Assassinats politiques Une série de Jean Leclerc Fichiers audio disponibles durant 30 jour(s) après diffusion. - Pour un usage privé exclusivement.
Entre quatre murs, l’histoire de nos décors intérieurs (5/5) : Une histoire matérielle de la Suisse
L'exposition « Décors. Chefs-d’œuvre des collections » au Château de Prangins, célébrant son 25e anniversaire en 2023, se plonge dans l'histoire de l’ameublement et des décors. La directrice, Helen Bieri Thomson, guide la visite de cette exposition qui explore l'histoire des objets du quotidien, qu'ils soient remarquables ou banals, dévoilant ainsi la vie quotidienne de manière inédite. Un exemple saisissant est le salon suisse de la salle 505 du Metropolitan Museum à New York, provenant du village alpin de Flims et datant des années 1680. Œuvre du menuisier Thaddäus Acker de Feldkirchen, cette pièce richement ouvragée en bois mêle motifs traditionnels locaux et inspiration Renaissance, offrant également un aperçu des préoccupations de l'époque, notamment la crainte d'une invasion de l'Empire ottoman. Le salon, auparavant propriété du Kaiser Friedrich Museum de Berlin, illustre comment des objets en apparence frivoles peuvent capturer et transmettre des aspects profonds de l'histoire.
Rencontre avec Helen Bieri Thomson, historiene de l’art et directrice du Château de Prangins.
10/21/2024 • 31 minutes, 59 seconds
Entre quatre murs, l’histoire de nos décors intérieurs (4/5) : une guerre fratricide pour la modernité
Histoire Vivante se plonge dans les décors des lieux où l’on habite, les lieux de vies que l’on choisit, que l’on subit, ceux qu’on a inventé pour y vivre tous les jours, entre la chambre, le salon, la cuisine, et les espaces multiples et spécifiques qu’on nomme notre intérieur. Une histoire intime et particulière qui raconte toute une société.
Aujourd’hui, nous explorons l'histoire des lieux de vie, des intérieurs choisis ou subis, mettant en lumière l'évolution de la décoration d'intérieur du XVIIIe siècle au XXIe siècle. À travers des chefs-d'œuvre du Musée national suisse, nous examinons comment des éléments tels que le mobilier, les revêtements muraux, les lampes et les objets de décoration révèlent le mode de vie, les goûts, les valeurs et les occupations des habitants. L'exposition « Décors. Chefs-d’œuvre des collections » au Château de Prangins souligne l'importance de la décoration en tant qu'expression de l'identité, explorant l'art suisse de créer des espaces intérieurs chaleureux et évoquant l'invention de cet art entre artisanat et design, marquant la rencontre entre la main experte et l'industrie. En réfléchissant sur la manière dont la décoration d'intérieur reflète qui nous sommes ou ce que nous voulons montrer de nous-mêmes, l’exposition souligne la pertinence continue de cet art dans la société contemporaine.
Rencontre au Château de Prangins avec Ludivine Proserpi, co-commissaire de l’exposition « Décors. Chefs d’œuvre des collections ».
10/21/2024 • 29 minutes, 2 seconds
Entre quatre murs, l’histoire de nos décors intérieurs (3/5) : Nos intérieurs dans l’ordinaire du crime
Dans cet épisode, on s’intéresse à l’histoire des intérieurs modestes, de ceux qu’on ne conserve pas, des héritages de rien, du douillet à l’insalubre, de ces décors intérieurs qui longtemps n’intéressaient pas les musées. Mais au Château de Prangins, le siège romand du musée national suisse, on a voulu la raconter cette histoire de la majorité des appartements et des maisons habités par les Suisses et les Suissesses.
On commence par une pièce de théâtre avec Helen Bieri Thomson, parce que c’est là qu’apparait aussi un de ces intérieurs modestes, dans les décors de théâtre des demeures privées.
Pour retrouver l’intérieur des habitats les plus ordinaires, ceux qu’on ne photographie pas très souvent, il a fallu un peu d’ingéniosité aux commissaires de l’exposition. Ils ont réussi à saisir ces habitats sans apprêt dans l’empreinte de la violence criminelle. Ambiance polar. Une rencontre avec Mathieu Perri, co-commaissaire de l’exposition « Décors. Chefs d’œuvre des collections » au Château de Prangins.
10/21/2024 • 29 minutes, 15 seconds
Entre quatre murs, l’histoire de nos décors intérieurs (2/5) : Papier peint et contrebande
L’intérieur de nos maisons et de nos appartements en dit beaucoup sur notre histoire et sur notre présent. Histoire Vivante enquête sur l’histoire des décors intérieurs, des plus sophistiqués aux plus modestes et parmi les nombreux objets qui composent ce qui fait une maison, il y a bien sûr les murs. Dans la nouvelle exposition permanente « Décors. Chefs d’œuvre des collections » consacrée à ces décors intérieurs du Château de Prangins, on trouve un trésor avec une histoire presque épique : un papier peint comme vous n’en avez jamais vu.
Proposer une exposition sur les intérieurs, c’est s’interroger sur notre manière d’habiter, notre manière d'occuper l’espace, de se l'approprier. Ça nous raconte aussi l'histoire de la manière dont nous habitons les lieux qui a changé au fil des siècles. Il y a une pièce particulière dans cette nouvelle exposition permanente du Château de Prangins qui se consacre entièrement à une très grande pièce de papier peint, retrouvée dans un drôle d’endroit : une ferme au milieu des pâturages jurassiens.
Rencontre avec Barbara Bühlmann, historienne et co-commissaire de l’exposition « Décors. Chefs d’œuvre des collections » et Hélène Bieri Thomson, historienne de l’art et directrice du Château de Prangins.
10/21/2024 • 30 minutes, 53 seconds
Entre quatre murs, l’histoire de nos décors intérieurs (1/5) : Chez Guiger
Dis-moi comment tu habites, je te dirais qui tu es. L’intérieur de nos maisons et de nos appartements en dit beaucoup sur notre histoire et sur notre présent. Histoire Vivante enquête sur l’histoire des décors intérieurs, des plus sophistiqués au plus modestes, au château de Prangins. Ce château c’est le siège romand du Musée national suisse qui a fêté en 2023 son 25ème anniversaire. Pour l’occasion, le musée inaugure une nouvelle exposition permanente sur les intérieurs de nos habitations, les lieux de vies que l’on se choisit, que l’on subit, ceux qu’on a inventé pour y vivre tous les jours. Entre la chambre, le salon, la cuisine, et les espaces multiples et spécifiques qu’on nomme notre intérieur. Une histoire intime et particulière qui raconte toute une société. Et on commence par la vie de château. Bien avant d’être un musée, le château de Prangins était la demeure de Louis-François Guiguer, riche militaire de carrière.
Rencontre avec Barbara Bühlmann, historienne et co-commissaire de l’exposition « Décors. Chefs d’œuvre des collections » et Hélène Bieri Thomson, historienne de l’art et directrice du Château de Prangins.
10/21/2024 • 28 minutes, 6 seconds
L’Arctique (5/5) : Dans les yeux des Inuits
Après l’histoire coloniale de l’Arctique, l’implantation et des ambitions des grandes puissances, nous changeons de point de vue pour comprendre le regard des peuples de l’Arctique - et des Inuits en particulier - sur leur propre propre histoire et cette rencontre de l’étranger.
Avec : Yvon Csonka, ethnologue, qui a enseigné pendant 10 ans à l’université de Nuuk au Groenland.
10/14/2024 • 29 minutes, 15 seconds
L’Arctique (4/5) : Géopolitique de l’Arctique
Depuis quelques décennies, l’Arctique est devenue un enjeu géopolitique et stratégique majeur, au croisement des guerres commerciales et industrielles, de la décolonisation et de la protection de l’environnement. Du XIXème siècle à nos jours, l’attrait des ressources a généré de grandes ambitions avec un engagement variable des grandes puissances.
Avec : Camille Escudé, autrice du livre Géopolitique de l’Arctique, paru aux Presses Universitaires de France.
10/14/2024 • 28 minutes, 22 seconds
L’Arctique (3/5) : Les peuples de l’Arctique
Tous les états qui bordent l’océan Arctrique sont considérés comme des pays arctiques : les Etats-Unis avec l’Alaska, le Danemark avec le Groenland, et les pays scandinaves : la Suède, la Norvège, la Finlande et enfin la Russie. Mais lorsqu’on parle des populations arctiques, cela devient plus compliqué : il y a les frontières politiques et les frontières culturelles, qui dépassent parfois ce cercle polaire.
Avec : Yvon Csonka, ethnologue, qui a enseigné à l’université de Nuuk au Groenland.
10/14/2024 • 28 minutes, 43 seconds
L’Arctique (2/5) : Nanouk l’Esquimau, l’histoire derrière le cliché
"Nanouk, l’esquimau" est le film fétiche du réalisateur Robert Flaherty dont les héros, Nanouk, sa femme Nylla et leurs deux enfants, nous emmènent dans les paysages arctiques canadiens et dans l’épreuve quotidienne de leur vie.
Glaciers, banquise, igloos, kayaks et chiens de traineaux, c’est une carte postale coloniale, mais pas si parfaite que ça. Les personnages sont sympathiques, la tragédie inexistante, c’est beau mais tout est faux, c’est du cinéma, reste à savoir qui, de Flaherty ou des Inuits, mène vraiment le récit.
Avec : Stéphane Pichelin, spécialiste de l’œuvre du réalisateur de Nanouk, Robert Flaherty.
10/14/2024 • 31 minutes, 2 seconds
L’Arctique (1/5) : Les premiers pas avec Léonie
Depuis quelques années, l’Arctique est partout, dans les romans, les séries, les rubriques de géopolitiques. Parce que la fonte de la banquise inquiète, parce que les appétits commerciaux et stratégiques s’aiguisent, parce que la région est devenue un décor d’intrigue de fiction qui font un carton en librairie. Dans cette nouvelle série, on explore son histoire pour comprendre comment l’Arctique est devenue cette immense surface de projection de toutes les angoisses de notre temps.
L’Arctique est d’abord un milieu hostile et étrange, une région extrême, loin du confort des grandes capitales, un exotisme tout au Nord de l’Europe. Dans la première moitié du XIXème siècle, l’Arctique fait l’objet d’un enthousiasme scientifique, un défi pour les navigateurs, une destination pour les aventuriers.
Alessandra Carcreff a réédité le récit de Léonie d’Aunay, un voyage en 1938 au Spitzberg, une île de l’archipel du Svalbard à près de 700 km au Nord de la Scandinavie dans la Mer arctique.
Alors commençons comme des touristes sans avion, sans Gore Tex et sans 5G, sans même les femmes à l’exception d’une, notre héroïne du jour : Léonie.
10/14/2024 • 28 minutes, 57 seconds
Berthe et Gérald d’une guerre à l’autre - Un album photo (5/5) : Gérald repart en guerre
Jusqu’ici, nous avons fait connaissance avec Berthe et Gérald, ancien combattant de la première guerre mondiale indiscipliné, blessé mais marié en 1919, passionné de photographie et surtout d’album photos. L’histoire ne s’arrête pas là. Gérald, s’engage dans la Deuxième guerre mondiale et cette fois du côté de l’ennemi, dans les rangs nazis.
Clémentine Vidal-Naquet, historienne et autrice de Noces de Cendres, (Éditions La Découverte) s’est consacrée à l’histoire de ces jeunes mariés, de leur voyage de noces, et ce jusqu’à la défaite nazie.
10/7/2024 • 28 minutes, 53 seconds
Berthe et Gérald d’une guerre à l’autre - Un album photo (4/5) : A la recherche de Berthe
Berthe a 25 ans le jour de son mariage avec Gérald en 1919. On la découvre timide sur les premières photos de leur album de voyage de noces, on la voit apparaître au fil des pages entre les photos de paysages dévastés et les cartes postales de ruines. Elle pose, mais on ne sait rien ou pas grand-chose d’elle, de son regard sur la guerre, de ses observations sur cette lune de miel passée à parcourir les champs de bataille abandonnés de la Première guerre mondiale. Celui qui a la main sur le voyage de noces, et sur l’album, celui qui en fixe le souvenir, c’est Gérald. Dans cet épisode on part sur la piste de Berthe, une jeune mariée touriste dans les tranchées.
Avec Clémentine Vidal-Naquet, historienne et autrice de Noces de Cendres, paru aux éditions La Découverte.
10/7/2024 • 28 minutes, 19 seconds
Berthe et Gérald d’une guerre à l’autre - Un album photo (3/5) : La guerre de Gérald
On feuillette l’album photo du voyage de noces de Berthe et Gérald. Mariés en 1919, ils choisissent de parcourir les champs de bataille de la Première guerre mondiale, parce que Gérald a fait cette guerre. On découvre son parcours de soldat et, peut-être, les raisons du choix de cette destination pour sa lune de miel.
Avec Clémentine Vidal-Naquet, historienne, qui a consacré un livre Noces de cendres (Éditions La Découverte) à cet album, à Berthe et Gérald.
10/7/2024 • 27 minutes, 25 seconds
Berthe et Gérald d’une guerre à l’autre - Un album photo (2/5) : Un petit tour de guerre
Berthe et Gérald se sont mariés le 4 septembre 1919 et sont partis en voyages de noces sur champs de bataille de la Première guerre mondiale qui venait de s’achever. Il nous reste de ces premières semaines de vie ensemble un album de photo du voyage de noces, avec ses images et ses cartes postales collées, quelques commentaires écrits à la main, des visages, des monuments, des ruines et des champs de bataille. Un tourisme macabre.
L’historienne Clémentine Vidal-Naquet nous raconte ce voyage pour Histoire Vivante ainsi que dans son livre Noces de cendres, paru aux éditions La Découverte.
10/7/2024 • 28 minutes, 47 seconds
Berthe et Gérald d’une guerre à l’autre - Un album photo (1/5) : Jour de mariage
Notre histoire commence à Paramé, sur la rive sud de la Manche en France, une petite commune séparée de Saint-Malo par la longue plage du Sillon face aux côtes anglaises. Cette histoire nous amène d’une guerre mondiale à l’autre, du Nord de la Bretagne aux tranchées de la Grande guerre, de l’Indochine au front de l’Est parmi les SS. Avec un débat toujours en cours : à quel point la guerre transforme-t-elle nos comportements, nos valeurs et surtout nos choix politiques ?
Clémentine Vidal-Naquet est historienne. Elle a créé une collection de livres aux éditions La Découverte consacrée aux archives qui obsèdent ses compères historiens et historiennes. Des archives un peu décalées, différentes ou fragiles. Des archives qui méritent qu’on les sorte de l’ombre et qu’on les raconte, parce qu’elles recèlent une histoire hors normes. Dans son cas, c’est l’album photos d’un voyage de noces, celui de Berthe et Gérald, qui se disent oui le 4 septembre 1919, juste après la Première Guerre Mondiale. Sur la première photo, on rencontre les mariés et leurs invités.
Avec : Clémentine Vidal-Naquet, historienne, autrice de Noces de cendres paru aux éditions La Découverte.
10/7/2024 • 27 minutes, 22 seconds
Cardozo et le repos des soldats de la guerre des Malouines (5/5) : Les retrouvailles des soldats inconnus de la guerre
Mars 2018. La mission de la Croix-Rouge a été un succès. 95% des soldats ont pu être identrifiés. Geoffrey Cardozo et Julio Aro sont nominés pour le prix Nobel de la paix par une université argentine. Deux avions quittent Buenos Aires avec à bord des centaines de membres des familles des disparus, en direction des Falklands selon la dénomination britannique. Au cimetière, que beaucoup découvrent pour la première fois, presque toutes les tombes portent enfin des noms. C’est un très grand moment d’émotion pour tous. Geoffrey Cardozo qui n’a cessé de penser à la douleur des mères, voit l’aboutissement d’une mission.
Avec Julio Aro ancien combattant argentin, Gaby Cociffi, journaliste argentine, le docteur Morris Tidball-Binz de la Croix Rouge internationale et la voix de Jorge Luis Borges lisant un de ses poèmes.
Une enquête d’Anne Brunswic en collaboration avec Yvan Amar. Avec la voix de l’acteur Alain Berlioux (Julio Aro et Borges).
9/30/2024 • 29 minutes, 8 seconds
Cardozo et le repos des soldats de la guerre des Malouines (4/5) : «Soldat argentin seulement connu de Dieu»
En 2016, Geoffrey Cardozo a 66 ans. Désormais entièrement libre de ses mouvements, il se rend pour la première fois en Argentine. Son but est de rencontrer les familles des soldats inconnus et de convaincre les plus hésitantes de donner des échantillons d’ADN. A son retour en Europe, il est contacté par Morris Tidball-Binz, un médecin légiste qui se présente au nom de la Croix Rouge Internationale à Genève. Cardozo bondit de joie. L’organisation de la mission d’identification requiert beaucoup de compétence de de diplomatie. En juin 2017 elle est à pied d’œuvre. Cardozo la rejoint aux Malouines et 35 ans après la guerre, il retrouve « son » cimetière.
Avec le docteur Morris Tidball-Binz, médecin légiste expert en identification sur les théâtres de guerre, chef de mission de la Croix-Rouge internationale.
Une enquête d’Anne Brunswic en collaboration avec Yvan Amar.
9/30/2024 • 29 minutes, 15 seconds
Cardozo et le repos des soldats de la guerre des Malouines (3/5) : De nouveaux alliés
Dans l’épisode précédent, nous avons laissé Geoffrey Cardozo en 1983, décoré par la reine Elizabeth II pour son engagement humanitaire aux Malouines. Nous sommes maintenant en 2008. Cardozo, colonel retraité, rencontre par hasard à Londres l’ancien combattant argentin Julio Aro. Celui-ci est prêt à tout entreprendre pour l’identification ses camarades enterrés aux Malouines. Il faudra plus de 8 ans pour surmonter d’innombrables obstacles politiques, diplomatiques, psychologiques et techniques. Durant ce long combat, Cardozo est obligé de rester dans l’ombre en Europe mais Julio trouve à Buenos Aires une alliée de poids, la journaliste vedette Gaby Cociffi.
Avec Julio Aro qui soutient les vétérans argentins et leurs familles à travers la fondation No me olvides et Gaby Cociffi, journaliste argentine aujourd’hui retraitée.
Une enquête d’Anne Brunswic en collaboration avec Yvan Amar. Avec la voix de l’acteur Alain Berlioux (Julio Aro).
9/30/2024 • 28 minutes, 45 seconds
Cardozo et le repos des soldats de la guerre des Malouines (2/5) : Un cimetière pour les combattants argentins
Le capitaine britannique Geoffrey Cardozo arrive aux îles Malouines après la fin des combats. Météo glaciale et paysages dévastés. On lui signale la présence de corps de soldats argentins tombés au combat sur les champs de bataille minés, abandonnés par leur état. Au fil des semaines, il retrouve deux-cent-quarante dépouilles. Cardozo s’emploie à les identifier lorsque c’est possible, pour les familles et au nom de la dignité.
Un reportage d’Anne Brunswic et Yvan Amar.
9/30/2024 • 29 minutes, 17 seconds
Cardozo et le repos des soldats de la guerre des Malouines (1/5) : La guerre terminée, celle de Jeff commence
Entre avril et juin 1982, l’Argentine et le Royaume-Uni se sont affrontés pour la souveraineté sur quelques îles de l’Atlantique-Sud dans un conflit armé intense qui a surpris le monde entier. C’est la Guerre des Malouines, une guerre qui a vite sombré dans l’oubli – ses 900 morts, dont 649 Argentins, avec elle. Après sa défaite, la junte militaire a abandonné ses soldats tués sur le champ de bataille et a laissé aux Britanniques la responsabilité de s’en occuper selon la convention de Genève. Un jeune capitaine britannique s’est chargé de leur donner une sépulture digne. Le hasard lui a fait rencontrer 25 ans plus tard un ancien combattant argentin. Ensemble, pour le bien des vivants et des morts, ils ont accompli une œuvre de paix unique en son genre.
Geoffrey Cardozo, le jeune capitaine anglais qui a bâti le cimetière pour les Argentins en 1983 est aujourd’hui un colonel à la retraite âgé de 73 ans. Il a confié à deux journalistes français, Anne Brunswic et Yvan Amar, cette histoire de guerre et de paix pleine de rebondissements qui s’étend sur près de 40 ans.
Le capitaine Cardozo, 32 ans, arrive aux îles Malouines juste après la fin des combats. Météo glaciale et paysages dévastés. On lui signale la présence de corps argentins sur des champs de bataille minés. Au fil des semaines, deux-cent-quarante dépouilles sont localisées, des jeunes de moins de 20 ans. Geoffrey dit « Jeff » s’efforce de préserver les corps et de les identifier en pensant à la douleur de leurs mères.
Une enquête d’Anne Brunswic en collaboration avec Yvan Amar.
9/30/2024 • 29 minutes, 7 seconds
Les Trois Piliers (5/5) : Vieillir femme en Suisse
Depuis le début de cette série, on parle des normes générales à partir desquelles on a inventé les Trois Piliers, mais cette norme c’est celle de la vie et du travail des hommes. Depuis le début de cette histoire, on oublie donc un peu plus de la moitié de la population Suisse en 1914 comme en 2024 : les femmes. Cette histoire croise deux trajectoires historiques : celle de la prévoyance et celle des femmes et de leurs droits à être des citoyens comme les autres. Ça commence mal et ça ne se termine toujours pas très bien.
Avec : Matthieu Leimgruber, Professeur d'histoire économique et sociale à l'Université de Zurich.
9/23/2024 • 27 minutes, 1 second
Les Trois Piliers (4/5) : Un casse-tête sans fin
En 1948, les premières rentes de l’AVS sont versées à leurs bénéficiaires. Un tournant historique, dans la prise en charge de la vieillesse. Un premier pas vers le système des Trois Piliers bientôt inscrit dans la Constitution. Cette métaphore des Trois Piliers, c’est la marque de fabrique du système suisse. Elle incarne l'extension des fonds de pension et de l'épargne retraite, avec, à la clé, d'importants profits.
Dans cet épisode, on s’intéresse au Deuxième pilier et on se rafraichit la mémoire sur le fonctionnement de ce système des Trois Piliers pour bien comprendre leur histoire.
Avec Matthieu Leimgruber, Professeur d'histoire économique et sociale à l'Université de Zurich
9/23/2024 • 28 minutes, 16 seconds
Les Trois Piliers (3/5) : Une doctrine suisse
Annoncée en 1944 et créée en 1948, l’Assurance Vieillesse et Survivant, notre fameuse AVS, ne cesse de faire l’actualité depuis, avec ses très nombreuses révisions. Un sujet de crispation majeur. Mais avant c’était comment ? Dans quelles conditions vieillissait-on en Suisse au XIXe siècle ?
Avec : Matthieu Leimgruber, Professeur d'histoire économique et sociale à l'Université de Zurich.
9/23/2024 • 27 minutes, 41 seconds
Les Trois Piliers (2/5) : L’AVS au pied du sapin
Au début de l’année 1944, les Alliés gagnent du terrain et préparent les débarquements qui vont changer la donne stratégique en Europe. Le corps politique helvétique concède quelques avancées sociales et on arrive à se mettre d’accord au Conseil fédéral, comme jamais depuis 1918. Cela commence avec le discours du Nouvel an, prononcé par le conseiller fédéral Walther Stampfli.
Avec : Pierre Eichenberger, historien et auteur de Mainmise sur l'État social, Mobilisation patronale et caisses de compensation en Suisse (1908-1960) aux Editions Alphil.
Dominique Dirlewanger, historien, spécialiste de l’histoire de la vieillesse et du récit national suisse. Il est l’auteur de 6 juillet 1947. La Suisse dans le monde d'après-guerre (EPFL Press).
9/23/2024 • 28 minutes, 50 seconds
Les Trois Piliers (1/5) : Mainmise sur la vieillesse
Assurer la vie qui passe, la vie qui surprend, la vie qui blesse, la vie qui prend, tout ça repose sur le système des Trois Piliers en Suisse. On l’a même inscrit dans la Constitution en 1972. C’est le produit d’une histoire longue et bouillonnante qui travaille toujours notre présent et divise la société. Comment bien vieillir, une question historique et helvétique.
A la fin du XIXe siècle, le capitalisme s’organise. L’industrialisation a changé le travail et la vie quotidienne. Avec ce bouleversement des sociétés d’Ancien Régime, que faire des pauvres et des vieux ? Au cours du siècle suivant les idées fusent pour trouver des réponses. C’est la partie technique de nos vies qui fait débat, parce que c’est aussi le projet de société helvétique qui se met en place. L’économie et le social se politisent avec la mobilisation des ouvriers, des ouvrières et des premiers syndicats, sans oublier le patronat qui compte bien avoir voix au chapitre aussi.
Avec : Pierre Eichenberger, historien et auteur de Mainmise sur l’Etat social, paru aux éditions Alphil.
9/23/2024 • 29 minutes, 25 seconds
Expo 64 (5/5) : La fête est finie
Cette Expo 64 est finalement un triomphe avec ses millions de visiteurs et sa réputation mondiale. Une expérience inédite qui a permis de célébrer ce qui allait bien et aussi de soulever ce qui faisait un peu mal. Tout était presque permis puisque c’était éphémère. Pourtant de grandes expositions, il y en a eu d’autres ailleurs et toujours avec de grandes ambitions alors pourquoi celle-ci fait date à ce point-là ?
Avec : Olivier Lugon, historien, spécialiste de l’histoire des expositions et François Vallotton, historien tous deux co-directeurs de l’ouvrage Revisiter l’Expo 64 : acteurs, discours, controverses , Bruno Marchand, historien et Karin Gimmi, historienne de l’art, conservatrice et commissaire d’exposition.
9/16/2024 • 29 minutes, 50 seconds
Expo 64 (4/5) : Le triomphe du cinéma
On en prend plein les yeux à l’Expo 64. Des illuminations de la Voie suisse aux voiles multicolores du port de Vidy, des sculptures bruitistes de Tinguely en passant par le terrible hérisson de l’armée et les excursions sur la Lune mises en scène par Nestlé. Des images conservées dans les archives officielles, des tonnes de papiers et des photos par milliers dans les archives de la presse et dans les albums de familles. Mais les images qui ont beaucoup fait parler en 1964 viennent du cinéma d’Expo 64 : notamment avec la série de films d’Henry Brandt intitulée La Suisse s’interroge. Un propos percutant qui s’imprime dans les mémoires des visiteuses et des visiteurs.
Avec : Alexandra Walther, autrice de La Suisse s’interroge ou l’exercice de l’audace, paru aux éditions Antipodes.
9/16/2024 • 28 minutes, 25 seconds
EXPO 64 (3/5) : Gulliver au pays des Suisses
En empruntant l’artère principale d’Expo 64, on rencontre un géant en veste rouge et pantalon jaune avec ses bottes et son grand chapeau. Impossible de rater ce géant de fête foraine, c’est un passage obligé de l’exposition qui fait couler beaucoup d’encre. C’est Gulliver de passage en Suisse. Le Gulliver inventé par Jonathan Swift au XVIIIe siècle pour critiquer la société britannique. Au cours de ses voyages extraordinaires, Gulliver débusquait les paradoxes et les dysfonctionnements de sa propre civilisation. Un dispositif de satire repris pour la Suisse en 1964, par Charles Apothéloz et ses complices.
Avec : Alexandra Walther, autrice de La Suisse s’interroge ou l’exercice de l’audace, paru aux éditions Antipodes, Olivier Lugon, historien, spécialiste de l’histoire des expositions et François Vallotton, historien tous deux co-directeurs de l’ouvrage Revisiter l’Expo 64 : acteurs, discours, controverses.
9/16/2024 • 28 minutes
Expo 64 (2/5) : On attend toujours le public
L’Expo 64 est ouverte depuis quelques semaines, le printemps est là, d’ailleurs presque tout le monde est là : l’armée, Nestlé, les ciments suisses, les artistes, les assurances, les entrepreneurs…Tout le monde sauf l’Argovie et le public qui se fait attendre. On a peut-être voulu se montrer trop disruptif, le doute s’installe. Heureusement Umberto Eco, Walt Disney, l’enthousiasme de la jeunesse et bientôt la fierté nationale participent au succès si attendu.
Avec : Karin Gimmi, historienne de l'art et conservatrice, Olivier Lugon, historien, spécialiste de l’histoire des expositions et François Vallotton, historien, tous deux co-directeurs de l’ouvrage Revisiter l’Expo 64 : acteurs, discours, controverses et Bruno Marchand, architecte, qui y signe également une contribution.
9/16/2024 • 28 minutes, 3 seconds
Expo 64 (1/5) : Réveiller la Suisse
Le 30 avril 1964, s’ouvre à Lausanne la 5e exposition nationale suisse : Expo 64. C’est un lieu de mémoire en soi pour la Suisse, parce que celles et ceux qui l’ont visitée parfois plusieurs fois s’en souviennent encore, parce qu’au moment où la Suisse compte moins de 6 millions d’habitants, l’Expo 64 attire 12 millions de visiteurs. L’Expo 64, c’est un divertissement à succès, mais c’est aussi de nombreuses questions adressées à la Suisse et à son peuple, des questions qui se posent encore à nous aujourd’hui.
30 avril 1964, l’Expo 64 se dévoile aux yeux des visiteurs, ça n’est pas si souvent : les expositions nationale se tiennent environ tous les 25 ans. La dernière, c’était en 1939 autrement dit dans un autre monde et en 1914 la guerre avait aussi surgi pendant l’expo donc on est un peu anxieux parce que cette fois on est entré dans l’ère atomique et la Guerre froide. Mais en 1962 on s’est fait tellement peur avec la crise des missiles de Cuba que l’intensité de la Guerre froide a pas mal chuté ces derniers temps et la Suisse n’est-elle pas championne des abris anti-atomiques ? Et mis à part cette petite musique apocalyptique de fond, la Suisse se porte plutôt bien. Suffisamment pour qu’on se permette de venir lui casser un peu les pieds, à cette Suisse trop confortablement assise.
Avec : Alexandra Walther, autrice de La Suisse s’interroge ou l’exercice de l’audace, paru aux éditions Antipodes, Olivier Lugon, historien, spécialiste de l’histoire des expositions et François Vallotton, historien tous deux co-directeurs de l’ouvrage Revisiter l’Expo 64 : acteurs, discours, controverses, Bruno Marchand, architecte, qui y signe également une contribution.
9/16/2024 • 28 minutes, 7 seconds
Peuples autochtones (5/5) : La Suisse et les colonies des autres
On parle de plus en plus du rôle de la Suisse dans l’entreprise coloniale, dans l’exposition : Mémoires- Genève dans le monde colonial au Musée d’ethnographie de Genève, et depuis le 13 septembre, dans une exposition au musée national à Zurich : Colonialisme - Une Suisse impliquée. Il existe également une page Wikipedia sur l’histoire coloniale suisse. Pourtant la Suisse n’a jamais colonisé un territoire, alors que vient-elle faire là ?
Thomas David, historien et prof à l’Université, nous guide dans cette histoire qui commence à s’écrire.
9/9/2024 • 28 minutes, 14 seconds
Peuples autochtones (4/5) : Les enfants disparus
Dans les années septante au Québec, les enfants des nations autochtones étaient régulièrement envoyés dans les hôpitaux des Blancs, loin de leurs réserves, pour être soignés et parfois disparaître. Les parents n'ont jamais reçu d'explications. Il a fallu attendre 45 ans et le travail de la journaliste de Radio-Canada, Anne Panasuk, pour comprendre notamment grâce à son enquête publiée sous le titre Auassat, à la recherche des enfants disparus.
Entretien : Tristan Miquel pour Histoire Vivante
9/9/2024 • 27 minutes, 56 seconds
Peuples autochtones (3/5) : Tuer l’Indien dans le cœur de l’enfant
Au Québec, la découverte de plus d’un millier de tombes anonymes d’enfants autochtones, sur les sites d'anciens pensionnats catholiques, a provoqué une immense émotion et surtout a révélé l’horreur de tout un système, dans le sillage d’une "invisibilisation" des Premières Nations et de leur histoire. L'affaire a fait le tour du monde et jeté une lumière crue sur une page méconnue et dramatique de l'histoire du Canada.
Avec Michel Jean, journaliste et auteur, dont le roman, Le vent en parle encore, fait le récit du parcours de trois enfants contraints à rejoindre le pensionnat de Fort Georges en 1936.
Entretien : Tristan Miquel pour Histoire Vivante.
9/9/2024 • 26 minutes, 55 seconds
Peuples autochtones (2/5) : Les Samis parmi les nations
Ils forment l'un des derniers peuples autochtones d'Europe et ont longtemps été nommés de manière péjorative « les Lapons », un mot issu de la racine lap « porteur de haillons ». Les Samis vivent au nord de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et sur la presqu'île de Kola en Russie.
Máret Ánne Sara est artiste, écrivaine et journaliste sami.
Entretien : Laurent Huguenin-Elie pour Histoire Vivante
9/9/2024 • 27 minutes, 5 seconds
Peuples autochtones (1/5) : Le long chemin de la reconnaissance
Les autochtones, de longs siècles durant, ont été considérés comme négligeables, leurs terres offertes aux appétits des empires coloniaux et des compagnies minières. Ils sont les perdants de ces guerres de conquête européennes sur le reste du monde. Chassés de leur terre, privés de leur patrimoine et de leurs droits, on commence seulement à entendre leurs revendications, à écouter leurs récits, à compter avec elles et avec eux.
Paulo David, chef de la section des peuples autochtones et des minorités du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) à Genève, revient sur l’histoire de ce combat au micro de Laurent Huguenin-Elie. Que signifie le terme « autochtone » ?
Entretien : Laurent Huguenin-Elie pour Histoire Vivante
9/9/2024 • 27 minutes, 42 seconds
ONU, les débuts (1/5) : De la Société des Nations à lʹONU
Entretenir une discussion ininterrompue entre les nations pour assurer la paix du monde, cʹest la vocation de lʹONU. Cette Organisation des Nations Unies qui nourrit de grandes attentes et de grandes ambitions, celle quʹon attend au tournant lorsque les feux sʹallument en Ukraine, à Gaza ou encore au Darfour. Pourtant, elle nʹa pas bonne presse aujourdʹhui, justement parce que, depuis la fin de la Guerre froide, les conflits se multiplient. Alors pour cette nouvelle série, Histoire Vivante vous propose dʹexplorer les premiers pas de lʹONU avec ses grandes ambitions et ses grandes déceptions...
LʹONU est inventée en 1945, dans le fracas de la Deuxième guerre mondiale, mais son histoire commence bien avant avec la Première guerre mondiale, lorsque le président états-unien Woodrow Wilson invite les Etats à sʹassocier pour ne plus jamais verser dans le paroxysme de violence des tranchées. Genève devient capitale de ce concert mondial, dʹabord de la Société des Nations et ensuite de lʹONU pour lʹEurope.
Pierre-Etienne Bourneuf est conseiller scientifique auprès des archives et de la bibliothèque des Nations Unies à Genève. Il nous aide à comprendre comment sʹinvente lʹambition dʹun monde sans guerre à Genève.
Chloé Maurel est spécialiste de l'histoire de l'Organisation des Nations Unies.
Réf. bibliographique :
Pierre-Etienne Bourneuf, Genève, berceau de la Société Des Nations (United Nations, Geneva, mars 2022).
