquérir le Nouveau monde. Plus de cinq siècles plus tard, le port de Las Palmas, sur l’île de Gran Canaria, est toujours le principal point de rassemblement de tous les candidats à la transatlantique. Quand les Alizés s’établissent, à partir de fin novembre, l’activité redouble sur les quais. Certains vont partir en flottille au sein d’un rallye, d’autres en solitaire ; sur des petits voiliers ou de majestueux yachts ; en famille ou entre amis. Les progrès de la technologie et des communications mettent le rêve de la transat à la portée de plus de monde aujourd'hui, mais pour tous, cette aventure sera le fruit d’une longue préparation, la concrétisation d’un rêve.« Transatlantique… quand le rêve devient réalité », un Grand reportage de Frédéric Faux.
2/15/2024 • 19 minutes, 30 seconds
La Corée du Sud, reine du recyclage des déchets alimentaires
Depuis le 1er janvier 2024, les Français doivent trier leurs déchets alimentaires. Une transition que la Corée du Sud a effectuée, il y a une vingtaine d’années, en modernisant son système à grande vitesse et avec des résultats impressionnants. En 1995, seuls 2% des biodéchets étaient recyclés, pour 97% à l’heure actuelle. Derrière ce succès, des déchets taxés, des poubelles intelligentes et du tri qui permettent de transformer les restes alimentaires en fertilisant et biogaz. Comment le pays a-t-il réussi une telle mutation ? « La Corée du Sud, reine du recyclage des déchets alimentaires », un Grand reportage de Nicolas Rocca.
2/14/2024 • 19 minutes, 30 seconds
À Trieste, les migrants oubliés de la route des Balkans
C’est une frontière que les migrants qui empruntent la route des Balkans occidentaux attendent souvent comme un soulagement, celle entre l’Italie et la Slovénie, dans l’extrême nord-est du pays. Pourtant, la situation qui les attend n’est souvent pas à la hauteur de leurs espérances. Trieste est la grande ville la plus proche de la frontière italo-slovène. De janvier à octobre 2023, plus de 12 000 migrants y sont passés. Qu’ils soient de passage pour quelques jours ou qu’ils demandent l’asile en Italie, des centaines de migrants se retrouvent à la rue en plein hiver. Les associations qui leur viennent en aide demandent à l’État d’intervenir. « À Trieste, les migrants oubliés de la route des Balkans », un Grand reportage de Cécile Debarge.
2/13/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Le Charles de Gaulle à l’heure des défis navals
Après 8 mois au port pour entretien, le Charles de Gaulle a repris la mer ! Le navire amiral de la flotte française a appareillé de Toulon, en début d’année 2024. Il y a, quelques jours, les avions ont rejoint le bâtiment… Le groupe aéronaval remonte en puissance avant de partir en mission, dans un contexte international tendu où les conflits se déroulent désormais aussi en mer… « Le Charles de Gaulle à l’heure des défis navals », un Grand reportage de Franck Alexandre.
2/12/2024 • 19 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU DIMANCHE Somaliland : une quête pour la reconnaissance et Turquie : Hatay, un an après le séisme, des ruines et des fantômes
Somaliland, une quête pour la reconnaissanceLe 1er janvier 2024, l’Éthiopie et le Somaliland annoncent la signature d’un protocole d’accord. Il offre un accès à la mer à Addis Abeba, en échange de sa reconnaissance du Somaliland qui s’est séparé de la Somalie en 1991. L’accord prévoit un partenariat commercial mais surtout, la location de 20 km de côte pour une base navale éthiopienne. Cette annonce fait l’effet d’une bombe dans toute la Corne d’Afrique et le monde arabe.Un Grand reportage de Gaëlle Laleix qui s'entretient avec Patrick Adam.Turquie : Hatay, un an après le séisme, des ruines et des fantômesLe 6 février 2023, deux tremblements de terre... 7,7 et 7,6 sur l’échelle de Richter dévaste le sud et l’est de la Turquie, ainsi que le nord de la Syrie. En un instant, plus de 9 millions de personnes ont vu leur vie bouleversée. Après, ceux qui ont pu sont partis, pour tenter de reconstruire leur vie dans d’autres villes ou à l’étranger. Les autres sont restés. Dans le Hatay, 70 % de la population a été déplacée. Un an après, plusieurs centaines de milliers de personnes sont encore logées dans des conteneurs, et la reconstruction plus lente qu’espérée. Un Grand reportage de Céline Pierre-Magnani qui s'entretient avec Patrick Adam.
2/11/2024 • 48 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU SAMEDI Maroc : Imsouane, un village de pêche et de surf face aux bulldozers et Estonie : servir son pays coûte que coûte
Maroc : Imsouane, un village de pêche et de surf face aux bulldozersNous sommes à Imsouane, une petite ville de pêcheurs et de surfeurs au sud-ouest du Maroc. Depuis une vingtaine d’années, la vague d’Imsouane attire les surfeurs du monde entier et un tourisme alternatif, idéal pour les petits budgets et les amateurs d’un tourisme plus authentiques… Le mercredi 17 janvier 2024, les habitants et les commerçants du centre historique ont reçu l’ordre de quitter les lieux. L’ensemble des habitations et commerces construits sur le domaine public maritime sont concernés.Ils n’ont pas de titre de propriété, la plupart louent les terrains auprès de la commune, certains ont réussi à légaliser leur activité, d’autres pas. Si les habitants d’Imsouane savaient qu’un jour on leur demanderait de partir, ils ne s’attendaient pas à avoir si peu de temps pour le faire. En 48h, les bulldozers arrivent et détruisent l’ensemble des habitations du village historiqueUn Grand reportage de Nadia Ben Mahfoudh qui s'entretient avec Patrick Adam. Servir son pays coûte que coûte, la ligue de défense estonienneDes exercices conjoints, c’est fréquent entre militaires… Mais quand récemment les parachutistes français se sont entraînés, avec d’autres sur l’île estonienne de Saaremaa, c’était avec des civils. Un travail en commun pour s’aider à repousser l’ennemi. Car en Estonie, il existe la ligue de défense, une organisation de civils donc, qui s’entraînent pour seconder les militaires en cas de conflit. C’est un rouage essentiel du système de défense de l’Estonie, et depuis l’invasion russe en Ukraine, elle prend de plus en plus d’importance.Un Grand reportage de Marielle Vitureau qui s'entretient avec Patrick Adam.
2/10/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Maroc : Imsouane, un village de pêche et de surf face aux bulldozers
Nous sommes à Imsouane, une petite ville de pêcheurs et de surfeurs au sud-ouest du Maroc. Depuis une vingtaine d’années, la vague d’Imsouane attire les surfeurs du monde entier et un tourisme alternatif, idéal pour les petits budgets et les amateurs d’un tourisme plus authentiques… Le mercredi 17 janvier 2024, les habitants et les commerçants du centre historique ont reçu l’ordre de quitter les lieux. L’ensemble des habitations et commerces construits sur le domaine public maritime sont concernés. Ils n’ont pas de titre de propriété, la plupart louent les terrains auprès de la commune, certains ont réussi à légaliser leur activité, d’autres pas. Si les habitants d’Imsouane savaient qu’un jour on leur demanderait de partir, ils ne s’attendaient pas à avoir si peu de temps pour le faire. En 48h, les bulldozers arrivent et détruisent l’ensemble des habitations du village historique« Maroc : Imsouane, un village de pêche et de surf face aux bulldozers », un Grand reportage de Nadia Ben Mahfoudh.
2/8/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Servir son pays coûte que coûte, ou la ligue de défense estonienne
Des exercices conjoints, c’est fréquent entre militaires… Mais quand récemment les parachutistes français se sont entraînés, avec d’autres sur l’île estonienne de Saaremaa, c’était avec des civils. Un travail en commun pour s’aider à repousser l’ennemi. Car en Estonie, il existe la ligue de défense, une organisation de civils donc, qui s’entraînent pour seconder les militaires en cas de conflit. C’est un rouage essentiel du système de défense de l’Estonie, et depuis l’invasion russe en Ukraine, elle prend de plus en plus d’importance. « Servir son pays coûte que coûte, ou la ligue de défense estonienne », un Grand reportage de Marielle Vitureau.
2/7/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Hatay : un an après le séisme, des ruines et des fantômes
Le 6 février 2023, deux tremblements de terre... 7,7 et 7,6 sur l’échelle de Richter dévaste le sud et l’est de la Turquie, ainsi que le nord de la Syrie. En un instant, plus de 9 millions de personnes ont vu leur vie bouleversée. Après, ceux qui ont pu sont partis, pour tenter de reconstruire leur vie dans d’autres villes ou à l’étranger. Les autres sont restés. Dans le Hatay, 70 % de la population a été déplacée. Un an après, plusieurs centaines de milliers de personnes sont encore logées dans des conteneurs, et la reconstruction plus lente qu’espérée. « Hatay : un an après le séisme, des ruines et des fantômes », un Grand Reportage de Céline Pierre-Magnani.
2/6/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Somaliland : une quête pour la reconnaissance
Le 1er janvier 2024, l’Éthiopie et le Somaliland annoncent la signature d’un protocole d’accord. Il offre un accès à la mer à Addis Abeba, en échange de sa reconnaissance du Somaliland qui s’est séparé de la Somalie en 1991. L’accord prévoit un partenariat commercial mais surtout, la location de 20 km de côte pour une base navale éthiopienne. Cette annonce fait l’effet d’une bombe dans toute la Corne d’Afrique et le monde arabe. « Somaliland : une quête pour la reconnaissance », un Grand reportage de Gaëlle Laleix.
2/5/2024 • 19 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU DIMANCHE Bénin, dans le berceau du vaudou et La cohabitation réussie des ours dans les Asturies
Bénin, dans le berceau du vaudouLa fête du vaudou, c’est chaque année au Bénin au mois de janvier. Cette année, les autorités ont organisé les « Vodun days » : deux jours de festivités dans la ville de Ouidah (à une quarantaine de kms à l’ouest de Cotonou). Objectif : attirer les touristes et déconstruire ces clichés négatifs qui collent au vaudou. Alors pour mieux comprendre de quoi il s’agit, nous vous emmenons à la découverte de cette religion séculaire et des traditions qui l’accompagnent, parties intégrantes de l’identité béninoise.Un Grand reportage de Magali Lagrange qui s'entretient avec Patrick Adam. La cohabitation réussie des ours dans les AsturiesC’est l’histoire d’ une renaissance, il y a 30 ans, l’animal était en danger critique d’extinction. Aujourd’hui au nord-est de l’Espagne, dans la cordillère Cantabrique, vivent environ 370 ours. La cohabitation de ces animaux sauvages et des êtres humains se développe donc depuis quelques années, faisant des Asturies un modèle à suivre, car ici à la différence de la France, l’ours n’est presque plus considéré comme une menace, mais plutôt comme une chance.Un Grand reportage de Diane Cambon qui s'entretient avec Patrick Adam.
