Comment s’habiller, échanger, s’aimer dans les années 20 ? Pour se bricoler une morale minimale en des temps de crises sociale et écologique, Delphine Saltel explore chaque mois nos incohérences et les solutions possibles. Mêlant questionnement personnel, tribulations domestiques, reportages et entretiens avec des chercheurs et des activistes, ce podcast veut alerter, éveiller et rassurer sur un autre monde possible. Une production ARTE Radio.
Pourquoi se fouler à courir ?
À quoi sert de running ? Pourquoi se retrouve-t-on chaque week-end en petite foulée à la queue leu leu autour des parcs, tous en leggings et baskets fluos ? Comment peut-on trouver du plaisir à cracher ses poumons ? Que signifie cette lubie généralisée autour de la course à pied ? Le capitalisme postindustriel nous a-t-il transformé en hamsters camés à la dopamine et au gel énergétique ? Prêts à se flinguer les ménisques pour compenser le vide intersidéral de nos existences sédentaires de bons petits soldats du secteur tertiaire ? D’où vient cette obsession masochiste de la performance, du cardiotraining et des chaussures à 200 euros ? Delphine Saltel consulte différents spécialistes pour repenser sa propre addiction au running, et éclairer notre pratique collective. À la lumière de la paléoanthropologie, de la sociologie et de la philosophie, se dégagent quelques pistes pour renouer avec nos instincts de chasseur-cueilleur, échapper au grand méchant Nike et courir hors des sentiers battus. Avec : - Guillaume Millet : professeur de physiologie de l’exercice à l’université Jean Monnet de Saint-Etienne, auteur d' Ultra-trail : plaisir, performance et santé, Éditions Outdoor-éditions, 2012, Défatiguez-vous., Éditions Marabout, 2024. - Olivier Bessy : professeur au département de géographie et d’aménagement de l’université de Pau, auteur de Courir de 1968 à nos jours, Éditions Cairn, 2022 et Le Grand raid de la Réunion : une folle Diagonale, Éditions Orphie, 2023. - Guillaume Le Blanc : philosophe, écrivain et professeur de philosophie politique et sociale à l’université Paris-Diderot, auteur de Courir, Éditions Flammarion, 2012. - Vicky : fondatrice du club de course à pied féministe Run VNR.
- Extrait du spectacle “Madame Foresti” de Florence Foresti Ressources : - Born to run de Christopher McDougall, publié en 2009, trad. Éditions Guérin, 2012. - Free to run de Pierre Morath, production ARTE France, YUZU Productions, 2015. - Le marathon de Jean-Claude et autres épreuves de fond, Cyrille Martinez, Verticales, 2022 - Courir, de Marathon à Athènes, les ailes aux pieds, Andrea marcolongo, Gallimard, 2024 - Vidéos de Francis Chaouloff, directeur de recherche à l'INSERM
Merci à Pierre Manil, Cyrille Martinez, Andrea Marcolongo, Marie Morand, Guillaume Lalu, le GANG groupe athéltique de Noisy le grand
Enregistrements : septembre, octobre 24 - Réalisation : Charlie Marcelet - Accompagnement éditorial : Mina Souchon - Illustration : Yasmine Gateau - Production ARTE Radio
10/16/2024 • 38 minutes, 28 seconds
Vivons heureux avant la fin de l’été
S'épanouir sur le transat ou le canap
Pour cet épisode allégé spécial pause estivale, Delphine Saltel retrouve certains des intervenants qu’elle a enregistrés cette année pour qu’ils partagent un conseil, une idée, des pistes de réflexion ou d’activité à pratiquer, quelque chose que l’on puisse expérimenter ou laisser tranquillement infuser avant de redémarrer la vie normale à la rentrée.
Anis Rhali est réalisateur et scénariste. Sa chaîne YouTube a des milliers d'abonnés et pour ARTE Radio il a réalisé L’école c’est de la merde. On a aussi pu l'entendre dans l’épisode de Tu t’es vu quand t’as pas bu ? Il raconte comment son enfance de fils unique lui a appris à kiffer la solitude, même en vacances.
Julie Neveux est linguiste, maîtresse de conférences à La Sorbonne en linguistique. Elle est l’autrice du Langage de l’amour auquel a été consacré l'épisode Comment parler d'amour. Elle trouve que l’été est une saison idéale pour l’endophasie. Quèsaco l’endophasie ? C’est notre faculté à se parler en silence, dans notre tête. Que disent nos voix intérieures ? Comment se brancher sur sa fréquence mentale ?
Zineb Fahsi est professeure de Yoga et autrice d’un essai abrasif sur sa propre discipline Le Yoga, nouvel esprit du capitalisme. Elle est intervenue dans l’épisode Le yoga, c’est de droite ? Elle nous recommande une position que chacun.e peut tenter à son petit niveau, n’importe où. C’est tout simple et avec Zineb Fahsi, ça peut même devenir politique. Alors, fermez les yeux, ouvrez les oreilles, et vivez heureux avant la fin de l’été.
Enregistrements : juin-juillet 2024 - Texte, voix, prises de son et montage : Delphine Saltel - Réalisation et mixage : Arnaud Forest - Illustration : Yasmine Gateau - Production : ARTE Radio
7/31/2024 • 22 minutes, 6 seconds
Le mythe de l'allumeuse
Le consentement expliqué à ma fille
Comment parler de sexe à son ado sans se faire claquer la porte au nez ? Bourrelée d'angoisses maternelles mais incapable d'aborder frontalement la question avec sa fille de 15 ans, Delphine Saltel prend le biais de s’intéresser à un mot. Une injure misogyne qui guette toujours les filles dans les situations de séduction : Allumeuse. La professeure de philosophie Christine van Geen y a consacré un essai entier : « Allumeuse, genèse d’un mythe ». Elle décortique méthodiquement le terme, son étymologie et l’ambiguïté qu’il fait peser sur le désir et le consentement. Qu’est-ce qu’une allumeuse ? Une fille qui veut ou qui ne veut pas ? Que lui reproche-t-on ? De s’offrir ou de se refuser ? En clarifiant les sous-entendus que charrie cette figure féminine, Christine van Geen renverse les étiquettes que l’on a peur d’endosser et les rôles que l’on se sent obligé.e de performer dans les scénarios amoureux.
Avant les départs en vacances et en colo, Delphine Saltel propose avec cet épisode une boîte à outils pour bricoler les nouvelles règles du jeu sexuel et déclencher la discussion que l’on se doit tous et toutes d’avoir avec nos enfants sur le consentement.
Avec :- Christine van Geen, professeure de philosophie, autrice de « Allumeuse, genèse d’un mythe », Le Seuil, 2024- Irène Théry, sociologue du droit, de la famille et de la vie privée, autrice de « Moi aussi, la nouvelle civilité sexuelle », Le Seuil, 2023- Les récits de Norah et Juliette.
Merci à Pauline, Nina et Inès.
Enregistrements : mai-juin 2024 - Texte, voix, prises de son et montage : Delphine Saltel - Réalisation et mixage : Arnaud Forest - Stagiaire : Adélaïde Martin - Lecture : Timothée Lerolle - Illustration : Yasmine Gateau - Production : ARTE Radio
6/26/2024 • 47 minutes, 51 seconds
Reste dans ta classe !
Quelle école pour nos enfants ?
Il y a dix ans, Delphine Saltel avait inscrit ses deux filles à l'école maternelle de son secteur, un quartier du sud de Paris au bord du boulevard périphérique. L’établissement, classé en REP (réseau d'éducation prioritaire), était déserté par les classes moyennes qui préféraient envoyer leurs enfants dans une école privée catholique toute proche. Cette situation tristement banale, avait inspiré le podcast Y'a deux écoles où Delphine Saltel interrogeait ses voisins, des spécialistes et ses propres angoisses. Pourquoi choisit-on une école plutôt qu'une autre ? Que dit la sociologie ? Et que valent nos convictions face au réel ?
Depuis, la valse des ministres de l’Éducation nationale n'a cessé de nous remettre sous le nez la crise d’un système scolaire à deux vitesses qui creuse les inégalités. Delphine Saltel retourne voir les parents et les élèves qu’elle avait enregistrés en 2014, leur demande où ils en sont, ce qui a fonctionné ou non dans leur stratégie, comment le choix de l’école a influencé leur mobilité sociale. En croisant leurs expériences et le regard de chercheurs comme Marco Oberti, Laélia Véron ou Karine Abiven, elle essaie de clarifier ce que fabriquent nos angoisses scolaires collectives.
Avec :- Fatiha Abram, assistante maternelle et Anas, son fils- Marianne, parent d’élève- Marco Oberti, Professeur des universités en sociologie à Sciences Po et au Centre de Recherche sur les Inégalités Sociales- Karine Abiven et Laélia Véron, maitresses de conférences en stylistique et langue française, autrices de Trahir et venger, paradoxes des récits de transfuge de classe.
Extraits :- Discours d’Annie Ernaux pour la réception de son Prix Nobel de Littérature- Pierre Bourdieu (INAthèque)- “La place”, d’Annie Ernaux (1983)
Bibliographie :- « Sociologie de l'école », 6ᵉ édition, Marie Duru-Bellat (avec Agnès van Zanten et Géraldine Farges), Armand Colin, collection U, 2022.- « Enseignement privé et ségrégation scolaire. L’enjeu de la diversité socio-territoriale », Marco Oberti, La Vie des idées, 25 avril. 2023.- « Trahir et venger : Paradoxes des récits de transfuges de classe » de Karine Abiven et Laélia Véron, Editions La découverte, 2024.- « Changer : méthode » d’Édouard Louis, Édition du Seuil, 2021.
Enregistrements : mars 2024 - Texte, voix, prises de son et montage : Delphine Saltel - Réalisation et mixage : Thomas Loupias - Assistance éditoriale : Juliette Cordemans - Illustration : Yasmine Gateau - Production : ARTE Radio
4/29/2024 • 53 minutes, 26 seconds
Tu t’es vu quand t’as pas bu ?
Sobriété mode d’emploi
Peut-on survivre sans éthanol ? Quand on hérite d’une culture latine qui érige depuis des siècles le vin en boisson totem, symbole de culture et de convivialité, comment arriver à se détendre, à fraterniser, à s’enjailler sans s’imbiber ?Depuis quelques années, le Dry January nous invite à prendre un temps de pause dans nos consommations ordinaires. Un défi collectif qui oblige à reconsidérer nos rituels alcoolisés et à décaper les représentations qui entourent une substance psychotrope, addictogène et cancérigène.
Delphine Saltel chronique les hauts et les bas de son mois de janvier sobre, accompagnée du sociologue Nicolas Palierne qui replace nos pratiques dans le grand mouvement de « dénormalisation » de l’alcool. En 50 ans, la consommation annuelle individuelle moyenne est passée de 26 litres d’alcool pur par an à 12 litres. Quelles prises de conscience, quels éclairages historiques peuvent nous aider à renouveler les codes et les imaginaires sociaux qui nous poussent à boire ?Anis Rhali, youtubeur et scénariste, a grandi dans un milieu où l’alcool ne va pas de soi. Il partage joyeusement quelques clés pour mettre en pratique la sobriété sans désespérer.