Chloé Maurel, Histoire des idées des Nations unies. LʹONU en 20 notions (Paris, LʹHarmattan, 2015)
9/2/2024 • 30 minutes, 1 second
ONU, les débuts (5/5) : Miriam Makeba - l’ONU contre l’apartheid
Le 9 mars 1964 devant l’assemblée générale de l’ONU, Miriam Makeba vient lancer un appel pour que l’Afrique du Sud soit condamnée et surtout sanctionnée pour sa politique d’apartheid. Vous vous souvenez peut-être de cette chanson de Jain il y a quelques années qui rendait hommage à Miriam Makeba : « Je veux voir ton combat parce que tu incarnes la beauté véritable des droits humains », « I want to see you fight- Because you are the real beauty of human right », un hommage enthousiaste 50 ans plus tard à celle qui lit son papier, émue, devant l’Assemblée des nations ce jour de 1964. L’égalité de toutes et tous en dignité et en droit est l’un des crédos de l’ONU depuis sa création. Avec l’instauration du régime d’Apartheid en Afrique du Sud en 1948, la nouvelle organisation se trouvait face à un défi de taille.
Chloé Maurel a travaillé sur ces grands discours de personnalités à la tribune de l’ONU qui jalonnent son histoire.
Réf. Bibliographique : Chloé Maurel, Histoire des idées des Nations unies. L’ONU en 20 notions (Paris, L’Harmattan, 2015)
9/2/2024 • 28 minutes, 26 seconds
ONU, les débuts (4/5) : Israël-Palestine, un échec de l’ONU toujours au présent
L’Etat d’Israël est proclamé le 14 mai 1948 mais à ce jour il n’y a toujours pas d’Etat palestinien. C’est une Autorité palestinienne, une entité gouvernementale, qui administre les habitants arabes de Cisjordanie et de la bande de Gaza selon les accords d'Oslo de 1993. Pourtant en 1947, l’ONU avait voté pour la création de deux Etats.
Denis Charbit est historien et Professeur de science politique à l'Open University d’Israël.
Réf. bibliographique : Denis Charbit, Israël et ses paradoxes (Le Cavalier Bleu, Paris, 2023)
9/2/2024 • 28 minutes, 31 seconds
ONU, les débuts (3/5) : 1947 le partage de la Palestine
En 1947, l’ONU existe depuis à peine deux ans. Elle s’empare d’un dossier qui reste résolument d’actualité aujourd’hui : le partage de la Palestine - alors encore sous mandat britannique - en deux états : Arabe et Juif.
En 1947, la Deuxième guerre mondiale est à peine terminée, les camps d’extermination nazis ont été libérés, on déplore les morts mais il faut surtout s’occuper des survivants. Pour expliquer ce partage de la Palestine qui a échoué, on invoque souvent la culpabilité des Alliés après la Shoah. Il y a bien un lien entre les deux évènements, mais pas celui qu’on croit.
Denis Charbit est historien et Professeur de science politique à l'Open University d’Israël.
Réf. bibliographique : Denis Charbit, Israël et ses paradoxes (Le Cavalier Bleu, Paris, 2023)
9/2/2024 • 28 minutes, 6 seconds
ONU, les débuts (2/5) : Inventer l’ONU
La Société des Nations est souvent considérée comme un échec parce qu’elle n’a pas réussi à enrayer les mécanismes qui ont conduit à la Deuxième guerre mondiale. Pourtant, on doit beaucoup à la SDN, notamment le droit des minorités et le droit international humanitaire en général dont nous avons hérité.
Pierre-Etienne Bourneuf est conseiller scientifique auprès des archives et de la bibliothèque des Nations Unies à Genève.
Réf. bibliographique : Pierre-Etienne Bourneuf, Genève, berceau de la Société Des Nations (United Nations, Geneva, mars 2022).
9/2/2024 • 29 minutes, 6 seconds
ONU, les débuts (1/5) : De la Société des Nations à l’ONU
Entretenir une discussion ininterrompue entre les nations pour assurer la paix du monde, c’est la vocation de l’ONU. Cette Organisation des Nations Unies qui nourrit de grandes attentes et de grandes ambitions, celle qu’on attend au tournant lorsque les feux s’allument en Ukraine, à Gaza ou encore au Darfour. Pourtant, elle n’a pas bonne presse aujourd’hui, justement parce que, depuis la fin de la Guerre froide, les conflits se multiplient. Alors pour cette nouvelle série, Histoire Vivante vous propose d’explorer les premiers pas de l’ONU avec ses grandes ambitions et ses grandes déceptions...
L’ONU est inventée en 1945, dans le fracas de la Deuxième guerre mondiale, mais son histoire commence bien avant avec la Première guerre mondiale, lorsque le président états-unien Woodrow Wilson invite les Etats à s’associer pour ne plus jamais verser dans le paroxysme de violence des tranchées. Genève devient capitale de ce concert mondial, d’abord de la Société des Nations et ensuite de l’ONU pour l’Europe.
Pierre-Etienne Bourneuf est conseiller scientifique auprès des archives et de la bibliothèque des Nations Unies à Genève. Il nous aide à comprendre comment s’invente l’ambition d’un monde sans guerre à Genève.
Chloé Maurel est spécialiste de l'histoire de l'Organisation des Nations Unies.
Réf. bibliographique :
Pierre-Etienne Bourneuf, Genève, berceau de la Société Des Nations (United Nations, Geneva, mars 2022).
Chloé Maurel, Histoire des idées des Nations unies. L’ONU en 20 notions (Paris, L’Harmattan, 2015)
9/2/2024 • 30 minutes, 1 second
Des armes et des Suisses (5/5) : Du mercenaire au panzer, des armes suisses dans le monde entier
Des milliers de lances sur les champs de bataille de toute l’Europe, durant plusieurs siècles, la renommée des soldats suisses et leur savoir-faire jouent un rôle décisif dans la stratégie géopolitique des grandes puissances. Dans cette Confédération helvétique à la démographie galopante, le jeune soldat est une denrée qui s’exporte et qui assure fortune et privilèges à certaines grandes familles chargées de lever les troupes. La Suisse fait commerce de son savoir-faire militaire. Des hommes à l’armement… après l’interdiction du mercenariat, les exportations d’armes suisses suscitent le débat, comme c’est le cas aujourd’hui encore avec le conflit en Ukraine.
Avec Alexandre Vautravers, historien, rédacteur en chef de la Revue militaire suisse et auteur d’une thèse sur l’armement en Suisse depuis 1850 et Jean-Marie Pellaux, historien et enseignant, auteur du livre « L’affaire Pilatus », les milieux engagés et la Suisse officielle face aux exportations d’armes (1875-1985)
Entretiens : Pierre Jenny pour Histoire Vivante
8/26/2024 • 29 minutes, 4 seconds
Des armes et des Suisses (4/5) : Des citoyens et des armes (4/5)
Militaires, tireurs sportifs, collectionneurs, la Suisse pointe au 4e rang des pays les plus armés d’Europe occidentale avec plus de 2,3 millions d’armes à feu en circulation. Si les réformes successives de l’armée ont fait diminuer le nombre d’armes militaires à domicile, le goût pour le tir sportif maintient cette réputation. Pourtant, une partie de la population ne veut plus d’arme à la maison. La preuve : le succès des journées de remises d’armes organisées par les polices cantonales comme à Fribourg, au printemps dernier. C’est là que Pierre Jenny a rencontré, pour Histoire Vivante, Bernard Horner, adjudant responsable de la section armes, pyrotechnie et explosifs de la police cantonale.
Avec Bernard Horner, adjudant responsable de la section armes, pyrotechnie et explosifs à la police cantonale fribourgeoise et de Luigi De Martino, Responsable de l’Unité de renforcement des capacités au Small Armes Survey https://www.smallarmssurvey.org/
Entretiens : Pierre Jenny pour Histoire Vivante
8/26/2024 • 28 minutes, 23 seconds
Des armes et des Suisses (3/5) : Si tu veux la paix, comprends la guerre ! Les armes au musée
L’adage qui donne son titre à notre épisode pourrait être celui du Musée militaire de Morges où Histoire vivante vous emmène aujourd’hui. Château médiéval transformé durant les années 1920 et ouvert au public depuis 1932, le Musée militaire nous éclaire bien évidemment sur l’évolution qu’ont connu les armes, les uniformes et les armées en Suisse. Mais pas seulement… Le lieu questionne et documente les à-côtés des faits militaires. Le vécu des soldats et des civils entre en résonnance avec les mentalités des sociétés en guerre et leur évolution. Si l’inauguration d’un tel musée dans les années 1930 correspond au mouvement de la défense nationale spirituelle, une défense nationale masculine, à quoi sert ce musée aujourd’hui alors que la Suisse n’a plus connu de conflit armé sur son territoire depuis 1847 ?
Avec Adélaïde Zeyer, directrice du Musée militaire de Morges
Entretien : Pierre Jenny pour Histoire Vivante
8/26/2024 • 28 minutes, 31 seconds
Des armes et des Suisses (2/5) : Dans le mille ! Histoire du tir en Suisse
Sport national, le tir suisse puise ses racines au Moyen Âge déjà. A cette époque, les concours de tirs à l’arbalète puis à l’arquebuse permettent aux villes d’exhiber leur puissance militaire et d’inviter leurs alliés lors de fêtes somptueuses. Civique, politique et ludique, le tir évolue au fil des siècles pour devenir une activité inscrite aux traditions vivantes de la Suisse et dont le point d’orgue reste la Fête fédérale de tir, organisée tous les cinq ans. Au fil des siècles, le tir forge l’image d’une Suisse « nation de tireurs », d’un peuple en arme, de citoyens-soldats prêts à défendre le pays à la moindre alerte.
Avec Marc Höchner, historien et commissaire d’exposition au Musée suisse du tir à Berne
Entretien : Pierre Jenny pour Histoire Vivante
8/26/2024 • 29 minutes, 5 seconds
Des armes et des Suisses (1/5) : De Tell au label, histoire de l’arbalète en suisse
Arme du Diable ou des assassins pour les uns, symbole de liberté pour les autres, l’arbalète a révolutionné l’art de la guerre. Conçue probablement en Asie au 5e siècle avant notre ère, l’arbalète s’installe en Suisse et pour longtemps, au 11e siècle. Des fédérations pratiquent aujourd’hui encore l’art ancestral du tir à l’arbalète sur cible ou sur des perroquets en bois. Symbole de l’unité helvétique par excellence grâce au personnage de Guillaume Tell, l’arbalète se fait label de promotion des produits suisses après la crise économique mondiale de 1929.
Avec Daniel Jaquet, historien médiéviste et Anne Pastori Zumbach, historienne de l’art
Entretiens : Pierre Jenny pour Histoire Vivante
8/26/2024 • 29 minutes, 33 seconds
Débarquements (5/5) : 1961, la Baie des Cochons
Nous sommes au printemps 1961, deux jeunes dirigeants viennent de prendre le pouvoir de part et d’autre du golfe du Mexique : Fidel Castro a imposé sa révolution à Cuba tandis John Fitzgerald Kennedy est devenu président des États Unis. La Guerre froide domine la politique internationale et Kennedy hérite d’un projet monté par la CIA : le débarquement à Cuba d’un commando de contre-révolutionnaires, entrainés par les États-Unis pour s’emparer de La Havane. Une histoire de fuseaux horaires, un échec spectaculaire, un fantasme devenu réalité qui tourne à la catastrophe.
Alexandre Rios-Bordes est maître de conférences à l’Université Paris Cité est spécialiste des opérations clandestines américaines. Il répond aux questions d’Etienne Duval.
6/24/2024 • 29 minutes, 13 seconds
Débarquements (4/5) : 1942, apprendre à débarquer, les Alliés de Dieppe au Maghreb – Deuxième partie
Le 8 novembre 1942, les Alliés organisent un débarquement sur les côtes d’Afrique du Nord. Une nouvelle tentative pour créer une faille tant attendue dans les positions des armées allemandes et italiennes. Cette opération Torch, c’est un tournant dans l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale alors que sur le front de l’Est les Soviétiques mènent une véritable guerre de guérilla dans les rues de Stalingrad. Un moment clé qui annonce la défaite à venir des forces nazies et de leurs alliés.
On retrouve Olivier Wieviorka, professeur à l’École Normale Supérieure Paris-Saclay au micro d’Etienne Duval.
6/24/2024 • 28 minutes, 37 seconds
Débarquements (3/5) : 1942, apprendre à débarquer, les Alliés de Dieppe au Maghreb – Première partie
Bien avant le succès du débarquement de Normandie en juin 1944, les Alliés ont tenté leur chance en 1942. C’est d’abord en août l’opération Jubilé à Dieppe, puis en novembre, l’opération Torch, en Algérie et au Maroc. Un échec cuisant et une opération de longue haleine, qui n’annoncent assurément le débarquement de Normandie.
Deux tentatives rapprochées, avec un résultat bien différent, expliquées par Olivier Wieviorka, professeur à l’École Normale Supérieure Paris-Saclay au micro d’Etienne Duval.
6/24/2024 • 29 minutes, 21 seconds
Débarquements (2/5) : 1066, l’Angleterre sera normande
1066 est une date gravée dans la mémoire de générations d’écoliers anglais parce que c’est une rupture dans l’histoire des îles britanniques. C’est l’année où tout a basculé avec la fin du règne des rois anglo-saxons, d’origine germanique, et de ces envahisseurs plus récents et scandinaves : les Vikings. Les Normands, installés en France depuis deux siècles, décident de traverser la Manche sous la bannière de leur duc, qu’on connait aujourd’hui sous le nom de Guillaume Le Conquérant. Une invasion immortalisée dans la célèbre tapisserie de Bayeux, et une défaite, celle d’Harold, au cours de la bataille d’Hastings, sur les côtes du Sussex.
Fanny Madeline est maîtresse de conférences à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Elle répond aux questions d’Etienne Duval.
6/24/2024 • 29 minutes, 10 seconds
Débarquements (1/5) : 711, sur les côtes d’Espagne
Cet été, on célèbre les débarquements de 1944 qui ont achevé la Deuxième Guerre mondiale : celui de Normandie en juin et celui de Provence en août. Deux temps forts de l’histoire du XXème siècle qui ont changé la donne. Mais un débarquement est toujours un pari. Retour sur ces opérations risquées dont le succès ou l’échec ont changé l’histoire.
Le 27 avril 711, Tariq ibn Ziyad, gouverneur de Tanger, prend les falaises des colonnes d’Hercule et fait du rocher de Gibraltar sa base arrière pour prendre pied en Espagne à la demande d’Agila, destitué par Roderic. Un point de départ pour prendre Cadix, Cordoue et Tolède et pour vous raconter une invasion qui écrit les siècles suivants.
Emmanuelle Tixier du Mesnil est professeure d’histoire du Moyen Âge à l’université Paris Nanterre. C’est l’une des spécialistes de cette période où les musulmans gouvernaient une bonne partie de l’Espagne, sur un territoire nommé Al-Andalus. Elle répond aux questions d’Etienne Duval.
6/24/2024 • 29 minutes, 26 seconds
Les femmes, du foyer aux révolutions féministes (10/10) : 14 juin en Suisse, c’est jour de grève féministe
En 1981, les femmes obtiennent l’inscription dans la constitution helvétique de leur égalité. C’est inscrit et il n’y a plus qu’à appliquer ce nouveau principe fondateur de la nation. Mais à partir de là commence une décennie de frustration face à la lenteur de mise en application de ce nouveau principe tant attendu. Des frustrations et une grève choc en 1991.
Brigitte Studer, historienne et autrice de La conquête d’un droit-Le suffrage féminin en Suisse, (Editions Alphil).
Sarah Kiani enseigne à l’université de Neuchâtel en études genre. Elle est également réalisatrice de cinéma et l’autrice de De la révolution féministe à la Constitution. Mouvement des femmes et égalité des sexes en Suisse (1975-1995) (Editions Antipodes)..
Charlène Calderaro est doctorante au Centre en Etudes Genre de l'université de Lausanne. Elle s'intéresse aux dynamiques d'institutionnalisation des droits des femmes en France et en Angleterre.
Eléonore Lepinard est sociologue à l’Université de Lausanne et a publié un essai pédagogique intitulé Féminisme (Editions Anamosa, Collection « Le mot est faible »)
Pauline Milani, historienne, enquête sur l’histoire des antiféministes. Elle est l’autrice de Iris von Roten et Femmes sous surveillance, une dénonciation de l’antiféminisme (2022, Cahiers d’histoire du mouvement ouvrier).
6/17/2024 • 28 minutes, 39 seconds
Les femmes, du foyer aux révolutions féministes (9/10) : 1975-1995, le long combat pour l’égalité
Les femmes votent depuis 1971, mais qu’en est-il ensuite en matière de politique familiale ? Si les femmes travaillent toujours plus à l’extérieur, elles conservent malgré tout la grande exclusivité du travail ménager. Ce travail gratuit devient un objet de débat, toujours actuel.
Anne-Françoise Praz est historienne et elle s’intéresse en particulier à l’histoire de la famille et des femmes.
Sarah Kiani enseigne à l’université de Neuchâtel en études genre. Elle est également réalisatrice de cinéma et l’autrice de De la révolution féministe à la Constitution. Mouvement des femmes et égalité des sexes en Suisse (1975-1995) (Editions Antipodes).
Pauline Milani, historienne, enquête sur l’histoire des antiféministes. AElle est l’autrice de Iris von Roten et Femmes sous surveillance, une dénonciation de l’antiféminisme (Cahiers d’histoire du mouvement ouvrier, 2022).
Charlène Calderaro est doctorante au Centre en Etudes Genre de l'Université de Lausanne. Elle s'intéresse aux dynamiques d'institutionnalisation des droits des femmes en France et en Angleterre.
Brigitte Studer, historienne et autrice de La conquête d’un droit-Le suffrage féminin en Suisse, (Editions Alphil).
6/17/2024 • 28 minutes, 48 seconds
Les femmes, du foyer aux révolutions féministes (8/10) : Le féminisme pour qui ?
Au nom de quelles femmes parle le féminisme mythique des années 1970 ? Comment défendre la diversité de situation des femmes parmi les femmes ? Bien avant l’émergence du militantisme LGBT, le débat fait déjà rage dans les rangs du féminisme.
Ilana Eloit enseigne à l’université de Genève, elle prépare un ouvrage sur l’histoire du féminisme lesbien d’après sa thèse intitulée, en anglais : Le trouble lesbien : féminisme, hétérosexualité en France 1970-1981.
6/17/2024 • 29 minutes, 6 seconds
Les femmes, du foyer aux révolutions féministes (7/10) : Les féminismes
Au cours de l’histoire, il y a plusieurs féminismes, de droite ou de gauche, libéral ou anticapitaliste. Les années septante voient se déployer le féminisme que l’on qualifie de « deuxième vague ».
Brigitte Studer, historienne, est l’autrice de : La conquête d’un droit-Le suffrage féminin en Suisse (Editions Alphil).
Eléonore Lepinard est sociologue à l’Université de Lausanne. Elle a publié un essai pédagogique intitulé Féminisme (Editions Anamosa, collection « Le mot est faible »)
Sarah Kiani enseigne à l’université de Neuchâtel en études genre. Elle est également réalisatrice de cinéma et l’autrice de De la révolution féministe à la Constitution. Mouvement des femmes et égalité des sexes en Suisse (1975-1995) (Editions Antipodes).
6/17/2024 • 28 minutes, 43 seconds
Les femmes, du foyer aux révolutions féministes (6/10) : 1971, les femmes voteront
En 1971, les femmes obtiennent le droit de vote en Suisse. Comment comprendre ce changement soudain après tant de résistances, de sourde-oreille et de passivité du législatif ? Il faut regarder à la fois à l’extérieur et à l’intérieur de la Suisse les pressions conjointes qui s’assemblent pour rendre possible ce droit refusé jusque-là. Les différentes manières de se penser femme et féministe s’expriment. La victoire permet l’émergence des nuances qui se taisaient encore.
Brigitte Studer, historienne, autrice de nombreuses contributions sur l’histoire des femmes, avec notamment : La conquête d’un droit-Le suffrage féminin en Suisse (Editions Alphil).
Pauline Milani, historienne, enseigne à l’université de Fribourg et travaille en ce moment sur l’histoire des antiféministes. Elle est l’autrice de Iris von Roten et Femmes sous surveillance, une dénonciation de l’antiféminisme (2022, Cahiers d’histoire du mouvement ouvrier).
6/17/2024 • 29 minutes, 5 seconds
Les femmes, Du foyer aux révolutions féministes (5/10) : Iris au pays des hommes
En 1959, les hommes votent pour savoir si les femmes peuvent avoir le même droit qu’eux et refusent de partager ce droit. Mais le sujet est dans l’espace public et la revendication du vote des femmes s’accompagne de la publication du livre d’Iris Von Roten : Femmes sous surveillance (Editions Antipodes). Un pavé dans la mare et un scandale historique en Suisse.
Pauline Milani, historienne, enquête sur l’histoire des antiféministes. Elle est l’autrice de Iris von Roten et Femmes sous surveillance, une dénonciation de l’antiféminisme (2022, Cahiers d’histoire du mouvement ouvrier).
Brigitte Studer, historienne et autrice de La conquête d’un droit-Le suffrage féminin en Suisse, (Editions Alphil).
6/10/2024 • 28 minutes, 21 seconds
Les femmes, Du foyer aux révolutions féministes (4/10) : Des enfants, si je veux
Maîtriser sa trajectoire de vie passe aussi par le choix d’avoir des enfants, à quel moment et avec qui. Mais avant la commercialisation de la pilule contraceptive en 1961 et la liberté d’avorter en 2002, c’est une affaire clandestine et souvent scandaleuse.
Anne-Françoise Praz, historienne et professeure à Fribourg, a publié “Morales sexuelles et luttes féministes”, Nouvelles Questions Féministes (avec Marta Roca et Eléonore Lépinard) (Editions Antipodes, 2016).
6/10/2024 • 28 minutes, 53 seconds
Les femmes, Du foyer aux révolutions féministes (3/10) : Retour au bercail
Les femmes ont toujours travaillé, qu’elles soient rémunérées ou non. Mais après la Première guerre mondiale, la société masculine se crispe face à leur libération de fait et leur présence toujours plus affirmée dans l’espace public. La crise financière héritée des Etats Unis en 1929 frappe l’Europe des années 1930, un prétexte qui tombe à pic pour tenter d’effacer les femmes du monde du travail.
Dans « Travail féminin. Retour à l’ordre » (Editions Antipodes), Céline Schoeni a consacré un doctorat à ce moment de crispation.
6/10/2024 • 29 minutes, 36 seconds
Les femmes, Du foyer aux révolutions féministes (2/10) : Les femmes selon la loi
Les femmes et la loi, c’est toujours une affaire en cours. Peu de droits, pas de droits, alors que dit vraiment la loi ?
Nous recevons Anne-Françoise Praz, professeure en histoire contemporaine à l’Université de Fribourg, spécialiste de l’histoire de l’enfance et de la jeunesse, de l’histoire du genre, des politiques de population et de sexualité.
6/10/2024 • 29 minutes
Les femmes, Du foyer aux révolutions féministes (1/10) : Femme au foyer, une invention à succès
Les femmes au foyer sont une invention très récente à l’échelle de l’histoire de l’humanité, pourtant le mythe d’une tradition ancestrale a duré et pesé sur leur représentation et leurs droits.
Brigitte Studer, historienne, est l’autrice de nombreuses contributions sur l’histoire des femmes, avec notamment : La conquête d’un droit-Le suffrage féminin en Suisse (Editions Alphil).
Sur le même thème : Façonner les femmes, une histoire du soutien-gorge (Documentaire de Sandra Rude, France, 2023)
6/10/2024 • 29 minutes, 27 seconds
Les Jeux Olympiques, de l’Antiquité à 2024 (5/5) : La guerre froide des Jeux olympiques
Les Jeux Olympiques sont un rendez-vous sportif mais également une belle vitrine politique pour le pays organisateur et pour les délégations qui s’y pressent. Si les prouesses des athlètes font l’évènement, elles sont en sérieuse concurrence avec les bruits du monde, ses guerres et ses rivalités entre nations. Pendant la Guerre froide, Est et Ouest s’y affrontent selon leur habitude. Le sport confirme ses qualités d’arme de propagande.
On retrouve Patrick Clastres, historien et directeur du Centre d'étude olympique et de la globalisation du sport à l'Université de Lausanne, au micro de Laurent Huguenin-Elie.
6/3/2024 • 29 minutes, 17 seconds
Les Jeux Olympiques, de l’Antiquité à 2024 (4/5) : La politique internationale s’empare des stades
Les Jeux Olympiques, réinventés au XIXe siècle par Pierre de Coubertin, connaissent des débuts timides et une aura décevante. Entre les deux guerres mondiales, ils atteignent une notoriété inédite dans le monde contemporain. Leurs éditions, de de Berlin à Montréal en passant par Mexico ou Munich, ont marqué l’histoire parce que justement l’histoire s’est invitée dans les stades.
Patrick Clastres est historien et directeur du Centre d'étude olympique et de la globalisation du sport à l'Université de Lausanne. Il répond aux questions de Laurent Huguenin-Elie.
6/3/2024 • 28 minutes, 33 seconds
Les Jeux Olympiques, de l’Antiquité à 2024 (3/5) : Olympisme et géopolitique
Les Jeux Olympiques, réinventés par le baron Pierre de Coubertin, sont organisés pour la première fois en 1896. Mais comment s’y prendre pour réinventer une tradition vieille de deux mille ans ? L’olympisme de cette époque est un ensemble d’épreuves sportives mais également un projet de concert des nations, bien avant la création des Nations Unies. La diplomatie par le sport est le cheval de bataille de Pierre de Coubertin.
Nicolas Bancel, historien et professeur à l’Institut des sciences du sport de Lausanne, répond aux questions de Laurent Huguenin-Elie.
6/3/2024 • 29 minutes, 8 seconds
Les Jeux Olympiques, de l’Antiquité à 2024 (2/5) : Le nouvel olympisme du baron
Les Jeux Olympiques, réinventés au XIXème siècle, sont la grande ambition de Pierre de Coubertin dans un monde industriel très éloigné des jeux de la Grèce antique. C’est aussi une entreprise nourrie des considérations de son époque où la santé, l’hygiénisme et la géopolitique tentent de faire bon ménage au nom de l’esprit du sport.
Nicolas Bancel enseigne l’histoire du sport et de ses pratiques à l’Université de Lausanne. Il nous guide pour comprendre le parcours de ce curieux baron au micro de Laurent Huguenin-Elie.
6/3/2024 • 28 minutes, 20 seconds
Les Jeux Olympiques, de l’Antiquité à 2024 (1/5) : Ça commence aujourd’hui
Qu’on les attende avec impatience ou qu’ils nous donnent une furieuse envie de fuir, les Jeux Olympiques arrivent avec leurs sportifs pleins d’espoir et leurs tractations politiques et urbaines.
Les Jeux Olympiques sont réinventés en 1896 par Pierre de Coubertin. L’origine de cet évènement sportif monumental se trouve en Grèce ancienne, il y a plus de deux mille ans. C’est là que nous guide Anne BIELMAN, professeur d’histoire ancienne à l’Université de Lausanne, au micro de Laurent Huguenin-Elie.
6/3/2024 • 28 minutes, 3 seconds
Années folles, radiographie d’un mythe qu’on aime (10/10)
C’est toujours difficile de mettre un point final à une période historique. Pour les Années folles, les historiennes et les historiens s’accordent malgré tout à considérer le krach boursier de 1929 et la crise qui se propage dans les années suivante comme un évènement décisif. Mais il y a aussi un épuisement, une usure de la frénésie des années 1920 et la victoire de ceux qui n’étaient pas en accord avec le futur qu’elles dessinaient.
Cet épuisement de l’énergie éclatante des Années folles, on vous la raconte comme la fin d’une danse. Dans le film de Sidney Pollack On n’achève bien les chevaux ou encore dans la quatrième saison de la série Babylon Berlin, la métaphore marche bien. Ce ne sont que des fictions, bien sûr, mais elles disent l’impression sensible de cette fin d’époque fragile.
Sophie Jacotot est historienne de la danse et particulièrement celle des Années folles.
Christophe Farquet est historien et notamment des Années folles.
Myriam Juan est historienne et l’autrice d’un ouvrage sur les « Années folles » (Editions La Découverte). Ils sont au micro d’Anaïs Kien.
5/27/2024 • 28 minutes, 16 seconds
Années folles, radiographie d’un mythe qu’on aime (9/10)
Les années 1920 étaient le paradis de ceux qui voulaient embrasser la vitalité retrouvée après la Première guerre mondiale en s’affranchissant un peu des règles du monde d’avant. Ce paradis des uns est le cauchemar des autres, de ceux pour qui la meilleure option d’avenir s’incarne dans le retour à l’ordre qui a précédé les tranchées de Verdun. Entre redéploiement du suprématisme blanc et activisme des ligues de vertus, la remise au pas des sociétés prises par les Années folles n’a jamais désarmé. Première étape aux Etats-Unis.
Nous retrouvons au micro d’Anaïs Kien : Myriam Juan, historienne spécialiste des images et du cinéma et Christophe Farquet, historien, qui travaille notamment sur les Années folles.
5/27/2024 • 27 minutes, 30 seconds
Années folles, radiographie d’un mythe qu’on aime (8/10)
Histoire Vivante vous entraine dans les Années folles, ces années 1920 où la fin de la guerre est un soulagement, où l’énergie semble reprendre une humanité pourtant profondément blessée. Pourtant, en 1922, Benito Mussolini instaure une dictature en Italie après le coup de force de la Marche sur Rome tandis qu’Adolf Hitler fonde le parti nazi en Allemagne et accède au pouvoir en 1933. Le nazisme et le fascisme savent embrasser ce qui leur convient et repousser dans ces Années folles ce qui contrarie leurs projets de société. Par leurs discours et leurs corps, ils incarnent deux programmes qui préparent les guerres à venir.
Christophe Farquet est historien, il travaille notamment sur les Années folles.
Myriam Juan est historienne et l’autrice d’un ouvrage sur les « Années folles » (Editions La Découverte).
Nicolas Bancel est historien, il travaille sur l’histoire du sport, donc sur l’histoire des corps et les corps dans les Années folles sont particulièrement politiques.
5/27/2024 • 28 minutes, 26 seconds
Années folles, radiographie d’un mythe qu’on aime (7/10)
Au sortir de la première guerre mondiale, puisque la guerre n’est plus une option, on invente d’autres exploits à accomplir. Les nouveaux héros sont sportifs ou explorateurs et la mode est aux records et aux inventions qui augmentent les capacités du corps humain. En 1927, Charles Lindberg traverse pour la première fois l’Atlantique en avion et sans escale. Les prouesses sportives deviennent un spectacle attendu, comme en témoigne le succès des Jeux olympiques de 1924. Le corps devient à la fois lieu d’expérimentations et nouveau champ de bataille.
Avec Nicolas Bancel, historien, qui travaille plus particulièrement sur l’évolution des pratiques sportives.
Farid Chenoune est historien de la mode et s’intéresse surtout à notre relation aux vêtements, comment on se l’approprie et comment ce que l’on porte raconte les mouvements de nos sociétés.
Sophie Jacotot est historienne et travaille sur l’histoire de la danse dans l’entre-deux guerres.
Myriam Juan est historienne et l’autrice d’un ouvrage sur les « Années folles » (Editions La Découverte).
5/27/2024 • 28 minutes, 18 seconds
Années folles, radiographie d’un mythe qu’on aime (6/10)
Histoire Vivante poursuit sa traversée des Années folles en dix épisodes. Notre imaginaire est plein d’images flamboyantes concernant ces années, qui sont également celles de la ségrégation et du déploiement maximum de la fierté coloniale. Entre les Etats-Unis et l’Europe, dans l’histoire de la démocratie, ces années sont loin d’être aussi brillantes.
Au micro d’Anaïs Kien, nous retrouvons l’historienne Myriam Juan, Maîtresse de conférences à l'université de Caen Normandie, Christophe Farquet, historien qui travaille sur l’histoire de la finance, de la Seconde guerre mondiale et des Années folles en Europe et Nicolas Bancel, historien, spécialiste de l’histoire coloniale.
5/27/2024 • 28 minutes, 28 seconds
Années folles, radiographie d’un mythe qu’on aime (5/10)
Histoire Vivante poursuit sa série sur les « Années Folles », cette décennie des années 1920 coincée entre deux guerres mondiales où on a cru entrevoir un monde nouveau. On y trouve l’image d’une société plus tolérante notamment vis-à-vis des personnes qui n’entraient pas dans la norme hétérosexuelle. C’est parce que les marges sont à la mode qu’on les voit surgir dans l’espace public, parce que la nuit est un monde apprécié et convoité qu’on ouvre très légèrement la porte du placard. Une ouverture partielle, temporaire et qui coûte cher.
Avec Myriam Juan, historienne, Farid Chenoune, historien de la mode et Thierry Delessert, historien à l'Université de Lausanne et spécialisé sur l'histoire des (homo)sexualités en Suisse.
5/20/2024 • 31 minutes, 43 seconds
Années folles, radiographie d’un mythe qu’on aime (4/10)
Après vous avoir raconté l’apparition de cette nouvelle silhouette féminine avec ses robes tubulaires et sa mode à la garçonne, c’est aux hommes que nous nous intéressons. Suite à la première guerre mondiale, les gueules cassées et les blessés de guerre sont les témoins vivants d’une époque qu’on aimerait oublier. Que deviennent ces soldats, ces poilus rescapés des tranchées ? Comment évolue la représentation de la virilité dans ces années 20 ?
Avec les historiennes Myriam Juan, Sophie Jacotot et Farid Chenoune, historien de la mode, au micro d’Anaïs Kien.
5/20/2024 • 30 minutes, 47 seconds
Années folles, radiographie d’un mythe qu’on aime (3/10)
Cette semaine, Histoire Vivante vous invite à une traversée dans les « Années Folles ». On poursuit notre enquête avec une histoire des corps, incarnations d’une époque, dans ces années 1920 qui succèdent à la Première guerre mondiale.
Nous nous intéressons aux corps des femmes, cheveux courts et robes tubulaires, comme le cliché dont on a hérité, entre la Garçonne et la Belle Epoque, entre nous et les années du siècle précédent.
Myriam Juan est historienne et l’autrice d’un ouvrage sur les « Années folles » (Editions La Découverte). Elle est au micro d’Anaïs Kien.
5/20/2024 • 28 minutes, 58 seconds
Années folles, radiographie d’un mythe qu’on aime (2/10)
Histoire Vivante vous propose une traversée des années 1920, ces « Années folles » avec leur séduisant désordre et leurs cabarets où les contours restent flous dans la fumée de cigarettes.
Dans cette enquête sur notre goût prononcé pour les « Années Folles », il y a peut-être une piste : leur sens de la fête, parce que cette décennie est l’âge d’or de la danse festive.
Sophie Jacotot est historienne et travaille sur l’histoire de la danse mais surtout sur la façon dont on danse et ce que ça dit de nos corps, de leurs usages et de leur exposition en société.
5/20/2024 • 29 minutes, 13 seconds
Années folles, radiographie d’un mythe qu’on aime (1/10)
Histoire vivante commence une série en dix épisodes sur les années 1920, une décennie électrique, enserrée entre les deux guerres mondiales et que l’on a baptisée en français « Années Folles ». Les films et les séries se sont emparés de cette période et jouent avec notre imaginaire historique : de la prohibition aux suffragettes, de l’avènement des totalitarismes aux exploits des aviateurs, des garçonnes portant monocle et haut de forme aux hommes imberbes et gominés, d’artistes moins maudits qu’avant au petit monde peuplant des soirées animées par un jazz band venu tout droit de Harlem. Pourtant, les historiennes et les historiens n’aiment pas beaucoup cette expression, parce qu’une époque et son image ne racontent pas toujours la même histoire…
L’historienne Myriam Juan, Maîtresse de conférences à l'université de Caen Normandie et Christophe Farquet, historien travaillant sur l’histoire de la finance, la Seconde guerre mondiale et des Années folles en Europe, sont au micro d’Anaïs Kien.
