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Timothée Pinet Profile

Timothée Pinet

France, Classical

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4 tracks
4 sample tracks
Title
Chanson de la muette
Nuit sans étoile
Berceuse pour un fantôme
Feu de glace
About Timothée Pinet
Né vers 1903 en mer des Caraïbes au cours d'une croisière qu'effectuaient ses parents biologiques, ce futur génie musical connut un premier drame quand il n'avait que deux semaines : le bateau touristique fit naufrage en heurtant un paquebot transportant de nombreuses marchandises comme des bananes et des jeux de sociétés à l'idéologie eugéniste qui n'ont pas été réédités depuis - fort heureusement.Les autorités comptèrent trois cents quatre-vingt-six disparus qui ne furent jamais retrouvés, pas plus que les épaves du bateau touristique et du paquebot. Un jeune nourrisson dans son panier d'osier suivait la route que lui traçait les vagues et pleuraient à chaudes larmes en scandant vers les cieux : "Malheur, dieu pâle aux yeux d'ivoire, dieu qu'il ne faut pas croire !". Il n'avait que deux semaines mais possédait déjà un vocabulaire impressionnant pour son âge. Apollinaire, ce poète de pacotille qui passait par là, au lieu de l'aider, nota ce cri du coeur dans son calepin et reparti vers les côtes sur son jet ski.Les lamentations ne laissèrent pas indifférents un couple de requin, en pleine instance de divorces, qui passaient par là en revenant de chez l'avocat. Alors qu'ils s'apprêtaient à signer les papiers fatidiques qui les délivreraient des mensonges de l'amour, cette idole dont l'air bienveillant cache en réalité un désir de domination et de l'égocentrisme, ils décidèrent émus de recueillir le petit bébé. Ils lui donnèrent un prénom de requin blanc (car à l'époque la suprématie de la "race" blanche avait encore de beau jour devant elle), un prénom qu'il est difficile de retranscrire avec notre alphabet, mais que nous pourrions traduire dans notre langue par "Enfant de la mer", bien qu'il y ait quelques subtilités linguistique qu'il nous est impossible de transmettre malheureusement, aussi nous vous suggérons d'apprendre la langue des requins avec d'excellents ouvrages comme "Le requin sans peine", édité chez Robert Laffont en 1982 ou "Dictionnaire Français-Requin àl'usage des dîners mondains" écrit par le célèbre linguiste Arthus Dvjrokls, moitié Finlandais, moitié dauphin.Le couple de requin blanc, plus soudé que jamais, fournirent un foyer aimant et développèrent l'esprit critique de L'Enfant de la Mer. Il lui apprirent notamment à respecter tous les animaux du règne animal, y compris les requins marteaux qui sont sources de nombreux préjugés dans la civilisation Requin. Le respect des autres fut si bien inculqué chez L'Enfant de la Mer qu'il devint vegan vers sa deuxième année, et il écrivit dans son journal intime : "Il m'est difficile de me regarder en face puisque j'ai participé depuis près de deux ans à la torture et aux meurtres de plusieurs centaines d'animaux pour le seul plaisir de mes papilles. Je passerais désormais ma vie à convaincre le monde de devenir vegan, à commencer par mes parents adoptifs. Ce sont de bons requins ou plutôt cela pourrait être de bons requins s'ils n'étaient pas d'odieux prédateurs !". Le couple de requin continua cependant à manger des poissons, surtout des poissons clowns dont ils étaient particulièrement friands. Vers dix ans, l'Enfant de la Mer décida de fuguer et rejoignit les côtes américaines avec pour seule richesse son génie intellectuel incontestable.Il enchaîna les petits boulots : de chauffeur de taxi à chef de cuisine dans les plus grands restaurants de New York. Parallèlement à ces jobs alimentaires, il s'intéressait beaucoup à la politique et lisait dans les journaux avec un grand intérêt le cours de la Grande Guerre en Europe. Il conclut qu'il lui fallait faire quelque chose, au plus vite, alors il tint un grand discours au Central