Avec :- Nicolas Palierne, docteur en sociologie, enseignant à l’université de Poitiers- Anis Rhali, scénariste, comédien, youtubeurMerci à Ludovic Gaussot, maître de conférence à l’université de Poitiers et à la cave sans alcool « Le Paon qui boit »
Bibliographie :- « Pour une sociologie de l’alcoolisme sous le prisme du genre », thèse soutenue en décembre 2023 à l’EHESS, Nicolas Palierne- « Modération et sobriété : études sur les usages sociaux de l’alcool », Ludovic Gaussot, Éditions L’Harmattan, 2004- « La culture de l’ivresse, essai de phénoménologie historique », Véronique Nahoum Grappe, Éditions Quai Voltaire, 1991- « Boire : Une affaire de sexe et d’âge », ouvrage collectif sous la direction de Marie-Laure Déroff et Thierry Fillaut, Presses de l’EHESP, 2015- « Sans Alcool, 1001 boissons pour un nouvel art de vivre à la française », Augustin Laborde, Maud Catté, Fabien Humbert, Éditions Massin, 2023
Enregistrements :janvier 2024 - Texte, voix, prises de son et montage : Delphine Saltel - Réalisation et mixage : Arnaud Forest - Stagiaire : Juliette Cordemans - Illustration : Raphaëlle Macaron - Production : ARTE Radio
2/16/2024 • 38 minutes, 15 seconds
Alcool, nous avons un problème
La zone grise de l'alcool
Faut-il attendre de planquer des mignonnettes de vodka dans le placard de sa salle de bains pour considérer qu’on a un problème avec l’alcool ? Tout le monde lève le coude, mais personne ne tombe jamais vraiment d’accord sur la définition de l'alcoolisme. Est-ce boire tous les jours ? Boire seul ? Avant 18h ? Chacun y va de sa petite frontière personnelle entre le bon vivant et le pochtron qui doit partir en désintoxication. En se focalisant comme ça sur la déviance des normes sociales, on évite de réfléchir à ce qui se passe avant l’enfer de l’addiction, dans la zone grise de nos consommations ordinaires : cette alcoolisation ambiante et totalement banalisée dans laquelle on trempouille quotidiennement avec notre religion bien franchouillarde de l’apéro, du pot de départ ou du dîner bien arrosé. On vit tellement immergés là-dedans, partout, tout le temps, qu’on ne réfléchit plus à ce que ça nous fait à tous, collectivement.
Sans attendre le Dry January pour s’atteler à la réflexion, Delphine Saltel a lu Jour Zéro, le journal de bord que l’autrice Stéphanie Braquehais s’est mise à tenir quand elle a décidé d’arrêter de boire. Au fil des jours de sobriété, elle arrive à s'extirper peu à peu des automatismes de consommation et de la convivialité éthylique pour regarder notre apérocratie en face.
Ressources : - « Jour Zéro », Stéphanie Braquehais, Editions L'iconoclaste, 2021.
Enregistrements : novembre-décembre 23 - Texte, voix, prises de son et montage : Delphine Saltel - Réalisation et mixage : Annabelle Brouard - Stagiaire : Juliette Cordemans - Illustration : Raphaëlle Macaron - Production : ARTE Radio
12/22/2023 • 33 minutes, 24 seconds
Le livre Vivons heureux avant la fin du monde
Inspiré du podcast de Delphine Saltel
Delphine Saltel s'interroge avec humour sur le couple, la famille et la sexualité. Dans ce livre, elle fait appel à des experts, sociologues ou philosophes, pour éclairer ce qu’elle et nous avec, vivons au quotidien. Une coédition ARTE Éditions / Philosophie Magazine.
D’où provient notre modèle conjugal ? Pourquoi est-il en crise ? Comment vivre en famille quand les histoires d’amour durent de moins en moins longtemps ? Qu’attend-on des parents d’aujourd’hui ? Où en sont nos scénarios sexuels ? Comment se dépatouiller avec la monogamie, les modes de garde des enfants, le chéquier du compte commun ?Dans cet ouvrage inspiré du podcast « Vivons heureux avant la fin du monde », produit par ARTE Radio, Delphine Saltel mêle le récit de soi aux rencontres avec des anonymes, des penseurs-ses et des activistes. Tirant des traits d’union entre nos difficultés intimes et l’éclairage des sciences humaines, elle livre un essai tonique, informé et incarné qui repolitise la grande aventure du couple. 19,00€ - 248 pagesAvec l'éclairage des sociologues Eva Illouz, Irène Théry, Céline Bessière, Claude Martin, du philosophe Pierre Zaoui, de l’historienne Bibia Pavard ou de la psychologue Isabelle Roskam.
Feuilleter le début du livre.
Le podcast Vivons heureux avant la fin du mondeComment s’habiller, échanger, s’aimer dans les années 20 ? Pour se bricoler une morale minimale en des temps de crises sociale et écologique, Delphine Saltel explore chaque mois nos incohérences et les solutions possibles. Mêlant questionnement personnel, tribulations domestiques, reportages et entretiens avec des chercheurs et des activistes, ce podcast veut alerter, éveiller et rassurer sur un autre monde possible. Une production ARTE Radio.
Enregistrements : septembre 2023 - Texte : Delphine Saltel - Mixage : Samuel Hirsch - Production : ARTE Radio
12/11/2023 • 30 seconds
Le yoga, c’est de droite ?
Les positions du bien-être et de la productivité
Dans l’imaginaire occidental, le yoga a été importé d’Inde par des hippies qui refusaient le moule petit-bourgeois : métro, boulot, dodo. Aujourd’hui, Amazon met à disposition de ses employés en entrepôt des cabines baptisées « Amazen » : on peut y méditer, s’étirer et réaligner ses chakras avant de repartir empaqueter les commandes. Chez Google, un programme de méditation est proposé aux employés, il s’intitule “Search inside yourself”. Quoi de mieux qu’une séance en savasana pour se recentrer avant un conf call ? Ou une posture du “guerrier II” pour libérer son potentiel ? Malgré ses côtés gentiment baba cool, le yoga s’est tranquillement intégré au monde de l’entreprise et aux techniques de management.
Delphine Saltel interroge Marie Kock et Zineb Fahsi, deux Yogis qui ont chacune enquêté sur la discipline qu’elles pratiquent et enseignent. Comment d’ancestrales sagesses indiennes ont pu être digérées par l’économie de marché ? En nous incitant à travailler d’abord sur nous-mêmes, le yoga ne risque-t-il pas de devenir une courroie de transmission de l’idéologie libérale ordinaire ? Compter sur la respiration ventrale pour surmonter nos difficultés, n'est-ce pas une manière de les dépolitiser ?
Merci à Binge Audio et au centre Sésam de Lyon.
Avec :- Zineb Fahsi, enseignante de yoga et autrice de « Le Yoga, nouvel esprit du capitalisme », Éditions Textuel, 2023.- Marie Kock, autrice de « Yoga, une histoire-monde, de Bikram aux Beatles, du LSD à la quête de soi », Éditions La Découverte, 2019.- Jeanne Pouget, professeure de yoga, créatrice du blog Citta Vritti- Victoire Tuaillon, journaliste, pratiquante et enseignante de yoga
Ressources :- « Le nouvel esprit du capitalisme », Luc Boltanski, Ève Chiapello, Éditions Gallimard, 1999- « Politiser le bien-être », Camille Teste, Éditions Binge Audio, 2022- Extrait du film l’Inde fantôme, de Louis Malle, 1968
Enregistrements : septembre-octobre 23 - Texte, voix, prises de son et montage : Delphine Saltel - Réalisation, mixage et musique originale : Arnaud Forest - Illustration : Raphaëlle Macaron - Production : ARTE Radio
- Arnaud Forest
11/16/2023 • 32 minutes, 15 seconds
Very bad yoga : posture ou impostures ?
Le yoga made in France à la loupe
On s’inscrit au Yoga pour aller mieux, dompter le stress qui nous ratatine la cervelle, relaxer ses lombaires, sourire enfin à la vie. Mais bizarrement, il arrive qu’on ne se sente pas si bien que ça, une fois positionné en lotus sur son tapis. Surgit parfois un sentiment de malaise ou une vague impression de ridicule : qu’est-ce qu’on fabrique là en legging à chanter Shiva ou Krishna ? Comment réussir à toucher sa clavicule droite avec son orteil gauche ? Pourquoi s’infliger le gong du bol tibétain ? Est-ce qu’on ne serait pas en pleine carte postale exotico-néo coloniale ?
Dans ce premier épisode, Delphine Saltel, tente de prendre position sur le Yoga, en tout cas celui que l’on pratique aujourd’hui dans les studios qui fleurissent en centre-ville. Elle mouille la brassière en prenant un cours de Hatha Yoga, rencontre des Yogis et des enseignants, soulève la question de l’appropriation culturelle et se penche sur l’histoire moderne de cette discipline multimillénaire. Derrière le mythe d’un yoga ancestral pur et authentique, se dégagent des pistes pour distinguer postures et impostures, et trouver une pratique éclairée du “chien tête en bas”.
Remerciements à Victoire Tuaillon et au centre Sésam de Lyon.
Avec :- Marie Kock, enseignante de Yoga et autrice de Yoga, une histoire-monde - De Bikram aux Beatles, du LSD à la quête de soi, Éditions de la découverte, 2019- Pulan Devii, analyste culturelle- Zineb Fahsi, professeur de Yoga et autrice de Le Yoga, nouvel esprit du capitalisme, Éditions Textuel, 2023
Ressources :- Mark Singleton, Aux origines du Yoga postural moderne, Éditions Almora, 2020- Extrait du film L’Inde fantôme, de Louis Malle, 1968
Enregistrements : septembre 23 - Texte, voix, prises de son et montage : Delphine Saltel - Réalisation, mixage et musique originale : Arnaud Forest - Illustration : Raphaëlle Macaron - Production : ARTE Radio
10/11/2023 • 36 minutes, 8 seconds
C’est mieux quand ça dure : prendre soin des objets
Pourquoi il faut prendre soin de nos objets
Quelles relations entretenons-nous avec les objets ? Les chaudières, les valises, les tablettes numériques, les parapluies ? Toutes ces choses précieuses ou banales que nous utilisons chaque jour pour nous faciliter la vie, mais auxquelles on accorde peu d’attention. Peut-on continuer à les balancer à la déchèterie dès qu’ils ont la batterie qui flanche, ou une rayure sur la carlingue ? Alors que l’on sait pertinemment que les ressources naturelles nécessaires à leur fabrication s’épuisent ? que les tortues marines nagent au milieu de carcasses de frigos ? Pourquoi sommes-nous si infoutus de les dépanner ? De s’intéresser à ce qui se passe sous leur capot, dans les tréfonds de leurs mécanismes ? Et est-ce qu’un objet nous appartient vraiment si on est incapable de le réparer ?