5/20/2024 • 26 minutes, 59 seconds
L’amour, toujours, mais différent (5/5) : L’amour réinventé avec Alexandra Kollontaï
Dans cette série d’Histoire Vivante consacrée au sentiment amoureux, il a parfois été davantage question d’enjeux de pouvoirs, de stratégie, de domination que d’amour. Il faut dire que cette histoire-là on la retrouve la plupart du temps surtout dans les mots et la prose des hommes. Des récits et une morale de l’amour, même lorsqu’ils prétendent servir le rôle des femmes ou célébrer le féminin. À travers l’histoire, ce sont eux qui définissent les modèles de l’amour : qui aime qui, combien de temps et pourquoi. Face à ça certaines femmes ont décidé d’agir et de sortir du silence et de l’ombre de l’espace intime et privé. Comme Alexandra Kollontaï à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle : première femme ambassadrice au monde et figure pionnière du féminisme socialiste, elle développe un projet de société qui réinvente les formes d’amour et de la sexualité ; un véritable programme pour libérer les femmes, la famille et les relations amoureuses.
Comment vivre l’amour à parts égales ? Pour Histoire Vivante, Céline Roduit a rencontré Matthieu Renault, professeur en Histoire critique de la philosophie à l’université Toulouse Jean-Jaurès et co-auteur avec Olga Bronnikova de : Kollontaï, défaire la famille, refaire l’amour, paru aux éditions La Fabrique.
Alexandra Kollonaï est née en 1872 à St-Pétersbourg dans une famille de l’aristocratie russe. Dans les années 1890, elle adopte les théories marxistes avant d’œuvrer pour l’émancipation des femmes après la révolution avortée de 1905 et plus encore pendant la révolution de 1917. Dès le début des années 1910, elle remet en question la morale sexuelle et amoureuse.
5/13/2024 • 29 minutes, 7 seconds
L’amour, toujours, mais différent (4/5) : La nuit de noce
En matière de sexualité, le 19ème siècle semble être celui de la contradiction : on exige la chasteté des femmes avant le mariage. La sexualité en dehors du couple marié est condamnée par l’Eglise et semble dans les faits, n’être réservée qu’aux hommes. Dans ce contexte, l’initiation et l’apprentissage des corps, de l’intimité érotique du couple est parfois terriblement brutale. Pourtant, le thème de l’amour romantique, passionnel et fusionnel est omniprésent dans la littérature. Alors que devient-il lorsque les portes des chambres à coucher se referment et que le « devoir conjugal » doit être accompli ?
Aïcha Limbada est chercheuse et docteure en histoire contemporaine, membre de l’Ecole française de Rome. Elle est l’autrice de l’ouvrage : « La nuit de noces, une histoire de l’intimité conjugale », paru aux éditions La Découverte. Elle répond aux questions de Céline Roduit.
Attention oreilles sensibles s’abstenir, contenus sexuels explicites. Cet épisode parle également de viol conjugal et de violences sexuelles, merci de respecter vos limites et celles de vos proches.
5/13/2024 • 29 minutes, 44 seconds
L’amour, toujours, mais différent (3/5) : Le couple
L’idée du couple a longtemps traversé l’histoire sans qu’il n’ait rien eu à voir, ni à faire, avec le sentiment amoureux. Parler du couple, ce n’est donc pas toujours parler d’amour. L’amour se développe souvent en dehors de la norme conjugale imposée par l’Eglise ou l’autorité parentale dans l’ombre de la sexualité et du patrimoine. A quel moment l’amour devient-il un présupposé du mariage ? Qui aime-t-on ? Une histoire où les hommes ont bien plus de libertés que les femmes. De l’amour vertueux antique à l’interdiction du concubinage, de l’amour courtois aux ménages à plusieurs, on discute de l’évolution des modèles du couple avec Patrick Boucheron, historien médiéviste, professeur au Collège de France. Il répond aux interrogations de Céline Roduit pour Histoire Vivante.
Les cours de Patrick Boucheron au Collège de France « Politiques de l’amour ».
5/13/2024 • 28 minutes, 57 seconds
L’amour, toujours, mais différent (2/5) : Les mots de l’amour
L’amour possède tout un langage. De l’Antiquité grec à l’amour romantique du 19e siècle en passant par l’amour courtois, platonique ou passionnel, l’amour est-il le même sentiment à travers les âges, et qu’a-t-on gardé en héritage ? Patrick Boucheron, est historien, professeur au Collège de France où il enseigne en 2024 les Politiques de l'amour. Il répond aux questions de Céline Roduit pour Histoire Vivante.
Les cours de Patrick Boucheron au Collège de France « Politiques de l’amour ».
5/13/2024 • 28 minutes, 7 seconds
L’amour, toujours, mais différent (1/5) : le marché de l’amour
À la fois force motrice qui ferait tourner le monde et maladie sans remède, l’amour représente un fait social total dans l’imaginaire occidental. Une histoire des sentiments amoureux, de leurs effets et de leurs expressions.
Si l’on souhaite confirmer l’adage, "qui se ressemble, s’assemble", faut-il encore pouvoir se rencontrer pour trouver chaussure à son pied. Dans les sociétés rurales, ouvrières, bourgeoises ou citadine du 19e siècle, tous les célibataires n’ont pas les mêmes usages, chances et stratégies pour «tomber sur leur moitié». Parfois, certains souhaitent aider le destin. Si aujourd’hui, les algorithmes de Tinder, Meetic ou autre Grindr règnent sur le marché de la rencontre amoureuse, depuis le début du 19e siècle les agences matrimoniales et la presse dédiée aux petites annonces se sont battues pour gagner en légitimité. À la recherche de l’âme sœur ou du bon parti, le marché de la rencontre se constitue progressivement en arène professionnelle et codifiée, le plus souvent dictée par les attentes masculines. Claire-Lise Gaillard est docteure en histoire contemporaine. Son travail de recherche s’est basé sur une population de 12'000 individus dont elle a retrouvé la trace dans les registres matrimoniaux et dans les petites annonces de la presse généraliste ou spécialisée depuis le début du 19e siècle.
"Pas sérieux s’abstenir, histoire du marché de la rencontre au 19e-20e siècle", aux éditions du CNRS.
5/13/2024 • 33 minutes, 21 seconds
Comme des Italiens en Suisse (1/5) : La liberté en Suisse et ailleurs
Les Italiens sont des millions à avoir émigré vers la Suisse, d’abord à la fin du 19e siècle, puis dans un second mouvement après la Deuxième guerre mondiale. Ils sont venus pour travailler, dans des conditions souvent très difficiles. Ils n’étaient pas les bienvenus, même si la Suisse avait besoin d’eux, notamment pour ses grands chantiers comme la construction du tunnel du Gothard, pour édifier sa modernité. Les Italiens et les Italiennes formaient d’ailleurs encore en 2023 la population étrangère la plus importante de Suisse.
A la fin des années 1880, la Suisse connait un tournant dans son histoire démographique: de pays d’émigration, elle devient un pays d’immigration. La Suisse évolue et devient un pays désirable, en premier lieu pour ses Italiens.
Rosita Fibbi est sociologue affiliée au Forum suisse pour l’étude des migrations et de la population à l’université de Neuchâtel. Elle répond aux questions de Marie Giovanola.
5/6/2024 • 30 minutes, 4 seconds
Comme des Italiens en Suisse (5/5) : Les barrages
Les ouvriers italiens sont nombreux à œuvrer sur les chantiers en altitude dans des conditions extrêmes dans l’après guerre. A ce moment-là on inaugure jusqu'à 10 barrages par an. Mais le travail manuel ne séduit plus les Suisses. Sur le chantier du barrage de la Grande Dixence, les Italiens représentent plus de 90% de la main d’œuvre. Plus globalement les saisonniers Italiens en Suisse sont 140 000 en 1950 et 600 000 en 1970.
Joël Boissard a réalisé le documentaire : Les barrages suisses une histoire humaine. Il raconte son enquête sur les traces des ouvriers champions de ces chantiers pharaoniques au micro de Frédéric Pfyffer. Un épisode en rediffusion.
Histoire Vivante dimanche 12 mai 2024 à 22h50 sur RTS 2
Le journal d’une bonne – L’histoire de Félicité Lavergne
Documentaire de Valérie Manns (France, 2022)
Reconstitué a` partir des nombreux témoignages, le film fait le récit de la vie de Félicité Lavergne devenue jeune bonne à tout faire en 1900. Cette trajectoire, à la fois tragique et romanesque, est emblématique de la condition des domestiques de cette première moitié du XXème siècle.
5/6/2024 • 28 minutes, 22 seconds
Comme des Italiens en Suisse (4/5) : L’Italianita
La culture et le mode de vie à l’italienne fait désormais partie de la société suisse, de Bâle à Vevey en passant par Sion et Bienne. Pourtant, si l’Italianità est à la mode aujourd’hui, c’était loin d’être une évidence il y a encore quelques décennies.
Denise Tonella est historienne, directrice du Musée national suisse, elle est au micro de Marie Giovanola.
5/6/2024 • 27 minutes, 28 seconds
Comme des Italiens en Suisse (3/5) : Vue depuis l’Italie
L’immigration de travail italienne en Suisse, les Gastarbeiter, c’est une expérience de vie et une histoire politique et culturelle qui a changé la Suisse mais que se passe-t-il dans le regard de ceux qui sont restés au pays ?
Paolo Barcella, historien spécialiste de la migration vers la Suisse et de ses conséquences politiques en Italie est au micro de Valérie Dupont.
5/6/2024 • 28 minutes, 35 seconds
Comme des Italiens en Suisse (2/5) : On écoute et on regarde
Après la Deuxième guerre mondiale, la croissance et la modernisation exigent une main d’œuvre importante. Des millions d’Italiennes et d’Italiens viennent travailler en Suisse. Les échanges culturels sont intenses mais ne se font pas sans quelques moments d’incompréhension voire de crispation. La radio et la télévision jouent leur rôle pour trouver une voix/voie pour leur intégration à la société suisse.
Nelly Valsangiacomo est historienne, professeure à l'Université de Lausanne et directrice du Centre des sciences historiques et de la culture. Elle répond aux questions de Laurent Huguenin-Elie. Un épisode en rediffusion.
5/6/2024 • 28 minutes, 49 seconds
Quinze minutes sur un ring au temps des colonies (5/5) : Un K.O et ses suites
Le 24 septembre 1922, un match de boxe historique au stade Buffalo de Montrouge à Paris va marquer l’histoire. Le boxeur Battling Siki s’apprête à mettre KO l’idole Georges Carpentier. Avant même le début du sixième round, George Carpentier bondit de son tabouret et traverse le ring pour frapper le boxeur Battling Siki encore assis dans son coin. Carpentier est en difficulté sans appel depuis deux rounds, la fin du match approche...
Avec Christophe Granger, historien et auteur de Quinze minutes sur le Ring- sur les traces d’une action passée (Éditions Anamosa).
Timothée Jobert, Champions noirs, racisme blanc. La métropole et les sportifs noirs en contexte colonial (1901-1944) (Presses Universitaires de Grenoble).
4/29/2024 • 29 minutes, 47 seconds
Quinze minutes sur un ring au temps des colonies (4/5) : Ça saigne
Le match du 24 septembre 1922 au stade Buffalo de Montrouge reste indécis. Georges Carpentier, champion du monde de boxe des mi-lourds, affronte l’outsider Battling Siki. La star peine à retrouver son calme. Le 5ème round est celui de la fatigue, des fautes et des blessures.
Avec Christophe Granger, historien et auteur de Quinze minutes sur le Ring- sur les traces d’une action passée (Éditions Anamosa) qui a scruté ce match à chaque seconde.
Timothée Jobert, Champions noirs, racisme blanc. La métropole et les sportifs noirs en contexte colonial (1901-1944) (Presses Universitaires de Grenoble).
4/29/2024 • 25 minutes, 38 seconds
Quinze minutes sur un ring au temps des colonies (3/5) : Round 4
Dans le très attendu match de boxe du 24 septembre 1922, le champion du monde des mi-lourds Georges Carpentier mène dans les deux premières manches. Mais son adversaire, le boxeur français Battling Siki, se reprend depuis le troisième round. Toute la publicité du match a tourné autour de leurs dissemblances. Un jeu de hiérarchie coloniale, un choc organisé, une dramaturgie en marche. Mais ces deux corps qui se chassent et se frappent depuis maintenant presque sept minutes sont-ils si différents ?
Avec Christophe Granger, historien et auteur de Quinze minutes sur le Ring- sur les traces d’une action passée (Éditions Anamosa).
Timothée Jobert, Champions noirs, racisme blanc. La métropole et les sportifs noirs en contexte colonial (1901-1944) (Presses Universitaires de Grenoble).
4/29/2024 • 28 minutes, 25 seconds
Quinze minutes sur un ring au temps des colonies (2/5) : Le basculement
Le 24 septembre 1922, le champion du monde de boxe des mi-lourds Georges Carpentier et le boxeur Battling Siki s’apprêtent à se livrer un combat qui va défrayer la chronique. Notre épisode reprend au troisième round avec Christophe Granger, historien qui a passé plusieurs années à décrypter ces quinze minutes de boxe pour en comprendre le moindre geste.
Christophe Granger est historien et auteur de Quinze minutes sur le Ring- sur les traces d’une action passée (Éditions Anamosa).
Timothée Jobert, Champions noirs, racisme blanc. La métropole et les sportifs noirs en contexte colonial (1901-1944) (Presses Universitaires de Grenoble).
4/29/2024 • 28 minutes, 43 seconds
Quinze minutes sur un ring au temps des colonies (1/5) : Observer l’adversaire
Le 24 septembre 1922, au stade Buffalo à Paris, le boxeur Battling Siki va marquer le monde sportif en infligeant un calvaire à l'idole Georges Carpentier. Un Blanc contre un Noir, à l’apogée de la colonisation, et quinze minutes qui ont bousculé l’histoire du sport. Un match de boxe comme si vous y étiez.
Christophe Granger est historien et auteur de Quinze minutes sur le Ring- sur les traces d’une action passée (Éditions Anamosa).
Timothée Jobert, Champions noirs, racisme blanc. La métropole et les sportifs noirs en contexte colonial (1901-1944) (Presses Universitaires de Grenoble).
4/29/2024 • 30 minutes, 7 seconds
Coloniser, décoloniser (5/5) : Décoloniser les musées, chantier en cours
L’ethnographie a contribué, comme de nombreuses autres disciplines, à la spoliation de biens culturels sur les territoires des colonies, par l’acquisition d’objets qui nourrissent les collections des grands musées de l’hémisphère nord encore aujourd’hui. Interpellés, ces musées ont entrepris un travail sur les origines des objets de leurs réserves et de leurs expositions.
Avec Carine Ayélé Durand, anthropologue et directrice du Musée d'Ethnographie de Genève.
4/22/2024 • 28 minutes, 49 seconds
Coloniser, décoloniser (4/5) : La Suisse dans les colonies des autres
Le r ôle de la Suisse dans l’entreprise coloniale est exposé au Musée d’ethnographie de Genève et bientôt également au musée national suisse à Zurich. Pourtant la Suisse n’a jamais colonisé un territoire. Alors que le chantier est en cours, bilan d’étape sur l’histoire coloniale de la Suisse.
Avec Thomas David, historien et codirecteur de l’"Histoire transnationale de la Suisse" (Éditions Chronos).
4/22/2024 • 28 minutes, 15 seconds
Coloniser, décoloniser (3/5) : Une conquête coloniale
Comment prend forme la colonisation, comment prend-on possession d’un territoire, de ses institutions, d’une société entière ? Retour sur un moment précis de l’histoire coloniale française, la conquête de Zinder et Agadez, au Niger.
Avec Camille Lefebvre, historienne et autrice de "Des pays au crépuscule- le moment de l’occupation coloniale Sahara-Sahel" (Éditions Fayard).
4/22/2024 • 28 minutes, 23 seconds
Coloniser, décoloniser (2/5) : Episode Zorro et la colonisation de la Californie
Il y a les grands empires coloniaux : la France et le Royaume-Uni avec leur emprise planétaire de l’Afrique à l’Asie mais il y a aussi des colonisations plus discrètes, invisibles au regard européen.
Avec Emmanuelle Perez-Tisserant, historienne et autrice de "Nuestra California : une histoire politique de la Californie mexicaine de Zorro à la ruée vers l’or" (PUR, 2023).
4/22/2024 • 29 minutes, 1 second
Coloniser, décoloniser (1/5) : Du présent au passé
Cette nouvelle série d’Histoire Vivante vous propose cinq entrées dans l’histoire du fait colonial, loin d’être terminée.
"Colonisations notre histoire" est un livre monument écrit par un collectif de 268 chercheurs et chercheuses du monde entier, qui fait le point sur les raisons de la vitalité de cet objet de recherche et d’histoire. On commence par revenir sur les termes du débat : décolonial, post colonial, est-ce du pareil au même ?
Avec Pierre Singaravélou, historien et directeur de l’ouvrage Colonisations - Notre Histoire (Éditions du Seuil).
4/22/2024 • 29 minutes, 22 seconds
La Rue (5/5) : La fête déborde dans la ville – ce soir on sort
Il est 18h à Paris au XIXème siècle. La journée s’achève, la nuit s’annonce et ce soir, c’est bal masqué. La fête déborde dans la rue.
Corinne Legoy, historienne et spécialiste de l’histoire des bals masqués, nous guide dans cette nuit festive qui s’annonce.
Son article : Bals masqués et costumés au XIXe siècle : pourquoi, et comment, en faire l'histoire ?
4/15/2024 • 29 minutes, 32 seconds
La Rue (4/5) : Charlatans et arracheurs de dents
Il est 16h et depuis quelques jours, un arracheur de dents œuvre sur la place. Un rassemblement de badauds curieux se pressent pour assister à l’extraction d’une molaire. La médecine est alors un spectacle commercial qui scénarise la mise en acte de cette science et de ce savoir-faire.
Philippe Rieder est historien et s’intéresse à l’histoire de la formation des médecins et de l’expérience des patients.
Son article : La figure du patient au XVIIIe siècle
4/15/2024 • 28 minutes, 58 seconds
La Rue (3/5) : Les arbres débarquent en ville
Il est 13h, on sort de table et c’est l’heure de se dégourdir les jambes. La nature dans les rues est une invention récente et son introduction accompagne l’invention de la balade en ville, pour se montrer ou pour profiter du spectacle.
Avec Andrée Corvol, historienne et autrice de L’arbre dans la cité. Histoire d’une conquête (Editions du Pommier).
4/15/2024 • 29 minutes, 20 seconds
La Rue (2/5) : Des nouvelles des voisins et du monde
Il est 10 du matin et c’est l’heure du marché à Genève. Il est temps de prendre des nouvelles. Mais comment s’informer sur l’actualité de la vie et de la cité ? De nos jours, les rendez-vous de l’information sont devenus de véritables rituels mais n’ont pas grand-chose à voir avec Genève au XVIIIème siècle.
Avec Marco Cicchini, historien et spécialiste des questions d’ordre public.
Son livre : La police de la République. L'ordre public à Genève au XVIIIe siècle.
4/15/2024 • 28 minutes, 59 seconds
La Rue (1/5) : La guerre des piétons
Pour cette nouvelle série, Histoire Vivante accompagne le festival Histoire et Cité à Genève, Lausanne, Neuchâtel et à La Chaux-de-Fonds, ainsi qu’aux Châteaux de Prangins et de Nyon, du 15 au 21 avril 2024. Cette édition est consacrée à la rue et pour l’accompagner, Histoire Vivante vous propose une traversée historique des usages de la rue sur vingt-quatre heures, du soir au petit matin.
Il est 8 heures du matin, on sort de chez soi. Le premier contact avec la rue c’est la circulation. Une bataille s’engage avec les bêtes, les détritus et les étals, et bientôt les voitures à chevaux ou à moteur. Au XIXème siècle, on voit bientôt apparaitre les tramways, et bientôt les piétons ne sont plus qu’un risque parmi d’autres.
Tiphaine Robert est historienne à Fribourg, spécialiste de l’histoire de la route aussi bien en ville qu’à la campagne.
4/15/2024 • 29 minutes, 7 seconds
Manger bien et bon : Manger sans peur et sans reproche (5/5)
Nous nous intéressons aux additifs et aux emballages alimentaires. Les emballages sont un signe assez typique qu’un être humain est passé par là : les archéologues trouvent très souvent des récipients cassés, toutes sortes de pots d’huile, de vin. Les premiers emballages sont en poterie mais, on le voit bien, contenir et conserver la nourriture est une préoccupation qui ne date pas d’hier.
Etat des lieux en commençant par les Etats-Unis, en 1902.
Anaïs Kien reçoit Florence Hachez Leroy, historienne des entreprises, des sciences et des techniques, qui travaille notamment sur les contaminants alimentaires. Elle a publié « Menaces sur l’alimentation. Emballages, colorants et autres contaminants alimentaires, XIXe-XXe siècle » (PUR, 2019).
4/8/2024 • 28 minutes, 54 seconds
Manger bien et bon : Manger c’est politique : les socialistes et les huîtres (4/5)
Comment l’alimentation reflète-t-elle la position que l’on occupe dans la société, dans le paysage politique, dans l’espace économique? Prenons l’exemples des huîtres, coûteuses, associées à Noël et vues comme un privilège : ont-elles toujours été synonyme de luxe? Sont-elles de gauche ou de droite ?
Avec Thomas Bouchet, professeur associé d'histoire de la pensée politique à Lausanne, au micro d’Anaïs Kien. Il a publié « Les fruits défendus » (Editions Stock, 2014).
4/8/2024 • 28 minutes, 41 seconds
Manger bien et bon : Le poison du sucre (3/5)
Le sucre, c’est cette petite chose anodine, d’une banalité telle qu’on n’y prête pas vraiment attention en dehors des moments où l’on se dit qu’il serait temps d’arrêter. Le sucre n’est pas vraiment consommé en Europe jusqu’au XVIème siècle. C’est la découverte des continents lointains qui a changé notre régime alimentaire, et avec lui notre santé mais aussi la vie de millions de personnes.
Avec Hélène Bieri Thomson, historienne de l'art et directrice du Château de Prangins. Elle répond aux questions d’Anaïs Kien.
«Histoire du sucre, histoire du monde» (James Walvin, Editions La Découverte, août 2020)
4/8/2024 • 28 minutes, 39 seconds
Manger bien et bon : La viande au paradis (2/5)
En matière d’interdits alimentaires, c’est souvent la viande qui pose problème : le régime carnivore. Manger de la chair cristallise tous les tabous et les inquiétudes. C’est vrai aujourd’hui, mais c’était vrai hier aussi.
Entre le XVIème et le XVIIIème siècle, on s’empoigne particulièrement entre savants autour de l’assiette d’Adam et Eve. Désormais considérés comme des personnages historiques, leur biologie - jusqu’à leur mâchoire et leur tube digestif - déchaîne les passions avec la question : Adam et Eve étaient-ils végétariens ?
Anaïs Kien reçoit Olivier Christin, historien, professeur à l’université de Neuchâtel, qui a écrit, avec Guillaume Allonge, « Adam et Eve : le paradis, la viande et les légumes » (Editions Anacharsis, avril 2023).
4/8/2024 • 28 minutes, 30 seconds
Manger bien et bon : Le procès de l’agriculture (1/5)
Histoire Vivante vous propose une série en cinq épisodes sur l’alimentation. Parce que manger semble devenir une occupation à temps plein avec sa foule de questions : manger de la viande ou pas, modérer le gluten ou pas, sourcer les provenances, débusquer les additifs indésirables, scruter les étiquettes collées sur les emballages. Mais aujourd’hui, l’invention-même de l’agriculture est mise en question.
Fixer une date au début de notre humanité n’a pas toujours été simple mais l’invention de l’agriculture est un bon marqueur : ce moment où les femmes et les hommes se sont mis à produire par eux-mêmes leur nourriture en cultivant des plantes et en élevant des bêtes.
Anaïs Kien s’entretien avec Lionel Pernet, archéologue, directeur du musée cantonal d’archéologie et d’histoire de Lausanne,
Et Hélène Blitte, conservatrice au Musée Cantonal d’archéologie et d’histoire de Lausanne
Table ronde du festival Histoire et Cité 2023 : « L'agriculture a-t-elle fait le malheur de l'humanité ? »
4/8/2024 • 28 minutes, 53 seconds
L’Espagne de Franco : les morts de la dictature et la transition démocratique (5/5)
Nous sommes le 24 octobre 2019 et l’évènement alimente la presse nationale et étrangère pendant de très long mois. Antonio Tejero Molina, ancien colonel de la Garde civile espagnole, nostalgique du régime franquiste, tente d’assister au déplacement du corps de Franco à tout prix…. Cela fait alors 44 ans que Franco est mort. Entre temps, l’Espagne est devenue une démocratie, avec une loi qui impose l’oubli sur les crimes de la guerre civile mais aussi sur ceux de la dictature. Avec également une constitution, mais toujours l’impossibilité d’effacer son passé remuant.
Nous retrouvons Sophie Baby, autrice du livre Juger Franco, (Editions La Découverte) et Sébastien Farré, directeur exécutif de la Maison de l’Histoire à Genève et spécialiste de l’Espagne contemporaine.
Le livre de Sébastien Farré : La Suisse et l’Espagne de Franco. De la Guerre civile à la mort du dictateur (Lausanne, Antipodes, 2006)
4/1/2024 • 28 minutes, 57 seconds
L’Espagne de Franco : un baiser empoisonné (4/5)
Dans les années 1960 et 1970, l’Espagne devient promesse et synonyme de vacances bien méritées. Des traversées de l’Europe en charter ou en voiture pour atteindre les plages et les tapas, les corridas, le flamenco, l’institution de la sieste, la fête comme nulle part ailleurs, en résumé des souvenirs ensoleillés et pourtant la dictature est toujours là.
Dans cet épisode, il sera question également de l’affaire du baiser forcé qui constitue un point de rupture et qui révèle les profondes divisions qui travaillent toujours la société espagnole à travers la remise en cause de l’expression virile du football espagnol.
L’historien Sébastien Farré est spécialiste de l’Espagne contemporaine.
Tribune de Sébastien Farré dans le journal Le Temps : https://www.letemps.ch/opinions/debats/anatomie-d-un-pico-le-football-espagnol-hors-jeu
4/1/2024 • 27 minutes, 21 seconds
L’Espagne de Franco : du camp des vaincus au camp des vainqueurs (3/5)
La guerre d’Espagne a focalisé une attention planétaire juste avant la Deuxième guerre mondiale. Quelles sont les relations diplomatiques de la dictature de Franco après 1945 ? Entre condamnation morale et alliance stratégique, l’histoire d’un retour en grâce en temps de Guerre froide.
Avec l’historienne Sophie Baby, autrice du livre Juger Franco, (Editions La Découverte).
4/1/2024 • 28 minutes, 45 seconds
L’Espagne de Franco : La guerre civile après la guerre civile (2/5)
Lorsque la Guerre civile prend fin en 1939, les nationalistes, mené par Franco, emportent la victoire. La Deuxième Guerre mondiale commence alors et l’Espagne reste neutre. La dictature s’installe au pouvoir et modèle la société espagnole selon ses valeurs, ses lois et sa version de l’histoire.
On découvre L’Espagne des premières années de la dictature avec l’historien Sébastien Farré, directeur exécutif de la Maison de l’Histoire à Genève et spécialiste de l’Espagne contemporaine.
Son livre : La Suisse et l’Espagne de Franco. De la Guerre civile à la mort du dictateur (Lausanne, Antipodes, 2006)
4/1/2024 • 28 minutes, 41 seconds
L’Espagne de Franco : une mémoire de ruines (1/5)
Histoire Vivante explore l’Espagne franquiste, quarante années de dictature et leur héritage dans l’Espagne contemporaine. Une série en partenariat avec le magazine L’Histoire pour son numéro d’avril consacré aussi à cette question.
Entre 1936 et 1939, une guerre civile fait rage en Espagne. Les Républicains, vainqueurs des élections, affrontent les nationalistes, menés par le général Franco, qui refusent d’accepter cette victoire. La démocratie perd cette bataille et le régime autocratique de Franco prend possession du pays pour quatre décennies. Une longue période au cours de laquelle cette guerre fondatrice est largement utilisée pour légitimer la dictature. A Belchite, Franco exploite le souvenir des destructions de la guerre pour déployer son discours sur le péril démocratique.
L’historien Stéphane Michonneau, spécialiste des relations entre histoire et mémoire, nous guide dans les ruines et l’histoire de cette ville fantôme.
Son livre : Belchite Ruines-fantômes de la guerre d’Espagne (CNRS Editions).
4/1/2024 • 29 minutes, 24 seconds
Les Murs – Le mur de Belfast (5/5)
A Belfast, un quart de siècle après les accords du Vendredi saint qui ont mis fin au conflit nord-irlandais, les murs qui séparent les quartiers catholiques et protestants sont toujours en place. Chaque communauté a sa propre interprétation de l’histoire irlandaise et britannique et cette histoire parallèle est représentée sur des fresques toujours renouvelées de part et d’autre de ce qu’on appelle encore les murailles de la paix.
Etienne Duval a rencontré un spécialiste de ce conflit, l’anthropologue Dominic Bryan, professeur à la Queen’s University de Belfast.
3/25/2024 • 28 minutes, 51 seconds
Les Murs – Le mur de Berlin (4/5)
Le Mur de Berlin, entre 1961 à 1989, est le symbole le plus visible du rideau de fer qui séparait l’Europe de l’Est de l’Europe de l’Ouest. Deux blocs, l’un socialiste ou communiste, l’autre capitaliste ou libéral, selon la terminologie utilisée par les adversaires de la guerre froide pour eux-mêmes ou pour les autres. La chute soudaine du mur le 9 novembre 1989 a fait disparaître la République Démocratique d’Allemagne (RDA), ou Allemagne de l’Est, rapidement absorbée par l’Allemagne de l’Ouest, la République Fédérale d’Allemagne (RFA).
L’empreinte de cette société disparue est l’objet des recherches d’Elisa Goudin-Steinmann, Maitresse de conférences à l’université Sorbonne Nouvelle. Elle a recueilli les témoignages de cette rupture historique avec sa collègue Agnès Arp, dans une enquête publiée récemment, “La RDA après la RDA”. Elle est au micro d’Etienne Duval.
3/25/2024 • 28 minutes, 59 seconds
Les Murs – Le mur du son (3/5)
C’est un mur pas tout à fait comme les autres. On le sent quand on le franchit (à 340 m/s) mais on ne le voit jamais. Le mur du son, longtemps considéré comme infranchissable, est malgré tout conquis en deux étapes : la première, militaire, a pour but de ne pas se laisser distancer par un ennemi potentiel. La seconde, commerciale, aurait dû logiquement s’attacher à des objectifs commerciaux. Mais ce n’est pas tout à fait de cette manière que l’histoire s’est passée.
Avec Jean-Marc Olivier, spécialiste de l’aviation et professeur d’histoire contemporaine à l’Université Toulouse II Jean-Jaurès au micro d’Etienne Duval.
3/25/2024 • 28 minutes, 56 seconds
Les Murs – Le mur de la peste (2/5)
Au sud de la France, Marseille a connu beaucoup d’épidémies, avec son port méditerranéen, porte d’entrée vers l’Europe occidentale. En 1720, quand la peste débarque par un bateau de retour du Levant (le Liban et la Syrie actuels), tous les moyens sont bons pour enrayer la course folle des virus.
Retour dans la cité phocéenne au XVIIIème siècle, avec l’historien Frédéric Jacquin, auteur de Marseille malade de la peste, au micro d’Etienne Duval.
3/25/2024 • 28 minutes, 57 seconds
Les Murs – Le mur d’Antonin (1/5)
Du Mexique à la Palestine en passant par Berlin, Belfast et les conquêtes d’Alexandre le Grand, les murs incarnent des tentatives ratées de l’histoire. Toujours pour séparer, mais très souvent franchis ou débordés.
Vers l’an 140 de notre ère, l’Empire romain construit un mur très loin des siens, sur le sol de l’Ecosse actuelle. Une frontière verticale conçue pour séparer et se protéger de ceux qu’ils ont nommés les Barbares. Une tentative qui intervient par ailleurs vingt ans après la construction du mur d’Hadrien.
Etienne Duval en parle avec Séverine Peyrichou, en charge de la valorisation du mur d’Antonin, puisque ce patrimoine est classé par l'UNESCO depuis 2008.
Avec Laurent Flutsch, archéologue, ancien directeur du Musée romain de Lausanne-Vidy.
3/25/2024 • 29 minutes, 17 seconds
Représenter le ciel (5/5) : les lois de l’espace
En 1967, avec la Guerre froide, la Guerre au Vietnam en cours, celles du Cambodge et du Biafra qui commencent, tandis que la Chine fait exploser sa deuxième bombe nucléaire, l’ambiance mondiale n’est pas au beau fixe. Pourtant cette année-là, il y a un évènement de consensus: un accord inédit dans l’histoire de l’Humanité. Le Traité de l’espace fixe le comportement des Etats dans leurs explorations à venir. Le titre de cette décision collective est long et poétique : le traité sur les principes régissant les activités des États en matière d'exploration et d'utilisation de l'espace extra atmosphérique, y compris la Lune et les autres corps célestes.
On le décrypte avec Philippe Achilleas, professeur de droit public à Paris-Sud et directeur de l'Institut du droit de l'espace qui le connait bien.
3/18/2024 • 29 minutes, 17 seconds
Représenter le ciel (4/5) : le ciel extraterrestre
Spoutnik en 1957, c’est le premier satellite placé dans l’espace avec succès par l’humanité. Mais on n’a pas attendu la stimulation du génie spatial de la Guerre froide pour rêver de l’espace, de ces étoiles et de ses planètes lointaines que l’on découvrait petit à petit avec les progrès de l’astronomie.
Elsa de Smet est l’autrice d’un ouvrage qui explore justement ces premières images de l’espace produites par l’humanité bien avant qu’elle ne touche du doigt ou de la botte d’astronaute le sol extraterrestre.
3/18/2024 • 28 minutes, 27 seconds
Les représentations du ciel (3/5) : la tête dans les étoiles
Les marins n’ont pas attendu l’invention des phares et du GPS pour se repérer sur les mers et les océans. Et les étoiles sont longtemps restées de précieuses compagnes au gré des tempêtes et des marées.
Vincent Guigueno navigue et il est aussi ingénieur, spécialiste d’histoire maritime et conservateur au musée du Quai Branly à Paris.
3/18/2024 • 29 minutes, 17 seconds
Les représentations du ciel (2/5): Pluie de cartes et de globes
De la carte la plus modeste et transportable au monumental globe d’apparat, on décrit le ciel pour conquérir les mers et peut-être surtout les terres, à l’heure de la multiplication des grandes découvertes et surtout des grandes conquêtes. Entre le XVIIe et le XVIIIe siècle, on représente le ciel avec frénésie.
Hélène Richard les a bien connues ces cartes sous toutes leurs formes en tant que directrice honoraire du département des Cartes et Plans de la Bibliothèque nationale de France.
3/18/2024 • 28 minutes, 58 seconds
Représenter le ciel (1/5) : l’Antiquité au-dessus de nos têtes
Dans cette nouvelle série d’Histoire Vivante, on lève le nez au ciel. Quelle que soit sa couleur en fonction de la météo, il nous donne les clés de nos journées, de nos années et depuis quelques temps il pourrait même inspirer les politiques gouvernementales confrontées aux catastrophes naturelles à répétition. Décrire le ciel, le cartographier, c’est s’interroger sur la place de la terre dans l’univers et donc sur notre place, à nous, l’humanité.