2/4/2024 • 48 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU SAMEDI Mineurs non accompagnés, une jeunesse abandonnée et Chypre-Nord : 50 ans après, les espoirs vains d’une réunification
Mineurs non accompagnés, une jeunesse abandonnéeEn langage administratif, on les appelle des MNA, des mineurs isolés. Dans la réalité, des jeunes, pour beaucoup venus d’Afrique et qui se retrouvent notamment à Marseille dans le sud de la France, livrés à eux-mêmes. En France, près de 15.000 ont été identifiés en 2022. C’est à chaque département de les prendre en charge à condition qu’ils soient bien mineurs, c’est en général l’objet d’une bataille juridique. Très souvent déboutés en première instance, la majorité de ces jeunes sont reconnus majeurs en appel. Human Rights Watch dénonce des évaluations arbitraires qui privent les enfants de leurs droits au logement, à la santé et à l’éducation.Un Grand reportage de Justine Rodier qui s'entretient avec Patrick Adam. Chypre-Nord : 50 ans après, les espoirs vains d’une réunificationEn juillet 1974, il y a cinquante ans, ou presque. L’armée turque envahit le nord de Chypre, officiellement pour protéger la population turcophone d’une tentative de coup d’État de la junte militaire grecque et stopper les massacres intercommunautaires. Depuis, Chypriotes grecs et turcs vivent divisés de part et d’autre d’une ligne de cessez-le-feu. Mais dans l’autoproclamée République turque de Chypre du Nord, la population vit asphyxiée par les embargos internationaux et s’inquiète de l’ingérence croissante d’Ankara. Les habitants espèrent une réunification, les pourparlers, eux, sont au point mort.Un Grand reportage de Marion Chapelain qui s'entretient avec Patrick Adam.
2/3/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Mineurs non accompagnés : non-assistance à personne en danger ?
À Marseille, entre 150 et 200 personnes se déclarant mineurs dorment dehors. Le département doit les prendre en charge mais se dit débordé et prêt à se mettre « hors la loi » en les refusant. En France, 16 700 mineurs étrangers sont arrivés en 2019 et 14 700 en 2022, après une baisse durant les années covid. Dans le hall d’un bel immeuble du boulevard Longchamp, à Marseille, un brouhaha monte des escaliers. En bas des marches, des néons tressautent et tentent d’éclairer les deux pièces exiguës du sous-sol. Une cinquantaine de jeunes attend d’atteindre l’une des deux bénévoles. « Et hier c’était pire ! », crie Monique Cherel depuis l’autre bout de la cave.Deux fois par semaine, le Collectif 59 Saint-Just oriente les jeunes, fait le point sur leur situation, distribue des cartes téléphoniques. Parfois aussi, des tickets alimentaires de l’Abbé Pierre. C’est en réalité ce que beaucoup de jeunes sont venus chercher. « Je n’ai pas mangé depuis hier… » Mais Monique n’a plus de ticket, tout a été distribué la veille. « Je sais, j’étais là. Mais on était trop, je n’en ai pas eu.»Leurs visages sont creusés, parfois à l’extrême, les yeux rougis, le regard vide. Un jeune garçon sautille sur place, compulsivement. « Tu n’as pas besoin de parler, regarde juste leur tête : tu vois que ça ne va pas », souffle un garçon. À défaut de pouvoir manger, ils essaient de se réchauffer. Entre 150 et 200 personnes dorment dans la rue ou dans des squats à Marseille, selon les collectifs. Une majorité, reconnus mineurs en recoursLes jeunes se succèdent devant « Madame Catherine » qui remplit des fiches : « Tu as quel âge ? Tu dors où ? » Alassane* a 16 ans, il dort dans une tente. « Je vais faire une demande d’avocate pour toi. Tu as déjà fait l’évaluation de ta minorité avec l’Addap 13 ? »L’Addap 13 est l’association mandatée par le département des Bouches-du-Rhône (13) pour prendre en charge les mineurs non accompagnés (MNA). Mais ici comme ailleurs, les départements sont débordés. Pourtant, en 2022, le nombre de MNA est inférieur à celui de 2019, avant la crise sanitaire. De 16 700 à 14 700.Quand une place se libère, les jeunes sont logés à l’hôtel puis convoqués pour réaliser une « évaluation », durant laquelle le Département vérifie qu’ils sont mineurs. David Lemonnier, directeur général adjoint de l’Addap 13 admet que la plupart des évaluations conduisent à « la majorité » : 7 jeunes sur 10 sont déboutés en 2022. Politique de découragementCes jeunes attendent alors que leur demande de minorité soit réévaluée par le juge des enfants. En recours, 75% finissent finalement par avoir gain de cause, selon les associations. Une « politique de découragement », selon Jeanne, collectif 113. Ils ne sont pas les bienvenus : on les déclare majeurs pour qu’ils quittent le territoire. » Le sérieux des évaluations est aussi contesté. Sur celle de Moussa*, il est écrit : « L’intéressé ne semble pas intimidé par l’évaluateur [...], son langage et sa posture ne font pas ceux d’un adolescent mais d’un adulte [...]. Il ne présente pas les caractéristiques physiques d’un adolescent de 15 ans. » Sur la dernière page du dossier, la photocopie intégrale de son acte de naissance.David Lemonnier réfute toute subjectivité : « Nous sommes régulièrement contrôlés et la procédure est conforme. Et l’Addap 13 n’a aucune consigne du Département. » Mais pour Marlène Youchenko, avocate, le fait que les départements soient juges et parties pose un problème d’impartialité.En attendant leur recours, les jeunes ne sont plus protégés, sauf si le juge des enfants délivre une ordonnance de placement, ce qui arrive de moins en moins souvent, déplore l’avocate. « Juridiquement, c’est un trou dans la raquette », admet David Lemonnier. « Ils passent 6 mois ou un an dehors, dénonce Jeanne. Sans les bénévoles, ils mourraient et seraient en proie à tous les trafics. C’est de la non assistance à personne en danger. » Crise de l'accueilUn bras de fer se joue déjà entre les départements et l’État. L’Ain (01) a indiqué ne plus accueillir de MNA pendant trois mois. Martine Vassal, présidente du Conseil départemental (13) est prête à se mettre « hors la loi ». Ça ne serait pas la première fois : elle a déjà été plusieurs fois condamnée par le tribunal administratif. La question des MNA ne figure pas dans la loi immigration, ce que déplore l’Assemblée des départements de France (ADF). Gérald Darmanin leur a promis des aides financières.La question des moyens est indéniable. Mais les collectifs dénoncent unanimement un manque de volonté politique, alors que Martine Vassal revendique de fortes positions anti-immigration. En septembre, avant l’arrivée du Pape à Marseille, 40 jeunes ont occupé une église. Pour éviter le scandale, le département les a relogés en quelques jours. « On entend parler d’une “crise migratoire”, il s’agit en réalité d’une crise de l’accueil », estime Jeanne. Au milieu du champ de bataille, des jeunes essaient de ne pas mourir. « Je ne pensais pas que ça allait être si difficile », murmure Joël*, assis dans la cave du boulevard Longchamp. Après avoir quitté sa famille, traversé le désert et la mer sur une embarcation de fortune, il ne pensait pas dormir à la gare. « Là-bas, des inconnus nous donnent 5 euros pour manger. Le lendemain ils reviennent et nous proposent de vendre de la drogue. On refuse, mais on va manger comment ? » À l’autre bout de la cave, comme un disque fatigué, Monique Cherel répète en boucle : « Nous-n’av-ons pas-de-tic-kets-au-jour-d’hui ! ». Mais les jeunes ne peuvent pas l’entendre : « On a besoin d’aide », implorent-ils en se faisant passer une boîte de Nesquik trouvée on-ne-sait-où qu’ils vident par poignées affamées.*prénoms d’emprunt.
2/1/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Bénin : dans le berceau du vaudou
Les « Vodun days » : deux jours de festivités dans la ville de Ouidah (à une quarantaine de kms à l’ouest de Cotonou). Objectif : attirer les touristes et déconstruire ces clichés négatifs qui collent au vaudou. Alors pour mieux comprendre de quoi il s’agit, nous vous emmenons à la découverte de cette religion séculaire et des traditions qui l’accompagnent, parties intégrantes de l’identité béninoise. « Bénin : dans le berceau du vaudou », un Grand reportage de Magali Lagrange.
1/31/2024 • 19 minutes, 30 seconds
La cohabitation réussie des ours dans les Asturies
C’est l’histoire d’une renaissance. Il y a 30 ans, l’animal était en danger critique d’extinction. Aujourd’hui, au nord-est de l’Espagne, dans la cordillère Cantabrique, vivent environ 370 ours. La cohabitation de ces animaux sauvages et des êtres humains se développe donc depuis quelques années, faisant des Asturies un modèle à suivre, car ici à la différence de la France, l’ours n’est presque plus considéré comme une menace, mais plutôt comme une chance. « La cohabitation réussie des ours dans les Asturies », un Grand reportage de Diane Cambon.
1/30/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Chypre Nord : 50 ans après les espoirs vains d'une réunification
En juillet 1974, il y a 50 ans ou presque, l'armée turque envahit le nord de Chypre officiellement pour protéger la population turcophone d'une tentative de coup d'État de la junte militaire grecque et stopper les massacres intercommunautaires. Depuis, Chypriotes grecs et turcs vivent divisés de part et d'autre d'une ligne de cessez-le-feu. Mais dans l'autoproclamée République turque de Chypre Nord, la population vit asphyxiée par les embargos internationaux et s'inquiète de l'ingérence croissante d'Ankara. « Chypre Nord : 50 ans après les espoirs vains d'une réunification », un Grand reportage de Manon Chapelain.
1/29/2024 • 19 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU DIMANCHE Cameroun : l'assassinat de Martinez Zogo, un an après et Donald Trump, l'insubmersible
Cameroun : l'assassinat de Martinez Zogo, un an aprèsIl y a un an, le 22 janvier 2023, au matin, les Camerounais apprennent la découverte du corps sans vie de Martinez Zogo, de son vrai nom, Arsène Salomon Mbani Zogo, animateur d’une émission de radio très populaire à Yaoundé. Il avait 51 ans, une femme, des enfants...Tous les matins, en semaine, dans son émission « Embouteillages », il invectivait, dénonçait, vitupérait contre les maux de la société camerounaise et contre les puissants, à l’exception du président, Paul Biya, qu’il encensait.Un Grand reportage d'Amélie Tulet qui s'entretient avec Patrick Adam. Donald Trump, l'insubmersibleAprès sa défaite électorale face à Joe Biden en 2020 et l’attaque du Capitole de Washington, certains prédisaient la fin politique de Donald Trump. Trois ans plus tard, l’ancien président, cerné par les affaires, semble plus populaire que jamais. Trump fait même l’objet d’une adoration quasi-religieuse de ses partisans. Deux-tiers des militants républicains pensent encore que la victoire lui a été volée, au lieu de freiner sa campagne pour sa réélection, les poursuites judiciaires l’ont en fait renforcé au sein de la droite. Dans la primaire républicaine, Donald Trump écrase toute opposition et personne ne semble en mesure de l’arrêter.Un Grand reportage de David Thomson qui s'entretient avec Patrick Adam.