Aux prises avec un lave-vaisselle agonisant, Delphine Saltel consacre un épisode à l'importance de la maintenance de nos objets. Les gestes que l’on est censé déployer pour faire durer les choses, mais que l’on fait si peu ou si mal. Dans une société de consommation obsédée par l’innovation, ça ne passionne pas grand-monde de décrasser le filtre de son aspirateur ou de passer un coup de percarbonate de soude sur les joints de sa salle de bains. Pourtant, Jérôme Denis et David Pontille, deux sociologues rattachés à l’école supérieure des Mines, ont consacré des années d'enquête à cette activité banale et invisible : l’art de faire durer les choses. D’en prendre soin. Ils montrent à quel point c’est une pratique politique et subversive, une autre manière d’être attentif au monde, à sa fragilité et à ce qui nous arrive.
Avec :- David Pontille, directeur de recherche au CNRS, co-fondateur d'un programme consacré aux politiques de maintenance et co-auteur de l’ouvrage Le soin des choses. Politiques de maintenance (La Découverte, 2022).- Coralie Barbe, restauratrice du patrimoine spécialisée dans les livres anciens et directrice d’un atelier qui porte son nom.Merci aux chercheurs Jérôme Denis et Julie Madon ainsi qu’à l’association 8connect et le Repair Café du Pré Saint-Gervais qui nous ont accueillis et fait découvrir leur activité.
Vivons heureux avant la fin du mondeComment s’habiller, échanger, s’aimer dans les années 20 ? Pour se bricoler une morale minimale en des temps de crises sociale et écologique, Delphine Saltel explore chaque mois nos incohérences et les solutions possibles. Mêlant questionnement personnel, tribulations domestiques, reportages et entretiens avec des chercheurs et des activistes, ce podcast veut alerter, éveiller et rassurer sur un autre monde possible. Une production ARTE Radio.
Enregistrements : mai 23 - Texte, voix, prises de son et montage : Delphine Saltel - Réalisation, mixage et musique originale : Daphné Paysage - Illustration : Raphaëlle Macaron - Production : ARTE Radio
- Daphné Paysage
6/15/2023 • 25 minutes, 43 seconds
Les bons contes font-ils les bons enfants ?
Faut-il canceler Blanche-Neige et bannir T'choupi ?
Quand on devient parent, lire une histoire chaque soir à ses enfants fait partie des missions de base. Certains pédiatres disent même que c’est aussi important que de leur donner du lait. Pour les calmer, développer le langage, l’imaginaire, les faire rêver et réfléchir. Mais que faire des histoires glauques ou violentes qu'on nous a racontées mille fois quand on était petits ? La chèvre de Monsieur Seguin qui finit déchiquetée par le loup parce qu’elle n’a pas voulu rester sagement attachée à son piquet. Le Petit Chaperon rouge qui se fait dévorer toute crue parce qu’elle n’a pas écouté sa maman. Ou encore La Petite Fille aux allumettes qui meurt carrément de froid sur le trottoir un soir de Noël. Doit-on transmettre ces récits sous prétexte qu’ils font partie de notre tradition culturelle ? Quels messages subliminaux envoient-ils à nos enfants ?
Ces questions se posent d’autant plus quand on a des filles : a-t-on vraiment envie de perpétuer les injonctions larvées des contes où c’est systématiquement la plus jolie et la plus gentille du royaume qui s’en sort en chopant le prince charmant ? Faut-il réveiller la Belle au bois dormant ? Canceler le petit Chaperon Rouge ? Réécrire une version où Cendrillon chausserait du 42 ?
Toutes ces questions de mère angoissée, Delphine Saltel les soumet à la professeure de littérature Jennifer Tamas. Elle est spécialiste des 17ᵉ et 18ᵉ siècle, l’époque des frères Grimm et de Charles Perrault d’où provient une bonne partie des contes et des histoires que l’on raconte encore aujourd’hui aux petits. Elle s’intéresse aux questions de "cancel culture" parce qu’elle enseigne aux États-Unis, dans une université du New Jersey, face à des étudiants qui souvent se méfient des valeurs que véhicule notre passé littéraire. Elle milite pour une relecture attentive de cet héritage, et nous incite à décaper le sens des textes encroûtés sous le vernis des interprétations successives. Exemples à l’appui, elle démontre magistralement que, derrière l’histoire littéraire officielle et les blockbusters de Walt Disney, se cache une foule d'héroïnes et d’autrices oubliées, une sorte de “matrimoine” qu’il est urgent de redécouvrir.
Avec Jennifer Tamas, agrégée de Lettres modernes et professeure de Littérature française à Rutgers university (New Jersey).Autrice de « Au NON des femmes, Libérer nos classiques du regard masculin », Seuil, 2022
Lecture : extraits de « La Belle et la bête » de Madame de Villeneuve (1740) lus par Emma Bouvier.
Bibliographie :- « La Belle et la bête », Madame de Villeneuve, 1740- « Finette Cendron », Madame d’Aulnoy, 1698
Vivons heureux avant la fin du mondeComment s’habiller, échanger, s’aimer dans les années 20 ? Pour se bricoler une morale minimale en des temps de crises sociale et écologique, Delphine Saltel explore chaque mois nos incohérences et les solutions possibles. Mêlant questionnement personnel, tribulations domestiques, reportages et entretiens avec des chercheurs et des activistes, ce podcast veut alerter, éveiller et rassurer sur un autre monde possible. Une production ARTE Radio.
Enregistrements : mars 23 - Texte, voix, prises de son & montage : Delphine Saltel - Réalisation, mixage & musique originale : Arnaud Forest - Lectures : Emma Bouvier - Illustration : Raphaëlle Macaron - Production : ARTE Radio
- Arnaud Forest
4/26/2023 • 38 minutes, 29 seconds
Le punk est dans le jardin
La nature n'est pas un joli décor
Comment faire du jardin un espace politique ? Soit une manière de mieux comprendre la catastrophe écologique en cours - et d'y résister. Après l’épisode « Vite, un jardin ! » qui sondait la notion de rupture métabolique pour expliquer comment les citadins d’aujourd’hui se retrouvent complètement hors-sol, coupés de la nature et de son fonctionnement, Delphine Saltel part à la recherche de solutions pratiques. Elle part en excursion dans l’Yonne pour découvrir le jardin du pépiniériste-activiste Eric Lenoir. Auteur du « Grand traité du jardin punk », une sorte d’anti-manuel de jardinage, il défend une autre manière de cultiver la terre et de faire pousser des plantes. Dans son jardin, pas de pelouse, de haies de thuya ni de jolies plates-bandes décoratives. Eric Lenoir prend le temps de ne rien faire. Tel le punk à chien posté sur le bitume, il observe et essaie de comprendre ce qui se passe autour de lui. À rebours de l’agitation et des automatismes culturels, il se met à l’écoute du sol, des espèces végétales et animales qui y vivent. Comment les chardons aident le saule marsault à résister au manque d’eau ? Pourquoi tel coléoptère favorise la présence d’un champignon essentiel à la connexion souterraine des racines des feuillus ? Une démonstration de patience punk et d’humilité face à la complexité fabuleuse des écosystèmes.
Avec Eric Lenoir pépiniériste et jardinier, auteur du « Grand traité du jardin punk »Et Hervé Brunon, Historien des jardins et du paysage, directeur de recherche au CNRS (Centre André Chastel, Paris).
Bibliographie :- Eric Lenoir, « Grand traité du jardin Punk », Éditions Terre Vivante, 2021- Karel Capek, « L’année du jardinier », Éditions de l’Aube, 2021- Hervé Brunon, « L'intime de l'humus », dans Jardins [Catalogue de l’exposition de Paris, Galeries nationales du Grand palais, 2017]- Revue Les carnets du paysage
Vivons heureux avant la fin du mondeComment s’habiller, échanger, s’aimer dans les années 20 ? Pour se bricoler une morale minimale en des temps de crises sociale et écologique, Delphine Saltel explore chaque mois nos incohérences et les solutions possibles. Mêlant questionnement personnel, tribulations domestiques, reportages et entretiens avec des chercheurs et des activistes, ce podcast veut alerter, éveiller et rassurer sur un autre monde possible. Une production ARTE Radio.
Enregistrements : juillet 22-février 23 - Texte, voix, prises de son & montage : Delphine Saltel - Réalisation & mixage : Solène Moulin - Musiques originales : Solène Moulin, Arnaud Forest - Illustration : Raphaelle Macaron - Production : ARTE Radio
- Solène Moulin, Arnaud Forest
2/28/2023 • 27 minutes, 49 seconds
Comment parler d’amour
Pourquoi le langage trahit nos sentiments amoureux
“On était faits pour se rencontrer”, “Tu es la femme de ma vie”, “Je t’aimerai toujours”, “Il faut qu’on parle”… Dans une histoire de couple, à chaque étape, de la rencontre à la rupture, on a besoin de mots. Pour comprendre ce qui nous arrive, déclarer nos sentiments, se raconter une histoire. Mais si chaque relation amoureuse est unique, le langage, lui, nous est commun. Et il est rempli de figures de styles, de métaphores romantiques, d’expressions figées dont on hérite sans toujours savoir d’où elles viennent ou ce qu’elles signifient exactement. Un peu comme si notre langue maternelle était une maison, dans laquelle on a grandi et qu’on connaît par cœur. Pas besoin de se demander quel placard ouvrir pour trouver le café ou les chaussettes. C’est confortable, familier, mais c’est ce qui fait que la plupart du temps, on ne pense pas entièrement à ce qu’on est en train de dire. Les phrases nous sortent de la bouche de manière automatique. Or, ce qu’on dit influence directement nos histoires d’amour, notre manière de les vivre et ce qui se passe au sein du couple. Il est donc essentiel de réfléchir à ce que les mots d’amour charrient comme signification, leurs sous-entendus, et les malentendus qu’ils produisent. C’est le travail des linguistes.
Vivons heureux avant la fin du monde (17) : Comment parler d'amourUn podcast de Delphine Saltel
Avec Julie Neveux, maîtresse de conférences en linguistique à Sorbonne université, qui a écrit un essai formidable, « Le Langage de l’amour - De la rencontre à la rupture, comment les mots révèlent nos sentiments » (Grasset, 2022). Elle nous aide à prendre conscience de ce que nous disons vraiment quand nous parlons. À débusquer les pièges cachés dans les plus jolies déclarations, les résidus d’éternité, de monogamie et de romantisme échevelé qui ne correspondent pas forcément à nos besoins, à nos envies et à nos façons d’aimer.
Ressources- La Clinique de l’amour de Delphine Saltel dans "Les pieds sur Terre" sur France Culture. - La théorie de la fiction-panier, Ursula K. Le Guin (texte intégral). - « Je suis une fille sans histoire », Alice Zeniter, Éditions L'Arche, 2021.
Enregistrements : novembre 22 - Texte, voix, prises de son & montage : Delphine Saltel - Réalisation & mixage : Arnaud Forest - Illustration : Raphaelle Macaron - Production : ARTE Radio
1/12/2023 • 26 minutes, 58 seconds
Vite, un jardin !