Le regard de l’Antiquité sur le ciel nous a laissé un bel héritage, à commencer par les noms donnés au paysage céleste nocturne comme la reine Cassiopée dont l’orgueil la condamne à circuler tête en bas, ou encore le nom de notre galaxie, la Voie lactée, sans oublier le Centaure, la plus éclatante des constellations.
L’Antiquité est partout dans l’espace et Arnaud Zucker, professeur de langue et de littérature grecques à l’Université Côte d'Azur, nous explique pourquoi nous devons ce savoir aux usages du ciel par les Grecs anciens.
3/18/2024 • 29 minutes, 3 seconds
La prison pour modèle (5/5) : archéologie du goulag
Le goulag c’est l’immense système de travail forcé instauré par l’Union soviétique entre les années 1920 et les années 1960. Des dizaines de milliers de sites accueillaient ces détenus hommes et femmes, condamnés pour des délits des crimes mais aussi pour leur désaccord avec le régime. Ils auraient été 18 millions à faire l’expérience du goulag. Les archives accessibles sont rares. L’ONG Memorial qui en a rassemblées un grand nombre est interdite en Russie depuis 2021.
Samuel Verdan, archéologue à l’université de Lausanne a dirigé un chantier de fouilles un peu particulier sur le site d’un camp du goulag le long du chantier de la voie ferrée Salekhard-Igarka. Un projet entamé en 1949 et stoppé dès 1953 après la mort de Staline. Cette voie était également baptisée Voie ferrée 501 ou Chemin de fer de la mort.
3/11/2024 • 29 minutes, 48 seconds
La prison pour modèle (4/5) : la révolte des prisons
Entre le 9 et le 13 septembre 1971, les prisonniers d’Attica dans l’Etat de New York se révoltent contre le racisme du système pénitentiaire. Toutes les contradictions de la société américaine à travers son système judiciaire résonnent dans ce seul nom, Attica, et avec lui la revendication d’une réforme de fond du respects des droits et des conditions de vie en prison. Ces revendications se font entendre partout en Europe y compris en Suisse.
Alix Heiniger est historienne, elle a collaboré à cette commission indépendante d’experts sur les internements administratifs en Suisse.
3/11/2024 • 28 minutes, 59 seconds
La prison pour modèle (3/5) : les internements administratifs en Suisse
De la fin du XIXe siècle et jusqu’en 1981, la loi suisse autorisait à enfermer celles et ceux qui ne cadraient pas avec la norme. Pour les filles-mères ou les alcooliques, enfreindre le modèle traditionnel n’envoyait pas au tribunal mais pouvait leur valoir un enfermement à Bellechasse, à Hindelbank, à La Valletta, à Mendrisio ou encore à Uitikon dans le canton de Zurich. Cette mesure administrative courante a fait l’objet d’une commission d’enquête et d’un rapport historique publié en 2019 qui chiffre cette manière hors la loi de soigner les maux de la société par la sanction.
Alix Heiniger est historienne, elle a collaboré à cette commission indépendante d’experts sur les internements administratifs en Suisse.
3/11/2024 • 28 minutes, 4 seconds
La prison pour modèle (2/5) : la vieillesse entre quatre murs
Dans les prisons, les casernes ou les pensionnats par exemple, l’objectif officiel est de transformer l’individu, en le remettant sur les rails de la loi, en lui apprenant, en le formant à un métier y compris à sa discipline. Mais pour les personnes âgées placées en institution l’attente est bien différente. L’enfermement carcéral a eu quelque chose à voir avec l’histoire des institutions qui accueillent les personnes âgées à travers l’histoire. Ça a l’air scandaleux au premier abord et pourtant…
Mathilde Rossigneux Meheust est historienne et s’intéresse à la vieillesse et à sa prise en charge par les sociétés.
3/11/2024 • 28 minutes, 2 seconds
La prison pour modèle (1/5) : le modèle carcéral
Histoire Vivante explore cette semaine les lieux où la porte se ferme. La prison d’abord parce que c’est le lieu emblématique de l’enfermement mais aussi parce que c’est un modèle pour les autres, pour tous ces lieux où la vie s’organise en vase clos.
Le violon, le cachot, le mitard, le trou, les expressions effroyables sont nombreuses pour décrire l’emprisonnement. L’état des prisons et la prise en charge de leurs pensionnaires, est un sujet qui revient sans cesse. La prison, sous la forme qu’on lui connait, est une invention très récente à l’échelle de l’histoire. On en trouve des traces dès l'Antiquité, c’est une manière de garder les accusés à portée de main avant leur jugement pour éviter de les voir disparaître. Mais au XVIIIe siècle, en Europe et en lien avec les réformes de la Révolution française, la prison devient une peine en soi.
Rencontre avec Elsa Génard historienne et spécialiste de l’histoire des prisons.
3/11/2024 • 29 minutes, 6 seconds
Métier archéologue : Rendez-vous à Amarinthos (5/5)
Pour ce denier épisode de notre série sur le métier d’archéologue, on s’installe dans les ruines grecques anciennes sur le site d’Amarynthos, fouillé par l’ESAG, l’Ecole suisse d’archéologie en Grèce. Les ruines nous racontent les croyances mais surtout la vie quotidienne et la centralité de la religion en Grèce ancienne. Il y a plusieurs types et plusieurs rythmes de fouille. Les fouilles préventives sont opérées avant de construire pour sauver ce qui pourrait être détruit par les travaux de construction ou d’aménagement. Le site d’Amarynthos est un chantier de très longue haleine.
Nous entendrons par téléphone Tamara Saggini, co-directrice du chantier d’Amarynthos, qui vient d’arriver en Grèce pour ouvrir la saison des fouilles.
Samuel Verdan est archéologue, il connait très bien l’archéologie des religions et l’Erétrie, la région où se trouve le site d’Amarynthos.
3/4/2024 • 29 minutes, 18 seconds
Métier archéologue : Sur une scène de crime (4/5)
L’archéologie sert également à interroger un passé plus immédiat. Dans cet épisode, on traverse l’Atlantique pour nous rendre en 1890, sur le territoire aujourd’hui des Etats Unis, qui se construit notamment avec les guerres indiennes. Nous arrivons à la fin de cette séquence de conquête où l’on redécoupe la carte au profit des colons et où la partie qui revient aux Natifs américains se fait de plus en plus petite. On déplace les populations et au matin du 29 décembre 1890, le désarmement des hommes lakotas dégénère et devient un des plus grands massacres de l’histoire états-unienne.
Laurent Olivier est archéologue et spécialiste des Celtes et des Gaulois. Cette fois, son terrain se porte sur la fin du XIXème siècle et le massacre de Wounded Knee. Une expérience qu’il raconte dans l’ouvrage, «Ce qui est arrivé à Wounded Knee» (Editions Flammarion).
3/4/2024 • 27 minutes, 25 seconds
Métier archéologue : Les yeux grands ouverts sur son histoire (3/5)
On a du mal à s’imaginer qu’il puisse y avoir de l’idéologie dans l’archéologie parce que la preuve matérielle semble toujours plus honnête que d’autres par sa simple présence et son caractère tangible. Mais ces objets nous racontent des histoires bien différentes en fonction des questions qu’on leur pose.
Laurent Olivier est archéologue, responsable des collections d’archéologie celtique et gauloise du musée d'archéologie de Saint-Germain-en-Laye en France. Il aime s’intéresser à l’histoire de son métier même quand elle n’est pas plaisante. Il a publié l’ouvrage «Nos ancêtres les Germains, les archéologues français et allemands au service du nazisme» (Editions Tallandier, 2012). C’est le récit d’une enquête collective sur un héritage qui n’a pas épargné l’archéologie.
3/4/2024 • 29 minutes, 3 seconds
Métier archéologue : Sur les chantiers de fouille (2/5)
Alors que l’on s’interroge avec ferveur sur la complexité de nos origines, les archéologues en débusquent les traces, depuis les fragments de vaisselles millénaires aux poubelles antiques en passant par les trous de poteaux dans la terre, les poussières infimes d’ADN, les cimetières et les vieilles pierres.
Le Laténium est un musée d’archéologie construit au bord du lac de Neuchâtel sur les plus grands sites de la culture lacustre. On y marche littéralement sur les vestiges de l'âge du Bronze, du Néolithique et du Paléolithique supérieur. On y retrouve Marc-Antoine Kaeser, son directeur, pour visiter «Du Cœur à l’ouvrage», une exposition de photographies sur les archéologues saisis sur leur terrain de prédilection : les chantiers de fouille.
Marie Besse est archéologue, directrice du Laboratoire d'archéologie préhistorique et anthropologie de l’Université de Genève. Sa période de prédilection est la préhistoire et particulièrement le néolithique, entre 5800 et 2500 ans avant notre ère. Elle a fait de nombreuses fouilles et notamment des nécropoles, des sites funéraires. Un terrain d’exploration pas comme les autres.
3/4/2024 • 29 minutes, 26 seconds
Métier archéologue : Le début de l’histoire (1/5)
Histoire Vivante se penche cette semaine sur un métier qui façonne les contours de notre imaginaire historique. Les archéologues exhument des monuments, des sociétés, des évènements et même leur propre histoire. Rêve d’enfant pour certains, source d’inspiration romanesque pour d’autres, l’archéologie est partout, dans les décombres de l’incendie de Notre Dame, au fond des lacs suisses et sous le bitume des parkings. Comment s’est construit le métier d’archéologue ?
Marc-Antoine Kaeser est archéologue, directeur du Laténium, musée archéologique situé à Hauterive dans le canton de Neuchâtel.
Anne Lehoërff, archéologue et préhistorienne, venue de Lille pour observer et faire quelques microscopiques prélèvements sur un fragment du passé qui n’a pas encore tout révélé.
3/4/2024 • 29 minutes, 2 seconds
Refuges suisses – 5/5 : Charlie Chaplin
La Suisse, une terre de refuge pour les célébrités. On ne compte plus le nombre de stars qui ont séjourné dans ce pays et celles qui y résident encore aujourd’hui. Les raisons de ces exils sont variées : fiscalité, climat, paysage, situation géographique, mais avant tout la tranquillité. La discrétion des Helvètes, valeur érigée en vertu convient très bien à ces résidents qui souffrent parfois de leur trop plein de notoriété.
En 1952, c’est une star mondiale qui décide de poser sa canne et son chapeau dans le canton de Vaud. Charlie Chaplin vient de se voir retirer son visa de résident aux Etats-Unis pour cause de sympathie avec les communistes. La chasse aux sorcières menée par le sénateur McCarthy et le FBI d’Edgard Hoover à Hollywood propulsent l’artiste en tête d’affiche du dénigrement à la sauce guerre froide.
Eugene, le fils de Chaplin, né en Suisse peu de temps après son arrivée, nous reçoit dans la maison familiale de Corsier-sur-Vevey, devenue musée en 2016.
Olivia Baliguet est responsable de la communication du Chaplin’s World, l’ancien maison des Chaplin devenue musée.
https://www.chaplinsworld.com/
2/26/2024 • 28 minutes, 49 seconds
Refuges suisses – 4/5 : Coco Chanel
La Suisse n’est pas qu’un repère de célébrités en retraite et de gauchistes en quête de tranquillité dans une Europe où ils sont pourchassés. Le 25 août 1944, Paris est libéré. Quatre jours plus tard, Gabrielle Chanel, très célèbre créatrice de mode, est arrêtée, interrogée et très rapidement relâchée grâce à l’appui d’un certain… Winston Churchill. En septembre de la même année, elle décide de quitter la France et se réfugie à Lausanne. Elle y retrouve son amant, un espion allemand, pour poursuivre quelques années encore une relation amoureuse qui lui a déjà valu des soupçons de collaboration avec le nazisme.
Célèbre et riche, Coco Chanel passe huit ans en exil volontaire dans la capitale vaudoise. Entre les suites des palaces de la Riviera et une maison qu’elle loue à Lausanne, elle fréquente le petit cercle des collaborateurs en fuite.
Un parcours que la journaliste Marie Fert a retracé dans son livre, Gabrielle Chanel, les années d’exil, paru aux Editions Slatkine en 2021.
https://www.slatkine.com/fr/editions-slatkine/74905-book-07211030-9782832110300.html
2/26/2024 • 28 minutes, 59 seconds
Refuges suisses – 3/5 : Mikhail Bakounine
Au XIXème siècle, les révolutions en Europe sont nombreuses, et avec elles la répression qui s’abat invariablement sur les adeptes des théories politiques nouvelles de gauche. La Suisse jouit d’une image de terre d’accueil pour de nombreux intellectuels qui fuient l’hostilité de leurs terres d’origine. Le pays est considéré comme un laboratoire à ciel ouvert où les théories libérales, radicales, puis socialistes et anarchistes se vivent au quotidien. A ce moment-là, la création de l’Etat fédéral en 1848 est perçue comme la seule concrétisation réussie d’une révolution libérale.
Au milieu de l’Europe, la Suisse semble donc très prometteuse et notamment pour Mikhaïl Bakounine, philosophe russe révolutionnaire et théoricien de l’anarchie politique.
Florian Eitel est historien, conservateur au Nouveau Musée Bienne et auteur d'une thèse sur les anarchistes de Saint-Imier. Il répond à Pierre Jenny.
Kristina Schulz est historienne à l’Université de Neuchâtel et nous emmène sur les traces de Bakounine, au micro de Pierre Jenny.
https://www.intervalles.ch/wp-content/uploads/2022/09/vallon-eitel-long.pdf
2/26/2024 • 30 minutes, 16 seconds
Refuges suisses – 2/5 : Hubert Aquin
On pourrait croire l’histoire sortie d’un roman d’espionnage : A l’automne 1966, le romancier québécois, Hubert Aquin, est expulsé de Suisse. On lui oppose une population étrangère trop nombreuse sur le territoire. Arrivé quelques mois plus tôt pour s’établir durablement en Suisse, l’homme a surtout un passé qui pourrait contrarier les autorités : Ancien militant de l’indépendance du Québec passé dans la clandestinité. Jugé dans son pays, interné quelque temps en hôpital psychiatrique, il s’établit à Lausanne au printemps 1966 pour y vivre et y écrire. Alertées de sa présence, les polices cantonale et fédérale le surveillent et placent son téléphone sur écoute. Elles craignent qu’Hubert Aquin ne joue le rôle d’un agent de liaison entre les indépendantistes québécois et jurassiens. Ces-derniers sont très actifs cette année-là.
Pour comprendre cet accueil épineux d’Hubert Aquin, Pierre Jenny a rencontré Claude Hauser, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Fribourg et co-directeur du Centre suisse d’études sur le Québec et la francophonie. Il nous emmène au Canada, et plus précisément dans le Québec des années 1960 qui vit à l’heure de la Révolution tranquille.
https://www.erudit.org/fr/revues/globe/2010-v13-n1-globe3916/044640ar.pdf
2/26/2024 • 28 minutes, 28 seconds
Refuges suisses 1/5 : Agota Kristof
La Suisse, terre de refuge, est une réalité variable au cours de l’histoire. Des premiers réfugiés protestants de la Saint-Barthélemy au XVIème siècle aux familles ukrainiennes de notre temps présent. Cet accueil ne raconte pas les trajectoires de celles et ceux qui s’arrachent à leur histoire, à leur premier territoire. Dans cette série, Histoire vivante explore ces nouvelles vies de nombreux anonymes et quelques célébrités en Suisse pour le meilleur, mais pas toujours.
1956, un vent de liberté souffle sur une partie de l’Europe l’Est après la mort de Staline. On demande plus au socialisme qui promettait beaucoup. Le 23 octobre, plus de 10’000 personnes manifestent à Budapest. La répression fait plus de 2’500 morts côté hongrois, 700 côté soviétique. Pour 200'000 Hongroises et Hongrois, c’est l’exode. Dix mille réfugiés trouvent refuge en Suisse. Parmi eux, Agota Kristof, arrivée en Suisse en 1956 avec son mari et sa fille, élabore en exil une littérature où la brutalité du déracinement occupe une place centrale.
On la suit dans son itinéraire avec Tiphaine Robert historienne et spécialiste de l'immigration hongroise en Suisse, au micro de Pierre Jenny.
https://www.jfb.hu/lettres/tiphaine-robert-des-migrants-et-des-revenants
2/26/2024 • 30 minutes, 27 seconds
Ces animaux parmi nous (5/5) : Les animaux fantastiques des siècles avant Harry Potter
Des serpents géants aux hippogriffes de la série Harry Potter et de son successeur Dragonneau en passant par les dragons de Game of Thrones, ils sont de retours en force ces animaux légendaires. Une histoire fantastique qui a une histoire tout court.
Si les animaux qui peuplent les premiers épisodes de cette série d’Histoire Vivante sont bien réels, dans ce dernier épisode ils sont mythologiques : licornes, sphinx et Phénix, tête de lion et corps de crocodiles ou inversement.
Hélène Bouillon, égyptologue et conservatrice au Louvre-Lens nous guide pour retracer l’histoire de leur présence dans nos romans, nos films et peut-être même dans nos têtes. Ces créatures fantastiques qui peuplent aujourd’hui les fictions pour le jeune public ont une histoire qui concerne tout aussi bien les adultes. Alors pour comprendre pourquoi l'humanité les a inventé on reprend l’histoire depuis le début dans l'Antiquité orientale entre la Mésopotamie, l’Egypte et l’Iran.
https://www.puf.com/une-histoire-des-animaux-fantastiques
2/19/2024 • 29 minutes, 9 seconds
Ces animaux parmi nous (4/5) : De la machine à l’assiette
Préserver les êtres vivants c’était un projet de société au XIXe siècle. En tout cas un des arguments pour légitimer la révolution industrielle. Ménager l’humain mais aussi ces animaux utilisés comme force motrice pour les premières machines, pour tirer, soulever, moudre ou encore pomper. Dans cet épisode, on entre dans le détail de ces échanges entre le travail humain et le travail animal. Animaux et humains, même combat et on retrouve l’historien François Jarrige auteur de La ronde des bêtes paru aux éditions La Découverte.
Mettre les animaux au travail c’est tout un savoir-faire et même une science qui se développe au XIXe siècle. La force de traction animale et les premiers moteurs à énergie fossile coexistent pendant tout le XIXe siècle et même bien au-delà, vous verrez, et pourtant le moteur animal devient un archaïsme, une image d’Epinal d’un temps révolu. Cette image d’une technique de travail obsolète, elle se construit petit à petit sans considérations pour la réalité des usages aussi bien dans les pressoirs, les filatures et les travaux agricoles.
https://www.editionsladecouverte.fr/la_ronde_des_betes-9782348076718
2/19/2024 • 29 minutes, 13 seconds
Ces animaux parmi nous (3/5) : les premiers moteurs de l’histoire
L’Histoire de l’industrie ne commence pas forcément par les machines. L’image apparait un peu archaïque et pourtant les animaux sont des acteurs à part entière de l’ère industrielle. Aux premiers temps de la mécanisation on a utilisé les animaux comme moteur. C’est ce qu’a voulu démontrer François Jarrige dans son livre La Ronde des Bêtes, paru aux éditions La Découverte. Et ça commence par un dispositif qui sonne comme un jeu dans une ambiance de fête foraine : le manège. Dans nos têtes l’industrie c’est de la mécanique, des roues dentelées et assemblées, éventuellement de la rouille, dans tous les cas du bruit et certainement pas des poils et du crottin.
L’histoire de l’énergie animal c’est un « continent englouti » par l’idée que l’on se fait de la modernité et ce qu’on attribue à l’ancien temps et à notre temps. Un épisode englouti sous quelques siècles d’hydrocarbure, de pétrole et autres énergies fossiles. Pourtant la technique du manège est partout dans l’histoire du développement des mines et des fabriques.
https://www.editionsladecouverte.fr/la_ronde_des_betes-9782348076718
2/19/2024 • 29 minutes, 9 seconds
Ces animaux parmi nous (2/5) : Vivre avec le loup
Depuis qu’on en a des traces, le loup est perpétuellement de retour. Parfois plus discret, en général il surgit avec fracas, tragédie pour ceux qui en souffrent et soulagement pour ceux qui défendent son existence dans notre écosystème. On retrouve l’historien Jean-Marc Moriceau, grand spécialiste du loup pour se demander comment le loup est devenu ce prédateur tant redouté dont la réputation dépasse largement le nombre de fois où l’on peut le croiser au cours d’une vie.
Une de ces raisons c’est que la presse aime le loup depuis son invention. Et oui même la bête du Gévaudan, ce monstre sanguinaire qui faisait la Une au XVIIIe siècle, c’est aussi une mécanique médiatique. Le goût pour l’effroi commence là, on aime les histoires qui font peur, surtout quand elles se produisent loin de chez nous.
https://www.tallandier.com/livre/la-bete-du-gevaudan/
2/19/2024 • 29 minutes, 9 seconds
Ces animaux parmi nous (1/5) : le loup est parmi nous
Les relations entre les humains et le monde animal, on en parle beaucoup, et pourtant on se trouve souvent confronté aux trous de mémoire de cette histoire. Histoire Vivante se penche dans cette nouvelle série sur ces relations oubliées entre nous, et eux, du loup aux animaux prolétaires de l'industrie en passant par les animaux fantastiques qui peuplent avec force l'imaginaire du XXIe siècle.
Depuis trente ans, il est de retour. Alors qu'il était presque entré dans la légende, le loup est revenu et avec lui un sacré casse-tête à la fois pour le sauvegarder et s'en protéger. Parce que le loup, on avait un peu oublié comment vivre avec lui. Jean-Marc Moriceau en a fait sa spécialité de l'histoire du loup notamment dans son dernier ouvrage La mémoire des gens de la Terre, paru aux éditions Tallandier. Son territoire c'est plutôt la France mais si les archives ont des frontières nationales, le loup, lui, n'en a pas.
Le loup s'attaque aux animaux d'élevage, mais à quel point ? Dans les années 1970 et 1980, Alain Molinier, historien du monde rural a commencé à compter ses attaques entre le XVIIe et le XVIIIe siècle. Chaque année, les loups en France tuaient ou blessaient 100'000 à 120'000 moutons, 8 à 10'000 vaches et veaux et 8 à 9'000 chevaux et juments. C'est au moins dix fois plus qu'aujourd'hui.
https://www.tallandier.com/livre/la-memoire-des-gens-de-la-terre/
2/19/2024 • 29 minutes, 32 seconds
L’argent et nous (5/5) : Un lieu de mémoire de la finance mondiale : la City de Londres d’hier et d’aujourd’hui
Histoire Vivante vous propose une série sur l’argent, en avoir ou pas, ce qu’il nous fait cet argent et les lieux où il se déploie. Il y a un endroit où l’argent atteint le paroxysme de la dématérialisation et où l’argent semble roi, c’est la City de Londres, avec sa bourse mondialement reconnue, ses traders et ses scandales. Dans ce cinquième épisode nous explorons son histoire et ses péripéties, Brexit en tête. Comment est-on passé du chapeau melon et des costumes aux fines rayures à cette place à la pointe de la finance mondiale ?
Rencontre avec Youssef Cassis, professeur émérite de l'institut Universitaire Européen, et spécialiste de la City. Un entretien d’Etienne Duval.
2/12/2024 • 26 minutes, 31 seconds
L’argent et nous (4/5) : Nous n’avons pas tous les mêmes valeurs
Histoire Vivante parle d’argent. Dans ce quatrième épisode, on s’intéresse aux objets qui permettent d’échanger de la richesse lorsqu’elle ne s’incarne pas dans une pièce ou un billet. Des coquillages, des matières précieuses, des œuvres, qui circulent et s’échangent parce qu’elles ont un autre type de valeur : la rareté, la sacralité ou encore leur valeur symbolique. Jusqu'à présent dans notre série, l'argent que nous avons évoqué a toujours eu une valeur objective, ou du moins mesurable. Les monnaies médiévales ou modernes, qu'elles soient faites d'or, d'argent, de cuivre ou de papier peuvent toujours être échangées selon un cours qui évolue mais qui est connu, elles correspondent à une certaine quantité d'or.
Ce n'est pas le cas des monnaies auxquelles nous nous intéressons aujourd'hui en compagnie de Bérénice Geoffroy-Schneiter, historienne de l'art, spécialisée dans le bijou et la parure, elle a organisé en 2022 une exposition à la Monnaie de Paris. Etienne Duval l'a rencontrée et nous fait découvrir cette exposition. Le catalogue a été publié à l’occasion de l’exposition « Monnaies & Merveilles » à la Monnaie de Paris, il expose ces objets d’échange à travers les regards croisés d’anthropologues, d’économistes et d’historiens de l’art. C'est aussi un hommage aux artistes anonymes qui les ont créés.
2/12/2024 • 28 minutes, 50 seconds
L’argent et nous (3/5) : L’argent de l’esclavage et les révolutions
Histoire Vivante poursuit son exploration de l’histoire de l’argent et surtout de notre rapport à l’argent. Au 18ème siècle, les colonies jouent un rôle essentiel dans l'économie des Empires : l’Espagne, le Portugal, les Pays Bas, la Grande Bretagne et la France. Mais bientôt les colons qui exploitent ces terres lointaines ne se contentent plus du rôle de simples fournisseurs des métropoles. Alors qu’ils revendiquent l'autonomie, voire l’indépendance, les habitants de la métropole ont eux pris l'habitude d'acheter les denrées exotiques produites par les colonies au prix du sang des esclaves, sans nécessairement se poser la question de leur coût économique et humain. Dans cet épisode on se demande si les révolutions changent le rapport à l’argent des consommateurs et à ce qu’ils achètent.
Entretien avec Manuel Covo, professeur à l'université de Californie à Santa Barbara autour de son ouvrage « Entrepôt of Revolutions » paru en 2022 aux éditions Oxford University Press. Une interview réalisée par Etienne Duval.
2/12/2024 • 27 minutes, 49 seconds
L’argent et nous (2/5) : Le papier – monnaie, le pari manqué de John Law
Dans ce deuxième épisode, il n’est pas question d’argent sonnant et trébuchant mais de l’invention de l’argent dématérialisé bien avant le sans contact et les cryptomonnaies, quand la richesse des individus comme des Etats se mesurait en livres et en onces d'or ou d'argent. Au début du 18ème siècle, un aventurier écossais débarque en France avec une solution aussi géniale que dangereuse : le papier monnaie, un lointain ancêtre du billet de banque.
Entretien avec l'historien Nicolas Buat qui nous brosse le portrait de John Law inventeur de l'une des plus spectaculaires bulles spéculatives de l'histoire. Nous évoquons son ouvrage « John Law : la dette ou comment s’en débarrasser » paru en 20215 aux éditions Belles lettres.
2/12/2024 • 28 minutes, 46 seconds
L’argent et nous (1/5) : La richesse suisse à la fin du Moyen-Age entre les champs et la guerre des autres
Histoire Vivante s’intéresse à notre rapport à l’argent, en avoir ou pas, ses usages, sa matérialité. Dans ce premier épisode, nous commençons ici, en Suisse. Au Moyen-âge, les cantons situés au cœur de ce qui allait devenir la Suisse occupent une place stratégique en Europe, au croisement des voies commerciales et militaires. Une position très appréciée par les grandes puissances voisines : Le Saint Empire Germanique, les Habsbourg, la France, la Bourgogne, L'Espagne, les Pays-Bas. Une position qui en rapporte, de l’argent.
On commence au XVème siècle, pour comprendre qui en a justement de l’argent à cet endroit et à cette époque-là, parce que les choses s’apprêtent à changer… Explications de l'historien André Holenstein qui a consacré un ouvrage à ces rapports complexes entre les cantons suisses et les grandes puissances européennes dont la traduction française « Au coeur de l’Europe, une histoire de la suisse entre ouverture et repli » publié par les éditions Antipodes. Un entretien d’Etienne Duval.
2/12/2024 • 28 minutes, 30 seconds
Une histoire de la presse (5/5) : la photographie
Après le texte et les dessins, la photographie de presse apparaît dans les journaux, portée par l’innovation technique et un nouveau regard sur ces conflits lointains capturés par les nouveaux producteurs d’images et bientôt diffusées par la presse.
Support d’information la photographie documente mais elle est aussi l’instrument de la propagande et de la contre propagande. Réputé image-vérité, elle est pourtant rectifiée et modifiée dès ses débuts dans les colonnes des journaux d’abord au pinceau bien avant d’être photoshoppée. Montrer une photographie c’est aussi l’exposer dans son contexte pour ne pas lui faire dire le faux mais aussi pour révéler ce que les documents ne disent pas ou pas encore.
Avec Gianni Haver, spécialiste de l’histoire de la presse illustrée.
Lien sur son site : https://www.editionslep.ch/auteur/gianni-haver
2/5/2024 • 27 minutes, 55 seconds
Une histoire de la presse (4/5) : la bande dessinée
En conciliant l’image et le texte, la bande dessinée illustre l’actualité dès ses premiers pas. Elle exploite d’ailleurs les personnages de reporters ou de journalistes dans ses univers scénaristiques qui créent une mythologie de la presse avec ses héros cachés et ses vaillants reporters. Avec Tintin, Spirou, la Loïs de Superman alias Clark Kent, Peter Parker alias Spiderman, ou encore Ric Hochet et Jeannette Pointu. La bande dessinée est compagne de route de la presse d’information : elle profite souvent des mêmes avantages et subit la même censure quand ça va mal.
C’est Rodolphe Töpffer, un genevois, qui invente la bd au XIXe siècle.
On commente cette histoire avec lui et Alexis Lévrier, historien spécialiste de la presse, au micro de Witold Langlois pour Histoire Vivante.
Lien sur son ouvrage : https://www.actuabd.com/Les-habits-neufs-de-l-histoire-de-la-bande-dessinee-francophone-2-3-presse-et
2/5/2024 • 28 minutes, 1 second
Une histoire de la presse (3/5) : de la désinformation aux fake news
Pour commencer, un petit exercice de définition. Quand on parle de désinformation de quoi parle-t-on ? Les fake news incarnent un fléau fondateur du XXIe siècle mais en fait on n’a pas inventé grand-chose, à part une nouvelle manière de les nommer et la vitesse de circulation de ces fausses vérités.
Un des premiers buzz à défrayer la chronique dans la presse, c’est l’affaire de la bête du Gévaudan. Entre 1764 et 1767, une mais plus probablement plusieurs bêtes attaquent sauvagement aussi bien les adultes que les enfants. Une affaire gonflée par la presse en mal de lecteurs qui fait vendre du papier et fait souffler l’espace de quelques années un joli vent de panique au passage.
On fait le tri parmi les mots et les expressions, avec Marion Brétéché, historienne et spécialiste de la presse au Siècle des Lumières. Elle répond aux questions de Witold Langlois pour Histoire Vivante.
Lien sur son ouvrage : https://www.babelio.com/livres/Breteche-Les-compagnons-de-Mercure--Journalisme-et-politiq/758307
2/5/2024 • 29 minutes, 2 seconds
Une histoire de la presse (2/5) : le dessin et la caricature
Un des grands rendez-vous de la presse, c’est le dessin. Celui qui pique à l’actualité ses aspérités les plus comiques ou les plus tragiques. Parmi les rubriques c’est souvent par là qu’on commence sa lecture. Mais depuis quelques années le mordant de cet humour de presse a fait des ravages comme jamais alors qu’est-ce qui a changé ?
On remonte le fil de cette histoire pour comprendre avec Guillaume Doizy, spécialiste du dessin de presse et de la caricature, qui répond aux questions de Witold Langlois pour Histoire Vivante.
Lien sur son ouvrage : https://www.caricaturesetcaricature.com/2023/12/dessin-de-presse-et-democratie-pour-conclure-en-attendant-le-prochain-cataclysme.html
2/5/2024 • 28 minutes, 30 seconds
Une histoire de la presse (1/5) : la liberté en Suisse et ailleurs
Dans cette nouvelle série, Histoire Vivante se penche sur l’épineuse histoire de la presse. Des feuilles volantes aux grands conglomérats, des colporteurs au web first, l’information a adopté de nombreuses formes. Soumises aux aléas des régimes politiques qu’elle décrit et analyse, la presse et ses métiers traversent des crises mais persistent et signent. Entre recettes publicitaires et redevance, le papier et l’audiovisuel s’interrogent sur leur avenir. Retour sur leur passé en cinq épisodes.
Pour commencer cette traversée, au départ il y la liberté d’informer et d’être informé. Une histoire transnationale, on est en Suisse mais pas seulement. La Constitution de 1848, fondatrice de la Confédération helvétique, n’oublie pas l’information. Dans son article 55, elle dit : « La liberté de la presse est garantie. Toutefois, les lois cantonales statuent les mesures nécessaires à la répression des abus. ». Une liberté nouvelle … et déjà des limites.
La lecture des journaux entre dans la vie quotidienne et les contenus évoluent. Les petites annonces, la communication d’Etat, parfois la propagande, voisinent avec la presse d’opinion, les faits divers ou encore les enquêtes. La presse d’information s’affirme dans la vie politique dans un paysage très variés où le pluralisme s’épanouit au moins pour un temps.
Rencontre avec Alain Clavien, historien et spécialiste de la presse romande, il répond aux questions de Witold Langlois pour Histoire Vivante.
Lien sur son ouvrage la presse romande: https://www.antipodes.ch/produit/la-presse-romande/#:~:text=L'historien%20Alain%20Clavien%20retrace,indique%20l'historien%20Alain%20Clavien.
2/5/2024 • 28 minutes, 52 seconds
a Suisse et le nucléaire 5/5 : Genève, le village gaulois anti-nucléaire
La critique du CERN, l’organisation européenne pour la recherche nucléaire, gronde dans les années 1980 avec la sortie du livre La Quadrature du CERN écrit par Lucile Hanouz, militante syndicale, Andre Gsponer, physicien des particules; Pierre Lehmann, ingénieur-physicien et Jacques Grinevald, philosophe et historien des sciences.
Un montage d’archives autour de l’histoire de La Quadrature du CERN et un entretien avec le petit fils de l’écrivain et philosophe neuchâtelois Denis de Rougemont, Philippe de Rougemont, écologiste, impliqué dans les associations Sortir du Nucléaire et Noé21 et député du Grand conseil genevois, interrogé par David Glaser pour Histoire Vivante.
Lien : geneveMonde.ch, la première plateforme collaborative sur l'histoire de la Genève internationale https://genevemonde.ch/
1/29/2024 • 27 minutes, 48 seconds
La Suisse et le nucléaire 4/5 : Les anti-nucléaires du bout du Lac, 50 ans de contestation genevoise
En 1969, la Confédération a signé le Traité de non-prolifération nucléaire. La Suisse n’aura pas de bombe atomique. Si le programme suisse d'armement nucléaire n'est vraiment enterré qu'en 1988, elle est toujours championne des abris antiatomiques. Le pays a aussi une histoire de la contestation antinucléaire, notamment à Genève. Mais à partir de quelle date peut-on commencer à tracer cette histoire ?
Nicolas Stenger, historien à l'Université de Genève et spécialiste de l'œuvre de Denis de Rougemont, répond à David Glaser.
Également Frédéric Deshusses, responsable des Archives contestataires à Carouge et Ivo Rens, Professeur émérite de droit à l’Université de Genève et fondateur de l’Association pour l’Appel de Genève.
Lien : geneveMonde.ch, la première plateforme collaborative sur l'histoire de la Genève internationale https://genevemonde.ch/
https://archivescontestataires.ch/
1/29/2024 • 28 minutes, 30 seconds
La Suisse et le nucléaire 3/5 : LE CERN, un accélérateur de la coopération scientifique européenne à Genève
Nous racontions précédemment l'ambition des autorités fédérales suisses de se doter de la bombe atomique. Mais l'histoire du nucléaire en Suisse ne se résume pas à la bombe. La Suisse a aussi joué un rôle important en matière de recherche nucléaire. Cet effort est incarné par le CERN, le Centre européen pour la recherche nucléaire, qu’on trouve sur l’Esplanade des Particules à Meyrin.
