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Travelling - La 1ere

French, Cinema, 1 season, 115 episodes, 4 days, 10 hours, 16 minutes
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Travelling, un déplacement de caméra pour tout connaître de l'histoire du cinéma! Une émission de Catherine Fattebert. Fichiers audio disponibles durant 30 jour(s) après diffusion.
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Rebecca, Alfred Hitchcock, 1940

Cette nuit jʹai rêvé que je retournais à Manderley. Cette phrase en voix off ouvre la première œuvre américaine dʹAlfred Hitchcock. Ce film, cʹest Rebecca, sorti en 1940, lʹadaptation de Daphné du Maurier. Le roman, énorme succès de librairie, sort en 1938. Tout de suite, cette histoire qui raconte lʹemprise dʹune morte, Rebecca, sur son entourage et sur son mari, fascine. Car celui-ci, veuf peu éploré, se remarie un an après sa mort. Mais la nouvelle épouse, en tous points différentes, a fort à faire pour effacer le souvenir de la défunte dans la demeure sinistre de Manderley, dans la tête du mari et surtout dans le cœur de la gouvernante, Madame Sanders, une horrible bonne femme qui adulait Rebecca. Alors que la guerre débute en Europe, Alfred Hitchcock et sa famille arrivent à Hollywood, dans le sérail du très puissant producteur David O Selznick. David O Selznick est en train de terminer la superproduction dʹAutant en Emporte le vent et cherche à réitérer le même succès, du moins le même engouement avec un nouveau film. Cʹest pourquoi il va chercher pour lʹadaptation dʹun roman anglais un réalisateur anglais talentueux. Mais la manière de travailler dʹHitchcock et celle de Selznick sont aux antipodes. Les relations entre les deux hommes ne seront pas tout repos. Et puis, la guerre inquiète beaucoup Hitchcock à qui lʹon reproche dʹavoir quitté lʹAngleterre. Mais le film se fait quand même avec Joan Fontaine et Laurence Olivier et plait beaucoup au public. Il gagne lʹOscar du meilleur film en 1940 qui va dans la poche, non pas de Hitchcock mais de Selznick. Pour vous raconter tout ça, nous avons à disposition les merveilleux entretiens entre Alfred Hitchcock et François Truffaut, nous avons le livre référence de Donald Spoto, la Face cachée dʹun génie, et plein dʹautres choses. Dès lors plongeons dans lʹunivers de Rebecca, un classique de lʹhistoire du cinéma. REFERENCES En 1962, Alfred Hitchcock accorde un long entretien à François Truffaut. En 1999, cette conversation est diffusée en 25 épisodes sur France Culture. Dans ce neuvième entretien, on verra ce que les films d'Hitchcock empruntent aux contes de fées. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-nuits-de-france-culture/hitchcock-truffaut-9-25-9347365 Donald SPOTO, La face cachée dʹun génie : la vraie vie dʹAlfred Hitchcock, Albin Michel Joan Fontaine on Alfred Hitchcock, Audio Interview https://www.youtube.com/watch?v=vcTgOJnWWqA
9/15/202456 minutes, 8 seconds
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Rain Man, Barry Levinson, 1988

Rain Man, de Barry Levinson, sort en 1988. Cʹest le premier film hollywoodien à parler dʹautisme, et même dʹune forme particulière dʹautisme, celle du syndrome du savant. En effet, le personnage principal du film, Raymond Babbitt, joué par Dustin Hoffman, est atteint de ce trouble particulier qui combine de sévères difficultés sociales à des capacités intellectuelles hors norme, et à une mémoire exceptionnelle. Racontant la rencontre de deux mondes, de deux frères dont le plus jeune, Charlie Babbitt, Tom Cruise, ignorait lʹexistence du premier, le film est un road-movie existentialiste. Barry Levinson jette sur les routes américaines deux frères que tout oppose et qui vont devoir apprendre à se connaître. Et ce nʹest pas simple. Confronté à lʹautisme de son frère, Tom Cruise voit toutes ses convictions et idées sʹeffriter les unes après les autres. Car la communication avec Raymond est toujours compliquée. Celui-ci a besoin de rites immuables et nʹarrive pas à créer un contact visuel avec les autres. Pour travailler son personnage, Dustin Hoffman a côtoyé des personnes souffrant du trouble du spectre de lʹautisme. Comédien engagé, il a su faire de Raymond un personnage auquel on croit, salué par toutes les associations de parents dʹenfants atteints par ces syndromes. Sa performance est également unanimement saluée par la critique et couronnée par lʹoscar du meilleur acteur en 1989. Rain Man dʹailleurs reçoit 4 Oscars, dont celui de meilleur réalisateur et de meilleur scénario, ainsi que des Golden Globes et lʹOurs dʹOr de Berlin. Il faut dire quʹen ce sujet troublant des troubles du spectre de lʹautisme, Barry Levinson fait fort. Tout fonctionne dans ce film où le réalisateur réussi à se concentrer sur les personnages, avec un vrai propos qui va toucher le public. REFERENCES Dustin Hoffman for "Rain Man" 1988 - Bobbie Wygant Archive https://www.youtube.com/watch?v=nzuK22BydDI Barry Levinson sur Rain Man https://www.youtube.com/watch?v=B8lzINEoUP0 Barry Levinson sur Rain Man https://www.youtube.com/watch?v=2lKwT7lE9T4 Starfix, No 70, - 3/1989, A Propos de Rain Man, Orage sur un tournage.
9/8/202456 minutes, 13 seconds
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Mamma Mia!, Phyllida Lloyd, 2008

Aujourdʹhui en écoutant Travelling, cʹest certain, vous allez chanter et danser, vous ne pourrez pas vous en empêcher. Car cʹest Abba que nous vous proposons : leur vie, leur œuvre, leurs chansons, et un film : Mamma Mia ! de Phyllida Lloyd sorti en 2008. Film à succès au box-office, boudé néanmoins par la critique, récoltant plus de 615 millions de dollars à travers le monde, cette comédie musicale romantique est un véritable phénomène de société. Cʹest bien simple, une fois quʹon y a goûté, on y revient, et on le regarde en famille, entre amis et amies, et on se le repasse quand on a un petit coup de mou. Des plus vieux au plus jeunes, le rythme, les chorégraphies, et la musique dʹAbba emportent joyeusement tout le monde. Et ce nʹest pas grave si cʹest kitch ou si lʹintrigue est vraiment téléphonée. Porté par Meryl Streep principalement, une actrice qui a toujours su chanter et danser, lʹhistoire reprend la trame de la comédie musicale de Catherine Johnson, mise en scène au théâtre par Phyllida Lloyd. Tout se passe sur une île grecque idyllique, où vivent Donna Sheridan et sa fille Sophie. Cette dernière va se marier et a secrètement invité trois hommes dont elle soupçonne que lʹun dʹeux est son père. Imbroglio, révélation de secrets, histoires dʹamour à tiroir, amitié, décor de rêve, et chansons dʹAbba, tout est réuni pour que ça cartonne. Le casting est royal : Meryl Streep on vous lʹa dit, Amanda Seyfried, Pierce Brosnan, Colin Firth, Stellan Skarsgård et jʹen passe. Il y a même Benny Andersson et Björn Ulvaeus, les deux messieurs dʹAbba, qui font une apparition. Mais je ne vais pas vous faire languir plus longtemps. Nous avons pour parler de Mamma Mia ! des documentaires, des archives, des interviews, des extraits et bien entendu la musique, celle dʹAbba, chantée par le groupe, mais également la musique du film chantée par les actrices et les acteurs. Préparez-vous : Donna vient de se rendre compte que ses trois anciens amants sont cachés dans lʹétable qui jouxte son hôtel. Mamma Mia ! Les retrouvailles et les explications qui vont avec vont être au cœur du film. REFERENCES ABBA, les coulisses derrière la légende https://www.rts.ch/play/tv/doc-a-la-une/video/abba-les-coulisses-derriere-la-legende?urn=urn:rts:video:14881268 Behind the Scenes https://www.youtube.com/watch?v=F3qnTPlDgsE BBC 1: Mamma Mia Interview with Pierce Brosnan & Amanda Seyfried (2008) https://www.youtube.com/watch?v=3t-RnqGXDrM Le casting sʹexerce au chant https://www.youtube.com/watch?v=6bE-FazgJk8 Bjorn Ulvaeus of ABBA - Interview about Mamma Mia! Here We Go Again https://www.youtube.com/watch?v=kjN3OMG0AU4
9/1/20241 hour, 38 seconds
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La folle journée de Ferris Bueller (Ferris Bueller's Day Off), John Hughes, 1986

Cʹest un film qui célèbre lʹappréciation du présent, qui sʹamuse et nous amuse, qui montre que dʹoser est une vertu cardinale, que dʹaider ses amis en est une autre, et quʹil nʹy a aucun mal à profiter, de temps en temps, dʹun jour de congé car la vie est courte. Et ça, Ferris Bueller lʹa bien compris, lui qui sʹoffre une folle journée dans le film de John Hughes sorti en 1986. La Folle Journée de Ferris Bueller (Ferris Bueller's Day Off) est une comédie américain absolument culte, citée, depuis sa sortie, dans des dizaines de films, évoquée dans des séries télé, dans des comics, et jʹen passe. Le film est inscrit au national film Registry pour son intérêt culturel. Mais que raconte donc ce film pour quʹil soit si populaire ? Simplement lʹhistoire dʹun adolescent charmeur, cancre invétéré, qui décide de prendre une journée de congé embarquant dans une virée à Chicago son amoureuse et son meilleur ami. Il se fait passer pour malade et fâche au passage sa sœur ainsi que le directeur de lʹécole bien déterminé à prouver que Ferris Bueller a séché les cours. Le synopsis est tout simple. Mais la fraîcheur des propos, lʹesprit de liberté qui souffle sur le film, lʹélan, la drôlerie, le charme indéniable de Ferris Bueller qui brise le 4e mur et sʹadresse directement au spectateur, lui donnent toutes ses couleurs. Cʹest un Teenmovie avec un propos social, plus profond quʹil nʹy paraît et surtout sans jugement moral. Matthew Broderick est parfait, charmant, espiègle, Alan Ruck incarne parfaitement lʹhypocondriaque mal dans sa peau. Mia Sara, Jeffrey Jones, et Jennifer Grey complètent la distribution. Ne tardons pas. Ferris, emmailloté dans son lit, joue la comédie à ses parents qui lʹembrassent en lui souhaitant un prompt rétablissement. Dès quʹils seront partis au travail, la folle journée commencera. REFERENCES The Lost Tape Ferris Bueller's Day Off (1986) The Lost Tapes, Behind the scenes (2) Le making of Ferris Bueller's Day Off The Making Of John Hughes/Matthew Broderick/Jennifer Grey- Interview (Ferris Bueller) 1986 [RITY Archive]
8/23/202455 minutes, 50 seconds
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L'homme qui tua Liberty Valance (The Man Who Killed Liberty Valance), John Ford, 1962

L'Homme qui tua Liberty Valance, The Man Who Shot Liberty Valance, de John Ford sort en 1962. Ce film est presque un testament, lʹantithèse des westerns auxquels il nous avait habitués, tourné en noir et blanc, en studio. Il est dʹun classicisme absolu, et détonne par rapport à son époque, les années 60 et leur renouveau esthétique. Lʹhistoire est simple, voir simpliste. Un sénateur et sa femme, les Stoddard, arrivent à la gare de Shinbone. Ils sont venus assister à lʹenterrement dʹun vieil ami, Tom Doniphon. Ransom Stoddard, pressé par les journalistes, se décide à leur raconter lʹhistoire de cet homme, de leur jeunesse, du bandit Liberty Valance, du duel qui les opposa et de ses idéaux ; la lutte contre lʹinjustice, la défense des opprimé, lʹexaltation du courage. Ford suit le récit de son intrigue, tranquillement, opposant le bien et le mal. Un homme a tué Liberty Valance. Mais qui est cet homme ? Ransom Stoddard ou Tom Doniphon ? Quelle est la vérité et quelle est la légende ? Rien nʹest jamais comme on le pense. " On est dans l'Ouest, ici. Quand la légende dépasse la réalité, alors on publie la légende. " affirmera un journaliste à la mort de Liberty Valance. Pour incarner ses personnage, John Ford convoque ses amis, John Wayne et James Stewart face à Lee Marvin. Vera Miles complète la distribution. Du grand art. Maîtrisé de bout en bout par un réalisateur qui parvient à prouver quʹil existe et quʹil peut offre au monde du cinéma une nostalgie de vieil homme. Avec ce film, disparaît toute une époque, celle du mythe de lʹOuest en tant quʹidéal du cinéma américain. Disparaît également John Ford, dont cʹest lʹavant-dernier western. Le film est très mal accueilli à sa sortie. La critique le traite de désuet, avant que lʹhistoire du cinéma ne sʹen empare et quʹil devienne un classique à voir une fois dans sa vie. REFERENCES Autour de John Ford Jean-Baptiste Thoret, 2017 TCM CINEMA James Stewart sur le tournage de Liberty Valance John Ford, le cinéma dans la peau, documentaire, 1994 LEUTRAT, Jean-Louis, Lʹhomme qui tua Liberty Valance, John Ford, étude critique, collection Synopsis, Editions Nathan, 1995 Directed by John Ford/Peter Bogdanovich/Film USA 2006 VOST (108 min)
8/22/202455 minutes, 40 seconds
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Itinéraire d'un enfant gâté, Claude Lelouch, 1988

Itinéraire dʹun enfant gâté est une comédie sociale et introspective de Claude Lelouch sortie en 1988. A lʹécran Jean-Paul Belmondo, 55 ans, qui joue enfin le rôle dʹun homme de son âge. Le voilà confronté à Richard Anconina, 35 ans. Je mʹexplique. Itinéraire dʹun enfant gâté, cʹest lʹhistoire de Sam Lion, un enfant de la balle, devenu riche, qui, à la cinquantaine, lassé de sa vie, fait semblant de disparaitre, jusquʹà ce quʹil tombe sur un homme de 20 ans de moins, près à entrer dans ses chaussures. Véritable pygmalion dans le film, Bebel modèle Anconina pour lui faire prendre un rôle quʹil refuse désormais dʹassumer. Film tournant, film étape du mi-temps de la vie pour Claude Lelouch, qui sort un peu ébranlé du tournage de Attention bandits. Le cinéaste a besoin de prendre du recul. Il sʹest lassé du cinéma. Mais cʹest sans compter sur la vision dʹun Jean-Paul Belmondo, lassé lui aussi de cinéma, et qui sʹéclate sur les planches en jouant Kean, la pièce de Dumas, adaptée par Sartre. Au Théâtre Marigny, Bebel est de retour sur scène 28 ans après ses débuts. Lelouch est conquis. Il remise son projet dʹannée sabbatique et se lance dans un film qui interroge les envies, les désirs, les manquements du quinquagénaire quʹil est et quʹest son personnage principal. Lʹhistoire dʹune vie, mouvementée, haletante, où lʹâme voyageuse rencontre lʹamour, la famille, le destin et permet le passage de témoin. Cʹest du Lelouch, virtuose. Le cinéaste est toujours habile à saisir les hommes au vol, leurs passions et leurs désarrois. Itinéraire dʹun enfant gâté marche fort au cinéma. Jean-Paul Belmondo, également producteur, remporte le César du meilleur acteur 1989 pour son rôle. REFERENCES Le tournage du film, Antenne 2 https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/cab88022043/belmondo-lelouch-et-scenes-tournage-film-itineraire-d-un-enfant-gate Pierre Tchernia https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i15335123/claude-lelouch-sur-son-film-itineraire-d-un-enfant-gate le César de Belmondo https://vimeo.com/77784576
8/21/202455 minutes, 34 seconds
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L'homme de Rio, Philippe de Broca, 1964

Lʹhomme de Rio sort en 1964. Cʹest une comédie dʹaventure à la française, emblématique dʹun genre nouveau inventé par le réalisateur Philippe de Broca, avec, dans le rôle-titre, son comédien fétiche : Jean-Paul Belmondo. Proche par le ton et lʹesprit des aventures de Tintin, préfigurant certaines prouesses de James bond, le film est une sorte de super-bande dessinée, bondissante et mouvementée, menée sur un rythme ultra rapide et bourré dʹhumour. Jean-Paul Belmondo y est cabotin à souhait, sautant et virevoltant, effectuant lui-même toutes ses cascades. Ajoutez-y une des premières apparitions de Françoise Dorléac à lʹécran, mutine, et cabocharde, et vous obtenez un extraordinaire succès public qui rendra ses acteurs et son réalisateur mondialement célèbres. Sans leur faire prendre la grosse tête rassurez-vous. Mais Philippe de Broca vous expliquera tout ça en fin dʹémission. Lʹhomme de Rio cʹest la quintessence du film dʹaventure comique qui préfigure Indiana Jones. Tourné en décors naturels, avec des comédiens heureux dʹêtre là, un scénario épique, bourré de rebondissements, le film passe les modes et les époques, devient culte. Aujourdʹhui, plus que jamais, cette comédie sans prétention, réchauffe les cœurs, met du mouvement sur les écrans, invente et bouscule les codes. On ne pouvait pas passer à côté. On vous raconte dès lors les péripéties de Jean-Paul Belmondo, de Philippe de Broca, de Françoise Dorléac. Ils sont tous morts à présent, mais leur cinéma est éternel. Il est temps de commencer. Lʹaventure nʹattend que nous et Adrien Dufourquet qui arrive à Paris en permission. REFERENCES Rose avec des étoiles vertes interview de Philippe de Broca un casting de Belmondo Françoise Dorléac à Cannes en 1966
8/20/202455 minutes, 36 seconds
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Gremlins, Joe Dante, 1984

Des petits monstres verts et teigneux sʹattaquent à une ville un soir de Noël. Ce sont des Gremlins, rencontrés au coin du film de Joe Dante sorti en 1984. Gremlins, cʹest lʹhistoire dʹun père inventeur, dʹune veillée de Noël, dʹun petit animal domestique pas tout à fait comme les autres, un Mogwaï quʹil ne faut surtout pas exposer à la lumière, à lʹeau et, règle à ne bafouer sous aucun prétexte, nourrir après minuit. Car le Mogwaï a la capacité de se multiplier et de se transformer en une horrible créature malfaisante et meurtrière : un Gremlin. Ce film est une comédie dʹhorreur. Il est à la fois hilarant et terrifiant. Drôles les moments où le mythe américain de Noël, de la famille, sont égratigné. Effrayants tous les morts et la méchanceté venimeuse des fameux Gremlins. Le film réunit à la fois le drame, les larmes, le rire et le suspens. Cʹest du grand art. Il est écrit par Chris Columbus, qui a aussi écrit les Goonies, produit par Steven Spielberg et réalisé par Joe Dante. Cette fine équipe produit ainsi un des plus grands succès des années 80 et permet à lʹhorreur de rencontrer le rire. Le film se veut familial. Aux Etats-Unis, il sort avec la recommandation dʹun accompagnement parental. En Europe, il est conseillé aux plus de 13 ans. Nʹayant pas 13 ans à lʹépoque, je lʹai quand même vu au cinéma et jʹen ai été traumatisée, à regarder tous les soirs sous mon lit si un Gremlin ne sʹy cachait pas. Mais je pense que nous avons été nombreux dans ce cas-là. Car cʹest aussi ça la force du cinéma, la force des histoires, surtout celle que produit ce trio. Gremlins, cʹest le triomphe de lʹimagination et de lʹanimation, un contre-ET en quelque sorte qui va enrichir le bestiaire des animaux fantastiques du 7e art. REFERENCES Gremlins : Behind the scene Cinémathèque française et Arte Cinéma Joe Dante par Joe Dante : une leçon de cinéma Le making-of de Gremlins
8/19/202455 minutes, 38 seconds
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BORSALINO, JACQUES DERAY, 1970

Rediffusion du 11 octobre en hommage à Alain Delon. La genèse de Borsalino appartient totalement à Alain Delon. Oui, oui, cʹest lʹacteur qui va tout chapeauter. Cʹest même lui qui va produire le film, être de toutes les étapes, en assurer le suivi. Vous verrez comment. Pendant lʹété 1968, Jacques Deray tourne La Piscine dans une villa de Ramatuelle. Cʹest sur la Côte dʹAzur, dans le golfe de Saint-Tropez. Il y a Romy Scheider, Jane Birkin et Alain Delon. Après chaque journée de travail, une fois lʹéquipe partie, Jacques Deray aime à se retrouver avec Alain Delon. Il apprécie énormément ce comédien. Et un soir, sous les étoiles, Delon lui parle dʹun livre quʹil vient de lire. Cʹest un ouvrage dʹEugène Saccomano, un journaliste de la région et qui a pour titre : Bandits à Marseille. Cʹest un livre qui relate lʹhistoire du banditisme dans la cité phocéenne. Un chapitre particulièrement retient lʹattention de Delon, celui sur Carbone et Spirito, deux bandits qui règnent maîtres absolus sur la pègre marseillaise dans les années 30. Alain Delon sʹy voit déjà. Lui, en brigand des années 30 et comme comparse Jean-Paul Belmondo avec qui il nʹa jamais tourné. Spirito et Carbone sont des voyous plutôt pittoresques et spectaculaires, sʹintéressant à la drogue, aux filles... il y a là du bon matériel cinématographique. Jʹen serai le producteur et tu seras le réalisateur, dit encore Delon à ce moment-là. Et il demandera à Jean-Paul Belmondo dʹêtre lʹautre acteur principal du film. POUR LE NET Une archive RTS de 1981 : Le réalisateur français Jacques Deray se confie sur le plateau de Spécial cinéma à propos de sa carrière, de ses relations avec Alain Delon sur les plateaux de tournage et de sa prédilection pour les films policiers. "Les Mystères Delon" de Bernard Violet (Flammarion, 2000) Alain Delon, Jean-Paul Belmondo: destins croisés, par Philippe Duran, Carnot Cinéma, 2004 De très bonnes interviews et critiques par Philippe Lombard le tournage de Borsalino à Marseille
8/18/202455 minutes, 10 seconds
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LA COULEUR DE L'ARGENT (The Color of Money), Martin Scorcese, 1986

Cʹest un jeu qui se joue en salle, avec des billes, des queues, des tapis verts. Un jeu à lʹiconographie patente, imprimée sur nos rétines depuis lʹavènement du film de Martin Scorcese, La couleur de lʹargent, The Color of Money, sorti en 1986. Un film événement qui lance, en Europe et dans le monde, la mode du billard américain, voyant ouvrir dans son sillage de nombreux clubs et de nombreuses salles. Mais ça, cʹest de lʹhistoire sociale. Quant à lʹhistoire du film, Martin Scorcese reprend, sous un autre angle, le personnage de Paul Newman, Fast Eddie, héros de lʹArnaqueur de 1961 de Robert Rossen. 25 ans plus tard, cʹest la suite de la vie de Fast Eddie Felson qui intéresse Scorcese. Le réalisateur joue sur les relations dʹun arnaqueur déclinant qui devient mentor dʹun jeune prometteur joué par Tom Cruise. Cʹest un film sur un rapport de force, puis sur un passage de témoin, qui nʹest pas la suite littérale de lʹArnaqueur. Il y a de lʹamour, il y a de la haine, il y a du jeu, il y a de lʹarnaque. Paul Newman, 60 ans, fait un come-back spectaculaire face à Tom Cruise auréolé du succès de Tom Gun. Il y gagne même lʹoscar du meilleur acteur. Un troisième personnage, Mary Elizabeth Mastrantonio, donne un contrepoint salutaire, une distance à ce duo dʹhommes pris dans leurs jeux de la vie et du hasard. Martin Scorcese filme au plus près des tables de billard, au plus près des bouteilles de bourbon. Les images sont presque tactiles. La couleur de lʹargent est maîtrisé de bout en bout par Scorcese, qui est comme un joueur de billard devant ses billes. Le film est un succès au box-office et permet au réalisateur de se lancer à corps perdu dans le projet de sa vie : La dernière tentation du Christ. REFERENCES Martin Scorsese interviewé pour la Couleur de lʹArgent Antenne 2, téléjournal 1987 Michael HENRY WILSON, Scorcese par Scorcese, Cahiers du Cinéma, 2005 RICHARD SCHICKEL, Conversations avec Martin Scorcese, Sonatine, 2011 Entretien avec Martin Scorcese à propos de la couleur de lʹargent, propos recueillis à New York par Michael Henry Wilson le 28 octobre 1985 pendant la préparation du film. Paru dans Positif de mars 1987.
8/16/202455 minutes, 34 seconds
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Qu'est-il arrivé à Baby Jane (What ever happened to Baby Jane), Robert Aldrich, 1962