1/28/2024 • 48 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU SAMEDI Kirkenes, dans l’Arctique norvégien et le temple d'Adyodhya en Inde
Kirkenes, à l’ombre du rideau de fer dans l’Arctique norvégienNous sommes à Kirkenes, dans l’extrême Nord norvégien, une ville frontalière avec la Russie. Depuis la guerre en Ukraine et la dégradation des relations entre l’Europe et la Russie, le quotidien est chamboulé. Dans cette petite ville de 3 500 habitants, on assiste en plein Arctique, au retour du rideau de fer, après 30 ans de cohabitation avec les Russes. La coopération transfrontalière était synonyme d’espoir et de prospérité dans la région, mais depuis février 2022, tout s’est arrêté ou presque. Un Grand reportage de Carlotta Morteo qui s'entretient avec Patrick Adam. Le temple d'Ayodhya ou le triomphe de l'hindouisme politiqueLundi 22 janvier 2024, Narendra Modi a clos ce qu’il appelle un douloureux chapitre de l’histoire indienne. Le Premier ministre indien a inauguré, dans la ville d’Ayodhya, un temple dédié au dieu Ram, qui aura fait couler beaucoup d’encre et de sang. Il est en effet construit sur les ruines d’une mosquée détruite par les mouvements extrémistes hindous en 1992.Pour les nationalistes hindous, cette inauguration marque un tournant civilisationnel, et Ayodhya doit devenir la nouvelle capitale spirituelle du monde. Mais entre les murs de la cité millénaire, tout le monde n’est pas unanime, ni dupe d’un événement qui intervient en pleine campagne électorale.Un Grand reportage de Côme Bastin qui s'entretient avec Patrick Adam.
1/27/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Le temple d'Ayodhya ou le triomphe de l'hindouisme politique
Lundi 22 janvier 2024, Narendra Modi a clos ce qu’il appelle un douloureux chapitre de l’histoire indienne.Le Premier ministre indien a inauguré, dans la ville d’Ayodhya, un temple dédié au dieu Ram, qui aura fait couler beaucoup d’encre et de sang. Il est en effet construit sur les ruines d’une mosquée détruite par les mouvements extrémistes hindous en 1992.Pour les nationalistes hindous, cette inauguration marque un tournant civilisationnel, et Ayodhya doit devenir la nouvelle capitale spirituelle du monde. Mais entre les murs de la cité millénaire, tout le monde n’est pas unanime, ni dupe d’un événement qui intervient en pleine campagne électorale. « Le temple d'Ayodhya ou le triomphe de l'hindouisme politique », un Grand reportage de Côme Bastin.
1/25/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Donald Trump, l’insubmersible
Après sa défaite électorale face à Joe Biden en 2020 et l’attaque du Capitole de Washington, certains prédisaient la fin politique de Donald Trump. Trois ans plus tard, l’ancien président, cerné par les affaires, semble plus populaire que jamais. Trump fait même l’objet d’une adoration quasi-religieuse de ses partisans. Deux-tiers des militants républicains pensent encore que la victoire lui a été volée, au lieu de freiner sa campagne pour sa réélection, les poursuites judiciaires l’ont en fait renforcé au sein de la droite. Dans la primaire républicaine, Donald Trump écrase toute opposition et personne ne semble en mesure de l’arrêter. « Donald Trump l’insubmersible », un Grand reportage de David Thomson.
1/24/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Kirkenes, à l’ombre du rideau de fer dans l’Arctique norvégien
Nous sommes à Kirkenes, dans l’extrême Nord norvégien, une ville frontalière avec la Russie. Depuis la guerre en Ukraine et la dégradation des relations entre l’Europe et la Russie, le quotidien est chamboulé. Dans cette petite ville de 3 500 habitants, on assiste en plein Arctique, au retour du rideau de fer, après 30 ans de cohabitation avec les Russes. La coopération transfrontalière était synonyme d’espoir et de prospérité dans la région, mais depuis février 2022, tout s’est arrêté ou presque. « Kirkenes, à l’ombre du rideau de fer dans l’Arctique norvégien », un Grand reportage de Carlotta Morteo.
1/23/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Cameroun : l’assassinat de Martinez Zogo, un an après
Il y a un an, le 22 janvier 2023, au matin, les Camerounais apprennent la découverte du corps sans vie de Martinez Zogo, de son vrai nom, Arsène Salomon Mbani Zogo, animateur d’une émission de radio très populaire à Yaoundé. Il avait 51 ans, une femme, des enfants...Tous les matins, en semaine, dans son émission « Embouteillages », il invectivait, dénonçait, vitupérait contre les maux de la société camerounaise et contre les puissants, à l’exception du président, Paul Biya, qu’il encensait. Un an après, l’enquête en est à son troisième juge d’instruction. Une vingtaine de suspects ont été arrêtés. Dont des membres de la DGRE, les renseignements camerounais. « Cameroun : l’assassinat de Martinez Zogo, un an après », un Grand reportage d'Amélie Tulet, réalisation : Victor Uhl.
1/22/2024 • 19 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU DIMANCHE Le marché lucratif des perruques et la fin des visas Schengen pour le Kosovo
Le marché lucratif des perruquesAu Sénégal, des voleurs ont été arrêtés avec 91 perruques de seconde main. Ils ont été condamnés fin septembre 2023 à deux ans de prison, dont trois mois ferme. Un phénomène récurrent dans la capitale sénégalaise alors que les perruques de cheveux naturels coûtent très cher.Un Grand reportage de Théa Ollivier qui s'entretient avec Patrick Adam.Fin de visas Schengen pour le Kosovo, la crainte d'un nouvel exodeDepuis le 1er janvier 2024, les citoyens du Kosovo peuvent enfin voyager librement dans tout l'espace Schengen. Une mesure attendue depuis très longtemps, mais qui pourrait bien accélérer l'exode massif qui saigne le le petit pays des Balkans depuis de longues années. Les maigres salaires, la corruption et le manque de sécurité poussent les plus jeunes à tenter leur chance ailleurs.Un Grand reportage de Jean-Arnault Dérens et Simon Rico qui s'entretiennent avec Patrick Adam.
1/21/2024 • 48 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU SAMEDI Le Chiapas (Mexique) s'enfonce dans la violence et Pénurie en eau à Omourtag (Bulgarie)
Le Chiapas (Mexique) s'enfonce dans la violenceChaque jour, la violence semble y gagner du terrain… Au sud du Mexique, l’État du Chiapas… La guerre entre les cartels qui se disputent le territoire fait vivre un enfer à la population. Le Chiapas est la région la plus pauvre du Mexique, oubliée des pouvoirs publics, victime de la corruption. Face à la menace sécuritaire, seule l’armée renforce sa présence, mais au Chiapas traumatisé par les massacres du passé, la population craint les militaires.Un Grand reportage de Gwendolina Duval qui s'entretient avec Patrick Adam. À Omourtag, l’eau n’arrive pas jusqu’au robinetL'eau sera un des grands enjeux du monde de demain. Le cycle de l'eau est complètement bouleversé par les changements climatiques. En plus de devoir faire face à cette nouvelle réalité, la Bulgarie doit également repenser la gestion stratégique de ses ressources hydriques. À commencer par l'accès à l'eau qui fait défaut depuis des décennies dans certaines régions du pays. Et trouver une solution est plus facile que de l'appliquer.Un Grand reportage de Damian Vodénitcharov qui s'entretient avec Patrick Adam.
1/20/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Le Chiapas, un État mexicain qui s’enfonce dans la violence
Chaque jour la violence semble y gagner du terrain… Au sud du Mexique, l’État du Chiapas… La guerre entre les cartels qui se disputent le territoire fait vivre un enfer à la population. Le Chiapas est la région la plus pauvre du Mexique, oubliée des pouvoirs publics, victime de la corruption. Face à la menace sécuritaire, seule l’armée renforce sa présence, mais au Chiapas traumatisé par les massacres du passé, la population craint les militaires. « Le Chiapas, un État mexicain qui s’enfonce dans la violence », un Grand reportage de Gwendolina Duval.
1/18/2024 • 19 minutes, 30 seconds
À Omourtag, l’eau n’arrive pas jusqu’au robinet
L'eau sera un des grands enjeux du monde de demain. Le cycle de l'eau est complètement bouleversé par les changements climatiques. En plus de devoir faire face à cette nouvelle réalité, la Bulgarie doit également repenser la gestion stratégique de ses ressources hydriques. À commencer par l'accès à l'eau qui fait défaut depuis des décennies dans certaines régions du pays. Et trouver une solution est plus facile que de l'appliquer. « À Omourtag, l’eau n’arrive pas jusqu’au robinet », un Grand reportage de Damian Vodénitcharov.
1/17/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Fin de visas Schengen pour le Kosovo, la crainte d'un nouvel exode
Depuis le 1er janvier 2024, les citoyens du Kosovo peuvent enfin voyager librement dans tout l'espace Schengen. Une mesure attendue depuis très longtemps, mais qui pourrait bien accélérer l'exode massif qui saigne le le petit pays des Balkans depuis de longues années. Les maigres salaires, la corruption et le manque de sécurité poussent les plus jeunes à tenter leur chance ailleurs. « Fin de visas Schengen pour le Kosovo, la crainte d'un nouvel exode », un Grand reportage signé Jean-Arnault Dérens et Simon Rico.
1/17/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Le marché lucratif des perruques
Au Sénégal, des voleurs ont été arrêtés avec 91 perruques de seconde main… ils ont été condamnés fin septembre 2023 à deux ans de prison, dont trois mois ferme. Un phénomène récurrent dans la capitale sénégalaise alors que les perruques de cheveux naturels coûtent très cher. « Le marché lucratif des perruques », un Grand reportage de Théa Ollivier.
1/15/2024 • 19 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU DIMANCHE Au Canada, la résilience des habitants meurtris par les feux de forêt et les grands incendies de cet été au Québec
Au Canada, la résilience des habitants meurtris par les feux de forêtLe Canada a subi en 2023 la pire saison des feux de son histoire, avec 18,4 millions d'hectares brûlés. Dans l'ouest du pays, dans la ville de West-Kelowna située au bord du lac Okanagan, les habitants ont été particulièrement touchés. Des centaines de bâtiments ont été détruits ou endommagés dans la vallée. Après une telle catastrophe, vouée à se reproduire, les habitants tentent de panser leurs blessures et de trouver des solutions.Un Grand reportage de Léopold Picot qui s'entretient avec Patrick Adam. La forêt québécoise après les grands incendies de cet été« Ici dans le rang 8, on a vraiment eu peur. J’étais très inquiète car j’avais peur pour la sécurité de mes pompiers… On a réussi à sortir notre camion. Il était temps qu’ils sortent de là. ». Doris Drolet, la chef pompier du village de Normetal cerné par les flammes en juin 2023, n’est pas près d’oublier son combat contre cet incendie qui a duré plusieurs semaines... Jamais en 100 ans, la forêt aménagée du Québec n’avait subi un pareil désastre. Le manque d’humidité dû à des températures élevées au printemps, conjugué à la foudre ont provoqué d’énormes incendies... Depuis, c’est la course contre la montre pour aller couper le bois brûlé avant que les insectes ne le ravagent. Et les chercheurs tentent de comprendre ce qui va pouvoir repousser désormais.Un Grand reportage de Pascale Guéricolas qui s'entretient avec Patrick Adam.