Park dans lequel il expliquait que la Grande Guerre avait été déclenché pour des motifs économiques et coloniaux odieux (il était violemment antiraciste). Malheureusement, son discours était beaucoup trop brillant et progressiste pour atteindre les masses qui le regardèrent avec le mépris de l'ignorance. L'Enfant de la Mer, qu'on connaissait désormais sous le nom de Jack Genius, réfléchit pendant longtemps à un moyen d'atteindre la stupidité veule du bas peuple comme des dirigeants de son nouveau pays d'adoption. Un nuit, il eut un éclair de génie, comme il lui arrivait d'en avoir une bonne dizaine par jour, mais cet éclair de génie dans la nuit noire fut si foudroyant qu'il éclaira la ville de New York, la ville qui ne dormirait plus jamais. Cet éclair de génie fut comme un soleil de minuit  : la noirceur disparut pendant deux mois. Jack Genius avait comprit que la musique pouvait véhiculer des émotions encore plus intenses et primaires que ne pouvaient le faire les mots. Il n'avait aucune notion de solfège et n'avait jamais touché au moindre instrument mais souhaitait tout apprendre en autodidacte. Il acheta donc un piano à son bon ami Gerswhin qui le mit en garde : "Malgré mon haut niveau musical, je n'ai jamais réussis à jouer sur ce piano convenablement... J'ai un peu l'impression de vous arnarquer en vous le vendant, mon cher Jack". "N'ayez crainte, mon ami", sourit Jack Genius "Vous verrez dans deux jours les progrès que j'aurais pu faire". Effectivement, deux jours après, Gershwin revint voir son ami qui jouait magnifiquement sur l'instrument infernal, notamment une section qui servirait à l'introduction de "Rhapsody in Blue" que Jack lui céda volontiers. Gershwin promit de citer Jack Genius comme influence majeure de son chef-d'oeuvre, mais l'histoire ne l'a malheureusement pas retenu.Toujours est-il que le grand talent musical de Jack Genius commença à enflammer les foules. Sa célébrité gravit les hauteurs de la Maison Blanche qui finit par l'inviter à un dîner privé. Le président, farouchement contre toute forme d'interventionnisme prévint Jack : "Je connais vos opinions politiques, mais c'est le musicien qui m'intéresse ce soir". Jack Genius opina : "Mais bien sûr, monsieur le président, je ne veux pas vous incommoder avec mes opinions". Il joua pendant deux heures ses plus belles compositions qu'il agrémentait d'improvisations superbes qui n'ont malheureusement pas été enregistrées. Le président, ému au larmes, serra Jack Genius dans ses bras et dit : "Allez ! Nous allons repousser la menace allemande et aider nos amis Français..." Jack Genius, l'air grave, se défit de l'étreinte du président et dit : "Vous prenez là une très bonne décision, monsieur le président." Ce à quoi le président répondit en essuyant ses joues humides avec son mouchoir brodé : "Je vous en prie, appelez-moi Woodrow !"A partir des années vingt, nous perdons la trace officielle de Jack Genius qui n'aimait pas être célèbre pour la simple gloire de l'être. Il est néanmoins possible de deviner son influence et ses compositions dans le jazz be-bop, dans le folk de Bob Dylan, dans les compositions de Pink Floyd, etc.Sur sont lit de mort, en 1996, le grand homme, magnanime, expliquait à ses biographes que tous les musiciens du XXe siècle l'avaient volé à un moment ou à un autre, mais qu'ils lui avaient rendu un grand service en le privant de la célébrité. "J'ai pu vivre la vie d'un homme non-binaire tout à fait paisiblement, mais j'ai toujours ressenti la reconnaissance du monde quand je les entendais siffloter mes compositions à travers les Beatles, ou Led Zeppelin, ou une centaine d'autres musiciens... J'ai vécu mille vies qui n'appartiennent qu'à moi, et que peut-être un jour j'écrirais après ma mort, bien que ce voleur de Topor m'ait déjà beaucoup volé dans ses propres mémoires..."Sur ce compte, nous nous efforçons donc de réunir et de trouver toutes les pépites que nous  a laissé l'Enfant de la Mer.