Quʹest-il arrivé à Baby Jane, What Ever Happened to Baby Jane, est un film de Robert Aldrich sorti en 1962. Aldrich, on en a déjà parlé.Cʹest lʹhomme de Vera Cruz, du Grand Couteau, dʹEl Perdido. Celui qui fera plus tard les 12 salopards. Un homme qui sait sonder comme personne la nature humaine, ses errances, ses manquements, ses basculements. Quʹest-il arrivé à Baby Jane est un film sépulcral, noir, dérangeant. Cʹest aussi un film à suspense, montrant les affres de la folie, une mise à nu dʹun processus de manipulation. Quʹest-il arrivé à Baby Jane est décrié à sa sortie à Cannes. Pourquoi ? Car il met en scène deux grands actrices, Bette Davis et Joan Crawford dans des rôles peu reluisants. Ces deux monstres sacrés, ces deux stars, jouent pour Aldrich le rôle de stars déchues, deux sœurs qui se haïssent et se pourrissent la vie. Cʹest du cinéma. Mais pas seulement, car hors de lʹécran, Joan Crawford et Bette Davis se détestent. Et Robert Aldrich leur offre un huis-clos étouffant. Est-ce parce que le film montre les côtés noirs de notre humanité quʹil choque dans un premier temps avant de connaître un gros succès dʹestime ? Est-ce parce quʹil montre des stars vieillissantes loin du glamour hollywoodien ? Est-ce parce que Bette Davis est insupportable en vieille poupée trop fardée et Joan Crawford pathétique en alcoolique ? On reproche au réalisateur son goût de la complaisance et de la laideur. Cʹest peut-être un peu de tout. Mais une chose est certaine, cʹest que Robert Aldrich réussit un coup de génie qui va marquer lʹhistoire du cinéma et faire couler beaucoup dʹencre. REFERENCES Bette Davis à propos de sa place d'actrice Reflets de Cannes - 16.05.1963 - 09:21 - vidéo https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i00003743/bette-davis-a-propos-de-sa-place-d-actrice émission Plan large https://www.franceculture.fr/emissions/plan-large/c-comme-joan-crawford Joan Crawford en interview http://www.youtube.com/watch?v=npQdk5qyxx8 Résumé de la carrière de Joan Crawford http://www.youtube.com/watch?v=7bHXjk6gzE4&feature=related Joan Crawford en interview en 1970 http://www.youtube.com/watch?v=9VNglP5_Fx0&feature=related
8/15/202455 minutes, 44 seconds
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Les Goonies (1985) de Richard Donner

C’est un film de Noël qui parle à l’âme et au cœur des enfants des années 80, qui le montrent à leurs propres enfants. Les aventures de sept jeunes héros aux prises avec un trésor de pirate, des méchants promoteurs, des bandits, de l’amour et de l’amitié. Derrière ce projet, un producteur, scénariste et réalisateur bien connu: Steven Spielberg.
8/14/202455 minutes, 31 seconds
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THE AMUSEMENT PARK, George A. Romero, 1973

Cʹest un film longtemps perdu, oublié, relégué aux oubliettes de lʹhistoire : The Amusement Park de George Romero, un moyen-métrage tourné en 1973, ressorti, après restauration, à Pittsburgh en octobre 2019. The Amusement Park est un film étonnant, réalisé au lendemain de Season of the Witch, Ma sorcière mal-aimée en français, et avant Le montre est parmi nous. Film étonnant disais-je, dʹabord, parce que cʹest une commande passée par lʹéglise luthérienne de Pittsburgh, la Lutheran Service Society of Western Pennsylvania, au pape des zombies. Le mandat : mettre en scène le mauvais traitement réservé aux personnes âgées dans la société américaine, George Romero va leur en donner pour leur argent et leur fabriquer un pamphlet, un brûlot à charge, une allégorie de la misère que les commanditaires nʹapprécieront pas. Ensuite, cʹest une histoire rocambolesque, un cauchemar éveillé, tourné très rapidement dans un vieux parc dʹattraction avec un seul comédien professionnel, Lincoln Maazel. Tout le reste du casting consiste en des connaissances du réalisateur, de son équipe technique et des membres de lʹéglise luthérienne. Lʹintrigue est simple : un septuagénaire décide de passer une journée dans un parc dʹattraction. Il va vivre un cauchemar éveillé. Ici, pas de zombies, mais les invisibles, ceux que lʹon pousse de côté à cause de leur grand âge. Ils sont maltraités, la cruauté est patente, le message dérange. Le film est oublié dans des tiroirs pour mieux ressortir au 21e siècle. Aujourdʹhui, dans Travelling, nous allons vous parler de George A. Romero, de son univers impitoyable et sanguinolant, de son cinéma gore, mais allégorique, adulé des cinéphiles. Nous allons également plonger dans lʹunivers de ce moyen-métrage en particulier, the Amusement Park. Pour ce faire, nous avons des archives, quelques interviews, des extraits, tous en anglais…ce film est un OVNI du cinéma et nʹa jamais connu de version française. Surtout, nous avons comme guide le livre de Julien Sévéon, George A. Romero, Révolutions, zombies et chevalerie. Un ouvrage de référence à mettre entre toutes les mains. Ceci étant dit, ne tardons plus, dans un parc dʹattraction, un vieillard vient de sʹinviter à une fête foraine inhospitalière. Suivons-le dans ses errances. REFERENCES George Romero, Life and Career, Film School Archive. Interviewé par Benicio del Toro. Julien Sévéon, George A. Romero, Révolutions, zombies et chevalerie, Sirius, 2020
8/13/202455 minutes, 46 seconds
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THE THIRD MAN (1949) Carol Reed

Le Troisième homme, The Third Man, est celui qui apparaît mystérieusement cité par les protagonistes du film de Carol Reed sur un scénario de Graham Greene. Le Troisième Homme est un film tourné à Vienne en 1948 sur les ruines encore fumantes laissées par la seconde guerre mondiale. A lʹécran : Joseph Cotten, Orson Welles, et Alida Valli, qui jouent dans une Vienne, véritable nid dʹespion à lʹépoque, rongée par le marché noir, loin très loin des froufrous des valses de Strauss. Les rues sont bordées de ruines, le Danube grisâtre, la population maigrichonne, peureuse, et il flotte dans les airs une odeur de gravats et de poussières. Des détails dʹambiance mais qui donnent toutes ses lettres de noblesse à ce film noir, passé à la postérité pour sa photographie incroyable, son style inspiré par lʹexpressionnisme allemand, un courant cinématographique, ses effets dʹombre et de lumière, pour le personnage dʹHarry Lime incarné par Orson Welles et pour sa musique à la cithare signée Anton Karas. On a tout dit ou presque sur le Troisième Homme, palme dʹor à Cannes en 1949. Cʹest le presque qui nous intéresse aujourdʹhui dans Travelling. Nous allons évoquer Graham Green, écrivain, qui donne à son scénario une irone acerbe. Nous allons évoquer Alexander Korda producteur anglais, Carol Reed, Orson Welles, nous plongeons dans une Vienne qui nʹexiste plus que dans les archives cinématographiques. Ne tardons pas. Harry Lime a rendez-vous devant la Grande Roue du Prater. La projection va commencer….attention, ça peut mal se terminer. REFERENCES Interview de Graham Greene PANGON Gérard, HERPE Noël, Le Troisième Homme, Les années Festival, Arte Editions, mille et une nuits. 1997 Moi Orson Welles - Un livre d'entretiens par Peter Bogdanovitch - Belfond
8/12/202455 minutes, 22 seconds
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IL ETAIT UNE FOIS DANS L'OUEST (C'era una volta il West), Sergio Leone, 1968

Il était une fois dans lʹOuest, C'era una volta il West, est film italo-américain de Sergio Leone sorti en 1968, emblématique du réalisateur italien. Ses codes artistiques révolutionnent littéralement le genre. La beauté des images, ses personnages hiératiques et surtout la musique dʹEnnio Morricone en font un film incontournable, quasiment légendaire. Sergio Leone traverse le western avec lʹélégance dʹun prélat italien, y ajoute la bouffonnerie de la Comedia del Arte et lʹœil de Michel-Ange. Il détourne les codes du bon, de la brute, du bandit, du fermier, de lʹéleveur, du promoteur, de la femme qui veut se refaire une vertu. Il pose sur lʹAmérique et la conquête de lʹOuest le regard dʹun européen qui adore les histoires de cowboys et dʹindiens. Au centre de ce film, il met la rivalité des intérêts pour lʹappropriation des terres. Le chemin de fer, le progrès va bientôt passer par là. Et ça défouraille à tout va sous un soleil de plomb. Claudia Cardinale tient dans le film le seul rôle féminin du film. Face à elle Jason Robards, Henry Fonda et Charles Bronson. En Europe, le film fait un triomphe. Mais pas aux Etats-Unis où il est amputé de nombreuses scènes. Peut-être quʹil est trop européen comme western Allez savoir. Aujourdʹhui dans Travelling, nous galopons vers lʹOuest en tentant de piocher quelques éléments de réponses. Laissons-nous emporter par lʹunivers de Sergio Leone, par lʹharmonica, par la beauté des paysages, par le regard de Charles Bronson et la méchanceté dʹHenri Fonda. REFERENCES Ennio Morricone en 1988 sur la RTS Hommage à l'immense compositeur italien Ennio Morricone décédé à 91 ans. En 1988, il était de passage dans l'émission Bonsoir pour une longue interview remplie d'anecdotes personnelles et professionnelles. Il y raconte par exemple sa collaboration avec son ami Sergio Leone pour les films "il était une fois dans l'ouest" et "il était une fois en Amérique". Le réalisateur Sergio LEONE parle du rôle de la musique dans ses films. Puis Ennio MORRICONE (en italien) expose sa théorie de la musique de film et parle de sa collaboration avec Sergio LEONE. 1969, Sergio Leone sur "Il était une fois dans l'Ouest" TéléMidi du 29.02.1972. Sergio Leone et sa trilogie Interview de Sergio LEONE par François CHATEL. Il parle du film "Il était une fois la révolution" qui fera partie d'une trilogie. Le 3ème volet sera "Il était une fois en Amérique" se déroulant au Mexique.
8/9/202455 minutes, 39 seconds
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Une femme est une femme, Jean-Luc Godard, 1961

Une femme est une femme, un film est un film et Godard est Godard. Cʹest le troisième long-métrage du réalisateur franco-suisse, une comédie musicale expérimentale, Une femme est une femme, sorti en 1961. Jean-Luc Godard, après le Petit soldat, interdit de sortie en salle, censuré, met à nouveau en scène celle qui deviendra son épouse à la ville, la mariée de la Nouvelle Vague, Anna Karina. Film léger, filmé à la manière dʹun roman-photo, une femme est une femme raconte une histoire toute simple : une femme veut un enfant dans les 24 heures, son compagnon rechigne, elle ira le faire avec un autre qui se dit amoureux dʹelle. Une maternité voulue, qui sert de prétexte à un jeu de chassé-croisé entre trois personnages interprétés par Anna Karina, Jean-Claude Brialy et Jean-Paul Belmondo. Cʹétait le temps où Paris chantait, où Godard avait le cœur à la comédie. Amoureux de sa comédienne, il lui offre le premier film en couleur et en scope de la Nouvelle Vague. " Cʹest un film sur la nostalgie de la comédie musicale, dit Jean-Luc Godard. Alors dans ce ton-là, jʹai écrit les dialogues, et après, avec Michel Legrand, on a fait une musique qui donnait lʹimpression que les gens chantaient souvent dans leur vie, placée sous les paroles banales pour donner au film un ton dʹopéra. Ce nʹest pas de la comédie musicale au sens strict, mais ce nʹest pas non plus un simple film parlé. Cʹest un regret que la vie ne soit pas en musique…cʹétait le sentiment quʹon avait en tournant. " Cʹest léger, trop peut-être, le film est un échec commercial très vite retiré de lʹaffiche. Godard ne fera plus de comédie. Le couple Karina-Godard se marie à lʹissue du tournage. EFERENCES De Baecque, Antoine, Godard, Biographie, Editions Grasset, 2010 Claude Mauriac, Le Figaro littéraire, Editions Le Figaro, Paris, 16 septembre 1961 Marcel Martin, " Une femme est une femme ", Cinéma 61 N°60, Fédération Française des Ciné-Clubs (FFCC), Paris, octobre 1961, (ISSN 0045-6926)
8/8/202454 minutes, 57 seconds
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Le journal de Bridget Jones (Bridget Jones's Diary), Sharon Maguire, 2001

Aujourdʹhui jʹarrête de fumer, jʹarrête de boire, je fais du sport, je fais un régime, jʹarrête mon régime et surtout jʹarrête de faire des listes et je relis le Journal de Bridget Jones. Bridget Jonesʹs Diary, le Journal de Bridget Jones, est une comédie britannique réalisée par Sharon Maguire, sortie en 2001. Cʹest lʹadaptation cinématographique réussie du bestseller, le roman du même nom dʹHelen Fielding, publié lui en 1996. A lʹécran, Hugh Grant, utilisé à contre-emploi dans le rôle dʹun salaud séducteur et infidèle, Colin Firth en anglais morose et discret et surtout Renée Zellweger en Bridget Jones. Oui, une Américaine, une Texane qui plus est, qui incarne lʹAnglaise la plus pulpeuse du moment, voilà de quoi créer un mini scandale Outre-Manche. Mais la comédienne américaine se donne à fond, prend du poids, apprend à se comporter comme une anglaise, et ça marche. Crédible, elle rallie tous les suffrages et fait de cette comédie romantique un classique. Classique, le mot nʹest pas trop fort, car en 2001, chacune et chacun peut se retrouver dans ce personnage un peu pataud, qui rêve de grand amour comme une midinette tout en assumant un côté femme forte. Surtout, elle navigue courageusement dans sa trentaine entre désillusions amoureuses, régimes, boulot, parents envahissants et amitiés débordantes. Saura-t-elle maitriser le chaos de sa vie affective, et celui quʹelle provoque systématiquement, cʹest là tout lʹenjeu du livre et du film. Véritable phénomène de société, le Journal de Bridget Jones est un coup de maitre, le passage réussi dʹun livre à lʹécran. Entre 2001 et 2002, le films est sélectionné 40 fois dans divers festivals et remportera 8 récompenses trouvant ainsi sa place dans lʹhistoire du cinéma. Ne reste plus quʹà nous plonger dans le quotidien hilarant et déprimant de Bridget en comptant les mégots, les calories, les verres dʹalcool et les amants. REFERENCES Interview de lʹéquipe en 2001 https://www.youtube.com/watch?v=c1OwssmRRBY Le Journal de Bridget Jones, Universal Pictures, octobre 2001, Notes de production du film. Adaptation du journal de Bridget Jones https://www.dailymotion.com/video/xfed57
8/7/202455 minutes, 15 seconds
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LA GIFLE, CLAUDE PINOTEAU, 1974

La Gifle, un film de Claude Pinoteau, sorti en 1974, prix Delluc en 1975. Lʹhistoire est celle dʹun quinquagénaire confronté à sa fille, Isabelle, étudiante en première année de médecine, à qui, un jour, il administre une baffe monumentale. Cette gifle est le déclencheur dʹune grande remise en question. Isabelle fugue et Jean doit sʹinterroger, se réapproprier sa vie et réparer ce quʹil a cassé avec sa fille. La Gifle, comédie de mœurs dans la France des années 70, raconte une crise de générations : la génération des gens qui se situent au printemps face à ceux qui se trouvent à lʹautomne de leur vie. Lino Ventura et Isabelle Adjani incarnent le père et la fille. Véritable révélation à 19 ans, Isabelle Adjani démontre un talent indéniable de comédienne. Face à elle, Lino Ventura, joue la force tranquille. La remise en question lui va bien. Annie Girardot, la mère, est mutine et rigolote. Francis Perrin est le chien dans le jeu de quille, lʹétudiant amoureux, jaloux. Claude Pinoteau fait aussi jouer dʹautres jeunes premiers : Nathalie Baye, Richard Berry et on voit apparaître brièvement André Dussolier. La Gifle, cʹest donc également le portrait dʹune nouvelle génération de comédiens français. Pinoteau est un excellent dénicheur de talents. Le scénario est signé Jean-Loup Dabadie avec qui Claude Pinoteau avait déjà collaboré pour son premier film lʹannée précédente. Car Pinoteau est un tout jeune réalisateur de près de 50 ans. Il a été lʹassistant des plus grands, mais passe sur le tard à la réalisation. On vous racontera tout ça dans cette émission. REFERENCES Claude Pinoteau à LʹESRA Isabelle Adjani au micro de Michel Thoulouze Un reportage sur le tournage du film Le tournage de la Gifle vu par Francis Perrin
8/6/202455 minutes, 25 seconds
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Docteur Folamour ou : comment j'ai appris à ne plus m'en faire et à aimer la bombe (Dr. Strangelove or: How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb), Stanley Kubrick, 1964

Une comédie satirique sortie en 1964, Docteur Folamour ou : comment j'ai appris à ne plus m'en faire et à aimer la bombe, en anglais Dr. Strangelove or: How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb est un film un film de Stanley Kubrick traitant dʹun de ses sujets de prédilection : la guerre et ses conséquences. Le film est adapté du roman de Peter George, Red Alert, mettant en avant, de manière très réaliste, une erreur humaine et un engrenage nucléaire. Car la menace est là, patente, présente par tout. Nous sommes en pleine guerre froide, à peine remis des émotions causées par la crise des missiles de Cuba, la construction du mur de Berlin et lʹassassinat du président Kennedy. Stanley Kubrick se fait alors le chantre dʹune dénucléarisation à travers une satire. Il utilise le rire comme arme, lʹabsurde comme électrochoc. Le film raconte le déclenchement d'une frappe nucléaire massive sur l'Union soviétique par un général de l'armée de l'air américaine atteint de folie paranoïaque, et les efforts réalisés pour tenter de dʹempêcher un holocauste planétaire. Utilisant un acteur principal dans trois rôles, Peter Sellers, sʹamusant dʹun commandant Kong, chapeau texan vissé sur la tête, jouant des codes du film de guerre, Stanley Kubrick offre un récit glaçant qui fera date dans lʹhistoire du cinéma. Il rencontre un grand succès public et surtout affirme le génie du réalisateur, qui, plus que jamais, fera de la violence, de la manipulation, de lʹarmée et de la guerre, ses thèmes de prédilections. Ne tardons plus, le général de lʹArmée de lʹair américaine Jack D. Ripper, voyez déjà le jeu de mot avec Jack lʹEventreur, vient de sʹenfermer dans son bureau en déclenchant le processus nucléaire. Courrez aux abris. Selon les calculs du Docteur Folamour il faudra rester sous Terre 100 ans et repeupler la terre à raison de 10 femmes pour un homme. Heureusement, tout ça, ce nʹest que du cinéma. REFERENCES Inside the Making of Dr. Strangelove Une interview rarissime de Stanley Kubrick
8/5/202455 minutes, 49 seconds
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L'été meurtrier, Jean Becker, 1983

Cʹest un film dramatique sous le soleil de la Provence, la folie en bandoulière, la vengeance en horizon, avec Isabelle Adjani et Alain Souchon, Suzanne Flon, Michel Galabru et François Cluzet. Ce film, cʹest lʹEté meurtrier, de Jean Becker, dʹaprès le roman de Sébastien Japrisot sorti en 1983. Un polar, un film noir inspiré dʹun fait divers qui marque les esprits part la présence lumineuse dʹIsabelle Adjani. Elle y campe un personnage de jeune femme sexy, fruit du viol de sa mère par trois hommes du village, qui se prend pour une star, une miss camping-caravaning, qui va mettre un petit village de Provence à feu et à sang. Lʹété meurtrier, cʹest le roman à succès de Japrisot qui sʹattache aux pas de cette jeune femme quand elle bascule dans la manipulation, dynamite une famille, sʹengage avec folie et rage dans la vengeance aveugle. Eliane, dite Elle, fait tourner les têtes. Pin-Pon, Alain Souchon, deviendra meurtrier pour ses beaux yeux. Pas de répit pour les âmes. Pas de répit pour les corps. Celui dʹAdjani, nue, raconte toutes les fêlures du personnage. Pas de répit dans le film, tiré au cordeau du cinéma social-réaliste. Japrisot tire un scénario de son roman à la Faulkner quʹadapte, après des années dans la publicité, hors des écrans de cinéma, son complice, Jean Becker. La narration en voix off souligne, à la grecque, la tragédie qui se joue. Les collines vibrent sous le soleil, les morts sʹalignent, cet été 1983 nʹest pas celui des vacances. A sa sortie, le film, véritable succès en salle, reçoit quatre César, dont ceux du meilleur scénario et de la meilleure actrice. REFERENCES Jean Becker n 2018 sur FILMO https://www.youtube.com/watch?v=kCtW8pe6EsY ROUCHY, Marie-Elisabeth, " lʹEté meurtrier ", in le Nouvel Observateur du 22.07.2010 Adjani, les Césars. https://vimeo.com/79196547 Jean Becker sur lʹengagement de Souchon https://www.dailymotion.com/video/x4n14fc
6/30/202455 minutes, 24 seconds
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La Gloire de mon père, Yves Robert, 1990

Des souvenirs dʹenfance, la Provence, des collines, un été, des promenades parfumées au thym, le chant des cigales, et une partie de chasse mémorable. Dans Travelling, nous vous emmenons sur les traces de Marcel Pagnol et dʹYves Robert dans un film qui transpire la joie et le bonheur dʹêtre enfant. La Gloire de mon père, dʹYves Robert, sort en 1990, tout de suite suivi du Château de ma mère. Deux romans de Marcel Pagnol, le premier sorti en 1957, adaptés au cinéma 17 ans après la mort de lʹécrivain réalisateur. Amoureux de la nature, fasciné par lʹenfance, Yves Robert sʹamuse beaucoup à tourner ce scénario de Louis Nucéra et de Jérôme Tonnerre qui fait la part belle au texte original. Car les mots de Pagnol volent entre les images, et ancrent le récit dans une époque révolue, dans une vieille ferme dans lʹarrière-pays marseillais, la garrigue, les amitiés, la découverte de la nature, et le temps merveilleux des vacances dʹété. Une enfance idéalisée, magnifiée, dans laquelle Yves Robert impose sa marque. On y retrouve la légèreté de sa Guerre des boutons. Le film plaît. Beaucoup. La Gloire de mon père, nommé quatre fois aux César, est suivi par Le Château de ma mère sorti au cinéma la même année. Le public vient en masse. Yves Robert est un homme heureux qui rend les gens heureux. Vous lʹavez peut-être déjà deviné, mais moi jʹadore Yves Robert. Lʹhomme et ses films. Car il a le don de glisser un sourire sur tous les visages même en parlant de choses graves. Et ça fait du bien. Laissons-nous transporter, emporter. Le Mistral souffle. Sentez les odeurs de lavande, la sécheresse de la terre, et écoutez le bruit assourdissant des cigales. REFERENCES Marcel Pagnol à propos de son livre "La gloire de mon père" Lectures pour tous - 22.01.1958 - 09:16 - vidéo https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i00015137/marcel-pagnol-a-propos-de-son-livre-la-gloire-de-mon-pere Vladimir Cosma, grand entretien https://www.rts.ch/info/culture/musiques/9757998-les-grands-entretiens-vladimir-cosma-faiseur-de-tubes-du-cinema-francais.html#:~:text=Vladimir%20Cosma%20a%20fait%20de,alors%20des%20films%20de%20propagande. A l'occasion de la sortie du film "Le château de ma mère", le journaliste André GRANDIS interviewe le réalisateur Yves ROBERT et deux acteurs du film : Nathalie ROUSSEL et Didier PAIN. https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/rac08033020/page-cinema-yves-robert-le-chateau-de-ma-mere
6/23/202456 minutes, 17 seconds
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Easy Rider, Dennis Hopper, 1969