1/14/2024 • 48 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU SAMEDI Les années rennaises de Laurent Pokou et alerte sécheresse au lac Titicaca
Les années rennaises de Laurent PokouLe Stade de San Pedro, ainsi que le ballon officiel de la Coupe d'Afrique des Nations porteront son nom. À quelques jours du début de la CAN en Côte d’Ivoire, son aura n'a pas faibli. Laurent Pokou est mort, en novembre 2016, mais le souvenir de l'ancien attaquant des Éléphants de Côte d'Ivoire demeure. Une reconnaissance posthume pour celui qui fut l’homme d’Asmara, en référence à ses performances lors de la Coupe d’Afrique des nations en Éthiopie en 1968 et restée célèbre aussi pour son quintuplé face aux Éthiopiens, deux ans plus tard lors de la CAN au Soudan...Longtemps empêché de quitter la Côte d'Ivoire, celui que le roi Pelé lui-même avait désigné comme son successeur avait fini, sur le tard, par exporter son talent. Et contre toute attente, alors que de très nombreux clubs lui faisaient les yeux doux, c'est en Bretagne, à Rennes qu'il atterrit. Le début d'une aventure sportive et humaine de 5 ans... Sur une terre bretonne qui garde encore aujourd’hui le souvenir de l’attaquant ivoirien.Un Grand reportage d'Antoine Grognet qui s'entretient avec Patrick Adam. Alerte sécheresse au lac TiticacaLe lac Titicaca, plus haut lac navigable au monde, à cheval entre le Pérou et la Bolivie, est en alerte sécheresse depuis quatre mois (mois de juillet 2023). Son niveau est historiquement bas. à cause du manque de pluies et de températures anormalement hautes. Une source d’inquiétude pour les habitants de la région de l’Altiplano. Grand reportage sur les rives du lac, côté péruvien.Un Grand reportage de Juliette Chaignon qui s'entretient avec Patrick Adam.
1/13/2024 • 48 minutes, 30 seconds
La forêt québécoise après les grands incendies de cet été
« Ici dans le rang 8, on a vraiment eu peur. J’étais très inquiète car j’avais peur pour la sécurité de mes pompiers… On a réussi à sortir notre camion. Il était temps qu’ils sortent de là. ». Doris Drolet, la chef pompier du village de Normetal cerné par les flammes en juin 2023, n’est pas près d’oublier son combat contre cet incendie qui a duré plusieurs semaines... Jamais en 100 ans, la forêt aménagée du Québec n’avait subi un pareil désastre. Le manque d’humidité dû à des températures élevées au printemps, conjugué à la foudre ont provoqué d’énormes incendies... Depuis, c’est la course contre la montre pour aller couper le bois brûlé avant que les insectes ne le ravagent. Et les chercheurs tentent de comprendre ce qui va pouvoir repousser désormais. « La forêt québécoise après les grands incendies de cet été », un Grand reportage de Pascale Guéricolas.
1/11/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Au Canada, la résilience des habitants meurtris par les feux de forêt
Le Canada a subi en 2023 la pire saison des feux de son histoire, avec 18,4 millions d'hectares brûlés. Dans l'ouest du pays, dans la ville de West-Kelowna située au bord du lac Okanagan, les habitants ont été particulièrement touchés. Des centaines de bâtiments ont été détruits ou endommagés dans la vallée. Après une telle catastrophe, vouée à se reproduire, les habitants tentent de panser leurs blessures et de trouver des solutions. De notre correspondant à West-Kelowna,À quatre heures de route depuis Vancouver, voici West-Kelowna, dans la région de l'Okanagan. Des arbres brûlés, piliers noirs et sinistres, accueillent le visiteur. Juste à l'entrée de la ville, des murs sans toit se dressent, des habitations détruites, des carcasses fondues. Un terrain attire l'œil, complètement rasé, comme s'il n'avait jamais été construit. C'est ici que Tiffany Genge, une mère au foyer de 41 ans, avait sa maison, avec son mari et ses deux enfants.Trois mois après l'incendie, relogée à une dizaine de minutes en voiture, Tiffany panse encore ses blessures. Dans son immense salon, elle raconte : « J'ai attendu le dernier moment quand ils nous ont dit " vous devez partir maintenant ". J'ai dit aux enfants : "OK, on y va. Retournez dans vos chambres, choisissez un jouet dont vous ne pouvez absolument pas vous passer ". »Moins d'une heure après leur départ de la maison, le système de sécurité relié à son smartphone lui indique que la maison surchauffe, puis perd la connexion. « C'est à ce moment-là que j'ai réalisé que la maison avait disparu », se souvient Tiffany.Aujourd'hui, plus que ses affaires, ce sont les souvenirs qui lui manquent. Relogée dans une grande maison, un ancien Airbnb réquisitionné par la ville, elle s'y sent comme étrangère : « C'est ce sentiment de se sentir chez moi qui me manque. En tant que mère, c'est comme un nid, n'est-ce pas ? Et donc j'y pense parfois… Ceci est une maison temporaire, et nous l'avons rendue aussi confortable et accueillante que possible, mais c'est là-bas que mes enfants ont appris à ramper, c'est là-bas qu'ils ont appris à marcher, qu'ils ont dit leur premier mot ». Les souvenirs qui apparaissent sur Facebook et sur son téléphone la prennent régulièrement aux tripes et lui rappellent ce qu'elle a perdu, confie-t-elle.Quelques jours seulement après le drame d'août 2023, l'assurance a pris le relais. Tiffany peut désormais penser à l'après : pas question de quitter sa région, renommée « Smokanagan », un jeu de mot entre l'Okanagan et « smoke », « fumée » en anglais. Ils ont été parmi les premiers à obtenir le permis de démolir la maison en ruines, et l'autorisation de commencer les travaux au printemps 2024. « C'est la partie la plus excitante de tout cela. Le fait de ne plus voir tout en noir, c'est excitant pour moi et pour les enfants parce qu'ils se disent : « Oh, on va avoir de nouveaux trucs !!! », s'esclaffe Tiffany.Une saison exceptionnelleWest-Kelowna est habituée aux feux de forêts. Mais celui du mois d'août a bien failli emporter toute la municipalité, et la ville située en face, Kelowna. Pour la première fois, les flammes ont traversé le lac Okanagan, et ravagé plus de 200 habitations sur les deux rives.Depuis l'école de Mount Boucherie, Paige, 15 ans, piercing au nez, sourire aux lèvres, voyait même encore les fumerolles en allant en cours début septembre : « On en parlait plus à la rentrée, on se disait quelle maison avait brûlé, ou pas. Mais les incendies sont devenus une chose tellement normale à West-Kelowna, que nous n'en avons plus vraiment reparlé ».La plupart des amis de Paige ont été évacués cet été, quand les flammes sont arrivées. « Nous prenions des nouvelles les uns des autres tous les jours (...) et j'essayais de les soutenir avec des phrases un peu banales, comme (...) "ce ne sont que des objets, au moins on a perdu personne, n'est-ce pas ?" », raconte Paige.La jeune fille admet que la crise climatique la préoccupe beaucoup encore plus depuis que les phénomènes météorologiques locaux changent : moins de neige l'hiver en Okanagan, et des incendies tous les étés.Toute la région de l'Okanagan a subi de plein fouet cette saison estivale catastrophique : de la fumée, partout, tout le temps. Les flammes qui se rapprochent des maisons, qui réveillent pendant la nuit et qui paralysent le cours normal des choses. Assise dans un café à quelques kilomètres de West-Kelowna, Mélanie confie avoir perdu beaucoup d'argent cet été : «Je suis peintre en bâtiment et j'avais des travaux à l'extérieur que je fais normalement en été : ils ont tous été annulés. Personne n'était intéressé, et je ne leur en veux pas. Moi-même, ça ne m'intéressait pas d'être à l'extérieur, c'était déjà assez difficile de respirer pour se déplacer et faire ses tâches quotidiennes. »La travailleuse estime avoir perdu 15 000 dollars de bénéfices, le temps de la saison des feux. Mélanie est loin d'être un cas isolé : de nombreux secteurs subissent les conséquences des feux, dont le tourisme, évidemment.Le tourisme frappé de plein fouetAu centre d'accueil des visiteurs de West-Kelowna, désert, il y a un musée consacré à la foresterie, un thème au cœur de l'identité de la ville. Pour le secteur touristique, les pertes économiques sont énormes. Jeremiah Rider est le directeur de l'Office de tourisme de West-Kelowna : « Nous avons constaté une baisse de fréquentation de 90 % ici. Dans l'Okanagan, nous en sommes au point où nous sommes presque excités lorsqu'il n'y a pas d'incendie. »Le professionnel du tourisme rappelle que les feux ne touchent pas que le tourisme : ils pèsent aussisur le marché du logement, déjà très tendu dans l'Okanagan, en réduisant le nombre de maisons disponibles. Pour se donner du courage, Jeremiah pense à la communauté de West-Kelowna… Cet été, elle a fait preuve de résilience et de solidarité. Le directeur du musée montre fièrement une immense caisse en bois, posée devant l'accueil visiteurs et remplie de boîtes de conserves, de pâtes, et autres aliments essentiels. « C'est une boîte à dons pour la Banque alimentaire. Nous avons récolté près de 1 300 dollars en dons en espèces, sans compter la nourriture. »Une radio locale a même récolté près de 15 000 dollars de dons pour la Banque alimentaire et différentes collectes de fonds étaient en cours début novembre 2023. « Les gens se mobilisent pour aider les personnes touchées, et pour récompenser les pompiers, car c'est un travail énorme qu'ils ont eu, en particulier, le chef des pompiers Brolund, et le travail qu'il a dû faire pour maintenir la communauté en vie, pour que tout le monde reste positif et que tout le monde soit en sécurité », ajoute Jeremiah, admiratif.Des pompiers déterminésLa caserne des pompiers de Jason Brolund surplombe, sur une colline, la ville de West-Kelowna. Le chef des pompiers se dirige vers le garage immense et les camions rutilants, mais s'arrête en chemin, téléphone à la main pour montrer une image d'un immense panache de fumée : « Cette photo a été prise d'ici. C'est le jour où l'incendie a éclaté. C'était le 16 août. Aujourd'hui, c'est évidemment très différent, car nous sommes passés soudainement à l'automne ici. »Jason Brolund a été sur tous les fronts, coordonnant les centaines d'hommes mobilisés sur le terrain, dormant peu, craquant même parfois en direct à la télévision, en larmes. Tout l'été, sa caserne des pompiers est devenue sa deuxième maison. « Pour moi et la centaine de pompiers de mon département, nous continuions à venir tous les jours parce que c'est notre communauté. Nous vivons ici. Nos familles vivent ici. Nos parents vivent ici. Nous sommes allés à l'école ici. Nos professeurs habitent au coin de la rue… Nous voulons protéger cette communauté et lui montrer que nous sommes là pour elle. C'est ce qui nous a permis de rester motivés. »En septembre 2023, Jason Brolund a été invité à l'ONU par le Premier ministre du Canada, Justin Trudeau, pour parler de son expérience de terrain. Résoudre le dérèglement climatique, ce n'est pas de son ressort. Lui parle de ce qu'il voit dans sa région natale : plus de feux, plus forts, plus difficiles à gérer avec des étés plus arides. Et il y a des leçons à tirer de cette saison. « Si la première ligne de défense est laissée aux pompiers, il est bien trop tard. Nous ne pouvons pas mettre en place des services d'incendies suffisamment