Il y a tout juste 40 ans, le 16 octobre 1984, le corps d’un petit garçon de 4 ans, Grégory Villemin, est retrouvé dans une rivière des Vosges, la Vologne. C’est le point de départ d’un fait divers qui devient une affaire nationale : l’affaire du petit Grégory ou affaire Grégory Villemin. Qui a pu s’en prendre à un enfant ? Pourquoi n’a-t-on jamais trouvé le coupable ? Aujourd’hui encore, en France, l’affaire provoque des débats, il existe par exemple des groupes sur Facebook où les membres partagent leur avis sur l’enquête, sur l’identité du coupable, quarante ans après, pourquoi cette affaire fascine-t-elle toujours ? Qu’a-t-elle changé, par exemple, dans les méthodes judiciaires ? Pourquoi certains faits divers déclenchent-ils de telles passions ? Retour sur l’un des faits divers les plus marquants du XXè siècle en France. Avec Jacques Expert, ancien grand reporter d’Inter, auteur de thrillers, dont « Je suis Amélie Lenglet » chez Calmann Levy, mai 2024.  

C'est le nouveau podcast original RFI Palestiniens disponible à partir d'aujourd'hui sur toutes les plateformes d'écoute. Cinq épisodes, des camps de réfugiés à Jérusalem, de Gaza à la Cisjordanie, sans oublier Israël. Cinq épisodes pour une plongée historique et géographique dans la société palestinienne depuis la Nakba de 1948 au 7 octobre 2023 et ses conséquences. Que signifie être palestinien aujourd'hui ? Comment faire nation sans État ? Avec Guilhem Delteil, journaliste à RFI, ancien correspondant à Jérusalem, auteur du podcast  Palestiniens. 

Y a-t-il un sens à attribuer demain une telle récompense prestigieuse alors que les guerres se multiplient de l'Ukraine au Proche-Orient en passant par la terrible famine au Soudan. Le constat est sinistre : «La guerre partout, la paix nulle part», à tel point que certains spécialistes des Relations internationales considèrent que le meilleur signal que pourrait envoyer le Comité Nobel serait de pas donner le prix cette année. On en parle ce soir avec Pascal Boniface, le directeur de l’IRIS (l'Institut des Relations internationales et stratégiques), et en ligne également avec nous Jean-Marie Collin, directeur de ICAN France (la Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires), Lauréat Prix Nobel de la paix en 2017. À écouter aussiNobel de la paix: «Ça va nous permettre d'avancer plus vite» estime l'Ican À lire aussiLe Nobel de la paix 2023 est décerné à Narges Mohammadi, emprisonnée en Iran

Le bras de fer qui se tend entre Kamala Harris et Donald Trump à moins d'un mois maintenant des élections américaines du 5 novembre. Même si, selon un sondage hier du New York Times, la démocrate Harris a pris une légère avance de 3 points à 49% des intentions de vote contre 46% pour son rival républicain, les 2 candidats sont au coude à coude dans les fameux Swing States, ces 7 États pivots que vont décider de l'élection. Un scrutin complètement incertain, alors qu'on entre dans le sprint final, quelle stratégie pour les 2 candidats ? Quels arguments pour convaincre les électeurs d'aller voter ? On en parle ce soir avec notre invité, Tristan Cabello, historien spécialiste des États-Unis et maître de conférence à la John Hopkins University. 

Décryptage ce soir consacré aux commémorations du 7 octobre en Israël, un an après la terrible attaque terroriste perpétrée par le Hamas, qui a fait 1 205 morts, 251 personnes enlevées, des milliers de blessés dans ce qui reste le pire massacre qu'ait jamais connu l'État hébreu. Un an plus tard, le traumatisme demeure en Israël, et toute la région est également emportée dans cette descente aux enfers, avec la guerre meurtrière dans la bande de Gaza, étendue maintenant au Liban. Comment trouver un chemin vers la paix dans cette spirale sanglante ? On en parle ce soir avec notre invitée Rina Bassist, correspondante israélienne à Paris, rédactrice pour le journal américain Al-Monitor et Justine Fontaine, grand reporter à RFI  qui rentre de reportage en Israël.

La riposte israélienne à l'attaque massive de l'Iran mardi pourrait intervenir dans les tous prochains jours, croit savoir la presse israélienne si ce n'est dans les prochaines heures. La guerre jusqu'où ? Alors que le monde entier appelle à la retenue, qui détient encore les clefs pour tenter d'enrayer une escalade incontrôlée, qui a encore un levier sur la crise en cours ? Avec : - Didier Billion, directeur adjoint de l'IRIS ( institut des relations internationales et stratégiques) spécialiste du Moyen-Orient, auteur de Désoccidentalisation. Repenser l’ordre du monde (Agone)    

La crainte d'un embrasement au Proche-Orient s'est encore renforcée, après l'attaque massive, la pluie de missiles de l'Iran hier soir (1er octobre 2024) contre Israël. Malgré les condamnations occidentales aujourd'hui et les appels à la retenue du monde entier, jamais la guerre n'a semblé aussi proche entre les deux puissances régionales, avec cette certitude : Israël va bel et bien riposter contre Téhéran, où, quand, comment ? Avec : - Guillaume Ancel, ancien officier et chroniqueur de guerre, auteur de Saint-Cyr, à l’école de la Grande Muette (Flammarion) et du Blog « Ne Pas Subir ».

Après l'élimination de Hassan Nasrallah et la décapitation de l'état major du Hezbollah, le pays du Cèdre déjà en pleine faillite économique replonge dans le cauchemar. Toujours sous les frappes israéliennes, et qui ont visé pour la première fois ce matin le cœur de Beyrouth, et avec la crainte que le vide laissé par la disparition du tout puissant Nasrallah ne rouvre les fractures confessionnelles du pays. Avec : - Maya Khadra, enseignante à l’IPAG Business School, journaliste franco-libanaise.  

En Martinique, la colère gronde toujours, après avoir été secouée ces dernières semaines par une véritable vague de violences urbaines, en marge du mouvement contre la vie chère. Voilà ce qui a de nouveau mis le feu aux poudres en Martinique. Des prix dans l'alimentation 40% supérieurs en moyenne à ceux de la Métropole, 11 euros par exemple pour un paquet de pain de mie à Fort-de-France contre 1 euro 45 à Paris, le pack de 6 bouteilles d'eau à plus de 11 euros contre moins de 4 en Métropole. Quinze ans après les grandes manifestations et les grèves de 2009, le panier de courses explose de nouveau, mal endémique dans les Antilles, « drogué aux importations », dénonce Rodrigue Petitot, le leader du mouvement contre la vie chère, le fameux RR-PRAC, le rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens.Avec : - Fred Constant, professeur des Universités en science politique, auteur de Géopolitique des Outre-mer, entre déclassement et (re)valorisation (Le Cavalier Bleu) - Marie-Christine Ponamalé, présidente et rédactrice en chef d’Outremers 360.  

Se dirige-t-on tout droit vers une « guerre généralisée » au Proche-Orient ? Le Hezbollah se dit en tous cas prêt à tous les « scénarios militaires » et a tiré aujourd'hui pour la première fois vers Tel Aviv alors qu'Israël déverse toujours une pluie de bombes sur le Liban et prépare ses soldats à une possible entrée au Sud Liban. Et le bruit des obus semble couvrir tous les appels internationaux à la retenue, la diplomatie onusienne peine à trouver les voies de la désescalade.  Avec :Aurélie Daher, enseignante, chercheuse à l’Université Paris Dauphine, spécialiste du Liban. Autrice de Le Hezbollah. Mobilisation et pouvoir (Presses universitaires de France).

L’ONU dans la tourmente et qui se cherche un avenir en pleine crise du multilatéralisme. La tension sera donc maximale cette semaine à New York pour la 79ème assemblée générale des Nations unies… Plus de 130 chefs d’État et de gouvernements sont attendus à la tribune, une grand-messe annuelle bousculée cette année encore par les guerres qui font toujours rage en Ukraine, au Soudan, mais également désormais à Gaza et menace de s’étendre au Liban. Autant de conflits que l’ONU n’a pas su, n’a pas pu résoudre.  Avec notre invité : Guillaume Devin, professeur émérite des Universités à Sciences Po Paris. 

Le calme est revenu à Bamako, deux jours après la double attaque menée mardi (17 septembre 2024) par le JNIM, le groupe de soutien à l'islam et aux musulmans lié à al-Qaïda. Une école de gendarmerie et une base militaire à l'aéroport étaient ciblées. Un assaut inédit dans la capitale habituellement préservée des attaques. La dernière opération d'ampleur à Bamako a eu lieu en 2015 et visait des civils. Les autorités assurent que la situation est sous contrôle, mais n'ont toujours pas fourni de bilan officiel. Plusieurs sources sécuritaires et civiles maliennes jointes par RFI évoquent un bilan très lourd : plus de 70 morts et au moins 200 blessés. Avec notre invitée : Niagalé Bagayoko, présidente de l’African security sector network (ASSN).  

Des explosions d'appareils de communication utilisés par les membres du Hezbollah ont à nouveau eu lieu ce mercredi au Liban. Un bilan officiel fait état de neuf morts et de plus de cent blessés. Il s'agissait cette fois de talkie walkies. Hier, douze personnes, dont trois enfants, sont mortes et près de 3.000 autres ont été blessées lors d'explosions de bippers à travers le pays. Ces attaques d'une sophistication inédite ont immédiatement été attribuées à Israël par la milice chiite. Hier matin, le gouvernement israélien avait annoncé que le retour des 60 000 déplacés du nord du pays figurait parmi les buts de guerre du pays. Avec notre invité : David Rigoulet-Roze, rédacteur en chef de la revue « Orients stratégiques » et chercheur à l’Institut Français d’Analyse Stratégique (IFAS) et chercheur associé à l’IRIS.    

Il y a deux ans, jour pour jour, disparaissait Mahsa Amini, cette Iranienne de 22 ans morte en garde à vue après avoir été arrêtée par la police des mœurs parce que son voile islamique était mal ajusté. Le décès de cette jeune femme de 22 ans a embrasé le pays : partout en Iran, les femmes, mais aussi les hommes sont descendus dans la rue pour demander la fin du port obligatoire du voile, et un changement de régime. Des manifestations brutalement réprimées dans le sang. Deux ans plus tard, le régime maintient sa main de fer sur celles et ceux qui continuent de réclamer plus de libertés. L'élection en juillet dernier (2024) d'un président dit modéré n'a pas suscité les améliorations concrètes espérées. Exemple de la férocité du régime, le nombre de condamnations à mort a explosé en Iran au cours de l'année écoulée. Mais la jeunesse, les femmes en premier lieu, continuent de défier les mollahs et de braver les interdits.Avec notre invitée : Chowra Makaremi, anthropologue, chargée de recherche au CNRS et au Laboratoire d’anthropologie politique à Paris, spécialiste de l’Iran, de la violence et des femmes. Autrice de Femme ! Vie ! Liberté ! Échos d’un soulèvement révolutionnaire en Iran ( La Découverte - prix de l’essai France culture, Arte 2023).

L'espace Schengen, la zone sans passeport qui réunit 420 millions de personnes, est l'une des réalisations les plus tangibles de l'intégration européenne. Mais l'afflux de migrants et l'insécurité attribuée à leur présence ont poussé plusieurs pays à remettre en cause le principe de la libre circulation au sein de l'UE. L'Allemagne a ainsi annoncé vouloir généraliser les contrôles de police à ses frontières. Une mesure vivement dénoncée par la Pologne, qui parle de décision inacceptable, tandis que l'Autriche prévient : elle n'accueillera aucun migrant par ses voisins.   Avec  Camille Le Coz, directrice associée au Centre de réflexion Migration Policy Institute et spécialiste des questions relatives aux migrations et aux déplacements forcés. 

Un débat houleux, une joute acharnée, un duel enflammé... Voici comment la presse américaine commente le face-à-face qui a opposé, la nuit dernière, les deux candidats à la présidentielle américaine. Kamala Harris s'est montrée offensive et a réussi à faire sortir de ses gonds un Donald Trump sur la défensive. Mais sur le fond, la candidate démocrate n'a pas étayé ses propositions politiques. Le républicain a, de son côté, tenté de faire peser sur les épaules de son adversaire le bilan d'un mandat démocrate qu'il juge désastreux. Kamala Harris a d'ores et déjà appelé à la tenue d'un second débat. Un souhait vu par Donald Trump comme la reconnaissance d'une défaite. Ce duel télévisé changera-t-il la donne dans cette campagne inédite ?  Avec : Giovanna de Maio, chercheuse associée à l’Université de George Washington et enseignante à Sciences Po Paris, spécialiste des relations transatlantiques. Auteure de l'article Europe’s America Problem, dans la revue Foreign Affairs.

Depuis plus d'un mois, les forces ukrainiennes ont pris pied en Russie. C'est la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale qu'une armée étrangère s'aventure sur le territoire russe. Moscou minimise cette incursion et continue de concentrer ses attaques sur le Donbass, objectif principal affiché par Vladimir Poutine. Les Russes tentent notamment de s'emparer de Pokrovsk, une ville stratégique pour l'approvisionnement des troupes ukrainiennes. Ils ciblent aussi des zones éloignées du front et frappent notamment les infrastructures énergétiques du pays. L'offensive ukrainienne en territoire russe, si elle a eu un effet sur le moral des troupes, n'a donc pas changé la donne sur le front. Ce lundi, l'armée russe a revendiqué la prise d'un nouveau village dans la région de Donetsk. Avec notre invitée Christine Dugoin-Clément, analyste en géopolitique, chercheuse à la chaire Risques de l'IAE Paris-Sorbonne, à l'Observatoire de l'intelligence artificielle de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et au CREOGN. Auteure de l’ouvrage Influence et manipulations. Des conflits modernes aux guerres économiques (VA Éditions).   

Le Focac, le Forum de coopération sino-africaine a ouvert ses portes à Pékin. Le sommet, qui a lieu tous les trois ans, a fait le plein. La quasi-totalité des chefs d'État du continent sont dans la capitale chinoise, le plus souvent accompagnés d'importantes délégations de ministres et décideurs économiques. Dans son discours ce matin, le président chinois a promis 51 milliards de dollars de financements nouveaux pour l'Afrique, s'est engagé à soutenir une trentaine de projets d'infrastructures à travers le continent et annoncé sa volonté d'y créer au moins un million d'emplois. Des annonces saluées par les dirigeants africains même si, dans les faits, la Chine a réduit la voilure. Les prêts accordés au continent sont nettement moins importants qu'il y a dix ans. Pékin explique que sa nouvelle stratégie consiste à privilégier le financement de projets « petits, mais beaux ».Avec notre invité Thierry Pairault, directeur recherche mérite au CNRS et EHESS et auteur L’Afrique et ses présences chinoises, L’Harmatan.

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, d'extrême droite, s'est opposé aujourd'hui à la poursuite des négociations en vue d'une trêve à Gaza pour libérer les otages. Itamar Ben Gvir est un membre clé du gouvernement de Benyamin Netanyahu. Hier soir, les États-Unis ont pourtant estimé qu'il était temps de finaliser un accord entre Israël et le Hamas. La mort de six otages, dimanche 1er septembre, a suscité un vaste mouvement de colère en Israël contre le gouvernement, accusé de bloquer les discussions indirectes entamées il y a des mois avec l'intermédiaire du Qatar, de l'Égypte et des États-Unis. Manifestations monstres, grève, pressions de ses alliés, rien ne semble faire plier le Premier ministre israélien, inflexible dans sa stratégie guerrière. Selon le Hamas, au moins 42 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures dans la bande de Gaza sous les bombes israéliennes.Avec notre invité Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des Universités et président de l’IReMMO (Institut de recherche d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient), co-auteur avec Pierre Blanc du livre Atlas du Moyen-Orient : aux racines de la violence (éditions Autrement, 2023).  

C'est aujourd'hui la fête du travail aux États-Unis. Un jour qui marque le début de la dernière ligne droite avant l'élection présidentielle. À cette occasion, Kamala Harris et Joe Biden organisent leur premier meeting commun. Il aura lieu ce soir à Pittsburgh, en Pennsylvanie, un État-clé, que se disputent âprement les deux camps. Le retrait de la candidature du président le 21 juillet dernier a bouleversé la campagne : elle a offert au parti démocrate un élan d'enthousiasme et contraint le camp républicain à changer de stratégie. Rien n'est joué dans cette course à la Maison blanche : même si la candidature de Kamala Harris enflamme le camp démocrate, Donald Trump conserve toutes ses chances de l'emporter. Les deux prétendants à la présidence sont toujours au coude à coude dans les sondages.Avec Pierre Gervais, professeur de civilisation américaine à l'Université Sorbonne Nouvelle, auteur du livre Histoire des États-Unis de 1860 à nos jours, Éditions Hachette éducation. 

Ce sont des pays de quelques centaines de milliers d'habitants, dispersés dans la Mer des Caraïbes. Des îles, terres de champions et championnes qui brillent aux Jeux Olympiques. A l'image de la sainte-lucienne, Julien Alfred, médaillée d'or sur le 100m samedi soir. Sainte-Lucie, Grenade, Dominique, essaient d'imiter l'exemple de la Jamaïque, dont les sportifs dominent les épreuves d'athlétisme depuis plusieurs années. Alors comment expliquer la réussite de ces territoires aux JO ? Comment les athlètes sont - ils répérés et s'entraînent - ils sur place ?Avec notre invité : Loic Artiaga, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Pau et les Pays de l’Adour, spécialiste de l’histoire du sport et des médias 

Elle était toujours classée dans le haut du tableau des médailles, dans les Jeux olympiques d'été précédents. Mais cette année, les victoires de la Russie ne sont même pas comptabilisées au classement des JO de Paris. Loin des plus de 300 ou 400 athlètes envoyés habituellement, ils ne sont cette fois qu'une quinzaine de Russes à participer à la compétition. Sans pouvoir afficher le drapeau de leur pays ni chanter leur hymne national. Ils sont ce que le Comité international olympique appelle des «athlètes individuels neutres». Un dispositif mis en place pour tenir compte de l'invasion russe en Ukraine, en février 2022. Les athlètes russes persona non grata : quelles sont donc les conséquences de cette décision ? Comment le Kremlin répond-il à cette exclusion ?Avec notre invité :Lukas Aubin, directeur de recherche à l’IRIS, docteur en études slaves et auteur de «Géopolitique de la Russie», éditions La Découverte.  