Un monument et son histoire commentée par Dominique Pestre qui répond à David Glaser pour Histoire Vivante. D’abord physicien, il bifurque vers l’histoire et termine une thèse consacrée à l’histoire culturelle de la physique dans l’entre-deux-guerres en France. Dans les années 1990, il s’intéresse aux relations entre recherche scientifique et démocratie.
Lien : geneveMonde.ch, la première plateforme collaborative sur l'histoire de la Genève internationale https://genevemonde.ch/
https://www.cdn.ch/cdn/fr/home.html
1/29/2024 • 29 minutes, 13 seconds
La Suisse et le nucléaire 2/5 : La Confédération et ses rêves de bombe atomique, du secret à la critique
En 1962, la Suisse entame la construction de sa toute première centrale nucléaire à Lucens dans le canton de Vaud. Le pays utilise l'énergie nucléaire pour produire de l'électricité depuis 1969.
Avec Michael Fischer, historien et spécialiste de la bombe atomique suisse, au micro de David Glaser. Un tout petit pays et une technologie de destruction massive.
A partir de la fin des années 1950 en Suisse, on en apprend un peu plus sur les projets de fabrication d’une bombe atomique Swiss Made. La crainte s’installe et l’imaginaire d’une bombe destructrice est aussi porté par les mouvements artistiques, avec Friedrich Dürrenmatt. Pour évoquer cette œuvre de Friedrich Dürrenmatt, David Glaser a rencontré Duc Hahn Luong du centre Dürrenmatt à Neuchâtel.
Lien : geneveMonde.ch, la première plateforme collaborative sur l'histoire de la Genève internationale https://genevemonde.ch/
1/29/2024 • 28 minutes, 45 seconds
La Suisse et le nucléaire 1/5 : Genève dans la matrice de l’atome
Après Tchernobyl, Fukushima a eu raison du nucléaire, au moins pour un temps. La guerre en Ukraine et les fractures du marché mondial de l’énergie ont transformé le regard sur les atouts de l’atome à usage civil et les débats ont repris de plus belle sur les avantages et les risques de cette source d’énergie. Dans cette nouvelle série d’Histoire Vivante en association avec Genève-Monde, on explore l’histoire du nucléaire en Suisse, de l’enthousiasme des débuts aux affres persistants du doute.
On a des images de la bombe atomique avec le champignon nucléaire d’Hiroshima et ses victimes, surprises par une force de destruction inédite en 1945. On connait un peu moins les usages très quotidiens du nucléaire civil. C’est pourtant un objet central de la coopération internationale d’après-guerre. Le nucléaire a transfiguré les rapports de force dans cette nouvelle ère.
Véronique Stenger est historienne et spécialiste de l'histoire des organisations internationales. Avec elle, on explore les usages dits « pacifiques » du nucléaire. Elle répond aux questions de David Glaser pour Histoire Vivante.
Lien : geneveMonde.ch, la première plateforme collaborative sur l'histoire de la Genève internationale https://genevemonde.ch/
Après l’affaire Dreyfus, la France apparaît comme l’Etat qui défend ses citoyens juifs.
L’image d’exemplarité de la France après l’affaire Dreyfus s’accompagne aussi de profondes divisions au sein de la société française qui laissent leur empreinte et pour longtemps.
Le 4 juin 1936, Léon Blum prend la tête du gouvernement. Il est socialiste, juif et les antisémites n’ont pas attendu son élection pour faire la démonstration de leur hostilité. Alors que les élections se préparent, il avait été victime d’une agression violente et spontanée dès le mois de février.
Tal Brutman est historien, il est l’auteur de La France antijuive de 1936 (Éditions des Equateurs). Avec lui, on explore la centralité de la France dans le renouvellement de l’antisémitisme dans les années 1930.
https://www.cnrseditions.fr/catalogue/histoire/la-france-antijuive-de-1936-edition-revue-et-corrigee/
1/22/2024 • 27 minutes, 29 seconds
Antisémitisme 4/5 : XIXème siècle – De l’émancipation à la haine raciale
Si l’antisémitisme est un amalgame de rumeurs malveillantes et de rivalité religieuse, il se politise au XIXème siècle. L’apparition de théories sur la hiérarchie des races en lien avec la construction des nationalismes se cumulent avec l’hostilité multiséculaire chrétienne. Si l’antisémitisme ne semble jamais disparaitre, c’est qu’il recycle les fantasmes et croyances populaires désormais traditionnels. L’hostilité contre les Juifs réapparaît lors des crises pour en désigner le bouc émissaire, une acrobatie bien pratique pour expliquer l’échec d’une politique.
Le XIXème siècle avait pourtant bien commencé : La France de la Révolution avait reconnu l’égalité des Juifs au sein de son corps politique et serait progressivement suivie par ses voisins. Mais ce XIXème siècle est aussi celui qui réinvente la haine des Juifs, il lui donne de nouveaux atours pseudo-scientifiques et la rebaptise « antisémitisme ».
Avec Jacques Ehrenfreund, professeur à l’Université de Lausanne, titulaire de la Chaire d’histoire des Juifs et du judaïsme à la Faculté de théologie et de sciences des religions.
https://www.unil.ch/ihar/home/menuinst/chercheurseuses/jacques-ehrenfreund/publications.html
1/22/2024 • 27 minutes, 58 seconds
Antisémitisme 3/5 : Le Moyen Age des ruptures, des rouelles aux expulsions
A l’époque médiévale, les Juifs ont un statut spécifique qui ne les protège pas d’une dégradation de leurs conditions de vie et bientôt de leur expulsion. Une politique largement suivie en Europe occidentale chrétienne. Le Moyen Age est aussi le moment où l’on invente les premiers signes distinctifs destinés aux Juifs, comme la rouelle, la double bande blanche, la ceinture jaune ou encore le chapeau pointu. D’inspiration très variés ces signes extérieurs sont tous destinés à rendre visible les Juifs parmi les populations, de l’Empire ottoman à l’Occident chrétien. La papauté désigne les ennemis de la chrétienté et au XIème siècle, lorsque commencent les Croisades, tout ce qui n’est pas chrétien devient un ennemi sur la route des Croisés.
Pierre Savy, Maître de conférences en histoire du Moyen Âge à l'université Paris-Est, raconte une affaire au cours de laquelle déjà le regard porté sur les Juifs semble avoir changé.
https://www.puf.com/histoire-des-juifs?v=22684
1/22/2024 • 27 minutes, 34 seconds
Antisémitisme 2/5 : Une controverse antique et théologique
Comment naît l’antisémitisme, les fantasmes et les rumeurs qui l’accompagnent ? Pour comprendre ces phénomènes de très longue durée, on remonte à l’origine du christianisme avec Jacques Ehrenfreund, professeur à l’Université de Lausanne, titulaire de la Chaire d’histoire des Juifs et du judaïsme à la Faculté de théologie et de sciences des religions.
Cela commence par l’histoire d’une rivalité entre deux religions. Le christianisme apparaît au premier siècle de notre ère mais se construit avec l’héritage du judaïsme, l’un des premiers monothéismes dont on trouve des traces archéologiques dès le deuxième millénaire avant notre ère. Une nouvelle religion et une autre beaucoup plus ancienne qui cohabitent difficilement.
https://www.unil.ch/ihar/home/menuinst/chercheurseuses/jacques-ehrenfreund/publications.html
1/22/2024 • 27 minutes, 51 seconds
Antisémitisme 1/5 : En Suisse
Du complot mondial aux meurtres rituels, les mensonges sur les Juifs sont nombreux à travers l’histoire et font preuve d’une imagination sans pareille. L’antisémitisme flambe depuis l’attaque du Hamas en territoire israélien le 7 octobre 2023. Pourtant, il avait déjà refait surface à la faveur des crises mondiales, des secousses au Moyen-Orient mais aussi de l’éloignement de la Deuxième Guerre mondiale et la disparition progressive des rescapés de la Shoah, qui incarnaient la puissance destructrice de l’antisémitisme.
Histoire Vivante tente de comprendre comment cette haine persistante se déploie sur des millénaires et comment elle devient le motif de la création d’un Etat pour protéger ceux qui en sont les victimes.
En Suisse, la première référence rencontrée est le meurtre de Payerne en 1942. Est-il emblématique des expressions de l’antisémitisme à travers nos cantons ? C’est la question qu’on se pose avec Brigitte Sion, qui a contribué à l’ouvrage collectif Albert, Esther, Liebmann Ruth et les autres. Présences juives en Suisse romande paru aux éditions Alphil.
https://www.alphil.com/livres/1227-albert-esther-liebmann-ruth-et-les-autres.html
https://www.rts.ch/play/tv/temps-present/video/le-crime-de-payerne?urn=urn:rts:video:3442710
https://www.rts.ch/archives/7966987-le-crime-de-payerne.html
1/22/2024 • 28 minutes, 38 seconds
1944 – Une année en Suisse 10/10 : chantier en cours
Raconter 1944 en Suisse, en 2024, c’est saisir l’occasion d’une commémoration mais c’est aussi l’envie de rouvrir un dossier apparemment classé, un cold case de l’histoire. Parce que les cold case en histoire ça n’existe pas. Chaque époque relit l’histoire en fonction de son présent, de son questionnement particulier, de ses attentes, de sa nécessité de comprendre. En ce qui concerne la Deuxième Guerre mondiale, dans les années cinquante et soixante, on a fait la part belle aux Résistants. Dans les années nonante, il était enfin temps de rendre justice aux victimes de la Shoah. Aujourd’hui, on attend de pouvoir embrasser l’histoire globale de ce conflit à l’échelle des sociétés qu’elle a traversées dans ses moments forts et dans les détails de l’ordinaire. Pour comprendre comment la guerre a changé la Suisse, l’année 1944 était un bon point de vue. Cette histoire est encore en chantier.
Avec :
Zoé Kergomard, historienne des partis en Suisse. (Faire campagne. Les partis politiques suisses face à l'électorat depuis 1945, Collection « Savoir suisse de l’EPFL »).
Marc Perrenoud, historien, ancien membre de la Commission Bergier, (Co-directeur de l’ouvrage Albert, Esther, Liebmann, Ruth et les autres- Présences juives en Suisse romande, Éditions Alphil).
Pierre Eichenberger, historien. Il travaille sur l’histoire du patronat en Suisse, du modèle social et politique suisse. (Mainmise sur l'État social, Mobilisation patronale et caisses de compensation en Suisse (1908-1960), Editions Alphil).
Christophe Farquet, historien, spécialiste du secret bancaire et la Deuxième guerre mondiale. (La défense du paradis fiscal suisse avant la Seconde Guerre mondiale : une histoire internationale, Editions Alphil).
Pietro Boschetti, historien et journaliste de profession (Les Suisses et les nazis. Le Rapport Bergier pour tous, Editions Alphil).
1/12/2024 • 28 minutes, 38 seconds
1944 – Une année en Suisse 9/10 : Le refuge suisse à l’épreuve de la Deuxième guerre mondiale
Dans l’épisode précédent, on vous racontait le trafic de renseignements intense et persistant aux frontières suisses et la chasse aux espions qui faisait rage en 1944. Mais aux frontières, au cours de la Deuxième Guerre mondiale, on trouve aussi les victimes civiles et innocentes de la guerre, notamment juives, qui cherchent un refuge dans une Europe où la politique d’extermination nazie les traque sans merci. On sait aujourd’hui que la Suisse les a refoulées en partie jusqu’en 1944. Les débats sont toujours en cours entre les chercheurs et les chercheuses, le décompte est difficile à préciser et les désaccords animent toujours ce chapitre de l’histoire.
Avec :
Tiphaine Robert, historienne et spécialiste notamment du droit d’asile en Suisse. (Des migrants et des revenants, Une histoire des réfugiées et réfugiés hongrois en Suisse (1956-1963), Editions Alphil)
Marc Perrenoud, historien et co-directeur de l’ouvrage Albert, Esther, Liebmann, Ruth et les autres- Présences juives en Suisse romande (Éditions Alphil).
1/12/2024 • 29 minutes, 25 seconds
1944 – Une année en Suisse 8/10 : : la chasse aux espions est ouverte
En 1944, il y a un « avant » et un « après » le Débarquement, début juin. On se prépare à la défaite de l’Allemagne et de ses alliés mais en attendant, on espionne dans tous les sens. En Suisse, au cours de l’année 1944, il y a un nombre très important de procès pour espionnage, à tel point qu’on a vite fait d’avoir l’impression que les justices civile et militaire ont passé leur année entièrement dévouées à juger des espions en provenance de l’étranger tout autant que de Suisse.
Christian Rossé est spécialiste de l’histoire du renseignement helvétique pendant la Seconde Guerre mondiale. Avec lui, on se penche sur le nombre impressionnant, voire vertigineux, de ces procès. (Guerre secrète en Suisse 1939-1945, Editions du Nouveau Monde)
1/12/2024 • 28 minutes, 5 seconds
1944 - Une année en Suisse 7/10 : Sortir des listes noires
En 1944, plusieurs chantiers s’ouvrent pour la Suisse : avec l’avantage des Alliés à l’Ouest qui débarquent en Normandie et en Provence et la pression militaire féroce de l’Union soviétique à l’Est, l’Allemagne du Troisième Reich est prise entre deux fronts hostiles. La petite enclave Suisse, malgré sa neutralité, n’est-elle pas susceptible de finir engloutie dans cette guerre qui se rapproche de ses frontières une fois encore ?
Cette guerre militaire qui l’entoure s’accompagne d’une guerre économique, une dimension du conflit qui pourrait peser sur sa place dans l’ordre international à venir. Ses associations avec l’économie de guerre allemande ne sont pas passées inaperçues.
Avec :
Christophe Farquet, historien, spécialiste du secret bancaire et la Deuxième guerre mondiale. (La défense du paradis fiscal suisse avant la Seconde Guerre mondiale : une histoire internationale, Editions Alphil).
Pierre Eichenberger, historien, notamment spécialiste de l’histoire de cette élite économique et industrielle. Mainmise sur l'État social, Mobilisation patronale et caisses de compensation en Suisse (1908-1960) (Editions Alphil).
Marc Perrenoud, historien et spécialiste de l’Histoire de la Suisse au cours de la Deuxième guerre mondiale. Il a fait partie de la commission Bergier dans les années nonante, une commission d’experts indépendants dédiée à l’étude historique de l’attitude de la Suisse a cours de la Deuxième Guerre mondiale. (Migrations, relations internationales et Seconde Guerre mondiale ». Contributions à une histoire de la Suisse au XXe siècle, Editions Alphil).
1/12/2024 • 28 minutes, 43 seconds
1944 – Une année en Suisse 6/10 : Face aux Alliés
On n’en entend plus tellement parler de l’histoire de la Deuxième guerre mondiale en Suisse depuis une vingtaine d’années. C’est peut-être le signe d’une lassitude après la couverture médiatique intense des travaux de la commission Bergier sur l’attitude de la Suisse pendant la Deuxième guerre mondiale dans les années 1990 qui certifiaient que l’or nazi et les biens juifs avaient reçu bon accueil en Suisse. Pourtant, ces années de guerre nous intéressent parce que la Suisse a changé de l’intérieur et de l’extérieur, et pas seulement par la taille de ses coffres forts et de son image internationale.
En 1944, la guerre est toujours là. La Suisse reste une enclave neutre au cœur de cette Europe en feu. L’Allemagne nazie a envahi la Hongrie en mars, la Suisse pourrait elle aussi se trouver menacée. En juin c’est le débarquement de Normandie. Au cours de l’été, c’est en Provence. Les Alliés prennent l’avantage. La Suisse prépare l’après-guerre avec les futurs vainqueurs mais doit toujours composer avec les appétits de son voisin allemand.
Avec :
Brigitte Studer, historienne spécialiste de l’histoire des femmes et de la société suisse. (La conquête d’un droit, Le suffrage féminin en Suisse, Editions Alphil).
Pierre Eichenberger, historien, spécialiste du patronat et des organisations sociales et économiques. (Mainmise sur l'État social, Mobilisation patronale et caisses de compensation en Suisse (1908-1960), Editions Alphil).
Marc Perrenoud, historien spécialiste de la Deuxième guerre mondiale en Suisse dans presque toutes ses dimensions. (Migrations, relations internationales et Seconde Guerre mondiale ». Contributions à une histoire de la Suisse au XXe siècle, Editions Alphil).
Christophe Farquet, historien, spécialiste du secret bancaire et la Deuxième guerre mondiale. (La défense du paradis fiscal suisse avant la Seconde Guerre mondiale : une histoire internationale, Editions Alphil).
Zoé Kergomard, historienne et spécialiste de la vie politique en Suisse, autrice de Faire campagne. Les partis politiques suisses face à l'électorat depuis 1945 (Collection « Savoir suisse de l’EPFL »).
1/12/2024 • 29 minutes, 25 seconds
1944 – Une année en Suisse 5/5 : Les femmes devront attendre
La mobilisation des sociétés en temps de guerre crée souvent un paradoxe : une nouvelle donne dans l’ordre sociale, une généralisation du travail des femmes et l’espoir d’un peu plus de droits et d’autonomie à la sortie. Mais souvent, après la guerre, l’aspiration au retour à l’ordre du monde d’avant combat l’esprit d’émancipation. Alors que les programmes de sortie de guerre en Europe occidentale s’apprêtent à ouvrir le droit de vote aux femmes un peu partout autour de la Confédération, pour les femmes suisses, ce ne sera pas pour tout de suite.
Brigitte Studer est historienne et a publié La conquête d’un droit, Le suffrage féminin en Suisse(Editions Alphil). Elle a ressorti quelques archives parmi lesquelles ce livret qui prescrit, pendant la Deuxième guerre mondiale, tout ce qui est attendu de la part des femmes en Suisse.
Zoé Kergomard est historienne, spécialisée dans la vie politique en Suisse. Elle a publié Faire campagne. Les partis politiques suisses face à l'électorat depuis 1945 (Collection « Savoir suisse de l’EPFL »).
1/8/2024 • 28 minutes, 30 seconds
1944 – Une année en Suisse 4/5 : L’AVS au pied du sapin
Au début de l’année 1944, les Alliés gagnent du terrain et préparent les débarquements qui vont changer la donne stratégique en Europe. Le corps politique helvétique concède quelques avancées sociales et on arrive à se mettre d’accord au Conseil fédéral, comme jamais depuis 1918. Cela commence avec le discours du nouvel an, prononcé par le conseiller fédéral Walther Stampfli.
Pierre Eichenberger est historien et a publié Mainmise sur l'État social, Mobilisation patronale et caisses de compensation en Suisse (1908-1960) (Editions Alphil).
Dominique Dirlewanger est historien, spécialiste de l’histoire de la vieillesse et du récit national suisse. Il est l’auteur de 6 juillet 1947. La Suisse dans le monde d'après-guerre (EPFL Press).
1/8/2024 • 29 minutes, 12 seconds
1944 – Une année en Suisse 3/5 : Les fantômes de la grève générale de 1918
En 1944, la Suisse est la seule démocratie de cette partie du continent à perdurer. Mais le Conseil fédéral a les pleins pouvoirs et la démocratie helvétique connait quelques ajustements. On vote moins souvent et la vie politique est en sourdine depuis 1939.
Pour la première fois en 1944, un socialiste entre au Conseil fédéral, Ernst Nobst. Il a en charge les finances et les douanes, des domaines clés.
Pierre Eichenberger est historien, il enseigne à l’Université de Lausanne et aime se plonger dans les comptes-rendus de conseils d’administration pour décrire les stratégies et les débats qui animent le patronat dans l’histoire suisse. Il est l’auteur de Mainmise sur l'État social, Mobilisation patronale et caisses de compensation en Suisse (1908-1960) (Editions Alphil).
Brigitte Studer est historienne et notamment spécialiste de l’histoire des femmes en Suisse. Elle a sorti de ses archives des documents parmi lesquels des tableaux de chiffres qui décrivent d’une manière implacable et ordonnée le quotidien en temps de guerre. Elle est l’auteure de La conquête d’un droit, Le suffrage féminin en Suisse (Editions Alphil).
Zoé Kergomard est historienne. Sa spécialité est de scruter les débats politiques de l’histoire contemporaine en Suisse. Elle est l’auteure de Faire campagne. Les partis politiques suisses face à l'électorat depuis 1945 (Collection « Savoir suisse de l’EPFL »).
1/8/2024 • 28 minutes, 28 seconds
1944 - Une année en Suisse 2/5 : La guerre, c’est tous les jours
Au cours de la Deuxième guerre mondiale, le général Guisan est le chef militaire de la Suisse en temps de guerre. Il dirige l’armée, met en place le réduit national et devient un personnage central de la communication d’Etat.
Brigitte Studer est historienne et s’intéresse particulièrement à l’histoire des femmes donc dans cette guerre mondiale. Avec elle, on regarde des photographies de la société suisse au cours de l’année 1944. Elle est l’auteure de La conquête d’un droit, Le suffrage féminin en Suisse (Editions Alphil).
Zoé Kergomard est historienne dont la spécialité est de scruter les débats politiques de l’histoire contemporaine en Suisse. Elle est l’auteure de Faire campagne. Les partis politiques suisses face à l'électorat depuis 1945 (Collection « Savoir suisse de l’EPFL »).
1/8/2024 • 28 minutes, 1 second
1944 – Une année en Suisse 1/5 : Avec l’Allemagne, une neutralité utile
On n’en entend plus tellement parler de l’histoire de la Deuxième guerre mondiale en Suisse depuis une vingtaine d’années. C’est peut-être le signe d’une lassitude après la couverture médiatique intense des travaux de la commission Bergier sur les fonds en déshérence dans les années 1990 qui certifiaient que l’or nazi et les biens juifs avaient reçu bon accueil en Suisse. Ces années de guerre nous intéressent parce que la Suisse a changé de l’intérieur et de l’extérieur, et pas seulement par la taille de ses coffres forts et de son image internationale.
En 1944, la deuxième guerre mondiale entoure la Suisse, avec le Troisième Reich au nord et à l’est, la France occupée à l’ouest et l’Italie fasciste au sud. Depuis le début de la guerre en 1939, la Suisse est en effet préservée. Pourtant, elle a fait l’objet d’un plan dans la stratégie militaire nazie. C’est l’«opération Tannenbaum» qui envisage de défaire l’armée suisse sur le Plateau, tandis que les forces italiennes prendraient les régions alpines. Un plan qui ne sera jamais mis en action mais un voisin toujours menaçant avec lequel on négocie sans cesse.
Marc Perrenoud est historien et grand spécialiste de la Deuxième guerre mondiale dans toutes ses dimensions suisses. Il est l’auteur de "Migrations, relations internationales et Seconde Guerre mondiale". Contributions à une histoire de la Suisse au XXe siècle (Editions Alphil).
1/8/2024 • 29 minutes, 48 seconds
Entre quatre murs, lʹhistoire de nos décors intérieurs (5/5) : Une histoire matérielle de la Suisse
L'exposition " Décors. Chefs-dʹœuvre des collections " au Château de Prangins, célébrant son 25e anniversaire en 2023, se plonge dans l'histoire de lʹameublement et des décors. La directrice, Helen Bieri Thomson, guide la visite de cette exposition qui explore l'histoire des objets du quotidien, qu'ils soient remarquables ou banals, dévoilant ainsi la vie quotidienne de manière inédite. Un exemple saisissant est le salon suisse de la salle 505 du Metropolitan Museum à New York, provenant du village alpin de Flims et datant des années 1680. Œuvre du menuisier Thaddäus Acker de Feldkirchen, cette pièce richement ouvragée en bois mêle motifs traditionnels locaux et inspiration Renaissance, offrant également un aperçu des préoccupations de l'époque, notamment la crainte d'une invasion de l'Empire ottoman. Le salon, auparavant propriété du Kaiser Friedrich Museum de Berlin, illustre comment des objets en apparence frivoles peuvent capturer et transmettre des aspects profonds de l'histoire.
Rencontre avec Helen Bieri Thomson, historiene de lʹart et directrice du Château de Prangins.
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/189157
https://www.chateaudeprangins.ch/fr/expositions/permanente/decors/decors
Histoire vivante dimanche 17 décembre à 21h00
Lʹaffaire Nicolas Copernic
Documentaire en 2 parties
Réalisé par Dietrich Duppel, Yoav Parish et Kai Christiansen (Pologne/Allemagne/2023)
Le Soleil tourne autour de la Terre - pendant plus de 1500 ans, cette vision du monde a été considérée comme une vérité incontestable. À la fin du Moyen-Âge, le chanoine Nicolas Copernic démontre cependant lʹinverse par ses calculs. Doit-il publier ses découvertes ou continuer à s'en tenir à la vision chrétienne du monde ? Une femme lʹaidera à trancher.
__________________________
12/15/2023 • 28 minutes, 4 seconds
Entre quatre murs, lʹhistoire de nos décors intérieurs (4/5) : une guerre fratricide pour la modernité
Histoire Vivante se plonge dans les décors des lieux où lʹon habite, les lieux de vies que lʹon choisit, que lʹon subit, ceux quʹon a inventé pour y vivre tous les jours, entre la chambre, le salon, la cuisine, et les espaces multiples et spécifiques quʹon nomme notre intérieur. Une histoire intime et particulière qui raconte toute une société.
Aujourdʹhui, nous explorons l'histoire des lieux de vie, des intérieurs choisis ou subis, mettant en lumière l'évolution de la décoration d'intérieur du XVIIIe siècle au XXIe siècle. À travers des chefs-d'œuvre du Musée national suisse, nous examinons comment des éléments tels que le mobilier, les revêtements muraux, les lampes et les objets de décoration révèlent le mode de vie, les goûts, les valeurs et les occupations des habitants. L'exposition " Décors. Chefs-dʹœuvre des collections " au Château de Prangins souligne l'importance de la décoration en tant qu'expression de l'identité, explorant l'art suisse de créer des espaces intérieurs chaleureux et évoquant l'invention de cet art entre artisanat et design, marquant la rencontre entre la main experte et l'industrie. En réfléchissant sur la manière dont la décoration d'intérieur reflète qui nous sommes ou ce que nous voulons montrer de nous-mêmes, lʹexposition souligne la pertinence continue de cet art dans la société contemporaine.
Rencontre au Château de Prangins avec Ludivine Proserpi co-commissaire de lʹexposition " Décors. Chefs dʹœuvre des collections ".
https://www.chateaudeprangins.ch/fr/expositions/permanente/decors/decors
12/14/2023 • 28 minutes, 42 seconds
Entre quatre murs, lʹhistoire de nos décors intérieurs (3/5) : nos intérieurs dans lʹordinaire du crime
Dans cet épisode on sʹintéresse à lʹhistoire des intérieurs modestes, de ceux quʹon ne conserve pas, des héritages de rien, du douillet à lʹinsalubre, de ces décors intérieurs qui longtemps nʹintéressaient pas les musées. Mais au Château de Prangins, le siège romand du musée national suisse, on a voulu la raconter cette histoire de la majorité des appartements et des maisons habités par les Suisses et les Suissesses.
On commence par une pièce de théâtre avec Helen Bieri Thomson parce que cʹest là quʹapparait aussi un de ces intérieurs modestes, dans les décors de théâtre des demeures privées.
Pour retrouver lʹintérieur des habitats les plus ordinaires, ceux quʹon ne photographie pas très souvent, il a fallu un peu dʹingéniosité aux commissaires de lʹexposition. Ils ont réussi à saisir ces habitats sans apprêt dans lʹempreinte de la violence criminelle. Ambiance polar. Une rencontre avec Mathieu Perri, co-commaissaire de lʹexposition " Décors. Chefs dʹœuvre des collections " au Château de Prangins.
https://www.chateaudeprangins.ch/fr/expositions/permanente/decors/decors
12/13/2023 • 28 minutes, 50 seconds
Entre quatre murs, lʹhistoire de nos décors intérieurs (2/5) : Papier peint et contrebande
Lʹinterieur de nos maisons et de nos appartements en dit beaucoup sur notre histoire et sur notre présent. Histoire Vivante enquête sur lʹhistoire des décors intérieurs, des plus sophistiqués aux plus modestes et parmi les nombreux objets qui composent ce qui fait une maison il y a bien sûr les murs. Dans la nouvelle exposition permanente " Décors. Chefs dʹœuvre des collections " consacrée à ces décors intérieurs du Château de Prangins, on trouve un trésor avec une histoire presque épique : un papier peint comme vous nʹen avez jamais vu.
Proposer une exposition sur les intérieurs, cʹest sʹinterroger sur notre manière dʹhabiter, notre manière d'occuper lʹespace, de se l'approprier. Ça nous raconte aussi l'histoire de la manière dont nous habitons les lieux qui a changé au fil des siècles. Il y a une pièce particulière dans cette nouvelle exposition permanente du Château de Prangins qui se consacre entièrement à une très grande pièce de papier peint, retrouvée dans un drôle dʹendroit : une ferme au milieu des pâturages jurassiens.
Rencontre avec Barbara Bühlmann historienne et co-commissaire de lʹexposition " Décors. Chefs dʹœuvre des collections " et Hélène Bieri Thomson, historienne de lʹart et directrice du Château de Prangins.
https://www.chateaudeprangins.ch/fr/expositions/permanente/decors/decors
12/12/2023 • 30 minutes, 25 seconds
Entre quatre murs, lʹhistoire de nos décors intérieurs (1/5) : Chez Guiger
Dis-moi comment tu habites, je te dirais qui tu es. Lʹintérieur de nos maisons et de nos appartements en dit beaucoup sur notre histoire et sur notre présent. Histoire Vivante enquête sur lʹhistoire des décors intérieurs, des plus sophistiqués au plus modestes, au château de Prangins. Ce château cʹest le siège romand du Musée national suisse qui fête en 2023 son 25e anniversaire. Pour lʹoccasion, le musée inaugure une nouvelle exposition permanente sur les intérieurs de nos habitations, les lieux de vies que lʹon se choisit, que lʹon subit, ceux quʹon a inventé pour y vivre tous les jours. Entre la chambre, le salon, la cuisine, et les espaces multiples et spécifiques quʹon nomme notre intérieur. Une histoire intime et particulière qui raconte toute une société. Et on commence par la vie de château. Bien avant dʹêtre un musée, le château de Prangins était la demeure de Louis-François Guiguer riche militaire de carrière.
Rencontre avec Barbara Bühlmann, historienne et co-commissaire de lʹexposition " Décors. Chefs dʹœuvre des collections " et Hélène Bieri Thomson, historienne de lʹart et directrice du Château de Prangins.
https://www.chateaudeprangins.ch/fr/expositions/permanente/decors/decors
12/11/2023 • 27 minutes, 46 seconds
Israël-Palestine, les sens des mots / Une affaire internationale (5/5)
Des accords Sykes-Picot en 1916 aux accords dʹOslo en 1993, en passant par la déclaration Balfour en 1917 et par le partage de la Palestine par les Nations Unies en 1947, les grands Etats dʹEurope occidentales et les Etats Unis, anciens alliés vainqueurs des deux guerres mondiales, sont directement impliqués dans lʹapparition du conflit au Proche Orient. Loin de nʹêtre quʹun conflit régional, la guerre entre Israéliens et Palestiniens intéresse et embrase une bonne part de la planète.
Jean-Claude Lescure, Professeur à lʹUniversité de Cergy-Pontoise et spécialiste du Proche-Orient est au micro dʹAnaïs Kien.
12/8/2023 • 29 minutes, 44 seconds
Israël-Palestine, les sens des mots / Génocide (4/5)
Avant même dʹêtre reconnu par les Nations Unies en tant que chef dʹaccusation, le mot "génocide" a répondu à une nécessité : nommer un crime qui vise ses victimes pour ce quʹelle représente dans le regard de ses auteurs.
Bernard Bruneteau, professeur émérite de science politique à l'Université Rennes 1, nous guide dans lʹhistoire du mot génocide, inventé et fabriqué par un juriste polonais dans les années 1940, Raphael Lemkin. Il est au micro dʹAnaïs Kien.
12/7/2023 • 29 minutes, 15 seconds
Israël-Palestine, les sens des mots / La bande de Gaza (3/5)
La bande Gaza incarnait le processus de paix embourbé, jusquʹaux attaques du Hamas le 7 octobre 2023. Quartier général du Hamas, la bande de Gaza est aussi lʹespace de vie de nombreux civils palestiniens qui subissent depuis la répression de lʹEtat dʹIsraël. À quel moment commence-t-on à parler de la bande de Gaza ?
Joan Deas, directrice exécutive de lʹiReMMO, lʹinstitut de recherches et dʹétudes Méditerranée Moyen-Orient et sociologue. Au micro dʹAnaïs Kien, elle retrace lʹitinéraire et lʹhistoire de ce territoire.
12/6/2023 • 29 minutes, 27 seconds
Israël-Palestine, les sens des mots / Le processus de paix et les colonies (2/5)
Depuis la création de lʹEtat dʹIsraël en 1948, le conflit au Proche Orient oppose Israéliens et Palestiniens avec ses moments de crise et dʹaccalmie.
En 1991, après la chute de lʹUnion soviétique, on assiste à lʹarrivée de près dʹun million de personnes qui viennent accroître la population des colonies.
On retrouve Jean-Claude Lescure, Professeur à lʹUniversité de Cergy-Pontoise au micro dʹAnaïs Kien.
12/5/2023 • 28 minutes, 53 seconds
Israël-Palestine, les sens des mots / Les Accords dʹOslo (1/5)
Le conflit entre Israéliens et Palestiniens est pourvoyeur de nombreux mots ou expressions qui égrènent son histoire : "processus de paix", "territoires occupés", "colonies" ou encore "Intifada".
Le 13 septembre 1993, les accords dʹOslo apparaissent sur toutes les télés du monde et créent la surprise, par lʹimage devenue historique de la poignée de main entre Yasser Arafat et Itzhak Rabin. Lʹespoir renaît parce que, déjà à ce moment-là, on pensait la situation sans issue.
Jean-Claude Lescure, Professeur à lʹUniversité de Cergy-Pontoise est au micro dʹAnaïs Kien.
12/4/2023 • 29 minutes
Industrie - le début et la fin (5/5) : la présence entêtante du tapis roulant
Parmi les monuments de lʹhistoire de lʹindustrie il nous reste quelques grandes usines, la tour Eiffel ou encore le pont de Brooklyn mais il y en a un autre moins exceptionnel et pourtant omniprésent, un objet qui nous accompagne et même nous transporte un peu partout dans le monde, cʹest le tapis roulant. A partir de cette innovation on a inventé toutes sortes de déclinaisons, de lʹescalator aux machines de fitness en passant par les chaînes de montage et les caisses de supermarché.
Yves Pagès en a fait une petite obsession, de lʹhistoire du tapis roulant, une obsession productive puisquʹil en a écrit un livre aux éditions Zones : Les chaînes sans fin - Histoire illustrée du tapis roulant. Au cours dʹun confinement, il a fait un tour du monde des origines et des usages des tapis roulants pour en retracer lʹhistoire et comprendre cet héritage de lʹindustrie jusque dans notre manière de nous déplacer, même à pied.
https://www.editionsladecouverte.fr/les_chaines_sans_fin-9782355222122
12/1/2023 • 29 minutes, 52 seconds
Industrie - le début et la fin (4/5) : lʹinvention du 1er mai et lʹattentat de Haymarket
Lʹindustrialisation cʹest une histoire de machines, de conception scientifique du travail plus ou moins heureux, de transformation des paysages et de la consommation, une histoire qui a transformé en profondeur les sociétés occidentales au XIXe siècle. Mais lʹindustrialisation cʹest aussi une histoire de conflits redoutables entre le monde ouvrier et le patronat dans un dialogue explosif sur les droits des travailleurs, partis dʹà peu près rien. La journée internationale du Travail, le 1er mai incarne cet affrontement. Cʹest un repère historique mondiale, que la journée soit fériée ou non. En Suisse ça dépend des cantons. Ce rendez-vous mémoriel et politique, nous le devons à un évènement qui sʹest passé, contre toute attente, loin de lʹEurope des révolutions rouges, aux Etats Unis.