importants pour arriver à arrêter des feux de cette taille, avant qu'ils ne brûlent des maisons. Il faut investir en amont, comme avec FireSmart par exemple », assène le chef des pompiers.Apprendre les bons gestesPour atténuer ces feux de forêt, il y a une première solution : sensibiliser la population. L'initiative dont parle Jason Brolund, « FireSmart » ou Intelli-Feu en québécois, est un programme gouvernemental pour nettoyer les jardins et réduire le risque qu'ils s'enflamment.Direction le nord de West-Kelowna, à une centaine de kilomètres, où le même feu a dévasté plusieurs zones urbaines. Évacué cet été, un café posé au bord de la route, en bordure de forêt, se remet tout juste du désastre. Dan Stevens, un géant au grand sourire et à la verve passionnée, est déjà en train de commander sa boisson chaude. Il coordonne la sensibilisation pour FireSmart en Colombie-Britannique, et travaille aussi pour la Société des Services d'Urgences pour les Premières Nations de Colombie-Britannique.Dan Stevens était à Kelowna au moment où l'incendie a commencé à se propager. Il est donc rentré chez lui pour appliquer les principes de prévention des incendies de FireSmart à sa propre maison : « J'ai enlevé une partie de la végétation autour de ma maison, créé une zone intermédiaire autour de mon bâtiment, afin qu'il n'y ait pas de végétation inflammable. J'ai éloigné certains de mes meubles de jardin de la maison et de ma terrasse, juste au cas où des braises ou des tisons arriveraient. Car le vent peut souffler des tisons jusqu'à deux kilomètres aux alentours et cela peut déclencher des incendies lorsqu'ils se déposent sur des combustibles extérieurs ».Impossible de connaître le nombre de personnes qui utilisent le programme FireSmart, lancé par le gouvernement, il y a plus de 30 ans. Mais pour Dan, il est vital que ses principes soient connus et appliqués par tous. « Nous essayons d'atteindre toutes les communautés parce que 'l'enjeu n'est pas de savoir si le feu de forêt va arriver, mais quand il va arriver, et nous devons être préparés pour cela », rappelle-t-il, un regard inquiet par la fenêtre.Adapter les forêts mitoyennesLa deuxième solution, complémentaire de FireSmart, est de mieux entretenir les forêts, car de nombreux terrains forestiers appartiennent à des entreprises privées, situés parfois à quelques mètres seulement des habitations.Si ces parcelles ne sont pas entretenues, que du combustible est disponible au sol, elles risquent de s'enflammer encore plus vite. Coulter Roberts fait partie d'une entreprise de gestion forestière, Ntytix, qui s'inspire des anciennes pratiques des peuples autochtones du pays pour réduire l'intensité des feux aux abords des maisons.Casquette de son entreprise vissée sur la tête, le jeune homme a donné rendez-vous dans une forêt traitée par Ntytix et située sur les hauteurs de Kelowna… Elle a brûlé en 2021, sans atteindre les maisons. « L'objectif d'un projet comme celui-ci est de réduire les combustibles au sol qui vont porter le feu jusqu'à la couronne des arbres et provoquer un incendie plus intense », explique Robert Coulter en déambulant dans la forêt, le nez en l'air.Dans les bois proches des maisons, un grand nombre de branches d'arbres ont été élaguées jusqu'à trois mètres de hauteur. Les combustibles au sol ont été empilés et brûlés, un projet réalisé à la main par des équipes, avec des tronçonneuses et des scies d'élagage.Un projet comme celui de Ntytix coûte 8 000 dollars, pour 45 hectares de forêt traités, sans compter le coût en main-d'œuvre, qui rend impossible le traitement de toutes les forêts du Canada. « Il n'est pas réaliste d'arrêter tous les feux avec l'un de ces traitements. Ce n'est pas le but du projet. Il s'agit surtout de réduire l'intensité d'un incendie s'il se produit », rappelle Robert Coulter.Après une saison catastrophique, West-Kelowna se relève doucement de son traumatisme et cherche des solutions. Car les mois sont comptés : des feux brûlent encore sous la neige, et dès mars 2024, ils ressortiront, d'un bout à l'autre du Canada. L'arrivée du phénomène El Niño, annoncée par les scientifiques, pourrait aggraver la prochaine saison.
1/10/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Alerte sécheresse au lac Titicaca
Le lac Titicaca, plus haut lac navigable au monde, à cheval entre le Pérou et la Bolivie, est en alerte sécheresse depuis quatre mois (mois de juillet 2023). Son niveau est historiquement bas. à cause du manque de pluies et de températures anormalement hautes. Une source d’inquiétude pour les habitants de la région de l’Altiplano. Grand reportage sur les rives du lac, côté péruvien. « Alerte sécheresse au lac Titicaca », un Grand reportage de Juliette Chaignon.
1/9/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Les années rennaises de Laurent Pokou
Le Stade de San Pedro, ainsi que le ballon officiel de la Coupe d'Afrique des Nations porteront son nom. À quelques jours du début de la CAN en Côte d’Ivoire, son aura n'a pas faibli. Laurent Pokou est mort, en novembre 2016, mais le souvenir de l'ancien attaquant des Éléphants de Côte d'Ivoire demeure. Une reconnaissance posthume pour celui qui fut l’homme d’Asmara, en référence à ses performances lors de la Coupe d’Afrique des nations en Éthiopie en 1968 et restée célèbre aussi pour son quintuplé face aux Éthiopiens, deux ans plus tard lors de la CAN au Soudan... Longtemps empêché de quitter la Côte d'Ivoire, celui que le roi Pelé lui-même avait désigné comme son successeur avait fini, sur le tard, par exporter son talent. Et contre toute attente, alors que de très nombreux clubs lui faisaient les yeux doux, c'est en Bretagne, à Rennes qu'il atterrit. Le début d'une aventure sportive et humaine de 5 ans... Sur une terre bretonne qui garde encore aujourd’hui le souvenir de l’attaquant ivoirien.« Les années rennaises de Laurent Pokou », un Grand reportage d’Antoine Grognet.
1/8/2024 • 19 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU DIMANCHE 9 tirailleurs de retour au Sénégal et responsabiliser les auteurs de violences conjugales
Neuf tirailleurs de retour au Sénégal85, 88 ou 95 ans… Ces anciens combattants sont âgés. Ils sont neuf, tous résident à Bondy, en banlieue nord de Paris. Tous sont originaires du Sénégal. Ce sont les survivants de la 3ème et la dernière génération de tirailleurs qui ont combattu pour la France dans les guerres de décolonisation : l’Indochine et l’Algérie notamment. Le gouvernement français a pris une mesure qui leur permet de percevoir leur minimum vieillesse sans obligation de séjourner la moitié de l’année en France.Un Grand reportage de Sylvie Koffi qui s'entretient avec Patrick Adam. Responsabiliser les auteurs de violences conjugales pour éviter la récidiveC’est un dispositif unique en France : un centre d’accompagnement et de prévention entièrement dédié aux personnes poursuivies pour violences conjugales, en grande majorité des hommes. Le centre, qui se trouve à Lille, permet d’héberger ces auteurs présumés. Et ils sont suivis, de manière renforcée, par une équipe pluridisciplinaire pour éviter la récidive. Une prise en charge globale pendant plusieurs mois, avant leur jugement, pour les aider à se responsabiliser et à sortir du déni.Un Grand reportage deLise Verbeke qui s'entretient avec Patrick Adam.
1/7/2024 • 48 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU SAMEDI Métis de la colonisation belge et Europe cherche lithium désespérément
Métis de la colonisation belge: racines brouillées, vies briséesIls ont été arrachés à leur famille maternelle et placés dans des institutions religieuses à cause de leur couleur de peau. C’est l’histoire des métis de la colonisation belge, ces milliers d’enfants issus d’une mère noire et d’un père blanc, nés en République Démocratique du Congo, au Rwanda et au Burundi entre 1910 et 1960. Il y a quatre ans, la Belgique s’est officiellement excusée pour la « politique de ségrégation ciblée et d’enlèvements forcés » menée à leur encontre. Depuis, le gouvernement a lancé un projet de recherche visant à éclairer davantage cette page sombre de l’histoire du pays.Un Grand reportage de Laure Broulard qui s'entretient avec Patrick Adam. Europe cherche lithium désespérémentIl y a l’or noir – le pétrole - et désormais l’or blanc, comme certains appellent le lithium. Extrêmement léger, très conducteur d’électricité, ce métal blanc est de plus en plus recherché, tant il est indispensable à la fabrication des voitures électriques, en pleine transition énergétique. Aujourd’hui, le lithium vient principalement de mines australiennes et chinoises, ou bien de lacs salés des hauts plateaux d'Amérique du Sud. Mais en cette période de tensions diplomatiques et économiques entre Pékin et Washington, et après la pandémie de Covid (qui avait entrainé des pénuries dans l’industrie), l’Europe cherche à assurer sa souveraineté dans ce domaine. Un Grand reportage de Justine Fontaine qui s'entretient avec Patrick Adam.
1/6/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Las Vallas, l’école perdue au milieu des Andes
C’est une petite bâtisse rose perchée à plus de 3 000 m d’altitude dans la Cordillère des Andes. L’école de Las Vallas, dans la province de Catamarca en Argentine, accueille les enfants de la communauté autochtone Diaguita qui vit presque coupée du monde dans cette vallée proche de la frontière avec le Chili. À Las Vallas, pas de route ni de signal téléphonique. Le village le plus proche est à plusieurs heures de marche. Pour s’y rendre, les cinq professeurs de cette petite école traversent chaque semaine la réserve naturelle de Sierra de Belén. Sur place, ils sont à la fois enseignants, infirmiers et assistants sociaux. Une forme de sacerdoce pour ces hommes et ces femmes qui mettent de côté leur vie de famille pour garantir le droit à l’éducation de ces enfants.Rediffusion du 27 septembre 2022. « Las Vallas, l’école perdue au milieu des Andes », un Grand reportage de Théo Conscience.
1/5/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Oman : voyage aux sources de l'encens
Véritable carrefour entre trois continents, l'histoire d'Oman -niché en bordure de la péninsule arabique- se confond depuis l'Antiquité avec celle des routes commerciales... Vers la Chine pour la soie et la vaisselle, vers l'Inde pour les épices. Mais aussi vers l'Afrique de l'Est (le Mozambique pour le commerce de l'or et de l'ivoire, puis Mombassa et Zanzibar pour celui du clou de girofle). Toutes ces routes ont également permis la diffusion du plus vieux parfum du monde : l'encens.Rediffusion du 23 novembre 2023. L'arbre à encens -le Boswellia sacra- ne pousse que dans cette région qui va de la Somalie à Oman en passant par le Yémen. C'est toujours aujourd'hui une des bases essentielles de la parfumerie mondiale... mais à Oman qui se présente comme « le pays de l'encens » cette culture millénaire -autrefois activité prospère- a été délaissée. La richesse apportée, depuis les années 70, par le gaz et le pétrole ont transformé la société. Le pays cherche désormais à reconquérir ce patrimoine. « Oman : voyage aux sources de l'encens », un Grand reportage d'Isabelle Chenu. Réalisation : Jérémie Boucher.