Tout le monde en rêve, mais que signifie notre désir de jardin ?
En ville, le contact avec la nature se cantonne souvent à l’arrosage de ficus en open space ou la contemplation des ronds-points fleuris. On peut s’en accommoder mais à l’heure où les forêts partent en fumée et la biodiversité en capilotade, il est temps de réfléchir à la pauvreté des rapports que nous entretenons avec les arbres, les plantes, les fleurs, et tout ce qui pousse autour de nous. Peut-on espérer être un tant soit peu à la hauteur de l’urgence écologique si on ne sait même pas faire la différence entre un saule et un frêne ? Planter des semis ? Soigner le mildiou ? Bichonner un kiwi ? Après un été passé à regarder la planète en feu, Delphine Saltel entame une série consacrée à nos désirs de jardin et au besoin vital de changer notre relation au monde vivant. Ce seizième épisode de "Vivons heureux avant la fin du monde" débute par un rembobinage historique en compagnie de la géographe Flaminia Paddeu, qui apporte un éclairage historique sur la disparition progressive des jardins en ville, et le fossé qui s’est ainsi creusé entre les citadins et la nature. Qu’est-ce que cela change d’avoir une parcelle de terre près de chez soi et de s’en occuper ? De profiter d'un espace, privé ou collectif, potager ou botanique, pour développer une relation pratique, physique, profonde avec les écosystèmes ? La biologiste Anne-Caroline Prévot débroussaille les allées vers un jardin politique...
Avec :Flaminia Paddeu, géographe, maitresse de conférences à l'université Sorbonne Paris Nord et chercheuse au laboratoire PleïadeAnne-Caroline Prévot, biologiste de la conservation, écologue, directrice de recherches au CNRS
Bibliographie : Sous les paves la terre, Flaminia Paddeu, Editions Seuil, Collection anthropocène, 2021 La Nature à l’oeil nu, Anne-Caroline Prévot, CNRS Editions, 2022
Merci à Xavier de la Porte
Vivons heureux avant la fin du mondeComment s’habiller, échanger, s’aimer dans les années 20 ? Pour se bricoler une morale minimale en des temps de crises sociale et écologique, Delphine Saltel explore chaque mois nos incohérences et les solutions possibles. Mêlant questionnement personnel, tribulations domestiques, reportages et entretiens avec des chercheurs et des activistes, ce podcast veut alerter, éveiller et rassurer sur un autre monde possible. Une production ARTE Radio.
Enregistrements : juillet-septembre 22 - Texte, voix, prises de son & montage : Delphine Saltel - Réalisation & mixage : Charlie Marcelet - Musiques originales : Arnaud Forest, Samuel Hirsch - Illustration : Raphaelle Macaron - Production : ARTE Radio
- Arnaud Forest, Samuel Hirsch
9/29/2022 • 28 minutes, 42 seconds
Mince, une injonction !
La tyrannie de la minceur et comment s'en débarrasser
C’est comme un murmure au fond du cerveau. Des pensées parasites permanentes. Au sujet du ventre (est-ce qu’on va voir mon bourrelet avec ce t-shirt ?), des fesses (pourquoi j’ai repris du gratin dauphinois ?) ou des cuisses (ce petit paréo sera parfait pour cacher ma culotte de cheval). En effet, ça ne vole pas très haut, et on est au courant qu’il y a mieux à faire que de surveiller ses kilos. Mais le fait est que ça nous pourrit la vie, surtout si on est une femme. Les psychologues appellent ça l’anxiété corporelle : une forme de haine de soi chevillée à la cellulite et qui condamne à manger des endives. D’où vient cette tyrannie de la minceur ? Pourquoi intériorise-t-on si docilement la règle sociale qui fait de la minceur une condition sine qua non de la beauté ? Alors qu’elle rend tout le monde malheureux, et provoque de graves troubles du comportement alimentaire chez 5% des adolescentes ? Et surtout, comment s’en libérer ?
Pour ce dernier épisode avant la plage , Delphine Saltel sonde les méandres de notre rapport au corps et l’obsession contemporaine pour la taille 38. Désespérée de voir sa fille stresser sur son poids à même pas 12 ans et demi, elle part à Poitiers consulter deux chercheurs en psychologie sociale qui étudient les mécanismes de la comparaison sociale, l’exposition passive aux normes de minceur et leur impact sur la psyché féminine. Elle croise le récit d’Eloïse, une jeune femme fascinée par l’élection de Miss France et touchée par l’anorexie, avec celui de la réalisatrice féministe Ovidie. Une plongée dans le bain culturel qui abreuve nos posts Instagram et nos imaginaires conditionnés. Car il est urgent de dégraisser nos méconnaissances, et de faire fondre les injonctions au summer body
Merci à Xavier de La Porte Avec : - Ovidie, autrice et réalisatrice- Armand Chatard, professeur de Psychologie sociale à l’université de Poitiers- Leila Selimbegovic, Maître de conférences à l’Université de Poitiers- Eloïse Références :- Tu n’es pas obligée, Ovidie et Diglee, Editions la ville brûle, 2022- Beauté fatale, Mona Chollet, Editions de la découverte, 2012- L’impact de l’exposition à des images de minceur idéalisée sur l’insatisfaction corporelle chez des jeunes femmes françaises et italiennes, Rachel Rodgers et Henri Chabrol, Elsevier, 2009- The impact of exposure to unrealistically high beauty standards on inhibitory control, Leïla Selimbegovic, Catherine Juneau, Ludovic Ferrand et al., Presses Universitaires de France, 2019- The effect of experimental presentation of thin media images on body satisfaction: a meta-analytic review, Lisa Groesz et al., International journal of eating disorders, 2001 Vivons heureux avant la fin du mondeComment s’habiller, échanger, voyager, s’aimer dans les années 20 ? Pour se bricoler une morale minimale en des temps de crises sociale, écologique et sanitaire, Delphine Saltel (Que sont-ils devenus ?, Y'a deux écoles) explore chaque mois nos incohérences et les solutions possibles. Mêlant questionnement personnel, tribulations domestiques, reportages et entretiens avec des chercheurs et des activistes, ce nouveau podcast veut alerter, éveiller et rassurer sur un autre monde possible.
Enregistrements : mai-juin 22 - Texte, voix, prises de son : Delphine Saltel - Réalisation et mix : Charlie Marcelet - Illustration : Mathilde Rives - Production : ARTE Radio
7/6/2022 • 38 minutes, 15 seconds
Doit-on apprendre à faire l’amour ?
Repenser le cocktail freudo-porno-sexo pour changer le scénario
Comment continuer à faire l’amour sans se poser de questions quand on est hétéro, mais aussi fan de Virginie Despentes ? Intellectuellement, on peut tout à fait adhérer aux idées féministes qui démontent les pratiques érotiques standard, à base de pénétration et de domination masculine. Mais en pratique, il n’est pas forcément évident de rebooter son répertoire à fantasmes. Peut-on vraiment dégommer les scénarios sexuels incrustés dans notre psyché ? Qu’en faire ? Comment les assumer sans s’aliéner à ce fichu patriarcat ?
En proie à ces grandes questions et à un vague sentiment de culpabilité, Delphine Saltel rencontre le philosophe Alexandre Lacroix, homme, cis, hétéro, marié, père de 5 enfants, et philosophe. Dans son dernier livre « Apprendre à faire l’amour » paru aux éditions Allary, il essaie d’interroger la sexualité hétéro standard, à sa manière. En puisant dans sa discipline quelques outils sexologiques originaux, Alexandre Lacroix nous incite à passer au rayon X les scripts sexuels dominants dont nous avons hérité. Car pour revisiter nos automatismes et notre imaginaire érotique, il faut déjà prendre conscience des règles et des conventions sociales auxquels on obéit souvent inconsciemment quand on fait l’amour. Analyser le cocktail freudo-porno-sexo qui nous abreuve, et changer nos habitudes pour espérer modifier le scénario.
Merci à Xavier de la Porte.
Bibliographie :- « Apprendre à faire l’amour », Alexandre Lacroix, Allary éditions- « Trois essais sur la théorie sexuelle », Sigmund Freud, 1906- « Human sexual response », William Masters et Virginia Johnson, 1966- « Le rapport Hite », Shere Hite, Robert Laffont, 1977- « Connemara », Nicolas Mathieu, Actes Sud, 2022- « Réinventer l’amour », Mona Cholet, La Découverte, 2021
Vivons heureux avant la fin du mondeComment s’habiller, échanger, voyager, s’aimer dans les années 20 ? Pour se bricoler une morale minimale en des temps de crises sociale, écologique et sanitaire, Delphine Saltel (Que sont-ils devenus ?, Y'a deux écoles) explore chaque mois nos incohérences et les solutions possibles. Mêlant questionnement personnel, tribulations domestiques, reportages et entretiens avec des chercheurs et des activistes, ce nouveau podcast veut alerter, éveiller et rassurer sur un autre monde possible.
Enregistrements : avril 2022 - Texte, voix, entretiens, réalisation : Delphine Saltel - Mise en ondes & mix : Anna Buy - Illustration : Mathilde Rives - Production : ARTE Radio
5/25/2022 • 36 minutes, 10 seconds
Paresse business : petits livreurs et gros profits
Vivons heureux pendant que d'autres pédalent
Depuis la pandémie, les applications de "quick commerce" ont révolutionné les comportements du citadin moyen. La recette miraculeuse ? Commander en trois clics sur son smartphone une barquette de guacamole pour l’apéro ou un pack de lait UHT, et se les faire amener à domicile en quelques minutes par un livreur à vélo. Et ceci tous les jours, de l’aube à minuit, pour un surcoût dérisoire de même pas deux euros. Flink, Cajoo, Gorillas, Getir… Une dizaine de jeunes start-up européennes se disputent, après celui de la livraison des repas, ce nouveau marché des courses d’épicerie disruptées. Leur arme fatale : un réseau de dark stores, des mini-entrepôts disséminés dans les grandes métropoles et qui permettent aux livreurs d’être à proximité des clients. Des siècles de civilisation et d’innovation technique pour ne plus bouger ses fesses du canapé... Que raconte ce business de la paresse ? Sous prétexte de nous simplifier la vie, comment cette économie change-t-elle le visage de la ville ? Notre rapport aux autres, au travail, au temps ? D'ailleurs, quelle vie mènent ceux qui pédalent toute la journée avec des sacs isothermes sur le dos ? En rencontrant un livreur à vélo sans papiers, des geeks du numérique, et un économiste affûté et pédagogue, Delphine Saltel éclaire ce qui se passe à l’ombre des dark stores et des dark kitchens. Au cœur de nos petits arrangements avec la flemme.