C'est la plus petite délégation ukrainienne jamais envoyée aux Jeux Olympiques : un peu plus de 140 athlètes portent les couleurs jaune et bleu à Paris. Ils sont en France alors que leur pays est en guerre, depuis plus de deux ans, contre la Russie. Le conflit a d'ailleurs tué près de 500 sportifs et entraîneurs, dans des bombardements ou sur le champ de bataille. Plus de 500 infrastructures sportives ont également été endommagées ou détruites. Dans ces conditions, difficile de s'entraîner pour des Jeux olympiques. Alors pourquoi l'Ukraine est-elle tout de même présente à Paris ? Cette participation peut-elle jouer un rôle dans la guerre contre les Russes ?Avec notre invité : Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences Po). 

Environ un millier d’athlètes sont à Paris pour représenter 54 pays africains aux Jeux Olympiques. Mais les premiers d’entre eux ne se classent, à mi-parcours, qu’aux alentours de la 30è place au tableau des médailles, avec l’Afrique du Sud et le Kenya en tête. À Rio, en 2016, le continent avait remporté 45 médailles : un record qui pourrait être difficile à battre cette année. Avec notre invité :Mustapha Berraf, président de l'ACNOA, Association des Comités Nationaux Olympiques d’Afrique, vice-président de l’ACNO, Association des Comités Nationaux Olympiques et membre du CIO, Comité International Olympique. 

Elle est souvent éclipsée par la Chine ou le Japon. Pourtant, la Corée du Sud fait aussi partie des nations les plus performantes aux Jeux olympiques. Actuellement dans le haut du tableau des médailles des JO de Paris, elle s’illustre particulièrement dans les épreuves de tir et de tir à l’arc. Comment ce pays de près de 52 millions d’habitants arrive-t-il à rivaliser face aux plus grands ? Quelle est la place du sport dans la société sud-coréenne ? Comment Séoul utilise les Jeux olympiques dans sa géopolitique, notamment vis-à-vis de la Corée du Nord ?Avec notre invité : Nicolas Rocca, ancien correspondant de RFI en Corée du Sud.

La piste aux étoiles du stade de France qui sera la star de cette 2è semaine des Jeux de Paris et la délégation italienne qui arrive pleine d'espoir. Après l'or acquis à Tokyo sur 100m, relais 4*100m à la hauteur et aux 20 km marche, l'Italie meilleure nation européenne en athlétisme avec 24 médailles dont 11 en or...  aux derniers championnats d'Europe... l'Italie qui voit émerger une génération de talents.Alors d'où vient cette forme de l'athlétisme italien ? On se pose la question ce soir dans Décryptage. Avec notre invité Alberto Toscano, journaliste et écrivain italien.

Des milliers de personnes ont participé à Téhéran aux funérailles du chef de la branche politique du Hamas ce matin (1er août 2024). Une cérémonie marquée par de nouveaux appels à venger sa mort. Ismaïl Haniyeh a été tué hier dans la capitale iranienne, et doit être enterré vendredi (2 août 2024) au Qatar où il vivait en exil. En moins de vingt-quatre heures, l'axe dit de la résistance formé par les alliés de l'Iran a perdu deux figures majeures, puisque le Hezbollah a confirmé hier la mort de son commandant Fouad Choukr, tué mardi par une frappe revendiquée par Israël dans la banlieue de la capitale libanaise. Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah a promis cet après-midi à Beyrouth « une réponse inéluctable » à cet assassinat. Avec notre invité Antoine Basbous, directeur de l’Observatoire des pays arabes.  

Léon Marchand tentera ce soir d'ajouter deux nouvelles médailles à son palmarès au 200 mètres papillon et au 200 mètres brasse. Des courses à suivre dans un peu moins d'une demi-heure en direct sur RFI avec Christophe Diremszian. Une course qui sera aussi suivie avec attention aux États-Unis, pays où s'entraîne le champion français. Un cas loin d'être unique... De nombreux athlètes français et étrangers se sont exilés aux États-Unis. Car la superpuissance offre aux sportifs des infrastructures, des services, un accompagnement inégalable. Ils bénéficient des meilleurs entraîneurs, sont courtisés par les plus grandes universités, et soutenus par un public enthousiaste. Le sport est au cœur du système éducatif et de la culture américaine. Avec notre invité Ali Ramdane, doctorant en recherche olympique.

Décryptage en habits olympiques... On parle ce soir de la nation qui est en tête, hier soir, du tableau des médailles après trois jours de compétition aux Jeux de Paris. Avec déjà 7 titres olympiques, le Japon cherche à confirmer le succès sportif des Jeux de Tokyo. Il avait terminé sur le podium avec 58 médailles dont 27 en or... Derrière les intouchables États-Unis et Chine. Alors quel héritage des Jeux de Tokyo au Japon ? Quelle place pour le sport dans la société japonaise ? Comment sont formés les athlètes et futurs champions nippons ?  Avec notre invité Jean-Christophe Helary, traducteur, analyste-chercheur de la société japonaise.

Déjà treize médailles, dont quatre en or, pour l'équipe de France à ces Jeux olympiques et le décompte est très loin d'être terminé. Les athlètes sont soutenus par un public enthousiaste, les Bleus ambitionnent de se retrouver parmi les cinq meilleures nations au terme de ces jeux. C'est en tout cas l'objectif fixé par le président de la République. Emmanuel Macron est arrivé hier à fort Brégançon pour prendre quelques jours de congés après avoir fait le tour des arènes sportives et présidé la cérémonie d'ouverture. Le chef de l'État a appelé à une trêve olympique sur le front politique, mais la gauche continue de revendiquer la tête du gouvernement. Et comme pour gâcher la fête, trois jours après une série de sabotages sur les lignes à grande vitesse du réseau ferré français, plusieurs opérateurs de fibre optique ont été visés par des actes de malveillance.Avec notre invité Seghir Lazri, sociologue du sport à l’IRIS-EHESS.

Le drapeau russe ne flottera pas demain sur la Seine lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris. Il a été banni par le CIO suite à l'invasion de l'Ukraine. Et seuls quelques rares athlètes russes participeront aux épreuves sportives :  le Comité international olympique a filtré les candidatures et exclu les sportifs qui ont affiché leur soutien à la guerre. Des mesures vexatoires pour Moscou qui a multiplié en retour la désinformation sur les JO de Paris, mais aussi mené des opérations de déstabilisation. « Nous sommes une cible, il y aura des cyberattaques », prévient ce soir le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal. Avec nos invités :  Lukas Aubin,directeur de recherche à l’Iris, docteur en études slaves Colonel Olivier Kempf, ancien général de l’armée française, directeur du cabinet stratégique la Vigie chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique, FRS

Le Tigré région du Nord de l’Éthiopie est officiellement en paix depuis la signature de l'accord de Prétoria en novembre 2022. La guerre a duré deux ans et s'est déroulée quasiment à huis clos. Elle opposait le pouvoir régional du Tigré au pouvoir central éthiopien et à ses alliés : l’Érythrée voisine et les forces de sécurité d'autres régions, en particulier celles d'Amhara. Ce conflit, qui pourrait avoir fait six cent mille morts selon l'Union africaine, a été jalonné d'exactions dont il est encore impossible de mesurer l'ampleur. Vingt mois après la signature de l'accord de Prétoria, les combats ont cessé, mais la zone occidentale du Tigré est toujours occupée par les Amharas, et les Érythréens contrôlent toujours une partie du nord du territoire. Les habitants de la région, traumatisés, appauvris, déracinés, vivent dans la crainte d'un retour des violences.Avec notre invité Sébastien Nemeth, journaliste au service Afrique de RFI.

Une forte présence militaire visible encore aujourd'hui à Dacca, la capitale du Bangladesh. Un pays sous cloche après cinq jours de coupure des télécommunications. Décision des autorités à la suite d'un vaste mouvement étudiant. Contre les quotas de recrutements dans la fonction publique. Des rassemblements violemment réprimés par la police. Le bilan reste incertain. 2 500 personnes arrêtées, au moins 174 morts au cours de la pire vague de violences qu'a connu le pays ces dernières années. La Première ministre, Sheikh Hasina au pouvoir depuis 15 ans concentre désormais les critiques de la rue et de la jeunesse. Avec notre invité Jérémie Codron, politologue, spécialiste du Bangladesh.À écouter aussiMuhammad Yunus, prix Nobel de la paix 2006 : « Le Bangladesh est une prison de 170 millions de personnes »

Kamala Harris a toutes les chances d'obtenir l'investiture du parti démocrate, mais avoir été adoubée par le président sortant ne suffit pas à garantir qu'elle lui succedera sur le ticket démocrate. La vice-présidente doit être formellement désignée par la majorité des quelques 4 000 délégués qui assisteront à la convention du parti, qui se tiendra du 19 au 22 août prochain. Kamala Harris sera peut-être confrontée à la concurrence d'autres candidats. Et devra effectuer rapidement un choix stratégique : le nom d'un ou d'une colistière pour le ticket démocrate.   Avec notre invité Hugo Bouvard, maître de conférences en histoire et sociologie des États-Unis à l'Université Paris-Cité.

«Je soutiens pleinement le président Trump et lui souhaite un prompt rétablissement». C'est le tweet rédigé par Elon Musk trente minutes à peine après la tentative d'assassinat contre le candidat républicain, samedi dernier (13 juillet 2024). Le patron de Space X, Tesla, et du réseau Twitter qu'il a rebaptisé X a annoncé son intention de verser 45 millions de dollars par moi pour soutenir la campagne de l'ex président. Ce mardi, le milliardaire a aussi décidé de délocaliser deux de ses sociétés de la Californie vers le Texas, un État plus en adéquation avec ses positions conservatrices. Elon Musk qui se décrivait auparavant comme centriste a basculé dans la sphère ultra-réactionnaire, et pourrait entraîner derrière lui d'autres milliardaires.. Avec nos invités : - Julien Pillot, économiste spécialiste de l'industrie numérique, enseignant-chercheur à l'Inseec Business School, chercheur associé au CNRS. - Olivier Lascar, rédacteur en chef du Pôle digital de Sciences et Avenir, auteur du livre Enquête sur Elon Musk, l’homme qui défie la science (Éditions Leduc, Alisio).

Le président ukrainien a proposé aux Russes de participer à un prochain sommet sur la paix. Depuis l'échec d'une tentative de pourparlers au début de la guerre, c'est la première fois que Volodymir Zelensky envisage des négociations avec Moscou sans poser de condition préalable. Une invitation qui intervient après le sommet organisé en Suisse au mois de juin 2024, en l'absence de la Russie et qui n'avait donné lieu à aucune avancée. Sur le terrain, les combats restent meurtriers, mais aucun des deux camps ne parvient à effectuer de percée décisive. Avec notre invitée : Christine Dugoin-Clément , analyste en Géopolitique, chercheure pour la Chaire risque de l'IAE Paris-Sorbonne et au CREOGN (Centre de Recherche de l'École des Officiers de la Gendarmerie nationale).

C'est en ce moment même que doit débuter à Milwaukee, dans le Wisconsin, une convention républicaine inédite. Après la tentative d'assassinat dont il a été victime, Donald Trump y apparaitra comme un combattant survivant, un miraculé. Il bénéficie, en outre, d'une bonne surprise de dernière minute : l'ensemble de la procédure fédérale qui pesait contre lui pour rétention de documents officiels après son départ de la Maison Blanche vient d'être annulée par la juge de Floride en charge du dossier. Fort de cette victoire sur le front judiciaire, de sa nouvelle aura quasi-messianique, l'ex-président révélera ce soir le nom de son co-listier dans la course à la Maison Blanche. Avec notre invitée : Ellen Kuntz, professeure à l’INSEEC, spécialiste des États-Unis, auteure de « Portraits de VEEP, l’incroyable histoire de Kamala Harris ».

Le président élu iranien prêtera serment devant le Parlement le 30 juillet. C'est ce que rapportent ce mercredi les médias d'État. Élu vendredi dernier (5 juillet 2024), Massoud Pezeshkian l'a emporté vendredi dernier contre l'ultraconservateur Saeed Jalili, au second tour de scrutin. Un peu plus de la moitié des Iraniens se sont abstenus. Pendant sa campagne, Massoud Pezeshkian a promis de mettre fin à l'isolement de l'Iran dans le monde afin d'améliorer le niveau de vie de la population, et plaidé pour un assouplissement des sévères restrictions qui pèsent sur la vie des femmes. Mais il a aussi clairement exprimé son attachement au guide suprême du pays, l'ultraconservateur Ali Khamenei, nommé à vie en 1989. Quelle sera la marge de manœuvre de ce président ?  C'est la question que l'on se pose dans Décryptage.. Avec notre invité : Azadeh Kian, professeure de Sociologie et directrice du Centre d’Enseignement, de Documentation et de Recherches pour les Études Féministes (CEDREF) à l’Université Paris Cité. 

C'est dans la salle où a été signé leur traité fondateur que les dirigeants des pays membres de l'OTAN se sont retrouvé dès hier soir (9 juillet 2024) pour célébrer le soixante-quinzième anniversaire de leur alliance. Le sommet ouvre formellement ce soir, mais les 32 pays membres se sont déjà entendus sur le renouvellement de leur aide militaire à Kiev. Ils ont aussi réaffirmé leur volonté d'intégrer l'Ukraine à l'OTAN. Cette réunion se déroule sur fond d'inquiétudes politiques : le possible retour de Donald Trump à la Maison Blanche fait craindre un désengagement américain. Le président français est affaibli par l'absence de majorité au Parlement, le chancelier allemand est confronté à une extrême droite renforcée qui réclame la fin de l'aide à l'Ukraine et le Premier ministre hongrois affiche sa proximité avec Vladimir Poutine. Avec notre invité : Guillaume Lasconjarias, historien militaire, professeur associé à l’Université Paris Sorbonne. Ancien chercheur au collège de défense de l'Otan à Rome. 

Emmanuel Macron se laisse du temps afin d'y voir plus clair au lendemain des législatives. Gabriel Attal qui a présenté sa démission, a donc provisoirement été maintenu à la tête du gouvernement français. Ce scrutin est une défaite cinglante pour l'extrême droite qui se projetait déjà au pouvoir, mais la gauche arrivée en tête est loin d'avoir obtenu la majorité absolue. Une période d'instabilité politique s'ouvre donc en France, avec trois blocs qui devront apprendre à composer entre eux à l'Assemblée. La plupart des alliés de l’Hexagone respirent devant la déroute du Rassemblement national, mais restent préoccupés par le flou sorti des urnes. La France en sort-elle affaiblie sur la scène internationale ? C'est la question que l'on se pose ce soir dans Décryptage... Avec notre invité : Nicolas Tenzer,  politologue, enseignant à Sciences Po, chercheur associé au Centre for European Policy Analysis (CEPA).

Le cap des 38 000 morts a été franchi à Gaza, ce jeudi 4 juillet 2024, selon le Hamas. La guerre, déclenchée après une attaque terroriste sans précédent du mouvement islamiste en Israël, le 7 octobre 2023, ne connait quasiment aucun répit depuis près de neuf mois. Une catastrophe humanitaire d'ampleur inédite sévit dans ce petit territoire assiégé, où 2 millions quatre cent mille personnes sont en quête quotidienne de vivres, d'eau, de médicaments ou tout simplement d'abri. Selon les Nations unies, environ 80% des habitants ont été déplacés depuis le début du conflit, au gré des ordres d'évacuation de l'armée israélienne. Lundi dernier (1er juillet 2024), 250 mille Gazaouites ont ainsi été appelés à quitter le sud de l'enclave. Une errance peur au ventre, ventre creux, dans un paysage dévasté.Avec nos invitées : - Caroline Seguin, responsable des opérations d’urgence pour Gaza à Médecins Sans Frontières (MSF)- Lucile Marbeau, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Près d'une semaine après sa prestation catastrophique lors du débat qui l'a opposé à Donald Trump, le président américain ne parvient pas à lever les doutes sur son état de santé. Joe Biden reçoit aujourd'hui les gouverneurs démocrates pour tenter de les convaincre de sa capacité à mener sa campagne jusqu'au bout. Mais au sein de son parti, les inquiétudes s'expriment à haute voix. Affaibli, le candidat démocrate a aussi perdu un atout clé face à son adversaire : une décision de la cour suprême a entrainé cette semaine le report des épreuves judiciaires qui attendent Donald Trump. Avec notre invité : - Jérôme Viala-Godefroy, chargé de cours à Sciences Po Saint-Germain-Laye, spécialiste de la politique américaine 

Le Premier ministre hongrois a pris ce matin (1er juillet 2024) la tête du Conseil de l'Union européenne. C'est une fonction essentiellement symbolique attribuée tour à tour à chaque État membre, mais qui offre une belle tribune à Viktor Orban. Fort du succès du Rassemblement national en France et de la progression des droites radicales aux élections européennes, il espère parallèlement créer une nouvelle coalition au Parlement pour imposer une vision souverainiste de l'Europe. Viktor Orban a promis d'agir avec impartialité à la tête du Conseil de l'UE, mais son arrivée à la présidence inquiète à Bruxelles où il s'est plus illustré par sa capacité de blocage que par son sens du compromis.Avec notre invité : Romain Le Quiniou, directeur général d’Euro Creative.

Les Iraniens sont appelés aux urnes le 28 juin pour élire le successeur d'Ebrahim Raïssi, disparu dans un accident d'hélicoptère, le 19 mai dernier. Tous les prétendants à la présidence ont été passés au filtre du conseil des gardiens de la Constitution. Deux candidats ultra-conservateurs se sont retirés de la course ce vendredi. Ils ne sont plus que quatre à s'afficher sur les bulletins de vote. Entre la République islamique et le peuple iranien, la rupture semble totale. Ébranlé par des soulèvements qu'il a réprimés dans le sang et par une crise économique sévère, le régime espère cependant qu'une participation importante au scrutin lui apportera un vernis de façade.Avec notre invité : Ahmad Salamatian, analyste de la situation iranienne, ancien secrétaire d’État aux Affaires étrangères et auteur de «L’Amérique en otage. 444 jours de diplomatie secrète en Iran», éditions Riveneuve.  