1/4/2024 • 19 minutes, 30 seconds
La fibre de vigogne, ce trésor de l’Altiplano
Des Andes, on connaît surtout les lamas, aussi les alpagas, mais on connaît moins la vigogne. Plus petite et plus fine, elle est sauvage, avec des allures de gazelle. Si la laine d’alpaga est très recherchée, celle de la vigogne est hors de prix, pour ne pas dire inestimable. L’animal aujourd’hui est protégé, dans tous les pays andins où il vit, son espèce n’est plus menacée. Direction la Bolivie où la saison de la tonte des vigognes a démarré en septembre et durera jusqu’en décembre. «La fibre de vigogne, ce trésor de l’Altiplano», un Grand reportage d'Alice Campaignolle. (Rediffusion du 24 octobre 2022)
1/4/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Neuf tirailleurs de retour au Sénégal
85, 88 ou 95 ans… Ces anciens combattants sont âgés. Ils sont neuf, tous résident à Bondy, en banlieue nord de Paris. Tous sont originaires du Sénégal. Ce sont les survivants de la 3ème et la dernière génération de tirailleurs qui ont combattu pour la France dans les guerres de décolonisation : l’Indochine et l’Algérie notamment. Le gouvernement français a pris une mesure qui leur permet de percevoir leur minimum vieillesse sans obligation de séjourner la moitié de l’année en France.Rediffusion du 16 mai 2023. Ils vont enfin pouvoir retourner dans leur pays d’origine. Sylvie Koffi a fait le voyage avec les neuf premiers à partir. «9 tirailleurs de retour au Sénégal», un Grand reportage de Sylvie Koffi. En images
1/3/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Terres rares en Laponie, les Samis face aux mines
À l'heure de la transition énergétique, les terres rares sont le nouvel eldorado minier. Il faut dire que ces composants sont indispensables à la fabrication de batteries électriques et d'éoliennes, notamment. Alors, depuis que le géant minier suédois a annoncé (en janvier avoir découvert le plus grand gisement de terres rares à Kiruna, près du cercle arctique), l'Union Européenne nourrit l'espoir de s'émanciper (un peu) de la Chine, dont elle dépend totalement. Aubaine ou malédiction... Sur place, la question divise et inquiète particulièrement les Samis, le peuple autochtone du Grand Nord, dont l'activité ancestrale - l'élevage de rennes - est directement menacée. « Terres rares en Laponie, les Samis face aux mines », un Grand Reportage de Carlotta Morteo.Rediffusion du 10 avril 2023.
1/2/2024 • 19 minutes, 30 seconds
Sports de combat: quand le MMA se fait une belle place en France
De sport paria, il y a encore trois ans, à véritable phénomène de société, le MMA, les arts martiaux mixtes, s’est fait une place de choix sur le territoire français. Le public est au rendez-vous, lors des différents événements organisés à Paris, les combattants font partie des plus grandes ligues mondiales. Comment le MMA est-il en train de s’imposer véritablement comme un sport majeur en France, son avenir est-il aussi radieux que ce qu’on lui prédit ?Rediffusion du 1 novembre 2023. Samedi 2 septembre 2023 à l’Accor Hôtel Arena de Paris Bercy. Près de 16 000 personnes se sont réunies pour suivre la soirée UFC (Ultimate Fighting Championship), la plus grande ligue mondiale d’arts martiaux mixtes. Ce soir-là, les combattants français ont brillé et le public a donné de la voix. De simples cris à des « Marseillaise » reprises en chœur, l’ambiance a tout du souvenir inoubliable pour la mère d’un des athlètes présents sur la carte, William Gomis. « C’était une très belle soirée, pleine de rebondissements et d’ambiance. De voir tout cet engouement pour du MMA en France, c'est beau à voir, j’espère que l’UFC reviendra rapidement ».En deux éditions, l’UFC a fait de Paris, et de la France, une nouvelle terre de MMA. Tout porte à croire que le marché national est florissant, insiste avec fierté le vice-président de la fédération américaine, David Shaw : « L’Arena a réalisé un bénéfice de 4 millions de dollars en billetterie, ce qui est un record. Il faut savoir que 70% des billets achetés le sont par des fans qui habitent en dehors de Paris », avant de renchérir avec le sourire : « On ne peut pas être plus satisfait de la manière dont l’UFC s’est implanté en France. J’étais au téléphone avec des collègues de Las Vegas juste après la soirée, ils m’ont dit à quel point le public était bruyant vu de l’écran. »« Les jeunes veulent faire comme les footballeurs »Depuis la légalisation de la pratique en France, en janvier 2020, la vague MMA engloutit tout sur son passage. Pour mieux comprendre le phénomène, il faut retourner à l’essence de ce sport, au contact des pratiquants amateurs. Située en plein cœur de Paris, la salle du Maccabi est une référence dans le milieu. Établissement moderne conçu sur deux étages, le Maccabi propose une multitude de cours de sports de combat, dont le MMA. Les inscriptions ont explosé depuis trois ans, le profil des combattants amateurs a évolué à l’image de Mory, 18 ans : « J’avais en tête de commencer par le MMA, mais depuis je pratique d’autres disciplines pour me perfectionner », explique-t-il en reprenant son souffle. Pour Romain, pratiquant de MMA depuis 2 ans, il y a une logique de voir des jeunes ne jurer que par les arts martiaux mixtes : « Effectivement, il y a de plus en plus de jeunes de 15-16 ans qui débutent par le MMA, c’est vrai qu’à l’instar des footballeurs, quand les jeunes regardent les stars du MMA, ils veulent faire comme eux. »Assommé de coup de téléphone, Benjamin Attia, le cousin de gérant de la salle, se plie en quatre pour réorganiser le planning de cours et faire de la place au MMA : « C’était timide au début, mais depuis le début de cette année on a eu plus de 1200 inscrits. L’année d’avant, c'était dans les 800, on a augmenté de près de 50% », se réjouit le jeune homme à l’impressionnante carrure : « C'est un sport qui parle aux jeunes, qui est en train d’entrer dans leurs mœurs. L’arrivée de l’UFC à Paris nous a aussi permis de nous développer, tout comme l’avènement de nouvelles stars de la discipline comme Ciryl Gane ou Greg. »Greg, c’est le diminutif de Grégory Bouchelaghem, professeur de MMA et combattant professionnel de 46 ans, connu sur YouTube sous le nom de GregMMA. Avec près d’un million d’abonnés, celui qui vient de reprendre sa carrière de combattant tente, à sa manière, d’expliquer le développement fulgurant de la pratique : « Le MMA correspond bien à l’époque actuelle, c’est le métissage globalisé, le mélange des cultures. C'est le pragmatisme à l’américaine donc c’est normal que ça cartonne », martèle-t-il.« J’ai trouvé cette haine injuste »Un sport qui cartonne en France, mais qui n’est pas sans côtés sombres. Avec des fans déchaînés, dans le public et sur les réseaux sociaux, difficile de faire la part des choses, même si l’on est adulé comme Cyril Gane, porte-drapeau de la discipline et star de l’UFC. Sa défaite rapide contre l’Américain Jon Jones en mars dernier a laissé des traces sur Internet : « Je suis conscient de ce que sont les réseaux sociaux, j’étais armé pour ça », souligne le colosse de 115 kilos, affalé dans son fauteuil de chambre d’hôtel. Le poids lourd français ajoute : « J’ai eu de la peine pour les haineux, j’ai trouvé ça injuste. »Une bonne dose d’ingratitude, conséquence d’un sport en pleine métamorphose. À Nice, Aldric Cassata en sait quelque chose. Le manager de Manon Fiorot, française la plus proche d’une ceinture mondiale à l’UFC, a combattu lorsque le MMA était honni. Dorénavant dirigeant de la Boxing Squad, une petite salle, située au quatrième étage d’un bâtiment en périphérie de la ville, le vétéran se souvient : « On n’était pas du tout vu par les Français, il n’y avait pas les réseaux. C’était du défraiement, pas de la rémunération. On nous prévenait une semaine avant pour combattre. C’est l’envie martiale qui primait et rien d’autre », relate-t-il, couché sur les tatamis après une séance de boxe avec Manon Fiorot.Les réseaux sociaux, l’arme fatale du MMA, celle qui fait passer un combattant dans une autre dimension. Le Français Morgan Charrière, 28 ans, en est le parfait exemple. Nouveau venu à l’UFC, le Parisien qui s'entraîne désormais à l’US Métro Bizot, une salle moderne dans le style américain, s’est d’abord fait un nom sur YouTube : « Je me suis mis sérieusement à la création de vidéos en 2017. Je voulais faire ce travail en amont pour me faire connaître et faire connaître mon sport. Quand une forte communauté te suit, tu es pris plus au sérieux par les organisations, on te met plus en avant. C’est une vraie force de frappe. »Tous les feux sont au vert pour que le MMA devienne incontournable sur le territoire, au point de détrôner des sports plus établis comme le football et le rugby ? Pas si sûr, à en croire le journaliste spécialiste des sports de combat à l'Équipe, Jean-Charles Barès : « La réglementation actuelle fait qu’il est impossible de diffuser du MMA sur une chaîne gratuite avant 22 H 30. Modifier cette règle aiderait à développer la discipline, mais on ne va pas faire la fine bouche, c'est le début d’une histoire », analyse-t-il. Et pourquoi pas les Jeux Olympiques ? « C'est tout à fait possible, car le format est adapté. La question pourrait se poser d'ici à quelques années ».
1/1/2024 • 19 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU DIMANCHE La question du climat au Groënland et dans la campagne présidentielle en Californie
Le Groënland, la plus grande île du monde, s’étend sur un peu plus deux millions de km², dont 81 % recouverts de glace, avec une population de seulement 57 000 habitants, c’est l’un des territoires les moins densément peuplés au monde. Il appartient au royaume du Danemark mais les revendications d’indépendance y prennent de l’ampleur, notamment chez une partie de la jeunesse, qui revendique de plus en plus son appartenance à la culture Inuit, le peuple indigène du Groënland. De nombreuses questions demeurent, notamment celle de la viabilité financière du projet indépendantiste puisque l’île est encore très dépendante des subventions du gouvernement danois. Le réchauffement climatique, plus rapide, plus ravageur là-bas qu’ailleurs sur la planète, puisque la zone se réchauffe quatre fois plus vite que le reste du globe met en danger le mode de vie traditionnel des chasseurs, des communautés, des chiens de traîneau, mais en ouvrant de nouvelles routes maritimes et en offrant un accès à des ressources souterraines inédites, il ouvre des perspectives de mannes financières qui rendent les rêves d’indépendance désormais palpables. « Groënland : les enjeux politiques du changement climatique », un Grand reportage de Carol Isoux « Comment la Californie veut imposer la question du climat dans la campagne présidentielle », un Grand reportage de Thomas Harms. Cet été, l’actualité américaine s’est focalisée sur les incendies. Quatre-vingt-dix-sept morts à Hawaï, mais aussi les 18 millions d’hectares de forêts partis en fumée au Canada, des fumées que tous les États-Unis ont vues et senties. Des incendies qui témoignent de l’accélération de la crise climatique.Même en Californie, État le plus en pointe dans la lutte contre le réchauffement, on s’interroge, À un an de l’élection présidentielle aux États-Unis, est-ce que la question du climat va-t-elle peser sur les votes ?Rediffusion du 12 novembre 2023.