Avec :- Hubert Guillaud, rédacteur en chef d’Internet Actu- Abdallah M, livreur à vélo- Dan Geiselhart, auteur avec Lauren Boudard de « Les Possédés, comment la tech a pris le contrôle de nos vies », Editions Arkhê- Romaric Godin, spécialiste de l’économie à Mediapart, auteur de l’article « L’innovation, potion magique de l’économie française ? Des Trente Glorieuses à nos jours, la grande illusion du progrès » dans le numéro 19 de la Revue du Crieur
Merci à Jérôme Pimot, Joseph Confavreux, Xavier de la Porte et Paola Tubaro.
Pour aller plus loin : - Antonio Casilli, « En attendant les robots », Seuil- Cédric Durand, « Technoféodalisme, critique de l’économie numérique », Editions La Découverte- Gurvan Kristanadjadja, « Uberisation piège à con », Robert Laffont- Romaric Godin, « La monnaie pourra-t-elle sauver le monde, vers une économie écologique et solidaire », Editions La Découverte,- Le média dirigé par Hubert Guillaud InternetActu s’est arrêté après 21 ans de loyaux services mais tout le contenu, passionnant, reste disponible là. - Le blog d’Hubert Guillaud- La newsletter TechTrash de Dan Geiselhart et Lauren Boudard
Vivons heureux avant la fin du mondeComment s’habiller, échanger, voyager, s’aimer dans les années 20 ? Pour se bricoler une morale minimale en des temps de crises sociale, écologique et sanitaire, Delphine Saltel (Que sont-ils devenus ?, Y'a deux écoles) explore chaque mois nos incohérences et les solutions possibles. Mêlant questionnement personnel, tribulations domestiques, reportages et entretiens avec des chercheurs et des activistes, ce nouveau podcast veut alerter, éveiller et rassurer sur un autre monde possible.
Enregistrements : mars 22 - Texte, voix, entretiens, réalisation : Delphine Saltel - Mise en ondes & mix : Charlie Marcelet - Illustration : Mathilde Rives - Production : ARTE Radio
4/28/2022 • 43 minutes, 50 seconds
Comment parler de l'effondrement avec ses enfants
Rencontre avec l'autrice jeunesse Marie Pavlenko
Comment parler à nos enfants de la crise écologique sans leur refiler une angoisse trop lourde à porter ? Le réchauffement planétaire sera vraisemblablement un processus long auquel nos enfants et les enfants de nos enfants devront s'habituer. Qui les forcera à vivre dans les décombres de nos rêves de croissance et de technologie. Comment le leur dire ? Comment leur donner des ressources pour faire face à cette situation ? C'est une question d’éducation, mais aussi de récit, de fiction. Car les histoires qu'on se raconte et que l'on raconte aux autres participent à la prise de conscience écologique et nous poussent à l'action. Pour défricher quelques pistes, Delphine Saltel rencontre l’autrice jeunesse Marie Pavlenko. Elle écrit des albums jeunesse et des romans pour adolescents (science-fiction, fantasy, vie quotidienne). Il y est toujours question de la nature, des animaux, du monde vivant qui nous entoure, mais jamais de manière didactique ou culpabilisante. Elle nous donne ainsi des clés précieuses pour sortir de l’hébétude qui nous saisit face au dernier rapport du GIEC. Le but de cette démarche ? Comprendre ce qui se joue dans l’expérience de la nature, apprécier la capacité des livres à nous reconnecter au monde vivant, et déjouer l’amnésie environnementale et générationnelle qui nous menace.
Vivons heureux avant la fin du monde (12) : Comment parler de l'effondrement avec ses enfants
Quelques livres de Marie Pavlenko à lire et à offrir aux adolescents :- « Et le désert disparaîtra », Flammarion- « Un si petit oiseau », Flammarion- « Je suis ton soleil », Flammarion- « Un été avec Albert », Flammarion
Quelques liens pour prolonger la réflexion sur l’extinction de l’expérience de nature :- Se mobiliser contre l’extinction d’expérience de nature, Anne-Caroline Prévot, Espaces naturels.- Children’s affiliations with nature: structure, development, and the problem of environmental generational amnesia, Kahn, P.H. In P. H. Kahn & S. R. Kellert (Eds.), Children and nature: psychological, sociocultural, and evolutionary investigations, pp. 93–116. MIT Press.- Biodiversity conservation and the extinction of experience. Miller, J.R. Trends in Ecol. Evol. 20, 430–434.- Transformation of Experience: Toward a New Relationship with Nature- Ré-ensauvageons la France. Plaidoyer pour une nature sauvage et libre. Stéphane Durand et Gilbert Cochet, Collection Mondes Sauvages.
Enregistrements : janvier 22 - Texte, voix, entretiens et montage : Delphine Saltel - Réalisation et mix : Arnaud Forest - Musique originale : Arnaud Forest - Illustration : Mathilde Rives - Production : ARTE Radio
- Musique originale : Arnaud Forest
3/24/2022 • 32 minutes, 57 seconds
À quelle heure tu prends les enfants?
La séparation (3/3) : ce qu’on ne vous dit jamais sur la garde alternée
Le dernier volet de notre trilogie sur la séparation est consacré aux enfants, à ce qui leur arrive quand le duo parental splitte pour de bon et qu’il faut inventer la vie d'après. On n'a pas forcément tous la fantaisie ni les moyens de se construire un "sépartement", un appartement commun mais séparé, comme le font Romane Bohringer et Philippe Rebbot dans leur joli film “L'amour flou” (2018), et dans la série qui a suivi.Alors, Delphine Saltel préfère centrer cet épisode sur le mode de garde encouragé par la loi française depuis 2002 : la “résidence alternée”. La vie découpée en semaines paires ou impaires, les usines à gaz logistiques, les dilemmes éducatifs, et autres tribulations familiales en tous genres que cela entraine. Avant, lors d'une rupture conjugale, les juges aux affaires familiales confiaient la garde à l'un ou l'autre des parents. Dans la très grande majorité des cas, c’était la mère : le père, lui, avait juste un week-end sur deux. Aujourd'hui, on valorise le système plus égalitaire du "une semaine sur deux et la moitié des vacances scolaires", notamment parce qu'il permet aux enfants de garder un lien fort et régulier avec les deux parents. Ça semble mieux pour tout le monde, en tout cas sur le papier. Mais surprise, malgré ce consensus apparent, la résidence alternée n’est pas si répandue que ça. Elle est même minoritaire : d’après les chiffres du dernier recensement de 2020, 12 % seulement des enfants de couples séparés vivent en alternance chez leurs parents. Pourquoi un tel fossé entre le modèle conforme à nos idéaux et nos pratiques réelles ? Et que révèle-t-il ? Il faut aller voir ça de plus près, débusquer ce qui se cache dans les angles morts pour mieux comprendre les défis, les galères et les questions que nous pose cette nouvelle manière de faire famille…
Avec :- Emilie Biland, sociologue- Claude Martin, sociologue- Benoit Hachet, sociologue - Irène Théry, sociologue- Reportage dans un centre de médiation familial- Témoignages de Stéphanie D. , mère divorcée et Mathilde G, qui a vécu en résidence alternée dans son enfance.
Bibliographie :- Gouverner la vie privée : L’encadrement inégalitaire des séparations conjugales en France et au Québec, Emilie Biland, ENS Editions- Une semaine sur deux, Comment les parents séparés se réinventent, Benoît Hachet, Les Arènes- “Etre un bon parent”, une injonction contemporaine, Claude Martin, Presses Ehesp.- Le démariage, Justice et vie privée, Irène Théry, Editions Odile Jacob- Au tribunal des couples, Enquête sur les affaires familiales, Collectif Onze, Editions Odile Jacob
Merci aux équipes des centres de médiation Olga Spitzer et à Xavier de la Porte.
Enregistrements : sept-décembre 21, janvier 22 - Texte, voix, entretiens et montage : Delphine Saltel - Réalisation et mix : Anna Buy - Musique originale : Arnaud Forest - Illustration : Mathilde Rives - Production : ARTE Radio
- Musique originale : Arnaud Forest
1/27/2022 • 40 minutes, 34 seconds
Paye ta séparation
La séparation (2/3) : L'argent dans le couple est tabou et source d'injustices
Le deuxième volet de notre petit "guide de survie en cas de séparation" est consacré à une question sonnante : la guerre économique qui se déclenche à l’heure d’une rupture. Quand on vit en couple, l’argent reste souvent un sujet tabou que l’on a tendance à laisser sous le tapis. On perpétue un idéal romantique où les préoccupations bassement matérielles entacheraient la pureté des sentiments. Mais au moment d’une séparation, on a plus tellement les moyens de la jouer grand prince : on doit sauver sa peau et quelques billes pour pouvoir retomber sur ses pieds. Alors, le désamour vire au conflit armé, et les porte-monnaies en prennent un coup.
Pour décrypter la violence des négociations économiques entre ex-amoureux, nous retrouvons la grande sociologue Irène Théry ("la Sociologue et l'ourson") qui nous livre quelques munitions. Tout d’abord, elle nous invite à débusquer les injonctions contradictoires cachées derrière le principe de co-parentalité : quel est le prix du lien que l’on souhaite absolument maintenir avec son ex pour élever les enfants dans une atmosphère à peu près respirable? Si on ne veut pas y laisser trop de plumes, il est urgent de comprendre comment la conjugalité creuse les inégalités, au sein du couple hétérosexuel en tout cas. Toute une série de mécanismes insidieux planqués dans la vie de tous les jours que décrit magistralement la sociologue Céline Bessière dans "Au Tribunal des couples" et "Le genre du capital", deux ouvrages du collectif Onze. A travers les séances de médiation conjugale où des couples en instance de séparation négocient leur arrangement financier, les conseils avisés d’une gestionnaire de patrimoine ou le récit cash et poignant de Béatrice, une quadragénaire fraîchement divorcée, se dessinent peu à peu nos illusions romantiques et quelques pistes pour conquérir l’équité économique de notre nouvel idéal amoureux.
Avec- Irène Théry, sociologue- Céline Bessière, sociologue - Héloïse Bolle, gestionnaire de patrimoine chez Oseille & compagnie- Béatrice M., divorcée - Reportage dans un centre de médiation conjugale
Bibliographie : - Le démariage, Justice et Vie privée, Irène Théry, Editions Odile Jacob - Le genre du Capital, Céline Bessière et Sibylle Gollac, Editions La découverte - Au tribunal des couples, Enquête sur les affaires familiales, Collectif Onze, Editions Odile Jacob - Les bons comptes font les bons amants , Héloïse Bolle, Editions Le Cherche Midi
Merci aux équipes des centres de médiation Olga Spitzer ; à Julien Simonnot, avocat de la famille ; à Delphine Dhilly.
Vivons heureux avant la fin du mondeComment s’habiller, échanger, voyager, s’aimer dans les années 20 ? Pour se bricoler une morale minimale en des temps de crises sociale, écologique et sanitaire, Delphine Saltel (Que sont-ils devenus ?, Y'a deux écoles) explore chaque mois nos incohérences et les solutions possibles. Mêlant questionnement personnel, tribulations domestiques, reportages et entretiens avec des chercheurs et des activistes, ce nouveau podcast veut alerter, éveiller et rassurer sur un autre monde possible.