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak et le chef de l'opposition travailliste Keir Starmer s'opposent ce soir dans le dernier débat télévisé avant les élections législatives du 4 juillet 2024. Les sondages promettent une écrasante victoire au Labour, le parti travailliste. Ils prédisent aussi une déroute cinglante au parti conservateur au pouvoir depuis quatorze ans. Loin d'offrir les opportunités promises par ses partisans, la sortie de l'Union européenne a occasionné de sérieux dégâts dans l'économie britannique. Le Brexit a aussi ouvert la porte au populisme. Les Tories sont désormais talonnés par le parti Reform UK, qui axe sa campagne sur la lutte contre l'immigration.Avec notre invitée : Catherine Marshall, professeure d’Histoire et de Civilisation britanniques à Cergy Paris-Université, directrice du Laboratoire Agora (Centre de recherche multidisciplinaire en Sciences humaines et sociales).

En France, la campagne en vue des élections législatives est entrée dans sa dernière semaine. Les sondages donnent toujours le Rassemblement National en tête des intentions de vote. Ce matin, Jordan Bardella sa tête de liste a présenté les grands axes de son programme. Peu de mesures chiffrées, mais quelques urgences : suppression du droit du sol, le retour des peines plancher, de l'autorité. «Personne ne perdra de droit», a assuré Jordan Bardella, tout en assurant que les binationaux n'auraient plus accès à certains postes stratégiques. Le Rassemblement National tient à présenter un visage respectable et responsable. Il n'en reste pas moins l'héritier d'un parti aux relents racistes et sulfureux.Avec notre invité : Gaël Brustier, politologue, essayiste, auteur de «Les Analphabètes au pouvoir», éditions du Cerf (2024). 

Le Rassemblement national est toujours en tête des sondages à dix jours du premier tour des élections législatives. Une situation inédite pour la formation d'extrême droite depuis sa naissance sous le nom «Front national» en 1972. Comme en 2017 et en 2022, lorsqu'il s'était retrouvé face à l'extrême droite dans la dernière ligne du scrutin présidentiel, Emmanuel Macron fait appel au sens des responsabilités des électeurs et joue sur la peur que l'arrivée de partis extrémistes à la tête du pays peut provoquer. C'est moi ou le chaos, estime le président. Mais c'est bien sous ses deux mandats que l'extrême droite a le mieux prospéré et que Marine Le Pen a réussi à dédiaboliser son parti. Et dans les sondages, le camp présidentiel se place en troisième position derrière le RN donc, mais aussi derrière le nouveau Front populaire qui réunit une alliance de gauche.Avec notre invité : Jean-Philippe Moinet, directeur de la Revue Civique, auteur de «Un journal sous influence», aux éditions des Ailes rebelles et ancien président de l’Observatoire de l’extrémisme. 

Vladimir Poutine en visite en Corée du Nord. C'est la première fois en 24 ans que le chef du Kremlin foule le sol de cet État paria. Le président russe et son homologue nord-coréen ont signé un traité de « partenariat stratégique » entre leurs deux pays. Il prévoit une assistance mutuelle entre les deux nations en cas d'agression. Les deux autocrates confirment ainsi leur rapprochement, déjà scellé par l'assistance militaire qu'apporte la Corée du Nord à la Russie dans la guerre qu'elle mène en Ukraine. Une idylle qui inquiète au premier chef les Sud-Coréens, dans un contexte d'escalade des tensions avec leur voisin, et qui préoccupe plus largement l'Occident. Même la Chine, puissance tutélaire de Pyongyang, éprouve un sentiment mitigé face au renforcement des liens entre Pyongyang et Moscou.Invité du jour : Pascal Dayez-Burgeon, chargé de mission au CNRS et auteur de « La dynastie rouge », aux éditions Perrin.

Le président Cyril Ramaphosa, réélu vendredi (14 juin 2024) par l'Assemblée nationale pour un deuxième mandat devrait être investi mercredi (19 juin) à la tête de l'Afrique du Sud. Pour conserver la présidence, l'ANC, qui n'a obtenu que 40 % des voix aux dernières législatives, a dû négocier un accord de coalition avec des partis rivaux. Pour la première fois en trente ans, le parti hérité de Nelson Mandela partagera notamment le pouvoir avec l’Alliance démocratique. Ces deux camps historiquement opposés vont donc devoir s'entendre. Ils devront aussi composer avec une nouvelle opposition cristallisée autour de Jabob Zuma, l'ex-chef d'État devenu la troisième force politique du pays. Lui dénonce un retour des forces de l'apartheid à la tête de l'Afrique du Sud.Avec notre invité : Francis Kpatindé, ancien observateur de l'ONU en Afrique du Sud, enseignant à Sciences Po Paris. 

Pour la première fois de l'histoire, la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques aura lieu en dehors d'un stade, sur un parcours de six kilomètres en milieu urbain, sous les yeux de centaines de milliers de spectateurs. Un pari audacieux sur le plan sécuritaire, surtout dans un contexte international aussi houleux. Les autorités se veulent rassurantes, certifient avoir déployé tous les efforts nécessaires pour parer à toutes les éventualités : près de 35 000 policiers et gendarmes seront mobilisés le jour J, plus de 20 000 membres des forces de l'ordre assistés de milliers d'agents privés seront déployés pendant la quinzaine olympique. Menaces d'attentat, de mouvements de foules, d'attaques cyber, tout a été pris en compte, déclarent les organisateurs... mais une nouvelle inconnue s'est ajoutée à une équation déjà complexe : une situation politique explosive.Avec notre invité : Driss Aït Youssef, docteur en Droit public et spécialiste des questions de sécurité.  

Cela fait plus de huit mois qu'un déluge de feu s'abat sur la bande de Gaza. Ce mercredi (12 juin 2024), des bombardements meurtriers ont encore visé plusieurs secteurs de l'enclave palestinienne. La guerre menée par Israël pour répondre aux massacres perpétrés par le Hamas, le 7 octobre 2023, a déjà fait plus de 37 000 morts selon le mouvement islamiste. Les affrontements se poursuivent également au nord d'Israël à la frontière avec le Liban. Le Hezbollah promet d'accroître ses attaques après la mort d'un commandant du mouvement tué dans un bombardement, mais assure qu'il cessera son offensive lorsqu'un cessez-le-feu sera proclamé à Gaza. Le secrétaire d'État américain, en tournée dans la région, tente justement d'obtenir un accord pour mettre en place le projet de trêve présenté fin mai par la Maison Blanche. Antony Blinken estime que le fossé entre les deux parties peut-être comblé.Avec notre invitée :Sylvaine Bulle, chercheuse à l'EHESS (École des Hautes Études en Sciences sociales), professeure de sociologie à l'ENSA de Paris Cité, spécialiste du conflit israélo-palestinien et autrice du livre Sociologie de Jérusalem (Éditions de La Découverte, 2020).

En France, l'extrême droite totalise plus de 37% des suffrages à l'issue des élections européennes. Un score historique qui illustre une percée tous azimuths du Rassemblement national. Des pans entiers de la population ont pour la première fois glissé un bulletin RN dans l'urne. Le parti a rassemblé des profils d'électeurs jusqu'ici réfractaires à ses positions. Il arrive en tête dans toutes les régions, y compris dans les territoires historiquement hostiles à l'extrême droite, enregistre une poussée dans les villes et dans les zones rurales. Jamais le Rassemblement national n'avait bénéficié d'une telle vague. Son ampleur reste à confirmer lors des prochaines élections législatives, convoquées par le Président de la République. Avec notre invité : Jean-Yves Camus, politologue, co-directeur de l'Observatoire des radicalités politiques à la Fondation Jean-Jaurès, co-auteur du livre Histoire politique de l'antisémitisme en France. De 1967 à nos jours (Robert Laffont). 

Emmanuel Macron prend la parole en ce moment même sur les chaines de télévision pour s'exprimer sur la situation internationale. Le président français pourrait confirmer l'envoi d'instructeurs militaires en Ukraine. Il a déjà annoncé que Kiev était désormais autorisé à frapper des cibles en Russie à l'aide d'armes occidentales. Emmanuel Macron a présidé aujourd'hui les cérémonies de commémoration du débarquement allié sur les plages de Normandie, où la délégation russe s'est vue retirer son invitation. Cet activisme de l'Elysée passe mal au Kremlin qui perçoit désormais le chef de l'Etat français comme un opposant à la fédération de Russie. Coïncidence inquiétante, un homme a été interpellé hier près de Roissy. Originaire du Donbass et titulaire de la double nationale russe et ukrainien, il maniait des explosifs dans sa chambre d'hôtel. Par ailleurs, un ressortissant français a été interpellé cet après-midi à Moscou : il est accusé d'espionnage.Avec notre invité :- Guillaume Ancel, ancien officier et écrivain français, auteur du livre Saint-Cyr à l’école de la Grande Muette (Flammarion)  

Après dix ans de pouvoir ininterrompu, Narendra Modi va entamer un troisième mandat à la tête de l'Inde. Le BJP, le parti nationaliste hindou du Premier ministre, s'est mis d'accord ce mercredi 5 juin, avec ses alliés, pour former un gouvernement de coalition  Malgré la main de fer qu'il a abattu sur les médias et les manœuvres qu'il a menées contre l'opposition, en dépit de son investissement dans une campagne électorale très violente, Narendra Modi n'a en effet pas obtenu la majorité absolue qu'il convoitait. Il ne pourra donc pas modifier la constitution comme il le souhaitait. Le Premier ministre va sans doute devoir mettre un frein à ses diatribes contre les musulmans, réviser sa pratique solitaire du pouvoir. Narendra Modi va être contraint au compromis.Avec notre invité : - Guillaume Delacroix, journaliste, correspondant à Bombay de 2013 à 2021 pour Mediapart, le Monde puis Courrier International, co-auteur avec Sophie Landrin du livre Dans la tête de Narendra Modi (Actes Sud, mai 2024).

La Douma devrait adopter rapidement la réforme fiscale envisagée depuis le début de l'année 2024 par Vladimir Poutine. Le gouvernement a précisé ses intentions fin mai : il entend augmenter les impôts sur les revenus des plus riches et sur les bénéfices des entreprises. Cette réforme a notamment pour but de contribuer à la hausse des dépenses liées à la guerre en Ukraine. Soumise à une série de sanctions internationales depuis le début de l'offensive en 2022, l'économie russe a résisté malgré la brutale coupure d'une partie de ses échanges mondiaux. Contrairement aux espoirs des Occidentaux, elle ne s'est pas effondrée. Le fonds monétaire international a même revu à la hausse ses prévisions de croissance concernant la Russie pour cette année. Et d'après la BERD, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, l'économie russe est désormais revenue au-dessus des niveaux d'avant-guerre en Ukraine. Comment la Russie finance-t-elle sa guerre ? Les sanctions sont-elles inefficaces ?Avec nos invités :- Julien Vercueil, professeur d’économie à l’INALCO, spécialiste des économies post-soviétiques et de la Russie- Cyrille Bret, géopoliticien, maître de conférences à Sciences Po Paris, chercheur associé spécialiste de la Russie et de l'Europe orientale à l'Institut Jacques Delors.

Des milliers de Tibétains sont menacés par la construction, à venir, d'un barrage géant dans la province chinoise du Sichuan. Pour cela, les autorités veulent évacuer et détruire au moins deux villages et six monastères. Barrage ou non, la Chine organise régulièrement des relocalisations de population, sous la contrainte, menaçant la culture, l’identité tibétaines. Il y a 65 ans, en mars 1959, les Tibétains s'étaient soulevés contre l'occupation chinoise, provoquant la fuite du Dalaï-lama, désormais en exil. Depuis, Pékin poursuit une répression, peu documentée, dans les hauts plateaux de l'Himalaya.Avec notre invitée, Françoise Robin, professeur des universités, responsable de la section Tibet à l'Institut national des langues et civilisations orientales, présidente de la Société française d'études du monde tibétain.

L’Espagne, la Norvège et l’Irlande ont officiellement reconnu hier (28 mai 2024) l’État de Palestine. « Une nécessité » pour « parvenir à la paix », selon le Premier ministre espagnol. Mais une décision qui provoque la colère des autorités israéliennes. Pourquoi cette reconnaissance maintenant ? Avec quelles conséquences ?Avec notre invitée, Agnès Levallois, vice-présidente de l'iReMMO (Institut de Recherche et d'études Méditerranée Moyen-Orient), chargée de cours à Science-Po Paris. 

Trois hauts responsables syriens ont été condamnés à la prison à perpétuité en France, à la cour d'assises de Paris, vendredi 24 mai 2024. Ils étaient jugés, en leur absence, pour complicité de crimes contre l'humanité, dans la mort de deux Franco-Syriens. Malgré ces rares condamnations étrangères, le régime de Bachar el-Assad continue d'éteindre les voix dissidentes. Treize ans après le début de la révolution syrienne, dans le sillon des Printemps arabes, le conflit est toujours en cours. Des milliers de personnes vivent dans des camps de réfugiés, prises au piège, recherchées pour certaines par le régime el-Assad. Des milliers d'autres sont emprisonnées. Que reste-t-il aujourd'hui de la révolution syrienne ? Quel impact ont ces condamnations étrangères sur le régime el-Assad ? Comment tient ce dernier malgré son isolement international ?Avec notre invité, Arthur Quesnay, docteur en Sciences politiques affilié à l’Université Panthéon-Sorbonne.

En Afrique du Sud, 27 millions d'électeurs iront aux urnes le 29 mai 2024 pour des élections générales : des législatives et provinciales au cours desquelles l'ANC, le parti au pouvoir, pourrait perdre sa majorité pour la première fois de son histoire. Le mécontentement des électeurs est important : le chômage atteint des records, le coût de la vie est élevé, les pannes d’électricité quotidiennes, cette morosité économique aggrave les fractures sociales. Qu’est-ce qui plombe précisément l'économie sud-africaine ? Pourquoi de telles fractures et comment en sortir ? À une semaine des élections, Décryptage dresse le bilan socio-économique d’un pays encore très inégalitaire.Invités : - Thierry Vircoulon, coordinateur de l’Observatoire pour l’Afrique centrale et australe de l’Institut français des relations internationales (IFRI) - Achille Mbembe, directeur général de l’innovation pour la démocratie. 

En Nouvelle-Calédonie, le réseau social TikTok reste inaccessible. Le gouvernement français a interdit son accès, mercredi 15 mai 2024, en raison de la diffusion de vidéos d'émeutiers partageant des appels à la haine. C'est la première fois, en France et même en Europe, qu'une telle décision est prise. Pourquoi ce réseau social a-t-il été interdit et pas un autre ? Pourquoi les fausses informations, les appels à la haine s’y diffuseraient-ils plus qu'ailleurs ? TikTok est-il devenu le réseau social le plus influent ?Avec notre invité Nicolas Arpagian, vice-président du cabinet Headmind Partners et spécialiste en risques numériques, auteur de Frontieres.com, paru aux édition de l’Observatoire.

Ces dernières semaines, l'extrême-droite allemande, l’AfD, est secouée par des scandales et des revers judiciaires. Dernier en date : l'un de ses dirigeants, Bjorn Höcke, a été condamné mardi 14 mai 2024 à une amende, pour avoir utilisé, lors de l'un de ses meetings, un slogan nazi. Ces déboires pourraient pénaliser l'AfD pour les élections européennes de juin 2024, alors que le parti a déjà perdu plusieurs points dans les sondages. Faut-il pour autant y voir une perte de vitesse du parti ? Va-t-il au contraire poursuivre sa progression dans le pays ?Avec notre invitée : Elisa Goudin, maitre de conférences à l’Université Sorbonne Nouvelle en Civilisation allemande contemporaine. 

En Nouvelle-Calédonie, l'état d'urgence va être décrété, face une flambée de violences. Ce territoire français d’Outre-mer, situé dans le Pacifique sud, a été secoué par deux nuits d’émeutes, qui ont fait 4 morts et des centaines de blessés. Cette colère a été provoquée par une décision de l'exécutif, sur une réforme du corps électoral dont les indépendantistes ne veulent pas. Qu'est-ce que cette réforme implique, précisément, pourquoi provoque-t-elle la colère des indépendantistes ? Faut-il craindre une guerre civile sur place ?Avec nos invités : - Jean-Philippe Moinet, fondateur et directeur de la Revue Civique et auteur de « Un journal sous influence » éditions des Ailes rebelles (Italie)  - Philippe Gomes, élu au Congrès de la Nouvelle-Calédonie, ancien député, ancien président du gouvernement, et président de la province Sud  - Gilbert Tyuienon, vice-président d’Union calédonienne. 

En Lituanie, le président sortant est bien parti pour être réélu, lors du second tour le 26 mai 2024. Gitanas Nauseda est arrivé dimanche 12 mai 2024 en tête du premier tour, avec 46% des suffrages. Il sera opposé à sa Première ministre Ingrida Simonyte, qui en a récolté 16%. Sur fond de menace russe, les électeurs semblent avoir choisi la stabilité, dans ce petit État balte situé entre la Biélorussie et l'enclave russe très militarisée de Kaliningrad. Plus globalement, ce sont les trois pays baltes, la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie, qui craignent les ingérences russes et font front commun face à Moscou. Comment ces anciennes républiques soviétiques essaient-elles de contrer l'influence russe ? Quelles sont leurs similarités en termes de politique étrangère ? S’ils s'affichent unis, existe-t-il quelques points de désaccord ?Avec notre invité : Michel Foucher, géographe, ancien ambassadeur de France en Lettonie. Auteur de Ukraine-Russie, la carte mentale du duel, aux éditions Gallimard.