Easy Rider, de Dennis Hopper, sort en 1969. Cʹest un film charnière qui porte loin le cheveu long et lʹutopie libertaire au bout des bécanes. Si on ne devait en garder quʹun, ce serait celui-ci. Car cʹest littéralement LE film qui va marquer des générations de spectateurs et de spectatrices, un film culte de la génération des contestataires de 1968, celui qui offre le reflet dʹune opposition aux prises avec la bêtise et le conservatisme. Film dur, véritable reflet dʹune époque, Easy Rider, propose une course au bonheur utopique qui finit tragiquement dans cette Amérique instable et violente de ces années 60. On lʹa peut-être oublié, mais lʹAmérique de ces années-là est dʹune dureté flagrante, où les oppositions se règlent souvent à coup dʹarmes à feu. Easy Rider est un road trip avec deux mecs, des motos, du sexe, de la came et des bouseux en pick-up qui les flinguent, selon les dires du réalisateur et scénariste Dennis Hopper. Mais Easy Rider cʹest surtout la figure mangée par la barbe de Dennis Hopper, acteur pétaradant fuit par les studios, cʹest également Peter Fonda sur sa moto aux couleurs du drapeau américain, cʹest Jack Nicholson, encore inconnu, incroyable en avocat alcoolo. Quand le film sort, il crée la polémique, mais il plait. Le public, les jeunes notamment, se ruent dans les salles, font leur la devise du film Sex & Drugs & Rock'n'roll. Pour tout dire, ce film authentiquement choquant, à petit budget (il a coûté 340 000 dollars), rapporte plus de 40 millions de dollars et devient culte. Tout comme sa bande-originale qui pioche dans les chansons et musiques du moment. La bande-son a eu autant, si ce nʹest plus, de succès que le film lui-même. Dès lors cʹest parti, le plein est fait, il est temps de tailler la route sur nos motos...accrochez-vous, la projection va commencer. REFERENCES Un documentaire sur Easy Rider : Shaking the Cage https://www.imdb.com/title/tt0345169/ Une interview de Dennis Hopper http://www.youtube.com/watch?v=gcywX-IlWhE HILL, Lee, " Easy Rider, BFI Modern Classics, 1996 PANGON, Gérard et SAADA, Nicolas, " 1969 Easy Rider ", mille et une nuit, Arte Editions, 1997 Dennis Hopper Interview à la cinémathèque française http://www.dailymotion.com/video/x74ogy_dennis-hopper-the-new-hollywood-int_shortfilms Dennis Hopper (réalisateur et acteur) et Peter Fonda (acteur) sont au festival de Cannes avec leur film en 1969 https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i04342585/dennis-hopper-et-peter-fonda-au-sujet-de-easy-rider
6/16/202456 minutes, 41 seconds
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Le temps des gitans (Dom za vešanje), Emir Kusturica, 1989

Le Temps des Gitans, Dom Za Vesnaje, un film dʹEmir Kusturica sorti en 1988, raconte une histoire tragique chez les gitans, chez les Roms dʹex-Yougoslavie. On y voit un jeune homme manipulé par un parrain, un sale type qui fait du trafic dʹenfants en Italie. Mais quand il comprend enfin quʹil a été arnaqué, devenu un homme, un mari, et un père, il est prêt à se venger et à venger toutes les autres victimes. Mais si lʹhistoire est centrée sur ces deux personnages principaux, Perhan, et Ahmed, existent, autour dʹeux, une ribambelle de personnages tous plus foisonnants les uns que les autres : une grand-mère guérisseuse, une sœur malade, un oncle qui ne pense quʹà soutirer de lʹargent à ses proches, et un dindon. Cʹest une communauté rom tout entière qui montrée dans cette comédie dramatique baroque entièrement tournée en romani, la langue des roms avec des comédiens non professionnels, tous gitans. Dans le film, la magie, le rêve, les animaux, les coutumes gitanes émaillent le récit, le tisse de burlesque et de vérité. Basé sur un fait divers sordide, le scénario est finalisé par le journaliste Gordan Mihić et cʹest Emir Kusturica, Palme dʹor 1985 pour Papa est en voyage dʹaffaire qui se charge de le mettre en images. Des images portées par la musique omniprésente de Goran Bregovic. Le film sort dans ce qui était encore la Yougoslavie en 1988, et dans le reste de lʹEurope en 1989. Il plait beaucoup. Notamment en Yougoslavie où plus de 2 millions de personnes le voient dont 700'000 gitans. Le film gagne le prix de la mise en scène en 1989 à Cannes et entre dans la légende du cinéma. Ne tardons pas, direction Skopje et ses bidonvilles gitans, ses chiens, ses vaches, ses poules, ses oies et ses dindons, sur les pas de Perhan, de sa famille, de ses amours et de ses emmerdes. REFERENCES Emir Kusturica, Où suis-je dans cette histoire, JCLattès Kusturica tourne le Temps des Gitans Cinéma cinémas - 04.06.1989 - 06:28 - vidéo https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/cpb89006881/kusturica-tourne-le-temps-des-gitans Interview avec Emir Kusturica et Goran Bregovic, 29.01.1992 France Régions 3 Toulouse, Jugoslavenska Radio Televizija Beograd https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/rbc05008314/interview-avec-emir-kusturica-et-goran-bregovic Euronews I talk - Goran Bregović, compositeur : "la musique c'est un langage", 20 décembre 2011 https://www.youtube.com/watch?v=TohDAw2Ohew Cannes lʹinstant dʹavant https://www.arte.tv/fr/videos/058904-018-A/cannes-l-instant-d-avant/ Chaque jour pendant le Festival de Cannes, une figure du septième art raconte un souvenir de la compétition officielle. Aujourd'hui : Emir Kusturica, deux fois lauréat de la Palme d'or, en 1985 pour "Papa est en voyage d'affaires" et en 1996 pour "Underground". Emir Kusturica : Les Roms et les Gitans chez Thierry Ardisson | INA Arditube 18.11.1989 https://www.youtube.com/watch?v=qyrPe9TAsQ4 L'univers déjanté d'Emir Kusturica - C à Vous - 26/03/2018 https://www.youtube.com/watch?v=OsFAoyy1WqI
6/9/202456 minutes, 1 second
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Il faut sauver le soldat Ryan (Saving Private Ryan), Steven Spielberg, 1998

Préparez-vous à lʹim-préparable, à lʹhorreur brute, ultime, absolue, quand on envoie au casse-pipe des milliers de jeunes gens pour prendre dʹassaut les plages de Normandie. Nom de code : Opération Neptune. Le Jour J, le D Day, le 6 juin 1944, cʹest le débarquement de Normandie. Une opération militaire alliée amphibie et aéroportée. On va attaquer le Reich allemand par les airs et par la mer et débarquer avec des milliers de soldats. Cʹest le point de bascule de la Seconde Guerre Mondiale. En 1998, un cinéaste américain dans Il faut sauver le soldat Ryan, Saving Private Ryan, rejoue devant ses caméras le débarquement à Omaha Beach avec une floppée de bons acteurs, Tom Hanks en tête. Steven Spielberg filme au plus près, au cœur de la bataille la mort, la rage, la peur, la lâcheté, le courage, la haine. Cʹest du jamais vu. Le réalisme est prégnant. On montre la guerre comme on ne lʹavait pas vue depuis Platoon, comme on ne lʹavait pas vue depuis les films dʹactualités tournés caméra au poing à lʹépoque. Décors réalistes et mission surréaliste quand huit hommes sont désignés pour en sauver un seul qui pourra rentrer en Amérique tandis quʹeux continuent de se battre. Le film pose des questions morales et Steven Spielberg en rend compte, documente, travaille au plus proche de la réalité. A sa sortie, les critiques sont élogieuses. Le film laisse les spectatrices et les spectateurs pantelants. Cʹest un succès commercial, et il remporte de nombreux prix. Nommé pour 11 oscars, Saving Private Ryan (Il faut sauver le soldat Ryan) en reçoit 5 dont celui du meilleur réalisateur pour Steven Spielberg. Sword Beach, Juno Beach, Gold Beach, Omaha Beach et Utah Beach sont nos objectifs. Des plages sur lesquels nous allons toutes et tous débarquer. REFERENCES Pascal Vennesson, Guerres et soldats au cinéma, Edition LʹHarmattan, 2005 Il faut sauver le soldat Ryan, Notes de production du film, Paramount, 1998 Archives de lʹAFI American film insitute https://www.youtube.com/watch?v=dRfH21kg1YA Behind scenes of Private Ryan https://www.youtube.com/watch?v=c-M1klmXjqI Making of dʹIl faut sauver le Soldat Ryan https://www.youtube.com/watch?v=c-M1klmXjqI Steven Spielberg reçoit lʹOscar du meilleur réalisateur https://www.youtube.com/watch?v=hgrbuYT9V4s Entretien de 1998 de Steven Spielberg au WFAA à Dallas https://www.youtube.com/watch?v=2ynv2YLwoNk Archives de lʹAFI American film Institute https://www.youtube.com/watch?v=dRfH21kg1YA
6/2/202456 minutes, 14 seconds
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Bons Baisers de Russie (From Russia with Love), Terence Young, 1963

Cʹest un matricule : 007 et un nom qui claque comme un coup de feu : Bond, James Bond. Un personnage que vous connaissez depuis de plus de 60 ans au cinéma. Il y arbore son smoking, son cocktail préféré et des conquêtes féminines toutes plus belles les unes que les autres. En parallèle, il tue des méchants et sauve le monde. James Bond passe de la plume dʹIan Fleming, il a été créé en 1953, au cinéma dès 1962 sous lʹimpulsion des producteurs Albert R. Broccoli et Harry Saltzman. Si Casino Royal est la première adaptation connue de ses aventures, cʹest James Bond contre Dr No qui lance la franchise de 007, lʹespion le plus connu du grand écran. Après le succès de James Bond contre Dr No, on remet la machine en route. En 1963, dans Bons Baisers de Russie (From Russia with Love), voilà James Bond se baladant entre Istanbul et Venise, à bord de lʹOrient Express, aux prises avec des espions, des tueurs, des gitanes, Le Spectre et Tatiana Romanova. Cʹest Terence Young qui est à nouveau aux commandes de ce 2e long métrage autour du personnage incarné par Sean Connery, absolument parfait dans ce rôle. Le film est un véritable succès en salle à sortie. Tout le monde sʹarrache les produits dérivés de ce qui va devenir une saga cinématographique. On parle déjà de la suite, ce sera Goldfinger. La légende de James Bond se met en place et sera inarrêtable. Aujourdʹhui dans Travelling, nous allons vous parler de Bons Baisers de Russie. Pour les bondiens, cʹest peut-être le meilleur épisode de la saga. Vous vous ferez votre opinion. Nous nʹavons pas les engins sophistiqués de Q pour vous raconter cette histoire mais un lecteur de déchiffrement russe, le Lektor, que le MI6 veut obtenir à tout prix. Voilà James Bond chargé de le récupérer au prix de bien des périls. REFERENCES Interview de Terence Young et Sean Connery à propos du film "Bon baisers de Russie" 08.03.1963 - 01:22 https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i19023317/interview-de-terence-young-et-sean-connery-a-propos-du-film-bon-baisers-de Les 60 ans du film https://www.youtube.com/watch?v=oXNG57zTpTE Interview du réalisateur Terence YOUNG, de passage à Paris, à propos de son dernier film de James Bond "Bons baisers de Russie". JT 20H - 16.03.1964 https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/caf97506577/james-bond Lee Pfeiffer et Dave Worrall, James Bond, le guide officiel 007, Flammarion, 2005 Guillaume Evin, James Bond est éternel. Un demi-siècle de cinéma, 50 histoires secrètes de lʹagent 007, Le poche du moment, 2015 Claude Monnier, James Bond, Une esthétique du plaisir, LʹHarmattan Cinéma(s), 2015
5/26/202456 minutes, 10 seconds
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Yentl, Barbra Streisand, 1983

Yentl sorti en 1983 est un film musical, dramatique, réalisé, écrit, joué, produit par une actrice chanteuse de talent, Barbra Streisand. Lʹadaptation, relativement libre, du moins incarnée, dʹune nouvelle dʹIsaac Singer parue en 1962, intitulée : Yentl, the Yeshiva Boy. Lʹhistoire est celle dʹune jeune fille juive au-début du 20e siècle qui veut étudier la Torah. Mais elle est femme et ce nʹest pas la place des femmes. Yentl, à la mort de son père, se coupe les cheveux, revêt des habits dʹhomme et part étudier les textes sacrés. Véritable quête initiatique, film ouvertement féministe, le film est de plus porté par la musique de Michel Legrand qui a lʹhabitude de travailler avec Barbra Streisand. Les états intérieurs de Yentl sont ainsi chantés et apportent la distance quʹil faut à cette épopée dʹune jeune femme occupée à décrocher, non pas la lune, encore quʹelle le pourrait, mais simplement ce qui lui est interdit : le savoir. Nouvelle Eve, Yentl trace son chemin vers la liberté et devient source dʹinspiration pour de nombreuses jeunes filles. Du moins, cʹest ce que se plait à rêver la toute jeune réalisatrice dont cʹest le premier projet. Le film est plutôt bien reçu par le public. La BO du film connaît également un grand succès. Les critiques par contre nʹaiment pas trop quʹune chanteuse très (trop) populaire, ait lʹaudace de se poser ainsi en réalisatrice. Mais Barbra Streisand nʹen a cure. Elle gagne le Golden Globe du meilleur film musical en 1984 et celui du meilleur réalisateur, et Michel Legrand gagne un Oscar pour la meilleure musique. Dès lors, suivons la transformation de Yentl en Anshel, et le cheminement dʹune femme libre. REFERENCES Barbra Streisand Interview 1983 Yentl Brian Linehan's City Lights https://www.youtube.com/watch?v=1ubk8QxQiZM Yentl, les répétitions https://www.youtube.com/watch?v=2viX5BARbjs Yentl, les bonus du DVD, Directorʹs Extended Edition, 2008 https://www.youtube.com/watch?v=QFETUNoIzWA Champs Elysées, 17.03.1984, INA https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i00017112/barbra-streisand-et-michel-legrand-a-propos-du-film-yentl I love Legrand, le podcast des radios francophones publiques. https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/i-love-legrand Yentl sorti en 1983 est un film musical, dramatique, réalisé, écrit, joué, produit par une actrice chanteuse de talent, Barbra Streisand. Lʹadaptation, relativement libre, du moins incarnée, dʹune nouvelle dʹIsaac Singer parue en 1962, intitulée : Yentl, the Yeshiva Boy. Lʹhistoire est celle dʹune jeune fille juive au-début du 20e siècle qui veut étudier la Torah. Mais elle est femme et ce nʹest pas la place des femmes. Yentl, à la mort de son père, se coupe les cheveux, revêt des habits dʹhomme et part étudier les textes sacrés. Véritable quête initiatique, film ouvertement féministe, le film est de plus porté par la musique de Michel Legrand qui a lʹhabitude de travailler avec Barbra Streisand. Les états intérieurs de Yentl sont ainsi chantés et apportent la distance quʹil faut à cette épopée dʹune jeune femme occupée à décrocher, non pas la lune, encore quʹelle le pourrait, mais simplement ce qui lui est interdit : le savoir. Nouvelle Eve, Yentl trace son chemin vers la liberté et devient source dʹinspiration pour de nombreuses jeunes filles. Du moins, cʹest ce que se plait à rêver la toute jeune réalisatrice dont cʹest le premier projet. Le film est plutôt bien reçu par le public. La BO du film connaît également un grand succès. Les critiques par contre nʹaiment pas trop quʹune chanteuse très (trop) populaire, ait lʹaudace de se poser ainsi en réalisatrice. Mais Barbra Streisand nʹen a cure. Elle gagne le Golden Globe du meilleur film musical en 1984 et celui du meilleur réalisateur, et Michel Legrand gagne un Oscar pour la meilleure musique. Dès lors, suivons la transformation de Yentl en Anshel, et le cheminement dʹune femme libre. REFERENCES Barbra Streisand Interview 1983 Yentl Brian Linehan's City Lights https://www.youtube.com/watch?v=1ubk8QxQiZM Yentl, les répétitions https://www.youtube.com/watch?v=2viX5BARbjs Yentl, les bonus du DVD, Directorʹs Extended Edition, 2008 https://www.youtube.com/watch?v=QFETUNoIzWA Champs Elysées, 17.03.1984, INA https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i00017112/barbra-streisand-et-michel-legrand-a-propos-du-film-yentl I love Legrand, le podcast des radios francophones publiques. https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/i-love-legrand
5/19/202456 minutes, 5 seconds
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La Cité de la peur, Alain Berberian, 1994

5/12/202456 minutes, 27 seconds
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La haine, Mathieu Kassovitz, 1995

5/5/202456 minutes, 15 seconds
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River of No Return (La rivière sans retour), Otto Preminger, 1954

La Rivière sans retour, River of no Return, est un film américain réalisé par un viennois exilé, Otto Preminger en 1954. La Rivière sans retour, cʹest une des réponses proposée par lʹindustrie du cinéma, la flamboyante Hollywood, pour retrouver de sa superbe après lʹavènement de la télévision. Car la télévision grignote les parts de marché et le cinéma, hobby de toutes et tous, doit céder sa place aux visionneurs de salon. Pas question pour Hollywood de se laisser faire. Dʹoù, dans les années cinquante, une surenchère de films à très grand spectacle que la télévision ne peut offrir et lʹarrivée de nouvelles techniques, à lʹinstar du Cinémascope qui sera utilisé pour une des premières fois pour ce film. Ajoutez à cela la rencontre de deux superstars du moment, Robert Mitchum et Marilyn Monroe et vous avez un western épique, tourné en décors naturels, qui va faire date. Le tournage est un poil compliqué. Marilyn Monroe, accompagnée de sa coach Natasha Lytess ne supporte pas les remarques du réalisateur. Lui est constamment agacé par ses retards et par la fait quʹelle ne retient pas son texte. Entre eux deux, une antipathie qui se ressent et un tournage sauvé par le bon sens de Robert Mitchum qui fait office de catalyseur entre les deux. Mais on vous racontera tout ça, tout comme on vous racontera cette histoire un peu mélodramatique dʹun jeune veuf, de son fils et dʹune chanteuse de saloon. La rédemption, ça fonctionne toujours au cinéma. Ne tardons plus, Kay, Marc et Matt, sont montés sur le radeau, poursuivi par les Indiens, et les voilà emportés par les rapides de cette rivière sans retour sur laquelle ce qui devait être une descente aux enfers, va se transformer en épreuve morale qui transformera tous les personnages. REFERENCES La mort de Robert Mitchum https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/cab97116373/robert-mitchum Otto Preminger sur Marylin https://www.youtube.com/watch?v=jOmqgdeM2k0 Preminger et les scandales https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i00009884/otto-preminger-a-propos-de-la-notion-de-scandale-evoquee-par-francois Otto Preminger, Autobiographie, J.C. Lattès, Paris, 1977 Antoine Sire, Hollywood, la cité des Femmes, Histoires des actrices de lʹâge dʹor dʹHollywood, 1930-1955, Institut Lumière, Acte Sud.
4/28/202455 minutes, 58 seconds
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Runaway Train, Andrei Konchalovski, 1985

Runaway Train, dʹAndreï Konchalovsky est un express pour lʹenfer, du suspens sur les rails, un drame qui ne ralentis jamais, un film spectacle lancé à grande vitesse sorti en 1986 Pour ce projet, on réunit autour dʹun scénario dʹAkira Kurosawa :  un réalisateur russe, des producteurs israéliens et un tournage américain dans les neiges de lʹAlaska. Le film raconte lʹévasion de deux criminels dʹune prison en Alaska qui finissent par monter dans un train. Le conducteur meurt et le train roule à grande vitesse sans contrôle. Lʹintrigue est relativement simple, mais Konchalovsky va y chercher lʹhumanité des êtres confrontés à leurs propres limites, à la peur et à la mort. Du maitre japonais, Konchalovsky a dʹabord retenu la qualité du regard porté sur les êtres envisagés dans toutes leurs contradictions, avec le désir de conserver intacte toute leur ambiguïté de leur laisser le droit de se tromper et dʹavoir tort. Les personnages de Runaway Train sont improbables mais pas impossibles. A lʹécran, Jon Voight, vieilli, et Eric Roberts, le frère de Julia, survolté, accompagnés de Rebecca De Mornay, en contrepoint. Runaway Train est sélectionné à Cannes en 1986. Il repart bredouille, mais il fait un score correct en salles. Il est nominé aux Oscars et reçoit le Golden Globes 1986 du meilleur acteur dans un film dramatique pour Jon Voight. Ne tardons pas. Il y a la neige, le froid, la vie, la mort, lʹespoir puis le renoncement, le tout lancé à grande vitesse. Ça ne se rate pas ! REFERENCES Un article sur Konchalovsky, lʹinsaisissable. http://www.close-upmag.com/2020/10/19/andrei-konchalovsky-linsaisissable/ Andreï Konchalovsky. Ni dissident, ni partisan, ni courtisan, Conversations avec Michel Ciment, Editions Actes Sud, collection Beaux-Arts, 2019 Claire Bueno, entretiens avec Andreï Konchalovsky https://www.youtube.com/watch?v=LO-clNQJsOM
4/21/202456 minutes, 9 seconds
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The Addams Family (La famille Addams), Barry Sonnefeld, 1991

Permettez-nous de vous présenter la famille la plus fonctionnelle qui soit tout en étant la plus bizarre, jʹai nommé la famille Addams, the Addams Family, dont les histoires sont devenues un film en 1991. Cʹest Barry Sonnenfeld, dont cʹest le premier long-métrage en tant que réalisateur, qui porte à lʹécran les dessins et lʹunivers de Charles Addams, qui signe tous ses dessins du surnom de Chas Addams. Un univers déjanté, à tendance morbide, qui fait les beaux jours du magazine The New Yorker entre 1938 et 1964 et qui devient un phénomène qui surprend son créateur. Une série télévisée, une sitcom, est produite entre 1964 et 1966 supervisée par Chas Addams en personne. Cette série permet de poser tous les personnages qui deviennent, alors, des familiers du public. La famille Addams, avec son inquiétante étrangeté, est le contrepoint parfait à la société américaine trop lisse des années 60. Puis, la famille Addams disparaît, pour un temps, des écrans. En 1986, cʹest un producteur, Scott Rudin, fan des dessins de Chas Addams, qui, sentant le vent pour les comédies horrifiques tourner, se lance dans lʹaventure et engage Barry Sonnenfeld. Et le succès est là en 1991. Complet, absolu. Il faut dire que les décors sont grandioses, lʹambiance est gothique, les personnages connus et leurs interprètes, Anjelica Huston, Raúl Juliá, Christina Ricci, Christopher Lloyd, sont excellents. Cʹest drôle, cʹest punchy. Le succès est tel quʹon imagine une suite, Les valeurs de la famille Addams avec la même équipe. Et cette fois, cʹest sûr, la famille Addams ne quittera plus jamais les écrans. Il ne nous reste plus quʹà débarquer dans ce manoir comme le fait Fétide, lʹOncle Fester, revenu parmi les siens après une longue absence. REFERENCES Chas Addams, La famille Addams, à lʹorigine du mythe, Huginn & Muninn, 2016 Barry Sonnenfeld interview https://www.youtube.com/watch?v=1-yg_n5vx5o Barry Sonnenfeld interview https://www.youtube.com/watch?v=tGbk0aeLaqw "The Addams Family" 28 Years Later: Rewind | E! News https://www.youtube.com/watch?v=id3Hvvhg5XQ Le making of de la Famille Addams https://www.youtube.com/watch?v=hOQRmdaeCWA Vic Mizzie https://www.youtube.com/watch?v=hxN5iVBj-6Q
4/14/202456 minutes, 19 seconds
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Le vieil homme et l'enfant, Claude Berri, 1967