Enregistrements : septembre, novembre 21 - Texte, voix, entretiens et montage : Delphine Saltel - Réalisation et mix : Karen Beun - Musique originale : Arnaud Forest - Illustration : Mathilde Rives - Production : ARTE Radio
- Musique originale : Arnaud Forest
12/17/2021 • 40 minutes, 30 seconds
Comment (bien) se séparer
La séparation (1/3) : Les nouvelles règles du jeu
Parmi les dégâts collatéraux de la crise sanitaire, il faut compter l'explosion du nombre de séparations. Certains cabinets d’avocats spécialisés dans les divorces ont vu leur activité augmenter de 120%. Visiblement, les confinements successifs sont venus accélérer une tendance déjà bien en place : depuis le milieu des années 60, l’espérance de vie moyenne des couples n’a cessé de chuter. Les couples stables qui blanchissent ensemble sont en voie d’extinction, et nos trajectoires affectives de plus en plus précaires. Cela, hélas, on le sait. Alors, au moment de tomber amoureux, d’habiter ensemble et de faire des enfants, pas la peine de lire des livres de psycho ou de développement personnel dans l'espoir d'entretenir la flamme pour faire perdurer son couple. On ferait mieux de prendre acte des statistiques et de se préparer à l’éventualité d’une séparation, au cas où. D'anticiper ce qui arrive quand on passe par la case rupture, garde alternée et ou famille recomposée. Des étapes devenues banales dans nos jeux de l’oie amoureux mais qui, à l’échelle individuelle, chamboulent toujours tout comme un tremblement de terre.
Pourquoi on se sépare autant, si vite et si mal, et comment encaisser cette épreuve sans y laisser toutes ses plumes ? Pour démarrer cette deuxième saison de Vivons heureux avant la fin du monde, Delphine Saltel entreprend de constituer un petit guide de survie en cas de séparation, en trois épisodes. Elle enregistre des couples qui cherchent à communiquer dans un centre de médiation familiale - interroge des divorcés plus ou moins traumatisés - rencontre des chercheuses en sciences sociales et des historiens qui décryptent ce qui se cache derrière cette forte augmentation des séparations conjugales.
Séparation, mode d'emploi (1/3) : Les nouvelles règles du jeu Dans ce premier volet, la célèbre sociologue Irène Théry, qui travaille sur la séparation depuis des années, déblaie le terrain autour de nos idéaux collectifs : le couple stable, l’amour toujours, ce qu’on en attend, ce qu’on y projette. Car c’est loin d’être bien clair dans nos têtes, surtout quand on se situe dans le ventre mou du modèle hétéro-monogame-avec enfants. L'égalité des sexes a totalement rebattu les cartes, et reconfiguré l’idée même du couple. Pour comprendre ce qui nous arrive, il faut commencer par expliciter les règles du jeu qui organisent désormais nos vies amoureuses et familiales : duo-conversation, art de la dispute, CDD amoureux, liens de filiation indissolubles. Irène Théry nous invite à faire un détour par les comédies de l'âge d'or de Hollywood (Hawks, Lubitsch, McCarey) en compagnie du philosophe américain Stanley Cavell. Nous comprenons que quand Katharine Hepburn tient tête à Cary Grant, c'est le couple moderne qui est en jeu. Ainsi, l’autrice du Démariage nous livre quelques clés pour déverrouiller nos dilemmes et nos injonctions contradictoires. De quoi limiter la casse si on doit finir un jour, hélas, par se partager les meubles ou la garde des enfants.
Avec :- Irène Théry, sociologue, autrice de "Le démariage"- Le témoignage de Sophie D.- Un reportage dans un centre de médiation familiale de l'association Olga Spitzer
Bibliographie : - Irène Théry, Le démariage, Editions Odile Jacob, 1993.- Irène Théry, Couple, filiation et parenté aujourd’hui, Editions Odile Jacob, 1998.- Stanley Cavell, A la poursuite du bonheur, Hollywood et la comédie du remariage, Vrin , 1993.- Eva Illouz, La fin de l’amour, Seuil, 2020.- Mona Chollet, Réinventer l’amour, La Découverte, 2021.
Liens utiles :- La sociologue et l’ourson
Films : - L’impossible monsieur Bébé, Howard Hawks- Indiscrétions, George Cukor- Marriage Story, Noah Baumbach- Scenes from a marriage, série de Hagai Levi
Vivons heureux avant la fin du mondeComment s’habiller, échanger, voyager, s’aimer dans les années 20 ? Pour se bricoler une morale minimale en des temps de crises sociale, écologique et sanitaire, Delphine Saltel (Que sont-ils devenus ?, Y'a deux écoles) explore chaque mois nos incohérences et les solutions possibles. Mêlant questionnement personnel, tribulations domestiques, reportages et entretiens avec des chercheurs et des activistes, ce nouveau podcast veut alerter, éveiller et rassurer sur un autre monde possible.
Enregistrements : été 21 - Texte, voix, entretiens et montage : Delphine Saltel - Réalisation, musique originale et mix : Arnaud Forest - Illustration : Mathilde Rives - Production : ARTE Radio
- Musique originale : Arnaud Forest
10/27/2021 • 43 minutes
GAFA tes gosses
Vivons heureux... (8) : Les réseaux, les enfants et nous
Beaucoup d’ingénieurs de la Silicon Valley interdisent à leurs enfants d’utiliser les réseaux sociaux qu’ils ont pourtant eux-mêmes façonnés à coup de boutons "like" et de filtres à selfie. C’est gentil de nous avertir : ils estiment avoir mis au monde un monstre incontrôlable qui menace les générations futures. Cela ne nous empêche pas pour autant de naviguer chaque jour sur les eaux troubles de Facebook ou d’Instagram, mais avec une forme de mauvaise conscience et pas mal d’inquiétude.Narcissisme de masse, addiction, chronophagie, haine en ligne, déclin culturel, espionnage, troubles de l’attention... Pour arrêter de fantasmer tous azimuts et cadrer ses enfants shootés aux défis tiktok, Delphine Saltel essaie de décortiquer la relation amour-haine que nous entretenons avec les plateformes. Sommes-nous vraiment malades des réseaux sociaux ? et si oui, de quoi exactement ? Comment vacciner ses enfants ? Les convaincre de ne pas faire tout comme Maman, scotchée à sa Timeline ?Elle appelle à la rescousse d’autres cervelles que la sienne, cherche les bonnes questions et quelques ingrédients pour se bricoler une hygiène familiale numérique : Bernard Harcourt, le juriste américain qui a forgé la notion de “société d’exposition”, décrypte notre nouvelle ère de surveillance généralisée, tissée dans la trame même de nos narcissismes numériques. Des psychologues auscultent le règne de l’autopromo permanente et du voyeurisme , ce que l’on cherche exactement dans le reflet de nos selfies. Anne Cordier, chercheuse en sciences de la communication, analyse les usages réels des adolescents digital native. Au fil du dernier épisode de cette première saison apparaissent quelques bouées de sauvetage pour surnager dans cette vaste foire aux vanités virtuelles.
Avec : - Bernard Harcourt, Professeur de droit à Columbia University, avocat, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales- Sabine Duflo, Psychologue clinicienne- Anne Cordier, maîtresse de conférences en Sciences de l'Information et de la Communication à l'université INSPE de Rouen Normandie- Clothilde Leguil, psychanalyste de l’Ecole de la Cause freudienne, philosophe, professeur des universités au département de psychanalyse de l'université Paris-VII
Bibliographie : - Bernard Harcourt, La société d’exposition, Désir et désobéissance à l'ère numérique, Seuil, 2020- Clothilde Leguil, Je, Une traversée des identités, PUF, 2018- Anne Cordier, Grandir connectés : les adolescents et la recherche d'information, C & F éditions, 2015 - Sabine Duflo, Quand les écrans deviennent neuro toxiques, Marabout, 2018- Marion Zilio, Faceworld, le visage au XXIe siècle, PUF, 2018
Merci à Xavier de La Porte
Vivons heureux avant la fin du mondeComment s’habiller, échanger, voyager, s’aimer dans les années 20 ? Pour se bricoler une morale minimale en des temps de crises sociale, écologique et sanitaire, Delphine Saltel (Que sont-ils devenus ?, Y'a deux écoles) explore chaque mois nos incohérences et les solutions possibles. Mêlant questionnement personnel, tribulations domestiques, reportages et entretiens avec des chercheurs et des activistes, ce nouveau podcast veut alerter, éveiller et rassurer sur un autre monde possible.
Enregistrements : avril-mai 21 - Réalisation, musique originale et mix : Arnaud Forest - Texte, voix, entretiens et montage : Delphine Saltel - Illustration : Mathilde Rives - Production : ARTE Radio
- Musique originale : Arnaud Forest
7/7/2021 • 34 minutes, 13 seconds
Le recyclage est une ordure
Comment jeter ses déchets sans être une ordure
Après avoir fini les nouilles sautées du traiteur asiatique, est-ce qu'on doit jeter la barquette en plastique dans le bac jaune ? Ou dans la poubelle normale, verte ? Et où ira-t-elle ensuite, cette petite barquette, quand les éboueurs l'emporteront dans leur camion ? Que deviendra-t-elle ? Ce genre de grandes questions métaphysiques, on y pense tous les jours en soulevant le couvercle de la poubelle, mais la plupart du temps on ne creuse pas trop pour avoir les réponses. On se doute que ça ne doit pas être folichon, et que les barquettes, il y en a pas mal qui flottent en microparticules quelque part dans les mers bleues du sud. Alors, mieux vaut se raconter de belles histoires sur le tri, le recyclage, les pulls en laine polaire que l’on sait fabriquer grâce au plastique des bouteilles d’eau, et donc peut-être avec les barquettes du traiteur aussi, si ça se trouve. Pour soulager sa mauvaise conscience d’occidental privilégié, on est prêt à tout. Même à remplir des petits sacs en kraft de riz ou de corn-flakes en vrac. C’est pas grave d’en foutre par terre et que tout se renverse au fond du panier, ce qui compte c’est de se sentir un peu moins coupable. Et de pouvoir continuer comme d’habitude son métro-boulot-dodo de la consommation heureuse. Heureusement, il y a des gens qui se penchent sur nos ordures sans se pincer le nez et qui y réfléchissent. Des urbanistes, des sociologues, des activistes qui nous aident à faire le tri sélectif dans nos idées reçues et nos comportements. Pour enfin regarder en face nos déchets, et vivre avec plutôt que d’essayer tout le temps de les enfouir au fond de la poubelle.