Parfois accompagnée d'une guitare, toujours avec un micro, souvent recouvert de paillettes, comme ses tenues de scène, Taylor Swift rend visite à ses fans français. La chanteuse américaine vient de débuter une série de quatre concerts en France, pour son Eras Tour. Mais elle est bien plus qu’une chanteuse : l'artiste pop influence la politique américaine, l'économie, la technologie, une communauté infinie appelée les « Swifties »... elle se retrouve même au cœur de théories du complot. Pourquoi cette chanteuse est-elle si influente, pas seulement dans le domaine de la chanson ? Qu’est-ce que l’effet Taylor Swift ? Avec notre invité : Belkacem Bahlouli, rédacteur en chef du magazine Rolling Stone.

Une porte arrachée en plein vol, un pneu perdu au décollage, des fissures observées, des odeurs suspectes... Ces dernières années, les exemples ne manquent pas pour pointer les failles dans la construction des avions de Boeing. L'avionneur américain est sous le feu des critiques et est même visé par plusieurs enquêtes de la FAA, l'autorité de régulation de l'aviation aux États-Unis. Comme si cela ne suffisait pas, sa course à l'espace, aussi, est une nouvelle fois compromise, puisque le premier vol habité de son vaisseau Starliner a dû être reporté en début de semaine. Alors, que se passe-t-il chez Boeing exactement ? Comment expliquer cette série noire, quelles conséquences a-t-elle sur l'entreprise et sur l'aviation mondiale ? Avec nos invités : Gérard Feldzer, consultant aéronautique et transport et président d’Aviation sans frontières. Michel Polacco, journaliste, aviateur, spécialiste aviation et espace Chroniqueur sur aeromorning.com

Jean-Yves Camus politologue, co-directeur de l'Observatoire des radicalités politiques à la Fondation Jean-Jaurès, co-auteur du livre Histoire politique de l'antisémitisme en France. De 1967 à nos jours (Robert Laffont) 

Alors que la France attend l'arrivée, mercredi 8 mai 2024, de la flamme olympique, des milliers d'athlètes sont en train de parfaire leur préparation avant les JO de cet été. Certains voient leurs rêves olympiques s'envoler à cause d'affaires de dopage : un sprinteur français a été suspendu neuf mois, une athlète de l'équipe olympique des réfugiés vient d’être privée de JO. De quoi parle-t-on précisément, lorsqu'on évoque le dopage ? Quelle est l’ampleur du phénomène ? Comment fonctionnent les contrôles et agences antidopage ?Avec nos invités : - Michel Audran, ancien directeur du Département des analyses de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), spécialiste de la question du dopage sanguin, professeur émérite en biophysique à l'Université de Montpellier- Romain Donneux, journaliste, responsable de la rubrique «Dopage» au sein de L'Équipe.

La mobilisation pro-européenne se poursuit, en Géorgie, sous haute tension. Mardi 30 avril 2024, des milliers de personnes ont manifesté dans les rues de la capitale, Tbilissi, contre un projet de loi controversé, qui, pour ses détracteurs, est similaire à une loi russe. De plus, l’oligarque géorgien Bidzina Ivanishvili, qui a fondé Rêve Géorgien, le parti au pouvoir, est accusé d'entretenir des relations étroites avec le Kremlin. Dans ce petit pays du Caucase, ainsi que dans les autres ex-républiques soviétiques, la voix de Moscou porte toujours : elle est plus ou moins pressante, plus ou moins influente. Quelle est précisément l'influence de la Russie sur ces pays ? Comment le Kremlin pèse-t-il dans leurs affaires ?Eléments de réponse avec François Daucé, directrice de recherches à l'EHESS, membre du CERCEC  (Centre d'études russes, caucasiennes, est-européennes et centre-asiatiques).

Au cœur de New York, des dizaines de tentes restent plantées, depuis plus de dix jours, sur les pelouses de la prestigieuse Université de Columbia. Ce campement réunit des étudiants pro-palestiniens, qui réclament la fin de l’offensive israélienne à Gaza. Le mouvement a été suivi dans la foulée par d’autres universités américaines et même à l’étranger. Il n’en fallait pas plus, pour la droite américaine, pour monter au créneau et accuser les universités de « wokisme », d’idéologie hors de contrôle. Mais est-ce vraiment le cas ? Les campus américains sont-ils un terreau pour l’extrême-gauche ? Quel rôle jouent ces universités dans la politique américaine, notamment dans la campagne présidentielle ?Eléments de réponse avec :- Tristan Cabello, politologue, historien spécialiste des États-Unis, maître de conférence à l'Université Johns Hopkins à Washington- Jérôme Viala-Gaudefroy, chargé de cours à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye et spécialiste des États-Unis.

Tesla n’est désormais plus maître en son royaume. Sur le marché de la voiture électrique, l’entreprise américaine se fait de plus en plus concurrencée par les marques chinoises, notamment BYD. Beaucoup d’entre elles sont présentes au Salon automobile de Pékin, qui dure jusqu’au 4 mai 2024.  Une façon, pour la Chine, d’asseoir sa prédominance dans ce secteur alors qu’une voiture électrique sur deux vendue dans le monde est de fabrication chinoise. Reste à savoir si les Européens pourront faire leur retard, et rester dans la course.Avec notre invitée :- Clément Dupont-Roc, spécialiste du secteur de l’automobile et des problématiques énergétiques, directeur stratégie et associé de la société de conseil C-Ways.

Comme chaque année, le Printemps de Bourges ouvre la saison des festivals de musique, en France. La 48è édition est organisée cette semaine, avec de nombreux artistes prévus : Mika, Martin Solveig, Shaka Ponk ou encore Eddy de Pretto.  Ces têtes d’affiche sont attendues dans d’autres festivals, tout du moins dans ceux qui ont survécu au calendrier imposé par les Jeux olympiques. En effet, après le Covid-19 et l’inflation, 2024 s’annonce encore compliquée pour les festivals, qui doivent composer avec l’événement sportif mondial de l’été et une économie déjà fragilisée.Avec nos invités : - Agathe Bellenguez, directrice générale adjointe de l’association Zone51 qui s’occupe de l’organisation du Summer Vibration Festival- Matthieu Ducos, directeur du festival Rock en Seine et élu au sein du Comité festival du syndicat Ekhoscènes (ex-Prodiss).

Le plastique est présent partout dans notre quotidien : bouteilles, sacs, emballages, vêtements. Le monde en produit d'ailleurs 460 millions de tonnes chaque année. En quelques décennies, il a envahi notre planète, nos sols, nos océans avec des conséquences sur l'environnement et sur notre santé.  Si rien n'est fait, les déchets plastiques devraient tripler d'ici 2060. L'Assemblée des Nations unies pour l'environnement s'est donc fixé un objectif, dès 2022 : lancer des négociations pour élaborer un traité international juridiquement contraignant sur la pollution plastique. Le texte doit théoriquement être rédigé d'ici fin 2024, lors d'une dernière réunion en Corée du Sud. En attendant, les discussions vont se poursuivre dès demain (mardi 23 avril 2024) à Ottawa, au Canada, alors que les dernières négociations au Kenya, en novembre 2023, n’ont pas permis de grandes avancées.Avec nos invités :- Nathalie Gontard, directrice de recherche à l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE) - Eva Moreau, vice-présidente de l’association La Fresque du plastique et co-créatrice de l’atelier. 

L’économie de l’UE au menu d’un Conseil européen extraordinaire ce jeudi (18 avril 2024). Et le sujet va grandement occuper les dirigeants du continent tant il les préoccupe. Puisque le constat est implacable. L’Union européenne est en voie de déclassement face à la Chine et aux États-Unis. Elle peine à être compétitive. L’UE doit donc réagir vite pour exploiter son marché face à ces deux puissances. Les chefs d’États et de gouvernements qui en discutent afin de trouver les solutions pour éviter un décrochage de l’économie du Vieux continent. Avec notre invitée : Catherine Mathieu, économiste à l’OFCE, présidente de l'AIECE (Association d'instituts européens de conjoncture économique). 

Le constructeur automobile Tesla dans la tourmente. Son dirigeant, Elon Musk, annonce la suppression de 10% de ses effectifs mondiaux. Concrètement, il s’agit de 14 000 postes qui sont voués à disparaitre. Mais si Tesla a révolutionné ces dernières années le secteur de la voiture électrique à coups d’innovations et d’annonces choc, l’entreprise enchaine les déconvenues.  Baisse des ventes, projets incertains, concurrence chinoise. A tel point que Tesla a perdu sa place de premier constructeur mondial au profit du chinois BYD au dernier trimestre 2023.Avec notre invité : Franck Cazenave, expert en mobilité et auteur de “Tesla a tué la bagnole” édition Descartes & Cie 

C’est une guerre qui dure depuis maintenant plus d’un an. Guerre sur laquelle les projecteurs rarement braqués. Au Soudan où les combats entre les forces régulières de l’armée et les troupes du général Hemetti n’ont pas cessé depuis le 15 avril 2023. Les affrontements ont fait des milliers de victimes forçant 8 millions de Soudanais à quitter leur domicile pour fuir. Si aujourd’hui, c’est une guerre entre deux généraux sans vainqueur, elle a aussi une dimension internationale. Avec notre invité :Thierry Vircoulon, coordinateur de l’Observatoire pour l’Afrique centrale et australe de l’Institut français des relations internationales (IFRI), spécialiste du Soudan 

C’est un match retour scruté avec attention. Pour la deuxième fois, Joe Biden et Donald Trump vont s’affronter dans l’élection présidentielle américaine, prévue en novembre. Le président sortant démocrate se retrouve face à l’ancien président républicain, et tous les deux sont assurés d’être désigné champion de leurs partis respectifs, pour la course à la Maison Blanche. Mais de nombreux paramètres ont changé depuis leur dernier duel, en 2020 : Conflit à Gaza, droit à l’avortement, affaires judiciaires… Joe Biden comme Donald Trump ont chacun leur lot de défis à relever jusqu’au scrutin de novembre. Avec notre invité : - André Kaspi, professeur d’histoire de l’Amérique du Nord à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et directeur du Centre de recherches d’histoire nord-américaine (CRHNA)  

Ces dernières années, de nombreux pays se sont lancés dans la course à l'or blanc, le lithium. Ce métal alcalin, très léger, est essentiel à la fabrication de batteries électriques, que l'on retrouve ensuite dans nos voitures, nos portables et ordinateurs. Or, depuis quelques mois, le cours de ce minerai s'effondre : il a perdu près de 80% de sa valeur en un an. Quelles en sont les raisons ? Les investisseurs sont-ils pour autant découragés ? Ce minerai d'avenir a-t-il vraiment de l'avenir ? Avec nos invités Philippe Chalmin, économiste, historien, professeur à l'Université Paris-Dauphine et spécialiste du marché des matières premières et Emmanuel Hache, économiste à l'IPF EN (énergies renouvelables) spécialiste des matières premières.

Les meilleurs joueurs d'échecs au monde vont s'affronter ces jours-ci à Toronto, au Canada. Avec, ce mercredi 3 avril 2024, le début du tournoi des Candidates, et le lendemain, celui des Candidats. Les gagnants doivent ensuite défier le tenant du titre dans leur catégorie respective. Si les confinements liés au Covid-19 et la série au succès mondial Le Jeu de la dame ont contribué à populariser un peu plus les échecs, l'effet n'est aujourd'hui pas retombé. La discipline se démocratise et de nouveaux pays dominent les classements mondiaux à travers leurs champions, reflétant la dynamique de la géopolitique. Pourquoi certains pays veulent-ils dominer l'échiquier ? Qui est le roi des 64 cases aujourd'hui ? Avec notre invité Yves Marek, ambassadeur, ancien président de la Fédération française des échecs et auteur du livre Art, échecs et mat. 

Dimanche 31 mars 2024, des milliers de personnes se sont rassemblées à New Delhi, en Inde, à l'appel de l'opposition, pour protester contre l'arrestation du ministre en chef de la capitale, Arvind Kejriwal, qui est aussi l'un des principaux opposants du Premier ministre Narendra Modi. Depuis, il a été transféré dans une prison de haute sécurité, il est accusé de corruption dans une affaire très controversée. Pour les partisans d’Arvind Kejriwal, c'est une énième tentative des conservateurs au pouvoir pour museler l'opposition, à un peu plus de deux semaines des législatives, où le BJP est le grand favori.  Avec notre invité :-  Jean-Luc Racine, directeur de recherche émérite au CNRS, chercheur senior à Asia Centre  

Dans le monde, le nombre d'enfants par femme va diminuer tout au long du siècle, jusqu'à atteindre 1,6 d'ici 2100... et même 1,4 en France. Ces chiffres ont été publiés dans la revue scientifique The Lancet, la semaine dernière. Plus de 97% des pays auront des taux de fécondité en dessous de ce qu'il faut pour maintenir leur population en état. À quoi est due cette baisse de la fécondité ? Faut-il s'en inquiéter ? A-t-elle aussi ses avantages ?  Avec nos invités :-  Professeur Samir Hamamah, gynécologue, chef de service de Biologie de la reproduction au CHU de Montpellier-  Gérard-François Dumont, professeur à La Sorbonne, président de la revue Population & Avenir, auteur de Géographie des populations (Armand Colin).

Trois jours après l’attentat au Crocus City Hall, qui a fait 137 morts près de Moscou, le Kremlin n’a toujours pas commenté la revendication de l’organisation État islamique. Le gouvernement accuse plus ou moins directement l’Ukraine, alors que l’enquête se poursuit. L’Ukraine et les Occidentaux démentent vigoureusement cette piste. Pourquoi, malgré la revendication de l’EI, Vladimir Poutine accuse-t-il l’Ukraine ? Quelles conséquences cet attentat va-t-il provoquer sur le nouveau mandat du président russe ? Avec nos invités: - Oleg Kobtzeff, politologue, spécialiste de l’Europe de l’Est- Jean Radvanyi, géographe et géopoliticien, professeur à l’Inalco (Institut national des langues et civilisations orientales), spécialiste de la Russie.

Après la surprise du report de la présidentielle au Sénégal, les électeurs se rendront aux urnes, un mois après la date prévue. 7,3 millions de personnes voteront le dimanche 24 mars 2024 pour élire un nouveau président. Les Sénégalais espèrent ainsi tourner la page d'une crise institutionnelle qui a secoué le pays ces dernières semaines. Le président Macky Sall quittera quant à lui ses fonctions à l'issue du processus électoral, après douze ans au pouvoir. Il avait fait de «l'émergence» le grand défi de son mandat, lançant notamment de grands projets d'infrastructure. Mais le chemin est encore long : le pays traverse des difficultés économiques, avec aussi de vives tensions sociétales. Plusieurs ONG dénoncent ainsi une détérioration de la démocratie sénégalaise ces douze dernières années.Avec notre invité : Étienne Smith, maître de conférences à Sciences Po Bordeaux, membre du laboratoire LAM (Les Afriques dans le Monde). 

En Ukraine, l'élection présidentielle aurait dû avoir lieu le 31 mars 2024, dans une dizaine de jours. Elle n'aura pas lieu. La loi martiale empêche toute tenue d'élections et elle est régulièrement renouvelée par son président, Volodymyr Zelensky. Si ce dernier reste populaire, sa cote a quand même baissé, ces derniers mois. L'unité nationale est mise à rude épreuve, en raison du peu de résultats de l'armée ukrainienne, qui manque d'effectifs et d'armes. Ces premières fissures, dans la popularité, dans la légitimité de Volodymyr Zelensky, sont-elles dangereuses ? L'unité nationale autour du président est-elle menacée ?Avec notre invitée : Christine Dugoin-Clément, analyste en Géopolitique, chercheuse à la Chaire Risques de l'IAE Paris-Sorbonne, à l'Observatoire de l'Intelligence artificielle de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et au CREOGN. Autrice de Influence et manipulations. Des conflits modernes aux guerres économiques (Éditions VA).

Depuis des mois, aux attaques terroristes sur son sol, le Pakistan répond en menant des opérations du côté afghan de la frontière. Dernière en date : deux bombardements pakistanais sur les régions de Khost et Paktika dans les zones tribales de l'est de l’Afghanistan. Elles ont fait huit morts dimanche (17 mars 2024), selon les talibans. Depuis des mois, Islamabad reproche à Kaboul de protéger des groupes djihadistes. Et pourtant, à leur retour au pouvoir en août 2021, les talibans l’assuraient : ils seraient les promoteurs d’un ordre régional apaisé. Deux ans et demi plus tard, les relations entre le gouvernement taliban de Kaboul et Islamabad sont plus que jamais tendues. Jusqu’où peut aller leur confrontation ? Avec notre invité : Jean-Yves Berthault, ancien diplomate en Afghanistan et au Pakistan et auteur de «Déjeuners avec les talibans» (2021, Éditions Saint-Simon).

Il a soigneusement écarté tous ses opposants sérieux, n’a pas fait campagne, n’a participé à aucun débat. Et pourtant, l’indéboulonnable Vladimir Poutine est bien en route pour un cinquième mandat de 6 ans. En 2018, il avait obtenu 77,53 % des suffrages, cette année, il fait encore mieux : 87,85 % des voix. Les chancelleries occidentales dénoncent un scrutin basé sur la répression et l’intimidation. Mais deux ans après le début de la guerre en Ukraine, le président russe réélu peut aussi compter sur des soutiens ailleurs dans le monde. Traité en paria par les pays occidentaux, Vladimir Poutine n’est pas pour autant isolé diplomatiquement.Avec notre invité : Lukas Aubin, directeur de recherche à l’IRIS, docteur en Études slaves et auteur de « Géopolitique de la Russie », éditions La Découverte. 

«Un défi colossal», c'est ainsi que la Cour des comptes qualifie ce qui attend la France pour s'adapter au réchauffement climatique. Dans son rapport annuel rendu hier (12 mars 2024), les magistrats pointent les retards de l'État, des collectivités et des entreprises pour se préparer à une hausse des températures de 4 degrés en 2100. La liste des chantiers est immense : relocalisation des sites touchés par la montée de la mer, agriculture menacée par la sécheresse, sauvegarde des forêts, rafraîchissement des villes transformées en étuves, isolation des logements, reconversion des stations de sports d'hiver... s'adapter au réchauffement est une nécessité, une urgence, et ce même si l'on parvient à réduire nos émissions de carbone.  Avec notre invité : Guillaume Dolques, expert adaptation au changement climatique à l’Institut de l’Économie pour le Climat (I4CE). 