Le premier long métrage de Claude Berri sorti en 1967 sʹintitule Le Vieil Homme et lʹEnfant. A 32 ans, le réalisateur revient sur ses souvenirs dʹenfance et les romance. Car Claude Berri, né Claude Langmann, a connu la guerre et la France occupée. Juif, il est placé en 1944 à la campagne, par ses parents, auprès dʹun vieux couple qui ignore son origine. Il y passe de beaux moments, à lʹabri du danger. Bien des années plus tard, Claude Berri en fait une histoire simple que lʹon peut comparer à une fable. Lʹhistoire dʹun réactionnaire antisémite et dʹun enfant juif qui sʹaiment. Un grand-père et un petit-fils juste ravis dʹêtre ensemble. Le film critique les propagandes antisémites, dénonce le racisme, la bêtise, lʹabrutissement. A lʹautomne 1945, le petit Claude retourne à la ville emportant son secret. Le pépé ne saura jamais quʹil a hébergé un juif. Difficile de tourner ça. Le rôle du Pépé est confié à un acteur dʹenvergure, une gueule, Michel Simon qui avait un peu disparu des écrans. A ses côté Alain Cohen, le petit garçon. Luce Fabiole, Claude Piéplu, Charles Denner, Paul Préboist, Roger Carel complètent le casting. A sa sortie, le film plaît beaucoup, enchante le public et la critique et reçoit lʹOurs d'argent à Berlin, en 1967. Aujourdʹhui, dans Travelling, nous allons dérouler lʹhistoire de ce beau film qui dénonce les idées toutes faites et qui prône le vivre ensemble, la tolérance. Ne tardons pas. Les parents de Claude, fourreurs, ont très peur dans ce climat délétère de cette guerre. Juifs, ils se cachent et finissent par envoyer leur petit garçon à la campagne pour le protéger et en lui apprenant à réciter le Notre Père. REFERENCES Michel Mortier, " Le Vieil homme et l'enfant ", Téléciné no 135, Paris, Fédération des Loisirs et Culture Cinématographique (FLECC), novembre 1967, Claude Berri, Autoportrait, Edition Léo Scheer, 2003 Claude Berri et Raymonde Letournel, les Dossiers de lʹécran, le 18 novembre 1975. https://www.facebook.com/Ina.fr/videos/claude-berri-cach%C3%A9-par-raymonde-pendant-loccupation-1975/875418763751613/?locale=fr_FR Michel Simon après la sortie du film https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/cpf07007167/michel-simon
4/7/202456 minutes, 8 seconds
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Malcolm X, Spike Lee, 1992

Il est un personnage historique contesté. Adulé par les uns, extrémiste dangereux pour les autres, cet homme cʹest Malcom X. En 1992, le réalisateur afro-américain, Spike Lee, fait un biopic sur ce personnage. Un biopic, cʹest une biographie portée à lʹécran. Le film sʹouvre sur le drapeau américain, suivi du passage à tabac de Rodney King par des policiers blancs en mars 1991. Des violences policières historiques qui vont générer dʹautres violences, des émeutes sans précédents lʹannée suivante à Los Angeles. Le ton est donné dʹemblée. Cʹest la condition des afro-américains dans les années 60 et leur résonnance avec lʹactualité en 1992 qui est pointée du doigt, voir du poing par Spike Lee pour son 6e long-métrage. Cʹest la vie de Malcolm X qui est montrée et son héritage, celle de ce leader noir américain, converti à lʹIslam, prônant une suprématie noir. Lʹhomme est assassiné à Harlem le 21 février 1965. Dans son film de plus de 3 heures, au budget colossal de 34 millions de dollars, Spike Lee décrit un Malcolm X plutôt modéré. Tout cela fait polémique évidemment. On accuse Spike Lee dʹavoir blanchit le personnage, pour dʹautres, il ne fait que de prôner un racisme antiblanc et à semer la discorde. Travelling vous parle de tout ça. De Malcolm X, de Spike Lee, , de Rodney King évidemment et de Denzel Washington, lʹhomme qui incarne cette figure historique à lʹécran. Ne tardons plus, il est temps dʹécouter cet orateur et communicateur hors-pair dont le message a su transporter et transformer des communautés entières. Malcom X, un homme en colère qui cherchait la paix. REFERENCES Régis Dubois, Spike Lee, un cinéaste controversé, Edition Lettmotif, 2019 Tous les interviews de Malcolm X, compilation de 1960 à 1965 http://www.youtube.com/watch?v=t9AmuYqjRyg Malcolm X à Paris en 1964 http://www.ina.fr/video/CAF88041267 lʹassassinat de Malcolm X http://www.ina.fr/video/CAF96033772/assassinat-de-malcolm-x-video.html Interview de Spike Lee à propos de son film http://www.ina.fr/video/CAB93002592 les émeutes de Los Angeles http://www.ina.fr/video/CAB92038586
3/31/202456 minutes, 20 seconds
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The Big Lebowski, Joel et Ethan Coen, 1997

Le Dude, une bimbo, des nihilistes, un tapis souillé, une artiste vaginale, du bowling, une crise cardiaque, un milliardaire, un détective, un producteur de porno et un vétéran du Vietnam, bref un imbroglio pas possible, le tout soutenu par un narrateur cow-boy philosophe, vous lʹavez compris, nous évoquons The Big Lebowski, de Joel et Ethan Coen, un film sorti en 1998. Suivant les pas dʹun personnage atypique, fainéant avéré, amateur dʹun cocktail à base de vodka, kahlua et lait, le Russe blanc, pas avare quand il sʹagit de tirer sur un joint, ou de disserter sur son tapis souillé, le film nous emmène dans la ville de Los Angeles en 1991, au moment de la guerre en Irak. Mais si nous suivons Jeff Lebowski, dit le Dude, ou le Duc en français, dans ses pérégrinations de tocard magnifique, le film des frères Coen raconte une attitude plus quʹune histoire. Le dudéisme, une véritable philosophie du laisser vivre du Dude incarné par Jeff Bridges, est ainsi placé au cœur du récit. Pour les frères Coen, Le Dude est un homme chez qui la désinvolture est un principe de vie, voire de survie quand le hasard frappe à sa porte. Dans un Los Angeles hétéroclite, véritable roman à la Raymond Chandler révisé à la sauce absurde, The Big Lebowski, nous permet dʹappréhender une œuvre culte. Le film nʹa pas vraiment trouvé son public à la sortie, mais il est devenu, depuis, une référence incontournable, suscitant un engouement presque religieux envers cette figure du Dude. Mais nous allons vous raconter tout ça. Ne tardons plus. La petite vie bien tranquille de Jeff Lebowski va voler en éclater lorsque deux brutes viennent perturber sa routine et pisser sur son tapis. REFERENCES J.M. Tyree & Ben Walters, The Big Lebowski, de Ethan et Joel Coen, G3J éditeur Joel & Ethan Coen, Principe dʹincertitude, éclipses, revue de cinéma no 49 ASTRUC Frédéric, le cinéma des frères Coen, Cerf, 2001 Marc Cerisuelo, Claire Debru, Oh Brothers ! Sur la piste des frères Coen, Capricci, 2022 Série " Les cinéastes américains rêvent dʹargent ", Les frères Coen dans l'envers du décor, Mardi 7 juin 2022, France Culture https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/entendez-vous-l-eco/les-freres-coen-dans-l-envers-du-decor-9873113 www.dudeism.com www.lebowskifest.com The Making of The Big Lebowski (1998) https://www.youtube.com/watch?v=HDGsFNUltUQ Joel & Ethan Coen "The Big Lebowski" 1998 - Bobbie Wygant Archive https://www.youtube.com/watch?v=Zb-zmtMt-Uk
3/24/202456 minutes, 2 seconds
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The Blues Brothers, John Landis, 1980

C'est un film musical, dédié au blues et à la soul, bref à la musique noire américaine. Les Blues Brothers, The Blues Brothers, de John Landis, sort en 1980, en pleine période disco et remet, au goût du jour, une musique négligée à ce moment-là, parfois remisée de côté, sauf par des générations dʹamateurs. Parmi ses fans, deux amis, passionnés de Rythm and Blues, John Belushi et Dan Aykroyd. Deux comédiens, créateurs et créatifs, électrons libres de lʹémission Saturday Night Live sur NBC qui vont créer deux personnages récurrents, Jake et Elwood Blues pour les besoins du show. Jake et Elwood Blues, chapeau noir vissé sur la tête, lunettes noires, costard noir, cravate noire, chemise blanche, chantent, dansent, jouent de lʹharmonica dans lʹémission télé. Leur humour un peu potache, la qualité, le pep de leur numéros musicaux tournant autour du blues deviennent rapidement cultes. La scène, les concerts, un disque suivent. Le cinéma se greffe sur ce phénomène de société, reprenant sur grand écran les péripéties des personnages Jake et Elwood Blues, ainsi que la musique. Le Troisième film de John Landis, les Blues Brothers, devient ainsi une sorte de caprice de stars. Au pluriel. Aux côtés de Dan Aykroyd et de John Belushi, les chanteurs vedettes : James Brown, Aretha Franklin, Ray Charles, Cab Calloway, John Lee Hooker qui reprennent leurs standards de blues et de soul. Au final, The Blues Brothers est une comédie musicale culte, complètement irrévérencieuse, où tout le monde en prend pour son grade. Nous allons vous en raconter le tournage, et les à-côtés. Bienvenue dans un travelling très musical. Oooooooh Yeah. REFERENCES Dan Rather interview, SKX TV, 26 juin 2023 : Dan Aykroyd on John Belushi and The Blues Brothers https://www.youtube.com/watch?v=Aei_oPhnksc Saturday Night Live, King Bee https://www.dailymotion.com/video/x7tpit Alan Broca, John Landis talks about The Blues Brothers, 2007 https://www.youtube.com/watch?v=xnFeKo910Ns Making of The Blues Brothers https://www.youtube.com/watch?v=lVydhKIDoqQ
3/17/202456 minutes, 22 seconds
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The Rocky Horror Picture Show, Jim Sharman, 1975

Film de science-fiction horrifique, comédie musicale déjantée, The Rocky Horror Picture Show, cʹest culte. Film réalisé par Jim Sharman et sorti en 1975, il est à ne rater sous aucun prétexte. Car si vous aimez le Docteur Frankenstein, vous adorerez le Docteur Dr Frank-N-Furter. Lui et toute sa clique de créatures, valets, et autres servantes qui accueillent un jeune couple dont la voiture est tombée en panne à deux roues du château. Jarretelles, rouge à lèvre provoquant, et talons hauts, le film est sexy, provoquant, absurde et enchanteur. Vous avez compris déjà que nous partons dans une des comédies musicales les plus cultes de lʹhistoire de cinéma, un parodie de tous les films de mauvais genre, sur fond de musique rock. Un film qui adapte une comédie musicale anglaise à succès signée Richard OʹBrien et qui devient ce film dʹhorreur et de science-fiction de série B. Le film à sa sortie ne connait pas un grand succès…mais cʹest pour mieux ensuite devenir incontournable. The Rocky Horror Picture Show, RHPS pour les intimes, est sauvé par les séances de minuit. Très vite, le public accroche, commence à se déguiser, à chanter et à danser comme les acteurs et actrices du film. A chaque séance le spectacle se fait aussi dans la salle. Et le film 40 ans plus tard est toujours à lʹaffiche. Travelling, vous raconte en chanson ce film Underground kitch et complètement indispensable. Ne tardons pas, entrons immédiatement dans lʹhistoire. Celle-ci commence par un: il était fois. REFERENCES Tim Curry en interview https://www.youtube.com/watch?v=SXrh96ucGdM Richard O'Brien on the Paul O'Grady Show https://www.youtube.com/watch?v=r42R5pBUpBs How ʹRocky Horrorʹ Became the Longest Running Movie in Cinema History https://www.youtube.com/watch?v=hefomj2O7PQ 1975: ROCKY HORROR PICTURE SHOW: Behind the Scenes | Film Night | Making Of | BBC Archive https://www.youtube.com/watch?v=5yZcJwfJCKU
3/10/202452 minutes, 13 seconds
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Travelling

3/3/202456 minutes, 15 seconds
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The English Patient (Le patient anglais), Anthony Mindhella, 1996

Le Patient Anglais, The English Patient, dʹAnthony Minghella sorti en 1996 est un film passionnant, passionnel, qui a touché le cœur de million de spectatrices et de spectateurs et récolté une floppée dʹOscars. Tiré dʹun roman, lʹHomme flambé de Michael Ondaatje, Le Patient anglais raconte une histoire dʹamour fou sur fond de Seconde Guerre mondiale Une histoire entre les sables du Sahara, les rues grouillantes du Caire, et les collines verdoyantes de la Toscane. Un conte fait dʹintrigues et dʹaventures où des personnages se croisent autour dʹun homme, énigmatique, un grand brûlé qui, étonnamment, va bouleverser le cours de leur vie. Amoureux du roman, Anthony Minghella en tire un film épique qui porte en lui le souffle de Casablanca et de Lawrence dʹArabie. Un film à grande échelle avec un casting exceptionnel : Ralph Fiennes dans le rôle du patient anglais Kristin Scott Thomas, Juliette Binoche, Willem Dafoe, Colin Firth et Naveen Andrews. Et ça plaît. Lyrique, épique, romantique, le film détonne dans le paysage cinématographique des années 90. Il est plébiscité par la critique et par le public. Il reçoit de nombreux Oscars en 1997 dont celui du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur son, de la meilleure musique, de la meilleure actrice de second rôle pour Juliette Binoche et le césar du Meilleur film étranger. Le Patient anglais, ce sont des êtres détruits qui tente le tout pour le tout dans ce monastère toscan en 1945 pour se reconstruire, enfin, et raconteur leur vérité. Il ne nous reste plus mettre nos oreilles dans leurs pas et à suivre leur destinée. REFERENCES Le making of https://www.youtube.com/watch?v=cshbPTP9FeA masterclass avec Anthony Minghella https://www.youtube.com/watch?v=dZbuxAYt2Z0 Antony Minghella reading The English patient fort the first Time https://www.youtube.com/watch?v=bzsAa0I-tmc The English Patient: Author Michael Ondaatje and Director Anthony Minghella interview (1996) https://www.youtube.com/watch?v=ScjsILH9Ud4
2/25/202456 minutes, 27 seconds
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Barry Lindon, Stanley Kubrick, 1975

Barry Lyndon est une épopée à travers lʹEurope des Lumières, un film de Stanley Kubrick, sorti en 1975. A lʹécran, lʹunivers dʹun parvenu et son voyage initiatique adapté des Mémoires de Barry Lyndon de William Makepeace Thackeray. Une histoire dʹanti-héros traitée esthétiquement à la manière de tableaux dʹépoques. Réalisé en décors naturels, avec des costumes dʹépoques, filmé à la seule lumière des bougies pour les scènes dʹintérieur, Barry Lyndon est une somptueuse et scrupuleuse fresque historique à la photographie impeccable. Mozart, Haendel et Schubert sʹinvitent sur la bande-son. Mais son tournage nʹest pas simple. 300 jours de tournage sur deux ans, de nombreuses interruptions, des menaces de lʹIRA, 11 millions de budget, et Stanley Kubrick absorbé par la réalisation de son œuvre. Il pousse à bout ses collaborateurs et ses comédiens. Ryan O ʹNeal et Marisa Berenson se retrouvent au service dʹun metteur en scène avide de perfection. Le tournage est tendu. Mais il faut bien ça pour faire découvrir la cruauté et les raffinements dʹune société sur le déclin, le Siècle des lumières en perdition juste avant la révolution française. Le film rencontre un succès mitigé à sa sortie. Boudé en Angleterre et aux Etats-Unis, il bat des records de recettes en France. Il récolte le BAFTA du meilleur réalisateur et 4 Oscars, Meilleure adaptation musicale, Meilleure direction artistique, Meilleure photographie, et Meilleurs costumes. REFERENCES Michel Ciment sur Kubrick dans à voix nue de Jean Lebrun sur France Culture en mars 2011 https://www.franceculture.fr/emissions/voix-nue/stanley-kubrick-15 https://www.youtube.com/watch?v=ylC3QzbxVic BRUNO, Marcello Walter, Stanley Kubrick, GREMESE, Rome, 2001 ROUX, Baptiste, Stanley Kubrick, au-delà de lʹimage. Ses plus grands voyages, Editions Transboréal, 2015
2/18/202456 minutes, 21 seconds
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Peau d'Âne, Jacques Demy, 1970

Cʹest un conte sorti en 1970, avec la totale : une princesse, un roi, une fée marraine, un prince, et la peau dʹun âne. Peau dʹÂne, cʹest le film musical enchanté et enchanteur de Jacques Demy avec Jean Marais, Delphine Seyrig, Micheline Presle, Jacques Perrin et Catherine Deneuve. Inspiré du conte du même nom de Charles Perrault, le film suit lʹintrigue traditionnelle en y ajoutant une part de modernité. Rassurez-vous, je ne ferai pas, dans cette émission, une analyse psychanalytique des contes de fée, il y a énormément dʹouvrages à ce sujet, mais nous allons nous intéresser au tournage de ce film culte qui nʹa pas été si facile à monter. Cʹétait un projet dont pas grand monde ne voulait. On peut le comprendre : faire un film pour des adultes qui sont encore des enfants, ça ne motive pas les producteurs. Et pourtant : le voici en 1970, ce film OVNI, hyper pop et coloré, et pour lequel Jacques Demy pioche du côté de Cocteau, de Walt Disney et du Pop Art américain. Il va également engager son comparse, son ami Michel Legrand qui compose la musique et les chansons qui occupent une place prépondérante et qui vont également devenir cultissimes. Peau d'âne, cʹest le plus grand succès au box-office de Jacques Demy. Cʹest un film que lʹon voit et lʹon revoit en famille, un conte de fées réaliste, comme le nommait Jacques Demy. Ne tardons plus. Après avoir revêtu sa robe couleur de temps, sa robe couleur de nuit et sa robe couleur de soleil, voilà que la princesse a demandé la Peau de lʹâne. Le roi accède à sa demande. Elle doit fuir pour mieux pouvoir, plus tard, rencontrer son prince. REFERENCES Peau dʹÂne en 6 minutes https://www.youtube.com/watch?v=_QXHUV_YUrU Jacques Demy sur ses films quʹon nʹaime ou nʹaime pas https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i04275517/jacques-demy-sur-ses-films-qu-on-aime-ou-qu-on-n-aime-pas Rosalie Varda Demy et Emmanuel Pierrat, il était une fois Peau dʹâne. Editions de la Martinière Camille Taboulay, Le cinéma enchanté de Jacques Demy, Cahiers du Cinéma, 1996 Michel Legrand à propos de Peau dʹÂne https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i04265168/michel-legrand-a-propos-de-peau-d-ane Jean-Pierre Berthomé, Jacques Demy et les racines du rêve, LʹAtalante, cinéma, 1982
2/11/202456 minutes, 15 seconds
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12 Angry Men (Douze hommes en colère), Sydney Lumet, 1957

Douze Hommes en colère (12 Angry Men), de Sidney Lumet, sort en 1957. Cʹest un film en noir et blanc. Cʹest un film de procès. Cʹest un film en huis-clos. Où ça débat. Où le dialogue est roi. Une affaire criminelle où un jeune de 18 ans est accusé dʹavoir tué son père. Sʹil est condamné par le jury populaire de douze hommes, ce sera la peine de mort. Mais sʹil y a le moindre doute quant à sa culpabilité, il doit être déclaré innocent. Pourtant adapté dʹune pièce de théâtre, Douze hommes en colère est un film majeur de lʹhistoire du cinéma. Car Sidney Lumet ne laisse pas sa caméra immobile, danse sur les visages, mettant en avant tel homme ou tel autre, révélant petit à petit ses motivation profondes, sa morale, ses valeurs. Le film est une mise à nu, la démonstration par le verbe des motivations dʹun groupe mises à mal par un seul homme, le juré numéro 8. Il faut dire quʹil porté par dʹexcellents acteurs, Henry Fonda en tête, dʹailleurs également producteur. Douze hommes en colère est un classique. Il a fait lʹobjet de remakes, de citations divers, de référence. On le connaît toute et tous sans vraiment le savoir. Depuis 2007, il est inscrit au National Film Registry la bibliothèque du Congrès, pour son intérêt " culturel, historique ou esthétique ". Il ne nous reste plus quʹà entrer dans la salle du procès, écouter les accusations du procureur et la défense de lʹavocat pour nous faire notre propre opinion et savoir si nous enverrons, ou non, un jeune homme de 18 ans sur la chaise électrique. REFERENCES Sidney Lumet en interview en 1995 https://www.youtube.com/watch?v=MquOjTPL59I Lumet on Lumet https://www.youtube.com/watch?v=LxCIHvuC83c Sidney Lumet sur 12 hommes en colère https://www.youtube.com/watch?v=OrMXC_X2HU8 Sidney Lumet qui travaille sur 12 hommes en colère https://www.youtube.com/watch?v=-aFXnqbSFmA Henry Fonda et Howard Teichmann, Henry Fonda, collection Ma vie, IGE Editeur, Michel Lafon, 1981 Sidney Lumet, Faire un film, Edition Capricci, 2016
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Dupont Lajoie, Yves Boisset, 1974

Dupont Lajoie est un film français réalisé par Yves Boisset en 1974 et sorti en 1975. Cinéaste engagé, Yves Boisset aime dénoncer la bêtise, lʹhypocrisie, la méchanceté. Il sait tendre un véritable miroir à la société française de lʹépoque. Avec Dupont Lajoie, il parvient à faire émerger le racisme ordinaire des années 70. En sʹintéressant à un personnage de cafetier, Georges Lajoie, qui nʹaime pas les étrangers, surtout pas les arabes, ni les jeunes, un phallocrate, franchouillard qui reluque les filles, Yves Boisset va créer un archétype. Georges Lajoie part chaque année avec sa famille et des amis dans un camping au Sud de la France. Mais cet été, un drame va se produire. Pris de folie, il va tuer et violet la fille de ses amis et faire porter le chapeau à des immigrés nord-africains qui travaillent sur le chantier dʹà côté. Lʹengrenage tragique est lancé. Le film, conçu comme une comédie franchouillarde, bascule dans lʹhorreur. A lʹécran, dʹexcellents comédiennes et comédiens. Jean Carmet est un Georges Lajoie plus vrai que nature. A ses côtés, Ginette Garcin, Pierre Tornade, Robert Castel, Victor Lanoux, Pascale Roberts, Jean-Pierre Marielle et une jeune fille qui commence à faire parler dʹelle : Isabelle Huppert. Basé des faits divers authentiques, des ratonnades, cʹest-à-dire le passage à tabac de maghrébins, Yves Boisset construit un film dur, qui va faire exploser les consciences. Le tournage en est compliqué, malmené par des groupuscule dʹextrême droite, la censure sʹen mêle, et au moment de la sortie du film, quelques bagarres éclatent dans les cinémas. Mais le film plait au public et à la majorité des critiques. Il gagne lʹours dʹargent au Festival de Berlin, mais surtout sʹinscrit dans lʹhistoire du cinéma comme un film emblématique dʹune époque qui malheureusement nʹest pas révolue. Aujourdʹhui dans Travelling, nous allons vous parler du tournage mouvementé de Dupont Lajoie. Nous avons beaucoup dʹarchives, des anecdotes, des extraits, et la biographie dʹYves Boisset, intitulée La vie est un choix, parue aux édition Plon. Dès lors, ne tardons pas. Cʹest lʹété, le camping nous attend. Les grillades, les cigales, les copains, et les Nord-Africains du chantier dʹà côté… REFERENCES Présentation du film Dupont Lajoie, Actualités Méditerranée - 04.03.1975 https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/rac01004066/presentation-du-film-dupont-la-joie "DUPONT la joie", film d'Yves BOISSET, Inter actualités de 19H00 - 24.02.1975 https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/audio/phd95068158/dupont-la-joie-film-d-yves-boisset Yves Boisset sur Allociné https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19298880&cfilm=5395.html Yves Boisset, La vie est un choix, Editions Plon, 2011 Le tournage raconté dans lʹémission Affaires sensibles https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/affaires-sensibles/dupont-lajoie-un-tournage-a-racisme-sur-mer-5897135
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Le Monde du silence, Louis Malle et Jacques-Yves Cousteau, 1956

