Panorama de la presse internationale sur les sujets d’actualité du jour, du lundi au vendredi à 13h24, heure de Paris.
À la Une: le Hezbollah face à l'armée israélienne au Liban
Deux quotidiens s'intéressent aujourd'hui aux forces en présence au Liban, et plus particulièrement au Hezbollah. Il s'agit de die Welt, en Allemagne, et du Washington Post aux États-Unis. Die Welt tout d'abord... Le quotidien allemand parle de « l'immense pouvoir du Hezbollah, qui exerce une emprise ferme sur le Liban, politiquement, militairement - et financièrement» . « Ces dernières années, ajoute die Welt, l’organisation terroriste a bâti un gigantesque réseau qui s’étend à travers le monde (...) et qui est en train de modifier sa stratégie d’attaque. » Le journal allemand précise que « dans le classement des organisations terroristes les plus riches publié par Forbes Israël, le Hezbollah occupe la première place depuis des années avec plus d'un milliard de dollars de revenus par an. En fait, l’empire financier du Hezbollah, poursuit die Welt, n’est pas seulement alimenté par des livraisons régulières d’argent en provenance de Téhéran », « l’organisation terroriste est également profondément impliquée dans les réseaux criminels en Afrique et en Amérique latine.» De son côté, le Washington Post insiste sur la « résilience » de la milice chiite. « Après une série de pertes stupéfiantes, nous dit le quotidien américain, le Hezbollah livre une lutte acharnée aux forces israéliennes dans le sud du Liban tout en continuant à faire pleuvoir des roquettes à travers la frontière, soulignant la résilience du groupe et les limites de la campagne terrestre d'Israël." »Comment l'expliquer ? Le Washington Post cite d'anciens et actuels responsables libanais, selon lesquels le Hezbollah, « a rebondi après des revers sans précédent – notamment la pénétration de ses appareils électroniques et l assassinat de la plupart de ses dirigeants – grâce à une structure de commandement flexible, à l’aide de l’Iran et à des années de préparation en vue d’une invasion israélienne ». Le Washington Post cite également un responsable des forces israéliennes, selon lequel « le Hezbollah est un ennemi redoutable. » C'est, dit-il, une organisation terroriste qui s'est transformée en une armée terroriste ». Compensation et réparationA la Une également, les déclarations du roi Charles, aux Iles Samoa. C'est le Guardian qui s'est penché sur la question et nous explique que lors de son adresse aux 56 dirigeants des pays du Commonwealth, à Samoa, le roi a reconnu « un passé douloureux », là où certains espéraient « qu'il présenterait des excuses pour le passé colonial de la Grande-Bretagne ». Charles s'est toutefois contenté de déclarer : « aucun d'entre nous ne peut changer le passé, mais nous pouvons nous engager à en tirer les leçons ». En jeu : d'éventuelles réparations financières, mais pas seulement : le Premier ministre des Bahamas, Philip Davis, estime que l'appel aux réparations « ne concerne pas seulement une compensation financière ; il s'agit de reconnaître l'impact durable de siècles d'exploitation et de veiller à ce que l'héritage de l'esclavage soit traité avec honnêteté et intégrité ».Visite payanteEnfin, faut-il faire payer les touristes étrangers pour visiter Notre Dame de Paris ? La question est d'actualité puisqu'elle a été posée par la ministre de la Culture. Rachida Dati souhaite, explique le Monde, « que les visiteurs hors UE paient davantage leur billet d’entrée et que ce supplément aille financer la rénovation du patrimoine national ». « Les Français, estime la ministre, n'ont pas vocation à payer tout, tout seuls.» Une déclaration qui interroge de l'autre côté de la Manche. « Les visiteurs non européens confrontés à des surtaxes touristiques à Paris », annonce le Times, qui précise même : « La France veut lever des fonds pour préserver son patrimoine en faisant payer aux visiteurs britanniques et autres ressortissants extérieurs à l'UE un supplément pour entrer dans des monuments nationaux comme le Louvre.»Le Times a recueilli le témoignage d'un guide parisien « ayant requis l'anonymat », selon lequel, « ce n'est pas une bonne idée de traiter les gens différemment. Londres a de super musées gratuits, je ne vois pas pourquoi nous ferions payer plus cher les touristes ici.»
10/25/2024 • 4 minutes, 11 seconds
À la Une: crispations à moins de quinze jours de la présidentielle américaine…
Insultes, invectives, nouvelles accusations, désinformation… La pression et le ton montent dans les deux camps, républicain et démocrate. Et dans le même temps, les sondages penchent désormais légèrement en faveur de Donald Trump.Le Temps à Genève résume la situation : « à moins de deux semaines du scrutin du 5 novembre, Donald Trump et Kamala Harris sont au coude-à-coude. Mais les sondages, malgré le fait que les écarts sont dans la marge d’erreur dans les Etats qui feront basculer l’élection, les sondages, donc, indiquent que la dynamique est en train de tourner en faveur du candidat républicain, malgré une campagne de plus en plus inquiétante et les innombrables démêlés du milliardaire avec la justice. »Le Wall Street Journal, notamment, publie un nouveau sondage qui indique que « Trump devancerait Harris de 2 points. » Toutefois, reconnait le journal, cet écart se situe toujours « dans les marges d’erreur, ce qui signifie que l’un ou l’autre des candidats pourrait en fait être en tête. »« Deepfakes » en provenance de Moscou…Dans le même temps, le Washington Post publie une enquête sur un réseau de diffusion de fausses nouvelles en provenance de Russie. Un réseau dans lequel serait impliqué un certain John Mark Dougan : cet « ancien shérif adjoint du comté de Palm Beach, qui s’est réfugié à Moscou, est devenu l’un des propagandistes les plus prolifiques du Kremlin, affirme le Washington Post. Il travaille directement avec les services de renseignement militaire russes pour produire des “deepfakes“, de fausses informations, qui visent la campagne de la vice-présidente Kamala Harris. (…) Le réseau de Dougan, précise le journal, serait probablement à l’origine d’une récente vidéo virale qui salit le colistier de Kamala Harris, Tim Walz. Cette vidéo a fait près de 5 millions de vues sur le réseau social X en moins de 24 heures. Depuis septembre 2023, les posts, articles et vidéos générés par Dougan, et certains des Russes qui travaillent avec lui, auraient recueilli 64 millions de vues. »Encore un scandale sexuel…Et puis révélation cette fois du Guardian à Londres : Stacey Williams, une ancienne mannequin âgée de 56 ans, affirme avoir été agressée sexuellement par Donald Trump en 1993, après avoir été présentée à l’ancien président par Jeffrey Epstein. « Il m’a pelotée, il a posé ses mains sur mes seins, sur ma taille et sur mes fesses. » L’incident aurait eu lieu à la Trump Tower à New York, et selon Stacey Williams, elle aurait été victime d’un « jeu pervers » entre les deux hommes. A moins de deux semaines de l’élection présidentielle, cette nouvelle accusation vient compléter une longue liste de plaintes contre Donald Trump, bien que ce dernier nie toutes ces allégations.Invectives…Pendant ce temps, les échanges de noms d’oiseaux se poursuivent entre les deux adversaires… « Les attaques personnelles envahissent la campagne présidentielle aux États-Unis », note El Pais à Madrid. Les dernières sorties : pour Kamala Harris, « Trump est de plus en plus déséquilibré et instable », et pour Donald Trump, « Harris est paresseuse et stupide. »Un langage fleuri donc, alors que, pointe El Pais, « l’économie, la démocratie, la sécurité nationale, l’immigration et l’avortement font partie des questions qui préoccupent le plus les électeurs, mais qui sont de moins en moins abordées. A moins de deux semaines de l’élection, la bataille électorale a tourné au duel d’attaques personnelles. »Fracture…Un duel qui révèle l’ampleur d’une société américaine fracturée… Le Washington Post parle même de « guerre civile froide » qui « s’aggrave. » Un conflit attisé par Donald Trump, estime le quotidien américain : « qu’il gagne ou qu’il perde, Trump exploitera la fracture à ses propres fins. Au cours de la semaine écoulée, deux de ses anciens principaux collaborateurs à la Maison Blanche – l’ont traité de fasciste, ce qui est proprement stupéfiant. Trump semble enclin à transformer la guerre civile froide en vraie guerre, et cela devrait nous terrifier. »Et le New York Times d’enfoncer le clou : « il est à la fois effrayant et inquiétant de penser que, dans deux semaines, les électeurs américains pourraient à nouveau faire de quelqu’un d’aussi déséquilibré et débridé que Donald Trump le président des États-Unis. »
10/24/2024 • 3 minutes, 54 seconds
À la Une: Poutine de retour sur la scène internationale
« Ostracisé par l’Occident, qualifié de possible criminel de guerre par la Cour pénale internationale, Vladimir Poutine accueille (pourtant) en ce moment pas moins 36 dirigeants de pays tels que la Chine, l’Inde et l’Iran ». C’est ce que constate le Guardian à Londres. C’est dans le cadre du sommet des Brics, « destiné à montrer que Moscou est tout sauf isolé. »Même le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, est présent à ce sommet, « comme l’année dernière. Sa décision a suscité la colère de nombreux Occidentaux, relève encore le quotidien britannique. Même si l’ONU a déclaré qu’il réitérerait son point de vue selon lequel l’invasion de l’Ukraine constituait une violation de la charte des Nations unies ».Il n’empêche : « Guterres et ses Nations unies ont perdu la boule », s’insurge le Times, toujours à Londres. « Guterres tourne en dérision la charte de l’ONU (…). À l’heure où "l’opération militaire spéciale" de Poutine en Ukraine, jugée illégale et immorale par le monde libre, y provoque d’indicibles souffrances, cette visite du chef de l’ONU en Russie montre un manque de respect total pour l’ordre fondé sur la primauté du droit international ».Pas à une contradiction près…En tout cas, pointe Le Figaro à Paris, « pour un paria de la communauté des nations, frappé de sanctions et poursuivi par la justice internationale, la photo n’a pas de prix. En accueillant chez lui les dirigeants des Brics et de nombreux pays aspirant à les rejoindre, Vladimir Poutine démontre avec éclat qu’il n’est pas seul, tant s’en faut ». Et il n’y a« rien d’étonnant, poursuit Le Figaro, à ce que ce club du "Sud global" ait le vent en poupe. La guerre en Ukraine a montré l’inefficacité des sanctions décrétées par un seul camp. La Chine et l’Inde absorbent désormais 80 % des exportations russes d’hydrocarbures, payées pour l’essentiel en monnaies locales. Poutine veut en profiter pour consolider politiquement "son camp", promettant "un multilatéralisme juste et sans diktats". Formule savoureuse, commente le quotidien français, venant d’un chef d’État qui envahit ses voisins, élimine ses opposants et déstabilise autant qu’il le peut les démocraties ».Présidentielle américaine : le coup de boost de Musk en faveur de Trump…À la Une également, Elon Musk, soutien de poids pour Donald Trump…Le Washington Post ne prend pas de gants : attention, écrit-il, « l’influence du milliardaire est vaste et de plus en plus dangereuse. Elon Musk essaie d’acheter cette présidentielle pour Donald Trump, et tous ceux qui aiment notre pays devraient s’en inquiéter. (…) Elon Musk souffre du syndrome du "je sais tout", une maladie qui semble viser les milliardaires de la tech. Ils se révèlent brillants dans le domaine des paiements électroniques, de la conception de fusées ou autres, et en concluent qu’ils le sont dans tous les domaines, y compris la politique. Ils ont tort, s’exclame encore le Washington Post. Pour atteindre des objectifs dans une démocratie, il faut forger un consensus public, et Musk ne sait même pas ce que cela signifie. Cette ignorance le rend dangereux ».Objectif : contrôler les agences fédérales qui le contrôlent…« Musk, c’est Trump avec un empire et une puissance de feu », lance Le Soir à Bruxelles.« Musk a sorti un bazooka de sa manche, avec sa loterie où il promet chaque jour un million de dollars à un électeur de Pennsylvanie ayant signé sa pétition pour la liberté d’expression et le droit de porter des armes, à condition d’être inscrit sur les listes électorales. Illégal ! Musk achète ici carrément les votes ? Le créateur de Tesla et Space X n’en a cure puisque le seul objectif envisageable pour ce "clone de président" désormais aussi en campagne, est de gagner l’élection parce qu’alors, tout sera permis, ou effacé ».En effet, précise Le Temps à Genève : « si Donald Trump l’emporte, ce dernier a d’ores et déjà annoncé qu’il envisageait de placer Elon Musk à la tête de la commission sur l’efficacité du gouvernement. Il aurait ainsi son mot à dire sur le fonctionnement des agences fédérales, celle sur l’aviation, l’environnement, la finance ou les télécommunications. Autant d’institutions actuellement en litige avec ses multiples sociétés – SpaceX avec le gendarme du ciel, Tesla avec celui de la finance et X avec celui des télécommunications. Voilà qui provoquerait d’énormes conflits d’intérêts, relève encore Le Temps, puisque Elon Musk serait en mesure d’avantager ses entreprises en remodelant certaines régulations ».
10/23/2024 • 4 minutes, 6 seconds
À la Une: suspense total à quinze jours de la présidentielle aux États-Unis
« L’hiver approche, et pourtant, les journées électorales s’allongent, constate Le Monde à Paris. Engagés dans une empoignade incertaine, tendue et souvent confuse, Kamala Harris et Donald Trump multiplient les déplacements et les prises de parole. Les coups fusent. Chaque heure est un heurt. À deux semaines d’une élection présidentielle, le 5 novembre, qui mettra à l’épreuve l’État de droit américain et la solidité des procédures de vote, les candidats se focalisent sur un nombre réduit d’États-pivots, qu’ils labourent avec ardeur. Arizona, Nevada, Michigan, Wisconsin, Pennsylvanie, Caroline du Nord, Géorgie : c’est là que se décidera la route vers les 270 grands électeurs indispensables pour entrer à la Maison Blanche. Il suffira peut-être, s’exclame Le Monde, d’un comté, d’une ville ou d’un quartier favorable, pour que les dominos tombent au profit de l’un ou de l’autre. À moins que derrière les sondages, souvent contradictoires, ne se dessine une surprise : une victoire plus franche, plus indiscutable que ne l’envisagent la quasi-totalité des experts ».À lire aussiPrésidentielle aux États-Unis: le Wisconsin, l'un des les sept États clés où le scrutin peut basculerSondages : le grand flou…« Les sondeurs se sont trompés en 2020. Se tromperont-ils à nouveau en 2024 ? », s’interroge le Wall Street Journal.En effet, il y a 4 ans, « les enquêtes indiquaient que Joe Biden fermait la marche face au président sortant Donald Trump qui avait une confortable avance, entre 7 et 8 points. Résultat : Joe Biden l’a emporté avec un peu moins de 4 points et demi d’avance, ce qui lui a permis d’arracher de justesse la victoire au collège électoral ». Alors,« si les sondages manquent encore la cible cette année, la faible avance de la vice-présidente Kamala Harris observée aujourd’hui se révélerait en fait être une avance… pour Trump ».Depuis 2020, les sondeurs ont tenté d’améliorer leurs outils. Mais les observateurs sont sceptiques, pointe le Wall Street Journal : « "Nous nous dirigeons vers un nouveau désastre", affirme Jon Krosnick, politologue à l’université de Stanford. Entre autres problèmes, il estime que de nombreuses enquêtes en ligne récentes utilisent des méthodes d’échantillonnage qui n’ont pas fait leurs preuves. Une autre politologue, Courtney Kennedy du Pew Research Center a suivi les changements apportés par les sondeurs ces dernières années pour améliorer la précision de leurs enquêtes. Elle espère que la situation va s’améliorer. "Les sondeurs se sont efforcés de corriger leurs erreurs, affirme-t-elle, mais il n’y a pas de solution miracle" ».Bref, on reste dans le flou…Outrances…En attendant, les candidats entament leur sprint final…Et Donald Trump multiplie les outrances verbales : Paul Krugman, l’un des éditorialistes du New York Times n’en revient pas : « il est clair qu’il se passe quelque chose avec Donald Trump, écrit-il. Il y a encore un an, je ne pense pas qu’il aurait commencé un meeting par 12 minutes de remarques décousues sur le défunt golfeur Arnold Palmer, conclues par une digression sur la taille du pénis de ce même Arnold Palmer ».En effet, constate Le Figaro à Paris, « Donald Trump accumule ces derniers jours des grossièretés impensables pour des millions d’Américains. Le milliardaire populiste n’a jamais fait dans la dentelle, notamment en privé, mais cette succession de vulgarités dites en public, en pleine campagne pour la Maison Blanche, surprend ou consterne. (…) Samedi soir, en meeting à Latrobe, en Pennsylvanie, précise le journal, le républicain de 78 ans a ouvert son discours par une digression surprenante (donc) sur la star locale, Arnold Palmer, décédé en 2016, légende américaine du golf, en expliquant combien les autres golfeurs professionnels étaient impressionnés par l’appareil génital du champion. (…) À lire aussiÀ la Une: Donald Trump a-t-il toute sa tête ?…et injures !« Durant ce même meeting, pointe encore Le Figaro, Donald Trump a adressé une bordée d’injures à sa rivale démocrate, Kamala Harris. "Tu es une vice-présidente de merde, la pire, tu es virée, dégage d’ici“, a-t-il lancé. Et, auparavant, il avait qualifié la vice-présidente des États-Unis de "tarée", de "glandeuse" ou encore de "véritable pourriture". (…) Dans l’entourage du républicain, certains s’inquiètent qu’avec ces nouvelles outrances il s’aliène les électeurs les plus modérés du parti, alors que chaque voix comptera pour la présidentielle du 5 novembre. Kamala Harris l’a bien compris, relève Le Figaro. Hier, elle a été rejointe sur son estrade de campagne par la républicaine Liz Cheney, figure de la droite anti-Trump. Cette femme, devenue la bête noire du septuagénaire, a récemment appelé les électeurs à rejeter "la cruauté dépravée" de Donald Trump. Réplique de l’ancien président : Liz Cheney est "con comme un balai" ».
10/22/2024 • 4 minutes, 15 seconds
À la Une: comment gagner la paix en Ukraine?
Alors qu’on approche du millième jour de guerre en Ukraine et que les combattants s’apprêtent à passer un troisième hiver sur le front, la situation pour Kiev est de plus en plus critique…En effet, pointe El Pais à Madrid, « l’Ukraine souffre beaucoup sur le champ de bataille. Si elle ne reçoit pas un soutien plus important (de la part de l’Occident), tout indique que non seulement elle ne pourra pas continuer à repousser l’invasion russe, mais qu’elle ne pourra même pas s’engager dans des négociations de paix. Du moins qui ne seraient pas synonyme de capitulation. Poutine ne sera pas disposé à s’asseoir pour négocier tant qu’il estime avoir des perspectives de progrès, même à un coût élevé. Bien que lentement et avec de lourdes pertes, la Russie avance sur le territoire ukrainien. Et la machinerie de ses alliés est bien huilée, constate encore le quotidien espagnol : Kiev comme Séoul soulignent que le Kremlin pourrait bientôt disposer de soldats nord-coréens sur le front. D’un autre côté, les Ukrainiens sont épuisés et confrontés une nouvelle fois à la perspective d’un hiver rigoureux avec des approvisionnements énergétiques limités ». La Russie manque d’hommes…En effet, relève le Guardian à Londres, la Russie est toujours en position de force, mais reste sur le fil du rasoir… Car ses pertes sont considérables, « en moyenne plus de 1 200 soldats tués par jour en septembre ». La Russie qui s’appuie sur des renforts en provenance de l’étranger, des combattants nord-coréens mais aussi indiens, népalais, ou encore africains. La Russie qui aussi « besoin de travailleurs étrangers car ses politiques natalistes n’ont pas réussi à enrayer le déclin de sa population. L’âge moyen en Russie est aujourd’hui de 40 ans. L’année dernière, il lui manquait près de 5 millions de travailleurs ». Libération à Paris s’interroge : « l’arrivée de soldats de Pyongyang pourrait-elle changer la situation sur le front en Ukraine ? ». Pas sûr, répond le journal qui cite Michael Clarke, professeur au King’s College : « si on parle de 10 000 à 12 000 hommes, il s’agira de troupes d’élites, bien entraînées, bien disciplinées. Mais l’armée nord-coréenne n’a pas combattu depuis 1953, explique-t-il. Ses soldats sont habitués aux parades, ils se comportent comme des automates, Même si on leur donne des uniformes russes et de fausses identités, ces hommes devront combattre ensemble. Ils ne peuvent pas être placés avec des soldats russes, il y aurait trop de différences d’entraînement, de problèmes de langue ».Pour leur part, les américains sont sceptiques : « si la Russie est effectivement forcée de se tourner vers la Corée du Nord pour trouver des soldats, c’est un signe de désespoir, et non de force, de la part du Kremlin », indique le porte-parole du Conseil de sécurité nationale à Washington, toujours cité par Libération.… mais Poutine reste sûr de luiIl n’en reste pas moins, souligne le Washington Post, que « Poutine a de bonnes raisons de penser que l’Ukraine et ses soutiens occidentaux sont plus susceptibles de craquer avant que son armée ne le fasse. La crainte et la réticence de l’administration Biden à donner à l’Ukraine davantage d’armes à longue portée sans contraintes, combinées au désir évident de Donald Trump de se débarrasser complètement de l’Ukraine, ne peuvent que renforcer la perception de Poutine selon laquelle c’est l’Occident, et non la Russie, qui est à bout de souffle. Quel que soit le vainqueur des prochaines élections présidentielles américaine, il est donc probable qu’il ou elle sera confronté à un Poutine intransigeant, pointe le quotidien américain, qui s’en tiendra à ses exigences actuelles, qui incluent la fin de la souveraineté de l’Ukraine. (…) À moins d’un changement radical, il s’agit d’une guerre qui, comme la plupart des guerres, sera gagnée ou perdue sur le champ de bataille, conclut le Washington Post. Nous ne serons pas sauvés par un accord de paix. Les Américains doivent décider rapidement s’ils sont prêts à laisser l’Ukraine perdre ».Enfin, à signaler la parution demain mardi des mémoires posthumes de l’opposant russe Alexeï Navalny… Un journal de prison intitulé Patriot, « tour à tour drôle, note le New York Times, enflammé, réfléchi et tragique, empreint de l’humour ironique et de l’idéalisme qui caractérisaient Navalny. Même depuis sa cellule de prison, il prenait un plaisir évident à attaquer le président russe, Vladimir Poutine (…) et savait très bien qu’il mourrait en prison ».
10/21/2024 • 3 minutes, 58 seconds
À la Une: que va faire Netanyahu après la mort de Sinwar?
« Que va faire Netanyahu ? », interroge Libération, « Netanyahu à l'heure des choix », annonce de son côté le Figaro. « Le Premier ministre israélien et son état-major militaire ont bombardé le moindre recoin de Gaza, au mépris des vies civiles, avant d'obtenir la tête de ce chef sanguinaire », poursuit Libération. « Et maintenant vont-ils continuer à bombarder, alors que l'opinion publique israélienne réclame le retour des otages vivants ? ». Le quotidien français se demande si « les leaders occidentaux et régionaux », profiteront de « l'opportunité de la mort de Sinwar », « pour reprendre l'expression du Premier ministre britannique, pour faire enfin taire les militaires et redonner la voix aux diplomates ». Le Figaro, de son côté, affiche son pessimisme. « On sait le cas que "Bibi" Netanyahu fait des pressions internationales, même lorsqu'elles émanent de son indispensable allié américain ». Le journal français reconnaît tout de même que « rarement dirigeant a eu à ce point toutes les cartes en main ». Mais pour le quotidien Haaretz, cela n'annonce rien de bon. « Ironiquement », estime le journal israélien, « l’assassinat tant attendu de Sinwar révèle l’absence de tout plan politique et d’idées cohérentes pour la bande de Gaza d’après-guerre. C’est pourquoi la guerre ne prendra pas fin de sitôt ».L'empathie de Kamala Harris« L'indispensable allié américain », dit le Figaro, alors qu'aux États-Unis, on s'interroge sur les intentions de Kamala Harris vis à vis du Proche-Orient. C'est le New York Times qui s'est penché sur la question. « Les conseillers de Kamala Harris », nous dit le quotidien américain, « affirment que l'empathie qu'elle a exprimé pour les Palestiniens, en tant que vice-présidente, ne doit pas être confondue avec une quelconque volonté de rompre avec la politique étrangère américaine envers Israël, en tant que candidate à la présidence (...) elle ne cédera pas aux pressions politiques et ne bouleversera pas la politique étrangère américaine à un moment précaire du conflit, à quelques jours d’une élection ». « Au lieu de cela », ajoute le New York Times, « Kamala Harris revient au message qu’elle a adopté l’hiver dernier, soulignant que les Gazaouis pourraient un jour être en mesure de reconstruire – si les Israéliens sont assurés de leur sécurité et si leurs otages sont libérés ». Une politique qui, selon « l'Institut arabo-américain de Washington, l'éloigne du Parti Démocrate, de nombreux Américains d'origine arabe ». Le docteur James Zogby, directeur de cet institut, estime par ailleurs que le discours de Kamala Harris« repose sur une fausse présomption, selon laquelle il valait la peine de tuer 40 000 Palestiniens et d'en déplacer des millions d'autres pour essayer d'éliminer le Hamas ».Le point de vue palestinienDe leur côté, que pensent les Gazaouis de la mort du chef du Hamas ? Question à laquelle tente de répondre le Soir. Pour le quotidien belge, Yahya Sinwar « était un dur parmi les durs, et il avait entraîné Gaza dans l’une des guerres les plus terribles de son histoire (...) Mais Yahya Sinwar était un Palestinien, et il a été tué par l’ennemi. C’est ce que pensent en substance les Gazaouis après son assassinat », explique le quotidien belge, qui a interrogé Zulfikar Swairjo, « propriétaire de l’une des plus grandes pharmacies de Gaza, complètement détruite par les bombardements de l’armée israélienne ». « C'était un grand leader qui s'est battu à sa façon pour la Palestine », estime cet homme. « Dans ce tourbillon de violence, on n’a pas besoin de plus de morts. Mais j’espère au moins que ça va contribuer à stopper cette guerre ». Le Soir a aussi interrogé Mkhaimar Abusada, professeur associé de sciences politiques à l’Université Al-Azhar de Gaza, selon lequel « les Palestiniens ont beaucoup de respect pour Yahya Sinwar, mais il a été très critiqué cette dernière année. Il était considéré comme responsable de cette guerre terrible ». « Sur le plan politique », ajoute ce professeur, « je crois que son absence créera un grand vide pour le Hamas. Il était connu pour sa dureté et son insoumission, mais aussi son courage. Pour le meilleur et pour le pire, le Hamas ne devrait pas trouver un successeur de ce calibre ».
10/19/2024 • 4 minutes, 16 seconds
À la Une : la mort du chef du Hamas, Yahya Sinwar
« Il ne fait aucun doute que le chef du Hamas méritait de mourir », annonce Haaretz, qui modère toutefois son enthousiasme. Le quotidien israélien estime en effet que la mort de Yahya Sinwar est une « mauvaise nouvelle pour les otages », et « ne fera que renforcer l'orgueil meurtrier de Netanyahu ». « Il ne fait aucun doute, ajoute Haaretz, que Netanyahu, le ministre de la Défense, Yoav Galant et le reste du gouvernement, exploiteront ce succès à des fins politiques. Cela aidera également le chef d’état-major, le lieutenant-général Herzi Halevi, à brouiller les pistes au sujet de sa responsabilité dans le 7 octobre, le plus grand échec militaire et de renseignement de l’histoire d’Israël depuis sa création en 1948 ». Quant aux otages, « la possibilité de les libérer s'éloigne » estime Haaretz, ajoutant que « par vengeance, les membres du Hamas, désormais sans commandement central, pourraient tuer davantage d'otages ». De son côté, l'Orient le Jour titre sur « l'élimination de Sinwar lors d'une opération dans la bande de Gaza », illustrée par la photo d'une fillette palestinienne, portant une bassine en fer et « faisant la queue pour recevoir des rations alimentaires ». Car, selon le quotidien francophone libanais, « le sort de quelque 400 000 gazaouis pris au piège de combats dans le nord du territoire palestinien (...) est au centre des inquiétudes internationales ». Nouveaux obstaclesLa presse américaine fait aussi ses gros titres sur la mort de Yahya Sinwar. Selon le New York Times, c'est une « rencontre fortuite qui a conduit à la mort du chef du Hamas ». Le quotidien américain précise en effet que « c'est une patrouille de routine qui, lors d'une fusillade, a détruit une partie d'un bâtiment où plusieurs militants s'étaient réfugiés », dont Yahya Sinwar. « Sinwar est mort, les combats vont-ils cesser ? » interroge le New York Times, qui se veut modérément optimiste : « L'assassinat du chef du Hamas pourrait permettre à Israël de crier victoire et d'accepter un cessez-le-feu, et la nouvelle direction du Hamas pourrait être plus ouverte au compromis. Mais aucune des deux parties ne devrait changer de cap immédiatement ». Un relatif pessimisme partagé par le Washington Post, qui évoque même de « nouveaux obstacles » et se demande s'il existe « un remplaçant viable à la tête du Hamas, prêt et capable de négocier un cessez-le-feu ». Le Washington Post se demande également, si « Netanyahu décidera de profiter de l'occasion pour mettre pour commencer à mettre un terme à la guerre, ou s'il choisira de redoubler d'efforts et de rechercher une victoire plus large à Gaza ». Une question que le Wall Street Journal pose lui aussi en ces termes : « après la mort de Sinwar, Israël a un choix difficile : déclarer la victoire ou continuer le combat ». 63 otagesEn France, c'est une photo de Yahya Sinwar qui fait la Une du quotidien Libération. « Yahya Sinwar, instigateur du 7 octobre, la fin d'un chef sanguinaire », titre le journal, qui s'interroge : « cette élimination peut-elle changer le cours de la guerre ? Réponse, selon Libération : « Sa mort crée une occasion unique, pour les Américains, de pousser au retrait israélien de Gaza, et au début de la reconstruction ». « Le sort des 63 otages supposés vivants », ajoute le quotidien français, "est entre les mains de Téhéran, qui peut les sauver de possibles vengeances de leurs geôliers, et marchander leur libération contre un engagement israélien de renoncer à ses représailles annoncées après l'attaque iranienne sur son sol ».Enfin, le Figaro délivre un satisfecit à Benyamin Netanyahou : « Yahya Sinwar serait tombé presque par hasard sur une patrouille israélienne », « et non dans une opération ciblée des forces spéciales ». « La démonstration » selon le journal français, « que Netanyahu avait raison de maintenir des troupes au sol, malgré les pressions de la communauté internationale, de son opposition politique, des familles des otages, et même d'une partie de son état-major militaire ».
10/18/2024 • 4 minutes, 10 seconds
À la Une: le tournant répressif de l’Union européenne sur l’immigration
« Immigration : quand l’Europe se réveille » : c’est le titre de l’éditorial du Figaro à Paris qui se félicite de la volonté de Bruxelles de durcir sa politique d’immigration. « “Nous y arriverons !“, proclamait Angela Merkel en lançant son opération “portes ouvertes“ aux demandeurs d’asile de Syrie et d’Irak en 2015, rappelle Le Figaro. Deux millions et demi de réfugiés plus tard, l’Allemagne n’y arrive plus, constate le journal, et l’Europe se réveille avec elle. Reprendre le contrôle de ses frontières est devenu, selon le centriste polonais Donald Tusk, un enjeu de survie “pour la démocratie libérale“ sur le Vieux Continent. Ostracisé pour avoir érigé 175 km de murs barbelés sur sa frontière, (…) le Hongrois Viktor Orban fait désormais quasiment figure de précurseur, affirme encore Le Figaro. De repoussoir post-fasciste, l’Italienne Giorgia Meloni est en train de s’imposer comme un modèle : Allemands, Français, Suédois et même le travailliste britannique Keir Starmer observent avec intérêt les débuts de son expérience albanaise – l’ouverture de centres de rétention pour y instruire les demandes d’asile. À l’aube d’un sommet européen largement consacré au sujet, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen invite à “tirer les leçons“ de l’accord entre Rome et Tirana, encline à déployer des “hubs de retour“ dans des pays tiers. Dans ce nouveau climat, conclut Le Figaro, Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur, ne craint pas d’être isolé à Bruxelles. Seul le socialiste espagnol Pedro Sanchez fait encore exception, mais jusqu’à quand ? »En l’espace d’un anJustement, changement de ton radical dans El Pais en Espagne : « les citoyens de l’Union européenne doivent se demander ce qui s’est passé cette année pour que le discours communautaire sur la tragédie de l’immigration irrégulière se soit si drastiquement durci. En seulement 10 mois, constate le quotidien espagnol, nous sommes passés de la signature du Pacte sur les migrations, déjà restrictif – historique, selon les termes des autorités européennes – à une proposition de la Commission visant à créer des centres d’expulsion en dehors des frontières de l’Union. Les Vingt-Sept semblent glisser à toute vitesse vers un modèle qui ignore les droits de l’homme et qui, il y a quelques années encore, était considéré comme illégal par les mêmes institutions qui le promeuvent aujourd’hui. »Des solutions alternatives ?Au Royaume-Uni, le Guardian s’insurge également : « le projet italien de délocalisation des demandes d’asile ne devrait pas servir de modèle au reste de l’Europe. (…) Des solutions alternatives sont nécessaires pour contrer l’obsession populiste des contrôles aux frontières. Il existe, affirme le quotidien britannique, des options meilleures et plus humaines pour contrer les pratiques de violence aux frontières et les politiques migratoires “rentières“, qui évitent de renforcer la tendance à transférer la responsabilité vers des pays tiers. Investir dans des mesures garantissant un accès effectif à l’asile et un accueil et une intégration dignes au sein de l’UE ferait la différence. La gestion harmonieuse et réussie de la crise humanitaire ukrainienne a démontré que le défi migratoire de l’UE n’est pas une question de chiffres. L’UE, rappelle le Guardian, a été en mesure d’accueillir plus de 4 millions de réfugiés ukrainiens lorsqu’elle a fait preuve d’une volonté politique cohérente. »Liban : à quand un véritable État démocratique ?Et puis à lire dans le New York Times, cette tribune de la journaliste libanaise Joumana Addad : « le dernier conflit en date est l’une des nombreuses tragédies provoquées par Israël, écrit-elle, avec son extrémisme de droite, sa violence disproportionnée, son expansionnisme avide et ses guerres impitoyables. Le Hezbollah a également semé la dévastation, avec sa vision ultrareligieuse, sa fidélité à l’Iran et sa prise d’otages de l’État libanais depuis de nombreuses années. Quand Israël et l’Iran se menacent mutuellement, nous mourons. Mais, poursuit Joumana Addad dans le quotidien américain, il est temps d’admettre que nous, le peuple libanais, avons notre part de responsabilité. Nous ne parvenons pas à tirer les leçons qui s’imposent à chaque fois. Une majorité continue de soutenir les seigneurs de guerre corrompus qui contrôlent le peuple en faisant appel aux instincts sectaires et en utilisant l’attrait du clientélisme, remplaçant les institutions de l’État qu’ils ont eux-mêmes contribué à miner. Il est temps, conclut la journaliste libanaise, de sortir la tête du sable de la résilience et de travailler ensemble à la construction d’un véritable État démocratique et laïque. »
10/17/2024 • 4 minutes, 8 seconds
À la Une: Donald Trump a-t-il toute sa tête ?
C’est la question que nombre d’observateurs se posent après les récentes déclarations et attitudes du candidat républicain lors de ses meetings et interviews.Des déclarations tonitruantes tout d’abord et même des menaces, relève le New York Times. « À trois semaines du scrutin, l’ancien président menace d’utiliser le pouvoir de la présidence pour écraser ceux qui ne sont pas d’accord avec lui. Dans une interview accordée à Fox News dimanche, Donald Trump a en effet qualifié les démocrates d’“ennemis de l’intérieur pernicieux“, qui provoqueraient le chaos le jour de l’élection, ce qui, selon lui, pourrait nécessiter l’intervention de la Garde nationale. » Et hier mardi, pointe encore le New York Times, « interrogé lors d’un forum économique à Chicago, il a une nouvelle fois refusé de s’engager en faveur d’un transfert pacifique du pouvoir (en cas de victoire de Kamala Harris). »En effet, renchérit le Washington Post, « Trump mène une campagne peu orthodoxe, en roue libre, proférant des menaces et des insultes à l’encontre d’un large éventail de personnes et d’institutions, […] maniant une rhétorique de plus en plus sombre sur les immigrés sans papiers et lançant des attaques personnelles contre Kamala Harris lors de ses meetings où il s’écarte souvent de son texte et mélange les mots. »Pas de danses et entrechats sur ses chansons préférées…Scène surréaliste, souligne encore le Washington Post : lors d’une séance publique de questions-réponses avec des électeurs en Pennsylvanie lundi soir, au bout de trente minutes de débat, Donald Trump a fait diffuser une playlist de ses chansons préférées… Au total, 39 minutes de musique, dont YMCA des Village People, Dixieland par Elvis Presley ou encore l’Ave Maria de Schubert par Pavarotti… le tout accompagné de pas de danse et de signes de la main…Commentaire d’Alexandra Petri, l’une des éditorialistes du Washington Post : face à cette scène, « j’ai cru halluciner… Imaginez, par comparaison, la réaction du public si Taylor Swift interrompait prématurément un concert et décidait de diffuser ses discours politiques préférés à la place, tandis qu’elle resterait sur scène, en accompagnant de temps à autre les paroles. Son public se demanderait si c’est le signe que leur idole a craqué. »Surprenant…« Donald Trump confond meeting et soirée musicale, et c’est l’Amérique qui se pose des questions sur sa santé mentale », s’exclame Le Temps à Genève. « On connaît l’appétence de Donald Trump à faire écouter ses playlists, mais le choix de transformer ce qui aurait dû être l’occasion de répondre aux interrogations du public sur son programme, et ce, à 21 jours du 5 novembre, est pour le moins surprenant. Suffisamment en tout cas pour que les démocrates s’inquiètent ironiquement de l’état de santé de leur rival. Kamala Harris a ainsi espéré que tout allait bien pour Donald Trump sur X, pointe le quotidien suisse. Au-delà de la conclusion plutôt cocasse de cet événement, c’est le marronnier du bilan médical des candidats qui revient une nouvelle fois sur la table à trois semaines du scrutin. »Le Temps précise encore que « le dernier check-up du milliardaire remonte au 26 juillet dernier, peu de temps après la tentative d’assassinat dont il a été victime à Butler en Pennsylvanie, mais ce bilan de santé ne concernait que son oreille blessée. » Depuis, rien…Un déclin cognitif ?« Kamala Harris, qui fêtera ses soixante ans dimanche, a plusieurs fois accusé son adversaire dans la course à la Maison-Blanche d’être “instable“ mentalement, complète Le Figaro à Paris. Son équipe agite les récits, parfois très confus, de Donald Trump lors de ses meetings de campagne comme autant d’illustrations d’un possible déclin cognitif du républicain. Le candidat balaie ces reproches d’un revers de main. “Je vous tiendrai au courant quand je perdrai les pédales, je pense vraiment que je serai capable de vous le dire“, avait-il lancé à ses supporters. Donald Trump a toutefois exclu de se représenter en 2028 en cas de défaite le 5 novembre, rappelle Le Figaro, indiquant que cette campagne serait bien sa dernière. »
10/16/2024 • 3 minutes, 46 seconds
À la Une: l’Italie expulse ses premiers migrants illégaux vers l’Albanie…
L’Italie a commencé à transférer le premier groupe de migrants vers les centres qu’elle gère en Albanie, une première pour un pays membre de l’Union européenne. Le patrouilleur de la marine italienne Libra a appareillé hier avec 16 migrants à son bord. Il doit arriver demain mercredi en Albanie.« Le grand bluff », s’exclame La Repubblica à Rome. « Deux jours de voyage pour transférer hors d’Italie 10 Égyptiens et 6 Bangladais qui, sur des bateaux de fortune, avaient quitté les côtes libyennes de Sabratha et Zuara. 16 migrants donc qui se retrouvent à bord d’un navire de la marine nationale italienne de 80 mètres de long, capable de transporter environ 200 passagers. (…) Et tout cela pour un coût de 250.000 euros… »Plus qu’une couleur pour leur redonner espoir…L’envoyé spécial du Corriere Della Sera a pu visiter ces centres de rétention en Albanie. « Les sols peints en vert, couleur de l’espoir, frappent le regard même à l’extérieur, en plein air, comme s’il y avait des pelouses tout autour. Cette couleur a été choisie parce qu’elle est relaxante. C’est du moins ce qu’explique le directeur du premier centre de rétention construit à l’étranger pour accueillir - selon les lois italiennes - les demandeurs d’asile ayant peu ou aucune chance de l’obtenir : des hommes adultes, sans famille, qui ont été sélectionnés apparemment en bonne santé et venant de pays considérés comme sûrs par Rome. Il en faudrait bien plus pour leur redonner espoir. »L’envoyé spécial du Corriere Della Serra s’est rendu notamment au centre de rétention de Gjader, à une vingtaine de kilomètres à l’intérieur des terres : « une énorme clôture en béton surmontée de barrières métalliques de six mètres de haut délimite une superficie de 70 mille mètres carrés divisée en trois secteurs : le plus grand est destiné aux demandeurs d’asile. Une autre section du centre est dédiée à ceux qui se voient refuser l’asile et attendent d’être rapatriés. Et puis, il y a un troisième secteur qui est un petit pénitencier de 20 places, pour ceux qui ont commis des délits au sein du centre. »Obstacles…Le Times à Londres s’interroge : « les nouveaux centres pour migrants de Giorgia Meloni en Albanie fonctionneront-ils ? » Pas évident… « Les demandes de rapatriement sont souvent ignorées. (…) Au cours des cinq années précédant la pandémie de Covid-19, l’Italie a réussi à renvoyer peu de migrants vers des pays supposés “sûrs“ : seulement 24 % des arrivants sont retournés en Tunisie, 13 % au Nigéria et 7 % au Bangladesh. Le taux de rapatriement pour le Mali et la Guinée était seulement de 1 %. »Qui plus est, pointe encore le Times, « le projet albanais a été dénoncé par plusieurs groupes de défense des droits de l’homme. Sea Watch, l’une des ONG qui exploitent des navires de sauvetage de migrants en Méditerranée, a déclaré que son lancement ouvrait un “chapitre sombre“. Amnesty International a qualifié ce projet d’“expérience cruelle [qui] fait tache sur le gouvernement italien“. Et puis autre casse-tête pour Meloni, relève le quotidien britannique : la Cour européenne de justice a estimé que les pays d’origine sûr – vers lequels les migrants peuvent être rapatriés – devait être sûr sur l’ensemble de leur territoire. Exemple : le Nigeria et l’Égypte figurent sur la liste italienne des pays sûrs, mais le sont-ils à 100 % ? Non. » L’Europe veut durcir sa politique migratoireHier, relève Le Monde à Paris, « Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, a fait savoir que Bruxelles allait proposer une nouvelle législation pour faciliter les expulsions des personnes en situation irrégulière. (…) Bruxelles propose de faciliter les expulsions des personnes en situation irrégulière, en établissant notamment une reconnaissance mutuelle des décisions prises par tel ou tel Etat membre. (…) Moins de 20 % des décisions d’expulsion de migrants en situation irrégulière sont suivies d’effet, a encore souligné Ursula von der Leyen, promettant une coopération renforcée avec les pays tiers concernés, en durcissant par exemple l’octroi de visas à des pays récalcitrants. »Attention, prévient El País à Madrid : « Bruxelles doit veiller à ce que le traitement des migrants soit conforme aux normes européennes en matière de droits de l’homme. (…) Il serait bon que les auditions de la nouvelle équipe de commissaires – qui se tiendront en novembre – servent à exiger rigueur et transparence dans l’utilisation digne des milliards d’euros alloués à l’immigration. Externaliser l’horreur, conclut El País, n’est pas compatible avec les valeurs que l’Europe prétend défendre. »
10/15/2024 • 4 minutes, 16 seconds
À la Une: les casques bleus du Liban dans le viseur de l’armée israélienne…
Après des tirs contre des soldats de la Finul, en fin de semaine dernière, l’escalade s’est poursuivie hier avec l’intrusion de chars de Tsahal dans un camp de l’ONU. De nombreux pays se sont indignés.« L’Italie est le pays qui a le plus vivement réagi en défense des quelque 10.000 casques bleus présents au Sud-Liban, pointe Libération à Paris. Parmi eux, plus de 1000 sont Italiens ; ils constituent le plus fort contingent après les Indonésiens (les Français sont environ 670). Lors d’une conversation téléphonique dimanche, la présidente du Conseil Giorgia Meloni, dont le pays assure la présidence tournante du G7, a affirmé à Benyamin Netanyahu qu’il était “inacceptable que la Finul soit attaquée par les forces armées israéliennes“ et rappelé que “la mission agit en vertu d’un mandat du Conseil de sécurité pour contribuer à la stabilité régionale“ ».Interrogé par le Corriere Della Sera à Rome, le général de brigade Stefano Messina, commandant italien de la Finul explique que ses hommes « ont été frappés par les Israéliens sans excuses ni explications. Il a été décidé de rester sur nos positions, affirme-t-il, battre en retraite était trop risqué ».La Finul… un boulet ?Le Jerusalem Post justifie les interventions de l’armée israélienne contre les positions des Casques bleus : « la Finul est inefficace et ne remplit pas sa mission de maintien de la paix. La Finul est un boulet. Son mandat n’inclut pas directement la confrontation avec les milices non étatiques - un facteur qui a sans doute contribué à son inefficacité au fil des ans. (…) Ironie du sort, la seule chose que la force intérimaire n’a pas réussi à faire au cours de ses 46 années d’existence, c’est maintenir la paix. » Et prévient le Jerusalem Post, désormais, « en restant sur place, la Finul expose ses troupes à d’éventuelles dommages collatéraux ».Israël tout permis ?A contrario, le quotidien israélien d’opposition Haaretz ne mâche pas ses mots : Israël se croit tout permis, affirme le journal. « Israël est dans un état d’orgueil démesuré. Nous sommes passés du fond du gouffre après la tragédie du 7 octobre, aux sommets de l’arrogance du changement de régime et du déplacement des peuples dans tout le Moyen-Orient. Et tout cela en l’espace d’un an. Cela se terminera dans les larmes et le sang, prédit Haaretz. (…) Des millions de personnes fuient l’armée israélienne pour sauver leur vie, déplacées, réfugiées, démunies, désespérées, blessées, orphelines et infirmes dans des cortèges interminables de souffrances à Gaza et au Liban. Bientôt en Cisjordanie et peut-être aussi en Iran. Jamais autant de personnes n’ont fui la terreur d’Israël, pas même lors de la Nakba de 1948. Ils n’oublieront jamais ce qu’Israël leur a fait. Jamais ».Impunité ?« (Cet orgueil démesuré) Cette hubris est inquiétante, soupire Le Monde à Paris. Le Proche-Orient a déjà fait l’expérience dans un passé proche des errements auxquels conduit le sentiment de toute-puissance militaire, ce marteau qui transforme tout en clou sur lequel s’acharner. Sur le plan diplomatique, cette hubris se traduit par la stigmatisation de tout ce qui peut être associé aux Nations unies, relève Le Monde. Leurs agences tentent pourtant inlassablement d’empêcher que la tragédie en cours à Gaza, où l’aide humanitaire est corsetée par Israël (…), échappe définitivement à tout contrôle. De la colonisation sans entraves de la Cisjordanie occupée à la conduite des guerres en cours jusqu’au cœur de Beyrouth, en passant par l’embargo qui étrangla pendant dix-sept ans Gaza sans affaiblir le moins du monde le Hamas, l’État hébreu ne cesse d’agir en toute impunité au regard du droit. Le résultat devrait pourtant interroger ».« Témoins inconfortables »« Dans l’état actuel des choses, pointe El Pais à Madrid, il pourrait sembler que la mission de maintien de la paix de l’ONU n’ait plus de sens. C’est exactement ce que Netanyahu entend réaliser avec ses avertissements et ses menaces. Mais la gravité de l’escalade de la guerre indique le contraire, s’exclame le quotidien espagnol. Si l’on veut obtenir un cessez-le-feu, rien n’est plus utile que d’avoir sur le terrain les troupes nécessaires pour l’appliquer. Il est logique que ceux qui n’en veulent pas demandent son retrait. Le Premier ministre israélien préfère agir sans la présence de ces témoins inconfortables que sont les casques bleus ».
10/14/2024 • 4 minutes, 3 seconds
À la Une: un bombardement meurtrier en plein cœur de Beyrouth
« C'était jeudi, aux alentours de 20H », raconte l'Orient le Jour. Deux explosions en plein centre de la capitale libanaise. Bilan, toujours provisoire : 22 morts et 117 blessés. Selon l'Orient le Jour, « les médias de l'État hébreu, et une source au sein du Hezbollah », poursuit le journal francophone libanais, « la cible était Wafic Safa, chef de l’appareil sécuritaire du parti chiite ». Mais, sur place, les habitants, comme Ahmad, l'affirment : « Il n'y a pas de Hezbollah ici », dit-il, « il n'y a que des civils ». Jeudi, après s'être assuré que sa famille était saine et sauve, « il est resté sur place pour aider les secouristes qui sortaient des enfants et un bébé, toujours en vie ». Il confie aussi à l'Orient le Jour avoir vu un « sac mortuaire de petite taille », il pense « qu'un adolescent a été tué ». Le quotidien suisse Le Temps s'est également rendu sur les lieux des bombardements israéliens. « Il n'y avait que des civils », assure là encore Eltizam, « des enfants, des vieux, des femmes. Ces morts, c'étaient mes voisins ». Parmi les témoins rencontrés par le Temps, il y a aussi Ibtissam, mère de quatre enfants. Le soir des bombardements, l'un de ses fils lui a dit « Maman, je n’en peux plus, mon cœur va s’arrêter de battre ». « La famille a couru se réfugier au bord de la mer jusque vers 3h du matin ». « Les enfants ne voulaient plus bouger. Ils étaient paralysés », explique leur mère. La famille a décidé de quitter Beyrouth, pour Tripoli, à 80 km au nord de la capitale libanaise. À lire aussiGuerre au Proche-Orient: deux frappes meurtrières dans le centre de Beyrouth« Je ne serai sur aucune photo »À la Une également, le testament de l'opposant russe, Alexeï Navalny, mort dans une colonie pénitentiaire de Sibérie en février dernier. « Je passerai le restant de mes jours en prison et je mourrai ici ». Voici l'un des extraits des mémoires posthumes d'Alexeï Navalny, qui paraîtront dans une dizaine de jours. Extrait publié par le Devoir, au Canada, sur la base d'informations fournies par le New Yorker. « Il n’y aura personne à qui dire au revoir […] Tous les anniversaires seront célébrés sans moi. Je ne verrai jamais mes petits-enfants. Je ne ferai l’objet d’aucune histoire de famille. Je ne serai sur aucune photo » écrivait le principal opposant à Vladimir Poutine le 22 mars 2022. Le Times a lui aussi lu ce récit posthume. Et publie de larges extraits datant de 2021, entrecoupés de nombreuses photos, qui montrent Alexeï Navalny en famille, avec son épouse et ses deux enfants. L'opposant raconte notamment sa grève de la faim, et ironise sur les poursuites dont il fait l'objet. Quatre affaires en cours. « Si on additionne tout cela (...) on arrive à une peine de 23 ans. Bien sûr, on peut trouver autre chose, mais le total maximal autorisé pour toutes les peines imposées à un individu est de 30 ans. Alors ne vous inquiétez pas, je serai libéré au plus tard au printemps 2051 ». Plus cinglant, encore, il s'exclame, dans un extrait repris par le Devoir : « La seule chose que nous devrions craindre, c’est d’abandonner notre patrie au pillage d’une bande de menteurs, de voleurs et d’hypocrites ».Passionnant mystèreEnfin, cette découverte qui nous vient de loin... Un pied dans une chaussure en cuir dont sort une chaussette avec les initiales de son propriétaire AC Irvine. El Païs raconte : « ces vestiges ont été retrouvés en septembre par une équipe du National Geographic dirigée par l'alpiniste et cinéaste Jimmy Chin, au pied de la face nord de l'Everest. 100 ans après la disparition d'Irvin, le 8 juin 1924 ». C'est selon le quotidien espagnol, « le protagoniste du mystère le plus passionnant de l'histoire de l'alpinisme », qui réapparaît ainsi. 100 ans de recherches pour savoir si Irvine et son ami Mallory (dont la dépouille a été découverte en 1999) « ont franchi ou non le sommet de l'Everest ». Une question qui reste toujours sans réponse.
10/12/2024 • 4 minutes, 1 second
À la Une: le budget de la France pour 2025
Toute la presse française en parle. Michel Barnier a présenté hier son projet de budget pour 2025. « Vue sur l'amer », titre Libération qui résume en quelques mots les objectifs du Premier ministre. « Son projet affiche 40 milliards d'économie et 20 milliards de recettes ». Mais le quotidien français ne voit pas là une potion magique. Même s'il estime, par exemple, « qu'on pourrait se réjouir de voir le Premier ministre tordre le cou à l'interdit macroniste d'augmenter les impôts », il n'en demeure pas moins à ses yeux, « que la France patauge dans un tel marasme économique, qu'un budget n'est même plus l'occasion de fixer un cap ». Le Figaro n'est pas beaucoup plus enthousiaste. « Budget 2025 : beaucoup d'impôts, peu d'économies », titre le quotidien. « De ce projet de loi enfanté dans la douleur », annonce-t-il, « on retiendra avant tout que la France renoue avec la maladie de l'impôt (...) cette purge fiscale marque une rupture inquiétante avec les dernières années ». Le journal s'inquiète particulièrement pour ceux qu'il appelle « les grands contribuables », « déjà taxés à haute dose, auxquels va désormais s'appliquer un impôt sur la fortune qui ne dit pas son nom ». Enfin, l'Humanité, dans un autre style estime que « Barnier veut faire moins avec moins. Les services publics et les aides du quotidien sont les principales cibles de ce programme d'austérité ».« Pire qu'une prison »À la Une de la presse internationale, une enquête d'El Païs. « Une enquête de plusieurs médias européens », précise le quotidien espagnol, « qui révèle que le gouvernement turc a créé un vaste réseau de centres de détention et d'expulsion financés par l'Union Européenne ». « Les détenus sont enfermés comme des animaux et expulsés comme des criminels », accuse El Païs, qui rappelle le contexte : « la Turquie a reçu plus de 11,5 milliards d'euros de l'Union Européenne depuis qu'elle a signé en 2016, l'accord visant à freiner l'immigration. En principe, cet argent était destiné à répondre aux besoins des réfugiés arrivés sur le sol turc (...) et à promouvoir leur intégration ». Une mission qui a été largement dévoyée, accuse El Païs, qui cite le témoignage « d'anciens employés de centre de détention », selon lesquels « ils sont pires qu'une prison ». Parfois, « les détenus sont obligés de rester des heures dans la cour et même de dormir dehors ». Certains réfugiés, comme le syrien Abdul Eyse, affirment que « la police vient tous les 3 jours, et bat les prisonniers ». Il raconte aussi avoir été mis « dans une chambre froide », en guise de « torture ». « La violence », accuse El Païs, « semble jouer un rôle clé : "briser la volonté des détenus" ». Quant aux expulsions, elles se feraient également aux dépens des réfugiés, comme les Syriens et les Afghans notamment qui sont renvoyés dans leur propre pays où ils risquent la mort. Une femme présidenteNous allons enfin aux États-Unis, où Barack Obama s'est adressé hier à la communauté noire... Et c'est plus particulièrement les hommes noirs que l'ancien président a interpellés. Le New York Times raconte : Barack Obama a dit s'appuyer sur « des rapports de campagne », selon lesquels l'enthousiasme des électeurs noirs envers Kamala Harris serait en baisse, « par rapport au soutien qu'il avait lui-même reçu, lorsqu'il était candidat à la présidence en 2008 ». « Vous inventez toutes sortes de raisons et d'excuses. Et ça me pose problème », a déclaré Barack Obama. « J'ai l'impression que vous n'êtes tout simplement pas d'accord avec l'idée qu'une femme devienne présidente ». « Obama réprimande les hommes noirs qui hésitent à soutenir Kamala Harris », titre de son côté le Washington Post. L'ancien président soupçonne en effet les hommes noirs d'avoir l'intention de voter pour Donald Trump. Et il s'est adressé à eux en ces termes « vous pensez à rester assis ou à soutenir quelqu’un qui vous a toujours dénigré, parce que vous pensez que c’est un signe de force, parce que c’est ça être un homme ? Rabaisser les femmes ? C'est inacceptable ». On le savait déjà mais cela se confirme : Kamala Harris peut compter sur un soutien de poids ! À lire aussiPrésidentielle 2024 aux États-Unis: Barack Obama en soutien de Kamala Harris en Pennsylvanie
10/11/2024 • 4 minutes, 8 seconds
À la Une: rien n’est joué à un mois de la présidentielle américaine
« Il y a quatre semaines, la messe semblait dite, relève Le Monde à Paris. Kamala Harris avait triomphé, en août, à la convention démocrate de Chicago, relevant un Joe Biden diminué, et avait dominé Donald Trump dans le seul débat de la campagne, le 10 septembre. Son élection, le 5 novembre, semblait acquise, sauf qu’à quatre semaines du scrutin, rien ne semble joué. Le simple fait de se poser la question confirme que Donald Trump n’a pas perdu ».En effet, précise Le Monde, « les sondages agrégés par le New York Times donnent la victoire à Kamala Harris à condition qu’elle remporte la Pennsylvanie, qui compte 19 grands électeurs. Le retard de Donald Trump dans cet État-clé n’est que d’un point. Kamala Harris a une avance de un à deux points dans le Nevada, le Michigan et le Wisconsin, tandis que Donald Trump mène de un à deux points en Caroline du Nord, en Géorgie et en Arizona, autres États-bascule ». Bref, constate le quotidien français,« le brouillard est complet ».« Blitz médiatique… »Et pourtant, Kamala Harris n’a pas ménagé sa peine ces derniers jours… La candidate démocrate s’est lancée en effet dans un véritable « blitz médiatique » pour reprendre l’expression du Wall Street Journal.Elle a participé lundi à 60 Minutes, au Late Show de Stephen Colbert, en passant par l’émission The View sur ABC, le lendemain.Avec cette question qui revenait souvent : « qu’est-ce qui vous différencie de Joe Biden ? » Et ses réponses n’étaient pas claires, affirme le Wall Street Journal. Elle a souvent botté en touche, en déclarant : « Je ne suis pas Joe Biden ». Il est vrai, poursuit le journal, qu’il n’est pas facile de « se présenter en tant que candidate du changement - avec le slogan A New Way Forward, (Une nouvelle voie à suivre) tout en étant également vice-présidente ». En fait, résume le Wall Street Journal, « Kamala Harris a évité de se démarquer du président sortant, même si elle a proposé des changements de politique progressifs sur l’économie et sur l’immigration ».Plus proche des électeurs…Le New York Times, pourtant favorable à la candidate démocrate, ne cache pas ses doutes… « Nous avions espéré que la campagne joyeuse menée par Kamala Harris continuerait à gonfler ses voiles et que sa montée dans les sondages serait inexorable. Mais non, elle et Donald Trump sont au coude-à-coude ».Que faire pour l’emporter dans la dernière ligne droite ? Pour le New York Times, « Kamala Harris doit quitter les podiums des rassemblements pour être plus proche des électeurs. (…) Aller au contact, discuter avec les gens, comme l’avait fait Barack Obama qui avait réussi à contrecarrer le scepticisme que les républicains alimentaient à son égard. Son engagement direct avec les électeurs avait permis de l’humaniser et de le démystifier. C’est ce dont Kamala Harris a besoin dans la dernière ligne droite de cette campagne ».Encore plus d’argent…Le Washington Post lui a fait les comptes… car dans toute campagne électorale que ce soit aux États-Unis ou ailleurs, l’argent est le nerf de la guerre… C’est « un record », souligne-t-il, « les démocrates ont collecté en moins de 80 jours la bagatelle d’un milliard de dollars… »Toutefois, « les responsables démocrates s’inquiètent : ce ne sera sans doute pas suffisant pour gagner. En effet, précise le Washington Post, la campagne continue à faire face à des vents contraires importants qui nécessiteront encore plus d’argent dans les semaines à venir. Les sondages dans les Etats clés sont très serrés, on est dans les marges d’erreur. Ce qui nécessite encore des plans de dépenses coûteux, notamment en clips de campagne pour convaincre les indécis ».À quel jeu joue Melania ?Enfin, en marge de la campagne, cette question posée par le Boston Globe : « Melania Trump est-elle la surprise de ce mois d’octobre ? (…) En tant que première dame, Melania Trump n’avait pas grand-chose à dire sur les questions politiques. Mais au cours du dernier mois d’une campagne présidentielle dans laquelle la question de l’avortement est appelée à jouer un rôle clé, elle s’est présentée comme une ardente partisane du droit des femmes à choisir ».Alors, s’interroge le Boston Globe, comment interpréter cet engagement ? « Est-ce qu’elle va nuire à son mari ou essaie-t-elle de l’aider ? ». Ce qui est sûr, pointe le journal, c’est que « plusieurs sondages montrent un net écart entre les sexes dans la course à la présidentielle : les femmes, galvanisées par la question de l’avortement, soutiennent majoritairement la vice-présidente Kamala Harris. Cet écart entre les sexes expliquerait pourquoi les Républicains redoublent d’efforts pour se distancer des positions restrictives sur l’avortement ».
10/10/2024 • 3 minutes, 53 seconds
À la Une: la tempête du siècle…
C’est Joe Biden lui-même qui a qualifié ainsi l’ouragan Milton qui devrait s’abattre sur la Floride en ce moment même. Milton est repassé hier, mardi, en catégorie maximale avec des vents jusqu’à 270 km/h. Des millions d’habitants ont fui.Cet ouragan fait la Une bien sûr des médias américains. Hier, rapporte le New York Times, un présentateur météo s’est effondré en direct…« John Morales, l’un des plus anciens météorologues du sud de la Floride, présentait son bulletin météo pour WTVJ/NBC6 à Miami lorsque sa voix s’est brisée, relate le journal. A ses côtés, une image de l’ouragan Milton tournoyait, un image géante, furieuse et rouge. La tempête venait de passer en catégorie 5 et se dirigeait vers la côte ouest de la Floride, dont une grande partie est encore en lambeaux après avoir été frappée par l’ouragan Helene il y a 15 jours.“C’est un ouragan incroyable, incroyable, incroyable“, a répété John Morales, en fermant les yeux et en secouant la tête. “Excusez-moi, c’est tout simplement horrible“, a-t-il dit, avant donc de s’effondrer. »La vidéo de ce bulletin météo a été visionnée près de 2 millions de fois sur les réseaux sociaux.Catastrophe annoncée…Tous les ingrédients d’une catastrophe sont réunis, relève le Wall Street Journal. Milton devrait frapper de plein fouet la ville de Tampa et sa région. Une région particulièrement « vulnérable », pointe le journal. La raison principale : « un plateau continental peu profond au large de la côte et (donc) un effet d’entonnoir dans la baie de Tampa qui créent le potentiel d’une énorme accumulation d’eau et donc des risques importants d’inondations. » De plus, poursuit le Wall Street Journal, « cette zone métropolitaine de Tampa a connu un boum de construction au cours des dernières décennies, qui a fait grimper la population à plus de 3 millions d’habitants. Une grande partie du développement urbain s’est fait sur des zones de faible altitude, avec peu de systèmes de drainage. (…) En 2010, rappelle le journal, le Conseil de planification régionale de la baie de Tampa avait élaboré un plan catastrophe, dans lequel une hypothétique tempête de catégorie 5, semblable à Milton, frappait le centre-ville. Ce plan prévoyait que ville compterait environ 2.000 morts et près de 250 milliards de dollars de dégâts. »Le changement climatique en question…L’arrivée de l’ouragan Milton en Floride relance le débat aux Etats-Unis sur le changement climatique… Un débat qui s’invite sur le terrain politique. C’est ce que souligne le Washington Post : « dans moins d’un mois, les électeurs choisiront entre des Démocrates qui acceptent la réalité du changement climatique et des Républicains qui ne l’acceptent pas. »Le Washington Post rappelle la position à ce sujet de Donald Trump : « qui qualifie le changement climatique de “canular“ et qui s’insurge fréquemment contre les sources d’énergie propres telles que le solaire et l’éolien. » Sans parler, poursuit le journal, « de certains Républicains qui avancent une théorie du complot hallucinante pour expliquer la tempête, en affirmant que certains peuvent contrôler la météo. »« Pendant ce temps, soupire le Washington post, Hélène et Milton, ainsi que les ouragans surpuissants qui suivront, ne se soucient pas de savoir si les États qu’ils traversent sont rouges ou bleus (républicains ou démocrates). Il en va de même pour les sécheresses, les incendies de forêt et les vagues de chaleur. Que cela nous plaise ou non, le changement climatique est un sujet d’intérêt commun : nous sommes tous concernés. »« Une campagne de mensonges et de désinformation »Enfin, Le Monde à Paris revient sur la stratégie de Donald Trump : « il a fait de ces ouragans à répétition un sujet de controverse, affirme le journal. L’ancien président et ses alliés ont organisé en ligne une campagne de mensonges et de désinformation, à des fins électorales, jamais vue sur un tel sujet. Elle vise à mettre en cause l’administration Biden pour sa supposée inaction. » C’est-à-dire, précise Le Monde : « imposer l’idée d’un abandon de la population par l’administration Biden-Harris. » Notamment avec des« images inventées de toutes pièces par l’intelligence artificielle, puis diffusées sans avertissement sur les réseaux sociaux. L’important n’est plus qu’elles soient réelles, mais qu’elles puissent l’être. »Et le journal de conclure : « dans des États-clés, comme la Géorgie ou la Caroline du Nord, rien n’est négligeable, à vingt-huit jours du scrutin, prévu le 5 novembre. »
10/9/2024 • 4 minutes, 1 second
À la Une: primé et sans papiers…
C’est une histoire que nous raconte Libération à Paris, celle d’Abou Sangaré, 23 ans, ouvrier mécanicien d’origine guinéenne, entré en France à 16 ans, qui vit à Amiens, et qui est toujours sans-papiers.Un jour, il passe un casting pour un film qui raconte justement l’histoire d’un sans-papier, livreur à vélo. Il décroche le rôle. Et c’est ainsi qu’Abou Sangare devient Souleymane, dans L’Histoire de Souleymane du réalisateur Boris Lojkine. Le film, qui sort demain mercredi, est sélectionné à Cannes et Abou Sangare reçoit le prix d’interprétation masculine dans la catégorie Un Certain Regard.Commentaire de Libération : « ce film ne pouvait pas sortir en salles à un meilleur moment. Son acteur principal (…) vit depuis sept ans à Amiens sans papiers, après trois refus de régularisation alors même qu’une entreprise locale est prête à lui offrir un CDI. Abou Sangare a été ovationné à Cannes quand il s’est vu décerner le prix du meilleur acteur par le jury d’Un certain regard. Incroyable pied de nez à l’actualité politique française, s’exclame Libération, alors que l’extrême droite, qui a besoin de faire oublier ses erreurs de casting parmi ses nouveaux élus et la menace judiciaire qui plane sur sa patronne, agite le fantasme de la submersion migratoire, et que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui piaffe depuis tant d’années pour être ministre, donne aussi dans la surenchère. Depuis son succès à Cannes, Sangare a été informé qu’il pouvait déposer une nouvelle demande de régularisation à la préfecture. Il est fort possible que le jeune homme obtienne ses papiers. Mais, s’interroge Libération, combien de Sangare sont dans le même cas sans avoir la chance qu’une mise en avant médiatique puisse améliorer leur sort ? »Abou Sangare est longuement interrogé dans Libération. A la question : « voulez-vous continuer dans le cinéma ? », il répond : « ça me plaît, mais ce n’est pas un rêve. Mon rêve, c’est de rendre à tous les gens d’Amiens (les collègues, les patrons, les professeurs, les associations…) au moins une partie de ce qu’ils m’ont donné, c’est de pouvoir entrer dans l’entreprise qui me propose du travail. »Espagne : trop d’immigrés…Le dossier immigration toujours, cette fois en Espagne… Avec ce sondage publié par le quotidien El Pais. Un sondage qui indique que « 57% des personnes interrogées estiment qu’il y a “trop“ d’immigrés en Espagne et 75% les associent à des concepts négatifs. (…) Même si l’inflation, les inégalités et le logement restent les domaines les plus préoccupants (pour les espagnols), les inquiétudes concernant l’immigration ont augmenté de 16 points en l’espace d’un an et demi. »Commentaire d’El Pais : « l’entrée en politique de partis aux discours xénophobes, ainsi que l’énorme quantité d’informations alarmistes qui n’ont pas été correctement vérifiées, expliquent, entre autres facteurs, pourquoi l’opinion publique (espagnole) est en train de muter en matière d’immigration. »Une « année aussi longue que l’éternité et aussi aride qu’un désert… »Enfin, en marge des commémorations du massacre du 7-Octobre, cette lettre à sa mère décédée de l’écrivain et poète israélien Etgar Keret publiée par le Guardian à Londres : « Chère maman, écrit-il, en Israël, cette année a été particulièrement horrible. Comme j’aurais aimé que tu sois là. (…) Depuis un an, notre Premier ministre n’a pas su dire à sa nation ni au monde comment il envisageait Gaza une fois cette guerre sans fin terminée, et n’a pas jugé bon d’admettre sa responsabilité dans les défaillances sécuritaires qui ont conduit à la mort de plusieurs centaines de ses concitoyens. (…) Cette année a été aussi longue que l’éternité et aussi aride qu’un désert, poursuit Etgar Keret dans le Guardian, et à la fin de celle-ci, nous nous retrouvons debout à côté d’un tas de cadavres, sans un iota de compréhension ni d’espoir. (…) Beaucoup d’Israéliens disent qu’ils sont heureux que leurs parents ne soient plus en vie pour voir ce qu’il est advenu du pays pour lequel ils ont tant sacrifié, mais je suis triste chaque jour de ne plus t’avoir. Je sais, conclut l’écrivain israélien, que si tu étais en vie, papa et toi auriez au moins réussi à regarder au-delà des ténèbres et de la tristesse et à trouver un chemin de lumière plein d’espoir. »
10/8/2024 • 4 minutes, 11 seconds
À la Une: une guerre qui n’en finit pas…
7 octobre 2023 - 7 octobre 2024 : un an de guerre au Proche-Orient. Et « aucune fin n’est en vue », soupire le New York Times. « C’est la plus longue guerre entre Israéliens et Arabes depuis la fin du conflit qui a fixé les frontières de l’État israélien en 1949. C’est aussi, et de loin, la plus meurtrière, pointe le quotidien américain. Plus de 1.500 Israéliens ont été tués, principalement lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre, et environ 250 autres ont été enlevés. Plus de 40.000 Palestiniens ont été tués dans la contre-attaque d’Israël, qui a commencé par l’un des bombardements les plus intenses jamais enregistrés dans une guerre moderne. » Et maintenant, constate encore le New York Times, « se déroule une guerre plus large, sur plusieurs fronts, entre Israël et les alliés régionaux du Hamas - la dernière en date étant l’invasion du Liban par Israël et le bombardement d’Israël par l’Iran - mais le cœur du conflit reste la bataille originelle entre le Hamas et Israël, et le défi presque sisyphéen d’y mettre un terme. »En Israël, ce 7 octobre est d’abord une journée de recueillement en mémoire des victimes tombées il y a un an ; une journée de douleur et de compassion pour les otages encore entre les mains du Hamas.Dans l’éditorial du Jerusalem Post ce matin, pas d’analyse, pas de phrases, juste une longue énumération : les noms, âges et origines des 101 otages. Avec juste ce commentaire : « ce sont plus que des chiffres, ce sont des fils, des filles, des mères, des pères et des amis. Chaque nom est un cœur qui attend toujours de rentrer à la maison. Qu’ils reviennent, maintenant ! »Sans vision diplomatique…Oui, s’exclame Haaretz, « 101 otages sont toujours détenus par le Hamas ; les combats se déroulent sur plusieurs fronts simultanément, y compris avec l’Iran ; et les soldats israéliens sacrifient leur vie pour protéger le pays. » Mais, pointe le quotidien israélien d’opposition, « cette journée de commémoration a lieu alors qu’Israël est toujours dirigé par le même gouvernement irresponsable qui a été à l’origine de la catastrophe du 7 octobre. (…) Ces dirigeants n’offrent pas un seul message d’espoir et sont même incapables d’imaginer une vision durable de la vie dans un pays vivant en paix avec ses voisins. Sans vision diplomatique, il sera impossible de mettre fin à la guerre, martèle Haaretz. Sans résolution du conflit israélo-palestinien, Israël s’enlisera encore et encore dans des problèmes de sécurité qui n’aboutiront qu’à plus de sang, de morts et de journées commémoratives. »En effet, complète Le Monde à Paris, « la riposte d’Israël a rapidement dépassé la légitime défense pour prendre la forme d’une vengeance sans limite détruisant Gaza et massacrant sa population. Cette violence obère les chances de parvenir à un compromis durable. » Et, poursuit le quotidien français, « momentanément victorieux, Israël devrait écouter, au lieu de les diffamer, ceux qui se préoccupent sincèrement de sa survie à long terme. Et ceux-là savent que la position de force, dans laquelle se trouve l’Etat hébreu ces jours-ci, est la plus propice pour consentir à des compromis, des premiers gestes d’apaisement qui devront conduire à la paix, indispensable condition pour un avenir commun dans la région. »Détruire l’axe iranien ?Autre analyse pour le Wall Street Journal : la paix passera par « la défaite du Hamas et de l’axe iranien », estime le quotidien américain qui précise : « tant que l’Occident menottera Israël mais refusera de dissuader l’Iran, les flammes se propageront à travers le Moyen-Orient. La meilleure option pour Israël, poursuit le Wall Street Journal, est de dégrader les capacités de l’axe iranien et de le priver d’abris sûrs. Israël aura plus de chances d’obtenir un cessez-le-feu durable lorsque ses ennemis sauront qu’ils souffriront plus qu’Israël lorsqu’ils l’attaquent. »En tout cas, conclut L’Orient-Le Jour à Beyrouth, « la guerre de Gaza marque la fin d’une illusion : celle d’une volonté occidentale, qui fut parfois sincère, de construire un ordre international qui soit basé sur autre chose que la loi du plus fort. C’est le dernier clou dans le cercueil d’un ordre libéral, contesté par de nombreuses puissances mondiales ou régionales, dont l’Occident se voulait le gardien. De l’Irak à Gaza en passant par la Syrie, cet ordre n’a jamais été aussi piétiné par ceux qui s’en réclament que dans notre région. Le résultat est sans appel : il est désormais en lambeaux, à l’instar du monde arabe. »
10/7/2024 • 4 minutes, 19 seconds
À la Une: le financement occulte du Hezbollah via l'Afrique de l'Ouest
C'est une enquête du journal le Monde intitulée : « l'Afrique de l'Ouest, au cœur des réseaux de financement du Hezbollah ». « Grâce à l'importante communauté libanaise installée en Côte d'Ivoire ou en Guinée », nous dit le quotidien français, « le mouvement chiite dispose d'une base solide pour récolter des fonds. Il s'appuie notamment sur un système mafieux, utilisant le blanchiment de l'argent de la drogue ». Le Monde s'est rendu à Abidjan, dans le quartier de Marcory « surnommé le petit Beyrouth », où « personne ne se risque à parler du "Parti de Dieu" et de son influence. Pourtant, son ombre plane. La plupart des chiites libanais en Côte d’Ivoire, et plus largement en Afrique de l’Ouest, contribuent indirectement à l’effort de guerre du Hezbollah au Proche-Orient à travers la "zakat", une taxe informelle », explique le Monde.Précision : « Aucun montant n’est connu tant le réseau est vaste et opaque. Devenue un État dans l’État au Liban, l’organisation a bâti une économie parallèle qui s’appuie sur un vaste réseau de blanchiment d’argent lié au trafic de drogue, de diamants, de bois et d’armes en Amérique du Sud et en Afrique de l’Ouest, bénéficiant au passage de la complicité de sa diaspora ». Selon le Monde, « les réseaux du Hezbollah sont proches des cartels colombiens et mexicains, dont ils "lavent" une partie des revenus en Afrique. Un système "sophistiqué", ajoute le quotidien français, « un système de détournement de fonds à destination du mouvement chiite également rendu possible par la corruption des élites locales ». Ignorées et délaisséesÀ la Une également, le premier anniversaire des attaques terroristes du 7 octobre 2024. À cette occasion, le Wall Street Journal et le Washington Post reviennent sur le rôle des observatrices, ces femmes soldats israéliennes postées près de la frontière avec Gaza, et qui, bien avant le 7 octobre, avaient alerté sur « les activités de plus en plus suspectes du Hamas ». « Mais personne n'a réagi », rappelle le Wall Street Journal. « Alors que depuis des mois, ces jeunes femmes avaient prévenu leurs supérieurs à plusieurs reprises – et avec une véhémence croissante – que le Hamas semblait préparer une attaque de grande ampleur ». Une attaque dont certaines d'entre elles furent les premières victimes : « abattues », « brûlées vives » ou « emmenées comme otages à Gaza ». Le New York Times de son côté, affirme que les observatrices israéliennes (une « unité militaire exclusivement féminine ») qui continuent de surveiller les frontières (mais cette fois-ci dans le nord du pays), « sont ignorées par leur commandement, comme elles l'étaient, avant l'attaque du Hamas ». « Elles sont les yeux de l'armée » le long de la frontière israélienne avec le Liban. Mais selon le Washington Post, elles sont « délaissées dans le Nord, après avoir été abandonnées à la mort dans le Sud ». « Nous ne sommes pas protégées », dit l'une d'entre elles, « nos supérieurs veulent seulement nous faire taire, ils ne veulent pas que l'on se plaigne, alors ils nous ignorent encore plus ». Pourquoi une telle attitude ? Selon des observateurs cités par le quotidien américain, « cela serait en partie dû à la misogynie profondément ancrée dans les Forces de défense israéliennes, où les décisionnaires sont presque toujours des hommes ». L'adieu à un acteur populaire en FranceMichel Blanc, est mort hier à l'âge de 72 ans. Sa photo est à la Une du Parisien, de Libération et du Figaro. « Du rire aux larmes », titre le Parisien, « il laisse un grand blanc dans nos vies ». « Drôle à en pleurer », se lamente de son côté Libération, « il était le fragile homme de l'ombre du cinéma français ». Enfin, le Figaro constate : « les anti-héros meurent aussi ». « C'est la première fois que Michel Blanc ne nous amuse pas ».
10/5/2024 • 3 minutes, 53 seconds
À la Une: bientôt le 1er anniversaire des attaques terroristes du 7 octobre
« Rien, rien ne peut justifier ce qu'ils ont fait ». C'est cette phrase qui s'affiche en Une de l'Humanité aujourd'hui. Phrase de Roni, militante pour la paix, habitant tout près de la frontière avec Gaza. « Rien ne peut justifier ce qu'ils ont fait », dit-elle, « mais je sais ce qu'ils vivent. Ils ont été blessés, désillusionnés, désespérés. Et les gens désespérés sont dangereux car ils n'ont plus rien a perdre ». Elle ajoute : « nous n'avons pas d'autre choix que de vivre côte à côte ». Un point de vue que ne partage pas son fils, Yoel. Lui aussi se dit pour la paix, mais accable les Palestiniens. « On leur a donné Gaza. Regardez ce qu'ils en ont fait », « référence au démantèlement des colonies décidé par Ariel Sharon en 2005 ». « On ne peut pas partir de la Cisjordanie », ajoute-t-il, « il se passerait la même chose ». Certaines des familles rencontrées par l'Humanité, ont été dévastées par la perte d'un proche le 7 octobre. C'est le cas de Patrick Cohen, qui vient de revenir dans son kibboutz et dont le fils de 26 ans « a été tué alors qu'il se trouvait au festival Nova. Le Hamas n'a pas le droit de faire ça », dit-il. « Le soleil, un peu de vent, la tranquillité. C'est ce qu'on veut. Qu'on nous laisse vivre. Il y a de la terre pour tout le monde ». Procédures en coursLe Soir de son côté, s'interroge sur le rôle de la justice internationale un an après le 7 octobre. « Depuis les massacres du 7 octobre 2023, plusieurs actions et procédures judiciaires sont en cours devant la Cour internationale de justice et de la Cour pénale internationale », explique le quotidien belge. « Procédure engagée devant la Cour Internationale de Justice, compétente pour les crimes commis par les États, et la Cour Pénale Internationale, compétente pour les crimes commis par les individus ». « Du côté, de la Cour Internationale de Justice », explique Le Soir, « une enquête est en cours contre l’État d’Israël. Les actions sont donc engagées contre l’État d’Israël parce que son armée est intervenue sur le sol palestinien, mais pas contre le Hamas qui n’est pas un État ». C'est cette instance, le CIJ, qui en décembre 2023, a « rendu trois ordonnances prononçant des mesures conservatoires à charge d’Israël., estimant qu’il existait un "risque réel et imminent" touchant les droits des Palestiniens à ne pas être victimes d’un génocide ». « Mais », précise le Soir, « le jugement final pourrait ne pas être rendu avant de nombreuses années ». Du côté de la CPI, la Cour Pénale Internationale, plusieurs enquêtes sont en cours, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Des mandats d'arrêt ont été requis contre des responsables du Hamas et d'Israël. Mais là encore, la procédure s'annonce très longue. Une « chambre spéciale de la CPI devra étudier quelle suite elle donne à ces réquisitions ».Le fracas des bombesÀ la Une également, l'offensive israélienne sur le Liban, vue de Beyrouth. C'est Anthony Samrani, l'un des rédacteurs en chef de l'Orient le Jour, qui prend la parole dans les colonnes du journal francophone libanais. « Chers abonnés » dit-il, « il fait beau à Beyrouth. Le soleil des doux. La ville est silencieuse... Les combats à la frontière avec Israël font rage. Mais ils sont loin. Et puis vient la nuit. Ce moment où la terreur dévore tout le reste (...) Plus possible de penser, plus possible de rationaliser. La guerre devient réelle (...) le fracas des bombes transperce la nuit et réveille toute la ville. On envoie et reçoit des dizaines de messages. Combien de bombes ? C'était où ? (...) puis le silence reprend ses droits ». L'espoir n'est pas à l'ordre du jour. « Rien n'arrêtera Israël », assure Anthony Samrani. « Et le Hezbollah n’a aucune intention de rendre les armes. L’Iran joue de son côté plus de 40 ans d’héritage. Tout indique que la guerre sera longue. Et que nos nuits le seront encore plus ».
10/4/2024 • 3 minutes, 50 seconds
À la Une: Israël et l’Iran au bord de l’affrontement direct
On y est presque, pointe Haaretz à Tel Aviv : « après près d’un an de combats, Israël est depuis avant-hier soir impliqué dans une guerre régionale. Suite aux événements des deux dernières semaines entre Israël et le Hezbollah, l’Iran s’est inséré au cœur du conflit en lançant une attaque massive et sans précédent de missiles sur le sol israélien. Il faut donc s’attendre, affirme le quotidien israélien, à de féroces représailles de la part d’Israël ». Et « les États-Unis, qui sont à moins de cinq semaines de la présidentielle, risquent d’être entraînés dans cette confrontation, contre leur gré, souligne encore Haaretz. Il s’agit d’une crise régionale et mondiale qui peut avoir des conséquences considérables pour la sécurité d’Israël, mais aussi pour l’économie mondiale et la position de l’Amérique dans le monde ».Quelle réplique, comment et quand ?« Après l’attaque des missiles, Israël pourrait être prêt à risquer une guerre totale avec l’Iran », renchérit le New York Times.« Pendant des années, les deux pays ont évité la confrontation directe, Israël sabotant secrètement les intérêts de Téhéran et assassinant ses représentants sans en revendiquer la responsabilité, et l’Iran encourageant ses alliés à attaquer Israël tout en ne le faisant que rarement lui-même. Aujourd’hui, les deux pays semblent prêts à prendre le risque d’un conflit direct, prolongé et qui pourrait extraordinairement coûteux ».Quelle serait la réplique d’Israël ? Et quand interviendrait-elle ? Selon plusieurs sources israéliennes et américaines, pointe le New York Times, « Israël n’aurait pas encore pris de décision sur la manière exacte de réagir, et l’ampleur de sa réaction dépendra du niveau de soutien - à la fois sur le plan militaire et diplomatique - apporté par les États-Unis. La nature exacte de la réponse israélienne pourrait ne pas apparaître clairement avant Rosh Hashana, la fête du nouvel an juif, qui dure jusqu’au coucher du soleil demain vendredi ».Quelles seraient les cibles éventuelles ? Le New York Times croit savoir que « la contre-attaque d’Israël devrait être beaucoup plus énergique que sa réponse à la première série de missiles balistiques de l’Iran en avril, lorsqu’Israël avait mené des frappes limitées sur une batterie de défense aérienne iranienne. Cette fois, Israël pourrait cibler des sites de production de pétrole et des bases militaires. Malgré les spéculations de certains médias, Israël n'envisagerait pas, pour l’instant, de frapper les installations nucléaires iraniennes (…). »Le risque d’une crise pétrolière mondiale…Pour Le Temps à Genève, en effet, « parmi les cibles potentielles d’Israël figurent les installations pétrolières iraniennes ».Mais le quotidien suisse n’y croit pas :« un tel scénario aurait des conséquences considérables à l’échelle régionale et mondiale. Cela saborderait la capacité de l’Iran à exporter du pétrole, une manne essentielle pour une économie déjà aux abois. Malgré les sanctions internationales, Téhéran achemine entre 1,5 et 2 millions de barils d’or noir par jour à la Chine. Sans cela, la devise iranienne s’effondrerait et l’inflation, déjà aux alentours de 40%, s’envolerait. Téhéran menaçant en outre d’attaquer le cas échéant des sites pétroliers du Golfe, le prix du pétrole mondial exploserait ».Et puis, souligne encore Le Temps, « un autre acteur entre dans l’équation: la Russie. (…) Le 22 octobre prochain, au sommet des BRICS à Kazan, Moscou et Téhéran vont signer un partenariat de vingt ans prévoyant la livraison d’avions Su-35 et des hélicoptères. Un partenariat qui interroge : jusqu’où Moscou soutiendra-t-il la République des mollahs ? »« Un immense gâchis… »Enfin, Le Soir à Bruxelles est amer : « on assiste à un immense gâchis », soupire le quotidien belge. « L’année écoulée nous a certainement appris une chose : le puits est sans fond dans la guerre au Moyen-Orient. Cet enfer aurait certainement pu être stoppé. Si l’Occident avait su arrêter l’équipée vengeresse de son allié, un pays traumatisé par les pires massacres de son histoire ».Et désormais, poursuit Le Soir, « Benyamin Netanyahu a l’avenir de la région entre ses mains. Le problème est que le Premier ministre israélien n’a jamais voulu résoudre le vrai problème : la relation entre Israéliens et Palestiniens. (…) Car l’histoire n’a pas commencé le 7 octobre. Et si le court terme va désormais s’imposer dans cette indéniable accélération de l’Histoire, rappelons toujours, conclut Le Soir, que pour arriver à une paix dans ce Moyen-Orient, il faudra forcément un jour enfin respecter les droits des Palestiniens et promouvoir une justice dans cette poudrière qui a bel et bien explosé ».
10/3/2024 • 4 minutes, 3 seconds
À la Une: l’engrenage au Moyen-Orient
Où cela va-t-il s’arrêter ? C’est la question que se posent, directement ou en filigrane, nombre de journaux ce matin. Et les réponses, ou du moins les hypothèses sur ce qui pourrait arriver, ne sont guère optimistes…« En lançant hier une pluie de missiles sur Israël en riposte à l’élimination du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, l’Iran pousse un peu plus la région dans la crainte d’une guerre totale, voire mondiale »,s’exclame Libération à Paris. Et côté israélien, poursuit le quotidien français, « Netanyahu n’entend plus rien ni personne. Et peu importe que Biden soit humilié, cela favorisera son ami Trump. À quelques jours des commémorations de l’attaque terroriste du 7 Octobre, il veut restaurer son image aux yeux des Israéliens et établir par la même occasion un "ordre nouveau" dans la région. Un ordre purement militaire. Sans aucune vision à long terme ».Analyse similaire pour El Pais à Madrid : « l’attaque (de l’Iran) contre Israël mérite une condamnation internationale (…). Mais tant qu’Israël continue d’étendre son offensive militaire, désormais même en dehors du territoire palestinien, toujours justifiée par la terrible attaque du Hamas d’octobre dernier, les tentatives pour éviter la guerre semblent de plus en plus rhétoriques. Hier encore, l’armée israélienne a annoncé qu’elle étendait son invasion terrestre du Liban. Netanyahu veut une guerre à grande échelle, et aujourd’hui il est sur le point d’y parvenir ».D’autres « combats terribles » ?« Le Moyen-Orient est face à l’abîme, s’alarme Le Soir à Bruxelles. L’Iran a déjà prévenu : si Israël riposte, une deuxième vague de missiles sera envoyée. Ce mercredi, un Conseil de sécurité de l’ONU se tiendra pour tenter d’endiguer, coûte que coûte, l’interminable incendie. Toute la région se réveille, une fois de plus, la peur au ventre ».« Nous sommes peut-être sur le point d’entrer dans ce qui pourrait être le moment le plus dangereux de l’histoire du Moyen-Orient moderne, renchérit le New York Times : une guerre de missiles balistiques entre l’Iran et Israël, qui amènerait presque certainement les États-Unis du côté d’Israël et pourrait culminer dans un véritable effort américano-israélien pour détruire le programme nucléaire iranien ».Et le Washington Post de conclure : « cette nouvelle manche d’un conflit vieux de plusieurs décennies a été remportée par Israël. Mais s’il est une certitude au sujet du Moyen-Orient, c’est que d’autres combats terribles nous attendent ».
10/2/2024 • 2 minutes, 17 seconds
À la Une: envahir le Sud-Liban et après?
Depuis ces dernières heures, les troupes terrestres israéliennes ont donc pénétré en territoire libanais. Objectif : détruire les infrastructures du Hezbollah et repousser les combattants du groupe loin de la frontière. L’information est à la Une des sites internet de tous les quotidiens. Et les commentaires ont tous la même tonalité : où cela va-t-il mener ?« Les Israéliens semblent favorables à une guerre au Liban, pointe le Jerusalem Post. Mais, reconnait le quotidien israélien, les précédentes invasions dans le pays ont eu des résultats peu concluants et ont coûté à Israël la vie de nombreux soldats et ont entaché sa réputation internationale. »En effet, rappelle le New York Times, « en juin 1982, Israël a envahi et occupé des parties du Liban, y compris, pendant une brève période, Beyrouth, pour les 18 années suivantes. Cette occupation s’est révélée être un échec stratégique, donnant naissance au Hezbollah et entraînant la mort de milliers de civils. La guérilla du Hezbollah a contraint Israël à se retirer en 2000. Le même schéma s’est reproduit, note le New York Times, mais dans une moindre mesure, lorsque Israël a de nouveau envoyé des forces au Liban en 2006, provoquant plus d’une centaine de victimes israéliennes ».À lire aussi[Direct] Liban: Israël annonce avoir «commencé des raids terrestres limités, localisés et ciblés»L’impossible normalisation ?En fait, analyse Le Monde à Paris, « l’histoire du conflit israélo-palestinien montre que les victoires militaires n’ont jamais pu remplacer une absence de vision, et cette dernière est plus criante que jamais ». Toutefois, affirme le quotidien français, « l’affaiblissement des milices qui jurent la perte d’Israël offre une opportunité : celle de prendre enfin en compte les droits légitimes des Palestiniens à l’autodétermination sans qu’ils puissent être immédiatement niés au nom de menaces présentées ou ressenties comme existentielles. Cela passe évidemment par une remise en cause des représentants des Palestiniens, plus nécessaire que jamais : le Hamas doit répondre des choix qui ont précipité le désastre et semé la mort à Gaza ; le chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, tragiquement muet aux pires heures vécues par son peuple, doit s’effacer ».Mais, souligne Le Monde, « la coalition au pouvoir en Israël est incapable de s’engager dans cette voie. Les alliés de l’État hébreu doivent (donc) en tirer les conséquences et cesser de la considérer comme un partenaire duquel rien ne doit jamais être exigé. Les Israéliens, enfin, doivent mesurer ce que représenterait la normalisation avec leurs voisins arabes, que permettrait le compromis territorial trop longtemps esquivé ».Une (nouvelle) force de paix internationale ?Un premier pas pourrait être la création d’une nouvelle force internationale de paix… C’est ce qu’avance le quotidien israélien d’opposition Haaretz : « le principal défi d’Israël, écrit-il, est d’éloigner les forces terrestres du Hezbollah et ses roquettes de la frontière, hors de vue et de portée des habitants du nord d’Israël. Et pour ce faire, il n’y a qu’un seul moyen », affirme Haaretz : « une force internationale (donc) qui soutiendra l’armée libanaise ». Pour ce faire, poursuit Haaretz, il faudrait « une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU. […] La paix dans le nord après la deuxième guerre du Liban a été maintenue, peu ou prou, pendant 17 ans. Si seulement c’était le cas pour cette guerre. […] Malheureusement, conclut Haaretz, tout cela n’est qu’un vœu pieux. Les chances que Netanyahou s’efforce de mettre fin à la guerre à ce stade sont très minces ».À lire aussi«On s'attend au pire»: le centre de Beyrouth désormais la cible des frappes israéliennesUne approche différente ?« Israël va-t-il répéter les erreurs du passé ? », s’interroge William Hague, ancien ministre britannique des Affaires étrangères, dans une tribune publiée par le Times à Londres.« Israël a réaffirmé de manière spectaculaire, écrit-il, qu’il était la puissance dominante dans la région. Mais il devra faire la même chose encore et encore, génération après génération, s’il ne cherche pas l’espace politique et physique pour faire un jour la paix avec ses voisins palestiniens. Une telle paix n’est pas envisageable aujourd’hui, pointe William Hague, les dirigeants survivants du Hamas étant tout aussi réticents à un cessez-le-feu que Netanyahou lui-même. Pour y parvenir, il faudra l’affirmation du leadership arabe, mais aussi une approche différente de la part des Israéliens, qui ont maintenu les Palestiniens, même modérés, dans la faiblesse et la division, tout en empiétant toujours plus sur la Cisjordanie. La force militaire déployée ces deux dernières semaines a été salutaire. Mais il faut aussi trouver des solutions politiques, conclut l’ancien chef de la diplomatie britannique. Pour s’en convaincre, les Israéliens n’ont qu’à regarder l’état pitoyable dans lequel se trouve le Liban. »À lire aussiLiban: face aux bombardements israéliens, la population tente de fuir par tous les moyens
10/1/2024 • 4 minutes, 2 seconds
À la Une: le Proche-Orient plonge dans l’inconnu
Le chef du mouvement Hezbollah Hassan Nasrallah a été tué vendredi 27 septembre à Beyrouth, ainsi qu’une vingtaine de dirigeants du Hezbollah ; l’organisation chiite décapitée… Ce matin, le Jerusalem Post se réjouit : « Israël, grâce à sa persévérance, à un leadership fort, à des renseignements précis et à un patriotisme sans faille, Israël a réussi à détruire le réseau terroriste transnational de la République islamique d’Iran. (…) En quelques mois, pointe le quotidien israélien, le Hezbollah a été relégué dans les poubelles de l’histoire. (Le dirigeant iranien Ali) Khamenei a perdu progressivement la capacité de reconstruire et d’activer le Hamas et le Hezbollah. (…) Et aujourd’hui, le monde attend la fin de l’histoire. »Justement, comment cette guerre peut-elle se terminer ? Quand va-t-elle se terminer ? Certes, constate le Washington Post, « le Premier ministre Benyamin Netanyahu n’a pas tort quand il déclare après la mort de Nasrallah : “Israël a le vent en poupe“. Près d’un an après le début de ce qui ressemble de plus en plus à une “guerre éternelle“ contre le Hamas et d’autres membres de “l’axe de résistance“ régional de l’Iran, Israël a déséquilibré ses ennemis. (Mais) la question qui se pose à Benyamin Netanyahou est la suivante : “un élan vers quoi ?“ L’histoire d’Israël, rappelle le Washington Post, est jalonnée de triomphes militaires tactiques à court terme qui se sont révélés stratégiquement stériles, voire qui ont jeté les bases de nouveaux conflits. »Que va faire l’Iran ?« S’il y a bien une certitude au milieu de cet océan de doutes, c’est que la mort de Nasrallah fait rentrer la guerre du Proche-Orient dans une nouvelle dimension, pointe Libération à Paris. “On a tous le sentiment d’un point d’inflexion énorme, avance prudemment Nadim Houry, directeur exécutif du centre de réflexion Arab Reform Initiative. Tout dépend de comment l’Iran va réagir, et de la manière avec laquelle le Hezbollah va rebondir“. En est-il seulement capable, après tant de dégâts, avec tant de commandants tués », s’interroge Libération.En effet, s’interroge Le Figaro, « affaibli, l’Iran vengera-t-il son principal “proxy“ en déclenchant une guerre régionale ? Pour l’instant, l’ayatollah Khamenei, qui n’est pas à l’abri à Téhéran non plus, semble indiquer qu’il soutiendra le Hezbollah… jusqu’au dernier Libanais. Sans s’impliquer directement, redoutant une confrontation frontale avec Israël et les États-Unis. Téhéran jouera la patience stratégique en attendant de rétablir sa propre dissuasion et fera tout pour acquérir l’arme nucléaire avec l’appui de Moscou. »Et Le Figaro de s’interroger encore : « le Liban saura-t-il saisir ce moment pour réduire la mainmise du Hezbollah sur son État déliquescent ? C’est l’autre péril : une guerre civile au pays du Cèdre, qui menacerait d’entraîner un nouvel embrasement. »Le Liban paralysé« L’impossible union nationale », soupire pour sa part L’Orient-Le Jour à Beyrouth. « Le Hezbollah en est un obstacle majeur, affirme le quotidien libanais. Comment pourrait-il en être autrement dès lors qu’il déclenche des guerres destructrices sans demander leur avis aux autres Libanais, alors même qu’il n’a aucune légitimité à le faire. L’union nationale est d’abord un partenariat, une espèce de contrat. Lorsque le Hezbollah décide d’ouvrir au Liban-Sud un front de soutien au Hamas palestinien à Gaza sans même faire semblant de passer par les canaux institutionnels et sans accorder le moindre intérêt aux objections d’une grande partie de ses compatriotes, il rompt lui-même ce contrat. »En fait, analyse Haaretz à Tel Aviv, « la véritable solution réside dans le renforcement de l’État libanais, qui doit désarmer le Hezbollah. Cependant, le Liban est plus faible que jamais et la capacité d’Israël à influencer un tel processus sur le plan diplomatique est négligeable. » Alors, « un seul moyen », affirme le quotidien israélien d’opposition : « une force internationale qui soutiendra l’armée libanaise. »Mais encore faudrait-il que la communauté internationale se mette d’accord.Combien de temps ?Alors, « combien de temps cela va-t-il durer ?, souffle Haaretz. La paix dans le nord après la deuxième guerre du Liban a été maintenue peu ou prou pendant 17 ans. Si seulement c’était le cas pour cette guerre. »Hier, le même quotidien Haaretz lançait cet avertissement : « pour Israël, le danger le plus grand, d’un point de vue militaire et stratégique, serait de devenir arrogant et grisé par la victoire. (…) On perçoit déjà cette arrogance, avec des appels venant de toutes parts pour le démantèlement total du Hezbollah, l’imposition d’un gouvernement différent au Liban et même l’entrée en guerre contre l’Iran, parmi d’autres scénarios mégalomanes qui ont le vent en poupe actuellement en Israël. »
9/30/2024 • 4 minutes, 15 seconds
À la Une: la mort d'Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah
Qui était vraiment Hassan Nasrallah ? Le Hezbollah lui survivra-t-il ? Quelle est la prochaine étape pour Israël ? Autant de questions qui agitent la presse internationale ce matin.« Hassan Nasrallah voulait vivre et mourir en combattant, son souhait a été exaucé vendredi lorsque les bombes israéliennes ont pulvérisé son repaire souterrain à Beyrouth », constate l'écrivain David Ignatius, dans le Washington Post. « Je l'avais rencontré en octobre 2003, ajoute-t-il, il avait une voix étonnamment douce, pour un homme qui a ordonné la mort de tant d'Israéliens et de Libanais ». « Nasrallah était également inflexible. C'est pourquoi il était une cible inévitable pour Israël », estime David Ignatius.« Le Hezbollah peut-il se remettre de la mort de son plus haut dirigeant ? », interroge de son côté le New York Times. « Il était une figure charismatique et unificatrice pour les membres et les partisans du Hezbollah, les convainquant dans de fréquents discours de la justesse de leur lutte contre Israël et les rassurant sur le fait que la victoire allait venir ». « Maintenant qu'il est parti, ajoute le quotidien, le coup porté à l'organisation est si fort, qu'il soulève des questions essentielles sur ce que les forces restantes du Hezbollah peuvent et pourront faire contre Israël (...) aucun autre dirigeant du Hezbollah ne peut prendre sa place et lui ressembler en termes de stature et d’expérience. »Crainte d'un embrasement régionalLa presse internationale se tourne aussi du côté de l'Iran. « L'ayatollah iranien Khamenei promet de se venger après le meurtre de Nasrallah. Le sang du martyr ne restera pas impuni », a-t-il dit, propos repris par El Païs. Pour le quotidien espagnol, « le Moyen-Orient entre en territoire inconnu ». « Depuis le début de la guerre à Gaza, après l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, on craint une intensification du conflit avec l'implication directe de l'Iran », ajoute El Païs, qui reprend également les propos du président américain. « Les États-Unis soutiennent pleinement le droit d'Israël à se défendre contre le Hezbollah, le Hamas, les Houthis, et tout autre groupe terroriste soutenu par l'Iran », a déclaré Joe Biden, qui « a aussi attribué au chef du Hezbollah et à l'organisation qu'il dirigeait, la mort de centaines d'Américains, au cours d'un règne de terreur de quatre décennies ». « L'Iran promet de se venger (...) les craintes d'une spirale du conflit se multiplient », titre The Guardian. « L’Iran considère le Hezbollah comme l’un de ses atouts les plus importants », poursuit le quotidien britannique. « Khamenei, qui a été transféré dans un lieu sûr en Iran, a appelé les musulmans à « soutenir le peuple libanais et le fier Hezbollah par tous les moyens dont ils disposent » ».Offensive terrestreDe son côté, Israël « se prépare à la vengeance, après l'assassinat du chef du Hezbollah ». C'est ce que nous dit le Times, selon lequel « Israël se prépare à des représailles ». Libnannews, sur la base d'informations fournies par CNN, assure pour sa part « qu'une offensive israélienne terrestre est sur la table, alors que l’État hébreu se prépare à une guerre plus large avec le Hezbollah. Cette opération, si elle est lancée, viserait à neutraliser les infrastructures et les bases militaires du Hezbollah, largement disséminées dans le sud du Liban », précise Libnanews. Mais une autre voie est peut-être possible.« Avant de transformer le Liban en un nouveau Gaza », estime ainsi Haaretz, « il existe un autre moyen de mettre un terme à l'escalade et de ramener chez eux les otages et les habitants du nord d'Israël ». « Au lieu de provoquer davantage de ruines et de réfugiés », estime le quotidien israélien, « l’ONU devrait envoyer des casques bleus pour détruire les missiles et les installations du Hezbollah. L’escalade sera stoppée, les habitants de Galilée pourront rentrer chez eux et Israël pourra obtenir un cessez-le-feu à Gaza et le retour des otages – après avoir montré à ses ennemis qu’il vaut mieux ne pas s’en mêler ». C'est en tout cas ce que veut croire Haaretz.Terreur à BeyrouthQuant aux civils frappés par les bombardements israéliens, ils vivent dans la terreur. « Pourquoi tous ces morts ? », interroge la Tribune Dimanche, qui raconte la fuite éperdue des habitants de Beyrouth face aux bombardements. « Terrifiés, ils quittent leurs logements aussi vite que possible. Et ils fuient. En voiture, quand ils le peuvent, à pied, dans la nuit noire. Les visages sont défaits, désorientés. La plupart ne savent pas où se mettre à l'abri. Des centaines de personnes échouent sur la plage de Ramlet el Baïda (...) les plus chanceux ont eu le temps d'emporter avec eux un simple balluchon fait à la hâte ». « Pourquoi tous ces morts ? » C'est la question que pose une mère de famille, « au bord de la crise de nerfs », précise la Tribune Dimanche. « Je ne peux plus encaisser. Je ne peux plus supporter ces horreurs, je n'en peux plus, sanglote-t-elle au téléphone », ajoutant « pourquoi est-ce au Liban de payer la facture, à chaque fois, pour les autres ? »
9/29/2024 • 5 minutes, 11 seconds
À la Une: l'attaque d'Israël contre le Hezbollah à Beyrouth
« Israël accule le Hezbollah à la capitulation ou… la guerre totale », s'exclame d'entrée de jeu l'Orient-Le Jour. « Plus rien ne sera désormais comme avant », constate le quotidien francophone libanais. Car « en bombardant avec cette intensité la banlieue Sud (...) ce qui pourrait avoir fait des centaines de morts, Israël fait le choix d'une guerre totale avec le Hezbollah. En ciblant son secrétaire général, Hassan Nasrallah, dont le sort est encore inconnu, il démontre qu’il n’a plus aucune limite dans sa volonté d’écraser la formation pro-iranienne ».L'Orient-Le Jour ajoute que « les inconnues sont encore très nombreuses à l'heure qu'il est, mais qu'il paraît très difficile d'envisager un scénario où le Hezbollah ne réponde pas avec force à cette attaque ».La tactique du HezbollahToutefois, cette éventuelle contre-attaque fait débat. En Allemagne, die Welt se demande « pourquoi le Hezbollah ne lance pas une attaque majeure contre Israël ». « La milice aurait, dit-il, pu depuis longtemps mener des attaques à grande échelle avec des centaines de roquettes et des essaims de drones contre le "régime sioniste" détesté, submergeant ainsi les défenses aériennes d'Israël ». « Mais », estime le quotidien allemand, « ce n’est pas la tactique du Hezbollah. Elle se base sur le comportement de l’adversaire et recherche un équilibre de dissuasion ». « Quant à l'Iran », assure die Welt, « il semble actuellement vouloir éviter la confrontation avec Israël et l'Occident. La situation économique du pays est catastrophique, et le mécontentement des Iraniens grandit face à la brutalité croissante du régime ».La détermination d'IsraëlIsraël semble en revanche prêt à continuer sur sa lancée. « Si vous nous frappez, nous vous frapperons », a lancé le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à l'Iran, depuis la tribune de l'Assemblée générale des Nations Unies. « Il n'y a aucun endroit en Iran, que le long bras d'Israël ne peut atteindre », a ajouté le Premier ministre israélien. Des propos repris par le journal canadien le Devoir, ou encore le quotidien brésilien O Globo. « Israël fait peut-être le calcul qu’un coup aussi sévère entraînera le Hezbollah et son parrain iranien à arrêter cette guerre, indépendamment de ce qui se passe à Gaza, et à accepter un accord de cessez-le-feu », suppose de son côté l'Orient-Le Jour. « Le Hezbollah peut-il tenir tête à Israël ? » interroge le Monde, en France, rappelant que « lors de la précédente guerre entre Israël et le Liban, en 2006, le Hezbollah avait tenu en échec l’armée israélienne au sol. Aujourd’hui, la milice chiite espère réitérer ce qu’elle avait qualifié de "victoire divine", mais elle fait face à une armée israélienne qui a retenu les leçons du passé », conclut le Monde.Discrétion légendaireEnfin, la presse internationale s'attache à dresser le portait du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, dont le sort reste incertain, après les bombardements de vendredi. « Il est à la tête du Hezbollah depuis 1992 », rappelle le Japan Times, « depuis que son prédécesseur Abbas Al Muwasi a été tué par les Israéliens ». Le New York Times le décrit ainsi : « La barbe sous le turban noir qui le caractérise comme religieux chiite est devenue presque blanche au cours de ses 32 années à la tête du Hezbollah, période au cours de laquelle Hassan Nasrallah, 64 ans, a fait de ce parti une force puissante. Le Hezbollah est devenu à la fois une organisation politique qui domine un Liban divisé et une armée équipée de missiles balistiques qui peuvent menacer Tel-Aviv ». Libération de son côté, fait allusion à sa « discrétion légendaire », alors que des sources proches du Hezbollah assurent qu'il est vivant. Selon le quotidien français, « le grand chef du Hezbollah, qui est aussi probablement l'homme le plus puissant du Liban, serait passé à travers les bombes de Tsahal, lui qui vit toujours caché et fuit le public comme une ombre, de peur d'être assassiné ».
9/28/2024 • 3 minutes, 57 seconds
À la Une : l'offensive de l'armée israélienne contre le Hezbollah au Liban
« L'offensive israélienne met à l'épreuve un Liban fragile », titre El Païs. Selon le quotidien espagnol, « le déplacement de centaines de milliers de chiites fait craindre aux chrétiens et aux sunnites de devenir une cible ». L'envoyé spécial du quotidien espagnol a rencontré les habitants de Keserwan, « un district montagneux du Liban, où se trouvent de nombreuses églises et des résidences d'été pour échapper à la chaleur de Beyrouth ». L'un de ces habitants, chrétien maronite,« observe avec inquiétude la proximité du conflit et l'arrivée de déplacés chiites réfugiés dans l'école ». « Bien sûr, j'ai peur », dit-il, « l'école est à côté de chez moi. Qui peut me garantir qu'Israël ne finira pas par la bombarder ? ».Une inquiétude que partagel'Orient le Jour. « Les craintes », nous dit-il, « se focalisent essentiellement sur la présence de responsables du Hezbollah parmi les déplacés ». « Jusque-là épargnées par le conflit qui dure depuis près d'un an entre le Hezbollah et Israël, les régions du Kesrouan et de Jbeil à grande prédominance chrétienne, sont aujourd'hui menacées par l'aviation israélienne », précise le quotidien francophone libanais. « Les habitants des localités chrétiennes craignent de payer le prix de l'engagement du Hezbollah, dans la guerre contre Israël ».Billets d'avion gratuitsAux États-Unis, le maire de New York, Eric Adams, dans la tourmente. Une affaire suivie de près par le New York Times, qui reprend les accusations des procureurs fédéraux à son encontre. Selon eux, Eric Adams, « un ancien capitaine de police qui s'est présenté avec un programme vantant la loi et l'ordre (...) a passé des années à accepter des billets d'avion gratuits, des hôtels de luxe à l'étranger, ainsi que des dons de campagne, versés illégalement par la Turquie ». Des accusations qui pèsent lourd. Selon le New York Times, c'est « la première inculpation fédérale d'un maire en exercice dans l'histoire moderne de la ville ». Des accusations que rejette Eric Adams, qui n'entend pas démissionner. « Mon quotidien ne changera pas », a-t-il déclaré. « Je continuerai à faire le travail pour lequel j'ai été élu ». Toutefois, la gouverneure de New York, Kathy Hochul, qui « dispose du pouvoir de le révoquer », « examine les accusations », précise le Washington Post, qui conclut, « l'avenir d'Adams se jouera désormais devant l'opinion publique ou devant un jury ».Moins de pollution ?Enfin, en France, la possible réduction de la vitesse sur le périphérique parisien fait polémique. « Du rififi sur le périph », titre Libération qui, en quelques mots, résume la situation. « Mis en place par la maire de Paris Anne Hidalgo, à partir du 1ᵉʳ octobre, l'abaissement de la vitesse de 70 à 50 km/h suscite l'ire de ses utilisateurs et de la région ». « Le périphérique », précise le quotidien français, « infrastructure cinquantenaire, appartient à la ville de Paris. Sauf que 80 % des usagers de l'anneau de 35 km sont des habitants de banlieue ». « C'est pourquoi la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, s'est faite le porte-voix des banlieusards mécontents », explique Libération, qui ajoute : « en France, tout ce qui touche à la voiture est ultra-sensible. Les Français qui utilisent leur voiture au quotidien n'aiment pas recevoir de leçons de morale écologique des riches urbains qui prennent l'avion pour aller à New York ». Au moins, « l'argument de la pollution tient-il la route ? » demande Libération. « La mairie de Paris a fait valoir « moins de pollution, environnementale et sonore ». Mais ce n'est pas si simple. « Il n'y a pas eu d'étude d'impact sur le bruit ». Quant à l'environnement, la limitation de la vitesse à 50 km/h ne serait pas la panacée. Certaines associations de lutte contre la pollution, préfèrent parler de « transformation du périphérique ». Et rêvent d'un « boulevard parisien comme un autre », « végétalisé, avec des feux rouges » et un revêtement de la chaussée « qui permet parfois de gagner 5 à 7 décibels ».
9/27/2024 • 4 minutes
À la Une : les guerres au Proche-Orient et en Ukraine sur une pente dangereuse
Des guerres qui durent, qui s’intensifient et une diplomatie internationale impuissante… C’est ce que constate notamment Le Monde à Paris : « l’escalade meurtrière entre Israël et le Hezbollah libanais met une nouvelle fois en évidence l’impotence des Nations unies réunies au même moment en Assemblée générale annuelle à New York, constate le quotidien français. Les chefs d’Etat et de gouvernement se succèdent à la tribune au cours de cette dernière semaine de septembre pour respecter un rituel qui tourne depuis longtemps à vide. Deux conflits majeurs en cours, l’agression russe de l’Ukraine depuis février 2022 et la destruction de Gaza en représailles aux massacres sans précédent de civils israéliens par la milice du Hamas, en octobre 2023, ont mis en évidence la paralysie tragique de son échelon politique, le Conseil de sécurité, bloqué par les veto russes et américains. Ce multilatéralisme en panne ne dispose pas d’alternatives. »Coup d’épée dans l’eau ?Certes, pointe L’Orient-Le Jour à Beyrouth, à New York, les États-Unis et la France ont appelé à la fin des hostilités au Liban avec un « cessez-le-feu immédiat » de 21 jours. Mais, « en privé, des diplomates soulignent combien les discussions sont difficiles et l’issue incertaine. »Pendant ce temps, Israël masse des troupes d’élite à la frontière libanaise, signe d’une probable invasion terrestre. Pour Haaretz à Tel Aviv, le conflit va durer : « Israël espère que les attaques au Liban forceront le Hezbollah à conclure un accord, mais la guerre risque de s’éterniser. »Mauvais calcul ?Pour Le Temps à Genève, Israël est dans l’erreur. « Détruire le Hamas ici, décapiter le Hezbollah là : la logique qui consiste à vouloir faire “disparaître“ ses ennemis les plus radicaux n’est pas nouvelle au sein de l’état-major israélien. Elle n’a jamais porté ses fruits, affirme le quotidien suisse. Il n’est pas inutile de rappeler qu’aussi bien le Hamas palestinien, sunnite, que le Hezbollah chiite sont nés en grande partie à la suite des combats menés contre Israël par de moins fanatiques qu’eux. Et qu’ils n’ont cessé de gagner en puissance au fil des ans, à Gaza ou à Beyrouth, grâce à cette même logique. (…) Malgré les tourments qu’il a fait subir aux Libanais, malgré les vulnérabilités apparues ces derniers temps, le Hezbollah n’aura aucune peine à repeupler ses rangs dégarnis par les Israéliens. Depuis un an, conclut Le Temps, Israël ne fait qu’accroître systématiquement le nombre et la détermination de ses ennemis. »« Israël est en grand danger, renchérit le New York Times. Il mène la guerre la plus juste de son histoire - en réponse au 7 octobre - et pourtant, aujourd’hui, Israël est plus que jamais un État paria.Pourquoi ? » Réponse du quotidien américain : « parce que lorsqu’on mène une guerre comme celle-ci sans horizon politique pendant aussi longtemps - une guerre qui nie toute possibilité pour les Palestiniens plus modérés de gouverner Gaza – l’opération militaire israélienne commence à ressembler à un massacre sans fin pour le plaisir de tuer. C’est exactement ce que veulent le Hamas, le Hezbollah et l’Iran. »L’impasse également en UkraineVolodymyr Zelensky est aux États-Unis pour demander encore et encore à la Maison-Blanche le droit d’utiliser des missiles à longue portée. Une nouvelle initiative du président ukrainien qui « témoigne de l’échec de l’Occident », estime Die Welt à Berlin. « Après l’invasion russe, les alliés occidentaux s’étaient engagés à soutenir l’Ukraine “aussi longtemps que nécessaire“. Au lieu de cela, ils ont laissé le pays dépérir militairement. Et tandis que Washington, Londres et Berlin tergiversent, Poutine se moque de l’indécision de ses adversaires. »Menace nucléaire ?Poutine qui brandit à nouveau la menace nucléaire. « Pour Poutine, relève le Times à Londres, l’utilisation d’armes nucléaires pourrait être une façon de lancer un défi à l’Occident, son message étant : “puisque vous continuez à équiper Kiev d’armes de plus en plus perfectionnées pour nuire aux forces russes, je n’avais pas d’autre choix“. »Pour autant, le quotidien britannique ne pense pas que le président russe passera à l’acte… En raison d’abord du veto implicite des chinois et aussi et surtout en raison du principe de dissuasion : les alliés occidentaux répliqueraient immédiatement… Et, relève encore le Times, « si Poutine n’a peut-être pas peur de détruire la vie des civils ukrainiens, serait-il vraiment prêt à condamner ses petits-enfants à passer des décennies dans un abri nucléaire au fin fond de la Sibérie ? »
9/26/2024 • 4 minutes, 12 seconds
À la Une: la guerre au Liban va-t-elle durer?
Israël a poursuivi sa campagne de bombardement hier sur les positions du Hezbollah au Liban, avec son cortège de morts et de déplacés, et dans le même temps, la milice islamiste a multiplié ses attaques. Ces dernières heures, un missile a été intercepté près de Tel Aviv. Pour l’instant, c’est donc l’escalade.Jusqu’où cela peut-il aller ? Quand et comment cette guerre pourrait s’arrêter ? Les questions fusent ce matin dans la presse. Et on en est réduit aux hypothèses…Pour Le Monde à Paris, « il est difficile de savoir si cette campagne de frappes extrêmement agressive, ou sa suite, une éventuelle opération terrestre, ont des chances de faire plier le Hezbollah, de l’obliger à cesser les hostilités, ce qui constituerait une défaite politique cinglante pour le mouvement chiite. La démarche israélienne repose toutefois sur un pari à hauts risques, incluant la possibilité de voir le Hezbollah résister et attirer son ennemi dans un bourbier, mais aussi celle de voir se produire un embrasement régional, avec l’entrée dans le conflit de l’Iran et de ses alliés, en Irak, en Syrie et au Yémen ».L’Iran attentiste ?L’Orient-Le Jour à Beyrouth ne croit pas à cette hypothèse d’un embrasement régional : « il est clair que les patrons iraniens du Hezbollah ne souhaitent pas trop en venir à de telles extrémités. Croulant sous les sanctions économiques, en quête de dialogue avec l’Occident, soucieuse de ne jeter dans l’arène que de la chair à canon libanaise, yéménite ou irakienne, la République islamique semble plutôt solliciter quelque solution négociée lui permettant une sortie de crise plus ou moins honorable. Resterait évidemment à savoir, soupire L’Orient-Le Jour, quel serait le lot du Liban si un tel bazar devait avoir lieu ».Le Hezbollah va-t-il reculer ?En attendant, les bombardements se poursuivent donc, et les israéliens ont pour objectif, rappelle Le Figaro, de faire reculer le Hezbollah, bien au-delà de la frontière. « L’opération spectaculaire qui, au moyen de bipeurs et de talkies-walkies piégés, vient de décimer les rangs du Hezbollah a porté un coup "sans précédent", à l’organisation et au moral du groupe armé, pointe le journal. Les frappes aériennes de ces derniers jours complètent cette tentative de "décapitation" du Hezbollah, non pour l’annihiler (vaine ambition), mais pour le pousser à un recul tactique, au moins provisoire ». Toutefois,« les chances d’y parvenir sont minces, estime Le Figaro. À ce stade, seule une intervention diplomatique forte pourrait enrayer la réaction en chaîne vers une "guerre totale". Hélas, l’Amérique en campagne est trop occupée par elle-même ».Les États-Unis menés en bateau ?En effet, l’Amérique semble impuissante… Encore récemment, souligne Haaretz à Tel Aviv, « malgré les échecs et les critiques, tant au niveau national qu’international, l’administration Biden était toujours convaincue que l’escalade régionale pouvait être évitée. Aujourd’hui, avec l’extension de la guerre au Liban, ce postulat est remis en question et les États-Unis doivent faire face aux déficiences et aux lacunes de leur politique. (…) Le président américain et son équipe ont été menés en bateau pendant des mois, s’exclame Haaretz, par Benyamin Netanyahu, qui ne veut pas d’un accord à Gaza. Mais les Américains étaient persuadés de pouvoir le maîtriser. Ils se sont trompés. Ils se sont lourdement trompés ».Désormais, constate le Guardian à Londres, « les États-Unis ne prétendent plus qu’un accord de cessez-le-feu et de libération des otages à Gaza est en vue. Malheureusement, cet accord semble encore plus lointain après ces derniers jours. Et tant qu’il n’y aura pas d’accord à Gaza, il ne pourra y avoir de solution au Nord. Cela peut convenir à Benyamin Netanyahou, mais cela risque d’avoir les conséquences les plus désastreuses pour les civils des deux côtés de la frontière et pour la région dans son ensemble ».Limites ?Enfin, ce constat de Libération à Paris : « nous sommes entrés dans une autre dimension avec une déshumanisation manifeste du conflit ».Et ce coup de gueule du Soir à Bruxelles : « voilà plus de onze mois qu’Israël tue des civils par dizaines de milliers à Gaza et réduit tout un territoire à l’état de gravats. Il est plus que temps que la communauté internationale brise son silence, que cela soit à Gaza ou maintenant au Liban, et dise à Israël que le droit à se défendre comporte des limites, et que celles-ci sont gravées dans le droit international ».
9/25/2024 • 4 minutes
À la Une: la guerre au Liban
« La question ne se pose plus, soupire L’Orient-Le Jour à Beyrouth. Au moins 492 morts, des dizaines de milliers de Libanais qui fuient leurs maisons la peur au ventre, des centaines de frappes israéliennes dans le Sud et dans la Békaa, une frappe ciblée sur la banlieue sud : ce n’est plus une escalade, ni un conflit de basse intensité, c’est la guerre, s’exclame le quotidien libanais. Une guerre multidimensionnelle qui n’est pas encore totale – ni dans son étendue ni dans l’ampleur des moyens employés, à commencer par l’envoi de troupes au sol –, mais qui pourrait rapidement le devenir ».D’autant, poursuit L’Orient-Le Jour, que « le Hezbollah n’a toujours pas fait usage de sa principale carte : ses missiles de haute précision qui peuvent infliger des dégâts conséquents à son ennemi. Des missiles qui ont toutefois pour principale fonction de défendre l’Iran s’il est un jour attaqué par Israël et les États-Unis. Téhéran les sacrifiera-t-il alors dans une guerre qui n’est pas décisive pour le régime ? »Réponse du quotidien libanais : « tant que la majorité des bombardements touchent le Sud, le Hezbollah peut faire le dos rond et tenter de résister autant que faire se peut. Mais si les frappes sur la banlieue sud deviennent plus récurrentes, il sera dans l’obligation de sortir l’artillerie lourde. Le Hezbollah est acculé et le Liban avec lui ».« Des jours sombres… »Pour le Jerusalem Post, cette guerre est tout à fait légitime… « Pendant trop longtemps, nous avons été la cible d’agressions, avec des roquettes lancées sans discernement sur nos villes et des menaces stratégiques qui se profilent à nos frontières. Aujourd’hui, poursuit le quotidien israélien, après de nombreux avertissements et appels internationaux, le moment est venu pour Israël de se défendre sans s’excuser. Il est grand temps. Aucune nation souveraine ne peut rester inactive alors que ses citoyens sont pris pour cible et que sa sécurité est mise à mal ».Le Jerusalem Post se dit par ailleurs conscient des risques : « des missiles à longue portée pourraient bientôt viser des bâtiments dans le centre d’Israël, un scénario auquel nous n’avons pas été confrontés depuis la guerre du Golfe. (…) Il se peut que des jours sombres nous attendent ». Mais, s’exclame le journal, « la résistance d’Israël a toujours été notre plus grande arme. Nous avons déjà fait face à des menaces existentielles et, à chaque fois, nous en sommes sortis plus forts ».Autre point de vue pour Haaretz, quotidien israélien d’opposition : « nous avons frappé le Hezbollah, il a riposté : Israël doit maintenant chercher une issue diplomatique au Liban. Israël ne peut pas répéter l’erreur qu’il a commise en faisant durer la deuxième guerre du Liban il y a vingt ans ».L’histoire se répète…Dans les colonnes du Washington Post, David Igniatius, l’un des grands éditorialistes du journal, nous dit toute sa « tristesse et son effroi » :« Ce que je vois aujourd’hui au Liban, écrit-il, ressemble étrangement à ce que j’ai vu en 1982, alors que j’étais jeune reporter à Beyrouth et que je couvrais l’invasion israélienne. Le problème, à l’époque comme aujourd’hui, était la démesure. Israël voulait aller jusqu’au bout, écraser son principal adversaire, l’OLP. Finies les demi-mesures, il fallait utiliser toutes les armes de l’arsenal. À l’époque, comme aujourd’hui, Israël jouissait d’une domination fulgurante sur le plan militaire et en matière de renseignement. Ses troupes ont atteint les banlieues de Beyrouth en quelques jours. Mais que s’est-il passé ensuite ? La force écrasante d’Israël masquait une faiblesse stratégique, pointe David Igniatius : ses dirigeants n’avaient pas de réponse satisfaisante à la question “comment cela va se terminer“. Le siège de Beyrouth s’est poursuivi jusqu’à ce qu’un médiateur américain négocie finalement la sortie du chef de l’OLP, Yasser Arafat, et de ses combattants. Israël s’est retrouvé pris dans ce qui s’est avéré être un bourbier ».Et l’éditorialiste du Washington Post de conclure : « j’aimerais avoir des réponses aux questions qui nous hantent tous alors que nous observons le Moyen-Orient déchiré par une guerre qui ne cesse de s’étendre. La seule chose qui me semble claire est que la victoire totale est une illusion dans ce conflit ».
9/24/2024 • 3 minutes, 49 seconds
À la Une: l’escalade encore et toujours entre Israël et le Hezbollah
« Israël et le Hezbollah menacent de frapper plus fort, faisant craindre une guerre totale », s’inquiète le New York Times.D’un côté, pointe le journal : « le représentant du Hezbollah, le secrétaire général adjoint Naim Qassem, qui affirme que la milice libanaise est entrée dans "une nouvelle phase" de guerre ouverte contre Israël ».Et de l’autre, « Benyamin Netanyahu qui affirme que son pays prendra "toutes les mesures nécessaires" pour réduire la menace posée par son adversaire ».Un « brin d’espoir » ?« Hezbollah/Israël : est-il déjà trop tard ? », s’interroge pour sa part L’Orient-Le Jour à Beyrouth. « La guerre est là. Elle souffle sur notre nuque. Elle nous nargue avec le vrombissement de ses drones et le son foudroyant de ses avions. Elle s’invite à Beyrouth après avoir confisqué le Sud pendant près d’un an. Où et comment s’arrêtera-t-elle ? Qu’emportera-t-elle sur son passage ? »Malgré tout L’Orient-Le Jour veut encore y croire… « Pour échapper à la guerre totale, il y a peut-être encore un brin d’espoir. Cela suppose, côté libanais, que nos responsables politiques arrêtent d’être spectateurs (…) et appellent conjointement le Hezbollah à mettre fin à cette guerre sans pour autant chercher à l’humilier. Cela ne suffira pas à convaincre le parti-milice, qui ne prend ses ordres que de Téhéran, mais cela montrera que le Liban officiel a tout fait pour tenter de prévenir le pire. Il est temps, en parallèle, poursuit le quotidien libanais, que les puissances occidentales mettent tout leur poids dans la balance afin de contraindre Israël à renoncer à cette escalade qui nous conduit droit dans le mur. Elles semblent se satisfaire de l’affaiblissement du Hezbollah, considéré par la majorité d’entre elles comme un mouvement terroriste. Mais en cas de guerre totale, le prix à payer sera extrêmement lourd. Pour le Liban. Pour Israël. Et pour l’ensemble de la région. Il y a urgence ».Ligne rouge franchie ou pas ?Le quotidien Haaretz à Tel Aviv s’interroge également : « Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, entrera-t-il en guerre contre Israël alors que son état-major a été décimé ? »Pour l’instant, affirme le quotidien israélien, « une ligne rouge n’a pas encore été franchie, celle des tirs visant à tuer massivement des civils. Nasrallah sait que cela signifierait une guerre totale. S’il choisit cette option, il provoquera sciemment ce résultat. Il devra tenir compte alors de la possibilité qu’Israël réponde par des frappes aériennes particulièrement lourdes ».Non, rétorque le Jerusalem Post, on y est déjà… « L’objectif du Hezbollah, tout comme celui du Hamas dans le sud, est de tuer des civils israéliens. C’est un fait. (…) Les roquettes tirées hier dimanche, l’ont été sur des civils sans discernement ».Certes, reconnait le Jerusalem Post, « la conduite d’Israël en temps de guerre n’est pas parfaite - aucun pays ne l’est. Pourtant, quiconque observe de l’extérieur les stratégies et les objectifs de notre armée par rapport au Hezbollah ne peut arriver qu'à une seule conclusion. Israël tente d’arrêter préventivement le terrorisme contre son peuple ; le Hezbollah essaie de tuer autant de civils innocents que possible. Parfois, les choses sont aussi noires et blanches que cela ».France : le nouveau gouvernement sur le fil…À la Une également, le nouveau gouvernement en France.« Le pacte réac », titre Libération. « Michel Barnier et Emmanuel Macron se sont accordés sur le gouvernement le plus conservateur depuis l’ère sarkozyste, affirme le journal. Pour la gauche, la démocratie est bafouée. »La Croix tempère : « si les difficultés s’annoncent nombreuses pour le nouveau gouvernement annoncé par Michel Barnier, leur conjugaison pourrait créer les conditions d’une réussite, ou au moins d’un engagement dans la durée ».« Pour Michel Barnier et son gouvernement, le plus dur reste à faire », affirme pour sa part Le Figaro pour qui ce sera « le miracle ou la faillite ».En tout cas, « Europe, à droite toute ! », s’exclame Le Soir à Bruxelles. « En dézoomant de la France vers l’ensemble de l’Europe, on constate qu’en désignant Michel Barnier comme Premier ministre, Emmanuel Macron, autrefois centriste, n’a fait qu’aligner son pays à tant d’autres voisins. (…) On pourrait citer l’Italie ou les Pays-Bas, pointe le quotidien belge, mais cette séquence clôture surtout une semaine qui a vu la nouvelle Commission européenne dominée par la droite, avec 13 commissaires sur 20 émanant du PPE et un vice-président italien d’un parti postfasciste ».
9/23/2024 • 4 minutes, 10 seconds
À la Une: la mort de l'un des grands dirigeants du Hezbollah libanais
Chacun y va de son portrait d'Ibrahim Aqil, Der Spiegel à Berlin rappelle les accusations d'implication dans l'affaire des otages américains et allemands au Liban dans les années 80, The Washington Post rebondit sur les attentats contre l'ambassade américaine à Beyrouth qui ont fait 63 morts, le Boston Globe de rappeler celui contre la caserne du Corps des Marines américains, plus de 300 victimes, à chaque fois, on qualifie Ibrahim Aqil de « cerveau des opérations ».La Repubblica en Italie le dépeint comme « l'un des hommes les plus recherchés » par les États-Unis, qui avaient « mis sa tête à prix depuis 2019, récompense : 7 millions de dollars ».Ibrahim Aqil évidemment dans le viseur de l'état hébreu également, dans le Jérusalem Post, deux dirigeants de l'armée israélienne assurent que « les commandants éliminés (vendredi) planifiaient "leur 7 octobre" depuis des années ».Le quotidien espagnol El Pais insiste une nouvelle fois sur « le risque d'une guerre totale » à l'heure où la région en est « à son plus grand point de tension en près d'un an de guerre » estime-t-on à Madrid.À lire aussiLiban: Israël décapite l'état-major de la force al-Radwan, l'unité d'élite du HezbollahEt paradoxalement ce samedi, et comme tous les 21 septembre depuis 1981, les Nations unies célèbrent la journée internationale de la paixL'occasion pour Le Temps en Suisse d'y consacrer un édito. Dans un pays, parfois moqué pour sa neutralité, le quotidien tacle gentiment les autorités : « toujours promptes à vanter leurs bons offices » peut-on lire, mais qui « devrait montrer davantage d'audace pour proposer des médiations ».« La Suisse n'est-elle pas », se demande Le Temps, « à l'origine de l'initiative de Genève sur la question israélo-palestinienne ? », « à Berne, on devrait s'en rendre compte : la frilosité n'est pas le meilleur gage de sécurité » conclut le journal.Un an après sa mort, Mohamed Al Fayed visé par des dizaines d'accusations d'agressions sexuelles et de violsPar des employées du magasin de luxe Harrods à Londres ou du très chic palace Ritz à Paris, dont l'égyptien était propriétaire. Depuis hier les témoignages pleuvent, ceux notamment de Lindsay, Gemma et Katherine qui prennent la parole dans The Independent, « nous ne nous sommes jamais connues » lance l'une d'entre elles, « mais avons décidé de guérir ensemble ».Une sorte de thérapie de groupe où chacune y va de son témoignage, « très souvent les abus et les humiliations avaient lieu sur le yacht d'Al Fayed amarré près de Monaco » peut-on lire dans le quotidien anglais. Gemma se souvient notamment de cette fois où le multimillionnaire « lui a lancé un homard parce qu'elle ne parlait pas », c'était poursuit-elle « lors d'un diner avec le célèbre animateur Piers Morgan et le footballeur Ashley Cole ».À lire aussiRoyaume-Uni: l'ex-propriétaire du Ritz et de Harrods accusé de viols et agressions sexuelles par 37 femmesLe Soir en Belgique brosse le portrait de l'une des avocates des victimes présuméesGloria Allred, « figure » dit-on à Bruxelles, « de la défense des femmes face à des prédateurs sexuels célèbres et puissants », sont cités pêle-mêle Harvey Weinstein, Jeffrey Epstein ou encore R.Kelly.Elle qui rappelle sans cesse « que ce genre de prédateurs n'agit pas seul, sans le nommer », insiste Le Soir, « Gloria Allred dénonce le patriarcat, à l'œuvre dans les très grandes sociétés et ses conséquences ».Dans un autre article signé The Independent, un ancien rédacteur en chef de Vanity Fair raconte comment dès 1995 il a « tenté de révéler les abus de Mohamed Al-Fayed », et surtout comment ce dernier « a manipulé tout le monde autour de lui ».En Allemagne, on vote demain dans le BrandebourgVingt jours après la double victoire inédite de l'extrême droite en Saxe et en Thuringe, le scrutin pourrait une nouvelle fois tourner en faveur de l'AfD, dont l'une des principales stratégies semble être de s'attaquer aux migrants.Dans Die Welt, un reportage nous emmène dans une ville de Hesse, où assure-t-on « les frais de collecte des ordures » ont doublé. La faute, selon le parti, aux immigrés « car ils ne trient pas les déchets ».Le quotidien précise que c'est « une commune qui compte 10 000 habitants », parmi lesquels 140 migrants. Le maire de la ville y dénonce une « fumisterie », apportant dans le même temps des explications, il évoque notamment - et cela sur l'ensemble du territoire allemand-, « un secteur confronté à des charges plus lourdes, des salaires plus élevés, et du carburant plus cher ».
9/21/2024 • 4 minutes, 10 seconds
À la Une : le discours «sans surprises» du secrétaire général du Hezbollah
Hassan Nasrallah a « puisé dans son registre classique lors de cette allocution » décidée après l'attaque ayant visé les appareils de transmission de son parti, estime au Liban, L'Orient Le Jour. S'il a évidemment pointé du doigt Israël tout au long de cette prise de parole et dénoncé « une déclaration de guerre » venue de l'état hébreu, le quotidien francophone estime que « le chef du Hezbollah s'est montré évasif... encore plus que d'habitude » quant à une éventuelle riposte de son parti.Une façon, poursuit le média, « de gagner du temps ». « Un niveau de confidentialité qui pourrait signifier que la contre-attaque sera de nature sécuritaire plutôt que militaire ». L'Orient le jour estime également qu'une riposte puissante offrirait au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, « le parfait prétexte pour lancer une guerre totale contre le Liban ».Le quotidien espagnol souligne le « déplacement du centre de gravité de la guerre à Gaza vers le Liban ». « Sans relâcher la pression » sur l'enclave palestinienne, précise-t-on du côté de Madrid. « Israël met les bouchées doubles pour tenter de tenir le Hezbollah à distance à la frontière avec le Liban au nord ». Une pression remarquée lors de la prise de parole d'Hassan Nasrallah, un discours pendant lequel « les avions de chasse israéliens franchissaient le mur du son au-dessus de Beyrouth » ajoute El Pais.Pas de cessez-le-feu à GazaElles sont même « hors de portée de Biden », c'est ce que révèle ce vendredi le Wall Street Journal. Si le quotidien new yorkais assure que l'administration américaine poursuit ses tractations, il affirme également qu'un certain nombre de responsables de haut niveau « à la maison blanche, au département d'État et au pentagone » doute fortement de la signature d'un accord.Certains d'entre eux sont même formels : il n'y aura pas d'entente « avant la fin du mandat du président Biden ». Conséquence : « l'ambiance au sein de l'administration américaine est toujours aussi morose » conclut le quotidien.Exil en EspagneUne dizaine de jours après son arrivée, l'opposant vénézuélien assure qu'il n'a subi aucune pression de la part du gouvernement espagnol pour quitter son pays. El Pais revient sur ce départ, « entouré de mystère » peut-on lire.Une affaire « devenue une question de politique de premier ordre » en Espagne, assure le quotidien. Après les accusations lancées par l'opposition et selon lesquelles le gouvernement de Pedro Sanchez a manœuvré « en faveur du chavisme » pour obtenir cet exil et ainsi « diviser l'opposition ».« Les efforts diplomatiques avaient pour seul but de faciliter mon départ sans exercer aucune pression », reprend El Pais qui désigne le concerné comme celui « qui a remporté les élections face à un Nicolas Maduro qui ne veut pas reconnaitre sa défaite ».Pendant ce temps, le Parlement européen reconnait Edmundo Gonzalez Urrutia comme « président légitime ». Une information traitée par La Libre en Belgique qui titre sur le « malaise dans l'hémicycle » après le vote d'une résolution sur le Venezuela « avec une majorité de droite et d'extrême droite ». « Les libéraux ont snobé le vote » là où « les socialistes ne voulaient pas s'associer à l'appel à reconnaitre l'opposant comme président légitime », précise-t-on du côté de Bruxelles.Nouveau gouvernement françaisDeux semaines après la nomination par Emmanuel Macron de Michel Barnier, le Premier ministre qui « fait un premier pas pour sortir du bourbier » lance franchement Le Temps en Suisse. La liste pourrait être connue avant dimanche selon Matignon. On parle dans la presse européenne comme en France de quelques 38 ministres. Mais « faire des compromis » dit leCorriere Della Serraen Italie, « dans un gouvernement où la droite gaulliste semble surreprésentée par rapport aux résultats des dernières législatives et où les macronistes sont toujours forts serait perçu comme une trahison de la gauche ». Une gauche, ajoute le quotidien italien, qui annonce plutôt « la bataille ».L'extrême droite pourrait, elle, jouer les arbitres, fixant déjà ses lignes rouges, « la position de Marine le Pen, bien qu'extérieure à l'exécutif sera fondamentale », assure le Corriere Della Serra.
9/20/2024 • 3 minutes, 56 seconds
À la Une : va-t-on vers une guerre totale au Proche-Orient?
La question agite les plumes après la série d’explosion des bipeurs duHezbollah et des talkies walkies. Des explosions qui ont fait au moins une trentaine de morts et des milliers de blessés. Pour L’Orient-Le Jour à Beyrouth, l’équation parait simple mais sa résolution est compliquée : « le Hezbollah doit, aux côtés des Iraniens, prendre une décision : soit lancer une attaque majeure pour répondre àIsraël et restaurer l’équilibre de la terreur, soit s’exposer à encore plus de frappes similaires à l’avenir. C’est autour de ce dilemme que tournent les discussions au sein du Hezbollah, en plus des enquêtes en cours pour découvrir l’origine de la faille de sécurité (…). »Et puis L’Orient-Le Jour souligne les propos hier du ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant : « “Nous entrons dans une nouvelle phase de la guerre“, a-t-il déclaré, alors que les forces armées israéliennes se déplacent vers la frontière libanaise, affirmant de nouveau que “le centre de gravité du conflit“ se déplace de Gaza vers le Liban-Sud. Des médias israéliens ont également fait état d’une série de mesures approuvées par le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, pour modifier le modus operandi de son armée à la frontière avec le Liban. Ce qui ne laisse presque pas de place au doute, affirme le quotidien libanais : cette série de piratage et d’explosions meurtrières s’inscrit dans le cadre d’une escalade israélienne. »Le curseur avancePour le Jerusalem Post, « cette action montre qu’Israël ne prend plus de gants et passe à un nouveau niveau d’opération. Un message qui s’adresse non seulement au Hezbollah, mais aussi à la communauté internationale, et en premier lieu aux États-Unis : faites-en sorte que le Hezbollah se retire, c’est-à-dire qu’il se déplace sensiblement au nord de la frontière avec Israël et qu’il cesse ses tirs de missiles et de drones, sinon Israël prendra effectivement les mesures qu'il menace de prendre depuis des mois. En d’autres termes, conclut le quotidien israélien, si l’armée israélienne frappait Beyrouth demain ou si des chars entraient dans le sud du Liban, ce ne serait pas surprenant (…). »En fait, pointe Haaretz, autre quotidien israélien, « on a l’impression qu’Israël attend la réponse du Hezbollah : le mouvement a subi un coup dur à Beyrouth, le deuxième après l’assassinat de Fouad Chokr, (l’un de ses chefs militaires). S’il décide de riposter à l’intérieur du territoire israélien, il est possible que la situation dégénère en guerre totale. »Inquiétudes américainesCôté américain, on craint de plus en plus un embrasement, souligne notamment le Wall Street Journal : la vague d’explosions meurtrières « a fortement accru les inquiétudes du Pentagone quant à l’éventualité d’une guerre terrestre entre Israël et le Hezbollah dans le sud du Liban. »« Jusqu’à présent, pointe le Washington Post, Benyamin Netanyahu s’opposait à une guerre d’envergure contre le Hezbollah, préférant se concentrer sur le Hamas. Mais alors qu’il ne s’oriente toujours pas vers un cessez-le-feu à Gaza (impopulaire auprès de ses partenaires de la coalition de droite), le dirigeant israélien indique désormais qu’il est favorable à une attaque de grande envergure contre le Hezbollah. »On n’a jamais été « plus proche d’une guerre au Liban », renchérit El Pais à Madrid. « Le risque d’une extension de l’offensive militaire israélienne de Gaza au Liban, et donc d'une guerre ouverte à grande échelle au Moyen-Orient » est bien là.Complicités américaines ?Enfin, le Guardian à Londres souligne le caractère totalement « illégal et inacceptable » de la série d’explosions au Liban, au regard du droit international. Le Guardian qui souligne aussi le risque d’embrasement régional : « le problème est que les actions d’Israël pourraient déboucher sur un conflit généralisé désastreux (…). Le monde est au bord du chaos car le maintien au pouvoir de Netanyahu dépend en grande partie du fait que son pays soit en guerre. Rien de tout cela n’est possible sans la complicité et l’aide des États-Unis, pointe encore le quotidien britannique. Ce n’est peut-être qu’après l’élection présidentielle que les États-Unis pourront affirmer que le prix pour sauver la peau de Netanyahou ne doit pas être payé dans les rues du Liban ou par les Palestiniens des territoires occupés. D’ici là, soupire le Guardian, l’ordre international fondé sur des règles continuera d’être mis à mal par les pays mêmes qui ont créé ce système. »
9/19/2024 • 3 minutes, 54 seconds
À la Une : les bipeurs tueurs
Le New York Times en est certain : c’est bien Israël qui est à l’origine des explosions de bipeurs au Liban qui ont fait une dizaine de morts et près de 3 000 blessés. Le New York Times cite des responsables américains qui étaient au courant de l’opération. Une opération menée par le Mossad, les services secrets israéliens.Le Mossad qui, précise le journal, « a dissimilé des matières explosives dans un nouveau lot de bipeurs de fabrication taïwanaise importés au Liban. Ces bipeurs, que le Hezbollah avait commandés à la société Gold Apollo à Taiwan, ont été trafiqués avant d’arriver au Liban. La matière explosive, qui ne pèse que quelques grammes, a été implantée à côté de la batterie. Un interrupteur pouvant être déclenché à distance pour actionner les explosifs a également été intégré. » Résultat : « à 15 h 30 hier au Liban, les bipeurs ont reçu un message qui semblait provenir de la direction du Hezbollah. Un message qui a activé les explosifs. »Les portables trop dangereuxPourquoi le Hezbollah utilisait-il des bipeurs, des engins plutôt désuets ? Réponse du New York Times : « au début de l’année, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait strictement limité l’utilisation des téléphones portables, qu’il considérait comme de plus en plus vulnérables à la surveillance israélienne. Plus de 3.000 bipeurs avaient (donc) été commandés à la société Gold Apollo et avaient été distribués à ses membres dans tout le Liban, et à certains de ses alliés en Iran et en Syrie. L’attaque israélienne hier a touché tous les bipeurs qui étaient allumés et recevaient des messages. »Conséquence, pointe L’Orient-Le Jour à Beyrouth : c’est « le bip qui tue » : « une dizaine de tués, des milliers de blessés, les hôpitaux débordés, tel est le terrible résultat de cette explosion simultanée de bipeurs, hier, en divers points du territoire et jusqu’en Syrie. Pour les porteurs de ces engins que l’on accroche à la hanche ou à la poitrine, mais aussi pour leurs infortunés voisins, c’était en somme l’éventration ou la mort : le tout déclenché à distance. »EscaladeUn procédé inédit qui « suscite surtout une foule d’interrogations, relève également le quotidien libanais. La première a évidemment trait à la monumentale faille de sécurité apparue au sein d’un Hezbollah déjà éprouvé pourtant par une série d’attentats contre ses dirigeants. Plus inquiétant cependant que les brèches sécuritaires du Hezbollah est le contexte politico-militaire dans lequel survient cette sanglante folie collective des bipeurs. »En effet, ce « coup de maître de sabotage pourrait faire échouer les pourparlers sur le cessez-le-feu à Gaza et déclencher une guerre plus vaste », estime le Washington Post.Pour le Guardian à Londres, c’est « un nouveau coup aux espoirs de paix portés par les États-Unis » qui « met à nouveau à mal la diplomatie de Washington. » « Une nouvelle étape vers la guerre régionale ? », s’interroge Le Soir à Bruxelles.SidérationEn tout cas, ce matin, c’est la sidération qui domine dans la presse après cette opération digne d’un film d’espionnage. Pour Libération à Paris, « ce qui frappe l’imagination dans cette opération est la complexité du problème posé et la simplicité de la solution trouvée. Comment reconnaître les combattants du Hezbollah, comment les localiser, puis comment les éliminer ? Le problème semblait insurmontable. La solution proposée, faire exploser simultanément les appareils de communication personnels que l’organisation a fournis à ses membres, a réduit d’un seul coup considérablement le défi : il ne s’agissait plus de frapper des centaines de combattants camouflés, mais de cibler un seul fournisseur. »Opérations spectaculairesEt le Times à Londres de rappeler que le Mossad est coutumier de ce genre d’opérations… « En novembre 2020, le responsable en chef du programme nucléaire de Téhéran, Mohsen Fakhrizadeh était abattu près de Téhéran par une mitrailleuse robot installée sur une camionnette et contrôlée à distance par satellite. » Ou encore « le fournisseur d’armes du Hamas, Mahmoud Mabhouh, mort à Dubaï en 2010, après l’injection dans son corps d’une toxine dans une chambre d’hôtel lors d’une escale entre Damas et le Soudan. »Et puis, rapporte encore le Times, il y a aussi cette prouesse technologique menée par le Mossad avec l’aide de la CIA, en 2010 également, contre le programme nucléaire iranien. Les agents israéliens avaient alors réussi à introduire, à distance, un virus dans le système informatique qui avait détruit les centrifugeuses destinées à enrichir l’uranium.
9/18/2024 • 4 minutes, 5 seconds
À la Une : l’Europe centrale sous les eaux
« Inondations au centre de l’Europe : la peur est toujours là », s’exclame le Süddeutsche Zeitung. « Des régions entières de la Roumanie à la Pologne en passant par la République tchèque et l’Autriche, sont submergées. Les rues et les champs sont inondés, les caves et les maisons pleines d’eau, les barrages et les digues partiellement détruits. Et en Allemagne, les riverains de l’Oder et de l’Elbe doivent se préparer à une montée des eaux provoquée par celle des cours d’eaux affluents des pays voisins. »En effet, « L’Allemagne se prépare », titre Die Welt à Berlin. « Après des pluies dévastatrices et continues, des milliers de personnes ont tout perdu. Et ce fléau arrive également dans notre pays. » La tempête Boris a tué au moins 18 personnes en Europe centrale et orientale, faisant aussi de nombreux sinistrés et d’immenses dégâts encore difficiles à estimer.En cause : le réchauffement climatique…Pourquoi une telle intensité ? « Les climatologues ne sont pas surpris par la puissance de cette tempête, pointe leGuardian à Londres. “Les précipitations catastrophiques qui frappent l’Europe centrale sont la conséquence du changement climatique“, affirme une experte de l’Imperial College de Londres. Les morts et les dégâts en Asie, en Afrique et en Europe montrent “à quel point le monde est mal préparé à de telles inondations“, poursuit-elle. (…) De nombreux facteurs interviennent dans le cycle de l’eau », relève encore le Guardian. Mais d’après une climatologue suisse, citée également par le quotidien britannique, « le déluge qui s’abat en Europe centrale est dû à d’immenses quantités de vapeur d’eau qui proviennent de la mer Noire et de la Méditerranée, toutes deux devenues plus chaudes en raison du réchauffement climatique d’origine humaine. »Le Soir à Bruxelles précise : « c’est la profonde dépression située dans la tempête Boris qui a servi de “moteur“ aux précipitations, relèvent les climatologues. Avec deux facteurs aggravants : cette zone de basse pression a entraîné sur son passage de l’air chaud et humide stationné sur la Méditerranée et sur la mer Noire. En rencontrant les reliefs et un air plus froid, les masses d’air remontant du sud-est ont largué l’eau précipitable qu’elles contenaient. Autre mauvaise configuration, la dépression a été ralentie par des zones de hautes pressions à l’est et à l’ouest et s’est déplacée très lentement sur les zones affectées, contribuant à des cumuls de précipitation catastrophiques. »Et, relève encore Le Soir, « ces schémas sont (bien) les marqueurs du réchauffement climatique, notent les scientifiques. Dans son dernier rapport paru en 2021, le Giec constatait déjà une tendance à l’augmentation des crues fluviales en Europe occidentale et centrale, et projetait que cette augmentation des précipitations intenses associées à des inondations allait se poursuivre avec “une grande certitude“ en cas de réchauffement mondial supérieur à 1,5 degrés. » Eh bien, on y est…Démission de Thierry Breton : la France aux ordres de Bruxelles ?A la Une également : la démission du commissaire européen de la France Thierry Breton. Pour Libération à Paris, « l’annonce fracassante de cette démission met en lumière la fébrilité d’Emmanuel Macron, qui capitule face à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et place un de ses proches, le ministre des Affaires étrangères démissionnaire, Stéphane Séjourné. »« La France aux ordres de Bruxelles », déplore pour sa part Le Figaro. « Cédant au chantage de la présidente de la Commission européenne, Emmanuel Macron désavoue le commissaire français Thierry Breton, qu’il avait pourtant officiellement reconduit fin juillet. Remplaçant les angles aigus de l’ancien capitaine d’industrie par les arrondis de son actuel ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, il s’incline surtout devant l’autoritarisme de l’Allemande et l’allergie qu’elle professe envers l’activiste français. (…) C’est peu dire que l’épisode ternit le prestige de la France, soupire encore Le Figaro. Voilà le champion de “l’autonomie stratégique“ du continent ouvertement traité à Bruxelles comme un “petit“ pays, d’autant moins respectable qu’il ne tient pas ses engagements budgétaires. L’Allemagne peut s’en passer pour gouverner l’Europe. »
9/17/2024 • 3 minutes, 51 seconds
À la Une: Donald Trump de nouveau dans le collimateur
C’est le titre de l’éditorial du Wall Street Journal après la nouvelle tentative d’assassinat qui a visé le candidat républicain à la Maison-Blanche hier. Donald Trump jouait au golf dans son club de West Palm Beach en Floride quand un agent chargé de sa protection a repéré un tireur caché dans les buissons, armé d’une kalachnikov avec une lunette de visée. L’agent a ouvert le feu. L’homme a pu s’enfuir en voiture mais a finalement été arrêté dans un comté voisin.Pour le Wall Street Journal, il faut bien sûr se féliciter de la vigilance du Secret Service, « il n’en reste pas moins alarmant, pointe le journal, qu’un assassin potentiel ait pu s’approcher aussi près pour avoir une position de tir sur l’ancien président. (…) On peut se demander aussi comment cet homme savait que Donald Trump jouerait au golf hier sur ce parcours et comment il savait où se positionner ».Le Wall Street Journal le rappelle : « les services secrets avaient relevé le niveau de protection de Donald Trump depuis l’attentat du 13 juillet dernier. Mais désormais, on se demande si l’ancien président doit bénéficier de la même protection qu’un président en exercice. La réponse est simple : oui, s’exclame le Wall Street Journal, et il en va de même pour Kamala Harris. Le niveau de risque est trop élevé aujourd’hui. »Qui plus est, souligne encore le quotidien américain, « toute nouvelle atteinte à l’un ou l’autre des candidats donnerait lieu à des théories du complot qui pourraient déboucher sur d’autres actes de violence. Le pays et le président Biden ne peuvent se permettre de tenter à nouveau le sort ».Failles…Dans la foulée, le Guardian à Londres s’interroge : « comment a-t-on laissé Trump, qui avait failli être tué en Pennsylvanie il y a deux mois, jouer au golf dans un endroit qui semblait impossible à sécuriser ? Comment se fait-il que dans un pays qui a connu plusieurs assassinats de présidents qu’un ancien chef de l’État soit pris pour cible non pas une fois, mais deux fois en si peu de temps ? La vigilance d’un agent des services secrets a épargné aux États-Unis un désastre potentiellement inadmissible. Les mesures de sécurité qui l’entourent sont-elles suffisantes ? » Non, à l’évidence…Le tireur l’avait écrit…L’homme qui a tenté de tirer sur Donald Trump s’appelle Ryan Wesley Routh… Et la presse américaine nous détaille tout son parcours, d’autant qu’un journaliste du New York Times l’avait interviewé l’année dernière… Routh, 58 ans, originaire de Caroline du Nord, avait été interrogé par téléphone dans le cadre d’un article sur les efforts, souvent vains, de certains Américains pour fournir une aide militaire à l’Ukraine. Il avait déclaré au journal qu’après avoir passé plusieurs mois en Ukraine en 2022, il envisageait d’envoyer sur place pour combattre les Russes des soldats afghans qui avaient fui les talibans.Le journaliste du New York Times, Thomas Gibbons-Neff, raconte la suite : « lorsque j'ai raccroché avec cet homme, il était clair qu’il n’était pas très cohérent. Il a parlé d’acheter des fonctionnaires corrompus, de falsifier des passeports et de faire tout ce qu’il fallait pour que ses soldats afghans se rendent en Ukraine, mais il n’avait aucun moyen concret d’atteindre ses objectifs. (…) Tout cela semblait ridicule et ça l’était en effet, mais le ton de sa voix disait le contraire. Il était persuadé qu’il allait soutenir l'effort de guerre de l'Ukraine, quoi qu’il arrive ».Alors pourquoi s’en prendre à Donald Trump ? Le Washington Post révèle que le tireur avait écrit un livre l’année dernière de 291 pages sur l’Ukraine et sur l’Iran, dans le lequel il parle d’un président « sans cervelle », référence apparente à Donald Trump. Avec cette phrase : « vous êtes libres d’assassiner Trump aussi bien que moi. » Apparemment, Ryan Wesley Routh reprochait à Trump d’avoir rompu l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien…Quel impact sur le scrutin présidentiel ?Enfin question posée par le Times à Londres : « cette dernière tentative d’assassinat de Donald Trump aura-t-elle un impact sur les élections américaines ? ». Pas vraiment, répond le quotidien britannique : « les sondages des prochains jours montreront si cette dernière tentative d’assassinat va relancer la campagne de Trump, mais c’est peu probable, la fusillade de juillet semble déjà être une note en bas de page dans cette bataille électorale. Trump a plus de chances de convaincre les électeurs modérés et les républicains qui sont tentés de voter pour Harris pour des raisons de politique et de caractère, plutôt qu’en raison des dangers auxquels il est confronté ».
9/16/2024 • 3 minutes, 46 seconds
À la Une: le deuxième anniversaire de la mort de Mahsa Amini
Mahsa Amini, jeune iranienne de 22 ans, « a été assassinée par la police des mœurs », rappelle Libération, qui fait sa Une avec les photos en gros plan du cinéaste Mohammad Rasoulof et de l'actrice Golshifteh Farahani, deux exilés « qui poursuivent la lutte depuis l'étranger ». « La première année qui a suivi la mort de Mahsa Amini », ajoute le quotidien français, « a été celle du mouvement "Femme, vie, liberté" (...) Une insurrection et un espoir monstre se sont emparés du pays, mais nous avons aussi été les témoins impuissants de la répression d'un état déployant son arsenal de terreur pour étouffer l'opposition et renvoyer les assoiffés de liberté se cloîtrer ». Toutefois, l'heure n'est pas pour autant au pessimisme. Pour Mohammad Rasoulof, « le mouvement Femme, Vie, Liberté a insufflé, un courage, une audace au peuple iranien ». De son côté, Golshifteh Farahani croit en la jeunesse, « elle a une force incroyable », dit-elle. « Elle est comme une graine qui est plantée. Même si c'est dans un environnement sale et hostile, elle va grandir, car c'est dans sa nature de pousser (...) ce n'est pas un espoir, c'est un fait. On sait que ça va arriver ». À Téhéran, Libération a rencontré Maryam, jeune femme de 28 ans, « fabricante de clés », qui travaille « toujours en tee-shirt, sans se couvrir les cheveux ». « C'est comme si une révolution avait eu lieu », explique-t-elle. « Avant la mort de Mahsa Amini, nous n'avions jamais imaginé que nous pourrions obtenir la moindre petite liberté avant des années et des années ». 37 condamnations à mortÀ la Une également, la condamnation à mort de 37 accusés en République Démocratique du Congo. Des condamnés jugés pour « tentative de coup d'état ». Et parmi lesquels se trouvent 3 américains et un britannique. Ce qui a aiguisé la curiosité du Guardian. Le quotidien britannique raconte que « six personnes ont été tuées lors de la tentative de coup d'état ratée menée par l'opposant Christian Malanga, le 19 mai dernier ». Parmi les trois américains condamnés, que l'on voit, en tenue bleu et jaune, en train d'attendre le verdict, figure Marcel Malanga, le fils de Christian Malanga, ainsi que Tyler Thomson Junior, un jeune américain de 21 ans qui, nous dit le Guardian, « s'était envolé depuis l'Utah avec Marcel, pour ce que sa famille croyait être des vacances tout frais payés ». Lors du procès, Marcel Malanga avait, lui, assuré que « c'était la première fois qu'il se rendait en RDC à l'invitation de son père qu'il n'avait pas vu depuis des années ». Les deux jeunes américains, ajoute le quotidien, « jouaient ensemble au football au lycée de Salt Lake City ». Mais selon certains de ses coéquipiers, ils ne parlaient pas que football. Ils accusent en effet Marcel Malanga « d'avoir offert jusqu'à 100 000 dollars pour l'accompagner "dans un travail de sécurité" en RDC ». Quant au britannique condamné à mort, il s'agirait d'un congolais naturalisé, selon le Guardian, qui avoue n'en savoir guère plus. Tous les condamnés peuvent désormais faire appel. À lire aussiRDC: 37 prévenus condamnés à mort dans le procès de la «tentative de coup d'État»Trump ou HarrisEnfin, le Corriere Della Sera était avec le pape François dans l'avion qui le ramenait de sa tournée en Asie... Le journal italien a tout d'abord voulu savoir si le pape était plutôt favorable à Donald Trump ou à Kamala Harris, dans la course à la Maison Blanche. « Tous les deux sont contre la vie », a répondu François, « l'un rejette les migrants », et « l'autre tue les enfants », allusion au droit à l'avortement, défendu par Kamala Harris. Le Corriere Della Sera a aussi interrogé François sur la guerre à Gaza. « Qu'avez-vous envie de dire aux belligérants ? » demande-t-il au pape. « J'appelle chaque jour la paroisse de Gaza, il y a là-bas, six cents personnes, des chrétiens, des musulmans, ils vivent comme des frères »,répond François qui ajoute : « quand vous voyez les corps d'enfants tués, quand une école est bombardée parce qu'elle abriterait des terroristes, c'est vraiment terrible ». « Serez-vous à Paris pour l'inauguration de Notre Dame en décembre ? », demande enfin le Corriere Della Sera ? La réponse est claire, mais négative, c'est « non ».
9/14/2024 • 4 minutes, 13 seconds
À la Une: la perspective d'une guerre directe entre l'Europe et la Russie
C'est aujourd'hui à Washington, que Joe Biden et le Premier ministre britannique Keir Starmer, doivent évoquer l'utilisation de missiles occidentaux à longue portée, pour frapper la Russie. Le New York Times s'inquiète de cette hypothèse, et reprend les propos de responsables européens, selon lesquels « Le président Biden semble sur le point d'ouvrir la voie à l'Ukraine pour lancer des armes occidentales à longue portée au plus profond du territoire russe, à condition qu'elle n'utilise pas d'armes fournies par les États-Unis ». Et selon le quotidien américain, « la Grande-Bretagne a déjà fait savoir aux États-Unis qu’elle souhaitait laisser l’Ukraine utiliser ses missiles à longue portée « Storm Shadow » pour frapper des cibles militaires russes loin de la frontière ukrainienne, à condition toutefois qu'elle obtienne l'autorisation explicite de Joe Biden ». Une perspective qui n'a pas échappé à Vladimir Poutine. À Londres, The Independant précise que le président russe a d'ores et déjà déclaré « qu'une telle décision signifierait que la Russie "serait en guerre avec l'Otan" ». « Il ne s’agit pas de permettre ou non au régime ukrainien de frapper la Russie avec ces armes », a-t-il déclaré, « il s’agit de décider si les pays de l'Otan sont directement impliqués dans un conflit militaire ». Déclaration à laquelle Keir Starmer a aussitôt répondu, précise le quotidien allemand Die Welt : « La Grande Bretagne ne veut pas de conflit avec la Russie », assure le Premier ministre britannique.SondageEn France, la constitution d'un nouveau gouvernement se fait attendre. Un gouvernement d'ouverture, a promis le Premier ministre Michel Barnier. En attendant d'en savoir plus, l'Humanité a sondé les Français. Le quotidien proche du Parti Communiste, explique avoir voulu déterminer les « différences entre l'ensemble des personnes de gauche et les Français ». Résultat : avec seulement 3 points d'écart, les uns comme les autres estiment à 91 et 88% « que les richesses du pays ne doivent pas être accaparées par une minorité ». Mais quand on aborde le thème de l'immigration les différences sont plus sensibles. 66 % des personnes de gauche estiment que « tous les étrangers résidant en France depuis plusieurs années devraient avoir le droit de vote aux municipales », contre 49 % pour les Français. Par ailleurs, 55% des personnes de gauche pensent que « l'immigration rapporte plus à la France qu'elle ne lui coûte », affirmation que seuls 37% des Français approuvent. Autre écart notable : la différence de perception face à la réforme des retraites : « elle doit être abrogée », estiment 74% des personnes de gauche, contre 63% des Français. Quant au Nouveau Front Populaire, la coalition de gauche issue des dernières élections législatives, son avenir ne semble pas écrit. En effet, 61 % des personnes de gauche estiment « qu'il est amené dans le futur à se désunir et même à disparaître ». 39 % des Français, finalement plus optimistes, pensent toutefois qu'il devrait à « s'enraciner dans le paysage politique ».Rudes sollicitationsEnfin, le Soir s'inquiète de la surpopulation au-dessus de nos têtes... ll s'agit plus précisément de la surpopulation à bord de la Station Spatiale Internationale. « Avec l’arrivée de trois nouveaux astronautes », explique le quotidien belge, « il y a désormais 12 passagers à bord de l'ISS. Ca fait beaucoup ». On a aucune peine à le croire quand on voit la photo de l'équipage, les 12 astronautes ont dû se serrer les uns contre les autres pour rentrer dans le cadre. « Dans une installation conçue pour accueillir sept personnes en rythme de croisière, les systèmes garantissant la vie à bord sont soumis à de rudes sollicitations », précise le Soir qui ne peut s'empêcher de noter que les astronautes « devront se partager les trois toilettes de bord » en espérant qu'aucune panne ne vienne entraver leur fonctionnement, comme en juillet 2009. Il faut aussi espérer, ajoute le quotidien belge, que les « épurateurs » qui assurent la bonne qualité de l'air respiré par les astronautes et qui permettent de « recycler les eaux usées », comme « l'urine » ou « la vapeur d'eau », ne connaîtront pas de panne notable...
9/13/2024 • 4 minutes, 20 seconds
À la Une: le plus dur commence pour Kamala Harris
24 heures après le débat Trump-Harris, tous les journaux ou presque sont d’accord sur un point : la candidate démocrate a pris le dessus.Même les médias américains conservateurs le reconnaissent : « Trump a été secoué », s’exclame le New York Post, tout en affirmant que Kamala Harris a été « bien aidée par les modérateurs du débat ».« Sur Fox News, rapporte le Guardian à Londres, les commentaires des experts après le débat étaient plutôt moroses. L’un d’entre eux a reconnu que Kamala Harris "s’en était plutôt bien sortie". (…) "C’était dur", a déclaré un autre qui a rajouté : "toutes les répliques mémorables étaient de Donald Trump". Pas faux », ironise le Guardian. « Même Elon Musk, poursuit le quotidien britannique, a admis que Trump avait passé une mauvaise nuit et que Kamala Harris avait "dépassé les attentes de la plupart des gens". Des propos dits à contrecœur, pointe le Guardian, mais qui correspondent à la réalité ».Alors maintenant cette question qui agite les plumes de tous les commentateurs : Ce débat aura-t-il un effet sur l’élection ?« Oui, répond le Wall Street Journal, mais peut-être pas autant que l’espère l’équipe Harris ou que le craint l’équipe Trump. Toutefois, poursuit le journal, il est impossible de mettre du rouge à lèvres sur la bouche du cochon. Donald Trump a été dominé par une femme qu’il considérait auparavant comme "bête comme ses pieds". Ce qui soulève la question suivante : qu’est-ce que cela montre de lui ? »Pour le Washington Post, « Harris a encore un long chemin à parcourir ».« Ce débat n’est pas susceptible de modifier radicalement la course, renchérit le New York Times ; mais Kamala Harris conservera probablement son élan et sa trajectoire actuels. Elle a clairement remporté la victoire. Trump, quant à lui, n’a laissé aucun doute sur ses limites ».Le coup de pouce de Taylor Swift…Plus que le débat, c’est le soutien public apporté hier à Kamala Harris par la chanteuse Taylor Swift, qui pourrait être déterminant…C’est du moins l’opinion du Boston Globe. « Taylor Swift est probablement la personne la plus connue de la planète et son message sur Instagram, où elle compte 283 millions d’abonnés, pourrait influer sur le vote, (…) attirer l’attention des électeurs indécis. Et cela pourrait être particulièrement vrai pour les jeunes ».Libération à Paris précise que Taylor Swift n’a pas appelé directement ses fans à voter pour Kamala Harris mais à aller s’inscrire pour voter…« "C’est à vous de faire vos recherches et c’est à vous de faire votre choix", a-t-elle dit. Un message innocent et parfaitement neutre ? Pas si sûr, pointe Libé. L’année dernière, à la suite d’un appel similaire de la trentenaire, le site vote.org enregistrait plus de 35 000 nouvelles inscriptions en vingt-quatre heures. Un raz-de-marée qui pourrait tout à fait bénéficier à Kamala Harris s’il se reproduit. En déplaçant les foules, la vedette pourrait en effet amener aux urnes un jeune électorat abstentionniste que les démocrates peinent à faire voter. Tout en renforçant l’engagement dans la campagne de ses "Swifties" déjà convaincus. »Pas de quoi s’emballer ?Toutefois, « le plus dur reste à faire » : c’est Le Figaro qui l’affirme. « Poussée par une vague d’enthousiasme - et de soutien médiatique - après son preste remplacement du vieux président sortant, Kamala Harris plafonne désormais dans les sondages et peine à faire la différence dans les sept États clés de cette présidentielle. Le collège électoral favorisant les États ruraux, plus nombreux, moins peuplés et plus conservateurs, les démocrates doivent remporter le vote populaire avec une avance d’au moins 4 % pour avoir une chance de conquérir la Maison-Blanche. On n’y est pas, affirme Le Figaro. Même si elle a troqué le marathon électoral contre un sprint, les derniers mètres s’annoncent comme les plus difficiles pour la championne des démocrates ».Le Soir à Bruxelles renchérit : en effet, « pas de quoi s’emballer. Tout reste à faire d’ici à l’élection, sachant que les Trumpistes n’ont pas changé d’avis, qu’ils se moquent des mensonges et des excès de leur héros dès lors qu’il continue à leur faire partager les mêmes émotions. Les analystes le rappellent : les faits ne collent pas à la réalité ? Aucune importance. Ce qui compte pour ses fans, c’est que "l’impression" soit la bonne. Peu importe le flacon trumpiste, pourvu qu’ils en aient l’ivresse ».
9/12/2024 • 4 minutes, 3 seconds
À la Une: le débat Trump-Harris, avantage à la candidate démocrate…
Durant les 90 minutes de débat entre les deux adversaires dans la course à la Maison-Blanche, les commentateurs du monde entier ont compté les points…Le Boston Globe a même donné des notes : un C pour Kamala Harris et un C- pour Donald Trump. Quasi-égalité donc… Le Boston Globe qui estime que finalement, « ce débat n’a rien changé. Il reste 57 jours avant l’élection (…) et tout reste ouvert. Si Kamala Harris gagne, ce ne sera pas grâce à ce débat. » Et pour sa part, « Donald Trump n’a probablement perdu aucune voix » après sa prestation.Non, rétorque le Washington Post, « Kamala Harris a remporté le débat présidentiel, tant sur le ton que sur le fond. (…) Sa candidature a vraiment pris forme. Elle s’est démarquée non seulement de Donald Trump, mais aussi de Joe Biden : plus de querelles sur les mandats précédents, plus de doute et de division. Au contraire, elle s’est attachée à plusieurs reprises à tracer “une voie pour l'avenir“ - avec les valeurs fondatrices de la nation comme point de repère, et avec les yeux rivés sur ce qui nous attend. »Le Wall Street Journal le reconnait : « Kamala Harris a gagné ce débat parce qu’elle a incité Donald Trump à tomber dans le piège de sa propre vanité. Il mord toujours à l’hameçon, de sorte qu’il a passé la majeure partie du débat à parler du passé, de Joe Biden, ou encore des immigrés qui mangeraient, d’après lui, des animaux domestiques, mais en aucune façon de la manière dont il améliorerait la vie des Américains au cours des quatre prochaines années. »« Ils mangent les chiens et les chats »En effet, rebondit le New York Times, « c’est ce que Kamala Harris et son équipe espéraient : que Donald Trump s’empêtre dans ses élucubrations : “ils mangent les chiens et les chats“, a-t-il déclaré en faisant référence aux immigrants haïtiens de Springfield, dans l’Ohio - une fake news particulièrement odieuse qui a vu le jour sur les médias sociaux et qui a été reprise par son colistier, JD Vance. Lorsque le modérateur, David Muir, a fait remarquer que les autorités locales n’avaient rien vu de tel, Donald Trump s’est contenté de dire qu’il en avait entendu parler à la télévision. »Et ça n’est qu’un exemple, pointe le New York Times, « tout au long de la soirée, dans des moments comme celui-ci, Kamala Harris a réussi à faire ce que Joe Biden n’avait pas réussi à faire (…) : pousser Donald Trump dans ses retranchements en exposant ses mensonges et ses fantasmes les plus fous. »À sens unique…En Europe, la presse est unanime. « Kamala Harris écrase Donald Trump dans un débat à sens unique », s’exclame Libération à Paris. Libération qui prend un autre exemple : lorsque Kamala Harris a provoqué Trump en affirmant que les spectateurs de ses meetings finissaient par partir, lassés de ses délires. Et on a vu alors, pointe Libération, « un ex-président avec fureur, benoîtement répondre à l’invitation à se ruer de lui-même dans une posture défensive et écumante de vieil homme en colère, dont il ne parviendrait plus guère à s’extraire tout au long de la soirée, à mesure qu’il goberait un à un d’autres appâts pas moins flagrants. »Pour El Pais à Madrid, c’est très clair : « Kamala Harris a atteint son objectif : que les téléspectateurs se souviennent constamment de ce que Donald Trump a fait ou dit dans le passé. Et ce que signifierait une nouvelle présidence républicaine. (…) La candidate démocrate a réussi à montrer un Donald Trump erratique – parfois – et presque toujours sur la défensive. Les coups de Trump semblaient éculés et prévisibles. Harris a été la plus fraîche et la plus efficace. »Le Times à Londres enfonce le clou : « Trump a échoué sur plusieurs points : il n’a pas pu renoncer à attaquer Biden plutôt que l’adversaire qu’il avait en face de lui ; il n’a jamais porté de coup qui a déstabilisé Harris de la manière dont elle l’a déstabilisé ; et il a donné très peu d’indications sur ses plans pour l’Amérique – notamment sur la santé, il a concédé qu’il n’avait que “des concepts de plan“ – préférant plutôt marteler le thème de l’immigration incontrôlable. » Enfin à l’issue du débat, Kamala Harris a reçu un soutien important : celui de la chanteuse Taylor Swift dans un message à ses 283 millions d’abonnés. « Un appui de poids, commente Le Monde à Paris, dans une course à la Maison blanche particulièrement serrée. »
9/11/2024 • 4 minutes, 3 seconds
À la Une: Harris-Trump, le match de l’année
C’est un face-à-face très attendu. Des dizaines de millions de téléspectateurs devraient suivre mardi 10 septembre le débat organisé par ABC entre les deux candidats à l’élection présidentielle américaine.« La vice-présidente Kamala Harris et l’ancien président Donald Trump ne se sont jamais rencontrés en personne, relève le Wall Street Journal. Mais là, ce sera le choc frontal. C’est le moment le plus important de la campagne depuis que Kamala Harris a remplacé le président Biden, il y a seulement sept semaines. »Alors, pour la candidate démocrate, précise le journal, « ce sera l’occasion de défendre son programme économique, de se présenter aux électeurs qui n’ont (parfois) encore qu’une vague impression d’elle et de rassurer les Américains sur le fait qu’elle est prête à assumer les fonctions de commandant en chef. »Quant à Donald Trump, pointe encore le Wall Street Journal, il devra « rester concentré sur la politique et non sur la personnalité de son adversaire. Il devra éviter de faire des commentaires sur les capacités, les origines de Kamala Harris et sur le fait qu’elle soit une femme. (…)« L’un de ses principaux objectifs, selon ses collaborateurs, est de centrer le débat sur l’inflation élevée durant la présidence Biden et sur les inquiétudes liées à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, tout en associant Kamala Harris à la politique de l’actuel président. »Quelle cible, quels mots ?« Dans tout débat, la première chose à faire est de savoir à qui l’on s’adresse », relève pour sa part le Washington Post. Et en l’espèce, « Kamala Harris ne devra pas s’adresser aux 50 millions de foyers américains. La plupart des électeurs savent déjà pour qui ils vont voter. Non, Kamala Harris devra s’adresser principalement à un petit groupe de téléspectateurs : les conservateurs modérés et les indépendants qui trouvent Trump détestable, mais qui ne sont pas convaincus non plus par la candidate démocrate. »Le New York Times croit avoir trouvé la formule magique pour que Kamala Harris l’emporte dans ce débat… une simple phrase : « Joe Biden et moi avons fait beaucoup de bonnes choses, mais nous avons aussi fait des erreurs - et voici ce que j’ai appris. Si elle prononce ces mots, affirme le New York Times, alors elle améliorera considérablement ses chances de gagner davantage d’indécis dans cette course serrée. »Et le quotidien new-yorkais de prendre l’exemple de la politique migratoire. Kamala Harris pourrait dire : « le président Biden et moi-même avons hérité d’une politique frontalière très dure mise en place par Donald Trump qui incluait la séparation des parents de leurs enfants. Peut-être que, par excès de compassion, nous sommes allés trop loin. Mais nous en avons tiré des leçons - nous avons appris que seule une réforme globale et bipartisane de l’immigration pouvait nous apporter la solution dont nous avons besoin, en contrôlant l’immigration illégale - tout en continuant à être un phare pour l’immigration légale. »Inversion des rôles ?En tout cas, « jusqu’ici prudente dans ses interventions », Kamala Harris devra passer à la vitesse supérieure, affirme Libération à Paris. « Si le duel paraît aujourd’hui presque aussi indécidable qu’avant le précédent débat, les données, les dynamiques, les courbes d’enthousiasme et les stratégies qui semblaient prévaloir alors n’en ont pas moins été bouleversées, voire se sont parfaitement inversées. Désormais, pointe Libération, c’est Trump, 78 ans et miraculé d’une tentative d’assassinat, qui se présentera comme le candidat le plus âgé de l’histoire américaine à un mandat présidentiel et, selon le politiste Matthew Levendusky, "ce sera l’un des contrastes clés" de l’opposition avec Harris, qui fêtera ses 60 ans le 20 octobre : “Elle a beaucoup plus l’âge typique d’un président, ce qui lui permet de dégager une jeunesse et une vigueur relatives, estime ce professeur de l’Université de Pennsylvanie. Peut-elle faire à Trump ce que Trump a fait à Biden ? En d’autres termes, peut-elle souligner que Trump n’est plus ce qu’il était, qu’il n’est pas à la hauteur de la tâche ?“ »90 minutes crucialesReste que « Kamala Harris n’a pas participé à un débat depuis quatre ans, rappelle Le Figaro, toujours à Paris. Et ses interventions sans téléprompteur sont souvent guindées et filandreuses, même si elle s’est améliorée. Or le républicain ne va pas la ménager. Il a un seul objectif : freiner son élan. La démocrate, depuis le retrait de Joe Biden, a réussi à combler son retard dans les sondages et se retrouve au coude-à-coude, avec 47 % des intentions de vote contre 48 % pour Trump. La stratégie de l’ancien président est de persuader les Américains que son adversaire est responsable de tous les aspects impopulaires de l’administration Biden : la hausse des prix, l’afflux de migrants à la frontière, le conflit en Ukraine… »Et Le Figaro de conclure : « traditionnellement, les débats ont un impact limité sur l’élection. Cette fois pourtant, l’enjeu est différent. Kamala Harris a été désignée candidate très tard et la campagne se retrouve raccourcie. Ces 90 minutes cathodiques sont donc cruciales pour les deux candidats et l’avenir du scrutin. »
9/10/2024 • 4 minutes
À la Une : Paris était une fête…
Le rideau est tombé dimanche 8 septembre au soir sur les Jeux paralympiques de Paris, avec une soirée festive et musicale au Stade de France.« Un adieu mémorable », s’exclame le Guardian à Londres. « Une explosion de feux d’artifice, des rayons laser, du break dance et un set endiablé des géants de la musique électronique française, la France a fait ses adieux aux Jeux paralympiques avec la plus grande fête qu’elle ait jamais organisée. Un été de bonheur, des exploits sportifs en série, des spectateurs perdant leur voix à force d’acclamations… Ces Jeux paralympiques ont changé à jamais l’attitude de la France envers le sport et le handicap. Et maintenant les Parisiens sont désespérément tristes de dire au revoir à tout cela. »Et ultime clin d’œil de la météo, note encore le Guardian, « dans la continuité des pluies torrentielles qui avaient arrosé la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques le long de la Seine en juillet dernier, le ciel s’est ouvert une nouvelle fois hier soir pour la fin des Paralympiques, trempant complètement les athlètes, ce qui ne les a pas empêchés de danser (…). »The Australian à Sydney applaudit également. « Les athlètes paralympiques australiens ont fait la fête hier soir comme s’il n’y aurait pas de lendemain. Le rideau est tombé sur les spectaculaires Jeux de Paris, qui ont été déclarés les meilleurs de tous les temps, et qui ont donné un coup de fouet aux organisateurs des Jeux de Brisbane 2032 (…). Comme pour rappeler qu’il n'est jamais trop tard pour profiter de l’instant présent, nos athlètes paralympiques ont dansé toute la soirée au Stade de France, avant de se préparer pour le long vol de retour, mais cette fois sans alcool. »Une barrière est tombée« Il s’est passé quelque chose d’important avec ces dix jours de parasport de haut niveau, pointe Libération à Paris. D’abord, un certain succès sportif : 75 médailles, dont 19 en or, placent la France huitième au classement des nations. Ensuite, et surtout, disent tous ceux qui y ont participé, athlètes, encadrants ou spectateurs : une barrière est tombée, celle du regard, de l’a priori. »Alors, s’interroge Libération, « et maintenant, que va-t-il se passer pour les personnes handicapées ? Que va-t-il se passer dans les fédérations de sports pour répondre à l’engouement pour la pratique sportive suscité par les Jeux, notamment auprès des jeunes porteurs de handicaps ? Que va-t-il se passer pour accélérer enfin les investissements nécessaires pour faciliter l’accessibilité de tant d’écoles, de tant de locaux de services publics, de tant d’infrastructures de transports, de tant d’entreprises ? (…) L’élan de ce succès sportif et populaire, conclut le journal, doit maintenant se traduire par une véritable inclusion des personnes handicapées dans la société française. »Un héritage multiple ?Le Figaro veut y croire… « Non, s’exclame le journal, Paris 2024 ne sera pas qu’une “parenthèse enchantée“, aussi vite refermée que délaissée. »En effet, précise Le Figaro, « ce serait une erreur majeure de considérer que ces Jeux olympiques et paralympiques, fabuleuse vague d’émotion et d’enthousiasme, ne laisseront pas un héritage riche et essentiel, lorsqu’ils se seront retirés après un été de folie. (…) L’héritage de Paris 2024 sera multiple, assurele journal : déferlante de nouveaux pratiquants et licenciés, jusqu’à environ 3 millions, de multiples rénovations et ouvertures d’équipements qui vont permettre aux sportifs habituels de pratiquer dans des installations de meilleure qualité (…) et toutes ces graines sportives plantées dans le cœur de notre jeunesse, qui va se précipiter dans les piscines pour imiter Léon Marchand. Avec ce regard qui aura forcément changé sur les athlètes (olympiques et surtout paralympiques) peut-être enfin appréciés à leur juste valeur comme depuis longtemps dans le monde anglo-saxon. Avec notre pays, pointe encore Le Figaro, qui connaît aujourd’hui la richesse des Jeux olympiques et bien au-delà de l’intérêt du sport pour rassembler, éduquer, dynamiser une nation et lui offrir des bulles d’oxygène essentielles dans un monde sous pression. »Et maintenant, renchérit La Croix, « pour que les espoirs soulevés lors de ces Jeux ne retombent pas comme un soufflé, pour que ce changement de regard se prolonge et demeure fécond, il revient à chacun de nous de prendre le relais. Et de participer, par nos gestes quotidiens comme avec les politiques publiques, à changer concrètement la vie des gens : dans les transports et à l’école, pour aller chez le médecin et dans une salle de sport, pour passer la barrière des entretiens de recrutement. Cela prendra du temps, mais après cette quinzaine enchantée, c’est maintenant que tout commence. »
9/9/2024 • 4 minutes, 2 seconds
À la Une: la mort d'une jeune américaine tuée par balle en Cisjordanie
Elle s'appelait Eysenur Eygi, elle avait 26 ans, et avait la double nationalité, américaine et turque. Le Washington Post raconte : « cette bénévole de 26 ans, membre du Mouvement de Solidarité Internationale, un groupe de militants pro-palestiniens, participait à une manifestation contre l'expansion des colonies juives dans la ville de Beita lorsqu'elle a été abattue ». Le Washington Post a choisi une photo de la jeune femme souriante, portant keffieh sur les épaules et un bouquet de roses à la main, « lors de sa remise de diplôme à l'Université de Washington à Seattle au printemps dernier ». Selon les militants qui l'accompagnaient, Eysenur Eigy a été « tuée d'une balle dans la tête ». L'armée israélienne affirme qu'une enquête est en cours.En Italie, la Reppubblica cite le témoignage d'un militant présent sur les lieux du drame. Il déclare avoir vu des soldats israéliens « se positionner sur un toit du village de Beita et avoir entendu deux coups de feu », avant de trouver, « à 10 ou 15 mètres » de lui, son amie allongée par terre, « sous un olivier, se vidant de son sang ». Le quotidien espagnol El País a choisi, lui, de montrer une vidéo du corps de la jeune femme sur une civière, le front ceint d'un bandeau blanc. Selon les militants qui l'entouraient, elle était « arrivée mardi en Cisjordanie », le mercredi elle « avait reçu une formation », et le vendredi, « elle était tuée alors qu'elle participait à sa première action avec le Mouvement de Solidarité Internationale ».En France, quel gouvernement pour Michel Barnier ? Le nouveau Premier ministre doit désormais constituer son équipe. « Qui va venir dans cette galère ? » se demande le Parisien, qui souligne que « la formation du gouvernement va se faire dans un contexte politique inédit et avec une Assemblée fragmentée en trois blocs, une gageure pour Michel Barnier qui s’est vu fixer comme feuille de route par le chef de l’État de "constituer un gouvernement de rassemblement". Comprendre de la droite modérée à la gauche de gouvernement », explique le Parisien. Libération, de son côté, se pose une autre question : « malgré ses 51 années d’expérience politique. Michel Barnier, choisi par Emmanuel Macron au terme de deux mois de crise politique, sera-t-il un simple collaborateur du chef de l’État ou un vrai Premier ministre de cohabitation ? ». Question que se pose aussi le Figaro, qui semble toutefois faire confiance au nouveau Premier ministre : le quotidien conservateur estime que « Michel Barnier affiche sa liberté face à Emmanuel Macron ». Et dans son éditorial, le journal fait même preuve d'un certain optimisme : « et si, dans le champ de ruines qu'est le paysage politique, Michel Barnier était une chance pour la France et les Français d'en sortir ? ». Mais « pour s'affirmer », estime le Figaro, le nouveau Premier ministre doit d'abord « prendre ses distances avec Emmanuel Macron. Sans frein. Loin de la "coexistence", souhaitée par l'Élysée où l'on apprécie peu de se faire doubler ». Viols et agressions sexuellesEn France encore, la fin d'une icône… Dans le journal le Monde, il apparaît assis sur une chaise, vouté, tout de noir vêtu, vieil homme qui prend des notes dans un carnet posé sur ses genoux. Mais l'abbé Pierre, car il s'agit de lui, perd peu à peu son aura auprès des Français. Le Monde explique que « le mouvement Emmaüs publie de nouveaux témoignages contre l'abbé Pierre, relatant des viols et l'agression sexuelle d'une enfant. Dix-sept nouveaux témoignages qui font état de violences sexuelles commises par le prêtre entre le début des années 1950 et les années 2000 ». Plusieurs des victimes étaient des femmes en grande détresse économique, précise le journal.À la suite de ces nouveaux témoignages, « qui dessinent le visage d'un potentiel agresseur sexuel en série », indique la Croix, « la Fondation Abbé Pierre a annoncé sa décision de changer de nom ».
9/7/2024 • 4 minutes, 9 seconds
À la Une: un nouveau Premier ministre en France, après une longue attente
C'est Michel Barnier qui a finalement été choisi par Emmanuel Macron, au terme d'une longue attente. « Nomination de Michel Barnier Premier Ministre : le Rassemblement National de paria à faiseur de rois », titre Libération qui précise : « en déclarant ne pas vouloir censurer a priori le nouveau Premier ministre, le RN a rendu possible son accession à Matignon. Et tient la suite de l’histoire entre ses mains ». Dans son éditorial, le quotidien rappelle cruellement que Michel Barnier « vieux routier Les Républicains », dont le parti « n'a recueilli que 5,4% des suffrages aux dernières élections législatives » et précise aussi qu'il devra « naviguer entre Emmanuel Macron et Marine le Pen, à qui il doit sa nomination ». Même analyse de Médiapart qui titre : « Barnier à Matignon : la gauche écoeurée, les macronistes perplexes, le Rassemblement National savoure ». Et le site d'information renchérit : « Après avoir longtemps affirmé que son groupe ne voterait pas a priori une motion de censure, pour mieux soigner sa recherche de respectabilité à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen a changé de stratégie au cours des dernières semaines, en comprenant qu’elle avait davantage de cartes en main qu’elle ne le pensait. Et imposé ses conditions à Emmanuel Macron ». Le Figaro tourne lui aussi son regard vers l'extrême droite et « assure que le Rassemblement National a posé ses conditions » et qu'elles portent sur « le pouvoir d’achat, la sécurité, l’immigration et la mise en place de la proportionnelle pour les prochaines élections législatives ».Ex-commissaire européenUne nomination qui trouve un certain écho en Europe. Et notamment à Bruxelles, où Michel Barnier, a été actif durant de longues années. Le quotidien belge le Soir n'en est pas pour autant plus indulgent, évoquant lui aussi une « concession de Macron à Marine le Pen. Au final », estime le journal, « cette désignation d’un homme politique de droite au poste de Premier ministre marque le déni délibéré et entêté par le président français, de la victoire de la gauche aux dernières élections ». Et le Soir conclut : « Emmanuel Macron était visiblement prêt à beaucoup pour acheter du temps et retrouver une apparence de normalité. D’autant plus que Barnier, ex-commissaire européen, rassure dans l’instant l’Europe, et ce n’est pas rien au moment où la France va devoir négocier avec la Commission un trou budgétaire qui ne cesse de se creuser ». En Espagne, El Païs, qui fait sa Une avec une photo de Jordan Bardella, le président du RN, et Marine Le Pen, estime lui aussi que « Barnier sera Premier ministre mais que c'est bien Marine Le Pen qui aura les clés du gouvernement ». Enfin, le Guardian, à Londres, rappelle qu'en 2021, Michel Barnier « a surpris les observateurs en virant nettement à droite et en durcissant sa position sur l’immigration et la sécurité dans le cadre d’une tentative infructueuse de devenir candidat à la présidentielle contre Macron ».50 ans d'expérienceEnfin, Outre-Atlantique, le Devoir dresse le portrait du nouveau Premier ministre. Le quotidien canadien égratigne tout d'abord Michel Barnier sur son âge : 73 ans, il devient ainsi « le plus vieux Premier ministre du régime en vigueur dans l'hexagone depuis 1958 », « il compte plus de 50 années d'expérience en politique », précise le Devoir, qui déroule la longue carrière de l'ex-commissaire européen : « Son grand fait d'armes, reste son rôle de négociateur en chef du Brexit entre 2016 et 2019, période durant laquelle il a préparé et dirigé les négociations sur les conditions du retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne ». « Négociateur reconnu », « pro-européen », « de droite » Michel Barnier a ses chances, juge le Devoir qui donne la parole à l'universitaire canadien Frédéric Mérand, selon lequel « de tous les noms qui ont été cités pour le poste de Premier ministre, Michel Barnier est celui dont on peut imaginer qu’il ne sera pas renversé lors du premier vote à l’Assemblée nationale ». Mais, ajoute Frédéric Mérand, « le parti de Marine Le Pen aura du pouvoir sur le programme de Michel Barnier, puisqu’il est désormais en mesure de faire tomber son gouvernement à tout moment ». Gouvernement qui « risque donc de donner un coup de barre à droite par rapport aux gouvernements qui l’ont précédé », conclut l'universitaire.
9/6/2024 • 4 minutes, 23 seconds
À la Une: Trump et Harris dans un mouchoir de poche
À deux mois de l’élection présidentielle américaine, les jeux sont loin d’être faits… Donald Trump et Kamala Harris sont au coude-à-coude dans les sondages. Comme le constate le New York Times, « l’électorat américain s’est en quelque sorte calcifié » : d’un côté, un bloc d’électeurs républicains « imperméables à toute critique à l'égard de leur leader ». De l’autre, un bloc démocrate, qui bénéfice du renfort d’un « électorat plutôt jeune, féminin, noir et hispanique », et qui a une « profonde animosité à l’égard du Parti républicain ».Résultat, poursuit le quotidien américain, « sauf imprévu, l’élection du 5 novembre sera serrée, comme l’ont été celles de 2016 et de 2020, et le résultat sera très probablement déterminé par sept États clés : l’Arizona, la Géorgie, le Michigan, le Nevada, la Caroline du Nord, la Pennsylvanie et le Wisconsin. Des variations de seulement 1 à 3 % des voix dans ces États détermineront si Trump ou Harris deviendra le 47e président des États-Unis. Parce que cette présidentielle s’annonce si serrée, et parce que nous sommes si polarisés, pointe encore le New York Times, tout l’enjeu de cette présidentielle 2024 dans chacun de deux camps sera de mobiliser plutôt que de persuader ».Quels programmes ?D’autant que sur le fond, on n’avance guère, relève le Washington Post : « Kamala Harris et Donald Trump se distinguent par leur caractère, leur style, leur ton, leur vision des choses, leur dignité et, bien sûr, leurs origines et leur genre. Toutefois, leurs différences en matière de choix politiques sont un peu plus floues. Hormis certains points précis - tels que la construction du mur frontalier, les déportations massives et l’augmentation des droits de douane, Donald Trump n’a jamais détaillé de programme précis, affirme encore le Post. Quant à Kamala Harris, on peut dire qu’elle a eu peu de temps pour élaborer des propositions concrètes. On peut dire aussi qu’elle ne veut pas révéler trop de détails, de peur de s’aliéner des électeurs ».Le Soir en Belgique estime lui aussi que cette élection va se jouer dans un mouchoir de poche : « comme souvent aux États-Unis, le résultat de la présidentielle se jouera de façon très localisée, avec quelques milliers d’électeurs à l’influence surdimensionnée et des millions d’autres cantonnés à un rôle d’observateurs ».Le Soir note aussi le manque de fond de cette campagne, d’un côté comme de l’autre… « Plusieurs éditorialistes de quotidiens renommés, plutôt favorables aux démocrates, ont ces derniers jours appelé Kamala Harris à détailler ses mesures pour le pays, estimant notamment que son interview très attendue de jeudi dernier, aux côtés de son colistier Tim Walz, avait manqué de substance ».Et pour leur part, « de nombreux républicains aimeraient voir Donald Trump adopter un ton plus posé, centré sur des critiques du bilan de l’administration Biden/Harris, mais le septuagénaire continue d’accumuler les attaques ad hominem visant sa rivale. "C’est une marxiste, elle va détruire notre pays", a-t-il encore lancé hier ».France : qui à Matignon ? En attendant, le RN se frotte les mains…À la Une également, toujours pas de Premier ministre en France. La presse hausse encore le ton ce matin…« Est-ce ainsi que vit une grande démocratie ?, fulmine Le Figaro. Quel triste spectacle ! Quel désolant et interminable vaudeville pour trouver un Premier ministre ! Et quelle humiliation pour celui qui prétendait faire la leçon à tout un pays pour moderniser ses "mœurs politiques", le conduire sur le chemin du "nouveau monde" ! »Emmanuel Macron qui « érige le Rassemblement national en arbitre entre les candidats à Matignon », soupire Le Monde. « Parti paria lors des élections législatives où s’est ravivé l’esprit du front républicain, le RN s’est arrogé le rôle de faiseur de roi. Ces derniers jours, le téléphone de Marine Le Pen ne cesse de vibrer. Emmanuel Macron s’enquiert de l’avis de la leader d’extrême droite » sur chacun des candidats potentiels. Un avis qui « compte double aux yeux de l’Élysée. » Et comme le fait remarquer un sénateur proche d’Emmanuel Macron : « Marine Le Pen donne le baiser de la mort aux uns et aux autres. Le Rassemblement national a 142 députés, Il faut faire avec ». Ce qui fait dire à Libération qu’ « Emmanuel Macron est dans un cul-de-sac, la France dans l’impasse et le RN en embuscade ». En effet, pointe Libé, « dans ce contexte, ceux qui ne font pas partie du jeu en récoltent par nature les fruits. On comprend que le Rassemblement national attende avec gourmandise une possible nouvelle dissolution l’été prochain, ou plus hypothétiquement la tenue d’une élection présidentielle anticipée ».
9/5/2024 • 4 minutes, 2 seconds
À la Une: deux mois sans gouvernement
Près de soixante jours après le second tour des législatives, toujours pas de gouvernement en France…La semaine dernière, le Guardian à Londres, établissait le constat suivant, toujours valable… « Aucun nouveau gouvernement n’est en place – c’est la plus longue interruption de ce type depuis l’immédiat après-guerre – et c’est la grogne. Emmanuel Macron a utilisé sa prérogative présidentielle pour écarter tout candidat au poste de Premier ministre présenté par le Nouveau Front populaire, l’alliance de gauche arrivée en tête de peu lors du scrutin de juillet. C’est la dernière erreur d’une tragi-comédie, estime le Guardian. (…) Car cela aurait été le résultat le plus démocratiquement correct. Au lieu de cela, il semble que le président espère bricoler une coalition souple penchant vers la droite, une coalition qui, surtout, laisserait intacte sa réforme impopulaire des retraites. Ce ne sera pas une tâche facile. La présidence de Macron est désormais gravement compromise ».Casse-tête…En cause : « la nouvelle tripartition de l’Assemblée nationale française issue des législatives anticipées, constate pour sa part Le Temps à Genève. Trois pôles quasi-égaux, la gauche du Nouveau Front populaire, le centre macroniste et l’extrême droite du Rassemblement national, qui rendent impossible la constitution d’une véritable majorité, même relative. Voilà le principal casse-tête qui rend la nomination d’un Premier ministre aussi compliquée. Impossible de confier la constitution d’un gouvernement à un seul de ces pôles, il se ferait automatiquement censurer par les deux autres. (…) Alors, balle au centre ? Non, répond Le Temps. Car le message principal qui est sorti des urnes est probablement celui d’un rejet du macronisme et d’une volonté de changement, voire d’alternance ».L’épreuve de « l’entonnoir »Résultat, relève Le Monde à Paris : « Emmanuel Macron hésite. Il "mâchonne", comme il le dit lui-même, les hypothèses qui s’offrent à lui. Le président de la République teste une option, fait mine d’en abandonner une autre, revient à la case départ… (…) Les candidats pour Matignon passent, un à un, l’épreuve de "l’entonnoir", comme on le dit de façon peu élégante à l’Élysée. Et si, pendant quelques heures, Thierry Beaudet, le président du Conseil économique et social, a pu croire à sa promotion Rue de Varenne, l’homme, proche du syndicat réformiste la CFDT, correspondant à un profil dit "technique", n’était plus cité par le palais hier soir. "À peine brandi, son nom a été déchiqueté en morceaux par la gauche et la droite", observe le sénateur macroniste, François Patriat. Conclusion : "La seule solution [pour Matignon] est politique", affirme désormais un proche du chef de l’État. À en croire l’Élysée, pointe encore Le Monde, la finale se joue entre Xavier Bertrand, le président des Hauts-de-France, membre des Républicains et Bernard Cazeneuve, ancien du Parti socialiste et ex-premier ministre de François Hollande ».Encore et encore…« Et ça continue… Nomination à Matignon : toujours le même film qui lasse », ironise Libération, paraphrasant ainsi une célèbre chanson de Francis Cabrel.Et ça agace, s’emporte Le Figaro : « les Français, qui, sur injonction présidentielle, ont voté trois fois en un mois, assistent avec un mélange de stupeur et d’irritation à ce temps gaspillé. Il s’agit de choisir la moins mauvaise solution : c’est compliqué, c’est périlleux, mais c’est la conséquence d’une dissolution que personne n’a imposée au chef de l’État. Il ne faudrait pas que réponde à une décision soudaine et absurde une indécision qui, à force de durer, devient tout aussi déraisonnable ».Changer les manières de faire ?Enfin, on revient au Temps à Genève. Le Temps pour qui « le nouveau chef du gouvernement (quel qu’il soit) sera tout d’abord confronté à la lourde tâche de monter une équipe ministérielle qui puisse à la fois représenter le front républicain mais aussi donner une impression d’alternance que les députés non-macronistes auront à cœur de porter. Cette alternance devra être visible si la France ne veut pas courir le risque de discréditer sa démocratie et d’augmenter encore la défiance parmi les électeurs. Ensuite, relève encore le quotidien suisse, la première mission (impossible?) de ce Premier ministre au pouvoir sera de changer les manières de faire, voire la culture politique française. Mais comment y arriver sans changer les institutions ? En attendant, on risque bien de continuer à tourner en rond au fond de l’impasse ».
9/4/2024 • 4 minutes, 21 seconds
À la Une: Netanyahu sous pression
« Des milliers d’Israéliens ont organisé hier la plus grande manifestation anti-gouvernementale depuis le 7 octobre, constate le Washington Post. Ils sont descendus dans les rues et se sont joints à la grève générale qui a paralysé une grande partie du pays. Dans le même temps, le dernier des six otages récupérés à Gaza au cours du week-end a été enterré. L’assassinat de l’Américain d’origine israélienne Hersh Goldberg-Polin, âgé de 23 ans, et de cinq autres otages a provoqué une onde de choc dans tout Israël, pointe encore le quotidien américain, suscitant la fureur des familles d’otages et de leurs centaines de milliers de sympathisants qui, depuis des mois, accusent le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d’avoir torpillé tout accord de paix au profit de ses intérêts politiques ».« Un messie détestable »Le quotidien israélien d’opposition Haaretz tire à boulets rouges sur le Premier ministre… « Benjamin Netanyahu, un messie détestable à la tête d’un culte du mensonge et de la mort », titre le journal. « Les Israéliens ont été déconcertés, choqués, dévastés, par la nouvelle de dimanche concernant les six otages apparemment exécutés de sang-froid par le Hamas. Ils sont furieux et révoltés contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a fait preuve d’une insouciance sans nom en refusant à plusieurs reprises un accord sur les otages. (…) Mais il n’y a pas lieu d’être surpris, pointe Haaretz. Netanyahou veut et a tout intérêt à prolonger la guerre. C’est aussi simple que cela. Tragique, inhumain, exaspérant, mais simple ».Et « pour une raison inexplicable, les États-Unis l’ont cru et la plupart des médias israéliens ont joué le jeu de ses mensonges et de ses manipulations. Même l’équipe de négociation israélienne, qui a parfois exprimé de la frustration à son égard, ne s’est jamais prononcée publiquement pour exposer la vérité : il ne veut pas d’un accord sur les otages qui inclurait un cessez-le-feu susceptible de marquer la fin de facto de la guerre ».Contre-productif ?Autre son de cloche pour le Jerusalem Post, quotidien plutôt favorable au pouvoir : « les Israéliens sont frustrés. Ils sont en colère. Ils sont déprimés. Le week-end sanglant a été trop dur (…). Néanmoins, estime le Jerusalem Post, cette colère devrait être dirigée contre le Hamas, l’OLP), l’Iran et le Qatar. Quel que soit le mépris que l’on porte à Bibi et au gouvernement actuel, il est contre-productif de diriger la colère contre eux en ce moment. Cela ne ramènera pas les otages ».Calcul cynique ?En fait, analyse Libération à Paris, ni Benyamin Netanyahu ni Yahya Sinwar, le chef du Hamas n’ont intérêt à aboutir à un accord… « Pour Sinwar, un accord de cessez-le-feu signifierait l’impossible face-à-face avec la population palestinienne sur les conséquences du massacre qu’il a déclenché le 7 octobre 2023. Pour Netanyahu, la fin des représailles d’Israël à Gaza signifierait la fin de vie de son "cabinet de guerre" et le retour à ses procès pour corruption. Pour la population civile, pointe encore Libération, cet accord tacite entre les deux faux ennemis ne peut que mener à la continuation du désastre qui a déjà tué plus de 40 000 Palestiniens. Mais pour les leaders occidentaux, dont Joe Biden est le seul à avoir une influence sur Israël, ces pourparlers sans fin ont pour mérite de contenir la guerre et d’éviter l’embrasement régional que les marchés redoutent. C’est bien cela qu’ont compris les Israéliens, et c’est aussi contre ce calcul cynique qu’ils descendent dans les rues ».Sondages favorables…L’Orient-Le Jour à Beyrouth s’interroge : « Netanyahu cédera-t-il à la pression interne pour signer un deal à Gaza ? » Non, répond en filigrane le quotidien libanais. « Hier en début d’après-midi, le tribunal du travail de Tel-Aviv a ordonné la fin immédiate de la grève, après le dépôt d’une plainte par le gouvernement. (…) Pour sa part, le Premier ministre et ses alliés ultranationalistes ont poursuivi sur leur lancée en dépit des mobilisations massives. Benjamin Netanyahu a promis de venger la mort des otages, avertissant le Hamas : "Nous vous poursuivrons, nous vous trouverons et nous réglerons nos comptes avec vous". »Et qui plus est, pointe encore L’Orient-Le Jour, Netanyahu a encore les faveurs de l’opinion : d’après les derniers sondages, son parti,« le Likoud remporterait les élections législatives anticipées si elles avaient lieu immédiatement. Le chef de l’exécutif arriverait en tête des intentions de vote, avec 42 % des voix, en cas de face-à-face avec le chef du parti de l’Unité nationale, Benny Gantz, pour le poste de Premier ministre ».
9/3/2024 • 4 minutes, 2 seconds
À la Une: l’Allemagne sous le choc…
« Effrayant et impressionnant », s’exclame Die Welt à Berlin. C’est une « sanction sans précédent pour les trois partis de la coalition. »L’AfD est donc arrivée en tête des régionales en Thuringe, une première pour un parti d’extrême droite depuis l’après-guerre, et la formation talonne les chrétiens-démocrates en Saxe. Le SPD du chancelier recule mais c’est surtout ses alliés des Verts et du Parti libéral-démocrate qui s’écroulent. Un sérieux revers pour Olaf Scholz à un an des législatives.La presse européenne n’en revient pas, à commencer par Le Temps à Genève : « s’il fallait une preuve du malaise qu’éprouvent les citoyens de l’ex-RDA, les élections du week-end en Thuringe et en Saxe l’ont apportée. (…) Dans la psyché allemande, le traumatisme risque d’être douloureux. Car pour les millions de personnes qui ont défilé ce printemps dans les villes allemandes pour dénoncer l’extrême droite, c’est un tremblement de terre. (…) Même s’il s’agit de deux scrutins régionaux, à Berlin, la secousse pour la coalition tripartite (SPD, Verts et libéraux-démocrates) est majeure, pointe encore Le Temps. Déjà affaibli par une incapacité à vraiment travailler collectivement, par une économie qui ralentit dangereusement, le gouvernement de Scholz devra faire son introspection. Et réaliser que la réunification économique a peut-être réussi, mais que le fossé culturel entre les deux parties du pays demeure béant. »En effet, renchérit le Guardian à Londres, « les résultats historiques des élections d’hier en Thuringe et en Saxe dressent le portrait d’une Allemagne où les régions de l’est et de l’ouest s’éloignent de plus en plus. »Les raisons de la colèrePourquoi « l’est de l’Allemagne est-il en colère ? », s’interroge le New York Times : « la région, qui abrite de vastes mines de charbon à ciel ouvert, était autrefois la salle des machines de l’ancienne Allemagne de l’Est. Mais depuis la réunification en 1990, de nombreuses mines ont fermé, entraînant avec elles des emplois et faisant sombrer l’économie à l’une des dernières places du pays. » Par ailleurs, « bien que leur région compte moins d’immigrés que la plupart des autres régions d’Allemagne, de nombreux est-allemands sont mécontents de ce qu’ils considèrent comme des dépenses excessives pour les demandeurs d’asile, les migrants et le soutien militaire à l’Ukraine. »Improbables coalitions…Alors qui va gouverner en Thuringe ? C’est un véritable casse-tête, pointe Libération à Paris : « la montée en puissance de l’AfD pose désormais un gros problème pour la formation d’une coalition stable, tous les partis ayant exclu une alliance avec ce parti proche des néonazis dans cette région. La situation est tellement compliquée que les conservateurs, pour faire barrage à l’AfD, pourraient faire appel en Thuringe à Sahra Wagenknecht, transfuge de la gauche radicale (Die Linke), qui a réalisé l’exploit de rassembler 16% des voix avec son parti créé au début de l’année (le BSW). Pour sortir de l’impasse politique, la droite conservatrice n’a pas exclu une alliance au niveau régional avec cette ancienne stalinienne devenue prorusse. Les négociations s’annoncent très difficiles, Sahra Wagenknecht ayant mis comme condition l’arrêt des livraisons d’armes à l’Ukraine. »Et puis en Saxe, relève encore Libération, « autre bastion de l’AfD, les conservateurs ont réussi à se maintenir difficilement en tête mais ils ne sont pas sûrs de reconduire leur coalition tripartite avec les sociaux-démocrates et les écologistes. Là encore, Sahra Wagenknecht pourrait permettre aux conservateurs de diriger la région. Comme si en France Jean-Luc Mélenchon s’alliait avec Les Républicains. »Et dans un an ?Et sur le plan national, c’est l’incertitude également … « Pour le patron de la droite allemande, Friedrich Merz, noteLe Soir à Bruxelles, c’est l’avenir de sa candidature à la chancellerie qui se joue dans les prochaines semaines. En effet, la CDU avait décidé d’attendre l’issue de ces élections pour nommer le candidat aux législatives qui ont lieu dans un an. Or, le scrutin est un cruel aveu d’échec pour “l’anti-Merkel“ qui s’est beaucoup engagé dans cette campagne des régionales avec, comme revendication, une autre politique migratoire, proche de l’AFD. »Enfin, ça n’est pas simple non plus pour le sortant, Olaf Scholz. « Pour l’heure, cependant, le chef du gouvernement allemand ne semble guère inquiet, relèveLe Monde à Paris. “Mon objectif est que le SPD soit le plus haut possible et qu’il dirige la prochaine coalition », a-t-il déclaré récemment à la veille des élections en Saxe et en Thuringe.Au vu des sondages, une telle ambition n’est-elle pas présomptueuse ? Réponse de Scholz : « le paysage politique bouge beaucoup. Je suis persuadé que nous réussirons une fois de plus. »
9/2/2024 • 4 minutes, 7 seconds
À la Une: le Brésil fait une croix sur X
C'est la décision prise par un juge du Tribunal fédéral suprême : Alexandre de Moraes a ordonné la suspension totale du réseau social X au Brésil. Comme le rappelle le quotidien brésilien O Globo, il avait donné 24 heures à la plateforme pour nommer un représentant légal au Brésil, sous peine de blocage. L’ultimatum n’a pas été entendu, et le juge a donc mis sa menace à exécution. Il accuse X « d'instaurer un environnement d'impunité totale et d'anarchie sur les réseaux sociaux brésiliens » qui pourraient être « instrumentalisés », selon le juge, par des « groupes extrémistes » avec la diffusion, notamment, de discours « racistes, fascistes ou antidémocratiques », à presque un mois des élections municipales.C'est, en fait, une nouvelle étape dans le bras de fer qui oppose, depuis des mois, Alexandre de Moraes à Elon Musk, le propriétaire de X. Face « à l'arrogance répétée » du milliardaire, « il n'y avait pas d'autre alternative que de suspendre X pour que le Brésil puisse exercer sa souveraineté », estime O Globo. Le journal brésilien reconnaît tout de même que le juge de la Cour suprême « dépasse toutes les limites du raisonnable », en imposant une amende de 50 000 réaux (près de 9 000 dollars) pour toute personne qui utiliserait malgré tout l'application.Elon Musk, de son côté, a réagi en qualifiant Alexandre de Moraes de « dictateur maléfique », et en dénonçant une « censure ». « L'argument le plus souvent utilisé par les plateformes numériques est celui de la défense de la liberté d'expression », observe d'ailleurs O Globo. « Mais cette position libertaire est remise en cause dans le monde entier », remarque le quotidien brésilien, qui cite notamment la récente arrestation en France de Pavel Durov, le fondateur de la messagerie Telegram, accusé de ne pas agir suffisamment face à des comportements criminels sur sa plateforme. « Dans certaines situations, écrit O Globo, les tribunaux peuvent aller trop loin dans le contrôle des infractions commises par l'intermédiaire des plateformes, et c'est regrettable. Mais ils ne peuvent pas prendre prétexte de ces excès ou de la défense de la liberté d'expression pour se soustraire à leurs responsabilités. Les médias traditionnels, même dans des démocraties séculaires, ont toujours été régulés sans mettre en péril les libertés. Pourquoi n'en serait-il pas de même pour les médias numériques ? » En attendant, 22 millions de Brésiliens ne peuvent désormais plus accéder à X.En Allemagne, la politique migratoire interfère avec des élections régionales à l'EstEn Saxe, les chrétiens-démocrates de la CDU ont une chance de l'emporter, ce dimanche 1er septembre, mais en Thuringe, le parti d'extrême droite est donné gagnant, dans le dernier sondage publié par Die Welt. « L'Allemagne s'attend à une forte poussée de l'AfD », titre Le Figaro. « Dans ces deux régions, plus que partout ailleurs dans le pays, l'action du chancelier et de ses ministres écologistes et libéraux fait l'objet d'un vaste rejet de la part de la population », remarque le journal français, qui replace ce scrutin dans le contexte d'un « climat politique électrisé » par l'attentat au couteau qui a récemment fait trois morts à Solingen.Dans ce contexte, les médias allemands ne manquent pas de souligner l'expulsion, ce vendredi 30 août, de 28 Afghans condamnés pour crimes : une première depuis le retour des talibans au pouvoir. « Le moment semble pour le moins suspect, deux jours avant les élections », observe Die Welt. Le quotidien allemand de droite affirme que « ce désastre de communication est exemplaire du manque de sensibilité du gouvernement en matière de migration ». Le Süddeutsche Zeitung, de son côté, reconnaît que le gouvernement fédéral fait bien de réagir « rapidement en prenant de premières mesures concrètes », annoncées jeudi 29 août. « Mais il ne faut pas se faire d’illusions », ajoute le journal allemand : « il ne se passe pas grand-chose en matière de politique d’asile pour l’instant », la coalition au pouvoir étant limitée, selon le Süddeutsche Zeitung, par la Loi fédérale et le droit européen. La politique migratoire devrait donc avoir des conséquences sur les résultats des élections en Saxe et en Thuringe, même si le Süddeutsche Zeitung explique aussi, dans un autre article, le vote pour l'extrême droite par l'écart grandissant entre « les régions en plein essor » et les petits villages, où le manque de « perspectives », notamment sur le plan économique, se fait davantage ressentir.Ursula von der Leyen à la recherche de femmes pour composer la Commission européenneLa future Commission européenne ne devrait toujours pas être paritaire… « au grand dam de la présidente de l'institution », écrit La Croix. Le quotidien chrétien français rappelle qu'Ursula von der Leyen « avait demandé aux 27 Etats membres de soumettre le nom d'une personnalité de chaque sexe pour rejoindre Bruxelles ». Mais pour le moment, le futur collège de commissaires européens ne pourrait comporter que huit femmes. Un professeur de droit européen cité par La Croix estime qu'Ursula von der Leyen a désormais trois options : « refuser toutes les candidatures en bloc, demander à certains Etats de lui soumettre un autre nom ou valider la liste actuelle et laisser le Parlement européen prendre la main ».Un seul État n'avait pas encore transmis de candidature, ce samedi 31 août : la Belgique, où « le suspense reste entier », écrit Le Soir. Le commissaire sortant, Didier Reynders, fait partie des prétendants, mais d'autres noms circulent, selon le journal belge, notamment celui de la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib. Une femme, deux chromosomes X, qui ne devraient, de toute façon, pas empêcher Bruxelles de faire une croix sur la parité.
8/31/2024 • 3 minutes, 59 seconds
À la Une: Kamala Harris n’a pas convaincu
C’était sa première grande interview télévisée sur CNN, en tant que candidate démocrate à la présidentielle américaine. Mais une semaine après avoir célébré son investiture à Chicago, Kamala Harris a moins convaincu une partie de la presse internationale.Elle n'a « pas fait beaucoup de propositions concrètes », reconnaît le New York Times. Le quotidien américain estime qu'elle « s'est montrée méthodique et peu encline à prendre des risques ». « Pour sa première interview, Kamala Harris a vaincu sans péril », titre Le Temps. Le journal suisse regrette un entretien « rapidement complaisant », « qui a peu testé la vice-présidente » américaine, assise aux côtés de son colistier Tim Walz. Défense du bilan de Joe Biden, mesures économiques pour la classe moyenne, cessez-le-feu dans la bande de Gaza… Peu de nouvelles annonces si ce n'est, comme le titre le Washington Post, que Kamala Harris envisage de nommer un élu républicain dans son cabinet si elle est gagne l’élection. Elle « pioche dans le sac à malice d'Obama », remarque Der Spiegel en Allemagne, puisque l'ancien président américain avait déjà nommé des membres du camp adverse dans son cabinet.« Seule révélation de la soirée », ironise Le Temps : « la vice-présidente faisait des pancakes et du bacon, quand elle a reçu un coup de fil de Joe Biden » pour lui annoncer qu'il renonçait. Bref, elle s'est comportée, selon le New York Times, « comme une tête de série dans les premiers tours du tournoi de tennis de l'US Open, en essayant de conserver son service, de survivre et de passer au tour suivant ». Le tour suivant, ce sera le débat face à Donald Trump, le 10 septembre. Son adversaire républicain n'a d’ailleurs pas manqué de réagir à l'interview de Kamala Harris, en estimant que c'était « ennuyeux ».Emmanuel Macron en Serbie pour vendre des avions de combatLe président français « vend des avions Rafale à la Serbie, en espérant faire rompre Belgrade avec Moscou », écrit Le Monde. En déplacement dans ce pays traditionnellement proche de la Russie, Emmanuel Macron a salué un « accord historique » et un « changement stratégique » pour la Serbie, qui s'est engagée à débourser près de trois milliards d'euros pour ce contrat. Cette vente, selon Le Monde, « correspond en réalité à un pari de la part de la diplomatie française qui assure que cela peut permettre "d’arrimer" ce pays de près de 6,7 millions d’habitants à l’Union européenne, alors que les négociations d’adhésion patinent depuis des années. » Le journal français rappelle aussi qu’Aleksandar Vucic, le président serbe, a pris ses distances avec la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine : Belgrade a notamment voté plusieurs résolutions des Nations unies pour condamner l'invasion russe. Mais le président serbe, tempère Le Monde, laisse tout de même « les médias contrôlés par le pouvoir diffuser la propagande prorusse », sans réellement essayer de « convaincre son opinion qu'il faut rompre avec Moscou ».Toujours pas de chef de gouvernement en France« Face à une scène politique balkanisée en France, Emmanuel Macron file en Serbie » : c'est ce que titre Libération, en rappelant que le président de la République est parti à l'étranger sans avoir nommé de nouveau chef de gouvernement. Il pourrait se décider d'ici ce dimanche 1ᵉʳ septembre, d'après Libération, qui écrit que les ministres démissionnaires, eux, « ont renoncé à glaner des informations ». « Certains ont hâte d'être enfin délivrés, d'autres se prennent à rêver de rempiler ». L'éventuelle nomination du socialiste Bernard Cazeneuve n’est pas écartée par Libération, mais cette hypothèse « divise la gauche », selon Le Figaro. L'ancien Premier ministre de François Hollande aurait « très envie d'aller à Matignon », d’après l'un de ses proches, cité par le quotidien. Sauf que son nom « crispe » les Insoumis et les Écologistes. À l'université d'été du Parti socialiste, à Blois, dans le centre de la France, la question divise aussi les militants, raconte Le Parisien dans un reportage. Certains continuent de défendre Lucie Castets, la candidate initialement désignée par le Nouveau Front populaire. D'autres, en revanche, pensent que le PS doit « mettre de l'eau dans son vin » pour sortir de « l'impasse ». « La nomination de Bernard Cazeneuve pourrait, conclue Le Figaro, permettre au président de fractionner une gauche qui, tant qu’elle est unie, handicape son camp. »
8/30/2024 • 3 minutes, 56 seconds
À la Une: la magie retrouvée des Jeux…
Après 15 jours d’interruption, la fête des Jeux continue à Paris.Certes, pointe le Times à Londres, « la cérémonie d’ouverture paralympique hier soir semblait moins innovante que celle des Jeux il y a cinq semaines, mais c’était tout de même la première cérémonie paralympique organisée à l’extérieur d’un stade, et cela l’a rendu encore plus impressionnante. »« Les XVIIe Jeux Paralympiques ont débuté sous un ciel bleu puis ont illuminé la nuit, s’exclame leGuardian, autre quotidien britannique, apportant au handisport la même énergie et la même joie qui ont jusqu’à présent caractérisé cet été historique. Au cours des onze prochains jours, de nouveaux héros apparaitront, de nouvelles histoires seront racontées et, peut-être, restera un héritage de changement positif pour les personnes en situation de handicap. »En tout cas, « devant 35.000 spectateurs sur la place de la Concorde, la cérémonie, rythmée par des danses audacieuses et expressives et par un défilé de 128 nations concurrentes mais non moins en liesse, cette cérémonie a donné l’image d’un pays toujours “en fête“. »Au-delà des différences…Une fête réussie également pour Le Soir à Bruxelles : « environ 500.000 spectateurs le long de l’avenue des Champs-Elysées asphaltée pour l’occasion, 65.000 rassemblés sur ou aux alentours d’une place de la Concorde réaménagée, des millions de téléspectateurs et une douce température estivale qui contrastait étrangement avec celle qui avait prévalu lors de la cérémonie des Jeux “classiques“ : c’est sûr, s’exclame le quotidien belge, la soirée d’ouverture des Jeux paralympiques 2024 restera elle aussi dans les mémoires au rayon des bons souvenirs. Ephémères et éternels à la fois, du genre à vous faire sentir importants, et peu importaient les différences de genre, d’âge, de couleur, de religion ou de… handicap (…) au moins le temps de cette soirée hors du temps, dans ce cadre somptueux du Paris qu’on aime (…). »Alors au cours de cette cérémonie, « beaucoup de références à la culture française, remarque Le Tempsà Genève, mais comme lors des JO, la volonté de Thomas Jolly et du chorégraphe Alexander Ekman était de livrer également un message politique : celui de l’inclusivité, du changement de regard sur le handicap, sans trahir toutefois la réalité. Le paradoxe était ainsi au cœur du spectacle, relève encore le quotidien suisse : celui d’une société qui se veut inclusive mais qui reste emplie de préjugés envers les personnes en situation de handicap. C’est ainsi qu’Alexander Ekman a notamment raconté l’histoire de deux groupes évoluant de la Discorde à la Concorde et utilisant la créativité pour combler la distance qui les sépare. Au final, ils se sont retrouvés pour une sportographie. Unis, ils ont brandi des drapeaux blancs symbolisant ces nouveaux Jeux inclusifs dont l'histoire reste à écrire. Cette performance collective rejoint l’idéal d’une nouvelle compétition sportive qui réunirait tous les athlètes, sans distinction. »L’envie d’oublier…Pour Libération à Paris, cette parenthèse des Jeux paralympiques est bienvenue en cette période politique pour le moins troublée en France…« Unité, fraternité, sororité, optimisme, confiance, joie… Ces mots nous ont accompagnés pendant toute la durée des Jeux olympiques et ils nous ont sacrément manqué depuis plus de deux semaines que nous avons sombré dans la crise politique, soupire Libé. Incertitudes, trahison, fébrilité, colère, chaos, peur… le contraste a été rude entre l’esprit de fête de la première moitié du mois d’août et l’esprit de défaite qui marque la seconde. Les Jeux paralympiques qui démarrent ce jeudi sont attendus avec une double impatience, pointe encore Libération. S’entremêlent l’envie de vibrer à nouveau collectivement devant le spectacle d’athlètes cherchant à dépasser leurs différences et à offrir le meilleur de ce que l’être humain peut sportivement donner, mais aussi l’envie d’oublier, l’espace d’une dizaine de jours, les divisions et les cris de colère qui risquent d’assombrir cette rentrée politique, sociale et scolaire. »En tout cas hier soir, relève Le Figaro, « l’émotion était bien là. » Le Figaro qui se projette : « qu’en sera-t-il le 8 septembre prochain, pour la cérémonie de clôture ? Cette fois, le Stade de France sera transformé en dancefloor géant. La soirée a été confiée au producteur Romain Pissenem, numéro un mondial des grandes soirées électro qui a fait appel à Jean-Michel Jarre, Kungs, Offenbach et bien d’autres stars de la French touch. » Ça promet…
8/29/2024 • 4 minutes, 25 seconds
À la Une: «Paras est une fête»
« Paras est une fête » : c’est le grand titre de L’Equipe. « Paras » pour Paris et pour paralympique, vous l’aurez compris… « Les Jeux paralympiques s’ouvrent (donc) ce soir place de la Concorde. Avec l’espoir, pointe le quotidien sportif, de retrouver la magie olympique et des Bleus qui brillent ».Dans son édito, L’Equipe tient à faire cette mise au point, en préalable à la compétition : « les athlètes paralympiques eux-mêmes sont les premiers à le dire : ils ne sont pas des super-héros, juste des athlètes de haut niveau. Il faut débarrasser notre regard de tout misérabilisme pour se concentrer sur leurs performances. Pas de pathos, mais de l’analyse ».Game [is not] over…Le Guardian à Londres a remarqué ce slogan en franglais placardé sur les murs de toutes les stations de métro parisiennes : « Game [is not] over » : le jeu n’est pas terminé. « Pour ceux qui ne connaissent pas le jargon des salles de jeux vidéo des années 80, "game over" était le message annonçant le moment où une machine dévorait votre argent (la partie était terminée). Le grammaticalement tortueux "is not" a été utilisé par les organisateurs de Paris 2024, relève le quotidien britannique, pour rappeler aux Parisiens et aux visiteurs que l’été de l’excellence sportive va se poursuivre ».Et « après des mois d’inquiétudes quant à la faiblesse des ventes de billets et à l’adhésion du public au handisport, les nouvelles de ces derniers jours sont bonnes, pointe encore le Guardian. Plus de 2 millions de billets ont déjà été vendus sur 2 millions et demi, et plusieurs épreuves affichent complet ». Un record de délégationsEl Pais à Madrid a fait les comptes : « la 17e édition des Jeux Paralympiques envahira la capitale française avec une participation record de délégations. Entre ce mercredi 28 août, avec la cérémonie d’ouverture, et le 8 septembre, quelque 4400 athlètes s’affronteront dans 548 épreuves sportives. L’organisation de l’événement prévoit que 2,8 millions de spectateurs rempliront les tribunes des 18 sites de compétition autorisés. À Paris, 1983 femmes concourront, soit 45% du nombre total d’athlètes, ce qui dépasse la précédente proportion de 42% établie à Tokyo 2020 ».Une athlète pour 6 épreuves…Bien sûr les quotidiens dans chaque pays évaluent les chances de médailles de leurs athlètes… Exemple Le Temps à Genève qui relève que « la délégation nationale de 27 athlètes, dont 19 femmes, est très gourmande: elle vise pas moins de 14 médailles ». Et « c’est surtout en athlétisme que la Suisse est ambitieuse, note Le Temps, grâce notamment à Catherine Debrunner. Cette dernière va réaliser un exploit unique : concourir sur six distances différentes: 100 m, 400 m, 800 m, 1500 m, 5000 m et marathon. “Beaucoup de gens disent que je suis folle, affirme-t-elle. Durant le Covid, j’avais beaucoup de temps, alors je me suis lancé de nouveaux défis. Je dois exercer à la fois l’explosivité et l’endurance“ ». « Le niveau a explosé… »Autre athlète, française celle-là : Nantenin Keïta, sprinteuse sur 100 et 400 m, porte-drapeau tricolore… Nantenin Keïta est longuement interviewée ce matin dans Libération.À 39 ans, l’athlète, atteinte d’albinisme et malvoyante, va vivre sa cinquième et dernière paralympiade. C’est la fille du chanteur et homme politique malien Salif Keïta. « Je vise la meilleure place possible et ce n’est pas forcément l’or, affirme-t-elle. (…) Le niveau a explosé en termes de performance pure, mais aussi en termes de densité : sur certaines disciplines, il n’y a certes pas 40 athlètes au départ, mais seulement 12, et elles sont toutes potentiellement médaillables. Ça veut dire qu’il y a une densité très forte et que la performance attire la performance ».À la question de Libération, « quels acquis attendez-vous après Paris 2024 ? », Nantenin Keïta répond : « pour moi, c’est vraiment la possibilité de pratiquer une activité physique, quel que soit son handicap. C’est l’héritage le plus important. Il faut créer les conditions pour que la pratique d’une activité physique, quel que soit son type de handicap, soit possible. On ne fera pas des champions et des championnes paralympiques de toutes les personnes qui vont pratiquer. Mais, à travers le sport, les personnes en situation de handicap peuvent développer des compétences, créer du lien social mais aussi améliorer leur condition physique et donc améliorer les pathologies de leur handicap ».
8/28/2024 • 4 minutes, 18 seconds
À la Une: la France toujours sans gouvernement
« C’est non, constate Le Soir à Bruxelles. Il n’y aura pas de gouvernement dirigé par Lucie Castets (désignée par la gauche). L’Élysée l’a fait savoir hier soir. C’est au nom de la "stabilité institutionnelle" qu’Emmanuel Macron a écarté l’option d’un gouvernement du Nouveau Front populaire ».Résultat, c’est « le chaos en France », n’hésite pas à titrer le Guardian à Londres. Le chaos « après le refus de Macron de nommer un Premier ministre issu de la coalition de gauche. De nouvelles discussions auront lieu ce mardi alors que le président tente de trouver un Premier ministre capable de bénéficier du soutien de tous les partis ».Macron pris à son propre piège…Toujours est-il, soupire Le Monde à Paris que « plus de quarante jours après la démission du gouvernement Attal, la France n’a toujours pas de premier ministre. "Ma responsabilité est que le pays ne soit ni bloqué, ni affaibli. Les partis politiques de gouvernement ne doivent pas oublier les circonstances exceptionnelles d’élection de leurs députés au second tour des législatives. Ce vote les oblige", a écrit hier le président de la République, toujours prompt, note le journal, à rendre les formations politiques responsables d’une situation qu’il a lui-même créée en décidant de dissoudre l’Assemblée nationale ».Le Figaro enchaîne : « ce que nous vivons depuis quarante-deux jours, c’est l’histoire d’un homme qui a creusé un trou pour y faire chuter ses adversaires, mais qui, par forfanterie, est tombé dedans. Depuis, il exige que ses opposants l’aident à s’en extraire. Ces derniers tournent autour, le narguent, lui demandent toujours plus pour le sortir de là. Enfermé dans son propre piège, Emmanuel Macron a refusé, fort heureusement, la main tendue du Nouveau Font Populaire, pointe le quotidien conservateur. C’est une première clarification dans la grande confusion. Mais le président reprend déjà son chemin circulaire et cherche encore la prise salutaire. L’intérêt du pays exige maintenant qu’il la trouve, et vite ! »Ridicule ?« Macron crée un bazar sans nom », fulmine pour sa part Libération. « Avec sa prétention d’agir au nom de "la stabilité institutionnelle de notre pays", Emmanuel Macron frise le ridicule : c’est lui qui a déstabilisé le pays avec une dissolution surprise de l’Assemblée nationale sans aucune concertation. Avec sa proclamation d’ouvrir dès aujourd’hui un "nouveau cycle de consultations", et ce avec des personnalités "se distinguant par l’expérience du service de l’État et de la République", il vire au mépris, estime encore Libération. Cela fait des années que le chef de l’État n’a pas écouté de personnalités distinguées, ce n’est pas ce mardi qu’il va commencer ».En attendant, constate le Times à Londres, « Emmanuel Macron est (donc) dans l’impasse, la gauche et la droite rejetant ses propositions ». Pour le quotidien britannique, « son meilleur espoir serait un pacte entre les centristes de son camp et les conservateurs modérés des Républicains et des petits partis de centre-droit, même s’ils ne représentent qu’environ 65 sièges. Jusqu’à présent, leurs dirigeants ont exclu une coalition mais ils ont laissé entendre qu’ils ne tenteraient pas de bloquer le travail d’un gouvernement de centre élargi ».À lire aussiEmmanuel Macron face au casse-tête de la nomination de son Premier ministreUkraine : l’arme du froid…À la Une également, la guerre en Ukraine… « Poutine et l’arme du froid », titre le Corriere Della Serra à Rome. « La stratégie du Kremlin, explique le quotidien italien, vise à cibler les infrastructures énergétiques pour laisser une partie de la population ukrainienne sans chauffage ni eau chaude dans les mois à venir et ainsi vider davantage le pays de ses habitants ».Toutefois, pointe le journal, « reste à savoir si l’appareil militaro-industriel de Poutine sera capable de produire suffisamment de nouveaux missiles et de drones de haute précision pour paralyser totalement le système énergétique ukrainien dans les mois à venir ». D’autant que les Ukrainiens ripostent, note encore le Corriere Della Serra… « Hier encore, un drone produit en Ukraine a frappé la grande raffinerie sibérienne de Gazprom à Omsk. Cette usine est située à près de trois mille kilomètres de la frontière ». De plus, « depuis leur incursion à Koursk, les troupes de Kiev contrôlent la station Gazprom de Sudzha pour la distribution de gaz vers l’Europe centrale. 14 milliards de mètres cubes transitent chaque année par ce hub ».En tout cas, relève le Wall Street Journal à New York, « l’Ukraine demande à l’Occident de lever les restrictions sur les missiles à longue portée ». Objectif : répliquer encore plus efficacement aux bombardements russes.
8/27/2024 • 4 minutes, 5 seconds
À la Une: l’attaque au couteau à Solingen, en Allemagne
L’attaque de vendredi soir a fait trois morts et huit blessés. « Un attentat qui a touché notre pays en plein cœur », titre le Frankfurter Allgemeine Zeitung : « Solingen voulait fêter son anniversaire avec un festival de la diversité, mais la ville est désormais sous le choc ». « L’attaque de Solingen pourrait conforter l’extrême droite », écrit La Croix, « à une semaine d’élections régionales ». Trois Länder – Saxe, Thuringe et Brandebourg – éliront leurs parlements régionaux. Le Guardian note que, « par une bizarrerie du calendrier », ces régions font partie de celles qui compte le plus de partisans de l’AfD, « parti violemment anti-immigration et proche du néonazisme », écrit Libération, « porté par son succès aux européennes de juin : 15,9% des voix et quatorze sièges au niveau national ». « Pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, une formation d’extrême droite pourrait devenir la plus forte formation politique au sein d’un Land », s’effraie en Suisse Le Temps, qui poursuit : « la fin de la campagne électorale archi-dominée par le thème de l’immigration sera sans doute exacerbée par l’attaque au couteau de vendredi ». De fait la presse allemande, en tout cas une partie, n’est pas en reste : « Ce qui n’est pas dit est une évidence », affirme dans un éditorial le quotidien conservateur Die Welt, « l’Allemagne – comme de nombreux pays d’Europe – a un problème avec les jeunes hommes violents issus des sociétés musulmanes. Il s’agit d’un groupe relativement petit mais dangereux ». Le quotidien s’est rendu sur la scène de crime, où de nombreuses personnes ont déposé des peluches et des messages de solidarité, et parle d’une tristesse qui « se mêle également à la colère à l’égard de la politique migratoire ». Mais, au même endroit, Die Tageszeitung a rencontré un retraité de 67 ans. L’attaque le touche beaucoup, explique-t-il, mais « l’AfD profite de cette situation pour mettre tous les étrangers dans une case, et nous ne pouvons pas permettre cela ». Dans son éditorial, le quotidien insiste : « il est particulièrement important de faire comprendre que la diversité qui caractérise notre société allemande est dénoncée et attaquée tout autant par les terroristes de l’EI que par les radicaux de droite. Ce sont les deux faces d’une même médaille ».À lire aussiAllemagne: l'EI revendique l'attaque au couteau de Solingen, l'auteur présumé arrêtéUne synagogue incendiée en FranceDans le sud de la France, à la Grande-Motte, une synagogue a été incendiée. « Ces derniers mois, le nombre d’agressions visant la communauté juive s’est multiplié », écrit La Croix. « Poison », c’est le titre de l’éditorial, en Une, du quotidien catholique. « Cette attaque s’inscrit dans un contexte de forte hausse des actes antisémites sur le territoire français », écrit L’Humanité : 887 faits recensés au premier semestre 2024, contre 304 l’an dernier à la même période. Et encore, écrit La Croix, « cette comptabilité ne prend-elle pas en compte le désarroi voire l’angoisse de beaucoup de français de confession juive, grandissants depuis l’attaque terroriste du 7 octobre 2023 et le climat de haine engendré par la riposte israélienne dans la bande de Gaza ». Dans Aujourd’hui en France, le grand rabbin de France parle d’un « antisémitisme d’ambiance devenu un antisémitisme de faits ». Libération s’est rendu à un rassemblement organisé ce dimanche dans un quartier populaire de Paris, dans le 19ème arrondissement, à l’initiative d’associations juives de gauche pour dire non à la « banalisation de l’antisémitisme » - une centaine de personnes étaient présentes. Les militants de gauche, écrit Libération, appellent à un sursaut de la société, et les responsables politiques à faire preuve de responsabilité, « y compris à gauche ».À lire aussiAttaque contre une synagogue en France: ce que l'on sait du suspect interpellé par la police« Une énième guerre de propagande ? »Au Proche-Orient, affrontements ce dimanche entre le Hezbollah et l’armée israélienne : ils ont échangé « les frappes les plus lourdes depuis des mois », écrit le Washington Post, « faisant monter la tension régionale » - mais le quotidien américain parle d’une escalade « contenue ». De fait, Le Figaro y voit un « paso doble savamment chorégraphié, mais où la moindre erreur peut mener à l’escalade (…) les deux belligérants cherchent à réaffirmer en permanence leur force de dissuasion ». La Croix s’interroge : faut-il voir dans les attaques de dimanche une « énième guerre de propagande ? » L’aviation israélienne a lancé son attaque en premier, de manière préventive, une demi-heure avant les frappes du Hezbollah. « C’est un succès tactique pour Israël », écrit Haaretz, mais « le Hezbollah représente toujours une menace, la même que samedi soir ». « Toutes les escalades régionales précédentes », écrit le quotidien israélien, « se sont terminées grâce à la diplomatie, pas aux armes. Et cette fois-ci ce ne sera pas différent ». À lire aussiAprès l'attaque du Hezbollah contre Israël, les deux camps se livrent une «guerre» du narratif
8/26/2024 • 4 minutes, 7 seconds
À la Une: l’Ukraine indépendante a 33 ans, et tous ses doutes
L’anniversaire est célébré par l'ambassadeur ukrainien en Espagne. Dans les colonnes de la Razon, Sergueï Pohoreltsev se félicite des « réformes engagées par Kiev en vue d'une adhésion future à l'Union Européenne », mais aussi « de la reconstruction du pays » et ce, malgré la guerre. Le diplomate l'assure : « son pays défend son indépendance mais aussi les valeurs européennes », alors que la Russie, elle, « tente de rayer un État souverain de la carte du monde ».En Ukraine, les rues de Kiev étaient pavoisées de bleu et jaune hier, jour du drapeau national qui vient traditionnellement la veille de la fête de l’indépendance. Dans le Wall Street Journal, des milliers de fanions ukrainiens s’affichent sur la photo de Une pour saluer le 33e anniversaire de la fin de la domination soviétique sur le pays, mais aussi la résilience des habitants de Kiev après deux ans et demi de guerre.Lutte incertaine, de Koursk au DonbassLa Tagespiegel Zeitung interviewe l’analyste militaire autrichien Markus Reisner : l’expert reconnaît « le succès ukrainien » en termes d’image dans l’offensive en territoire russe. Mais il compare cette incursion à un combat de boxe : « L’Ukraine peut donner des coups », « faire vaciller son adversaire », mais « ne peut mettre la Russie KO » car « l’Occident ne fournit pas assez [d’armes] ».Dans Die Welt, le général allemand à la retraite Klaus Wittman salue quant à lui l'incursion ukrainienne dans l'oblast russe de Koursk qui « démonte l'image d'une Russie invincible » et « remonte le moral des Ukrainiens ». Le haut-gradé plaide pour « des livraisons d'armes et de munitions sans restriction d'utilisation » vers l'Ukraine, « car la guerre d'usure met Kiev sur la route de la défaite ».Il Foglio Quotidiano s'est ainsi rendu à Soumy d'où est partie l'offensive ukrainienne le 6 août dernier. Là-bas c'est le pessimisme qui domine : Svetlana, commerçante, vit désormais dans la peur des sirènes d'alarme - un missile Iskander a frappé un parking près de chez elle – « Je ne sais pas si nos militaires font la bonne chose à Koursk », dit la jeune femme... Un soldat fait part de ses doutes « nous n'avons pas beaucoup de force pour faire pression sur l'ennemi » même si « nous luttons pour notre indépendance avec beaucoup de courage ».Le Corriere della Sera raconte aussi la chute à venir de Pokrovsk. « Les forces russes ne sont qu'à dix kilomètres » et « les responsables des chemins de fer portent désormais des gilets pare-balles ». À la gare, les familles emportent leurs affaires essentielles « dans des ‘Ecossais’ [sacs plastiques à gros carreaux] qui ne cassent pas même chargés de 10 kilos ». Il y a actuellement 600 départs par jour. Destination Dnipro, à 180 kilomètres plus à l'ouest, 3h de train en théorie. Pendant ce temps, à l'hôpital, les personnels de Médecins Sans Frontière vérifient leur stock de sang. Dans les rues, les soldats épuisés ne se font pas d'illusion : « sans renfort ici c'est fini ».À lire aussiGuerre en Ukraine: à Koursk, objectifs bientôt «atteints», assure KievRenforts attendus des États-Unis… en vain ?Le Washington Post ne cache pas les doutes de l'administration américaine malgré l’aide militaire promise le 23 août par Joe Biden ou les 125 millions de dollars d’équipements détaillés par Antony Blinken : « la Maison Blanche ne sait pas s'il faut soutenir l'offensive ukrainienne en territoire russe ». Le Pentagone n'est pas informé des plans de Kiev, comme le confirme le New York Times. Autre problème vu de Washington : « un nouveau paquet d'aide pourrait raviver le risque d'escalade entre les Russes et l'OTAN ». Ces craintes de débordement du conflit se font jour en Allemagne… la Tagespiegel Zeitung revient ce matin sur l’augmentation du niveau d’alerte dans la base de Geilenkirchen près d’Aix-la-Chappelle dans l’ouest de l’Allemagne.Cette base aérienne de l’OTAN est « au centre de possibles actes de sabotages et d’espionnages » selon des responsables politiques cités par la TAZ. Selon les informations de la télévision régionale allemande ARD, « un service de renseignement étranger a notifié de possibles frappes de drones ».L’OTAN a aussitôt déployé « quatorze AWACS, des avions Boeing convertis en appareil de surveillance de l’espace aérien » ; et si l’origine de la menace n’a pas été formellement identifiée, tous les soupçons se tournent vers la Russie : « la seule nation intéressée par de telles mesures de déstabilisation » en Europe.Le Kyiv Independent s'indigne d'armes bloquéesSelon le média ukrainien en anglais, l'Afrique du Sud a suspendu une livraison de 50 000 obus de 155mm à destination de la Pologne. Des munitions produites par Denel, une filiale du géant allemand Rheinmettal. Elles étaient censées alimenter les pièces d'artillerie de l'armée polonaise. Mais la commission sudafricaine de contrôle des armes conventionnelles a mis son veto sur ces exportations, comme le révèle le média spécialisé DefenceWeb.Raison invoquée d'après Rzeczpospolita : le risque que Varsovie donne ces armes aux forces ukrainiennes. Le journal polonais libéral rappelle en outre que l'Afrique du Sud fait partie des Brics, le club des économies émergentes où figure la Russie. Le contrat a lui été annulé en juillet 2023. Depuis, le Kyiv Independent rappelle que Rheinmettal a prévu la construction d'une usine en Ukraine. En attendant l'Ukraine recevra aussi des munitions produites en Norvège, confirme le site d'information.L'Inde comme médiatrice entre la Russie et l’Ukraine ?Les journaux indiens reviennent sur la rencontre entre le Premier ministre Narendra Modi et le président ukrainien Volodymyr Zelenski à Kiev. À leur Une, les photos des poignées de main et des étreintes entre les deux hommes occupent une bonne place, tout comme leur recueillement devant les peluches rassemblées au mémorial des enfants tués en deux ans et demi de guerre.Le Business Standard rapporte les propos de Narendra Modi : le chef du gouvernement indien ne se dit pas « neutre », mais du « côté de la paix ». Le Hindustan Times pointe toutefois les critiques de Volodymyr Zelenski. Le chef d’État ukrainien n'a pas manqué de pointer les contradictions de New Delhi : « les importations indiennes de pétrole russe soutiennent l'économie de guerre de Moscou » dit-il, et entre les lignes, apparaissent ses arguments : tant que « l'Inde [lui] sera économiquement ouverte », « Vladimir Poutine ne ressentira pas les effets de la guerre », contrairement aux Ukrainiens.
8/24/2024 • 4 minutes
À la Une: les démocrates américains ont leur candidate, la France n'a toujours pas de nom pour Matignon
Comme le veut le protocole et la tradition, la vice-présidente de Joe Biden a donc accepté la nomination de son parti en vue de la présidentielle. L'ancienne procureure de Californie affrontera Donald Trump, le milliardaire républicain étant évidemment la cible des attaques de Kamala Harris, relatées par le New York Times. Dans son discours, Kamala Harris a qualifié l'ex président de « menace pour la démocratie, pour la stabilité du monde, et pour les droits des femmes ».Dans sa prise de parole de 40 minutes, la démocrate a, pour la première fois, exposé en longueur sa vision du monde selon le quotidien new-yorkais : « Je ne vais pas chercher à amadouer les tyrans et les terroristes comme Kim Jong Un », un tacle au prédécesseur de Joe Biden ; Donald Trump qui a répliqué sur son réseau social que « les tyrans se moquent [de Kamala Harris], elle est faible et inefficace ».Le Washington Post lui estime que le discours de Kamala Harris a été une introduction solide, reste à savoir comment il sera développé. Il y a tout de même l'image offerte : le journal de la capitale américaine constate l'enthousiasme des démocrates et le message positif de la convention de Chicago : « Le pays doit trouver l'unité dans des engagements pour les idéaux américains ». Pour le Post, les démocrates n'ont pas essayé de créer un culte de la personnalité, contrairement à la Convention républicaine qui était consacrée à un seul homme : Donald Trump.Opinion dissonante dans le Wall Street Journal : le quotidien économique se moque « d'une nouvelle voie à suivre faite de platitudes », et pointe le manque de substance de Kamala Harris, « ce qui pourrait être une ouverture pour Donald Trump ». Kamala Harris affirme qu'elle résoudra la crise du logement sans préciser comment et qu'elle réduira l’inflation sans répéter sa proposition d'imposer un contrôle des prix.« L'idée semble être que moins [Kamala Harris] sera précise »(…) « moins elle sera associée aux mesures les plus impopulaires [de l'administration Biden], qui ont entraîné une baisse des revenus des Américains d'après le Wall Street Journal ».Casse-tête politique en France« Finie la vacance », titre Libération, alors que le président français Emmanuel Macron reçoit à partir d'aujourd'hui les représentants des principales forces politiques. Objectif, nommer un gouvernement et « débloquer la situation que le chef de l'État a créée » (...) « 47 jours après la défaite de son camp aux dernières législatives », persifle le quotidien de gauche.Une situation qualifiée d’« imbroglio de Matignon » par Le Figaro. Le quotidien conservateur constate : « Les jours passent et la France n'a toujours pas de Premier ministre de plein exercice » car ce vendredi, « Gabriel Attal et ses ministres battent le record du plus long gouvernement démissionnaire de l'histoire de la République [française] ».« Emmanuel Macron poursuit sa quête désespérée de l'oiseau rare » tance le Figaro et le journal d’ironiser sur ce « mouton à cinq pattes », capable de négocier, d'affronter un hémicycle chauffé à blanc et éclaté en 11 groupes parlementaires. Et ce alors que « les Français méritent mieux qu'un gouvernement [de techniciens] » qualifiés de super-administrateurs.Et le temps presse pour L'Opinion : il faut éviter la « catastrophe économique », que constituerait, selon le quotidien libéral, l'arrivée d'un Premier ministre et d'un gouvernement issu du nouveau front populaire. Aucune piste n'est avancée, mais « il faut trouver un Premier ministre qui ne se fera pas censurer au premier texte venu. » Un défi alors qu’« aucune majorité franche ne se dégage dans l'Assemblée Nationale ».L'Humanité voit cette rencontre de vendredi comme l'un des « douze travaux de la gauche », alors que la rentrée politique se profile. « Il faut affronter Macron et s'imposer en première force de l'Assemblée tout en consolidant la coalition du Nouveau front populaire », alors que « l'union de la gauche n'apparaît pas d'une solidité à toute épreuve » selon le quotidien fondé par Jean Jaurès.
8/23/2024 • 3 minutes, 57 seconds
À la Une: l’agent orange en procès?