Le Premier ministre haïtien a annoncé la nuit dernière avoir renoncé à ses fonctions. Une déclaration qui survient en plein chaos sécuritaire à Port-au-Prince. Les gangs armés qui sèment la terreur dans la capitale, depuis des mois, ont uni leurs forces et ciblé fin février 2024 les rares institutions du pays qui tenaient encore debout. Les prisons, des commissariats, des hôpitaux, l'aéroport et le port de la ville ont été emportés dans une vague de violence sans précédent. Résultat : plusieurs ambassades étrangères, dont celle des États-Unis, ont évacué leur personnel. Avec le départ annoncé d'Ariel Henry, une perspective politique semble s'ouvrir. Mais les défis à relever restent gigantesques pour ce petit pays.Avec notre invité : Jacques Nési, docteur en Science Politique, membre du Laboratoire caribéen de Sciences sociales. 

Le ramadan a débuté sous les bombes à Gaza. La trêve entre Israël et le Hamas qui était espérée en ce début de mois sacré pour les musulmans n'est toujours pas en vue. Selon l'ONU, une famine généralisée et presqu'inévitable menace désormais les 2 400 000 habitants de l'enclave palestinienne. Faute de trêve, et à défaut de pouvoir accéder à Gaza par la route, l'Union européenne, les États-Unis et d'autres tentent d'acheminer une aide humanitaire cruciale mais toujours insuffisante par voie aérienne et maritime. Le Premier ministre israélien insiste lui sur la nécessité de poursuivre son offensive militaire jusqu'à Rafah, la ville frontalière avec l'Égypte où s'entassent des centaines de milliers de civils qui ont fui les combats.Avec notre invité : Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des Universités et président de l’IReMMO (Institut de recherche de d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient), co-auteur avec Pierre Blanc du livre Atlas du Moyen-Orient : aux racines de la violence (éditions Autrement, 2023). 

«Votre colis est en route» : une phrase bien satisfaisante à lire, lorsqu'on attend sa dernière acquisition, que ce soit une paire de chaussures, un smartphone, ou même son repas du soir. Aujourd'hui, le recours à la livraison est quotidien, via des coursiers… et bientôt via des drones. C’est même déjà le cas aux États-Unis.  Comment cette « ubérisation » modifie nos modes de vie ? Ce modèle est-il à bout de souffle ? Y aura-t-il assez de main d'œuvre pour répondre à la demande, et comment la technologie peut y répondre ? Avec nos invités : - Franck Lehuédé, directeur d'études et de recherche au Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (CREDOC)- Laetitia Dablanc, urbaniste, directrice de recherche à l'Université Gustave Eiffel directrice de la chaire Logistics City.

C'est l'événement sportif du week-end. Il sera regardé par des millions de personnes à travers le monde : le combat de boxe de Francis Ngannou, star du MMA, contre une autre star du noble art, cette fois, le Britannique Anthony Joshua. Cette rencontre poids lourds, très attendue, se déroule vendredi 8 mars 2024... à Riyad, en Arabie saoudite.  Le pays accueille de plus en plus de compétitions sportives prestigieuses, d'importants événements culturels et, pour cela, le royaume investit à coups de centaines de milliards de dollars. Au point de s'endetter.Pourquoi autant de projets pharaoniques ? Est-ce un pari maîtrisé par le royaume ? Cette stratégie lui permettra-t-il de sortir de sa dépendance au pétrole ? Éléments de réponse avec Younes Belfellah, économiste, spécialiste du monde arabe, enseignant-chercheur à l'Université Paris-Est Créteil et directeur du think tank Medfocus.

Les stations de sport d'hiver font le plein, pour ces dernières semaines de l'hiver. Cependant, avec le réchauffement climatique, le secteur du tourisme va devoir s'adapter dans les années à venir : à cause du manque de neige, en station, mais aussi en raison de la montée des eaux, qui menace notamment les îles du Pacifique. Les épisodes de canicule, aussi, sont de plus en plus fréquents, comme en Grèce.  Ces facteurs climatiques, mais aussi le phénomène dit du surtourisme pourraient pousser des visiteurs à fuir certaines destinations. Dans ce contexte, à quoi va ressembler le tourisme de demain ? Éléments de réponse avec Rémy Knafou, professeur émérite des Universités en Géographie, à Paris-1 Panthéon-Sorbonne, spécialiste du tourisme, auteur du livre Réinventer (vraiment) le tourisme : en finir avec les hypocrisies du tourisme durable (Éditions du Faubourg, 2023).

Le gouvernement iranien annonce une participation de 41 % aux législatives. L’annonce a été faite ce lundi 4 mars 2023, trois jours après le scrutin, le premier après le vaste mouvement de contestation de 2022, suite à la mort de la jeune Mahsa Amini. L’abstention a battu un nouveau record : l’opposition appelait au boycott et a dénoncé un « simulacre » d’élection car de nombreux candidats modérés ou réformateurs avaient été disqualifiés. Après ces élections, quel avenir pour ce mouvement Femme, vie, liberté ? Quelles sont les leçons à tirer de ce scrutin et surtout de cette abstention record pour les conservateurs ? Éléments de réponse avec Thierry Coville, chercheur à l’IRIS, spécialiste de l’Iran.

Sans surprise, Joe Biden est sorti largement vainqueur des primaires démocrates qui se déroulaient hier (27 février 2024) dans le Michigan avec plus de 80% des suffrages. Dans sa déclaration à l'issue du scrutin, le président n'a pas mentionné le score inattendu du vote « non engagé », c'est-à-dire du vote blanc, dans cet État ouvrier du nord-est des États-Unis, qui comporte la plus importante minorité d'origine arabo-musulmane du pays. Le vote blanc y a pourtant atteint plus de 13%, et dans les circonscriptions où la communauté d'origine arabe est la mieux implantée, trois électeurs sur quatre ont refusé de soutenir Joe Biden. La raison de cette défiance : le soutien de la Maison Blanche à la guerre menée par Israël à Gaza. Le mouvement pourrait faire tache d'huile et fragiliser un président, déjà affecté par les inquiétudes concernant son âge. S'il est réélu en novembre 2024, Joe Biden aura 86 ans au terme de son second mandat.Avec notre invité : Jérôme Viala-Gaudefroy, chargé de cours à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye et spécialiste des États-Unis.

Une audience sur le fond s'est tenue aujourd'hui devant le tribunal administratif de Paris concernant l'arrêté d'expulsion de l'imam marocain Hassan Iquioussen renvoyé au Maroc en janvier 2023. Hasard du calendrier, cette audience a eu lieu quatre jours après l'expulsion vers la Tunisie d'un autre imam, Mahjoub Mahjoubi.  Les autorités françaises accusent ces deux hommes d'avoir, dans leurs prêches, véhiculé une conception violente de l'Islam, susceptible d'encourager des comportements contraires à la République. Les deux imams s'en défendent, démentent toute menace, et estiment être persécutés en tant que musulmans. L'imam Mahjoubi dénonce aussi un coup politique du ministre de l'Intérieur, pour faire barrage à l'extrême droite à quelques mois des élections européennes.Avec nos invités :- Florence Bergeaud Blecker, docteur en Anthropologie, chargée de recherche au CNRS et autrice de « Le frérisme et ses réseaux, l’enquête » chez Odile Jacob- Pierre Vermeren, professeur d’histoire d’Afrique du Nord contemporaine à Paris 1, auteur de « Les frères musulmans à l’épreuve du pouvoir » chez Odile Jacob. 

L'Ukraine entrera samedi (24 février 2024) dans sa troisième année de guerre. Un conflit au lourd bilan humain mais aussi économique : en 2024, le Produit intérieur brut du pays sera, selon les estimations de 25% inférieur à ce qu'il était avant guerre. Du fait des lourdes pertes au front, de l'engagement de nombreux Ukrainiens dans l'armée, et de l'exil de six millions de personnes, l'économie du pays doit tourner avec une main d'œuvre raréfiée. Le capital humain manque, mais les capacités d'adaptation des Ukrainiens font leurs preuves. Ils continuent à faire fonctionner l'économie du pays, avec l'espoir de bientôt pouvoir travailler à la reconstruction du pays.Avec notre invité : Nathanaël Vittrant, journaliste à RFI de retour d'Ukraine.

Goma, à l'est de la République Démocratique du Congo, est à nouveau menacée par la guerre. Depuis le début du mois (février 2024), le mouvement du M23 soutenu par le Rwanda se rapproche de la capitale régionale du Nord-Kivu où plusieurs centaines de milliers de déplacés ont trouvé refuge. La situation humanitaire y est de plus en plus préoccupante. Les affrontements se concentrent à Sake, un verrou stratégique situé à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Goma. L'implication directe du Rwanda a encore été pointée du doigt hier (20 février 2024), lors d'une réunion du Conseil de sécurité par les États-Unis et par la France. Ils s'inquiètent d'une possible escalade du conflit. La population congolaise, elle, dénonce l'indifférence de la communauté internationale.Avec notre invité : Pierre Boisselet, chercheur et responsable des recherches sur la violence à l’Institut Ebuteli.  

Quatre jours après l'annonce de son décès, les proches d'Alexeï Navalny n'ont toujours pas pu voir son corps. L'opposant principal de Vladimir Poutine est mort vendredi (16 février 2024) dans la colonie pénitentiaire dans l'Arctique russe où il purgeait une peine de dix-neuf ans de prison, et attendait d'autres condamnations. Les causes de son décès restent inconnues, mais les conditions terribles de son incarcération peuvent suffire à l'expliquer. Sa mort a suscité de vives réactions dans le monde. La Pologne a convoqué aujourd'hui l'ambassadeur russe à Varsovie pour lui demander des comptes. La France réclame une enquête indépendante. Le décès d'Alexeï Navalny est intervenu un mois avant les élections présidentielles russes et à quelques jours du deuxième anniversaire de l'offensive russe en Ukraine.Avec notre invité : Lukas Aubin, directeur de recherche à l’IRIS, spécialiste de la géopolitique de la Russie, auteur de « La géopolitique de la Russie », éditions La Découverte.

La Cour internationale de justice a entamé, ce lundi 19 février 2024, les audiences sur les conséquences juridiques de l'occupation par Israël des Territoires Palestiniens depuis 1967. Cinquante-deux pays -c'est un nombre inédit- sont appelés à témoigner devant la plus haute juridiction de l'ONU. Israël ne participera pas aux auditions et dénonce la procédure. Ces audiences déboucheront sur un avis non contraignant. Elles interviennent alors que la colonisation des Territoires Palestiniens s'accélère, et que les exactions contre les Palestiniens se multiplient en marge du conflit à Gaza. Des violences qui restent souvent impunies.Avec notre invité : Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des Universités et président de l’IReMMO (Institut de recherche de d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient), co-auteur avec Pierre Blanc du livre Atlas du Moyen-Orient : aux racines de la violence (éditions Autrement, 2023). 

Une élection reportée, des manifestations interdites ou réprimées. Depuis bientôt 2 semaines, le Sénégal est entré dans une profonde crise politique. Conséquence de la décision du président Macky Sall de ne pas convoquer les électeurs pour la présidentielle du 25 février 2024. Le nouveau scrutin est dorénavant prévu le 15 décembre. En moins de 15 jours, 3 manifestants ont été tués et Internet a été coupé à plusieurs reprises.  Pour essayer de sortir de l'impasse, un pays souvent présenté comme un exemple en Afrique de l'Ouest, la société civile se mobilise, et les premières tentatives de médiation s'organisent. La communauté internationale fait part, quant à elle, de sa profonde inquiétude.Avec notre invité :- Francis Kpatindé, enseignant à Sciences Po Paris, journaliste, ancien rédacteur en chef de Jeune Afrique. 

Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'OTAN, s'est félicité aujourd'hui à Bruxelles de la hausse record des dépenses militaires des membres de l'Alliance Atlantique. Il a aussi dénoncé toute atteinte à la crédibilité de l'organisation. Une réponse directe aux propos tenus le week-end dernier par Donald Trump.  Lors d'un meeting, l'ex-président et probable candidat républicain aux élections américaines, a agité la menace de se soustraire aux obligations de l'OTAN, et de ne pas venir en aide aux alliés qui ne dépensent pas assez pour leur défense en cas d'attaque russe. Des propos qui ont fait ressurgir l'hypothèse inquiétante d'un retrait américain de l'Alliance en cas de victoire de Donald Trump en novembre 2024.Avec nos invités : - Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l’IRIS, spécialiste des questions de défense- Guillaume Lasconjarias, professeur associé à Sorbonne Université, ancien chercheur à l’OTAN, historien militaire.

Le président argentin est rentré ce matin (13 février 2024) à Buenos Aires après son voyage en Israël et au Vatican. Une semaine d'absence sur fond de débat politique interne mouvementé. En effet, plutôt que de continuer à chercher un consensus, Javier Milei a préféré retirer son vaste programme de réformes ultralibérales que le Congrès était en train de négocier point par point.  Depuis l'étranger sur les réseaux sociaux, Javier Milei a qualifié de traitres les élus réticents à adopter les 664 articles de son texte. Il entend ainsi poursuivre ses réformes à marche forcée. Le président argentin, à peine descendu de l'avion, a promis de continuer à faire fonctionner la tronçonneuse contre les élites politiques de son pays.Avec notre invitée : - Maricel Rodriguez Blanco, enseignante-chercheuse, maîtresse de conférences en Sociologie à l’Institut catholique Paris et spécialiste de l’Argentine. 

La Côte d'Ivoire toujours en liesse en ce lundi férié après la victoire hier soir (11 février 2024) des Éléphants en finale de la Coupe d'Afrique des Nations. Les joueurs qui ont accroché une troisième étoile sur leur maillot orange paradent aujourd'hui dans les rues de la capitale économique. Rappel du score pour les rares auditeurs de RFI à qui cela aurait échappé : la Côte d'Ivoire l'a emporté par 2 buts à 1 contre le Nigeria. La compétition a été à la hauteur de ses promesses, et pas uniquement sportives : des infrastructures de qualité, un immense succès populaire, une hospitalité célébrée par tous les participants. La Côte d'Ivoire, qui n'a pas ménagé ses efforts pour organiser cette compétition, en ressort avec un gain évident de notoriété. Mais quelles peuvent être les autres retombées ?Avec nos invités : - Ladji Ouattara, enseignant chercheur en Relations internationales à l’INALCO et à l’Université d’Evry-Paris Saclay ainsi qu’à l’Université Abdou-Moumouni de Niamey. Responsable de l’Observatoire du Sahel de Thinking Africa- David-Claude Kemo-Keimbou, maître de conférence à l’Université Paris-Saclay, historien, spécialiste du football africain et co-auteur du livre Le football et l’Afrique (EPA Éditons).

C'est un score digne des républiques bananières : après dépouillement d'un peu plus de la moitié des bulletins de vote, le président de l'Azerbaïdjan obtiendrait plus de 92% des suffrages. Ilham Aliev est donc reconduit pour un nouveau mandat de sept ans à la tête du pays qu'il dirige, depuis plus de vingt ans, après avoir succédé à son père. L'issue du scrutin ne faisait aucun doute : les deux principales forces d'opposition du pays avaient appelé au boycott de ce qu'elles ont qualifié de farce électorale. Il s'agissait d'élections anticipées. Le pouvoir voulait convertir en plébiscite la victoire militaire qu'il a emportée en septembre 2023 sur l'Arménie dans le Haut-Karabakh.Avec notre invité : Gaïdz Minassian, enseignant à Sciences Po en Relations internationales, journaliste au Monde, auteur de « Arménie-Azerbaïdjan, une guerre sans fin ? », Éditions Passés composés.

La situation sécuritaire -déjà dramatique- s'aggrave en Haïti. Des heurts, parfois ponctués de tirs à balles réelles, ont éclaté entre la police et des milliers de protestataires dans plusieurs villes du pays. Les manifestants réclament la démission d'Ariel Henry, le premier ministre au pouvoir depuis l'assassinat du président Jovenel Moïse en 2021. Ces événements interviennent sur fonds d'augmentation sans précédent des crimes commis par les gangs armés. Près de 5000 personnes ont été tuées et 2500 autres kidnappées en 2023.  Ces violences affectent directement les moyens de subsistance de la population. Haïti, l'un des plus pauvres pays de la planète, semble accélérer sa descente dans le chaos.Avec notre invité : Jacques Nési, docteur en Science politique, membre du Laboratoire caribéen de Sciences sociales. 

L'Ukraine s'apprête à entrer dans sa troisième année de conflit, mais à l'est du pays, le quotidien de la population est rythmé par la guerre depuis bientôt dix ans. C'est en effet en 2014 que, noyautés par les Russes, les séparatistes du Donbass ont commencé à affronter les forces ukrainiennes. Une décennie plus tard, les Russes n'ont toujours pas réussi à prendre le contrôle définitif des deux républiques autoproclamées qu'ils ont officiellement rattachées à leur territoire. Les combats se concentrent autour des villes de Marinka et d'Avdiivka, proches de la banlieue ouest de Donetsk. La ville est régulièrement bombardée par l'armée ukrainienne qui ne désespère pas de la reprendre. Le 21 janvier, une frappe sur le marché y a fait au moins 27 morts, essentiellement des civils.Avec notre invité : Paul Gogo, journaliste à Moscou et auteur du livre « Opération Spéciale », aux Éditions du Rocher.

Les Américains ont multiplié, au cours du week-end, les frappes contre leurs ennemis pro-iraniens en Irak, en Syrie et au Yémen. Ces opérations visaient à répondre à la mort de trois soldats américains en Jordanie, la semaine dernière, et aux tirs opérés sur des navires en mer Rouge.  Membres de l'axe dit de la résistance, les groupes armés qui visent des cibles occidentales disent intervenir au nom de la défense des Palestiniens. Le président des États-Unis Joe Biden a répété ne pas chercher d'affrontement avec Téhéran, mais a promis de répondre à toute attaque contre les Américains. Son conseiller à la Sécurité nationale n'a pas voulu exclure de frappe contre le sol iranien.Avec nos invités : - David Rigoulet-Roze, rédacteur en chef de la revue « Orients stratégiques » et chercheur à l’Institut Français d’Analyse Stratégique (IFAS) et chercheur associé à l’IRIS    - Martin Quencez, directeur du German Marshall Fund of the United States à Paris, chercheur spécialiste de la politique étrangère des États-Unis. 