Avec :- Jérémie Cavé, urbaniste, chercheur en écologie territoriale, enseignant à sciences po Toulouse, membre de l'atelier d'écologie politique de Toulouse (Atécopol)La ruée vers l’ordure, Conflits dans les mines urbaines de déchets, PUR 2015- Baptiste Monsaigeon, sociologue et maître de conférences à l'université de Reims Champagne ArdenneHomo detritus, Critique de la société du déchet, Seuil 2017- Flore Berlingen, militante de l'écologie et des communs, ex- directrice de l'association Zero Waste FranceRecyclage, le grand enfumage - Comment l'économie circulaire est devenue l'alibi du jetable, Editions Rue de l'Echiquier, 2020- Ariane, adepte du zero déchet- Marcel Bouché , directeur de recherche à l’INRA, et géodrilologue (spécialiste des vers de terre )Des vers de terre et des hommes, Découvrir nos écosystèmes fonctionnant à l'énergie solaire, Actes sud, 2014- Les membres de l’association de quartier "Compost coty "
Ressources :- L'invention des déchets urbains, France, 1790-1970, Sabine Barles, 2005- Catalogue de l'exposition Vies d'ordures, De l'économie des déchets. Mucem, Marseille, 2017- ADEME: Agence de la transition écologique
Vivons heureux avant la fin du mondeComment s’habiller, échanger, voyager, s’aimer dans les années 20 ? Pour se bricoler une morale minimale en des temps de crises sociale, écologique et sanitaire, Delphine Saltel (Que sont-ils devenus ?, Y'a deux écoles) explore chaque mois nos incohérences et les solutions possibles. Mêlant questionnement personnel, tribulations domestiques, reportages et entretiens avec des chercheurs et des activistes, ce nouveau podcast veut alerter, éveiller et rassurer sur un autre monde possible.
Enregistrements : mars 21 - Texte, voix, réalisation : Delphine Saltel - Musiques originales et mix : Arnaud Forest - Illustration : Mathilde Rives - Production : ARTE Radio
- Musiques originales : Arnaud Forest
5/26/2021 • 46 minutes, 4 seconds
Comment renoncer à être un parent parfait (2/2)
L'éducation positive passée au crible
Avant, quand ça chauffait à la maison, les parents nous envoyaient parfois réfléchir dans notre chambre. On claquait la porte bien fort et eux, dans leur sagesse ancestrale, levaient les yeux au ciel en disant : « De toute façon, quoi qu’on fasse, ça sera raté… » Aujourd’hui on vise plus haut. On veut faire mieux qu’être juste le parent “suffisamment bon” loué par le pédiatre américain Donald Winnicot dans les années 60. Quand on fait des enfants, c’est qu’on l’a désiré : comme un projet personnel, une promesse de bonheur et de réussite. C’est normal, c’est l’idéal qui flotte dans l’air du temps. Celui que véhiculent notamment les manuels d’éducation positive au rayon « développement personnel » de la FNAC : une relation fondée sur le respect des besoins et des émotions de l’enfant , la bienveillance, la démocratie familiale. Alors on fait tout pour être les parents qu’on aurait rêvé d’avoir : zen, souriant, à l’écoute, 100% formidables. On achète plein de livres, on consulte “mamanbienveillante.com” , on essaye plein d’astuces et de méthodes. Et évidemment… ça ne marche pas, ou pas toujours, loin de là. Pourquoi ?Dans cet épisode, le second consacré aux mirages de la parentalité, on passe l’éducation positive à la loupe : pourquoi on aspire tous plus ou moins à cet idéal alors qu’il est si difficile à mettre en pratique, en vrai, dans la vie de tous les jours? Est-ce que c'est juste une mode, une arnaque marketing ? Qui sont les experts qui nous abreuvent de discours scientifiques sur le cerveau des bébés et la manière dont on doit leur parler ? Est-ce qu’il faut faire des stages, lire des livres, se « mettre en respiration ventrale » pour devenir ce parent parfait qui ne crie jamais ? Est-ce un horizon ou un mirage destiné à nous culpabiliser sans fin, et à pourrir tous les moments imparfaits qu’on passe avec nos enfants ?
Avec :- Isabelle Roskam, psychologue clinicienne- Béatrice Kammerer, journaliste spécialiste d’éducation- Claude Martin, sociologue- Clara H. et Emilie S.Merci à Mathilde Bernos et Karine Le Loët
Références :- Béatrice Kammerer, L’éducation vraiment positive, Editions Larousse- Isabelle Roskam, Moïra Mikolajczak, "Le burn-out parental", De Boeck Supérieur- Claude Martin, « Être un bon parent » : une injonction contemporaine, Presses de l’EHESP- Frank Furedi, Parents paranos: laissez tomber votre culpabilité, vous êtes très bien !, Aliasetc- Sharon Hays, The Cultural Contradictions of Motherhood, Yale University Press- Claude Martin, Collectiviser la question parentale : les apports des parenting cultures studies, Revue Lien social et politiques, Erudit- Ellie Lee et Jan Macvarish, Le « parent hélicoptère » et le paradoxe de la parentalité intensive au XXIe siècle, Revue Lien social et politiques, Erudit
Vivons heureux avant la fin du mondeComment s’habiller, échanger, voyager, s’aimer dans les années 20 ? Pour se bricoler une morale minimale en des temps de crises sociale, écologique et sanitaire, Delphine Saltel (Que sont-ils devenus ?, Y'a deux écoles) explore chaque mois nos incohérences et les solutions possibles. Mêlant questionnement personnel, tribulations domestiques, reportages et entretiens avec des chercheurs et des activistes, ce nouveau podcast veut alerter, éveiller et rassurer sur un autre monde possible.
Enregistrements : janvier 21 - Texte, voix, réalisation : Delphine Saltel - Musiques originales et mix : Arnaud Forest - Illustration : Mathilde Rives - Production : ARTE Radio
3/24/2021 • 41 minutes, 4 seconds
Comment la parentalité intensive nous bouffe la vie (1/2)
Etre un bon parent, une injonction impossible
Vous connaissez les soirées 4D après le travail : devoirs, douche, dîner, dodo ? Rien de tel pour se faire un petit burn-out, et se demander ce qui nous a pris de faire des enfants. Pourquoi personne ne nous prévient du niveau d’épuisement que l'on va atteindre en se reproduisant ? Personnellement, je n'ai rien vu venir. Peut-être que je ne voulais pas entendre… Tellement rivée à mon envie de jouer au papa et à la maman, de rentrer dans le grand cycle de la vie. On est censés s'épanouir dans son rôle de mère ou de père, le jouer à fond, mais on ne questionne pas vraiment la pression que cela nous met. Ce qui se cache derrière l’idéal de l'enfant choisi, désiré, et de son parent hyper-investi, sur-informé, bienveillant, toujours à l’écoute… Ce que cela réclame de chacun de nous et que la société toute entière nous demande.Pour ce premier épisode consacré à la parentalité, je suis allée voir une psychologue clinicienne spécialiste du burn-out, des mères et des pères plus ou moins surmenés. J’ai discuté avec mes filles, enregistré nos disputes, glané deux ou trois concepts éclairants chez des sociologues. Je n'ai pas trouvé la formule pour shampouiner de la lotion anti-poux dans la joie mais j'ai mieux compris les modes de parentalités auxquels je m’accroche : d'où ils viennent, quels groupes sociaux les diffusent. Pourquoi ils ne nous font pas tant de bien que ça. Une manière de débusquer l’hypocrisie du modèle que l’on s’impose collectivement, et de déblayer quelques pistes pour re-politiser nos vies de parents.
Avec :- Isabelle Roskam, psychologue clinicienne- Claude Martin, sociologue- Charlotte Debest, sociologue- Samuel Bonvoisin, L’oasis de Serendip- Emilie S.
Références :- Isabelle Roskam, Moïra Mikolajczak, "Le burn-out parental", De Boeck Supérieur- Claude Martin, « Être un bon parent » : une injonction contemporaine, Presses de l’EHESP- Charlotte Debest, Le choix d'une vie sans enfant, Presses universitaires de Rennes- Frank Furedi, Parents paranos: laissez tomber votre culpabilité, vous êtes très bien !, Aliasetc- Sharon Hays, The Cultural Contradictions of Motherhood, Yale University Press- Claude Martin et, Xavier Leloup, Le déterminisme parental en question : la « parentalisation » du social, Revue Erudit
Vivons heureux avant la fin du mondeComment s’habiller, échanger, voyager, s’aimer dans les années 20 ? Pour se bricoler une morale minimale en des temps de crises sociale, écologique et sanitaire, Delphine Saltel (Que sont-ils devenus ?, Y'a deux écoles) explore chaque mois nos incohérences et les solutions possibles. Mêlant questionnement personnel, tribulations domestiques, reportages et entretiens avec des chercheurs et des activistes, ce nouveau podcast veut alerter, éveiller et rassurer sur un autre monde possible.
Enregistrements : décembre 20 - Texte, voix, réalisation : Delphine Saltel - Musiques originales et mix : Arnaud Forest - Illustration : Mathilde Rives - Production : ARTE Radio
2/24/2021 • 43 minutes, 40 seconds
Peut-on cuisiner des animaux morts ?
Vivons heureux (4) : Cadavres exquis dans nos assiettes
Mettre quelques merguez à griller sur le barbecue pour ses amis, ou des brochettes marinées, c’est un peu le sens de la vie, un truc simple qui rend tout le monde heureux. Sauf que dans la merguez, il y a de l’agneau. Et dans les brochettes, du bœuf, ou du poulet. On n’y pense pas vraiment. Ça gâcherait notre plaisir de se dire qu’on va planter notre fourchette dans des morceaux de cadavre. Tout est bien organisé pour oublier les animaux, comment ils ont vécu et comment ils sont morts. Pourtant de plus en plus de militants, vegan ou antispécistes nous le remettent sous les yeux. Peut-on encore continuer à manger tranquillement nos saucisses sans les entendre ? Juste parce qu’on aime le goût du grillé ? Pourquoi la chair animale reste au centre de tous nos plats, de nos menus à la cantine, au restaurant ? D’où ça nous vient ? Et comment s’organise t'on individuellement et collectivement pour soulager nos mauvaises consciences carnivores ? Les arguments pour arrêter la viande tiennent-ils debout ? Pour essayer de dépiauter ce qui se passe dans notre assiette et dans nos têtes avec la viande, Delphine Saltel questionne ses habitudes, rencontre une philosophe et une nutritionniste, des experts en climatologie, en agronomie et en steak de soja.
Avec- Florence Burgat, Philosophe de la condition animale ("L’humanité carnivore", Seuil)- Erik Birlouez, Ingénieur agronome (AgroParisTech) et sociologue (agriculture et alimentation)- Pierre Alexandre Maiziere de l’Association des végétariens de France- Marie Antoinette Sejean, Nutritionniste- Nicolas Treich, Economiste à l’INRA- Patrice Dumas, Ingénieur au CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement)- Florent Quellier, Historien de l'alimentation- Marie Pavlenko
Références : - Florence Burgat, L’humanité carnivore, Edition du Seuil, 2017- Jonathan Safran Foer, Faut il manger les animaux ? et L’avenir de la planète commence dans notre assiette, Editions de l’Olivier- Fabrice Nicolino, Bidoche, Edition Les liens qui libèrent- Geoffroy le guilcher, Steak Machine, Editions Goutte d’Or- Marcela Iacub Fayard, Confessions d’une mangeuse de viande, Edition Fayard- Peter singer, Animal liberation, 1975
Nouveau podcast : Vivons heureux avant la fin du mondeComment s’habiller, échanger, voyager, s’aimer dans les années 20 ? Pour se bricoler une morale minimale en des temps de crises sociale, écologique et sanitaire, Delphine Saltel (Que sont-ils devenus ?, Y'a deux écoles) explore chaque mois nos incohérences et les solutions possibles. Mêlant questionnement personnel, tribulations domestiques, reportages et entretiens avec des chercheurs et des activistes, ce nouveau podcast veut alerter, éveiller et rassurer sur un autre monde possible.
