Fondé à Poitiers en janvier 2000, All the Living and the Dead crée un univers musical nourri d'influences diverses: les compositions peuvent aussi bien, par leur parti-pris mélodique, s'apparenter aux groupes indiepop, comme dériver vers des contrées plus angoissantes, et on les rapprochera alors d'expériences plus sombres et presque noisy.Leur musique s'appuie sur une rythmique efficace et répétitive (Siegfried Burgeot à la batterie, Vincent Seguret -Dana Hilliot, Architectonic#33, Tino- à la guitare basse), sur laquelle se dessinent les libres arabesques d'un piano aventureux (joué par Frédéric Deschamp) et d'une guitare éléctrique aux accents floydiens (Clément Batut)...La voix de Virginie et sa présence charismatique est à dix mille lieux des mélopées naïves dont on nous abreuve aujourd'hui dans une certaine pop française qui fait la part belle aux femmes-enfants: c'est ici du côté des accents incarnés d'une Kristin Hersch, d'une Joni Mitchell, d'une Patti Smith ou d'une Polly Jean Harvey qu'on pourra trouver des repères. Les textes (écrits par Virginie) sont hantés d'une fièvre dont la musique est touchée par contagion, et si la poésie n'est pas absente, c'est une poésie brute, parfois violente, charnelle.L'ensemble manie donc aussi bien le chaud que le froid, et passe avec maestria d'une atmosphère paisible et presque minimale, à quelque déluge sonore, violent et psychédélique. Le goût de l'improvisation qui anime les membres d'All the Living and the Dead leur permet de miner et briser l' architecture apparemment rassurante de leur chansons, ce qui ne manque pas de surprendre l'auditeur, particulièrement en concert où le groupe excelle.