L'UNRWA, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens a annoncé ce jeudi (1er février 2024) que faute de financements, elle risquait de devoir mettre la clef sous la porte d'ici la fin du mois. Près de vingt pays -dont les plus importants donateurs- ont gelé leurs contributions à l'office des Nations unies après qu'Israël a accusé l'agence de complicité, dans le massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023.  Ce n'est pas la première fois que l'UNRWA est dans le viseur de l'État hébreu, mais jamais l'agence n'avait à ce point été menacée. Son travail auprès des réfugiés palestiniens dans la bande de Gaza, mais aussi en Cisjordanie occupée, en Jordanie, au Liban et en Syrie, est pourtant indispensable à la survie de centaines de milliers de personnes.  Avec notre invité : Jean-François Corty, médecin, vice-président de Médecins du Monde, chercheur associé à l’IRIS, auteur de « Profession solidaire » « La France qui accueille ».

Les agriculteurs français sont en colère. Outre leurs conditions de vie difficiles et des salaires trop bas, ils dénoncent un empilement de règlementations incompréhensibles, de formulaires longs comme le bras et s'inquiètent des contrôles tatillons auxquels ils sont soumis.  Les exploitants s'agacent aussi de l'importation de produits alimentaires qui ne respecteraient pas les normes hexagonales. Une concurrence déloyale, assurent-ils. Mais faut-il pour autant balayer ces normes ? Elles sont instaurées pour assurer la qualité de notre alimentation, éviter la dégradation des sols et répondre au défi climatique. Avec notre invité : Jean-Marie Seronie, agroéconomiste indépendant, membre de l’académie d’agriculture de France, auteur du livre « 2041, l'odyssée paysanne », aux éditions France Agricole. 

Huit ans de prison : c'est la condamnation prononcée par la justice russe en ce mois de janvier 2024 contre Igor Pokoussine. Cet homme de 61 ans, qui habite en Sibérie, était accusé d'avoir voulu rejoindre l'armée ukrainienne. Il est, en tous les cas, un opposant assumé, à la guerre menée par Moscou. Si la Russie fait taire depuis des années les voix dissidentes, la campagne de répression s'est nettement accentuée depuis 2 ans, y compris contre de simples citoyens. Quelle est l'ampleur de cette répression ? Comment est-elle menée par les autorités ? Et quel est le profil de ces personnes qui osent dire leur opposition ?Avec notre invité : - André Filler, professeur des Universités à Paris 8 et à l’Institut Français de Géopolitique.

Une vague de haine, en France. Depuis l'attaque du 7 octobre 2023, les actes hostiles envers les personnes de confession juive ont explosé. Quatre fois plus d'actes antisémites l'année dernière (2023) que par rapport à l'année précédente, démontre le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) dans un rapport qui vient de paraître.  Dans le détail, en 2023, on dénombre près de 1 700 actes antisémites contre plusieurs centaines en 2022. La présidente de l'Assemblée nationale en France, elle-même visée, appelle à un sursaut collectif. Mais le racisme contre les juifs n'est pas né en octobre dernier (2023). S'il regagne en ampleur ces 2 dernières décennies, il se manifestait déjà, il y a très longtemps, y compris à la période de l'Antiquité.Avec notre invité : Jean-Philippe Moinet, auteur, fondateur et directeur de la Revue Civique, ancien président de l’Observatoire de l’extrémisme.

Il y a plus d'un an, explosait le Qatargate, un scandale de corruption d'envergure au sein du Parlement européen : alors que la Coupe du monde de football était en train de se jouer dans l'Émirat, la police révélait qu'un vaste réseau d'influence gangrenait l'institution. Une vice-présidente du Parlement, un ex-député, un assistant parlementaire, en tout une dizaine de personnes ont été impliquées. Le Qatar, mais aussi le Maroc et la Mauritanie auraient arrosé les protagonistes à coups de plusieurs millions d'euros pour faire valoir leurs intérêts. La présomption d'innocence est de rigueur puisque l'instruction judiciaire est toujours en cours : elle devait s'achever à la fin de l'année, mais semble patiner. L'Union européenne, elle, ne s'est toujours pas dotée d'un arsenal suffisant pour éviter qu'un tel scandale puisse se reproduire. Et ce à quelques mois des élections.Avec notre invité : Louis Colart, journaliste au Soir, spécialiste d’investigation police et justice, co-auteur de « Qatargate », Éd. Harper Collins 2024.

25.700 Palestiniens, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, ont été tués depuis le début de la guerre à Gaza, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas. Les forces israéliennes concentrent maintenant leur offensive sur Khan Younes, principale ville du sud de l'enclave palestinienne. Les conditions de vie ou plutôt de survie y sont dramatiques.  En plus des bombes, la population affronte le froid, le manque de vivres, d'eau, de médicaments. Vague signe d'espoir, une délégation du Hamas est arrivée hier (23 janvier 2024) au Caire pour « discuter d'une proposition de cessez-le-feu ». Un porte-parole de la Maison Blanche fait état de « conversations très sérieuses pour essayer de mettre en place un autre accord sur les otages ». Mais le gouvernement de Benjamin Netanyahu s'est jusqu'à présent opposé à toute nouvelle pause dans l'offensive. Avec nos invités : - Stéphanie Latte Abdallah, historienne, politiste, anthropologue, chercheuse au CERI (Sciences-Po) et CNRS- Thomas Vescovi, chercheur indépendant en Histoire, spécialiste du conflit israélo-palestinien.

Nikki Haley contre Donald Trump : c'est l'affiche des primaires républicaines qui se déroulent aujourd'hui (23 janvier 2024) dans le New Hampshire, aux États-Unis. Tous les autres prétendants à l'investiture ont en effet abandonné la course. Ancienne ambassadrice des États-Unis à l'ONU, ex-gouverneure de Caroline du Sud, Nikki Haley est à la traîne dans les sondages derrière l'ancien président, mais elle espère rallier le vote des électeurs indépendants qui, dans ce petit État de la Nouvelle Angleterre, ont le droit de participer au scrutin républicain. Pour ce faire, la candidate a durci ses attaques contre Donald Trump qui lui n'a pas attendu si longtemps pour dénigrer son adversaire. En cas de défaite ce soir (23 janvier 2024) dans le New Hampshire, Nikki Haley pourrait à son tour jeter les gants et laisser ainsi l'ancien président seul en lice pour l'investiture de son parti en vue de la présidentielle. Du jamais vu à ce stade de la campagne. Avec notre invitée : Anne Deysine, spécialiste des questions politiques et juridiques aux États-Unis, professeur à l'Université Paris- Ouest Nanterre et auteure de « La Cour suprême des États-Unis » (Dalloz, 2015).

Les ministres européens des Affaires étrangères sont réunis aujourd'hui (22 janvier 2024) à Bruxelles. Ils doivent notamment discuter de la mise en œuvre d'une mission de l'UE en mer Rouge pour protéger la flotte commerciale des attaques des rebelles Houthis. Depuis la mi- novembre 2023, les Houthis ont mené une trentaine de frappes. Ils affirment cibler les navires qui se dirigent vers Israël et ce, en solidarité avec les Palestiniens de la Bande de Gaza. Leurs actions entraînent des perturbations sérieuses sur l'une des voies navigables les plus importantes au monde : quelque 20.000 navires transitent chaque année par le canal de Suez. Pour protéger le trafic maritime, les États-Unis ont monté une coalition et ont mené des raids sur des sites houthis au Yémen.Avec notre invitée : Camille Lons, chercheuse à l’ECFR, spécialisée dans la géopolitique des pays du Golfe.

Plusieurs milliers d'agriculteurs continuent à bloquer les routes en Allemagne, après la manifestation massive de lundi dernier (15 janvier 2024) à Berlin. C'est la décision du gouvernement de supprimer un avantage fiscal sur le diesel agricole qui a mis le feu aux poudres mais la grogne est profonde et pourrait faire tache d'huile. Aujourd'hui, ce sont les camionneurs qui envahissent Berlin. Cette mobilisation sociale est sans précédent par son ampleur et sa durée. Confrontée à la flambée des prix de l'énergie et à la récession, l'Allemagne est en crise. La cote de popularité du chancelier a chuté à un niveau record et l'électorat se tourne vers les extrêmes. Pour la première fois, le parti AFD d'extrême droite pointe à plus de 20% dans les sondages, y compris dans l'ouest du pays jusqu'alors épargné.Avec notre invitée : Hélène Miard-Delacroix, professeure d'Histoire et de Civilisation de l'Allemagne contemporaine à Sorbonne université et chercheure à l'UMR Sirice.

« Nous combattons un ennemi très puissant, un ennemi très grand, un ennemi qui ne dort jamais, et cela prend du temps ».. c'est ce qu'a déclaré aujourd'hui le ministre ukrainien des Affaires étrangères au forum de Davos. Hier, (16 janvier 2024) c'est le président Volodymyr Zelensky qui s'y est exprimé pour réclamer une nouvelle fois plus d'aide de l'Occident. Cela fera bientôt deux ans que les Russes ont débuté leur offensive et depuis l'Ukraine subit presque chaque jour les bombardements aériens de Moscou. Sur le front, les lignes sont quasiment figées mais le nombre de victimes ne cesse d'augmenter et les munitions commencent à manquer. À Kiev, le Parlement étudie une loi de mobilisation pour renforcer les rangs de son armée, épuisée après 23 mois de combats. La population civile est elle aussi accablée par le conflit.Avec notre invitée : Emmanuelle Chaze, correspondante de RFI à Kiev.

Le leader nord-coréen a annoncé ce matin (16 janvier 2024) vouloir couper tous les ponts avec la Corée du Sud, officiellement qualifiée d'ennemi public numéro un. Dans un discours très hostile prononcé devant l'Assemblée populaire suprême, Kim Jong-un a assuré qu'il ne débuterait pas une guerre de manière unilatérale mais a prévenu qu'il détruirait complètement Séoul et Washington en cas de conflit. Cette escalade verbale inquiétante survient alors que Pyongyang multiplie les démonstrations militaires, poursuit ses avancées technologiques dans le domaine de l'armement et accroît sa coopération avec Moscou.Avec notre invité : Pierre Rigoulot, directeur de l’Institut d’histoire sociale, auteur de « Comment en finir avec la Corée du Nord » et « Quand Poutine se prend pour Staline » chez Buchet Chastel. 

La grand bal des primaires républicaines en vue de l'élection présidentielle américaine commence ce soir (15 janvier 2024) dans l'Iowa. C'est un petit État rural à forte majorité blanche qui va donc donner le ton de cette course à l'investiture. Malgré ses inculpations devant la justice, Donald Trump reste en tête des sondages. Sur les cinq autres candidats en lice face à l'ancien président, deux conservent encore une petite chance de lui barrer la route : Ron De Santis, gouverneur de Floride, et Nikki Halley, ancienne ambassadrice américaine aux Nations unies. Mais le froid glacial et la tempête qui se sont abattus sur l'Iowa pourraient inciter de nombreux électeurs à rester chez eux.Avec notre invitée : Célia Belin, cheffe du Bureau de Paris du Conseil européen pour les Relations internationales, politologue, docteure en Science politique, spécialiste des États-Unis.  

L’Équateur est en état de « guerre interne » contre les bandes criminelles. Le président Noboa l’a annoncé mardi (9 janvier 2024). Depuis l’évasion dimanche (7 janvier) du leader du gang des Choneros et d’un autre délinquant accusé d’avoir planifié l’assassinat de la procureure générale du pays, des troubles violents ont éclaté dans les prisons et dans de nombreuses provinces. Explosions, voitures incendiées, échanges de tirs dans les rues... Les écoles, les commerces sont fermés. 22 bandes armées ont été qualifiées de terroristes par le pouvoir, qui tente de reprendre la main sur les événements.Avec notre invité :Emmanuelle Sinardet, professeure de Civilisation latino-américaine à l’Université de Nanterre, responsable du Centre des études équatoriennes. 

Trois policiers sont jugés depuis hier (9 janvier 2024) devant la Cour d’assises de Seine-Saint-Denis pour l’interpellation violente, en 2017, à Aulnay-sous-Bois de Théo, un jeune homme gravement blessé lors de l’intervention. Demain jeudi (11 janvier 2024), c'est une autre affaire de brutalité policière qui sera traitée cette fois par le Tribunal correctionnel de Lyon : un commissaire divisionnaire va être jugé pour « complicité de violence par une personne dépositaire de l'autorité publique ». Il est accusé d'avoir donné des ordres inadaptés lors d'une manifestation de « gilets jaunes » en 2019, au cours de laquelle une septuagénaire avait été blessée. Ces procédures sont rares : les victimes de violences policières ont le plus souvent du mal à être entendues par la justice. Elles sont pourtant nombreuses :  les assauts violents des forces de l'ordre sont devenus la norme lors des manifestations.Avec notre invité : Sebastian Roché, directeur de recherche au CNRS, spécialiste de la Comparaison des polices et auteur de « La police contre la rue », éditions Grasset.  

Au moins quinze personnes, dont des enfants, ont été tuées dimanche (7 janvier 204) lors d'un bombardement dans le nord-ouest de la Birmanie. Loin des regards du monde, le pays s'enfonce progressivement dans une guerre civile de plus en plus violente. Une alliance de groupes ethniques minoritaires a lancé, le 27 octobre 2023, une offensive contre la junte militaire au pouvoir, elle s'est renforcée depuis avec l'apport d'autres mouvements de résistance et gagne du terrain. Ces forces rebelles se sont déjà emparées de plus de trois cents bases militaires, d'une dizaine de villes et de plusieurs routes commerciales essentielles entre la Chine et la Birmanie. Pékin, allié traditionnel de la junte, s'inquiète du débordement des combats sur son sol, mais se garde pour le moment d'intervenir. L'opposition espère elle faire tomber les militaires arrivés au pouvoir par un coup d'État, il y a trois ans.Avec notre invité :David Camroux, chercheur honoraire et professeur au CERI-SCIENCES PO. 

Ce lundi matin (8 janvier 2024), la fusée Vulcan Centaur a entamé sa carrière pour tenter d'envoyer sur la Lune un atterrisseur chargé de matériel scientifique. C'est la première fois depuis plus de cinquante ans qu'un appareil américain va tenter de se poser sur notre satellite naturel, et il est cette fois développé par une entreprise privée. « Il s'agit d'une nouvelle ère dans la conquête de la Lune et au-delà », a déclaré la commentatrice de la NASA au moment du décollage. La Lune pourrait en effet être un point de départ pour des explorations plus lointaines. Mais les Américains ne sont pas seuls dans la course : au moins trois missions menées par d'autres pays vont tenter d'alunir en 2024.Avec notre invité :Paul Wohrer, chercheur à l’Institut français des Relations internationales, spécialiste des questions spatiales.

Joe Biden doit prononcer demain un discours à l'occasion des trois ans de l'assaut du capitole. Le président américain en profitera sans doute pour s'ériger en rempart de la démocratie contre Donald Trump, son probable adversaire à la prochaine présidentielle.  Le tonitruant 45ème président des Etats Unis, toujours empêtré dans ses ennuis judiciaires, appelle de son côté la cour suprême à casser les décisions prise par les Etats du Colorado et du Maine qui l'ont déclaré inéligible, en raison justement des événements du 6 janvier 2021.Sauf chez ses inconditionnels qui l'attendent comme le Messie, le possible retour de Donald Trump à la maison blanche suscite les pires inquiétudes du fait de ses excès, de ses revirements, de son attitude incontrôlable. Et pourtant, l'ex-président américain a fait des émules dans le monde et son art de faire de la politique s'est imposé un peu partout.Avec notre invité :- Anne Toulouse, journaliste franco-américaine, auteure du livre L’art de “trumper” : ou comment la politique de Donald Trump a contaminé le monde (éditions du Rocher, 10 janvier 2024) 

L'armée israélienne poursuit ses bombardements sur la bande de Gaza et se dit prête à faire face à "tout scénario" au lendemain de la mort à Beyrouth du numéro deux de la branche politique du Hamas, Saleh al-Arouri, tué par une attaque ciblée attribuée à l'Etat hébreu.  La guerre qui dure depuis près de trois mois a coûté la vie à plus de 22 000 personnes à Gaza selon un nouveau bilan donné aujourd'hui aujourd'hui par des responsables du Hamas dans l'enclave palestinienne. Une offensive lancée après le massacre de 1140 israéliens le 7 octobre dernier par le mouvement islamiste. La guerre se poursuivra «tout au long» de 2024, a prévenu le porte-parole de l’armée israélienne le jour du Nouvel An.

Les Brics, un groupe qui comptait le Brésil, la Russie,  l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud ont changé de nom : il faut désormais parler des BRICS +. En effet, cinq nouveaux pays, l'Ethiopie, l'Iran, l'Arabie saoudite, l'Egypte et les Emirats arabes unis sont depuis hier membres à part entière de l'organisation. Une vingtaine de pays étaient candidats.  Ces Etats considèrent qu'ils ne sont pas assez bien représentés dans les organisations internationales, que leur poids économique, démographique, voire politique n'est pas assez considéré, et refusent un ordre mondial imposé par les puissances occidentales. Mais ils sont loin de former un groupe homogène.Avec notre invité : - Jean-Joseph Boillot, économiste conseiller à l’Iris pour les grands pays émergeants 

Kiev est en deuil ce lundi. La capitale ukrainienne rend hommage aux 28 victimes des bombardements russes ce week-end. Et la recrudescence d'attaques ne faiblit pas.  L'Ukraine affirme avoir fait face au cours de la nuit du Nouvel an à une attaque "record" de 90 drones tirés par la Russie. L'Ukraine s'apprête à entamer sa deuxième année de guerre avec la Russie. Et l'exaltation des premiers temps a disparu au profit d'une sourde inquiétude : celle d'un lâchage des occidentaux. Les européens comme les américains n'ont pas réussi à faire adopter avant Noel l'enveloppe qu'ils souhaitaient attribuer à Kiev pour soutenir son effort de guerre. Avec notre invité : Florent Parmentier, Secrétaire général du CEVIPOF, chercheur associé au Centre de géopolitique de HEC. 