Le Monde du Silence, sorti en 1956, nous emmène sur la piste du commandant Cousteau, de son équipe, et de Jojo le Mérou figure emblématique du film. Le monde du silence est une réalisation de Jacques-Yves Cousteau et de Louis Malle, jeune homme embarqué sur la Calypso où il sert à la fois de réalisateur documentaire et de photographe. De la méditerranée à lʹocéan Indien, le film se construit entre plongées, mers dʹhuiles ou agitées, corvées sur le bateau, rencontre avec des animaux merveilleux, explorations dʹépaves et divers drames, comme quand le bateau heurte et lacère un bébé cachalot. Les images sous-marines, magnifiques, les contrastes entre le monde des océans et la terre, cette vie à bord, lʹennui, la recherche biologique, la violence aussi, la pêche à la dynamite, le sang des requins, font du Monde du silence une œuvre tout à la fois exotique, mystérieuse, passionnante, humaine et animale. Terrible aussi. A lʹépoque, on sʹy trompe pas. Le film obtient, à Cannes, la Palme dʹor en 1956 et à Hollywood, lʹOscar du meilleur documentaire en 1957. Mais si le Monde du silence fascine alors, aujourdʹhui il est vivement critiqué. Car on ne traite plus les animaux comme ils le faisaient. Car on nʹexplore plus les mers comme ils le faisaient. Mais ça le commandant lʹa compris assez vite, devenant plus darwinien, ouvertement écologiste, porte-parole du Continent bleu, encourageant les humains à prendre conscience du rôle déterminant de la mer et des océans. Mais nous vous raconterons tout cela. Nous ferons le portrait en clair et en sombre de Cousteau, lʹhomme poisson, qui a fait rêver et connaître à toutes et tous, la beauté des océans, nous parlerons de Louis Malle et de ses images exceptionnelles et qui, maintenant, nous fascinent et nous choquent. Dès lors ne tardons plus, plongeons ensemble dans les eaux bleues en compagnie dʹun commandant iconique et de toute une équipe de marins scientifiques. REFERENCES J.-Y. Cousteau et Frédéric Dumas, Le Monde du silence, Paris, Éditions de Paris, 1953, Franck Machum Un cinéaste nommé Cousteau, editions du Rocher, 2011 Spécial Louis Malle https://www.rts.ch/archives/tv/culture/special-cinema/7276961-curieux-louis-malle.html Jean-Michel Cousteau "Le sombre passé du Commandant Cousteau" chez Thierry Ardisson | INA Arditube https://www.youtube.com/watch?v=m3sDrmLG6m0 Là-Bas si jʹy suis, la critique de Gérard Mordillat https://www.youtube.com/watch?v=7gpa7SRyIe0
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Hibernatus, Edouard Molinaro, 1969

Hibernatus dʹEdouard Molinaro sorti en 1969 est un classique avec Louis de Funès, un film que vous avez toutes et tous vu et revu et qui vous donne à chaque fois un petit frisson. Adapté dʹune pièce de théâtre à succès de Jean Bernard Luc, le film raconte lʹhistoire dʹun homme retrouvé congelé dans un bloc de glace. La découverte est fabuleuse, car lʹhomme, jeune, est parfaitement conservé et surtout, vivant. On va pouvoir le ranimer. Mais cette réanimation nʹest pas sans conséquences, principalement pour les héritiers et les descendants de ce Paul Fournier. Hibernatus est un film très attendu après Oscar du même Molinaro. Cʹest un des tout grands succès en France de cette année 1969. Il devient très vite un classique. Louis de Funès est de la partie, tout comme son éternelle épouse de cinéma, Claude Gensac. Le casting accueille également Michael Lonsdale, Paul Préboist, Bernard Alane, Olivier de Funès, le propre fils de Louis de Funès, et Claude Piéplu. Bref, du beau monde. Hibernatus, cʹest un voyage dans le temps, imposé, avec des scènes mémorables et quelques longueurs, surtout pour Louis de Funès pour qui le tournage nʹa pas été quʹune partie de plaisir. Notez que pour son réalisateur ça a aussi été une galère polaire que ce film. Mais ça, nous allons vous le raconter à travers des archives et des documents, dont un documentaire sur le film intitulé : Rompre la glace, les Coulisses dʹHibernatus. Voilà, vous savez tout. Il ne nous reste plus quʹà laisser souffler une petite brise glaciale à travers les ondes et à nous occuper de cet ancêtre plus encombrant vivant que mort. REFERENCES Interview de M. Michel Lebon du 15 février 2013 par Franck et Jérôme http://nimotozor99.free.fr/lebon-michel.htm Claude Gensac et ses films avec Louis de Funès dans Aujourd'hui la vie 04/02/1983 https://www.youtube.com/watch?v=QDk3_3NPauM Olivier de Funès raconte son père en janvier 2023 https://www.youtube.com/watch?v=KKeFIjC2E3Q BONNOTTE, Stéphane, Louis de Funès, Jusquʹau bout du rire, Michel Lafon, 2003 Rompre la glace - Les coulisses d'Hibernatus " : documentaire avec les témoignages de Bernard Alane, François de Lamothe et Édouard Molinaro
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Le Festin de Babette (Babettes Gaestebud), Gabriel Axel, 1987

Cʹest un film qui va vous donner lʹeau à la bouche, vous exciter les papilles, vous sublimer les envies. Car sous la caméra de Gabriel Axel, le Festin de Babette prend des allures de conte enchanté. Une table se couvre de mets plus somptueux les uns que les autres, les vins font leurs accords, et les convives sʹéveillent à la vie. Film danois, Babettes Gæstebud, est un film rare sorti 1987. Il est inspiré d'une nouvelle de Karen Blixen, extraite du recueil Anecdotes du destin. Le film obtient l'Oscar du meilleur film étranger en 1988. Le Festin de Babette raconte lʹhistoire dʹun pasteur luthérien autoritaire et possessif, de ses deux filles qui ne se marieront jamais, dʹune communauté pieuse et frugale, qui voit arriver en son sein une française en exil. Elle se nomme Babette, elle fuit la guerre civile à Paris. Nous sommes au Danemark au 19e siècle. Pendant 15 ans, Babette servira docilement les deux sœurs jusquʹau jour où elle gagne à la loterie et leur offre, ainsi quʹà toute la communauté, un festin de reines et de rois. Stéphane Audran trouve ici son meilleur rôle. Gabriel Axel filme au plus près des visages, les mets, et compose une œuvre faites dʹune succession de tableaux de maître. Le festin se décline en Vermeer ou en natures-mortes hollandaises. Le film passe les modes, les époques, devient une référence en matière de film qui sublime lʹart culinaire. Babette et son festin nous font du bien au cœur, au corps et à lʹâme. Elle nʹattend plus que nous pour servir. Ne la faisons pas attendre et faisons péter le champagne, non dʹune coupette. REFERENCES Karen Blixen en interview en 1961 Gabriel Axel à Cannes en 1987
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LA FOLLE HISTOIRE DE L'ESPACE (SPACEBALLS), Mel Brooks, 1987

Spaceballs, La folle histoire de lʹespace, de Mel Brooks, sort en 1987. Cʹest un opéra-comique, une Space Odyssée, une comédie juive américaine enlevée : vous verrez que le détail à son importance. Car Spaceballs nʹest pas une comédie romantique à lʹanglaise, ni un Nonsense à la Monty Pythons, ou un Vaudeville français, encore moins une Pantalonnade à lʹitalienne. Non, cʹest du Mel Brooks ! Bon, autant vous lʹavouer tout de suite : jʹadore ce réalisateur. Son style excessif, son inventivité hors pair, ses chansons, son humour, ont façonné mon enfance et mon amour du cinéma. Car Mel Brooks sait, comme personne, utiliser les codes de tous les genres cinématographiques et les détourner avec talent pour nous faire rire, du moins sourire. Cʹest trublion de génie qui se permet, dans la seconde moitié du 20e siècle, de réinventer les codes de la comédie absurde. Mel Brooks parodie tout ce qui bouge, de manière iconoclaste. Cʹest du grand art, un peu gras parfois, mais il faut bien inventer, à un moment donné, lʹhumour que lʹon retrouve dans la plupart des comédies américaines contemporaines. Dans cette folle histoire de lʹespace, Spaceballs nous trouvons : une princesse, un seigneur au caque Noir, une droïde, le capitaine Yop Solo et son fidèle homme chien Beurk qui finissent par rencontrer le maître Yaourt qui maîtrise une force mystérieuse…Nʹen jetez plus ! Star Wars, Star Trek, la Planète des singes, Alien, et beaucoup dʹautres films sont parodiés pour le plus grand bonheur des fans et le malheur des critiques qui en deviennent chauves à force de sʹarracher les cheveux. La Folle histoire de lʹEspace, film à gros budget, de 22 millions de dollars, cartonne au box-office. Cʹest peut-être lʹun des plus grands succès commerciaux du réalisateur. Ne tardons pas….la planète Druidia est en danger. Les Spaceballs et leur président Esbrouffe veulent lui voler toute son oxygène. Il y a péril en la demeure dʹautant que dans lʹEspace, personne ne vous entendra rire… REFERENCES Mel Brooks on comedy and Love CBS Sunday Morning, en décembre 2019 Spaceballs documentary LOWRY, Brian, " Quand Mel Brooks parodie La Guerre des Etoiles "…, in LʹEcran fantastique, octobre 1987. Spaceballs : Behind the scenes
12/31/202356 minutes, 24 seconds
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La Vie est belle (It's a wonderfull Life), Frank Capra, 1946

La vie est belle (It's a Wonderful Life), de Frank Capra sorti en 1946 fait partie des indétrônables du cinéma. Il est à avoir vu au moins une fois dans sa vie. Cʹest un des GRANDS classiques, au même titre que Citizen Kane, Casablanca ou Vertigo. La preuve, le film figure à la 11e place du Top 100 de l'American Film Institute. La Vie est belle est une comédie dramatique avec James Stewart, Donna Reed, Lionel Barrymore. Cʹest lʹhistoire dʹun homme, George Bailey, à la veille de Noël, qui veut se suicider. Il est sauvé par un ange qui lui montre comment serait le monde sʹil nʹétait pas né. La vie est belle sʹouvre et se clôt comme un conte de Noël. Mais il nʹest pas aussi boy-scout ou rose bonbon quʹon veut bien le décrire. Il tient plutôt de lʹacte de foi quasi désespéré mêlé de réalisme acide. " Cʹest mon meilleur film ", disait le réalisateur. Le plus Capra de tous les Capra ! Dans ce film, Capra pose un regard réaliste mais plein dʹespoir sur ses contemporains. On le sait, la vie nʹa pas toujours été facile pour ce fils dʹémigrés siciliens illettrés. Et puis, Frank Capra est parti à la guerre, en Europe. Il en revient désabusé, secoué. Mais il a toujours foi en lʹhumain, en ses capacité à rebondir, à se réinventer. Frank Capra, cʹest le roi des comédies, à fort message social. Eduqué par le cinéma muet, Capra sait bien que ce sont les conflits, les contrastes qui font rouler une bonne fiction. La cruauté ne lui est pas étrangère. Il sait passer du noir au rose, et va faire de son conte merveilleux une symphonie polymorphe. Jamais Capra ne sʹest autant éloigné de la bonne humeur pour y revenir in extremis. La vie est belle est un film boudé à sa sortie, mais par les biais des rediffusions à la télévision, il va devenir un film culte ! REFERENCES Frank Capra, The Name Above the Title, An Autobiography, Macmillan Company, 1971. Autobiographie publiée en France sous le titre Hollywood Story, Paris, Stock, 1976. Réédité chez Ramsay Poche Cinéma en 1985 et 2006. Five Came Back is an American documentary based on the 2014 book Five Came Back: A Story of Hollywood and the Second World War by journalist Mark Harris Making Of Its A Wonderful Life Frank Capra Jr
12/24/202356 minutes, 53 seconds
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Sissi, Ernst Marischka, 1955

Ce sont des films de princesse ou dʹimpératrice. Sissi, un film autrichien réalisé par Ernst Marischka en 1955. Cʹest le premier dʹune trilogie qui retrace la vie dʹElizabeth dʹAutriche et son amour pour lʹempereur François-Joseph. Sissi, cʹest Romy Schneider, toute jeune, face à Karlheinz Böhm dans un film qui va faire date. Car Sissi, cʹest un mythe en dentelle, fastes, et belles robes à la cour autrichienne. Cʹest une histoire qui fait souffler un vent de fraîcheur sur les blessures de lʹAutriche, de lʹAllemagne de lʹaprès-guerre et qui exporte une autre image de ces nations, une image qui fait rêver. Sissi en 1955 fait mouche. Le caractère mutin de Romy Schneider, les paysages bavarois, la magnificence de Vienne, et lʹamour plus fort que tout. Le film est suivi par Sissi impératrice en 1956, Sissi die Junge Kaiserin, et par Sissi face à son destin en 1957, Schicksalsjahre einer Kaiserin. Aujourdʹhui, dans Travelling, nous allons évoquer ces trois films. Mais pas uniquement. Nous allons également faire un point sur lʹHistoire de la vraie Sissi, la vraie impératrice, une femme au destin particulier, qui mourra à Genève, assassinée. Et puis nous parlerons surtout de Romy Schneider, sa vie, sa carrière, et la force quʹelle a mise à laisser derrière elle ce passé germanique, cette figure de Sissi qui va la hanter tout comme la figure de sa mère, la comédienne Magda Schneider, qui joue sa mère dans le film. Une comédienne au passé trouble quand lʹAllemagne était en guerre. Nous aurons la version des faits de Romy Schneider. Dès lors, partons pour la Bavière, puis pour lʹAutriche afin dʹentrer dans lʹhistoire dʹune impératrice qui va marquer le 19e siècle et laisser planer son ombre sur le cinéma du 20e siècle. REFERENCES Hermary-Vieille, Catherine, Romy, Editions Plon, 2011 A l'occasion du Festival de Cannes, François CHALAIS s'entretient avec Romy SCHNEIDER. Elle parle de l'évolution de sa carrière d'actrice après "Sissi", des personnes avec qui elle a eu envie de travailler et de la place d'Alain DELON dans sa vie. 11.05.1962 https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i00001137/romy-schneider-a-propos-de-son-evolution-et-de-sissi Romy Schneider sur la fragilité de la carrière d'acteur - 1978 - 02:03 https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/1978-romy-schneider-et-l-importance-du-film-la-piscine-dans-sa-carriere la mort de Romy Schneider https://www.youtube.com/watch?v=shcggplJGdY
12/10/202356 minutes, 32 seconds
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Philadelphia, Jonathan Demme, 1993

Philadelphia, de Jonathan Demme, sorti en 1993 est un film important. Car il traite de problématiques tragiques : le Sida, lʹhomophobie et lʹexclusion. On lʹa un peu oublié aujourdʹhui, mais dans les années 80 et 90, la communauté homosexuelle masculine, principalement, est atteinte dʹun mal mortifère qui emporte dans la tombe des centaines de jeunes gens. Mais lʹépidémie de Sida va sʹétendre et toucher dʹautres populations par le biais des transfusions sanguines. Il nʹen faut pas plus pour que la panique gagne tout le monde et que le virus progresse rapidement. Ce mal, on en parle tous les jours, à la radio, à la télévision, dans les journaux. Il faut du temps pour que lʹon comprenne comment le virus du Sida fonctionne et quʹon mette en place des campagnes dʹinformation, de prévention, tandis que la science progresse et propose des thérapies. Et cʹest dans ce climat délétère de peur, que Jonathan Demme, réalisateur multi oscarisé pour le Silence des Agneaux, tourne un film de procès qui traite, en sous-main du Sida, mais plus frontalement dʹexclusion. Philadelphia cʹest le premier film grand public qui traite de cette question. Et il va faire date. Certainement grâce aux performances de ses acteurs principaux, Tom Hanks et Denzel Washington, mais principalement grâce à un scénario, inspiré dʹune histoire vraie, un scénario bien ficelé signé Ron Nyswaner. Le film est bien accueilli par le public et la critique. Tom Hanks remporte son premier Oscar du meilleur acteur pour son rôle d'Andrew Beckett, Aujourdʹhui, dans Travelling, cʹest Philadelphia que nous regardons ensemble. Ne tardons pas trop, car le personnage joué par Tom Hanks se lance dans un contre-la-montre contre lʹinjustice dont il est victime. Il en sortira vainqueur avant dʹêtre emporté par la maladie. REFERENCES Philadelphia, un film de Jonathan Demme, notes de productions du film, Tristar, 1993 CBS This Morning interviews Bruce about his Grammy wins for "Philadelphia" on March 2, 1995. Interesting comments about the E Street Band. https://www.youtube.com/watch?v=W5OExj0BakE Duplex Tom Hanks : F2 Le Journal 20H - 04.09.1994 https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/cab94081912/duplex-tom-hanks Jonathan Demme talks about the cultural context and ambitions of his 1993 film "Philadelphia" June 7th, 2006 https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=OJvEt5nb--8 Les chiffres du Sida en 2002, ONU Sida https://www.unaids.org/fr/resources/fact-sheet
12/3/202356 minutes, 18 seconds
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Love Actually, Richard Curtis, 2003

On appelle ça une rom-com. une comédie romantique. Et celle-ci, non seulement parle dʹamour sous toutes ses formes, mais sʹinscrit également dans lʹAvent. Cʹest une rom-com de Noël. Une double étiquette pour un film culte, jʹai nommé Love Actually de Richard Curtis, une comédie britannique sortie en 2003. Construit autour de 10 histoires distinctes, avec une pléthore de personnages, Love Actually parle au cœur. A tous les cœurs : les très amoureux, les engagés, les amicaux, les familiaux. Lʹamour que lʹon prodigue aux enfants, aux frères qui prennent trop de place, aux amoureux de trop longue date, à ceux dont la sexualité opère au retour de flamme. Et il y a aussi lʹabsence dʹamour, sa fin, que ce soit par la mort ou par trop dʹhabitudes. Film choral, Love Actually a le mérite de faire rêver, sourire, rire, ou pleurer, tout à la fois. Et ça plait. Évidemment, avec un casting pareil. Hugh Grant, Liam Neeson, Emma Thompson, Colin Firth, Bill Nighy, Laura Linney, Alan Rickman, Keira Knightley, Rowan Atkinson et Andrew Lincoln, le film accueille la fine fleur du cinéma britannique et américain. Mais les bonnes actrices et les bons acteurs ne font pas tout. Bien reçu à sa sortie, le film se crée, par la force des diffusions et rediffusions, un groupe de ferveurs admirateurs et admiratrices. Cʹest un film familial qui regroupe tout le monde devant lʹécran et que lʹon montre avec plaisir à ses enfants et ses petits-enfants. Love Actually cʹest une recette miracle : quelques grammes dʹamour dans un monde dʹhumour. Car cʹest britannique. Et cʹest ça qui fait toute la différence et qui fait que Love Actually a marqué dʹune pierre rose lʹhistoire du cinéma. REFERENCES Lʹhéritage de Love Actually https://www.youtube.com/watch?v=DnilT3caSPM Love Actually, 20 ans après. https://www.youtube.com/watch?v=se0vClQFLXw Le Cast de Love Actually dans The Graham Norton Show https://www.youtube.com/watch?v=cyR29J_ozng
11/26/202356 minutes, 2 seconds
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L'Inspecteur Harry (Dirty Harry), Don Siegel, 1971

Clint Eastwood, en justicier jusquʹauboutiste, brandissant son Magnum 44 demande sʹil a tiré 5 ou 6 balles. Cʹest culte. Mais cʹest violent. Et cʹest dans lʹInspecteur Harry, Dirty Harry, de Don Siegel sorti en 1971, un film qui va littéralement cliver lʹAmérique. Cʹest un des films policiers les plus influents et les plus controversés jamais réalisé. Clint Eastwood est Harry Callahan, un flic désabusé, solitaire, qui devient une sorte de Vigilante et butte contre le système, face à un psychopathe, Scorpio, joué par Andrew Robinson. Le Vigilante, cʹest une sorte de justicier, quelquʹun qui repousse les limites de la loi, les frontières professionnelles et morales pour appliquer sa propre vision de la justice. Le film débarque sur les écrans en 1971. Un période charnière où lʹAmérique est en crise. Cʹest un film reflet, un symptôme du regain de violence urbaine de la société américaine du début des années 70 Les utopies de la décennie précédente subissent un reflux brutal aux Etats-Unis empêtrés dans le bourbier de la guerre du Vietnam, les émeutes raciales et les scandales politiques. A Hollywood, le cinéma policier et le western vont rendre compte de cette crise morale et sociale avec des films critiques et démythificateurs. Le public adore. La critique le conspue, on fustige lʹultra violence, le patriotisme, la misogynie et Clint Eastwood sʹenferme dans un personnage de brute pour le plus grand plaisir des cinéphiles. Aujourdʹhui dans Travelling, la musique de Lalo Schifrin, les images de Don Siegel, San Francisco à lʹaube des années 70, Clint Eastwood et son personnage de Dirty Harry, on va vous raconter tout ça. Nous avons des anecdotes, des extraits, beaucoup dʹarchives, pour évoquer, lʹInspecteur Harry est une production qui mêle habilement simplicité et raffinement et crée des personnages iconiques. REFERENCES Clint Eastwood présente lʹInspecteur Harry à Cannes en 2008 https://www.youtube.com/watch?v=qhg35eO2c8o Rétrospective Don Siegel en 2011 https://www.dailymotion.com/video/xjrim4#.UX0qEHDWFOw Don Siegel, le dernier des indépendants https://www.youtube.com/watch?v=YoX6dS5pTMI GRUNERT, Andrea, Dictionnaire Clint Eastwood, Vendémiaire, 2016 Looking Back at Clint Eastwood & Dirty Harry https://www.youtube.com/watch?v=tzMc0oIgTUM Interview de Lalo Schifrin https://www.youtube.com/watch?v=Y79yXrXKDvw
11/19/202356 minutes, 26 seconds
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Zabriskie Point, Michelangelo Antonioni, 1970

Zabriskie Point, un lieu-dit dans la Vallée de la Mort en Californie. Un paysage érodé en forme de vaguelettes, des terres asséchées, le sable, le vent. Cʹest à Zabriskie Point que Michelangelo Antonioni filme son épopée américaine en 1970. Un film qui a pour thème les contestations estudiantines et la libération sexuelle. Il narre la rencontre entre une étudiante idéaliste et un militant radical dans la vallée de la Mort, pendant les troubles étudiants des années 1960 aux États-Unis. Il est produit par Carlo Ponti, et écrit en partie par le dramaturge Sam Shepard. Zabriskie Point est un film explosif à beaucoup de point de vues. Tourné en couleur, dans le désert, avec des comédiens amateurs, sans plan de travail réel, avec en bruit de fond des contestataires venus manifester bruyamment contre ce quʹils considèrent être une atteinte à la morale, le film est un véritable tour de force. Les militant pro-Nixon attaquent la production constamment. Mais Antonioni tient bon. Il sait où il va, ce quʹil veut. Il fait un film sur la colère, sur la violence de lʹAmérique. Cʹest seul quʹil rentre en Italie avec des milliers de mètres de pellicules. Son film est jugé sévèrement par la critique aux Etats-Unis. En Europe, il plaît un peu plus, mais ce nʹest pas un grand succès pour autant. Cependant, les cinéphiles le regardent, intéressés. Zabriskie Point influencera l'esthétique du cinéma américain des années 1970. Et devient culte. Tout comme sa bande originale composée en partie par Pink Floyd. Cʹest parti pour un film qui reflète la rencontre brutale dʹun artiste sensible avec la société de son temps marquée par la violence. REFERENCES Björkman, Michelangelo Antonioni, Cahiers du Cinéma, Le Monde, 2007 Antonioni regarde lʹAmérique, Zabriskie Point, notes de productions du film, Metro Goldwyn Mayer, 1970 Zabriskie Point, Interview des deux jeunes comédiens https://www.youtube.com/watch?v=r_fwZaaPNG8 Zabriskie Point en 6 minutes https://www.youtube.com/watch?v=tZZl21PpWlo
11/12/202355 minutes, 56 seconds
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King Kong, Merian C. Cooper, Ernest B. Schoedsack, 1933

C'est film clé de lʹhistoire du cinéma, sorti en 1933, avec des images fortes qui impriment notre rétine à jamais. Si je vous dis un immense singe sur lʹEmpire State Building, descendu par des avions, vous savez tout de suite de quoi nous parlons. Car cʹest aussi simple que cela : King Kong est une icône. Le singe le plus célèbre de lʹhistoire du cinéma, un animal fantastique, un gorille monstrueux, gigantesque, sauvage mais touchant. Une création due à la folie de deux réalisateurs complètement allumés et fans dʹaction : Ernest B. Schoedsack et Merian C. Cooper. Ce nʹest pas lʹadaptation dʹun livre dʹépoque, mais bel est bien une idée originale née de lʹimagination de ces deux hommes qui tournent des films entre deux autres projets, toujours par peur de sʹennuyer. Kong est leur immense bébé. Ce personnage de singe démesuré nʹest que le reflet de ses créateurs, un chef-dʹœuvre dʹinventivité, de créativité. Mais il y a un autre homme quʹil faut citer : Willis OʹBrien. Cʹest lui le décorateur et le maquettiste qui est derrière les effets spéciaux révolutionnaires qui donnent vie à King Kong, ce monstre dʹHollywood qui nous narre quelque chose de plus profond quʹune forêt exotique, une starlette kidnappée, et des gratte-ciel new-yorkais. Vous êtes prêtes ? Prêts ? Alors partons à lʹaventure, à la recherche du roi singe, de King Kong….le bateau pour Skull Island nous attend. Embarquement immédiat. REFERENCES Lauric Guillaud, King Kong ou la revanche des mondes perdus, coll. Horizons américains, Michel Houdiard Editeur, 2006 Ray Morton, King Kong ; The History of a Movie icon from Fay Wray to Peter Jackson, Applause Theatre & Cinema Books, New York, 2005 François Forestier, Un Singe en enfer, King Kong de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack, article paru dans le Nouveau Cinéma, Mars 2000 Ernest B. Schoedsack sʹexprime sur le tournage http://www.youtube.com/watch?v=L_KuiVHbwUk&feature=relmfu un documentaire http://www.youtube.com/watch?v=MpKMZJiTOtM&feature=endscreen&NR=1 Michel Le Bris, écrivain essayiste, 'Kong" Ed. Grasset
11/5/202356 minutes, 11 seconds
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Marche à l'ombre, Michel Blanc, 1984