Décision attendue ce jeudi de la Cour d'appel de Paris dans le procès mené contre Bayer-Monsanto et 13 autres groupes agrochimiques qui ont fourni l'agent orange à l'armée américaine. L’agent orange, c’est cet herbicide ultra-toxique utilisé pendant la guerre du Vietnam. Le quotidien français La Croix a rencontré Tran To Nga, la franco-vietnamienne de 82 ans qui a lancé ce long combat judiciaire. Elle raconte comment, en 1966, alors que la jeune journaliste se rend dans le nord du pays – le Sud est alors soutenu par les États-Unis contre l’insurrection communiste du nord, elle reçoit « du poison », l'agent orange, déversé par des avions alors qu'elle sort d'un abri.Des années plus tard, Tran To Nga perd son premier enfant de 17 mois, les deux suivants naissent avec des malformations cardiaques... et les médecins lui découvrent un cancer du sein, du diabète et une tuberculose : « Je pensais que c’était dû à ma vie de résistante », explique-t-elle, « mais ce n’est que plus tard que j’ai compris que c’était lié à l’agent orange ». Un rapport, en 2003, révèle que quatre millions de Vietnamiens ont été contaminés.En 2009, Tran To Nga rencontre l’avocat français William Bourdon et le collectif Vietnam Dioxine. Aux États-Unis, toutes les tentatives de faire condamner les grandes entreprises américaines ont échoué. Tran To Nga accepte, en tant que victime française, devenir porte-voix et déclencher la mobilisation. Un premier procès a lieu en 2021 au tribunal d’Évry, qui se déclare incompétent. Aujourd'hui, on attend le résultat de la procédure d'appel. Si la décision de première instance est infirmée, explique un des avocats de Tran to Nga, « cela ouvrira la porte à un vrai procès sur le fond ». Tran To Nga, que Heike Schmidt a interrogé pour RFI.À lire aussi«Agent orange»: l'action en justice contre Bayer-Monsanto et 13 autres groupes jugée «irrecevable» en appelEn Russie, la centrale nucléaire de Koursk en état d’alerteL’Ukraine continue sa percée en Russie, et à 50 kilomètres des combats, la centrale nucléaire de Koursk est en état d’alerte. L’envoyé spécial du Figaro s’est tendu sur place, enfin presque – le maire de Kourtchakov l’a emmené sur une petite embarcation, naviguant sur le lac réservoir créé il y a un demi-siècle pour refroidir les quatre réacteurs. La structure, écrit le journaliste, « évoque celle, funeste », de Tchernobyl – les deux centrales datent de la même époque.En ville, les militaires ne sont guère visibles : « il s’agit manifestement de ne pas créer d’effet de panique dans la population ». Mais un régime d’alerte antiterroriste a été imposé. Il y a une semaine, un des responsables de la contre-offensive russe affirmait que « l'armée ukrainienne avait prévu de prendre la centrale de Koursk vers le 11 août, après quoi leur intention était de lancer un ultimatum à la Russie ». Mais le Figaro estime qu’« il ne semble guère avéré, à ce stade de leur opération sur le territoire russe, que les forces ukrainiennes aient la volonté – ni sans doute les moyens – de s’emparer de la centrale de Koursk ». À lire aussiGuerre en Ukraine: «Les Russes avancent lentement, mais de plus en plus vite» dans le DonbassTim Walz accepte officiellement l’investiture démocrateAux États-Unis, troisième jour de la convention démocrate à Chicago, avec l’intervention du colistier de Kamala Harris, Tim Walz, qui n'a pas manqué de qualifier Donald Trump de « bizarre » et de « dangereux ». Le New York Times rappelle que depuis qu’il a rejoint le ticket démocrate, il s’est « empressé de s’attaquer » à l’ancien président, dans « un mélange de sarcasmes mordants et de commentaires plein d’esprits ». Le Soir estime que le nouvel objectif démocrate est de « ridiculiser Donald Trump », et qu’il fait florès – « tous les leaders démocrates alimentent un filon inépuisable ». Avec un Donald Trump qui répond, comme lors d’un meeting lundi 19 aout dernier où il s’est défendu d’être bizarre – « c’est lui qui est bizarre ».Une tactique qui pourrait, selon le quotidien belge, s’avérer plus efficace que les avertissements sur « le danger pour la démocratie » que poserait le candidat républicain - et sur lequel insistait Joe Biden lorsqu’il était lui-même candidat. Maintenant, avec Kamala Harris, c’est plutôt la notion de liberté que les démocrates mettent en avant : « Plus que toute autre chose, choisissons la liberté. Pourquoi ? Parce que c’est le meilleur des États-Unis », a encore martelé la nuit dernière à Chicago la célèbre présentatrice Oprah Winfrey, rapporte le Times.Kamala Harris, elle, était montée sur scène lundi au son du Freedom de Beyoncé : « Les démocrates reprennent aux républicains l’étendard de la liberté », titrait ce mercredi Le Monde. Liberté du corps des femmes entre autres : le Washington Post note qu'à Chicago, les intervenantes ont partagé leurs histoires personnelles d’avortement, de fausse couche et de stérilité ; ce qui « reflète la volonté croissante des candidates de parler de leur passé reproductif, autrefois considéré comme un handicap ». Et puis « la lutte pour le droit à l'avortement est considérée comme un sujet gagnant pour les démocrates ».Bref, à Chicago, « celles qui ont laissé leur marque furent des sénateurs, des gouverneurs, des députés, des femmes » remarque le Corriere della Sera : Michelle Obama, Hillary Clinton, Alexandria Ocasio-Cortez. « Kamala Harris mène le tournant interne des démocrates : le parti dirigé par des femmes », titre le quotidien italien.À lire aussiÉtats-Unis: Tim Walz accepte l'investiture des démocrates et devient le colistier de Kamala Harris
8/22/2024 • 4 minutes, 36 seconds
À la Une: l’ancien président haïtien Michel Martelly sanctionné par les États-Unis
Michel Martelly, qui a été président de 2011 à 2016 et qui réside aujourd’hui à Miami, est accusé, écrit Gazette Haïti, d’avoir abusé de son pouvoir pour faciliter le trafic de cocaïne « en collaboration avec des trafiquants haïtiens, contribuant à l’essor des gangs armés qui sèment la terreur dans le pays ». Un rôle « important et déstabilisant dans la perpétuation de la crise », qu’il a joué « avec d’autres membres des élites corrompues », écrit dans son communiqué le Trésor américain – repris par Le Nouvelliste.Aujourd’hui, explique Gazette Haïti, « les États-Unis, en coopération avec leurs partenaires internationaux, cherchent à démanteler les réseaux criminels qui alimentent la violence en Haïti ». Et de fait, l’an dernier, un groupe d’experts de l’ONU avait accusé l’ancien président d’utiliser les gangs pour chercher à étendre son influence, rappelle le Miami Herald. Et même, selon des sources des enquêteurs, d’avoir créé un de ces groupes armés, Base 257.Par le passé, Washington a déjà pris des sanctions contre des chefs de gangs et des politiciens haïtiens. Mais Michel Martelly est la personnalité la plus importante, écrit le New York Times, à apparaître publiquement sur une liste de sanctions américaines – il avait déjà été sanctionné en 2022 par le Canada. La nouvelle, écrit le Miami Herald, a fait l’effet d’une bombe politique en Haïti : le Premier ministre Garry Conille a immédiatement organisé une réunion d’urgence de son cabinet.Pour autant, rappelle le quotidien de Floride, Michel Martelly a déjà été accusé de trafic de drogue : en 2010, lorsqu’il était candidat à la présidence, après le tremblement de terre. Mais, explique le Miami Herald, « à l’époque, les États-Unis, qui s’étaient lassés du président René Préval, soutenaient Martelly, et ont forcé Préval à retirer son candidat Jude Célestin. L’élection controversée et la crise politique qui s'est ensuivi sont largement vues comme le point de départ de la crise actuelle ». Aujourd'hui, les sanctions du Trésor qui visent Michel Martelly interdisent aux institutions financières américaines toute transaction avec lui, et gèlent ses actifs sous juridiction américaine.« Yes she can »Aux États-Unis, deuxième jour de la convention démocrate à Chicago. Et le couple Obama a « électrisé » les démocrates avec ses discours, titre le Washington Post : le couple a affirmé que « le même sentiment d'excitation et d'espoir qui a caractérisé leur propre ascension à la Maison-Blanche entourait maintenant Kamala Harris ». Barack Obama a enchanté le public en reprenant ses slogans les plus connus, raconte Politico, transformant son célèbre « Yes, we can » (oui, nous le pouvons) en « Yes, she can » (oui, elle le peut), en référence à Kamala Harris.À lire aussiLes États-Unis sont «prêts pour la présidente Kamala Harris», lance Obama à ChicagoLa candidate démocrate qui, raconte le New York Times, était à 130 kilomètres de là, en meeting à Milwaukee. D’abord, c'était une démonstration de force que de tenir deux rassemblements aussi grands en même temps. Ensuite, c’était un pied de nez à Donald Trump : elle est montée sur scène dans l'arène où, le mois dernier, il a accepté l'investiture républicaine. Enfin, et surtout, Milwaukee, c’est la plus grande ville d'un État clé, le Wisconsin, dont, explique Politico, le fantôme hante les démocrates : en 2016, Hillary Clinton a perdu de justesse cet État, où elle n’avait pas fait campagne : « une grave erreur que Kamala Harris ne veut pas répéter ».L’ancienne secrétaire d’un camp de concentration nazi condamnéeEn Allemagne, la Cour fédérale de justice confirme en appel le jugement contre l’ancienne secrétaire d’un camp de concentration, le camp de concentration de Stutthof, aujourd’hui la ville polonaise de Gdansk. Irmgard Furchner, 99 ans, a été reconnue coupable de complicité dans le meurtre de plus de 10 000 personnes. Elle a été condamnée à deux ans de prison avec sursis, écrit Die Welt, qui précise : le cas était particulièrement controversé, car elle n’avait, pour autant qu’on sache, jamais commis de violence de sa propre main sur un détenu du camp. Et « l’opinion qui prévalait jusqu’alors dans la jurisprudence fédérale », c’est qu’« une participation manuelle à des actes de meurtre était une condition préalable à une condamnation pour complicité de meurtre ».Opinion révisée par le jugement de première instance : « l’activité prouvée dans un camp d’extermination nazi est considérée comme suffisante pour une condamnation pour complicité de meurtre ». Hier, la Cour fédérale de justice l’a précisé une nouvelle fois. Et c’est important, écrit le Süddeutsche Zeitung : « un camp de concentration était une affaire hautement bureaucratique, à l’efficacité dévastatrice de laquelle contribuaient tous ceux qui faisaient tourner la machine à tuer ». Lorsque Irmgard Furchner « recopiait les ordres du jour pour les marches de la mort ou qu’elle commandait du Zyklon B, elle devenait un maillon d’une chaîne de causalité mortelle ».À lire aussiProcès du 13-Novembre: «Mon métier de dessinatrice d'audience, c'est un métier de transmission»
8/21/2024 • 4 minutes, 32 seconds
À la Une: lancement de la convention démocrate à Chicago
À Chicago, les démocrates ont quatre jours pour « faire de l’euphorie » autour de Kamala Harris « une tendance forte », écrit le quotidien canadien Le Devoir. Des moments forts, en tout cas, il y en a eu lors de cette première soirée, dont un qualifié de « doux-amer » par Politico : l’intervention du président Joe Biden. « Dans une ville où il était censé reprendre le flambeau du parti démocrate pour la dernière fois, lors d’une convention où il était censé consolider son héritage politique », rappelle le New York Times, « le président Biden a plutôt transmis le flambeau du leadership, essuyant des larmes alors que la foule se levait pour une ovation soutenue et scandait "Thank you, Joe" ». Pour le Washington Post, c'était « la fin officieuse de son demi-siècle de carrière politique ».Le Corriere della Sera en profite pour revenir sur le retrait de la candidature de Joe Biden. Pour le quotidien italien, c'est toute la différence entre démocrates et républicains : le parti démocrate a toujours une implantation, c’est lui qui a poussé Joe Biden vers la sortie et organisé ce que le Corriere della Sera appelle « la transfiguration de Kamala », « une femme politique qui, jusqu’à récemment, était décrite par ses propres camarades de partis comme plutôt médiocre et qui désormais est devenue une sorte de divinité ». Par contre, dans le champ républicain, rien de tel : « le parti républicain est véritablement un parti incapable de s’opposer aux impulsions de son leader, ce qui pourrait s’avérer fatal sur le long terme ».À lire aussiConvention démocrate : « Il faut sécuriser la base de l’électorat »Hillary Clinton et le plafond de verreÀ Chicago, Joe Biden n’est évidemment pas le seul à avoir pris la parole ce lundi 19 aout 2024 : il y a eu aussi l’intervention surprise de Kamala Harris. Son discours est attendu jeudi pour la fin de la convention, rappelle le quotidien britannique The Times, elle est quand même apparue une première fois à l'ouverture pour dire qu’elle était « redevable à jamais » à Joe Biden.Mais l'autre moment fort a surtout été l'intervention d’Hillary Clinton, qui fut candidate à la présidentielle de 2016. Et elle aussi, elle « passe enfin le flambeau », écrit le New York Times : « il faut reconnaître à Hillary Clinton que sans elle, les démocrates n’auraient pas été prêts à accueillir l’idée d’une candidature de Kamala Harris (d’une femme, donc) avec autant de sérénité ».Hillary Clinton qui à Chicago « prend sa revanche sur Trump », titre Politico. Le Süddeutsche Zeitung rappelle qu’en 2016, lors des meetings de Donald Trump, la foule chantait « lock her up », enfermez-la, attaquant la candidate sur l’affaire dite des mails. Cette fois, c'est la foule de Chicago qui a chanté « lock him up », « enfermez-le » (sous-entendu Donald Trump), lorsque l’ancienne secrétaire d’État était sur scène. « Contrairement à Kamala Harris, qui dernièrement avait stoppé ce genre de cris et renvoyé à la compétence de la justice », rappelle le quotidien allemand, « Hillary Clinton a hoché la tête en rythme ».À lire aussiÉtats-Unis: vers un «couronnement» de Kamala Harris à ChicagoLe quotidien Libération à GuantanamoLibération s’est rendu « dans la prison oubliée » de la « guerre contre la terreur de l’Amérique », c’est le titre. La journaliste Laurence Cuvillier rappelle que Guantanamo est un « confetti capitaliste en territoire communiste », « une base militaire américaine installée dans la plus belle baie de Cuba, où chaque matin résonne l’hymne national des États-Unis ». Dans la boutique de souvenirs, un T-Shirt « Guantanamo : No Bad Days », soit « pas de mauvais jours à Guantanamo ».Des 780 détenus qui sont passés par la prison, il en reste 30, dont le « cerveau » des attentats du 11-Septembre. Et pendant le séjour de la journaliste, se déroule une énième semaine d’audiences préliminaires. Oui, « préliminaires », souligne Laurence Cuvillier, « près de 23 ans plus tard ».Lors du premier jour d’audience, un témoin de poids intervient par visioconférence : une psychiatre qui a évalué l’état de santé d’une cinquantaine de détenus entre 2006 et 2007. On lui demande s’ils ont souffert de stress post-traumatique, après les longs mois de torture endurés dans des lieux de détention secrets de l’armée américaine. Car si les aveux recueillis par la CIA dans ces « black sites » sont d’office écartés du procès, pour cause justement de torture, de nouveaux interrogatoires qui se voulaient moins musclés ont été organisés à leur arrivée à Guantanamo. Mais « les échos de la torture et la peur de la répétition des supplices empêchent – c’est l’argument de la défense – de considérer ces déclarations juridiquement valides ».Libération remarque aussi qu’il y a très peu de journalistes à ces audiences, alors qu’il s’agit des « prémices du procès pour le fait le plus marquant de l’histoire récente des États-Unis ». Explication : « l’opinion publique ne s’intéresse plus à ce qu’il se passe sur cette base éloignée de tout ».À lire aussiÉtats-Unis: le Pentagone annule l'accord de peine négociée pour le «cerveau» du 11-Septembre
8/20/2024 • 4 minutes, 18 seconds
À la Une: l'incursion de l'armée ukrainienne en territoire russe
« Ukraine/Russie : le bras de fer », titre Libération, « après dix jours d'incursion au-delà de leur frontière, les forces armées ukrainiennes confirment leur intention de porter la guerre en Russie », précise le quotidien français, qui voit dans cette initiative un « rééquilibrage », mais qui reste prudent : car « si cette avancée constitue bien une forme d'humiliation pour le Kremlin, et surtout pour les chefs militaires qui n'ont rien vu venir, elle ne signifie pas pour autant que les Russes sont défaits : ceux-ci ne cessent de progresser dans le Donbass ». Quelles sont les intentions de l'Ukraine ? Le Guardian cite un conseiller du président Volodymyr Zelensky, selon lequel l'incursion de Koursk « vise à persuader Moscou d'engager des discussions équitables sur sa guerre en Ukraine ». « Nous devons », ajoute-t-il, « infliger des défaites tactiques importantes à la Russie ». Newsweek, de son côté, a consulté les informations diffusées par les médias d'état russes, selon lesquels ce serait Volodymyr Zelensky, qui « serait tombé, dans un piège tendu par Vladimir Poutine ». Ainsi, nous dit-on, « Ria Novosti a écrit dans une tribune publiée une semaine après le lancement de l'opération de Kiev, que les "forces russes prenaient le contrôle de la situation". (...) La veille, le journal pro-Kremlin Tsargrad avait écrit que les brigades ukrainiennes étaient « tombées dans un piège » et avaient subi de lourdes pertes ».À lire aussiRussie: l'offensive ukrainienne dans la région de Koursk suscite de multiples interrogationsPourquoi ?Autre conflit dont la presse internationale se fait l'écho ce matin : la guerre à Gaza. C'est la Republica, en Italie, qui publie « le témoignage de Rita Baroud », « étudiante à Gaza, déplacée à Deir al-Balah », qui fait le compte de ses amis disparus. Comme Sarah, qui avait peur mais elle l'avait convaincue de la rejoindre dans le sud de la Bande de Gaza. « Je me souviens », dit-elle, « qu'elle était très heureuse. Elle avait acheté un jeu de société pour qu'on joue ensemble à son arrivée et elle avait aussi caché des boissons énergisantes qui me plaisaient. Mais soudain la ligne a été coupée... j'ai appris quelques heures plus tard que son corps avait été retrouvé sous les décombres ». Évoquant ses proches, Rita Baroud, oscille entre désespoir et questionnement : « Leur image reste gravée dans mon esprit, l'écho de leurs voix, leur souvenir qui ne me laissent aucune échappatoire. Je m'en souviens comme faisant partie de ma vie, comme faisant partie de mon âme », explique-t-elle. « Parfois, je me demande : pourquoi nous ? Pourquoi cette terre ? Pourquoi ces gens ? Pourquoi sommes-nous ceux qui devons vivre cette tragédie ? »Virage à gaucheEnfin, Kamala Harris occupe une nouvelle fois une large part de la presse internationale. La vice-présidente américaine a présenté hier son programme économique, celui qu'elle appliquerait si elle devient présidente. Un programme à destination des classes moyennes, elle a déclaré vouloir « réduire les coûts pour les familles américaines », nous dit le Washington Post, qui évoque notamment son « projet de crédit d'impôt de 6000 dollars par enfant pendant la première année de vie du bébé ». Le Wall Street Journal, lui, ne retient pas ses critiques : « Nous avons écrit vendredi que Kamala Harris allait probablement poursuivre en mieux le programme de reconstruction entamé par le président Biden, mais il s'avère que nous étions bien trop optimistes. Les priorités politiques énoncées par la vice-présidente sont bien pires, notamment son plan visant à imposer des contrôles sur le prix des aliments et des produits d'épicerie ». En Allemagne, die Welt n'est guère plus tendre, le quotidien évoque les « fausses promesses de Kamala Harris »... « au lieu de se concentrer sur les opportunités pour les travailleurs et les entrepreneurs qui travaillent dur, le programme de cette femme de 59 ans promet avant tout une chose : des dépenses sociales coûteuses et des interventions dans l'économie ». Enfin, le Monde parle d'un « virage à gauche », et d'une « sorte de rattrapage dans un pays qui fait progressivement de la couverture santé un droit, et augmente lentement la protection sociale ». Le quotidien français estime toutefois que les propositions de Kamala Harris sont faites « hors de tout cadrage budgétaire sérieux, alors que les déficits publics sont hors de contrôle ».À lire aussiPrésidentielle aux Etats-Unis: Kamala Harris présente son programme économique
8/17/2024 • 4 minutes, 13 seconds
À la Une: les femmes à l'honneur dans la presse internationale
Les femmes font la Une de la presse internationale. C'est tout d'abord Kamala Harris, levant les bras en l'air, tenant dans sa main gauche, la main droite de Joe Biden. « C'était leur première apparition conjointe, depuis que Biden a mis fin à sa candidature à la réélection », explique le Washington Post, « un événement politique qui a rapidement pris le ton et l'atmosphère d'un rassemblement de campagne », même si initialement, Joe Biden et Kamala Harris, étaient venus « annoncer la réduction du coût de 10 médicaments de Medicare », l'assurance santé destinée aux plus fragiles, notamment les personnes âgées. « Cette apparition était annoncée comme un événement politique officiel de la Maison Blanche », ajoute le Washington Post, « mais elle avait des implications politiques évidentes, et Biden s'y est attaché dès la première minute de son discours. "Mes amis, (a-t-il dit) j'ai une partenaire incroyable dans les progrès que nous avons réalisés (...) Elle va faire une sacrée présidente" ». Une scène qui a particulièrement inspiré El Païs... « En d’autres temps », énumère le journal espagnol, « une loi officielle sur la réduction des dépenses pharmaceutiques serait passée presque inaperçue. En d’autres temps, il y a à peine un mois, le président des États-Unis, Joe Biden, n’aurait pas rassemblé une foule lors d’un événement de ce genre. En d’autres temps, des milliers de personnes n’auraient pas fait la queue pendant des heures au soleil pour se rassembler dans une salle d’école dans l’espoir de voir la vice-présidente Kamala Harris en chair et en os ». Mais « cette époque est révolue » claironne El Païs, « une vague d'optimisme a envahi les rangs démocrates, enthousiasmés par leur nouvelle candidate à la présidentielle ».Tollé nationalElles aussi font l'actualité : plusieurs milliers de femmes ont manifesté hier à Calcutta. Elles ont manifesté et protesté contre le viol et le meurtre d'une jeune médecin stagiaire. « Cette manifestation », précise le Times, « était la plus importante depuis que la victime, âgée de 31 ans, a été retrouvée vendredi dernier dans la salle de séminaire d'un hôpital public où elle était allée faire une sieste pendant une garde de 36 heures. Une autopsie a montré que la victime avait peut-être été violée par plusieurs hommes, et le crime a déclenché un tollé national ». « Mais alors que les manifestantes passaient devant l'hôpital », explique le quotidien britannique, « une foule d'hommes est entrée dans l'institut médical voisin, attaquant les médecins, vandalisant les chambres et brisant les caméras de vidéo-surveillance ». Selon l'opposition, « ces actes de vandalisme visaient à intimider les manifestantes », « à la demande du gouvernement de l'état qui craint des troubles plus importants ». De son côté, le Times of India, annonce qu'un suspect a été arrêté, que quatre médecins ont été convoqués par la police, et que l'Association Médicale Indienne appelle à une grève « entre samedi 6H du matin, et dimanche 6 heures du matin ». À lire aussiInde: manifestations et grèves en réaction au viol et meurtre d'une soignanteIndépendante et imparfaiteEnfin, la presse internationale rend hommage à Gena Rowlands. L'actrice américaine vient de disparaître à l'âge de 94 ans. « Mort de Gena Rowlands, la stature de la liberté » titre le quotidien français Libération, qui la décrit ainsi : « Alter-ego de John Cassavetes, son mari et cinéaste de prédilection, la comédienne s’est affranchie de tous les plans de carrière pour devenir l’une des figures les plus charismatiques du cinéma indépendant américain ». Une photo la montre de profil, son œil gauche caché par une mèche blonde, image extraite de Faces, le film tourné par John Cassavetes, en 1968. Le New York Times de son côté, a choisi une photo extraite d'Une Femme sous influence, dans laquelle elle interprète Mabel, « glorieusement et terriblement imparfaite », « emblématique du travail de l'artiste », ajoute le quotidien américain, qui s'enflamme pour une scène de ce film tourné en 1974, (une scène entre Mabel et son mari) dans laquelle « la distance entre le spectateur et ce qui est à l'écran disparaît brusquement », « C’est le genre de moment que les vrais cinéphiles connaissent et désirent ardemment, cet instant qui vous transporte, lorsque votre monde semble fondre et lorsque vous ne faites plus qu’un avec le film », conclut le New York Times. À lire aussiCinéma: mort de Gena Rowlands, actrice indépendante et muse de John Cassavetes
8/16/2024 • 4 minutes, 12 seconds
À la Une: négociations au Qatar pour une trêve à Gaza
Des négociations « sous haute tension », titre Libération, pour tenter de négocier un cessez-le-feu et libérer les otages israéliens. Le Hamas ne participera pas à la rencontre de Doha, a confirmé un de ses représentants au Washington Post, accusant le Premier ministre israélien d’utiliser ces négociations « comme une couverture pour poursuivre son agression contre notre peuple ». Selon le Guardian, cette absence du Hamas « réduit encore les espoirs d'un accord susceptible d'empêcher les frappes de représailles prévues par l'Iran contre Israël après l'assassinat d'un dirigeant du Hamas à Téhéran ». De fait, estime le Washington Post, « les États-Unis se trouvent dans une position peu enviable », eux qui veulent éviter qu’un nouvel échec ne déclenche une attaque iranienne« qui risquerait d’élargir le conflit au-delà de tout contrôle ». « Joe Biden, le jongleur du Proche-Orient », titre en Suisse Le Temps : les Américains ont déployé toute leur diplomatie pour calmer le jeu côté iranien, écrit L’Orient Le Jour, ils jouent aussi leurs cartes côté israélien pour renforcer la dissuasion – avec l’annonce par la Maison Blanche de l’approbation de 20 milliards de dollars de ventes d’armes à l’État hébreu. « Seul Joe Biden », selon Le Soir de Bruxelles, « peut empêcher un embrasement général » - car lui seul dispose des arguments nécessaires pour imposer à Netanyahou de ne plus saboter les maigres chances de paix. Libération rappelle que, selon les révélations mardi du New York Times, si le Hamas a accepté le plan présenté fin mai par le président américain, le Premier ministre israélien avait de son côté ajouté cinq nouvelles conditions à la trêve – « tout occupé qu’il est à assurer sa survie politique en cajolant les éléments extrêmes de son gouvernement », ce qui selon le quotidien « a déclenché l’ire de ses propres négociateurs ».80e anniversaire du débarquement de ProvenceLors du premier jour de l’opération « Dragoon », qui a permis de libérer le sud de la France et parachève le débarquement de Normandie, écrit La Croix, 100 000 soldats ont été déployés dans les zones occupées. « Un épisode souvent méconnu mais décisif de la libération de l’Europe du joug nazi, qui a de plus », insiste La Provence, « permis à la France de s’assoir à la table des vainqueurs grâce à l’engagement massif de ses forces ».En tout, plus de 350 000 soldats ont été mobilisés en Provence, « il s’agit pour beaucoup de soldats issus de colonies africaines des protectorats marocains et tunisiens et de l’Algérie », rappelle le quotidien. Le chef de l’État camerounais Biya s’exprimera d’ailleurs à la cérémonie « au nom de ses pairs africains », relève Jeune Afrique. Mais si l’Élysée annonce une participation africaine « de haut niveau » - les présidents des Comores, du Togo, de la république Centrafricaine et le président de la transition gabonaise seront aussi présents, Le Monde remarque que leur participation reste en deçà de celle affichée il y a dix ans – douze présidents africains contre cinq aujourd’hui, et davantage d’États représentés. Une des raisons selon Le Monde : « un vent de contestation de la politique de Paris » souffle sur le continent. De source diplomatique française, tous les pays d’Afrique francophone ont été invités, mais l’Algérie ne sera pas présente, après le soutien du président français au Maroc sur le dossier du Sahara occidental, rappelle La Croix. « Les autorités putschistes au pouvoir au Mali, au Burkina Faso et au Niger (…) artisans après leur coup d’État de l’éviction des soldats et des diplomates français de leur territoire » ne viendraient pas non plus. « Le symbole est fâcheux », note Le Monde, « alors que les peuples de cette région du Sahel, à l’instar des ‘Français musulmans’ de l’Algérie française d’alors, figuraient parmi les principaux pourvoyeurs de tirailleurs lors du débarquement de Provence ».Urgence mondiale contre le MpoxL’Organisation mondiale de la santé déclare l’épidémie de Mpox – la variole du singe - que connaît le continent africain « urgence mondiale ». Le directeur de l’OMS a justifié sa décision en expliquant que cette maladie se propage de plus en plus en raison d’un nouveau variant du virus, explique le Süddeutsche Zeitung. Le quotidien allemand explique que « cette mesure n’entraîne pas de conséquences immédiates, mais doit permettre une coopération internationale coordonnée afin de venir en aide aux États africains touchés », où la situation s’aggrave depuis environ un an : le nombre de pays où touchés par la maladie est passé à 16, 18 autres pays présentent un risque de transmission. The Times rappelle que rien qu’en RDC cette année, 14 000 cas ont été reportés et 524 personnes sont mortes. L’urgence pour le continent, écrit Aujourd8 au Burkina Faso, est de « trouver les 10 millions de doses nécessaires lui-même au lieu de se coltiner les 200 000 disponibles, attendant encore une main secourable de l’étranger » à l’heure « où on crie partout souveraineté à tue-tête ».Un nouveau mystère (écossais) pour StonehengeStonehenge, c’est ce complexe de mégalithes – d’énormes pierres - situé dans le sud de l’Angleterre. Un ensemble très impressionnant, très mystérieux, dont la construction a commencé il y a un peu moins de 5 000 ans, rappelle El Pais. Certaines pierres viennent d'une carrière située à 25 kilomètres - vu leur taille, c’est déjà une gageure ; d'autres, du Pays de Galles, à 250 kilomètres – encore plus étonnant. Mais grâce à une nouvelle étude, on vient de comprendre d'où vient l'énorme rocher bleuâtre de six tonnes placé au milieu en guise d’autel : de l’extrême nord de l’Écosse, à... 750 kilomètres. Comment et pourquoi les hommes préhistoriques sont-ils allés là-bas pour chercher une énorme pierre ? Et comment l'ont-ils transportée ? Peut-être, écrit le Washington Post, par la mer, par ferry, ce qui démontrerait « un haut niveau d’organisation sociale, avec des transports intra-britanniques pendant la période néolithique ». En tous cas cela suggère, écrit un archéologue interrogé par le Guardian, que le site « était connu non seulement des gens du sud, mais aussi de beaucoup plus loin – et cela ouvre de nouvelles pistes de réflexion sur la manière dont nous voyons voir la Grande-Bretagne du néolithique ».
8/15/2024 • 4 minutes, 51 seconds
À la Une: un cessez-le-feu à Gaza pour empêcher des représailles de l'Iran?
« Cessez-le-feu ou incendie régional ? », se demande en Une L’Humanité, qui juxtapose, sur fond noir, deux photos, celle du guide suprême iranien Ali Khamenei et du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu. « La diplomatie internationale se mobilise en faisant miroiter un cessez-le-feu dans l’enclave palestinienne (de Gaza). »Si c’est le cas, l’Iran ne devrait pas lancer de frappe de représailles, en tout cas « c’est ce que j’attends », a indiqué ce mardi le président américain Joe Biden, repris par le Jerusalem Post. Le quotidien israélien précise que « ces derniers jours, l’Iran est impliqué dans un dialogue intense avec les pays occidentaux et les États-Unis sur la manière de calibrer sa riposte », après l’assassinat du chef du Hamas à Téhéran il y a deux semaines. Ce dialogue commencerait-il à porter ses fruits ? Selon trois hauts responsables iraniens, indique l’agence de presse Reuters, « seul un accord de cessez-le-feu à Gaza empêcherait l’Iran de mener des représailles directes ».Ce qui remet Téhéran dans le jeu, même indirectement, estime L’Humanité, « pour un règlement final de la question de Gaza à la veille de la reprise des négociations ». Mais « Benyamin Netanyahu n’y semble pas disposé », écrit le quotidien communiste français. « Le Premier ministre sait que sa coalition d’extrême-droite s’effondrerait si elle acceptait une pause dans les combats », estime le Corriere della Sera. Le quotidien italien juge que « les signes qu’un cessez-le-feu pourrait être atteint résonnent avec les explosions de deux roquettes lancées depuis Gaza vers Tel Aviv. Et ils rebondissent sur le mont du Temple à Jérusalem où (le ministre israélien d’extrême-droite) Itamar Ben-Gvir a mené un cortège d’extrémistes juifs, leur permettant, en tant que ministre de la Sécurité nationale, de prier dans le troisième lieu le plus saint de l’islam ». Les États-Unis jugent cette visite « inacceptable » : le département d’État parle d’une action qui, justement, « contribue à accroitre l’incertitude et l’instabilité dans la région » et détourne l’attention des négociations sur un cessez-le-feu à Gaza, rapporte le Süddeutsche Zeitung.À lire aussiÀ Jérusalem, un ministre israélien d'extrême droite prie avec des fidèles juifs sur l'esplanade des MosquéesL’Ukraine en Russie : histoire d’une offensiveL’armée ukrainienne a revendiqué ce mardi de nouvelles avancées sur le territoire russe. Et selon le Wall Street Journal, la Russie retire certaines forces d’Ukraine en réponse à cette invasion. Le quotidien économique tient ces informations de responsables américains, qui n’ont pas précisé le nombre de troupes qui auraient été retirées par la Russie. Mais cela renforce quand même, estime le Wall Street Journal, les affirmations des responsables ukrainiens qui ont déclaré que cette invasion surprise avait éloigné les forces russes de l’Ukraine.De toute façon, elle a déjà, avec « les images des forces ukrainiennes arrachant les drapeaux russes (…) remonté le moral des troupes après des mois d’une guerre d’usure qui favorise un ennemi beaucoup plus grand ». Le New York Times a enquêté sur cette opération de l’Ukraine « planifiée dans le plus grand secret ». Selon les cartes du champ de bataille compilées par des analystes indépendants, « des soldats de brigades combattant depuis longtemps dans l’est se sont déplacées discrètement dans la région ukrainienne de Sumy, juste de l’autre côté de la frontière de Koursk ». Même chose pour un bataillon de drones et des troupes d’assaut aérien.Quelques Russes l’ont quand même remarqué : ils ont envoyé un rapport parlant de préparatifs en vue d’une attaque. Mais l’ordre de ne pas paniquer est venu d’en haut, a déploré récemment sur la télévision nationale un membre du Parlement russe. Pendant ce temps, des armes lourdes étaient déployées, les soldats ukrainiens s’entassaient dans les maisons pour se cacher à la vue de tous, demande avait été faite aux officiers d’éviter de porter des uniformes militaires lorsqu’ils allaient en ville : « même au sein de l’armée ukrainienne, beaucoup ont été tenus dans l’ignorance ».Résultat : le 6 août, lorsque les premières informations sur l’arrivée en Russie de 300 soldats, plus de vingt véhicules de combat et 11 chars ont émergé, elles ont été « accueillies par un haussement d’épaules ». L’ONU et le réchauffement climatiqueDes prix Nobel et des anciens hauts responsables politiques ont rendu publique hier une lettre ouverte : ils s’indignent qu’un projet de déclaration onusienne fasse disparaître toute mention de l’abandon des énergies fossiles, rapporte Le Monde.Le mois prochain, un Sommet de l’avenir doit être organisé à New York par l’Assemblée générale de l’ONU. Un Pacte pour l’avenir doit être adopté pour faire face aux principaux défis auxquels est confrontée l’humanité. Une première version de ce Pacte avait été publiée en janvier. Elle faisait référence à deux reprises aux combustibles fossiles pour appeler à accélérer la transition et fixer une date butoir pour la suppression des subventions au charbon, au pétrole et au gaz. Mais dans la nouvelle version, publiée le 17 juillet, toute référence directe aux fossiles a disparu…77 anciens hauts responsables politiques et lauréats du prix Nobel ont donc pris la plume pour appeler les Nations unies à ne pas ignorer la principale cause du réchauffement climatique.À lire aussiRussie: l'offensive ukrainienne dans la région de Koursk suscite de multiples interrogations
8/14/2024 • 4 minutes, 26 seconds
À la Une: la Grèce brûle et la solidarité européenne s'organise
Les incendies ont continué de se propager, ce lundi 12 août 2024, dans les banlieues nord-est d’Athènes. « La solidarité européenne s’organise pour tenter de desserrer l’étau de flammes qui cerne » la capitale grecque, écrit Libération. Six pays envoient de l’aide, indique le quotidien grec Eléftheros Typos : la Serbie, la Roumanie, et la Turquie envoient eux hommes, avions, hélicoptères et véhicules nautiques, et s'ajoutent à l’Italie (deux Canadairs), la République tchèque (75 hommes, 25 véhicules) et la France, qui, précise Libération, mobilise 180 sapeurs-pompiers et 55 camions.Plus de 670 pompiers sont déjà à pied d’œuvre avec des véhicules, note le Guardian, mais cela ne suffit pas : malgré les « efforts surhumains des commandos forestiers et d’une armée de volontaires », l’incendie massif se déplace « comme l’éclair, détruisant arbres, maisons et voitures, propulsé par des vents violents ». Les autorités grecques, rapporte en Italie le Corriere della Sera, ont ordonné l’évacuation d’au moins onze localités dans la banlieue nord-est d’Athènes. Tous les ferries transportant des touristes à destination et en provenance du port de Rafina – qui dessert principalement les îles des Cyclades et de la Crète – ont été déviés.À lire aussiGrèce: d'importants incendies de forêt près d'Athènes font évacuer plusieurs localitésUn incendie sous-évalué I Kathimerini raconte que les pompiers ont d’abord pensé pouvoir arrêter l’incendie, qui s’est déclenché à Varnavas, au nord d’Athènes, dimanche 11 aout : ils estimaient que la topographie du lac Marathon agirait comme coupe-feu, et que l’incendie rencontrerait des zones précédemment brûlées, ce qui allait limiter sa dynamique, et les pompiers pourraient alors « l’attraper » plus facilement. Mais, explique le quotidien grec, « le vent poussait le feu où il voulait » : « les vents forts de dimanche et le phénomène de ‘maculage’, c’est-à-dire le déplacement de morceaux de combustibles en feu à des centaines de mètres, a créé de nouveau foyers, ce qui a permis à l’incendie de s’échapper et devenir incontrôlable ». Juste avant, un autre incendie s’était déclaré, et les pompiers avaient dû s’en occuper, car des maisons étaient en danger, ce qui a peut-être aussi limité leur réponse. Une victime du feu, dont la maison a échappé à l’incendie (« nous avons été sauvés par le vent qui a changé de direction », dit-elle), explique à I Kathimerini : « chaque année, nous sommes confrontés au même problème. Le feu fait toujours ce cercle, c’est par là qu’il passera ».De fait, la population est furieuse contre les autorités : elle les accuse, explique Libération, « de ne pas prendre les mesures nécessaires pour lutter contre les incendies qui se répètent chaque été ». Selon Kostis Drimanis, de Greenpeace Grèce, les études menées notamment par l’association WWF (Fonds mondial pour la nature) indiquent que 80% des fonds reçus par la Grèce pour les incendies vont à la lutte contre les feux et seulement 20% à la prévention.À lire aussiAthènes menacée par les incendies, la Grèce appelle l'Union européenne à l'aideL’incursion ukrainienne sur le sol russe se poursuitLe New York Times décrit des « scènes de ruine à un poste-frontière russe après l’attaque-surprise de l’Ukraine » : « des panneaux de métal battent dans le vent, des déclarations de douane volent de ci de là, et des chiens égarés trainent sous un panneau de signalisation sur lequel on peut lire : ‘Russie’ ». Pendant que des véhicules blindés ukrainiens passent sans entraves la frontière.Face à cette incursion ukrainienne, écrit le quotidien, Vladimir Poutine a dirigé sa colère contre l’Occident, hier, lors d’une rencontre télévisée avec des hauts responsables russes, signe, selon le quotidien « que l’attaque surprise a déstabilisé le Kremlin ». Le journal anglais The Times titre d’ailleurs « Une claque pour Poutine – les Russes en état de choc devant l’avance ukrainienne », et rapporte ce que lui ont dit des dizaines d’habitants de cette région de Koursk : « Nous avons perdu notre terre et nos maisons. Nous avons fui sous les bombes, à travers des ruines. Nous enfants et nous n'avons plus de toit sur notre tête. » « Après avoir reçu beaucoup de coups sur leur territoire, écrit Le Figaro dans un éditorial, les Ukrainiens ont décidé d’en porter sur le territoire russe. Le plus étonnant est que la Russie en ait été surprise et irritée. Ne s’y attendait-elle pas ? Croyait-elle son territoire sanctuarisé simplement parce qu’elle est un État nucléaire ? ». « Le moment choisi par l’Ukraine n’est pas indifférent », note Libération : des discussions seraient sur le point de s’engager entre Russes et Américains sur l’avenir de l’Ukraine, « on imaginait mal les Ukrainiens accepter de rester en dehors des discussions concernant leur avenir. Ils se sont tout simplement invités ».À lire aussi[Vos questions] Guerre en Ukraine : offensive ukrainienne surprise en Russie
8/13/2024 • 4 minutes, 4 seconds
À la Une: des Jeux olympiques de Paris «fantastiques»
La presse internationale se penche évidemment sur la cérémonie de clôture des JO et plus largement fait un bilan de ces deux semaines de jeux, à base de jeux de mots pour la presse française : « Plein les jeux » (L’Humanité), « T’as de beaux jeux » (Libération), qui relèvent « un bel engouement populaire » pour l’un, une « ferveur populaire » pour l’autre. « Ceux qui n’ont pas cru dans les Jeux se sont trompés », insiste le président français Emmanuel Macron dans une interview accordée au quotidien sportif L’Équipe, où il affirme carrément : « on a réinventé les jeux d’été ». En tout cas, estime le Süddeutsche Zeitung, « le public a rendu son verdict : les Jeux de Paris étaient fantastiques ».La cérémonie de clôtureComme pour l’ouverture, tout le monde ne semble pas avoir vu la même chose. En Grande-Bretagne, The Times parle d’une France qui « termine les Jeux en beauté avec une cérémonie énergique », estimant même – c’est ce qu’on appelle le coup de pied de l’âne – qu’elle avait été « une nette amélioration par-rapport à l’ouverture ». Le Figaro titre sur « une cérémonie de clôture joyeuse mais plus protocolaire que celle du début des Jeux » – et ne manque pas de morigéner la chanteuse Yseult, qualifiée d’« ultrawoke ». Bref, « oui mais ».Jusqu’au Soir de Bruxelles, qui dans un article se réjouit de ce « dernier moment d’enchantement », et dans un autre regrette que « sans le décor de carte postale parisien, Thomas Jolly ait eu un peu de mal à nous embarquer dans son épopée » – le quotidien parle même de cérémonie « d’abord festive puis lugubre » – « Et puis à la fin, il y a eu Tom Cruise », que le Soir présente comme « une sorte de lapin doré qui est tombé du ciel (en rappel, du toit du Stade de France) pour partir à la recherche des Jeux olympiques », qu’il a fini par retrouver, inspiré par les plus beaux moments des JO de ces dernières semaines : « cette magie du sport (…) seule capable de nous faire oublier des jours entiers la guerre aux portes de l’Europe, les enfants palestiniens et même, parfois, Donald Trump ».Direction Los Angeles« Paris éclaire la route de Los Angeles », titre El Pais, les Jeux de Paris ayant été « les Jeux de la lumière après le silence froid et pandémique de Tokyo, la réconciliation avec la passion du sport, (…) le peuple joyeux et civilisé ». Le Los Angeles Times se pose la question : entre la tour Eiffel scintillante et le luxe des jardins de Versailles, « comment Los Angeles va-t-elle bien pouvoir dépasser ça ? »Sa présentation vers la fin de la cérémonie de clôture en donne une petite idée : elle a insisté sur le talent de sa production (« nous n’avons pas de tour Eiffel mais nous avons un panneau Hollywood », a récemment dit l’organisateur de ces futurs JO) et la pop culture – Tom Cruise donc, et le groupe Red Hot Chili Peppers, entre autres. « LA28 devait marquer les esprits à Paris. En grande partie pour des raisons d’argent », explique le LA Times : « ces jeux devraient coûter 7 milliards de dollars – un chiffre qui a de fortes chances de grimper, (…) et cette séquence de la cérémonie de clôture était un moment de publicité crucial, à destination des téléspectateurs mais aussi du Big Business ».Des médaillesLa dernière médaille d’or a été reçue pendant la cérémonie de clôture par la néerlandaise Sifan Hassan, pour le marathon féminin : « le point culminant de la cérémonie, du point de vue néerlandais, a été l'hommage » qu’elle a reçu, écrit le quotidien Algemeen Dagblad. Sifan Hassan, d'origine éthiopienne, l'occasion de parler du bilan du continent africain.Au Burkina, Wakat Séra estime que les sportifs africains, « certes, n’ont pas démérité » avec 39 médailles, mais « les résultats, sans être catastrophiques, reflètent une seule vérité, l’absence de politique conséquente dans les programmes de gouvernance des dirigeants du continent noir. Pour émerger, et défendre les couleurs nationales, les athlètes africains ne peuvent que compter sur les bourses et installations occidentales. Et seulement une minorité des athlètes jouit de ce privilège. Tant qu'il n'y aura pas la volonté adéquate pour accompagner leurs efforts inlassables », estime Wakat Séra, « l'essentiel pour les athlètes africains sera toujours de participer ».À lire aussiJO 2024: organisation, records, émotions et polémiques, ce qu’il faut retenir des Jeux de Paris
8/12/2024 • 3 minutes, 53 seconds
À la Une: les derniers éclats des Jeux olympiques de Paris
Que retiendra-t-on des Jeux olympiques de Paris ? À moins de 48 heures de la cérémonie de clôture, il est peut-être un peu tôt pour se poser la question... Mais certains athlètes ont marqué les dernières heures de la compétition.C'est tout d'abord la boxeuse algérienne, Imane Khelif, qui est à la Une de nombreux journaux. On la voit brandissant le drapeau algérien, portée sur les épaules de son entraîneur. Le Times rappelle que la jeune femme est « au cœur d'une polémique, depuis que son adversaire au premier tour, l'Italienne Angela Carini, a abandonné le combat au bout de 46 secondes, pour "préserver sa vie" (a-t-elle dit), tout en suggérant qu'elle avait combattu un homme ». Le Washington Post, de son côté, affirme que la boxeuse a été « la cible d'une campagne de haine en ligne », « une organisation de boxe liée à la Russie ayant affirmé qu'Imane Khelif avait échoué à un test "d'éligibilité de genre" ». En France, Libération titre : « Sans trembler la boxeuse algérienne Imane Khelif, remporte l'or olympique... Prise dans les tourments d'une polémique indigne, la championne des moins de 66 kilos a remporté dans une salle acquise à sa cause, sa finale contre la chinoise Yang Liu ». Libération qui ajoute : « Ce qu’on a vu sur le ring n’était pas l’étalage ostentatoire d’une force brute mais la démonstration d’une technique affinée par l’entraînement. De la boxe, pas de la baston. »L'équipe des réfugiésUne autre femme marquera ces Jeux olympiques, même si son passage à Paris aura été plus discret. Elle s'appelle Cindy Ngamba, elle aussi est boxeuse, « originaire du Cameroun mais réfugiée au Royaume Uni, elle a remporté la première médaille de l'équipe des réfugiés », raconte la Croix. A 25 ans, elle vient de gagner le bronze dans la catégorie des moins de 75 kilos. Le quotidien catholique rappelle que « l'équipe des réfugiés » a été créée à l'initiative du CIO, le Comité International Olympique « pour mettre en lumière le sort des exilés à travers une délégation olympique de réfugiés ».L'histoire de Cindy Ngamba tient en quelques lignes. Elle est arrivée en Europe, d'abord en France, à l'âge de 9 ans, avant de gagner le Royaume-Uni, d'où elle a failli être expulsée quelques années plus tard.« Elle a finalement obtenu le statut de réfugiée en faisant valoir son homosexualité », précise La Croix, qui ajoute : « Dans son pays d’origine, cette orientation sexuelle pourrait lui valoir de la prison ». Cette médaille, conclut le quotidien français, « récompense le travail et la ténacité d'une athlète qui s'est battue plus que les autres, et pas seulement sur le ring ».RécompenseBien loin de ce parcours éprouvant, le jeune nageur français Léon Marchand fait l'apprentissage de la notoriété. Il prend la pose en Une du Parisien, avec ses cinq médailles autour du cou, quatre d'or en individuel, et une médaille de bronze par équipe. En arrière-plan, la Seine et la tour Eiffel.« Il est devenu la star des jeux de Paris », nous dit le Parisien, qui l'a interrogé alors qu'il s'apprête à prendre « ses premières vraies vacances depuis six ans ». « Ça aussi ça va être ma récompense », explique Léon Marchand.Des vacances dont il ne pourra toutefois pas profiter incognito, étant donné sa fulgurante notoriété. « Je viens de comprendre que je ne peux plus aller au resto », dit-il, « ça m'est arrivé d'un coup ». Décalage horaireEnfin, au Japon, le Japan Times explique à ses lecteurs comment se remettre de la « fièvre olympique ». « Les amateurs de sport en manque de sommeil peuvent se réconforter en sachant qu'ils pourront bientôt profiter d'une nuit de repos complète », annonce le quotidien qui explique que « le Japon a sept heures d'avance sur Paris, ce qui signifie que de nombreux événements, notamment les courses aux médailles, les combats et les matchs, ont eu lieu au milieu de la nuit au Japon ».Or, ajoute le Japan Times, « modifier votre horaire de sommeil habituel pour regarder les Jeux olympiques peut vous donner l'impression d'être victime d'un décalage horaire, même si vous regardez les Jeux depuis le confort de votre domicile ». Mais tout cela, c'est bientôt fini. La cérémonie de clôture approche, elle aura lieu demain dimanche à Paris, à 21 heures. Au Japon, ce sera déjà lundi, et il sera 4 heures du matin...► Suivez toute l'actualité des JO 2024 sur RFI et rfi.fr► Retrouvez le programme complet (calendrier, résultats,...) sur rfi.fr
8/10/2024 • 4 minutes, 12 seconds
À la Une: les intentions de l'Iran et du Hezbollah au Proche-Orient
Cela fait plus d'une semaine désormais, qu'Israël et ses alliés vivent dans la crainte (ou l'attente) de représailles iraniennes, après la mort de deux responsables du Hamas et du Hezbollah, tués à Beyrouth et à Téhéran. Mais il semble que la tension baisse un peu. « Les ennemis d'Israël cherchent à se venger, mais pas au point de déclencher une guerre totale », titre Haaretz. Le quotidien israélien précise toutefois que « l’opinion publique israélienne prend au sérieux les menaces de l’Iran et du Hezbollah de lancer une attaque de missiles et de drones sur le front intérieur ». « Mais une riposte trop agressive, et en particulier une riposte qui causerait de nombreuses victimes civiles, entraînerait une réponse dure de la part d’Israël et plongerait le Moyen-Orient dans une situation très proche de la guerre totale », estime Haaretz. Or, poursuit le journal, « on estime qu'actuellement, que ce n'est pas l'objectif des Iraniens ou du Hezbollah, même s'ils l'affirment presque explicitement dans leurs discours publics. Khamenei, Nasrallah et d'autres disent clairement qu'ils ne craignent pas une confrontation générale, mais en même temps ils font clairement savoir qu'ils n'en veulent pas ».À lire aussiIsraël en état d'alerte maximale dans l'attente d'une potentielle riposte de l'Iran et du HezbollahPas de guerre totaleUne analyse que partage le Wall Street Journal. « L'Iran veut riposter à Israël, mais ne peut pas se permettre une guerre plus large », titre le quotidien américain, selon lequel « l'Iran et et ses alliés réfléchissent à la manière de riposter avec force aux deux meurtres attribués à Israël, à Beyrouth et à Téhéran, sans déclencher une guerre totale dont aucun d’entre eux ne veut (...) Les Iraniens ont encore des souvenirs douloureux du dernier conflit prolongé du pays, une guerre de huit ans avec l'Irak qui a décimé une génération, et depuis des décennies, Téhéran préfère harceler ses rivaux dans la région par le biais d'un réseau de milices étrangères ». Le Wall Street Journal a interrogé Ali Fadlallah, un « politologue indépendant basé à Beyrouth », selon lequel « Ni le Hezbollah ni l’Iran ne veulent une guerre totale maintenant. Mais en même temps, ils ne veulent pas que les Israéliens concluent que leur refus d’entrer en guerre leur permet de franchir les lignes rouges ». Un point de vue que nuance l'Orient le Jour. Pour le quotidien francophone libanais, « l'Iran pourrait modérer sa riposte, mais pas le Hezbollah ». « D'après nos informations », ajoute le journal, « la réponse du Hezbollah devrait être distincte de celle de l’Iran ». « La riposte est inévitable et sera sévère. Elle interviendra bientôt », dit une source proche du parti chiite qui ajoute : « Nous avons besoin de cette réponse pour rétablir l’équilibre de la dissuasion et protéger les habitants de la banlieue sud de Beyrouth ».Elle aimait la vieEn France, les Jeux olympiques n'éclipsent pas totalement le reste de l'actualité. C'est en tout cas le choix de l'Humanité. Le journal, proche du Parti Communiste, a décidé de faire sa Une sur « les naufragés et les chasseurs de migrants », alors que, nous dit-on, une marche blanche était organisée mercredi à Calais, en mémoire des « neuf migrants, morts depuis le début de l'été, en tentant de traverser la Manche ». « En tête de cortège », précise l'Humanité, « les familles de Dina al Shamari, 21 ans, et de Mohamed 11 mois, deux exilés décédés ces derniers jours à la frontière ». La mère de la jeune fille a pris la parole lors de cette marche blanche. « C'est important pour nous de savoir dans quelle condition Dina est décédée, a-t-elle dit. Ma fille était quelqu'un de joyeux, elle aimait la vie, elle recherchait juste un endroit où vivre en sécurité ». Une situation pesante à Calais, d'autant que « la circonscription a basculé Rassemblement National lors des législatives », ajoute l'Humanité qui assure qu'après « les émeutes racistes » en Angleterre, « les milieux identitaires » britanniques « ciblent » désormais Calais. Un « militant d'extrême droite », aurait même appelé, le 1er août, « à ce que trois voitures pleines de patriotes, mènent une expédition punitive dans les camps d'exilés ».
8/9/2024 • 4 minutes, 10 seconds
À la Une: Carles Puigdemont est revenu en terre espagnole
L’indépendantiste, exilé dans le sud de la France pour éviter une arrestation autour de soupçons de malversation, est à Barcelone ce jeudi pour l’investiture du président de région, malgré les risques que cela comporte. C'est pourquoi El Pais juge « incompréhensible » que l’ancien président de région « risque son arrestation » qui, « sauf manœuvres insaisissables, se produira dans tous les scénarios possibles » s’il pose le pied en Espagne. À moins que ce ne soit une façon de continuer à vivre dans l’actualité ? C’est ce que veut croire El Mundo, selon lequel un Carles Puigdemont « défait aux urnes », « oublié par une bonne partie de la société catalane » et « piégé dans son personnage », n’a plus qu’à « accepter sa solitude et revenir pour être arrêté ». Objectif : devenir une sorte de martyre de l’indépendantisme, être une de ces images présentes « dans la mémoire vaincue du nationalisme ». Et de l’autre côté des Pyrénées, La Croix abonde : « à défaut d’être élu président de la Catalogne », Carles Puigdemont « cherche une image épique, théâtrale ». À moins que ce retour ne soit l’occasion d’une réconciliation…Certes, poursuit La Croix, ce retour au pays est « une mise en scène » confectionnée par un homme politique « coutumier des scénarios imprévisibles ». Mais pour El Pais, cela pourrait avoir un bénéfice : celui d’offrir « une opportunité historique », et l’occasion « de franchir une nouvelle étape dans la résolution du conflit catalan » qui dure depuis des années. Pour la première fois depuis 2012, les indépendantistes n’ont pas la majorité au parlement catalan, et cela pourrait être le bon moment « pour faire progresser l’intégration de la Catalogne dans l’État espagnol ». Une chose est sûre : ce retour fait réagir ; il crée « de l’attente dans ses rangs [ceux de Puigdemont], de la lassitude chez ses rivaux… et une indifférence absolue dans la majorité de la population ». La population britannique, elle, loin d’être indifférente après les émeutes racistes du début de la semaineDes milliers de personnes ont manifesté hier contre ces émeutes violentes, et ont, raconte le Guardian, « formé un bouclier humain pour protéger les centres d’asile » après des alertes sur « plus d’une centaine de rassemblements d’extrême droite ». Le mouvement a traversé tout le pays, de Brighton à Bristol et de Londres à Liverpool… Au point que, rapporte le Times, les manifestants « assurent qu’ils ont fait peur » aux manifestants d’extrême droite. Ces derniers, censés venir nombreux, n’ont finalement été « présents qu’en petit nombre sur les lieux de protestation », affirme ainsi Die Welt en Allemagne. En fait, juge le Guardian, il y avait finalement « peu de signes des troubles observés depuis une semaine » comme un mauvais rêve. Une question sans réponse : et maintenant, quoi ? Die Welt le dit bien : le Premier ministre Keir Starmer « ne peut pas pousser un soupir de soulagement ». Il faut encore relever « le plus grand défi », celui de « rassembler une société dont les profondes divisions » se sont révélées ces derniers jours. C’est une chose « de se montrer sévère avec les émeutiers », approuve le Guardian, mais c’en est une autre « d’empêcher d’autres troubles » en « limitant les angoisses populaires autour de l’immigration », dévoilées dans toute leur brutalité en début de semaine. Quant au Times, il rappelle que « les émeutes sont, invariablement, un défi pour l’État » puisqu’elles posent la question de « sa capacité à maintenir les libertés individuelles, la paix publique et le respect de la loi » tout à la fois. Pourtant, le New York Times préfère voir dans cet épisode de l’espoir : la réaction « résolument négative » de l’opinion publique aux émeutes « suggèrent qu’utiliser les troubles pour pousser des mesures anti-immigration pourrait se retourner contre l’extrême droite britannique ». D’ailleurs, Libération signale que « 67% des britanniques s’inquiètent de la montée de l’extrême droite ». Sauf qu’un autre sondage, le même jour, indique que « l’immigration est le principal défi posé au pays » pour plus de 50% des sondés… « à un niveau inédit depuis près de 10 ans ». Keir Starmer et son gouvernement ont encore du travail.
8/8/2024 • 3 minutes, 47 seconds
À la Une: Yahya Sinwar remplace Ismaël Haniyeh à la tête du Hamas
Désignation officialisée mardi, après la mort du précédent chef du groupe armé. Haaretz y voit « un message du Hamas à Israël, aux États-Unis, aux négociateurs (…) et à la population palestinienne ». Et pour cause : Sinwar est l’architecte des attaques du 7 octobre, et est, rappelle le Figaro, « l'ennemi numéro un d'Israël ». Sa nomination est donc « une décision symbolique qui montre l’alignement du Hamas » avec la ligne dure tenue par Yahya Sinwar, analyse le New York Times. Et c'est un signe de plus, juge El Pais, que « le radicalisme a pris le dessus sur le pragmatisme » au sein du mouvement palestinien. Une désignation dans un contexte régional plus tendu que jamaisLa mort d’Ismaël Hanyieh en terrain iranien, dont Téhéran accuse Israël d’être responsable, fait craindre depuis plusieurs jours une riposte des alliés du Hamas et de l’Iran. Et précisément… le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a pris la parole mardi pour promettre une réponse. Mais, croit comprendre L’Orient-le Jour, « le Hezbollah n’a pas l’intention d’entraîner le pays (et la région toute entière) dans une guerre totale face à Israël ». Le journal libanais en veut pour preuve qu’Hassan Nasrallah a promis de répondre « avec courage mais aussi avec doigté », sans « être impulsif ». Quelques pages plus loin, un éditorialiste nuance : le chronomètre s'accélère et la seule question à présent, est « de savoir laquelle battra l’autre de vitesse », entre « l’explosion » et « la désescalade à laquelle œuvre fébrilement la communauté internationale ». Des puissances dont on attend « un salutaire prodige de désamorçage in extremis ». Les États-Unis en tête des artisans négociateursObligés de jouer les équilibristes et de poursuivre leur défense d’Israël, même si, poursuit L’Orient-le Jour, « à quelques semaines de sa retraite, le président américain répugne à se laisser entraîner dans la mêlée ». Le Washington Post n’est pas du même avis et juge au contraire que, « même s’il quittera bientôt la Maison Blanche, il a, au cours de la semaine passée, conduit un intense tour de négociations pour éviter une guerre catastrophique ». Discussions à huis clos, avertissements sans fards, déploiement de forces américaines… tous les moyens ont été mis en œuvre. Autant d’efforts qui, croit savoir le Post, « pourraient être payants ». Kamala Harris concentrée sur la présidentielle américaineLa candidate démocrate a désigné hier son colistier, le gouverneur du Minnesota Tim Walz. Un homme « peu connu au niveau national » reconnaît le Washington Post, mais qui « a su convaincre les électeurs ruraux conservateurs ». Avec ce choix, Kamala Harris « ne prend que peu de risques » relève Le Temps : Tim Walz « remplit les critères » qu’on pouvait attendre « d’un possible vice-président démocrate : un homme, blanc, et de la région du Midwest, où beaucoup d’États sont considérés comme pivots ». Le Star Tribune, un média du Minnesota, est d’ailleurs déjà conquis : « ancien professeur, entraîneur de football, vétéran de la garde nationale » c’est aussi un « dirigeant pragmatique et expérimenté (…) qui apporte à la course présidentielle la bonne foi de l’Amérique rurale ». Un choix qui divise Le Temps note d’ailleurs que « pour les Républicains, » Tim Walz n’est rien d’autre qu’ « un Bernie Sanders bis ». Et c’est exactement ce que dénonce le Wall Street Journal : « au cours de son second mandat, il a été le gouverneur du Minnesota le plus à gauche » depuis les années 30 ; pour le quotidien économique, avec ce choix, Kamala Harris a « plié sous la pression progressiste » et a choisi « un colistier qui renforce sa base plutôt que de s’adresser aux électeurs indécis ». L’avenir dira qui, de ces deux camps, a eu du flair : comme le souligne le Times, le « charme affable et terre à terre » de Tim Walz a « moins de trois mois » pour faire effet.
8/7/2024 • 3 minutes, 44 seconds
À la Une: la Première ministre Sheikh Hasina fuit précipitamment le Bangladesh
Face à des centaines de milliers de manifestants déterminés, la Première ministre au pouvoir depuis 1996, quasi sans interruption, a fini par quitter le pays. En France, La Croix raconte cette foule qui s'est « engouffrée dans les jardins du palais de la Première ministre, (…) saccageant meubles et objets, » « fébriles », laissant éclater à la fois « [leur] colère et [leur] révolte, mais aussi [leur] joie et [leur] victoire ». Une chute « spectaculaire, » souffle La Croix, d’autant, rappelle Le Temps en Suisse, que « quelques jours avant, le calme semblait revenu au Bangladesh » et qu' « hier encore, elle promettait de "supprimer" les manifestants "terroristes" pendant que sa police tirait sur la foule ». Une fuite non sans conséquence pour l'IndeCar, comme le rappelle le Times, lorsque Sheikh Hasina a été reconduite, « le dirigeant mondial le plus satisfait de cette victoire était le Premier ministre indien, Narendra Modi ». La Première ministre était pour lui une partenaire régionale de choix « dans sa rivalité avec la Chine et son hostilité ouverte avec le Pakistan ». C’est peut-être en raison de ces liens que l’Inde a accepté d’offrir un refuge à la cheffe de gouvernement déchue. Le Times of India raconte que New Delhi « a dû agir rapidement » pour garantir sa sécurité, « en déployant deux avions Rafale » et en assurant « une liaison constante entre l’avion [de Sheikh Hasina] et les plus hauts responsables indiens, » avant d’organiser « une réunion de haut niveau avec les chefs des renseignements. » Et, analyse le Times britannique, « la décision d’accueillir Hasina (…) pourrait être le résultat d'un accord passé avec les militaires bangladais pour faciliter la route vers la transition ». Et maintenant ?L’armée bangladaise a pris le contrôle, temporairement dit-elle, du pays. Le Guardian pointe que « beaucoup espèrent que le Bangladesh ne tombera pas dans les mêmes travers que par le passé » là où le Times entrevoit des tractations entre l’Inde et les militaires bangladais pour « un nouveau gouvernement toujours favorable à New Delhi ». Illustration de l’adage selon lequel chacun voit midi à sa porte, le South China Morning Post quant à lui se réjouit : le départ de Sheikh Hasina « signifie que n’importe quel nouveau gouvernement pourrait être plus favorable à Pékin » que ce qu’espèrent l’Inde et les États-Unis. Aucune garantie toutefois : « bien que les militaires ont promis un gouvernement par intérim puis des élections », un analyste interrogé par le Morning Post rappelle que ces derniers « ont un long passif d’interférence dans la politique – rien ne garantit qu’ils vont quitter le pouvoir ». Kamala Harris en campagne express aux États-UnisUn peu plus de deux semaines après que Joe Biden a jeté l’éponge, la candidate démocrate reprend le flambeau à toute vitesse. Elle doit présenter son numéro deux aujourd’hui lors d’un meeting en Pennsylvanie avant, signale El Pais, « une intense tournée de cinq jours dans les sept principaux tats-clés ». Et ce chronomètre accéléré pourrait bien bénéficier à la vice-présidente, juge le New York Times. Car elle « cherche à profiter d’un élan, espérant passer outre l’examen minutieux et les débats politiques détaillés auxquels les candidats sont habituellement confrontés ». Qui plus est, cela force Donald Trump « à s’adapter à un rival très différent » et à tourner le dos à des mois de campagne basée sur « des attaques sans relâche » contre Joe Biden. Et puis il y a le nerf de la guerre : « le robinet des dons a été réactivé, pointe El Pais, et s’est transformé le mois dernier en jaillissement de plus de 300 millions de dollars ». Sans compter « les centaines de milliers de bénévoles qui se sont inscrits à la campagne : au total 370 000 nouvelles paires de mains ». L’ex-président semble avoir perdu son avantage – Kamala Harris ne cesse de monter dans les sondages –, alors le Washington Post s’interroge : peut-être « Donald Trump panique-t-il, car le passage de Biden à Harris n’aurait pas pu mieux se passer pour les démocrates » d’autant que les meetings du républicain, émaillés d’attaques contre ses ennemis même dans son propre camp, donnent l’image d’un candidat « qui ne semble pas déterminé à rester concentré et à fournir le travail nécessaire » pour l'emporter. Et le journal conclut non sans ironie : « Bravo pour votre choix, les Républicains ».
8/6/2024 • 4 minutes, 15 seconds
À la Une: inquiétude grandissante autour du Liban
Haaretz parle d’une « peur immense » donnant lieu à « des scénarios d’horreur ». Après la mort la semaine dernière du chef du Hamas Ismaël Haniyeh, tué par une frappe que l’Iran attribue à Israël, chacun retient son souffle. « Journalistes, analystes, diplomates » tous, souligne L’Orient-le Jour, « évoquent le risque d’une guerre régionale de grande ampleur depuis bientôt dix mois ».Sauf que cette fois, juge le quotidien libanais, « c’est différent ». Plusieurs pays – les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, mais aussi la Suède et la Jordanie - ont appelé leurs ressortissants à quitter le Liban au plus vite, face aux menaces de riposte. Car cette fois, « les principaux belligérants semblent prêts à prendre plus de risque (…) pour ‘remporter’ la séquence » analyse le journal.Pour Le Soir, en Belgique, c'est certain : « la riposte des ennemis de l’État hébreu ne fait plus de doute : reste à savoir où, quand, et comment elle aura lieu ». Même analyse chez Haaretz ; alors que, regrette le journal israélien, « un homme a le pouvoir d’éteindre la mèche de la bombe à retardement : (…) Benyamin Netanyahu ». Il faudrait, poursuit le titre, annoncer un cessez-le-feu avec le Hamas. Cela ne signifierait « en aucun cas » une « capitulation face à l’Iran et au Hezbollah, et encore moins face au Hamas », mais cela aurait au moins le mérite « de garantir une chute immédiate du niveau de tensions ».À lire aussiGuerre à Gaza: les journalistes palestiniens ciblés par les frappes d'IsraëlManifestations au Royaume-Uni après l’attaque au couteau contre des enfantsSauf que ces manifestations ont rapidement tourné à l’émeute : le Times britannique rappelle ainsi qu’une « bibliothèque pour enfant à Liverpool a été réduite en cendres ; des briques et des pierres ont été lancées sur des policiers ; des mosquées et des boutiques tenues par des asiatiques ont été attaquées ». Encore pire, dénonce le Guardian, « une foule emmenée par des émeutiers d’extrême-droite a essayé de mettre le feu à un hôtel hébergeant des demandeurs d’asile ».« Consternant », souffle le Times, là où le Guardian accuse le précédent gouvernement conservateur d'avoir « laissé la porte grande ouverte à la violence d’extrême droite (…) en ignorant les signaux d’alerte et en attisant les flammes avec son programme de guerre culturelle. »Des rumeurs sur les origines de l’assaillantLe Washington Post rappelle que sur les réseaux sociaux ont circulé « de fausses informations selon lesquelles l’assaillant était entré illégalement dans le pays ». Une rumeur rapidement « amplifiée par des figures de l’extrême droite » alors même que, souligne El Pais, « la seule personne accusée du crime est née au pays de Galles, dans une famille de réfugiés rwandais ».À lire aussiRoyaume-Uni: les autorités confrontées aux pires émeutes depuis plus de dix ansDe toute façon, a rapidement rétorqué le Premier ministre britannique : ces rassemblements relèvent « de la violence, pas de manifestations ». Avis partagé par le Times qui conclut : « quoi qu’ils en disent, [les émeutiers] ne sont pas des patriotes qui défendent leurs communautés ; ce sont des voyous, des criminels et des extrémistes qui trahissent les valeurs exactes sur lesquelles notre pays s’est construit ».La presse toujours penchée sur les Jeux olympiquesPlusieurs épreuves à médailles aujourd’hui : le plongeon 10m, le badminton, le saut à la perche hommes ou encore le 800m féminin… mais aussi deux opportunités de décrocher l'or pour Simone Biles en gymnastique artistique ! Et Libération n'a d'yeux que pour l'américaine, « renversante », titre le quotidien en Une. Il faut bien dire que la sportive aux 10 médailles olympiques (dont 3 cette année) nous fait tourner la tête en même temps que la sienne, avec ses vrilles, ses saltos et ses sauts enchaînés avec une facilité déconcertante. Au point que le quotidien français s’interroge : « Sommes-nous les figurants d’un film ? Simone Biles existe-t-elle vraiment ? ».Elle plafonne à 1m42 mais, statistiquement, bien peu de gymnastes lui arrivent à la cheville. Pour le Washington Post, elle a tout simplement « repoussé les limites de ce qui est possible en gymnastique féminin ». Et pourtant, rien de tout ça n’était gagné, puisque aux précédents Jeux, victime de pertes de repères dans l’espace, la virtuose de la vrille déclare forfait, avant d’être diagnostiquée « dépressive et anxieuse », ce qui a ouvert la voie à un déferlement de haine sur les réseaux sociaux. Trois ans plus tard, Libé s'incline : Simone Biles a prouvé « qu’elle pouvait revenir de l’enfer », en plus de « pulvériser les codes d’une gymnastique poussiéreuse, blanche et régie par des hommes ». À lire aussiSimone Biles, la reine flamboyante et incontestée
8/5/2024 • 4 minutes, 15 seconds
À la Une: les Jeux olympiques donnent le sourire à la France
C'est « le jour des gloires », comme le dit l'Équipe, avec en Une les photos de Teddy Riner et Léon Marchand, célébrant leur victoire les bras en l'air. Ils sont « or normes », titre Libération qui nous rappelle que le judoka « a remporté hier son troisième titre olympique », alors que le nageur « réalisait l'exploit, avec une quatrième médaille d'or à Paris, en seulement une semaine ».Ce sont des « Légendes » s'exclame le Parisien, « deux générations, deux parcours, unis par une même quête d'absolu. L'un, vétéran des tatamis, symbole de longévité et de domination. L'autre, nouveau phénomène de la natation, incarnation de la relève tricolore. Teddy, force tranquille, charisme et rire contagieux », poursuit le Parisien. « Léon, fougue juvénile, détermination sans faille et sourire malicieux ». Enfin, le Monde salue « Teddy Riner, triple champion olympique à la longévité hors normes », et le « marchand de rêve, qui a su redonner ses lettres de noblesse à une spécialité souvent dédaignée en raison de sa difficulté ».À lire aussiJO 2024 : résultats et décryptage du vendredi 2 aoûtSombres perspectives« Israël et les États-Unis se préparent à de sévères représailles iraniennes », titre le Wall Street Journal. « L'Iran, explique le quotidien, se prépare à riposter » après l'élimination, à Beyrouth et Téhéran, de deux des principaux responsables du Hamas et du Hezbollah. Et cette attaque ne sera pas la même que celle du mois d'avril, « lorsque l'Iran a tiré plus de 300 drones et missiles sur Israël », mais « seulement après avoir averti les diplomates et avoir donné à Israël et aux États-Unis, le temps de se préparer ». « Cette fois-ci » s'inquiète le Wall Street Journal, « Israël et ses alliés opèrent en vase clos ».Comment se préparent-ils ? « Les États-Unis vont envoyer davantage d'avions de combats et de navires de guerre au Proche-Orient », annonce le New York Times. « C'est une question de jours » pour les avions, « il faudra un peu plus de temps pour les renforts navals ». « La crainte, explique de son côté la Republica, en Italie, est que l'Iran ait capitalisé sur les erreurs commises le 13 avril », notamment « le manque de fiabilité technique ». Cette fois, estime le quotidien italien, « on peut craindre un timing et une puissance beaucoup plus meurtriers : un déluge de missiles en seulement vingt minutes ».Une perspective que semblent confirmer les informations de l'Orient le Jour, selon lesquelles « Téhéran souhaite que sa réponse intervienne "rapidement", et « ne se prolonge pas dans le temps ». Le quotidien francophone libanais ajoute que « selon un proche du Hezbollah, la réponse sera extrêmement douloureuse pour Israël ».À lire aussiConflit israélo-arabe: «aucune des parties ne souhaite une guerre totale»Des incendies à la Une de la presse britannique« La police attaquée à Sunderland, alors que les craintes d'émeutes se multiplient », titre le Times, avec la photo d'un commissariat en train de brûler. « Une mosquée a également été ciblée, lors d'une troisième nuit de troubles », alors que « plus de trente rassemblements sont prévus par l'extrême droite ce week-end dans toute la Grande-Bretagne ». Les « craintes de violence », nous dit le Times, « sont alimentées par la désinformation sur le suspect de l'attaque au couteau », qui a tué trois petites filles lundi 29 juillet dernier, à Southport. Des informations qui se sont révélées fausses, selon lesquelles le suspect, âgé de dix-sept ans, « était un demandeur d'asile musulman », précise le Guardian.Le quotidien ajoute que le Conseil musulman de Grande-Bretagne parle « d'agressions sans précédent contre des musulmans, de messages de menaces adressés aux mosquées, avec une forte montée du sentiment anti-migrants et islamophobe ». Une affaire hautement sensible sur le plan politique, le premier ministre Keir Starmer, « a réuni, hier, le 2 aout 2024, les chefs de la police pour renforcer leur coordination ». Il a également demandé « que les émeutiers soient traités comme des hooligans ». Nigel Farage, le chef du parti anti-immigration Reform UK, s'indigne, lui, du « déclin de la société », il estime que « la loi et l'ordre dans les rues sont en train de s'effondrer ». Et il assure que « le Premier ministre n'a pas la moindre idée, de la façon de gérer la situation ». À lire aussiRoyaume-Uni: la marche organisée à Southport après une attaque au couteau tourne à l'émeute
8/3/2024 • 4 minutes, 15 seconds
À la Une: l'arrivée aux États-Unis des prisonniers libérés par la Russie
Sourires, embrassades, émotion : tous les journaux américains font leur Une ce matin du 2 aout 2024 avec ces images. Les anciens prisonniers (dont le journaliste Evan Gershkovich) sortent de l'avion. Ils sont accueillis et serrés dans leurs bras par le président Joe Biden et la vice-présidente Kamala Harris, ainsi que par leurs proches. Particulièrement concerné, le Wall Street Journal, pour lequel travaillait Evan Gershkovich.Le Wall Street Journal a suivi « les négociations secrètes » qui ont permis sa libération et selon lequel « les efforts pour rapatrier le journaliste et d’autres personnes se sont déroulés sur trois continents, impliquant des agences d’espionnage, des milliardaires, des acteurs du pouvoir politique et sa plus farouche défenseuse : sa mère ». Le quotidien américain n'en oublie pas pour autant les autres prisonniers, « deux Américains et huit Russes qui, au total, ont passé ensemble des décennies dans des prisons politiques et des colonies pénitentiaires. Des dissidents endurcis qui avaient bravé l’empoisonnement et enduré les grèves de la faim, mais aussi des Américains ordinaires qui se retrouvaient réduits à l’état de monnaie d’échange dans un bras de fer géopolitique qui durait depuis des années avec Vladimir Poutine ». TouristeLe Times de son côté, dresse le portrait de celui qui a été échangé contre ces prisonniers. Il s'appelle Vadim Krasikov, « colonel du service de sécurité russe, le FSB ». En gros plan, sa photo, le crane rasé et le regard dur. Le Times raconte : « Krasikov purgeait une peine de prison à vie en Allemagne pour l'assassinat de Zelimkhan Khangoshvili, un ancien commandant rebelle tchétchène accusé de terrorisme par la Russie. Khangoshvili a été abattu par Krasikov dans un parc de Berlin en 2019 ». Le Kremlin a toutefois toujours rejeté ces accusations, assurant que Krasikov était en fait un simple « touriste russe ». Toujours selon le Times, « Krasikov semblait convaincu que Poutine viendrait à son secours, il aurait déclaré un jour à un gardien de prison américain que la Russie ne le laisserait pas "pourrir" en détention ».À lire aussiDans l'échange de prisonniers entre la Russie et l'Occident, «la priorité de Poutine était Krasikov»De son côté, la presse russe montre, elle aussi, des images, celles de plusieurs hommes accueillis au pied d'un avion par Vladimir Poutine lui-même. Image en Une du Moskovski Komsomolets, qui titre « les Russes échangés ont été accueillis en héros, ils recevront des récompenses d'état ». Le journal précise qu'il a semblé que le « président russe connaissait bien Vadim Krasikov, car il lui a témoigné plus d'attention qu'aux autres ». Signe peut-être qu'il n'était pas un « touriste » ordinaire, comme il le prétendait. La rédaction en exil de Novaïa Gazeta commente également la libération des prisonniers russes et donne des précisions sur les négociations qui ont permis l'échange de prisonniers. « Selon nos observations, l'échange était préparé depuis des mois ».Le rôle de la TurquieD'autres quotidiens européens semblent connaître, eux aussi, certains détails des négociations. C'est le cas d'El Païs en Espagne. Il compare ces libérations au « deuxième volet de la saga de l'agent 007, le James Bond de Sean Connery qui combat les perfides agents soviétiques et bulgares (...) dans des lieux colorés d'Istanbul ». Où veut en venir exactement le quotidien espagnol ? Au fait que, selon lui, la Turquie « a mené les négociations pour le plus grand échange de prisonniers avec la Russie depuis la guerre froide ». Faussement innocent, El Païs s'interroge : « comment un pays qui est membre de l’Otan quasiment depuis sa création peut-il être considéré comme un médiateur impartial par Moscou ? ». Réponse du quotidien espagnol : « parce que malgré son appartenance à l'alliance atlantique, la Turquie a été le seul membre à refuser d'appliquer des sanctions à la Russie pour l'invasion de l'Ukraine ». Enfin, le Washington Post déplore que « Vladimir Poutine n'ait rien payé pour l’emprisonnement d'Evan Gershkovich (...). Il a même obtenu la libération de ses espions et d’un assassin. Il peut donc dire à ses tueurs que même s’ils sont capturés à l’étranger, il trouvera un moyen de les faire libérer ».À lire aussiArrivée aux États-Unis et en Russie des prisonniers libérés lors d'un échange historique
8/2/2024 • 4 minutes, 18 seconds
À la Une: l’escalade au Proche-Orient
« À défaut d’atteindre ses objectifs à Gaza, Israël s’impose sur la scène régionale, relève Le Soir à Bruxelles. La mort d’Ismaël Haniyeh, le leader politique du Hamas, survenue quelques heures après l’attaque revendiquée par l’État hébreu visant le numéro deux du Hezbollah Fuad Shukur à Beyrouth, constitue une remarquable démonstration de force de l’armée israélienne. Deux capitales touchées et deux responsables politiques de haut rang visés. Près de dix mois après le début de la guerre à Gaza où l’armée israélienne n’a pas remporté de victoire stratégique, Israël peut se targuer de succès tactiques, constate le quotidien belge. Pour ses ennemis du Hamas et du Hezbollah, le message est clair, leurs hauts dirigeants ne sont en sécurité nulle part dans la région ».Au bord de la guerreReste que de représailles en contre-représailles, le risque d’un embrasement généralisé de la région n’a jamais été aussi grand.C’est ce que craint notamment Libération à Paris : « le chef du gouvernement israélien a donc choisi la démonstration de force, et le scénario du pire. En lançant les deux frappes meurtrières (…), il a pris le risque, en toute conscience, de provoquer une guerre régionale aux conséquences imprévisibles. Depuis qu’une frappe attribuée au Hezbollah a tué dimanche 28 juillet dernier douze enfants et adolescents sur le Golan annexé par Israël, la communauté internationale – États-Unis en tête – tentait de retenir la main de Benyamin Netanyahou par peur d’une escalade régionale. Il est passé outre, déplore Libération, engagé dans une fuite en avant qui ne peut que rajouter de la violence à la violence et éloigner tout espoir de solution politique à court ou moyen terme ».À lire aussiL'Iran organise les funérailles du chef du Hamas Ismaïl HaniyehQuelle riposte de la part de l’Iran ?Pour les Iraniens, « la tentation de la vengeance est évidente », estime le New York Times. « Si l’Iran lance des attaques directes de missiles, comme il l’a fait pour la première fois en 45 ans en avril dernier, le cycle de frappes et de contre-attaques pourrait facilement s’intensifier. Si le Hezbollah, son plus proche allié dans la région, intensifie ses attaques au nord d’Israël ou si les Houthis étendent leurs attaques dans la mer Rouge, la guerre pourrait s’étendre au Liban ou nécessiter l’intervention des forces navales américaines pour maintenir ouvertes les voies maritimes. Et derrière toutes ces options se cache peut-être le choix le plus risqué de tous, souligne encore le New York Times : l’Iran décidera-t-il de franchir la dernière étape vers la fabrication d’une véritable arme nucléaire ? »Comment sortir de cette spirale infernale ? « L’arrêt des combats dans l’enclave palestinienne serait le seul moyen d’enrayer une extension du conflit, estime La Croix à Paris. Cette décision dépend de Benyamin Netanyahou et du chef local du Hamas, Yahya Sinouar. Or tous deux sont des jusqu’au-boutistes ».JO : Léon, roi des bassins !À la une également : « le Roi Léon », c’est le grand titre du Figaro à Paris. « Une légende d’or et 200 », s’exclame L’Equipe. 200, le chiffre… Comme le 200 mètres papillon et le 200 mètres brasse, les deux épreuves remportées hier soir par Léon Marchand. « À 22 ans, il était annoncé comme le Messie ; il a littéralement marché sur l’eau », s’esbaudit encore le quotidien sportif.Le Washington Post n’en revient pas non plus… La mission que s’était donné Léon Marchand semblait impossible : « remporter deux victoires dans deux nages bien différentes, papillon et brasse, ce qu’aucun nageur n'avait jamais réalisé au cours des mêmes Jeux olympiques, survivre à laps de temps de 110 minutes entre les deux épreuves, sans crampes ni refroidissement, vaincre un recordman du monde apparemment imbattable et un détenteur de record olympique imposant - et le tout dans un stade, le Paris La Défense Arena, où les spectateurs étaient venus pour voir leur héros l’emporter par deux fois et rien d’autre… Ce pari était téméraire, audacieux, sans précédent, s’exclame le Washington Post. C’était le genre de chose que seul un jeune homme de 22 ans doté d’un talent surnaturel pouvait tenter. En un sens, c’était de la folie. Et en fin de compte, ce fut spectaculaire ».Et la moisson du Français pourrait se poursuivre… Il reste encore le 200 m 4 nages : « En série et demi-finale ce jeudi 1ᵉʳ aout, en finale vendredi soir, on y croit, lance L’Equipe. Emporté par la foule et sa propre déferlante, on ne voit pas comment une quatrième médaille d’or pourrait échapper à celui qui dominait l’exercice lors des Mondiaux en 2022 et 2023 ».À lire aussiJO 2024: double sacre olympique historique en une soirée pour Léon Marchand
8/1/2024 • 4 minutes, 4 seconds
À la Une: petites et grandes histoires aux Jeux olympiques
Avec tout d’abord cet incroyable pari : celui du nageur français Léon Marchand qui vise quatre médailles d’or individuelles à la natation. « Jamais un Français ne s’y est essayé », s’exclame Libération. Et cerise sur le gâteau, pointe encore le journal : il « s’aligne sur 200 m papillon et 200 m brasse » : finale ce soir… « Jamais une olympiade n’avait vu un nageur (avec des chances sérieuses de gagner) inscrire un tel doublé dans son programme. (…) Pour réussir, Léon Marchand s’appuie sur deux armes fatales, explique Libération : ses coulées et sa récupération ».En effet, « ses impressionnantes ondulations sous l’eau sont devenues "la signature Marchand". Lors de sa finale victorieuse sur 400 m 4 nages aux Mondiaux de Fukuoka, il y a un an, il avait bluffé tout le monde en poussant sa dernière coulée jusqu’à la limite autorisée des 15 mètres. » Conséquence : il ressort de l’eau devant tous les autres, car sous l’eau, on va plus vite…Et puis la récupération… avec là aussi, un physique hors norme : « Léon Marchand arrive à enchaîner les courses dans un temps record, pointe encore Libération. Aux Mondiaux 2022, il lui avait fallu seulement 51 minutes pour décrocher l’argent sur 200 m papillon, monter sur le podium, puis nager une deuxième course synonyme de qualification pour la finale du 200 m 4 nages (qu’il a remportée ensuite) ».Résultat, se réjouit L’Equipe : « le Toulousain navigue sur un nuage, d’une sérénité olympienne depuis son exaltant 400 m 4 nages. Il oublie la fatigue, est porté par l’adrénaline, l’excitation et la ferveur hallucinante de ce public acquis à sa cause. Il semble capable de tout. Même d’aller décrocher deux nouvelles médailles, peut-être de l’or, et même la lune… »14 000 km pour 5 secondes de combat…Une athlète de l’ombre à présent… Die Welt à Berlin nous raconte l’histoire de cette judokate de 15 ans, Nera Tiebwa, qui vient de Kiribati, micro-État du pacifique central, 131 000 habitants. Porte-drapeau de son pays, avec une délégation de 3 athlètes, Nera Tiebwa « a parcouru 14 000 kilomètres depuis Kiribati pour participer aux JO, relève le quotidien allemand. Et elle a perdu son combat au premier tour du tournoi de judo après seulement… cinq secondes. » Classée au 258ᵉ rang mondial, elle affrontait une Ukrainienne double championne du Monde… l’essentiel était de participer.Le tennis de table, ça n’est pas du ping-pong…À lire dans le New York Times, cette chronique sur le tennis de table… Un sport que pratiquement tout le monde a essayé au moins une fois dans sa vie. Une chronique intitulée : « non, on ne peut pas battre un joueur de tennis de table de niveau olympique… »En effet, explique le quotidien américain, les pongistes professionnels sont tout le temps confrontés à des demandes surréalistes de la part « d’amateurs qui pensent pouvoir leur tenir tête ». La joueuse américaine Lily Zhang explique : « Vous rencontrez quelqu’un et sa première réaction est de vous dire : "Je parie que je peux vous marquer au moins un point". » Mais, non, c'est techniquement impossible… Le tennis de table peut être un passe-temps, là, c'est du ping-pong, mais c’est aussi un sport de haut niveau.Le classement de la « lose »…Qui dit JO dit classement par médailles… On sait que les américains ont un décompte différent des autres nations : ils comptent l’ensemble des médailles quelle que soit leur couleur… Ce qui leur donne un avantage certain…Justement, le quotidien Le Monde à Paris s’est amusé à proposer d’autres classements. Exemple : « le classement selon le nombre d’habitants » : « un classement qui fait remonter très haut des États moins peuplés et moins puissants dès lors qu’ils décrochent une médaille ».Ainsi, si l’on suit ce classement, le Kosovo arrive en tête, avec deux médailles, argent et bronze pour 878 000 habitants, suivi des Fidji, de la Moldavie, de la Slovénie et de l’Australie, grande pourvoyeuse de médailles, mais qui ne compte que 2 millions 400 mille habitants.Enfin, Le Monde établit également ce qu’il appelle « le classement de la "lose" », c’est-à-dire le classement des perdants, ceux qui échouent à la 4e, 5e et 6e place, au pied du podium. Ainsi, dans le classement de la lose, c’est la Grande-Bretagne qui arrive en tête avec 7 places de 4e, suivie de l’Italie, de l’Allemagne, de la Chine et de l’Australie. La France est à la 14e place dans ce classement. Mais elle est toujours à la 5e place au classement des médailles, le vrai. Pourvu que ça dure…► Suivez toute l'actualité des JO 2024 sur RFI et rfi.fr► Retrouvez le programme complet (calendrier, résultats,...) sur rfi.fr
7/31/2024 • 3 minutes, 39 seconds
À la Une: la démocratie bafouée au Venezuela
C’est du moins l’opinion de nombreux quotidiens ce matin, à commencer par La Croix à Paris : « Nicolas Maduro a réussi son coup. Le président sortant du Venezuela a été déclaré vainqueur de l’élection de dimanche par le Conseil national électoral, une instance à sa botte. L’opposition est sous le choc. Elle estime que son candidat a obtenu 70 % des suffrages. Mais l’opacité a régné lors du dépouillement. Suspicieux, de nombreux pays d’Europe et d’Amérique latine demandent "une vérification impartiale des résultats". Une pression diplomatique dont Nicolas Maduro n’a cure : il n’a pas l’intention de céder le pouvoir ».Justement, pour El Pais à Madrid, « si Maduro veut légitimer sa réélection, il doit publier les résultats du scrutin et permettre à des vérificateurs impartiaux de les confirmer ».El Pais qui ne se fait guère d’illusions : « Le chavisme a érodé la crédibilité de Maduro en tant qu’interlocuteur politique et, avant même ces élections, il avait clairement montré qu’il ne se souciait même pas de maintenir un certain décorum démocratique. Il l’a démontré en opposant son veto à la mission d’observation de l’UE, en bloquant l’entrée des anciens présidents latino-américains, en expulsant les invités de l’opposition et en refusant l’accréditation des journalistes ».Impuissance internationale…Que vont faire les États-Unis ? Question posée par le Washington Post : « la triste réalité est que nous sommes coincés avec une politique de sanctions qui a échoué au Venezuela. Et nous ne pouvons certainement pas les assouplir maintenant ; cela ne ferait que récompenser la prise de pouvoir de Maduro. Le Venezuela rejoint (donc) une longue liste de nations voyous, soupire le Washington Post : l’Iran, la Corée du Nord, le Myanmar, la Syrie et Cuba, qui ont résisté à des décennies de pression américaine. Le bilan négatif de l’action des États-Unis au Venezuela n’est pas une mise en accusation des administrations républicaines ou démocrates. Il s’agit plutôt d’un rappel des limites de la puissance américaine. Certains problèmes n’ont tout simplement pas de solution évidente - du moins pas de solution américaine ».En effet, constate La Nacion à Buenos Aires, « depuis plus d’une décennie, rien ne semble avoir fonctionné pour stopper la dérive dictatoriale de Maduro ou pour empêcher l’impéritie chaviste de ruiner complètement la vie quotidienne des Vénézuéliens. Ni les mobilisations de rue, ni les confrontations politiques, ni les insurrections internes, ni les boycotts internationaux, ni les grèves du pétrole, ni les sanctions internationales. Maduro et le chavisme ont survécu encore et encore, parfois au prix fort pour eux, et toujours chèrement payé pour les Vénézuéliens. Mais cette fois, pointe La Nacion, la manipulation des résultats est si flagrante que même les alliés les plus fidèles de Maduro hésitent à reconnaître sa réélection. Un malaise qui menace de transformer l’isolement international du Venezuela en asphyxie. La contestation régionale est aussi forte que celle des rues de Caracas à cette heure. Sera-t-elle assez puissante cette fois pour convaincre Maduro que son heure est passée ? ».JO : la France en apesanteur…À la Une également, la parenthèse enchantée des Jeux olympiques de Paris…« Huit médailles, dont deux en or, en une seule journée hier, s’exclame Le Monde, l’équipe de France commence ses Jeux par une moisson historique. En trois jours, les Français ont déjà glané seize médailles ».Et constate Le Figaro, « d’un coup d’un seul, la politique a - presque - disparu des écrans radars. Le sabotage du réseau SNCF, la polémique sur la cérémonie d’ouverture, l’engouement pour les Jeux et le retour de la chaleur ont eu raison de la question qui faisait la Une en juillet : combien de temps la France peut-elle tenir avec un gouvernement démissionnaire ? (…) Dans la torpeur de l’été, la France est comme en apesanteur. (…) Emmanuel Macron réfléchit, dit-on, à l’instauration d’un mode de scrutin à la proportionnelle pour sortir de la crise de notre système majoritaire et faciliter cette culture du compromis. L’adoption d’une loi simple suffirait. En attendant, s’interroge Le Figaro, par quel numéro d’équilibrisme la France va-t-elle pouvoir adopter un budget pour 2025 ? (…) L’urgence commande de faire des choix très politiques qui ne sont pas du ressort d’un gouvernement démissionnaire ».
7/30/2024 • 4 minutes, 10 seconds
À la Une: la fête olympique et son «parfum de communion plus que bienvenu»
« Grincheux ou joyeux, les Français ? Telle était la question à l’orée des Jeux olympiques, pointe le quotidien Libération à Paris. Après un premier week-end de compétition, la réponse s’impose. Il a suffi d’une cérémonie d’ouverture exceptionnelle vendredi soir pour que l’ambiance politique anxiogène de ces dernières semaines ne semble plus qu’un lointain souvenir. Même la pluie, qui a continué à tomber dru tout au long de la journée de samedi, n’a pas refroidi la ferveur palpable depuis l’embrasement de la vasque olympique par Marie-José Pérec et Teddy Riner et surtout cet Hymne à l’amour entonné par Céline Dion du premier étage de la tour Eiffel, un message dont le monde aura rarement eu autant besoin ». Ensuite, pointe encore Libération, « les premières médailles ont achevé de galvaniser les foules. Un parfum de communion plus que bienvenu, que cela dure jusqu’au bout ou pas ».Le Soir en Belgique ironise : « à l’image du fabuleux exercice pyrotechnique réalisé sur le pont d’Austerlitz vendredi soir, c’est clair qu’on va en bouffer du bleu-blanc-rouge tout au long de la prochaine quinzaine, s’exclame le quotidien bruxellois. Conquérante comme jamais, arrogante comme souvent, la France d’en haut a retrouvé celle d’en bas, incarnée par Manu qui, un bon mois après s’être montré dissolu, y est descendu pour entamer son travail de… reconquête en s’affichant aux côtés de ses premiers médaillés, du stade de France au Champ-de-Mars. (…) Bref, à l’image de ce ballon “enflammé“ qui s’élève au-dessus du Jardin des Tuileries, conclut Le Soir, nous allons pouvoir observer pendant une quinzaine au moins la France et ses Français léviter à quelques mètres du sol, et prêts à entonner la Marseillaise à la moindre occasion. Alors bons Jeux. Et vive la France ! »Léon Marchand est… français !Le Wall Street Journal revient sur l’incroyable performance hier soir du nageur Léon Marchand dans le 400 m-4 nages, avec un regret. « Depuis que le plus grand nageur olympique de tous les temps a annoncé sa retraite, l’Amérique cherche désespérément le prochain Michael Phelps. Aujourd’hui, les États-Unis ont enfin produit un héritier, un nageur si puissant, si polyvalent, si dominateur que la question n’est pas de savoir s’il gagnera des médailles d’or à Paris, mais combien. (…) Malheureusement pour Team USA, il y a un seul problème avec cette machine à gagner en bleu, blanc, rouge, déplore le Wall Street Journal : Léon Marchand est français. »Hé oui, Léon Marchand s’entraine certes aux États-Unis, avec le même entraineur que Michael Phelps, mais il est bien français.Proche-Orient : vers une guerre totale ?La belle fête olympique ne fait pas taire les armes dans le monde, loin de là. La frappe de roquette qui a tué samedi 12 enfants en train de jouer au football sur les hauteurs du Golan occupé fait la Une de la presse ce matin avec cette question : Israël va-t-il s’engager dans une guerre totale contre le Hezbollah accusé d’être à l’origine du tir ?Pour L’Orient-Le Jour à Beyrouth, « le risque n’a jamais été aussi fort. (…) Le déroulé des prochaines heures va dépendre de trois facteurs. Le premier, c’est la capacité de Washington à contenir l’escalade. Le deuxième est l’ampleur de la réponse israélienne qui va, dans tous les cas, avoir lieu. Le troisième est le degré de riposte du Hezbollah à cette réponse israélienne. Deux des trois acteurs concernés - États-Unis et Hezbollah - ne veulent clairement pas d’une guerre totale. Le troisième, Israël, peut être tenté de la faire, mais a conscience que le risque est très élevé et ne semble pas encore avoir pris sa décision ».Ukraine : l’usure de la guerreEnfin, Le Figaro à Paris s’alarme à propos de l’Ukraine. « L’Ukraine est gagnée par la fatigue, alors que le chemin vers la victoire semble de plus en plus incertain, pointe le journal. Et alors que s’annonce un hiver noir et glacial après que le Kremlin a pilonné l’infrastructure électrique du pays, Kiev est tenté par des négociations. »Et attention, prévient Le Figaro, « Vladimir Poutine, qui table sur une érosion du soutien occidental à l’Ukraine, peut se frotter les mains. (…) Pour les Européens, céder à la tentation de pousser Kiev à négocier en fermant le robinet de l’aide serait un désastre géopolitique. On ne peut se fier à la parole d’un Poutine, enfermé dans sa fuite en avant impérialiste. Seule une paix juste en Ukraine pourra garantir un équilibre face à l’axe sino-russe, estime Le Figaro. Et la fin durable de la guerre ne pourra être atteinte qu’à une condition : une détermination sans faille face à Poutine ».
7/29/2024 • 4 minutes, 8 seconds
À la Une: la presse s'enthousiasme pour la cérémonie d'ouverture des JO
Accrochez-vous bien, c'est parti pour un festival de superlatifs ! L'enthousiasme est général, malgré quelques petites critiques. Mais commençons par le côté festif de ce moment historique, « époustouflant » nous dit le Parisien, avec en Une la photo de la Tour Eiffel illuminée. Un « hymne à la France », ajoute le quotidien, « un hommage à la culture française dans sa plus grande diversité ». « En trombes », titre de son côté Libération, allusion aux trombes d'eau qui sont tombées sur Paris hier soir, « sur une cérémonie qui a cassé tous les codes, le long de la Seine », applaudit le quotidien français. Alors que le Monde déroule le programme : « Zinédine Zidane, Lady Gaga, Céline Dion », « un spectacle total sur la scène et le déluge, Paris s'offre une cérémonie d'ouverture inoubliable ». Le Figaro, en revanche, fait la fine bouche, évoquant « un spectacle plein de surprises, mais souvent décousu ».Céline Dion attire l'attention des AméricainsAilleurs dans le monde, la cérémonie d'ouverture des JO fait aussi la Une de la presse. Allons tout d'abord aux États-Unis, où le Wall Street Journal, parle d'une « cérémonie d'ouverture sans précédent, qui a vu défiler les athlètes sur des bateaux le long de la Seine ».Le Washington Post a particulièrement apprécié le « retour triomphal » de Céline Dion sur scène, « vêtue d'une robe Dior, ornée de milliers de perles et de franges brodées, elle a chanté avec puissance "L'hymne à l'amour" d'Edith Piaf, au pied de la Tour Eiffel ». Le New York Times parle « d'images d'une beauté saisissante et de moments émouvants », évoquant la « flamme olympique portée telle la flamme d'une luciole », au cœur de la nuit.Au Canada, le Devoir soupire de soulagement, « On disait que la seule chose qui pouvait gâcher la fête était la pluie. Mais elle n’a pas suffi, vendredi soir, pour éteindre la magie de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris ». En Argentine, la Nacion n'a pas assez de mots pour décrire son enthousiasme évoquant « des paillettes, du glamour, de l'excentricité et une palette de milliers de couleurs et d'arômes, dans l'effervescence des 320 000 personnes qui ont assisté à l'incroyable cirque ambulant depuis les rives du fleuve le plus célèbre du pays ».Défilé de délégations El País nous montre la délégation espagnole agitant des drapeaux rouge et jaune, sur le bateau qui la transporte sur la Seine, et nous montre aussi Zinedine Zidane et Rafael Nadal, souriant, le premier transmettant la flamme olympique au second. Le Japan Times met aussi à l'honneur sa délégation, agitant le drapeau national, rond rouge sur fond blanc. Pour le quotidien japonais, « la pluie torrentielle n'a pu éteindre les flammes de l'enthousiasme, alors que les Jeux faisaient un retour éclatant à Paris, pour la première fois depuis 1924 ».Le South China Morning Post applaudit à « cette extravagance de quatre heures impliquant des promenades en bateau, des danseurs sur Notre Dame et des centaines de milliers de spectateurs bordant la Seine ». AfricaNews, de son côté, met en valeur la délégation kényane, toute de rouge vêtue, saluant la foule depuis son bateau.Finalement, seuls quelques pays ne placent pas les JO tout en haut de l'affiche. C'est le cas de die Welt, le quotidien allemand fait sa Une sur le « scepticisme des Allemands à l'égard de la voiture électrique », mais n'oublie pas, un peu plus loin, de saluer la cérémonie d'ouverture des JO. Quant au sabotage de plusieurs lignes ferroviaires françaises, quelques heures avant la cérémonie, il ne trouve guère d'écho, excepté dans le Times, selon lequel « Paris se préparerait à de nouvelles attaques ». Une supposition qui vendredi soir n'a pas troublé ce spectacle grandiose. ► Suivez toute l'actualité des JO 2024 sur RFI et rfi.fr► Retrouvez le programme complet (calendrier, résultats,...) sur rfi.fr
7/27/2024 • 3 minutes, 50 seconds
À la Une: le coup d'envoi des Jeux olympiques de Paris
Dans la presse française, c'est un festival de jeux de mots et de titres enflammés. « Que la fête commence », s'exclame le Figaro, alors que Libération titre « Fête vos jeux »". L'Équipe, de son côté, écrit « Faites nos Jeux ». Aujourd'hui en France et l'Humanité ont eu la même idée : les deux quotidiens affichent en Une la tour Eiffel. « Les jeux se lèvent », nous dit Aujourd'hui en France, « Le grand pari », titre l'Humanité.Un enthousiasme relatif pour le moment en Europe...Ailleurs en Europe, pas d'enthousiasme particulier pour les JO. Quelques articles toutefois... « Cérémonie d'ouverture : la France parviendra-t-elle à concrétiser son "idée folle" », se demande le Times. En cherchant bien, on trouve un article sur le français Pierre de Coubertin (l'homme qui a relancé les JO) dans die Welt, en Allemagne.À lire aussiJO 2024: «C'était ouf», la ferveur des fans transcende les handballeuses françaisesNos voisins belges sont un peu plus enthousiastes, à l'approche de la cérémonie d'ouverture « Paris est, nous dit Le Soir, dans l'attente d'un gigantesque effet waouh ». El País, en Espagne, attend également avec impatience « la cérémonie d'ouverture », mais aussi « la résurrection de la gymnaste Simone Byles et la dernière danse de Rafael Nadal ». Enfin, en Italie, le Corriere della Sera, s'intéresse aux menaces terroristes visant Israël.... comme de l'autre côté de l'AtlantiqueAilleurs dans le monde, aux États-Unis, on notera cet article du Washington Post, sur le premier scandale des JO. L'entraîneur de l'équipe de foot canadienne est accusé d'espionnage. Il a été renvoyé, car il aurait utilisé un drone pour filmer les entraînements des adversaires du Canada.À lire aussiParis 2024: pour les proches d'athlètes venus en France, ces Jeux olympiques sont aussi une fête► Retrouvez le programme complet (calendrier, résultats,...) sur rfi.fr
7/26/2024 • 1 minute, 43 seconds
À la Une: pendant ce temps, la guerre continue à Gaza…
Les Jeux olympiques de Paris commencent, la course à la présidentielle entre Donald Trump et Kamala Harris démarre, l’hécatombe se poursuit en Ukraine et pendant ce temps… la guerre continue à Gaza.Le quotidien Le Temps à Genève nous donne une bonne piqûre de rappel avec ce reportage écrit depuis Jérusalem avec des témoignages recueillis sur place à Gaza. « Dans l’enclave palestinienne, dévastée et assiégée depuis neuf mois par l’offensive israélienne, le manque d’eau et de nourriture est criant, constate le quotidien suisse. “Nous nous débrouillons surtout avec du za’atar (un mélange d’épices) et de l’huile d’olive, que l’on mange avec du pain. Parfois, il y a une boîte de fèves“, explique ce Palestinien de 30 ans, Hamed Hijazi. (…) “Nous voulons seulement que cette guerre s’arrête. Dormir rien qu’une heure sans être terrorisé“, affirme Mahmoud Khdair, qui aussi vit à Jabaliya, à l’extrémité nord de Gaza. (…) Depuis le début de l’année, relève Le Temps, des dizaines d’organisations internationales humanitaires alertent sur le risque de famine, notamment dans cette partie de la bande de Gaza. Début juillet, dix experts, nommés par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, ont accusé directement les autorités israéliennes de mener une “campagne de famine intentionnelle et ciblée“. Une première pour les Nations unies, qui citent les cas de Yazan al-Kafarneh, 10 ans – dont la douloureuse photo de son petit corps, squelettique, avait fait le tour des réseaux sociaux – et d’un bébé de deux mois morts de famine. “Le monde entier aurait dû intervenir pour mettre fin à la campagne de famine génocidaire d’Israël“, fustige le rapport. Sans surprise, la mission israélienne auprès de l’ONU à Genève a immédiatement contesté ces déclarations ».À lire aussiGuerre à Gaza: à Deir al-Balah, il n'y a plus d'eau« Contraste choquant » avec les JO…« Pas de trêve olympique pour Gaza », soupire La Croix à Paris.« Ce drame collectif ne s’arrêtera pas durant la grande fête que seront les JO de Paris. Le contraste n’en sera que plus choquant, tout comme la poursuite d’autres conflits, en Ukraine, au Soudan, en République démocratique du Congo, en Birmanie, en Haïti… Toute personne avide de paix voudrait qu’une trêve olympique s’impose et que les armes se taisent. (…) Mais les JO n’ont pas ce pouvoir, déplore encore La Croix. La paix relève d’autres enceintes. Elle dépend du sort des armes et des contraintes qui pèsent sur les dirigeants concernés. C’est sur eux que les pressions doivent être exercées. Il y a une semaine, rappelle le quotidien français, le secrétaire d’État américain Antony Blinken affirmait que les négociations pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza étaient “à quelques mètres de la ligne d’arrivée“. Justement, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, est en visite à Washington. Hélas, il court à reculons ».À lire aussiÉtats-Unis: Benyamin Netanyahu devant un Congrès américain diviséProlonger la guerre…En effet, « Benyamin Netanyahou rejette les critiques », constate le Washington Post. « Lors de son discours hier devant le Congrès, le premier ministre israélien a qualifié de “non-sens“ les critiques des Nations unies, des groupes de défense des droits de l’homme et de la Cour pénale internationale selon lesquelles le gouvernement israélien a commis des crimes de guerre à Gaza. Il a également qualifié les manifestants pro-palestiniens qui étaient à l’extérieur, d’“idiots“ et d’“instruments de l’Iran“ ».Pour le quotidien d’opposition Haaretz à Tel Aviv, « Netanyahou n’est pas allé à Washington pour mettre fin à la guerre à Gaza. Il est allé chercher les moyens de la prolonger. (…) Plus précisément, Israël a besoin de munitions et l’administration Biden retarde encore la livraison de certaines d’entre elles. Netanyahou est venu faire ce qu’il fait le mieux, c’est-à-dire exercer une pression politique et publique sur la Maison-Blanche en s’adressant à la Chambre des représentants et en parlant devant les caméras de télévision ».Le Jerusalem Post, lui, a une autre analyse… « La mission existentielle de Netanyahou est de convaincre et de mobiliser l’Occident pour qu’il s’aligne sur Israël contre l’agression iranienne ».Le Jerusalem Post qui déplore par ailleurs l’absence au Congrès hier de Kamala Harris… Pour le quotidien israélien conservateur, il s’agit là d’un « mauvais départ pour la vice-présidente » qui « soulève des questions sur sa position à l’égard d’Israël ».À lire aussiÉtats-Unis: Kamala Harris doit clarifier sa position pour attirer le vote des soutiens à la cause palestinienne
7/25/2024 • 4 minutes, 2 seconds
À la Une: en France, une trêve olympique et politique…
C’est le mantra d’Emmanuel Macron : accorder la priorité aux Jeux olympiques et reporter la désignation d’un Premier ministre à plus tard… Le président l’a dit et répété hier soir (sur France 2), constate Le Monde à Paris : « au risque de sembler sourd à la sanction des urnes, Emmanuel Macron prévient que rien ne bougera au sommet de l’État avant la fin des JO. Personne ne sera nommé à Matignon durant la trêve auto-décrétée. “J’ai fait le choix de la stabilité“, impose-t-il. “Il est clair que jusqu’à la mi-août, nous ne sommes pas en situation de pouvoir changer les choses parce qu’on créerait un désordre“, argue-t-il. C’est donc d’un revers de la main, poursuit Le Monde, qu’Emmanuel Macron balaie le nom de Lucie Castets, proposé in extremis, une heure plus tôt, pour occuper la Rue de Varenne par les partis de gauche réunis sous la bannière du Nouveau Front populaire. L’énarque, conseillère financière à la mairie de Paris, experte en répression des fraudes, a réussi à mettre d’accord la coalition arrivée en tête le 7 juillet. “Est-ce que vous allez l’appeler demain pour lui dire : Venez me voir, on va voir si vous pouvez composer un gouvernement ?“, interroge le présentateur. “Le sujet n’est pas là“, tranche Emmanuel Macron ».À lire aussiFrance: Emmanuel Macron affirme qu'il ne nommera pas de nouveau gouvernement avant la fin des JOQuelle majorité ?Résultat, relève Le Temps à Genève, « on ne sait toujours pas si la future majorité qui gouvernera la France se trouvera à gauche, au centre ou au centre droit. Ce sont donc bien quasiment toutes les forces politiques du pays qui se mettent petit à petit en mode olympique (ou en mode plage). (…) Espérons, s’exclame Le Temps, que dans son choix de Premier ministre, qui ne devrait pas arriver avant la rentrée, Emmanuel Macron saura aussi reconnaître sa défaite et laisser le champ à une majorité qui reflète ces arguments. Et non pas une majorité qui l’arrange, allant des plus centristes des socialistes aux élus de la droite traditionnelle, avec les siens aux manettes. Sinon, c’est la démocratie qui y perdra ».À lire aussiFrance: «Ça n'est pas une bonne chose» que le RN ne soit pas représenté au bureau de l'Assemblée (Macron)Mépris ?En attendant, Libération à Paris ne décolère pas… « En proposant un nom, celui de Lucie Castets, pour Matignon, le Nouveau Front populaire comptait gêner le projet macroniste de “trêve“ olympique forcée. En balayant cette candidature, le Président a fait preuve d’un mépris indigne du moment. (…) Un mépris qui n’est en tout cas pas “à la hauteur“. Emmanuel Macron a demandé aux partis politiques de l’être. Dommage qu’il ne le soit pas lui-même. »Pas content non plus Le Figaro, mais pas pour les mêmes raisons… « Mesure-t-il réellement comment son choix funeste de dissoudre a dégradé la politique ? », fulmine le quotidien de droite. « Ce n’est pas une épreuve, mais un supplice que le chef de l’État nous a fait subir. (…) “ Clarification“, aime-t-il à dire, mais c’est de décomposition qu’il faudrait parler. Le sociologue Jean-Pierre Le Goff parle de “ déglingue“ pour décrire la France qui s’affaisse. C’est le mot, soupire Le Figaro, et nos institutions désormais ne sont plus épargnées. Les appels au compromis du président n’y changeront rien : il a suffi d’un caprice pour mettre tout un pays dans l’impasse ».À lire aussiFrance: la gauche propose Lucie Castets, une haute fonctionnaire, comme candidate à MatignonKamala Harris : un démarrage en fanfare…À la Une également : aux États-Unis, la campagne présidentielle de Kamala Harris qui démarre sur des chapeaux de roue.C’est ce que constate notamment le Washington Post : « la vice-présidente a fait ses débuts dans la campagne présidentielle hier avec une collecte de fonds record (100 millions de dollars en à peine 24 heures), le plus grand rassemblement démocrate à ce jour (hier soir à Milwaukee) et de nouveaux sondages montrant que la course est maintenant à quitte ou double (avec une légère avance sur Donald Trump pour la candidate démocrate) ».Dans une tribune publiée par le New York Times, Hillary Clinton, candidate démocrate malheureuse à l’élection présidentielle de 2016, estime que « Kamala Harris peut gagner et entrer dans l’Histoire : le choix qui s’offre à nous dans cette élection est clair et net. D’un côté, il y a un criminel condamné qui ne se soucie que de lui-même et qui tente de revenir en arrière sur nos droits et notre pays. De l’autre, une ancienne procureure avisée et une vice-présidente couronnée de succès qui incarne notre foi dans les meilleurs jours de l’Amérique. (…) Il faut maintenant s’organiser, se mobiliser et gagner ».Enfin, plutôt critique, le Wall Street Journal… Pour le quotidien conservateur, « Kamala Harris n’incarne pas le changement dont les démocrates ont besoin. Sur des questions telles que la criminalité, l’immigration ou l’inflation, elle propose toujours les mêmes politiques de gauche qui ont échoué ».À lire aussiAux États-Unis, J.D. Vance attaque Kamala Harris sur son patriotisme
7/24/2024 • 3 minutes, 57 seconds
À la Une: Kamala Harris, un début de campagne qui rallume l'espoir des démocrates
Sa photo est en première page de tous les journaux ce mardi matin… Et pour cause, les choses s’accélèrent : avant-hier, dimanche 21 juillet, Joe Biden jetait l’éponge dans la course à la présidentielle et lui laissait la main. Et hier, Kamala Harris recevait l’assurance d’être la candidate officielle du parti démocrate. En effet, comme le souligne le New York Times, « la vice-présidente Kamala Harris s’est rapidement imposée comme la candidate démocrate de facto à l’élection présidentielle, hier, lors de sa première journée complète de candidature, alors que pratiquement tous ses rivaux potentiels se sont retirés et qu’elle a obtenu le soutien d’un nombre suffisant de délégués pour remporter l’investiture ». Elle est donc assurée de gagner son ticket pour l’élection dès le premier tour de scrutin lors de la convention démocrate le 19 août à Chicago. C’est elle qui affrontera donc Donald Trump, déjà investi.Cartes en mainsAlors maintenant, voilà « ce qu’elle doit faire pour gagner », s’exclame le Washington Post : « Kamala Harris pourrait être tentée de suivre un chemin rectiligne vers l’investiture, en prenant peu de risques d’ici le vote des délégués en août ». Non, affirme le Post, « elle devra faire le contraire. Elle devra prononcer un discours national détaillé et répondre aux questions de fond des journalistes, organiser un débat public télévisé pour dialoguer directement avec les électeurs. Elle pourrait même participer à des forums avec d’autres démocrates pour montrer que le parti ne se résume pas à un seul individu. L’objectif est de passer d’une situation de vice-présidence confuse à une situation de présidence claire et nette. Une stratégie de communication qui pourrait aider à convaincre les gens que, par exemple, la gestion de la guerre en Ukraine par le président Biden a été bonne, ou que l’économie est en fait florissante. (…) Les cartes sont entre les mains de Kamala Harris ».À lire aussiÉtats-Unis : une semaine décisive pour le parti démocratePlus à gauche que BidenLe Wall Street Journal pour sa part s’interroge sur les idées de la candidate démocrate et le programme qui pourrait en découler… « Kamala Harris a déclaré hier que le premier mandat du président Biden avait “dépassé l’héritage“ de la plupart des présidents qui en ont fait deux. Il faut donc noter, pointe le Wall Street Journal, qu’elle approuve les dépenses excessives qui ont provoqué l’inflation, qu’elle approuve le New Deal vert, qu’elle approuve l’élargissement des droits et l’annulation des prêts étudiants. Jusqu’à ce qu’elle dise le contraire, nous devrions également supposer qu’elle est en faveur de l’augmentation des impôts de 5 000 milliards de dollars prévue par Joe Biden en 2025. (…) Kamala Harris est une progressiste californienne, souvent plus à gauche que Joe Biden, prévient encore le Wall Street Journal. Peut-être que, face au public, dans les semaines à venir, elle modifiera certains de ses points de vue. Elle serait bien avisée de le faire si elle veut gagner. »Une nouvelle campagne commence…En tout cas, s’exclame Le Devoir à Québec, « les cent prochains jours vont être captivants. Et extrêmement lourds de conséquences. Trump, en tête dans les sondages, ne pourra plus exploiter la faiblesse de Biden. Pour lui, c’est aussi une nouvelle campagne qui commence. On risque de le voir plus hargneux et intolérant que jamais, face à une femme qui lui tient tête (…). Entre elle et lui, l’état de polarisation de la politique aux États-Unis pourrait devenir plus explicite encore. Pauvre démocratie américaine — en guerre permanente avec elle-même. Il n’en est que plus crucial, conclut Le Devoir, que Mme Harris réussisse là où Hillary Clinton a échoué en 2016 ».À lire aussiÉtats-Unis: «Le retrait de Joe Biden a suscité un engouement de la base et des grands donateurs»Libération à Paris est sur la même ligne : « On se régale à l’idée de voir s’affronter au plus haut sommet de l’État fédéral une procureure et un repris de justice, un scénario auquel même Hollywood n’avait jamais pensé. Bien sûr, les jeux ne sont pas encore faits et, même si les dons affluent depuis l’annonce de son entrée dans la course, on n’est pas à l’abri d’un nouveau rebondissement dans cette campagne assez exceptionnelle. Mais l’on ne voit pas bien quelle candidature pourrait apparaître plus crédible que celle d’une femme qui connaît tous les rouages de l’administration américaine et tous les chefs d’État de la planète ».Enfin, pour Le Soir à Bruxelles, « le Parti démocrate doit désormais faire bloc. Car pour la première fois en plus d’un mois, ses membres se sont réveillés avec un sentiment d’espoir. (…) Alors oui, Kamala Harris devra insister, encore et encore, sur le fait que Trump risque de mener les institutions à leur perte. Mais elle devra aussi trouver le moyen de réconcilier deux Amériques qui ne se regardent plus. Et qui devront pourtant continuer à vivre ensemble après le 5 novembre ».À lire aussiPrésidentielle américaine: à peine lancée, la campagne de Kamala Harris déjà sur les rails
7/23/2024 • 3 minutes, 59 seconds
À la Une: Joe Biden se retire de la course à la présidentielle américaine
« Biden se retire » : l’information en lettres capitales barre la Une du site du Washington Post. « L’annonce fracassante du président ouvre la voie à une campagne électorale d’automne sans précédent dans l’histoire des États-Unis », s’exclame le quotidien américain. « Le scénario de 2024 continue de s’écrire à vitesse grand V, une année électorale aux rebondissements incessants. Depuis que Donald Trump est devenu le premier ancien président reconnu coupable de crimes, en passant par la tentative d’assassinat dont il a fait l'objet et, huit jours plus tard, la décision de Joe Biden de se retirer, les électeurs s’interrogent : que va-t-il se passer maintenant ? »Réponse du Washington Post : « La suite des événements est-ce qui aurait dû se produire il y a des mois, et ce qui devait se produire tôt ou tard. Le Parti démocrate va repartir de l’avant ; le reste de sa gérontocratie suivra bientôt Biden à la retraite. Dans un mois, le parti démocrate disposera d’un logiciel mis à jour fonctionnant sur un nouveau matériel. » Et « qui est le vieux maintenant ? », lance le journal. « Malgré toute son apparente vigueur - le poing levé et combatif - c’est Donald Trump, le presque octogénaire… »Kamala Harris prête à reprendre le flambeauEt pour le New York Times, aucun doute… « La vice-présidente Kamala Harris est le seul choix possible pour remplacer Joe Biden. Cela fait d’elle la chef de file de l’avenir des démocrates ».Dès dimanche soir, souligne le journal, « Kamala Harris semblait en bonne voie pour obtenir l’investiture : aucun autre démocrate de premier plan n’a annoncé son intention de s’opposer à elle, même si certains se sont abstenus de la soutenir, notamment les principaux dirigeants du parti au Congrès et l’ancien président Barack Obama. Avec une rapidité stupéfiante, elle a pris le contrôle de l’énorme machine politique de Joe Biden et a contacté les dirigeants démocrates du Congrès et des États fédérés pour leur demander leur soutien. La campagne de Biden s’est officiellement rebaptisée “Harris for President", ce qui lui a donné les clés du compte de campagne démocrate qui disposait fin juin de 96 millions de dollars de liquidités ».107 jours…Et la presse du monde entier n’a d’yeux que pour la vice-présidente…« Joe Biden abandonne sa campagne et soutient Kamala Harris », constate le Times à Londres.« Le pari Kamala Harris », s’exclame Le Soir à Bruxelles.« Kamala Harris, le pari de dernière minute pour la plus difficile des missions », insiste El Pais à Madrid.« Bye Biden, Hi Harris », ironise Libération à Paris.Et « si tout se passe comme elle l’espère, relève Le Monde, toujours à Paris, les 107 jours les plus importants de la vie de Kamala Harris commencent. La vice-présidente de Joe Biden, longtemps dans son ombre, peinant à imprimer sa marque et à trouver sa voie originale, se voit offrir une chance historique : celle de devenir la première femme élue à la Maison Blanche ».
7/22/2024 • 3 minutes, 31 seconds
À la Une: gigantesque et historique panne informatique mondiale
C'est « la plus grande panne informatique de l'histoire », titre le Monde, qui raconte : « Il est environ 15 heures, hier, à Sydney (7 heures du matin heure de Paris), lorsque les premiers problèmes apparaissent. Dans le plus grand aéroport australien, les écrans d’informations viennent de passer au bleu : plus aucun horaire de départ n’est affiché ». On connait la suite : les aéroports et les hôpitaux sont les principales victimes de ce bug. « La mise à jour d'un logiciel de cybersécurité a fait dysfonctionner les systèmes informatiques de Microsoft », précise le Parisien.Au Royaume-Uni, « les médecins n'ont pas pu accéder aux dossiers de leurs patients, ni les orienter vers les hôpitaux, ni planifier des examens », explique le Times, « ils ont dû se contenter "d'un stylo et de papier" pour travailler ». « Chaos et confusion », titre le New York Times, qui diffuse les images de nombreux passagers désemparés, debout ou assis par terre à l'aéroport d'Atlanta. Le New York Times qui lance une mise en garde : « Les conséquences, immédiates et inévitables, ont mis en évidence la fragilité de l’infrastructure technologique mondiale. Le monde est devenu dépendant de Microsoft et d’une poignée d’entreprises de cybersécurité comme CrowdStrike », celle qui a procédé vendredi à cette mise à jour catastrophique.MascaradeCette panne informatique fait la Une de la presse américaine, à l'exception notable du Wall Street Journal. Le quotidien américain a choisi de faire sa Une sur Evan Gershkovich, son reporter qui vient d'être condamné à « 16 ans de prison en Russie » pour espionnage. On le voit, seul, debout, dans le box vitré d'un tribunal. « C'est une condamnation "injustifiée", clame le Wall Street Journal, prononcée lors d'un "procès expéditif et tenu secret, que le gouvernement américain a qualifié de mascarade" ». « Cette condamnation honteuse intervient après qu'Evan a passé 478 jours en prison, détenu à tort, loin de sa famille et de ses amis, empêché de faire son travail de journaliste », ajoute le quotidien américain, dont les responsables affirment qu'ils « vont faire tout ce qui est en leur pouvoir pour obtenir sa libération ». Ils s'inquiètent, par ailleurs, du probable transfert de leur journaliste dans une « colonie pénitentiaire », « un système entaché de violations persistantes des droits de l'homme ». « Les échos du tristement célèbre système des goulags de l'ère soviétique persistent dans les pénitenciers du pays, perpétuant un héritage de traitements inhumains », déplore le Wall Street Journal.Migrants subsahariensDans la presse internationale également un reportage photos dans El País. Le quotidien espagnol documente l'arrivée d'un bateau sur une plage de Gran Canaria, aux Canaries. « Une pirogue transportant 66 migrants d'origine subsaharienne est arrivée seule sur la plage de Las Burras », précise le journal. Sur les photos, on peut voir ces migrants, assis ou allongés dans le sable, certains sont enroulés dans une couverture de survie, comme ce bébé de trois mois, qu'un policier espagnol tient dans ses bras.Sur cette même plage, des touristes, en short ou maillot de bain, brandissent leur téléphone portable pour prendre des photos de ces migrants. Une scène choquante, adoucie par celle d'une jeune touriste, qui d'un côté tient une poussette avec un enfant, et de l'autre, dépose une petite bouteille d'eau aux pieds d'un migrant. Maître de la koraEnfin, la presse malienne rend hommage à Toumani Diabaté, dont la disparition a été annoncée vendredi soir. Pour Bamada.net, « le célèbre joueur de kora issu d'une famille de griots, est incontestablement l'une des figures les plus marquantes de la musique mandingue ». « Adieu à Toumani Diabaté, maître de la kora », écrit de son côté Sahel Tribune, qui dit avoir « le cœur lourd ». « Toumani Diabaté », ajoute le site d'information, « était non seulement un musicien exceptionnel, mais aussi un ambassadeur de notre culture ».
7/20/2024 • 4 minutes, 9 seconds
À la Une: Donald Trump devant la Convention républicaine de Milwaukee
La photo de l'ancien président américain est à la Une de tous les journaux américains et européens. Avec, bien visible, un pansement blanc sur son oreille droite, témoin du tir qui aurait pu le tuer, samedi dernier, lors d'un discours en Pennsylvanie. Un épisode sur lequel est revenu Donald Trump. « Quand je me suis relevé, entouré des services secrets, les gens pensaient que j'étais mort. Je voulais leur montrer que j'allais bien. J'ai levé le bras, j'ai regardé les milliers de personnes qui attendaient avec impatience, et j'ai crié : Combattez, Combattez, Combattez ». C'est le Wall Street Journal qui reprend ces propos, au sujet de ces images qui ont fait le tour du monde.Au Canada, le Devoir précise que lors de son discours, « Trump a prédit une victoire incroyable » à la prochaine élection présidentielle et qu'il s'est présenté en « survivant protégé par Dieu ». À Londres, le Guardian ajoute que l'ancien président a comme projet « de mener la plus grande opération d'expulsion de l'histoire du pays ». Enfin, en Allemangne, Die Welt écrit que Donald Trump qui a promis « une nouvelle ère de prospérité et de liberté ».Annonce prochaine ?Donald Trump à la Une, mais Joe Biden n'est pas oublié. L'actuel président est sous la pression de son propre camp qui lui demande d'abandonner sa candidature à l'élection présidentielle, en raison de son âge et de sa fragilité. Ce qu'il a jusqu'à présent fermement rejeté. Or, selon le New York Times, les choses pourraient évoluer. « Selon plusieurs proches du président, Joe Biden commencerait à accepter l'idée qu'il pourrait ne pas être en mesure de gagner l'élection en novembre prochain, et qu'il pourrait abandonner la course à la Maison Blanche ». L'un de ces proches ajoute même « qu’il ne serait pas surprenant que Joe Biden fasse bientôt une annonce stipulant que la vice-présidente Kamala Harris le remplace ». Le Washington Post, de son côté, cite Nancy Pelosi, l'ancienne présidente de la Chambre des représentants qui, nous dit-on, « intensifie son rôle en coulisses ». Elle aurait déclaré à certains démocrates de la Chambre, « qu'elle pensait que le président Joe Biden pourrait être convaincu assez rapidement d'abandonner la course présidentielle ». « Aujourd'hui âgée de 84 ans », poursuit le Washington Post, « Nancy Pelosi conserve une grande influence. De nombreux élus la considèrent comme la démocrate la mieux placée pour transmettre le message à Biden, en partie parce qu’il la considère comme une contemporaine de son propre héritage ».Victoire sur le filEnfin, en France, la réélection de Yaël Braun-Pivet à la tête de l'Assemblée nationale, fait polémique. « Changez rien, surtout ! », s'exclame Libération. Le quotidien de gauche déplore que « grâce aux voix de la droite, la présidente sortante de l'Assemblée nationale, ait été reconduite hier, au terme d'un vote serré face au député communiste André Chassaigne, et au RN Sébastien Chenu ». Le Figaro qui, lui, penche plutôt à droite, parle « d'une victoire sur le fil pour les macronistes », ajoutant qu'il s'agit là « d'un revers sévère, pour la gauche, un soulagement pour ceux qui voulaient conjurer l'arrivée au pouvoir du Nouveau Front Populaire ». Le Figaro qui enfonce le clou : « la bataille pour le perchoir n'était qu'une étape dans la bataille pour Matignon. C'est pourquoi elle est un échec lourd de conséquences pour la gauche ».Enfin, l'Humanité, proche du Parti communiste, parle d'un « coup de force de Macron à l'Assemblée nationale ». Macron qui, ajoute le journal, « n'invente rien, mais donne un effrayant coup d'accélérateur au mouvement amorcé avant son arrivée au pouvoir ». « Au fil des alternances, s'est affirmée en France la dérive autoritaire que le système capitaliste, assume ouvertement désormais partout dans le monde ». Bref, la crise politique en France est loin d'être résolue. Les différents acteurs restent sur le pied de guerre.
7/19/2024 • 3 minutes, 57 seconds
À la Une: Joe Biden va-t-il jeter l’éponge?
Le contraste est saisissant : d’un côté, un Donald Trump miraculé, gonflé à bloc, soutenu par tout le camp républicain et sûr de sa victoire à la présidentielle de novembre. De l’autre, un Joe Biden, affaibli, diminué, qui vient d’être testé positif au Covid, et toujours sous pression de son propre camp pour qu’il se retire de la course.Alors va-t-il plier ? Les discussions vont bon train dans les coulisses du parti démocrate, croit savoir la presse américaine.Deux hauts responsables démocrates au Congrès, rapporte le Washington Post, « le chef de la minorité parlementaire Hakeem Jeffries et le chef de la majorité sénatoriale Charles Schumer, lors de réunions privées distinctes avec le président Biden la semaine dernière, lui auraient affirmé que le maintien de sa candidature mettrait en péril la capacité du parti démocrate à contrôler l’une ou l’autre chambre du Congrès l’année prochaine. »Les élus démocrates inquiets pour leur avenir électoral…Pour sa part, le New York Times dévoile que « ces derniers jours, le président Biden serait devenu plus réceptif aux arguments en faveur d’un abandon de sa candidature à la réélection. (…) Joe Biden se serait montré disposé à écouter des synthèses de nouveaux sondages qui ne lui seraient pas favorables et il aurait posé des questions sur la manière dont la vice-présidente Kamala Harris pourrait reprendre le flambeau. »Il faut dire, poursuit le New York Times que « la performance désastreuse de Joe Biden lors du débat du mois dernier, ses apparitions publiques irrégulières et ses difficultés dans les sondages ont alimenté de profondes inquiétudes au sein de son camp. Près des deux tiers des démocrates souhaitent qu’il quitte la course, selon un sondage publié hier par l'Associated Press et NORC, un institut de recherche indépendant de l'université de Chicago. »Pour leur part, pointe encore le journal, « les élus démocrates sont encore plus préoccupés par les récentes études qui révèlent l’ampleur des dommages politiques qu’ils pourraient subir s’ils continuaient à soutenir Joe Biden. Des études qui montrent que les électeurs ne seraient guère disposés à réélire des élus qui se portent garants des capacités mentales du président et qui continuent à le soutenir. »La presse européenne le constate également. Pour le Süddeutsche Zeitung à Munich, « il ne pourrait y avoir de plus grand contraste en ce moment : chez les démocrates, avec un Joe Biden vieillissant, l’ambiance est morose depuis des semaines. Les républicains, en revanche, se comportent comme si le Sauveur leur était apparu, un sauveur que ni les juges ni les balles ne peuvent vaincre. »En France, l’abbé Pierre accusé d’agressions sexuellesÀ la Une également, stupeur et tristesse en France après les accusations d’agressions sexuelles à l’encontre de l’abbé Pierre.« Les faits auraient été commis entre la fin des années 1970 et 2005, rapporte Le Monde. Figure emblématique, en France, de la lutte contre l’exclusion, l’abbé Pierre est accusé d’agressions sexuelles sur au moins sept femmes, selon un rapport indépendant commandé par Emmaüs International, Emmaüs France et la Fondation Abbé Pierre. (…) Les femmes auditionnées évoquent des faits d’une étrange similitude, pouvant s’apparenter à du harcèlement sexuel ou des agressions sexuelles : propositions indécentes, contacts non sollicités sur des zones sexuelles, en particulier sur la poitrine. »« Comment ne pas être stupéfait ? », soupire La Croix. « Pour beaucoup d’entre nous, l’abbé Pierre est une figure, une grande figure : résistant, auteur de l’appel du 1er février 1954, défenseur inlassable des sans-abri, personnalité préférée des Français pendant 16 ans. On savait certes que l’abbé Pierre n’était pas un saint. Il s’est affranchi régulièrement des positions officielles de l’Église. Et il avait lui-même confié ses difficultés à respecter son vœu de chasteté. Mais entre avouer des faiblesses et se rendre coupable de faits condamnés par la loi, il y a un grand pas. »Toutefois, commente Libération, « au-delà de la colère, ces révélations doivent nous permettre de mesurer le chemin parcouru pour la libération de la parole, dans la société et peut-être (on l’appelle de nos vœux) dans l’Église catholique. Avant #MeToo, ces femmes n’auraient pas été écoutées. Sept ans plus tard, retenons que même Dieu n’est plus intouchable. Le témoignage d’une femme a déclenché une enquête, ouvrant la voie à d’autres. Emmaüs a eu le courage d’enquêter sur son "père" et de se tenir aux côtés des victimes. »
7/18/2024 • 4 minutes, 2 seconds
À la Une: Donald Trump sur une rampe de lancement…
Consécration pour le candidat républicain lors de la convention de son parti à Milwaukee : hier, ses concurrents à l’investiture lui ont en quelque sorte prêté allégeance…« Nikki Haley et Ron DeSantis ont mis de côté leurs querelles amères avec Donald Trump, pointe leWashington Post, en montant sur la scène de la Convention nationale républicaine pour affirmer qu’il était le seul compétent pour diriger le pays au cours des quatre prochaines années. Un moment de triomphe pour Donald Trump, qui a exprimé à nouveau son désir d’unir le pays, fracturé après la tentative d’assassinat dont il a été l’objet, et après une longue campagne au cours de laquelle, relève le Washington Post, il n’a pas fait finalement grand-chose pour élargir son attrait au-delà de sa base MAGA loyale. »Il n’empêche, « l’ancien président est en tête des sondages : il devance Joe Biden de plus de deux points. »Le mythe « sauveur-victime »Le New York Timess’interroge : « comment Trump est-il passé du rôle de “has been“ en disgrâce à celui d’homme providentiel qu’il était devenu avant même de réchapper à l’attentat de samedi dernier ? L’explication est simple, affirme le New York Times : le parti républicain a cessé d’être un parti politique normal en 2016 pour devenir un parti fondé sur le culte de la personnalité, moins intéressé par le fait de gagner des élections que par le fait de polir le mythe sauveur-victime de son leader charismatique. »A cela, s’ajoutent « les maladresses du camp démocrate », notamment « la promesse implicite non tenue de Joe Biden de faire un seul mandat. S’il s’en était tenu là, l’humiliation du débat du mois dernier lui aurait été épargnée et les démocrates ne seraient pas aussi découragés et divisés qu’ils le sont aujourd’hui. »Et le New York Times de rappeler « qu’à la veille de la pandémie de 2020, 45 % des Américains étaient satisfaits de la façon dont le pays était géré, le pourcentage le plus élevé depuis 15 ans. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 21 %. Cet écart explique à lui seul pourquoi Trump semble en route vers la victoire. »Prudence à l’étranger…« Les jeux sont-ils faits pour autant ? », s’interroge L’Orient-Le Jour à Beyrouth. « Les Américains ne sont évidemment guère les seuls à se le demander. » Et en tout cas, « on peut déceler, par-delà l’avalanche de messages de sympathie adressés au miraculé par les souverains et chefs d’État étrangers, le prudent souci de ne pas s’en faire inconsidérément un ennemi. Particulièrement significative est à cet égard la position de Volodymyr Zelenski, pointe le quotidien libanais, affirmant ne pas redouter une élection de Trump, se disant prêt à œuvrer de concert avec ce dernier, allant même jusqu’à souhaiter une présence russe au prochain sommet pour la paix en Ukraine. La même circonspection semble devoir entourer des dossiers aussi divers que l’OTAN, le duo russo-chinois, le nucléaire iranien, la guerre à Gaza et le climat. Il ne l’a pas fait exprès cette fois ; mais, conclut L’Orient-Le Jour, jamais l’habile spéculateur immobilier n’aura, avec un tel aplomb, investi à fond sur la planète. »Modération de façade…Enfin, attention, s’exclame El Pais à Madrid : si « la convention républicaine frétille à la perspective du retour de Trump à la Maison Blanche », et si « le leader républicain prêche désormais l'unité (…), certaines des propositions approuvées lors de la convention de Milwaukee - telles que la déportation massive d’immigrants - sont tout sauf modérées. L’orientation autoritaire de ses messages ne peut pas non plus être effacée du jour au lendemain. Son insistance, lundi, sur la persécution politique dont il serait l’objet encourage la tension qu’il prétend vouloir fuir. Enfin, remarque encore El Pais, le choix de J. D. Vance - le plus radical des favoris pour le poste, négationniste du climat et fervent défenseur du canular selon lequel l’élection de 2020 aurait été volée – ce choix de Vance comme candidat à la vice-présidence ne semble pas non plus être un signe de modération. Aujourd’hui, tout cela l’emporte sur la vague promesse d’un discours unificateur. Jusqu’à preuve du contraire, conclut le quotidien espagnol, Trump reste un danger pour la démocratie américaine et pour la stabilité internationale. »
7/17/2024 • 4 minutes, 4 seconds
À la Une: la gauche dans l’impasse…
En France, la gauche, unie avant les législatives, est arrivée en tête du scrutin, mais, désunie après, elle n’arrive pas à s’entendre sur le nom d’un Premier ministre…Le Temps à Genève dresse ce constat sans concession : « alors que toute la gauche promettait un nom pour vendredi passé, puis pour le week-end, force est de constater, plus d’une semaine après les résultats du second tour, que les tensions sont de plus en plus visibles et explicitement exprimées. Le spectacle, un véritable feuilleton sans fin, digne de Dallas, donne un aperçu peu rassurant de ce à quoi pourrait ressembler le quotidien d’un gouvernement NFP. D’autant, relève le quotidien suisse, que l’on parle là d’un premier ministre qui n’aura de toute façon que peu de chances d’être nommé par Emmanuel Macron. Et s’il est nommé, de survivre aux motions de censure promises par certains macronistes si le moindre ministre Insoumis figure au gouvernement. Une intransigeance qui pourrait bien pousser les plus modérés du NFP dans les bras d’une autre alliance, plus centriste et dominée par les macronistes, pointe encore Le Temps. Ce que le président semble souhaiter, mais qui pourrait passer pour une trahison d’un vote des Français qui n’était clairement pas majoritairement macroniste. »Trop tard ?Bref, « la gauche est dans l’impasse » et « la Macronie avance ses pions », pointe Le Soir à Bruxelles. « Plus les jours passent, et plus la gauche perd la main. Car le camp présidentiel ne perd pas de temps pour tenter de bâtir soit une coalition avec la droite, soit une équipe plus large qui inclurait des socio-démocrates en rupture avec Jean-Luc Mélenchon. »« La gauche va-t-elle sortir du brouillard ? », s’interroge Libération à Paris. D’autres noms de premier-ministrables sont sortis du chapeau hier : Laurence Tubiana, ex-ambassadrice pour les négociations de la COP21 de Paris ou encore Cécile Duflot, ex-ministre écologiste du Logement et ancienne patronne des Verts, désormais présidente d’Oxfam France. « Mais, soupire Libération, après une semaine de discussions âpres et le spectacle d’une gauche incapable de se mettre d’accord, beaucoup se demandent si ce n’est pas déjà trop tard. »Trump sur orbite…Donald Trump une nouvelle fois à la Une de la presse américaine… Deux jours après l’attentat qui a failli lui coûter la vie, le candidat républicain est arrivé à la Convention de son parti, hier à Milwaukee, avec l’oreille bandée, et sous les acclamations de ses partisans. Sans surprise, Donald Trump devrait être officiellement investi. Finalement, remarque le Wall Street Journal, « cette convention républicaine ressemblera davantage à un couronnement qu’à une nomination, avec un Donald Trump, martyr blessé dans la lutte contre la guerre légale des démocrates. Cela ouvre la voie à un nouveau et puissant thème de campagne : Donald Trump lutte (désormais) contre un “climat de haine et de division“ (ce sont ses propres termes). Les démocrates ont perdu le fond de leur discours. »Pour le Washington Post, « Donald Trump n’a jamais été aussi proche de retourner à la Maison Blanche, où il a promis d’être un dictateur dès le premier jour, d’expulser des millions d'immigrés sans papiers, d’éradiquer le soi-disant “État profond“. » Et pendant ce temps, « l’ambiance est morose au sein du parti démocrate, où l’observe la trajectoire ascendante de Trump, alors que celle de Biden ne fait que décliner. »Tenir trois mois et demi…En tout cas, pointe Le Figaro à Paris, « si, après avoir échappé à la mort, Trump renonce à la violence politique pour ne pas céder à Biden le rôle de “guérisseur de la nation“, il deviendra inattaquable sur le terrain des valeurs démocratiques. Cette transformation, si elle est sincère, le rendrait imbattable. Mais Donald Trump devra tenir trois mois et demi en empêchant son naturel de revenir au galop. La tâche sera d’autant plus ardue, relève encore Le Figaro, qu’il a purgé le parti Républicain de tous les conservateurs bon teint pour les remplacer par des trumpistes convaincus. Son candidat à la vice-présidence, J.D. Vance, a embrassé la thèse complotiste anti-Biden à propos de la tentative d’assassinat. Et lui-même se moquait récemment encore du mari de Nancy Pelosi… attaqué à coups de marteau à la tête par un de ses partisans fanatisés. C’est dire s’il reste du chemin. »
7/16/2024 • 4 minutes, 3 seconds
À la Une: craintes et interrogations après l’attentat manqué contre Donald Trump…
La presse américaine est encore sous le choc et s’interroge… « L’impact de la tentative d’assassinat contre Donald Trump est loin d’être clair à ce stade, pointe leWashington Post. Il est évident qu’elle lui donnera un élan politique immédiat, mais cet élan durera-t-il jusqu’à l’élection ? Cela conduira-t-il le président Biden à se retirer ou bien à redoubler d’efforts ? Cela amènera-t-il les Républicains à repenser leur opposition à l’interdiction des armes d’assaut telles que le fusil de type AR-15 utilisé pour tirer sur Trump ? Et, s’interroge encore le Washington Post, ce qui est peut-être le plus important, cela conduira-t-il à une désescalade des tensions dans notre culture politique toxique - ou bien cela ajoutera-t-il de l’huile sur le feu ? Contrairement à son habitude, Donald Trump a dit et fait tout ce qu’il fallait au lendemain de la fusillade, exhortant les Américains à “rester unis“. Cela va-t-il durer ? Tout ce que nous pouvons dire avec certitude, c’est que le fait que Trump ait frôlé la mort de près changera le cours de l’histoire. Mais nous ne pouvons pas dire comment. »Le New York Times n’est guère optimiste… « La tentative d’assassinat contre Donald Trump semble plus susceptible de déchirer davantage l’Amérique que de la rassembler. Dans les minutes qui ont suivi la fusillade, la colère, l’amertume, la suspicion et la récrimination ont envahi les esprits. Des doigts ont été pointés, des théories du complot ont été avancées et un pays déjà empli d’animosité s’est encore plus fracturé. »Se remettre debout…D’autant qu’une photo a fait le tour du monde et restera dans l’histoire… « Elle montre un Donald Trump combatif, pointe Le Devoirà Québec, quittant l’estrade, le poing en l’air, le visage marqué par un filet de sang. Les sourcils froncés, l’ex-président a appelé à ce moment précis ses partisans à poursuivre le combat en les exhortant à trois reprises à “se battre, se battre, se battre“. » Et cette scène « pourrait changer la trajectoire de la campagne électorale, poursuit le quotidien canadien, en accentuant désormais les appuis du populiste devenu par ces coups de feu la victime d’une violence politique qu’il attise lui-même depuis des années. »En effet, enchaine Libération à Paris, « blessé à l’oreille, plaqué au sol par le Secret Service, (…) Donald Trump a eu un seul instinct, le seul qui comptait : se remettre debout, pour lever le poing en l’air à plusieurs reprises, boxant un ennemi invisible face aux caméras et sous les acclamations de ses partisans. Un ultime signe de défi. Et c’est l’image qui restera dans l’Histoire, relève Libération. Car si les faits sont loin d’être complètement établis, on en sait suffisamment pour craindre l’ouverture d’une séquence inédite de violence politique aux Etats-Unis. »« Tout a rebondi sur Trump… »Le Figaro, toujours à Paris, s’interroge : cet « incroyable moment (…) sera-t-il le point de bascule de cette campagne électorale américaine insensée ? Il est encore trop tôt pour le dire. Seule certitude : le chantre de l'America First arrivera aujourd’hui à la convention républicaine de Milwaukee tel un gladiateur dans l'arène. Devant des supporters galvanisés. (…) Après le choc de ce week-end, le contraste entre Biden et Trump est plus saisissant que jamais ! L'un décline quand l’autre se relève. »Et finalement, remarque Die Welt à Berlin, « pour Trump, réussir à esquiver une balle est la métaphore de toute sa vie. Aucune procédure de destitution, aucune condamnation (…) et aucune attaque contre la démocratie - comme son appel à prendre d’assaut le Capitole – n’ont pu sérieusement nuire à sa popularité. Jusqu’à présent, tout a rebondi sur Trump. La tentative d’assassinat dont il a été victime aura un impact décisif sur la suite de la campagne électorale. (…) Ses chances de reprendre la Maison Blanche ont considérablement augmenté. Jamais auparavant le contraste entre Trump et Biden n’a été aussi criant, conclut le quotidien allemand. Ici, le challenger triomphant de la mort en levant un poing victorieux, et là, le frêle président qui peut à peine monter les escaliers de son avion et qui confond Zelensky et Poutine. »
7/15/2024 • 4 minutes, 10 seconds
À la Une: Donald Trump sain et sauf après une tentative d'assassinat
Les images tournent en boucle sur les sites de tous les journaux américains. Donald Trump, en plein discours, coiffé de sa célèbre casquette rouge. L'ancien président qui, après un bruit à peine perceptible, touche son oreille avec sa main. Alors que des cris retentissent dans la foule, il plonge vers le sol, ses gardes du corps se précipitent vers lui dans une certaine confusion, puis l'escortent hors de la tribune. L'ancien président a perdu sa casquette. C'est à ce moment-là qu'il se tourne vers le public, la joue ensanglantée, le regard dur, et le poing levé, qu'il brandit à plusieurs reprises. Un geste qui, selon le New York Times,« illustre parfaitement son lien viscéral avec ses partisans et sa maîtrise des médias ». « Trump est sain et sauf, le tireur présumé est mort », ajoute le Boston Globe alors que selon le New York Post, le tireur présumé serait un jeune homme de 20 ans, originaire de Pennsylvanie, du nom de Thomas Matthew Crooks. DésinformationAussitôt les réactions pleuvent… Particulièrement sur les réseaux sociaux, qui sont « inondés d'allégations infondées », dénonce le New York Times. Allégations selon lesquelles « l'État profond », auquel se réfère souvent Donald Trump, chercherait « à empêcher l'ancien président de revenir au pouvoir ». Certains affirment que le tireur était « membre d'un groupe d'extrême gauche », ou qu'il agissait « au nom de personnes transgenres ». Le FBI est également visé. Le représentant républicain de Géorgie, Mike Collins, accuse même le président Joe Biden d'avoir « ordonné une fusillade ». Aucune preuve n'est avancée, évidemment. « Les experts en désinformation appellent à la prudence », précise le New York Times. Ils mettent en garde contre « des conclusions hâtives ».C'est aussi sur les réseaux sociaux que Donald Trump s'est exprimé en premier. Sur « son » réseau social, Truth Social. Il raconte qu'il a su tout de suite que quelque chose n'allait pas. « J'ai entendu un sifflement, des coups de feu, et j'ai immédiatement senti la balle traverser ma peau ¨, dit-il. L'ancien président « remercie les forces de l'ordre pour leur rapidité ». Et il présente ses condoléances à la famille de la personne qui a été tuée dans le public. Sur les réseaux sociaux toujours, ses deux fils aînés, Donald Junior et Eric, publient une photo de leur père avec ce commentaire : « il ne cessera jamais de se battre pour sauver l'Amérique ».RhétoriqueJoe Biden a rapidement réagi. « Il n’y a pas de place en Amérique pour ce genre de violence », déclare le président américain. « C’est fou […] Ça ne peut pas se passer comme ça ». Propos repris par le Washington Post, selon lequel Joe Biden s'est ensuite entretenu avec Donald Trump. La vice-présidente Kamala Harris se déclare, elle, « soulagée » que l'ancien président ne soit pas grièvement blessé. « Nous prions pour lui », dit-elle, « pour sa famille et tous ceux qui ont été blessés et touchés par cette fusillade insensée ». Côté républicain, souligne le Washington Post, « les principaux alliés de Donald Trump ont rapidement accusé le président Biden et ses partisans d'avoir utilisé une rhétorique ayant conduit à cette tentative d'assassinat ». Le sénateur James David Vance, candidat potentiel à la vice-présidence, a ainsi accusé Joe Biden d'avoir pour thème principal de campagne, des accusations présentant Trump comme « un fasciste qui doit être arrêté à tout prix ». Quant au sénateur républicain Tim Scott, il parle d'une « tentative d'assassinat aidée et encouragée par la gauche radicale et les médias qui n'arrêtent pas de qualifier Trump de menace pour la démocratie ».Après Kennedy et ReaganAilleurs dans le monde, les réactions sont également nombreuses. Le New York Times en a rassemblé quelques-unes… Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou se déclare « choqué. Le Premier ministre britannique Keir Starmer se dit, lui, « consterné », ajoutant : « la violence politique, sous quelque forme que ce soit, n'a pas sa place dans nos sociétés ». La presse européenne, fait, elle aussi, ses gros titres sur la tentative d'assassinat visant l'ancien président. En France, le Monde estime que « les conséquences de cet évènement sur la campagne électorale sont encore incalculables », alors que ces derniers jours, l'attention se focalisait sur l'état physique et mental de Joe Biden ». À Londres, le Guardian remarque que la tentative d'assassinat contre Donald Trump survient « dans une année électorale déjà chargée, au cours de laquelle les élus ont été confrontés à un nombre croissant de menaces ». Le quotidien britannique s'appuie sur un sondage sorti fin juin, selon lequel « 10 % des Américains seraient favorables à l'usage de la violence contre Trump, alors que 6,9 % seraient favorables à l'usage de la violence pour le soutenir ». Enfin, en Espagne, El País en appelle à l'histoire avec un grand H et titre « De Kennedy à Reagan et maintenant Trump : la tentative d'assassinat contre le candidat républicain ressuscite les pires fantômes d'un pays qui a vu quatre présidents assassinés alors qu'ils étaient au pouvoir ».
7/14/2024 • 4 minutes, 59 seconds
À la Une: un nouveau nom dans la liste des prétendants à Matignon
Sa photo est en Une des pages internet de Libération et du Monde. Celle d'une femme quasi inconnue du grand public, Huguette Bello, 73 ans. Libération la présente en quelques lignes : « Présidente du Conseil régional de La Réunion, cette ex-institutrice, députée de l’île pendant vingt-trois ans, est – chose rare – à la fois proche du Parti communiste et des insoumis ». « Elle pourrait bien devenir candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon. Alors que les alliés, enfermés dans un duel entre socialistes et insoumis, n’arrivaient pas à accoucher d’un nom, l’hypothèse Bello proposée par les communistes en milieu de semaine a pris du crédit dans la dernière ligne droite », nous dit Libération.« Hier soir », raconte Médiapart, « lors d'une conférence devant des militants de son mouvement, Jean-Luc Mélenchon (chef de file de la France Insoumise) a officiellement apporté son soutien à Huguette Bello, dont la nomination, a-t-il dit, « ferait honneur à tous ». Mais le nom de la femme politique réunionnaise ne fait pas l'unanimité. « L'hypothèse Bello est refusée par les représentants du Parti Socialiste », précise le Parisien, qui cite un élu socialiste « au cœur des négociations » selon lequel, « c'est une proposition sérieuse pour les gens qui ne veulent pas gouverner ». La suite… au prochain épisode...Traversée mortelleLe Wall Street Journal publie un reportage sur les déserteurs ukrainiens qui ne veulent pas ou plus faire la guerre. Et certains tentent de gagner la Roumanie. Malgré les risques. Car il leur faut traverser un fleuve des plus dangereux. « La nuit », raconte le quotidien américain, « des drones équipés d'imagerie thermique surveillent les hommes qui tentent de traverser à la nage ». Une traversée parfois mortelle. C'est ce qui est arrivé à Valeriy Minikihnov, dont on voit la photo, jeune homme souriant, un selfie pris au bord d'une petite route. « Il avait donc décidé de fuir vers la Roumanie, avec l'aide d'un passeur qu'il a payé 4 000 dollars ». « Un jour après sa disparition, précise le Wall Street Journal, sa petite amie a révélé qu'il projetait de se rendre en Suède, où des proches lui avaient trouvé un emploi (...) les sauveteurs ont retrouvé son corps à la mi-février ». « Sous le choc de la perte de son fils aîné, sa mère Ninel Kopekova tente désormais d'inscrire son frère cadet dans une université à l'étranger », poursuit le journal. « Avant qu'il ait 18 ans cette année et ne soit plus autorisé à quitter l'Ukraine. Elle accuse le gouvernement d'être responsable de la mort de Minikhinov : ' Ils détruisent nos enfants', déclare-t-elle.Prisons surpeupléesAu Royaume-Uni, l'ex-gouvernement de Rishi Sunak est sur la sellette. L'ancien Premier ministre et son gouvernement, sont « responsables de la crise des prisons, qui sont au bord de l'effondrement », accuse Shabana Mahmood, la nouvelle ministre de la Justice, dont les propos sont repris par le Guardian. Propos tenus alors qu'elle présentait son projet de libération anticipée de milliers de détenus pour alléger la pression dans « les prisons surpeuplées ». C'est selon elle, « le seul moyen d’éviter un désastre, car si les prisons venaient à manquer de place, les tribunaux seraient obligés de reporter l’incarcération des délinquants et la police serait incapable d’arrêter les criminels, ce qui mettrait la population en danger » déclare la nouvelle ministre de la Justice.Shabana Mahmood a pu constater de ses propres yeux le délabrement des prisons, puisqu'elle a tenu ces propos alors qu'elle visitait celle de Bedford, dans le centre de l'Angleterre, où elle a été accueillie, par une « bouffée de cannabis s'infiltrant à travers la fenêtre d'une cellule », précise le Times qui a suivi la ministre lors de la visite de cette prison, qui accueille « 1 500 détenus, pour 400 places » et dont certaines cellules datent du 18ᵉ siècle.
7/13/2024 • 4 minutes, 5 seconds
À la Une: Joe Biden ne rassure toujours pas les démocrates
La moindre parole du président américain est scrutée à la loupe, depuis maintenant plusieurs semaines. Et chaque épisode nous est conté par le menu. Hier jeudi, donc, nouvelle conférence de presse, après plusieurs apparitions publiques peu convaincantes, voire alarmantes, comme lors de son débat avec Donald Trump fin juin. Alors quel est le bilan de cette conférence de presse ? Pour le Washington Post, « Biden a démontré ses connaissances, mais il a trébuché sur certains mots », d'où un « résultat mitigé ». Le président américain a notamment parlé du « vice-président Trump », au lieu de la « vice-présidente Harris ». À Londres, le Times est sans pitié et revient sur une autre gaffe de Joe Biden, survenue lors du sommet de l'Otan à Washington : « Quand vous avez une dernière chance de prouver à vos détracteurs que vous n'êtes définitivement pas sénile (...) il existe certainement de meilleures façons de commencer, que de regarder Volodymyr Zelensky dans les yeux, avec amour, et de l'appeler "président Poutine" ». De son côté, le Wall Street Journal, reprend les propos du démocrate Brad Schneider, qui a déjà appelé Biden à se retirer. « Le fait est, dit-il, que nous ne pouvons pas nous retrouver dans une situation où nous retenons notre souffle tous les jours ». Il n'y a guère que le Temps, en Suisse, pour trouver quelques raisons d'être optimiste, et trouver que « Joe Biden a globalement passé son examen de rattrapage », « jouant sur du velours, dans son dossier de prédilection : la politique étrangère ».Veste verteÀ la Une également, la situation politique en France. Situation vue de Grande-Bretagne. Le Guardian a rencontré Marine Tondelier, la cheffe des écologistes, selon laquelle « le risque d'une arrivée de l'extrême droite au pouvoir n'a pas disparu ». « La République a tenu, mais pour combien de temps encore ? » interroge Marine Tondelier, dont le parti participe au Nouveau Front Populaire qui s'est mis en place, afin de contrer l'extrême droite. Le Guardian n'a pas manqué de remarquer que la patronne des écologistes, porte une veste verte « emblématique », « comme un moyen subliminal de sensibiliser aux problèmes environnementaux », nous dit le quotidien britannique qui retrace son parcours, et notamment ses années passées dans le nord de la France, à affronter l'extrême droite lors de réunions régionales. Et celle dont le nom est cité comme celui d'une potentielle future Première ministre, n'hésite pas à partager ses astuces. Évoquant l'extrême droite, elle dit ainsi : « Si tu cries, ils crient. C'est comme une bataille de boue avec un cochon : tu peux t'entraîner et progresser, mais c'est leur sport préféré, donc tu vas finir sale et dans la boue ». « L'humour, en revanche, les déstabilise. Et c'est une façon d'essayer de rester heureux et positifs ». Accusés de violEnfin, en Argentine, la photo de deux Français fait la Une de La Nacion. Il s'agit de la photo des deux rugbymen de l'équipe de France, accusés de viols et qui ont été arrêtés par la police argentine. « Les abus se sont produits dans une chambre d'hôtel de Mendoza », écrit la Nacion, selon laquelle la plaignante a été invitée par l'un des deux hommes à monter dans sa chambre d'hôtel. « Mais lorsqu'ils sont entrés dans cette chambre, l'un des deux hommes l'a attrapée et violée ». « Je l'ai supplié de me laisser rentrer chez moi, mais le gars a secoué la tête et m'a dit non », raconte la victime présumée qui porterait la trace de nombreux sévices. « L'autre rugbyman, arrivé plus tard, l'a également violée », selon le journal argentin. La Nacion précise qu'elle a eu accès à la plainte déposée devant le parquet, et qu'il est question « d'abus sexuels aggravés par le fait qu'il est commis par deux personnes ou plus ». L'avocat des deux rugbymen, assure, de son côté, qu'il s'agissait d'une relation « consentie », et qu'il « croit » les deux Français lorsqu'ils assurent qu'ils sont innocents.
7/12/2024 • 3 minutes, 57 seconds
À la Une: Macron joue les trublions
« Il est enfin sorti du bois, s’exclame Le Figaro. Alors que le second tour des élections législatives n’a dégagé aucune majorité claire, Emmanuel Macron, fidèle à son titre de "maître des horloges", a décidé de prendre son temps pour remanier son dispositif gouvernemental. Dans une lettre aux Français publiée hier, le président de la République a demandé aux "forces politiques se reconnaissant dans les institutions républicaines" de "bâtir une majorité solide". Et de trouver des "compromis" - préalable qu’il conditionne à la nomination d’un Premier ministre correspondant à cet arc parlementaire. Avec l’espoir d’accélérer la "clarification" qu’il a appelé de ses vœux, en écartant le Rassemblement national et La France Insoumise. »Résultat, pointe le Times à Londres : « Colère à gauche et à droite ». Pour le Rassemblement national, « Macron est irresponsable » et pour la France insoumise, « le président n’a pas compris le caractère historique de la crise que traverse la France. Il est plus seul que jamais. » Commentaire du Monde à Paris : « la lettre d’Emmanuel Macron devait apaiser. Elle aura ravivé les tensions du pays, cultivant l’image d’un chef d’État incapable d’accepter la défaite et se contredisant d’une semaine sur l’autre. » « Emmanuel Macron, le mauvais joueur », lance pour sa part Libération. « Avec sa lettre aux Français, le Président a lancé hier une nouvelle grenade dégoupillée dans un jeu politique déjà chaotique. Le geste d’un homme seul et en plein déni. »Quelle coalition ?D’autant que dans sa lettre aux Français hier, Emmanuel Macron a estimé que « personne ne l’avait emporté » : « de quoi faire bondir les oppositions », relève Le Temps à Genève.Le Temps qui en profite pour faire le point sur les négociations en cours afin de tenter de constituer une majorité. Il y a « la gauche qui veut y aller toute seule : le Nouveau Front populaire négocie en son sein pour proposer au plus vite le nom de son Premier ministre et tordre ainsi le bras au président tenté de favoriser une autre majorité, plus au centre ou même à droite ».Il y a « la gauche qui veut s’élargir vers le centre, pointe le quotidien suisse : de nombreux socialistes, et même la plupart des écologistes et des communistes, militent pour une majorité orientée à gauche mais qui intégrerait des macronistes. »Mais il y a aussi« le centre qui veut s’élargir vers la gauche », relève encore Le Temps. Et aussi : « le centre qui veut s’élargir vers la gauche et la droite ».Ou encore : « le centre qui veut s’élargir vers la droite ».Ou encore : « la droite qui veut prendre le pouvoir en s’élargissant vers le centre. »Bref, de quoi perdre son latin : « quatre jours après le second tour, on y voit à peine plus clair, soupire Le Temps. Dimanche, la surprise d’une gauche arrivée en tête peinait déjà à cacher un fait : la nouvelle Assemblée nationale est divisée en trois blocs quasi égaux qui rendent très compliquée la mise en place d’une majorité, même relative. »Biden poussé vers la sortie…Plusieurs sénateurs démocrates suggèrent ou demandent clairement le retrait de la candidature du président sortant. Notamment Peter Welch, sénateur du Vermont, qui publie une tribune dans le Washington Post : « je comprends pourquoi le président Biden veut se présenter, écrit-il. Il nous a sauvés de Donald Trump une fois et veut le faire à nouveau. Mais il doit se demander s’il est le meilleur candidat pour le faire. À mon avis, il ne l’est pas. Pour le bien du pays, je demande au président Biden de se retirer de la course. »Et puis il y a aussi l’appel du très influent George Clooney, acteur et réalisateur, cette fois dans le New York Times : « J’aime Joe Biden. Mais la seule bataille qu’il ne peut pas gagner est la lutte contre le temps. Nous ne gagnerons pas en novembre avec ce président. Joe Biden est un héros ; il a sauvé la démocratie en 2020. Nous avons besoin qu’il le fasse à nouveau en 2024. Nous avons besoin d'un nouveau candidat. »« Les Américains veulent de nouveaux visages, renchérit le Wall Street Journal. Le courriel de collecte de fonds envoyé récemment par Joe Biden indique : "cette élection est plus importante que moi ou que vous". S’il le croit vraiment, le président devrait se retirer de la course. »
7/11/2024 • 4 minutes
À la Une: le sommet de l’Otan, sommet de toutes les inquiétudes
« Au lieu de célébrer en fanfare le 75e anniversaire de l’Otan, le sommet de l’organisation s’est ouvert hier à Washington dans une atmosphère inquiète, relève Le Figaro à Paris. La réunion des représentants des États membres dans la capitale américaine devait être un moment de triomphe pour Joe Biden, qui aura réussi au cours de son mandat à renforcer et élargir la vieille alliance transatlantique. À la place, le président américain apparaît devant ses homologues comme un président fragilisé, pointe Le Figaro, dont chaque intervention sera scrutée attentivement. Sa candidature à un second mandat remise en cause au sein de son propre parti, qui perd confiance en sa capacité à remporter l’élection de novembre, le legs diplomatique de Biden risque de ressembler à un sursis plus qu’à un succès durable. Comme la mauvaise fée des contes, note encore le quotidien français, celui qui n’a pas été invité sera aussi présent dans tous les esprits au cours du sommet : Donald Trump, dont les chances de réélection n’ont jamais été aussi grandes, et dont le retour au pouvoir pourrait précipiter le déclin prochain de l’Alliance. »Combatif ?Pour autant, Joe Biden est apparu en meilleure forme hier… C’est du moins ce que remarque le New York Times : « le président Biden a ouvert le sommet du 75e anniversaire de l’Otan en cherchant à renforcer la confiance dans l’Alliance et dans sa propre position politique avec un discours énergique mettant en garde contre la menace posée par la Russie (…). S’exprimant d’une voix forte, avec peu d’erreurs, Joe Biden a repris les thèmes de certains des discours les plus mémorables de sa présidence, peignant l’image d’une Otan déterminée, avec un engagement sans failles envers l’Ukraine dans sa lutte contre l’invasion russe. »En effet, renchérit Die Welt à Berlin, « le président américain de 81 ans s’est montré plutôt combatif hier lors de son discours à l’Otan, interrompu à plusieurs reprises par des applaudissements. Il essayait visiblement de corriger l’impression catastrophique qu’il avait laissée il y a une bonne dizaine de jours lors de son duel télévisé avec Donald Trump. »Parkinson ?Reste que la polémique se poursuit sur l’état de santé et les capacités de Joe Biden… Avec cette révélation de la presse américaine : un neurologue, spécialiste de la maladie de Parkinson, s’est rendu à la Maison Blanche à huit reprises entre juillet et mars dernier. Information délivrée et complétée par le Wall Street Journal qui précise que « le médecin de la Maison Blanche, Kevin O’Connor, confirme trois visites de son collègue mais qu’aucun trouble neurologique n’a été décelé chez le président. »Le Wall Street Journal n’est guère convaincu par ces explications : « Les capacités cognitives de M. Biden ont clairement diminué, comme il l’a montré lors du débat du 27 juin. La presse rapporte également qu’il y a eu de nombreux épisodes similaires à huis clos. » Et le journal de s’interroger : « se pourrait-il qu’un président de 81 ans présentant ces symptômes ait été autorisé à travailler et à faire campagne pour un second mandat sans qu’une batterie de tests neurologiques n’aient été effectués pour évaluer ses capacités mentales ? »Dire la vérité au président ?Et on revient au New York Times pour qui « le parti démocrate doit dire la vérité au président. Il doit lui dire que sa défiance menace de donner la victoire à Donald Trump. Il doit lui dire qu’il se met dans l’embarras et qu’il met en danger son héritage. Joe Biden doit entendre clairement qu’il n’est plus le porte-parole efficace de ses propres priorités. Le parti a besoin d’un candidat qui puisse s’opposer à Donald Trump, martèle encore le New York Times. Il a besoin d’un candidat qui puisse présenter aux Américains une alternative convaincante à la sombre vision de l’Amérique proposée par Donald Trump. »Enfin pour leur part, note le Washington Post, « certains élus démocrates du Capitole manifestent leur résignation, d’autres leur enthousiasme, d’autres encore leur désespoir et leur colère, en pensant que le président restera en tête de liste et sera leur candidat en novembre. Les démocrates du Capitole retiennent également leur souffle à l’approche d’une conférence de presse de Joe Biden prévue demain jeudi. Ce sera la première fois depuis le débat avec Donald Trump que le président se soumettra aux questions de la presse. »
7/10/2024 • 3 minutes, 55 seconds
À la Une: le défi de former un gouvernement
Deux jours après le second tour des législatives, la question est toujours en suspens et fait grincer les plumes de la presse française et internationale. Certes, relève le Süddeutsche Zeitung, « l’objectif d’empêcher l’extrême droite d’obtenir une majorité au Parlement a été atteint. Mais un nouveau problème est apparu : qui va gouverner et comment, ou avec qui ? »En effet, poursuit le quotidien allemand, « il n’y a pas de majorité claire à l’Assemblée nationale, le Parlement français n’a jamais été aussi fragmenté sous la Ve République. Former un gouvernement est déjà un défi, le maintenir en place en sera un autre. (…) la France n’a pas l’expérience des gouvernements de coalition, le système politique ne les prévoit pas vraiment. Et la gauche fait déjà clairement savoir que les macronistes devraient payer un prix élevé pour une alliance - par exemple en revenant sur la réforme des retraites. »« La France apprend un nouveau mot : ingouvernable », pointe le New York Times. « Loin de produire une "clarification", les élections anticipées du président Macron ont abouti à un imbroglio qui pourrait prendre des mois à se démêler. (…) Les pourparlers en vue de la formation d’un gouvernement pourraient se prolonger jusqu’à l’automne, pour le vote du budget. (…) On s’attend (en effet) à ce qu’Emmanuel Macron prenne son temps pour consulter les différents partis d’un centre élargi afin d’explorer les possibilités de coalition. »« La France divisée entre dans un territoire politique inexploré », constate en écho le Washington Post.Le centre de tous les possibles…Le Devoir à Québec s’interroge : « et si le centre était le grand vainqueur des élections françaises ? On le croyait moribond, en voie de disparition sur un échiquier politique toujours plus polarisé. Pourtant, en bon phénix politique, le centre français a réussi à renaître de ses cendres au soir du second tour et pourrait même enfanter le prochain Premier ministre. » En effet, relève le quotidien canadien, « dans les négociations qui ont débuté dimanche soir, le courant centriste est incontournable dans la constitution d’un gouvernement de coalition. D’ailleurs, si le Nouveau Front populaire veut accéder au gouvernement, il n’aura d’autre option que de s’entendre avec lui. »Le quotidien israélien Haaretz est sur la même ligne : « cela pourrait nécessiter une scission du front de gauche, ce que les électeurs du bloc n’apprécieront pas, mais c’est pourtant ce dont la France pourrait avoir besoin : un gouvernement de centre-gauche plutôt qu’un gouvernement de marionnettes présidentielles. (…) Ce serait une excellente nouvelle pour les Français, estime Haaretz, et renforcer la tendance à l’éloignement des extrêmes et au rapprochement avec le centre. »La solution verte ?En France, Libération voit une autre orientation : « la gauche n’aurait-elle pas intérêt à oser un pari : celui de l’écologie ? », s’interroge le journal. « C’est a priori contre-intuitif, vu le peu de place accordée lors de la campagne législative aux enjeux environnementaux, comme d’ailleurs lors des européennes. Pire, alors que l’écologie était plutôt tendance ces dernières années, elle a, ces derniers mois, affronté des vents réactionnaires contraires. Pourtant, estime Libération, les raisons sont nombreuses de penser que la gauche pourrait sortir le pays de l’ornière politique dans laquelle l’a mise Emmanuel Macron en plaçant l’écologie au centre de son logiciel gouvernemental pour les trois années à venir. »Une coalition des communistes à la droite ?En tout cas, « le camp Macron, minoritaire, veut garder la main », relève Le Figaro. « Emmanuel Macron a choisi de laisser du temps au temps. Hier matin, alors que Gabriel Attal lui apporte sa lettre de démission, le président lui demande officiellement "de rester Premier ministre pour le moment afin d’assurer la stabilité du pays". En parallèle, le chef de l’État donne des coups de sonde en tous sens, en espérant bien rester au centre du jeu (…). "Pour l’instant, le président s’oriente vers une coalition allant des communistes à la droite", glisse l’un de ses proches. Sans le Rassemblement national (…), ni La France insoumise. Une gageure, s’exclame Le Figaro : jamais le chef de l’État n’a réussi à élargir sa majorité depuis les législatives de 2022. »Enfin, pour La Croix, il faut « expérimenter une autre pratique du pouvoir, plus apaisée, moins verticale. » Ce qui suppose, que les députés d’un bord ou d’un autre « acceptent de négocier, et donc de n’appliquer qu’une partie de leur programme. Le compromis passé avec un partenaire ou même un adversaire n’est pas nécessairement une compromission, surtout s’il va dans le sens de l’intérêt général. »
7/9/2024 • 4 minutes, 10 seconds
À la Une: la gauche remporte les législatives en France…
Les résultats des législatives en France figurent en bonne place à la Une de la presse internationale. C’est d’abord l’étonnement… « Grâce au barrage républicain, la gauche coiffe le RN au poteau », s’exclame Le Soir à Bruxelles.« La victoire surprise de l’alliance de gauche empêche l’extrême droite de Le Pen d’accéder au pouvoir », constate le Guardian à Londres.« La montée de l’extrême droite subitement stoppée alors que la gauche progresse », relève le Washington Post.« Le barrage républicain résiste à Le Pen et la gauche ressuscite », lance Haaretz à Tel Aviv.Die Welt à Berlin n’en revient pas : « l’alliance de gauche étonnamment en avance – le parti de Le Pen, lui, n’est qu’à la troisième place »Pour Libération à Paris, « c’est ouf »« France de droite, cap à gauche », soupire Le Figaro.Alors la suite… Qui va gouverner ?Oui, « et maintenant, on fait quoi ? », s’interroge Le Parisien. Car la gauche n’a pas la majorité absolue.Le Wall Street Journal parle d’ « embrouillamini politique »En effet, pour leNew York Times, « ces élections ont abouti à une impasse. (…) Aucune coalition gouvernementale ne semble immédiatement envisageable, les centristes d’Emmanuel Macron étant coincés entre des groupes d’extrême droite et d’extrême gauche qui se détestent mutuellement et qui le détestent lui-même. »Alors « que pourrait-il se passer ? », se demande le Guardian. « Contrairement à de nombreux pays d’Europe continentale, la France n’a pas connu de large coalition depuis les jours chaotiques de la IVème République, mais plusieurs personnalités de gauche et du centre ont déjà suggéré que cela pourrait être une solution à un parlement sans majorité absolue. »En tout cas, « Macron devra cohabiter », pointe El Pais à Madrid. « Le front républicain a joué son rôle. Il faut maintenant le combiner avec une Assemblée nationale gouvernable. Macron devra cohabiter (donc), et surtout écouter et collaborer avec les formations qui sont venues à son secours. »Et pour Le Temps à Genève, ça ne sera pas évident… « Comment le pouvoir se partagera-t-il dans ce pays qui ne connaît pas la culture du compromis ? On peine à l’imaginer. »Et le Times à Londres de conclure : « 66 ans après avoir conçu la Vème République pour assurer un gouvernement parlementaire stable sous une présidence forte, la France avance en terre inconnue. »
7/8/2024 • 2 minutes, 9 seconds
À la Une: l'élection d'un président réformateur en Iran
Massoud Pezeshkian est le nouveau président de la République Islamique d'Iran, et la presse internationale se perd en conjectures. « Que pourra faire le président élu », se demande le Soir. « Face aux lourdeurs du régime dominé par les ultraconservateurs, sa marge de manœuvre paraît des plus étriquées », commente le quotidien belge, qui parle d'un « système verrouillé », « mis en place par feu l’ayatollah Khomeiny, décédé en 1989, et qui donne le dernier mot dans les dossiers importants au 'guide suprême de la révolution islamique', poste occupé par Ali Khamenei depuis 35 ans ».« Qu'a promis Pezeshkian ? interroge de son côté l'Orient le Jour. Il a appelé à des « relations constructives » avec Washington et les pays européens afin de « sortir l'Iran de son isolement », explique le quotidien francophone libanais. L'Orient le Jour précise toutefois que «selon les experts, Pezeshkian sera confronté à de sérieux défis dans un pays où la quasi-totalité des institutions étatiques sont contrôlées par les conservateurs ».« Aucun espoir »La presse américaine, s'intéresse, elle aussi, au nouveau président iranien. Le New York Times a choisi d'interroger des électeurs iraniens opposés au régime des mollahs. Dans un premier temps, ils ont été tentés de boycotter l'élection présidentielle. Comme Sedigheh, une pédiatre de 41 ans. Elle déclare « n'avoir aucun espoir qu'un président puisse apporter les changements significatifs que le peuple exige ». Mais elle ajoute : « J'ai voté parce que je pense que nous avons besoin de petits changements progressifs qui rendent nos vies un peu meilleures », « et s'il y a un président qui peut ou veut faire ces petits changements, c'est suffisant pour l'instant. » Moins optimiste, une comptable de 34 ans, déclare « qu'elle ne croit pas à la logique selon laquelle elle devrait choisir entre le pire et le pire ». Nouveau Premier ministreLui aussi vient d'accéder au pouvoir... il s'agit de Keir Starmer... Le nouveau Premier ministre britannique a commencé à travailler. « Il a déclaré à son gouvernement : il est désormais temps de tenir nos promesses », nous dit le Guardian. « Keir Starmer a également affirmé que sous sa direction, la politique redeviendrait un devoir de service, contrairement aux 14 dernières années de règne des conservateurs. L'intérêt personnel c'est la politique d'hier », a-t-il déclaré. « Parmi ses projets, ajoute le Guardian, une rupture complète avec la politique d'immigration du gouvernement précédent ». « Keir Starmer a déclaré que le projet concernant l'expulsion des immigrants vers le Rwanda était désormais « mort et enterré » et qu'il n'était pas prêt à user de tels « stratagèmes » ». En Espagne, El País scrute également attentivement les premiers pas du nouveau Premier ministre britannique. « Starmer sait que son mandat, aussi confortable que soit la majorité parlementaire obtenue lors des élections de jeudi, est dû davantage à la punition infligée par les électeurs au Parti conservateur qu'à l'enthousiasme généré par le Parti travailliste. Il n'ignore pas non plus que "les décisions et les gestes des 100 premiers jours du Gouvernement vont être déterminants », écrit le quotidien espagnol, qui conclut : « Le nouveau Premier ministre sait que la pression de l'opinion publique sera forte dès le Premier jour, pour exiger le « changement » qu'il a utilisé comme slogan de campagne et qu'il n'a cessé de promettre ».L'hypothèse Kamala HarrisAux États-Unis, l'état de santé de Joe Biden continue de faire débat. Le président américain est-il apte pour un second mandat ? La question revient de manière lancinante dans la presse américaine, qui malgré les dénégations de Joe Biden quant à son état de santé, est à la recherche d'un plan B. Qui pourrait remplacer Joe Biden dans la course à la Maison Blanche ? Pourquoi pas... Kamala Harris. Selon le Wall Street Journal, « de nombreux démocrates considèrent la vice présidente comme leur meilleur plan de secours... si Biden devait se retirer de la course ». Le quotidien américain met en avant des informations confidentielles. « Un document en faveur de Kamala Harris, 59 ans, rédigé de manière anonyme par des cadres démocrates qui affirment n’avoir aucun lien personnel ou professionnel avec la vice-présidente, circule parmi les démocrates. Ce document soutient que la vice-présidente est "la seule voie réaliste pour sortir de ce pétrin" », selon une copie consultée par le Wall Street Journal. Ceci étant, Kamala Harris n'est pour le moment guère plus populaire que le président, remarque le quotidien américain. Un sondage réalisé après le débat raté de Joe Biden face à Donald Trump, « lui donne seulement 35 % d'avis favorable, contre 58 % qui la jugent défavorablement ». Ferme verticale et sable rougeLe Devoir nous livre enfin les premières impressions de quatre scientifiques qui viennent de « passer un an sur Mars »... Disons plutôt comme s'ils étaient sur Mars... Enfermés pendant 378 jours, pour une mission de la NASA à Houston, aux États-Unis. Enfermés dans « une structure de160 mètres carrés construite par des imprimantes 3D avec chambres, salle de sport, communs et même une ferme verticale pour faire pousser leur propre nourriture », nous raconte le Devoir. Ils ont donc « fait pousser des légumes, marché sur du sable rouge », et ils ont dû endurer « l'isolement, le confinement et une communication ralentie avec leurs familles ». Le quotidien canadien ne s'attarde pas sur leurs états d'âme pendant l'expérience, mais il remarque tout de même leur joie lors de leur « retour sur terre ». « C'est tellement super de pouvoir simplement vous dire bonjour », a reconnu l'une des quatre scientifiques. Visiblement, la conquête de Mars ne se fera pas sans douleur.
7/7/2024 • 5 minutes, 37 seconds
À la Une: le président américain Joe Biden toujours sur la corde raide
« C'est un président dans le déni », accuse d'entrée le Wall Street Journal, après l'interview de Joe Biden sur la chaîne ABC, sa première interview télévisée depuis son débat raté contre Donald Trump, la semaine dernière. « Il a minimisé, nié, rejeté les faits », renchérit le New York Times. Interrogé sur sa capacité à mené à bien la course à la Maison Blanche, le président américain a passé une grande partie de l'interview, qui dure 22 minutes, à « résister à une série de questions (...) sur ses compétences, sur l'éventualité de passer un test cognitif, sur sa position dans les sondages », poursuit le New York Times. Mais il n'a pas changé son discours : « Je suis la personne la plus qualifiée pour battre Trump, et je sais comment faire avancer les choses », a-t-il dit, propos repris par le Wall Street Journal qui ajoute : « Bien que son discours ait été pour l'essentiel convaincant, le président a semblé nier la crise qui s'est abattue sur son parti et s'est fermement engagé à rester dans la course. S'il doit quitter le ticket démocrate, il ne le fera apparemment pas de bon gré ». « Optimisme et espoir »Lui aussi fait la Une de la presse internationale, c'est Keir Starmer. Le nouveau Premier ministre britannique est depuis hier le nouveau locataire du 10 Downing Street. Une arrivée saluée par le Guardian, qui dans son éditorial, apporte un soutien sans ambigüité à Keir Starmer. « Le parti travailliste mérite la gratitude de la nation pour avoir mis fin au flirt avec le clientélisme et le charlatanisme », écrit le quotidien britannique qui ajoute : « L’ambiance est à l’optimisme et à l’espoir d’une Grande-Bretagne meilleure. Il serait malvenu de la perturber ». Le Times de son côté, titre : « Starmer prend le pouvoir avec la promesse de restaurer la confiance ». Le Premier ministre est photographié avec son épouse Victoria, dont le quotidien britannique, loue l'élégance. « Nous avons un nouveau premier ministre. Passons donc directement à l'essentiel : les vêtements de sa femme », ose le Times, avant d'énumérer les différentes tenues de Victoria Starmer dans une litanie tout droit sortie d'une autre époque et qui se termine par cette phrase affligeante : « Victoria Starmer a fait un bon début en termes de style. C'est maintenant à son mari de s'occuper du contenu ». Autrement dit, tout va bien. Les choses sérieuses restent entre les mains des hommes...Dignité humaineLe quotidien israélien Haaretz s'est intéressé aux vidéos TikTok « publiées par les Gazaouis eux mêmes », « elles pourraient bien être ce qui fera sortir les Israéliens de leur cocon d'indifférence, alors que les programmes d'information israéliens ne montrent rien de la vie des Palestiniens ordinaires à Gaza », explique Haaretz, qui brille par l'indépendance de sa ligne éditoriale. Nissan Shor, l'auteur de cet article, explique qu'il a regardé « des centaines de vidéos ». « On y voit, dit-il, des Gazaouis essayer de s’adapter à leur nouvelle vie dans les vastes villages de tentes qui ont surgi au milieu des bâtiments dévastés. Ils se filment dans leur routine quotidienne et ce que l’on voit n’est pas seulement leur lutte, mais un fait fondamental que la plupart des Israéliens nient : il n’y a pas de victoire totale. Et il n’y en aura pas ». Sur ces vidéos, on voit notamment une petite fille déballer en souriant un colis humanitaire et montrer son contenu avec enthousiasme, ou encore un jeune homme soulevant des haltères dans une salle de sport en ruines. « La vie, écrit Nissan Shor, est plus forte que les slogans pathétiques de Netanyahou ». Et il ajoute : « Je regarde ces vidéos avec beaucoup de curiosité, d'étonnement, de culpabilité et d'admiration. Il y a quelque chose d'assez inspirant de voir des gens qui ont été déracinés de chez eux, essayer de maintenir leur dignité humaine envers et contre tout. Et y parvenir, même si c'est avec beaucoup de difficulté ».
7/6/2024 • 3 minutes, 54 seconds
À la Une: l'écrasante victoire des travaillistes en Grande-Bretagne
L'artisan de la victoire des travaillistes, Keir Starmer, fait la Une de la presse internationale. Bien sûr, le Times britannique, qui cite le nouveau Premier ministre : « Le changement commence maintenant », a-t-il déclaré. « C’est votre démocratie et votre avenir. Vous avez voté. Il est temps maintenant pour nous de passer à l’action. » Le Guardian reprend lui aussi les propos de Keir Starmer : « le parti travailliste a changé, il est prêt à servir notre pays, prêt à remettre la Grande-Bretagne au service des travailleurs ». Le visage tout sourire du nouveau Premier ministre fait la Une des journaux européens, mais pas seulement. Le Washington Post se propose de nous raconter la « véritable et fascinante histoire de Keir Starmer », un ancien « avocat de gauche, qui a défendu des anarchistes végétaliens, avant de poursuivre des terroristes au nom de la couronne britannique. Dans sa jeunesse, il fut aussi le rédacteur en chef d'un magazine trotskyste. C'est un antimonarchiste qui été anobli sous le nom de Sir Keir, et qui rencontrera désormais le roi une fois par semaine », nous dit le Washington Post. Pour le Japan Times, les résultats montrent que « les électeurs britanniques dans leur ensemble ont déplacé leur soutien vers le centre-gauche, contrairement à la France où le parti d'extrême droite du Rassemblement national de Marine Le Pen a réalisé des gains historiques lors des élections de dimanche dernier ».DédiabolisationAvant le second tour des élections législatives en France, dimanche, le journal Le Monde et Le Parisien ont eu la même idée. Ils s'intéressent aux « candidats sulfureux du Rassemblement National », selon les termes du Monde, qui précise : « Le parti d’extrême droite avait assuré s’être préparé à la perspective de législatives anticipées, en recrutant des candidats conformes à sa stratégie de dédiabolisation. Mais des dizaines d’entre eux se sont avérés racistes, antisémites ou xénophobes, signe à la fois de la radicalité intacte du parti et de son implantation territoriale toujours inégale. De simples "brebis galeuses", pour Jordan Bardella, qui maintient contre l’évidence que « dans 99,9 % des cas, il n’y a absolument aucune difficulté », poursuit le quotidien français. « Rassemblement National aux législatives, derrière les faux-semblants de la dédiabolisation », titre de son côté Libération, selon lequel Jordan Bardella « a bien tenté de minimiser les dégâts en estimant que ces candidats se comptent sur les doigts d’une main. Ils sont en réalité plusieurs dizaines », assure Libération. « Certains déjà réélus, d’autres qui pourraient l’être ce dimanche. Il n’est pas inutile de rappeler ici qu’un député élu devient un représentant de la nation toute, pas seulement de ses électeurs, de sa formation politique ou encore moins de lui-même… » conclut le quotidien français.Interview sur ABCAux États-Unis, yeux sont braqués sur Joe Biden. Il s'agit toujours des suites du débat raté de la semaine dernière, lorsque le président américain était apparu confus et désorienté, face à Donald Trump. « Lors d'une rencontre avec les gouverneurs démocrates », hier, Joe Biden aurait déclaré qu'il « devait dormir davantage et limiter les évènements après 20 heures ». Mais cela n'a semble-t-il pas convaincu tous ses interlocuteurs : « plusieurs d'entre eux d'entre eux », nous dit le New York Times, « ont ensuite exprimé leur consternation, face au peu de débat sur la question de savoir si Joe Biden doit ou non poursuivre sa campagne présidentielle ». Aucun gouverneur n'aurait toutefois déclaré « qu'il devait abandonner la course à la Maison-Blanche ». Cependant, la question semble toujours d'actualité, alors que la chaîne ABC doit diffuser ce vendredi soir, en prime time, une « interview très attendue du président américain », raconte le Wall Street Journal. Interview tellement attendue, qu'ABC a décidé de la diffuser dès ce vendredi soir, et non pas dimanche matin, comme c'était initialement prévu.
7/5/2024 • 4 minutes, 8 seconds
À la Une: Joe Biden va-t-il jeter l’éponge ?
Pour le New York Times, tout est possible… « Le président Biden a déclaré à son entourage qu’il savait que les jours à venir étaient cruciaux et qu’il comprenait qu’il pourrait ne pas être en mesure de sauver sa candidature s’il ne parvenait pas à convaincre les électeurs qu’il est à la hauteur de la tâche, après sa prestation désastreuse lors du débat de la semaine dernière. »Pour autant, relève le journal, Joe Biden l’assure : « personne ne me pousse vers la sortie. »Les prochains jours seront déterminants, croit savoir le New York Times : « ses prochaines apparitions avant le week-end du 4 juillet seront déterminantes, en particulier une interview avec George Stephanopoulos prévue demain vendredi sur ABC ainsi que des visites de campagne en Pennsylvanie et dans le Wisconsin. “"Il sait que ces rendez-vous sont importants, nous serons dans une situation différente à la fin du week-end“, a déclaré l’un de ses proches, faisant référence au débat désastreux avec Donald Trump. » En tout cas, officiellement, pas question de se retirer…Toutefois, relève le Washington Post, « le président Biden et son équipe ont déclaré avoir accepté hier l’ultimatum reçu cette semaine de la part de la quasi-totalité du parti démocrate : démontrer rapidement qu’il est apte à exercer ses fonctions (…). L’inquiétude croissante du Capitole, des principaux donateurs et des stratèges du parti, y compris certains de ses propres conseillers, a incité Joe Biden à prendre contact avec ses alliés ces derniers jours pour admettre qu’il se trouvait dans une situation difficile et qu’il devait prouver aux électeurs qu’il était à la hauteur de la tâche. »Qui pour le remplacer ?En fait, analyse le Wall Street Journal, « Joe Biden cherche à consolider ses appuis alors que l’unité du parti démocrate se fissure. Au cours des dernières 48 heures, il a appelé les chefs de file démocrates du Congrès ainsi que ses principaux alliés. Objectif : rassurer les parlementaires, remonter le moral du parti et convaincre les sceptiques qu’il est capable d’assurer un nouveau mandat de quatre ans. »Malgré tout, le Wall Street Journal, s’interroge : « que se passera-t-il s’il se retire ? » Tout se jouera en août, lors de la convention démocrate : la vice-présidente, Kamala Harris serait alors la mieux placée. « Son statut et ses relations au sein du parti font d’elle la remplaçante la plus probable », mais « le Parti démocrate compte de nombreuses vedettes politiques, dont le gouverneur de Californie Gavin Newsom, le gouverneur de l’Illinois J.B. Pritzker, le gouverneur du Michigan Gretchen Whitmer ou encore le secrétaire d’État aux transports Pete Buttigieg. Tous ont été de fervents partisans de la campagne de Joe Biden. »Pour sa part, El Pais en Espagne note que d’après les derniers sondages, « aucun élu démocrate de premier plan ne fait mieux que Joe Biden dans une hypothétique confrontation avec l’ancien président Trump lors de l’élection du 5 novembre. Parmi les personnalités démocrates, seule Michelle Obama, épouse de l’ancien président Barack Obama, devancerait Donald Trump. Mais, elle a déclaré à plusieurs reprises qu’elle n'avait pas l'intention de se présenter. »France : quelle majorité ?Le second tour des législatives en France… c’est dimanche.Le Rassemblement national, arrivé en tête au premier tour, fait le forcing pour obtenir la majorité absolue au second : « aujourd’hui, le vrai front républicain, c’est nous ! », affirme Jordan Bardella au Figaro.A gauche, relève Libération, « face à une probable absence de majorité absolue, le Nouveau Front populaire réfléchit aux contours d’une potentielle future coalition mais refuse d’abdiquer sur l’application de son programme. »Pour sa part, Le Monde note que « l’inquiétude gagne les investisseurs étrangers en France. L’incertitude politique provoque attentisme et appréhension dans les milieux économiques. »Royaume-Uni : défaite annoncée pour les ConservateursEnfin, les élections au Royaume-Uni… Là les choses sont plus claires… Les Britanniques se rendent aux urnes aujourd’hui pour des législatives anticipées. Pas de suspense… Le parti travailliste est en passe de « remporter sa plus grande majorité depuis 1832 », s’exclame le Times à Londres. Avec, selon les derniers sondages, pas moins de 421 députés sur 650. La déroute serait telle pour les conservateurs au pouvoir que, d’après le Guardian, « le Premier ministre Rishi Sunak pourrait perdre son propre siège, tout comme 16 ministres de son gouvernement. »
7/4/2024 • 4 minutes, 14 seconds
À la Une: Macron et Biden, deux présidents en mauvaise posture
L’un risque une fin de mandat bancale avec une cohabitation inédite avec l’extrême droite : l’autre risque une fin de mandat chaotique, avec la perspective de voir Donald Trump lui succéder…« Démocraties à l’hosto », s’exclame L’Orient-Le Jour à Beyrouth. « Ce n’est pas tous les jours que l’on voit deux grandes et orgueilleuses démocraties occidentales endurer de concert une crise aiguë, susceptible même de commander leur admission en soins intensifs. (…) En ordonnant la dissolution de l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron escomptait susciter un sursaut républicain capable d’enrayer le raz-de-marée d’extrême droite apparu lors des récentes élections européennes. Le président français croyait, tel Aladin frottant la lampe magique, libérer à son service le génie de toutes les revanches ; il n’a fait en réalité qu’ouvrir la boîte de Pandore, s’attirant la colère et la désaffection de ses propres partisans, ainsi que les sévères remontrances de la presse du Vieux Continent : haro sur l’imprudent ! »Triste choix…L’Orient-Le Jour passe ensuite à la situation aux États-Unis : « ce que l’on n’arrive pas à croire, c’est que cette superpuissance qui a débarqué sur la Lune et qui ambitionne de dominer la Terre n’ait soudain d’autre choix de leadership à proposer à ses citoyens (mais aussi au monde !) que celui-ci : un Joe Biden qui n’est clairement plus en pleine possession de toutes ses facultés ; ou alors un Donald Trump qui ment comme il respire, qui déchire un traité nucléaire signé par son prédécesseur et qui, accablé de procès, bénéficie soudain de la mansuétude de la Cour suprême… »Et « le plus atterrant, conclut L’Orient-Le Jour, est que les nouveaux tsars, les empereurs communistes de Chine, les théocrates d’Iran et les tyrans de moindre envergure ont beau jeu en ce moment de narguer les démocraties en difficulté ou malades. »Comment désactiver le vote Le Pen ?El Pais à Madrid revient sur l’entre-deux tour des législatives en France : « le front républicain, l’union de tous les partis et électeurs de gauche et conservateurs contre l’extrême droite, pourrait empêcher le Rassemblement national d’avoir, dimanche, la majorité absolue au parlement ». Toutefois, prévient le quotidien espagnol, « cette union des démocrates ferait bien de dépasser les circonstances de cette élection et de chercher des réponses à long terme au malaise exprimé par le vote ultra. La France a besoin d’un front républicain, pas seulement pour dimanche prochain, mais aussi pour les années à venir. Un front qui désactiverait les raisons de voter Le Pen. »En effet, pointe le Süddeutsche Zeitung, « avec 10,6 millions de voix, les lepénistes représentent actuellement le parti le plus important de France ; pour de plus en plus de personnes, le Rassemblement national est un parti comme les autres ». Alors, s’interroge le quotidien allemand, « comment les électeurs vont-ils se comporter dimanche ? Les instituts de sondage sont dépassés. Les électeurs s’abstiendront-ils ou bien iront-ils encore plus voter qu’au premier tour - selon qu’ils considèrent le RN au pouvoir comme une chance ou un danger ? En tout cas, cela faisait longtemps que la politique française n’avait pas suscité autant de passion. »Biden : comment dire adieu ?Et puis aux États-Unis, la presse favorable aux démocrates poursuit sa campagne en faveur d’un retrait de Joe Biden…« Joe Biden devrait se retirer maintenant », s’exclame le Washington Post. « Il doit mettre son ambition personnelle de côté, et annoncer qu’il se retire de la course. L’ensemble des démocrates devrait travailler à la nomination d’une liste rajeunie. Nous pourrons alors nous concentrer sur les problèmes et les solutions les plus importants pour notre pays. »« Comment Biden pourrait-il faire ce qui est le mieux pour le pays et le pire pour Trump ? », s’interroge le New York Times. Eh bien, « permettre aux délégués de la convention démocrate de choisir un nouveau candidat. (…) Biden a été un président vraiment important, estime le journal. Il a sauvé le pays de Trump en 2020, il nous a sortis des jours sombres de la pandémie de Covid, il a fait passer des lois essentielles pour reconstruire les infrastructures américaines, il a renouvelé la dignité du travail, il a favorisé la transition vers une économie verte, et à la fin, il mérite que l’on se souvienne de lui comme celui qui a su quand et comment dire au revoir. »
7/3/2024 • 4 minutes, 4 seconds
À la Une: une page politique se tourne en France
C’est « la fin d’une époque », s’exclame le New York Times. « La domination du président Emmanuel Macron sur la politique nationale, qui aura duré sept ans, a pris fin avec la défaite écrasante de son parti au premier tour des élections législatives de dimanche. Non seulement il a dissous le Parlement en convoquant un vote éclair, mais il a également dissous le macronisme. »Le Washington Post remue le couteau dans la plaie… : « par son imprudence, Emmanuel Macron a donné le coup de grâce au macronisme. Sa faction pourrait perdre jusqu’à deux tiers de ses sièges parlementaires, selon les sondages. Pour un homme encore jeune et doté de talents exceptionnels - pour la stratégie, l’éloquence, la lucidité et le sens de l’à-propos - sa chute est déconcertante. Son jugement et ses prescriptions sur les grandes questions ont souvent été justes. Mais en politique, il suffit rarement d’avoir raison. La collaboration, la concentration et le suivi sont également essentiels. Et les échecs de Macron dans ces domaines se sont révélés fatals. »Le Guardian à Londres porte l’estocade… « Macron a cherché la clarté et a fait s’écrouler son projet centriste. (…) Il voulait surprendre le RN et la gauche avec une élection éclair de trois semaines au cours de laquelle il pensait pouvoir effrayer les électeurs et les amener à soutenir ses troupes centristes en avertissant qu’une victoire de l’extrême droite ou de l’alliance de gauche déclencherait une "guerre civile". Au contraire, soupire le Guardian, le parti d’extrême droite anti-immigration de Marine Le Pen, le RN, qui pendant des décennies a été considéré comme un danger pour la démocratie, promouvant des opinions racistes, antisémites et anti-musulmanes et qui devait être tenu à l’écart de la politique traditionnelle à tout prix, le RN a confirmé sa progression. »La vague de fond du RN…« Un vote qui vient de loin », souligne Le Devoir à Québec. « Quoi qu’on pense du résultat de dimanche, c’est une gigantesque marée populaire qui s’est déplacée pour propulser en tête le Rassemblement national dans toute la France, à l’exception des populations privilégiées des grandes villes. Comme une vague de fond venue ébranler les dernières balises de cette fin de régime. Peu importe qui l’emportera dimanche prochain, relève encore le quotidien canadien, ce vote n’a rien d’une houle passagère. Il vient des profondeurs du pays et exprime la voix de ceux qu’on entend peu, ou qu’on n’entend pas, dans les médias. Dimanche, les Français ont exprimé une colère sourde face à une classe politique qui regarde ailleurs et qui est plus à l’aise dans les grands hôtels de Londres et de Berlin que dans les villages de la Creuse. »Front républicain : une construction laborieuse…Alors maintenant, pointe El Pais à Madrid, « l’urgence, pour Macron et tous les démocrates et républicains français, est d’empêcher que le RN obtienne une majorité absolue dimanche. Un objectif plausible si, au second tour, les modérés de droite, les centristes, les sociaux-démocrates, les écologistes et la gauche radicale s’accordent pour soutenir dans chaque circonscription le candidat le plus à même de battre le parti de Le Pen. Ce front républicain serait souhaitable en cette période critique pour la France, estime encore le quotidien espagnol, et permettrait à Emmanuel Macron de sauver la mise après l’échec de l’élection anticipée et la défaite retentissante de dimanche dernier. »Justement, relève le Süddeutsche Zeitung, on assiste depuis hier à « la construction laborieuse d’une digue contre l’extrême droite. Jusqu’à présent, quand il le fallait, le camp des opposants à Le Pen mettait brièvement ses divergences de côté. Cette fois-ci, il n’est pas certain que le vieux réflexe républicain fonctionne. »Selon un décompte du quotidien Le Monde à Paris, « 185 candidats arrivés troisièmes ont renoncé à se présenter au second tour, dont une majorité de candidats de gauche (afin de faire barrage au RN).»Est-ce que cela sera suffisant pour éviter une déferlante du RN ? Pas sûr…Et Libération de déplorer que la macronie a bien du mal « à imposer une ligne claire de désistements face au RN. Un flou artistique condamnable qui trahit une dangereuse inconstance républicaine. »Enfin Le Figaro s’emporte contre ce front républicain qu’il surnomme « la coalition des Tartuffe » Cette « gauche qui prétend, écrit le journal, "sauver la République", mais qui devrait commencer par faire son examen de conscience. Elle pratique sans vergogne l’intimidation morale comme si elle était dépositaire des vertus démocratiques alors qu’elle est moralement disqualifiée. »
7/2/2024 • 4 minutes, 16 seconds
À la Une: le Rassemblement national aux portes du pouvoir
Depuis les élections européennes et la percée du Rassemblement national en France, l’inquiétude dominait au sein de la presse internationale… Désormais, c’est la peur…« La démocratie française parle et elle fait peur », s’exclame Le Temps à Genève. « Le premier tour des élections législatives en France s’achève sous le regard effaré de ses voisins européens. Le Rassemblement national s’impose ce 30 juin comme première force politique du pays. Un tremblement de terre initié par le président Macron (…). S’ouvre une semaine folle de négociations et de consignes de votes avant le couperet du deuxième tour. »« La France au bord du précipice », renchérit Le Soir à Bruxelles.« Seul un énorme coup de théâtre pourrait éviter le pire, la victoire écrasante d’un parti raciste (…). L’irresponsabilité est immense. L’extrême droite au pouvoir ferait vaciller les fondements de la République. Pour l’école, la culture, les médias, le quotidien des Français et des étrangers, la bascule serait terrible. »L’échec du Macronisme« Le tabou est brisé », constate le Corriere Della Serra à Rome : « le cordon sanitaire qui a tenu pendant des décennies l’extrême droite hors du pouvoir a cédé. (…) Macron ne le voulait pas. Il voulait de la clarté. Il voulait placer les Français devant un choix encore plus important que celui des élections européennes. Il espérait unifier son propre camp, celui des modérés et des réformateurs, et diviser ses adversaires. C’est le contraire qui s’est produit. Son camp a implosé (…). »« Le macronisme a échoué », insiste Die Welt à Berlin. « Macron, qui se considérait comme un barrage contre les populistes de droite, se révèle être leur tremplin vers le pouvoir. »Le Figaro à Paris fulmine : « quel champ de ruines ! Le chef de l’État faisait profession de "barrer la route aux extrêmes" ; ils n’ont jamais été aussi hauts. Prise dans la tenaille de ce face-à-face mortifère, la France se retrouve placée devant la double perspective de l’aventure politique ou du blocage institutionnel : les deux facettes d’une crise de régime. Merci, Macron ! »« Faire bloc ! »« Et maintenant ? », s’interroge le Guardian à Londres. « Le groupe de Macron et l’alliance gauche-verte devront coopérer pour maintenir le Front national hors du pouvoir, mais ce ne sera pas facile. »Seule solution, pointe El Pais à Madrid : « l’unité contre l’extrême-droite (…). Soit les partis de l’arc républicain s’unissent tous au second tour le 7 juillet pour battre le RN de Marine Le Pen, soit ils risquent d’ouvrir la voie à un gouvernement d'extrême droite en France (…). »« Faire bloc », lance en première page Libération à Paris. « Le RN est désormais aux portes du pouvoir. La gauche unie résiste. La macronie est à terre. Seul un barrage républicain pourra éviter le pire. »Les démocraties occidentales en crise…Enfin cette analyse à lire dans L’Orient Le Jour à Beyrouth : « la France n’est pas un îlot. Ce qui s’y joue s’inscrit essentiellement dans une dynamique qui la dépasse et que l’on pourrait résumer ainsi : les démocraties sont en crise, les États-nations sont profondément fracturés, l’Occident vit dans le sentiment réel ou fantasmé du déclin et le monde change à une vitesse sans précédent. Tout cela provoque naturellement des peurs, des angoisses et des replis identitaires dont le populisme d’extrême-droite se nourrit comme aucun autre mouvement. (…) L’extrême droite populiste, qu’elle prenne les habits du RN ou de Donald Trump, a encore de beaux jours devant elle. »
7/1/2024 • 2 minutes, 22 seconds
À la Une: nouvelles manifestations en Israël contre Benyamin Netanyahou
La photo est en Une d'Haaretz : une foule compacte, brandissant des drapeaux israéliens, dans les rues de Tel Aviv. Le quotidien israélien titre sur les dizaines de milliers de personnes qui ont manifesté hier soir, contre le Premier ministre israélien et pour un accord en faveur des otages à Gaza. Des otages dont les proches prennent la parole. Einav Zangauker, dont le fils est à Gaza, n'a pas de mots assez durs pour Benyamin Netanyahou : « Les gens comprennent qu'il prolonge la guerre pour ses intérêts personnels, et que si un accord mettait fin à la guerre, cela provoquerait des élections et la fin de son règne. Il s'accroche à son pouvoir au détriment de nos familles à Gaza ! » Autre témoignage à charge : celui du frère d'un otage qui accuse Netanyahou d'avoir abandonné les otages, « dans un seul but : rester au pouvoir ». Un journaliste israélien, Avi Issacharoff, accuse, lui, le Premier ministre de « renforcer le Hamas (...) et de répandre la haine et la division parmi les Israéliens. Il doit partir », s'exclame-t-il.« Parlons du débat »Aux États-Unis, les journaux continuent d'évaluer les conséquences du débat raté de Joe Biden contre Donald Trump... La question principale est toujours la même. Joe Biden doit-il renoncer à la course à la Maison Blanche ? Et en la matière, les propos de l'épouse du président, Jill Biden, sont scrutés à la loupe, car elle a la réputation d'être très écoutée de son mari. Alors qu'a-t-elle dit ? C'est le journal La Nacion, en Argentine, qui nous donne la réponse. « Parlons donc du débat d'hier soir », a-t-elle lancé, lors d'un dîner de collecte de fonds à New York. « Comme Joe l'a dit aujourd'hui, ce n'est pas un jeune homme », a-t-elle poursuivi... « Après le débat d'hier soir, il m'a dit : "Tu sais, Jill, je ne sais pas ce qui s'est passé. Je ne me sentais pas très bien". "Je lui ai dit : 'Écoute, Joe, nous n'allons pas laisser 90 minutes résumer les quatre années pendant lesquelles tu as été président'". « La salle », nous dit la Nacion, « a éclaté sous les applaudissements ».Mères abandonnéesLe Sunday Times raconte l'histoire de ces jeunes femmes kenyanes, mères d'un enfant qu'elles ont eu avec un soldat britannique, en poste au Kénya. C'est le cas de Jenerika Namoru, dont la petite fille, métis, a 5 ans. Elle est venue témoigner devant une commission parlementaire, qui s'est installée à Archers Post, dans le centre-ouest du Kenya. Elle raconte avoir rencontré le père de sa fille, « alors qu'elle travaillait comme agent de sécurité dans le camp militaire près d'Archers Post ». « Elle avait 22 ans à l’époque, il avait la quarantaine. Ils entretenaient une relation mais le soldat a abandonné son enfant et est retourné au Royaume-Uni ». « Je dois me battre pour offrir une belle vie à ma fille », raconte Jenerika. « Les gens se moquent de moi parce que j’ai un enfant blanc et que je suis toujours pauvre ». Selon le Sunday Times, « il n'existe aucune trace officielle des enfants engendrés par des soldats britanniques. Mais Amnesty International estime qu'il y a environ 40 enfants métis dans la région ». Les jeunes femmes concernées ne reçoivent aucune aide, toutefois « elles ont désormais la possibilité de s'exprimer, devant "la commission de défense du gouvernement kényan", "sur le comportement des soldats britanniques affectés dans leur pays." Les organisations de défense des droits de l'homme alertent sur les problèmes auxquels sont confrontés les enfants métis qui grandissent dans les villages autour d'Archers Post », indique le Sunday Times. « Les mères déclarent que leurs enfants sont souvent victimes d'intimidation, d'ostracisme et sont traités de "mzungu masikini", autrement dit de « pauvre blanc ».Pause stimulanteNotre cerveau travaille beaucoup, et mérite donc, de temps en temps, de se reposer. C'est le Washington Post qui nous éclaire sur la question, et qui nous explique qu'une « pause de seulement 10 minutes » peut « stimuler », notre organisme et « réduire la fatigue ».(...) « La science montre que cela nous aide à être en meilleure santé, plus concentrés, plus productifs et plus créatifs. Mais nous n'en avons pas vraiment conscience (...) Or, notre cerveau n'est pas conçu pour gérer une activité constante ». « De courtes pauses — que vous preniez quelques respirations avant d’entrer dans une pièce ou que vous marchiez dans les bois pendant 10 minutes — peuvent conduire à une introspection nécessaire », nous explique le Washington Post, qui précise que « les temps d'arrêt sont différents de l'ennui ». Autrement dit, consulter compulsivement son smartphone, en cas de désœuvrement, n'est pas ce qu'il convient d'appeler « une pause stimulante » pour notre cerveau.
6/30/2024 • 4 minutes, 39 seconds
À la Une: la presse américaine appelle Biden à passer la main
C'est le New York Times qui donne le ton, en lançant un appel à Joe Biden, 81 ans, pour qu'il se retire de la course à la Maison Blanche. « Pour servir son pays », écrit le quotidien américain, Biden « doit se retirer ». « Il a été un président admirable. Sous sa direction, la nation a prospéré et a commencé à relever une série de défis à long terme, et les blessures provoquées par Donald Trump ont commencé à se refermer », poursuit le New York Times. « Mais le plus grand service que Joe Biden puisse désormais rendre au pays, est d’annoncer qu’il ne se représentera pas ». « Que se passera-t-il si Biden se retire ? » se demande le Wall Street Journal, qui répond aussitôt : « les démocrates désigneront un nouveau candidat à la Convention nationale démocrate, qui aura lieu à Chicago en août prochain ». Et la même question se retrouve en Une des journaux aux États-Unis. « Qui pourrait remplacer Joe Biden pour briguer une victoire à l'élection présidentielle ? », pour le Washington Post, la vice-présidente Kamala Harris est la mieux placée. Mais le problème est « qu'elle est à peu près aussi impopulaire que Biden ». Qui donc alors ? Le journal donne une dizaine de noms, dont celui de Gretchen Whitmer actuelle gouverneure du Michigan, Elle « est populaire dans son état » et aux yeux du Washington Post, elle représente une « alternative plausible ». Expression hagardeMais Joe Biden ne semble pas décidé à passer la main... « Je peux faire le boulot », a réaffirmé le président après sa prestation ratée, « même si je ne débats pas aussi bien qu'autrefois ». C'est le Devoir, au Canada, qui reprend ses propos, et ajoute : « il n'est pas question de retrait de candidature, après les pénibles quatre-vingt-dix minutes qu'il a passées jeudi soir face à son rival de 79 ans, entre mots avalés, phrases inachevées, expression hagarde ». Mais cela n'a pas empêché Barack Obama de lui apporter son soutien. Newsweek le précise : l'ancien président a assuré que lui aussi avait « connu de mauvaises soirées de débat », mais a-t-il ajouté, « cette élection reste un choix entre quelqu'un qui s'est battu toute sa vie pour les gens ordinaires et quelqu'un qui ne se soucie que de lui-même, un choix entre quelqu'un qui dit la vérité, qui sait distinguer le bien du mal et qui le dira franchement au peuple américain, et quelqu'un qui ment à tout va pour son propre bénéfice. »« État d'urgence »El Païs publie un reportage sur les mineurs étrangers aux Canaries. Le quotidien espagnol s'est rendu sur l'île de Lanzarote où se trouve un centre d'accueil pour les « mineurs migrants non accompagnés ». « Cafards, toilettes sales, nourriture épouvantable », titre El Païs, « c'est la réalité de ce centre pour mineurs », où 55 enfants et adolescents « vivent dans des conditions insalubres ». Un rapport rédigé par deux avocats dénonce « une prise en charge portant atteinte aux droits fondamentaux ». Pourtant, début mai, la justice espagnole a ordonné la fermeture de ce centre. Mais, presque deux mois plus tard, les mineurs sont toujours là. Les autorités n'ayant rien trouvé pour le remplacer. Alors que les conditions de vie sont déplorables : ils n'ont « pas de draps », et « leurs vêtements ne sont pas lavés ». De plus, « tous les extincteurs se trouvent dans la même pièce, qui est verrouillée, et dont une seule personne possède la clé ». Les autorités régionales se défendent : elles ont en charge près de « 6 000 enfants et adolescents étrangers non accompagnés ». Le président des Iles Canaries, Fernando Clavijo, explique que « l'archipel est en état d'urgence », et qu'il est « impossible de garantir la qualité de l'aide » apportée aux mineurs.
6/29/2024 • 3 minutes, 49 seconds
À la Une : le débat télévisé entre Joe Biden et Donald Trump
Toute la presse américaine en parle. Et insiste sur la piètre performance de Joe Biden, « performance hésitante et décousue », déplore le New York Times. « Pendant 90 minutes, poursuit le quotidien américain, Joe Biden, la voix rauque, a eu du mal à énoncer ses propos et à contrer un ancien président acerbe mais profondément malhonnête, soulevant des doutes sur la capacité du président sortant à mener une campagne vigoureuse et compétitive quatre mois auparavant l'élection. » Le New York Times cite un élu démocrate, sous couvert de l'anonymat, selon lequel « certains démocrates de la Chambre des représentants, discutent de la nécessité de trouver un nouveau candidat à la présidence ».« Biden trébuche lors d'un débat enflammé marqué par les mensonges de Trump », titre de son côté, le Washington Post, qui s'inquiète aussi de la performance du président sortant. « Il a parfois trébuché, livrant ses réponses d'une voix faible, avec des mots marmonnés et un air parfois confus – une performance qui a immédiatement suscité des inquiétudes parmi les démocrates préoccupés par son âge et la fragilité ». Le Washington Post qui n'en oublie par pour autant Donald Trump, accusant l'ancien président « d'avoir livré une performance moins volubile et moins provocante que lors des débats précédents », mais d'avoir basé « bon nombre de ses réponses sur des mensonges qui n’ont pas été contestés par les modérateurs du débat ».« Euh...» à répétitionMalgré le décalage horaire, les rédactions européennes étaient bien réveillées cette nuit, pour suivre le débat entre les deux candidats à la Maison Blanche. Le Guardian annonce, sans hésiter : « Les appels pour que Biden se retire se multiplient après une performance chancelante lors du débat contre Trump ». Selon le Times, c'est carrément « la panique », dans le camp démocrate. Pour le quotidien britannique, « Biden a connu son plus mauvais moment, qui lui a coûté ce débat et peut-être même sa présidence », dès « le premier sujet, l'économie, lorsqu'on l'a interrogé sur la dette nationale. Il a confondu millionnaires et milliardaires, ses millions et ses milliards. » Le Times cite in extenso des phrases de Biden, entrecoupées d'hésitations, des « euh... » à répétition. « C’est un triste signe que les inquiétudes concernant le déclin de Biden ne sont peut-être pas infondées », ajoute le quotidien. « On l’a déjà vu, mais Biden est tellement protégé des médias et du public que cela a dû être un choc pour de nombreux Américains de le voir dans cet état. » En Allemagne, Die Welt va droit au but : « désormais, les démocrates envisagent de remplacer Biden », titre le quotidien, selon lequel « les démocrates ont sept semaines pour changer de cap ». DisparitionEn France, c'est la fin de la campagne électorale, avant le premier tour des élections législatives dimanche. « Législatives, Emmanuel qui ? » interroge en Une Libération. « Lâché par ses ministres, désavoué par ses candidats, incompris par ses électeurs, le président de la République se retrouve marginalisé avant un premier tour qui s'annonce dévastateur pour la majorité sortante ». « La perspective angoissante de voir l'extrême droite s'installer à Matignon, ajoute le quotidien, a presque fait passer à la trappe, un fait politique majeur de cette très courte campagne des législatives : la disparition d'Emmanuel Macron. Le chef de l'État est aujourd'hui une persona non grata, ou quasi, au sein même de sa majorité ».Aujourd'hui en France écrit de son côté, « qu'en cas de victoire du Rassemblement national, Marine le Pen a annoncé la couleur : Jordan Bardella a l'intention de laisser à Emmanuel Macron un rôle honorifique.... Il devra tout de même composer avec la Constitution », remarque Aujourd'hui en France qui ajoute : « avec ses propos sur le rôle "honorifique" de "chef des armées" dévolu au président, Marine Le Pen montre qu'il n'en sera rien. Que Jordan Bardella Premier ministre s'engagerait dans une cohabitation conflictuelle et tenterait d'étendre au maximum ses pouvoirs, l'idée d'un "domaine réservé" sur les affaires internationales et militaires étant contesté par avance ».
6/28/2024 • 4 minutes, 18 seconds
À la Une: Trump et Biden face à face…
Le grand duel télévisé ce jeudi soir aux États-Unis entre les deux rivaux de la présidentielle : le président sortant contre l’ex-président… On connait l’animosité de Donald Trump envers Joe Biden et vice-versa…Alors « est-ce que ce débat va tourner au pugilat ? » Question posée par le Wall Street Journal. « La plupart des électeurs souhaitent voir un débat centré sur les questions politiques. Mais cela ne sera sans doute pas le cas. (…) On ne peut pas apprendre de nouveaux tours à de vieux chiens. À 81 et 78 ans respectivement, MM. Biden et Trump jouent le même numéro depuis longtemps. »Le Washington Post ne se fait guère d’illusions non plus… « Personne ne s’attend à ce que le premier débat de 2024 entre le président Biden et Donald Trump soit une discussion de fond sur les défis auxquels le prochain occupant du bureau ovale sera confronté. » Et pourtant, ils sont nombreux ces défis, pointe le journal. Le Washington Post a pointé pas moins de 21 questions politiques majeures auxquelles les deux candidats devraient répondre, mais ils ne le feront sans doute pas… Citons-en quelques-unes : « Que faut-il faire face à l'écart de richesse entre Noirs et Blancs ? », « l’un de vos partis devra-t-il admettre sa défaite totale ? », « comment allez-vous redresser les régions déshéritées du pays ? » ou encore « comment définissez-vous la victoire en Ukraine ? » Questions sans réponses…Le New York Times pose également toute une série de questions aux deux candidats. Des questions centrées sur la politique étrangère. Exemples : « Monsieur le Président Biden, pendant des mois, vous avez demandé à Israël de s’abstenir d’envahir Rafah et de laisser entrer plus de nourriture à Gaza. Pourtant, Israël a envahi Rafah et un demi-million d’habitants de Gaza seraient affamés. N’avez-vous pas été ignorés ? Quand utiliserez-vous des moyens de pression sérieux pour tenter de parvenir à la paix au Moyen-Orient ? »Autre question du New York Times, posée cette fois à Donald Trump : « après un premier mandat caractérisé par le chaos et par les moqueries du monde entier à l'égard de votre leadership, pourquoi devrions-nous nous attendre à ce que le second mandat soit meilleur ? »Autant de questions qui ne seront très certainement pas posées au cours de ce débat.« 90 minutes qui pourraient décider de l’avenir du monde »D’ailleurs, la presse européenne ne s’y trompe pas non plus… « Leur face-à-face d’une heure et demie devrait plus ressembler à un duel entre deux ennemis jurés qu’à un échange entre deux rivaux politiques », commente Le Figaro à Paris.En effet, renchérit le Süddeutsche Zeitung à Berlin, « lorsque Joe Biden et Donald Trump se retrouvent pour un duel télévisé après presque quatre ans, tout le monde attend que l’un des deux anciens dise de grosses bêtises. Malheureusement, ce sont 90 minutes qui pourraient décider de l’avenir du monde. (…) Ce premier duel télévisé de la campagne électorale de 2024 sera en tout cas mémorable, c’est certain, avant même qu’il ne commence », prédit le quotidien allemand. En effet, « deux hommes totalisant 159 ans d’expérience de la vie, qui, dans des circonstances normales, devraient appartenir depuis longtemps au passé politique, doivent expliquer aux gens comment ils veulent une nouvelle fois conduire leur pays vers l’avenir. L’un veut rester à la Maison Blanche, l’autre n'a jamais compris pourquoi il devait la quitter. »La primauté des formules qui « claquent »Et finalement, s’interroge Le Temps à Genève, « les débats électoraux télévisés ne sont-ils pas ringards et inutiles ? »Eh bien oui, répond le quotidien suisse : « le format télé, rigide, chronométré et prédéterminé par les candidats qui fixent en partie les conditions des échanges, a quelque chose de mécanique qui ne correspond plus à l’époque. (…) C’est plus le style que la substance qui compte. Le sarcasme bien formulé a un effet plus durable qu’une litanie de faits, le visuel est souvent plus fort que le verbal. »Dans ce débat Biden-Trump, note encore Le Temps, « l’attention sera portée sur l’énergie des deux candidats, sur les formules qui “claquent“. Que ce soit en France, au Royaume-Uni ou aux États-Unis, les débats télévisés lors de campagnes électorales n’apparaissent plus comme un moyen de s’informer sur les vrais enjeux du scrutin. Ils ne vont pas forcément renforcer la démocratie. Ils vont surtout renforcer les chapelles et offrir des enseignements qui pourraient se limiter à des “punchlines“. »
6/27/2024 • 4 minutes, 15 seconds
À la Une: la campagne pour les législatives en France vue de l’étranger…
Avec une extrême-droite aux portes du pouvoir… Le New York Times pointe la spectaculaire percée du Rassemblement national au sein de l’opinion : « pendant des décennies, le Rassemblement national a été le paria de la politique française, affirme le quotidien américain, considéré comme tellement dangereux que les hommes politiques des autres partis refusaient d’engager la moindre alliance avec lui. L’ampleur du changement est apparue de manière flagrante ce mois-ci : le RN a dominé les élections pour le Parlement européen, écrasant le parti du président Macron en remportant un tiers des votes. Emmanuel Macron a rapidement convoqué des élections législatives anticipées, et, pointe encore le New York Times, les sondages indiquent que le Rassemblement national pourrait être en mesure de l’emporter. Jordan Bardella, le président du parti, est en lice pour devenir le prochain Premier ministre du pays, ce qui aurait été impensable il y a seulement dix ans. »Bardella sur un nuage ?En effet, « Jordan Bardella se voit déjà à Matignon », s’exclame Le Soir à Bruxelles. « Lors d’un débat télévisé hier soir entre les représentants des trois blocs politiques, très sûr de lui, Jordan Bardella a fait le portrait du chef de gouvernement de cohabitation qu’il prétend bientôt être. “Je serai le Premier ministre du pouvoir d’achat“, “je serai le Premier ministre de la paix fiscale“, a-t-il martelé. “Je rétablirai l’autorité et la sécurité“. Des formules conjuguées sans conditionnel, pointe Le Soir. Et comme pour tenter de dédiaboliser encore un peu plus l’extrême droite, il a renvoyé au Nouveau Front populaire le mistigri du péril qui guetterait le pays. “Je veux dire aux Français le danger qui les attend demain si la gauche arrive au pouvoir“, a lancé le dauphin de Marine Le Pen en évoquant le blocage des prix prôné par le Nouveau Front populaire. “Vous allez créer des pénuries. Votre modèle, c’est une société à la cubaine !“ Même attaque ensuite sur l’immigration : “avec Mélenchon Premier ministre, on ouvrirait les vannes“. »Mélenchon le « repoussoir » ?Justement, Le Temps à Genève ne ménage pas ses critiques envers le leader de la France insoumise : « Jean-Luc Mélenchon, le repoussoir qui perturbe le scrutin », lance le quotidien suisse. « La place prise par le débat autour de ce personnage perturbe la campagne pour ceux qui auraient pu espérer voir émerger une force alternative au rouleau compresseur de l’extrême droite. (…) Le problème principal, ce n’est pas le programme du Nouveau Front populaire (qui rassemble la gauche), c’est la personne de Jean-Luc Mélenchon. Le tribun populiste a laissé entendre qu’il pourrait être intéressé par le poste de premier ministre. La crainte du rejet est telle que les chefs des trois autres partis de la coalition ont explicitement fait savoir qu’ils ne voulaient pas de lui à ce poste. »Macron : tel Napoléon à Waterloo ?Et Emmanuel Macron dans tout cela ? « La stratégie hasardeuse du président a échoué, affirme le Guardian à Londres. La France est désormais au bord de son premier gouvernement d’extrême droite depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Macron pensait pouvoir vaincre le parti de Marine Le Pen en se déplaçant à droite. Au lieu de cela, il l’a encouragé. (…) Le pari du président français pourrait conduire à une issue inattendue – qu’il s’agisse d’une victoire de la gauche ou d’une alliance ingouvernable avec la droite. Peu après la dissolution du Parlement, le président a plaisanté avec désinvolture sur sa décision : “j’ai lancé une grenade dégoupillée dans leurs jambes. Maintenant, nous verrons comment ils vont faire“. Son geste cynique, conclut le Guardian, pourrait finir par le blesser plus que ses adversaires. »Enfin ce commentaire lu dans le quotidien allemand Die Welt : « Macron semble convaincu qu’il peut inverser une dernière fois la tendance en sa faveur. Il n’est pas sans rappeler Napoléon, qui chercha une nouvelle fois une décision à Waterloo et qui sacrifia ses soldats de manière insensée. (…) Il était apparemment inconcevable pour lui et ses conseillers que les électeurs puissent aider les populistes de droite ou de gauche à obtenir une majorité. La situation en Ukraine est trop grave pour cela et les indicateurs économiques français sont trop instables. Mais, affirme Die Welt, ils ont eu tort. »
6/26/2024 • 4 minutes
À la Une: la libération de Julian Assange
Visage pâle et chevelure blanche : le lanceur d’alerte Julian Assange était régulièrement à la Une des journaux depuis près de 14 ans. Depuis que la justice américaine lui reprochait d’avoir rendu publics plus de 700.000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques des Etats-Unis, en particulier en Irak et en Afghanistan.Julian Assange est donc une nouvelle fois à la Une de quasiment tous les journaux ce matin, ou du moins de leurs sites internet.« Julian Assange libéré de prison, après avoir conclu un accord avec le ministère américain de la Justice », s’exclame le Guardian à Londres.« Accord avec la justice américaine : Julian Assange en route vers la liberté », lance Die Welt à Berlin.« Julian Assange accepte de plaider coupable en échange de sa libération », précise le New York Times.« La longue saga de Julian Assange devrait enfin prendre fin », pointe le Washington Post.En route pour le PacifiqueHier, les événements se sont précipités, relate Le Monde à Paris : « l’Australien de 52 ans a quitté la prison de Belmarsh dans la matinée puis a été libéré par la justice britannique à l’aéroport londonien de Stansted dans l’après-midi, d’où il a embarqué à bord d’un avion et a quitté le Royaume-Uni. »Désormais, poursuit Le Monde, « l’Australien est route pour le Pacifique, où il doit comparaître devant un tribunal fédéral des îles Mariannes, territoire américain. Il devrait plaider coupable de “complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale“. Une audience est prévue dans l’archipel demain mercredi à 9 heures (heure locale) pour fixer la condamnation de Julian Assange. Ce dernier devrait se voir infliger une peine d’emprisonnement de 62 mois, soit une détention qu’il a déjà purgée (au Royaume-Uni), et quitter libre le tribunal, ce qui lui permettrait de regagner son Australie natale. »Le rôle de l’AustralieApparemment, les autorités australiennes ont joué un rôle important dans sa libération, précise le Guardian à Londres : « en février dernier, le Parlement australien avait adopté une motion appelant les gouvernements américain et britannique à autoriser Assange à retourner dans son pays natal. Puis, en avril, le président américain Joe Biden avait déclaré qu’il envisageait d’accepter une demande de l’Australie visant à abandonner les poursuites contre Assange. Et hier, sa mère a déclaré que la fin de son “calvaire“ était due à une “diplomatie discrète“, tandis que son père remerciait le Premier ministre australien, Anthony Albanese. »Dangereux activiste ou héros du journalisme ?« La longue bataille juridique autour de Julian Assange devrait enfin s’achever », commente le Washington Post. « C’est un drame tentaculaire, presque surréaliste, impliquant les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Suède, l’Équateur et l’Australie. Un drame qui a vu le fondateur de Wikileaks rester confiné dans des pièces exiguës et être détenu en cellule pendant un quart de sa vie. Son parcours, émaillé de piratages de données, de fuites, d’emprisonnement, de coups de théâtres judiciaires est à la fois inspirant, effrayant, déprimant - selon la façon dont on considère le personnage.L'affaire a soulevé, sans jamais y répondre définitivement, des questions essentielles sur ce que signifie être un journaliste et un lanceur d’alerte. »Et le Washington Post de s’interroger : « était-il un “acteur non étatique menaçant la sécurité nationale des États-Unis“, comme l’a prétendu un jour le directeur de la CIA Mike Pompeo ? Ou bien un héros, comme le croient ses nombreux partisans qui se sont rassemblés à maintes reprises devant les tribunaux britanniques, tandis que ses avocats luttaient contre son extradition vers les États-Unis. »Pour The Australian à Sydney, « Julian Assange devrait être récompensé pour services rendus à la vérité. Le fondateur de Wikileaks a réussi à se mettre à dos non seulement le gouvernement américain, mais aussi les élites de gauche et de droite du monde entier. Mais le monde a été grâce à lui beaucoup mieux informé. »« La liberté de Julian est notre liberté »Enfin, la plateforme Wikileaks ne cache pas sa joie. Son communiqué est cité notamment par Libération à Paris : « nous avons publié des informations inédites sur la corruption des gouvernements et les violations des droits humains, obligeant les puissants à rendre compte de leurs actes. En tant que rédacteur en chef, Julian a payé sévèrement pour ces principes et pour le droit du peuple de savoir. (…) La liberté de Julian est notre liberté. Après plus de cinq ans dans une cellule de 2 mètres sur 3, isolé 23 heures par jour, il sera bientôt réuni avec son épouse Stella et leurs deux enfants, qui n’ont connu leur père que derrière les barreaux. »
6/25/2024 • 4 minutes, 18 seconds
À la Une: la lettre du président Emmanuel Macron aux Français
Cette lettre est publiée ce matin par la presse régionale française, dans laquelle « le chef de l'État explique qu'il ira au bout de son mandat », écrit le Monde. « Emmanuel Macron restera à l’Elysée « jusqu’en mai 2027 », quel que soit le résultat des élections législatives des 30 juin et 7 juillet ». Précision utile, alors que nous dit-on, « sondage après sondage, la perspective d’une majorité relative en faveur du Rassemblement national se dessine, qui entraînerait un blocage de l’Assemblée nationale – le parti d’extrême droite ne pouvant espérer trouver des alliés au centre ou à gauche de l’Hémicycle –, la pression monte sur le chef de l’État pour qu’il remette sa démission dans cette hypothèse inédite ». La situation politique en France, qui suscite l'intérêt de nos voisins. C'est le cas en Italie, où la Republica estime que la France traverse une « dépression nerveuse ». La perspective du 7 juillet, second tour des élections législatives, « provoque une sensation de vertige et, selon plusieurs psychologues, provoque aussi une augmentation de symptômes comme la dépression, le stress, la tachycardie, l'insomnie ». Une psychologue parle même de « démo-anxiété », « un sentiment de panique face à la démocratie menacée ». InquiétudeLe Japan Times estime lui que « le spectre du néofascisme hante l'Europe ». Un phénomène « que les grands médias cherchent à minimiser », accuse le quotidien japonais, citant le professeur de philosophie slovène Slavoj Zizek, lequel dit entendre toujours les mêmes arguments : « Bien sûr, Marine Le Pen, Giorgia Meloni et l'AfD en Allemagne, flirtent parfois avec des intentions fascistes, mais il n’y a aucune raison de paniquer, car elles respectent toujours les règles et les institutions démocratiques une fois au pouvoir ». « Pourtant », poursuit le professeur Zizek, « cette situation devrait tous nous inquiéter » : « L’axiome de la démocratie européenne d’après-Seconde Guerre mondiale, « Pas de collaboration avec les fascistes », a été discrètement abandonné ».« Mort de l'âme humaine »À lire dans le quotidien israélien Haaretz, le témoignage d'une journaliste de guerre américaine travaillant pour CNN, « Arwa Damon pensait avoir tout vu », raconte Haaretz. « Pendant la guerre civile syrienne, elle est entrée à Homs par un égout et a ensuite été témoin des horreurs infligées par l'État islamique à Mossoul. Elle a couvert les plus terribles zones de guerre du Moyen-Orient. Mais rien n'était aussi atroce que ce qu'elle a vu à Gaza » où elle est entrée en tant que responsable d'une organisation humanitaire qu'elle a elle même créée, et non en tant que journaliste. « Mort, destruction, réfugiés, crises humanitaires : ce sont des choses que nous avons l'habitude d'accepter comme faisant partie de la réalité de la guerre », explique Arwa Damon. « Mais à Gaza, j'ai aussi vu la mort de l'âme humaine. Les Gazaouis sont comme des zombies ». Et elle souligne que « Gaza n'est pas comme les autres zones de guerre, car les habitants ne peuvent pas s'enfuir »... « Alors que la plupart des zones de guerre disposent d'une voie d'évacuation, (même si elle est dangereuse), à Gaza, les civils sont emprisonnés dans l'enfer, à moins qu'ils ne soient grièvement blessés et puissent être évacués pour des raisons médicales, ou qu'ils aient beaucoup d'argent ». HécatombeLa mort de centaines de pèlerins à la Mecque continue de susciter interrogations et commentaires... « Plus de 1 300 personnes sont mortes pendant le pèlerinage », annonce le New-York Times, et « cela met en lumière l'industrie souterraine du Hajj ». Industrie des pèlerins « sans permis ». Ainsi, « alors que les pèlerins titulaires d'un permis sont transportés autour de la ville sainte de La Mecque dans des bus climatisés et se reposent dans des tentes climatisées, ceux qui ne sont pas enregistrés sont souvent exposés aux éléments », et notamment à une chaleur extrême. « Un grand nombre de ceux qui sont morts n'avaient pas de permis », précise le New York Times, ce qui a mis en lumière « un monde souterrain de voyagistes et de passeurs illicites qui profitent des musulmans se désespérant de pouvoir faire le hajj ».
6/24/2024 • 4 minutes, 4 seconds
À la Une: chaleur meurtrière au pèlerinage de La Mecque
Le Wall Street Journal annonce un lourd bilan : « plus de 1170 morts » au hadj, le pèlerinage de La Mecque, « le plus meurtrier depuis 2015 ». « Alors que près de deux millions de pèlerins musulmans convergeaient vers les déserts saoudiens pour le hadj annuel, le royaume se préparait à tout, des attaques terroristes aux manifestations contre la guerre d'Israël dans la bande de Gaza. La menace est venue de la chaleur », explique le quotidien américain. Le Wall Street Journal a interrogé Kamal, un informaticien égyptien, « dont le père de 70 ans est mort au hadj ». « La plupart des pèlerins sont des personnes âgées et souffrent de maladies chroniques, et la température là-bas est supérieure à 50 degrés Celsius », dit-il. « Comment une personne âgée peut-elle supporter de marcher 20 kilomètres sous la chaleur et le soleil ? » Et cela ne va pas s'améliorer note le Wall Street Journal. « Des études récentes ont montré que la hausse constante des températures à La Mecque pourrait compromettre le déroulement du hajj pendant les mois d'été, dès les années 2040. »Pèlerins non enregistrésOutre la chaleur, le quotidien francophone libanais l'Orient-le Jour, met en avant « les failles logistiques » observées cette année : « un certain nombre de pèlerins ont dénoncé le manque d'installations sanitaires et de refroidissement adéquates dans les tentes d'habitation surpeuplées ». Facteur aggravant, ajoute l'Orient le Jour : « Chaque année, des dizaines de milliers de fidèles parviennent à participer au hadj sans avoir obtenu les permis nécessaires. Ils passent « par l’intermédiaire de compagnies de voyage frauduleuses qui organisent des visites en dehors des circuits officiels, ne comprenant ni bus ni logement, avec seulement un visa touristique ». L'Arabie saoudite affirme avoir « refoulé cette année plus de 300 000 pèlerins non enregistrés », précise l'Orient le Jour.Carte thermiqueAutre vague de chaleur meurtrière, celle qui frappe l'Inde. L'Hindustan Times nous explique « qu'entre le 1er mars et le 20 juin, on a compté jusqu'à 143 décès dus à la vague de chaleur, qui frappe une grande partie du pays ». L'Inde qui figure en bonne place dans une carte « des températures maximales à venir », visible en Une du New York Times. C'est une carte thermique avec des couleurs allant du jaune au rouge, de nécessaire prudence au danger extrême. « La planète a connu de loin son début d’année le plus chaud jamais enregistré. Jusqu'en mai, chaque mois depuis juin 2023 a été le plus chaud jamais enregistré, et l'année dernière dans son ensemble s'est classée comme la plus chaude jamais enregistrée », rappelle le New York Times.Chaleur humideLe South China Morning Post, nous explique de son côté « qu'un stress thermique généralisé sera ressenti par la majeure partie de la population chinoise d'ici la fin du siècle en raison du changement climatique , le nord du pays devant être le plus durement touché ». C'est ce que révèle une étude réalisée par des chercheurs chinois et américains. Et ils ont découvert que « la vitesse à laquelle cela se produit, diffère, dans le nord et le sud de la Chine, en raison des caractéristiques atmosphériques ». Autrement dit, explique le South China Morning Post : « L'accélération de l'augmentation de la température humide dans le nord de la Chine remet en question la compréhension conventionnelle des climats estivaux régionaux de la Chine, qui classaient historiquement le sud comme chaud et humide et le nord comme sec. « Et ce n'est pas anodin », précisent les chercheurs qui ont réalisé cette étude : « La chaleur humide peut entraver notre capacité à transpirer et nous exposer à un risque plus élevé de coup de chaleur dans un laps de temps plus court, faisant du stress thermique élevé "une préoccupation climatique mondiale majeure" ».
6/22/2024 • 4 minutes, 6 seconds
À la Une: la campagne électorale en France marquée par le viol d'une jeune fille juive
C'est le New York Times, qui se fait l'écho de cette agression (dont la presse française a aussi fait ses grands titres), expliquant que « Le viol présumé le week-end dernier d’une jeune fille juive de 12 ans par des garçons qui lui ont lancé des injures antisémites a déclenché des tensions latentes en France sur l’attitude envers la plus grande communauté juive d’Europe occidentale ». « Les élections françaises deviennent un "cauchemar" pour les juifs du pays », s'exclame le quotidien américain qui ajoute : « La place des Juifs dans la société française est devenue un thème majeur de l'élection parce que le parti autrefois antisémite du Rassemblement national de Marine Le Pen, dont la position anti-immigration est au cœur de la popularité croissante, a été l'un des les plus fervents partisans d’Israël et des Juifs français depuis l’attaque terroriste menée par le Hamas le 7 octobre contre Israël ». À l'autre bout de l'échiquier politique : la France Insoumise, et son leader Jean-Luc Mélenchon, auquel le New York Times reproche d'avoir été « véhément dans sa dénonciation de l'opération militaire à Gaza », « dénonciation », nous dit-on, « qui a souvent semblé virer à l'antisémitisme pur et simple ». Au 2ème tour des élections législatives, le 7 juillet prochain, « l'affrontement se déroulera probablement entre les deux extrêmes », prévoit le New York Times, qui prend l'exemple du philosophe juif Alain Finkielkraut, lequel se dit confronté « à un choix impossible »... alors que « le célèbre chasseur de nazis, et éminent juif français », Serge Klarsfeld, a déclaré cette semaine, à la stupeur générale, qu'il voterait pour le Rassemblement National, « s'il devait choisir » entre le RN et la France Insoumise.RécupérationDe son côté, la Croix précise d'entrée : « Le viol collectif dénoncé par une toute jeune fille cette semaine est avant tout un drame individuel, et un échec collectif. Qu’elle soit de confession juive et molestée pour cette raison rajoute de l’horreur à l’horreur, et place le thème de l’antisémitisme au cœur d’une campagne législative éclair et quelque peu cacophonique ». Mais le quotidien catholique déplore que « le calvaire d'une jeune fille juive fasse l'objet de récupération tous azimuts », estimant que « l'antisémitisme, ce fléau, est l’affaire de chacun en cela qu’il est incompatible avec les valeurs de la République ».ColèreEn Suisse, le journal le Temps a cherché à comprendre le succès du Rassemblement National chez son voisin français. Le quotidien suisse s'est rendu dans les Alpes, pour nous parler de « cette France où colère se dit RN ». « Il n’a pas fallu chercher longtemps pour rencontrer les électeurs de l’extrême droite aux élections européennes, ces 31,4% qui ont amené le président de la République à dissoudre l’Assemblée nationale et font trembler le pays à quelques jours des législatives », précise le Temps. Le quotidien suisse a rencontré Nathalie Pillard, la patronne d'un café restaurant qui « énumère les maux de la France » : « La hausse des taxes et des prix, l’insécurité, les incivilités, quand ça braille et que ça pétarade sous les fenêtres la nuit, quand ça caillasse du flic, quand on s’en prend même aux infirmières, quand on veut accueillir toute la misère du monde et qu’on est à saturation », etc etc... Et elle ajoute : « comme on a tout essayé, reste le RN ». Mais le Temps a aussi rencontré quelques habitants qui ne voteront pas pour l'extrême droite. C'est le cas d'Olivier, d'origine brésilienne, qui s'exclame : « Ici, les gens ont peur, mais de quoi ? Regardez ! Nous sommes entourés de vaches et de cochons. Comme si leur bétail ou leurs terres allaient leur être enlevés ! ». Lui, « votera à gauche », nous dit Le Temps, qui semble soulagé.
6/21/2024 • 3 minutes, 54 seconds
À la Une: Moscou-Pyongyang, l’axe anti-occidental
« Une alliance dangereuse », commente le Guardian à Londres. Poutine et Kim : « un drôle de couple. L’un est souriant et potelé. L’autre a les lèvres fines et l’air renfrogné. Tous deux sont des dictateurs, sinistres, brutaux et irresponsables à leur manière, pointe le quotidien britannique. Tous deux se sont donné pour mission de renverser l’ordre mondial d’après 45, défiant les États-Unis, leur principale cible. Et tous deux sont sanctionnés, ostracisés et craints par les pays occidentaux. (…) Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un – le gros – et le Russe Vladimir Poutine – le maigre – ont un objectif commun, pointe encore le Guardian : consolider leur place dans une alliance anti-occidentale et anti-démocratique, représentant ostensiblement un "nouvel ordre mondial", s’étendant de la Chine à l’Iran. »Des munitions contre une assistance nucléaire…« Vladimir Poutine en Corée du Nord, un dangereux boutefeu », s’alarme également La Croix à Paris. « Reçu avec faste hier à Pyongyang, Vladimir Poutine permet à la Corée du Nord de sortir de son isolement. Il a brisé le consensus international qui visait à sanctionner ce pays à cause de son programme d’armement nucléaire. Pour gagner la guerre en Ukraine, le président russe se montre prêt à tout. »Précisément, relève le Times à Londres, la Russie va aider la Corée du Nord à développer encore plus son arsenal nucléaire… « L’aide apportée par Moscou à Pyongyang pour perfectionner son programme de missiles balistiques lancés depuis des sous-marins est particulièrement effrayante, soupire le quotidien britannique, car elle permettrait à Kim de lancer des attaques surprises avec des ogives conventionnelles ou nucléaires ainsi qu’une "capacité de seconde frappe" – la capacité de riposter après une attaque nucléaire. »Et on revient à La Croix qui explicite la contrepartie : « Moscou a besoin des gigantesques stocks d’armement constitués par la dynastie paranoïaque de Corée du Nord. Ainsi que des drones livrés par l’Iran, autre pays visé par des sanctions à cause de son programme nucléaire. Enfermé dans sa logique belliciste, Vladimir Poutine se drape dans un discours anti-impérialiste. En fait, conclut La Croix, il affaiblit, consciemment, des fondements qui garantissaient une certaine stabilité du monde. »Vers une escalade des tensions ?Résultat, relève Le Devoir à Québec, « cet axe quadripartite émergeant entre la Russie, la Chine, la Corée du Nord et l’Iran a désormais tout le potentiel d’une bombe à fragmentation… Une bombe qui risque de faire passer la guerre en Ukraine d’un conflit local à une confrontation plus large contre le bloc occidental, créant ainsi un cercle vicieux d’escalade des tensions déjà en cours en Asie et au Moyen-Orient et menaçant même d’en faire apparaître de nouvelles ailleurs. (…) Contrairement à la guerre froide, où le bloc communiste était lié par une idéologie contre l’Occident, ce que nous voyons aujourd’hui ressemble davantage à un "mariage de convenance" entre des nations disparates, pointe encore Le Devoir. Ce qui motive ces accords n’est pas seulement la commodité, mais aussi le désespoir. Et le désespoir peut conduire à des situations dangereuses. »Un troisième front de guerre ?Justement, s’interroge le Corriere Della Serra à Rome : « Et si le troisième front de guerre, après l’Ukraine et Gaza, était ouvert par la Corée du Nord ? (…) Le nouveau pacte de défense bilatéral signé entre Moscou et Pyongyang ramène le calendrier géopolitique mondial à la période la plus sombre de la guerre froide. (…) Poutine se porte désormais garant de la sécurité nord-coréenne… comme si celle-ci était réellement en danger. (…) Affirmer que la Corée du Nord doit défendre sa souveraineté, s’insurge le quotidien italien, est le même type de mensonge que le dirigeant russe utilise lorsqu’il justifie à sa manière l’agression de l’Ukraine : à savoir la nécessité de "dénazifier Kiev", ou les mauvaises intentions de l’Otan contre la sécurité russe. C’est l’inversion des rôles, la transformation de l’agresseur en victime, la manipulation effrontée de l’histoire et du langage. »Bref, conclut le Corriere Della Serra, il faut « garder à l’esprit qu’une troisième guerre est possible et que l’Extrême-Orient est tout sauf stable et pacifique. Encore moins après la visite de Poutine en Corée du Nord. »
6/20/2024 • 4 minutes, 2 seconds
À la Une: l’escalade entre Israël et le Hezbollah…
« Israël et le Hezbollah se livrent à un face-à-face risqué, la région est sur le qui-vive », s’exclame le New York Times. « Alors que la guerre continue de faire rage à Gaza, une autre bataille se déroule parallèlement le long de la frontière nord d’Israël avec le Liban - un jeu risqué de coup pour coup qui s’est intensifié ces dernières semaines, pointe le quotidien américain, avec un ennemi bien plus puissant. » En effet, « contrairement au Hamas, la milice palestinienne qui combat Israël à Gaza, le Hezbollah, dispose de troupes aguerries et de missiles à longue portée et à guidage précis qui peuvent frapper des cibles à l’intérieur d’Israël. Pour faire face au danger d’une guerre à grande échelle, le président Biden a dépêché l’un de ses principaux collaborateurs, Amos Hochstein, en Israël lundi et au Liban hier mardi, pour faire pression en faveur d’une solution diplomatique. »Propos guerriers…Pour sa part, l’armée israélienne est sur le pied de guerre, note Le Monde à Paris : « l’armée israélienne affirme hier soir avoir approuvé des “plans opérationnels en vue d’une offensive au Liban“. » Un peu plus tôt, « le chef de la diplomatie israélienne, Israël Katz, a menacé le Hezbollah de destruction à l’issue d’une “guerre totale“. »Et puis cette déclaration du premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, dans une interview au Figaro : « ce qui arrive dans le nord d’Israël ne peut pas continuer, affirme-t-il. (…) Le Hezbollah bombarde quotidiennement nos villages. Cette crise peut se résoudre de deux manières : par la diplomatie ou par la guerre. Je n’en dirai pas plus. »La pression des déplacés…« La peur d’une guerre majeure augmente au Moyen-Orient », s’alarme Die Welt à Berlin. « Selon l’armée israélienne, depuis le mois d’octobre, rapporte le quotidien allemand, le Hezbollah a tiré plus de 5.000 roquettes, missiles antichar et drones chargés d'explosifs sur Israël. (…) 60.000 Israéliens ont dû être évacués de leurs communautés du nord du pays. Ils attendent depuis des mois dans des hôtels et des hébergements de fortune. Et la pression qu’ils exercent sur le gouvernement augmente : le Hezbollah doit être éloigné suffisamment de la frontière pour qu’ils puissent enfin rentrer chez eux. Soit par des efforts diplomatiques, soit par des offensives militaires. » Et pour l’instant, c’est la deuxième option qui est la plus probable…Royaume-Uni : le Labour donné largement vainqueur des législativesA la Une également, un scrutin décisif au Royaume-Uni…À près de deux semaines des élections législatives du 4 juillet, l’opposition est en position de force. « Les travaillistes se dirigent vers une victoire écrasante », affirme le Guardian à Londres. Les derniers sondages leur donnent 43% des voix contre seulement 25% aux Conservateurs.Résultat, pronostique le Guardian, « Keir Starmer sera probablement Premier ministre dans quelques semaines. » Mais attention, prévient le quotidien britannique, le « starmérisme » ne devra pas ressembler au macronisme… En effet, précise le journal, très rapidement, « Macron s’est rapproché des consultants et des lobbyistes et a perdu des électeurs – le parti travailliste de Starmer risque de faire de même. » Et le Guardian de comparer l’ambiance qui règne en ce moment au Royaume-Uni à celle qui régnait en France en 2017, au moment de l’accession au pouvoir d’Emmanuel Macron : un pays « fatigué et impatient. » Et de prévenir encore les Travaillistes : attention à ne pas décevoir « en améliorant les profits des intérêts qui font pression sur le parti, au détriment de la vie de la majorité qui les auront mis au pouvoir. »Equilibrisme…Libération à Paris renchérit : « tout annonce une victoire écrasante des travaillistes outre-Manche. Selon les estimations les plus pessimistes, le parti de Rishi Sunak pourrait se retrouver avec seulement 66 sièges sur les 650 en jeu, tandis que le Labour espère enregistrer la plus belle victoire de son histoire. Un état de fait qui n’est pas tant lié à la popularité du parti qu’au bilan désastreux des conservateurs, après quatorze ans au pouvoir. »Alors attention, prévient également le quotidien français, les travaillistes n’auront pas droit à l’erreur : « leur chef, Keir Starmer, se voit attribuer l’éternel poncif utilisé pour décrire Tony Blair en 1997 – un homme “transportant un vase Ming d’une valeur inestimable sur un parquet particulièrement bien ciré“, qui doit concentrer tous ses efforts pour ne pas le faire tomber. »
6/19/2024 • 4 minutes
A la Une: l’Amérique a chaud…
Si le duel présidentiel Biden-Trump qui s’annonce enflamme déjà les esprits des américains, leurs corps aussi sont mis à rude épreuve… « Nous ne sommes qu’en juin et une vague de chaleur précoce s’abat sur une grande partie des États-Unis », constate le New York Times. « À Chicago, les plages étaient bondées hier dès le milieu de la matinée et, coup de chance, c’était le premier jour où des centaines de piscines municipales et de centres aquatiques ouvraient leurs portes pour l’été. (…) Dans tout le Midwest, poursuit le journal, les personnes travaillant à l’extérieur ont déjà dû s'adapter à cette vague de chaleur relativement précoce qui, selon les météorologues, pourrait s’étendre sur plusieurs jours et même plus. » Les prévisionnistes annoncent un été brûlant…Même situation un peu plus au nord : « Une “énorme bulle de chaleur“ s’installe sur une bonne partie du Québec cette semaine », annonce Le Devoir.La Californie sous la menace des flammes…En Californie, il fait très chaud également. Et les feux de forêts ont fait leur apparition… « La crainte d’une catastrophe », s’exclame à des milliers de kilomètres de là le Süddeutsche Zeitung. Nous regardons de nouveau, impuissants, « ces images post-apocalyptiques, soupire le quotidien allemand. (…) 1.200 visiteurs ont dû fuir les flammes du Hungry Valley Park, une destination populaire pour les randonneurs et les motards située à environ deux heures de route au nord-ouest de Los Angeles, à mi-chemin des arbres majestueux du parc national de Sequoia. Depuis samedi après-midi, le Post Fire (c’est le nom donné à cet incendie) s’est étendu sur plus de 6.000 hectares. Hier après-midi, il n’était circonscrit qu’à huit pour cent. Jusqu’à présent, c’est le plus grand incendie de forêt de Californie de cette année. »Le Figaro à Paris précise que « selon les scientifiques, ces vagues de chaleur à répétition sont un marqueur sans équivoque du réchauffement de la planète et sont appelées à se multiplier, à durer plus longtemps et à s’intensifier. Les spécialistes estiment également que des températures anormalement élevées en période pré-estivale peuvent être annonciatrices d’un été suffocant. »On suffoque en Inde ou encore en Grèce…Et il n’y a pas que les Etats-Unis… On assiste à « des scènes de chaleur extrême dans le monde entier », pointe le Washington Post. « Des dizaines de décès dus à la chaleur ont été signalés en Inde, où les températures ont atteint près de 50 degrés. En Grèce, les autorités s’inquiètent de la disparition de touristes en raison des températures élevées qui sévissent dans le pays. »Aux Philippines, note encore le Washington Post, « la chaleur extrême fait des ravages dans les prisons surpeuplées » : dans certains établissements, les détenus ont même été autorisés à dormir sur les toits.Déluge dans le sud du Brésil…A l’inverse, c’est le déluge dans d’autres parties du monde… Le Wall Street Journal nous propose un reportage photo saisissant au Brésil. « Le Brésil se croyait à l’abri des catastrophes naturelles. Puis ce fut l’inondation », s’exclame le journal. C’était le mois dernier : « pendant 250 ans, commerçants et agriculteurs ont travaillé sur les rives du fleuve Taquari, dans le sud prospère du pays, transformant cette petite communauté en un centre de production de maïs et de tabac. Mais en l’espace de quelques jours, la ville de Mariante et ses quelque 600 maisons ont été réduites à un amas de décombres boueux, rayées de la carte comme des dizaines d’autres villes au Brésil par des inondations catastrophiques qui ont fait au moins 175 morts. Plus de 650.000 personnes ont été évacuées. Il s’agit du plus grand déplacement de population jamais enregistré dans le pays. Les écologistes estiment que cette catastrophe est le signe avant-coureur des désastres à venir, le changement climatique déracinant de plus en plus de familles dans le monde. »Et en effet, ça n’est sans doute pas terminé… Dans le quotidien brésilien O Globo, le gouverneur de l’Etat de Rio grande do Sul, Eduardo Leite, « met en garde contre les risques d’inondations et de glissements de terrain liés aux nouvelles intempéries. (…) De fortes pluies sont prévues jusqu’à demain mercredi. »Et le fleuve Taquari, encore une fois, devrait sortir de son lit, de même que d’autres cours d’eau de la région. « Il est recommandé, précise encore O Globo, aux personnes vivant dans des zones ayant déjà subi des inondations de s’abriter dans un endroit sûr. »
6/18/2024 • 4 minutes, 16 seconds
À la Une: football et politique…
Sa photo est en première page de la presse européenne. Il donne son avis sur les prochaines élections législatives en France. Mais il n’a rien à voir avec la politique… Il s’agit de Kylian Mbappé.« Le capitaine français Kylian Mbappé appelle à voter contre la montée des “extrêmes“ lors des élections », constate le Guardian à Londres.« Mbappé lance un appel “contre l’extrémisme“. Et dit aux jeunes : “Allez voter“ », résume le Corriere Della Serra à Rome.« Mbappé met en garde contre le Pen », s’exclame le Süddeutsche Zeitung.« Mbappé fait campagne contre la possible victoire de Le Pen », renchérit El Pais à Madrid.El Pais qui précise : « capitaine d’une équipe de France où certains de ses coéquipiers comme Ousmane Dembélé et Marcus Thuram s’étaient déjà élevés contre l’avancée de l’extrême droite menée par Marine Le Pen, Mbappé s’est rallié à la même cause hier lors du championnat d’Europe en Allemagne. (…) Le fait que le footballeur s'adresse aux jeunes n’est pas un hasard, pointe le quotidien espagnol : lors des législatives de 2022, l’abstention avait été de 70 % dans cette tranche de la population. En parlant d’“extrêmes“, au pluriel, Mbappé aurait pu donner l’impression de reprendre la formule du président français, qui a désigné l’extrême-droite et l’extrême-gauche comme ses rivaux dans cette campagne. La relation de Mbappé avec Macron n’est pas un secret. Le chef de l’État aurait joué un rôle clé dans la décision du footballeur, à l’été 2022, de repousser d’un an son transfert du Paris-Saint-Germain au Real Madrid. » Toutefois, assure El Pais, « il est entendu que le message de Mbappé s’adressait au Rassemblement National. »Une déclaration qui « ne changera pas la campagne et le résultat des élections, loin s’en faut, affirme encore le quotidien madrilène. Mais c’est une voix qui se fait entendre. Et une voix qui touche une France, celle des banlieues, des banlieues multiculturelles et pauvres, avec une population jeune et immigrée, qui pourrait voir l’arrivée d’un gouvernement RN avec inquiétude. »Fronts et désintégrations…Plus largement, le Guardian à Londres s’interroge sur ces législatives anticipées : « personne ne sait ce qui va se passer. Les partis de gauche, paniqués, ont fait ce qu’ils n’avaient pas fait depuis 1936 : les socialistes, les communistes, les Verts et l’extrême gauche se sont unis pour relancer le défunt Front populaire. Pendant ce temps, LR, le parti de centre-droit s’est désintégré après que son chef, Éric Ciotti, a brisé le tabou en prônant un pacte électoral avec Le Pen. Évitant ses collègues en colère, il s’est enfermé dans son bureau et a refusé de démissionner. Et, s’exclame encore le Guardian, attendez-vous à d’autres drames à venir. »En effet, pointe Libération à Paris, « la recomposition politique en cours laisse planer de nombreuses interrogations sur la quasi-totalité des forces politiques du pays. Mais il en est une qui ne sait vraiment plus où elle habite et dont le moral plonge au fil des jours : la majorité présidentielle. Assommé par l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale qu’il n’avait pas vu venir, le camp macroniste est défait. Beaucoup de ceux qui avaient été élus en 2017 et battus en 2022 ont renoncé à se représenter : soit par lucidité, conscients de la dégradation de l’image du chef de l’Etat ; soit par amertume (…). »Dégringolade démocratique ?Du côté de la droite républicaine, cela ne va guère mieux… « Les Républicains minés par la grande confusion qui règne à droite », constate Le Figaro. « En choisissant de bâtir une alliance avec le Rassemblement national, Éric Ciotti a provoqué une fracture soudaine et spectaculaire au sein de sa famille politique. D’un côté, les pro-Ciotti félicitent le chef des LR d’avoir osé briser un tabou en traçant la perspective d’un front de droite uni contre les extrémistes de gauche. De l’autre, les ténors du parti l’accusent d’avoir entraîné leur mouvement dans une aventure qui condamnera la droite à la disparition et plombera une stratégie d’indépendance qu’ils croient indispensable pour avoir une chance d’exister en 2027. »Et La Croix de conclure en filant la métaphore footballistique : « à l’intérieur même de chaque camp les tacles les plus appuyés visent parfois les partenaires, tandis que les individualités prennent le pas sur le collectif. Sans compter que l’on passe plus de temps à critiquer son adversaire qu’à se concentrer sur sa propre stratégie. Toutes erreurs qui, déjà en football, sont impardonnables. Mais qui, quand il s’agit de l’avenir politique du pays, pourraient être fatales et nous faire dégringoler dans le classement des nations championnes de la démocratie. Allez la France ! »
6/17/2024 • 4 minutes, 9 seconds
À la Une: la mauvaise passe d’Emmanuel Macron
Le président français est très critiqué depuis la dissolution de l’Assemblée nationale française annoncée dimancheLe Monde révèle cette petite phrase du chef de l’État prononcé le lendemain lors des commémorations du massacre d’Oradour-sur-Glane : « Je suis ravi, je leur ai balancé ma grenade dégoupillée dans les jambes, maintenant, on va voir comment ils s’en sortent. »Pour le quotidien français, Emmanuel Macron a toujours « laissé entendre qu’il méprisait la politique et ses représentants, lui qui n’a jamais été élu avant d’accéder à l’Élysée » … sauf que le président « s'est peut-être piégé lui-même » d'après le journal parisien.Chez les Macronistes, « l’esprit de défaite est dans toutes les têtes ».Analyse de Libération qui fait parler des cadres du pouvoir – « on va être la minorité relative » dit un conseiller ministériel. Une autre redoute « de se retrouver en troisième place derrière le Nouveau Front Populaire. »Dans L'Opinion, au sujet des législatives anticipées, on juge que « Ce moment de vérité pue le mensonge ». Le journal conservateur fustige « les apprentis sorciers de l'Élysée » qui « continuent de soutenir [que la clarté des choix naîtra de la confusion actuelle] ». Le journal voit « un autre scénario se profiler, plus proche du chaos que de la clarification ». L'Opinion redoute « la disparition des partis de gouvernement dévorés par les extrêmes », avec, à droite, « le dépeçage de la famille gaulliste par le Rassemblement national », et, à gauche, « la victoire d'une stratégie pro-Gaza » de la France Insoumise.« Chaos », « Casino » : la presse étrangère étrille Emmanuel MacronLa Tribune de Genève revient sur « le chaos politique dans l’hexagone » depuis l’annonce de la dissolution, entre « recomposition de la droite » dure, « accord politique à gauche » et « discordances dans le camp présidentiel » – le quotidien suisse rapporte les propos de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe pour qui « la dissolution a suscité de l’étonnement et parfois peut-être de la colère »… L'ex-chef du gouvernement du premier quinquennat espère recomposer « une nouvelle majorité parlementaire et pas présidentielle ». « Les mots sont sévères mine de rien » pour La Tribune de Genève.The Guardian fustige de son côté « la Roulette Russe », et cite des dirigeants du parti centriste français qui ont perdu le sommeil depuis dimanche dernier. Même métaphore dans The Economist qui émet ce diagnostic dans un article ironique intitulé « Charlemagne Casino Europa » : « le président français présente tous les signes du parieur compulsif qui pense qu’une mauvaise passe pourra être réglé avec un dernier coup de dé » …En parlant de paris, le Daily Mail voit « comment les marchés financiers internationaux sont déboussolés depuis la convocation des législatives anticipées » en France, avec les baisses conjuguées du CAC 40 et du Footsie dans la foulée de l’annonce d’Emmanuel Macron. « La France est au bord de quelque chose de terrifiant »Le New York Times évoque les « risques » engendrés par la décision d’Emmanuel Macron dont « la popularité est encore plus basse que celle du président américain Joe Biden », notamment « l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir et la perspective de confier les clefs à un parti fondé par un ancien Waffen SS ». Le New York Times juge pourtant « pas improbable que le Rassemblement national sorte affaibli du pouvoir dans la perspective de la présidentielle de 2027 ».Bloomberg qualifie de son côté le chef de l’État de « figure diminuée », et raconte comment « Emmanuel Macron n’a eu qu’un seul tête-à-tête lors du G7 avec le Canadien Justin Trudeau ». « Deux leaders européens ont aussi signifié à Emmanuel Macron que la dissolution présentait des risques pour l’Europe entière », selon Bloomberg.Cohabitation crispée avec Giorgia MeloniPlusieurs titres de la presse italienne comme françaises reviennent sur la gêne visible entre le chef de l’État français et la présidente du Conseil italien lors du dîner de gala du G7 jeudi soir. Après avoir salué le président de la République italienne, Emmanuel Macron s’avance vers Giorgia Meloni, regard noir, qui desserre à peine les mâchoires alors que le président français vient de lui faire un baisemain glacial.« Conséquence, raconte Le Monde, de l’absence de la mention du droit à l’avortement dans le communiqué du final du sommet de Bari » … une omission « voulue par l’Italie ». « Ce qui a occasionné une passe d’armes inhabituelles » lors d’un tel évènement, selon le journal français.