La médecine esthétique propose toute une carte de soins censée rajeunir, repulper la peau, en étant moins intrusive que la chirurgie. Injections de botox, peeling, micropeeling… Ces soins sont très onéreux et de plus en plus de jeunes, âgés de moins de 30 ans, se lancent. Mais cette pratique est-elle sans risque ? Pourquoi attire-t-elle une clientèle de plus en plus jeune ? Décryptage d’une pratique en forte expansion. Avec nos invités : Dr Isabelle Rousseau, dermatologue et membre du syndicat national des dermatologues-vénérologueJean-François Amadieu, sociologue et professeur à l’Ecole de management à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Face aux violences dans et aux abords des stades de football, il faut "un signal extrêmement fort de fermeté", estime la ministre française des Sports, Amélie Oudéa-Castera. Lundi 18 décembre 2023, elle a organisé une réunion sur ces violences qui semblent de plus en plus graves. Elle souhaite mettre en place, dès janvier une « politique pénale plus ferme ». Le 2 décembre 2032, un supporter nantais a été tué sur fond de rixe entre supporters niçois et nantais. Quelques semaines plus tôt, le bus de l’Olympique lyonnais a été caillassé, blessant son entraîneur, Fabio Grosso, Kenzo, un petit garçon de 8 ans atteint d’un cancer du cerveau a été agressé parce qu'il portait le maillot de l'OM. Ces derniers mois, les violences entre supporters inquiètent les autorités, poussant à la mise en place d’un moratoire interdisant les déplacements de supporters en cas de match à risque. Une décision très contraignante pour les supporters, qui ne devrait pas être prolongé.Comment mettre fin à ces violences dans le football français ?Avec notre invitée :Tatiana Vassine, avocate en droit du sport, membre du conseil d’administration du think tank « Sport et citoyenneté ».

Dimanche 17 décembre 2023, les Chiliens ont rejeté pour la deuxième fois une nouvelle Constitution. Le texte actuel a été écrit sous la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990). Il y a quatre ans, le pays a enclenché un processus pour le changer : une première mouture a été refusée en septembre 2022, avant ce nouveau rejet dans les urnes par près de 56% des électeurs. Ce projet a été rédigé par un Conseil constitutionnel dominé par l’extrême-droite qui défend l’héritage de Pinochet. La droite et l’extrême-droite, dans l’opposition, présentaient ce scrutin comme une consultation sur le président de gauche, Gabriel Boric. La première mouture a été écrite par une Assemblée constituante marquée à gauche et, dans les deux cas, les électeurs ne sont pas convaincus.Est-ce un désaveu général pour la classe politique chilienne ? Pourquoi le Chili a-t-il tant de mal à changer cette Constitution ?Avec notre invité : Manuel Suzarte, doctorant en Histoire à l’IHEAL CREDA (Institut des Hautes Études de l'Amérique latine. Centre de recherche et de documentation sur les Amériques).

Pendant plus de quatre heures, ce matin, Vladimir Poutine a répondu aux questions de la presse et de simples citoyens. Un exercice qu'il avait esquivé l'année dernière. Le chef du Kremlin, qui a officialisé vendredi dernier (8 décembre 2023) sa candidature à un nouveau mandat, a affiché sa force et sa confiance : il a promis aux Russes la victoire en Ukraine, une embellie de l'économie, et a assuré que le pays comptait de plus en plus d'alliés sur la scène internationale. Les élections présidentielles auront lieu du 15 au 17 mars 2024. Une simple formalité pour Vladimir Poutine qui a éliminé toute forme d'opposition.Avec nos invités :- Nicolas Tenzer, enseignant à Sciences Po Paris, chercheur associé au Center for European- André Filler, professeur des Universités à Paris 8 et à l’Institut Français de Géopolitique. 

Depuis le massacre perpétré par le Hamas, le 7 octobre 2023, l'armée israélienne bombarde sans relâche la bande de Gaza. 80 % de la population a été déplacée du nord vers le sud de l'enclave, mais l'offensive de l'État hébreu touche désormais l'ensemble du territoire. L'aide humanitaire, très largement insuffisante, ne parvient pas à atteindre les centaines de milliers de personnes démunies de tout, qui affrontent désormais des pluies glaciales en plus des bombes, de la pénurie de vivres, d'eau, et de médicaments. Les épidémies menacent. Les rares hôpitaux encore en fonctionnement sont débordés, les morgues pleines. L'Assemblée générale de l'ONU a adopté massivement hier soir (12 décembre 2023) une résolution réclamant « un cessez-le-feu humanitaire immédiat » à Gaza.Avec notre invité :- Frédéric Joli, porte-parole du CICR en France.

La COP28 devait s'achever aujourd'hui (12 décembre 2023) à Dubaï. Sultan Al Jaber qui préside les débats avait, à plusieurs reprises, annoncé qu'il ne voulait pas dépasser les délais impartis... mais l'heure du gong a sonné ce matin et les délégués sont toujours en train de plancher sur un nouveau texte. Le projet d'accord présenté hier (11 décembre 2023) par la présidence émirienne a provoqué la colère de nombreuses délégations.  Le texte ne mentionnait plus la sortie des combustibles fossiles mais seulement une diminution de leur usage. La nouvelle copie qui sortira des négociations en cours fera l'objet de consultations avant la réunion d'une session plénière et son adoption par consensus. En attendant, chacun défend ses lignes rouges. Suspense à la COP, c'est le titre de cette édition de Décryptage.Avec notre invitée : - Julia Tasse, directrice de recherche à l’IRIS et responsable du Programme Climat, Énergie et Sécurité.

Depuis hier (10 décembre 2023), les Égyptiens sont appelés aux urnes. Ils ont jusqu'à demain soir (12 décembre) pour élire leur président. L'issue de ce scrutin étalé sur trois jours ne fait aucun doute : le maréchal Abdel Fattah al Sissi sera reconduit dans ses fonctions à la tête du pays. Il a écarté les rares candidats capables de lui faire un peu d'ombre et a verrouillé toute forme possible d'opposition. La campagne électorale a été éclipsée par le conflit qui se déroule dans la bande de Gaza, aux portes du pays. L'élection se déroule dans un contexte de crise économique profonde : l'inflation annuelle frôle les 40 %, plus de trente millions d'Égyptiens vivent sous le seuil de pauvreté.Avec notre invité : - Antoine Basbous, directeur de l’Observatoire des pays arabes.

Les ministres des Affaires étrangères du Venezuela et de Guyana ont convenu hier (6 décembre 2023) de maintenir des canaux de communication pour tenter de contenir la montée des tensions entre leurs deux pays au sujet de l'Essequibo. Cette région riche en pétrole est disputée par les deux voisins. Dimanche dernier (6 décembre 2023), Nicolas Maduro a organisé un référendum et 95 % des votants ont soutenu la revendication territoriale du président vénézuélien qui veut maintenant exploiter les immenses ressources de ce territoire officiellement guyanien. La communauté internationale s'inquiète. Le Conseil de sécurité de l'ONU se penchera demain (8 décembre) à huis-clos au sujet de cette crise, et les États-Unis annoncent des exercices militaires au Guyana.Avec notre invité : - Pedro José Garcia Sanchez, chercheur-spécialiste du Venezuela, et maître de conférences à l’Université de Nanterre.

Les candidats aux primaires républicaines débattront ce soir (6 décembre 2023) devant les téléspectateurs américains. Ils seront quatre sur le plateau. Le cinquième, le plus en vue, n'y participera pas. Donald Trump estime qu'il est inutile d'affronter ses concurrents et a devancé le débat avec une émission spéciale et en public hier soir (5 décembre) à la télévision. L'ex-président américain passe plus de temps devant les tribunaux qu'en campagne, mais reste largement en tête de la course au sein de son parti. Il devance désormais aussi le candidat démocrate dans les sondages. Malgré de bons résultats économiques, Joe Biden patine dans les enquêtes d'opinion, son âge inquiète et son camp se déchire sur le conflit entre Israël et le Hamas. L'échéance approche : le caucus de l'Iowa, premier vote pour les primaires qui ouvre officiellement la saison électorale américaine aura lieu le 15 janvier prochain.Avec notre invitée : - Anne Deysine, spécialiste des questions politiques et juridiques aux États-Unis, professeur à l'Université Paris-Ouest Nanterre et auteure de « La Cour suprême des États-Unis » (Dalloz, 2015). 

Le dernier rapport du GIEC le reconnaît clairement : le changement climatique affecte de manière disproportionnée les peuples indigènes. La perte des écosystèmes lié au réchauffement et à l'exploitation des énergies fossiles a des répercussions en cascade sur ces populations qui dépendent de leur environnement. Qu'ils résident dans les régions arctiques, en Amazonie, ou dans des îlots aux Philippines, les peuples autochtones subissent de plein fouet les conséquences de l'extraction des énergies fossiles, de la déforestation, ou encore de la fonte des glaces. Les populations indigènes ne représentent 5 % de la population mondiale, mais gèrent une surface où se concentre près de 80 % de la biodiversité de la planète. Leur compétence en matière de respect de l'environnement est indéniable. 316 représentants de ces communautés autochtones sont à la COP28, c'est peu pour faire entendre leur voix face aux 2 500 lobbyistes des énergies fossiles également accrédités.  Avec nos invitées : - Sabine Gagnier, responsable du Programme justice à Amnesty International France- Luciana Téllez Chávez, chercheuse auprès de la Division Environnement et Droits humains à Human Rights Watch.

L'armée israélienne poursuit son offensive à Gaza. Le sud de l'enclave palestinienne est soumis à d'intenses bombardements parallèlement à une action terrestre avec l'arrivée de chars dans la ville de Khan Younes où beaucoup de déplacés ont trouvé refuge. Selon le Hamas, la guerre a déjà fait plus de 15 000 morts côté palestinien. Face à ce déchaînement de violence, depuis Dubaï où il assistait à la COP28,  Emmanuel Macron a appelé ce week-end à l'instauration d'un cessez-le-feu. Le président français qui avait souligné le droit d'Israël à se défendre après le terrible massacre du 7 octobre insiste désormais sur le danger de l'intervention militaire à Gaza. Le chef de l'État français veut reprendre l'initiative : il espérait organiser une table ronde sur le Proche-Orient en marge de la conférence sur le climat et faire escale en Égypte et en Arabie Saoudite à son retour, mais aucun de ces événements n'a eu lieu. Un signe de l'affaiblissement du poids de la France dans la région ? C'est l'une des questions que l'on se pose ce soir dans Décryptage.Avec notre invité : Michel Duclos, ancien diplomate, conseiller spécial à l’Institut Montaigne.

La COP28, la grande conférence internationale sur le climat a été inaugurée ce matin (30 novembre 2023) à Dubaï, aux Émirats arabes Unis. Environ 180 chefs d'États et de gouvernements devraient y participer. L'urgence est évidente sur le front climatique. L'Organisation météorologique mondiale confirme que l'année 2023 devrait être la plus chaude jamais enregistrée sur Terre et les catastrophes liées à cette hausse des températures ne cessent de s'enchaîner : sécheresses en Afrique, feux de forêts hors de contrôle au Canada, chaleurs extrêmes en Méditerranée, fonte des glaces aux pôles, inondations en Asie... Un cortège de pertes humaines et de destructions toujours plus imposant accompagne ces événements. La solution est connue : mettre un terme à l'usage des énergies fossiles qui sont à l'origine de ce phénomène... Mais il faut financer l'indispensable transition énergétique, payer aussi pour les dégâts causés par le réchauffement... Sur le front du climat comme sur tous les fronts, l'argent est le nerf de la guerre.Avec notre invité : David Levaï, ancien négociateur climat, directeur du plaidoyer pour Iswe, ONG qui promeut les assemblées citoyennes.

Il y a tout juste, une semaine, le PVV créait la surprise aux Pays-Bas en arrivant en tête aux législatives. La poussée de ce parti d'extrême droite confirme une tendance observée sur l'ensemble du continent : la droite dure participe déjà au gouvernement dans six États de l'Union européenne.  Elle représente la deuxième force politique dans plus d'un tiers des pays membres. Une tendance qui progresse alors qu'approchent les élections européennes : le scrutin de juin 2024 pourrait prendre la forme d'un référendum pour ou contre l'Europe. S'ils confirment leur essor, les élus nationalistes pourraient être en mesure de paralyser les institutions. Avec notre invité : - Patrick Martin-Genier, professeur à Sciences-Po et spécialiste de l’Europe.

De nouveaux otages aux mains du Hamas doivent être libérés aujourd'hui (28 novembre 2023) en échange de prisonniers détenus par Israël, après la prolongation de la trêve dans la bande de Gaza. De chaque côté, les familles attendent de retrouver leurs proches, avec la crainte constante de voir tout le processus dérailler. La trêve est fragile et sa nouvelle échéance est fixée à jeudi. Outre les libérations d'otages israéliens et de prisonniers palestiniens, la suspension des hostilités permet l'entrée dans l'enclave palestinienne de camions d'aide humanitaire. Les besoins de la population sont immenses : le programme alimentaire mondial met en garde contre un risque de famine si l'approvisionnement en nourriture ne continue pas. Avec nos invités : - Agnès Levallois, vice-présidente de l’Iremmo, chargée de cours à Sciences Po - Thomas Vescovi, historien, chercheur indépendant spécialiste d’Israël et des Territoires palestiniens occupés, auteur de « l’Échec d’une utopie, une histoire des gauches en Israël. » Éd. La Découverte, 2021. 

Un sujet complexe et sensible. La France conserve des dizaines de milliers de restes humains dans ses collections publiques. Des pays, des communautés réclament le retour des fragments de dépouilles de leurs ancêtres. Un projet de loi est en passe d’être adopté pour faciliter ces restitutions. Une émission présentée par Hodane Hagi Ali, du pôle Outre Mer de France Télévisions et Anne Corpet de RFI.Pour évoquer les enjeux politiques, mémoriels, éthiques de ce débat : - Corinne Toka-Devilliers, présidente de l’association Moliko Alet+Po, qui milite pour la restitution aux communautés amérindiennes de Guyane des restes des Kali’na exhibés au Jardin d’acclimatation à la fin du XIXè siècle- Klara Boyer-Rossol, historienne de l’Afrique, spécialiste de Madagascar. A passé des années à identifier les restes humains qui reposent dans les établissements pub lics français- Catherine Morin-Desailly, sénatrice de Seine-Maritime, à l’origine de la proposition de loi sur la restitution des restes humains.

Plus de dix mille civils ukrainiens ont été tués depuis l'invasion russe, selon le Haut-commissariat aux droits de l'homme de l'ONU. Et aucune issue n'est en vue dans le conflit. Après l'échec relatif de la contre-offensive menée par Kiev, la population s'apprête à passer un autre hiver en guerre et craint de voir ses infrastructures énergétiques, déjà endommagées, à nouveau ciblées par les Russes. Les promesses de livraisons d'armes et de munitions faites par l'Occident peinent à être remplies : en Europe, plusieurs pays annoncent leur volonté de suspendre leur soutien au peuple ukrainien. Un engagement également questionné par de nombreux élus républicains aux États-Unis. L'Occident a les yeux braqués sur le Proche-Orient, et l'Ukraine craint d'être reléguée au second plan des préoccupations mondiales. Avec notre invité :- Christine Dugoin-Clément, analyste en Géopolitique, chercheuse à la Chaire Risques de l'IAE Paris-Sorbonne, à l'Observatoire de l'Intelligence Artificielle de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et au CREOGN. Auteure de Influence et manipulations : des conflits armés modernes aux guerres économiques (VA Éditions).

Javier Milei prendra ses fonctions à la tête de l'Argentine, le 10 décembre 2023. Il prendra les rênes d'un pays en crise : l'inflation annuelle atteint 143%, les réserves de change sont dans le rouge et 40 % de la population vit dans la pauvreté. Javier Milei, qui se présente comme un anarcho libertarien, annonce un virage choc pour redresser l'économie. Depuis son élection dimanche (19 novembre 2023), il a réaffirmé son intention d'éliminer la Banque Centrale et de supprimer la monnaie nationale au profit du dollar. Il annonce aussi un programme de privatisation de grande ampleur et préconise l'élimination du Mercosur, le marché commun entre quatre pays d'Amérique Latine.Avec notre invité : - Juan Carluccio, économiste argentin et professeur d’Économie à l'Université de Surrey au Royaume-Uni.

La campagne électorale a commencé hier (19 novembre 2023) en République Démocratique du Congo, en vue du scrutin multiple du 20 décembre prochain. 44 millions d’électeurs auront à choisir leur nouveau président, les députés provinciaux et nationaux ainsi que les conseillers communaux. Félix Tshisekedi brigue un second mandat à la tête du pays. Face à lui, l'opposition est encore en ordre dispersé, mais tente de s'unir pour pouvoir contrer le président sortant. Il n'y aura en effet qu'un seul tour à la présidentielle. L'opposition dit craindre des fraudes lors de ce scrutin qui représente aussi un défi logistique dans ce territoire immense, toujours déstabilisé par la guerre à l'Est du pays. Avec notre invité : Jean-Claude Felix-Tchicaya, chercheur pour le groupe Afrique de l’institut de prospectives et de sécurité en Europe (IPSE). 

La France a condamné, ce jeudi 16 novembre 2023, les violences commises par des colons israéliens en Cisjordanie. À Genève, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme a, pour sa part, qualifié aujourd'hui la situation dans les territoires occupés de potentiellement explosive. Depuis l'attaque du Hamas, le 7 octobre, l'armée israélienne verrouille la zone, y multiplie les raids et les incursions. Les colons s'arment et mènent aussi des expéditions meurtrières. Plus de 200 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par des colons et des soldats israéliens depuis le 7 octobre. Avec nos invités : - Caterina Bandini, sociologue, chercheuse associée au Centre de Recherche Français à Jérusalem - Thomas Vescovi, historien, chercheur indépendant, spécialiste d’Israël et des Territoires palestiniens occupés. Auteur de « L’échec d’une utopie, une histoire des gauches en Israël », éditions La Découverte, 2021. 