"Marche à l'ombre" est le premier film réalisé par un jeune comédien de café-théâtre, issu de lʹéquipe du Splendid, plus connu pour son rôle de Jean-Claude Dusse, looser se prenant vent sur vent en draguant les filles. Et pourtant Michel Blanc est beaucoup plus profond que Jean-Claude Dusse. Il a des choses à dire et sa comédie douce-amère sortie en 1984 rencontre un très grand succès. Ses répliques font mouche. Marche à lʹombre, est, depuis, devenu un classique du cinéma français, un road-movie au ralenti entre métro, sorties de cinéma, salle de danse, et immeuble délabré rempli dʹAfricains. Suivant deux artistes marginaux, des bourlingueurs qui font de la musique ici et là, le film aborde des thèmes centraux comme la débrouille, lʹamitié, les voyages, et dresse une peinture sociale sans concession des laissés pour compte des années 80. Marche à lʹombre, cʹest le conseil populaire de tous les marginaux qui sʹefforcent de ne pas se faire remarquer. Michel Blanc est Denis, un hypocondriaque aussi agaçant quʹattachant. Gérard Lanvin est François, musicien, beau gosse, qui traine de galères en galères. Les deux vivent une bohème un peu dèche, montent à Paris pour tenter de réussir. Mais voilà, tout ne se passe pas vraiment comme prévu. Ils se retrouvent dans un squat. Et les emmerdes sʹaccumulent. Sauf la rencontre amoureuse de François avec Mathilde. Pour parler du film, nous avons beaucoup dʹarchives, des interviews, des extraits. Nous avons les confessions de Michel Blanc dans ce livre dʹAlexandre Raveleau, intitulé : Sur un malentendu. Dès lors, ne tardons plus. Allons faire la manche pour nous payer un sandwich et chambre dʹhôtel tout en effectuant un plongeons dans la misère urbaine des années 80. REFERENCES Tournage du film Marche à lʹombre https://www.youtube.com/watch?v=iEk9uBNR8ek Michel Blanc, journal intime, Café Picouly, 15.01.2010 https://www.youtube.com/watch?v=buaD0V1cJkY Jean-Michel Frodon, L'âge moderne du cinéma français, Flammarion, 1995, p. 465 RAVELEAU, Alexandre, Michel Blanc, Sur un malentendu, Editions Hors Collection, 2017 Le making-of du film : toute la lumière sur Marche à lʹombre. Michel Blanc, la revanche dʹun timide, Hep Taxi https://www.youtube.com/watch?v=0UlcFgHXCMY
10/29/202356 minutes, 7 seconds
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La Boum, Claude Pinoteau, 1980

Voici une comédie romantique française écrite et réalisée par Claude Pinoteau, sur un scénario de Danièle Thomson, sortie en 1980, la Boum. Cette Boum qui met en scène une Sophie Marceau de 13 ans face à ses amours, à sa grand-mère, à ses parents. Un film qui raconte son temps, les années 80, les émois adolescents, les premiers frissons, et les danses collées serrées sur des slows langoureux. Ahhh nostalgie. On ne danse plus sur des slows pour faire connaissance. On se rencontre via des Applications, on sʹaime par messages interposés, et la musique bascule sur la rap et la techno. Le monde a changé. La Boum est le film dʹune génération et dʹune époque révolue. Et on se met à regarder ce film par le prisme de lʹhistoire, celui dʹune société parisienne de classe moyenne dont on nous dresse le portrait en creux. Cʹest le film sur une crise de couple des quarantenaires, sur une crise dʹadolescence, et sur la fin dʹune crise économique qui a marqué les années 70 avec cette envie de progresser néanmoins dans ces années 80 qui sʹannoncent. La Boum fait un triomphe en France, puis en Europe et surtout en Italie où les aventures de Vic créent des émeutes. Tout le monde se reconnaît dans cette histoire, cliché photographique dʹun moment de transition que nous traversons toutes et tous. Claude Pinoteau et Danièle Thompson ont su, à leur manière, dresser le portrait dʹun âge charnière et certainement dʹune génération et de son temps. Ne tardons plus, Vic est invitée à une Boum. Cʹest là quʹelle va rencontrer son premier amour, Mathieu. Cʹest ce qui arrive quand on a 13 ans et des poussières. REFERENCES Les enfants de la Boum https://www.youtube.com/watch?v=zZ2z3CHyv3U Vladimir Cosma sur la musique de la Boum https://www.youtube.com/watch?v=JTqR-eMQe1M la Boum, souvenirs de tournage https://www.youtube.com/watch?v=UQWfZNPILTc Claude Pinoteau et Sophie Marceau sur Antenne 2 https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/caa8002020501/claude-pinoteau-et-sophie-marceau La Boum dans Blow Up https://www.youtube.com/watch?v=D9KX35J1kWg
10/22/202356 minutes, 30 seconds
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Sleepy Hollow, la légende du Cavalier sans tête (Sleepy Hollow), Tim Burton, 1999

Un conte gothique, horrifique, enchanteur, cʹest Sleepy Hollow, la Légende du Cavalier sans tête, un film de Tim Burton sorti en 1999. Huitième film du réalisateur américain, celui-ci offre un univers fantastique digne de rivaliser avec les productions anglaises de la Hammer. Adaptation dʹun classique de la littérature américaine signé Washington Irving, Sleepy Hollow, le film, réunit les amis de Tim Burton à commencer par Danny Elfman qui signe la bande originale et Johnny Depp, véritable alter ego du réalisateur, son double à lʹécran. Lʹhistoire est connue de toutes et tous. Elle se passe en 1799. Johnny Depp y incarne Ichabod Crane, inspecteur de police new-yorkais chargé de résoudre une série de meurtres commis dans le village de Sleepy Hollow. Des notables sont retrouvés décapités et une légende court, effrayant tout le monde : les meurtres seraient le fait dʹun cavalier sans tête. Pas question pour Ichabod Crane de laisser les superstitions prendre le pas sur la science. Ainsi, dans le film, deux mondes sʹaffrontent . celui des contes et légendes ancrées dans le terroir américain et celui dʹun siècle qui sʹannonce, plus scientifique et industriel. La fin de lʹimaginaire, le début de lʹère moderne. Tim Burton sʹamuse beaucoup en réalisant ce film où le gore et lʹhorreur côtoient aussi bien le fantastique que lʹhumour noir. Johnny Depp y est parfait en dandy urbain perdu dans les brumes forestières, ses convictions mises à mal. Christopher Walken, Christian Ricci, Michael Gambon, Casper Van Dien, complètent la distribution de ce film qui enchante public et critique. Le film reçoit de nombreuses récompenses et sʹinscrit dans la filmographie de Tim Burton comme un projet intimement personnel, soulevant un des grands thèmes du cinéma américain : le mystère des origines, primitives, sanglantes et parfois même inavouables. REFERENCES DE BAECQUE, Antoine, Tim Burton, Cahiers du cinéma, 2005 NATHAN, Ian, Tim Burton ; Itinéraire dʹun enfant particulier, Huginn & Muninn, 2019 BURTON, Tim et SALISBURY, Mark, Tim Burton par Tim Burton, Le Cinéphage, 2000 LE MAKING OF https://www.youtube.com/watch?v=Vo7pRrk4sJ0 Tim Burton chez Charlie Rose en 1999 https://www.youtube.com/watch?v=-J4Ml2pN_ZA
10/15/202356 minutes, 22 seconds
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Travelling

10/8/202356 minutes, 20 seconds
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10/1/202356 minutes, 10 seconds
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Zelig, Woody Allen, 1983

Zelig est un documenteur comme on dit, cʹest-à-dire un faux documentaire, signé Woody Allen, sorti en 1983. Un canular absolument génial, mêlant fausses séquences dʹactualités, photos truquées et un héros unique, Leonard Zelig, un héros en tel manque dʹamour et de reconnaissance quʹil en devient homme caméléon. Quand on le met en présence dʹun obèse, il devient obèse, quand il est face à un psychiatre, il devient psychiatre, quand il est face à un Indien, il devient Indien. Cʹest un cas pour la médecine et la coqueluche des années folles. Le public adore Zelig que lʹon expose comme un phénomène de foire. Sous hypnose, le personnage avoue sa vérité à sa psychiatre, la seule qui pense pouvoir le sauver de ce mal étrange qui le ronge : " Cʹest plus sûr dʹêtre comme les autres. Je veux être aimé ". Une phrase terrible qui fait perdre toute identité au patient pour absorber celle de lʹautre. La dissolution de lʹêtre en quelque sorte. Mais au-delà de la philosophie, Zelig, cʹest une performance technique. Pas gratuite. Un documentaire au service de la psyché de son auteur. On retrouve, dans ce film très personnel, le malaise dʹun homme qui ne parvient pas à trouver sa place dans le monde. Les thèmes de prédilection de Woody Allen sont évoqués : timidité sexuelle, angoisse métaphysique, impuissance créatrice, existentialisme et psychanalyse. Cʹest aussi la manipulation des images qui est abordée. Dès lors, ne tardons plus et intéressons-nous de plus près au cas Zelig comme le Dr. Eudora Fletcher. REFERENCES Woody Allen on the Culture of Mediocrity and Why He Makes Movies (1979) https://www.youtube.com/watch?v=xRNGeJ8nq9Q Woody Allen et la sensation dʹexister https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i08329054/woody-allen-et-la-sensation-d-exister LAX, Eric, Entretiens avec Woody Allen, Plon,
9/24/202356 minutes, 15 seconds
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Travelling

9/17/202356 minutes, 19 seconds
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Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, Jean Yanne, 1972

Cʹest le film, non pas dʹun anar, ni dʹun homme en colère, mais dʹun humoriste critique, dʹun comique qui fait rire jaune, qui tape là où ça peut faire mal. En lʹoccurrence, avec une satire, Jean Yanne sʹattaque pour sa première réalisation, au monde des médias quʹil connaît bien, médias putassiers, coupables de faire de la retape pour avoir plus dʹaudience. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, est une comédie satirique sortie en 1972 et décrivant le monde, pas très rose, de la radio. Cette radio qui est visée, est, dans les années 70, le média le plus efficace du moment. Un média qui soutient le système politique, économique et social et qui définit la société de consommation. La télé sʹimposera dans la foulée. Durant 10 ans, Jean Yanne a été animateur dans différentes radios. Et plusieurs fois viré. Il connaît bien le sujet. Sa radio imaginaire est paroxystique, avec des accents de vérité et en fait une charge efficace. Cʹest cela le comique social, un passage à la limite, un délire logique mais fondé sur une réalité de terrain. Du rire détergent qui lave plus blanc, ou moins noir. A sa sortie, le film ravit le public et ébouriffe les critiques. Cʹest un vrai succès, même si dans les radios où Jean Yanne a travaillé ça grogne beaucoup. REFERENCES DICALE, Bertrand, Jean Yanne , A rebrousse-poil, First Document, 2012 Jean Yanne et lʹhumour, une archive INA https://www.youtube.com/watch?v=sRx4DMJ5cfE Bonus de Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil https://www.youtube.com/watch?v=gpCSyln7dc8 Jean Yanne, sa vie, ses mots https://www.youtube.com/watch?v=tU8dmVKRsQg
9/10/202356 minutes, 22 seconds
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Les chariots de feu (Chariots of Fire), Hugh Hudson, 1981

9/3/202356 minutes, 14 seconds
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Cent mille dollars au soleil, Henri Verneuil, 1964

Cent mille dollars au soleil cʹest un western à la française dans un décor de désert marocain. En 1964, Henri Verneuil, cinéaste adoré du public pour ses précédents films comme la Vache et le Prisonnier ou Mélodie en sous-sol, revient sur les écrans avec ce duel entre deux stars du cinéma français du moment : Jean-Paul Belmondo et Lino Ventura, respectivement 31 et 45 ans. Pour les accompagner, Henri Verneuil ajoute une palette de personnages croquignolets incarnés par Bernard Blier et Andréa Parisy. Cent mille dollars au soleil, cʹest de la chaleur, du charisme, ahhhh Bebel, de lʹaction, de lʹaventure, de lʹhumour et des dialogues ciselés aux petits oignons par un Michel Audiard au mieux de sa forme. Il nʹen faut pas plus pour faire un succès au cinéma. Le film conquiert le public. La critique, par contre, est un peu plus mitigée. A lʹheure où un nouveau cinéma prend ses aises, le cinéma populaire sent des pieds. Lʹintelligentzia du Festival de Cannes sʹagace de la venue de cette production popu en son sein. Tout ça fait un joli scandale qui finalement rend service au film. Allez, on met une casquette de la crème solaire et on fonce dans le Sahara sur la piste du tournage de 100 000 dollars au soleil.
8/27/202356 minutes, 9 seconds
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Tron, Steven Lisberger, 1982

TRON est un film de science-fiction américain réalisé par Steven Lisberger, sorti en 1982. TRON, cʹest lʹincursion de lʹordinateur dans le 7e art, cʹest le basculement vers le tout virtuel, ce sont des graphismes devenus mythiques, cʹest une inventivité spectaculaire. Bref, cʹest absolument culte. Même si le film a beaucoup vieilli, il a ceci de particulier quʹil nous offre un coin dʹhistoire du cinéma, un coup dʹœil sur un moment charnière où le numérique va petit à petit sʹinscrire durablement sur les pellicules et remplacer les autres effets spéciaux.
8/18/202357 minutes, 30 seconds
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Les Evadés (The Shawshank Redemption, 1994) de Frank Darabont

Cʹest une évasion, une amitié, un espoir, "Les Evadés" (The Shawshank Redemption en anglais) est réalisé par Frank Darabont et est sorti en 1994. Film emblématique des années 90, bien quʹéchec commercial, passé un peu sous le radar, il est depuis devenu culte. Il a même été est sélectionné par la Bibliothèque du Congrès américain pour son intérêt "culturel, historique, ou esthétique important".
8/17/202356 minutes, 27 seconds
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Z (1969) de Costa-Gavras

Cʹest un thriller politique, un film à suspense et dʹaction qui touche au cœur des révolutions, manifestations, dictatures et assassinats politiques qui émaillent les années 60. Ce film cʹest Z, de Costa-Gavras sorti en 1969. Z est lʹadaptation du roman de Vassilis Vassilikos racontant lʹhistoire vraie de lʹassassinat du député grec Grigoris Lambrakis en mai 63. Transposé dans un autre pays du Sud, sans mention effective de la Grèce, le film marque les esprits.
8/16/202355 minutes, 18 seconds
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Le Grand Sommeil (The Big Sleep, 1946) de Howard Hawks

Classique du film noir, du film de détective, "Le Grand sommeil", est un film dʹHoward Hawks, sorti en 1946. Une histoire policière alambiquée, l'adaptation du best-seller de Raymond Chandler, et dans laquelle on ne sait jamais vraiment qui a tué qui. Mais cʹest aussi: Humphrey Bogart endossant le costume du détective Philip Marlowe, Lauren Bacall en manipulatrice, des averses photogéniques, des brouillards décadents, un vieux général qui hait les orchidées. Cʹest un chef-dʹœuvre parmi les plus insolite de lʹhistoire du cinéma.
8/15/202355 minutes, 43 seconds
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Papy fait de la Résistance (1983) de Jean-Marie Poiré

Papy fait de la résistance de Jean-Marie Poiré sort en 1983. Cʹest une comédie potache, adaptée dʹune pièce de théâtre écrite par Christian Clavier et Martin Lamotte. Le film raconte la vie dʹune famille française bourgeoise, prise dans la tourmente de la guerre, entre résistance, collaboration, Nazis et Allemands. Le casting est impressionnant. On y trouve lʹéquipe du Splendid: Christian Clavier, Martin Lamotte évidemment, Josiane Balasko, Thierry Lhermitte, Gérard Jugnot, Dominique Lavanant, à laquelle sʹajoutent pour lʹoccasion Jacques Villeret, Jean Yanne, Julien Guiomar, Roland Giraud, Pauline Lafont, Michel Galabru, Jacqueline Maillan, Jean Carmet. Bref… ils sont littéralement tous là. A sa sortie, le film est descendu par la critique mais le public adhère plutôt bien. On se bidonne. Ou en on sort choqué. Tout le monde est égratigné, les Allemands comme les Français.
8/14/202355 minutes, 50 seconds
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Bagdad Café (Out of Rosenheim, 1987) de Percy Adlon

Cʹest un petit film devenu grand, une histoire fantasque, douce-amère, une comédie dramatique américano allemande sortie en 1987 et dont la bande originale va vous hanter toute la journée, Bagdad Café, Out of Rosenheim, de Percy Adlon. Ce film raconte lʹhistoire dʹune rédemption, dʹun futur qui se réinvente, de lʹespoir qui cimente toute une petite communauté, de la confiance qui naît et de lʹamitié plus forte que les épreuves. Bagdad Café cʹest tout simplement un quotidien chamboulé dans un motel perdu en plein désert du Mojave au Nouveau Mexique sur la route 66.
8/11/202355 minutes, 18 seconds
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Avatar (2009) de James Cameron

Avatar, de James Cameron, sorti en 2009, est un film qui va révolutionner le cinéma et le faire basculer définitivement dans la modernité. Une histoire dʹamour sur Pandora, une des lunes de Polyphème, proche dʹAlpha du Centaure. Une planète riche en minerais rares, et des humains avides qui sʹy installent pour en piller les richesses. A cela vous ajouter des décors somptueux, entièrement numériques, une histoire dʹamour, un zeste dʹécologie et vous obtenez une superproduction américaine à lʹesthétique foisonnante.
8/10/202355 minutes, 6 seconds
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Travelling spécial: interview de Jean-Luc Bideau au VIFFF 2020

En 2020, Jean-Luc Bideau était lʹinvité dʹhonneur du VIFFF, le Vevey international Funny Film Festival. Cʹest là que je lʹai rencontré entre un croissant et un café dans son hôtel. Et il sʹest raconté avec plaisir. Du moins, jʹen ai eu lʹimpression. Cet entretien, nous allons lʹécouter ensemble dans ce "Travelling" un peu particulier. Nous y évoquons le parcours dʹun homme, de ce comédien à la silhouette dégingandée qui hante le cinéma suisse et français depuis de nombreuses années. Souverain dans la majesté de ses 80 ans. Séducteur amusé de se retrouver invité dʹhonneur dʹun festival de comédie. Discret parfois, volubile souvent: Jean-Luc Bideau est notre suisse préféré. Il est lʹacteur chéri des réalisateurs de la nouvelle vague helvète, le groupe 5, vu dans James ou pas, La salamandre, les Arpenteurs, lʹInvitation, pour ne citer que ces films. Mais il en fait tellement. Et des pièces de théâtre aussi. Même H, la série télé. Aujourdʹhui, dans "Travelling", nous vous invitons à une discussion sans langue de bois, autour de la vie, de la mort, un jour, et dʹune carrière dʹacteur auréolée de cheveux blancs. La seule chose peut-être qui rappelle ses 80 ans.
8/9/202355 minutes, 25 seconds
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Graine de violence (Blackboard Jungle, 1955) de Richard Brooks

Cʹest LE film qui fait entrer le rockʹnʹroll au cinéma, Graine de violence (Blackboard Jungle) de Richard Brooks sorti en 1955. Il raconte lʹhistoire dʹun professeur dʹanglais, investi, dans un lycée professionnel, confronté à des jeunes gens agressifs. Richard Brooks filme les désaxés, ces jeunes gens perdus de lʹaprès-guerre, délinquants juvéniles, opposés à toute forme dʹautorité. Lʹécole pose le décor et le film sʹouvre sur lʹiconique Rock Around The Clock chanté par Bill Haley and The Comets. Une musique de jeunes pour un film de jeunes, stigmatisant ainsi le rock. Pendant des années, après le film, le rockʹnʹroll sera ainsi associé à la violence. Pourtant, Richard Brooks propose une histoire ouvertement humaniste, à visée documentaire. Cʹest la première fois de lʹhistoire du cinéma que la violence à lʹécole est traitée à lʹécran.
8/8/202355 minutes, 26 seconds
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Pretty Woman (1990) de Garry Marshall

Cʹest l'intersection entre le mythe de Cendrillon et My Fair Lady, le tout revisité en mode contemporain dans "Pretty Woman", une comédie romantique de Garry Marshall sortie en 1990. Lʹhistoire est celle dʹune prostituée, Julia Roberts, qui monte dans la voiture dʹun homme dʹaffaire égaré, Richard Gere. Tous deux vont vivre une semaine exceptionnelle et, alors que tout les oppose, lʹamour finira par triompher.
8/7/202355 minutes, 30 seconds
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Paris brûle-t-il? (1966) de René Clément

"Paris brûle-t-il?" est un film de guerre et dʹespoir, la libération de Paris, les tanks devant Notre-Dame, les généraux Paton et Leclerc, la Résistance qui sʹorganise, les délateurs, la Gestapo et le commandant du Gross Paris, Von Choltitz avec Raoul Nordling, le Consul de Suède. Nous sommes en août 1944. Après le débarquement de Normandie, ébranlé par lʹattentat qui le visait, Adolph Hitler a donné lʹordre de détruire Paris sʹil devait y avoir une reddition. 22 ans après les faits, en 1966, le producteur Paul Graetz souhaite faire un pendant au "Jour le plus long" de Darryl F. Zanuck. Il engage René Clément. Tous deux se plongent dans le roman à succès de Larry Collins et de Dominique Lapierre. "Paris Brûle-t-il?" est un film historique, mêlé dʹimages documentaires, sʹattachant au plus près des personnages réels.
8/4/202355 minutes, 32 seconds
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L'Etoffe des héros (The Right Stuff) (1983) de Philip Kaufman

Cʹest un film qui célèbre ceux qui en ont, ceux qui sʹinscrivent dans lʹhistoire pour faire avancer les technologies et la science, ceux qui bravent les éléments, le ciel et les étoiles, bref ceux qui ont lʹEtoffe des héros. The Right Stuff, lʹEtoffe des héros en français, est un film américain écrit et réalisé par Philip Kaufman, sorti en 1983. Cʹest lʹadaptation à lʹécran du livre de Tom Wolfe, journaliste, sorti en 1979. Le livre et le film racontent lʹépopée des pilotes dʹessais américains de lʹaprès-guerre. Ceux qui, comme Chuck Yeager, vont passer le mur du son en bravant la mort. Cette histoire est la leur, qui nous mène de 1947 à la conquête de lʹespace et ses premiers vols habités. Les images dʹarchives côtoient le récit personnel, la Guerre froide sʹinstalle, les discours des différents présidents se succèdent, la presse sʹen mêle, en fait des héros et les pilotes deviennent des astronautes. Si les Russes ont les Spoutnik, les Américains ont le programme Mercury. Tous les regards se tournent vers la NASA. Les fusées sʹenvolent et les pilotes se débattent sur terre et dans le ciel entre célébrité, courage, témérité et vie de famille. La peur et la mort ne sont jamais très loin. Lʹoubli également. Sam Shepard, Scott Glenn, Ed Harris, Dennis Quaid incarnent ces héros du ciel. Philip Kaufman leur offre un très beau terrain de jeu. Le film reçoit 4 oscars en 1984. REFERENCES Interview de lʹéquipe en 1983 du site Eyes on Cinema Lʹétoffe des héros (The Right Stuff), livret de présentation du film, Warner-Columbia, 1984 LʹEtoffe des héros in Starfix, Numéro hors-série, Directeur de Publication Christophe Gans, Paris, avril 1984 Philip Kaufman à la cinémathèque française en mars 2020 .
8/3/202355 minutes, 42 seconds
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Evil Dead (1981) de Sam Raimi