Enregistrements : octobre, novembre 20 - Texte, voix, réalisation : Delphine Saltel - Musiques originales et mix : Arnaud Forest - Illustration : Mathilde Rives - Production : ARTE Radio
12/18/2020 • 49 minutes, 52 seconds
Comment dresser son smartphone
Vivons heureux (3) : Ce que le smartphone fait à nos vies, à la planète, à nos cerveaux
Une armée de zombies qui vit tête baissée, les yeux scotchés à la lumière bleue : voilà ce que le smartphone a fait de nous. Levez le nez, regardez un peu autour de vous, dans le métro, dans la rue, à la maison, partout : c’est nous. Une bande de crétins numériques, frénétiques du clic, intolérants à l’ennui et au silence. Une armée qui swipe, scrolle, poste et like.On est 5,28 milliards à avoir un smartphone. On passe notre vie à caresser sa vitre : 85 fois par jour en moyenne, 4 à 6 heures par jour en tout. Il est de bon ton de dire qu’il nous pourrit la vie, mais qui arrive à s’en passer ?Alors, si on se regardait en face, si on se tirait le selfie ? Pour essayer de comprendre, aller voir d’un peu plus près ce qui se cache derrière l’écran tactile de ce petit objet noir inoffensif en apparence. Se demander ce que le smartphone fait à nos vies, à la planète, à nos enfants, à nos cerveaux ? Sans technophobie primaire, parce qu’on n’a pas prévu de relancer la mode du pigeon voyageur non plus. Mais ce serait quand même pas mal d’essayer de garder le contrôle, de briser les chaînes de notre servitude volontaire. Un petit sursaut de dignité, d’intégrité pour apprendre à domestiquer cette merveilleuse saloperie. Deuxième cerveau ? Baguette magique ? Doudou ? Remède ou poison, c’est encore nous qui décidons.
Avec :- Frédéric Bordage, Spécialiste français du numérique responsable- Francoise Berthoud, Ingénieure de recherche en informatique- Philippe Bihouix, Ingénieur spécialiste de l’épuisement des ressources minérales- Nicolas Nova, Professeur associé à la Haute École d'art et de design à Genève- Sebastien Bohler, Rédacteur en chef de la revue Cerveau & Psycho, auteur de "Le bug humain"- Anne-Sophie Jacques, Journaliste, co-auteure de "Déclic"- Maxime Guedj, Ingénieur, co-auteur de "Déclic"
Références :- Frédéric Bordage "Sobriété numérique, les clés pour agir", préface d'Isabelle Autissier, présidente du WWF France, Buchet Chastel, 2019- Philippe Bihouix, "L'Âge des low-tech : Vers une civilisation techniquement soutenable" Seuil, coll. « Anthropocène », 2014- Nicolas Nova, "Smartphones : Une enquête anthropologique", Genève, Mētis presses, 2020- Maxime Guedj, Anne-Sophie Jacques, "Déclic", Les arènes, 2020
Nouveau podcast : Vivons heureux avant la fin du mondeComment s’habiller, échanger, voyager, s’aimer dans les années 20 ? Pour se bricoler une morale minimale en des temps de crises sociale, écologique et sanitaire, Delphine Saltel (Que sont-ils devenus ?, Y'a deux écoles) explore chaque mois nos incohérences et les solutions possibles. Mêlant questionnement personnel, tribulations domestiques, reportages et entretiens avec des chercheurs et des activistes, ce nouveau podcast veut alerter, éveiller et rassurer sur un autre monde possible.
Enregistrements : août, septembre 20 - Texte, voix, réalisation : Delphine Saltel - Musiques originales et mix : Arnaud Forest - Illustration : Mathilde Rives - Production : ARTE Radio
11/25/2020 • 44 minutes
Qu'est-ce qui pourrait sauver le couple ?
Vivons heureux... à deux ?
Avant, c'était simple : on se mariait une bonne fois pour toutes, et si on était malheureux, on attendait que l’autre meure. Au moins, c'était clair, transactionnel et bien fichu. Aujourd'hui, on se met en couple par libre choix. L'unique condition préalable, c'est l'amour. Rien que ça. Une entité sociale avec l'amour pour unique condition ? Sans rire ? Qui a eu cette idée folle ? Et comment s’est-on retrouvé à reproduire massivement le même modèle : stable, monogame, cohabitant ? On est beaucoup, en tout cas chez les hétéros, à courir après un idéal en kit et prêt à l’emploi : toi, moi, l’amour, une maison, éventuellement du cake au chocolat pour les enfants. Souvent, de plus en plus, on n’y arrive pas, alors on se quitte. Et puis on recommence. Au lieu d’amener notre vieux modèle de couple au garage, de lui ouvrir le capot et d’en dévisser les normes : les notions d’exclusivité, de fidélité, de liberté par exemple. Heureusement, il existe des gens très intelligents qui réfléchissent à tout ça. Je suis allée les voir. Dans cet épisode, une historienne, une grande sociologue, une juriste, et même un philosophe nous aident à réinventer l’amour, la vie commune, et le sexe aussi.Avec :- Bibia Pavard, historienne, maîtresse de conférences à l’université Paris II Panthéon Assas- Eva Illouz, sociologue, directrice d'études à l'EHESS- Marcela Iacub, juriste et essayiste- Pierre Zaoui, philosophe- Lisa
Références : - Bibia Pavard, Ne nous libérez pas, on s’en charge, Une histoire des féminismes de 1789 à nos jours avec Florence Rochefort, et Michelle zancarini-Fournel, Editions de la découverte, 2020- Eva Illouz, Pourquoi l’amour fait mal, Seuil, 2012- Eva Illouz, La fin de l’amour, Seuil, 2018- Marcela Iacub, La fin du couple, Stock, 2016- Marcela Iacub, En couple avec moi-même, Léo Scheer, 2020- Pierre Zaoui, Théorie du couple, Revue du crieur numéro 16, 2020- Pierre Zaoui, La traversée des catastrophes, Seuil, 2010- Jüne Pla, Jouissance Club, Marabout, 2020- Alain de Botton, Aussi longtemps que dure l’amour, Flammarion, 2016- Stéphane Rose, En finir avec le couple, La Musardine, 2020- Le film "Scènes de la vie conjugale" d'Ingmar Bergman, 1973- Le film "Marriage Story" de Noah Baumbach, 2019
Remerciements : Nicolas Champeaux
Nouveau podcast : Vivons heureux avant la fin du mondeComment s’habiller, échanger, voyager, s’aimer dans les années 20 ? Pour se bricoler une morale minimale en des temps de crises sociale, écologique et sanitaire, Delphine Saltel (Que sont-ils devenus ?, Y'a deux écoles) explore chaque mois nos incohérences et les solutions possibles. Mêlant questionnement personnel, tribulations domestiques, reportages et entretiens avec des chercheurs et des activistes, ce nouveau podcast veut alerter, éveiller et rassurer sur un autre monde possible.
Enregistrements : juin, juillet 20 - Texte, voix, réalisation : Delphine Saltel - Musiques originales et mix : Arnaud Forest - Illustration : Mathilde Rives - Production : ARTE Radio
10/28/2020 • 41 minutes, 9 seconds
Fast-fashion ou coton bio, peut-on s’habiller sans polluer ?
Vivons heureux... (1) : Malaise dans la penderie
L'industrie du textile et de la mode crée de faux besoins pour qu'on achète sans cesse des habits. Notre cerveau est conditionné pour vouloir du nouveau, à n'importe quel prix. Y compris celui de la destruction des ressources, de la pollution et du gaspillage. Mais il faut savoir qu'une robe en coton bio n'est souvent pas plus écolo qu'une chemise en synthétique. Alors, que faire contre la fast-fashion ? Doit-on fabriquer soi-même ses vêtements avec des épluchures ? Des gens réfléchissent, d'autres (ou les mêmes) agissent. Delphine Saltel explore sa penderie, notre cerveau et les alternatives possibles. Premier épisode d'un nouveau podcast pour se bricoler une morale minimale par temps de crise.
Avec :- Majdouline Sbai (sociologue spécialisée en environnement, membre du collectif Ethique sur l’étiquette)- Julia Faure (ingénieure en agronomie, co-fondatrice de la marque de vêtements LOOM)- Sébastien Bohler (docteur en neurobiologie moléculaire, rédacteur en chef de la revue Cerveau et Psycho)- Jean-Baptiste Fressoz (historien des sciences, des techniques et de l’environnement)
Remerciements : Clémence Mignot - Elsa Monségur (La textilerie) - Nayla Aljtouni
Nouveau podcast : Vivons heureux avant la fin du mondeComment s’habiller, échanger, voyager, s’aimer dans les années 20 ? Pour se bricoler une morale minimale en des temps de crises sociale, écologique et sanitaire, Delphine Saltel (Que sont-ils devenus ?, Y'a deux écoles) explore chaque mois nos incohérences et les solutions possibles. Mêlant questionnement personnel, tribulations domestiques, reportages et entretiens avec des chercheurs et des activistes, ce nouveau podcast veut alerter, éveiller et rassurer sur un autre monde possible.
Livres : - « Une mode éthique est-elle possible ? » de Majdouline Sbai- « Le bug humain : Pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l’en empêcher ? » de Sébastien Bohler- « L’apocalypse joyeuse, une histoire du risque technologique » et « L’événement Anthropocène, La Terre, l’Histoire et nous » de Jean-Baptiste Fressoz
Enregistrements : décembre 19, janvier 20 - Texte, voix, réalisation : Delphine Saltel - Musiques originales et mix : Arnaud Forest - Illustration : Mathilde Rives - Production : ARTE Radio
9/23/2020 • 36 minutes, 1 second
Bande-annonce Vivons heureux avant la fin du monde
Don't worry, be happy
Comment s’habiller, échanger, voyager, s’aimer dans les années 20 ? Pour se bricoler une morale minimale en des temps de crises sociale, écologique et sanitaire, Delphine Saltel explore chaque mois nos incohérences et les solutions possibles. Mêlant questionnement personnel, tribulations domestiques, reportages et entretiens avec des chercheurs et des activistes, ce nouveau podcast veut alerter, éveiller et rassurer sur un autre monde possible.
Enregistrements : 2019, 2020 - Réalisation : Delphine Saltel - Musiques originales et mix : Arnaud Forest - Illustrations : Mathilde Rives