6/15/2024 • 4 minutes, 11 seconds
À la Une: la présidentielle américaine conditionne les promesses de Biden à l’Ukraine
En marge du G7 de Bari, les États-Unis et l'Union européenne ont promis un prêt de 50 milliards de dollars à Kiev, Joe Biden a signé hier un pacte de sécurité de 10 ans avec Volodymir Zelensky. Une signature remise en question par le New York Times : « Cet accord durera-t-il après l'élection de novembre ? »Le quotidien new-yorkais sort ainsi sa loupe sur « ce paragraphe en petits caractères d'imprimerie », « enfoui dans le pacte de sécurité » : « Chacune des parties peut résilier cet accord en fournissant une notification écrite par voie diplomatique » qui « prendra effet six mois plus tard ».Le NYT persifle : « C'est exactement le genre de faille exploitée par Donald Trump au sujet de l'accord sur le nucléaire iranien, abandonné par les États-Unis en 2018 », sous la présidence du milliardaire républicain. « Un Donald Trump qui ne cache pas son mépris de l'Ukraine », et qui promet de « régler le conflit [russo-ukrainien] en 24h », sans doute en validant les « conquêtes territoriales » des forces de Vladimir Poutine selon le journal.Le duel Trump-Biden se profile sur le terrain de la contraceptionAnalyse du Washington Post qui estime que « la décision de la Cour suprême américaine de ne pas restreindre l'accès à la pilule abortive » cristallise « les enjeux de l'élection présidentielle de novembre prochain ». Prédiction du WaPo : En cas d'élection de Trump, les Républicains pourraient eux-mêmes entraver l'utilisation des médicaments prescrits lors des interruptions volontaires de grossesse, voire les retirer du marché. La balle est donc dans le camp de la future administration, ce qui préoccupe les défenseurs du droit à l'avortement selon le quotidien de Washington.Vers une recomposition de la droite britannique ?Le Royaume-Uni votera le 4 juillet prochain pour les législatives anticipées. Pour la première fois, l'ex-parti du Brexit, Reform UK passe devant les conservateurs Tories dans les intentions de vote d'après une enquête de l'institut YouGov hier...Une bonne partie de la presse britannique, The Independent ou encore The Telegraph amplifient les punchlines du dirigeant populiste Nigel Farage ce matin... « Nous sommes l'opposition aux travaillistes »... « un vote pour les Tories c'est un vote pour les travaillistes »... Des paroles prononcées la nuit dernière lors d'un débat sur ITV.« Nigel Farage fait exploser l'élection britannique » s’emballe Politico Europe selon qui le « Brexiteur-en-chef » pourrait réduire le parti conservateur en cendres. Il faut dire que le sondage YouGov a provoqué la panique dans les rangs des Tories raconte le média politique qui prédit qu'« une entrée de Nigel Farage à la chambre des communes émietterait la droite ».De l'autre côté des intentions de vote, le Labour est crédité de 43% des voix selon la moyenne des sondages calculée par la BBC au 14 juin. Dans la presse française, le « nouveau front populaire » est à la Une« Accord à gauche pour les législatives » trompettent Le Monde et Libération en très gros sur leurs sites internet respectifs après 24h de négociations âpres en vue des législatives de la fin du mois.Pour Le Figaro en revanche, « Mélenchon veut imposer sa loi » contre les socialistes et Raphael Glucksmann arrivé premier à gauche lors des européennes. Le quotidien conservateur active même « l'alerte rouge face à la perspective de Jean Luc Mélenchon ou François Ruffin à Matignon », le choix entre « un Robespierre en keffieh ou un Robespierre en gilet jaune ».Dans ce contexte Le Monde raconte « la peur d'un scrutin perdu d'avance » du côté de la majorité d'Emmanuel Macron, avec la sidération et l'amertume au sein du parti Renaissance depuis la dissolution de l'Assemblée nationale. L'Opinion invoque quant à elle « le spectre de l'effacement » d'un président devenu « inaudible »
6/14/2024 • 4 minutes, 14 seconds
À la Une: mauvaise passe pour les dirigeants occidentaux
Les leaders du G7, le groupe des principaux pays industrialisés de la planète, se retrouvent à partir d’aujourd’hui dans le sud de l’Italie dans une ambiance plutôt morose…« Les dirigeants meurtris de l’Occident se réunissent en Italie pour discuter d’un monde en pleine instabilité », titre le New York Times.« En effet, précise le journal, tous les dirigeants arrivent à cette réunion en difficulté ou en danger - une convergence malheureuse qui témoigne des secousses politiques qui agitent le monde occidental. Cela n’augure rien de bon, soupire le New York Times, pour les résultats d’un sommet, déjà confronté à des défis de taille, de la guerre en Ukraine à la concurrence économique mondiale de la Chine. Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, est à trois semaines d’une élection au cours de laquelle son parti conservateur pourrait être balayé. Le président français Emmanuel Macron a convoqué des élections législatives anticipées après que son parti a subi de lourdes pertes face à l’extrême droite lors des élections européennes. Le chancelier allemand Olaf Scholz et son parti social-démocrate ont également été humiliés lors de ces élections, tandis que le président Biden est engagé dans une lutte acharnée avec son prédécesseur Donald Trump. Même le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, est confronté à une agitation croissante au sein de son parti libéral-démocrate et pourrait perdre son poste cet automne. »Meloni en position de force…La seule à tirer son épingle du jeu, c’est Giorgia Meloni, l’hôte de ce sommet du G7… « Tous les regards sont tournés vers la caméléon d’extrême droite italienne », relève le Guardian à Londres. Giorgia Meloni, « dure dans son pays et modérée à l’étranger, se trouve (en effet) en position de force après les élections européennes ». Et« même si le soutien indéfectible de Meloni à l’Ukraine contre la Russie a conforté ses alliés occidentaux, le G7 sera un test décisif pour son atlantisme, d’autant plus que l’Italie sera censée faciliter une solution au problème très controversé de la manière d’exploiter les profits générés par les actifs russes confisqués et les utiliser au profit de l’Ukraine. »Poutine ravi…En tout cas, s’il y en a un qui se frotte les mains, c’est Vladimir Poutine… « Inutile d’imaginer le sourire de loup qui se dessine sur son visage pour savoir que le tyran russe jouit d’un printemps spectaculairement bon », relève le Washington Post. En effet, « les nouvelles turbulences politiques en Europe le ravissent… Les deux pays au cœur du pouvoir européen, la France et l’Allemagne, sont en proie à un effondrement politique avancé, aggravé dans le cas de l’Allemagne par un pourrissement économique de plus en plus profond. En France, l’extrême droite russophile vient de remporter une victoire éclatante aux élections du Parlement européen. Et en Allemagne, une extrême droite encore plus russophile a obtenu plus de voix que le propre parti du chancelier Olaf Scholz. »Ce qui importe désormais à Poutine, poursuit le Washington Post, c’est « de poursuivre la guerre, de donner un coup de fouet à l’économie russe en surchauffe, qui dépend de plus en plus des dépenses militaires, et d’attendre une deuxième présidence Trump. Et puis… oups ! s’exclame le journal, toute perspective de poursuite de l’aide américaine disparaîtra, ainsi que, tôt ou tard, la capacité de Kiev à repousser les assauts du hachoir à viande de Moscou. »Il est vrai que « l’UE ressort affaiblie du scrutin du 9 juin, constate Le Monde à Paris, alors que pour exister dans le monde actuel il faudrait une Europe renforcée. (…) Alors qu’un vent mauvais souffle aux alentours de l’Europe, l’euroscepticisme s’installe dans une Union qui, pour beaucoup, soupire le journal, était d’abord synonyme de prospérité et de croissance. »En France : à pile ou face…Enfin, en France, relève Le Soir à Bruxelles, « c’est un thriller politique haletant mais délétère. Un scénario qui n’emprunte hélas rien à la fiction et qui pourrait conduire dans moins d’un mois à la bascule de l’un des pays fondateurs et leaders de l’Europe à l’extrême droite. Affolant, peste le quotidien belge. La crise est aussi profonde qu’inédite. (…) Nul ne sait de quel côté tombera la pièce. Mais c’est le sort du pays qui est en jeu, s’exclame encore Le Soir. Pile : Emmanuel Macron obtient par un trou de souris une majorité pour diriger la France trois ans encore avant la présidentielle. Face : si Jordan Bardella devait s’installer à Matignon, cette cohabitation inédite surviendrait au pire moment pour l’Europe, à l’heure où l’Ukraine se doit d’être aidée, où les tensions avec la Russie sont à leur comble, et où le Vieux continent n’aura que ses yeux pour pleurer si Donald Trump remportait en novembre la présidentielle américaine. »
6/13/2024 • 4 minutes, 1 second
À la Une: le chamboule-tout politique en France
Après la surprise de la dissolution, les négociations, les retournements et les coups d’éclat s’enchainent sur la scène politique…La Croix à Paris résume la situation : « à moins de prendre avec Pierre Dac le parti d’en rire, le début de campagne des législatives a de quoi nous laisser pantois. Quelle pagaille en seulement deux jours ! Le chef de l’État qui convoque une conférence de presse pour indiquer "l’orientation qu’il croit juste pour la nation" avant de la reporter au lendemain. Les quatre principaux partis de gauche qui confectionnent en deux coups de cuiller à pot rien de moins qu’un "nouveau Front populaire", après avoir affiché leurs divisions pendant toute la campagne des européennes. Et LR (Les Républicains) d’ajouter un nouvel épisode à sa longue déliquescence, avec la volonté affichée par son président Éric Ciotti de nouer une alliance électorale avec le Rassemblement national. »Désarroi…La presse internationale tente d’y comprendre quelque chose… « La politique française se désintègre et se réagrège, s’esbaudit le Corriere Della Serra à Rome, les nouvelles et les annonces arrivent les unes après les autres, et quand un leader parle, on ne sait jamais, maintenant, au nom de qui, si le parti le suivra ou s’il est prêt à l’éliminer. »Il faut dire que « le temps presse, pointe Le Temps à Genève, car le compte à rebours pour former des alliances est très court : toutes les candidatures devront être déposées dimanche à 18h. Les trois pôles du paysage politique français se précisent donc heure par heure en vue des élections législatives convoquées par Emmanuel Macron pour le 30 juin Et cette recomposition ne se fait pas sans drames, dont certains à dimension historique. »Illustration avec la main tendue d’Eric Ciotti en direction du Rassemblement national : « le leader des Républicains veut une alliance avec le Rassemblement national d’extrême droite », titre le Guardian à Londres. Une alliance qui « choque les opposants et les membres de son parti et qui plonge la politique française dans le plus grand désarroi. »Un boulevard pour le RN ?Le Rassemblement national qui est plus que jamais en position de force après son bon score aux Européennes… Et pourtant, rappelle El Pais à Madrid, « dès son arrivée au pouvoir, Macron avait promis aux Français d’éradiquer l’extrême droite. Pour l’instant, il n’a fait que tendre un miroir à la droite traditionnelle qui, dimanche, est arrivée en cinquième position des Européennes, avec (seulement) 7,25 % des voix. Hier, le chef de file des Républicains, Eric Ciotti, a mis son parti au bord de la rupture en annonçant son intention de pactiser avec Marine Le Pen. Après les élections de dimanche, les ultras du Rassemblement national n’ont jamais été aussi proches du pouvoir en France, moteur de l’Union européenne avec l’Allemagne. »Macron le pompier pyromane ?Pour Le Figaro à Paris, Emmanuel Macron est empêtré dans ses contradictions : « il justifie aujourd’hui l’exact inverse de ce qu’il défendait au cours de la campagne, pointe le quotidien conservateur. Réclamée par le RN, la dissolution n’était qu’une lubie de Marine Le Pen (…). » Et maintenant, « il sonne le tocsin face à la perspective d’une arrivée au pouvoir du Rassemblement national qui ne serait pas d’actualité s’il ne brusquait pas les échéances électorales. En clair, résume Le Figaro, il appelle à éteindre un incendie qu’il déclenche lui-même. Tous ses soutiens expliquaient qu’il fallait faire le dos rond et ne pas perturber la fête des JO ; voilà qu’il n’y a pas d’autre urgence que de plonger le pays dans une nouvelle turbulence politique. »D’autant, souligne Le Monde que « derrière une combativité de façade, le doute saisit le camp présidentiel. Emmanuel Macron a-t-il réellement soupesé la lourde portée de sa décision ? », s’interroge le quotidien français du soir. « Les marchés financiers fléchissent et les premiers sondages sont apocalyptiques, plaçant le RN largement en tête du scrutin. Une victoire du camp présidentiel tiendrait du miracle, admet un confident d’Emmanuel Macron. L’emballement des premières heures s’émousse. »Et Le Monde de constater qu’ « Emmanuel Macron a perdu de son aura. Depuis la soirée de dimanche, l’opposition dénonce la folie irresponsable d’un président déconnecté des réalités. Le choix de la dissolution, observent les contempteurs du chef de l’État, s’est fait en tout petit comité. Moins d’une dizaine de conseillers et de ministres étaient dans la confidence. N’est-ce pas la preuve d’un pouvoir qui s’isole ? »
6/12/2024 • 4 minutes, 12 seconds
À la Une: le pari d’Emmanuel Macron
La presse internationale est pour le moins dubitative après l’annonce surprise par le président français d’élections législatives anticipées.« À première vue, il n’y a guère de logique à convoquer des élections alors qu’on est en mauvaise posture, s’exclame le New York Times. C’est pourtant ce qu’a fait Emmanuel Macron (…). Après que le Rassemblement national lui a infligé une défaite cuisante dimanche lors des élections au Parlement européen, le président français aurait pu ne rien faire, estime le journal. Il aurait pu aussi remanier son gouvernement ou simplement changer de cap en contrôlant plus strictement l’immigration et en renonçant à ses projets contestés de durcissement des règles relatives aux allocations de chômage. Au lieu de cela, pointe le New York Times, Emmanuel Macron a choisi de parier sur le fait que la France, qui a voté d’une certaine manière dimanche, votera d’une autre manière dans quelques semaines. »« Le risque, relève encore le quotidien américain, est que dans un mois Emmanuel Macron doive gouverner avec Jordan Bardella, 28 ans, qui représente tout ce qu’il déteste. Si le Rassemblement national, nationaliste et anti-immigration, remportait la majorité absolue à l’Assemblée nationale de 577 membres, un scénario peu probable, ou s’il apparaissait simplement comme le parti de loin le plus puissant, ce qui est plus plausible, Emmanuel Macron pourrait être contraint d’avaler son chapeau… »Trois scénariosJustement, que peut-il se passer ? « Trois résultats possibles des élections anticipées surprises de Macron », relève le Guardian à Londres. Premier scénario : « Macron récupère sa majorité », improbable, estime le quotidien britannique. « Macron est un artiste (en politique). » Mais « trop d’eau a coulé sous les ponts pour que cela se produise. »Deuxième scénario, poursuit le Guardian : « le Rassemblement national remporte la majorité », improbable également…Troisième scénario, le plus plausible : « un parlement dans lequel le parti de Le Pen aurait considérablement augmenté le nombre de ses députés, mais qui ne disposerait pas de la majorité absolue. (…) Macron pourrait alors tenter de rechercher des alliances avec le centre droit ou le centre gauche, mais personne ne sait dans quelle mesure il y parviendrait. » Avec comme résultat : « un Parlement encore plus divisé et, à terme, une impasse. »Un nouveau « Front populaire »Facteur important à prendre en compte, note pour sa part El Pais à Madrid : « la gauche française, divisée ces derniers mois par la guerre à Gaza et en Ukraine, ou par le personnalisme de Jean-Luc Mélenchon, s’est unie hier pour appeler à un "nouveau front populaire" afin de disputer les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet. » Une nouvelle donne qui pourrait favoriser l’émergence d’un parlement encore divisé… Et El Pais de citer ce sondage publié hier par le magazine Challenges : « le RN obtiendrait 34% au premier tour, avec un nombre de sièges au second tour compris entre 235 et 265. En deuxième position se trouverait la gauche avec 22% et entre 115 et 145 députés, à condition qu’ils se présentent ensemble. L’actuelle majorité présidentielle arriverait en troisième position : 19% et entre 125 et 155 sièges. Ces chiffres sont à prendre (toutefois) avec des pincettes, note El Pais : avec 577 circonscriptions, deux tours de scrutin et sans connaître les candidats et les coalitions, toute projection est hasardeuse. Mais, à tout le moins, ce sondage montre le caractère risqué de la convocation anticipée de ces législatives. »Quelle avenir pour notre démocratie ?Libération à Paris veut croire à cette union des gauches… « D’après les premiers sondages, l’extrême droite pourrait (donc) envoyer 235 à 265 députés à l’Assemblée nationale. Seule l’union des gauches, un Front populaire version 2024, pourra faire barrage à cette vague nauséabonde. En la proposant immédiatement dès dimanche soir, l’insoumis François Ruffin a lancé une dynamique qu’il faut maintenant renforcer et accélérer. (…) Se jouera, les 30 juin et 7 juillet, l’avenir de notre démocratie. Séparée, la gauche se brisera dans les urnes, balayée par une extrême droite liberticide ; unie, elle pourra défendre nos libertés. »Enfin, Le Figaro prédit un sort funeste à Emmanuel Macron : « mais qu’espère-t-il ? Il est peu probable que les Français changent radicalement d’opinion en un mois. Dans 96 départements sur 101, ils ont placé le Rassemblement national en tête aux élections européennes. (…) En les convoquant à des législatives comme à une session de rattrapage, Emmanuel Macron semble dire aux Français : "J'ai confiance en vous" pour changer d’avis. Mais les Français ont-ils encore confiance en lui ? »Et Le Figaro de conclure : « à trois ans de la fin de son mandat, il prend un risque immense. Plus dure sera la chute… »
6/11/2024 • 4 minutes, 33 seconds
À la Une: coup de semonce en Europe…
Le constat est unanime dans la presse internationale. L’extrême-droite continue de gagner du terrain sur le Vieux continent.« Les électeurs des 27 ont largement soutenu les centristes hier lors des élections au Parlement européen, relève le New York Times, mais les partis d’extrême droite ont fait de sérieuses percées en France et en Allemagne. »« Les partis ultras secouent l’UE, renchérit El Pais à Madrid, mais les pro-européens conservent leur majorité. (…) Populaires, sociaux-démocrates, libéraux et verts obtiennent 64 % des voix malgré la montée des eurosceptiques en Allemagne, en Autriche et en France. »Résultat, note le Süddeutsche Zeitung, « pour la tête de liste du PPE, Ursula von der Leyen, c’est une bonne nouvelle. » La présidente de la Commission est en passe de faire « un deuxième mandat dans une ambiance de fête… »En tout cas, constate le Washington Post, « l’Union européenne, longtemps saluée comme un bastion des valeurs libérales, penche désormais vers un nationalisme illibéral, qui pourrait être le creuset d’une nouvelle ère de politique de droite en Occident. »Déflagration en France…Et en France, « coup de théâtre », constate Le Devoir à Québec. « La large victoire du Rassemblement national aux élections européennes avait été annoncée par tous les sondages, pointe le quotidien canadien. L’actualité suivait donc son cours jusqu’à ce que, à la surprise générale, vers 21 heures hier soir, le président Emmanuel Macron annonce en direct à la télévision la dissolution de l’Assemblée nationale et déclenche des élections législatives. Personne ne s’attendait à un tel coup de tonnerre. »« Emmanuel Macron met un coup de pied dans la fourmilière politique française », s’exclame Le Temps à Genève. Pour la presse française, le président joue avec le feu…« Pari extrême », lance Libération en première page. « Le chef de l’Etat, qui avait fait de la réduction de l’influence frontiste une priorité, a décidé de recourir à ce coup de poker institutionnel sous la pression de l’extrême droite. (…) C’est peut-être le pari macronien, relève le journal : faire la preuve, avant 2027 et la prochaine présidentielle, de l’impuissance du RN à résoudre les problèmes des Français. En espérant qu’après l’avoir essayé pendant deux ans à la tête du gouvernement, les électeurs renonceront à envoyer l’extrême droite à l’Elysée. »« Un pari dangereux », estime Le Figaro. « Le chef de l’État prend le risque de confier demain les rênes du pouvoir au parti dont il avait promis d’endiguer la progression ! Cette décision inouïe est, pour le pays, un saut dans l’inconnu, dont les conséquences sont incalculables. »Le choix le plus juste…« Le pari électoral de Macron laisse perplexe », renchérit le Times à Londres. « À première vue, le président français ouvre la porte à un gouvernement dirigé par la droite populiste, alors qu’il s’était engagé à la réduire en ruines lors de son arrivée au pouvoir en 2017. »Die Welt à Berlin estime que le chef de l’Etat français a raison. « Macron ne veut pas être le président qui devra céder l’Élysée aux populistes de droite en 2027, alors qu’il n’aura lui-même plus le droit de se présenter. Sa décision est respectable. Il fait preuve de grandeur. »Enfin, conclut La Croix à Paris, « ce sont surtout les électeurs que le président place devant leurs responsabilités. Avec cette décision, il appelle chacun à sortir de sa torpeur face au péril nationaliste qui menace le pays – à commencer par la moitié d’entre eux qui n’ont pas pris part au vote de dimanche. La décision qu’il a prise est grave et lourde. Elle ouvre un temps de clarification indispensable. À chacun des Français de faire le choix le plus juste. »
6/10/2024 • 3 minutes, 1 second
À la Une: la suite de la visite en France de Volodymyr Zelensky
Le président ukrainien est venu en Normandie participer aux cérémonies du 80ᵉ anniversaire du débarquement. Et hier vendredi, il a été reçu à l'Élysée, après avoir prononcé un discours devant l'Assemblée nationale. « Devant un hémicycle à moitié vide », déplore le Soir, qui parle de « l'affront fait à Zelensky ». Le quotidien belge, regrette « qu'en entrant dans l’hémicycle pour y remercier la France dans la langue de Voltaire et la main sur le cœur, le chef de guerre ukrainien n’y ait vu que des bancs clairsemés. Quel malaise. Pour ne pas dire quelle honte ! », s'exclame le Soir, qui s'interroge : « Où étaient les élus au lendemain des commémorations du Débarquement ? De l’extrême droite à la gauche radicale, que d’abonnés absents… ». L'explication de cette défection serait en partie due aux élections européennes qui auront lieu demain en France. « L’opposition, du moins une partie d’entre elle, avait prévenu » nous dit Le Soir. « Elle ne voulait pas laisser le président français 'instrumentaliser' la séquence, deux jours avant les Européennes ». « Ses membres ont sans doute dû penser qu’ils avaient fait le bon choix en apprenant que Volodymyr Zelensky avait fait ainsi l’éloge du chef de l’État : 'Emmanuel, je voudrais te remercier de ne pas avoir laissé l’Europe sans leader et l’Ukraine sans la France' ».MirageLa France a en effet décidé d'accroître son aide militaire à l'Ukraine... Mais ce ne serait pas sans arrière-pensée, si l'on en croit die Welt, qui rappelle que la France a prévu de « livrer à l'Ukraine le Mirage 2000-5 », un avion que « Paris est en train de démanteler ». Autrement dit, un avion qui n'est pas de la première jeunesse. Le quotidien allemand nous explique ainsi que « le Mirage 2000-5 n'est plus produit depuis presque 30 ans, mais qu'il est toujours utilisé en France, à Taïwan, en Grèce, au Qatar et aux Emirats Arabes Unis ».« Il devrait être complètement abandonné en France d'ici 2035 ». Die Welt parle de « calcul astucieux », et cite le témoignage d'un « initié anonyme », selon lequel « Macron a trouvé là une solution « élégante » qui lui permet également de « poursuivre sa politique industrielle ». Beau joueur, die Welt reconnaît que le même cas de figure se présentera également un jour avec les « modèles allemands Tornado » qui seront à terme « remplacés par des avions à réaction américains ».ExcusesLe 80ᵉ anniversaire du débarquement a également été marqué par une « gaffe » de Rishi Sunak. « Le Premier ministre conservateur n’en finit plus d’enchaîner les revers et les gaffes », remarque le Monde. « Hier, il a dû s’excuser publiquement d’avoir écourté sa présence aux commémorations des 80 ans du Débarquement en Normandie ». Jeudi, il a assisté à la cérémonie au mémorial britannique en présence d’Emmanuel Macron, du roi Charles III et de la reine, mais il est retourné au Royaume-Uni juste après, pour enregistrer une interview politique sur ITV, manquant la séquence cruciale au mémorial américain avec Joe Biden et le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. « À la réflexion, c’était une erreur de ne pas rester plus longtemps en France, et je m’en excuse, a reconnu Rishi Sunak dans un rare mouvement de contrition », ironise le Monde. Et la presse britannique n'est pas en reste. « Comment la disparition de Sunak a aveuglé le Numéro 10 », s'exclame le Times, allusion bien sûr au 10 Downing Street. « Les députés conservateurs ont estimé qu’il s’agissait d’une erreur de jugement 'spectaculaire' pour un Premier ministre dont le discours électoral repose sur la sécurité, la défense et le patriotisme »... Enfin, le Times cite « Ken Hay, un vétéran du jour J âgé de 98 ans qui a débarqué à Juno Beach avec le 4ᵉ régiment d'infanterie du Dorset ». Il a déclaré que Sunak avait « laissé tomber le pays » et il l'a accusé de privilégier sa « campagne électorale », à l'approche des élections du 4 juillet.
6/8/2024 • 4 minutes, 2 seconds
À la Une: émotion pour le 80e anniversaire du débarquement en Normandie
Ils sont en photo en Une du Times. Deux vieux messieurs, faisant le salut militaire, tous deux bardés de médailles. « Peter Newton et Albert Keir faisaient partie des vétérans britanniques du jour J qui ont défilé à Arromanches, où ils ont été accueillis par une ovation de plusieurs minutes », précise le quotidien britannique. Un autre vétéran, Roy Harrison, 98 ans, « se souvient de ceux qui sont morts ici, il y a toutes ces années. Nous les avons rendus fiers », dit-il. De son côté, le New York Times, s'attarde sur « l'échange émouvant », selon ses propres termes, entre un autre vétéran, Melvin Hurwitz, lui, est américain, et Volodymyr Zelensky. Ils se sont donné l'accolade, et même embrassé. Que se sont-ils dits ? Vous êtes le « sauveur du peuple », a dit le vétéran américain. Le président ukrainien lui a répondu qu'avec ses camarades vétérans de la Seconde Guerre mondiale, « ils avaient sauvé l'Europe ».Nuit noireVolodymyr Zelensky est donc en France pour un court séjour, alors que son pays est toujours aux prises avec la Russie. Le Washington Post nous parle aujourd'hui des « frappes russes qui font des ravages sur les centrales électriques », au point que « le rationnement en électricité est nécessaire dans tout le pays ». Le quotidien américain raconte : « Les coupures ont commencé lundi et n'ont fait que s'accentuer tout au long de la semaine, plongeant une grande partie de la capitale ukrainienne dans l'obscurité, à l'exception de quelques heures chaque jour. Dans certaines parties de la ville, même les feux de circulation sont éteints et la nuit, des quartiers entiers sont drapés de noir ». Et pour certains habitants de Kiev, l'approvisionnement en eau est aussi un problème. Une jeune fille de 18 ans, qui vit « dans un quartier éloigné du centre » explique qu'elle réside « dans un immeuble alimenté par une pompe à eau électrique ». Lorsque l’électricité est brièvement rétablie – l’autre soir, avec son ami, « ils n’ont eu l’électricité que pendant deux heures », déclare-t-elle, « ils ont rempli d’eau tout ce qu’ils pouvaient : dans la baignoire, dans des bouteilles, n’importe où ». Frappe meurtrière sur GazaEn Belgique, le journal Le Soir publie la photo d'un enfant en pleurs, dont la tête est entourée d'un bandage. Le Soir précise que l'armée israélienne a revendiqué cette attaque sur une école de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Une universitaire rappelle que « le droit humanitaire international ne permet pas de cibler une école, qu'elle soit, ou non, de l'UNRWA ». Mais, ajoute un responsable de Médecins sans frontières, « La seule clause d’exclusion, c’est si cette école ou cet hôpital est utilisé à des fins militaires ». « Et c'est bien cela que revendique l'armée israélienne », poursuit le Soir, « elle a qualifié cette attaque aérienne de « frappe précise sur une base du Hamas » ayant permis d’éliminer « plusieurs terroristes ». Le quotidien Haaretz publie de son côté la photo d'un petit groupe d'hommes évacuant une victime enroulée dans un drap blanc, au milieu des gravats. Le journal israélien cite Peter Lerner, un porte-parole de l'armée israélienne, selon lequel « l'armée était consciente que le bâtiment de l'école de l'UNRWA était également utilisé par des civils » mais il assure que la frappe sur le bâtiment était « dirigée et précise ».Contacts officielsEn Russie, une arrestation pose question. Celle d'un « chercheur français, employé d'une ONG suisse, arrêté à Moscou pour espionnage », titre le Temps. Le quotidien suisse précise que Laurent Vinatier est suspecté d’avoir collecté « des informations dans le domaine des activités militaires et militaro-techniques » de la Russie. Il travaillait pour un « organisme privé suisse, spécialisé dans la résolution des conflits ». Le Temps dresse le portrait de ce chercheur, qui s'est souvent rendu en Russie et qui, nous dit-on, « semble avoir privilégié les contacts officiels sur place ». « Le timing de son arrestation est néanmoins révélateur », souligne le journal. « Elle intervient à un moment où les relations entre Paris et Moscou sont au plus bas, à cause des déclarations d’Emmanuel Macron jugées par le Kremlin de plus en plus « belliqueuses ».
6/7/2024 • 4 minutes, 4 seconds
À la Une: la guerre en Ukraine s’invite en Normandie
Aujourd’hui 6 juin 2024, 80e anniversaire du débarquement allié en Normandie, c’est « le jour le plus ukrainien », s’exclame Libération à Paris en première page.En effet, souligne le journal, « Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, sera présent sur la côte normande aux côtés de Joe Biden, d’Emmanuel Macron, du roi Charles III et des autres chefs d’Etat, alors que la Russie, dans le camp des vainqueurs en 1945, sera pour la première fois absente des célébrations de ce tournant de la Seconde Guerre mondiale. Tout un symbole. Il est d’importance, pointe Libération. Le leader ukrainien ne se contentera évidemment pas de symboles, et nul doute que les discussions programmées en marge des cérémonies avec Joe Biden ou Emmanuel Macron porteront sur l’impérative accentuation de l’aide militaire occidentale pour permettre à Kiev de ne pas simplement résister aux assauts de l’armée russe, mais de gagner cette guerre. » En effet, « l’Ukraine et son président s’imposent sur les plages de Normandie aux côtés des leaders occidentaux », relève également Le Figaro en première page. « Depuis deux ans, pointe le journal, l’Ukraine écrase toutes les réunions internationales. Les commémorations du 80e anniversaire du Débarquement sur les côtes normandes n’ont pas échappé à la règle. »Ruptures et incertitudes…« De sombres nuages de guerre se forment en Europe », déclaration hier du général Williams, commandant de l’armée américaine en Europe et en Afrique, cité par le New York Times. « Allusion, précise le quotidien américain, à la détermination des alliés à défendre l’Ukraine contre les attaques russes. Ce 80e anniversaire du débarquement est certes une célébration, mais il est obscurci. L’Europe est troublée et inquiète. L’extrémisme ronge ses démocraties libérales. » Et, poursuitle New York Times, « depuis plus de 27 mois, le continent est en proie à une guerre qui a coûté la vie à des centaines de milliers de jeunes Ukrainiens et Russes. La Russie n’a pas été invitée à cette commémoration alors que le rôle de l’Armée rouge soviétique dans la défaite d’Hitler a été déterminant. Il y a dix ans, le président Vladimir Poutine était présent. Aujourd’hui, il parle de guerre nucléaire. Nous vivons une période de ruptures et d’incertitudes. »L’Occident trop assoupi ?« Attention à ne pas s’endormir ! » prévient pour sa part le Wall Street Journal. « Les grands sacrifices du jour J et ceux de la Seconde Guerre mondiale sont nécessaires lorsque la dissuasion échoue. Les guerres ne sont pas simplement tragiques ; elles sont la conséquence du refus des sociétés libres de maintenir une défense nationale adéquate. L’Angleterre s’est assoupie dans les années 30, selon l’expression célèbre de Churchill, et les États-Unis ont fait de même, rappelle le quotidien américain. Les isolationnistes dominaient le Congrès, en particulier le parti Républicain, qui a ignoré la montée en puissance d’Hitler et de Tojo, en adoptant les lois sur la neutralité. Le prix en a été payé à Pearl Harbor, puis à Guadalcanal, Anzio, Okinawa et dans les sables d’Omaha Beach. Allons-nous refaire la même erreur ? Il y a des raisons de le penser, soupire le Wall Street Journal. L’Occident a passé les trois dernières décennies à se désarmer. L’Europe, en particulier, a vécu dans le confort de ses États-providence alors que ses armées s’érodaient. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a réveillé certains sur le continent, mais pas suffisamment. »L’Ukraine reprendrait-elle l’avantage ?Une forme de pessimisme que ne partage pas Die Welt à Berlin. Sur le terrain, les russes n’avancent plus, pointe le quotidien allemand. Die Welt souligne que « l’offensive russe sur Kharkiv est bloquée, et qu’elle a subi des pertes en hommes et en matériels considérables. » En effet, « depuis que les Ukrainiens ont été autorisés à attaquer les systèmes de roquettes et d’artillerie russes sur le sol russe, les bombardements sur Kharkiv auraient considérablement diminué. »Bref, pour le quotidien berlinois, « l’approvisionnement en munitions, qui fonctionne mieux, la levée des restrictions sur l’utilisation des armes occidentales et des missiles américains ATAC-MS sont autant d’éléments déterminants pour faire pencher la balance du côté ukrainien. »
6/6/2024 • 4 minutes, 13 seconds
À la Une: une victoire en demi-teinte pour le Premier ministre indien
« Narendra Modi est sur le point de rempiler mais il a subi un sérieux revers », reconnait le Times of India. « Le score de 243 sièges obtenu par le BJP est nettement décevant. L’incapacité à obtenir la majorité absolue et le retour de la politique de coalition qui en résulte assombrissent les célébrations du succès de Modi, qui est devenu (malgré tout) le premier Premier ministre à obtenir trois mandats consécutifs depuis Nehru en 1962. »« La vague safran attendue n’a pas eu lieu, renchérit Libération à Paris. Le parti nationaliste hindou du BJP au pouvoir, a remporté les élections législatives, mais en sort grandement affaibli. "C’est un vrai désaveu pour Narendra Modi, réagit Gilles Verniers, chercheur en sciences politiques au Center for Policy Research, à New Delhi. Toute la campagne a été menée en son nom, et il doit donc prendre la responsabilité de cette contre-performance". La vraie surprise a eu lieu dans le nord hindiphone du pays, allant du Rajasthan au Bihar, relève Libération, qui est une forteresse du BJP depuis plus d’une décennie. Celle-ci a été percée par l’opposition à plusieurs endroits, et particulièrement dans les zones rurales de l’Uttar Pradesh, plus pauvres et frappées par le chômage et les inégalités croissantes dans le pays. "Cela révèle l’ampleur du mécontentement", poursuit Gilles Verniers. »Les cris de joie de l’opposition…D’ailleurs, relève Le Temps à Genève, « toute la journée (hier), au siège du parti du Congrès (principal parti d’opposition), pavillon désuet au bord d’une avenue arborée de New Delhi, on entendait des cris de joie. Sur la pelouse, une grande tente remplie de ventilateurs accueillait plusieurs centaines de personnes venues suivre les résultats sur un écran géant. Non loin de là, dans l’immense QG du BJP, les mines étaient plus grises. "Gloire à Ram !", le cri des nationalistes hindous, avait beau résonner dans les couloirs climatisés, le cœur n’y était pas. Malgré les apparences, c’est pourtant bien la coalition de Narendra Modi qui a remporté, pour la troisième fois, les élections nationales ! »Une coalition fragile…En effet, souligne Le Soir à Bruxelles, « paradoxe durant cette folle journée : les gagnants se comportaient en perdants – et vice versa. (…) Ce qui est certain, c’est que le mandat qui s’ouvre pour le Premier ministre s’annonce différent des précédents. Le BJP ne dispose plus de majorité absolue, ce qui fait peser une épée de Damoclès sur sa tête. Car il suffira que quelques alliés mécontents rejoignent le camp de l’opposition pour qu’il soit mis en minorité. (…) Pour beaucoup, pointe encore le quotidien belge, ces élections marquent aussi le retour des préoccupations économiques des électeurs face aux thématiques religieuses. Ils ont semblé sensibles au discours de l’opposition sur le chômage et l’éducation, alors que la construction d’un temple géant dédié au Dieu Ram, dans la ville d’Ayodhya, ne semble pas avoir porté les dividendes politiques escomptés par le BJP. »Résultat, analyse le Guardian à Londres, cette victoire étriquée « rendra probablement beaucoup plus difficile pour Modi de faire avancer bon nombre de ses politiques les plus radicales axées sur l’hindouisme, en particulier celles impliquant l’enregistrement de la citoyenneté et les lois accusées de discriminer directement les musulmans. Il y a également désormais peu de chances que le BJP obtienne les votes parlementaires nécessaires pour modifier la constitution laïque de l’Inde, ce qui était une crainte majeure chez de nombreux opposants. »Une démocratie écornée…Enfin, le Süddeutsche Zeitung ne prend pas gants… « Un exécuteur peut continuer (son œuvre) », titre le quotidien allemand pour qui Narendra Modi est un autocrate : « lui et une grande partie de son parti ne comprennent pas qu’une démocratie ne peut être forte que si elle est en mesure de protéger les plus faibles et de supporter la critique. Cela implique une opposition qui demande des comptes au gouvernement. Mais Modi a fait interdire à ses détracteurs de siéger au Parlement lors de la dernière législature pour "comportement inconvenant" avant un vote important, car il ne voulait pas répondre à leurs questions. Pendant la campagne électorale, il a abusé de son pouvoir gouvernemental pour entraver les candidatures adverses (…). Le bon fonctionnement d’une démocratie, relève encore le Süddeutsche Zeitung passe aussi par le droit à la liberté d’expression, donc avant tout par une presse libre (…). Or, après dix ans de pouvoir Modi, l’Inde occupe le 159e rang sur 180 dans le classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. »
6/5/2024 • 4 minutes, 10 seconds
À la Une: au Mexique, les nombreux défis qui attendent Claudia Sheinbaum
La toute nouvelle présidente élue du Mexique s’exprime ce matin dans Libération. Un entretien qui a eu lieu quelques jours avant son élection dimanche. L’ancienne maire de gauche de Mexico souhaite poursuivre la politique sociale du président López Obrador, mais se veut plus verte et féministe. Elle cite « l’éducation, les énergies renouvelables, les femmes » comme les grands objectifs de son mandat. « Je veux garantir l’accès à l’éducation, à la santé et à l’habitat, qui sont des droits fondamentaux, affirme-t-elle. Et en même temps, il faut permettre l’investissement privé, nous ne sommes pas contre. Mais cette politique doit être accompagnée du bien-être durable des Mexicains. »Réformer la justiceUn bien-être qui passe par la lutte contre les cartels de la drogue. À ce sujet, il faut « affronter les causes et renforcer le système de justice, affirme Claudia Sheinbaum. D’abord, il faut faire de la prévention, s’assurer qu’aucun jeune n’ait à rejoindre un groupe criminel. Ensuite, il faut réduire l’impunité qui est toujours très forte. Il faut une meilleure coordination entre les institutions, avoir un meilleur système de renseignement et d’investigation. Le Mexique a aussi besoin d’une réforme du pouvoir judiciaire (…), car le pouvoir judiciaire est toujours très corrompu. »« Il est vrai qu’à ce propos, le président López Obrador a laissé un pays fortement polarisé, pointe El Pais à Madrid. Il y a une fracture entre l’exécutif et le judiciaire. Et il incombe à la nouvelle présidente de panser les plaies et de relancer les mécanismes de collaboration institutionnelle, un élément essentiel pour s’attaquer à ce qui est peut-être la plus grande de ses tâches : la lutte contre l’insécurité. »Plus de 30 000 meurtres par an…« Arrêter le bain de sang », s’exclame le New York Times. « La violence est (en effet) le défi le plus redoutable que Claudia Sheinbaum devra relever lorsqu’elle prendra le pouvoir en octobre. Pourtant, elle n’a pas encore défini de stratégie claire pour gouverner un pays marqué par l’ultra-violence. Mme Sheinbaum sera à la tête d’une nation où l’on compte plus de 30 000 meurtres par an, dont 90% ne sont pas élucidés. Et elle devra faire face aux puissants cartels à l’origine de ces chiffres, qui sont devenus aujourd’hui des réseaux paramilitaires du crime organisé, profondément ancrés dans les communautés. Ces groupes ne se contentent pas du trafic de drogue, comme le fentanyl, ils gèrent également un portefeuille de crimes allant du trafic d’êtres humains à l’extorsion de fonds généralisée. (…) Son absence de vision publique forte pour la sécurité du Mexique est préoccupante, s’alarme encore le New York Times, étant donné que ses trois prédécesseurs ont tous échoué sur ce front. »S’écarter de la voie de son prédécesseur ?Autre interrogation, formulée notamment par le Times à Londres : « Claudia Sheinbaum pourra-t-elle se libérer de l’ombre de son mentor populiste et grandiloquent, le président López Obrador ? (…) Le président sortant va quitter ses fonctions avec un taux d’approbation impressionnant de 60%, en grande partie grâce à son bilan en matière de réduction de la pauvreté et d’augmentation des salaires. Parmi les millions de Mexicains qui ont voté pour Sheinbaum, bon nombre l’ont fait simplement parce qu’ils voulaient encore davantage. »Pourtant, il faudra faire des choix… Notamment en matière de sécurité. « Au cours des six dernières années, rappelle le Times, le président López Obrador a adopté une approche largement permissive à l’égard des gangs extrêmement puissants du Mexique, qui sont devenus encore plus riches. Alors qu’elle était maire de Mexico, Sheinbaum a considérablement augmenté les dépenses consacrées à la sécurité publique, ce qui a réduit le nombre de meurtres. Mais pourra-t-elle répéter cela à l’échelle nationale ? »« Claudia Sheinbaum peut-elle s’écarter de la voie tracée par son mentor et devenir une dirigeante moins clivante et plus centriste ? », s’interroge en écho le Washington Post. « Sa victoire éclatante lui confère une force politique considérable, et le président sortant a déclaré qu’il avait l’intention de se retirer dans son ranch et de quitter la politique. » Mais, pointe encore le quotidien américain, certains analystes politiques estiment qu’il pourrait bien « continuer à donner des ordres… »
6/4/2024 • 3 minutes, 57 seconds
À la Une: Benyamin Netanyahu sous pression…
Va-t-on arriver à un accord de cessez-le-feu à Gaza ? « Depuis des mois, constate le New York Times, le Premier ministre israélien refuse de proposer un calendrier pour mettre fin à la guerre contre le Hamas, une position que ses détracteurs considèrent comme une tactique politique. Mais il a été mis sur sellette après l’annonce du président Biden, qui a présenté une proposition de trêve. (…) Une proposition qui comporte trois phases, précise le journal : des groupes d’otages seraient libérés en échange de centaines de prisonniers palestiniens, un cessez-le-feu temporaire (de 6 semaines) se transformerait en une cessation permanente des hostilités et un effort soutenu par la communauté internationale serait lancé pour reconstruire Gaza. »Désormais, poursuit le New York Times, « Benyamin Netanyahu est au pied du mur » : d’un côté « pris en otage par les membres d’extrême droite de sa coalition gouvernementale, qui s’opposent à toute concession au Hamas et qui assurent sa survie politique. » De l’autre, confronté « aux partis d’opposition qui ont commencé à s’organiser pour tenter de renverser le gouvernement » et aux « familles des otages qui réclament un accord de cessez-le-feu immédiat. »Bref, s’exclame encore le quotidien américain, « c’est l’heure de vérité pour Bibi… »En effet, renchérit le Washington Post, « le plan de cessez-le-feu de Biden resserre l’étau politique autour de Netanyahu. (…) La pression politique s’accroît sur le Premier ministre israélien, alors que plus de 100 000 Israéliens ont envahi les rues de Tel-Aviv samedi soir pour lui demander d’accepter l’accord de cessez-le-feu à Gaza négocié par les États-Unis, tandis que les membres de sa coalition d’extrême droite ont menacé de faire tomber le gouvernement si une telle décision était prise. »Beaucoup de détails à régler et des questions en suspens…D’après un conseiller du Premier ministre israélien, Ophir Falk, Israël aurait accepté le plan américain, « le décrivant toutefois comme imparfait et nécessitant beaucoup plus de travail. » C’est du moins ce qu’annonce le quotidien britannique Sunday Times, cité notamment par le quotidien libanais L’Orient-Le Jour. « Ce n’est pas un bon accord, mais nous souhaitons ardemment la libération des otages, de tous les otages », a affirmé Ophir Falk. « Il y a beaucoup de détails à régler », a-t-il ajouté, précisant que les conditions israéliennes, notamment « la libération des otages et la destruction du Hamas en tant qu’organisation terroriste génocidaire », n’avaient pas changé.En tout cas, pointe le quotidien de gauche israélien Haaretz, beaucoup de questions dans ce projet d’accord restent en suspens… Et « sans un plan réaliste pour le “jour d’après", cette nouvelle proposition de libération des otages et d’établissement d’un cessez-le-feu a peu de chances d’aboutir. L’administration américaine ne peut pas se fier aux intentions et aux capacités du gouvernement israélien, qui a déjà démontré son inefficacité, estime Haaretz. Les États-Unis devraient compléter cet effort en modifiant leur politique à l’égard de l’Autorité palestinienne, en la reconnaissant comme l’entité légitime pour gouverner Gaza, et en faisant de cette reconnaissance une condition et une partie intégrante des négociations entre le Hamas et Israël, avec la médiation d’autres États. Une telle démarche nécessiterait la participation active du Qatar, de l’Égypte et d’autres États arabes pour faire pression sur le Hamas afin qu’il accepte la participation de l’Autorité palestinienne. »Netanyahu bientôt devant le Congrès américainPour sa part, le Jerusalem Post, quotidien israélien proche du pouvoir, souligne que Benyamin Netanyahu va prochainement se rendre à Washington, à l’invitation du Congrès américain, pour s’exprimer devant les deux chambres. « Que va-t-il dire au Congrès, que va-t-il dire qu’il ne dira pas auparavant à Israël ? », s’interroge le journal. « Benyamin Netanyahu n’a pas accordé d’interview à un journaliste israélien depuis le 7 octobre et il n’a toujours pas présenté un aperçu clair de la direction prise par Israël dans la guerre, au-delà de la "victoire totale" sur le Hamas. Alors, ne doit-il pas réserver à ses concitoyens la primeur de nouvelles annonces ? » Et le Jerusalem Post de prévenir : « si le Premier ministre ne présente pas son plan pour le jour d’après avant d’embarquer pour Washington, il aura alors insulté tout un pays. »
6/3/2024 • 4 minutes
À la Une: le président américain Joe Biden sur tous les fronts
D'un côté, la condamnation de Donald Trump, et de l'autre, la proposition de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. La photo de Joe Biden s'affiche en Une de la plupart des journaux américains et européens. Trump, tout d'abord. « Le verdict rendu hier sera-t-il l'occasion pour Biden de prendre l'initiative, va-t-il capitaliser ? », s'interroge le Times. Pour le quotidien britannique, « ce verdict semble offrir à la campagne de Biden l'opportunité dont elle rêvait : en novembre, les électeurs auront le choix entre un ancien président reconnu pénalement coupable, et un président sortant, qui ne l'est pas ». Donald Trump qui s'est lancé hier vendredi, dans la Trump Tower, dans une logorrhée dont il a l'habitude, accusant notamment les États-Unis d'être un pays « fasciste ». Présenté au départ comme une conférence de presse, ce discours ininterrompu a finalement été coupé par plusieurs chaînes qui le retransmettaient en direct. Pour le New York Times, les journalistes de télévision sont confrontés aux « difficultés » liées à un candidat « qui s'exprime régulièrement de manière mensongère ».Revenons à Joe Biden, qui fait aussi la Une de la presse internationale pour son appel à un cessez-le-feu à Gaza. Le journal Le Temps, en Suisse, précise que selon le président américain, « Israël a proposé une feuille de route en vue d'un cessez-le-feu dans sa guerre contre le Hamas ». Proposition que le Hamas a jugée « positive », souligne Le Monde. Pour le quotidien français, l'allocution de Joe Biden, « grave et inattendue », témoigne « d’une impatience, et même d’une forme de fébrilité, tant la guerre menée depuis huit mois par Israël est devenue un piège pour la Maison Blanche ».« Je n'ai jamais vu ça »Une guerre dont un humanitaire italien témoigne dans le Corriere de la Serra. Un travailleur humanitaire qui « a 30 ans d'expérience ». Il a tenu un journal de bord, lors de sa dernière mission dans la bande de Gaza. Il raconte notamment « avoir traversé Khan Younès et la zone de combats à l'est de Rafah. Je n'ai jamais vu ça, même pas en Bosnie, à Mossoul ou en Ukraine ». Il évoque aussi le bombardement d'un entrepôt de l'ONU, « une grande partie de l'aide a été perdue ». Le journal Le Devoir, au Canada, se fait lui aussi l'écho des combats à Rafah et raconte : « Après avoir lancé des opérations dans l’est de la ville, l'armée israélienne a progressé vers l’ouest, entraînant l’exode en trois semaines d’environ un million de personnes, selon l’ONU, dont plus de 32 000 pour les seuls deux derniers jours, pour la plupart des déplacés à nouveau sur les routes vers des zones déjà surpeuplées du territoire assiégé. »Le prix du tempsLe Guardian publie une longue interview de Volodymyr Zelensky. Le quotidien britannique s'enthousiasme, quand il parle du président ukrainien : « Le visage expressif, les gesticulations fréquentes et le contact visuel intense font tous une puissante impression – il n’est pas difficile de comprendre pourquoi les dirigeants internationaux ont si souvent changé d’avis après des rencontres en tête-à-tête avec Zelensky. » Un homme qui pèse les heures qui passent. « Parfois, pour comprendre le prix que nous payons, il ne faut pas seulement une volonté politique, mais aussi une compréhension plus approfondie des conséquences. Vous devez comprendre qu'une journée de réflexion, une journée de prise de décision, une journée de dialogue… nous prend des vies. » Et il ajoute : « Vous dites que le temps, c'est de l'argent. Pour nous, le temps, c'est notre vie. »Au lendemain de cette interview, poursuit le Guardian, Volodymyr Zelensky devait entreprendre « à nouveau un long voyage, loin de Kiev, une nouvelle étape dans sa quête apparemment sans fin visant à pousser ses partisans prudents à prendre des engagements plus audacieux ».
6/1/2024 • 3 minutes, 49 seconds
À la Une: quel avenir pour Donald Trump après sa condamnation?
« Donald Trump reconnu coupable sur toute la ligne », titrent avec un bel ensemble, le New York Times, le Wall Street Journal, et le Washington Post. « Donald Trump a été reconnu coupable de 34 chefs d'accusation », précise le New York Times, qui parle d'une « condamnation historique », dans cette affaire de « falsification de dossier afin de dissimuler un scandale sexuel qui menaçait son ascension à la Maison Blanche en 2016 ». « Qu'est-ce que cela signifie politiquement ? » s'interroge le Washington Post, alors que l'élection présidentielle américaine se profile. Réponse du quotidien américain : « La question aujourd’hui n’est pas de savoir si la grande majorité des partisans de Trump le soutiendront (ils le feront), mais si le petit pourcentage d’entre eux qui pourrait rechigner – combiné aux électeurs indécis qui pourraient être rebutés – aura finalement de l’importance ».Donald Trump peut poursuivre sa course à l'élection présidentielle ? « Oui, même si "techniquement", remarque le Devoir, le verdict de culpabilité pourrait lui valoir une peine de prison ». Le professeur de droit Gregory Germain, cité par le quotidien canadien, estime que « condamner à la prison un candidat à la présidentielle pendant une élection pourrait créer une crise constitutionnelle et serait extrêmement difficile à mettre en application, en raison de la protection qui doit entourer un ex-président et l’ultime candidat du Parti républicain en vue du scrutin de novembre prochain ». L'historien Jay Sexton, également cité par le Devoir, estime, lui, que « nous sommes placés devant une situation sans précédent dans la politique américaine moderne ». Mais il ajoute : « Tous les scandales antérieurs qui ont touché Donald Trump ont eu comme effet de renforcer son emprise sur le Parti républicain. Sa culpabilité dans ce procès devrait aboutir au même résultat. »La condamnation de Trump vue d'EuropeLe Guardian, à Londres, remarque que la condamnation de Donald Trump a été fixée au 11 juillet. Soit « quelques jours seulement avant la convention nationale républicaine à Milwaukee, où Trump deviendrait le premier criminel reconnu coupable à être nommé candidat du parti à la présidence ». Un candidat qui organise sa défense, y compris sur le plan financier. Selon le Guardian, il a envoyé « immédiatement après le verdict »,un e-mail de collecte de fonds intitulé : « Prisonnier politique », et déclarant : « Je viens d'être condamné dans un procès de chasse aux sorcières politique truqué. JE N'AI RIEN FAIT DE MAL »; En Allemagne, Die Welt, souligne que « le facteur temps joue un rôle énorme. Il reste encore cinq mois avant le jour du scrutin. La plupart des Américains ne s’intéressent à la politique que quelques semaines avant l’événement. Le procès contre Trump, qui sera terminé, ne pas fait exception. Les sondages montrent que seule une minorité d'Américains a suivi le procès qui a duré sept semaines ».Panne de climatisationLe Hindustan Times raconte la mésaventure des passagers d'un avion d'Air India : « Un vol entre New Delhi et San Francisco retardé de plus de huit heures, des passagers s'évanouissent faute de climatisation ». Et ce sont les passagers eux-mêmes qui donnent des précisions... Ils étaient « à l'intérieur de l'avion, qui n'avait pas de climatisation », alors que la capitale Indienne « connaît actuellement une intense vague de chaleur avec des températures pouvant atteindre les 50 degrés Celsius ». Les passagers ont ensuite été débarqués dans le terminal, mais sans possibilité de sortir, à cause des services d'immigration. On peut voir des photos de ces femmes et de ces hommes assis par terre, visiblement épuisés par cette mésaventure torride.
5/31/2024 • 3 minutes, 57 seconds
À la Une: l’Ukraine doit-elle pouvoir utiliser les armes occidentales pour viser le territoire russe?
C’est le souhait de Volodymyr Zelensky, pointe Libération à Paris : « Toutes les restrictions à ce sujet étant devenues obsolètes par l’évolution de la dynamique du champ de bataille. » En effet, les Russes bombardent l’Ukraine depuis leur territoire et les répliques ukrainiennes restent limitées.Mais, « les lignes pourraient être en train de bouger, relève le quotidien français. Avant-hier, Emmanuel Macron a déclaré que Kiev devrait être autorisé à se défendre, à “neutraliser les sites militaires russes depuis lesquels l’Ukraine est agressée“. À ses côtés, le chancelier allemand Olaf Scholz est resté plus évasif, l’Allemagne refusant toujours de livrer des missiles de longue portée, contrairement à Paris, Londres et Washington, de peur de provoquer l’ire nucléaire de Moscou. Mais une fois livrées, les armes occidentales deviennent ukrainiennes, martèle Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN, qui pousse les chancelleries à lever les restrictions, qui, selon lui, “lient les mains dans le dos des Ukrainiens“. Hier, relève encore Libération, le vice-ministre polonais de la Défense, Cezary Tomczyk, a déclaré à son tour que l’Ukraine agressée devait être libre d’utiliser à sa guise les armes fournies par la Pologne. »Les américains OK ?Et la balle est maintenant dans le camp américain… « Le président Biden s'apprête à prendre l’une des décisions les plus importantes de la guerre en Ukraine, s’exclame le New York Times : revenir ou non sur l’interdiction de tirer avec des armes américaines sur le territoire russe. Il s’est longtemps opposé à ce que l’Ukraine soit autorisée à le faire, craignant que cela ne débouche sur une confrontation directe des États-Unis avec un adversaire doté de l’arme nucléaire. » Mais, « aujourd’hui, après les demandes répétées du président ukrainien au sujet de ces restrictions, la Maison Blanche a entamé une réévaluation officielle - et apparemment rapide - de l’opportunité de prendre le risque. »En effet, poursuit le New York Times, « Joe Biden n’a pas beaucoup de temps. Dans deux semaines, il entamera un mois de rencontres intensives avec ses principaux alliés, d’abord à l’occasion du 80ᵉ anniversaire du Débarquement, puis lors d’une réunion des pays du G7 et enfin lors de la célébration à Washington de la création de l’OTAN il y a 75 ans. À chacune de ces apparitions, il sera essentiel d’afficher une certaine unité. Et si Joe Biden change de cap. Il ne devrait pas l’annoncer officiellement, croit encore savoir le quotidien américain : les obus d’artillerie et les missiles américains commenceront tout simplement à pleuvoir sur des cibles militaires russes. »Gaza : une guerre qui s’éternise…À la Une également, la guerre à Gaza… une guerre qui pourrait encore durer des mois ou même des années, à entendre certains responsables israéliens…« Personne dans l’establishment politique ou militaire israélien ne pense qu’une fin définitive de la guerre à Gaza est en vue, relève le quotidien d’opposition Haaretz à Tel Aviv. Benyamin Netanyahu ne veut pas que la guerre se termine : il ne veut pas parler de cessez-le-feu, même pour ramener des otages, ni du jour d’après, et il ne veut certainement pas entendre parler d’élections anticipées. »Un jusqu’au boutisme dénoncé par Le Devoir à Québec : « Entre le retour de la colonisation souhaitée par l’extrême droite et l’occupation militaire de Gaza, il ne semble pas y avoir de solution de rechange dans la vision de l’après-conflit de Benyamin Netanyahu, déplore le quotidien canadien. D’ailleurs, celui-ci prévoit la poursuite de l’opération militaire jusqu’à la fin de l’année. Les alliés d’Israël ne peuvent pas compter sur le premier ministre actuel pour faire une place à l’Autorité palestinienne et aux factions modérées du côté palestinien dans la recherche d’une paix durable. Il n’y a aucune équivalence morale entre le Hamas et la coalition au pouvoir à la Knesset, mais ils continuent tous deux d’assassiner la vaine promesse des accords d’Oslo : sécurité contre territoire. »Et Le Devoir de conclure : « Tant que les bombes et les bottes l’emporteront sur la diplomatie et la coopération multilatérale, la paix restera hors de portée. Un cessez-le-feu demeure ainsi une étape incontournable pour arrêter cet engrenage destructeur. »
5/30/2024 • 4 minutes
À la Une: à quand un État palestinien?
La question agite la région, et au-delà, depuis des décennies, depuis la création de l’État d’Israël. Et cette question est d’autant plus d’actualité avec la guerre à Gaza et les avancées diplomatiques auxquelles on a assisté hier.En effet, l’Espagne, la République d’Irlande et la Norvège ont officiellement reconnu l’État palestinien. « Il ne s’agit pas d’une précipitation, ni du résultat de l’opportunisme d’une campagne électorale, bien au contraire, s’exclame El Pais à Madrid. De manière longuement réfléchie et négociée, l’Espagne a pris une mesure qui intervient à un moment particulièrement inquiétant (…). La reconnaissance de la Palestine a pour fonction immédiate, largement partagée par la communauté internationale, d’exercer une pression maximale sur Israël pour qu’il cesse ses attaques contre les civils, garantisse l’approvisionnement vital des habitants de Gaza et accepte un cessez-le-feu permanent qui permettrait la libération immédiate des otages détenus par le Hamas. Loin d’être un geste symbolique, pointe encore El Pais, la reconnaissance de la Palestine devrait inciter d’autres pays européens et, à terme, l’UE elle-même, à rejoindre les 143 pays de l’ONU qui la reconnaissent déjà. »Le jeu du Hamas ?Pour Libération à Paris, il faut emboîter le pas à l’Espagne… « Oui, la communauté internationale, et notamment la France, doit reconnaître de toute urgence un État palestinien, estime le journal, et non, cela ne fait pas le jeu du Hamas, il faut en finir avec cette fable véhiculée par le gouvernement Netanyahu et tous ses soutiens. Pourquoi ? Parce que le Hamas n’a aucun intérêt à voir un État palestinien prendre forme, il n’assoit sa légitimité que sur la terreur et la guerre : un État palestinien en bonne et due forme, avec des structures administratives et une police digne de ce nom ne pourrait se permettre de nourrir en son sein une organisation terroriste telle que le Hamas. Et parce que, poursuit Libération, à ce niveau de blocage et de cynisme, tous les symboles comptent. Rien ne semble pouvoir arrêter la fuite en avant meurtrière et suicidaire du Premier ministre israélien qui entraîne dans sa chute non seulement la population civile palestinienne mais aussi la société israélienne qui va bientôt se retrouver au ban des nations, et une reconnaissance internationale d’un État palestinien serait un désaveu public et flagrant de sa politique. »Le quotidien israélien d’opposition Haaretz va dans le même sens : « On peut espérer que d’autres pays suivront l’Irlande, la Norvège et l’Espagne, affirme-t-il, et ne se laisseront pas décourager par les cris des Cosaques. Il est temps que tous les dirigeants du monde libre comprennent que l’État juif, dont ils ont soutenu la création, doive faire volte-face. (…) La reconnaissance d’un État palestinien est une étape nécessaire (…). Le temps est venu de l’établir, avant qu’il ne soit trop tard. »Vœu pieux ?Mais il y a un obstacle et de taille… C’est le premier ministre israélien. En effet, précise Le Temps à Genève, « le problème, c’est que Benyamin Netanyahu ne veut pas d’un État palestinien. En décembre dernier, le président Biden l’a regretté à voix haute : “le gouvernement israélien ne veut pas d’une solution à deux États […]. C’est le gouvernement le plus conservateur de l’histoire du pays“. En même temps qu’il refusait tout dialogue avec l’Autorité palestinienne, Benyamin Netanyahu, pour diviser, a permis au Qatar de financer pendant des années le Hamas à Gaza, tout en soutenant la colonisation illégale de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est où vivent maintenant plus de 700 000 colons (ils étaient 200 000 au début des années 2000). Sans pressions internationales, conclut Le Temps, l’État palestinien du futur (quel territoire, avec ou sans colons ?) risque de rester un vœu pieux en dépit des nombreuses résolutions de l’ONU. »Enfin, autre écueil, selon David Khalfa, chercheur à la Fondation Jean Jaurès interrogé par Le Figaro à Paris : « La solution à deux États ne peut pas être imposée aux forceps, affirme-t-il. Elle implique un retour à la table des négociations et donc des concessions mutuelles pour arriver à un traité de paix en bonne et due forme. Reconnaître unilatéralement l’État palestinien relève de la diplomatie du verbe. C’est une décision purement symbolique qui ne changera rien concrètement à la réalité du terrain. »
5/29/2024 • 4 minutes, 12 seconds
À la Une: le choc mondial après le bombardement meurtrier de Rafah
Des rescapés errant au milieu de décombres calcinés et encore fumants : des scènes apocalyptiques à la Une de la presse internationale ce mardi. Le bombardement israélien meurtrier de Rafah dimanche soir a provoqué une vague d’indignation mondiale.Le Corriere Della Serra à Rome raconte : « Quand le jour s’est levé, les hautes flammes qui illuminaient la nuit sont devenues des feux parmi les cendres. Les enfants fouillent les restes, chasse au trésor de la pauvreté, où un morceau de pain carbonisé ou un bout de tissu à moitié brûlé peuvent toujours être utiles là où l’on manque de tout. Les vidéos prises par les téléphones portables montrent les corps calcinés. Au moins 45 Palestiniens ont été tués, parmi lesquels de nombreux femmes et enfants, comme le racontent des témoins, et plus de 200 blessés, brûlés arrivant dans les rares hôpitaux encore en activité. »« Nous avons secouru des gens qui étaient dans un état insupportable, affirme un témoin cité par le Guardian à Londres. Nous avons sorti des enfants qui étaient en morceaux, des jeunes et des personnes âgées. L’incendie dans le camp était irréel. »Le Washington Post a recueilli de nombreux témoignages, dont celui de Mohammed Al-Haila, 35 ans : « Il se dirigeait vers un vendeur local pour y acheter des marchandises lorsqu’il a vu un énorme éclair suivi de plusieurs détonations. “J'ai vu les flammes s’élever, les corps carbonisés, les gens courir de partout et les appels à l’aide s’intensifier, raconte-t-il. Nous étions impuissants“. Mohammed a perdu sept membres de sa famille dans le bombardement. Le plus âgé avait 70 ans. Quatre étaient des enfants. “Nous n’avons pu les identifier que ce matin. Leurs visages étaient carbonisés, leurs traits méconnaissables. »Enquête en coursQue s’est-il passé ? D’après le Jerusalem Post, « l’incendie qui s’est déclaré à Rafah à la suite de l’attaque aérienne de dimanche soir qui visait deux hauts responsables du Hamas, cet incendie est très probablement dû à des éclats d’obus qui auraient touché et enflammé un réservoir de carburant situé à proximité de l'attaque. » C’est du moins ce qu’affirme un responsable américain cité par ABC News, précise le quotidien israélien. « Pour l’heure, poursuit le journal, les États-Unis ne disposent d’aucune information permettant de confirmer ou d’infirmer cette affirmation et attendent les résultats de l’enquête menée par l’armée israélienne. »En tout cas, c’est un « choc mondial », pour reprendre le titre du Guardian à Londres. Les condamnations des politiques sont en effet unanimes. Et dans les éditoriaux, c’est la consternation et l’indignation.« Assez ! »L’Orient-Le Jour à Beyrouth laisse éclater sa colère : « Nous n’avons pas oublié le 7 octobre (…). Nous sommes horrifiés par l’explosion de l’antisémitisme et nous ne voulons pas céder un millimètre à cette ignominie. Nous savons très bien que le Hamas et ses alliés sont prêts à voir des Palestiniens mourir par milliers et des quartiers entiers être dévastés au nom de la “Résistance“. Mais en quoi cela justifie-t-il la barbarie israélienne ?, s’exclame le quotidien libanais. Combien d’enfants tués, combien d’hôpitaux détruits, combien de personnes déplacées, combien de convois humanitaires ciblés ou empêchés, combien de discours aux relents génocidaires faudra-t-il pour “compenser“, aux yeux du gouvernement israélien, l’affront du 7 octobre ? Combien de bombardements comme celui d’avant-hier soir, faisant au moins 45 morts, dont des brûlés vifs, combien d’images “insoutenables“ faudra-t-il encore pour que la communauté internationale dise enfin d’une seule et même voix (…): assez ! »La diplomatie européenne et arabe désarmée…Le quotidien israélien d’opposition Haaretz s’interroge : « Ce drame, qui s’est produit deux jours après la décision de la Cour internationale de justice ordonnant à Israël de cesser immédiatement son offensive à Rafah, ce drame va-t-il intensifier la pression internationale en faveur d’un cessez-le-feu, même s’il n’est pas conditionné par un accord sur la libération des otages ? »Réponse indirecte de Libération à Paris. « Pendant le massacre, la diplomatie continue. Mais forcément pas au même rythme », pointe le journal qui constate que « malgré de louables intentions, confirmées hier à Bruxelles lors d’une réunion de ministres, la mobilisation diplomatique européenne et arabe reste à court de moyens pour arrêter le massacre à Gaza. »
5/28/2024 • 4 minutes, 5 seconds
À la Une: à quand la prochaine pandémie?
Les guerres dans le monde, la menace du réchauffement climatique, ou encore les fins de mois difficile… Les sujets de préoccupation et d’anxiété ne manquent pas. Et voilà que le coronavirus revient… Quatre ans après la pandémie de Covid-19, plane la menace d’une nouvelle épidémie.En effet, un nouveau variant du Covid-19, appelé KP.2 et surnommé FLiRT, est en train de circuler aux États-Unis et en Europe. Plus contagieux que les souches précédentes, il pourrait être à l’origine d’une vague de contaminations cet été. Et pour l’instant, les autorités restent les bras croisés, déplore le Washington Post : « Le Covid sera encore là cet été. Est-ce quelqu’un va s’en soucier ?, s’interroge le journal. Les Américains s’apprêtent à passer un nouvel été avec une nouvelle variante de coronavirus et une augmentation probable du nombre de cas. (…) Et le gouvernement fédéral n’a pris aucune mesure afin de limiter la transmission (…). Il n’est plus conseillé de s’isoler pendant cinq jours après un test positif. Il est difficile de se procurer des tests gratuits. (…) Seuls une poignée de passagers portent encore un masque dans les trains et les avions. Les mariages, les vacances et les conférences se déroulent normalement. Beaucoup de ceux qui tombent malades ne sauront jamais qu’il s’agit du Covid. Ou ne s’en soucient guère. (…) Nous nous retrouvons donc, déplore encore le Washington Post, avec un virus qui continue à ronronner en arrière-plan comme un agent pathogène toujours présent et un tueur sporadique. Et les autorités sanitaires ne considèrent plus cela comme une priorité absolue. »Toujours pas d’accord sur une prévention mondialeEt pourtant, le risque est bien réel. Le Soir à Bruxelles en est persuadé : « La question n’est pas tant de savoir si une prochaine pandémie va se produire, mais plutôt quand. Si la menace n’est pas neuve, les risques pandémiques sont encore plus grands aujourd’hui avec l’augmentation de la population, qui vit dans des zones de plus en plus densément peuplées et voyage de plus en plus. (…) Il y a urgence, estime Le Soir, à se préparer à une riposte coordonnée à l’échelle globale. (…) En décembre 2021, rappelle le quotidien belge, l’OMS a établi un groupe de négociateurs pour développer un traité juridiquement contraignant qui permettrait à chaque pays de prévenir, détecter et contrôler les épidémies. Mais aussi d’assurer une répartition équitable des vaccins et des médicaments (…) Las !, soupire Le Soir. Après neuf rounds d’âpres discussions, les représentants des 194 pays membres de l’agence onusienne de la santé ne sont pas parvenus à s’entendre à ce jour. L’espoir d’un accord lors de la 70e Assemblée mondiale de la santé, qui débute ce lundi à Genève, est encore autorisé, veut croire le journal, permettant d’anticiper la possible élection d’un Donald Trump ou autre qui voudrait saper les fondements de l’OMS. L’échec des négociations montre qu’une grande partie de la prise de conscience de l’urgence générée par le Covid s’est évaporée, déplore encore Le Soir. Les intérêts nationaux continuent de primer. Jusqu’à ce qu’un agent pathogène nous menace à nouveau, rappelant que le monde est un village et qu’on n’a qu’une santé. »Les intérêts nationaux prioritairesEn effet, renchérit le New York Times, « une grande partie de la bonne volonté générée pendant le Covid s’est évaporée et les intérêts nationaux sont revenus sur le devant de la scène. Des pays comme la Suisse et les États-Unis se sont montrés réticents à accepter des conditions susceptibles d’affecter leurs industries pharmaceutiques ; d’autres, comme l’Argentine, se sont opposés à des réglementations strictes sur les exportations de viande ».Et le New York Times de citer cette spécialiste australienne des pandémies, le Dr Sharon Lewin : « Il est évident que les gens ont la mémoire très courte, affirme-t-elle. Mais cela peut se reproduire, et avec un agent pathogène beaucoup plus difficile à traiter que ne l’était le Covid. »Trop de petites bêtes dans la SeineEnfin, toujours dans le domaine de la santé, mais dans une moindre échelle, à lire dans Le Monde cet article sur « ces grosses et petites bêtes de la Seine qui risquent de gâcher la baignade olympique ».Alors les plus gros poissons qui vivent dans les eaux du fleuve sont des silures, inoffensifs pour l’homme. Le danger éventuel, c’est le rat qui nage très bien. Mais en fait, ce sont les toutes petites bêtes qui présentent le plus de risque : « Au cœur de la menace qui plane cet été sur la tenue des épreuves de triathlon et de nage libre, il y a toutes ces bactéries et ces micro-organismes dus à la pollution, pointe Le Monde. (…) Les seuils de qualité de l’eau requis n’ont toujours pas été atteints. En effet, lors d’orages ou de fortes pluies, le surplus d’eaux usées continue d’être déversé dans la Seine. Ce qui explique que le niveau de pollution ne s’améliore que lentement, et que le retour des poissons reste pour l’instant très timide. »
5/27/2024 • 3 minutes, 55 seconds
À la Une: la Cour internationale de justice tance Israël
« La Cour internationale de justice accroît la pression sur Israël », titre Le Monde. Le journal français précise que « la plus haute cour des Nations Unies ordonne à l'État hébreu d'arrêter immédiatement son offensive militaire à Rafah » et appelle à « protéger les palestiniens d'un "risque réel et imminent de génocide" ». Le Washington Post ajoute que la « décision de justice de l'ONU renforce l'isolement d'Israël, alors que les combats se poursuivent à Rafah ». Le quotidien américain remarque toutefois que la décision de la Cour internationale sera « difficile à appliquer, sans le soutien des États-Unis ». Car, comme le souligne le Wall Street Journal, les ordonnances de la Cour Internationale sont « contraignantes, mais le Tribunal n'a aucun moyen de les faire respecter ».De son côté, Haaretz, estime que l'arrêt de la Cour internationale sur Rafah n'est « pas définitif », il ne s'agit pas d'arrêter toutes les opérations, mais « de faire de la sécurité des civils sa préoccupation numéro 1 ». Le quotidien israélien, rarement tendre avec le gouvernement de Benyamin Netanyahou, ajoute que « les dirigeants israéliens devraient écouter la Cour, au lieu de s'acharner à la déligitimer ». Haaretz estime aussi que « s'abstenir de commettre un génocide ne signifie pas seulement se conformer à la norme la plus fondamentale du droit international ; c’est aussi un impératif moral primordial. Israël, ayant été victime de ce crime avant sa création, devrait considérer cela comme une évidence ».Répression en RussieLe Soir publie un reportage sur Antonina Favorskaïa, 34 ans « journaliste qui couvrait les grands procès politiques en Russie, elle est à son tour en prison ». Antonina Favorskaïa, arrêtée le 17 mars dernier, et dont la détention provisoire vient d'être prolongée jusqu'au 3 août, lors d'une audience qui s'est déroulée « presque en catimini », explique le quotidien belge. Personne n'avait été prévenu, pas même son avocat. « Quelques rares proches » étaient toutefois présents dans le couloir du tribunal. Antonina Favorskaïa leur a dit : « Peu importe ce qui se passera, peu importe ce qu’ils inventeront après cela, n’ayez pas peur pour moi. Je n’ai peur de rien. » Depuis le début de « l'opération militaire spéciale » en Ukraine, elle avait « suivi la plupart des procès des opposants au régime de Vladimir Poutine. Et notamment les multiples audiences d’Alexeï Navalny, le plus célèbre des leaders anti-Kremlin mystérieusement mort le 16 février en prison. Officiellement, poursuit le Soir, elle a été arrêtée pour participation aux activités d’une "organisation extrémiste", accusée d’avoir "collecté des informations, de produire et de publier des vidéos et des publications pour FBK". C’est-à-dire pour l’organisation d’Alexeï Navalny dont l’équipe en exil a rejeté les accusations ». La jeune journaliste travaille en fait « pour un média indépendant, appelé Sotavision ». Pour Alexandra Ageeva, fondatrice de ce média, pas de doute : « Il s’agit d’un cas de persécution de journaliste en raison de ses activités. »Situation que connaît bien Novaïa Gazeta, journal reconnu pour sa lutte en faveur de la liberté d'expression en Russie, et dont les journalistes travaillent désormais depuis Riga, en Lettonie. Journal qui publie un article sur Andreï Dakov, un « combattant anti-corruption » de la région d'Ekaterinbourg, arrêté le 21 mai dernier. Il est accusé d'avoir « reçu des pots-de-vin », accusé par un ami qui a écrit ses aveux alors qu'il était lui-même en détention provisoire. Andreï Dakov en est sûr : « S'il avait été libre, il n'aurait jamais fait un tel témoignage. »Célibataires heureux en ChineC'est ce que le journal appelle « la vie sans copilote, un phénomène croissant » en Chine, selon le journal qui a interrogé Xu Fan, une jeune femme de 31 ans, qui se réjouit de pouvoir « entretenir et décorer son appartement comme elle l'entend, sans se soucier de tolérer les préférences ou les habitudes d'autrui ». Elle ajoute qu'elle aime la solitude, et s'amuser sur Internet ou « discuter en ligne avec des amis ». Selon le China Daily, on pourrait compter « entre 150 et 200 millions de personnes vivant seules en Chine », à l'horizon 2030.
5/25/2024 • 4 minutes, 25 seconds
À la Une: le gouvernement israélien sous pression…
Une guerre à Gaza qui s’éternise, des otages toujours pas libérés, une contestation intérieure qui s’intensifie, des mandats d’arrêt requis par la Cour pénale internationale à l’encontre de Benyamin Netanyahu et de son ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et contre l’humanité… Et pour couronner le tout, « l’Irlande et l’Espagne qui devraient annoncer ce mercredi leur intention de reconnaître officiellement l’État palestinien. » L’information est à la Une du Guardian à Londres. En effet, précise le quotidien britannique, plusieurs membres de l’Union européenne, l’Irlande, l’Espagne, donc, mais aussi la Slovénie et Malte, ont indiqué ces dernières semaines qu’ils prévoyaient de faire une annonce de reconnaissance, « arguant qu’une solution à deux États était essentielle pour une paix durable dans la région. » La Norvège serait prête également à franchir le pas.Vers une vraie solution politique ?Pour Le Devoir à Québec, « la diplomatie a fait naître ces dernières semaines une lueur d’espoir […]. S’il est loin le jour où du dédale des calculs diplomatiques et géopolitiques sortira une vraie solution politique, on voit quand même se dessiner potentiellement, par front commun contre les positions figées des États-Unis et dilatoires d’Israël, un changement de paradigme, affirme le quotidien canadien. Un changement qui appelle au renversement du processus des accords d’Oslo de 1993, par lequel la création d’un État palestinien aux côtés d’Israël serait l’assise et non pas la finalité d’une négociation de paix. Même le Canada — il était temps — a accepté de faire un pas en ce sens, pointe encore Le Devoir. Dans l’ordre actuel des choses, le résultat est que les États-Unis, fussent-ils superpuissance, comme le gouvernement Netanyahu et sa clique d’extrême droite, ont l’air de plus en plus esseulés. La démarche de la CPI creuse cet isolement. » Et le quotidien canadien de conclure : « Que se produise enfin ledit changement de paradigme est impératif. Pour les Palestiniens d’abord, mais aussi pour les Israéliens […]. »Netanyahu temporise…Pour sa part, Benyamin Netanyahu joue la montre, affirme L’Orient-Le Jour à Beyrouth : « Le Premier ministre israélien espère le retour de son allié-clé, Donald Trump, à la Maison Blanche. » En attendant, « avant tout guidé par l’intérêt de maintenir sa survie, Benyamin Netanyahu rejette la nécessité d’une stratégie claire tant que le Hamas n’est pas démantelé à Gaza, afin de repousser l’heure des comptes. » De leur côté, croit savoir L’Orient-Le Jour, « les États-Unis déploieraient actuellement leurs efforts pour traquer Yahya Sinouar, le chef du Hamas à Gaza, soupçonné d’avoir fui l’enclave palestinienne vers l’Égypte, le Liban ou encore la Syrie. Sa capture serait ainsi destinée à aider Israël à déclarer une “victoire totale“ afin de mettre fin à la guerre à Gaza. »Procès Trump : les juges seront au final les électeurs…À la Une également, le procès Trump entame sa dernière ligne droite…Finalement, relève Le Figaro à Paris, « l’ancien président des États-Unis ne témoignera pas à son procès pour paiements dissimulés à une actrice de films X, où l’examen de l’affaire s’est achevé hier, ouvrant la voie aux délibérations du jury la semaine prochaine, avant un verdict historique. Après plus de quatre semaines de débats, une vingtaine de témoins et des milliers de pages de documents versés à la procédure, l’épilogue judiciaire se rapproche dans cette affaire aux enjeux considérables pour le candidat des républicains à l’élection présidentielle du 5 novembre. »Commentaire du New York Times : « On peut espérer qu’un verdict de culpabilité soit un choc pour de nombreux électeurs Américains et qu’il les fasse réfléchir avant de placer un criminel à la Maison Blanche. Mais il ne faut pas trop y compter… »Certes, poursuit le New York Times, « Trump risque une peine de prison s’il perd ce procès. Mais s’il perd, il fera inévitablement appel, ce qui signifie qu’il y a peu de chances qu’il soit incarcéré avant le jour de l’élection. Il n’est donc pas surprenant que la plupart des gens se désintéressent des rebondissements de ce procès. » Finalement, « c’est aux électeurs, et non au jury, qu’il appartiendra de décider si Trump mangera ou non son chapeau. »
5/22/2024 • 4 minutes, 7 seconds
À la Une: les dirigeants israéliens et du Hamas mis dans le même sac…
La décision de la CPI, la Cour pénale internationale, n’est pas en soi une surprise mais elle fait l’effet d’un coup de tonnerre : « le procureur général de la CPI Karim Khan est entré hier dans l’histoire, relate Libération à Paris. Flanqué de deux de ses collègues, le très expérimenté juriste britannique a expliqué avec solennité avoir requis de la Cour cinq mandats d’arrêts dans la guerre en cours en Israël et à Gaza. Les chefs du Hamas, Yahya Sinwar, Mohammed Deïf et Ismaël Haniyeh, sont poursuivis pour les crimes “d’extermination“ du 7 octobre, ainsi notamment que les prises d’otages, viols et actes de tortures. Et puis, Karim Khan a déclaré son intention de lancer des poursuites contre Benyamin Nétanyahu et son ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et contre l’humanité dans la guerre menée contre le Hamas à Gaza, notamment par l’utilisation de la famine comme arme de guerre. »Les réactions sont vives dans la presse internationale… et pour le moins tranchées.Perversion ? Calomnie ?Pour le Jerusalem Post, c’est « un jour sombre pour Israël (…) : la décision de la CPI aura un impact négatif sur Israël sur le plan diplomatique et économique, et restera comme une tache sur le nom d’Israël dans le monde démocratique et civilisé. »Le Times à Londres hausse le ton. Le Times qui qualifie la décision de la CPI de « démarche particulièrement perverse : le mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien subvertit la justice et, affirme-t-il, détruit finalement la réputation de la CPI. »Le quotidien britannique poursuit : « Il ne peut y avoir d’équivalence entre une tentative d’extermination génocidaire et la défense d’un pays contre cette tentative. Les accusations portées contre le trio du Hamas reposent sur des preuves factuelles. Ceux contre les Israéliens sont totalement dénués de fondement. »Analyse similaire pour le Wall Street Journal : « D’un côté, les dirigeants démocratiques d’Israël, qui mènent une guerre pour récupérer les otages et éradiquer les terroristes à Gaza. De l’autre, le Hamas, qui a précipité la guerre en commettant des massacres, des viols et des enlèvements le 7 octobre, et dont les responsables s’engagent à recommencer “encore et encore“. Les mettre dans le même sac est une calomnie (…). Imaginez, s’exclame encore le Wall Street Journal, qu’au cours de la Seconde Guerre mondiale, un organisme international ait poursuivi Hitler et Churchill. »Israël vulnérable aux accusations ?A contrario, pour le quotidien d’opposition israélien Haaretz, « Netanyahu ne peut s’en prendre qu’à lui-même. »Haaretz qui relève que la CPI pointe tout particulièrement la politique d’Israël en matière d’aide humanitaire à Gaza. Et en effet, estime le journal, « la stratégie de combat d’Israël à Gaza ne comportait pas de plans détaillés pour approvisionner la population civile en produits de première nécessité (…). Même s’il n’y a pas eu de politique de famine intentionnelle, l’absence de préparation sérieuse pour prévenir une telle éventualité, associée au discours belliqueux des hommes politiques israéliens, a rendu Israël vulnérable à ces accusations. Le gouvernement (de Netanyahu) ne peut (donc) s’en prendre qu’à lui-même. »En tout cas, « les enjeux s’annoncent immenses pour la Cour pénale internationale, relève Le Temps à Genève. Si elle décide de donner suite à la demande du procureur, les hommes visés pourront être arrêtés dès leur entrée sur le territoire d’un des 124 États adhérant à la CPI, qui repose sur la bonne volonté de ses membres. »« Laissons la justice suivre son cours », estime enfin le New York Times : « la CPI doit faire son travail en démontrant la promesse d’une justice mondiale et d’une responsabilité individuelle pour la reconnaissance des victimes des deux côtés. Elle peut montrer aux manifestants du monde entier que les institutions internationales peuvent encore fonctionner et contribuer à rendre la justice. Les Israéliens et les Palestiniens ont droit à cette justice. »
5/21/2024 • 3 minutes, 42 seconds
À la Une: la disparition du président iranien Ebrahim Raïssi
La presse retrace ce matin le parcours de cet homme de l’ombre, néanmoins pilier du régime religieux. Moins connu que le Guide suprême Ali Khamenei, « Ebrahim Raïssi, 63 ans, religieux intransigeant, a été élu président de l’Iran en 2021 », rappelle le New York Times. Il était « considéré comme un successeur possible de l'ayatollah Ali Khamenei au poste de chef suprême, la plus haute fonction politique et religieuse de la république islamique. »« Ce juriste, moqué pour son manque d’éloquence et dont on ne sait même pas s’il est diplômé en droit comme il le prétend, était depuis sa jeunesse un fidèle serviteur du régime islamique installé en Iran en 1979 », rapporte El Pais à Madrid. El Pais qui souligne qu’il était surnommé le « juge des pendaisons », en raison de son rôle présumé dans l’exécution d’au moins 5.000 prisonniers politiques durant l’été 1988.D’après le chercheur Bernard Hourcade, interrogé par Libération, sa mort ne changerait rien au régime en place, car « le pays est trop bien contrôlé par celui-ci. » En revanche, sur le plan social, poursuit-il, « les tensions pourraient s’exacerber. (…) De nouveaux phénomènes de protestation pourraient émerger et conduire à un mouvement du type de celui qui a lieu après la mort de Mahsa Amini. »Incertitude et instabilité…« Ceux qui espèrent que la disparition soudaine d’Ebrahim Raïssi entraînera un changement de régime en Iran risquent d’être déçus », renchérit le Jerusalem Post. Aucun impact non plus sur les relations d’inimitié entre Téhéran et Israël et sur le soutien iranien au Hamas et au Hezbollah et encore moins sur les efforts de l’Iran pour produire des armes nucléaires.Reste qu’une période d’incertitude s’ouvre désormais en Iran, relève le Guardian à Londres : « la mort de Raïssi et celle du ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian ne font qu’ajouter au sentiment d’instabilité pour un pays qui se targue de contrôle et de prévisibilité », affirme le quotidien britannique. « Un nouveau président devrait être élu dans un délai de 50 jours, ce qui laisse relativement peu de temps au Guide suprême Ali Khamenei et à son entourage pour sélectionner quelqu’un qui non seulement deviendrait président à un moment aussi critique, mais qui serait également en position de force pour succéder à Khamenei lui-même. »
5/20/2024 • 2 minutes, 15 seconds
À la Une: les émeutes en Nouvelle-Calédonie vues des Etats-Unis
C'est le Wall Street Journal qui s'intéresse à la situation en Nouvelle-Calédonie, « héritage du passé colonial de la France, situé à 900 milles à l'est de l'Australie », précise le quotidien américain, qui revient sur l'origine de la crise : « Le projet de loi proposé par Paris, qui prévoit d'étendre le droit de vote aux élections locales à tous les citoyens résidant en Nouvelle-Calédonie depuis 10 ans – ce qui, selon les opposants, risquerait d'affaiblir l'influence des autochtones Kanak, qui composent environ 40 % de la population du territoire ». Le Wall Street Journal précise également que « la plupart des anciennes colonies françaises ont obtenu leur indépendance au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, mais que la France a conservé de petites îles à travers le monde. Ce qui lui permet de maintenir des bases militaires sur tous les continents ». « Mais les violences de cette semaine, poursuit le Wall Street Journal, inquiètent les voisins de la Nouvelle-Calédonie, notamment l'Australie et la Nouvelle-Zélande, qui interviennent souvent pour assurer la sécurité dans le Pacifique ». « Interrogée, Denise Fisher, ancienne Consul général d'Australie à Nouméa, parle d'un changement majeur ». « Tout le monde regarde la France », dit-elle… « Elle se présente comme une puissance souveraine résidente dans la région du Pacifique. Je pense que les pays disent : nous voulons que vous vous comportiez comme telle ».« Et cela passe par le respect de son propre peuple, y compris les Kanak », conclut l'ancienne diplomate.L'histoire tragique d'une jeune filleCette jeune fille, c'est Shani Louk, citoyenne israélienne et allemande, âgé de 23 ans, dont le corps a été retrouvé à Gaza par l'armée israélienne, avec ceux de deux autres otages. La Repubblica s'en fait l'écho en Italie, et rappelle, photo à l'appui, que le sort réservé à Shani Louk, avait provoqué l'un des plus grands chocs du 7 octobre. « Dans le chaos des premières heures, les images de la jeune fille en haut et short noir, chargée inconsciente à l'arrière d'un pick-up et emmenée à Gaza, avaient fait le tour du monde, devenant aussi le symbole des violences commises contre les femmes ce jour-là ». De son côté, le Times publie une photo de la jeune fille de son vivant, souriante, dans un paysage bucolique. Il y a quelque temps, la mère de Shani Louk avait déclaré au quotidien britannique : « Le pire serait que tous les otages reviennent et qu'elle n'en fasse pas partie, et nous nous demanderions toute notre vie où elle est et ce qui lui est arrivé sans le savoir. Ce serait notre pire cauchemar ».Mobilisation contre la guerre à Gaza« Le monde des réseaux sociaux monte au créneau », nous dit L'Orient le Jour… « Depuis un moment, précise le quotidien francophone libanais, les militants pro-palestiniens exhortent les stars et les célébrités à se joindre aux appels à un cessez-le-feu dans la guerre meurtrière de Gaza. Des appels qui n'ont pas été entendus », poursuit L'Orient le Jour, et qui se sont exacerbés, il y a une semaine, après la tenue du Met Gala (la grand-messe de la mode et du show biz à New York) ». Comme d’habitude, les célébrités ont fait étalage de leur glamour, apparaissant dans des tenues extravagantes, oniriques et coûteuses à souhait. Sans compter que le public venu les admirer avait dû débourser 75 000 dollars par personne ». Mais pour les réseaux sociaux « engagés », précise L'Orient le Jour, « ce n’est pas une raison pour que ce monde de strass et de paillettes, au vrai sens du mot, n’ouvre pas les yeux sur les milliers d’enfants actuellement en souffrance à Gaza, et qu’il ne joue pas de sa flamboyante renommée pour inspirer une véritable prise de conscience ». En réaction, poursuit L'Orient Le Jour, « une tiktokeuse a créé en ligne une fonction baptisée Digital Guillotine (guillotine numérique) pour bloquer les entrées des followers des célébrités indifférentes au sort des palestiniens ». La star de la téléréalité, Kim Kardashian, aurait ainsi perdu « des centaines de milliers de followers sur Instagram ces derniers jours ».
5/18/2024 • 4 minutes, 2 seconds
À la Une: émeutes et blocage politique en Nouvelle-Calédonie
« Nouvelle-Calédonie, le gouvernement s'enlise dans la crise, titre Libération. Visites annulées, déplacements écourtés, annonces reportées... L'agenda de l'exécutif, chargé avant les européennes, est totalement bouleversé par la flambée de violences en Nouvelle-Calédonie », explique le quotidien français. Parmi les défis qui attendent le gouvernement, celui de réunir autour d'une même table, les élus calédoniens. « La proposition de réunion en visio faite par Emmanuel Macron a dû être remisée hier, "les différents acteurs ne souhaitant pas dialoguer les uns avec les autres pour le moment", selon l’Élysée. »L'entourage du président français se veut malgré tout optimiste : « Il va continuer à dialoguer avec des indépendantistes et des non-indépendantistes en parallèle d’un indispensable retour de l’ordre républicain, qui va arriver rapidement. »Le Monde est, de son côté, plus accusateur, estimant que « si la réforme du corps électoral a provoqué la colère des indépendantistes, avant de déborder en de violentes émeutes urbaines, elle n’est que le détonateur d’une longue crise marquée par un dialogue laissé en déshérence, une impartialité de l’État questionnée et la volonté d’avancer malgré un consensus qui s’amenuisait ».À l'appui de sa démonstration, le quotidien français rappelle que « depuis fin 2021, État, indépendantistes et non-indépendantistes ne se parlent plus ». Un peu plus tard, en juillet 2023, poursuit le Monde, « le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a réussi à faire se croiser indépendantistes et non-indépendantistes à Matignon. Reçus séparément, ils ne se sont pas serré la main ». Des discussions ont finalement bel et bien lieu début 2024, mais elles n'ont pas empêché la flambée de violence survenue ces derniers jours.Des dizaines de milliers de déplacés à Gaza« Israël envoie davantage de troupes à Rafah, alors que se multiplient les avertissements sur la famine à Gaza, titre le New York Times. Au cours de la semaine dernière, Israël a décrit son offensive comme une opération militaire limitée, mais les images satellite et les commentaires du ministre de la Défense Yoav Gallant hier, suggèrent qu'une incursion plus importante est déjà en cours. Alors qu'Israël s'enfonce plus profondément dans Rafah et que de nouvelles frappes aériennes et combats israéliens dans le nord de Gaza, en difficulté, font fuir des dizaines de milliers d'autres civils, la question de savoir où iront les habitants de Gaza déplacés et comment la nourriture, les médicaments et autres produits essentiels entreront et seront distribués à travers Gaza. »Le New York Times évoque le sort de Ra'Fat Abu Tueima, 62 ans, « contraint de déménager six fois, avec sa famille, depuis le début de la guerre à Gaza. Hier, il s'est retrouvé dans son dernier abri de fortune, dans une tente de la ville de Khan Younès ravagée par les combats, se demandant comment il allait nourrir ses neuf enfants. À Rafah, qu'il a fui la semaine dernière, il a pu trouver de l'aide. Mais à Khan Younès, il est sans espoir. "Personne n’a posé de questions sur nous. Personne ne se soucie de toutes ces femmes et tous ces enfants qui sont ici".»Humanitaires bloquésLe Wall Street Journal, nous raconte l'histoire de ces médecins américains, partis « aider à Gaza », et qui maintenant sont « piégés sur place. Ils ont attendu toute la semaine, et il ne s'est rien passé ». Il s'agit au total d'une « équipe composée de 19 personnes, dont 10 américains arrivés à Gaza le 1er mai pour une mission médicale qui devait durer moins de deux semaines ».Mais « la prise du poste frontière de Rafah avec l'Égypte », par Israël, les a « bloqués sur place ». En attendant, ils continuent de travailler. Hier, raconte le Wall Street Journal, « le groupe a accueilli cinq victimes, toutes âgées de moins de 18 ans, dont la maison voisine avait été touchée par les forces israéliennes. Aucune de ces victimes, dont une fillette de cinq ans, n'a survécu ».
5/17/2024 • 4 minutes, 7 seconds
À la Une: tentative d’assassinat du Premier ministre slovaque Robert Fico
« Horreur dans un pays divisé », titre Der Spiegel. Le quotidien allemand ne peut que constater que la tentative d’assassinat de Robert Fico survient à un moment de haine politique qui sévit depuis longtemps en Slovaquie. « La victime elle-même a contribué à la polarisation », poursuit le journal.Le New York Times explique pourquoi et dresse le portrait du Premier ministre slovaque : à 59 ans, « Robert Fico, a joué un rôle central dans la politique slovaque depuis l'indépendance du pays en 1993 ». Le fondateur du parti SMER a été« Premier ministre plus longtemps que tout autre dirigeant ». Mais surtout, le journal constate que la communauté internationale s’inquiète de ses liens avec « Vladimir Poutine et le Premier ministre hongrois Viktor Orban, voisin méridional de la Slovaquie ».« Cette position, dans un pays où le sentiment pro-russe a toujours été important inquiète à Bruxelles », poursuit le New York Times pour qui la crainte des dirigeants européens, c’est « que la Slovaquie puisse former une alliance pro-russe avec Victor Orban et, potentiellement, avec la dirigeante italienne, Giorgia Meloni. De quoi entraver sérieusement le soutien à l’Ukraine au sein de l’Union européenne. »Avis partagé par Claudi Pérez dans les colonnes d’El Pais. Le correspondant à Bruxelles du quotidien espagnol qui l’assure : « Les attaques contre des hommes politiques européens, comme celle subie par le Robert Fico, compliquent encore davantage la résolution des grands défis continentaux à moyen et long terme. » L’Europe à la traine en matière de révolution technologique derrière la Chine et les États-Unis. Les Vingt-Sept sont incapables de parvenir à un accord sur l’Ukraine ou encore sur Gaza.« Autant de sujets dont on ne parlera pas avant les élections européennes observe le journaliste : On parlera surtout de l'ampleur de la vague ultraconservatrice, du populisme, de la polarisation qui gangrène toutes les opinions publiques du continent, de la question de savoir si le Parti populaire européen va conclure un accord avec les plus présentables d'extrême droite. »La personnalité du tireur étonne« C’est en quelque sorte monsieur tout le monde qui a tiré », s’étonne La Repubblica. Le profil de ce retraité de 71 ans interroge. « Ancien agent de sécurité de profession et poète par passion, est celui d'un citoyen au-dessus de tout soupçon : aucun précédent, aucun signalement des renseignements, aucun contact signalé avec des personnages potentiellement suspects. »En France, le Figaro précise que Juraj Chintula a même créé le « Mouvement contre la violence » en 2016. Le quotidien cite le fils de ce retraité qui lui-même ne comprend pas le geste de son père : « Parfois, il peut dire qu’il n'aime pas la politique du gouvernement, mais là c'est un choc. »Mais Le Monde souligne tout de même que cet écrivain avait partagé des textes profondément hostiles aux migrants ou aux Roms. Le quotidien français précise aussi qu’il a également fréquenté en un groupe de miliciens paramilitaires prorusses, mais participé aussi ces derniers mois à des manifestations pro-européennes. Difficile donc d’expliquer le geste du retraité slovaque.Mais comme le rappelle El Pais : « Aucune tentative d’assassinat contre un dirigeant n’est inoffensive, surtout dans des pays à l’histoire aussi dense que l’Europe centrale. Et bien moins dans une période aussi volatile que celle actuelle. »Le quotidien espagnol écrit ces lignes au côté de la dernière photo de l'archiduc François Ferdinand avant son assassinat à Sarajevo, le 28 juin 1914. Un meurtre qui plongeait le vieux continent dans la Première Guerre mondiale.Vladimir Poutine en Chine, pour rencontrer Xi Jinping« Visiter le grand frère », titre le Suddeutsche Zeitung qui croit savoir que si Vladimir Poutine et Xi Jinping évoqueront leur amitié, c’est surtout la dépendance économique croissante de la Russie vis-à-vis de la Chine qui sera au cœur des discussions.Au Portugal, Diario de Noticias note que « si c’est le premier déplacement à l’étranger du président russe depuis a réélection, c’est le deuxième en moins un an ». « La 43e entre les deux présidents en 12 ans, renchérit le Temps. Plus qu’une alliance, c’est une communauté de destin », analyse le quotidien suissepour qui« cette relation est appelée à durer, les deux dirigeants partageant une même vision du monde avec l’objectif de le transformer. »
5/16/2024 • 3 minutes, 37 seconds
À la Une: l’adoption par le Parlement géorgien de la loi sur «l’influence étrangère»
« Colère contre la loi russe », titre le Suddeutsche Zeintung qui décrit l’ambiance plus que tendue au Parlement de Tbilissi hier mardi : « Ce que les caméras de télévision ont diffusé hier après-midi était une véritable bagarre. Les députés se frayaient un chemin à travers les rangées étroites de sièges, se grimpant les uns sur les autres, se cognant les uns les autres, se débattant. Un représentant du parti majoritaire a même frappé à la tête un député de l'opposition avec un dossier. [...] La réunion a été interrompue, poursuit le quotidien allemand, mais après quatre heures de débat, elle est arrivée au résultat annoncé par le parti au pouvoir : la majorité des députés ont voté en troisième lecture pour la loi controversée "sur la transparence de l'influence étrangère", que ses opposants qualifient seulement de "loi russe". »Fin du combat ? Pas du tout croit savoir le Temps. Le quotidien suisse cite les étudiants qui annoncent une grève générale : « Ce sera un referendum ou une révolution. » À Tbilissi, mais aussi à Batoumi, la deuxième ville du pays, les étudiants restent mobilisés. La plupart des journaux publient d’ailleurs une photo prise dans les rues de Tbilissi hier : on peut y voir d’un côté, des policiers sans uniformes et vêtus de noir, visages masqués. En face d’eux, une manifestante a endossé un drapeau qui mêle celui de la Géorgie et celui de l’Union européenne (UE).El Pais décrit un Parlement « encerclé par la police pour empêcher l'avancée des milliers de manifestants rassemblés à l'extérieur. Des manifestants durement réprimés », constate le quotidien espagnol.Et pourtant, quand le rappelle le Temps : « Huit Géorgiens sur dix souhaitent rejoindre l’UE, et le gouvernement vise également officiellement cet objectif. »Les Géorgiens majoritairement contre le projet de loiPour les manifestants, il est « antidémocratique et pro-russe », rappelle le Guardian. Le quotidien britannique précise le contenu de la loi « qui obligerait les groupes non gouvernementaux et les médias à s'enregistrer comme organisations servant les intérêts d'une puissance étrangère si plus de 20 % de leur financement provient de l'étranger ». De quoi « saboter les espoirs de ce pays du Caucase d'adhérer à l'UE et étouffer la société civile », constate le Guardian. Le journal relaye d’ailleurs l’avertissement américain très clair à la Géorgie : « Ne vous rangez pas du côté de Moscou contre l’Occident. »Le secrétaire d'État américain joue de la guitare électrique à KievDu Niel Young, dans un bar de Kiev. En l’occurrence la chanson Rockin' in the Free World, rocker dans le monde libre en français. Une apparition qualifiée « d’inhabituelle » par Die Welt.Et pourtant, l’heure n’est pas vraiment à la fête, observe la presse internationale, New York Times en tête. « La Maison Blanche craint que la dynamique de la Russie ne change la trajectoire de la guerre en Ukraine, s’inquiète le journal. De nombreux facteurs contribuent à l’avancée militaire de la Russie, notamment le retard dans l’armement américain et les innovations technologiques de Moscou sur le champ de bataille », affirme le New York Times.« Pourquoi l’aide américaine tarde-t-elle à arriver ?, se demande le Soir. Elle est en route », assure le quotidien belge. Et c’est justement pour rassurer qu’Antony Blinken était à Kiev hier. Cela suffira-t-il alors que The Independant à Londres affirme que « les forces russes ont capturé des pans entiers du territoire ukrainien au cours des quatre derniers jours après avoir ouvert un deuxième front dans la région nord-est de Kharkiv ». Et le quotidien, tout comme le New York Times propose une cartographie de l’avancée des forces russes. Le constat est clair : « La carte des combats en Ukraine est aujourd’hui très différente de ce qu’elle était il y a à peine une semaine. L’Ukraine est plus vulnérable que jamais depuis les pénibles premières semaines de l’invasion », s’alarme le New York Times.Le quotidien cite le général Kyrylo Budanov, chef de l'agence de renseignement militaire ukrainienne qui confie qu’il est difficile de trouver le personnel nécessaire pour renforcer les défenses. « Toutes nos forces sont soit ici, soit à Chasiv Yar, se désole-t-il. J'ai utilisé tout ce que nous avions. Malheureusement, nous n'avons personne d'autre en réserve. »
5/15/2024 • 3 minutes, 49 seconds
À la Une: le témoignage de Michael Cohen au procès de Donald Trump
Le témoin-clé de l’affaire Trump raconte « un complot minable de silence et d’argent », titre le New York Times qui raconte que « l'ancien bouledogue de Donald Trump a parlé aux jurés de son travail : menacer les ennemis, régler les problèmes et enterrer les histoires embarrassantes ».« Cohen entre dans la salle d'audience et cloue le patron, raconte la Repubblica. Il m’a dit de payer Stormy. » Le quotidien italien décrit un Donald Trump « affalé sur sa chaise » durant l’audience de ce lundi 13 mai, « comme pour se protéger des mots, dominés pour la première fois par la taille de son avocat ».Le Monde raconte comment « Michael Cohen a évoqué les mécanismes mis en place pour protéger l’ancien président contre des révélations sur ses aventures sexuelles avant l’élection présidentielle de 2016 ». Et pourtant, rappelle le quotidien français : « Longtemps, Michael Cohen a menti, menacé, harcelé. Il a cherché l’approbation de Donald Trump, exécutant ses basses œuvres. » De quoi lui couter« un séjour en prison ».De conseiller à témoin cléEt Cohen dit tout désormais. À Londres, The Independant relaye le témoignage de l’avocat au sujet de la réaction de Trump à l'histoire de Stormy Daniels : « Les femmes me détesteront. Les gars penseront que c'est cool. »Le New York Times poursuit : « Pendant près de cinq heures, l’avocat a dressé un portrait accablant de sa relation avec Trump, a mis en lumière les agissements au cœur du premier procès au pénal d'un président américain : la réduction au silence de femmes qui avaient des histoires de relations sexuelles avec le milliardaire. »Et the Independant raconte : « C'est Cohen qui a négocié un contrat pour le silence de Mme Daniels, c'est Cohen qui lui a envoyé 130 000 $ et c'est Cohen qui a envoyé des factures à M. Trump – tout cela sous sa direction. »« Voilà de quoi faire peser une lourde charge sur son ancien patron », observe Der Spiegel. Le quotidien allemand pose la question qui est maintenant dans toutes les têtes : « Le jury croira-t-il le briseur de serment certifié ? »The Independant relaye le témoignage de Michael Cohen : « En tant qu’avocat de la Trump Organization et "substitut" pour sa campagne, il a accepté de "mentir" et d’"intimider" au nom de Donald Trump. "Je l'ai fait, si c’était nécessaire". »Ouverture du 77e Festival de Cannes« Chaque année, constate El Pais, le festival de Cannes fait face à une poignée de polémiques, s'embarque dans diverses flaques d'eau, des problèmes inattendus lui explosent au visage... »« Et à presque toutes les questions non cinématographiques, poursuit le quotidien espagnol, Thierry Frémaux, délégué général, répond invariablement : "Laissons parler les films." »Mais en Suisse, le Temps note que le festival, qui met cette année à l’honneur Judith Godrèche, « est attendu au tournant ». Le quotidien rappelle que « quand éclate l’affaire Weinstein fin 2017, Judith Godrèche fait partie des très nombreuses femmes qui témoignent d’une agression sexuelle subie à Cannes, et du silence imposé par les collaborateurs du producteur américain. Avance rapide, 2024 : la même Judith Godrèche, qui ne s’est jamais tue, mais qu’on écoute désormais, est invitée à présenter un film intitulé Moi aussi sur les violences sexuelles au sein d’un festival bien décidé à mettre en lumière des abus impunis durant des décennies ».Mais à lire El Pais, il reste un long chemin à parcourir. Le quotidien relaye les propos du maire de Cannes, David Lisnard, qui a écrit un article dans lequel il comparait les révélations de Me Too avec les enquêtes de la Stasi, la police de l'ex-République démocratique allemande. « La différence est que certains ont agi au nom d’un gouvernement avec des objectifs clairs, alors que les inquisiteurs actuels le font au nom de la pression populaire. »Le quotidien espagnol conclut en redonnant la parole au directeur du festival : « Le cinéma reflète l'histoire, mais il faut le comprendre comme un art, il ne faut pas aller au-delà. » Thierry Frémaux qui prend l’exemple de The Apprentice, d'Ali Abbasi, sur les premiers pas de Donald Trump en tant que requin de l'immobilier, l'année où se tiennent les élections présidentielles aux États-Unis : l’occasion pour lui de poser la question : « Quand on a donné la Palme d'or à Michael Moore pour Fahrenheit 9/11, cela a-t-il eu un impact sur la réélection de George Bush ? Non. »
5/14/2024 • 3 minutes, 53 seconds
À la Une: une tempête solaire provoque des aurores boréales
Une tempête solaire, c'est en quelques mots, l'explosion de particules énergétiques et de champs magnétiques venant du soleil. La dernière a eu lieu en 2003. Les réseaux électriques et de communication pourraient être perturbés. Mais la conséquence la plus visible, pour le moment, c'est la naissance d'aurores boréales dans différentes régions du monde, et pas seulement, près du pôle Nord, comme on en a l'habitude.Des aurores boréales, en France, en Angleterre, en Suisse, mais aussi aux États-Unis. Ce qui donne d'extraordinaires paysages, rose, rouge, violet, que l'on peut voir à la Une du Monde, du New-York Times, ou encore de la Nación, en Argentine, où « la tempête solaire a, nous dit-on, provoqué des aurores australes et généré un spectacle de lumières et de couleurs dans le ciel d'Ushuaïa et de l'Antarctique ». Le New York Times a interrogé Alfredo Carpineti, « un astrophysicien qui vit au nord de Londres », il ne cache pas son enthousiasme. « C'est incroyable, s'exclame-t-il, de voir des aurores boréales depuis son jardin ». Selon le quotidien américain, « le spectacle pourrait durer jusqu'au début de la semaine prochaine ».La planète nous offre donc quelques belles surprises, mais nous confronte aussi, et plus souvent, aux catastrophes naturelles. Et en ce moment, c'est le Brésil qui en fait les frais. Des pluies intenses frappent le sud du pays. On compte déjà près de 130 morts. Le journal O Globo a suivi une équipe de secours, venue récupérer au 3ᵉ étage d'un hôpital inondé jusqu'au 2ᵉ, « des médicaments, des respirateurs artificiels et du matériel de dialyse ». Au total, les militaires et des civils armés ont « escorté trois bateaux remplis de matériel ». Sur une photo, on voit des hommes armés, debout, dans un canot pneumatique à moteur. La région de Porto Alegre est donc sous les eaux, et elle est, de plus, la proie des pillards, « qui circulent la nuit dans les rues inondées ». O Globo a rencontré un lieutenant de l'armée qui affirme : « les pillards ne nous intimident pas. Avec nous, ils ont tout à perdre ».Finale de l'Eurovision ce soir à Malmö, en Suède.Une finale sous tension, avec le Proche-Orient en toile de fond. Comme l'explique le journal Le Soir en Belgique, « la participation d'Israël au concours musical suscite la controverse depuis des mois, en raison de la guerre menée par le pays contre le groupe islamiste palestinien Hamas à Gaza ». La candidate israélienne, Eden Golan, a été « fortement huée, hier soir, lors de sa prestation à la 2ᵉ répétition de la finale du concours », précise le Soir. Et ce n'est pas tout, raconte le quotidien espagnol El Mundo, « tout au long de la semaine, les manifestations contre la participation d'Israël ont rempli Malmö de drapeaux palestiniens, amené les participants à parler de censure, et transformé l'Eurovision en un festival de tension constante. Tout le monde attend de voir quelle sera la prochaine manifestation contre Israël ». En Israël où, précise le journal français Libération, « le Premier ministre a déclaré que la candidate de son pays avait « déjà gagné ». « Non seulement vous participez fièrement et de manière admirable à l’Eurovision, mais vous affrontez avec succès une horrible vague d’antisémitisme » a déclaré Benyamin Netanyahu, dans un message adressé à la chanteuse. Killian Mbappé quitte le PSGIl est en Une de l'Équipe, avec ce titre « Adios y Gracias », clin d'œil à la destination de l'attaquant français pressenti au Real Madrid. « Il faut être Killian Mbappé, sans doute, pour transformer une information que tout le monde connaît, en évènement que tout le monde commente », nous dit le quotidien sportif, qui rappelle que Killian Mbappé a remporté 14 titres avec le club parisien, mais jamais, la Ligue des champions. « Ce qui laissera », estime l'Équipe, « la trace d'une quête inaboutie. Et d'une frustration ».
5/11/2024 • 3 minutes, 59 seconds
À la Une: l'offensive israélienne sur Rafah
« Blessures par explosion, brûlures et maladies : la crise sanitaire s'aggrave à Rafah », titre le Washington Post, selon lequel « les opérations militaires israéliennes à Rafah, ont submergé les hôpitaux, qui avaient déjà du mal à soigner les patients souffrant de malnutrition et de maladies (...) Le plus grand hôpital de la ville a été fermé il y a deux jours, dans la panique, après qu'Israël a ordonné l'évacuation de 100 000 Palestiniens du sud-est de Gaza. Les petites cliniques qui accueillaient des centaines de personnes par semaine ont également fermé leurs portes, le personnel étant contraint de fuir les violences ».Conclusion du journal : « le réseau de santé de Rafah s'effondre au moment où les gens en ont le plus besoin ». Le Washington Post publie la photo d'un enfant palestinien blessé, porté par un homme, qui est conduit, nous dit-on, « à l'hôpital koweïtien de Rafah », hôpital dont le directeur semble totalement désemparé. « Il n'y a pas de mot, dit-il, pour exprimer la catastrophe que nous vivons aujourd'hui ».L'expulsion annoncée de demandeurs d'asile vers le RwandaCette fois-ci, ce n'est pas le gouvernement britannique qui parle. C'est l'opposition travailliste, par la voix de son leader, Keir Starmer, qui doit prendre la parole aujourd'hui à Douvres, face à la Manche, pour faire une promesse : « démolir le projet du gouvernement rwandais, et octroyer 75 millions de livres sterling pour financer de déploiement de centaines de nouveaux officiers spécialisés dans la lutte contre le trafic de migrants, avec un pouvoir accru pour la lutte anti-terroriste ». C'est le Guardian qui se fait l'écho de cette prise de position, ajoutant que Keir Starmer doit aussi qualifier « le plan du gouvernement d'insulte à l'intelligence ». Le Times lui aussi fait état de précisions, avant même le discours du leader travailliste, « « Des agents du MI 5, pourraient être déployés pour lutter contre les petites embarcations qui traversent la Manche ». Plus précisément poursuit le quotidien britannique, « il s'agira d'un nouveau commandement de la sécurité des frontières qui intégrera des agents du renseignement, des agents frontaliers, des policiers, des enquêteurs spécialisés et des procureurs qui seront chargés de cibler les gangs criminels qui facilitent la migration illégale vers le Royaume-Uni. Les travaillistes élargiront également les pouvoirs antiterroristes disponibles pour cibler les gangs de passeurs ». Autant de promesses faites dans la perspective des élections législatives qui devraient se dérouler au second semestre de 2024.« Metoo des armées ».« Les soldates parlent, la grande muette esquive » titre Le Monde. La « grande muette », c'est ainsi qu'est surnommée l'armée française, qui préfère généralement le silence aux commentaires, mais qui cette fois-ci, nous dit-on, « peine à garder le contrôle d'un mouvement qui s'étend ». Une caporale de 24 ans témoigne : elle est « condamnée à 15 jours au trou », (à l'isolement) alors qu'elle vient de dénoncer un viol commis par un supérieur. Mais comme elle avait bu de l'alcool la nuit de son agression, elle est condamnée pour « non-respect du règlement intérieur », précise le Monde, qui remarque : « Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a pourtant eu des mots fermes. Confronté au #metoo des armées, il s’est engagé à écouter les femmes victimes ». Mais l'armée ne semble pas convaincue. Le Monde cite les propos de l'ancien lieutenant-colonel Guillaume Ancel, selon lequel « le metoo des ramées est vécu comme une agression, dans une institution où le silence est une règle biblique. Au lieu de s'inquiéter de ces violences indignes, ils s'inquiètent que les femmes puissent parler », déplore l'ancien militaire. Le Monde publie plusieurs témoignages de femmes soldates, plusieurs d'entre elles ont été condamnées à 15 jours d'arrêt, accusées de « comportement inapproprié et d'ivresse manifeste ». Les militaires incriminés, soupçonnés d'agression sexuelle ou même de viol, poursuivent, eux, leur carrière dans l'armée.
5/10/2024 • 4 minutes, 8 seconds
À la Une: souffle olympique…
C’est le grand titre du quotidien L’Équipe à Paris qui consacre pas moins de six pages en ouverture de journal à l’arrivée de la flamme olympique hier à Marseille. 150.000 personnes étaient rassemblées sur le Vieux-Port et sur les hauteurs de la ville pour admirer l’entrée majestueuse du trois-mâts le Belem dans les eaux de la cité phocéenne. A son bord, la flamme olympique.Et le quotidien sportif de s’interroger : « ce premier moment collectif suffira-t-il à faire basculer l’avant-Jeux vers un nouveau chapitre (encore) plus enthousiaste ? Un chapitre de 78 jours avant la cérémonie (d’ouverture) où la flamme va traverser le pays, métropole et Outre-mer, 450 villes et aller au contact de la population en dehors de Paris. Le succès d’affluence marseillais, comme ceux des recrutements des volontaires ou des demandes de participation au marathon pour tous montrent qu’au–delà des polémiques émerge bien sur le terrain une attente réelle pour ces JO. »« Dans un monde dangereux, l’espoir d’une jolie parenthèse française », relève pour sa part Le Figaro. Oui, une simple parenthèse… car « n’en déplaise aux présidents chinois et français, qui viennent de l’appeler de leurs vœux, la trêve olympique n’aura sans doute pas lieu, soupire le journal. Dans un monde qui aura rarement été aussi désordonné et dangereux, le silence des armes relèverait du miracle. »En tout cas, « la flamme est là, conclut Le Figaro, les dés sont jetés, les jeux sont faits. Leur succès dépend des Français. À eux, maintenant, de se les approprier. »« Surprenante présence… »Toujours en France, la stupeur du quotidien Le Monde qui pointe, dans son éditorial, la « surprenante présence de l’ambassadeur de France à l’investiture de Vladimir Poutine », avant-hier mardi au Kremlin.En effet, il était un peu seul, Pierre Lévy… La plupart des diplomates occidentaux avaient boycotté la cérémonie. Résultat, estime Le Monde : « la France a affiché un message de confusion plus que de fermeté en envoyant son ambassadeur au Kremlin, sans coordination avec ses principaux partenaires européens, à un moment d’extrême tension avec la Russie. (…) En guise de justification, Paris a fait valoir que la France ne souhaitait pas “couper tous les ponts“ avec la Russie. Préserver des canaux de communication en temps de guerre peut en effet être utile. Mais, oppose Le Monde, le faire de cette manière, sans coordination (…), au moment précis où la Russie hausse le ton en agitant de nouveau la menace nucléaire, contredit la position de grande fermeté affichée par la France ces derniers mois et relève plus de l’ambiguïté que de la stratégie. »Rafah : Biden dit stop !A la Une également, Joe Biden durcit le ton envers Israël…Le président américain a décidé d’interrompre la livraison de 3.500 bombes à Israël. Une décision qui « vise à faire comprendre que sa patience a des limites, commente le New York Times. Tout en insistant sur le fait que son soutien à l’État juif reste “inébranlable“, Joe Biden a choisi, pour la première fois depuis le déclenchement de la guerre de Gaza à l’automne dernier, d’utiliser son pouvoir en tant que principal fournisseur d’armes d’Israël pour manifester son mécontentement. » Et il espère bien que « cette pause sélective incitera le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à renoncer à une invasion de Rafah (…), craignant que les bombes américaines ne fassent de nombreuses victimes civiles. »Épreuve de forceEn fait, « une épreuve de force s’annonce », estime le Guardian à Londres. « En suspendant une livraison de bombes vers Israël et en avertissant que d’autres restrictions pourraient être imposées, Joe Biden envoie un message à Benjamin Netanyahu : son administration n’est plus prête à se laisser mener par le bout du nez. »Reste que « la décision de Biden est symbolique, pointe encore le quotidien britannique : les Forces de défense israéliennes n’ont pas besoin de ces bombes pour envahir Rafah. Elles disposent de stocks plus que suffisants pour réduire la ville en ruines. »Enfin, le Wall Street Journal fait entendre sa différence : le Wall Street Journal qui dénonce « un embargo » : « le président a beau clamer haut et fort son soutien “indéfectible“ à Israël, son refus de livrer des bombes met aujourd’hui l’État juif en danger, affirme le journal. Israël est en guerre, attaqué sur de multiples fronts. Lui refuser les armes américaines, c’est inviter ses ennemis à prendre l’avantage, dans les négociations sur les otages et sur le champ de bataille. »
5/9/2024 • 4 minutes, 6 seconds
À la Une: Netanyahu de plus en plus isolé
« Le Premier ministre israélien est connu pour être un homme qui aime jouer avec le temps et reporter les grandes décisions. Mais, note le New York Times, il risque de ne plus pouvoir le faire très longtemps. »En effet, Benyamin Netanyahu est coincé. Le quotidien américain précise : « Sur le plan intérieur, ses partenaires de la coalition d’extrême droite menacent de faire éclater le gouvernement s’il accepte un cessez-le-feu et ne tente pas de chasser le Hamas de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. (…) Mais sur le plan diplomatique, ses alliés, en particulier les États-Unis, le poussent à accepter un cessez-le-feu et à renoncer à Rafah et aux victimes civiles potentielles qu’une opération de grande envergure entraînerait. »PiégéEn fait, analyse le Guardian à Londres, « Netanyahu est pris dans un piège qu’il a lui-même créé, voué à mener une guerre sans fin et impossible à gagner. (…) Il a choisi délibérément de poursuivre la guerre. Il craint que même une trêve ou une pause, sans parler d’une paix durable, puisse accélérer sa chute politique, sa défenestration en tant que Premier ministre et, potentiellement, sa condamnation devant un tribunal pour diverses accusations de longue date pour corruption. Au pouvoir, il est protégé. À court de puissance, il serait grillé ». Finalement, ironise le Guardian, « espérer que Netanyahu fasse ce qu’il faut, c’est un peu comme espérer qu’il ne pleuve pas à Manchester ».Mais, attention, conclut le quotidien britannique, « si Netanyahu continue d’ignorer toutes les injonctions de paix, apparemment pour maintenir la pression sur le Hamas, mais en réalité parce qu’il essaie de sauver sa peau, les États-Unis doivent réduire leur aide à Israël, imposer des sanctions immédiates – et soutenir publiquement l’inculpation de Netanyahu pour crimes de guerre ».« Seul contre tous »Le Temps à Genève ne se prive pas non plus de tirer à boulets rouges sur le Premier ministre israélien : « Le raisonnement de Benyamin Netanyahu est sans appel, écrit le journal : Israël est déterminé "à se défendre", même s’il doit "rester seul" et avoir raison contre tous. Rafah peut mourir. Le paradoxe, bien sûr, c’est que le Premier ministre israélien ne cesse de chercher l’approbation indéfectible de l’Occident pour mieux s’enfoncer dans son entêtement solitaire. Deux choix, pointe Le Temps, s’offrent aujourd’hui aux amis des Israéliens et des Palestiniens – ce qui ne devrait pas être antinomique, même aujourd’hui. Ils devront s’employer à gérer, chez eux, les contrecoups en cascade d’une politique israélienne qu’ils jugent, au fond d’eux-mêmes, de plus en plus catastrophique. Ou ils devront, avant que Rafah et Gaza finissent de partir en fumée, agir de toutes leurs forces, à la racine, pour mettre fin à ce cauchemar. »Signer un accordPour Haaretz à Tel Aviv, une seule solution : « Israël doit dire oui à un accord sur les otages, et non à la conquête de Rafah. (…) L’opération militaire à Rafah ne fera pas avancer la libération des otages. Au contraire, elle nuira à cette perspective et risque également d’aggraver l’ampleur de la catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza et d’alourdir le bilan des victimes gazaouies. (…) Hier, relève Haaretz, la délégation israélienne aux négociations a atterri au Caire et il a également été rapporté que la délégation du Hamas s'y trouve désormais. Le moment est (donc) venu de mettre de côté le populisme de certains ministres comme Ben-Gvir et Smotrich et celui des autres membres d’extrême droite du cabinet, de faire preuve de leadership et de prendre les bonnes décisions. La seule façon de rendre les otages, conclut le quotidien israélien, est d’agir avec courage et de signer un accord, même s’il implique un prix douloureux. »Drame humanitaireEn attendant, soupire Le Figaro à Paris, « cette nouvelle donne pourrait avoir des conséquences catastrophiques à court terme. Dans le sud, les terminaux de Kerem Shalom et de Rafah sont bloqués. C’est par là qu’entre l’essentiel de l’aide humanitaire, seule source d’approvisionnement pour les 2,5 millions de Palestiniens de la bande de Gaza. Les Nations unies ont fait part hier [7 mai, NDLR] de leur inquiétude : les besoins sont tels dans la bande de Gaza qu’il n’y a quasiment aucune réserve d’essence ni de nourriture. Et selon le Programme alimentaire mondial, c’est déjà la famine dans le nord ».
5/8/2024 • 3 minutes, 54 seconds
À la Une: Rafah entre espoir et désespoir
Le Hamas qui dit hier accepter une trêve et l’armée israélienne qui, dans la foulée, bombarde Rafah au sud de Gaza. Que comprendre ? La presse internationale a les yeux rivés sur Rafah et tente de décrypter la situation. Ainsi pour le New York Times, « en fait, le Hamas n’a pas "accepté" un accord de cessez-le-feu, mais a plutôt fait une contre-offre à la proposition sur la table précédemment approuvée par les États-Unis et Israël - une contre-offre qui n’a pas été jugée acceptable en soi, mais qui est un signe de progrès. Dans le même temps, poursuit le quotidien américain, les frappes israéliennes à Rafah ne sont manifestement pas le début d’une opération d’envergure, dont la menace a été longtemps brandie, mais des représailles ciblées aux tirs de roquettes du Hamas qui ont tué quatre soldats israéliens au cours du week-end - et, avec l’avertissement aux civils, un moyen d’accroître la pression sur les négociateurs du Hamas ».Dans le même temps, précise encore le New York Times, « le président Biden et son équipe tentent de négocier un accord qui, espèrent-ils, mettra un terme à la guerre (…). Les pourparlers devraient reprendre au Caire à un niveau technique, probablement demain mercredi. Cette fois, Israël a accepté d’envoyer une délégation pour examiner la contre-offre du Hamas ».Action limitée ?L’armée israélienne va-t-elle accentuer la pression sur Rafah ? Pour Haaretz à Tel Aviv, non, « pas si vite, disent certaines sources militaires israéliennes. Ce n’est pas encore le grand assaut sur Rafah. Il s’agit simplement d’une action "limitée". La prochaine étape, toujours selon le quotidien israélien, pourrait être un raid à relativement petite échelle ou une manœuvre israélienne visant à s’emparer de la zone située autour du point de passage entre Gaza et l’Égypte. Il pourrait s’agir d’une simple tentative de pression sur les dirigeants du Hamas pour qu’ils revoient à la baisse leurs exigences dans le cadre des pourparlers sur le cessez-le-feu ».Offensive totale ?Non, « trop c’est trop », rétorque le Jerusalem Post. Il faut envahir Rafah : « L’entrée à Rafah permettra à Israël d’affronter directement l’infrastructure terroriste qui constitue une menace existentielle pour ses citoyens. En établissant une présence à Rafah, Israël serait en mesure de réduire davantage la capacité du Hamas à lancer des attaques et à interrompre sa capacité à opérer en toute impunité. » Toujours selon le Jerusalem Post, « une opération à Rafah permettrait également de s’attaquer aux causes profondes du conflit et de jeter les bases d’un accord plus durable ».C’est également l’opinion du Wall Street Journal : « Pourquoi Israël doit prendre Rafah, c’est le titre d’un édito du quotidien new-yorkais. Rafah abrite les dirigeants du Hamas, quatre bataillons terroristes, des otages et un poste frontière avec l’Égypte, à partir duquel le Hamas contrôle l’arrivée de l’aide et fait entrer en contrebande des fournitures militaires. C’est une ville cruciale pour l’avenir du groupe terroriste. Ce n’est que lorsque Rafah sera menacée de tomber que le Hamas sera prêt à livrer ses derniers otages. »Alors, affirme encore le Wall Street Journal, « si Joe Biden veut un cessez-le-feu qui compte, il soutiendra Israël ».La paix, un jour ?A contrario, Libération à Paris veut croire à l’espoir d’une trêve. « L’annonce du Hamas hier soir ne signe pas la fin de la guerre, mais peut-être le début de l’espoir », affirme Libé. Reste que « jusqu’à présent, tempère le journal, Netanyahu et Sinwar, le chef suprême du Hamas, ont témoigné en commun de leur indifférence au sort de leurs populations. L’un pour la vie de ses otages et l’autre pour le sort de tous les Palestiniens de Gaza ».En tout cas, il faudra bien arriver un jour à la paix : « Après la guerre, quel avenir attend les Israéliens et les Palestiniens ?, s’interroge le Washington Post. Gaza aura besoin d’une force internationale de stabilisation pour assurer la sécurité pendant et après le cessez-le-feu. Si les États-Unis et leurs alliés peuvent organiser cette force, des pays arabes seront probablement disposés à fournir des troupes. Mais ils ne le feront que si Israël accepte qu’il s’agisse de la première étape sur la voie d’un État palestinien. Netanyahu est réticent, tout comme de nombreux Israéliens. Mais c’est la voie vers un avenir où les relations avec tous les États arabes seront enfin "normalisées". Le jeu en vaut la chandelle. »Enfin, pointe encore le Washington Post, « la gouvernance locale à Gaza constituera un autre défi urgent. La démilitarisation du Hamas est une autre exigence incontournable. Le Hamas ne devra plus jamais gouverner Gaza ».
5/7/2024 • 3 minutes, 57 seconds
À la Une: Xi Jinping en visite à Paris
« Je viens en France avec trois messages de la Chine » : dans une tribune au Figaro à l’amorce de sa visite en France, le président de la République populaire de Chine promet d’ouvrir les marchés chinois aux entreprises occidentales, assure comprendre l’enjeu de la crise ukrainienne pour les Européens et se dit attaché au respect mutuel et à la coexistence pacifique entre États. Attention, commente Le Figaro, « le tout-puissant président à vie professe dans nos colonnes son amitié, soixante ans après l’établissement de relations avec la Chine communiste par le général de Gaulle. Mais il est là avant tout, pointe le journal, pour défendre des intérêts stratégiques colossaux, sans renoncer à sa trajectoire. La relation sino-américaine - tant géopolitique que commerciale - se tend toujours davantage, le lien avec le paria russe se resserre, l’économie chinoise ralentit dangereusement... Il lui faut le marché européen pour continuer à toucher les dividendes de la mondialisation, tout en œuvrant avec Moscou et tous les autres "illibéraux" à l’affaiblissement du "modèle" occidental. »Pékin bien trop proche de MoscouPour ce qui est de l’Ukraine, aucune illusion, pointe Libération : « Aujourd’hui, encore moins qu’hier, personne ne souscrit réellement à une quelconque neutralité de Pékin, affirme le journal, et à son possible rôle de médiation dans le conflit ukrainien. Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, la Chine est devenue le premier partenaire stratégique et commercial de la Russie. Les échanges entre les deux pays ont progressé de 25% entre 2022 et 2023 pour atteindre 220 milliards d’euros. Signe d’un rapprochement qui est bien plus qu’un mariage de raison, Moscou et Pékin célèbrent d’ailleurs le 75e anniversaire de leurs relations cette année. Et Poutine est attendu en mai dans la capitale chinoise, huit mois après un précédent voyage chez son "cher ami". »« La France demande à la Chine d’improbables inflexions, relève pour sa part La Croix. Modération du soutien à la Russie, réciprocité dans la relation commerciale, respect des droits de l’homme : à l’occasion de la visite du président chinois en France, Paris s’apprête à une difficile conciliation des intérêts avec Pékin. »Divergences commercialesPour ce qui est des relations commerciales avec la Chine, l’Europe est divisée. C’est ce que souligne le Wall Street Journal. « Les dirigeants européens ont tendance à marcher sur la tête avec Pékin, affirme le journal, ne voulant pas mettre en péril les liens avec un partenaire commercial majeur. » Certes, « Emmanuel Macron qualifie les pratiques commerciales de la Chine de menace existentielle pour l’Europe. (…) Les fabricants chinois inondent le vieux continent de véhicules électriques, de panneaux solaires et d’autres biens issus d’une surabondance massive de produits manufacturés et d’une consommation à la traîne dans le pays. (…) L’Union européenne a eu recours à une nouvelle loi antisubventions pour lancer une enquête sur les importations de véhicules électriques en provenance de Chine ». Mais l’Allemagne, notamment, traine des pieds, pointe le Wall Street Journal. « Les constructeurs et équipementiers automobiles allemands restent profondément ancrés sur le marché chinois. Et tout droit de douane de l’UE sur les importations de véhicules électriques en provenance de Chine risquerait d’entraîner des représailles de Pékin contre l’industrie automobile allemande. »L’Europe : redevenir une grande puissanceEn parallèle, à lire dans le quotidien belge Le Soir ce plaidoyer pour l’Europe. Avec ce dossier intitulé « pourquoi l’Europe doit redevenir une grande puissance. (…) Menacée, sur son flanc oriental, par la guerre ; écrasée sur les marchés par les concurrences chinoise et américaine ; minée, en son for intérieur, par les populismes, illibéralismes, extrémismes. Telle est l’Union européenne sur l’avenir de laquelle se prononceront, début juin, quelque 360 millions d’électeurs (potentiels)… Un vote déterminant pour une législature qui le sera tout autant. (…) Face à la menace militaire russe, l’Europe doit organiser sa défense, estime Le Soir. En réponse aux concurrences américaine et chinoise, elle doit retrouver sa compétitivité. Mais aussi accélérer ses transitions verte et numérique. Défendre la démocratie… Pour relever ces défis, l’Union européenne doit se transformer en puissance. Politique, économique, militaire… » Et Le Soir de lancer cet avertissement : « Du 6 au 9 juin, c’est l’avenir de l’Europe qui se joue dans les urnes ; ses ennemis ne s’y trompent d’ailleurs pas, qui multiplient les tentatives d’ingérence dans la campagne. Puissants soutiens de l’extrême droite, qui pourrait, selon les sondages, rafler jusqu’à un quart des sièges au Parlement, d’où ils espèrent saper le projet européen. Car les Le Pen, Orban, Meloni entendent bien rester dans l’Union pour mieux la modeler à leur sauce, souverainiste. »
5/6/2024 • 4 minutes, 12 seconds
À la Une: l'expulsion des demandeurs d'asile vers le Rwanda
C'est le Premier ministre britannique Rishi Sunak qui a décidé d'expulser les demandeurs d'asile au Royaume-Uni vers le Rwanda. Ces expulsions devraient commencer d'ici à quelques semaines. Et les demandeurs d'asile détenus au Royaume-Uni ont reçu un « document promotionnel coloré intitulé : "Je vais être transféré au Rwanda. Qu'est-ce que cela signifie pour moi ?" » C'est le Guardian qui décrit en détail le livret de « 17 pages » produit par le ministère de l'Intérieur. « Il annonce aux détenus qu'ils "seront transportés par avion au pays des milles collines", "qui abrite un large éventail d'animaux sauvages". »On pourrait presque croire à un dépliant touristique, d'autant qu'une photo nous montre l'un des lieux d'accueil des demandeurs d'asile : un hôtel aux couleurs vives, décoré de plantes vertes, qui ne ressemble pas du tout aux habituels centres de rétention. " Le livret du ministère de l'Intérieur précise que « le Rwanda est un pays généralement sûr ». Toutefois, remarque le Guardian, « il n’y a aucune mention de la décision de la Cour suprême du Royaume-Uni qui, en novembre dernier, a estimé qu’il existait des motifs sérieux de croire que les demandeurs d’asile envoyés au Rwanda couraient un risque réel de voir leurs demandes mal évaluées ou d’être renvoyés dans leur pays d’origine pour y être persécutés ».Cette perspective, en tout cas, effraie les demandeurs d'asile qui tentent d'échapper à ces expulsions vers le Rwanda. Le Times a ainsi rencontré, à Dublin, Abdi, « un Somalien d'une vingtaine d'années » qui veut demander l'asile à l'Irlande. « Je ne veux pas retourner en Afrique, le Rwanda n'est pas bon pour moi. Je suis ici pour construire une nouvelle vie en Europe ». Abdi a pris le ferry pour Belfast à Liverpool, raconte le Times. « Puis il a traversé en autocar la poreuse frontière irlandaise. » L'Irlande, « qui s’attend à accueillir cette année 20 000 demandeurs d’asile, soit plus de sept fois le nombre habituel des années précédant la pandémie de Covid ». Selon le gouvernement irlandais, « plus de quatre demandeurs d'asile sur cinq, viennent du Royaume-Uni ».Le mouvement pro-palestinien continue dans les universités américainesLe New York Times publie la photo d'une femme aux cheveux blancs, Annelise Orleck, 65 ans, « une historienne qui travaille au Dartmouth College, depuis plus de trois décennies ». « Elle participait, raconte le quotidien américain, à une manifestation en faveur des Palestiniens à Gaza, lorsqu'elle a été projetée au sol. […] Elle s'est relevée pour attraper son téléphone, tenu par des policiers, puis elle a été tirée et traînée par terre. » La vidéo circule sur les réseaux sociaux. « C'est une honte », a commenté Annelise Orleck.Le quotidien israélien Haaretz se demande de son côté si les manifestations pro-palestiniennes sont aussi antisémites. « Cette question fait l'objet d'un large débat », estime Haaretz, qui ajoute : « Pour leur défense, les leaders de la contestation soulignent souvent que les étudiants juifs assistent à leurs manifestations et font partie de leurs campements. »Mais, poursuit le journal israélien, « ce qui est indéniable, c’est que le mouvement est animé par une haine profonde et fondamentale du sionisme et d’Israël. Cela a amené les Israéliens – un sous-groupe distinct au sein de la communauté juive sur le campus – à se sentir particulièrement visés ». À l'université de Columbia, à New York, « la situation des Israéliens sur les campus est horrible, témoigne ainsi une étudiante. Alors que les médias ont tendance à amplifier les voix des Juifs américains sur les campus qui se plaignent de l'antisémitisme, nous Israéliens, nous sommes ignorés, même si notre situation est bien plus mauvaise ».Graines de dattesLe Wall Street Journal se fait l'écho d'une étrange invention... Le quotidien américain explique pourquoi nous pourrions bientôt boire du « café synthétique ». Car « notre tasse de café du matin est un désastre social et environnemental. Le monde boit deux milliards de tasses de café par jour ». Une demande qui a entraîné une « déforestation massive », alors que les cultivateurs perçoivent « des salaires de misère ». Selon les premiers témoignages, le goût de ce café synthétique, fabriqué notamment avec des « graines de dattes », ne serait pas si mauvais.
5/4/2024 • 4 minutes, 8 seconds
À la Une: points de vue sur les manifestations dans les campus américains
Commençons par le continent américain, et ces interrogations du Devoir qui titre : « Mêmes buts, mais traitements différents sur les campus pro-Palestine en Amérique. Si ces campements de protestation contre la guerre Hamas-Israël ont des objectifs similaires », ajoute le quotidien canadien, « ils n’ont pas été traités de la même façon par les autorités universitaires ni par les forces de l’ordre : certains perdurent dans le calme, alors qu’à d’autres endroits, des images frappantes montrent l’intervention de la police antiémeute ». Le Devoir remarque ainsi que « dans certaines universités américaines, les manifestants ne se sont pas contentés d'occuper les espaces verts, mais aussi des bâtiments universitaires ». Ce fut le cas notamment à Columbia, où l'université « a jugé que les manifestants nuisaient à son bon fonctionnement, en plus d’avoir vandalisé sa propriété ». La police est intervenue, il y aurait eu une centaine d'arrestations. « Jusqu’à maintenant », poursuit Le Devoir, « les campements sont demeurés en place dans les villes canadiennes, un contraste avec les images en provenance des États-Unis qui montrent la police antiémeute débarquer sur les campus pour arrêter de nombreux étudiants et arracher les tentes ».Pékin approuveLe Wall Street Journal constate : « Intolérant à l'égard des manifestations dans son pays, Pékin manifeste sa sympathie pour les manifestants étudiants pro-palestinien ». « À Pékin », poursuit le quotidien américain, « ces manifestations ont suscité les commentaires de certains responsables et médias d'État, qui ont exprimé leur sympathie pour les manifestants. Alors qu'en Chine, toute manifestation, notamment celle des étudiants, est un sujet extrêmement sensible, les mouvements étudiants ont été confrontés à une répression sévère de la part des autorités, notamment lors du massacre de la place Tiananmen en 1989 ». « Les commentaires officiels », poursuit le Wall Street Journal, « suggèrent une certaine compréhension de la part des étudiants impliqués dans les manifestations pro-palestiniennes, reflétant peut-être que la cause des manifestants est conforme au soutien de Pékin aux droits des Palestiniens ».« De la rivière à la mer »« Le Monde universitaire nous a abandonnés », titre le quotidien suisse Le Temps qui précise : « les étudiants et les professeurs israéliens se sentent de plus en plus isolés ». Et ils font part de leur désapprobation : « ceux qui manifestent dans les universités à l’étranger ne saisissent pas, pour une grande partie d’entre eux, la complexité des enjeux de la guerre entre Israël et le Hamas ». « À Sciences Po Paris, ils scandent le slogan « De la rivière à la mer, la Palestine sera libre ». Mais lorsqu’on leur demande : quelle rivière, quelle mer ? Ils ne savent même pas répondre. Le niveau d’ignorance atteint des sommets ! » assure un professeur de sciences politiques. Une autre professeure, israélienne d'origine américaine, s'indigne : « dire que nous commettons un génocide contre les Palestiniens, alors que nous faisons la guerre à une organisation terroriste, c’est une grossière erreur d’interprétation ». Un étudiant, qui se présente comme « un activiste pro-paix et pro-palestinien, raconte », nous dit-on, « sa frustration et sa colère », face à ceux qui préfèrent « glorifier la résistance armée palestinienne ».Enfin, des survivants de l'attaque terroriste du 7 octobre, expriment, eux aussi, leur désapprobation. « Ils estiment », explique le Washington Post, « que les organisations Musulmans américains pour la Palestine et Étudiants pour la justice en Palestine, ont « diffusé la propagande terroriste du Hamas dans les universités américaines ». Ce groupe de survivants de l'attaque du 7 octobre, juge que ces deux organisations pro-palestiniennes, aux États-Unis, constituent un front de propagande travaillant pour recruter « des étudiants mal informés, malavisés et impressionnables afin de servir de fantassins pour le Hamas ».
5/3/2024 • 4 minutes, 10 seconds
À la Une: l’interminable attente d’une trêve à Gaza
« Alors que les allers et retours diplomatiques se prolongent pour arriver à une trêve dans la bande de Gaza, fatigue, peur et colère règnent des deux côtés de la frontière » : c’est ce que constate Libération à Paris.Le correspondant du journal à Tel Aviv a pu joindre par téléphone ce jeune infirmier de Rafah, Alaa al-Harazin : il « ne se rappelle plus d’une vie sans blocus, sans guerre, même avant le 7 octobre. “Mais celle-ci n’a rien à voir avec les autres, dit-il. C’est l’enfer avec de nouvelles armes et une destruction inimaginable“. Ils sont 1,3 million de Palestiniens à se serrer dans cette ville conçue pour 300.000 habitants, pointe Libération, alors que l’été promet d’être caniculaire et que la trêve entre Israël et le Hamas se fait toujours désirer. “Dans la rue, tout le monde vit dans l’attente. (…) Les gens sont exténués, coincés entre espoir et désespoir. Une minute, on se dit qu’on va pouvoir rentrer chez nous. L’autre, on craint une offensive imminente. Où irons-nous ? Nous craignons qu’ils nous poussent vers l’Egypte. C’est ce qu’il y aurait de pire. Nous préférons mourir que d’y aller“. »A quelques dizaines de kilomètres, en territoire israélien à présent, « Roni Miran a presque 3 ans, relate Libération. La dernière fois que cette petite fille a vu son père Omri, il était menotté, enlevé de leur maison du kibboutz de Nachal Oz, le 7 octobre, par des hommes du Hamas. Elle a tenté de courir vers lui, c’est sa mère Lishay qui l’a retenue au dernier moment. (…) Pour la famille Lavi-Miran, comme au moins 132 autres familles d’Israéliens encore retenues dans Gaza, la vie s’est arrêtée le 7 octobre. Depuis dix jours, constate encore Libération, tout le pays est accroché aux informations, attendant cette annonce de libération qui ne vient pas. »Un accord qui semble encore bien lointain…En effet, les négociations pour un cessez-le-feu et pour la libération d’otages et de prisonniers de part et d’autre, ces négociations s’éternisent entre Israël et le Hamas…Des négociations qui pourraient bien échouer une nouvelle fois… D’après un haut responsable du Hamas au Liban cité par le Jerusalem Post, la réponse du mouvement est formelle : « nous avons clairement fait savoir, dit-il, que notre position était négative. »Dans le même temps, le fossé se creuse entre l’État hébreu et les États-Unis. C’est ce que relève le New York Times : « près de sept mois après le début de la guerre, les objectifs déclarés et les efforts diplomatiques des États-Unis et d’Israël semblent plus éloignés que jamais (…). Biden et ses principaux collaborateurs envisagent une solution qui impliquerait que le Hamas libère environ trois douzaines d’otages dans les semaines à venir, que les deux parties décrètent un cessez-le-feu temporaire qui déboucherait sur un cessez-le-feu permanent et sur d’autres libérations d’otages, et que des pays arabes de premier plan, dont l’Arabie saoudite, acceptent de participer aux efforts de reconstruction et de sécurité, ainsi qu’à la normalisation des relations diplomatiques avec Israël. »Mais, poursuit le New York Times, « Netanyahou rejette l’idée d’un cessez-le-feu permanent et a réitéré sa volonté d’éradiquer le Hamas et les nombreux combattants qui, selon lui, restent à Rafah, malgré la conviction largement répandue parmi les responsables américains que cet objectif est irréalisable. »Résultat, constate Haaretz à Tel Aviv : « les prévisions optimistes semblent être arrivées trop tôt ; le cycle actuel de négociations sur les otages pourrait se solder par un échec. »Biden sous pression…Et dans le même temps, la contestation étudiante s’amplifie aux États-Unis malgré les nombreuses arrestations… Conséquence, analyse le Wall Street Journal, « le chemin de Biden est très étroit et semé d’embûches. Même si la guerre au Moyen-Orient se calmait d’ici l’été, les jeunes progressistes, déjà mobilisés sur les questions de race, de criminalité et de discours sur les campus, risquent de descendre dans la rue ; leur cible sera le président Biden, et non son adversaire républicain. Donald Trump s’emparera alors de toutes les convulsions comme d’une preuve supplémentaire que l’Amérique, sous domination démocrate, est en train de sombrer dans l’anarchie. »
5/2/2024 • 3 minutes, 56 seconds
À la Une: si Trump gagne…
« S’il gagne… » : c’est le grand titre du magazine américain Time avec une grande photo en noir et blanc pleine page de Donald Trump, assis, visage déterminé et œil inquisiteur dirigé vers l’objectif. S’ensuit une longue enquête construite à partir de deux entretiens avec le candidat républicain et de conversations avec plus d’une douzaine de ses conseillers et confidents.Le magazine Time résume tout dès le premier paragraphe : Une présidence Trump serait « une présidence impériale qui remodèlerait l’Amérique et son rôle dans le monde. Pour mener à bien une opération d’expulsion destinée à expulser du pays plus de 11 millions de personnes, Trump affirme qu’il serait prêt à construire des camps de détention pour migrants et à déployer l’armée américaine, à la fois à la frontière et à l’intérieur du pays. »Toute-puissance…Le magazine Time poursuit : « il laisserait les États conservateurs surveiller les grossesses des femmes et poursuivre en justice celles qui violent l’interdiction de l’avortement. Il retiendrait, à sa discrétion personnelle, les fonds alloués par le Congrès, selon les principaux conseillers. Il serait prêt à licencier tout procureur américain qui n’exécuterait pas son ordre de poursuivre quelqu’un, rompant ainsi avec une tradition d’application indépendante de la loi qui remonte à la fondation de l’Amérique. Il envisage l’amnistie pour chacun de ses partisans accusés d’avoir attaqué le Capitole américain le 6 janvier 2021, dont plus de 800 ont plaidé coupables ou ont été reconnus coupables par un jury. Il pourrait ne pas venir en aide à un allié attaqué en Europe ou en Asie s’il estimait que ce pays ne payait pas suffisamment pour sa propre défense. »Enfin, pointe encore Time : « Donald Trump viderait la fonction publique américaine, déploierait la Garde nationale dans les villes américaines comme bon lui semble, fermerait le bureau de préparation à la pandémie de la Maison Blanche et doterait son administration d’acolytes qui soutiennent sa fausse affirmation selon laquelle les élections de 2020 ont été volées. »« La dictature ? Beaucoup de gens aiment… »Et puis deux éléments encore de cette enquête du Time, des éléments mis en avant par Le Figaro à Paris : « lorsque le journaliste du Time demande à Donald Trump s’il a l’intention de “s’en prendre“ aux Biden s’il est réélu, Trump répond : si les neuf juges de la Cour suprême – dont trois ont été nommés par lui-même – ne lui accordent pas l’immunité, alors, “Biden, j’en suis sûr, dit-il, sera poursuivi pour tous ses crimes, car il a commis de nombreux crimes“. Des remarques qui font craindre au journal que Trump n’instrumentalise la justice à des fins de vengeance personnelle. Quand enfin le journaliste du Time lui demande “ne voyez-vous pas pourquoi de nombreux Américains considèrent vos discours sur la dictature comme contraires à nos principes les plus chers ?“ Donald Trump balaie la remarque d’un revers de la main : “je pense, répond-il, que beaucoup de gens aiment ça“. »Expulsé vers le Rwanda pour 3 000 livres…À la Une également : un immigrant clandestin expulsé du Royaume-Uni vers le Rwanda, mais de manière volontaire…C’est notamment le Times à Londres qui nous l’apprend. « Ce demandeur d’asile débouté, qui serait d’origine africaine, a pris un vol commercial lundi. Il est devenu le premier migrant à être relocalisé vers un pays tiers par le Royaume-Uni dans le cadre d’un programme volontaire. L’homme a accepté d’être expulsé vers le Rwanda et de recevoir en échange une somme de 3 000 livres. » Ce programme de départ volontaire est « bien distinct », précise le journal, « de la mesure d’expulsion controversée du gouvernement, dont les premiers vols vers Kigali doivent décoller d’ici juillet. »Une mesure qui continue de faire polémique au Royaume-Uni. Le Guardian, quotidien d’opposition, ne mâche pas ses mots contre le gouvernement de Rishi Sunak. Le Guardian qui qualifie le Premier ministre britannique d’ « homme désespéré dépourvu de sens moral », auteur d’une loi « élaborée pour outrepasser les tribunaux et donc la séparation des pouvoirs, pour transformer un mensonge en fait juridique, en soutien à un plan irréalisable et immoral qui impose douleur et traumatisme. Tout cela, conclut le Guardian, pour soutenir un gouvernement crépusculaire. »
5/1/2024 • 4 minutes, 3 seconds
À la Une: un espoir de trêve à Gaza…
Il y a une possibilité « étroite » pour un accord de cessez-le-feu à Gaza entre Israël et le Hamas. « L’équipe Biden en est convaincue », croit savoir le New York Times : « l’administration américaine a redoublé d’efforts dans la région. Le secrétaire d’État Antony Blinken a rencontré des dirigeants arabes en Arabie saoudite, où il a fait la promotion d’une nouvelle offre “extraordinairement généreuse“ de la part d’Israël, qui a indiqué, précise le journal, qu’elle était désormais disposée à accepter la libération d’un nombre inférieur d’otages dans la première phase de l’accord, 33 au lieu de 40. Sameh Shoukry, le ministre égyptien des Affaires étrangères, qui pourrait accueillir un nouveau cycle de négociations au Caire à partir de ce mardi, s’est dit “optimiste“ quant à la dernière proposition de cessez-le-feu, affirmant qu’elle “prenait en compte les positions des deux parties“. »Le Monde à Paris précise que d’après une source proche du Hamas, « la délégation du mouvement palestinien a quitté hier Le Caire pour Doha, où se trouve son bureau politique, et une réponse va être donnée “aussi vite que possible“. »Que choisira Netanyahu ?« Israël est à la croisée des chemins : le Premier ministre Benyamin Netanyahu doit sortir le pays de la crise », affirme de son côté le Jérusalem Post. « Israël met en balance une opération à Rafah et un accord visant à garantir le retour de tous les otages, et doit tenir compte des implications stratégiques et morales. Que choisira-t-il ? »En tout cas, pointe le Jérusalem Post, « l’inaction ou l’indécision ne sont plus acceptables. Le public israélien mérite de vivre sans la menace constante d’un conflit et sans l’angoisse de savoir que des concitoyens souffrent en captivité. Il est temps d’agir avec détermination, de mettre fin aux hostilités actuelles et d’entamer le processus ardu, mais nécessaire de guérison et de reconstruction. »Le couperet de la CPI…Dans le même temps, Benjamin Netanyahu et certains membres de son équipe sont sous la menace de mandats d’arrêt de la CPI, la Cour pénale internationale, pour crimes de guerre…Et d’après Haaretz à Tel Aviv, c’est une question de jours…« Le ministère israélien de la Justice et les avocats de l’armée travaillent d'arrache-pied pour empêcher que cela ne se produise. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer, les États-Unis et d’autres pays occidentaux s’efforcent également de convaincre le procureur de la CPI, Karim Khan, de retarder ou d’empêcher l’émission de ces mandats d’arrêt. Mais il n’est pas certain qu’ils y parviennent, pointe le quotidien israélien. Les autorités israéliennes estiment que les mandats d’arrêt seront délivrés dans le courant de la semaine à l’encontre de Benjamin Netanyahu, du ministre de la Défense Yoav Gallant et du chef d’état-major des forces de défense israéliennes, Herzl Halevi. Les fonctionnaires de rang inférieur seraient épargnés. »« De bonnes raisons de s’inquiéter… »Pour le Guardian à Londres, « Le Premier ministre israélien a de bonnes raisons de s’inquiéter, et les défenses qu’il a proposées jusqu’à présent ne l’aideront probablement pas. »D’après le quotidien britannique, la principale accusation de la CPI porterait sur le fait que les israéliens aurait délibérément affamé les Palestiniens à Gaza. « La CPI mettra sans aucun doute également en accusation les hauts responsables du Hamas, pointe encore le Guardian. Le meurtre et l’enlèvement de civils israéliens le 7 octobre constituent clairement des crimes de guerre. Mais l’un des principes fondamentaux du droit international humanitaire est que les crimes de guerre commis par une partie ne justifient jamais les crimes de guerre commis par l’autre. »Reste que, sans parler de la CPI, « la responsabilité historique de Benjamin Nétanyahou est engagée, avant et après l’attentat du Hamas, affirme Libération à Paris. Malgré toutes ses tentatives pour faire durer son mandat, il est condamné à être le principal accusé d’une commission d’enquête, qui fut fatale pour Golda Meir après la guerre du Kippour, et sans doute d’être contraint à la démission comme d’autres responsables de la sécurité. Israël a besoin au plus vite d’une nouvelle majorité politique, conclut Libération, qui remette ce pays et ses habitants à l’endroit. Il y a urgence. »
4/30/2024 • 3 minutes, 45 seconds
À la Une: colère et dérapages dans les universités américaines
Le mouvement contre la guerre à Gaza dans les facultés aux États-Unis prend de l’ampleur, les positions se crispent et les implications politiques se précisent.« Les manifestations étudiantes contre la guerre à Gaza se sont étendues ce week-end, pointe le Times à Londres, alors que la vague croissante de dissidence qui a conduit à des centaines d’arrestations menace désormais de saper la campagne de réélection du président Biden. Plus de 250 personnes ont été arrêtées par la police samedi (…). Dans le même temps, de nombreux manifestants sont accusés d’être ouvertement antisémites et d’avoir menacé et intimidé des étudiants et du personnel juifs. »Ainsi, précise le Times, « l’université de Northeastern à Boston a affirmé que la manifestation de ce week-end avait été "infiltrée par des organisateurs professionnels" sans affiliation à l’université et que des slogans antisémites, notamment "Tuez les Juifs", ont été entendus ».Débordement antisémite ?Attention prévient Haaretz à Tel Aviv : « Si les manifestants sur le campus ou à l’extérieur critiquaient Israël pour le meurtre d’un grand nombre de civils palestiniens, s’ils exigeaient un cessez-le-feu immédiat ou s’ils protestaient contre les pratiques israéliennes en matière d’aide humanitaire, ils seraient certainement dans leur droit. (…) Mais ce n’est pas la raison d’être de certains manifestants, déplore Haaretz. Les manifestants à l’extérieur et certains sur le campus ont tenté de détourner la manifestation. Ils ont dirigé leur venin et leur agressivité contre les Juifs, les partisans d’Israël et tous ceux qui n’adhèrent pas à leur rhétorique meurtrière. »Pour le New York Times, la règle devrait être claire : « Chaque étudiant peut manifester, mais la manifestation doit être pacifique et légale. (…) Ce que nous voyons sur un certain nombre de campus n’est pas de la libre expression, ni de la désobéissance civile. C’est de l’anarchie pure et simple. Quelle que soit la frustration des activistes sur les campus ou leur désir de se faire entendre, la véritable désobéissance civile ne doit pas violer les droits des autres. »Thème majeur de la présidentielleL’Orient-Le Jour à Beyrouth se félicite de cette contestation : les étudiants « dressent des tentes de nylon pour signifier un insolent et irréductible j’y suis j’y reste ; en toute logique, ils font littéralement du campus un lieu… où l’on campe, pardi ! Brutalement délogés par la police qui les arrête par centaines, ils récidivent de plus belle, mobilisés, interactifs et synchrones qu’ils sont, grâce à cette autre espèce de toile à leur portée : le web. Comme à l’accoutumée, poursuit le quotidien libanais, on ne trouve d’autre parade à cette vaste rébellion que la classique, l’infamante accusation d’antisémitisme qui a contraint à la démission les présidentes de deux établissements de grand renom. (…) Quoi qu’il en soit, conclut L’Orient-Le Jour, le fait demeure, irréfutable, qu’au pays de l’Oncle Sam, la boucherie de Gaza et ses prolongements palestiniens constituent désormais un des thèmes majeurs de l’élection présidentielle programmée pour novembre prochain ».En effet, relève Le Temps à Genève, « la campagne présidentielle américaine ajoute à la polarisation ».Et le quotidien suisse de s’interroger : « Le calme reviendra-t-il avec le début des vacances universitaires ? Le risque de dérapage est dans tous les esprits. »Intrusion politique aussi en FranceLe Temps qui note aussi que « Sciences Po Paris a aussi vécu quelques heures compliquées la semaine dernière. "Il n’y aura jamais de droit au blocage", a déclaré le Premier ministre français, Gabriel Attal, après une occupation partielle de l’établissement français par des manifestants pro-palestiniens et des tensions avec des manifestants pro-Israël. Même intrusion politique : les élections européennes et les affrontements entre les deux extrêmes de l’échiquier idéologique exacerbent, on s’insulte et on s’accuse de part et d’autre ».Enfin, Le Figaro à Paris dénonce l’attitude de La France insoumise qui a pris fait et cause pour les étudiants pro-palestiniens : « La stratégie mélenchoniste est transparente, affirme le journal. Dans cette campagne européenne, la liste LFI de Manon Aubry est distancée par celle de Raphaël Glucksmann. Il y a urgence à faire diversion. À quitter le terrain européen pour attiser sur le sol français le conflit israélo-palestinien. Jusqu’à épouser le discours du Hamas. »
4/29/2024 • 4 minutes, 12 seconds
À la Une: fin de l'occupation de Sciences Po Paris par des étudiants pro-palestiniens
Toute la presse française revient ce matin sur l'occupation de Sciences Po Paris, qui s'est terminée vendredi 26 avril au soir, par un accord entre les étudiants et la direction de la prestigieuse école. « Au bout d’une longue journée de manifestations et contre-manifestations, la direction de l’institution a cédé à plusieurs revendications du comité de solidarité avec la Palestine », annonce Libération. Les étudiants ont obtenu la satisfaction de plusieurs de leurs revendications. Notamment « une réunion publique sur Gaza, jeudi prochain », et « la suspension des sanctions disciplinaires engagées contre des étudiants ayant manifesté ». À l'approche des élections européennes juin prochain, cette mobilisation ne laisse pas indifférents les politiques. « Pour Raphaël Glucksmann, la tête de liste du parti socialiste », raconte le Monde, « qu’on fasse preuve de solidarité à l’égard des Palestiniens, qu’on montre le rejet des crimes qui sont commis à Gaza, c’est naturel, c’est même digne et c’est noble. Après, est-ce qu'on est capable d'organiser le débat avec ceux qui ne partagent pas ce point de vue ? Jusqu'ici, jusqu'à preuve du contraire, ce n'est pas le cas », conclut Raphaël Glucksmann. Le président du CRIF, le Conseil représentatif des institutions juives de France, Yonathan Arfi, estime, lui, que la mobilisation pro-palestinienne « prend en otage le campus entier (...) et fait peser un climat de terreur intellectuelle sur les étudiants juifs ». Enfin, le Figaro, se demande si après les campus américains, « la fièvre pro-palestinienne va gagner le pays ». « En ces temps de wokisme virulent », ajoute le quotidien conservateur, « tous les clichés et préjugés sont permis pour opposer le pauvre et le riche, l'opprimé et l'oppresseur, l'Arabe et le Juif ». Le Figaro qui va encore plus loin, estimant que « l'antisionisme qu'expriment les étudiants de Sciences Po n'est que le cache-sexe de l'antisémitisme ».À lire aussiSciences Po Paris au cœur des tensions sur la question israélo-palestinienneLa mobilisation pro-palestinienne continue sur les campus américainsL'Orient le Jour se réjouit des manifestations aux États-Unis et à Paris. Pour le quotidien francophone libanais, « le vent d'un printemps pro-palestinien semble souffler parmi les étudiants malgré » ajoute-t-il, « le prix à payer », que regrette une universitaire libanaise de Columbia, pour laquelle les étudiants « ont été soumis à une répression massive de la part des autorités ». Quelles sont les revendications des étudiants ? Elles sont résumées par une étudiante : « nous voulons que l’université ne traite plus avec des entreprises qui tirent profit de la guerre, de l’apartheid, du génocide, de l’occupation israélienne en Palestine, nous voulons aussi une transparence totale vis-à-vis des investissements de l’université et une amnistie pour tous les étudiants et professeurs licenciés en lien avec le mouvement de la libération de la Palestine ». « Mais », poursuit l'Orient le Jour, ces demandes « se font peu entendre, étouffées par la résonance accordée à certains slogans antisémites entendus dans les manifestations. Sur les réseaux sociaux, des vidéos montrent des personnes criant "Brûle, Tel-Aviv", ou "Rentrez en Pologne" ».De son côté, Haaretz semble vouloir minimiser les manifestations pro-palestiniennes. Pour le quotidien israélien, « C'est le printemps, le temps se réchauffe, les arbres fleurissent, qui ne veut pas être dehors à cette période de l'année ? Ce n’est pas une coïncidence si, dans le froid glacial de décembre, alors que les présidentes de Harvard, l'université de Pennsylvanie et MIT étaient confrontées à des questions hostiles au Congrès sur l’antisémitisme dans leurs écoles, aucun étudiant manifestant n’avait planté de tente sur le campus pour tenter de voler la vedette ». « Le printemps est toujours une excellente saison pour les manifestations », conclut Haaretz.Enfin, les manifestations pro-palestiniennes sont aussi très présentes dans la presse américaine. Le Washington Post affirme ainsi que « la vie de nombreux étudiants a été bouleversée, depuis que les manifestations pro-palestiniennes se propagent sur les campus universitaires ». Cela va de la jeune étudiante enthousiaste, qui déclare « n'avoir jamais vu de toute sa vie une telle démonstration de solidarité et d'entraide », à l'étudiant juif originaire d'Israël, qui raconte qu'il s'est fait traiter de « nazi », « lorsqu'il a brandi le drapeau israélien ». À lire aussiGuerre à Gaza: dans les universités américaines, un mouvement de protestation qui ne cesse de grossir
4/27/2024 • 4 minutes, 36 seconds
À la Une: toujours les manifestations pro-palestiniennes sur les campus américains
Pour illustrer les manifestations pro-palestiniennes, une photo et une vidéo publiées, notamment par le Washington Post. On voit un manifestant plaqué au sol, sans ménagement, par trois policiers, alors qu'un quatrième, armé, fait obstacle pour empêcher, sans y parvenir, les journalistes de filmer la scène. « Les arrestations lors des manifestations pro-palestiniennes qui se sont étendues hier aux universités à travers le pays portent le nombre total de personnes arrêtées en une semaine à plus de 500 », explique le quotidien américain. « Hier encore », poursuit le Washington Post, « les étudiants ont montré peu d'envie de plier leurs tentes et leurs pancartes, alors que l'année universitaire touche à sa fin ». Interrogée, Willow Torres, « jeune étudiante de 20 ans qui participait aux manifestations tous les soirs depuis dimanche, fait partie des personnes arrêtées. Elle a déclaré avoir vu la police encercler une foule de manifestants dans une ruelle et avoir rapidement senti un policier saisir le dos de son sweat-shirt, la pousser au sol et lui attacher les mains derrière le dos. "J'ai été secouée", a-t-elle déclaré, c'était "incroyablement violent". Elle a été libérée de prison à 7 heures du matin. Elle prévoit désormais d'éviter les manifestations nocturnes », nous dit le Washington Post.Avertissement du journal Haaretz« Personne ne dit aux Israéliens à quoi ressemblerait réellement une guerre avec le Hezbollah », titre le quotidien israélien qui poursuit : « Attaques dévastatrices contre les infrastructures civiles, retombées régionales, manque de soutien américain à la guerre : telle est la sombre réalité si un deuxième front s’ouvre avec le Hezbollah ». « Israël et le Hezbollah sont au bord d’une guerre à grande échelle », ajoute Haaretz. « Le lendemain de l'attaque du Hamas dans le sud d'Israël, la milice chiite, que certains considèrent comme un mandataire, voire un partenaire de l'Iran, a commencé à tirer sur les positions israéliennes depuis le sud du Liban. Quelque 80 000 Israéliens et environ 75 000 Libanais ont été évacués des zones frontalières et les troupes des deux côtés ont pris position ».Haaretz fait part de son inquiétude : « le Hezbollah dispose d’armes bien plus dévastatrices, que le Hamas n’en a jamais eu ». Mais l'État hébreu semble se préparer. Le quotidien israélien précise ainsi « qu'un document a circulé sur les réseaux sociaux, arborant le logo du ministère de la Justice, énumérant les consignes d'urgence en cas de guerre totale dans le nord et d'attaques contre des centrales électriques. Le mémo mettait en garde contre les pannes de courant et conseillait de faire des réserves d'eau, de batteries de téléphone portable et d'une radio, parmi la liste d'articles d'une longueur alarmante ».« Politique cynique »L'expulsion des demandeurs d'asile, du Royaume-Uni vers le Rwanda, est désormais possible, car elle a été approuvée par les parlementaires, qui ont entériné le projet que le Premier ministre Rishi Sunak défendait depuis des mois. The Independent s'en fait l'écho, mettant en avant les critiques d'Emmanuel Macron. « Le président français », nous dit le quotidien britannique, « qualifie cette politique de cynique, et parle aussi d'une trahison des valeurs européennes. Il a aussi prévenu que ce projet serait "inefficace". Downing Street a répliqué, affirmant que son approche était la "bonne" et que d’autres pays du monde exploraient des "options similaires" ». Quant au ministre de l'Intérieur James Cleverly, il s'est « prononcé contre les critiques "paresseuses" et "de mauvais goût" », tout « en assurant qu'il ne parlait pas des commentaires d'Emmanuel Macron ». Pour mémoire, rappelle The Independent, « Rishi Sunak a promis que les vols commenceraient à décoller d'ici à 10 à 12 semaines, mais le gouvernement se prépare à une série de contestations judiciaires contre cette politique, en partie de la part d'individus qui prétendront qu'ils sont trop vulnérables pour être expulsés », ajoute le quotidien britannique.À lire aussiRoyaume-Uni: tollé après l’adoption de la loi sur l’expulsion des migrants vers le Rwanda
4/26/2024 • 4 minutes, 8 seconds
À la Une: les manifestations pro-palestiniennes sur les campus américains
« Près de sept mois après l’attaque du 7 octobre par le Hamas, les manifestations contre l’invasion militaire israélienne de la bande de Gaza s’intensifient sur les campus des universités et des établissements d’enseignement supérieur », constate le Wall Street Journal. « Les campements d’étudiants se sont multipliés ces derniers jours, notamment à l’université de Columbia [à New York]. La police a procédé à des dizaines d’arrestations ». Au total, « depuis mardi dernier, plus de 8 000 manifestations en faveur de la Palestine ont eu lieu dans plus de 850 villes des États-Unis », précise le journal qui cite des données compilées par des chercheurs de la Harvard Kennedy School et de l’université du Connecticut.Et maintenant, relève encore le Wall Street Journal, « on s’attend à un été de protestations, dont le point culminant pourrait être la convention du Parti républicain en juillet à Milwaukee et la convention démocrate en août à Chicago, ville marquée par des violences lors de l'activisme contre la guerre du Vietnam en 1968. »À lire aussiÉtats-Unis: l'université de Columbia, point de départ des manifestations étudiantes pour GazaComme en 1968 ?Justement, « le fantôme du mouvement anti-guerre de 1968 est de retour », analyse le New York Times. Cette année-là, rappelle le journal, « lors de la convention nationale démocrate à Chicago, les manifestants contre la guerre du Vietnam s’étaient violemment heurtés aux policiers. »Et l’histoire pourrait bien se répéter. « Les jeunes suivent la guerre entre Israël et le Hamas sur les médias sociaux et beaucoup sont horrifiés par ce qu’ils voient. Ils ont également grandi avec des mouvements de protestation - Occupy Wall Street, Black Lives Matter, ou encore la campagne de contrôle des armes à feu des étudiants de Parkland, en Floride. Comme en 68, le semestre se terminera bientôt et les étudiants partiront pour l’été, ce qui leur laissera du temps et de l’énergie pour concentrer leurs efforts sur le congrès national démocrate de Chicago. Les groupes anti-guerre prévoient déjà de grandes manifestations lors de cette convention. »Alors attention, prévient le New York Times, « l’équipe de campagne de Joe Biden semble penser que les manifestants vont se calmer, que les passions finiront par s’estomper et que les électeurs démocrates rentreront dans le rang à l’approche du jour de l'élection, lorsque le choix entre Biden et Trump se fera plus net. C’est un pari imprudent, s’exclame le journal. Les manifestants et de nombreux électeurs sont contrariés par quelque chose de plus qu’une simple question de politique étrangère. Nombre d’entre eux estiment qu’ils sont les témoins d’un génocide aidé et encouragé par un président américain qu’ils ont soutenu. Ils se sentent personnellement impliqués dans un conflit dont le nombre de morts ne cesse d’augmenter, et sans qu’aucune solution ne soit en vue. »Un « campement de la haine » ?Cette agitation pro-palestinienne sur les campus américains est suivie de très près par les médias israéliens…À l’université de Columbia, note Haaretz à Tel Aviv, « de nombreux étudiants juifs ont dû quitter leur logement parce qu’ils craignent pour leur sécurité personnelle et certains d’entre eux chercheraient même à quitter l’université en raison de l’antisémitisme qui règne sur le campus. »Le Jerusalem Post, quotidien proche du gouvernement israélien, qualifie le campement pro-palestinien de Columbia de « campement de la haine. (…) Le but annoncé de ces étudiants était de promouvoir la paix au Moyen-Orient. Ce que l’on a vu, en réalité, est une manifestation rampante et constante de rhétorique anti-israélienne et antisémite », affirme le journal qui estime qu’au-delà du démantèlement des camps, il faut exclure de l’université les étudiants activistes pro-palestiniens.Enfin, cette question, pourquoi l’épicentre de ce mouvement étudiant pro-palestinien se situe-t-il à l’université de Columbia à New York ? Réponse du Soir à Bruxelles : tout simplement parce que « cette ville-monde compte la plus grande communauté arabo-musulmane du pays (750 000 personnes, soit 9% de la population new-yorkaise) et que les tensions ne retombent pas depuis l’attaque surprise du Hamas en territoire israélien, le 7 octobre dernier, et la contre-offensive meurtrière de Tsahal contre la bande de Gaza. »À écouter aussiUniversités américaines agitées par le conflit à Gaza: «Le lieu de toutes les protestations»
4/25/2024 • 4 minutes, 6 seconds
À la Une: l’accord migratoire très contesté entre le Royaume-Uni et le Rwanda
Le Parlement britannique a donc adopté, dans la nuit de lundi à mardi, la loi permettant d’envoyer les demandeurs d’asile arrivant sur le sol britannique vers le Rwanda. Une loi pour le moins controversée…En effet, les réactions indignées sont légion ce matin dans la presse.Dans une tribune publiée par le Guardian à Londres, Enver Solomon, directeur général du Conseil pour les Réfugiés, affirme que cette loi est « à la fois absurde et inhumaine. Elle n’arrêtera ni les bateaux ni les passeurs, et elle ne sauvera pas de vies. Les députés britanniques ont adopté un projet de loi qui entraînera davantage de morts et de souffrances. (…) Les réfugiés doivent être traités avec dignité, respect et humanité : leurs demandes d’asile doivent être examinées équitablement et en temps opportun sur le sol britannique. Il s’agit d’une fonction essentielle que le Royaume-Uni doit remplir en tant que signataire fondateur de la convention des Nations Unies sur les réfugiés de 1951. »Inhumanité…Libération à Paris hausse encore le ton : « le Rwanda est désormais un pays “sûr“ selon la loi en vigueur au Royaume-Uni, qui pourra d’ici à quelques semaines envoyer dans ce pays d’Afrique des demandeurs d’asile arrivés illégalement, y compris des Afghans ayant collaboré avec l’armée britannique. C’est dire le degré d’inhumanité atteint par certains Etats quand ils se sentent pris d’assaut par des femmes et des hommes cherchant à fuir la misère et la guerre. C’est dire, surtout, s’exclame encore Libération, le gouffre dans lequel s’enfonce le parti conservateur qui non seulement a menti aux Britanniques pour mieux leur faire approuver un Brexit qu’ils sont nombreux à regretter aujourd’hui, mais qui continue à s’acharner à transformer le Royaume-Uni en forteresse pour mieux régner sur ce qui lui reste de puissance. »Lignes rouges…« La grande hypocrisie européenne », dénonce La Croix, toujours à Paris. « En créant la possibilité d’une expulsion des migrants illégaux vers le Rwanda, la Grande-Bretagne ne fait que pousser à l’extrême une tendance des pays européens à faire traiter la gestion des migrants par des pays tiers : Turquie, Tunisie ou Albanie… Même le pacte migratoire européen prévoit un traitement hors des frontières. (…) La réponse n’est pas seulement morale mais doit être politique, affirme encore La Croix. Il faut désigner les lignes rouges du droit à ne pas franchir, plutôt que de trahir nos principes, comme le Royaume-Uni et, donc, derrière d’autres pays européens. Sinon, on risque de tomber dans ce que Hannah Arendt appelait “les lois du mouvement“, que l’on change au gré des besoins : la voie ouverte au totalitarisme. »Feu vert du Sénat américain pour l’aide à l’UkraineA la Une également, l’approbation par le Sénat américain de la nouvelle tranche d’aide à l’Ukraine…Le New York Times se dit à la fois « soulagé, honteux, en colère et inquiet de ce qui s’est passé. (…) Soulagé qu’une nation assiégée reçoive probablement de l’aide à temps pour survivre, au moins pendant un certain temps, ce qui était de plus en plus incertain compte tenu de la supériorité écrasante de l’artillerie russe. (…) Honteux, poursuit le quotidien américain, que les choses en soient arrivées là, que l'Amérique ait été si près de trahir une démocratie en danger. (…) En colère contre la faction politique qui a bloqué l’aide pendant tant de mois, non pas, pour des raisons financières, mais probablement parce qu’elle souhaite la victoire de Vladimir Poutine. Et inquiet, pointe encore le New York Times, parce que cette faction reste puissante - une majorité de républicains à la Chambre des représentants a voté contre l’aide à l’Ukraine - et pourrait encore condamner l’Ukraine dans les années à venir. »En tout cas, cette aide à l’Ukraine constitue « une avancée psychologique pour Kiev et un revers pour Moscou », pointe le Washington Post. « Les missiles à moyenne portée ATACM-300 nouvellement arrivés sont susceptibles de changer la donne dans ce conflit, affirme le quotidien américain. Ces armes de précision permettront à l’Ukraine de frapper en profondeur les territoires occupés par la Russie. »De l’inefficacité des sanctions économiques…Enfin, à lire dans Le Temps à Genève, ce point de vue sur « l’inefficacité des sanctions économiques » envers la Russie. « Ce type de représailles, destiné à affaiblir économiquement un pays pour le faire plier, a révélé toutes ses limites. Parce que des régimes autoritaires, tels ceux de Vladimir Poutine ou des mollahs iraniens, accordent peu d’importance au sort de leur population. » De plus, souligne Le Temps, « la Russie trouve aisément la parade pour écouler sa production d’or noir à bas prix en Chine ou en Inde. Dopant au passage la compétitivité de ces pays au détriment de l’industrie occidentale. (…) Les “chiquenaudes“ que représentent les sanctions économiques ne sont évidemment pas complètement indolores, affaiblissant notamment la capacité financière des personnes et des entreprises ciblées. Elles n’atteignent en revanche plus leur cible ultime, c’est-à-dire la résolution d’un conflit ou la fin d’une guerre. »
4/24/2024 • 4 minutes, 15 seconds
À la Une: Trump sur le banc des accusés…
Toute l’Amérique et une grande partie du monde ont les yeux fixés vers le tribunal de Manhattan à New York, où le procès de Donald Trump entre dans le vif du sujet.C’est la fameuse affaire Stormy Williams, du nom de cette actrice porno, avec laquelle Donald Trump aurait eu une brève liaison en 2006, et qui a reçu dix ans plus tard, en pleine campagne pour la présidentielle, un versement de 130.000 dollars en échange de son silence. « Toute l’affaire a été révélée en 2018 par le Wall Street Journal, rappelle Le Soir à Bruxelles. Il aura fallu une éternité aux juges new-yorkais pour se jeter à l’eau, mais, six ans plus tard, les faits sont établis : ces versements ont permis d’éviter un scandale à l’approche de l’élection présidentielle de 2016. Présentés par Trump comme de simples “frais judiciaires“ payés à son avocat alors qu’ils avaient un autre destinataire, ils violent donc la loi électorale de l’Etat de New York. On ajoutera une question sans réponse, poursuit Le Soir : et si l’affaire Stormy Daniels avait surgi au grand jour fin octobre 2016, Donald Trump aurait-il perdu face à Hillary Clinton ? »En tout cas, constate encore le quotidien belge, « des quatre procès au pénal instruits contre lui, c’est le seul capable d’enrayer la campagne et le faire plonger dans les urnes. Comme un certain Al Capone avant lui, c’est une sombre affaire d’argent qu’il traîne comme une casserole. »Enjeux considérables…Après la laborieuse sélection des jurés la semaine dernière, les procureurs ont donc ouvert le feu hier, rapporte le Washington Post : « Donald Trump a supervisé un “complot planifié, coordonné et de longue haleine visant à influencer l’élection de 2016“, qui comprenait des paiements occultes à une actrice de films pour adultes“. (…) “C’est une fraude électorale pure et simple“, a déclaré le procureur adjoint Matthew Colangelo au jury dans une salle d’audience bondée et lourdement gardée, illustrant les enjeux considérables d’un procès pénal dans lequel l’accusé est également le candidat républicain présumé à l'élection présidentielle de novembre. »Par ailleurs, pointe le Washington Post, « Trump a reçu l’ordre de ne pas critiquer publiquement les témoins, ni les membres de la famille du juge ou du procureur. »Une forme de « bâillon judiciaire », commente le Wall Street Journal qui ironise : « les avocats et les conseillers politiques de Donald Trump ont passé des années à essayer, en vain, de convaincre ce dernier de tenir sa langue pour son propre bien. Le juge new-yorkais Juan Merchan aura-t-il plus de chance ? »Condamné pour outrage ?Malgré tout, rapporte Libération à Paris, « le milliardaire qui aime tant prendre la parole a profité de chaque pause et fin d’audience pour s’adresser aux caméras. Il a dénoncé comme à son habitude la “chasse aux sorcières“ dont il est la victime. “C’est un jour très, très triste pour l’Amérique“, a-t-il déclaré dans la matinée. “Ne vous méprenez pas, c’est un procès Biden, comme tous les autres. Tout n’est qu’interférence électorale. Triste !“ a-t-il également écrit sur son réseau social. Il ne s’est pas non plus gêné pour critiquer son ancien allié Michael Cohen, témoin clé dans le procès. Une langue déliée qui pourrait lui jouer des tours, pointe Libération : le juge va se pencher ce mardi, avant la reprise des débats, sur une possible condamnation pour outrage au tribunal. »« J’ai b… les électeurs… »En tout cas, remarque le Times à Londres, Donald Trump est apparu bien seul hier dans la salle d’audience… Le Times qui ne mâche pas ses mots… « On dit qu’une étoile brûle intensément avant de mourir, mais ici, devant nous, relate le quotidien britannique, il n’y avait pas un homme incandescent, mais plutôt un homme émoussé, résigné. Un homme de 77 ans qui essayait juste de rester éveillé. » Et « les seules personnes présentes pour le soutenir étaient celles qu’il avait embauchées (ses avocats…). Bien que Trump ait appelé ses partisans à manifester pacifiquement devant les palais de justice “partout dans le pays“, peu étaient présents pour l’accueillir à son arrivée au tribunal hier matin, relève encore le Times. Absents également les théoriciens du complot et les groupies Maga. Peut-être était-il trop tôt, peut-être qu’il faisait trop froid en ce matin d’avril. Seuls quelques manifestants se tenaient dehors, criant : “Personne n’est au-dessus des lois“ et brandissant des pancartes indiquant : “J’ai couché avec une star du porno et j’ai baisé les électeurs“. »
4/23/2024 • 4 minutes, 4 seconds
À la Une: soulagement en Ukraine…
Après des mois de tergiversations, les Américains s’apprêtent donc à débloquer une nouvelle tranche d’aide de 61 milliards de dollars en faveur de l’Ukraine : « de l’air pour les soldats ukrainiens et une victoire pour Zelensky », s’exclame Le Soir à Bruxelles. En effet, poursuit le quotidien belge, « le soulagement est très grand au sommet de l’État ukrainien. Volodymyr Zelensky s’était lancé corps et âme dans cette bataille politico-diplomatique, en se rendant à plusieurs reprises à Washington, jusqu’ici en vain. »Alors, « l’aide que Washington devrait enfin débloquer permettra sans doute d’éviter un effondrement de la défense ukrainienne, pointe Le Soir, d’autant qu’elle s’ajoute aux efforts entrepris par les Européens. Avec cette assistance, l’Ukraine est censée tenir pendant toute l’année 2024, avant d’envisager de reprendre les grandes manœuvres en 2025. Tenir jusque-là n’a rien d’évident. L’état-major ukrainien évoque avec insistance une grande offensive russe en mai ou juin, possiblement sur Kharkiv, la deuxième ville du pays. »Un besoin vital de défense anti-aérienneDie Welt à Berlin détaille l’aide américaine : outre des armes, des munitions légères et des obus, « on peut supposer que les prochaines livraisons d’armes en provenance des États-Unis contiendront des missiles longue portée ATAC-MS, essentiels à la guerre ukrainienne derrière les lignes de front. Washington devrait également fournir des missiles pour les systèmes de défense aérienne Patriot, qui sont presque épuisés. » Et puis « Kiev avait soumis une liste de souhaits très particuliers à Washington l’automne dernier, relève encore le quotidien allemand. Il s’agit notamment d’hélicoptères d’attaque Black Hawk et Apache ainsi que des avions de combat F-16 et F-18 et d’autres chars Abrams. » Alors, « on ne sait pas encore exactement ce qui sera livré. Mais, affirme Die Welt, étant donné ce paquet d’une valeur de plusieurs dizaines de milliards, ce qui sera fourni aura probablement un impact positif et significatif sur l’effort de guerre pour Kiev. »Quand ces armes seront-elles livrées ? Réponse du Guardian à Londres : « le vote (final) du Sénat est attendu demain mardi et le paquet initial, probablement centré sur l’artillerie et la défense aérienne, pourrait arriver peu de temps après. Certaines munitions ont été stockées en Europe par anticipation et pourraient être en circulation d’ici une semaine ou deux. Toutefois, poursuit le quotidien britannique, les experts préviennent qu’il faudra un certain temps avant qu’une différence ne se fasse sentir sur le champ de bataille, d’autant que la Russie pourrait tenter de monter une offensive précipitée et de lancer davantage de frappes aériennes. Des raids pour tenter de conserver son avantage sur le front de l’Est. »L’Europe attentiste…Et l’Europe ? « Conscients du péril qui menace les Ukrainiens, les États européens tentent de s’organiser pour leur venir en aide, pointe Le Monde à Paris. Les ministres des Affaires étrangères des 27 doivent se retrouver ce lundi au Luxembourg, pour tenter de renforcer leur appui. Mais les avancées sont laborieuses, relève le journal. Ainsi, les chefs d’État et de gouvernement des pays de l’Union se sont-ils bien gardés, lors du conseil européen des 17 et 18 avril dernier, de faire la moindre promesse. »De toute façon, remarque encore Le Monde, « il est illusoire de croire que l’Ukraine aura un jour la même défense aérienne qu’Israël, qui a intercepté la quasi-totalité des quelque 330 drones et missiles lancés par l’Iran dans la nuit du 13 au 14 avril. Le territoire de l’Etat hébreu est vingt-sept fois plus petit que celui de l’Ukraine et Tel-Aviv dispose d’un arsenal sans commune mesure avec celui de Kiev. »À quand la paix ?Enfin, triste constat pour La Croix, toujours à Paris : la paix en Ukraine n’est pas pour demain… Pourtant, il faudra bien y arriver…« Lâcher Kiev aurait été une faute morale et politique, risquant d’ouvrir, à terme, sur des perspectives plus sombres encore pour la sécurité des Européens. Mais s’il était nécessaire, ce plan d’aide ne saurait être suffisant. Se donner les moyens de poursuivre la guerre ne dispense pas de penser la paix, affirme La Croix. C’est même maintenant qu’il faut l’imaginer, en chercher les conditions, de manière déterminée. Les livraisons d’armes ne peuvent être l’unique réponse à ce conflit ; elles n’ont de sens que si elles permettent de déboucher, le jour venu, sur une solution juste et stable. Si tu veux la paix, prépare aussi la paix. »
4/22/2024 • 4 minutes, 10 seconds
À la Une: les risques de conflit ouvert au Moyen-Orient
Les réactions et analyses sont nombreuses, après les frappes d'Israël contre l'Iran. Frappes limitées, mais les commentaires abondent.Celui de l'Orient le Jour, par exemple. Pour le quotidien francophone libanais, « la guerre n'est pas évitée, elle est reportée... comme si les trajectoires des deux puissances devaient forcément finir par se heurter ». Et cela pourrait passer par le Hezbollah. « Du point de vue israélien, estime le journal, le Hezbollah constitue aujourd’hui la principale menace à sa sécurité. L’Iran se situe à plus de 1 000 kilomètres et n’est pas (encore) une puissance nucléaire. Malgré sa relative retenue depuis le 7 octobre, le parti chiite libanais est l’instrument iranien pouvant causer le plus de dégâts à Israël... ». Conclusion du quotidien libanais. « S’il n’y a pas d’accord dans les prochains mois impliquant une zone tampon à la frontière libano-israélienne, dont la milice chiite se retirerait, la guerre paraît inévitable ».De son côté, Haaretz privilégie l'ironie. « Il y avait quelque chose de presque timide dans le silence du gouvernement israélien vendredi matin après la frappe sur une base aérienne iranienne près d'Ispahan qui, selon les responsables américains, a été menée par Israël. C’est presque comme si quelqu’un à Jérusalem espérait que les événements des 19 derniers jours pouvaient être annulés – comme si le fait que l’Iran et Israël étaient en conflit direct pouvait être commodément oublié ». Aux yeux du quotidien israélien, Netanyahu ne sait pas où il va. « Tout comme sa résistance à présenter un plan du jour au lendemain pour Gaza, il n’a aucun plan pour l’Iran maintenant que Téhéran a changé de stratégie ».Conflit ouvert« Pendant des années avant l’attaque du 7 octobre », explique pour sa part le Wall Street Journal, « Israël et l’Iran ont gardé leur conflit dans l’ombre. La stratégie iranienne reposait sur l’utilisation de son réseau de milices comprenant des groupes armés irakiens et syriens, le mouvement du Hezbollah au Liban et les Houthis au Yémen, pour tenter de chasser les États-Unis de la région et de faire pression sur Israël tout en restant à distance des combats ». Mais cette « guerre fantôme » est finalement devenue un « conflit ouvert », estime le quotidien américain, qui cite des spécialistes de la sécurité, selon lesquels « L’animosité qui a poussé les deux pays à mener une longue guerre fantôme n’a pas diminué. Mais cela se déroulera désormais dans un contexte dans lequel les deux parties ont démontré leur volonté de sortir de l’ombre et de passer aux bombardements directs ».Retrait américain du NigerC'est le Washington Post qui s'en fait l'écho, rappelant que « la région du Sahel est devenue ces dernières années un point culminant de l'extrémisme islamiste ». « L’accord signifie la fin d’une présence de plus de 1 000 soldats américains au Niger », poursuit le quotidien américain, « C’est le point culminant du coup d’État militaire de l’année dernière qui a renversé le gouvernement démocratiquement élu du pays et installé une junte qui a déclaré « illégale » la présence militaire américaine dans ce pays ». « Avant que le Niger ne cherche à évincer l’armée américaine » ajoute le Washington Post, « il a forcé le retrait des troupes françaises qui avaient mené des opérations antiterroristes contre les groupes extrémistes dans la région au cours de la dernière décennie, mais qui étaient devenues une puissance postcoloniale impopulaire ». Un responsable du département d'État américain assure toutefois : « Ils ne veulent pas nous traiter comme les Français, et ils ne veulent pas faire exploser les relations comme ils l'ont fait avec les Français ». Que va-t-il se passer désormais ? « La semaine dernière, nous dit le Washington Post, au moins 100 instructeurs militaires russes sont arrivés à Niamey, marquant une escalade des relations en matière de sécurité entre le Niger et Moscou qui, selon les analystes, pourrait rendre difficile, voire impossible, la poursuite par les États-Unis de leur propre coopération en matière de sécurité ».
4/20/2024 • 3 minutes, 13 seconds
À la Une: la riposte d'Israël contre l'Iran
« Israël attaque l'Iran en représailles à l'offensive de missiles et de drones sur son territoire », titre Haaretz. « L'impact s'est produit dans la province d'Ispahan », poursuit le quotidien israélien, Ispahan, où se trouve « Natanz, la région où est située l'une des installations nucléaires iraniennes ». « Une source militaire a déclaré à la chaîne de télévision américaine Fox que l'attaque était toutefois "limitée" ». Et Haaretz précise : « L'attaque a eu lieu peu de temps après que le ministre iranien des Affaires étrangères, Hosein Amir Abdolahian, a averti Israël, dans une interview accordée à CNN, de ne pas entreprendre d'action militaire contre son pays sous peine de réponse sévère. »En Suisse, le journal le Temps fait état des premières déclarations : « Nous n'avons pas de commentaires pour le moment », déclare un porte-parole de l'armée israélienne. Pas de commentaires officiels non plus côté américain. Washington a toutefois été prévenu de l'attaque israélienne, « mais ne l'a pas approuvée et n'a joué aucun rôle dans son exécution, selon des responsables cités par les médias américains », ajoute le Temps. À lire aussi[En direct] Iran: «Aucun dégât» sur les sites nucléaires après des explosions dans la région d'IspahanÉlections en IndeLe Times of India, qui affiche tout de même en Une des photos illustrant la riposte israélienne contre l'Iran, fait état « de files d'attente dans de nombreux états et d'affrontements sporadiques au Bengale, alors que commence la phase 1 du plus grand scrutin au monde ». Le quotidien indien dévoile aussi les noms des personnalités au fur et à mesure qu'elles se présentent dans les bureaux de vote.Des politiques, des candidats, mais aussi « la plus petite femme du monde », Jyoti Amge, on la voit en photo. Photos également, d'électeurs en fauteuils roulants, « aidés par des bénévoles, dans un isoloir ». Un peu plus loin, le Times of India relate les propos de Narendra Modi lors d'un rassemblement dans l'Uttar Pradesh. Le Premier ministre a parlé d'un « grand jour pour la fête de la démocratie. Il appelle tous les électeurs à user de leurs droits et à voter ». Signal d'alarmeLes élections en Inde intéressent aussi la presse américaine. C'est le cas du New York Times, qui titre : « Le pouvoir de Modi ne cesse de croître et l'Inde semble certaine lui en donner davantage ». « Rares sont ceux qui doutent que le populaire premier ministre remportera un troisième mandat », ajoute le quotidien américain, « une main ferme, c'est exactement ce que semblent vouloir beaucoup d'Indiens ». Le Premier ministre qui fait à la fois le bilan de son action et des promesses pour l'avenir. Le New York Times raconte : en campagne, « M. Modi lit le menu de ce qu'il appelle le "développement" abondant qu'il a fourni aux pauvres de l'Inde. Mais il ne s'arrête pas là. "Ce que Modi a fait jusqu'à présent n'est qu'un apéritif", a-t-il déclaré, se référant à lui-même à la troisième personne, comme il le fait souvent. "Le plat principal reste à venir" ».Mais pour ses détracteurs, poursuit le journal américain, les propos de M. Modi sur le« plat principal » sont « un signal d'alarme pour l'avenir de la plus grande démocratie du monde ». Car « même si sa place de leader incontesté de l'Inde semble assurée, il a mené une répression contre la dissidence qui n'a fait que s'intensifier ». Dernier exemple en date : « le gel des comptes bancaires du plus grand parti d'opposition ». « Narendra Modi dirige l'Inde d'une main très ferme, et de nombreux indiens semblent prêts à l'accepter », nous dit le New York Times ce matin. « Le Premier ministre indien est resté très populaire même s’il est devenu plus autocratique. Il a même trouvé du soutien pour ses efforts visant à transformer l’Inde en ce que les analystes appellent une démocratie anti-libérale ».À écouter aussiInde: coup d’envoi des élections générales XXL, Narendra Modi favori
4/19/2024 • 2 minutes, 54 seconds
À la Une: le risque d’embrasement au Proche-Orient
« Depuis l’attaque inédite, dans la nuit de samedi à dimanche, de l’Iran contre Israël, en riposte au bombardement du consulat iranien à Damas, le Hezbollah intensifie la bataille sur le front sud ». C’est ce que relève L’Orient Le Jour à Beyrouth. « Ainsi, poursuit le journal, aux côtés des opérations routinières qu’elle mène depuis le 8 octobre, la milice chiite lance désormais des opérations plus qualitatives. Certaines consistent à miner la région frontalière […]. D’autres reposent sur les drones d’attaque, de plus en utilisés par la formation pro-iranienne. »De leur côté, les israéliens ne restent pas les bras croisés, pointe encore le quotidien libanais : « tout comme le Hezbollah, Israël adopte une politique d’escalade militaire progressive, qui a culminé avant-hier avec l’élimination de trois commandants du parti chiite dont le rôle était lié aux missiles et à leur mode opératoire. »Et L’Orient Le Jour de poursuivre : « cette escalade intervient à l’heure où les Iraniens affirment que toute attaque contre leur pays vaudra aux Israéliens une riposte vigoureuse et rapide, impliquant également les alliés de Téhéran, en particulier le Hezbollah. En intensifiant ses opérations militaires, ce dernier envoie donc un message à Tel-Aviv selon lequel il est prêt à infliger des pertes directes. »Israël prêt à riposterD’autant, souligne encore L’Orient Le Jour, qui cite une source diplomatique occidentale, d’autant qu’Israël « s’apprête indubitablement à une riposte contre l’Iran. »En effet, complète Le Figaro à Paris, « l’attaque iranienne a replacé la question de la sécurité d’Israël avant les considérations humanitaires. Netanyahu, qui a fait depuis des années de la menace iranienne le centre de sa politique, se voit de nouveau en position de décideur. "Je tiens à être clair : nous prendrons nos propres décisions et l’État d’Israël fera tout le nécessaire pour se défendre", a répété hier le premier ministre israélien. »Le risque d’un conflit généralisé est donc à craindre, sur le double front iranien et libanais… « Après l’attaque iranienne, le sud du Liban frémit », s’alarme Le Temps à Genève. Le Temps qui s’interroge : « alors que le gouvernement israélien met la dernière main à ce qui semble être une riposte imminente après l’attaque iranienne, le "front nord", comme l’appellent les Israéliens, menace-t-il à son tour de s’embraser ? La "riposte" israélienne s’étendra-t-elle au Liban, comme le craignent avant tout les Libanais eux-mêmes ? »Réponse dans le quotidien suisse de Daniel Meier, enseignant à l’Université de Genève et spécialiste de la région : « Je m’attends à ce que les violences s’intensifient, affirme-t-il. Le Liban, vu sa quasi-vacuité en termes de souveraineté, est un terrain idéal pour tous les débordements. De nouvelles frappes ciblées israéliennes sont sans doute à craindre, même à Beyrouth. »Pourtant, souligne Le Temps, « le Hezbollah est conscient de ce qu’il en coûterait d’une confrontation générale contre Israël dans un Liban déjà au bord du gouffre. De leur côté, les militaires israéliens savent aussi combien les centaines de missiles balistiques dont dispose la milice chiite inspirent forcément le respect. […] Le prix à payer d’un éventuel durcissement du conflit serait (donc) particulièrement élevé. »Grave erreur ?Malgré tout, la question n’est plus de savoir si Israël va riposter après l’attaque iranienne du week-end dernier, la question est : quand ? Le Jerusalem Post croit avoir la réponse : « Israël ne devrait pas attaquer l’Iran avant la Pâque juive (qui se déroulera du 22 au 30 avril) ». Quelle forme prendrait cette réplique ? Pour l’instant, mystère…En tout cas, multiplier les fronts serait une grave erreur pour Israël, prévient Haaretz. « Comment le cabinet de guerre, qui a décidé dès le départ de concentrer ses efforts sur Gaza, envisagerait-il de vaincre une organisation terroriste (le Hamas) qu’il combat depuis six mois tout en s’engageant dans une guerre avec une superpuissance régionale (l’Iran) ? », s’interroge le quotidien israélien de gauche.« Une riposte israélienne imminente et vigoureuse contre l’Iran – sur laquelle, selon certaines sources, le cabinet de guerre est unanime – pourrait permettre au chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, de réaliser son rêve "d’unir les fronts" ». Conséquence, pointe Haaretz : « il passerait alors du statut de djihadiste dévoyé – un sadique dont les actes barbares sont également condamnés dans le monde arabe – à celui de membre d’une coalition organisée et bien entraînée qui ferait pleuvoir le feu et le soufre sur Israël, avec le soutien (probable) de la Russie. »À lire aussiAu Liban, l'inquiétude face à de possibles ripostes d'Israël contre l'Iran
4/18/2024 • 4 minutes, 16 seconds
À la Une: l’Ukraine et Israël, deux poids deux mesures
« "Si les alliés (occidentaux) peuvent abattre des drones iraniens en direction d’Israël, pourquoi ne peuvent-ils faire la même chose pour l’Ukraine ?". La question, posée par une journaliste américaine à John Kirby lundi [15 avril], a visiblement embarrassé le porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison-Blanche », constate Le Figaro à Paris. « "Différents conflits, différents espaces aériens, différentes menaces", a éludé le responsable américain. » De fait, pointe le quotidien français, « lorsque l’Iran a envoyé ses drones et ses missiles contre Israël le 13 avril, l’État hébreu a bénéficié de l’assistance immédiate et directe des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France pour intercepter les projectiles. »Et « pendant ce temps, poursuit Le Figaro, l’Ukraine continue d’être harcelée par les bombes, missiles et drones russes. Ces derniers sont pour certains des drones Shahed de fabrication iranienne, identiques à ceux utilisés le 13 avril par Téhéran. Mais pour les intercepter, l’armée ukrainienne ne peut compter sur l’aide directe de ses alliés. Elle doit se satisfaire de livraisons d’aides militaires occidentales qui sont en baisse ces derniers mois, sur fond de blocage politique aux États-Unis et plus largement de tensions sur les stocks en Occident. La pénurie en matière de munitions et de systèmes anti-aériens se fait déjà ressentir en Ukraine, alors que les Russes, ces dernières semaines, sont parvenus à frapper et endommager gravement plusieurs centrales de production d’électricité. »À lire aussiÉtats-Unis: les députés devraient voter séparément les projets d'aide à l'Ukraine et IsraëlQui pour financer la défense de l’Ukraine ?Mardi, le président ukrainien a encore exprimé toute son amertume, rapporte Le Monde, toujours à Paris. « Après avoir exprimé la veille le sentiment de frustration de son pays vis-à-vis de la différence, selon lui, entre l’aide directe que plusieurs pays alliés ont apportée à Israël pour contrer l’attaque aérienne de l’Iran ce week-end, et celle dont bénéficie l’Ukraine, Volodymyr Zelensky a de nouveau évoqué le sujet dans sa vidéo quotidienne, appelant ses alliés à augmenter leur aide à Kiev et à "accorder la même valeur à chaque vie". »Le Guardian à Londres s’interroge : « qui va financer la défense de l’Ukraine ? […] Le Congrès américain a finalement annoncé son intention de soumettre au vote du Parlement un programme d’aide militaire à l’Ukraine – qui est bloqué depuis des mois en raison du scepticisme des Républicains. » En attendant un feu vert encore hypothétique, « l’aide occidentale est au point mort », constate le Guardian. Et « depuis des mois, l’Ukraine est aux prises avec trois défis urgents : l’insuffisance de munitions et de missiles de défense aérienne ainsi que le manque de troupes expérimentées. »J-100 avant les JO : ambiance plombée ?À la Une également : 100 jours avant les Jeux olympiques de Paris. Avec ce dessin publié dans le quotidien belge Le Soir, dessin qui nous montre des Français râleurs : « c’est nul, ça va nous ruiner », affirme l’un. « On ne pourra plus circuler », peste un autre. « Y’aura des attentats, ça va péter partout », s’inquiète un troisième. « De toute façon, on n’aura pas une seule médaille », fulmine encore ce quidam coiffé d’un béret.Des Français râleurs, donc, et un président qui « a plombé l’ambiance avant-hier », rapporte Libération. En effet, Emmanuel Macron « a douché son monde en évoquant les plans B et C de repli, si d’aventure la cérémonie d’ouverture ne pouvait pas se tenir sur la Seine comme prévu, pour des raisons de sécurité […]. Le message essentiel retenu aura donc été celui de la sécurité », déplore le journal. Certes, pointe Libération, « risques terroristes, guerres en Ukraine et au Proche-Orient, c’est peu dire que les idéaux olympiques de paix et de fraternité ont du mal à se frayer une petite place parmi ces actualités plus dramatiques les unes que les autres. Elles expliquent peut-être que les Français n’ont manifestement pas encore les JO dans la tête. Un récent sondage d’Ipsos pour la Tribune du dimanche les décrit inquiets ou indifférents. Il reste cent jours, conclut le journal, pour tordre le bras à cette réputation qui veut que les Français, forcément râleurs, laissent depuis des années leur sens de la fête au vestiaire. »Enfin, question essentielle posée par le New York Times : « l’équipe olympique française sera-t-elle la mieux habillée lors de la cérémonie d’ouverture ? » En effet, la ligne de vêtements des athlètes tricolores a été dévoilée hier. Un smoking bleu revisité par la maison Berluti qui appartient au français LVMH, « le plus grand conglomérat de luxe au monde », précise le quotidien américain. Une ligne qui offre, selon le journal, une « version allégée » du fameux triptyque « luxe, calme et volupté. »À lire aussiParis 2024: à J-100, comment le Stade de France se pare de sa belle piste violette
4/17/2024 • 4 minutes, 32 seconds
À la Une: Israël se dit prêt à la riposte
« L’Iran a voulu cibler nos capacités stratégiques, les représailles sont inévitables » : cette petite phrase prononcée hier soir par le général Herzi Halevi, chef d’état-major de l’armée israélienne, est reprise dans nombre de quotidiens ce matin.Oui, il faut réagir, s’exclame le Jerusalem Post, quotidien proche du pouvoir : « Dans un moment aussi décisif, Israël doit réaffirmer sa force en ripostant […]. On ne saurait trop insister sur les attentes de la population israélienne en matière de sécurité et sur la responsabilité du gouvernement à cet égard. »Et le Jerusalem Post d’évoquer « l’utilisation potentielle par l’armée israélienne de chasseurs furtifs F-35 pour pénétrer profondément dans le territoire iranien et cibler des sites nucléaires clés. »En effet, pointe le journal, « le coût de l’inaction pourrait être élevé, compte tenu de l’agression continue de l’Iran et des progrès de son programme nucléaire. La réticence passée d’Israël à l’égard de toute escalade pourrait changer, compte tenu des menaces actuelles qui s’étendent au-delà de ses frontières […]. »Sagesse et patienceNon, rétorque le quotidien d’opposition Haaretz : « Israël a déjà commis des erreurs à Gaza. Il a encore plus à perdre avec l’Iran […]. Nous devons espérer que le Premier ministre Benyamin Netanyahu, le ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef d’état-major de Tsahal Herzi Halevi feront preuve de sagesse cette fois-ci et ne se laisseront pas entraîner dans une aventure dangereuse. Ils ont échoué le 7 octobre, s’exclame Haaretz, ils n’ont pas provoqué l’effondrement du Hamas, ils n’ont pas ramené les otages à la maison, ils n’ont pas fait preuve de retenue en assassinant le général iranien Zahedi à Damas et ils nous ont fait subir la terrible nuit de samedi à dimanche. »Quoi qu’il en soit, les israéliens ne doivent pas prendre de décision hâtive, estime le New York Times : « L’attaque aux missiles de samedi est le dernier exemple en date d’un long et vilain palmarès de la part de l’Iran. Mais au moment de décider comment réagir, les Israéliens serviraient mieux leurs intérêts en se rappelant l’adage utile selon lequel la vengeance est un plat qui se mange froid. »La solution de la diplomatieComment sortir de cette escalade ? Pour nombre de commentateurs, la solution ne peut être que diplomatique.Exemple, El Pais, à Madrid, pour qui « la communauté internationale, dont les principales démocraties ont condamné l’agression, doit actionner tous les leviers nécessaires pour arrêter la spirale action-réaction dans laquelle Israël et l’Iran se sont engagés et dont le résultat sera inévitablement une guerre aux conséquences mondiales. La diplomatie doit prévaloir sur la rhétorique belliciste des deux nations, qui n’apporte manifestement aucune solution et ne fait qu’accroître la peur, la destruction et la mort. »Comment faire concrètement ? Pour Le Figaro à Paris, « les Occidentaux, à commencer par la France, devraient proposer à l’Iran une grande négociation sur tous les sujets sécuritaires, à l’image de ce que Téhéran avait proposé en vain à l’Occident en 2003, après les invasions américaines de l’Afghanistan et de l’Irak […]. Le fait que nous n’apprécions pas le caractère théocratique du régime des ayatollahs, ne devrait pas nous empêcher de parler avec les Iraniens, affirme encore Le Figaro. Dialoguer ne signifie pas se courber. Souvenons-nous qu’en géopolitique, la valeur suprême ce n’est pas la démocratie, c’est la paix. »Arrêter les frais à GazaEn attendant, pour Le Monde, toujours à Paris, « la meilleure désescalade, par ailleurs, serait assurément obtenue si elle s’accompagnait d’un cessez-le-feu durable là où tout a commencé, à Gaza, et si Israël renonçait enfin à une ligne maximaliste qui passe par une offensive contre Rafah, la dernière agglomération palestinienne relativement épargnée par des bombardements de son armée. »Enfin, estime encore Le Monde, « Benyamin Netanyahu aurait tort de vouloir voir dans le soutien sans réserve apporté le 13 avril par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni la preuve que ses alliés le suivront toujours et en toutes circonstances. Cette aide donne au contraire du poids à leurs demandes répétées de rouvrir une perspective politique pour les Palestiniens. Un tel horizon constituerait pourtant une défaite cinglante pour le Hamas, comme pour l’Iran. »
4/16/2024 • 4 minutes, 19 seconds
À la Une: jusqu’où ira l’escalade au Proche-Orient ?
Question posée par la plupart des éditorialistes ce lundi matin après l’attaque menée dans la nuit de samedi à dimanche par l’Iran contre Israël.Pour le Jerusalem Post, il faut temporiser : « bien sûr, Israël pourrait lancer des centaines de missiles sur l’Iran, relève le quotidien proche du pouvoir. Mais doit-il le faire ? Telle est la question à laquelle est confronté Benyamin Netanyahou, alors qu’il évalue les coûts et les avantages d’une telle initiative. Israël a besoin des Américains, cela ne fait aucun doute. » Mais ceux-ci ont affirmé « qu’ils ne voulaient pas d’une guerre avec l’Iran. (…) Israël a besoin d’une stratégie appropriée, affirme donc le Jerusalem Post. Nous avons le temps, et ce n’est pas le moment d'être irréfléchi. »Pour Haaretz, pas question de répondre à Téhéran par la force : « attaquer l’Iran sans le soutien des alliés d’Israël, en particulier des États-Unis, serait irresponsable et imprudent. Israël risquerait d’entraîner la région et même le monde dans une guerre totale. »Vers un embrasement ?Toutefois, soupire Le Figaro à Paris, « s’ouvre maintenant une période incertaine des représailles aux représailles. L’État hébreu peut voir dans l’attaque directe menée par Téhéran une occasion et une légitimité renforcée pour frapper à son tour le territoire iranien, en particulier les installations du programme nucléaire militaire, que la communauté internationale n’a pas su endiguer. »Et Le Figaro de s’interroger : « Israël en est-il capable sans assistance américaine ? Le ratio risques/efficacité a-t-il changé au point de convaincre Netanyahou de céder à cette vieille tentation ? L’embrasement de la région est dans la balance. »Libération, toujours à Paris, n’est pas très optimiste… On assiste, écrit-il, à « une dynamique d’emballement que rien ne semble pouvoir arrêter. (…) Israël n’a pas d’autre choix – et d’ailleurs pas d’autre volonté – que de réagir de la même manière +proportionnée+, autrement dit d’approfondir la crise. »En effet, précise Libération, « aussi dangereuse soit-elle, cette perspective a peu d’obstacles qui pourraient troubler sa réalisation dans le champ géopolitique d’aujourd’hui. Les deux pays en confrontation sont gouvernés par leurs politiques intérieures respectives. Benyamin Nétanyahou, enlisé dans son offensive à Gaza, est ravi de la diversion que constitue l’offensive iranienne. Elle lui offre l’opportunité de redorer son blason sécuritaire, après sa lourde responsabilité dans l’aveuglement menant aux terribles attaques du 7 octobre. Les mollahs (iraniens), eux, offrent au peuple une réponse nationaliste à la crise économique et à la contestation sociétale et politique de 2022. »Mauvais calcul…Alors, « la décision appartient maintenant à Netanyahu et au cabinet de guerre israélien, pointe leWashington Post. Israël serait pleinement justifié, moralement et légalement, d’ordonner des frappes aériennes sur l’Iran. Mais ce ne serait pas très judicieux d’un point de vue stratégique », estime le quotidien américain. « L’Iran est une nation de 88 millions d’habitants, tandis qu’Israël n’en compte que 9 millions et demi. L’Iran dispose de plus d’un demi-million de militaires en service actif, d’une industrie de défense sophistiquée et d’un vaste réseau de puissants mandataires dans toute la région. » Certes, « Israël peut blesser l’Iran, pointe encore le Washington Post, mais il ne peut pas le vaincre, ni même détruire son programme nucléaire bien caché et bien fortifié. »Une solution diplomatique ?Comment sortir de cette spirale guerrière ? Il faut accentuer la pression sur l’Iran, estime le New York Times : mettre en place « une initiative mondiale menée par les États-Unis pour imposer des sanctions à Téhéran et l’isoler davantage sur la scène mondiale », sinon « Israël pourrait riposter et nous nous acheminerions vers une guerre majeure au Moyen-Orient et un pétrole à 250 dollars le baril. »Analyse similaire pour le Guardian à Londres : il faut « une action internationale urgente et concertée pour mettre un terme à la poursuite des combats et empêcher une escalade qui s’étendrait à la Syrie, au Liban, aux pays du Moyen-Orient et aux régions du Golfe et de la Mer Rouge. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir aujourd’hui en session d’urgence. Au lieu des querelles habituelles, implore le quotidien britannique, ses membres permanents, en particulier la Chine et la Russie, devraient travailler ensemble de manière constructive pour désamorcer une crise qui nous menace tous. »
4/15/2024 • 4 minutes, 7 seconds
À la Une: attaque de drones et de missiles iraniens contre Israël
L'offensive iranienne, annoncée depuis plusieurs jours, est bien sûr en Une de tous les journaux, européens, américains, ou encore du Proche-Orient. Avec à l'appui photos et vidéos. Le Washington Post donne ainsi à entendre des explosions et les sirènes d'alerte à Jérusalem, alors que le Wall Street Journal nous montre les drones iraniens survolant Bethléem. Le Wall Street Journal qui fait part de son inquiétude : « L’Iran a lancé une vague de plus de 300 drones et missiles de croisière et missiles balistiques vers Israël, déclenchant une confrontation militaire directe entre les deux nations et augmentant les risques d’une guerre régionale plus large ». En Israël, le quotidien Haaretz le souligne aussi : « C’est la première fois que l’Iran lance une attaque directe contre Israël, malgré des décennies d'inimitié remontant à la révolution islamique en 1979 ». Et bien sûr, l'heure n'est pas à l'accalmie : les responsables iraniens mettent en garde contre une « réponse plus sévère si Israël réplique à l'attaque », nous dit Haaretz, alors que de son côté, l'un des porte-parole de l'armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, interrogé sur une éventuelle réplique d'Israël répond : « l'armée fait et fera tout ce qui est nécessaire pour protéger la sécurité de l'état d'Israël ».Hostilité au long cours« Assassinats ciblés, frappes militaires, cyberattaques et injures publiques ». « Depuis 1979, souligne aussi le Monde, un conflit larvé entre l’Iran et Israël ponctuait les crises au Moyen-Orient. Depuis hier, les deux puissances sont entrées dans une confrontation directe ». Cette opération, baptisée « Promesse honnête », a été « lancée avec l’approbation du Conseil suprême de sécurité nationale et sous la supervision de l’état-major général des forces armées, a précisé la télévision d’État iranienne », poursuit le quotidien français, qui ajoute : « les alliés de l’Iran, le Hezbollah libanais et les rebelles yéménites houthistes ont également mené des attaques anti-israéliennes, le premier en tirant des roquettes sur le Golan occupé par Israël, et les seconds en lançant des drones en direction du territoire israélien ». De son côté, l'Orient le Jour s'interroge : « Comment lire, à chaud, ce qui s’est passé ces dernières heures ? Quelles conséquences cette opération aura-t-elle sur la suite des évènements dans la région ? » La guerre israélo-iranienne sort officiellement de l’ombre sans que l’on sache pour l’instant avec quelle intensité elle sera menée à visage découvert », estime le quotidien francophone libanais, selon lequel « l’escalade de grande ampleur semble pour l’instant avoir été évitée ». Mais cela n'engage pas à l'optimisme, selon l'Orient le Jour, qui se demande, « à quel point Washington va pouvoir contrôler son allié israélien qui peut être tenté de faire le pari de la guerre régionale ».Soutien américain et britanniqueLe Guardian le rappelle : « les forces américaines et britanniques ont aidé à abattre les drones iraniens au-dessus de la Jordanie, de la Syrie et de l'Irak ». Le quotidien britannique souligne que « la Royal Air Force est impliquée dans ces opérations régionales ». En Allemagne, die Welt ajoute que le président américain Joe Biden « s'est entretenu au téléphone avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. La Maison Blanche a ensuite déclaré que Biden avait condamné l’attaque iranienne dans les termes les plus forts possibles » et a réaffirmé « l’engagement sans faille » des États-Unis envers la sécurité d’Israël ». Certains journaux asiatiques donnent aussi une bonne place à l'attaque iranienne. C'est le cas du Japan Times, selon lequel « Les premiers signes suggèrent que les défenses aériennes tant vantées par Israël ont réussi leur plus grand test à ce jour, repoussant un barrage sans précédent de l'Iran ». Enfin, l'Hindustan Times, publie la réaction officielle de l'Inde, qui se dit « sérieusement préoccupée » et appelle à une « désescalade immédiate ».« Épuration ethnique »Côté hebdomadaires, on retiendra l'interview d'Elias Sanbar, au Nouvel Obs. L'écrivain et poète palestinien est très pessimiste. « Israël va vers le gouffre », nous dit-il. À la question : « en tant que militant de la paix, vous sentez-vous trahi par le bombardement massif de Gaza depuis le mois d'octobre ? » Il répond : « C'est Israël qui s'est trahi lui-même, par sa réaction à l'attaque du 7 octobre. Il n'a pas trouvé autre chose à faire que de se venger sur un peuple entier. Cela l'a conduit à mener une épuration ethnique, il n'y a pas d'autre mot ». Quant aux États-Unis, Elias Sanbar les accuse « d'escroquerie », « D'un côté, ils se désolent des massacres », dit-il, « de l'autre, ils multiplient l'aide militaire, sans laquelle Israël ne pourrait continuer ces massacres ». L'écrivain palestinien ne voit aucune raison d'être optimiste. « L'absence d'actes dure depuis 40 ans, dit-il. Qui a forcé la main des acteurs et en particulier d'Israël, pour faire avancer la paix ? Personne... » conclut-il.
4/14/2024 • 5 minutes, 4 seconds
À la Une: la bataille pour le droit à l'avortement aux Etats-Unis
Le débat a été relancé cette semaine, par une décision de la Cour suprême de l'État de l'Arizona, interdisant tout avortement, sauf si la mère est en danger. L'Arizona où la vice-présidente Kamala Harris était hier, vendredi 12 avril, pour un meeting électoral. Le New York Times, qui était aussi sur place, nous raconte qu'elle « a critiqué l'ancien président Donald Trump, au sujet du droit à l'avortement, l'accusant d'être directement responsable de la décision de justice rendue cette semaine en Arizona », car c'est en 2022, lors de son mandat, que la Cour suprême américaine a annulé la protection constitutionnelle de l'avortement. « Trump veut ramener l'Amérique aux années 1800 », a également fustigé Kamala Harris, précise le quotidien canadien Le Devoir. « Voilà à quoi ressemblerait un 2ᵉ mandat de Trump » a ajouté la vice-présidente américaine : « plus d'interdictions, plus de souffrances et moins de liberté ». Mais le cas de l'Arizona met Donald Trump dans l'embarras, remarque Le Devoir. « Cette victoire idéologique s’est transformée en boulet électoral pour les républicains. Les sondages montrent que la majorité des Américains soutiennent l’avortement, ce qui fragilise le parti conservateur dans les urnes ». Donald Trump a même fait volte-face, assurant hier que « la Cour suprême de l'Arizona, est allée trop loin dans ses décisions ».Du Bangladesh à l'IndonésieIl s'appelle Hamid, il a entre 11 et 13 ans, et il est Rohingya, une minorité musulmane de Birmanie. On le voit en photo, petit garçon à l'air sage. « Hamid a passé plus de la moitié de sa vie dans le plus grand camp de réfugiés du monde, un endroit en proie à la criminalité et à un sentiment de désespoir écrasant. Il n’a pas pu aller à l'école et n’aurait eu aucun droit de travailler une fois adulte », explique le Wall Street Journal. Cet immense camp de réfugiés, se trouve « au sud est du Bangladesh. C’est un endroit largement oublié alors que l’attention mondiale et les dollars humanitaires se sont tournés vers Gaza, l’Ukraine et ailleurs », poursuit le quotidien américain. Le « désespoir » y est tel, « qu'il pousse des centaines de jeunes Rohingyas à monter sur des bateaux pour échapper aux camps de réfugiés ». « Mais c'est un voyage cauchemardesque qui pour beaucoup se termine par la mort ». Hamid reconnaît « qu'il a eu peur et qu'il a beaucoup pleuré » pendant ce voyage en mer, après être parti de chez lui, « sans dire au revoir à ses parents, parce qu'il savait qu'ils tenteraient de l'arrêter ». Finalement, le jeune garçon est arrivé en Indonésie, avec son oncle, il vit là encore dans un camp de réfugiés. « Ce n'est pas beaucoup mieux ici, dit-il, mais il y a de bons côtés, comme l'espoir d'aller à l'école ». Son rêve de toujours…Inflation en ArgentineIl faut avoir le cœur bien accroché, pour suivre les hauts et les bas, de l'économie argentine. C'est la Nacion qui décrypte pour nous la situation. En mars, l'inflation dans le pays « était de 11 %, c'est-à-dire beaucoup, mais moins que ce que prévoyaient les marchés »... Toutefois, le chiffre le plus impressionnant est celui de l'inflation sur douze mois en Argentine : 287,9 %. « Pour trouver un chiffre annuel aussi élevé, il faut remonter à mars 1991 », précise la Nacion. Comment cela se traduit-il, au quotidien, pour les argentins ? La liste est longue : en mars, la plus forte hausse est celle « de l'éducation, près de 58 %," en raison de l'augmentation des frais de scolarité ». Il faut aussi compter avec l'augmentation du prix « du téléphone et d'internet, 15,9 % ou encore celle de l'eau, de l'électricité, du gaz, plus 13, 3 % ». Malgré tout, les analystes argentins sont relativement optimistes. Certains tablent sur une augmentation de l'inflation de seulement… 140 % pour l'année 2024 !
4/13/2024 • 4 minutes, 6 seconds
À la Une: la menace iranienne se précise
« Israël se prépare à une attaque iranienne dans les prochaines 48 heures », titre Haaretz, qui cite le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, et son homologue américain Lloyd Austin. « Ils ont, nous dit le quotidien israélien, discuté de l'engagement à toute épreuve des États-Unis envers la sécurité d'Israël, contre les menaces iraniennes ». Le Wall Street Journal titre lui aussi sur cette « attaque iranienne attendue contre Israël dans les deux jours ». Toutefois, selon des sources proches des dirigeants iraniens citées par le quotidien américain, « des plans d'attaque sont en cours de discussion, mais aucune décision finale n'a été prise ».Le Wall Street Journal rappelle que l'Iran a publiquement « menacé de riposter à une attaque la semaine dernière contre un bâtiment diplomatique à Damas ». Selon des sources israéliennes, cette riposte pourrait avoir lieu « à l'intérieur des frontières israéliennes ». Ces dernières heures, poursuit le Wall Street Journal, « des comptes de réseaux sociaux proches des Gardiens de la révolution ont publié des vidéos montrant des simulations d'attaques de missiles contre l'aéroport israélien de Haïfa et son installation nucléaire de Dimona. Un responsable iranien a également déclaré que l'Iran frapperait les usines électriques et de dessalement d'eau d'Israël en cas d'attaque ».La mort d'OJ Simpson à l'âge de 76 ans« Ce qu'OJ Simpson signifiait pour l'Amérique Noire », titre le Washington Post qui ajoute : « Près de 30 ans plus tard, l'arrestation et le procès pour meurtre d'OJ Simpson à Los Angeles évoquent encore des souvenirs forts. Et, pour de nombreux Américains, le cas de Simpson restera également dans les mémoires pour la façon dont il a révélé les profondes divisions entre les Américains noirs et blancs ». En effet, explique le Washington Post, citant un professeur d'université, « le traitement infligé à Simpson par la police et les médias a été vu par de nombreux acteurs de la communauté noire comme preuve que même les célébrités fortunées ne peuvent pas échapper au racisme en Amérique ». Pour rappel, OJ Simpson, ex-star du football américain, avait finalement été acquitté, d'un double meurtre dont celui de son épouse. De son côté, le New York Times, parle de ce procès, comme d'un « point d'inflexion sur la question raciale en Amérique. « Au fil des années », ajoute le quotidien américain, l'histoire d'OJ Simpson a généré une marée de livres, de films, d'études et de débats révélateurs sur les questions de justice, de relations raciales et de célébrité dans une nation qui adore ses héros, en particulier ceux enfermés dans les stéréotypes de la misère à la richesse ».Découverte chinoiseLe South China Morning Post, nous parle du « projet Babel », ou « comment des scientifiques chinois ont construit le premier satellite au monde permettant d'appeler sur un smartphone ». « Désormais, explique le journal, les utilisateurs chinois peuvent composer n'importe quel numéro via le satellite Tiantong, dans des endroits sans couverture de signal, comme les déserts ou les îles isolées, en payant 10 yuans, soit 1 dollar 40, chaque mois ». Alors, comment les Chinois en sont-ils venus à cette performance technologique ? Tout remonte à 2008, lorsque plus de 80 000 personnes ont « perdu la vie dans un tremblement de terre de magnitude 8. Une catastrophe aggravée par des perturbations des communications dans de nombreuses villes, entravant les efforts des secours ». C'est alors, explique le South China Morning Post, « que le gouvernement chinois a discrètement lancé le projet Tian Tong, visant à mettre en place "un système de communication par satellite, accessible à tous, Quelle que soit la situation économique de l'utilisateur ». Et la Chine a été prudente, conclut le quotidien : « elle a déposé un grand nombre de brevets, pour le satellite Tiantong, ce qui signifie que les entreprises chinoises de haute technologie n'ont pas à s'inquiéter d'éventuels obstacles à ces brevets ou des sanctions de l'Occident lorsqu'elles utiliseront cette technologie révolutionnaire ».
4/12/2024 • 4 minutes, 25 seconds
À la Une: le pacte migratoire signé au Parlement européen
« L'Europe durcit son droit d'asile », titre le Süddeutsche Zeitung, qui égrène ces nouvelles règles, notamment une sorte de filtrage « aux frontières extérieures de l'UE afin d'endiguer l'immigration illégale ». « Pour la première fois depuis la crise de 2015-2016, abonde Le Figaro, l'Union européenne se dote de règles communes, la solidarité prévalant avec les pays qui enregistrent les arrivées les plus massives de migrants ». « Une refonte de la loi sur l'immigration, dans l'espoir de priver l'extrême-droite de vote », à deux mois des européennes, souligne le journal grec The National Herald. Le scrutin européen est « particulièrement menacé par les ingérences étrangères », avertit Le Monde. « La participation y est historiquement faible et, dans les pays les moins peuplés de l'UE, des campagnes d'influence peuvent [...] avoir des répercussions importantes ». Ce sera donc « un test grandeur nature pour le Digital Services Act, le nouveau règlement européen sur la modération des plateformes », analyse le journal français. Ces campagnes de désinformation servent pour la plupart un argumentaire prorusse.À Gaza, toujours aucun accord de trêveLes médias internationaux publient les images d’un Aïd bien morose dans l’enclave palestinienne. Le journal israélo-palestinien +972 publie le témoignage d'une de ses journalistes gazaouies, contrainte à une fuite permanente : « six mois, trois villes et d'innombrables lieux de refuge », écrit-elle. « Mes efforts journalistiques sont devenus presque impossibles, déplore-t-elle. Des amis ont fermé leur porte à ma famille parce qu'ils ne voulaient pas qu'un journaliste reste avec eux, pensant que nous étions une cible ».Les journaux israéliens, eux, se désespèrent d'un nouvel accord pour libérer des otages du Hamas et accusent Benyamin Netanyahou. Le Premier ministre « fait traîner la guerre pour éviter l'effondrement de sa fragile coalition de droite », pense Haaretz qui prévient : « Ne vous attendez pas à un accord sur les otages de la part de Netanyahou ». « Il est temps de dire au revoir à Bibi », s'impatiente le Jérusalem Post qui considère que le dirigeant israélien « est lui-même otage, prisonnier des partenaires de coalition d'extrême-droite qu'il a accueilli dans son gouvernement ».Football : le PSG « condamné à une remontada »Après la victoire du FC Barcelone 3-2 sur le PSG en quarts de finale aller de la Ligue des champions, l’Espagne, forcément, se réjouit. C’était « une soirée magique », s’émerveille El Periodico. « Brutal », « jeu spectaculaire », tranche le quotidien sportif espagnol. « Quelle belle nuit », s'exclame Marca qui signale aussi la victoire d'un autre club espagnol, l'Athletico Madrid, contre Dortmund.En France, la presse est forcément plus mesurée. « Remonter la pente » titre L'Équipe en Une, faisant allusion à la fameuse remontada. « Paris trop naïf », regrette Le Parisien. Les journaux en veulent surtout à Kylian Mbappé : So Foot lui reproche une « prestation cauchemardesque, fantomatique », « il a joué comme il joue depuis un petit mois », c'est-à-dire avec bien peu de résultats.
4/11/2024 • 4 minutes, 13 seconds
À la Une: les ravages de six mois de guerre à Gaza
Le quotidien français Libération fait sa Une sur Gaza, avec la photographie d’une famille : une mère, un père et un frère, visages déformés par la douleur, par les larmes. La mère tient dans ses bras un enfant, son fils, enroulé dans un drap blanc, mort dans un bombardement israélien. Le quotidien français partage les clichés de 14 photographes palestiniens, qui sont « nos yeux et nos oreilles dans l'enfer de Gaza ». Sur ces images, beaucoup d'enfants, le visage ensanglanté, blanchi par la poussière des gravats, accompagnés des commentaires des photographes sur « six mois de tragédie et de survie ».El Pais publie de son côté des images satellites, qui attestent de la destruction de l'enclave, avec des avant/après. « Près de 6 bâtiments sur 10 sont endommagés ou détruits », précise le journal espagnol.L'Orient-le-Jour, dans sa Une, espère une trêve pour l'Aïd, la fin du ramadan mais le Jerusalem Post n'est pas optimiste et considère que le Hamas « traîn[e] les pieds » en refusant les propositions israéliennes de cessez-le-feu. Pour le journal israélien, « le comportement du Hamas est celui d'une organisation qui croit être aux commandes ».Scrutin morose en Corée du SudPour les législatives, « nous avons le choix entre un escroc à gauche et un idiot à droite », s'énerve un électeur dans le journal français La Croix.Pour L'Humanité, l'antiféminisme est « au cœur des législatives ». Le dirigeant de droite « cherche à séduire les jeunes masculinistes », explique le journal, qui interviewe une militante féministe. « Beaucoup de femmes se sont dressées contre le système patriarcal. Chez les jeunes hommes, l'idée d'injustice s'est propagée. [Ils] insultent les femmes et leur reprochent leurs difficultés à draguer, à se marier, ou la baisse de la natalité », déplore-t-elle.La Cour suprême de l’Arizona confirme l’interdiction de l’avortementCette décision « renverse la stratégie de Trump » sur le sujet, explique le Washington Post. Lundi 8 avril 2024, le candidat des républicains pour la présidentielle « a refusé de soutenir toute nouvelle loi nationale fixant des limites » à l'IVG, allant ainsi « à l'encontre des opinions » de nombreux de ses collègues conservateurs. Ce dernier fait tout pour éviter le sujet dans la campagne : « un débat sur une loi nationale sur l'avortement réduirait ses chances en novembre », pointe encore le Washington Post.« L'homme qui a supprimé le droit à l'avortement est là pour vous dire qu'il est modéré », raille de son côté le New York Times qui y voit une position opportuniste. « S'il parvient à persuader les électeurs sceptiques qu'il n'est pas un Mike Pence ou un Ron DeSantis, il aura fait un pas de plus vers un second mandat », analyse l'éditorialiste.Première condamnation de la Suisse pour inaction climatique« La discrète Suisse n'a tellement pas l'habitude d'être au centre de l'attention internationale que cette condamnation sonne comme un coup de tonnerre », lâche Le Temps. La Weltwoche, journal de Suisse allemande, est vexée de la condamnation de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) et rappelle que les Helvètes n'émettent que « 0,18 % des émissions mondiales de CO2 ». La presse romande semble plus humble, comme La Liberté, qui admet que les Suisses, « en adeptes des petits pas, privilégiant le consensus mou, prennent souvent des mesurettes ».
4/10/2024 • 4 minutes, 3 seconds
À la Une: une tribune signée par les présidents français et égyptien avec le roi de Jordanie
Un appel dans le journal Le Monde pour « un cessez-le-feu immédiat à Gaza » signé par Emmanuel Macron, Abdel Fatah al-Sissi et le roi Abdallah II. « Aucune paix au Moyen-Orient ne pourra procéder du terrorisme, de la violence ou de la guerre, écrivent-ils. Elle résultera de la solution des deux États. » Ils mettent en garde, « contre les conséquences dangereuses d'une offensive israélienne à Rafah ». Offensive toujours en préparation dans cette ville du sud de l'enclave. Également dans le sud de Gaza, le retour des habitants à Khan Younès. Une ville « méconnaissable » pour ce Gazaoui interrogé par le New York Times. Au lendemain du retrait israélien, il a découvert sa maison rasée : « J'ai travaillé pendant 20 ans pour la construire. [...] Coin par coin, pierre par pierre. Et il suffit d'appuyer sur un bouton pour la réduire à l'état de ruines. » Des « bâtiments détruits », décrit The Guardian, et « une odeur de mort sous les décombres », où de nombreux corps sont restés ensevelis des jours et des jours.Accord en HaïtiPrès d'un mois après la démission du Premier ministre, un accord politique a été trouvé pour former un conseil de transition. L'objectif est de mettre en place une transition de 22 mois, rapporte leMiami Herald, pour une « prestation de serment d'un nouveau président dans deux ans, le 7 février 2026 ». Haïti est rongé par la violence des gangs, qui contrôlent 80% de la capitale, selon Port-au-Prince. Et qui arme ces bandits ? « Les États-Unis sont leur magasin », pointe le Washington Post. Elles arrivent notamment par la mer, « démontées et cachées parmi des marchandises légitimes, enveloppées dans du papier d'aluminium ou des sacs poubelles ». L'article précise aussi que « certaines autorités haïtiennes sont de mèche avec les passeurs ».Lutte contre le trafic de drogue en FranceEn France, Libération dresse un premier bilan de l'opération « place nette XXL » contre le trafic de drogue. « Le gouvernement fait son festival de came », raille le quotidien de gauche, qui parle d'une « campagne de com controversée ». Il détaille des « saisies et interpellations [...] insignifiant[e]s » et même ce « joli fiasco à Strasbourg », où le ministre de l'Intérieur annonce par erreur, sur X, une opération de police qui ne devait avoir lieu que le lendemain. Libé interroge aussi des habitants de la Castellane, à Marseille, l'une des « places fortes du trafic ». Ils déplorent des contrôles permanents, « cinq fois d'affilée dans la journée », avec parfois des amendes « aux mamans qui n'ont pas leur contrôle technique ». Donc, rien à voir avec la lutte anti-drogue. « Ça tue plus les habitants que le trafic. [...] Même si la police occupait toutes les cités, les trafiquants iraient sur la Lune », ironise un jeune homme. Tollé de l'oignon vert en Corée du SudLors d'une visite sur un marché, le président Yoon Suk-yeol a estimé que cette plante, l'un des aliments de base dans le pays, avait un prix raisonnable. Or, les maraîchers avaient baissé ce prix exprès, le temps de sa visite. Cet épisode « a fini par alimenter les soupçons selon lesquels le dirigeant est déconnecté de la réalité », déclare The Guardian. Ce simple légume est alors devenu « un symbole puissant de la colère des électeurs face à la hausse des prix dans la 4e économie d'Asie ». Éclipse solaire totaleCe lundi 8 avril, la Lune est venue bloquer les rayons du soleil. Un phénomène qui a passionné les foules. Le Boston Globe par exemple, partage des photos de badauds, avec les traditionnelles lunettes protectrices. « Une obscurité étrange », raconte le journal, avec des badauds qui rivalisent de qualificatifs et superlatifs : « impressionnant », « époustouflant », « sublime ».« Rien ne peut battre ça, pas même les aurores boréales », s'émerveille-t-on dans Le Devoir, journal québécois. À Montréal, la prochaine éclipse solaire totale aura lieu en 2205. C'était donc bien l'expérience d'une vie.
4/9/2024 • 3 minutes, 54 seconds
À la Une: une «nouvelle phase» israélienne à Gaza et à la frontière libanaise
« Israël nous prépare au pire », redoute L'Orient-Le-Jour dans sa Une, après l’annonce d’une nouvelle phase israélienne dans sa préparation à « la guerre » à sa frontière avec le Liban. « L'État hébreu agite de nouveau le spectre d'une guerre totale au Liban », puisque les échanges de tirs meurtriers avec le Hezbollah s'intensifient ces derniers jours.Dans le même temps, l'armée israélienne a retiré ses troupes du sud de Gaza. Et cela suscite « un sentiment de malaise » pour les Israéliens, commente le Jerusalem Post. Ces deniers « considèrent que l'opération à Gaza est incomplète et craignent que les troupes soient retirées de l'enclave parce que la vraie guerre est sur le point d'éclater dans le nord ».Six mois après le début de la guerre, « Israël n'a plus de marge de manœuvre », considère The Guardian qui remarque que même ses alliés « prennent leurs distances », notamment depuis la mort de travailleurs humanitaires à Gaza. « Israël est devenu un voyou », assène le journal britannique, un État qui « enfreint tous les protocoles, insult[e] ses alliés [...], ignore et défie les décisions et les avertissements émis par les organisations de ce monde démocratique ».Le génocide des Tutsis au Rwanda, 30 ans après« C'est comme si c'était hier », commente Rwanda Today qui s'inquiète d'une désinformation qui se propage, notamment en ligne, sur le génocide.« Cela revient à tuer les victimes et les survivants une seconde fois », s'inquiète l'auteur, qui propose ainsi d'élaborer « un programme d'études obligatoire pour tous les élèves. »Pour le burkinabè Le Pays, « ce 30e anniversaire sera peut-être l'occasion de tourner la page de l'acrimonie entre le Rwanda et la France ». L'éditorial pointe les positions du président français qui a admis, en 2021, la « responsabilité accablante » de Paris dans le génocide, avant d'estimer, il y a quelques jours, que son pays « aurait pu arrêter le génocide » mais « n'en a pas eu la volonté ». Pour Le Pays, « ce mea culpa [...] pourrait servir de catharsis à ce passé douloureux ».La nuit en plein jour en Amérique« Et maintenant, place au spectacle de l'éclipse totale, s'impatiente le québécois Le Devoir. Pour la première fois en 92 ans, il fera nuit en plein jour à Montréal », explique le journal avant de donner les lieux de rassemblements pour assister à ce phénomène. « A once in a life-time event », un événement unique dans une vie, souligne la presse anglophone comme le Boston Globe.Cela laisse rêveur le New York Times qui devient un peu lyrique : cette éclipse, dit-il, « nous rappelle l'expérience collective de la vie, la danse entre la spiritualité et la science et l'étonnement pur et simple de faire partie de la grande histoire des choses ».
4/8/2024 • 4 minutes, 2 seconds
À la Une: Israël sur le banc des accusés, après la mort de 7 humanitaires
C'est particulièrement l'enquête menée par Israël qui est mise en cause. Certes, Israël a reconnu de « graves erreurs », mais les conclusions de cette enquête « manquent de crédibilité » estime WCK, World Central Kitchen, l'ONG américaine dont les volontaires ont été tués lundi. Le Guardian s'en fait l'écho, et précise que l'ONG réclame une « enquête complète et indépendante », estimant que « L'armée israélienne ne peut pas enquêter de manière crédible sur son propre échec à Gaza ». « Erin Gore, La directrice générale de l'association », poursuit le quotidien britannique, a déclaré : « Les excuses d'Israël pour le meurtre scandaleux de nos collègues, ne représentent qu'un maigre réconfort. Israël doit prendre des mesures concrètes pour assurer la sécurité des travailleurs humanitaires ». Le Washington Post affirme de son côté que « Pendant des mois, les ONG à Gaza ont prévenu que le système utilisé pour coordonner leurs livraisons avec l'armée israélienne était défectueux, mettant en danger la vie des secouristes ». « Au cours des 6 derniers mois », précise le quotidien américain, « des organisations humanitaires, dont Médecins sans frontières et l'agence de secours des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), ont rendu publics au moins 9 incidents de convois humanitaires ou de bâtiments attaqués, bien que leurs itinéraires ou leurs coordonnées aient été partagés, à l'avance, avec les autorités israéliennes ». Le 30ème anniversaire du génocide au Rwanda.Le journal le Temps, en Suisse, nous parle du « délicat cheminement » du Rwanda. Le quotidien s'est rendu à Nyundo, dans l'ouest du pays, où il a rencontré John, professeur d'histoire né en 1994, l'année du génocide. « Dans la salle des profs », raconte le Temps, « il feuillette les manuels qui abordent cette période douloureuse de l’histoire du pays. C’est d’autant plus sensible que les ethnies hutues comme tutsies ont été officiellement proscrites depuis la fin du génocide. Il n’y a plus que des Rwandais, censés oublier les divisions du passé. « Mais », explique John, « On est obligé d’en parler, de dire qui sont les victimes et les coupables. Et on insiste toujours sur le fait que ça appartient au passé ». Un autre jeune professeur, Bruno, qui lui non plus n'a pas vécu le génocide, souligne que l'inquiétude est tout de même à l'ordre du jour. Car de l'autre côté de la frontière avec la RDC, tout près, les combats font rage. « Fin 2021, après huit ans de sommeil », précise le Temps, « la rébellion congolaise du M23, qui revendique la protection d’une minorité tutsie également présente de ce côté-là de la frontière, a repris les armes ». Avec notamment « le soutien de l’armée rwandaise ». « Ça fait peur », murmure Justin, un élève qui s'interroge « En finira-t-on jamais avec cette histoire, cette stigmatisation ? »Fine poussièreLa France va-t-elle devoir affronter ce week-end une tempête de sable ? La réponse est non, mais il n'est pas complètement incongru de poser la question. C'est Libération qui nous l'explique : « d’importantes quantités de poussières orangées du Sahara vont teinter le ciel sur l’intégralité du territoire métropolitain entre samedi et lundi. Sans pour autant subir une tempête de sable ». Techniquement, poursuit le journal, « Lorsque les vents sont suffisamment forts dans le Sahara, la plus grande étendue désertique du monde, ils réussissent à soulever les grains de sable, qui, en retombant, se fracturent en poussière, beaucoup plus fine ». Et cette poussière voyage, elle peut même aller « jusqu'en Scandinavie », précise un météorologue. Mais ce n'est pas tout... poursuit Libération : « Ce flux d’air venant du Sahara ne va pas se contenter d’apporter uniquement du sable. D’après Météo-France, un épisode de douceur « remarquable » est attendu ce week-end, avec des températures avoisinant les 30 °C ». Exceptionnel pour un mois d'avril, alors que l'adage nous dit : « En avril, ne te découvre pas d'un fil ».
4/6/2024 • 4 minutes, 9 seconds
À la Une: la situation à Gaza et le 30e anniversaire du génocide au Rwanda
« Israël va rouvrir le passage d'Erez vers Gaza », titre le Guardian, « une annonce faite quelques heures après avertissement du président américain Joe Biden selon lequel le futur soutien américain à Israël dépendrait de la prise de mesures concrètes par Israël pour protéger les civils et les travailleurs humanitaires ». Néanmoins, dans son communiqué, le gouvernement israélien explique bien que cela n'est en rien une forme d'apaisement. Selon ce communiqué, en effet, « Cette aide accrue permettra d'éviter une crise humanitaire et elle est nécessaire pour assurer la poursuite des combats et atteindre les objectifs de la guerre ». Le Wall Street Journal, de son côté, s'intéresse aux « erreurs mortelles de l'armée israélienne à Gaza », sous la photo d'un linceul porté par « les parents et amis », de l'un des travailleurs humanitaires tués lundi par une frappe israélienne. L'armée israélienne « a reconnu avoir identifié par erreur les véhicules comme des cibles ennemies ». « Ce n'est pas un incident isolé, a déclaré Joe Biden, estimant qu'Israël ne fait pas assez pour protéger les travailleurs humanitaires qui tentent d’apporter l’aide dont les civils ont désespérément besoin ». Selon les informations du Wall Street Journal, « plus de 20 000 personnes qui n'auraient pas dû être des cibles auraient été tuées par l'armée – pour la plupart des civils palestiniens, mais aussi des otages israéliens captifs, des travailleurs humanitaires et des journalistes, selon les responsables palestiniens de la santé, l'ONU et les organisations qui documentent la guerre ».« Un pas en avant »À l'approche du 30ᵉ anniversaire du génocide, Emmanuel Macron a estimé hier que la France « aurait pu arrêter le génocide, mais qu'elle n'en a pas eu la volonté politique ». Des propos repris par le journal Libération, qui publie aussi la réaction de l'historien Vincent Duclerc, lequel parle « d'un pas en avant, incontestablement », il parle également « d'une reconnaissance extrêmement forte de toutes les fautes que la France a commises à partir du début des années 90 au Rwanda ». En France encore, le quotidien l'Humanité publie un numéro spécial de 6 pages, consacré au Rwanda, avec en Une, la photo d'une femme portant un bébé dans le dos, et regardant un mémorial sur lequel sont inscrits les noms de nombreuses victimes. Pour le quotidien français, Emmanuel Macron n'est pas allé assez loin, hier, dans ses propos. L'Humanité regrette que « l'Élysée nie toujours toute complicité avec les génocidaires ». « Au mépris de la vérité », ajoute le quotidien, qui publie également un portrait du président rwandais, « l'indétrônable Paul Kagamé, qui précise-t-il, entame sa quatrième décennie à la tête du pays ». « Sa longévité politique, estime le journal, il la doit certainement à sa capacité d'analyse et à sa compréhension des enjeux et des rouages politico-économiques, qui lui permettent de coopérer avec la Russie, tout en ouvrant une ambassade ukrainienne ». Eclipse dangereuseCette éclipse aura lieu lundi prochain, mais elle ne sera visible que depuis une partie de l'Amérique du Nord. Et c'est à l'intention des chanceux qui pourront l'observer, que le quotidien canadien le Devoir s'adresse et répond à cette question : « Peut-on photographier une éclipse solaire avec son téléphone portable ? » Eh bien la réponse est non. En tout cas, « pas sans filtre adéquat, la NASA prévient qu’il ne faut pas regarder le soleil dans le viseur de son appareil photo, même avec des lunettes de protection, car il peut concentrer les rayons du Soleil à la manière d’un télescope : ces rayons risqueraient alors de traverser les lunettes et de brûler la rétine ». Prudence donc... Le Devoir précise tout de même que « l'on peut prendre des photos sans filtre pendant la période d'obscurité totale de l'éclipse ». Évidemment, c'est moins excitant, mais certainement plus prudent !
4/5/2024 • 4 minutes, 15 seconds
À la Une: Israël sur le banc des accusés…
L’indignation ne retombe pas après la mort des sept humanitaires en début de semaine à Gaza, tués par une frappe israélienne. Les condamnations sont unanimes et les accusations se précisent…Certes, pointe Libération à Paris, « face au tollé provoqué par cet énième incident impliquant des acteurs humanitaires (près de 200 ont été tués depuis le 7 Octobre), l’armée israélienne a reconnu avoir commis une "grave erreur" tandis que le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, a assuré que la frappe n’était pas "intentionnelle" ». Mais, poursuit Libération, « les organisations humanitaires ne sont pas du même avis et dénoncent une attaque ciblée. Selon World Central Kitchen, le convoi, dont les véhicules étaient identifiables puisque le logo de l’ONG était inscrit sur leur toit, se déplaçait sur un itinéraire pré-approuvé et coordonné avec les forces de défense israéliennes. »Pour Isabelle Defourny, présidente de Médecins sans frontières, interrogée par Libération, « Israël tente clairement de limiter l’aide humanitaire aux Gazaouis, soit en imposant des restrictions, soit en menant des attaques délibérées sur ceux qui essayent de la fournir ».Une stratégie délibérée ?Pour le Guardian à Londres, il s’agit en effet d’une stratégie voulue par Israël, une sorte de « politique de la terre brûlée » : « les forces israéliennes tuent des travailleurs humanitaires et par là même accentuent la famine », dénonce le quotidien britannique qui rappelle les propos tenus par le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, au lendemain de la tragédie du 7 octobre : « nous allons imposer un siège complet à Gaza. Il n’y aura ni électricité, ni nourriture, ni carburant. (…) Il n’y aura plus de Hamas. Nous éliminerons tout ».Et le Guardian d’appeler le Premier ministre britannique Rishi Sunak à « prendre des sanctions » contre Israël, notamment un « embargo immédiat sur les armes ».Semer le chaos et l’anarchie à Gaza ? Est-ce le but d’Israël ? Question posée par le New York Times. « Les ONG semblent être le dernier fil qui empêche Gaza de s’effondrer. Sans aide alimentaire ni institution capable de maintenir l’ordre, qu’adviendra-t-il des deux millions d’habitants de Gaza ? Une fois que l’infrastructure humaine d’un lieu a disparu, ce lieu risque de sombrer dans le chaos ».Justement, poursuit le New York Times, « une Israélienne de droite, Daniella Weiss, chef de file des colons, a prédit que si les habitants de Gaza ne recevaient pas d’aide humanitaire, d’autres pays auraient pitié d’eux et les accueilleraient en tant que réfugiés, laissant Gaza aux Israéliens pour qu’ils s’y réinstallent. Ce serait, commente le quotidien américain, un crime contre l’humanité, et nous espérons que ce n’est pas la stratégie qu’utilise Israël ».Les États-Unis attentistes…Alors, s’interroge Haaretz à Tel Aviv, « l’assassinat par Israël des travailleurs humanitaires du World Central Kitchen à Gaza sera-t-il le point de bascule pour Joe Biden ? »Apparemment, non… Les responsables américains restent attentistes…En effet, note le Washington Post, « la politique des États-Unis à l’égard d’Israël n’a pas changé. Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, a affirmé que les États-Unis laisseraient Israël terminer son enquête avant de tirer des conclusions ».Et le Washington Post de s’interroger : « où est la ligne rouge à ne pas dépasser pour Joe Biden ? »Pour Le Temps à Genève, « le grand écart de l’administration Biden, entre son soutien sans faille à Israël et son rôle de gardien contre un embrasement régional, est de plus en plus instable. La guerre au Moyen-Orient fragilise aussi les chances de réélection de Joe Biden en novembre prochain. Le président pousse pour un cessez-le-feu à Gaza mais rechigne à conditionner l’aide militaire à Israël pour y parvenir. »La faute au Hamas…Enfin, le Jerusalem Post dédouane Israël de toute responsabilité : « toutes les victimes civiles à Gaza, même celles causées par erreur par Israël, doivent être imputées au Hamas, écrit-il. Si le Hamas n’avait pas attaqué le 7 octobre, ou s’il avait libéré les otages peu de temps après et s’il s'était rendu, rien de tout cela ne se serait produit. Israël enquêtera et tirera les leçons de cette tragédie, affirme encore le Jerusalem Post. La communauté internationale doit mettre un frein à son hypocrisie et cesser de traiter les zones de combat comme des scènes de crime, ce qu’elle ne fait apparemment que, de manière inexplicable, lorsque l’État juif est impliqué. »
4/4/2024 • 4 minutes, 8 seconds
À la Une: l’indignation après la mort de 7 humanitaires à Gaza
« Impardonnable » : le Jerusalem Post reprend en titre le terme utilisé par Erin Gore, le président de l’ONG World Central Kitchen, après la mort hier, mardi matin, de sept humanitaires dans la bande de Gaza, victimes d’une frappe de l’armée israélienne. Le Jerusalem Post qui relaye les messages de condoléances et d’excuses lancés par les autorités israéliennes.Le quotidien israélien d’opposition Haaretz pointe le « contraste saisissant » entre la réaction de contrition d’Israël et ses précédentes réactions aux tragédies humanitaires survenues au cours du conflit à Gaza. « Cette fois, il n’y a eu aucune hésitation, aucune accusation contre le Hamas qui aurait causé la mort d’innocents, relève Haaretz. Il n’y a eu aucun blâme des victimes, aucune insinuation selon laquelle les travailleurs humanitaires se seraient trouvés au mauvais endroit au mauvais moment, ou auraient été associés à des éléments hostiles qui auraient fait d’eux une cible légitime. Les Forces de défense israéliennes ne pouvaient en aucun cas prétendre que l’ONG World Central Kitchen avait commis un quelconque acte répréhensible. L’organisation travaillait en étroite coordination avec l’armée israélienne. »Et Haaretz de poursuivre : « la mort de ces travailleurs humanitaires polonais, australiens, canadiens, britanniques, méritait absolument les paroles humbles et humaines de pardon prononcées par les Israéliens. Mais, s’exclame encore le journal, il en va de même pour les milliers de vies palestiniennes perdues. On espère que la réaction à cette tragédie sera plus qu’une réponse ponctuelle et qu’elle servira de leçon qui sera appliquée à l’avenir à toutes les victimes innocentes des actions d’Israël. »« Où sont les limites ? »La presse internationale exprime son indignation ce matin…« Des bombes contre l’aide humanitaire », s’insurge El Pais à Madrid. El Pais qui rejette les excuses de Benyamin Netanyahu : « elles ne servent à rien » et qui pointe le « cynisme » du Premier ministre israélien lorsqu’il a déclaré : « cela arrive en temps de guerre… »Et pourtant, soupire le Guardian à Londres, « les employés de World Central Kitchen se trouvaient dans des voitures clairement siglées, dans une zone "sans conflit". Ils s’éloignaient d’un entrepôt d’aide alimentaire, après avoir coordonné leurs mouvements avec Tsahal. Le convoi a été touché non pas une mais trois fois, tuant les survivants en fuite. »Et le Guardian de hausser le ton : « Netanyahu considère son meilleur espoir de survie dans une guerre éternelle. Les alliés d’Israël sont de plus en plus réticents à défendre ses actions, mais ils ne les arrêteront pas. Que faudrait-il pour transformer les lamentations américaines en actions et empêcher Joe Biden de donner son feu vert à la fourniture d’avions de combat F-15 à Israël ? Où sont les limites maintenant ? Que faudra-t-il pour que les alliés d’Israël disent : stop, pas plus. »Trois enseignementsPour le New York Times, ce drame démontre trois faits majeurs :Premièrement, l’armée israélienne frappe trop souvent à l’aveugle : « Selon les Nations unies, au moins 196 travailleurs humanitaires ont été tués à Gaza et en Cisjordanie depuis le début de la guerre en octobre. »Deuxièmement : « cette tragédie va entraver l’aide humanitaire à Gaza et donc aggraver les risques de famine. »Et troisièmement, « la crédibilité d’Israël en a pris un nouveau coup, et celle de l’Amérique aussi. (…) Le président Biden ne semble toujours pas disposé à user de son influence pour inciter Israël à relâcher la pression. »Israël de plus en plus isolé…Résultat, constate Le Figaro à Paris : « seul sur le banc des accusés, Israël risque plus que jamais l’isolement international. (…) Les images des cadavres ensanglantés des travailleurs humanitaires, leurs passeports britanniques, australiens et polonais déposés sur leurs gilets pare-balles, ont été largement partagées. Elles sont désastreuses pour Israël. (…) Un tonnerre de protestations s’est élevé dans le monde entier et particulièrement dans les pays dont des ressortissants ont été tués », relève encore Le Figaro, « mais la charge la plus rude est venue d’un ancien président d’Israël, Reuven Rivlin. Dans une interview à la radio militaire, très écoutée en Israël, il s’est inquiété de voir son pays "à deux pas de l’ostracisation internationale. Nous sommes en train de perdre, a-t-il déploré, les fantastiques valeurs morales que tous les gouvernements d’Israël ont défendues pendant des générations". »
4/3/2024 • 4 minutes, 10 seconds
À la Une: est-ce le début de la fin pour Erdogan?