Si lʹindustrialisation commence en Europe, elle se diffuse très vite dans le Nouveau Monde. Nous sommes à Chicago en 1886, un bassin industriel gigantesque avec son complexe dʹabattoirs autour du lac. Une industrie de la viande qui a laissé son empreinte puisque cʹest le sujet du best-seller La jungle dʹUpton Sinclair, de la pièce Sainte Jeanne des Abattoirs de Bertolt Brecht, cʹest encore une fameuse visite de Tintin dans ses aventures en Amérique ou le bœuf de lʹéquipe de basket à la célébrité mondiale les Chicago Bulls. Martin Cennevitz enseigne lʹhistoire à Tours en France, il vient de publier Haymarket, récit des origines du 1er mai aux éditions LUX.
https://luxediteur.com/catalogue/categorie/auteurs/martin-cennevitz/
11/30/2023 • 28 minutes, 32 seconds
Industrie - le début et la fin (3/3) : les règles de lʹusine
Dans les épisodes précédents de cette série, il a été question des débuts dʹune enquête avec lʹappel à collecte du musée dʹYverdon sur son histoire industrielle et sur la fin de cet âge dʹor de la grande usine. Pour comprendre comment cette nouvelle manière de produire, avec une forte concentration dʹouvriers et dʹouvrières a transformé le droit du travail, nous nous penchons sur les règles et le droit. Des règles qui très progressivement ont amélioré les conditions du travail ouvrier, une page dʹhistoire qui nous parlent très fort à lʹoreille aujourdʹhui à lʹheure où lʹon cherche des solutions pour la " ré-industrialisation ".
Lʹindustrialisation commence au XVIIIe siècle mais on en entend souvent parler sous lʹexpression " révolution industrielle ". Une expression quʹon trouve fréquemment dans les manuels scolaires mais que les historiens et les historiennes nʹaiment pas beaucoup. Véronique Stenger est historienne, et chargée de cours à lʹuniversité de Genève. Elle sʹintéresse particulièrement à lʹhistoire des organisations internationales et à la santé au travail.
https://www.hion.ch/member/veronique-stenger
https://www.unige.ch/lettres/istge/corps-enseignant/hco/enseignantes/stengerplata
https://www.rts.ch/audio-podcast/2020/audio/les-ouvriers-1-5-25160103.html
11/29/2023 • 29 minutes, 51 seconds
Industrie - le début et la fin (2/5) : des hommes, des femmes et des machines
Yverdon est une ville industrielle construite entre le lac de Neuchâtel et le cœur historique de la cité. Un vrai millefeuille dʹépoques et un paysage composite qui a dû trouver des idées pour se réinventer sans oublier tous ses visages.
Dans le cadre de la collecte de témoignages lancée par le musée dʹYverdon, Patrick Auderset a été approché parce quʹil a la clé de pas mal de fonds dʹarchives de lʹhistoire ouvrière en tant que coordinateur du Collège du travail à Genève. Cʹest souvent lui quʹon appelle en Suisse quand on cherche des informations sur les luttes syndicales, les grèves et les manifestations. Les conditions de vie des ouvriers et des ouvrières de lʹindustrie, il les connait bien. Patrick Auderset a aussi écrit une histoire dʹYverdon avec Daniel de Raemy. Reportage pour parler du passé de cette ville, des points aveugles que cette collecte pourrait résoudre et de la façon dont Yverdon se projette dans lʹavenir munie de toute son histoire.
https://www.collegedutravail.ch/presentation
https://musee-yverdon-region.ch/produit/histoire-dyverdon-iii/
https://notrehistoire.ch/
11/28/2023 • 30 minutes, 31 seconds
Industrie - le début et la fin – (1/5) : On ferme ! Raconte-moi ton usine
Industrialisation, derrière ce mot cʹest tout un monde qui sʹest transformé. Aujourdʹhui on entend beaucoup parler de " ré-industrialiser " et de la difficulté de rétablir ce qui a été défait. Alors pour comprendre, retour sur lʹhistoire en cours dʹécriture de lʹavènement de lʹindustrie au XIXe et au XXe siècles avec lʹapparition des usines et la condition ouvrière devenue la norme de la vie au travail. Lʹindustrie a changé les manières de travailler, les paysages, les objets quʹon possède et peut-être même notre ère géologique.
Pour commencer cette nouvelle série dʹHistoire Vivante nous sommes à Yverdon dans le Jura-Nord vaudois. Ici une enquête commence sur lʹhistoire de ce territoire et cette enquête, elle part du musée dʹYverdon, un château médiéval fabuleux tout près du lac de Neuchâtel. On est avec Vincent Fontana, le directeur du musée qui essaie de faire dialoguer toutes les époques qui composent lʹhistoire dʹYverdon.
https://musee-yverdon-region.ch/a-propos-du-musee/qui-sommes-nous/vincent-fontana/
https://musee-yverdon-region.ch/on-ferme-raconte-moi-ton-usine/
https://notrehistoire.ch/
11/27/2023 • 29 minutes, 36 seconds
Vendredi 5 mai : " Morts pour la Science " (5/5)
Lʹengouement des scientifiques pour la montagne ne date pas dʹhier. Synonyme pour beaucoup dʹexploits et dʹexpériences, la montagne peut aussi malheureusement tuer, par accident, par mauvaises conditions climatiques ou catastrophes naturelles. La science vient à la rescousse pour tenter de trouver des réponses après des tragédies mais aussi pour les prévenir.
Laurent Huguenin-Elie reçoit Perre Zweiacker, physicien, qui a dirigé les activités du Laboratoire de haute tension de lʹEPFL. Il est notamment spécialisé dans lʹétude expérimentale de la foudre ainsi que des effets nocifs des champs électromagnétiques sur la santé. Il a récemment signé " Morts pour la science " (Editions Quanto) qui met en lumière 68 destins scientifiques tragiquement contrariés.
https://www.epflpress.org/produit/1424/9782889155231/morts-pour-la-science-poche
11/24/2023 • 24 minutes, 25 seconds
La montagne, laboratoire à ciel ouvert (4/5) - La cavale dʹÖtzi, une mémoire de glace
Derrière le surnom dʹÖtzi se dessine lʹhistoire exceptionnelle dʹun homme du Néolithique retrouvé en 1991 à plus de 3000 mètres dʹaltitude tout au Nord de lʹItalie. Cette découverte va faire le tour du monde et mettra en lumière le nouveau champ qui sʹouvre aux archéologues avec la dramatique accélération de la fonte des glaciers.
Pour en parler, Noémie Guignard est allée à la rencontre de lʹarchéologue cantonale du Valais, Caroline Brunetti.
11/23/2023 • 30 minutes, 10 seconds
La montagne, laboratoire à ciel ouvert (3/5) : La montagne qui soigne
Au début du XXème siècle, on afflue de toute lʹEurope vers Leysin ou Davos, deux stations qui ont fait le choix de se dédier à la cure de la tuberculose. La création de ces stations climatiques est le fruit dʹune longue épopée scientifique qui va tenter de comprendre lʹeffet que peut exercer lʹenvironnement sur la santé humaine.
Récit de ce chapitre de lʹhistoire médicale qui sʹaventure toujours plus en montagne avec lʹhistorienne Daniela Vaj, invitée de Noémie Guignard.
11/22/2023 • 29 minutes, 43 seconds
La montagne, laboratoire à ciel ouvert (2/5) - Genève, la clé des Alpes
Au XVIIIe siècle, on parcourt la montagne pour la scruter sous toutes ses coutures avec les techniques à disposition. La montagne devient le nouveau terrain des savants des Lumières et face à cet engouement pour les massifs alpins, Genève devient la porte dʹentrée des Alpes par excellence, parce quʹelle offre un accès à la vallée de Chamonix et au très prestigieux massif du Mont-Blanc.
Pour retracer lʹhistoire de cette conquête scientifique de la montagne, qui va rapidement se muer en essor touristique, nous retrouvons Stéphane Fischer, responsable des collections du Musée dʹhistoire des sciences de Genève. Il est au micro de Noémie Guignard en nouvelle diffusion pour Histoire Vivante.
11/21/2023 • 30 minutes, 5 seconds
La montagne, laboratoire à ciel ouvert (1/5) - Saussure, "naturaliste des montagnes"
Au siècle des Lumières, l'Europe est en pleine effervescence. Les savants de lʹépoque remettent au goût du jour lʹhistoire naturelle et lʹintérêt pour la montagne va grandissant.
Pour commencer cette série, on piste le Genevois Horace Bénédict de Saussure, né en 1740, géologue, naturaliste, et aussi lʹun des fondateurs de lʹalpinisme. Une vie dʹobservation et dʹinventions racontée grâce à Stéphane Fischer, assistant-conservateur et responsable des collections au Musée dʹhistoire des sciences de Genève au micro de Noémie Guignard pour Histoire Vivante en nouvelle diffusion.
11/20/2023 • 30 minutes, 7 seconds
Enfance en guerre (5/5) - Les violences sexuelles en temps de guerre
Au même titre que les canons ou les fusils, la violence sexuelle fait partie de lʹarsenal de guerre. Les corps sont les cibles privilégiés des agresseurs pour affaiblir durablement les populations dans leur chair et dans leurs esprits. Si le corps comme lieu de conflictualité a toujours accompagné les guerres, la notion de viol systématique nʹapparaît quʹau XXe siècle, avec notamment les guerres en ex-Yougoslavie ou encore avec le génocide rwandais.
Véronique Nahoum-Grappe est anthropologue et ethnologue, elle a travaillé sur les violences, les rapports entre les sexes et la dépendance. Elle est au micro de Noémie Guignard pour Histoire Vivante.
https://www.cairn.info/publications-de-V%C3%A9ronique-Nahoum-Grappe--19296.htm
11/17/2023 • 28 minutes, 47 seconds
Enfance en guerre (4/5) - Les enfants volés du franquisme
Construire une société nouvelle par la violence cʹest miser la plupart du temps sur lʹenfance et parfois pour le pire. En Espagne, des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de nouveau-nés ont été soustraits à leur famille entre 1936 et le début des années 1990.
Durant la guerre civile puis au début du franquisme, ces bébés sont enlevés à des fins de représailles contre les opposants au régime de Franco. Dès les années 1960, ces pratiques se transforme en trafic lucratif et perdurent même au-delà de la mort du dictateur.
Amélie Nuq est spécialiste de lʹEspagne, maîtresse de conférences en histoire contemporaine à lʹuniversité Grenoble Alpes, ses recherches concernent entre autres lʹhistoire de la jeunesse, des femmes et du genre. Cʹest Noémie Guignard qui mène lʹentretien pour Histoire Vivante.
http://larhra.ish-lyon.cnrs.fr/membre/280
11/16/2023 • 29 minutes, 38 seconds
Enfance en guerre (3/5) - Les orphelins de lʹaprès-guerre
En mai 1945, cʹest lʹeuphorie de la victoire contre le nazisme et le fascisme. Mais lʹEurope est en ruines et parmi les traces laissées par la Deuxième guerre mondiale il y a ces milliers dʹenfants qui ont survécu à la violence déchaînée. Pour eux, la guerre est loin dʹêtre terminée. Alors que certains sont contraints à lʹexil pour survivre, d'autres sont arrachés à leur famille dʹaccueil ou volés par les nations victorieuses, pour repeupler leurs terres. Tout comme la guerre, lʹaprès-guerre est aussi une affaire dʹenfants.
Yves Denéchère est professeur dʹhistoire contemporaine à l'Université dʹAngers, il est spécialiste de lʹenfance et de la construction du droit des enfants. Il répond aux questions de Noémie Guignard pour Histoire Vivante.
https://blog.univ-angers.fr/yvesdenechere/
11/15/2023 • 28 minutes, 56 seconds
Enfance en guerre (2/5) - Grandir dans la matrice nazie
Au cours de la Deuxième guerre mondiale, arrachés à leur famille et à leur pays, des milliers, voire des centaines de milliers d'enfants ont été enlevés par le régime nazi et celles que lʹon nommait les Braune Schwester, les sœurs brunes, dans les pays de lʹEst, notamment en Pologne et en ex-Tchécoslovaquie. Si la guerre est une affaire dʹadulte, elle nʹépargne pas les enfants.
Dans lʹépisode précédent on vous racontait lʹorganisation des Lebensborn, ces nurseries inventées par le IIIe Reich pour veiller à la pérennité du projet nazi parmi les générations suivantes. Triés sur le volet selon leurs caractéristiques physiques, ces enfants étaient intégrés de force dans des foyers du Lebensborn afin d'être germanisés et éduqués selon les valeurs du nazisme.
Dans une trilogie publiée entre 2012 et 2019, lʹécrivaine Sarah Cohen-Scali retrace le destin tragique de ces enfants des Lebensborn. Elle est au micro de Noémie Guignard pour Histoire Vivante. https://www.babelio.com/livres/Cohen-Scali-Orphelins-88/1068676
https://www.leslibraires.ca/auteur/sarah-cohen-scali-6739
11/14/2023 • 29 minutes, 2 seconds
Enfance en guerre (1/5) - Les Lebensborn pour construire un monde national socialiste
La guerre se fait entre adultes mais les enfants la subissent aussi. Victimes collatérales souvent, ils sont un enjeu, voire les cibles directes des tentatives de conquête, quʹelles réussissent ou quʹelles échouent.
Dans ce premier épisode, nous évoquons l'un des projets les plus terrifiants du Troisième Reich: créer, grâce à un vaste système de pouponnières appelées Lebensborn, une race aryenne pure amenée à dominer le monde. Les Lebensborn incarnent le projet de société idéale dessiné par le nazisme, une projection dans un futur qui nʹa jamais vu le jour mais qui a eu le temps dʹétablir ses réseaux et ses institutions avant de disparaitre. Cʹest l'historienne Sandrine Kott, professeure à lʹUniversité de Genève et spécialiste de lʹhistoire allemande qui nous en parle. Elle est au micro de Noémie Guignard.
https://www.cairn.info/publications-de-Sandrine-Kott--1711.htm
11/13/2023 • 29 minutes, 29 seconds
Drogues, son histoire, ses usages et ses images (5/5) – Du fléau social à la maladie
Aujourdʹhui, au cœur de lʹactualité romande, la drogue, ses trafics et sa consommation sont pourtant une préoccupation officielle de la Suisse depuis près dʹun siècle. Dʹabord en contraignant ses entreprises pharmaceutiques au contrôle international, dans les années 50 puis 70, elle élabore la politique qui lui semble répondre à ses besoins intérieurs : punir, prévenir, guérir. Un triptyque qui ne résiste pas longtemps aux réalités du terrain des années 80. La diversification des usages, la consommation urbaine à ciel ouvert, lʹinsécurité qui en découle et la diffusion croissante du VIH transforment alors la toxicomanie en véritable problème de santé publique.
À partir de la base, les acteurs du terrain, villes, cantons et confédération coopèrent à tous les niveaux pour façonner une politique concertée, moins axée sur les idéologies que sur le pragmatisme. Grâce à des programmes dʹassistance, de prescriptions de méthadone et dʹéchanges de seringue. Un changement de paradigme pour une stratégie qualifié de " pionnière " qui inclut, dès le début des années 90, la réduction des risques comme quatrième pilier de cette politique fédérale élaborée dans la dentelle.
Frank Zobel, directeur adjoint dʹAddiction Suisse et ancien membre de lʹObservatoire européen des drogues et toxicomanies il est au micro de Céline Roduit pour Histoire Vivante.
Production : Anaïs Kien
Histoire vivante dimanche 12 novembre 2023 - 20h55
Addictions
Documentaire de Jacques Matthey (Suisse, 2023). Coproduit par Box Productions et la RTS
Avec Ruth Dreifuss, Philippe Lehmann et Dick Marty
Comment la Suisse est-elle devenue un pays précurseur dans la prise en charge sociale de la toxicomanie? Addictions revient sur les moments-clés, des années 1970 à nos jours, qui ont conduit la Suisse à adopter une politique novatrice en matière de drogue, devenant un modèle pour les pays du monde entier. Ce documentaire est diffusé en résonance avec la série Les Indociles, diffusée depuis le 8 novembre sur RTS 1 et Play Suisse.
__________________________
11/10/2023 • 33 minutes, 46 seconds
Drogues, son histoire, ses usages et ses images (4/5) – Musiques électroniques et drogues synthétiques
" Danser jusquʹau bout de la nuit ". Cʹest avec cette nouvelle manière de penser la fête, héritée des années 60 et érigée en dogme, que les musiques électroniques apparaissent aux Etats-Unis : New-York pour le disco dans les années septante, Chicago pour la house et Detroit pour la techno au milieu des années 80.
Quant aux drogues synthétiques, LSD, amphétamines et MDMA en tête, toutes existaient déjà bien avant. Mais avec lʹarrivée de cette nouvelle club culture, la libération des minorités Noires et gay, la figure montante du disc-jockey et la découverte de nouveaux sons créés par les machines, le tapis rouge se déroule sous les pieds des danseurs et des danseuses et pour les drogues synthétiques. Lʹhistoire des musiques électroniques reste incomplète sans inclure celle de la consommation de drogues synthétiques, et inversement. Un mariage à son apogée lorsque lʹAcid house rencontre lʹecstasy à la fin des années 80. Une combinaison perçue comme idéale entre chimie et sons, une mutation de la culture club et la culture populaire, en Grande Bretagne dʹabord, puis dans toute lʹEurope.
Bjorn Schaffner, journaliste spécialisé dans les musiques électroniques et dans le domaine dans la culture club, co-fondateur du site dʹarchives suisses clubculture.ch est au micro de Céline Roduit pour Histoire Vivante.
Production : Anaïs Kien
11/9/2023 • 31 minutes, 46 seconds
Drogues, son histoire, ses usages et ses images (3/5) - Le LSD et les psychédéliques au fil du XXe siècle.
Il y a 80 ans, le chimiste Albert Hofmann enfourchait son vélo pour une folle cavalcade à travers Bâle, imprégné volontairement et surpris par la substance quʹil était parvenu à synthétiser quelques années plus tôt : le LSD. Il était alors loin de se douter que cette drogue psychédélique, capable de soulager certaines maladies psychiques, allait devenir, avec lʹaide dʹanciens chimistes nazis, un objet de recherche militaire et un outil de contrôle mental utilisé par la CIA pendant la Guerre froide.
Loin également dʹimaginer que le LSD allait non pas déferler sur le marché du médicament grâce à sa firme Sandoz, mais accéder à la notoriété grâce au mouvement psychédélique et aux milieux artistiques et intellectuels des années 60. En 1966, il est interdit et retombe finalement dans la clandestinité. Aujourdʹhui la recherche montre un intérêt renouvelé pour le potentiel thérapeutique des substances psychédéliques comme le LSD.
Daniele Zullino est psychiatre et médecin chef du service dʹaddictologie des Hôpitaux universitaires de Genève, il est au micro de Céline Roduit pour Histoire Vivante.
Production : Anaïs Kien
11/8/2023 • 39 minutes, 55 seconds
Drogues, son histoire, ses usages et ses images (2/5) – Du fléau social à la pathologie
Au début du 20ème siècle, la consommation de drogues nʹapparaît pas encore tout à fait comme un problème de société. Progressivement, les Etats en découvrent les ravages, les marchés lucratifs et les ressorts. La prohibition et les contrôles sʹinstallent de façon différenciées selon les pays, les centres urbains ou les périphéries. La drogue représente désormais un danger pour la société. Les autorités dictent ce quʹil est juste ou non de consommer pour éviter de mettre la nation en péril. Avec une logique de distinction parfois subtile : lʹutilisation populaire et massive des amphétamines, fraîchement découvertes par lʹindustrie pharmaceutique dans les années 30, est légale tandis que la répression règne sur la consommation de LSD, compagnon des contestations aussi sociales que politiques des années 60 et 70. Dans les années 1980, le nouvel ennemi cʹest lʹhéroïne, dont la consommation est jugée comme une pathologie.
Suite de cet entretien avec Sandro Cattacin, sociologue, spécialiste de la politique helvétique en matière de drogue, professeur à lʹuniversité de Genève et président du Think Tank "Penser la Suisse" il est au micro de Céline Roduit pour Histoire Vivante.
Production : Anaïs Kien
11/7/2023 • 31 minutes, 5 seconds
Drogues, son histoire, ses usages et ses images (1/5) – Les effets et les risques
Du pavot à lʹhéroïne, des somnifères à lʹecstasy, raconter les drogues, cʹest dʹabord raconter des plantes, puis des principes actifs synthétisés, mais surtout raconter leurs usages. Divines et rituelles, légales ou prohibées, thérapeutiques ou récréatives, tyranniques ou émancipatrices, les drogues et leur consommation se transforment et avec elles lʹimage quʹon sʹen fait.
Déjà bien avant notre ère, les êtres humains apprennent à extraire les substances de certaines plantes pour leurs effets bénéfiques, réels ou supposés. Le pavot surtout, omniprésent sous différentes formes à travers lʹhistoire, est mentionné pour la première fois sur des tablettes sumériennes datant du 3ème millénaire avant notre ère: le mot utilisé pour le désigné signifie également " jouir ". La circulation des drogues devient un enjeu commercial majeur au 19ème siècle avec les guerres de lʹopium. Aujourdʹhui les drogues et lʹaddiction alimentent les débats dans lʹespace public.
Sandro Cattacin est sociologue, spécialiste de la politique helvétique en matière de drogue, professeur à lʹuniversité de Genève et président du Think Tank " Penser la Suisse ", il est au micro de Céline Roduit pour Histoire Vivante.
Production : Anaïs Kien
11/6/2023 • 29 minutes, 32 seconds
Métier archéologue : Rendez-vous à Amarinthos (5/5)
Pour ce denier épisode de notre série sur le métier dʹarchéologue, on sʹinstalle dans les ruines grecques anciennes sur le site dʹAmarynthos, fouillé par lʹESAG, lʹEcole suisse dʹarchéologie en Grèce. Les ruines nous racontent les croyances mais surtout la vie quotidienne et la centralité de la religion en Grèce ancienne. Il y a plusieurs types et plusieurs rythmes de fouille. Les fouilles préventives sont opérées avant de construire pour sauver ce qui pourrait être détruit par les travaux de construction ou dʹaménagement. Le site dʹAmarynthos est un chantier de très longue haleine.
Nous entendrons par téléphone Tamara Saggini, co-directrice du chantier dʹAmarynthos, qui vient dʹarriver en Grèce pour ouvrir la saison des fouilles.
Samuel Verdan est archéologue, il connait très bien lʹarchéologie des religions et lʹErétrie, la région où se trouve le site dʹAmarynthos.
11/3/2023 • 29 minutes, 4 seconds
Métier archéologue : Sur une scène de crime (4/5)
Lʹarchéologie sert également à interroger un passé plus immédiat. Dans cet épisode, on traverse lʹAtlantique pour nous rendre en 1890, sur le territoire aujourdʹhui des Etats Unis, qui se construit notamment avec les guerres indiennes. Nous arrivons à la fin de cette séquence de conquête où lʹon redécoupe la carte au profit des colons et où la partie qui revient aux Natifs américains se fait de plus en plus petite. On déplace les populations et au matin du 29 décembre 1890, le désarmement des hommes lakotas dégénère et devient un des plus grands massacres de lʹhistoire états-unienne.
Laurent Olivier est archéologue et spécialiste des Celtes et des Gaulois. Cette fois, son terrain se porte sur la fin du XIXème siècle et le massacre de Wounded Knee. Une expérience quʹil raconte dans lʹouvrage, " Ce qui est arrivé à Wounded Knee " (Editions Flammarion).
11/2/2023 • 27 minutes, 13 seconds
Métier archéologue : Les yeux grands ouverts sur son histoire (3/5)
On a du mal à sʹimaginer quʹil puisse y avoir de lʹidéologie dans lʹarchéologie parce que la preuve matérielle semble toujours plus honnête que dʹautres par sa simple présence et son caractère tangible. Mais ces objets nous racontent des histoires bien différentes en fonction des questions quʹon leur pose.
Laurent Olivier est archéologue, responsable des collections dʹarchéologie celtique et gauloise du musée d'archéologie de Saint-Germain-en-Laye en France. Il aime sʹintéresser à lʹhistoire de son métier même quand elle nʹest pas plaisante. Il a publié lʹouvrage " Nos ancêtres les Germains, les archéologues français et allemands au service du nazisme " (Editions Tallandier, 2012). Cʹest le récit dʹune enquête collective sur un héritage qui nʹa pas épargné lʹarchéologie.
11/1/2023 • 28 minutes, 40 seconds
Métier archéologue : Sur les chantiers de fouille (2/5)
Alors que lʹon sʹinterroge avec ferveur sur la complexité de nos origines, les archéologues en débusquent les traces, depuis les fragments de vaisselles millénaires aux poubelles antiques en passant par les trous de poteaux dans la terre, les poussières infimes dʹADN, les cimetières et les vieilles pierres.
Le Laténium est un musée dʹarchéologie construit au bord du lac de Neuchâtel sur les plus grands sites de la culture lacustre. On y marche littéralement sur les vestiges de l'âge du Bronze, du Néolithique et du Paléolithique supérieur. On y retrouve Marc-Antoine Kaeser, son directeur, pour visiter " Du Cœur à lʹouvrage ", une exposition de photographies sur les archéologues saisis sur leur terrain de prédilection : les chantiers de fouille.
Marie Besse est archéologue, directrice du Laboratoire d'archéologie préhistorique et anthropologie de lʹUniversité de Genève. Sa période de prédilection est la préhistoire et particulièrement le néolithique, entre 5800 et 2500 ans avant notre ère. Elle a fait de nombreuses fouilles et notamment des nécropoles, des sites funéraires. Un terrain dʹexploration pas comme les autres.
10/31/2023 • 28 minutes, 59 seconds
Métier archéologue : Le début de lʹhistoire (1/5)
Histoire Vivante se penche cette semaine sur un métier qui façonne les contours de notre imaginaire historique. Les archéologues exhument des monuments, des sociétés, des évènements et même leur propre histoire. Rêve dʹenfant pour certains, source dʹinspiration romanesque pour dʹautres, lʹarchéologie est partout, dans les décombres de lʹincendie de Notre Dame, au fond des lacs suisses et sous le bitume des parkings. Comment sʹest construit le métier dʹarchéologue ?
Marc-Antoine Kaeser est archéologue, directeur du Laténium, musée archéologique situé à Hauterive dans le canton de Neuchâtel.
Anne Lehoërff, archéologue et préhistorienne, venue de Lille pour observer et faire quelques microscopiques prélèvements sur un fragment du passé qui nʹa pas encore tout révélé.
10/30/2023 • 59 minutes, 59 seconds
Israël-Palestine, on rembobine : La guerre sera longue (5/5)
Histoire Vivante retourne ses archives pour vous raconter le conflit qui oppose Israël et la Palestine, pour retracer le chemin sinueux sur lequel tout à commencer, pour retrouver lʹhistoire de ce territoire aux deux nations. Dans le cinquième et dernier épisode de notre série nous sommes au lendemain de la fondation de lʹEtat dʹIsraël en 1948, le terrorisme a changé de camp et la communauté internationale ne peut plus ignorer un conflit qui ne fait que commencer.
Un récit en archives mené par le compagnon de longue date dʹHistoire Vivante, Jean Leclerc.
10/27/2023 • 29 minutes, 13 seconds
Israël-Palestine, on rembobine : La Palestine et la création de lʹEtat dʹIsraël de lʹautre côté de la Shoah (4/5)
Histoire Vivante retourne ses archives pour nous aider à vivre avec lʹactualité. Alors que la guerre reprend au Proche Orient, cette série vous propose une traversée dans lʹhistoire du conflit israélo-palestinien, de la Palestine ottomane aux premiers colons juifs, de la Guerre des Six Jours à la guerre du Kippour en 1973. Cette fois nous sommes après la Deuxième guerre mondiale et surtout après la découverte des camps dʹextermination des juifs dʹEurope. Les attentats sionistes contre le mandat britannique se multiplient et dans quelques mois lʹEtat dʹIsraël sʹapprête à voir le jour.
Un récit en nouvelle diffusion composé dʹentretiens et dʹarchives élaborés par Jean Leclerc.
10/26/2023 • 30 minutes, 59 seconds
Israël-Palestine, on rembobine : La chute dʹun empire et la Shoah (3/5)
Histoire Vivante est retournée dans ses archives, pour retracer le chemin sinueux du conflit israélo-palestinien, pour retrouver un peu de récit dans le tumulte de lʹactualité.
Dans les premiers épisodes de cette série, on vous racontait la guerre des Six jours et la Guerre du Kippour, la violence du tracé des lignes de partages de ce territoire si contesté, la création de la bande de Gaza et lʹexil des réfugiés palestiniens.
Mais que sʹest-il passé avant que la Palestine ne devienne le lieu de ce conflit qui ne sʹarrête jamais ?
Pour cet épisode, je vous propose en nouvelle écoute un récit en archives du cher compagnon dʹHistoire Vivante, Jean Leclerc.
10/25/2023 • 29 minutes, 6 seconds
Israël-Palestine, on rembobine : La Guerre des Six Jours et la génération dʹaprès – Deuxième partie (2/5)
Histoire Vivante plonge dans ses archives pour retrouver le récit du conflit israélo-palestinien, pour comprendre comment son histoire se construit et ce quʹelle nous fait. La guerre reprend au Proche-Orient mais il y en a eu dʹautres qui nous racontent comment nous en sommes arrivés là.
Dans cet épisode, on commence par la Guerre des Six Jours pour comprendre comment ce conflit entre Israël et lʹEgypte a modelé la carte des occupations sur le territoire, la réaction des diasporas. On continue avec la guerre du Kippour ou la guerre dʹoctobre, en 1973, pour comprendre lʹattitude des Etats qui ont partie liée avec la région.
Ils ont vécu la guerre des Six Jours à distance depuis Paris, en juin 1967, quʹils soient enfants de rescapés de la Shoah ou nés dans les colonies françaises du Maghreb. Ils sont croyants ou non, mais le deuil ne les a pas épargnés et lʹissue des combats a tracé des lignes de partages et des solidarités sans précédent parmi la population juive de France. Israël a pris le dessus face à lʹarmée égyptienne, les résultats de la guerre vont bientôt sʹinscrire dans le territoire et les esprits.
10/24/2023 • 29 minutes, 56 seconds
Israël-Palestine, on rembobine : La Guerre des Six Jours et la génération dʹaprès – Première partie (1/5)
La guerre reprend au Proche Orient. Pour sortir du choc des premiers jours, Histoire Vivante est retournée dans ses archives, pour retracer le chemin sinueux sur lequel tout a commencé, pour retrouver lʹhistoire de ce territoire aux deux nations et accompagner ce présent. Pour commencer, deux épisodes sur lʹévènement qui a tout changé : la Guerre des six jours.
En 1967, lʹEtat dʹIsraël entre dans sa vingtième année. Pour les Européens juifs, cʹest un refuge, un idéal ou un pays étranger. C'est aussi, depuis 1961 le procès d'Adolf Eichman, l'un des responsables de lʹextermination des Juifs dʹEurope, le retour de la prospérité et la reconstruction de lʹEurope après la seconde Guerre mondiale et les décolonisations occupent toute lʹattention de lʹopinion publique.
Les tensions avec les pays arabes limitrophes connaissent un regain depuis quelques mois et aboutissent à une attaque préventive dʹIsraël qui sʹachève le 10 juin par la déroute des armées nationales voisines et la démultiplication des zones sous contrôle israélien. La Guerre des six jours signe lʹapparition des expressions "Proche Orient", "territoires occupés" et "cause palestinienne", aujourdʹhui tristement familières pour le monde entier. Mais elle marque également de nouvelles divisions dans les sociétés européennes, particulièrement en France, et notamment parmi la génération des enfants de rescapés du génocide juif et des héritiers de la colonisation.
10/23/2023 • 28 minutes, 43 seconds
La Méditerranée en partage (5/5) - Une guerre qui pourrait tout changer
Aujourdʹhui, Histoire Vivante fait sa dernière escale en Méditerranée pour interroger lʹimpact de la guerre en Ukraine sur cet espace déjà sous tension. La Méditerranée entourée au nord par lʹUnion Européenne et au sud par le monde arabo-musulman est le théâtre de profondes évolutions politiques le long de ses deux rives. Les paramètres sont nombreux : le rôle de la Turquie, dʹIsraël et du Liban, la présence navale américaine, la proximité de la mer Noire, du Caucase et de la Russie qui, depuis le début de la guerre en Ukraine, complique encore la donne géostratégique.
Frédéric Pfyffer sʹentretient avec lʹAmiral Pascal Ausseur, Directeur général de la Fondation Méditerranéenne dʹÉtudes Stratégique basée à Toulon.
10/20/2023 • 30 minutes, 22 seconds
La Méditerranée en partage (4/5) - Des ressources disputées
Histoire Vivante poursuit son exploration de la Méditerranée, après les mécanismes diplomatiques, les mythes et les langues à lʹépoque moderne, place aux ressources de la Méditerranée et bien sûr au gaz. " La Méditerranée orientale, une mer de gaz " : cette citation met bien en lumière les enjeux économiques et géostratégiques de cette région du monde, encore amplifiés depuis le début de lʹinvasion russe en Ukraine en février 2022 et la recherche effrénée de nouvelles sources dʹapprovisionnement énergétique. Des enjeux énergétiques qui provoquent une escalade diplomatico-sécuritaire qui pourrait encore prendre de lʹampleur.
Frédéric Pfyffer rencontre Jean-Pierre Favennec, spécialiste du pétrole et du gaz, directeur du Centre économie et gestion à l'institut français du pétrole.
10/19/2023 • 28 minutes, 59 seconds
La Méditerranée en partage (3/5) - Une tour de Babel et ses habitants
Cette semaine histoire Vivante parcourt la Méditerranée, les rencontres et les voisinages, les guerres et les espaces de trêve qui sʹy jouent au fil de lʹHistoire. La Méditerranée est sillonnée par ses riverains et par des voyageurs venus de beaucoup plus loin. Entre Nord et Sud, entre orient et occident, cet espace a vite fait de paraître cohérent mais il résonne plutôt de ses différences qui circulent et se côtoient. Comment communique ce monde en mouvement dans le même espace ? Avant lʹécole obligatoire et lʹapprentissage des langues étrangères, avant la mondialisation théorisée comment se parle-t-on en méditerranée ?
Mathieu Grenet est historien et maitre de conférences à Albi. Il travaille sur lʹhistoire des migrations, sur les langues de la Méditerranée. Il vient de publier avec Guillaume Calafat Méditerranées, une histoire des mobilités chez Points.
10/18/2023 • 29 minutes, 20 seconds
La Méditerranée en partage (2/5) - Lampedusa avant Lampedusa, le rêve dʹune trêve universelle
Cette semaine, Histoire vivante vous emmène en Méditerranée. Une mer avec de nombreuses puissances riveraines qui sʹopposent très souvent à propos de la limite de leur souveraineté, de leurs droits réciproques et des usages quʹon y adopte. Un des symboles de la méditerranée aujourdʹhui, cʹest lʹîle de Lampedusa, une île-frontière entre Nord et Sud où le décompte des migrants en détresse ou disparus ne sʹarrête jamais.
Pourtant sous lʹAncien Régime, cette île a incarné un rêve de paix et dʹentraide dans un monde perpétuellement en guerre, et lʹutopie se racontait avec ferveur dans une bonne partie du monde.