Lʹhistoire est celle de 5 étudiants qui décident de passer un week-end dans une cabane perdue dans les bois. Ils tombent malheureusement pour eux, dans la cave, sur le livre des morts. Cʹest le début de la fin. Premier long métrage du réalisateur Sam Raimi, alors âgé de 23 ans, fait avec des bouts de ficelles, des copains et peu de moyens, "Evil Dead" nous offre une explosion de bouffonnerie sanglante absolument culte. Un classique du cinéma gore et dʹhorreur.
8/2/202355 minutes, 43 seconds
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Merci pour le Chocolat (2000) de Claude Chabrol

"Merci pour le Chocolat" est un film gourmand et pervers, onctueux comme un chocolat chaud, et doux comme la mort. Il est signé Claude Chabrol et est sorti en 2000. Fable sur la perversité, sur les masques que nous portons tous, sur lʹorgueil, les amours contrariées, et sur lʹégoïsme, le film met en scène Isabelle Huppert et Jacques Dutronc dans un décor lausannois. Le film est en effet tourné à Lausanne et dans une magnifique maison ayant appartenu à David Bowie située du côté de Sauvabelin...
8/1/202355 minutes, 55 seconds
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La leçon de piano (1993) de Jane Campion

Cʹest une histoire dʹamour néo-zélandaise sur fond de piano. Une histoire de femme, de bout du monde, de Maori, de langue des signes, et de passion. "La Leçon de piano (The Piano) est un film de Jane Campion sorti en 1993. Le film écrit par une femme, réalisé par une femme, reçoit la Palme dʹor à Cannes en 1992. Il est, pour lʹinstant, le seul film réalisé par un femme à avoir reçu cette récompense.
7/31/202355 minutes, 1 second
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La dernière tentation du Christ (1988) de Martin Scorsese

Il est toujours difficile de parler de religions, encore plus de dessiner, de raconter autrement, de peindre, de filmer les dogmes, prophètes et autres histoires saintes sans soulever des tempêtes de protestations. Et des protestations, c'est exactement ce qui est arrivé à Martin Scorcese quand il s'est mis en tête de raconter la vie de Jésus dans "La dernière tentation du Christ" en 1988, une adaptation par Paul Schrader du roman de Nikos Kazantzakis publié en 1955. Le film, comme le livre, raconte l’histoire d’un Jésus profondément humain, luttant contre sa part divine.
7/28/202354 minutes, 50 seconds
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Willow (1988) de Ron Howard

"Willow" est un film dʹHéroïc Fantasy proposé par Ron Howard en 1988. Imaginé et produit par George Lucas, "Willow" raconte lʹhistoire dʹune petite princesse pourvue dʹun immense destin: celui de destituer la toute puissante reine sorcière Bavmorda. Willow, jeune Nelwyn, un peuple de petits fermiers paisible, devient son protecteur et sʹallie à un cavalier Daikini, Madmartigan, au long de sa dangereuse quête. Le film se révèle être un véritable conte de fée moderne. Rien nʹest négligé: les petits peuples, le dragon, les sorcières, les sortilèges, la quête initiatique, l'amitié et surtout l'humour.
7/27/202355 minutes, 35 seconds
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La Chasse (1980) William Friedkin

La Chasse (Cruising) est un thriller de William Friedkin adapté du roman du même nom de Gerald Walker. Un film étrange et dérangeant qui va faire scandale en 1980, obligeant le réalisateur à en changer ou à en censurer des passages et à sʹexcuser auprès de la communauté gay.
7/26/202355 minutes, 11 seconds
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Buffet Froid (1979) de Bertrand Blier

Buffet froid est le 5e long métrage de Bertrand Blier, sorti en 1979. Une comédie noire, absurde, une bouffonnerie au verbe haut, qui se déguste entre fromage et dessert, avec des petites pincées amères; un buffet froid. On y picore le nonsense à lʹanglaise, le meurtre désabusé, la viande froide et les cornichons tout en rigolant.
7/25/202355 minutes, 22 seconds
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Le Cercle des poètes disparus (Dead poets society) (1989) de Peter Weir

Dans les années 90, quand les adolescents se rendaient encore au cinéma, lʹévocation de ce groupe de jeunes gens, coincés dans une école austère, dans un carcan familial traditionnaliste et qui découvrent un jour la liberté des mots, fait mouche. Le Cercle des poètes disparus de Peter Weir est certainement le film le plus populaire de lʹannée 1989. Il récolte lʹOscar du meilleur scénario en 1990, le César du meilleur film étranger. Ne tardons plus, Ô Capitaine, mon capitaine. Il est temps dʹouvrir la porte du Cercle des poètes disparus.
7/24/202351 minutes, 7 seconds
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Funny Games US (2007) de Michael Haneke

"Funny Games" et "Funny Games US" sont deux films de Michael Haneke sortis, respectivement, en 1997 et en 2007. "Funny Games US" est un remake, refait plan par plan par son réalisateur, 10 ans après le premier. Il y change le lieu, passe de lʹAutriche à Long Island, et engage des acteurs américains plus glamour, à la place de Suzanne Lothar et de Ulrich Mühe, ce sera Tim Roth et Naomi Watts. Le premier film était tourné en allemand. Le second est en anglais. Pour Michael Haneke, le remake de son propre film est un parti pris esthétique, sociologique, visant à toucher un public plus large, entendez par là: le public américain. Le réalisateur autrichien cherche à dénoncer, dans un jeu de chat et de souris, une violence purement gratuite dont le public et les médias sʹabreuvent et sʹétourdissent. Cʹest un pamphlet lancé à la face du monde. Un électrochoc.
7/21/202355 minutes, 29 seconds
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La Belle et la bête (1946) de Jean Cocteau

La Belle et la Bête sort en 1946, juste après la guerre. Cʹest un conte de fée sans fées, cʹest ainsi que le décrit Jean Cocteau qui reprend la tradition des conteurs français du 18e siècle, auxquels il emprunte son sujet. Faisant corps avec ce sujet, Jean Cocteau fait rêver le public, proposant sa propre version dʹune histoire que tout le monde connaît.
7/20/202355 minutes, 40 seconds
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Un jour sans fin (Groundhog Day, 1993) de Harold Ramis

Cʹest une boucle temporelle, un film qui tourne et se retourne sur lui-même, sʹétend sur une journée, pour recommencer la même journée, ad nauseam pour son protagoniste principal. Ce film, cʹest Un jour sans fin, Groundhog Day en anglais, une comédie américaine culte, réalisée par Harold Ramis en 1993. A lʹécran, Bill Murray, dans le rôle dʹun présentateur météo vedette, cynique et misanthrope chargé de chroniquer lʹévénement du moment dans une petite ville de Pennsylvanie. Le 2 février, dans la bourgade de Punxsutawney, le réveil dʹune marmotte doit annoncer si lʹhiver sera encore long. Une tradition folklorique que notre présentateur météo juge de haut. Accompagné de son caméraman, Chris Elliott, et de sa productrice, Andie Macdowell, Bill Murray se montre absolument infect. Presque autant que la météo qui lʹoblige à dormir une nuit de plus à Punxsutawney. Le lendemain matin, au réveil, à 6h, ce nʹest pas le lendemain matin. Un étrange phénomène lui fait revivre sans fin cette même journée de la marmotte, ce fameux 2 février.
7/19/202355 minutes, 32 seconds
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Total Recall (1990) de Paul Verhoeven

Total Recall est un film de science-fiction américain, tiré dʹune nouvelle de Philip K. Dick, il est sorti en 1990, avec un succès certain. Nous partons pour Mars en compagnie dʹArnold Schwarzenegger et de Paul Verhoeven. Nous y suivons le parcours dʹun agent secret sur la planète rouge, Doug Quaid, entre rêve et réalité. Lʹenjeu, au-delà de la violence quʹapprécie beaucoup le cinéaste, est de nous perdre dans les méandres de la psyché, tout en dépeignant un monde sombre et dictatorial, une caricature des premiers colons, et une dénonciation politique et écologique de ce qui pourrait nous arriver bientôt si nous ne prenons pas soin de notre planète.
7/18/202355 minutes, 58 seconds
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Max et les ferrailleurs, Claude Sautet, 1971

Lʹhistoire de Max, un solitaire, juge et partie, un flic, un homme obsédé par lʹinjustice qui rêve dʹattraper des bandits pris en flagrant délit. Il est prêt à tout pour y arriver, se consacre à son obsession, manipule une bande de loubards et sʹéprend dʹune prostituée. Pour cette histoire, tirée dʹun roman de Claude Néron, sur un scénario de Jean-Loup Dabadie, Claude Sautet convoque Michel Piccoli dans le rôle de Max, inspecteur manipulateur et dégueulasse, et Romy Schneider dans le rôle de Lily, la prostituée. Sautet quitte lʹunivers des bourgeois pour des loulous de banlieue.
7/17/202355 minutes, 35 seconds
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Les Moissons du ciel, Terrence Malick, 1978

Sur les notes de Camille Saint-Saëns se succèdent les photos des immigrants au début du 20e siècle aux Etats-Unis. Toutes se succèdent en sépia sur la musique du Carnaval des Animaux, Aquarium, devenu thème principal du film. Les photographies plantent le décor, dessinent le tissu social, tissent les liens avec lʹhistoire qui va suivre, celle des "Moissons du ciel" (Days of Heaven) de Terrence Malick sorti en 1978, prix de la mise en scène au Festival de Cannes en 1979. Une allégorie du bonheur impossible, un mélodrame dans les champs avec goût de cendre, une mythologie de lʹOuest sauvage, de la nature, face à la mécanisation et à lʹindustrialisation, une lutte des classes sous des ciels immenses.
7/14/202355 minutes, 20 seconds
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eXistenZ (1999) de David Cronenberg

eXistenZ: deux lettres protubérantes pour un jeu très spécial, organique, et mental, qui nécessite un matériel particulier, dont un pod très charnel, sorte de console flaque qui ressemble à un petit animal sans poil, une mamelle que lʹon triture, ainsi quʹun bioport, un trou dans la colonne vertébrale, dans lequel on enfonce un câble de connexion, un cordon ombilical qui relie notre moelle épinière au jeu. Il faut donc pas mal de courage aux joueurs pour pratiquer une immersion complète. Et pas mal de courage au cinéaste David Cronenberg pour filmer tout ça.
7/13/202355 minutes, 23 seconds
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Violette Nozière (1978) de Claude Chabrol

Cʹest un film français, avec un crime français qui a défrayé la chronique judicaire, un parricide opéré par une jolie jeune fille issue de la petite bourgeoisie. "Violette Nozière", de Claude Chabrol, est sorti en 1978. Revenant sur un fait divers de 1933, le cinéaste interroge le mythe. Car il y a eu un mythe Violette Nozière: les surréalistes sʹen sont emparé en faisant une héroïne de lʹantifamille, et lʹhistoire a retenu le nom de cette jeune fille, de son procès, qui a eu un formidable retentissement à lʹépoque.
7/12/202355 minutes, 41 seconds
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Amadeus, Milos Forman, 1984

Mozart, sa vie, son œuvre, sa musique, son rire, sa femme, lʹempereur et Salieri. Lui, auquel Milos Forman consacre un film multi-oscarisé: Amadeus, sorti en 1984. Lʹhistoire de Milos Forman est une fiction rocambolesque et rococo, lʹadaptation dʹune pièce de théâtre homonyme de Peter Shaffer qui signe le scénario du film. Ce nʹest donc pas la vraie histoire de Mozart et de Salieri. On sʹen approche pour mieux sʹen éloigner et raconter un drame en musique.
7/11/202355 minutes, 7 seconds
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La Chute (Der Untergang) (2004) d'Oliver Hirschbiegel

"La Chute" (Der Untergang), dʹOliver Hirschbiegel est un film étrange, difficile, qui, avant même sa sortie sur grand écran, va provoquer pas mal de remous. Pourquoi? Parce que "La Chute" retrace, en 10 jours, le suicide dʹHitler, la débâcle du Troisième Reich et la bataille de Berlin en avril 1945. Mais même si ce nʹest pas la première fois quʹHitler est le personnage central évoqué ou montré dans un film, "La Chute" est un film allemand, tourné en allemand, alors quʹauparavant les productions sur le régime nazi était tournée en anglais par des équipes internationales. Autre point de friction: Hitler est représenté comme un homme fatigué, hargneux, agressif, poussé au suicide. Le problème ici, cʹest lʹhomme. Un monstre ne peut être humanisé, la polémique est assurée. Dʹautant que son suicide nʹest pas montré frontalement et que la solution finale est juste évoquée. Mais la grande crédibilité du scénario et la reconstitution historique donnent au film une force particulière. Bruno Ganz, comédien suisse, campe un Hitler particulièrement convaincant. "La Chute" remporte d'ailleurs une mutlitude de prix en Allemagne, dont le prix du meilleur acteur pour Bruno Ganz. Ne tardons plus. Laissons Hitler dans son bunker berlinois au bord du gouffre choisir la voie du suicide plutôt que celle de son peuple. Hitler qui aurait dit " Si la guerre est perdue, peu mʹimporte que le peuple périsse. Ne comptez pas sur moi pour verser une seule larme, il ne mérite pas mieux."
7/10/202355 minutes, 17 seconds
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Trainspotting (1996) de Danny Boyle

Adapté du roman du même nom dʹIrvine Welsh, le film raconte lʹhistoire dʹun héros déphasé, un toxicomane écossais, Mark Rent Boy Renton, interprété par Ewan McGregor. Le jeune homme, anti-héros charismatique, va tenter de se sevrer de lʹhéroïne et de se détacher de sa bande de potes, tous plus foutraques les uns que les autres. A la fois surréaliste et hyper réaliste, le film bouleverse les codes. Dans cette Angleterre conservatrice des années 90, se démenant avec un crise économique sans précédent, la vache folle et le SIDA, il fait lʹeffet dʹune bombe.
7/7/202355 minutes, 44 seconds
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Tous les matins du monde, Alain Corneau, 1991

Tous les matins du monde, film dʹAlain Corneau sorti en 1991, raconte lʹhistoire dʹun compositeur célèbre du 17e siècle, Marin Marais, quand, tout jeune homme, celui-ci va se former auprès dʹun homme austère, Monsieur de Sainte-Colombe, et de ses deux filles. Le film est adapté du roman de Pascal Quignard, écrit juste avant. Il faut dire que Pascal Quignard et Alain Corneau travaillent vraiment main dans la main pour faire ressortir, non pas les fastes de Versailles, mais les à-côtés, cette histoire simple dʹune relation dʹun maître à son élève. Ce qui fait également le sel du livre et de son adaptation cinématographique, cʹest que les protagonistes ont réellement existé. Même si, de Monsieur de Sainte-Colombe, il ne reste quasi rien que quelques mentions dans des textes, Marin Marais a été un musicien célèbre, musicqueur, oui, on dit ça comme ça, de la chambre du Roi Louis XIV.
7/6/202355 minutes, 39 seconds
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Les Goonies (1985) de Richard Donner

C’est un film de Noël qui parle à l’âme et au cœur des enfants des années 80, qui le montrent à leurs propres enfants. Les aventures de sept jeunes héros aux prises avec un trésor de pirate, des méchants promoteurs, des bandits, de l’amour et de l’amitié. Derrière ce projet, un producteur, scénariste et réalisateur bien connu: Steven Spielberg.
7/5/202355 minutes, 39 seconds
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Le Cercle Rouge (1970) de Jean-Pierre Melville

Cʹest un film français avec Alain Delon, Bourvil et Yves Montand. Un film avec des truands, des cambrioleurs, un policier qui ne lâche rien, une chasse à lʹhomme, des arnaques, des entourloupes et la mort. Cʹest la perfection du polar, un film noir dont il magnifie les codes. Car Melville est un cinéaste à part. Détaché de la nouvelle vague, son cinéma sʹépure, devient presque silencieux. Seule lʹintéresse la mécanique de lʹintrigue.
7/4/202355 minutes, 54 seconds
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Superman, Richard Donner, 1978

Cʹest le film du siècle, du moins, cʹest ainsi quʹon le présentait en 1978. En cause de son budget colossal et de sa distribution prestigieuse, Marlon Brando et Gene Hackman en tête dʹaffiche, son matraquage publicitaire et la figure dʹun superhéros en cape enfin portée à lʹécran dans une superproduction américaine. "Superman", de Richard Donner, est le film de tous les superlatifs.
7/3/202356 minutes
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Le Mépris, Jean-Luc Godard, 1963

Le Mépris de Jean-Luc Godard, un film sorti en 1963, est devenu depuis un film culte. Le Mépris cʹest dʹabord un hommage au corps de la femme le plus célèbre du moment Brigitte Bardot. Cʹest ensuite un tournage incroyable perturbé par des nuées de paparazzi dans des décors grandioses. Le Mépris, cʹest Rome et Cinecittà, Capri et une villa époustouflante sur la mer. Cʹest aussi Fritz Lang, Michel Piccoli, Jack Palance, Jean-Luc Godard. Basé sur le livre homonyme dʹAlberto Moravia, le réalisateur fait un chef-dʹœuvre, qui rencontre peu de succès à sa sortie. De plus le film est un peu chahuté par ses producteurs. Mais tout ça contribue à sa légende. Le Mépris révélera, avec le temps qui passe, son intemporalité et sa force. Vous lʹavez compris, cʹest lʹhistoire dʹun film particulier, dʹun tournage particulier, de Brigitte Bardot, de Jean-Luc Godard et de Michel Piccoli dont il va être question aujourdʹhui. Pour vous en parler, nous avons la bible dʹAntoine de Baecque quʹil consacre au réalisateur, ainsi que beaucoup, beaucoup dʹarchives, des extraits, des anecdotes. Mais il est temps de pénétrer dans la chambre, Brigitte Bardot est déjà là….son corps est là en tous cas, la voilà qui le détaille. REFERENCES NEMER, François, Godard (Le cinéma), Découvertes Gallimard, 2006 CERISUELO, Marc, Le Mépris, Les Editions de la Transparence, coll. Cinéphilie, 2006 VIMENET, Pascal, Préface de Jean Douchet, Le Mépris, Jean-Luc Godard, Image par Image, Hatier, 1992 DE BAECQUE, Antoine, Godard, biographie, éditions Grasset, 2010 Jacques Rozier, Paparazzi https://www.cinematheque.fr/henri/film/63574-paparazzi-jacques-rozier-1963/
6/25/202356 minutes, 9 seconds
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La comtesse aux pieds nus (The Barefoot Contessa), Joseph L. Mankiewicz, 1954

WOUEB Cʹest Cendrillon qui finit assassinée par son prince. Un classique du cinéma, adulé, encensé. Normal, cʹest Joseph Leo Mankiewicz qui signe ce chef-dʹœuvre sorti en 1954, intitulé La Comtesse aux Pieds Nus, The Barefoot Contessa. Lʹhistoire est celle dʹune jeune femme, madrilène, fantastique danseuse, recrutée par un millionnaire pour les besoins dʹun film, qui devient une star, puis épouse un Comte impuissant, tombe enceinte du domestique et meurt. " Jʹai essayé de faire un conte de fées qui corresponde à la vie dʹaujourdʹhui, une version amère de Cendrillon. Le prince charmant aurait dû, à la fin, se révéler homosexuel, mais je ne voulais pas aller aussi loin. " confesse Mankiewicz. Vous lʹentendez, le propos est assez subversif. Dʹautant que le réalisateur sʹamuse à attaquer le tout Hollywood, sa chasse aux sorcières, son système pyramidal, la jet-set, la noblesse européenne vieillissante et quelques producteurs tout puissants dans la foulée. Cʹest un film porté de bout en bout par son réalisateur qui vient de fonder sa propre maison de production Figaro Inc., Figaro Incorporation. Construits en flash-backs, le film propose un magnifique portait de femme porté par la présence magnétique dʹAva Gardner. Un rôle clé, marquant, à la fois proche et éloigné de la réalité. Elle y est tour à tour exceptionnellement fragile, forte, folle, amoureuse, déprimée, magnifique. A ses côté, Humphrey Bogart dans le rôle dʹun metteur-en-scène ami, sorte de doublure visuelle du réalisateur. Ne tardons pas. La comtesse marche pieds nus dans cette success story complètement pervertie, dans un film placé sous le signe de la fatalité et de la tragédie. REFERENCES Ava Gardner dans un jeu télé http://www.youtube.com/watch?v=U2hy6fyheIA Un documentaire sur Ava Gardner https://www.youtube.com/watch?v=uJGkz4I1r-4 N.T. BINH, Mankiewicz, Rivage/Cinéma, Paris, 1986 Patrick LOUGUET, La Comtesse aux pieds nus, Un cinéma qui se raconte et qui se pense, Cinémas, Artois Presses Université, Arras, 2003 Patrick BRION, Joseph L. Mankiewicz ; biographie, Filmographie illustrée, analyse critique, Editions de la Martinière, Paris, 2005 Ava Gardner, Ava, Mémoires, traduit de l'anglais par Françoise Cartano, Presses de la Renaissance, Paris, 1991,
6/18/202356 minutes, 19 seconds
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Ma nuit chez Maud, Eric Rohmer, 1969

Ma Nuit chez Maud est un film bavard, parlant de philosophie, de religion, de foi, de Pascal, de jansénisme, de volonté et dʹamour. Un film qui parle de Jean-Louis qui rencontre Françoise à la messe et décide quʹelle sera sa femme. Un film qui parle aussi de Vidal, professeur de philosophie et de Maud, médecin divorcée chez qui Jean-Louis passera la nuit. Mais il ne se passera rien, car Jean-Louis a décidé que Françoise serait sa femme. Ma nuit chez Maud, sorti en 1969, est un conte moral dʹÉric Rohmer, sʹinscrivant en troisième position des contes moraux du réalisateur français. Conte moral ? Cʹest un terme générique pour un cycle de 6 long-métrages du réalisateur débuté en 1962. Celui-ci met en scène quelques représentants de la bourgeoisie dʹune ville de province. Ici, quand on parle de moralité, il est surtout question de religion. Cʹest le thème du film. La religion et les discours quʹil y a autour. Mais les principes des uns et des autres sont souvent mis à mal et Rohmer nʹhésite pas à pointer les faces les plus troubles de chacune et de chacun sans exclusion ni concession. Surprenant par la pertinence des dialogues, par le jeu subtil des acteurs, Jean-Louis Trintignant, Françoise Fabian, Marie-Christine Barrault, par le choix du noir et blanc, ma Nuit chez Maud est peut-être le plus accessible des films de Rohmer. Il est immédiatement acclamé par la critique et propulse Eric Rohmer dans la catégorie des cinéastes qui comptent à lʹinstar de ses anciens collègues des Cahiers du cinéma, Jean-Luc Godard ou Jacques Rivette. Pourtant, tout nʹétait pas si clair que cela pour Eric Rohmer. Un homme arrivé sur le tard au cinéma Un homme qui préfère la littérature à lʹimage. Au début…. Avant de devenir une référence dans le cinéma français. REFERENCES De Baecque Antoine et Herpe Noël, Eric Rohmer, Editions Stock Lʹavant-scène cinéma, ma Nuit chez Maud, Eric Rohmer, no 98, décembre 1969 Jean-Louis Trintignant parle de la direction dʹacteur de Rohmer http://www.ina.fr/video/I00011434 Françoise Fabian et Marie-Christine Barrault https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i00006620/francoise-fabian-a-propos-du-film-ma-nuit-chez-maud
6/11/202356 minutes, 8 seconds
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Tout sur ma mère (Tode sobre mi Madre), Pedro Almodovar, 1999