48 heures après la défaite historique aux municipales de l’AKP, le parti du président turc, la presse internationale continue de s’interroger : la Turquie est-elle en plein virage ? Est-ce le début de la fin pour Recep Tayyip Erdogan ? Le leader de l’opposition Ekrem Imamoglu pourrait-il s’imposer en 2028 ?Réponse avec ce dessin publié par Le Soir à Bruxelles : « Ne vendez jamais la peau de l’ours trop vite… », affirme un Erdogan déguisé en plantigrade devant une urne…Certes, précise Die Welt à Berlin, « le déclin de l’AKP est évident ; ça n’est plus un parti, mais une agence corrompue de distribution des bénéfices de l’État, dont la cohésion et le pouvoir sont assurés uniquement par Erdogan. » Mais malgré la défaite, « Erdogan pourrait rester en place au-delà de la présidentielle de 2028, même si la Constitution turque n’autorise pas de troisième mandat. Si sa santé le permet, Erdogan pourrait trouver une astuce pour contourner l’obstacle. (…) Toutefois, ce qu’il ne peut éviter, pointe encore Die Welt, c’est le message de cette élection qui dépasse la Turquie : aucun régime autoritaire ne dure aussi longtemps que les autocrates aiment le croire. »Un signal d’espoir…Toujours en Allemagne, le Süddeutsche Zeitung veut y croire. « C’est le début d’une longue fin », affirme le quotidien bavarois. « Dimanche soir, une Turquie, sans l’actuel président, semblait envisageable. Pas pour tout de suite, Erdogan a été élu pour quatre années supplémentaires. Mais son pouvoir, qui apparaissait dernièrement comme un fait inébranlable, est désormais remis en question. (…) Son parti, l’AKP, a perdu plusieurs millions d’électeurs depuis la présidentielle de l’année dernière (…). Erdogan dirige donc désormais un pays dans lequel des majorités se forment contre lui. Et dans lequel un nouveau mouvement politique a vu le jour, autour d’Ekrem Imamoglu, que beaucoup voient déjà comme le prochain président. »« Espoir en Turquie », renchérit Le Devoir à Montréal. « La Turquie autoritaire — avec, depuis dix ans, l’inféodation de l’armée, de la justice et d’une bonne partie des médias au gouvernement AKP, lui-même vassalisé par un président tout-puissant — la Turquie reste un pays où l’on peut tenir des élections, compter les votes sans les triturer et aboutir à un résultat défavorable au régime. Même s’il ne s’agit que d’élections municipales, la Turquie, avec sa société civile, ses partis politiques d’opposition toujours vivants, envoie un signal d’espoir face à la vague mondiale de l’autoritarisme. »Un chemin encore long…Le quotidien La Croix à Paris reste prudent : « si l’on peut se réjouir de la vitalité de la démocratie de cette puissance régionale, il est sans doute encore trop tôt pour parler de printemps démocratique. La Turquie reste un pays autoritaire où associations, ONG et presse, sans parler des fonctionnaires, sont étroitement surveillés et limités dans leurs actions. Mais au moins, preuve est faite que la poussée nationaliste et populiste n’est pas une fatalité. »Prudence également pour Le Figaro, toujours à Paris : « bien qu’affecté par ce scrutin, Erdogan garde la main sur les principaux leviers du pays en vertu d’une Constitution taillée sur mesure et d’un pouvoir qui s’est renforcé depuis le putsch raté, sur fond de purges et de contrôle renforcé des médias. S’il lui est arrivé d’évoquer la possibilité de tirer sa révérence, il ne faut pas sous-estimer, estime Le Figaro, sa capacité à tourner les crises à son avantage. Des noms circulent déjà pour la prochaine présidentielle de 2028 : Selçuk Bayraktar, gendre d’Erdogan et fabricant des fameux drones turcs, ou encore l’actuel chef de la diplomatie, Hakan Fidan. » Deux personnalités qui pourraient « faire face aux potentiels rivaux que représenteraient les maires d’Istanbul et d’Ankara. Reste que l’opposition doit lui aussi prouver sa capacité à surmonter sa récente crise interne. »Et Le Figaro de conclure avec ce commentaire de la politologue turque Selin Senocak : « s’il est indéniable que la Turquie se prépare à l’après-Erdogan, il est prématuré de parler de victoire de l’opposition. Je prédis l’émergence de nouveaux blocs et des changements possibles dans les mois à venir. »
4/2/2024 • 4 minutes, 1 second
À la Une: un revers pour Recep Tayyip Erdogan
« En Turquie : le parti d’Erdogan est en net recul aux élections municipales, constate Le Figaro à Paris. Le parti d’opposition CHP, (le Parti républicain du peuple) garde le contrôle des deux villes "phares" remportées en 2019, Ankara, la capitale, et Istanbul, que le "reis" voulait à tout prix reconquérir. (…) Malgré la fatigue politique, poursuit Le Figaro, [les Turcs en sont à leur neuvième élection en dix ans] et le manque d’enthousiasme dans un contexte de dérive autoritaire et de récession économique, l’importante participation (76%) des électeurs a finalement prouvé leur envie d’exprimer leur mécontentement croissant. »Commentaire du Temps à Genève : « L’espoir est sauf. C’est ce qu’ont dû ressentir, hier, bon nombre d’opposants à Recep Tayyip Erdogan en découvrant les résultats des élections municipales. Eux qui gardent en mémoire l’amère défaite de l’an dernier à la présidentielle se consolent et constatent que tout n’est pas perdu, puisque l’opposition conserve les grandes villes : Ankara, la capitale, et surtout Istanbul, ville aux 16 millions d’habitants, qui concentre 20% de la population de la Turquie et un tiers de sa richesse. (…) Les résultats d’hier sont une déception cuisante, mais aussi une source d’inquiétude pour l’avenir de la formation d’Erdogan, l’AKP, note encore Le Temps, dont les scores se dégradent d’une élection à l’autre (moins de 37% des voix au niveau national hier dimanche, contre 44% au scrutin de 2019). »Ekrem Imamoglu, prochain président ?Alors désormais, pointe le quotidien genevois, « plus que n’importe quelle autre figure de l’opposition, le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu s’impose comme le grand rival du chef de l’État et son plus sérieux adversaire – à ce stade, tout du moins – pour la présidentielle de 2028 (…). Son image d’acteur politique au-dessus des partis, capable de tisser un lien direct avec les électeurs, s’est considérablement renforcée hier. Chez ses plus fidèles partisans, le destin national du maire d’Istanbul ne fait plus aucun doute, affirme encore Le Temps. "Il sera président, c’est certain ! Un très bon président, notre deuxième Atatürk, un leader pour le peuple turc !", s’emballe Ayça, 62 ans. Une référence à Mustafa Kemal Atatürk, fondateur de la République turque, mais aussi du CHP, premier parti d’opposition, dont Ekrem Imamoglu briguera sans doute la présidence dans les prochains mois ».Pour Die Welt à Berlin, la Turquie est en train de connaître « un bouleversement politique. Il y a seulement dix mois, la population élisait son Parlement et son président et confirmait Erdogan au pouvoir. La large alliance de l’opposition s’était alors effondrée. Erdogan et son parti restaient en selle. (…) Mais hier, la carte politique turque a été redessinée – au-delà des espérances du CHP, s’exclame le quotidien allemand. Un changement politique semble à nouveau possible ».Pour le politologue (turc) Berk Esencité par Die Welt, « c’est probablement le début de la fin [pour Erdogan] ».Fractures en IsraëlÀ la Une également : en Israël, des dizaines de milliers de manifestants ce dimanche 31 mars à Jérusalem pour réclamer la démission de Benyamin Netanyahou.« Les rues de Jérusalem ont retrouvé hier une animation oubliée depuis six mois, relève Le Monde à Paris. À l’appel d’opposants au gouvernement de Benyamin Netanyahou, des dizaines de milliers de manifestants se sont réunis autour de la Knesset, pour appeler à des élections et à un accord avec le Hamas, qui permettrait la libération des otages à Gaza. »Le quotidien israélien de gauche Haaretz se range résolument du côté des manifestants : « Au cours des six mois qui se sont écoulés depuis le 7 octobre, Netanyahou a échoué, écrit-il. Il n’a pas ramené les otages et il n’a pas éliminé le Hamas, il n’a livré que ce qu’il sait livrer : des mensonges et du sang. Si nous voulons aussi un avenir, nous devons retourner dans la rue et la demande doit être claire : une commission d’enquête d’État et des élections. Maintenant, tant qu’il y a une chance de ramener des otages vivants. »Pour sa part, le Jerusalem Post, plutôt proche du pouvoir, s’émeut de l’indifférence internationale, selon lui, à propos des otages israéliens à Gaza. « Où est l’indignation du monde ? s’interroge le journal. Lorsque Boko Haram a enlevé des centaines d’écolières nigérianes, le monde a pris la parole. (…) Lorsque le Kremlin a emprisonné à tort la basketteuse américaine Brittney Griner, son cas est devenu une cause célèbre sur les réseaux sociaux. (…) Mais, affirme encore le Jerusalem Post, le silence sur les otages israéliens à Gaza est assourdissant. »
4/1/2024 • 4 minutes, 1 second
À la Une: climat inquiétant sur la scène internationale
C'est une nouveauté sur la scène internationale : la Russie soutient désormais la Corée du Nord. C'est le New York Times qui raconte : « la Russie a utilisé jeudi son droit de veto au Conseil de Sécurité des Nations unies, pour écarter le groupe d'experts de l'ONU, chargé de surveiller la Corée du Nord et son programme nucléaire ». « Or, poursuit le quotidien américain, il y avait jusqu'à présent un sujet sur lequel Washington et Moscou faisaient cause commune : empêcher la Corée du Nord d'étendre son arsenal d'armes nucléaires ». Et cela, « même au cours des rencontres les plus tendues avec la Russie du président Vladimir Poutine ». Comment expliquer ce revirement ? Selon le New York Times, « le groupe d'experts de l'ONU a fourni la preuve que la Russie maintient la Corée du Nord à flot de carburant, mais aussi d’autres marchandises, vraisemblablement en échange d’obus d’artillerie et de missiles que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un expédie en Russie pour qu’elle les utilise contre l'Ukraine ». Les changements d'alliance et la guerre sont donc en toile de fond, sur une scène internationale très fébrile. On apprend ainsi, par le Washington Post, que « les troupes américaines se préparent actuellement à un conflit sur un champ de bataille, d'île en île, à travers l'Asie », l'ennemi supposé étant la Chine. Ces entraînements se déroulent à Hawaï, alors que, nous dit-on, « la Chine a considérablement étendu sa portée dans le Pacifique, en construisant des îles artificielles pour ses avant-postes militaires dans la mer de Chine méridionale et en cherchant à étendre ses bases dans les océans Indien et Pacifique ». L'armée américaine se prépare donc à affronter « une force ennemie qui a l'avantage du terrain », précise le Washington Post.Question politiqueLe conflit entre Israël et le Hamas met mal à l'aise les écoles anglaises, certaines d'entre elles ont donc décidé qu'on n'en parlerait plus. C'est le Guardian qui s'en fait l'écho, expliquant « que les enseignants se sentent mal outillés » pour aborder la question. Pourtant, selon la militante pour les droits humains Sara Kahn, qui a réalisé une étude sur le sujet, « le conflit, qui a provoqué d'énormes manifestations de centaines de milliers de manifestants pro-palestiniens à Londres et ailleurs, a eu un impact important sur les écoles, où les élèves veulent parler des événements à Gaza ». Mais, ajoute-t-elle, « les enseignants évitent d'aborder les questions controversées par crainte d'être la cible de campagnes d'intimidation et de harcèlement ».Certains enseignants pourtant seraient volontaires. L'un d'entre eux, qui a souhaité rester anonyme, explique : « Dès le départ, on nous a dit qu'il s'agissait d'une question politique et que nous ne pouvions pas en discuter. Si on n’en parle pas, cela ne veut pas dire que les enfants ne s’y intéressent pas. Ils savent ce qui se passe. Ils vont s'informer sur internet, sans aucun contrôle sur ce qu’ils voient ». Un autre enseignant renchérit : « il y a de bonnes raisons pour lesquelles les écoles devraient être le lieu idéal pour enseigner ce genre de choses. Si nous ne le faisons pas dans les écoles, où nos élèves vont-ils trouver l'information ? Que Dieu nous vienne en aide s'il s'agit des réseaux sociaux ».Classe affairesLibération révèle une anecdote concernant le récent voyage d'Emmanuel Macron au Brésil. « Lors du déplacement présidentiel », raconte le quotidien français, « un membre de l’intendance élyséenne a réservé un siège d’avion en classe affaires uniquement pour disposer deux housses contenant les costumes du chef de l’État ».Coût de ce voyage : plus de 3 000 euros, alors que les costumes d'Emmanuel Macron, auraient aussi bien pu voyager dans l'avion présidentiel. De quoi susciter un certain agacement en ces temps de crise. Pour Libération, c'est certain : « L'addition risque de froisser les Français, au moment où Bercy et Matignon préparent les esprits à une cure de rigueur budgétaire, notamment sur les prestations sociales et l’assurance chômage ».À lire aussiAu Brésil, Macron et Lula affichent leur complicité, malgré quelques divergences sur l'Ukraine
3/30/2024 • 4 minutes, 14 seconds
À la Une: un journaliste américain emprisonné en Russie depuis un an
La photo d'Evan Gershkovich est en Une du Wall Street Journal : il a 32 ans et il a été arrêté il y a tout juste un an en Russie, où il est depuis emprisonné. « Une année d'histoires volées, de joies volées, de souvenirs volés. Son crime : le journalisme », titre le Wall Street Journal, le journal pour lequel il travaillait et qui rappelle qu'il a été arrêté sur « sur la base d'allégations d'espionnage, ce que lui, son employeur et le gouvernement américain nient avec véhémence ».À quoi ressemble sa vie aujourd'hui ? « Il est enfermé 23 heures par jour », « il se rend périodiquement au tribunal où un juge prolonge sa détention provisoire ». Les journalistes tournent autour de lui pour prendre des photos alors qu'il se tient dans un box de salle d'audience, vêtu d'un jean légèrement délavé, affichant parfois un sourire. « Il joue aux échecs par courrier avec son père et fait des commentaires sur sa ligue de basket-ball préférée. Il dévore les classiques de langue russe et les livres d’histoire de la bibliothèque de la prison », détaille le Wall Street Journal.Une autre photo est en Une du New York Times. Celle de ses parents, Ella et Mikhail. Son père explique : « Nous savons qu’il faut beaucoup de courage, d’efforts et de force pour rester ensemble, faire de l’exercice, méditer, lire des livres, écrire des lettres, nous encourager à rester forts et espérer le meilleur ». « Evan se bat, il garde le moral », assure sa mère. Donald Tusk et la guerreDonald Tusk, le Premier ministre polonais – qui est aussi ancien président du Conseil européen – a donné une interview à plusieurs journaux européens. Il est en Une du Soir, en Belgique. « Je ne veux effrayer personne, assure-t-il, mais la guerre n'est plus un concept du passé ». Car « si l’Ukraine perd, personne en Europe ne pourra se sentir en sécurité ». À la question « la guerre est-elle inévitable entre la Russie et l'Otan ? », il répond : « j’entends cette question partout. Elle circule parmi les chefs d’État, et lorsque je suis chez moi à Sopot, même mes petits-enfants me questionnent sur l’éventualité d’une guerre ». « Ce qui est le plus inquiétant aujourd'hui », ajoute-t-il, « c’est que tous les scénarios sont possibles. Nous n’avons pas connu une telle situation depuis 1945 ».Donald Tusk est également en Une du quotidien espagnol El País, auquel il déclare : « Notre devoir n'est pas de discuter, mais de nous préparer à nous défendre. (...) Je sais que cela semble dévastateur, surtout pour les jeunes générations, mais nous devons nous habituer psychologiquement à une nouvelle ère. Nous sommes dans une époque d'avant-guerre. Je n'exagère pas. Chaque jour, c’est plus évident ».De son côté, la Repubblica, en Italie, a retenu que selon Donald Tusk, « l'Europe n'est pas prête », et il appelle les pays européens à investir plus dans la défense. « Il n’y a aucune raison, explique-t-il, pour que les européens ne respectent pas un principe fondamental et ne consacrent pas au moins 2% de leur PIB à la défense ».Règles strictesAu Royaume-Uni, « l'armée met fin à l'interdiction de la barbe, sur ordre royal ». C'est le Times qui nous l'apprend, « les soldats et les officiers peuvent enfin se laisser pousser la barbe tout en servant dans l'armée, dans le cadre d'un changement de politique qui nécessitait l'approbation du roi ».Mais le Times précise que des « règles strictes devront être respectées sur la longueur et la forme de cette barbe ». Un message de quatre minutes a été adressé aux troupes. Seule une « barbe complète » est autorisée. La longueur doit être comprise entre 2,5 mm et 25,5 mm et doit être coupée au niveau des pommettes et du cou. Il ne doit y avoir « aucune croissance inégale » et « aucune couleur exagérée ». Autant dire une barbe au garde à vous !À lire aussiSoutien à l'Ukraine: la France, l'Allemagne et la Pologne affichent leur unité
3/29/2024 • 4 minutes, 1 second
À la Une: urgence pour l’Ukraine
« Nous sommes en juillet 2024 et l’armée russe est aux portes de Kiev » : voilà le scénario cauchemardesque décrit par le Times à Londres. Le Times qui poursuit : « Si seulement l’Occident avait écouté et fait davantage lorsque les courageux Ukrainiens appelaient à l’aide, cela aurait pu faire la différence. »Juillet 2024, donc, « tandis que les alliés se chamaillent et que les États-Unis finissent par fournir 60 milliards de dollars supplémentaires d’aide, les troupes de Poutine franchissent les lignes au sud et à l’est. Les forces ukrainiennes en retraite ne peuvent que ralentir leur progression. Les Russes se rapprochent de la capitale et une nouvelle vague de réfugiés fuit l’Ukraine pour se mettre à l’abri des bombardements incessants ».Vers un effondrement des forces ukrainiennes ?C’est une fiction mais « ce scénario est envisagé par les décideurs politiques occidentaux, pointe le Times. En effet, sans une nouvelle assistance militaire américaine, les forces terrestres ukrainiennes pourraient ne pas être en mesure de tenir le coup face à une armée russe implacable ». Et « les événements actuels forcent Londres, Washington, Paris et Bruxelles à planifier l’effondrement catastrophique des forces ukrainiennes privées des armes et des munitions dont elles ont besoin ».Alors, s’interroge le quotidien britannique, « les alliés enverraient-ils des troupes pour défendre Kiev ? Le président Macron a clairement senti le danger et tente d’orienter l’Occident vers une approche plus musclée en évoquant l’envoi de troupes terrestres. D’autres pays, comme l’Allemagne, s’y opposent fermement ».Et le Times de hausser le ton : « Quand comprendra-t-on que la paix pour les populations européennes n’est garantie que par la force ? Quand l’Ukraine tombera et que Poutine se mettra à menacer les pays baltes, la Pologne, la Finlande, la Suède ou la Norvège ? »La Russie monte en puissanceDepuis ces derniers jours, les bombardements russes se sont intensifiés sur l’Ukraine et ciblent en priorité les installations énergétiques. C’est ce que constate notamment Le Temps à Genève : « Hier, le Ministère ukrainien de l’Énergie faisait "tout son possible pour rétablir l’électricité" dans toute l’Ukraine. La situation est "très difficile", reconnaissait-il. (…) La centrale hydroélectrique de Zaporijjia, la plus grande du pays, est à l’arrêt. Au total, les frappes ont privé de courant un million et demi d’habitants dans huit régions. Environ 200 000 personnes connaissent encore des coupures ponctuelles. (…) Ce week-end, des importations d’urgence d’électricité depuis la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie ont permis d’éviter le pire. (…) Le président Volodymyr Zelensky a lancé un appel solennel à ses alliés. » Notamment les États-Unis, où l’aide promise à Kiev est toujours bloquée.Justement, pointe le New York Times, « les Russes intensifient en ce moment leurs opérations d’influence sur internet pour faire dérailler le financement militaire de l’Ukraine ».Et pour favoriser aux États-Unis les discours de ceux qui s’opposent sur les réseaux sociaux à l’aide à l’Ukraine ou qui appellent au retrait des États-Unis de l’Otan et d’autres alliances. Une campagne de désinformation menée par Moscou donc, et dont le but pourrait, à terme, être de soutenir la campagne de Donald Trump, « sceptique à l’égard de l’aide à l’Ukraine ».DurcissementPour Le Figaro à Paris, « la période n’a sans doute jamais été aussi dangereuse et incertaine depuis l’invasion de l’Ukraine. Les signaux d’un durcissement du régime russe, en effet, se multiplient depuis la reconduction entachée de fraudes de Vladimir Poutine au Kremlin, qui donne une énergie nouvelle et décuplée au président russe. (…) Parce qu’elle a basculé rapidement dans l’économie de guerre, l’industrie militaire russe tourne aujourd’hui à plein régime, constate le journal, tandis que les usines européennes ont à peine accéléré les cadences et que les forces ukrainiennes manquent d’hommes et de munitions ».Qui plus est, poursuit Le Figaro, « la manière dont le FSB accuse les Occidentaux d’avoir "facilité" l’attentat de Moscou laisse aussi présager une intensification du conflit avec l’Occident et particulièrement avec l’Europe. À Paris, on craint notamment que les cyberattaques menées par la Russie, jusque-là réalisées par des groupes criminels ou semi-criminels, prennent un caractère militaire et étatique ».Et Le Figaro de conclure : « Dans cette année de tous les dangers, si l’Ukraine joue sa survie, l’Union européenne, qui entend la guerre frapper à ses portes pour la première fois depuis plusieurs décennies, joue son avenir. »
3/28/2024 • 4 minutes, 4 seconds
À la Une: pas de cessez-le-feu à Gaza
Sur le terrain, aucun effet… « Au lendemain du vote du Conseil de sécurité pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza, l’armée israélienne poursuivait hier ses opérations militaires dans l’enclave dévastée », constate Le Monde à Paris. Et « au Qatar, les discussions, même si elles ne sont pas rompues, n’ont pas avancé. (…) Malgré les pressions internationales croissantes, y compris, désormais, des États-Unis, qui se sont abstenus lors du vote de la résolution, Israël compte bien poursuivre ses opérations militaires, donc, constate encore Le Monde, avec les objectifs annoncés de détruire le Hamas et de libérer les 130 otages toujours retenus par le groupe islamiste. »Israël dans une position inconfortable…Pas d’effet sur le terrain mais, pour El Pais à Madrid, « cette résolution est un premier signe d’espoir pour un Conseil de sécurité paralysé depuis le début de l’agression russe contre l’Ukraine, d’abord par l’utilisation du veto par la Russie et la Chine sur les résolutions la condamnant, puis par les États-Unis sur les résolutions appelant à une trêve permanente dans l’invasion israélienne de Gaza. Pour Israël, il s’agit d’une grave défaite diplomatique, affirme encore le quotidien espagnol, qui signe son isolement international et qui marque le point de tension le plus important avec la Maison Blanche. »« Cette résolution place Israël dans une position très inconfortable », renchérit leGuardian à Londres. « Depuis janvier, les États-Unis ont révisé négativement leur évaluation d’Israël sous Netanyahu. Il s’est décrédibilisé et il a intentionnellement échoué à élaborer un plan d’après-guerre pour Gaza, au point qu’il est désormais sérieusement suspecté à Washington de vouloir prolonger la guerre pour sa propre survie politique. La confrontation actuelle autour de la résolution du Conseil de sécurité creuse encore plus le fossé entre les États-Unis et Israël. »Une résolution contre-productive ?Le Wall Street Journal n’est pas d’accord… Cette résolution pour un cessez-le-feu immédiat est contre-productive, affirme-t-il. Elle « accentue la pression sur Israël pour mettre fin à la guerre alors que le Hamas règne encore sur une partie de la bande de Gaza. (…) Dans son discours sur l’état de l’Union, le président Biden, rappelle le Wall Street Journal, avait fait une promesse aux familles des otages américains détenus par le Hamas : “nous ne nous reposerons pas tant que nous n’aurons pas ramené vos proches à la maison“. Lundi, aux Nations unies, Joe Biden a mis à mal cette promesse », estime le journal. Et s’il « pense que l’escalade du conflit avec Israël est sans risque, sur le plan intérieur, il se trompe. Un récent sondage révèle que 63% des électeurs américains seraient favorables à un cessez-le-feu uniquement lorsque le Hamas aura libéré les otages et aura été écarté du pouvoir. Et les deux tiers estiment qu’Israël essaie d’éviter les pertes civiles à Gaza. »Bref, résume le Wall Street Journal, « les Américains ne veulent pas voir le Hamas survivre et répéter le 7 octobre. Joe Biden ne peut pas devenir l’obstacle n°1 à une victoire israélienne sans mettre en danger sa propre victoire à la présidentielle de novembre. »Autre analyse pour le Corriere Della Sera à Rome : justement « en prenant ses distances avec l’actuel gouvernement israélien, Joe Biden devrait pouvoir échapper, au moins partiellement, aux critiques des jeunes militants musulmans de couleur et de la communauté arabe, particulièrement nombreuse dans le Michigan, l’un des États décisifs pour l’issue de la présidentielle de novembre : si ces électeurs, plutôt démocrates, décidaient de déserter les urnes, ils pourraient alors contribuer à la défaite du président sortant. »Ne pas rompre le dialogue !En tout cas, il ne faut surtout pas cesser le dialogue avec les États-Unis, affirme pour sa part le Jerusalem Post. « La décision de Netanyahu d’annuler le voyage d’une délégation israélienne aux États-Unis, en raison de la résolution de l’ONU appelant à un cessez-le-feu, cette décision est un faux-pas diplomatique, avec des conséquences potentielles à long terme sur la résolution de la guerre à Gaza et sur la solidité des relations israélo-américaines. »Et le Jerusalem Post de lancer cette supplique : « Netanyahu, s’il vous plaît, envoyez vos représentants à Washington. C’est la meilleure chose à faire. »
3/27/2024 • 3 minutes, 58 seconds
À la Une: «Tsunami politique» au Sénégal
« Le tour de force est historique, constate Le Monde à Paris. Dix jours avant l’élection présidentielle, le 14 mars, Bassirou Diomaye Faye était encore un prisonnier du pénitencier du Cap Manuel, situé à l’extrême sud de Dakar. Et aujourd’hui, 25 mars, au lendemain du scrutin et au terme d’un scenario imprévisible, marqué par une crise politique et institutionnelle, une campagne électorale éclair et, pour finir, la reconnaissance de sa victoire par son principal adversaire, le voici en homme libre prêt à s’installer au palais présidentiel sénégalais pour les cinq prochaines années. »« Un tsunami politique vient de balayer le Sénégal », s’exclame Libération. « Le principal candidat de l’opposition a remporté l’élection présidentielle dès le premier tour du scrutin. Du jamais vu, pour un opposant. Et quel opposant ! À 44 ans, le candidat du parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité incarne un renouveau radical. L’ancien syndicaliste, pourfendeur de la corruption, souverainiste, antisystème, aux accents parfois populistes, porte un projet de rupture, non seulement avec le parti au pouvoir, mais avec la classe politique sénégalaise dans son ensemble. »De la persécution au pouvoir…« La victoire de l’opposition au Sénégal représente un énorme tournant », renchérit El País à Madrid. « Cette opposition, qui se définit comme panafricaniste de gauche, est passée en quelques jours de la persécution et de l’emprisonnement à l’accession au pouvoir avec l’objectif de changer en profondeur les politiques développées depuis 12 ans par le président Macky Sall, qui ne se présentait pas. Il y a à peine six mois, Diomaye Faye était pratiquement inconnu de la grande majorité des Sénégalais, mais les condamnations judiciaires qui ont empêché la candidature d’Ousmane Sonko l’ont propulsé sur le devant de la scène politique. »« Travailleur acharné »Justement, le New York Times brosse le portrait du nouveau président sénégalais : « Bassirou Diomaye Faye, qui a fêté son 44ᵉ anniversaire hier, deviendra le plus jeune président de l’histoire de ce pays d’Afrique de l’Ouest et le plus jeune président élu actuellement en exercice en Afrique (il existe des dirigeants plus jeunes, mais ils sont arrivés au pouvoir par la force). Contrairement à la grandiloquence de son mentor Ousmane Sonko, Bassirou Diomaye Faye est doux et sérieux, selon son entourage. C’est un joueur de football passionné qui a grandi dans le village familial près de la ville de Mbour et qui a deux épouses. Il a travaillé pendant 15 ans dans la fonction publique sénégalaise (comme inspecteur des impôts). “De nombreux jeunes Sénégalais s’identifient à lui“, commente l’analyste Babacar Ndiaye, cité par le New York Times. “Il s’est forgé une réputation d’éthique et de travailleur acharné“. »Attentes énormes…Enfin, Le Figaro à Paris, note que « le raz de marée en faveur de Bassirou Diomaye Faye n’a d'égal que les attentes de la population sénégalaise, en particulier les jeunes, dans un pays où plus de 70 % de la population a moins de 30 ans. Le candidat et son mentor, Ousmane Sonko, ont fait campagne sur la promesse d’un changement de système, de plus de justice et d’une meilleure répartition des richesses. (…) Bassirou Diomaye Faye devra donc se montrer à la hauteur des espoirs de ses compatriotes. »
3/26/2024 • 2 minutes, 58 seconds
À la Une: le réveil de l’État islamique
Revendication par des canaux authentifiés, diffusion d’une vidéo des assaillants en train de faire un carnage : l’implication directe dans l’attentat de Moscou de l’État islamique ne fait guère de doutes…« L’organisation terroriste, et notamment sa filiale État islamique au Khorassan, en l’espace de deux mois et demi, a frappé deux fois à l’international. Et fort, constate Libération à Paris. Début janvier, le groupe djihadiste a revendiqué l’attentat qui a fait près de 100 morts et 300 blessés à Kerman en Iran. Deux explosions qui ont fauché une foule de pèlerins près de la tombe du général Qassem Soleimani. Une attaque perpétrée par pure haine sectaire, les chiites iraniens n’étant pas considérés par les djihadistes sunnites comme de véritables musulmans. La seconde tuerie a (donc) eu lieu vendredi soir près de Moscou, soupire Libération. Cette attaque est d’ores et déjà considérée comme la plus meurtrière jamais revendiquée par l’EI sur le sol européen. Sa configuration nous fait dire, depuis la France, que le peuple russe a vécu son Bataclan. »Après la Russie, l’Europe ?Pourquoi cet attentat ? « L’État islamique au Khorassan fait une fixation sur la Russie depuis deux ans », explique Colin Clarke dans les colonnes du New York Times. Il est analyste dans une société de conseil en sécurité basée à New York. « L’État islamique accuse le Kremlin d’avoir du sang musulman sur les mains, poursuit-il, faisant référence aux interventions de Moscou en Afghanistan, en Tchétchénie et en Syrie. Une grande partie des membres de cette organisation sont originaires d’Asie centrale, et il y a un grand contingent d’Asiatiques centraux qui vivent et travaillent en Russie. »Et selon plusieurs spécialistes de la lutte contre le terrorisme, poursuit le New York Times, « les attentats perpétrés à Moscou et en Iran pourraient inciter l’État islamique à redoubler d'efforts pour frapper en Europe, en particulier en France, en Belgique, ou encore en Grande-Bretagne. »D’ailleurs, à la suite de l’attentat de Moscou, la France a décidé de rehausser le plan Vigipirate à son niveau le plus élevé, à savoir « urgence attentat ».Le déni de PoutineMalgré tout, Poutine ignore la piste islamiste et accuse indirectement l’Ukraine… En effet, précise Die Welt à Berlin, cet attentat « constitue une humiliation pour le dictateur russe. Il lui a fallu 19 longues heures avant de s’asseoir devant un mur beige samedi après-midi pour expliquer à son peuple comment l’attaque la plus meurtrière qu’a connu la Russie en 20 ans avait pu se produire. Bien entendu, il n’a rien fait de tel. D'une voix monocorde, il a exprimé ses condoléances aux proches des victimes et a blâmé l’Ukraine. Cela n’est guère surprenant. »Commentaire sans appel du Corriere Della Sera à Rome : « Poutine tente désormais de compenser son terrible échec par des mensonges. La tentative de lier d’une manière ou d’une autre l’État islamique à l’Ukraine est ignoble et insoutenable. (…) Cette fois encore, le tsar fera payer ses erreurs aux autres. »« Malgré la rhétorique de Poutine cherchant à impliquer l’Ukraine, l’attentat de Moscou souligne les vulnérabilités du régime de guerre de Poutine, souligne aussi le Washington Post, des vulnérabilités qui étaient également évidentes lorsque Evgueni Prigojine a tenté de renverser le pouvoir en juin dernier. »Vers une conflagration générale ?Et Poutine « devra peut-être rendre compte de sa paranoïa devant l’opinion, pointe Le Figaro à Paris, ses propres forces de sécurité s’étant révélées spectaculairement défaillantes pour un État policier qui fiche tous ses citoyens et traque la moindre parole de travers. On voit bien la tentation de Vladimir Poutine de s’en tenir à cet unique et commode ennemi, l’Occident antirusse et son bras armé, le régime ukrainien “nazi“. Mais le chef du Kremlin va devoir prendre une décision fatidique pour l’avenir de son pays, relève encore Le Figaro : rester dans cette fantasmagorie ou bien accepter la réalité, plus complexe, dans laquelle Moscou se retrouve à la même enseigne que Paris ou New York. » Et, attention, conclut le journal, « si Poutine entraîne la Russie toujours plus avant dans un monde qui n’existe pas, nous ferons tous un pas de plus vers une conflagration générale, avec un adversaire qui n’entend plus raison. »
3/25/2024 • 4 minutes, 4 seconds
À la Une: l'EI revendique une attaque meurtrière à Moscou
« L'attaque dans une salle de spectacle à Moscou a été revendiquée par le groupe État Islamique », annonce le Washington Post qui ajoute « qu'un responsable américain, s’exprimant sous couvert de l'anonymat, a déclaré que les États-Unis n’avaient « aucune raison de douter » de cette affirmation. « L'Ukraine a rapidement nié toute responsabilité dans cette attaque », indique le Washington Post. Une attaque qui visiblement ne surprend pas les États-Unis. Selon le Wall Street Journal, ils avaient « envoyé un avertissement secret à la Russie au début du mois concernant un complot visant à cibler des foules. Le 7 mars, l’ambassade américaine à Moscou avait aussi lancé un avertissement aux citoyens américains pour qu’ils évitent les salles de concert ». Une menace que la Russie n'aurait pas prise au sérieux. « Cette semaine », explique le Wall Street Journal, l’agence de presse d’État russe TASS a déclaré que Poutine avait qualifié les avertissements américains concernant une éventuelle attaque terroriste, de déclarations « provocatrices » ressemblant à « un chantage pur et simple et à une intention d’intimider et de déstabiliser notre société ». On sait peu de choses des terroristes. « Au moins cinq assaillants armés d'armes automatiques », précise Novaya Gazeta, qui ajoute : « les forces de sécurité recherchent deux voitures Renault, dans lesquelles les terroristes ont pu s'échapper ». De nombreuses vidéos circulent ce matinParmi les vidéos que le Washington Post a pu consulter, l'une montre « des hommes tirant à bout portant pendant une minute entière sur un groupe de personnes coincées dans une entrée ». Les sites d'infos, européens, américains ou encore asiatiques, montrent aussi un bâtiment en feu, « des panaches de fumée noire s’échappant du toit, ainsi qu’une très importante présence de la police et des services de secours, dont les gyrophares bleus éclairaient la nuit », précise le journal canadien le Devoir qui cite les propos d'un témoin, Alexeï. « Juste avant le début, nous avons tout d’un coup entendu plusieurs rafales de mitraillette et un terrible cri de femme. Puis beaucoup de cris », raconte ce producteur de musique qui se trouvait dans les loges au moment de l’attaque et qui dit aussi « avoir vu des mouvements de foule terribles » de spectateurs voulant s’échapper.StoïcismeKate, la Princesse de Galles, a annoncé hier qu'elle souffrait d'un cancer. Le Guardian diffuse la vidéo d'un peu plus de deux minutes, dans laquelle la princesse explique qu'elle suit une chimiothérapie. Vêtue d'un pull rayé, assise seule sur un banc dans un jardin, elle semble fatiguée. « Elle a déclaré », nous dit le quotidien britannique, « qu'elle et son mari, le prince William, avaient eu besoin de temps pour expliquer la situation à leurs trois enfants, George, dix ans, Charlotte, huit ans, et Louis, cinq ans ». Après des semaines de rumeurs alimentées par l'hospitalisation et l'absence de Kate sur la scène publique, la princesse de Galles est donc sortie du silence. « Elle a fait preuve d'un stoïcisme remarquable dans sa déclaration » estime le Times, qui s'inquiète pour l'avenir de la famille royale, le roi Charles étant, lui aussi, atteint d'un cancer. Le Washington Post précise d'ailleurs que « Charles a déclaré qu'il était très fier de Catherine pour son courage à parler comme elle l'a fait ».Pluies torrentielles au BrésilC'est le journal brésilien O Globo qui se fait l'écho de ces pluies torrentielles. Alors que la température a dépassé les 60 degrés cette semaine à Rio, O Globo tente de répondre à cette question : « Où va-t-il pleuvoir ce samedi dans l'État de Rio ? » alors que le nord de l'État est d'ores et déjà mis en état d'alerte. « Hier, précise le journal, les pluies torrentielles ont déjà fait sept morts », et on prévoit pour ce samedi un « front froid qui persistera sur tout le territoire de Rio de Janeiro ». La ville de Petropolis est particulièrement touchée, victime de glissements de terrain. Des photos montrent des passants tentant de traverser des rues inondées, et des voitures emportées par les flots. Après la canicule, c'est donc le déluge qui accable une partie du Brésil.
3/23/2024 • 4 minutes, 10 seconds
À la Une: vote d'une résolution de l'ONU appelant à un cessez le feu à Gaza
Les États-Unis s'étaient jusqu'à présent opposés au vote d'une résolution, mais cette fois-ci, ce sont eux qui présentent le texte qui sera soumis au vote. Texte que le New York Times a obtenu et selon lequel l'ONU appelle à un cessez-le-feu immédiat et durable pour protéger les civils de toutes les parties, permettre l'acheminement de l'aide humanitaire essentielle et atténuer les effets de la crise ». « Cette résolution soutient sans équivoque les efforts diplomatiques internationaux en cours pour obtenir un tel cessez-le-feu en lien avec la libération de tous les otages restants. Elle note également, ajoute le New York Times, la profonde préoccupation de l'ONU face à la menace de famine et d’épidémies provoquées par le conflit. » Les États-Unis qui manifestent aussi leur opposition au projet « d'invasion de la ville palestinienne de Rafah dans le sud de Gaza », qui « pourrait causer davantage de dommages aux civils et entraîner leur déplacement, y compris potentiellement vers les pays voisins », indique le New York Times. Rafah où s'est rendu le Wall Street Journal : « De nombreuses familles, déplacées à plusieurs reprises, dit-il, se demandent si elles doivent fuir ou attendre de voir si un éventuel cessez-le-feu sera annoncé. » « Enfermées dans des tentes et des appartements ou même dans la rue, les familles de Rafah se débrouillent avec peu d'eau et de nourriture, et sans accès à une hygiène et des soins de santé adéquats. Certains sont sous le choc du traumatisme d’avoir perdu des parents et des amis après cinq mois d’intenses frappes aériennes israéliennes. », ajoute le Wall Street Journal, qui a rencontré Feda'a Murjan. « Une frappe aérienne a fait tomber les murs de sa maison, tuant sa fille de huit ans, qui dessinait dans le salon. Elle a fui avec son mari et son fils et ils vivent depuis près de deux mois dans une tente près de la frontière sud avec l'Égypte. Le temps est froid et humide. Il n'y a pas d'électricité. Les aliments en conserve sont chauffés au feu et les vêtements sont lavés à la main. »L'UE et la guerre en UkraineSans « effrayer inutilement », l’Union européenne renforce son « état de préparation », titre Le Soir, en Belgique, qui ajoute : « La guerre ne serait pas imminente en Europe. Mais mieux vaut augmenter notre capacité de dissuasion, pour l’éviter. Cela passe par la force armée. Mais aussi par la préparation de la société. L’aide à l’Ukraine reçoit un nouveau coup d’accélérateur ». Allusion au sommet européen qui se déroule actuellement à Bruxelles, et où les chefs d'État et de gouvernement sont réunis. « Le nerf de la guerre », poursuit le Soir, « c’est bien évidemment l’argent : le sommet a demandé aux capitales et à la Commission " d’étudier toutes les possibilités de mobiliser des fonds " ». En Italie, La Repubblica, manifeste plus ouvertement son inquiétude. « Le spectre d'une guerre mondiale susceptible d'impliquer directement l'Europe fait », dit-elle, « irruption au cœur du Conseil européen. Pour la première fois depuis plusieurs décennies, les dirigeants européens réunis à Bruxelles discutent de scénarios inimaginables jusqu’à récemment : un affrontement direct avec la Russie sur le sol continental, une économie de guerre plus marquée et un réarmement au plus haut niveau. »Fiona WilsonAu Royaume-Uni, « un sondage de Times Radio révèle que de nombreux électeurs ne connaissent pas ceux qui pourraient bientôt former le prochain gouvernement ». Et pour voir jusqu'où cette ignorance peut aller, Times Radio a demandé aux sondés, ce qu'ils pensaient d'une députée du parti travailliste appelée Fiona Wilson. 15% des personnes interrogées ont répondu qu'elles étaient favorables à cette députée. Seul problème : Fiona Wilson n'existe pas. Elle a été inventée par Times Radio et un « générateur d'images d'intelligence artificielle ». « Elle obtient pourtant, nous dit le Times, "un chiffre plus élevé que certains des plus éminents acteurs médiatiques du parti travailliste ». De quoi faire réfléchir, à quelques mois des élections générales au Royaume-Uni.
3/22/2024 • 4 minutes, 25 seconds
À la Une : les Européens en ordre de bataille
C’est un Emmanuel Macron combatif qui s’apprête à participer aujourd’hui et demain au Conseil européen à Bruxelles. Comme en témoignent ces photos en noir et blanc publiées hier par l’Élysée et qui ont été aussitôt relayées et détournées dans les réseaux sociaux. On y voit un Emmanuel Macron, en tenue de boxeur, en train de frapper avec hargne, les biceps saillants, sur un punching-ball…« Macron imite Robert De Niro », ironise le Times à Londres. Référence au film Raging Bull, où l’acteur américain interprétait le rôle du boxeur Jack La Motta… Des photos très « viriles », qui rappellent aussi, souligne le quotidien britannique, les images d’un « Poutine torse nu, à cheval, ou encore pratiquant le judo. » Ces photos veulent sans doute montrer que « Macron est apparemment passé de colombe à faucon dans son approche de la guerre en Ukraine », affirme encore le Times, bref, « qu’il est prêt à se battre. »« L’été sera crucial… »Et Emmanuel Macron aura en effet besoin de toute son énergie, à l’instar de ses collègues européens… Car, « c’est un Conseil européen de guerre qui débute ce jeudi à Bruxelles, pointe Le Figaro à Paris. Il sera question du soutien à l’Ukraine, mais aussi de son corollaire, le risque existentiel que l’invasion russe fait peser sur la sécurité de l’Europe. Charles Michel, le président du Conseil européen, a sonné l’alerte ces derniers jours : “si nous ne réagissons pas de manière appropriée au niveau de l’UE et si nous n’apportons pas suffisamment d’aide à l’Ukraine pour arrêter la Russie, nous serons les suivants“, a-t-il mis en garde, relayant les inquiétudes si longtemps ignorées des pays voisins de l’Ukraine, les Pays Baltes en tête. “L’été sera crucial“, a également prévenu le haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, Josep Borrell. »Nouvelles aides…Les Européens ont donc décidé de se mettre en « ordre de bataille », s’exclame Libération, toujours à Paris. « Ainsi, après avoir donné leur feu vert à l’ouverture de négociations d’adhésion de l’Ukraine à l’Union en décembre dernier, les Vingt-Sept ont débloqué une nouvelle aide financière à son profit de 50 milliards d’euros sur trois ans en février, se sont mis d’accord il y a une semaine sur la réforme de la “Facilité européenne de paix“ qui permet de financer l’aide militaire à Kiev. (…) Ils sont aussi parvenus, sous la houlette de la Commission européenne, à doubler en un an – avant un quadruplement en 2025 – la cadence de production des obus pour pouvoir en livrer un million à l’Ukraine fin mars. Mieux, relève encore Libération, une partie des États membres ont décidé de financer l’achat par la Tchéquie de 800.000 obus auprès de pays tiers. Autant dire que la montée en puissance de l’Union est impressionnante alors même que la défense ne fait pas partie de ses compétences… »Encore des désaccords…Certes, les Européens louent leur unité… Mais ils ont tout de même des divergences, tempère Die Welt à Berlin. Notamment sur le plan militaire : « Emmanuel Macron a évoqué la possibilité de stationner des soldats occidentaux en Ukraine afin qu’ils puissent contribuer à des tâches logistiques ou au déminage, par exemple. La majorité des pays de l’UE y sont strictement opposés, rappelle le quotidien allemand, même la Pologne. Seuls les trois pays baltes soutiennent cette idée. »Die Welt affirme aussi que l’aide financière européenne à l’Ukraine n’est pas aussi importante que cela… que les sanctions commerciales imposées à la Russie ne sont pas très efficaces… et que des désaccords subsistent entre européens sur une éventuelle adhésion de l’Ukraine à l’Union.Le temps presse…En tout cas, estime le Guardian à Londres, « alors que l’aide militaire américaine à l’Ukraine est bloquée par des querelles partisanes au Congrès (américain), les principales puissances européennes doivent de toute urgence surmonter leurs divergences sur l’armement de Kiev. » Notamment, « le refus de Scholz de fournir à Kiev des missiles de croisière à longue portée Taurus, qui pourraient changer la donne, ou encore l’affirmation de Macron selon laquelle l’envoi de troupes occidentales en Ukraine ne devrait pas être exclu. »Les dirigeants européens « devraient se retrouver à nouveau après les élections européennes de juin (…). Le risque est que d’ici là, soupire le Guardian, la situation militaire de l’Ukraine se soit encore détériorée et que les nationalistes eurosceptiques d’extrême droite aient gagné des sièges au Parlement européen pour s’opposer à la fois à une aide supplémentaire à Kiev et à une intégration européenne plus étroite. »
3/21/2024 • 4 minutes, 3 seconds
À la Une: les 100 jours au pouvoir de Javier Milei
Trois mois après son élection, le président argentin « s’en sort très bien », estime La Nacion à Buenos Aires. Pour le quotidien proche du pouvoir, « malgré les mesures d’austérité, Milei conserve le niveau d’acceptation et de consensus qu’il avait obtenu dans les urnes lors du second tour de la présidentielle ». Avec, d’après les derniers sondages, un peu plus de 56% d’opinions positives et un peu plus de 42% d’opinions négatives.« Au cours de ses 100 premiers jours à la tête de l'Argentine, Javier Milei a commencé à démolir l’ancien modèle économique pour en fonder un nouveau, constate pour sa part El Pais à Madrid. Dans la nouvelle Argentine, il n’y a pas de place pour le déficit budgétaire : Milei a sabré dans les retraites, les travaux publics et les prestations sociales. Il n’y a pas non plus de place pour un État régulateur et omniprésent : "Si cela ne tenait qu’à moi, je privatiserais tout", a-t-il répété dans sa dernière interview. Avec son message messianique, en faveur d’une Argentine économiquement libérale et socialement conservatrice, le président divise les 46 millions d’habitants du pays entre "les bons Argentins" qui le soutiennent dans ses décisions et "la caste" (comme il la nomme) qui s’oppose à ses projets, que ce soit par le biais de la politique, de la justice ou de la rue. »Parallèlement, poursuit El Pais, « Milei impose une politique de fermeté à l’égard des criminels et des manifestants, il mène une croisade culturelle contre la gauche et ce qu’il appelle "l’idéologie du genre" et il promeut un changement des alliances internationales qui ferait de l’Argentine un allié inconditionnel des États-Unis et d’Israël ».Un pays déchiréReste que les promesses de Javier Milei semblent « de plus en plus difficiles à tenir ». C’est ce que relève le Corriere Della Serra à Rome.« L’Argentine reste déchirée : entre ceux qui regrettent l’État bureaucratique du bien-être péroniste, qui prenait l’eau de toutes parts depuis quelque temps, et ceux qui espèrent, avec la tronçonneuse anti-système de Milei, revenir à la glorieuse époque du début des années 1900, lorsque Buenos Aires était l’une des villes les plus riches du monde. Entre les deux, il y a la réalité d’aujourd’hui, constate encore le quotidien italien. L’indice de pauvreté dépasse largement les 40% enregistrés l’an dernier, la consommation est en chute libre et les manifestations pourraient paralyser le pays. Surtout, le refus des dépenses publiques entraîne le risque d’un appauvrissement accru de la classe moyenne qui a été jusqu’à présent l’épine dorsale de l’Argentine. »Plus de 40 degrés l’été en Angleterre en 2050 ?À la Une également, le réchauffement climatique. Nous sommes « au bord du gouffre », a déclaré ce mardi 19 mars le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, après un dernier rapport alarmant.Et le Guardian à Londres se projette dans un futur proche, un futur bien sombre, avec cette tribune du climatologue Bill McGuire. « Août 2050 : le Royaume-Uni est en proie à la pire vague de chaleur jamais enregistrée, écrit-il. Les températures dans une grande partie de l’Angleterre ont dépassé les 40 degrés pendant huit jours consécutifs. Les maisons mal isolées du pays se transforment en fournaises, et des milliers de personnes doivent camper la nuit dans les rues et les parcs dans une tentative désespérée de trouver le sommeil. Les urgences des hôpitaux sont inondés de patients, pour la plupart des personnes âgées et vulnérables en proie à la déshydratation et aux coups de chaleur. Le bilan des morts est déjà estimé à plus de 80 000. »Une vision apocalyptique mais tout à fait plausible. Et les politiques ne font rien, déplore Bill McGuire, toujours dans les colonnes du Guardian : « Ni les conservateurs ni les travaillistes ne semblent gênés par le chaos climatique qui nous attend, mais pour sauver des vies, ils doivent agir. »
3/20/2024 • 3 minutes, 55 seconds
À la Une: la famine comme arme de guerre à Gaza
Mahmoud Shalabi est directeur principal du programme d’aide médicale aux Palestiniens à Gaza. Au travers de notes vocales et de messages envoyés par les réseaux sociaux, il témoigne dans les colonnes du Guardian à Londres : « Quand je me rends au marché autrefois animé du camp de réfugiés de Jabaliya, il n’y a plus d’échoppes, plus de nourriture à vendre, affirme-t-il. Le riz, les lentilles et les haricots ont disparu. Il ne reste que des épices ou des noix, à des prix prohibitifs. Même les petites collations que nous donnions à nos enfants sont devenues un luxe inaccessible. Certaines personnes que j’ai rencontrées survivent avec seulement une tasse de café par jour. Les parents donnent toute la nourriture qu’ils peuvent trouver à leurs enfants affamés. Chaque personne que je connais à Gaza a perdu du poids, en moyenne entre 10 et 30 kilos. Mes enfants et moi avons également perdu du poids ; mes collègues sont choqués lorsqu’ils me voient amaigri sur les photos. J’ai récemment vu un homme donner quelques chips à ses deux enfants et je me souviens qu’il disait : "vas-y doucement, car je n’ai plus rien et c’est ton repas de la journée". Des enfants ont même commencé à sortir dans la rue avec leurs assiettes, leurs casseroles et leurs cuillères vides, en frappant dessus et en criant qu’ils veulent manger. (…) Ne nous y trompons pas, affirme encore Mahmoud Shalabi dans le Guardian : le gouvernement israélien utilise la famine comme arme de guerre à Gaza. Il s’agit d’une crise d’origine humaine entièrement évitable et qui peut prendre fin dès maintenant. L’aide cosmétique des États-Unis, du Royaume-Uni et d’autres États, tels que les largages aériens et les ports maritimes temporaires, ne constituent pas une solution pour mettre fin à la famine. »D’ici mai, la faim sévira partout dans l’enclaveLibération à Paris précise : « Un Gazaoui sur deux connaît une situation alimentaire catastrophique en raison des bombardements incessants et des restrictions imposées par l’État hébreu sur l’acheminement de l’aide humanitaire. À ce jour, 27 décès dus à la famine et à la déshydratation ont déjà été signalés à Gaza, dont 23 enfants. Et en l’absence de mesures "urgentes", en particulier dans le Nord, la famine sévira d’ici au mois de mai dans l’enclave, alertent les agences spécialisées des Nations unies. Samedi, précise encore Libération, la cargaison du premier bateau d’aide humanitaire, en provenance du port chypriote de Larnaca et qui transportait 200 tonnes de nourriture, a été déchargée dans la bande de Gaza. Mais cette aide est encore largement insuffisante au vu des immenses besoins de la population. Certaines denrées sont par ailleurs revendues à prix d’or par des "profiteurs de guerre" qui n’hésitent pas à faire flamber les prix de ces produits rares sur les étals des marchés pour s’enrichir. »Négociations au point mortPourtant, relève le Washington Post, « cela fait des semaines que les organisations humanitaires internationales ont lancé l’alerte ». Et maintenant, « plus d’un million de personnes, soit environ la moitié de la population du territoire assiégé, devraient être confrontées à des niveaux catastrophiques de famine d’ici juillet. (…) Cette situation calamiteuse est d’autant plus stupéfiante, souligne le quotidien américain, qu’elle est entièrement la conséquence de décisions humaines : la population civile de Gaza meurt de faim à cause du siège israélien, et non à cause d’un tremblement de terre, d’une sécheresse prolongée ou d’autres catastrophes naturelles. Une réalité préoccupante pour les responsables de l’ONU ».Pour leur part, pointe encore le Washington Post, « les responsables israéliens, principalement le Premier ministre Benyamin Netanyahu, semblent insensibles à la situation. Ils accusent le Hamas d’être à l’origine de cette crise ». Et « aucun répit n’est en vue, Israël et le Hamas étant toujours en désaccord sur la possibilité d’un cessez-le-feu négocié par les médiateurs américains et arabes ».Une opération de maintien de la paix ?Comment sortir de cette crise ? Le quotidien belge Le Soir en appelle à l’ONU. « Les Nations unies doivent agir de toute urgence pour adopter une résolution et créer une organisation humanitaire chargée d’agir aux côtés de celles déjà présentes à Gaza. Une opération de maintien de la paix doit aussi voir le jour, comme il fut possible de le faire au Kosovo en 1999. Et surtout, encourager la mise en place d’une procédure accélérée pour identifier et juger tous les auteurs de crimes commis dans les deux camps depuis le 7 octobre 2023. »Et Le Soir de lancer cette supplique : « Comment la communauté des nations, les femmes et les hommes de paix, qu’ils soient juifs, musulmans, chrétiens ou non-croyants, peuvent-ils ne pas réagir en présence de tant de souffrance ? Nous pensons qu’avec un minimum de bonne volonté, une initiative pourrait s’ouvrir, sans attendre, pour peu que le courage politique n’ait pas entièrement déserté. (…) Les États membres du Conseil de sécurité de l’ONU doivent sans plus attendre assumer les responsabilités que la Charte des Nations unies et la communauté des nations leur ont confiées, conclut le quotidien belge. Faute de quoi notre indifférence collective contribuerait à prolonger sans fin l’enchaînement infernal qui se produit sous nos yeux au Proche-Orient. »
3/19/2024 • 4 minutes, 43 seconds
À la Une: la «farce électorale» en Russie
Une « farce « électorale », c’est ainsi que le Washington Post ou encore El Pais à Madrid, qualifient l’élection présidentielle russe qui a de nouveau porté Vladimir Poutine au pouvoir.« Poutine a prolongé hier son règne sur la Russie jusqu’en 2030, constate le New York Times. Il a profité d’une élection présidentielle sans réelle concurrence, organisée à grand renfort de publicité, pour afficher un soutien massif de l’opinion publique à sa domination intérieure et à son invasion de l’Ukraine. »Certes, pointe le quotidien new-yorkais, « certains Russes ont tenté hier de manifester leur opposition à ce scrutin non-démocratique en formant de longues files d’attente devant les bureaux de vote à une heure prédéterminée - midi. Dans le même temps, l’Ukraine a cherché à participer, à sa manière, à ce scrutin, en envoyant des drones explosifs sur Moscou et d’autres cibles. Mais le Kremlin a balayé ces difficultés et a publié dans la soirée ce score de 87 % des voix, un score encore plus élevé que lors des quatre élections précédentes auxquelles Poutine avait participé. »Violence d’ÉtatLe Guardian à Londres renchérit : « cette parodie d’élection restera dans les mémoires pour la manière cynique et méthodique avec laquelle Poutine et ses acolytes ont volé le droit du peuple à choisir librement le dirigeant de la Russie. On s’en souviendra pour les menaces de déclencher une guerre nucléaire. On s’en souviendra pour la brutalité grossière du poutinisme, symbolisée à jamais par l’attaque au marteau de la semaine dernière en Lituanie contre l’opposant Leonid Volkov, proche collaborateur de Navalny. En fin de compte, résume le Guardian, c’est la violence, et non les votes, qui maintient Poutine au pouvoir. Mais cela ne pourra pas le soutenir indéfiniment. Les opprimés de Russie doivent se tourner vers leur histoire et garder la foi. »En attendant, tempère Die Welt à Berlin, « il est très probable que celui qui est aujourd’hui âgé de 71 ans restera en fonction au moins jusqu’en 2036. Il pourra alors espérer un record, le plus long règne d’un chef d’État russe, devant Staline. Pour la Russie, cela signifiera un durcissement de sa dictature, de facto, dans les prochaines années, et pour l’Ukraine et l’Occident, cela signifiera une guerre continue à laquelle Poutine ne voudra pas mettre fin de sitôt. »Poutine : « enchaîné au système totalitaire »« Poutine est-il plus fort que jamais, plus fragile que jamais ? », s’interroge en écho Le Figaro à Paris. « Le succès symbolique du “ vote à midi“, astucieuse protestation suggérée par Navalny avant sa mort, pour engorger le système sous couvert de s’y plier, n’a infligé qu’une égratignure au glacis du plébiscite. La mort de quelque 300 000 jeunes Russes sur le front en Ukraine, d’après les estimations et l’enrôlement de 300 000 autres depuis six mois nourrissent tout au plus une insatisfaction passive. L’économie de guerre ne crée pas de chaos social. (…) Rien ne semble pouvoir inquiéter cet “homme à l’âme morte“ tel que décrit par l’écrivain russe Maxime Ossipov. Sauf peut-être, pointe encore Le Figaro, le vide corrosif qu’il a créé autour de lui. Vladimir Poutine se retrouve si seul que la peur de son peuple doit rivaliser avec la volupté de sa puissance. Le pouvoir isole, mais le pouvoir autoritaire emprisonne. Enchaîné au système totalitaire qu’il a mis en place et à la guerre qu’il a lancée, l’intouchable du Kremlin n’a d’autre option que la fuite en avant. Avec l’espoir de vaincre cette force qui rendait Alexeï Navalny si libre au fond de son goulag sibérien. »Appuiera-t-il sur le bouton ?Enfin, question essentielle posée par le Times à Londres : « Poutine utilisera-t-il l’arme nucléaire ? » Sitôt réélu, le maitre du Kremlin a affirmé hier soir que la Russie, « consolidée par sa victoire, ne se laisserait pas intimider. »Pour le quotidien britannique, « s’il est difficile de deviner les intentions de Poutine, sa fascination morbide pour la puissance destructrice massive signifie que le scénario cauchemardesque d’un conflit nucléaire ne peut être exclu. Il y a six ans, après avoir obtenu son quatrième mandat, Poutine avait déclaré : en cas de guerre nucléaire, “nous irons au ciel en martyrs, et ils tomberont morts. Ils n’auront même pas le temps de se repentir“. Alors qu’il entame son cinquième mandat, il faut espérer, conclut le Times, que Poutine ne soit pas pressé d’aller dans l’au-delà. »
3/18/2024 • 4 minutes, 10 seconds
À la Une: élection présidentielle en Russie et bientôt au Sénégal
L'élection présidentielle en Russie est une élection gagnée d'avance pour Vladimir Poutine. La Republica ne s'y est pas trompé et titre : « Urnes transparentes et confidentialité zéro : l'élection a commencé dans les bureaux de vote à Moscou ». Le journal italien a rencontré Ljubov Vasilievna, qui a « inséré son bulletin de vote, déplié, dans l'urne transparente. Un bulletin de vote avec une case cochée à côté du nom : Vladimir Poutine ». « J'ai toujours voté pour lui et je voterai toujours pour lui, affirme Ljubov Vasilievna », « je ne vois personne à sa hauteur, ni en Russie, ni dans le monde ». Et la guerre en Ukraine n'y a rien changé. « Le président n'avait pas d'autre choix », dit-elle. La guerre en Ukraine qui s'accompagne de nombreux « crimes de guerre russes », selon l'ONU. Le New York Times a pu lire un rapport qui sera présenté la semaine prochaine au Conseil des Droits de l'homme à Genève. Dans ce rapport, « une commission d'enquête souligne que la torture et la famine, sont infligées aux prisonniers ukrainiens ». Les gardes russes ont même dit à un prisonnier « bienvenue en enfer ». La torture aurait été pratiquée « partout : dans les cellules, les couloirs, et les bains publics », précise Le New York Times. Selon le rapport de la commission d'enquête, « les militaires ukrainiens ont été torturés pour obtenir des informations sur leurs unités et les forces armées ukrainiennes, mais le rapport indique que la torture était également utilisée pour intimider et punir. Les prisonniers ont décrit les conditions de détention dans certaines des prisons où ils étaient détenus comme étant « inhumaines » ».Patriotisme et panafricanismeLe quotidien suisse Le Temps a rencontré Abib Diop, compagnon de route d'Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye, libérés jeudi soir, à seulement 10 jours de l'élection présidentielle. « Cette libération est-elle une bonne nouvelle ? lui demande Le Temps. Ousmane Sonko n’aurait jamais dû perdre sa liberté », répond Abib Diop. « Il a été lésé, injustement privé d’une participation à l’élection. Aujourd’hui, le Sénégal est une démocratie en recul, ce n’est plus un Etat de droit ». Et Abib Diop enchaîne : « Bien que sa candidature ait été invalidée, Ousmane Sonko ne demande pas de report de l’élection. Il a désigné son candidat en la personne de Bassirou Diomaye Faye et c’est lui le candidat de la coalition pour le premier tour du 24 mars. Quoi qu'il en soit, Macky Sall ne sera plus président le 2 avril ». Il semble que pour Abib Diop, la victoire ne peut échapper à ses compagnons. « Souveraineté », « patriotisme », « panafricanisme », les grandes lignes de leur politique sont déjà dessinées. Quant à la présence de la base militaire française à Dakar, rien ne garantit sa pérennité. « Cette présence n'est pas conforme à notre idéologie », précise Abib Diop. « Nous voulons l’entière souveraineté. C’est une discussion d’experts. Mais notre armée est très bien formée, c’est un modèle dans la région ».Plus d'amour, moins de moteurLe journal brésilien O Globo a suivi une manifestation originale dans les rues de Rio. Manifestation à vélo, dans ce qu'on appelle habituellement le plus simple appareil, c'est-à-dire « nu ou à moitié nu », précise O Globo. Une photo montre ces cyclistes, de dos, pédalant, avec pour certains un slogan peint sur la peau. Mais attention ce n'est pas une petite initiative locale, cette manifestation se déroule dans le cadre d'une campagne mondiale (World Naked Bike Ride) pour demander plus de sécurité et de respect pour les cyclistes. Ces manifestations sont organisées chaque année au mois de mars. Cette année, nous explique le journal brésilien, le thème de la campagne est « Plus d'amour, moins de moteurs ». « Le mouvement vise à sensibiliser à l'utilisation de véhicules non polluants, en plus de la question de la sécurité ». Autant dire un mouvement vertueux, qui ne s'embarrasse pas de précautions inutiles.
3/16/2024 • 4 minutes, 3 seconds
À la Une: Israël dément avoir visé une distribution alimentaire à Gaza
C'est le New York Times qui annonce cette attaque en Une, précisant que « l'armée israélienne nie catégoriquement ce que les autorités de Gaza décrivent comme une attaque ciblée contre des personnes affamées ». Plus de 100 personnes auraient également été blessées. Pas d'image de cette attaque. En revanche, le New York Times publie des vidéos de Gazaouis rompant le jeûne du Ramadan, au milieu des ruines au nord de Gaza, dans ce qui semble être un dénuement total. De son côté, Haaretz annonce lui aussi qu'Israël, « nie avoir ciblé des Gazaouis en attente d'aide alimentaire », mais ajoute que « l'armée israélienne enquête sur les informations du Hamas, selon lequel des dizaines de personnes auraient été tuées hier soir ». Le journal israélien publie par ailleurs des photos impressionnantes de la ville de Khan Younès, avant et après les bombardements israéliens. Il s'agit « d'images satellites, qui révèlent les vastes destructions provoquées dans la Bande de Gaza ces dernières semaines ». Sur la première photo, on voit de nombreux bâtiments et des maisons. Sur la 2ᵉ, tout ou presque semble avoir été détruit. Ukraine : le revirement d'Emmanuel MacronEn France, le journal le Monde revient sur l'interview d'Emmanuel Macron, hier soir, à la télévision. Le président français a confirmé qu'à ses yeux « rien ne doit être exclu ». Il veut « préparer les esprits au « sursaut » qu’il appelle de ses vœux dans le soutien à Kiev, sans en préciser les contours », ajoute le Monde. Il a tenté « d’apaiser le tollé suscité en France comme à l’étranger par ses déclarations controversées sur un éventuel envoi de troupes alliées en Ukraine ». « Si la situation devait se dégrader, nous devons être prêts et nous serons prêts, a ajouté le chef de l'État ». Une interview commentée, en Italie, notamment, où la Repubblica juge que « La transformation de Macron en "faucon", après une période où il appelait à "ne pas humilier la Russie », part d'un constat : la « grande fragilité de la résistance ukrainienne après deux ans de guerre ». En Allemagne, die Welt titre, de son côté, sur « l'apparition des premiers points faibles de l'Alliance occidentale ». « La tendance est claire », précise le journal. « De moins en moins d'Allemands croient à la probabilité d'une victoire ukrainienne ». Die Welt commente, lui aussi, l'interview d'Emmanuel Macron : Avant la guerre, il courtisait Vladimir Poutine, prônait un « dialogue stratégique » et croyait jusqu’au bout à une solution diplomatique au prix de plusieurs heures passées au téléphone. Lorsqu’il affirme aujourd’hui que Poutine « ne peut et ne doit pas gagner », ses paroles selon lesquelles « la Russie ne doit pas être humiliée résonnent encore à nos oreilles ».Des migrants dans un ancien aéroportC'est Le Devoir qui dresse un état des lieux de ce camp de migrants, près de New York… « Au milieu de nulle part », nous dit le journal canadien, « le terrain héberge dans l’urgence quelque 1 800 migrants, symbolisant la crise de l’accueil qui secoue la mégapole américaine (...) ils vivent sur une zone de pistes, de routes et de hangars isolés, à la pointe sud de Brooklyn ». « Sous de grandes tentes, en plus de lieux collectifs pour les repas et les démarches administratives, jusqu’à 500 familles peuvent dormir dans des espaces individuels collés les uns aux autres », précise le journal canadien. L'un des migrants, David, un équatorien de 32 ans, confirme que « c’est un peu compliqué », « en évoquant le froid, le bruit et l’éloignement de la ville. À l’horizon, on aperçoit les gratte-ciel de Manhattan, à plus d’une heure de voiture. Aux alentours : ni commerce ni service ». David conclut toutefois : « il ne faut pas se plaindre, parce qu’ils nous aident […] Nous avons un toit pour nous reposer et des couvertures ».
3/15/2024 • 3 minutes, 58 seconds
À la Une: le tsar Poutine…
Personne n’est dupe : l’élection présidentielle, dimanche, en Russie est jouée d’avance. En fait, « la Russie va prêter serment au tsar Poutine. » C’est ce qu’affirme dans El Pais à Madrid l’écrivain russe en exil Mikhaïl Chichkine. Lors de la période monarchique, poursuit-il, « le peuple ne prêtait serment au tsar qu’une seule fois, de nos jours, c’est à chaque élection. » Des élections « qui suivent toujours le même schéma : le pouvoir appartient au pouvoir. (…) Est-ce que quelqu’un doute que Poutine sera réélu le 17 mars à une majorité écrasante ? (…) Poutine, qui se présente pour la sixième fois, n’a jamais participé à un seul débat politique de toute sa vie. Pourquoi le ferait-il ? »« Opération électorale spéciale »Alors, s’interroge Mikhaïl Chichkine, comment les Russes pourraient-ils marquer leur refus de ce système ? « Comment les ennemis secrets du régime doivent-ils réagir à ces pseudo-élections ? Doivent-ils les boycotter ? Doivent-ils aller voter ? Inscrire le nom de Navalny sur le bulletin de vote ? Certains dirigeants de l’opposition, relève l’écrivain russe, ont proposé de parodier l’expression de propagande de Poutine “Opération militaire spéciale“ pour l’Ukraine en lui opposant “Opération électorale spéciale“ : dimanche, tous les citoyens en désaccord avec le régime devraient se rendre dans les bureaux de vote à midi et former de longues files d’attente. Des rassemblements qui devraient produire, sur le plan psychologique, un sentiment positif : “Regardez, vous n’êtes pas seuls contre le système, nous sommes nombreux“. Cet acte pourrait rendre visible un vote anti-Poutine et faire de ces élections une protestation, un référendum symbolique contre la guerre et la dictature. »« Midi contre Poutine »Autre tribune, cette fois, dans le Washington Post, signée Ioulia Navalnaïa, la veuve de l’opposant Alexeï Navalny.Ioulia Navalnaïa qui insiste sur l’importance de cette « opération électorale spéciale » : « c’était l’appel lancé par mon mari, affirme-t-elle, participer à cette campagne “Midi contre Poutine“. Il avait demandé à tous les opposants de se rendre aux bureaux de vote le 17 mars à midi, jour du scrutin. L’objectif n’est pas d’influencer les résultats du vote, qui seront de toute façon falsifiés, ni de soutenir les marionnettes de Poutine autorisées sur les bulletins. Alexeï souhaitait qu’il s’agisse d’une protestation nationale, soulignant l’illégitimité de l’élection de Poutine et la résistance de la société civile russe. (…) Le monde doit enfin comprendre que Poutine n’est pas celui qu’il veut donner l’impression d’être, affirme encore Ioulia Navalnaïa dans le Washington Post. C'est un usurpateur, un tyran, un criminel de guerre et un meurtrier. »Le dernier message de NavalnyCet appel est répercuté également dans les colonnes de Libération à Paris par Sergueï Guriev‚ directeur de la formation et de la recherche à Sciences-Po et ami de longue date de Navalny. « Le sacrifice de Navalny oblige l’Occident et l’opposition russe à écouter ses derniers messages, envoyés depuis sa prison arctique. Premièrement, Poutine est un scélérat. Deuxièmement, l’Ukraine devrait revenir à ses frontières de 1991. Troisièmement, affirme Sergueï Guriev, même si Poutine volera les élections de 2024, nous pouvons encore démontrer notre unité et notre force en nous présentant aux bureaux de vote à la même heure : midi. C’est ce que tous les Russes anti-Poutine appellent de leurs vœux. »L’opposant précise également qu’aura lieu dimanche « à Paris, un rassemblement place de Colombie, à côté de l’ambassade de Russie, puis une marche jusqu’au Trocadéro suivie d’un meeting. » Des milliers d’exilés Russes à ParisEt les Russes devraient être nombreux à ce rassemblement. En effet, des milliers de Russes se sont installés en région parisienne depuis le début de l’invasion de l’Ukraine en février 2022. C’est un reportage à lire dans La Croix. « La politique du régime a chassé des centaines de milliers de Russes vers les pays voisins, notamment en Allemagne et dans une proportion moindre en France, pointe le journal. La discrète société russe de Paris avait déjà ses écoles, ses conservatoires, ses salons de beauté et ses églises. La voilà plongée dans une autre dimension avec l’arrivée de milliers de nouveaux venus, souvent urbains et diplômés : (…) des jeunes hommes effrayés par la conscription, des opposants poursuivis par la justice, des militants des droits humains harcelés par la police, des artistes fatigués de l’autocensure, des intellectuels et scientifiques accueillis à bras ouverts, des anonymes qui ne se voyaient pas d’avenir dans une Russie belliqueuse. Autant de “traîtres“, selon Poutine. »
3/14/2024 • 4 minutes, 1 second
À la Une: quel avenir pour Haïti?
« Neuf heures du matin hier [mardi 12 mars, NDLR], le soleil brille sur l’avenue John-Brown de Port-au-Prince, relate le correspondant de Libération en Haïti. Des bus et quelques voitures privées circulent à belle allure. Calme apparent. La veille, dans la soirée, le Premier ministre haïtien, Ariel Henry, a tiré sa révérence sous la pression des chefs d’État membres de la Communauté caribéenne. »Et, pointe encore Libération, sous la pression des « gangs armés qui ont pris le contrôle de pans entiers de ce pays de 11 millions et demi d’habitants. Des affrontements les opposent régulièrement aux forces de l’ordre, et ils s’en sont récemment pris à des sites stratégiques comme le palais présidentiel, des commissariats et des prisons. La semaine dernière, le puissant chef de gang, Jimmy Chérizier alias "Barbecue", avait menacé d’une "guerre civile" si Ariel Henry ne démissionnait pas. Les assauts contre les institutions ont cessé hier, mais des tirs se faisaient encore entendre dans certains quartiers ».Une tâche colossaleAlors quelle va être la suite ? « Aujourd’hui, on peut s’interroger sur les échecs cuisants essuyés par cette chose informe qu’est la communauté internationale, soupire Le Temps à Genève. Plusieurs missions des Nations unies n’ont pas réussi à infléchir la trajectoire de cet État parmi les plus pauvres de la planète. (…) Les ONG internationales, sans doute animées de bonnes intentions, ne présentent pas un meilleur bilan. (…) Confrontée à une forte vague migratoire haïtienne dans les années 1990, l’administration américaine de Bill Clinton avait tenté de "restaurer la démocratie". L’espoir fit long feu. »Alors, « au-delà de ce constat d’impuissance, que faire ?, s’interroge Le Temps. Si l’ingérence de type colonial est d’emblée vouée à l’échec, Haïti ne peut être abandonné à son sort d’État en apparence damné. Mais l’aide extérieure ne sera utile que si elle sert à créer les conditions nécessaires aux acteurs locaux pour reconstruire un pays en lambeaux. La tâche promet d’être colossale ».Inciter les dirigeants haïtiens à travailler ensemble« Imaginer un nouvel avenir pour Haïti est la tâche des Haïtiens, renchérit le New York Times, mais cela nécessitera un acte de foi et beaucoup d’aide, financière et autre. Les États-Unis et leurs alliés dans la région doivent abandonner leurs jeux paternalistes en Haïti. Mais ils peuvent et doivent aider à accoucher d’un nouvel Haïti en réunissant, en soutenant et en incitant les dirigeants haïtiens à travailler ensemble à la construction d’un nouvel avenir. Ce moment, aussi délicat soit-il, offre une chance aux espoirs haïtiens de triompher de la peur. Nous ne pouvons pas ne pas la saisir. »Pour Frantz Voltaire, directeur du Centre international de documentation et d’information haïtienne, caribéenne et afro-canadienne, situé à Montréal, interrogé par Le Devoir, le départ d’Ariel Henry est « un petit pas ». Mais, même s’il y a urgence de sortir le pays du cycle infernal de la violence, « cela prendra un certain temps, affirme-t-il. Dans l’immédiat, la démission d’Ariel Henry pourrait calmer le jeu, tout dépend de la réaction des gangs et des autres acteurs ».Ne pas composer avec les groupes armésEn tout cas, « pour assurer l’avenir du pays, on ne peut pas négocier avec les groupes armés ». C’est ce qu’affirme le sociologue Louis Wilsot dans les colonnes de Libération. « On ne peut pas oublier, dit-il, les assassinats, les massacres, les famines et les familles déplacées. La justice doit agir, ensuite viendra le temps de la réinsertion et du pardon. Composer avec les gangs est impossible, ils doivent payer les conséquences. (…) La seule solution, poursuit Louis Wilsot, est de laisser les Haïtiens lancer et gérer leurs propres initiatives. Il y a des personnalités écoutées et respectées, à l’intérieur et hors du pays, qui ne sont pas suspectes de corruption. (…) Sur 11 millions d’habitants, il y a bien sûr des dirigeants potentiels dignes de confiance. (…) Le départ d’Ariel Henry est un pas en avant d’un point de vue politique, si les acteurs en présence parviennent à trouver un accord pour réorganiser le pays. »
3/13/2024 • 3 minutes, 57 seconds
À la Une: une photo de Kate Middleton qui sème le trouble
Une simple photo de famille : une mère souriante, entourée de ses trois enfants tout aussi souriants. Une simple photo de famille comme il en existe des millions dans le monde. Sauf que celle-ci se retrouve dans quasiment tous les journaux de la planète. Et pour cause, il s’agit de Kate Middleton, la princesse de Galles, et de ses trois enfants.« C’était la première photo officielle de Kate, relate le New York Times, depuis qu’elle a subi une opération abdominale il y a deux mois - un cliché joyeux de la fête des Mères, pris par son mari, le prince William, à la maison. Mais si cette photo était censée mettre fin à des semaines de spéculations sur l’état de santé de Kate, elle a eu précisément l’effet inverse. »En effet, très vite, il est apparu que cette photo avait été retouchée par la princesse qui l’a reconnu et qui s’en est excusée hier lundi. Il faut dire, souligne le New York Times, que « si une image vaut mille mots, une photo numériquement modifiée par une princesse britannique en vaut apparemment un million ».Et maintenant, constate le quotidien américain, « la famille royale britannique est confrontée à une tempête de questions sur la manière dont elle communique avec la presse et le public, sur le fait de savoir (notamment) si elle s’est sentie poussée à retoucher cette photo pour masquer l’impact de sa maladie ».Rumeurs, commérages et inventionsCertes, les retouches constatées sur la photo de famille sont mineures : des cheveux, une manche de vêtement, une main, quelques zones de flou… « Et alors ?, s’exclame le Guardian à Londres. Ce qui compte, c’est le visage de la princesse », récemment opérée donc, et dont c’était la première photo officielle. Un visage qui n’a visiblement pas été retouché… « On peut sûrement la féliciter pour son apparente bonne santé et tourner la page, pointe le Guardian. Sauf que cela n’est pas arrivé. » Car tout ce qui touche la famille royale britannique « engendre rumeurs, commérages et inventions, soupire le journal. (…) Et le secret est l’ennemi de la vérité ».Alors, la morale de cette histoire est que « la famille royale devrait tout dire, s’exclame le Guardian. La première règle de la célébrité est qu’une fois que vous avez lancé la machine médiatique, il est hors de question de garder des secrets ».Et puis, Le Figaro à Paris s’interroge : « Kensington Palace : y a-t-il un pilote dans l’avion ? » Le Figaro rappelle qu’une « cinquantaine de personnes en tout sont censées gérer l’actualité et l’intimité de la maison royale du prince William, de Kate Middleton et leurs enfants. Toute une fine équipe, donc, qui aurait pu, individuellement ou collectivement, leur dire : ne publiez pas cette photo. Mais non. »Jours de chaos en HaïtiÀ la Une également, « Haïti, rien n’y fait… » : c’est le titre d’un reportage, texte et photos, saisissant à lire dans le Süddeutsche Zeitung.« Ce sont des jours de chaos en Haïti, relate le quotidien allemand. Dans le centre de la capitale, Port-au-Prince, les forces de sécurité tentent désespérément de défendre au moins certains bâtiments publics et postes de police contre les bandes armées. Le plus grand port de l’État caribéen a largement cessé ses activités, tout comme les deux aéroports internationaux. Les États-Unis ont commencé à évacuer le personnel diplomatique non essentiel. Dimanche, l’ambassadeur allemand et un certain nombre de représentants de l'Union européenne ont également quitté Haïti. »Et « la communauté internationale ne réagit que timidement, déplore le Süddeutsche Zeitung. Le gouvernement américain ne semble pas vouloir s’engager une nouvelle fois dans l’aide directe et l’envoi de soldats, pas plus que la France, ancienne puissance coloniale. À la place, on espère des pays comme le Kenya : le gouvernement kényan avait promis d’envoyer sur place des forces de police, au moins 1 000 hommes. Mais un tribunal kényan a pour l’instant stoppé l’envoi ».Toutefois, pointe encore le quotidien allemand, « au vu de l’escalade de violence en Haïti, de nombreux experts estiment que cette intervention aurait été vouée à l’échec. Les forces de police kényanes ne sont pas suffisamment préparées au chaos et à la violence et ne parlent ni le créole ni le français. Il faudrait plutôt une mission solide, dirigée par des États qui ont l’expérience des interventions similaires. Mais pour l’instant, aucun candidat… »
3/12/2024 • 3 minutes, 40 seconds
À la Une: un ramadan sous les bombes à Gaza
« Gaza entame le mois de ramadan sans cessez-le-feu », constate le New York Times. « Les espoirs internationaux de parvenir à un arrêt des combats dans la bande de Gaza avant le mois sacré du ramadan se sont évanouis hier dimanche, déplore le quotidien américain, quelques heures avant que les Palestiniens n’entament le mois de jeûne. Le Hamas a réitéré ses demandes de cessez-le-feu global, demandes rejetées par Israël. L’Égypte, le Qatar et les États-Unis avaient tenté de négocier une trêve et on s’attendait à un accord de dernière minute qui aurait permis la libération de certains otages israéliens détenus à Gaza et de Palestiniens incarcérés dans des prisons israéliennes. Mais, soupire encore le New York Times, c’est l’impasse après des semaines de négociations indirectes. »Et hier dimanche 10 mars, les bombardements israéliens sur Gaza se sont poursuivis, faisant des dizaines de morts.« Sous une tente délabrée… »C’est dans ce contexte, relève le Guardian à Londres, que « les familles déplacées se préparent à passer le mois sacré de ramadan entre pénuries alimentaires et peur des attaques ».Le Guardian qui a pu recueillir le témoignage de la famille al-Masry : « dix jours après avoir été forcés de quitter leur maison à Khan Younis, dans le sud de Gaza, Hanaa al-Masry, son mari et leurs six enfants se préparent pour le Ramadan dans leur nouvelle maison : une tente délabrée. Ici, pas de décorations, pas de repas de famille joyeux et pas de lecture du Coran sous les citronniers et les orangers du jardin ». Non, pointe le quotidien britannique, « le mois sacré musulman – un moment pour les amis et la famille ainsi que pour la contemplation religieuse, la prière et le jeûne – commence ce lundi et ne ressemblera à aucun autre dont quiconque à Gaza puisse se souvenir. (…) Cette année, il n’y aura pas de lanternes, relève encore le Guardian. Masry ne préparera ni le suhoor, le repas pris avant le début du jeûne rituel d’une journée, ni l’iftar à sa fin. (…) À Rafah, les produits de première nécessité manquent. Beaucoup survivent grâce à du pain plat cuit au feu de bois ou sur des plaques de cuisson à gaz, et à des conserves transportées par camion par les agences humanitaires depuis l’Égypte. Un demi-kilo de sucre coûte désormais 10 dollars et le sel est presque introuvable. Les fruits ou légumes frais sont rares et très chers ».La guerre à Gaza s’invite aux OscarsConséquence inattendue de la guerre à Gaza : certains invités à la cérémonie des Oscars à Hollywood cette nuit sont arrivés en retard.C’est ce que remarque Die Welt à Berlin : plusieurs manifestations contre la guerre ont eu lieu autour du Dolby Theater. Il y a eu des affrontements avec la police. « La principale revendication des manifestants, pointe le quotidien allemand : un cessez-le-feu immédiat. En conséquence, certains invités à la cérémonie des Oscars sont donc arrivés en retard ».À lire aussiTriomphe d'«Oppenheimer» qui remporte l'Oscar du meilleur film et six autres statuettesDie Welt note encore que « sur le tapis rouge, plusieurs stars, dont la chanteuse Billie Eilish, ou l’acteur Mark Ruffalo portaient des épinglettes rouges pour appeler au cessez-le-feu. La star du film Pauvres Créatures, le comédien américain Ramy Youssef, a également appelé à la fin des combats. Et le réalisateur britannique Jonathan Glazer, dont le film sur Auschwitz, La Zone d’intérêt, a remporté l’Oscar du meilleur film étranger, s’est montré pour le moins direct : "Nous sommes ici, a-t-il dit, en tant que personnes qui refusent que leur identité juive et l’Holocauste soient détournés par une occupation qui a conduit à un conflit pour tant d’innocents – qu’ils soient les victimes du 7 octobre en Israël ou de l’attaque en cours contre Gaza" ».France : Macron en faveur d’une aide à mourirEnfin à la Une également, en France, Emmanuel Macron se prononce en faveur d’une aide à mourir.Le président de la République annonce dans un entretien avec Libération et La Croix qu’un projet de loi sur la fin de vie sera présenté en Conseil des ministres en avril. Un projet qui prévoit la possibilité de demander une « aide à mourir » dans des conditions strictement encadrées, à la différence d’un suicide assisté ou de l’euthanasie.Commentaire de Libération : « après vingt ans d’attente et deux ans d’hésitations, c’est une avancée majeure ».La Croix, de son côté, s’interroge : « l’aide à mourir peut-elle être un geste de fraternité, terme revendiqué par le président de la République ? » Réponse du quotidien catholique : « la fraternité serait mieux placée dans l’aide à vivre ».À lire aussiFrance: Macron annonce un projet de loi pour une «aide à mourir» sous «conditions strictes»
3/11/2024 • 4 minutes, 1 second
À la Une: la Journée internationale des droits des femmes en Afghanistan
Si l'on revient aujourd'hui sur cette journée du 8 mars, c'est pour saluer le courage de celles dont les droits sont les plus bafoués. Le Devoir, au Canada, s'est intéressé à la manière dont les Afghanes ont célébré ce 8 mars, en manifestant « discrètement », la répression des autorités talibanes les empêchant de « sortir dans les rues », « dans le seul pays au monde où l'éducation des filles est interdite après l'école primaire », nous rappelle le quotidien canadien. Il en faut donc du courage, pour faire connaître son désaccord.Et le Devoir nous apprend que « dans la province de Takhar, dans le nord-est de l'Afghanistan, des images publiées par des militantes féministes montrent sept femmes tenant des feuilles de papier devant leur visage, avec l’inscription "Droits, Justice, Liberté" ». Ailleurs, dans le nord du pays, plusieurs femmes ont aussi tenu une bannière avec les mots « Sauvez les femmes d’Afghanistan ».À écouter aussiÊtre une femme dans l’Afghanistan des talibans« C’est très douloureux de voir qu’une femme n’a aucune valeur aujourd’hui dans notre société. Elle ne peut utiliser aucun de ses droits », regrette une manifestante, alors qu'une autre rappelle que « les femmes représentent la moitié de l’humanité, en tant que mères, épouses, sœurs, filles et enseignantes ». La religion sainte de l’islam n’est, dit-elle, « pas opposée au travail et à l’éducation des femmes ».Un couloir maritime pour acheminer de l'aide à GazaC'est le New York Times qui se fait l'écho de ce projet, tout en précisant aussitôt que « selon les organisations humanitaires », de nouvelles stratégies lourdes ne peuvent pas remplacer le fait qu’Israël autorise davantage de camions de ravitaillement dans la bande de Gaza. « Pour le moment, on dispose de peu de détails, si ce n'est la méfiance exprimée par Israël », le ministre israélien des Affaires étrangères ayant déclaré hier qu'il soutenait un corridor maritime à condition que les marchandises soient contrôlées « conformément aux normes israéliennes » avant de quitter Chypre.De son côté, « le président Biden a présenté un plan militaire américain visant à construire une jetée flottante sur la côte méditerranéenne de Gaza pour fournir de la nourriture, de l'eau, des médicaments et d'autres produits de première nécessité aux civils, affirmant que l'opération "permettrait une augmentation massive" de l'aide entrant sur le territoire ».Mais il y a un bémol, et de taille : « le projet prendrait au moins 30 à 60 jours, ce qui soulève des questions sur la manière dont la famine à Gaza pourrait être évitée dans les jours à venir », nous explique le New York Times.Bientôt le ramadanLe journal Haaretz se demande quel sera l'impact de la guerre à Gaza, sur la Mosquée Al Aqsa de Jérusalem, alors que le ramadan débute la semaine prochaine. « Nombreux sont ceux qui craignent une intensification des tensions et des conflits observés les années précédentes autour du mois de jeûne et de la mosquée », remarque Haaretz, qui ajoute : « les tensions du ramadan ont dégénéré en violence totale à plusieurs reprises ».En mai 2021, des affrontements entre les fidèles et la police, notamment des manifestants palestiniens lançant des pierres et des policiers tirant des grenades assourdissantes et des balles en caoutchouc, ont dégénéré en une brève guerre à Gaza. Au total, 248 Gazaouis et 12 Israéliens ont été tués. L'inquiétude est donc à l'ordre du jour.« Si la guerre se poursuit pendant le ramadan, cela pourrait mettre les musulmans de toute la région sous tension et nous n'avons aucune idée de l'endroit où elle va exploser », déclare un militant palestinien. « Est-ce que ce sera Jénine ? Jérusalem ? la Jordanie ? Aucun expert ne peut vraiment prédire ce qui va se passer, ajoute-t-il, mais les risques sont grands ».À lire aussiBande de Gaza: le ramadan approche et toujours pas de trêve
3/9/2024 • 3 minutes, 57 seconds
À la Une: Joe Biden face au Congrès et journée internationale des droits des Femmes
Joe Biden a prononcé devant le Congrès un discours « offensif », estime le Washington Post, qui souligne également que le président américain a fait référence à son prédécesseur plus d'une douzaine de fois, mettant en cause « sa proximité avec la Russie et sa politique pendant la pandémie de Covid » et estimant que Donald Trump « avait manqué au devoir présidentiel le plus élémentaire, le devoir de sollicitude ».Quant à la Russie, Joe Biden a été très ferme. « Mon message au président Poutine est simple », a-t-il déclaré, au sujet de l'Ukraine. « Nous ne partirons pas. Nous ne nous prosternerons pas. Je ne m’inclinerai pas », a-t-il martelé. Le quotidien israélien Haaretz remarque de son côté que Biden a envoyé un message clair à Israël : « N'utilisez pas l'aide humanitaire à Gaza comme monnaie d'échange », « Protéger et sauver des vies innocentes doit être une priorité ». Il a aussi rendu hommage aux familles américaines des otages, en déclarant : « Je promets à toutes les familles que nous ne nous reposerons pas tant que nous n'aurons pas ramené leurs proches à la maison ». Enfin, très ironique, le Boston Globe juge que Biden « avait besoin d'une grande soirée sans gaffe ». « Il a réussi », estime le journal.8 mars est la journée internationale des droits des femmesCette journée pour les droits des femmes est à la Une de nombreux journaux internationaux. Notamment à la Une d'O Globo, selon lequel « le Brésil a enregistré plus de 10 000 cas de féminicides en neuf ans ». Et en ce 8 mars, O Globo se demande : « Au lieu d’offrir des fleurs et des chocolats : que peuvent faire les hommes pour l’égalité des sexes ? » Réponse du journal brésilien : « Ils peuvent repenser leur attitude au quotidien et renoncer à leurs privilèges. »Le Guardian, de son côté, met en une la « violence contre les femmes et les filles ». « La maltraitance, explique le quotidien britannique, est le principal facteur de mauvaise santé mentale, chez les femmes et les filles (...) ». Un rapport récent de 60 organisations caritatives révèle que « les femmes et les filles courent un risque beaucoup plus élevé de développer de multiples problèmes de santé mentale, notamment l'anxiété, la dépression majeure et les troubles de l'alimentation ».De son côté, The Independent fait la liste « des 50 femmes les plus influentes, dans le monde de l'art de la politique, des affaires, des sports, de la télévision, des médias et de l'activisme ». C'est Esther Grey qui arrive en tête de ce classement. Cette femme de 37 ans, dont la fille a été assassinée, n'en a pas moins appelé à « la compassion pour les familles de ses assassins lorsqu'ils ont été condamnés ». Le cas belgeLa journée internationale pour les droits des femmes est particulièrement visible en Belgique, puisqu'elle impacte les transports en commun : « Seules les lignes de métro 1 et 5, ainsi que quelques lignes de tram et de bus devraient circuler ce vendredi à Bruxelles », nous dit le journal Le Soir. « Le réseau de transports en commun bruxellois sera en effet fortement perturbé en raison des actions menées pour la journée internationale pour la lutte des droits des femmes (...) un appel à la grève féministe est lancé, dans le but de visibiliser les femmes et leur travail ».« Pour la sixième année consécutive, ajoute Le Soir, le Collectif du 8 mars recourt à la grève pour dénoncer les inégalités de genre et démontrer que, quand les femmes s’arrêtent, le monde s’arrête ». « L’organisation, qui réunit syndicalistes, militantes féministes et citoyennes engagées, appelle dès lors les femmes à se croiser les bras, au travail comme à la maison, et à manifester ». Environ 15 000 personnes sont attendues ce vendredi 8 mars dans les rues de Bruxelles.
3/8/2024 • 3 minutes, 40 seconds
À la Une: le duel Trump-Biden se confirme…
Les jeux sont faits… Ce sera en novembre, sauf énorme surprise, un bis-repetita de l’élection de 2020… Après le Super Tuesday, relève le New York Times, « Donald Trump est sur le point d’obtenir les 1.215 délégués nécessaires pour remporter l’investiture du Parti républicain à l’élection présidentielle. Le reste n’est qu’une formalité. Le parti républicain est devenu le vaisseau amiral des ambitions de Trump, et il est presque certain qu’il en sera le porte-drapeau pour la troisième fois. »Et le New York Times de s’exclamer : « c’est une tragédie pour le parti républicain et pour le pays qu’il prétend servir. (…) Le Grand old party est devenu une organisation dont l’objectif est l’élection d’une personne au détriment de tout le reste, y compris l’intégrité, les principes, la politique et le patriotisme. (…) Un parti sans dissidence ni débat interne, un parti qui n’existe que pour servir la volonté d’un seul homme, est aussi un parti incapable de gouverner. »En effet, renchérit Le Devoir à Québec, « l’emprise de Donald Trump sur la sphère et la machine républicaines est multiforme, tentaculaire. Emprise sur la majorité de ses électeurs (…). Emprise sur le parti lui-même (…), Emprise sur les deux chambres du Congrès : à la Chambre des représentants, où une poignée d’élus MAGA arrive à imposer sa loi par stratégie de nuisance ; et au Sénat, où la minorité trumpiste compte bien se rendre à son tour incontournable. Emprise, enfin sur la majorité conservatrice de la Cour suprême. »Trop tôt pour dire qui va gagner…Alors, comme les sondages le prédisent déjà, va-t-on une victoire de Trump en novembre ?« Il est trop tôt pour dire quelle Amérique gagnera, estime le Guardian à Londres. Pour l’instant, il faut ignorer les sondages, au moins jusqu’en octobre, car le facteur clé sera le taux de participation, qui sera largement déterminé par ce qui se passera à l’approche du scrutin. »En tout cas, poursuit le Guardian, « les électeurs américains ont le choix entre deux Amériques très claires et différentes, représentées par deux candidats âgés et impopulaires. Si Biden gagne, peu de choses changeront – à l’exception d’une insurrection encore plus frontale des États dirigés par les Républicains contre le gouvernement fédéral. Mais si Trump revient à la Maison Blanche, les États-Unis changeront fondamentalement, estime le quotidien britannique, et pas pour le mieux. »« La démocratie américaine n’est pas encore morte », veut croire pour sa part Le Soir à Bruxelles. « Non, la situation n’est pas aussi désespérée, et le rapport de force pas aussi déséquilibré. Joe Biden, sénile ? La belle affaire : Trump lui-même profère des discours incohérents, pointe le quotidien belge, dès qu’il sort du script de ses téléprompteurs (…). Alors, quelle recette pour conjurer le sort ? Pour redresser la pente, estime Le Soir, Joe Biden doit sortir de son aile ouest, délaisser autant qu’il le pourra ses obligations internationales et retrousser ses manches. “Let Joe be Joe“ : laissez-le être lui-même, plaide son entourage. Et laissez donc Donald Trump faire ce qu’il fait si bien, se répandre en boutades du plus mauvais goût et en propos xénophobes, histoire de rappeler aux électeurs américains, lassés du “chaos permanent“, pourquoi ils ont choisi de le sanctionner en 2020. »Et le quotidien bruxellois de conclure : « l’Amérique, malade et livrée à une étouffante gérontocratie, est peut-être au bord du gouffre, mais cette démocratie, aussi admirable qu’imparfaite, n’a pas encore dit son dernier mot. »L’interview posthume de Navalny…Et puis à lire dans Libération à Paris, cet entretien que l’opposant russe Alexeï Navalny a eu avec un parlementaire européen un mois avant son arrestation à Moscou.C’était en décembre 2020, l’opposant russe se rétablissait après son empoisonnement. La phrase choc de cette interview : « S’ils me tuaient, cela ne changerait rien, car il y a d’autres personnes qui sont prêtes à me remplacer. »Commentaire de Libération : « Cette déclaration d’outre-tombe du principal opposant à Vladimir Poutine, recueillie un mois avant un retour en Russie d’où il ne reviendrait jamais, est à la fois glaçante et pleine d’espoir. (…) Le récit que Navalny fait de sa traque et de son empoisonnement est hallucinant : la façon dont il a été boycotté, blacklisté, à partir du moment où il a déclaré son intention de se présenter à l’élection présidentielle (…). Poutine a fini par avoir sa peau, de la façon la plus lâche possible, mais cette mort restera à jamais sa faiblesse, conclut Libération. Et le culte dont la tombe de Navalny est l’objet depuis ses obsèques dans un cimetière de Moscou le montre bien : en mourant, l’opposant est devenu pour Poutine un rival éternel. »
3/7/2024 • 4 minutes, 5 seconds
À la Une: le droit à l’avortement en France gravé dans le marbre de la Constitution
« La France inscrit le droit à l’avortement dans sa Constitution », constate le Times à Londres. « La France fait de l’avortement un droit constitutionnel lors du vote historique de Versailles », s’exclame le Guardian. « La France est le premier pays au monde à défendre la liberté de l’avortement en l’inscrivant dans sa Constitution », renchérit El Pais à Madrid. « En France, l’avortement devient un droit protégé par la constitution : “une promesse pour les femmes du monde entier“ », affirme le Corriere della Serra à Rome. « Le signal fort de Macron aux femmes du monde entier », insiste Die Welt à Berlin. « C’est un moment historique, commente le quotidien allemand. Rien ni personne ne pourra retirer aux Françaises le droit de mettre fin à une grossesse non désirée dans un avenir proche ou lointain. La France est (donc) le premier pays au monde à inscrire l’avortement dans sa constitution, non pas comme un droit, mais comme une “liberté garantie“. »L’Allemagne interpeléeDu coup, « l’Allemagne, où le droit à l’avortement n’existe toujours pas, devrait se sentir interpellée, estime Die Welt. Ce droit avait été retiré aux citoyens de la RDA lors de la réunification. » Et aujourd’hui, « les femmes allemandes qui mettent fin à une grossesse non désirée sont considérées comme des criminelles. »Espérons, conclut le quotidien d’Outre-Rhin que « la commission mise en place par le gouvernement fédéral pour clarifier la question de l’illégalité de l’avortement s’inspirera de la détermination française. »Le recul américainAux États-Unis, le droit à l’avortement a été remis en cause… En 2022, rappelle le New York Times, la Cour suprême avait annulé l’arrêt Roe vs Wade, supprimant ainsi le droit constitutionnel à l’avortement après presque 50 ans de pratique. Une décision qui a remodelé la politique du pays en la matière et qui a conduit à des interdictions totales de l’interruption volontaire de grossesse dans près de la moitié des États.Alors, « contrairement aux États-Unis, remarque le New York Times, la question de l'avortement en France n’est pas politiquement chargée et ne suscite pas de fortes divisions. Au contraire, la plupart des Français estiment que l’avortement est un service de santé publique de base et un droit de la femme. Une récente enquête menée dans 29 pays a montré que la France était le deuxième pays au monde, après la Suède, à être le plus favorable à la légalisation de l’avortement. »Une France fière !Et en effet, dans la presse française la décision historique du Parlement réuni en congrès hier fait quasiment l’unanimité…« C’est un moment important dans la vie de la nation, estime Le Monde. Un moment de fierté, aussi. À la veille de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, la liberté des femmes à disposer de leur corps se voit consacrée dans le texte fondamental au moment où l’avortement, que l’on pensait admis, se trouve fragilisé dans un certain nombre de démocraties, à commencer par les États-Unis. »« Le 4 mars 2024 restera bel et bien une date historique, s’exclame Libération. (…) Un jour où l’on a envie de penser aux millions de Françaises qui ont avorté. Envie aussi de penser à ces millions d’autres femmes, à travers le monde, qui auront regardé ce vote au Congrès avec l’espoir que ces lumières-là, un jour, peut-être, s’allumeront aussi dans leur pays. Envie, donc, là, maintenant, de se réjouir, pointe encore Libération. Envie de ne pas s’attarder sur ces 72 voix qui se sont prononcées contre hier à Versailles. D’oublier aussi le temps d’une journée que cette bouffée progressiste intervient à contre-courant d’un vent réactionnaire inquiétant. Il ne s’agit pas d’être naïf ou béat. Juste de prendre le temps de savourer une victoire loin d’être symbolique. »Tourmentés ?Enfin, Le Figaro fait entendre sa différence : « si ces heures sont historiques, c’est parce qu’elles cristallisent l’avènement de la "France d’après", où la "matrice catholique" s’est tellement disloquée que ses traces s’effacent une à une. Ironie de l’histoire : c’est l’Église qui, par son opposition à cette évolution, devient socialement hérétique. »Et Le Figaro de conclure : « gare à ne pas considérer comme délinquantes les consciences encore tourmentées par l’interruption volontaire d’une grossesse. »
3/5/2024 • 4 minutes, 1 second
À la Une: Gaza au bord de la famine
« Après cinq mois d’une guerre sans merci entre le Hamas et Israël, les combats vont-ils cesser dans la bande de Gaza avant le début du ramadan ? » Question posée par Libération à Paris. C’est tout l’enjeu des négociations qui ont lieu en ce moment au Caire. Mais rien ne dit qu’elles vont aboutir. Et en attendant, « la famine menace la bande de Gaza en dépit des parachutages d’aide humanitaire, constate Le Figaro. La situation humanitaire est catastrophique, précise le journal. Les ONG estiment qu’il faudrait environ 500 camions d’aide par jour pour répondre aux besoins élémentaires des 2,4 millions de personnes qui se trouvent à Gaza ».Mais l’armée israélienne a limité les entrées pour des raisons sécuritaires. Certes, pointe encore Le Figaro, « des largages aériens ont été organisés par les États-Unis, la France et la Jordanie. Mais les quantités livrées sont bien en deçà des besoins, d’autant que les distributions ne sont pas ciblées. Les professionnels de l’aide humanitaire sont assez sceptiques quant à l’efficacité de ce procédé, alors que la bande de Gaza est accessible par la route. Il suffirait, selon eux, de laisser simplement le nombre de camions augmenter pour éviter une famine toujours plus menaçante ».Israël fait la sourde oreilleHaaretz à Tel-Aviv s’indigne : « L’armée israélienne ne comprend pas le risque de mort massive par famine à Gaza, s’exclame le quotidien israélien d’opposition. Entre les postes de garde israéliens du nord de la bande de Gaza, dont les soldats bénéficient d’un approvisionnement régulier en nourriture et en eau, errent des centaines de milliers de Palestiniens assoiffés et affamés, pointe le journal, qui se nourrissent d’aliments pour animaux et d’herbe et qui boivent de l’eau contaminée. » Et Israël continue d’ignorer les avertissements des organisations humanitaires.Notamment celles de l’ONU qui a récemment prévenu, relève le New York Times : « Les décès d’enfants à Gaza risquent d’augmenter "rapidement" en raison du blocage de l’aide. L’acheminement de nourriture, en particulier dans le nord, est devenu de plus en plus urgent, en raison des risques de famine. »Et en effet, pointe El Pais à Madrid, « la liste des enfants mourant de faim dans l’enclave s’allonge en raison du blocage de l’aide humanitaire. Il y en a eu 15 ces derniers jours, selon les autorités sanitaires locales, et au moins 10 selon le décompte de l’Unicef ».Et encore une fois, les parachutages d’aide ne suffisent pas, relève encore le quotidien espagnol : « L’image spectaculaire des parachutes américains fendant le ciel de Gaza avec des colis d’aide alimentaire se heurte à la réalité sur le terrain : 38 000 rations larguées par les États-Unis samedi alors que l’enclave palestinienne contient des centaines de milliers de personnes affamées. »Le Super Tuesday, étape clé de la course à l’investitureÀ la Une également le Super Tuesday ce 4 mars aux États-Unis, « les électeurs de 15 États vont voter le même jour pour le candidat de leur parti à l’élection présidentielle », relève le Wall Street Journal. Et ce super Tuesday « pourrait bien marquer la fin de la tentative de Nikki Haley d’empêcher Donald Trump d’obtenir l’investiture républicaine ».En effet, précise le quotidien new-yorkais, « Trump ne sera pas peut-être pas en mesure de revendiquer l’investiture après le Super Tuesday, mais il est presque certain qu’il en sera proche. Une ou deux semaines plus tard, à l’issue des compétitions qui se dérouleront du 12 au 19 mars, il est probable qu’il obtiendra les 1 215 délégués nécessaires à l’obtention de l’investiture ».Et si Trump était empêchéÀ moins que Trump ne soit empêché, suite à la décision d’un juge. C’est possible, s’exclame Le Soir à Bruxelles qui rappelle que « Donald Trump, 77 ans, fait l’objet de quatre procès fédéraux entre New York, Washington Atlanta et la Floride, et de 91 chefs d’accusation, pour avoir tenté d’inverser le résultat des élections, attisé une insurrection et escamoté des documents confidentiels de la Maison Blanche ».Mais s’il venait à être empêché, qui le remplacerait ?, s’interroge Le Soir. « Donald Trump n’a pas encore choisi de colistier ou de colistière, ce qui laisse grand ouvert le champ des possibles. (…) Personne, pas même la dernière rivale de Trump, Nikki Haley, n’approche, et de loin, une majorité de délégués, ni ne peut honnêtement espérer les glaner, hors du mouvement Maga (Make America great again) de Trump… »Bref, on assisterait à une « belle foire d’empoigne » où « tout républicain pourrait être tenté d’entrer dans la mêlée, y compris ceux ayant abandonné en cours de route ».Trump empêché, cela reste de la politique fiction. « Pour le moment, pointe le Süddeutsche Zeitung, tout indique que Biden et Trump finiront par s’affronter à nouveau. »Un duel en forme de bis repetita qui n’enthousiasme guère une majorité d’Américains, constate encore Le Soir qui relève « qu’aux quatre coins des États-Unis, une forme de marasme collectif s’est installée, laissant redouter une apathie générale au moment de glisser son bulletin dans l’urne ».
3/4/2024 • 4 minutes, 3 seconds
À la Une: le monde tente de comprendre comment la distribution d’aide à Gaza a viré au drame
« Carnage ou bousculade, c’est la catastrophe de trop à Gaza », s’exclame la Tribune de Genève. « Comment la mécanique du chaos a mené à un bain de sang lors d’une livraison d’aide à Gaza, titre Le Temps. Morts sous les balles, piétinés par la foule, écrasés par les camions d’aide, les 115 Palestiniens tués sont aussi victimes de la destruction des infrastructures de Gaza », rappelle le journal suisse.« Cela ne peut pas arriver, on ne devrait pas tirer sur les civils désespérés qui tentent de nourrir leurs familles affamées », s’époumone l’administratrice de l'Agence américaine pour le développement international citée par le New York Times.C’est bien la faim qui a poussé ces habitants de la bande de Gaza à sortir au milieu de la nuit car des rumeurs faisaient état de l’arrivée d’un convoi humanitaire.« C'est la faim qui a poussé Ibrahim al-Rifi à quitter sa maison de la ville de Gaza jeudi à deux heures du matin, raconte le Washington Post. Cela fait des mois qu'il ne trouve plus de pain pour sa femme et ses filles. La farine se vend à près de 1 000 dollars le sac, et même les aliments pour animaux sont en train de s'épuiser. Certaines personnes mangent de l'herbe », rappelle le Post.Et le quotidien livre un récit de la tragédie basé sur 12 entretiens avec des témoins oculaires, des médecins, des travailleurs humanitaires, des militaires israéliens et des responsables de l'ONU, en plus de l’analyse des vidéos disponibles.À Londres, le Times rappelle la version de l’armée israélienne : « Une foule a tendu une embuscade aux camions humanitaires, immobilisant le convoi » et la plupart des morts ont été causées par une bousculade.Version battue en brèche par plusieurs témoins cités par le Washington Post : ils l’assurent, « la véritable panique n'a commencé que lorsque les soldats et les chars israéliens ont commencé à tirer, touchant des civils et déclenchant une bousculade. Contrairement aux déclarations israéliennes, les Palestiniens affirment que la majeure partie des morts et des blessés sont dus aux tirs israéliens et non à la bousculade ».En guise de conclusion, Rifi, palestinien qui a tenté jeudi 29 février matin d’accéder à l’aide humanitaire, glisse au Washington Postqu’« il ne reviendra pas sur une nouvelle distribution d'aide : "Je préfère mourir de faim plutôt que d'être abattu" », dit-il.Israël fait face à une pression internationale croissante« Malgré le manque de clarté des faits, les condamnations internationales se sont multipliées hier », constate le Guardian. Le quotidien britannique cite le président français pour qui « des civils ont été pris pour cible par les soldats israéliens ». Emmanuel Macron appelle à un cessez-le-feu immédiat.Choqués, indignés, de nombreux dirigeants demandent maintenant une enquête transparente. Objectif rappelé parle Times : « Déterminer comment une panique massive, des tirs et un chaos auraient pu se produire autour d'un convoi humanitaire censé être sécurisé par les israéliens. »« L'Europe ne croit pas Israël », assure la Nacionà Buenos Aires. Le quotidien argentin rappelle la version israélienne des faits : « Le char voit les habitants de Gaza être piétinés et tente prudemment de disperser la foule avec quelques tirs de sommation. Lorsque des centaines se sont transformées en milliers et que la situation est devenue incontrôlable, le commandant du char a décidé de se retirer pour éviter de nuire aux milliers de Gazaouis. »« Accidentels ou non, les décès massifs à Gaza pourraient changer le cours de la guerre entre Israël et le Hamas », constate Haaretz. Ce que le quotidien israélien qualifie de catastrophe « aura des conséquences considérables sur les efforts de négociation d'un cessez-le-feu et pourrait susciter la colère sur d'autres fronts. De Washington à Riyad, personne ne sait où va Netanyahu », conclut le journal.Funérailles d’Alexeï Navalny« Un jour où la dissidence refoulée et l’optimisme ont réapparu, ne serait-ce que brièvement », résume le New York Times. Le journal cite Elena Milashina, « une journaliste russe battue jusqu'à perdre connaissance l'année dernière ». Elle le confie au journal : elle a « fait ses adieux à beaucoup trop de journalistes, de militants et de personnalités de l'opposition décédés prématurément. Mais jamais elle n'avait vu une scène comparable à celle d’hier dans les rues du quartier de Maryino, à la périphérie de la capitale russe ».« Ils étaient des milliers », raconte El Pais, le tout « sous la surveillance d'un important dispositif policier ».En France, le Monde constate qu’Alexeï Navalny a été traité en ennemi jusque dans la tombe. Le journal raconte « la brutalité avec laquelle les autorités russes ont géré les funérailles de l’opposant. De quoi transformer l’évènement en manifestation. Privée d’accès à son héros, ballottée par des centaines de policiers en tenue antiémeute, la foule a fini par dire sa rage ».
3/2/2024 • 4 minutes, 24 seconds
À la Une: à Gaza, une distribution d’aide humanitaire vire au drame
« L’acheminement chaotique de l’aide devient mortel », titre le Washington Post tandis que Le Devoir à Québec parle de « tirs israéliens sur une foule affamée ».« Mais que sait-on vraiment des causes des décès survenus lors de l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza ? », se demande O Globo. Le quotidien brésilien constate que « les autorités palestiniennes dénoncent les tirs aveugles, mais que pour Israël, les morts sont le résultat d'émeutes ».Le Wall Street Journal tente de remonter le fil des évènements. Le quotidien cite tout d’abord des responsables israéliens. Selon eux, « des milliers de Palestiniens ont encerclé une trentaine de camions transportant de l'aide vers le nord de Gaza, hier vers 4 heures du matin. Des dizaines de personnes ont été mortellement piétinées ou blessées dans la cohue, et certaines ont été écrasées par les camions ».« L'armée israélienne nie avoir tiré sur de grandes foules de personnes affamées », assure de son côté le Guardian. Le quotidien britannique se fait l’écho de la version d’un porte-parole israélien selon qui « les soldats ont seulement tiré sur un petit groupe qui s'est éloigné des camions et a menacé un point de contrôle ».Autre version du drame, celle du Wall Street Journal qui publie le témoignage de Saeb Abu Sultan, 36 ans, père de trois enfants. Un homme jusque-là « réticent à collecter de l'aide parce qu'il avait entendu dire que des personnes étaient parfois abattues autour des points de contrôle et qu'il trouvait cela humiliant ». Mais hier jeudi, il y est allé pour la première fois, « parce que sa famille n'avait pas mangé depuis deux jours ». « Je savais que c'était un risque, glisse-t-il au journal. Mais à notre grande surprise, des véhicules militaires israéliens ont ouvert le feu sur les gens et nous avons commencé à courir. » Il ajoute que « les camions chargés d’aide ne se sont pas arrêtés. Il jure aussi avoir vu des palestiniens écrasés sous leurs roues ».Version corroborée par les médecins arrivés sur place et cités par Le Monde en France. Le journal publie le témoignage de Fares Afana, chef du service ambulancier de l’hôpital Kamal Edwan selon qui les médecins ont trouvé« des dizaines ou des centaines de personnes gisant sur le sol. Il n’y avait pas assez d’ambulances pour récupérer tous les morts et les blessés, certains étaient transportés vers les hôpitaux dans des charrettes tirées par des ânes ».Conséquences sur la guerre à GazaEn Israël déjà, croit savoir le Times. Le quotidien britannique selon qui « Benyamin Netanyahu est confronté à sa série de dilemmes les plus difficiles depuis le début de la guerre avec le Hamas à Gaza le 7 octobre ».Et pourtant, il peut compter sur le soutien de l’aile dure de son gouvernement croit savoir El Pais qui cite le ministre israélien de la Sécurité nationale, l'ultra Itamar Ben-Gvir qui assure que « l'armée a agi de manière excellente contre une foule de Gaza qui a tenté de leur faire du mal. Il exige même d'empêcher toute entrée d'aide, qu'il qualifie d'oxygène pour le Hamas ».Mais le Premier ministre israélien subit en revanche les foudres de la communauté internationale, constate Le Monde. À commencer par « Joe Biden, qui avait dit cette semaine espérer un cessez-le-feu à Gaza d’ici lundi, le président américain est revenu sur son affirmation ».« Il est temps pour Israël d’arrêter – avant que Gaza ne devienne la Somalie. » C'est le titre de l'éditorial d'Haaretz ce vendredi matin. Le quotidien israélien martèle « qu’avant même que les détails de ce qui s'est passé n'aient été pleinement clarifiés, ces morts inutiles mettent en évidence l'anarchie créée par l'occupation partielle de Gaza par Israël ».Elles éloignent aussi la possibilité d’une pause dans les combats. Mais une trêve, « Israël et Hamas n’en veulent pas vraiment », affirme la Tribune de Genève.
3/1/2024 • 3 minutes, 24 seconds
À la Une: Trump inarrêtable…
« Donald Trump a remporté hier la primaire républicaine du Michigan, constate le Wall Street Journal. C’est la cinquième victoire consécutive de l’ancien président dans la course à l’investiture à la présidentielle. (…) Sa domination de Trump dans l’Iowa, le New Hampshire, le Nevada et la Caroline du Sud, et maintenant du Michigan, apparait comme inéluctable. (..) Et c’est un nouveau coup porté à la candidature de Nikki Haley, qui n’est (donc) pas parvenue à s’imposer. »Nikki Haley qui est « dans son dernier retranchement, note le New York Times. Lors du Super Tuesday, mardi prochain, il y a de fortes chances que Donald Trump balaie encore tout sur son passage. Alors pourquoi continuer ? Pourquoi s’accrocher ? », s’interroge le journal.Eh bien tout d’abord parce que Donald Trump pourrait être déclaré inéligible suite à ses ennuis judiciaires. Et c’est alors Nikki Haley qui reprendrait le flambeau.Donald Trump qui « fait face, rappelle le Boston Globe, à pas moins de 91 poursuites pénales dans quatre affaires distinctes (…). Son premier procès pénal, dans l’affaire des paiements à l’actrice porno Stormy Daniels, devrait d’ailleurs s’ouvrir le 25 mars à New York. »Et puis autre raison de persévérer pour Nikki Haley, poursuit le New York Times, « idéologique » celle-là : « Mme Haley incarne un courant de conservatisme pragmatique, internationaliste et favorable à la croissance qui a autrefois dominé le parti républicain, mais qui a été mis de côté au profit d’un populisme xénophobe et isolationniste. Quoi que les libéraux ou les progressistes puissent penser du conservatisme de Haley, ils doivent certainement le préférer à celui de Trump. Toute démocratie politiquement saine a besoin d’un mouvement conservateur moralement sain, conclut le New York Times, et à l’heure actuelle, les États-Unis n’en ont pas. »Marée montante…En tout cas, pour Le Devoir à Québec, les jeux sont faits… « Le Super Tuesday, la semaine prochaine, constituera, sauf immense imprévu, le baroud d’honneur de Mme Haley en même temps qu’il confirmera la candidature de facto de l’ex-président à la présidentielle américaine du 5 novembre prochain. »En fait, analyse Le Devoir, « Trump surfe sur la marée montante et mondiale d’une mouvance d’extrême droite : où les discours transgressifs et autoritaires font mouche, où l’insécurité économique nourrit une tendance au repli social et identitaire, où les politiques sociales-démocrates, par lesquelles on tente de colmater les inégalités, peinent à faire échec à cette ample mouvance populiste, comme en fait foi l’élection de Javier Milei en Argentine. Une marée qui n’est pas près de refluer. »La guerre en Ukraine : que cherche Macron ?À la Une également, les répercussions de la déclaration pour le moins martiale d’Emmanuel Macron sur la possibilité d’envoyer des troupes au sol en Ukraine…« Emmanuel Macron, président va-t-en-guerre », s’exclame Le Figaro à Paris. « Que cherche-t-il », s’interroge le journal : « impressionner Poutine ? Encore faudrait-il que la menace ait un potentiel de dissuasion crédible sur un homme uniformément insensible aux mises en garde, d’où qu'elles viennent. Préparer les opinions publiques occidentales à un engrenage inéluctable ? L’effet pourrait bien être l’inverse de celui recherché, consolidant un bloc des timorés (ou des prudents) en Europe et stimulant l’isolationnisme électoral en vogue outre-Atlantique. »En fait, explique Libération, « après les cyberattaques contre la France, la mort de Navalny et à quelques mois d’élections européennes qui risquent d’acter la montée d’une extrême droite prête à faire ami-ami avec Poutine, il y a urgence pour le chef de l’État à afficher, au moins symboliquement, sa capacité de dissuasion. (…) Bien sûr, poursuit Libération, il ne s’agit pas d’envoyer des soldats au sol pour se battre. Les alliés européens de la France – et aussi Washington – ont poussé des cris d’orfraie à cette idée. Ces hommes pourraient en revanche assurer formation et maintenance des matériels. »Reste que la priorité, c’est de livrer des munitions à l’Ukraine… C’est ce qu’affirme dans les colonnes du Soir à Bruxelles, l’analyste militaire Joseph Henrotin : « l’armée ukrainienne a acquis une expérience remarquable, mais elle ne peut rien sans munitions. Elle pouvait tirer jusqu’à 8.000 obus par jour ; elle est à présent à moins de 2.000, et les drones ne compensent pas ce déficit. » Il faut donc fournir des obus à l’Ukraine et « au plus vite ! »
2/28/2024 • 4 minutes, 3 seconds
À la Une: le sommet extraordinaire de Paris sur l’Ukraine
Vingt et un chefs d’États présents hier, lundi 26 février, à l’Elysée. La presse internationale retient le ton ferme d’Emmanuel Macron sur le soutien à apporter à Kiev.Pour le Corriere Della Sera, « le président français utilise des tons dramatiques et tente de faire passer deux messages. À la Russie : nous ne sommes pas fatigués, vous ne gagnerez pas. Aux Européens : nous sommes tous menacés, nous risquons tous d’être attaqués par Moscou, il est temps de faire un saut qualitatif dans l’aide à Kiev ».Et quand on parle de saut qualitatif, le président français va loin, comme le rappelle le Figaro : « Emmanuel Macron affirme que l'envoi de troupes occidentales ne peut être exclu »… Mais…. Le quotidien continue de citer le locataire de l’Elysée qui ajoute « il n’y a pas de consensus à ce stade pour cette hypothèse ».L’envoi de troupes a bien été évoqué, renchérit El Pais. Le quotidien espagnol souligne la position d’Emmanuel Macron sur le sujet, pas forcément claire pour tout le monde : le président français « défend l'ambiguïté stratégique de la France sur ce dossier, sans préciser si Paris est favorable ou non à l’envoi de troupes en Ukraine ».Le Figaro de citer le chef de l’État : « Je n’ai pas dit que la France n’y est pas favorable ». « Je ne lèverai pas l'ambiguïté des débats de ce soir en donnant des noms ».Des noms, El País en donne, en l’occurrence celui du Premier ministre slovaque Robert Fico. « Il avait prévenu que l'envoi de troupes était à l'ordre du jour. Fico, présent à Paris, a déclaré que ça lui donnait des frissons ».Ce qui est clair, c’est que les Européens durcissent le ton face à Moscou…« Une défaite russe est nécessaire à la stabilité et à la sécurité de l’Europe ». Les mots d’Emmanuel relayés par le Suddeutsche Zeitung. Le quotidien allemand pour qui il s’agit d’une réponse à « la position de la Russie qui se durcit tant sur le plan politique que sur le front en Ukraine ».Ces propos d’Emmanuel Macron font en tout cas réagir la classe politique française. Le Monde relaye ce mardi matin les propos du Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, qui dénonce une « inquiétante légèreté présidentielle à propos de l’hypothèse d’un envoi de troupes occidentales en Ukraine » quand Jean-Luc Mélenchon pointe du doigt « l’escalade verbale du chef de l’État ».La presse internationale revient aussi ce matin sur les dernières nouvelles entourant la mort d’Alexeï NavalnyEn France, Libération parle du « plan secret des proches de l’opposant russe pour le faire libérer quelques jours avant sa mort ».Ce plan précise Il Corriere della serra : c’est un échange de prisonniers. Le quotidien italien qui cite la directrice de la Fondation anti-corruption d’Alexeï Navalny : « Nous avons l'obligation de vous dire la vérité : depuis deux ans, nous essayons d'échanger Alekseï ».Maria Pevchikh se confie dans une vidéo pour expliquer la mort de l’opposant. Selon elle, rapporte Die Welt, « un échange de prisonniers contre le meurtrier du Tiergarten, emprisonné en Allemagne, était imminent ».Pour ça, rapporte le quotidien allemand, il a fallu « contacter le chef du Kremlin ». Et c’est « le milliardaire Roman Abramovich qui a porté le message à Poutine ». En février, ajoute le quotidien, « le président russe s’est finalement vu proposer d’échanger le meurtrier du zoo Vadim Krassikov contre Navalny et deux Américains emprisonnés ».Le 15 février, ajoute Die Welt, les négociations en étaient à leur phase finale. Mais selon Maria Pevchikh, citée par le journal : « le président a changé d'avis au dernier moment. Et il aurait ordonné de tuer le dissident. Poutine ne pouvait pas tolérer de savoir qu'il était libre ».
2/27/2024 • 3 minutes, 15 seconds
À la Une: l’Ukraine, entrée ce week-end dans sa troisième année de guerre contre la Russie
Une année qui pourrait s’avérer « la plus difficile pour Zelensky » constate le Guardian. « La pression politique intérieure, la fragmentation du soutien international et la perspective d'une réélection de Trump constituent des menaces existentielles » résume le quotidien britannique.Le président ukrainien en semble bien conscient puisqu’il multiplie les appels à ses soutiens internationaux. Le Temps se fait l’écho du message de Volodymyr Zelensky à l’occident hier : « La victoire de l’Ukraine dépend de vous ». Et c’est une première, observe le quotidien suisse : « le président ukrainien a donné un bilan officiel des pertes militaires de l’Ukraine : 31 000 de ses soldats ont été tués depuis le début du conflit ».Notamment durant la grande contre-offensive ukrainienne. En France, Le Figaro se fait l’écho des propos de Zelensky selon qui : « la Russie avait mis la main sur les plans de la contre-offensive ». De quoi peut-être expliquer son échec.Si cette 3ᵉ année de guerre est pleine d’interrogations pour Zelensky, le pdt ukrainien a une certitude rappelée par Le Temps: « le Congrès américain finira par approuver l’enveloppe d’aide tant attendue ».Mais pour ça, il va falloir convaincre. À Québec, Le Devoir se fait d’ailleurs l’écho de la réunion organisée demain mardi par le président américain : « Joe Biden, réuni les quatre principaux dirigeants du Congrès à la Maison-Blanche pour faire pression sur les législateurs ».Mais au-delà de l’aide que l’on pourrait qualifier d’officielle, il y a celle plus secrète de Washington à Kiev ?« Pendant plus d'une décennie, les États-Unis ont entretenu avec l'Ukraine un partenariat secret en matière de renseignement. Il est aujourd'hui essentiel pour les deux pays dans leur lutte contre la Russie » raconte le New York Times.Le quotidien donne un coup de projecteur complètement inédit sur « Un réseau de bases d'espionnage soutenu par la CIA [...]12 sites secrets le long de la frontière russe ».Un reportage qui a nécessité plus de 200 entretiens en Ukraine, en Europe et aux États-Unis.Adam Entous et Mickael Schwirtz, les deux journalistes qui ont réalisé ce sujet, nous emmènent « dans une forêt dense » quelque part en Ukraine.Sur place, racontent-ils : « la base militaire ukrainienne semble abandonnée et détruite, son centre de commandement n'est plus qu'une enveloppe calcinée, victime d'un barrage de missiles russes au début de la guerre. Mais c'est en surface. Non loin de là, un passage discret descend vers un bunker souterrain où des équipes de soldats ukrainiens traquent les satellites espions et écoutent les conversations entre commandants russes ».Bienvenue dans l’un des « un centre nerveux secret de l'armée ukrainienne ». Les journalistes y sont accueillis par l'un des principaux responsables des services de renseignement. Ce général ne s’en cache pas : « la base est presque entièrement financée, et en partie équipée, par la C.I.A ». À « Cent dix pour cent » ajoute-t-il.Le New York Times souligne que « ce partenariat en matière de renseignement entre Washington et Kiev est l'un des piliers de la capacité de l'Ukraine à se défendre ».Et il ne date donc pas d’hier…« Avant la guerre, les Ukrainiens ont fait leurs preuves auprès des Américains en interceptant des messages qui ont contribué à prouver l'implication de la Russie dans le crash du vol 17 de la Malaysia Airlines en 2014. Les Ukrainiens ont également aidé les Américains à poursuivre les agents russes qui se sont immiscés dans l'élection présidentielle américaine de 2016 » nous apprend le New York Times.Loin du champ de bataille ukrainien, la presse se fait aussi l’écho de la visite du président français au Salon de l’Agriculture à Paris« Entre vaches et huées, Emmanuel Macron tente de rassurer les paysans » raconte Le Temps en Suisse, tandis que Libération, jamais avare de bons mots, titre : « Partie de campagne : Macron et Bardella se tirent labour au salon de l’agriculture ».Dans ce haut lieu de la politique nationale : « Les présidents français y passent généralement des heures, voire la journée entière, et les incidents ne sont pas inhabituels » nous rappelle Le Temps. « Nicolas Sarkozy avait lancé son 'Casse-toi pauvre con !' en 2008 à un homme qui refusait de lui serrer la main. François Hollande s’était fait huer et insulter par des éleveurs en 2016 ».Pour Emmanuel Macron, ç'a donc été une visite derrière un « cordon de sécurité massif ». Au-delà du difficile dialogue avec le monde agricole, Libération observe qu’au président français samedi a succédé le chef de file du Rassemblement national, Jordan Bardella, ce dimanche. Une « manière de mettre en scène leur match à venir pour le scrutin du 9 juin, et de lancer pour de bon la campagne » note le quotidien, pour qui : « le point commun aux deux forces est d’entretenir l’idée d’un inéluctable face-à-face. Un récit que les partis de gauche, plus concurrents que jamais depuis l’extinction de la Nupes, peinent encore à troubler ».
2/26/2024 • 4 minutes, 3 seconds
À la Une: quelles perspectives après deux ans de guerre en Ukraine
Tous les points de vue, ou presque, sont ce matin dans la presse internationale. Militaire, économique, politique, sociétal. Militaire tout d'abord, dans Libération. « Le temps presse », nous dit le quotidien français, « pour une armée ukrainienne en manque de munitions et qui se prépare à des assauts renouvelés ». Selon Libération, « Roustem Oumerov, le ministre ukrainien de la Défense, a écrit une lettre à ses homologues pour leur signaler que « les forces russes disposent de trois fois plus d’obus que les forces ukrainiennes » et que « la pénurie en armement en Ukraine s’aggrave de jour en jour ». « Par effet de corrélation, l’humeur n’est pas au beau fixe dans l’opinion »... précise Libération. « Selon un sondage de l’Institut international de sociologie de Kyiv (KIIS), la proportion d’Ukrainiens qui pense que l’Ukraine va certainement gagner la guerre est passée de 80 % en mai 2022 à 60 % en février 2024. »Guerre économiqueLes États-Unis viennent d'annoncer une nouvelle série de sanctions contre la Russie. Seront-elles efficaces ? Le Washington Post est sceptique. « Deux ans après le début de la guerre », nous dit-il, « la Russie devrait connaître cette année une croissance plus rapide que les États-Unis, l’Allemagne, la France ou le Royaume-Uni. Il est peu probable que les nouvelles sanctions américaines annoncées vendredi changent cette réalité, étant donné la résilience de la Russie face à l'escalade des affrontements sur les champs de bataille du commerce et de la finance mondiale ». Vladimir Poutine fait plus que jamais figure d'homme, « fort et imprévisible », estime le New York Times. « Vladimir Poutine fait pression sur son armée pour qu’elle poursuive son offensive brutale, se vantant à la télévision d’être resté éveillé toute la nuit alors que la ville d’Avdiivka tombait aux mains des forces russes ».Avdiivka, une bataille sanglante« C'est le succès le plus important pour Moscou depuis plus d'un an », estime le quotidien allemand die Welt. « Même si Avdiivka n’a pas beaucoup de valeur stratégique, (...) la prise de la ville a clairement démontré que les forces ukrainiennes ne peuvent pas survivre lorsque la Russie lance sa masse de soldats et d’équipements au combat. L’aide militaire apportée jusqu’à présent par les États-Unis et l’Europe ne suffit pas à compenser durablement cette supériorité quantitative ». Die Welt qui se fait aussi l'écho d'une vidéo devenue « virale » en Ukraine. Celle d'un soldat blessé qui appelle sa femme. « Allongé sur une civière dans un bunker à Avdiivka, il lui parle de ses blessures et du fait qu'il a été abandonné là. Sa femme désespérée fond en larmes ». Avant le retrait de l'armée ukrainienne, un gradé aurait crié à ses hommes : « laissez les blessés derrière vous et brûlez tout ». Mince espoirMême si la quasi-totalité de la presse, souligne aujourd'hui que Vladimir Poutine est plus que jamais fort et sans états d'âme, certains journaux veulent croire qu'il n'a pas la partie gagnée. C'est le point de vue de La Repubblica. « Comme cela arrive souvent, les dictateurs oublient ce qui anime le plus les êtres humains : le désir d’être libre », nous dit le quotidien italien qui poursuit : « Si le président Volodymyr Zelensky a réussi à résister à l’invasion, c’est parce que les Ukrainiens ont décidé de se battre avec les armes pour défendre leur jeune démocratie. Si les États-Unis et l’UE soutiennent Kiev depuis si longtemps, c’est parce que leurs citoyens ont compris que l’agression militaire russe les menaçait également ». Et ce n'est pas tout. Pour la Reppublica, « si Navalny est mort, c’est parce que sa simple existence – même en isolement dans une prison de l’Arctique – témoignait de l’existence d’une autre Russie, opposée à la guerre et aux choix du Kremlin ».
2/24/2024 • 4 minutes
À la Une: un vaisseau spatial américain sur la Lune, une première depuis 1972
Les journaux américains ne manquent pas de mettre à la Une ce qui ressemble à un petit exploit. Il faut dire que « c'est la première fois depuis 51 ans qu'un vaisseau spatial américain atterrit avec succès sur la Lune », titre le Washington Post, qui ajoute « c'est une étape importante pour le plan de la Nasa, visant à envoyer de nouveau, à terme, des astronautes vers le voisin céleste le plus proche de la Terre ».Le New York Times précise qu'il s'agit là d'un « véhicule de construction privée », appelé Odysseus, « un peu plus grand qu'une cabine téléphonique ». Une expérience qui intéresse de près la Nasa car elle pense « qu'elle pourrait contribuer à inaugurer une ère révolutionnaire : celle des vols spatiaux commerciaux, autour du système solaire ».Tué avec son cartable sur le dosLa situation au Proche-Orient retient de nouveau l'attention. Avec cet article du Guardian, sur la mort d'un jeune garçon palestinien, en Cisjordanie. Nihal Abu Ayash, avait 16 ans, et selon sa famille, il a été « exécuté » par les forces israéliennes. C'est donc le Guardian qui a rencontré sa famille. Ils posent tristement pour la photo. Selon eux, « Nihal Abu Ayash portait son équipement de football et son cartable lorsqu'il a été touché à la tête et tué après que les forces israéliennes ont ouvert le feu dans la ville de Beit Ummar, en Cisjordanie. Nihal est le 100e enfant palestinien tué en Cisjordanie occupée depuis l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, selon l'organisation de défense des droits humains Défense internationale des enfants – Palestine ».La famille est dévastée, la mère « ne peut ni parler ni manger, le père passe des heures à serrer dans ses mains les chaussures de football de son fils ». Enfin, ajoute le Guardian, « le plus jeune des quatre frères et sœurs de Nihal, Mahmoud, 13 ans, a développé un bégaiement depuis qu'il a été témoin du meurtre de son frère la semaine dernière ».Exemption de service militaireLe Wall Street Journal, soulève une question rarement abordée. Celle des Juifs ultra-orthodoxe, qui sont « exemptés du service militaire » depuis « peu après la fondation d'Israël en 1948, lorsque le gouvernement a accepté de les exempter afin qu'ils puissent préserver un mode de vie presque disparu pendant l'Holocauste ».Mais aujourd'hui, poursuit le Wall Street Journal, « certains réservistes, épuisés après des mois de combats à Gaza, se disent prêts à faire pression pour une répartition plus équitable du fardeau sécuritaire dans la société israélienne. Des sentiments similaires se manifestent au sein de la coalition de Netanyahu. "Il n’est plus possible d’accepter avec sérénité une situation dans laquelle certains groupes de la société assument le fardeau de la sécurité, avec le prix élevé que cela implique, tandis que d’autres groupes du peuple juif continuent de mener une vie normale", ont écrit les membres du Likoud dans une lettre à Netanyahu ». Une question épineuse, pour le Premier ministre, dont la coalition tient grâce à deux partis ultra-orthodoxes.Deux femmes courageIl s'agit de la mère et de la veuve d'Alexeï Navalny, le principal opposant à Vladimir Poutine, mort en prison il y a une semaine. « La mère de Navalny accuse les autorités russes, titre Le Soir en Belgique. En me regardant dans les yeux, ils disent que si je refuse un enterrement secret, ils feront quelque chose à son corps. L’enquêteur (…) m’a dit ouvertement "Le temps joue contre vous, le cadavre se décompose" », a-t-elle déclaré.Quant à Ioulia Navalnaïa, la veuve de l'opposant, elle a rencontré Joe Biden aux États-Unis. Le président américain l'a serrée dans ses bras. Selon le quotidien britannique The Independant, il a promis « de nouvelles sanctions majeures contre la Russie », qui devraient être annoncées ce 23 février.
2/23/2024 • 4 minutes, 2 seconds
À la Une: pourra-t-on encore vivre à Gaza après la guerre?
Question posée par le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung. Et la réponse, éloquente, photos et vidéos à l’appui, à lire sur le site du journal. Alya et Mohammed, un couple allemand d’origine palestinienne, se sont retrouvés coincés à Gaza au début des bombardements, relate le journal : « Il y a seulement quelques jours, ils ont pu quitter la bande de Gaza pour se rendre au sud, à Rafah. Quarante kilomètres à travers la zone de guerre, quarante kilomètres de destructions. »Pour illustrer leur témoignage, le Süddeutsche Zeitung publie toute une série de photos et d’images satellite qui montrent l’ampleur des dégâts. Et ces questions : « La bande de Gaza sera-t-elle encore habitable après la guerre ? Dans quelle mesure un pays, où non seulement des habitations, mais aussi des universités, des écoles, des terres agricoles, des sites culturels, des mosquées, des églises, et même des cimetières, ont été détruits par les bombes et les chars, est-il encore vivable ? » La réponse semble évidente.70% des logements détruitsReste qu’il « est impossible de se rendre compte sur place de l’ampleur des destructions, souligne le quotidien allemand. Les journalistes étrangers ne sont pas autorisés à se rendre dans la bande de Gaza. L’armée israélienne n’autorise les journalistes qu’à effectuer des visites accompagnées, et les images et photos doivent être visionnées par l’armée avant d’être publiées ».Reste les données satellite, relève le Süddeutsche Zeitung… D’après le Wall Street Journal qui s’appuie sur des sources des renseignements américains, près de 70% des habitations, maisons et appartements, de la bande de Gaza ont été endommagées ou détruites. De même qu’un tiers des terres agricoles, notamment des oliveraies.Sites historiques, mosquées, églisesIl y a aussi les destructions des sites et monuments historiques, précise encore le Süddeutsche Zeitung, comme « l’ancien port d’Anthedon datant du VIIIe siècle avant Jésus-Christ, ainsi que le site archéologique d’un cimetière romain vieux de 2000 ans, qui n’a été découvert que fin 2022 ».Et puis les édifices religieux, plus d’une centaine, dont« la mosquée Al-Omari, autrefois une église avant d’être transformée au VIIe siècle ».Et le quotidien allemand de citer à ce sujet le témoignage d’Alya qui autrefois, y « priait chaque nuit pendant le mois de jeûne du ramadan : "Mon cœur s’est brisé en mille morceaux quand je me suis retrouvée là, dans cette montagne de décombres", dit-elle, avant de s’interroger : "comment imaginer un avenir à Gaza alors que les Israéliens sont en train de faire table rase de notre passé ?" »La fronde des agriculteurs en France...À la Une également : la colère des agriculteurs en France. « À trois jours de l’ouverture du Salon de l’agriculture, à Paris, le Premier ministre Gabriel Attal a multiplié les annonces hier, pointe Le Monde : plan de réduction des pesticides moins ambitieux, volet de simplification des normes dans la loi agricole… »En effet, complète Le Figaro, « réglementation allégée, emploi de main-d’œuvre étrangère facilité, aide aux éleveurs, indicateur de mesure des pesticides modifié, industriels et grands distributeurs menacés. Rarement un conflit social aura-t-il suscité pareille mobilisation à tous les étages de l’État. Et rarement avait-on tant obtenu en si peu de temps ».En fait, déplore Libération, le gouvernement s’est plié aux injonctions de la FNSEA. Une « alliance ancestrale entre le pouvoir politique et le principal syndicat agricole qui n’aura eu qu’une vertu : pousser à l’extrême le modèle ultralibéral productiviste mis sur les rails dans les années 1960. S’il a bien sûr permis d’atteindre l’autosuffisance alimentaire assez vite, c’est peu dire que la machine s’est emballée, et que le modèle est aujourd’hui dans une impasse, affirme Libé. Il bute sur l’impératif écologique, mais pas seulement. Économiquement, socialement, et même existentiellement (trop d’agriculteurs se suicident), l’agriculture française est à bout de souffle ».Et Libération de conclure :« Le couple pouvoir politique-pouvoir syndical qui continue de promouvoir ce modèle est irresponsable. »… ou encore en EspagneEnfin, il n’y a pas qu’en France. Un peu partout en Europe, les paysans manifestent. Exemple, à Madrid en Espagne, où pas moins de « 500 tracteurs sont arrivés hier après-midi à la Puerta de Alcalá, après un mois de mobilisation », rapporte El Pais. Là encore, précise le journal, « les agriculteurs espagnols protestent contre la précarité dans les campagnes et demandent de réduire les procédures bureaucratiques auxquelles ils sont confrontés pour recevoir des subventions ».
2/22/2024 • 3 minutes, 56 seconds
À la Une: la Russie est-elle sur le point de l’emporter en Ukraine?
« Alors qu’on approche du deuxième anniversaire de l’invasion russe, l’Ukraine se trouve dans une situation bien plus périlleuse qu’il y a un an, relève le Times à Londres. Une série d’amères défaites ukrainiennes se sont enchainées, notamment la perte de Bakhmout, la contre-offensive estivale déjouée et la prise d’Avdiivka par les troupes russes la semaine dernière. » Qui plus est, poursuit le quotidien britannique, « Kiev débute cette année 2024 en proie à l’incertitude quant à la fidélité de ses alliés occidentaux ».Toutefois, tempère le Times, « la plupart des analystes s’accordent sur le fait que, même si la Russie a l’avantage, aucun pallier décisif n’a encore été atteint. Les atouts revitalisés de la Russie seront contrebalancés si l’industrie et la technologie occidentales choisissent de mettre bientôt leur puissance derrière l’Ukraine et si l’Ukraine mobilise davantage d’hommes à temps ».La Russie à bout de souffle ?Dans une interview au Wall Street Journal, le chef du renseignement militaire ukrainien se veut optimiste.Certes, pointe le journal, « le lieutenant-général Kyrylo Budanov reconnait la situation difficile dans laquelle se trouvent les forces ukrainiennes, qui sont en infériorité numérique et qui ne disposent pas des armes nécessaires. Mais la Russie a également des problèmes, affirme-t-il : "l’armée professionnelle russe a été en grande partie détruite au cours de la première année de l’invasion, ce qui signifie qu’elle lance maintenant des conscrits non entraînés dans des assauts suicidaires. Elle utilise plus d’obus d'artillerie qu’elle ne peut en produire et les attaques de missiles sur les villes ukrainiennes ont diminué au cours des dernières semaines en raison de l’épuisement des stocks russes". Par conséquent, poursuit le général Budanov, "la Russie aura du mal à atteindre son principal objectif stratégique qui est de s’emparer de toutes les régions orientales de Donetsk et de Louhansk cette année. Ils n’ont pas la force nécessaire" ».Commentaire du Wall Street Journal : « Cette analyse est considérée par les experts occidentaux comme un scénario optimal pour l’Ukraine cette année. Si l’Ukraine parvient à mener une bataille défensive intelligente, en épuisant les forces russes tout en reconstituant ses propres forces, elle pourrait lancer une nouvelle contre-offensive contre un adversaire affaibli l’année prochaine en 2025. »Le soutien américain se fait attendreEt « c’est pourquoi le soutien du Congrès américain à la poursuite de l’aide militaire à Kiev est si important, relève de son côté le Washington Post. Il donnerait à l’Ukraine le temps de consolider ses défenses et de protéger son territoire contre les attaques cette année, afin qu’elle puisse peut-être relancer une offensive l’année prochaine ».Et parmi les armes que les États-Unis pourraient fournir à l’Ukraine, David Petraeus, l’ancien directeur de la CIA préconise, dans les colonnes du New York Times, « l’envoi de missiles tactiques qui doubleraient la portée des missiles déjà fournis par les États-Unis, soit environ 300 kilomètres. Mais encore une fois, pointe le journal, la fourniture de ces missiles longue portée est toujours suspendue à l’approbation par la Chambre des représentants des 60 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine, approuvés par le Sénat la semaine dernière ».Une armée ukrainienne démoralisée ?En attendant, c’est l’amertume dans les rangs de l’armée ukrainienne et même la colère après la chute de la ville d’Avdiivka. C’est du moins ce que rapporte l’envoyé spécial dans la région du quotidien suisse Le Temps qui cite les propos d’un officier : « On ne pouvait pas imaginer pire, affirme-t-il, il n’y a pas eu de deuxième ligne de défense, pas de positions arrière. À l’état-major, chacun se renvoie la balle. [...] D’autres officiers critiquent une décision de repli trop tardive, poursuit le journal. Et les soldats sur le terrain, les braves et les malheureux de tous grades, n’ont qu’une demande, pointe encore Le Temps : celle de voir médiatisés les sacrifices qu’ils ont consentis en vain pour défendre quelques kilomètres carrés. »De plus, souligne le quotidien suisse, « le récent remaniement à la tête de l’armée a laissé des traces, le général Oleksandr Syrsky ne jouit pas de la popularité de son prédécesseur Valerii Zaloujny ; cette débâcle est aussi sa première défaite ».
2/21/2024 • 3 minutes, 59 seconds
À la Une: Poutine en position de force
À quelques semaines de sa réélection à la tête de la Russie, le maître du Kremlin paraît plus que jamais tout-puissant. C’est du moins le constat de plusieurs quotidiens internationaux ce mardi matin.À commencer par le Washington Post : « Alors qu’il s’apprête à entrer dans la troisième année de sa guerre totale en Ukraine, Vladimir Poutine a résisté aux sanctions internationales, à l’isolement géopolitique de l’Occident et à l’insurrection d’un mercenaire de premier plan (son ex-ami Prigojine). L’édifice de son pouvoir reste intact (…) Vladimir Poutine semble inarrêtable. »Certes, pointe encore le quotidien américain, « il serait tentant de voir dans le meurtre de Navalny, un signe de faiblesse de la part de Poutine. Mais la capacité d’un dictateur à anéantir ce qu’il craint révèle l’étendue de son pouvoir, tout comme sa capacité à choisir le moment de frapper ».Qui plus est, soupire le Washington Post, « Poutine a également des raisons de sourire en observant la politique à l’ouest, alors que les législateurs républicains des États-Unis bloquent les nouveaux financements pour l’Ukraine et que les partis d’extrême droite sympathisants se multiplient en Europe ».Le temps est comptéLe Guardian à Londres est sur la même ligne. « Poutine est actuellement en position de force et il sait que le moment est venu de préparer le terrain pour un grand pas dans le futur. Il fait place nette (…) pour s’engager pleinement dans ce qu’il veut vraiment : prendre enfin l’Ukraine. Il attend avec impatience que le soutien occidental diminue et que des forces politiques plus favorables à son endroit prennent le pouvoir en Europe et aux États-Unis. »Alors attention, prévient le Guardian, « pour l’Occident, la mort de Navalny pourrait être le dernier signal d’alarme avant qu’il ne soit trop tard. Le temps est compté pour soutenir l’Ukraine. Entre les débats au Congrès américain sur le dernier programme d’aide en faveur de Kiev et les hésitations de l’UE à donner la priorité à sa propre production militaro-industrielle, Poutine est en train d’élaborer son plan le plus inquiétant à ce jour. L’Occident, conclut le quotidien britannique, doit se préparer à un Poutine post-électoral, un despote effréné déterminé à atteindre ses objectifs à tout prix ».Contribuer encore à l’effort de guerreAlors comment contrer Poutine ? Déjà, débloquer l’aide américaine à l’Ukraine. « Nous devons espérer, soupire le Times à Londres, que le meurtre de Navalny et la mort inutile de soldats ukrainiens sous-équipés, pourraient faire honte à la Chambre des représentants et l’obliger à adopter le projet de loi sur l’aide militaire déjà approuvé par le Sénat. »Et puis samedi prochain, à l’occasion du deuxième anniversaire de l’invasion de l’Ukraine, les dirigeants des grandes démocraties occidentales tiendront un sommet virtuel accueilli par l’Italie. « À l’ordre du jour, pointe le Times, la question des avoirs russes gelés au début de la guerre, pour un montant total d’environ 260 milliards d’euros. Les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et le Japon sont tous favorables à l’idée de confisquer ces avoirs pour aider l’Ukraine. »L’Union européenne hésite pour des questions juridiques. Non, s’exclame le Times. Il faut utiliser cet argent pour « soutenir Kiev et imposer des sanctions croissantes à Poutine ».L’Occident galvanisé ?Enfin une note d’optimisme avec cette analyse à lire dans Le Figaro à Paris : « L’émouvante histoire humaine de la mort de Navalny a galvanisé, en Occident, l’opposition au régime de Poutine et donc la volonté de poursuivre le soutien à la résistance militaire ukrainienne », affirme le quotidien parisien.Première conséquence : « Maintenant que le destin tragique de Navalny a frappé tous les esprits à travers le monde, il va être très difficile à la Chambre des représentants des États-Unis d’Amérique de ne pas examiner la résolution déjà votée par le Sénat prévoyant une aide militaire accrue à l’Ukraine. »Et Le Figaro de conclure : « Contrairement à ce qu’on a pu penser au Kremlin, la mort de Navalny ne sera pas pardonnée de sitôt en interne, et gardera longtemps un impact important en externe. »
2/20/2024 • 4 minutes, 1 second
À la Une: l’hommage étouffé à Alexeï Navalny
C’est ce que constate Le Figaro à Paris. À Moscou, « les montagnes de fleurs ont été débarrassées dans la nuit de vendredi à samedi. Mais les gens sont malgré tout revenus tout le week-end, relate le journal, des œillets rouges à la main, seuls, en petits groupes ou deux par deux, plutôt des jeunes, mais pas seulement. Ils sont venus pour s’incliner un bref moment devant la pierre des Solovki, l’île des premiers goulags, devenue un lieu de recueillement en mémoire des victimes de la répression soviétique. »Se recueillir publiquement après la mort de Navalny, c’est prendre un gros risque… Au total, près de 400 personnes ont été interpelées en Russie ces trois derniers jours.Dans le même temps, pointe le Guardian à Londres, « les proches d’Alexeï Navalny accusent le Kremlin de “brouiller les pistes“ car, trois jours après la mort en détention de l’opposant, l’incertitude persiste quant à l’endroit où se trouve son corps et à ce qu’il pourrait révéler sur la façon dont il est mort. »Brouillard…Le Guardian, à l’instar d’autres quotidiens internationaux, cite les informations du média indépendant russe Novaya Gazeta Europe, selon lesquelles « le corps de Navalny aurait été transporté hier dimanche à la morgue de l'hôpital du district de Salekhard. D’après un ambulancier sur place, le corps de l’opposant présentait des signes d’ecchymoses correspondant à des convulsions ainsi que des traces de tentatives de massage cardiaque. »Information démentie par un employé de la morgue de Salekhard, cité cette fois par l’agence Reuters. D’après ce témoin, le corps de Navalny ne se trouverait pas dans cette morgue.Des « informations contradictoires, donc, qui alimentent encore le brouillard persistant qui entoure la mort de Navalny », soupire le Guardian.Un timing troublant…Le Times, autre quotidien britannique, rajoute au mystère en indiquant que « deux jours avant que Navalny ne soit déclaré mort, plusieurs officiers du FSB, le service de renseignement russe, auraient effectué une visite sur place et auraient démonté certaines caméras de sécurité et des dispositifs d’écoute. »Autre événement suspect, poursuit le quotidien britannique : le timing de l’annonce de la mort de Navalny, un timing que rapporte l’organisation de défense des droits humains OVD-Info. « Deux minutes seulement après son décès, à 14h17 heure locale, les services pénitentiaires ont publié ce qui semblait être un communiqué de presse préparé. Quatre minutes plus tard, un média d’État affirmait que la cause du décès était un caillot de sang, puis sept minutes plus tard, Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, s’exprimait devant les médias. “Ce timing rapide ne peut signifier qu’une chose“, affirme OVD-Info. “Tout a été planifié et coordonné. Minute par minute. Seconde par seconde“. »La vérité ?Alors « que s’est-il passé ? », s’interroge Le Temps à Genève. « Les conditions très dures de sa détention ont-elles finalement provoqué un malaise mortel ? A-t-il été assassiné par un autre détenu à qui on aurait promis un allègement de peine ? Ou peut-être, a-t-il été de nouveau empoisonné, comme en 2020, quand il avait mené campagne pour que la population vote lors des régionales et municipales pour d’autres candidats que Poutine ? On ne connaîtra pas la vérité, affirme le Temps, car une autopsie indépendante parait impossible et l’administration pénitentiaire refuse de rendre son corps à sa famille. Mais qu’il s’agisse d’une mise à mort programmée ou d’un assassinat, Alexeï Navalny, est une victime du régime Poutine, et personne ne s’y trompe. »Et maintenant ?« La mort de Navalny a choqué le monde entier, mais va-t-elle galvaniser l’opposition à Poutine ? », s’interroge le New York Times. Pas sûr, répond le journal, « Navalny était un leader particulièrement charismatique et populaire, mais il n’y a aucune figure évidente pour prendre le relais, à l’exception peut-être de sa femme. »Dans une tribune publiée par le Washington Post, le dissident Natan Sharansky, et l’activiste Carl Gershman se disent persuadés que le régime de Poutine finira par « s’effondrer : il y aura une prise de conscience, disent-ils. (…) Il faut un réveil moral. Cela ne peut se faire sans le leadership des prisonniers d’opinion qui, comme Navalny et les innombrables autres personnes emprisonnées, ont le courage moral, la vision démocratique et l’intrépidité politique nécessaires pour tracer une nouvelle voie pour la Russie. »
2/19/2024 • 4 minutes, 10 seconds
À la Une: la mort d'Alexeï Navalny, principal opposant à Vladimir Poutine
La mort d'Alexeï Navalny est à la Une de quasiment tous les journaux européens et américains. Alors que les journaux russes que nous avons pu consulter ce matin passent sous silence la mort de l'opposant, à l'exception du Komsomolets Moskovskij, quotidien populaire qui consacre un long article à Alexeï Navalny, pour dire tout le mal qu'il pense de cet homme qui, nous dit-on, « a commis une erreur fatale ». Erreur qui consiste « à se croire tout près du pouvoir », comme l'on fait d'autres avant lui. Le journal cite notamment Prigojine, le chef de Wagner, officiellement mort dans un accident d'avion. « L'impact de la mort de Navalny sur la vie politique russe est proche de zéro », assure encore le journal qui concède toutefois que son décès a rencontré un large écho dans la presse occidentale. « Mais », assure-t-il, « l’époque où le Kremlin prêtait attention aux désapprobations et aux allusions occidentales est révolue et ne reviendra certainement pas sous Poutine ». « Le seul atout de Navalny », conclut le Komsomolets Moskovskij, non sans cynisme, « était son âge, qui lui donnait théoriquement une chance de tenter de reconstruire sa carrière après un certain nombre d’années. Mais le destin en a décidé autrement ».Un destin tragique« Alexeï Navalny, de l'engagement au sacrifice » titre le Monde qui rappelle qu'Alexeï Navalny « avait survécu à une tentative d’empoisonnement en 2020. En rentrant dans son pays, après des mois de convalescence en Allemagne, il savait qu’il finirait en prison. Il y est mort, vendredi, à 47 ans. » Le Monde qui publie une photo de l'opposant, souriant, mais amaigri, derrière des barreaux, lors d'un « échange en visioconférence » avec un tribunal. C'était il y a 2 jours seulement, le 15 février. C'est la « dernière image de Navalny vivant ».Un autre visage apparaît aussi dans la presse. Celui de Ioulia Navalnaïa, l'épouse de l'opposant, quelques heures seulement après l'annonce de sa mort. The Guardian raconte qu'elle est montée à la tribune, lors de la Conférence sur la Sécurité, qui rassemblait à Munich, en Allemagne, de nombreux dirigeants et experts. Le visage marqué, mais se tenant droite, et apparemment déterminée, elle a déclaré : « Je me suis dit : dois-je me tenir ici devant vous ou dois-je retourner auprès de mes enfants ? Et puis j'ai pensé : qu'aurait fait Alexeï à ma place ? Et je suis sûr qu'il aurait été ici sur cette scène. » Ioulia Navalnaä assure aussi que « Poutine et ses alliés, seront traduits en justice ». « Et ce jour, dit-elle, viendra bientôt ».Courageux et patrioteLe Wall Street Journal publie le témoignage de Daniel Roher, « un cinéaste canadien de 30 ans », « qui a passé deux mois à réaliser un film documentaire oscarisé sur le dissident russe pendant ce qui s'est avéré être les derniers jours de liberté de Navalny ». Daniel Roher qui tente de répondre à cette question : « pourquoi, en exil après avoir failli être empoisonné à mort (...) par des agents russes, est-il retourné dans son pays natal pour poursuivre sa croisade contre le régime de Vladimir Poutine, ouvrant la voie à son inévitable retour en prison ? ». Il qualifiait cela de « grande marche pour l'avenir », explique Daniel Roher, « sa lutte contre Poutine et la corruption en Russie était plus efficace en retournant dans son pays natal, quoi qu'il arrive, plutôt que de risquer l'anonymat et l'inutilité s'il restait en Occident ». « C'était », ajoute le cinéaste, « incroyablement courageux... et patriotique ».De son côté, le New York Times, rappelle que Navalny, ne s'est jamais tu. Même en prison. Même lorsqu'il s'agissait de l'invasion de l'Ukraine. En novembre 2022, il avait qualifié cette invasion de « cauchemar » dans lequel la Russie avait été entraînée par Poutine, « grand-père fou », « vivant dans le fantasme, celui d'être un chef militaire très populaire en Ukraine ». « Navalny était », conclut le quotidien américain, « le critique le plus éminent de Vladimir Poutine, alors que le président russe a tracé sa voie pour rester au pouvoir au moins jusqu'en 2036 ».Poutine et sa mafiaLa mort d’Alexeï Navalny est également en Une de The Hindustan Times, quotidien indien et anglophone, qui revient sur les conditions de détention particulièrement dures de Navalny, dans une colonie pénitentiaire en Arctique. Il avait notamment « accusé les responsables de la prison de l'avoir isolé dans une petite cellule disciplinaire, pour une infraction mineure ». En Israël, le journal Haaretz publie en Une, une photo de Navalny brandie par un manifestant tenant une bougie, hier, devant l'ambassade de Russie à Londres. Et cite Garry Kasparov, le « grand maître » d'échec en exil, selon lequel « Navalny a été tué pour avoir dénoncé Poutine et sa mafia, qui sont », accuse-t-il, « des escrocs et des voleurs ».
2/17/2024 • 4 minutes, 59 seconds
À la Une: la possibilité d’une guerre spatiale…
Comme s’il n’y avait pas assez de conflits armés sur terre, voilà que l’espace pourrait aussi devenir un champ de bataille…L’information est à la Une du New York Times : « les progrès de la Russie en matière d’armes nucléaires basées dans l’espace suscitent l’inquiétude des États-Unis. »Le Washington Post renchérit : « les autorités américaines tirent la sonnette d’alarme concernant la nouvelle “menace spatiale“ russe. »Alors de quoi s’agit-il ? D’après des renseignements classifiés dévoilés par certains membres du Congrès et responsables américains, précise le journal, « la Russie aurait développé une capacité militaire basée dans l’espace qui pourrait (donc) constituer une menace importante pour les États-Unis et leurs alliés, éventuellement en endommageant des satellites de renseignement ou de communication à l’aide d’une arme nucléaire. »La cible : les satellites de communications…Concrètement, précise le Washington Post, « les Russes pourraient avoir l’intention d’utiliser des armes à énergie dirigée ou des impulsions électromagnétiques dans l’espace qui pourraient désactiver les réseaux commerciaux et militaires. » Comme le réseau civil Starlink, par exemple, largement utilisé par l’Ukraine pour ses communications militaires et pour la détermination de ses frappes.« Il y a plus d’un an, rappelle le quotidien américain, la Russie avait averti qu’elle pourrait prendre des mesures à l’encontre de ces fournisseurs de satellites commerciaux (…). Elle avait aussi prévenu que le réseau de satellites privés constituait “une tendance extrêmement dangereuse“ et qu’il pourrait devenir une “cible légitime de représailles“. »Moyen de pression ?A l’origine de la diffusion de ces informations : le républicain Mike Turner, président de la commission du renseignement de la Chambre des représentants…Mike Turner a décidé de dévoiler cette menace potentielle au grand dam de la Maison-Blanche, pointe le New-York Times. La Maison-Blanche qui aurait préféré garder le secret, estimant qu’il n’y avait pas lieu de s’alarmer dans l’immédiat.En fait, croit savoir le New York Times, Mike Turner, par ce biais, veut « faire pression sur la Chambre des représentants afin qu’elle adopte la demande de financement supplémentaire pour l’Ukraine que le Sénat a votée cette semaine. »En effet, pointe le journal, « le Capitole est divisé sur la question de savoir si les États-Unis doivent mobiliser de nouveaux financements pour contrer les menaces russes en Ukraine, une cause que la plupart des démocrates et certains républicains - y compris Mike Turner – considèrent comme étant essentielle à la protection des intérêts des États-Unis. Mais une majorité de membres républicains de la Chambre des représentants, dont le président (pro-Trump) Mike Johnson, rejettent ce nouveau plan d’aide à l’Ukraine. »Dans l’est de la RDC : une guerre interminable…A la Une également un sujet rarement évoqué dans la presse internationale : la guerre qui n’en finit plus dans l’est de la République démocratique du Congo… Avec Le Soir à Bruxelles qui titre : « encerclée, Goma retient son souffle face à la guerre. (…) La capitale du Nord-Kivu pourrait tomber entre les mains des rebelles du M23, un mouvement appuyé par le Rwanda. » Les combats se rapprochent en effet de Goma et les réfugiés affluent dans la ville, constate l’envoyée spéciale du quotidien belge.La Croix à Paris établit ce triste constat : « civils sous les bombes, déplacés par milliers, familles entassées dans des écoles ou des églises… Cette réalité brutale ne fait pas les gros titres. Elle est provoquée par une escalade des combats dans la province du Nord-Kivu, qui suscite les convoitises. Le Rwanda voisin est un des belligérants, dénonce l’ONU. L’Ouganda aussi est impliqué, avec l’accord explicite du gouvernement congolais. Ce regain de violences est un nouvel épisode d’une instabilité régionale qui remonte au génocide rwandais, en 1994. Les victimes dans l’est de la RDC se comptent depuis lors en millions. »La communauté internationale impuissanteEt « ce conflit en déshérence témoigne malheureusement de la paralysie du système international, déplore La Croix. L’ONU est impuissante, comme le montre le retrait prochain de sa force internationale déployée il y a vingt-cinq ans. L’Union africaine ne dispose pas des leviers nécessaires… Les puissances occidentales, qui se targuaient d’intervenir au nom de la paix et des droits humains, sont aujourd’hui jugées illégitimes. C’est peut-être l’interposition armée d’autres pays proches qui apportera du répit. Mais, conclut La Croix, la paix ne pourra survenir qu’après des négociations au plus haut niveau entre les États rwandais et congolais. Il y faudra du courage et de la sagesse. »
2/15/2024 • 4 minutes, 10 seconds
À la Une: l’aide militaire américaine à l’Ukraine remise en cause
Si le Sénat a approuvé le nouveau plan d’aide à l’Ukraine de 61 milliards de dollars, en revanche la Chambre des représentants, largement acquise à Trump fait blocage. La presse européenne s’indigne.« Inconcevable », s’exclame Le Soir à Bruxelles. Certes, « le vote au Sénat d’un projet de loi bipartisan qui rouvrirait le robinet de l’aide américaine à Kiev est une timide victoire pour l’administration Biden et les rares Républicains traditionalistes. Mais, déplore le quotidien belge, l’obstacle de la Chambre des représentants, acquise à Trump et sa stratégie du chaos, paraît en l’état infranchissable, douchant les espoirs d’un réapprovisionnement rapide de l’Ukraine en armes et en munitions. »En fait, analyse Le Temps à Genève, « ce blocage à la Chambre des représentants illustre les profondes divisions du Parti républicain entre une aile traditionnelle, attachée au rôle international des États-Unis, et une majorité isolationniste rangée derrière Donald Trump. En position de force pour être le candidat du parti à la présidentielle de novembre, l’ancien président veut mettre fin à la guerre en Ukraine en "vingt-quatre heures" et considère que le soutien américain prolonge le conflit. »Carte blanche au Kremlin« À Washington, le salut de l’Ukraine suspendu aux guerres intestines de la droite américaine », regrette Libération à Paris. Libération cite les propos du sénateur républicain modéré Chuck Schumer : « Si la droite dure tue ce projet de loi, ce serait un énorme cadeau fait à Poutine. »D’autant, souligne Libération, qu’il y a quelques jours, « Donald Trump a laissé entendre en meeting qu’il pourrait "encourager" le Kremlin à "faire tout ce qu’il veut" à des pays membres de l’Otan. "Mon Dieu, que c’est idiot, honteux, dangereux et anti-américain !", s’est emporté Joe Biden dans une allocution télévisée hier après-midi. Avant de rajouter, "aucun autre président dans notre histoire ne s’est ainsi incliné devant un dictateur russe" ».Inquiétudes en EuropeLa Croix, autre quotidien français s’inquiète : « Le refus de la Chambre des représentants américaine de voter une aide militaire à l’Ukraine n’est guère en mesure de rassurer les Européens. Tout comme la provocation de Donald Trump affirmant qu’il "encouragerait" la Russie à s’en prendre aux pays de l’Otan si ceux-ci ne payaient pas leur part. (…) Le risque, en cas de victoire de Donald Trump, poursuit La Croix, est sans doute moins qu’il quitte l’Otan qu’il ne signe avec la Russie une paix provisoire, permettant à cette dernière de conserver les territoires qu’elle a envahis. Auquel cas l’Ukraine serait la grande perdante. Et, derrière elle, toute l’Europe. »Le spectre de l’isolationnismeLa presse quotidienne américaine ne ménage pas non plus ses critiques envers Donald Trump et l’aile dure des Républicains.« Le Grand old party isolationniste, encore et toujours, s’emporte le New York Times. Aider l’Ukraine à se défendre contre son ennemi despotique – tout comme défendre Israël, Taïwan ou les membres de l’Otan, riches ou pauvres – n’est pas de l’altruisme mais est dans notre propre intérêt. Le fait que le parti républicain ne comprenne pas cela est autant une honte pour lui qu’un désastre potentiel pour nous tous. »En fait, analyse le Washington Post, « tant que Donald Trump occupera le devant de la scène, il est peu probable que le parti Républicain parvienne à un équilibre durable. (…) Il restera vulnérable à des personnalités opportunistes comme lui ».« Qu'est-ce qu'il se passe avec le parti républicain ? »Le Wall Street Journal cible directement le président (pro-Trump) de la Chambre des représentants, Mike Johnson : « S’il bloque le vote de l’aide à Kiev, lui et les Républicains porteront la responsabilité de ce qui se passera ensuite en Ukraine et ailleurs. Le monde retiendra la leçon que les États-Unis ne sont pas prêts à fournir des armes à des alliés désireux de se battre pour leur propre défense contre un dictateur, comme les Ukrainiens l’ont fait avec courage et à grands frais. »« Oh mon Dieu, qu'est-ce qui se passe avec le parti républicain ?, ironise le Boston Globe. Si Mike Johnson est l’orateur choisi par Dieu, le Seigneur travaille certainement de manière mystérieuse. » Le Boston Globe fait ainsi référence aux récents propos du président de la Chambre des représentants comme quoi il trouvait des réponses aux questions internationales en lisant la Bible.
2/14/2024 • 4 minutes, 3 seconds
À la Une: l’armée israélienne doit-elle lancer l’assaut sur Rafah?
Fort de la libération de deux otages israéliens dans la nuit de dimanche à lundi, détenus dans un quartier de Rafah, Benyamin Netanyahu entend bien poursuivre son offensive meurtrière dans l’enclave palestinienne. C’est ce que constate Libération à Paris : « Alors que 134 Israéliens sont toujours retenus dans la bande de Gaza – dont 29 seraient morts –, le Premier ministre israélien a confirmé en fin de semaine avoir demandé à l’armée de "préparer" un assaut sur Rafah. Or, souligne le journal, une intensification des hostilités dans cette zone entraînerait de très lourdes pertes civiles. (…) Le scénario d’une augmentation des combats dans cette région surpeuplée suscite de grandes inquiétudes au sein de la communauté internationale, y compris chez les plus proches alliés de l’État hébreu. »En effet, s’interroge Haaretz à Tel Aviv, « si l’armée israélienne envahit Rafah, qu’adviendra-t-il des plus d'un million et demi de Palestiniens qui s’y abritent ? (…) Il faut imaginer ce qui attend les Palestiniens à Rafah si le plan de Tsahal est mis en œuvre, affirme le quotidien israélien, non pas tant pour des considérations humanistes et morales, qui, après le 7 octobre, ne sont plus très pertinentes pour la majorité du public israélo-juif, mais en raison des implications militaires, humanitaires et - finalement - juridiques et politiques qui sont certainement attendues si nous nous engageons dans cette voie ».« Israël doit faire le nécessaire »Non, rétorque le Jerusalem Post, « il y a encore 134 otages à Gaza. Nous ne nous arrêterons pas tant que chacun d’entre eux ne nous aura pas été rendu. Le 7 octobre, le Hamas a déclenché l’enfer, après avoir prospéré pendant de nombreuses années grâce au soutien de l'étranger. Il a reçu le soutien d’organisations internationales et a exploité les institutions des Nations unies. Le Hamas commet des crimes contre l’humanité depuis trop longtemps et sa tentative de s’accrocher au pouvoir dans son dernier retranchement, Rafah, est évidente et doit être contrecarrée. (…) Il est essentiel, conclut le Jerusalem Post, de poursuivre l’action de Tsahal afin de retrouver d’autres otages et d’expulser le Hamas de cette zone ».Die Welt à Berlin est sur la même ligne. « Pourquoi Israël doit aussi conquérir Rafah » : c’est le titre de l’éditorial du quotidien allemand. « Après le 7 octobre, le plus grand massacre de civils juifs depuis l’Holocauste, Israël a parfaitement le droit de se défendre et a également le devoir envers ses propres citoyens d’éliminer enfin la menace terroriste à sa propre frontière, affirme Die Welt. C’est le Hamas, et non Israël, qui a militarisé les écoles, les mosquées et les hôpitaux et qui a creusé des tunnels dans des quartiers entiers. C'est la faute de l'organisation terroriste si tant de dégâts sont causés dans la nécessaire lutte contre les extrémistes, car le Hamas utilise sa propre population dans la bande de Gaza et les infrastructures civiles comme boucliers de protection.(…) Israël doit donc faire le nécessaire pour libérer les otages, conclut le quotidien allemand, et éliminer la menace terroriste. Et cela inclut la prise de Rafah. »Les nouveaux bataillons du Hamas« Une attaque israélienne sur Rafah serait une erreur fatale, réplique le Times à Londres. Pour Netanyahu, ce serait peut-être la voie vers la victoire absolue, mais cela ne ferait que prolonger le conflit et créer une nouvelle génération de combattants du Hamas. »En effet, précise le Times, un chiffre à prendre en compte, c’est celui des 17 000 orphelins de Gaza : « Sans aucun espoir de paix au Moyen-Orient, ces orphelins constitueront un jour les nouveaux bataillons du Hamas. » Et le journal de conclure : « L'avenir du Moyen-Orient pourrait bien dépendre du sort de Rafah. »Qui plus est, l’argument du sauvetage des otages ne se justifie pas, estime pour sa part le Guardian. « L’armée israélienne n’a sauvé que trois otages en plus de quatre mois de combats, alors que plus de 100 ont été libérés dans le cadre de négociations avec le Hamas. »Et désormais, relève encore le quotidien britannique, la pression internationale se fait de plus en plus forte en direction de Benyamin Netanyahu. Pression américaine notamment. D’après le Guardian qui cite la chaine de télévision NBC, Joe Biden, à bout de patience, aurait qualifié à plusieurs reprises le Premier ministre israélien de « connard ».
2/13/2024 • 4 minutes, 13 seconds
À la Une: disparition de Robert Badinter, héros de l'abolition de la peine de mort
C'est un hommage unanime que la presse française rend à l'ancien ministre de la Justice, l'homme qui a fait abolir la peine de mort en France, « l'épris de justice, nous dit Libération, avocat brillant, puis garde des Sceaux et président du Conseil constitutionnel, il était devenu une référence morale pour la gauche française ».« À la tribune de l'Assemblée nationale, raconte le Figaro, Robert Badinter prononce en septembre 1981 l'une de ses plus belles plaidoiries en demandant aux députés d'abolir la peine de mort, contre laquelle il bataille depuis presque dix ans. C'est son grand œuvre, qui lui vaut la détestation d'une partie de l'opposition de l'époque, des torrents d'injures et de menaces d'anonymes dont il n'a cure. »Le Soir, en Belgique, lui rend aussi hommage. « La justice était sa "monomanie", disait-il. Une obsession forgée dans les blessures de l’Histoire d’un XXe siècle qu’il a traversé comme une conscience lumineuse. » Le Temps, en Suisse, lui consacre également un long article. « Que ce soit au travers de son action politique pour faire abolir la peine de mort, dans son travail pour les conditions de vie et la réinsertion des détenus ou dans ses luttes contre l’homophobie et l’antisémitisme, ce fils de déporté était un des plus grands défenseurs des droits de l’homme que la France ait connu. »Joe Biden à la Une de la presse aux États-Unis et en EuropeEt encore une fois, c'est son âge (81 ans) qui est au centre des débats, après la publication d'un rapport rédigé par le procureur spécial Robert Hur selon lequel le président américain est « un homme âgé avec une mauvaise mémoire ». La contre-attaque s'organise côté démocrate. La vice-présidente Kamala Harris, estime que « les commentaires exprimés par le procureur sont gratuits, inexacts et inappropriés », nous dit le Washington Post, qui ajoute : « Même Trump et certains de ses conseillers – qui ont regardé sur Fox News le reportage sur Hur jeudi alors qu'ils survolaient le pays – ont été surpris de voir à quel point le rapport était négatif, se demandant s'il y avait une arrière-pensée, a déclaré un conseiller de Trump. » Trump, qui rappelle le Wall Street Journal, « a commis ses propres erreurs très médiatisées, en faisant récemment référence à sa rivale républicaine Nikki Haley au lieu de l'ancienne présidente de la Chambre, Nancy Pelosi ».En Europe, The Guardian affiche en gros plan les visages de Joe Biden et Donald Trump, sous ce titre : « Trump est trop vieux et a incité à un coup d'État. Biden est trop vieux et mélange les noms. L'Amérique, comment choisir ? », interroge le quotidien britannique, à quelques mois de l'élection présidentielle américaine et alors que Joe Biden multiplie les gaffes et les approximations. De son côté, die Welt pointe la responsabilité des démocrates. Pour le quotidien allemand, « le succès de Trump est le résultat de l’échec des démocrates – dont les politiques et le choix des candidats ces dernières années ont créé un nihilisme apocalyptique qui fait que quelqu’un comme Trump apparaît comme un moindre mal aux yeux de nombreux électeurs ».Polémique autour de Lionel MessiIl était attendu par ses supporters, lors d'un match de son club, l'Inter Miami, à Hong Kong. Or, il n'a finalement pas foulé la pelouse. Il est resté sur le banc de touche. C'est le South China Morning Post, qui nous raconte cette histoire, car l'absence de Messi sur le terrain, a provoqué un mouvement de colère important. Et les analystes sont unanimes : « Le remboursement partiel des détenteurs de billets pour le match de football de l'Inter Miami de dimanche dernier, pourrait contribuer à apaiser la colère de ceux qui ont payé, mais n'aura que peu d'effet pour apaiser le grand public de Hong Kong et de la Chine continentale. » Un consultant de Pékin estime « que la colère du public persistera, tant qu'il n'aura pas une explication plausible du "comportement anormal" de Messi ».Officiellement, il était blessé, mais certains en doutent, « après l'avoir vu arriver à Hong Kong en bonne santé, portant sa propre valise et s'étant entraîné sur le terrain ». D'autant que trois jours plus tard, il participait à un match au Japon. C'est un remboursement de 50 % de leur billet, que les spectateurs pourraient se voir proposer. « Mais ce n'est pas parce qu'il aura récupéré son argent, que le public reviendra à des meilleurs sentiments », estime un avocat proche du gouvernement. « Je pense, dit-il, que certaines personnes sont encore très en colère contre ce qu'elles considèrent comme un manque de respect. » L'affaire va encore plus loin lorsqu'on apprend que selon un article du journal chinois Global Times, l'incident aurait été « orchestré par des forces étrangères », sans plus de précisions. Quoi qu'il en soit, souligne le South China Morning Post, l'affaire pourrait coûter cher à Messi, et à son club, en termes de contrats publicitaires.
2/10/2024 • 5 minutes
À la Une: la mémoire défaillante de Joe Biden
Toute la presse américaine parle de la mémoire de Joe Biden, alors que le rapport du procureur spécial a conclu que le président, âgé de 81 ans, était « bien intentionné » mais qu'il avait une « mauvaise mémoire », titre le New York Times. Bien intentionné, il ne sera donc pas poursuivi pour avoir entreposé dans son garage des documents classifiés. Mauvaise mémoire, « car ses facultés ont diminué avec l'âge » accuse le rapport. Le président a aussitôt organisé une conférence de presse à la Maison Blanche, affirmant : « ils ne savent pas de quoi ils parlent ». Et il a été particulièrement ferme pour démentir l'une des affirmations du rapport du procureur spécial, selon laquelle, Joe Biden ne se souviendrait pas de l'année de la mort de son fils Beau. « Comment diable ose-t-il dire ça ? » s'est exclamé le président américain. Mais le New York Times, souligne aussi que la conférence de presse de Joe Biden, s'est terminée sur un nouveau couac. « En parlant de l'aide aux Palestiniens confrontés aux bombardements israéliens à Gaza, le président a fait référence au président égyptien Abdel Fatah al-Sissi, mais il a parlé du président du Mexique »... Ce qui n'a pas échappé à Nicky Haley, candidate à la primaire républicaine, qui réclame un rajeunissement de la classe politique. « En ce moment, accuse-t-elle, nous avons un président qui ne se souvient pas des événements majeurs de sa vie et qui confond l'Égypte et le Mexique, et puis nous avons un ancien président qui me confond avec Nancy Pelosi », allusion à une récente déclaration de Donald Trump.L'armée ukrainienne au SoudanLe quotidien allemand Die Welt, se fait l'écho d'une vidéo, montrant la capture d'hommes qui semblent être « des mercenaires Wagner au Soudan, où l'armée ukrainienne coopère avec l'armée soudanaise, face aux milices FSR soutenues par Wagner ». « Si c'était confirmé, poursuit die Welt, ce serait un succès spectaculaire pour l'Ukraine ». La vidéo montre l'interrogatoire d'un homme, « les yeux bandés », qui se présente comme un « mercenaire du groupe Wagner ». « Il affirme ensuite être l'un des 100 hommes venus de la République centrafricaine jusqu'à Khartoum, la capitale soudanaise, pour renverser le gouvernement ». Mais en filigrane de ce nouveau théâtre de conflit entre la Russie et l'Ukraine, il y aurait surtout une bataille pour le contrôle de l'or, au Soudan. Car selon die Welt, « depuis l’annexion de la Crimée en 2014, la Russie a répondu aux sanctions occidentales en pillant l’or du Soudan, troisième producteur d’Afrique. Jusqu'au début de la guerre au Soudan en avril dernier, le Kremlin fournissait des armes à la fois à l'armée et aux FSR, faisant sortir clandestinement du pays environ 30 tonnes d'or chaque année, soit à peu près autant que ce que le Soudan exporte officiellement ». « Mais désormais, explique le quotidien allemand, Wagner se range résolument du côté des FSR, qui continuent de contrôler les mines les plus rentables de l'ouest du pays ».Camilla et William sous l'œil des caméras« La Reine Camilla fait le point sur santé du roi, pour la 1ʳᵉ fois depuis le diagnostic de sa maladie », annonce The Independant. « La reine dit que le roi se porte extrêmement bien, vu les circonstances », ajoute le Times. Détail important : « Camilla a fait un voyage de six heures en voiture pour assister à une soirée musicale caritative après l’annulation de son vol en hélicoptère à cause du mauvais temps a l'a empêchée de se déplacer en hélicoptère. Une source du palais de Buckingham a déclaré que la reine souhaitait poursuivre le voyage par la route plutôt que d'annuler sa participation, car elle craignait que cela ne suscite une inquiétude quant à l'état du roi ». Le prince Williams est, lui aussi, l'objet de toutes les attentions, après l'opération de Kate. The Independant cite un expert royal, selon lequel il est confronté à un « test de personnalité ». Face aux problèmes de santé de son père et de son épouse, « il doit endurer de multiples facteurs de stress ». Nul doute qu'une bonne partie de la presse britannique suivra ses faits et gestes.
2/9/2024 • 4 minutes, 9 seconds
À la Une: Netanyahu intransigeant…
Pas question pour le Premier ministre israélien d’accepter une trêve ; et l’offensive de Tsahal va se poursuivre en direction de Rafah au sud de Gaza. C’est « un revers pour la campagne diplomatique américaine menée par Antony Blinken, pointe le Wall Street Journal. Le secrétaire d’État a rencontré les dirigeants israéliens hier lors de sa cinquième visite dans la région visant en partie à désamorcer les tensions avant une éventuelle offensive militaire israélienne sur Rafah, où plus d’un million de Palestiniens déplacés ont cherché refuge. »Pour l’instant, c’est donc l’impasse, relève le quotidien américain : « malgré des semaines de négociations indirectes, Israël et le Hamas sont encore loin d’accepter le cadre du cessez-le-feu négocié par les États-Unis, le Qatar, l’Égypte et les belligérants. Cadre qui prévoit la libération progressive des otages détenus à Gaza en échange de prisonniers palestiniens, ainsi qu’une trêve qui, comme l’espèrent les négociateurs, pourrait mettre un terme à la guerre qui dure depuis quatre mois. »Sauver les otages !« Israël ordonne à Tsahal de commencer à intervenir à Rafah », constate sobrement le Jerusalem Post. « Des dirigeants du Hamas mais aussi des otages pourraient se trouver dans cette zone du sud de Gaza, cachés parmi environ 1 million et demi de civils palestiniens. »Justement, Haaretz, quotidien israélien de gauche, s’insurge : « chaque jour qui passe, chaque minute qui s’écoule met en danger la vie des otages. Seulement 85 des 136 otages détenus par le Hamas seraient encore en vie. Retarder la conclusion d’un accord équivaut à une condamnation à mort pour certains d’entre eux, si ce n’est pour tous. Nous ne pouvons pas permettre que cela se produise, s’exclame Haaretz. Quiconque évalue une trêve uniquement en termes de “donnant-donnant“ préfère en fait retarder les choses. Le gouvernement et le Premier ministre sont poussés dans cette direction par les extrémistes qui sont prêts à sacrifier les otages afin de poursuivre la guerre (…). Renoncer à un accord, conclut Haaretz, marquerait le deuxième abandon des otages, et un désastre qu’Israël ne doit pas accepter. »Introuvable cessez-le-feu…Le Guardian à Londres s’interroge : « pourquoi n’y a-t-il toujours pas de cessez-le-feu à Gaza ? (…) Le peuple de Gaza réclame un cessez-le-feu. (…) Partout dans le monde, des millions de manifestants réclament un cessez-le-feu. (…) Les gouvernements arabes et européens, les États-Unis, la Russie, la Chine et l’Iran souhaitent tous un cessez-le-feu, une trêve ou une “pause humanitaire“. (…) Il existe (donc) un consensus international, exprimé à plusieurs reprises par l’intermédiaire de l’ONU, dont les agences, à court d’adjectifs pour décrire les horreurs de Gaza, en sont réduites à des plaidoyers désespérés. (…) Alors pourquoi diable n’y a-t-il toujours pas de cessez-le-feu ? », s’exclame encore le quotidien britannique.Trop de divergences…La réponse se trouve, estime le Guardian, dans « les agendas à court et à long terme très différents et apparemment irréconciliables des parties intéressées. (…) Joe Biden lie un accord sur Gaza à sa tentative trop ambitieuse de forger un règlement plus large au Moyen-Orient. Et il continue, pour l’instant, de s’opposer à un cessez-le-feu général illimité car, reprenant l’exemple de Benjamin Netanyahu, il affirme que cela risquerait de laisser le Hamas invaincu et au pouvoir. (…) Netanyahu, lui, rejette catégoriquement l’appel du Hamas à un arrêt définitif des combats car cela contrecarrerait son vœu stupide et souvent répété d’éradiquer son ennemi et de remporter une “victoire totale“. Et les dirigeants du Hamas sont divisés entre ceux de Gaza qui, épuisés, veulent un cessez-le-feu maintenant, et ceux basés à Doha, qui font pression pour un meilleur accord. »Et le Guardian de conclure : « l’histoire du peuple palestinien n’est qu’un long cri de rage et de douleur. (…) Sans un plan de paix crédible et soutenu par la communauté internationale et sans un calendrier ferme pour la création d’un État palestinien indépendant, ce cri ne cessera pas. »Enfin, L’Orient-Le Jour à Beyrouth fait ou prou également le même constat : « l’optimisme semble avoir laissé place à l’engluement. (…) Force est de constater que ni Israël ni le Hamas ne paraissent aujourd’hui pressés d’arracher un accord. (…) Les obstacles sont nombreux et pourraient encore durer tant que le mouvement islamiste et Tel-Aviv se montrent intransigeants. »
2/8/2024 • 4 minutes, 15 seconds
À la Une: la trêve à Gaza, espoir ou désillusion?
« Un petit pas supplémentaire, presque quatre mois après le début de la guerre, soupire Libération à Paris. Le Qatar a annoncé hier avoir reçu un "oui" de la part du Hamas sur un projet d’accord pour une trêve. »Que contient ce projet ? D’après le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, cité par le quotidien français, ce projet d’accord « offre la perspective d’un calme prolongé, d’une libération des otages et d’une augmentation de l’aide humanitaire à la bande de Gaza assiégée. »On n’en sait pas plus… « Le Hamas répond "positivement" au plan de trêve à Gaza, mais les perspectives restent floues », relève le New York Times. « Les dirigeants américains et qataris ont laissé entrevoir des progrès dans les pourparlers en vue d’une trêve et de la libération des otages, mais on ne sait toujours pas, pointe le quotidien américain, comment Israël, déterminé à écraser le Hamas, réagira à la contre-offre du groupe. »Pas pressés…En fait, croit savoir Haaretz à Tel-Aviv, ni le Hamas ni le gouvernement de Netanyahu ne sont pressés de conclure un accord… « L’optimisme était prématuré et excessif, soupire le quotidien israélien. Les premières réactions du Hamas à la proposition égypto-qatarie de libération des otages ne sont pas encourageantes. » En effet, précise Haaretz, « il semble que les dirigeants de l’organisation exigent un retrait total d’Israël de la bande de Gaza comme condition à un nouvel accord. »De leur côté, « les dirigeants israéliens ne semblent pas non plus pressés, relève le journal. Depuis que les détails de la proposition ont commencé à circuler il y a plus d’une semaine, Benyamin Netanyahu ne mâche pas ses mots. Non seulement le Premier ministre s’engage à poursuivre le combat jusqu’à la victoire finale sur le Hamas, mais il déclare également qu’il n’acceptera aucune pause dans les combats et qu’il refusera de libérer des milliers de terroristes. Et lundi, il s’est surpassé, pointe encore Haaretz, en annonçant que la guerre ne prendrait pas fin tant qu’Israël n’aurait pas éliminé les dirigeants du Hamas - ce qui n’est pas vraiment une incitation pour le groupe à signer un accord. »Dissensions…D’après le Guardian à Londres, « il est possible que Netanyahu fasse du surplace pour sa propre survie politique : des éléments de sa coalition d’extrême droite sont fermement opposés à tout accord de cessez-le-feu, estimant que cela affaiblirait la position d’Israël à long terme et ont menacé de faire tomber son gouvernement. »Et puis, autre facteur déterminant qui pourrait expliquer certaines lenteurs, pointe encore le Guardian : « Les rumeurs de division au sein de la direction du Hamas ». Les « responsables basés à Gaza et leurs hommes, épuisés par les combats souhaiteraient parvenir à un accord de trêve temporaire », tandis que les responsables du Hamas à Doha « exigeraient davantage de concessions et attendrait un retrait israélien complet. »Trump : gagner du temps…À la Une également, ce revers pour Donald Trump : le candidat à la présidentielle américaine souhaitait bénéficier d’une immunité contre les poursuites judiciaires. Eh bien non, « une cour d’appel fédérale vient de lui opposer une fin de non-recevoir », s’exclame le Washington Post. « L’impunité, souligne le journal, c’est ce que Trump cherche à obtenir depuis des années. Il pourrait encore réussir, mais la décision de cette cour d’appel est un coup dur contre la doctrine brandie par Trump selon laquelle "la fonction de président place ses anciens occupants au-dessus de la loi pour toujours". »Donald Trump « n’est donc pas à l’abri de poursuites judiciaires sur les accusations de complot visant à renverser l’élection de 2020 », souligne le Wall Street Journal. Un procès pourrait se tenir dès cette année. Au total, rappelle le journal, « le candidat républicain fait l’objet de quatre inculpations pénales. Mais on ne sait pas exactement combien de ces affaires seront jugées par un jury au cours de cette année électorale. »Toute la question est de savoir si les avocats de Trump arriveront à retarder les procédures pour gagner du temps et arriver à l’élection présidentielle. Et en cas de victoire, pointe Libération à Paris, « Trump serait alors en mesure de demander à son ministère de la Justice de prononcer aussitôt l’arrêt des poursuites fédérales qui le visent, tandis que celles engagées par les procureurs de New York et d’Atlanta se trouveraient sans doute gelées pour quatre ans. »
2/7/2024 • 3 minutes, 54 seconds
À la Une: le cancer du roi Charles
Le seul sort d’un homme peut paraître futile au regard des malheurs et des souffrances qui frappent des millions d’autres de par le monde. Mais quand cet homme est le roi d’Angleterre, les projecteurs des médias se braquent aussitôt sur lui…Tous les quotidiens britanniques placent la nouvelle en première page, à l’instar du Times qui titre sobrement : « Le roi a un cancer »Le journal précise : « Des inquiétudes étaient apparues lorsque Charles a été hospitalisé pour une hypertrophie de la prostate, après avoir ressenti des symptômes après Noël. Des tests ont été effectués lors de son séjour de trois jours à l’hôpital et ils ont montré que le roi était donc atteint d’un cancer. On n’en connait pas la nature, mais son entourage au palais a affirmé qu’il ne s’agissait pas d’un cancer de la prostate. »Alors, « le roi Charles a commencé dès hier des traitements ambulatoires réguliers, pointe le Guardian et, bien qu’il ait été contraint de reporter ses engagements publics, il continuera à exercer son rôle constitutionnel de chef de l’État. »Toutefois, poursuit le Guardian, on peut s’interroger sur son futur rôle. « Charles est devenu roi à plus de 70 ans, bien des années après que la plupart des hommes ont pris leur retraite. Pour beaucoup, il semble que le destin ait lancé un nouveau défi à ce monarque qui a attendu si longtemps. »Qui pour un éventuel intérim ?Du coup, Le Soir à Bruxelles s’interroge : « Que se passerait-il si Charles III était incapable de régner ? Une interrogation d’autant plus pertinente, pointe le quotidien belge, que le prince héritier William doit s’occuper de ses trois enfants après la grave opération à l’estomac subie par son épouse Kate. Comme l’indique le tabloïd The Sun, "il s’agit d’un double coup dur pour la famille royale et le pays". »Alors, « selon la coutume, précise Le Soir, [en cas d’empêchement royal] un éventuel intérim doit être assuré par au moins deux conseillers d’État de rang royal agissant au nom du souverain. […] Le problème est que William est donc momentanément hors service, qu’Andrew est un paria en raison de son implication dans un scandale de pédophilie et qu’Harry, exilé en Californie, est persona non grata à la cour à la suite de ses virulentes attaques contre son père, l’épouse de ce dernier, la reine Camilla, et son frère. S’ajoute qu’Edward est considéré comme un poids léger. Ambiance… »Harry : le retour ?Justement, « une autre question est sur toutes les lèvres, relève Le Temps à Genève : l’événement va-t-il enfin rapprocher le duc de Sussex, Harry, de son père ? […] Harry le déserteur, l’affreux rejeton, [comme il est parfois qualifié], qui s’en est allé profiter de la côte californienne loin du temps maussade de son île natale. Le duc de Sussex va d’ailleurs rendre visite à son père dans les prochains jours. Ce dernier l’a personnellement informé de son état de santé par téléphone, indique The Sun. "Serait-ce le début d’une réconciliation royale réconfortante ?", se demande le Daily Mail. Il est encore trop tôt pour l’affirmer. »Dearborn : la ville américaine pro-Hamas…À lire également, cette fois dans le Wall Street Journal, ce reportage étonnant sur une petite ville de l’État du Michigan : « Des milliers de personnes défilent pour soutenir le Hamas, le Hezbollah et l’Iran. Les manifestants crient "Intifada, intifada", "Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre" ou encore, "L’Amérique est un État terroriste". Non, nous ne sommes pas au Moyen-Orient, s’exclame le Wall Street Journal. C’est la ville de Dearborn, dans la banlieue de Détroit, dans le Michigan, donc. »Dearborn, où la communauté musulmane a pris fait et cause pour les Palestiniens et pour la lutte armée contre Israël. Une situation qui « préoccupe depuis longtemps les responsables américains de la lutte antiterroriste. Déjà en 2001, rappelle le Wall Street Journal, les services de sécurité qualifiaient Dearborn de "centre de soutien financier majeur" et de "zone de recrutement et base de soutien potentielle" pour les groupes terroristes internationaux, y compris d’éventuelles cellules dormantes. »Et le quotidien américain de conclure :« Ce qui se passe à Dearborn relève potentiellement d’un problème de sécurité nationale qui concerne tous les Américains. Les agences de lutte contre le terrorisme, à tous les niveaux, devraient y prêter une attention toute particulière. »
2/6/2024 • 3 minutes, 55 seconds
À la Une: pas de surprise au Salvador…
Donné ultra-favori à la présidentielle, Nayib Bukele, le président sortant, se déclare vainqueur seulement quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, avec plus de 85% des voix.« Nayib Bukele se dirige vers sa réélection », titre le Times à Londres. À une écrasante majorité, donc. De même qu’à l’Assemblée, note le quotidien britannique : « le parti des Idées Nouvelles du président Bukele pourrait remporter jusqu’à 57 des 60 sièges, rapprochant ainsi le pays d’un système à parti unique. »Pourtant, rappelle le Times, « la candidature de Bukele était controversée, car la constitution salvadorienne interdit deux mandats consécutifs. Mais, en 2021, après avoir remporté la majorité au Congrès, le parti de Bukele avait remplacé plusieurs juges à la Cour suprême, qui a ensuite décidé que si le président prenait un "congé" – ce que Bukele a fait en décembre de l’année dernière – rien ne pouvait l’empêcher de se présenter une nouvelle fois. »À lire aussiSalvador: le président Bukele revendique sa large réélection à la tête d'un pays miné par les gangsUn pouvoir presque monarchique…Au-delà de cette élection jouée d’avance, ce qui suscite l’intérêt des commentateurs envers le Salvador, c’est « l’inquiétante dérive autoritaire » du pays, note El Pais à Madrid. « La militarisation, les prisons et l’ordre sont les obsessions de Bukele et, probablement, la principale raison de sa popularité dans un pays historiquement frappé par la violence. Les images d’exhibitions de prisonniers, membres des cartels de la drogue, détenus dans des conditions inhumaines, ont marqué son mandat. »Autre fait important, poursuit El Pais, le fait que « le président Bukele gouverne depuis les réseaux sociaux, notamment X, ex-Twitter, où il compte près de 6 millions de followers, et où il ordonne, attaque et rassemble. »« Sur TikTok, il compte 7 millions et demi d’adeptes, complète le Wall Street Journal. Et près de 100 vidéos le concernant sont publiées chaque jour. Il jouit d’un véritable culte. Les gens se rassemblent autour de Bukele et, derrière lui, il y a une impressionnante machine de propagande. Après cette élection, il est probable qu’il aura un pouvoir total, presque monarchique. »Quelle démocratie ?Reste que cette victoire écrasante de Bukele à la présidentielle et aux législatives « sonne l’alarme sur l’état de la démocratie au Salvador », s’exclame la Nacion à Buenos Aires. « C’est l’épine dorsale de la "guerre contre les gangs" qui a fait de Bukele le président le plus populaire de la région, mais qui a également suscité l’inquiétude en raison des arrestations arbitraires, et des centaines de morts en prison. »La Nacion, qui rapporte les récents propos au New York Times du vice-président salvadorien, Félix Ulloa : « à ces gens qui disent que la démocratie est en train d’être démantelée au Salvador. Ma réponse est oui. Nous l’éliminons, nous la remplaçons par quelque chose de nouveau. »Des propos très vite atténués par le président Bukele, relève le quotidien argentin : « c’est la première fois que le Salvador connaît une démocratie. Dans ma définition de la démocratie, nous ne la remplaçons pas, nous l’apportons au Salvador qui a vécu sous le contrôle de plusieurs élites corrompues et meurtrières. »En tout cas, pointe encore la Nacion, « une fois la crise sécuritaire résolue, le défi du prochain gouvernement sera l’économie, principale préoccupation des Salvadoriens. Un tiers de la population vit dans la pauvreté. Et l’extrême pauvreté a doublé au cours de ce mandat, dans une économie comptant 70 % de travailleurs informels. »Proche-Orient : la paix se fait attendre…À la Une également, le conflit au Proche-Orient. « Ça chauffe sur le terrain, mais ça bouge en coulisses », relève L’Orient-Le Jour. Le quotidien libanais croit savoir que « les efforts internationaux visant à prévenir l’escalade entre le Hezbollah et Israël ont réalisé quelques percées. (…) Et des efforts sont en cours pour parvenir à une trêve d’une durée relativement longue, pouvant atteindre six semaines voire plus, entre le Hamas et Israël. »Pour sa part, le quotidien israélien Haaretz annonce aussi qu’un « accord de cessez-le-feu serait en cours de négociation. »Mais à quand sa conclusion ? Réponse du conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, Jake Sullivan, rapportée par Haaretz : « je ne peux pas dire que c’est imminent. Ce genre de négociations se déroule assez lentement jusqu’à une accélération. Il est donc difficile d’établir un calendrier précis sur le moment où quelque chose pourrait se concrétiser. Je ne peux donc pas vous dire que c’est pour bientôt. »À écouter aussiIsraël/Territoires palestiniens: quels projets, quels hommes pour l’après-conflit à Gaza?
2/5/2024 • 3 minutes, 50 seconds
À la Une: les frappes américaines de représailles en Syrie et en Irak
Une grande partie de la presse internationale se fait l'écho, ce matin du 3 février 2024, des frappes américaines. À commencer par le Washington Post, qui parle de « frappes de représailles », après la mort de trois américains tués dans une attaque de drone en Jordanie. « "Notre réponse a commencé aujourd’hui. Elle se poursuivra quand et où nous l'aurons décidé", a déclaré le président Biden », précise le quotidien américain, selon lequel ces frappes marquent « une intensification de la confrontation de longue date entre Washington et Téhéran, que l'administration Biden tient pour responsable de nombreuses attaques récentes en Irak et en Syrie ».En France, le journal Le Monde remarque que les États-Unis « évitent la confrontation directe avec Téhéran ». Pour le Monde, « Il s’agit d’une réponse mesurée, pesée au trébuchet, prévue en plusieurs phases étalées dans le temps. Washington a cherché en amont à en limiter l’impact régional, tout en s’assurant que le message de détermination passait et que les capacités opérationnelles des groupes pro-iraniens visés étaient réduites ». En Allemagne, die Welt souligne aussi que « Pour le président américain Biden, l’action contre les milices est un exercice d’équilibre. D’une part, il veut éviter que son pays ne soit entraîné dans une guerre régionale au Moyen-Orient. D'autre part, il veut faire preuve de force et mettre un terme aux attaques ».À lire aussiWashington a mené des frappes de représailles en Irak et en Syrie après la mort de trois soldatsGuerre à Gaza, 800 fonctionnaires américains et européens protestent800 responsables, aux États-Unis et en Europe, signent une lettre publiée dans le New York Times, une « lettre protestant contre la politique israélienne ». « Les signataires affirment que la politique de leurs dirigeants pourrait contribuer aux crimes de guerre à Gaza ». Ils « assurent avoir fait part de leurs préoccupations par le biais de canaux internes, mais avoir été ignorés ». « Cette lettre révèle, nous dit-on, à quel point les politiques pro-israéliennes des dirigeants américains, britanniques et européens ont suscité des dissensions parmi les fonctionnaires, y compris parmi ceux qui mettent en œuvre la politique étrangère de leurs gouvernements ». Des fonctionnaires qui tiennent toutefois à garder leur anonymat. Le nom des signataires n'est pas rendu public.La guerre à Gaza, il en est aussi question dans le Washington Post. « Israël annonce qu'il étendra ses opérations à Rafah, le dernier refuge de Gaza », titre le journal, au-dessus de la photo de familles palestiniennes fuyant les combats, entassées sur des charrettes tirés par des ânes. « Les travailleurs humanitaires et les organisations humanitaires, poursuit le Washington Post, ont prévenu que Rafah est déjà très largement peuplée de civils qui ont été déplacés au moins une fois, et dont beaucoup sont malades ou au bord de la famine ». Le journal publie un montage photo, montrant la population de Rafah, avant et après le 7 octobre 2023. Population passée d'environ 280 000 habitants avant la guerre, à « au moins 1 400 000 aujourd'hui ». À lire aussi[En direct] Gaza: de puissantes frappes israéliennes à Rafah, climat régional tenduCrise agricole : le débat France - EspagneLes cultivateurs français accusent régulièrement les cultivateurs espagnols de concurrence déloyale, avec leurs fruits et légumes moins chers, mais arrosés de pesticides. Alors qu'en dit-on côté espagnol ? C'est le journal El Mundo qui nous donne la réponse. « La production de la côte méditerranéenne, particulièrement en hiver, grâce un climat doux par rapport au climat français, bénéficie de cultures très rentables auxquelles a été appliquée la haute technologie en matière d'économie d'eau (...). Ainsi, les prix de nos produits sont très compétitifs, alors qu'en France, on lutte en hiver contre les maladies qui se multiplient dans les sols humides », poursuit El Mundo. De plus, l'Espagne bénéficie aussi d'un terrain « fertile ». Enfin, coup de grâce : « 50 % des exportations de fruits et légumes qui arrivent en France viennent du Maroc », affirme le journal. Autant dire que l'heure n'est pas à l'apaisement sur le prix des tomates et des fraises de chaque côté des Pyrénées. À écouter aussiLa crise agricole retourne à Bruxelles
2/3/2024 • 4 minutes, 14 seconds
À la Une: la colère des agriculteurs européens
Ce mouvement de colère est particulièrement intense en France, mais pas seulement. Ainsi, en Belgique, le Soir donne la parole à des agriculteurs déterminés. « On veut nous imposer plein de trucs qui ne nous arrangent pas du tout, comme les 4% de terres que nous devons laisser en jachère, ce qui représente une perte énorme ». Et ce n'est pas tout, les agriculteurs belges dénoncent aussi le deux poids deux mesures. « On importe des produits qui ne sont pas soumis aux mêmes normes environnementales et sociales ou fiscales. Le sucre qui vient d’Ukraine fait chuter la production et la vente du sucre d’ici, alors qu’ils utilisent des néonicotinoïdes, interdits chez nous ». En Italie, la Republica, ironise de son côté sur la naïveté du gouvernement. « La Première ministre Giorgia Meloni et son beau-frère, le ministre italien de l'Agriculture, Francesco Lollobrigida, n'ont pas vu les agriculteurs venir, convaincus qu'ils étaient de tenir le secteur agricole entre leurs mains ». Mais finalement, « le vent de la révolte, qui a commencé en Allemagne et en France contre la Politique Agricole Commune, a soufflé jusqu'en Italie. La protestation s'est enflammée depuis les campagnes siciliennes jusqu'aux entreprises de la vallée du Pô ».Dénouement en France ?« Le plan d'Attal amorce la sortie de crise », titre le Figaro, qui rappelle que « les syndicats majoritaires ont appelé à suspendre les blocages, mais que sur le terrain, les exploitants mobilisés restent sur leurs gardes ». Une fin de crise en vue mais « c'est l'écologie qui perd », déplore Libération, qui en Une nous montre la photo d'un tracteur visiblement en train de répandre des produits chimiques dans un champ. Pour Libération, « les renoncements (jachère, pesticides, normes) sont légion et la planète risque de s'en souvenir ». Enfin, la Croix alerte sur « le risque qu'il y aurait de lâcher trop de lest sur les enjeux climatiques et de biodiversité. Le monde agricole est apparu durant cette crise dans toute sa diversité. Il faut soutenir en priorité ceux qui optent pour des pratiques durables ».À lire aussiCrise agricole: pas de détente en France, tous les regards se tournent vers BruxellesL’optimisme des marchés israéliensC’est Haaretz qui pose la question. « La Bourse israélienne sait-elle quelque chose sur Gaza que nous ignorons ? » « En effet », poursuit le quotidien israélien, « les prix des actions et des obligations israéliennes ont augmenté et le shekel s’est renforcé, tandis que les combats à Gaza font rage. Pourquoi les investisseurs ne s’inquiètent-ils pas de la guerre ? »Pour Haaretz, l'économie israélienne est entraînée par la « vigueur de Wall Street », mais pas seulement. « Le sentiment du marché est plutôt positif, non seulement en ce qui concerne les bénéfices des entreprises (...) mais aussi en ce qui concerne l'avenir d'Israël après-guerre. Et c'est l'avenir qui intéresse davantage les investisseurs que le présent ». Contrairement à l'opinion publique, plutôt pessimiste si l'on en croit les sondages, « Il y a toutes les raisons de prendre au sérieux la tendance haussière du marché », estime Haaretz : « après tout, ce sont des gens qui parient leur argent sur l'avenir et qui ne se contentent pas d'exprimer simplement leurs opinions (...) ».Bonnes résolutionsLa question, plutôt futile, est à la Une du New York Times. « Pourquoi février est-il le meilleur mois pour prendre de bonnes résolutions ? » Eh bien, nous dit-on malicieusement, « parce que le mois de janvier est terminé et que le mois de février est plus court ».L'objectif est donc de faire mieux, mais sans se mettre trop de pression. Exemple : « manger mieux », à 80 %, et « manger ce qu'on veut 20 % du temps restant ». Une bonne résolution qui ne nous engage pas trop, de quoi nous mettre en appétit !
2/2/2024 • 3 minutes, 54 seconds
À la Une: comment calmer la colère des agriculteurs européens?
L’Union européenne entend bien jouer l’apaisement. C’est ce que pointe le Guardian à Londres. « Environ 10 000 agriculteurs français ont intensifié leurs manifestations hier, avec au moins une centaine de blocages sur les principales routes de France. (…) Les agriculteurs belges se sont joints aux manifestations à la frontière française et d’autres ont bloqué les routes d’accès au port à conteneurs de Zeebrugge pour une deuxième journée. Des agriculteurs espagnols et italiens ont également manifesté. » Des actions qui, semble-t-il, ont porté leurs fruits, poursuit le Guardian puisque les agriculteurs ont obtenu une « première concession » à Bruxelles, « l’Union européenne annonçant un retard dans l’adoption de règles qui les auraient obligés à mettre des terres en jachère pour encourager la biodiversité et la santé des sols ».Mais il y a d’autres revendications, pointe encore le quotidien britannique : « Les agriculteurs s’inquiètent du coût élevé des terrains, de la pression des supermarchés pour vendre les récoltes à des tarifs proches du prix coûtant et de la pléthore de nouvelles règles environnementales. » Pas les mêmes règles Il y a aussi les importations de denrées agricoles. « C’est un des arguments le plus souvent entendus sur les barrages dressés par les agriculteurs en France ou en Belgique, relève Le Soir à Bruxelles : la distorsion de concurrence créée par la Politique agricole commune entre les producteurs de l’Union européenne et ceux des pays extérieurs à l’Europe. Ces derniers exportent vers les consommateurs européens des produits agricoles et agroalimentaires obtenus via des méthodes d’élevage ou de culture interdites pour les paysans des Vingt-Sept. Dans le viseur, pêle-mêle l’utilisation d’intrants (herbicides, pesticides…) interdits en Europe ou d’OGM, le recours aux antibiotiques comme activateurs de croissance, l’utilisation de farines animales dans l’alimentation du bétail, le non-respect du bien-être animal… »Pourtant, remarque encore Le Soir, « l’Europe reste encore exportatrice nette de produits agricoles. En 2022, les exportations agroalimentaires de l’UE ont atteint près de 230 milliards d’euros. Les importations, elles, se sont montées à 172 milliards d’euros. Mais les agriculteurs craignent qu’à force de conclure des accords de libre-échange, la balance ne finisse bel et bien par pencher de l’autre côté ». Pas une mais des agricultures Autre facteur complexe à prendre en compte dans cette crise agricole, plus particulièrement en France, c’est la diversité des profils et des intérêts représentés. C’est ce que souligne Le Temps à Genève : « Le soulèvement de l’agriculture française peut sembler uniforme et puissant. Il monte comme une vague de colère destinée à déferler sur Paris et à faire céder le gouvernement. Un ras-le-bol légitime au vu des multiples témoignages de ces forçats de la terre qui n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois. Une injustice que les dirigeants devraient se résoudre à combler. Mais, pointe Le Temps, une des limites du mouvement vient donc du fait qu’il n’y a pas une agriculture française. Il y a plusieurs agricultures françaises aux destins divergents. À tel point que leurs revendications sont si multiples, pour ne pas dire contradictoires, que le gouvernement ne pourra jamais y répondre dans leur intégralité. Même s’il le voulait. »En effet, précise le quotidien suisse, « les grands exploitants n’ont pas les mêmes intérêts que les petits paysans. On pourrait presque dire qu’ils ne font pas le même métier. Et il y a bien sûr 50 nuances de gris entre ces deux pôles. Avec autant d’objectifs hétérogènes. Comment à la fois aider les petits paysans bios et lâcher du lest sur les produits phytosanitaires pour les grands exploitants ? Comment verrouiller les frontières et soutenir les viticulteurs dont la branche a exporté pour 17 milliards d’euros de vins et spiritueux en 2022 ? » Mettre l’agriculture au cœur de la transition écologique ? Alors quelles solutions ? « Nul ne sait encore quand et comment se terminera le mouvement de grogne des agriculteurs. Mais une chose est sûre, affirme Libération à Paris : il se terminera mal si la porte de sortie finalement trouvée se résume à un moins-disant écologique. (…) Il est temps, s’exclame le journal, que les uns et les autres se regardent autrement qu’en chiens de faïence, car l’écologie est, en réalité, le meilleur allié des agriculteurs pour lutter contre ce libre-échange hors de contrôle qui les pousse dans les bras du toujours plus et toujours moins bien, moins bien rémunéré, moins bien qualitatif. Ce n’est évidemment pas un hasard si le berceau du mouvement de grogne est une région, l’Occitanie, où les impacts du changement climatique frappent très durement les agriculteurs et les viticulteurs. Cette crise est une occasion qu’il ne faut pas manquer, conclut Libération : mettre l’agriculture au cœur de la transition écologique. Cette réconciliation prendra du temps. Il faudra l’accompagner financièrement. Il faudra l’accompagner syndicalement et politiquement. »
2/1/2024 • 4 minutes, 12 seconds
À la Une: guerre au Proche-Orient, pendant les négociations, les actions militaires se poursuivent
« 5h30 du matin, hier, raconte Libération à Paris. Une dizaine de personnes entrent calmement dans l’hôpital Ibn Sina à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée. Une partie du groupe va vers les ascenseurs, monte au troisième étage. Ils se dirigent vers la chambre 376, entrent sans frapper, tirent à plusieurs reprises avec des armes munies de silencieux. Les trois hommes qui y dorment sont tués. Le commando sort et s’engouffre dans des voitures banalisées. " Ç'a pris dix minutes, pas plus ", témoigne le porte-parole de l’hôpital. Les images captées par les caméras de surveillance électrisent les réseaux sociaux. Puis, poursuit Libération, l’armée israélienne confirme avoir 'neutralisé' une cellule terroriste. C’est Mohammad Jalamneh, 27 ans, qui était visé. Ce cadre du Hamas aurait trafiqué des armes et planifiait un attentat en Israël. Les deux autres étaient frères, Mohammad et Basel Ghazawi, 18 et 27 ans, tous les deux membres du Bataillon de Jénine. »« Traquer ceux qui veulent nous nuire »Commentaire du Jérusalem Post : « les Forces de défense israéliennes ont agi avec professionnalisme et audace. Ce raid visait de dangereux terroristes qui préparaient une attaque majeure. De nombreux commentateurs en ligne ont comparé les images des forces de sécurité entrant dans l’hôpital, déguisées en soignant, à la série télévisée "Fauda". »En effet, pointe le Jérusalem Post, « il s’agissait d’un scénario réel de ce qu’Israël doit faire pour assurer la sécurité de sa population. Nos forces de sécurité mènent ce type d’opérations jour et nuit, souvent dans l’ombre, pour traquer ceux qui veulent nous nuire. »« L’armée israélienne lutte contre le Hamas sur plusieurs fronts, constate le New York Times : il y a eu hier cette opération spectaculaire en Cisjordanie, mais aussi la reprise des affrontements dans le nord de la bande de Gaza et dans les souterrains. L’armée israélienne a confirmé pour la première fois que ses ingénieurs avaient commencé à pomper de l’eau de mer pour inonder le vaste réseau de tunnels du Hamas. »Une pause de six semaines ?Et pendant ce temps, les négociations en coulisses pour tenter de trouver un accord paix piétinent…« Les États-Unis, Israël, le Qatar et l’Égypte maintiennent la pression, constate encore le New York Times. Le chef politique du Hamas, Ismail Haniyeh, a déclaré hier qu’il étudiait une proposition de cessez-le-feu temporaire issue des discussions dimanche à Paris entre les représentants de ces pays. Mais alors même que les pourparlers se poursuivaient à huis clos, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réaffirmé qu’Israël continuerait à se battre jusqu’à la 'victoire complète'. »D’après le Washington Post, « les négociateurs travaillent sur une pause de six semaines dans les combats entre Israël et le Hamas, qui verrait la libération de tous les prisonniers civils restants en échange de prisonniers palestiniens. »Washington s’impatiente…Mais les positions restent figées de part et d’autre, donc, constate encore le Washington Post… « Nous ne retirerons pas Tsahal de la bande de Gaza et nous ne libérerons pas des milliers de terroristes, a déclaré hier Benjamin Netanyahu. (…) Et le Hamas s’est montré tout aussi inflexible, si ce n’est plus. »En fait, précise Haaretz à Tel-Aviv, « Israël veut se laisser la possibilité de reprendre la guerre après la conclusion d’un éventuel accord sur les otages, tandis que le Hamas souhaite un cessez-le-feu à long terme qui inclurait des garanties pour la sécurité de ses dirigeants. » On est encore loin d’un accord, souligne également le quotidien israélien. Et notamment, « le fait que Netanyahou continue de refuser toute reconnaissance (même implicite) de la vision de deux États augmente les frictions avec Washington, dont la patience est manifestement à bout. »« Où nous emmène Gabriel Attal ? »À la Une également, la déclaration de politique générale hier du nouveau Premier ministre français Gabriel Attal…« Gabriel Attal dessine sa France : libérale, simplifiée et autoritaire », commente Le Soir à Bruxelles.Pour Le Temps à Genève, « le cœur du discours de Gabriel Attal restera certainement sa double volonté de "déverrouiller" le pays et de réaffirmer l’autorité. »« L’audace attendra », déplore Le Figaro à Paris.« Où nous emmène Gabriel Attal ? », s’interroge La Croix. En l’absence de majorité absolue à l’Assemblée, « la bataille sera difficile […]. »
1/31/2024 • 4 minutes, 5 seconds
À la Une: quel avenir pour l’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les Palestiniens ?
Le débat est vif dans la presse après la mise en cause de l’agence onusienne dont certains employés auraient participé aux attaques du 7 octobre. Une enquête est en cours, mais sans plus attendre, plusieurs pays ont coupé leurs financements.« Israël accuse au moins 12 employés de l’UNWRA d’avoir participé à l’attaque du 7 octobre, rapporte le New York Times, et accuse pas moins de 1.300 employés sur les 13.000 que compte l’agence d’appartenir au Hamas. »Reste que « l’UNRWA joue un rôle crucial à Gaza, souligne le quotidien américain, en distribuant de la nourriture, de l’eau et des médicaments, et l’on ne sait pas très bien qui comblerait le vide si l’agence venait à s’effondrer, faute de financements. »Et d’ailleurs, pointe encore le New York Times, « certains responsables israéliens ne sont pas convaincus du bien-fondé de ces révélations et craignent de se retrouver à jouer un rôle plus direct dans la distribution de nourriture et d’aide à Gaza, un rôle qu’ils ne souhaitent pas. »Certes mise en cause mais « indispensable »Pour le Guardian à Londres, « l’ONU a raison d’enquêter de toute urgence sur les horribles allégations qui pèsent sur l’UNRWA. » Toutefois, ce serait une erreur de lui couper les vivres. « L’agence, rappelle également le quotidien britannique, emploie 13.000 personnes à Gaza – ce qui témoigne de la situation déjà sombre – et apporte une aide directe à 2 millions de personnes », alors que « la famine est désormais "imminente" et "inévitable", selon les propres termes du rapporteur spécial de l’ONU sur l’alimentation. »En effet, renchérit Le Monde à Paris : « l’agence est certes mise en cause » mais elle est « indispensable ». La suspension de l’aide annoncée par plusieurs États « peut se comprendre jusqu’à ce que l’UNRWA puisse répondre de manière détaillée aux accusations, mais elle pose un véritable dilemme compte tenu des conditions de survie qui sont celles aujourd’hui des Palestiniens à Gaza. Les actes d’une dizaine d’employés ne doivent pas être instrumentalisés contre une agence tout entière, affirme encore Le Monde, dont l’action est aujourd’hui indispensable pour éviter une catastrophe encore plus grande. »« Cet organisme antisémite de l’ONU… » Non, rétorquele Times à Londres : « il est temps de fermer cet organisme antisémite de l’ONU », s’exclame le quotidien conservateur. « Il n’est pas surprenant que le personnel de cette agence humanitaire ait contribué aux atrocités du Hamas ; il diabolise les Juifs. »En effet, précise le Times, « pendant des années, l’UNRWA a fermé les yeux sur les infrastructures terroristes que le Hamas a implantées dans et autour de ses écoles, hôpitaux et autres installations » : sites de lancement de roquettes, tunnels et caches d’armes… et « tout cela a été financé par les contribuables occidentaux, déplore encore le quotidien britannique. En 2022, l’UNRWA a reçu 344 millions de dollars des États-Unis, 114 millions de dollars de la Commission européenne et 21 millions de dollars du Royaume-Uni. »« Punition collective injuste ! »El Pais à Madrid est tout aussi radical dans ses propos, mais défend la thèse inverse… « Une punition collective injuste », fulmine le quotidien espagnol. « Punir l’UNRWA en ce moment, c’est condamner des centaines de milliers d’innocents sans abri, sans eau et sans nourriture à l’impuissance face aux bombardements et au dénuement, s’exclame El Pais, c’est contrevenir au moindre sens humanitaire et c’est adopter le discours des extrémistes israéliens qui considèrent tous les Palestiniens comme des ennemis mortels. (…) Face à une situation aussi dramatique, l’annonce de l’Espagne de continuer à financer l’agence humanitaire de l’ONU est une bonne chose », affirme encore El Pais qui conclut par ces mots : « le retrait injuste du financement de l’UNRWA ne fera qu’accroître les souffrances de civils innocents qui se sentiront, à juste titre, complètement abandonnés par plusieurs des démocraties les plus puissantes au monde. »Improbable accalmie…Enfin, sur un plan plus large, « à quand l’accalmie dans la guerre entre Israël et le Hamas ? » Question posée par Le Devoir à Québec. Pour l’instant, aucun signe… « Encore faudrait-il, pointe le quotidien canadien, que le Premier ministre Nétanyahou envoie des signaux d’apaisement et de reconnaissance de la solution à deux États. Il en est viscéralement incapable, au point qu’il faudra espérer la déroute de sa coalition d’extrême droite, en même temps que l’isolement du Hamas par les pays arabes, pour espérer une accalmie à défaut de la paix. »
1/30/2024 • 4 minutes, 10 seconds
À la Une: les Etats-Unis vont-ils s’impliquer davantage dans le conflit au Proche-Orient?
C’est la question que se posent bon nombre de quotidiens d’outre-Atlantique après la mort de trois militaires américains en Jordanie, lors d’une attaque de drones.Washington accuse l’Iran d’être à l’origine de cette action. Et « Joe Biden promet de prendre des mesures de rétorsion », titre le New York Times. Le président « doit décider jusqu’où il est prêt à aller en termes de représailles, au risque d’une guerre plus large qu’il a cherché à éviter depuis l’attaque terroriste du 7 octobre par le Hamas. Jusqu’à présent, le président avait fait preuve de retenue face aux multiples attaques contre les forces américaines menées dans la région par des milices soutenues par l’Iran. » Mais, pointe encore le New York Times, « les premiers décès de soldats américains sous le feu de l’ennemi devraient entraîner un niveau de réponse différent. » Cibler les « agents iraniens »Alors quel degré de riposte ? « Les États-Unis devraient-ils maintenant répondre aux provocations orchestrées par l’Iran en bombardant ce pays ? », s’interroge le Washington Post. Certains parlementaires le réclament. Mais sans aller jusqu’à un affrontement direct, « il est clairement temps de montrer à l’Iran, affirme le journal, qu’il ne peut tuer en toute impunité des soldats américains. » Et le Washington Post de préconiser des frappes ciblées contre des « agents iraniens » : « le personnel de la Force Qods au Yémen, en Irak, en Syrie ou au Liban, en commençant par le successeur de Soleïmani, le général de brigade Ismail Qaani. De nombreux officiers subalternes pourraient également être dans le collimateur, comme le commandant Khalil Zahedi, qui supervise la vaste présence iranienne en Syrie. »Certes, reconnait le journal, « il ne sera pas facile de trouver ces terroristes tapis dans l’ombre, mais la communauté du renseignement américain a montré qu’elle pouvait traquer et éliminer presque n’importe qui. »Bref, conclut le Washington Post, « les États-Unis doivent en faire plus, sans aller trop loin et sans déclencher une conflagration régionale. C’est un équilibre difficile à trouver, mais si quelqu’un peut le faire, c’est bien un président qui a des décennies d’expérience en matière de politique étrangère. »Européennes : l’extrême-droite en position de force…À la Une également : le glissement de l’extrême-droite européenne de « populaire à incontournable… » C’est du moins ce que prédit le quotidien belge Le Soir. Le Soir qui s’appuie sur un rapport du Conseil européen pour les relations internationales qui « prédit une poussée de popularité des partis d’extrême droite aux prochaines élections européennes. Un succès qui les rendra incontournables au sein des futures coalitions. (…) L’ascension semble inévitable, pronostique le quotidien bruxellois. Alors que le scrutin européen de 2019 sonnait le glas de la domination des deux forces historiques de la construction européenne – le Parti populaire européen et les sociaux-démocrates -, 2024 sera l’année de l’extrême droite. »Pour sa part, le Guardian, à Londres, note que « la France est le plus important des neuf pays dans lesquels les partis de droite radicale sont en passe de terminer premiers aux élections européennes de juin. Emmanuel Macron a décidé de neutraliser la menace en flirtant avec certains thèmes qui constituent le terrain naturel de Marine Le Pen », constate encore le quotidien britannique. Alors, s’interroge-t-il, s’agit-il « d’une politique intelligente – quoique cynique – ou bien d’un jeu imprudent avec le feu dans un contexte hautement combustible ? »Attention, prévient le Guardian, « suivre la rhétorique et les préoccupations de la droite radicale est rarement une sage décision pour les partis progressistes, car "les électeurs ont tendance à préférer l’original à la copie". »Agriculteurs : bloquer Bruxelles plutôt que Paris ?Enfin, la crise agricole en France avec cette injonction lancée par Le Temps à Genève : « les agriculteurs français se trompent d’autoroute. » Au lieu de vouloir bloquer Paris, ils devraient diriger leurs tracteurs vers Bruxelles… « C’est effectivement la politique agricole commune qui régit l’agriculture dans l’UE, pointe le quotidien suisse, tout particulièrement au niveau des normes écologiques, des importations, des aides et donc des démarches administratives, bref de la plupart des sujets au cœur des revendications. La grogne dépasse d’ailleurs largement les frontières françaises. Ce sont les mouvements allemands, néerlandais, polonais et roumains de ces dernières semaines qui ont inspiré les paysans hexagonaux. » Et « ce ne sont pas des changements ponctuels ou locaux qui régleront le problème, s’exclame encore Le Temps. C’est une redéfinition totale du modèle agricole européen, voire occidental et mondial. À ce niveau, on n’a rien entendu de concret ces derniers jours. »
1/29/2024 • 4 minutes, 6 seconds
À la Une: lourde condamnation de Donald Trump pour diffamation
L'ancien président américain est « condamné à payer plus de 83 millions de dollars pour diffamation à l'égard de l'écrivaine E. Jean Caroll », titre le Washington Post, pour lequel Trump « enregistre une défaite cuisante », « sous la forme d'une lourde sanction financière, doublée d'une remarquable dénonciation de sa rhétorique »... La plaignante, que l'on voit tout sourire quitter le tribunal, accusait Trump de l'avoir agressée sexuellement, il y a une vingtaine d'années. Ce à quoi, poursuit le Washington Post, l'ancien président a répondu « par une série de dénégations et d'attaques virulentes qui continuent encore aujourd'hui ». Donald Trump, candidat à la prochaine élection présidentielle, a aussitôt parlé d'une « condamnation ridicule », mais cette condamnation ne le laisse sans doute pas insensible. L'avocat de E. Jean Caroll a ainsi remarqué que si « Donald Trump ne se soucie pas de la loi, ni de la vérité, il se soucie de l'argent ».Jugement de la Cour internationale de Justice, sur Gaza et IsraëlLa décision rendue hier est abondamment commentée ce matin. La CIJ a appelé Israël à tout faire pour éviter un génocide à Gaza. Une décision qui « met l'Occident à l'épreuve », estime The Guardian, qui ajoute : « La décision du tribunal de l'ONU est dévastatrice pour Israël et gênante pour ses alliés tels que le Royaume-Uni et les États-Unis ». « Fait extraordinaire », ajoute le quotidien britannique, « le tribunal ne s’est pas dérobé à ce qu’il considérait comme ses responsabilités. Il n’a pas ordonné un cessez-le-feu complet, mais il a accordé des ordonnances de protection, notamment la fin du massacre des Palestiniens à Gaza, qui sont allées plus loin que ne l’avaient prédit de nombreux experts en droit international ». En Belgique, Le Soir parle d'un « camouflet pour Israël » (...) « Certes, la Cour internationale de justice n’ordonne pas de cessez-le-feu immédiat, mais la justice et le droit international, peu prisés par Israël, lui infligent un revers historique ». « Un échec moral terrible pour un Etat créé sur les cendres de la Shoah » ajoute le Soir. En Allemagne, le journal Die Welt, nuance quelque peu le jugement de la Cour internationale de Justice, en remarquant, que « le tribunal de l'ONU n'a pas ordonné la fin de l'opération israélienne dans la Bande de Gaza.»Réactions au Proche-OrientC'est un « coup de semonce contre Israël », selon Haaretz. Le quotidien israélien estime que Netanyahu « devrait s'inquiéter ». « Comme prévu », ajoute Haaretz, « les déclarations incendiaires de politiciens israéliens tels que le ministre de la Défense Yoav Gallant et le président Isaac Herzog ont été utilisées par la Cour internationale pour affirmer qu'Israël doit prendre des mesures afin d'empêcher ce qui pourrait constituer un génocide ». De son côté L'Orient - Le jour, pèse le pour et le contre. « La décision de la cour internationale de justice est qualifiée ' d'historique par les juristes ', mais critiquée par une partie de l'opinion publique palestinienne, pour qui elle reste insuffisante ». Le journal libanais estime toutefois que « ce verdict – définitif et ne pouvant faire l’objet d’un appel – exhorte entre les lignes Israël à réduire les opérations militaires en cours à Gaza et notamment sa campagne de bombardements qui se poursuit sur l’enclave ».La crise agricole en France continueLe Premier ministre Gabriel Attal a fait hier, vendredi, plusieurs annonces lors d'un discours prononcé dans la cour d'une ferme, ses feuilles blanches posées sur une botte de foin... Une photo que l'on retrouve ce matin dans la plupart des quotidiens français, qui dans l'ensemble sont plutôt sceptiques quant à l'efficacité du discours de Gabriel Attal. Le Premier ministre « donne des gages aux agriculteurs, mais le bras de fer continue », titre le Monde, alors que Libération, parle d'une « simplification au mépris de l'écologie ». Enfin, outre Atlantique, le New York Times observe qu'en France, « les agriculteurs occupent une place sacrée » et que « le gouvernement semble déterminé, du moins pour l'instant, à éviter une confrontation violente qui pourrait déclencher un tollé national ».
1/27/2024 • 4 minutes, 24 seconds
À la Une: exécution à l'azote d'un condamné à mort aux États-Unis
Kenneth Smith exécuté à l'azote, « c'est la première fois que cette méthode est utilisée pour la peine capitale aux États-Unis », précise le New York Times. L'exécution a eu lieu en Alabama, mais d'autres états pourraient suivre, précise le journal, qui poursuit : « Les partisans de la méthode affirment qu’elle est rapide et indolore. Mais le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (...) affirme que cela pourrait équivaloir à de la torture et constituer une violation des traités relatifs aux droits de l'homme que les États-Unis ont acceptés. »Selon le Washington Post, « Smith a semblé conscient pendant au moins deux minutes pendant que le gaz affluait vers son masque. Il a tremblé et s'est tordu sur la civière pendant au moins deux minutes, suivies de deux minutes de respirations profondes, puis d'une période pendant laquelle les témoins des médias n'ont pas pu déterminer s'il respirait ou non. Le rideau s'est fermé à 20h15, 10 minutes avant que l'État ne déclare sa mort ». De son côté, le Daily Mail a interrogé un religieux ayant assisté à l'exécution, qu'il décrit comme « horrible ». Il explique au journal britannique « qu'il a entendu Kenneth Smith haleter, et qu'il a mis 22 minutes à mourir ».France : censure partielle de la loi Immigration par le Conseil constitutionnel« Grosse censure, petit soulagement », titre Libération qui s'explique : « En retoquant largement le texte du gouvernement, les "sages" ont écarté les éléments les plus critiqués, même si les droits des étrangers continuent de reculer. » De son côté, le Figaro souligne que les « sages ont censuré les apports de la droite ». Et le journal conservateur va plus loin, assurant : « Personne n'a gagné et la France a perdu », alors que, « l'immigration n'a jamais été aussi importante dans notre pays ».La Croix rappelle, pour sa part, que la décision du Conseil Constitutionnel s'appuie essentiellement sur des questions de forme et non de fond et que c'est à ce titre, que l'aide au logement ou les prestations familiales ne seront pas conditionnées « à un critère de résidence de cinq ans ou de trente mois pour ceux qui travaillent ». Ce qui était à l'origine des accusations de « préférence nationale » et de « victoire idéologique de l'extrême droite ». Même écho du côté de l'Humanité, qui surenchérit et juge que la loi immigration a été « délestée de ses pires aspects ».Tourisme sur les lieux des massacres du 7 octobreC’est le quotidien Haaretz, qui consacre un long article au tourisme, si l'on peut dire, qui se développe sur divers lieux des massacres du 7 octobre, notamment l'endroit où se déroulait le festival Nova, « où de nombreuses victimes ont été assassinées », rappelle le journal israélien, qui raconte : « Le mémorial improvisé en métal, au centre du site où s'est déroulé le festival Nova, attire la plupart des visiteurs sur le parking. Les voitures et les bus arrivent presque toute la journée. Leurs passagers se promènent parmi les photos des victimes, visitent le monticule de pierres laissé par les visiteurs, se tiennent à côté pour une cérémonie commémorative, chantent et prient. » Pour Haaretz, « ce tourisme d’atrocités soulève de sérieuses questions sur l’équilibre entre commémoration et renaissance, entre empathie et intimité, entre préservation des scènes de crime et nécessité de revenir au quotidien ». Sur une photo, on voit deux jeunes filles qui posent devant une grande banderole appelant à la libération des otages. Certains visitent aussi les kibboutz théâtres d’atrocités. « La curiosité du public à l'égard du massacre attire un bon nombre de visiteurs qui souhaitent voir personnellement les maisons incendiées et éventrées », raconte Haaretz qui poursuit : « Pendant ce temps, les membres du kibboutz tentent de sauver les restes de leur vie et sont gênés par cette foule de visiteurs. » Toutefois certains s'accordent à dire qu'il faut montrer ce qui s'est passé, « même si c'est un lieu de chagrin et de douleur, pas un site touristique », explique un habitant du Kibboutz Kfar Azza.
1/26/2024 • 4 minutes, 7 seconds
À la Une: manifestations et grève générale en Argentine
Encore un coup de semonce contre le nouveau pouvoir ultra-libéral en Argentine. D’après la CGT, la principale centrale syndicale, un million et demi de personnes se sont mobilisées hier dans tout le pays, dont 600 000 rien qu’à Buenos Aires, la capitale. Des manifestions monstres et une grève générale, « la première », souligne El Pais à Madrid, « depuis l’arrivée au pouvoir il y a un peu plus d’un mois du président d’extrême droite Javier Milei ». Le pouvoir en place, lui, minimise, pointe le quotidien espagnol, et parle de 80 000 manifestants tout au plus dans la capitale.La Nacion, quotidien argentin plutôt conservateur, reconnait l’impact de la grève générale : « Pas de trains, pas de bus, pas de métro, la pression syndicale s’est fait sentir dans tout le pays. » Pour autant, relève encore le quotidien argentin, « le président Milei ne semble pas inquiet, même si son programme économique ne tient qu’à un fil. Il fait le pari qu’avec une économie florissante au second semestre de cette année, les leaders politiques et syndicaux accepteront ses réformes. Ses détracteurs, eux, prévoient au contraire un durcissement du mouvement dans les prochaines semaines ».Mesures radicalesComment en est-on arrivé à ce bras-de-fer ? Le Guardian à Londres fait le résumé des épisodes précédents. « Milei est devenu président en décembre en promettant de libérer l’Argentine de décennies, a-t-il dit, de "décadence et de déclin", grâce à ses idées libertaires. Depuis lors, le politicien d’extrême droite a agi rapidement pour mettre en œuvre un programme qu’on pourrait qualifier de "thatchérisme sous stéroïdes", pointe le quotidien britannique, avec d’abord avec des décrets d’urgence, puis un projet de méga-réforme connu sous le nom de "loi omnibus". Avec à la clé, des centaines d’innovations très controversées, notamment, précise le Guardian, une vague de privatisations, de féroces réductions des dépenses, une expansion majeure des pouvoirs présidentiels et une réduction des droits des travailleurs et du droit de manifester. Neuf ministères sur dix-huit ont été supprimés, notamment ceux chargés de l’Éducation, de l’Environnement et des Femmes, du Genre et de la diversité. La monnaie argentine, le peso, a été dévaluée de plus de 50 % par rapport au dollar. Milei affirme que ces mesures sauveront l’Argentine de "l’enfer économique" qu’il impute à ses prédécesseurs péronistes. Mais, pointe encore le Guardian, la situation a empiré depuis son investiture. L’inflation mensuelle a atteint 25,5% le mois dernier, contre 12,8% en novembre. L'inflation annuelle a atteint un sommet à plus de 211 %, soit un niveau encore plus élevé qu'au Venezuela. » Le quotidien O Globo au Brésil exprime son inquiétude : « Milei et l’Argentine vivent une période de tension, et rien ne semble indiquer que cette tension va s’atténuer dans les semaines à venir. »Certains veulent encore y croireParadoxe, souligne le New York Times, « de plus en plus d’Argentins semblent être d’accord avec le président Milei. Malgré le chaos économique, sa cote de popularité est restée élevée, voire a même augmenté en même temps que les prix. Des sondages récents montrent que 58% des Argentins le soutiennent, soit deux points de plus que son score à la présidentielle de novembre. (…) Milei bénéficie aussi du soutien des conservateurs à l’étranger, relève encore le New York Times. La semaine dernière, lors du Forum économique mondial de Davos, en Suisse, il avait affirmé que le capitalisme sans entraves était le seul modèle permettant de réduire la pauvreté. »Trump-Biden : un face-à-face inéluctableÀ la Une également, encore la course à la présidentielle aux États-Unis. La presse européenne en est convaincue : le duel final Trump-Biden aura bien lieu. « Rien n’arrête Donald Trump, soupire Le Temps à Genève. Moulin à mensonges répétés en boucle, Donald Trump domine pour l’instant le récit politique aux États-Unis. Il a réussi à retourner en sa faveur ses nombreuses inculpations. (…) Et il serait surprenant que la Cour suprême, acquise à sa cause, décide de son inéligibilité. Quant à une condamnation, elle pourrait intervenir trop tard pour avoir une influence sur la campagne. L’ultime obstacle sera, une fois encore, Joe Biden, un président au bilan inespéré mais usé par une interminable carrière et les épreuves de la vie. »« Fatalité de cette année électorale, pointe Le Figaro à Paris : six Américains sur dix ne veulent pas d’un match retour Trump-Biden, mais les deux camps font tout pour qu’il advienne. (…) Joe Biden considère l’affaire comme déjà réglée : le 45e président sera l’adversaire du 46e en novembre. »
1/25/2024 • 4 minutes, 14 seconds
À la Une: les agriculteurs européens en colère
« Ils n’allaient pas rester les bras ballants, s’exclame Le Soir à Bruxelles. Après leurs collègues allemands et français, les agriculteurs wallons aussi vont descendre dans les rues la semaine prochaine. Pas une fois, pas deux fois, mais bien à cinq reprises. » En effet, cinq manifestations d’agriculteurs sont prévues la semaine prochaine en Belgique. « Les motivations de ces mouvements de colère sont connues et sont, pour l’essentiel, les mêmes que ceux des agriculteurs des pays voisins, pointe le quotidien bruxellois. "Nous désirons un revenu décent", affirme une agricultrice-syndicaliste. "Nous voulons aussi une simplification administrative car nous sommes noyés par la paperasse qui nous prend plusieurs heures par semaine. Nous en avons aussi assez de la complexité des législations qui ne sont en rien cohérentes avec le bon sens qui devrait nous permettre de répondre aux exigences de durabilité". »Des règles communes trop pesantes ?Marianne Streel, la présidente de la Fédération wallonne de l’agriculture, interrogée par Le Soir, précise : « La nouvelle Politique agricole commune européenne nous impose des dates à respecter pour tous nos travaux dans les champs. Semer telle chose se fait à telle date. Si ce n’est pas fait, on risque de ne pas recevoir nos primes ou de devoir payer une amende pour non-respect de la législation européenne. Mais, s’emporte-t-elle, ce calendrier ne tient pas compte du changement climatique, de la météo capricieuse. Il ne respecte pas les sols. Actuellement, nous aurions déjà dû recouvrir nos champs avec les semis de froment mais le gel, après les pluies, nous en empêche totalement. Nous sommes donc en infraction. »« La révolte existentielle de centaines de milliers de paysans qui ne veulent pas mourir », s’exclame Le Figaro à Paris. Car « survivre, pour eux, c’est bien de cela qu’il s’agit. La conjugaison de normes écologiques de plus en plus contraignantes et d’une mise en concurrence intenable rend l’exercice suicidaire. Le harcèlement réglementaire, la surveillance sous couvert d’impératifs climatiques, le sentiment d’abandon face à l’ampleur de la tâche, la pauvreté matérielle sur fond de subventions nourrissent un peu plus le découragement ».Et Le Figaro de prévenir : « S’il est habile, Gabriel Attal parviendra à contenir la gronde avant qu’elle ne tourne en jacquerie. Supprimer la taxe sur le gazole, arracher les mauvaises normes, sortir du double jeu - non à Bruxelles et oui à Paris - sont un préalable, mais ce que nous disent ces manifestations résonne encore plus profondément. La puissance immatérielle du travail de la terre au pays de Sully, de Millet, de Giono est inversement proportionnelle à son déclin économique. »Primaires américaines : Trump marque encore un pointÀ la Une également, la victoire de Trump à la primaire du New Hampshire. Pour la presse britannique, les jeux sont faits : déjà deux victoires, « la primaire Caroline du Sud aura lieu le mois prochain et celles qui suivront seront des formalités sur la route du couronnement », affirme le Guardian qui poursuit : « Trump est l’homme fort auquel sa base aspire. Le parti républicain lui appartient. »Les jeux sont faits, renchérit le Times, d’autant que la bataille pour la vice-présidence de Trump est déjà engagée. En effet, pointe le quotidien britannique, « celles et ceux qui cherchent à devenir vice-président ont afflué hier dans le New Hampshire pour gagner ses faveurs ». Parmi les prétendants, beaucoup de femmes dont Elise Stefanik, 39 ans, membre du Congrès de New York, Sarah Huckabee Sanders, 41 ans, ancienne attachée de presse de Trump à la Maison Blanche, ou encore Kristi Noem, 52 ans, gouverneure du Dakota du Sud.Un parti républicain fracturéReste que l’élection présidentielle de novembre est loin d’être jouée. C’est que pointe la presse américaine. Si Trump a de grandes chances d’être investi par le parti républicain, encore faut-il que celui-ci soit uni pour la bataille finale. Et on n’en est pas là : « Le parti de Trump est fracturé, constate le New York Times, et les partis fracturés ont du mal à gagner la Maison Blanche. »En effet, constate le Wall Street Journal, « les résultats du New Hampshire (un peu de plus de 54% pour Trump) montrent qu’il risque de perdre beaucoup d’électeurs républicains - ainsi qu’une part substantielle d’électeurs indépendants. Et cela pourrait bien l’handicaper lors de l’élection générale en novembre ».
1/24/2024 • 4 minutes, 1 second
À la Une: comment éviter un embrasement régional au Moyen-Orient?
« Depuis plus de trois mois, constate L’Orient-Le Jour à Beyrouth, la guerre à Gaza fait peser le risque de voir la région basculer dans un conflit généralisé opposant Téhéran et ses alliés ou supplétifs à Tel-Aviv et à Washington. Un scénario que les États-Unis n’ont pas intérêt à se voir concrétiser sous peine d’entraîner le pays dans un nouveau conflit au Moyen-Orient. Les États-Unis qui ont progressivement accru la pression sur Israël tout en multipliant les mesures de dissuasion pour éviter un embrasement. L’Iran n’y a pas non plus intérêt pour assurer la stabilité de son régime. Pourtant, jamais ce risque n’a semblé aussi élevé aujourd’hui. (…) En à peine 24 heures, quatre séries de frappes menées en Syrie, au Liban, en Irak et au Yémen ont accru le risque d’un conflit généralisé au Moyen-Orient. »En effet, renchérit le New York Times, « la guerre à Gaza a pris une tournure que beaucoup craignaient : elle s’est étendue au Liban, à la Syrie, à l’Irak et à la mer Rouge. Avec les frappes répétées des États-Unis contre les Houthis au Yémen ce mois-ci, les craintes d’une conflagration régionale plus importante ne cessent de croître ».Pressions en coulissesAlors comment l’éviter ? En coulisse, les négociations vont bon train. D’après des informations publiées dimanche par le Wall Street Journal et reprises et complétées par le quotidien israélien Haaretz, « les États-Unis, le Qatar et l’Égypte font pression sur Israël et sur le Hamas pour qu’ils parviennent à un accord. Un accord qui, dans un premier temps, prévoirait la libération de certains civils israéliens et, dans un second temps, le retrait des forces de défense israéliennes de la bande de Gaza et la déclaration de la fin de la guerre ».Pour l’instant, « aucune avancée, note Haaretz. Mais pour la première fois depuis longtemps, Israël et le Hamas ont exprimé leur volonté de discuter sérieusement (…). Les pourparlers devraient reprendre au Caire cette semaine ».En effet, précise le Wall Street Journal, « les pays arabes travaillent sur une proposition d’après-guerre pour la bande de Gaza qui ouvrirait la voie à un État palestinien. Cette proposition, soumise à Israël par l’intermédiaire des États-Unis, est le premier plan commun des États arabes visant à mettre fin à la guerre à Gaza et à ouvrir la voie à une solution fondée sur la coexistence de deux États. L’Arabie saoudite, qui est l’un des cinq pays arabes à l’origine de cette proposition, propose en contrepartie de normaliser les liens avec Israël, un processus qui a été interrompu par l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre ».La solution des deux États ?« La pression monte (donc) au sujet de la solution à deux États », note le Washington Post. Hier, pointe le quotidien américain, « le responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell a plaidé (une nouvelle fois) en faveur d’un "processus de solution à deux États", tout en affirmant savoir qu’Israël a "une position différente". "Quelles autres solutions ont-ils ?" a-t-il demandé, en faisant référence aux Israéliens. "Faire partir tous les Palestiniens ? Les tuer ?" »Pour sa part, rapporte encore Le Washington Post, « le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a (en effet) réaffirmé avant-hier qu’un État palestinien constituait un "danger existentiel" pour Israël, et s’est engagé à continuer à s’y opposer tant qu’il serait Premier ministre ». Il n’empêche, rétorque El Pais à Madrid, « la seule solution réside dans une large reconnaissance mondiale, et surtout européenne, de l’État palestinien pour lui conférer une autorité. Un État à l’intérieur des frontières de 1967 qui reconnaîtrait Israël et qui serait dirigé par une coalition palestinienne démocratique et vivant en paix dans la région. Il n’existe pas d’autre moyen, affirme encore le quotidien espagnol. Et les États-Unis en détiennent la clé car ils peuvent imposer cette solution à Israël ».FractureEn attendant, « les Israéliens semblent vivre une autre guerre », constate Le Temps à Genève. Encore traumatisés par l’attaque du 7 octobre, « les Israéliens paraissent largement indifférents aux souffrances des civils palestiniens de Gaza ». Et les chaînes de télévision « sont au diapason », note encore le quotidien suisse, avec des slogans guerriers et aucune image ou presque des destructions et des victimes à Gaza.
1/23/2024 • 3 minutes, 55 seconds
À la Une: manifestations monstres ce week-end en Allemagne contre l’extrême-droite…
« Une grande démonstration de civisme », s’exclame le Süddeutsche Zeitung. « La République fédérale allemande se lève : ce week-end, des centaines de milliers de personnes ont manifesté dans de nombreuses villes contre l’extrémisme de droite, constate le journal. Notamment à Munich, où il y avait 100.000 personnes selon la police, 250.000 selon les organisateurs. La veille, samedi, au moins 300.000 personnes étaient descendues dans les rues dans toute l’Allemagne. »Et le quotidien munichois de citer ce commentaire du président allemand Frank-Walter Steinmeier : « ces manifestants nous donnent à tous du courage. Ils défendent notre République et notre loi fondamentale contre ses ennemis. »« Ceux qui nous gouvernent doivent faire leur part… »Alors, ce mouvement va-t-il durer ?, s’interroge le Süddeutsche Zeitung : « l’Allemagne est-elle en train de vivre le début d’un nouveau mouvement ? 2024 sera-t-elle l’"année de la lutte" contre l’AfD, comme l’a proclamé le président du SPD Lars Klingbeil ? Ou bien en restera-t-on à une réassurance à court terme de la majorité démocratique qui retombera ensuite dans le silence ? »Réponse du journal : « les manifestations anti-AfD de ce week-end sont encourageantes : il est possible d’enrayer le glissement vers la droite dans le pays. Mais pour cela, les citoyens ne doivent pas être les seuls à contribuer, ceux qui nous gouvernent doivent faire leur part. »En effet, précise Die Welt à Berlin, « depuis des années, les sociaux-démocrates et les Verts en particulier préviennent du danger nazi de l’AfD. "Nous sommes déterminés à lui faire face". Mais c’était tout. Aucun de ces partis n’a jamais remis en question sa propre politique. Pire encore, des problèmes tels que la crise migratoire ont pu s’aggraver. Les inquiétudes de la population ont été ignorées avec arrogance. »Alors, poursuit Die Welt, « si on veut combattre efficacement l’AfD, on doit résoudre les problèmes que tout le monde connaît depuis des années. Et l’AfD n’est pas en mesure de le faire. Elle ne représente rien d’autre que la protestation et la provocation, elle incarne au mieux la destruction et la décomposition. »Primaires républicaines : DeSantis jette l’épongeÀ la Une également : « Ron DeSantis met fin à sa campagne présidentielle et soutient Trump », l’information est à la Une du Washington Post et de toute la presse américaine. Résultat, commente le journal, « Donald Trump fait un pas de plus vers l’investiture du parti Républicain. »Seule à lui barrer la route : Nikki Halley…Et les regards se tournent désormais vers le New Hampshire, qui s’apprête à voter demain mardi pour la primaire républicaine.En campagne hier, rapporte Le New York Times, Nikki Halley a lâché cette petite phrase : « il ne reste qu’un homme et une femme. Alors que la meilleure femme gagne… »Particularité de cette primaire dans le New Hampshire : les électeurs indépendants, c’est-à-dire ni républicains ni démocrates, peuvent participer au vote. Et pour le Boston Globe, Trump pourrait être mis en difficulté : « si les votes combinés des indépendants et des républicains sceptiques à l’égard de Trump atteignent la majorité dans le New Hampshire, le parti a au moins une chance de l’arrêter et de mettre l’ère Trump dans le rétroviseur. »New Hampshire : des électeurs partagésReste que « l’emprise de Trump dans cet état réputé centriste est évidente », affirme le Wall Street Journal. Le quotidien new-yorkais a recueilli le sentiment de quelques électeurs républicains. Morceaux choisis :Il y a les inconditionnels : « Comme le dit constamment Trump, +ils ne s’en prennent pas à moi, ils s’en prennent à vous+... Et il a tout à fait raison », affirme Shelly.« En 2016, quand j’ai appris que le président Trump avait gagné. J’ai pleuré… Et depuis ce jour, j’aime cet homme », s’exclame Dean.Et puis, quelques électeurs républicains doutent… « Le message ne fonctionne plus. Je pense qu’il a fait entrer beaucoup trop d’extrémistes dans le parti », estime Sean.Enfin, Wayne revient sur le rôle de Trump dans l’attentat du 6 janvier 2021 contre le Capitole : « ce qui m’a le plus dérangé ce jour-là, affirme-t-il, c’est qu’il a dit qu’il gracierait ceux qui avaient vandalisé le Capitole et qui avaient mis des vies en danger. »Alors qui sortira vainqueur de cette deuxième primaire républicaine ?Ce qui est certain, pointe Le Temps à Genève, c’est que « Nikki Halley est désormais le dernier obstacle de Donald Trump sur la route triomphale d’une nouvelle candidature à l’élection du 5 novembre 2024. »
1/22/2024 • 4 minutes, 9 seconds
À la Une: le point de vue des Israéliens sur la guerre à Gaza
C'est le journal Le Temps, en Suisse qui s'est penché sur la question et se demande « pourquoi les Israéliens semblent vivre une autre guerre ». Le Temps est allé à la rencontre d'Ariel Shaki-Glick, une jeune femme qui vit à Jérusalem-Ouest, et dont le mari est « parti combattre dans le nord du pays, à la frontière libanaise ». « Elle s'informe régulièrement sur la guerre : par Chanel 12, l'une des principales chaînes israéliennes et par le site israélien Ynet », nous explique Le Temps, « mais elle n'a qu'une vague idée de ce qui se passe à Gaza ». « À la télévision, dit-elle, je vois des paysages dévastés et l’armée qui aide des citoyens de Gaza à se déplacer en sécurité. Je sais qu’il y a 5 000 ou 6000 morts ».Un journaliste de la chaîne 12 explique : « On ne montre pas le deuil des civils, les corps sortis des décombres, les souffrances dans les hôpitaux. Les civils sont uniquement présentés comme des bases arrières du Hamas. On ne donne pas non plus le nombre de victimes civiles comptabilisées par le Hamas. » ... soit près de 25 000 morts... Un autre journaliste, Gideon Levy, qui travaille pour le journal Haaretz, « tranche plus sévèrement », ajoute le Temps : « Nous vivons la période la plus honteuse de l’histoire médiatique israélienne. Nous sommes des journalistes libres : il n’y a ni censure, ni pression du gouvernement, ni de l’armée, ni des services secrets, ni même des patrons de médias. Et pourtant, hormis Haaretz, les principaux journaux et chaînes de télévision choisissent de cacher la catastrophe de Gaza. »Investisseurs occidentaux en UkraineLe Frankfurter Allgemeine Zeitung, publie la photo d'un couple qui, depuis les hauteurs de Kiev, contemple le soleil qui se couche sur la capitale ukrainienne. Une image un peu surprenante, en temps de guerre. « Pourtant », nous explique le quotidien allemand, « L’Ukraine appelle à l’aide des investisseurs et des entreprises occidentales. Mais tant que durera la guerre, ce sera difficile ». Il y a toutefois des investisseurs qui n'ont pas peur de travailler à Kiev. Le Frankfurter Allgemeine Zeitung, a rencontré « Vasile Tofan, associé de la société de capital-investissement Horizon Capital, qui a son bureau à Kiev. » « Le risque d'avoir un accident avec un Uber à Londres est plus grand que d'être victime d'un attentat à Kiev », déclare-t-il. Et il parie sur l'avenir : « l’Ukraine a un énorme potentiel. Après la crise dramatique qui a suivi le déclenchement de la guerre en 2022, l’économie a connu une croissance comprise entre 4 et près de 6 % l’année dernière, et les prévisions pour l’année en cours prévoient une croissance similaire ».Américains tués en ColombieIl s'agit plus précisément, nous dit le Wall Street Journal, d'Américains « en quête d'amour ». « L'ambassade américaine met en garde les touristes après la mort de huit hommes tués à Medellín en deux mois, souvent après avoir rencontré des femmes sur des applications de rencontres ».Le journal prend l'exemple de Tou Ger Xiong, « tombé amoureux du mode de vie des expatriés à Medellin : bourse, restaurants gastronomiques et boîtes de nuit ». Mais « après un rendez-vous le 10 décembre, il appelle sa famille et ses amis pour qu'ils lui virent 2 000 $, leur disant qu'il a été kidnappé et est détenu contre rançon. Le lendemain, la police a retrouvé son corps avec de multiples coups de couteau et contusions (...) Xiong est l'un des huit Américains décédés dans la deuxième plus grande ville de Colombie en novembre et décembre, au milieu de dizaines de cas impliquant des touristes retenus en captivité et volés, souvent après avoir rencontré des femmes sur des applications de rencontres. »Alors que font les autorités de Medellin ? « Les procureurs, nous dit le Wall Street Journal, ont arrêté 14 membres d'un syndicat du crime présumé comprenant des filles mineures utilisées pour créer de faux profils sur les réseaux sociaux afin d'attirer leurs victimes, des hommes, âgés de 27 à 60 ans. »Le Times s'intéresse à la vie politique française« Comment Nicolas Sarkozy s'est réinventé en proche conseiller de Macron », titre le quotidien britannique, ajoutant : « Condamné pour corruption et mis au ban du parti qu'il contrôlait autrefois, Nicolas Sarkozy semblait être une figure en déclin, éclipsée par son épouse glamour, Carla Bruni-Sarkozy. Cette semaine, cependant, l'ancien président français de droite a fait la une des journaux », nous dit le Times, « son influence se manifeste dans la nouvelle composition du gouvernement (...) Non seulement Macron a rempli son cabinet de ministres qui ont autrefois servi son prédécesseur, mais il semble utiliser la recette de Sarkozy pour lutter contre le défi croissant que représente Marine Le Pen, la figure de proue populiste de droite du Rassemblement national ». Il faut dire que c’est un défi est de taille : « Le parti de Marine Le Pen », précise le Times, « est plus fort que jamais et dépasse le mouvement Renaissance du président Macron d'environ dix % dans les sondages pour les élections européennes de juin. »
1/20/2024 • 5 minutes, 11 seconds
À la Une: l'Iran et ses combats «par procuration»
« Israël et Gaza, Le Yémen et la Mer Rouge. Le Liban, la Syrie, l'Irak et maintenant le Pakistan ». C'est le New York Times qui énumère, ainsi, les points chauds de la planète en ce début d'année. Or, « À chaque point chaud d’une série de conflits s’étendant sur près de 3 000 kilomètres et impliquant un mélange d’acteurs et d’intérêts armés imprévisibles, il y a un fil conducteur : l’Iran », constate le quotidien américain qui remarque que « Téhéran a laissé son empreinte en soutenant en coulisses les combattants dans des pays comme le Liban et le Yémen, mais aussi avec des frappes directes de missiles, cette semaine, sur des cibles en Irak, en Syrie et au Pakistan ». Mais « pourquoi l'Iran (qui considère les États-Unis et Israël comme ses ennemis) externalise-t-il ses conflits ? » interroge le New York Times qui analyse ainsi la situation : « Même si l’Iran souhaite étendre sa puissance et son influence, il hésite à s’engager directement avec les États-Unis ou ses alliés, craignant des représailles majeures ou une guerre totale ». « Investir dans des forces par procuration – les chiites au Liban, en Irak et au Yémen, et le Hamas sunnite dans la bande de Gaza – permet à l’Iran de causer des problèmes à ses ennemis et d’en susciter davantage encore en cas d’attaque », conclut le New York Times. Sur le plan économique, le Wall Street Journal note, de son côté, que « Le conflit en Mer Rouge perturbe la navigation et que l'Europe en fait les frais. Pour la deuxième fois en trois ans, un conflit dans le voisinage indiscipliné de l'Europe menace d'affaiblir une économie déjà en difficulté, tandis que les États-Unis, plus robustes, observent la situation à distance ». « Cette fois, poursuit le journal, les attaques des rebelles Houthis au Yémen visant des cargos dans la mer Rouge ont persuadé davantage de transporteurs d'opter pour le voyage plus sûr, mais plus long et plus coûteux autour de l'Afrique via le Cap de Bonne-Espérance ». Le Wall Street Journal cite le cas de plusieurs entreprises européennes, qui ont enregistré des retards de livraisons, et une nette hausse du coût du transport.Objecteurs de conscience en IsraëlC'est le Devoir, qui est allé à leur rencontre, à Tel Aviv. Le journal canadien a interviewé l'un d'eux, une jeune fille, Sofia, dans un café, où « elle parle à voix basse avec un militant pacifiste, ils craignent d’être entendus ». Il faut dire, poursuit le journal, que « les objecteurs de conscience se savent ultra-minoritaires dans un pays traumatisé par les attaques du 7 octobre (...) Selon un sondage de l’institut Midgam publié le 14 janvier dans l’hebdomadaire de droite Makor Rishon, 92 % des Israéliens juifs soutiennent une poursuite des combats jusqu’à l’effondrement du Hamas à Gaza ». « En Israël », explique le Devoir, « la conscription est obligatoire pour la majorité des Israéliens, hommes et femmes, à partir de 18 ans ». Que risquent ces pacifistes ? Un objecteur de conscience, qui a refusé de servir, l'année dernière, avant la guerre à Gaza, a « passé 115 jours derrière les barreaux ». Le Devoir publie la photo d'une « petite manifestation anti-guerre, vite dispersée à Tel Aviv. L’une des manifestantes, âgée de 65 ans, déclare : c'est vrai que nous sommes une minorité à nous opposer à la guerre à Gaza, mais nous existons et le reste du monde doit le savoir ».Entraînement en vue d’expulsions forcéesAvec cette exclusivité du Times, selon lequel, le ministère de l'Intérieur britannique loue un hangar, « pour entraîner des agents de sécurité à faire monter de force les migrants dans des avions, en préparation des vols d’expulsion vers le Rwanda ». Même si cette procédure est contestée, le gouvernement britannique a visiblement décidé de ne pas perdre de temps. Le lieu est tenu secret, mais on sait que « différents scénarios » sont à l'étude. Le Refugee Council, le Conseil pour les réfugiés, proteste, estimant que « les conséquences seront dévastatrices, pour les réfugiés en détresse et traumatisés provenant de pays comme l'Afghanistan et la Syrie (...) ».
1/19/2024 • 4 minutes, 17 seconds
À la Une: bruits de bottes en Corée du Nord…
« Comme si nous n’avions pas assez de raisons d’être effrayés... », soupire le New York Times. « La planète est déjà parsemée de crises, et il se pourrait bien qu’il y en ait une autre : la Corée du Nord agit de manière plutôt inhabituelle (en ce moment), relève le quotidien américain, ce qui fait craindre à certains analystes chevronnés qu’elle prépare une attaque surprise contre la Corée du Sud et peut-être aussi contre le Japon. »En effet, précise le New York Times, « cette semaine, la Corée du Nord a annoncé qu’elle adopterait une approche beaucoup plus dure à l’égard de la Corée du Sud, qu’elle modifierait sa constitution et sa politique de longue date en matière de réunification, et qu’elle ne respecterait plus les lignes de démarcation traditionnelles. »En outre, « Kim Jong-un a déclaré que son armée se préparait à un "grand événement révolutionnaire", une expression déjà utilisée pour décrire une guerre avec la Corée du Sud. »Alors, fanfaronnade ou véritables bruits de bottes ? « Il est évident depuis un certain temps que quelque chose se prépare en Corée du Nord. »Et le New York Times de prévenir : « il serait prudent que l’administration Biden intensifie les contacts diplomatiques avec Pyongyang, qu’elle tente d’engager la Chine à un haut niveau sur cette question, qu’elle intensifie les moyens de renseignement pour mieux comprendre les risques nord-coréens et qu’elle s’assure que nos forces militaires sont prêtes. Personne ne sait ce qui va se passer, et il serait sage d’être prêt à tout. »Européennes : l’extrême-droite en embuscadeInquiet également le Süddeutsche Zeitung… cette fois à propos des élections européennes. « Que faire si la vague d’extrême-droite devient trop importante ? », s’interroge le quotidien allemand. « Ces jours-ci, l’appréhension est palpable au Parlement européen. La législature touche à sa fin. Début juin, le Parlement sera renouvelé et la vague de droite dure qui déferle actuellement sur l’Europe emportera certains députés et pourrait même ébranler les fondements de l’Union européenne. »Le Süddeutsche Zeitung s’interroge : « L'AfD dépassera-t-elle les 20 % en Allemagne ? Le Pen obtiendra-t-elle plus de 30 % en France ? Le PiS atteindra-t-il les 35 % en Pologne ? »Kate Middleton : une opération délicate ?Inquiétude aussi en Grande-Bretagne à propos de l’état de santé du roi Charles et de Kate, la princesse de Galles.On se croirait dans un énième épisode de la série télévisée The Crown sur la famille royale britannique. « Deux annonces le même jour concernant la santé de deux membres de la famille royale », s’exclame Le Guardian, c’est du jamais vu.Oui, c’est « sans précédent », renchérit le Sun. « Il s’agit d’un changement majeur dans le protocole du Palais et cela montre à quel point les choses sont différentes sous le règne du nouveau monarque. »D’habitude, Buckingham est beaucoup plus discret sur ces questions… « Kate, 42 ans, a été admise avant-hier dans un hôpital privé de Londres pour une opération chirurgicale à l’abdomen », sans plus de détails, précise le Guardian. Et « le fait que la princesse de Galles doive rester à l’hôpital sans doute les quinze prochains jours montre qu’il s’agit d’une opération assez grave », affirme le Times.Charles : une opération bénigne ?« Kate Middleton hospitalisée : la presse internationale "sous le choc" », s’exclame Le Figaro à Paris. La presse britannique bien sûr, on l’a vu, mais aussi la presse américaine qui « a accueilli la nouvelle avec surprise. Le New York Daily News a placé en Une de son site internet l’hospitalisation de Kate Middleton, tout comme USA Today, qui a rappelé que l’anniversaire de Kate n’avait pas été célébré en public. » C’était le 9 janvier.La presse britannique se montre plus rassurante envers le roi Charles… Le souverain « suit un traitement pour son hypertrophie de la prostate, ce qui est plutôt courant pour un homme de son âge (75 ans) », souligne le Sun. Il devrait être opéré la semaine prochaine pour « une procédure corrective » et il reportera ses engagements publics « pour une courte période de récupération ».Belgique : chaos sur les routes…Enfin, il neige sur le nord de la France ; c’est la pagaille sur les routes… Même chose chez nos voisins belges…« Rien de grave, mais un beau chaos tout de même, constate Le Soir. Les précipitations neigeuses et des pluies sous forme verglaçante ont causé une sérieuse pagaille sur la quasi-totalité du réseau routier. En début de soirée, hier, il y avait un peu plus de mille kilomètres d’embouteillages dans tout le pays. »
1/18/2024 • 3 minutes, 58 seconds
À la Une: «Le monde veut-il vraiment résoudre le conflit israélo-palestinien?»