12/31/2023 • 48 minutes, 30 seconds
LE SUPPLÉMENT DU SAMEDI Production de cocaïne en Colombie et une vie au travail en Corée du Sud
La Colombie, c’est le premier pays producteur de cocaïne au monde, c’est là que se cultive la feuille de coca, la base de production de cette drogue. Mais, depuis quelques années, le trafic de la cocaïne est bousculé par l’arrivée des drogues synthétiques. Les autorités d’ailleurs s’inquiètent, ces drogues font plus de dégâts parmi les consommateurs, comme le tusi, un nouveau cocktail de produits très à la mode. Un Grand reportage de Najet Benrabaa. « En Corée du Sud, une vie au travail », un Grand reportage de Nicolas RoccaCombien d’heures travaillez-vous par semaine ? 40, 45, 50 ? Plus ? En Corée du Sud, le président Yoon Suk-yeol a proposé de pouvoir aller jusqu’à 69 h de travail par semaine. L’idée est d’offrir aux entreprises la possibilité d’augmenter les heures travaillées en période de forte activité, et de permettre aux employés de se rattraper ensuite avec plus de congés ou des semaines allégées. Mais la mesure a été rejetée massivement par la jeunesse. Car la Corée du Sud est déjà l’un des pays où l’on travaille le plus au monde, plus de 1 900 heures par an en moyenne. Près de 400 de plus que la France et 300 de plus que le voisin japonais. Rediffusion du 11 novembre 2023.
12/30/2023 • 48 minutes, 30 seconds
William Ponty au Sénégal, histoire d'une fabrique à élites coloniale
L’École normale William Ponty au Sénégal a laissé sa trace sur toute une période de l’histoire. Créée en 1903 pour éduquer des cadres africains à l'époque coloniale, elle a aussi formé beaucoup des dirigeants post-indépendance. Nostalgiques, les anciens élèves rêvent de restaurer le site et d’influencer les politiques éducatives. Un Grand reportage de Juliette Dubois, réalisation : Jérémie Boucher.Rediffusion du 28 novembre 2023.
12/28/2023 • 19 minutes, 30 seconds
Responsabiliser les auteurs de violences conjugales pour éviter la récidive
C’est un dispositif unique en France : un centre d’accompagnement et de prévention entièrement dédié aux personnes poursuivies pour violences conjugales, en grande majorité des hommes. Le centre, qui se trouve à Lille, permet d’héberger ces auteurs présumés. Et ils sont suivis, de manière renforcée, par une équipe pluridisciplinaire pour éviter la récidive. Une prise en charge globale pendant plusieurs mois, avant leur jugement, pour les aider à se responsabiliser et à sortir du déni. «Responsabiliser les auteurs de violences conjugales pour éviter la récidive», un Grand reportage de Lise Verbeke.
12/27/2023 • 19 minutes, 30 seconds
Europe cherche lithium désespérément
Il y a l’or noir – le pétrole - et désormais l’or blanc, comme certains appellent le lithium. Extrêmement léger, très conducteur d’électricité, ce métal blanc est de plus en plus recherché, tant il est indispensable à la fabrication des voitures électriques, en pleine transition énergétique. Aujourd’hui, le lithium vient principalement de mines australiennes et chinoises, ou bien de lacs salés des hauts plateaux d'Amérique du Sud. Mais en cette période de tensions diplomatiques et économiques entre Pékin et Washington, et après la pandémie de Covid (qui avait entrainé des pénuries dans l’industrie), l’Europe cherche à assurer sa souveraineté dans ce domaine. Rediffusion du 10 octobre 2023. À quelques centaines de mètres du village d’Echassières, dans le paysage vallonné du centre de la France, un grand cratère blanc pourrait voir s’installer l’une des plus importantes mines de lithium d’Europe. Pour l’instant, le site est une carrière de kaolin, une roche friable utilisée pour la porcelaine. Sous les gradins sillonnés par quelques machines de chantier se trouve un des plus grands gisements de lithium d’Europe. « Voilà l’entrée prévue de la galerie pilote qui permettrait d’alimenter notre usine pilote et de finir nos tests à l’échelle semi-industrielle, explique Benjamin Barré, géologue du groupe français Imerys, qui prévoit d’ouvrir une mine de lithium sous cette carrière en 2028. Nous sommes déjà en relation avec un bureau d’études pour nous aider à avoir des réponses pour la mine industrielle, la future mine ». Pour l’instant, des travaux d’exploration sont toujours en cours. Des salariés de l’entreprise sont en train d’extraire, avec l’aide d’une carotteuse, de longs cylindres de granit – des carottes dans le jargon de la géologie - qui seront ensuite analysés, pour évaluer leur richesse en lithium. La future mine souterraine n’a pas encore obtenu toutes les autorisations nécessaires. L’investissement prévu par Imerys est toutefois très important : plus d’un milliard d’euros, pour extraire la roche, la broyer, puis l’envoyer à quelques dizaines de kilomètres de là, vers une usine de raffinage, qui ne gardera que le lithium presque pur. « En France, je pense qu’il n’y a pas eu d’ouverture de mine ces 50 dernières années », avance Vincent Gouley, directeur de la Communication et du Développement durable pour les projets liés au lithium chez Imerys. « Quand vous trouvez un gisement de cette qualité au fond de votre jardin, il serait dommage de ne pas l’exploiter. Quelque part, nous avons de la chance d’avoir mis la main sur un tel gisement, sous un site existant », s’enthousiasme-t-il. Il a fait le voyage depuis Paris pour rencontrer des élus locaux et pour défendre le projet de mine. « En l’état de nos connaissances, il permettrait de produire 34 000 tonnes d’hydroxyde de lithium chaque année, sur au moins 25 ans. Cela correspond aux besoins en lithium de 700 000 véhicules électriques par an, c’est-à-dire la moitié de la production française [de voitures électriques] aujourd’hui. C’est un gisement significatif au niveau français et au niveau européen », se réjouit-il. Un enjeu politique et de souveraineté Comme celui d’Imerys, les projets autour du lithium se multiplient en Europe : usines de batteries en France et en Allemagne, projets de mines au Portugal, en Espagne, en Finlande, ou encore au Royaume-Uni. Une réponse aux estimations du niveau de la demande en lithium dans les années à venir : celle-ci pourrait être multipliée par 25 d’ici à 2050, d’après l’Agence Internationale de l’Energie (AIE). De quoi inciter le président français Emmanuel Macron à promouvoir l’extraction de lithium dans son pays, comme lors de cette interview sur la chaîne France 2, en octobre 2022. « On n’a pas de pétrole, mais on a du lithium. Donc si on fait des batteries – et on en fera en France deux millions par an à la fin du quinquennat – il faut pouvoir sécuriser les approvisionnements. Car le coût d’une batterie est à 80% lié aux matériaux comme les terres rares, etc. C’est pour ça qu’on va rouvrir des mines de lithium. On évitera à nos enfants des crises comme on est en train de la vivre. Car on ne dépendra plus du pétrole qui vient d’autres pays, [on dépendra] beaucoup moins du gaz venant d’autres pays, et beaucoup moins des batteries électriques faites en Chine », assurait le président français. Aujourd’hui, près de la moitié du lithium produit dans le monde vient de mines australiennes. Un tiers vient de lacs salés des hauts plateaux du Chili, dans le désert d’Atacama. Enfin, la Chine extrait sur son sol 15% de la production mondiale. Une concentration qui inquiète les dirigeants européens, échaudés par la guerre en Ukraine, qui a mis en évidence la dépendance du continent vis-à-vis du gaz russe. Pour tenter d’assurer une souveraineté européenne pour l'approvisionnement en lithium et autres minerais indispensables à la transition énergétique, la Commission européenne a lancé en 2022 une nouvelle législation sur les matières premières critiques. Des minerais « critiques » et des terres rares, « il y en a en Europe, mais maintenant il faut se donner les moyens de les extraire. Et ne pas dire ‘nous en Europe nous allons consommer et assembler, mais laisser les autres extraire’. Car nous savons bien qu’extraire est compliqué », tonnait en mars 2023 Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur. L’Union européenne s’est ainsi fixé des objectifs : « Sur l’extraction, l’objectif est [d’extraire sur le sol européen] 10% [des quantités de matières premières critiques dont nous aurons besoin] à l’horizon 2030. Certains diront que c’est peu mais nous sommes à 3% seulement aujourd’hui, donc c’est quand même un objectif ambitieux, estime Thierry Breton. Sur le raffinage 40% de nos besoins en 2030 doivent être faits en Europe. Et enfin nous avons un objectif de 15% de recyclage », concluait-il lors d’une conférence de presse à Bruxelles. Or, concernant le raffinage par exemple, aucune usine n’est opérationnelle à ce jour en Europe. De la mine à la batterie À Lauterbourg, à deux pas de la frontière franco-allemande, la start-up Viridian prévoit d'en installer une, en bordure d’un port industriel, le long du Rhin. La construction n’a pas encore commencé. Nous rencontrons donc le co-fondateur de Viridian lors d’un de ses passages à Paris.Le projet a obtenu 12 millions d’euros de subventions publiques, pour effectuer l’une des étapes intermédiaires entre les mines et les producteurs de batteries électriques. « En amont, le producteur de lithium extrait ce métal depuis de la roche dure ou de saumure [de l’eau salée]. Ensuite, il faut raffiner. Certains producteurs le font eux-mêmes. D’autres préfèrent l’envoyer chez des raffineurs indépendants tels que Viridian pour le transformer ou le purifier davantage, explique Rémy Welschinger, co-fondateur de Viridian. Puis, ce lithium est donné aux constructeurs de cathodes, pour construire des cellules de batteries. Ces cellules sont mises dans des packs de batteries et enfin on place ces packs de batteries dans des véhicules électriques », précise-t-il. Viridian espère ouvrir sa raffinerie en 2026, avec une centaine de salariés. La start-up est en négociations avec Verkor (qui prévoit d’ouvrir une grande usine de batteries du nord de la France) pour lui fournir du lithium. Quelles conséquences pour l’environnement ? L’Europe prévoit d’interdire les voitures à moteurs thermiques dès 2035. Cependant, avec les projets déjà connus aujourd’hui, la production de lithium ne suffirait pas à répondre à la demande mondiale de batteries électriques estimée pour 2030, anticipe l’Agence Internationale de l’Energie (AIE). Malgré l’enthousiasme des dirigeants européens, les élus locaux ne sont pas tous à l’aise avec ces projets. Dans la région où Imerys veut creuser sa mine de lithium, certains n'ont pas souhaité nous parler. À Echassières, le village où la mine pourrait voir le jour, le maire a tout de même accepté de nous recevoir dans un petit bâtiment moderne où il est seul ce jour-là. Sur le principe, Frédéric Dalaigre est plutôt favorable à la mine, qui promet de créer près de 500 emplois directs, dont 300 à Echassières. Un chiffre énorme pour ce village d’à peine 400 habitants, dans une région rurale. « À l’échelle d’Echassières, c’est bien évidemment un projet de très grande taille », dit-il. « D’un point de vue économique, c’est évidemment positif pour la commune car si l’exploitation de lithium se fait, on aura des créations d’emplois sur la commune. Qui dit création d’emplois dit potentiellement plus d’habitants pour la commune et toutes les communes voisines. Cela veut dire plus de gens pour faire tourner nos commerces et plus d’enfants à l’école », souligne le maire. « Sur l’aspect environnemental, là, il y a une vigilance à apporter, notamment