Dionigi Albera est anthropologue. Il travaille sur les lieux saints, sur les religions qui cohabitent et se croisent en Méditerranée et il sʹest penché sur lʹhistoire de lʹile de Lampedusa avant quʹelle ne soit habitée, avant quʹelle ne devienne un sujet funeste et récurrent dans lʹactualité dans son livre Lampedusa - Une histoire méditerranéenne paru aux éditions du Seuil.
10/17/2023 • 28 minutes, 40 seconds
La Méditerranée en partage (1/5) - La diplomatie sous contrainte
Cette semaine, Histoire Vivante sʹinstalle en Méditerranée. Cette mer de fantasmes, de belles et de terribles images, cette étendue dʹeau où lʹon circule avec intensité tout au long de lʹhistoire, on y cohabite, on la traverse, on lʹexplore, on la subit, on tente aussi de la posséder. Les aléas du voyage sont nombreux et les puissances riveraines sʹaffrontent et sʹallient au gré des circonstances.
En 1716, le Saint Pierre quitte le port de la Goulette en Tunisie, destination : Alexandrie en Egypte. Un itinéraire fréquent et une traversée assurée aussi bien par des navires anglais, néerlandais, grecs ou ottomans. Cette fois-ci le pavillon est français et les passagers musulmans sont en route vers La Mecque pour le grand pèlerinage annuel.
Entretien avec Guillaume Calafat, historien, il a notamment écrit Une mer jalousée, contribution à lʹhistoire de la souveraineté un livre paru aux éditions du Seuil dans la collection LʹUnivers Historique.
10/16/2023 • 29 minutes, 23 seconds
Plongée vers un passé englouti - L'océan, au cœur des civilisations (5/5)
On trouve beaucoup de traces de civilisations anciennes au fond des mers. Mais si les fonds marins sont un conservatoire et un tombeau pour ces sociétés disparues, ces territoires liquides jouent un rôle central dans lʹhistoire des civilisations, de leur naissance à leur extinction.
Cette semaine, Histoire vivante plonge dans notre passé englouti.
Christian Buchet, professeur en histoire maritime, a dirigé lʹéquipe scientifique du programme international de recherche Océanides et son encyclopédie maritime. Il est au micro de Frédéric Pfyffer. Un épisode en rediffusion.
Une série dʹAnaïs Kien.
Retrouvez toutes les séries dʹHistoire Vivante sur rts.ch/audio.
Histoire Vivante cʹest aussi tous les vendredis dans les pages de La Liberté et sur RTS 2, le dimanche soir.
10/13/2023 • 28 minutes, 41 seconds
Plongée vers un passé englouti - Secrets d'épaves (4/5, seconde partie)
Les fonds marins recèlent des débris de notre passé et de notre présent. En 1985, lʹépave du Titanic, la star des catastrophes maritimes, est retrouvée à 4000 m de profondeur, une découverte très attendue avec lʹimpression comme jamais dʹavoir trouvé un trésor digne des plus grands romans dʹaventure. Mais si les traces du passé se lisent dans les fonds marins, le débat reste ouvert sur le sort des épaves. Faut-il les remonter à la surface ? Comment les protéger de lʹappétit des pilleurs, pas toujours aussi romantiques quʹon lʹimagine ?
Cette semaine Histoire vivante plonge dans notre passé englouti. Laurent Huguenin-Elie sʹentretient avec Anne Joncheray, directrice du musée archéologique de Saint-Raphaël, archéologue, plongeuse professionnelle et chasseuse dʹépaves depuis près de 40 ans, qui a signé "Secrets dʹépaves" (Editions Belin) avec Jean-Pierre Joncheray. Un épisode en rediffusion.
Une série dʹAnaïs Kien.
Retrouvez toutes les séries dʹHistoire Vivante sur rts.ch/audio.
Histoire Vivante cʹest aussi tous les ven
dredis dans les pages de La Liberté et sur RTS 2, le dimanche soir.
10/12/2023 • 29 minutes, 43 seconds
Plongée vers un passé englouti - Secrets d'épaves (3/5, première partie)
Explorer les fonds marins est un rêve de lʹhumanité et la légende dʹAlexandre Le Grand nous raconte déjà son exploration de la Méditerranée sous-marine dans un tonneau à fenêtres de verre. Aujourdʹhui, lʹéquipement des plongeurs est devenu nettement plus performant mais lʹintérêt pour les profondeurs ne faiblit pas, pour les secrets quʹelles recèlent, pour les trésors du passé qui ont sombré et pour ses ressources naturelles également.
Cette semaine Histoire vivante plonge dans notre passé englouti. Laurent Huguenin Elie sʹentretient avec Anne Joncheray, directrice du musée archéologique de Saint-Raphaël, archéologue, plongeuse professionnelle et chasseuse dʹépaves depuis près de 40 ans, qui a signé "Secrets dʹépaves" (Editions Belin) avec Jean-Pierre Joncheray. Un épisode en rediffusion.
Une série dʹAnaïs Kien.
Retrouvez toutes les séries dʹHistoire Vivante sur rts.ch/audio.
Histoire Vivante cʹest aussi tous les vendredis dans les pages de La Liberté et sur RTS 2, le dimanche soir.
10/11/2023 • 28 minutes, 34 seconds
Plongée vers un passé englouti - Le naufrage du Titanic (2/5)
Dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, le Titanic sombrait dans les eaux glaciales de lʹAtlantique Nord. Alors quʹon célébrait encore la prouesse de sa construction et le gigantisme de ce paquebot de légende, à son départ de Southampton quelques jours plus tôt, le Titanic devient le symbole de la catastrophe maritime, à tel point quʹon en a fait des romans, des bandes dessinées et des films hollywoodiens.
Cette semaine, Histoire vivante plonge dans notre passé englouti. Laurent Huguenin-Elie sʹentretient avec Gérard Jaeger, historien, journaliste et reporter, auteur du livre "Il était une fois le Titanic" (Editions de lʹArchipel). Un épisode en nouvelle diffusion.
Une série dʹAnaïs Kien.
Retrouvez toutes les séries dʹHistoire Vivante sur rts.ch/audio.
Histoire Vivante cʹest aussi tous les vendredis dans les pages de La Liberté et sur RTS 2, le dimanche soir.
10/10/2023 • 28 minutes, 54 seconds
Plongée vers un passé englouti - Titanic, l'âge d'or des paquebots (1/5)
Aujourdʹhui, on sʹinterroge sur la présence des paquebots, leur consommation énergétique dévorante et la remise en question du tourisme de masse. Et pourtant, il y a un peu plus dʹun siècle, ce géant des mers représentait le fleuron du génie humain, avec ses stars et ses tragédies, comme celle du Titanic en 1912. Une histoire qui fascine toujours par son entreprise inédite et surtout par son naufrage mythique.
Cette semaine, Histoire vivante plonge dans notre passé englouti. Laurent Huguenin-Elie sʹentretient avec Gérard Jaeger, historien, journaliste et reporter, auteur du livre "Il était une fois le Titanic" (Editions de lʹArchipel). Un épisode en nouvelle diffusion.
Une série dʹAnaïs Kien.
Retrouvez toutes les séries dʹHistoire Vivante sur rts.ch/audio.
Histoire Vivante cʹest aussi tous les vendredis dans les pages de La Liberté et sur RTS 2, le dimanche soir.
10/9/2023 • 29 minutes, 5 seconds
L'argent et nous 5/5 - Un lieu de mémoire de la finance mondiale : la City de Londres dʹhier et dʹaujourdʹhui
Histoire Vivante vous propose une série sur lʹargent, en avoir ou pas, ce quʹil nous fait cet argent et les lieux où il se déploie. Il y a un endroit où lʹargent atteint le paroxysme de la dématérialisation et où lʹargent semble roi, cʹest la City de Londres, avec sa bourse mondialement reconnue, ses traders et ses scandales. Dans ce cinquième épisode nous explorons son histoire et ses péripéties, Brexit en tête. Comment est-on passé du chapeau melon et des costumes aux fines rayures à cette place à la pointe de la finance mondiale ?
Rencontre avec Youssef Cassis, professeur émérite de l'institut Universitaire Européen, et speécialsite de la City. Un entretien dʹEtienne Duval.
10/6/2023 • 27 minutes, 38 seconds
L'argent et nous 4/5 - Nous nʹavons pas tous les mêmes valeurs
Cette semaine Histoire Vivante parle dʹargent. Dans ce quatrième épisode, on sʹintéresse aux objets qui permettent dʹéchanger de la richesse lorsquʹelle ne sʹincarne pas dans une pièce ou un billet. Des coquillages, des matières précieuses, des œuvres, qui circulent et sʹéchangent parce quʹelles ont un autre type de valeur : la rareté, la sacralité ou encore leur valeur symbolique. Jusqu'à présent dans notre série, l'argent que nous avons évoqué a toujours eu une valeur objective, ou du moins mesurable. Les monnaies médiévales ou modernes, qu'elles soient faites d'or, d'argent, de cuivre ou de papier peuvent toujours être échangées selon un cours qui évolue mais qui est connu, elles correspondent à une certaine quantité d'or.
Ce n'est pas le cas des monnaies auxquelles nous nous intéressons aujourd'hui en compagnie de Bérénice Geoffroy-Schneiter, historienne de l'art, spécialisée dans le bijou et la parure, elle a organisé en 2022 une exposition à la Monnaie de Paris. Etienne Duval l'a rencontrée et nous fait découvrir cette exposition. Le catalogue a été publié à lʹoccasion de lʹexposition " Monnaies & Merveilles " à la Monnaie de Paris, il expose ces objets dʹéchange à travers les regards croisés dʹanthropologues, dʹéconomistes et dʹhistoriens de lʹart. C'est aussi un hommage aux artistes anonymes qui les ont créés.
10/5/2023 • 29 minutes
L'argent et nous 3/5 - Lʹargent de lʹesclavage et les révolutions
Histoire Vivante poursuit son exploration de lʹhistoire de lʹargent et surtout de notre rapport à lʹargent. Au 18ème siècle, les colonies jouent un rôle essentiel dans l'économie des Empires : lʹEspagne, le Portugal, les Pays Bas, la Grande Bretagne et la France. Mais bientôt les colons qui exploitent ces terres lointaines ne se contentent plus du rôle de simples fournisseurs des métropoles. Alors quʹils revendiquent l'autonomie, voire lʹindépendance, les habitants de la métropole ont eux pris l'habitude d'acheter les denrées exotiques produites par les colonies au prix du sang des esclaves, sans nécessairement se poser la question de leur coût économique et humain. Dans cet épisode on se demande si les révolutions changent le rapport à lʹargent des consommateurs et à ce quʹils achètent.
Entretien avec Manuel Covo, professeur à l'université de Californie à Santa Barbara autour de son ouvrage " Entrepôt of Revolutions " paru en 2022 aux éditions Oxford University Press. Une interview réalisée par Etienne Duval.
10/4/2023 • 28 minutes, 7 seconds
L'argent et nous 2/5 - Le papier – monnaie, le pari manqué de John Law
Dans ce deuxième épisode, il nʹest pas question dʹargent sonnant et trébuchant mais de lʹinvention de lʹargent dématérialisé bien avant le sans contact et les cryptomonnaies, quand la richesse des individus comme des Etats se mesurait en livres et en onces d'or ou d'argent. Au début du 18ème siècle, un aventurier écossais débarque en France avec une solution aussi géniale que dangereuse : le papier monnaie, un lointain ancêtre du billet de banque.
Entretien avec l'historien Nicolas Buat qui nous brosse le portrait de John Law inventeur de l'une des plus spectaculaires bulles spéculatives de l'histoire. Nous évoquons son ouvrage " John Law : la dette ou comment sʹen débarrasser " paru en 20215 aux éditions Belles lettres.
10/3/2023 • 28 minutes, 36 seconds
L'argent et nous 1/5 - La richesse suisse à la fin du Moyen-Age entre les champs et la guerre des autres
Cette semaine, Histoire Vivante sʹintéresse à notre rapport à lʹargent, en avoir ou pas, ses usages, sa matérialité. Dans ce premier épisode, nous commençons ici, en Suisse. Au Moyen-âge, les cantons situés au cœur de ce qui allait devenir la Suisse occupent une place stratégique en Europe, au croisement des voies commerciales et militaires. Une position très appréciée par les grandes puissances voisines : Le Saint Empire Germanique, les Habsbourg, la France, la Bourgogne, L'Espagne, les Pays-Bas. Une position qui en rapporte, de lʹargent.
On commence au XVème siècle, pour comprendre qui en a justement de lʹargent à cet endroit et à cette époque-là, parce que les choses sʹapprêtent à changer… explications de l'historien André Holenstein qui a consacré un ouvrage à ces rapports complexes entre les cantons suisses et les grandes puissances européennes dont la traduction française " Au coeur de lʹEurope, une histoire de la suisse entre ouverture et repli " publié par les éditions Antipodes. Un entretien dʹEtienne Duval.
10/2/2023 • 30 minutes, 59 seconds
La Chine transformée par ses conflits (5/5) : La Chine, allié versatile de lʹUnion soviétique dans la Guerre froide
Quand on parle de la Chine, on la décrit le plus souvent dans des relations conflictuelles, parce quʹelle produit beaucoup de discours sur ses relations difficiles avec ses ennemis aussi bien quʹavec ses alliés. Et parmi ses alliances, celle qui lie la Chine à lʹUnion soviétique à partir de 1950 représentait une association cruciale dans lʹhistoire de la Guerre froide : deux puissances de très grandes envergures avaient choisi le socialisme dʹEtat. Un front en apparence solide face aux efforts des Etats-Unis pour limiter lʹexpansion du communisme à lʹéchelle mondiale. Pourtant cette amitié est franchement accidentée.
Histoire vivante vous raconte comment cette affection nʹa pas pris avec Pierre Grosser, historien et auteur de LʹHistoire du monde se fait en Asie aux éditions Odile Jacob.
Une série dʹAnaïs Kien.
Retrouvez toutes les séries dʹHistoire Vivante sur rts.ch/audio.
Histoire Vivante cʹest aussi tous les vendredis dans les pages de La Liberté et sur RTS 2, le dimanche soir.
9/29/2023 • 28 minutes, 51 seconds
La Chine transformée par ses conflits (4/5) : La Chine après la Seconde guerre mondiale : la fabrique de Taïwan et la g
Quand on parle de la Chine, on la décrit le plus souvent dans des relations conflictuelles, parce quʹelle produit beaucoup de discours sur ses relations difficiles avec ses ennemis aussi bien quʹavec ses alliés. En guerre contre la Japon depuis 1931, la Chine rejoint le camp des Alliés bientôt vainqueurs contre les puissances de lʹAxe pami lesquels lʹAllemagne, lʹItalie et justement le Japon au cours de la Seconde guerre mondiale. La guerre a été longue, mais elle est enfin terminée, enfin presque, puisquʹune guerre civile qui patientait jusque-là va bientôt éclater.
Avec Pierre Grosser, historien, auteur de LʹHistoire du monde se fait en Asie aux éditions Odile Jacob.
Une série dʹAnaïs Kien.
Retrouvez toutes les séries dʹHistoire Vivante sur rts.ch/audio.
Histoire Vivante cʹest aussi tous les ven
dredis dans les pages de La Liberté et sur RTS 2, le dimanche soir.
9/28/2023 • 28 minutes, 50 seconds
La Chine transformée par ses conflits (3/5) : La Chine et lʹoccidentalisation : lʹavènement du cinéma, des concessions
Quand on parle de la Chine, on la décrit le plus souvent en prise avec ses ennemis, parce quʹelle produit beaucoup de discours sur ses relations difficiles avec lʹétranger, ceux quʹelle a conquis, et ceux qui ont tenté de la conquérir. Et parmi ces importations étrangères, il y en a une qui est devenue une image de marque planétaire, cʹest le cinéma. On ne sait pas exactement comment apparaît le cinéma en Chine. Les premières séances étaient destinées aux Occidentaux présents à la fin du XIXème siècle et il y a de fortes chances pour que ces premières séances de cinéma aient pris place aussi à Tianjin, ce lieu de mémoire de la présence étrangère en Chine dont on vous parlait dans lʹépisode précédent. Mais cʹest dans les jardins Yu à Shangaï quʹa eu lieu la première projection, probablement avec les images des frères Lumières. Ensuite cʹest un studio photographique de Pékin qui se lance dans les tournages de performances dʹacteurs dʹopéra chinois.
Cʹest avec Anne Kerlan, historienne du cinéma et autrice de Hollywood à Shangaï paru aux Presses universitaires de Rennes quʹon vous raconte comment le cinéma est devenu chinois.
Une série dʹAnaïs Kien.
Retrouvez toutes les séries dʹHistoire Vivante sur rts.ch/audio.
Histoire Vivante cʹest aussi tous les vendredis dans les pages de La Liberté et sur RTS 2, le dimanche soir.
9/27/2023 • 28 minutes, 49 seconds
La Chine transformée par ses conflits (2/5) : La Chine assaillie : Tianjin, les concessions étrangères
Quand on parle de la Chine, on la décrit le plus souvent en prise avec ses ennemis, parce quʹelle produit beaucoup de discours sur ses relations difficiles avec lʹétranger. Mais à bien y regarder, lʹhistoire lui a peut-être donné de bonnes raisons de sʹen méfier. Au XIXème siècle, on assiste à une véritable ruée vers la Chine. Les Etats et les empires qui comptent sur la scène internationale sʹagitent beaucoup pour obtenir leurs entrées en Chine, pour profiter de sa position stratégique de ses ressources et de ses marchés. Et cette ruée sʹincarne dans une ville un peu oubliée : Tianjin, entre la côte et la cité impériale de Pékin. Une ville centrale dans lʹhistoire des relations internationales de la Chine. Histoire Vivante vous raconte ce lieu de mémoire de lʹhistoire chinoise avec lʹhistorien Pierre Singaravélou, auteur de Tianjin Cosmopolis paru aux éditions du Seuil.
Une série dʹAnaïs Kien.
Retrouvez toutes les séries dʹHistoire Vivante sur rts.ch/audio.
Histoire Vivante cʹest aussi tous les vendredis dans les pages de La Liberté et sur RTS 2, le dimanche soir.
9/26/2023 • 28 minutes, 53 seconds
La Chine transformée par ses conflits (1/1) : La Chine et ses fantômes : les Man du Fleuve bleu
Quand on parle de la Chine, on la décrit le plus souvent en prise avec ses ennemis, parce quʹelle produit beaucoup de discours sur ses relations difficiles au reste du monde. De notre côté de la planète, on la connaît si mal quʹon a tendance à agir en miroir, et pour aller vite, à faire pareil. Histoire Vivante se penche justement sur ces conflits pour comprendre comment ces moments de crise ont changé la Chine.
Dans ce premier épisode, on se situe entre le IIIème siècle avant notre ère et le VIIème siècle après notre ère. Au cours de cette longue période, il y a un peuple qui fait couler beaucoup dʹencre dans lʹhistoire de la Chine : Les Man. Les Man hantent la Chine ancienne et médiévale mais aujourdʹhui encore leur présence est un fantôme qui parlerait très fort des relations de la Chine au reste du monde.
Lʹhistoire des Man et de leur intégration à lʹempire est lʹhistoire dʹune colonisation difficile qui court sur plusieurs siècles, une colonisation victorieuse, mais cʹest peut-être surtout lʹoccasion de voir comment la Chine de lʹAntiquité et du Moyen Age doit se définir elle-même: Quʹest-ce qui est chinois et quʹest ce qui ne lʹest pas ?
On rencontre les Man avec lʹhistorien Alexis Lykas qui les a justement pistés dans son livre Les Man du fleuve bleu, la fabrique dʹun peuple dans la Chine impériale paru aux éditions Anacharsis.
Une série dʹAnaïs Kien.
Retrouvez toutes les séries dʹHistoire Vivante sur rts.ch/audio.
Histoire Vivante cʹest aussi tous les vendredis dans les pages de La Liberté et sur RTS 2, le dimanche soir.
9/25/2023 • 29 minutes, 1 second
Arménie le génocide et ses héritages – Episode 5 : Ceux qui restent
Cinquième et dernier épisode de notre série sur les conséquences du génocide des Arméniens de 1915. Il ne reste que quelques dizaines de milliers d'Arméniens aujourd'hui en Turquie. Ils ont survécu au gré du bon vouloir de lʹEtat et de ses options politiques. Histoire Vivante sʹintéresse aujourdʹhui à ceux qui sont restés sur les lieux du crime malgré la répression et lʹinjonction constante à lʹoubli.
Avec Vicken Cheterian auteur Open Wounds, Hurst and Oxford University Press.
Une série dʹAnaïs Kien
Retrouvez toutes les séries dʹHistoire Vivante sur rts.ch/audio
Histoire Vivante cʹest aussi tous les vendredis dans les pages de La Liberté et sur RTS 2, le dimanche soir.
9/22/2023 • 31 minutes, 43 seconds
Arménie le génocide et ses héritages – Episode 4 : le procès Tehlirian. Dire le génocide
Histoire vivante poursuit sa série sur les conséquences du génocide des Arméniens en 1915. Dans les années qui suivent la Première guerre mondiale, les massacres de masse des Arméniens sont dilués dans un bilan global écrasant. On ne leur rend pas justice et ils perdent définitivement leur droit au retour après le Traité de Lausanne en 1923. Pourtant un évènement fait date dans ce début des années 1920, le procès de Soghomon Tehlirian. Ce jeune Arménien tue dʹune balle de revolver dans une rue de Berlin un certain Talaat Pacha, le 15 mars 1921. Son procès, deux mois plus tard, est lʹoccasion de raconter au grand public le génocide et lʹabsence de justice réelle rendue aux victimes. Au cours de ces journées de juin 1921 la responsabilité de la victime dans le génocide des Arméniens devient lʹobjet central de toutes les attentions.
Cʹest Rafael Lemkin, qui invente le mot génocide et sa définition juridique un peu plus de vingt ans plus tard alors que lʹextermination des Juifs dʹEurope est en cours. Un mot forgé aussi à partir du procès Tehlirian quʹil avait suivi avec grand intérêt alors quʹil était étudiant en droit.
Avec Sévane Garibian, directrice de lʹouvrage La mort du bourreau : réflexions interdisciplinaires sur le cadavre des criminels de masse, Editions Petra, Vicken Cheterian, auteur du livre Open Wounds, Hurst and Oxford University Press, Anouche Kunth, autrice dʹAu bord de lʹeffacement. Sur les pas d'exilés arméniens dans l'entre-deux-guerres, La Découverte et Annette Becker " Raphael Lemkin, lʹextermination des Arméniens et lʹinvention du mot génocide ", in LʹExtermination des Arméniens de lʹEmpire ottoman.
Une série dʹAnaïs Kien
Retrouvez toutes les séries dʹHistoire Vivante sur rts.ch/audio
Histoire Vivante cʹest aussi tous les vendredis dans les pages de La Liberté et sur RTS 2, le dimanche soir.
9/21/2023 • 31 minutes, 4 seconds
Arménie le génocide et ses héritages – Episode 3 : lʹempreinte de lʹexil dans un formulaire
Histoire vivante vous propose une série sur les conséquences du génocide des Arméniens. Dans ce troisième épisode, après la mécanique du génocide et la fabrique des diasporas, on se plonge dans une mémoire de papier. Une mémoire fragile et fragmentaire qui pourtant raconte le détail si essentiel de ces parcours accidentés et blessés des rescapés, de ces trajectoires où lʹadministration des pays traversés décide de la suite du voyage.
Anouche Kunth a ouvert des cartons oubliés de certificats dʹidentité délivrés par lʹOffice des réfugiés arméniens de Marseille. Des documents qui datent de 1929 à 1942 dont elle a interrogé la grammaire bureaucratique dans son livre Au bord de lʹeffacement. Sur les pas d'exilés arméniens dans l'entre-deux-guerres qui parait aux éditions La Découverte.
Une série dʹAnaïs Kien
Retrouvez toutes les séries dʹHistoire Vivante sur rts.ch/audio
Histoire Vivante cʹest aussi tous les vendredis dans les pages de La Liberté et sur RTS 2, le dimanche soir.
9/20/2023 • 30 minutes, 5 seconds
Arménie, le génocide et ses héritages – Episode 2 : Les survivants
Deuxième épisode de notre série consacrée aux conséquences du génocide des Arméniens de 1915. Parce que cette année on commémore le centenaire du traité de Lausanne qui a scellé le sort des rescapés, Histoire Vivante retrace lʹitinéraire des survivants. Il nʹy a pas quʹune seule diaspora arménienne mais plusieurs qui se succèdent au cours de lʹhistoire et des décennies qui précèdent et qui suivent le génocide de 1915. Et cʹest avec lʹhistorienne Anouche Kunth, autrice du livre Au bord de lʹeffacement. Sur les pas d'exilés arméniens dans l'entre-deux-guerres paru aux éditions La Découverte quʹon retrace ces parcours de vie au fil des aléas dʹun exil forcé.
Une série dʹAnaïs Kien
Retrouvez toutes les séries dʹHistoire Vivante sur rts.ch/audio
Histoire Vivante cʹest aussi tous les vendredis dans les pages de La Liberté et sur RTS 2, le dimanche soir.
9/19/2023 • 31 minutes, 1 second
Arménie, le génocide et ses héritages - Episode 1 : Un génocide, un territoire, des peuples
Cette semaine, on vous raconte lʹhistoire vivante du génocide arménien et de ses héritages. Parce que cette histoire nʹest toujours pas terminée, parce quʹen 2023 on commémore le centenaire du traité de Lausanne. Ce traité, cʹest un accord entre les Alliés vainqueur de la Première guerre mondiale et la Turquie, issue de lʹEmpire ottoman défait. Un accord territorial qui fixe des frontières et avec elles le sort des populations. Les Alliés obtiennent la sécurisation de leurs prises de guerre au Moyen Orient et pour ça ils renoncent à soutenir les minorités du nouvel Etat turc. Parmi ces peuples, les Arméniens frappés par le génocide en 1915. Parce que raconter lʹhistoire des Arméniens cʹest raconter lʹhistoire du siècle dont nous sommes les héritiers, Histoire Vivante retrace le génocide et ses conséquences toujours actuelles.
Quʹest-ce que lʹArménie avant quʹelle ne devienne le symbole du pire ? On commence cette série avec lʹhistorien Vicken Cheterian, auteur de Open Wounds, paru aux Hurst and Oxford University Press.
Une série dʹAnaïs Kien
Retrouvez toutes les séries dʹHistoire Vivante sur rts.ch/audio
Histoire Vivante cʹest aussi tous les vendredis dans les pages de La Liberté et sur RTS 2, le dimanche soir.
9/18/2023 • 30 minutes, 25 seconds
Energies : une histoire dʹaddition (5/5)
En 1878, une drôle de parabole de cinq mètres de diamètre attise la curiosité du public de lʹExposition universelle à Paris. Il sʹagit en fait dʹun immense réflecteur solaire conçu par le professeur de mathématique Augustin Mouchot, qui multiplie les expériences pour produire de la chaleur solaire, des installations que la presse dʹalors qualifie de " machines à soleil ". A lʹépoque déjà, ces solutions se présentent comme une alternative au charbon, dont lʹapprovisionnement reste une préoccupation.
Place aujourdʹhui à lʹinvention des énergies renouvelables, de la machine à soleil dʹAugustin Mouchot aux éoliennes toujours contestées, Histoire vivante se plonge dans lʹhistoire des énergies renouvelables avec lʹingénieur et économiste Stéphane Genoud, au micro de Noémie Guignard
9/15/2023 • 28 minutes, 10 seconds
Energies : une histoire dʹaddition (4/5)
Imaginez un tableau de 600 m2 dédié à faire lʹéloge de lʹhistoire de lʹélectricité et de ses multiples applications. Cette œuvre monumentale réalisée par lʹartiste français Raoul Dufy est une commande de la Compagnie parisienne de distribution dʹélectricité pour habiller le hall du Palais de la lumière et de lʹélectricité lors de lʹExposition universelle de Paris de 1937. Alors quʹau XXème siècle, lʹélectricité va profondément bouleverser les habitudes de vie des sociétés occidentales, chaque découverte énergétique sera moteur de transformation de la société.
On se penche sur ces grands enjeux sociétaux avec lʹhistorien de lʹénergie français Alain Beltran, invité de Noémie Guignard.
9/14/2023 • 28 minutes, 23 seconds
Energies : une histoire dʹaddition (3/5)
Dans ce troisième épisode de notre série, on poursuit lʹenquête aux sources de la notion de transition énergétique et de changement climatique. Longtemps évoqué, longtemps repoussé ce problème a mis du temps à sʹimposer comme un constat et non seulement comme une interprétation de notre évolution parmi dʹautres. Au micro de Laurent Huguenin Elie :
Jean-Baptiste Fressoz, historien des sciences, des techniques et de l'environnement, chargé de recherche au CNRS en France. Il est lʹauteur notamment de " Lʹévénement anthropocène, la Terre, lʹhistoire et nous ", " Des révoltes du ciel, une histoire du changement climatique " (Seuil) ainsi que de nombreux articles consacrés à la notion de transition énergétique.
9/13/2023 • 28 minutes, 18 seconds
Energies : une histoire dʹaddition (2/5)
A bien regarder la succession des événements, la tendance était plutôt dans lʹhistoire à accroître le nombre de sources dʹénergie. Bois, charbon, tourbe, gaz, pétrole, à une exception près, tous ces combustibles sont encore utilisés pour produire de lʹélectricité. La transition énergétique est donc une invention récente et plutôt une tension de notre époque . Au micro de Laurent Huguenin Elie :
Jean-Baptiste Fressoz est historien des sciences, des techniques et de l'environnement, chargé de recherche au CNRS en France. Il est lʹauteur notamment de " Lʹévénement anthropocène, la Terre, lʹhistoire et nous ", " Des révoltes du ciel, une histoire du changement climatique " (Seuil) ainsi que de nombreux articles consacrés à la notion de transition énergétique. Il répond à Laurent Huguenin-Elie.
9/12/2023 • 29 minutes, 12 seconds
Energies : une histoire dʹaddition (1/5)
Sujet central dʹactualité et objet de crise majeure, les énergies ont été de tout temps indissociables de lʹévolution des sociétés. Histoire Vivante vous propose dʹexplorer quelques chapitres de son histoire, en questionnant la notion de " transition énergétique ", expression communément admise et pourtant inventée, alors même que les transitions dans ce domaine nʹont jamais réellement existé, les énergies nʹayant fait que croître dans lʹHistoire.
A la question comment et pourquoi a-t-on fait ce choix de lʹénergie nucléaire en Suisse au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, nous verrons que le nucléaire civil et militaire ont été intimement liés, dans un climat profondément anticommuniste.
Bruno J. Strasser, historien des sciences et des techniques à lʹUniversité de Genève, est au micro de Laurent Huguenin-Elie. Il a notamment travaillé sur le rôle de la neutralité helvétique dans la coopération scientifique internationale pendant la guerre froide et sur la Suisse à lʹâge atomique.
9/11/2023 • 28 minutes, 47 seconds
Années folles, radiographie dʹun mythe quʹon aime (10/10)
Aujourdʹhui, nous entamons le dernier épisode de notre série sur les Années folles, ces années 1920 entre deux guerres mondiales où lʹon a cru que tout allait changer.
Cʹest toujours difficile de mettre un point final à une période historique, pour les Années folles les historiennes et les historiens sʹaccordent malgré tout à considérer le krach boursier de 1929 et la crise qui se propage dans les années suivante comme un évènement décisif. Mais il y a aussi un épuisement, une usure de la frénésie des années 1920 et la victoire de ceux qui nʹétaient pas en accord avec le futur quʹelles dessinaient.
Cet épuisement de lʹénergie éclatante des Années folles on vous la raconte comme la fin dʹune danse. Dans le film de Sidney Pollack On nʹachève bien les chevaux ou encore dans la quatrième saison de la série Babylon Berlin, la métaphore marche bien. Ce ne sont que des fictions, bien sûr, mais elles disent lʹimpression sensible de cette fin dʹépoque fragile.
Sophie Jacotot est historienne de la danse et particulièrement celle des Années folles.
Christophe Farquet est historien et notamment des Années folles.
Myriam Juan est historienne et lʹautrice dʹun ouvrage sur les " Années folles " (Editions La Découverte). Ils sont au micro dʹAnaïs Kien.
Retrouvez tous les vendredis Histoire Vivante aussi dans les pages de notre partenaire " La Liberté "
9/8/2023 • 28 minutes, 38 seconds
Années folles, radiographie dʹun mythe quʹon aime (9/10)
Aujourdʹhui neuvième épisode de notre série sur les Années folles, ces années 1920, paradis de ceux qui voulaient embrasser la vitalité retrouvée après la Première guerre mondiale en sʹaffranchissant un peu des règles du monde dʹavant. Ce paradis des uns est le cauchemar des autres, de ceux pour qui la meilleure option dʹavenir sʹincarne dans le retour à lʹordre qui a précédé les tranchées de Verdun. Entre redéploiement du suprématisme blanc et activisme des ligues de vertus, la remise au pas des sociétés prises par les Années folles nʹa jamais désarmé. Première étape aux Etats-Unis.
Nous retrouvons au micro dʹAnaïs Kien : Myriam Juan, historienne spécialiste des images et du cinéma et Christophe Farquet, historien, qui travaille notamment sur les Années folles.
9/7/2023 • 27 minutes, 37 seconds
Années folles, radiographie dʹun mythe quʹon aime (8/10)
Histoire Vivante vous entraine dans les Années folles, ces années 1920 où la fin de la guerre est un soulagement, où lʹénergie semble reprendre une humanité pourtant profondément blessée. Pourtant, en 1922, Benito Mussolini instaure une dictature en Italie après le coup de force de la Marche sur Rome tandis quʹAdolf Hitler fonde le parti nazi en Allemagne et accède au pouvoir en 1933. Le nazisme et le fascisme savent embrasser ce qui leur convient et repousser dans ces Années folles ce qui contrarie leurs projets de société. Par leurs discours et leurs corps, ils incarnent deux programmes qui préparent les guerres à venir.
Christophe Farquet est historien, il travaille notamment sur les Années folles.
Myriam Juan est historienne et lʹautrice dʹun ouvrage sur les " Années folles " (Editions La Découverte).
Nicolas Bancel est historien, il travaille sur lʹhistoire du sport, donc sur lʹhistoire des corps et les corps dans les Années folles sont particulièrement politiques.
9/6/2023 • 28 minutes, 44 seconds
Années folles, radiographie dʹun mythe quʹon aime (7/10)
Histoire Vivante poursuit son exploration des Années folles. Au sortir de la première guerre mondiale, puisque la guerre nʹest plus une option, on invente dʹautres exploits à accomplir. Les nouveaux héros sont sportifs ou explorateurs et la mode est aux records et aux inventions qui augmentent les capacités du corps humain. En 1927, Charles Lindberg traverse pour la première fois lʹAtlantique en avion et sans escale. Les prouesses sportives deviennent un spectacle attendu, comme en témoigne le succès des Jeux olympiques de 1924. Le corps devient à la fois lieu dʹexpérimentations et nouveau champ de bataille.
Avec Nicolas Bancel, historien, qui travaille plus particulièrement sur lʹévolution des pratiques sportives.
Farid Chenoune est historien de la mode et sʹintéresse surtout à notre relation aux vêtements, comment on se lʹapproprie et comment ce que lʹon porte raconte les mouvements de nos sociétés.
Sophie Jacotot est historienne et travaille sur lʹhistoire de la danse dans lʹentre-deux guerres.
Myriam Juan est historienne et lʹautrice dʹun ouvrage sur les " Années folles " (Editions La Découverte).