C'est la question posée par le quotidien israélien Haaretz. Comment sortir de cette guerre ? Pour l’instant, c’est une impasse et il y a plus de questions que de réponses, soupire le journal. « Comment nous en sommes arrivés à un tel niveau d’impuissance, réduits à implorer l’aide de l’extérieur. Les Israéliens et les Palestiniens sont-ils vraiment incapables de lever le petit doigt pour se sauver ? Pour l’instant, la réponse est oui, soupire Haaretz. Cette région a connu une véritable descente aux enfers et a besoin d’aide. Nous avons besoin du monde entier. »Mais que fait le monde ? « "Nous ne reviendrons pas au 6 octobre", telle est la phrase couramment prononcée par les envoyés de la communauté internationale au Moyen-Orient. Mais qu’est-ce que cela signifie ?, s’interroge encore le quotidien israélien. Quel avenir d’après-guerre le monde imagine-t-il pour la région, et comment la solution des deux États s’y intègre-t-elle ? » Pour Le Jerusalem Post, il faut d’abord que la nation israélienne fasse bloc. « L’heure du bilan et de la reddition des comptes viendra après la guerre. Mais pour qu’Israël émerge comme une nation plus forte et plus résistante, il est essentiel que son peuple - et ses hommes politiques - restent unis pendant la guerre. Et il n’y a pas de meilleur moyen d’y parvenir, assure le Jerusalem Post, que de former dès maintenant un gouvernement d’union nationale. »Gaza : vers un cessez-le-feu ou un bain de sang ?En attendant, « la guerre d’Israël à Gaza entre dans sa phase la plus périlleuse, constate le Wall Street Journal. L’avancée d’Israël dans le sud de Gaza se heurte à un obstacle de taille. Ses forces se rapprochent d’une population croissante de Palestiniens déplacés qui n’ont plus d’endroit où fuir. Près de deux millions de civils s’entassent dans des cases de plus en plus petites sur l’échiquier de Gaza. » Et parmi ces civils, des combattants du Hamas.« Ce processus pourrait aboutir à un cessez-le-feu qui épargnerait les civils, pointe encore le Wall Street Journal, mais qui pourrait permettre aussi au Hamas de se renforcer, ce qui constituerait une défaite stratégique pour Israël. Cette avancée vers le sud de Gaza risque également de se terminer par un bain de sang encore plus important que dans le nord. » En tout cas, relève encore le quotidien américain, « les combats pourraient durer encore de nombreux mois ».Macron devant la presse : à droite toute ?À la Une également, la conférence de presse d’Emmanuel Macron ce mardi soir. « De l’uniforme à la Marseillaise, le nouveau cap sarkozyste d’Emmanuel Macron », s’exclame Le Soir à Bruxelles. « Le président français plaide pour un "réarmement civique" du pays. L’effort et le mérite ne sont pas suffisamment reconnus, dit-il. Sa France "forte et juste", où l’ordre serait réhabilité, rappelle fortement donc l’ancien président de droite Nicolas Sarkozy, pointe le quotidien belge. (…) L’ordre, le mérite, le travail, le respect, la famille, le civisme : voilà ce qui a été mis en avant. »Finalement, « l’union des droites, c’était hier soir à l’Élysée, s’exclame Le Figaro à Paris. Le président s’est approché comme jamais des attentes de nos concitoyens. On ne peut que s’en réjouir. »« Vieille France » ?Libération dénonce pour sa part un « discours suranné », et « vieille France » : Emmanuel Macron « a bien sûr fixé quelques grandes priorités, et c’est une bonne chose que l’école ait été citée avant l’ordre et la sécurité. Sauf que son propos sur l’école, au-delà des difficultés rencontrées d’emblée par sa ministre, sentait parfois bon la nostalgie et "le réarmement civique" de grand-papa. Et c’est peut-être le principal enseignement de cette conférence de presse, relève Libération : derrière un vocabulaire moderne, une volonté d’assurer de son "audace", de sa capacité de "briser des tabous", le chef de l’État a fait le pari qu’après avoir été depuis six ans et demi en marche, il va pouvoir, en accélérant, préparer l’avenir en regardant dans le rétro. Osé. »Enfin, Le Temps à Genève remarque la charge finale qu’Emmanuel Macron a menée contre le Rassemblement national « qui semble devoir dominer les élections européennes de juin et la prochaine présidentielle. En pointant si fortement cette menace économique et eurosceptique, ce parti "de l’appauvrissement collectif" et "de la colère facile", Emmanuel Macron a confirmé, pointe le quotidien helvète, ce qui motive la ligne qu’il déroule depuis quelques semaines : une stratégie pour éviter de passer le pouvoir à Marine Le Pen en 2027. »
1/17/2024 • 3 minutes, 58 seconds
À la Une: Donald Trump, vainqueur dans l'Iowa sans surprise
C’était attendu : Donald Trump remporte largement la première primaire républicaine dans l’Iowa, confortant ainsi son statut de grand favori de la droite américaine à la présidentielle de novembre 2024. Un résultat à la fois « inéluctable » et « déprimant », soupire The New York Times. « À moins d’un revirement spectaculaire, les primaires sont (d’ores et déjà) terminées, et c’est maintenant que commence le cauchemardesque long chemin vers l’élection générale (…). Il y a un an, les sondages montraient que la plupart des républicains voulaient se débarrasser de Trump. Mais il aurait fallu pour cela que le parti s’unisse contre les théories du complot de l’ex-président sur l’élection volée et qu’il prenne au sérieux les actes d’accusation qui le frappent, au risque de s’attirer les foudres de sa base fanatique. Au lieu de cela, les républicains se sont laissés aspirer par le mouvement MAGA. » Et c’était sans doute inéluctable, souffle encore The New York Times, car les électeurs républicains de base « aiment les drames et aspirent à un homme fort. Après tout, la seule chose qui unit les Américains, toutes tendances politiques confondues, c’est la conviction que notre démocratie est en train d’échouer et que notre pays est en train de sombrer dans l’enfer ».The Washington Post est tout autant dépité : « La sinistre vérité est que l’électorat républicain n’envisageait pas d’autre candidat que Trump. (…) L’électorat républicain veut un homme qui parle d’être un dictateur le premier jour de son mandat, qui fait écho à Hitler dans sa rhétorique sur les minorités ethniques, qui exige une immunité absolue et qui menace de "faire un carnage" s’il est poursuivi en justice. (…) Qu’on ne vienne plus nous dire que les électeurs républicains n’ont pas eu d’alternative, lance encore The Washington Post. Ils avaient le choix - et ils ont choisi Trump. »Trump vs Biden : un duel inéluctable ?Alors Trump et Biden en novembre prochain ? Ce duel est-il inéluctable ? Pas forcément, répond The Wall Street Journal : « C’est difficile à croire, mais les républicains comme les démocrates sont en passe de désigner des candidats rejetés par la plupart des électeurs. (…) Les républicains ont la possibilité de réfléchir à deux fois à leur choix, mais le résultat de l’Iowa signifie qu’il ne reste plus beaucoup de temps pour le faire. Les démocrates, eux, pointe encore The Wall Street Journal, font également un énorme pari. La cote de popularité de Joe Biden est si basse qu’il ne peut guère invoquer son bilan. Sa stratégie consiste à faire de l’anti-Trump, mais c’est tenter le sort. Si Joe Biden pense que Donald Trump est réellement une menace pour la démocratie, il faudrait qu’il renonce à sa candidature. Et le parti démocrate pourrait alors profiter des primaires tardives et de la convention d’août pour choisir un autre candidat, plus jeune et pas forcément lié au bilan de Joe Biden. »Risques majeurs sur le plan internationalQuel impact aurait une victoire de Trump sur le plan international ? The Times à Londres exprime ses craintes. « La dépendance de l’Occident à l’égard de l’Amérique pour sa sécurité reste extrême, constate le quotidien britannique. Cela signifie que l’un des pires scénarios dans les affaires mondiales serait que les Américains se replient sur eux-mêmes, doutent de leur propre démocratie et perturbent les alliances auxquelles ils sont indispensables. (…) Les électeurs américains de 2024 semblent prêts à soutenir l’homme, Donald Trump, qui produirait ce scénario, soupire The Times. Des risques majeurs nous attendent dans les eaux chaudes de la mer Rouge et de la mer de Chine méridionale. Mais la puissance américaine signifie que le plus grand risque émerge, ce mardi matin, des neiges gelées de l’Iowa. »Israël-Hezbollah : l’autre frontEnfin, la guerre au Proche-Orient, avec des échanges de tirs qui s’intensifient à la frontière israélo-libanaise entre le Hezbollah et les forces israéliennes. Commentaire du Jerusalem Post : « Israël n’est pas seulement en guerre contre le Hamas à Gaza ; nous sommes également en guerre contre le Hezbollah. Il s’agit toutefois d’une guerre feutrée dans le Nord, chaque partie veillant à ne pas dépasser les limites et empêchant ainsi l’éclatement d’hostilités à grande échelle. Mais combien de temps, s’interroge The Jerusalem Post, Israël pourra-t-il supporter ce qui est une déclaration de guerre contre l’État juif sans sortir l’artillerie lourde ? »
1/16/2024 • 4 minutes
À la Une: Donald Trump, «l’abominable homme des neiges»
Donald Trump n’a pas les faveurs des grands quotidiens américains et cela se vérifie encore ce lundi matin. « L’abominable homme des neiges » : c’est ainsi que le New York Times qualifie l’ex-président à l’occasion du coup d’envoi des primaires républicaines ce lundi dans l’Iowa, cet état du nord des États-Unis sous le coup d’un terrible blizzard avec des températures polaires. Le New York Times ne se fait aucune illusion : Trump qui caracole en tête des sondages va écraser ses adversaires. « Qu’est-il arrivé à l’Amérique ?, s’interroge le quotidien new-yorkais. Quand les gens sentent que leur place dans le monde est menacée, ils veulent revenir en arrière. Et Donald Trump a joué sur ce sentiment en passant maître dans l’art d’exploiter les peurs des électeurs. »Le Washington Post est sur la même ligne : « La politique de mensonges de Trump va-t-elle encore l’emporter ? », s’interroge le journal. Sans aucun doute : « Le parti républicain reste sous son emprise, constate le journal. Les affaires pénales et civiles qui s’accumulent contre lui semblent avoir créé un lien encore plus fort avec sa base. Donald Trump a réussi à présenter ses ennuis judiciaires comme une campagne de mauvaise foi menée par les élites libérales qui, selon lui, en veulent à tous les Américains ordinaires. »Pourquoi une telle avance ?Die Welt à Berlin tente d’expliquer pourquoi Donald Trump « a toutes les chances d’être réélu » en novembre prochain. « Cela est moins dû au fait que Trump inspire la nation qu’à la faiblesse du pouvoir en place », analyse le quotidien allemand. Deux explications : « Premièrement, les électeurs démocrates sont mécontents du fait que leur parti ne propose pas d’alternative à Joe Biden, 81 ans, de plus en plus fragile. […] Et deuxièmement : bien que la situation économique et le marché du travail soient dans le vert, l’inflation a fait exploser le coût de la vie. De nombreux citoyens américains n’ont pas assez d’argent pour vivre décemment. À cela, relève encore Die Welt, s’ajoute l’impact continu de Trump sur ses partisans […]. Trump qui devance largement ses rivaux internes du parti, Ron DeSantis et Nikki Haley, dans tous les sondages. Il est donc assuré d’une victoire écrasante lors du premier vote ce lundi dans l’Iowa. »Inquiétant« Trump : qui pour l’arrêter ? », s’interroge en écho Libération à Paris. Là encore, estime le journal, l’ex-président a un boulevard devant lui. « Rien ne semble pouvoir empêcher Donald Trump – pourtant multi-inculpé, soupçonné d’avoir été l’instigateur de l’assaut du Capitole – d’avoir sa revanche face à Joe Biden. Et c’est évidemment inquiétant, estime Libération. Ce come-back ne pourra qu’accentuer les fractures d’une société américaine coupée en deux lors du dernier scrutin. Sur le terrain international, ce serait une très mauvaise nouvelle, et pour l’Ukraine, et pour le Proche-Orient. La première a besoin de davantage d’aide militaire et financière. Trump fera l’inverse. En Israël, Benyamin Netanyahu sera conforté dans sa folle stratégie guerrière. Le retour en force de Trump, et la perspective d’une possible réélection, serait enfin un très gros coin enfoncé contre les démocraties libérales, affirme encore Libération, et leur combat contre les vents ultraconservateurs, complotistes, poussés par l’industrie médiatique de production de fake news, qui souffle un peu partout, aux Amériques mais pas seulement. »La fin de la démocratie ?Interrogé par The Guardian à Londres, l’ancien candidat démocrate à la présidence, Bernie Sanders affirme redouter une deuxième présidence Trump : « Ce serait la fin de la démocratie, de la démocratie fonctionnelle, affirme-t-il. Cela n’arrivera peut-être pas dès le premier jour. Mais Trump affaiblira progressivement la démocratie, rendant plus difficile le vote des jeunes et des personnes de couleur, affaiblissant l’opposition politique et attisant la colère contre les minorités et les immigrés. Une deuxième présidence Trump serait bien plus extrême que la première, affirme Bernie Sanders. Il y a beaucoup d’amertume personnelle, c’est un homme amer après avoir subi quatre mises en examen. Humilié, il va s’en prendre à ses ennemis. Nous devons expliquer au peuple américain ce que l’effondrement de la démocratie américaine signifiera pour nous tous. »Enfin, Bernie Sanders s’adresse directement aux démocrates et à Joe Biden : « Il doit dire que s’il est réélu, il apportera dans les deux mois les changements radicaux dont la classe ouvrière de ce pays a désespérément besoin. Si nous faisons cela, conclut-il, nous vaincrons Trump. Si nous ne le faisons pas, nous serons alors la république de Weimar du début des années 30 (préfiguration du nazisme). »
1/15/2024 • 4 minutes, 17 seconds
À la Une: les frappes américaines et britanniques contre les Houthis au Yémen
Les frappes américaines et britanniques font naître un sentiment d'inquiétude partagé par une bonne partie de la presse internationale. Car elles « mettent en évidence le risque d'un conflit plus large au Moyen-Orient », alerte le Wall Street Journal, qui ajoute : « Ce sont les derniers signes que le conflit issu de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza s'étend à travers le Moyen-Orient. » Pour El Pais, aussi, l'attaque américaine « augmente le risque de propagation du conflit à Gaza ». Le quotidien espagnol estime que les frappes américaines « n’étendent pas seulement la portée du conflit à d’autres acteurs et à l’espace géographique. Cela révèle également le fossé entre les États-Unis et la quasi-totalité du monde arabe quant à son soutien à Israël ». De son côté le Times s'inquiète des représailles probables des Houthis. « S'ils intensifient leurs attaques (...) et ciblent les navires britanniques et américains dans la région, il n’y aura alors pas d’autre étape évidente pour l’Occident que de frapper davantage d’installations militaires au Yémen. »Élection présidentielle à Taïwan« Pourquoi Taïwan est-elle si importante à la fois pour la Chine continentale et pour les États-Unis ? » C'est le South China Morning Post qui pose la question et livre son analyse : « Taïwan se trouve à proximité du détroit de Taïwan et de la mer de Chine méridionale, l'une des routes maritimes les plus fréquentées au monde. Elle relie l’Asie du Nord-Est au Moyen-Orient et à l’Europe. (...) Les experts estiment qu'un conflit dans la région perturberait sérieusement le commerce mondial et ferait grimper les prix. »De son côté, le quotidien allemand Frankfurter Allegemeine Zeitung a rencontré des militants de la Kuma Academy qui « préparent la population taïwanaise à une attaque chinoise ». L'organisation « souhaite former trois millions de Taïwanais à la protection civile (...) d'ici à 2025 ». Le Frankfurter Allegemeine Zeitung a assisté à une « formation aux premiers secours ». Les participants apprennent par exemple, « comment ils peuvent empêcher quelqu'un de se vider de son sang ou ce que l'on doit mettre dans un sac à dos d'urgence ». Mais ce n'est pas tout, ils doivent aussi savoir « sur quelles plages l'Armée populaire de libération est la plus susceptible d'accoster ? Et à quoi ressemblent les insignes chinois, comme ceux de l’armée taïwanaise ? » Une jeune fille témoigne : « Il vaut mieux rester calme et agir, plutôt que de laisser la peur vous paralyser. »Nouveau gouvernement en FranceÀ la Une du journal Libération ce samedi matin, deux visages en gros plan. Celui du président Emmanuel Macron, et celui du nouveau premier ministre Gabriel Attal. Avec ce titre « Gauche de la macronie, liquidation totale. L’annonce du gouvernement nettement droitisé de Gabriel Attal a sonné la tendance progressiste de la macronie et des alliés du Modem et d’Horizons », estime le quotidien français qui y voit une ouverture pour la gauche modérée qui « serait bien inspirée d’ouvrir la porte aux déçus du chef de l’État », nous dit Libération.De son côté, le Figaro s'amuse de ce qu'il appelle un air de « macronzy ». Car, pour le quotidien conservateur, « on ne peut s'empêcher de penser à Nicolas Sarkozy. 2024 a des airs de 2007. Dans les mots d'ordre, les postures et les acteurs : Dati, fidèle d'entre les fidèles de l'ex-locataire de l'Élysée, Le Maire, Darmanin, Vautrin. (...) L'ancien chef de l'État œuvre-t-il en coulisses ? », se demande le Figaro. Ils se ressemblent en tout cas : « L'omniprésence est le seul mode de gouvernance qui vaille. Le Premier ministre reste un "collaborateur". »La « puissance » des passeportsPasseports qui nous permettent de voyager plus ou moins, selon le pays d'où l'on vient. Une société d'expertise s'est ainsi lancé dans un classement des passeports les plus puissants au monde. D'où il ressort que l'écart de mobilité mondiale est « plus large que jamais ». C'est le Washington Post qui se fait l'écho de cette étude. « Les passeports des pays en tête de liste, en grande partie des pays riches d'Europe, ont accès à plus de 190 destinations sans visa, tandis que les pays en bas de la liste, généralement les pays à faible revenu du Sud, n'ont accès qu'à 28 destinations. » Les privilégiés sont « la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, mais aussi Singapour et le Japon. En bas de la liste », poursuit le Washington Post, figurent « l'Afghanistan, la Syrie, l'Irak, le Pakistan et le Yémen ». Deux universitaires néerlandais comparent les visas à « des prisons de papier ». Jugeant que de « telles politiques permettent à une aristocratie mondiale principalement déterminée par la naissance, d'enfermer une classe mondiale défavorisée ».
1/13/2024 • 4 minutes, 5 seconds
À la Une: un visage revient quasiment dans tous les journaux
« La surprise Rachida Dati » titre Le Parisien. La maire du 7ᵉ arrondissement de Paris fait son retour au gouvernement. Après avoir été ministre de la Justice sous Nicolas Sarkozy, la voilà ministre de la Culture.Et le quotidien de préciser, « L'arrivée de Dati, rue de Valois, a mis une dose supplémentaire de piment dans une composition de gouvernement qui s'annonçait plan-plan ». L'éditorial qui va même plus loin en qualifiant ce choix d'encore plus disruptif que la nomination de Gabriel Attal. Une grande surprise et des confirmations, résume La Croix.Le Figaro, classé à droite, salue « le changement dans la continuité » et insiste sur un record, celui du gouvernement le plus resserré de la Vᵉ RépubliqueDe l'autre côté du spectre politique, dans Libération, le ton est tout autreLe quotidien de gauche souligne que ce choix de Rachida Dati « ce n'est plus un symbole, c'est un nez rouge au milieu du visage ». Et le quotidien tire à boulets rouges sur le gouvernement, « la Sarko connection » selon ses mots, en référence à l'ancien président de droite.« Attal et Macron font les fonds de tiroir de la Sarkozie » déplore l'Humanité qui insiste sur la surreprésentation masculine aux postes régaliens. « Les poids lourds de la majorité restent en poste... et entre hommes : Darmanin, Le Maire, Lecornu et Dupont Moretti »Même constat dans la presse belgeLe journal Le Soir titre comme beaucoup de journaux étrangers sur le retour de Rachida Dati au gouvernement... « Une prise censée compenser une équipe pleine de testostérone. »Le quotidien britannique The Guardian insiste lui sur le parcours de cette femme politique de 58 ans qui « a grandi dans une cité HLM à la périphérie de la ville de Chalons-sur-Saône, en Bourgogne.Le journal allemand Süddeutsche Zeitung évoque « un coup étonnant et controversé », tout en soulignant que « Macron opère un virage à droite ».Autre quotidien Allemand, le Frankfurter Allgemeine Zeitung, conclut « Sous la direction du plus jeune Premier ministre de France, Gabriel Attal... la droite bourgeoise aura plus de poids à la table du cabinet. »
1/12/2024 • 2 minutes, 4 seconds
À la Une: l’Équateur en état de guerre…
Équateur Toutes les institutions du pays font bloc pour contrer les narcotrafiquants. En première ligne : le président équatorien Daniel Noboa qui a déclaré la guerre aux bandes criminelles qui terrorisent l’Équateur. Il a le plein soutien de son gouvernement et du Parlement.« Il est vital, commente El Universo à Quito, que le président appelle tous les secteurs à unir leurs forces pour rétablir la paix dans notre pays. Il faut soutenir le travail des Forces Armées et de la police et il faut aussi soutenir le chef de l’État dans un combat qui nous concerne tous. »En effet, souligne The Guardian à Londres, « les gangsters ont déclenché une vague de terreur après les propos très fermes du président Daniel Noboa en réponse à la récente évasion du chef du gang le plus dangereux du pays, Adolfo Macías, alias Fito. » Avec notamment, avant-hier, la prise d’otages en direct des journalistes et des cameramen d’un studio d’une chaîne de télévision de Guayaquil, la plus grande ville d’Équateur.Plaque-tournante du trafic de cocaïne« L’Équateur en guerre contre lui-même », soupire Le Temps à Genève. « Une prise d’otages en direct à la télévision, suivie par des millions de spectateurs terrorisés ; plusieurs attaques armées, y compris contre une université ; des morts et des corps calcinés. »Pourtant, « jusqu’à récemment, relève le quotidien suisse, l’Équateur bénéficiait de l’image d’une sorte de havre de paix paisiblement niché dans les Andes. Cette image d’Epinal est pourtant bien loin, comme le montre ce déferlement de violence, amplifié encore par les fausses nouvelles, les angoisses et les instrumentalisations politiques diffusées sur les réseaux. Les cartels de la drogue ont depuis longtemps étendu leurs activités, transformant la ville côtière de Guayaquil en l’un des principaux centres de distribution de la cocaïne produite en Colombie ou au Pérou. Le marché ne cesse de prospérer, en Europe, aux États-Unis, en Asie… La violence qui l’accompagne fait de même. »Psychose…Résultat, pointe Le Soir à Bruxelles, l’Équateur vit dans la peur… Notamment « dans la ville portuaire de Guayaquil, où les groupes criminels sont tout-puissants, le chef de la police a indiqué que les violences (de ces derniers jours) ont fait huit morts et trois blessés. (…) Dans le grand port, plongé dans la psychose, de nombreux établissements hôteliers et restaurants ont fermé leurs portes au public, tandis que des véhicules de l’armée patrouillaient dans les rues. Dans la capitale Quito, gagnée par la peur, poursuit Le Soir, magasins et centres commerciaux fermaient également prématurément. Dans la soirée, le ministère de l’Éducation a ordonné la fermeture provisoire de toutes les écoles du pays. Les forces de sécurité ont de leur côté diffusé des images fortes de leurs interventions depuis dimanche dans divers pénitenciers, montrant des centaines de détenus en sous-vêtements, mains sur la tête et allongés sans ménagement sur le sol. »Fito, le narco…Libération à Paris brosse le portrait du tristement célèbre Fito, chef de l’un des gangs criminels les plus puissants d’Équateur, Los Choneros.Fito qui s’est donc évadé dimanche de la prison Litoral de Guayaquil. « Fito est un homme mystérieux, relate le journal. Rares sont les informations qui filtrent à son sujet, si ce n’est son humble passé de chauffeur de taxi et sa capacité de nuisance qui pousse le gouvernement équatorien à le décrire comme un « criminel aux caractéristiques extrêmement dangereuses ». (…) Depuis sa geôle, l’homme n’avait rien perdu de son influence. (…) Ces derniers mois, rapporte Libération, son nom a fait la une de la presse nationale après l’assassinat début août de l’un des principaux candidats à l’élection présidentielle. Fernando Villavicencio, ancien journaliste et parlementaire abattu par un tueur à gages colombien, avait fait état peu avant son exécution de menaces de mort de la part du chef des Choneros. »Sur les réseaux sociaux, relève encore Libération, Los Choneros se présentent comme des bienfaiteurs, des sortes de Robin des Bois, avec des clips vidéo vantant le trafic de drogue. En ligne, ils menacent les journalistes et, sur des rythmes de musique urbaine, lancent des avertissements aux autres gangs rivaux. « Choneros, nous sommes des lions. Avec l’oncle Fito contrôlant le quartier, nous sommes les patrons », dit ainsi l’une des nombreuses chansons postées par le gang sur Internet.
1/11/2024 • 4 minutes, 18 seconds
À la Une: «l’enfant prodige» de la politique française
« L’enfant prodige de la politique française » : c’est ainsi qu’El Pais à Madrid qualifie Gabriel Attal, nommé Premier ministre hier, mardi, par le président Emmanuel Macron. « À 22 ans, souligne le quotidien espagnol, il était déjà conseiller dans un ministère. À 29 ans, secrétaire d’État. Il a ensuite été porte-parole du gouvernement, ministre des Comptes publics et, jusqu’à hier, ministre de l’Éducation » et désormais, chef du gouvernement... Tous les commentateurs insistent ce matin sur la jeunesse de Gabriel Attal, 34 ans. « Macron nomme le plus jeune Premier ministre de l’histoire moderne de la France », titre ainsi The Wall Street Journal à New-York.Du pain sur la plancheMais beaucoup s’interrogent… « Gabriel Attal, mais pour quoi faire ? », s’exclame ainsi Le Soir à Bruxelles. « L’âge du nouveau chef de gouvernement est sans cesse mis en avant. Mais au-delà du dynamisme et de l’énergie qu’il est censé incarner, il hérite d’une situation politique toujours aussi compliquée. La tâche sera même peut-être plus dure que sous Élisabeth Borne. »En effet, complète The Guardian à Londres, « l’optimisme de la jeunesse pourrait ne pas suffire. Gabriel Attal, le plus jeune occupant de Matignon, a du pain sur la planche pour redresser la situation du gouvernement avant les élections européennes de juin. » Et au-delà, poursuit le quotidien britannique, « s’il parvient à éviter les erreurs tout en insufflant un nouveau sentiment d’optimisme, le nouveau Premier ministre français pourrait être l’un des favoris pour affronter Marine Le Pen à la présidentielle de 2027. (…) C’est un énorme pari, tant pour lui que pour Emmanuel Macron. »Un Macron 2.0 ?« Le pari est risqué, renchérit Die Welt à Berlin. Les trois années qui nous séparent de l’élection présidentielle seront une éternité dans l’ingrat bureau du Premier ministre français. Attal doit donc, comme Macron l’a fait autrefois, bouleverser les lois de la politique française. (…) La nouvelle jeune star ne pourra pas simplement être un Macron 2.0 : en 2017, le président français s’était positionné au centre et avait utilisé le pathos européen contre le nationalisme de Marine Le Pen. Mais l’air du temps a également changé en France, constate le quotidien allemand. Seuls ceux qui ne nient pas ou n’opposent pas leurs problèmes, mais les assument et promettent de meilleures solutions auront une chance contre Le Pen. Islamisme, immigrations, valeurs traditionnelles, aucun candidat ne peut ignorer ces questions. »Un profil très beaux quartiers parisiens…D’autant que Gabriel Attal est très nettement marqué socialement, relève Le Temps à Genève… Le nouveau Premier ministre a en effet passé la plupart de sa courte existence dans les beaux quartiers de Paris, que ce soit à l’école Alsacienne, à Sciences Po et dans les ministères. « Son CV ne sort (pratiquement) pas des VIe et VIIe arrondissements, les plus chics (et les plus chers) de la capitale », pointe le quotidien suisse. « L’opposition l’a d’ailleurs déjà remarqué : Emmanuel Macron a demandé à son nouveau chef de gouvernement "dépassement et audace". François Ruffin, la star montante de la gauche radicale, lui a répondu ainsi: "École Alsacienne, Sciences Po Paris, Assemblée nationale, Ministère de l’Éducation nationale, Matignon : la carrière de Gabriel Attal tient dans un rayon de 6 kilomètres". "Dépassement et audace", certes, commente Le Temps, mais quand même pas trop loin de sa classe. »Virage à droite ?Pour Libération à Paris, « la nomination de Gabriel Attal a le mérite d’être claire : elle acte le fait que rien ne change en macronie. Son projet continue d’essayer de nous faire prendre des vessies de gauche pour des lanternes de droite ou vice versa, on ne sait plus. Avec Gabriel Attal à Matignon, le virage à droite du macronisme se confirme. »En tout cas, prévient Le Figaro, « pour restaurer l’autorité de l’État, à l’école, dans les banlieues, ou partout ailleurs ; pour relancer sérieusement l’activité économique... Il y a encore du pain sur la planche. (…) Gabriel Attal le sait : il n’aura pas plus qu’Élisabeth Borne de majorité absolue, pas plus qu’il n’aura l’assurance de redresser la barre d’ici aux européennes de juin. Il faudra donc toute la fougue de la nouveauté pour conjurer un sentiment de simple intérim. »
1/10/2024 • 3 minutes, 59 seconds
À la Une: la France dans l’attente d’un nouveau Premier ministre
Un « nouvel élan » : d’après The Guardian à Londres, c’est ce qu’Emmanuel Macron veut donner à son deuxième mandat et c’est ce qui l’a poussé à remercier hier sa Première ministre Elisabeth Borne. Cet élan, le président français en aura bien besoin, souligne le quotidien britannique. En effet, le départ de la Première ministre et le remaniement qui devrait suivre « interviennent cinq mois avant les élections au Parlement européen, alors que les eurosceptiques devraient réaliser des scores records à une époque de mécontentement généralisé de l’opinion publique face à la hausse du coût de la vie et à l’échec des gouvernements européens à freiner l’immigration. »Alors qui pour succéder à Élisabeth Borne ? « Trois noms sont avancés, pointe The Guardian : Gabriel Attal, le ministre de l’Éducation, qui, s’il était nommé à l’âge de 34 ans, serait le plus jeune Premier ministre de la Vᵉ République, et, souligne le quotidien britannique, le premier Premier ministre français ouvertement gay ». Autres successeurs probables : « Sébastien Lecornu, le ministre des Armées ; et Julien Denormandie, l’ancien ministre de l’Agriculture. »Relations exécrables…« Élisabeth Borne est partie et, avec elle, deux premières années de quinquennat chaotiques, abrasives, explosives parfois », s’exclame pour sa part Le Figaro à Paris. « " Madame 49.3", comme l’appelaient ses détracteurs n’a pas démérité mais elle a épuisé, de réforme des retraites en loi immigration, son capital politique. Elle laisse le champ libre à son successeur - Gabriel Attal est grandissime favori -, mais elle laisse aussi une situation politique toujours aussi fragile ». Pour Libération, le divorce était consommé… « La rumeur circulait depuis un moment que les relations entre Emmanuel Macron et sa Première ministre étaient exécrables. Élisabeth Borne le confirme l’air de rien, ou plutôt l’air de dire que finalement, c’est peut-être la vraie raison de son éviction de Matignon. Elle quitte en tout cas son poste avec le sentiment du "devoir accompli". Difficile d’ailleurs de lui donner tort, pointe encore Libération : jusqu’au bout, Élisabeth Borne aura joué le jeu, assumé ses fonctions quitte à avaler des couleuvres, compris que son magistère à la tête d’une majorité relative ne pouvait être qu’un chemin de croix, avertie parce que c’est la règle qu’elle était aussi là pour servir de fusible au président de la République. »Israël-Liban, la guerre ?Le Devoir à Montréal s’interroge sur la situation au Proche-Orient avec cette question : « Israël-Liban, la guerre ? Question brûlante des tout premiers jours de 2024 : la guerre de Gaza va-t-elle s’étendre, d’autres incendies vont-ils s’allumer au Moyen-Orient ? (…) Il y a déjà des braises et des flammes plus ou moins circonscrites en différents endroits, relève le quotidien québécois. La question est de savoir si elles s’étendront ou si, au contraire, les pare-feu vont continuer de fonctionner. (…) La tension s’est aggravée, souligne encore le journal, après l’assassinat la semaine dernière — de facture typiquement israélienne — de Saleh al-Arouri, haut responsable du Hamas posté au Liban. Mais aussi avec l’intensification des tirs entre Israël et le Hezbollah à la frontière libanaise et l’escalade en mer Rouge, entre Houthis, pro-Iran qui attaquent les navires commerciaux. »Alors, pointe Le Devoir, d’un côté comme de l’autre, « on affirme sa présence sur le terrain, on y va de déclarations belliqueuses et menaçantes… mais, concrètement, on évite d’en faire trop. »Selon le Washington Post hier, une évaluation de l’Agence américaine de renseignement de la défense révèle qu’il serait difficile pour l’armée israélienne de mener de front deux guerres, à Gaza et au Liban. Et le quotidien israélien Haaretz affirmait vendredi que « l’échange d’attaques dans le format actuel, d’intensité relative, pourrait durer des mois… »Plus douce sera la chute…Enfin, on reste avec le Washington Post, dont l’article le plus lu sur son site ces dernières heures, soulève une question brûlante : « comment un smartphone a-t-il pu arriver intact au sol après une chute de 16.000 pieds (soit près de 5.000 m) ? » Ce téléphone provient du Boeing 737 Max d’Alaska Airlines qui a perdu une porte en plein vol. C’était vendredi dernier au-dessus de l’Oregon. Alors pourquoi le smartphone était-il intact ? Réponse lumineuse d’un expert cité par le quotidien américain : « le téléphone aurait sûrement été endommagé s’il avait atterri sur une pierre ou sur un trottoir, mais l’herbe ou le feuillage sur lequel il semble être tombé, a amorti sa chute. » CQFD…
1/9/2024 • 3 minutes, 36 seconds
À la Une: le match Biden-Trump a déjà commencé
Avant même le début des primaires républicaines, les deux candidats ont dégainé. C’est que constate Le Monde à Paris. « Chacun paraît sauter les étapes et anticiper un nouveau duel. Chacun méprise l’autre et n’a pas de mots assez sévères à son égard. » D’un côté, « Donald Trump qui électrise les ondes. A chaque jour ses débordements, ses railleries, sa réécriture profane de l’histoire. » De l’autre, « Joe Biden qui a effectué une entrée officieuse en campagne vendredi. En Pennsylvanie, le président démocrate a tenu un discours très tranchant contre son rival, en le citant abondamment par son nom, ce qu’il avait longtemps refusé de faire ».Désormais, chacun lâche ses coups, pointe également The Observer à Londres : Joe Biden a dénoncé « la menace que l’ancien président, qui continue de prétendre faussement qu’il a remporté l’élection de 2020, fait peser sur la tradition démocratique américaine. (…) Donald Trump, lui, sans se laisser décourager par tous les scandales, mensonges et procès en cours, a bien l’intention, comme en 2016, de diviser les Américains pour son propre avantage. (…) À l’échelle nationale, lui et Biden sont au coude à coude, relève encore The Observer. Une enquête récente révèle que Trump est en tête dans cinq des six États "swing" les plus importants. Une seule chose est sûre, conclut l’hebdomadaire britannique. Ça va être un sacré combat ».Risque fascisteLe Temps à Genève hausse le ton. Le Temps prévient carrément d’un « risque fasciste aux États-Unis » : « il faut écouter les discours de campagne du républicain pour prendre la mesure du caractère fasciste du personnage qui parle de ses adversaires et des immigrés comme de la "vermine". »Alors, « après tout ce qu’on connaît de Donald Trump, imaginer que des dizaines de millions d’Américains semblent prêts à le réélire a de quoi surprendre, relève encore Le Temps. Il a montré son incompétence crasse dans de nombreux dossiers de politique intérieure et étrangère. (…) On ne pourra plus dire qu’on ne savait pas. En cas de défaite (de Biden), ce ne sont pas que les États-Unis qui seront perdants, conclut le quotidien genevois. Ce seront les démocraties du monde entier qui devront composer avec une Amérique possiblement fasciste ».Toujours la gueule de boisLe Boston Globe est tout aussi incisif : « Toujours en train de mentir à propos d’une élection qu’il a perdue, Trump a quitté le pouvoir il y a trois ans et depuis il a pris en otage l’attention nationale. Oubliez la fatigue (précoce) des élections de cette année 2024. Nous sommes toujours sous le coup d’une nausée, d’une gueule de bois trumpienne qui dure depuis 2021. Et selon ce qui se passera dans les mois à venir, affirme encore le quotidien américain, cette nausée pourrait se prolonger bien au-delà de ce que cette nation assiégée pourrait supporter ou survivre. » Mince espoir pour Le Figaro à Paris. Le Figaro remarque que « la Cour suprême, qui a accepté d’examiner l’éligibilité de Trump, a encore le pouvoir de remettre la démocratie américaine sur les rails. Il lui suffirait pour cela de dire quelle est la réalité des faits. Si elle trouve que Trump a violé le 14e amendement en soutenant une insurrection, les républicains devront se chercher un autre candidat. Si elle l’absout, il faudra sûrement plus que le valétudinaire (entendez maladif…) Joe Biden pour "sauver" la démocratie américaine ».Gaza : à quand une solution politique ?Enfin la guerre à Gaza avec ce constat du Süddeutsche Zeitung : après quatre mois de conflit, « le problème du Hamas reste entier » : « Israël est en guerre depuis plus de trois mois. Et le succès se fait attendre. Ni les chefs suprêmes du Hamas n’ont été capturés ou tués, ni la majorité des militants. Les tunnels ne sont pas tous détruits, loin de là. Et sur les quelque 240 otages, dont la libération est l’un des objectifs de guerre déclarés, plus de 100 hommes, femmes et enfants sont encore aux mains du groupe terroriste. »Alors deux issues, pointe le quotidien allemand : « Si l’on veut anéantir le Hamas, il faut soit rendre la bande de Gaza définitivement inhabitable à coups de bombes, soit trouver une solution politique au problème palestinien. C’est cette dernière solution qu’il faut souhaiter aux Israéliens et aux Palestiniens. »
1/8/2024 • 4 minutes, 8 seconds
À la Une: la faim à Gaza
C'est The Economist qui pose la question, crûment : « Demandez à n'importe qui à Gaza ce qu'il a mangé hier, et la réponse sera brève. » Car l'aide humanitaire est insuffisante. « Un père a reçu deux paquets de fromage et des crackers lors de son dernier approvisionnement ; un autre est rentré chez lui avec seulement une boîte de haricots. Les mères cueillent des mauvaises herbes pour nourrir leurs enfants... la bande de Gaza est "au bord de la famine" », alerte The Economist, qui s'inquiète pour l'avenir... Car « même s’il a renvoyé certains réservistes chez eux, Israël insiste sur le fait que de longs mois de combats l’attendent. S’il ne fait pas davantage pour faciliter l’entrée de l’aide humanitaire (...) les mois qui viennent plongeront Gaza dans une famine provoquée par l’homme », estime l'hebdomadaire britannique. Et ce n'est pas tout. La situation sanitaire est aussi désastreuse... « La promiscuité et le manque d'hygiène » propagent les maladies dans le sud de la bande de Gaza, où se sont réfugiés des dizaines de milliers de Palestiniens... L'un d'eux, Ahmed Masri, « a envoyé une photo montrant où vit sa famille (de 6 personnes) depuis le mois décembre ». Sous une bâche retenue par du contreplaqué récupéré sur un chantier de construction. « Nous avons eu de la chance, assure Ahmed. Les gens qui arrivent maintenant ne trouvent pas de bois. »Biden contre TrumpUne « menace pour la démocratie ». C'est ainsi que le président américain a qualifié Donald Trump, dans ce qui est considéré comme son premier discours de campagne. Le Washington Post s'en fait l'écho : « Dans un discours qui a duré environ 30 minutes, Biden a mentionné le nom de Trump au moins 44 fois, faisant référence à lui au début, au milieu et à la fin – un signal clair qu'il passe en mode campagne et considère son prédécesseur comme son quasi-certain challenger. » Ce fut un « discours cinglant », estime de son côté le New York Times. « Le président a comparé son rival aux autocrates étrangers qui gouvernent par décret et par mensonges. [...] Confronté à de faibles taux de popularité, à de mauvais sondages face à Donald Trump, à des inquiétudes concernant son âge et à un malaise persistant face à l'économie, Joe Biden se tourne de plus en plus vers celui qui s'est avéré être le meilleur argument des démocrates. » En Suisse, Le Temps note que « Joe Biden a également dénoncé les propos de Donald Trump laissant entendre que les immigrés empoisonnent le sang de l'Amérique », en déclarant : « Ce sont les mêmes mots que ceux utilisés dans l'Allemagne nazie. »Un mur contre les inondationsLa Grande-Bretagne les pieds dans l'eau, « en proie à l'hiver le plus humide depuis 130 ans, s'exclame The Independant. La période entre juillet et décembre de l'année dernière est la plus humide jamais enregistrée depuis 1890. [...] Les inondations ont causé des dégâts considérables, ajoute le journal, les agriculteurs faisant face à d'énormes pertes car leurs cultures ont pourri dans des champs gorgés d'eau ». Difficile de lutter contre un tel déluge. C'est pourtant ce que tente de faire un couple de Britanniques, « abandonné sur une île inondée », qu'est allé rencontrer le Times. « Ce couple a construit un mur de 110 mètres de long pour protéger sa maison. Il a été achevé en septembre dernier et a rapidement été mis à l'épreuve par les inondations d'octobre. Avoir le mur, explique l'heureux propriétaire, signifie que nous pouvons entrer et sortir par nos portes d'entrée et de derrière et faire le tour de la maison sans nous mouiller en cas d'inondation. Pour notre bien-être, c'est tellement plus agréable. Quand on a de l’eau qui clapote à sa porte, c’est assez énervant. »Disparition de David Soul« Hutch laisse Starsky orphelin », déplore le Parisien, qui comme beaucoup de journaux outre atlantique, annonce la mort de l'acteur. « L'interprète du policier blond de Starsky et Hutch, l'une des grandes séries américaines de 1978 à 1984, s'est éteint à l'âge de 80 ans. » Sa photo figure même en Une du journal, sous ce titre : « Hutch, le flic qu'on aimait tant. » David Soul « le flegmatique » formait avec Paul Michael Glaser « le brun extraverti » un duo de policiers, « chevaliers au grand cœur, n'ayant jamais peur de rien. [...] Deux potes, à l'écran comme à la ville », se souvient le Parisien, qui ne cache pas sa nostalgie pour une époque révolue.
1/6/2024 • 4 minutes, 29 seconds
À la Une: la revendication de l'attentat meurtrier le 3 janvier en Iran
Revendication signée « de l'État islamique », annonce le New York Times, qui rappelle que l'État islamique est une « organisation sunnite qui considère que sa mission est de tuer les musulmans apostats, y compris les chiites. Or, l'Iran est un pays à majorité chiite, dirigé par des religieux chiites ». Pour le quotidien américain, « l'attentat à la bombe en Iran constitue le dernier épisode sanglant de l'offensive de l’État islamique contre l’Iran, qu’il considère comme un ennemi, qui, aux côtés d’une coalition dirigée par les États-Unis, a contribué à vaincre le groupe en Syrie et en Irak ».C'est dans ce contexte international très tendu, que le Soir en Belgique, pose cette question : « Quelle va être l’attitude de l’Iran dans la guerre entre Israël et le Hamas ? » Question posée à Firouzeh Navahandi, spécialiste de la République islamique, selon laquelle « l'Iran n'est pas en mesure de mener une guerre contre Israël... [...] En réalité, est-ce que le Hezbollah, qui de fait contrôle le Liban, a vraiment intérêt à ce qu’une guerre régionale éclate ? Les conséquences sont imprévisibles. Je pense que même l’Iran n’y a pas intérêt, et n’est du reste pas en état, et intérieur et extérieur, de mener une telle guerre contre Israël ». Le Soir, lui, objecte que les États-Unis prennent tout de même au sérieux, l'hypothèse de voir l'Iran intervenir dans le conflit si l'on considère leur déploiement naval dans la région. Firouzeh Navahandi reconnaît que même s'il s'agit pour les Américains, « de montrer leurs muscles », il y a tout de même « un risque ».Pousser les Palestiniens hors de GazaLe Washington Post s'intéresse à cette « proposition. [...] Les membres d’extrême droite de la coalition gouvernementale ont proposé d’envoyer les Palestiniens déplacés vers l’Arabie saoudite, la Jordanie, l’Union européenne ou le Chili ». Certains journaux israéliens ont également avancé le nom de la République démocratique du Congo, dont les autorités ont démenti toute discussion ou négociation avec Israël, nous en parlions tout à l'heure dans la revue de la presse africaine. Alors d'où vient cette idée de pousser les Palestiniens hors de Gaza ? « En privé, nous dit le Washington Post, des responsables israéliens affirment que ces propositions découlent des impératifs politiques de la coalition de Netanyahu et de sa dépendance à l'égard des partis d'extrême droite pour se maintenir au pouvoir. [...] S'il y a 100 000 ou 200 000 Arabes à Gaza et non deux millions, toute discussion sur l'avenir sera totalement différente », a ainsi affirmé le ministre des Finances Bezalel Smotrich.Le Washington Post a questionné des Gazaouis à ce sujet, et leur réponse a été sans équivoque. Ils resteront à Gaza quoi qu'il arrive. Témoin cette réaction de Tariq : « Nous préférons mourir et être enterrés sous le sol de Gaza plutôt que d’aller vivre dans n’importe quel autre pays. »Une actualité beaucoup plus légère outre atlantiqueC'est le Devoir au Canada, qui pose cette question dans l'air du temps : « Comment survivre au retour au travail après les Fêtes ? » Mais attention, il ne s'agit pas de traiter le sujet à la légère, le Devoir a interrogé des experts en ressources humaines et en psychologie.D'où il ressort « qu'il n’est pas souhaitable d’attendre la veille du retour à la réalité pour reprendre un rythme de vie qui est compatible avec le travail », assure une psychologue organisationnelle. « On s’est couché tard, on est resté en pyjama jusqu’à midi. C’est dur physiquement et psychologiquement de devoir se lever plus tôt, de manger à des heures plus fixes, etc., en comparant le phénomène à un décalage horaire. »« Vous avez vécu de bons moments pendant les vacances ? Vous avez ressenti la magie des Fêtes ? », ajoute un professeur d'université spécialiste des ressources humaines, « alors continuez à avoir ces petites doses de bienveillance envers vous-même ». Autant de conseils à ne pas négliger, en ce début d'année...
1/5/2024 • 4 minutes, 13 seconds
À la Une: interrogations autour d’une éventuelle riposte du Hezbollah
Questionnements soulevés par la mort du numéro 2 du Hamas à Beyrouth, mardi 2 janvier. Un événement qui, souligne El Pais, « a accru les tensions dans la région et accru la crainte que la guerre entre Israël et Gaza ne s’étende » au-delà de l’enclave palestinienne. Après le Hamas, qui a prévenu que cette frappe (attribuée à Israël malgré l’absence de commentaire du pays) ne resterait pas impunie, c’est le Hezbollah qui a « lancé un avertissement ce mercredi » : en cas d’agression contre le Liban, la milice chiite « combattra sans limites, sans frontières ».Mais en réalité, analyse L’Orient-Le Jour, « le chef du Hezbollah s’est contenté de manier à nouveau l’arme du suspense ». Le journal libanais va jusqu’à juger Hassan Nasrallah « un peu trop calme ». Une attitude en décalage « avec la nature dramatique des attaques qui ont visé » ce que le titre appelle « l’axe de la résistance ».Le Hezbollah forcé de réagir ?Comme l’explique L’Orient-Le Jour encore, en frappant au sud de Beyrouth, « Israël vient de franchir une ligne rouge que le parti chiite ne peut se permettre, du moins vis-à-vis de sa base populaire, de passer sous silence ». Mais cette riposte « sera bien calculée » et surtout « prendra en considération les intérêts stratégiques du parti » et « de son parrain iranien ».Tout de même, s’alarme Le Soir : Hassan Nasrallah « a multiplié les condamnations et les menaces à l’égard d’Israël » et a semblé « vouloir faire monter le suspense » avant une nouvelle prise de parole demain. D’ici là, les craintes d’une escalade régionale demeurent.La pire attaque armée de l’histoire de l’IranQuatre-vingt-quinze personnes ont perdu la vie hier mercredi, dans une double explosion pendant une cérémonie en mémoire du général Soleimani, et certains s’inquiètent de possibles conséquences dans un contexte régional houleux, comme le Guardian qui estime « qu’il y a un doute quant à l’implication de l’un des principaux adversaires régionaux de Suleimani : Israël ou l’État islamique ».Mais un expert interrogé dans les colonnes du Soir met en garde contre une telle interprétation : « On va évidemment faire des liens avec ce qu’il se passe en ce moment entre Israël et le Hamas, mais il ne faut pas oublier que l’Iran a été frappé à plusieurs reprises par des groupes liés à l’État islamique. » Or, nous sommes, selon ce politologue, « dans un contexte où l’Iran est une cible pour plusieurs groupes terroristes ». Le journal belge exclut donc catégoriquement toute implication de l’État hébreu. Mais l’attaque risque néanmoins d’attiser des tensions déjà au plus haut : El Pais raconte ainsi que « à la tombée de la nuit, une foule est revenue sur les lieux [de l’attaque] en scandant "Mort à Israël !" et "Mort à l’Amérique !" ».Nouveaux éléments dans le scandale Jeffrey EpsteinUn juge américain a dévoilé, ce 3 janvier, une liste de personnes reliées à ce financier américain, accusé de crimes sexuels et pédocriminels : des victimes mais aussi des proches, des contacts, ou des complices présumés. Et ce document est, pour le Guardian, « peut-être le seul à dévoiler la toile extraordinaire » tissée par le milliardaire au fil des années. Bill Clinton, le prince Andrew d’Angleterre, Michael Jackson, le magicien David Copperfield ou le physicien Stephen Hawking figurent sur cette liste et « même si de nombreuses personnes citées dans le document n’ont pas été accusées de mauvaises conduites sexuelles jusqu’à présent, tout rapprochement social avec Epstein (…) est un potentiel trou noir réputationnel ».Ce document fait beaucoup de bruit mais en réalité, pour plusieurs médias américains, il ne contient pas énormément d’informations nouvelles. Le Wall Street Journal prévient ainsi : il ne s’agit pas « d’une liste de clients d’Epstein », certains « sont d’anciens employés, des associés, des journalistes ou des individus qui ne l’ont peut-être jamais rencontré ».Quant au New York Times, il estime que même si « des centaines de pages de documents judiciaires jusque-là scellées » ont été rendues publiques, elles n’ont fourni « que peu, voire pas » de nouvelles informations sur les hommes soupçonnés d’avoir profité du réseau de trafic sexuel de Jeffrey Epstein.En fait, pour plusieurs journaux, dont le Guardian, ces documents soulèvent surtout une question : « Comment a-t-il pu amasser une fortune de près de 600 millions de dollars ? » 18 ans après qu’Epstein a été pointé pour la première fois dans une affaire impliquant des mineurs, « les questions l’entourant sont encore nombreuses ».
1/4/2024 • 4 minutes, 25 seconds
À la Une: le n°2 du Hamas tué au Liban
Saleh al-Arouri a été tué dans la banlieue sud de Beyrouth, par une frappe attribuée à Israël – même si le gouvernement n’a pas communiqué à ce sujet. Une explosion qui a « fait voler en éclat le calme tendu qui régnait [dans la capitale] depuis que le Hezbollah (…) a commencé à affronter les forces israéliennes » après l’attaque du 7 octobre, raconte le New York Times. Surtout, cela représente « le premier assassinat d’un cadre du Hamas, en dehors de la bande de Gaza et de la Cisjordanie, ces dernières années. »Et la cible a été « choisie avec attention » : Saleh al-Arouri était rien de moins que « l’un des plus anciens leaders du Hamas » et surtout « le principal lien de l’organisation avec l’Iran et sa milice basée au Liban, le Hezbollah. »Un tournant dans le conflit ?C’est en tout cas l’analyse du Soir en Belgique, qui rapporte que « l’assassinat d’al-Arouri à Beyrouth [a] mis un terme aux négociations entre Israël et le Hamas », les discussions seraient à présent concentrées « sur la prévention d’une escalade, en particulier dans le nord d’Israël. »Car c’est bien ce qui apparaît comme de plus en plus proche : le risque d’un embrasement régional. Car, analyse le Soir, jusque-là, et « malgré la brutalité de la contre-attaque israélienne, (…) le Hezbollah et Israël se confrontent sans chercher à dépasser le seuil d’un conflit plus ouvert. » Et précisément, « c’est peut-être ce qui est en train de changer. » Ce qui est certain, écrit de son côté El Pais, c’est qu’avec la mort de Saleh al-Arouri, « une pièce fondamentale du puzzle de l’influence iranienne dans la région a été recomposée. »De nouvelles conséquences sur l’éducation américaineAprès la démission de la présidente de l’université de Pennsylvanie, c’est la présidente d’Harvard, Claudine Gay, qui a renoncé à son poste, après des accusations d’antisémitisme en raison des manifestations pro-palestiniennes sur son campus. Mais en réalité, estime le New York Times, il s’agissait de tout autre chose : « Claudine Gay est devenue l’avatar de critiques plus larges sur le système universitaire. » Et Harvard, de son côté, est devenu le théâtre « d’une bataille idéologique de plus en plus intense autour de l’éducation supérieure américaine. » De fait, complète le Washington Post, « ce qui a démarré comme un débat sur l’antisémitisme a muté en polémique sur la race, le genre, les qualifications et le parcours de Claudine Gay sur les questions de diversité. »Dans ce contexte, la démission de Claudine Gay représente, selon le quotidien, le marqueur d’une victoire majeure, alors qu’Harvard avait résisté durant des semaines aux pressions pour changer de direction.Point de vue tout à fait différent du côté du Wall Street Journal, qui se félicite au contraire de cette « mesure de responsabilité », alors que la présidence de Gay « était clairement devenue un fardeau pour la réputation de l’école. » Toute la question, estime le titre, est de savoir si Harvard « va rééquilibrer en désignant un éducateur qui n’a pas peur de défier les factions progressistes dominantes de l’école. »Le sujet de la couleur de peau en questionCar Claudine Gay est noire, et pour certains, pointe le Washington Post, « c’est un facteur » qui a joué dans sa démission. Avis partagé par plusieurs universitaires noirs interrogés par le Boston Globe, selon lesquels « Claudine Gay était, dès le départ, une cible » même si, en tant que première présidente noire de l’université d’Harvard, elle était aussi une pionnière. « Pour de nombreux universitaires noirs, poursuit le journal, cet événement est aussi un rappel qu’en tant que dirigeant noir dans un domaine toujours dirigé par des hommes blancs, il n’y a que peu de marge d’erreur. »Car dans un pays où plus d’un tiers de la population est racisée, cet épisode met en lumière, juge le Boston Globe quelques pages plus loin, « le manque de diversité au sein de l’éducation supérieure. » Alors, le quotidien propose une solution opposée à celle voulue par le Wall Street Journal : « remplacer Claudine Gay par une personne ayant un parcours similaire » afin de « contrer les craintes que son départ marque un recul pour les femmes noires dans le milieu universitaire. »
1/3/2024 • 4 minutes, 6 seconds
À la Une: ce revers pour Benyamin Netanyahu en Israël
La photo du Premier ministre israélien fait la Une de nombreux titres de presse ce matin, et pour cause : en plein conflit entre l’Etat hébreu et le Hamas à Gaza, la Cour suprême vient de lui infliger un camouflet. Elle a dit non à l’une des dispositions clés de la réforme judiciaire qu’il souhaitait – la même qui a attiré des centaines de milliers de personnes dans la rue début 2023. Cette mesure, rappelle Ha’aretz, « aurait empêché les tribunaux israéliens, y compris la Cour suprême, de juger les actions de l’exécutif (…) en fonction du standard de bon sens » - dans un pays où l’exécutif ne souffre de quasi aucune contrainte, sauf, précisément, les décisions de justice.C’est, pointe El Pais, « un nouveau coup dur pour Netanyahu », dans un contexte déjà très difficile pour lui : « les derniers sondages montrent que le soutien populaire s’est effondré (…) en raison de l’impopularité de la réforme judiciaire (…) et de l’incapacité à éviter le massacre » du 7 octobre.Une décision crucialePour Ha’aretz c’est même « l’une des affaires les plus importantes de l’histoire israélienne » - en témoigne la « très courte majorité de 8 juges sur les 15 qui ont étudié le dossier. » Car cette décision pourrait, souligne le New York Times, « déstabiliser le gouvernement d’urgence nationale d’Israël (…) et raviver les graves troubles intérieurs » qui ont secoué le pays à partir de fin 2022. Et cette décision laisse aussi entrevoir une éventuelle « épreuve de force » qui pourrait donner un nouveau visage à la démocratie israélienne, à la faveur d’une « opposition entre le pouvoir gouvernemental et le pouvoir judiciaire. »Des risques pour l’unité nationale Et à ce sujet, les journaux sont unanimes. Le gouvernement estime donc que le moment est mal choisi… opinion défendue aussi par le Jérusalem Post : dans une période où « des centaines de milliers de soldats se battent côte à côte, (…) la dernière chose dont le pays a besoin est de ramener à la surface ces sujets qui, il y a trois mois à peine, montaient des frères les uns contre les autres. » Or ces divisions sont considérées par « certains critiques de la réforme judiciaire » comme ayant « affaibli les capacités d’Israël à répondre aux menaces régionales », rappelle le Washington Post.Alors, même le Jérusalem Post, pourtant enclin à défendre l’exécutif et cette réforme judiciaire, appelle cette fois à la modération : depuis le lancement de la réforme, les choses ont changé. Alors, « la chose la plus sage que peut faire le gouvernement est tout simplement de laisser tomber, et de passer à la suite. (…) Pour le bien du pays, passez à autre chose. »L’est de l’Europe toujours en guerre : la Russie veut intensifier son offensive en UkraineC’est ce qu’a indiqué Vladimir Poutine après un bombardement sans précédent sur la ville russe de Belgorod, ce week-end. Et peu de temps après, raconte El Pais, « les sirènes annonçant des raids aériens retentirent à nouveau dans toute l’Ukraine. » En fait, d’escalade militaire en déclaration martiale, Poutine veut montrer, analyse le journal espagnol, « que l’effort de guerre (…) est en faveur de la Russie. » Sauf que, même si la contre-offensive ukrainienne n’a pas été couronnée de succès, eh bien, « les forces du Kremlin n’ont pas non plus réalisé de progrès notables en 2023. »Un exercice de persuasion donc, auquel se livre aussi le président ukrainien Volodymyr Zelensky puisque, comme le rappelle le Guardian, ce dernier a déclaré que « l’idée selon laquelle la Russie gagnait cette guerre (…) n’était qu’une ‘impresssion’, et que Moscou subissait toujours d’importantes pertes sur le terrain » - sans pour autant étayer ces affirmations. Ce 24 février, cela fera deux ans que la guerre en Ukraine dure. « Nous n’avons aucune envie de nous battre éternellement », a déclaré Vladimir Poutine il y a quelques jours. Pourtant, à ce stade, rien n’indique que le conflit va évoluer.
1/2/2024 • 3 minutes, 52 seconds
À la Une: le monde referme la page de 2023
2023 c’est fini ! – ou presque, cela dépend d’où vous nous écoutez. L’occasion pour les journaux de faire le point sur cette dernière année. Et « quelle année, hein ? » souffle The Verge aux États-Unis.Une année « à feu et à sang » écrit Le Soir, durant laquelle « la guerre a continué à sévir » tandis que « la terre a flambé, a tremblé, a été inondée ». À ce sujet, pour le Washington Post l’année écoulée va tout simplement « marquer le moment où l’humanité est entrée dans une nouvelle ère climatique – l’âge de ‘l’ébullition mondiale’ ». De fait, tout au long de l’année, jour après jour, les sinistres records se sont enchaînés : 2023 a inclus « le jour le plus chaud jamais enregistré, le 6 juillet, et le mois le plus chaud jamais enregistré, juillet, sans mentionner le mois de juin le plus chaud, le mois d’août le plus chaud, le mois de septembre le plus chaud, le mois d’octobre le plus chaud », etc.Mais La Repubblica choisit de voir le verre à moitié plein : en 2023, estime le journal italien, « on a aussi compris qu’une porte de sortie existe peut-être ». Car 2023 a « démontré que la voie des énergies renouvelables est de plus en plus large » : cette année, « le monde a installé 440 gigawatts de centrales d’énergies renouvelables… » dit comme cela, ce n’est pas très parlant ; mais cela représente « 10 % de plus que l’année précédente » - petite victoire donc.À écouter aussi2023 : quel bilan tirez-vous de cette année ? [1]Du positif à tirerEt c’est ce sur quoi Le Temps, en Suisse, choisit de se concentrer : « des flots tourmentés [de 2023] ont surgi quelques lueurs d’espoir ». Il y a par exemple ces avancées sur « l’élimination de maladies mortelles », (on peut citer, pêle-mêle, le 6ᵉ malade du VIH à être en rémission ; la disparition du paludisme dans trois pays ; et des premières réponses à Alzheimer). Il y a aussi des avancées en matière de droits et de libertés : la création d’un congé menstruel en Espagne (une première en Europe), ou le droit à l’avortement, bientôt consacré par la Constitution française. Et puis il y a aussi, poursuit Le Temps, « le retour des méga tournées » après plusieurs années de sobriété forcée liée au Covid, et même « le phénomène Barbie », « où le rose dégoulinant et les paillettes sont à prendre au second degré » et ont surtout, semble-t-il, allégé le moral du journal suisse.À écouter aussi2023 : quel bilan tirez-vous de cette année ? [2]Reste à savoir ce que réserve 2024Les journaux se montrent plutôt méfiants, comme le Japan Times pour qui les perspectives semblent « moroses » - l’année 2023 a été éprouvante et « pourtant, grimace le journal, il y a des événements à l’agenda politique susceptibles d’empirer encore les choses ».La politique : c’est bien ce qui semble préoccuper de nombreux journaux ce matin. Pour El Pais, « l’année 2024 va mettre les démocraties à l’épreuve », avis partagé par Le Soir pour qui « en 2024, la démocratie devra se réinventer »… 70 pays vont organiser des élections cette année – cela représente, rappelle le journal espagnol, « près de la moitié de l’humanité convoquée aux urnes » - en Inde, en Russie, aux États-Unis, au Salvador... Ce qui fait donc de 2024, selon The Economist, « la plus grosse année électorale jamais connue ».À lire aussiBilan de l’année dans la Cour de RécréAnnée électorale dans un contexte politique tendu D’une part, « l’intégrité électorale est assiégée partout dans le monde » ; et d’autre part, poursuit Le Soir, les démocrates sont « disqualifiés » par « la précarité d’une population couplée au sentiment d’insécurité ». Les démocrates de la planète ont donc « du souci à se faire… » Ce qui est certain, note le Washington Post, c'est que, quels que soient les résultats de ces scrutins, « 2024 va apporter des masses de données récentes sur les perspectives de la démocratie dans le monde ». Mais, comme le Japan Times qui rappelle que « rien n’est prédéfini », le Post refuse de verser dans le pessimisme : certes, cette année électorale va mettre à l’épreuve la norme selon laquelle « le vote des citoyens est la seule source de légitimité politique universellement reconnue », une norme qui est « le fruit de siècles de dur labeur ». Et toute mise à l’épreuve implique une mise en danger. Mais il y a une autre possibilité : que la démocratie en sorte « renforcée ».À lire aussiLe monde en régression démocratique
1/1/2024 • 4 minutes, 5 seconds
À la Une: la répression judiciaire des antiguerres en Russie
Se faire prendre en photo avec une écharpe bleue et jaune, demander à un DJ de passer une chanson ukrainienne, griffonner un slogan pacifiste sur les murs des toilettes publiques... Ce sont autant de petits gestes de dissidence qui sont désormais passibles de procès à Moscou.Une enquête long format du New York Times nous plonge ainsi au cœur de la machine de répression contre ceux qui refusent l'opération militaire spéciale en Ukraine.La justice russe les accuse de nuire à l'image de l'armée ou des autorités, car ils affichent leur rejet sur la place publique, sur le réseau social VKontakt ou encore dans leurs conversations privées sur WhatsApp.Au cours des 18 premiers mois de guerre, plus de 6 500 condamnations ou amendes ont été infligées pour ces motifs. Des punitions devenues routinières dans les tribunaux au pays de Vladimir Poutine, où 20% des citoyens se disent opposés à la guerre.À lire aussiRussie: à Moscou, une soirée «presque nue» provoque un scandale et un procèsIsraël pris au piège de la guerre à GazaAnalyse de Ha'aretz pour qui Israël est pris en étau entre son conflit contre les groupes armés palestiniens et la confrontation avec le Hezbollah libanais et les autres milices soutenues par l'Iran.En dépit de sa nette supériorité militaire, les pertes infligées par le Hamas et le Hezbollah esquissent un scénario à la vietnamienne pour l'armée israélienne, selon Ha'aretz ; car ce coût humain s'ajoute à un gouffre financier : la guerre à Gaza coûte plus de 200 millions de dollars par jour d'après les calculs du journal de Tel Aviv.La promesse de vengeance de Donald Trump en 2024Le milliardaire américain est en bonne place dans le bilan de l'année écoulée du New Yorker.Une omniprésence qui pousse l'hebdomadaire progressiste à inventer un mot : la « Trumpregierungsschlamasselschmerz » ou - plus simplement - « Trumpschmerz », soit l'anxiété à l'idée du possible retour au pouvoir du dirigeant ultraconservateur favori du parti républicain.Donald Trump qui ne cache pas ses envies de revanche contre les médias, la justice et ses adversaires démocrates dans ses vœux de Nouvel An...De quoi inquiéter la rédaction du New Yorker qui prévoit de passer l'année 2024 recroquevillée sous une couette jusqu'à la présidentielle américaine début novembre.À lire aussiÉtats-Unis: polémique autour de la républicaine Nikki Haley après ses propos ambigus sur l’esclavage2023, année de l'intelligence artificiellePour le meilleur et pour le pire selon Rest of World qui fait donc le bilan des progrès de l'IA dite générative, capable de créer des textes, des images, à partir d'une simple ligne de commande.En témoigne le succès de ChatGPT, utilisé près de deux milliards de fois en moins d'un an.Et les intelligences artificielles se font de plus en plus intimes : en Chine, la startup Timedomain a ainsi lancé « Him », une appli de conversation dotée d'une voix masculine de synthèse... Une appli désactivée en juillet, non sans briser le cœur de nombreuses utilisatrices tombées amoureuses de petits amis virtuels qui leur glissaient des mots d'amour chaque matin...L'IA qui comble d'autres vides : par exemple celui des mères des disparus en Argentine. Avec l'aide de l'application Midjourney, le compte Instagram IAbuelas imagine ce que sont devenus les enfants enlevés il y a quarante ans sous la dictature du général Videla... un dangereux fantasme pour certains, un outil pour ne jamais oublier pour d'autres.À lire aussiLe Maroc cherche son avenir dans la technologieLe « Ejiao », pilier menacé de la médecine traditionnelle chinoiseC'est ce que révèle le South China Morning Post au sujet de ce médicament censé avoir des vertus anti-âge. Ce dernier est confectionné à partir du cuir des ânes... et il faut en tuer 5 millions chaque année pour répondre à la demande croissante dans l'empire du milieu.Le marché du Ejiao y représente aujourd'hui près de 8 milliards de dollars, 50% de plus qu'il y a dix ans.Problème, la production dépend aujourd'hui des importations venues entre autres du Brésil et des pays de l'Union Africaine... mais un récent rapport de l'UA préconise un moratoire de 15 ans sur l'abattage des ânes et le commerce de leur cuir. Les 55 États-membres de l'organisation continentale doivent statuer sur cette possible interdiction en février prochain. Le Brésil suit le même chemin en raison de l’importance culturelle de l’âne.Pour le SCMP, de telles décisions peuvent provoquer la disparition de l'animal en Chine, alors que de nombreux fermiers ont besoin des ânes pour transporter leurs produits.À lire aussiMali: arrestation d'un Chinois soupçonné de diriger un trafic de peaux d'ânes
12/30/2023 • 4 minutes, 4 seconds
À la Une: nouvelle déconvenue pour Donald Trump
Le milliardaire, chef de file de l'extrême droite américaine, ne figurera pas sur les bulletins de la primaire du Parti républicain dans l'État du Maine, censée désigner le candidat des conservateurs en vue de l'élection présidentielle de l'an prochain aux États-Unis. Le New York Times rapporte comment la secrétaire de l'État du Nord-Est du pays en est venue à cette décision : elle estime que Donald Trump ne peut être « qualifié » en raison de son rôle dans l'insurrection de centaines de ses partisans le 6 janvier 2021 au Capitole.Le Maine rejoint donc le Colorado. La Cour suprême de l'État avait décidé d'empêcher Trump de participer à la primaire républicaine sur la base des événements d'il y a bientôt trois ans. Donald Trump va sans doute faire appel de ces décisions, mais selon le quotidien new-yorkais, ces exclusions soulignent tout de même les tensions dans le pays au sujet de la démocratie, de l'État de droit et de l'accès aux élections.Ainsi, dans deux autres États, le Minnesota et le Michigan, les tribunaux ont décidé que les autorités en charge des élections ne peuvent pas empêcher Donald Trump de participer aux primaires. La Californie vient quant à elle de décider de garder le 45ᵉ président des États-Unis sur la liste de la primaire républicaine. Selon les comptes du Washington Post, un autre État va décider d'inclure ou non Donald Trump dans la primaire républicaine : l'État de l'Oregon, dans le Nord-Ouest des États-Unis. Mais des demandes d'exclusion ont également été déposées dans une trentaine d'États ces dernières semaines, rappelle le New York Times.Le Congrès argentin, nouveau rempart contre Javier MileiEl Pais estime que les partis d'opposition qui contrôlent le Parlement argentin ne veulent pas accorder plus de pouvoirs au nouveau président du pays. Javier Milei y a déposé une loi omnibus de plus de 660 articles qui pourraient lui octroyer des pouvoirs législatifs accrus en cas d’adoption.Le journal espagnol pose la question : « Les parlementaires pourront-ils résister au chef d'État élu avec 55 % des voix au second tour le 19 novembre dernier ? » Mais pour le journal argentin La Nacion, le temps joue en faveur de l'opposition. El Pais et La Nacion donnent la parole aux formations opposée à Javier Milei : aucune d'entre elles ne dit vouloir voter le texte. Mais du côté de la présidence, on estime au contraire que ceux qui ne voteront pas le texte seront « contre les Argentins qui ont choisi le changement ».Le « pire crime environnemental » de l’histoire de Suède ?Le journal britannique The Guardian relate ainsi comment 11 cadres de la société NMT Think Pink ont été arrêtés, et sont désormais poursuivis dans le pays réputé à la pointe de la planification écologique. NMT Think Pink a longtemps été célébrée en Suède pour sa gestion des ordures, raconte The Guardian. Elle est aujourd'hui accusée d'avoir enfoui illégalement des dizaines, voire des centaines de milliers de tonnes de déchets dans une vingtaine de sites dans tout le pays, et d'avoir ainsi mis en danger les riverains, installés près de réserve toxique d'arsenic, de plomb, de zinc. Les dirigeants de NMT ThinkPink contestent ces accusations, au premier rang desquels sa fondatrice, la femme d'affaires Bella Nilsson. Cette dernière s'était autrefois autoproclamée « reine des ordures ».Le bateau chinois qui « doit ouvrir la porte des Enfers »Le South China Morning Post lève le voile sur le Meng Xiang (« rêve » en mandarin). Ce navire de forage, encore à l'essai, est censé être capable de creuser la croûte terrestre et d'accéder au Moho, la première des six couches qui nous sépare du noyau interne de notre planète. Pour cela, le Meng Xiang est équipé d'une gigantesque perceuse capable de racler l'écorce de la Terre à plus de 11 000 mètres sous la surface de la mer.L'agence officielle Xinhua s'enthousiasme : cet outil va permettre de faire avancer la recherche scientifique et peut-être de découvrir des formes de vie encore inconnues à ces profondeurs et à des températures extrêmes. Un voyage au centre de la Terre que n'aurait pas renié Jules Verne.
12/29/2023 • 4 minutes, 9 seconds
À la Une: l’Union européenne est orpheline
« Le père de l’Europe » est mort, écrit Le Soir : Jacques Delors s’est éteint mercredi 27 décembre, chez lui à Paris, à l’âge de 98 ans. Et ce jeudi matin, tous les journaux européens rendent hommage à celui qui est, pour certains, « l’architecte » de l’Europe, pour d’autres son « bâtisseur » – dans tous les cas, celui qui a construit de ses idées le projet européen. Un homme discret, pour qui « le glamour n’a jamais été important » se souvient la Sueddeutsche Zeitung. Un homme qui se distinguait par son « élan » autant que sa « modestie » estime Le Soir, « sans chichis » ajoute encore El Pais.Quelques pages plus loin, le journal espagnol affirme sans ambages qu’« aucune personnalité n’est autant associée que la sienne à la présidence de la Commission » qu’il a emmenée pendant dix ans.Un héritage imposantEn fait, sans « ce petit homme presque discret, l’euro n’existerait pas aujourd’hui », assène le Sueddeutsche Zeitung, « et peut-être même pas le marché intérieur ». Car malgré sa modestie, Jacques Delors était animé, « désireux de changer le cours des choses », croit savoir Le Temps.De tout son parcours – employé de la Banque de France, député européen, ministre de l’Économie et des Finances –, c'est bien son « long mandat » auprès de la Commission européenne qui marque le plus les esprits. Une décennie parmi « les plus fertiles de l’Europe » salue Le Soir, ponctuée par « le temps du marché unique, du traité de Maastricht, de l’Union économique et monétaire, de la charte sociale, du programme Erasmus ». Et comme si cela ne suffisait pas, c’est aussi, ajoute le journal belge, « le temps de l’élargissement » (Portugal, Espagne, Autriche, Finlande, Suède). Et puis, « le temps de la réunification allemande » ; le temps, enfin, « des prémices de l’euro ».Un personnage ne faisant pas l’unanimitéEt particulièrement pas en Grande-Bretagne où, se souvient le Guardian, « Delors s’est régulièrement pris le bec avec la Première ministre d’alors, Margaret Thatcher ». Au point de devenir « le croquemitaine en chef des eurosceptiques britanniques », jusqu’à ce coup d’éclat du Sun, dont se souvient le journal britannique : « Ce sont ces relations qui ont conduit le tabloïd à titrer en Une, en 1990, "Delors, va te faire voir". » Rétrospectivement, estime le Guardian, c’était « un avant-goût de ce qui se produirait 25 ans plus tard durant la campagne pour le Brexit ».En France non plus, Jacques Delors ne faisait pas l’unanimité : « Vous n’êtes pas assez à gauche pour le Parti socialiste », lui aurait dit l’ancien président François Mitterrand, rappelle ainsi Libération. Jacques Delors a, en effet, « perdu de nombreux amis à gauche » avec ses politiques d’austérité au début des années 1980. Mais tout est affaire de points de vue, puisque Le Figaro considère au contraire que Delors était un « géant de la gauche française ».En France, l’histoire d’une succession de loupésD’abord, Jacques Delors n’a jamais été Premier ministre. Il y a eu aussi ces bras de fer fréquents avec son propre camp, lui qui, selon Le Temps, « incarne sans états d’âme la rigueur ».Et surtout, il y a ce que le journal suisse, mais aussi Le Soir, qualifient de « rendez-vous manqué » : son renoncement à la présidentielle de 1995. À l’époque, se souvient Libé, il rentre en France, « auréolé de son bilan à Bruxelles » et « est vu comme le seul, à gauche, à avoir une stature d’homme d’État ». En ce 11 décembre 1994, raconte Le Soir, « le pays entier est suspendu à la télévision », dans l’attente de l’évidence : l’officialisation de la candidature de Jacques Delors. Et pourtant : « C’est la douche froide. Le candidat pressenti renonce. Et c’est irrévocable. »Car en réalité, croit savoir le journal belge, « de [la] gauche, il sait pertinemment qu’il n’est que le candidat par défaut, lui dont le programme n’est pas alors franchement celui défendu par les socialistes ». Car Jacques Delors voulait apurer les finances publiques, brutalement s’il le fallait. Et puis, peut-être, interprète Le Temps, Jacques Delors était-il « l’homme qui craignait de se salir les mains ».C’est à partir de ce moment-là que, à l’aube de ses 70 ans, il se retire peu à peu dans l’ombre, collabore avec l’Unesco, crée son think tank. Avec le temps, reconnaît le Sueddeutsche Zeitung, « son influence a diminué ». Cela n’interdit pas au journal allemand de rendre ce dernier hommage : « Merci, monsieur Euro. »
12/28/2023 • 4 minutes, 1 second
À la Une: la guerre à Gaza partie pour durer des mois
Malgré les pressions internationales, Israël ne fléchit pas : l’État hébreu compte poursuivre sa guerre à Gaza jusqu’à ce que le Hamas soit démantelé, « peu importe le temps que cela prendra, (…) que cela soit des semaines ou des mois » rapporte le New York Times. Une position affirmée à tous les étages de la hiérarchie israélienne, note Le Temps, « du Premier ministre, Benyamin Netanyahu, au chef d’état-major, Herzi Halevi, en passant par le ministre de la Défense, Yoav Gallant ». Ce dernier « envisage même plusieurs années ».Et pour cause : l’objectif israélien se décline en fait en plusieurs sous-objectifs pour l’armée, à la fois « assurer sa prise sur le nord, progresser dans le sud et éliminer les chefs ennemis ». Le tout face à un Hamas qui entend essentiellement « avoir Israël à l’usure » et conserver assez de forces vives pour pouvoir se régénérer ensuite. Et d’ores et déjà, croit savoir le journal suisse, « le combat a pris plus de temps que prévu » malgré des frappes aériennes « massives » qui ont fait à ce stade plus de 20 000 morts.À lire aussi[En direct] Le gouvernement israélien divisé sur la poursuite ou l'arrêt de l'aide humanitaire à GazaLes risques d’une extension régionaleD’autant plus que les tensions sont déjà nombreuses. Pour Israël, il y a actuellement sept fronts : Gaza, la Cisjordanie, la frontière avec le Liban, les Houthis au Yémen, et les milices en Syrie, en Irak et jusqu’à Téhéran. Au bout de 80 jours de guerre, « le risque d’un incendie régional majeur est loin d’être écarté », estime le Sueddeutsche Zeitung, et cela « représente un danger existentiel pour Israël et pour les États-Unis ».Surtout, l’extension des frictions à des pays comme la Syrie ou le Yémen marque une évolution dans le conflit, analyse El Pais, puisque, jusqu’à présent, « les combats d’Israël au-delà de ses frontières et de celles des territoires occupés se limitaient à des acteurs secondaires alliés à l’Iran ». Sauf que depuis le début de la semaine, l’État hébreu est accusé d’avoir mené une opération pour tuer un général iranien – et si c’était confirmé, « cela signifierait une escalade du conflit ».Et puis, il y a le rôle des États-Unis qui, eux aussi, note le Sueddeutsche, « risquent de s’enfoncer toujours plus profondément dans la guerre, étape par étape ». Le Guardian illustre avec ces exemples : « samedi, le département de la Défense de Washington a explicitement accusé l’Iran pour la première fois depuis le début du conflit à Gaza » ; et puis, les États-Unis, toujours, ont bombardé trois sites associés à une milice iranienne à Erbil.À écouter aussiGuerre Israël-Hamas: la colère monte chez les femmes des soldats réservistes mobilisésUn conflit qui est déjà l’un des plus destructeursPour prendre conscience de l’ampleur des destructions, Le Soir en Belgique met en avant plusieurs chiffres. Dont celui-ci : depuis le début du conflit, un tiers des bâtiments de la bande de Gaza ont été détruits. Dans le nord de l’enclave palestinienne, cette proportion atteint même les 75%.Conséquence, en partie, de ces destructions : neuf Palestiniens sur dix ont dû quitter leur foyer. Vu la situation, il est « difficile, raconte Le Soir, de savoir exactement combien de déplacés internes compte en ce moment » la bande de terre. Mais selon l’ONU, « cela pourrait concerner (…) près de 85% de la population ».Et tout cela pour quoi ? Est-il véritablement possible, comme le souhaite Israël, d’éliminer entièrement le Hamas ? C’est en tout cas ce qu’espère le pays s’il parvient, notamment, à éliminer l’un des chefs du groupe armé, Yahya Sinouar – un élément qui « pourrait vraiment changer le cours des choses » aux yeux de l’État hébreu, selon un expert interrogé par Le Temps. C’est même un argument pour un conflit de longue durée puisque, indique le journal suisse, le patron des armées « a rappelé (…) qu’il avait fallu dix ans aux Américains pour trouver et tuer Oussama Ben Laden ». Oui mais voilà : quitte à poursuivre le parallèle, autant aller jusqu’au bout. Or, relève Le Temps, « personne n’a semblé mentionner [au chef d’état major] qu’Al-Qaïda existe toujours ».À lire aussiTéhéran multiplie les menaces envers Israël après la mort d'un commandant iranien
12/27/2023 • 3 minutes, 44 seconds
À la Une: Benyamin Netanyahu durcit encore le ton contre le Hamas
Le Premier ministre israélien était, lundi 25 décembre, en déplacement à Gaza, alors que les frappes s’intensifient sur l’enclave palestinienne, et ce malgré les appels pressants à un cessez-le-feu. Le New York Times rapporte ainsi les propos de Benyamin Netanyahu, selon lesquels Israël « ne s’arrêtera pas, continuera de se battre » dans cette « longue bataille, qui n’est pas près de s’arrêter ».La paix ? Avant d’y songer, il y a « trois prérequis », écrit Benyamin Netanyahu lui-même dans les colonnes du Wall Street Journal ce 26 décembre 2023 : « Le Hamas doit être détruit, Gaza doit être démilitarisée, et la société palestinienne doit être déradicalisée », assène le Premier ministre. « Rien de moins », sinon ce sera, prévoit-il, « la garantie de plus de guerres, et de plus de sang versé ».Benyamin Netanyahu qui défend, par ailleurs, la politique israélienne, très critiquée à l’international : d’une part assure-t-il, « dans sa destruction du Hamas, Israël continuera d’agir en totale conformité avec le droit international ». D’autre part, « Israël fait de son mieux pour minimiser les pertes civiles, en larguant des prospectus, en envoyant des messages et en utilisant d’autres moyens pour » amener les Gazaouis à se mettre hors de danger.À lire aussiFamine à Gaza: «Il y a certains endroits où les gens n'ont vraiment plus rien à manger»De moins en moins d’endroits où s’abriterLa bande de Gaza était déjà, avant le déclenchement de la guerre, l’une des zones les plus densément peuplées au monde. Et, de frappes en bombardements, les habitants se massent dans des zones de plus en plus réduites, au point que « la surpopulation devient insupportable », pointe Haaretz. Et le répit n’est nulle part : le journal israélien raconte ainsi l’histoire de ces « 150 000 réfugiés palestiniens, appelés à fuir vers le sud. Jusqu’à ce que le sud soit à son tour frappé par les bombes ».La solution, en fait, est de fuir l’enclave. Mais évidemment, il faut pour cela franchir de nombreux obstacles, raconte le Wall Street Journal : les Palestiniens qui ont décidé de fuir « ont besoin de visas pour un autre pays, et de l’autorisation de quitter Gaza, à la fois des autorités israéliennes et égyptiennes ». Et quand bien même ils disposent des documents nécessaires, ces réfugiés « doivent souvent prendre la décision douloureuse de laisser derrière eux des membres de leur famille ».À lire aussiGaza: l'OMS de plus en plus inquiète face au nombre de patients affamés dans les hôpitauxLa crainte d’un embrasement supplémentaire dans la régionUn haut cadre militaire a été tué dans un tir de missile durant le week-end du 24-25 décembre en Syrie ; un responsable qui aurait, explique le New York Times, « aidé à gérer la livraison de missiles et d’autres armes au Hezbollah, (…) un adversaire fréquent d’Israël ». Téhéran accuse donc l’État hébreu d’être à l’origine de cette mort, mais « les officiels israéliens ont refusé de commenter qui était à l’origine de cette frappe », conformément à l’attitude généralement adoptée par son état-major concernant ses opérations en Syrie. Mais l’Iran en reste persuadé, et « les Gardiens de la révolution ont donc, note L’Orient-Le Jour, prom[is] de venger son assassinat ».Et puis, il y a une autre zone qui fait craindre « une escalade qui enflamme toute la région », pointe El Pais : puisqu’ « un point d’allumage se trouve à la frontière avec le Liban » où, précisément, « les affrontements avec la guérilla pro-iranienne du Hezbollah se multiplient chaque jour ». L’apaisement semble encore hors de portée.À lire aussiMgr Pascal Gollnisch: «Dans la paroisse de Gaza, c'est la dévastation»Le rôle des journalistes mis en lumièreRôle mis en avant par El Pais, alors que les journalistes palestiniens sont les seuls, sur le terrain, à rapporter les événements. Depuis le 7 octobre 2023, 68 journalistes sont morts dans ce conflit, dont 61 palestiniens. D’après le Comité pour la protection des journalistes, rapporte El Pais, « plus de vies ont été perdues en dix semaines que dans n’importe quel pays en une année entière ».Loin de bénéficier d’une protection particulière, ces professionnels vivent le conflit au même titre que les civils. Comme eux, « presque tous ont fui le nord vers les zones centrales et méridionales de l’enclave palestinienne ». Comme eux, ils sont contraints de « chercher de la nourriture, de l’eau ou un abri », mais aussi, en tant qu’informateurs, d'« obtenir un moyen de transport, garder les batteries de ses appareils chargées, réussir à se connecter à Internet… ».Surtout, comme eux, ils vivent les bombardements, le deuil, les pénuries, la douleur. Alors, assène un journaliste palestinien interrogé par El Pais, malgré son rôle, lui aussi, comme eux, a « tout à fait le droit d’avoir peur ».À lire aussiLes journalistes, cibles de l’armée israélienne
12/26/2023 • 4 minutes, 15 seconds
À la Une : Noël difficile pour les chrétiens du Proche-Orient
12/25/2023 • 3 minutes, 36 seconds
À la Une: des questionnements sur «l’après» à Gaza
La résolution destinée à améliorer l’aide humanitaire à Gaza n’a toujours pas été votée, mais, pour la première fois, les États-Unis soutiennent le texte. Un signe des désaccords grandissants entre Washington et Tel Aviv… désaccords particulièrement visibles, écrit le Washington Post, « au sujet de la solution à deux États et de la viabilité de l’autorité palestinienne. » Car, en échange de son soutien jusque-là indéfectible, analyse le journal, Joe Biden a « insisté, de manière répétée, pour que l’autorité palestinienne (…) gouverne la bande de Gaza après l’élimination du Hamas » et pour qu’un État palestinien soit mis en place entre Gaza et la Cisjordanie.Même position du côté de la Chine, rappelle leSouth China Morning Post : courant novembre, le pays a « divulgué un document en 5 points, exhortant le Conseil de sécurité des Nations Unies à établir un calendrier ‘concret’ en vue d’une solution à deux États. »Une position à laquelle Israël est opposé Un expert interrogé par le South China Morning Post explique que, « pour Israël, les propositions répétées de la Chine pour un cessez-le-feu sont ‘anti-israéliennes », d’autant que Pékin « n’a toujours pas condamné le Hamas. »Et puis, vis-à-vis des États-Unis, Benyamin Netanyahu « rejette » les exigences de Joe Biden « dans des déclarations publiques de plus en plus véhémentes », pointe le Washington Post. Or ces divergences de vues commencent à se ressentir, juge Ha’aretz : même s’il est vrai que « comparé au Hamas et aux Palestiniens en général, Israël a plus de soutien aux États-Unis », il faut aussi être réaliste, juge le journal : « ce soutien s’amenuise parmi les démocrates et les indépendants. » Et, même si la politique de Benyamin Netanyahu n’est pas l’unique facteur de ce désamour, elle « contribue aux critiques et à l’animosité. »L’Etat hébreu commence à réfléchir à la suite Le pays pense « enfin » au jour d’après, se félicite L’Orient-Le Jour, alors que jusque-là, Israël « se borna[i]t à évoquer plusieurs scénarios pour garantir ses intérêts sécuritaires à court et moyen terme dans la bande de terre. » Mais à présent, « un cap semble avoir été franchi », puisqu’ « une équipe officielle chargée de définir les conditions d’une future gouvernance à Gaza (…) semble finalement avoir été mise en place. » Sans doute sous l’influence de Washington, croit savoir le journal libanais, qui « presse de plus en plus les dirigeants israéliens et palestiniens à réfléchir à la suite du conflit à Gaza. »Il faut dire que l’administration américaine n’a pas vraiment le choix, à quelques mois d’une présidentielle dans laquelle Joe Biden joue sa réélection : il est confronté, analyse le Washington Post, « à des pressions grandissantes de sa base démocrate, pour tenir tête à Israël ». Un universitaire interrogé par le Post confirme que « Biden, comme Netanyahu, s’adresse à [son] électorat. »Aux États-Unis, la présidentielle marquée par l’intervention possible de la Cour suprême Cette semaine, Donald Trump, favori de la primaire républicaine, a été banni du vote dans l’Etat du Colorado – la justice l’a considéré comme ayant participé à une insurrection après sa défaite en 2020. Conclusion, écrit le Wall Street Journal : « la Cour Suprême se retrouve à jouer ce qui est peut-être son rôle le plus inconfortable : se prononcer sur une élection présidentielle. » Inconfortable car les juges de la Cour sont nommés, précisément, par des présidents… et en l’occurrence plusieurs d’entre eux ont été désignés par le principal intéressé, Donald Trump.Ce n’est pas la première fois que la Cour suprême est confrontée à cette situation : déjà en 2000, lorsque George W. Bush et Al Gore se sont affrontés, rappelle le WSJ, l’institution avait dû se prononcer sur le recompte des voix en Floride. Et déjà, à l’époque, « le débat s’était déroulé dans un pays profondément divisé, où certains militants rejetaient un processus légal qui risquait de mettre fin à la course de leur candidat vers la Maison-Blanche. » Et comme il y a vingt-trois ans, « quoique fasse la Cour suprême, sa réputation risque d’en souffrir. » Comment cela pourrait-il se passer autrement, alors qu’une moitié de la population (laquelle, on ne le sait pas encore) sera forcément déçue par le résultat ? Quoi qu’il en soit, un avocat interrogé par le WSJ exhorte la Cour suprême à faire vite : en attendant qu’elle se prononce sur la décision prise dans le Colorado, « non seulement la population ne peut pas voter pour Trump ; elle ne peut pas voter contre lui non plus. »
12/22/2023 • 4 minutes, 12 seconds
À la Une: l’espoir d’un deuxième accord de trêve à Gaza
Le chef du Hamas en déplacement en Égypte, une résolution sur le point d’être adoptée aux Nations unies… pour Le Temps, « les signaux d’une nouvelle trêve se multiplient. » Car le Premier ministre Benyamin Netanyahu « se retrouve sous forte pression, notamment de la part des familles des otages » dont 125 au moins seraient détenus par le groupe armé palestinien. Et cela s'est encore aggravé lorsque, « la semaine dernière, trois otages ont été tués par erreur par les soldats israéliens, […] une faute terrible qui, selon des responsables, a violé les règles de conduite de l’armée », écrit le Washington Post.Le quotidien américain s’est rendu au kibboutz de Be’eri avec des proches d’otages, dont cette jeune femme, qui, « debout devant la maison de ses parents, assure qu’elle accepterait n’importe quel accord pour faire revenir son père : ‘que ce soit un cessez-le-feu, un échange, ça m’est égal maintenant. J’ai juste besoin qu’il revienne. »Le Hamas lui aussi de plus en plus sous pressionLes premières informations concernant un éventuel accord, évoquent la libération de 40 otages en échange d’une semaine de trêve. Or, si un tel compromis était passé, « cela indiquerait, juge Le Temps, un changement de la position publique du Hamas, qui refuse pour l’instant de libérer plus d’otages sans cessez-le-feu permanent. »Car la situation a évolué depuis le début du conflit : la barre macabre des 20.000 Palestiniens tués a été franchie hier ; et par ailleurs, le Wall Street Journal constate que même si « les Palestiniens tiennent très largement Israël responsable des morts et de la destruction, les critiques envers le groupe armé se répandent. » À la fois, car poursuit le quotidien, « les militants ont provoqué la fureur d’Israël » et car le Hamas « est incapable de protéger la population d’une guerre dévastatrice et d’une crise humanitaire qui s’approfondit chaque jour. » Le WSJ note par ailleurs que le soutien au Hamas, en Cisjordanie, a bondi depuis le 7 octobre, alors qu’un cinquième des Gazaouis en veut au Hamas pour la situation actuelle. Un renversement de tendance puisque, explique un expert, « Gaza est, habituellement, un soutien plus important du groupe armé. » Une déplacée, réfugiée à Rafah, résume son ressenti en ces termes : « la semaine prochaine, on pourrait se retrouver dans le Sinaï. Et pour quoi ? Qu’est-ce que la résistance nous a apporté ? »La presse toujours penchée sur la loi immigration en France Et ce sont plus exactement les implications politiques de cette loi qui font réagir… car le soutien affiché, et même réjoui, du Rassemblement National est un boulet pour le gouvernement. Car, retrace La Repubblica, le texte qui était « censé marquer l’approche ‘en même temps’ » avec « un volet répressif […] et la promesse de régulariser les travailleurs dans les secteurs en tension », ce texte donc a, avec le temps, été « de plus en plus influencé » par les idées d’extrême-droite du RN. Or, Emmanuel Macron a été « élu deux fois grâce aux votes de nombreux électeurs qui voulaient empêcher la victoire » de la patronne du RN, Marine le Pen.Ce qui explique que le président continue, indique le Guardian, « de nier que le texte se plie » à l’extrême droite – il a même assuré que c’était « une défaite » pour le RN. Pourtant, note encore le journal, Emmanuel Macron lui-même admet « qu’il n’est pas en accord avec tous les changements » intervenus ces derniers jours.Le gouvernement en perte d’influence Au point que Le Temps s’interroge : « la France ne serait donc plus un régime présidentiel ? » Et puis, si les troupes du président ne s’y retrouvent plus au sein de la majorité (relative, qui plus est), « qui donc pourrait incarner le camp gouvernemental dans [l]e paysage politique ? » Il a fallu tant négocier, tant faire de concessions aux autres partis que finalement, « c’est à des habitudes très parlementaristes que l’on a assisté ces derniers jours », s’amuse le journal suisse. Car « le président reste probablement ce qu’il est, un centriste », suppose le titre – c’est en tout cas ce que laissent penser ses prises de parole et celles de son camp, qui « cherche à rassurer sa gauche », comme le pointe Le Figaro. Mais, poursuit Le Temps, « le Parlement penche désormais à droite, et c’est donc lui qui fait la loi. » Comme dans « n’importe quel vulgaire régime parlementaire… » Un comble pour un exécutif qui a, ces dernières années, gouverné à coups de 49.3.
12/21/2023 • 4 minutes, 14 seconds
À la Une: Donald Trump privé de primaires républicaines dans le Colorado
C’est un État du centre des États-Unis, désertique qui va peut-être bien avoir la peau de l’ancien président. La Cour suprême du Colorado a pris hier une décision quasi unanimement qualifiée d’ « historique », du Washington Post à Die Welt en passant par le Guardian : d’après les juges, l’ancien président ne peut pas participer à des primaires dans l’État.Et pour cause, explique le New York Times : « Il est impliqué dans une insurrection qui a mené la prise d’assaut du Capitole en janvier 2020. » Concrètement, les juges se sont servis du 14ᵉ amendement de la Constitution, au départ conçu, rappelle le Washington Post, pour écarter de certains postes « ceux qui se sont rangés avec les Confédérés pendant la Guerre de Sécession ». Et le texte, estime le Boston Globe, « peut s’appliquer à Donald Trump, après sa tentative de renverser l’élection présidentielle de 2020 et son implication dans l’invasion du Capitole ». Une décision qui pourrait inspirer d’autres juges, dans d’autres États, saisis de la même affaire… Auquel cas, cela pourrait bloquer la candidature de l’ancien chef d’État à la présidentielle.Décision historique, mais pas définitive D’abord, car comme le souligne le Guardian, « les juges ont suspendu la prise d’effet de leur décision jusqu’au 4 janvier, pour permettre de faire appel ». Et si jamais la Cour suprême est saisie de l’affaire – ce qui arrivera, selon le New York Times « de manière quasi certaine », alors, « la suspension restera en vigueur jusqu’à ce que le dossier soit clos ». Or ce dossier pourrait prendre des mois et n’être réglé qu’après l’élection présidentielle.Et puis, les failles et les interrogations sont nombreuses. Pour un nombre « grandissant » d’experts et de juristes, raconte le Boston Globe, il est probable que « le président soit exempté de la clause » héritée de la guerre de Sécession. Et de toute façon, note le Washington Post, ce texte « empêche certaines personnes d’occuper un poste de pouvoir, mais ne dit rien au sujet d’une simple candidature ». Pour les soutiens de Donald Trump, rien n’interdit donc à ce dernier de se présenter.Bref, pour le Boston Globe, les recours juridiques contre Donald Trump sont, « au mieux, obscurs ». En revanche, assène le journal, « il y a une manière certaine » de garder Donald Trump à l’extérieur de la Maison-Blanche, et ça se passe « dans l’isoloir ».L’immigration à la Une en France Mardi, le Parlement a validé « le texte le plus ferme jamais adopté » en France sur l’immigration, écrit La Croix : une loi qui raccourcit les délais de recours en cas de refus de titre de séjour, qui allonge les délais en revanche pour obtenir des allocations, un texte aussi qui restreint les protections dont bénéficiaient, par exemple, les migrants mineurs. Un texte, aussi, qui instaure une préférence nationale qui ne dit pas son nom. Le Figaro se félicite de ce « formidable chamboule-tout politique » plutôt un « texte de la honte » pour L’Humanité, désespéré par cette loi « d’une France qui trahit ses valeurs » : « Marianne peut se cacher le visage. »Et le pays n’est pas le seul à se trahir : le gouvernement aussi, car, estime El Pais, « les mesures les plus répressives […] remettent en cause certains principes que, depuis des années, le centriste Macron défend fermement ». En témoignent la démission du ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, et les menaces de deux autres membres de l’exécutif.La majorité plus fracturée que jamaisIncapable d’obtenir une majorité sur le texte – trop à gauche pour l’extrême-droite du RN, trop à droite pour la gauche – l’exécutif a tendu la main au parti de Marine le Pen – Le Soir parle en fait de « capitulation du camp présidentiel ». « Le texte a reçu un soutien, rare, de l’extrême-droite, et cela a causé une crise dans le parti », pose le New York Times, une « pilule dure à avaler » pour l’aile gauche du macronisme, grimace Le Soir. Conclusion, termine Le Figaro : « Elisabeth Borne est exsangue, Gérald Darmanin exténué, la majorité en charpie. »En revanche, le Rassemblement national est plus en forme que jamais : le parti s’est empressé de « proclamer avec joie qu’il avait gagné la bataille des idées », raconte le New York Times, avant d’offrir « le baiser qui tue » à Emmanuel Macron en votant son texte. Dans un effort désespéré pour « tenter de stopper l’ascension vertigineuse d’une extrême droite à qui tout semble profiter », le gouvernement lui a fait le plus beau des cadeaux : lui rendre une forme d’hommage politique.
12/20/2023 • 4 minutes, 34 seconds
À la Une: l’Église catholique ouvre la porte aux couples homosexuels
Les couples de même sexe pourront désormais être bénis, sous certaines conditions. Un « changement de cap » note El Pais, pas seulement « par rapport à l’histoire de l’Église, mais aussi par rapport au passé récent ». Car en 2021 encore, rappelle le journal espagnol, un cardinal influent avait affirmé que « l’Église catholique ne pouvait pas accorder sa bénédiction aux unions homosexuelles ».C’est effectivement, s’enthousiasme La Croix en France, « une évolution majeure », et même « un changement » même si des signes annonciateurs avaient déjà, estime le Corriere della Serra, offert « quelques ouvertures ». Une étape qui, avec le recul, était peut-être annoncée dans cette célèbre phrase du pape François, reprise par de nombreux titres de presse aujourd’hui : « Qui suis-je pour juger ? »Un changement de surface ?Il faut « éviter toute confusion avec le mariage » pointe La Croix, car sur ce plan, la doctrine catholique ne change pas : ce sacrement ne concerne que les couples hétérosexuels. Donc, précise le quotidien, « la bénédiction des couples [de même sexe] ne sera jamais accomplie en même temps que les rites d’union civils ». Et au moment de la bénédiction, « les couples ne devront pas non plus porter des vêtements "propres au mariage" ». On est loin des espoirs nés de l’intronisation du pape François, en 2013, lorsqu’on rêvait, se souvient le Guardian, que « les femmes deviennent prêtres, que l’avortement soit autorisé, et que les couples de même sexe aient le droit à des mariages religieux ».Rien de surprenant, souligne El Pais. Non seulement l’Église est une immense machinerie, difficile à déplacer, mais surtout ces changements « doivent se produire sans provoquer de ruptures ». Aller dans le sens du temps, sans pour autant choquer les fidèles plus conservateurs.Des premières réactionsNotamment aux États-Unis où, écrit le New York Times, « de nombreux catholiques sont profondément sceptiques » vis-à-vis de la politique du pape François, et ont donc été déçus, « les uns en colère, les autres résignés ». Une posture majoritaire dans le pays, estime le quotidien, puisque « les jeunes prêtres aux États-Unis sont très largement conservateurs, encore plus que la génération précédente d’évêques qui les dirigent ».Et, si la communauté LGBT+ se félicite d’une « étape essentielle », certains de ses membres restent sur leur faim : de toute façon, « dans l’Église catholique, ils bénissent aussi des cuves, des voitures, des tracteurs, même du sel » soupire ainsi un fidèle dans les colonnes du Washington Post.Également à la Une, le conflit au Proche-Orient Et avec lui son lot de morts, de destruction, de désespoir de part et d'autre. Mais ce matin, le Guardian choisit de s'écarter des faits bruts, pour poser cette question à ces lecteurs : « Qu’est-ce qui vous connecte à votre pays et vous fait sentir que c’est chez vous ? » Il y a bien sûr ce qui est concret : « L’endroit où on vit, où on est né, celui où résident nos amis et notre famille » énumère le journal britannique.Mais il y a aussi « les autres choses » celles auxquelles « on ne pense pas » parce qu’elles nous paraissent naturelles : « La musique, la littérature, l’humour, l’art, la télé : toutes ces pierres angulaires abstraites d’une identité ».Or, pour cette éditorialiste du Guardian, il est urgent d’en parler, autant que de ce qui est concret. Car, s'alarme le journal, « quelque chose de potentiellement irréversible est en train de se produire ». La plus vieille mosquée de Gaza a été détruite, elle qui trônait là depuis 15 siècles. La plus ancienne église, abimée aussi. Tout comme un cimetière romain vieux de 2000 ans. Et avec eux, une centaine d’autres sites patrimoniaux.Il est « facile » d’oublier, au milieu des images de mort et de dévastation, que « la bande de Gaza est un endroit réel » et pas seulement « une prison à ciel ouvert ». Il est « facile » d’oublier que, quand bien même elles existaient « derrière une barrière », il y avait « des villes méditerranéennes faites de boulevards bordés de bougainvilliers et un littoral offrant un répit face à la chaleur et aux coupures d’électricité ». Un répit dont pouvaient profiter les médecins, les artistes, les poètes, les personnes vivant à Gaza. Il est « facile » d’oublier et pourtant, insiste le Guardian : « Il est important de se souvenir ». C’est peut-être même le plus important.
12/19/2023 • 4 minutes, 7 seconds
À la Une: la découverte du «plus grand tunnel» du Hamas
L’image fait la Une de plusieurs journaux ce lundi matin : une large bouche creusée dans la roche, consolidée et équipée de rails. Un tunnel assez large, décrit le Wall Street Journal, « pour que de grands véhicules puissent y circuler ». L’endroit est aussi équipé « de systèmes de ventilation et d’égouts, de toilettes, de multiples embranchements » ou encore de zones de stockage. Ce qui rend d’autant plus saisissant que « jusqu’à récemment, Israël ignorait que le tunnel atteignait sa frontière ».Surtout, pour le quotidien économique, cela démontre à quel point « Israël ignorait » le degré « d’investissement du Hamas dans son système de tunnels » dont certains éléments sont spécifiquement destinés à « faciliter les attaques transfrontalières ».Benyamin Netanyahu sous pressionDéjà soumis à des pressions internationales importantes, le Premier ministre fait aussi face à la colère de la population, ravivée samedi par la mort de trois otages du Hamas, tués par erreur par l’armée israélienne. Ha’aretz rend hommage à ces trois jeunes hommes, « si proches de rentrer chez eux, avant d’être abattus par les soldats de l’armée israélienne », alors que, non armés, ils agitaient un drapeau blanc. « C’est accablant », souffle le journal.Car pour la première fois, estime El Pais, cet épisode a révélé « le risque que ce soient les forces de défense israélienne » qui mettent « fin à la vie » des dizaines d’otages toujours présents dans la bande de Gaza. De fait, même si Ha’aretz aimerait « tellement » croire les mots de l’armée israélienne « lorsqu’elle dit qu’elle ne tire pas sur ceux qui se sont rendus », le journal se rappelle aussi que les soldats ont plusieurs fois, récemment, tiré sur des civils non armés. De toute façon, « les bombes tombant sur Gaza depuis les airs ont tué des milliers de personnes ». Alors, conclut le titre israélien, amer, « ce n’est pas un drapeau blanc qui arrêterait » l’armée.Or cette colère « est une matière hautement inflammable pour le gouvernement », analyse Le Soir, car « elle alimente la défiance de l’opinion publique ». Alors pour le journal belge, le gouvernement israélien ferait bien de répondre à cette exigence d’un proche d’otage : « Peu importe comment ils s’y prennent, ce cabinet de guerre doit faire revenir ce proche à la maison. Maintenant. »Projet de loi immigrationUne commission mixte paritaire se réunit aujourd’hui pour décider de l’avenir du texte sur l'immigration, qui a déjà bien du plomb dans l’aile après le camouflet infligé au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Une véritable « tragicomédie » se désole Le Figaro, un épisode « perdant-perdant » pour l’exécutif qui a « perdu un temps fou ainsi qu’une grosse dose de crédit dans l’opinion ». Et c’est la faute, estime le quotidien conservateur, des atermoiements de la classe politique qui n’a « cessé de tergiverser, de ratiociner, de peser le pour et le contre ». La France offre même, juge sans pitié Le Temps, un « véritable concentré des erreurs à ne pas faire ». Conclusion, voilà « un ministre affaibli », constate Le Monde, et de quoi faire craindre à l’exécutif « une crise politique profonde » en fonction du parcours du texte.Pour Le Temps toujours, les interminables discussions prouvent que « le thème de l’immigration secoue la plupart des pays européens », au point de « transforme[r] le paysage politique ». Comment, sinon, expliquer qu’on entende « dans la bouche des élites politiques de nombreux pays, des propos autrefois condamnés comme xénophobes » ? Donald Trump, l’ex-président américain, offre un bon exemple de ces propos, lui qui, pointe le Times, accuse les migrants « d’empoisonner le sang américain », une rhétorique qui « fait écho au vocabulaire des suprémacistes blancs ». Pourtant, c’est exactement ce qui l’a porté au pouvoir en 2016, et ce qui pourrait de nouveau fonctionner puisque le titre rappelle que « l’immigration est vue comme une faiblesse politique centrale de Joe Biden ».Pourtant, il existe une troisième voie, entre les discours outranciers et dangereux, et l’absence totale de discours. C’est du moins ce que veut croire Le Temps, qui s’exclame avec véhémence que « non, l’immigration n’est pas un sujet tabou ! ». Plutôt que d’ignorer le sujet et se contenter de « régler le dispatching de pauvres hères entre des pays qui se les renvoient », accuse le journal suisse, l’Union européenne pourrait par exemple être à l’origine d’une solution. Entre le climat politique général, et les récentes enquêtes sur les agences européennes, cela reste difficile à envisager.
12/18/2023 • 4 minutes, 28 seconds
À la Une: trois otages tués «par erreur» à Gaza
Trois otages tués par l'armée israélienne, dont les photos s'affichent en Une d'une grande partie de la presse internationale. Trois jeunes hommes de 24, 26, et 28 ans. Selon le journal Haaretz, ils s'étaient évadés dans le quartier de Shujaiyeh, au nord de Gaza, ils ont été tués « après avoir été identifiés par erreur comme une menace ». C'est ce qu'a déclaré hier vendredi un porte-parole de l'armée israélienne, selon lequel « après la fusillade, des soupçons sont apparus quant à l'identité des suspects et leurs corps ont été identifiés. Il s’agit d’un événement tragique survenu dans une zone de combat où se trouvaient de nombreux terroristes », ajoute le porte-parole de l'armée. Une enquête est en cours, précise Haaretz. Le journal israélien rédige une rapide nécrologie des trois jeunes hommes. L'un adorait la batterie, l'autre la moto et « comptait se marier l'été prochain », le troisième jouait au basket. Le New York Times lui aussi se fait l'écho de ce que les États-Unis appellent une « tragique erreur ». Mais il donne également la parole à une ancienne otage, qui « raconte son calvaire de sept semaines. Chen Goldstein Almog et trois de ses enfants ont été libérés fin novembre. Son mari et sa fille aînée ont été tués lors des attaques du 7 octobre ».Un témoignage parfois déroutant : « La partie la plus étrange de son épreuve de sept semaines, a déclaré Chen Goldstein-Almog, ce furent les longues conversations presque intimes qu'elle a eues avec ses ravisseurs. Ils ont parlé de leurs familles, de leur vie et du danger extrême auquel ils étaient tous confrontés. » Quelles ont été les conditions de détention pour elle et ses enfants ? « Ils ont été traités avec respect » et sans violence physique.Mais au cours de différents déplacements lors de leur captivité, elle a rencontré d'autres otages qui avaient été maltraités, dont deux femmes qui affirmaient avoir été agressées sexuellement. « Chen Goldstein Almog raconte aussi que lorsqu’elle plongeait dans ses pensées, l’un de ses ravisseurs lui demandait aussitôt à quoi elle pensait. » Et elle ajoute : « Je ne pouvais pas me déplacer d'une pièce à l'autre, sans qu'un garde armé ne m'accompagne. »Une captivité qui s'est terminée sur une menace : le chef des ravisseurs a dit à l'otage : « Ne retournez pas dans votre kibboutz. Ne retournez pas dans un endroit si proche de Gaza. Parce que nous reviendrons. »Mediapart enquête sur le président tchadienLe site d'information et d'investigation français s'intéresse à ce qu'il appelle « les folles emplettes du président du Tchad à Paris ». Mahamat Idriss Déby Itno a dépensé 915 000 euros chez un tailleur de costumes de luxe à Paris, selon Mediapart. « 57 costumes d’une valeur unitaire allant de 9 000 à 13 000 euros, 100 chemises à 800 euros, neuf sahariennes à 7 500 euros... Une liste interminable à donner le tournis, nous dit Mediapart. Qui plus est quand l’on sait que le Tchad est l’un des pays les plus pauvres au monde. »Comment ces emplettes ont-elles été financées ? Selon Mediapart, « les versements ont été opérés depuis une mystérieuse société baptisée MHK Full Business enregistrée à Ndjamena, et disposant d’un compte au sein de la Banque commerciale du Chari (BCC), un des huit établissements bancaires agréés au Tchad ». Le site d'investigation précise que « le porte-parole de la présidence tchadienne, interrogé sur l'origine de ces fonds, ne lui a pas répondu. Des révélations qui surviennent dans un contexte particulier... Puisque les tchadiens sont appelés aux urnes demain, pour un référendum constitutionnel, afin de "légitimer la présence" de Mahamat Idriss Déby Etno, estime Mediapart, qui rappelle qu'à la mort de son père, il avait tout d'abord promis de rendre le pouvoir aux civils, par des élections auxquelles il s'était engagé de ne pas participer ». Avant finalement, d'organiser ce référendum constitutionnel. Conseils pour le réveillon de NoëlEt c'est le Times qui nous donne ces quelques conseils qu'il a lui-même reçus de Nigella Lawson, star de la cuisine à la télévision britannique. Toutefois, cette cuisinière hors pair, ne nous effraie pas avec des recettes de haut vol impossible à réaliser. Ele se contente de deux conseils basiques et essentiels à ses yeux. Premier point : « Il faut accepter qu'on ne peut pas tout cuisiner en même temps, alors ne le faites pas. Ne vous inquiétez pas si tout n'est pas chaud. Ce n’est tout simplement pas possible. » Dont acte, il ne faut pas mettre la barre trop haut. Deuxième conseil, et il est un peu plus malicieux. Nigella Lawson recommande « d'avoir autour de la table, quelqu'un que votre famille ne connaît pas assez bien, pour oser mal se comporter devant cette personne ». Et elle conclut : « J'adore Noël en famille, mais pour profiter de ses plaisirs, il faut être conscient des pièges. »
12/16/2023 • 4 minutes, 54 seconds
À la Une: l'accord européen pour l'ouverture de négociations d'adhésion avec l'Ukraine
Un accord de l'Union Européenne acquis hier, jeudi, à Bruxelles, malgré l'opposition de la Hongrie... Un petit miracle ? Pas vraiment, raconte die Welt, selon lequel le chancelier Olaf Scholtz a eu une « brillante idée ». « Avec un sourire malicieux », raconte le quotidien allemand, « le chancelier a suggéré à Viktor Orban, de quitter la réunion un instant, pendant que tous les autres pays de l'UE voteraient sur la question controversée de l'adhésion. Et en effet : Orbán (...) s'est levé, il a lentement quitté la salle et s'est de fait abstenu lors du vote ».« Les 27 prennent une décision historique », titre, de son côté, El País qui commente ainsi l'attitude du Premier ministre hongrois : « il a béni l'accord par son silence et son absence ». Le journal espagnol évoque une « chorégraphie inventive qui a permis de parvenir à cet accord, une chorégraphie très inhabituelle, sans précédent, selon plusieurs diplomates ». Un accord tout aussitôt commenté par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui parle d'une « victoire pour toute l'Europe ». Un bémol, toutefois, précise El País. « Il n'y a eu aucun progrès, hier, vers un accord pour une nouvelle bouée de sauvetage économique pour Kiev ». Et c'est d'ailleurs sur ce point précis, que Le Temps, en Suisse, a choisi de faire sa Une : « La Hongrie », dit-il, « bloque le soutien de 50 milliards d'euros de l'Union Européenne, à l'Ukraine ». Car selon Libération, en France, « Orbán menace de bloquer s’il n’obtient pas le déblocage de la vingtaine de milliards d’euros que l’Union européenne refuse de lui verser à cause des atteintes qu’il porte à l’État de droit dans son pays. »Révélations du Washington Post sur la guerre à GazaLe journal se fait l'écho d'une « évaluation des renseignements américains », selon lesquels Israël utilise des bombes « stupides », des bombes « non guidées », dans près de la moitié des frappes sur Gaza ». Un ratio qui, selon certains experts en armement, contribue à expliquer l’énorme nombre de victimes civiles du conflit (près de 19 000 selon le ministère de la Santé à Gaza). Révélation qui survient, remarque le Washington Post, « alors que les responsables américains font pression sur Israël, pour qu'il adopte une approche plus ciblée de sa campagne militaire ». Le quotidien américain a interrogé Brian Castner, enquêteur sur les armes à Amnesty International, pour lequel Israël « utilise des armes très, très lourdes »... « Et donc, lorsque vous les utilisez dans une zone densément peuplée, explique-t-il, même si vous touchez votre cible militaire, vous avez beaucoup plus de chances de tuer des civils à proximité ». Plusieurs hauts responsables américains, se sont rendus ou vont se rendre en Israël. C'est le cas notamment de Jack Sullivan, le conseiller à la Sécurité nationale de Joe Biden, qui, selon un député démocrate, devait informer « Netanyahu qu'il est allé bien trop loin, et que les bombardements doivent être considérablement limités, sinon Israël se retrouvera sans son dernier véritable ami ».Le Soir et la villa des époux TshisekediLe quotidien belge titre sur la « fastueuse villa secondaire des époux Tshisekedi, à Uccle » dans la région bruxelloise. Selon le Soir, « le couple présidentiel congolais loue (depuis deux ans) pour 20.000 euros par mois cette villa uccloise de prestige, dont le propriétaire n’est autre que Robert Levy, fondateur et président d’une des plus grandes banques de République démocratique du Congo ». Le Soir publie la photo d'une belle et vaste demeure entourée de verdure, avec même un petit étang devant sa porte. « Denise Nyakeru, l'épouse du président congolais, y résiderait de façon régulière en compagnie des cinq enfants du couple, scolarisés à Bruxelles ». Mais le montant du loyer, 20 000 euros par mois, donc, risque de faire grincer des dents... au moment où, Félix Tshisekedi s'apprête à se présenter pour un 2ᵉ mandat, lors de l'élection présidentielle de la semaine prochaine.
12/15/2023 • 4 minutes, 3 seconds
À la Une: des soulagements et des doutes après l’accord à la COP28
C’est officiel : les participants au sommet sur le climat de Dubaï se sont mis d’accord pour opérer une transition vers la sortie des énergies fossiles… et malgré « d’énormes faiblesses (…) Dubaï est effectivement un tournant », se réjouit Le Soir.Car pour la première fois, il est clairement question de tourner le dos aux énergies fossiles, coupables clairement désignées du changement climatique. Sauf que la porte de sortie semble encore bien loin : « vers 2030, précise La Repubblica, selon l’agence internationale de l’énergie, on s’attend à un pic des combustibles fossiles » comprendre, un pic de la demande, avant un potentiel déclin.Ces énergies ont donc encore de beaux jours devant elles, alors que chaque année qui passe est cruciale – preuve en sont les catastrophes climatiques chaque année plus nombreuses. Et il n’y aura de possibles changements, pointe La Repubblica, « que si les grands pays émetteurs qu’ils peuvent simultanément accroître les énergies renouvelables, et réduire leur dépendance au pétrole, au gaz, et au charbon. » Et pour l’instant, difficile de dire quand ce sera possible…Le rôle de l’économieLe Temps ( ) prévient d’emblée : « après avoir eu le regard rivé sur Dubaï, c’est Wall Street qu’il faut désormais scruter. » Car ce sera bien aux financiers, aux consommateurs, bref aux acteurs économiques, de mettre en musique la partition signée à Dubaï. « Il faudra plus qu’une ‘standing ovation’ » pour sortir d’un système dont dépend la planète depuis des décennies, d’autant que, rappelle le quotidien, « la Chine est loin de fonctionner à plein régime » et que « l’appétit énergétique de l’Inde et d’autres pays en développement ne fait que croître. »De nombreuses lacunesIl y a du nouveau, mais surtout, beaucoup de précautions de langage, et énormément de flou, pointe Le Soir : « pour cette transition, il n’y a pas de plan, pas de détails, pas de date, pas d’obligation, pas de formule claire. »Le Guardian, fidèle à l’humour pince-sans-rire britannique, dénonce quant à lui un texte « qui a plus de trous qu’un bloc de gruyère. » Au bout du doigt accusateur du site : l’accord « ne reconnaît pas la responsabilité historique, ni la redistribution, ni la refonte d’un système financier de dette, d’impôts et de commerce qui a été truqué pour maintenir, siffle le journal, les pays en développement enfermés dans l’exploitation des ressources », au profit des pays les plus riches.Finalement, conclut Le Soir dans une autre analyse, et même si « quelque chose a changé à Dubaï », cela reste « plus sur le plan du symbole que de la réalité. » Alors, échaudé par les expériences précédentes, le titre craint que ce sommet ne soit en réalité « fait du même bois que les autres grands accords de l’ONU sur le climat : des avancées notables, mais une ambigüité (…) qui permet un consensus » sans offrir la moindre certitude.Joe Biden peut-être sur la selletteLe Congrès a approuvé hier, mercredi, l’ouverture d’une enquête en destitution contre le président américain, en raison des affaires douteuses à l’étranger de son fils, Hunter Biden.Cette procédure en destitution est la 4ᵉ en vingt-cinq ans, alors le Boston Globe s’interroge : « le Congrès serait-il coincé dans un cercle vicieux d’ ‘impeachment’ ? » D’après des analystes interrogés par le titre, « cette dernière procédure pourrait accélérer la marche vers une forme de boucle fatale », dans laquelle la menace d’impeachment « serait régulièrement utilisée comme un gourdin lorsque des partis opposés détiennent la Chambre des représentants et la présidence. » D’autant que cette enquête intervient dans un contexte particulier, « alors que le rythme des censures au Congrès s’est, lui aussi, accéléré. »Peu d’éléments de preuveDe quoi faire soupirer le New York Times : les Républicains poursuivent leur projet « même si un an d’examen minutieux du président et de sa famille n’a révélé aucune preuve de crimes ou de délits graves. » C’est d’ailleurs pour cette raison que le parti majoritaire à la chambre des représentants a mis tant de temps à se décider, car, croit savoir le journal, « de nombreux Républicains modérés avaient leurs réserves. » Mais ils ont fini par céder aux pressions de l’extrême-droite – à la fois comme « mesure de rétorsion après les deux procédures en destitution contre Donald Trump », selon le Washington Post, mais aussi, écrit Newsweek, dans une tentative de détourner l’attention de leur « échec à améliorer des problèmes dont se soucient les américains : l’économie, le prix des médicaments, l’environnement… »Quoi qu’il en soit, conclut le site, non seulement « ce n’est pas sérieux », c’est aussi et surtout « dangereux. »
12/14/2023 • 4 minutes, 19 seconds
À la Une: le soutien international à Israël en chute libre
À une écrasante majorité, l’Assemblée générale des Nations unies a appelé mardi 12 décembre à un cessez-le-feu humanitaire dans la bande de Gaza. Dans le détail, raconte le Sueddeteusche Zeitung, « 153 pays ont voté en faveur de [cette] résolution, (…) 10 pays ont voté contre, et 23 se sont abstenus, dont l’Allemagne ». Surtout, pour la première fois depuis le début de la guerre, Joe Biden a critiqué le gouvernement de Benyamin Netanyahu, car il s’oppose à une solution à deux États. Or, « jusqu’à présent, Biden a exprimé ses critiques à l’égard du gouvernement israélien avec beaucoup plus de prudence ». El Pais approuve et grince : « les divergences entre les deux alliés sur la guerre à Gaza ont été révélées comme jamais auparavant. »Joe Biden a aussi critiqué la stratégie militaire d’Israël. Pour le président américain, c’est à cause des bombardements indiscriminés, qui selon le Hamas ont fait plus de 18 000 morts, que l’État hébreu perd peu à peu ses soutiens. Le groupe armé palestinien a, croit savoir le New York Times, « préparé et exécuté une campagne d’une barbarie indicible, apparemment conçue pour rendre fou Israël, et le pousser à réagir sans penser » à la suite. « Et c’est exactement ce qu’Israël a fait » assène le quotidien.À lire aussiÉtats-Unis et Israël, une alliance indéfectible?Mais plus de deux mois après, des milliers de civils ont été blessés, ou tués. Et si le Hamas « ne s’en est pas soucié le moins du monde », tout en connaissant ces conséquences, « Israël doit s’en préoccuper. »Le gouvernement inflexible de NetanyahuSi Joe Biden a affiché une position plus ferme, c’est aussi le cas du Premier ministre israélien qui a, note El Pais, « publié une déclaration sans précédent dans laquelle il reconnaissait ouvertement, pour la première fois, des "désaccords" avec Washington concernant le fameux ‘jour d’après’. »Quant aux diplomates israéliens, ils ne semblent pas prêts à nuancer leur position pour l’instant. La résolution de l’ONU « n’est pas contraignante », rappelle le Sueddeutesche Zeitung et, d’ores et déjà, « l’ambassadeur israélien à l’ONU (…) a annoncé dans un discours devant l’instance que son pays ne respecterait pas la résolution » appelant à un cessez-le-feu, car une telle mesure « ne signifierait rien d’autre que le maintien du Hamas. »Attention toutefois, les jours de cette position pourraient être comptés. « En coulisses, analyse Ha’aretz, une équipe gouvernementale emmenée par les principaux lieutenants de Netanyahu (…) sont déjà en train de définir comment exactement l’Autorité palestinienne finira par prendre le pouvoir à Gaza ». De toute manière, insiste le journal, « Netanyahu sait bien que, quel que soit le gouvernement israélien en place au moment venu, il n’aura d’autre choix que d’accepter le plan américain ».Israël perd ses soutiens, l’Ukraine essaie de conserver les siensEn déplacement hier aux États-Unis, le président Volodymyr Zelensky a demandé, d’urgence, plus d’aide pour combattre la Russie. Peine perdue, soupire le Wall Street Journal : malgré la réception « empathique » du Congrès, le chef d’État « n’est pas parvenu à briser le blocage autour (…) du programme de financement » qu’il réclamait. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé de démontrer « que Vladimir Poutine représente une menace, pas seulement pour les Européens, mais aussi pour les gouvernements démocratiques qui tentent de résister aux dictateurs. »Cependant, la relation entre le président ukrainien et le président américain est désormais un « champ de mines institutionnel » estime Le Soir, « embourbé », renchérit le Wall Street Journal, dans les problèmes de politique intérieure américaine. Derrière le débat sur l’Ukraine, l’opposition entre démocrates et républicainsEn fait, la question de l’aide en Ukraine « reflète un Washington divisé ». « Les Républicains, rappelle le Washington Post, bloquent une demande de financements supplémentaires, en partie pour faire passer le paquet de réformes sur l’immigration » qu’ils défendent.Pour les républicains, accuse le New York Times, « les défis [de Zelensky] ne sont pas la priorité ». Désormais utilisé comme une forme de monnaie d’échange politique, le conflit et ses « mérites » ne sont « plus du tout au centre de ce débat. »À lire aussiAnne-Claire Legendre: «Le conflit au Proche-Orient ne détourne pas notre soutien à l'Ukraine»
12/13/2023 • 4 minutes, 2 seconds
À la Une: grand chambardement dans les universités américaines
Une douzaine d’écoles visées par une enquête pour violation des droits civils ; la présidente d’Harvard, Claudine Gay, appelée à démissionner ; Liz Magill, la dirigeante d’UPenn, une autre université d’élite, déjà partie… « Les campus américains sont devenus l’arrière-garde de la guerre à Gaza », assène El Pais en Espagne. En cause, explique le journal : « les nombreuses manifestations pro-palestiniennes, et le climat d’hostilité et d’insécurité que disent ressentir de nombreux étudiants juifs. »Voilà les universités prises en étau entre la sacro-sainte liberté d’expression à l’américaine, « et la pression des employeurs et des donateurs pour que ces centres stoppent (…) toute manifestation considérée comme antisémite. »L’argent : le nerf de la guerreUPenn dispose, rappelle El Pais, « d’un budget de 21 milliards de dollars ». Pour Harvard, c’est plus du double. La fuite de donateurs « mécontents de la gestion des manifestations contre la guerre » fait donc courir un risque important à ces universités qui sont aussi des colosses économiques.En fait, analyse le Wall Street Journal en partant de l’exemple d’UPenn, les anciens élèves de renom et donateurs « se sont inspirés du monde des affaires, abordant l’univers typiquement distingué de l’enseignement supérieur comme des investisseurs activistes ». Et cela a fonctionné.C’était de toute manière couru d’avance, estime le quotidien économique : « les universités à tendance de gauche et leurs donateurs plus conservateurs suivent une trajectoire de collision depuis des années ». D’un côté, les programmes pour inciter à la diversité et les cours dits « progressistes » ; de l’autre, un conservatisme républicain agacé par le « wokisme » ambiant.Les républicains saisissent l’occasion au volC’est en tout cas l’opinion d’El Pais qui considère que les républicains se sont simplement livrés à « un exercice d’opportunisme politique. »« La cancel-culture est de retour » s’exclame de son côté le Washington Post. Avec une différence : « cette fois, les cibles sont à gauche ». « L’indignation compréhensible » face aux « réticences du camp pro-palestinien à condamner les attaques effroyables du Hamas » ont permis aux républicains, estime le titre, « de délégitimer, plus largement, le sentiment pro-palestinien ». Désormais, « quelque chose d’aussi simple que le soutien aux droits les plus basiques des Palestiniens est vu comme suspect », accuse encore le Washington Post. « Ironique », venant du camp qui pendant des années « s’est dépeint en champion de la liberté d’expression » quand il était question d’identité de genre ou de race.Cet éditorialiste nuance son propos : bien sûr, écrit-il, « pour certaines voix pro-Israël, demander à l’État hébreu d’interrompre ses opérations militaires (…) risque d’être offensant. Mais être offensant, ce n’est pas être antisémite ». Et le journal poursuit : dans un contexte d’antisémitisme grandissant, « il est dangereux d’en dévaloriser la signification. »Un camouflet pour Gérald Darmanin en FranceLe texte phare du ministre de l’Intérieur, son projet de loi immigration, a été rejeté hier, avant même de passer par la case débats. « Humiliation pour Gérald Darmanin », titre Le Soir ; « coup dur pour Macron », renchérit le Times. Car au-delà de la défaite personnelle du ministre de l’Intérieur, « ce projet » qui, écrit le journal belge, « devait être la preuve de [l]a capacité [du gouvernement] à porter des projets ambitieux malgré l’absence de majorité absolue » a finalement démontré l’exact opposé.De fait, pour Le Figaro, au-delà d’un texte de loi, « c’est la capacité à gouverner et à réformer » de la majorité qui est remise en question. « Gérald Darmanin croyait mener sa barque à bon port en alternant coups de rame à droite, et coups de rame à gauche » … à la place, il a perdu le contrôle de son navire.L’exécutif chute de sa ligne de crêteAu lieu de donner l’image d’un exécutif capable de compromis, l’équipe d’Emmanuel Macron a surtout mené une politique « contradictoire et parfois confuse », pointe le Times, tandis que le Figaro toujours estime quelques pages plus loin que les députés ont signé « l’acte de décès du "en même temps" ». Donner des gages à l'extrême droite ? Rassurer les élus de gauche ? Le gouvernement a cru pouvoir faire les deux et finit par payer « [ses] hésitations, [ses] indécisions, [ses] contradictions. »Toujours dans la presse française, Libération ne boude pas son plaisir : « n’était-il pas le plus malin, Darmanin ? » Lui qui, « avec son flair politique, son entregent et sa faculté à tricoter des deals », pensait pouvoir offrir le texte de sa carrière à la majorité et voyait la vie en rose. Finalement, le ministre de l’Intérieur se retrouve « vert après son revers. »À lire aussiFrance: l'Assemblée nationale vote le rejet du projet de loi Immigration
12/12/2023 • 4 minutes, 21 seconds
À la Une: le déchaînement de violence au Proche-Orient
Plus de deux mois après les attaques du 7 octobre, des combats acharnés se poursuivent et les troupes israéliennes continuent d’avancer dans le sud de la bande de Gaza. « Des morts de civils à n’en plus finir, des destructions de bâtiments à une échelle hallucinante » : tableau désolant brossé par Le Soir… Et encore assombri par El Pais, qui décrit un « enfer avec presque pas d’électricité, d’eau, de gaz, de nourriture et de médicaments » où « personne n’est en sécurité ». Quant au New York Times, il craint « un potentiel déplacement de masse » de la bande de Gaza vers l’Égypte, puisque « le dernier point de refuge pour les Palestiniens […] est en train de s’effondrer sous le poids des dizaines de milliers de personnes à la recherche de nourriture et d’un abri ».Bref, pour Le Soir, « les méthodes de l’armée israélienne posent question » ; El Pais va un peu plus loin et demande franchement si « des crimes contre l’humanité sont commis à Gaza ? ».À lire aussiGaza: «Les pays occidentaux sont complices de ce massacre»Une question sans réponse tranchéeEt il est d’autant plus difficile d’y répondre que de nombreux points doivent être pris en compte. Il y a notamment les inquiétudes autour d’un déplacement forcé de population, qui pourrait, selon une spécialiste du droit international interrogée par El Pais, constituer « un crime de guerre sous forme de transfert illégal ». D’autant que, renchérit un autre expert, Israël ne peut se cacher derrière des explications stratégiques : « dire que tout le nord de la bande de Gaza est un objectif militaire n’est pas conforme à la loi », assène-t-il.Surtout, il y a la question de la proportionnalité de la violence. Pour l’ancien directeur de Human Rights Watch s’exprimant dans les colonnes du titre espagnol, « il est interdit d’attaquer une zone civile entière, seulement parce que certains objectifs militaires peuvent être situés dans ces zones ».Reprenant une enquête d’un journaliste israélien, Le Soir estime de son côté que « rien n’arrive par hasard » et que les immenses pertes civiles procèdent d’un calcul : il s’agit de « créer un choc » au sein de la société civile, qui « se répercutera puissamment et conduira les civils à faire pression sur le Hamas ». Pression sur le groupe armé palestinien, pression sur la frontière avec l’Égypte, pressions internationales aussi sur l’État hébreu… mais pour l’instant, la situation ressemble toujours autant à une impasse.À lire aussiGuerre Israël-Hamas: l'armée israélienne veut «accentuer la pression» sur GazaEn Argentine, Javier Milei promet « la lumière au bout du tunnel »Propos tenus hier par le nouveau chef d’État argentin, tout juste investi, au sujet du tunnel économique traversé par le pays – après tout, ironise El Pais, il s’agit de « son espace de prétendue connaissance ». Une forme de légitimité en vertu de laquelle le président a accusé de tous les maux le kirchnérisme qui l’a précédé : « il a assuré, raconte La Nacion, qu’il héritait d’une inflation […] potentiellement de 15 000% », a prévenu que « l’hyperinflation est déjà parmi nous » et a prédit « 100 milliards de dollars [de dette] supplémentaire », s’ajoutant « à l’augmentation déjà consolidée de près de 100 milliards de dollars de la dette publique ».Bref, la description « d’un avenir si sombre, qu’un avenir noir serait [le] grand triomphe » du nouveau président, résume El Pais – à ce stade, il s’agit presque, souffle La Nacion, d’ « un projet de salut ».À lire aussiTout juste investi président, Javier Milei promet à l'Argentine un «choc» d'austéritéUne solution toute trouvéeL’Argentine traverse une crise profonde, mais pince-sans-rire, La Nacion souligne que pour Milei, « cette catastrophe ne [durera] que quelques mois, en raison de l’ajustement des comptes publics ». Une véritable thérapie de choc, principalement faite de réductions des dépenses d’État.C’est en tout cas ce qui était promis. Sauf que, note La Croix, depuis la victoire de Javier Mileil, « le ton a changé » et l’homme « s’est attaché à tempérer les attentes suscitées par sa candidature ». « 'Détruire’ l’inflation ? Oui mais ‘d’ici 18 à 24 mois.’ Abandonner le peso ? Certes, mais pas tout de suite. Baisser drastiquement les impôts ? Toujours oui, mais ‘pas pour maintenant.’ » écrit le quotidien français.En somme, « pas de grand soir libertarien » mais « plutôt ‘de la sueur et des larmes’ ». El Pais préfère en rire qu’en pleurer : « L’espoir brille à nouveau en Amérique du Sud », conclut amèrement le journal. À écouter aussiÀ quoi ressemblera l'Argentine de Javier Milei ?
12/11/2023 • 4 minutes, 3 seconds
À la Une: les journalistes dans la guerre
La guerre à Gaza est quasi exclusivement documentée par les journalistes palestiniens, qui paient le prix fort de leur engagement. C'est à la Une de Médiapart : « 63 journalistes et professionnels des médias ont été tués depuis le 7 octobre, dont 56 à Gaza ». Le site d'informations français a rencontré Nasser Abou Bakr, le président du syndicat des journalistes palestiniens, de passage à Paris. Pour la photo, il pose devant les portraits des journalistes palestiniens tués depuis deux mois. Et il accuse : « Israël veut tuer les journalistes témoins de ses crimes (...) Chaque jour, je communique avec mes confrères encore sur place, je leur demande comment ils vont. Ils me répondent une chose : nous sommes toujours vivants. Ils attendent de mourir et se demandent qui sera le prochain. Mais ils insistent pour continuer leur travail. S’ils arrêtent, qui racontera et documentera les crimes de masse et le nettoyage ethnique que subit notre peuple ? » s'interroge-t-il.La guerre à Gaza également à la Une du Süddeutsche Zeitung. Avec ce titre : « la famille Abujadallah n'est plus ». Et les photos d'une famille qui semblait heureuse, avant la guerre, le père, la mère et leurs quatre jeunes fils, dont un bébé, une famille qui avait acquis la nationalité allemande. Le père, Yousef Abujadallah, anesthésiste, « devait prendre le 1ᵉʳ novembre ses nouvelles fonctions dans une clinique de Dortmund. Mais avant cela, il voulait rendre visite à sa famille à Gaza ». C'est là qu'il est mort avec sa femme et ses enfants dans un bombardement israélien.À écouter aussiLes journalistes, cibles de l’armée israélienneLe projet de loi européen sur l'intelligence artificielle.« L'Union européenne approuve la première loi au monde sur l'intelligence artificielle », titre El Païs qui précise que « ce texte définit les obligations et les règles par lesquelles doit être régie une technologie qui est là pour rester et qui transforme complètement la vie quotidienne, mais qui comporte autant d'opportunités que de risques, dont beaucoup ne sont même pas encore imaginables ». Le texte a été adopté cette nuit, « après trois jours d'intenses et d'âpres négociations », raconte le journal espagnol.Et la nouvelle n'a pas tardé à traverser l'Atlantique : le Washington Post titre lui aussi sur ce « projet de loi historique », et remarque que « l'Union Européenne devance les États-Unis ». Et le journal américain explique : « Les entreprises technologiques qui souhaitent faire des affaires dans ce bloc de 27 pays comptant 450 millions de consommateurs – le plus grand d'Occident – devraient être obligées de divulguer des données et d'effectuer des tests rigoureux, en particulier pour les applications "à haut risque" comme les voitures autonomes et l'équipement médical ». Toutefois, rien n'est parfait : « Pour Ella Jakubowska, conseillère politique principale à l'European Digital Rights, un collectif d'universitaires, de défenseurs et d'organisations non gouvernementales, "le diable se cache parfois dans les détails... Même si certaines garanties en matière de droits de l'homme ont été obtenues, la loi européenne sur l'IA laissera sans aucun doute un goût amer dans la bouche des défenseurs des droits de l'homme" » ... Allusion aux exemptions accordées à la police et au renseignement.À lire aussi«Gemini», l'intelligence artificielle signée GoogleBelgique : aveuglement et passivitéLe journal le Soir, revient sur une page d'histoire de la seconde guerre mondiale. « Les nouvelles recherches menées sur le rôle de la SNCB, la société des chemins de fer dans le transport des déportés Juifs durant la guerre, concluent à l’aveuglement et à la passivité de sa direction », explique le quotidien belge. « Un "groupe de sages" pourrait être organisé pour donner une suite aux travaux présentés au Sénat ce vendredi par l’historien Nico Wouters. » Plus en détail, le Soir précise que « Des 25 257 Juifs et 351 Tziganes jetés comme du bétail dans les wagons, seuls 5 % ont survécu. Ces transports ont été facturés à l’Occupant et payés à la hauteur de quelque 50,7 millions de francs belges de l’époque ». De précédents rapports avaient déjà mis en avant le rôle joué par la SNCB dans la déportation, mais l'aspect financier était jusqu'à présent resté dans l'ombre.À lire aussi«La retraite de Hitler», ces pensions du IIIe Reich qui font polémique en Europe
12/9/2023 • 4 minutes, 17 seconds
À la Une: des images qui interrogent..
Ces images sont publiées en Une du Times. On y voit des hommes agenouillés par terre, les yeux bandés et ne portant que des sous-vêtements. Selon le quotidien britannique, « des dizaines d’hommes palestiniens se sont rendus jeudi [7 décembre, NDLR] aux Forces de défense israéliennes dans le nord de Gaza, avant d’être déshabillés, alignés puis emmenés par un camion militaire ». Qui sont ces hommes ? D'où viennent ces images ? « Aucune explication n'a été donnée jusqu'à présent, précise le Times, bien que des rapports en ligne affirment qu'au moins certains de ces hommes étaient des combattants du Hamas, qui se sont rendus à l'armée. Mais, l'un des hommes sur les photos a été identifié par des collègues comme étant Diaa Al-Kahlout, journaliste pour un journal international arabe en ligne. »La guerre au Proche-Orient soulève un débat intense au sein des universités américaines. « Le congrès, annonce le New York Times, a ouvert une enquête sur Harvard, le MIT et l'Université de Pennsylvanie. » Une femme est particulièrement dans le collimateur des parlementaires : Elizabeth Magill, la présidente de l'université de Pennsylvanie, dont le témoignage au Congrès mardi 5 décembre « a déclenché la fureur lorsqu’elle a esquivé la question de savoir si elle sanctionnerait les étudiants qui appelaient au génocide des Juifs ». Elle s'est par la suite excusée. Mais la question de l'antisémitisme, sur les campus américains, est plus que jamais d'actualité.Hunter BidenHunter Biden, le fils du président américain, vient d'être inculpé pour fraude fiscale. La presse américaine s'en fait largement l'écho, mais elle est loin d'être la seule. C'est ainsi qu'en Italie, la Republicca, annonce que Hunter Biden a « dépensé des millions de dollars pour mener une vie extravagante, plutôt que de payer ses impôts ». En Suisse, le Temps, donne des détails sur le train de vie de Hunter Biden. « L’ancien avocat et hommes d’affaires a dépensé son argent pour financer sa consommation de drogues, s’offrir la compagnie d’escorts, des voitures et vêtements de luxe, selon l’acte d’accusation. »À qui profite cette histoire largement médiatisée ? Selon le Temps, « les déboires judiciaires du fils Biden sont suivis de très près, aux États-Unis, par le parti républicain, qui les utilise contre son père pour accuser l’ensemble de la famille de corruption ». Même si « son père a toujours nié être impliqué dans les affaires de son fils, tout en le soutenant publiquement ».Mohamed Bazoum, « naïveté et candeur »« Mohamed Bazoum, l'inflexible captif de la junte », titre le quotidien français Le Monde, rappelant que « le chef de l’État nigérien renversé par un putsch, en juillet, se refuse à démissionner et qu'il est détenu à Niamey depuis plus de quatre mois, avec son épouse et leur fils. Il tient, Mohamed Bazoum, résiste, poursuit le Monde, alors qu'un simple trait de crayon pourrait mettre fin à sa captivité. Depuis le coup d’État du 26 juillet, qui l’a renversé, ses tombeurs attendent qu’il appose sa signature au bas d’une lettre de démission. [...] Selon l’entourage du dirigeant renversé, seul un médecin a désormais accès aux reclus. Leurs téléphones ont été confisqués. "Si quelqu’un prétend qu’il arrive à leur parler, c’est un mensonge", prévient d’emblée un proche de la famille. Mais le pire, nous dit le Monde, touche à l'intime. Toujours "selon ses proches, Mohamed Bazoum s’est résolu à l’idée que son ami, mentor et prédécesseur à la présidence du pays, Mahamadou Issoufou est le marionnettiste qui tire les ficelles". Ce qui fait dire à certains diplomates : "il avait du courage, mais sa droiture et sa sincérité frôlaient la naïveté et la candeur". »
12/8/2023 • 3 minutes, 43 seconds
À la Une: deux mois de guerre en Israël
La date du 7 octobre est désormais gravée dans les mémoires comme « le jour où l’horreur est arrivée en Israël », assène Die Welt. L’horreur, la sidération, ce sont effectivement les sentiments qui dominent après avoir lu le récapitulatif des atrocités du 7 octobre proposé par le journal aujourd'hui.Deux mois après donc, Israël a répondu avec force, d’abord dans le nord de la bande de Gaza et, depuis quelques jours, dans le sud, où désormais, « des dizaines de milliers de personnes se massent à Rafah, la frontière entre Gaza et l’Égypte », constate El Pais. Encore plus d’habitants, « des centaines de milliers » d’entre eux, « errent d’un endroit à l’autre, à la recherche d’un refuge » de plus en plus difficile à trouver. La situation humanitaire s’est tellement aggravée qu’elle est qualifiée « d’apocalyptique » : pas d’abris, pas assez d’eau, peu d’électricité et à présent, raconte encore le journal espagnol, « la multiplication des maladies, (…) la gale, la diarrhée, et même un cas de jaunisse ».Le paysage géopolitique redessinéEt la position américaine a particulièrement évolué, en raison justement du prix payé par les civils palestiniens. Sauf que, le ton a beau être plus sévère, « il n’a pas été accompagné par un changement significatif », constate le Guardian. En clair, explique un expert interrogé par le titre britannique, « Washington a fait évoluer sa rhétorique, pas sa politique »En l’absence de conséquences réelles, ces discours risquent donc de n’être pas vraiment suivis d’effet. De toute manière, l’idée d’une paix construite « par le haut », c’est-à-dire par les gouvernements, doit peut-être être abandonnée, juge un éditorialiste du Temps. Car ce sont « les soldats "du bas", recrutés par les états-majors "du haut", qui font la guerre ». Ce sont eux, aussi, « qui porteront dans leur mémoire, sur des générations, le souvenir des blessures marquées dans leur corps et dans leur âme ». Et c’est donc sur eux, ces Palestiniens et Israéliens « qui vivent au quotidien dans leur chair la complexité du conflit », que doit reposer une paix durable.Au-delà des menaces, des frappes et des répliques, voilà donc la solution proposée par le journal suisse : « Écouter le récit de l’autre, y compris celui à qui on attribue le rôle du méchant », accepter « la complexité de ce drame » et donc, voir l'autre, « comme un semblable digne d’exister à nos côtés ».Taylor Swift, personnalité de l’année du TimeCette année, Taylor Swift est la première chanteuse à être désignée personnalité de l’année 2023. Car Taylor Swift n’a que 33 ans, mais déjà 18 ans de carrière derrière elle. C’est bien simple, pour le Time, elle peut s’asseoir à la table « d’Elvis Presley, Michael Jackson, et Madonna. En tant qu’autrice-compositrice, elle a été comparée à Bob Dylan, Paul McCartney et Joni Mitchell », s’extasie encore le magazine.Son empire est « estimé à plus d’un milliard de dollars », rappelle le Time. Cela fait des années que, pierre après pierre, album n°1 après album n°1, elle bâtit un édifice de plus en plus haut. Au point de devenir rien de moins que « le personnage principal du monde ».Ne levez pas trop vite les yeux au ciel ! Le Soir en Belgique, est du même avis et voit dans « Taylor Swift, le monde à ses pieds, un phénomène culturel sans précédent ». Elle aurait, « selon certains analystes (…) boosté à elle seule l’économie américaine » avec le « Eras Tour », colossale tournée entamée en mars et qui « s’apprête à devenir (...) la plus rentable de tous les temps, et la première à rapporter plus d’un milliard de dollars ». Sans compter qu’elle « en a déjà tiré un film » qui a « fait mieux que le dernier Scorsese ».Il y a même « au moins 10 cours universitaires qui lui sont consacrés, dont un à Harvard », révèle encore le Time. Rien que ça. Le tout, en partie, grâce à ces millions et millions d’amateurs qui ont, conclut le magazine, « cliqué, crié, dansé, chanté, (…) et laissé son travail devenir la bande son de leur vie ».
12/7/2023 • 4 minutes, 19 seconds
À la Une: le silence autour des violences sexuelles du Hamas vole en éclats
Nous en parlions lundi… la presse est de nouveau penchée sur ces violences aujourd’hui. Hier, mardi, Joe Biden « a appelé les organisations internationales, la société civile et les individus à condamner les violences sexuelles "sans exception" », rapporte le South China Morning Post ; il a aussi repris à son compte les accusations de « viols répétés et de sévices durant les attaques du 7 octobre » - certains témoignages laissant penser à un ciblage spécifique, raconte le New York Times, avec « des mutilations génitales systématiques de certains groupes de victimes » les soldates notamment. Quant au récit – long et précis – des autres sévices subis, que déploie le New York Times, cette revue de presse s’en est déjà fait l’écho.Comme au premier jour, le Hamas, lui, rejette ces affirmations et accuse Israël, pointe le South China Morning Post toujours, « d’essayer de détourner l’attention des crimes de guerre commis à Gaza ».Pourtant, dénoncer les exactions des uns n’empêche pas de pointer celles des autres. C’est le cri du cœur, ce matin, de Ha’aretz. « Si nos petits yeux sont capables d’enregistrer l’ampleur de l’atrocité, est-ce que nos grands cœurs peuvent contenir deux douleurs en même temps ? ». Même accusation du côté du New York Times : quoi qu’il arrive, « le silence est une violence ». Quoi qu’il arrive, « chaque victime de violences sexuelles devrait être entendue ».Les corps des femmes utilisés comme arme en Iran aussiL’Orient – Le Jour met en avant aujourd’hui un rapport de l’ONG Amnesty International, selon lequel « les forces de sécurité ont violé et agressé sexuellement des femmes, hommes, et enfants » pour avoir participé au mouvement « Femme, Vie, Liberté ». Une manière, s'indigne le titre libanais, « d’intimider et punir ces manifestants » par la « destruction physique et psychologique ». Quarante-cinq témoignages ont été recueillis. Mais en réalité, « l’ampleur géographique des témoignages récoltés » (plus de la moitié des provinces iraniennes sont concernées), « indiquent une tendance générale indéniable ». Les profils des victimes aussi (leur genre, leur âge, la plus jeune ayant 12 ans) ; et les modes opératoires enfin (viols collectifs ou pas, dans des centres de détention ou dans des vans des forces de l’ordre, etc). Pourtant, dénonce L’Orient – Le Jour, à ce stade, « les autorités iraniennes n’ont encore inculpé ou poursuivi aucun officiel pour les cas de viols ou de violence sexuelle documentées ».L’élection présidentielle aussi à la UneVéritable saga qui s’enrichit d’un personnage que personne n’avait vu venir : Liz Cheney, la fille de l’ancien vice-président Dick Cheney, ancienne « superstar républicaine en devenir » se souvient le New York Times, avant que « son futur brillant ne soit brisé par Donald Trump ». Chacun la pensait partie trop loin pour en revenir et pourtant : Liz Cheney a « laissé entendre », rapporte le quotidien, « qu’elle n’a pas abandonné ses ambitions présidentielles » et qu’elle « prendrait une décision définitive dans les mois à venir ».Une perspective qui ne réjouit pas vraiment les journaux. « Pourquoi Liz ? Mais pourquoi ? » se lamente le Washington Post. Si la républicaine se présentait, ce serait sans sa formation, bien partie pour investir Donald Trump. Or, analyse le journal, « il est impossible de trouver un État où Cheney (...) pourrait avoir une chance raisonnable de gagner ». En revanche, « il y a au moins une demi-douzaine d’États où les marges risquent d’être assez serrées pour qu’un candidat de l’extérieur ruine les chances de Biden » et donc, précipite Donald Trump aux portes d’un second mandat, « surtout vu l’humeur morose du pays ». Cette question du moral d’ailleurs est cruciale, souligne le Wall Street Journal : « chaque campagne présidentielle se déroule avec une certaine humeur nationale en filigrane ; et les candidats qui saisissent cette humeur ont l’avantage sur ceux qui n’y arrivent pas ».L’humeur nationale : la peur que tout s’effondreD’après le quotidien économique, les deux tiers des Américains ont le sentiment « que les choses sont "hors de contrôle" » - l’inflation, la hausse de la criminalité, l’instabilité sur la scène internationale.Or, et « malheureusement pour le président Biden » ironise le WSJ, « seuls 38% de l’électorat le voit comme un dirigeant fort » alors que « 55% pensent que c’est le cas » de l’ancien président. Une campagne fondée sur le contrôle et la sécurité – ses thématiques de prédilection – pourrait donc largement jouer en sa faveur. Reste à savoir si les Américains trouvent plus terrifiante la situation actuelle, ou la perspective d’un Donald Trump confortablement installé dans le fauteuil présidentiel.
12/6/2023 • 4 minutes, 36 seconds
À la Une: l’impasse en Ukraine
Un an et demi après le début de la guerre contre la Russie, rien ne bouge, sauf les financements, bientôt à sec. Hier aux États-Unis, la Maison Blanche a prévenu que le pays « n’aurait plus d’argent pour envoyer des armes à Kiev d’ici la fin de l’année » expose le New York Times.L’impasse vient des Républicains, qui refusent d’ouvrir la porte aux 60 milliards que la Maison Blanche voudrait débloquer. Des négociations sont en cours au niveau du Congrès, « mais elles sont au point mort » raconte le Guardian, et pour cause : les Républicains souhaitent « inclure des lois plus restrictives sur l’immigration, particulièrement sur les questions d’asile » - un non catégorique pour les démocrates.Sauf que, poursuit le Wall Street Journal, « ce défi intervient à un moment où les pays européens peinent aussi à garantir de nouvelles aides » à Kiev. En cause : des problématiques de budget en Allemagne, et l’opposition de la Hongrie. Le WSJ prédit donc qu’« aucun paquet d’aide militaire ne devrait être approuvé d’ici la fin de l’année ».Les avancées ukrainiennes peut-être entravéesLe New York Times s’inquiète que ce blocage puisse « compromettre gravement les capacités de l’Ukraine à se défendre contre la Russie ». D’autant que la situation est déjà peu encourageante : « durant le long été des steppes méridionales, raconte Le Temps, les troupes de Kiev ne sont pas parvenues » à atteindre leurs objectifs. Le pays a même, « sur l’ensemble de la ligne de front, perdu (…) davantage de territoire qu’elle n’en a gagné ». Et maintenant, l’hiver est de retour : ce n’est donc plus le temps de réaliser des avancées majeures.On est bien loin du début de l’année, marqué, se souvient le Washington Post, avec « la détermination occidentale à son apogée, des forces ukrainiennes extrêmement confiantes et un président Zelensky prévoyant une victoire décisive ». « Maintenant, l’incertitude domine tous les fronts ».Les raisons d’un échecD’abord, « rien ne s’est passé comme prévu » raconte le Post quelques pages plus loin. Dès le premier jour, les troupes ukrainiennes ont été « surprises » par « la densité » des champs de mine, surtout que « les soldats avaient été formés à la conduite de leurs chars (…) sur un terrain lisse » non miné. Dès le quatrième jour, « les mois de préparation avec les États-Unis ont été mis de côté ».Cet écart entre les attentes et les résultats obtenus n’a fait que grandir par la suite, accentué par de « profonds désaccords entre Américains et Ukrainiens au sujet de la stratégie, des tactiques, et du calendrier ». Et maintenant, la guerre au Proche-Orient qui, souligne enfin le Post, « a détourné l’attention internationale ».Au Proche-Orient, Israël poursuit son opérationDes dizaines de chars sont entrés hier lundi dans la partie méridionale de l’enclave, repoussant les centaines de milliers de réfugiés vers une zone encore plus réduite. À ce stade, décrit El País, « la population a le sentiment (…) que chaque fuite n’est que le prélude à la suivante ». Sauf que les possibilités s’évaporent. Et à présent, constate Libération, les déplacés sont privés « de toute possibilité d’échapper aux frappes ».Pas de résolution en vueIsraël a prévenu, souligne le Times : le pays ne compte pas arrêter sa campagne militaire « tant qu’il n’a pas pris le contrôle de toute l’enclave » et les États-Unis « n’ont pas réclamé l’arrêt des opérations ». À la place, et avec une forme de cynisme militaire, Washington a « demandé qu’Israël change ses méthodes pour que ‘moins’ de civils soient tués ».Une mise à distance de l’horreur, contre laquelle tentent de lutter les individus, les activistes, des deux camps. Et notamment cet auteur palestinien, qui tient un journal de bord, publié dans les colonnes du Soir belge. Qui s’insurge contre les termes aseptisés utilisés pour décrire le conflit, façon de nier les personnes impliquées : « les mots les plus agaçants que j’entends viennent de journalistes, d’hommes politiques, de représentants officiels : (…) des mots tels que ‘difficile.’ » Terme qui a été utilisé pour décrire par exemple, la situation humanitaire à l’hôpital al-Shifa, alors privé de tout et soumis aux bombardements. « quand vous vous disputez avec votre femme, vous venez dire que c’est difficile. Ce qui se passe (…) n’est pas difficile (…), c’est la terreur dans sa pire forme ».
12/5/2023 • 4 minutes, 9 seconds
À la Une: les civils pris au piège dans le sud de la bande de Gaza
Depuis que la trêve, fragile, entre le Hamas et Israël a volé en éclats vendredi matin, l’État hébreu a étendu ses opérations dans le sud de Gaza. En clair, note Le Soir : « l’armée israélienne a franchi la frontière qu’elle avait elle-même fixée, […] au sud de laquelle les habitants de la bande devaient être hors de portée des opérations militaires. » Le Times renchérit : « il y a plusieurs semaines, Israël a affirmé à la population de Gaza qu’elle serait plus en sécurité dans le sud, ce qui a mené à la migration de masse de plus d’un million de personnes à Khan Younes. (…) Et maintenant, Khan Younes est aussi ciblée. »Des options de plus en plus limitées pour les civils Le Washington Post décrit des civils obligés de « se confiner sur des parcelles de plus en plus réduites de territoire, tandis que ceux en quête d’un refuge voient leurs possibilités s’amenuiser. » 1 million 800.000 personnes sont déplacées dans la bande de Gaza, soit 80% de la population. Et la situation risque d’empirer, car le Soir rapporte que « l’aviation israélienne a largué des tracts […] dans le sud de l’enclave, en demandant à la population d’évacuer la zone en direction de Rafah », tout au sud du territoire palestinien. Des centaines de milliers d’habitants « de ce qui était déjà l’une des zones les plus densément peuplées au monde » doivent donc maintenant » se tenir sur un mouchoir de poche. »L’interrogation cruciale, qui tient en deux mots (où aller ?), risque donc de devenir de plus en plus pressante, d’autant que, pour Die Welt, « tout laisse présager une confrontation désespérée », qui ne s’arrêtera que lorsque l’une des deux parties aura atteint ses objectifs.Israël sous pression internationaleFini, le soutien inconditionnel à Israël. À présent, relève le Süddeutsche Zeitung, « les États-Unis et la France exigent clairement qu’Israël modère ses actions. » Ainsi de la vice-présidente américaine Kamala Harris, qui a précisé que « les États-Unis […] n’accepteraient pas de redessiner les frontières de Gaza », ou d’Emmanuel Macron qui a appelé Israël à redéfinir ses objectifs, jugeant « l’anéantissement du Hamas » trop peu précis.Mais pour l’instant, regrette El Pais, « la pression exercée par les États-Unis sur les troupes israéliennes […] ne se reflète pas dans la manière dont l’armée a repris les bombardements. »À tel point qu’un éditorialiste du Wall Street Journal s’interroge : finalement, « est-ce que Washington peut encore faire quoi que ce soit ? »Également à la Une, les violences sexuelles du HamasLe Times a publié, il y a quelques heures, les témoignages recueillis auprès des survivants de plusieurs attaques du Hamas. Des récits qui, de manière quasi-systématique, pointent vers l’horreur : ces vidéos qui, raconte le journal britannique, « montrent les corps de nombreuses femmes, dépouillées de leurs vêtements » ; ces autres images où apparaît « une jeune femme dont l’entrejambe des sous-vêtements est maculé de sang. » Des os brisés par la répétition des sévices, des femmes tuées en même temps qu’elles étaient abusées, et d’autres atrocités qu’il serait trop pénible d’égrener : les témoignages sont insoutenables. Tous semblent indiquer que le viol a été utilisé pour répandre la terreur, traumatiser. Un homme interrogé par le Times, et chargé de collecter les dépouilles des victimes, souffle, toujours sous le choc : « c’est comme si leur mission avait été de violer le plus de femmes possibles. »Pourtant, ces crimes n’ont pas immédiatement attiré l’attention. Peut-être, suppose La Repubblica, car « tout cela s’est noyé dans le reste des horreurs. » Toujours est-il que, alors même qu’« il était clair dès le départ que des violences sexuelles avaient été commises le 7 octobre », aucune analyse n’a été faite sur les corps des victimes ; la première réaction a même été, tempête le Times, « le silence. »Silence qui contraste terriblement avec les cris que ce témoin entend, dans ses cauchemars, toutes les nuits ; avec cette cacophonie de souvenirs qu’il a gardé du 7 octobre. L’un d’eux revient tous les jours, le hanter, raconte-t-il, l’image d’une jeune femme tuée par les balles du Hamas : « je n’oublierai jamais son visage – chaque nuit, je me réveille et je la vois. Je m’excuse auprès d’elle en lui disant : je suis désolé. »
12/4/2023 • 4 minutes, 8 seconds
À la Une: Gaza sous le feu et la fumée des bombardements
« La guerre sans fin », titre en Une L'Orient-Le Jour. Sur l'image, un immense panache de fumée qui s'élève de l'enclave, plus haut encore que les immeubles. Un épais nuage de fumée grise fait aussi la Une du Français Le Figaro qui écrit « après la trêve, Gaza replonge dans la guerre ». Les combats ont repris vendredi 1ᵉʳ décembre dans l’enclave palestinienne. L'Orient-Le Jour reprend une enquête de deux magazines israélien et israélo-palestinien, qui explique pourquoi l'opération israélienne, dans ce conflit, est la plus meurtrière depuis la Nakba. Explications en trois points : « l'autorisation élargie de frapper des cibles non militaires, le relâchement des contraintes concernant les pertes civiles anticipées et l'utilisation d'un système d'intelligence artificielle pour générer plus de cibles potentielles ».L’inquiétude des familles des otages israéliens« La reprise des combats, de la violence et l'escalade me font peur », commente dans The Guardian, Shahar Mor Zahiro, dont l'oncle de 78 ans a été enlevé. « À chaque fois qu'une bombe tombe près de mon oncle, on sait qu'on peut l'entendre et nous avons peur pour sa vie ». Le média israélien Haaretz publie, lui, les photos des six otages israéliens « tués en captivité ».Après la guerre à Gaza, « Israël prévoit de tuer les dirigeants du Hamas dans le monde entier », affirme le Wall Street Journal. « Les agences d'espionnage nationales ont une longue tradition d'assassinats ciblés » et, selon les sources du journal américain, ces services récoltent en ce moment des renseignements sur la localisation des dirigeants du Hamas à l'étranger. « La question désormais n'est pas de savoir s'il faut essayer de [les] tuer, mais où et comment », selon ces sources officielles.Vladimir Poutine gagne-t-il la guerre en Ukraine ?The Economist affirme que le président russe, pour l’instant, semble gagner la guerre. Une image en Une, le visage de Vladimir Poutine en noir et blanc, dont la partie haute du crâne est remplacée par des rouages de machine. « Son plus grand atout, écrit le magazine britannique, est le manque de vision stratégique de l'Europe ».Et s'il paraît la gagner, cette guerre, c'est parce qu'il « a mis son pays sur le pied de guerre et renforcé son pouvoir. Il s'est procuré des fournitures militaires à l'étranger et contribue à retourner le sud de la planète contre l'Amérique ». Et surtout, Poutine « sape la conviction de l'Occident que l'Ukraine peut sortir de la guerre sous la forme d'une démocratie européenne florissante ».États-Unis: George Santos expulsé du CongrèsLe républicain s'est illustré par des mensonges répétés et des délits financiers. « Un véritable enfant du mouvement Make America Great Again », commente le New York Times, dont l'éditorialiste se réjouit : « si le jour béni où Trump sera envoyé dans une prison fédérale devait arriver, un seul de ses acolytes a gagné le droit de partager sa cellule, George Santos ». « Des problèmes avant même le premier jour », se souvient USA Today, qui rappelle qu'il avait trafiqué son CV, « en affirmant qu'il avait travaillé à la banque d'investissement Goldman Sachs » et même menti sur sa vie, déclarant que « sa grand-mère avait été victime de l'Holocauste ». Le Washington Post, lui, se souvient que George Santos a « dépensé de l'argent de sa campagne pour des produits Hermès, des abonnements sur OnlyFans et du Botox. » Ses frasques sont racontées dans de nombreux journaux, en Europe, en Amérique latine ... « Après tout, conclut le Washington Post, qui n'aime pas parler de George Santos ? »
12/2/2023 • 4 minutes, 22 seconds
À la Une: la trêve expirée au Proche-Orient
« La trêve vacille », lit-on dans L'Orient-le-Jour. L'armée israélienne a repris les combats ce matin à Gaza, avec l'annonce de l'expiration de la trêve. Armée une nouvelle fois mise en cause. Le New York Times affirme qu'Israël était au courant de l'attaque terroriste du Hamas, perpétrée le 7 octobre, « il y a plus d'un an ». Le journal a eu accès à un document dont le nom de code est « Jericho Wall ». Il « ne fixait pas de date pour l'attaque, mais décrivait un assaut méthodique destiné à submerger les fortifications autour de la bande de Gaza, à s'emparer des villes israéliennes et à prendre d'assaut des bases militaires clés ». Un plan qu'a suivi précisément le Hamas le 7 octobre. Ce document « met à nu une cascade d'erreurs » faites par l'armée et les renseignements israéliens, conclut le journal américain. Benyamin Netanyahu « coincé », dit The GuardianLe Premier ministre israélien « ne peut pas se permettre de perdre, mais il ne trouve pas le moyen de gagner » contre le Hamas, lit-on dans le quotidien britannique. Depuis le 7 octobre, il est resté « sur la défensive, il a essayé de sauver sa peau en accablant l'armée et les renseignements ». Benyamin Netanyahu « restera dans les mémoires comme le pire Premier ministre d'Israël », abonde le quotidien israélien de centre-gauche Haaretz, dans un édito. Mais, note-t-il, « il y a cependant une mesure qui pourrait sauver son héritage », à savoir « un État palestinien en Cisjordanie et dans la bande de Gaza ».COP28 : un accord trouvé sur les « pertes et dommages »« Une lueur d'espoir pour les plus démunis », titre le Suddeutsche Zeitung. Cet accord prévoit de compenser les dégâts causés par le réchauffement climatique dans les pays du Sud. « L'Allemagne est l'un des premiers donateurs », souligne le quotidien allemand. La cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, signe justement une tribune dans plusieurs journaux, dont le South China Morning Post. Elle voit cette COP comme une « formidable occasion d'accélérer le rythme », mais les pays du Sud sont plus sur la réserve. Dans un édito, le Burkinabè Aujourd'hui au Faso déplore le « blabla des grands pollueurs ».Ukraine : poursuite d’âpres combatsLes journaux ukrainiens racontent la visite du président, Volodymyr Zelensky sur le front dans l'est, près de Koupiansk. En Une de son site, le Kyiv Post affirme aussi que le mois de novembre a été « le pire mois pour la Russie », avec « des pertes comparables à la Première Guerre mondiale », toujours selon le journal ukrainien qui donne ces chiffres : chaque jour, en novembre, la Russie a perdu 900 soldats.Des combats qui jettent encore des milliers de personnes sur les routes de l'exil. La Polskie Radio, média polonais, recense environ 17 700 arrivées en 24 heures, en Pologne, depuis l'Ukraine.
12/1/2023 • 4 minutes, 5 seconds
À la Une: Kissinger, un témoin du siècle précédent s’en est allé
Henry Kissinger est mort ce mercredi 29 novembre, à l’âge de 100 ans, et de nombreux journaux – américains, asiatiques ou européens – rendent hommage ce jeudi matin à celui que le Wall Street Journal qualifie de secrétaire d’État américain « le plus célèbre » mais aussi « le plus sévèrement critiqué ». Juif allemand réfugié du régime nazi, prix Nobel de la paix controversé, diplomate américain de premier plan pendant la guerre froide, Henry Kissinger était le témoin du siècle dernier, son reflet aussi, mais surtout un de ses principaux acteurs, au point que le WSJ parle du « siècle de Kissinger ».Et pour cause : il a été, raconte le Guardian, « l’architecte de la détente avec l’Union soviétique, le chef d’orchestre de l’ouverture de Washington à la Chine communiste, et le courtier du premier accord de paix entre Israël et l’Égypte ». Sans oublier les négociations pour mettre fin à la guerre du Vietnam, et, de manière plus trouble, l’invasion du Timor oriental ou le soutien au coup d’État militaire au Chili en 1973.Des opinions très diviséesLe même regard clinique « d’ultra-réaliste qui a sculpté la diplomatie à l’image des intérêts américains » et lui a permis en son temps d’être « porté aux nues », écrit le New York Times ; ce regard donc, lui a aussi valu d’être considéré comme un froid calculateur.« Personne ne considérait sa figure avec indifférence : Kissinger était soit aimé, soit détesté. » Constat implacable de La Tercera au Chili, qui, comme une bonne partie de la presse latino-américaine, appréhende avec sévérité le bilan du chantre de la « realpolitik ». La Razon pointe ainsi « une vision froide, [...] qui cherchait toujours à imposer les intérêts américains », ce qui explique selon le journal bolivien que « pour beaucoup (…) Kissinger était considéré comme un criminel de guerre qui n’a jamais été jugé ». Même analyse du côté de La Nacion, en Argentine, où Kissinger a soutenu la dictature : l’ancien secrétaire d’État, accuse le journal, « ne s’est jamais soucié des droits de l’Homme en Argentine, ni dans un aucun autre pays », tant que ce dernier était un allié des États-Unis.Une vision encore accentuée par le sens de la répartie incisif de l’ex-secrétaire d’État, comme cette plaisanterie, citée par le New York Times : « Ce qui est illégal, nous le faisons tout de suite ; ce qui est inconstitutionnel, ça prend un peu plus de temps. »Henry Kissinger, témoin et acteur du conflit israélo-arabeLe quotidien américain Newsweek republie aujourd’hui les mots de Henry Kissinger, publiés dans ses colonnes au cours des années, dont cet extrait, daté de 2003, où il évoque la guerre du Kippour : « Les États-Unis ne pourraient-ils pas éviter l’attaque [de l’Égypte] en rassurant les Arabes sur les intentions israéliennes ? »De fait, Washington a, sous sa houlette, rapidement obtenu un accord. Cela fait 50 ans. Et les tensions dans la région ont fini par survivre à l’homme aux lunettes noires, comme en témoigne cruellement la guerre à Gaza.La trêve à Gaza prolongéeCensée expirer à l’aube aujourd’hui, la pause dans les combats se poursuit pour une 7e journée. Mais cela ne fait que retarder la réponse à la question pressante du Times britannique : « Que va faire Israël après la fin de la trêve à Gaza ? »Selon toute probabilité, pointe le titre, la guerre devrait reprendre, en tout cas, c’est ce dont sont « convaincus les dirigeants politiques aussi bien que les chefs militaires ». Ce dont est convaincu aussi le Washington Post selon qui la reprise du conflit « se profile ».C’est dans ce contexte que le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se rend aujourd’hui en Israël. Cette troisième visite depuis le 7 octobre illustre, analyse le journal, « l’évolution de la relation entre l’administration Biden et les plus hauts cadres israéliens », passée d’un « soutien intense » à une « distanciation par rapport aux tactiques israéliennes de la terre brûlée ».D’ailleurs, « Blinken devrait discuter des principes directeurs pour le Gaza d’après-guerre, dont la nécessité d’établir un État palestinien indépendant », rapporte Ha’aretz. Car les États-Unis s’inquiètent de la « prochaine phase » du conflit, analyse le Guardian, entre « une situation humanitaire difficile dans le sud » et des craintes « que le but d’Israël soit de dépeupler la bande de Gaza ».De chaque côté, les enjeux sont immenses, et le poids des conséquences écrasant. Alors, on se demande : Kissinger, lui, saurait-il quoi faire ?
11/30/2023 • 4 minutes, 6 seconds
À la Une: le conflit au Proche-Orient toujours au cœur de la presse internationale
La trêve entre Israël et le Hamas entre dans son sixième jour, les échanges d’otages et de prisonniers se poursuivent – le groupe armé palestinien a libéré six personnes supplémentaires hier mardi, et, quoi qu’il advienne par la suite, cette halte dans les hostilités « semble refermer la page du conflit ouverte par les attaques du Hamas le 7 octobre », analyse le Guardian au Royaume-Uni.Faut-il espérer, après cette étape, une extension de la trêve ? Le journal britannique n’y compte pas vraiment, « car les deux parties arrivent à court d’otages et de prisonniers qu’elles peuvent libérer de manière relativement indolore ». Jusqu’à présent, tant le Hamas que l’État hébreu ont relâché, essentiellement, des femmes et des enfants. Pas des militaires, ni des leaders politiques. C’est-à-dire, « selon les calculs brutaux en la matière », explique le quotidien, pas des « individus de "grande valeur" ». « Valeur » étant entendu au sens stratégique.Pour le moment encore, poursuit le New York Times, « les courtes extensions de la trêve servent les intérêts du Hamas et d’Israël ». Mais cette situation finira par changer.Une nouvelle page d’incertitudesLa trêve a tout de même « généré des bénéfices à court terme pour les deux camps », reconnaît le New York Times. D’un côté, des otages retrouvent le sol israélien ; de l’autre, de l’aide humanitaire peut être acheminée. Mais cette pause a aussi « amplifié le doute au sujet de si, comment, et quand Israël va poursuivre son invasion de la bande de Gaza », pointe le quotidien.Car plusieurs points entrent en jeu. Parmi eux : la question économique. « Combien de temps peut encore tenir l’économie israélienne ? », se demande ainsi L’Orient-Le Jour qui note que, « si les autorités israéliennes semblent en mesure de contenir le choc, les premières craquelures ont déjà commencé à se former », avec des coûts très élevés – estimés à un dixième du PIB national – et un déficit qui enfle à vue d’œil. Il faut injecter « des montants exorbitants (…) pour soutenir le shekel », la monnaie israélienne. Et puis, beaucoup d’Israéliens ont dû fuir, « générant aussi bien des coûts pour l’État qu’un manque à gagner pour l’économie ». Sans compter les 350 000 réservistes, dont beaucoup sont issus de la tech, qui génère près de la moitié des exportations israéliennes, explique le journal. Bref, pointe un économiste, « quand on mesure le coût de cette guerre, on se demande pourquoi les parties impliquées ne s’empressent pas de faire la paix ».Des difficultés concernant le terrain des combatsJusqu’à présent, l’armée israélienne s’est concentrée sur le nord de la bande de Gaza. Mais, « si la guerre continue après la fin du cessez-le-feu » comme l’a affirmé Israël, alors « les forces armées risquent une bataille perdue d’avance », prédit Die Welt. Car, « dans le sud de la bande de Gaza, les conditions deviendront bien plus dures », notamment parce que la zone est désormais très densément peuplée, des centaines de milliers de Palestiniens y ayant trouvé refuge.Ce qui amène à la question des civils, de la situation humanitaire et donc, des pressions internationales. Or, sur ce plan, le soutien des partenaires de l’État hébreu s’accompagne, de plus en plus, de mises en garde : « Les États-Unis ont été très clairs sur le fait que, lorsque les opérations militaires reprendront, elles ne pourront pas être menées avec la même force » que ces dernières semaines. Et, signe que Washington compte surveiller ce dossier de près, Antony Blinken devrait bientôt se rendre dans la région, « où l’on s’attend à ce qu’il pousse pour maintenir le flux d’aide humanitaire (…) et qu’il insiste sur le besoin d’établir un État palestinien », expose le Washington Post.L’administration américaine sur le filLe conflit provoque des divisions « à la Maison Blanche et au-delà », raconte le New York Times, Joe Biden faisant face « à une profonde colère de la part de ses soutiens et même de membres de son équipe » concernant sa solidarité avec Israël. Sa base politique souffre même d’une véritable « hémorragie », diagnostique Ha’aretz, particulièrement chez les jeunes, nombreux à soutenir la cause palestinienne, en témoignent les manifestations sur les campus universitaires.Mais le journal israélien met en garde : si certains ne votent pas, « et permettent aux États-Unis de sombrer dans le fascisme prononcé et non-dissimulé de Donald Trump, alors, cela en dira plus sur l’état sinistre de la politique américaine que sur (…) la manière dont Israël conduit sa guerre à Gaza ».
11/29/2023 • 4 minutes, 3 seconds
À la Une: le répit se prolonge dans la bande de Gaza
La trêve entre Israël et le Hamas s’étend pour 48h de plus, à compter de ce mardi matin. Un véritable « soulagement, souffle le Washington Post, pour les familles d’otages israéliens qui n’ont pas encore été relâchés ». Vingt d’entre eux devraient être libérés d’ici ce jeudi 30 novembre.Soulagement également pour les civils palestiniens, qui, eux aussi, pointe L’Orient-Le Jour, « nourrissent encore l’espoir de voir leurs proches libérés ». D’un côté, « des pleurs de joie » ; de l’autre, « un bonheur solennel » : dans la bande de Gaza comme en Israël, ce sont les mêmes émotions que partagent ceux qui retrouvent un proche. Le même espoir qui renaît aussi, à chaque jour de trêve supplémentaire, « bien que, reconnaît encore le journal libanais, l’attente soit insoutenable ».Le temps, enjeu crucial du conflitEt les deux parties « l’ont bien compris » analyse, justement, Le Temps. Pour le Hamas, tout particulièrement, « gagner quelques heures, quelques jours », est une question de survie. Pour trois raisons : d’abord car cela lui permet de reconstituer ses forces ; ensuite car cela permet de mettre à vif les nerfs de la population, donc de placer l’État hébreu sous haute tension. Et enfin car, continue le journal suisse, « le Hamas sait que plus la trêve dure, plus Israël subit de pressions internationales pour abandonner les combats ».C’est exactement ce que souligne, en Allemagne, le Süddeutsche Zeitung : plus le conflit se prolonge, « plus le nombre de victimes augmente, plus l’écho des appels de la rue se fait entendre jusqu’à la Maison Blanche », et donc moins le soutien américain à l’État hébreu est inconditionnel, entraînant dans son sillage une partie de la communauté internationale.Questionnements des intellectuelsHa’aretz revient effectivement ce mardi matin sur cette lettre ouverte de plusieurs dizaines de chercheurs et professeurs ; texte dans lequel, raconte le journal israélien, ils relèvent « que les actes moralement aberrants du Hamas donnent le droit à Israël d’agir contre l’organisation ». Mais, à l’inverse, selon ces intellectuels, « penser que les atrocités perpétrées par le Hamas justifient la crise humanitaire qui se déroule à Gaza, c’est approuver un pilier central du terrorisme : que tous les citoyens doivent payer pour les erreurs de leurs gouvernements ».Libre à chacun d’approuver ou non cette réflexion. Ha’aretz de son côté peine à en prendre son parti : « La situation est extrêmement complexe », reconnaît le journal israélien. Et de s’interroger : « D’un point de vue éthique, quelle est la bonne chose à faire lorsque des terroristes se cachent derrière la population civile, et la prive même de recevoir de l’aide ? »Questionnements géopolitiques« Si les guerres sont si terribles, pourquoi continuons-nous à nous y engager ? » Derrière une question qui pourrait sembler naïve, le New York Times soulève en fait un problème de fond : qu’est-ce qui explique une guerre ? Une cause fréquente pointée par le quotidien new-yorkais est « le manque d’engagement », c’est-à-dire que les parties au conflit « ne peuvent pas s’engager de manière fiable à respecter un accord de paix, parce qu’elles sont incitées à renier ce compromis ». En l’occurrence, analyse encore le titre, « Israël rejette la formation de la Palestine comme un État indépendant (…) de peur que ce dernier devienne une base pour attaquer et détruire Israël ». Ce qui explique, conclut le journal, « l’échec long de plusieurs décennies à atteindre une solution à deux États ».Et après ?Depuis le début du conflit le 7 octobre, c’est cette question qui revient, lancinante. Même en imaginant que le Hamas soit entièrement démantelé ; en imaginant que le conflit s’arrête dans les jours, les semaines, les mois à venir : comment faire pour ne pas retomber dans le même schéma ? Le Temps souligne ainsi que « la trêve ne signifie, pour personne, que la guerre prendra fin ». Il y a, d’un côté une population traumatisée par « l’étendue de la destruction ». Et de l’autre, le gouvernement israélien, « convaincu que les avancées militaires l’ont mis en meilleure position face à un Hamas aux abois ».Entre les deux, pas de compromis, pas de place pour un dialogue de fond, et surtout, regrette Le Temps, « pas de résolution sur le long terme ». Alors, demain, après-demain, ou la semaine prochaine, qu’importe, conclut le titre : « Bientôt, les explosions seront de retour. »
11/28/2023 • 4 minutes, 13 seconds
À la Une: des dizaines d’otages libérés par le Hamas
Son visage est devenu le symbole de l’espoir, ses immenses yeux noirs et ses cheveux bouclés ont fait le tour du monde : Abigail Edan a été libérée ce week-end par le Hamas, après « avoir passé son anniversaire en captivité », écrit le Washington Post. Elle n’a que 4 ans. « Pendant 50 jours, sa famille a gardé espoir que l’enfant […] reviendrait à la maison. Et [hier], ces espoirs sont devenus réalité. » Comme 57 autres otages du groupe armé palestinien, la petite fille a remis le pied sur le sol israélien, à la faveur d’un accord négocié sous la médiation, notamment, du Qatar et des Etats-Unis.En échange, plus de 110 prisonniers palestiniens ont été relâchés par l’Etat hébreu. Alors d’un côté comme de l’autre de la frontière, la joie a éclaté ce week-end, bouffée d’air frais après des semaines passées dans un brouillard étouffant : Le Soir décrit ainsi les « manifestations de joie » en Cisjordanie, « des dizaines de personnes » rassemblées pour accueillir ces anciens prisonniers ; tandis que Süddeutsche Zeitung raconte un pays qui « vibre depuis le retour des premiers otages du Hamas, » certains même qui « font la fête », un « feu d’artifice d’images, un brouhaha de voix excitées. »Une parenthèse sur laquelle planent toujours des nuagesIl y a d’abord, en Israël, ceux qui restent étrangers au soulagement. Ceux qui ne peuvent qu’être spectateurs de « la joie des autres » selon la formule du Süddeutsche Zeitung. Ceux pour qui « la vie (…) est en état d’urgence » depuis les attaques du 7 octobre, et qui continuent d’espérer que leurs proches seront bientôt libérés. Pour cela, il faudrait que l’interruption des combats se poursuivent, que l’accord soit étendu.C’est donc la question partagée par de nombreux observateurs et journaux, et formulée par Le Soir : « la trêve pourra-t-elle être prolongée au-delà de ce lundi ? »Il y a bien un « frêle espoir » que caresse le journal belge, même si l’accord, « qui avait montré ses premières failles à peine conclu, s’est effectivement révélé fragile. » Exemple cité par le Wall Street Journal : « samedi, le Hamas a retardé la libération d’otages pendant des heures, car, au moment prévu pour le transfert, le nombre de camions d’aide humanitaire entrés dans Gaza n’atteignait pas celui prévu. »Malgré tout, les efforts diplomatiques se poursuivent, car, estime El Pais, « ils n’auront tout leur sens que si la trêve est maintenue. » Une possibilité qu’entrevoit le New York Times et pour cause : alors qu’un « effondrement de l’accord pourrait avoir mené rapidement à une reprise des hostilités, » « à la place, en réponse à une offre, par Israël, d’ajouter un jour de pause par groupe de 10 otages relâchés, le Hamas a déclaré que lui aussi était intéressé par une extension de l’accord. »Difficile d’imaginer une trêve pérenneD’abord, certains observateurs estiment que le Hamas a les cartes en mains. Ha’aretz reprend ainsi les propos d’un membre de la Croix Rouge, qui juge que : « si, le cinquième jour, et le sixième, et le septième, le Hamas choisit de continuer à libérer des otages, (…) alors Israël est prêt à étendre la pause dans les combats. Si à l’inverse le Hamas choisit de ne pas le faire, alors la responsabilité reposera entièrement sur ses épaules. »Ensuite, et comme le relève le Guardian, « l’armée israélienne a signalé, sans ambigüité, sa volonté de relancer sa campagne militaire. » Car le Premier ministre Benyamin Netanyahu a « juré d’éliminer le groupe armé », or, le journal britannique rapporte que « l’état-major estime avoir tué entre 1.000 et 2.000 combattants, sur une base qu’il pense être forte de 30.000 membres. »L’influence de la communauté internationaleCommunauté dont le poids des volontés pourrait infléchir, d’une manière ou d’une autre, la détermination d’Israël. Le Wall Street Journal note ainsi que « Netanyahu est sous pression pour limiter les victimes civiles, » et que certains partenaires souhaitent donc éviter une reprise des combats tant qu’aucune solution n’a été trouvée pour le sud de la bande de Gaza.Alors, face aux nombreux facteurs en jeu, tout tient dans cette phrase de Joe Biden, reprise là encore par Ha’aretz : « Rien n’est garanti. »
11/27/2023 • 3 minutes, 56 seconds
À la Une: la libération de 24 otages du Hamas à Gaza et de 39 prisonniers palestiniens
Sur les sites internet des journaux, des images qui défilent... la joie des familles des otages libérés, les 4X4 blancs du CICR, le Comité international de la Croix rouge, qui transportent ces femmes et ces enfants... Des images encore : celles des embrassades avec leurs proches des femmes et des adolescents palestiniens libérés par Israël, et puis la détresse des habitants de Gaza qui profitent de la trêve pour retourner dans le Nord de l'enclave palestinienne et découvrent leurs maisons entièrement détruites.Sur le site du journal Haaretz, défilent aussi les photos de ceux qui sont encore otages... Hommes, femmes, enfants. Il en reste 212, selon le décompte du quotidien israélien, qui ne se berce pas d'illusions... « Il faut constamment garder à l'esprit », nous dit-on, « l'identité du partenaire dans cet accord de cessez-le-feu. Yahya Sinwar, le leader du Hamas dans la Bande de Gaza. Il a deux objectifs : prolonger le cessez-le-feu dans l'espoir que les combats ne reprendront pas, et infliger un maximum de violences psychologiques à l'opinion publique israélienne ».« Le Hamas qui, à ce stade, se considère comme victorieux », estime de son côté l'Orient Le Jour, au Liban. Benyamin Netanyahu affirme que l'objectif des responsables israéliens est de « détruire totalement le Hamas », mais pour le moment, ils n'ont pas pu « trouver de cibles de premiers rangs (...) Ils n'ont pas pu donner aux Israéliens de preuves concrètes du départ du Hamas du nord de Gaza. Ils n'ont pas réussi à trouver un otage et à le libérer ».La guerre en Ukraine : bientôt la fin ?Depuis le 7 octobre, le conflit en Ukraine est passé au second plan des préoccupations des médias et de l'opinion publique. La guerre a-t-elle trop duré ? Selon le Times, « Les États-Unis et l'Allemagne font pression sur l'Ukraine, pour qu'elle mette fin à cette guerre. Ils seraient même en pourparlers pour tenter de persuader Kiev de négocier un accord de paix avec la Russie qui s'inspire largement des lignes de front actuelles. » Et cela va même plus loin, selon le quotidien britannique, puisque « les deux plus grands États de l'OTAN et les plus grands soutiens militaires de Kiev limiteraient délibérément les livraisons d'armes pour faire comprendre au président Zelensky que le conflit est désormais « gelé ». « Il y a quelques semaines », ajoute le Times, Giorgia Meloni, la Première ministre italienne, a déclaré (...) « qu'il y a beaucoup de fatigue de tous les côtés » et que « le moment approche où tout le monde comprendra qu'il existe une issue ».Augmentation des maladies respiratoires en Chine.La question est sur toutes les lèvres... Y a-t-il derrière ce phénomène, un nouveau virus, un nouveau Covid, capable d'ébranler le monde ? Non, répond le China Daily, car « selon les autorités sanitaires chinoises, aucun agent pathogène inconnu n'a été détecté dans le cadre de cette augmentation des maladies respiratoires ». Pas d'inquiétude particulière donc, sur la gravité de ces maladies, mais le China Daily signale tout de même que « les enfants sont parmi les plus touchés cet hiver, les hôpitaux pédiatriques déclarant qu'ils traitent un nombre record de patients et que le temps d'attente dans les services de consultation externe est souvent supérieur à trois heures. »De son côté, The Hindu, en Inde, parle d'une « fausse alerte », mais juge que les autorités chinoises n'ont pas vraiment joué la transparence... « Dans ce qui semble être une répétition des premiers jours de la pandémie de COVID-19 (...) la Commission nationale chinoise de la santé n'a pas signalé à l'OMS le grand nombre de cas de pneumonies non diagnostiquées chez les enfants ». Selon The Hindu, l'Organisation mondiale de la santé, « n'a pris conscience du problème qu'avec les médias », et a été « contrainte de demander à la Chine des informations détaillées ». Or, conclut le journal, « la Chine a le devoir de tenir l’OMS informée à temps, sans qu’on le lui demande ».
11/25/2023 • 4 minutes, 10 seconds
À la Une: la trêve annoncée à Gaza et la libération des premiers otages…
« Quels otages seront libérés ? Combien de temps durera le cessez-le-feu avec le Hamas à Gaza ? » C'est le journal israélien Haaretz, qui pose ces questions ce matin, tout en apportant les précisions dont il dispose : « Au moins 50 femmes et enfants devraient être libérés au cours d’une période de quatre jours, avec au moins 10 personnes libérées chaque jour. En échange, Israël libérera 150 femmes palestiniennes et prisonniers mineurs. Cependant, si le Hamas localise davantage d'otages dans la bande de Gaza et les remet à Israël, davantage de prisonniers seront libérés et le cessez-le-feu sera prolongé. »Un cessez-le-feu dont il est également question dans L'Orient Le Jour. Le journal libanais a rencontré les familles de Palestiniens qui devraient être libérés, en échange des otages du Hamas. « J'y croirai quand je pourrai enfin serrer ma fille dans mes bras ». C'est Naïmé, la mère de Rawane, qui s'exprime ainsi. « Rawane », précise l'Orient Le Jour, « a été arrêtée lorsqu’elle avait 21 ans, le 15 juillet 2015, à proximité de la tour militaire en contrebas de son village. Israël l’accuse d’avoir voulu poignarder un soldat. Naïmé n'a pas vu sa fille depuis 2020. Son père, Nafes Abou Ziadé, se dit « confus et troublé », « vu le contexte », dit-il, « je ne me sens pas autorisé à être heureux. Il y a toute cette souffrance à Gaza, tous ces martyrs, tous ces enfants orphelins. Notre peuple souffre, beaucoup ont tout perdu, et la plupart meurent de faim. »La victoire de l'extrême droite aux Pays-BasDans son éditorial, le quotidien belge Le Soir fait part de son inquiétude, après la victoire de Geert Wilders, aux élections. « Il faudra bien tirer les leçons de ce scrutin mais aussi de tous ceux, multiples, qui ont vu ces derniers mois les extrémistes triompher ou gagner spectaculairement des voix dans nombre de pays européens". Et le Soir pose la question : "Comment éviter que le scrutin belge de juin prochain soit lui aussi un dimanche noir ? »Pour El Pais, c'est aussi un « choc ». Mais, souligne le quotidien espagnol, « Geert Wilders a modéré son discours au fur et à mesure de sa montée en puissance dans les sondages (...) Même s’il maintient son idée de ' fermer les frontières nationales à l’immigration ', celle-ci n’est plus une condition stricte. Il affirme qu'il ne parlera pas ' de fermeture des mosquées ou des écoles musulmanes ', même si cela figure dans son programme électoral. Quant à stopper l’arrivée des demandeurs d’asile, c'est devenu une ' régulation nécessaire de leur flux ', car le plus important est ' de gouverner pour tous sans faire de distinctions de croyance ou d’origine '». Selon El Pais, Wilders est « prêt à faire des compromis ». ThanksgivingAux États-Unis, la fête de Thanksgiving est l'occasion de retrouvailles en famille, comme s'en fait l'écho le New York Times, qui ouvre ses colonnes à la journaliste américaine Ruth Marcus. Une commentatrice de la vie politique américaine, qui annonce un Thanksgiving un peu particulier. « Nous sommes une famille juive » dit-elle, « alors, on pourrait penser que l’horreur de l’attaque du Hamas nous rassemblerait. Mais non. Alors, dans l’intérêt de l’harmonie familiale, la table de Thanksgiving a été déclarée de manière préventive zone libre d’Israël. Passez le pudding au maïs et abandonnez les discussions sur le cessez-le-feu »...Comment se manifestent les divisions au sein de cette famille ? Selon Ruth Marcus, « Il s’agit d’un schisme multigénérationnel : plus on est jeune, moins on soutient Israël. » Et la journaliste prend l'exemple de ses enfants. « Ils n’ont guère connu un Israël sans Netanyahu, c’est-à-dire un Israël dont la politique de colonisation agressive rend la solution à deux États de plus en plus inaccessible, et un Israël qui ne parvient pas à traiter les Palestiniens avec équité et dignité ». « En bref », conclut-elle, « c’est un Israël qui s’est rendu difficile à aimer ».
11/24/2023 • 4 minutes, 14 seconds
À la Une: l’accord entre Israël et le Hamas attend toujours
Les autorités israéliennes ont annoncé que l’accord conclu avec le groupe armé palestinien n’entrerait pas en application avant vendredi – un jour plus tard que prévu donc, au minimum. Un retard qui, selon El Pais, « révèle les fragilités de l’accord entre Israël et le Hamas », soupire le journal espagnol.Et ce qui, précisément, affaiblit ce texte, c’est « le manque de mécanismes d’exécution » ainsi que « l’absence d’observateurs indépendants sur le terrain, » qui risque de laisser libre cours aux craintes des uns et des autres. « Typiquement, ce qui se produit, explique un ancien cadre militaire cité par Ha'aretz, c’est que les affrontements s’arrêtent pendant un temps, mais ils reprennent assez vite, car l’un des deux camps se sent menacé. »Et après l’accord ? La trêve n’est censée durer que 4 jours. Et ensuite ? « Israël agira-t-il avec la même intensité à l’issue de la période d’accalmie ? Le Hamas pourra-t-il en sortir renforcé ? » s’interroge L’Orient-Le Jour au Liban, qui croit savoir que, « sur le plan militaire, la situation devrait donner lieu (…) à une guerre de moindre intensité, » « pour conserver le soutien de son précieux allié américain et de ses partenaires occidentaux. »Mais le Guardian n'y croit pas vraiment et reprend les propos d'une source proche du Qatar, médiateur de l'accord : « Tout ceci est probablement irréaliste. (…) Tous ceux à qui nous parlons pensent qu’après cette pause, ce sera bien pire. »Et puis, l’accord ne prévoit la libération que d’une partie des otages détenus par le Hamas. Or, prévient Le Soir, en Belgique, « il n’est pas du tout garanti que l’éventuelle réussite de l’échange programmé serait suivie par d’autres accords semblables. » En clair : ce n’est pas parce que l’accord est couronné de succès que les autres prisonniers du Hamas bénéficieront de la même opportunité. Auquel cas, s’inquiète Ha’aretz, « les familles d’otages seront divisées entre ceux dont les proches sont rentrés […] et ceux dont les proches sont restés sur place : un autre coup insupportable. »L’extrême-droite en tête aux Pays-BasSes cheveux blond platine tirés en arrière, sa traditionnelle cravate rouge autour du cou, il explose de joie : au Pays-Bas, l’extrême-droite de Geert Wilders a gagné les législatives, et de loin, d’après les sondages à la sortie des urnes. « Une victoire à laquelle lui-même ne croyait pas » titre le Süddeutsche Zeitung qui se mord les joues : « il se pourrait – et ce n’est pas facile à écrire – […] qu’il devienne effectivement le nouveau chef du gouvernement du pays voisin de l’Allemagne. »Pourquoi le quotidien allemand se pince-t-il si fort le nez ? Eh bien, car décrit El Pais, Geert Wilders est « xénophobe, » « virulent contre l’islam », tellement « belliqueux » que ses positionnements lui ont valu d’être « l’homme politique le plus protégé du pays, » entouré de gardes du corps. Le Sueddeutsche va encore plus loin, et fustige ce « nationaliste coriace qui veut sortir de l’UE et de l’Otan, xénophobe pur et simple qui veut réduire le nombre de demandeurs d’asile ‘à zéro immédiatement’. »Véritable séisme électoral« Une victoire à laquelle lui-même ne croyait pas » titre le Süddeutsche Zeitung qui considère ces élections comme « parmi les plus surprenantes de l’histoire européenne récente. » De fait, souligne Die Welt, si les spécialistes « ont pu constater que le populiste de droite était récemment en pleine ascension, (…) personne n’avait prédit que son ‘Parti pour la Liberté’ finirait aussi loin. »Comment expliquer cette surprise ? Pour El Pais, ce résultat est le signe que « l’immigration et l’asile semblent avoir pris le pas sur les problèmes de logement, de sécurité sociale et de coût de la vie. » Mais il a surtout mis de l’eau dans son vin, selon Die Welt, qui souligne que le politicien a « adopté ces dernières semaines une approche politique et stylistique beaucoup plus douce », moment qui correspond d’ailleurs au moment où les intentions de vote pour son parti ont grimpé.Quelles que soient les raisons de cette élection, qui seront analysées dans les jours à venir, le résultat fait en tout cas craindre au Times « une réaction négative de l’Union européenne face à la crise migratoire, avant les élections qui se tiendront au printemps dans toute l’Europe. »
11/23/2023 • 4 minutes, 12 seconds
À la Une: un instant de répit dans la bande de Gaza
Le gouvernement israélien a donné son feu vert pour un accord avec le Hamas. 50 otages, femmes et enfants, vont être libérés par le Hamas, en échange de prisonniers palestiniens et d’une trêve dans l’enclave. « Un accord fragile, pavé d’inconnues » tempère La Repubblica, « mais un accord néanmoins ».S’agit-il d’une concession de la part du gouvernement israélien ou du Hamas ? Sur ce point les analyses diffèrent. Le New York Times, critique, estime ainsi que le groupe armé « n’a fait cela que parce qu’il subit une intense pression militaire » tandis qu’à l’inverse, La Repubblica considère que « dans l’ensemble, les termes de l’accord ne diffèrent pas beaucoup de ceux en discussion depuis les premiers jours du conflit », mais qu’Israël a dû faire évoluer sa position en même temps que « les conditions sur le terrain », à savoir, la pression internationale, et la frustration de plus en plus affichée des proches d’otages.Le Qatar médiateur« On a parfois l’impression que le Qatar est trop petit pour ses grandes ambitions » note le Sueddeutsche Zeitung et pourtant, c’est bien sous sa supervision qu’un accord a pu être trouvé. Car, analyse le quotidien allemand, « l’émirat (…) entretient de bonnes relations avec toutes les parties au conflit » puisqu’il abrite les cadres politiques du Hamas, a de bons contacts avec l’Iran, entretient des rapports commerciaux avec Israël et héberge une base militaire américaine.Les États-Unis d’ailleurs, que le Qatar a contactés « rapidement » après les attaques du 7 octobre avec, croit savoir le South China Morning Post, une « equête » : « Former une petite équipe de conseillers pour travailler à la libération des otages », dans un « extrême secret », avec « seulement quelques personnes informées » poursuit encore le titre chinois. C’est bien cet « alignement total entre le Qatar et les États-Unis », poursuit Le Temps en Suisse, qui a accouché de l’accord.Un véritable « cas d’école », salue le Washington Post, de « la façon dont les médiations diplomatiques fonctionnent ». Malgré les « perturbations » - le mot est celui du titre américain - engendrées par les affrontements, « les discussions se sont poursuivies » et les deux parties, le Hamas comme Israël, « ont fini par faire confiance à leur messager ». Aussi fragile soit-il, aussi menacé soit-il, cet accord « est la preuve », se réjouit un cadre qatarien cité dans le Post, « que le dialogue fonctionne ».La possibilité de négociations, perdue de vueForcément, face à Une « histoire de la région jonchée de plans de paix qui ont échoué, de conférences diplomatiques qui se sont effondrées et de médiateurs désabusés », il est tentant d’être pessimiste, concède Le Temps.Il y a d’un côté ceux qui sont mobilisés autour d’un « discours uniforme » qui rassemble « commentateurs à la télévision, journalistes, généraux à la retraite, experts » dénonce Ha'aretz, tous faisant écho au « nouveau slogan national : "nous allons balayer, nous allons détruire, nous allons annihiler, nous allons liquider" ». Et de l’autre côté, un camp jugé tout aussi néfaste par le journal israélien, « les défenseurs du relativisme, les champions de la théorie, reclus dans leurs tours d’ivoire académiques (…) qui risquent leurs vies sur Facebook et X, tous récitant le mantra selon lequel la cruauté du Hamas est le produit de l’occupation » et que « rien de tout ça n’aurait eu lieu » si seulement « les Israéliens s’étaient comportés humainement » envers les palestiniens. Bref, deux camps « inébranlables (…) qui tous deux savent mieux comment se comporter et ont des solutions magiques ».D’autres manières de faire envisageablesÀ la question d’Ha’aretz - « Et s’il existait une autre manière de se battre ? » - Le Temps, en Suisse, répond « oui », puisqu’ « au début des années 1990, les accords d’Oslo ont montré ce qu’il était possible de faire ». Alors, le quotidien suisse estime qu’il faut se tourner vers les pistes explorées à l’époque, que « la clé est d’utiliser la perspective renouvelée d’une solution à deux États, pour galvaniser les forces modérées des deux côtés ».Mais après des semaines de terreur, de massacre, de « cruauté », il faudra sûrement du temps à cet éditorialiste de Ha’aretz pour reconsidérer des « solutions » : « Comment des êtres humains peuvent-ils être si cruels ? Qu’est-ce qui rend possible une telle réalité ? (…) Je n’ai pas de réponse : il ne me reste que des questions ».
11/22/2023 • 4 minutes, 8 seconds
À la Une: l’Argentine entre en «terra incognita»
Beaucoup de journaux réagissent ce mardi matin encore à l’élection de l’ultralibéral et antisystème Javier Milei, victoire qui ouvre, prédit La Nacion, une page de profonde incertitude : « Aujourd’hui, l’histoire est une feuille de papier vierge qui se remplit jour après jour », frémit le journal argentin. L’Argentine est peut-être même devenue « un autre pays », s’attriste El Pais de l’autre côté de l’Atlantique, « un pays où chaque gouvernement fait tant de désastres que le suivant prend le relais pour réagir contre le premier ». Jamais l'Argentine n’a été dirigée par un tel homme, dont par ailleurs « on ne sait pas qui il est », ni « ce qu’il veut » tance encore El Pais, selon qui « au cours des dernières semaines, [Javier Milei] s’est consacré à contredire presque tout ce qu’il avait dit au cours des mois précédents ».Une certitude : la colèreIl y a cette évidence, celle d’une « situation financière explosive », dénonce La Nacion, symptôme de « l’implosion d’un système économique et politique rance, fondé sur des anachronismes ». C’est en cela qu’un expert estime dans les colonnes du Devoir que cette victoire est « tout sauf une surprise ». Elle illustre à la fois « les limites de quatre décennies de gouvernements démocratiques sur la prospérité économique », et le fait que « les Argentins ne disposaient pas d’autre option pour exprimer leur frustration » face à une inflation à 140% et qui devrait même atteindre les 185% sur l’année. Un cinéaste argentin ironise tristement dans Le Temps en Suisse : « L’Argentine possède cette curieuse capacité à se trouver constamment devant un nouvel abîme », abîme dans lequel tombe une partie de la population qui « se sent exclue du système ». Dans ce cadre, « il est logique que la population (…) qui voit quelqu’un qui semble très en colère et qui crie (…) veuille en faire son porte-voix ».Ce ne sont donc pas les idées de Javier Milei qui ont suscité l’adhésion – idées allant de la réduction drastique des dépenses publiques, à la vente libre d’organes, en passant par le concept idéologiquement acrobatique d’un « anarcho-capitalisme » débridé. Non, en réalité juge El Pais, c’est plutôt que « personne ne semblait plus "opposé à" que M. Milei », dans une Argentine où « la grande majorité voulait voter contre ». Mais le titre espagnol se permet une ultime mise en garde : « Un pays réactionnaire est un pays sans projet, fait par des gifles, et défait par des gifles. » Hémorragie chez OpenAI après le départ de Sam AltmanSi OpenAI ne vous dit rien, il s’agit de l’entreprise à l’origine de ChatGPT – Sam Altman était son patron et était même, écrit le Wall Street Journal, « devenu le visage de cette technologie ». « Était », car il a été débarqué ce week-end par le conseil d’administration de l’entreprise, ce qui a selon les mots du Boston Globe entraîné un véritable « fiasco » : 700 des 770 salariés de l’entreprise ont juré de partir si le « board » qui a réclamé la tête d’Altman ne démissionne pas.Pourtant sous la houlette d’Altman, OpenAI est devenue une véritable machine à engranger les dollars. Alors où est le problème ? Eh bien précisément là, car comme le rappelle le Financial Times, « ces deux dernières années, Altman a eu des difficultés à trouver le meilleur équilibre entre l’immense potentiel monétaire d’OpenAI, et sa mission originelle consistant à s’assurer que l’intelligence artificielle bénéficierait à l’humanité dans son ensemble ».Licenciement ou débat autour de l’IA ?L’intelligence artificielle est-elle une opportunité ou un risque ? C’est la question centrale sur l’autel de laquelle le poste de Sam Altman a été sacrifié. « Le conseil d’administration avait peur que M. Altman aille trop vite dans sa construction de systèmes d’IA puissants, potentiellement dangereux ; alors, le conseil l’a stoppé », analyse le New York Times. Sur le plan économique, c’est catastrophique pour l’entreprise, en pleine débâcle, privée de son chef, chef qui poursuivra désormais ses activités mais ailleurs, chez Microsoft. Mais, « même si c’est aux dépens de la firme » c’est une « victoire pour la cause » du mouvement, de plus en plus large, appelant à la prudence vis-à-vis de ces technologies. Autant d’explications qui ne suffisent pas à calmer l’incrédulité du Wall Street Journal : « Quel genre de conseil d’administration cherche à détruire sa propre entreprise ? »
11/21/2023 • 4 minutes, 25 seconds
À la Une: l’extrême droite au pouvoir en Argentine
Échec pour le candidat de gauche Sergio Massa, balayé, « enterré » même, écrit La Nacion, par son adversaire Javier Milei. L’Argentine aura donc, dans moins d’un mois, un nouveau président, économiste ultralibéral, élu avec une large avance – si large, en fait, qu’elle en fait, constate le Washington Post, « le président le plus voté lors d’un second tour depuis le retour de la démocratie en Argentine », il y a 40 ans.Avec ce choix, l’Argentine « quitte le terrain connu, dévasté, pour entrer dans une nouvelle ère politique », raconte La Nacion, sûrement « parce qu’elle sent que toute alternative sera meilleure » que ce qu’elle a vécu jusqu’à présent, croit savoir le journal conservateur.Un véritable désaveu donc pour Sergio Massa, ministre de l’Économie sous la houlette duquel, rappelle encore le journal, « l’inflation a doublé, le prix du dollar parallèle a quadruplé, et la pauvreté a touché (…) entre trois et quatre millions de personnes supplémentaires ». Et la désaffection des urnes évidente, est telle que quelques pages plus loin, La Nacion se demande même si Sergio Massa pourra rester à son poste jusqu’au jour de la passation, le 10 décembre. « Rien n’est défini », constate le titre argentin, d’autant que Massa avait affirmé qu’il prendrait congé de son siège. Tandis que, raconte encore La Nacion, « l’équipe économique libertaire avait, elle, déjà préparé une feuille de route que Massa devrait suivre ». Ligne de conduite en rupture radicale avec la politique du candidat déçu, à l’opposé de ses convictions.Plusieurs points communs avec Donald TrumpC’est en tout cas l’analyse proposée par plusieurs journaux aux États-Unis dont le Washington Post qui souligne que, comme l’ancien président américain avant lui, Javier Milei a promis de « faire voler en éclats le système tout entier », une « élite dirigeante » dont Sergio Massa était devenu « l’emblème ». Un peu comme Donald Trump toujours, « Milei s’est fait un nom en tant qu’animateur de télévision qui insultait les autres invités, et il a démontré une tendance à se battre avec les médias d’information ».Mais la comparaison s’arrête là. Car, comme le rappelle O Globo au Brésil, « contrairement aux anciens présidents du Brésil [Jair Bolsonaro] et des États-Unis [Donald Trump], Milei ne disposera pas d’une majorité pour gouverner ». Sa coalition est minoritaire et le restera, « même avec le soutien d’une partie de la droite traditionnelle ». Or, pointe le journal, « dans le système argentin (…) il est quasiment impossible de gouverner sans une majorité au sein du corps législatif ». Par ailleurs, Trump et Bolsonaro, eux, « ont succédé à des gouvernements qui n’ont pas laissé d’héritage catastrophique », là où Milei « hérite d’une économie où l’inflation est hors de contrôle ». Et puis, le président élu de l’Argentine, lui, « n’aura pas le soutien discipliné des évangéliques » dont ont pu bénéficier les ex-présidents américain et brésilien, puisque la communauté évangélique argentine est très réduite.Tous ces éléments mis bout à bout, le journal brésilien assène sa sentence : « Il sera beaucoup plus difficile pour Javier Milei de mettre en œuvre son programme que ça ne l’a été pour Jair Bolsonaro et Donald Trump. »Javier Milei a bénéficié d’un vote « contre » et non « pour »Le New York Times interprète l’élection du candidat antisystème comme un « reflet du désir de changement de nombreux Argentins, plutôt qu’un soutien à son idéologie ». C’est donc le serpent qui se mord la queue : les Argentins souscrivent à l’idée d’une politique radicalement différente ; politique que Javier Milei ne pourra pas mener puisque « le soutien politique et les conditions économiques nécessaires pour réussir un tel tournant lui font défaut ».Or, observe de son côté El Tiempo en Colombie, « les Argentins n’auront probablement pas beaucoup de patience », alors qu’ils sont deux sur cinq à vivre dans la pauvreté et que le pays n’a pas renoué avec la croissance depuis dix ans. C’est peut-être ce qui explique cette promesse prudente, reprise par La Nacion : au soir de son élection, « Milei a juré de respecter strictement les engagements qu’il a pris envers ses électeurs. Mais il n’a pas précisé lesquels ».
11/20/2023 • 4 minutes, 6 seconds
À la Une: la grève de la faim d'un rabbin israélien
Le journal israélien Haaretz est allé à la rencontre de ce rabbin. Avidan Freedman a commencé sa grève de la faim il y a une semaine, sur ce qu'on appelle « la place des otages » à Tel Aviv, la place où les familles d'otages sont présentes 24h sur 24 pour réclamer la libération de leurs proches. « Je voulais faire quelque chose de radical », explique le rabbin. Il a donc choisi la grève de la faim, pour demander que la Croix-Rouge ait accès aux otages israéliens à Gaza. Et Avidan Freedman pose une condition : « Il appelle les autorités israéliennes à empêcher l'aide humanitaire d'entrer à Gaza, jusqu'à ce que la Croix-Rouge obtienne l'accès aux 239 otages israéliens détenus par le Hamas. » Car, dit-il : « L'aide humanitaire doit être destinée à tous les humains et nos enfants ne sont pas moins humains. »Pour l'heure, l'aide humanitaire n'arrive qu'au compte-gouttes, depuis l'Égypte, mais elle est « bloquée en raison du manque de carburant pour les véhicules qui la distribuent aux déplacés », raconte El Pais. Le journal espagnol publie la photo de Gazaouis, hommes, femmes, enfants, entassés les uns sur les autres et brandissant des sceaux et des casseroles, à l'occasion d'une distribution de nourriture dans le sud de la bande de Gaza. El Pais a pu joindre par téléphone Alaa Hamuda, un universitaire palestinien de Khan Younès. Il témoigne : « Le problème fondamental est le manque d’eau. »Mais au nord de la rivière asséchée de Gaza, la zone qu’Israël a ordonné de quitter, c'est bien pire : « Il y a la famine là-bas. Il n'y a aucun médicament ni aucun type de nourriture. L’aide humanitaire n’arrive pas du tout. » Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), « les gens vont commencer à mourir, si le carburant n'arrive pas ».Difficile d’accéder aux zones bombardées dans la bande de GazaLes journalistes étrangers ne sont autorisés à y entrer, que soigneusement encadrés par l'armée israélienne. C'est ce qu'ont fait notamment deux journalistes du New York Times, qui dans une jeep de l'armée israélienne, ont "traversé un paysage tellement défiguré par 42 jours de frappes aériennes et près de trois semaines de guerre terrestre qu’il était parfois difficile de comprendre où nous étions", expliquent-il. L'un d'eux raconte : "Essayant de me situer après avoir atteint la ville de Gaza, j'ai demandé à un haut commandant israélien où nous nous trouvions par rapport à un port de pêche où je séjournais habituellement lors de mes visites à Gaza avant la guerre. J'étais abasourdi. Sans nous en rendre compte, nous étions arrivés dans le quartier de Gaza que je connaissais le mieux." "Pour les Palestiniens et de nombreux observateurs internationaux, de tels dégâts dans les zones résidentielles et commerciales illustrent la nature aveugle des frappes israéliennes sur Gaza"... "Les commandants qui nous escortaient" ajoute le journaliste, "l’ont qualifié de coût inévitable d’une bataille urbaine contre un ennemi (...) qui s’était enfermé dans les bâtiments et les infrastructures civiles".La guerre à Gaza suivie de très près au LibanLe quotidien suisse Le Temps a rencontré des Palestiniens qui « trépignent en attendant d'aller se battre. [...] On est ici à fumer des clopes et boire des cafés pendant que nos frères se font tuer, dit l'un d'entre eux. De toute façon, on est déjà morts, donc perdre la vie là-bas n’a pas d’importance », affirme-t-il. Un autre ajoute : « On est prêts à aller se battre avec des fourchettes. Même s’il y a 20 000, 30 000 morts, on soutiendra le Hamas jusqu’au bout. »Le témoignage d'une mère de famille dans le Washington Post : elle s'appelle Maayan Zin. Ses filles Dafna et Ela, âgées de 15 et 8 ans, ont été prises en otages par le Hamas, le 7 octobre. Et leur mère raconte que chaque jour, elle oscille entre « l'espoir et la peur. [...] Je constate que l’idéologie de haine qui a poussé le Hamas à kidnapper mes filles continue de se renforcer dans le monde entier. Les soldats qui se frayent un chemin vers Dafna et Ela affrontent des gens qui préfèrent mourir plutôt que de laisser mes filles en liberté », explique Maayan Zin. Et elle lance un appel au gouvernement israélien : « Emmenez-moi vers mes filles. Emmenez-moi à Gaza. [...] Mon sac est fait. Je ne prendrai que quelques objets : du lait chocolaté que mes filles adorent, de bonnes chaussures pour courir et un nouveau bandage pour Ela – la dernière photo que nous avons d'elle en captivité montre qu'elle est blessée. Emmenez-moi à Gaza pour que je puisse changer son pansement. » Elle ajoute enfin : « Quand je les reverrai, je les serrerai si fort dans mes bras que pendant un instant, elles oublieront où elles se trouvent. [...] Elles pourront enfin dormir. »
11/18/2023 • 4 minutes, 40 seconds
À la Une: la progression de l’armée israélienne à Gaza…
« Les troupes israéliennes parcourent l'hôpital al-Shifa de Gaza à la recherche de preuves de l'existence du Hamas », titre le Washington Post, qui précise aussitôt que « l'armée israélienne a publié des photographies et des vidéos de petites caches d'armes qui, selon elle, appartenaient au Hamas ». Mais ajoute le quotidien américain, « Israël n'a pas encore produit de résultats corroborant ses affirmations selon lesquelles al-Shifa siège au sommet d'un quartier général du Hamas et joue un rôle central dans les opérations dans le nord de Gaza. »De son côté, le New York Times publie une vidéo de Gazaouis qui continuent à fuir vers le sud. On les voit (enfants, adultes) marcher, au milieu de bâtiments en ruines... quasiment tous sans bagage à l'exception de quelques sacs plastiques, et ils marchent donc « en brandissant leurs cartes d'identité, devant les soldats israéliens ». Le journal précise par ailleurs que Gaza est quasiment coupée du monde. « Les deux grands réseaux mobiles palestiniens, Jawwal et Paltel ont déclaré que tous les services de télécommunications » dans la bande de Gaza étaient hors service « car toutes les sources d’énergie qui alimentent le réseau sont épuisées ». Visite du président turc Recep Tayip Erdogan à Berlin....C’est une visite « sensible » estime Die Welt, car « Erdogan sympathise avec le Hamas, dans le conflit au Moyen Orient »... Il a déclaré que les terroristes étaient des combattants de la liberté - Il a aussi accusé Israël de « fascisme » et a affirmé que l’État juif remettait en question sa propre légitimité ». Le quotidien allemand estime que pour le chancelier Scholz, « le plus grand défi est de ne pas laisser Erdogan s'en tirer avec de telles déclarations.» Mais die Welt souligne aussi que l'Allemagne a besoin de la Turquie sur différents points. Sur la question des migrations tout d'abord, la Turquie « est le principal pays de transit pour les migrants irréguliers du Moyen-Orient vers l’UE. » Mais aussi en matière d'armement : « la Turquie, pays de l’OTAN, est l’un des plus gros acheteurs d’armes allemandes ; en 2018 et 2019, elle aurait même occupé la première place ». Ce qui ne va pas sans polémique, car, précise le quotidien allemand, « la Turquie aurait utilisé des armes allemandes dans des opérations contre les milices kurdes dans le nord de la Syrie »...2ème tour de l’élection présidentielle en Argentine.On pourrait croire que ce 2ème tour, dimanche, fait déjà la Une de l'actualité. Mais pour la Nacion, c'est le football qui fait les gros titres. Car l'Argentine vient de perdre son premier match depuis sa victoire en Coupe du monde, en décembre dernier, défaite encaissée face à l'Uruguay. En dessous de ce gros titre, il est tout de même question de l'élection présidentielle... La Nacion a suivi l'un des derniers meetings de Javier Milei, le candidat ultra-libéral. « Dans les bureaux de vote, dit-il, il y aura deux bulletins de vote ». « L’un avec les mêmes visages d’il y a 30 ans et l’autre avec la liberté. La peur paralyse les gens, ne la laissons pas gagner. » « Oui, nous pouvons », a chanté la foule à plusieurs reprises, tout comme « Massa a peur ». Sergio Massa, actuel ministre de l'Économie, étant bien sûr le rival de Javier Milei.Le Times et le couple présidentiel françaisLeur photo est en Une du journal. Brigitte et Emmanuel Macron, tout sourires, tous deux habillés en bleu, ils se tiennent la main, sous ce titre : « J'ai attendu dix ans pour l'épouser », une déclaration de Brigitte Macron... à Paris-Match, dont le Times s'inspire pour revenir en détail sur ce qui semble l'intéresser le plus : la différence d'âge du couple présidentiel. Pour le reste « le couple mène une vie familiale tranquille »... assure le Times, qui n'en dira pas plus.
11/17/2023 • 3 minutes, 52 seconds
À la Une: cet entretien entre Joe Biden et Xi Jinping
On ne peut pas encore parler de franche camaraderie entre le président américain et son homologue chinois, mais en tout cas d’un « dégel » comme l’écrit La Repubblica. Les deux hommes se sont accordés, rapporte le Wall Street Journal, pour « rétablir les communications entre leurs armées, coopérer pour réduire la production de fentanyl [une drogue qui fait des ravages aux Etats-Unis, NDLR], et entamer un dialogue sur les dangers de l’intelligence artificielle. »Bref, une forme de nouveau départ, mais sans tambours ni trompettes : cette nouvelle base « sera rapidement mise à l’épreuve par les profonds désaccords » entre les deux pays, prévient le titre économique.Avis partagé par le South China Morning Post, selon qui « les relations bilatérales vont rester cahoteuses » car « des obstacles persistent dans les communications interpersonnelles. » À commencer par la « méfiance qui sous-tend les rapports entre les deux pays. » Et puis, ajoute cette fois le Boston Globe, il y a toujours des différences de vues au sujet de la compétition économique et des menaces sur la sécurité.Washington et Pékin penchés sur la géopolitiqueCe qui correspond en fait aux « questions les plus brûlantes qui ont approfondi [leurs] désaccords ces derniers mois », pointe La Repubblica.Particulièrement la question de Taïwan, sur laquelle Biden a joué les équilibristes, en réitérant que « Washington ne soutenait pas l’indépendance de l’île » tout en disant son souhait que « Pékin ne [prenne] pas d’initiatives unilatérales qui pourrait provoquer des affrontements », comme une invasion de Taïwan.Une attitude qui pourrait renforcer « le risque politique » qu’encourt Joe Biden à l’approche de l’élection présidentielle, juge le Wall Street Journal, avec « des politiciens Républicains selon lesquels il est trop coulant avec Pékin. »On s’en doute, en échange de cette souplesse, les États-Unis ont quelque chose à gagner ; et même si « l’administration n’a pas dit ce qu’elle attendait, […] deux points sautent aux yeux » de La Repubblica. Les relations avec Vladimir Poutine d’une part ; et d’autre part, « aider à stabiliser le Moyen-Orient » en usant de son influence sur l’Iran, particulièrement, complète le Boston Globe, pour éviter « une expansion du conflit entre le Hamas et Israël. »Le rôle clé des États-Unis au Proche-OrientUne chercheuse interrogée par L’Orient-Le Jour estime ainsi que « le dispositif américain de dissuasion a jusqu’à présent eu l’effet escompté », à la fois en décourageant « l’Iran, le Hezbollah et leurs milices affiliées (…) d’ouvrir d’autres front simultanés contre Israël », et en contre-indiquant à « l’aile la plus extrémiste du gouvernement israélien (...) des frappes importantes contre le Hezbollah au Liban. »Mais cette experte convient que « si les États-Unis disposent d’une influence inégalée sur Israël », « ils ont également du mal à le freiner. »L’inquiétude internationale concernant l’hôpital al-Chifa à GazaLe raid israélien sur cet hôpital préoccupe la communauté internationale – Turquie, France, Canada, Nations Unies… de nombreuses instances ont fait savoir leur inquiétude ou leur désapprobation. Y compris les États-Unis, qui, comme le note le Guardian, ont déclaré « qu’ils ne soutenaient pas les frappes aériennes sur l’hôpital » alors même que Washington assure disposer de renseignements sur la présence de membres du Hamas dans l’établissement. Une façon, estime le journal britannique, de se « distancer de cette prise de contrôle militaire. »Avec cette opération, analyse le Sueddeutsche Zeitung, « le conflit à Gaza est entré dans une nouvelle phase » en envoyant « un double message : le Hamas doit être conscient que les troupes israéliennes sont prêtes à avancer dans le cœur, présumer dans leur pouvoir. (…) Dans le même temps, le monde doit savoir qu’Israël ne se laissera pas arrêter par les objections et les critiques. »Mais il y a aussi un autre objectif, pointé par le journal allemand : « documenter la perte de contrôle du Hamas, au moins sur le nord de la bande de Gaza », afin de montrer que « le premier objectif de guerre israélien, à savoir l’expulsion du Hamas des leviers politiques du pouvoir à Gaza, a presque été atteint. » Mais c’est sans compter sur le volet militaire du groupe armé… « il est peu probable » grimace le journal, que les chefs du Hamas « aient attendu sous l’hôpital l’invasion des troupes israéliennes. » Et avec environ 30.000 combattants, l’organisation « semble loin d’être vaincue. » Autant d’éléments qui poussent le Guardian à s’interroger : « pendant combien de temps encore Israël pourra-t-il poursuivre son offensive face à un soutien international déclinant » ?
11/16/2023 • 4 minutes, 15 seconds
À la Une: aux Etats-Unis, les députés évitent de peu le «shutdown»
Les Américains peuvent reprendre leur souffle : il n’y aura pas de fermeture partielle des administrations fédérales, en tout cas pas pour l’instant, grâce à un projet de budget provisoire porté par le nouveau « speaker » de la chambre des représentants, Mike Johnson. La première « grosse épreuve de force » de ce député de Louisiane s’est donc soldée par une « immense victoire » selon Newsweek.Test réussi donc, mais au prix d’un « compromis conséquent » pour celui qui a dû « écarter certains appels de la droite dure » (celle-là même dont il fait partie) « visant à réduire les dépenses fédérales ou à ajouter des mesures controversées » que les démocrates et certains républicains refusaient de voter, récapitule le Washington Post.Cet épisode aura eu le mérite, ironise leNew York Times, d’apprendre au speaker une « leçon précieuse, bien que douloureuse : il est bien plus facile d’être un intransigeant conservateur lorsqu’on est installé au fond de la Chambre que lorsqu’on occupe un poste de dirigeant. » C’est peut-être ce qui explique que la loi qu’il a fait adopter « avec un soutien débordant des démocrates […] était une reproduction quasi-exacte du texte auquel il s’est opposé il y a six semaines », alors qu’il n’était encore qu’un député de Louisiane méconnu.Encore des obstacles à venirLes « festivités » du nouveau speaker pourraient être « de courte durée » prévient Newsweek. En premier lieu parce qu’il faut encore établir un budget exhaustif pour l’an prochain ; mais aussi parce qu’il n’y aura pas de solution gagnant-gagnant à l’avenir : « soit Johnson force les modérés à faire des choix politiquement risqués, soit il échoue à donner aux conservateurs ce qu’ils veulent. » Un défi auquel d’autres républicains se sont déjà frottés, et piqués : Newsweek rappelle l’exemple de Kevin McCarthy, forcé à accorder de larges concessions à l'extrême-droite afin d’obtenir son poste « après 15 tours de vote », tout ça pour être « expulsé 10 mois plus tard à peine. »La situation au Proche-Orient, source de conflits supplémentairesEt il s’agit du conflit au Proche-Orient. D’ailleurs, le New York Times ne s’y trompe pas : pour l’instant, Mike Johnson a obtenu ce qu’il voulait, mais « s’il faiblit dans les jours à venir au sujet (…) de l’aide à l’Ukraine ou à Israël, [il] pourrait s’apercevoir que la patience de certains membres de l’extrême-droite a des limites. »Israël donc, et l’attitude à adopter face à la situation à Gaza, qui commence à peser sur la politique américaine. Pour un éditorialiste duNew York Times toujours, l’alternative est la suivante : « soit [les américains] deviennent les captifs de la stratégie de Netanyahu […], soit ils élaborent une vision pour la fin de la guerre » ce qui, selon cet auteur, « exige un plan de l’administration Biden afin de créer deux Etats. »Des atermoiements bien loin des préoccupations de la communauté palestinienne exilée.C'est ce que pointe El País qui est allé à leur rencontre à New York. « Les questions que l’Occident se pose concernant le conflit » font « grimacer de scepticisme » certains interlocuteurs rencontrés. En raison, notamment, de l’attitude de Washington jusque-là, à cause de « l’engagement déterminé de la Maison Blanche dans le conflit. » Mais aussi, ajoute le quotidien espagnol, parce que cela semble dérisoire face à la gravité de la situation, face aux bombardements dans lesquels, s'énerve un homme cité, « des enfants de quatre ou cinq ans voient leurs parents, frères, oncles et cousins mourir. »Avis partagé par un auteur palestinien dans le Guardian, pour qui la formule « ‘pause humanitaire’ sonne comme une farce. » « Une ‘pause humanitaire’ n’est rien de plus qu’un pansement sur une jambe de bois » qui ne fera rien d’autre que « prolonger nos souffrances » écrit-il. Et termine avec cette question : « Quel est l’intérêt d’une pause humanitaire si le massacre reprend ensuite ? » avant de réclamer, encore, un cessez-le-feu pur et simple.
11/15/2023 • 3 minutes, 45 seconds
À la Une: la situation s’aggrave encore dans le principal hôpital de Gaza
Des chars israéliens sont maintenant massés aux portes de l’hôpital al-Chifa, considéré par le gouvernement comme un repaire du Hamas. Derrière les portes de l’établissement se cachent probablement des combattants du groupe armé, mais aussi « quelque 650 patients et des milliers de civils qui se réfugient des bombardements » raconte El País. Pas d’eau, pas d’électricité, très peu de réseau : la situation est « insupportable. »Insoutenable aussi, le récit porté par Süddeutsche Zeitung : aux photos de tentes installées à la va-vite devant l’établissement, se succèdent les images de médecins opérant à la lampe torche, « il n’y a même plus de gants chirurgicaux, » « une centaine de corps sont en train de se décomposer » et « ne peuvent pas être enterrés. »Face à une situation difficilement qualifiable, le quotidien allemand rappelle cette alerte de l’organisation Médecins sans frontières, selon laquelle « si les patients ne sont pas au moins évacués, ‘ces hôpitaux deviendront des morgues.’ »Les diplomaties de plus en plus inquiètesNotamment la diplomatie européenne qui, pointe Le Temps en Suisse, a appelé Israël à « une retenue maximale » tout en « condamnant l’utilisation par le Hamas d’hôpitaux et de civils comme boucliers humains. »El País, de son côté, veut pour preuve de la gravité de la situation que « les États-Unis, principal allié d’Israël, ont demandé au gouvernement du pays de protéger les hôpitaux » de la bande de Gaza.Il faut dire que le front uni et indivisible affiché par Washington au déclenchement du conflit, le 7 octobre, commence à se craqueler. Le New York Times rapporte ainsi que même au sein du Congrès, « de nombreux membres des équipes parlementaires, anciens et présents, réclament un cessez-le-feu et se prononcent contre les positions de leurs patrons. » Car, rappelle le quotidien, à ce stade, « l’immense majorité des parlementaires, des deux bords politiques, ont rejeté tout appel à un cessez-le-feu, arguant qu’Israël a le droit de pourchasser le Hamas après la brutale attaque » du 7 octobre. Mais pour de nombreux assistants rencontrés par le journal, cette position devient de plus en plus difficile à tenir et certains disent qu’ils « peinent à aligner leurs convictions personnelles avec leurs obligations professionnelles qui, par définition, requiert qu’ils gardent leur avis pour eux et qu’ils défendent assidument la position du parlementaire qui les emploie. »La question des otagesPrès de 240 Israéliens sont encore retenus aux mains du groupe armé palestinien. Et beaucoup de familles, croit savoir Haaretz, « ont la sensation qu’aucune négociation sérieuse n’a lieu pour libérer leurs proches. » Certains, même, « estiment que si un cessez-le-feu peut aider à obtenir cette libération, le gouvernement devrait immédiatement s’y pencher. »Une option qui a ce stade, ne semble pas sur la table : la Repubblica en Italie souligne ainsi que « hier, le porte-parole du Hamas a déclaré que le groupe avait accepté de libérer 100 otages en échange d’un cessez-le-feu de cinq jours, mais qu’Israël avait refusé. » (Une information que n’a pas commentée l’État hébreu) Pour autant, l’armée israélienne a à cœur de montrer qu’elle avance sur ce plan… cette revue de presse s’achève donc où elle a commencé : dans les hôpitaux de Gaza, où, apprend-on dans les colonnes du quotidien italien, les forces spéciales « ont trouvé, au fond d’un conduit vertical en béton, des éléments suggérant la présence de certains des otages […] – une écharpe qui appartenait à une personne kidnappée, une corde qui attachait quelqu’un à une chaise » et puis, côte à côte, ultime illustration de ce conflit s’il en fallait une, « des biberons, des couches » et « des fusils d’assaut. »
11/14/2023 • 3 minutes, 42 seconds
À la Une: les hôpitaux du nord de Gaza pris dans l’étau des combats
Plusieurs titres de presse reprennent cette photo : de minuscules nouveau-nés, emmaillotés dans des bâches, allongés côte à côte, à 7 ou 8 dans un même lit pour essayer de les garder au chaud – donc, vivants. Nous sommes dans l'hôpital al-Shifa, le plus grand de la bande de Gaza, qui opère « sous bombardement, sans électricité, eau propre, ni nourriture », décrit le Guardian, pris au piège des affrontements entre le Hamas et l'armée israélienne.Car, rappelle le Guardian, Israël a « répété que le quartier général du Hamas est situé dans des bunkers sous l’hôpital », ce qui en fait « un objectif clé » malgré le « risque diplomatique » entraîné par de telles opérations. Indignation autour du bilan humainDepuis le début du conflit, plus de 11 000 personnes sont mortes à Gaza, selon le gouvernement du Hamas. Et derrière ce chiffre se cachent des réalités individuelles, des histoires personnelles, passées sous silence, regrette le New York Times. « Plus le nombre de morts est élevé, moins nous sommes enclins à nous en préoccuper, car l’ampleur de la souffrance humaine peut nous sembler écrasante, analyse le quotidien, les statistiques ne suscitent ni l’empathie ni l’action. »D’autant plus lorsqu'elles sont sujettes à caution. Le nombre de morts est peut-être plus élevé – le Guardian pointe ainsi que les responsables de l’enclave « n’ont pas pu mettre à jour le bilan samedi en raison des attaques sur les infrastructures médicales ». Mais certains soupçonnent aussi ce chiffre d'être surévalué, comme Die Welt, qui accuse le Hamas d'avoir « fait du mensonge son principe ». Certes, les chiffres du Hamas, des Nations unies et du ministère israélien des Affaires étrangères sont assez proches, ce qui « est souvent cité comme preuve que les informations [du groupe palestinien] sont à peu près correctes ». Il n’empêche, martèle encore Die Welt : « Le Hamas a clairement intérêt à accroître le nombre des victimes en termes de propagande. »Déferlement de violenceDepuis le 7 octobre, les événements ont, « une fois de plus, relancé un cycle de violences qui semble sans fin », s’attriste le Japan Times, qui déplore qu’« en l’état actuel des choses, il n’y a aucun effort sérieux pour briser ce cercle », les deux camps refusant « de prendre réellement en compte leurs expériences passées » respectives.Or, cette « histoire locale » explique les « hostilités » qui habitent la région, pointe L’Orient-Le Jour. Et sert aussi « de terreau à toutes les confusions », véritable « brouillamini dont l’une des conséquences est l’opposition constante entre antisémitisme et islamophobie, comme si chacun était sommé de choisir la condamnation d’un racisme contre l’autre ».Des haines en fait « communes » ?L'Orient-Le Jour encore propose de se replonger dans l'histoire de ces deux haines, qui « répondent à des logiques différentes ». Historiquement, il y a d'un côté un antisémitisme issu d’une « dimension conspiratoire » héritée de la vieille Europe, source de discriminations tout au long du Moyen Âge, et qui s’est « accentué » au Proche-Orient « avec la montée du sionisme ». De l’autre, il y a cette « hostilité vis-à-vis des musulmans (…) présentés comme un bloc monolithique dont les membres réels ou supposés sont réduits à leur islamité ». Un peu de la même façon que l’antisémitisme réduit des personnes à leur judéité. Le journal libanais enfonce le clou : « Comme pour l’antisémitisme, l’islamophobie peut viser des personnes qui ne sont pas musulmanes, mais sont perçues comme telles. » Bref, « ces deux racismes sont complémentaires », estime le titre, et leur constante opposition « est non seulement vaine, elle est dangereuse ».Il faut donc espérer une union face à ces discriminations. C'est la piste défendue par L'Orient-Le Jour : « Tout devrait amener les cibles de l’antisémitisme et de l’islamophobie à s’unir dans des contextes occidentaux marqués par la progression (…) des replis identitaires. »Mais ce serait faire sans ce lourd passé. Or, même si le conflit israélo-palestinien « sert avant tout de caisse de résonance » à ces haines, on « ne peut faire abstraction de l’histoire ». L’Orient-Le Jour se résigne : « On voit mal comment la persistance de la tragédie palestinienne pourrait s’effacer derrière un discours chantant sur un air arabo-andalou l’amitié entre les descendants d’Isaac et d’Ismaël. » Et l’article libanais se referme sur l’obscurité : « Pour l’instant, cela semble sans issue. »
11/13/2023 • 4 minutes, 14 seconds
À la Une: la crise humanitaire à Gaza
« S'il n'y a pas de trêve, les gens vont commencer à mourir de faim » : c'est à la Une du quotidien belge Le Soir, au sujet de la guerre à Gaza. Une déclaration signée de l'UNRWA, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens. Car malgré la guerre, l'UNRWA continue à travailler sur place. « Nous avons 13 000 employés sur le terrain à Gaza », explique Natalie Boucly, l'une des responsables de l'agence onusienne, interrogée par le Soir. « Notre personnel continue à travailler même si 99 d’entre eux ont à ce jour perdu la vie depuis le 7 octobre. » Et elle confirme l'inquiétude grandissante. « C'est une crise humanitaire catastrophique : l’eau potable manque cruellement, ainsi que le carburant pour pomper et purifier l’eau. Du coup, on ne peut pas toujours cuire les lentilles et les haricots », explique Natalie Boucly, quand on lui demande si l'UNRWA arrive à « gérer la situation ».La guerre à Gaza, également en Une du journal Haaretz. Le quotidien israélien publie le récit d'un soldat à Gaza. « Combien d'autres levers de soleil verrons-nous ici », se demande-t-il. Il raconte les combats et la peur. « La douleur s'atténue et les yeux se ferment d'eux-mêmes. Mais personne ici ne dort vraiment bien ; au mieux, on somnole. Après un mois de service, ajoute ce soldat, je suis rentré à la maison pour quelques heures, tout m'a semblé différent. Même mes enfants. Peut-être que je le suis aussi... »Les tunnels de Gaza« Alors que les forces terrestres israéliennes avancent à grands pas dans Gaza, le plus grand danger pourrait être sous leurs pieds », explique le New York Times, à l'aide d'un croquis qui retrace ce réseau de tunnels, où les hommes circulent, ainsi que les armes. « Serpentant sous des zones résidentielles denses, les passages permettent aux combattants de se déplacer à l’abri du regard de l’ennemi. Il existe également des bunkers pour stocker des armes, de la nourriture et de l'eau, et même des centres de commandement et des tunnels suffisamment larges pour les véhicules », estiment les chercheurs. « Aucun étranger ne possède une carte exacte du réseau, et peu d’Israéliens l’ont vu de leurs yeux, ajoute le New York Times. Une otage israélienne de 85 ans, qui a été libérée au bout de 17 jours, a toutefois décrit avoir marché à travers une "toile d’araignée" de tunnels humides. Elle a finalement atteint une grande salle où étaient détenues deux douzaines d’autres otages. »Appel pour un cessez-le-feuC'est lors d'un entretien à la BBC, que le président français Emmanuel Macron a lancé cet appel, dont The Independant se fait l'écho. « Bien que la France condamne clairement les attaques terroristes du Hamas contre Israël le 7 octobre, et reconnaisse le droit d'Israël à se défendre, nous les exhortons à arrêter ces bombardements », a déclaré Emmanuel Macron, ajoutant « De facto – aujourd’hui, les civils sont bombardés. Ces bébés, ces femmes, ces personnes âgées sont bombardés et tués. Il n’y a donc aucune raison et aucune légitimité à cela. Nous exhortons donc Israël à arrêter ».Chanceux célibatairesVous l'ignorez peut-être, mais ce 11 novembre est la Journée mondiale des célibataires. « Ne pas être en couple apparaît aujourd'hui comme un modèle tendance », nous dit le quotidien français Libération, avec à l'appui la photo d'un homme seul, dans son lit, entortillé dans un drap blanc. Et le célibat n'est pas un sujet mineur, « en France, ils sont pas moins de 18 millions », nous dit Libération, majoritairement des hommes. Quel regard la société porte-t-elle sur eux ? C'est le sociologue Jean-Claude Kaufmann qui répond : « Autrefois, le jugement de la société était très dur sur les "vieux gars" et les "vieilles filles". Mais, depuis une quarantaine d’années, les célibataires sont de moins en moins stigmatisés, au point qu’ils peuvent apparaître aujourd’hui comme des modèles "tendance" affichant l’autonomie et la liberté, une manière de prolonger sa jeunesse. »
11/11/2023 • 4 minutes, 11 seconds
À la Une: Sans cessez-le-feu à Gaza, les civils fuient lors de «pauses» humanitaires
C'est tout d'abord le New York Times, qui publie en Une, la vidéo d'une foule de personnes sur la route, à pied pour la plupart, quelques-uns sont assis sur une carriole tirée par un âne. Certains poussent des fauteuils roulants. Des enfants pleurent. « Les Gazaouis fuient la destruction et la mort, ils se dirigent vers le sud », nous dit le New York Times, selon lequel « les hauts responsables de l'administration Biden poussent Israël à faire davantage pour minimiser les pertes civiles. » Le journal publie la photo d'une mère qui pleure son enfant, enveloppé dans un linceul blanc.De son côté, le Washington Post a recueilli par téléphone le témoignage de Nisreen Amour, une habitante de Gaza. « Elle a essayé de rester chez elle, nous dit le journal. Même après que 45 proches venus du nord se sont rassemblés chez elle. Même après la mort de son mari dans une frappe aérienne près de son magasin puis enterré dans une fosse commune. Mais le 25 octobre, après qu'une frappe a endommagé sa maison, elle a fui avec sa famille vers l'hôpital al-Shifa, le plus grand de Gaza, où quelque 50 000 autres personnes déplacées ont trouvé refuge. [...] Mais Shifa s'effondre et fait partie d'un champ de bataille en constante expansion, comme la plupart des autres hôpitaux de Gaza », ajoute le Washington Post.En France, le quotidien le Monde, s'interroge sur l'avenir et évoque « les scénarios introuvables de l'après-guerre. [...]Après un mois de conflit, les autorités israéliennes peinent toujours à clarifier les conditions d'un succès militaire et de leur vision de l'avenir de l'enclave palestinienne », alors que « Washington s'oppose à une réoccupation de Gaza par Israël et veut impliquer l'Autorité palestinienne ». Enfin, cette question : « Qu'est-ce qu'Israël et le Hamas considéreraient comme une victoire ? », interroge en Une Haaretz. La réponse est claire et nette. Pour le journal israélien, « la victoire pour l'état hébreu serait rien de moins que l'éradication de l'organisation terroriste. Quant au Hamas, il veut maintenir un état de conflit permanent, le simple de vivre un jour de plus pour combattre, sera considéré comme une victoire par ses dirigeants ». En Espagne, Pedro Sanchez obtient l'appui des indépendantistes catalansLe parti socialiste espagnol a passé un accord avec les indépendantistes catalans pour former un gouvernement, en échange d'une amnistie pour les responsables indépendantistes, dont le plus célèbre est Carles Puigdemont. Le quotidien El Pais s'est penché sur le texte officiel, quatre pages au total, et remonte aux origines des revendications indépendantistes. Et la prudence est de mise, même après l'accord passé ce jeudi. « Compte tenu des profondes divergences sur la résolution du conflit et de la méfiance mutuelle que les deux parties se portent, explique El Pais, le parti socialiste et les indépendantistes ont convenu d'établir un mécanisme international, qui aurait pour fonction d'accompagner et surveiller l'ensemble du processus de négociations. »Prudence donc, et même scepticisme, du côté d'El Mundo. « Le parti socialiste saute dans le vide, écrit le politologue José Ignacio Torreblanca, le Parti socialiste renonce à ses positions historiques sur la Catalogne et s'ouvre à des concessions très dangereuses pour l'avenir, car elles s'attaquent directement à l'État de droit. » Cet accord n'est bon, « ni sur les principes, ni sur son intérêt ».Taylor Swift en concert en ArgentineC'est le journal La Nacion qui s'en fait l'écho, s'émerveillant de l'accueil reçu ce jeudi soir par la très populaire chanteuse américaine, véritable megastar. Mais tout de même « surprise par la ferveur de milliers de fans, dans le stade Monumental de River Plate, à Buenos Aires. [...] Vêtue d'une robe orange, elle leur a déclaré : "je vis une expérience incroyable". Elle s'est même arrêtée pour écouter le public argentin chanter "Olé olé olé Taylor Taylor" ».
11/10/2023 • 4 minutes, 18 seconds
À la Une: des milliers de Palestiniens poussés à l’exode
De très nombreux titres de presse s’émeuvent, ce jeudi, de la fuite de milliers de personnes – 15 000 mardi d’après le Guardian, jusqu’à 50 000, hier, mercredi, selon Ha’aretz -, chassées du nord de la bande de Gaza par l’intensification des bombardements israéliens. Et en même temps que les frappes s’accentuent, la pression internationale pour des pauses humanitaires aussi.Pourtant, rapporte le Japan Times, en marge de la réunion du G7 à Tokyo, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a continué d’assurer « qu’un cessez-le-feu total est, pour l’instant, inacceptable ». Une position inflexible et qui vient fissurer le vernis d’unité affiché au cours de cette réunion – de toute façon, rappelle le quotidien nippon, depuis le début du conflit, « les membres du groupe [...] peinent à trouver un consensus pour une réponse coordonnée ».Des diplomaties internationales très diviséesEntre positions morales, amitiés de longue date, et intérêts géostratégiques, difficile de s’y retrouver. Le Guardian prend pour exemple la Chine, « partisane de la première heure d’un cessez-le-feu, [...] soutien des Palestiniens depuis l’ère de Mao » et pourtant « de plus en plus proche d’Israël », avec « des intérêts économiques croissants au Proche-Orient » tout en « approfondissant son programme anti-américain ». Bien malin qui réussira à s’y retrouver…Et puis il y a aussi, la France, qui soutient depuis le début l’idée de pauses humanitaires ; le Japon, avec, souligne le Japan Times, « traditionnellement un rôle plus indépendant au Proche-Orient et [qui] dépend fortement de la région sur le plan énergétique ». Et enfin, des États-Unis arc-boutés sur leur soutien à Israël.Le South China Morning Post résume ainsi la posture américaine : « Ce que veut Israël, Israël l’obtient. » Et le journal va plus loin : le pays « n’a même pas besoin de demander d’abord en ce qui concerne l’aide financière d’urgence et les armes ». Les mêmes armes, dénonce le titre, qui servent à bombarder la bande de Gaza et à « tuer des Palestiniens pour obtenir leurs terres en Cisjordanie ».Les États-Unis ajustent leur positionLe South China Morning Post le concède : « Il semble que certains officiels et politiques américains ont des scrupules. » Et la « propension de Washington à fournir des armes sans véritable examen » en a même poussé certains à la démission.Sans aller jusqu’à opérer un changement à 180°, la diplomatie américaine a en tout cas « envoyé un signal fort de l’issue qu’elle préfère au conflit », juge le New York Times, lorsqu’Antony Blinken a déclaré que « Gaza devrait être unifiée avec la Cisjordanie sous la houlette de l’Autorité palestinienne ». Une prise de parole dont le calendrier n’est pas innocent, avance encore le quotidien, car « le président Biden subit des pressions grandissantes pour utiliser son pouvoir en vue de solutions durables et viables dans la région ».Bref, ce changement de position traduit, interprète le journal new-yorkais, « une profonde inquiétude de la part de M. Biden et de son équipe » car « ce qui a commencé comme une précipitation pour défendre sans ambigüité un allié est devenu un défi diplomatique autrement plus délicat ».Le Proche-Orient dans les préparatifs pour la présidentielle américaineLe sujet s’invite dans les débats entre candidats à la primaire républicaine. De débat, de différences de vue, il n’y en a pas vraiment eu hier justement, rapporte le Washington Post : les candidats se sont « largement accordés » sur le fait que « les États-Unis doivent fermement soutenir les efforts militaires d’Israël pour soutenir le Hamas ». Surtout, regrette le titre, « à aucun moment ils n’ont exprimé leur soutien aux efforts pour obtenir de l’aide humanitaire ». À la place, les participants ont usé d’une « rhétorique violente » faites de comparaisons à l’emporte-pièce. Le Post évoque ce rapprochement entre la frontière américano-mexicaine et la frontière entre Gaza et Israël ; mais aussi un parallèle entre les universités qui autorisent des manifestations pro-palestiniennes et celles qui, il y a quelques décennies, laissaient le Ku Klux Klan agir.Les républicains en mauvaise posture ?Le Washington Post juge, quelques pages plus loin, que le parti « ne peut s’en prendre qu’à lui-même » pour les dégâts subis pendant les élections partielles de mardi. Plusieurs scrutins étaient organisés au niveau des États (référendum, élection gouvernorale et élection législative locale), et « une fois de plus, les démocrates ont dépassé leurs attentes, comme lors des élections de mi-mandat de 2022 », alors que les républicains ont surtout récolté « plusieurs raisons de s’inquiéter ». Plusieurs journaux, d’El Pais au Guardian, pointent notamment les débats sur le droit à l’avortement, qui ont mis du plomb dans l’aile du parti à l’éléphant.Le Guardian justement, moins enthousiaste que le Post mais surtout bien plus britannique, remarque sobrement que ces scrutins « montrent qu’au final, les démocrates ne sont peut-être pas condamnés ». Alors que lundi, un sondage du New York Times donnait Donald Trump gagnant sur Joe Biden dans plusieurs États-clés, le jour suivant, « de vrais électeurs, dans de vrais États, ont déposé de vrais bulletins de vote, et soudainement, les perspectives démocrates n’ont plus l’air si moroses ».Les difficultés démocrates n’ont pas disparu pour autant, particulièrement autour de la candidature de Joe Biden, mais le camp présidentiel peut désormais se rassurer avec ce mantra rappelé par le Washington Post : « Les sondages ne votent pas. »
11/9/2023 • 4 minutes, 39 seconds
À la Une: l’armée israélienne dit être « en plein cœur » de Gaza
Un mois après l’attaque du Hamas, « l’armée israélienne entre dans une nouvelle phase » de sa riposte, en visant « le labyrinthe de tunnels et de structures de commandement » que possède le groupe armé palestinien dans la bande de Gaza. C’est ce que nous apprend le Japan Times ce mercredi. Mais aussitôt le journal nippon prévient : « cette opération pourrait prendre des mois. » Un travail de longue haleine, mais fondamental pour défaire le Hamas, qui s’est servi de ce réseau souterrain – « parfois profond de 80 mètres » pour ralentir les avancées israéliennes.C’est donc une nouvelle étape dans ce que le Washington Post appelle « la campagne massive » d’Israël contre le Hamas – des bombardements qui, rappelle le titre, ont « tué plus de 10.000 palestiniens à Gaza (…) dont plus d’un tiers d’enfants » tandis que « les vivants sont piégés dans un cauchemar fait de débris et de maladies de plus en plus présentes, avec très peu d’électricité, d’eau, et de nourriture. »Toujours pas de cessez-le-feuLes pressions internationales ont beau s’accentuer ; Anthony Blinken a beau avoir parcouru la région à toute vitesse, il n’a même pas « arraché » la promesse de pauses humanitaires – qui permettraient, juge le Post, « de faire entrer plus d’aide à Gaza ou de libérer des otages. »Pour l’instant c’est donc hors de question pour Israël… conclusion, dénonce le quotidien américain, les États-Unis se retrouvent à « permettre et approvisionner une machine de guerre qui s’acharne à exercer sa ‘puissance vengeresse’ » selon les termes employés par Benyamin Netanyahu. Et ce refus d’une pause humanitaire s’explique notamment, selon le Japan Times, par la présence désormais de soldats sur le sol gazaoui – trop « risqué. » Mais, sous les pressions des uns et des autres, Washington pourrait finir par retirer, du moins diminuer, son soutien… ce qui pourrait en retour « réduire la liberté d’action d’Israël. »Un mot dans plusieurs bouchesEt c’est un gros mot : celui de « génocide. » Le Washington Post le reconnaît d’emblée : l’invocation de ce terme « est toujours un acte difficile, encore plus lorsqu’il s’agit de désigner les actions de l’État d’Israël. » Au-delà des caisses de résonance de la colère et plus largement des émotions que sont les réseaux sociaux, plusieurs diplomaties ont explicitement eu recours à ce terme : le Brésil, l’Afrique du Sud ou encore la Colombie.Evidemment, le terme saisit, il choque, même. Il semble indécent. Mais le Washington Post cite ce spécialiste, pour qui le conflit est en fait « un contre-génocide asymétrique. » Dit plus clairement : là où les attaques du Hamas, en visant des personnes définies par leur identité juive israélienne, ont constitué une « vague de massacres génocidaires, » la riposte israélienne a « affecté la population entière de Gaza, bien plus largement » que l’opération du Hamas.Le parallèle avec l’UkraineLe Guardian dénonce d’abord vertement Joe Biden, « empathique en chef » mais seulement vis-à-vis des israéliens, alors que « les condamnations absolues devraient aller dans les deux sens. »Surtout, le journal britannique s’emporte contre ces acteurs qui « sont épris de droit international lorsqu’il est violé par des pays comme la Russie ; mais n’ont plus très envie de mentionner des choses telles que la convention de Genève quand le contrevenant est Israël. »Sur un ton plus modéré, le Post rappelle que Joe Biden lui-même a, le premier, évoqué le terme d’actions « génocidaires » lorsque la Russie a envahi l’Ukraine et « tué, en masse, des civils à Boutcha et dans les bombardements de Marioupol. » Or, pointe le titre, « les paysages lunaires de certaines parties de Gaza ne sont pas sans rappeler ce que la Russie a fait », précisément, de la ville de Marioupol. Un ancien cadre des Nations unies lance encore, dans les colonnes du quotidien, qu’« il faut appeler un chat, un chat. » De leur côté, les forces israéliennes assurent prendre des mesures pour limiter les morts civiles. Reste alors cette question en forme de cri de désespoir, posée par une éditorialiste dans le Guardian : « Que sommes-nous censés faire, je vous le demande ? Que doivent faire les Palestiniens ? »
11/8/2023 • 4 minutes, 5 seconds
À la Une: nouveau passage devant la justice pour Donald Trump
Cette fois, l’ancien président américain est poursuivi pour fraude – il aurait menti sur les finances de son groupe pour décrocher des prêts et des conditions d’assurance plus intéressants. Et, soupire Le Devoir au Canada, au cours de ses quatre heures de témoignage hier, Donald Trump « s’est montré égal à lui-même », c’est-à-dire qu’ « il n’a pas respecté les règles de la procédure, a profité de son temps de parole pour parler beaucoup de sa personne, et a exposé quelques ‘réalités alternatives’. » Ironiquement, s’amuse encore le journal, Donald Trump « n’a pas manqué une occasion de vanter son parcours, son empire, et ses biens », alors même que « la surévaluation de [ces derniers] est au cœur de ce procès ». À tel point – et cette phrase est reprise par plusieurs titres – que le juge a fini par demander à l’avocat de Donald Trump de « contrôler son client. »Le Times britannique partage cette consternation, et décrit un ancien président « la tête inclinée d’un côté, ses lèvres pincées en un sourire, pendant qu’un juge furieux le réprimandait. » Somme toute, « il avait l’air d’un enfant que l’on gronde devant ses amis. »Un enjeu majeur : la présidentielle de 2024C’était la première fois depuis un siècle qu’un ancien président américain était appelé à témoigner pour sa propre défense. Et il ne s'agissait que d'un « amuse-bouche », prévient leWall Street Journal, avant un « repas en quatre services » composé de « la procédure pénale, après l’inculpation de M. Trump par l’Etat de New York, deux inculpations par les autorités fédérales, puis une autre en Géorgie. » Le Japan Times ne dit pas autre chose, lui qui prédit déjà que « l’extraordinaire scène » constituée par la journée d’hier « a été le point de départ de ce qui va probablement devenir une marque de fabrique de la campagne pour 2024. »Sauf que précisément, pour le quotidien économique new-yorkais, ces dossiers « ne vont pas changer grand-chose politiquement. » Donald Trump ne s’est-il pas servi de son témoignage hier comme d’une plateforme pour sa candidature ? Quant à l'opinion, d'affaire en scandale, l’ancien président domine toujours les sondages pour la primaire républicaine.En fait, analyse le Wall Street Journal, le problème tient à ce que, « au lieu d’essayer de le défaire politiquement », les adversaires de Donald Trump ont « lâché le système judiciaire contre lui de toutes les manières possibles » … ce qui lui permet de jouer les « martyrs politiques. »Au point que le quotidien se demande, avec une de ces drôles de formules dont la langue anglaise a le secret, si « Donald Trump sera inculpé dans ses fonctions. »Un mois de combats entre Israël et le HamasUn mot revient dans plusieurs journaux : « peur. » La « peur de mourir », écrit Le Devoir, mais aussi la « peur de la faim et de la soif. » La peur des gazaouis sous les bombes depuis un mois, autant que la « peur » des israéliens vivant à la frontière, et dont parle le Wall Street Journal.Quatre semaines donc depuis l’attaque du Hamas ; quatre semaines qu’El Pais résume comme « un mois de douleur, de traumatisme, et de vengeance. » La volonté de faire œil pour œil, dent pour dent : c’est, constate le journal espagnol, « le plus petit dénominateur commun autour duquel se rencontrent la rue, les dirigeants politiques et militaires et les médias. »Des désaccords malgré toutDes points de divergence énumérés par El País : en Israël, il y a ceux qui visent « la vengeance » là où d’autres parlent de « victoire » ; il y a ceux qui en veulent au Hamas, ceux qui veulent cibler tous les Palestiniens, ceux enfin qui continuent de défendre une solution à deux États.Bref, une véritable « guerre des mots et des concepts », « insupportable » aux oreilles de Die Welt ; une « fracture intellectuelle » particulièrement frappante en Allemagne, où « parler d’Israël est bien sûr plus compliqué qu’ailleurs » concède le quotidien, « ce qui conduit à un mélange étrange et souvent gênant entre silence et nécessité de prendre position. » Le monde entier observe, sans réussir à satisfaire « cette envie toujours présente de ‘positionnement’, de formules qui soient enfin les bonnes. »Et pendant ce temps, les jours passent. Cela fait un mois.
11/7/2023 • 4 minutes
À la Une: les conséquences des combats au Proche-Orient dans le monde
Les effets du conflit sont palpables partout dans le monde ; mais ce lundi, la presse internationale est particulièrement inquiète de la situation en France. Car, rappelle le Guardian, le pays a « enregistré plus d’un millier d’actes antisémites » depuis les attaques meurtrières du 7 octobre. Et, relève le titre britannique, « il n’y a pas de profil typique parmi les personnes interpellée » : jeunes, moins jeunes, militants de longue date ou pas. Au Brésil, O Globo note également que la France, qui hérite déjà d’un passé chargé en la matière, « est à nouveau le théâtre d’une inquiétante flambée d’actes antisémites. » Une haine qui se tapit, selon le journal, « sous couvert d’antisionisme » et « a trouvé sa place au sein de la gauche et des mouvements identitaires. »La gauche justement, menacée par le conflit pense le Times, car le conflit au Proche-Orient « perturbe notre politique d’une manière inédite depuis des générations. » Et le journal britannique ébauche cette interprétation : « la tendance de la gauche à placer des candidats noirs, ou musulmans, dans des circonscriptions largement peuplées par des communautés des mêmes ethnies ou des mêmes religions, transforme ces députés en porte-voix de positions identitaires. » Or ce « tribalisme ethnique et religieux » risque « d’engloutir » une partie du monde. Le Times termine donc sur une note quasi martiale : « il faut garder cette attitude à distance. »Le conflit en Ukraine, bloqué« Impasse. » Le mot est assené par plusieurs journaux à travers le monde : Die Welt en Allemagne, le Japan Times côté nippon, ou encore le Washington Post aux Etats-Unis.L’hiver approche, la contre-offensive ukrainienne contre la Russie touche donc à sa fin, avec, maugrée Die Welt, « un succès modéré ». Évacués, les rêves d’une victoire express ; d’ailleurs, l’emporter n’est peut-être même plus l’objectif, en témoigne cette déclaration du ministre des Affaires étrangères ukrainien dans le quotidien allemand, qui rappelle doctement qu’il y a « une grande différence entre gagner et ne pas perdre. » Un fatalisme partagé par les ukrainiens, estime le Japan Times : « la nation se prépare, avec une sorte de résignation simple, à une vie avec la guerre comme constante. »Le constat posé par le journal japonais est sans appel : « la dernière avancée significative de l’Ukraine, la prise de Kherson, date d’il y a un an. Malgré des mois de combats de tranchée sanglants et des dizaines de milliers de victimes », sur le terrain, rien n’a changé – ou si peu – depuis des mois.Pas de perspective d’améliorationC’est en tout cas l’avis du Washington Post, pour lequel « il est improbable que la contre-offensive ukrainienne parvienne à une percée décisive. » Et pour cause, son armée est « rétrécie, épuisée, des stocks d’armes bientôt à sec. »Au Royaume-Uni, le Times constate tout aussi crument « qu’il n’y a pas de fin en vue. » Les deux journaux s’accordent donc à dire qu’il faudrait désormais, pour faire avancer les choses, une percée technologique majeure – une découverte qui équivaudrait à l’invention de la poudre à canon. De toute façon, les soutiens de l’Ukraine n’ont pas vraiment le choix, estime Die Welt : « Si l’Occident ne peut pas gagner cette guerre, alors laquelle ? »Quand de fausses images détruisent des vies biens réellesC’est à découvrir dans le Washington Post. Le quotidien alerte : la création de fausses images intimes, voire carrément pornographiques, est en plein boom. Or ces contenus ont beau être créés par des intelligences artificielles, ils concernent des femmes bien réelles, qui n’ont rien demandé.Bien sûr, les célébrités sont des cibles de choix : elles permettent, analyse le journal, « aux créateurs de pornographie de tirer parti de l’intérêt que suscitent les recherches de photos d’acteurs nus. » Mais ces sites hébergent de la même manière des images d’inconnus et plus souvent d’inconnuEs – la voisine de tel utilisateur, la collègue de tel autre internaute.Que faire ? C’est un peu le problème… le Washington Post regrette l’absence de loi fédérale contre ces images ; impossible de se tourner vers les plateformes, protégées de toute responsabilité concernant les images qu’elles hébergent ; reste l’option du copyright.Sauf que là encore c’est compliqué car, souligne le Post, « l’intelligence artificielle travaille avec de nombreuses images […] ce qui rend difficile pour une victime d’affirmer que le contenu dérive seulement de » celle qui lui appartient. À ce stade, conclut le Washington Post, « une femme n’est pas en sécurité. » Rien de nouveau sous le soleil.