Tout sur ma mère, Todo sobre mi Madre, est un film du réalisateur espagnol sorti en 1999. Cʹest un film qui parle des mères, des pères, de lʹenfantement, des origines, de transplantations, de cœur, de familles élargies. 13e film de Pedro Almodovar, à la maturité sereine, Tout sur ma mère raconte lʹhistoire de Manuela. Celle-ci travaille dans un service de greffes. Elle un fils de 17 ans, Estéban, quʹelle a eu avec Lola, un travesti disparu à la naissance de lʹenfant. Manuela allait parler à Estéban de son père quand une voiture le tue à la sortie dʹune représentation théâtrale dʹun Tramway nommé Désir. Atterrée, elle accompagne le cœur de son fils qui sauvera une autre vie et renoue avec Lola. Mélodrame au féminin, Tout sur ma mère prend en charge des destins émouvants dans foisonnement de personnages. Ça rit, ça pleure, ça hurle. Les actrices, surtout, portent lʹunivers dʹAlmodovar à bout de larmes. Au Festival de Cannes en 1999, alors quʹil est le grand favori et quʹon lui promet la Palme dʹor, Tout sur ma mère reçoit le Prix de la mise en scène. Il est aussi couronné de lʹOscar et du César du Meilleur film étranger et 7 Goya. La critique aime ce film de la maturité, loin des explosions de folie de Femmes au bord de la crise de nerf. Et le public, principalement féminin, est conquis. Aujourdʹhui dans Travelling, cʹest dans lʹunivers de Pedro Almodovar que nous pénétrons, son univers colorés, ses obsessions. Nous allons parler de ce réalisateur, de la Movida, ce mouvement artistique qui a secoué Madrid, de la maman de Pedro Almodovar, de ses actrices. Ne tardons plus, il ne nous reste plus quʹà compiler tout ça et à suivre un réalisateur espagnol qui a su imprimer sa marque dans le cinéma contemporain. REFERENCES Pedro Almodovar, Lʹinsolent de la Mancha, https://www.rts.ch/play/tv/doc-portrait/video/pedro-almodovar-linsolent-de-la-mancha?urn=urn:rts:video:14028313 Lalanne, Jean-Marc, La nouvelle Eve, Cahiers du cinéma no 535 Almodovar en deux ou trois choses https://www.arte.tv/fr/videos/060738-257-A/pedro-almodovar-et-deux-ou-trois-autres-choses-blow-up/ Almodovar en 6 minutes https://www.arte.tv/fr/videos/065424-045-A/blow-up-pedro-almodovar-en-6-minutes/ Almodovar à Barcelone https://www.arte.tv/fr/videos/111198-001-A/pedro-almodovar-tout-sur-barcelone/ Un doc sur Almodovar : Lʹinsolent de la Mancha https://www.rts.ch/play/tv/doc-portrait/video/pedro-almodovar-linsolent-de-la-mancha?urn=urn:rts:video:14028313
6/4/202356 minutes, 59 seconds
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Virgin Suicides (The Virgin Suicides), Sofia Coppola, 1999

Le premier long-métrage de Sofia Coppola sʹintitule The Virgin Suicides, (Virgin Suicides en français), un film dramatique américain sorti en 1999. Adapté du roman du même nom de Jeffrey Eugenides, le film raconte l'histoire des cinq sœurs Lisbon dans le cadre d'une banlieue bourgeoise huppée tout près de Détroit dans le Michigan durant les années 70. Lʹhistoire des filles Lisbon cʹest celle dʹune famille étrange. Un père prof de mathématiques, une mère bigote, et cinq sœurs qui vont commettre lʹirréparable : le suicide. Mais ce sont surtout les garçons qui les observent qui sont au cœur du récit. Des jeunes gens amoureux fascinés des sœurs Lisbon qui vont perdre, en même temps quʹelle, leur enfance et basculer dans lʹâge adulte. Virgin Suicides cʹest la métaphore de lʹinnocence perdue, cʹest A lʹombre des jeunes filles en fleur qui devient filles de sang. Cʹest la poursuite de spectres blonds, vaporeux, aussi évanescents que le temps qui passe. Sofia Coppola, photographe et styliste, ne se destinait forcément pas à la réalisation. En lisant le livre, elle se sent portée, écrit un scénario sans avoir les droits du roman. Puis tout sʹenchaine. A sa sortie, le film marque les esprits. La critique est enthousiaste. On attendait une bluette de la part de la fille à papa. Mais voilà que Sofia parvient à se faire un prénom face à Francis Coppola. Ses actrices et acteurs sonnent juste, le propos comme lʹémancipation, les obsessions, lʹamour absolu adolescent, le corps de la femme et principalement de la jeune femme, la musique de Air, contribuent à en faire une œuvre qui marque le cinéma américain à lʹaube des années 2000. Place à un film qui fait goûter au poison de lʹadolescence sans beaucoup de concessions. REFERENCES Clotilde Leguil, Les amoureuses, voyage au bout de la féminité, Paris, Éditions du Seuil, 2009, 185 p. (ISBN 978-2-02-097618-3, lire en ligne [archive]), " Lux. Une amoureuse et ses sœurs ". Erwan Higuinen et Olivier Joyard, Tous les garçons et les filles de leur âge, portrait de Sofia Coppola, in Cahiers du cinéma no 536, 22 mai 1999 Making of https://www.youtube.com/watch?v=JQdmc5pqMpo Blow Up, Sophia Coppola en musique https://www.arte.tv/fr/videos/092096-051-A/blow-up-sofia-coppola-en-musiques/ FLASH BACK · " Virgin Suicides " de Sofia Coppola a 20 ans https://www.youtube.com/watch?v=MVfdxMOqwcE
5/28/202356 minutes, 33 seconds
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Les Trois Frères, Didier Bourdon et Bernard Campan, 1995

En 1995, les Inconnus deviennent Les Trois Frères à lʹécran. Cʹest leur premier long-métrage. Et ça fonctionne plutôt bien. Après avoir fait les beaux jours de France 2 avec leur série de parodies qui connaissent de très grands succès dʹaudience, avoir attaqué les scènes de Paris et de Province, avoir sévi sur les ondes radios, le trio sʹattaque au cinéma. Mais contrairement au Téléphone sonne toujours deux fois, sorti en 1985, où ils se contentaient de jouer les acteurs, là ils se décident à faire tout tout seuls. Les Nuls sʹy sont essayé juste avant eux. Réalisé par Didier Bourdon et Bernard Campan, deux des Inconnus, le trio ne se contente pas de compiler des sketchs, mais écrit une histoire drôle et touchante. Celle de Trois frères, comme le titre lʹindique, qui ne se connaissent pas, tous de pères différents, abandonnés par leur mère, une chanteuse qui est morte aux Etats-Unis et leur a légué 300 patates, soit 3 millions de francs. Le problème, cʹest que le magot pour des raisons X Y va leur passer sous le nez et leur laisser une pluie dʹemmerdements. Le film enchante le public qui vient en masse dans les salles, surprend, un peu, la critique qui ne sʹattend pas à quelque chose de valable cinématographiquement parlant. Et pourtant : le propos est là, les héros évoluent, et ce qui commençait comme un vaudeville, se termine par une rédemption. Les Trois Frères est couronné dʹun César de la Meilleure première œuvre en 1996. Le film poursuit sa carrière à la télévision, devenant, légitimement, une comédie populaire dont tout un chacun connaît les répliques à lʹinstar de La Grande Vadrouille ou des Bronzés. REFERENCES Sur le tournage des Trois Frères https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/1995-dans-les-coulisses-du-film-les-trois-freres 5 anecdotes sur les Trois Frères https://www.gqmagazine.fr/pop-culture/article/les-trois-freres-5-anecdotes-sur-le-film-culte-des-inconnus Un article sur le film https://www.lepoint.fr/cinema/les-trois-freres-le-coup-d-essai-coup-de-maitre-des-inconnus-08-03-2020-2366258_35.php les Inconnus au café-théâtre https://www.youtube.com/watch?v=B0yPqjEG3E4 Les Trois Frères racontés par les Inconnus dans Première, janvier 2019 https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Lhistoire-secrete-des-Trois-Freres-racontee-par-Les-Inconnus
5/21/202356 minutes, 14 seconds
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Out of Africa, Sydney Pollack, 1985

La Ferme africaine, un roman de Karen Blixen, est porté à lʹécran par Sydney Pollack sous le titre dʹOut of Africa en 1985. Cʹest une reconstitution en costumes du Kenya de 1913 à 1931 avec des lions, un avion, des kenyans, des anglais, une plantation de café, un mari volage et une grande histoire dʹamour entre Karen Blixen, jeune aristocrate danoise, une baronne, et un aventurier, un chasseur, Denys Finch Hatton. Au moment où lʹEurope entre en guerre, Karen expérimente une Afrique colonisée, devient chef dʹentreprise, finit par tout perdre, son mari, son amant, sa plantation, et rentre au Danemark. En 1937, elle écrit la Ferme africaine sous un pseudo, un récit autobiographique lumineux qui devient très vite un bestseller. Beaucoup de réalisateurs ont rêvé de porter ce roman épique à lʹécran. Cʹest Sydney Pollack qui sʹen empare sur un scénario de Kurt Luedtke. Le tournage sʹeffectue au Kenya où on reconstitue le passé colonial du pays. Un tournage épique, assez difficile, où on fait intervenir des milliers de figurants et où on fait venir tous les animaux depuis la Californie. Sur place, les autorités ne voient pas dʹun très bon œil lʹarrivée de cette équipe dʹaméricains qui tourne un vieux films en costumes. Mais ils sont très heureux quand le film, multiplement oscarisé, attire les touristes en masse dans le pays. Mais ça, cʹest une autre histoire. Sorti en 1985, le film attire tous les regards. Ce sont surtout Meryl Streep et Robert Redford qui font fondre les cœurs. Le public adore, la critique également à part certains journaux féminins qui fustigent les envies traditionnalistes dʹêtre une femme mariée de Karen Blixen en oubliant simplement que cʹest un récit autobiographique dʹune femme née en 1885. Autres temps, autres mœurs. Le film, récolte une pluie de récompenses des Golden Globes, des BAFTA et 7 Oscars, dont les plus courus, lʹOscar du meilleur film et du meilleur réalisateur. REFERENCES FEENEY CALLAN Michael, Robert Redford, biographie, Editions la Trace, 2022 LONGWORTH Karina, Meryl Streep, Cahiers du cinéma, 2013 Interview de Karen Blixen par Pierre Dumayet https://fresques.ina.fr/europe-des-cultures-fr/fiche-media/Europe00016/karen-blixen.html Meryl Streep - Out of Africa Interview (1997) https://www.youtube.com/watch?v=NkwiI-AqBxk Sydney Pollack en 1995 https://www.youtube.com/watch?v=b4231Eyevvs
5/14/202356 minutes, 31 seconds
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Taxi Driver, Martin Scorcese, 1976

"You Talkin to me?", "Cʹest à moi que tu parles?", lancée par Robert de Niro face à son miroir est certainement une des phrases les plus connues du cinéma. Le comédien interprète Travis Bickle dans le film Taxi Driver de Martin Scorcese, la Palme dʹor 1976. A lʹécran, on trouve aussi Jodie Foster, toute jeune alors, Harvey Keitel, et Cybill Shepherd. Taxi Driver cʹest lʹhistoire de Travis Bickle, un jeune homme du Middle West, démobilisé des Marines, qui fait le taxi à New-York. Cʹest un déséquilibré, solitaire, insomniaque, qui voit la déchéance morale partout et qui décide de nettoyer la ville en lʹensanglantant. Taxi Driver, cʹest le récit dʹun psychotique mystique créé par le scénariste Paul Schrader, inspiré dʹun fait réel, une tentative dʹassassinat politique, nous y reviendrons. Cʹest un film dʹerrances, un film où des violences se croisent, où des tirs sʹéchangent, où lʹamour nʹa pas sa place. Cʹest un film qui montre les séquelles psychologiques de la guerre du Vietnam, les traumatismes des jeunes gens revenus au pays, fracassés. Ça ne sʹétait jamais vu avant. Le film choque à sa sortie, mais imprime les mémoires. Et surtout, fait entrer pleinement Martin Scorcese dans le Nouvel Hollywood, ce vivier dʹartistes exaltés, prêts à montrer de quoi ils sont capables, ceux qui veulent en découdre avec le système. Lʹhistoire de Taxi Driver sʹécrit avec sur la banquette dʹun taxi jaune new-yorkais et offre à tous ces jeunes talents, acteurs et actrices compris, un terrain dʹexploration fabuleux qui va devenir légendaire. REFERENCES La tentative dʹassassinat contre George Bremer https://www.youtube.com/watch?v=Yk0yNR7uUag " Taxi Driver, un film de Martin Scorcese ", LʹAvant-Scène Cinéma, Numéro 529, Février 2004 Taxi Driver présenté par Jean-Baptiste Thoret en 2013 https://www.youtube.com/watch?v=VMfUAjaSVE4&t=363s Paul SCHRADER, Taxi Driver, Faber & Faber, 1990 CIEUTAT Michel, Martin Scorcese, Rivages, 1987 La scène culte : You talkin to me de Robert de Niro. http://www.youtube.com/watch?v=4e9CkhBb18E DUBOIS, Régis, Martin Scorcese, Lʹinfiltré, Nouveau Monde éditions, 2019
5/7/202356 minutes, 16 seconds
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Vitus, Fredi M. Murer, 2006

4/30/202356 minutes, 18 seconds
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Les Ripoux, Claude Zidi, 1988

4/23/202356 minutes, 28 seconds
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Forrest Gump, Robert Zemekis, 1994

Forrest Gump est une comédie américaine signée Robert Zemeckis, sortie en 1994. Ce film à la dramaturgie bonhomme, à la philosophie heureuse, parfois naïve, se taille une place de roi dans la culture populaire. Car Forrest Gump est un héros populaire. Touchant, aimant, droit, il est lʹhomme qui invente le smiley, le déhanché dʹElvis Presley, qui dénonce le scandale du Watergate et qui inspire sa chanson Imagine à John Lennon. Et tout cela sans en avoir conscience. Car Forrest Gump est un simple dʹesprit, un homme au QI en dessous de la moyenne qui se retrouve impliqué dans 30 ans dʹhistoire américaine. Forrest, incarné par Tom Hanks, est un héros malgré lui qui devient sportif de haut niveau, héros de guerre, entrepreneur à succès, gourou, influenceur, inventeur et découvreur. Entre les années 50 et les années 80, il est embraqué dans tous les soubresauts de lʹhistoire américaine, et invité par trois fois à serrer la pogne de trois présidents. Mais lui, son seul objectif, cʹest lʹamour de sa belle, Jenny, dont il aura un fils. En adaptant le roman du même nom de Winston Groom, sorti en 1986, Robert Zemeckis tourne ce qui deviendra un classique de lʹhistoire du cinéma et fera de Forrest Gump un personnage que tout le monde connaît et reconnaît citant allègrement quelques phrases et autres philosophies tirées du film. Robert Zemeckis, après les Retour vers le futur, A la poursuite du Diamant Vert et Qui veut la peau de Roger Rabbit, reprend son équipe et sʹembarque dans une aventure sur plusieurs décennies cinématographiques, profitant des avancées des trucages numériques pour parvenir à raconter son histoire. Le film reçoit une pluie de récompense, des Oscars en 1995, dont ceux de meilleur film, de meilleur réalisateur et de meilleur acteur pour Tom Hanks. Il ne nous reste plus quʹà nous asseoir sur un banc à Savannah, aux côtés dʹun homme au regard candide et de partager avec lui le contenu dʹune boîte de chocolat tandis quʹil nous raconte sa vie. REFERENCES Tom Hanks talks about Forrest Gump, 1994 sur CBS https://www.youtube.com/watch?v=hb5c04q_YfM Forrest Gump Behind scenes https://www.youtube.com/watch?v=0s21LSWxH9w Forrest Gump, making of https://www.youtube.com/watch?v=sArC4_lbzAI https://www.youtube.com/watch?v=dH4lvbSG5RE
4/16/202356 minutes, 13 seconds
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La guerre des boutons, Yves Robert, 1962

Cʹest un film dʹenfant réalisé par un grand enfant à la moustache rieuse : la Guerre des boutons, dʹYves Robert sorti en 1962. Cʹest une histoire adaptée du roman de Louis Pergaud, sorti en 1912, une histoire dʹécoliers à lʹancienne qui se battent entre deux villages voisin. Dans le film, il y a ceux de Longeverne et ceux de Velrans. Les gamins, à peine lʹécole terminée, filent à mi-chemin des deux villages dans une sablière et se font la guerre dans les règles de lʹart. Cʹest ainsi depuis toujours. Personne ne sait pourquoi tout cela a commencé, mais cʹest ainsi. Un soir, le chef de Longeverne, Lebrac, a une nouvelle idée : infliger au prisonnier de guerre du jour un traitement nouveau. On ne le torturera pas, mais on lui retirera son bien le plus précieux : lʹhonneur. Une douzaine de coups de ciseaux bien précis, on lui enlève ses boutons, et autres attaches et voilà le vaincu tête basse qui se dirige vers sa maison en retenant ses culottes courtes pour aller prendre la fessée du siècle pour lui apprendre à sʹêtre mis dans tous ses états. Pour incarner ses personnages, on engage des enfants au charisme certain dont André Treton pour Lebrac et Martin Lartigue dans le rôle du Petit Gibus. Pour les adultes, Jean Richard, Michel Galabru et Jacques Dufilho prêtent leur concours à ce projet amical. En 1962, ce film fait un triomphe au cinéma. Il est plébiscité par le public et par la critique, obtenant le prix Jean-Vigo et la récompense du meilleur film français aux Victoires du cinéma français. A lʹécran beaucoup dʹenfants autour dʹYves Robert et de son épouse Danièle Delorme, qui hypothèquent leur maison pour produire ce film auquel personne ne croit. Il faudra un distributeur américain pour que tout change et que le film devienne un classique du cinéma français. REFERENCES Yves Robert, Un homme de joie, dialogue avec Jérôme Tonnerre, Flammarion, 1996 LIVRE MON AMI : EMISSION DU 17 MAI 1962 Claude SANTELLI interviewe Yves ROBERT à propos de son film "La Guerre des boutons". Images d'archive INA Institut National de l'Audiovisuel http://www.ina.fr #INA #People https://www.youtube.com/watch?v=rJ1bNbvyfQg Alain Bergala présente La guerre des boutons https://www.youtube.com/watch?v=9ZDqfu0u6RA Madeleine Garrigou-Lagrange, " La Guerre des boutons ", Téléciné no 105, Paris, juin-juillet 1962, La Guerre des boutons, roman original de Louis Pergaud Le Ptit Gibus a grandi https://www.youtube.com/watch?v=t8dwRgadxbQ
4/9/202356 minutes, 8 seconds
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Rosetta, Luc et Jean-Pierre Dardenne, 1999

Un film belge, Palme dʹor à Cannes en 1999, qui se résume en un prénom ? Ne cherchez plus, cʹest Rosetta. Rosetta, lʹhistoire dʹune jeune femme qui a la rage de vivre, de survivre. Rosetta, qui veut tellement sʹintégrer, qui ne supporte pas la marge, quʹelle fonce dans le tas, lutte jusquʹà lʹobsession. Rosetta qui fait entrer son interprète, Emilie Dequenne et les frères Luc et Jean-Pierre Dardenne dans la cour des grands. Car ce film, sorti au crépuscule du 20e siècle, raconte lʹhistoire dʹune survivance, dʹune guerre pour trouver sa place. A Cannes, le film fait polémique. On ne comprend pas pourquoi le jury présidé par David Cronenberg a récompensé cette œuvre sombre et une actrice en devenir, une amatrice. Mais derrière le film dans lequel beaucoup ne voient quʹun énième film de réalisme social, se cache un vrai travail de réalisation. La plongée dans lʹunivers de Rosetta, au plus près de la comédienne, est un véritable tour de force. Le film explore une histoire non pas à partir dʹune intrigue mais à partir dʹun personne que lʹon prend à un moment et que lʹon lâche à un autre. Et cʹest tout. Et cʹest déjà beaucoup. Laurent Marchi, du Planète Cinéma, écrit : " Rosetta est le résultat d'un extrême travail qui ne laisse pas la place à l'improvisation. Le paradoxe et la beauté du travail tenant justement dans cette impression de vérité alors même que tout est préparé, pensé, écrit et répété. " Ne tardons plus. Plongée entre caravane, une usine, une baraque à gaufre, un étang, sur les pas de Rosetta, survivante magnifique, que nous nʹallons pas lâcher dʹune semelle. REFERENCES Luc et Jean-Pierre Dardenne, Rosetta : scénario, Les cahiers du cinéma, 1999, 137 p., avant-propos Fresque INA, le Festival de Cannes, Palme dʹOr 1999 https://fresques.ina.fr/festival-de-cannes-fr/fiche-media/Cannes00302/palmares-du-festival-1999.html Emilie Dequenne définit son personnage https://fresques.ina.fr/europe-des-cultures-fr/fiche-media/Europe00270/les-freres-dardenne.html
4/2/202356 minutes, 25 seconds
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Dirty Dancing, Emile Ardolino, 1987

Dirty Dancing dʹEmile Ardolino sort en 1987. Cʹest un film culte qui va vous faire chavirer le cœur sur un air de Mambo, qui va vous glisser des fourmis dans les jambes, battre la mesure, bouger en rythme, un film qui donne envie de fondre des guimauves et dʹembrasser le premier Bad boy venu. Une histoire très eighties qui nous transporte dans les sixties, sur la piste de danse et les émois rythmiques de Baby et de Johnny. Patrick Swayze est Johnny. En trois pas chaloupés, le geste leste, le torse musclé, le cheveu gominé, il réussit à envahir lʹimaginaire adolescent, et fait fondre toutes les filles, jeunes et moins jeunes. Entre ses bras, Jennifer Grey, Baby, sʹémancipe. Le film raconte une initiation. Le passage à lʹâge adulte dans une Amérique en pleine révolution des mœurs, où les corps deviennent langage. Mais personne, à la base, ne parie sur Dirty Dancing. Un petit budget, un petit réalisateur de télé, des petits acteurs, une petite histoire de lutte des classes. Le film ressemble tellement à une bluette pour ados que les studios qui le produisent proposent à la scénariste de brûler les copies pour toucher lʹargent de lʹassurance. Mais la scénariste, Eleanor Bergstein, tout comme toute une partie de lʹéquipe du film tiennent bon. Le film sort et connaît un succès retentissant jamais démenti. Succès encore plus éclatant grâce à la bande originale, une des plus vendue au monde, reprenant les musiques des années soixante comme des créations originales, dont la chanson Time of My Life qui remporte lʹOscar de la meilleure chanson en 1988. REFERENCES Patrick Swayze interview 1988 au micro de Barbara Walters https://www.youtube.com/watch?v=rcjx7tTQTQU Jennifer Grey Reveals 'Dirty Dancing' Secrets https://www.youtube.com/watch?v=MuUGpnZBvuM
3/26/202356 minutes, 19 seconds
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Le Dernier Empereur (The Last Emperor), Bernardo Bertolucci, 1987

Cʹest un peu le film de tous les superlatifs, une sorte de Ben Hur chinois, avec des centaines de collaborateurs, un casting international, 20ʹ000 figurants, 9'000 costumes, un tournage historique au cœur de la Cité interdite à Pékin. Bernardo Bertolucci est en effet le premier occidental à pouvoir tourner dans ce palais. Ce film, cʹest le Dernier empereur, L'ultimo imperatore, The Last Emperor, sorti en 1987. Un film dont la beauté des images ne change rien au tragique de lʹhistoire de ce dernier empereur de Chine, Pu Yi. Un homme ballotté par le destin, empereur à 3 ans, renversé par la Chine communiste, partant en exil, pour être récupéré par les Japonais et proclamé empereur fantoche du Mandchoukouo. Il est arrêté et emprisonné par les soviétique en 1945, pour être rééduqué dans une prison chinoise pendant 9 ans avant dʹêtre finalement libéré et de finir sa vie comme jardinier. Le dernier empereur de Chine meurt des suites dʹun cancer à 61 ans. Et cʹest ce destin exceptionnel que Bernardo Bertolucci porte à lʹécran avec des moyens faramineux, une reconstitution historique fascinante retraçant toute lʹhistoire de cet homme déchu, ce pantin des événements. Le réalisateur qualifie le film de cheminement de la décadence et du pourrissement dʹune dynastie jusquʹà la rééducation dʹun homme. Le film rencontre un vrai succès critique et public. Il est couronné par 9 Oscars, dont ceux des Meilleur film et Meilleur réalisateur, du César du Meilleur film étranger, de Baftas et de Donatellos. Ne tardons plus, commençons notre réflexion sur les apparences du pouvoir et la réalité de lʹimpuissance, sur les prisons dorées, sur un chatoyant théâtre dʹombre, sur cette fresque de lʹhistoire de la Chine du XXe siècle. REFERENCES Edward Behr, Pu Yi, le Dernier Empereur, Robert Lafont Pu Yi, Jʹétais empereur de Chine, biographie, traduction Jeanne-Marie Gaillard-Paquet, Jʹai Lu, 1999 Première, Le dernier empereur, un défi spectaculaire, Bertolucci raconte, décembre 1987. Fabien S. Gérard, journal de tournage : Le Dernier Empereur de Bernardo Bertolucci, Cahiers du cinéma, 1987 La voix de Pu Yi https://www.youtube.com/watch?v=lIMIWjV6Mck
3/19/202356 minutes, 17 seconds
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La maman et la putain, Jean Eustache, 1973

3/12/202356 minutes, 16 seconds
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