concernant la disponibilité en eau. L’eau est une préoccupation majeure partout en France. C’est le cas également dans l’Allier [le département où se trouve Echassières]. On attend des réponses à ce niveau-là, pour savoir où ils [Imerys] vont prendre l’eau, quelles sont les disponibilités locales, et où ils vont aller la chercher. » Dans le seul restaurant du village, face à l'église en pierre, un groupe d’amis finit de déjeuner. « Ce projet est une bonne nouvelle pour la commune », estime Kevin Fayol, qui élève des vaches à quelques centaines de mètres de la future mine. « Ça ne peut qu’apporter du travail en plus et davantage de population pour notre village », pense celui qui est aussi conseiller municipal. Autour de la table, tous sont favorables au projet, comme Eric Brun, conseiller municipal d’une commune voisine et agriculteur lui aussi. « On ne peut pas voir que les inconvénients, ce n’est pas possible. On nous parle tous les jours du local : ça c’en est, du local. Alors pourquoi être contre ? », avance-t-il. Pour autant, les habitants des alentours sont divisés. « Non à la mine », « Lithium non merci »... Voici les messages qu’on peut lire sur la route menant à Echassières. Nous retrouvons Xavier Thabarant quelques centaines de mètres au-dessus du site d’Imérys. Il est guide naturaliste, adhérent de France Nature Environnement et fait partie de « Préservons la forêt des Colettes », une association locale opposée à la mine. Dans cette forêt domaniale classée Natura 2000, « l’une des plus belles hêtraies de la région », selon Xavier Thabarant, un panneau signale la présence de la rosalie des Alpes, un insecte menacé. « C’est cet insecte qui est en photo, bleu et noir, qui pond dans les hêtres. C’est notre insecte rare sur la forêt, et protégé. On est à deux pas de la mine, quand on regarde là derrière, on voit le haut [de la carrière]. J’espère que les arbres ne mourront pas mais s’ils meurent, l’insecte disparaîtra lui aussi [des lieux] », craint-il. Pour son projet, Imerys aura besoin de puiser 600 000 mètres cubes d'eau par an*, assure l'entreprise. Soit l’équivalent de la consommation annuelle domestique de 11 000 Français environ. L’eau serait puisée à plusieurs kilomètres de la mine. L’endroit précis n’a pas encore été défini. Mais c'est l’un des points qui inquiète le plus les riverains. Sans compter la pollution à long terme habituellement générée par l’activité minière. Des nuisances que Xavier Thabarant n’accepte pas de voir justifiées par l’argument de la souveraineté. « C’est vrai qu’on a du lithium ici [en France] mais pour faire une batterie il faut aussi du cobalt, du manganèse... On a peut-être la moitié de ce dont on a besoin, donc on n’aura jamais l’indépendance énergétique », souligne-t-il. Pour les adhérents de Stop mines 03, une association qui se mobilise également contre le projet d'Imerys, les promesses de mine responsable avancées par Imerys, ne sont pas crédibles. « Même Imerys dit qu’il y aura des impacts environnementaux », souligne Sara Monimart, l’une des membres de l’association, qui se mobilise pour éviter que la mine voie le jour. « Ils [reconnaissent qu’ils] vont juste les minimiser. Cela veut dire qu’ils seraient capables de les minimiser ici mais qu’ils ne le font pas à l’étranger car ce n’est pas Europe et qu’il n’y a pas les mêmes normes ? C’est d’un cynisme monstrueux », dit-elle. En Serbie, en janvier 2022, la mobilisation de dizaines de milliers d’habitants a fini par mettre un coup d’arrêt à un projet de mine de lithium porté par la multinationale Rio Tinto. Les riverains - et les manifestants qui les soutenaient - craignaient des conséquences sur leur santé, et sur l’environnement. Lithium et géothermie En plus des mines de lithium issu de roche ou de lacs salés, il existe une autre manière de produire ce métal si recherché : la géothermie. En Europe, une dizaine de projets ont déjà été annoncés dans la vallée du Rhin. En effet, du lithium a été découvert dans les saumures (dans l’eau salée) du sous-sol de la région. Près de la frontière franco-allemande, à la sortie de la ville de Landau, 50 000 habitants, des ouvriers de la start-up australienne Vulcan appliquent de l’isolant en aluminium sur un impressionnant dédale de tuyaux. « C’est pour protéger les salariés de la chaleur dégagée par la saumure, l’eau salée issue de la géothermie », et puisée à plusieurs kilomètres de profondeur, explique Courtney Mahar, qui dirige la construction de cette usine pilote. « De l’autre côté de ce muret, ce sont nos voisins de la centrale de géothermie qui nous fournit des saumures. Là, dans ce cube gris se trouve le puits de forage. Et là, au fond du terrain le tuyau rejoint notre site. C’est comme ça que nous récupérons la saumure chargée en lithium », précise l’ingénieur. L’eau salée est filtrée pour en extraire le métal, avant de renvoyer le reste de l’eau et des minéraux dans le sous-sol. Le projet a commencé en 2018. Vulcan a levé près de 400 millions d’euros jusqu’à maintenant, sur un projet estimé à 1,5 milliard. La production de cette usine pilote doit débuter entre fin octobre et début novembre 2023. « Il y a trois étapes de production chez nous, explique Horst Kreuter, l’un des cofondateurs de l’entreprise. La première, c’est de forer des puits de géothermie [profonde] pour extraire de l’eau salée, de la saumure, dans le sous-sol. Ensuite, il faut séparer le lithium du reste de la saumure. On obtient alors un sel de lithium mais ce sel ne peut pas encore aller dans les batteries : il faut donc une étape supplémentaire, le raffinage, qui aura lieu à Francfort, dans une zone industrielle. » Après cette usine pilote, l’ambition de Vulcan est de passer à l’échelle industrielle, avec une usine environ 200 fois plus grande, qui produirait 24 000 tonnes de lithium chaque année, progressivement, à partir de 2026. « Plus de 30 usines de batteries sont en train d’être construites en Europe et ont besoin désespérément de lithium. Elles veulent se fournir sur le continent de lithium neutre en carbone. Et c’est exactement ce que nous faisons », se réjouit Horst Kreuter. La « neutralité carbone » à l’échelle d’une entreprise – dont se réclame Vulcan pour ses projets de lithium - est un concept contesté notamment par l’Ademe, l’agence française de la Transition écologique.Pour autant, les promesses d’une production moins polluante que les mines de roche dure conventionnelles font recette. « Nous avons déjà vendu toute notre production prévue pour les cinq prochaines années, alors que nous n’avons pas encore commencé à produire, poursuit Horst Kreuter. Nos clients sont Stellantis, Renault, Wolkswagen le groupe belge Umicore et puis LG, le deuxième plus grand fabricant de batteries au monde. » Cette méthode de production de lithium enthousiasme Valentin Goldberg et Fabian Nitschke, des chercheurs spécialisés dans la géothermie. Nous les rencontrons sur le campus de l’Institut technologique de Karlsruhe, à une trentaine de kilomètres de l’usine pilote de Vulcan. Valentin Goldberg est doctorant au département de Géothermie. Il souligne les avantages d’extraire du lithium par la géothermie plutôt que dans de la roche ou dans des lacs salés d'Amérique du Sud. « L’utilisation de ces saumures de la vallée du Rhin, les saumures de géothermie, est une forme d’extraction très peu invasive, dit-il. Car il y a juste deux petits puits de quelques centimètres de diamètres. Cela utilise moins de surface au sol, moins d’énergie et le grand avantage est que le marché se trouve ici [en Europe] : il n’y a quasiment pas besoin de transporter le lithium. Son impact environnemental est donc beaucoup moins important. Si l’exploitation se concrétise à l’échelle industrielle, ce serait donc plus propre que les mines conventionnelles », assure le doctorant. « Jusqu’à maintenant, nous avons toujours importé nos matières premières et notre énergie, comme le pétrole et le gaz, poursuit Valentin Goldberg. Nous exportions donc les dommages environnementaux que cela cause. Si nous avons la possibilité de produire notre propre énergie et nos propres matières premières, nous devrions prendre nos responsabilités et en assumer l’impact ici, là où nous les consommons, plutôt que de laisser à d’autres pays les dégâts que cela peut engendrer. » La construction des centrales de géothermie, qu’elles permettent ou non d’extraire du lithium, comporte tout de même des risques. « Nous avons constaté dans le passé que si les choses ne sont pas faites correctement, par exemple en allant trop vite, en appliquant des pressions trop fortes lors du forage, cela peut créer de l’activité sismique, qui peut être ressentie par la population. À Vendenheim [dans l’est de la France], mais aussi à Bâle [en Suisse, en 2006], il y a aussi eu des dommages limités, sur des maisons », souligne Fabian Nitschke, chercheur senior et directeur du Laboratoire de recherche dans lequel travaille Valentin Goldberg. Les habitants des alentours de Vendenheim, en banlieue de Strasbourg, ont en effet senti la terre trembler plusieurs fois à partir de la fin 2019. Dans un rapport commandé par les autorités françaises, des scientifiques ont conclu en 2022 que cette série de séismes avait été causée par le groupe français Fonroche, qui effectuait des forages pour construire une centrale de géothermie. « Dans le cas de Vendenheim, les personnes qui ont subi des dommages n’ont pas été indemnisées de manière automatique et facile, souligne Fabian Nitschke. Ce qui a fait diminuer nettement l’acceptation de cette technologie » dans la région. Gionni Cuomo a ressenti plusieurs de ces tremblements de terre dans la banlieue de Strasbourg. « On s’est bien fait secouer », explique cet Alsacien qui participe à Vigiclimat, un collectif d’associations locales opposées aux projets de géothermie profonde (qu’ils permettent ou non d’extraire du lithium). « Le dernier en date, c’était en juin 2021 [mesuré à 3,9 sur l’échelle de Richter]. J’ai même eu le temps de me lever, sortir de mon lit et d’aller dans la chambre des enfants, cela tremblait toujours. », se souvient-il. À ce moment-là, il cherchait déjà « plus de terrain pour [ses] enfants », mais les séismes ont motivé « en grande partie notre décision de voir si l’herbe était plus verte ailleurs », dit-il. C’est à dire de déménager, à 45 min de voiture plus au nord. Pour constater « qu’il n’y a pas un seul projet de géothermie sur notre nouveau territoire mais une quinzaine de projets potentiels », regrette-t-il. ► À consulter : [Avis de l'Ademe] Tous les acteurs doivent agir collectivement pour la neutralité carbone, mais aucun acteur ne devrait se revendiquer neutre en carbone « Europe cherche lithium désespérément », un Grand reportage de Justine Fontaine, réalisé par Nicolas Benita.*Lors de l'interview, l'entreprise a indiqué avoir besoin de 500 000 mètres cubes d'eau par an pour sa mine industrielle et d'un apport 5 fois plus important au démarrage du projet. Par la suite, Imerys a souhaité corriger cette information et précisé qu'elle aura besoin de 600 000 mètres cubes par an, sans nécessiter de « remplissage initial significatif » en eau au démarrage de la mine. « Le besoin net en eau devrait même en toute logique être inférieur aux 600 000 mètres cubes évoqués plus haut les premières années de mise en service (il devrait atteindre cette cible progressivement) », assure l'entreprise.
12/26/2023 • 19 minutes, 30 seconds
Métis de la colonisation belge: racines brouillées, vies brisées