11/6/2023 • 4 minutes, 28 seconds
À la Une: au Liban, le Hezbollah «reste sur le banc de touche» dans la guerre Israël-Hamas
L'Orient-Le Jour analyse le discours très attendu d'Hassan Nasrallah prononcé vendredi 3 novembre : Pour le quotidien libanais, le chef du Hezbollah a suivi « une voie médiane », « en défendant l'action mais aussi l'inaction de son parti » en soutien au Hamas face à Israël...Pour le quotidien libanais si Hassan Nasrallah avait poussé à un engagement « direct » ouvert du Hezbollah contre l'armée israélienne, « il aurait œuvré à provoquer la destruction quasi certaine d'un Liban déjà invalide ».Selon le journal de Beyrouth, les Libanais ont donc « poussé un soupir de soulagement à l'écoute du chef du Hezbollah ».En Israël, les lignes rouges américaines au sujet de l'offensive dans la bande de GazaDes lignes rouges « esquissées lentement et avec précaution » selon le Haaretz. Car la guerre Israël-Hamas « est devenue un sujet de politique intérieure aux États-Unis » alors que le parti démocrate se fracture au sujet de la situation à Gaza.Haaretz rappelle que la présidence américaine « souhaite une pause de l'offensive israélienne pour des raisons humanitaires et pour permettre la libération des otages ».La Maison Blanche s'alarme en outre de la situation en Cisjordanie, en voie de « Gaza-ïfication » d'après The New Yorker, à cause de « la violence de colons extrémistes à l'encontre des Palestiniens ».Des lignes rouges donc, mais la posture de la Maison Blanche, est encore, pour le moment, de « laisser à Israël le choix de stopper son offensive à Gaza » d'après Haaretz.Anthony Blinken est reparti d'Israël les mains vides...Constat d'Al-Monitor, pour qui le chef de la diplomatie américaine « n'est pas parvenu à convaincre Benyamin Netanyahou de faire cette pause humanitaire » dans le conflit Israël-Hamas...C'est même « une rebuffade des attentes de Washington » d'après le New York Times, car « le Premier ministre israélien rejette l'idée d'une trêve temporaire tant que les otages retenus à Gaza n'auront pas été libérés ».La situation toujours plus que précaire à GazaThe Guardian relaie ainsi les propos du diplomate Thomas White. Pour ce responsable de l'agence des Nations unies de soutien aux réfugiés palestiniens, « il n'y a aucun endroit sûr à Gaza actuellement », « c'est une scène de mort et de destruction ». Ainsi, « le bombardement d'une école gérée par l'UNRWA a fait 20 morts » hier vendredi, bilan communiqué par le Hamas et repris par Middle East Eye.Le site publie aussi les propos d'Antonio Guterres ce samedi : le secrétaire général de l'ONU se dit « horrifié » après le bombardement d'un convoi d'ambulances hier près de l'hôpital gazaoui d'Al-Shifa, qui aurait fait 15 morts.Les réactions des Etats d'Amérique Latine face à la guerre à GazaMiddle East Eye estime que plusieurs chefs d'État de la région prennent leurs distances vis-à-vis d'Israël. « La Bolivie a coupé les ponts avec l'État hébreu. La Colombie et le Chili ont rappelé leurs ambassadeurs ».Au Brésil, le président Lula a récemment qualifié « l'offensive israélienne à Gaza de génocide ». Pour Middle East Eye, « ces critiques mettent en évidence l'influence déclinante des Etats-Unis », mais aussi « le soutien populaire à la cause palestinienne » dans les pays latino-américains...Pas de quoi freiner Israël selon une analyste citée par le média : sans surprise « l'Etat hébreu préfère ses relations, même tendues, avec les grandes puissances ».Kate Bush au Rock’n’Roll Hall of FameKate Bush, chanteuse britannique icône des années 80, est revenue en grâce ces dernières années. La presse musicale américaine,Pitchfork , Rolling Stone, salue « son élévation la nuit dernière au Rock'n'Roll Hall of Fame », le « panthéon de la musique aux États-Unis » et ce même si Kate Bush a snobé la cérémonie hier...Depuis trente ans, celle qu'on appelle la sorcière du son « vit loin de l'attention médiatique en Angleterre » selon Vulture...Kate Bush qui va voir une réédition de tous ses albums dans les prochains mois d'après la RTBF.
11/4/2023 • 3 minutes, 58 seconds
À la Une: la perspective de désescalade toujours lointaine à Gaza
Alors que le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken est attendu en Israël pour demander une pause humanitaire, Ha'aretz analyse l'évolution « rapide » de l'opinion internationale face à l'opération militaire israélienne contre le Hamas dans la bande de Gaza.Le quotidien de Tel Aviv note ainsi la différence de ton : le mois dernier, Antony Blinken était venu pour offrir le soutien des États-Unis après l'attaque du 7 octobre. Mais cette fois, l'émissaire de Washington vient partager ses inquiétudes autour de la crise humanitaire en cours à Gaza mais aussi demander à Israël la vision de ce que deviendra le territoire assiégé une fois la guerre terminée.Gaza presque entièrement encerclée par les forces israéliennes d'après les images satellites analysées par le New York Times alors que l'armée israélienne déplore, au matin du 3 novembre, quatre nouvelles victimes dans ses rangs, selon Ha'aretz. Au total, 23 militaires ont été tués depuis le début de l'offensive à Gaza.Middle East Eye recense de son côté plus de 9 000 morts et plus de 30 000 blessés côté palestinien, selon les chiffres communiqués par le ministère de la Santé de Gaza contrôlé par le Hamas. Gaza où le désespoir domine, comme en témoigne un journaliste de Palestine TV, relayé par Middle East Eye.Devant l'un des hôpitaux gazaouis, Salman al-Bashir est en larmes après la mort de son confrère Mohammed Abu Hattab. Il raconte son épuisement, sa certitude d'être tué sans savoir quand il va l'être. Pour lui, rien ne protège les journalistes.Menace de coupure d’internetLe média Rest of World s'alarme des coupures d'internet dans le territoire gazaoui. Un pouvoir effrayant selon ce site américain spécialisé dans les technologies numériques. Rest of World donne la parole à Access Now, pour qui la coupure d'internet est plus menaçante que la présence des armes. Car selon cette ONG, les réseaux sociaux permettent de documenter et donc de prévenir les violations des droits humains. À l'image de cette vidéo montrant un véhicule de l'armée israélienne en train de traîner le cadavre d'un Palestinien au bout d'une corde, sur plusieurs dizaines de mètres près de la bande de Gaza. La vidéo a par la suite été authentifiée par les observateurs de France 24.L'attention de la presse se tourne désormais vers le sud du Liban, et plus précisément vers Hassan Nasrallah. Pour Ha'aretz, le discours très attendu du chef du Hezbollah « pourrait dicter le futur du conflit » en cours « déjà plus long que la guerre du Kippour il y a trente ans ». Mais selon le quotidien israélien, il est probable qu'Hassan Nasrallah, et derrière lui l'Iran, soient prudents étant donné la présence militaire américaine renforcée dans la zone.Vu du Liban, L'Orient-Le Jour estime toutefois que le discours du secrétaire général du Hezbollah devrait ressembler à une déclaration de guerre sans en être une. Pour le journal de Beyrouth, Hassan Nasrallah va devoir électriser ses partisans tout en les contenant, expliquer les récents accrochages entre le Hezbollah et Israël sans les qualifier de guerre, s'adresser donc à Israël pour que l'offensive n'aille pas trop loin à Gaza, et enfin avertir les États-Unis du coût d'une escalade régionale du conflit.Rivalité entre la Chine et les États-UnisEn marge du conflit à Gaza, le quotidien de Hong Kong le South China Morning Post raconte comment les États-Unis ont torpillé les liens commerciaux très étroits entre Israël et Pékin, en marge du conflit à Gaza jusqu'au tournant des années 2000. L'État hébreu a exporté des armements de pointe comme des missiles ou des systèmes de détection aérienne. De peur d'un transfert de technologie non voulu, Washington a fait pression sur Israël pour mettre un terme à ces exportations, selon le journal. Dernier épisode dans cette rivalité au Proche-Orient : la vente du port de Haïfa. Initialement promis à une société de Shanghai, le site a été finalement cédé en 2021 à un consortium Inde-Émirats-États-Unis.Le South China Morning Post constate aussi la disparition des Instituts Confucius en Amérique. Ils étaient 96 en 2019, quatre ans plus tard, il n'y en a plus que cinq. Une disparition programmée par l'arrêt des financements fédéraux à ces centres d'apprentissages de la langue chinoise vus comme des outils d'influence et d'ingérence par le FBI entre autres.
11/3/2023 • 4 minutes, 7 seconds
À la Une: l’intensification de la réponse israélienne à Gaza
Les frappes d’Israël s’intensifient, touchant désormais des zones plus vastes, parfois densément peuplées, « ce qui montre, selon le Wall Street Journal, qu’Israël lance une campagne plus large et plus féroce contre le Hamas ». Et cela pourrait encore empirer. En tout cas, c’est ce que craint le New York Times, pour qui « la déshumanisation mutuelle » est arrivée à des niveaux inédits « depuis des décennies ». Et L’Orient-Le Jour ne dit pas autre chose, lui qui estime que cette guerre révèle « le visage le plus hideux de l’humanité ».Le quotidien libanais dénonce encore les bombardements contre « les hôpitaux et les refuges » contre « les convois de l’exode vers le Sud » de la bande de Gaza, le siège instauré contre des personnes « parquées par centaines de milliers dans un espace exigu. [...] Pas question » évidemment « de soutenir le Hamas », encore moins « son attaque contre des civils désarmés ». Mais, pour le journal, les récents événements « font passer Israël pour un État [...] dépourvu du moindre sens de la justice et du droit ».La réaction israélienne inquiète de plus en plus à l’internationalLa Bolivie a rompu mercredi ses relations diplomatiques avec Israël ; quant à la Tunisie, elle s’interroge : les personnes « accusées d’avoir des relations avec l’État d’Israël, ses sociétés ou ses citoyens seront-[elles] bientôt passibles de la prison à perpétuité ? » C’est en tout cas, nous apprend Le Monde Afrique, une proposition étudiée par les députés. De manière générale, la tournure de la réponse israélienne, si elle « vise à détruire le groupe armé palestinien, [...] suscite un tollé international », constate le Wall Street Journal qui cite aussi les cas de la Jordanie, du Chili ou de la Colombie, dont les ambassadeurs ont été rappelés.En Colombie justement, El Tiempo observe « avec perplexité » le déroulé des événements, et se demande « jusqu’où ira la brutalité de la guerre entre Israël et le Hamas ». Plus largement, jusqu’où faudra-t-il aller « pour que la raison reprenne le dessus » ?Multiplication des appels à la modérationEn Asie, le Japan Times enjoint Israël à « tenir compte des appels à la prudence de Joe Biden » quand bien même le pays « a tous les droits de mener une campagne militaire soutenue destinée à démanteler le Hamas ». Mais, insiste le titre japonais, le pays « doit utiliser d’autres instruments – diplomatie, aide humanitaire, opportunités économiques – pour donner forme à la suite ».D’autant, abonde le New York Times, que la voie empruntée ces dernières semaines « ne mène nulle part ». Il faut qu’Israël « limite ses bombardements et organise des frappes plus chirurgicales » car la doctrine actuelle n’est ni « politiquement durable », ni « moralement soutenable », ni « efficace pour protéger Israël ». Pourquoi ? Parce que, « lorsque des enfants sont massacrés, d’un côté comme de l’autre, que les gens ont peur, ce sont toujours les extrémistes qui gagnent ».Et puis, renchérit un spécialiste du Moyen-Orient dans Die Welt, des dizaines de milliers de Palestiniens pourraient mourir, le Hamas pourrait disparaître, il resterait toujours « le lendemain, [...] la question palestinienne [...] en tant que facteur politique », la nécessité de rétablir la paix et la sécurité. Or, rappelle le New York Times, « c’est la reconnaissance de notre humanité mutuelle qui, sur le long terme, nous permet de vivre côte à côte ». Bref, le climat général, les discours portés de part et d’autres sont, pour ce reporter, « profondément désespérants ».Désintérêt pour l’informationUn désintérêt lié, justement, à des actualités négatives ? C’est en tout cas ce qu’avance le Boston Globe, qui constate que « la plupart des Américains » se détournent de l’actualité. Une tendance qui ne concerne bien sûr pas nos auditeurs. Mais d’après un sondage cité par le journal américain, « à peine 19% des moins de 30 ans suivent régulièrement les informations » et presque 20% de moins qu’il y a 7 ans pour les adultes de 30 à 40 ans.Et pour cause, estime le Boston Globe : il y a tout simplement « trop d’informations – et une grande partie d’entre elles est très négative. [...] Pour la majorité, c’est épuisant ». Bien plus fatigant en tout cas qu’il y a quelques décennies, lorsque s’informer consistait à lire le journal le matin et regarder le journal télévisé le soir. Désormais, il faut « constamment scroller » à travers un « déluge d’actualités, de mises à jour et d’avis » différents. « Rester à la page des dossiers du moment est devenu déprimant », assène le quotidien. De là à dire qu’on est tenté de comprendre, il n’y a qu’un pas.
11/2/2023 • 4 minutes, 14 seconds
À la Une: des dizaines de morts à Gaza après une frappe israélienne sur le camp de Jabaliya
Israël a bombardé mardi le quartier de Jabaliya dans la bande de Gaza. Il est très difficile d’établir un bilan précis, et après les doutes qui ont entouré l’explosion dans un hôpital gazaoui il y a deux semaines, la plupart des journaux se montrent prudents. À l’image de Die Welt qui rappelle qu’à ce stade, « les informations n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante ». Ce qui est sûr, c'est qu'Israël a reconnu avoir frappé ce camp de réfugiés, avec pour cible, plusieurs chefs du Hamas.Un Hamas qui, précisément, se frotte les mains de ces victimes civiles, dénonce Die Welt encore : le journal allemand accuse le groupe armé d’être « tout à fait prêt à sacrifier des millions de Palestiniens pour sa propre cause idéologique ». Et ce en vertu d’une logique selon laquelle « plus les gens meurent, plus les combattants du Hamas sont disposés et déterminés à échanger des coups avec Israël ». Cette dialectique a, pour Die Welt, au moins un mérite : elle révèle que « même après une quinzaine d’années au pouvoir, [le Hamas] continue de se considérer comme un mouvement idéologique et non comme un gouvernement ».Situation humanitaire catastrophiqueDans un Gaza « isolé et affamé, nous vivons comme des animaux », lâche un Palestinien interrogé par El Pais. L’eau manque, la farine aussi, et il faut, décrit le titre espagnol, « faire du feu » avec le bois ramassé çà et là pour « cuisiner du pain ».Le tout sous les bombardements de plus en plus intenses d’Israël, et sur les ruines où « les corps se décomposent » malgré les tentatives de dégager les gravats, raconte le Times britannique. Car le travail des secouristes est « entravé par le manque de carburant » et par « les coupures de connexions téléphoniques et internet » vendredi : « pendant 36 heures, souligne le Times, les ambulances et autres véhicules de secours ne savaient pas où aller, puisque personne ne pouvait les appeler à l’aide ».Les violences en hausseLa hausse du climat de violences inquiète de nombreux titres… à commencer par le New York Times qui voit dans cette « atmosphère de peur si palpable (...) un changement fondamental dans l’existence des juifs d’Europe ». Dessins d’étoiles de David sur les portes, alertes à la bombe dans des magasins juifs, augmentation de près de 250% des actes antisémites en Allemagne. Qu’elles sont loin, « les veillées à la bougie, calmes et paisibles, du début du mois » d’octobre, regrette le Washington Post.Aux États-Unis, ce climat de peur est particulièrement visible sur les campus universitaires. Et dans un pays où la liberté d’expression est entendue au sens très large, érigée en droit intouchable, « c’est un vrai défi pour les dirigeants d’université qui doivent trouver l’équilibre entre autoriser les étudiants à énoncer leurs idées tout en faisant en sorte que les différentes communautés du campus se sentent en sécurité ». Un véritable casse-tête car rappelle le Washington Post, « même quand la haine des juifs est évidente [dans un propos], ce dernier reste généralement légal ».Les communautés musulmanes ciblées aussiIl y a d’abord ces vidéos d’influenceurs, de plus en plus nombreuses sur TikTok, rapporte L’Orient-Le Jour. Des blogueurs qui se griment en victimes palestiniennes, à grands renforts de farine censée représenter la poussière des débris et de ketchup. « Un nouveau fond de cynisme et de complaisance dans l’horreur », dénonce le quotidien libanais.Et cela ne s’arrête pas à des vidéos de (très) mauvais goût. Depuis le 7 octobre, rapporte le New York Times, plusieurs femmes portant le hijab ont été agressées dans différentes villes, et divers signalements ont été faits auprès d’associations de la société civile. Surtout, un petit garçon d’origine palestinienne a été poignardé à mort, 26 fois. Une situation qui, selon le quotidien new-yorkais, n’est pas sans rappeler les années post-11-Septembre, durant lesquelles « l’image des musulmans aux États-Unis a chuté à des niveaux inédits » sans jamais se relever.Bref, les braises sont attisées de part et d’autre, et je vous mets au défi de savoir à quel côté s’adresse cette conclusion du New York Times : « Nous sommes déjà passés par là, nous n’avons pas besoin de recommencer. »
11/1/2023 • 4 minutes, 4 seconds
À la Une: à Gaza, des montagnes de débris dans un ciel enfumé
Du New York Times au Monde, du Wall Street Journal au Times, d’El Pais à O Globo : de nombreux journaux internationaux affichent sur leur première page des images qui illustrent le drame qui se joue à Gaza. Une catastrophe décrite par un auteur palestinien dans le Washington Post : « Cette dernière semaine, beaucoup de Gazaouis ont écrit leur nom sur leurs jambes et leurs mains, au stylo ou au marqueur permanent, pour pouvoir être identifiés lorsque la mort viendra. » Macabre, sans doute, convient cet écrivain. Mais en réalité, affirme-t-il, « c’est parfaitement logique : nous voulons qu’on se souvienne de nous. Nous voulons que nos histoires soient racontées ». Car de Gaza, de « son labyrinthe de ruelles étroites […], il ne restera bientôt plus qu’un souvenir ».Israël a donc accéléré la cadence, ces derniers jours, de son offensive contre Gaza : « Sans ralentir le rythme des attaques aériennes », écrit El Pais en Espagne, « Israël augment[e] la présence de soldats, de chars, et d’autres véhicules. »Pas de cessez-le-feu à ce stadeBenyamin Netanyahu a rejeté l’option hier lundi ; quant aux États-Unis, rappelle le New York Times, Washington considère qu’une telle option « profiterait seulement au Hamas ». Pourtant, insiste le quotidien, les bombardements « ne sont pas la réponse » aux « atrocités commises par le Hamas contre des civils israéliens ». Évidemment, ces actions « qui ont tué plus de juifs en un jour que n’importe quel autre jour depuis la Shoah, exigent une réponse ». Mais, selon le quotidien de New York, pas celle-là. Israël a promis de « tout détruire » ; que Gaza « ne redeviendrait jamais ce qu’elle était auparavant ». Sauf que, et c’est bien, selon le quotidien, ce qui est tragique, en plus d’être « immorales », les punitions collectives sont aussi « inefficaces ».Point de vue partagé par l’intellectuel Michael Walzer, juif américain, que le quotidien espagnol El Pais a rencontré. « Voilà le dilemme de la guerre asymétrique et des Israéliens », pose-t-il : plus de civils mourront, plus le Hamas a de chances « de gagner politiquement la guerre, même si le coût militaire est très élevé ». Pourtant, un cessez-le-feu, ce philosophe y est opposé : « Je ne sais pas si [une pause humanitaire] aurait du sens. »Alors, que faire ? Pas vraiment de solution… mais Michael Walzer donne une piste : « Dans quelle mesure êtes-vous prudent dans votre réponse ? C’est tout ce que vous pouvez faire : être prudent. »Et cette question de la solution à apporter continue d’agiter les journaux car, rapporte Ha’aretz, des cadres politiques et sécuritaires contactés « admettent que, à ce stade, il n’y a pas eu, ou peu, de réflexion sur la finalité » de ces opérations. Pourtant, si Israël parvient à son objectif de détruire le Hamas, il faudra bien, exhorte le quotidien, mettre en place un nouveau cadre, « qui assurera qu’Israël ne soit pas de nouveau attaquée, tout en respectant les besoins des plus de deux millions de Palestiniens vivant à Gaza ».Quant au philosophe précédemment cité, toujours dans les colonnes d’El Pais, il se prend à rêver d’une « confédération » qui réunirait Israël, la Palestine, et la Jordanie. Une « merveilleuse solution » selon lui « plus réaliste que celle des deux États, [...] de plus en plus difficile à imaginer ».Des scènes difficilement imaginables au Daguestan russeLes journaux reviennent aujourd'hui sur cette scène, une foule en rage en guise de comité d’accueil pour un avion arrivant d’Israël. Au Royaume-Uni, le Guardian rappelle que ces événements sont intervenus avec, « en toile de fond, la posture pro-palestinienne prise par Poutine » dans le conflit, « une position alignée sur celle de l’Iran, allié du Kremlin » qui fait craindre au journal « une nouvelle hausse de l’antisémitisme en Russie » car « certains tabous » ont disparu depuis le début de la guerre en Ukraine.De fait, abonde Die Welt, « les antisémites violents du pays se sentent légitimes », la faute selon le quotidien allemand, à un président russe qui a « déclenché une vague de haine contre les juifs […] pour atteindre ses objectifs politiques ». Et qu’il « soit lui-même antisémite ou non n’a aucune importance ».Les chaos s’entremêlent, le passé est revisité, et « nous voilà », constate le New York Times, à « regarder une nouvelle rotation du cycle, à faire semblant de croire que l’issue pourrait être différente cette fois ». Et le quotidien nous laisse sur cette dernière question : « Si la diplomatie et les relations internationales peuvent approuver ce genre de guerre, dans ce cas, quel est l’intérêt même d’avoir une diplomatie et des relations internationales ? »
10/31/2023 • 4 minutes, 30 seconds
À la Une: le rôle de la défense israélienne en question
Depuis le début du conflit avec le Hamas, la place des renseignements israéliens et leur éventuelle responsabilité sont pointées. Des accusations plus ou moins larvées qui ont atteint leur paroxysme avec un tweet, ce week-end, du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu… Un post qu’Ha’aretz considère comme « la pire erreur » du chef du gouvernement « depuis le début de l’offensive. » Pourtant, fulmine le journal israélien, Netanyahou sait « qu’une majorité écrasante » de la population « le tient pour responsable du manque de préparation » du pays.Des lacunes flagrantes, retrace le New York Times, dans un récit de la nuit du 7 octobre – celle où l’opération « déluge d’al-Aqsa » a commencé. Est-ce la faute du Premier ministre ? Le quotidien américain tourne plutôt les yeux vers les services de sécurité… à commencer par leur chef, incapable de « déterminer si ce qu’il voyait à l’écran était simplement un exercice militaire de plus du Hamas. » Le New York Times expose encore l’incapacité de prendre la situation suffisamment au sérieux pour réveiller le Premier ministre, « le temps qui passe, »… bref, la sous-estimation totale de l’ampleur de l’attaque, « principalement par orgueil, et à cause de l’hypothèse trompeuse selon laquelle le Hamas était une menace contenue. »Mauvais partage des informations au sein de la sécuritéComment expliquer sinon, comme le rappelle leNew York Times, que les combattants du Hamas « aient suivi un entrainement approfondi pour l’assaut, quasi-indétecté pendant un an » ? Car en réalité, ce n’est pas un enchaînement d’erreurs ces derniers jours qui a permis l’attaque mais bien « une cascade d’échecs sur plusieurs années. » Des échecs liés, donc, aux errements de l’armée … mais aussi, accuse le quotidien dans les pas de Ha’aretz, à ceux du Premier ministre : « les officiels de la sécurité israélienne ont passé des mois à essayer de prévenir M. Netanyahu que les troubles causés par ses réformes affaiblissaient la sécurité nationale. » Sans succès puisque, croit savoir le New York Times, le chef du gouvernement aurait même décliné, en juin, un entretien avec un général pourtant venu lui présenter des informations classées.Le quotidien dénonce donc, sans ménagement, « l’arrogance » des cadres politiques et militaires israéliens… Ha’aretz ne dit pas autre chose et conclut, sans pitié, « les leaders d’Israël ne font pas partie du cabinet de guerre. »
10/30/2023 • 2 minutes, 31 seconds
À la Une: l'UE demande des «pauses humanitaires» pour acheminer l'aide à Gaza
Après des heures d'âpres négociations les dirigeants des 27 réunis à Bruxelles se sont enfin mis d'accord jeudi soir pour appeler « à protéger les civils de Gaza », et à mettre en place « des couloirs humanitaires -et des pauses dans le conflit -afin de permettre l'entrée de l'aide humanitaire dans l'enclave palestinienne », rapporte El Pais. Une position commune de l'Union européenne qui aura nécessité « 5 heures discussions », souligne Politico Europe : « les dirigeants européens ont vraiment eu du mal à se mettre d'accord » en raison « des sensibilités historiques » de chaque pays face au conflit israélo-palestinien. L'Espagne notamment -insistant sur un appel « à un cessez-le-feu », et qui a dû faire face aux résistances de l’Allemagne, et sa crainte comme les États-Unis « qu’un tel cessez-le-feu ne bénéficie qu'au Hamas et porte atteinte au droit d'Israël de se défendre », explique le Guardian. Le compromis final « sur des pauses humanitaires » est salué dans l'ensemble de la presse même s'il laisse un goût amer à de nombreux éditorialistes : « Alors qu'à Gaza la situation humanitaire est catastrophique », se désole Le Temps « l'image et la crédibilité de ces chefs d'États et de gouvernement qui ont besoin de cinq heures pour trouver les mots exprimant leur détermination à agir, en prend un coup », écrit le quotidien suisse, « d'autant qu'une fois les conclusions laborieusement adoptées, encore faut-il trouver les moyens de les appliquer ». « Un autre défi autrement plus important et urgent ». Colère partagée par Le Soir, qui raille « ces heures de négociations sémantiques » et exhortent les Européens à faire valoir leur position de « 1ᵉʳ partenaire commercial d'Israël et 1er donateur mondial pour l'aide humanitaire aux Palestiniens pour peser sur les deux parties et freiner une escalade régionale ». « C'est le seul moyen pour l'UE de restaurer sa crédibilité au Proche-Orient », estime le journal de Bruxelles.L'inquiétude monte sur le sort des 220 otages parmi lesquels 54 ThaïlandaisUn quart des otages seraient Thaïlandais, selon les chiffres publiés par le gouvernement israélien, rapporte le Guardian ; « les Thaïlandais qui constituent le groupe le plus important parmi les otages retenus par le Hamas mais également parmi les disparus et les victimes de l'attaque du 7 octobre avec 24 morts et 21 disparus ». « Presque tous sont des ouvriers agricoles employés dans les Kibboutz qui bordent la bande de Gaza », souligne de son côté le Suddeutsche Zeitung ; « environ 30 000 Thaïlandais sont employés en Israël où ils ont remplacé dans les champs les ouvriers palestiniens, qui ont eu ces dernières années de plus en plus de difficultés à obtenir des permis de travail ». De quoi susciter la plus grande inquiétude à Bangkok, alors que selon tous les analystes, « Israël va avoir du mal à concilier son objectif « d'écraser le Hamas » tout en sauvant le plus grand nombre possible d'otages », note le Guardian. Le 1ᵉʳ ministre thaïlandais Srettha Thavisin exhorte d'ailleurs ses compatriotes à quitter Israël : « S'il vous plaît revenez » a-t-il plaidé dans un message télévisé rapporte le Bangkok Post. Le 1ᵉʳ ministre qui s'inquiète « que les travailleurs Thaïlandais ne se voient offrir des primes par leurs employeurs pour rester en Israël ». « Au péril peut être de leur vie », s'inquiète le quotidien thaïlandais.Ouragan Otis : la station balnéaire d'Acapulco au Mexique complètement dévastéePartout dans la presse, ces photos impressionnantes de dévastation, Acapulco en ruines « des images de destruction choquante des hôtels de luxe et des centres commerciaux réduits à leurs seules structures en béton » décrit La Repubblica. Quarante-huit heures après le passage d'Otis, un ouragan de force 5 qui a fait au moins 27 morts, en soufflant littéralement la ville, « avec des rafales atteignant 315 km/h, la légendaire station balnéaire, reste toujours sans eau et sans électricité » laissant dans le plus grand dénuement ses 800 000 habitants et plusieurs milliers de touristes « incapables de quitter la zone et même de communiquer avec leurs familles » rapporte encore le quotidien italien. Quelque « 10 000 membres des forces armées ont été dépêchés sur place » souligne de son côté le Washington Post qui évoque en plus du bilan humain « une véritable catastrophe économique » pour cette région pauvre du Mexique qui ne vit que du tourisme, alors que « 80 % des hôtels ont été détruits » à quelques semaines de haute saison touristique à Acapulco, note le quotidien américain.
10/27/2023 • 5 minutes, 17 seconds
À la Une: Israël lance ses premiers chars contre Gaza, prélude à une vaste offensive encore retardée
« Au 20ᵉ jour de sa guerre contre le Hamas, l'armée israélienne a mené un raid terrestre avec des chars, la nuit dernière dans le nord de Gaza » rapporte le quotidien israélien Haaretz, l'armée qui affirme également « avoir attaqué des membres du Hamas et détruit des infrastructures terroristes ». Des « opérations ciblées » dans l'enclave palestinienne qui sont le prélude, « les préparatifs à la grande offensive terrestre contre le Hamas à Gaza », souligne également le Jerusalem Post, alors qu’une grande partie de la presse internationale s'interroge sur le retard de cette invasion. Le Wall Street Journal assure que « Israël a accédé à la demande des États-Unis de retarder l'offensive sur Gaza » afin que le Pentagone puisse placer « des défenses aériennes dans la région pour protéger les troupes américaines », info confirmée également par le New York Times qui précise que l'administration américaine a plutôt « suggérer à Israël de retarder son invasion », pour mieux la préparer, alors que cette offensive « s'annonce extrêmement périlleuse », et que des questions se posent « sur le fait qu'elle puisse espérer atteindre ses objectifs ». « Israël hésite à lancer une offensive terrestre », analyse également le Suddeutsche Zeitung qui comme le New York Times liste les dangers d'une telle invasion, « entre les rudes combats qui attendent les soldats israéliens dans le dédale des tunnels de Gaza, la crainte d'une escalade de la guerre avec le Hezbollah pro-iranien au nord, et l'aide humanitaire qu'il convient de garantir à la population exsangue de Gaza, ainsi que la sécurité des quelque 200 otages toujours prisonniers du Hamas ». « Israël peut-il se permettre d'attendre encore un peu ? » s'interroge encore le Times « l'enjeu est de taille » estime le Haaretz pour qui « une offensive ratée à Gaza pourrait être le coup de trop pour le moral des Israéliens ».Le Qatar redouble d'efforts pour activer la libération des otages Le Qatar devenu « le médiateur incontournable » dans cette crise des otages, souligne Le Temps, et à qui l'on doit avec l'Égypte les dernières libérations des quatre otages américaines puis israéliennes. Le petit émirat est à la fois le « sponsor financier de la bande de Gaza et de ses dirigeants du Hamas, mais également l'intermédiaire des Occidentaux pour négocier avec les groupes terroristes » souligne encore le quotidien suisse, « seul pays arabe à parler à tout le monde et pouvoir jouer de tous les leviers de la puissance ». Le sort des quelque 200 otages retenus à Gaza réside en grande partie entre les mains des diplomates qatariens « qui mettent en garde contre les dangers qu'une invasion terrestre ferait peser sur les négociations en cours pour les libérer », note de son côté le Guardian qui rapporte « que le Qatar espère toujours une percée imminente pour la libération prochaine d'autres otages ». Au vu des « liens profonds qui unissent le Qatar au Hamas, tout cela nécessite la prise de comprimés anti-nauséeux », se désole le Haaretz « mais Israël n'a pas d'autres options pour le moment s'il veut sauver la vie d'autres otages ».Le trumpiste Mike Johnson élu « speaker » au Congrès américain « Après 3 semaines de chaos au Capitole, de divisions, de menaces et de votes interminables, Mike Johnson le législateur trumpiste de Louisiane, a été élu au poste de speaker de la Chambre des représentants », rapporte le correspondant d'El Pais à Washington, « un sérieux virage à droite pour les Républicains, qui va compliquer la gouvernabilité du Congrès ». « Avec Johnson, les républicains de la Chambre élèvent l'un des plus fervents conservateurs », souligne également le New York Times qui décrit « un chrétien évangéliste de 51 ans, opposé à l’avortement, virulent critique du mariage homosexuel, associant d'ailleurs l'homosexualité à la bestialité ». Un avocat et militant religieux « très dangereux » raille également le Washington Post qui rappelle que derrière « ses petites lunettes et sa mise discrète » « Johnson a été élu avec le plein soutien de Donald Trump » après avoir appuyé « toutes les tentatives juridiques pour tenter d'inverser les résultats de l'élection de 2020 ». Élu haut la main, Mike Johnson va maintenant devoir démontrer « qu'il peut être le leader d'un groupe républicain toujours profondément divisé », tâche « extrêmement difficile » commente Le Temps, alors « qu'il ne reste plus que trois semaines au Congrès pour voter le budget et éviter le "shutdown" une fermeture de l'administration fédérale, ainsi que pour se prononcer sur les rallonges budgétaires que demandent Joe Biden pour aider Israël et l'Ukraine ». Autant de dossiers chauds qui avaient conduit à la chute brutale de Kevin MacCarthy son prédécesseur au poste de speaker.
10/26/2023 • 5 minutes, 34 seconds
À la Une: la proposition française d'une coalition contre le Hamas laisse sceptique
La proposition « surprise » du président Macron mardi 24 octobre à Tel Aviv « d'élargir la coalition internationale contre Daech pour lutter également contre le Hamas » laisse la presse internationale dubitative. À l'instar du Frankfurter Allgemeine Zeitung qui juge « que cette coalition anti-Hamas sur le modèle de la coalition anti Daech lancée en 2014 » n'est guère recevable par Israël « alors même que cette coalition inclut des pays arabes qui sont peu susceptibles de s'engager militairement à Gaza ». Et « si Emmanuel Macron lui-même prenait cette mesure, cela ne serait pas sans risque politique pour lui étant donné l'ambiance en France où le conflit israélo-palestinien divise la classe politique », souligne encore le quotidien allemand qui assure qu’en tout état de cause « pour Israël, seule compte la position des États-Unis ».Washington qui n'a d'ailleurs pas réagi directement à la proposition française, qui n'est pas commentée non plus dans la presse américaine, alors que la presse israélienne reste elle aussi sceptique. Pour le Jerusalem Post, « Paris pèse ainsi la possibilité d'une implication militaire dans la guerre contre le Hamas ». Mais « les conversations à ce sujet ne sont qu'à leur début », souligne encore le quotidien israélien et « il n'est pas certain qu'Israël ait besoin d'une assistance militaire extérieure de la part de la France ».Interrogé sur le soutien américain à cette coalition, « le porte-parole du Conseil national de sécurité des États-Unis John Kirby n'a en tout cas pas répondu », rapporte de son côté le Haaretz, expliquant simplement « que l'objectif des États-Unis était de s'assurer qu'Israël dispose de ce dont elle a besoin pour combattre le Hamas ».Les États-Unis rejettent toute idée de cessez-le-feu à GazaMalgré les appels pressants de l'ONU face à la situation humanitaire catastrophique à Gaza, la Maison Blanche rejette « tout cessez-le-feu qui ne bénéficierait, selon elle qu'au Hamas », rapporte le New York Times. Le journal américain souligne « que l'administration américaine soutient néanmoins la possibilité de pauses dans le conflit pour permettre l'acheminement de l'aide humanitaire ».Alors qu'Israël intensifie encore ses frappes sur l'enclave palestinienne, qui auraient fait déjà près de 6 000 morts à Gaza, « le Conseil de sécurité des Nations unies est plus divisé que jamais sur les appels au cessez-le-feu », souligne le Guardian avec une passe d'armes incroyable hier entre le patron de l'ONU Antonio Guterres et l'ambassadeur israélien aux Nations unies Gilad Erdan qui réclame aujourd'hui « sa démission immédiate ». Mais « dans quel monde vivez-vous ? », a lancé l'ambassadeur israélien au patron de l'ONU après que celui-ci ait de nouveau « appelé à un cessez-le-feu immédiat » et condamné « les violations claires du droit humanitaire par Israël » et souligné que les attaques du Hamas « ne se sont pas produites dans le vide, mais après 56 ans d'occupation étouffante pour les Palestiniens ».Un débat enflammé qui trouve écho également dans la presse, « Antonio Guterres relativise le terrorisme du Hamas », dénonce ainsi Die Welt. Alors que le Daily Telegraph reprend en titre les accusations d'Israël pour qui « la défense du Hamas par l'ONU est une erreur ».S'ajoutent également les mises en garde de l'ancien président américain Barack Obama pour qui « la décision d'Israël d'interrompre l'approvisionnement en eau et en nourriture à Gaza » risque « d’aggraver la crise humanitaire mais également de saper les efforts de paix et d'éroder le soutien mondial à Israël », rapporte le Guardian.Le ministre de la Défense chinois brutalement limogé« C’est le deuxième haut fonctionnaire à être évincé au cours des trois derniers mois sans qu'aucune explication ne soit donnée », souligne le South China Morning Post qui rappelle « que Li Shangfu, comme l'ancien ministre des Affaires étrangères Qin Gang, avait cessé toute apparition publique avant d'être officiellement limogé [...]. Des démissions brutales » qui interviennent, précise encore le quotidien de Hong Kong, « depuis que Xi Jinping a entamé en octobre dernier un troisième mandat sans précédent à la tête du parti. »Une nouvelle « vague de purges », commente le Japon Times qui suit celle de l'été dernier « lorsque deux des plus hauts responsables en charge des fusées et arsenaux nucléaires du pays ont été également évincés, dans le cadre d'une tentative d'installer des responsables plus loyaux au régime et d'éradiquer la corruption au sein de l’armée ».« Ce changement brutal » ne devrait pas « modifier la stratégie militaire de Pékin », estime le Washington Post, mais pourrait bien « être le signe que Xi Jinping peine toujours à éliminer les problèmes de corruption » au plus haut sommet de l’État.
10/25/2023 • 5 minutes, 25 seconds
À la Une: les efforts diplomatiques s'intensifient pour la libération des otages détenus à Gaza
Après la libération la nuit dernière de deux nouveaux otages, « deux Israéliennes octogénaires libérées après 17 jours de captivité par le Hamas, rapporte le quotidien israélien Haaretz, toutes deux enlevées dans le même kibboutz Nir Oz lors des massacres du 7 octobre ».« Une libération qui intervient trois jours après celle d'une mère et de sa fille israélo-américaines », note de son côté le New York Times. Et grâce à nouveau à une « médiation menée par l'Égypte et le Qatar », souligne de son côté le Times. Officiellement, « rien n'a été demandé en échange par le Hamas, qui a évoqué des "raisons humanitaires" pour la libération de ces otages », rapporte encore le quotidien britannique qui y voit « la volonté du groupe terroriste de restaurer la bonne volonté internationale après les attaques brutales menées contre Israël. »Ce 23 octobre, alors que l'État hébreu a montré à la presse étrangère « les images poignantes des meurtres et des mutilations perpétrés le 7 octobre, souligne le Guardian, le Hamas entend ainsi éclipser certaines horreurs commises et démontrer qu'il reste un partenaire légitime pour de futures négociations [...]. Les efforts diplomatiques s'intensifient pour la libération des quelque 200 otages restants », rapporte encore le quotidien britannique qui, comme le Wall Street Journal et le Haaretz affirment « que des négociations sont en cours pour une éventuelle libération de 50 otages ». Des négociations qui auraient achoppé hier soir « sur la demande du Hamas d’un échange avec des livraisons de carburant à Gaza ». Une demande refusée par Israël « qui y voit une possibilité de détournement du carburant à des fins militaires », mais « les pourparlers se poursuivent » assure le quotidien américain.À lire aussiLe Hamas annonce avoir libéré deux nouvelles otages retenues dans la bande de GazaL'UE appelle à une « pause humanitaire » à GazaAprès une nouvelle pluie de bombes hier lundi sur l'enclave palestinienne qui est en état de détresse absolue, « 400 morts en une journée, ce sont les bombardements les plus meurtriers à ce jour dans la guerre contre le Hamas », rapporte le Guardian.« Tous les pays européens s'accordent sur le fait qu'il faut apporter davantage d'aide aux civils palestiniens de Gaza », souligne le Frankfurter Allgemeine Zeitung qui s'interroge néanmoins sur la « nécessité d'un cessez-le-feu humanitaire. »De vraies « divergences linguistiques diplomatiques », raille El Pais à l'instar du Soir. Le quotidien de Bruxelles souligne « qu'entre cessez-le-feu, trêve humanitaire ou pause humanitaire ». Les Européens se sont finalement repliés sur la « pause humanitaire », une demande qui sera soumise aux chefs d'État de l'Union européenne réunis en Conseil jeudi prochain, alors que certains, comme l'Allemagne ou bien l'Autriche se demandent toujours « si une telle pause ne va pas entraver pas le droit d'Israël à se défendre alors qu'il cherche à détruire les positions du Hamas à Gaza ». En visite aujourd'hui en Israël, Emmanuel Macron défendra la nécessité « d'une trêve humanitaire ». Alors que de son côté le président américain Biden affiche toujours une extrême fermeté, « les otages doivent être libérés, ensuite on pourra discuter », rapporte le Washington Post.La Turquie va ratifier l'adhésion de la Suède à l'OtanAprès 17 mois de blocage, « l'approbation d'Erdogan qui vient donc enfin de soumettre au parlement turc la demande d'adhésion de la Suède à l’Otan, est une véritable surprise », commente le Suddeutsche Zeitung qui estime que « la ratification ne devrait en tout cas pas poser de problème ». On ne sait pas en revanche « ce que les États-Unis et les partenaires de l'Otan ont pu promettre au président turc en échange de son feu vert », note encore le quotidien allemand.Alors qu'en septembre dernier, « Erdogan avait conditionné son approbation à la vente de F-16 américains à la Turquie », rapporte de son côté le Frankfurter Allgemeine Zeitung, un accord toujours bloqué par le Sénat américain. Si le parlement turc donne, comme espéré, son accord, « il ne restera plus alors que la Hongrie pour s'opposer à l'adhésion de la Suède à l'Otan en pleine guerre en Ukraine », note encore le quotidien allemand.« La Hongrie se cache souvent derrière la Turquie pour traîner les pieds », analyse le Guardian, comme elle l'avait fait auparavant pour la Finlande, « mais tout en s'empressant de donner son feu vert dès lors qu'Ankara avait elle-même annoncé sa signature. »
10/24/2023 • 4 minutes, 38 seconds
À la Une: les États-Unis demandent à Israël de retarder l'invasion terrestre de Gaza
« Washington fait désormais pression sur Israël pour qu'il retarde son invasion de la bande de Gaza », afin, explique le Times « de donner plus de temps pour négocier la libération des otages et pour permettre également à l'aide humanitaire d'entrer dans l'enclave palestinienne. »« L'administration américaine n'exige rien d’Israël et soutient toujours l'invasion terrestre et l'éradication du Hamas, précise de son côté le New York Times, mais la libération de deux Américaines le week-end dernier, souligne le quotidien américain, incite Washington à suggérer aux Israéliens de laisser du temps pour négocier la libération des 212 otages restants. »Des otages toujours détenus, sous les bombardements dans la bande de Gaza, comme le sont les deux millions de Gazaouis, note le Guardian qui rapporte « leur infinie souffrance » malgré « l'arrivée des premiers convois humanitaires le week-end dernier. [...] Les Palestiniens de Gaza souffrent de la faim et boivent de l'eau sale, certains médecins en sont même réduits à utiliser du vinaigre comme anesthésiant et à opérer avec des aiguilles à coudre », rapporte le quotidien britannique. Les bombardements israéliens ont déjà fait « plus de 4 600 morts au cours des 16 derniers jours », souligne également Le Soir qui dénonce « une situation humanitaire catastrophique ». « 1 750 enfants auraient été tués, selon les chiffres du ministère de la Santé de Gaza, dirigée par le Hamas, [...] cela fait près de 110 enfants tués en moyenne chaque jour », observe le Guardian.Les États-Unis tentent de désamorcer une escalade du conflit« Les responsables américains souhaitent disposer de plus de temps pour se préparer aux attaques des groupes soutenus par l'Iran dans la région, notamment le Hezbollah libanais. » Des attaques qui « devraient s'intensifier dès qu'Israël aura fait entrer ses forces dans la bande de Gaza », explique le New York Times. La crainte d'une escalade incontrôlable au Proche-Orient fait la Une d'une grande partie de la presse internationale, qui comme le Guardian, imagine déjà les scénarios du pire avec « la possible intervention de l’Iran, et ses mandataires du Hezbollah qui pourraient lancer une vaste offensive depuis leur bastion au sud du Liban et faire pleuvoir des milliers de roquettes contre des cibles clefs en Israël mettant hors de service des infrastructures vitales et causant de lourdes pertes. »À lire aussiConflit israélo-palestinien: les universités américaines prises entre deux feux« Alors que les tensions augmentent, les Américains renforcent leurs systèmes de défense aérienne au Moyen-Orient », note le Financial Times. Des mesures pour soutenir « les efforts de dissuasion dans la région » explique le New York Times et qui s'ajoutent « aux deux porte-avions ainsi que 2 000 soldats supplémentaires déployés dans la région. » Est-ce que ce déploiement sera assez « dissuasif » pour décourager l'Iran et ses alliés de s'engager dans le conflit ? Rien ne semble moins sûr. « Nous ne pouvons rien garantir », affirme le Hezbollah alors que le Premier ministre israélien Netanyahu l'a mis en garde contre une guerre qui serait « la plus grande erreur de leur vie », rapporte Die Welt.Argentine : un populiste d'extrême droite au second tour de la présidentielleMême si l'ex-ministre de l'Économie Sergio Massa a « créé la surprise en arrivant en tête avec plus de 36% des voix, il n'a pas remporté l'élection, note Clarin. Il devra affronter au second tour le 19 novembre prochain le candidat ultra-libéral d'extrême droite Javier Milei qui a récolté 30% des voix « ce qui ouvre une nouvelle période d'incertitudes », commente le quotidien argentin.« En plein crise économique, avec une inflation de près de 140%, l'Argentine doit choisir entre la colère et la peur, estime le Washington Post, entre la colère des Argentins contre la gestion économique désastreuse du pays par le gouvernement péroniste et la peur d'une présidence du populiste Milei qui pourrait se traduire par des coupes sombres dans les subventions publiques dont beaucoup dépendent. »« L'Argentine est à la croisée des chemins », titre La Repubblica qui dénonce la tentation des Argentins « d'une aventure avec l'extrême droite incarnée par l'anarcho-capitaliste Javier Milei. »« Un populiste de 53 ans, croisement entre Boris Johnson et la poupée tueuse Chuchy », raille le Guardian, un fervent admirateur de Trump qui « promet d'abolir la banque centrale, d'assouplir la législation sur les armes et de légaliser la vente d'organes humains », dénonce le quotidien britannique. Sa victoire « ouvrirait la porte au chaos politique et social », analyse un politologue dans le Guardian.
10/23/2023 • 5 minutes, 13 seconds
À la Une… deux semaines de conflit entre Israël et le Hamas
Elle a trois, quatre ans peut-être, et déjà une intensité sidérante dans le regard. Agenouillée au sol, de la terre autour des yeux, de la poussière et des débris dans les cheveux, cette petite fille – israélienne ou palestinienne, l’image ne le dit pas –, cette petite fille donc, semble interroger le photographe : « Où cela va-t-il s’arrêter ? » Sauf que cette question, c’est l’hebdomadaire britannique The Economist qui la pose en Une, au 14ᵉ jour du conflit entre le Hamas et Israël.Des questions, la presse internationale en a beaucoup ce vendredi… et notamment au sujet de l’offensive contre le Hamas promise par Israël. Une semaine qu’on la dit « imminente » et pourtant, rien, au point qu’au Liban, L’Orient-Le Jour s’interroge : « l’offensive terrestre à Gaza aura-t-elle lieu ? » D’un côté, écrit-il, « l’opinion publique israélienne (…) attend une punition à la hauteur de son effroi », le pays dispose du soutien « sans failles » de Washington, et une telle entreprise « forcerait les Palestiniens à se réfugier dans le sud de l’enclave », ce qui « pourrait permettre à Israël de créer une zone tampon au nord et à l’est de Gaza. »Mais de l’autre côté, contrebalance le journal, « une campagne dans la bande de Gaza conduirait à l’ouverture de nouveaux fronts pour Israël », « une partie des proches des otages détenus (…) dans la bande de Gaza (…) s’oppose à une invasion terrestre qui mettrait ceux-ci en danger », et surtout, « l’armée israélienne pourrait y perdre plusieurs centaines de soldats », dans la mesure où « des combats de rue nécessitent des troupes très entraînées, alors que le gros du contingent israélien serait constitué de réservistes. »Un terrain particulièrement difficile pour les soldats Le Wall Street Journal américain rappelle, en effet, que c’est un véritable « enfer urbain chaotique » qui attend Israël. Dans un paysage dévasté, jonché de débris, morcelé de tunnels bien connus du Hamas, mais beaucoup moins des soldats israéliens, « n’importe qui peut être la source d’un danger » d’après un responsable de Tsahal cité par le quotidien. L’enjeu qui pèse sur les soldats est énorme ; enjeu sécuritaire évidemment, mais aussi d’image car « les attaques [du 7 octobre] ont humilié des services de sécurité qui s’enorgueillissaient de disposer de renseignements impeccables. » Pas question donc de se tromper deux fois… sauf que pour l’emporter… les forces armées devront « s’imposer sur un champ de bataille urbain qui s’annonce chaotique et claustrophobe. » Or, rappelle le titre économique, « la complexité des villes peut mettre en échec même des forces d’élite. »Et quand bien même l’armée israélienne parviendrait à l’objectif annoncé par Benyamin Netanyahu – détruire le Hamas -, une question reste en suspens : et après ? Le Times britannique souligne ainsi que tous « les leaders internationaux qui arrivent en Israël » - à l’image du Premier ministre britannique Rishi Sunak hier jeudi – posent cette question en privé, et même, « dans une certaine mesure, en public. » Sauf qu’à ce stade, estime le quotidien, « Israël est concentrée sur la prochaine étape de sa guerre, et pas vraiment sur ses conséquences. » Une chose semble être sûre : « Israël n’a aucune intention d’occuper Gaza sur le long terme » - trop cher, analyse le journal, trop complexe aussi. Peut-être, envisage-t-il, la création de « zones tampons de sécurité », « pour protéger les communautés de l’autre côté de la frontière. » Sauf que cela n’offre pas vraiment de « solution au vide dangereux qui subsistera à Gaza une fois que l’armée israélienne s’en sera retirée. »Reste une dernière option envisagée par le Times : « le retour de l’autorité palestinienne, qui a contrôlé Gaza, rappelle le journal, de la signature des accords d’Oslo en 1993 jusqu’à la prise de pouvoir du Hamas en 2005. »Le flou pèse sur l'économie mondialeIl y a d’abord les craintes concernant le pétrole : pour le South China Morning Post, « l’Asie est inquiète des risques concernant l’approvisionnement, (…) alors que le conflit entre Israël et Gaza menace de s’étendre au Moyen-Orient. » Car le continent, souligne le journal, est loin d’être autonome sur ce plan… or, « les tensions pourraient affecter le passage de navires dans le détroit d’Ormuz, par lequel un tiers de l’approvisionnement mondial » circule. Et une aggravation du climat général pourrait aussi « faire gonfler les coûts d’assurance et de transport pour les pétroliers » alors même que les prix du brut ont augmenté ces dernières semaines. Des tarifs qui pourraient encore exploser, car, même si « Israël ne produit pas de pétrole brut, l’implication ou non de l’Iran dans le conflit va drastiquement influencer les tendances » des prix. Et le site prévient… si Téhéran décide de s’impliquer… « les tarifs pourraient s’enflammer dès demain. »D’un côté des prix qui s’emballent et de l’autre… une économie « soudainement plombée », « instantanément grippée »… c’est ce que décrit L’Orient-Le Jour au Liban. Dans un pays déjà ravagé par une crise aussi profonde que longue… « la seule perspective d’une guerre imminente semble d’ores et déjà affecter l’économie nationale. » Une bonne nouvelle, ironiquement, tient à la situation déjà dramatique au Liban : le pays attire peu d’investissements et ne devrait donc pas souffrir outre-mesure de la chute de ces derniers dans la région. En revanche, indique le journal, « le secteur touristique, à court terme, subit et subira les plus grosses pertes… » alors même que la branche semblait être repartie sur les bons rails. Et de souligner ce chiffre impressionnant : depuis le début du conflit, l’activité des restaurants en semaine a dégringolé de 80 %.
10/20/2023 • 4 minutes, 54 seconds
À la Une: accolade entre Joe Biden et Benyamin Netanyahu
L’image s’impose en Une de plusieurs journaux internationaux : le Premier ministre israélien dans les bras d’un président américain protecteur. Une accolade virile, brève, sans épanchement, mais qui veut bien dire ce qu’elle veut dire : les États-Unis sont là pour appuyer l’État hébreu dans son conflit contre le Hamas. C’est d’ailleurs le titre du Times anglais ce jeudi 19 octobre : « Biden soutient l’offensive israélienne » – cette contre-attaque promise depuis plusieurs jours par un Israël qui veut « écraser » le Hamas. Au-delà du Premier ministre, c’est en fait « tout le pays » que Joe Biden a embrassé, estime le New York Times, « pour dire à quel point les États-Unis souffrent avec Israël, se tiennent aux côtés d’Israël, et soutiennent Israël. » Et ce malgré un contexte marqué par l’explosion dans la soirée de mardi 17 octobre dans un hôpital de Gaza, qui aurait, d’après les autorités palestiniennes, tué des centaines de civils. Un bilan toujours difficile à vérifier.Beaucoup d’incertitudes autour de l’explosion à GazaOn ne sait pas qui, ni quoi, l’a provoquée. C’est ce que rappelle le New York Times toujours. « Les officiels palestiniens ont accusé Israël d’une frappe aérienne » tandis que la défense israélienne a, elle, assuré que l’explosion est liée « à une roquette tirée par le Jijhad islamique et qui s’est perdue. » En attendant d’avoir des certitudes, chacun y va de son analyse. En Espagne, El Pais ironise sur un président américain qui aurait « avalé la version israélienne au sujet de l’explosion » ; alors qu’au Royaume-Uni, le Times semble pencher du côté israélien. Le Times qui retient surtout de cette explosion que « ce qui est plus clair que jamais, c’est que les classes dirigeantes de beaucoup trop d’institutions occidentales veulent l’échec d’Israël. » Un échec dont « ils ont besoin », parce que « sans lui », considère cette éditorialiste, « toutes leurs théories politiques absurdes et alambiquées, toutes les ridicules hiérarchies de victimes et les étranges complexes psychologiques projetés sur le monde n’ont aucun sens. » Qui est responsable ? Que s’est-il passé ? Au Liban, L’Orient-Le Jour souligne l’importance d’« une enquête indépendante et impartiale », seule à même « de faire toute la lumière sur les circonstances de l’horreur. » Mais reste une certitude : « quels que soient les résultats de cette hypothétique investigation » – l’ONU a promis qu’il y en aurait une –, quelles que soient donc les conclusions de cette enquête, « l’État hébreu restera le responsable aux yeux des opinions publiques locales. » La faute, estime le titre, à « une rhétorique génocidaire fondée sur ‘l’animalisation’ des civils gazaouis » ; une stratégie qui ne viserait pas seulement à « en découdre avec le Hamas », mais à « terroriser la population » et la pousser « à plier bagage, à disparaître. »Et L’Orient-Le Jour de conclure bien amèrement : « Israël n’est pas le seul État à commettre des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, mais il est le seul à bénéficier de la complicité assumée des États occidentaux. » Alors, « comme Alep [en Syrie], comme Boutcha [en Ukraine], Gaza est un tombeau », celui de milliers de civils, mais surtout regrette le quotidien, « celui du droit international et d’une part non négligeable de notre humanité. »Une complicité aux airs de désengagementLe Monde s’interroge : « pourquoi cette manière d’indifférence depuis tant d’années ? » ; « pourquoi la médiation des puissants de l’époque (…) s’est-elle arrêtée », alors, commente le journal, que l’on sait, après « vingt ans de guerres ininterrompues » que, « là-bas, le vide appelle la violence, toujours. »L’Amérique, cette même Amérique à qui Joe Biden redonne une place sur le terrain, a, accuse encore Le Monde, « au fil des ans », abandonné sa mission, « celle d’être un honnête médiateur », « laissant libre jeu à ceux qui, en Israël comme chez les Palestiniens, ne voulaient pas de négociation. » Et cette passivité, pour le quotidien, n’est rien de moins qu’ « une forme de complicité » ; « tous ont fermé les yeux (…) et tant pis pour les résolutions de l’ONU » persifle enfin Le Monde.Et maintenant que les États-Unis veulent reprendre leur rôle de médiateur, c’est loupé, estime El Pais. Le journal espagnol dépeint un Joe Biden « vu mais invisible » après une visite de moins de huit heures. Lui qui avait pourtant « beaucoup parié sur cette visite » pour renforcer une image de « médiateur empathique et respecté par toutes les parties. » Sauf qu’il a finalement donné un discours « passionné », « enthousiaste » même, juge El Pais. Un soutien sans équivoque grâce auquel, analyse encore le titre, « le président américain estime qu’il [a] une plus grande capacité d’influencer ce gouvernement pour (…) lui arracher des concessions. » Et Joe Biden en veut pour preuve, les vingt camions d’aide humanitaire qui vont pouvoir parvenir à Gaza, grâce au feu vert donné par l’Égypte et Israël.Une aide que Le Monde qualifie de « symbolique », face aux besoins de la population : le Washington Post estime ainsi qu’il faudrait 100 camions par jour. Et il y a urgence, rappelle le quotidien américain : « les stocks de nourriture, d’eau potable et de carburant s’amenuisent d’heure en heure » dans une région déjà dévastée.
10/19/2023 • 5 minutes
À la Une: Biden en Israël, sur «la corde raide» sur le plan diplomatique
« Joe Biden arrive au pire moment » estime le Daily Telegraph « alors que les images du carnage à l'hôpital de Gaza qui a fait hier des centaines de morts, ces scènes horribles, ont provoqué la fureur de la population de Gaza et du monde arabe » et des condamnations internationales. « De quoi bouleverser les plans du président américain qui souhaitait avec cette visite désamorcer un possible embrasement régional du conflit entre Israël et le Hamas » explique le Washington Post. Alors « qu'Israël et le Jihad islamique se rejettent la responsabilité du tir meurtrier, des manifestations ont déjà éclaté la nuit dernière dans plusieurs capitales arabes », rapporte le New York Times « alimentant la colère dans une région déjà secouée par la guerre et la laissant dans un état encore plus chaotique ». « Biden est désormais sur la corde raide sur le plan diplomatique » analyse le Guardian, « avant même d'avoir démarré, son voyage a déjà échoué » estime même le Times « alors que la Jordanie a annulé un sommet avec les dirigeants égyptien et palestinien à Amman ». Joe Biden qui s'est dit « indigné et profondément attristé » par le bombardement de l'hôpital de Gaza entend « poser des questions difficiles » aux dirigeants israéliens, rapporte le Jérusalem Post, avec notamment des pressions « pour autoriser l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza », ajoute le New York Times. Les propos de Biden seront en tout cas « étroitement surveillés pour voir si les États-Unis sont en train de recalibrer leur position sur le conflit dans un contexte d'indignation internationale croissante face à la campagne de bombardement dévastatrice d'Israël sur Gaza », souligne de son côté Al-Jazeera.Les craintes ravivées d’un embrasement régionalAlors que le monde arabe semble entrer en ébullition, avec la nuit dernière « des manifestations à Amman, Beyrouth, Ankara, Istanbul et Tunis », rapporte le New York Times qui s'inquiète notamment de l'ouverture d'un « second front » du conflit avec le Hezbollah libanais pro-iranien. Avant même l'explosion meurtrière sur l'hôpital de Gaza, Téhéran a formulé hier « ses menaces les plus claires à ce jour », souligne le Frankfurter Allgemeine Zeitung « menaçant d'actions préventives dans les heures à venir » si Israël poursuivait ses frappes sur Gaza. « Ce front de résistance » explique encore le quotidien allemand comprendrait « l’Iran, le Hezbollah, le Hamas les milices pro-iraniennes en Irak, au Yémen et en Syrie », tous prêts et « capable de mener une guerre à long terme contre Israël » a prévenu Téhéran. Un risque d'une nouvelle déflagration entre Israël et le Hezbollah que les États-Unis veulent à tout prix éviter, raison pour laquelle le président Biden a diligenté « 2 porte-avions en Méditerranée, et mis 2 000 soldats en alerte », pour dissuader l'Iran de s'immiscer dans le conflit entre Israël et le Hamas, souligne El Pais. Jusqu'où ira l'Iran ? s'interroge le quotidien libanais l'Orient-Le Jour qui suggère que « Téhéran joue là une vaste partie de poker », « soit elle bluffe et le piège risque de se renfermer sur elle, soit elle fait tapis et c'est toute la région qui sera piégée ».Une escalade à hauts risques diplomatiques et politiques pour BidenEn pleine campagne pour sa réélection l'an prochain, Joe Biden ne peut « laisser les États-Unis être entrainés dans une nouvelle guerre » commente Le Temps. Ce serait « une catastrophe pour le président américain qui avait déjà achevé dans la confusion le retrait d'Afghanistan au début de sa présidence ». « Les Américains ne réagissent pas électoralement aux évènements internationaux, sauf si des troupes américaines sont directement impliquées », note également le Guardian. Et se pose également la question des otages retenus par le Hamas, parmi lesquels, sans doute une dizaine d'Américains « pour Joe Biden qui a toujours fait du retour des compatriotes détenus à l'étranger "une priorité", s'annonce alors de cruels dilemmes » commente Le Temps « alors que pour faire monter les enchères le Hamas vient de diffuser la 1ʳᵉ vidéo d'une captive ». Biden va-t-il selon les mots de Jimmy Carter « donner plus de valeurs à la vie des otages qu'à son propre avenir politique » se demande le quotidien suisse qui rappelle « qu’après la prise d'otages à l'ambassade américaine de Téhéran en 1979, le démocrate Carter avait perdu les élections, et que les otages avaient été libérés juste après l'entrée en fonction de Reagan l'année suivante ».
10/18/2023 • 5 minutes, 14 seconds
À la Une: Biden en Israël mercredi alors que les craintes d'une escalade du conflit s'intensifient
Une visite du président américain « qui constitue une démonstration spectaculaire de soutien à Israël », après « les attaques terroristes sanglantes du Hamas et alors que le pays s'apprête à lancer une offensive terrestre de représailles sur Gaza qui pourrait dévaster les populations civiles », explique le Washington Post. C’est « une visite sans précédent d’un président américain dans une zone de guerre » souligne également le quotidien israélien Haaretz, alors « que les responsables américains s’inquiètent de l’ouverture d’un 2ᵉ front à la frontière du Liban avec le Hezbollah, et potentiellement l’Iran ». « Ce voyage est un pari pour Joe Biden », analyse de son côté le New York Times « pari qui vise à dissuader les ennemis d'Israël par une démonstration de solidarité tout en cherchant à alléger le sort des Palestiniens de Gaza assiégés par Israël ». Une situation humanitaire à Gaza qui ne cesse d'empirer « après 10 jours d'intenses bombardements israéliens », malgré tous les efforts déployés ces derniers jours par le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken « rien n'est venu soulager la détresse des Palestiniens de Gaza » souligne le Guardian. « Les efforts déployés par les Américains pour ouvrir le point de passage de Rafah s'essoufflent », note également le Times. Biden réussira-t-il à pousser Israël à la retenue ?, c'est l'un des principaux buts de cette visite qui après Israël se poursuivra à Amman, où le président américain s'entretiendra avec le roi de Jordanie Abdallah, le président égyptien al-Sissi et son homologue palestinien Abbas, note le Wall Street Journal. Et le temps presse « si l'aide n'entre pas à Gaza, les médecins n'auront plus qu'à préparer les certificats de décès », a prévenu le patron régional de l’OMS, rapporte Le Soir.Le sort des otages également au cœur des priorités Et c'est l'une des priorités du président américain mais également du chancelier allemand Scholz qui arrive aujourd'hui en Israël pour également « envoyer un message de solidarité », explique Die Welt alors que l’Allemagne comme de nombreux pays compte des ressortissants parmi les quelque 200 otages retenus par le Hamas. À Munich, comme à New York ou Jérusalem, les comités de soutien font entendre leurs voix « qui réclament le retour des otages coûte que coûte », rapporte le correspondant du Temps en Israël. La colère montre contre le Premier ministre Netanyahu accusé par les familles d'otages « d'être complètement absent sur ce dossier » qui « après les massacres est pourtant la composante la plus traumatisante de l'offensive du Hamas », souligne encore Le Temps. Partout dans la presse internationale, on peut lire et voir, des photos de ces otages et le désespoir de leurs familles. « Ils seraient 199, détenus à Gaza, pour la plupart des civils, allant de bébés à des octogénaires, et nombre d'entre eux ont la double nationalité », souligne le Guardian. Et leurs familles et amis « sont de plus en plus inquiets pour leur sécurité après les milliers de frappes aériennes qui ont frappé Gaza », note le Times qui estime que pour eux aussi le temps presse « avant le lancement de l'invasion terrestre israélienne qui mettra leur vie en péril et stoppera toute négociation pour leur libération ».Le conflit s’impose au menu de la rencontre Poutine-Xi Jinping à PékinUne visite pour un forum sur « les Routes de la soie » qui va être en partie éclipsé par le conflit entre Israël et le Hamas, explique le New York Times qui souligne « que le président russe et son homologue chinois se sont en tout cas abstenus de condamner directement le Hamas comme l'ont fait les pays occidentaux », préférant « appeler à la fin des violences et à la reprise des pourparlers sur la création d'un État palestinien » tout en critiquant la brutalité des représailles d'Israël à Gaza, manière -estime le Times- « de renforcer leur position auprès des pays arabes ». Poutine a montré quelques velléités d'action diplomatique « en s'entretenant avec le Premier ministre Netanyahu et le président palestinien Abbas », note de son côté le Suddeutsche Zeitung. « Une position de médiateur de paix potentiel, complètement tirée par les cheveux », raille le Washington Post qui juge « que la Russie est complètement disqualifiée » alors « qu'elle bombarde depuis des mois les civils ukrainiens, et qu'elle vient d'échouer à faire respecter un cessez-le-feu entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie ».
10/17/2023 • 4 minutes, 53 seconds
À la Une: l'offensive diplomatique américaine pour empêcher l'escalade du conflit au Moyen-Orient
À la manœuvre depuis déjà plusieurs jours, après une tournée dans les pays arabes, le chef de la diplomatie américaine « Antony Blinken est de retour aujourd'hui en Israël pour tenter d'atténuer la crise humanitaire à Gaza », titre le Washington Post.Des « pourparlers diplomatiques frénétiques », souligne également le New York Times alors « que les préparatifs de l'invasion terrestre israélienne » et notamment les bombardements massifs sur Gaza « laissent craindre une extension du conflit ».« Le risque d'escalade est très sérieux », explique Die Welt, alors que « l'Iran laisse planer la menace d'une intervention directe », Téhéran qui a ce week-end mis en garde contre « de nouvelles actions contre les Palestiniens » et avertit « que si l'agression sioniste ne s'arrête pas, tous les pays de la région auront le doigt sur la gâchette. »« Un embrasement du conflit au Moyen-Orient que Washington tente par tous les moyens d'éviter », souligne le Times, à l'instar d'El Pais pour qui « l'engrenage de cette possible escalade semble en tout cas évident : avec une insurrection violente en Cisjordanie, l'entrée dans le conflit du Hezbollah depuis le Liban, et de là, ajoute le quotidien espagnol, un chemin explosif qui passe par la Syrie, l'Irak et atteint L'Iran. »Malheureusement, le Premier ministre Netanyahu « ne montre aucun signe qu'il a entendu les appels à la retenue », déplore le Times, dans sa volonté d'exterminer « les monstres assoiffés de sang du Hamas ». Tel qu'il l'a formulé, « il est prêt à franchir toutes les lignes rouges, dénonce également El Pais, comme couper l'approvisionnement en eau et en médicaments à deux millions de personnes enfermées à Gaza ».Situation humanitaire désastreuse à Gaza, un million de déplacésAvec ces images d'enfants palestiniens blessés, en Une du New York Times, ou ces milliers de Gazaouis affamés qui fuient le nord du pays, en pleine page du Times. Partout dans la presse, le chaos et les souffrances « des Palestiniens de Gaza forcés à l'exode » retiennent l'attention et les critiques de nombreux éditorialistes. « S’il ne faut pas sous-estimer la douleur des Israéliens » après le massacre du Hamas, fait valoir le Guardian, « la réaction militaire excessive » du gouvernement israélien « est une route sanglante qui ne mène à rien », qui ne fera « qu'aggraver la haine entre Israéliens et Palestiniens. »Même Joe Biden, souligne le Washington Post qui a « toujours soutenu les opérations militaires d'Israël », met aujourd'hui en garde « contre l'occupation de Gaza qui serait une grave erreur », et rappelle « que le Hamas ne représente pas tout le peuple palestinien ».Mise en garde également de l'éditorialiste du quotidien israélien Haaretz qui, tout en soulignant « le deuil du massacre qui a conduit à l'indifférence de l'opinion publique israélienne », prévient « qu’à mesure que le sort des Palestiniens s'aggrave à Gaza, le soutien de l'Occident s'amenuise, et ce alors même que d'autres pays comme la Russie ne cache pas leur sympathie pour le Hamas ».Pologne : l’opposition démocrate en passe de gagner les législatives « C'est un sacré tournant en Pologne », écrit Le Soir. Le quotidien de Bruxelles salue la victoire de l'opposition pro-européenne aux élections législatives qui pourrait évincer les nationalistes au pouvoir, « si les sondages sortis des urnes se confirment, la Pologne tournera la page de huit ans de national-populisme, teintées d'atteintes à l'État de droit et de relations acrimonieuses avec Bruxelles », se réjouit Le Soir.Car même si le parti au pouvoir, le PiS est arrivé en tête avec près de 37% des voix, « il n'obtient pas assez de sièges pour gouverner tout seul », souligne Le Temps, alors que l'opposition démocratique emmenée par Donald Tusk, l'ancien Premier ministre polonais et président du Conseil européen, « pourrait bâtir une coalition avec deux autres partis ». Une bonne nouvelle pour les progressistes polonais, souligne encore le quotidien suisse, même si « le président polonais Duda pourrait donner à son parti, le PiS, la première chance de former un gouvernement, ce qui retarderait l'opposition ».C'est une période de « turbulences politiques qui s'annonce en Pologne », note Le Soir, alors que le PiS « pourrait continuer à s'accrocher au pouvoir aussi longtemps que possible », peut-être jusqu'en décembre prochain, même si « il devra céder in fine » face à la victoire de l'opposition, assure une analyste juridique polonaise dans Le Soir.
10/16/2023 • 5 minutes, 14 seconds
À la Une: offensive imminente sur Gaza, les Nations unies exhortent Israël à la retenue
« Israël appelle désormais les Palestiniens à évacuer tout le nord le Gaza dans les prochaines 24 heures, rapporte le Washington Post. Une décision que les Nations unies considèrent comme impossible » et qui aurait, pour le million de civils vivant dans le nord de l'enclave, « des conséquences humaines dévastatrices ». L'ONU appelle le gouvernement israélien « à annuler cet ordre d'évacuation afin d'éviter d'aggraver ce qui est déjà une tragédie », souligne encore le quotidien américain.Gaza est pilonnée sans relâche depuis maintenant six jours. Des bombardements ont déjà fait plus de 1 500 morts et une population exsangue qui, à cause du blocus imposé par Israël, « manque de tout, de nourriture, d'eau et même bientôt de médicaments », rapporte le Guardian. Des appels à la retenue que semble en tout cas complètement ignorer Israël, tout entier tourné vers « la préparation de sa vaste offensive terrestre sur Gaza, [...] dans les tous les prochains jours », croit savoir le Jerusalem Post, probablement pas plus tard qu'une semaine ou deux ».Face à l'offensive annoncée, et à la « détérioration rapide de la situation humanitaire à Gaza », les États-Unis et l'Égypte « font pression pour ouvrir au plus vite un corridor humanitaire vers Gaza », afin d'acheminer de l'aide vers l'enclave palestinienne, souligne El Pais. « Des négociations difficiles » alors que le terminal de Rafah dans le sud de l'enclave est fermé et régulièrement « bombardé par l'armée israélienne », souligne le quotidien espagnol. L'Égypte refuse par ailleurs « d'accueillir des réfugiés palestiniens ». Les Gazaouis restent donc « seuls », prisonniers, « pris au piège dans la minuscule bande de Gaza », se désole La Repubblica.Israël accuse le Hamas d'utiliser les civils comme des « boucliers humains »C'est pour cette raison qu'Israël a ordonné l'évacuation du nord de l'enclave, souligne le Guardian, pour « pourchasser les militants du Hamas qui, selon elle, se cachent dans des tunnels sous des immeubles civils sous la ville de Gaza ». Ce que l'armée israélienne appelle d'ailleurs « le métro de Gaza », explique Die Welt qui décrit « tout un réseau souterrain de tunnels, 40 mètres sous terre, sous Gaza et à la frontière entre Israël et le Liban. [...] De véritables forteresses créées avec l'aide de l'Iran et de la Corée du Nord et qui se ramifient sur plusieurs niveaux et des dizaines de kilomètres, note le quotidien allemand, où sont entreposées les armes de pointe du Hamas, et où se barricadent les combattants les plus expérimentés ».« Plus encore que dans le ciel, c'est dans ces tunnels que va se jouer la guerre, assure La Repubblica, dans le monde d'en bas », dans ces tunnels « où se trouve le cœur de la puissance de guerre du Hamas ». Et que les soldats israéliens comptent bien « démolir à coups d'explosifs pour enterrer en même temps les roquettes et les miliciens palestiniens », assure encore le quotidien italien.La menace d'un embrasement régional s'intensifieLes tensions montent dans la région, notamment en Iran, le principal soutien du Hamas qui a déjà averti Israël que de « nouveaux fronts pourraient être ouverts contre le pays s'il ne cessait pas de bombarder Gaza », rapporte l'Orient-le Jour. Le quotidien libanais s'inquiète toujours d’une possible offensive du Hezbollah à la frontière nord de l'État hébreu. Et le conflit de Gaza pourrait déjà « s'étendre en Cisjordanie », s'inquiète le Guardian, alors que « le Hamas a appelé les Palestiniens à se soulever ce vendredi pour protester contre les bombardements sur Gaza, les incitant à se rendre à la Mosquée al-Aqsa de Jérusalem-Est pour affronter les troupes israéliennes ».« Le risque de contagion à la Cisjordanie est réel », assure également Le Temps, dont les envoyés spéciaux à Jénine rapportent « le soutien des Palestiniens de la rue au Hamas », malgré les massacres commis en Israël le week-end dernier. Même si la majorité des Palestiniens de Cisjordanie « ne se reconnaît pas dans les valeurs intégristes du Hamas, explique le quotidien suisse, c'est l'occupation militaire israélienne qui est blâmée, montrée du doigt. [...] Ce vendredi, jour de prière et d’insurrection, pourrait bien voir le conflit de Gaza s'étendre à la Cisjordanie », redoute Le Temps. Une journée sous haute tension à Jérusalem.
10/13/2023 • 5 minutes, 7 seconds
À la Une: Israël s'apprête à envahir la bande de Gaza pour «éradiquer» le Hamas
« Le monde retient son souffle » à l'approche de « cette attaque généralisée contre Gaza », titre le Daily Mirror. Le quotidien britannique qui, comme l'ensemble de la presse internationale, s'inquiète de la brutalité de l'offensive à venir, alors même que l'enclave palestinienne est déjà depuis cinq jours « soumise à de violents bombardements » qui ont fait plus d'un millier de morts. 1300 dépassant désormais le nombre de victimes israéliennes, 1 200 massacrées lors de l'assaut sanglant du Hamas samedi dernier.Après cette attaque, « la plus meurtrière contre Israël depuis plus de 50 ans », la formation d'un gouvernement d'union nationale hier mercredi et la mise en place d'un cabinet de guerre, « ouvrent la voie à une escalade de la guerre entre Israël et le Hamas », souligne le New York Times. Le journal américain rapporte le discours martial de Benyamin Netanyahu promettant « d'éradiquer le Hamas, [...] chaque membre du Hamas est un homme mort », a martelé le Premier ministre israélien.L'offensive terrestre ne fait plus aucun doute, souligne également le Times de Londres qui annonce qu'elle pourrait probablement intervenir « dès la semaine prochaine », le temps de finaliser les derniers préparatifs. Une prise de contrôle de Gaza qui s'annonce « extrêmement compliquée et périlleuse », estime le Haaretz, qui souligne que les « buts de guerre restent également obscurs. [...] S'agit-il de détruire les capacités militaires du Hamas ou bien de renverser le régime de Gaza ? », s'interroge le quotidien israélien, pour qui le deuxième objectif nécessiterait « l'occupation de la bande de Gaza ».Une offensive meurtrière pour les PalestiniensDeux millions de Gazaouis « pris au piège » dans la minuscule enclave palestinienne sous un « véritable déluge de feu », souligne le New York Times. Alors que le Hamas se terre dans ses sous-terrains, la population civile est plongée dans l'enfer, explique le Guardian. Déjà plus d'un millier de morts dont « 60% de femmes et d'enfants », rapporte le Croissant rouge palestinien. Une situation humanitaire « désastreuse » aggravée par le « bouclage imposé par Israël » et qui prive les populations d'eau et d'électricité et menace même le fonctionnement des hôpitaux déjà « débordés » par l'afflux de blessés.« Une véritable crise humanitaire », souligne le Washington Post qui « préoccupe l'administration Biden » qui a diligenté Antony Blinken à Jérusalem ce jeudi 12 octobre pour tenter de faire avancer « des négociations compliquées avec l'Égypte et Israël pour permettre l'entrée de l'aide à Gaza ». Le chef de la diplomatie américaine devrait également se rendre demain vendredi à Amman pour des entretiens avec le président palestinien Mahmoud Abbas et roi Abdallah de Jordanie. Avec également en tête pour Blinken, « le sauvetage des 150 otages retenus à Gaza », assure le quotidien américain qui souligne les « efforts du Qatar et de la Turquie ». Même si « entre faire la guerre ou épargner les otages, l'État hébreu semble avoir choisi », fait valoir la correspondante du Temps à Jérusalem, qui rapporte que le gouvernement israélien entend suivre la doctrine dite « Hannibal » selon laquelle « la force peut être utilisée pour libérer un otage au risque de le tuer ».La guerre au Proche-Orient pourrait affecter le conflit en UkraineC'est la grande crainte de Volodymyr Zelensky qui redoute « que l'escalade du conflit israélo-palestinien ne détourne l'attention de l'Occident et prive l'Ukraine du soutien militaire dont elle a toujours urgemment besoin », souligne le Guardian. Le quotidien britannique rapporte comment le président ukrainien est allé hier « plaider sa cause au siège de l'Otan à Bruxelles », et comment les Alliés ont tenté de le rassurer avec notamment « l'annonce par les États-Unis d'un nouveau programme d'aides de 200 millions de dollars ».« La guerre à Gaza complique la bataille de l'Ukraine pour Zelensky mais également pour Poutine, commente de son côté le Washington Post, même si le président russe peut se réjouir que la crise au Proche-Orient détourne l'attention de la guerre qu'il mène en Ukraine, ce conflit entre Israël et le Hamas pourrait également l'affecter. [...] Parce que la guerre en Ukraine a rapproché Moscou de Téhéran qui est l'un des principaux soutiens du Hamas. » Voilà qui pourrait sérieusement « refroidir les relations entre Poutine et Netanyahu », analyse le quotidien américain et raviver en revanche « les liens entre l'État hébreu et Kiev, avec à la clef la fourniture potentielle de matériel militaire israélien de haute technologie pour l'Ukraine ».
10/12/2023 • 5 minutes, 24 seconds
À la Une: le monde épouvanté face à la barbarie et l'ampleur des massacres du Hamas en Israël
Une presse internationale profondément choquée, alors que l’on découvre l’ampleur et toute l’abomination des massacres qui ont été commis dans les kibboutz près de la bande de Gaza lors de la brutale attaque du Hamas au matin du 7 octobre. Symbole de cette « horreur absolue » : le carnage perpétré dans le kibboutz de Kfar Aza, où des familles entières ont été tuées. Ce fait se retrouve à la Une de l’ensemble de la presse avec des descriptions de tueries tellement épouvantables que la BBC a tenu à mettre en garde ses lecteurs, avertissant que tel article « contient des détails et des images dérangeantes », même avertissement dans le Washington Post qui prévient « que tel reportage contient des images de cadavres ».À Kfar Aza « kibboutz martyr », dit La Repubblica plus de « 100 personnes ont été massacrées dont une quarantaine d’enfants et de nourrissons, certains même, mutilés », ce « Kibboutz risque de rester dans les mémoires comme le Bucha d’Israël », écrit le quotidien italien. « Une horreur inimaginable », titre également le New York Times, dont les envoyés spéciaux rapportent le récit glaçant des tueries, bien souvent filmées par les terroristes eux-mêmes, et la douleur des soldats israéliens qui découvrent ces scènes de carnage. « Ce n’est pas une guerre ou un champ de bataille, c’est un massacre », les mots du commandant israélien sur place, le général Itai Veruv sont repris dans l’ensemble de la presse « C’est quelque chose que je n’ai vu de ma vie, quelque chose qui ressemble au Pogrom, à l’Holocauste de l’époque de nos grands-parents ».Une barbarie qui fait craindre le pire pour les otages israéliens à GazaAlors qu’Israël « bombarde sans relâche Gaza » avant une « offensive terrestre imminente », rapporte El Pais, tout le pays est suspendu à la « résolution de la crise des otages ». Au moins « 150 otages, parmi lesquels de nombreux civils, des femmes et des enfants capturés le long de la frontière israélienne avec Gaza », souligne le New York Times « et que le Hamas menace maintenant d’exécuter, un par un à chaque fois qu’une frappe aérienne touchera Gaza ».« Le nombre important de ces otages et le fait qu’ils soient majoritairement civils rend l’impasse dans lesquelles ils se trouvent plus imprévisibles et plus volatiles encore », analyse le quotidien américain, car pour Israël, « en proie à l’une des pires catastrophes de son histoire, il n’est pas question pour le moment d’envisager un tel échange », souligne encore le Times, malgré les appels dans la presse israélienne à sauver la vie des otages. Le Haaretz exhorte ainsi le gouvernement israélien « à recruter immédiatement des intermédiaires tels que la Croix rouge, les services de renseignements égyptiens, allemands et qataris qui ont, dit-il, l’expérience de telles situations pour faciliter l’échange de prisonniers ».Le quotidien israélien qui prône également la mise en place « d’un corridor humanitaire » dans lequel « dans un premier temps, les personnes âgées, les femmes et les enfants devraient être échangées contre des femmes terroristes palestiniennes ». Et même « s’il a peu de chance que cet échange se produise », martèle encore le Haaretz « il faut essayer, faire appel aux restes d’humanité d’une minorité des membres du Hamas ».Les États-Unis assurent Israël de leur appui « sans réserve » Le président Biden qui n’a pas hésité à qualifier hier les attaques du Hamas « de mal absolu », s’indignant « des atrocités commises, écœurantes, abominables, violant tous les codes de la morale humaine », des crimes semblables à « ceux de l’État islamique », a fustigé le président américain « dans un discours de colère inhabituelle » juge le New York Times « sans doute la colère la plus personnelle qu’il ait jamais manifestée en public depuis son entrée en fonction ».Une colère et un soutien sans réserve à Israël, alors que l’Union européenne accuse, elle, l’État hébreu « de violer le droit international dans son blocus de Gaza », note Le Soir. « Biden se montre pourtant très prudent dans le conflit israélo-palestinien », estime de son côté le Wall Street Journal « partagé entre le soutien à son allié le plus proche au Moyen-Orient et les craintes d’une escalade régionale qui pourrait opposer les États-Unis à l’Iran ». « C’est une vraie difficulté » pour le candidat à sa réélection « dans un contexte qui plus est d’isolationnisme au sein du pays, et alors que la majorité démocrate partage de moins en moins ses opinions pro-israéliennes », explique encore le quotidien américain.
10/11/2023 • 5 minutes, 8 seconds
À la Une: l'escalade meurtrière au Proche-Orient, le Hamas menace d'exécuter les otages israéliens
« Cette crise des otages israéliens » retenus dans la bande de Gaza « pose un dilemme quasi impossible à résoudre » pour Premier ministre Netanyahu, analyse le Wall Street Journal alors « que la capture de ces dizaines de soldats et de civils -dont des femmes âgées, des enfants et même des familles entières suscite chez les Israéliens une émotion plus viscérale que n'importe quelle crise de mémoire récente ». « Même trois jours après son déclenchement, le bain de sang perpétré contre Israël par le Hamas qui a fait plus de 900 morts, et l'agonie des otages devenus des boucliers humains continuent de choquer profondément les Israéliens », souligne également le Washington Post. « Mais au-delà du choc provoqué par l'attaque et qui exige une réponse militaire agressive, seules quatre mauvaises options s'offrent à Israël », estime le Haaretz, entre des « négociations sur l'échange de prisonniers dans lesquelles le Hamas exigerait sans doute un prix astronomique à payer, une campagne aérienne sur Gaza au prix de milliers de civils palestiniens tués, un renforcement du blocus qui pourrait provoquer une catastrophe humanitaire, ou bien encore un vaste opération terrestre qui entraînerait de nombreuses pertes des deux côtés, et pourrait même échouer », analyse le quotidien israélien. « Le Hamas a véritablement tendu un piège qu'Israël doit éviter », met également en garde le Times, avec « le risque, en cas d'opération terrestre, outre le sort des otages, d'un embrasement du conflit avec le Hezbollah libanais », une guerre sans doute si meurtrière « qui ferait tellement de victimes palestiniennes que les Israéliens --souligne encore le quotidien britannique, perdraient leur droit moral de se défendre, même après avoir été eux-mêmes victimes de la plus terrible violence ».La crise humanitaire s'annonce déjà immense dans l'enclave de GazaAprès qu'Israël a décrété hier « un blocus complet de l'enclave palestinienne où vivent plus de 2 millions de civils » désormais pris au piège, explique Le Soir « dans cette prison à ciel ouvert qu'est Gaza sous blocus israélien depuis maintenant 17 ans, le siège va empirer une crise socio-économique déjà majeure », s'inquiète le quotidien de Bruxelles. Désormais « privés d'eau, d'électricité, de nourriture et vivant sous les bombardements constants », le sort des gazaouis émeut l'ensemble de la presse internationale qui affiche souvent en Une comme le Washington Post des images de la désolation et de la destruction de Gaza ; alors que se profile une vaste opération terrestre, le Daily Mirror redoute désormais le pire. « Priez pour les innocents » titre le quotidien britannique qui publie en Une les photos d'un enfant en pleurs en Israël et d'un bambin blessé et ensanglanté à Gaza. « Sous une pluie de roquettes », les gazaouis fuient par milliers « vers des camps de réfugiés », rapporte le Times sans aucune possibilité de quitter la bande de Gaza. Avec un sentiment d'injustice profond, d'être eux aussi « les victimes du Hamas », souligne le Guardian, « mais qui s'en soucie ? » s'interroge Raji Sourani, un avocat spécialisé dans les droits de l'homme à Gaza qui dénonce dans la Repubblica « le manque de soutien international » et dit s'attendre « au massacre des Palestiniens sous les bombes israéliennes ».L'Union européenne divisée sur l'aide financière aux Palestiniens « Les Palestiniens vont-ils faire les frais des attaques terroristes perpétrées par le Hamas ? », s'interroge Le Soir alors que Bruxelles a « dû faire marche arrière hier après avoir annoncé la suspension de l'aide européenne aux palestiniens ». Cette suspension avait créé « un véritable malaise dans plusieurs États membres », explique El Pais, en Irlande, mais également en Espagne où le gouvernement a dénoncé « une décision scandaleuse », alors que la Belgique et l'Italie mécontentes de l'initiative de la Commission ont toutes deux hier immédiatement annoncé qu'elles poursuivraient également leur aide aux Palestiniens « arguant que couper les aides punirait davantage les civils que les auteurs de l'attaque ». « Même s'il n'est pas nécessaire de jeter par-dessus bord tous les objectifs humanitaires, le débat sur l'aide financière aux palestiniens est justifié », estime de son côté le Frankfurter Allgemeine Zeitung « alors que le Hamas en profite au moins indirectement ». De quoi justifier la suspension de l'aide bilatérale allemande, alors que Berlin souhaite « un examen approfondi de la manière dont elle est utilisée », souligne le quotidien allemand. Et de quoi en tout cas faire bondir les Verts allemands qui mettent en garde « si l'aide humanitaire est supprimée, le terrorisme ne sera privé de son terreau, mais il sera renforcé », rapporte Die Welt.
10/10/2023 • 5 minutes, 30 seconds
À la Une: Israël en guerre après l'attaque surprise et sanglante du Hamas palestinien
« Israël stupéfait entre en guerre », titre le Times, Israël sous le choc « en prise avec une nouvelle réalité » écrit le New York Times « après la plus grande attaque lancée contre le pays depuis des décennies ». « C'est le cauchemar d'Israël » commente le Frankfurter Allgemeine Zeitung qui dénonce également « l'attaque la plus féroce et la plus brutale jamais lancée contre Israël depuis Gaza ». « Un nouveau degré dans l'horreur » souligne le quotidien britannique Metro avec déjà plus d'un millier de morts « dont plus de 700 côté israélien » et plus « d'une centaine d'otages ». « Impensable », titre le Haaretz, le quotidien israélien qui fustige « l'énorme échec » des services de renseignements israéliens et dénonce une attaque « avant tout dirigée contre les civils » avec « pour la 1ʳᵉ fois des dizaines de prisonniers de guerre et de civils pris en otage à Gaza ».« C'est le 11 septembre d'Israël », titre de son côté le Jerusalem Post qui rapporte « la matinée d'horreur de samedi » quant au lever du jour des « centaines de terroristes du Hamas » ont franchi la frontière entre Gaza et Israël pour « assassiner, mutiler et kidnapper des Israéliens ». « Avec ces images traumatisantes de jeunes qui après une rave party dans le désert du Néguev, courent en hurlant pourchassés par les terroristes », et ces civils pris en otages « parmi lesquelles des personnes âgées et des mères avec leurs enfants qui ont été exhibés dans les rues de Gaza ». « Tout cela semble trop infernal, trop épouvantable pour être réel », se désole, bouleversé, le Jerusalem Post.Israël dénonce « la main de Téhéran » derrière les attaques du HamasMême si l'Iran dément farouchement, cette thèse est largement validée par la presse internationale, à l'instar du Guardian pour qui « même si ces attaques sont peut-être nées de la colère palestinienne contre le comportement du gouvernement extrémiste de Netanyahou, l'Iran a sans doute aidé le Hamas, dans l'objectif de torpiller le rapprochement en cours entre l'Arabie Saoudite et Israël ». « L'Iran a directement participé à la préparation de l'attaque surprise contre Israël » affirme haut et fort de son côté le Wall Street Journal qui fait valoir des sources « parmi des membres importants du Hamas et du Hezbollah libanais ».« Les détails de l'opération ont été affinés au cours de plusieurs réunions à Beyrouth » assure le quotidien américain « et c'est lundi que l'Iran a donné son feu vert lors d'une dernière réunion dans la capitale libanaise ». « Des hypothèses hautement plausibles », estime de son côté le quotidien libanais l'Orient-Le Jour, pour qui cette attaque « semble avoir tué dans l'œuf au moins à court terme, le processus de normalisation israélo-saoudien, alors que l'Iran en sort, renforcé » explique encore le quotidien « en se positionnant comme le seul parrain de la cause palestinienne et en rappelant que tout accord de paix-susceptible de modifier la géopolitique régionale devra passer par lui ».La crainte d’un « embrasement régional »C'est la grande crainte alors qu'Israël « crie vengeance » et menace de lancer « une vaste opération terrestre à Gaza pour anéantir le Hamas ». Si une telle offensive était lancée, « l'Iran et le Hezbollah libanais ne pourraient alors pas rester sans rien faire, les bras croisés », analyse un spécialiste dans l'Orient-Le Jour qui redoute « que le conflit ne se transforme en une guerre sur plusieurs fronts » entraînant « le Liban dans la tourmente ». Une escalade à la frontière nord d'Israël que « tentent de désamorcer les Etats-Unis », souligne le quotidien libanais, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken « mettant la pression sur le Hezbollah pour le dissuader d'intervenir ».« Si le Hezbollah ose porter un grand coup à Israël, cela entrainera probablement immédiatement une offensive terrestre israélienne au Liban », analyse également Die Welt qui souligne que « tout va dépendre maintenant de l'Iran ». Téhéran qui outre « son stock de missiles à moyenne portée précisément conçu pour une attaque contre Israël, peut également compter sur ses unités des Gardiens de la révolution stationnée en Syrie, ainsi que sur des milices chiites en Irak qu'elle a équipé de missiles », rapporte encore le quotidien allemand qui n'écarte pas « la possibilité d'une nouvelle guerre d'ampleur au Moyen-Orient ». Au final, « c'est l'Iran qui décidera seul d'aggraver ou pas la situation », analyse également le Suddeutsche Zeitung.
10/9/2023 • 5 minutes, 6 seconds
À la Une: l'armée française entame son retrait du Niger dans un contexte extrêmement tendu
« Un retrait largement perçu comme une nouvelle preuve de l'affaiblissement de l'influence de la France au Sahel, commente le Times, dans un contexte que le président Macron a lui-même qualifié "d'épidémies de putschs". Après avoir dû retirer plus de 5 000 soldats du Mali l'an passé et 400 du Burkina Faso en février dernier, ce sont aujourd'hui 1 400 militaires français qui se préparent à quitter le Niger d'ici à la fin de l'année », précise le quotidien londonien, dans un climat extrêmement volatile, « alors que la France se refuse toujours à reconnaître la junte au pouvoir qui a chassé du pouvoir le président Bazoum le 26 juillet dernier. »« Deux mois d’une face à face tendu », nourri d'un violent sentiment anti-français au Niger avec « des manifestations quotidiennes devant la base militaire de Niamey où sont installés les troupes françaises », rapporte El Pais. La junte militaire nigérienne « a même redoublé de pression, souligne le quotidien madrilène, en interdisant tout retrait des troupes via le Bénin » voisin. Ce qui va rendre terriblement complexes « les opérations de désengagement »,alors même que Niamey « maintient également l'interdiction des vols français ». Les troupes françaises pourront donc se voir contraintes « à un long et périlleux voyage à travers le Niger » en pleine recrudescence d'attaques jihadistes pour gagner le Tchad où la « France maintient un présence militaire importante ».Les États-Unis prêts à combler le vide au Niger ?« Alors que les troupes françaises étaient considérées comme une ligne de défense essentielle dans les efforts occidentaux pour lutter contre la violence jihadiste au Sahel », leur départ, estime le Washington Post devrait contraindre les États-Unis à endosser cette responsabilité. Washington qui n’a pas qualifié « de coup d'état » la prise de pouvoir militaire, et a même « nommé un ambassadeur à Niamey », semble prêt « à combler le vide », analyse le site d'information qatari The New Arab qui rapporte « que les Français ont d'ailleurs ressenti "comme un coup de poignard dans le dos" la tentative des États-Unis d'ouvrir un dialogue diplomatique avec la junte nigérienne. »Une « realpolitik » alors que l'administration Biden redoute plus que tout « la progression au Sahel des terroristes et des russes », explique le Washington Post. Le journal souligne néanmoins que « l'extrême défi pour maintenir l'ordre dans le chaudron sahélien, [...] avec un peu plus de 1 000 hommes au Niger et une base de drones, personne ne sait si ces forces américaines parviendront à tenir en échec les branches locales d'al-Qaïda et de l'État islamique, tout en tenant également à distance les mercenaires russes de Wagner ».Biden reprend la construction du mur de Trump et relance les expulsionsAccusé de « laxisme face l'afflux de migrants », Joe Biden candidat à sa réélection effectue ainsi « une véritable volte-face », commente le New York Times, après avoir « toujours dénoncé comme étant inefficace, la construction de ce mur à la frontière mexicaine ».Le président américain a beau faire valoir « qu'il y était contraint par la loi, qu'il ne pouvait pas interrompre la construction du mur », cette décision qui a bien sûr été bruyamment saluée par Donald Trump « reflète les défis auxquels est confrontée l'administration Biden alors que les crises humanitaires dans le monde poussent de plus en plus de migrants vers la frontière américaine », assure encore le Times.La relance « des expulsions directes vers le Venezuela » en est également la parfaite illustration, explique le Washington Post, qui rappelle qu'il y a deux semaines, « Joe Biden avait pourtant accordé un statut juridique temporaire à plus de 470 000 Vénézuéliens vivant aux États-Unis en estimant que les troubles politiques dans leur pays d'origine ne permettaient de les renvoyer chez eux ».La psychose des punaises de lit en France gagne les États-Unis« Même si un responsable new-yorkais assure qu'il est trop tôt pour dire si l'épidémie française affecte les villes américaines, rapporte le Guardian, le retour au pays des influenceurs et autres journalistes de mode américains après la semaine de la Fashion Week à Paris alimente la psychose sur les réseaux sociaux. [...] Je prie pour ne rien ramener aux États-Unis », se lamente ainsi une influenceuse, victime des punaises parisiennes. Alors qu'un écrivain américain vivant à Paris se désole « de devoir désormais vivre au milieu des rats et des punaises de lit ». Autant de témoignages qui ont visiblement stressé les internautes américains « qui ont multiplié les messages pour incendier les rédactions qui ont envoyé leurs journalistes à Paris pour la semaine de la mode, ou bien pour exiger l'interdiction des vols entre la France et les États-Unis ».Une psychose qui continue à faire les titres de la presse internationale : « Le cas de Paris ne sera pas isolé », prévient ainsi La Repubblica qui assure « que du moustique tigre au charançon rouge, la prolifération de certaines espèces va être favorisée par le réchauffement climatique. Seule solution, insiste le quotidien italien, réintroduire les prédateurs naturels comme les oiseaux ».À lire aussiFrance: la punaise de lit s'invite dans le débat politique
10/6/2023 • 5 minutes, 46 seconds
À la Une: les pays de l'Union européenne musclent leur réponse face aux crises migratoires
En plein drame des réfugiés en mer Méditerranée, et juste avant le sommet des 27 à Grenade en Andalousie qui va être consacré en grande partie à la question migratoire, les ambassadeurs de l'UE sont hier parvenus à « un accord historique », estime le Guardian, sur la manière de gérer « l'afflux massif de demandeurs d'asile en cas de guerre, de catastrophe naturelle ou d'urgence climatique ». Après trois ans de disputes entre États membres, explique encore le quotidien britannique, « les nouvelles règles permettront aux pays européens en première ligne, comme l'Italie d'accélérer le traitement des demandes d'asiles et de transférer plus rapidement les réfugiés vers d'autres pays d'Europe ». Et ce « afin d'éviter une répétition de l'année 2015, lorsqu'un million de migrants étaient arrivés en Europe en provenance notamment de Syrie, et que certains pays, notamment l'Allemagne, avaient dû en accepter beaucoup plus que les autres ».« Ce règlement sur la gestion des crises va permettre de finaliser enfin la réforme du système d'asile européen », salue Die Welt, et surtout « de limiter l'immigration non désirée ».« Les conditions de demandes d'asile vont être durcies, souligne également El Pais, la durée de détention d'un migrant aux frontières extérieures de l'Union pourra être également prolongée jusqu'à 40 semaines. » « Des mois entiers d'internement pour ces réfugiés qui indignent les Verts en Allemagne » et les organisations humanitaires, rapporte le Suddeutsche Zeitung. Dans un éditorial, le quotidien allemand fustige au vitriol « l'abandon d'une politique humaine d'accueil des réfugiés ».Un accord migratoire qui risque de buter sur les réticences de la Tunisie« L'accord passé par les 27 avec Tunis visant à freiner les embarcations de migrants depuis les ports tunisiens est sur le point d'être démantelé », s’inquiète El Pais. Alors que le président tunisien Kaïs Saïed vient de rejeter « la promesse d'une aide financière européenne de plus d'un milliard d’euros », une aide qu'il a qualifiée « d’aumône ».Une manière sans doute de faire « monter les enchères », estime La Repubblica mais « qui illustre en tout cas l'extrême difficulté pour l'UE de conclure des accords migratoires avec les pays africains ».Des accords « prévus également avec l'Égypte et le Maroc, et qui sont pourtant essentiels pour la mise en place du nouveau pacte européen sur l’asile », souligne Die Welt qui rapporte qu'à Bruxelles les diplomates ne sont guère optimistes, qui confient « qu’ils ne seraient pas surpris si l'accord avec la Tunisie n'était jamais conclu, ou si l'UE perdait le contrôle de l'utilisation des fonds versés ».Iran : une lycéenne dans le coma après une altercation avec la police des mœursUne affaire qui « rappelle la mort de la jeune Kurde Mahsa Amini pour un voile mal porté, il y a un an, et qui avait lancé une révolte inédite en Iran contre le régime des Mollahs », souligne le Guardian. « Même si on ne se sait pas exactement ce qui est arrivé à Armita Geravand, insiste le New York Times, les soupçons se portent à nouveau sur le gouvernement ». Alors que « des vidéos de caméras de sécurité montrent cette lycéenne de 16 ans entrer dans le métro dimanche dernier à Téhéran pour aller à l'école, avant quelques minutes plus tard d'être traînée hors du wagon complètement inconsciente ». Le régime iranien assure « qu’elle a été victime d'une baisse de tension et qu'elle s'est cognée la tête en tombant », alors que l'organisation de défense des droits de l'homme norvégienne Hengaw dénonce « une agression physique de la police des mœurs qui aurait battue l'adolescente parce qu’elle ne portait pas son voile ».La jeune Armita est depuis plongée dans le coma, et les images dramatiques de l'adolescente sur son lit d’hôpital, « la tête bandée et une sonde d'alimentation dans la bouche », suscitent « l'indignation en Iran et alimentent les accusations contre la police des mœurs », souligne encore le New York Times. Le quotidien américain rapporte toute « l'inquiétude des États-Unis sur le sort de cette jeune fille ». Inquiétudes partagées et très vives critiques en Allemagne. « En Iran, une jeune femme se bat à nouveau pour sa vie. Juste parce qu'on pouvait voir ses cheveux dans le métro. C'est intolérable », a violemment fustigé Annalena Baerbock, la cheffe de la diplomatie allemande, dans un tweet, rapporte le Frankfurter Allgemeine Zeitung.
10/5/2023 • 5 minutes, 13 seconds
À la Une: le Congrès américain en plein le chaos après la destitution historique de McCarthy
C'est « une éviction extraordinaire », du « jamais vu », insiste le New York Times. « Un tremblement de terre » pour le Washington Post. « Première fois en 240 ans d'histoire de la Chambre des représentants que son speaker, son président est ainsi évincé », souligne le Post qui explique que « Kevin McCarthy a finalement échoué à résister à la rébellion des dissidents d'extrême droite de son propre parti ».Un vote orchestré par le « républicain trumpiste Matt Gaetz et une poignée d'élus de la droite radicale », précise le New York Times, des élus « qui, après avoir tenté de bloquer sa nomination en janvier dernier, ont mené neuf mois de guérilla contre McCarthy, pour se rebeller finalement contre sa main tendue aux démocrates la semaine passée pour passer un accord et éviter le "shutdown", la mise en défaut de paiement des États-Unis ».Et le même mot revient aujourd'hui dans l'ensemble de la presse américaine et internationale, « le chaos » qui s'annonce désormais au Capitole, sans speaker, en pleine guerre intestine entre républicains, ce qui risque bien de plonger les États-Unis « dans une paralysie législative sans précédent », commente le correspondant d'El Pais.« Les parlementaires américains reviendront seulement la semaine prochaine à Washington pour tenter d'élire un nouveau président de la Chambre, note également Le Temps, il ne le restera alors qu'un peu plus d'un mois pour s'entendre sur un nouveau budget fédéral », et empêcher à nouveau « un possible "shutdown", la fermeture du gouvernement. »Le chaos au Congrès met en péril l'aide américaine à l'Ukraine« Le prochain président de Chambre devra faire face aux mêmes pressions de l'administration Biden pour envoyer davantage d'aide à l'Ukraine, malgré l'opposition de plus en plus grande des républicains », explique le Wall Street Journal qui souligne que « l'aide à Kiev avait été exclue du dernier accord budgétaire provisoire » alors que « moins de la moitié des républicains avaient soutenu le rétablissement du financement en faveur de l'Ukraine ».« Qu'en sera-t-il avec le successeur de McCarthy ? », les élus radicaux républicains pourraient bien à nouveau « bloquer tout compromis », s'inquiète le New York Times, en mettant dans la balance « son maintien au poste de speaker ». Le président Biden s'est engagé sur « une nouvelle enveloppe de 24 milliards de dollars en faveur de l'Ukraine », en espérant que le Congrès donnera son feu vert. Alors que le soutien à Kiev faiblit déjà côté européen, « la situation deviendrait vraiment critique pour l'Ukraine si l'Amérique devait cesser son aide », s'alarme le Frankfurter Allgemeine Zeitung.L'Arménie défie la Russie en adhérant à la Cour pénale internationale« Le Parlement arménien a ratifié hier [3 octobre, NDLR] l'adhésion à la CPI, obligeant l'ancienne république soviétique à arrêter le président russe Vladimir Poutine s’il venait à se rendre en Arménie, souligne le Guardian. De quoi tendre encore les relations avec Moscou, déjà dégradées par l'invasion russe de l'Ukraine et surtout le manque de soutien face la reconquête du Haut-Karabakh par l'Azerbaïdjan », commente le quotidien britannique. Car même si le Premier ministre arménien Niko Pashinyan a tenté de rassurer « en affirmant ne considérer que les crimes de guerre commis par l'Azerbaïdjan », le Kremlin ne décolère pas qui dénonce « une adhésion complètement erronée ». Une décision carrément « hostile », tacle la Komsomolskaya Pravda qui fustige « la dérive de l'Arménie vers l'Occident ». Le quotidien russe n'hésite d'ailleurs pas à faire la comparaison avec l'Ukraine : « Deux pays en chute libre », raille-t-il.Le pape François prêt à bousculer la politique de l’ÉgliseLe pape a ouvert ce mercredi matin au Vatican, « un synode novateur qui pourrait définir sa papauté, en faisant trembler les traditionalistes », souligne le Guardian qui détaille la volonté de François d'aborder durant les trois semaines à venir « certaines des questions les plus épineuses de l’Église, comme les femmes diacres, le mariage des prêtres ou bien encore la bénédiction des couples homosexuels ».Un désir d'ouverture qui « a déjà suscité la crainte de plusieurs cardinaux conservateurs », rapporte La Repubblica. Pour la première fois en tout cas, « les femmes pourront voter lors de ce synode, [...] 54 religieuses et femmes laïques parmi les 365 membres du synode, [...] un geste sans précédent du pape François envers les femmes, salue le quotidien britannique, alors que l'Église trace sa voie pour l'avenir ».
10/4/2023 • 5 minutes, 18 seconds
À la Une: l'ONU arrive trop tard dans un Karabakh déserté par sa population
Une mission onusienne qui arrive « bien trop tard », dénoncent avec amertume les Arméniens qui ont fui en masse le Haut-Karabakh pour l'Arménie ces derniers jours, rapporte le Guardian. Après l'offensive éclair de l'Azerbaïdjan le mois dernier pour reprendre l'enclave séparatiste, « plus de 100 000 Arméniens sur une population de 120 000 ont ainsi quitté la région » transformant Stepanakert, la capitale de l'enclave arménienne en une véritable « ville fantôme », avec ces images « de la grand place complètement vide, jonchée d'ordures, de poussettes abandonnées et de trottinettes d'enfants ».« À part le bétail, que reste-t-il alors à surveiller pour les observateurs des Nations unies qui viennent d'arriver ? », se désole un exilé qui vient d'arriver à Erevan après trois jours de marche, rapporte le quotidien britannique qui souligne le sentiment d'abandon des populations arméniennes par la communauté internationale. Alors que le « dernier bus de réfugiés a quitté hier le Haut-Karabakh », le gouvernement arménien accuse les autorités azerbaïdjanaises « de nettoyage ethnique », et demandent à l'Union européenne « de sanctionner l'Azerbaïdjan », note le Frankfurter Allgemeine Zeitung.Des sanctions qui divisent au sein des pays européens, parce que l'Europe a besoin du gaz azerbaïdjanais, mais également parce qu’elle peine face à deux principes contradictoires, explique Le Temps, « entre le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, et le droit inaliénable d'un État souverain à préserver son intégrité territoriale », hors le Haut-Karabakh fait partie du territoire de l'Azerbaïdjan reconnu par la communauté internationale.L’UE inquiète d’une possible offensive de l'Azerbaïdjan contre l’ArménieCrainte exprimée par les chancelleries européennes, dont la France et l'Allemagne, souligne le Frankfurter Allgemeine Zeitung. « Enhardis par leur victoire dans le Haut-Karabakh, les autorités de Bakou pourraient maintenant être tentées d'empiéter plus loin sur les terres arméniennes, explique The Observer, voire d'ouvrir un corridor terrestre vers la Turquie alliée en annexant des régions entières en Arménie, dans ce que les faucons de Bakou appellent déjà "l'Azerbaïdjan occidental" ». L'an passé, au terme de violentes incursions, les troupes azéries ont déjà repoussé la frontière de plusieurs kilomètres au détriment de l’Arménie. Car « l'Azerbaïdjan est avide de terres », explique un spécialiste, toujours dans le magazine britannique qui redoute « l’imminence d'une nouvelle guerre si les européens ne tracent pas vite une ligne rouge en imposant des sanctions à Bakou ».À lire aussiNi paix, ni guerre: la difficile résolution des «conflits gelés»Trump jugé pour fraude fiscale devant un tribunal new-yorkaisDonald Trump tel qu'en lui-même, « agité et agressif », rapporte le New York Times, et qui n'a pas hésité, le 2 octobre, à lancer « une fusillade d'attaques personnelles contre le juge et la procureure générale de New York qualifiant l'un "de voyou" et l'autre de "personne horrible" et suggérant même qu'ils étaient des criminels ». Avec l'habituelle dénonciation de « la plus grande chasse aux sorcières de tous les temps », façon pour l'ex-président de faire campagne en dénonçant un « procès politique » alors qu'il se voit jugé pour fraude, accusé « d'avoir gonflé son patrimoine de plus de deux milliards de dollars afin d'obtenir des prêts favorables auprès des banques et pouvoir se vanter de sa richesse », raille encore le Times. Mais cette affaire est d'autant plus dérangeante pour Trump « qu'elle menace son image de maître du monde des affaires », note le quotidien américain. Car s'il perd ce procès, il encourt non seulement « 250 millions de dollars d'amende » mais risque de perdre « toutes ses propriétés emblématiques, notamment la Trump Tower à New York, souligne le Washington Post, alors qu'il serait privé, ainsi que ses deux fils, de leurs licences commerciales dans l'état ». Ce qui équivaudrait « à une peine de mort pour les entreprises de la Trump Organisation », estime le Times de Londres.Pékin prête à renoncer la diplomatie chinoise du panda ?« L'avenir des prêts de pandas par la Chine semble désormais incertain », souligne le South China Morning Post, alors que « les États-Unis s'apprêtent à faire leurs adieux à Mei Xiang, Tian Tian et Xiao Qi Ji, les trois pandas géants du zoo de Washington qui doivent partir pour la Chine en décembre prochain. »« C'est la fin de leur date de prêt », et peut-être même « la fin tout court des prêts avec les États-Unis, alors que les relations sont de plus en plus glaciales entre les États-Unis et la Chine », souligne le quotidien de Hong-Kong. « Sans prolongation de ces prêts, les États-Unis risquent de ne plus avoir de pandas géants pour la première fois depuis 50 ans », se désole le Washington Post pour qui cela signifierait « un changement de cap dans l'approche de la Chine en matière de diplomatie du Panda. »« Le panda de l'amitié » pourrait être réservé aux seuls pays amis de la Chine. À moins que, comme le faisait valoir le Global Times chinois en début d'année, « il est peut-être temps pour la Chine de mettre fin à la diplomatie du panda. »
10/3/2023 • 5 minutes, 12 seconds
À la Une: après 19 mois de guerre, le soutien occidental à l’Ukraine commence à s'éroder
« Le soutien à l'Ukraine s'effondre », dramatise le Suddeutsche Zeitung. C'est en tous cas « la fin du soutien inconditionnel à l'Ukraine », analyse Le Temps. Le quotidien suisse revient sur ce qu'il appelle « la double déconvenue du week-end pour Kiev », entre les États-Unis qui, pour échapper au « shutdown » (la paralysie de l'administration fédérale), ont mis en péril au Congrès la poursuite de l'aide à l'Ukraine, et surtout, « plus problématique encore », en Slovaquie, la victoire aux législatives du parti populiste de l'ancien Premier ministre Robert Fico, lequel « a promis durant toute sa campagne de stopper toute aide à Kiev ».« Alors que la guerre s'éternise et que la ligne de front reste en grande partie statique », la victoire du pro-russe Fico, estime le New York Times, « est un nouveau signe de l'érosion du soutien occidental à l'Ukraine ». « Un changement frappant », commente le quotidien américain, « alors que la Slovaquie avait été le premier pays de l'Union européenne à livrer des avions de combat à l'Ukraine ». « L'unité de l'Occident pourrait être menacé », s'inquiète également le Washington Post, à l'instar de Die Welt qui redoute que la Slovaquie ne rejoigne ainsi « la Hongrie de Viktor Orban, qui a renoncé à aider l'Ukraine », et alors que la Pologne « s'est elle aussi récemment montrée plus réticente à fournir des armes », le président polonais Andrzej Duda « comparant même l'Ukraine a un homme qui se noie » et qui pourrait bien « entraîner avec lui la Pologne ».Lassitude des Européens, scepticisme des républicains américainsL'accord passé donc ce week-end au Congrès américain pour éviter le « shutdown » « s'est fait aux dépends de l'Ukraine » à cause des républicains, explique le Frankfurter Allgemeine Zeitung, « avec un budget qui ne contient aucune nouvelle aide pour Kiev ». Même si ce budget n'est que provisoire – jusqu'en novembre prochain – et que le président Biden « met la pression sur les républicains pour que l'aide se poursuive », un nombre croissant d'élus de droite s'opposent « à ce que les États-Unis continuent de contribuer au financement de la guerre en Ukraine », souligne le Guardian, à la grande satisfaction du Kremlin et de la presse russe qui, comme la Komsomolskaya Pravda, ironise en titre sur « les États-Unis qui n'ont plus d'argent pour l'aide militaire à l'Ukraine ».Autant « d'incertitudes qui pèsent sur Kiev », commente le Washington Post, même si le président Zelensky, dimanche encore, a « promis de combattre la Russie aussi longtemps qu'il le faudra ». Alors que les ministres des Affaires étrangères des principaux alliés de l'Ukraine sont réunis ce lundi 2 octobre en sommet à Kiev pour réaffirmer leur soutien, certains proches du président ukrainien veulent croire « que malgré la lassitude et les revirements, les principaux alliés ne lâcheront pas l'Ukraine », rapporte Le Temps. « Les armes continuent d'ailleurs à arriver » fait valoir, dans le quotidien suisse, un conseiller ukrainien résolument optimiste. Ce dernier ajoute : « Qui aurait pu croire il y a un an qu'on nous livrerait des chasseurs F-16 ? Cela se concrétisera bientôt. »Congrès des États-Unis: Kevin McCarthy menacé d'éviction par ses pairs républicains C'est une « lutte fratricide » qui s'engage chez les républicains, alors que dans l'aile dure du parti, l’élu de Floride Matt Gaetz « entend déposer cette semaine une motion pour destituer Kevin McCarthy » de son poste de président de la Chambre des représentants, rapporte le New York Times, coupable à ses yeux de « trahison » après « sa main tendue aux démocrates pour faire adopter le budget provisoire qui a permis aux États-Unis d'éviter la paralysie de l'administration fédérale ». « Rébellion, ou bien vengeance, mais que cherche donc Matt Gaetz ? », s’interroge également le correspondant du Suddeutsche Zeitung, qui note que le quadragénaire qui s'était d'abord « présenté comme un modéré s'est vite réinventé pour devenir un fervent supporter de Donald Trump », l'ex président qui avait d'ailleurs demandé aux élus républicains d'éviter tout compromis au Congrès sur le budget.« Aujourd'hui, Gaetz veut renverser McCarthy », mais au risque d'affaiblir le parti, dénonce le Wall Street Journal « au beau milieu d'une négociation budgétaire à fort enjeu et d'une enquête sur la destitution du président Biden ». Une véritable politique « du chaos », « autodestructrice », fustige le quotidien américain, pour qui « l'animosité personnelle de ces élus républicains n'a rien à voir avec la défense du bien public ».
10/2/2023 • 4 minutes, 56 seconds
À la Une: un homme fait les choux gras de la presse outre Atlantique
Donald Trump ! Accusé de « fraude commerciale par un juge » écrit le Washington Post. L’ancien président des États-Unis et deux de ses enfants sont dans le viseur, explique également le New York Times. La procureure générale de l'État de New York réclame, entre autres, 250 millions de dollars de réparations financières. Letitia James, leur reproche d’avoir « gonflé » le patrimoine de la Trump Organization de plusieurs milliards de dollars, pour obtenir des prêts plus avantageux auprès des banques. Une opération qui aurait duré 10 ans, de 2011 à 2021. Des accusations graves alors que le milliardaire est attendu devant les tribunaux dans quelques jours. Un caillou de plus donc dans la chaussure de Donald Trump qui voit depuis la fin de son mandat pleuvoir les convocations devant la justice. Au civil comme au pénal, dans des affaires bien distinctes. Des affaires que détaille en longueur ce mercredi 27 septembre, Le Financial Times.Les tribunaux, on y reste, avec un « procès très attendu » dont l’issue pourrait « changer la manière dont les Américains font leurs courses », résume le New York Times. Le journal fait référence à la plainte déposée par le régulateur américain contre Amazon. Il l’accuse de « maintenir illégalement son monopole » grâce à des « stratégies anticoncurrentielles et déloyales ». Pour la presse, les enjeux sont énormes à quelques mois de la présidentielle. Politico l’affirme : ces poursuites judiciaires représentent « l’attaque la plus importante du gouvernement américain » à l’encontre d’un des géants de la tech. C’est aussi un test crucial pour l’Agence fédérale de protection des consommateurs, renchérit le Wall Street Journal, car elle a déjà perdu des procès contre Microsoft et Méta Platforms.Des braises encore fumantes au milieu des débris, c’est l’image du jour en IrakC’est à voir en Une du site de la BBC. Un incendie s’est déclaré hier soir alors que des centaines de personnes célébraient un mariage. Ça s'est passé dans une petite bourgade chrétienne des environs de Mossoul dans la province de Ninive dans le nord du pays. Le bilan fait état d’au moins 100 morts. « On ne sait pas encore exactement ce qui a provoqué l’incident, mais selon les premières informations, l’incendie se serait déclaré après l’allumage d’un feu d’artifice », rapporte la radio britannique. La défense civile évoque pour sa part la présence de panneaux en préfabriqué « hautement inflammables et contrevenant aux normes de sécurité » dans la salle des fêtes. Courrier international ajoute qu’en Irak les normes de sécurité sont peu respectées, que ce soit dans le secteur de la construction ou celui du transport. « Le pays, dont les infrastructures sont en déliquescence après des décennies de conflits, est régulièrement le théâtre d’incendies ou d’accidents domestiques mortels ».Ces questions posées dans les colonnes du Temps : à qui appartient l’espace ? S’agit-il d’une zone de non-droit ?La réponse est non. Dans cette tribune, des juristes de l’université de Neuchâtel rappellent que l’espace est un bien commun et que donc l’intérêt public prime. Un traité datant de 1967 interdit les tentatives d'appropriation, les entreprises qui visent la Lune ou les étoiles doivent passer par un État.Mais il y a des trous dans la raquette en matière de droit international. Par exemple, l’utilisation commerciale de l’espace n’est pas interdite, seulement elle doit se faire « pour le bien de tous les pays, quel que soit le stade de leur développement économique ou scientifique ». L’exploitation des ressources spatiales n’est pas non plus encadrée, explique le journal suisse, avec une autre interrogation qui découle : comment concilier le bien et l’intérêt de tous les pays, y compris ceux qui n’ont ni les moyens ni l’ambition d’exploiter ces ressources ? Les auteurs de cet article appellent à une réflexion approfondie. Un groupe de travail a d’ailleurs été créé en 2021 pour plancher sur ce sujet. Il devra arbitrer la tension entre intérêt public et exploitation commerciale. « À terme, un environnement juridique international incertain serait dommageable pour toutes les nations spatiales, y compris les plus avancées » préviennent les juristes.Un monde obscur, secret et infiniment fascinantÀ lire dans le Guardian, qui consacre tout un article aux « espionnes » de la Première guerre mondiale à nos jours parce qu’une exposition s’ouvre ce weekend à l’Imperial War Museum à Londres. Le journal promet des histoires « troublantes » parfois même « choquantes » avec évidemment des gadgets : « un rouge à lèvre avec caméra intégrée », « une boîte de maquillage avec des compartiments secrets ». Bref… tout l'attirail de 007 mais version féminin, certes un peu cliché de nos jours. D’ailleurs, l’expo montre cette évolution, comment le métier s’est transformé, adapté au fil du siècle au gré des guerres, et d’une géopolitique mouvante. « Espion Mensonge et tromperie », c’est à découvrir à partir de samedi.
9/27/2023 • 4 minutes, 58 seconds
À la Une: le risque de shutdown aux États-Unis
Cette paralysie du gouvernement due à l’incapacité du congrès à se mettre d’accord sur le budget... « Dure semaine en perspective à Washington » résume le Devoir alors que pour le South China Morning Post : « le congrès américain passe en mode crise ». En Allemagne Der Spiegel parle d’un « poker impitoyable ». Il faut dire qu’« aucun accord n’est en vue » se désespère le Washington Post qui constate que le « Congrès retourne au travail ce mardi. Il dispose de moins de cinq jours pour trouver un accord permettant d'éviter la fermeture du gouvernement ».Pédagogue, le Devoir explique ce risque de paralysie en 5 questions. Le journal québécois rappelle que ce vote est une simple « formalité, sauf quand la procédure se retrouve au cœur de tempêtes politiques ». Et c’est bien le cas en ce moment explique le Devoir : « une minorité d’élus extrémistes cherchent à exploiter la faible majorité du Parti républicain à la Chambre, d’à peine dix voix ». Objectif : « imposer leur programme politique ultraconservateur […] ils vont même jusqu’à s’opposer au leader républicain à la Chambre, Kevin McCarthy ».Kevin McCarthy qui selon le China Morning post « fait face à une insurrection de républicains d'extrême droite désireux de réduire les dépenses, même si cela signifie réduire les services fédéraux pour des millions d'Américains ». Car comme le rappelle le Times Of India, ce sont les citoyens américains qui feraient les frais de cette fermeture fédérale. Le quotidien de citer le secrétaire américain à l’agriculture selon qui « la fermeture du gouvernement mettrait en péril l’assistance nutritionnelle pour près de 7 millions de femmes et d’enfants qui dépendent des allocations ».Dès ce mardi soir, le congrès va donc tenter d’avancer pour éviter un shutdown à minuit samedi prochain ?Et la balle est dans le camp du président de la chambre des représentants rappelle le Washington Post pour qui Kevin McCarthy pourrait être amené à prendre une décision déterminante : « Soit il soumet à la Chambre un projet de loi bipartisan et risque de perdre son poste de président, soit il ne prévoit pas de voter sur la proposition du Sénat et se range du côté des législateurs de la droite dure en déclenchant le shut down ».Le New York Times se penche d’ailleurs sur la tentative du Sénat d’éviter une fermeture. « Un projet de loi de dépenses d'urgence qui permettrait aux agences fédérales de continuer à recevoir de l'argent après la fin de l'année fiscale ce week-end ». Et ce qui bloque nous explique le quotidien : c’est l’aide à l’Ukraine.Et pourtant, il existe « un large soutien bipartisan au Sénat en faveur de l'octroi de fonds à Kiev ». Mais « un bloc important de républicains de la Chambre des représentants s'oppose à tout financement supplémentaire ». Selon le New York Times, « ce bloc insisterait très probablement pour que ce financement soit retiré du projet de loi et renvoyé au Sénat, ce qui ralentirait toute résolution alors qu'il reste peu de temps ».Et sans surprise, c’est Donald Trump qui est le plus grand défenseur de la ligne dure côté républicains. Le journal de citer l’ancien président : « Les républicains ont perdu gros sur le plafond de la dette, n'ont rien obtenu et s'inquiètent maintenant d'être blâmés pour l'arrêt du budget ». Le milliardaire de conclure, en lettres capitales sur X : « À moins que vous n'obteniez tout, ne votez pas le budget ! »Une position qui met en lumière les divisions du parti républicain. Le Washington Post souligne que les conservateurs sont « bien conscients que leur parti sera probablement accusé d'avoir déclenché un shutdown ». Le post constate que « certains alliés de McCarthy commencent à pointer du doigt la poignée de partisans de la ligne dure qui ont refusé de faire avancer le projet de loi sur les crédits de la défense la semaine dernière ».La presse internationale revient également sur l’annonce par l’Ukraine de la mort du chef de la flotte russe en mer noire lors d’une frappe sur le QG de la marine à Sébastopol. Annonce démentie par la Russie ce mardi.« Si elle était confirmée, la mort de Sokolov, 61 ans, serait un coup dur pour le Kremlin » constate le Times. Et si le conditionnel est de rigueur, c’est parce que « Les forces spéciales ukrainiennes n'ont fourni aucune preuve de la mort présumée de Sokolov ou d'autres officiers. Les deux parties au conflit ont publié des informations trompeuses sur les victimes ».Le Japan Times se fait d’ailleurs l’écho du bilan communiqué par les Russes après la frappe : « un militaire disparu ». De quoi trancher avec celui communiqué par les forces spéciales ukrainiennes et cité par le New York Times : « l'attaque a tué 34 officiers, dont le commandant de la flotte, et en a blessé 105 autres ». Le quotidien de préciser que « cette attaque a eu lieu lors d’une réunion des commandants russes, dont l’armée ukrainienne aurait été au courant ».Peu vraisemblable selon le Times à Londres. Le journal qui cite des analystes selon lesquels « il est peu probable que de hauts gradés tiennent une telle réunion dans cet important bâtiment à colonnades après une série de frappes ukrainiennes précises sur des cibles en Crimée ces dernières semaines ». La seule chose qui semble certaine, c’est que le QG de la flotte russe en mer noire a bien été frappé. Le Guardian décrit des images de l’attaque « montrant des missiles Storm Shadow fournis par les Britanniques frappant le toit du quartier général naval de Sébastopol ».Au-delà du fait de savoir si le commandant de la flotte russe en mer noire a bien été tué dans la frappe, le New York Times s’intéresse surtout à la stratégie ukrainienne vis-à-vis de la Crimée. Le journal donne la parole à des analystes selon lesquels « En attaquant la péninsule, l’Ukraine rend plus difficile pour le Kremlin l’utilisation de la région comme plaque tournante logistique » pour sa guerre. Pire, « elle oblige Moscou à redéployer des batteries antimissiles provenant d'ailleurs sur le champ de bataille vers la Crimée ».
9/26/2023 • 5 minutes, 28 seconds
À la Une: l’accord trouvé entre les scénaristes et les studios pour mettre fin à la grève qui paralyse Hollywood
« Hollywood tout proche d’un happy end » titre Le Soir en Belgique. « Après 146 jours de grève », le New York Times note que « La Writers Guild of America a obtenu l’essentiel de ce qu’elle voulait. Mais une grande partie d’Hollywood reste fermée ». Le Wall Street Journal explique pourquoi : « La WGA est encore en train de finaliser le protocole d'accord avec la coalition qui représente les studios et les streamers de cinéma et de télévision ».En Suisse, Le Temps se fait l’écho de la position du syndicat « personne ne doit reprendre le travail tant que la Guilde ne l’a pas expressément autorisé. Nous sommes toujours en grève jusqu’à ce moment-là ». Message reçu par les « 11 000 membres du syndicat » observe le Washington Post. Selon le Times à Londres, « L'accord doit être approuvé par le conseil d'administration et les membres de la guilde avant la fin officielle de la grève ». Un accord dont on ignore les détails « hormis sa durée : trois ans » nous apprend le Japan Times.Le Washington Post cite la WGA qui parle d’un accord « exceptionnel » qui prévoit « des gains et des protections significatives pour les scénaristes ». Le South China Morning Post rappelle quelques-unes des revendications des grévistes, qui laissent présager du contenu de l’accord : « meilleure rémunération, personnel minimum dans les salles d'écriture et un réel encadrement de l’utilisation de l'intelligence artificielle ». Mais comme le souligne O’Globo au Brésil, « Même si la grève des scénaristes prend fin, il n'en est pas de même pour celle des acteurs ».Car ce sont bien deux grèves, et non pas une qui paralysent Hollywood ?« Du jamais vu depuis 1960 » rappelle le Wall Street Journal pour qui, « une résolution de la grève des scénaristes pourrait justement ouvrir la porte à un accord avec la Screen Actors Guild, le syndicat des artistes interprètes en grève depuis la mi-juillet ». Pour le quotidien, « la résolution des deux grèves pourrait sauver au moins une partie de la saison télévisée ».La presse internationale constate d’ailleurs les dégâts de ces mois sans travail… Le coût économique devrait « avoisiner les 5 milliards de dollars » rappelle le South China Morning Post. Le quotidien hongkongais pour qui « les manifestations ont pris des allures de lutte des classes ». Le journal de lister les professions touchées par la grève : « caméramans, menuisiers, assistants de production, traiteurs, fleuristes, fournisseurs de costumes et autres petites entreprises qui soutiennent la production cinématographique et télévisuelle ».Face aux conséquences désastreuses pour l’économie du cinéma américain, El Pais constate que les grands patrons de studios ont dû s’impliquer directement dans les négociations. « Bob Iger, de Disney, David Zaslav de Warner Bros ou encore Ted Sarandos pour Netflix se sont rendus dans les bureaux de l'Alliance des producteurs de cinéma et de télévision » pour accélérer les négociations. Elles devaient s’achever nous apprend le quotidien espagnol « avant les vacances de Yom Kippour qui ont débuté ce dimanche soir ».Et c’était loin d’être gagné constate le South China Morning Post selon qui « Les dirigeants ont parfois attisé les tensions. Le directeur général de Disney, Bob Iger, qui vient tout juste de prolonger son contrat qui lui offre une prime annuelle équivalente à cinq fois son salaire de base, a critiqué les scénaristes et les acteurs en grève, qualifiant leurs revendications de « tout simplement pas réalistes ». Il a donc depuis assoupli sa position…La presse internationale revient également sur la mort d’un chef mafieux en Italie : Matteo Messina DenaroDisparition remarquée car le Temps rappelle qu’il était « Le dernier représentant de la vieille garde de la Cosa Nostra ». À Londres, le Guardian parle d’un décès « des suites d’une longue maladie ». « Un cancer du colon » précise le Temps. Et c’est justement à cause de ce cancer qu’il a été arrêté en janvier dernier raconte le Soir. « C’est en se rendant dans une clinique que le dernier grand capo sicilien vivant, recherché depuis 1993 a été interpellé ». Un homme qui était déjà bien diminué selon les photos qui le montrent, tête basse, sous la pluie, encadré par deux carabiniers, emmitouflé dans une veste en cuir fourré, un large bonnet enfoncé jusqu’aux oreilles.Mais derrière cet homme diminué se cache « un assassin impitoyable » rappelle le Temps. « Avec les personnes que j'ai tué moi-même, je pourrais remplir un cimetière » se serait-il même vanté auprès d’un ami. Auprès d’un ami, car à la police, il n’a jamais rien dit rappelle la Repubblica.Une absence d’aveux qui ne l’a pas empêché d’être condamné « 6 fois à la prison à perpétuité » précise le Temps. Le Guardian raconte que « pendant 30 ans, chaque fois que les enquêteurs semblaient se rapprocher de leur cible, tel un fantôme, Denaro disparaîtrait et réapparaissait aux quatre coins du monde ». Mais en réalité nous apprend le Temps : « il vivait dans un appartement confortable, près de sa ville natale de Castelvetrano, dans l'ouest de la Sicile ».Le quotidien qui cite la procureure Teresa Principato selon qui « si le mafieux a pu échapper à la police si longtemps, c’est qu’il bénéficiait de protections à un très haut niveau », sans plus de précisions… Le Guardian souligne que l’homme « détenait la clé de certains des meurtres les plus atroces perpétrés par la mafia sicilienne, notamment les attentats à la bombe qui ont tué les légendaires magistrats anti-mafia Giovanni Falcone et Paolo Borsellino ».« Les enquêteurs craignent désormais que le dernier parrain de la mafia sicilienne ait emporté ces secrets dans sa tombe » conclue le journal. Selon il Corriere della Sera, « des préparatifs sont en cours en vue de son enterrement dans le caveau familial, au côté de son père, Don Ciccio » qui fut lui aussi un des grands parrains de la mafia sicilienne.
9/25/2023 • 5 minutes, 6 seconds
À la Une: Zelensky face au risque de «lassitude» de ses alliés - après 18 mois de guerre en Ukraine
« Le président de guerre ne séduit plus », titre Die Welt, « c'est une nouvelle réalité » assure également le Wall Street Journal « la guerre de l'Ukraine contre la Russie s'avère plus difficile à faire accepter aux occidentaux » alors que le conflit s'enlise et va encore durer. Le président Zelensky a ainsi été confronté ces derniers jours « à des conversations difficiles à Washington », note le Guardian « loin de l'accueil de héros qu'il avait reçu il y a 9 mois lors de sa 1ʳᵉ visite à Washington, avec une standing ovation au Congrès », cette fois, souligne le quotidien britannique « il a dû s'adresser au Sénat à huis clos et surtout faire face à l'hostilité grandissante d'une partie des Républicains à la Chambre des représentants qui rejettent tout nouveau financement pour l'Ukraine ». Avec des mots très durs du patron républicain de la Chambre, Kevin McCarthy qui s'est interrogé « sur la réalité du plan de victoire de Zelensky » et a insisté sur « l'obligation de rendre compte sur l'argent que les Etats Unis ont déjà versé ». Parallèlement à « ce scepticisme » des élus de droite américains, « des fissures commencent également à apparaître dans le soutien européen », note le Frankfurter Allgemeine Zeitung alors que la Pologne sur fond de conflit céréalier avec Kiev « menace de ne plus envoyer d'armes » à l’Ukraine. « Une fin déclarée de la solidarité militaire », commente le quotidien allemand qui intervient certes « en pleine campagne électorale en Pologne », mais qui traduit également, comme aux Etats Unis « une certaine lassitude » face à une guerre.Le soutien indéfectible de Joe Biden à l'Ukraine « Nous sommes avec vous, nous restons avec vous », a assuré Joe Biden en recevant son homologue ukrainien hier à la Maison Blanche avant d'annoncer « une nouvelle tranche d'aide militaire 325 millions de dollars » et la garantie que les chars Abrams arriveraient en Ukraine dès « la semaine prochaine », rapporte le Washington Post. Mais pas « de missiles tactiques à longue portée que Kiev réclamait pourtant avec insistance » souligne de son côté le Wall Street Journal « même si cette possibilité reste sur la table ». Malgré les mises en garde de Zelensky qui assure que « l’Ukraine perdra la guerre sans aide supplémentaire », sa visite à Washington « ne semble en tout cas pas avoir eu d'impact immédiat » commente le New York Times, au grand dam de l'éditorialiste de Die Welt, qui raille « le scepticisme et la lassitude de l’Occident » alors que « pour le peuple ukrainien, la guerre elle-est toujours bien réelle ». La grave crise diplomatique entre l’Inde et le Canada inquiète les OccidentauxL’Inde a décidé hier de « suspendre l'octroi de visas aux citoyens canadiens », marquant souligne le New York Times « une escalade brutale dans le conflit diplomatique qui a suivi les accusations du 1ᵉʳ ministre Trudeau selon lesquelles des agents indiens étaient à l'origine de l'assassinat d'un leader sikh sur le sol canadien ». Une détérioration des relations qui même pourrait « avoir des conséquences plus larges pour l'Occident », analyse un spécialiste dans le Guardian qui voit dans la violente colère de New Delhi « les signes d'une politique étrangère indienne plus affirmée ». Comme si forte de sa nouvelle puissance géopolitique, démontrée au dernier G20 « L'Inde pourrait devenir plus encline à s'offusquer et plus disposée à prendre des mesures de rétorsions ». Ce n'est pas encore la diplomatie de « guerrier loup » comme la pratique les chinois, souligne encore le Guardian, mais « le déclin des relations entre le Canada et l'Inde signale l'émergence d'une politique étrangère indienne potentiellement agressive » contre l'Occident.Embarras des Etats-Unis qui considèrent l'Inde comme un partenaire stratégique « Joe Biden est pris entre deux alliés », analyse le New York Times, entre son voisin et allié historique canadien et le géant indien « que le président américain s'est donné pour priorité de courtiser pour contrer la Chine et la Russie » assure le quotidien américain « même si l'Inde de Modi a reculé sur le plan de la démocratie ». Pour autant « Washington ne peut ignorer un assassinat extra-judiciaire dans un pays qui est un allié clé », estime le Guardian. C'est assurément une « vraie source d'embarras » pour Biden, acquiesce le New York Times même si « dans sa grande bataille contre la Chine, Joe Biden semble aujourd'hui prêt à s'accommoder de l'aide de certaines autocraties, comme l'Inde pour lutter contre des dictatures plus grandes et plus dangereuses. »
9/22/2023 • 5 minutes, 8 seconds
À la Une: Londres reporte ses objectifs climatiques pour éviter «de ruiner les Britanniques»
« L'humanité a ouvert les portes de l'enfer », titre El Pais, qui reprend la vigoureuse dénonciation hier (mercredi) d'Antonio Guterres , le secrétaire général des Nations unies très remonté contre l'inaction et le manque d'ambition des dirigeants mondiaux pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre alors que, a-t-il martelé, la planète est en pleine ébullition « après un été torride, une chaleur épouvantable, des inondations et des incendies de forêts de plus en plus dramatiques dans le monde entier ». Mais même face au désastre en cours « il est révélateur » souligne le Guardian « de noter que bon nombre des émetteurs de carbone de la planète dont les deux plus gros pollueurs que sont les États-Unis et la Chine n'ont pas participé à ce mini-sommet climat à New York ». « Absents comme l'étaient également la France et le Royaume-Uni, alors que le président brésilien Lula qui devait prendre la parole, s'est également fait porté pâle », raille le quotidien britannique. À trois mois de la Cop 28 à Dubaï, ce manque d'ambition devient vraiment inquiétant, d'autant plus, met en avant le Times, que « c'est précisément hier également que le Premier ministre britannique resté à Londres, a choisi d'annoncer un coup de frein à certains de ses engagements climatiques ».Londres reporte ses objectifs climatiques C'est « un gros coup de frein » sur l'ambition climatique du royaume, commente le Washington Post qui rapporte la décision du Premier ministre Sunak « de reporter notamment de 5 ans à 2035 l'interdiction de ventes des véhicules neufs à essence ou au diesel », pour éviter « de ruiner les Britanniques ». C'est « l'un des plus grand revirement de Rishi Sunak depuis son entrée en fonction » note également le Guardian qui dénonce une stratégie purement électoraliste, « une tentative de placer son gouvernement sur une voie plus radicale pour contrer les travaillistes en vue des élections l'an prochain ». Une marche arrière qui a provoqué « un tollé à tous les niveaux », note Le Temps « jusqu'au sein du parti conservateur et dans une large partie de l'industrie ». Très en colère, le Financial Times pour qui « en renonçant à sa position morale, Rishi Sunak permet à d'autres grandes économies de ralentir également leurs efforts et rend la tâche plus difficile pour persuader les marchés en développement de faire ce qu'il faut ». « Ce recul est sans doute la plus grande erreur du Premier ministre Sunak », tacle encore le quotidien financier britannique, qui met en doute « sa capacité et son mérite à conserver son poste après les prochaines élections ».L'Azerbaïdjan « rétabli sa souveraineté » sur le Haut-Karabakh « Ils se sont déjà rendus, c'est fini », titre le Frankfurter Allgemeine Zeitung, « après seulement une journée de guerre, les troupes azéries avec la médiation de la Russie ont arraché aux séparatistes arméniens du Karabakh un cessez-le-feu dont les termes équivalent sans doute à mettre fin à l'existence de l'enclave arménienne dans la région », souligne encore le FAZ. « Ni la Russie, ni l'Arménie ne voulaient ou ne pouvaient venir en aide aux séparatistes arméniens », explique de son côté le Suddeutsche Zeitung , « le Premier ministre arménien avait insisté sur le fait qu’il ne laisserait pas entraîner son pays dans une nouvelle guerre contre l'Azerbaïdjan, et de son côté la Russie n'a tout simplement pas voulu aider son allié arménien qui avait refusé de soutenir sa guerre en Ukraine », commente Le Temps qui note « l'esprit de revanche de Moscou qui a rejeté hier la débâcle sur l'Arménie, expliquant que s'il elle était restée du côté la Russie cela ne serait pas arrivé ».La crainte désormais d’un « nettoyage ethnique » Alors que viennent de s'engager les premiers pourparlers entre l'Azerbaïdjan et les séparatistes, « l’enclave arménienne et ses quelques 120 000 habitants ne peuvent espérer que très peu de considération de la part du président Aliyev, qui entend tout simplement démanteler le « régime illégal » des arméniens au Haut-Karabakh », explique Le Temps. De quoi laisser redouter « une véritable épuration ethnique » qui viderait l'enclave de ses habitants, s'inquiète le Frankfurter Allgemeine Zeitung. De nombreux Arméniens craignent « une vengeance violente de la part des Azerbaïdjanais après des décennies de résistance », note également Die Welt qui rapporte que « des centaines d'entre eux tentent déjà de fuir l'enclave », des arméniens prêts à « abandonner des terres qu'ils habitent pourtant depuis des siècles », se désole le quotidien allemand.
9/21/2023 • 5 minutes, 10 seconds
À la Une: la crainte de l’embrassement dans le Haut-Karabakh où l'Azerbaïdjan repart à l'offensive
Alors que vient tout juste de s'instaurer ce mercredi matin un « cessez-le-feu », et l'ouverture de négociations, la presse ce matin ne cachait pas en tout cas son pessimisme sur la situation dans cette région disputée depuis des décennies dans le Caucase Sud. « C'est une nouvelle guerre qui éclate aux confins de l'Europe », s’alarmait ainsi Die Welt alors que l'Azerbaïdjan entend « reprendre par la force le Haut-Karabakh ». Trois ans après la dernière guerre dans cette région sécessionniste du Sud Caucase, « qui fait partie du territoire azerbaïdjanais — mais qui est majoritairement peuplé par des arméniens », explique le Suddeutsche Zeitung. « Après avoir soumis la population arménienne à un blocus quasi total pendant plus de 9 mois », Bakou a ainsi lancé hier « une vaste campagne de bombardements sur l'enclave séparatiste qui a déjà fait une trentaine de morts », rapporte El Pais. L'Azerbaïdjan parle d'une « opération anti-terroriste », mais les véritables objectifs du régime sont très clairs, explique Die Welt « les derniers arméniens doivent être chassés de la région ou mourir ». « Bakou exige une reddition totale, un retrait inconditionnel et total des forces armées séparatistes » souligne le New York Times, ce qui fait redouter « le spectre d'une nouvelle guerre entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan », même si Erevan dit « ne pas avoir de troupes au Karabakh , laissant entendre que les forces séparatistes étaient seules face à l'armée azerbaïdjanaise ». Un embrasement dénoncé par l'ensemble des pays occidentaux, de l'Union européenne à Washington, mais également par Moscou, souligne Le Temps , « le grand allié de l'Arménie qui avait aidé à la résolution du dernier conflit il y a 3 ans », mais qui cette fois est accusé par Erevan « de ne pas en faire assez pour maintenir la paix ».La Russie semble lâcher l'ArménieMême si Moscou rejette ces accusations, et se dit extrêmement préoccupé « par cette nouvelle escalade dans le Haut-Karabakh », la Russie est surtout « préoccupée par sa propre guerre en Ukraine », souligne le Suddeutsche Zeitung. Mais pas seulement, commente de son côté le Times qui se demande même si « Poutine n'aurait pas donné son feu vert à l'attaque de Bakou contre l'enclave arménienne ». « Les Russes auraient pu certainement empêcher cette opération s'ils l'avaient voulu », explique un analyste dans le quotidien britannique qui souligne « que cette attaque intervient dans un contexte de rupture des relations entre l'Arménie et la Russie ». Alors que le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a refusé de soutenir l'invasion de l'Ukraine par la Russie », et « a également invité les troupes américaines à organiser des exercices d'entraînement conjoints en Arménie ce mois-ci ». « Des démarches qualifiées « d'inamicales » par le Kremlin qui avait d'ailleurs prévenu « que la présence de soldats américains sur le sol arménien « ne serait bénéfique pour personne, y compris pour l'Arménie », souligne encore le Times.Zelensky qualifie l'agression russe en Ukraine de « génocide » à l'ONU Première fois que le président ukrainien « s'exprimait en personne à la tribune des Nations unies » à New-York, souligne le Washington Post, « toujours vêtu de son treillis militaire, Volodymyr Zelensky a prononcé un discours passionné appelant à un soutien durable à la lutte de son pays contre la Russie ». « Le combat de l'Ukraine est celui du monde entier », a notamment mis en garde le président ukrainien avertissant les dirigeants du monde que « l'agression russe pourrait s'étendre bien au-delà de l'Ukraine », et accusant la Russie de « génocide », rapporte le New York Times. Après dix-neuf mois de guerre brutale, alors que la contre-offensive ukrainienne peine à percer, Zelensky s'est lancé dans une délicate mission « d'empêcher le monde de perdre son intérêt ou sa patience envers l'Ukraine » explique encore le Times, un soutien d'autant plus urgent, que la droite américaine, les élus républicains s'inquiètent du coût de la guerre « qui consomme trop de ressources et détourne d'autres priorités », note le Washington Post. « Le discours du président Zelensky a en tout cas été très applaudi », rapporte Le Soir « mais pas par toutes les délégations, il n'y avait aucun ministre russe dans la salle pour l'écouter », souligne le quotidien de Bruxelles.La France reçoit le roi d'Angleterre ce mercredi, et puis le Pape en fin semaine « Macron, le roi et le Pape », titre Le Temps qui fait valoir qu'il s'agit là « de visites à la hauteur de sa fonction », dans une France où le président Macron prête particulièrement le flanc au qualificatif de « monarque républicain ». Et il va donc mettre les « petits plats dans les grands » pour recevoir ce mercredi le roi Charles III, « visite fastueuse avec réception ce soir au château de Versailles » souligne le Guardian, et qui « va marquer une réinitialisation cruciale des relations franco-britanniques après l'effondrement quasi-total de la confiance durant les années Boris Johnson ». Une relance de « l'Entente cordiale » entre les deux pays que le président français a également initié dès hier soir en recevant à l'Elysée « le chef de l'opposition britannique Keir Starmer », note de son côté le Frankfurter Allgemeine Zeitung, le leader travailliste qui est considéré à Paris « comme le futur Premier ministre du Royaume-Uni ». Entre le « soft power » du roi Charles et la volonté de Starmer de se rapprocher de l'Union européenne, « l'entente franco-britannique » est véritablement en passe de se remettre sur de bons rails, estime le quotidien allemand.
9/20/2023 • 5 minutes, 25 seconds
À la Une: Biden sous le feu de la critique après l'échange de prisonniers avec l'Iran
Même si le gouvernement américain se défend d'avoir versé « une rançon » arguant que ces 6 milliards de dollars « provenaient de fonds iraniens gelés sur un compte en Corée du Sud », l'opposition républicaine américaine est, elle, « vent debout », rapporte le Guardian pour dénoncer un accord « qui va encourager d'autres prises d'otages ». Une crainte partagée par une grande partie de la presse internationale. « Cinq otages américains libérés contre 6 milliards, cela fait un milliard par otage », note le Times, de quoi encourager « le cycle misérable des prises d'otages », fustige le Washington Post, même si « le retour au pays de 5 Américains détenus dans la tristement célèbre prison d'Evin à Téhéran est un véritable soulagement ». Colère également du Wall Street Journal qui juge même « insultantes » les affirmations du gouvernement américain qui assure qu'au terme de l'accord passé avec Téhéran ces 6 milliards « ne seront consacrés qu'à l'achat de produits humanitaires comme de la nourriture et des médicaments ». Même si cela est vrai - souligne le quotidien américain- « cette manne d'argent permettra au régime de Téhéran de consacrer d'autres fonds -qu'ils auraient dû dépenser pour ces produits humanitaires à des activités beaucoup plus malveillantes, à des fins militaires ou terroristes ».Une possible « désescalade des tensions » entre Washington et Téhéran « Cet accord s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par l'administration Biden pour désamorcer les tensions avec l'Iran » analyse le New York Times, même si le gouvernement américain le nie et a « d'ailleurs annoncé de nouvelles sanctions contre l'Iran ». « Cet échange de prisonniers pourrait ouvrir la voie à des discussions sur des questions plus importantes, notamment la reprise de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien », estime également le Washington Post. Un accord complètement moribond, torpillé par l'administration Trump mais que le président Biden « s'est promis de relancer », note encore le Post. Reste à savoir si la libération de prisonniers américains favorisera « un compromis plus large entre Téhéran et l'Occident sur ce front nucléaire », commente de son côté le Wall Street Journal qui souligne que « Joe Biden et le président iranien Raïssi se retrouvent tous deux à New York aujourd'hui pour l'Assemblée générale des Nations Unies, mais qu'aucune réunion à haut niveau n'est prévue entre responsables iraniens et américains ». Le ton sera donné par le discours du président iranien ce mardi après-midi à la tribune des Nations unies, estime le Guardian, qui n'exclut pas « que Raïssi puisse, après cet accord pointer la faiblesse des Etats-Unis ».Meurtre d’un leader sikh : la crise diplomatique enfle entre le Canada et l'Inde « Une véritable escalade des tensions » commente l’Indian Express après l'expulsion hier d'un diplomate indien de haut rang du Canada, l'Inde à son tour a décidé d'expulser un diplomate canadien tout en « rejetant les accusations du 1er ministre Trudeau selon lesquelles l'Inde serait impliquée dans l'assassinat en juin dernier d'un leader sikh au Canada ». Des accusations que New Dehli jugent complètement « absurdes » qui cherchent juste, dénonce-t-elle, « à détourner l'attention de la question des terroristes et extrémistes sikh qui ont trouvé refuge au Canada et qui prônent la création au Pendjab d'un état séparatiste, le Khalistan, menaçant la sécurité de l'Inde », rapporte encore le quotidien indien. Les accusations du Premier ministre canadien « sont explosives et risquent d'envenimer les relations entre les deux pays », commente le New York Times, alors que le Canada « compte près d'un million et demi de citoyens d'origine indienne dont la moitié sont sikhs et qui craignent désormais pour leur sécurité personnelle ». « La victime Hardeep Singh Nijjar abattue en juin dernier en Colombie britannique avait reçu des menaces de mort », rapporte de son côté le Devoir alors que l'Inde « l'avait placé dès 2020 sur la liste terroriste », note encore le quotidien canadien.Des relations déjà extrêmement tendues Suite à cet assassinat, le coup de froid avec New Delhi s'est aggravé durant le G20 indien la semaine passée « où Modi n'a tenue aucune réunion bilatérale avec Trudeau », note le Devoir qui souligne que de son côté le Canada a annulé cette semaine « une mission commerciale prévue de longue date à Bombay et interrompu les négociations commerciales ». Les autorités canadiennes exigent de l'Inde « sa coopération dans l'enquête sur la mort de Nijjar », souligne le New York Times, et elles entendent bien « discuter des actions de l'Inde » avec leurs alliés notamment américains pendant l'actuelle Assemblée générale des Nations unies.
9/19/2023 • 5 minutes, 10 seconds
À la Une: le drame de Lampedusa met l'Europe sous pression
L'arrivée massive de migrants sur la petite île sicilienne de Lampedusa au large des côtes tunisiennes a « relancé l'épineux débat sur le partage des responsabilités entre les pays de l'Union européenne », explique le Suddeutsche Zeitung « alors qu'en 24 heures la semaine dernière -plus de 7000 migrants ont débarqué à Lampedusa, amenant l'île -qui compte tout juste 6000 habitants au bord de l'effondrement ». « Avec de scènes maintes fois décrites », note encore le quotidien allemand, « des milliers de personnes débarquant sur le quai, assoiffées, affamées débordant une police qui a répliqué à coups de matraque ». Un drame qui a conduit la patronne de la commission européenne Ursula von der Leyen à venir annoncer sur place hier, aux côtés de la Première ministre italienne Giorgia Meloni « un nouveau plan en dix points pour lutter contre l'immigration clandestine », rapporte Le Temps avec « un mélange de mesures de fermeté à l'encontre des passeurs mais également la volonté de faciliter l'entrée des migrants éligibles à l'asile en Europe ». Un plan « sans évolution majeure pour contenir le phénomène migratoire » raille El Pais pour qui Von der Leyen et Meloni ont juste « mis en scène une réponse européenne à l'immigration » avec une petite « visite de deux heures » qui ne résout rien, -raille le quotidien madrilène renvoyant cet épineux dossier « au prochain conseil européen en octobre prochain ». Déception partagée par La Repubblica qui note que les deux dirigeantes étaient à peine parties, après très leur courte visite « que déjà un nouveau groupe de naufragés arrivait sur la rive sud de l'île en quête de démocratie et de liberté ».À neuf mois des élections européennes, l’extrême-droite souffle sur les braises « Le vice-président du conseil italien Matteo Salvini se frotte les mains », assure Le Soir, Salvini qui est l'allié au gouvernement de Giorgia Meloni mais qui loin de Lampedusa hier accueillait la patronne du RN Marine Le Pen à la fête annuelle de la Ligue dans le Nord de l'Italie pour dénoncer en chœur « la submersion migratoire » « De quoi « concurrencer Meloni dans le camp de la droite radicale », commente le quotidien de Bruxelles pour qui « l'éventuel échec de la nouvelle stratégie de L'UE en matière de lutte contre l'immigration illégale, risque de donner un nouvel élan aux partis extrémistes en Europe ». « 127 000 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes depuis le début de l'année, soit près du double que l'an passé », note de son côté le Suddeutsche Zeitung qui appelle « l'Europe à la solidarité pour soulager l'Italie, et mieux répartir les réfugiés ». À défaut met en garde le quotidien allemand « Meloni sous la contrainte de sa coalition pourrait prendre des mesures qui sortent du consensus européen ».Libye : le général Haftar accusé de n'avoir pas empêché la catastrophe annoncée « Dans la ville côtière de Darna où des milliers d'habitants sont toujours portés disparus, alors qu'on compte plus de 11 000 morts », rapporte le Times « le chagrin se transforme en colère contre le maréchal autoproclamé Khalifa Haftar, et ses fils qui contrôlent tout l'est du pays, et qui n'ont rien fait pour entretenir les deux barrages en ruine qui ont facilement cédé sous la puissance des inondations emportant une grande partie de la ville de Darna dans la mer ». Pire encore aucune alerte n'a été lancée « alors que tout le monde savait » que ces barrages pourraient céder, souligne encore le quotidien britannique qui met en cause directement la responsabilité de Haftar 79 ans, « le fils spirituel de Kadhafi » revenu des États-Unis juste avant la mort de son ancien mentor en tant que « sauveur national autoproclamé et qui a plus le goût du pouvoir que la gestion des affaires gouvernementales ». Ses fils utilisent d'ailleurs « la réponse à cette catastrophe comme un moyen d'exercer un plus grand contrôle plutôt que de s'assurer que l'aide humanitaire parvienne aux civils », dénonce de son côté le Guardian qui pointe notamment le fils cadet Saddam Haftar 32 ans et souvent considéré comme l'héritier probable de son père et « qui a rapidement utilisé son rôle à la tête du comité libyen d'intervention pour légitimer sa position internationale, tout en gardant la mainmise sur l'aide internationale ». Une toute puissance du clan Haftar « qui ne laisse pas espérer qu'une enquête nationale ou internationale sur la catastrophe de Darna puisse établir leurs responsabilités dans la mort de ces milliers de libyens », se désole le quotidien britannique.
9/18/2023 • 5 minutes, 10 seconds
À la Une: un an après la mort de Mahsa Amini, la fronde contre le voile se poursuit en Iran
Alors que « ce week-end va marquer le premier anniversaire de la mort de Mahsa Amini, arrêtée pour avoir mal porté son voile, puis assassinée en prison » rappelle le Guardian déclenchant « la plus grande vague de manifestations en Iran depuis des années ». « Une année de brutalité et de courage en Iran », salue le quotidien britannique à l'instar de l'ensemble de la presse internationale. « C'était la première révolution des femmes dans le monde, et la plus grande menace à laquelle le régime théocratique iranien ait été jamais confronté » estime également le Times qui met en avant « le courage extrême » de celles qui sont descendues dans la rue « sachant qu'elles pourraient être emprisonnées, violées ou même exécutées ». Même des écolières ont participé, souligne le Times « se filmant en train de lever le majeur devant les photos omniprésentes du guide suprême Ali Khamenei ». Des mois de contestations « que le régime a géré comme il fait toujours » explique de son côté le Time magazine « en écrasant la dissidence », « plus de 20 000 personnes ont été arrêtées, plus de 500 tuées dont sept pendus ». « Pour Khamenei faire des concessions sous la pression ne fait que projeter la faiblesse et enhardir la dissidence », commente encore le magazine américain. Et pourtant, même si les manifestations se sont apaisées « la mort de Mahsa Amini hante toujours le régime iranien » fait valoir le magazine américain, le régime, à la veille de ce premier anniversaire qui s'inquiète encore - et met en garde « contre toute manifestation ».La résistance des iraniennes s'exprime désormais sous d'autres formes « La résistance n'a pas faiblit », le soulèvement « femme, vie, liberté » s'exprime juste « différemment » estime le New York Times. « C'est un mouvement irréversible », assure depuis la terrible prison d'Evin à Téhéran Narges Mohammadi, la célèbre militante des droits humains détenue depuis 8 ans et qui a pu envoyer des lettres à de nombreux quotidiens dont Die Welt qui publie son texte où elle dénonce notamment « l'amplification de la répression contre les femmes depuis un an » entre « tortures et violences psychologiques », une « brutalité » qui a ses yeux ne fait que « renforcer le fossé qui se creuse entre le régime et la population » qui plus est « alors que l'inflation et le chômage alimentent également la colère ». De fait estime le Times « même si les manifestations ont fini par s'apaiser, la résistance des femmes continuent sous d'autres formes », ainsi dans la capitale Téhéran « une femme sur cinq ans ne porte plus le hijab », « une véritable révolution tranquille, dans un pays où les femmes doivent se couvrir tout le corps depuis 40 ans ». Et à bas bruit, elles portent toujours les mêmes revendications, souligne de son côté la Repubblica « non seulement l'abolition du voile obligatoire, mais aussi les droits civiques et les libertés politiques et la fin de la théocratie ». « C'est comme une flamme sous la cendre » explique une femme médecin de Shiraz, dans le Times « elle couve et ne s'éteindra pas », « nous serons libres », dit-elle « c'est juste une question de temps et de moyens ».L’Occident partagé entre condamnations et volonté de maintenir le dialogueAprès avoir « condamné la répression et alourdit les sanctions contre Téhéran » au début du mouvement de protestation, le camp occidental, les États-Unis en tête semblent « très soucieux de relancer les accords sur le nucléaire iranien », souligne le Japan Times. Et ce alors même le régime des mollahs « reste toujours fermement aux commandes du pays », note La Repubblica. « La République islamique d'Iran qui s'est révélée trop rigide idéologiquement pour se réformer, mais également trop impitoyable pour s'effondrer », explique également le Time Magazine. Même si un accord majeur sur le nucléaire iranien ne semble pas réaliste pour l'heure « l'administration Biden devrait ainsi poursuivre les pourparlers avec Téhéran », souligne le quotidien américain. « Un maintien du dialogue » vivement dénoncé par Die Welt qui fustige « le manque de courage des pays occidentaux pour prendre des mesures décisives contre l'Iran », alors que les femmes iraniennes sont prêtes elles « à perdre leur vie dans leur combat », le régime iranien échappe encore à l'isolement « en utilisant la diplomatie pour servir ses objectifs politiques de pouvoir ». C'est une véritable erreur des « démocraties contre les régimes totalitaires », assure le quotidien allemand alors « que le mouvement des femmes iraniennes est loin d'être fini ».
9/15/2023 • 5 minutes, 12 seconds
À la une: la visite de Kim Jong-un à Vladimir Poutine en Russie
« Au cosmodrome de Vostotchny, la drôle de rencontre entre Kim et Poutine », titre Le Temps. Le journal suisse qui s’étonne : « On l’attendait au bord de l’océan, à Vladivostok, il est apparu sous un beau soleil dans la taïga sibérienne, à quelque 1 500 kilomètres de là ». Un franc soleil... et des relations au beau fixe. Le Guardian rapporte que « Kim Jong-Un a dit à Poutine que leur réunion avait porté les relations bilatérales à un nouveau niveau pour les 100 prochaines années ».Le Japan Times revient sur la crainte des États-Unis d’un « accord entre les deux États parias pour envoyer à Moscou des obus d’artillerie en échange de nourriture et de technologies militaires avancées pour Pyongyang ». Le Times à Londres se fait d’ailleurs l’écho des propos de Kim Jong-un qui « s’engage à soutenir la Russie dans son combat sacré en Ukraine ». De quoi donner raison aux États-Unis ? « Pour l’heure, rien n’a été communiqué officiellement concernant un éventuel accord pour des livraisons de matériel militaire », rappelle Le Soir en Belgique.Seule annonce officielle des deux parties, précise le Japan Times : « l’aide de la Russie à la Corée du Nord dans le domaine spatial ».Mais L’Orient le Jour se fait l’écho des propos de Dmitri Peskov en amont de la rencontre. Le porte-parole du Kremlin avait indiqué que « les deux dirigeants devaient parler de sujets sensibles sans prêter attention aux mises en garde américaines ».Les raisons de l’intérêt russe pour les armes nord-coréennes« L'armée russe brûle les obus d'artillerie en Ukraine à un rythme qu'elle ne peut pas soutenir », résume le Washington Post. Le quotidien rentre dans le détail : « 11 millions d’obus tirés par la Russie l’an passé, 7 millions cette année selon les prévisions des experts ».« À ce rythme de dépenses, la production seule peut difficilement suivre », poursuit le Post qui constate qu’en Russie, « la production d'artillerie ne dépasse pas les 2 millions d’obus par an ». Il faut donc en trouver là où il y a des stocks… Raisonnement qui marche aussi pour les États-Unis, nous apprend le New York Times. « L'histoire à l'envers dans un conflit où les Corées sont les fournisseurs », titre le quotidien. « Toujours techniquement en guerre », rappelle le Times, « les deux Corées se sont depuis engagées dans une course aux armements, construisant deux des plus grandes armées permanentes du monde, avec d'importants stocks d'armes ».À lire aussiLes sujets brûlants de la visite du leader nord-coréen Kim Jong-un en Russie« La Corée du Nord, bien qu'isolée et appauvrie, a donné la priorité au renforcement de ses capacités militaires ». Le journal fournit des chiffres qui donnent une idée de l’ampleur de l’arsenal de Pyongyang : « il est probable que la Corée du Nord dispose de dizaines de millions d'obus d'artillerie en stock. On estime que le pays possède jusqu'à 10 000 canons d'artillerie de 100 mm ou plus, soit plus que le total des armes de ce type utilisées par l'ensemble des pays de l'OTAN ».La Corée du Sud, elle, poursuit le quotidien, « a construit son industrie de défense en copiant les armes fournies dans le cadre de l'aide militaire des États-Unis ». Le New York Times constate que « Séoul a vendu ou prêté au moins des centaines de milliers d'obus d'artillerie à l'armée américaine ».Pour le Guardian, la présence du ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou aux négociations entre Poutine et Kim laisse peu de doute, même si « Le Kremlin a déclaré que les discussions sensibles entre voisins étaient une affaire privée. »Le New York Times conclut en donnant la parole à un universitaire en Corée du Sud selon qui « Même une machine de guerre désespérée n'échange pas ses joyaux militaires contre de vieilles munitions stupides ». Selon lui : « La confiance est si faible entre la Russie, la Corée du Nord et la Chine qu'une véritable alliance entre les trois n'est ni crédible ni durable ».Les « à côté » du voyage de Kim Jong-UnAu-delà de possibles livraisons d’armes et d’une coopération accrue entre les deux pays, le Washington Post parle du « glamour de cette visite » entre « trains blindés, réunion dans un port spatial isolé, dîner de salade de canard et de boulettes de crabe ». La presse toujours intriguée par le mode de transport du leader nord-coréen. Le Times à Londres parle d’un « luxueux train blindé », quand El Païs décrit un « train spécial de couleur vert olive ».Le journal espagnol qui précise que Kim « ne fait confiance à aucun autre moyen de transport que ce cuirassé, également utilisé par son père ». Et pourtant, en raison du poids du blindage, il « roule à une vitesse de 50 à 60 kilomètres par heure et met près d'une journée pour parcourir les 1 200 kilomètres qui séparent Pyongyang de Vladivostok » Et si ce train intrigue, « c’est parce que l’on sait peu de choses sur lui » rappelle un expert du Kings College de Londres à El Païs.Qu’à cela ne tienne, le Times of India propose une visite en images « dans le train blindé de Kim ». On est vite déçus… Puisqu'on ne trouve aucun cliché de l’intérieur du train. Tout juste apprend-on que ce moyen de transport est « bien équipé avec des salles de conférence, des voitures restaurant et des connexions pour téléphone satellite. Il transporte même », selon le quotidien, « des voitures de luxes ».À lire aussiSommet exceptionnel entre Poutine et Kim Jong-un: «Un aveux de faiblesse de la part de Poutine»
9/14/2023 • 4 minutes, 55 seconds
À la Une: les inondations dévastatrices en Libye, après le passage de la tempête Daniel
« D'abord le tremblement de terre au Maroc, et maintenant les inondations catastrophiques en Libye » se désole le Suddeustche Zeitung, « jamais les habitants d'Afrique du nord n'avaient été autant à la merci de la nature ». Une nouvelle tragédie qui fait bien sur la Une de l'ensemble de la presse internationale, avec à nouveau ces images de dévastation totale, « C'est un désastre qui dépasse l'entendement », titre le Guardian reprenant l'expression de la Croix rouge « qui parle de milliers de morts dans tout l'est du pays et d'au moins 10 000 disparus ». « Les pluies diluviennes ont provoqué la rupture de 2 barrages lundi près de la ville côtière de Derna, emportant des quartiers entiers dans la mer et détruisant une grande partie de la ville », rapporte le New York Times, qui fait la comparaison avec la brutalité de l'ouragan Katrina qui avait dévasté tout une partie des Etats Unis en 2005. « Rien que dans la ville de Derna, les inondations ont fait 6 000 morts »" assure La Repubblica qui rapporte « que des corps gisent encore partout dans la ville », alors que les bâtiments effondrés et l'empilement des voitures « bloquent les routes et empêche l'accès des secouristes aux zones les plus touchées ». Une situation catastrophique, dans une Libye toujours en plein chaos politique « Lla tempête elle-même n'est pas la seule cause de ces milliers de pertes humaines », explique le Guardian qui pointe les « 12 ans de chaos politique dans lequel est plongé le pays depuis la chute de Khadafi ». Des années d'instabilité politique et de guerre qui font que « la Libye était mal préparée à la tempête », souligne également le New York Times alors que « le pays est administré par 2 gouvernements rivaux à l'ouest et à l'est du pays » qui ont pris soin d'entretenir les infrastructures pétrolières (pour garantir leurs ressources) , mais « pas les infrastructures civiles comme les barrages et les hôpitaux ». Une guerre, et une faiblesse de l'Etat qui va également « compliquer les opérations d'aide et de sauvetage », note encore le quotidien américain. « Tout dépendra de l'aide internationale » , fait valoir le Wall Street Journal car la « Libye ne dispose pas des équipes de secours nécessaires ». Reste à savoir quelle coordination va pouvoir se mettre en place entre les gouvernements de Tripoli à l'ouest, et celui de l'Est sinistré « aux mains du général rénégat Hatftar que ne reconnaît la communauté internationale », souligne de son côté le Times.Aux Etats-Unis, les républicains lancent une enquête en destitution contre Joe Biden Une enquête lancée Kevin McCarthy, le président de la Chambre des représentants « sous pression des élus trumpistes de son camp qui menaçait de l'évincer de son poste de speaker », explique le New York Times, des élus républicains qui réclament depuis des mois une telle enquête en « affirmant que Joe Biden a profité de manière illicite des affaires de son fils Hunter à l'étranger, sans réussir à en apporter la preuve », souligne le quotidien américain. « C'est la fuite en avant des républicains » commente Le Temps, « alors que leur champion, Donald Trump a été inculpé 4 fois (et subira autant de procès l'an prochain), ils entendent ainsi contre-attaquer en parallèle à une campagne électorale de plus en plus empoisonnée ». « Même si ces allégations de corruption n'ont jamais été prouvées », 42% des Américains veulent y croire, souligne Slate, qui explique que les républicains espèrent avec cette enquête « agiter assez de fumée pour faire croire à un feu ». Parce que cette procédure n'a quasiment « aucune chance d'aboutir à la destitution de Joe Biden », note le Guardian, il faudrait pour cela « un vote du Sénat, et cette chambre est toujours contrôlé par les démocrates ».La biographie du milliardaire Elon Musk qui vient de paraître aux Etats-Unis laisse entrevoir un personnage assez inquiétantOui, la presse internationale n'est pas fan du tout, « les informations contenues dans cette biographie ne présagent rien de bon pour le sort de Tesla et de SpaceX », assène Die Welt pour qui « cette biographie dresse le portrait d'un entrepreneur mentalement instable ». Le quotidien allemand qui parle même « de sentiment de malaise » quand on apprend qu'Elon Musk gère ses entreprises avec les leçons qu'il tire « des jeux de guerre auquel il s'adonne en ligne », parmi lesquelles leçons « l'empathie n'est pas un atout », « Jouez la vie comme un jeu ». Décrit comme un homme « oscillant constamment entre dépression et euphorie », note de son côté El Pais, Elon Musk passe ainsi parfois en mode « démon », sombrant ainsi dans les « pires colères » même contre ses proches. « Une brutalité qui se manifeste dans la gestion de ses entreprises », souligne de son côté le Washington Post qui se demande « qu'est-ce que cela dit de notre monde actuel que tant de choses dépendent d'un homme comme Elon Musk ? ».
9/13/2023 • 4 minutes, 56 seconds
À la Une: le désespoir et la colère des survivants au Maroc alors que l'aide tarde à arriver
Trois jours après le terrible tremblement de terre qui a fait près de 3 000 morts, « le désespoir s'accroît dans les villages de montagne dévastés du Haut Atlas où l'aide n'arrive qu'au compte-gouttes », rapporte l'envoyé spécial du New York Times. Alors que les secouristes commencent enfin à arriver, après le long déblaiement des routes d'accès « l'étendue de la catastrophe apparaît » note également le reporter du Guardian qui fait état « de centaines de villages presque entièrement détruits » où les survivants « dorment depuis trois nuits dehors dans le froid privé de tout, d’électricité, de téléphone et de soins » avec le sentiment « d'avoir été -tout simplement abandonnés ». « Personne n'est venu nous aider », dénonce ainsi un survivant du village de Tarouiste, sur les contreforts de l'Atlas au sud de Marrakech, « où les habitants racontent comment ils ont dû eux-mêmes porter des cadavres en bas de la montagne, car aucune ambulance ni aucune autre aide n'étaient encore parvenu jusqu'à eux ». Dans sa voix, c'est tout le « chagrin et la frustration » de ces villageois laissés pour compte qui s'exprime, dit le Guardian. Un nouvel abandon pour ces populations pauvres du Haut Atlas, souligne Le Soir « où vivent des gens qui n'ont rien, et qui viennent de tout perdre », dans ces régions isolées que certains appellent avec mépris « le Maroc inutile ». C’est le « Maroc des oubliés », écrit l'écrivain marocain Abdellah Taïa dans El Pais « des oubliés qui souffrent et qui tombent sans cesse, et qui plus que jamais méritent notre solidarité ».Le silence « gênant » de Mohammed VI, réticent à toute aide internationale « À la grande surprise des responsables étrangers, le Maroc tarde à accepter les offres d'assistance humanitaire qui émanent du monde entier », souligne le Washington Post, n'acceptant jusqu'à présent que l'aide « des émirats , du Qatar de l'Espagne et de la Grande-Bretagne », même les Nations unies sont en attente « d'une demande d'assistance de Rabat », note le quotidien américain qui met en cause « la gouvernance fortement centralisée du Maroc, autour de son roi sans qui rien ne peut se faire ». « De quoi en tout cas créer un sentiment de malaise », estime Le Temps alors que « les secouristes actuellement déployés ne peuvent suffire à la tâche, face à l'ampleur des destructions dans le Haut-Atlas ». Et le silence du roi devient gênant, commente unanimement la presse internationale. Alors qu'on a appris en fin de matinée ce mardi qu'il pourrait se rendre dans un hôpital de Marrakech. La presse ce matin se faisait en tout cas insistante « Le Maroc sinistré attend toujours Mohammed VI » titrait El Pais, « Mais quand va-t-il se rendre dans les zones sinistrées ? » s'interrogeait également le Frankfurter Allgemeine Zeitung alors que le Times fait quant à lui valoir « que son absence au moment du séisme » alors qu'il se trouvait à Paris « attire l'attention sur sa vie de luxe en France, entre son hôtel particulier parisien et son château près de la capitale française ». « Des séjours notamment en France fréquents et longs, parfois plusieurs mois » souligne également le Financial Times « qui suscitent des inquiétudes et surtout bloquent la prise de décisions » dans son pays.Kim Jong-un en Russie pour une rencontre au sommet avec Poutine« Pour son 1er voyage à l'étranger depuis 4 ans, le leader nord-coréen a choisi la Russie pour probablement s’entretenir « contrat d'armement » avec Poutine » explique le Japan Times. C'est sûr qu'il ne s'agit pas d'une simple visite de « courtoisie » grince le ministère des Affaires étrangères américain, rapporte le Washington Post pour qui « Kim se rend en Russie avec une rare monnaie d'échange : les armes que veut Poutine », alors que le président russe cherche par tous les moyens « à reconstituer les stocks russes épuisés par la guerre en Ukraine ». « Cela pourrait marquer le début d'une nouvelle ère de coopération entre les 2 pays parias », commente le New York Times. « Un tournant inquiétant » analyse également le Japan Times avec la conclusion d'un accord possible sur la fourniture « d'obus d'artillerie et d'armes antichars nord-coréens en échange de nourriture et de technologies militaires de pointe pour Pyongyang ». Cela serait « une grave erreur » martèle Washington qui voit dans cette coopération « une véritable menace pour la stabilité mondiale » et a averti la Corée du Nord « qu'elle paierait le prix » si elle donnait suite à un accord avec la Russie, souligne encore le quotidien japonais.
9/12/2023 • 5 minutes, 21 seconds
À la Une: l'urgence humanitaire au Maroc après un séisme dévastateur
« Déjà plus de 2 500 morts, des villages entiers détruits et des milliers de blessés et de sans abri », rapporte le Suddeutsche Zeitung. C'est toute « la tragédie » du Maroc, frappé par un puissant séisme vendredi dernier, qui s'affiche en Une de l'ensemble de la presse internationale, avec ces images de dévastation, ces Marocains sous le choc errant au milieu des ruines. Car si les secours s'activent pour retrouver des survivants, dans de nombreux villages de montagne du Haut Atlas, au sud de Marrakech, à l'épicentre du séisme, « l'aide a toujours du mal à arriver », souligne l'envoyé spécial du Guardian à Moulay Brahim, un « village rural, très pauvre de 3 000 habitants », désormais réduit « à un amas de ruines sablonneuses ».Les survivants dorment toujours dehors, « grelottant dans la fraîcheur des nuits de montagne » et « en état de choc », après avoir dû eux-mêmes, « à mains nues », dégager les victimes ensevelies. Avec le sentiment d'avoir été « abandonnés », souligne également le reporter du Washington Post qui évoque « la colère et le désespoir » de ces populations du Haut Atlas, « où il n'y a toujours aucun signe des équipes de secours promises par le gouvernement ». Certaines des zones les plus touchées « ne sont accessibles que par hélicoptère », note de son côté le New York Times, qui évoque « une situation catastrophique » avec, dans ces zones reculées, « des populations presque entièrement abandonnées à leur propre sort ».Le silence de Mohammed VI et une aide internationale entravée « Le Palais royal est resté silencieux tout le week-end et seules des images du roi présidant des réunions d'urgence ont été diffusées sur les réseaux, mais sans prise de parole du souverain », note le Washington Post, qui souligne « qu'alors que les offres de soutien ont afflué du monde entier, les autorités marocaines n'ont accepté pour l'heure qu'une poignée de pays », « dont le Qatar, les Émirats, l'Espagne et le Royaume-Uni », mais pas la France, même si Paris réfute aujourd'hui « toute querelle diplomatique » avec le Maroc. « Le Maroc attend toujours Mohammed VI », titre El Pais, qui pointe lui aussi « le silence du gouvernement marocain ».Le Suddeutsche Zeitung déplore que « Rabat fasse encore preuve de retenue en matière d'aide internationale ». Face à la tragédie et à l'urgence, « des Marocains dénoncent sur les réseaux une réponse lente et non coordonnée », rapporte le New York Times, qui souligne que Washington attend encore le feu vert de Rabat pour apporter son aide. Une « aide internationale qui va être cruciale », estime Le Temps, à l'instar de La Repubblica, qui rapporte toute l'inquiétude d'un Marocain face au pouvoir centralisateur du roi, « qui décide de tout ». « S'il ne décide pas, rien ne se passera », dénonce-t-il, en se demandant « qui va donner un logement demain au millier de personnes déplacées et sans abri ».La diaspora solidaire alors que la reconstruction devrait prendre des années « La communauté se serre les coudes », explique un habitant du Haut Atlas dans le Washington Post. « Les familles marocaines installées en Europe ont envoyé de l'argent, alors que sur place les voisins ont ouvert leurs maisons et leurs garde-mangers aux sinistrés ». En France notamment, où « les binationaux franco-marocains et les étudiants sont nombreux, la solidarité joue à plein et plusieurs régions ont déjà annoncé qu'elles mettaient à disposition de l'aide humanitaire », rapporte le Guardian, alors que « pour les survivants, la question pressante reste de savoir quand ils recevront une aide significative et qui reconstruira leur village en ruine », souligne le quotidien britannique.Une reconstruction qui « pourrait prendre des mois sinon des années », estime la Croix-Rouge pour l'Afrique du Nord, « alors que la perspective de reconstruire dans des villages isolés et incessibles semblent encore plus difficile », rapporte le New York Times. « Il faudra des années pour que les régions sinistrées s'en remettent », analyse un spécialiste dans le Wall Street Journal, qui redoute même « l'effondrement économique de ces régions du Haut Atlas », très pauvres et qui dépendent des touristes, « qui viennent pour le ski ou pour les randonnées ». « Tous ces villages d'accueil sont aujourd'hui complètement détruits », note le quotidien américain, « une catastrophe économique quelques semaines avant la haute saison de ski, et alors que secteur commençait tout juste à se remettre de la pandémie de Covid ».
9/11/2023 • 5 minutes, 2 seconds
À la Une: l'Inde accueille un G20 mouvementé, plombé par les divisions sur la guerre en Ukraine
« L'aggravation des rivalités mondiales va éclipser le sommet des plus grandes économies du monde, assure le Wall Street Journal, alors que les dirigeants chinois et russe, Xi Jinping et Vladimir Poutine restent à la maison et que les États-Unis cherchent avant tout à renforcer leurs liens avec l'Inde pour contrer Pékin. »Au cœur de ces divisions, « la guerre en Ukraine devrait éclipser le sommet », analyse également le Washington Post qui souligne « que les divergences de vues au sein des pays du G20 sur la guerre menée par Moscou ont déjà plombé les derniers sommets internationaux » et qu'elles risquent bien de peser encore ce week-end à New Delhi, « où les réunions ministérielles sur toute une série de domaines, du commerce à la finance ne seront pas conclues par des déclarations communes comme elles devraient l'être normalement ».« Les divisions sont telles, sur le conflit en Ukraine mais également entre la Chine et l'Inde, Pékin et les États-Unis qu’il y a un fort risque qu'il n'y ait même pas de communiqué final commun », redoute un spécialiste dans le Guardian. Ce serait une « véritable première », depuis la création du G20 il y a 24 ans, qu'un sommet se termine « sans communiqué commun », note le Washington Post, ce qui contraindrait l'Inde « à produire une simple déclaration résumant les points sur lesquels les pays sont d'accord ainsi que les divergences. »Inde et États-Unis vont mettre à profit l'absence de Xi et PoutineMême si « la Russie et la Chine risquent bien de dominer le G20 par contumace », estime le Time magazine, l'Inde entend bien démontrer avec son G20 « qu'elle a la capacité de servir de pont avec le Sud mondial, qu'elle peut gérer les relations avec les puissances rivales ». Une volonté de « démonstration de puissance », qui a également des objectifs de politique intérieure pour le Premier ministre Modi, explique le magazine américain, « qui veut montrer qu'il est capable de bien faire les choses et qu'il a la force de le faire à moins d'un an des élections en Inde ».Une montée en puissance du géant indien qui est en tout cas « encouragée par les États-Unis », même si New Delhi n'a pas condamné la guerre en Ukraine, « Washington considère l'Inde comme un allié naturel capable de rivaliser avec la Chine », explique le Japan Times.Le président Biden se rend d'ailleurs au G20 principalement « pour renforcer les alliances contre la Chine », estime El Pais. Cela explique sa visite au Vietnam après le G20, « une étape spectaculaire », assure la Maison-Blanche pour « franchir un palier de plus dans la relation bilatérale avec Hanoï », et tenir tête à la Chine chez l'un de ses voisins. De quoi enrager Pékin, qui a organisé « sa propre visite cette semaine au Vietnam », pour officiellement « intensifier la confiance politique » entre les deux pays, rapporte le quotidien espagnol.Coupe du monde de rugby en FranceParmi les plus enthousiastes, la presse britannique qui rivalise de superlatifs pour saluer cette 10e Coupe du monde, « où la France et son capitaine Antoine Dupont vont servir un festin de rugby appétissant », estime le Guardian, alors que « tous les ingrédients sont là pour justifier l'énorme battage médiatique avec même la possibilité d'un vainqueur européen ».Un mondial qui « va mettre le rugby en valeur comme jamais », s'enthousiasme également le Daily Mail, alors que dans La Repubblica, l'ancien capitaine de sélection italienne Sergio Parisse salue « une Coupe du monde fantastique par son organisation, les infrastructures et la culture sportive ».Et pour commencer ce vendredi soir, c'est « le moment champagne », écrit encore le Guardian avec la rencontre entre la France et la Nouvelle-Zélande, qui met véritablement « la pression aux All Blacks », avoue le New Zealand Herald, le quotidien néozélandais qui, comme le Guardian, estime que la France « l'un des favoris du tournoi, a de réelles chances de remporter la Coupe du monde pour la première fois ».Une Coupe du monde sous très haute surveillance, à un an des JO« Pression énorme sur les forces de sécurité pendant les deux mois de compétition, souligne Le Soir. Alors que 600 000 supporters sont attendus dans tout le pays », le premier flic de France, Gérald Darmanin « n'a en tout cas plus le droit à l'erreur après le fiasco de la finale de la Ligue des champions il y a un an » La France a « mis le paquet » face aux possibles risques terroristes ou de débordements, assure le quotidien belge qui décrit un dispositif très important, « jusqu'à 7 500 policiers réquisitionnés les soirs de match à hauts risques, des caméras de vidéos surveillance partout et même un dispositif anti-drones pour empêcher le survol des stades. »À moins d'un an des JO, cette Coupe du monde de rugby « servira en quelque sorte de répétition générale pour possiblement ajuster le tir », souligne de son côté El Pais.
9/8/2023 • 5 minutes, 14 seconds
À la Une: la Russie dénonce la fourniture «d’armes à sous-munitions» américaines à Kiev
Moscou voit, dans la fourniture de ces armes à sous-munitions, « le signe de l'inhumanité des États-Unis », rapporte le Washington Post. Le journal américain reprend les mêmes mots que l’Occident, qui a également condamné hier mercredi la « barbarie » et « l'inhumanité de la Russie » après « ce nouveau carnage » dans l'est de l'Ukraine. Comme le titre le New York Times, un tir de missile russe contre un marché très fréquenté qui a fait au moins 17 victimes civiles.Face à la terreur russe, les États-Unis montent également d'un cran dans leur soutien à l'Ukraine, avec une nouvelle enveloppe de « un milliard de dollars promise par le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken en visite à Kiev », avec dans ce nouveau paquet d'aide « la fourniture de ces munitions extrêmement controversées que sont les munitions à l'uranium appauvri », souligne le Washington Post qui y voit d'ailleurs « une escalade dans le type d'armement que les États-Unis vont fournir à Kiev ».Car ces munitions « légèrement radioactives et capables de percer les blindages » sont interdites par « une centaine de pays dans le monde en raison de leurs effets dévastateurs, parfois des années plus tard sur les enfants et autres civils qui tombent dessous par inadvertance », explique le New York Times. En adoptant « ces armes à sous-munitions pour aider la contre-offensive ukrainienne à aller de l'avant », commente le quotidien américain, « l'Ukraine et les États-Unis s'exposent ainsi à de fortes critiques sur la question du respect des droits de l’homme ».La guerre va durer encore longtemps en UkraineC'est l'avis unanime de la presse internationale. « Après trois mois de contre-offensive acharnée, les quelques avancées ukrainiennes sont un succès, mais pas encore la grande percée attendue », commente Die Welt. « La guerre sera encore très longue », titre Le Temps. « Au moins jusqu'en 2024 », estime également le Guardian qui explique « qu'il reste peu de temps avant que les pluies d'automne ne rendent toute avancée très difficile sur le champ de bataille. [...] La lenteur des progrès de cette contre-offensive va encore accroître la pression sur l'Occident pour la poursuite des livraisons d'armes », souligne le quotidien britannique.« Le camp occidental s'y prépare activement », assure le Temps qui rapporte que « des États-Unis aux pays de l'Otan, des dizaines de milliards ont déjà été budgétés pour financer l'armement des forces ukrainiennes et le remplissage des arsenaux occidentaux mis à contribution. »La Cour suprême mexicaine dépénalise l'avortementLa Cour suprême du Mexique a « statué hier [6 septembre, NDLR] à l'unanimité que les lois interdisant l'avortement étaient inconstitutionnelles et violaient le droit des femmes », rapporte le correspondant à Mexico du Guardian qui salue une étape importante pour « la liberté des femmes » et « pour les féministes mexicaines qui continuent de protester contre les taux catastrophiques de féminicides, d'agressions sexuelles et de violences domestiques dans tout le pays ».C'est « une décision de justice historique, se réjouit également le Times, dans un pays majoritairement catholique où l'église garde toujours une influence considérable », le « Mexique rejoint ainsi l'Argentine et la Colombie, des pays conservateurs qui ont également légalisé l'avortement ces dernières années », note le quotidien britannique.« Alors que les États-Unis restreignent le droit à l’avortement, le Mexique va de l'avant », souligne le Washington Post qui rapporte d'ailleurs que « depuis que la Cour suprême des États-Unis a annulé l'arrêt Roe v. Wade l'an passé, le Mexique est devenu la source de milliers de pilules abortives, expédiées clandestinement par la frontière aux Américaines désireuses de mettre un terme à leur grossesse. »Deux femmes se disputeront la présidence mexicaine en 2024Quelques heures après l'annonce de la Cour suprême, deux femmes sont sorties en tête des primaires politiques de leur parti, « Claudia Sheinbaum du parti de l'actuel président Obrador et Xochilt Galves représentant trois partis d'opposition ». Une première, un véritable « tournant » dans la vie politique mexicaine, salue El Pais qui voit dans ce face-à-face, « le couronnement de l'accession des femmes mexicaines à des postes politiques de premier plan ces dernières années, dans un pays où le machisme est souvent reflété dans tous les feuilletons, les chansons et les films ».« L'une d'entre elles sera probablement la première femme présidente du Mexique », salue de son côté le Washington Post qui note également que « l'évolution spectaculaire des Mexicaines vers le leadership politique où les deux chambres du Congrès sont dirigées par des femmes. [...]Ce n'est pas tout fait le pays de Barbie, ironise le quotidien américain, mais les progrès sont remarquables dans un pays où les femmes n'ont pu voter qu'en 1953. »
9/7/2023 • 5 minutes, 18 seconds
À la Une: un mois après le putsch au Niger, la France prépare le retrait de ses troupes
Alors que « la perspective d'une intervention militaire de la Cédéao, le bloc des pays ouest-africains semble pour le moment gelé, explique El Pais, la France s'apprête à retirer ses troupes du Niger, six semaines après le coup d'État qui a destitué le président Bazoum et porté au pouvoir une junte militaire que Paris refuse de reconnaître ». Le Premier ministre nigérien nommé par la junte, « Ali Mohammed Lamine Zeine a annoncé que des pourparlers avec Paris étaient en cours », rapporte encore le quotidien madrilène. Des pourparlers confirmés par le ministère de la Défense français et qui portent « sur le retrait d'une partie des forces françaises, ces 1 500 soldats déployés au Niger dans le cadre d'une mission anti-terroriste ».Un départ sous pression de la junte, et de la rue porté par un sentiment anti français, souligne de son côté Le Temps qui rapporte les manifestations du week-end dernier devant l'entrée de la base aérienne de Niamey « où des milliers de personnes ont scandé des slogans hostiles à la France » et réclamé le départ des troupes françaises. « Un véritable embrasement populaire contre l'ancienne puissance coloniale, qui se nourrit de l'inflexibilité de la France qui soutient toujours le président Bazoum », commente le quotidien suisse. Un départ partiel des troupes françaises qui pourrait peut-être « entraîner le départ des forces américaines », estime le New York Times. Les États-Unis maintiennent que « plus d'un millier de soldats au Niger » pourraient se replier « vers des pays de la côte ouest de l'Afrique », note le quotidien américain.La Cédéao privilégie toujours la négociation« Le président du Nigeria et de la Cédéao, Bola Tinubu a même laissé entendre que le bloc ouest-africain pourrait accepter une transition de neuf mois par rapport à sa position officielle qui reste la libération immédiate du président Bazoum et sa restauration au pouvoir », rapporte El Pais. Le quotidien espagnol note, comme l'ensemble de la presse internationale, « des signes de détente évidents entre la Cédéao et la junte nigérienne », alors que « l'option militaire refroidit », et que des négociations sont en cours « les putschistes espérant la levée des sanctions imposées à Niamey ». La junte a en tout cas rouvert l'espace aérien du Niger aux vols commerciaux le 4 septembre, « qu'elle avait fermé début août dans la crainte d'une intervention militaire », note Le Temps.Assaut du Capitole : un chef d'extrême-droite condamné à 22 ans de prisonVingt-deux ans de prison pour le leader des Proud Boys, Enrique Tarrio décrit par un juge, rapporte le Washington Post, « comme le leader ultime, [...] motivé par un zèle révolutionnaire » et qui, malgré le fait qu'il ne se trouvait pas ce jour-là à Washington, avait lancé les membres de son groupe d'extrême droite contre le Congrès américain « pour tenter de maintenir Donald Trump au pouvoir » après la victoire de Joe Biden à la présidentielle.« C'est la peine la plus longue jamais prononcée dans cette affaire de l'attaque du Capitole, où plus de 1 100 personnes ont été inculpées et 600 déjà condamnées », note le Guardian. « Autant de procès qui rappellent en tout cas avec force le chaos alimenté par les mensonges de Trump dans le but d'empêcher le transfert pacifique du pouvoir », souligne le quotidien britannique.« Tarrio n'a jamais manifesté de véritables remords », note le New York Times. « Sa condamnation doit faire partie d'une prise de conscience nationale si nous voulons un jour reprendre pied dans la démocratie », commente de son côté l'éditorialiste du Miami Herald.« Bharat », le nouveau nom de l'Inde ?Tout est parti des cartons d'invitation du G20 « formulés au nom du président du Bharat » et non pas du « président de l'Inde », rapporte The Hindu qui explique le mot « Bharat », « remonte aux anciennes écritures hindoues en sanscrit et désigne également l'Inde selon la Constitution du pays ».« Bharat est en tout cas l'appellation préférée des nationalistes hindous au pouvoir », du Premier ministre Modi qui cherchent « à éliminer les noms liés à l'époque coloniale britannique », explique le Washington Post, au grand dam des partis d'opposition qui voit eux dans ce possible changement de nom la volonté des nationalistes « d'affirmer la suprématie de la religion majoritairement hindoue sur les musulmans du pays ».L'Inde deviendra telle alors le Bharat ? « Un projet de loi pourrait être présenté pour soutenir ce changement dès le 18 septembre prochain, fait valoir India Today, lors de la session extraordinaire du Parlement ».
9/6/2023 • 5 minutes, 20 seconds
À la Une: la Russie prête à négocier des armes avec la Corée du Nord, selon Washington
Les discussions entre Pyongyang et Moscou sur un « éventuel contrat d'armement progressent activement et au plus haut niveau » a averti la Maison-Blanche le 4 septembre, qui assure que les deux chefs d'État Vladimir Poutine et Kim Jong-un ont d'ailleurs prévu de se retrouver « dès la semaine prochaine à Vladivostok » le grand port de la côte est de la Russie, rapporte le New York Times. Dans ce qui sera « l'une des rares incursions hors de son pays, Kim quittera Pyongyang, probablement à bord de son train blindé » pour rejoindre Poutine, détaille également le Washington Post, « afin de discuter d'éventuels contrats d'armements pour renforcer les forces de combat russes en Ukraine ».« Alors que la guerre en Ukraine tourne au vinaigre, la Russie demande ainsi l'aide de la Corée du Nord », commente le Guardian qui souligne « qu'après avoir soutenu les sanctions de l'ONU contre le programme nucléaire nord-coréen, Poutine se voit ainsi contraint de réévaluer ses relations avec Pyongyang. » En pleine contre-offensive ukrainienne, alors que la Russie a rapidement épuisé ses munitions, « Poutine entend ainsi sécuriser l'achat d'obus d'artillerie et de missiles anti chars nord-coréens. En échange de quoi, la Corée du Nord espère, elle, recevoir de précieuses devises étrangères pour continuer à financer le développement de ses missiles balistiques intercontinentaux », explique encore le quotidien britannique.Un rapprochement entre les deux états paria qui pourrait même « se concrétiser avec des exercices navals conjoints avec la Chine, note le Financial Times, une véritable première pour le régime de Pyongyang », et un véritable « défi pour les États-Unis » déjà à couteaux tirés avec Pékin.La Russie cherche à recruter parmi les étrangers« Alors que le nombre de victimes de la guerre augmente », la Russie n'hésiterait pas à « exploiter les ressortissants étrangers dans le cadre d'une vaste campagne de recrutement pour aller combattre en Ukraine », selon les informations du ministère britannique de la Défense, souligne le Guardian. Le quotidien britannique rapporte « que depuis la fin juin, Moscou a ainsi fait publier des annonces en ligne en Arménie et au Kazakhstan pour attirer des volontaires ».Avec à la clef des salaires alléchants, rapporte Die Welt « une prime de départ de près de 5 000 euros et un salaire mensuel commençant à 1 827 euros, soit nettement plus que le salaire moyen », souligne le quotidien allemand qui affirme qu'au-delà de ses recrutements volontaires, la Russie userait également de « coercition », forçant certains migrants d'Asie centrale à rejoindre l'armée russe « des ouvriers du bâtiment ouzbeks à Marioupol auraient ainsi vu leurs passeports confisqués avant d'être contraints de rejoindre l'armée ».L'absence confirmée de Xi Jinping au G20 inquiète les OccidentauxLe président chinois boude ostensiblement la réunion du G20 qui s'ouvre ce week-end en Inde. « Une première, note le South China Morning Post, première fois qu'un dirigeant chinois manquera cette réunion historique, qui plus dans un contexte de tensions croissantes avec l'Occident », commente le quotidien de Hong Kong qui souligne « que cette absence renvoi les espoirs d'une rencontre entre Xi et le président américain Biden au futur sommet de l'Apec en novembre prochain ».À lire aussiAvant le G20, l'Inde lance des manœuvres militaires près de la frontière contestée avec la Chine« Une absence qui révèle la profonde fracture entre la Chine et les États-Unis ainsi que d'autres pays occidentaux du G20 », commente également le Frankfurter Allgemeine Zeitung qui y voit l'émergence « d'une nouvelle guerre froide. »« Xi Jinping se comporte ainsi "en empereur" imposant son propre agenda et ses propres formats », analysent des spécialistes dans le Japan Times, qui soupçonnent Xi Jinping de sécher le sommet « pour ne pas renforcer le profil mondial de son grand rival indien », préférant « renforcer la Chine dans des groupes plus fiables à ses yeux, comme les Brics où le président chinois peut dicter l'ordre du jour. »« Cap'taine pirate » : le bandeau noir sur l'œil droit d’Olaf Scholz amuse la presseUne image surprenante, qui fait le tour du monde, publiée par Scholz lui-même sur X (ex-Twitter) pour expliquer sa malheureuse chute le week-end dernier en faisant du jogging, et qui l'a laissé l'œil tuméfié et des égratignures sur tout le visage. « Ça a l'air pire que ça ne l'est », a commenté le chancelier rebaptisé « le pirate de la chancellerie » par le Suddeutsche Zeitung qui salue néanmoins son « sens de l'humour ». Alors que les parodies, « les memes » se multiplient sur les réseaux sociaux.« Les dommages ne semblent pas avoir entravé sa capacité à travailler », rassure le Times qui ironise sur le fait que le chancelier « a d'ailleurs fermé les yeux sur les demandes de l'opposition qui souhaite ajouter la Géorgie et la Moldavie à la liste des "pays sûrs" en matière de demande d'asile. » Le « nouveau pirate Scholz fait en tout cas face à une rentrée difficile, souligne de son côté La Repubblica, avec des sondages en berne pour sa coalition et une économie allemande qui continue de s’enliser. »
9/5/2023 • 5 minutes, 26 seconds
À la Une: la relance de l'accord sur les céréales au cœur de la rencontre Erdogan-Poutine
« Six semaines après le retrait russe de l'accord sur les céréales », le président turc reprend ainsi « son bâton de médiateur » pour une rencontre ce lundi avec Vladimir Poutine dans la station balnéaire de Sotchi sur les bords de la mer Noire, note le Washington Post. « Une rencontre vitale pour tenter de relancer cet accord qui a permis à l'Ukraine d'exporter en toute sécurité des dizaines de millions de tonnes de céréales à travers la mer noire », explique le New York Times. Le quotidien américain qui rappelle « que cet accord négocié l'an passé par la Turquie et les Nations-Unies a véritablement contribué ainsi à atténuer la crise alimentaire mondiale provoquée par la guerre en Ukraine ». Un an après, cette nouvelle rencontre se tient dans un contexte extrêmement tendu, souligne le Guardian qui rapporte que « la Russie a lancé la nuit dernière une nouvelle attaque contre des ports ukrainiens d'exportation de céréales sur le Danube ». De quoi faire monter la pression, même si Moscou « tient à maintenir des liens étroits avec la Turquie, membre de l'Otan mais qui a refusé de se joindre aux sanctions occidentales contre la Russie », souligne le Washington Post, aux yeux du Kremlin la médiation d'Erdogan est le meilleur levier « pour favoriser la réouverture des marchés mondiaux aux produits agricoles russes ».Rustem Umerov, un tatare de Crimée à la tête de la défense ukrainienneExit Oleksii Reznikov « après plus de 18 mois de conflit le président Zelensky met en avant la nécessité d'une nouvelle approche », rapporte le New York Times qui estime que ce remaniement constitue « le plus grand bouleversement au sein du gouvernement ukrainien depuis le début de la guerre », alors que « le sort de Reznikov avait fait l'objet de spéculations après l'ouverture de plusieurs enquêtes anticorruptions contre des fonctionnaires du ministère, sans que le ministre ne soit impliqué ». « Alors que la guerre s’éternise, la nécessité de nouveaux dirigeants s'est imposée » analyse le Washington Post, qui salue la nomination annoncée de Roustem Oumerov « un ancien banquier d'affaires, qui a jugé plusieurs rôles essentiels pour le gouvernement Zelensky, en étant le principal négociateur ukrainien dans l'accord sur les céréales mais également dans l'échange de prisonniers ». « Umerov est un tatar de Crimée » note de son côté le Wall Street Journal, qui voit dans sa promotion à la tête du ministère de la Défense « le signe de l'adhésion totale de la communauté de Crimée à la cause ukrainienne, mais également l'engagement de Kiev à reprendre la péninsule aux Russes ».Israël envisage d'expulser un millier d'Érythréens après de violents heurtsUne bataille rangée samedi dernier entre réfugiés dans les rues de Tel Aviv, entre partisans et opposants du régime érythréen « qui a fait 160 blessés dont 8 dans un état grave » souligne le Ha'aretz qui juge « que cet affrontement aurait pu être évité, si la manifestation avait été interdite ». De véritables scènes d'émeutes, rapporte également le Guardian qui décrit des affrontements « à coups de bois de construction, de barres de fer et de pierres, et la destruction des vitrines de magasins et des voitures de police ». « Les manifestants voulaient protester contre l'ingérence flagrante de l'ambassade d'Érythrée dans la vie de ceux qui ont fui la dictature brutale » explique un humanitaire dans le Jérusalem Post, le quotidien israélien qui souligne « que des manifestations similaires ont lieu dans le monde entier notamment en Suède, aux Etats-Unis et au Canada ». « Des violences qui ont remis sur le devant de la scène la question des migrants qui divise depuis longtemps Israël », et ce alors même « que le pays est déchiré sur la réforme de la justice de Netanyahu et le contrôle qu'il souhaite instaurer sur les tribunaux », note le Guardian « ces tribunaux qui s'opposent à l'expulsion des réfugiés font valoir les partisans de cette réforme ». Le Premier ministre évoque en tout cas « une ligne rouge franchie » pour justifier « l’expulsion d'un millier de ces réfugiés érythréens qui ont pris part aux émeutes », « même si en vertu du droit international, Israël ne peut pas les renvoyer de force dans un pays où leur vie est menacée », insiste le Ha'aretz.L'affaire du « baiser forcé » continue d'enflammer l’Espagne« 15 jours après le scandale », Luis Rubiales le patron de la fédération de foot espagnole refuse toujours de démissionner, et « l'indignation dans le pays ne semble pas vouloir s'apaiser », note le Times qui rapporte ces scènes animées dans les rues de Motril, la ville de Rubiales « entre des jeunes hommes qui insultent des manifestantes féministes et celles-ci qui leur répondent par des chants anti-fascistes et anti-macho », des scènes qui se « répètent partout dans le pays ». En attendant l'avancée des procédures en cours, « le gouvernement a demandé au tribunal administratif des sports la suspension préventive de Rubiales pour atteinte à l'image de l'Espagne », rapporte El Pais, arguant que cette affaire pourrait même porter atteinte « à la candidature espagnole pour l'organisation de la Coupe du Monde de 2030 ».
9/4/2023 • 5 minutes, 18 seconds
À la Une: l'Union européenne condamne le putsch au Gabon mais le différencie de celui au Niger
Il y a de quoi étonner la presse internationale, à l'instar du Frankfurter Runschau qui constate qu'au-delà « des habituelles condamnations du coup de force militaire, les réactions des gouvernements de l'UE sont étonnamment muettes » sur la mise à l'écart d'Ali Bongo, marquant ainsi, commente également El Pais, « une véritable distance par rapport à ce qui s'est passé il y a un mois au Niger après la destitution du président Bazoum ».Alors que les Européens préparent de nouvelles sanctions contre les putschistes nigériens, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a donné le ton, rapporte Le Soir, martelant dès jeudi 31 août « que les situations au Niger et au Gabon n'étaient pas équivalentes, qu'à Libreville, les élections ''avaient été volées'' et que le putsch avait été ainsi précédé ''d'un coup d'État institutionnel'', c'est-à-dire une tricherie pour permettre à Ali Bongo de se maintenir au pouvoir ».Bref, rien à voir avec le président Bazoum, « élu démocratiquement », font valoir les Européens. Même la France, « sans doute instruite par ses déboires au Niger, est demeurée discrète », commente encore le quotidien belge, qui note que « curieusement, le nouvel homme fort du Gabon, le général Oligui Nguema, n'est pas considéré comme un putschiste, ni dans son pays, ni sur la scène internationale ». Voilà qui en dit long sur la perte de pouvoir d'Ali Bongo, « autrefois chouchou de l’Occident, aujourd'hui débarqué dans son propre pays et lâché sur le plan international », rappelle le New York Times.Oligui Nguema sera intronisé « président de transition » lundi 4 septembreLes militaires ne perdent pas de temps. « Le général qui a renversé la dynastie des Bongo après plus de 55 ans de pouvoir prêtera serment dès lundi », rapporte le Guardian, qui note qu'avant même cette intronisation, la junte a « voulu rassurer les bailleurs de fonds occidentaux sur le fait qu'elle allait respecter tous les engagements nationaux et internationaux », et mettre en place « progressivement les institutions de transition ».À 48 ans le général Brice Oligui Nguema, l'ancien chef de la « Garde républicaine » et qui est l'un des cousins d'Ali Bongo, est unanimement décrit comme étant « charismatique et très apprécié de ses hommes dont il a amélioré les conditions de vie », note Le Soir. Mais « sans s'oublier lui-même » souligne le Times, qui rapporte que d’après le consortium d'investigation Organized Crime and Corruption Project, « il posséderait ainsi trois maisons aux États-Unis, achetées en liquide pour un million de dollars ».Pour l'heure, le général jouit du « soutien enthousiaste de la population gabonaise qui aspirait au changement », explique encore Le Soir, qui se demande tout de même aussi « si tout cela n'est pas trop beau pour être vrai », si les militaires ne vont pas s'éterniser pas au pouvoir. « Aucune date n'a en tout cas été donnée sur la durée de la transition », souligne le New York Times.Xi Jinping pourrait sécher le sommet du G20 en IndeLa rumeur enfle dans la presse internationale, comme dans le Japan Times, qui cite des « sources diplomatiques indienne et chinoise » selon lesquelles « Xi Jinping ne participera probablement pas au sommet des dirigeants du G20 qui doit s'ouvrir le 9 septembre prochain à New Dehli ». Le leader chinois se « fera remplacer par le Premier ministre, Li Qiang ».En plein bras de fer avec son voisin indien sur leurs frontières communes, le président chinois « pourrait être réticent à donner la vedette à son rival », analysent les spécialistes « pas question pour Xi Jinping de conférer une quelconque influence à l'Inde, dont l'économie connaît l'une des croissances les plus rapides au monde », estime le Guardian. Une possible absence qui ne fait pas les affaires des États-Unis qui « tablaient sur une rencontre Biden-Jiping en marge du sommet ».Un cigare fumé par Churchill il y a 60 ans fait un tabac aux enchèresOn parle d'un cigare « Roméo et Juliette », fumé par en 1963 par sir Winston Churchill et qui porte encore « les marques de dents de l'ancien Premier ministre britannique », rapporte le Guardian. Voilà qui a fait sérieusement grimper les enchères, « sans qu'on sache combien exactement », souligne le quotidien britannique.L'heureux acquéreur, un célèbre luthier belge promet, d'offrir à sa précieuse relique « un petit humidificateur » pour le conserver encore longtemps « dans un coffre-fort ». Un bout de cigare, et la vraie odeur du flegmatisme du grand Winston, qui « fumait 4 000 havanes par an », ce qui ne l'a empêché de vivre jusqu'à 90 ans, avouant comme secret de longévité « des cigares, du whisky et pas de sport ».
9/1/2023 • 5 minutes, 17 seconds
À la Une: le Gabon d’Ali Bongo emporté par «l'épidémie» de putschs qui balaye l'Afrique
Toute la presse internationale évoque ces images désormais tellement « familières ». Celles « d'officiers apparaissant à la télévision d'État au beau milieu de la nuit pour déclarer qu'ils ont chassé le président du pays », note le Wall Street Journal, qui décrit : « Des foules se déversent ensuite dans les rues pour soutenir les putschistes, les gouvernements occidentaux dénoncent la prise de pouvoir par les militaires et réclament, sans succès, la libération du président ».« Mercredi, c'était donc au tour du Gabon », souligne le Guardian. « Un mois après le putsch au Niger, ce nouveau coup d'État est le huitième en Afrique de l'ouest et en Afrique centrale depuis 2020 », note le quotidien britannique, pour qui « toute cette série de putschs, malgré des situations différentes, exprime en tout cas avant tout un fort désir de changement ». « Il ne fait aucun doute que le Gabon avait besoin d'un bouleversement » après « plus de 55 ans de règne de la famille Bongo », analyse le Guardian. Le Gabon est un pays « producteur de pétrole qui devrait être relativement prospère, mais où une large partie de la population de plus de 2 millions d'habitants vit dans la pauvreté. Ce qui en dit long sur les décennies de mauvaise gestion, de clientélisme, de corruption et de trucage politique que la dynastie Bongo a apportée », fustige le quotidien britannique.« La colère de la population gabonaise couve depuis des années », souligne également le New York Times. Notamment parmi la jeunesse, précise le Wall Street Journal, « dans le pays où la moyenne d'âge est de 21 ans, avec des jeunes de plus en plus connectés et urbanisés » et à qui le pouvoir en place et ses soutiens occidentaux – notamment la France – « n'ont réussi à apporter ni la prospérité, ni les opportunités auxquels ils aspirent », explique le quotidien américain.La chute de la « dynastie Bongo » sonne la fin de la « Françafrique »« Avec ce coup d'État au Gabon, c'est un autre domino de la Françafrique qui vient de sauter », analyse Le Soir. « Après le Mali et le Tchad, le Burkina Faso et le Niger »n l'ancienne puissance coloniale française perd « l'un de ses derniers alliés stratégiques en Afrique », note également La Repubblica. « Le Gabon était devenu le symbole – sinon la caricature de la Françafrique, cette relation particulière nouée par la France avec ses anciennes colonies après les indépendances, avec notamment sa longue tradition de ''mallettes'' pour financer les campagnes politiques françaises, l’exploitation des ressources naturelles en échange de la protection de la France », explique encore Le Soir.C'est « un mélange toxique de manipulation politique, de contrôle financier d'intervention militaire, d'entreprises commerciales et de relations douillettes entre élites et qui reste aujourd'hui encore très enraciné », raille le Guardian. Voilà qui a alimenté « le sentiment anti-français ». « La France n'a tout simplement pas pris la mesure de l'évolution du continent », fait valoir un analyste dans Le Soir. « Le président Macron s'est fait surprendre », ajoute-t-il. La France perd ainsi « son emprise diplomatique sur l'Afrique de l'Ouest », commente le Times , journal selon lequel « Paris n'a plus le poids nécessaire pour soutenir des régimes amis sur le Continent ».La crainte d’une déstabilisation régionale encore plus grandeLes États-Unis, comme l'Union africaine, ont condamné ce nouveau coup de force « qui pourrait accroître l'instabilité dans toute la région », redoute El Pais. « À qui le prochain tour ? se demande la presse africaine », rapporte Le Temps, qui souligne qu'au Sénégal, « le mécontentement est quasi-général sur fond de crise économique et de cherté de la vie qui pousse la jeunesse sénégalaise à tenter de périlleux voyages vers l’Europe ».Dans l'entourage plus immédiat du Gabon, il y a également « Paul Biya, au pouvoir au Cameroun depuis 41 ans », souligne Die Welt. « Même longévité que Denis Sassou-Nguesso en République du Congo, alors qu'en Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo s'apprête à remettre le spectre à son fils après 44 ans de règne ». « On peut supposer que tous ces messieurs suivent avec une certaine nervosité l'actualité du Gabon », ironise le quotidien allemand, alors qu'Ali Bongo, le président gabonais renversé et mis à la retraite par les putschistes, « supplie dans une vidéo ''ses amis dans le monde à faire bruit'', des appels larmoyants qui risquent de tomber dans l'oreille d'un sourd », assène le Guardian.
8/31/2023 • 5 minutes, 11 seconds
À la Une: l'enterrement en catimini de Prigojine, sans Poutine, ni manifestation de soutien
Les images de la tombe de Prigojine entourée de policiers font la Une de nombreux quotidiens aujourd'hui, à l'instar du New York Times et du Temps qui rapportent « une journée surréaliste de funérailles » le 29 août à Saint-Pétersbourg où les proches du patron de Wagner « ont visiblement tenu à organiser un jeu de piste grandeur nature entre les différents cimetières de la "capitale du nord" russe », avec « un chassé-croisé de corbillards vides, [...] de fausses rumeurs qui ont fait courir les journalistes toute la journée. [...] Très remontés contre les autorités officielles qui ont tout fait pour éviter un hommage national, les proches de Prigojine ont ainsi orchestré cette désinformation comme un dernier pied de nez au pouvoir », assure la correspondante du quotidien suisse.« Le brouillard de la désinformation était si dense qu'une blague s'est même répandue sur les réseaux sociaux qualifiant ces obsèques "d'opération funéraire spéciale" », rapporte le New York Times qui souligne que « toutes ces fausses informations ont surtout permis d'empêcher les foules d'assister à l'enterrement de Prigojine, d'écarter ainsi une manifestation publique de soutien que le Kremlin ne souhaitait surtout pas voir ». Une fois identifié par les autorités, le cimetière de Porokhovskoie où repose désormais l'ancien chef de guerre a d'ailleurs « été fermé au public et gardé par des policiers armés d'armes anti-drones », note le Wall Street Journal qui, comme l'ensemble de la presse, estime que le Kremlin est loin d'en avoir fini avec Prigojine dont la mort brutale « pourrait faire grandir sa légende ».Le fantôme de Prigojine risque de hanter Poutine encore longtempsAlors que l'ombre de Poutine plane dernière la mort brutale de celui qui il y a deux mois avait « tenté un coup de force » contre le Kremlin, « la controverse sur la mort de Prigojine pourrait marquer l'histoire de la Russie pendant des décennies, de la même manière que la mort de Kennedy », estime l'ancien patron de la radio Échos de Moscou Alexei Venediktov. De quoi ternir la réputation de Poutine, alors que « les observateurs s'attendent également à ce que le tombeau de Prigojine devienne très vite un lieu de pèlerinage pour ses milliers de fidèles », souligne Die Welt.À lire aussiRussie: après les funérailles, l’amertume des partisans d’Evgueni PrigojineDes partisans n'ont pas hésité à saluer leur « héros » disparu comme le « nouveau Nelson Mandela », rapporte le Times. Un culte au service de la légende de l'ancien et brutal chef de guerre qui pourrait encore grandir au-delà des forces Wagner « dans les rangs de l'armée et dans le camp nationaliste très remontés contre l'actuelle conduite de la guerre en Ukraine », estime le Guardian.Afghanistan : la Chine en soutien aux talibansLe Global Times, le quotidien nationaliste chinois, se remémore avec plaisir ce fameux « 30 août 2021, alors que des feux d'artifice illuminaient le ciel nocturne de Kaboul, les États-Unis achevaient leur retrait d'Afghanistan après 20 ans d'invasion ». Pékin promet ainsi « de continuer à soutenir Kaboul dans sa transition du chaos à la stabilité », titre le Global Times qui fustige au passage « le récit des médias occidentaux », et affirme que le pays « n'est ni au bord de l'effondrement économique, ni de la catastrophe humanitaire, même si la route est encore longue avant le retour à la prospérité ».À lire aussiAfghanistan: interdire les lacs de Bamyan aux femmes, une décision «cruelle», fustige une ONGPas un mot dans la presse chinoise, sur ce que les Nations unies qualifient « de cruauté » envers les femmes, dont la condition sous le régime taliban se détériore de jour en jour. « Le désespoir s'installe, de plus en plus d'Afghanes mettent fin à leurs jours », rapporte le Guardian qui décrit la longue liste des interdictions faites aux femmes depuis deux ans « privées d'écoles secondaire, d'université, empêcher de quitter le pays et interdites dans les parcs, les piscines les gymnases. [...] Une répression systématique pour écarter les femmes de la sphère publique », condamne le quotidien britannique.Les Américains rejettent toujours le match retour Biden-Trump en 2024« Aucun des deux candidats n'est épargné », note La Repubblica qui commente ce sondage de l'Associated Press, qui a 15 mois de l'élection, confirme le rejet complet d'un match retour entre un Joe Biden jugé « trop vieux et confus » alors que Trump est « corrompu et malhonnête ». « Des critiques qui au-delà des habituels clivages partisans émanent également de leur propre camp », souligne le quotidien italien et qui explique que seuls « 24% des Américains souhaitent que Biden se représente contre 30% pour Trump. [...] Mais même déçus ou désolés, les électeurs américains devront accorder à l'un de ces deux hommes un nouveau mandat à la Maison-Blanche », note de son côté le New York Times qui, dans son propre sondage, montre « une égalité parfaite à 43% entre Biden et Trump ». Trump qui, malgré la tourmente des affaires judiciaires, « a toujours de bonnes chances de l'emporter », fait valoir le quotidien américain qui se demande si ce « possible retour vers l'enfer rebutera ou motivera les électeurs américains ».
8/30/2023 • 5 minutes, 6 seconds
À la Une: fixé au 4 mars 2024, le procès historique de Trump va percuter sa campagne électorale
C’est un véritable « coup dur pour l'ex-président », commente le Guardian, alors que ses avocats « avaient tout fait pour tenter de repousser le procès en avril 2026 », soit bien après l'élection de novembre 2024. Peine perdue, la juge fédérale Tanya Chutkan a été inflexible en fixant l'ouverture du procès le 4 mars prochain, à la veille du fameux « Super Tuesday », « en plein cœur de la campagne présidentielle », souligne le Washington Post.« Alors que la bataille des primaires républicaines battra son plein dans une douzaine d'états, explique également le New York Times, Donald Trump sera lui en plein procès, jugé pour sa tentative de renverser l'élection présidentielle de 2020 » et sa responsabilité dans l'assaut du Capitole. C'est d'ailleurs l'argument que la juge a fait valoir pour fixer le procès dès le printemps prochain, arguant « que juger cette affaire plus de cinq ans après les faits présentait le risque réel que les témoins ne soient plus disponibles ou que leurs souvenirs s'estompent », rapporte le Guardian.Tanya Chutkan entend juger l'ex-président « comme tout autre accusé, quel que soit son emploi du temps », note le Washington Post. Même si ce premier procès historique risque d'entrer en collision avec les trois autres procès au pénal attendus, notamment « celui pour les documents classifiés du FBI prévu fin mai ». « De quoi sérieusement compliquer sa campagne pour revenir à la Maison-Blanche », commente le New York Times.Un calendrier judiciaire « plombant », mais qui pourrait jouer en faveur de Trump « Alors que les inculpations ne semblent pas avoir affecté sa position auprès des électeurs républicains, bien au contraire, souligne le New York Times, Trump reste de loin le favori de son parti pour l'investiture. » Dès hier, « il a ainsi dénoncé sur les réseaux sociaux "une juge partiale et qui déteste Trump"», rapporte le Wall Street Journal qui mesure l'impact que la date du procès pourraient avoir sur les électeurs républicains en plein « Super Tuesday». Des électeurs « qui pourraient probablement voir leur bulletin de vote comme une occasion de protester contre ce qu'ils considèrent comme un traitement injuste à l'encontre de l'ex-président. [...] En votant pour lui, ils feront un doigt d'honneur à l'establishment », assure encore le Wall Street Journal. Le quotidien financier américain juge que les adversaires républicains de Trump « devraient en tout cas mettre en garde les électeurs conservateurs contre l'investiture de Donald Trump » dont les soucis judiciaires « pourraient plomber le parti », et in fine « favoriser en novembre 2024 la réélection de Joe Biden ».L'interdiction de l'abaya à l'école en France, au risque de la stigmatisation ? « Cette abaya qui obnubile la rentrée scolaire française », titre Le Temps qui voit dans l'interdiction de cette « robe ample aux origines moyen-orientales le premier signe d’une reprise en main de l'Éducation nationale », qui intervient, souligne le quotidien suisse, dans le contexte « des émeutes urbaines il y a deux mois en France, à l'issue desquelles le président Macron a martelé qu'il entendait "rebâtir la nation" et "reciviliser" à travers l'école. »« Les abayas vont être interdites car elles violent le principe français de la laïcité », souligne de son côté la Repubblica qui rapporte que « les attaques contre la laïcité se sont multipliés en France depuis l'assassinat de l’enseignant Samuel Paty - décapité par un fanatique islamique - augmentant de 120% au cours de l'année scolaire écoulée. »« Ce nouveau débat sur la façon dont les femmes musulmanes s'habillent, est devenu un point de friction important avec cette minorité en France », note le New York Times. Même « si interdire les vêtements religieux est compréhensible dans un État laïc, commente le Suddeutsche Zeitung, cette interdiction recèle des dangers, notamment le risque de pointer du doigt le groupe de la population qui se sent déjà le plus stigmatisé. Et pas seulement à cause des vêtements. »Australie : un ver parasite découvert vivant dans le cerveau d'une femme« Oh my god », comme le titre le Guardian qui rapporte cette « première mondiale ». C'est la première fois « qu'un ver vivant de 8 cm a été découvert dans le cerveau d'une sexagénaire australienne » qui se plaignait « de douleurs abdominales et de pertes de mémoire ». Hospitalisée à Canberra, les neurochirurgiens sont littéralement tombés de leur siège lorsqu'ils ont découvert « ce ver qui se tortillait » dans le cerveau de leur patiente. « Un ascaris » qui normalement n'affecte « que les pythons et les kangourous mais jamais encore un être humain ». Le ver a été retiré vivant, les scientifiques pensent que la patiente qui vit en Nouvelle-Galles du Sud dans une zone infestée de pythons a « dû être infectée par le parasite contenu dans les excréments des serpents en consommant des légumes mal lavés ». La patiente va mieux, mais reste sous traitement. « Elle a été merveilleuse », ont salué ses médecins pour qui « personne ne souhaite être le premier patient au monde à souffrir d'un ver dans le cerveau ».
8/29/2023 • 5 minutes, 18 seconds
À la Une: même mort, Evgueni Prigojine continue de défier le Kremlin
Même si les tests ADN ont bel et bien confirmé ce week-end la mort du patron de Wagner, « sa popularité persistante reste un défi pour Poutine », titre le Washington Post qui rapporte comment des dizaines de russes « viennent pleurer la mort de Prigojine devant des mémoriaux improvisés » à St-Pétersbourg et même à Moscou « un véritable culte qui sonne comme un défi pour le président russe dans un contexte de divisions au sein de l'élite et de l'armée concernant la conduite de la guerre en Ukraine », souligne le quotidien américain. « Prigojine va t'il être enterré en traître ou en héros ? La question de son enterrement place Poutine devant un choix difficile » commente également Der Spiegel. « C'est un véritable dilemme pour le président russe » estime le site d'information suisse Blick qui note que pour l'heure le doute persiste « Poutine ayant dans son 1er hommage, tout à la fois salué « un homme d'affaires talentueux » mais également « un homme qui a commis beaucoup d'erreurs ». « Alors que Prigojine reste extrêmement populaire auprès des activistes militaires, des soutiens de Wagner et des mercenaires eux-mêmes, Poutine doit en tous cas empêcher ces personnes de devenir ses opposants et les éloigner d'éventuelles actions radicales », analyse le Post, et pour ce faire « il doit rendre hommage à Prigojine et proposer une version alternative de sa mort ». Sans doute pourrait-il s'agir de « funérailles silencieuses », souligne Der Spiegel. Peu de chance en tous cas que Poutine se rende à ses obsèques qui devraient se dérouler à St-Pétersbourg « dans les semaines à venir », souligne de son côté Guardian qui note que le Kremlin « a d'ores et déjà mis en avant l'emploi du temps très chargé du président russe ».Le Kremlin s’emploie à s'emparer des contrats africains de WagnerDepuis la tentative de rébellion avortée de Wagner il y a 2 mois « des délégations du ministère de la défense russe se sont ainsi déployés pour s'emparer des anciens clients africains de Wagner » assure le Guardian, à l'instar du Wall Street Journal qui précise que c'est « le général Andreï Averyanov, le chef des opérations secrètes au sein des services de renseignements russes » qui est en charge de cette reprise des activités du groupe paramilitaire sur le continent. Des activités « extrêmement lucratives », explique encore le quotidien américain qui fait état « d'exportation à grande échelle d'or de bois et de matières premières des pays africains ». Alors que l'avenir du groupe Wagner sur le continent reste bien incertain, Moscou ne laissera pas « perdre cette manne dont elle a besoin pour soutenir son effort de guerre en Ukraine », souligne le Guardian même si pour l'heure « il n'est toujours pas clair si l'état russe va prendre le contrôle de la milice ou si Moscou va tenter d'utiliser d'autres groupes paramilitaires pour maintenir l'influence qu'elle a gagné en Afrique ».#CestFini : le patron du foot espagnol Rubiales plus que jamais sur la selletteUne semaine après le scandale, « le Baiser de la coupe du monde devient le moment #MeToo du football espagnol » titre le Guardian. « En 6 jours le féminisme a balayé Rubiales » s'enthousiasme El Pais « et le hastag #SeAcabo, c'est fini a remplacé le baiser auquel la joueuse Jenni Hermoso n'a jamais consenti », martèle le quotidien madrilène qui rapporte comment « les condamnations du comportement de Rubiales ont dépassé tous les clivages politiques, et gagné toute l'Espagne indignée par ce sexisme débridé », attitude également condamnée par les plus grands clubs espagnols « du Real madrid au FC Barcelone ». « Suspendu par la Fifa, Rubiales est répudié par tous », titre Le Soir « un par un ses derniers soutiens sont en train de lâcher » note le quotidien belge « et dès ce lundi le Tribunal administratif des sports devrait le « destituer pour faute très grave ». « Les championnes du monde auront alors accompli quelque chose d'encore plus historique qu'un titre sportif: la chute d'un homme que se croyait invincible », assène le Vogue espagnol. Trump lève 7 millions grâce à son « mugshot » sa photo d'identité judiciaire« Un phénomène sans précédent », souligne le New York Times « dès qu'elle a été prise cette photo est devenue la photo de l'année ». La première photo judiciaire d'un ex-président des États-Unis, prise jeudi dernier lors de son inculpation en Géorgie et « immédiatement utilisée par l'équipe de campagne de Trump », qui décliné cette image d'un « Trump renfrogné, pugnace sur des Tee-shirt à 47 dollars, des mugs, des boissons et même des autocollants ». « En un temps record, la photo de Trump a rejoint le visage mythique de Che Guevara, le ricanement de Bart Simpson et les Minions », souligne le Wall Street Journal. Une grosse opération de communication pour comme toujours « tourner l'adversité à son avantage politique et financier » commente le Times. Un Trump présenté en « héros », « victime d'une chasse aux sorcières politique », la recette gagnante auprès des électeurs conservateurs « de quoi désespérer les ténors républicains qui craignent que toutes les inculpations de Trump ne lui garantissent l'investiture présidentielle », souligne encore le quotidien britannique.
8/28/2023 • 5 minutes, 7 seconds
À la Une : la mort de Prigojine, prélude à une nouvelle ère d'instabilité et de violence en Russie?
La presse internationale pointe toujours du doigt le président Poutine dans la mort violente du chef de Wagner dont « l'avion a explosé en plein vol mercredi soir, sans doute piégé par une bombe », estiment les chefs militaires américains du Pentagone, rapporte leWall Street Journal.C'est « la vengeance mafieuse de Poutine » titre leFrankfurter Allgemeine Zeitung alors que Daily Mail britannique fustige « les condoléances écœurantes de Poutine » qui n'a pas hésité à pointer « les graves erreurs de Prigojine », son ancien ami devenu son pire ennemi après sa tentative de coup force avec ses mercenaires il y a tout juste 2 mois.« Et cela laisse présager le pire pour l'avenir proche de la Russie » analyse le Frankfurter Allgemeine Zeitung, alors que « dans l'empire de Poutine, les meneurs d'une rébellion avortée ne sont pas traduits devant la justice mais se font éliminer de la même manière que dans la mafia ». Si pour l'heure Poutine semble avoir réaffirmé toute son autorité en envoyant un message clair « de terreur » à tout potentiel opposant, « il prend également un véritable risque » estime le Suddeutsche Zeitung qui explique que « quiconque s'oppose à Poutine sait désormais qu'il faudra aller jusqu'au bout et surtout ne pas négocier, comme l'avait fait Prigojine ».La grogneLa grogne monte dans les rangs de l'armée russe. « Les échecs de la guerre menée par Poutine en Ukraine suscitent le mécontentement et aggravent les divisions, alors que les purges dans l'état-major russe se multiplient », souligne le Wall Street Journal. « Un mécontentement que le patron de Wagner avait d'ailleurs tenté de canaliser ». « Prigojine parti, les causes de cette instabilité, elles, persistent et placent Poutine devant un nouveau terrain potentiellement dangereux », estime le quotidien américain.« À quelque mois de la présidentielle de mars prochain », ces purges pourraient raviver une guerre des clans », commente une politologue dans le Soir qui note « l'ascension ces derniers mois d'une nouvelle opposition anti-Kremlin, des ultra-nationalistes qui s'impatientent face à l'enlisement militaire sur le front et les errements du pouvoir politique ».« La Russie pourrait devenir plus instable que jamais », juge le Guardian, « Poutine vient peut-être d'entrer dans la période la plus dangereuse de son règne » estime également le Suddeutsche Zeitung.« La photo de l'année »Trump pour la première fois en prison, une humiliante photo d'identité judiciaire. « Un moment sans précédent » et sans doute « la photo de l'année », estime le Washington Post qui, comme l'ensemble de la presse américaine, publie en Une ce fameux « mugshot », cette photo d'identité judiciaire où Donald Trump apparaît tête baissée « l'air complètement renfrogné, les sourcils froncés », décrit le New York Times.Le quotidien américain qui parle également « d’une scène extraordinaire » où un ancien président des États-Unis « s'est vu imposer une incarcération d'une vingtaine de minutes dans l'une des pires prisons d’Atlanta, avec prise d'empreintes digitales et donc photo d'identité » comme n'importe quel justiciable.Une première dans l'histoire des États-Unis, et une « première pour Trump qui avait échappé jusqu'à présent à la case prison dans les trois autres affaires dans lesquelles il est poursuivi » depuis le début de cette année. Le voilà en tout cas formellement « inculpé une 4e fois pour avoir d'avoir tenté d'inverser sa défaite électorale de 2020 en Géorgie ».« Chasse aux sorcières »L’ex-président déterminé à exploiter ses démêlés judiciaires pour sa campagne. À peine sorti de sa courte visite en prison et versé « une caution de 200 000 dollars », le grand favori du camp républicain dans la course à la Maison Blanche a ainsi de nouveau entonné son air favori de victimisation, dénonçant une « chasse aux sorcières » et une « parodie de justice ». Il a immédiatement publié cette photo d'identité judiciaire sur Twitter, désormais appelé X, rapporte le Washington Post pour en appeler « au soutien et aux dons de ses supporters », signant ainsi « son grand retour sur la plateforme d'Elon Musk qu'il avait délaissé il y a deux ans ».« Ne vous rendez jamais » a également exhorté Trump en légende de cette photo, ce mugshot historique qui fait « un véritable buzz sur Twitter », souligne encore le Post. Déjà vu plus de 100 millions de fois, possiblement « le tweet le plus regardé de l'histoire de ce réseau social ».
8/25/2023 • 4 minutes, 55 seconds
À la Une : l'ombre de Poutine derrière la mort du patron de Wagner, Evgueny Prigojine
À l'instar du président américain Joe Biden pour qui « à peu près, rien ne se passe en Russie sans que Poutine n'y soit pour quelque chose », la presse internationale pointe directement du doigt le président russe dans le crash qui a tué mercredi son « ex-allié de longue date Evgueny Prigojine devenu son pire ennemi depuis sa spectaculaire tentative de putsch il y a tout juste deux mois en Russie », souligne le Guardian.« Poutine ne pardonne pas aux traîtres », commente le Suddeutsche Zeitung, « c'est la vengeance de Poutine », titre également une grande partie de la presse britannique à l'instar du Daily Telegraph pour qui « la plus grande surprise d'ailleurs, c'est que Prigojine ait survécu si longtemps » ; le quotidien qui assure également que selon « ses sources » au sein des services de sécurité britannique, l'avion du patron de Wagner a « presque certainement été abattu par le FSB, les services russes sur ordre de Poutine ».« La faiblesse de Poutine »La piste des « missiles anti-aériens qui auraient frappé l'avion de Prigojine » est également évoquée dans la presse russe, et le quotidien Kommersant y donne du crédit en soulignant « que cela expliquerait la destruction en vol de l'appareil » et « les nombreux trous visibles sur l'épave de l'appareil qui rappellent l'impact des éléments de frappe des missiles sol-air ».Poutine renforce son pouvoir et envoie un message à l'élite russe: c'est l'analyse la plus partagée dans l'ensemble de la presse internationale, et pour l'illustrer le Washington Post n'hésite pas à citer l'une des répliques d'un tueur à gages de la fameuse série américaine « The Wire » pour qui « si vous vous attaquez au roi, vous n'avez pas intérêt à ne pas le rater ».En n'hésitant pas à le défier, Evgueny Prigojine avait en juin dernier exposé « la faiblesse de Poutine » devant le monde entier, explique le quotidien américain. Une « impression de faiblesse qui avait ensuite été renforcée lorsque le patron de Wagner, courtement exilé en Biélorussie, était revenu parader à Saint-Petersburg lors du sommet Russie-Afrique, et plus récemment dans une vidéo tournée en Afrique où il se vantait de continuer à rendre « la Russie encore plus grande sur tous les continents ».Défier ainsi Poutine « équivaut à une condamnation à mort », commente le New York Times, et c'est également une sérieuse « mise en garde lancée à l'élite russe » avant les élections de 2024 ajoute le Suddeutsche Zeitung « tous ceux qui pourraient un jour songer à se révolter ou résister sont désormais prévenus ». C'est « un nouveau chapitre de violence politique qui s'ouvre en Russie » redoute le Wall Street Journal, « alors même que l'accumulation des pertes en Ukraine, alimentent les dissensions de plus en plus profondes au sein de l'armée et parmi l'élite dirigeante ». « Le meurtre de Prigojine aura des conséquences catastrophiques » prévient déjà un correspondant militaire russe sur Telegram, rapporte le quotidien américain.La survie de la milice WagnerLe groupe Wagner « doublement décapité », alors qu'à bord de l'avion - sans doute abattu - se trouvait également « Dimitry Outkin, le bras droit de Prigojine et co-fondateur de la milice paramilitaire à laquelle il avait d'ailleurs donné sur nom « Wagner », en hommage au compositeur préféré d'Hitler », souligne le Times de Londres.« La mort de Prigojine est sans doute la dernière étape pour achever le démantèlement de Wagner en Russie », commente le Guardian qui doute « que le groupe de mercenaires puisse survivre sans lui ». Déjà écartées du champ bataille ukrainien, les forces Wagner étaient concentrées en Afrique « mais même là » souligne le quotidien britannique « la plus grande incertitude règne sur la poursuite de leurs actions tant il apparaît difficile de remplacer Prigogine ». « Wagner était Prigojine, sa disparition signe en tout cas la fin du groupe tel que nous le connaissons », analyse un expert militaire dans le Guardian.
8/24/2023 • 4 minutes, 15 seconds
À la Une : le Japon prêt à rejeter en mer les eaux usées de Fukushima, 12 ans après la catastrophe
Rejet qui inquiète tous ses voisins régionaux et notamment la Chine. Pékin ne décolère pas depuis que le gouvernement japonais « a fixé à demain jeudi, si le temps le permet, le rejet de plus d'un million de tonnes d'eaux usées de la centrale de Fukushima gravement accidentée en 2011 », rapporte le Japon Times, des opérations de rejet « prévues pour durer une trentaine d'années ».L'AIEA, l'agence internationale de l'énergie atomique, a beau avoir validé ce processus et le Japon assurer que l'eau filtrée pour se débarrasser des substances radioactives « ne présente aucun risque pour la santé », la Chine n'y croit absolument pas. Elle fustige « l'égoïsme et l'irresponsabilité de Tokyo ».Édito au vitriol dans le Global Times chinois qui accuse le 1er ministre nippon « d'avoir ainsi ouvert la boite de Pandore et de mettre en péril la santé de ses voisins et de toute l’humanité en transférant le risque de pollution nucléaire au reste du monde ». Des attaques violentes qui tiennent peut-être « aux relations géopolitiques et économiques tendues entre Pékin et Tokyo », commente le South China Morning Post, mais pas seulement, avance le New York Times qui souligne que des scientifiques s'interrogent également « sur la transparence du gouvernement japonais quant aux substances radioactives, notamment le Tritium qui échappe à toute filtration et qui pourraient subsister dans les réservoirs de stockage ».« A priori l'eau est tellement diluée que cet isotope, le Tritium ne sera pas nocif », estime de son côté le Frankfurter Allgemeine Zeitung, tout en préconisant la seule règle qui vaille « faire confiance c'est bien mais contrôler c'est mieux », insiste le quotidien allemand qui souhaite que « l'ensemble du processus de rejet des eaux soit strictement contrôlé » au cours des prochaines décennies.Désespoir des pêcheurs japonais qui redoutent de voir leurs ventes s'effondrerAlors que la Chine et Hong Kong, les principaux acheteurs, ont déjà « interdit hier toute importation de produits de la mer en provenance de la province de Fukushima », note le Japon Times qui souligne que les pécheurs de la région craignent une « nouvelle stigmatisation - comme il y a 12 ans après l'accident nucléaire ».« C'est retour à la case départ », se lamente ainsi un pêcheur de Fukushima dans le quotidien nippon alors que les représentants de la filière « entendent encore se battre pour stopper le projet de rejet des eaux usées ». Le gouvernement japonais se dit en tout cas prêt à les aider qui vient de débloquer « 80 milliards de Yens, plus de 500 millions d'euros » rapporte le Yomiuri Shimbun « pour acheter du poisson au cas où il ne se vendrait pas pour développer également des canaux de vente sur internet ». Le patron de Wagner, Evgueni Prigojine, réapparaît en Afrique« Réapparition en plein sommet des Brics en Afrique du Sud, ce qui n'est sans doute pas un hasard », commente Le Soir qui décrit cette vidéo où l'on voit pour la première fois depuis sa tentative de rébellion ratée en Russie fin juin, Prigojine posant en total battledress, « tenue de camouflage et fusil d'assaut en main dans un désert non identifié » mais affirmant se trouver en Afrique « pour assurer « la grandeur de la Russie et une Afrique plus libre ».Une vidéo pour « recruter des volontaires », note le Washington Post et surtout « annoncer qu'il va concentrer ses actions sur l'Afrique », manière de « se relancer », explique le quotidien américain alors « que l'avenir des mercenaires Wagner semblait bien incertain depuis leur exil forcé en Biélorussie ». « Alors que Vladimir Poutine doit aujourd'hui s'adresser au Brics par vidéo pour renforcer ses liens avec l'Afrique », la réapparition de Prigojine laisse supposer que le maître du Kremlin n'a pas renoncé « à utiliser les mercenaires à son profit », analyse Le Soir, avec « après leur implantation au Mali, au Soudan et au Burkina Faso, la volonté de venir en soutien à la junte nigérienne ».Baiser forcé : le patron de la fédération espagnole de football sur la sellette « Ça se complique pour Luis Rubiales » dont les molles excuses après avoir « embrassé de force sur la bouche l'une des joueuses championnes du monde » dimanche dernier n'ont pas convaincu, explique la Repubblica qui rapporte qu'après les « demandes de démission formulées par plusieurs ministres espagnols », le chef du gouvernement Pedro Sanchez « a accru encore la pression » en dénonçant « un geste inacceptable » et des excuses « insuffisantes et inappropriées ». Condamnation relayée par l'ensemble de la presse internationale, et édito au vitriol dans la presse espagnole, « Rubiales n'a toujours rien compris » fustige El Pais « ni pourquoi c'est mal d'embrasser une femme parce qu'on en a envie, comme il l'a lui-même formulé, ni pourquoi il doit s'en excuser ». Pour ajouter au scandale, circulent désormais les photos de Rubiales « saluant la victoire des joueuses en s'empoignant vigoureusement l'entre jambe en tribune, juste à côté de la Reine d’Espagne », s’étrangle encore le quotidien madrilène.
8/23/2023 • 5 minutes, 21 seconds
À la Une : les pays des Brics cherchent à s'élargir pour faire contrepoids au G7
Alors que s’ouvre leur 15e sommet en Afrique du Sud, « la Chine exhorte les Brics à devenir un rival géopolitique du G7 », titre leFinancial Times. Les Brics, ce bloc des 5 nations qui regroupent « le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l'Afrique du Sud, et pèse 40 % de la population mondiale et un quart de l'économie du monde envisage ainsi de s'étendre pour être perçu comme un contrepoids crédible au très occidental G7 des pays riches », souligne également le New York Times.Le président sud-africain Ramaphosa a ainsi invité « plus de 60 chefs d'État et de gouvernement au sommet de Johannesburg, parmi lesquels l'Iran, l'Argentine, l'Arabie Saoudite et l'Indonésie » qui font partie des 23 candidats désirant rejoindre les Brics, note encore le quotidien américain.Autant potentiels nouveaux membres qui permettraient au groupe des Brics « d'étendre son influence politique et économique mondiale », explique Die Welt « de quoi ravir la Chine qui y voit une plateforme susceptible de défier la puissance américaine », une ambition également partagée par la Russie de Vladimir Poutine « en plein bras de fer avec l'Occident ». Voilà qui explique que le président chinois Xi Jinping soit l'un des tous premiers à être arrivé en Afrique du Sud ce matin, pour « l'un de ses très rares voyage à l'étranger », note le Suddeutsche Zeitung, alors que Vladimir Poutine « toujours sous le coup d'un mandat d'arrêt pour crime de guerre lancé par la Cour pénale internationale » devra lui se contenter de suivre le sommet par vidéo.Une volonté de puissance qui bute sur les divisions des BricsMalgré le forcing de la Chine et de la Russie, « les autres membres des Brics ne tiennent pas à se laisser entraîner dans une compétition entre puissances mondiales, comme l'a d'ailleurs réaffirmé le président africain », souligne le Washington Post. « « Pour le Brésil, l'Inde et l'Afrique du Sud qui bénéficient d'échanges économiques très importants avec les États-Unis et l'Europe, il n'est pas question d'entrer dans une nouvelle guerre froide avec l'Occident », explique également la correspondante du Temps en Afrique du Sud.D'autant qu'au-delà de ces considérations économiques, s'ajoutent des rivalités géopolitiques, notamment entre l'Inde et la Chine, « toujours en conflit le long de leur frontière commune », et alors que « les aspirations de Pékin à affirmer sa domination en mer de Chine méridionale préoccupe tout à la fois New Delhi, mais également Moscou ».Trump refuse de participer au 1er débat des primaires républicainesAu plus haut dans les sondages malgré l'aggravation de ses affaires judiciaires et une nouvelle inculpation en Géorgie, « l'ancien président américain fait le pari que son absence ne lui portera pas préjudice auprès des électeurs républicains », commente le correspondant aux États-Unis du Guardian.Une stratégie élaborée par son équipe juridique « qui juge que Trump, grand favori de la course à l'investiture, ne gagnerait pas grand-chose à apparaître auprès de ses nombreux rivaux, et qu'au pire, il pourrait se lancer, entraîner dans des commentaires préjudiciables sur ses démêlés judiciaires », note encore le quotidien britannique. C'est son fils Donald Trump Junior qui le remplacera dans ce 1er débat demain soir, rapporte le Wall Street Journal qui souligne que l'ex-président n'a pas tout à fait renoncé à se faire entendre et qu'il prévoit de « diffuser une interview réalisée avec Tucker Carlson, un ancien de Fox News le soir même du débat ». Alors qu'il fait face à « 91 chefs d'inculpation dans le cadre de quatre actes d'accusation », Donald Trump grimpe encore dans le sondage, « distançant très largement son principal concurrent Roy DeSantis avec 62% des voix contre seulement 16% pour le gouverneur de Floride », rapporte le New York Times. Thaksin Shinawatra de retour en Thaïlande après 15 ans d'exil Retour d'exil pour l’ancien Premier ministre accueilli avec ferveur par ses partisans et qui intervient au moment même où son « très proche allié politique Srettha Thavisin vient d'être désigné Premier ministre par le Parlement », rapporte le Washington Post. Ce qui n'a pas empêché Thaksin d'être conduit en prison immédiatement après son atterrissage à Bangkok ce matin, mais qui lui laisse espérer une « possible réduction de sa peine de 8 ans d'emprisonnement pour corruption » commente le Guardian, qui met également en avant que « son âge 74 ans et sa santé fragile pourrait lui permettre aussi de bénéficier d'une certaine indulgence ».
8/22/2023 • 5 minutes, 20 seconds
À la Une: les Pays-Bas et le Danemark vont fournir des F-16 américains à l'Ukraine
« Ils voleront bientôt dans le ciel ukrainien », s'est félicité le président Zelensky qui a salué, le 20 août, une « décision historique », rapporte le Guardian qui souligne que cette double promesse danoise et néerlandaise sur la livraison de « 61 F-16 de fabrication américaine » intervient « quelques jours après que les États-Unis ont donné leur feu vert ». Une décision « importante mais sans doute pas un tournant dans la guerre en Ukraine », analyse le New York Times qui note que ces appareils « n'arriveront pas avant le début de l'année prochaine, trop tard pour les utiliser dans le cadre de la contre-offensive lancée au début de l'été par l'Ukraine ».C'est parce qu'il faut avant tout assurer « la formation des pilotes ukrainiens », et cela prendra encore du temps, explique de son côté le Suddeutsche Zeitung qui se félicite néanmoins que ce « renforcement du soutien militaire à Kiev » envoie « un signal politique important au Kremlin » lui signifiant « que les Européens sont prêts à soutenir l'Ukraine sur le long terme ».Analyse partagée par le Mitteldeutsche Zeitung pour qui « les Occidentaux intègrent ainsi l'Ukraine dans le système de défense européen et investissent également dans leur sécurité future. [...] Car après la guerre, dit le quotidien allemand, quand l'Ukraine aura peut-être rejoint l'UE, ces pilotes de chasse ukrainiens et leurs F-16 pourront protéger la frontière extérieure de l'Europe avec la Russie ».Luna-25 : la sonde spatiale russe s'est écrasée sur la LuneC'est « un coup dur pour le Kremlin », assure le New York Times. « Un coup porté au prestige de Poutine » commente le Frankfurter Allgemeine Zeitung qui rappelle « que Vladimir Poutine avait lui-même déclaré que l'espace était un terrain de compétition avec l'Occident ».« Cette mission spatiale, la première en près de 50 ans pour la Russie sur la Lune était destinée à rehausser le prestige national et à faire revivre les années glorieuses de l'exploration spatiale soviétique », explique également le Times qui voit dans le crash de la sonde russe « un accident embarrassant pour le Kremlin ».« Un désastre », tranche le Wall Street Journal qui estime « que les sanctions internationales » imposées à la Russie depuis l'invasion de l'Ukraine il y a 18 mois « ont limité sa capacité à acquérir des technologies étrangères clefs pour son programme spatial ».La Russie ne sera donc pas « le premier pays à alunir avec succès sur le pôle sud de la Lune », note le Badischen Nachrichten qui juge que « la situation pourrait s'avérer encore plus difficile pour Poutine si l'Inde réussit son propre alunissage ce mercredi, surpassant ainsi les ambitions de la Russie ».Joe Biden au chevet des habitants d'HawaïLe président américain et son épouse Jill sont attendus ce lundi sur l'île hawaïenne de Maui, dont la capitale Lahaina a été littéralement « réduite en cendres il y a deux semaines, après de violents incendies qui ont fait plus de 100 morts, les plus meurtriers du siècle écoulé aux États-Unis », note le New York Times.Un président américain candidat à sa réélection et qui va devoir faire preuve « de beaucoup d'empathie auprès des victimes » alors que son silence les premiers jours de la tragédie « a été vivement critiqué par l'opposition républicaine », souligne le Washington Post. « Cinq jours, 120 heures se sont écoulées entre le moment où Joe Biden s'est exprimé pour la première fois sur les incendies et le 10 août, date à laquelle il a annoncé ses premières mesures en faveur de l'île sinistrée », a compté le quotidien américain qui parle de « cinq jours de réticence présidentielle durant laquelle le président est parti en vacances dans le Delaware », même si la Maison Blanche fait valoir que Joe Biden a sans cesse « été en contact avec les responsables hawaïens ».Aujourd'hui sur les lieux du drame, « Biden va devoir rassurer les victimes » face au sentiment d'abandon, souligne le Guardian, « il devrait leur assurer qu'ils auront le contrôle total de la reconstruction et le soutien financier du gouvernement américain ».L’euphorie de l’Espagne « championne du monde »Les images des joueuses espagnoles en liesse s'affichent en Une de la presse internationale, saluée par une pluie de superlatifs dans les quotidiens espagnols : « l'Espagne devient immortelle », titre El Pais, championne du monde, « l'Espagne entre dans l'histoire », s'enthousiasme El Diario.Alors côté britannique, la presse fait grise mine et évoque « le cœur brisé de l’Angleterre », mais également « la fierté de tout un pays » pour ses Lionnes face à « une défaite plein d'entrain », titre le Sun.La réussite de cette Coupe du monde qui a « touché un large public » est en tout cas « une étape importante sur la voie de l'égalité dans le football face aux équipes masculines », estime le Suddeutsche Zeitung allemand, « même s'il reste beaucoup à faire », acquiesce le New York Times qui fustige d'ailleurs ce « baiser impromptu imposé par le patron de la fédération espagnole à l'une des joueuses » au cours de la cérémonie de remise des médailles ; « c'est un rappel désagréable des scandales de sexisme persistant dans le monde du football » déplore le quotidien américain.
8/21/2023 • 5 minutes, 40 seconds
À la Une: la Cédéao précise sa menace d'une intervention au Niger
« Les pays d'Afrique de l'Ouest haussent le ton mais sans renoncer au dialogue », titre El Pais qui explique ce « en même temps » de la Cédéao qui a, jeudi 10 août, « ordonné l'activation immédiate d'une force militaire pour rétablir l'ordre constitutionnel au Niger », mais tout en privilégiant « la recherche d'une solution négociée ».Un nouveau coup de pression sur les putschistes nigériens qui laisse la presse dubitative, à l'instar du Guardian qui juge « que ces messages contradictoires de la Cédéao ne rassurent guère les analystes et les puissances internationales, inquiets, explique le quotidien britannique, face à la perspective d'un conflit chaotique au cœur du Sahel, une région déjà profondément troublée et stratégiquement importante ». Ce « "en même temps" de la Cédéao suggère que le bloc ouest-africain est réticent à partir en guerre, commente encore le Guardian, face aux difficultés pratiques et au coût d'une telle intervention et surtout face au soutien affiché du Mali et du Burkina Faso à la junte nigérienne ».« Les dirigeants du bloc régional ont semblé moins favorables à une action militaire qu'immédiatement après le coup d'État », estime également le Washington Post qui souligne que l'ultimatum qu'ils avaient alors imposé s'était d'ailleurs achevé sans « qu'aucune intervention militaire ne soit mise en œuvre. » Insuffisant à infléchir la junte nigérienne qui a rejeté depuis « toutes les tentatives de médiation », note encore le quotidien américain.Les putschistes nigériens menacent de s'en prendre au président Bazoum« La junte nigérienne a prévenu qu'elle tuerait le président déchu Mohamed Bazoum si les pays voisins tentaient une intervention militaire pour le rétablir au pouvoir », rapporte le Washington Post qui cite l'information que l'agence américaine AP a recueilli auprès de responsables occidentaux. Des menaces qui ne manquent pas d'inquiéter au plus haut point les puissances occidentales, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrel a avoué ce vendredi matin « la profonde inquiétude » de l'UE sur « la détérioration des conditions de détention » du président Bazoum.À lire aussiNiger: l'UA exprime son «ferme soutien» à la Cédéao et se dit préoccupée par le sort de Bazoum« Des conditions cruelles et inhumaines, fait valoir son entourage, souligne La Repubblica, séquestré dans sa résidence privée avec sa femme et l'un de ses fils depuis plus de deux semaines, le président Bazoum n'a plus accès à l'eau potable ni à l'électricité, assure le New York Times, et toute la famille doit vivre sur des réserves alors que la junte ne lui fournit ni nourriture et a même refusé la visite de son médecin. »Hawaï ravagée par les incendies qui ont fait des dizaines de mortsLes images de la tragédie s'affichent en Une de l'ensemble de la presse internationale, avec ces paysages en noir et blanc entièrement calcinés « comme si Hawaï avait été bombardé », note le Suddeutsche Zeitung qui s'émeut de « la destruction complète de la ville de Lahaina sur l'île de Maui, ce paradis tropical désormais réduit en cendres ».C'est là que les violents incendies ont fait le plus de victimes, souligne le New York Times qui rapporte les témoignages horrifiés des survivants qui décrivent « les tornades de feu qui s'élevaient dans les airs, [...] un brasier géant » alimenté par les vents violents de l'ouragan Dora.« Une catastrophe majeure, la plus meurtrière de l'histoire d'Hawaï », titre le Wall Street Journal qui fait état « d'un millier de personnes potentiellement portées disparues alors que les opérations de recherches et de sauvetage sont en cours. »« Une dévastation meurtrière et choquante » qui donne à réfléchir sur « la puissance du changement climatique, souligne de son côté le New York Times, si la luxuriante Hawaï a pu être transformée en poudrière, plus aucun endroit du monde n'est à l'abri des catastrophes. »La Russie vise la Lune pour démontrer sa puissanceLa Russie a lancé ce vendredi matin « avec succès » sa première sonde vers la Lune depuis près de 50 ans. « En pleine guerre avec l’Ukraine et les Occidentaux, la Russie va ainsi tenter d'entrer dans l'histoire en devenant le premier pays à alunir avec succès sur le pôle sud de la Lune », explique El Pais qui voit dans nouvelle course vers la Lune un véritable « relent de guerre froide, alors que les États-Unis veulent justement emmener des astronautes au pôle sud d'ici à deux ans ».« L'étude de la Lune n'est bien sûr pas l'objectif, analyse également un spécialiste dans le Washington Post, mais la compétition politique entre les superpuissances, la Chine, les États-Unis et aujourd'hui la Russie qui veulent toutes revendiquer le titre de superpuissance spatiale. » Un enjeu important pour le maître du Kremlin « qui veut montrer que malgré son isolement et les sanctions internationales, la Russie est toujours capable de lancer de telles missions prestigieuses ». Reste à savoir si la sonde russe « arrivera bien à atteindre puis à se poser sur la Lune », note le Guardian. Alunissage « prévu le 21 août prochain », rapporte de son côté le quotidien russe Kommersant.
8/11/2023 • 5 minutes, 11 seconds
À la Une: nouveau naufrage au large de l'Italie, le drame sans fin des migrants en Méditerranée
« Quarante-et-un morts de plus, plus de 160 ces quatre derniers jours, une liste interminable qui s'allonge de plus en plus dans l'indifférence générale », déplore La Repubblica qui rapporte le récit des quatre survivants, « trois enfants et un adulte originaires de Côte d'Ivoire et de Guinée Conakry » qui ont passé cinq jours, « dans des vagues de trois mètres de haut, sur un petit bateau sans moteur et complètement à dérive ».« Partis de Tunisie la semaine passée, les quatre survivants sont de véritables miraculés, sauvés in extremis mardi [8 août, NDLR] par un cargo maltais », note de son côté El Pais qui évoque « un nouveau crime de l'immigration illégale ».« Les trafiquants tunisiens vendent souvent aux migrants des embarcations métalliques mal soudées qui se désagrègent rapidement en mer », dénonce également le Times, qui met par ailleurs en cause « les pirates qui eux volent les moteurs des embarcations lorsque les migrants effectuent leur traversée ». Avec la tempête ces derniers jours en Méditerranée, « les trafiquants d'êtres humains se comportent en véritables criminels en mettant à l'eau ces navires », a condamné le procureur général d'Agrigente en Sicile qui vient d’ouvrir une enquête, rapporte le Guardian qui souligne que « depuis le début de l’année, plus de 1 800 personnes ont déjà péri en Méditerranée, soit plus du double que l'an passé ».La Tunisie de nouveau pointée du doigt« Malgré les accords passés avec l'Union européenne (UE) pour endiguer le flux migratoire, les départs des ports tunisiens se sont accélérés ces derniers mois », note le Times qui dénonce « la campagne de répression orchestrée contre les migrants sub-sahariens par le président tunisien Saïed, de plus en plus autocratique », fustige le quotidien britannique qui rapporte « que des migrants seraient morts après avoir été arrêtés par la police tunisienne et jetés dans le désert à la frontière avec la Libye ».Mais la responsabilité de ces tragédies est également européenne, insistent les ONG et les agences onusiennes, rapporte La Repubblica, des agences notamment l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) qui exhortent l’UE « à mettre en place des missions de recherche et de sauvetage en mer », un « mare nostrum européen pour sauver des vies avant qu'il ne soit trop tard ».Les putschistes nigériens nomment un gouvernement avant la réunion de la CédéaoDes putschistes nigériens « inflexibles », qui refusent toujours de « céder à la pression internationale pour se retirer », souligne le Guardian et « multiplient les gestes de défiance », annonçant ainsi ce jeudi matin, à quelques heures du sommet du bloc ouest africain, « la désignation d'un gouvernement après avoir nommé lundi dernier un Premier ministre civil, ancien ministre des Finances Ali Mahaman Lamine Zeine ».« Autant de mesures pour s'ancrer au pouvoir », analyse le quotidien suisse Le Temps alors que la Cédéao « oscille entre diplomatie et menace d’intervention ».Si « pour l'instant la junte nigérienne semble avoir gagné son bras de fer contre ses voisins ouest africains et l'Occident », estime de son côté le Washington Post, « l'option d'une intervention militaire » reste bel et bien sur la table. Malgré les risques d'une déflagration régionale, « certains membres de la Cédéao restent en tout cas convaincus que le coup d'État Niger peut encore être renversé », prévient le quotidien américain.État d’urgence à Hawaï dévasté par les incendiesC'est véritablement « apocalyptique ». Les incendies de forêts dans l'archipel américain d'Hawaï « sont hors de contrôle », titre le Suddeutsche Zeitung à l'instar de l'ensemble de la presse internationale qui rapporte des scènes effrayantes, notamment sur l'île de Maui où les feux ont progressé tellement soudainement « que certains habitants ont été contraints de fuir en se jetant dans l'océan Pacifique ».Des incendies « exacerbés par les rafales de vent amplifiés par l’ouragan Dora qui balaye la région », explique le New York Times qui rapporte « la destruction en quelques heures de la ville de Lahaina sur l'île de Maui, l'ancienne capitale royale d'Hawaï, désormais réduite en cendres ». Des milliers de touristes tentent de fuir, alors que parmi les victimes, les « grands brûlés sont évacués dans les hôpitaux sur une île voisine ».Une situation quasi inédite dans « cet archipel tropical très humide », mais qui subit depuis deux ans une sécheresse « due principalement au réchauffement climatique », souligne le Wall Street Journal.