9/5/2023 • 28 minutes, 39 seconds
Années folles, radiographie dʹun mythe quʹon aime (6/10)
Histoire Vivante poursuit sa traversée des Années folles en dix épisodes. Notre imaginaire est plein dʹimages flamboyantes concernant ces années, qui sont également celles de la ségrégation et du déploiement maximum de la fierté coloniale. Entre les Etats-Unis et lʹEurope, dans lʹhistoire de la démocratie, ces années sont loin dʹêtre aussi brillantes.
Au micro dʹAnaïs Kien, nous retrouvons lʹhistorienne Myriam Juan, Maîtresse de conférences à l'université de Caen Normandie, Christophe Farquet, historien qui travaille sur lʹhistoire de la finance, de la Seconde guerre mondiale et des Années folles en Europe et Nicolas Bancel, historien, spécialiste de lʹhistoire coloniale.
9/4/2023 • 28 minutes, 38 seconds
Années folles, radiographie dʹun mythe quʹon aime (5/10)
Histoire Vivante poursuit sa série sur les " Années Folles ", cette décennie des années 1920 coincée entre deux guerres mondiales où on a cru entrevoir un monde nouveau. On y trouve lʹimage dʹune société plus tolérante notamment vis-à-vis des personnes qui nʹentraient pas dans la norme hétérosexuelle. Cʹest parce que les marges sont à la mode quʹon les voit surgir dans lʹespace public, parce que la nuit est un monde apprécié et convoité quʹon ouvre très légèrement la porte du placard. Une ouverture partielle, temporaire et qui coûte cher.
Avec Myriam Juan, historienne, Farid Chenoune, historien de la mode et Thierry Delessert, historien à l'Université de Lausanne et spécialisé sur l'histoire des (homo)sexualités en Suisse.
9/1/2023 • 31 minutes, 50 seconds
Années folles, radiographie dʹun mythe quʹon aime (4/10)
Après vous avoir raconté lʹapparition de cette nouvelle silhouette féminine avec ses robes tubulaires et sa mode à la garçonne, cʹest aux hommes que nous nous intéressons. Suite à la première guerre mondiale, les gueules cassées et les blessés de guerre sont les témoins vivants dʹune époque quʹon aimerait oublier. Que deviennent ces soldats, ces poilus rescapés des tranchées ? Comment évolue la représentation de la virilité dans ces années 20 ?
Avec les historiennes Myriam Juan, Sophie Jacotot et Farid Chenoune, historien de la mode, au micro dʹAnaïs Kien.
8/31/2023 • 31 minutes
Années folles, radiographie dʹun mythe quʹon aime (3/10)
Cette semaine, Histoire Vivante vous invite à une traversée dans les " Années Folles ". On poursuit notre enquête avec une histoire des corps, incarnations dʹune époque, dans ces années 1920 qui succèdent à la Première guerre mondiale.
Nous nous intéressons aux corps des femmes, cheveux courts et robes tubulaires, comme le cliché dont on a hérité, entre la Garçonne et la Belle Epoque, entre nous et les années du siècle précédent.
Myriam Juan est historienne et lʹautrice dʹun ouvrage sur les " Années folles " (Editions La Découverte).
Nicolas Bancel est historien. Il sʹintéresse à lʹhistoire coloniale mais aussi à lʹhistoire du sport et de ses pratiques donc à lʹhistoire du corps.
Ils sont au micro dʹAnaïs Kien.
8/30/2023 • 29 minutes, 5 seconds
Années folles, radiographie dʹun mythe quʹon aime (2/10)
Histoire Vivante vous propose une traversée des années 1920, ces " Années folles " avec leur séduisant désordre et leurs cabarets où les contours restent flous dans la fumée de cigarettes.
Dans cette enquête sur notre goût prononcé pour les "Années Folles", il y a peut-être une piste : leur sens de la fête, parce que cette décennie est lʹâge dʹor de la danse festive.
Sophie Jacotot est historienne et travaille sur lʹhistoire de la danse mais surtout sur la façon dont on danse et ce que ça dit de nos corps, de leurs usages et de leur exposition en société.
8/29/2023 • 29 minutes, 31 seconds
Années folles, radiographie dʹun mythe quʹon aime (1/10)
Histoire vivante commence une série en dix épisodes sur les années 1920, une décennie électrique, enserrée entre les deux guerres mondiales et que lʹon a baptisée en français "Années Folles". Les films et les séries se sont emparés de cette période et jouent avec notre imaginaire historique : de la prohibition aux suffragettes, de lʹavènement des totalitarismes aux exploits des aviateurs, des garçonnes portant monocle et haut de forme aux hommes imberbes et gominés, dʹartistes moins maudits quʹavant au petit monde peuplant des soirées animées par un jazz band venu tout droit de Harlem. Pourtant, les historiennes et les historiens nʹaiment pas beaucoup cette expression, parce quʹune époque et son image ne racontent pas toujours la même histoire…
Lʹhistorienne Myriam Juan, Maîtresse de conférences à l'université de Caen Normandie et Christophe Farquet, historien travaillant sur lʹhistoire de la finance, la Seconde guerre mondiale et des Années folles en Europe, sont au micro dʹAnaïs Kien.
8/28/2023 • 27 minutes, 5 seconds
Manger bien et bon, cʹétait vraiment mieux avant ? (5/5)
Manger sans peur et sans reproche.
Nous nous intéressons aux additifs et aux emballages alimentaires. Les emballages sont un signe assez typique quʹun être humain est passé par là : les archéologues trouvent très souvent des récipients cassés, toutes sortes de pots dʹhuile, de vin. Les premiers emballages sont en poterie mais, on le voit bien, contenir et conserver la nourriture est une préoccupation qui ne date pas dʹhier.
Etat des lieux en commençant par les Etats-Unis, en 1902.
Anaïs Kien reçoit Florence Hachez Leroy, historienne des entreprises, des sciences et des techniques, qui travaille notamment sur les contaminants alimentaires. Elle a publié "Menaces sur lʹalimentation. Emballages, colorants et autres contaminants alimentaires, XIXe-XXe siècle" (PUR, 2019).
8/25/2023 • 29 minutes, 18 seconds
Manger bien et bon, cʹétait vraiment mieux avant ? (4/5)
Manger cʹest politique : les socialistes et les huîtres.
Comment lʹalimentation reflète-t-elle la position que lʹon occupe dans la société, dans le paysage politique, dans lʹespace économique ? Prenons lʹexemples des huîtres, coûteuses, associées à Noël et vues comme un privilège : ont-elles toujours été synonyme de luxe ? Sont-elles de gauche ou de droite ?
Avec Thomas Bouchet, professeur associé d'histoire de la pensée politique à Lausanne, au micro dʹAnaïs Kien. Il a publié " Les fruits défendus " (Editions Stock, 2014).
8/24/2023 • 29 minutes, 24 seconds
Manger bien et bon, cʹétait vraiment mieux avant ? (3/5)
Le poison du sucre.
Le sucre, cʹest cette petite chose anodine, dʹune banalité telle quʹon nʹy prête pas vraiment attention en dehors des moments où lʹon se dit quʹil serait temps dʹarrêter. Le sucre nʹest pas vraiment consommé en Europe jusquʹau XVIème siècle. Cʹest la découverte des continents lointains qui a changé notre régime alimentaire, et avec lui notre santé mais aussi la vie de millions de personnes.
Avec Hélène Bieri Thomson, historienne de l'art et directrice du Château de Prangins. Elle répond aux questions dʹAnaïs Kien.
"Histoire du sucre, histoire du monde" (James Walvin, Editions La Découverte, août 2020).
8/23/2023 • 29 minutes, 4 seconds
Manger bien et bon, cʹétait vraiment mieux avant ? (2/5)
La viande au paradis.
Aujourdʹhui, on sʹintéresse aux interdits alimentaires. En la matière, cʹest souvent la viande qui pose problème : le régime carnivore.
Manger de la chair cristallise tous les tabous et les inquiétudes. Cʹest vrai aujourdʹhui, mais cʹétait vrai hier aussi.
Entre le XVIème et le XVIIIème siècle, on sʹempoigne particulièrement entre savants autour de lʹassiette dʹAdam et Eve. Désormais considérés comme des personnages historiques, leur biologie - jusquʹà leur mâchoire et leur tube digestif - déchaîne les passions avec la question : Adam et Eve étaient-ils végétariens ?
Anaïs Kien reçoit Olivier Christin, historien, professeur à lʹuniversité de Neuchâtel, qui a écrit, avec Guillaume Allonge, "Adam et Eve : le paradis, la viande et les légumes" (Editions Anacharsis, avril 2023).
8/22/2023 • 28 minutes, 53 seconds
Manger bien et bon, cʹétait vraiment mieux avant ? (1/5)
Le procès de lʹagriculture.
Histoire Vivante vous propose une série en cinq épisodes sur lʹalimentation. Parce que manger semble devenir une occupation à temps plein avec sa foule de questions : manger de la viande ou pas, modérer le gluten ou pas, sourcer les provenances, débusquer les additifs indésirables, scruter les étiquettes collées sur les emballages. Mais aujourdʹhui, lʹinvention-même de lʹagriculture est mise en question.
Fixer une date au début de notre humanité nʹa pas toujours été simple mais lʹinvention de lʹagriculture est un bon marqueur : ce moment où les femmes et les hommes se sont mis à produire par eux-mêmes leur nourriture en cultivant des plantes et en élevant des bêtes.
Anaïs Kien sʹentretien avec Lionel Pernet, archéologue, directeur du musée cantonal dʹarchéologie et dʹhistoire de Lausanne,
Et Hélène Blitte, conservatrice au Musée Cantonal dʹarchéologie et dʹhistoire de Lausanne.
8/21/2023 • 29 minutes, 21 seconds
Le monde en 1900 ou l'extraordinaire voyage d’une Suissesse 5/5
Comment raconte-t-on l’histoire en bande dessinée? Eric Burnand est scénariste de romans graphiques historiques. Il vient de publier une bd historique avec le dessinateur Matthieu Berthod qui s'intitule "Berne, nid d’espions". Elle retrace une affaire d’espionnage survenue en Suisse durant la guerre froide. Il évoque au micro d’Étienne Duval les particularités de ce genre narratif en pleine expansion.
Illustration: dessin tiré de la bd "Berne, nid d'espions", par Matthieu Berthod et Eric Burnand (éd. Antipodes). L'album retrace une grave affaire d’espionnage qui a éclaboussé la neutralité suisse en 1957. Sur fond de Guerre d’Algérie, la police fédérale et son chef, le procureur général Dubois, sont accusés d’avoir livré aux services secrets français des renseignements ultra-confidentiels.
Les souverains ont longtemps utilisé le pouvoir de la peinture pour projeter une certaine image de leur règne. Certains, comme le roi de France Louis-Philippe, ont même créé des musées à cette fin.
Etienne Duval a rencontré au château de Versailles Bastien Coulon, coordinateur de recherche spécialisé dans la représentation de l’histoire nationale. Il s’arrête en sa compagnie devant un tableau représentant la bataille de Fontenoy, en 1745. Un tournant de l’histoire de France, qui a symbolisé tour à tour la suprématie des vainqueurs, les bienfaits de la paix, puis l’horreur de la guerre.
Si les accords de Dayton, signés en 1995 sous la médiation de la communauté internationale, ont établi un cadre politique pour la Bosnie-Herzégovine et ont permis d’arrêter les combats, ils n’ont cependant pas réussi à construire une paix durable. Aujourd'hui, près de 28 ans plus tard, la Bosnie-Herzégovine serait de nouveau au bord du précipice et certains experts redoutent son implosion.
Une implosion vécue à l'époque par le photographe Milomir Kovacevic à Sarajevo. Sa ville natale, il l'a photographiée avant, pendant et après les 3 ans de siège imposés par les forces serbes. Malgré la violence, les divisions et les souffrances de la guerre toujours instrumentalisées par les politiciens de tous bords, Milomir Kovacevic se considère aujourd'hui encore avant tout comme Yougoslave. Frédéric Pfyffer est allé à sa rencontre à l'occasion de sa dernière exposition à Genève.
Photo par Milomir Kovacevic.
Le grand voyage de Magellan, entre réel et imaginaire 5/5 - Des gravures qui offrent le lointain
Depuis la fin du XVe siècle, les grands voyages "d’exploration", notamment celui de Magellan, ouvrent le monde à l’Europe et vont susciter une curiosité sans précédent.
L’explosion de la production de littérature géographique au XVIe siècle en témoigne. La collection de Bry – du nom du graveur-éditeur de l’époque – constituera une étape décisive dans la représentation visuelle de l’ailleurs. La fondation Bodmer, à Genève, possède l’intégralité de cette collection exceptionnelle.
Laurent Huguenin-Elie reçoit Matthieu Bernhardt, spécialiste de littérature géographique à la Renaissance et chargé d’enseignement à l’Université de Genève.
Illustration: détail d'une gravure réalisée en 1592 par Theodor de Bry. A l'arrière-plan, on peut voir les trois bateaux de la flotte de Christophe Colomb. Protestant en exil, de Bry semble dénoncer la "catholisation forcée" des indigènes - représentés nus et vulnérables - par des colons espagnols armés et dominateurs. La croix chrétienne et la lance, tenue par Colomb, annoncent l'appropriation d'un territoire et sa conversion.
5/26/2023 • 30 minutes, 15 seconds
Le grand voyage de Magellan, entre réel et imaginaire 4/5 - Les "Grandes découvertes", une invention du XIXe siècle
Christophe Colomb, Vasco de Gama, Fernand de Magellan… Les navigateurs-explorateurs des XVe et XVIe siècles font encore bien souvent rêver, car ils sont associés aux récits d’aventures, de découvertes, et sont généralement présentés comme des personnages centraux d’épopées héroïques. L’une des explications de cette fascination est à chercher dans la notion même de "grande découverte", une expression née au XIXe siècle, révélatrice d’une certaine idée de l’Europe.
Laurent Huguenin-Elie s’entretient avec Romain Bertrand, directeur de recherche au CERI, spécialiste de l’histoire connectée, de l’Indonésie moderne et contemporaine. Il a consacré de nombreux travaux à la question des dominations coloniales européennes en Asie du Sud-Est. Il est l’auteur de "L’exploration du monde - Une autre histoire des Grandes Découvertes" (Editions du Seuil).
Illustration: détail de la carte de Martin Waldseemüller, réalisée en 1507, où apparaît pour la première fois le mot "America".
5/25/2023 • 30 minutes, 16 seconds
Le grand voyage de Magellan 3/5 - De l'autre côté du miroir
L'histoire de l’expédition de Magellan a souvent été narrée comme un récit d’aventures héroïques et de découvertes, une rencontre de l’Europe avec d'autres mondes.
Et si, 500 ans après ce périple autour du globe, nous passions de l’autre côté du miroir pour tenter de voir ce que les mondes frôlés par les membres de l’expédition de Magellan ont, eux, observé. Retourner la longue-vue et comprendre par exemple qu'Enrique, esclave malais de Magellan parfois encore considéré comme un traître en Occident, est un héros en Asie.
Laurent Huguenin-Elie s’entretient avec Romain Bertrand, directeur de recherche au CERI, spécialiste de l'histoire connectée, de l’Indonésie moderne et contemporaine et qui a consacré de nombreux travaux à la question des dominations coloniales européennes en Asie du sud-est. Il est l'auteur de "L’exploration du monde - Une autre histoire des Grandes Découvertes" (Editions du Seuil).
Illustration: Henrique de Malacca, ou Enrique (né vers 1495), est l'esclave et l'interprète de Magellan, qui l'achète en 1511 à Malacca (actuelle Malaisie). Ils embarquent en 1519 à bord de la Trinidad pour ce qui sera le premier tour du monde. Après la mort de Magellan durant ce périple, le nouveau commandant, Duarte Barbosa, refuse de lui accorder la liberté promise par son prédécesseur.
5/24/2023 • 29 minutes, 51 seconds
Le grand voyage de Magellan, entre réel et imaginaire 2/5 - Le périple de Magellan et de son équipage
L'explorateur Magellan reste directement associé au premier tour du globe. Pourtant, il meurt au cours de son périple sans avoir réalisé un tel exploit et, paradoxalement, sans qu'il n’en ait jamais été question. Son objectif était de trouver une route pour l’Asie et les îles Moluques, les fameuses îles aux épices d'où provenaient la noix de muscade et le clou de girofle, sources de richesses.
Laurent Huguenin-Elie reçoit Michel Chandeigne, éditeur et auteur, spécialiste du Portugal, des pays lusophones, de leur littérature et de leur histoire, également connu sous son nom de plume: Xavier de Castro. Il a publié de nombreux ouvrages dont "Le voyage de Magellan" et "Idées reçues sur les Grandes découvertes", parus aux éditions Chandeigne.
Illlustration: portrait anonyme de Fernand de Magellan, XVIe ou XVIIe siècle, Mariners' Museum, Newport News (Virginie). Le 27 avril 1521, le roi de l'île de Mactan, en face de Cebu, (aujourd'hui aux Philippines), refuse de se soumettre aux envahisseurs européens qui viennent de débarquer. Magellan mène alors une expédition contre lui et est mortellement blessé par une flèche empoisonnée.
5/23/2023 • 29 minutes, 57 seconds
Le grand voyage de Magellan, entre réel et imaginaire 1/5 - Mais qui est donc Fernand de Magellan?
Mémoire de la Shoah 5/5 - Le fléau de l’antisémitisme
L’histoire et l’actualité le montrent: l’antisémitisme prospère en période de crise. Les théories complotistes se sont multipliées lors de la crise sanitaire et la guerre en Ukraine provoque aujourd’hui un déferlement de discours haineux.
En Suisse romande, la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (CICAD) a enregistré en 2022 une hausse importante de cas avec 562 actes antisémites. Comment agir contre ce fléau? Comment redoubler de vigilance à travers notamment l’enseignement de l’Histoire, face à une très préoccupante régression mémorielle? Laurent Huguenin-Elie accueille Johanne Gurfinkiel, secrétaire général de la CICAD.
Photo: des groupes de suprémacistes blancs défilent avec des torches à Charlottesville, en Virginie (Etats-Unis), le 11 août 2017. "Jews won't replace us!" ("Les Juifs ne nous remplaceront pas!") est un des slogans qu'ils hurlent durant leur marche. Un an plus tard, à Pittsburgh (Pennsylvanie), un tireur entre dans une synagogue et ouvre le feu. Bilan: 11 morts et plusieurs blessés. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière perpétrée contre des Juifs dans l'histoire des États-Unis.
Après avoir survécu à l’horreur de la Shoah, comment dire l’indicible? Ruth Fayon, née en 1928 à Karlsbad en Tchécoslovaquie et déportée à Auschwitz en 1943, et Noëlla Rouget, née en 1919, engagée à partir de 1940 dans la résistance et déportée à Ravensbrück en 1943, ont survécu à l’horreur des camps de concentration. Après une période de repli post-traumatique et de silence, elles ont libéré la parole et n’ont depuis cessé de témoigner.
Aujourd’hui disparues, Laurent Huguenin-Elie avait enregistré leurs témoignages à Genève en 2008.
Photo: Ruth Fayon en 2005 lors de son entretien avec Darius Rochebin (cliquer ci-contre pour voir l'interview).
5/16/2023 • 29 minutes, 11 seconds
Mémoire de la Shoah 1/5 - La technologie au service de la mémoire
Chaque année en Israël, la journée du souvenir de la Shoah est une commémoration nationale dédiée à la mémoire des six millions de femmes, d’hommes et d’enfants de confession juive assassinés durant la Seconde Guerre mondiale par le régime nazi. La transmission de la mémoire de la Shoah revêt un caractère d'urgence alors que les témoins directs se font de plus en rares. De nombreuses initiatives ont été lancées pour que ces témoignages ne disparaissent pas avec les derniers rescapés et la technologie vient au secours de la mémoire.
En Israël, des dizaines de survivants enregistrent aujourd'hui leurs récits afin d'apparaître après leur décès sous forme d'hologramme. En Suisse, une application baptisée "Fuir la Shoah, ma rencontre avec des témoins" propose d’accéder à des ressources historiques grâce à un support numérique basé sur des témoignages filmés et des documents.
Laurent Huguenin-Elie reçoit Nadine Fink, historienne, professeure en didactique des sciences humaines et sociales à la Haute Ecole Pédagogique du canton de Vaud. Ses travaux de recherche portent principalement sur les pratiques d’enseignement et d’apprentissage de l’histoire et sur les relations entre mémoire, histoire et identité.
Dimanche 21 mai à 20h50 sur RTS Deux vous pourrez voir "La liste Göring", un documentaire d'Emmanuel Amara (France, 2020). Le film est disponible en ligne dès maintenant en cliquant ci-contre.
Photo: Paul Schaffer, né à Vienne en 1924 et décédé à Paris en 2020. Il fuit en Belgique puis en France d'où il est déporté à Auschwitz. "Une blessure n’est pas forcément une blessure visible, comme un bras ou une jambe en moins. La blessure de l’âme est l’une des plus dramatiques. Elle reste toujours à vif. Je vis avec la mémoire de la Shoah presque tous les jours. Je ne peux pas m’en défaire"
5/15/2023 • 28 minutes, 59 seconds
Afrique du Sud, enjeux d'une réconciliation inachevée 5/5 - L’héritage Mandela
La montagne, laboratoire à ciel ouvert 3/5 - Aux origines de la climatothérapie alpine
Au début du XXe siècle, on afflue de toute l’Europe vers Leysin ou Davos, deux stations qui ont fait le choix de se dédier à la cure de la tuberculose. La création de ces stations climatiques est le fruit d’une longue épopée scientifique qui va tenter de comprendre l’effet que peut exercer l’environnement sur la santé humaine.
Récit de ce chapitre de l’histoire médicale qui s’aventure toujours plus en montagne avec l’historienne Daniela Vaj, invitée de Noémie Guignard.
Illustration: "Tableau indiquant la hauteur des neiges dans les divers pays de la terre avec l’altitude de préservation de la phtisique pulmonaire", in Denis Jourdanet, Influence de la pression de l'air sur la vie de l'homme. Climats d'altitude et climats de montagne, 2 vol., Paris, 1875. Institut des humanités en médecine (IHM)-CHUV-UNIL. Jourdanet est un médecin français qui, ayant séjourné longtemps au Mexique, utilisait aussi bien l’analyse des climats, les statistiques médicales et les observations cliniques, que les méthodes de la physiologie expérimentale.
5/3/2023 • 29 minutes, 37 seconds
La montagne, laboratoire à ciel ouvert 2/5 - Genève, porte d’entrée des Alpes
Au XVIIIe siècle, la montagne devient le nouveau terrain de jeu des savants des Lumières, qui vont se mettre à parcourir les sommets pour mener toutes sortes d’expériences scientifiques. Face à cet engouement pour les massifs alpins, Genève devient la porte d’entrée des Alpes, offrant un accès aisé à la vallée de Chamonix et au très prestigieux massif du Mont-Blanc.
Pour retracer l’histoire de cette conquête scientifique de la montagne, qui va rapidement se muer en essor touristique, nous retrouvons Stéphane Fischer, responsable des collections du Musée d’histoire des sciences de Genève. Il est l’invité de Noémie Guignard.
Photo: le massif du Mont-Blanc vu depuis Versoix (GE), sur la rive droite du Léman.
5/2/2023 • 29 minutes, 40 seconds
La montagne, laboratoire à ciel ouvert 1/5 - De Saussure, "naturaliste des montagnes"
Traité de Lausanne - Il y a cent ans, entre revanche et abandon 3/5
Entre 1922 et 1924, près de deux millions de personnes vont traverser la frontière gréco-turque nouvellement fixée dans le sillage de la guerre. Comment ce déracinement a-t-il été vécu? Comment construit-on son identité en tant que Turc parlant le grec et en tant que Grec parlant le turc?
La question des identités multiples et celle du brassage culturel en Méditerranée orientale sont au cœur de la fiction historique radiophonique "Pangée". Laurent Huguenin-Elie reçoit son auteur, Dimitri Kousis, producteur, réalisateur, autodidacte passionné, collectionneur de livres et de vinyles.
Photo: enfants grecs et arméniens réfugiés à Athènes en 1923. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la défaite de l’armée hellénique face à la Turquie entraîne un redécoupage territorial. En quelques mois, 1,5 millions de Grecs rejoignent les îles de la mer Egée ou la Grèce continentale tandis que 500'000 musulmans regagnent la Turquie.
4/26/2023 • 29 minutes, 55 seconds
Traité de Lausanne - Il y a cent ans, entre revanche et abandon 2/5
Le Traité de Lausanne, signé au Palais de Rumine en 1923, annulait le traité de Sèvres et redessinait les frontières. Ce nouveau traité allait donc marquer la naissance de la Turquie moderne alors que la promesse d'une Arménie libre et indépendante était du même coup anéantie au moment-même où le peuple arménien venait de subir le premier génocide du XXe siècle. Pour les Arméniens, le traité de Lausanne constitue bel et bien une nouvelle tragédie.
Claire Mouradian est historienne, spécialiste de l'Arménie, directrice de recherche émérite au CNRS en France. Elle répond aux questions de Laurent Huguenin-Elie.
Illustration: affiche du film américain "Ravished Armenia" ("L'arménie ravagée", 1919). Rescapée du génocide arménien, Aurora Mardiganian est l'auteur du livre dont le film est tiré. En 1919 se tient à Constantinople le procès des principaux responsables du génocide. Ayant pris la fuite en 1918 - juste après avoir détruit la plupart des documents compromettants - ils y sont condamnés à mort par contumace. Le gouvernement turc actuel maintient une position ferme de refus de la reconnaissance du génocide.
4/25/2023 • 29 minutes, 12 seconds
Traité de Lausanne - Il y a cent ans, entre revanche et abandon 1/5
Sacres et couronnes 5/5 - Reines, sujettes et dames de fer
Nous revenons sur les deux plus longs règnes de la monarchie britannique, ceux des reines Victoria et Elizabeth II. Le premier a vu naître le mouvement pour le vote des femmes, le second a marqué l'arrivée au pouvoir des premières ministres: Margaret Thatcher, Theresa May et Liz Truss.
Au micro d’Étienne Duval: Véronique Molinari, historienne spécialiste de la place des femmes au sein du Royaume-Uni.
Photo: la Première ministre britannique Margaret Thatcher dans un char d'assaut lors d'une visite aux forces britanniques à Fallingbostel, sud de Hambourg (Allemagne), le 17 septembre 1986. Son surnom de "Dame de fer" - que le journal L'Étoile rouge, organe de presse de l'armée soviétique, lui décerne en 1976 dans le but de stigmatiser son anticommunisme - symbolise notamment sa fermeté face aux grévistes de la faim de l'IRA provisoire en 1981. Cette grève s'acheva par la mort de dix prisonniers, parmi lesquels Bobby Sands, élu député durant sa grève et dont les funérailles à Belfast attirèrent 100'000 personnes.
À l’instar du thé, du café ou des épices, symboles des premiers échanges commerciaux, les ingrédients, les mets et les savoir-faire culinaires ont toujours voyagé.
Pour rendre compte de cette mondialisation par les produits alimentaires, Céline Roduit retrouve Sylvain Venayre, professeur d’histoire contemporaine à l'Université Grenoble-Alpes et co-directeur de l’ouvrage: "L’épicerie du Monde, la mondialisation par les produits alimentaires du 18e siècle à nos jours".
Une série en collaboration avec le Festival Histoire et Cité (du 28 mars au 2 avril 2023 à Genève, Lausanne et Neuchâtel), sur le thème "Nourrir le monde".
Illustration: Sinbad le marin par Ivan Bilibine, 1932. L'implication du monde islamique dans le commerce maritime oriental prend de l'ampleur sous les Abbassides (750-1258). Les Arabes ne font que prolonger les routes commerciales de l'océan Indien qui étaient auparavant aux mains des Perses sassanides et des Juifs de Mésopotamie. Les marchands du golfe Persique dominent les mers et, ce faisant, exportent l'islam aussi loin que le Mozambique et Canton (Chine). Le témoignage le plus célèbre de cette époque est la fable des aventures fantastiques de Sinbad le marin.
"Nourrir le monde" (2/5) - La grande famine en Ukraine (seconde partie)
Il fut un lanceur d’alerte avant l’heure. Au début des années 1930, le reporter britannique Gareth Jones parvient à contourner la propagande stalinienne en dénonçant l’horreur des grandes famines en Ukraine - et ailleurs dans l'Union Soviétique - qui firent des millions de victimes. Il est alors le premier journaliste à révéler cette réalité en décrivant clairement la situation sur le terrain. Pourtant, il faudra attendre plusieurs décennies afin que le monde ouvre les yeux, ne se satisfaisant plus du silence ou du négationnisme des autorités soviétiques.
Au micro de Laurent Huguenin-Elie, Korine Amacher, professeur d’histoire russe et soviétique à l’Université de Genève et co-directrice du "Festival Histoire et Cité" (du 28 mars au 2 avril 2023 à Genève, Lausanne et Neuchâtel), sur le thème "Nourrir le monde".
Une série en collaboration avec le Festival Histoire et Cité.
Photo: première page du New York Evening Post, édition du 29 mars 1933. Le titre dans le coin supérieur gauche ("Famine Grips Russia, Millions Dying, Idle On Rise, Says Briton") décrit la situation en Russie: "La famine frappe la Russie provoquant des millions de décès et une augmentation de l'oisiveté, selon un Britannique". Le Britannique en question est le Gallois Gareth Jones, auteur de l'article. Deux jours plus tard, le New York Times publie un démenti signée Walter Duranty, correspondant du journal installé à Moscou. Son titre: "Russians Hungry, But Not Starving" (Les Russes ont faim, mais ne sont pas affamés). Duranty qualifie l'article de Jones de "grand récit d'épouvante".
3/28/2023 • 30 minutes, 25 seconds
"Nourrir le monde" (1/5) - La grande famine en Ukraine
Son festival de jazz a certainement contribué à modifier le visage et surtout l’image de Montreux, une évolution qui s’inscrit dans une histoire de la ville aux racines plus anciennes. Le Montreux Jazz a apporté à cette cité un souffle nouveau, grâce à son fondateur Claude Nobs et à la vitalité de la musique de jazz.
Rencontre avec Evelyne Lüthi-Graf historienne, grande connaisseuse de la Riviera, archiviste de la Ville de Montreux et responsable des Archives Hôtelières Suisses.
Photo (tirée du film "La folle histoire du Montreux Jazz Festival"): Aretha Franklin et Claude Nobs à Montreux, en 1972.
Dans les années 1920, la radio mais aussi les disques font leur apparition et deviennent progressivement accessibles à un public de plus en plus large. Ces vecteurs vont permettre la propagation de la musique jazz en Europe. Des sons, des rythmes nouveaux qui vont le plus souvent séduire et parfois aussi choquer!
Rencontre avec Michel Weber, historien du Jazz, clarinettiste, saxophoniste, arrangeur et directeur de big band qui nous raconte comment le jazz est arrivé en Suisse, et comment il y a été accueilli.
Photo: The King & Carter Jazzing Orchestra à Houston, Texas, en janvier 1921. Durant la Prohibition (1920 - 1933) qui vit les boissons alcoolisées interdites, le jazz acquit une mauvaise réputation. On le jugeait alors immoral et, parmi les générations plus anciennes, certains le considéraient comme une menace pour les valeurs culturelles classiques.
Cette semaine, en nouvelle diffusion dans Histoire Vivante, Laurent Huguenin-Elie vous invite à découvrir l’histoire du jazz de ses origines à nos jours, et celle de son développement dans notre pays.
Son origine remonte à la fin du XIXe siècle au sein de la communauté noire des Etats-Unis. Le jazz voit le jour à partir de plusieurs formes qui vont s’entremêler comme les work songs, les chants d’esclaves, le blues, le negro spirituals et le ragtime. L’histoire contemporaine des Etats-Unis ne serait pas ce qu’elle est sans le jazz, un courant musical qui a tant contribué à l’intégration de la communauté noire américaine grâce à sa reconnaissance sur les plans artistique et socio-politique. Pour en parler, rencontre avec Boris Vejdovsky, maître d'enseignement de culture et de littérature américaine à l'Université de Lausanne.
Photo: des esclaves afro-américains aux champs en Caroline du Sud (1862). Le jazz est né aux Etat-Unis à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Il réinterprète et inclut des éléments de musiques américaine et européenne mêlés à des chants populaires africains et d'esclaves influencés par la culture ouest-africaine.
3/20/2023 • 29 minutes, 42 seconds
Iran, une histoire tumultueuse 5/5 - Les relations Suisse - Iran (seconde partie)
Iran, une histoire tumultueuse 2/5 - Du coup d’Etat de 1953 à la révolution de 1979
Après le coup d’Etat de 1953 - où le premier ministre du Shah est démis de ses fonctions - et dans un contexte de guerre froide, l’Iran se rend de plus en plus dépendant des Etats-Unis. Cette seconde moitié du XXe siècle verra le Shah devenir toujours plus mégalomane, dopé par les pétrodollars, épaulé par une police politique terrorisante, la Savak. En 1971, le banquet exubérant organisé par le Shah à Persépolis en plein désert constituera l’une des illustrations les plus marquantes de cette démesure.
Laurent Huguenin-Elie reçoit Yann Richard, historien, spécialiste de l’Iran contemporain, professeur émérite à la Sorbonne nouvelle et auteur de nombreux ouvrages dont "L'Iran de 1800 à nos jours" (Flammarion) et récemment "Le Grand Satan, le Shah et l’Imam - Les relations entre l’Iran et les Etats-Unis jusqu'à la révolution de 1979" (CNRS-Éditions).
Photo: banquet donné en l'honneur des représentants des nations étrangères et à l'occasion de la célébration des 2'500 ans de la fondation de l'Empire perse, en octobre 1971. Ce repas fastueux avait réuni plusieurs dizaines de têtes couronnées, présidents et chefs de gouvernement. Le menu affichait, entre autres, cinquante paons rôtis farcis au foie gras, le tout arrosé d'un Dom Pérignon rosé 1959. Le coût total des festivités, qui incluaient des parades et la construction d'une ville de tentes, est estimé à 300 millions de dollars.
3/14/2023 • 28 minutes, 24 seconds
Iran, une histoire tumultueuse 1/5 - Du début du XXe siècle au coup d’Etat de 1953
En 1941 en Iran, le jeune Mohammad Reza Pahlavi monte sur le trône pour remplacer son père et devient le nouveau Shah d’Iran. Très vite, le jeune souverain recherche l'appui des puissances occidentales et devient progressivement le meilleur allié des Etats-Unis dans la région. Nous sommes là aux racines de la révolution iranienne, car l’influence américaine nourrira la colère du futur Ayatollah Khomeiny face aux Etats-Unis, qu'il baptisera "le Grand Satan".
Au micro de Laurent Huguenin-Elie, Yann Richard, historien, spécialiste de l’Iran contemporain, professeur émérite à la Sorbonne nouvelle et auteur de nombreux ouvrages dont "L'Iran de 1800 à nos jours" (Flammarion) et récemment "Le Grand Satan, le Shah et l’Imam - Les relations entre l’Iran et les Etats-Unis jusqu'à la révolution de 1979" (CNRS-Éditions).
Dimanche 19 mars à 20h55 sur RTS Deux, vous pourrez voir "Ambassade", un documentaire de Daniel Wyss (Suisse, 2019). Disponible dès maintenant en cliquant ci-contre.
Photo: détail d'une affiche avec les portrait des premiers membres du Parlement iranien (7 octobre 1906 - 23 juin 1908). En 1906, l'Iran était devenu le premier pays moyen-oriental à faire une révolution et à se doter d’une Constitution.
3/13/2023 • 28 minutes, 31 seconds
Ce flux podcast est momentanément vide.
Pour diverses raisons, ce flux ne comporte plus d'audio. Rendez-vous sur la page de l'émission pour en connaître la cause.