8/10/2023 • 4 minutes, 38 seconds
À la Une: les grandes manœuvres biélorusses font monter la tension à la frontière est de l'Otan
Des exercices militaires à grande échelle ont été lancés en début de semaine et auxquels participent les forces paramilitaires Wagner « réfugiées en Biélorussie après leur mutinerie ratée en Russie », souligne le Guardian, qui rapporte « la sérieuse inquiétude des deux pays voisins, membres de l’Otan, la Lituanie et la Pologne qui viennent de diligenter à leurs frontières plus d'un millier de soldats supplémentaires ».« Une véritable provocation » à la frontière est de l’Otan, analyse le Financial Times, « alors que le ministère biélorusse de la Défense a présenté ces exercices militaires comme étant basés sur les expériences de l'opération militaire spéciale russe » en Ukraine. La semaine passée, le Premier ministre polonais Moraweicki avait déjà averti « que des troupes du groupe Wagner avaient été repérées près de la frontière » et disait redouter de possibles « actions de sabotage contre la Pologne et la Lituanie ».La tension est d'autant plus forte que ces exercices militaires biélorusses se déroulent également à proximité « du corridor ultra-sensible de Suwalki », souligne de son côté le Washington Post. Ce corridor stratégique qui sépare la Biélorussie de l'enclave russe de Kaliningrad « est une zone d'embrasement potentielle, commente le quotidien américain, les analystes militaires craignent que la Russie ne tente de s'emparer de ce corridor pour couper les pays baltes de la Pologne et des autres pays de l'Otan ».La Russie intensifie ses attaques contre les civils dans l'est de l'UkraineUn nouveau massacre s'affiche en Une aujourd'hui du New York Times, celui de la ville de Pokrovsk dans l'est de l'Ukraine, frappée lundi par deux missiles russes qui ont visé des immeubles d'habitations, tuant « au moins neuf personnes et faisant 82 blessés », rapportent les envoyés spéciaux du quotidien américain, qui décrivent toute l'horreur de ces frappes contre des civils « les mares de sang sous les décombres et la chair humaine jonche les ruines ».Et Kiev d'accuser la Russie « de cibler même les secouristes » en lançant ses missiles en deux salves sur des zones résidentielles « pour attirer les sauveteurs avant de frapper à nouveau au même endroit », explique le Guardian, qui souligne que lundi dernier également « cette technique de guerre avait été utilisée dans la province de Kharkiv faisant trois morts ». Une « stratégie de la terreur déjà utilisée par les forces russes en Syrie », commente El Pais qui dénonce de véritables « crimes de guerre ».Déforestation : le sommet sur l'Amazonie s'achève sans objectif commun « Le nouveau rêve amazonien », promis en ouverture du sommet le 8 août par le président Lula a buté sur la résistance de ses homologues sud-américains. « Les huit pays qui se partagent le bassin de l'Amazone ont certes convenu de créer une Alliance pour lutter contre la déforestation, mais n'ont pas fixé d'objectif commun, comme le souhaitait le Brésil qui s'est engagé lui à éliminer la déforestation d'ici à 2030 », rapporte O'Globo.Le quotidien brésilien regrette également « que le veto sur l'exploration pétrolière en Amazonie que souhaitait la Colombie n'ait pas été non plus inclus dans la déclaration finale ». Une question qui divise le gouvernement brésilien, note d'ailleurs O'Globo, « le gouvernement de Lula n'exclut pas totalement la possibilité de forer des puits dans l'embouchure de l'Amazone ». Mais malgré ces divergences, « le rassemblement de Belém a incontestablement permis aux pays d'Amazonie de faire entendre leur voix dans la lutte contre le réchauffement climatique », se réjouit la BBC. « C'est un premier pas », estime également le New York Times, qui permettra « une meilleure coordination pour lutter contre la vaste exploitation minière et forestière illégale en Amazonie ».Une femme attaquée par un requin à New York« Une attaque effrayante, complètement inhabituelle à New York », commente le New York Times qui peine à trouver des précédents et parle de « la première attaque de requin enregistrée sur le littoral de la ville depuis au moins 60 ans. » La victime, une femme de 65 ans, qui se baignait près de la plage de Rockaway dans le Queens, à moins de 30 kilomètres du centre de Manhattan, a été « grièvement blessée, une large partie de sa jambe a été arrachée au-dessus du genou », rapporte le Washington Post qui évoque possiblement « l'amélioration de la qualité des eaux au large de New York qui attireraient plus de poissons, plus de proies pour les requins ». En attendant de retrouver le requin, « la plage new-yorkaise a été fermée ».
8/9/2023 • 5 minutes, 24 seconds
À la Une: les États-Unis espèrent une «solution diplomatique» et éviter une éventuelle intervention au Niger
Les États-Unis sont convaincus « qu'il est encore possible de mettre fin au coup d'État » au Niger et veulent en tout cas laisser une dernière chance à la diplomatie pour résoudre la crise, même si les efforts de Victoria Nuland, la numéro 2 du département d'État américain lundi soir à Niamey « n’ont permis aucune avancée », rapporte le Washington Post. Le quotidien américain fait état « d’entretiens difficiles avec la junte militaire » au cours desquels « la diplomate américaine a clairement expliqué aux putschistes que les États-Unis interrompront leur soutien économique et financier au Niger si la démocratie n'était pas rétablie ».Mais sans aucun succès, « la junte a rejeté tous ses appels », note le Guardian qui souligne que Victoria Nuland n'a d'ailleurs « même pas pu s'entretenir directement avec le chef de la junte, le général Tiani, ni rencontrer le président Bazoum ». Malgré cet échec, les tentatives de négociations vont malgré tout se poursuivre alors que « certains pays européens insistent également sur la nécessité de donner plus de temps à une solution diplomatique, explique El Pais, l'Italie et l'Allemagne, dont le gouvernement estime que les efforts de médiation n'en sont qu'à leurs débuts ». Appel partagé par l'Afrique du Sud, souligne encore le quotidien espagnol, « Pretoria dit espérer que la Cédéao aura des interactions fructueuses avec les putschistes nigériens et les convaincra de retourner dans leur caserne ». Réunion cruciale de la Cédéao au Nigeria Même si la voie du dialogue est pour l'heure privilégiée, « la menace d'une intervention militaire n'a pas disparu », souligne le Washington Post. Alors que les responsables militaires de la Cédéao se sont déjà mis d'accord sur un « éventuel plan d'action militaire qui précise où et quand frapper », rapporte le Guardian, les putschistes nigériens se préparent également à une possible intervention « après avoir fermé l'espace aérien, des forces ont également été déployées dans le pays et notamment dans la capitale Niamey ». Une montée des tensions « jusqu'à la guerre ? » s'interroge Le Soir qui souligne que « si ces menaces d'intervention servent avant tout de moyen de pression sur la junte », « ce n'est pas que du bluff ». « Même si tout le monde aurait beaucoup à perdre avec une telle opération armée » analyse un spécialiste du Sahel dans le quotidien belge, « l'engrenage est lancé, et il ne faut pas exclure un dérapage en guerre régionale ».L'installation de migrants sur une barge en Grande-Bretagne suscite l'indignation Alors qu'un premier groupe de migrants a été embarqué à bord du « Bibby Stockholm » le 7 août, une immense barge en ferraille amarrée dans le port de Portland dans le sud de l’Angleterre, la controverse fait les gros titres de la presse mondiale. El Pais dénonce « une véritable prison flottante » et fustige la « dureté » du gouvernement de Rishi Sunak qui entend « faire des économies sur les coûts d'hébergement des migrants, tout en dissuadant d'autres potentiels candidats à l'asile ». Des conditions d'hébergement que les pompiers ont qualifié « de potentiel piège mortel », souligne de son côté le Washington Post, alors que le New York s'émeut « du sort de ces milliers de migrants qui, après avoir traversé la Manche au péril de leur vie, vont être parqués sur cette barge, dernier exemple en date du durcissement constant de la politique migratoire sous l'égide du parti conservateur », raille le quotidien américain. Des lois « drastiques » pour dissuader les migrants, condamne également Die Welt. « Une politique inhumaine et cruelle », selon les défenseurs des droits de l'homme et dont la principale visée est électorale, assure La Repubblica, « en vue des élections de 2024, Rishi Sunak espère ainsi regagner les voix des électeurs conservateurs ».Le film Barbie dépasse déjà le milliard de dollars de recette au box-office Le film de tous les records, qui a littéralement « repeint le monde en rose » s'enthousiasme Die Welt. « Et il n'a pas fini de faire parler de lui », estime le Guardian. De quoi sérieusement inquiéter le Suddeutsche Zeitung. Car avec « déjà plus d'un milliard de recettes », la réussite de ce film va immanquablement entraîner la production « de films sur tous les autres jouets Mattel ». Après la poupée Barbie, « ce sont les histoires du chien Wishbone et les poupées Pollypocket qui s'apprêtent à être tournées », assure le quotidien allemand qui s'affole déjà « d'un futur enfer cinématographique » où le marketing règnera en maître « pour mieux vendre des jouets en plastique fabriqués en Chine ».
8/8/2023 • 5 minutes, 12 seconds
À la Une: l'incertitude au Niger, toujours suspendu à la menace d'une intervention militaire
Alors que « le délai accordé aux putschistes nigériens pour qu'ils abandonnent le pouvoir est maintenant dépassé », va-t-on vers « une guerre, une médiation ou bien encore le silence ? », s'interroge en Une le New York Times, qui souligne que de nombreux analystes estiment en tous cas « qu'un conflit semble peu probable à court terme, même si les responsables de la Cédéao, le bloc des pays ouest-africains, affirment avoir un plan d'intervention en cas de besoin ». Sentiment partagé par le Wall Street Journal, qui cite lui « un haut responsable militaire de la Cédéao », selon lequel « les armées de la région ont besoin de plus de temps pour se préparer avant d'entrer au Niger » et préfèrent pour l'heure « continuer à faire pression sur la junte nigérienne par le biais de sanctions économiques et financières tout en cherchant à obtenir le soutien d'autres organismes internationaux, comme l'Union africaine, pour renforcer l'embargo commercial sur le Niger ».La prise de décision est d'autant plus compliquée, explique encore le Wall Street Journal, que « le Mali et le Burkina Faso se sont engagés à soutenir les putschistes nigériens en cas d'intervention militaire ». Une intervention qui est également « très critiquée au Nigeria », ajoute le quotidien américain, qui souligne que « le président nigérian Bola Tinubu, qui préside également la Cédéao, doit mener une bataille difficile pour rallier son opinion publique à une intervention chez son voisin nigérien, alors même que son pays, le Nigeria, peine déjà à contenir les combattants islamistes ».Malgré les menaces, la junte nigérienne reste inflexible « En dépit des menaces d'intervention et des sanctions économiques », les putschistes, qui détiennent toujours le président Bazoum, « ne montrent aucune volonté de céder le pouvoir », souligne la BBC. Ils préviennent même que « toute action militaire aura une réponse immédiate » note de son côté El País, qui rapporte « la vaste démonstration de force hier dans un stade à Niamey, où au moins 30 000 personnes partisanes du coup d'État ont scandé des slogans hostiles à la France en brandissant des drapeaux nigériens, burkinabè et même russes ».Reste que « l’impasse dans laquelle se trouve le Niger pourrait plonger des millions de Nigériens dans la pauvreté et l'instabilité » s'inquiète le New York Times, « alors que le pays dépend de l'aide étrangère pour 40 % de son budget national ». La crainte d'une intervention de la Cédéao « a déjà poussé de nombreux Nigériens à fuir la capitale », note encore le quotidien américain. « La fermeture des frontières et le manque d'accès aux ports provoquent déjà des goulots d'étranglement et une hausse des prix », rapporte le Frankfurter Allgemeine Zeitung.Sommet de Jeddah: les prémices d'un possible plan de paix pour l'Ukraine ?Le forum de Jeddah, qui a rassemblé hier les représentants de 40 pays, « entrouvre la voie à un processus de paix sur les bases du respect de l'intégrité territoriale de l'Ukraine » se félicite El País, même si le quotidien madrilène explique que « cette voie semble encore semée d'embûches ». Les réactions « sont prudemment positives » estime également le Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui salue la participation des pays non-alignés comme l'lnde, le Brésil, l'Afrique du Sud et même la Chine, tous d'accord pour continuer « à travailler sur un plan de paix ».« Cela n'annonce pas des négociations directes avec la Russie, mais les travaux qui vont se poursuivre pourraient rendre possible un sommet des chefs d'État avant la fin de l'année », assure de son côté Le Soir. Le quotidien belge souligne notamment l'engagement « actif » de la Chine, l'alliée de la Russie dans ces pourparlers, signe d'espoir « d'une possible évolution de Pékin, mais certainement pas d'un revirement dans son soutien à Moscou » tempère le Japan Times.Les milliardaires Musk et Zuckerberg entendent combattre le 26 août prochainC'est la nouvelle date proposée par le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, pour « un combat en cage de MMA », des arts martiaux mixtes, contre Elon Musk, le patron de Twitter nouvellement rebaptisé X, rapporte le Washington Post. Le journal rappelle toute « l'animosité » entre les deux géants de la tech, « qui s'est accrue après que Zuckerberg ait lancé sa plateforme Threads rivale à Twitter ».Depuis, les deux milliardaires rivalisent sur les réseaux sociaux « pour montrer leur entraînement avec des champions », Zuckerberg n'hésitant pas à poser torse nu pour vanter son physique « ciselé », rapporte le New York Times. En attendant le combat – s'il a bien lieu – les deux patrons s'affrontent déjà sur la possible diffusion en direct de cet évènement « chacun sur leur propre plateforme en ligne ».
8/7/2023 • 5 minutes, 1 second
À la Une: à deux jours de la fin de l'ultimatum de la Cédéao, l'appel à l'aide du président Bazoum
Dans une tribune publiée ce vendredi dans le Washington Post, le président nigérien se dit « otage des putschistes » et met en garde « contre les conséquences dévastatrices » du coup d'État pour le monde entier et le Sahel, qui pourrait passer « sous l'influence de la Russie » via le groupe paramilitaire Wagner « dont le terrorisme brutal s'est déjà illustré en Ukraine ». Et Mohamed Bazoum d'appeler « le gouvernement américain et l'ensemble de la communauté internationale à aider à restaurer l'ordre constitutionnel dans ce moment charnière de l'histoire du Niger ».Un appel à l'aide qui intervient après le « déjà vibrant appel », jeudi 3 août, du président Biden à sa « libération immédiate », note le Guardian. Appel resté sans suite : face aux pressions, la junte a encore durci ses positions, souligne le quotidien britannique, « révoquant les accords de coopération militaire avec la France et suspendant les chaînes d'information internationale RFI et France 24, ce qui a suscité ainsi la condamnation de la France et celle de l'Union européenne ». « Des mesures en tous cas similaires à celles prises après les coups d'État au Mali et au Burkina Faso », observe encore le Guardian, et qui avaient conduit « à l'expulsion des troupes françaises ».Après l'échec des négociations, une possible intervention militaire ?« La crise au Niger pourrait atteindre un point de basculement ce week-end », souligne le Washington Post. La Cédéao, « le bloc des pays d'Afrique de l'Ouest dirigé par le Nigeria est prêt à montrer ses muscles », estime le Guardian, qui rappelle l'ultimatum fixé à dimanche pour la libération du président Bazoum « avant une possible intervention militaire ». « Le Sénégal a déjà fait monter la pression en déclarant se tenir prêt à intervenir si nécessaire », rapporte encore le quotidien britannique, qui souligne pourtant « que cette intervention reste encore incertaine, de nombreux analystes estiment que la junte pourrait encore reculer devant la menace ».Alors que le Mali et le Burkina Faso ont averti qu'ils rentreraient également en guerre « en cas d'intervention contre la junte nigérienne », l'éditorialiste de Die Welt met lui en garde contre « un conflit élargi », car « déjà drainée par le terrorisme islamique et les crises économiques, la région ne peut pas se permettre une guerre impliquant plusieurs pays ».Ukraine: Poutine accusé « d'utiliser la nourriture comme une arme de guerre »Accusation lancée par le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, qui publie une tribune dans la presse européenne ; une longue lettre adressée aux ministres du G20 « pour leur demander d'aider Bruxelles à persuader Vladimir Poutine de rouvrir la principale voie d'exportation des céréales ukrainiennes vers les pays d'Afrique et du Moyen-Orient », rapporte le quotidien suisse Le Temps. « Utiliser la nourriture comme une arme est inacceptable et irresponsable », dénonce le chef de la diplomatie européenne en écho avec son homologue américain Antony Blinken, qui entend d'ailleurs « faire adopter une résolution commune aux Nations unies » pour condamner « l'agression russe sur l'alimentation mondiale », rapporte le New York Times.La sortie de la Russie de l'accord céréalier mi-juillet a déjà provoqué « une hausse des prix de 17 % », note de son côté El País, qui dénonce également « les attaques russes contre les infrastructures agricoles ukrainiennes », notamment les sites portuaires sur le Danube « mettant ainsi en danger des centaines de millions de personnes vulnérables dans le monde ».Football: l'Allemagne inconsolable après l'élimination de ses joueuses« C’est fini », titre le Süddeutsche Zeitung. « Pour la première fois de leur histoire, les doubles championnes du monde sont éliminées dès le premier tour », battues par la Corée du Sud. « Ne restent plus que le vide et les larmes », se lamente encore le quotidien de Munich alors que des critiques fusent également dans la presse.« C'est le signe d'un déclassement du pays comme nain du football », tacle le tabloïd Bild, très dur, à l'instar du Frankfurter Allgemeine Zeitung qui fustige « une équipe maladroite et sans imagination, qui n'a pas su résister à la pression ». « Une véritable débâcle », condamne de son côté Die Welt, qui rapporte d'ailleurs « toute la frustration des supporters » après ce qu'il appelle également « le drame de la Coupe du monde ». Un échec qui fait mentir la célèbre formule du joueur Gary Lineker, car à la fin « ce n'est plus l'Allemagne qui gagne ».
8/4/2023 • 5 minutes, 25 seconds
À la Une: Joe Biden appelle à la «libération immédiate» du président Bazoum
Après l'annonce le 2 août de l'évacuation « partielle et temporaire » de l'ambassade américaine à Niamey, l'appel solennel ce matin du président Biden exigeant la libération « immédiate du président Bazoum », décisions qui interviennent, souligne le Guardian, alors « que les putschistes refusent toujours de faire marche arrière » malgré toutes les pressions exercées, notamment par le bloc des pays d'Afrique de l’Ouest. La Cédéao a laissé à la junte « jusqu'à dimanche pour rétablir dans ses fonctions le président Bazoum », menaçant à défaut « d'une intervention militaire », rappelle le Wall Street Journal, qui souligne que ce « délai touche bientôt à sa fin ».« Plus que trois jours avant la fin de l'ultimatum », note également La Repubblica. Le Niger risque « désormais de devenir un théâtre de guerre », s'inquiète le quotidien italien, qui souligne que « l'hypothèse d'une intervention armée pour évincer les putschistes fait son chemin ». Même si la Cédéao affirme « que l'option militaire est la dernière option sur la table », elle reconnaît se « préparer à cette éventualité » et évoque la « nécessité de démontrer qu'elle ne se contente pas d'aboyer, mais qu'elle peut aussi mordre ».Négociations dans l’impasse à Niamey, Washington dans l’embarrasLa Cédéao continue ses négociations avec la junte mais sans succès pour le moment, observe le New York Times, qui rapporte la fin de non-recevoir du chef des putschistes, le général Tchiani, qui a dit hier « rejeter en bloc les sanctions et refuser de céder à la menace ». Le général Tchiani d'autant plus intransigeant « qu'il a reçu le plein soutien des pays voisins du Mali et du Burkina Faso » qui ont dénoncé toute intervention étrangère au Niger et qu’ils considéreraient comme une « déclaration de guerre à leur encontre », souligne encore le New York Times, qui s'inquiète d'une situation véritablement « imprévisible ».Situation qui plonge « les États-Unis dans l'embarras », commente de son côté le Washington Post, qui explique « que l'administration américaine est confrontée à un véritable dilemme », alors que le retrait de son soutien militaire à la junte « pourrait entraîner l'arrivée des mercenaires russes de Wagner et la chute du pays au profit des extrémistes islamiques ». « On ne sait d'ailleurs pas exactement quelle forme prendra le soutien des États-Unis au Niger si la junte ne rétablit pas le président Bazoum », souligne encore le Post.« Complot contre l'État américain »: Trump attendu au tribunal à Washington« Washington se prépare au retour de Trump », l'ex-président revient dans la capitale américaine mais cette fois « en tant que criminel inculpé », titre le Washington Post, qui rapporte que Trump va d'ailleurs comparaître devant le palais de justice fédéral « qui se situe au pied du Capitole, là où il avait rallié des milliers de partisans en colère il y a moins de trois ans ». Un assaut contre le Parlement américain que l'ex-président est donc accusé « d'avoir encouragé avec ses mensonges sur une supposée fraude électorale », souligne le New York Times, qui se réjouit que « l'heure des comptes ait sonné » pour Donald Trump, qui se verra « signifier aujourd'hui son inculpation pour avoir tenté d'inverser le résultat de l'élection de 2020 ».L'ex-président devrait sans surprise plaider « non coupable », fait valoir de son côté le Times, qui décrit un Donald Trump extrêmement combatif et souhaitant faire de cette nouvelle inculpation un véritable argument de campagne électorale, dénonçant dès le 2 août « une persécution comparable à l'Allemagne nazie des années 30 » et « une conspiration politique pour faire échouer son retour à la Maison Blanche ». Un air bien connu « de chasse aux sorcières » qui plaît à l'électorat républicain et fait de Trump « le leader incontesté de la course à l'investiture pour les prochaines présidentielles de 2024 ».Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et son épouse Sophie se séparent Les photos du couple glamour s'affichent en Une de toute la presse internationale, qui malgré l'actualité tourmentée prend la peine de se désoler « de cette séparation après 18 ans de mariage et trois enfants », titre le New York Times. « C'est un été meurtrier pour les couples », explique El País, car « après les footballeurs, les acteurs et les chanteurs, même les dirigeants mondiaux ne sont pas épargnés ».Le Devoir québécois, lui, n’hésite pas « à remonter à Napoléon et sa séparation avec Joséphine » pour illustrer ce qu'il appelle « le couple et l'usure du pouvoir ». Le Toronto Star se rassure « en évoquant une séparation et non pas un divorce » et en se réjouissant que « toute la famille parte ensemble en vacances la semaine prochaine ». Même le Guardian tient à souligner « que cette séparation n'aura aucune retombée politique au Canada ».
8/3/2023 • 5 minutes, 18 seconds
À la Une: Donald Trump inculpé pour avoir tenté de renverser les résultats de l'élection de 2020
Cette nouvelle mise en accusation « la troisième en quatre mois » pour l'ex-président américain est véritablement « sans précédent », commente le Wall Street Journal. Une inculpation « époustouflante », juge le New York Times. « Plus grave-encore que les inculpations dans l'affaire des pots de vins versés à une star du porno, ou même l'affaire des documents classifiés conservés illégalement », cette inculpation « touche au cœur même de la démocratie américaine », fait valoir le Times qui souligne « qu'en 236 ans d'existence de la Constitution américaine, aucun président n'a ainsi été accusé d'avoir comploté pour s'accrocher au pouvoir, dans le cadre d'un plan élaboré de tromperie et d'intimidation qui aurait abouti à des violences contre le Congrès ».Une mise en accusation complètement « inédite », analyse également le Washington Post qui détaille la gravité des charges retenues par le procureur spécial Jack Smith qui a notamment inculpé Trump « pour complot à l'encontre de l'État américain ». L'ex-président américain est accusé d'avoir voulu, malgré sa défaite électorale, « rester au pouvoir en répandant le mensonge d'une fraude électorale, et assurant avoir gagné. Ces affirmations étaient fausses, a martelé le procureur et Trump savaient qu'elles étaient fausses ».Donald Trump « va enfin être obligé de rendre des comptes sur le complot électoral de 2020 et l'assaut lancé contre le Capitole », se félicite le Guardian, à l'instar d'El Pais, le quotidien espagnol qui parle « d'un véritable vertige judiciaire pour l'ex-président, candidat à sa réélection mais dont la carrière politique entre désormais en territoire inconnu ».Une inculpation qui n'empêche pas Trump de briguer la Maison BlancheMême si ces multiples inculpations vont bien sûr peser sur son calendrier de campagne, « Donald Trump est toujours autorisé à se présenter à l'élection présidentielle, qu'il soit inculpé ou même s'il est reconnu coupable d'un crime », note le Washington Post.« L'ex-président va néanmoins devoir faire face à une bataille judiciaire difficile », souligne le Wall Street Journal qui rapporte que ces affaires ont déjà eu un lourd impact sur les finances de sa campagne « avec plus de 20 millions de dollars dépensés en frais juridiques depuis le début de l’année ». Sur le plan politique en revanche, ses déboires judiciaires semblent au contraire l'aider à fédérer les électeurs républicains derrière lui, qui veulent croire « à cette chasse aux sorcières » que Trump a de nouveau dénoncé le 1er août face à cette nouvelle inculpation.« Tous les sondages le placent ainsi largement en tête de la course dans le camp républicain », note le Wall Street Journal. Il imposerait également « un duel serré à Joe Biden s'ils venaient à s'affronter lors des prochaines élections », rapporte de son côté Le Soir. La France contrainte à évacuer ses ressortissants du Niger« Évacuation immédiate, compte tenu de la situation de plus en plus tendue et dangereuse au Niger, notamment de l'agressivité explicite envers les anciens colonisateurs français », souligne La Repubblica.« L'urgence de l'opération française reflète l'aggravation de la situation sécuritaire », commente le Times alors face à l'ultimatum de la Cédéao, les pays voisins, « le Mali et le Burkina Faso ont prévenu que toute tentative de rétablissement par la force du président Bazoum serait considéré comme une déclaration de guerre. »« De quoi laisser sceptiques la plupart des analystes qui ne croient pas à une telle menace alors que ces deux pays luttent déjà pour contenir l'insurrection jihadiste sur leurs sols », note le Guardian. « L'administration américaine garde l'espoir qu'il reste une chance de rétablir le président Bazoum », rapporte de son côté le Washington Post, mais « tout en mesurant le risque d'un faux pas qui conduirait à un conflit plus large, déstabilisant l'ensemble de la région. »L'approvisionnement en uranium de l'Europe menacé ? Inquiétudes à Bruxelles, alors que le Niger, septième producteur mondial d’uranium reste le « deuxième fournisseur de l'Union européenne », et notamment de la « France qui doit alimenter son vaste parc de centrales nucléaires », note le Washington Post.« Les putschistes nigériens ont déjà suspendu les exportations vers la France », souligne de son côté Die Welt, pour qui, « même si Paris minimise l'impact d'une baisse d'approvisionnement à court terme », une aggravation des tensions pourrait conduire à une plus longue suspension et avoir « des conséquences économiques dramatiques pour les européens qui devraient alors se demander où se procurer du combustible pour leurs centrales ». Un effet « boule de neige » sur les Européens, redoute également le Post qui pourrait même « les obliger à revoir leurs sanctions sur l'uranium russe. »
8/2/2023 • 5 minutes, 21 seconds
À la Une: terrifiante escalade de la violence terroriste au Pakistan avant les élections
Le Pakistan « replonge dans la terreur », explique le Guardian, avec ce « nouveau carnage », cet attentat suicide à la bombe dimanche 30 juillet, dans le nord-ouest du pays qui a fait plus de 50 morts, dont de nombreux enfants et quelque 200 blessés. Attentat revendiqué lundi « par la filiale pakistanaise de l'État islamique », qui visait un rassemblement politique d'un parti membre de la coalition au pouvoir, rapporte le New York Times, qui déplore « un nouveau signe sanglant de la détérioration de la situation sécuritaire au Pakistan ». « Un tournant sinistre, explique encore le quotidien américain, après des années de calme relatif lié aux opérations d'envergure pour chasser les jihadistes du pays », les attentats ont repris cette année de manière spectaculaire, faisant « 100 morts à Peshawar en janvier dernier », dans un attentat attribué cette fois aux talibans pakistanais.Car entre les jihadistes talibans du TTP et ceux du groupe État islamique, c'est une véritable concurrence de la terreur, « les attaques se produisent presque chaque semaine, souligne également le Frankfurter Allgemeine Zeitung, avec près de 400 morts depuis le début de l'année », selon l'Institut pakistanais d'études sur les conflits.Les attentats pourraient se multiplier à l'approche des élections C'est la grande crainte exprimée par l'éditorialiste du quotidien pakistanais Dawn qui redoute « que les groupes terroristes fassent régner ainsi la peur pour tenter de regagner de l'influence ». Alors que les élections doivent se tenir dans les trois prochains mois, « dans un contexte déjà marqué par de fortes turbulences politiques ». Une violence qui pourrait se propager bien au-delà des zones tribales du nord-ouest du pays, met en garde un responsable politique de Peshawar qui évoque la nécessité d'éteindre au plus vite « ce feu qui fait rage », à défaut, prévient-il, « il brûlera tout le monde, dans tout le Pakistan », rapporte le Guardian.Voilà le gouvernement du Premier ministre Sharif désormais confronté à une « menace multiforme », estime le Washington Post, devant tout à la fois combattre les talibans pakistanais et l'État islamique. Une situation « extrêmement périlleuse, analyse le quotidien américain, si les groupes terroristes poursuivent cette escalade de la violence au cours de la campagne électorale, les choses risquent de mal tourner ». Pékin noyée sous des pluies diluviennesLa capitale chinoise est « placée sous alerte rouge », rapporte le Global Times, alors que « depuis quatre jours, les pluies torrentielles du typhon Doksuri s'abattent sur la ville et ses 22 millions d'habitants. [...] Plus de 100 000 personnes ont été évacuées des zones à risque » notamment dans les quartiers périphériques de la capitale où l'on redoute désormais « des glissements de terrain », alors que des torrents de boues dévalent les rues, note encore le quotidien chinois, qui rapporte également dans son édition en ligne, les appels du président Xi Jinping « à tout faire pour secourir les personnes disparues ou prises au piège ». Des inondations qui ont déjà fait des dizaines de morts et disparus, souligne de son côté le South China Morning Post qui précise « que l'armée a été mobilisée ». « De quoi réveiller les mauvais souvenirs des inondations de 2012 qui avaient fait au moins 79 morts », rappelle le correspondant du New York Times, qui note que cette fois le gouvernement chinois « semble avoir pris les devants en évacuant massivement des milliers d'habitants ». La menace est pourtant encore loin d'être écartée « alors qu’une deuxième tempête extrême se profile déjà avec l'arrivée d'un nouveau puissant typhon cette semaine sur les côtes chinoises », prévient le Global Times. Venise pourrait être placée sur la liste du patrimoine mondial en péril « L’Unesco tire la sonnette d'alarme, rapporte La Repubblica, en demandant ce placement sur la liste noire du patrimoine en péril. » Manière d'encourager « un électrochoc du gouvernement italien, analyse le Guardian, pour sauver Venise, confrontée à des dommages jugés irréversibles en raison d'une litanie de problèmes allant des effets du réchauffement climatique au tourisme de masse ».En clair, l'Unesco estime que « l’Italie, malgré l'interdiction il y a deux ans des navires de croisières dans la lagune, n'en fait pas assez pour préserver la fragile Sérénissime et sa valeur universelle exceptionnelle », explique La Stampa. Le quotidien italien espère « un sursaut de Rome », avant la réunion du comité du patrimoine mondial prévue en septembre en Arabie saoudite qui pourrait avaliser « ce déclassement de Venise ».
8/1/2023 • 5 minutes, 16 seconds
À la Une: les pays d'Afrique de l'Ouest menacent d'intervenir militairement au Niger
« Pression maximale » sur les putschistes nigériens et leur chef auto-proclamé le général Omar Tchiani, commente le Guardian, « la puissante Cédéao qui regroupe 15 pays d'Afrique de l'Ouest a ainsi suspendu hier [le 30 juillet, NDLR] ses relations avec le Niger, imposé de lourdes sanctions financières et surtout autorisé le recours à la force si le président Bazoum n'est pas libéré et rétabli dans ses fonctions dans le délai d'une semaine ».« Un ultimatum qui fait écho aux appels précédents des États-Unis et de la France, souligne le New York Times, les deux principaux alliés du Niger en matière de sécurité qui ont également averti qu'ils couperaient l'aide et les liens militaires si le président déchu n'était pas rétabli dans ses fonctions. » Autant de menaces, commente le Wall Street Journal, « qui reflètent l'espoir des dirigeants africains et des alliés du Niger que la junte du général Tchiani ne bénéficie pas d'un soutien total de l'armée nigérienne ». Des menaces en tout cas dénoncées par les putschistes qui mettent en garde « contre toute intervention militaire étrangère », note le quotidien américain qui rapporte que « les violentes manifestations anti-françaises hier à Niamey durant lesquelles des drapeaux russes ont été brandis ». L'ombre de la Russie derrière ce coup d'État au Niger ?« Comme toujours dans cette région, la Russie se profile à l'arrière-plan », analyse le New York Times qui explique que « si rien ne prouve qu'elle soit à l'origine de ce coup d'État, la Russie s'est en tout cas positionnée en tant qu'emblème du sentiment anti-occidental, en particulier du sentiment anti-français, dans ses anciennes colonies où elle attise la colère viscérale des Africains à l'égard du paternalisme français. [...] De quoi renforcer le soutien aux putschistes, et ouvrir la voie au Kremlin », note encore le quotidien américain qui s'inquiète « qu'après le Mali et le Burkina Faso, le coup de force au Niger place toute la bande sahélienne sous le contrôle militaire de la Russie par l'intermédiaire des troupes de la milice Wagner ».« Pour Moscou, prendre le pouvoir avec Wagner reviendrait à infliger un véritable revers à l'Occident, en créant une continuité entre États satellites au centre de l'Afrique », estime également La Repubblica. « D'où l'extrême inquiétude des Occidentaux, souligne le Suddeutsche Zeitung, d'autant plus qu'à chaque fois que la France essaie de maintenir son influence avec des pressions et des menaces, elle obtient le contraire », assène le quotidien allemand. Ukraine : la Russie sous la menace directe des drones de Kiev « La guerre arrive en Russie », s'est félicité le président Zelensky, commentant ainsi indirectement pour la première fois « les attaques de drones qui ont percuté des gratte-ciels dans un quartier cossu de Moscou au petit matin dimanche, le quartier qui abrite également des bureaux du gouvernement », rapporte le Daily Telegraph. Cette attaque, qui a fait deux blessés, « est la quatrième du genre à frapper la capitale russe depuis le début du mois, ce qui met en évidence les graves faiblesses de la capacité du Kremlin à défendre son territoire depuis l'invasion de l'Ukraine, il y a 18 mois », commente le Wall Street Journal qui souligne que « ces attaques aux drones se sont multipliées ces dernières semaines sur le territoire russe, alors que dans le même temps l'Ukraine est, elle-même confrontée à un barrage persistant de drones russes ».« Des attaques terroristes » dénoncées par le Kremlin, sur fond de « nouvelles menaces nucléaires proférées par l'ancien président russe Dimitri Medvedev, souligne le Guardian, Medvedev prévient à nouveau, que la Russie aura recours à l'arme nucléaire si la contre-offensive ukrainienne est couronnée de succès. »L'Arabie saoudite lance sa médiation de paix pour l’Ukraine cette semaineL'Arabie saoudite accueillera le week-end prochain à Jeddah, avec le soutien de l'Ukraine, « les hauts fonctionnaires d'une trentaine de pays, des États-Unis à l'Europe mais également l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud », rapporte le Wall Street Journal qui assure que cette réunion à laquelle la Russie n'a pas été conviée « vise à obtenir le soutien des principaux pays en développement qui sont restés jusqu'à présent neutres face à la guerre en Ukraine ».Cette première réunion de Jeddah devrait « ouvrir la voie à un sommet plus tard dans l'année », rapporte de son côté le Washington Post, « un sommet où les dirigeants mondiaux pourraient souscrire à des principes communs pour imposer une paix durable en Ukraine ». De quoi « encadrer les futurs pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine, à l'avantage de Kiev », fait encore valoir le Wall Street Journal.
7/31/2023 • 5 minutes, 16 seconds
À la Une: le réchauffement climatique entre dans l'ère «du bouillonnement mondial»
« L’ère du réchauffement climatique est terminée, l’ère de l'ébullition mondiale est arrivée », titre le Guardian, qui reprend les mots d'António Guterres, le patron de l'ONU, plus que jamais alarmiste après que les scientifiques « ont confirmé le 27 juillet que ce mois de juillet 2023 est en passe de devenir le mois le plus chaud de tous les temps ». Une température moyenne mondiale « absolument incroyable » fait valoir une scientifique allemande dans El País, qui assure que « même sans réchauffement supplémentaire, ce siècle sera plus chaud que n'importe quelle période similaire au cours des 120 000 dernières années ».« Les vagues de chaleur qui ont balayé l'Amérique du Nord ces dernières semaines, les incendies qui font rage au Canada et en Grèce, et le réchauffement des océans, tous ces phénomènes climatiques extrêmes ne sont que la dure réalité du changement climatique et un avant-goût de l'avenir », prévient l'OMM, l'Organisation météorologique mondiale dans le Süddeutsche Zeitung, qui comme l'ensemble de la presse internationale rapporte les appels pressants des Nations unies et des climatologues « pour réduire au plus vite les émissions de gaz à effet de serre ». « L’humanité est désormais sur la sellette », prévient encore António Guterres, effaré par « la rapidité du changement climatique », note le Guardian.L’ONU exhorte les responsables politiques à agir au plus vite« L’inaction climatique, les profits tirés des combustibles fossiles, tout cela est inacceptable » a fustigé le secrétaire général des Nations unies, appelant les dirigeants à prendre les devants. « Les excuses, l'attente que d'autres agissent en premier, il n'y a tout simplement plus de temps pour cela » a-t-il martelé, rapporte le Guardian, alors les dirigeants du monde entier sont attendus en novembre aux Émirats arabes unis pour la COP 28.Face au chaos et au cauchemar à venir, « Joe Biden doit déclarer l'urgence climatique et il doit le faire maintenant » intime le scientifique américain Peter Kalmus dans une tribune publiée dans le quotidien britannique, qui appelle notamment le président américain à « mettre fin aux programmes de financement des combustibles fossiles et aux nouvelles concessions de forage ». « Alors qu'aucun nouveau gisement de gaz et de pétrole n'aurait dû être autorisé à partir de 2021 », dénonce le Guardian, « le gouvernement américain, mais également le Royaume-Uni et l'Australie, viennent d'accorder des licences pour forer davantage ».Le ciel judiciaire de Donald Trump s'assombrit encore un peu plusNouveaux chefs d’accusation contre Trump « dans l'affaire des documents classifiés qu'il aurait illégalement conservés », souligne le Washington Post. L'ex-président, qui est déjà inculpé dans cette affaire, est désormais « accusé d'avoir cherché à effacer des images de vidéosurveillance de sa résidence de Mar-a-Lago » où le FBI avait retrouvé des dizaines de documents top secret.Un nouveau développement judiciaire intervenu le 27 juillet, « le jour même où les avocats de Trump ont rencontré des représentants du ministère de la Justice, avant une possible nouvelle inculpation de l'ex-président dans le cadre de l'enquête sur ses tentatives de renverser les résultats des élections de 2020 », souligne le New York Times. De nouvelles accusations « qui accentuent l'extraordinaire péril juridique auquel Trump est confronté alors qu'il fait campagne pour obtenir l'investiture et reconquérir la Maison Blanche l'an prochain », commente le Wall Street Journal, qui juge néanmoins « que le risque politique paraît moins évident alors que toutes ces poursuites judiciaires semblent le renforcer auprès des électeurs républicains ».Evgueni Prigojine réapparaît à Saint-PétersbourgAlors qu'on le croyait exilé en Biélorussie, un mois après sa tentative de mutinerie ratée contre Poutine, une photo « montre le patron de Wagner tout sourire aux côtés d'un diplomate africain à Saint-Pétersbourg » où se déroule le sommet Russie-Afrique, rapporte La Repubblica. Un sommet qui doit notamment aborder la question de « l’avenir des mercenaires Wagner en Afrique ».Sacrée coïncidence, même si cette photo semble avoir été prise dans l’hôtel de Prigojine et non pas sur les lieux du sommet, elle est « devenue virale sur les réseaux sociaux en Russie » rapporte le Süddeutsche Zeitung, « alors que les médias russes eux s'étonnent que Prigojine soit apparemment redevenu socialement acceptable ». « Il aurait même rencontré Poutine la semaine passée au Kremlin », souligne Die Welt, qui assure également que le patron de Wagner « réside d'ailleurs le plus clair du temps à Saint-Pétersbourg, sa ville natale », entre deux allers-retours à Minsk, la capitale biélorusse.
7/28/2023 • 5 minutes, 11 seconds
À la Une: la tentative de putsch au Niger déstabilise un peu plus le Sahel
Alors que la « situation reste confuse à Niamey », écrit le New York Times, les putschistes menés par des officiers de l'armée détiennent toujours le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum, « jetant dans l'incertitude l'avenir de l'un des rares partenaires fiables de l'Occident dans une région, l'Afrique de l'Ouest, marquée par les coups d'État et l'insécurité généralisée due à la violence djihadiste », souligne le quotidien américain.Un coup de force dénoncé par l'Union africaine et tous les alliés occidentaux du Niger, de la France aux États-Unis, qui redoutent « une déstabilisation encore plus grande au Sahel » après déjà les coups d'État ces dernières années dans les pays voisins, comme « au Mali et au Burkina Faso qui ont porté au pouvoir des juntes militaires anti-occidentales et pro-russes », explique El País. « Un putsch réussi au Niger serait un revers majeur pour les efforts européens dans la région », commente également le Süddeutsche Zeitung, « alors que le Niger est devenu la principale base des opérations militaires engagées contre l'insurrection djihadiste » mais également « un allié clé de l'Union européenne dans la lutte contre l'immigration clandestine en provenance de l'Afrique subsaharienne », souligne de son côté le Guardian.Les États-Unis menacent de suspendre leur aide au Niger« Les États-Unis exigent la libération du président Bazoum à qui ils ont renouvelé leur soutien inconditionnel », rapporte le Guardian. Washington « conditionne la poursuite de son aide économique et sécuritaire à la poursuite de la gouvernance démocratique et du respect de l'État de droit au Niger ». Car aux côtés de la France, qui a concentré au Niger le gros de ses troupes de son opération Barkhane contre les extrémistes, les États-Unis maintiennent également « 800 militaires américains et une base de drones dans le centre du Niger », note le Washington Post.« Niamey est le dernier grand allié de l'Occident dans cette région troublée par la violence terroriste », souligne El País, et un « partenaire crucial des États-Unis », ajoute le correspondant à Washington d'Al Jazeera, qui s'inquiète que comme au Mali et au Burkina Faso, la réussite d'un coup d'État au Niger n'entraîne le départ des troupes françaises et « l'arrivée des forces paramilitaires du groupe russe Wagner ».L’accord céréalier au cœur du sommet Russie-AfriqueSommet qui s'annonce également agité, alors que Vladimir Poutine entendait réunir tous ses amis africains « pour montrer à l'Occident que l'invasion de l'Ukraine et les sanctions internationales n'ont pas réussi à l'isoler », souligne le Times. La sortie de la Russie de l'accord onusien sur les céréales a quelque peu refroidi l'ambiance, et seuls « 17 chefs d'État africains ont fait le déplacement, soit la moitié comparé à la précédente réunion de 2019 ».« Une humiliation pour Poutine », estime le Times. « Le Kremlin a beau accuser l'Occident d'être à l'origine de cette faible participation, ce forum de Saint-Pétersbourg pourrait être le point de départ ou d'arrivée pour Poutine dans sa conquête de l'Afrique », commente le Guardian. Car « vécu comme un coup de poignard dans le dos » par les dirigeants africains, le retrait de l'accord sur les céréales menace directement le continent « d'une envolée catastrophique des prix », analyse également Die Welt. « Pour sortir de l'impasse et se montrer en sauveur, Poutine pourrait à Saint-Pétersbourg accueillir ses hôtes avec une surprise en annonçant la reprise de l'accord céréalier », assure le correspondant à Moscou du quotidien belge Le Soir. « Les amis africains de Poutine attendent cette fois des actes, pas seulement une nouvelle belle photo de famille sans vrais contrats. »« Incomparable »: Sinéad O'Connor est morte hier à l'âge 56 ansLe visage de la chanteuse irlandaise s’affiche en Une de l'ensemble de la presse internationale, reconnaissable entre tous avec son « crâne rasé, ce regard immense », Sinéad O'Connor était « incomparable », s'émeut le Times, « tellement spéciale » avec cette voix si puissante et pleine d’émotion « comme en témoigne son plus grand succès, cette interprétation époustouflante de "Nothing compares 2 U" de Prince », salue le New York Times.« Elle avait vendu des millions de disques avec ses ballades éthérées et ses hymnes rebelles », souligne le Washington Post, qui évoque d'ailleurs « sa fierté d'avoir été une fauteuse de troubles », d'avoir parlé « de ses problèmes de santé mentale, dénoncé le sexisme, la maltraitance des enfants et d'avoir même un jour déchiré l'image du pape en direct à la télévision pour protester contre les abus sexuels dans l'Église catholique ». Plus punk que pop star, « Sinéad O'Connor n'a jamais reculé devant la controverse, sans se soucier des conséquences sur sa carrière », note encore le New York Times.
7/27/2023 • 5 minutes, 28 seconds
À la Une: la mystérieuse révocation du ministre des Affaires étrangères chinois
Même le South China Morning Post avoue sa totale surprise face « à un limogeage sans précédent, et qui laisse plus de questions que de réponses ». Et le journal hongkongais, à l'instar de la presse internationale, de s'interroger sur ce qu'il qualifie de véritable « drame politique, l'un des plus passionnants de ces dernières années ». Car le mystère reste entier sur le sort de Qin Gang, 57 ans, brillant diplomate, un très proche de Xi Jinping, souligne encore le South China Morning Post, brutalement débarqué hier de son ministère des Affaires étrangères « sept mois seulement après sa nomination » et « après avoir disparu de la scène publique il y a tout juste un mois ».« Il y a cinq semaines à peine, Qin Gang était au centre d'une restauration importante de la diplomatie de haut niveau dans les relations entre les États-Unis et la Chine », s'émeut également le New York Times, qui rappelle la rencontre à Pékin entre Anthony Blinken et son homologue chinois et ne cache pas sa perplexité « face à la chute spectaculaire de Qin, l'un des étoiles montantes les plus fiables du président ». Alors que Pékin se refuse à tout commentaire, après avoir évoqué des soucis de santé, la presse rapporte elle les rumeurs sur une possible disgrâce liée « à une affaire extraconjugale avec une journaliste de télévision chinoise », note le Times. Il pourrait également s'agir « d'une lutte de pouvoir avec Wang Yi, son prédécesseur à la tête des Affaires étrangères et son successeur désigné », souligne de son côté le Guardian. « Wang est connu pour ne pas aimer Qin, dont la promotion fulgurante dans les sphères diplomatiques avait suscité la colère de nombreux collègues », commente également La Repubblica.La politique étrangère chinoise inchangéeCette éviction ne changera pas la ligne diplomatique chinoise, d'autant moins que « les Affaires étrangères étaient déjà gérées par Wang lui-même, qui était le supérieur de Qin au sein de la direction du parti », explique le correspondant à Pékin de La Repubblica. La diplomatie chinoise « continue d'avancer » a d'ailleurs fait valoir ce matin Pékin, une tentative de normalisation alors même que ce limogeage après la disparition du ministre pendant un mois « ont pesé sur l'image internationale du pays », commente le South China Morning Post qui évoque même « une source d'embarras considérable pour la Chine ».La gestion de cette crise par Pékin « a en tous cas soulevé des questions sur l'opacité du processus décisionnel du gouvernement chinois et a accru la confusion et la méfiance en Occident », assure encore le quotidien hongkongais. « L'affaire Qin montre le vrai visage de la dictature », raille d'ailleurs Die Welt, qui dénonce « le pouvoir brutal de Xi Jinping », qui a déjà « neutralisé deux millions de fonctionnaires avec sa campagne de purge déguisée en campagne anti-corruption ».Ukraine: l’Allemagne critique contre « la lenteur » de la contre-offensive de KievSévères critiques de l'armée allemande, qui selon un rapport confidentiel révélé par le journal allemand Bild fustigent « les mauvaises tactiques militaires employées par les Ukrainiens, qui ne mettraient pas en œuvre l'entraînement enseigné lors de leurs formations en Occident », expliquant la lenteur de la contre-offensive contre les troupes russes. « Kiev disperserait ainsi trop ses troupes sur la ligne de front et conduirait ses attaques avec des petites unités de seulement 10 à 30 soldats, ce qui ne permet pas d'être efficace sur le plan opérationnel », rapporte le Times.Le journal fait état de ce même document de la Bundeswehr qui met en cause « une contre-offensive entravée par les habitudes de combats bien ancrées des officiers ukrainiens qui n'appliquent pas les tactiques occidentales ». Des critiques en tous cas « vigoureusement dénoncées par des hauts responsables militaires britanniques », souligne de son côté le Daily Telegraph, qui dénoncent une fuite de documents confidentiels et ses conclusions « qui n'aident personne, alors que Kiev a plus que jamais besoin du soutien occidental ».JO 2024: la presse étrangère inquiète de la sécurité des Jeux à Paris« La sécurité de Paris 2024 donne déjà des sueurs froides en France », titre Le Soir, qui détaille notamment la mobilisation inédite « de 45 000 policiers et gendarmes pour la seule journée de la cérémonie d'ouverture à Paris le 26 juillet l'an prochain », soit autant, souligne le quotidien belge, « que dans l'ensemble du pays lors des récentes nuits d'émeutes ». « Et pour garantir la sécurité des Jeux, la sollicitation de l'armée n'est pas exclue », souligne encore Le Soir, qui évoque ainsi « toute la tension qui règne dans le pays avant l'arrivée de la flamme ».De quoi en tous cas inquiéter une majorité de Parisiens « qui redoutent un enfer du point de vue sécuritaire et une ville complètement bloquée », note encore le quotidien, qui juge que pour l'instant « la crainte du grand désordre semble l'emporter sur l'enthousiasme ». « Un an avant les JO de Paris, les Français veulent y croire », tempère de son côté Le Temps, qui note que malgré les polémiques et le climat social, « 72 % des Français soutiennent l’organisation des JO » selon un sondage Harris.
7/26/2023 • 5 minutes, 20 seconds
À la Une: la Grèce «en guerre» contre les incendies qui dévastent ses îles touristiques
Les images de forêts calcinées et de touristes en fuite en Grèce, s'affichent en Une de la presse européenne. « Les îles paradisiaques de Rhodes, Corfou et même Eubée proche d'Athènes sont transformées en enfer », titre Le Soir. Ravagées depuis plus d'une semaine par de violents incendies « directement liés à la crise climatique », a fait valoir le Premier ministre grec qui parle d'une véritable « guerre contre le feu après la pire vague de chaleur qu'a connu la Grèce depuis trois décennies », rapporte encore le quotidien belge.« Une bataille inégale » alors que « la canicule et les vents violents alimentent les brasiers », note de son côté El País qui décrit toute « l'impuissance des centaines de pompiers déployés » dont tous les efforts n'arrivent pas à circonscrire des feux devenus « incontrôlables ». Les incendies sont tellement étendus qu'ils sont désormais observables depuis l’espace, s'affole le Times : « Les satellites montrent notamment l'ampleur des destructions à Rhodes ». C'est sur cette île qu'a été conduite « la plus grande opération d'évacuation de touristes jamais réalisée dans le pays », rapporte le Guardian, avec 19 000 touristes évacués qui racontent dans la presse leur angoisse et leur épreuve. Et la tragédie est loin d'être terminée « alors que le gouvernement prévoit encore trois jours difficiles avec la hausse prévue des températures », souligne encore le Guardian.La polémique monte sur « l'impréparation » du gouvernement grec« C'était pourtant prévisible », raille la correspondante à Athènes du Soir, qui comme le Times de Londres souligne que « les météorologues avaient bien annoncé cette forte vague de chaleur » mais que les autorités « n'ont véritablement pris la mesure du drame qui s'annonçait qu'en début de semaine passée ». D'où des évacuations parfois chaotiques qui « pourraient ruiner l'image de la Grèce en tant que destination touristique », fait valoir le Guardian « alors que le secteur du tourisme représente 25 % du PIB du pays et un emploi sur cinq ».« À court terme, les autorités grecques espèrent se rattraper sur l'arrière-saison automnale », explique Le Soir, mais « tout en redoutant que ces phénomènes extrêmes impactent l'avenir du pays ». Les scientifiques ne sont guère optimistes qui prévoient que la région d'Athènes « pourrait même devenir un nouveau Dubaï » et faire fuir les touristes « vers des destinations plus nordistes ».Israël en crise, après l'adoption de la très controversée réforme judiciaireDes manifestations massives et historiques hier dans les rues de Tel Aviv, après déjà des mois de protestations dans tout le pays alors que le gouvernement Netanyahu, sa coalition de droite et d'extrême droite, « est passée en force » au Parlement pour imposer cette réforme qui « menace la démocratie israélienne », dénonce La Repubblica. « Cette réforme permettra de retirer aux juges de la Cour suprême le pouvoir d'annuler des décisions du gouvernement considérées comme "non raisonnables" », explique le Süddeutsche Zeitung, qui dénonce également « une attaque contre la démocratie » et redoute « une crise politique qui pourrait même conduire à la guerre civile ».« Netanyahu remporte une victoire, mais à quel prix ? », s'interroge pareillement le New York Times, qui se demande « s'il pourra gérer les conséquences de l'épreuve de force qu’il a lui-même déclenchée », plongeant le pays dans « une ère incertaine ». « C'est une défaite désastreuse pour Israël », titre le Times of Israel, alors que le Haaretz appelle les manifestants « à ne rien lâcher ». Le risque d'escalade est réel, s'inquiète le Wall Street Journal : « Alors que des milliers de réservistes militaires menacent de quitter l'armée », cette crise met également en péril « la sécurité nationale du pays ».Twitter rebaptisé X, le pari risqué d'Elon MuskLa disparation du célèbre petit oiseau bleu fait couler beaucoup d'encre dans la presse, très dubitative sur l'intérêt d'un tel changement radical et « qui a surpris la planète » estime Le Soir, qui explique qu'en coupant ainsi « les ailes du volatile pour un X, bien carré », Musk entend en tout cas « matérialiser la transformation de la plateforme en super application à tout faire », qui englobera non seulement les réseaux sociaux mais également les services bancaires et les achats.« Un pari bien risqué », estime le Guardian, « une stratégie déroutante » pour le Frankfurter Allgemeine Zeitung qui raille « le pouvoir destructeur d'Elon Musk ». « Il vient d'effacer 15 ans de valeur de la marque Twitter », analyse également le New York Times, qui met en avant le risque de « s'attirer les foudres des utilisateurs » au pire moment, alors que le réseau social aux 200 millions d'abonnés connaît « des difficultés financières » et est confronté à « la concurrence de Meta et de son application Threads » qui compte lui déjà 117 millions d'utilisateurs. « Et avec le X, se pose aussi le problème de la confusion avec les sites pornographiques », ajoute El País, qui rapporte que depuis hier l'une des principales tendances sur Twitter est justement le site «Xvideos».
7/25/2023 • 5 minutes, 29 seconds
À la Une: en Espagne, les socialistes résistent et créent la surprise
Les résultats des législatives en Espagne occupent une place importante dans la presse internationale.« L'Espagne dans l'impasse : la victoire de la droite n'est passuffisante pour accéder au pouvoir », titre le quotidien britanniqueThe Times.« La droite gagne... mais ne vainc pas », commente de son côté le journal Le Temps. Le journal suisse insiste sur le fait que la gauche s'en est beaucoup mieux sortie que prévu.Le Frankfurter Allgemeine Zeitungs'amuse dece mauvais calcul de la part des instituts de sondage :« Le perdant des élections espagnoles rit bien », titre le journal allemand, en référence à Pedro Sanchez qui a finalement ici une carte à jouer.Pour réussir à former une coalition, le socialiste va devoir se rapprocher des autres forces de gauche, notamment des séparatistes catalans.Et la presse espagnole fait en ce moment ses calculs, aligne les différents scénarios possibles. El Paisexplique dans ses colonnes la complexité de la situation, et parle même d'un « labyrinthe politique ».« Les deux partis de droite n'atteignent pas la majorité absolue, et la possibilité de la compléter avec d'autres soutiens est totalement exclue », jugeEl Pais. En cause :« l’incompatibilité du parti d'extrême droite Vox avec les groupes nationalistes. » Du côté de la gauche, pas de majorité absolue non plus. Pour que les socialistes et Sumar puissent rétablir la coalition gouvernementale, expliqueEl Pais : « il faudra s'entendre avec le parti de Carles Puigdemont ».Mais ce n'est pas gagné.« Pendant la dernière législature, rappelle le journal espagnol, le parti s'est opposé frontalement au gouvernement », Analyse intéressante du journal suisse Le Temps. Pour le quotidien, si Pedro Sanchez réussit à former une coalition, cela pourrait être « un cadeau empoisonné ». Le quotidien estime que « si des partis trop hétéroclites, décident de s'allier, la stabilité du gouvernement espagnol pourrait ne pas résister bien longtemps […].La situation donne le sentiment d'un blocage, et va peut-être obliger à une répétition du scrutin », conclut Le Temps.À lire aussiLégislatives en Espagne: la droite conservatrice en tête, mais le parti socialiste résisteVote d'une mesure sur la réforme du système judiciaireLes journaux du monde entier se penchent aussi sur la situation en Israël. Un vote décisif attendu ce lundi au Parlement sur la très controversée réforme du système judiciaire.« Les Israéliens vivent l'une des journées les plus importantes de l'histoire contemporaine du pays », affirme leNew York Times, qui rappelle que ce projet du gouvernement d'extrême droite vise à limiter le pouvoir judiciaire.Ce lundi midi, les négociations de compromis entre les partisans de la loi, et l'opposition ont échoué, nous détaille lejournal israélien Haaretz.Des milliers de manifestants sont devant la Knesset, et le vote sur le projet de loi est en cours. Sicetteloi est adoptée, cela pourrait en tout cas provoquer de nouveaux bouleversements. Le Wall Street Journal rappelle en effet l'ampleur de la mobilisation depuis le début de l'année.« Des centaines de milliers d'Israéliens ont manifesté pendant 29 semaines consécutives contre la réforme ». Ces derniers jours, des manifestants ont investi une voie d'autoroute.Et puis, fait inédit, des milliers de réservistes militaires menacent de démissionner. « Les chefs militaires craignent que cela ait un impact significatif sur la capacité de l'armée israélienne », nous explique le New York Times.À lire aussiIsraël: le Parlement vote une mesure clé de la très controversée réforme judiciaireDes incendies historiques en Grèce Des milliers de touristes sont évacués depuis plusieurs jours et dans les journaux, on peut lire de nombreux témoignages de vacanciers qui racontent l'enfer qu'ils ont vécu. LeTimespropose un long article avec photos, et nous raconte l'histoire de Katie, une Britannique de 28 ans. Ellea dû marcher pendant 12 heures sous un soleil de plomb pour se mettre à l'abri avant de prendre un taxi pour l’aéroport.« Des milliers de personnes marchaient avec des serviettes autour du visage, témoigne-t-elle, pour ne pas respirer la fumée. » Elle ajoute : « On voulait s'arrêter parce qu'on n'arrivait pas à respirer, mais à chaque fois qu'on se retournait, on voyait les flammes arriver. »À lire aussiLa Grèce continue la lutte contre les flammes, des milliers de touristes évacués à Rhodes et CorfouLa crème glacée n'a plus la cote au Canada et aux États-Unis« Il paraitrait que la popularité de la crème glacée a fondu au Canada et aux États-Unis », selon Le Devoir.Le journal canadiena mené l'enquête, graphique à l'appui : 13 litres de crème glacée par personne et par année, en 1969. On atteint difficilement les 5 litres par personne et par an, en 2022. L'article nous apprend qu’en 1920, il y a cent ans, on était loin, bien loin de cette situation. « Cette année-là, les États-Unis tombent sous le joug de la prohibition d'alcool, et de nombreuses brasseries se tournent vers la production de crème glacée ! »Pour expliquerce désamour du produit,Le Devoirdonne la parole à un directeur scientifique. Ilavance plusieurs explications, notamment celle-ci : « La consommation de crème glacée, s'adapterait mal à notre mode de vie actuel. On est toujours dans le jus, dans le feu de l'action. Or, rappelle le scientifique, une crème glacée, ça demande de prendre du temps, de s'arrêter, sans quoi, on s'en met partout. »
7/24/2023 • 5 minutes, 16 seconds
Les femmes à la Une: des joueuses de football aux combattantes ukrainiennes
Les femmes occupent la Une sous la rubrique sport dans toute la presse avec la Coupe du monde de football féminin qui se déroule en Nouvelle-Zélande. Les images de joueuses en plein effort sont notamment à la Une du New York Times, de The Australian ou encore du Daily Telegraph. Signe de la popularité des matchs de cette Coupe du monde féminine, O Globo nous apprend qu’au Brésil, les banques ont modifié leurs horaires d’ouverture pour permettre au personnel de suivre les matchs de l’équipe nationale. Une avancée vers l’égalité, puisque « cette politique a déjà adopté lors des matchs de la coupe du monde masculine » précise le journal. L'arme fatale des Ukrainiennes face aux soldats russesLes femmes jouent aussi un rôle croissant sur un autre terrain traditionnellement dévolu aux hommes, celui de la guerre, et particulièrement en Ukraine. Depuis un an et demi, la presse regorge de portraits de femmes ukrainiennes combattantes, mais elles s’impliquent dans le conflit bien au-delà des lignes de front. Sous le titre « Les pièges à miel ukrainiens », The Times consacre ainsi un article aux femmes qui, via les applications de rencontre, extirpent des renseignements aux soldats russes. « Nous recherchons des informations sur le nombre de militaires déployés, leur localisation, la quantité de leur équipement » explique l’une d’entre elle. « Certaines de ces relations virtuelles avec des soldats coincés dans leurs tranchées ont fourni une mine de renseignements transmis à l’armée ukrainienne » commente The Times. Côté russe, un large pourcentage de femmes tente d’ignorer la guerre, relate de son côté le Frankfurter Algemeine Zeitung, qui consacre un article à une émission de propagande destinée à inculquer le patriotisme à la gent féminine. Lancée fin mai, « Les Amies Z » est animée par trois activistes en talons hauts censées apporter « le soutien de femmes fortes, jeunes et belles » à la guerre menée par le Kremlin. Mais, constate le quotidien allemand, « l’émission ne rencontre pas le succès espéré ».Espagne : le droit des femmes au cœur de la campagneEn Espagne, à la veille d’élections cruciales, les droits des femmes dominent les débats dans la campagne. C’est ce qu’affirme le quotidien Heraldo : « La vision des différents partis sur cette question sont à des positions interstellaires » constate le journal espagnol qui détaille les programmes de chaque parti sur l’égalité entre les sexes et remarque que « le PSOE, le parti dirigé par l’actuel chef du gouvernement, a une vaste batterie de propositions sur les femmes et l’égalité dans son document électoral. Les politiques du programme Vox à l’extrême droite vont dans le sens inverse ». « La droite a déclaré la guerre aux femmes » commente une candidate socialiste dans les colonnes d’El Pais qui espère une vaste mobilisation de cet électorat. Sur son site, la chaine américaine CNN renchérit « le parti espagnol d'extrême droite Vox s'attaque aux droits des femmes. Il pourrait devenir le faiseur de roi lors des élections de dimanche ».En Inde, une vidéo virale prend un tour politiqueEn Inde, la vidéo devenue virale de deux femmes nues harcelées par la foule occupe la Une de la presse. Deux jours après la publication de cette vidéo tournée dans l’État du Manipur, l’une des deux victimes témoigne dans les colonnes de The Wire : « L’un de nos assaillants a passé un coup de fil et a dit, si vous voulez les torturer, venez ! Nous avons ensuite été déshabillées et palpées par la foule » raconte-t-elle avant de déplorer que « quatre policiers ont assisté à la scène et aucun n’est intervenu ». L’incident s’est déroulé début mai dans un contexte de violences ethniques qui ont fait plus de cent morts dans le Manipur. « Il a fallu plus de deux mois pour que la nouvelle de cette choquante agression sexuelle se répande, en partie parce que internet avait été coupé dans la région » explique le New York Times. L’affaire a désormais pris un tour politique. La vidéo a contraint le premier ministre à sortir de son silence, relate The Hindu. « Narendra Modi a exprimé sa colère devant l’agression sexuelle, mais a refusé de répondre à la coalition de l’opposition qui demande un débat sur la situation dans cet État du nord-ouest du pays ». Résultat, constate le quotidien, les travaux parlementaires ont été suspendus ce vendredi 21 juillet pour la deuxième journée consécutive. Barbie ciblée par les conservateursLe film Barbie, une production ultra-kitsch et féministe, attire des foules de spectateurs mais provoque aussi la colère de la droite américaine. « Barbie c’est le féminisme bimbo, c’est une célébration de l’hyperféminité acceptée dans le courant dominant », commente la chaîne NBC News qui poursuit : « enveloppé dans le rose iconique de Barbie, le film aborde des questions sociales sérieuses et systémiques, examine la complexité et les contradictions de la féminité moderne ». Le film est bien accueilli par les critiques, mais remarque The Independant, est attaqué par des figures d’extrême droite. Le journal cite notamment Ginger Gaetz, l’épouse d’un élu républicain de Floride qui déplore « le film de Barbie omet d’évoquer la notion de foi ou de famille ». « Un commentaire absurde, conclut le journaliste, mais si les conservateurs continuent à faire les idiots, nous devrions peut-être faire la révolution. Je ne suis pas opposé à l’idée de peindre les couloirs du congrès en rose Barbie. »
7/21/2023 • 5 minutes, 20 seconds
À la Une : la milice Wagner va étendre sa présence en Afrique
Pour la première fois depuis sa rébellion armée contre Moscou au mois de juin, le chef de la milice Wagner prend la parole dans une vidéo. Le Washington Post dit avoir authentifié le clip plutôt flou, apparemment filmé au crépuscule. « Prigojine s’engage à poursuivre les activités de son groupe en Afrique et à faire de l’armée de Biélorussie, son nouveau pays d’accueil, la deuxième armée du monde » annonce le quotidien qui précise « Wagner a des activités militaires et commerciales dans une douzaine de pays du continent, mais a dû céder quelques-unes de ses activités en Afrique pour payer les salaires de ses combattants ».« Malgré ces changements, ajoute le journal, Prigojine confirme une nouvelle fois qu’il n’entend pas réduire sa présence en Afrique, mais au contraire, l’étendre ». Le Washington Post note aussi la présence de Dimitry Utkin sur la vidéo, le fondateur du groupe Wagner dont les apparitions sont rares. « Ce n’est pas la fin, c’est juste le début de notre plus grande mission dans le monde » hurle-t-il avant d’ajouter en anglais « bienvenue en enfer ». Des exercices de combat proches de la frontière polonaiseLa presse confirme dans la foulée que la milice a bien quitté la Russie et déplacé l’essentiel de ses forces en Biélorussie. La BBC a analysé des images satellites pour tirer ses conclusions. « Les images montrent que des douzaines de camions et de véhicules militaires sont entrés le 18 juillet dans le nouveau camp de la milice, située à une centaine de kilomètres de Minsk la capitale » explique la chaine britannique. En Russie, le Moscow Times annonce que « Dix mille mercenaires de Wagner vont se déployer en Biélorussie ». Et en Allemagne, Die Welt précise l’étendue de la coopération qui s’annonce entre la milice et les forces armées du pays : « des mercenaires du groupe russe Wagner entraînent les forces spéciales biélorusses dans une zone d'entraînement militaire près de la frontière avec la Pologne. Des exercices de combat sont prévus. »La croix rouge biélorusse impliquée dans l'enlèvement d'enfants ukrainiensLa Biélorussie, proche alliée de Vladimir Poutine, et terre d’accueil de Wagner, confirme par ailleurs être impliquée dans l’enlèvement d’enfants ukrainiens. « La Croix Rouge de Biélorussie affirme avoir participé au transfert d’enfants hors d’Ukraine » titre le Guardian. « Dans un reportage diffusé à la télévision d’État, détaille le quotidien, le chef de la croix rouge du pays est filmé dans une région ukrainienne occupée par les Russes. Il explique qu’il est activement impliqué dans la déportation d’enfants vers la Biélorussie pour, selon ses termes, améliorer leur santé et leur faire oublier les horreurs de la guerre ». « Un reportage qui suscite l’indignation de la fédération internationale de la Croix Rouge et de la communauté internationale » poursuit le journal. « De nouveaux appels ont été lancés après sa diffusion, afin que la cour pénale internationale lance un mandat d’arrêt pour crimes de guerre contre le chef de la croix rouge de Biélorussie et contre le dirigeant du pays ». Poutine n'ira pas au sommet des BricsC’est en raison de ces déportations d’enfants ukrainiens que Vladimir Poutine est déjà sous le coup d’un tel mandat d’arrêt. Pour éviter d’être interpellé, le dirigeant russe ne se rendra pas au sommet des Brics à la fin août en Afrique du Sud. « L'absence de Vladimir Poutine au sommet a été annoncée par la présidence sud-africaine, mettant fin à des mois de spéculation » titreAl Jazeera, qui précise qu’il s’agit d’un accord mutuel entre Pretoria et Moscou. La revue Foreign Policy développe : « Depuis des mois, Moscou faisait pression sur le président sud-africain pour qu’il autorise la venue de Poutine sans qu’il risque d’être interpellé. Mais en tant que membre de la Cour Pénale Internationale, l’Afrique du Sud est tenue de se soumettre aux mandats d’arrêts émis par la CPI ». Foreign Policy conclut : « L’époque où Poutine se prélassait dans l’éclat des sommets de haut niveau est révolue ». La presse russe présente bien entendu l’absence de Poutine sous un autre angle. « Poutine s’adressera à distance au sommet des Brics le 23 août » titre Kommersant qui ajoute, « le président participera à toutes les discussions. Vladimir Poutine a décidé de manière indépendante de ne pas venir au sommet ».Les mines ralentissent la progression de la contre-offensive ukrainienneLa presse rapporte les bombardements russes sur les ports de la Crimée et évoque les difficultés de la contre-offensive menée par Kiev. Après le New York Times en début de semaine, le Financial Times publie un long reportage sur les champs de mines qui freinent l’avancée des troupes ukrainiennes. « Les mines limitent sérieusement l'espace de manœuvre de Kiev. Elles sont disséminées partout et sous toutes les formes. Une menace cachée qui est devenue un tourment psychologique pour les soldats » explique le journal qui décrit un problème sans fin, « le temps nécessaire aux forces ukrainiennes pour déminer est du temps que la Russie consacre à renforcer la prochaine ligne d’engins explosifs ». De l’autre côté du front, le moral des soldats russes n’est pas au plus haut si l’on en juge par les appels téléphoniques interceptés par les renseignements ukrainiens. Le Kyiv Post rapporte ainsi la conversation d’un soldat russe avec sa femme. Il se plaint de ne pas être payé et déclare : « Il n’y a pas assez de munitions. Nous n’avons qu’une grenade par personne, avant d'ajouter, Oui, ma patrie, c'est la Russie, mais on crève de faim et je suis contre les autorités ».
7/20/2023 • 5 minutes, 17 seconds
À la Une: des centaines de millions de personnes suffoquent sous la chaleur
L'Europe, l'Asie et l'Amérique du Nord souffrent encore d'une chaleur extrême, en ce mercredi 19 juillet. Les thermomètres s’affolent et la presse regorge de Unes alarmantes. « Un quart des hospitalisations causées par la grande chaleur, des milliers de personnes aux urgences » titre La Repubblica en Italie. « Les incendies font rage dans le pays », s’inquiète le quotidien Ethnos en Grèce. « La Colombie-Britannique fracasse un record de terres brûlées », se désole Le Devoir au Canada.« En Amérique du Nord, en Europe et en Asie, des centaines de millions de personnes endurent des conditions caniculaires », constate le New York Times qui relève les températures enregistrées ces derniers jours : « Plus de 52 degrés dans une ville du nord-ouest de la Chine, 53 degrés dans la vallée de la Mort en Californie ». Un graphique à la Une du Temps montre bien à quel point ces températures sont exceptionnelles. « Elles laissent présager une fois de plus un été sans précédent », estime le quotidien suisse.Des pics de chaleur qui ne découragent pas les touristes« Les visiteurs affluent vers la vallée de la Mort pour expérimenter des températures record », remarque le site de la chaîne américaine ABC7, qui ajoute que« le thermomètre digital du parc national est un site prisé pour les selfies et les photos de groupe ». « Les Britanniques affluent vers l’Europe malgré la chaleur accablante », remarque de son côté The Times à Londres, qui précise que « les agences de voyage signalent une vague de réservations de dernière minute vers la Grèce, l’Espagne et l’Italie ».Des destinations qui ne sont pas sans risque rappelle le quotidien, qui raconte l’évanouissement d’une Écossaise sur les marches du Colisée à Rome du fait de la chaleur. La BBC a de son côté interrogé les médecins d’un hôpital de l’Arizona aux États-Unis. « Nous n’avons pas connu une telle affluence depuis la pandémie de Covid », dit-il. Les urgences de cet établissement ont un protocole particulier pour refroidir les patients les plus atteints : ils les placent dans des housses mortuaires remplies de glace. « C’est la méthode la plus efficace dont nous disposons », précise le médecin.En Iran, manifestations contre les coupures d'eauLa chaleur combinée au manque d’eau suscite le mécontentement de la population en Iran. « De Téhéran aux régions rurales, les gens publient des vidéos sur les réseaux sociaux pour se plaindre des journées entières passées dans la chaleur sans eau courante, leurs robinets ne laissant échapper que des gouttes troubles », rapporte le Washington Post. Les coupures d’eau sont une plaie de longue date dans ce pays, explique le quotidien, « mais aggravées par l’accélération du changement climatique, elles constituent un facteur de mécontentement croissant à l’origine de manifestations et d’affrontements ».Le journal a joint sur place un spécialiste de l’environnement iranien, qui déclare sous couvert de l’anonymat que « les pénuries d’eau sont dues à des décennies de mauvaise gestion, elles montrent l’étendue de l’incompétence de nos dirigeants ». L’Irak voisin affronte les mêmes difficultés : une photo parue dans le Wall Street Journal montre des policiers vêtus de noir et cagoulés face à des manifestants qui protestent contre les coupures d’eau et d’électricité. Il ne fait pas loin de 50 degrés à Bagdad.La diplomatie du climatLa Chine, également durement frappée par la vague de chaleur, a organisé une conférence sur l’écologie et la protection de l’environnement et y a invité John Kerry, l’émissaire américain pour le climat. « Les relations entre les deux pays sont à leur plus bas et la question du climat est l’un des rares domaines où la Chine et les États-Unis peuvent avoir des discussions franches », commente le China Daily, qui déclare également que « la reprise de la diplomatie climatique à haut niveau est un début positif ».Même son de cloche dans le Global Times, où l’éditorialiste relève que « la Chine et les États-Unis ont démontré leur engagement à s’attaquer conjointement au changement climatique. Les discussions entre les deux pays ont laissé une impression positive ». Le Guardian rapporte pour sa part les propos tenus par l’émissaire américain à Pékin : « Si nous nous rassemblons au cours des mois précédant la COP 28, qui sera la plus importante depuis les accords de Paris, nous pourrons opérer de grands changements » déclare John Kerry.Mettre un terme à l'utilisation des énergies fossilesLe New York Times a pour sa part interrogé Al Gore. L’ancien vice-président américain avait tiré la sonnette d’alarme sur le climat il y a déjà 17 ans. « Malgré les nouvelles apocalyptiques sur le front du climat, Gore conserve de l’espoir » résume le quotidien, « mais chaque seconde compte ». L’ex vice-président rappelle l’urgence de mettre un terme à l’utilisation d’énergies fossiles. « Plus vite nous cesserons de brûler ces combustibles et de rejeter d'autres émissions qui réchauffent la planète, plus vite les températures mondiales pourront se stabiliser », explique-t-il.Et Al Gore se montre moins optimiste que John Kerry au sujet de la COP 28. Elle sera présidée par les Émirats arabes unis, un État pétrolier. « Le sultan al-Jaber n’est pas la bonne personne pour ce job », tacle-t-il avant de dénoncer dans la foulée l’influence des compagnies d’énergies fossiles sur l’organisation des conférences mondiales sur le climat.
7/19/2023 • 4 minutes, 57 seconds
À la Une: Benyamin Netanyahu enfin invité par le président américain
Le Premier ministre israélien a reçu l’invitation qu’il attendait depuis son retour au pouvoir il y a plus de six mois : celle du président américain. « Biden change d’avis et invite Netanyahu aux États-Unis pour apaiser les tensions », titre le New York Times qui remarque que « la présidence américaine refusé de dire si Benjamin Netanyahu serait reçu à la Maison Blanche ou si la rencontre aurait lieu en marge de l’assemblée générale des Nations unies. Aucune date n'a été fixée pour cette visite qui devrait avoir lieu à l’automne ».C’est le soir du 17 juillet, lors d’un appel téléphonique, que l’invitation a été lancée. Et au cours de la conversation, relate le Washington Post, « Joe Biden a abordé la question de la modification du système judiciaire israélien, qui enflamme les tensions entre les deux dirigeants depuis le début de l’année ». Le New York Times cite le porte-parole du Conseil national de la sécurité : « Nous sommes toujours préoccupés par cette réforme judiciaire, et par les activités extrémistes de certains membres du gouvernement israélien ».L’arrivée aux États-Unis du président israélienCette invitation est tombée la veille de l'arrivée aux États-Unis du président israélien. Isaac Herzog va, lui, recevoir tous les honneurs : réception à la Maison Blanche et discours devant le Congrès, ce qui a suscité « la colère de Benjamin Netanyahu » selon le Süddeutsche Zeitung en Allemagne. Le président israélien n’a qu’un rôle protocolaire, mais sa venue suscite quelques remous au sein du parti démocrate.« Le week-end dernier, une élue à la chambre a décrit Israël comme un État raciste. Sa déclaration a été critiquée par les dirigeants du parti et elle a dû revenir sur ses propos. Mais certains élus de gauche ont prévenu : ils n’assisteront pas au discours du président israélien pour protester contre les actions d’Israël contre les Palestiniens », relate le New York Times qui constate « le fossé grandissant entre Israël et les élus démocrates ». Nouvelle journée de manifestations en IsraëlUne nouvelle journée de manifestations contre la réforme du système judiciaire en Israël se déroule justement ce 18 juillet. Dès six heures et demie du matin, des milliers de personnes ont commencé à affluer en divers endroits du pays, constate The Jerusalem Post, qui publie les photos de divers rassemblements devant le siège de l’armée à Tel Aviv, sur des axes routiers où la circulation a été bloquée ou encore devant les bureaux du plus grand syndicat du pays.Haaretz revient aussi sur cette nouvelle « journée de résistance » à un projet de loi jugé « dangereux pour la démocratie ». Des « dizaines de milliers de personnes mobilisées », précise le quotidien de gauche. Et dansses pages Opinion, Haaretz publie une lettre ouverte au président israélien à l’occasion de son déplacement à Washington. « Lors de votre rencontre avec le président américain, parlez-lui de ces manifestants inspirés. Dites-lui que tous ces gens merveilleux sont ceux qui vont sauver Israël, qui vont empêcher une dictature de s’installer. Le président Biden comprendra. Il sait ce qu’ont écrit les pères fondateurs américains sur l’obligation de désobéir à un gouvernement qui excède son autorité », enjoint cette lettre ouverte. Elle est signée Ehud Barack, ancien Premier ministre israélien travailliste, mais également ancien ministre de Benjamin Netanyahu.Les femmes privées de leur libre arbitre dans quinze pays du Proche-OrientEn Grande-Bretagne, le Guardian s’intéresse pour sa part à la situation des femmes au Proche-Orient. « Je suis prisonnière : les femmes se battent contre des lois qui les contraignent à rester à la maison », titre le quotidien qui analyse un rapport de l’organisation Human Rights Watch. « Dans quinze pays de la région, dont Israël où les tribunaux religieux sont compétents en matière de mariage et de divorce, les lois signifient que les femmes peuvent perdre leur droit à une pension alimentaire si elles quittent le domicile conjugal, travaillent ou voyagent sans le consentement de leur mari », constate le Guardian.Le journal donne la parole à Lina, une Jordanienne de 24 ans qui travaille à domicile parce que son père ne l’autorise pas à sortir. « Les gens pensent que cela n’arrive pas en Jordanie parce qu’ils voient toutes ces femmes dans l’espace public qui vivent des vies normales. Mais vous ne pouvez pas voir les femmes qui sont consignées chez elles », explique la jeune femme. Grâce à son travail, Lina gagne plus que quiconque dans sa famille précise le journal, « mais elle n’a aucune idée de la manière dont son argent est dépensé puisqu’elle n’a pas le droit de sortir ». La jeune femme est déterminée à se libérer mais le processus s’annonce compliqué. « Si je me marie, que je quitte le pays puis que je divorce, je ne serai plus en Jordanie et ma famille n'en saura rien, dit-elle, je pourrai alors être libre. »Police du voile à TéhéranEn Iran, la situation des femmes est particulièrement précaire et la police relance ses patrouilles pour arrêter celles qui ne portent pas le voile. « À deux mois du premier anniversaire de la mort de Mahsa Amini, les contrôles de police pour sanctionner le non-port du voile vont être renforcés », annonce L’Orient le Jour qui rappelle que « la police des mœurs semblait plus effacée » après le déclenchement du mouvement « Femme, Vie, Liberté ». Le quotidien libanais donne la parole à une analyste iranienne du Middle East Institute : « Le régime s’attend à ce que les projecteurs soient braqués sur la baisse de son contrôle à la veille de l’anniversaire de ce soulèvement, explique-t-elle. Il essaie donc de récupérer son pouvoir avant qu’il ne soit trop tard ».
7/18/2023 • 5 minutes, 26 seconds
À la Une: la Russie annonce la fin de l'accord céréalier
Moscou a décrété ce lundi la fin « de facto » de l'accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes. Cela n'a pas surpris la presse, qui avant même l'annonce du Kremlin avait anticipé ce blocage. « Le dernier cargo transportant des céréales ukrainiennes a quitté le port d’Odessa dimanche matin à huit heures locales », titrait la BBC aux premières heures de la matinée, comme si la non-reconduction de l’accord était déjà actée.Aux États-Unis, le Wall Street Journal se penche sur les objections de Moscou : « L'élite russe et le peuple russe dans son ensemble considèrent que le gouvernement fait trop de concessions et qu'il n'obtient pas grand-chose en retour », déclare un analyste dans ses colonnes. « La Russie est passée d’une position d’accommodement grincheux à une obstruction totale. » Ce n’est évidemment pas la version donnée par le Kremlin pour expliquer ce refus de prolonger l’accord. Le Moscow Times relaye les dernières déclarations du président russe à ce sujet : « L'objectif principal de l'accord, à savoir la fourniture de céréales aux pays dans le besoin, y compris sur le continent africain, n'a pas été mis en œuvre ». Interrogé par Kommersant, le porte-parole du Kremlin précise que la décision de la Russie n’est pas liée à l’explosion d’une section du pont de Crimée. « Ce sont des choses sans rapport », assure Dmitry Peskov qui précise : « Si nos conditions sont remplies, nous reviendrons à sa mise en œuvre ».Les conséquences de la rupture de l’accord« L’objectif de l’accord était d’éviter la famine dans d’autres régions du monde », rappelle le Süddeutsche Zeitung. Le quotidien allemand précise qu’il n’y a aucun traité direct entre la Russie et l’Ukraine, et donc que « l’accord entre l’Ukraine, la Turquie et les Nations unies reste en place ». « Les exportations de céréales peuvent théoriquement continuer, poursuit le journal, mais les exploitants de cargos doivent s’aventurer sans garanties russes, et les assureurs facturent des sommes extrêmement élevées pour de tels voyages. » Et le Süddeutsche Zeitung ajoute : « La plupart des bateaux qui assurent les exportations à travers la mer Noire ne naviguent pas sous pavillon ukrainien. Il est donc difficilement concevable que la Russie les attaque ».Toujours en Allemagne, le Frankfurter Allgemeine Zeitung rappelle pour sa part que les exportations qui sont passées par la mer Noire au cours de l’année écoulée ont représenté « plus de la moitié des céréales expédiées par le Programme alimentaire mondial vers des pays comme le Yémen, l’Éthiopie, ou la Somalie ». Aux États-Unis, le Washington Post pointe d’ailleurs le récent rapport de cinq agences onusiennes sur la faim dans le monde et écrit par exemple au sujet de la Somalie qu'« environ 43 000 personnes sont mortes de faim en 2022, l’afflux d’aide humanitaire a permis d’éviter un résultat encore plus désastreux ».Une nouvelle catastrophe pour les agriculteurs ukrainiensLe journal ukrainien The Kyiv Independant a enquêté sur le port d’Odessa et interrogé plusieurs directeurs d’entreprises de fret maritime. « Je crois que le corridor céréalier va fonctionner même sans la Russie », espère l’un d’entre eux, qui mise sur « la protection de la marine turque dans la mer Noire ». Un autre, plus pessimiste, s’inquiète : « Nous risquons d’accumuler des tonnes de céréales dans les silos et dans les champs, la plupart de ces récoltes vont être perdues ».En Belgique, le quotidien Le Soir a rencontré des agriculteurs ukrainiens dans la région de Kherson. Pour eux, la fin de l’accord s’ajoute aux difficultés insurmontables qui s’accumulent depuis le début du conflit. « Le 6 juin dernier, la démolition du barrage de Nova Kakhovka a porté un coup fatal au secteur, explique le journal, plus destructrice pour l’agriculture que l’ensemble des bombes russes depuis le début de l’invasion, la catastrophe a asséché les canaux d’irrigation ». Le Soir donne la parole à un couple d’agriculteurs, Olep et Natalia, qui partagent leurs inquiétudes : « On ignore s’il y aura de quoi irriguer nos plantes. Des animaux morts gisent dans les flots, des litres de pesticides se sont déversées dans le fleuve. L’eau pourrait être infectée pour longtemps», témoigne le producteur. Et il pointe un autre problème : « Nous plantions des semences quand nous avons repéré des mines. Nos champs en sont infestés. Il nous faudra des années pour reprendre l’exploitation ».La prolifération des mines en UkraineLe New York Times consacre justement un long article à la prolifération des mines en Ukraine. « Petites, cachées et mortelles : les mines paralysent la contre-offensive ukrainienne », titre le quotidien américain avant de développer : « Pour gagner du terrain, les forces ukrainiennes doivent se frayer un chemin à travers une variété et une densité de mines terrestres russes qu'elles n'auraient jamais imaginées ». « Je pensais que les mines seraient alignées. Mais des champs entiers en sont remplis, partout », témoigne un Ukrainien chargé de venir en aide aux soldats blessés par les explosions.Des dizaines de types de mines jonchent le terrain, explique le journal, qui précise : « Parmi les explosifs les plus sophistiqués, on trouve les mines dites sauteuses qui surgissent et projettent des éclats d’obus. D’autres explosions sont provoquées par de minces fils déclencheurs qui s’étendent sur des dizaines de mètres ». Le New York Times a notamment interrogé un médecin militaire ukrainien, qui déclare que « les mines ont dépassé l’artillerie comme principale cause de blessures. Certaines sont en plastique afin d'éviter d’être repérées par les équipes de démineurs. Les éclats qu’elles projettent sur les soldats peuvent aussi être invisibles pour les médecins près du front, qui utilisent des détecteurs de métaux pour trouver et retirer les fragments ».
7/17/2023 • 5 minutes, 19 seconds
À la Une: Bachar el-Assad veut contrôler l'arrivée d'aide humanitaire
La presse analyse l'annonce surprise de la Syrie qui autorise les Nations unies à utiliser le poste frontière de Bab Al-Hawa pour acheminer de l’aide humanitaire. « Cette annonce offrirait au gouvernement de Bachar el-Assad le contrôle de toutes les livraisons d’aide dans la zone nord du pays » dominée par l’opposition, explique le New York Times qui précise que « les Nations unies étudient la proposition des Syriens et les effets potentiels qu’elle aurait sur les opérations humanitaires. »Le site Al Monitor publie la lettre du représentant permanent de la Syrie à l’ONU. Elle propose l’ouverture de ce corridor vital pour l’acheminement de l’aide « en pleine coopération et coordination avec le gouvernement syrien pour une période de six mois à partir du 13 juillet ». Une formulation floue, souligne le New York Times, qui détaille : « On ne sait pas si les convois de l’ONU seront soumis à des inspections ni s’ils pourront continuer à travailler avec des partenaires locaux. [...] Le régime de Damas a toujours instrumentalisé l’aide humanitaire dans le cadre de la guerre », complète une analyste citée par Al Monitor, « il est tout simplement intenable de gérer l’acheminement de denrées vitales avec le consentement du régime ».Le Guardian rappelle que cette annonce surprise de la Syrie intervient deux jours après que son allié russe a opposé son veto à une résolution du conseil de sécurité de l'ONU. Le texte prévoyait d’autoriser le passage de l’aide humanitaire via ce même corridor, pour une durée de neuf mois. Il aurait permis l’arrivée de l’aide en se passant de l’autorisation du dictateur syrien. Le blocage russe au conseil de sécurité de l'ONUEn attendant une réponse de l’ONU à l’annonce syrienne, et à cause du veto russe au conseil de sécurité, le corridor de Bab Al-Hawa est fermé depuis lundi dernier. C'est ce que rappelle le journal turc Daily Sabah qui précise que quatre millions de Syriens dépendent de manière vitale depuis 2014 de l’aide humanitaire acheminée par ce point de passage.Al Jazeera est d’ailleurs allée à la rencontre de ces Syriens. La plupart sont des opposants au régime et fustigent l’attitude de Moscou. « La Russie nous a chassé de nos terres avec son soutien militaire à Assad et poursuit aujourd’hui ses atrocités en bloquant au conseil de sécurité la décision d’autoriser l’aide dans notre région », s’indigne ainsi Mohammed Khalif, le père de sept enfants. Aisha Eid, une mère de deux enfants, renchérit : « La Russie a tué mon mari il y a cinq ans avec ses bombardements. Elle tente maintenant de nous faire mourir de faim par le biais du veto. » Et cette femme interrogée par Al Jazeera ajoute : « Je connais des dizaines de familles qui mourront de faim si l’aide humanitaire n’arrive pas. »Amadouer les minorités religieuses pour sortir de l'isolementBachar el-Assad essaye donc de reprendre la main sur la distribution de l’aide humanitaire au nord et tente d’amadouer les minorités religieuses dans le reste du pays. C’est ce que raconte un article de The Economist sous le titre : « Le président syrien souhaite que les religions non musulmanes l’aident à mettre fin à son statut de paria. » Et cela passe notamment par le développement de cours de yoga. « Des dizaines de centres de méditation fonctionnent aujourd'hui gratuitement dans le pays. L'une des clés de leur succès réside dans le fait que le président Bachar el-Assad les soutient », relate le journal qui relaye les propos d'un instructeur syrien : « Nous offrons un soulagement au stress de la guerre et des difficultés économiques. »« Tout en encourageant le yoga, poursuit The Economist, Bachar el-Assad a permis aux chrétiens évangéliques d'ouvrir des églises. Il a même encouragé les juifs d'origine syrienne à se rendre dans la capitale syrienne. » Le dictateur syrien, ajoute l'auteur de l'article, « bénit ce pluralisme religieux, il espère que cet afflux viendra grossir la base du régime et qu'il mettra fin à son isolement dans le monde ». Cela semble fonctionner, constate-t-il : un évêque australien récemment invité à Damas a ensuite plaidé pour la levée des sanctions contre le régime. Un rapprochement entre l'Inde et la SyrieLe développement des cours de yoga a aidé Bachar el-Assad à renforcer ses liens avec l’Inde, remarque aussi The Economist. Pour preuve, la visite à Damas du secrétaire d’État indien aux Affaires étrangères le 13 juillet. « La première visite ministérielle en Syrie depuis 2018 », rapporte le site indien The Wire qui développe : « L’Inde a décidé de s’engager auprès du gouvernement Assad peu de temps après le retour de la Syrie au sein de la ligue arabe » et rappelle que « pendant le conflit, New Delhi s’était abstenue de critiquer les autorités syriennes ».L’agence de presse syrienne Sana rapporte les propos de Bachar el-Assad à l’occasion de cette visite. Ils ne manquent pas de sel de la part d’un dirigeant qui a plongé son pays dans une guerre atroce : « Les liens entre nos pays sont nécessaires pour jouer un rôle efficace dans le nouvel ordre mondial. Le seul moyen pour l’Occident de parvenir à l’hégémonie est de créer des conflits. » Le secrétaire d'État indien, précise l’agence Sana, a octroyé des bourses à trois cents étudiants syriens et transmis à Bachar el-Assad les salutations du Premier ministre Narendra Modi. Modi qui est lui invité ici à Paris, en ce 14 juillet.
7/14/2023 • 5 minutes, 14 seconds
À la Une: violences, profits et enjeux diplomatiques liés au trafic de drogue
En Amérique latine, la guerre des cartels fait de plus en plus de victimes. « Quatre mille cinq cents tués l’année dernière en Équateur, c’est un record », pointe le New York Times qui consacre un long reportage à ce pays devenu en quelques années « l’État de la ruée vers l’or du trafic de drogue ». Et le journal explique que « des années de laxisme dans la répression ont fait de l’Équateur une base de plus en plus attrayante pour la fabrication et la distribution de cocaïne. L’Équateur, autrefois nation tranquille, est devenu un champ de bataille ».Autrefois cantonnée aux prisons, la violence des cartels s’est répandue dans l'espace public. Le reporter du New York Times qui s’est rendu dans la ville de Guayaquil décrit « un style de violence horrible, clairement destiné à susciter la peur et à exercer un contrôle sur la population : décapitations, voitures piégées, jeunes gens pendus à des ponts, et enfants abattus chez eux ou à l’école ». Un responsable communautaire confirme dans les colonnes du quotidien que « les enfants sont recrutés de force par les groupes criminels dès l’âge de treize ans. On menace de tuer leurs familles s’ils refusent ». La police assiste impuissante à cette montée de la violence : « Les criminels ont bien plus de moyens que nous, témoigne un officier, c’est un combat inégal. »Au Mexique, un piège fatal pour la policeMême constat au Mexique, où les cartels utilisent des engins piégés contre la police. « Quatre policiers et deux civils tués dans une embuscade brutale des cartels », titre le Guardian qui relate : « Huit bombes avaient été placées sur une route de l’ouest du pays, sept d’entre elles ont explosé simultanément au passage d’un convoi policier appelé à la rescousse après la soi-disant découverte d’un charnier clandestin. » Un piège fatal, « une attaque sans précédent », selon le gouverneur local.Un boom immobilier financé par le traficLe trafic de drogue provoque aussi des afflux massifs d’argent, jusque dans des zones reculées. Dans une enquête édifiante en cinq chapitres, le San Francisco Chronicle décrit un improbable boom immobilier dans un village de la vallée de la Siria au Honduras, à plus de 5 000 kilomètres de la Californie. « Les emblèmes les plus extravagants de San Francisco apparaissent de manière inattendue et fréquente, aux côtés de cabanes en pisé en ruine, de coqs errants et de tas d'ordures calcinées », raconte le journaliste qui poursuit : « De belles maisons neuves, des manoirs s'élèvent derrière des grilles en fer ornées des logos des équipes de base-ball ou de basket de San Francisco. Sur la porte d’un garage, une sculpture lumineuse représente le Golden Gate Bridge », le célèbre pont de la baie californienne.Selon l’enquête menée pendant dix-huit mois par le quotidien, c’est l’argent de la drogue vendue à San Francisco qui finance ces constructions. « Un dealer peut gagner 350 000 dollars par an ou plus s’il prend des responsabilités », détaille le quotidien qui donne la parole à un instituteur de la vallée : « Dès l’âge de treize ou quatorze ans, les garçons d’ici commencent à parler de leur voyage en Californie. » San Francisco est ravagée par les overdoses à base de fentanyl, un opiacé de synthèse extrêmement puissant, rappelle le journal qui précise : « Les cartels fabriquent la drogue avec des produits chimiques importés de Chine, et la distribuent aux dealers honduriens qui se chargent de l’écouler. »Le fentanyl crée des tensions entre Washington et PékinLe secrétaire d’État américain rencontre son homologue chinois à Jakarta ce jeudi 13 juillet, et espère justement une plus grande coopération de Pékin pour lutter contre l’explosion de la consommation de fentanyl aux États-Unis. Selon le Guardian, Antony Blinken regrette que la Chine n’ait pas participé la semaine dernière au lancement d’une coalition internationale destinée à lutter contre le trafic de cette drogue de synthèse.« Les Américains voudraient que Pékin s’engage à en faire plus contre les entreprises qui vendent leurs produits chimiques aux cartels », explique le journal qui constate : « Mais la Chine a toujours réagi avec colère contre l’idée qu’elle porte une responsabilité quelconque dans le problème de drogue des Américains. Washington voudrait placer la lutte contre les stupéfiants au-dessus de la politique, mais Pékin voit les choses différemment. »Illustration dans le China Daily qui invite les ressortissants chinois aux États-Unis à redoubler de vigilance et prévient : « Les États-Unis ont fait de la Chine un bouc émissaire sur les questions liées au fentanyl, et recourent à des opérations coup de poing contre les Chinois sur le sol américain. » Les cigarettes jetables, cheval de Troie de l'industrie du tabacUne drogue plus douce et légale envahit les cours de récréation en Espagne : les cigarettes jetables. « La vapoteuse arrive à l’école : le cancer a le goût du melon, de la pastèque ou de la menthe », titre El Mundo en Espagne qui développe : « La cigarette jetable est devenue l’accessoire préféré des enfants de primaire. Ils la demandent comme cadeau de première communion et la fument à la sortie des classes. »Le journal a enquêté dans une école de Séville où sept enfants sur dix reconnaissent avoir vapoté. « On trouve ces cigarettes jetables à côté des sucettes dans n’importe quel kiosque. Certaines ressemblent à des personnages de dessins animés », déplore une mère de famille qui milite pour une règlementation plus stricte. El Mundo dénonce une « stratégie délibérée » des industriels du tabac pour cibler les plus jeunes. Sans violence et en toute légalité.
7/13/2023 • 5 minutes, 20 seconds
À la Une: en marge du sommet de l'Otan, les Lituaniens solidaires de l'Ukraine
Le sommet de l’Otan se poursuit à Vilnius en Lituanie, en présence du président ukrainien. « Zelensky échoue à obtenir une invitation à rejoindre l'Otan », titre le Guardian. « Un sommet dominé par l’impatience de Volodymyr Zelensky », renchérit Le Temps en Suisse. De nombreux journaux dans le monde évoquent la frustration du président ukrainien « devant l’absence de calendrier précis en vue de l’intégration de l’Ukraine au sein de l’Alliance », comme le précise le Washington Post.En Australie, The Age souligne pour sa part le soutien de la population locale aux revendications de l’Ukraine : « Volodymyr Zelensky reçoit un traitement de rock star à Vilnius », titre le journal qui s’est mêlé aux milliers de Lituaniens venus acclamer le président ukrainien lors d’un discours annoncé à la dernière minute. « Pour des raisons de sécurité, de telles apparitions publiques se comptent sur les doigts d’une main », explique le journal qui décrit une foule enthousiaste, bardée de drapeaux aux couleurs de l’Ukraine. Il donne la parole à Leva, une habitante de Vilnius : « Nous soutenons pleinement l’intégration de l’Ukraine dans l’Alliance, dit-elle, parce qu’ici dans les pays Baltes, nous savons ce que c’est d’être occupé par les Russes. Contrairement aux pays occidentaux, nous le savons dans notre sang. »La solidarité des Lituaniens avec le peuple ukrainienL’envoyé spécial du journal italien La Repubblica témoigne aussi de la solidarité des Lituaniens avec le peuple ukrainien. Il nous emmène dans un sanctuaire, un lieu de pèlerinage depuis 1830, date à laquelle une révolte contre le Tsar avait été réprimée dans un bain de sang. C’est la « Colline des Croix ». Il y en a 400 000, « en bois, en métal, en granit, érodées par la pluie, brûlées par le soleil, baroques, kitsch, pauvres, fantomatiques, majestueuses, étranges, désespérées », décrit le journaliste de La Repubblica qui poursuit : « C’est le chapelet de la délivrance. Ces croix sont plantées là depuis près de deux siècles sans signes, couleurs ou drapeaux. Il n'y a qu'à l’Ukraine qu'on a accordé une exception, une exception aussi malheureuse que la guerre. » Et c’est ainsi, raconte La Republicca, « que dans les nuances brunes du bois, sont apparus le jaune et le bleu ukrainien ». Sur les croix flottent désormais des rubans, des drapeaux, des inscriptions. « Depuis 190 ans, l’ennemi est toujours le même, constate le journaliste, les Lituaniens montent ici, en silence prier pour les victimes des Russes. »Dans les tranchées reprises par les UkrainiensPendant ce temps sur le front, les Ukrainiens tentent de reconquérir mètre par mètre leur territoire, et le New York Times est allé inspecter les territoires désertés par les troupes russes. « Chaussettes sales et corps en décomposition : ce que les Russes laissent derrière eux dans les tranchées », titre le quotidien américain qui développe : « Pour les soldats ukrainiens, l’un des avantages de la contre-offensive est qu’ils peuvent s’approprier les fortifications prêtes à l’emploi des Russes qui battent en retraite, et qui, après des mois de préparation, ont creusé des tranchées profondes et bien protégées. Mais cela signifie aussi vivre et se battre au milieu des débris militaires et des effets personnels abandonnés par l’ennemi. »Le journal liste quelques curiosités retrouvées dans les tranchées, comme ces « balles recouvertes de paillettes et attachées à un porte-clé, ce sirop de myrtille fabriqué en Yakoutie, une région du nord de la Sibérie », ou encore « ce thé de la marque russe "Pour la Victoire" qu’un soldat n’aura pas eu le temps de boire ». Et il livre le commentaire d’un soldat ukrainien : « C’est notre terre mais ce n’est pas très plaisant, on ne se sent plus chez nous. »La main mise russe sur les entreprises de MelitopolLe Wall Street Journal revient pour sa part sur la manière dont les Russes ont mis la main sur les entreprises ukrainiennes à Melitopol, une ville qu’ils occupent depuis le mois de mars l’année dernière. Le journal raconte ainsi comment Melitopol Cherry, une entreprise de production de cerises, a basculé dans le giron russe. « Les affaires se portaient bien pour cette entreprise avant l’invasion, elle avait doublé ses ventes en quelques années et venait de lancer un programme d’investissement de cinquante millions de dollars, précise le Wall Street Journal. Mais en fin d’après-midi le 27 mars 2022, des hommes en cagoule sont arrivés en blindé, ont abattu les gardes de sécurité et ont investi les bureaux. Ils ont annoncé au personnel que la société avait été nationalisée par la Russie et qu’elle avait de nouveaux propriétaires. »Selon des responsables ukrainiens cités par le quotidien américain, les nouveaux patrons de l'entreprise seraient liés au FSB, les services de renseignements russes. Les fruits produits par Melitopol Cherry sont en tout cas désormais étiquetés comme fabriqués en Russie. « Les employés ukrainiens de l’entreprise ont appelé les anciens clients de l’entreprise à l’étranger pour leur dire de ne plus acheter ces produits », raconte le journal, qui cite aussi le cas d’une fabrique de composants de matériel agricole et de munitions, toujours à Melitopol : « Des hommes armés et des fonctionnaires locaux soutenus par la Russie ont pillé des véhicules, les stocks et même une cuvette de toilettes nouvellement installée », témoigne un ancien employé. Selon le nouveau gouverneur pro-russe de la ville, l’entreprise s’est depuis remise à fonctionner. Sa production est désormais envoyée à l’armée russe. À lire aussiMalgré les appels de Zelensky, l'Otan évoque une adhésion de l'Ukraine sans calendrier
7/12/2023 • 5 minutes, 23 seconds
À la Une: les températures battent de nouveaux records en ce début d'été
Le réchauffement climatique se poursuit, avec de nouveaux records enregistrés en ce début juillet. « Les températures extrêmes battent des records et les scientifiques avertissent que le phénomène El Nino va aggraver la situation » prévient Le Guardian qui précise « le monde vient de connaître la semaine la plus chaude jamais enregistrée ». Le journal britannique cite le directeur du climat à l'Organisation météorologique mondiale « Nous sommes en territoire inconnu et nous pouvons nous attendre à ce que d'autres records tombent à mesure qu’El Niño se développera ». Les fortes chaleurs, la sécheresse, les phénomènes climatiques extrêmes se déclinent à la Une des journaux du monde entier, avec ses conséquences meurtrières. La revue Nature Médecine révèle ainsi qu’en Europe, plus de soixante et un mille personnes sont mortes du fait des vagues de chaleur l’été dernier. Sur le Vieux Continent, explique la revue, « l’augmentation des températures est plus élevée et plus rapide que sur n’importe quel autre continent. » L'Italie, le pays européen qui compte le plus de victimesC’est l’Italie qui a été la plus touchée en Europe l’été dernier avec plus de dix-huit mille victimes. « Le risque de mourir de chaleur augmente avec la température et l'âge. C'est pour cette raison que l'Italie, âgée et située dans le sud de l'Europe, a compté plus de victimes », explique un gériatre de l'université de Florence dans les colonnes de La Repubblica. Et le quotidien italien constate « de toute évidence, ces morts ne suffisent pas ». La Repubblica évoque les réticences du gouvernement à mener une politique plus offensive sur le front du climat, relaie l'interrogation lancée hier par le ministre de l'Économie « La transition écologique coûte de l'argent, qui va payer ? »,et note « pour la présidente du conseil Giorgia Meloni, la défense de l’environnement ne peut nous contraindre à démanteler notre économie. » L'Espagne peine à développer les abris climatiquesLa politique qui freine aussi la mise en place de mesures de protection contre la chaleur en Espagne. El Pais consacre un article aux refuges climatiques, ces installations conçues pour procurer un peu de fraicheur aux habitants des villes écrasées par les chaleurs caniculaires de l’été et relate « Barcelone est pionnière en la matière, elle a lancé dès 2019 le premier plan d’abris climatiques du pays, mais ailleurs c’est encore très embryonnaire » Et le journal relève : « À Madrid, le conseil municipal, dominé par le Parti populaire, a rejeté ce type d’installations. À Murcie, avec le changement de majorité en faveur du PP le projet d’une trentaine de refuges climatiques qui avait débuté en mai dernier a été mis en attente ».Manque d'eau en AllemagneEn Allemagne, c’est le problème du manque d’eau qui fait la Une du Sueddeutsche Zeitung. « Depuis le tournant du millénaire, l’Allemagne a perdu au moins 20% de ses eaux souterraines » annonce le quotidien qui prédit des difficultés d’approvisionnement, « inévitables et rapides » pour la capitale Berlin et affirme « les problèmes et les conflits deviennent de plus en plus fréquents entre les grandes villes et leurs environs d’où elles tirent leur eau potable ». Parce que c’est une denrée de plus en plus rare « l’eau deviendra beaucoup plus précieuse que le pétrole » prévoit Markus Söder, le Premier ministre de Bavière dans les colonnes du journal. En attendant commente le Sueddeutsche Zeitung, « les litiges liés à l’eau aboutissent de plus en plus devant les tribunaux allemands ». Les États-Unis confrontés aux épisodes climatiques extrêmesLe New York Times liste de son côté les catastrophes dues au climat recensées ces derniers jours aux États-Unis. « Inondations catastrophiques dans la vallée de Hudson, dôme de chaleur au-dessus de l’Arizona, températures records dans l’Océan au large de la Floride, déluge surprise dans le Vermont, et tornade dans le Delaware » entame le quotidien avant de constater « il y a dix ans, ces événements auraient été perçus comme exceptionnels. Ils se sont produits simultanément cette semaine, c’est la nouvelle norme. » Pourtant, relève le journal, « seuls 8% des Américains identifient le réchauffement climatique comme le problème le plus important du pays. » Et comme en Italie ou en Espagne, les responsabilités politiques sont pointées. « Aux États-Unis remarque le New York Times, le changement climatique est une question partisane, de nombreux dirigeants républicains remettent en cause la science et favorisent les énergies fossiles. »Un professeur spécialisé dans la psychologie du risque explique « de plus en plus d’Américains reconnaissent que le changement climatique est un problème, mais ils n’aiment pas les solutions. Ils ne veulent pas abandonner le confort que leur procurent les énergies fossiles. »Et le journal conclut : « les scientifiques espèrent que chaque nouvel ouragan, chaque nouvelle tempête, incitera les Américains à agir ».Seule la Chine se démarque de l'inquiétude ambianteEn Inde, « après des pluies torrentielles et pour éviter la montée des eaux, plus de sept mille cinq personnes ont dû être évacuées dans la région de New Dehli » rapporte le Hindustan Times tandis qu’au Japon, le Japan Times décompte déjà trois morts et huit disparus à la suite d’un glissement de terrain, également causé par un déluge d’eau. Seule la Chine se démarque des inquiétudes relayées par la presse mondiale face au réchauffement climatique. « La hausse des températures mondiale stimule nos exportations de produits de refroidissements », titre le China Daily avant de détailler « les entreprises de la province du Zhejiang sont débordées par un afflux massif de commandes de ventilateurs et d’unités de production d’air conditionné. » Ces dernières ont augmenté de 15% dans la première partie de l’année se réjouit le journal. Il omet de préciser que les unités d’air conditionné réchauffent l’atmosphère et contribuent donc au problème qu’elles sont censées résoudre.
7/11/2023 • 4 minutes, 59 seconds
À la Une: J-1 avant le sommet de l’Otan à Vilnius
« Entre la guerre en Ukraine et les querelles internes, l’Otan cherche à montrer son unité », résume le Wall Street Journal. Le quotidien américain qui s’interroge sur ce que va donner ce rendez-vous, alors que les membres de l’Alliance se querellent sur « ce qu’il faut offrir à l’Ukraine, qui n’en est pas membre ». Ce sommet « s’annonce donc tendu », souligne Le Devoir. Le quotidien québécois qui anticipe des « discussions musclées » et des « décisions cruciales à prendre ». À commencer par celle de l'adhésion de l'Ukraine à l’Otan. Une question qui remonte à 2008, rappelle El País, en Espagne. « Il y a 15 ans, les dirigeants de l'Alliance ont officiellement ouvert la porte à l'Albanie et à la Croatie, mais l'ont fermée à l'Ukraine et à la Géorgie. » « L'histoire est bien connue », ajoute le quotidien : « Les États-Unis ont poussé à l'élargissement, mais la France et l'Allemagne, réceptives aux plaintes et aux menaces russes, l'ont empêché. De cette déclaration découlait un engagement suffisamment vague pour donner un espoir perpétuel et suffisamment concret pour provoquer plus tard la colère de Moscou », conclut El País.Une adhésion « prématurée »Les mots de Joe Biden hier, cités par le New York Times. Le journal rapporte la position du président : « Le processus d’adhésion ne pourra avoir lieu qu’après la signature d’un accord de paix avec la Russie ». Le locataire de la Maison Blanche veut ainsi « éviter que l’Otan ne rentre en guerre contre Moscou », rappelle le New York Times.Mais l’Ukraine a aussi ses soutiens pour une adhésion accélérée, selon le Wall Street Journal : « Les membres de l'Alliance qui étaient autrefois sous la coupe de Moscou poussent pour une adhésion rapide ». À commencer par la Pologne, dont le président était en Ukraine hier, observe L'Orient-Le Jour. Un soutien qui pourrait ne pas suffire... Le Wall Street Journal rappelle d’ailleurs que Volodymyr Zelensky pourrait ne pas venir à Vilnius « si l'Ukraine n'obtient pas les engagements qu'elle recherche ». Le quotidien parle même « d'une campagne de pression sans vergogne de Kiev », et cite le ministre ukrainien de la Défense qui résume la position de Kiev : « L'Ukraine accomplit la tâche pour laquelle l'Otan a été créée ».Alors pour rassurer Volodymyr Zelensky, Joe Biden a un plan selon Der Spiegel. Une solution qualifiée de provisoire par le journal allemand, en l’occurrence : « Une alliance de sécurité comme pour Israël ». En Espagne, El Mundo avance qu’« il existe un consensus tacite pour continuer à aider économiquement et militairement Kiev autant que nécessaire, en commençant par 500 millions d'euros supplémentaires ». De quoi décevoir le président ukrainien, affirme le quotidien, qui constate donc « qu’il va falloir mettre par écrit un pacte d'assistance permanente qui satisfasse toutes les parties ».La candidature de la SuèdeEn cause, l’opposition de la Turquie de Recep Tayyip Erdoğan. Au Royaume-Uni, le Guardian se fait l’écho de la rencontre de la dernière chance aujourd’hui entre le président turc et le Premier ministre suédois : « Dernière tentative pour sceller l’adhésion ». « Tous les regards sont tournés vers Erdoğan », titre le Süddeutsche Zeitung en Allemagne, alors que Le Soir en Belgique constate qu’« Erdoğan marchande jusqu’au bout son feu vert à la Suède dans l’Otan ». Et pourtant, souligne le quotidien, « la Suède a fait des concessions. Elle a levé son embargo sur les ventes d’armes à la Turquie. Elle a durci sa législation antiterroriste vis-à-vis du PKK », constate Le Soir. « Pas assez, peut mieux faire »… C’est en substance ce que répondent les autorités turques, note le quotidien belge qui constate que Recep Tayyip Erdoğan « marchande tant qu’il peut, ajoute des conditions ». Dernière en date, relaye Le Soir : « Furieux que les autorités suédoises aient autorisé, en janvier puis en juin, des autodafés du Coran, il se pose en défenseur de l’islam et laisse entendre que Stockholm peut oublier ses prétentions dans de telles conditions ».Et au-delà de l’adhésion de la Suède, le Süddeutsche Zeitung pose clairement la question : « Quelle est la véritable position du président turc sur l’Ukraine et la Russie ? » Le quotidien de conclure, peu optimiste : « Un engagement clair de la Turquie sur le front occidental de l'Ukraine est peu probable : comme d'habitude, Erdoğan essaiera probablement de monter les pays membres les uns contre les autres ».Joe Biden déjà sur le Vieux ContinentÀ Londres plus précisément… « Un trait de faste et une dose de politique au programme de la visite de Joe Biden au Royaume-Uni », titre le Times of India. Le faste avec Charles III, mais avant tout la politique puisque le locataire de la Maison Blanche a rencontré le Premier ministre britannique. Une rencontre qui « a plus d'importance que les visites précédentes à la lumière des récents désaccords », souligne le Guardian. Dernier en date, constate le quotidien britannique : « Le désaccord ouvert sur la décision américaine vendredi de fournir des armes à sous-munitions à Kiev ». En Suisse, Le Temps se fait aussi l’écho de la visite de Joe Biden au château de Windsor où « le président américain prendra le thé avec Charles III ». « Les deux chefs d’État devraient surtout parler d’environnement, sujet sur lequel le roi est engagé de longue date. »
7/10/2023 • 4 minutes, 51 seconds
À la Une: Joe Biden approuve la fourniture de sous-munitions à l'Ukraine
Cette décision de Joe Biden fait grand bruit. Le président américain approuve la fourniture d'armes à l'Ukraine et pas n'importe quelles armes : des sous-munitions. Ces bombes sont également appelées bombes à fragmentation.Le grand quotidien espagnol El País s'interroge sur les conséquences de cette utilisation. Le journal souligne qu'en raison de leur forme et de leur couleur vive, ces bombes peuvent ressembler à une canette de soda ou à une petite balle, et sont donc particulièrement attrayantes pour des bambins. Les enfants, comme on l'a vu malheureusement dans d'autres guerres, les ramassent souvent. Environ 40 % des victimes des bombes à fragmentation dans le monde sont des enfants, insiste le quotidien espagnol. L'impact des munitions sur le corps peut être dévastateur. Les chirurgiens affirment qu'à courte distance, une petite bombe peut arracher les membres d'un enfant, le rendre aveugle ou lui fracturer les os.Réunions secrètes entre Américains et RussesThe Guardian rapporte des réunions secrètes entre Américains et Russes. D’anciens hauts responsables américains de la sécurité nationale se sont entretenus avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, sur des pourparlers afin de tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine.Au moins une réunion s'est tenue en avril dernier à New York, rapporte le quotidien britannique. Manière de confirmer ces pourparlers secrets américano-russes. Joe Biden ne les sanctionne pas, précise la Maison Blanche. Hélas, rien n'a filtré quant au contenu des discussions.« Les enfants de Jénine n'oublieront jamais ! »C'est le titre d'un édito du quotidien Haaretz. À Jénine, dévastée par l’armée israélienne, un millier de soldats ont occupé les lieux durant deux jours cette semaine, faisant 12 morts et 118 blessés. C'est le plus important raid depuis plus de vingt ans.Deux jours après la fin de cette attaque particulièrement violente, le quotidien israélien raconte le point de vue d'un enfant, un petit garçon palestinien de trois ans cloîtré chez ses parents pendant le temps du raid et qui est ressorti pour la première fois hier matin. La main de sa mère dans une main et un faux pistolet dans l'autre. Un silence terrible planait sur la rue à moitié détruite, le silence que l'on entend toujours après le bruit. Le garçonnet jette un regard vide sur le tas de décombres au bord de ce qui fut une route pavée et qui n'est plus qu'un chemin de terre. Il était silencieux, tout comme sa mère.Fin du procès des attentats de Bruxelles Sept mois de procès, largement évoqués dans les colonnes du quotidien belge Le Soir. Le verdict est attendu courant juillet pour Salah Abdeslam et les autres accusés, alors que les débats se sont achevés hier. La cour d’assises de Bruxelles a mis un terme à ce procès des attentats jihadistes, qui avaient fait 32 morts en mars 2016 dans la capitale belge. Le jury va maintenant délibérer.L’endroit de délibération exact est, à ce jour, inconnu. D’après les informations du Soir, il s’agirait d’un hôtel bruxellois. « Il est question d’une délibération qui peut durer deux à trois semaines. Période durant laquelle les jurés ne seront pas libres de leurs mouvements. La loi prévoit, en effet, que les jurés (et les trois magistrats) ne peuvent sortir de leur délibération sans verdict. Pendant cette période, aucun contact avec l’extérieur n’est autorisé. Comprenez : même pas un petit coup de fil à sa famille le soir, pas d’envoi de SMS, pas d’accès à internet. Rien, nada. Les douze jurés vivront, avec la cour, en vase clos. Coupés du monde. Dormir, manger, délibérer sera leur routine. Verdict attendu au plus tôt le 20 juillet. »Coup de chaudLa surface de la planète Terre a connu cette semaine les trois plus chaudes journées jamais enregistrées. Le Washington Post rappelle que les températures élevées tuent l’Homme et notamment les plus vulnérables. Plus de 100 migrants sont morts de chaud cette année le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Rien que la semaine dernière, il y a eu 13 décès et 226 sauvetages dus à la déshydratation, déclare le chef de la patrouille frontalière américaine.Pourquoi cette soudaine vague de records de chaleur battus effraie les scientifiques ? « La quantité de sueur qu'il faut évaporer pour se protéger des températures très chaudes – plus de 104 degrés Fahrenheit, équivalent 40 degrés Celsius par exemple – il est tout simplement impossible de se protéger dans ces conditions. » À 102 degrés, « on peut contracter des maladies graves », et à 104 degrés ou plus, « de nombreuses personnes meurent de la chaleur ».Le New York Times se penche également sur ces records de chaleurs avec un magnifique reportage au Mexique, agrémenté de vidéos et photos dans sa version internet. On y découvre le témoignage de plusieurs Mexicains écrasés par la chaleur. « Même avec un parapluie, raconte Luis Grande, un étudiant qui se promène sur le campus de l'université de Sonora, j'ai eu l'impression que mes yeux voulaient éclater à cause de la chaleur. »« Elle vous frappe, comme si elle cuisait votre peau », dit María Ángeles López, une femme au foyer. Elle ajoute que sa famille possédait trois climatiseurs à la maison, mais qu'elle essayait de les éteindre parce que les factures d'électricité avaient tendance à augmenter pendant les mois les plus chauds. Et comme un cercle vicieux, des pannes d'électricité ont été signalées dans tout le Mexique au cours des dernières semaines en raison des températures élevées.L'IA, une menace pour les enseignants ?L'intelligence artificielle est susceptible de signifier la fin de la classe d'école traditionnelle. C’est l'analyse du professeur Stuart Russell, l'un des plus grands experts mondiaux de l'IA, à lire dans le Guardian. Il affirme que la technologie pourrait entraîner « moins d'enseignants employés, voire aucun ». Il estime que les tuteurs personnalisés de type ChatGPT ont le potentiel d'enrichir considérablement l'éducation et d'élargir l'accès mondial en offrant des cours personnalisés à chaque foyer disposant d'un smartphone.Cependant, il a averti que le déploiement de la technologie puissante dans le secteur de l'éducation comporte également des risques, y compris le potentiel d'endoctrinement. « J'espère que le système, s'il est bien conçu, ne dira pas à un enfant comment fabriquer une arme biologique. Je pense que c'est gérable », a déclaré Russell.
7/7/2023 • 5 minutes, 43 seconds
À la Une: négociations sur l'adhésion de la Suède à l'Otan une semaine avant le sommet
Le New York Times publie le rare témoignage d'un soldat russe fait prisonnier par les forces de Kiev. Merk, 45 ans, a accepté d’être interrogé par le quotidien américain dans les heures qui ont suivi sa capture par les Ukrainiens. Il raconte d’abord son recrutement en prison par l’armée russe : « J’étais détenu depuis deux mois quand un homme du ministère de la Défense est venu nous rendre visite. Il nous a demandé si nous voulions une nouvelle vie, un nouveau départ. Il nous a parlé de travaux, de chantiers de construction en Ukraine, il ne nous a rien dit au sujet de la guerre », dit-il. Ce n’est que lorsqu’il a été transféré par avion dans un camp militaire que le Russe a réalisé ce qui l’attendait. « J’ai compris que j’étais en route pour la mort », déclare-t-il.Il raconte avoir atterri sans formation préalable sur le front avec un ordre : creuser. Et il détaille : « Ils nous ont amené de nuit. Nous avions chacun deux rations alimentaires et il n’y avait pas d’eau. Des soldats mourraient de faim. Nous avons trouvé un fossé pour dormir et lorsque le jour s’est levé, il n’y avait que des cadavres autour de nous. Les tranchées qui existaient avant avaient été dynamitées, et ils nous ont forcé à creuser, creuser, creuser, jour et nuit. Ils nous ont dit : vous n’êtes que de la viande ». Merk n’a servi que quelques jours au front : il s’est rendu aux Ukrainiens dès la première attaque. Et le prisonnier conclut : « Nous pensions que nous serions envoyés sur un chantier de construction, mais ils nous ont juste envoyés à la mort ».Les efforts de Biden pour l'intégration de la Suède à l'OtanLa presse occidentale continue de suivre le conflit et titre ce matin sur l’attaque au missile contre la ville de Lviv, à l’ouest de l’Ukraine. Elle s’intéresse aussi aux préparatifs du sommet de l’Otan qui doit se tenir la semaine prochaine. « Biden redouble d’efforts pour obtenir l’adhésion de la Suède à la veille d’un sommet important », titre le Guardian,qui précise que « le travail pour persuader la Turquie de lever ses objections se poursuit, alors que le président américain reçoit le Premier ministre suédois à la Maison Blanche ».Une visite qualifiée par Radio Canada de « signal très puissant sur l’importance que les États-Unis accordent à cette expansion de l’Alliance Atlantique ». La presse suédoise évoque largement l'entrevue entre Joe Biden et Ulf Kristersson et publie de nombreuses photos du Premier ministre tout sourire dans les salons de la Maison Blanche, mais affiche des espoirs mesurés. « Le soutien de l’homme le plus puissant du monde ne suffira pas », titre ainsi le Dagens Nyheter, tandis qu’Aftonbladet, un autre quotidien de Stockholm, confirme : « La rencontre entre le Premier ministre et le président américain est symboliquement importante, mais elle n’apporte aucune garantie ».Pour ce journal, la clé de l’adhésion de la Suède repose en fait entre les mains du Congrès américain. Et il explique : « La Turquie est intéressée par l’achat d’avions de chasse américains F16 et exige des garanties à ce sujet avant d’approuver la candidature de la Suède à l’Otan. Mais les élus américains veulent qu’Ankara donne son feu vert à l’adhésion de Stockholm avant d’autoriser l’exportation de F16. L'impasse ».La Turquie toujours hostile à l'adhésion des SuédoisLa presse turque ne croit pas non plus à une adhésion prochaine de la Suède à l’Otan et avance d’autres arguments. « Les négociations qui ont lieu montrent ouvertement que les perspectives d'adhésion de la Suède à l'Alliance avant le sommet annuel de l'Otan à Vilnius sont faibles »,tranche le Daily Sabah à Istanbul avant de poursuivre : « Ankara a deux demandes concrètes pour approuver l’adhésion de Stockholm : que la Suède cesse d’abriter ou de protéger des membres de groupes terroristes kurdes, et qu’elle s’engage fermement contre l’islamophobie. Ces deux exigences ne sont pas satisfaites ».Le quotidien évoque l’affaire du Coran qui a été brûlé mercredi dernier devant la plus grande mosquée de Stockholm, mais insiste aussi sur ce refus du Congrès américain de vendre des F16 à la Turquie, dénonce au passage la domination des Américains sur l'Alliance Atlantique et assène : « Le sommet de l’Otan est plus qu’une réunion ordinaire. Il s’agit de comprendre que le système international occidental n’est pas viable si l’on ignore le bien-fondé des revendications turques ».La succession du secrétaire général en questionEnfin en Grande-Bretagne, à une semaine de ce sommet de l’Otan, la presse s’intéresse pour sa part à la succession du secrétaire général de l’organisation. Le mandat de Jens Stoltenberg a été étendu mardi jusqu’en octobre 2024, mais la bataille est déjà bien engagée pour sa succession et à Londres, The Telegraph regrette que les chances de Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, soient enterrées.« Il était le favori mais il n’a pas réussi à obtenir le soutien de la Maison Blanche », explique le quotidien, qui affirme que « Joe Biden pousse la candidature d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne ». Selon le journal britannique, ce positionnement est une mesure de rétorsion de la Maison Blanche : le président américain n’aurait pas apprécié que la Grande-Bretagne annonce un programme de formation de pilotes ukrainiens sur les avions de chasse F16 sans son aval. Les F16 américains, qui volent donc en arrière-fond de deux dossiers épineux de l’Alliance.
7/6/2023 • 5 minutes, 6 seconds
À la Une: les tensions grandissantes en mer de Chine méridionale
Les Philippines dénoncent les actions très dangereuses de Pékin dans les eaux disputées de la mer de Chine. « Des navires chinois ont suivi et entravé les manœuvres de bateaux des gardes côtes philippins », titre le Philippine Star. L’incident s’est déroulé le 30 juin dernier et n'a été révélé que ce mercredi matin. « Les bateaux de la patrouille philippine ont été constamment suivis, harcelés et bloqués par des navires chinois nettement plus imposants à une distance de moins de cent mètres », indique le journal qui évoque des manœuvres très risquées.Selon le Manila Bulletin, onze navires chinois étaient impliqués dans cette opération militaire. « Elle visait à empêcher le ravitaillement de troupes philippines stationnées sur un atoll. Malgré cela, la mission a été un succès », précise le quotidien. Les Chinois accroissent aussi leur pression sur TaïwanVingt-six avions de chasse et quatre navires chinois ont par ailleurs été déployés autour de Taïwan depuis le 3 juillet. C’est le journal Taïwan News qui le rapporte et qui précise : « Taïwan a ce matin envoyé des avions, des navires de guerre et a utilisé des systèmes de missiles terrestres pour surveiller les activités de l'armée chinoise. » Le Taïwan News note que Pékin ne cesse d'augmenter son déploiement militaire, et fait le compte : depuis samedi dernier, soixante avions et vingt navires chinois ont été envoyés autour de l’île.Aux États-Unis, le Wall Street Journal publie justement ce mercredi un long reportage sur l’état d’esprit des Taïwanais face aux prétentions clairement affirmées de Pékin sur leur île. Selon le quotidien américain, les Taïwanais tentent de tirer les leçons de ce qui se passe en Ukraine. Et deux tendances opposées s’affirment : il y a ceux qui voient dans la résistance de Kiev un exemple, un modèle à suivre, et ceux qui, devant les scènes de dévastation offertes par la guerre, se disent prêts à de douloureux compromis. « Ces deux visions concurrentes se manifesteront dans les urnes lors des élections présidentielles de Taïwan prévues en janvier », explique le Wall Street Journal. Face au risque de conflit, les jeunes quittent l'arméeEn attendant ce scrutin décisif, l'île vit sous la menace constante d'une invasion chinoise. « Taïwan face à la Chine, c’est David contre Goliath », résume le porte-parole de l’armée de l’île dans les colonnes du journal, « et nous devons être prêts à protéger notre liberté quoiqu’il arrive ». Le budget de l'armée a été augmenté, le service militaire a récemment été allongé à Taïwan, remarque le quotidien, mais face aux tensions grandissantes, « l’île a du mal à retenir ses soldats professionnels, y compris ses pilotes. De nombreux jeunes qui ont signé un contrat de quatre ans avec l'armée choisissent de payer une amende et de quitter les rangs. Ils expliquent s’être enrôlés pour gagner un salaire et non pour se battre et mourir. ».Le Wall Street Journal cite un ancien commandant de l’armée de l’air taïwanaise qui déplore ce paradoxe : « Les jeunes ne veulent pas de l’unification avec la Chine, mais si vous voulez l’indépendance, il faut se battre, et les jeunes refusent le combat. »De l’autre côté du détroit, le China Daily dénonce une possible nouvelle vente d’armes américaines à Taïwan. La semaine dernière, le département d’État américain a approuvé la vente de munitions et d’aide logistique à Taïwan pour un montant de 440 millions de dollars, explique le journal qui cite la réaction ce mercredi du ministre chinois de la Défense : « Cette vente transformerait Taïwan en une poudrière et pousserait son peuple dans les abimes du désastre. » Et le ministre ajoute : « Les plans des États-Unis visant à utiliser Taïwan pour contenir la Chine continentale sont voués à l'échec. »Les aventures de Barbie en mer de ChineLes querelles sur le partage de la mer de Chine méridionale font une victime plus inattendue : le film Barbie qui doit sortir prochainement sur les écrans. « Qu’est-ce que le film Barbie a à faire avec les querelles en mer de Chine ? », interroge le Washington Post en titre, avant d’annoncer que le long métrage, qui suit le voyage de la poupée américaine hors de son pays imaginaire, sera lancé le 21 juillet dans le monde entier mais pas au Vietnam où la projection a été annulée.En cause, explique le journal, une carte stylisée de la mer de Chine méridionale aperçue au détour d’une scène du film. Selon le directeur du département vietnamien du cinéma, interrogé par le quotidien américain, il s’agit d’une carte utilisée par les Chinois pour illustrer ses revendications contestées. « Une scène offensante qui viole la frontière du Vietnam », déclare cet officiel. Le Washington Post revient sur les tensions récurrentes en mer de Chine et constate : « Voilà Barbie impliquée dans un vieux conflit politique de la région. »Nouvelle mesure punitive contre les femmes en AfghanistanEt le film des aventures de Barbie ne risque pas non plus d’être projeté en Afghanistan, où le régime taliban a ordonné la fermeture des salons de coiffure et de beauté. Ces salons devront fermer leurs portes d’ici un mois, annonce la BBC. « Avec cette décision, les talibans empêchent désormais les femmes de servir d’autres femmes, ils tentent de nous éliminer complètement de la vie publique », déclare une Afghane anonyme citée par la chaine britannique.Le Guardian fait réagir Sahar, une résidente de Kaboul qui se désole : « Les parcs nous sont déjà interdits, donc ces salons étaient un bon endroit pour nous retrouver entre femmes et parler de nos problèmes. Je ne sais pas comment nous allons pouvoir nous rencontrer maintenant. »
7/5/2023 • 5 minutes, 3 seconds
À la Une: un assaut sanglant à Jénine qui ne changera pas la donne
La vaste offensive menée par l’armée israélienne dans la ville et le camp de Jénine en Cisjordanie se poursuit. « L’opération pourrait se terminer plus rapidement que prévu, peut être en quelques jours »,annonce le Jerusalem Post qui relaye les propos du porte-parole de l’armée israélienne : « La majorité des objectifs ont été atteints, avec moins de résistance ou de complications que ce que les services de renseignements avaient estimé. » Selon le journal israélien, une douzaine de cibles avaient été sélectionnées. Mais l’armée n’a pas fait dans le détail.Sur place à Jénine, « il n’y a pas une zone du camp de réfugiés où les soldats israéliens ne sont pas allés », rapporte le correspondant d’Al Jazeera qui constatait ce mardi matin que « rien n’indique que l’opération soit en train de s’achever. Le nombre d’explosions et de tirs a encore augmenté ».« L'histoire se répète »De nombreux journaux le soulignent : cette opération militaire est la plus grande offensive lancée par l’armée israélienne depuis la deuxième intifada il y a vingt ans. « Les vieux traumatismes se réveillent à Jénine », titre le Guardian qui poursuit, « vingt ans après la deuxième intifada, la guerre à grande échelle est revenue dans les rues de la ville, faisant remonter à la surface d’anciens traumatismes pour les générations plus âgées ».Le reporter du quotidien britannique raconte le chaos qui règne à l’hôpital de Jénine. « C’est l’une des pires journées de ma carrière, témoigne un médecin, et nous savons qu’il y a de nombreux blessés à l’intérieur du camp qui ne parviennent pas à rejoindre notre établissement. » Dans les couloirs de l’hôpital, le journaliste croise Jihad Hassan, 63 ans, qui raconte : « J’ai été blessé à la jambe par une roquette pendant la deuxième intifada. Vingt ans après mon fils est là, dans le même lit, avec la même blessure. L’histoire se répète. »Interrogé par le quotidien l’Orient le Jour, Moustafa un habitant du camp confirme : « Un raid d’une telle ampleur, je n’en ai pas connu depuis la deuxième intifada. Et pourtant, ajoute-t-il, le monde ne bouge pas. »Une opération militaire qui ne changera pas la donne« Après avoir fait campagne pour une opération d’envergure en Cisjordanie, les élus d’extrême droite pavoisent et assurent que l’action militaire en cours à Jénine va changer le cours de la lutte contre la terreur », constate le Haaretz qui pondère, « mais les membres de la coalition feraient bien de limiter leurs attentes. [...] Si les pertes Palestiniennes continuent d’augmenter à Jénine, il y aura un risque accru d’attaques en retour, que ce soit par des tirs de roquettes ou par des attentats perpétrés par des terroristes à l’intérieur d’Israël ».Le quotidien de la gauche israélienne relaie également la réaction des vingt-deux États membres de la ligue arabe qui dénoncent « l’usage disproportionné de la force, et notamment les raids aériens contre des gens désarmés en pleine ville ». La ligue arabe parle de « crime de guerre » et ajoute que « ces actions sapent les efforts et les tentatives de rétablissement de la paix ».En Jordanie, le quotidien Ad Dustour précise que la ligue arabe doit se réunir en urgence et en session extraordinaire ce mardi 4 juillet. Dans un éditorial intitulé « L’agression contre Jénine, le terrorisme d’État organisé », le journal Al Sharq au Qatar dénonce pour sa part des « crimes horribles contre le peuple palestinien » et met en garde contre « des répercussions extrêmement dangereuses sur la sécurité et la stabilité dans toute la région ». Des civils pris pour cible« Officiellement, l’État hébreu affirme que l’opération visait des militants qui se préparaient à commettre une attaque en Israël, rappelle l’Orient le Jour, mais la version d’Israël est loin de justifier le bilan que les attaquants laissent derrière eux. » Le journal libanais cite le cas de Majda Habed, une femme de 61 ans, abattue par un sniper israélien alors qu’elle était à sa fenêtre, ou encore celui d’un civil écrasé par une Jeep israélienne.À Londres, leTimes rappelle le bilan humain du conflit depuis 2008 : 6327 Palestiniens et 408 Israéliens ont été tués. Ces statistiques n’incluent pas les morts de l’opération en cours. Le Washington Post complète : « 2023 est en passe de devenir l’année la plus meurtrière pour les Palestiniens de Cisjordanie depuis que les Nations unies ont commencé à enregistrer les décès en 2005, après le dernier soulèvement palestinien. »La chasse au financement du terrorismeUne enquête deLa Republicca se penche sur une organisation de bienfaisance palestinienne, soupçonnée de financer le terrorisme. « L’argent du Hamas : Israël demande la saisie de fonds levés par un architecte à Gênes », révèle le quotidien qui a consulté une requête de trois pages du ministère israélien de la Défense adressée à la police italienne. Elle sollicite la saisie de 500 000 euros détenus par ODV, une organisation qui regroupe des associations de solidarité avec le peuple palestinien. Selon les autorités israéliennes, « ces fonds servent à financer le terrorisme et en particulier des groupes du Hamas ».La Republicca précise que l’organisation a déjà été épinglée en Italie en raison d’une série d’anomalies, dont le mouvement massif d’argent liquide vers des sujets figurant sur les listes noires européennes. Selon le journal, le ministère israélien de la Défense a demandé des saisies d’argent similaires à travers le monde, des États-Unis à l’Allemagne, pour une valeur totale d’un million d’euros. La guerre se mène sur le terrain, mais aussi en tapant au portefeuille.
7/4/2023 • 5 minutes, 16 seconds
À la Une: craintes autour de la centrale de Zaporijjia en Ukraine
Les Ukrainiens qui vivent à proximité de la centrale nucléaire de Zaporijjia font part de leurs inquiétudes au correspondant du Washington Post : « La possibilité d’un désastre à la centrale nucléaire terrifie les habitants », entame le reporter du quotidien qui explique : le site était déjà menacé par les combats, mais le risque d’une catastrophe nucléaire a fortement augmenté depuis la destruction du barrage situé en aval le 6 juin dernier. Cela a compromis l’approvisionnement en eau nécessaire au refroidissement des réacteurs et des déchets radioactifs.À cela s’ajoute désormais la menace d’une destruction volontaire du site : selon les renseignements militaires ukrainiens, les six réacteurs ont été bardés d’explosifs par les Russes. « C’est horrible, je ne veux même pas y penser », déclare une jeune mère de famille interrogée dans la file d’attente pour une distribution d’eau. Elle explique avoir tenté de colmater ses fenêtres avec du scotch. Un effort qu’elle sait dérisoire : « C’est comme un film d’horreur, lâche-t-elle, nous ne savons pas comment nous préparer aux radiations. » Des tablettes d’iode ont été distribuées à la population, mais « nous ne savons pas quand nous devrons les utiliser », s’inquiète une retraitée avant d’ajouter « tout ce que nous savons c’est qu’il suffit aux Russes d’appuyer sur un bouton pour déclencher la catastrophe. » « Une sale mission, une mission périlleuse »La destruction du barrage a aussi un impact sur la contre-offensive ukrainienne. C’est ce qu’explique le journal italien La Repubblica. Le correspondant du quotidien a interrogé le commandant d’une unité ukrainienne chargé de reprendre position sur la rive est du fleuve Dniepr. « Une sale mission, une mission périlleuse », dit-il avant d’annoncer : « Nous avons pris le contrôle de cinq points sur la rive occupée par les Russes. »L’eau est le principal obstacle à la contre-offensive de Kiev, rappelle le journaliste de La Repubblica, qui précise que « depuis la destruction du barrage, il y a des tronçons où le lit du fleuve ressemble à une mer ». Les soldats qui tentent de reprendre le contrôle de la rive orientale où campent les Russes, traversent le fleuve avec des radeaux à toute vitesse, débarquent et se retrouvent sous une pluie de bombes. « Si le canot est identifié par les drones, ils nous coulent », raconte le jeune commandant ukrainien qui ne veut pas révéler le but final de ces raids, mais y voit un intérêt immédiat : « Nos actions détournent l’attention de l’artillerie ennemie. Plus ils nous bombardent sur la rive est, moins ils bombardent la ville et les villages environnants. » Simple arithmétique de guerre achève La Repubblica.Une tribune de Zelensky dans la presse américaineLe président ukrainien signe aujourd’hui une tribune dans le Wall Street Journal, à l’occasion de la fête de l’indépendance qui sera célébrée demain mardi aux États-Unis. Volodymyr Zelensky rappelle que l’Ukraine combat pour une valeur cardinale des Américains, « la protection de la liberté. [...] Le peuple américain est à nos côtés et j’en suis sûr y restera jusqu’à la fin », affirme le président ukrainien qui poursuit : « Face à la tyrannie russe, le monde a besoin de plus d’exceptionnalisme américain. » Et Volodymyr Zelensky conclut : « Nous Ukrainiens et vous Américains, nous n’abandonnerons jamais la liberté. »Purges et disparitions au sein de l'état-major russeEn Belgique, Le Soir détaille la crise qui règne au sein de la hiérarchie militaire russe depuis le coup d’éclat de la milice Wagner. « Purges et disparitions médiatiques : les généraux russes en pleine crise », titre le quotidien qui développe : « Un général et des officiers "interrogés". Des hauts gradés, jusqu’au ministre de la Défense, disparus des radars politiques et médiatiques. Une semaine après "la rébellion" d’Evgueni Prigojine et de ses hommes Wagner contre le pouvoir militaire, la hiérarchie de l’armée russe est en pleine crise. »Le journal belge remarque notamment que Valery Gerasimov, le chef d’état-major de l’armée et commandant en chef des opérations en Ukraine, « n’a été vu ni en public, ni à la télévision, ni pendant l’insurrection des Wagner, ni depuis. Et son nom n’est même plus mentionné dans les communiqués de presse du ministère de la Défense ».Le Soir note aussi d’autres absences intrigantes de généraux et de hauts gradés. Elles annonceraient selon le journal, « une vague de purges et d’arrestations » au sein de l’état-major russe. « Si ces arrestations se confirment, estime le journal, elles pourraient affecter l’efficacité de Moscou à poursuivre son offensive en Ukraine. »En Finlande, plongée à la lisière de la forêt et du monde.Le reporter du Sud Deutsche Zeintung a parcouru les 1 800 kilomètres de frontière entre la Finlande et la Russie, une zone autrefois poreuse et devenue hermétique depuis le début de la guerre. Les stigmates de la vie d’avant sont toujours là, comme ce « parking vide, de la taille d’un lac en béton » qui jouxte le centre commercial Zsar conçu pour attirer les clients russes. L'enseigne dorée brille toujours sous le soleil, mais l'ensemble est désormais barricadé par des grilles en fer forgé.Le centre Zsar a déposé le bilan. « La communauté qui avait tant espéré du tourisme à la journée est maintenant assise sur une montagne de dettes »,constate le journaliste allemand. Les habitants de cette région, « à la lisière de la forêt et du monde »,s'inquiètent des retombées de la guerre. « Avant, il y avait beaucoup de transit transfrontalier, aujourd’hui la zone semble déserte », constate un retraité avant d’ajouter, « la chose la plus effrayante, c'est le silence ».
7/3/2023 • 5 minutes, 5 seconds
À la Une: la Cour suprême des États-Unis abolit la discrimination positive à l'université
Un an après avoir aboli le droit fédéral à l’avortement, la Cour suprême rejette la discrimination positive, « nouvelle décision historique » commente le Washington Post « qui va entraîner un changement radical dans la manière dont les universités du pays sélectionnent leurs étudiants ». Contre l'avis des trois juges progressistes, la majorité des six juges conservateurs de la Cour « dont deux nommés par Trump » dénonce le Süddeutsche Zeitung, ont « jugé anticonstitutionnelles les admissions fondées sur la race », « rejetant ainsi des décennies de jurisprudence dans la vie américaine », se désole le Guardian. « Un demi-tour historique », abonde Le Temps, « une décision explosive », estime également le Frankfurter Allgemeine Zeitung qui rappelle que cet « arrêté visait à éliminer la discrimination historique contre les personnes de couleur et à créer un corps étudiant ouvert à la diversité », son abolition va donc conduire à une « moindre admission des étudiants noirs et latino » note le quotidien allemand. « La décision de la Cour suprême reflète une volonté de plusieurs décennies pour ramener l'enseignement supérieur sous le contrôle des Blancs et de l'élite », fustige un universitaire américain dans le Guardian. Même le conservateur Wall Street Journal le reconnaît : « sans discrimination positive, l'expérience montre que les universités qui ont déjà abandonné les admissions fondées sur la race, tendent à laisser sous-représentés les étudiants noirs et hispaniques ».Une abolition qui sonne comme une victoire pour le camp républicain « Politiquement, c'est une victoire majeure pour les républicains », commente le Süddeutsche Zeitung, « les Républicains qui s'opposent à cette discrimination positive depuis sa mise en place sous l'ère Kennedy dans les années 1960 ». Donald Trump s'en est d'ailleurs bruyamment réjoui hier. « Un grand jour pour l'Amérique, on revient (enfin) à un système au mérite », s'est félicité l'ex-président alors que de son côté Joe Biden exprimait « son profond désaccord et sa déception », rapporte le New York Times. De quoi peut-être même compliquer la campagne de réélection du président démocrate, piégé « entre le soutien à son électorat afro-américain », souligne le quotidien américain, mais également la prise en compte, « qu'une majorité d'Américains n'est pas favorable à la discrimination positive, se disant opposés à la sélection par la couleur de peau ».Émeutes en France : Macron de nouveau face « à la fureur des Français »Après les manifestations contre la réforme des retraites, « cette nouvelle vague de violentes protestations après la mort d'un adolescent tué par la police, représente un nouveau défi pour Emmanuel Macron, qui doit faire face une fois de plus à la fureur des Français », estime le Washington Post. « Le président Macron se voit contraint à un dangereux exercice d'équilibriste », commente le New York Times, « devant prendre des mesures pour étouffer les manifestations avant qu'elles ne s'étendent davantage », mais au risque « si ces mesures sont trop draconiennes, d'alimenter encore plus la colère contre les violences policières ». Le président français est « pris au dépourvu par cette irruption de violence » tacle de son côté le Times de Londres qui estime « qu'il doit regretter sa décision de 2018, quand il a jeté le rapport qui préconisait de consacrer 48 milliards d'euros pour régénérer les banlieues ». « Aujourd'hui, ces banlieues tiennent le destin de Macron entre leurs mains », assure le quotidien britannique qui, comme le New York Times, s'inquiète que cette situation « ne profite, aux prochaines élections à l'extrême-droite de Marine Le Pen ».Rébellion : Poutine entre reconquête de l'opinion et purge dans l'armée russe « Bons baisers de Vladimir Poutine » ironise en titre le Frankfurter Allgemeine Zeitung qui rapporte comment Poutine « qui n'est pourtant un homme de proximité, a multiplié les bains de foules ces derniers jours, posant même pour des selfies et distribuant des bisous ». Autant « d'apparitions chorégraphiées », raille le New York Times pour donner « l'image d'un président qui jouit d'un large soutien de la population », alors que dans le même temps, loin des caméras, « les purges auraient commencé dans les rangs de l'armée et peut-être même dans les services secrets », rapporte le Süddeutsche Zeitung. « Tous les sympathisants de Prigojine sont dans le collimateur » assure La Repubblica, à commencer par le général Sourovikine, un proche du patron de Wagner, dont l'entourage nie l’emprisonnement, mais qui n'est « toujours pas réapparu publiquement depuis plusieurs jours », note le quotidien italien.
6/30/2023 • 5 minutes, 29 seconds
À la Une: Prigojine en Biélorussie, Poutine tente de colmater les brèches de son empire chancelant
Vladimir Poutine omniprésent hier, mardi, à la télévision russe « pour tenter de combler les fissures ouvertes par la mutinerie de Wagner », souligne le Wall Street Journal alors que « son image a été ternie lors de ces évènements dramatiques qui ont révélé ses faiblesses en tant que dirigeant ». « La machine à images du Kremlin s’est remise en marche hier », note également le New York Times, le président russe multipliant les discours pour féliciter l'armée « d'avoir empêché une guerre civile » tout en assurant que « le soulèvement ne bénéficiait d'aucun soutien populaire ». « Une véritable mise en scène », raille le quotidien américain, « Poutine tente ainsi de réécrire l’histoire pour assurer au public russe qu'il tient toujours les leviers du pouvoir ». Mais, malgré l'aide des médias russes et des propagandistes qui ont fidèlement « relayé le récit présidentiel », il est bien difficile pour Poutine de « présenter cette incroyable mutinerie comme une victoire pour le Kremlin », analyse le Guardian. « Comme il est difficile » ajoute le quotidien britannique « pour un régime qui se targue d'assurer la stabilité politique, d'avoir à assumer qu'un sous-fifre ait pu se retourner contre Poutine et ordonner à ses troupes de marcher sur Moscou ». Pas sûr que les Russes achètent cette histoire, assène encore le Guardian, pas sûr non plus « que les élites russes y adhèrent » ajoute le Wall Street Journal pour qui cette crise « pourrait bien avoir ouvert une brèche dans le pouvoir que des conseillers mécontents pourraient exploiter ». L'avenir du pouvoir de Poutine pourrait être « en sursis », assure également El Pais qui rapporte d'ailleurs « que Poutine a décidé hier de renforcer sa garde personnelle, qui sera prochainement équipée de chars et autres véhicules blindés ».Loukachenko se félicite bruyamment de sa médiation avec Wagner C'est peut-être lui « le grand gagnant de l'affrontement entre le Kremlin et Wagner », estime le New York Times, le dictateur biélorusse Alexandre Loukachenko, vassal de Poutine et hôte désormais du patron de Wagner Evgueny Prigojine qui a donc atterri hier sur le sol biélorusse. Loukachenko n'a en tout cas pas hésité hier « à s'attribuer tout le mérite de l'arrêt de la mutinerie en Russie », souligne le Washington Post donnant même « des détails qui n'ont guère dû plaire à Poutine, affirmant notamment qu'il avait empêché le président russe de prendre une « décision brutale » alors que ce dernier aurait souhaité « écraser Prigojine comme un insecte ». « Même si Loukachenko est connu pour tourner à son avantage ses échanges avec le Kremlin », sa médiation « qu'elle ait été ou non orchestrée par Poutine, confère au dictateur biélorusse une dimension nouvelle de faiseur de paix » analyse de son côté Le Temps, « de quoi booster sa popularité et renforcer sa position à la tête de son pays ». « Cette médiation et l'accueil en exil de Prigojine et de ses hommes n'est qu'un acte de plus de sa loyauté envers Poutine », tempère un autre spécialiste, toujours dans le quotidien suisse qui rappelle que Loukachenko « avait déjà accepté de cantonner des troupes russes sur son sol, et de stocker des armes nucléaires », « car Minsk, dit-il, a autant besoin de Moscou, que l'inverse, les deux régimes sont véritablement symbiotiques ».Le dangereux exil de Evgueny Prigojine en Biélorussie Parce que « entre le patron de Wagner et le dictateur biélorusse qui se connaissent depuis plus de vingt ans les relations ont toujours été houleuses », rapporte Le Temps qui n'entrevoit ainsi « aucune coopération possible entre les deux hommes » et doute d'ailleurs que « Prigojine reste très longtemps en Biélorussie dans un pays où il ne compte aucun soutien parmi la population ». « Même si le Kremlin lui a garanti l’immunité, sa survie est loin d'être certaine sur les terres de l'allié de Poutine qui ne fera pas obstacle aux services secrets russes », souligne le Frankfurter Allgemeine Zeitung. «Tôt ou tard, les Russes liquideront Prigojine », assure également un spécialiste dans Die Welt. Car Poutine « n'est pas homme à pardonner la trahison », estime également le Times de Londres, « d'autant moins qu'à Moscou les critiques des partisans de la ligne dure se multiplient contre sa gestion de la crise ». « Poutine est pitoyable » a même fustigé un ancien officier du FSB, alors que d'autres faucons accusent le président russe « de mener le pays à la ruine », souligne le quotidien britannique.
6/28/2023 • 5 minutes, 16 seconds
À la Une: deux jours après la rébellion avortée de Wagner, Poutine tente de reprendre le contrôle
« Le Kremlin fait de son mieux pour prétendre que rien ne s'est passé », raille le Suddeutsche Zeitung. 48h après avoir été défié et dangereusement bousculé par la milice Wagner « Poutine est réapparu hier visiblement très en colère pour une courte allocution à la télévision » rapporte le Guardian, « un discours enflammé » juge également le New York Times « dans lequel il s'est porté garant du retour en calme, appelé à l'unité nationale » tout en fustigeant la rébellion de Wagner qui était « vouée à l'échec dès le début ». Le président russe s'est surtout « envoyé des fleurs », souligne El Pais « en assurant qu'il avait pris personnellement dès le début des événements les mesures nécessaires pour éviter un bain de sang ». « Manière d'illustrer le retour à l'ordre », commente le Japan Times, une « reprise en main très ferme du maître du Kremlin », commente le Times, « sans mentionner directement Evgueny Prigojine, Poutine a juré de punir les chefs de la rébellion qui ont marché sur Moscou ».Message clair envoyé au patron de Wagner, officiellement réfugié en Biélorussie, sans que l'on sache si c'est véritablement bien le cas, et qui continue « les provocations, souligne le Guardian, Prigojine a ainsi nié hier avoir voulu renverser le régime de Poutine, tout en pointant les graves problèmes de sécurité de la Russie ». Son intervention lundi soir quelques heures avant celle de Poutine, « illustre toute sa défiance à l'égard du Kremlin », commente le quotidien britannique et pourrait bien « s'être propagé au sein des élites russes », même si aucun haut responsable n'a soutenu sa mutinerie, « de nombreux hauts fonctionnaires sont en tout cas restés largement absents pendant les évènements », souligne le Guardian. L’Occident tente toujours d’analyser les conséquences de cette rébellion Alors que Poutine blâme également l’Occident, accusé de se féliciter « d’une guerre fratricide » en Russie. « Poutine rejette (bien évidemment) son embarras sur l'Occident, pour faire de son humiliation une démonstration de force nationale face à l'ingérence extérieure », commente le Times qui rapporte également les dénégations du président américain Joe Biden qui a réaffirmé hier soir « que les Etats-Unis n'avaient joué aucun rôle dans cette mutinerie russe ». Une rébellion dont l'Occident tente d'ailleurs toujours « d'analyser les conséquences », souligne le Suddeutsche Zeitung, « alors que jusqu'à présent, depuis le début de la guerre, il a toujours été question de ne pas sous-estimer la force de Poutine, il faut désormais calculer les conséquences de sa faiblesse avec toutes les opportunités et les risques qui peuvent en découler », analyse le quotidien allemand. Parmi les risques, la grande crainte de « l’utilisation des armes tactiques nucléaires », note Die Welt , mais qui mesure également parmi les enseignements de cette crise, un trait de caractère insoupçonné de Poutine, « qui lorsqu'il est acculé, ne prend pas de décision de manière irrationnelle, mais préfère négocier même avec celui qui avait qualifié de traître ». Voilà qui devrait permettre de « réévaluer certaines hypothèses dans ce conflit », commente encore Die Welt « et notamment pour ceux qui ont soutenu que l'Ukraine ne devait pas attaquer la Crimée de peur de déclencher une escalade ». La Chine réévalue également son soutien à Poutine Toute aussi surprise que les Occidentaux par l'attaque de Wagner, « la Chine affiche un soutien prudent à Moscou », explique la correspondante du Guardian alors « que la mutinerie de Prigojine a mis en lumière les divisions au sein des forces armées russes et les fissures qui menacent de saper la stabilité de son allié le plus puissant ». Les autorités chinoises ont été les premières « à exprimer leur soutien à la Russie, en minimisant la rébellion qualifiée d'affaire intérieure », note le quotidien britannique, mais le doute s'est installé sur la solidité de Poutine à la tête de la Russie. Même le très nationaliste Global Times chinois qui « tout en vantant le talent de Poutine à relever des défis complexes » s'interroge sur sa « capacité à reboucher le trou que (Prigojine) a creusé dans l'ordre politique russe ». « La chute de Poutine est le cauchemar de la Chine », assure de son côté Die Welt « car Pékin a beaucoup investi dans sa coopération et sa relation stratégique avec son puissant voisin russe avec qui il partage plus de 4 000 kilomètres de frontières », sans compter « l'amitié sans limites » que partagent Xi Jinping et Vladimir Poutine contre leur ennemi commun américain ». Pékin ne lâchera donc pas Poutine, note encore Die Welt, mais doit « considérer ce scénario cauchemardesque d'une Russie, déstabilisée, sans chef ».
6/27/2023 • 5 minutes, 17 seconds
À la Une : le coup de force de Wagner marque-t-il le début de la fin pour Poutine ?
La question revient dans l'ensemble de la presse internationale, après « ces 24 heures qui ont fait vaciller Poutine » le week-end dernier, « même si la mutinerie des forces paramilitaires de Prigojine n'aura été qu'éphémère » souligne le New York Times, « elle a démontré que l'emprise de Poutine sur le pouvoir est plus ténue que jamais ». « C'est la plus spectaculaire remise en cause de son autorité en 23 ans de règne », abonde le Washington Post, « lui qui semblait invincible, a été en un clin d'œil humilié par son ancien ami Prigojine et son trône s'est fissuré ». « Et si l'invasion bâclée de l'Ukraine conduisait à la chute de Vladimir Poutine ? » s'interroge encore le quotidien américain, à l'instar du Times de Londres, qui donne la parole à un historien pour qui « lorsque l'histoire enregistrera la chute de Poutine, elle dira que la fin de partie a commencé avec cette rébellion de Wagner ». « Le roi est nu » titre le Frankfurter Allgemeine Zeitung, « cette mutinerie a montré que l'armée russe n'est plus unie derrière Poutine » analyse également Die Welt, « sinon comment expliquer l'avancée des troupes de Wagner sans encombre vers Moscou », s'interroge le quotidien allemand. « Même si ces troupes ont finalement reculé, pendant un instant le président russe a eu l'air tellement faible, finalement renverser Poutine semble plus facile qu'on le pensait », assure l'éditorialiste de Die Welt. Poutine affaibli, mais son bras de fer avec Prigojine est loin d'être terminé « Pas sûr que le drame soit terminé », commente le Wall Street Journal, alors que de nombreuses questions restent sans réponse, « notamment les détails de l'accord négociés avec le président biélorusse Loukachenko pour permettre la fin de la rébellion, l'exil de Prigojine en Biélorussie et le retrait des troupes de Wagner ». « Cela a certes permis d'éviter l'effusion de sang, mais la querelle n'est pas terminée » estime également le Guardian qui rappelle « que le maître du Kremlin n'est pas connu pour pardonner la trahison ». « Un jour ou l'autre, Prigojine devra certainement payer le prix de sa rébellion », assure le quotidien britannique, « et Poutine devra mettre à exécution les menaces qu'il a proférées samedi dernier, -au risque s'il ne le fait pas d'apparaître encore plus faible qu'il ne l'est déjà ». « C'est un scénario imprévisible qui s'ouvre en Russie », estime El Pais, « après la provocation et le défi lancés par Prigojine l'affrontement avec Poutine ne sera résolu pacifiquement » analyse le général Français Palomeros, dans La Repubblica, pour qui « l'un des deux devra quitter les lieux ». Une situation nouvelle, profondément « inquiétante pour l'Ukraine et le reste du monde », souligne le Washington Post qui redoute « cette plus grande imprévisibilité et instabilité de la Russie ». Avec toujours la crainte « d'un accident nucléaire », ajoute La Repubblica « Poutine affaibli pourrait être encore plus dangereux et recourir à ses missiles tactiques nucléaires ». « Un scénario extrême, mais qui n'est pas à écarter », commente le quotidien italien. La crise en Russie pourrait jouer en faveur de l'Ukraine C'est l'analyse du New York Times qui mesure « comment l'Ukraine pourrait tirer profit du chaos en Russie », même si les bombardements se sont poursuivis sans relâche sur la ligne de front pendant la courte rébellion menée par Prigojine, « le statut incertain des féroces troupes Wagner qui pourraient se retirer de l'offensive, ne peut être qu'un soulagement pour les soldats ukrainiens » explique le quotidien américain. « C'est assurément un coup porté au moral des troupes russes », souligne de son côté le Wall Street Journal, et « à même de perturber les lignes de commandements sur le front ». « Même si la mutinerie n'a pas duré assez longtemps pour déstabiliser la ligne de front », le chaos russe « est un excellent signe qui profitera à l'Ukraine sur le champ de bataille », estime de son côté l'éditorialiste du Kiev Independent qui se réjouit « que Prigojine ait décrit la guerre comme un mensonge, et si cela ne réveille pas les Russes, -écrit-il, je ne sais pas ce qui les réveillera ». C'est peut-être un tournant dans cette guerre, analyse le Suddeustche Zeitung qui veut croire « qu’alors que Poutine doit se battre désormais pour conserver le pouvoir, la guerre en Ukraine deviendra secondaire ».
6/26/2023 • 4 minutes, 49 seconds
À la Une: le sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial
« Redéfinir la finance mondiale pour aider les pays pauvres, bonne chance », écrit Bloomberg, en français dans le texte. Ce sommet « reflète bien l'ambition d'Emmanuel Macron, mais cela ne signifie pas qu'il sera couronné de succès ».Politico y voit « un sommet nord-sud à Paris pour réconcilier pays riches et pauvres. Sauf que le Nord n'est pas au rendez-vous ». Le journal en ligne pointe que « parmi les dirigeants du G7, seul Emmanuel Macron et Olaf Scholz sont présents » et craint « un événement plus spectaculaire que concret ». Même s'il y a tout de même « 40 dirigeants du monde entier à Paris, et une liste impressionnante d'invités, pour ce que l'on appelle "le sommet Macron" dans les cercles diplomatiques », rapporte Politico.« Emmanuel Macron réitère ici un coup dont il a le secret, estime Le Temps en Suisse. La France des sommets, c'est son arme favorite. Le président français adore lancer de grandes initiatives internationales. Il y a déjà eu la Communauté politique européenne, le Forum de Paris pour la Paix ou encore le One Planet Summit. »Alors hier, la directrice du Fonds monétaire international (FMI) a annoncé que l'objectif de mobilisation de 100 milliards de dollars en faveur des pays pauvres est atteint. Mais O Globo reste prudent : « Il faudra attendre des mois avant de pouvoir évaluer si la promesse a été réellement tenue. » Pour le quotidien brésilien, « cet argent est loin de répondre aux besoins des pays en développement, mais l'incapacité à le fournir est souvent citée comme un exemple de l'engagement insuffisant des pays riches dans ce domaine ».L'idée est la même dans la presse saoudienne. Pour Arab News, « les pays en développement du monde entier doivent voir un changement tangible dans l'ordre financier s'ils veulent en tirer des avantages, à court et à moyen terme [...] car les nations les plus vulnérables au changement climatique sont souvent les moins bien équipées pour se protéger et mettre en œuvre les politiques de réduction des émissions ».La tragédie du sous-marin TitanAvec la découverte « des parties détruites du submersible au fond de l'océan, à 500 mètres de la proue du Titanic [...] la mission de recherche s'est donc achevée avec la conclusion que les cinq occupants de l'appareil ont été tués », explique le New York Times. On retrouve cette histoire dans les journaux du monde entier. « Elle a suscité l'attention et l'obsession de tous », raconte le Washington Post avec en toile de fond « cette légende du Titanic qui, plus de cent ans après le naufrage, parvient toujours à s'immiscer dans nos conversations quotidiennes ».Le destin des cinq victimes « devrait servir d'avertissement, estime de son côté le South China Morning Post, plus l'humanité repousse ses limites sous les vagues et au-dessus de l'atmosphère, plus elle doit peser soigneusement les risques et contrôler son appétit ». À lire aussiSubmersible Titan: la marine américaine avait détecté son implosion dès dimanche« Que ce soit dans le ciel ou en mer », le journal hongkongais pose un regard sévère sur « ces particuliers, dont la richesse aurait été inimaginable il n'y a pas si longtemps, [...] peuvent se permettre de mener des expéditions pour satisfaire leur curiosité, ou simplement pour cocher une case sur leur liste de choses à faire. »« La mer a peut-être englouti la compassion », écrit de son côté El Pais, qui pointe les différences de récits médiatiques entre « l'aventure ratée du submersible Titan » et « le naufrage d'un chalutier avec des centaines de migrants à bord », la semaine dernière au large de la Grèce. « Il y a des tragédies que nous avons appris à lire sans rien ressentir. »« Le naufrage du navire en Grèce a été un terrible drame. Pourtant, il n'a pas attiré l'attention comme l'a fait l'histoire du Titanic », souligne le Guardian. D'un côté, « une course effrénée pour sauver cinq personnes fortunées », de l'autre « un haussement d'épaules à l'idée de 100 enfants morts au fond de la mer ».« La question est donc de savoir si tout ce que la mer engloutit nous importe également », s'interroge El Pais. Alors qu'au Pakistan, « les autorités estiment que 300 familles ont été touchées par la tragédie au large de la Grèce ».
6/23/2023 • 4 minutes, 7 seconds
À la Une: Biden accueille le Premier ministre indien Modi en fanfare pour contrer la Chine
Juste après avoir qualifié le président chinois Xi Jinping de « dictateur », Joe Biden « accueille aujourd'hui en grande pompe le Premier ministre indien à Washington, [...] c'est un signal fort envoyé à la Chine », commente le Washington Post. « Pour contrer la Chine », Biden va mettre les petits plats dans les grands, note le Wall Street Journal, « Modi sera reçu avec les plus grands honneurs diplomatiques, dîner d'État à la Maison Blanche, et même un discours devant le Congrès américain ».« Un symbolisme puissant, analyse le Guardian, Modi va ainsi rejoindre les rangs de Churchill, Mandela ou bien encore Zelensky en tant que l'un des rares dirigeants à s'adresser plus d'une fois devant la session conjointe du Congrès ». Autant d'honneurs qui viennent célébrer « une dynamique des relations bilatérales fondées sur un ensemble d'intérêts partagés, explique le quotidien américain, notamment la volonté de limiter l'influence militaire et économique de la Chine ».« Un adversaire commun qu'il faut à tout prix contenir », Biden en a fait « une priorité ». Et pour ce faire, le président américain n'entend « pas faire la leçon à son hôte sur les questions des droits de l'homme malmenées en Inde, ni sur le refus de New Dehli de condamner la guerre en Ukraine », explique le Wall Street Journal. Narendra Modi peut donc se détendre. Hier mercredi à New York, il a déjà fait le show en célébrant la journée internationale du yoga « sur les pelouses du siège des Nations unies avec l'acteur Richard Gere », rapporte l'Indian Express. De quoi booster également sa campagne électorale, note le Guardian, à moins d'un an des élections générales en Inde, « cette réception grandiose aux États-Unis est également susceptible de plaire à l'électorat indien ». « Dictateur » : Pékin ne décolère pas contre Joe Biden En qualifiant Xi Jinping de dictateur, « Biden a déjà mis fin au dégel entre Pékin et Washington », ironise Die Welt qui rapporte la réaction outrée, furieuse de la Chine qui a dénoncé « une provocation, des commentaires parfaitement absurdes et irresponsables ».De quoi « réduire à néant les récents efforts du secrétaire d'État Antony Blinken pour apaiser les tensions entre les deux puissances », note le Wall Street journal qui, comme le Washington Post, considère qu'il s'agit « d'une nouvelle gaffe Joe Biden, qui dit tout haut ce qui est perçu comme une vérité dans le monde entier ».« Les liens bilatéraux entre les deux pays sont de toute façon trop faibles pour s'affaiblir davantage », raille de son côté le South China Morning Post. Le quotidien de Hong Kong estime que « Pékin ne se fait d'ailleurs pas d'illusions sur les relations sino-américaines sous la présidence de Joe Biden ».Les espoirs de sauvetage du sous-marin disparu près du Titanic s'amenuisent « Alors que les réserves d'oxygène des cinq passagers risquent de s'épuiser dès aujourd'hui », le Washington Post évoque « les heures sombres qui se profilent ». Malgré « les recherches intensives menées par une flotte multinationale de navires et d'avions, personne ne sait si le navire se trouve à la surface, au fond de la mer ou quelque part entre les deux », souligne le Post.Une attente angoissante, suivie dans le monde entier, note de son côté le Wall Street Journal qui, comme de nombreux quotidiens, dresse le portrait du « 5e passager », Stockton Rush, le patron d'OceanGate, « un ingénieur de 61 ans passionné par l'océan depuis son enfance, aventurier charismatique, plongeur et pilote d'avion ».C'est surtout « un industriel prêt à tous les risques pour explorer les abysses », souligne de son côté Le Soir, « qui a choisi de s'affranchir des procédés d'homologation classique, quitte à mettre en danger la vie des clients fortunés ». « À un moment, la sécurité devient une perte de temps », avait-il confié l'an passé à CBS, « si vous voulez rester en sécurité, ne faites rien, restez au lit ». « Un village américain » à Moscou pour accueillir les Occidentaux pro-Poutine ?C'est « la dernière frontière de la propagande de Poutine », raille La Repubblica qui rapporte que selon Izvestia, le quotidien russe pro-Kremlin, « le régime russe planche sur ce projet de "village américain" à la périphérie de la capitale, pour y loger les dizaines de milliers de citoyens occidentaux désireux de s'installer en Russie. [...] Pour l'instant », insiste La Repubblica, on ne se sait toujours pas qui pourrait aspirer à rejoindre « cette arche de tranquillité et de décence » comme l'appelle la presse russe. Ce « village américain » permettrait au régime de faire oublier « l'exode bien réel de dizaines de milliers de Russes », ironise le quotidien italien qui se demande également si, à défaut « de Gérard Depardieu qui rendu son passeport russe, le Kremlin se tournera vers l'habituel Steven Seagal, l'acteur américain toujours fidèle à Poutine pour vendre son projet aux citoyens occidentaux ».
6/22/2023 • 5 minutes, 17 seconds
À la Une: mobilisation générale pour retrouver le sous-marin disparu près de l'épave du Titanic
La presse internationale est suspendue « aux opérations de secours qui s'intensifient dans l'Atlantique nord » avec cette petite lueur d'espoir la nuit dernière, rapporte le Washington Post « alors qu'un avion canadien a détecté des bruits sous-marins dans la zone de recherche », où s'activent également Américains et Français qui ont, eux, diligenté un navire spécialisé « équipé d’un robot de plongée », précise le Frankfurter Allgemeine Zeitung. C'est « une véritable course contre-la-montre » qui est engagée alors qu'il ne reste plus que « 24 heures pour sauver les 5 passagers du sous-marin », s'alarme le Daily Mail ; leur réserve d'oxygène sera épuisée demain, note également Le Temps pour qui « les espoirs de les retrouver vivants s'amenuisent ». « Priez pour un miracle », implore, en Une le Daily Mirror qui raconte « l'attente angoissée des proches rassemblés dans la ville de St-John au Canada d'où est partie la mission d'exploration dimanche dernier ». Mais, comment retrouver un minuscule sous-marin de moins de 7 mètres de long dans le vaste océan, s'interroge le Times qui souligne « l'extrême complexité des opérations de recherches ». Et, même si le navire est retrouvé, « sa récupération pourrait s'avérer impossible, surtout s'il est enchevêtré dans l'épave du Titanic » explique un expert dans le Guardian, « s’il ne peut pas remonter à la surface par ses propres moyens, il n'y a aucune possibilité de sauvetage à une telle profondeur », assure un autre spécialiste dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung.La sécurité du sous-marin non homologué pointée du doigt Le New York Times affirme qu'OceanGate, la société à l'origine de cette mission, avait reçu en 2018 « des avertissements d'un de ses anciens employés » sur le manque de sécurité du sous-marin. David Lochridge qui était alors directeur des opérations maritimes de l'entreprise « avait soulevé les problèmes importants concernant la conception expérimentale et non testée du Titan » avant d'être tout simplement licencié, souligne le quotidien américain. Un journaliste de CBS David Pogue qui a également voyagé sur le sous-marin « décrit l'improvisation des équipements du navire avec même une lampe de camping, et une télécommande portable pour contrôler le sous-marin semblable à une manette d'Xbox », rapporte le Times qui note que le patron d'Oceangate Stockton Rush est l'un des cinq passagers du sous-marin disparu, avec « un chercheur français, un milliardaire britannique et un homme d'affaires pakistanais accompagné de son fils ».Hunter Biden, le fils du président américain, va plaider coupable de fraude fiscale Hunter Biden a accepté « de plaider coupable de fraude à l'impôt sur le revenu » dans le cadre d'un accord avec le ministère de la Justice « qui devrait lui permettre également d'éviter des poursuites pour possession d'arme à feu alors qu'il était toxicomane », rapporte le Washington Post. « Voilà qui devrait clore la longue enquête, politiquement explosive sur les finances, la consommation de drogue et les affaires à l'étranger du turbulent fils de Joe Biden », commente le New York Times, « des poursuites qui auraient senti le soufre au moment où son père fait campagne pour sa réélection », souligne également le Wall Street Journal. Reste qu'avec cet accord, « Hunter Biden s'est de nouveau placé dans la ligne de mire des Républicains » qui dénoncent « du favoritisme » à l'égard du fils du président qui n'a reçu « qu’une simple contravention », a tempêté Donald Trump, souligne encore le Times. Les parlementaires républicains accusent également toujours Hunter Biden d'avoir par ailleurs « reçu des pots de vins à hauteur de 5 millions de dollars lors de marchés passés à l'étranger en Chine et en Ukraine », mais sans qu'aucune preuve n'a été apportée pour étayer ces accusations, note le Washington Post.Bild va remplacer certains de ses journalistes par une intelligence artificielle Le quotidien allemand Bild, « le journal le plus vendu en Europe s'apprête à remplacer toute une série d'emplois éditoriaux par l'IA dans le cadre d'un programme de réduction des coûts de 100 millions d'euros qui devrait entraîner des centaines de licenciements », rapporte le Guardian. Le patron du groupe, Axel Springer, « estime qu'à l'avenir seul le journalisme d'investigation ou les commentaires originaux sont appelés à survivre, alors que l'IA sera -prédit-il bientôt plus performante que les journalistes humains en matière d'agrégation d’informations », souligne le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Et, il n'est pas le seul dans la presse à s'intéresser à l'intelligence artificielle, s'inquiète le Guardian qui note « qu'en Grande-Bretagne, le Daily mail et l'Express explorent également l'utilisation de l’IA ».
6/21/2023 • 5 minutes, 26 seconds
À la Une: Navalny emprisonné à vie ? L'implacable répression de Poutine contre les dissidents
Déjà condamné à neuf ans de prison, Navalny la bête noire de Poutine, est de nouveau jugé depuis hier lundi, accusé cette fois « d'extrémisme », dans un procès « kafkaïen », commente le Washington Post, conduit à huis clos depuis sa prison de haute sécurité, les journalistes devant « se contenter d'un lien vidéo de mauvaise qualité et quasiment inaudible ». C'est un véritable « procès politique » dénonce le Suddeutsche Zeitung. « Une répression implacable de la dissidence », abonde La Repubblica, pour qui « ce harcèlement judicaire » contre Navalny « n'est qu'une énième mesure de représailles après ses rapports d'enquêtes gênants sur la corruption en Russie, et l'offensive en Ukraine que son équipe de collaborateurs en exil continue de publier ». Et le rouleur compresseur judiciaire pourrait encore s’accélérer, s'inquiète le quotidien italien, « avec la menace d'un procès militaire annoncé pour terrorisme » qui pourrait entraîner « la réclusion à perpétuité ». « L'objectif est clair : maintenir Navalny derrière les barreaux à vie », assure La Repubblica. « Navalny lui-même ne s'attend pas à être libéré de prison tant que Poutine sera président », rapporte le Suddeutsche Zeitung qui décrit un homme très amaigri mais toujours combatif malgré « des conditions de détention épouvantables », « sans accès au soin, et fréquemment confiné à l'isolement », « Ils le tuent à petit feu » dénonce l'un de ses collaborateurs à La Repubblica. Selon un groupe russe de défense des droits de l’homme, « ce sont près de 20 000 Russes qui auraient été inculpés pour avoir manifesté ou critiqué la guerre en Ukraine », rapporte le Washington Post, « une répression sans précédent » commente également le Guardian.En Australie, un référendum pour reconnaître - enfin la population aborigène Un « référendum historique » salue le correspondant du Guardian qui vise « à la reconnaissance officielle dans la Constitution des quelques 900 000 aborigènes australiens » dont les ancêtres ont été les premiers habitants du pays il y a au moins 60 000 ans. Le Premier ministre Anthony Albanese a appelé les Australiens à « entrer dans l'histoire » en soutenant ce projet de réforme constitutionnel « qui permettra aux aborigènes d'être consultés par le gouvernement sur les lois qui impactent leurs communautés », rapporte de son côté le New Zealand Herald qui s'inquiète déjà d'un « processus semé d'embûches » avant la tenue du référendum d'ici la fin de l’année. Car « le projet divise le pays », explique également le journal australien Gazette and Herald, certains élus aborigènes rejettent même « un projet qui conduira à la création d'un organe consultatif impuissant » qui n'a pour ambition « qu'apaiser la culpabilité des blancs » comme l'a dénoncé une sénatrice aborigène. L’inquiétante disparition d'un petit sous-marin près de l'épave du Titanic Inquiétude maximale dans la presse internationale, du South China Morning Post au New York Times, alors que le « petit submersible avec 5 personnes à bord ne répond plus depuis dimanche, après avoir plongé vers l'épave du Titanic qui repose à près de 4 000 mètres de fond » au large des côtes du Canada. « Les sauveteurs sont engagés dans une course contre la montre, car le navire ne dispose que de 96 heures d'oxygène, soit 4 jours de vie », s’affole le Times à l'instar de l'ensemble de la presse britannique, alors que le milliardaire anglais Hamish Harding se trouve à bord du sous-marin disparu. « C'est la malédiction du Titanic » ose La Repubblica ! Cent onze ans après son terrible naufrage, les sauveteurs diligentés de Boston tentent cette fois de sauver le «Titan » , le nom de ce petit sous-marin dont « on est même pas certain qu'il soit équipé " de pinger", ces instrument de détection qui permettrait de le localiser », souligne le New York Times qui évoque « l'extrême difficulté d'un tel sauvetage dans une zone aussi vaste et reculée » , comme rechercher « une aiguille au fond de l'océan ».
6/20/2023 • 4 minutes, 58 seconds
À la Une: l'amorce d'un dégel diplomatique entre la Chine et les Etats-Unis
Pour couronner sa visite de 48h à Pékin, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a bel et bien rencontré le président Xi Jinping ce lundi, salue le Washington Post, c'était le signal attendu dans toute la presse pour qualifier cette visite, la 1ʳᵉ en cinq ans d'un secrétaire d'État en Chine de « réussite ». Pas de percée sur les grands dossiers qui fâchent, mais les longues discussions entre Blinken et ses homologues chinois qui ont salué « des entretiens francs, approfondis et constructifs » témoignent « d'un léger dégel » estime le quotidien américain. « Une étape intermédiaire importante », souligne le Frankfurter Allgemeine Zeitung « après des mois de très fortes tensions entre les deux superpuissances ». « Blinken semble avoir atteint le principal objectif de cette visite » analyse le correspondant d'El Pais « en tirant le bon anneau pour déployer le parachute et arrêter l'effondrement accéléré des relations bilatérales », de fait « les deux géants mondiaux ont convenu de poursuivre leurs contacts à haut niveau », note le quotidien espagnol. Une décrispation également saluée par la presse chinoise ; dans son éditorial ce lundi, le très nationaliste Global Times estime « que malgré des attentes très faibles quant aux percées réalisées au cours de la visite de Blinken, il y a encore de l'espoir que les deux parties puissent maintenir « leur ligne de fond » dans les relations bilatérales ».Pékin réaffirme sa ligne rouge sur la question de TaïwanWang Yi, le plus haut responsable du Parti communiste chinois pour la diplomatie, a clairement indiqué à Blinken que la Chine ne fera « aucun compromis sur Taïwan », l'île nationaliste que Pékin entend bien reprendre dans son giron, par la force s'il le faut. C'est « une mise en garde de Pékin », commente le South China Morning Post alors que « la visite de Blinken pourrait relancer les échanges de haut niveau entre les 2 pays, en matière culturel, commercial et éducatif » mais pas question « de concession sur Taïwan ». C'est sur cette base que la Chine entend « préparer un futur sommet entre les présidents Biden et Xi Jinping, comme l'a souhaité le président américain », note encore le journal de Hong Kong. D'ici là « le chef de la diplomatie chinoise pourrait se rendre aux États-Unis et la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen à Pékin », souligne le Japan Times « afin de préparer une rencontre entre les 2 présidents possiblement en novembre prochain ». « Le temps presse », fait valoir le quotidien japonais alors que se profilent « les élections présidentielles à Taïwan en janvier prochain, et la saison des primaires américaines qui pourraient rendre plus difficile l'organisation de réunions entre responsables américains et chinois ».Ukraine : 32 000 ex-prisonniers de Wagner de retour chez eux en Russie « 32 000 des condamnés recrutés dans les prisons russes sont rentrés chez eux - a annoncé hier le patron de Wagner Yevgueny Prigozhin », note le Suddeutsche Zeitung qui comme l'ensemble de la presse européenne rapporte « l'inquiétude des femmes et des défenseurs des droits humains face au retour de ces criminels, avec parmi eux des meurtriers qui au terme de leurs 6 mois de service dans Wagner ont été graciés et libérés plus tôt ». « Certains de ces criminels condamnés ont déjà commis de nouveaux meurtres », note le quotidien allemand alors que « Prigozhin vante lui un « véritable programme de réhabilitation » et une « plus faible criminalité pour ces anciens prisonniers qui ont combattu en Ukraine, par rapport à ceux qui ont purgé leur peine ». Argument repris dans le quotidien russe Kommersant, qui précise « que le président Poutine a confirmé la semaine passée la signature de décrets pour gracier les prisonniers envoyés en Ukraine ».Boris Johnson devient éditorialiste au Daily Mail Un retour aux sources dans le journalisme pour l'ex-Premier ministre britannique, qui a démissionné la semaine passée de son mandat de député et n'a donc pas tardé à rebondir « avec cette chronique hebdomadaire dans le tabloïd de droite Daily Mail pour un salaire à 6 chiffres », raille Politico Europe. Sa première chronique vendredi dernier « parlait de ses problèmes de poids et de pilule amaigrissante », note de son côté le HuffPost qui ne doute pas qu'il se servira de cette tribune de manière plus politique « pour critiquer l'actuel Premier ministre Rishi Sunak son rival acharné ». En attendant au Daily Mail, son arrivée et son gros salaire ne font pas que des heureux, et certains même s'inquiètent alors qu'un ancien rédacteur en chef prévient « que Boris Johnson est complètement ingérable », « pensées et soutien à ses nouveaux collègues », ironise encore Politico Europe.
6/19/2023 • 5 minutes, 18 seconds
À la Une: Boris Johnson, le «serial menteur» évincé de la scène politique britannique
C'est du « jamais vu dans l'histoire du Royaume-Uni », écrit le Washington Post.« Première fois qu'un ancien Premier ministre est reconnu coupable d'avoir délibérément induit en erreur le Parlement », souligne également le Financial Times.« Des mensonges répétés devant les députés », le rapport de la Commission d'enquête est véritablement « accablant », pointe de son côté le Guardian, « il démolit la conduite de Boris Johnson » qui avait juré n'avoir enfreint aucune règle alors que le pays était strictement confiné pendant l'épidémie de Covid. Il apparaît pourtant « que chaque vendredi soir à Downing Street, les fêtes d'anniversaires et les pots de départs s'enchaînaient ».« Il a menti, menti, menti », titre en Une le journal The I, qui comme l'ensemble de la presse britannique, se montre extrêmement féroce contre Boris Johnson. « Évincé non pas pour simple gâteau d’anniversaire, assène le Financial Times mais parce qu’il a enfreint les règles, qu'il a menti et fait preuve de mépris à l'égard des électeurs et du pays ».« Et comme Donald Trump, Boris Johnson a répliqué en dénonçant une chasse aux sorcières, un assassinat politique », souligne le Washington Post. « Un Trump de pacotille » a d'ailleurs dénoncé l'opposition travailliste en Grande-Bretagne, rapporte le New York Times, qui fait également le parallèle avec la crise politique qui secoue les États-Unis. « Même si les accusations entre les deux hommes sont différentes, le Royaume-Uni est aussi bousculé et inquiet face aux dommages durables que pourraient causer son flamboyant ex-Premier ministre », analyse le quotidien américain.Un véritable coup d’arrêt à sa carrière politique ?Un an déjà après avoir été poussé à la démission de son poste de Premier ministre, ce rapport au vitriol pourrait précipiter « la fin de sa carrière », estime le quotidien londonien Metro.Même s'il n'abandonne pas la politique, « c'est un sérieux coup de canif dans ses espoirs de retour », commente le Telegraph, à l'instar du Guardian qui, sans « faire une croix sur ses chances de revenir », juge « qu'elles semblent désormais bien minces ».« À moins d'un revirement sensationnel, il est tellement discrédité que son retour semble impossible », tranche de son côté La Repubblica. Alors qu'El Pais n'exclut pas « qu'il se représente lors des prochaines législatives fin 2024. »« Touché mais pas mort », estime également le Telegraph, qui comme le Times, pense qu'il va certainement attendre que la « fureur du "Partygate" s'estompe » pour tenter un comeback, alors que les sondages montrent en tout cas « qu'il reste extrêmement populaire au sein de la base du parti conservateur. »Les États-Unis prédisent une « guerre longue et brutale » en Ukraine« Des prévisions inquiétantes qui émanent du Pentagone », souligne le Washington Post et qui interviennent « alors que les responsables militaires occidentaux envisagent d'armer l'Ukraine pour les années à venir », prévoyant une offensive « qui va prendre beaucoup de temps ».Une contre-offensive « épuisante et coûteuse » alors que les forces ukrainiennes cherchent toujours à percer « le profond réseau défensif de champs de mines, de tranchées, et de bunkers mis en place par les Russes », souligne également le New York Times. « L’Ukraine subit des pertes importantes, ont reconnu les responsables occidentaux », note le Guardian qui rapporte toute « la violence des combats qui se sont étendus cette semaine aux villes ukrainiennes d'Odessa et de Kryvyi Rih, faisant des victimes civiles ». Le quotidien britannique évoque aussi de lourdes pertes côté russe, avec un épisode particulièrement sanglant en début de semaine près de la ligne de front « où une centaine de soldats russes auraient été tués lors d'une frappe alors qu'ils étaient tous rassemblés pour écouter le discours de leur commandant de division ». Information révélée par des blogueurs russes, et que semble confirmer un groupe de réflexion stratégique américain, précise le Guardian.La Chine fait disparaître les chiffres des morts du Covid Pékin a tout simplement décidé de « supprimer les données relatives au nombre de crémations concernant l'hiver 2022 » dans son dernier rapport trimestriel, rapporte le South China Morning Post qui s'émeut « que ces chiffres soient ainsi cachés au public », rendant plus difficile, souligne le quotidien de Hong Kong, « la compréhension de la vague meurtrière de Covid-19 qui a balayé le pays l'hiver dernier après le revirement de Pékin sur les mesures de lutte contre la pandémie [...] Officiellement, Pékin a fait état de 83 000 décès, alors que des études britanniques les chiffrent à plus de deux millions », souligne le South China Morning Post.
6/16/2023 • 5 minutes, 29 seconds
À la Une: nouvelle tragédie en Méditerranée, des centaines de migrants disparus au large de la Grèce
« C'est l'un des pires naufrages de l'histoire de la Méditerranée », titre La Repubblica, qui rapporte ce bilan provisoire « d'au moins 78 morts » et la crainte de « centaines d'autres victimes » alors que le bateau avait possiblement à son bord « 750 migrants originaires de Syrie et d’Afghanistan, dont une centaine d'enfants », lorsqu'il a quitté Tobrouk en Libye, il y a quatre jours pour faire route vers l'Italie. Ce naufrage va bien « au-delà de la tragédie maritime », commente le quotidien italien qui pointe sans la nommer la responsabilité de la Grèce, « alors que le bateau de pêche avait été aperçu par Frontex, signalé à plusieurs reprises par des ONG, mais qu'au final personne n'est venu le secourir, quand il a sombré aux larges des côtes grecques ».« C'est un super-yacht privé d'un millionnaire mexicain qui a permis le sauvetage d'une grande partie des 104 survivants », rapporte le Times de Londres. De leur côté, les garde-côtes grecs font valoir « que les migrants contactés par Frontex avaient refusé toute aide, souhaitant poursuivre leur route vers l'Italie ». L'échec de l'Union européenne à gérer les flux migratoires « Ces dernières semaines, la Grèce fait l'objet de critiques de plus en plus vives quant à sa gestion musclée à l'égard des migrants », note le Washington Post qui rappelle qu'une enquête a d'ailleurs été ouverte le mois dernier, « après qu'une vidéo dévoilée par le New York Times avait montré des fonctionnaires transportant des migrants d'une plage grecque de l'île de Lesbos vers des radeaux en pleine mer avant de les abandonner ». Ils avaient ensuite été récupérés par les garde-côtes turcs.► À lire aussi : Grèce: les recherches continuent après le catastrophique naufrage d'une embarcation de migrantsCe nouveau drame illustre toutes les difficultés de l'Union européenne à gérer ces flux migratoires, explique le Guardian. La semaine passée, « les ministres de l'Intérieur européens ont ainsi adopté des réformes radicales, et notamment un nouveau pacte avec la Tunisie pour réduire l’immigration, avec des fonds spécifiques pour tenter d'endiguer ces drames humains en Méditerranée ». Les réformes se suivent, sans que la tragédie s’arrête, « 25 000 migrants sont morts ces dix dernières années en Méditerranée, rapporte le Washington Post, dans ce corridor maritime qui est devenu la route migratoire la plus dangereuse du monde ». États-Unis–Chine le dégel ? Blinken attendu le 18 juin à Pékin Après des mois de relations extrêmement tendues, c'est peut-être « l'amorce d'un dégel entre Washington et Pékin », écrit le Washington Post pour qui « cette visite en Chine, la première en plus de cinq ans d'un secrétaire d'État américain à Pékin, est en tout cas le signe que les relations entre les deux pays s'améliorent après la querelle massive qui avait éclaté en février dernier avec l'affaire du ballon espion chinois ».« Il s'agira avant tout de sauver les liens qui se sont détériorés et de maintenir ouvertes les lignes de communication », commente de son côté le New York Times qui souligne que « l’administration américaine ne s'attend pas à une percée sur les sujets qui fâchent », de Taïwan à la guerre en Ukraine, en passant par les droits de l’homme, mais espère que cette reprise du dialogue « permettra de réduire le risque d'erreurs d'appréciation qui pourraient se transformer en conflit ».« Blinken va en tout cas devoir marcher sur une corde raide », estime le Washington Post entre « les faucons du Congrès américain qui souhaitent une ligne plus dure contre Pékin, et les dirigeants chinois qui l'attendent en reprochant à Washington sa volonté d'affaiblir la Chine. »Les talibans font visiter les ruines des bouddhas de Bamiyan qu’ils ont détruits« En 2001, malgré les appels du monde entier, le fondateur des talibans, le Mollah Omar avait fait détruire à coups de canons et d'explosifs les deux bouddhas millénaires de Bamiyan, au motif qu'ils s'agissaient de faux dieux » au regard de l’islam, rappelle le Washington Post. Le quotidien américain note toute la cruelle ironie de voir, 20 ans plus tard, les talibans « installer une billetterie au pied des ruines pour faire visiter le site » afin de dégager de nouvelles sources de revenus.« Le billet est à 58 cents pour les Afghans, quatre dollars pour les étrangers », rapporte le quotidien américain, qui précise que « les 200 000 visiteurs annuels revendiqués par le ministère de la Culture taliban sont majoritairement des Afghans », alors que les touristes étrangers ont « déserté le pays » depuis le retour au pouvoir des talibans il y a deux ans.
6/15/2023 • 5 minutes, 14 seconds
À la Une: la contre-offensive ukrainienne gagne du terrain, au prix de pertes «catastrophiques»?
Dans une rare réunion filmée le 13 juin avec des blogueurs militaires, « Poutine a vigoureusement démenti les affirmations du président Zelensky sur les premiers succès de la contre-offensive ukrainienne engagée depuis maintenant un peu plus d'une semaine, rapporte Le Guardian. Tout en admettant que ses forces avaient subi des pertes, le président russe a surtout insisté sur le fait que l'Ukraine avait, elle a perdu 25 à 30% de l'équipement fourni par les Occidentaux, dont au moins 160 chars », et avec un « coût humain catastrophique », a assuré Poutine « 10 fois plus élevé que celui enduré par les troupes russes ».Autant d'affirmations invérifiables, et sur fond bien sûr de propagande, fait valoir le New York Times qui évoque la « difficile évaluation de la situation sur le champ de bataille ». Même si, assure le quotidien américain, « les troupes ukrainiennes ont bel et bien progressé et reconquis quelques villages », la réplique russe à la contre-offensive ukrainienne est assurément « brutale ».Sur les lignes de front de la contre-offensive, « les soldats ukrainiens payent un lourd tribut », soulignent également les envoyés spéciaux du Washington Post, qui rapportent notamment, comment la 37e brigade ukrainienne a été littéralement décimée dans les premières heures de la contre-offensive dans l'est du pays, « l'unité comptait 50 hommes, 30 d'entre ne sont pas revenus, et cinq de leurs véhicules blindés ont été détruits ». « Loin des déclarations aseptisées sur les avancées ou les reculs des troupes faites par les dirigeants des deux camps », souligne le Post, « les récits des soldats survivants offrent les premiers aperçus réels de la brutalité des combats sur le front de cette contre-offensive ». L'offensive ukrainienne surveillée de très près par Washington Alors que « la contre-offensive ukrainienne s'intensifie, Washington retient son souffle », titre le New York Times qui souligne que « après 16 mois de guerre et l'envoi d'armes de pointe de plusieurs milliards de dollars, les bailleurs occidentaux ont besoin que les forces ukrainiennes réalisent des progrès spectaculaires contre les occupants russes. [...] Car à défaut d'une reprise rapide de territoires stratégiquement importants, les États-Unis et leurs alliés vont vite se retrouver confrontés à des questions embarrassantes auxquelles ils ne sont pas encore prêts à répondre », assure le quotidien américain qui met en avant que « dans l'idéal les responsables du Pentagone espèrent que les forces ukrainiennes pourront au moins couper le pont terrestre entre l'Ukraine et la Crimée ». En pleine campagne de réélection, « les enjeux sont élevés pour Joe Biden », commente également le Washington Post qui rapporte que « l'administration Biden vient d'annoncer un nouveau paquet d'aides de 325 millions de dollars, notamment pour la fourniture de 25 véhicules blindés, probablement pour remplacer ceux qui ont été détruits ».Inculpé, Donald Trump s’en prend violemment à la justice américaine Sans surprise, Donald Trump a plaidé « non coupable » le 13 juin devant le tribunal fédéral de Miami lors de « la première audience d'un procès qui s'annonce historique », écrit le New York Times, avant sans surprise, de pourfendre à nouveau la justice américaine. Dénonçant « un véritable abus de pouvoir », Trump qui est pourtant formellement inculpé de « 37 chefs d'accusation » dans cette affaire de documents top secrets, s'est posé en victime « d'un ministère de l'injustice, à la solde de la gauche radicale », rapporte le Wall Street Journal.Et l’ex-président a même profité de sa comparution pour faire campagne, « s'offrant ainsi un bain de foule dans un restaurant de Miami » dès sa sortie du tribunal, rapporte le Miami Herald. Un spectacle médiatique pour mieux faire oublier les charges qui pèsent contre lui, raille le Guardian qui regrette d'ailleurs « que les caméras aient été interdites dans le tribunal, et que les Américains n'aient pas vu voir l'air renfrogné de Trump, quand pour la toute première fois en 247 ans d'histoire américaine, il est devenu le premier ex-président à être accusé de crime fédéral ». L’IA réunit les Beatles pour une « dernière » chanson Quarante-trois ans après sa mort, John Lennon va de nouveau chanter avec les Beatles grâce à l’intelligence artificielle (IA), « la technologie de l'intelligence artificielle qui a permis d'extraire d'une vieille cassette de démo, la voix de Lennon » permettant « la création de la dernière chanson des Beatles », rapporte le Guardian. C'est Paul McCartney qui a géré cet enregistrement particulier « qui devrait être diffusé dans le courant de l'année », note le Washington Post qui souligne que Sir Paul « parle d'une technologie un peu effrayante mais excitante ».« McCartney s'est toujours intéressé aux nouvelles technologies, même si l'utilisation de l'IA fait l'objet de vifs débats dans l'industrie musicale », commente de son côté Die Welt qui rappelle « que les fausses chansons de vraies stars comme Oasis ou Eminem sont déjà apparues à maintes reprises sur le marché, au risque de différents financiers importants », souligne le quotidien allemand « même si certains voient l'IA une valeur ajoutée créative. »
6/14/2023 • 5 minutes, 28 seconds
À la Une: Trump devant la justice fédérale à Miami, de quoi compromettre son avenir politique?
C'est « l'affaire qui pourrait causer la perte de Trump », titre le Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui détaille la longue liste des « 37 chefs d'inculpation » qui vont donc lui être signifiés ce 13 juin devant le tribunal fédéral de Miami en Floride. « Des accusations accablantes » entre « le vol de documents secrets et les entraves à la justice », s'il est reconnu coupable, « cela pourrait signifier la fin de sa carrière politique », commente le quotidien allemand.« L'accusation de complot pour entrave à la justice est à elle seule passible de 20 ans de prison », souligne également le Japan Times qui note que les « experts en droit de la sécurité nationale ont été frappés par l'ampleur des preuves contenues dans l'acte d'accusation », notamment les photos de ces centaines de cartons empilés dans sa résidence de Mar-a-Lago « jusque dans sa salle de bain. [...] Des milliers de documents secret-défense que Trump, selon certains enregistrements, aurait même montré à certains de ses invités dans sa résidence ».► À lire aussi : États-Unis: l'inculpation de Trump met en lumière le fossé entre républicains des deux Chambres« Si la moitié de de ces accusations sont vraies, Trump est grillé », estime également William Bar, l'ancien procureur général nommé sous l'ère Trump qui, dans le Guardian, réfute vigoureusement la victimisation de l'ex-président, « le présenter comme victime d'une chasse aux sorcières est tout bonnement ridicule », assure-t-il.Soutien des républicainsImpossible pour les ténors républicains « de s'attaquer frontalement à Donald Trump » alors « qu'il fait toujours la course en tête pour les primaires de son camp et bénéficie du soutien de ses partisans », explique Le Temps. Le quotidien suisse rapporte également que selon un récent sondage, « 47% des Américains pensent que les poursuites dans ce dossier sont "motivées politiquement" contre 37% qui ne le pensent pas ». Voilà pourquoi Trump va « continuer à tirer sur les procureurs et la justice pour faire oublier les accusations », commente le quotidien suisse.De quoi laisser redouter des « violences et des débordements de ses partisans et de l'extrême droite » aujourd'hui à Miami lors de sa comparution, souligne le Washington Post qui décrit une police de Miami véritablement sur les dents. Le plus important va pourtant se jouer à l'intérieur du tribunal où officie « la juge fédérale Aileen Cannon nommée par Trump, et qui pourrait influer sur cette affaire », s'inquiète de son côté le New York Times qui rappelle « que la juge Cannon avait déjà perturbé l'enquête sur les documents classifiés en contestant l'intervention du FBI ».« C'est elle qui va être en charge du calendrier de ce dossier », note également le Washington Post, avec le risque « qu'elle fasse traîner la procédure jusqu’à la campagne de 2024 ou jusqu'à ce que Trump soit réélu ou un autre républicain qui pourrait faire abandonner les poursuites contre l'ex-président ou bien le gracier ».L’avenir de Forza Italia en suspens, après la mort de Berlusconi C'est un « vrai souci pour Giorgia Meloni », l'actuelle Première ministre italienne « qui a besoin de ce parti, certes minoritaire mais important pour la stabilité de sa coalition », explique le Guardian qui met en avant « le grand scepticisme qui règne en tout cas sur la capacité de survie de Forza Italia sans son flamboyant fondateur, et plus encore sans son argent ».► À lire aussi : Silvio Berlusconi, «l'un des hommes les plus influents de l'histoire de l'Italie» salué au-delà de son camp« Un parti en perte de vitesse, avec moins de 10% des voix aux dernières européennes et endetté, ne vivant que des dons des membres de la famille Berlusconi », souligne également La Repubblica. Sans héritier désigné par le Cavaliere qui n'a jamais voulu adouber un dauphin, Forza Italia « navigue désormais en haute mer », commente le quotidien italien qui fait état « des nombreux courants au sein du parti » qui alimentent toutes les spéculations sur la succession « entre le numéro 2 du parti, actuel ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani, ou bien la propre fille de Berlusconi Marina déjà à la tête de son empire financier, sans oublier celle qui a été la dernière compagne du Cavaliere, la députée Marta Fascina, qui est désormais la marraine de Forza Italia ». Une succession en douceur à la tête de son vaste empire financier ?Comme dans la série américaine Succession, ironise le Times qui détaille l’intrigue : « Comment un magnat des médias milliardaire meurt après des années de soucis de santé, laissant à ses cinq enfants issus de deux mariages le soin de découper l'empire qu'il a bâti à partir de rien. »« Un empire qui pèse cinq milliards d’euros », entre la société mère Fininvest, Mediaset et Mandatori, note le Corrierre Della Sera qui souligne que « chaque membre de la dynastie Berlusconi joue déjà un rôle clef dans cet empire ». « A priori, personne ne devrait contester le leadership de Marina l'aînée qui a 57 ans, dirige déjà Fininvest », estime le Times, qui prévoit « une transition en douceur », à moins « que Marina ne décide d'entrer en politique et de prendre la tête de Forza Italia ».
6/13/2023 • 5 minutes, 22 seconds
À la Une: Berlusconi, le flamboyant et sulfureux « Cavaliere » qui a amusé et bousculé l’Italie
La presse italienne ne cache pas son émotion dans son « adieu à Berlusconi » « c'est un pan de l'histoire italienne qui s'envole », titre Il Giornale qui célèbre la vie hors du commun du « Cavaliere » qui a « commencé dans le bâtiment et construit les maisons du futur, à changer la façon de faire de la télévision, a amené l'AC Milan sur le toit du Monde et a fondé le centre droit italien ». « En tant qu’entrepreneur et homme politique prospère, Silvio Berlusconi a atteint tous les objectifs qu'il s'était fixé », insiste Il Giornale. Même le journal de centre-gauche La Repubblica estime « qu'il est difficile d'imaginer une Italie sans Silvio Berlusconi » qui était devenu « l'archétype de l'italien par excellence : au cours des 50 dernières années il n'y a pas eu un jour où son nom n'a pas été évoqué, à la télé, dans les journaux, au Parlement, dans les bars, ou dans les stades divisant l'opinion publique comme personne ». Car « tout en lui était excessif », souligne La Repubblica « de sa réussite dans les affaires à son parti Forza Italia, à ses 3 présidences du Conseil, comme ses procès à sensation, Berlusconi a vécu une existence de « star absolue ». « Une vie extraordinaire » pour cet autodidacte, abonde le Corriere Della Serra, « Berlusconi était un phénomène : entre volonté de puissance et nécessité historique. Il était à la fois le fruit du mal italien et sa tentative de guérison ». Mafia et « bunga bunga » : toute une carrière entachée de scandales « Berlusconi était l'un des hommes politiques les plus flamboyants d’Italie » salue le Guardian « qui a même réussi un retour en politique en 2017 » souligne le quotidien britannique « malgré une carrière entachée de scandales sexuels, d'innombrables allégations de corruption et une condamnation pour fraude fiscale ». « Même s'il a été le personnage le plus influent du dernier quart de siècle en Italie », souligne également El Pais, Berlusconi flirtait en permanence avec l’immoralité, « accusé à de nombreuses reprises de prostitution de mineurs, d'écoutes illégale, de liens avec la mafia, il affichait également sans complexe ses amitiés avec les dictateurs, racontait des blagues inacceptables et détournait la Constitution et les lois italiennes comme bon lui semble ». « Bien sûr l'homme n'était pas un saint », reconnaît également le Corriere della Serra qui parle « de ses vices privés et publics, autant de taches qui ont obscurci sa vie publique », notamment « l'utilisation de sa majorité parlementaire pour faire passer des lois afin d'échapper à ses nombreux procès ». Berlusconi laisse un héritage politique contestéAprès trente ans de règne sur la vie politique italienne, Berlusconi « a échoué à être le réformateur du pays qu'il s'est toujours vanté d'être », estime le Suddeutsche Zeitung, celui qui se prenait selon ses propres mots « pour le Jésus-Christ de la politique » a certes « réussi à souder la droite italienne en un seul bloc, rendant le système politique italien plus stable », mais il a surtout, avec son mélange de gouaille et de charme « servi de modèle à tous les populistes », raille le quotidien allemand. « Très de peu réformes si on y regarde bien » note également La Repubblica qui estime que « Berlusconi s'est administré lui-même plus qu'il n'a administré le pays », un homme qui a choisi la politique « par opportunisme, pour sa propre autodéfense et a semé le virus du populisme qui a ensuite contaminé le monde », jusqu'à Donald Trump aux Etats-Unis. « À 86 ans, il avait espéré un instant encore se faire élire au Quirinal, ce qui en dit long sur le crépuscule de son époque » souligne de son côté le Corriere della Serra. « C'était sans doute le dernier défi d'un homme qui s'ennuyait déjà un peu et voulait s'amuser à repartir de zéro pour se sentir jeune », commente El Pais. Sa disparition pourrait sonner la fin de son parti, souligne le Suddeutsche Zeitung, « Forza Italia » qui n'est déjà plus qu'un parti junior des post-fascistes des Frères d'Italie de Giorgia Meloni, l'actuelle présidente du conseil et des populistes de la Ligue du Nord ». « Berlusconi n'a jamais réussi à mettre en place un successeur », c’est son dernier échec, note encore le quotidien de centre gauche allemand, qui tient néanmoins à rendre un hommage « à celui qui aura réussi à faire naître chez les italiens le sentiment qu'il parviendrait à leur rendre la vie meilleure, plus légère, plus libre et plus drôle ».
6/12/2023 • 3 minutes, 53 seconds
À la Une: Trump inculpé au pénal dans l'affaire des documents classifiés, une 1ère aux Etats-Unis
Cette nouvelle inculpation pénale contre l'ancien président est « un évènement sismique majeur dans l'histoire politique et juridique du pays », commente le Washington Post. « Un moment extraordinaire », estime également le Wall Street Journal « 1ère fois dans l'histoire des États-Unis que le gouvernement fédéral porte ainsi des accusations contre un ancien président », qui plus est en pleine campagne pour « reconquérir la Maison-Blanche ». Les chefs d'accusation retenus contre Donald Trump « sont très lourds », assure de son côté le New York Times qui détaille « la conservation délibérée de documents classifiés, des secrets de défense nationale -en violation de la loi sur l'espionnage », l'ex-président est également accusé « de fausses déclarations et de conspiration visant à faire obstruction à la justice », croit également savoir le quotidien américain qui cite « 2 personnes proches du dossier ». De graves accusations « qui pourraient l'emmener tout droit, et pour des années en prison s'il est reconnu coupable », note de son côté le Washington Post. Cette nouvelle inculpation « éclipse en tout cas, de loin -en matière de gravité et de péril politique -celle déjà engagée en mars dernier par le procureur de Manhattan dans l'affaire Stormy Daniels », estime également le New York Times, car cette fois « il n'est plus question de pots de vins à une ancienne actrice porno, mais d'une inculpation intentée par un procureur fédéral et qui concerne les secrets de la Nation ». Trump clame son innocence, et dénonce à nouveau une « chasse aux sorcières » Comme toujours, souligne le New York Times « l'ex-président a immédiatement présenté cette dernière inculpation comme faisant partie de la conspiration la plus extravagante de l'histoire américaine ». Une « stratégie de victimisation » bien rodée et qui fait mouche auprès de ses partisans, souligne le Wall Street Journal qui rappelle que son inculpation dans l'affaire Stormy Daniels « lui avait ainsi permis de collecter massivement des fonds en mars dernier et incité ses électeurs à se rallier à lui ». L'ancien président espère « une répétition politique de cette affaire », explique le quotidien américain. Reste que si les ténors conservateurs ont de nouveau hier dénoncé cette nouvelle inculpation « certains de ses rivaux conservateurs pour l'investiture espèrent bien que l’accumulation des affaires finira par lasser les électeurs », souligne le New York Times. Alors que Trump mène toujours -et de loin la course en tête dans son camp pour l’investiture, cette inculpation « constitue en tout cas un dernier test de sa résistance face à la démocratie américaine », analyse le Guardian. La « contre-offensive ukrainienne » est engagée dans l'Est du pays Même si Kiev ne veut rien confirmer « cela ne fait plus doute » -selon la presse internationale, comme l'affirme d'ailleurs le Washington Post « l'armée ukrainienne a bien lancé sa contre-offensive longtemps attendue avec des combats très lourds ces dernières 48 heures dans le sud-est du pays », dans la région de Zaporijjia occupée par les russes « où les forces armées ukrainiennes ont entamé une poussée significative », note encore le Post. « Une intensification des combats qui marque le début effectif de la contre-offensive tant vantée par Kiev », commente également le Guardian qui met en avant « que les ukrainiens auraient même lancé dans la bataille les chars fournis par les Occidentaux, les chars Léopards allemands et les Bradley américains ainsi que des dizaines d'autres véhicules blindés ». « C'est une phase cruciale qui s'ouvre dans la guerre » commente le Washington Post après 15 mois de combats, les Ukrainiens « vont ainsi tenter de reconquérir leurs territoires occupés » et « préserver le soutien de l'Occident dans la lutte contre la domination de Moscou ». « Cette offensive va durer plusieurs mois, et les combats seront sans doute encore plus féroces que ce qu'on a connu depuis le début du conflit », s'inquiète déjà La Repubblica. La Chine va installer une base d'espionnage à Cuba selon le WSJ Révélations fracassantes du Wall Street Journal qui affirme que « la Chine aurait conclu un accord secret avec Cuba pour établir une installation d'écoute téléphonique sur l'île en échange d'un versement de plusieurs milliards de dollars ». Cette installation à 160 km seulement des côtes américaines pourrait permettre à Pékin capter « des informations des bases américaines en Floride et de surveiller le trafic maritime », assure encore le quotidien américain. De quoi semer le trouble entre Washington Pékin et la Havane qui ont immédiatement démenti, alors que Pékin n'a fait aucun commentaire. En plein bras de fer entre les 2 super -puissances, suite à l'affaire du ballon-espion chinois, ce possible accord, commente le Guardian pourrait de nouveau remettre en cause « le voyage du chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken prévu dans les prochaines semaines à Pékin ».
6/9/2023 • 5 minutes, 37 seconds
À la Une: l'Amérique du nord asphyxiée par les feux de forêts qui dévastent le Canada
Poussée par les vents, la fumée des feux de forêt canadiens a même « éteint le soleil de New York », titre La Repubblica qui comme une grande partie de la presse internationale affiche en Une, ces images « couleur sépia » de la Statue de la liberté ou bien encore des gratte-ciels de Manhattan « noyés dans une brume épaisse rouge –orangée », « des scènes d'un autre monde », souligne le Washington Post « on se croirait sur Mars », dit un habitant, alors que New-York « a enregistré hier l'une des pires qualités de l'air de toutes les grandes villes de la planète ». Une pollution « malsaine voire même dangereuse » qui affecte les voies respiratoires, et qui impacte « 98 millions de personnes dans 18 États, du New Hampshire à la Caroline du Sud », rapporte la chaîne américaine NBC. « Dans toute l'Amérique du Nord les habitants ont de nouveau enfilé des masques anti-Covid pour marcher dans les rues, les sorties scolaires ont été annulées, certains vols aériens également et les autorités américaines et canadiennes exhortent des millions de personnes à ne pas sortir dehors », rapporte le New York Times. Et la situation « devrait durer encore plusieurs jours » note le Toronto Star alors que les « vents vont continuer à souffler du nord au sud », transportant la fumée des « quelque 400 incendies qui dévastent l'Ontario et le Québec », des incendies géants « dont plus de la moitié sont considérés comme hors de contrôle », souligne de son côté le Washington Post. Une nouvelle manifestation « alarmante » du réchauffement climatique « C’est assurément la sécheresse due au réchauffement climatique, qui rend ces incendies de forêt encore plus extrêmes » explique un spécialiste canadien dans le New York Times. Et c'est une alerte, « un code rouge » lancé au monde entier, prévient le Suddeutsche Zeitung qui rappelle les récentes mises en garde des Nations unies face à « un réchauffement climatique qui augmente considérablement le risque mondial d'incendies de forêts, de quoi transformer les paysages en véritable baril de poudre ». « La sens-tu l'apocalypse ? va dehors elle a une odeur de fumée », raille une militante écologiste dans le quotidien canadien Le Devoir qui exhorte les gouvernements « à sortir des énergies fossiles maintenant ». « Cette fumée qui nous asphyxie est un avertissement » insiste également le Washington Post, elle montre qu' « il est impossible d'échapper à la menace que le climat fait peser sur notre santé ». En espérant que cet avertissement trouvera écho chez nos dirigeants, « d’une certaine manière ce brouillard pourrait permettre à chacun de voir plus clairement ce qui l'attend », commente le quotidien américain.La crainte d’épidémies en Ukraine, après la destruction du barrage de Kakhovka « C'est un nouveau désastre humanitaire sur cette ligne de front déjà ravagée par 15 mois de guerre », rapportent les envoyés spéciaux du New York Times dans la région dévastée de Kherson, et qui décrivent « des habitants épuisés, fuyant leurs maisons inondées en marchant dans des eaux fétides pleines de débris ». « Des milliers de personnes privées d'eau potable et de ravitaillement », note de son côté El Pais avec « la crainte maintenant de l'apparition d’épidémies, l'eau ayant recouvert des cimetières et tué des milliers d’animaux ». « 42 000 personnes dans la région risquent d'être inondées », dit Die Welt « alors que l'aide internationale tarde à arriver », le quotidien allemand rapporte la colère du président Zelensky qui dans ses colonnes ce matin critique durement l'ONU et la Croix-Rouge « qui ne sont toujours pas là pour aider ». Le président ukrainien qui accuse également « la Russie de tirer sur les secouristes ukrainiens ». L'état de santé du Pape François, 86 ans suscite de nouveau l'inquiétudeMême si le Vatican tente « comme toujours de minimiser », « la santé du Pape octogénaire semble très fragile », souligne le Suddeutsche Zeitung, au lendemain d'une nouvelle opération « sous anesthésie générale », qui s'est bien passée. François va devoir rester hospitalisé une dizaine de jours, et à libérer son agenda « jusqu'au 18 juin », rapporte de son côté le Washington Post qui note « qu'il s'agit de sa 2ᵉ hospitalisation en moins de 3 mois, après une bronchite fin mars ».« Ce qui relance les inquiétudes », acquiesce le New York Times qui souligne que même si le pape « n'entend pas renoncer à sa charge », il a révélé en décembre dernier « avoir préparé une lettre de démission en cas d'incapacité médicale permanente ».
6/8/2023 • 5 minutes, 27 seconds
À la Une: la destruction d'un barrage ukrainien, escalade dans la guerre et catastrophe écologique
« Et maintenant un déluge, il ne manquait plus que ça dans cette guerre », se désespère le Volkstimme qui, comme de nombreux quotidiens, affiche en Une les images du barrage éventré et décrit « le raz de marée qui dévaste le sud du pays sur plus de 100 kilomètres sur les rives du fleuve Dniepr, mettant en danger des dizaines de milliers de vies humaines et menaçant à terme la centrale nucléaire de Zaporijjia qui risque de manquer d'eau de refroidissement ». La destruction partielle de ce barrage hydroélectrique, l'un des plus grands du monde, « va provoquer une catastrophe écologique pour des décennies » en bouleversant tout « l'écosystème régional », s’inquiète Le Temps ».« Les dégâts pourraient mettre des décennies à se résorber », acquiesce le Guardian qui évoque un véritable « traumatisme écologique » et un drame humanitaire, avec la destruction des maisons. Mais également des moyens de subsistance pour des milliers d'habitants, « et dans les débris charriés par les eaux tumultueuses, souligne encore le quotidien britannique. Le danger des mines posées en grand nombre sur cette ligne de front par les Russes et les Ukrainiens », un péril mortel « qui va se répartir en aval au hasard des villes, dans les villages et les terres agricoles ». Alors que Russes et Ukrainiens se renvoient la responsabilité du sabotage du barrage, la condamnation internationale est unanime face un « acte barbare », commente le Basdishen Nachrichten qui dénonce « une escalade irrationnelle de la destruction dans la guerre en Ukraine ».Berlin et Londres pointent du doigt la Russie, Washington plus circonspect Les États-Unis affirment « ne pas avoir encore déterminé qui était à l'origine de cette action », rapporte le Washington Post qui révèle d'ailleurs aujourd'hui que concernant un autre sabotage, « Washington avait connaissance d'un plan ukrainien détaillé pour attaquer les gazoducs Nord Stream, trois mois avant que des saboteurs ne le fassent exploser ». Voilà qui explique sans doute la prudence de la Maison Blanche, alors que le Premier ministre britannique Sunak et le chancelier Scholz ont été prompts à accuser Moscou de la destruction de ce barrage.► À lire aussi : Les Criméens s’inquiètent d’un manque d’eau après la destruction du barrage de Kakhovka« Cela n'aurait aucun sens que les Ukrainiens aient conduits une telle action », assure en tout cas Die Welt qui explique « que ce sont les Russes qui profitent le plus de ce sabotage. En brisant l'élan de la contre-offensive ukrainienne, ils gagnent du temps et peuvent ainsi se réorganiser pour renforcer la ligne de front à l’est, car il n'y a désormais plus de menace que l'Ukraine traverse le Dniepr au sud ». Analyse partagée par El Pais et La Repubblica. Alors que le New York Times et le quotidien belge Le Soir évoquent, eux, une autre possibilité, « celle d'un effondrement du barrage qui serait intervenu sans sabotage, mais en raison de sa fragilité après de précédents bombardements et à l'usure du temps également ». L'Iran affirme avoir créé un missile hypersonique capable de frapper Israël « Nouvelle source d'inquiétude au Moyen-Orient », écrit La Repubblica alors que le président iranien Raisi a « fièrement présenté hier [mardi 6 juin, NDLR] son premier missile hypersonique, baptisé "Fattah" le conquérant en farsi. Un missile capable de voler à 15 fois la vitesse du son, de porter potentiellement une tête nucléaire et de percer toutes les défenses des États-Unis et le Dôme de fer d'Israël ».« Une menace extrêmement sérieuse pour ses voisins », s'il s'avère en tout cas que les capacités de ce missile « sont bien conformes aux déclarations du président iranien », commente de son côté le Times. Le quotidien américain souligne « qu'en l'absence de test au combat ou de présentation devant un public occidental, il est difficile de vérifier les vantardises de l'Iran ». ► À lire aussi : L'Iran annonce avoir testé un nouveau missile hypersonique« Téhéran a souvent été accusé de gonfler ses revendications en matière de technologie de missiles », note également le Guardian. Washington en a en tout cas « tiré les conclusions nécessaires en imposant dès mardi de nouvelles sanctions à plus d'une douzaine de personnes et d'entreprises iraniennes mais également chinoises en lien avec ce programme iranien de missile », rapporte le Frankfurter Allgemeine Zeitung, alors que « Pékin accusé par les États-Unis d'approvisionner les programmes militaires de l'Iran ».La Chine lance le forage d’un puits de 11 000 mètres sous terre« Les scientifiques chinois ont commencé leur perforation de la croute terrestre pour étudier les grandes profondeurs de la terre », à plus de 10 000 mètres sous terre. C'est « un Everest souterrain », commente le magazine américain Business Insider. « Le forage a débuté hier dans le désert de Tarim dans le Xinjiang, au nord-ouest de la Chine, précise le Guardian, avec un double objectif : l'exploration scientifique mais également la recherche de pétrole et de gaz. [...] Le puits devrait être creusé en un temps record, 14 mois seulement », note encore le quotidien britannique, « malgré toute la difficulté de l’opération, avec des températures souterraines pouvant aller jusqu'à 200 degrés ». Malgré sa profondeur impressionnante, ce trou restera encore « en deçà du puits creusé par les Russes en 1989, « le Kola Superdeep Borehole » qui atteint 12 362 mètres et qui a requis 20 ans de forage », note le Guardian.
6/7/2023 • 5 minutes, 46 seconds
À la Une: la guerre s'installe sur le sol russe et fait monter la pression sur le Kremlin
« Tout a changé, la guerre arrive maintenant aux portes des citoyens Russes », titre le New York Times qui a joint par téléphone une demi-douzaine d’habitants de Belgorod, cette région russe frontalière de l'Ukraine où les bombardements et les attaques menées par des milices pro-ukrainiennes se sont multipliées ces derniers jours. « Plus de 4 000 personnes ont ainsi dû être évacuées », fuyant cette nouvelle « ligne de front qui s'installe sur le sol russe », souligne le quotidien américain et qui a brutalement plongé les habitants de Belgorod et des villages voisins « dans l'horreur de la guerre qui se déroule à leur porte en Ukraine ». Des Russes qui avouent « leur peur » mais également tout « leur ressentiment à l'égard des autorités qui selon eux n'ont pas su les protéger ». « À Moscou ils ne comprennent pas ce qui se passe ici », dénonce un habitant de Belgorod « à la télévision, ils n'en parlent même pas, alors que l'attaque de drone à Moscou était, elle partout dans les nouvelles, avec plein de reportages ». « Pourquoi personne ne vient nous aider ? Sauvez Belgorod ! » supplie également un étudiant dans une vidéo devenue virale sur internet, rapporte de son côté El Pais. « La critique publique de la guerre augmente » souligne également le Suddeutsche Zeitung qui cite les déclarations du député Konstantin Zatulin, du parti « Russie unie » du président Poutine « qui tout en soutenant la guerre en Ukraine » déplore « l'échec et les erreurs de Moscou, qui en 15 mois de guerre n'a pas été en mesure de montrer le moindre succès ». Une critique « inhabituelle » de la part d'un député russe, note le quotidien allemand.Silence du Kremlin, Poutine reste étrangement discret « Alors que la frontière entre la Russie et l'Ukraine brûle, et que les habitants des zones touchées demandent la protection de l'armée, Poutine garde son agenda intact », commente El Pais. Pas de changement de stratégie de la part du Kremlin qui « affirme avoir la situation sous contrôle ». « Le 1er juin dernier, alors que Belgorod brûlait déjà sous les obus ukrainiens », rapporte encore le quotidien espagnol, « le président russe avouait ainsi bien dormir la nuit et faire du sport, ce qui l'aide, a-t-il dit, à travailler ». « En fait, le plan de Poutine est d'attendre la fin de l'acheminement de l'aide occidentale à Kiev », analyse une politologue russe dans El Pais, et de possibles faiblesses dans la contre-attaque ukrainienne qui pousseraient à « des changements politiques à Kiev ». À défaut, explique-t-elle encore, « le président se tient prêt à l'escalade, avec des plans de destruction de Kiev, d'Odessa, de Karkhov et d'autres grandes villes ukrainiennes ».Les défaillances de sécurité au cœur de tragédie ferroviaire en Inde Les images terribles de l'enchevêtrement de ces trois trains, dont la collision a fait près de 300 morts vendredi dernier dans l'est du pays, font la Une de nombreux quotidiens, qui comme le Washington Post pointent tous du doigt « les problèmes de sécurité d'un système ferroviaire indien qui transporte quotidiennement 22 millions de passagers ». Si les « premiers rapports d'enquête mettent en cause une défaillance du système de sécurité électronique », « l'erreur humaine n'est pas écartée », note l'Indian Express qui souligne les dangers « d'un système ferroviaire totalement congestionné, qui explique la médiocrité des résultats en matière de sécurité ». « L'Inde a beaucoup dépensé pour se doter de nouveaux trains confortables et performants, mais les cordons de la bourse ont été en revanche beaucoup plus serrés lorsqu'il s'est agi d'assurer la sécurité de ceux qui circulaient déjà », note également le New York Times. De quoi « ébranler le Premier ministre indien candidat à sa réélection l'an prochain », estime encore le quotidien américain « Narendra Modi qui devait justement ce jour-là inaugurer le dernier d'une série de nouveaux trains à grande vitesse ». Les félicitations de Trump à Kim Jong-un ne passent pas dans le camp républicain Une « véritable avalanche de critiques » contre l'ex-président qui a donc « félicité Kim Jong-un pour l'entrée de la Corée du Nord au conseil d'administration de l'OMS, l'organisation mondiale de la santé », rapporte Fox News qui souligne que cet « éloge du dictateur » par Trump a été immédiatement condamné par tous ses rivaux républicains dans la course à la Maison Blanche. « Notamment Mike Pence, son ancien vice-président, qui devrait annoncer sa candidature cette semaine », rapporte La Repubblica qui cite également la violente attaque de son ancien conseiller à la sécurité nationale John Bolton pour qui « cela prouve sans conteste que Trump n'est pas apte à diriger ».
6/5/2023 • 4 minutes, 47 seconds
À la Une: la démonstration de force de «la grande famille européenne» face à la Russie
Alors que Kiev vit toujours -quotidiennement sous les frappes russes, la réunion de près de 50 dirigeants européens hier en Moldavie, à la frontière de l'Ukraine « a pris des allures de front anti-Poutine », titre Le Soir. Dans ce petit pays qui vit lui aussi dans la crainte d'une agression russe, « c'est un double message adressé au Kremlin », commente le Suddeutsche Zeitung « celui d'une Communauté politique européenne qui soutiendra sans faille l'Ukraine dans sa bataille décisive contre l'armée russe, mais également la Moldavie qui craint plus que jamais les intentions de Moscou ». Une réunion au sommet de la grande « famille européenne », « puissante et hautement symbolique » salue par ailleurs El Pais qui montre « l'isolement de plus en plus visible de la Russie et le rejet de l'invasion à grande échelle lancée par le Kremlin ». « C'est Poutine et son appétit impérialiste qui ont poussé l'Ukraine et la Moldavie à se tourner davantage vers l'Occident et à demander l'adhésion à l'Union européenne » explique encore le quotidien espagnol, et c'est cette même guerre « qui a cristallisé la CPE, la Communauté politique européenne » qui du Royaume-Uni à l'Arménie se joignent aux 27 de l'UE pour démontrer « la force de l'Europe face à Russie », souligne de son côté La Repubblica. Zelensky face à la ligne rouge de l’Otan « Si le calendrier des livraisons de F-16 américains a pu être accéléré lors de ce sommet » , rapporte le Guardian, la question de l'adhésion à l'alliance « n'est pas encore accessible, en raison de la guerre engagée par la Russie » a fait valoir le président français Emmanuel Macron qui a insisté pour « que des garanties de sécurité plus fortes , et tangibles soient adoptées au sommet de l'Otan en juillet prochain », alors que de son côté le Premier ministre britannique Rishi Sunak a plaidé pour une « adhésion accélérée de l'Ukraine à l'Otan », souligne le quotidien britannique. « Contrairement aux livraisons d'armes, il y a une vraie ligne rouge pour l'Otan », analyse le Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui explique « qu'aussi amer que cela puisse être pour Kiev, la condition 1ère d'une telle adhésion est que l'Ukraine survive d'abord à l'attaque russe ». « Cela donne de facto, un droit de veto à Poutine », enrage, de son côté, le Suddeutsche Zeitung qui appelle « l'Otan à clarifier très vite la question de l'adhésion de Kiev », qui est la seule sécurité face au « revanchisme impérialiste de Poutine ».Les États-Unis repoussent in extremis la menace d'une banqueroute « Énorme ouf de soulagement pour le président américain », souligne le correspondant à Washington du Guardian « alors que l'astéroïde économique qui fonçait sur la planète Terre a été évité de justesse, à 3 jours de l'échéance du 5 juin, l'Amérique ne sera donc pas en défaut de paiement sous sa présidence ». Après la Chambre des représentants, le Sénat a hier adopté « le projet de loi qui suspend le plafond de la dette tout en réduisant les dépenses fédérales », soutenant ainsi, salue le Wall Street Journal « l'accord bipartisan conclu entre le président Biden et le patron républicain de la Chambre Kevin McCarthy ». « Une vraie victoire pour Joe Biden » analyse le Guardian « Biden, l'apôtre du bipartisme qui a su mettre à profit ses 36 années passées au Sénat pour aller au-delà des clivages et conclure des accords avec ses adversaires ». « Le président Biden laisse les autres prendre la balle au bond, mais c'est lui qui a remporté la victoire », estime également le New York Times, qui met en avant « sa longue expérience ». Biden, explique le quotidien américain « a bien calculé que s'il se vantait d'avoir obtenu un très bon accord, il enflammerait les Républicains, et compromettrait les chances de faire adopter l'accord au Congrès ». « Une stratégie gagnante » pour Joe Biden.Biden chute à nouveau en public, relançant les questions sur son état de santé Une « lourde chute » après avoir semble-t-il « trébuché sur des sacs de sable » alors qu'il finissait de remettre des diplômes à des cadets de l'armée de l'air dans le Colorado, rapporte le Times qui souligne « qu'il s'est ensuite cogné la tête dans le cadre de la porte de son hélicoptère ». « Le président va bien » a vite fait savoir la Maison Blanche sans pour autant éviter les railleries des républicains, Donald Trump en tête qui a lui indirectement conseillé « de faire gaffe, quitte à devoir marcher sur la pointe des pieds ou même ramper ». « Pour Biden qui est déjà à 80 ans le président le plus âgé des États-Unis et qui est candidat à sa réélection », ce nouvel accident, ajouté à ses « maladresses verbales » parfois également « relance les questions sur son état de santé », souligne le New York Times, et ce alors même « que selon les sondages une majorité d'Américains estime qu'il est trop âgé pour briguer un second mandat ».
6/2/2023 • 4 minutes, 59 seconds
À la Une: la future présidence hongroise de l’UE suscite le malaise à Bruxelles
« La Hongrie de Viktor Orban peut-elle assurer de manière crédible la présidence du conseil de l'Union européenne , alors que ce pays malmène de longue date le droit et les valeurs européennes, et fait preuve également de complaisance avec Moscou ? », voilà la question posée par le Parlement européen, rapporte La libre Belgique alors que, dans un vaste mouvement de défiance envers Budapest, les députés européens doivent adopter ce jeudi « une résolution appelant le Conseil à trouver une solution adaptée pour protéger les valeurs de l'UE dans la perspective de la présidence hongroise au 2ᵉ semestre de 2024 ». Comme Berlin qui s'interroge ouvertement « sur la capacité d'Orban à mener à bien sa présidence du Conseil », la presse allemande tire à boulets rouges contre cette perspective, qui crée « un véritable malaise en Europe » commente le Suddeustche Zeitung qui dépeint Orban en « autocrate trumpiste » dont le gouvernement « démantèle l'Etat de droit et la démocratie, encourage la corruption politique, viole les droits civils fondamentaux et discrimine les homosexuels ». « Autant de dérives illibérales dénoncées de maintes fois dans l'hémicycle européen », note de son côté Le Soir jusqu'à ce rapport adopté en septembre dernier qui a acté que « la Hongrie ne peut plus être considérée comme une démocratie », souligne encore le quotidien de Bruxelles.Difficile de retirer à la Hongrie sa présidence tournante Même si la résolution des députés européens équivaudra « à une véritable déclaration de guerre contre la Hongrie », commente El Pais, « Orban fera la sourde oreille face à cet avertissement » que sa ministre de la Justice dénonce déjà comme « non-sens absolu ». Notamment parce qu’il est difficile de changer l'ordre des présidences et qu'il faudrait pour cela « l'unanimité du Conseil européen, c'est-à-dire des 27 chefs d'Etat et de gouvernement », souligne encore le quotidien espagnol. Peu de chance donc de retirer sa présidence à Budapest, estime Le Soir qui souligne que « le rôle de la présidence tournante du conseil de l'UE doit d’ailleurs être relativisé : il est fortement encadré par les équipes permanentes du conseil et impose à la table des 27 une attitude de neutralité ». Du reste, souligne encore le quotidien belge « les Hongrois ont déjà le pied à l'étrier » et ont engagé des réunions avec les Belges, et les Espagnols qui prendront la présidence en juillet prochain afin de « discuter de leurs priorités communes ». L'Inde et la Chine ont expulsé la quasi-totalité de leurs journalistes respectifsComme s'en émeut le correspondant de The Hindu sur Twitter « il n'y a plus qu'un seul reporter indien à Pékin », rapporte le New Indian Express qui parle d'une sérieuse « aggravation des tensions entre les 2 puissances voisines » alors que la Chine accuse l'Inde « d’être à l'origine de cette querelle de visas qui a conduit à l'expulsion de leurs journalistes respectifs ». « L'accès aux médias est pratiquement réduit à néant dans ces 2 pays », note également le Wall Street Journal qui s'inquiète « que ces mesures réciproques n'aggravent l'acrimonie entre les 2 voisins dont les relations n'ont cessé de se détériorer depuis un affrontement meurtrier à la frontière sino-indienne contestée en juin 2020 » ; et d’autant plus que l'Inde s'est orientée vers une participation plus active dans le Quad, le dialogue de sécurité régional avec les Américains, que Pékin dénonce comme étant une « initiative d’encerclement » conduite par Washington, rapporte encore le quotidien américain. Cette nouvelle crise des visas de journalistes « constitue une provocation évidente de l'Inde », fustige le Global Times chinois, tandis que Dehli met en avant « que les relations ne reviendront pas à la normal tant que la paix ne règnera pas le long de la frontière commune », note le Wall Street Journal.Un mariage princier et politique entre la Jordanie et l'Arabie Saoudite « Fièvre royale en Jordanie » titre le Guardian alors que le « prince héritier Hussein va aujourd'hui épouser sa fiancée saoudienne Rajwa Al Saif », un mariage royal entre les deux trentenaires qui sera célébré en grande pompe à Amman et avec des invités de marque « les monarques de la région, quelques têtes couronnées européennes et même la 1ʳᵉ dame américaine Jill Biden », de quoi mettre en joie et en lumière « ce petit royaume du désert habituellement si tranquille », souligne le quotidien britannique. « Un mariage d'amour et une union politique », analyse le site américain sur le Moyen-Orient, Medialine, « dans un contexte historique complexe entre les deux nations » ; cela va assurément « renforcer les liens entre Amman et Ryad », abonde le Washington Post qui explique « que la Jordanie pauvre en ressources et qui dépend fortement de l'aide internationale , pourrait bénéficier de ce nouveau lien stratégique avec son puissant voisin saoudien très riche en pétrole » et qui veut développer une diplomatie puissante. Un atout pour le futur souverain jordanien, quand le prince Hussein montera sur le trône « il héritera d'un pays où les défis notamment économiques sont énormes et il aura besoin de toute l'aide possible et d'alliés » explique encore le Post qui estime « que plus il se rapprochera de l'Arabie Saoudite, mieux ce sera pour la monarchie jordanienne ».
6/1/2023 • 5 minutes, 22 seconds
À la Une: la spectaculaire attaque de drones sur Moscou, un coup porté au moral des Russes
Alors que s'affichent en Une de la presse internationale les images d'un immeuble moscovite endommagé, noirci par l'impact d'un drone, cette attaque sans précédent « rappelle aux Russes le lointain conflit en Ukraine » titre le New York Times, « même si les dégâts matériels ont été minimes, et que les frappes n'ont fait que quelques blessés légers l'impact psychologique », souligne le quotidien américain « pourrait s'avérer bien plus important pour une population qui jusqu'à présent a pu vaquer à ses occupations quotidiennes sans trop se soucier de l'effusion de sang qui se déroule de l'autre côté de la frontière ». Et si la presse russe insiste sur « le calme des moscovites », elle relaie certains témoignages d'habitants angoissés « surpris par les vrombissements des drones, puis d'un coup, une explosion et les vitres qui explosent, nous n'avons pas compris ce qui se passait », rapporte l'un d'entre eux au journal Kommersant. « À plus de 500 kilomètres du front militaire, Moscou se retrouve donc désormais la cible directe des drones, une semaine après la toute aussi spectaculaire incursion armée de partisans pro-ukrainiens dans la région frontalière de Belgorod », souligne le correspondant à Moscou du quotidien belge Le Soir; « des attaques qui créent un sentiment d'insécurité et rappelle également que Poutine n'est pas tout-puissant ». « C'est sans doute là, un point d'inflexion » estime également le Guardian, « dans un conflit qui selon le Kremlin ne menacerait jamais la vie des Russes ordinaires ».Moscou menace l’Ukraine de « sérieuses représailles » Même si les autorités ukrainiennes « nient comme toujours toute implication dans ces attaques », elles ne cachent pas leur satisfaction « alors que Kiev subit depuis trois semaines un déluge de frappes », souligne le Washington Post qui estime néanmoins « que cela prouve clairement la volonté de Kiev de porter la guerre sur le territoire russe avant de lancer sa contre-offensive attendue de longue date ». Et c’est le prélude « à une escalade majeure des hostilités », commente encore le Post. De quoi inquiéter les Occidentaux, Washington en premier qui a réitéré hier « qu'il ne soutenait les attaques sur le sol russe », rapporte le Times de Londres, alors que le chef de la diplomatie britannique soutient le contraire « au nom de la légitime défense ». « Selon le droit international, l'Ukraine a le droit de conduire des attaques en Russie si ces attaques de défense ne sont pas disproportionnées et si ne visent pas des cibles civiles », soutient également le Suddeutsche Zeitung. Seul souci, « l'attaque contre Moscou semble cette fois avoir touché des immeubles résidentiels », souligne encore le quotidien allemand qui rappelle « la ligne rouge des Occidentaux » qui exigent que leurs armes ne soient « utilisées que sur le territoire ukrainien ».Balkans : l'inquiétant regain de tensions au Kosovo « Le nord du Kosovo est sous tension maximale » rapporte le correspondant du quotidien suisse Le Temps, « alors que ces derniers jours les affrontements entre les membres de la communauté serbe et les soldats de la Kfor, la force de l'Otan ont dégénéré faisant des dizaines de blessés dont une trentaine parmi les militaires ». « Un pic de tension inédit », commente Le Soir qui souligne « qu'en temps normal les poussées de fièvre qui agitent régulièrement le nord du Kosovo ne donnent pas lieu à de tels déchaînements de violences ». Au cœur des protestations qui ont débuté vendredi dernier, « la colère des Serbes qui s'opposent à l'intronisation de maires albanais récemment élus alors que la communauté serbe avait boycotté le scrutin ». « 15 ans après l'indépendance du Kosovo, la Serbie du président Vicic ne la reconnait toujours pas, et le Premier ministre kosovar Albin Kurti élu il y a 2 ans, est bien décidé, lui, à restaurer l'autorité de l'État sur l'ensemble de son territoire ». « Un bras de fer explosif » dans cette région des Balkans « où les tensions ethniques restent aiguës », note également le Suddeutsche Zeitung et qui s'inquiète « que la Russie -soutien de la Serbie n'en profite pour souffler sur les braises mal éteintes ».Mystérieux naufrage d'un bateau plein d'espions sur le lac Majeur en Italie Un naufrage en pleine tempête qui a fait dimanche dernier 4 victimes, « dont 2 espions italiens et un israélien », rapporte La Repubblica qui parle « d'un drame bien particulier alors qu'étaient réunis sur le même bateau 20 agents de renseignements en service et quelques-uns en retraite qui souhaitaient -selon les services de sécurité italiens- fêter l'anniversaire de l'un d'entre eux ». « Autant de 007 italiens et israéliens qui après le naufrage ont en tout cas été évacués à la hâte des urgences et des hôtels où ils résidaient » note le quotidien italien qui s'interroge sur l'aspect « professionnel ou bien amical » que constituait cette réunion. « Les agents israéliens ont été rapidement rapatriés à bord d'un avion militaire », rapporte également le Haaretz qui confirme que l'agent décédé « était bien un ancien fonctionnaire du Mossad ». L'Italie a ouvert une enquête, « le bateau naufragé est en passe d'être renfloué », indique encore La Repubblica.
5/31/2023 • 5 minutes, 28 seconds
À la Une: la réélection d’Erdogan suscite l'inquiétude dans le camp occidental
Malgré le concert de félicitations adressées au président turc, « l'Occident est désormais partagé entre crainte et espoir », titre le Guardian qui souligne « que les capitales occidentales avaient toutes espéré en privé que le règne erratique d’Erdogan s'achèverait lors de ce scrutin présidentiel ». Mais « alors qu'il entame sa 3ᵉ décennie au pouvoir, le monde va devoir faire face à un personnage imprévisible » s'inquiète le Wall Street Journal, « d'autant plus imprévisible qu'il cherche à assurer son propre héritage et à hisser la Turquie sur la scène mondiale ». Voilà qui promet « des relations tendues avec l'Occident », commente encore le quotidien américain alors qu'Erdogan est « passé maître dans l'art d'obtenir des concessions de la part de ses alliés comme de ses adversaires ». « Rien n'indique que les relations entre Ankara et ses alliés occidentaux vont s'apaiser », analyse également Le Temps qui, sur fond de guerre en Ukraine, estime que « le premier test se fera sur l'adhésion de la Suède à l'Otan qu'Erdogan persiste à bloquer pour des raisons de calculs intérieurs ». Avant le sommet de l'Alliance en juillet, les Américains semblent en tout cas bien décidés à peser de tout leur poids pour arracher le feu vert d'Ankara, « en mettant dans la balance le déblocage de la vente de F-16 américains depuis longtemps réclamés par la Turquie », indique le New York Times qui veut croire que fort de sa victoire Erdogan « pourrait bien chercher à resserrer ses liens avec Washington ». La ligne de crête des Occidentaux face à « l'autocrate turc » Avec cette interrogation qui résume la perplexité du camp occidental, « comment éviter l'éloignement de la Turquie tout en montrant une fermeté claire vis-à-vis de son dirigeant adoubé par les électeurs ? », résume Le Temps. « Comment gérer un Erdogan, sûr de lui, lorsque dans quelque jours, il sera assis à la table du sommet de l'UE avec les États européens voisins », se demande également le Tagesspeigel qui met en garde contre « un isolement trop important de la Turquie », qui serait contreproductif pour ses alliés de l'Otan, et « que la Russie et la Chine ne manqueraient pas d'exploiter », souligne encore le quotidien allemand, alors « qu'elles se tiennent déjà prêtes à tout faire pour rallier Erdogan à leur cause ». Les Occidentaux européens en tête marchent donc sur une ligne de crête dans leur relation avec le régime de « l’autocrate » élu, ce qui promet « cinq années supplémentaires d'autoritarisme en Turquie », et des « relations coriaces avec ses alliés de l'ouest » commente le Suddeutsche Zeitung. Face à lui, « pas de laxisme », préconise le Tagesspiegel, pour qui l'Occident doit trouver la juste voie « entre la fidélité aux principes, la démonstration de force et le sens des réalités ». De nouvelles élections en Espagne après la défaite de la gauche au pouvoir Balayée par un « tsunami conservateur » lors du scrutin régional le week-end dernier, titre le Suddeutsche Zeitung, le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez « a pris tout le monde de court en avançant de 6 mois les élections législatives » qui se tiendront donc le 23 juillet prochain. « Un véritable coup de poker » commente le quotidien belge Le Soir. « Une décision radicale digne de Machiavel » salue de son côté El Pais qui mesure néanmoins « le risque dangereux » pris par le Premier ministre qui tente ainsi « de remobiliser son camp » et place les électeurs « dans la position de devoir décider presque immédiatement s'ils veulent remettre la totalité du pouvoir aux conservateurs du parti populaire et leurs alliés d'extrême droite du parti Vox ». En anticipant les législatives, Pedro Sanchez va « obliger la droite à mener un mouvement d’équilibriste », explique Le Soir, « contraint de mener campagne tout en négociant des alliances avec l'extrême-droite sans laquelle elle ne pourrait pas gouverner ». « De quoi mobiliser le vote utile », espère le Premier ministre, pour empêcher le « grand virage à droite toute de l'Espagne ».Miura 1 : la toute première fusée espagnole prête à être lancée depuis l’Andalousie « Décollage imminent » s'enthousiasme El Pais « après un retard dû au mauvais temps, la mini-fusée 100% espagnole est prête à décoller depuis sa base de Huelva en Andalousie » ouvrant ainsi la « première porte espagnole vers l'espace ». « Miura 1, nommée d'après une célèbre race de taureaux de combat, fait 12 mètres de haut, c'est un micro-lanceur qui permettra de mettre en orbite de petits satellites » souligne de son côté La Vanguardia. Cette fusée « pourra transporter des marchandises dans l'espace et les ramener en toute sécurité, promet la start-up espagnole », qui prévoit à terme « 14 lancements par an ». « Un véritable sujet de fierté pour les Espagnols », dont n'a d'ailleurs « pas manqué de se féliciter l'actuel premier ministre Pedro Sanchez ».
5/30/2023 • 5 minutes, 19 seconds
À la Une: Erdogan entame sa troisième décennie au pouvoir en Turquie
L'Orient-Le Jour reconnaît ce matin qu'il a « sous-estimé », avec d'autres médias, « la résilience de ce président insaisissable », qui a fini par « devenir une caricature de lui-même, jusqu'à devenir le pire de la fusion de l'ultranationalisme turc et du néo-ottomanisme ». Pour le journal libanais, les Kurdes sont les « grands perdants de l'élection », où leurs représentants ont été marginalisés. Le quotidien israélien Haaretz est plus optimiste pour l'avenir de l'opposition turque : s'il concède que pour l'instant, « personne n'a le poids politique pour remplacer » Recep Tayyip Erdogan, « un changement important » va se produire bientôt dans le paysage politique turc. Pour Haaretz, cette opposition doit « maintenir et consolider son pouvoir » dans les grandes villes comme Istanbul et Ankara, en vue des municipales de l'an prochain.Déception des Occidentaux« La Turquie choisit de ne pas faire partie de l'Europe », titre le Frankfurter Allgemeine Zeitung. La Grèce, voisine de la Turquie, s'attend à une rencontre entre les dirigeants des deux pays après les élections grecques. « Athènes devra maintenir l'impression qu'elle veut dialoguer et qu'elle est orientée vers des solutions », explique le quotidien grec Ta Nea, faisant référence aux différentes tensions, entre Athènes et Ankara, en Méditerranée orientale.« Bruxelles et Berlin doivent se préparer à travailler avec un partenaire aussi connu que difficile dans les années à venir », estime l'allemand Die Welt, qui rappelle le dossier de la candidature suédoise dans l'alliance transatlantique. Candidature que bloque toujours Ankara, et que l'opposition de Kemal Kiliçdaroglu prévoyait de valider en cas de victoire. Le New York Times décrit Erdogan comme un président qui « a contrarié ses alliés occidentaux », entretenant des relations « tendues » avec les États-Unis. En pleine invasion russe de l'Ukraine, le chef d'État « appelle Poutine [s]on ami », grince le quotidien.L’Ukraine attend les F-16 américainsLa livraison de ces avions de combat arrive trop tard, pour The Guardian. Le quotidien britannique, de centre-gauche, estime que Washington doit « cesser ses tergiversations qui ont pu prolonger inutilement la guerre ». L'éditorial rappelle que le président ukrainien réclamait ces engins depuis le début de la guerre, il y a quinze mois, opposant le « leadership audacieux » de Volodymyr Zelensky à la « lenteur, l'indécision et la frilosité » de Joe Biden. « Le moment est venu : Biden doit donner à l'Ukraine tout ce dont elle a besoin pour gagner », martèle The Guardian.Un accord trouvé sur la dette américaineL’accord sur la dette, qui doit être soumis au Congrès, suspendrait le plafond de la dette jusqu’en 2025. En échange, le Congrès augmenterait les dépenses consacrées à la défense et ne toucherait pas, entre autres, à la sécurité sociale. Pour le Washington Post, cet accord « tant vanté ne semble pas très différent de l'accord budgétaire qui aurait de toute façon été conclu plus tard dans l'année ». Beaucoup de bruit pour rien, en somme, et qui aura donné une mauvaise image des États-Unis. Ses concurrents, la Russie et la Chine, peuvent ainsi présenter le pays comme « une démocratie instable et un partenaire économique peu fiable », toujours selon le Washington Post. En effet, le Global Times, journal officiel du Parti communiste chinois, dit avoir interrogé des experts qui qualifient ces discussions sur la dette de « spectacle politique », qui « érode la crédibilité du gouvernement américain ». En conséquence, certaines économies préfèreront « se tourner vers les monnaies de pays dont la solvabilité est plus stable, comme le yuan chinois », conclut le Global Times.Espagne : lourde défaite pour les socialistes« Le pouvoir urbain du PSOE est mordu par la main de Vox », écrit El Paìs, premier quotidien du pays. Les électeurs « sanctionnent la façon de gouverner de Pedro Sanchez », abonde El Mundo, qui est « marquée par le sectarisme, le mensonge institutionnel et la polarisation », assène le quotidien. De son côté l'allemand Sueddeutsche Zeitung parle d'une « claque pour le porteur d'espoir de la gauche européenne ». « Un séisme politique », enchérit le Corriere della Sera, « que beaucoup redoutaient, mais que personne n'attendait à une telle échelle ». Le Suddeutsche Zeitung poursuit : « Après ces élections, l'Espagne n'a jamais été aussi clairement divisée en deux blocs depuis longtemps ».
5/29/2023 • 5 minutes, 14 seconds
À la Une: Erdogan en route vers un probable nouveau mandat présidentiel à la tête de la Turquie
« Erdogan, l'inoxydable », qui après avoir « régné déjà plus de 20 ans sur la Turquie, semble en voie pour remporter un nouveau mandat de cinq ans ce dimanche » souligne l'Orient-le Jour, le quotidien libanais qui met en avant « l'appui décisif » que lui a apporté « l'ultranationaliste Sinan Ogan qui avait réuni 5 % des voix au 1er tour ». Additionnés aux 49,5 % récoltés par Erdogan, « le résultat du vote final semble presque acquis d'avance » se réjouit bruyamment la Komsomolskaya Pravda, le quotidien russe qui pointe « l'échec du candidat de l'opposition Kemal Kiliçdaroglu », qui malgré « les difficultés économiques du pays, les graves conséquences des tremblements de terre n'a pas réussi à obtenir le soutien de la majorité ».
« Il a commis trop d'erreurs politiques », explique encore le quotidien russe, « et notamment son absurde explosion de rhétorique anti-russe en fin de campagne », estime encore la Komsomolskaya Pravda qui se félicite que les « électeurs turcs aient ainsi préféré la stabilité », permettant la « poursuite du dialogue constructif entre Ankara et Moscou », entre les présidents Poutine et Erdogan « qui partagent une compréhension mutuelle personnelle ». Moins enthousiastes, les quotidiens européens font eux grise mine, au terme d'une campagne présidentielle turque « où l'extrême-droite aura réussi à imposer tous ses thèmes », se désole PoliticoEurope.
« Quel que soit le résultat de l'élection, l'extrême droite est déjà la grande gagnante », estime également El Pais qui dénonce « le dangereux virage à droite » de Kiliçdaroglu, le chef de l'opposition de centre gauche « dont les derniers discours anti-migrants pour s'attirer les suffrages des nationalistes auraient pu être signés par Marine Le Pen », fustige le quotidien espagnol.
Une montée de l'extrême-droite islamique et nationaliste qui fait fuir les jeunes
« Je ne veux pas finir comme les femmes en Iran », s'épouvante une militante féministe d'Istanbul qui, comme de nombreux jeunes Turcs, rapporte le Times of Israël, « envisage de partir à l'étranger en cas de victoire d'Erdogan ». « Une jeunesse sans espoir, très déçue par la performance du chef laïque de l'opposition Kiliçdaroglu » note également l'Orient-le Jour. « Si le président Erdogan est réélu, ça sera la goutte d'eau qui fait déborder le vase », assure un fonctionnaire d'Ankara, « qui malgré une situation confortable », rapporte le quotidien libanais, « entend quitter le pays pour fuir un contexte politique et économique qu'il juge désespéré », avec surtout la crainte que « la reconduction d'Erdogan ne signifie encore plus de répression contre les opposants, et plus de pression et de contrôle des autorités sur le peuple en général ». Au cours de la campagne, le président turc a violemment dénoncé « les caprices méprisables » des jeunes qui « frappent aux portes d'autres pays pour avoir une plus belle voiture ou un meilleur téléphone ».
Assaut du Capitole : un leader d'extrême droite condamné à 18 ans de prison
« C'est à ce jour la plus longue peine d'emprisonnement prononcée contre l'un des auteurs de l'attaque contre le Capitole le 6 janvier 2021 », souligne le Wall Street Journal. Et « c'est la 1ère peine pour conspiration séditieuse », note le Washington Post dans ce vaste procès « qui a déjà donné lieu à un millier d'inculpations et à plus de 650 condamnations ». Une peine aggravée, « renforcée pour terrorisme » contre Stewart Rhodes qui, à la tête de sa milice armée, les « Oath Keepers », a joué un rôle primordial pour planifier et conduire l'attaque contre le congrès américain, souligne encore le Post « justifiant le recours à la force pour empêcher le transfert pacifique du pouvoir de Trump à Joe Biden ». « Une véritable attaque contre la démocratie », a plaidé la juge alors que l'ancien militaire, bandeau noir sur l'œil gauche, « s'est lui dit victime de la gauche qui étouffe la liberté d'expression des partisans de Donald Trump ». Comme l'ex-président, Ron DeSantis son challenger pour les primaires, « envisage de gracier les assaillants du 6 janvier s'il est élu », souligne encore le quotidien américain.
Les preuves s'accumulent contre Trump dans l’affaire des « documents classifiés »
Des « documents classifiés » qu'il aurait illégalement conservés dans sa résidence de Mar-a-Lago en Floride, après avoir quitté la Maison Blanche. L'enquête diligentée par les procureurs fédéraux avance à grands pas avec ce « nouveau témoignage potentiellement explosif d'un employé de Mar-a-Lago qui affirme que l'an passé, juste avant la visite début juin du FBI, Donald Trump a fait déplacer des cartons par un des collaborateurs », révèle le Washington Post. Un témoignage direct explique de son côté le New York Times, qui pourrait bien prouver « l'obstruction » de l'ancien président dans ce dossier. Des centaines de documents classifiés avaient déjà été saisis par le FBI dans la résidence de Trump, certains extrêmement sensibles « sur les systèmes de missiles iraniens ou bien encore des renseignements sur la Chine », rapporte le Times.
5/26/2023 • 5 minutes, 21 seconds
À la Une: Ron DeSantis arrivera-t-il à détrôner Trump dans la course à l'investiture républicaine?
C'est la grande question à la Une de la presse ce jeudi 25 mai qui ne manque pas de souligner « les débuts maladroits » de la campagne de Ron DeSantis, le gouverneur de Floride, dont l'annonce de candidature le 24 mai sur Twitter a été « parasitée par de gros bugs techniques ». Véritablement « embarrassant » pour le candidat, commente le New York Times qui rapporte comment l'équipe Trump en a immédiatement fait ses choux gras en dénonçant « un échec total ». Voilà qui donne le ton de ce bras de fer qui s'annonce « sanglant » entre Ron DeSantis et son ancien mentor « qu'il va tenter de renverser », souligne le Washington Post, « une tâche intimidante face à un ancien président dont la belligérance a déjà découragé la plupart des républicains de premier plan de s'attaquer frontalement à lui ». Ron DeSantis fera-t-il alors le poids ?
« Ça semble bien mal parti », estime The Economist qui explique qu'en partageant les mêmes idées radicales que Donald Trump sur l'immigration, les minorités et la lutte contre le wokisme, DeSantis « aura du mal à enterrer le Trumpisme ». D'autant plus qu'il manque de charisme, alors que l'ex-président jouit, lui, d’une « admiration quasi universelle » auprès d'une large base du parti, souligne encore le magazine américain. Comme l'explique le porte-parole de Trump, « pourquoi iriez-vous voir un groupe en hommage aux Rolling Stones, alors que les Rolling Stones sont eux-mêmes toujours en tournée ? ». Même son slogan de campagne, « Mener le grand retour de l'Amérique », copie celui de Trump « Rendre sa grandeur à l'Amérique », souligne le New York Times, dont l'un des éditorialistes veut croire « que rien n'est perdu pour DeSantis », même s’il faudrait « une implosion de Trump pour que DeSantis parvienne à gagner les primaires républicaines ».
Distancé par Trump, DeSantis dispose néanmoins de quelques solides atouts
Il a le calendrier pour lui, note le Guardian. Le « calendrier judiciaire de Donald Trump », très chargé, et qui verra notamment l'ex-président « en procès à New York le 25 mars 2024 dans l'affaire pénale des paiements occultes à l'ancienne star du porno Stormy Daniels ». Un procès qui tombera en plein milieu des primaires, de quoi donner à DeSantis « l’occasion d'attaquer Trump et de l'entraîner dans le marécage d'une primaire vraiment compétitive », estime le quotidien britannique. DeSantis bénéficie également et surtout « de formidables ressources financières », souligne de son côté le Washington Post, avec plus de 100 millions de dollars potentiellement à sa disposition, ce qui lui permettra d'investir « de manière significative dans la campagne des primaires ». Un véritable trésor de guerre qu'il doit « à une poignée de généreux milliardaires conservateurs convaincus d'avoir trouvé en DeSantis le seul capable de terrasser "la bête" de Mar-a-Lago », souligne de son côté le correspondant du Soir.
Tina Turner, la « reine du rock'n'roll » s'est éteinte à 83 ans
Elle fait la Une de l'ensemble de la presse internationale, « crinière sauvage, mini-jupe et regard féroce », images vibrantes d'une véritable « légende » du rock, plus qu'aucune autre diva, Tina Turner « savait enflammer la scène avec sa voix brute et ses danses frénétiques, trempées de sueur », écrit le Washington Post. « Une chanteuse de soul bouleversante, dont la voix éraillée, le magnétisme sexuel et l'énergie explosive ont fait d'elle une artiste inoubliable », salue également le New York Times. Un parcours exceptionnel, exceptionnellement dur pour la petite fille du Tennessee, « Anna Mae Bullock » de son vrai nom, « qui se souvenait avoir ramassé du coton avec sa famille dans son enfance », rapporte le Guardian, « avant d'être repéré par son futur mari Ike Turner en chantant dans l'église de son village ».
Après deux décennies de collaboration, elle avait fui ce mari violent pour émerger enfin en solo, et « devenir l'une des icônes les plus marquantes années 80 ». Une pluie de tubes, des dizaines de millions d'albums vendus, note encore le Guardian qui souligne que sa brillante carrière a permis « d’affirmer et amplifier le rôle formateur des femmes noires dans le rock'n'roll » définissant à tel point cette ère musicale « que même Mick Jagger a admis s'être inspiré de ses performances sur scène ». « De l'épouse battue à la militante des droits des femmes » Tina Turner savait « dépasser tous les obstacles », salue le Suddeutsche Zeitung qui rapporte, parmi les nombreux hommages rendus à la diva, celui, très ému, de Barack Obama pour celle qui « chantait sa vérité dans la joie et la douleur, le triomphe et la tragédie. Elle était puissante. Elle était inarrêtable, sa lumière ne s’éteindra jamais ».
5/25/2023 • 5 minutes, 32 seconds
À la Une: les États-Unis à 8 jours d'une banqueroute qui pourrait dévaster l'économie mondiale
« Le compte à rebours est enclenché » prévient le Wall Street Journal, « il ne reste plus qu'une semaine avant la date fatidique du 1er juin, date à laquelle les États-Unis pourraient se retrouver à court de liquidités, en défaut de paiement ». Et « malgré le danger, le président Biden et les républicains ne sont toujours pas parvenus à un accord », s'inquiète le Frankfurter Allgemeine Zeitung pour qui « la partie de poker des négociations se poursuit » pour tenter d'arracher un compromis budgétaire. « Après avoir claironné pendant des semaines qu'il ne négocierait pas les contreparties d'un relèvement du plafond de la dette, Joe Biden est désormais contraint de le faire pour éviter la catastrophe », note de son côté Le Temps. Même si « les positions entre le président américain et le patron républicain de la Chambre des représentants Kevin McCarthy restent encore très éloignées », explique encore le quotidien suisse, « entre les coupes sombres dans la dépense publique que réclame le camp conservateur, alors que Biden et les démocrates privilégient plus de taxes pour les riches et les grandes entreprises, et souhaitent avant tout préserver les prestations sociales ». À défaut de compromis, « les conséquences d'un défaut de paiement des États-Unis seraient catastrophiques », met en garde le Washington Post qui évoque « la chute libre de l'économie américaine », avec « des fonctionnaires non payés, plus de chèques sécurité pour les personnes âgées, et une récession qui pourrait faire bondir le chômage et détruire plus de 8 millions d'emplois ». Et « l'onde de choc serait également dévastatrice pour l'économie mondiale », souligne Le Devoir, « avec un possible effondrement des marchés mondiaux ». Voilà pourquoi, insiste le quotidien canadien, « le monde entier regarde ce qui se passe à Washington, croise les doigts et retient son souffle ».
Un défaut de paiement qui pourrait peser sur la campagne présidentielle
« Une banqueroute américaine serait catastrophique pour les chances de réélection de Joe Biden », estime un éditorialiste dans le Guardian, qui explique « toute la difficulté pour Joe Biden de faire campagne en plein marasme économique », alors que les électeurs américains pourraient facilement se laisser convaincre par le message des républicains qui vont expliquer « que si l'Amérique est en crise, c'est la faute de Joe Biden qui n'a pas accepté de réduire les dépenses publiques pour faire face à la dette nationale ». Les républicains veulent ainsi « impacter le programme social de Joe Biden et ses chances de réélection », estime également le Süddeutsche Zeitung, même si le quotidien allemand veut croire « qu’à la dernière seconde, comme toujours, un compromis politique sera trouvé pour éviter un défaut de paiement », parce que « les électeurs ne voient jamais de vainqueur dans ces batailles sur le plafond de la dette, et d'autre part parce qu'aucun des 2 camps ne veut être tenus pour responsables d'avoir endommagé l'économie nationale et mondiale ».
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Primaires US : DeSantis devrait annoncer ce soir sa candidature sur Twitter
« L'ambitieux gouverneur de Floride » a choisi Twitter pour annoncer ce soir sa candidature aux primaires républicaines, et « défier Donald Trump », titre Le Soir. Une candidature sans surprise, attendue depuis de longs mois, commente de son côté le New York Times, qui souligne « que le seul élément surprenant est qu'il ait choisi de faire cette annonce lors d'un entretien audio avec Elon Musk, le très clivant patron de Twitter », donnant ainsi l'impression « qu'il s'aligne sur l'excentrique milliardaire ». Une manière complètement inédite de présenter sa candidature qui « devrait néanmoins permettre à DeSantis d'accéder à un large public en ligne » et « d’attirer l'attention » manière de rivaliser avec Trump « qui a toujours fait preuve lui d'un certain talent pour s'accaparer les feux de la rampe », note encore le quotidien américain. DeSantis a en tout cas de la route à faire pour rattraper Trump, « alors que ses prises de position ultra-radicales contre le wokisme l'ont fait dévisser dans les sondages », souligne Le Soir, « avec seulement 20% des intentions de vote, contre 53% pour l'ex-président ».
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Otan : la Suède s'inquiète de la réélection probable d'Erdogan en Turquie
« Les espoirs de la Suède d'entrer dans l'Otan au prochain sommet de l'Alliance cet été s'éloignent » rapporte le Times « alors que Recep Tayyip Erdogan a toutes les chances de conserver sa présidence à l'issue du scrutin de dimanche prochain ». Le président turc s'oppose toujours à l'adhésion de Stockholm « exigeant l'extradition d’activistes kurdes qu'il considère comme terroristes ». Le gouvernement suédois se prépare donc désormais à de nouvelles « longues négociations » avec la Turquie, explique le Dagens Nyehter et table sur « une nouvelle échéance d'adhésion en avril prochain pour le 75e anniversaire de l'Otan à Washington », deux ans après sa demande historique d'adhésion à l'Alliance, note encore le quotidien suédois.
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5/24/2023 • 5 minutes, 14 seconds
À la Une: la Russie attaquée sur son sol par des milices de combattants soutenus par l'Ukraine
« Opération sabotage en Russie » titre le Times dans la région de Belgorod au nord de la frontière ukrainienne, où des « milices russes anti-Poutine » ont hier lancé des raids et « envahit pour la 1ʳᵉ fois depuis le début de la guerre un village frontalier », rapporte le Guardian. « Plusieurs villages russes ont été attaqués », assure La Repubblica, « par des combattants circulant à bord de véhicules blindés et portant des insignes militaires ukrainiens ». « Une incursion revendiquée par le Corps des volontaires russes et la Légion liberté pour la Russie, deux groupes de "partisans russes" autoproclamés, qui combattent aux côtés des forces armées ukrainiennes », souligne encore le quotidien italien, et qui sont toutes deux considérées par Moscou comme des « organisations terroristes », après avoir « déjà revendiqués des attentats et des raids en Russie ». « Cette fois les attaquants semblent bien mieux équipés », note Die Welt, « outre les blindés, les attaques ont été menées avec de l'artillerie et des mortiers », de quoi en tout cas forcer la Russie à déclencher « pour la toute première fois depuis le début de la guerre un régime anti-terroriste et à évacuer les civils », souligne le quotidien allemand pour tenter de repousser les assaillants que Moscou décrit comme des « saboteurs ukrainiens »
L'Ukraine dément toute implication, le Kremlin cherche à minimiser l'incident
« Comme toujours, le gouvernement ukrainien nie toute implication dans des actions conduites en Russie », explique le New York Times alors que le Kremlin parle d'une simple « tentative de diversion ukrainienne pour détourner l'attention de la chute de Bakhmout ». Pour autant, souligne le quotidien américain, « il n'est pas clair que ces milices ont agi de leur propre initiative ou bien qu'elles ont été dirigées par des officiers ukrainiens ». « À la veille de la contre-offensive attendue de Kiev, cette situation chaotique à la frontière porte en tout cas toutes les marques d'une nouvelle opération audacieuse des services de renseignements militaires ukrainiens », estime de son côté le Times de Londres, qui explique qu'elle plonge Poutine dans un véritable dilemme : « soit il ne ramène pas de troupes pour défendre sa frontière nord, et il montre à son peuple qu'il n'est pas capable de protéger son pays, soit il ramène les milliers de soldats nécessaires, mais de ce fait réduit les lignes de défenses au sud ». C'est très certainement l'objectif de Kiev, commente également La Repubblica, « créer de l'incertitude et de la panique dans les régions frontalières pour détourner l'attention des opérations de contre-offensive conduites ailleurs ».
Réchauffement climatique : 2 milliards de personnes menacées d'ici la fin du siècle
Révélations inquiétantes d’une étude conduite par des chercheurs britanniques, et qui est aujourd'hui reprise dans l'ensemble de la presse internationale. Des quotidiens qui s'affolent face aux prévisions de « souffrances humaines phénoménales », rapporte le Guardian, qui « menacent la planète alors que le monde se dirige tout droit vers un réchauffement de 2,7% d'ici la fin du siècle ». Un réchauffement qui va chasser « des milliards de personnes de la "niche climatique" de 13 à 27 degrés dans laquelle l'humanité s'est épanouie pendant des millénaires, permettant les cultures et l'élevage du bétail », explique le Suddeutsche Zeitung. Car au-dessus de 29 degrés en moyenne annuelle, c'est un quart de la population mondiale, soit 2 milliards de personnes, qui seront exposées « à une chaleur dangereuse, potentiellement mortelle notamment en Inde et au Nigeria avec respectivement leurs 600 et 300 millions d'habitants », souligne le South China Morning Post. Une étude qui rappelle « la nécessité de prendre des mesures urgentes de réduction des émissions de carbone », insiste le quotidien de Hong Kong avant la conférence sur le changement climatique le mois prochain à Bonn en Allemagne.
New York s’enfonce lentement, menacée par la montée des eaux
« New York s'enfonce de 1 à 2 millimètres par an sous le poids de ses énormes gratte-ciels tandis que sous l'effet du réchauffement climatique, le niveau de la mer continue de monter », explique le Guardian qui rapporte les mises en garde des géologues sur « l'extrême vulnérabilité de la ville face aux catastrophes naturelles ». Avec notamment, des risques « d'inondations majeures » qui pourraient affecter ses 8,5 millions d'habitants, souligne de son côté le New York Post qui précise « que le sud de Manhattan, Brooklyn et le Queens sont particulièrement menacés ». Alors que « l'affaissement de la ville ne peut pas être stoppé, il faut l'adapter à la montée des eaux », expliquent les scientifiques, « la transformer en une Venise moderne », note encore le quotidien américain.
5/23/2023 • 5 minutes, 6 seconds
À la Une: des F16 pour l’Ukraine, peut-être un tournant dans la guerre
Le sommet du G7 à Hiroshima marque « un tournant militaire et diplomatique dans la guerre en Ukraine » titre El Pais, alors qu'après des mois de réticences, « la décision américaine d'autoriser ses alliés à envoyer des avions de chasse F16 ouvre une toute nouvelle perspective sur le conflit », estime le quotidien espagnol. « Une décision majeure, historique », salue également le Frankfurter Allgemeine Zeitung. « C'est un signal clair envoyé à Poutine », estime également Die Welt sur « l'engagement total » des alliés pour la victoire de l’Ukraine. « Même s'il faudra sans doute attendre l'automne pour que ces F16 soient mis à disposition, Kiev bénéficiera alors d'un énorme coup de pouce sur le terrain », commente encore El Pais. Analyse partagée par le Times de Londres. « L'envoi des F16 pourraient renforcer les chances de succès de l'Ukraine à l'automne prochain », et la bataille aérienne pourrait même « décider du vainqueur de la guerre », insiste le quotidien britannique. « La décision de fournir ces avions de combats perfectionnés intervient alors qu'on craint que la contre-offensive attendue de l'Ukraine ne porte pas le coup d'assommoir que beaucoup espéraient », analyse de son côté le Washington Post, qui souligne « que malgré la résistance courageuse de l'Ukraine à Washington et dans les capitales occidentales, on redoute que la guerre ne se poursuive cette année et au-delà ».
Moscou et Pékin accusent le G7 de « saper la paix mondiale »
La presse russe reproduit fidèlement la colère du Kremlin qui dénonce « la volonté des Occidentaux de vaincre la Russie non pas seulement sur le champ de bataille, mais également de l'éliminer en tant que concurrent géopolitique ». Dans un édito au vitriol, le quotidien Komsomolskaïa Pravda fustige « des dirigeants occidentaux qui acceptent de combattre Moscou jusqu'au dernier Ukrainien », l'Ukraine n'étant, dénonce-t-il, « qu'un outil ponctuel pratique que les Alliés utilisent, puis qu'ils jettent ». Même colère dans la presse chinoise qui accuse le G7 de « saper la paix mondiale ». Pour le Global Times, le quotidien nationaliste chinois, « les États-Unis souhaitent reproduire la crise ukrainienne dans toute l’Asie-Pacifique, monter les uns contre les autres pour lancer dans la région une guerre par procuration ». Une nouvelle montée de tensions entre Washington et Pékin, battue en brèche par l'optimisme de Joe Biden, souligne de son côté le Wall Street Journal, qui note qu’avant de quitter Hiroshima, le président américain a en tout cas assuré entrevoir « un dégel potentiel avec la Chine très prochainement ».
La police allemande enquête sur le possible empoisonnement de deux exilées russes
Une info révélée hier par le Welt am Sonntag et reprise largement dans la presse aujourd’hui, qui rapporte comment ces deux femmes, « deux journalistes russes en exil, avaient déclaré des symptômes d'empoisonnement après avoir participé fin avril à une conférence à Berlin du dissident et critique du Kremlin Mikhaïl Khodorkoski ». « Des douleurs aiguës, un étrange engourdissement » rapporte Die Zeit. « L'une d'entre elles a dû être hospitalisée à Berlin », souligne de son côté le Guardian alors que l'autre journaliste, qui a elle révélé son identité, Natalia Arno, la directrice de la fondation « Free Russia », a été soignée aux États-Unis où elle réside. Une enquête aurait également été ouverte par le FBI, sur des soupçons d'empoisonnement avec « un agent neuro-toxique ». Peut-être du « Novichok », dit le Guardian comme « l'utilisent les services secrets russes contre les opposants au Kremlin, comme ce fut le cas contre Alexei Navalny en 2020 ».
La fontaine de Trevi à Rome ciblée par les militants écologistes
Ces images de mini-marée noire dans la célèbre fontaine de la Dolce Vita s'affichent dans de nombreux quotidiens aujourd'hui, comme dans le South China Morning Post le quotidien de Hong Kong qui décrit comment une poignée de militants écologistes d'Ultima Generazione (la dernière génération) « ont versé du charbon de bois dilué dans l'eau de la fontaine afin d'alerter contre le réchauffement climatique ». « Une attaque complètement absurde contre le patrimoine » a dénoncé le maire de Rome, qui souligne « que les réparations de la fontaine et notamment la vidange de ses 300 000 litres d'eau vont avoir un impact important sur l'environnement », rapporte La Repubblica. L’Italie qui entend durcir encore sa législation contre les « écolo-vandales », comme les appelle le ministre de l'Intérieur italien, des militants qui ont multiplié les actions contre des œuvres d'art ces derniers mois en Europe, souligne encore la presse italienne qui rappelle « qu'en Italie, ces actes sont passibles d'une amende pouvant aller jusqu'à 60 000 euros ».
5/22/2023 • 5 minutes, 27 seconds
À la Une: Bachar el-Assad de retour sur la scène diplomatique, au grand dam des Occidentaux
« Assad "le boucher" retrouve son siège à la Ligue arabe », s'émeut Le Soir. « Le long isolement du président syrien est terminé », titre également en Une le New York Times qui parle « d’une incroyable réhabilitation » pour Bachar el-Assad qui, « après avoir commis les pires atrocités pendant la guerre civile dans son pays, passe d'une décennie d'isolement quasi-totale à l'échelle mondiale à un retour triomphal dans le giron arabe ». C'est une « véritable revanche à savourer » pour le président syrien, commente également le quotidien libanais l’Orient-Le Jour qui décrit comment Bachar el-Assad est arrivé le 18 mai 2023 à Djeddah en Arabie saoudite « décontracté et tout sourire » pour participer ce 19 mai au sommet de la Ligue arabe pour la première fois depuis 13 ans.
« Un retour en grâce qu'il doit aux Émirats arabes unis, qui ont été "le fer de lance" de la normalisation avec le régime syrien », explique le quotidien libanais, mais également et surtout à l'Arabie saoudite où le prince héritier Mohammed Ben Salman - qui vient tout juste de « rétablir les relations diplomatiques avec l'Iran » - entend ainsi affirmer « sa nouvelle et ambitieuse diplomatie » pour « apaiser les conflits régionaux », explique Le Soir.
Un pari audacieux, estime de son côté le Washington Post, qui reste très sceptique quant « à la bonne volonté de Damas de respecter la feuille de route demandée par la Ligue arabe », notamment l'endiguement des exportations syriennes de Captagon, « cette amphétamine de synthèse dont le trafic remplit les caisses du régime syrien », dénonce le quotidien américain.
Un retour en grâce du dictateur syrien condamné par l’Occident
Les Occidentaux estiment que « Bachar el-Assad n'a toujours pas fait preuve de contrition pour le demi-million de personnes tuées durant la guerre civile et les millions de déplacés, et qu'il n'est visiblement pas disposé non plus à changer son comportement brutal », explique le Guardian. « L'administration Biden, comme ses alliés européens, vont donc maintenir leur politique d'isolement et de pression à l'encontre d'Assad », note le Washington Post qui souligne que « le Congrès américain vient d'ailleurs d'adopter un projet de loi bi-partisan contre la normalisation du régime syrien », qui imposera des sanctions « encore plus sévères à ceux qui font des affaires avec Assad ou avec ses partisans ». Pas de quoi impressionner les Émirats arabes unis, note de son côté le Guardian « qui, dans un nouveau geste de défi, viennent d'inviter Bachar el-Assad à la COP 28, la conférence des Nations Unies sur le climat qui se tiendra à Dubaï en novembre prochain ».
Turquie : le leader de l'opposition Kiliçdaroglu fait les yeux doux à l’extrême droite
« En menaçant de virer "tous les réfugiés", "le Ghandi turc" se transforme en nationaliste », raille La Repubblica, qui souligne « que le résultat du premier tour de la présidentielle semble avoir rapproché le social-démocrate Kiliçdaroglu vers l'extrême droite, un sacré revirement pour celui qui termine ses meetings en mimant un cœur avec ses doigts ».
« La plupart des quelques quatre millions de réfugiés qui vivent en Turquie sont syriens », note de son côté le Suddeutsche Zeitung qui s'inquiète également de ces déclarations « acerbes » du leader de l'opposition turque qui tente ainsi de «récupérer les votes du camp nationaliste, les 5% récoltés au premier tour par Sinan Ogan ». En retard de cinq points sur Erdogan, le président sortant donné de nouveau favori, Kiliçdaroglu « fait en tout cas un mauvais calcul », estime La Repubblica pour qui « ces voix nationalistes sont déjà quasi acquises au camp Erdogan ».
L'ambassadeur d'Afghanistan en Inde refuse de céder l'ambassade aux talibans
Nommé à Delhi en 2020, un an avant la prise de pouvoir des talibans, l'ambassadeur afghan Farid Mamumdzay entend bien tenir son poste et n’a pas hésité à « renvoyer manu militari Qadir Shah, le chargé d'affaires diligenté à l'ambassade par les talibans », rapporte l'Indian Express. « Un bras de fer qui place le gouvernement indien dans une position difficile », souligne de son côté The Hindu, alors que « l'Inde, qui ne reconnait pas officiellement le régime taliban, a pourtant ouvert une "mission technique" l'an passé à Kaboul ».
« Un revirement qui pourrait peut-être annoncer un assouplissement envers le régime taliban », s'inquiète le quotidien indien qui met en garde : « Accepter le souhait des talibans de changer l'ambassadeur afghan serait perçu comme un pas de plus vers la formalisation des liens avec le groupe d'insurgés que l'Inde a accusés par le passé d'avoir perpétré des attaques terroristes, notamment l'attaque à la bombe en 2008 contre l'ambassade indienne à Kaboul qui avait fait 3 morts, dont un diplomate indien ».
5/19/2023 • 5 minutes, 11 seconds
À la Une: la guerre en Ukraine et les nouvelles menaces nucléaires au menu du G7 à Hiroshima
Le « symbolisme sera palpable, écrit le Washington Post, lorsque les dirigeants des riches démocraties du monde s'assiéront à Hiroshima, la ville dont le seul nom évoque toute la tragédie de la guerre ». Soixante-dix-huit ans après que les États-Unis ont largué la première bombe atomique au petit matin du 6 août 1945, faisant 140 000 morts à Hiroshima, le Premier ministre japonais Kishida « entend faire pression sur ses hôtes en faveur d'un engagement sur l'abolition totale des armes nucléaires », souligne de son côté le Guardian. Le journal britannique note « que Joe Biden a d'ailleurs prévu de rencontrer des survivants de Hiroshima et de visiter le mémorial de la paix qui rend compte de la tragédie ».
Mais alors que la perspective « d'une nouvelle attaque nucléaire a été cristallisée par les récents essais de la Corée du Nord, les menaces de la Russie et de développement rapide de l'arsenal chinois, insiste le Washington Post, les autorités japonaises espèrent que la réunion débouchera sur des engagements, au-delà des platitudes, et compte sur Joe Biden pour montrer la voie ». À défaut d'un désarmement qui n'est pas à l'ordre du jour aux États-Unis, « d'anciens dirigeants mondiaux viennent en tout cas d'adresser une lettre en ce sens à la Maison Blanche et au Kremlin », rapporte le Guardian. Une lettre dans laquelle « ils exhortent le G7 à (au moins) remettre le contrôle des armes nucléaires sur les rails ».
La visite asiatique de Biden bousculée par la crise sur la dette
Le président Biden a dû « écourter brusquement sa visite », note le New York Times, contraint de rentrer à Washington dès le G7 fini ce dimanche, afin de « poursuivre les négociations sur le plafond de la dette et éviter que les États-Unis se retrouvent en défaut de paiement ». Exit donc la visite prévue en Papouasie-Nouvelle-Guinée « qui aurait dû être un moment historique », souligne le quotidien américain qui regrette « que la politique intérieure des États-Unis sape la politique étrangère américaine à un moment crucial, dans une région cruciale ».
En plein bras de fer avec la Chine, « les analystes et les diplomates redoutent que cela ravive les craintes d'une Amérique peu fiable et dysfonctionnelle », souligne encore le Times. « Cela nuit à la crédibilité des États-Unis », raille sans surprise le Global Times. Le quotidien nationaliste chinois accuse Washington « de traiter ses alliés comme des pièces d'échecs », de les laisser tomber « dès que les questions intérieures l'emportent sur leur agenda ». « C'est assurément un coup dur porté aux espoirs d'une présence plus visible des États-Unis dans l'Indo-Pacifique », regrette également le Japan Times.
Au moins 9 morts dans des inondations en Italie
« L'alarme climatique résonne en Italie », titre en Une le Financial Times qui, comme l'ensemble de la presse, rapporte l'ampleur des destructions dans la région d'Émilie-Romagne au nord-est du pays. Des destructions causées par les glissements de terrain et qui ont fait au moins neuf morts, après des pluies diluviennes. « En un jour et demi, il a plu autant qu'en trois mois », souligne le correspondant du Frankfurter Allgemeine Zeitung.
« Une situation dramatique », pour « des centaines de personnes encore prises au piège dans leurs maisons », décrit l'envoyé spécial de La Repubblica, « alors que des torrents de boue et de gravats emportent tout dans les rues ». C'est « l’évènement climatique le plus extrême depuis un siècle », commente un météorologue dans le quotidien italien qui s'inquiète pour l'avenir « face à cette véritable tropicalisation de l'Italie ». Des « évènements climatiques brutaux » qui pourraient affecter toute l’Europe, redoute également le Washington Post.
L’ex-président Sarkozy condamné en appel dans une affaire de corruption
La presse internationale est très impressionnée, notamment par le fait « qu'un ancien président soit ainsi condamné à porter un bracelet électronique », comme le titre le Washington Post. Ou bien encore le Times qui estime que cette condamnation « à trois ans de prison dont un ferme » est « nouveau coup porté à la réputation de cet homme fort qui aime se considérer comme le patron du centre-droit français ».
Le bracelet électronique attendra pourtant encore un peu, explique de son côté Le Soir, alors que l'ex-président qui clame son innocence s'est immédiatement pourvu en cassation, bien décidé « à se battre, à ne pas lâcher une miette dans cette affaire, comme dans toutes les autres ». « Car les ennuis judiciaires sont loin d'être finis », pour l'ancien président de 68 ans qui va devoir répondre également « de l'affaire Bygmalion sur le financement de sa campagne de 2012, et un potentiel renvoi en correctionnelle également sur des paiements illégaux en provenance de la Libye de Kadhafi », souligne le Washington Post. « Des affaires qu'ils traînent depuis 10 ans comme des boulets », commente encore Le Soir.
5/18/2023 • 5 minutes, 9 seconds
À la Une: après la Chine, l'Afrique du Sud offre sa médiation dans le conflit ukrainien
« Les médiateurs prolifèrent », commente le HuffPost qui détaille « la mission "secrète" du Vatican, l'initiative lancée par l'Arabie saoudite et hier [mardi 16 mai, NDLR] l'annonce d'une médiation africaine emmenée par l'Afrique du Sud », trois missions de paix qui s'ajoutent à celle que conduit déjà la Chine. « Autant d'initiatives diplomatiques séparées » mais avec la même volonté affichée « de trouver une solution politique » à la guerre, explique encore le HuffPost. En débarquant le 16 mai à Kiev sous une pluie de bombes, l’envoyé spécial de Pékin, l'ex-ambassadeur à Moscou Li Hui a pu en tout cas mesurer « toute la difficulté de la tâche ».
Une mission de paix qui devrait ensuite le conduire « en Pologne, en France, en Allemagne et en Russie », précise le Global Times. Le quotidien chinois nationaliste résume l'ambition prudente de cette médiation qui servira surtout « à collecter et à échanger des informations entre les différentes parties, avant de chercher à obtenir une réponse de la Russie face à ces informations ».
« Les observateurs appellent à un optimisme prudent », fait également valoir le South China Morning Post. Alors que le Japan Times affirme que « Pékin est bien conscient qu'il est peu probable que le voyage de Li Hui aboutisse à un résultat substantiel étant donné que Moscou et Kiev sont loin encore de revenir à la table des négociations ». « L'offre de médiation chinoise est assombrie par le soutien politique "sans limite" que Pékin apporte à Moscou », tacle de son côté ABC.La chaîne américaine estime également « que l'Ukraine et ses alliés occidentaux ont déjà largement rejeté le plan de paix proposé par Pékin ».
Un « soutien prudent » face à la médiation africaine
Une mission de paix qui, selon le président sud-africain Ramaphosa, « inclura, à ses côtés cinq autres chefs d'État africains, du Sénégal, de la Zambie de la République du Congo, de l'Ouganda et de l’Égypte », rapporte le New York Times, avec pour ambition de se « rendre dès que possible en Russie et en Ukraine ». Comme la Chine, l'Afrique du Sud « a toujours refusé de condamner l'invasion russe », note de son côté El Pais, comme c'est le cas également pour « le Sénégal, le Congo et l'Ouganda ».
L'initiative sud-africaine intervient également alors « que le gouvernement sud-africain a été mêlé à une récente polémique », souligne encore le quotidien espagnol. L’ambassadeur américain s'est indigné la semaine passée « qu’un cargo russe ait accosté au Cap en décembre dernier, l’accusant d'être reparti vers la Russie chargé d'armes et de munitions ». Pretoria a vigoureusement démenti, mais des interrogations persistent sur le degré de proximité de l'Afrique du Sud et la Russie, qui partagent « une relation amicale historique » et qui s'exprime actuellement avec de « nombreux accord économiques et militaires », note encore El Pais. Selon le président Ramaphosa, « Washington et Londres auraient apporté un "soutien prudent" à la mission africaine », rapporte de son côté le Washington Post.
La Cour suprême ukrainienne éclaboussée par un scandale de corruption
Alors que « Kiev cherche à montrer patte blanche pour adhérer à l'Union européenne, souligne Le Temps, l'arrestation hier [mardi 16 mai, NDLR] du président de la Cour suprême, le chef de la plus haute instance judiciaire démontre à quel point des réformes urgentes sont nécessaires en Ukraine ». Selon le site d'information ukrainien Ukrajinska Pravda, Vsevolod Kniazev « est notamment accusé d'avoir touché près de 2,7 millions de dollars de pots de vins » d'un milliardaire ukrainien afin de « faciliter un litige commercial ».
« Dix-huit juges de la Cour suprême seraient également en posture délicate », rapporte encore Le Temps dans cette affaire qui est sans doute « l'une des plus importantes dans l'histoire des efforts déployés par l'Ukraine pour éradiquer la corruption généralisée », souligne de son côté le Wall Street Journal. Une arrestation qui intervient alors « que les coûts croissants des contributions accordées à Kiev pour soutenir son effort de guerre commencent à inquiéter certains pays qui craignent qu'une partie de cette aide soit détournée », note encore le quotidien américain.
États-Unis : Twitter et l'Arabie saoudite poursuivis après l'arrestation d'un dissident
Une militante américaine vient d’intenter « une action en justice contre Twitter et de hauts responsables saoudiens, au nom de son frère, Adulrahman al-Sadhan, un travailleur humanitaire saoudien qui a été kidnappé par la police secrète du Royaume et condamné à 20 ans de prison en 2018, pour s'être moqué du gouvernement saoudien sur Twitter », rapporte le Washington Post. Son compte Twitter était pourtant anonyme, et sa sœur accuse donc le réseau social « d'avoir révélé son identité, et de participer de fait à la répression orchestrée par Ryad, et ce afin de mieux rentabiliser ses relations avec le Royaume ».
« Après Elon Musk, l'Arabie saoudite est le deuxième investisseur de Twitter », note de son côté le Guardian qui rapporte qu'après avoir demandé une réaction au service de presse de Twitter, « le journal britannique a reçu hier [mardi 16 mai, NDLR] un émoji caca pour toute réponse », comme c'est la coutume, dit le Guardian « depuis que Musk a pris les rênes de l’entreprise. »
5/17/2023 • 5 minutes
À la Une: la jeunesse thaïlandaise vote pour le changement et défie les militaires au pouvoir
La victoire surprise aux législatives ce dimanche 14 mai du parti progressiste et réformiste Move Forward pourrait marquer un « tournant dans le Royaume où le tabou de la monarchie s'estompe », commente la correspondante du Guardian à Bangkok, qui souligne que c'est « la toute première fois qu'un parti qui a fait campagne pour réformer les lois strictes qui protègent la famille royale arrive en tête des votes ».
« Move Forward a distancé tous ses concurrents pour devenir le plus grand parti de la chambre basse du parlement », salue également le Wall Street Journal qui s'enthousiasme sur la figure du leader charismatique de ce mouvement pro démocratie « Pita Limjaroenrat, 42 ans, un jeune politicien diplômé de Harvard aux États-Unis où il a vécu, une véritable rock star auprès des jeunes électeurs », souligne le quotidien américain.
Sa victoire « constitue le point culminant du mouvement de contestation qui a débuté en 2020, avec des manifestations massives pro-démocratie, lorsque des milliers de personnes dirigées par des jeunes et des étudiants ont défié le gouvernement lié à l’armée, en exigeant tout à la fois la démission du Premier ministre et la réforme de la monarchie », souligne de son côté le correspondant d'El Pais.
« C'est un défi spectaculaire pour le pouvoir en place dans le Royaume », estime de son côté le correspondant du Times qui juge néanmoins, comme l'ensemble de la presse internationale, que les généraux thaïlandais ne se laisseront pas si facilement évincer du pouvoir, et « qu'il n'y a aucune garantie que Pita puisse devenir Premier ministre », malgré sa victoire électorale.
L'armée peut espérer se maintenir au pouvoir grâce au Sénat
« Les généraux ont pris des précautions, explique le Suddeutsche Zeitung, la junte a ainsi verrouillé la constitution du pays » qui prévoit que le Premier ministre « doit obtenir le vote des députés mais également des 250 sénateurs nommés directement par l'armée ». Un « Sénat non élu qui s’est engagé à protéger la monarchie », précise de son côté le Times et qui ne devrait donc pas valider le programme de réforme de Pita, « notamment l'abrogation demandée du crime de lèse-majesté », une véritable « ligne rouge pour l'establishment royaliste et conservateur ».
Les portes du gouvernement risquent bien de rester « fermées au mouvement pro-démocratie », analyse le Suddeutsche Zeitung qui souligne que les partis pro-militaires et pro-royalistes n'ont pas encore concédé leur défaite que la « Commission électorale dispose de 60 jours pour confirmer les résultats des élections ». À défaut de reconnaitre la victoire de Move Forward, une nouvelle « période d'instabilité pourrait s'ouvrir en Thaïlande », redoute La Repubblica, dans un royaume déjà marqué « par 12 coups d'État ces 90 dernières années ».
Erdogan en position de force
Après la « surprise Erdogan », dit le Wall Street Journal, le président turc qui a résisté « mieux que prévu » face à son rival Killiçdaroglou, et part avec un avantage de plus de quatre points pour ce second round laissant présager « deux semaines de campagne intense » dans un pays complètement divisé.
« Erdogan redevient le favori de l'élection présidentielle », titre Le Temps, alors que Frankfurter Allgemeine Zeitung rapporte comment les sondeurs turcs ont dû manger leur chapeau. Après avoir prédit une défaite du président sortant, ces mêmes sondeurs « estiment qu'en fait les électeurs turcs de l'AKP n'ont pas blâmé Erdogan pour la crise économique mais plutôt les États-Unis et l'Union européenne ».
« Pour une moitié de l’électorat, Erdogan continue d'incarner une certaine stabilité dans un environnement géopolitique instable », analyse la correspondante du Temps. Voilà qui rend le second tour très incertain pour l'opposition « amèrement déçue », souligne le Suddeutsche Zeitung. Le quotidien allemand enjoint en tout cas « Killiçdaroglou à se battre » jusqu'au bout, à remobiliser ses troupes en faisant remarquer que ce premier tour a prouvé pour la première fois « qu'Erdogan n'était plus totalement invincible ».
La mystérieuse disparition de Loukachenko alimente les pires les rumeurs
Cela fait couler beaucoup d'encre dans toute la presse internationale, malgré la diffusion de quelques images à la télé d'État le 15 mai, le président biélorusse Alexandre Loukachenko, 68 ans, n'a en tout cas pas « réapparu en public depuis sa visite à Moscou la semaine passée au cours de laquelle il était apparu en fauteuil roulant et n'avait pas participé au déjeuner avec Vladimir Poutine », rapporte le Financial Times qui juge que « ces absences inexpliquées sont tout à fait inhabituelles pour celui qui dirige depuis 30 ans la Biélorussie d'une main de fer et qui ne rate jamais l'occasion d'un discours ».
Et les rumeurs vont bon train, « certains soupçonnent qu'il a été empoisonné, d'autres le tiennent déjà pour mort », note La Repubblica, « alors qu'il aurait été hospitalisé samedi dernier ». De quoi en tout cas réveiller l’opposition, sa chef en exil Sviatlana Tsikhanouskaya dit « se tenir prête à faire face à tous les scénarios, afin de mettre la Biélorussie sur la voie de la démocratie et d'empêcher la Russie d'interférer », rapporte le Times de Londres.
► À lire aussi : Biélorussie: le Comité d’enquête sur la torture révèle l'ampleur de la violence envers les opposants
5/16/2023 • 5 minutes, 27 seconds
À la Une: Erdogan contraint à un second tour inédit dans la course à la présidentielle turque
Après une nuit de décompte « haletante » explique le quotidien turc Hurriyet « la possibilité d'un second tour semble s'imposer » alors qu'Erdogan « avait (pourtant) une chance de l'emporter dès le premier tour », avec « plus de 49% des voix il devance son rival Kiliçdaroglou de près cinq points », souligne encore Hurriyet qui voit dans ce score « une défaite de l'opposition qui malgré une alliance de six partis n'a pas réussi à devancer l'AKP d'Erdogan, ni à changer la majorité au Parlement ». Au final, ce n’est pas une victoire pour Erdogan, mais « pas une défaite non plus », explique également le Frankfurter Allgemeine Zeitung qui juge qu’avec « sa majorité parlementaire, peut-être absolue », le président sortant pourrait même partir avec une « longueur d'avance » vers le second tour prévu le 28 mai prochain. Analyse plus nuancée du Times pour qui « l'élection d'hier a constitué une rare défaite pour Erdogan » qui se voit contraint pour la première fois en 20 ans « à un second tour inédit ». « Son incapacité à remporter la victoire dès le premier tour a confirmé le déclin de sa position parmi les électeurs mécontents de sa gestion de l'économie et de son autoritarisme », commente également le New York Times. « En difficulté, Erdogan a maintenant deux semaines pour persuader les électeurs turcs qu'il doit rester président », souligne le quotidien américain, c'est « le défi politique le plus important que le président turc a eu à affronter en deux décennies de pouvoir ».
Un entre-deux-tours qui s’annonce tendu avant le scrutin du 28 mai
« Ce sont deux semaines tumultueuses qui s'annoncent » estime El Pais dans un pays très polarisé qui va devoir trancher le 28 mai « entre le maintien de l'homme fort au pouvoir pour cinq ans de plus, ou son débarquement au profit du chef de l'opposition Kiliçdaroglou qui lui, promet plus de démocratie ». La bataille s'annonce à nouveau serrée, même si dans ce duel au sommet, « Erdogan peut garder le sourire », explique la correspondante du Temps qui souligne qu'il va notamment pouvoir exploiter « sa majorité conservée au Parlement » pour plaider en faveur de la stabilité du pays « en agitant le risque d'une crise en cas de cohabitation entre un Parlement et un président de bords politiques opposés ». Autre facteur plaidant en faveur du président sortant, le score du 3ᵉ homme, « l'ultranationaliste Sinan Ogan qui a obtenu 5,2% », rapporte El Pais, des voix qui pourraient bien « se reporter sur Erdogan, en raison des amitiés pro-kurdes de son rival ». « Sa décision de soutenir l'un ou l'autre des candidats pourrait en tout cas faire basculer le résultat », souligne encore le quotidien espagnol.
Mini-tournée UE : Zelensky obtient des armes, mais pas d’avions de combat
De Rome à Londres en passant par Berlin et Paris hier, le président ukrainien a été accueilli « comme un européen en voyage en Europe » titre le Frankfurter Allgemeine Zeitung, pour mieux bien sûr saluer la chaleur et le soutien des dirigeants alliés qui ont de nouveau « promis plus d'aide militaire et des armes avant la contre-offensive ukrainienne ». L'Allemagne a notamment cassé sa tirelire, avec « un nouveau plan d'aide militaire de 2,7 milliards d'euros », souligne Die Welt qui note néanmoins « que le président ukrainien n'a pas pour l'heure obtenu les avions de combat qu'il réclame depuis longtemps ». Le président Zelensky qui a dû d'ailleurs démentir les informations du Washington Post qui ce week-end assurait « que des documents confidentiels du Pentagone indiquaient que Kiev souhaitait intensifier les attaques sur le sol russe, voire s'emparer de certaines localités à la frontière pour les négocier dans le cadre d'un futur plan de paix ». Zelensky a donc hier démenti « mais tant que les alliés n'auront pas la certitude que les avions de combat occidentaux resteront au-dessus du territoire ukrainien, ils ne s'engageront pas dans des livraisons », commente le Kölner Stadt-Anzeiger.
La Serbie tente de désarmer sa population après deux fusillades meurtrières
Après deux tueries de masse qui ont fait 17 morts au début du mois, le gouvernement serbe offre depuis la semaine passée « une amnistie d'un mois pour que les citoyens rendent leurs armes non enregistrées », une vaste campagne qui commence à porter ses fruits avec « déjà plus de 13 500 armes collectées », rapporte l'Irish Times qui détaille « des grenades à main, des armes automatiques et même des lance-roquettes antichars ». On est encore loin du compte, souligne de son côté le New York Times dans une Serbie où circulent -depuis la guerre des Balkans dans les années 1990 « près de 2,7 millions d’armes, ce qui fait du pays le troisième en termes de possession d'armes derrière les États-Unis et le Yémen ». À défaut de rendre leurs armes avant la fin de l’amnistie, « les civils encourent jusqu’à 15 ans de prison », rapporte de son côté le South China Morning Post.
5/15/2023 • 5 minutes, 10 seconds
À la Une: le suspense des élections en Turquie
Elles sont en première page du South China Morning Post, avec cette question : « Une opposition divisée peut-elle arracher le pouvoir à Erdogan après 20 ans ? »
Et poser la question, c'est déjà donner la réponse à la lecture de ce papier d'un chercheur au Centre d'études arabes et islamiques de l'Université nationale australienne, mis à la Une ce matin par le quotidien chinois.
Pour lui, « de nombreux citoyens turcs souhaiteraient que de nouvelles politiques sortent la Turquie de l'une des crises économiques les plus graves qu'elle ait connues au cours des deux dernières décennies ».
Mais « il existe des différences significatives dans la position de chaque parti, ce qui conduit à se demander quel changement peut être attendu même si Erdogan est vaincu, même s'il emporte l'alliance nationale, fondée par des forces nationalistes et conservatrices », dont le leader Kemal Kilicdaroglu apparaît comme le principal rival de l'actuel président.
L'une des plus grandes promesses faites par cette alliance « est de ramener le système politique présidentiel turc à un système parlementaire » mais aussi « réparer les liens avec l'Europe, qui se sont fortement détériorés sous le règne d'Erdogan ».
Cette promesse pourra-t-elle être tenue ? « Le parti d'Erdogan est devenu très influent dans la politique intérieure et étrangère, ce qui signifie que son empreinte ne disparaîtra pas immédiatement, même s'il n'est pas réélu. Au contraire, Erdogan aura un héritage social, économique et politique durable pour la Turquie et ses voisins », conclut Khalid Al Bostanji dans son article également publié par The Conversation
Doit-on s'attendre à des violences postélectorales en Turquie ?
C'est en tout cas ce que craignent beaucoup de médias étrangers, relève le quotidien libanais L'orient-Le Jour. « Manifestations violentes de la part de ses partisans, contestation de la véracité des résultats ou du processus électoral… D’aucuns semblent prédire que la transition - si, elle a lieu - ne se fera pas aussi paisiblement que le processus démocratique le voudrait » et, analyse la journaliste, « les déclarations ministérielles du gouvernement actuel font effectivement penser que le Parti de la justice et du développement, l’AKP de Recep Tayyip Erdogan, prépare le terrain pour contester une éventuelle défaite ».
Mais elle donne aussi la parle au chef du bureau Turquie de l'agence de presse Middle East Eye, basé à Ankara, pour qui « les discours sur une contestation des résultats électoraux par l’AKP dans l’éventualité d’un revers ne se retrouvent que dans les médias occidentaux. »
La plupart des médias turcs, comme TRT World, Hurriyet Daily News ou le Daily Sabah, ne mentionnent pas cette possibilité, analysant davantage le paysage électoral, la place des jeunes dans celui-ci, les chances de succès des différents partis, l’effervescence de la Turquie à l’approche du scrutin et les évolutions des campagnes.
Le média turc pro-gouvernement Daily Sabah a été jusqu’à accuser les médias occidentaux, comme le Washington Post, Le Point, Der Spiegel et Foreign Policy, d’être excessivement biaisés dans leur critique de Recep Tayyip Erdogan, et de fomenter ainsi la victoire de l'opposition.
De fait, Kilicdaroglu est surnommé le « Gandhi turc » depuis sa marche pour la paix en 2017, un surnom, flatteur, repris encore ces derniers temps dans de nombreux médias.
Exemple encore aujourd’hui, par le quotidien italien Corriere Della Sera, qui invite à faire connaissance avec « le Gandhi turc qui défie Erdogan dans sa cuisine » via une vidéo de Corriere TV.
Les Jeux olympiques de Paris 2024 et la Seine intéressent le New York Times
Réussir à obtenir une place est déjà une épreuve, sinon olympique, au moins de patience, mais ces JO on les promet « grandioses » dès la cérémonie d’ouverture le long de la Seine. « Considérée par beaucoup comme le fleuve le plus romantique du monde », écrit le New York Times, « la Seine est aussi malodorante, trouble et, après les samedis soir, bordée de résidus sales de fêtards. Et Lors de gros orages, les eaux usées jaillissent le long des berges. C'est pourquoi de nombreux Parisiens - même certains travaillant sur le plan de natation officiel - sont consternés à l'idée de plonger dans la rivière. »
Or, poursuit le quotidien new-yorkais de référence, « un élément clé pour que Paris emporte ces jeux était d’accueillir des évènements SUR le fleuve, mais aussi DEDANS. »
« Sauf que pour tenir cette promesse d’une voir navigable suffisamment propre pour que les nageurs olympiques puis les Parisiens puissent y nager, le travail était plus important que quiconque ne pouvait l’imaginer », note la correspondante parisienne du journal, Catherine Porter, qui a rencontré beaucoup d’acteurs très impliqués pour ce qui reste encore un pari, malgré un ambitieux plan de canalisation à découvrir dans ce long article du New York Times
Le New York Times qui comme les autres titres de la presse américaine parle beaucoup d'immigration avec la fin du titre 42, mais là, rendez-vous sur la page rfi.fr la tranche Amérique et sa revue de presse. Le sujet y est largement traité.
5/12/2023 • 4 minutes, 53 seconds
À la Une: le Pakistan secoué par de graves émeutes après l'arrestation d'Imran Khan
Le Pakistan « sombre dans le chaos », titre le Times qui décrit « le déchaînement de violences à travers tout le pays depuis l'arrestation mardi à Islamabad de l'ex-Premier ministre et actuel leader de l’opposition Imran Khan dans le cadre d'une affaire présumée de corruption ». Des émeutes qui auraient déjà fait « au moins six morts et une centaine de blessés parmi ses partisans à Peshawar, le fief du PTI, le parti de Khan », rapporte de son côté le correspondant du Guardian qui met en avant la répression « brutale » du gouvernement pakistanais, « plus d'un millier de personnes arrêtées dans l'État du Penjab où l'armée a été déployée alors que des dizaines de bâtiments officiels ont été pillés ou bien encore brûlés ». « Est-ce là la nouvelle normalité du pays ? », s'inquiète le grand quotidien pakistanais Dawn qui dénonce cette répression « orchestrée par le régime » qui s'était déjà distingué, accuse-t-il, « avec l'arrestation d'Imran Khan par des forces paramilitaires qui ne répondent pas aux autorités civiles ». En fait, dénonce encore le quotidien, « cette arrestation renforce l'impression que le gouvernement cherche à éliminer un dirigeant politique populaire simplement parce qu’il menace leurs intérêts individuels ». Dans un pays plongé dans une grave crise économique, « de nombreux Pakistanais considèrent Imran Khan comme le seul homme politique qui se préoccupe de leur bien-être », explique le Times. Mais son appel à « des élections législatives anticipées » et ses « critiques féroces » auront été « le défi le trop » pour un gouvernement pakistanais contrôlé « d'une main de fer par l'armée », analyse de son côté le New York Times.
Une dangereuse escalade de violences ?
« Le Pakistan est plongé dans une tempête politique aux conséquences imprévisibles », s'inquiète l'ancienne ambassadrice pakistanaise aux États-Unis dans le New York Times qui redoute « une paralysie du pays et des violences que le gouvernement du Premier ministre Sharif aura du mal à maîtriser » ; D'autant plus « que les dommages causés à la réputation de l'armée ne seront pas faciles à réparer ». « Les lignes de fractures au sein même de l’armée sont encore plus inquiétantes », analyse de son côté le Guardian qui souligne « que des rapports font état de divisions croissantes entre le haut commandement hostile à Imran Khan et la base qui le soutient ». Une situation explosive, la preuve de l'échec « lamentable » des dirigeants pakistanais « à mettre de côté leur ego », commente l'éditorialiste de Dawn qui appelle « à la reprise urgente du dialogue politique ».
Turquie : Erdogan lutte pour sa survie politique à 3 jours d'un scrutin incertain
Est-ce « la fin de partie pour Erdogan ? », s'interroge le Suddeutsche Zeitung, « après 21 ans de pouvoir, Erdogan fait face à son plus grand défi électoral », commente le Financial Times alors qu'il affronte pour la 1ʳᵉ fois « une opposition unie et déterminée à changer le cours de la Nation ». Et les sondages prédisent un « affrontement très serré », note le Washington Post, entre « Erdogan, 69 ans, qui règne d'une main ferme depuis deux décennies, et Kemal Kiliçdaroglu 74 ans, un ancien bureaucrate du gouvernement qui s'appuie sur l'optimisme et l'espoir de changement afin de se démarquer de la politique agressive d'Erdogan et d'émouvoir des électeurs aux prises avec une inflation galopante et le traumatisme des tremblements de terre qui ont fait plus de 50 000 morts en février dernier ». « Ce sont peut-être les jeunes qui détiennent les clefs de l'élection », explique de son côté la correspondante à Istanbul du Temps, ces 5 millions de jeunes, près de 8% de l'électorat, qui « n'ont rien connu d'autre qu'Erdogan au pouvoir » et qui « désirent le plus le changement » même s'ils ne sont « satisfaits ni du gouvernement ni de l'opposition », note encore le Temps.
Un élu du Congrès américain, connu pour ses mensonges, inculpé pour fraudes
Georges Santos a déjà longuement défrayé la chronique avec « ses mensonges éhontés » pour se faire élire en novembre dernier, souligne le New York Times, vient donc d'être inculpé de 13 chefs d'accusation pour fraudes financières, notamment « pour avoir détourné de l'argent de donations afin de s'acheter des vêtements de luxe ». « Ça devient serré pour l'imposteur de la Chambre des représentants », commente le correspondant du Suddeutsche Zeitung qui rappelle que le jeune homme de 34 ans, « fils d'immigrants brésiliens, avait totalement falsifié son CV pour se présenter aux dernières élections » s'inventant une « carrière de banquier d'affaires prospère à Wall Street, une mère qui aurait échappé aux attentats du Wall Trade Center ou bien encore des grands-parents rescapés de l'Holocauste ». Rien que des mensonges, souligne le Washington Post qui note qu'avec cette inculpation, il risque désormais « jusqu'à 20 ans de prison » mais que « rien ne l’empêche de continuer de siéger au Congrès ».
5/11/2023 • 5 minutes, 28 seconds
À la Une: Trump condamné pour agression sexuelle, nouveau coup dur dans sa campagne de réélection
C'est à nouveau « une condamnation historique pour l'ex-président », estime Politico. À l'instar du New York Times, qui affiche en Une, la photo de la plaignante E. Jean Carroll, tout sourire, hier [mardi 9 mai, NDLR] à la sortie du tribunal de Manhattan, après qu'un jury fédéral « a conclu que Donald Trump l'avait bien abusée sexuellement il y a 30 ans dans une cabine d'essayage d'un grand magasin » et condamné également l'ex-président à lui verser « cinq millions de dollars. [...] Pendant des décennies, Trump s'est délecté à projeter l'image d'un homme irrésistible auprès des femmes, aujourd'hui un jury l'a qualifié non pas de playboy, mais d'agresseur sexuel », cingle le quotidien américain.
« L'impunité dont a longtemps bénéficié Donald Trump est en train de se lézarder », commente également le correspondant du Temps, « un mois (seulement) après une première inculpation pour avoir acheté le silence d'une ancienne star du porno, le septuagénaire est condamné pour la première fois pour une agression sexuelle ».
« C'est l'heure des comptes pour l'ex-président, déjà accusé d'agression par plus de deux douzaines de femmes » et c'est surtout « un verdict désastreux pour le favori républicain dans la course à la Maison Blanche en 2024 », estime le correspondant à Washington du Guardian.
Trump disqualifié pour 2024 ?
C'est la grande question à la Une de l'ensemble de la presse internationale. « Trump peut-il encore se présenter à l'élection présidentielle ? », s'interroge en titre le Times. Alors que le Washington Post reconnaît que ce verdict ravive en tout cas « les doutes des républicains quant à l'éligibilité de l'ex-président ».
Alors que ce dernier a immédiatement de nouveau hier crié « à la chasse aux sorcières » en dénonçant « un verdict honteux, [...] on n'a pas (non plus) entendu un chœur d'élus démocrates ou républicains l'appeler à se retirer des primaires », note le Guardian qui souligne que « même les médias américains ne s'attendent pas à ce que Trump soit fini ».
► À écouter aussi : Donald Trump inculpé, et après?
« Car la plupart des électeurs républicains rejettent ce verdict comme une agression politique de plus contre leur champion », analyse le Wall Street Journal pour qui « ces électeurs n'aiment pas que l'opposition ou la presse leur disent qu'un homme qu'ils ont élu devrait être disqualifié ». Reste que l'accumulation d'affaires « brouille sérieusement l'horizon judiciaire de Donald Trump », estime le quotidien économique américain et que « certains électeurs hésitants pourraient se demander si cela vaut la peine de plonger le pays dans ce genre de tumulte pendant encore quatre ans ».
En attendant, « malgré deux destitutions et une inculpation pénale, Trump devance toujours Biden de sept points dans les sondages », souligne de son côté le Guardian « c'est dire à quel point l'Amérique est devenue insensible », commente encore le quotidien britannique.
9-Mai morose à Moscou
C'était sans doute « le "Jour de la victoire" le plus amer de Vladimir Poutine », estime le correspondant à Moscou d'El Pais devant, écrit-il, un « défilé militaire réduit de plusieurs milliers d'hommes », et « très peu de public » c'est le « parfait portrait de l'esprit qui flotte dans le pays depuis l'offensive lancée contre l'Ukraine il y a 14 mois ».
« Sur la Place Rouge, Poutine a appelé "à la victoire" alors que l'ombre de la défaite plane sur la Russie », commente également Le Soir. « Toujours prompt à dénoncer l’Occident, le président russe s'est bien gardé en revanche d'évoquer les difficultés des troupes russes sur le champ de bataille », note le Guardian qui souligne que « Poutine n'a pas évoqué non plus la contre-offensive ukrainienne à venir et n'a surtout pas été en mesure de présenter à sa population une victoire militaire tangible en Ukraine ». Pire encore, rapporte de son côté Die Welt « en plein discours du président », le patron du groupe paramilitaire Wagner Evgueni Prigojine a de nouveau reproché au ministère de la Défense russe son « manque de soutien dans la conquête de Bakhmout » et à nouveau également « prédit le pire en cas d'offensive ukrainienne ».
Wagner bientôt sur la liste noire des « groupes terroristes » de l’UE
« Le parlement français a demandé à l'Union européenne de qualifier officiellement le groupe de mercenaires russes de terroristes, alors que le Royaume-Uni s'apprête à faire de même », rapporte le Guardian qui explique « qu'une telle inscription permettrait aux pays de l'UE de geler les avoirs du groupe et de ses membres mais également d'interdire aux entreprises et aux citoyens de traiter avec Wagner. »
« De quoi rendre plus infréquentable le groupe de mercenaires » notamment auprès des États qui souhaiteraient l'embaucher, explique de son côté le Times qui souligne qu'au-delà de l’Ukraine, Wagner est « impliqué dans de nombreux conflits au Moyen-Orient et en Afrique, notamment au Soudan où l'on redoute qu'il ne cherche à étendre sa présence alors que le pays s'enfonce dans la guerre civile. »
5/10/2023 • 5 minutes, 3 seconds
À la Une: la «journée de l'Europe» célébrée pour la première fois en Ukraine
Alors que depuis la place Rouge, Vladimir Poutine fustige l'Occident, c'est toute la force de cette cinquième visite « hautement symbolique » d'Ursula Von der Leyen ce 9 mai à Kiev pour y célébrer « la journée de l'Europe », explique Die Welt, dans une capitale ukrainienne qui plus est, copieusement « bombardée ces dernières heures » par la Russie. La présidente de la Commission européenne a salué la décision du président Zelensky de renoncer aux commémorations de la victoire sur l'Allemagne nazie, pour faire du 9 mai en Ukraine, « la journée de l'Europe » comme ses alliés du « monde libre », souligne de son côté El Pais.
« S'il y a un symbole de l'erreur stratégique commise par Poutine en envahissant l'Ukraine, c'est bien celui-là, analyse La Repubblica, en célébrant l'Europe le 9 mai, Kiev s'éloigne encore un peu plus de la Russie. » Une « étape décisive », estime le quotidien italien, alors « que Poutine préside sur la place Rouge le défilé de ses soldats et de ses armes qui tuent des milliers d'Ukrainiens ». Von der Leyen et Zelensky vont trinquer ensemble « aux nouvelles racines communes de leur histoire », et vont accélérer « l'entrée imminente de cet ancien pays soviétique dans la maison commune européenne », s'enthousiasme La Repubblica.
L'UE pourrait sanctionner des entreprises chinoises qui aident la Russie
Un onzième paquet de sanctions contre la Russie est en préparation, destiné « à éviter le contournement des précédentes sanctions européennes » par des pays tiers et notamment « par la Chine », rapporte El Pais. Le quotidien espagnol salue « une mesure complètement inédite » qui viserait donc « sept entreprises chinoises qui fournissent des technologies, des semi-conducteurs ou des produits chimiques » qui, selon Bruxelles, continuent à « alimenter l'armée russe et son invasion de l'Ukraine ».
« C'est un nouveau tabou qui tombe », commente également le Frankfurter Allgemeine Zeitung, alors que Pékin de son côté ne décolère pas et « met en garde contre des sanctions dangereuses » contre les entreprises technologiques chinoises. « De quoi porter gravement atteinte à la confiance mutuelle et à la coopération entre la Chine et l'Union européenne », rapporte le Global Times qui dit espérer « que l'UE ne prendra ce mauvais chemin ».
Voilà qui va en tout cas sérieusement compliquer la tournée européenne du ministre des Affaires étrangères chinois Qin Gang qui a débuté ce lundi « une visite d'une semaine qui doit successivement le conduire en Allemagne, en France et en Norvège », note Le Temps.
La Chine salue le retour de la Syrie dans la Ligue arabe, dénoncé par Washington
« Un événement historique », salue le Global Times chinois, qui s'enthousiasme tout à la fois de « cette vague de réconciliation arabe » et de « l'affaiblissement de l'influence des États-Unis au Moyen-Orient ». Ce grand retour sur la scène diplomatique de la Syrie de Bachar el-Assad, « après douze ans d'isolement et une guerre civile qui a fait un demi-million de morts », note le Guardian, continue d'alimenter la controverse. « La Ligue arabe vient de faire un pari désastreux sur la Syrie », s'émeut un spécialiste dans le Washington Post qui fustige « la réhabilitation du régime le plus sanglant du monde arabe », ce qui ne manquera pas « d'exacerber les crises existantes dans la région et d'en créer de nouvelles ».
À commencer par la prolifération des trafics de drogue, « car l'État croupion dirigé par Bachar el-Assad est depuis longtemps un narco-État », explique le Frankfurter Allgemeine Zeitung, « et le Captadon est son principal produit d'exportation. [...] Cette amphétamine déferle déjà dans les États du Golfe », note encore le quotidien allemand, « caché dans des légumes ou des fruits factices ou dans des pneus de camions ». « Les émirats devraient se préparer à une situation qui va empirer désormais », estime également le Washington Post qui parle d'une « véritable épidémie de Captadon » dans la région.
Allemagne : alerte aux coléoptères venimeux, possiblement mortels
« Surtout ne les touchez pas ! », titre Die Welt qui rapporte que ces gros scarabées, « ces coléoptères oléagineux bleu-noir se propagent dans tout le sud-ouest de l'Allemagne » et que leur venin très puissant, « plus puissant que celui des vipères et peut même tuer un adulte ». Des cours d'écoles ont ainsi été « fermées par mesure de précaution », souligne encore le quotidien qui appelle les personnes à « se rapprocher des centres anti-poisons en cas de contact avec ce coléoptère ».
Heureusement, « ils ne sont pas agressifs », tempère de son côté le Suddeutsche Zeitung qui précise « qu'à moins d'ingérer l'insecte, il n'y a pas de risque mortel », seulement « des rougeurs et des cloques pas très agréables » qu’il convient de nettoyer très soigneusement.
5/9/2023 • 5 minutes, 9 seconds
À la Une: commémorations des 8 et 9 mai sur fond de guerre en Ukraine
Tandis que l'Europe de l'Ouest commémore ce 8 mai la capitulation de l'Allemagne nazie, la Russie s'apprête demain mardi à commémorer cette même capitulation, enregistrée un jour plus tard en URSS en raison du décalage horaire. « Où regarder les feux d'artifice ? » et « Où aller pour la fête de la victoire à Moscou ? », se demande sur son site Komsomolskaïa Pravda, un média proche du pouvoir. C'est l'une des plus importantes célébrations de l'année en Russie, et les photos des festivités et parades de l'an dernier s'affichent non loin d'un autre article qui propose de suivre « en direct » les derniers événements de « l'opération militaire spéciale en Ukraine », où les combats font rage, notamment autour de la ville de Bakhmout, dans l'est.
Cette guerre qui se prolonge en Ukraine « douche » les intentions de la Russie de « montrer sa force » lors de ce 9 mai, estime la version européenne de Politico. Après « la série de mystérieux incidents », parmi eux la « tentative [ratée] d'assassinat du président Poutine », selon les mots du Kremlin, à l'aide de deux drones le 3 mai dernier, ce type d'engin a été interdit, notamment à Moscou. Ces épisodes sur le sol russe ont mis au jour « la vulnérabilité du pays et ébranlé de nombreux Russes », écrit le Wall Street Journal.
Des défilés ont été annulés dans une vingtaine de villes, un « autre signe que les choses vont mal », selon un analyste cité par le média américain. Pour Politico, les défilés du 9-Mai en format réduit, mais aussi le fait d'accuser Washington d'être derrière l'attaque au drone de mercredi dernier, servent au Kremlin pour alimenter l'idée selon laquelle la Russie « combat en ce moment un ennemi aussi puissant que diabolique », estime Politico. De quoi justifier « l'absence de réussite sur le front après 14 mois de combats » en Ukraine.
Kiev veut donner un nouveau sens au 9 mai
Volodymyr Zelensky « proclame le 9 mai, journée de l'Europe », titre le journal russe Kommersant sur son site. L'Ukraine veut désormais commémorer la fin de la Seconde Guerre mondiale le 8 mai, comme l'Europe de l'Ouest, puis « célébrer [le lendemain] la journée de l'Europe avec toute l'Europe libre », a-t -il dit dans un message retranscrit par Kommersant. Cette date pourrait même être celle de la tant commentée contre-offensive de printemps que prépare l'Ukraine depuis des mois, avance le Wall Street Journal.
Ce week-end dans le Washington Post, le ministre ukrainien de la Défense s'inquiétait du fait que « la plupart des gens attendent quelque chose d'énorme », mais ils pourraient « être déçus ». Comment expliquer ces déclarations presque défaitistes ? « Si les Ukrainiens échouent, analyse le quotidien de Washington, certains craignent que Kiev perde l'aide militaire internationale [notamment américaine]. Ou subisse de nouvelles pressions pour s'engager avec Moscou à la table des négociations. »
« Mon cœur saigne »
Tandis que la guerre sévit en Europe, la Corée du Sud et le Japon font un pas de plus vers la réconciliation. « Mon cœur saigne », a insisté le Premier ministre japonais le 7 mai, en référence aux souffrances des Coréens pendant l'occupation nippone entre 1910 et 1945. Fumio Kishida a rencontré son homologue sud-coréen à Séoul, « la première visite bilatérale de ce type depuis plus de 12 ans », souligne le Japan Times. Un rapprochement qui booste la popularité de Fumio Kishida dans son pays : il vient de dépasser les 50% des d'opinions favorables dans les enquêtes d'opinion pour la première fois depuis huit mois, note le média japonais.
Mais il risque de ne pas en être de même en Corée du Sud car le Premier ministre japonais a exprimé sa douleur « à titre personnel » seulement, regrette le quotidien Hankyoreh. Ce n'étaient pas des excuses officielles au nom du gouvernement japonais pour le travail forcé et l'esclavage sexuel imposé à des centaines de milliers de Coréens et de Coréennes sous l'occupation. « Même pas de quoi voir le verre à moitié plein », tacle le journal dans son éditorial.
Le Korea Times précise que « les efforts déployés par l'administration Yoon au cours de l'année écoulée » pour tenter de retrouver de meilleures relations avec le Japon « ont fait l'objet de vives critiques dans le pays. Beaucoup pensent qu'il a donné trop en échange de trop peu ».
Pour une meilleure protection des fleuves
Le magazine National Geographic nous emmène le long de la Vjosa, un cours d'eau aux reflets vert de gris, qui serpente entre les montagnes albanaises avant de se jeter dans la mer Adriatique. Un fleuve sauvage, qui n'est pas entravé par des barrages, contrairement à de très nombreuses rivières d'Europe. Des scientifiques spécialistes de la conservation de l'environnement y voient un exemple possible pour la préservation d'autres fleuves. Car la Vjosa est selon les spécialistes interrogés dans cet article le premier fleuve sauvage au monde protégé par un parc national qui lui soit directement dédié.
Grâce à la mobilisation des Albanais, depuis mars, toute activité minière et toute construction de barrage y est interdite. Les scientifiques et activistes espèrent que d'autres rivières sauvages des Balkans, qui sont des refuges de biodiversité, puissent bénéficier de la même protection. Ils militent pour que deux fleuves, l'un en Bosnie et l'autre au Monténégro, soient, eux aussi, bientôt reconnus comme des parcs nationaux.
5/8/2023 • 5 minutes, 3 seconds
À la Une: la Grande-Bretagne au centre du monde, à la veille du sacre de Charles III à Londres
« Un évènement planétaire » ! Pas un quotidien dans le monde qui ne publie aujourd'hui son propre « guide de la cérémonie du sacre », même le Washington Post qui salue « un évènement grandiose qui sera suivi par des millions de personnes dans le monde ». « Le velours et le trône attendent déjà », s'enthousiasme également le Franfurter Allgemeine Zeitung alors qu'El Pais se réjouit « que le compte à rebours du sacre touche enfin à sa fin », alors que le « monde se prépare à vivre l'un des couronnements les plus spectaculaires et traditionnels ». Soixante-dix ans après le sacre d'Elizabeth II « le monde va pouvoir se replonger dans ce rituel millénaire de la monarchie britannique », s'enorgueillit de son côté le Times qui assure qu'il s'agira du « plus grand spectacle du monde ». Mais derrière les carrosses dorés à l'or fin, le faste et l'apparat c'est « l'avenir de la monarchie qui est en jeu » souligne Die Welt. Ce sacre doit montrer l'ambition du roi Charles de créer « une monarchie plus accessible tournée vers l'avenir et ouverte à tous », note de son côté le New York Times qui juge que ça ne va être facile, dans un Royaume frappé par le Brexit et en pleine crise du coût de la vie « le roi est sur une corde raide entre tradition et modernité », « contrairement à sa mère la Reine Elizabeth qui incarnait une figure unificatrice, un contrepoids intemporel aux bouleversements de la vie politique britannique ». « Même si 59% des britanniques jugent désormais qu'il sera un bon roi, contre 32% l'an passé », « le soutien à la monarchie s'affaiblit notamment chez les jeunes », note de son côté le Guardian, et à 74 ans « Charles sait qu'il n'aura pas un règne aussi long que celui de sa mère », souligne de son côté El Pais voilà pourquoi « il est pressé de laisser sa marque » et d'agir pour « sauvegarder l'avenir de l'institution ».
Des têtes couronnées et des dizaines de dirigeants étrangers attendus à Londres
2 300 invités triés sur le volet, rapporte le Guardian « dont une centaine de chefs d'Etat », ce qui en dit long sur le « soft power de la monarchie britannique », souligne La Repubblica qui comme l'ensemble de la presse note néanmoins l'absence de Joe Biden qui sera représenté par son épouse Jill « les présidents américains ayant toujours gardé leur distance avec les couronnements britanniques ». Complètement écartés de la cérémonie en revanche, « les pays infréquentables : l’Iran, la Russie, la Biélorussie la Birmanie et la Syrie et le Venezuela » souligne encore le Guardian, alors que de son côté le Washington Post met lui en avant la mise à l'écart « des princes Harry et Andrew » qui seront bien présents mais « ne joueront aucun rôle dans la cérémonie ». Entre les critiques de l'un et les frasques sexuelles de l'autre, les deux ducs, pourtant fils et frère du roi pourraient également « ne pas apparaître sur le balcon royal pour saluer la foule », la monarchie britannique « c'est un peu Game of Thrones » ironise le Washington Post, et ce quel que soit le souverain, « il y a 70 ans Edward VII l'oncle de la reine, qui avait abdiqué, n’avait pas été invité au couronnement ».
La mystérieuse frappe de drones sur le Kremlin interroge la presse russe
Alors que Moscou promet de sérieuses « représailles » tout en accusant « les États-Unis d'avoir aidé Kiev à planifier cette attaque terroriste », rapporte l'ensemble de la presse russe qui relaye fidèlement les accusations et la colère du Kremlin. À l'instar de la Komsomolskaya Pravda qui publie les « 5 réponses russes possibles » à ces attaques, allant de « l'assassinat du président Zelensky à l'utilisation d'armes nucléaires tactiques ». Ce ne sont pas sans doute les plus « probables » reconnait le quotidien russe qui juge en revanche très réaliste « l'élimination des organisateurs de ce raid, à savoir le général ukrainien Budanov et le chef des services de sécurité Vasyl Maliuk ». Moins guerrier, le grand quotidien Kommersant rapporte comment « les grands défilés du 9 mai vont être annulés, non pas à Moscou mais dans de nombreuses villes du pays en raison des menaces sur la sécurité », et « l'argent ainsi économisé sera reversé pour l'opération spéciale en Ukraine », souligne Kommersant. Un sentiment patriotique renforcé qui n'exclut pas des interrogations sur « une attaque qui porte un coup symbolique puissant contre Poutine », estime un expert russe dans le Moscow Times qui n'écarte pas totalement la piste « d'une attaque menée par des opposants russes au Kremlin » et prédit « une purge dans les principaux commandants militaires russes y compris au ministère de la défense ».
5/5/2023 • 5 minutes, 1 second
À la Une: la crainte d'une escalade «incontrôlée» après l'attaque au drone contre le Kremlin
« Qui est derrière cette humiliation pour le Kremlin », s'interroge Die Welt, qui publie en Une comme quasiment l'ensemble de la presse internationale, les images des explosions au-dessus du dôme du Sénat au Kremlin, qui posent plus de questions qu'elles n'apportent de certitudes. « Que s'est-il passé exactement » dans la nuit du 3 mai au-dessus du Kremlin ? se demande également Le Soir qui souligne que « comme toujours avec ce qu'il se passe en Russie, la prudence s'impose faute d'informations indépendantes et fiables ». Selon la version russe, note le Times, « il ne s’agit ni plus ni moins que d'une tentative d'assassinat de Poutine quelques jours avant les cérémonies du 9 mai pour la célébration de la victoire russe sur l'Allemagne nazie », alors que pour Kiev, « c'est juste un conte de fées imaginé par le Kremlin pour justifier une nouvelle attaque terroriste contre l'Ukraine à la veille de la contre-offensive annoncée des troupes ukrainiennes ». Deux drones, deux versions contradictoires de l'histoire, même si globalement la presse européenne et américaine penchent pour « une mise en scène » de Moscou, orchestrée, explique le Washington Post, « dans le but d'attirer l'attention de l'opinion publique russe », sans doute pour « rendre possible une nouvelle vague de mobilisation de la population » avant la contre-offensive ukrainienne, souligne de son côté El Pais. C'est « extrêmement improbable que 2 drones aient pu éviter d'être détectés et atteindre le Kremlin », estime également le New York Times qui voit dans cette attaque « un prétexte » pour « cibler le président Zelensky ». Quelle que soit l'origine des explosions, explique encore le quotidien américain, « le fait que le Kremlin ait décidé de rendre cet incident public » laisse redouter de désastreuses « représailles ».
Des représailles russes au risque d'une escalade dangereuse
Le risque est grand « d'une escalade incontrôlée » estime le Frankfurter Allgemeine Zeitung qui s'inquiète que cet incident au Kremlin « donne à Poutine une raison d'utiliser l'arme nucléaire » comme il a souvent menacé de le faire « si le territoire russe était attaqué ». Préoccupation partagée par La Repubblica « qui redoute que Moscou libère son potentiel dévastateur » et ouvre « un nouveau chapitre du carnage qui ensanglante l'Ukraine depuis 14 mois ». Déjà le vice-président Medvedev appelle à « éliminer Zelensky » note de son côté le Guardian comme de nombreux hauts responsables russes qui martèlent « qu’un attentat terroriste contre le président, est une attaque terroriste contre la Russie » et exhortent Moscou à « détruire le régime ukrainien ». « Jamais les tensions n'ont été aussi hautes », commente le Times.
Spectaculaire coup filet européen contre la mafia calabraise, la 'Ndrangheta
C'est sans doute « l'une des plus grandes opérations internationales jamais menées contre la mafia calabraise » salue le Frankfurter Allgemeine Zeitung qui décrit comment, de manière parfaitement simultanée et coordonnée, « des milliers de policiers de 10 pays européens ont conduit des raids en Allemagne, en Italie, en France, en Belgique en Espagne et en Roumanie » pour frapper un « grand coup au cœur de la 'Ndrangheta, la plus puissante mafia européenne ». Au bilan de cette opération baptisée « Eureka » « 132 arrestations dont plus d'une centaine en Italie, 25 millions d'euros de biens saisis », note Le Soir. « La pieuvre calabraise bourrée de cocaïne chancelle », se félicite Le Temps. L'enquête a permis de découvrir « comment la ‘Ndrangheta utilisait les ports de l'Équateur, du Brésil et du Panama pour expédier de la drogue colombienne et des armes vers les ports du nord de l'Europe », souligne le Guardian qui précise « que la ‘Ndrangheta de Calabre contrôle l'essentiel du flux de cocaïne vers l'Europe, et constitue l'une des mafias les plus riches du monde, opérant dans plus de 40 pays ».
L'Europe veut intensifier la lutte contre la corruption
« L'Union européenne veut punir les corrompus où qu'ils se trouvent », rapporte El Pais qui explique que « Bruxelles entend ainsi créer une liste noire des étrangers impliqués dans des affaires corruption qui seraient soumis à des sanctions européennes, comme l'interdiction d'entrée dans l'Union européenne et gel de leurs avoirs ». Et L'Europe entend également « balayer devant sa porte », précise de son côté Le Soir, après le scandale du « Qatargate », Bruxelles souhaite, pour commencer, « que les 27 harmonisent leurs législations face à la corruption ». « Au moins deux États membres n'ont pas de crime spécifique de trafic d’influence », souligne El Pais, « et 17 autres n'ont rien dans leur système juridique pour sanctionner l'enrichissement illicite », note encore le quotidien espagnol.
5/4/2023 • 5 minutes, 13 seconds
À la Une: la Chine interdit à des milliers de citoyens et d'étrangers de quitter le pays
« Le contrôle politique se resserre sous Xi Jinping », titre le Japan Times alors que « les interdictions de sortie du territoire se multiplient en Chine ». C'est ce qui ressort d'un rapport du groupe de défense des droits Safeguard Defenders, largement repris aujourd'hui dans la presse internationale et qui fait état « de dizaines de milliers » de citoyens chinois interdits de sortie, et au moins « 128 étrangers privés de sortie également ces 20 dernières années dont 29 américains et 44 canadiens ». Un verrouillage « politiquement ciblé » qui a « considérablement augmenté depuis l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping en 2012 », rapporte de son côté le Washington Post qui souligne « que le parti communiste chinois a ainsi utilisé les interdictions de sortie du territoire pour faire taire les militants, intimider les journalistes étrangers et contrôler les groupes ethniques et religieux ». En plein bras de fer avec les États-Unis, le gouvernement chinois « s'efforce également désormais de faire rentrer dans le rang les entreprises américaines et étrangères », explique de son côté le Wall Street Journal qui rapporte « les perquisitions et les visites inattendues dans certaines entreprises ces dernières semaines », et l'inquiétude des chefs d'entreprises étrangers face à la « récente réécriture de la loi chinoise sur l'espionnage qui pourrait signifier que de nombreux sujets deviennent dès lors interdits dans les discussions avec leurs homologues chinois, comme la question de Taïwan , les droits de l'homme en Chine ou bien encore toute discussion technologique sur les semi-conducteurs ». De quoi potentiellement « faire fuir les investisseurs étrangers », ajoute le quotidien américain, bien loin « de la volonté d'ouverture pourtant martelée par Xi Jinping ».
Pékin resserre également le verrouillage d'Internet
Cela fait la Une du South China Morning Post, le journal de Hong Kong qui révèle « que le début de l'année, en trois mois le censeur chinois de l'internet a ainsi fermé plus de 4 000 sites web et supprimé pas moins de 55 applications ». Et la « répression » ne va pas s'arrêter pas là, alors que l'administration du cyberespace chinois vient de convoquer « les responsables de plus de 2 200 sites web pour leur demander de rectifier leurs contenus », note encore le quotidien hongkongais qui souligne que « Pékin a ainsi drastiquement renforcé son contrôle sur internet afin de limiter l'influence des idéologies occidentales », et ce alors même « qu'il est confronté à des tensions accrues avec les États-Unis et leurs alliés ». L'administration vient ainsi de lancer une campagne contre les sites qui « relayent des informations qui nuisent à l'image du Parti communiste et du gouvernement ». Informations jugées « illégales ou nuisibles », l'an passé l'administration chinoise a ainsi fermé plus de « 7 300 sites web et près de 3 000 applications ».
L’espoir d’une trêve au Soudan en pleine catastrophe humanitaire
Le voisin sud-soudanais assure avoir « décroché un accord de principe » des 2 généraux soudanais belligérants pour « une trêve de 7 jours à compter de demain et de possibles négociations de paix en Arabie saoudite », rapporte le New York Times qui souligne « qu'aucune des deux parties n'a encore confirmé publiquement cet accord ». Une trêve en tout cas espérée par les Nations unies qui font état d'une situation humanitaire qui s'approche « d'un point de rupture » au Soudan, souligne le Washington Post après trois semaines de violents combats « le chaos et l'effondrement de l'Etat ont déjà provoqué la fuite de 100 000 soudanais dans les pays voisins » et ils pourraient être « 800 000 d'ici la fin de l'année », de quoi provoquer « une crise massive des réfugiés dans la région » s'inquiète encore le Post, une véritable « catastrophe », à grande échelle « dans un contexte de misère humaine généralisée ».
Migrants mexicains : les États-Unis verrouillent leur frontière Sud
« Biden va envoyer 1 500 soldats supplémentaires à la frontière mexicaine », rapporte le Wall Street Journal alors que le pays se prépare à faire face « à une vague de migration qui devrait accompagner la levée des restrictions frontalières imposées durant la pandémie de Covid ». Car le 11 mai prochain, l'urgence sanitaire prendra fin aux États-Unis et avec elle le fameux « Titre 42 » qui permettait « d'expulser sans délai les migrants franchissant les frontières terrestres du pays », explique le New York Times qui rapporte que les autorités estiment « que les passages illégaux pourraient alors doubler pour atteindre les 11 000 par jour ». Une « nouvelle crise migratoire » que Biden souhaite à tout prix prévenir explique encore le quotidien américain, « alors qu'il vient tout juste de lancer sa campagne de réélection ».
5/3/2023 • 5 minutes, 12 seconds
À la Une: en France, la colère contre la réforme des retraites ne faiblit pas
La presse étrangère est globalement impressionnée par l'ampleur de la mobilisation hier dans toute la France « un 1er mai d'unité contre la réforme des retraites » estime le Frankfurter Allgemeine Zeitung pour qui « les syndicats français continuent vaillamment de se battre ». C'est « une manifestation historique, une de plus contre la réforme des retraites en France » salue El Pais, alors que la Washington Post décrit comment « des centaines de milliers de personnes ont défilé dans tout le pays, avec leurs enfants sous la pluie », « une démonstration de force » commente le quotidien américain « avec des scènes de joie mais également des affrontements violents » entre la police et des manifestants « radicalisés ». « Quelques milliers d'émeutiers parmi une foule pacifiste », pointe également le Times « des black blocs et des partisans violents du mouvement des gilets jaunes ». « La contestation politique n'a pas baissé d'intensité, mais la violence non plus », commente de son côté El Pais qui souligne que « ce climat social explosif commence à affecter la France sur le plan économique » avec « le 28 avril dernier l'abaissement par l'agence de notation Fitch de la note du pays à AA- ». Un climat de « contestation et de violences qui constitue un risque pour le programme des réformes de Macron » a ainsi estimé l'agence de notation. « Le président français est donc toujours dans la seringue », bloqué, analyse encore le quotidien espagnol, qui note également « qu'on ne sait pas -non plus si l'unité syndicale va durer ».
Les syndicats français au défi de l'unité
Malgré l'ampleur de la mobilisation et du refus des Français de tourner la page de la réforme des retraites, ce 1er mai « a été marqué par un léger virage » estime Le Temps qui souligne que malgré le front uni de l'intersyndicale « des inflexions commencent à apparaître ». Le syndicat réformiste la CDFT « a d'ores et déjà indiqué qu'il irait discuter avec la 1ʳᵉ ministre » qui tend la main aux syndicats pour relancer le dialogue « sur le pouvoir d’achat, la pénibilité au travail et la répartition des richesses ». « Le front commun des syndicats pourrait bien se disloquer » estime également Die Welt, qui se demande si « ces manifestations du 1er mai pourraient être les derniers grands rassemblements contre la réforme des retraites ». Mais même si « le cœur du débat devait passer à autre chose, et si la page des retraites devait finalement se tourner, celle de la colère est là pour durer », prévient Le Temps.
La Turquie « neutralise » le chef de l'État islamique en Syrie
« Moins de 6 mois après la mort mystérieuse de son prédécesseur », Abou Hussein al-Qourachi a été tué samedi dernier lors « d'une opération des forces spéciales turques à Afrine, dans le nord-ouest de la Syrie sous contrôle de la Turquie » rapporte El Pais « le chef du groupe terroriste aurait refusé de se rendre, et s'est fait exploser en activant son gilet explosif ». « Qourachi est donc le 3ᵉ chef de l'EI à mourir depuis le début de l'année dernière », souligne de son côté le Times qui y voit « un signe de la faiblesse militaire de Daech ». Et tous les trois ont été tués en Syrie, note encore le quotidien britannique, « ce qui pourrait apaiser les craintes d'une résurgence du groupe islamiste en Irak le berceau du groupe ». Le nombre d'attaques de l'EI ont en tout cas « diminué de 68% en Irak et de 55% en Syrie » depuis le début de l'année, souligne encore le Times, même si précise de son côté El Pais « sur le seul mois d'avril l'EI a tué 11 membres des forces de sécurité kurdes dans une vingtaine d'attaques », selon les données de l'Observatoire syrien des droits de l'homme.
Hollywood menacé de paralysie par la grève des scénaristes
« C'est 15 années de paix sociale à Hollywood qui ont hier soir volé en éclats », explique le New York Times, « alors que les 11 5000 scénaristes de cinéma et de télévision ont voté la grève à l'unanimité » pour réclamer une hausse de leur rémunération et un « meilleur partage des bénéfices générés par le streaming ». Car entre les grands studios hollywoodiens et les nouvelles plateformes comme Netflix, les scénaristes « dénoncent des conditions de travail dégradées » alors même que « ces plateformes de diffusion en continu enregistrent des bénéfices », rapporte le Washington Post. « Les 1ers piquets de grève devraient être installés dès cet après-midi », souligne le Los Angeles Times qui redoute « une longue grève » à l'instar de la dernière en 2008 et qui avait duré 100 jours, de quoi « perturber toute la production », notamment nous dit le New York Times « les Late-show à la télévision, mais également les feuilletons et les séries », le cinéma devrait être épargné « alors les studios travaillent environ un an à l'avance, tous les films à l'affiche cette année ont déjà été tournés ».
5/2/2023 • 5 minutes, 6 seconds
À la Une: Kiev à nouveau sous les bombes alors que l'Ukraine se prépare à une vaste attaque russe
« Cette intensification des combats signe le prélude aux grandes contre-offensives que préparent les forces ukrainiennes et les forces russes » dans leur tentative chacune de « conquête de territoires », commente le New York Times. Le quotidien américain rapporte que le climat de fébrilité qui règne avant cette double offensive « cruciale », avec notamment les nouvelles mises en garde fracassantes du patron de la milice Wagner Evguéni Prigojine qui prévient le Kremlin que « la Russie est au bord de la catastrophe », et que si Moscou ne fournit pas de munitions à ses mercenaires, ils perdront la bataille de Bakhmout « et cet effondrement entraînera la chute de tout le front est ».
Une mise en garde qui s'inscrit dans la lutte de pouvoir entre Prigojine et le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, mais qui traduit également une douloureuse réalité, souligne de son côté le Wall Street Journal qui met avant « qu'après huit mois d'assauts d'artillerie et de combats de rue, menées par les forces Wagner, l'Ukraine détient toujours un petit morceau de la ville ». Alors que Poutine a lui-même reconnu en mars dernier « la pénurie de munitions pour ses forces en Ukraine », note de son côté El Pais.
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« L'ombre de la nouvelle offensive ukrainienne plane sur les forces armées russes », et elle pèse sur les stratèges du Kremlin « qui semblent essayer de convaincre Poutine d'adopter une position plus défensive, et de se concentrer sur le maintien du territoire qu'ils possèdent avant la contre-attaque ukrainienne », assure le Wall Street Journal.
Veillée d'armes anxieuse avant les « grandes batailles » annoncées
« Alors que les chefs militaires ukrainiens espèrent renouveler très vite les victoires spectaculaires du printemps et de l'automne derniers, souligne le Guardian, les combattants ukrainiens qui ont, eux, affronté les troupes russes dans les tranchées sont beaucoup moins optimistes quant à l'évolution de la situation ». Même s'ils « sont certains de l'issue finale, ça va être encore long et difficile » estiment-ils, en se préparant pour cette contre-offensive « qui devrait commencer dans quelques semaines, voire quelques jours ».
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Le président Zelensky laisse planer le doute sur la date exacte, « pour saper le moral des Russes », explique encore le quotidien britannique. Mais également pour « garder l'effet de surprise ». Un effet aussi « important que les chars et les défenses aériennes » parce que Kiev sait qu'elle doit faire face « à une armée russe plus nombreuse que la sienne et qui a creusé des positions défensives depuis des mois ».
Le Soudan au bord de la guerre civile
« Après 15 jours d'horreur, la guerre au Soudan est sur le point d'empirer très vite », titre le Times qui rapporte les mises en garde du patron de l'ONU Antonio Guterres « contre une guerre qui pourrait embraser toute la région ». Un chaos qui est en train de virer à la « guerre civile », souligne le quotidien britannique, « ce qui va probablement entraîner des déplacements massifs de population, la famine et le nettoyage ethnique ».
Une inquiétude partagée par l'ensemble de la presse internationale. « 270 000 personnes pourraient quitter le pays si la guerre devait se poursuivre », note La Repubblica qui rapporte également « que les combats touchent 12 des 18 États qui composent le pays ».
La guerre déclenchée à Khartoum par les deux généraux rivaux Hemedti et al-Burhan « pourrait notamment avoir des répercussions désastreuses au Darfour », redoute le Guardian. « De quoi exacerber les conflits communautaires dans cette région extrêmement fragile, déjà longuement éprouvée », et où des « preuves de destructions massives apparaissent déjà », rapporte encore le Guardian.
Les préparations du couronnement fâchent les militants républicains
Colère des militants antiroyalistes, rapporte The Independent alors que les organisateurs du Palais ont décidé « d'appeler l'ensemble des Britanniques à faire allégeance au roi Charles III samedi [6 mai, NDLR] lors de son couronnement », un serment qui était jusqu'ici « réservé aux seuls représentants de la noblesse ».
« Une première royale » vivement décriée par les militants du mouvement Republic, qui prévoient d'ailleurs de manifester samedi prochain et dénoncent « une demande offensante et dépassée », moquée également sur les réseaux sociaux et très contestée notamment en Écosse, rapporte de son côté le Greenock Telegraph. Le quotidien écossais fait d’ailleurs valoir que, selon un sondage, « les trois quarts des Écossais se désintéressent de ce couronnement ».
Une allégeance gentiment moquée également par le Washington Post qui s'amuse « que les Britanniques soient ainsi invités à crier à haute voix leur allégeance à l’unisson, où qu'ils se trouvent », très certainement, souligne le quotidien américain « depuis leur canapé devant la télé ».
5/1/2023 • 5 minutes, 5 seconds
À la Une: l'Asie suffoque sous une «chaleur extrême» alimentée par le réchauffement climatique
Avec, dans tous les pays du sud de l'Asie, « des records de chaleur sans fin », alerte le Guardian. Depuis des semaines, « l'Asie suffoque, avec parfois 54 degrés ressentis », au Cambodge, en Thaïlande, en Birmanie, où les températures s’envolent, « potentiellement mortelles quand elles sont combinées avec un fort taux d'humidité », souligne le quotidien britannique. Dans la capitale thaïlandaise, à Bangkok, « les autorités ont conseillé aux habitants de rester chez eux pour éviter de tomber malades ». Aux Philippines, « des centaines d'écoles sont passées à l'enseignement à distance pour préserver les élèves », alors qu'au Bangladesh, « les revêtements routiers fondent sous la chaleur extrême ».
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« Et cette vague de chaleur pourrait encore durer jusqu'à la mi-mai », s'inquiète le Bangkok Post qui évoque une augmentation des températures qui, selon les experts, « pourrait aller au-delà des limites de la capacité d'adaptation des populations ». La situation est particulièrement critique en Inde, souligne de son côté CNN, dans le pays désormais le plus peuplé du monde, où selon une récente étude, « 90% du pays pourrait être gravement touché les vagues de chaleur, tombant dans la "zone de danger" de l'extrême chaleur ». D'où les appels pressants des climatologues « qui demandent aux décideurs politiques de revoir au plus vite les paramètres d'évaluation de la vulnérabilité climatique du pays », rapporte CNN. « Il y a urgence également à augmenter les investissements pour aider les zones en danger à s’adapter », souligne de son côté le Guardian.
L'Espagne face à des températures records et une sécheresse inquiétante
Une « chaleur extrême, extrêmement précoce » notamment dans le sud du pays en Andalousie où les températures ont parfois même flirté avec les 40 degrés, « un mois d'avril record », souligne El Pais, « du jamais vu depuis 50 ans, jamais les températures n'avaient dépassé les 38 degrés en avril ». Et pourtant, souligne le quotidien espagnol, « ce chiffre sera atteint ou dépassé dans plus de 200 communes du pays d'ici ce week-end ».
En première ligne du réchauffement climatique en Europe, l'Espagne « a dépassé son plafond de chaleur », souligne de son côté le correspondant du Guardian, qui rapporte la mobilisation du gouvernement qui multiplie les consignes de sécurité à l'adresse de la population tout en aidant « les hôpitaux, les centres de santé et les écoles à faire face à la situation », avec désormais la crainte « de possibles incendies », alors que le pays « fait également face à l'une de ses pires sécheresses ». Ce sont là les conséquences « effrayantes » de la crise climatique, pointe un rapport de l'Union européenne qui souligne « que l'an passé, les vagues de chaleur ont tué plus de 20 000 personnes en Europe », note encore le Guardian.
Turquie : la campagne électorale d'Erdogan perturbée par ses soucis de santé
À deux semaines des élections du 14 mai qui s'annoncent périlleuses pour le président sortant, « l'état de santé d'Erdogan, 69 ans, interroge », souligne le Guardian, alors qu’il a « brusquement dû annuler des rendez-vous et des meetings de campagne après avoir été pris d'un malaise en direct à la télévision mardi dernier ».
Alors que la rumeur « d’une possible crise cardiaque » a enflé sur les réseaux sociaux, son entourage insiste sur une simple « grippe intestinale », mais qui a néanmoins contraint le chef de l'État à inaugurer le 27 avril, « en visio, et non sur place, une centrale nucléaire dans le sud du pays », remarque Le Temps. Des soucis de santé qui tombent mal « alors que les Turcs à l'étranger viennent de commencer à voter », note encore le quotidien suisse, et que les sondages donnent « une légère avance à son principal adversaire Kemal Kiliçdaroglu ». Après 20 ans de pouvoir, Erdogan joue « serré » dans cette élection, fait valoir CNN, « sur fond de mécontentement face à la crise économique et la réponse du gouvernement aux tremblements de terre qui ont fait 50 000 morts dans le pays ».
L'invitation du vice-président chinois au couronnement de Charles III fait polémique
« Une invitation scandaleuse », dénonce le Daily Telegraph, qui fustige « le manque de fermeté du gouvernement britannique » qui va donc autoriser la présence de « Han Zheng, le vice-président chinois au couronnement du roi Charles, le 6 mai prochain », et ce malgré les plaintes de nombreux députés et des militants des droits de l'homme qui l'accusent « d'avoir détruit la démocratie à Hong Kong », souligne de son côté le Times. Car avant de devenir le bras droit de Xi Jinping en mars dernier, « Han Zheng a été l'architecte de la répression brutale des manifestations pro-démocratiques à Hong Kong en 2019 », souligne le quotidien britannique. « Une vraie provocation de la Chine », analyse de son côté le Hindustan Times qui se demande si « Pékin ne se moque pas un peu de Londres » en envoyant Han Zheng. « La Chine peut envoyer qui elle veut comme représentants », a tranché le gouvernement britannique, jeudi 27 avril.
4/28/2023 • 5 minutes, 24 seconds
À la Une: la Chine «faiseuse de paix» en Ukraine, à la veille de la contre-offensive de Kiev
« Ils se sont enfin parlé », se réjouit Le Soir. Après « un si long silence », écrit El Pais, « 14 mois après le début de l'invasion russe en Ukraine, Xi Jinping a donc enfin appelé le président ukrainien ». Une heure d'une conversation « longue et significative », s'est réjoui Volodymyr Zelensky, et au cours de laquelle « le président chinois a plaidé en faveur d'une solution négociée au conflit russo-ukrainien, et promis l'envoi d'une délégation chinoise en Ukraine pour travailler à une résolution de la crise », rapporte le South China Morning Post.
Une « ouverture diplomatique chinoise » qui constitue une véritable « récompense pour Zelensky », analyse le Frankfurter Allgemeine Zeitung pour qui « l'appel téléphonique du chef de l'État chinois montre que Pékin cherche à jouer un rôle plus actif dans le conflit, et que Xi Jinping ne mise pas seulement sur le cheval russe [...]. Et il peut se le permettre », ironise le quotidien allemand, « car Poutine est déjà terriblement dépendant de la Chine ».
Moins enthousiaste en revanche, le New York Times rappelle, de son côté, « que la Chine n'a toujours pas condamné l'offensive russe en Ukraine », et se félicite seulement « que le président ukrainien a mis à profit ce premier entretien pour insister sur le fait que l'Ukraine ne renoncerait pas à ses territoires occupés en échange de la paix ».
« Washington se réjouit de ce premier dialogue, mais reste sceptique », note également le Wall Street Journal qui voit dans « les ambitions diplomatiques de la Chine, une concurrence avec les États-Unis », la Chine se présentant « en faiseur de paix » face aux Américains accusés par elle « d'alimenter le conflit en fournissant des armes à l'Ukraine ». Scepticisme et prudence partagés par La Repubblica qui rappelle « les propos explosifs de l'ambassadeur chinois à Paris qui la semaine passée avait remis en cause la souveraineté des ex-républiques soviétiques ».
Moscou affute ses armes
Tout en saluant l'initiative chinoise, le Kremlin, pas très enthousiaste, a d'ailleurs balayé tout espoir de négociations en accusant « Kiev et "ses promoteurs occidentaux" de rejeter toute solution diplomatique », rapporte El Pais. Loin de la paix, Poutine se prépare plutôt à une « prolongation de la guerre », souligne de son côté le Suddeutsche Zeitung, à la veille de la contre-offensive annoncée de l'Ukraine, et qui pourrait débuter dès la semaine prochaine, « le président russe fourbit ses armes et n'a visiblement toujours pas renoncé à sa conquête complète de l'Ukraine », souligne le quotidien allemand.
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Une contre-offensive dont l'issue pourrait être « décisive pour la suite du conflit », insiste le New York Times. « À défaut d'une victoire décisive, le soutien de l'Occident à Kiev pourrait s'affaiblir », explique le quotidien américain et « l'Ukraine pourrait alors être soumise à des pressions croissantes pour entamer des pourparlers de paix pour mettre fin au conflit ».
Le pape autorise des femmes à voter au synode
Une « première historique », salue le Frankfurter Allgemeine Zeitung, « pour la première fois dans l'histoire de l'Église catholique, des femmes seront invitées à la prochaine grande conférence épiscopale en octobre prochain à Rome ». Et elles pourront voter, s'enthousiasme également La Repubblica qui se félicite de l'arrivée de ces « mères synodales, [...] volonté du pape François d'impliquer davantage les femmes au niveau de la direction de l’église ».
Longtemps critiqué pour avoir traité les « femmes comme des citoyennes de seconde zone », le Vatican s'ouvre enfin, se réjouissent les groupes de femmes catholiques, rapporte le South China Morning Post. « Une fissure dans le plafond de verre », un premier pas qui permettra à « 40 femmes (religieuses et laïcs) de voter, sur quelque 370 membres du synode, en grande majorité des évêques », note encore La Repubblica.
L'ex-Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern rejoint Harvard
L’ancienne dirigeante néo-zélandaise, qui avait « surpris le monde entier en annonçant au début de l'année sa démission pour cause d’épuisement à 42 ans », va rejoindre la prestigieuse université américaine de Harvard à l'automne prochain pour un semestre « pour y étudier et donner également des conférences sur la gouvernance », rapporte le Washington Post.
« Véritable icône mondiale de la gauche et des féministes », Jacinda Ardern, qui a conceptualisé la nécessité « d'un leadership à la fois fort et empathique », souligne le Guardian, devrait notamment « poursuivre à Harvard son travail sur l'appel de Christchurch, pour empêcher la diffusion en ligne de contenus extrémistes et terroristes ». Un engagement « qu'elle avait mis en place après les attentats contre les deux mosquées de la ville en 2019 ».
4/27/2023 • 5 minutes, 18 seconds
À la Une: Joe Biden, candidat à sa réélection malgré les inquiétudes des électeurs quant à son âge
Même si Biden, 80 ans, a habilement tenté mardi 25 avril « d’effacer la question de sa personne et de son âge » en présentant sa candidature comme une nécessité « pour finir le travail » et « sauver la démocratie qui reste en danger aux États-Unis », commente le Frankfurter Allgemeine Zeitung, « l’âge sera bien sûr le handicap central de sa candidature », souligne Le Temps à l’instar d’une large partie de la presse internationale.
Avec des commentaires parfois très durs, comme dans le Wall Street Journal qui évoque même « un pari risqué pour le pays », « compte tenu de ses 80 ans et du déclin de son acuité physique et mentale », raille le quotidien américain qui voit « une part d’égoïsme dans cette nouvelle candidature et sa promesse de servir jusqu’à ses 86 ans, sans savoir s’il pourra tenir cette promesse ». « Le plus grand danger pour Biden, c’est lui-même », estime également le Tagesspiegel pour qui « s’il ressort quelques gaffes à micro ouvert, il y a le risque qu’il passe du statut fort de président sortant à celui de clown vieillissant ». « Cette deuxième campagne électorale sera plus compliquée », reconnaît également le New York Times qui note « que 70 % des électeurs, dont 51 % des démocrates ne souhaitaient qu’il se représente » même si, au final, « 92 % de ces électeurs démocrates entendent bien voter pour lui ».
Pas seulement parce que son bilan est plutôt bon, explique La Repubblica, mais « parce qu’à défaut de rival sérieux dans son propre camp, Biden reste toujours le mieux placé pour empêcher le retour à la Maison Blanche de Donald Trump ».
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Les démocrates font le pari d’un nouveau duel gagnant de Biden contre Trump
Un possible remake de l’élection de 2020 qui, à nouveau, en raison de l’âge avancé des deux candidats, « 80 donc pour Biden et 76 ans pour Trump » ne manque pas d’interpeller la presse. « Ce sont donc deux vieillards blancs qui se disputeront la présidence du pays le plus puissant du monde », note Die Welt alors que le Global Times chinois raille de son côté « le combat de deux vieillards, signe d’une Amérique en perte de vitalité, complètement fossilisée ».
Un duel contre Trump constitue en tout cas « la meilleure chance de succès pour Biden » explique encore Die Welt, un candidat à peu près de son âge, mais pris dans la tourmente de multiples affaires judiciaires et qui a « plus que tout autre dirigeant américain divisé son propre pays et le monde entier ». « C’est seulement en s’érigeant en bouclier anti-Trump que Biden peut espérer l’emporter », analyse également Le Temps. Mais que se passerait-il « si Biden devait faire face à un autre adversaire ? », s’interroge encore le quotidien suisse pour qui le combat pourrait être beaucoup plus incertain « si le gouverneur de Floride Ron DeSantis, 44 ans, se présentait et arrachait l’investiture républicaine pour l’heure promise à Donald Trump ».
Colère du gouvernement indien face à un dessin de presse de Der Spiegel
Alors que l’Inde vient de doubler la Chine en devenant le pays le plus peuplé au monde, Der Spiegel a publié un dessin de presse pour s’en amuser, au grand dam de plusieurs ministres indiens qui dénoncent « une caricature raciste », rapporte le correspondant à New Delhi du Guardian. « Ce dessin représente un train indien quelque peu brinquebalant et bondé d’une foule de passagers enthousiastes qui double sur une autre voie un train à grande vitesse chinois, ultra-moderne avec seulement deux conducteurs et qui ont l’air surpris à la vue du train indien ». Une moquerie dénoncée comme « outrageusement raciste » par la ministre indien de l’Information et plusieurs membres du gouvernement qui assurent « que l’économie indienne sera dans quelques années plus importante que celle de l’Allemagne », rapporte encore le Guardian qui précise que « si les critiques occidentales ont toujours irrité les gouvernements indiens, sous Narendra Modi, le ressentiment est encore plus vif ».
Harry Belafonte, la « légende des droits civiques » s’est éteint à 96 ans
« C’est la voix qui a fait tomber les barrières raciales », titre La Repubblica qui salue l’infatigable « militantisme de Belafonte pour la défense des droits humains » tout au long de sa longue carrière dans la chanson et le cinéma. Une superstar américaine, « l’un des artistes noirs les plus novateurs de l’histoire, et un activiste, ami et confident de Martin Luther King, qui a mis à profit sa célébrité pour dynamiser le mouvement des droits civiques dans une Amérique alors marquée par la ségrégation », souligne de son côté le Wall Street Journal.
Le Times de Londres rappelle, quant à lui, ses engagements « en faveur de la lutte contre le sida en Afrique », mais également « du droit des femmes et des Améridiens ». « Toute une vie de lutte contre l’injustice », salue El Pais.
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4/26/2023 • 5 minutes, 20 seconds
À la Une: l'Australie muscle drastiquement sa stratégie de défense pour contrer la menace chinoise
« L'Australie s'arme contre la Chine », titre le Frankfurter Allgemeine Zeitung qui voit dans cette vaste révision de la doctrine de défense de Canberra « le plus grand réalignement stratégique depuis la Seconde guerre mondiale ». « Une révision stratégique majeure » commente également le quotidien australien The Age, alors que le pouvoir dans la région est « en train de passer des mains des Etats-Unis à la Chine, le gouvernement du 1er ministre Albanese s'empresse de réformer la défense du pays en le dotant de missiles à longue portée », et ce « en plus d'investir dans des sous-marins à propulsion nucléaire avec les britanniques et américains dans le cadre de l'accord Aukus », souligne encore The Age. « L'Australie se prépare ainsi à combattre les menaces plus rapidement », se félicite le Japon Times, « ces nouveaux missiles d'une portée de 500 kilomètres pour un coût de 11, 5 milliards et demi d'euros serviront également à des fins de dissuasion » souligne La Repubblica. « L’objectif est de persuader Pékin de ne pas utiliser la force pour atteindre ses objectifs, notamment l'annexion de Taïwan » fait valoir un analyste australien dans le quotidien italien qui reconnaît néanmoins « que comme on l'a vu avec l’Ukraine, la dissuasion ne fonctionne malheureusement pas toujours », d'où l'intérêt de l'Australie « à être prêt à répondre militairement ».
L'Europe entend elle « recalibrer » sa relation avec Pékin
Après le dérapage de l’ambassadeur chinois à Paris, Pékin a tenté hier de désamorcer la tempête diplomatique « en assurant que Pékin respectait bien la souveraineté des anciens républiques soviétiques » rapporte le South China Morning Post. Mais la crise va assurément laisser des traces, souligne Die Welt pour qui cet « incident diplomatique majeur » pourrait « ouvrir la voie à un recalibrage des relations entre l'UE et la Chine lors du prochain sommet européen en juin prochain ». « Plus de 80 députés de divers pays européens ont signé une pétition appelant la France à déclarer l'ambassadeur chinois Lu Shaye persona non grata », note encore le quotidien allemand. « Malgré les tentatives de raccommodage de la Chine, le mal est fait », estime La Repubblica qui rapporte les propos du chef de la diplomatie lituanienne, très en colère, « si quelqu'un se demande pourquoi les États Baltes ne font pas confiance à la Chine pour négocier la paix en Ukraine, voici un ambassadeur chinois qui dit que la Crimée est russe et que les frontières de nos pays n'ont aucune base légale ». De quoi « disqualifier les propositions françaises d'une médiation chinoise » pour établir un plan de paix en Ukraine, estime Die Welt.
Le spectre d'une crise humanitaire au Soudan, après 10 jours de violents combats
Alors que les pays étrangers poursuivent leurs opérations d’évacuation, les civils soudanais se retrouvent eux « pris au piège » des tirs croisés entre les 2 faction rivales, sans aucune aide « leurs souffrances aggravent une situation déjà désastreuse » souligne le Guardian alors « qu'un tiers de la population soudanaise, soit 16 millions de personnes avait déjà besoin d'une aide humanitaire avant la flambée de violence ». « Et la fuite de milliers d'entre eux vers les pays voisins, pourrait encore aggraver l'impact humanitaire de cette crise », redoute le New York Times qui explique « que ce vaste mouvement de population vers le Tchad, le Sud soudan risque de submerger ces pays déjà aux prises avec leurs propres conflits, la faim et des difficultés économiques ». La crise des réfugiés va ainsi s'aggraver dans toute la région, « le pire des scénarios est en train de se dérouler sous yeux », s'inquiètent les travailleurs humanitaires des Nations unies.
Fox News licencie Tucker Carlson star des trumpistes américains
Une annonce « stupéfiante » commente le Washington Post qui note « que cette séparation apparemment précipitée intervient en tous cas moins d'une semaine après que Fox News a versé près de 800 millions de dollars à la société de comptage électoral Dominion pour éviter un procès en diffamation sur la diffusion de fausses informations après l'élection de 2020 ». Tucker Carlson véritable star de Fox News « et phare de l'extrême droite américaine » raille le correspondant d'El Pais « avait radicalisé les messages incendiaires sur l'élection volée qui aurait emmené Joe Biden à la Maison Blanche », il avait également minimisé « les responsabilités des émeutiers du 6 janvier contre le Capitole » tout en propageant par ailleurs « des thèses racistes, antisémites ». Egalement opposé au soutien des Etats-Unis à l’Ukraine, Carlson aurait d’ailleurs « déjà reçu une offre de travail de la chaîne russe Russia Today », assure de son côté le New York Times.
4/25/2023 • 5 minutes, 6 seconds
À la Une: les Occidentaux fuient le Soudan en plein chaos
« C'est un véritable exode de diplomates et de ressortissants étrangers », titre le New York Times qui a suivi « l'évacuation dans la nuit de samedi des diplomates américains de la capitale soudanaise assiégée ». « Après des jours d'efforts diplomatiques infructueux pour amener les deux généraux en guerre à déposer les armes », les gouvernements étrangers ont ainsi décidé « de fuir le pays », souligne encore le quotidien américain qui décrit « les longues files de convois des Nations Unies vers Port-Soudan en pleine nuit samedi, tandis que les diplomates britanniques et français étaient escortés par des forces spéciales vers un aéroport en dehors de la ville ». « Une mission de sauvetage bien incomplète », dénoncent le Times de Londres et le tabloïd Métro qui soulignent « qu'ils restent des centaines de Britanniques sur place qui craignent « d’être pris au piège » des violences et supplient le gouvernement « de ne pas les abandonner ».
Tous les pays évacuent, rapporte de son côté El País « l'Arabie Saoudite a déjà achevé ses rapatriements, alors que la France, le Royaume-Uni, l'Espagne et l'Allemagne poursuivent les évacuations et que la Chine et la Corée du sud s'y préparent ». Un départ précipité des étrangers vécu avec « beaucoup d'amertume » par les Soudanais, souligne de son côté Die Welt, notamment les habitants de Khartoum, coincés au milieu de scènes de combats « apocalyptiques », « sans eau, sans électricité, sans soins ». Des Soudanais qui se sentent « trahis par les pays occidentaux qui avaient soutenu l'accord de partage du pouvoir en décembre dernier », explique le Washington Post qui rapporte ce tweet de colère d'une habitante de Khartoum adressé « aux négociateurs occidentaux : vous nous avez mis dans ce pétrin et maintenant, vous venez sauver vos ressortissants et vous nous abandonnez à ces deux psychopathes meurtriers ».
Le conflit menace s'étendre au-delà des frontières soudanaises
Dans l'ensemble de la presse internationale, des experts s'inquiètent « d'une contagion régionale ». Après neuf jours de combats qui ont déjà fait plus de 400 morts parmi les civils, la crainte est que « d'autres pays décident d'intervenir ou de soutenir l'une des parties », explique El País. « Certaines puissances étrangères qui tentent depuis longtemps de s'approprier de ce pays stratégique et riche en minerais réévaluent leurs positions », prévient le New York Times. « Plusieurs acteurs régionaux et internationaux sont impliqués dans un jeu d'influence mortifère » estime de son côté Le Temps, qui explique « que la sympathie des Émirats arabes Unis, ainsi que celle du chef de l'armée libyenne Haftar jouent clairement en faveur du général Hemedti et de ses forces paramilitaires, alors que de son côté le général al-Burhan a le plein soutien de l'Égypte ». « Alors que le Soudan glisse vers la guerre civile, le conflit pourrait déborder dans les régions voisines et se transformer en une mêlée générale beaucoup plus complexe », s'inquiète le Washington Post.
L'ambassadeur chinois en France indigne les pays Baltes et embarrasse Paris
La colère des pays baltes ne retombe toujours pas après les propos controversés de Lu Shaye, l'ambassadeur chinois à Paris, « l'un des loups combattants de Pékin » qui a, le week-end end dernier, lors d'une interview, « nié la souveraineté des républiques ex-soviétiques et mis en doute l'appartenance de la Crimée à l'Ukraine », rapporte le Frankfurter Allgemeine Zeitung qui fustige « des propos dignes de la propagande russe ». Les ambassadeurs chinois ont été convoqués ce matin dans les trois pays baltes et à Paris également, juste avant que Pékin ne rectifie le tir en assurant « respecter le statut d'État souverain des pays de l'ex-union soviétique ». Un épisode en tout cas extrêmement « embarrassant pour la diplomatie française », commente le Times, « au moment où le président Macron essaye d'user de son influence pour que Pékin fasse pression sur la Russie pour qu'elle négocie un plan de paix en Ukraine ». « Les courbettes de Macron à Xi Jinping » et notamment son abandon de Taïwan ont été interprétés comme un « aveu de faiblesse » par Pékin, dénonce avec virulence le Wall Street Journal qui estime que la Chine « crache maintenant sur les supplications du président français. Toute clarification diplomatique ne sera qu'une ruse », prévient encore le quotidien américain.
L’ex-président américain Donald Trump va être jugé pour viol
Après son inculpation début avril dans l'affaire Stormy Daniels, « la réputation profondément ternie de l'ancien président des États-Unis va peut-être subir un nouveau coup dur alors qu'un jury new-yorkais doit décider s'il est un violeur ou non », rapporte le correspondant du Guardian. « La sélection du jury qui commencera demain mardi devra examiner la plainte de l'ancienne journaliste E. Jean Carroll qui accuse Trump de l'avoir violée il y a trente ans dans le salon d'essayage d'un grand magasin new-yorkais », souligne de son côté le Washington Post. Une action en justice qui va « placer l'histoire de Trump avec les femmes sous un microscope », commente le quotidien américain et « risque de peser sur sa candidature à la présidentielle ». Car même s'il nie farouchement, « deux autres accusatrices de Trump sont également appelées à témoigner dans cette affaire ».
4/24/2023 • 5 minutes, 33 seconds
À la Une: l'explosion de Starship pourrait ralentir l'ambitieux programme spatial d'Elon Musk
Les images spectaculaires du décollage, puis de l'explosion de la plus grande et puissante fusée du monde s'affichent en Une de l'ensemble de la presse internationale, très impressionnée par ce premier vol d'essai, heureusement sans équipage, de Starship « qui va ramener l'humanité sur la Lune et atterrir sur Mars », s'enthousiasme toujours La Repubblica. Le quotidien italien n'est pas le moins du monde inquiet de cette explosion en plein ciel au bout de seulement quatre minutes de vol.
« Elon... nous avons un problème », titre de son côté le tabloïd britannique Metro mais qui lui aussi, au-delà de l'ironie, se range aux arguments du patron de SpaceX pour qui « ce premier vol essai est un véritable succès » puisqu'il permettra « d'accumuler des données précieuses » pour bâtir une fusée complètement « fiable ».
« Le vaisseau a certes explosé mais SpaceX a des raisons de sabrer le champagne », estime même le New York Times qui rappelle qu'Elon Musk avait d'ailleurs « minimisé les attentes sur ce premier vol d'essai », « même si la fusée n'a pas atteint une vitesse suffisante pour se mettre en orbite », souligne encore le Times « son décollage constitue déjà un exploit en soi ».
► À écouter aussi : Fusée Starship: «Avec SpaceX, Elon Musk fait ce qu’il dit, mais jamais dans le calendrier annoncé»
« Les essais et les erreurs font partie du succès », argumente également le Washington Post qui assure d'ailleurs « que l'exploration spatiale ne sera pas entravée par l'explosion de Starship » ou plus précisément « par le démontage rapide non programmée de la fusée », comme le décrit SpaceX.
Le calendrier de la Nasa vers la Lune bousculé ?
Même si cet essai a constitué « une expérience d'apprentissage », le vol n'a pas été une « réussite totale », reconnaît le New York Times qui estime que « cela pourrait bien affecter le calendrier de la Nasa qui prévoit de manière optimiste un premier alunissage de Starship avec des astronautes en 2025 ».
Une date jugée également « trop ambitieuse » par le Guardian qui estime par ailleurs « irréaliste » le voyage autour de Lune « prévu cette année par SpaceX avec 11 personnes privées à bord ». Le lancement avorté hier de Starship « met en évidence le long chemin que SpaceX doit encore accomplir pour disposer d'un lanceur réutilisable et sûr », commente de son côté El Pais. Même si Elon Musk se donne encore « deux ou trois ans » pour parvenir à renvoyer des hommes marcher sur la Lune, « ses rêves d'envoyer l'humanité sur Mars pour assurer sa survie semblent encore loin de la portée de sa fusée », estime le quotidien espagnol.
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L’Otan accélère son soutien à l’Ukraine avant la contre-offensive du printemps
Les ministres de la Défense de l'Otan sont réunis ce vendredi à Ramstein en Allemagne « pour coordonner et accélérer leur aide militaire à l'Ukraine », alors que le président Zelensky « pourrait lancer sa vaste contre-offensive militaire dès la fin du mois », assure le Washington Post. À la veille de cette vaste offensive, les Alliés multiplient en tout cas les gestes de soutien « avec hier, la visite pour la première fois à Kiev, du secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, [...] l'un des gestes les plus symboliques du soutien occidental à l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe », commente El Pais.
Stoltenberg qui a assuré « que la place de L'Ukraine était dans l'Otan », rapporte de son côté le Frankfurter Allgemeine Zeitung qui y voit « un véritable pas vers la perspective d'adhésion » même si le patron de l'Otan est resté « flou sur le calendrier ». De quoi en tout cas « réveiller la colère de Moscou », note encore le quotidien allemand qui souligne que le Kremlin qui a justifié son « opération spéciale » par la nécessité d'empêcher Kiev de rejoindre les Alliés, a de nouveau mis en garde, ce jeudi, les Alliés « contre une menace sérieuse et significative pour la sécurité de la Russie ».
Biden devrait annoncer la candidature à sa réélection la semaine prochaine
Ça pourrait même être « mardi prochain », dit le Washington Post qui assure « que les équipes du président Biden finalisent en ce moment même la vidéo qui servira à lancer officiellement sa campagne pour 2024 ». Et voilà qui pourrait donner le coup d'envoi « d'une campagne présidentielle extraordinaire », commente encore le Post, « avec un Joe Biden âgé de 80 ans, le président le plus âgé de toute l'histoire des États-Unis et qui affrontera Donald Trump, 76 ans - déjà officiellement candidat - pour récupérer le bureau ovale ce qui laisse redouter une présidence très peu orthodoxe, en cas de succès », estime encore le quotidien américain. Si l'âge de Biden « a interrogé de nombreux démocrates », rapporte de son côté le New York Times, le président entend en faire une force « en se présentant comme le candidat chevronné face à une opposition conspirationniste ».
4/21/2023 • 5 minutes, 16 seconds
À la Une: les défis de l'Inde qui détrône la Chine comme pays le plus peuplé du monde
Selon les Nations unies, dès le mois de juin prochain, l'Inde dépassera la Chine avec une population de plus de 1,4 milliard d'habitants, « soit 1/5e de l'humanité », souligne le Washington Post. Une population record, « plus grande que la population totale des Amériques, de l'Afrique ou de l’Europe », insiste le Post. Une véritable « dynamique démographique », analyse de son côté le Financial Times, que New Delhi va mettre à profit pour « dépasser l'économie chinoise ».
Après trois siècles de domination démographique, « la Chine à la population vieillissante et en diminution tombe de son piédestal », semble se réjouir le New York Times qui se demande néanmoins si l'économie indienne, malgré la force de « sa main d'œuvre jeune et en pleine expansion », pourra un jour devenir « une puissance économique de la taille de la Chine ou des États-Unis ».
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« Avec 68% de jeunes et de travailleurs », tous les espoirs sont permis pour que l'Inde y parvienne, assure de son côté l'Indian Express. Alors que les presses chinoise et japonaise en doutent fortement, très dubitatives sur « la possibilité que le gouvernement indien arrive à créer des dizaines de millions de nouveaux emplois chaque année ». « Le chômage des jeunes pourrait en revanche fragiliser la société indienne », tacle le Global Times chinois.
Alors que le Japon Times souligne de son côté « la fragilité des infrastructures indiennes, le manque d'électricité, d'eau et la pollution dans les grandes villes indiennes ». « Des défis énormes à relever », commente également le New York Times qui note néanmoins que de toutes les grandes économies, l'Inde devrait « connaître la croissance la plus rapide cette année », qu’elle a d'ailleurs déjà « délogé l'ancienne puissance britannique » au cinquième rang des pays les plus riches du monde
Un poids nouveau pour l'Inde qui va « déplacer le centre de gravité » du monde
« Cela annonce un changement majeur dans l'ordre mondial », analyse le Wall Street Journal qui estime qu'avec l'augmentation de sa population, l'Inde « va poursuivre sa croissance économique, acheter davantage de biens dans le monde, et jouer un rôle plus important dans les affaires internationales ». D'autant plus important que « les tensions augmentent entre la Chine et l'Occident », souligne également le Time Magazine, ce qui renforce « l'importance de l'Inde sur la scène mondiale » pour contrebalancer l'influence de Pékin. « New Delhi va ainsi mener la charge au G20 cette année, et pourrait même briguer un siège permanent au Conseil de sécurité », souligne encore le quotidien américain.
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Des milliers personnes fuient Khartoum
Un « sauve-qui-peut » général à Khartoum pour les civils pris au piège des bombardements et des tirs croisés entre les deux factions rivales qui se disputent le pouvoir, rapporte la correspondante du Temps au Soudan. Elle décrit la terreur des habitants de la capitale, « privés d'eau et d'électricité » qui tentent de trouver du carburant pour rejoindre de la famille en dehors de la ville alors que les cadavres s'amoncellent dans les rues dans « une puanteur insoutenable ».
Les combats ont déjà fait plus de 300 morts parmi les civils et des milliers de blessés, rapporte de son côté le correspondant du Guardian qui décrit, lui aussi, « des affrontements intenses » qui bloquent également « les efforts des pays étrangers pour évacuer leurs ressortissants ».
« La situation est tellement incertaine que la Bundeswehr allemande a dû annuler ses opérations », rapporte le Suddeutsche Zeitung. Pareil pour le Japon alors que « les aéroports soudanais restent hors service », dit encore le Guardian qui souligne que les Nations unies sur place font état « d’une situation cauchemardesque », avec des attaques et des pillages contre le personnel de l'ONU.
Retour très critiqué de Juan Carlos en Espagne
La presse espagnole tire à boulets rouges contre cette nouvelle visite - la deuxième en un an - pour l'ex-souverain qui vit en exil depuis 2020 à Abu Dhabi, après ses démêlés avec la justice espagnole sur fond de scandales de corruption. « Il est déjà de retour », raille El Correo qui décrit comment l'ex-roi de 85 ans est arrivé mercredi 19 avril à bord d'un luxueux jet émirati « à plus de 50 millions d'euros ».
Une visite qui suscite « un véritable malaise au Palais royal », explique la chaine de télé espagnole La Sexta alors que le roi Felipe VI « n'était pas au courant des intentions de son père, et qu'il l'avait d'ailleurs exhorté à reporter ses visites après les élections régionales du 28 mai prochain ». Les élus de gauche de Podemos sont également furieux qui fustigent une visite « complètement déplacée » et exigent qu'il « paye ses impôts ». Et toute la presse d'espérer « qu'il saura rester discret » durant cette visite au cours de laquelle « il ne devrait pas se rendre au Palais royal à Madrid », rapporte la Sexta.
4/20/2023 • 5 minutes, 26 seconds
À la Une: le duel à distance Poutine-Zelensky sur le front, avant la contre-offensive ukrainienne
À l'approche de la contre-offensive ukrainienne qui pourrait même être lancée dès la fin du mois, souligne le New York Times les présidents russe et ukrainien ont ainsi « cherché à montrer leur force et à rallier leurs troupes ». « Un duel à distance » sur la ligne de front, note encore le quotidien américain, dans la zone de combats de Donetsk dans l'est du pays, le 18 avril pour Volodymyr Zelensky alors que Vladimir Poutine s'est lui rendu lundi au sud dans la région de Kherson et de Lougansk.
Des zones occupées que la Russie jure de défendre par tous les moyens, et qui pourraient être, notamment la région de Kherson, « la première visée par la contre-offensive ukrainienne », souligne de son côté le Times de Londres qui explique que Kiev est bien déterminé à reprendre « ces territoires saisis par Moscou l'année dernière ».
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Une reconquête « stratégique », explique le New York Times, qui permettrait « en cas de succès de séparer la Crimée annexée illégalement par Moscou, du territoire de la Russie ». La visite de Poutine dans le sud du pays, un mois après celle qu'il avait déjà effectuée à Marioupol, montre donc toute sa détermination à défendre ces territoires annexés. « Poutine avait d'ailleurs à peine quitté la zone lundi, que l'armée russe a bombardé le marché de Kherson », note La Repubblica.
Les Occidentaux se pressent d'augmenter leur aide à Kiev
Le ministre de la Défense américain Lloyd Austin est d'ailleurs « attendu dès aujourd'hui [19 avril, NDLR] en Suède et vendredi en Allemagne pour coordonner l'aide à l'Ukraine », rapporte le Wall Street Journal. Avant une offensive « que des responsables ukrainiens et occidentaux annoncent comme imminente », note encore le quotidien américain et alors même que le président Zelensky exprime « toute sa frustration face aux retards dans l'acheminement d'armes supplémentaires aux forces ukrainiennes ».
Les Occidentaux redoutent déjà le pire « si Kiev tentait de reprendre la Crimée », rapporte le Guardian qui souligne que « l'Occident se prépare à ce que Poutine utilise tous les outils qui lui restent, y compris les menaces nucléaires et les cyberattaques dans le cadre de sa réponse à la contre-offensive annoncée ». Des menaces à prendre en compte, estime l'expert américain Fred Kaplan dans une interview à Die Welt pour qui « si la Russie craignait vraiment de perdre la guerre », il ne faudrait pas « complètement exclure qu'elle ait recours à l'arme nucléaire ».
L'ONU menace de quitter l'Afghanistan dès le mois prochain
« Les Nations unies sont prêtes à prendre la décision "déchirante" de se retirer d'Afghanistan dès le mois de mai prochain, si les talibans continuent d'interdire aux femmes afghanes de travailler pour l’organisation », rapporte El Pais qui souligne que cet avertissement lancé par le patron du programme onusien pour le développement (PNUD) intervient après « des mois de négociations avec les autorités afghanes dans l'espoir de les persuader de faire marche arrière ».
En vain pour l'heure, note de son côté le Guardian qui souligne que les « 600 femmes afghanes employées par les Nations unies n'ont plus l'autorisation de se présenter au travail », ce qui remet en cause « la capacité de l'ONU d'opérer en Afghanistan ». Une violation des droits de l'homme et un drame humanitaire, explique encore le quotidien britannique alors « les deux tiers de la population, soit 28 millions d'Afghans, auront besoin d'une aide humanitaire cette année, et que le gouvernement américain et d'autres pays du G7 ont également menacé de réduire leur aide ».
La mafia italienne offre de l'argent à la famille d'une victime assassinée par erreur
Outre leurs excuses, des chefs de la mafia napolitaine offrent aux parents de la victime « 60 000 euros et un appartement », en compensation pour la mort de leur fils Giulio Giaccio, un jeune ouvrier du bâtiment brutalement assassiné il y a vingtaine d'années « et dont le corps a été dissous dans de l'acide pour dissimuler le crime », rapporte le correspondant à Rome du Times.
Ce sont les aveux « d'un repenti de la mafia » actuellement en procès, qui ont permis de résoudre ce cold case, explique de son côté La Repubblica qui raconte « comment Giulio a été confondu par les tueurs de la mafia qui étaient à la recherche d'un autre jeune homme accusé d'avoir une relation avec la fille de leur parrain ». Ce même parrain qui propose donc aujourd'hui un dédommagement, offre catégoriquement refusée par la famille « qui préfère s'en remettre à la justice », note encore le quotidien italien.
► À écouter aussi : Les victimes innocentes de la mafia
4/19/2023 • 4 minutes, 57 seconds
À la Une: les civils pris pour cible au Soudan alors que le conflit s’intensifie
La bataille pour le contrôle du pays s'intensifie, « avec déjà près de 200 morts et des milliers de blessés », en trois jours, alors que les populations civiles sont « prises pour cible », rapportent les envoyés spéciaux du Guardian qui décrivent toute la violence des combats dans la capitale Khartoum où même les hôpitaux sont bombardés. « Des centaines de patients ont dû être évacués » alors que le personnel médical se retrouve « piégé sans oxygène pour soigner les malades, sans carburant pour faire fonctionner les générateurs ».
« Même la trêve de trois heures négociée hier [17 avril, NDLR] par les Nations unies pour transporter les blessés n'a pas tenu », s'émeut le correspondant à Khartoum de La Repubblica qui décrit également « les rafales de balles, les explosions de grenades, et les tirs d'artillerie lourde » dirigés contre des « cibles civiles » par les deux factions rivales : les milices du général Hemedti et les soldats du général al-Burhan qui rejettent toujours « les appels au cessez-le-feu des Occidentaux et des pays voisins ». Des affrontements qui menacent de plonger le pays dans le chaos, faisant redouter « une guerre civile » et une « catastrophe humanitaire », souligne de son côté le New York Times, dans ce qui est « l'un des pays les pauvres du monde ».
Une « lutte à mort » pour le pouvoir entre factions rivales
Entre « les deux hommes les plus puissants du Soudan », à la tête chacun de leur armée, c’est « une lutte à mort pour le pouvoir », estime le Suddeutsche Zeitung pour qui « les deux généraux peuvent se prévaloir d'une longue et sanglante carrière ». Notamment Hemedti à la tête des Forces de soutien rapide, « 100 000 paramilitaires accusés de génocide au Darfour », souligne le Washington Post, « Hemedti a également des liens avec le groupe russe Wagner et a aidé l'Arabie saoudite dans sa guerre au Yémen ».
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Face à lui, à la tête de l'armée soudanaise, « Burhan bénéficie quant à lui du soutien de l'Égypte », fait valoir de son côté le Times qui souligne « que cela fait longtemps que les puissances régionales que sont l'Égypte et l'Arabie saoudite s'immiscent dans la politique soudanaise, veillant à ce qu'un gouvernement démocratique ne s'installe pas ». Au final, l'issue du conflit pourrait bien dépendre de qui « des deux généraux parviendra à obtenir le soutien financier du Caire ou de Ryad », analyse le quotidien britannique.
Après la Pologne et la Hongrie, la Slovaquie bannit les céréales ukrainiennes
C'est un véritable « front des Européens de l'Est contre les céréales en provenance d'Ukraine », titre El Pais, qui explique que cette crise céréalière est due « à l'afflux des stocks de céréales ukrainiennes qui font baisser les prix dans l'Union européenne au détriment des agriculteurs de l'Est ». De quoi causer la colère de Commission européenne « qui a rappelé à la Pologne et à la Hongrie que la politique commerciale relevait de la compétence exclusive de l'Union européenne », souligne le Suddeutsche Zeitung qui précise que la Pologne vient d'ouvrir des négociations avec l'Ukraine, alors que Bruxelles envisage « un deuxième paquet d'aides aux agriculteurs des pays les plus touchés ».
Le coup d'éclat du gouvernement polonais, qui est pourtant l'un des principaux soutiens européens à Kiev dans la guerre contre la Russie, remet néanmoins en cause « sa loyauté envers l'Ukraine », dénonce de son côté Die Welt pour qui cette affaire « est un exemple de la façon dont la solidarité avec l'Ukraine peut rapidement s'effondrer dès lors que les coûts deviennent trop importants pour un pays européen ».
Royaume-Uni : la « quiche du couronnement » fait couler beaucoup d'encre
« Soixante-dix ans après la création du poulet "reine Elizabeth" pour son couronnement, c'est une quiche qui rendra hommage à son héritier », ironise le Times. « Mais qu'on leur donne donc de la quiche », s'amuse également en Une le Daily Mirror. « Par ordre royal, mangez de la quiche », somme de son côté le Daily Express alors que le Daily Mail se demande « si cette plate signature du couronnement de Charles III sera bien à la hauteur de l'évènement ».
« Cette délicieuse quiche aux épinards, aux fèves et à l’estragon » a été choisie par les époux royaux, notamment en raison de sa facilité de préparation, explique de son côté le Guardian, « ce qui permettra à tous de festoyer avec ses voisins et amis lors du week-end du couronnement ». Le Guardian conseille d'ailleurs de « bien égoutter les épinards » pour éviter une quiche détrempée pour le grand jour.
► À écouter aussi : Royaume-Uni: les nouveaux timbres à l'effigie de Charles III sont en vente
4/18/2023 • 4 minutes, 23 seconds
À la Une: le spectre d'une guerre civile au Soudan, violents affrontements à Khartoum
« La rivalité amère entre les 2 principaux généraux du Soudan a éclaté en une guerre ouverte ce week-end », titre le Wall Street Journal, qui rapporte les violents combats qui, depuis trois jours, opposent « l'armée soudanaise commandée par le général Burhan et les forces paramilitaires dirigées par le général Hemedti ». « Alors que ces généraux rivaux assoiffés de pouvoir se disputent le contrôle du 3ᵉ plus grand pays d'Afrique », note de son côté le New York Times, « le bilan des victimes civiles s'alourdit » avec déjà plus d’une centaine de morts parmi les civils notamment dans la capitale Khartoum « où des avions de chasse ont pilonné la ville qui compte des millions d’habitants », « créant un état de terreur et de panique » parmi la population. « Et la violence s'est étendue à d'autres régions du pays » rapporte de son côté La Repubblica notamment dans le Darfour au sud-ouest du pays « où le nombre de victimes est actuellement incalculable » souligne encore le quotidien italien. Depuis des semaines déjà, « le conflit était latent entre les deux généraux qui avaient chassé en 2019 le dictateur Omar El Béchir avant d'évincer, toujours ensemble, les civils du pouvoir lors d'un putsch deux ans plus tard », explique le Times qui redoute que ces affrontements ne remettent complètement en cause « le rétablissement de la transition démocratique au Soudan ».
Une guerre civile redoutée, qui pourrait déstabiliser toute la région
Préoccupation partagée par l'ensemble de la presse internationale. « Alors que le Soudan devait entériner ce mois-ci le retour à un régime civil, les affrontements en cours plonge le pays dans une spirale chaotique dont beaucoup craignent qu'elle ne débouche sur une véritable guerre civile » s'inquiète le New York Times qui rapporte « les appels à la désescalade lancés par les grands pays occidentaux et arabes ». Cette éruption de violence va en tout cas « encore aggraver la terrible crise économique que connaît le Soudan, l'un des pays les plus pauvres du monde, où 1/3 de la population, soit 15 millions de personnes, souffrent de la faim », souligne le Wall Street Journal qui redoute par ailleurs que cette crise « déstabilise également l'ensemble de la corne de l’Afrique, déjà en prise avec une insurrection islamiste en Somalie, et une paix encore précaire entre belligérants en Éthiopie ».
« Pentagone Leaks » : les menaces chinoises sur Taïwan se précisent
Selon les récentes fuites des services de renseignements américains, rapporte le Guardian « la Chine pourrait rapidement acquérir une supériorité aérienne sur Taïwan », l'île autonome que Pékin considère comme son territoire et a promis « de reprendre par la force si nécessaire ». Ces documents classifiés « révèlent que les chefs militaires taïwanais doutent que leurs défenses aériennes puissent détecter avec précision les lancements de missiles chinois », et qu'ils reconnaissent par ailleurs « que seule la moitié des avions de l'île sont capables d'engager efficacement contre l'aviation ennemie », note encore le quotidien britannique qui souligne « que les forces armées chinoises sont environ 14 fois plus importantes que celles de Taïwan ». Constat partagé par le South China Morning Post qui met en avant « les récents exercices de l'armée chinoise autour de Taïwan, avec l'envoi de 232 avions de chasse, 32 navires de guerre et un porte-avion » démontrent la capacité de la Chine « à isoler complètement Taïwan et à faire pression sur ses dirigeants », en attendant une possible « prise de l'île par la force d'ici à 2027 ».
Emprisonné à Moscou, le journaliste Evan Gershkovich « garde espoir »
Près d'un mois après son arrestation, le journaliste du Wall Street Journal Evan Gershkovich a enfin pu transmettre une lettre manuscrite à ses parents d'origine russe aux États-Unis où il dit « ne pas perdre espoir », rapporte le Guardian, et plaisante même « sur la qualité de la nourriture de la prison de Lefortovo à Moscou ». « Une prison tristement célèbre et gérée par le FSB, l'ex KGB » souligne de son côté le Times où il est incarcéré pour espionnage « accusations réfutées par Washington » mais qui ont fait de lui, « le 1er journaliste étranger à être ainsi arrêté, pour de tels faits depuis la guerre froide ». Sa libération fait l'objet d’un véritable bras de fer entre Moscou et Washington, note encore le quotidien britannique qui souligne « que pour l'heure Evan Gershkovich n'a pas été autorisé à recevoir la visite des diplomates de l'ambassade des États-Unis à Moscou ».
4/17/2023 • 4 minutes, 45 seconds
À la Une: Jack Teixeira, raciste et antisémite ou un «gamin dans sa cave»?
Une photo est reprise par de nombreux médias. On voit un jeune homme brun, souriant, portant avec fierté un costume bleu sombre, un costume d'employé de la garde nationale aérienne des États-Unis. Et puis une autre photo aussi, plus récente puisqu'elle date de jeudi. On voit ce même jeune homme en tee-shirt kaki et short rouge, les mains sur la tête, se rendant à des agents du FBI lourdement armés. Alors, qui est cet homme et que lui est-il reproché ? C'est le New York Times qui l'a identifié le premier. Il s'appelle Jack Teixeira, il a 21 ans et il a été arrêté dans le cadre de l'enquête sur la fuite de documents confidentiels américains.
Le New York Times a épluché les réseaux sociaux et a relevé la présence sur certaines photos de Jack Teixeira, en arrière-plan, sur un meuble, la présence des fameux documents confidentiels. Le Boston Globe précise qu'« il n'a pas fallu longtemps aux autorités fédérales et aux enquêteurs de sources ouvertes adeptes du tri des données pour tomber sur le coupable présumé ». C'est une « traque de plusieurs jours qui touche à sa fin », résume le Süddeutsche Zeitung.
C'est d'abord dans les colonnes du New York Times qu'on en apprend plus sur ce scénario inquiétant. Ce jeune faisait partie d'un groupe privé en ligne, composé d'une vingtaine de personnes partageant une passion mutuelle pour les armes à feu, le matériel militaire et la religion. Vers le mois d'octobre de l'année dernière, Jack Teixeira a commencé à publier des documents originaux, notamment des cartes détaillées de la guerre en Ukraine portant la mention « Top Secret ». Mais parmi ces membres figurait un Californien de 17 ans, qui lui a republié ces documents un groupe Discord, public cette fois. « Ce type était chrétien, anti-guerre et voulait simplement informer ses amis de ce qui se passait », indique un de ses camarades, qui précise qu'il n'était pas un lanceur d'alerte.
El Pais résume ainsi : « Pas un réseau d'espionnage étranger, pas un lanceur d'alerte assoiffé de justice. » « Chelsea Manning a transmis des documents dans le cadre du scandale WikiLeaks pour protester contre les guerres en Irak et en Afghanistan. Edward Snowden voulait révéler à quel point l'État surveillait ses citoyens. Le jeune soldat, quant à lui, voulait apparemment se montrer. »
Les investigations du Washington Post vont dans le même sens : la moitié des membres du serveur étaient des « gamins dans leur cave » jouant à des jeux vidéo. Mais l'histoire n'est pas si simple car certains membres de Discord ont montré au Washington Post une vidéo de ce fameux jeune homme criant des insultes racistes et antisémites avant de tirer avec un fusil. Difficile de savoir, assurent-ils, s'il faisait preuve d'une immense ironie dans ses propos.
Beaucoup de questions qui se posent maintenant qu'on en sait plus sur son profil
Et le Guardian s'inquiète : « En premier lieu, on peut se demander comment une personne aussi jeune, aussi peu sûre d'elle sur le plan émotionnel et ayant des opinions racistes a pu être autorisée à accéder à un site contenant des renseignements hautement confidentiels. »
Le journal Le Temps, en Suisse, nous reprécise que le jeune homme était chargé des aspects technologiques des renseignements et travaillait dans une base militaire : « C’est la raison pour laquelle il a pu avoir accès à de nombreux documents secrets. »
Mais combien sont-ils à bénéficier de tels accès ? Des milliers, voire des dizaines de milliers, nous répond le New York Times, car « ce niveau d'habilitation s'étend également à certains [aux] assistants militaires, à de nombreux colonels qui travaillent au Pentagone, aux capitaines de navires de la marine, à un large éventail d'officiers subalternes et même, dans le cas apparent de l'aviateur Teixeira, à des militaires enrôlés qui travaillent dans des unités de renseignement ».
Et le New York Times nous rappelle que la tendance à partager ainsi largement des informations date d'après les attentats terroristes du 11 septembre 2001, puisqu'avant cela, les différents services de sécurité n'avaient que trop peu partager les sources et n'avaient pas recoupé les signes des préparatifs de ces attaques.
À la Une aussi : la fin du nucléaire en Allemagne
Les trois dernières centrales nucléaires allemandes doivent être déconnectées du réseau samedi 15 avril. La ministre de l'Environnement s'exprime dans le Taggespiegel et donne cinq raisons pour justifier une telle décision : éviter les risques d'accident nucléaire, ne plus produire de déchets radioactifs, avoir une énergie plus sûre en période de sécheresse et de canicule et moins chère, et profiter de meilleures alternatives.
Des points de vue que tous ne partagent pas. Ainsi, Die Welt reprend une lettre ouverte des prix Nobel et des climatologues demandant la poursuite de l'exploitation des centrales nucléaires allemandes. Ils y demandent la poursuite de l'exploitation des centrales « dans l'intérêt des citoyens allemands, européens et mondiaux », car cela permettrait d'économiser des millions de tonnes de CO₂ par an par rapport à l'énergie au charbon. La fin du nucléaire, c'est la fin d'une ère prédit cet article. Car, étonnamment, au-delà des questions environnementales, économiques et sociales, certains ont un attachement sentimental. C'est ce que raconte dans les colonnes du Süddeutsche Zeitung un homme qui a grandi à côté d'une de ces centrales nucléaires, y voyant un symbole de fiabilité et d'idylle. Il n'hésite pas à parler de « son ami le réacteur ». Reste à savoir si les amis vous veulent toujours du bien.
4/14/2023 • 5 minutes
À la Une: les propos d'Emmanuel Macron en Chine qui continuent de faire grand bruit
Le 11 avril, l'Élysée a tenté de clarifier la situation, précisant qu'Emmanuel Macron n'avait jamais appelé l'Europe à se tenir à « équidistance » des États-Unis et de la Chine. Pourtant, ces déclarations sont toujours très commentées dans la presse un peu partout autour du monde. Et « la polémique n’est pas près de s’éteindre », pronostique La Tribune de Genève.
Die Welt assure même qu'« une tempête d'indignation se prépare contre le président français » et n'hésite pas à parler de « descente aux enfers » d’Emmanuel Macron. Une experte en géostratégie interrogée dans ce même article estime que la « méthode Macron » comporte deux problèmes : « D'abord un problème de timing, ensuite le fait qu'il parle au nom de l'Europe. »
Alors, « provocation ou dérapage diplomatique ? », s’interroge un autre journal allemand, le Spiegel. La Repubblica, en Italie répond : « Une gaffe qui n'en est pas une, selon les fidèles du chef de l'État. » Et analyse ensuite : « Défendre la voie de la paix : c'est le rôle que Macron s'est choisi depuis le début de l'agression russe en Ukraine. [...] Pour lui, c'est devenu une sorte d'obsession personnelle qui, selon certains macronistes, cache un rêve secret : remporter le prix Nobel comme d'autres dirigeants politiques avant lui qui ont mené vers la signature d'armistices historiques. »
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Oui mais voilà, ces possibles ambitions ne plaisent pas à tous. « Les retombées du voyage en Chine ont laissé le président français plus isolé qu'il ne l'a jamais été au cours de ses six années de présidence, impopulaire en France et dont on se méfie au-delà, alors qu'il tente de remodeler non seulement son propre pays, mais aussi les fondements de l'ordre international qui émergera après la guerre en Ukraine. » Selon le New York Times qui titre : « Du tapis rouge à la niche » et demande « en quoi la démocratie et la liberté taïwanaises diffèrent-elles de la démocratie et de la liberté ukrainiennes, et en quoi la menace d'une autocratie russe diffère-t-elle de la menace d'une autocratie chinoise qui soutient Moscou » ?
Nouvelle fuite de documents aux États-Unis
Des documents classés secrets et concernant l'Ukraine continuent de fuiter aux États-Unis. Le New York Times révèle un document donnant un aperçu de quatre éventuels scénarios un an après le début de la guerre en Ukraine. Ils « comprennent la mort des présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Volodymyr Zelensky, le retrait des dirigeants des forces armées russes et une attaque ukrainienne sur le Kremlin ». Le journal rappelle que ce genre de document est souvent établi par les agences de sécurité « pour aider les officiers militaires, les décideurs politiques ou les législateurs à réfléchir aux résultats possibles, événements importants lorsqu'ils évaluent leurs options. »
Le New York Times révèle aussi un autre document top secret contenant, celui-ci, des détails sur les négociations des prix des carburants russes en Afrique. Il date du 17 février, et indique que « les autorités maliennes n'étaient pas satisfaites des prix du carburant et continuaient à négocier avec le ministère russe de l'Énergie et les représentants d'Africa Politology, une entité liée à la société militaire privée Wagner ».
« Lézarder le front contre la Russie »
Ces fuites de documents couplées aux propos d'Emmanuel Macron sur Taïwan sont « de nature à lézarder le front contre la Russie ». La mise en garde est signée du journal Le Temps dans son édito car « le sort de la guerre dépendra avant tout de la solidité du soutien international apporté à Kiev ». Toujours selon Le Temps, « Emmanuel Macron est d’autant plus difficile à suivre que ce sont bien les carences militaires ukrainiennes que viennent de mettre en lumière les "fuites du Pentagone". Avec quelque 100 milliards d’aide accordés à l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe, ce sont bien les États-Unis qui donnent ici "le rythme". La France, face à cette "crise" qui se déroule en Europe, offrira-t-elle par conséquent davantage de missiles antiaériens à Kiev ? » C'est la question qui est soulevée ici.
Et on retrouve des interrogations comparables dans le Japan Times concernant cette fois « la non-intervention » de Tokyo dans cette guerre, qui « risque de répéter ce qui s'est passé il y a plus de 30 ans, lorsque, pendant la guerre du Golfe, le Japon n'a envoyé aucun soutien militaire au Koweït ». Le contexte est le suivant : « Conformément à l'engagement de longue date du Japon en faveur de la paix, inscrit dans la Constitution d'après-guerre, les trois principes sur le transfert d'équipements et de technologies de défense interdisent effectivement au Japon d'exporter des armes ou des équipements de défense vers des pays impliqués dans des conflits. » Or, « le gouvernement ne semble pas avoir la volonté politique suffisante pour faire passer une révision à l'heure actuelle ».
La visite de Joe Biden en Irlande
El Pais dans son édito lance cet appel : « L'Irlande du Nord mérite la paix. » Le quotidien espagnol rappelle que « l'Irlande du Nord n'a toujours pas de parlement opérationnel ni de gouvernement décentralisé ». La situation est donc tendue et selon le Times, « l'affinité du président [américain] avec ses racines catholiques est si forte qu'elle risque d'offenser les unionistes qu'il est venu convaincre de revenir au gouvernement ». En somme, « les racines irlandaises de Joe Biden assombrissent sa visite à Belfast ». De nombreuses inconnues demeurent dans l'équation alors qu'il rencontre, ce mercredi après-midi, le Premier ministre britannique Rishi Sunak. Et puis une autre inconnue de première importance soulignée par Newsweek qui titre : « Joe Biden boira-t-il de la Guinness en Irlande ? Le défi du président abstinent. »
► À lire aussi : Joe Biden en Irlande du Nord, une visite sous haute tension
4/12/2023 • 5 minutes, 6 seconds
À la Une: la polémique autour des propos d'Emmanuel Macron en Chine
À l'occasion d'interviews, Emmanuel Macron a appelé à ne pas être « suivistes » sur la question de Taïwan, en s'adaptant au « rythme américain » ou à une « surréaction chinoise », et à « moins dépendre des Américains » en matière de défense.
« Le président Macron a scandalisé les alliés de la France », selon le Times qui estime que « l'objectif d'Emmanuel Macron de faire de l'Europe un acteur géostratégique indépendant, et ses appels passés en faveur d'une armée européenne sont considérés comme la poursuite de la vision de son prédécesseur Charles de Gaulle, qui a tenté de positionner la France en tant que puissance d'équilibre entre les deux blocs de la guerre froide. »
► À écouter aussi : Taïwan: entre États-Unis et la Chine, Emmanuel Macron «doit choisir son camp»
Parmi les réactions virulentes, en Allemagne celle de Norbert Röttgen, responsable de la politique étrangère de la CDU, qui dans un entretien avec le quotidien Bild s'exclame que « Macron semble abandonné de tous les bons esprits » tandis que Metin Hakverdi, responsable de la politique étrangère du SPD déclare au Taggespiel que « c'est une grave erreur de se laisser diviser en tant qu'Occident, précisément dans nos relations avec Pékin. Cela affaiblit notre communauté de valeurs occidentale ».
Ces propos du président français sont vus d'un tout autre œil en Asie. Ainsi, selon le South China Morning Post, ils « s'inscrivent dans le droit fil de son approche non conflictuelle à l'égard de la Chine, une orientation accueillie avec enthousiasme par Pékin ». Et le journal nuance la portée de ces propos, car dans ce même article, un spécialiste des affaires internationales en Asie de l'Est affirme : « Je ne pense pas que le commentaire de M. Macron aura beaucoup d'impact sur les pays asiatiques... »
Les visites en Chine se multiplient
« Depuis que la Chine a mis fin à sa politique controversée et problématique du "zéro-covid" à l'automne dernier, cinq dirigeants européens se sont rendus à Pékin », dénombre El Pais qui parle « d'une véritable offensive diplomatique qui souligne l'importance politique et économique de la Chine en tant qu'acteur mondial, donne à Xi Jinping un rôle important pour amener la Russie à modifier substantiellement sa campagne d'agression militaire contre l'Ukraine. »
Et le sujet devrait justement être abordé par le président brésilien, puisque Lula est attendu à Pékin ce mardi 11 avril. Le journal brésilien O Globo liste les différents accords économiques qui devraient être conclus à l'occasion de ce voyage.
Le South China Morning Post assure aussi que « Xi et Lula devraient également discuter de la guerre en Ukraine à la suite de la rencontre du dirigeant chinois avec le président russe Vladimir Poutine à Moscou le mois dernier ». Lula a exprimé à plusieurs reprises sa volonté de servir de médiateur, déclarant au portail d'information Brasil 247 que le Brésil pourrait « apporter une contribution extraordinaire pour mettre fin à la guerre ».
Des roquettes égyptiennes secrètement envoyées en Russie
Le Washington Post fait état de nouvelles révélations après la fuite de documents des services de renseignement américains, selon lesquelles, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a récemment ordonné la production de 40 000 roquettes destinées à être secrètement expédiées en Russie. Le quotidien note qu'il s'agit d'un « pari potentiellement explosif pour l'Égypte, un pays qui, malgré des liens de plus en plus étroits avec Moscou, reste profondément investi dans son partenariat avec les États-Unis ».
Interrogé sur ces documents, le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Abu Zeid, a déclaré au Washington Post : « La position de l'Égypte depuis le début est basée sur la non-implication dans cette crise et sur l'engagement à maintenir une distance égale avec les deux parties, tout en affirmant le soutien de l'Égypte à la charte des Nations unies et au droit international. »
La grève des jeunes médecins à la Une au Royaume-Uni
Ils sont des milliers à avoir débuté ce mardi matin une grève de quatre jours. Ils demandent de meilleurs salaires. Le tabloïd The Mirror donne la parole à un jeune médecin qui décrit le déroulé de sa garde de nuit : « Je suis un jeune médecin, mais en tant qu'interne en traumatologie et en chirurgie orthopédique, je serai le médecin le plus expérimenté de mon service ce soir, aidant à réparer les os brisés, les articulations disloquées et les blessures graves. [...] Je me dirige vers le service, en passant devant les patients alignés le long des couloirs du service des urgences. Dans chaque centimètre carré, un patient est allongé sur un chariot ou assis sur une chaise. » C'est aussi pour améliorer la prise en charge de ces patients qu'ils se battent. Cette grève est décrite comme la plus dangereuse et la plus perturbatrice jamais observée dans les services de santé.
4/11/2023 • 4 minutes, 8 seconds
À la Une: la révélation de documents secrets aux États-Unis
Ce sont des documents classifiés qui concernent notamment l'invasion russe en Ukraine. C'étaient initialement des documents secrets, comme nous le rappelle le Washington Post : « Les informations contenues dans les documents, datant de fin février et de début mars, semblent avoir été préparées pour les hauts responsables du Pentagone et mises à la disposition de centaines d'autres membres du personnel et d'employés contractuels disposant des autorisations de sécurité appropriées. »
Le New York Times s'intéresse plus précisément aujourd'hui au système de défense aérien ukrainien car « les stocks de missiles pour les systèmes de défense aérienne S-300 et Buk de l'ère soviétique, qui constituent 89 % de la protection de l'Ukraine contre la plupart des avions de chasse et certains bombardiers, devraient être entièrement épuisés entre le 3 mai et la mi-avril, selon l'un des documents divulgués », estimations datant du 28 février.
« Le même document estime que les défenses aériennes ukrainiennes conçues pour protéger les troupes sur la ligne de front [...] seront "complètement réduites" d'ici au 23 mai, ce qui entraînera des tensions sur le réseau de défense aérienne à l'intérieur du territoire ukrainien. » Le journal met en garde : « Si cela se produit, Moscou pourrait décider qu'il n'y a plus de danger à ce que ses chasseurs et bombardiers très prisés entrent dans la mêlée et menacent directement l'issue de la guerre sur le terrain. »
CNN, qui a examiné 53 documents, nous indique que certains documents « révèlent l'ampleur des écoutes pratiquées par les États-Unis sur des alliés clés, notamment la Corée du Sud, Israël et l'Ukraine ». Parmi les personnes espionnées, le président Volodymyr Zelensky lui-même. Une révélation qualifiée de « frustrante » pour l'Ukraine.
« Un désastre pour les services de renseignement »
En quoi ces fuites de documents sont-elles différentes des précédentes ? C'est la question que pose le New York Times, qui précise immédiatement : « C'est la fraîcheur des documents "secrets" et "top secrets", et les indices qu'ils contiennent sur les opérations à venir, qui rendent ces révélations particulièrement préjudiciables, selon les fonctionnaires de l'administration. »
Autre différence, la démarche, « Cette fois-ci, cela ne semble pas idéologique », selon Dmitri Alperovitch, spécialisé en cybercriminalité qui précise : « La première apparition de certains documents semble avoir eu lieu sur des plates-formes de jeux, peut-être pour régler une dispute en ligne sur l'état de la lutte en Ukraine. Pensez-y ! Une dispute sur Internet qui aboutit à un énorme désastre pour les services de renseignement. »
Exercices militaires chinois autour de Taïwan
Le Japan Times s'intéresse à ce que l'armée taïwanaise peut apprendre de la guerre en Ukraine, dans un contexte particulièrement tendu, au troisième jour d'exercices militaires chinois dans ses eaux.
Selon le quotidien japonais, « les experts estiment que l'armée taïwanaise a tiré de précieux enseignements des opérations défensives de Kiev, notamment en ce qui concerne l'efficacité de la défense asymétrique et la nécessité de stocker des munitions, d'accroître la résilience et l'autosuffisance et de maintenir les lignes d'approvisionnement et de communication ouvertes le plus longtemps possible. L'invasion de la Russie a renforcé le sentiment d'urgence, soulignant la nécessité impérieuse de se préparer à toute éventualité. »
L'article se conclut sur cette leçon que Taïwan devrait également tirer : « Le fait que la sécurité d'une nation ne peut pas reposer uniquement sur des garanties de sécurité ou des promesses de paix. »
La paix en question en Irlande
L'Irlande du Nord célèbre aujourd'hui le 25e anniversaire de l'accord de paix du Vendredi Saint, qui a mis fin à trois décennies de violences, connues sous le nom de « troubles ». On peut ainsi lire un reportage dans le Boston Globe à la frontière entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande, dans la tourbière de Bragan où sont organisées des fouilles pour tenter de retrouver les corps de ceux qu'on a appelés « les disparus ». Un homme témoigne : « Nous devons retrouver mon frère et lui offrir un enterrement et une messe funéraire dignes de ce nom. Nous avons besoin de cela pour avoir un sentiment de justice, et un espoir de tourner la page et d'aller de l'avant. » D'autres familles attendent toujours que justice soit rendue. Dans un article, le journal suisse Le Temps parle du « passé non résolu de l’Irlande du Nord ».
Le 11 avril, le président américain se rendra à Belfast. Joe Biden est « aussi irlandais que possible », selon The Guardian. Il sera accompagné d'un ancien président des États-Unis, Bill Clinton, qui a joué un rôle clé dans cet accord de paix, et qui s'exprime dans les colonnes du Washington Post, adressant un message positif : « Les événements qui ont conduit à la paix en Irlande du Nord ont été une heureuse occasion de faire rimer espoir et histoire, mais de telles réalisations sont encore trop rares. Partout dans le monde, dans les zones de conflit et de profondes divisions politiques et sociales, les gens aspirent à des jours meilleurs, plus sûrs et plus inclusifs. »
Une réflexion qui trouve un écho dans cet édito de The Independent. Le quotidien généraliste britannique met en lumière le fait que « cette année, Pâques, la Pâque juive et le Ramadan coïncident, ce qui n'arrive qu'environ trois fois par siècle. Tragiquement, ils le font à un moment où leurs messages de paix, déjà usés, ne pourraient pas être moins ennuyeux. » Mais loin de l'aspect religieux, l'édito poursuit : « Les grandes leçons sont universelles. Et les valeurs de paix et de pardon sont beaucoup plus difficiles à réapprendre une fois qu'elles ont été oubliées. »
4/10/2023 • 5 minutes, 9 seconds
À la Une: inculpé et menacé d'un procès au pénal, Trump contre-attaque
Les images d'un Trump « renfrogné et contrarié » sur le banc des accusés hier devant un tribunal de Manhattan font la Une et les gros titres de l'ensemble de la presse internationale, qui est littéralement abasourdie par « l'incroyable spectacle médiatique » souligne El Pais, « un moment surréaliste dans l'histoire des États-Unis » pour le New York Times, qui a accompagné « la comparution historique de l'ancien président devant la justice », désormais sous le coup de 34 chefs d'inculpation, notamment accusé pour avoir « orchestré des paiements afin d'étouffer 3 affaires embarrassantes avant la présentielle de 2016 ». Et alors « que le juge l'avait mis en garde contre une rhétorique incendiaire », dès son retour en Floride le soir même Donald Trump a lancé la contre-offensive « dénonçant devant ses partisans réunis à Mar-a-Lago une inculpation qu'il a qualifiée « d’insulte à la Nation » tout en fustigeant le procureur, le juge et même leurs familles accusées de « détester Trump », rapporte le Washington Post. Trump retrouve « son rôle favori de victime », commente le New York Times, avec son habituel discours enflammé pour dénoncer « la chasse aux sorcières » orchestrée contre lui par les démocrates, « manière de mobiliser ses supporters alors qu'il est de plus en plus en danger sur le plan juridique ». Si des millions d'Américains ont vu hier « la chute finale de Trump » explique le Guardian, « des millions d'autres ont vu autre chose : le retour du hors la loi Trump, héros d'une Amérique qui aime autant l'ordre que ses criminels prestigieux comme Bonnie and Clyde et Butch Cassidy ».
Une inculpation qui va peser sur la campagne présidentielle américaine
Cette mise en accusation « marque le début d'une nouvelle phase volatile dans la vie de Trump » analyse le New York Times alors qu'un éventuel procès « pourrait se dérouler durant la campagne présidentielle ». Cette procédure juridique « menace ses projets de retour à la Maison Blanche » estime de son côté le Financial Times qui juge « difficile pour Trump de faire campagne tout en se défendant dans un ou plusieurs dossiers criminels ». « Le chaos provoqué par les poursuites judiciaires contre Trump pourrait bénéficier à Joe Biden » veut croire de son côté le New York Times qui estime « cela renforcera les raisons pour lesquelles les électeurs se sont tournés vers le président démocrate en 2020 ». Analyse moins optimiste dans le Guardian où l'ancien conseiller de Bill Clinton Sidney Blumenthal met lui en garde « contre une inculpation qui rend Trump plus fort » et qui pourrait « accélérer la radicalisation des Républicains », avec toujours la menace « d'une insurrection de ses partisans comme le 6 janvier au Capitole ». « Les élus républicains savent que blessé, Trump est vraiment hors de contrôle ».
Malgré les menaces chinoises, la présidente Taïwanaïse va rencontrer McCarthy
En transit actuellement à Los Angeles la présidente taïwanaise entend « défier la pression de la Chine » explique le Washington Post en rencontrant le numéro 3 américain Kevin McCarthy, le patron de la Chambre des représentants afin de mieux affirmer « la souveraineté de Taïwan », l'île nationaliste que Pékin a juré de rattacher à la Chine continentale, par la force s'il le faut. Dans la plus grande discrétion la dirigeante taïwanaise a même « déjà rencontré des sénateurs américains la semaine passée lors de sa précédente escale à New York » révèle de son côté le Wall Street Journal qui rapporte que le ministre de la Défense taïwanais se dit prêt « à une éventuelle action de force de l'armée populaire chinoise » qui a déjà « déployé une 20 taine d'avions et au moins 3 navires ces derniers jours autour de l'île nationaliste ». Tout dépendra « du degré de provocation des activités de la présidente taïwanaise » avertit de son côté le Global Times chinois qui met en garde contre « une sérieuse dégradation des relations sino-américaines ».
Poutine complètement paranoïaque et isolé, selon un ex-officier russe
Le témoignage Gleb Karakulov, ancien responsable de la sécurité du président russe au sein de la garde fédérale, est repris dans une large partie de la presse internationale, où il révèle que « Poutine craint pour sa vie de manière pathologique », une véritable paranoïa, rapporte entre autres La Repubblica « faisant tester en permanence tout son entourage par crainte du Covid », il n'utiliserait pas également de téléphone portable, aurait même renoncé à l'avion pour le train et ferait souvent croire qu'il est à son bureau à Moscou alors « qu'il se trouve dans sa résidence de Sotchi sur les bords de la mer noire où il fait construire un bureau à l'identique ». Poutine vivrait ainsi « isolé et sans contact dans des résidences transformées en bunkers » assure encore Gleb Karakulov qui a fait défection en octobre dernier, a été accusé de désertion, et dit « désormais craindre pour sa vie » rapporte le Times.
4/5/2023 • 5 minutes, 24 seconds
À la Une: la Finlande entre dans l'Otan, véritable défaite stratégique pour Poutine
Oui, Le drapeau finlandais très officiellement hissé cet après-midi au siège de l’Otan, c'est le « symbole fort de l’accueil de la Finlande au sein de l'Alliance » écrit le Washington Post « qui consacre surtout le renforcement de l'Occident face à la guerre en Ukraine » ; avec cette 31ᵉ adhésion, commente encore le Post, « l'Otan porte un coup à Poutine, une défaite stratégique » pour le maître du Kremlin qui a fait du « blocage de l'élargissement de l'Alliance vers l'Est l'une de ses priorités ». Après des décennies de non-alignement militaire, l'invasion russe « a convaincu les dirigeants finlandais et suédois qu'il n'y avait pas de sécurité pour eux en dehors de l'Otan », analyse le New York Times qui y voit également un « revers stratégique majeur » pour le président russe. « Même la machine de propagande russe aura du mal à déformer cette victoire de l'Alliance » s'enthousiasme de son côté le Wall Street Journal pour qui « la Finlande va donner du punch à l'Otan », un « coup de pouce majeur dans la compétition stratégique avec Moscou » en renforçant le flanc nord-est de l'Alliance le long de ses « 1 300 kilomètres de frontières communes avec la Russie ». « De quoi prévenir toute attaque potentielle de la Russie », commente le Washington Post, qui rapporte le courroux du Kremlin, qui voit dans cet élargissement de l'Otan « une atteinte à la sécurité de la Russie », et va renforcer ses troupes à la frontière.
La candidature suédoise toujours bloquée par la Turquie
« Alors que les Suédois devaient adhérer « main dans la main » avec la Finlande, la Turquie bloque la candidature suédoise en affirmant que le pays est devenu un refuge pour les séparatistes kurdes et autres dissidents que le président Erdogan considère comme des terroristes », souligne le New York Times. Avec sans doute de « grosses arrières pensées électorales » analyse le quotidien américain qui note que dirigeant turc est « en pleine bataille pour sa réélection à la mi-mai, et que la campagne contre le séparatisme kurde et le terrorisme est populaire auprès des turcs, même auprès des électeurs d'opposition ». Analyse partagée par Politico Europe qui rapporte « que les spéculations vont bon train au sein de l'Otan sur le fait qu'Erdogan pourrait ainsi approuver la candidature de la Suède après les élections ». Ce qui lèverait également le blocage côté hongrois, et permettrait selon le patron de l'Otan Jens Stoltenberg « une possible adhésion de la Suède avant le sommet de l'Alliance en juillet prochain à Vilnius ».
La guerre en Ukraine au cœur de la visite du président Macron en Chine
Le président français attendu demain à Pékin pour une visite d'État de trois jours durant laquelle « il entend persuader le président Xi Jinping de trouver une voie vers la paix en Ukraine » rapporte le Times de Londres. Avec à ses côtés et en soutien européen, souligne encore le quotidien britannique, la patronne de la Commission européenne Ursula Von der Leyen, avec qui le président français à l'intention de « jouer le rôle du bon flic et Von der Leyen celui du mauvais pour chercher à faire plier Xi Jinping sur l’Ukraine, tout en adoptant une approche « robuste » face à la nouvelle politique étrangère agressive de la Chine ». De quoi laisser sceptique la presse chinoise : comme le South China Morning Post le souligne « loin d'être découragé par l'invasion de l'Ukraine, Xi Jinping maintient son amitié sans limites avec Vladimir Poutine », alors que le Global Times chinois ne voit dans cette visite que « la possibilité que la France et l'Europe renforcent leur autonomie face à l'ingérence des États-Unis et leurs tentatives de semer la discorde ». Scepticisme partagé dans la presse américaine, selon Politico « la Maison blanche ne s'attend à aucune percée sur l'Ukraine lors de cette visite française ».
Une femme et un Afro-Américain s'envoleront vers la lune l'an prochain
La NASA s'ouvre enfin « à la diversité » se félicite le New York Times qui comme de nombreux quotidiens affichent aujourd'hui en Une la photo des quatre astronautes de la prochaine mission Artemis « qui l’an prochain orbiteront autour de la lune pour la 1ʳᵉ fois depuis 53 ans ». « Un demi-siècle qui a vu 24 hommes blancs orbiter ou marcher sur la Lune », voilà qui va changer se réjouit El Pais qui salue la sélection des astronautes américains Christina Hammock Koch et Victor Glover, « 1ʳᵉ femme et 1er afro-américain à viser la lune ». Une première « qui n'est qu'une façon de prendre de l'avance sur la mission lunaire qui suivra dans deux ans », note de côté La Repubblica qui souligne que la Nasa s'est également engagée à envoyer « une 1ʳᵉ femme et un 1er homme noirs marcher sur la lune en 2025 ».
4/4/2023 • 5 minutes, 17 seconds
À la Une: Trump combatif, à la veille de sa comparution historique devant la justice pénale
« Aux États-Unis, tous les regards sont désormais tournés vers New York », écrit le Washington Post, New York où l'ancien président est attendu dès ce lundi soir avant « sa comparution demain devant un tribunal de Manhattan pour y répondre d'accusations criminelles », dans une affaire de pots de vins versés à une actrice porno durant sa campagne présidentielle de 2016. « Quels que soient les détails de l'acte d'accusation et le caractère dramatique de la comparution de Donald Trump », commente encore le Post, « il s'agit d'un moment sans précédent où un ancien président des États-Unis sera inculpé d'un crime ».
« Une inculpation historique » que Donald Trump, à nouveau candidat à sa réélection, « entend bien exploiter », commente le New York Times, « plutôt que de se dérober à l'indignité de se rendre aux autorités cette semaine, comme s'il s'agissait d'une tournée de campagne électorale, Trump a ainsi obligeamment envoyé son calendrier », souligne le quotidien « en informant tout le monde qu'il s'envolerait de Floride lundi, puis se rendrait devant le tribunal mardi pour sa mise en accusation ». Et au cas où cela ne suffirait pas à attirer l'attention, « il prévoit même de faire une déclaration dès son retour en Floride mardi soir. [...] Trump s'épanouit dans l'ombre de son inculpation », car non seulement il creuse l'écart avec son rival Ron DeSantis dans les sondages, mais il remplit également ses caisses de campagne « où les dons affluent depuis son inculpation », note encore le Times. L'ex-président a décidé d'en faire « un grand spectacle », souligne également le Guardian qui rapporte « qu'il aurait ainsi demandé à son équipe d'imprimer sur des tee-shirts la photo d'identité que sera prise de lui demain au tribunal, pour servir de motif de ralliement pour ses partisans ».
Trump joue la victimisation, Biden refuse de commenter
« Un silence délibéré et stratégique », explique le Japan Times, « les stratèges démocrates entendent ainsi rassurer les Américains en se concentrant sur la gouvernance du pays, en montrant à quoi ressemble un leadership fort, stable et efficace ». Alors que Joe Biden n'a pas encore officiellement lancé sa campagne pour 2024, « pas question pour lui d'alimenter les plaintes de Trump et sa mise en cause d'un système judiciaire politiquement "militarisé" », souligne de son côté El Pais qui estime même que « Joe Biden pourrait être le grand bénéficiaire de l'inculpation de son prédécesseur ».
Analyse partagée par le New York Times qui met en avant que « le spectacle orchestré par Trump à New York, l'éloigne en tout cas de toutes les questions majeures du pays, de l'engagement des États-Unis dans un conflit nucléaire avec la Russie, au bras de fer avec la Chine sur la question de Taïwan », ce qui pourrait peser lors du scrutin de 2024.
Un blogueur russe pro-guerre tué dans un attentat à la bombe
L'attaque s'est produite le 2 avril dans un café de Saint-Pétersbourg, faisant une trentaine de blessés et coûtant la vie à Vladlen Tatarskii, Maxime Fomine de son vrai nom, « un célèbre blogueur militaire et un proche du Kremlin », rapporte le Times qui précise que « la police russe a, d'ores et déjà, arrêté une jeune femme suspectée d'avoir apporté la bombe ».
Originaire du Donbass, « Fomine était un faucon parmi les faucons », rapporte de son côté le Soir qui mettait à profit son vaste réseau d'un demi million de followers sur Telegram « pour appeler à la destruction de l'Ukraine, tout en critiquant également l'État-major russe » pas assez va-t'en guerre à ses yeux.
« Un meurtre » dénoncé par Moscou qui accuse l'Ukraine, note le Washington Post alors que Kiev met lui en cause « le terrorisme intérieur russe ». « Cet assassinat serait le deuxième visant une sommité de la mouvance pro-guerre après la mort l'an passé de la fille de l'ultranationaliste Alexandre Douguine », note de son côté le Soir. L'Ukraine avait alors nié être à l'origine de l'attentat.
La droite remporte les élections législatives en Finlande
« Malgré son image de rock star internationale, et avoir réussi à faire entrer la Finlande dans l’Otan, la Première ministre sociale-démocrate Sanna Marin a été éjectée de son poste », dit le Times de Londres, « battue par les conservateurs et les populistes à l'issue d’élections très serrées ». Le chef du centre droit Petteri Orpo, 53 ans, « qui a fait campagne sur la réduction de la dette », va maintenant devoir réunir une coalition gouvernementale « sans exclure la possibilité d'un accord avec l'extrême droite », souligne le Guardian. Cela devrait prendre plusieurs semaines et permettra à Sanna Marin de présider à « l'entrée officielle de la Finlande dans l’Otan demain », une adhésion plébiscitée par tous les partis politiques finlandais.
4/3/2023 • 5 minutes, 3 seconds
À la Une: séisme judiciaire et politique aux États-Unis, après l'inculpation historique de Trump
Cela fait bien sûr les gros titres de la presse américaine, barrant d'ailleurs les Unes du Washington Post et du New York Times avec ces simples mots en lettres capitales « Trump inculpé ». « Pour la première fois dans l'histoire des États-Unis un ancien président est inculpé au pénal » note le New York Times qui insiste « cela vaut la peine de le répéter : pour la première fois un président américain a été inculpé pour un crime ». « Un tabou a été brisé », commente le quotidien New-yorkais, une inculpation « historique » estime également le Washington Post qui souligne que l'ex président « devrait ainsi comparaître dès mardi prochain devant le tribunal », poursuivi donc dans une affaire scabreuse « pour avoir versé 130 000 dollars à une actrice porno afin d'acheter son silence en 2016 » quelques mois seulement avant que Trump gagne la course à la présidentielle. Alors qu'il est poursuivi « dans de multiples affaires gravissimes, entre son rôle dans l'assaut contre le Capitole à la fraude fiscale avérée au sein de son empire », c'est « un simple secret d'alcôve qui va envoyer Trump devant un juge », s’étonne de son côté El Pais. « Hollywood aurait pu le scénariser : la star du porno et le président » ironise le Times de Londres. Pas de quoi se réjouir, estime de son côté le Wall Street Journal qui parle « d'un triste jour pour l'Amérique ». La première inculpation d'un président, s'inquiète-t-il « pourrait ouvrir la boite de Pandore » avec des « conséquences politiques imprévisibles ». Préoccupations partagées par le New York Times qui se demande si le procès de Trump « ne risque pas de déchirer le pays », ou bien au contraire, envoyer un puissant signal de justice aux américains en montrant que « la personne la plus puissante de la planète n'est pas au-dessus de la loi ».
Trump dénonce « une chasse aux sorcières » dans la course à la présidentielle
Quelques minutes seulement après l'annonce de son inculpation « Trump s'est positionné (sans surprise) en victime », très vite suivi par les principaux dirigeants républicains prompts à dénoncer « un abus de pouvoir flagrant », rapporte le Washington Post qui estime que cette inculpation va assurément renforcer « sa position au sein du parti républicain ». « Ce drame replace Trump là où il veut être : au centre de l'attention du public », analyse également le Guardian qui souligne que cette affaire lui a déjà permis « d’augmenter son avance son sur rival le gouverneur de Floride Ron De Santis », et permis également de donner « un coup de fouet à sa collecte de fonds qui aurait fait un bond de 1,5 millions de dollars en 3 jours, au début du mois quand il avait faussement prédit son arrestation imminente ». « Un numéro de martyre qui pourrait bien ne pas fonctionner cette fois » estime de son côté le NewYorker à l’instar du Wall Street Journal qui explique « que si cette inculpation pourrait l'aider dans la course au primaire, elle pourrait ensuite dans son bras de fer avec Biden rebuter d'avantage les électeurs républicains, découragés par toutes les controverses incessantes qui entourent Donald Trump depuis son départ de la Maison Blanche ».
Tollé mondial après l'arrestation d'un journaliste américain en Russie
Condamnation unanime dans la presse mondiale, après l'arrestation hier d'Evan Gershkovich le correspondant en Russie du Wall Street Journal « accusé par Moscou d'espionnage ». « Des accusations ridicules » a dénoncé le quotidien économique américain qui comme la Maison Blanche condamne et s'alarme de « cette première arrestation d'un journaliste américain depuis la guerre froide ». « Après avoir mis au pas les médias russes, le pouvoir s'attaque désormais aux correspondants étrangers », s'inquiète le Frankfurter Allgemeine Zeitung qui dénonce une « affaire hautement politique, avec la volonté de Poutine de se procurer un nouveau moyen de pression contre Washington ». « Il est clair que Moscou se livre ainsi « à une prise d’otages » en arrêtant un journaliste de premier plan qui pourrait être utilisé comme levier dans un éventuel échange de prisonniers », commente également le Guardian. Avec cette mesure « hautement provocatrice » et « sans précédent depuis l'effondrement de l'Union soviétique », « Moscou s'isole encore plus de l'Occident » analyse de son côté le New York Times qui voit s'ouvrir « une ère de confrontation dure et ouverte avec l’ouest », « Poutine vient de fermer toutes les lignes de communication avec l'Occident », juge le quotidien américain.
3/31/2023 • 5 minutes, 7 seconds
À la Une: Pékin menace Taïwan de représailles si sa présidente rencontre Kevin McCarthy
« La présidente de Taïwan a atterri aux États-Unis sous les menaces de la Chine » titre le Wall Street Journal qui souligne que ce que n'est pas tant cette escale new yorkaise qui a déclenché la fureur de Pékin, mais plutôt celle qu'elle effectuera la semaine prochaine, au retour de sa tournée en Amérique latine, à Los Angeles « où elle devrait rencontrer Kevin McCarthy le patron de la Chambre des représentants au Congrès américain ». « Une véritable provocation » pour Pékin qui ne décolère pas « menaçant de sérieuses représailles » si un telle rencontre avait lieu et insistant sur le fait que la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen ferait mieux d'ailleurs « de rester cantonnée dans son hôtel durant son escale en Californie », rapporte de son côté le Times. La presse chinoise nationaliste chinoise n'a pas de mots assez forts ce matin pour dénoncer « une rencontre qui violerait gravement le principe d'une seule Chine » comme l'assure le Global Times « et nuirait à la stabilité dans le détroit de Taïwan ». Des menaces prises très au sérieux par l'administration Biden qui est « en état d'alerte », écrit le Washington Post, la Maison Blanche redoutant « une possible démonstration de force militaire qui égalerait ou dépasserait celle -déjà spectaculaire des missiles tirés au-dessus de Taïwan après la visite de Nancy Pelosi l'été dernier, lorsqu'elle était présidente de la Chambre des représentants ». Une « situation très volatile », analyse encore le Post ; alors que « les États-Unis ont renforcé leur soutien à Taïwan pour dissuader toute invasion chinoise, Pékin de son côté accentue sa pression diplomatique et militaire, alimentant toujours les craintes que le président Xi Jinping n'ordonne une attaque pour reprendre l'île rebelle », s'inquiète de son côté le Times .
La Chine se réjouit bruyamment du défilé des dirigeants européens à Pékin
Alors que le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez entame aujourd'hui une visite à Pékin, le Global Times se réjouit de ces « multiples visites de dirigeants européens » qui assure-t-il « soulignent le rôle de Pékin en tant que promoteur de la paix -notamment en Ukraine contrairement aux États-Unis qui jettent de l'huile sur le feu ». Et le quotidien chinois de souligner toute l'importance de la visite du dirigeant espagnol « dont le pays prendra cette année la présidence tournante de l'Union européenne », visite qui précédera celle du président français, la semaine prochaine, « Emmanuel Macron qui sera accompagné de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ». Un développement des relations entre la Chine et L'UE qui est une « nécessité objective », explique encore le Global Times alors que « que le Covid a durement affecté l'économie mondiale, l'Europe se rend compte que le « découplage » suggéré par les États-Unis a un impact négatif sur l'Europe ».
Les États-Unis vendent une partie du Golfe du Mexique pour des forages pétroliers
« Une énorme partie du Golfe du Mexique, 30 millions d'hectares c'est à dire la taille de l'Italie » se désole le Guardian « va ainsi être vendue aujourd'hui aux enchères pour des forages pétroliers et gaziers ». C’est le « dernier coup porté à la réputation de plus en plus écornée de Joe Biden en matière de gestion de la crise climatique » raille le quotidien britannique, et qui intervient « 2 semaines seulement après le feu vert au très contesté projet Willow de forage dans les terres vierges de l'Alaska ». De quoi désespérer les défenseurs de l'environnement « qui ont de nouveau demandé à Biden de respecter ses engagements de campagne et ses promesses de mettre un terme aux nouveaux forages », souligne de son côté le Washington Post qui prévient que « l’administration Biden prévoit déjà de nouvelles enchères pour des concessions pétrolières dans le Wyoming, le Nouveau Mexique, le Nevada et le Montana ».
L'hospitalisation du Pape pour une infection respiratoire inquiète la presse
Même si le Vatican se veut rassurant, cette nouvelle hospitalisation qui « devrait durer quelques jours » selon La Repubblica soulève d'autant plus d'inquiétudes « que le Pape âgé de 86 ans souffre de problèmes de santé récurrents », souligne le quotidien italien « entre sa grave opération du côlon il y a 2 ans et ses problèmes de marche depuis l'an passé ». Une santé fragile qui relance, dans toute la presse les interrogations sur sa possible « démission », « une possibilité qu'il n'avait pas exclue, avant de se raviser l'an passé » note le New York Times. Pour l'heure son agenda reste « inchangé » insiste de son côté le Corriere della Sera « avec la messe des Rameaux ce dimanche qui précèdera plusieurs célébrations pour la semaine sainte et Pâques ».
3/30/2023 • 5 minutes, 6 seconds
À la Une: malgré la suspension de la réforme judiciaire, la crise politique perdure en Israël
Même si la « pause » annoncée lundi 27 mars par le Premier ministre, Benyamin Netanyahu, « a ramené le calme dans les rues » et permis l'ouverture de négociations entre la majorité et l’opposition, « la crise politique israélienne se poursuit », titre le Guardian, qui met en avant que « le ministre de la Défense limogé refuse apparemment de démissionner », et surtout que « Netanyahu a de nouveau fait des concessions à l'extrême-droite ». « En échange d'un accord visant à étouffer les manifestations nationales, Benyamin Netanyahu aurait ainsi accordé à ses partenaires d'extrême droite la création d'une ''garde nationale'' civile » sous les ordres du redoutable ministre de l'Intérieur, Itamar Ben Gvir. « Une promesse scandaleuse », raille le Haaretz, quotidien de gauche israélien qui dénonce la « création d'une véritable milice » aux mains de l'extrême droite.
Netanyahu a-t-il « toujours le contrôle de sa coalition gouvernementale, et le pouvoir de faire passer un compromis sur la réforme judiciaire ? », s'interroge une grande partie de la presse internationale qui, à l'instar d'El Pais, affiche son pessimisme quant aux négociations qui viennent de s'ouvrir, « alors que les principaux ministres promoteurs de cette réforme judiciaire sont absents des pourparlers ». « Netanyahu cherche juste à gagner du temps », analyse le correspondant du Frankfurter Allgemeine Zeitung, « pour mieux imposer sa réforme à la prochaine session de la Knesset ».
Biden appelle de nouveau Netanyahu à abandonner cette réforme judiciaire
Alors que le président américain Joe Biden « accueille aujourd'hui même à Washington un sommet international pour la défense de la démocratie », la Maison Blanche tente de faire pression sur Israël pour qu'il renonce à cette réforme qui « torpillerait l'indépendance de la justice », souligne le Washington Post. De quoi placer « Joe Biden dans une position délicate », analyse encore le Post, « pris entre les courants croisés de son soutien de longue date à l'État juif, et les critiques qui montent dans le camp démocrate et la communauté juive américaine contre les politiques suivies par Netanyahu et ses alliés extrémistes ».
« On ne peut pas faire confiance à Netanyahu », tranche l'éditorialiste du New York Times qui fustige « un Premier ministre irrationnel, un danger non seulement pour les Israéliens mais aussi pour les valeurs et les intérêts suprêmes des États-Unis ». Les Américains ont enfin compris que si « Benyamin Netanyahu a appuyé sur ''pause'', ses partenaires extrémistes ont, eux, toujours le pied sur l'accélérateur », commente de son côté le Haaretz.
Les défis du nouveau Premier ministre écossais Humza Yousaf
Humza Yousaf prend officiellement ses fonctions ce mercredi 29 mars à la tête de l'Écosse, devenant à 37 ans « le premier leader musulman d'une démocratie d'Europe occidentale », explique le New York Times, et « faisant la fierté de ses grands-parents immigrés pakistanais », rapporte également Le Temps, qui souligne qu'au-delà de ce symbole, « le successeur de Nicola Sturgeon à la tête de l'Écosse entame son mandat dans des conditions difficiles », alors que son parti, le SNP (parti indépendantiste écossais), est « profondément divisé ».
« Sa tâche urgente est de réunifier le parti après les batailles meurtrières de la campagne électorale qui l'ont notamment opposé à sa rivale Kate Forbes », commente également le Guardian. « Une vraie difficulté, alors que cette dernière vient de refuser de faire partie de son gouvernement », note de son côté le quotidien écossais The Scotsman. Autre défi de taille : « raviver le combat pour l'indépendance », mission là aussi très compliquée, alors « 54% des Écossais y sont toujours opposés ». Humza Yousaf espère débloquer la situation en lançant « un grand mouvement civique » pour remobiliser la population en faveur de l'indépendance, souligne encore le quotidien écossais.
Berlin accueille Charles III en grande pompe pour sa première visite à l’étranger
Après l'annulation de la visite en France « dans le chaos des manifestations contre la réforme des retraites », écrit le Suddeutsche Zeitung, « les livres d'histoire rappelleront que c'est en Allemagne que le roi Charles III a effectué sa première visite à l'étranger », se targue le quotidien allemand. Une Allemagne qui va véritablement « dérouler le tapis rouge pour accueillir ses hôtes royaux », note Der Spiegel, qui détaille un défilé devant la Porte de Brandebourg, un dîner d'État au Château de Bellevue, avant un discours du roi jeudi devant le Parlement et une visite ensuite à Hambourg. « Autant d'honneurs pour ouvrir un nouveau chapitre dans les relations germano-britanniques » après le Brexit.
« Charles III veut montrer à ses alliés européens que son royaume a toujours du punch », commente de son côté le Times de Londres, alors que le Telegraph met en avant les origines allemandes de la famille royale britannique et titre « le roi va dîner avec ses cousins allemands ». « Après déjà 40 visites en Allemagne, Charles se sent un peu chez lui », ironise aussi le Suddeutsche Zeitung.
3/29/2023 • 4 minutes, 42 seconds
À la Une: quel avenir pour TikTok aux États-Unis?
« TikTok sur la sellette », titre le Devoir au Canada, alors que pour le Temps Shou Zi Chew,le patron du réseau social « a passé un mauvais moment », cinq heures d’audition, devant les élus américains.
Le Guardian cite le PDG de TikTok : « ByteDance n'est pas un agent de la Chine ni d'aucun autre pays. »
Pas de quoi convaincre les élus américains qui ont justement « bombardé » Shou Zi Chew de questions, observe le Suddeutsche Zeitung qui rappelle les principales interrogations du congrès : « Les données des utilisateurs américains peuvent-elles être consultées par des acteurs en Chine ou s'y écouler ? Le Parti communiste chinois peut-il exercer une influence directe ou indirecte sur l'algorithme utilisé pour d'éventuelles campagnes de désinformation ? »
A priori, les élus américains ont déjà leur petite idée sur la question. Le Temps se fait l’écho du début de l’audition hier et de cette déclaration : « Les Américains ont besoin de la vérité mais TikTok doit être interdit. » Les mots de Cathy McMorris Rodgers, la présidente du Comité sur l’énergie et le commerce de la Chambre des représentants qui « a mis en garde contre la récolte de données des 150 millions d’utilisateurs aux États-Unis ».
Comme le rappelle le PDG de TikTok lui-même, près de la moitié des Américains utilisent l’application quotidiennement.
Le PDG de TikTok sur le grill du congrès américain
Comme le souligne le New York Times : « TikTok a passé des mois à familiariser les décideurs politiques, les journalistes et le personnel de la société civile de Washington avec le "Projet Texas", un plan sans précédent pour mettre les données des utilisateurs américains à l'abri du gouvernement chinois dans une nouvelle filiale gérée par une société de sécurité dirigée par les États-Unis. »
Mais rien à faire, constate le Washington Post qui relaye les propos d’un membre de la commission du congrès : « Nous ne voulons pas de votre projet. »
Et si le quotidien constate la farouche opposition d’élus de tous bords contre TikTok, il précise qu’interdire le réseau social ne sera pas facile : « Toute tentative est susceptible de se heurter à un champ de mines de contestations constitutionnelles et juridiques », constate le Post.
► À écouter aussi : Chronique des médias - TikTok, la mauvaise réputation
« L'administration Biden a même poussé les propriétaires chinois de TikTok à vendre leurs parts », souligne le Times à Londres.
Et c’est là que Shou Zi Chew n’est pas aidé par Pékin, précise le Suddeutsche Zeitung puisque « le ministère chinois du Commerce a annoncé quelques heures avant l'audition à Washington qu'il opposerait son veto à une éventuelle vente de TikTok ».
Les Américains ont aussi quelques craintes pour la santé mentale de leurs ados
Le Guardian résume les risques : « Aujourd'hui, une majorité d'adolescents aux États-Unis disent utiliser TikTok - avec 67% des personnes âgées de 13 à 17 ans qui disent avoir utilisé l'application et 16% de ce groupe d'âge qui disent l'utiliser presque constamment. »
Le problème, souligne le quotidien, c’est qu’on y trouve « des contenus liés à l'automutilation et aux troubles de l'alimentation ». Le journal britannique rappelle aussi que TikTok fait l'objet de poursuites judiciaires concernant des « défis mortels devenus viraux sur l'application »
► À écouter aussi : Les réseaux sociaux, alliés ou ennemis de la démocratie?
Comme le rappelle le Suddeutsche Zeitung : « Jamais une application de réseaux sociaux n'a connu une croissance aussi rapide, jamais une application n'a été aussi populaire auprès des jeunes du monde entier. » Mais surtout, « jamais une application n'avait attiré autant de méfiance ». Et cette méfiance suscitée par TikTok rend son avenir très « incertain », conclut le Washington Post.
Projet de réforme de la justice en Israël
« Face aux manifestations de masse, Netanyahu s’accroche », constate le New York Times qui parle de « crise nationale » alors que le Parlement israélien a approuvé un projet de loi rendant beaucoup plus difficile la destitution d'un Premier ministre.
Le quotidien se fait l’écho des critiques de ce projet de loi qui affirment qu’il « vise à protéger Benyamin Netanyahu, menacé par un procès pour corruption ».
En tout cas, « cela laisse les mains libres au Premier ministre israélien », constate au Brésil la Folha De Sao Polo. Le quotidien relaye les propos de Benyamin Netanyahu qui déclare « vouloir faire passer la réforme judiciaire la semaine prochaine ».
Et pourtant, les opposants sont nombreux. Même au sein de l’exécutif israélien, souligne El Pais. Selon le quotidien espagnol, « le ministre de la Défense, Yoav Gallant, souhaiterait l'arrêt de la réforme. Il s'agirait du premier désengagement ouvert au sein de l'exécutif »,constate le quotidien, et pas des moindres puisque « Yoav Gallant appartient au même parti que Benyamin Netanyahu, le Likoud de droite ».
Mais comme le remarque le New York Times, rien ne semble arrêter le Premier ministre israélien qui l’assure : « Ce n’est pas la fin de la démocratie, mais son renforcement. »
Le quotidien se fait l’écho de la réponse du chef de l’opposition, le centriste Yair lapid : « Nous continuerons à nous battre au Parlement, dans les rues et devant les tribunaux pour un Israël juif, démocratique et fort. »
Et le New York Times constate que semaine après semaine, « les manifestants qui s’opposent à ce projet de réforme de la justice en Israël sont de plus en plus nombreux ».
3/24/2023 • 4 minutes, 55 seconds
À la Une: Xi Jinping et Vladimir Poutine réaffirment leur «front uni» contre l’Occident
Alors que le président chinois a achevé ce matin sa longue visite d'État, 3 jours à Moscou, la presse mondiale fait ses Unes avec ces images des deux dirigeants se serrant chaleureusement la main, ou bien encore trinquant tout sourire. « Alors que la guerre fait rage dans l'Est de l'Ukraine, à des centaines de kilomètres de là, sous les dorures du Kremlin Xi Jinping et Vladimir Poutine ont, eux célébré la « nouvelle ère de leur relation spéciale », écrit le Wall Street Journal, une relation qui « met (surtout) en évidence le défi lancé aux Occidentaux ». « Les deux dirigeants ont tissé des liens contre l'Occident », analyse également le New York Times, qui rapporte comment « dans leur déclaration commune ils ont fustigé les États-Unis accusés « de saper la sécurité internationale pour conserver leur avantage militaire ». « Les chinois ne fournissent pas encore d'armes à la Russie, mais Xi Jinping a en tout cas offert à Poutine un véritable soutien moral et psychologique » en lui manifestant ainsi son plein soutien alors que le président russe est considéré comme un véritable paria par les Occidentaux, commente de son côté le Washington Post. Et « les engagements économiques annoncés par les deux dirigeants montrent bien que la Chine va continuer à faire des affaires normalement avec la Russie afin de contrer les sanctions imposées par les États-Unis et l'Europe », note le New York Times. « Avec Xi Jinping, Poutine a un partenaire qui lui montre qu'il n'est pas seul dans sa vision du monde anti-occidentale », souligne Die Welt, un partenaire qui se soucie également « très peu des décisions de la CPI », note encore le quotidien allemand « Xi Jinping a ainsi invité le président russe à se rendre en Chine cette année ».
Moscou menace Londres contre la fourniture à Kiev d'armes à l'uranium appauvri
Aux côtés de son homologue chinois hier, le président russe a sérieusement « mis en garde la Grande-Bretagne » rapporte le Times, « si elle fournit -comme elle l'a annoncé des munitions perforantes contenant de l'uranium appauvri aux forces ukrainiennes ». La Russie « réagira en conséquence », a averti le président russe « sans donner plus de détails » note de son côté le Guardian « alors qu’il profère souvent des menaces nucléaires, c'est son ministre de la défense Serguei Shoïgou qui s'en est chargé en déclarant « qu'il restait de moins en moins d'étapes avant une collusion nucléaire » potentielle entre la Russie et l'Occident. Moscou dispose également « d'obus de chars à uranium appauvri », note encore le Guardian qui souligne « que la toxicité de ces armes suscite toujours des inquiétudes », et que leur utilisation est d'ailleurs dénoncée par les organisations anti-nucléaires britanniques.
La crise politique en France inquiète sérieusement ses voisins européens
« Mais que va devenir la France ? » dramatise le Suddeutsche Zeitung qui comme l'ensemble de la presse internationale décrit « l'intensification des manifestations en France, les poubelles incendiées, les blocages des périphériques et des raffineries et même les barricades étudiantes dans les universités » rapporte le Guardian alors que « le gouvernement a survécu de justesse à un vote de défiance, certains français redoutent désormais un effondrement du système politique ». Inquiétude partagée par le Frankfurter Allgemeine Zeitung qui met en cause « les forces politiques qui de droite comme de gauche ont tout mis en œuvre pour empêcher un débat constructif sur l'avenir des retraites, mais également la faute du Président Macron qui a lieu de forger une coalition avec des gens raisonnables et la CFDT le syndicat réformateur, s'est avancé comme un véritable autocrate ». « Le crépuscule de Macron a commencé » assène même le Handelsblatt, alors qu'El Pais estime déjà que « l'intervention télévisée du président français ne va guère calmer le jeu », Macron « semble prêt à affronter la crise sans faiblir », commente également le New York Times.
De quoi gâcher la visite du roi Charles III attendu ce dimanche à Paris ?
« La 1ère visite d'État du roi en France va être accueillie par « une bonne vieille grève générale » rapporte le Times qui explique « que les syndicats considèrent ce voyage royal comme une bonne occasion de faire monter la pression ». Voilà qui va « sérieusement perturber la visite », s'affole le quotidien britannique qui met en avant « des blocages, des risques de projectiles ». La police française s'inquiète notamment d'une « possible grande manifestation près du château de Versailles où Charles et Camilla doivent assister à un banquet d’État avec les époux Macron », note encore le Times qui souligne « qu'alors que la France est en pleine ébullition et que les manifestants souhaitent que leur président soit traité comme Louis XVI qui a fini sur l’échafaud, ce dîner à Versailles tombe au plus mauvais moment ».
3/22/2023 • 5 minutes, 8 seconds
À la Une: crise climatique, «dernier avertissement avant l'autoroute de l'enfer»
Avec un nouveau rapport - le 6e sans doute « le plus alarmant » les experts climatiques de l’ONU lancent « un dernier avertissement », souligne le Times « si d'ici à 2030 une action rapide et radicale n'est pas mise en œuvre il sera trop tard pour assurer un avenir vivable » pour la planète. « L'humanité est à la croisée des chemins » titre également le Guardian : « c'est soit l'autoroute de l'enfer soit un avenir durable ». Ces sept prochaines années seront décisives, explique également le Washington Post « alors l'objectif des 1,5 degrés de limitation du réchauffement climatique parait aujourd'hui quasiment dépassé, la planète se dirige vers un réchauffement catastrophique, à moins que les nations ne transforment radicalement leurs économies et n'abandonnent immédiatement les combustibles fossiles ». Car au-delà de ce seuil des 1,5 degrés, explique encore le Post « les scientifiques prévoient des catastrophes climatiques tellement extrêmes que les populations ne pourront plus s'y adapter ». « Les vagues de chaleur, les famines et les maladies infectieuses pourraient alors faire des millions de victimes d'ici la fin du siècle ». Malgré les avertissements lancés depuis maintenant 30 ans par le Giec, « presque personne n'est conscient des conséquences les plus graves du changement climatique », déplore de son côté Die Welt alors que la « bombe à retardement du climat fait tic-tac », a prévenu le patron de l'Onu Antonio Guterres qui estime néanmoins « qu’il est encore temps de la désamorcer ».
Le rapport du GIEC présente « un guide de survie pour l'humanité »
« La fin du monde n'est pas encore imminente », rassure le Suddeutsche Zeitung, « il reste une dernière chance pour changer de cap », explique également le New York Times « mais il faudrait pour cela que les pays industrialisés s'unissent immédiatement pour réduire de moitié les gaz à effets de serre d'ici 2030 et cesser d'ajouter du dioxyde de carbone dans l'atmosphère d'ici au début des années 2050 ». « Si ces 2 mesures étaient prises le monde aurait alors 50 % de chance de limiter le réchauffement à 1,5 degré », insistent les scientifiques qui mettent en garde « contre des retards, ne seraient ce que de quelques années qui rendraient cet objectif irréalisable avec pour conséquence un réchauffement catastrophique et mortel ». En espérant que ce rapport fasse enfin bouger les grandes nations avant la COP de Dubaï en décembre prochain, souligne le Wall Street Journal qui pointe du doigt « les 2 plus grands pollueurs de la planète que sont la Chine et les États-Unis qui continuent de s'appuyer les combustibles fossiles, avec la construction accélérée de centrales électriques au charbon pour la Chine, et le lancement d'un forage pétrolier géant en Alaska pour les États-Unis ».
Scepticisme des Occidentaux face au plan de paix chinois pour l'Ukraine
Xi Jinping est arrivé hier à Moscou « pour mettre en scène son nouveau rôle de médiateur international avec Poutine » titre El Pais dont le correspondant à Moscou rapporte « que le plan de paix chinois en 12 points pour trouver « une solution politique à la crise » a été évoqué dès hier soir par les deux dirigeants et salué d'ailleurs le président russe. « Un plan qui reste encore très flou » commente le Guardian « et n’aborde pas des détails essentiels comme le retrait des forces russes » comme le réclament avec force les autorités ukrainiennes. Ce plan laisse sceptiques les occidentaux, souligne également Die Welt « alors que les États-Unis appellent le monde à ne pas être dupe » face à la tactique de la Russie qui soutenue par la Chine cherche « à geler le conflit selon ses propres conditions ». « Difficile pour la Chine de s'imposer comme un intermédiaire honnête étant donné son soutien bruyant à la Russie », raille de son côté le Wall Street Journal et ce alors même « que Moscou et Kiev se préparent à de grandes offensives de printemps ». Face à un conflit qui s'enlise « il serait intéressant de voir ce que propose vraiment le président chinois » estime en revanche le quotidien slovène Dnevnik qui salue « cette 1ère tentative d'accord de paix » en faisant remarquer « l’inaction en la matière des pays occidentaux ».
La Finlande décroche (encore) la timbale du bonheur
« La Finlande est le pays le plus heureux au monde pour la 6e année consécutive » rapporte Die Welt « et ce malgré les inquiétudes sécuritaires suscitées par la guerre d'agression de leur voisin russe » souligne encore le quotidien allemand. Selon cet indice annuel parrainé par les Nations Unies, « les 5 millions et demi de finlandais jouiraient des bienfaits de leur état providence, de plus de temps libre et de vacances, dans un pays qui plus est très sécurisé ». « Parmi les 10 pays les plus heureux, pas moins de 8 pays européens » note de son côté le Daily Mail même si la Grande-Bretagne ne se classe elle que 19e mais devant la France 21e . En bas du classement de ces 137 pays « l'Afghanistan et le Liban marqués par la guerre restent les 2 pays les plus malheureux de l'enquête », souligne le quotidien britannique .
3/21/2023 • 4 minutes, 51 seconds
À la Une: la visite de Xi Jinping en Russie, véritable bouffée d'oxygène pour Vladimir Poutine
Cette visite de trois jours du président chinois à Moscou va assurément « booster le moral du président russe » estime le Washington Post qui explique « qu'elle constitue un véritable coup de pouce symbolique alors que l'invasion de l'Ukraine est au point mort, et que la réputation du maître du Kremlin vient d'être retenue par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre ». « Isolée, rejetée par l'Occident », la Russie de Poutine peut ainsi montrer qu'elle « conserve un ami puissant », souligne encore le quotidien américain.
Et sa visite surprise hier à Marioupol dans le Donbass occupé n'est sans doute pas une coïncidence, analyse de son côté le New York Times qui « y voit une réponse en forme de provocation après le mandat d'arrêt de la CPI », mais également « la volonté de Poutine de montrer à son homologue chinois qu'il reste un partenaire puissant et fort ». « C'est une démonstration de puissance en direction de Pékin avant la visite de Xi Jinping » commente également le Suddeutsche Zeitung sur le mode « regardez j'ai tout sous contrôle », un véritable « acte de propagande » souligne encore le quotidien allemand pour tenter d'effacer le fait « qu'il soit resté de longs mois terré dans son bunker au Kremlin », et ce alors même que le président Biden s'est lui rendu à Kiev, « Poutine devait faire quelque chose pour ne pas apparaître comme un lâche ».
Russie-Chine, une amitié « sans limite » mais qui reste ambiguë
Même s'il y a entre eux « des vibrations personnelles » comme l'avait fait valoir Poutine il y a quelques années, « les deux présidents ont une relation complexe » analyse le correspondant à Moscou du quotidien belge Le Soir qui souligne « que tout en soutenant Moscou, Xi Jinping s'est bien gardé de passer outre les sanctions imposées par le camp occidental, et qu'il montre même quelques signes d'impatience face au conflit ukrainien qui se prolonge ». S'il joue la carte d'une « neutralité pro-russe », le président chinois met avant tout sur la prudence », commente encore Le Soir alors que son côté le Times de Londres assure « que la seule mission de Xi Jinping à Moscou est de s'assurer que la Russie ne perd pas la guerre », « car Pékin craint qu'une défaite humiliante en Ukraine qui conduirait à la chute de Poutine ne pousse Washington à tourner toute son attention contre la Chine ». Analyse partagée par The Observer pour qui « Xi Jinping utilise même son alliance avec la Russie pour affaiblir et contrecarrer les États-Unis, tout en divisant également l'Europe et l'Otan ». Le président chinois n'a qu'une ambition « s'assurer que la guerre en Ukraine n'aura qu'un seul vainqueur : lui-même » raille encore le Times.
L'Irak dans le chaos, vingt ans après l'invasion américaine
Et la presse n'est pas tendre avec « la guerre de George W. Bush », qui a fait perdre aux Etats-Unis « toute leur autorité morale », cingle le Suddeutsche Zeitung qui fustige « une guerre d'agression américaine contraire au droit international et basé sur des mensonges car le régime de Saddam Hussein ne possédait pas d'armes de destruction massive ». Une invasion qui a entraîné « la mort de centaines de milliers de civils irakiens, des décennies de guerre civile et la montée en puissance du groupe Etat islamique », dénonce de son côté The Observer, à l'instar du Washington Post qui n'a pas de mots assez durs pour condamner « une guerre motivée par l'orgueil démesuré de l'administration Bush et la soif de vengeance post 11 septembre ». « Les Etats Unis ont brisé l'Irak » laissant 20 ans plus tard, une population irakienne « avec des traumatismes quotidiens » ces enfants de la guerre qui ont grandi avec des « cicatrices qui ne guériront pas » souligne le New York Times. « Le nouvel Irak que nous promettait les Etats-Unis, n'a pas apporté de Starbucks et de start-ups, mais des voitures piégées, Al Qaeda et l'Etat islamique », dénonce le poète irakien Sinan Antoon dans le Guardian.
Trump appelle ses partisans à manifester pour empêcher son arrestation
L'ex-président américain a lancé ce week-end un appel à protester sur son réseau social Truth Social pour empêcher son arrestation « prévue selon lui ce mardi », et laissant craindre aux démocrates des « risques de nouvelles violences semblables à celles de l'émeute du Capitole », rapporte le Wall Street Journal. « Donald Trump panique à l'idée d'être inculpé dans l'affaire Stormy Daniels, cette star du porno qu'il aurait payée en échange de son silence à la veille de sa victoire à la Maison Blanche en 2016 », explique de son côté le Guardian. De nouveau candidat, Trump « tenterait surtout de mobiliser sa base », en dénonçant « une chasse aux sorcières » politique », « un coup de pouce potentiel à sa campagne présidentielle de 2024 », commente encore le quotidien britannique.
3/20/2023 • 4 minutes, 50 seconds
À la Une: la presse mondiale fustige le passage en force de Macron, «président affaibli et isolé»
La presse internationale n'est absolument pas tendre avec le président français, après son passage en force sur la réforme des retraites « qui risque bien de mettre le feu aux poudres », s'inquiète le quotidien suisse Le Temps. « C'est une déclaration d'impuissance », estime El Pais, « un échec », pour le Financial Times, « une humiliante reculade », raille le Times de Londres qui va renforcer « les tensions politiques autour d'une réforme qui a déjà provoqué des semaines de grèves et de manifestations ».
En contournant le Parlement, « Macron a agi avec le genre de mépris et d'indifférence dont il est parfois accusé », estime également le New York Times qui décrit « un président affaibli et isolé », certains députés de son propre parti avouent même en off « que ce passage en force est le signe que l'ancien banquier d'affaires a perdu le contact avec les Français », rapporte de son côté le correspondant du Wall Street Journal.
« Un président déconnecté et isolé », analyse également Die Zeit, le magazine allemand très sévère, qui met en avant qu'en zappant le Parlement, « Emmanuel Macron a renforcé l'impression qu'il n'est pas intéressé par le consensus et le compromis », signe « d'une République bloquée » souligne encore Die Zeit, alors « que son deuxième mandat ne fait que commencer ».
Un quinquennat plombé par la crise politique et la colère sociale ?
« Si Emmanuel Macron avait voulu relancer les manifestations et les grèves, il ne s'y serait pas pris autrement », assène Le Soir, qui décrit le chaos qui a régné des jeudi soir dans plusieurs villes françaises et notamment à Paris. « Un pays en ébullition, où plus des trois quarts de la population est toujours opposés au relèvement de l'âge de la retraite à 64 ans », note de son côté Le Temps, qui souligne qu'au-delà de la colère de la rue, sur le front politique, la « crise institutionnelle n'est peut-être également qu'à ses débuts ».
Le moment est rude pour l'exécutif avec possiblement trois motions de censure au Parlement et la menace d'une possible « dissolution agitée par le président si l'une d'entre elles aboutit », même si ce n'est pas le plus probable, ajoute le quotidien suisse. « De quoi faire tomber le gouvernement », dit le Washington Post, pour qui « cette crise politique interroge surtout sur la capacité du président Macron à diriger le pays pendant les quatre années qu'il lui reste encore au pouvoir ».
Analyse et inquiétude partagée par le Financial Times, pour qui « cet échec sur la réforme des retraites soulève des questions sur sa capacité à obtenir le soutien des autres partis pour les nouvelles réformes qu'il a promises de l'immigration à la lutte contre le changement climatique ». La suite du quinquennat risque d'être « très compliquée », il serait d'ailleurs peut-être temps que « Berlin s'en préoccupe », commente Die Zeit.
La Pologne et la Slovaquie vont livrer des avions de combat à l'Ukraine
La Slovaquie a emboîté le pas à la Pologne ce vendredi matin, qui avait créé la veille l'événement en devenant « le premier pays de l'Otan à annoncer la livraison d'avions de combat à l'Ukraine », marquant ainsi, dit le Guardian, « une étape importante dans le soutien militaire à Kiev avant une contre-offensive attendue ». « Des avions de chasse réclamés depuis le début de la guerre par Kiev », souligne de son côté le Frankfurter Allgemeine Zeitung, mais dont les demandes « avaient buté sur la résistance des alliés, craignant que la livraison d'avions à l'Ukraine ne soit perçue par Moscou comme une participation directe à la guerre ».
Les États-Unis ont finalement « donné leur feu vert », permettant ainsi la livraison dans les tout prochains jours de « quatre MiG-29 de l'ère soviétique » par la Pologne, alors que Bratislava en promet également 13 de son côté, note encore le quotidien allemand. Et la question se pose désormais de « possibles livraisons d'autres pays de l'Otan », souligne le New York Times, qui rapporte qu'en tout cas, Washington maintient « son refus de livrer des F16 pourtant tant convoités par les Ukrainiens » qui estiment « que seuls les avions américains pourraient faire la différence ».
Un refus tout net de Washington qui met en avant « qu'il faudrait trop de temps pour former les pilotes ukrainiens sur F16 », les États-Unis pointent également « un vrai risque comme tenu de la supériorité aérienne de la Russie », note encore le quotidien américain.
3/17/2023 • 4 minutes, 47 seconds
À la Une: vives tensions entre Washington et Moscou après l'abattage d'un drone américain
« La situation reste extrêmement tendue » explique le Washington Post, deux jours après la perte de ce drone de surveillance américain en mer noire. Le téléphone a en tout cas chauffé ces dernières heures entre les ministres de la Défense et chefs d'état-major russes et américains, rapporte le New York Times « après ce premier affrontement direct -depuis le début de la guerre entre les forces russes et américaines ».
« Qui joue avec le feu », s'alarme le Suddeutsche Zeitung, qui pointe l'absolu danger « de ce premier face-à-face entre les deux puissances nucléaires » qui a alimenté, « les craintes que le monde soit plus proche que jamais d'une conflagration ».
« Un scénario cauchemardesque » estime également le Times, « une escalade aux conséquences imprévisibles » que les deux puissances ont toutefois tenté de dégonfler très vite. Même si les deux parties se rejettent toujours la faute, les États-Unis ont estimé « que cet incident était sans doute ''involontaire'' de la part de la Russie », note le Guardian, alors que de son côté, Moscou « tout en dénonçant des relations ''lamentables'' » avec Washington, a indiqué « ne pas vouloir de confrontation avec les États-Unis ». Un « mécanisme de désescalade bien rodé », analyse le quotidien britannique qui met néanmoins en garde contre « le risque de l'incident de trop » qui pourrait bien enrayer ce mécanisme et conduire à des « scénarios incontrôlables ».
Le spectre d'un conflit sur la mer Noire ?
Alors que les Russes semblent remettre en question « l'espace aérien international au-dessus de la mer Noire que Moscou considère comme son territoire », explique Die Welt, la Russie « tente de tester les frontières au-dessus de la mer Noire en harcelant les avions occidentaux pour intimider les Alliés », commente le Suddeutsche Zeitung. Dans les airs, mais également sur la mer, alors que « Poutine considère également l'espace maritime comme son arrière-cour », souligne le Temps qui note qu'il a déployé en mer Noire un nombre impressionnant de « bâtiments de guerre et de sous-marins ».
Voilà qui fait de la mer Noire « une zone désormais extrêmement militarisée » face aux forces de l'Otan qui y ont également déployé leurs navires de guerre. De quoi alimenter « le spectre d'un conflit » redoute le Times, une situation hautement « inflammable » s'inquiète pareillement le Soir.
Les turbulences bancaires gagnent l'Europe, avec la crise de Credit Suisse
« Après s'être bruyamment réjouis que leur stricte réglementation bancaire les protégeait du fiasco des banques américaines, les Européens déchantent, alors que la célèbre banque Credit Suisse, la deuxième du pays a sombré dans la crise la plus grave de ses 166 ans d'existence », raille le Wall Street Journal, qui estime « qu'une semaine après le crash de la Silicon Valley Bank, les difficultés de Credit Suisse sont sans doute un nouvel avertissement de la crise financière à venir ».
« Il n'y a pas de lien entre la banque californienne et la banque suisse » note de son côté le Washington Post, « mais en pleines tensions sur les marchés, Credit Suisse pourrait bien être la prochaine victime, car tout le monde la considère comme étant déjà très faible ». La banque vient en tout cas d'annoncer « un emprunt de 50 milliards de dollars pour se tenter de se restructurer », commente encore le Post, « dernière bouée de sauvetage » pour contrer une faillite qui, vue la taille de la banque « too big to fail », « ébranlerait les marchés financiers mondiaux ».
Paris envahit par les poubelles, en plein bras de fer sur les retraites
« C'est l'odeur de la colère », titre le New York Times qui affiche en Une une pile impressionnante de sacs-poubelles au pied de la Tour Eiffel. Même les « berges de la Seine sont longées de tas d'ordures », se désole le quotidien américain à l'instar d'El Pais qui publie d'ailleurs la même photo et rapporte « que les Parisiens s'inquiètent désormais de la prolifération des rats » au milieu de ces « 7 000 tonnes d'ordures non ramassées ». « C'est dégoutant » dit le Guardian, « ça pue » titre Politico Europe, après plus d'une semaine de grève des éboueurs.
Le Times explique que les touristes se « détournent des attractions pour photographier les tas de déchets ». « De quoi inquiéter à un an des Jeux olympiques », souligne encore le New York Times qui, comme l'ensemble de la presse, n'est guère optimiste sur la suite des événements « avec des syndicats qui pourraient poursuivre la grève, même si la réforme est votée ». « Même si la majorité pense qu'elle sera approuvée, deux Français sur trois s'opposent toujours à la réforme qui porterait l’âge de la retraite à 64 ans » note de son côté El Pais.
3/16/2023 • 5 minutes, 3 seconds
À la Une: la CPI va lancer ses premiers mandats d'arrêt contre la Russie pour crimes de guerre
« C'est imminent », assure même le New York Times qui révèle l'information reprise ce 14 mars dans une grande partie de la presse internationale. Selon le quotidien américain, « la CPI [Cour pénale internationale, NDLR] va ainsi ouvrir deux dossiers de crimes de guerre liés à l'invasion russe de l'Ukraine et demander des mandats d'arrêt à l'encontre de plusieurs personnes ». Le New York Times, qui cite des responsables actuels de la Cour pénale, précise que ces mandats d'arrêt concernent « plusieurs Russes jugés responsables de l'enlèvement massif d'enfants ukrainiens, et du ciblage délibéré des infrastructures civiles ukrainiennes ».
Un an après le lancement des premières enquêtes, le procureur général de la CPI, le Britannique Karim Khan, « va demander aux juges d'approuver ces mandats d'arrêt sur les bases des preuves recueillies en Ukraine », note de son côté le Guardian, qui souligne que Karim Khan s'est « lui-même rendu à trois reprises dans le pays pour visiter des sites, notamment à Boutcha où des crimes de guerre auraient été commis ».
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« Certains diplomates estiment même possible que le président russe Vladimir Poutine soit inculpé, car la Cour ne reconnaît pas l'immunité à un chef d'État en cas de crimes de guerre, crimes contre l'humanité ou génocide », ajoute le New York Times qui souligne néanmoins « que la probabilité d'un procès reste faible étant donné que la Russie ne livrera sans doute pas les suspects à la justice internationale. »
Xi Jinping à Moscou la semaine prochaine pour jouer les « faiseurs de paix »
Dans la foulée de sa visite à Moscou la semaine prochaine, le président chinois « envisage même de s'entretenir par vidéo avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky », assure le Wall Street Journal. Une première depuis le début de la guerre, « si cette conversation directe a bien lieu », commente le quotidien américain, « elle marquerait en tout cas une étape importante dans les efforts de Pékin pour jouer les pacificateurs en Ukraine, des efforts qui ont été jusqu'à présent accueillis avec scepticisme en Europe ».
Fort d'un troisième mandat à la tête du pays, « Xi Jinping cherche ainsi à dominer la scène internationale », analyse de son côté le Guardian « pour offrir une alternative à la domination du modèle américain ». Un nouvel essor de la diplomatie chinoise « qui s'est déjà illustré la semaine passée par la percée diplomatique surprise entre l'Arabie saoudite et l'Iran », souligne de son côté le Suddeutsche Zeitung.
Biden indigne les écologistes en approuvant un forage pétrolier géant en Alaska
Un virage « radical » de Biden, commente le New York Times, en totale contradiction avec ses promesses écologiques : « Le candidat Biden avait juré aux électeurs inquiets du réchauffement climatique qu'il n'y aurait plus de forages sur les terres fédérales, un point c'est tout ! Et hier, le président Biden a approuvé un énorme plan de huit milliards de dollars visant à extraire 600 millions de barils de pétrole des terres vierges de l'Alaska. » Mais voilà, explique encore le quotidien américain, « la crise énergétique mondiale et la pression des législateurs de l'Alaska à la veille d'une année électorale n'ont finalement laissé que peu de choix à Biden ».
« Le projet de forage Willow va générer des emplois et des revenus pour l'Alaska », note également le Wall Street Journal, « et cela a emporté la conviction de Biden malgré l'opposition des défenseurs de l'environnement qui dénoncent le projet comme étant "une véritable bombe à carbone" ».
« C'est une carafe d'eau froide dans la lutte contre le réchauffement climatique », s'indigne également le correspondant d'El Pais qui met en avant « la contamination de l'une des dernières zones vierges des États-Unis » avec des effets « dévastateurs pour les populations autochtones la faune et le climat ». « L'augmentation de l'extraction du pétrole en Alaska a déjà affecté les populations de caribous que plusieurs communautés de la région chassent pour leur subsistance », souligne de son côté le Guardian.
En Écosse, les velléités d’indépendance en forte baisse
Un mois après la démission surprise de la Première ministre Nicola Sturgeon, et alors que les indépendantistes écossais votent depuis le 13 mars pour lui trouver un successeur, un nouveau sondage indique « que le soutien à l'indépendance a chuté à seulement 39% contre 47% qui souhaitent continuer à faire partie de l'Union », rapporte le quotidien écossais The Scotsman. Des velléités d'indépendance en berne, et des électeurs du SNP [le parti indépendantiste, NDLR] qui sont « meurtris, déconcertés et peut-être même déjà morts », commente de son côté le Times de Londres pour qui les trois candidats au remplacement de Sturgeon n'enthousiasment personne avec leurs « querelles intestines ». Toujours selon le même sondage, « les trois candidats sont considérés comme de mauvais dirigeants potentiels pour l'Écosse ». Les résultats du vote écossais sont attendus le 27 mars prochain.
3/14/2023 • 5 minutes, 11 seconds
À la Une: la faillite de la Silicon Valley Bank ravive les craintes d’une crise financière mondiale
Le naufrage de cette banque californienne spécialisée dans le financement des start-up technologiques a fait souffler « un vent de panique » tout ce week-end sur les marchés et provoqué des « réunions de crise » de Londres à Washington en passant par New Dehli, rapporte le Frankfurter Allgemeine Zeitung, en réveillant « le souvenir de la grande crise financière de 2008 après le crash de la Lehman Brothers ». C'est en tout cas « le plus grand effondrement bancaire depuis la crise financière », note encore le quotidien allemand. « Ce nouveau krach bancaire américain a ébranlé les entreprises indiennes en phase de démarrage », souligne de son côté l'Indian Express. Alors que le Times évoque pareillement « les menaces pour les jeunes entreprises technologiques britanniques ».
Face au risque d'effet domino dans tout le secteur, les autorités de régulation américaines ont dû « frapper fort », le 12 mars au soir, en annonçant des mesures d'urgence « pour apaiser les craintes que les déposants ne retirent leur argent », explique le Wall Street Journal, « en garantissant notamment le retrait possible dès ce lundi de l'intégralité des dépôts de la Silicon Valley Bank. [...] Des mesures extraordinaires, qui devraient suffire à mettre fin à la panique des déposants », estime l'ex-patron de la Fed, toujours dans le quotidien américain. « Cette intervention spectaculaire reflète la peur qui s'est répandue dans le secteur bancaire après l'effondrement de la SVB », commente de son côté le Washington Post qui souligne que le président Biden s'est d'ailleurs « exprimé ce lundi pour rassurer les Américains sur le système bancaire ».
Un système bancaire qui montre de sérieux signes de faiblesse
« Ce deuxième sauvetage du système bancaire en 15 ans est un signal d'alarme », estime Die Welt qui met en cause « la hausse des taux d'intérêts » aux États-Unis comme en Europe « qui augmentent le fardeau de la dette des emprunteurs et donc la possibilité de défaut ».
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« Le retournement des taux d'intérêts est certes avantageux pour les banques mais recèle également des risques élevés », analyse le Suddeutsche Zeitung. Alors que le Wall Street Journal voit dans le naufrage de la Silicon Valley Bank « la facture à payer pour des années d'erreurs monétaires et réglementaires, alors que les fonctionnaires de Joe Biden avaient affirmé que l'économie était florissante et qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter. [...] La facture de la mauvaise politique arrive à échéance », tonne le quotidien économique américain.
Aukus : Biden rencontre ses homologues britannique et australien
Une réunion stratégique majeure du groupe Aukus, « l'alliance sécuritaire entre les trois pays », dans une base navale de San Diego ce 13 mars servira de cadre à « un accord sur les sous-marins nucléaires australiens », explique le Guardian. Ces fameux sous-marins avaient été à l'origine d'une véritable crise diplomatique il y a 18 mois avec la France, et Canberra « construira finalement en partenariat avec Londres et Washington. [...] Alors que la menace croissante de la Chine suscite de vives inquiétudes, l'Australie devrait annoncer l'acquisition de huit sous-marins à propulsion nucléaire basés sur des modèles britanniques », souligne encore le Guardian. De quoi faire enrager la Chine qui dénonce déjà « une violation du traité de non-prolifération nucléaire ». Alors que l'Australie n'est pas une puissance nucléaire, « le groupe Aukus affirme en tout cas que les réacteurs fournis seront soudés, blindés et scellés », précise le quotidien britannique. De son côté, la marine australienne « vient de lancer le recrutement de 20 000 travailleurs supplémentaires pour construire cette nouvelle flotte nucléaire », rapporte The Age, le quotidien australien qui prévoit au moins « 30 ans de travaux » avant que ces sous-marins soient mis à l'eau.
La BBC ébranlée, accusée de partialité après l'affaire Gary Lineker
Après un week-end entier de polémique, la BBC a réintégré, ce lundi 13 mars, Gary Lineker, le présentateur sportif vedette de la « Beeb » qui avait été suspendu vendredi dernier suite à un de ses tweets critiquant férocement le projet du gouvernement sur l'immigration. Une éviction qui a suscité un tollé dans tout le Royaume, « où des personnalités du monde des médias, du sport et de la politique ont pris la parole pour le défendre et dénoncer la censure de la BBC », rapporte le Guardian.
« Un bras de fer entre Lineker et la BBC qui a déclenché un débat national sur la liberté d’expression », souligne le New York Times qui estime que la controverse « met en péril la réputation de neutralité et d'indépendance de la BBC ». D'autant plus, souligne de son côté Die Welt « que le directeur général et le président du conseil de surveillance de la Beeb sont également membres des conservateurs ». « L'affaire Lineker est donc loin d'être terminée pour la BBC », estime encore le New York Times.
3/13/2023 • 4 minutes, 57 seconds
À la Une: le sacre de Xi Jinping qui décroche un 3e mandat historique à la tête de la Chine
« Encore 5 ans pour Xi Jinping », titre laconiquement le Suddeutsche Zeitung. Après déjà 10 ans de pouvoir, « Xi Jinping s'est hissé ce vendredi au sommet du panthéon des dirigeants chinois comme prévu, c'est-à-dire sans incident », ironise de son côté le correspondant d'El Pais qui décrit un couronnement soigneusement chorégraphié, et sans surprise « avec un vote à l'unanimité : 2 952 votes pour, zéro contre, zéro abstention » ; après « s'être installé en octobre la tête du parti communiste, le dirigeant chinois cimente ainsi son contrôle absolu sur le pays », commente le quotidien espagnol. « Du jamais vu », souligne également le correspondant à Pékin du Guardian qui explique « qu'après avoir aboli la limitation du nombre de mandats présidentiels en 2018 », Xi Jinping va ainsi devenir « le chef d'État de la Chine moderne ayant exercé le plus longtemps ses fonctions » et qu'il « régnera au-delà de ses 70 ans, voire plus si aucun adverse n'émerge ». « Un mandat extrêmement fort pour les cinq prochaines années », et « qui pourrait durer » - estime également le South China Morning Post qui note « que Xi Jinping n'a pas indiqué combien de mandats supplémentaires, il comptait effectuer ».
Un pouvoir absolu qui inquiète au plus haut point les États-Unis
En pleine dégradation des relations bilatérales entre la Chine et les États-Unis, « Xi Jinping prépare la Chine à une ère de rivalité entre superpuissances », assure le New York Times qui rapporte que lors d'une réunion avec les chefs d'entreprises cette semaine, « le président chinois a critiqué sans ménagement « l’endiguement, l'encerclement et la répression de la Chine par les États-Unis ». « Xi Jinping cherche à se réaffirmer en tant qu'homme d'État mondial et à naviguer dans une rivalité de plus en plus fracturée avec les États-Unis », estime également le Wall Street Journal qui redoute que ces tensions ne se renforcent, « alors que Washington et ses alliés vont maintenir la pression pour que Pékin n'arme pas la Russie dans sa guerre en Ukraine, pression également pour contrer les menaces chinoises contre la souveraineté de Taïwan ». « Plus encore que la relance de l'économie chinoise, la tension entre la Chine et les États-Unis reste le plus grand défi de Xi Jinping pour son 3ᵉ mandat », commente également le South China Morning Post, le journal de Hong Kong qui ne cache pas lui aussi son inquiétude « sur la détérioration de situation dans le détroit de Taïwan », l'île nationaliste que Pékin a promis de réintégrer à son territoire.
Le sommet de la « réconciliation » entre la France et le Royaume-Uni
Premier sommet franco-britannique à Paris ce vendredi après « 5 ans de brouilles liées au Brexit », explique le Guardian « Rishi Sunak et Emmanuel Macron entendent écrire le renouveau d'une belle relation » entre les deux pays et cela passera -côté britannique « par la recherche d’un accord sur l'immigration illégale ». C'est en tout cas ce que le 1er ministre britannique s'en vient principalement chercher à Paris, note le quotidien britannique, alors que Londres vient de renforcer sa législation « Rishi Sunak souhaite que la France l'aide à endiguer les traversées de la Manche par les migrants ». Et le gouvernement britannique est prêt « à mettre 200 millions de livres sterling -plus de 226 millions d'euros- pour que Paris investisse dans la police, la sécurité et les renseignements afin de résoudre cette crise migratoire », révèle le Times, qui comme le Guardian doute en revanche très fortement que Paris « accepte de reprendre les migrants illégaux expulsés du Royaume-Uni ». « L'année dernière, plus de 45 000 personnes ont ainsi traversé la Manche », souligne encore le Times, « un chiffre qui pourrait atteindre plus de 80 000 cette année ».
Trump va publier sa correspondance avec Kim Yong-un
Après le livre des photos de sa présidence l'an passé, Donald Trump va cette fois publier « un recueil de 150 lettres privées que lui ont adressées des personnalités politiques ou du show biz ces 40 dernières années », rapporte The Independent. « De la famille royale britannique à la star du petit écran Oprah Winfrey en passant par Hillary Clinton et même Kim Yong-un » ; le leader nord-coréen dont les lettres « posent un sérieux problème », souligne le quotidien « puisqu'elles font partie de ces documents classifiés que Trump a emportés illégalement à Mar-a Lago sa résidence en Floride ». Sortie du livre intitulé « Lettres à Trump » le 25 avril prochain, pour la modique somme de 99 dollars, 400 dollars pour un exemplaire signé.
3/10/2023 • 5 minutes, 3 seconds
À la Une: l'Ukraine dément toute implication dans le sabotage des gazoducs Nord Stream
Très fermes démentis des autorités ukrainiennes alors que les révélations en début de semaine du New York Times et du magazine allemand Die Zeit continuent aujourd'hui encore d'alimenter les spéculations dans la presse internationale. « Une vaste agitation, et pourtant si peu de certitudes », écrit le Suddeutsche Zeitung , mais « que s'est-il donc passé en mer baltique il y a 6 mois ? », « le saura-t-on un jour ? » s'interrogent pareillement La Repubblica et le Frankfurter Allgemeine Zeitung qui comme l'ensemble de la presse rapportent comment le New York Times « citant des informations recueillies par le renseignement américain », impute « à un groupe pro-ukrainien » l'attaque conduite en septembre dernier contre les deux pipelines Nord Stream en mer Baltique ; « une attaque effrontée », affirme le quotidien américain, « menée par un groupe de saboteurs ukrainiens, mais qui pourrait avoir agi sans lien avec le président Zelensky ». Une thèse confirmée par le magazine Die Zeit et des chaînes de télé allemandes, rapporte de son côté Le Temps qui souligne que ces médias « citent des sources proches de l'enquête allemande » qui évoquent l'existence d'un bateau « loué par une entreprise polonaise appartenant à des Ukrainiens qui auraient pris la mer le 6 septembre dernier du port allemand de Rostock avec à son bord six personnes dont deux plongeurs ». Le bateau, depuis retrouvé, « montrerait des traces d'explosifs ».
La piste ukrainienne à prendre avec prudence
C'est le sentiment qui domine dans la presse, après les démentis de Kiev, le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius « appelle à la prudence », rapporte le Guardian, mettant en garde « contre des conclusions hâtives » et soulignant « la possibilité que cette opération de sabotage ait pu être conduite sous faux drapeaux pour accuser l'Ukraine ». Sentiment partagé par de nombreux analystes dans la presse aujourd'hui, « cette nouvelle thèse apporte de l'eau au moulin de ceux qui veulent une fin rapide de la guerre et font peser une part de responsabilité sur l'Ukraine », estime un expert militaire dans Le Temps pour qui ces accusations « entrent en tout cas parfaitement dans le cadre de la propagande russe ». « On se croirait dans un James Bond », raille de son côté un expert allemand qui doute « qu'on connaîsse un jour la vérité » et estime « que personne n'a d'ailleurs intérêt à la connaître ». En attendant, les résultats des enquêtes allemandes, suédoises et danoises, fait valoir de son côté Die Welt « accordons au moins le bénéfice du doute au pays agressé, à l'Ukraine ».
Vers une interdiction totale de TikTok aux États-Unis
« C'est la 1ʳᵉ fois que l'administration Biden se prononce sur un projet de loi concernant le réseau social chinois », souligne le Japon Times qui rapporte « que la Maison Blanche soutient le projet d'un groupe bipartisan de sénateurs -démocrate et républicain - qui permettrait à l'administration américaine d'interdire complètement TikTok ainsi que d'autres applications enracinées dans des pays étrangers ». « Les fonctionnaires fédéraux estiment que TikTok pourrait un jour être utilisé à des fins de propagande ou de chantage par le gouvernement chinois, une véritable menace pour la sécurité nationale », explique de son côté le Washington Post qui souligne néanmoins « que l'interdiction d'une application utilisée par plus de 100 millions de personnes aux États-Unis pourrait bafouer les droits du 1er amendement, sur la liberté d'expression ». Reste qu'en pleine montée des tensions entre Washington et Pékin, « les appels à la fermeté contre la Chine se renforcent », note le New York Times qui rappelle que la Maison Blanche « vient d'ailleurs d'ordonner à toutes les agences fédérales de quitter TikTok avant fin mars », comme l'ont déjà fait le Canada et les institutions européennes.
Au Japon, des souris créées avec deux pères biologiques
Et voilà qui « ouvre des possibilités radicalement nouvelles en matière de reproduction », explique le Guardian qui salue « d'une avancée scientifique majeure ». « Une véritable 1ère », s'enthousiasme également le Daily Mail qui décrit comment « des chercheurs japonais ont réussi à créer sept souris avec deux pères biologiques en utilisant des cellules de peau d'une souris mâle pour former un ovule viable qui a ensuite été fertilisé ». « Une avancée qui pourrait permettre à deux hommes d'avoir des enfants sans mère porteuse », ajoute le tabloïd britannique. « L'équipe de scientifiques japonais tente à présent de reproduire cette réussite avec les cellules humaines », précise le Guardian, « avec l'espoir d'y parvenir techniquement d'ici une dizaine d'années ».
3/9/2023 • 5 minutes, 15 seconds
À la Une: accord historique à l’ONU pour protéger les océans
Enfin ! se réjouit en cœur la presse internationale qui salue un « accord historique pour la protection des mers », comme le titre le New York Times. C'est « un succès retentissant pour la conservation marine », s'enthousiasme également le Suddeutsche Zeitung qui se réjouit « qu'après plus de 20 ans de négociations et 48 heures de pourparlers marathon la communauté internationale se soit enfin mis d'accord sur un traité qui va pour la première fois fixer des règles pour protéger la haute mer ».
La haute mer, « ce sont les deux tiers (60%) des océans du monde qui n'appartiennent à personne », en dehors des zones côtières nationales, explique de son côté La Repubblica qui se félicite « d'un accord qui va permettre de protéger la vie des océans, l'un des trésors les plus extraordinaires et les plus inconnus encore de la planète ».
Une satisfaction partagée par les militants écologistes qui, comme Greenpeace, parlent également « de tournant décisif pour la protection de la biodiversité », rapporte El Pais alors que le traité pose des bases pour créer « des réserves marines afin de protéger ainsi 30% des océans d'ici 2030 ».
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Et « il y a urgence », prévient encore le New York Times, « alors que la surpêche et le changement climatique qui acidifie les océans, constituent les principales menaces pour la biodiversité marine ». « Les requins et les raies par exemple, qui vivent en haute mer ont ainsi diminué de 70% depuis 1970 », rapporte le quotidien américain.
Un accord historique mais qui reste fragile
Car cet accord doit maintenant « être ratifié par les quelque 200 pays qui ont participé aux pourparlers », explique El Pais qui précise « qu'au moins soixante pays sont prêts à signer » mais qu'il s'agit d'agir vite « avant que les progrès durement acquis pour parvenir à ce traité ne soient perdus » comme le redoutent les militants écologistes.
« Le temps presse », estime également le Frankfurter Allgemeine Zeitung, « alors que de nouvelles menaces apparaissent, outre l'exploitation des gisements de pétrole et de gaz, l'exploitation minière également des fonds marins attise toutes les convoitises, prévient le quotidien allemand, avec la volonté de récupérer au fond des océans des nodules de manganèse ou de cobalte ». Des extractions extrêmement polluantes qui pourraient remettre « complètement en cause » l'accord qui vient d'être passé à l'ONU.
La colère des Grecs ne retombe pas, après la catastrophe ferroviaire
Les images des heurts violents qui ont encore opposé les policiers et les manifestants à Athènes le 5 mars, s'affichent en Une d'une grande partie de la presse, qui comme La Repubblica rapporte « que les excuses du Premier ministre Mitsotakis n'y auront rien fait, [...] entre le deuil et la colère, les Grecs réclament toujours des comptes au gouvernement ».
« Un traumatisme national », dit le correspondant du Suddeutsche Zeitung, après une tragédie qui a fait au moins 57 morts la semaine passée, dans la collision frontale de deux trains entre Athènes et Thessalonique, principalement « des étudiants qui rentraient chez eux après un long week-end de vacances », et « il reste encore de nombreux disparus ».
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« L'état lamentable du système ferroviaire est sous les feux de la rampe », explique de son côté la correspondante du Guardian qui, comme son confrère de Die Welt, rapportent que « les Grecs veulent des réponses et mettent en garde contre le fait de faire du chef de gare le bouc émissaire de la catastrophe ».
Une « colère qui s'est transformée en rage », explique de son côté El Pais dans une Grèce « où rien ne fonctionne » dénoncent les manifestants. « Entre les hôpitaux à l'agonie et les écoles qui ferment », cette tragédie ferroviaire pourrait avoir « un coût politique élevé pour la Nouvelle démocratie, le parti conservateur du Premier ministre, avant les élections générales prévue au printemps ou au début de l'été », note le quotidien espagnol.
Le Royaume-Uni veut encore durcir sa législation sur l'immigration illégale
Cela fait la Une de l'ensemble de la presse britannique qui du Times au Guardian rapportent que « le Premier ministre Sunak devrait présenter dès demain [7 mars, NDLR] un nouveau projet de loi pour empêcher les migrants arrivant sur des petits bateaux de demander l'asile au Royaume-Uni ». « Ils seront interdits de séjour en Grande-Bretagne », titre le Times. Alors que le Daily Mail se félicite, de son côté, d'un projet qui espère-t-il, « mettra fin aux dangereuses traversées de migrants qui mettent leur vie entre les mains des passeurs ».
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Reste à définir où ces migrants seront renvoyés « alors que toutes les tentatives du gouvernement de les expulser vers le Rwanda ont été bloquées par les tribunaux », fait remarquer le Guardian, qui souligne que ce dossier de l'immigration illégale sera « l'un des principaux sujets » à l'ordre du jour du sommet franco-britannique qui se tiendra ce vendredi 10 mars à Paris.
3/6/2023 • 5 minutes, 10 seconds
À la Une: Xi Jinping s'apprête à «renforcer» encore son pouvoir en Chine
Alors que commence ce dimanche 5 mars une nouvelle session parlementaire en Chine, le Global Times, quotidien proche du régime de Pékin, rappelle simplement que s'ouvre le « plus grand rendez-vous politique et économique de l'année », lors duquel la Chine va annoncer son objectif annuel de croissance.
Sur le plan politique, le régime devrait confirmer la nomination de Li Qiang, pour remplacer l'actuel premier ministre Li Keqiang, souligne le média japonais Nikkei Asia. Le nouveau bras droit du président chinois prendra ses fonctions dans un contexte tout particulier, rappelle un éditorialiste, en pleine escalade des tensions diplomatiques avec les États-Unis, et « quelques semaines après la sortie chaotique » de la Chine de sa politique « zéro-covid ». Une série de décisions sanitaires qui avaient entamé la crédibilité du gouvernement, estime Nikkei Asia.
Une marge de manœuvre étroite
Li Qiang ne va pas « gouverner avec Xi [Jinping], il le servira », en tant « qu'allié loyal », décrypte le Japan Times. Dans les colonnes du journal, plusieurs analystes rappellent que depuis les années 1980 et la période de Deng Xiaoping, le Premier ministre se chargeait habituellement de l'économie et des questions financières, tandis que le président et secrétaire général du parti communiste gérait les questions politiques, la propagande, et la sécurité. Mais aujourd'hui, c'est fini : Xi Jinping s'occupe de tout. Parfois seulement, il « autorise » son Premier ministre à prendre en charge un dossier très spécifique.
En pratique, le président ne peut pas tout gérer, mais Xi Jinping, entame son troisième mandat, ne semble en tout cas plus intéressé par l'équilibre des pouvoirs, relève encore le Japan Times. Il s'entoure avant tout d'alliés loyaux, pour tenter d'appliquer le plus vite possible, et sans entrave, ses décisions, estime un autre analyste cité par le journal.
L'analyse est un peu différente dans le Sydney Morning Herald : le futur Premier ministre, proche des milieux d'affaires chinois, a défendu dans le passé « une diminution du rôle de l'État dans l'économie », et il est peut-être hâtif de le considérer comme un simple « laquais » du pouvoir, veut croire le journal australien.
Mainmise renforcée sur le secteur économique
On s'attend à un « remaniement sans précédent de son équipe économique », avance un consultant du secteur financier cité par la chaîne américaine CNBC. Objectif : réguler davantage le secteur financier, notamment pour éviter des fraudes ou des bulles liées à la spéculation, précise Foreign Policy. Cela peut passer par de la répression dans le secteur de la technologie financière. Et si « la corruption est effectivement élevée dans le secteur financier en Chine », cela permet aussi de justifier plus facilement d'éventuelles purges, écrit encore la revue.
Cette grand-messe sera aussi scrutée par les acteurs économiques et financiers du monde entier, pour savoir quel objectif de croissance se donne la Chine, et quelle sera l'ampleur du plan de relance prévu par le pouvoir après sa sortie de la politique « zéro-covid ». L'objectif pourrait être placé à environ 5% de croissance pour cette année, avance le média économique chinois Caixin. Cela serait « une amélioration significative par rapport aux 3% de croissance atteint l'an dernier », souligne le Guardian, depuis Londres.
Quel sera le sort de Hong Kong ?
C'est la question que se pose le South China Morning Post, dans cette ancienne colonie britannique qui fonctionnait selon le principe « un pays, deux systèmes », mais où Pékin a renforcé sa mainmise et la répression ces dernières années. Le quotidien de Hong Kong note que deux très proches de Xi Jinping sont pressentis pour veiller sur les affaires de la ville, preuve supplémentaire de l'importance de Hong Kong [l'un des plus importants centres économiques et financiers du pays] aux yeux du régime, puisque les deux hommes auront probablement une ligne directe avec le président, estime le journal dans un éditorial.
Une « campagne de séduction » envers des leaders taïwanais
Le grand rendez-vous de dimanche est scruté par les chancelleries du monde entier. En premier lieu par les États-Unis, avec qui les relations sont de plus en plus tendues depuis l'affaire du « ballon espion chinois » abattu début février par Washington. Taïwan est l'un des autres sujets de divergence entre les deux pays. Les États-Unis soutiennent le gouvernement démocratique de cette île indépendante, que Pékin considère comme son pré carré.
Taipei et ses alliés occidentaux craignent que la Chine imite l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Et alors que les Taïwanais se demandent si Pékin va mener une intervention militaire contre eux, une agence de renseignement du pays s'inquiète des velléités de la Chine d'influencer l'élection présidentielle, prévue en janvier 2024 à Taïwan. C'est ce que rapporte le Straits Times, depuis Singapour, sur la base d'informations de l'agence de presse Reuters. Les services de renseignement taïwanais « craignent » ainsi qu'à la faveur de la réouverture des frontières, la Chine ne relance une campagne de communication et de « séduction auprès de la classe politique de l'île », en invitant « tous frais payés » des politiciens et des chefs d'entreprise. Pékin refuse de parler au gouvernement en place à Taipei, et pourrait chercher par cette campagne à renforcer les partis politiques et chefs d'entreprise qui sont « favorables à un rapprochement avec la Chine », peut-on lire dans cet article.
3/3/2023 • 5 minutes, 28 seconds
À la Une: le sommet du G20, un «grand test» raté pour la diplomatie indienne?
Les ministres des Affaires étrangères des 20 plus grandes économies du monde se réunissaient ce jeudi à New Delhi. « Avec la Russie, les États-Unis, et les pays européens dans la même pièce », « attendez-vous à des étincelles », écrivait jeudi matin India Today. Car la question de la guerre en Ukraine s'est invitée au cœur du sommet et ni la Russie, ni la Chine n'ont finalement signé la déclaration commune à l'issue du sommet.
Un désaccord embarrassant pour l'Inde, qui s'enorgueillit habituellement de « rééquilibrer les relations diplomatiques », mais se trouve aujourd'hui dans une position d'équilibriste. Comme la Chine, le pays a toujours refusé de condamner l'invasion de l'Ukraine, rappelle CNN. New Delhi a aussi affaibli l'effet des sanctions occidentales contre Moscou, en achetant à la Russie davantage de pétrole, de charbon et d'engrais qu'avant la guerre. Mais dans le même temps, à la différence de Pékin, l'Inde a renforcé son partenariat militaire avec les États-Unis. Et les autorités indiennes aimeraient trouver une issue au conflit qui préservent les relations de New Delhi à la fois avec Moscou et avec Washington, note un analyste interrogé parCNN.
Or ce jeudi encore, les divisions ont éclaté au grand jour. La Russie a dénoncé un chantage des pays occidentaux. Des tensions à l'image déjà de la dernière réunion préparatoire du sommet : les ministres des Finances du G20 n'avaient pas réussi, ce week-end, à adopter une déclaration commune, car Moscou et Pékin ont refusé d'utiliser le mot « guerre » dans le document, pour parler de l'invasion russe de l'Ukraine, rappelle India Today.
Un moment gênant pour l'Inde, qui n'a pas voulu confirmer alors si elle faisait partie – oui ou non – des pays qui considéraient qu'une guerre a bien lieu, en ce moment, en Ukraine.
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Absence remarquée du ministre japonais des Affaires étrangères
Ces différends au sujet de la guerre en Ukraine pourraient expliquer, en partie, l'absence remarquée du ministre japonais des Affaires étrangères lors de ce sommet, estime le journal The Wire. Cette absence est perçue comme un affront par New Delhi, car le sommet est très important pour l'Inde et que les deux pays sont habituellement de « bons amis », relève un chercheur interviewé par ce média économique indien.
Dans ce contexte, « l'Inde peut choisir de rester simple "spectatrice" de cet échec, ou agir pour "renforcer" le G20 », tacle une chercheuse dans le journal The Hindu. « Car l'ironie, avec ce refus de l'Inde de prendre parti, écrit-elle, c'est que l'Inde finit par "aider la Russie à devenir un état client de la Chine", grand rival de New Delhi », estime-t-elle dans cette tribune. Cela alors que l'Inde voudrait continuer de s'afficher comme le grand leader des pays émergents, et peine à imposer à l'agenda du G20 ses « objectifs affichés de lutte contre la pauvreté, de réponse au changement climatique », ou encore de régulation des crypto-monnaies.
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En Israël, répression des manifestations contre la réforme de la justice
Des photos d'Israéliens courbés sous la fumée des gaz lacrymogènes, drapeau national à la main, s'affichent en Une du Jerusalem Post. L'opposition au gouvernement d'extrême droite mené par Benyamin Netanyahu a réuni des milliers de personnes et appelé à bloquer une partie du pays pour protester, une nouvelle fois, contre la réforme de la justice, qui selon eux va réduire l'influence du pouvoir judiciaire et menacer la démocratie en Israël.
À Tel Aviv, la manifestation a été réprimée avec agressivité par la police, ce qui est nouveau, rapporte le Times of Israël. Dans le journal Haaretz, un cadre des forces de l'ordre, sous couvert d'anonymat, « accuse le chef de la police israélienne d'avoir eu la main trop lourde, pour donner des gages à son ministre de tutelle, le politicien d'extrême droite Itamar Ben Gvir ». Une dizaine de manifestants ont été blessés.
Le gouvernement exerce une « tyrannie de la majorité », dénonce le quotidien de centre-gauche dans un éditorial. Le journal s'insurge contre une « politisation de la police » et contre la manière dont l'exécutif s'adresse aux manifestants, qualifiés « d'anarchistes » par le Premier ministre. Alors que l'opposition à la réforme de la justice ne faiblit pas, et que la spirale des violences avec les Palestiniens n'a fait que s'intensifier, depuis le début de l'année, Netanyahu fait face à un « désastre politique » qu'il a lui-même créé, estime Haaretz, qui assure que le Premier ministre craint d'être poussé à organiser bientôt de nouvelles élections. La réforme de la justice est même décriée par une partie des milieux d'affaires, rapporte le Times of Israël. Une centaine d'économistes israéliens assurent dans une lettre ouverte que « cette réforme pourrait avoir des conséquences négatives concrètes et rapides sur l'économie du pays ».
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Le mystère du « syndrome de La Havane » toujours pas résolu
À partir de 2016, des centaines de diplomates et employés des services de renseignement américains avaient ressenti, à Cuba et dans plusieurs autres pays étrangers, des maux de tête, des nausées, des pertes de mémoire, ou encore des problèmes d'audition. Ces problèmes de santé, en apparence inexpliqués, avaient été baptisés « syndrome de La Havane », du nom de la ville où ils avaient été signalés pour la première fois par ces salariés.
Il est « très peu probable » que ces problèmes de santé soient le résultat d'actions d'un pays étranger adversaire des États-Unis (comme la Russie par exemple) ont conclu cinq agences de renseignement, a rapporté le Washington Post ce mercredi. C'est le résultat d'une longue et vaste enquête menée par ces agences auprès de plus de 1 000 victimes. Leurs problèmes de santé ne seraient pas le résultat d'ondes radio ni d'ultrasons, ni même la conséquence involontaire de l'usage d'outils de surveillance électronique qui auraient été installés par une puissance étrangère pour surveiller les ambassades, d'après les conclusions des services de renseignement. Le mystère reste donc entier, mais les victimes appellent à ce que l'enquête se poursuive, rapporte le journal.
3/2/2023 • 4 minutes, 54 seconds
À la Une : la détérioration accélérée des relations Chine - Etats-Unis
Une nouvelle commission parlementaire américaine a commencé ses travaux mardi au sujet des « menaces posées par le Parti communiste chinois ». « Il s'agit d'une lutte existentielle », dans laquelle « les libertés fondamentales sont en jeu », a lancé le président républicain de cette commission en guise d'introduction, rapporte le correspondant du Financial Times à Washington. Côté démocrate, le ton était plus policé. « On ne cherche pas la guerre, ni même la guerre froide avec la Chine, assurait hier soir un élu démocrate. Nous recherchons la paix, mais pour cela, nous avons besoin de dissuader les velléités d'agression ».
Cela n'est que le dernier exemple en date de la détérioration de plus en plus profonde et rapide des relations entre les deux superpuissances, écrit CNN. Les crises entre Pékin et Washington « presque quotidiennes ». Il y a eu l'affaire du ballon chinois abattu par les États-Unis au début du mois de février pour des soupçons d'espionnage, rappelle le site d'information. Il y a eu les menaces du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, d'engager des représailles contre la Chine si elle songeait envoyer des armes à la Russie pour la guerre en Ukraine. Il y a aussi la compétition entre les États-Unis et la Chine au sujet des puces électroniques. Et puis le retour de cette polémique au sujet de l'origine du Covid-19, puisque le ministère de l'Énergie et le FBI ont chacun affirmé que le virus serait « probablement » sorti par accident d'un laboratoire chinois de la ville de Wuhan. Une conclusion que ne partagent par les autres agences américaines du renseignement, rappelle le New York Times, ni la communauté scientifique, qui n'a pas tranché sur l'origine du virus.
Cette succession de déclarations rend furieuse la Chine. Il s'agit de « bombes sales » préparées par les États-Unis pour attaquer notre pays, s'insurge le tabloïd nationaliste Global Times, dans un éditorial. Le journal, qui défend la ligne du régime, proteste contre les « rumeurs », les « mensonges » et les « calomnies » propagées par son rival américain.
Le fait est que ces déclarations alimentent l'escalade des tensions entre les deux pays, qui « glissent » dangereusement vers un « conflit », estime CNN, avant de tempérer : la Chine va y regarder à deux fois avant de fournir effectivement des armes à la Russie. Une telle décision représenterait un « changement majeur de politique », et ferait risquer à Pékin des représailles occidentales, souligne une chercheuse interrogée par la chaîne américaine.
Une confrontation, l'auteur d'une tribune dans la Washington Post l'envisage. Et contrairement à ce que peuvent penser certains, écrit-il, la fourniture d'armes par les États-Unis à l'Ukraine « n'affaiblit pas » l'éventualité d'un soutien accru à Taïwan, cette île indépendante que la Chine considère comme son pré-carré. Certes, le matériel militaire et les munitions puisées dans les stocks américains ne sont pas disponibles dans l'immédiat pour Taipei. Mais ce constat « doit servir d'électrochoc » aux États-Unis pour relancer leur industrie militaire et augmenter leur budget de la défense, au « plus bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale », regrette l'auteur de cet article.
Face à la Russie, la Finlande est-elle prête militairement ?
Alors que les pays scandinaves s'inquiètent de la guerre lancée par la Russie en Ukraine, il n'y a « pas assez de personnel » dans l'armée finlandaise, estiment près de 80% des officiers interrogés dans le cadre d'une enquête menée par une association de militaires. C'est ce que rapporte le quotidien Hufvudstadsbladet, alors que les parlementaires du pays doivent dire cet après-midi si oui ou non, ils approuvent l'adhésion de la Finlande à l'Otan. Helsinki pourrait ainsi devancer la Suède et adhérer rapidement à l'Alliance atlantique, analyse depuis Londres le Times, qui précise que le pays vient de commencer à construire un mur à sa frontière avec la Russie.
« Greenwashing » du monde de la finance en forêt du Congo
Alors que s'est ouvert ce mercredi au Gabon le One Forest Summit, The Guardian publie un article sur une start-up américaine, EQX Biome, qui promet d'utiliser la finance et les nouvelles technologies pour protéger la forêt du bassin du Congo. C'est ainsi que cette entreprise présente un investissement qu'elle va proposer à ses clients. D'après le Guardian la firme veut acquérir des concessions de pétrole dans la deuxième plus grande forêt tropicale du monde, et a déjà manifesté formellement son intérêt auprès des autorités de la République démocratique du Congo.
Ces concessions se trouvent dans une zone où vivent des gorilles, menacés d'extinction. L'entreprise dit vouloir acheter les concessions pour éviter une exploitation pétrolière, et financer à la place des projets de conservation de la nature. Une annonce qui intervient alors que s'est ouvert aujourd'hui au Gabon, le pays voisin, un sommet international sur la protection de la forêt. Mais l'initiative serait financée par la vente de crédits carbone aux entreprises, explique le Guardian. De quoi susciter de vives critiques de Greenpeace, qui dénonce dans les colonnes du journal une vision « capitaliste », une « financiarisation de la nature », et une forme de « greenwashing de la pollution » des entreprises.
3/1/2023 • 5 minutes, 19 seconds
À la Une: accord «historique» sur le Brexit
« Les grandes personnes sont de retour au pouvoir », c’est le message qu’a voulu envoyer le Premier ministre Rishi Sunak à Bruxelles en concluant ce lundi avec la Commission européenne un accord sur le Brexit et sur l’épineuse question de l’Irlande du Nord, estime Euractiv. Rishi Sunak signe ainsi sa plus importante victoire diplomatique depuis sa prise de fonctions en octobre, estime ce média européen. Sans compter que le parti travailliste a promis de soutenir l’accord, « ce qui garantit une large majorité » en faveur du texte au parlement, précise Euractiv.
Les médias britanniques consacrent, presque tous, leur Une à cet accord jugé « historique ». Mais le Guardian avertit : Rishi Sunak n’en est « qu’à la moitié du chemin ». Il lui faut encore convaincre les brexiters les plus radicaux au sein de son propre parti. L’ancien Premier ministre Boris Johnson pourrait même tenter d’accentuer les divisions au sein du camp conservateur, afin de préparer un éventuel retour à Downing Street, analyse le quotidien allemand Die Welt.
Rishi Sunak, en déplacement aujourd’hui à Belfast, devra aussi convaincre les unionistes nord-irlandais, qui veulent absolument rester attachés au Royaume-Uni, ce qui veut dire donc rester hors de l’Union européenne, depuis le Brexit.
Et voici comment The Economist s’adresse à eux : « Soutenez ce nouvel accord », car « la Grande-Bretagne ne peut pas espérer mieux que ça », écrit-il sur son site. Pour le magazine économique, ce texte, en réduisant les barrières douanières entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande (qui fait toujours partie de l’Union européenne), devrait faciliter la vie quotidienne des habitants. Le média incite ainsi les unionistes du DUP à ne pas négliger les bénéfices électoraux qu’il pourrait en tirer, alors que l’Irlande du Nord est sans gouvernement depuis près d’un an, justement en raison des modalités du Brexit, jusqu’ici refusées par le DUP.
Cependant, l’annonce d’hier est aussi un soulagement pour la Commission européenne et pour les États membres de l’UE, estime El Pais. « Bruxelles défend l’accord de sauvegarde du marché unique malgré la baisse drastique des barrières douanières » entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord, titre le quotidien espagnol. Une preuve que les relations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne « se sont énormément améliorées ». Mais des sources diplomatiques interrogées par le journal font preuve d’un enthousiasme mesuré. « L’important était que le droit européen s’applique et que la Cour de justice de l’Union européenne reste l’arbitre désigné en cas de litige », explique poliment l’une de ces sources. « Mieux vaut un mauvais accord », que pas d’accord du tout, résume El Pais.
Climat : la Chine à contre-courant sur le charbon
En 2022, les autorités chinoises ont autorisé la construction de quatre fois plus de centrales à charbon qu’en 2021, si on compte en gigawatt/heure. C’est un record depuis 2015, précise le South China Morning Post, qui cite le rapport détaillé de deux ONG internationales. D’après leurs recherches, la capacité des centrales électriques à charbon, très polluantes, construites en Chine l’an dernier est 6 fois supérieure à celle construite dans le reste du monde sur la même période.
Alors « Quand la Chine va-t-elle commencer à réduire ses émissions de CO2 ? », s’interroge le Guardian, qui rappelle que Pékin s’est engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2060. Or la Chine représente aujourd’hui à elle seule près d’un quart des émissions de la planète (soit près de deux fois plus que les États-Unis), écrit le quotidien britannique. Asia News Network rappelle qu’en construisant ces centrales, la Chine a réagi aux coupures d’électricité qui ont eu lieu l’an dernier, notamment en raison de la sécheresse, qui a mis presque à sec une partie de ses barrages hydroélectriques.
Mais pour le Global Times, média nationaliste chinois et fervent soutien du régime, ces articles de la presse internationale seraient des « mensonges anti-chinois ». Pékin a bien été obligée de réagir et de se protéger face à la crise énergétique « provoquée » par les sanctions occidentales contre la Russie, écrit un éditorialiste du journal, qui souligne les investissements que réalise aussi le pays dans les énergies renouvelables.
Certes, la Chine investit énormément dans les énergies vertes, rappelle aussi Forbes sur son site internet. Mais elle pourrait atteindre 80 % d’électricité issue d’énergies renouvelables dès 2035 sans dépenser plus d’argent ni risquer de coupures d’électricité, assure un chercheur interviewé par le magazine américain.
Le gouvernement américain promet de mieux lutter contre le travail des enfants
Oui, c’est la réaction de la Maison Blanche à une enquête du New York Times il y a quelques jours qui montrait que ce problème concerne aussi les États-Unis. Le quotidien de New York a pu recueillir le témoignage d’une centaine de jeunes migrants latino-américains, qui ont traversé seuls les frontières, et qui travaillent dès l’âge de 13 ans parfois pour envoyer l’argent à leur famille. Ces enfants ne sont pas uniquement embauchés par de petites entreprises, mais aussi par des multinationales, des abattoirs, ou encore des usines qui produisent des céréales pour le petit-déjeuner.
Le gouvernement du démocrate Joe Biden assure que l’administration américaine a lancé une enquête en réaction aux révélations du journal. Les contrôles seront renforcés dans les entreprises, assure la Maison Blanche. Enfin, le soutien des services publics aux enfants migrants qui arrivent aux États-Unis sans leur famille sera revu à la hausse, rapporte le New York Times.
2/28/2023 • 5 minutes, 19 seconds
À la Une: la Cisjordanie «au bord de l'éruption»
Dimanche soir, des dizaines de colons israéliens sont entrés à Huwara, petite ville du nord de la Cisjordanie occupée, pour venger la mort de deux d'entre eux par des tirs palestiniens un peu plus tôt.
Cette journée et cette nuit de violences dans la région de Naplouse place la Cisjordanie occupée « au bord de l'éruption », écrit le quotidien Haaretz, au-dessus d'une photo de dizaines de voitures, brûlées cette nuit par des colons israéliens à Huwara.
Ce lundi, la Une du Jérusalem Post est coupée en deux. A gauche, la photo des deux frères israéliens tués par balle un peu plus tôt hier alors qu'ils passaient en voiture près de cette ville. A droite, les flammes de maisons incendiées à Huwara, par des colons israéliens cherchant à se venger de cette attaque.
« Ces colons commettent des crimes de guerre », assure un activiste palestinien interrogé par Middle East Eye. « Ils agissent dans l'esprit du gouvernement fasciste en place », renchérit une députée arabe israélienne citée par la correspondante de ce média panarabe basé à Londres.
À l'extrême-droite de l'échiquier politique israélien, un député de la coalition au pouvoir salue, de son côté, « la dissuasion » créée selon lui par l'attaque des colons. Cela alors que le Premier ministre Benyamin Netanyahu a tout de même appelé les citoyens à ne pas se faire justice eux-mêmes.
Mais deux mois après la prise de fonctions de ce gouvernement, le plus à droite de l'histoire d'Israël, « force est de constater que les terroristes palestiniens ne sont pas particulièrement impressionnés par la nouvelle politique israélienne », ou « par la peine de mort promise par le gouvernement à ces terroristes », écrit Haaretz, qui critique aussi le manque de préparation des forces israéliennes. « Alors qu'on pouvait s'attendre à la fureur des Juifs en réponse à l'attaque palestinienne, les forces de l'ordre n'étaient pas assez nombreuses, et ont eu du mal à contrôler la situation », souligne le journal.
Une réunion tenue hier en Jordanie entre des responsables sécuritaires israéliens et palestiniens n'a finalement pas aidé à faire baisser la tension. Un communiqué publié hier évoquait le gel de la colonisation israélienne en Cisjordanie pendant quatre mois, rapporte le Times of Israël, mais Benyamin Netanyahu a rapidement nié tout engagement en ce sens, quelques heures plus tard, écrit le journal.
Migrants en Italie : « le massacre des innocents »
La presse italienne dénonce le « massacre » d'au moins 62 migrants morts dans le naufrage de leur bateau au large de la Calabre dans la nuit de samedi à dimanche. C'est le mot choisi par le Corriere della Sera, mais aussi par le quotidien La Stampa, qui parle du « massacre des innocents », au-dessus de la photo, terrible, du corps de l'un des naufragés, allongé sur une plage couverte de débris de bois.
Un journaliste de La Repubblica qui s'est rendu sur place décrit le vent, force 5, les immenses vagues, et des dizaines de cadavres alignés sur cette plage de Calabre. Des enfants, des parents, des sœurs, des frères, venus d'Afghanistan, du Pakistan, ou encore d'Iran, précise-t-il. Le vieux bateau de pêche sur lequel ils naviguaient est parti de Turquie. Mais en approchant des côtes italiennes, les passeurs ont vu des lampes torches. Ils ont cru que la police les attendait, raconte le Corriere della Sera. Alors ils ont changé de cap, mais le bateau n'allait pas assez vite à leurs yeux. Ils ont donc jeté des passagers à la mer : au moins 20 personnes d'après les témoignages recueillis par une ONG locale.
En réaction, la commission européenne appelle à avancer sur la réforme du droit d'asile dans l'Union européenne. La cheffe du gouvernement d'extrême droite Giorgia Meloni fait part, elle, de sa « douleur », et assure que son objectif est d'empêcher les départs. Des déclarations fustigées par une porte-parole de l'ONG de secours en mer Sea Watch, dans une tribune publiée par La Stampa : « ce que peut faire concrètement l'Italie, écrit-elle, c'est aider les personnes qui sont en danger en mer ». Or cette même porte-parole dénonce les entraves mises en place par l'exécutif italien aux bateaux de secours, « enchaînés aux ports » selon elle, car ils n'ont plus le droit désormais de mener plusieurs sauvetages à la suite : ils doivent rentrer après chaque opération de secours.
Le son de cloche est bien différent dans le quotidien de droite Il Giornale. « Une fois de plus, les ONG prétendent faire la loi dans un pays souverain », rétorque le journal, pour qui l'Italie déploie déjà d'énormes moyens en mer, sans que ces efforts soient reconnus, écrit une éditorialiste.
En Chine, un banquier d'affaires disparu réapparaît
China Renaissance Holdings Ltd, entreprise du secteur de la finance spécialisée dans les nouvelles technologies, n'avait plus de nouvelles de Bao Fan, son fondateur et dirigeant, depuis près de deux semaines. Il est réapparu, a annoncé ce dimanche l'entreprise basée à Pékin. Le richissime homme d'affaires « coopère à une enquête ouverte par les autorités chinoises », écrit la firme dans un communiqué cité par le média économique chinois Caixin. De quoi « confirmer les spéculations » selon lesquelles Bao Fan a bien été arrêté, écrit le South China Morning Post. Le grand quotidien de Hong Kong appartient aujourd'hui au fondateur d'Alibaba, Jack Ma, qui avait lui-même disparu pendant plusieurs mois en 2020. Un consultant cité par le journal souligne que « de nombreux investisseurs craignent que Pékin ne renforce sa répression sur le secteur des nouvelles technologies ».