Les Argentins éliront dimanche (19 novembre 2023) leur président pour un mandat de quatre ans. Un scrutin très incertain : les deux candidats sont au coude à coude. Sergio Massa, le ministre de l'Économie du gouvernement actuel, de centre gauche, affrontera Javier Milei, ultra-libéral et populiste. Deux hommes au style et au parcours radicalement opposés. Le premier est issu du sérail et se pose en rassembleur, le second se présente en candidat anti-système et envisage de renverser la table, de casser l'État qu'il rend responsable de tous les maux du pays. Le scrutin se déroule dans un contexte d'hyper-inflation : la hausse des prix a atteint 143% sur un an, un des indices les plus élevés au monde.Avec notre invitée : Maricel Rodriguez Blanco, enseignante-chercheuse, maîtresse de conférences en Sociologie à l’Institut catholique Paris et spécialiste de l’Argentine. 

« La position du gouvernement allemand est très claire : le Hamas est une organisation terroriste et Israël a tous les droits de se défendre contre le Hamas. Nous sommes aux côtés d'Israël ». C'est ce qu'a déclaré aujourd'hui le chancelier allemand. Depuis le 7 octobre 2023 et l'attaque du Hamas, Olaf Sholtz ne cesse de réaffirmer le soutien indéfectible de son pays à Israël. Mais avec l'accumulation de destructions et de pertes humaines à Gaza, cette politique se heurte à des résistances : les manifestations pro-palestiniennes se multiplient en Allemagne, et le pays connaît parallèlement une explosion d'actes antisémites, qui plonge la communauté juive dans la peur et la sidération. Ces manifestations haineuses relancent le débat sur la politique migratoire du pays, même si la montée du parti d'extrême droite AFD, n'est sans doute pas étrangère à ce climat délétère.Avec notre invitée :Marie Krpata, chercheuse au Comité d’études des Relations franco-allemandes (CERFA) de l’Institut français des Relations internationales (IFRI).

Israël continue de pilonner sans relâche la bande de Gaza et le nombre de victimes civiles ne cesse de croître. Les Nations unies préviennent que, faute de carburant, elles cesseront leurs opérations humanitaires sous 48 heures dans le territoire. L'objectif de l'armée israélienne est d'anéantir le Hamas, mais l'ampleur de l'offensive, des destructions, son sinistre bilan humain comportent un risque : celui de renforcer les rangs du mouvement islamiste, de radicaliser une population palestinienne prisonnière de la violence. L'après-guerre comporte d'insondables incertitudes : qu'adviendra-t-il de la bande de Gaza ? Qui pourra administrer ce territoire de plus de deux millions de personnes ? Les Israéliens pourront-ils vivre en sécurité après une offensive si sanglante ? Les Palestiniens parviendront-ils à faire entendre leur rêve d'un État indépendant ? Ce sont les questions que l'on se pose aujourd'hui dans Décryptage.Avec notre invité : Beligh Nabli, professeur des Universités en droit public et auteur de « Relations internationales - Droit, théorie, pratique », Éditions Pedone, 2023. 

Une quarantaine de pays participent, en ce moment, au One Planet Polar Summit à Paris, sommet consacré à la préservation des pôles, en première ligne face au réchauffement climatique. Des scientifiques sont aussi conviés. Si les régions polaires, avec leur banquise, leurs lacs et sols gelés, sont menacées, elles sont aussi très convoitées pour leur potentiel économique. Pourquoi les pôles aiguisent-ils les ambitions ? Éléments de réponse dans Décryptage. Avec nos invités : - Mikaa Mered, enseignant en Géopolitique des Pôles et de l’Hydrogène à Sciences Po et auteur du livre « Les Mondes Polaires » aux Presses universitaires de France - Anne-Catherine Husson Traoré, directrice générale de Novethic. 

Les clichés et propos sexistes pullulent sur les réseaux sociaux. Dans un rapport publié cette semaine, le Haut Conseil à l'Égalité Femmes-Hommes constate que les femmes sont sous-représentées dans le numérique, par exemple, dans les vidéos sur YouTube. Les représentations de femmes sont stéréotypées voire dégradantes, sur des plateformes comme TikTok. Et avec cela, un discours se renforce, celui des masculinistes, qui prônent une haine des femmes, également de la communauté LGBT+.  Qui sont-ils ? Pourquoi un tel discours et pourquoi progresse-t-il ? Éléments de réponse dans Décryptage.Avec notre invitée : Pauline Ferrari, journaliste indépendante, spécialisée dans les nouvelles technologies et questions de genre. 

Cela fait un mois que le Proche-Orient a basculé dans le chaos. Le 7 octobre 2023, le Hamas lançait une offensive d'ampleur sur Israël, attaquant des civils, des militaires, prenant des otages... depuis, Israël réplique depuis avec de lourds bombardements et une offensive terrestre sur Gaza. Les morts se comptent par milliers. Une guerre qui cristallise les tensions au-delà du Proche-Orient, avec une augmentation des actes antisémites et islamophobes. Et qui fait craindre aussi un regain d'activité au sein des mouvances djihadistes. La guerre au Proche-Orient peut-elle entraîner une résurgence du terrorisme islamiste ?Avec nos invités : - Laurence Bindner, co-fondatrice de JOS Project, plateforme d’analyse de la propagande extrémiste en ligne.- Asiem El Difraoui, politologue spécialiste du jihadisme, auteur de « Le djihadisme », éditions Que sais-je et spécialiste du monde arabe à la Candid Foundation à Berlin.  

Dans un an, le 5 novembre 2024, les Américains éliront leur président. Les derniers sondages donnent de l'avance à Donald Trump face à Joe Biden. Mais tous ces sondages ne comptent pas forcément, quelques grains de sable qui pourraient enrayer la machine. Ces grains de sable, ce sont les candidats indépendants, qui ne se présentent ni sous l'étiquette républicaine ni sous l'étiquette démocrate. Ils n'ont aucune chance de remporter l'élection, mais peuvent en faire basculer le résultat. Avec notre invitée :Marie-Cécile Naves, directrice de recherches à l’IRIS et spécialiste des États-Unis. 

Mardi (31 octobre 2023), les rebelles houthis du Yémen ont pour la première fois revendiqué des attaques contre le sud d'Israël en réponse à l'offensive menée à Gaza. À la frontière nord de l'État hébreu, les échanges de tirs sont quotidiens avec le Hezbollah libanais, l'un des mouvements armés les plus puissants de la région. Les troupes américaines ont-elles été attaquées à quatorze reprises en Irak et neuf fois en Syrie ces deux dernières semaines. Point commun à tous ces fronts : ils sont entretenus par les supplétifs de Téhéran. La République islamique a applaudi l'attaque terroriste du Hamas, menée le 7 octobre 2023, tout en assurant qu'elle n'était pas impliquée. Depuis, elle attise le feu par milices interposées mais propose en même temps d'organiser une conférence pour mettre fin à la guerre à Gaza. Téhéran joue un jeu trouble, dangereux. Quelles en sont les règles ? C'est ce que l'on va tenter de savoir aujourd'hui dans Décryptage.Avec notre invité : Thierry Coville, chercheur à l’Iris spécialiste de l’Iran et auteur de « Iran, une puissance en mouvement », éditions Eyrolles.  

Selon le ministère de la Santé du Hamas à Gaza, l'offensive israélienne a déjà fait près de 9 000 morts, dont plus de 3 600 enfants. Le camp de réfugiés de Jabaliya déjà visé, mardi 31 octobre, par des bombardements, a de nouveau été touché, ce mercredi 1er novembre 2023, faisant des dizaines de victimes supplémentaires. Ce bilan effrayant suscite évidemment de nombreuses réactions à travers le monde, et alimente une flambée d'antisémitisme en Europe. Aux États-Unis, plus sûr soutien d'Israël, les appels à faire pression pour que cesse l'offensive en cours deviennent de plus en plus pressants. La Jordanie a rappelé aujourd'hui son ambassadeur en Israël en signe de protestation. La Bolivie a suspendu ses relations diplomatiques avec l'État hébreu. Après la guerre en Ukraine, celle entre Israël et le Hamas, nourrit la défiance du sud global envers l'Occident, accusé d'un deux poids, deux mesures. Et ce, pour le plus grand bonheur de la Russie.Avec nos invités :  Younes Belfellah, enseignant-chercheur à l’Université de Paris 8, spécialiste du Moyen-Orient Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des Universités et président de l’IReMMO (Institut de recherche de d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient), auteur de plusieurs livres sur le Proche-Orient et co-auteur de Le rendez-vous manqué des peuples - De l'échec des révolutions populaires aux dérives populistes, éditions Autrement.  

Du 30 novembre au 12 décembre 2023, Dubaï accueille la 28e conférence sur les changements climatiques. Avant même le coup d’envoi de la COP, des voix s’élèvent pour dénoncer le choix qualifié de désastreux des Émirats arabes unis d'organiser ce rendez-vous chez un des plus grands producteurs de pétrole au monde. Pour l’instant, l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5°C depuis l’ère préindustrielle est compromis. Pendant ce temps, les catastrophes climatiques se multiplient, les records de températures sont sans cesse battus, les réfugiés climatiques n’ont jamais été aussi nombreux. COP28 de Dubaï, vers un nouvel échec de la diplomatie climatique ? C’est le sujet de Décryptage. Avec notre invité :- Michel Taube, écrivain, éditorialiste et fondateur du site opinion-internationale.com.

Il y a un siècle, naissait sur les décombres de l'empire Ottoman, la Turquie. Une nation, une République et une voix singulière dans un monde à peine remis d'un conflit planétaire et se préparant à en vivre un autre. Si le monde dans lequel Mustafa Kemal fonde le pays des Turcs n'a plus grand chose à voir avec le nôtre, une doctrine perdure sur les rives du Bosphore : la diplomatie turque permanente et indépendante. Au gré des contextes, la Turquie s'arrime à l'Occident, à l'Orient, tente de redorer son lustre impérial, joue les intermédiaires, les incendiaires, le faiseur de paix ou la puissance d'Equilibre.La Turquie de 2023 a aussi en commun avec celle de 1923 d'être dirigée et modelée par un seul homme.D'Ataturk à Recep Tayyip Erdogan, y a t-il filiation, dévoiement ou trahison ?Le centenaire est en tout cas célébré à l'ombre d'une crise historique au Proche-Orient dans laquelle Erdogan choisit son camp.Ce soir sur RFI, nous décryptons ensemble un cas d'école géopolitique.Avec notre invité :- Guillaume Perrier, Grand reporter Le Point, ancien correspondant en Turquie. 

Quinze avions de l'armée de l'air chinoise ont survolé ce jeudi (26 octobre 2023) la zone de défense aérienne de Taïwan. Selon le ministère de la Défense de l'île, un porte-avions chinois et sa flottille ont parallèlement emprunté le canal de Bashi, une voie maritime séparant Taïwan des Philippines. La semaine dernière, les Philippines avaient déjà dénoncé l'agressivité croissante de Pékin après une double collision entre des navires chinois et philippins à proximité d'un atoll occupé par Manille. Ces manœuvres ont été dénoncées hier (25 octobre 2023) par le président américain. Et elles interviennent alors que le chef de la diplomatie chinoise est à Washington. Le tout, sur fond de remaniement ministériel d'une ampleur inhabituelle à Pékin : le ministre de la Défense a été remercié, ainsi que deux autres membres de l'équipe gouvernementale.Avec notre invité :Alain Wang, sinologue et enseignant à l’École centrale, Paris. 

Quatre otages détenus à Gaza ont été libérés depuis le 7 octobre et l'opération sanglante du Hamas. Quatre sur plus de deux cents. Des bébés, des enfants, des personnes âgées, des civils choisis semble-t-il au hasard par les terroristes, et aussi des militaires israéliens, au cours d'une attaque inédite par son ampleur et son incroyable violence. Depuis dix-huit jours, les familles de ces otages vivent dans l'angoisse. Incertitude sur leur sort, mais aussi crainte d'une intervention terrestre de l'armée israélienne qui risquerait d'être meurtrière pour leurs proches. Les otages sont de différentes nationalités et plusieurs pays s'impliquent pour tenter d'obtenir leur libération. Le Qatar, émirat qui héberge le bureau politique du Hamas est en pointe dans la négociation. L'Egypte, joue aussi un rôle actif. Les négociations risquent d'être longues et de prolonger un profond traumatisme pour la société israélienne.Avec notre invitée :Laetitia Bucaille, professeure de sociologie politique à l’Inalco, chercheuse au Centre d'études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques (CESSMA), membre de l’Institut universitaire de France.

Cessez le feu ? Trêve ? Mise en place d'un corridor humanitaire ? Les ministres européens des Affaires étrangères ne sont pas parvenus à se mettre d'accord hier (23 octobre 2023) à Luxembourg sur les termes à employer pour demander une interruption temporaire des combats dans la bande de Gaza, afin de venir en aide aux civils après plus de deux semaines de siège et de bombardement. Les chefs d'État des 27 devraient trancher le débat jeudi et vendredi (26 et 27 octobre 2023) à Bruxelles. Cette querelle sémantique illustre les divisions au sein de l'UE sur l'attitude à adopter face à l'ampleur des bombardements israéliens. Il avait déjà fallu trois jours après l'attaque barbare menée par le Hamas pour que l'Europe exprime une position commune, après une série de cafouillages. L'Union européenne peine à afficher son unité et donc à peser pour empêcher l'embrasement. Elle est pourtant le premier partenaire commercial d'Israël et le premier donateur au monde pour l'aide humanitaire aux Palestiniens. Guerre Israël-Hamas, l'Europe impuissante ? C'est la question que l'on se pose ce soir dans Décryptage.Avec notre invité :Patrick Martin-Genier, professeur à Sciences-Po et spécialiste de l’Europe.

Les ministres des affaires étrangères européens se retrouvent aujourd'hui au Luxembourg.  La guerre en cours à Gaza est au centre de leurs préoccupations. Mais les 27 veulent aussi rassurer l'Ukraine, qui s'inquiète de passer au second plan. Le nouveau cycle de violences qui embrase le Proche Orient détourne en effet l'attention des médias et de la communauté internationale vers Israël et Gaza. Moscou exploite sans vergogne la thèse d'une lassitude de l'Occident pour avancer ses pions. Le ministre hongrois a contribué à semer le trouble en rencontrant Vladimir Poutine la semaine dernière : une première pour un dirigeant occidental depuis qu'un mandat d'arrêt de la cour pénale internationale vise le maitre du Kremlin. De l'autre côté de l'Atlantique, l'aide promise par le président américain reste bloquée par une minorité d'élus trumpistes. Kiev insiste de son côté sur la nécessité de continuer à lui fournir des armes et des munitions, alors que sa contre-offensive n'enregistre aucune percée marquante sur le terrain.Avec notre invité :Ulrich Bounat, analyste en Relations internationales.

Le roi de Jordanie était au Caire aujourd'hui pour discuter de la situation à Gaza avec le président égyptien. Les deux dirigeants ont réclamé l'arrêt immédiat de l'offensive israélienne et dénoncé une punition collective visant à affamer les Palestiniens. Cette rencontre intervient après l'annulation du sommet qui devait se tenir à Amman, en présence du président américain. La confiance semble rompue entre les tats-Unis et ses alliés dans la région. Les dirigeants arabes veulent reprendre l'initiative, sous la pression de leur population. Des milliers de personnes ont manifesté hier (18 octobre 2023) leur solidarité avec les Palestiniens. Elles ont aussi dénoncé le soutien inconditionnel affiché par Joe Biden à Israël. L'onde de choc provoquée par l'attaque sanglante du Hamas et les bombardements massifs sur la bande de Gaza remet en cause le processus de normalisation engagé entre Israël et ses voisins. La question palestinienne, longtemps délaissée par les pays arabes, revient au centre de leurs préoccupations et les unit pour la première fois depuis des décennies.Avec notre invité : David Rigoulet-Roze, rédacteur en chef de la revue « Orients stratégiques » et chercheur à l’Institut Français d’Analyse Stratégique (IFAS) et chercheur associé à l’IRIS. 

Le président américain est arrivé en Israël dans un contexte explosif, au lendemain d'une frappe meurtrière sur un hôpital de Gaza. Au moins 471 personnes ont été tuées, selon le bilan fourni par le Hamas qui contrôle le territoire palestinien. Les pays arabes, signataires ou non de la paix avec Israël, ont attribué d'une voix unanime cette explosion meurtrière à l'armée israélienne, en dépit du démenti apporté par l'État hébreu. Lors de sa visite à Tel Aviv, Joe Biden a soutenu la version israélienne, et clairement réaffirmé le soutien inébranlable des États-Unis à l'État hébreu. Il a aussi demandé aux autorités israéliennes de ne pas se laisser consumer par la rage, et a réaffirmé son adhésion à une solution à deux États. De son côté, Israël a annoncé qu'une aide humanitaire pourrait parvenir à Gaza via l'Égypte, mais l'armée continue de renforcer son dispositif à l'entrée de l'enclave palestinienne.Avec notre invité : Philip Golub, politologue et professeur de Science politique et de Relations internationales à l’Université américaine de Paris, auteur de «Une autre histoire de la puissance américaine» (Seuil).   

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, la zone frontière entre le Liban et Israël est le théâtre d'affrontements croissants. Échanges de tirs entre le Hezbollah libanais et l'armée israélienne, bombardements sur le Sud Liban par Israël, tentatives d'infiltration en Israël depuis le Sud Liban, les accrochages se multiplient ces derniers jours sur fonds de déclarations inquiétantes venues d'Iran. Téhéran a averti à plusieurs reprises qu'une invasion terrestre de la bande de Gaza entraînerait une riposte sur d'autres fronts. Or, l'armée israélienne assure préparer cette offensive au sol. De quoi redouter un embrasement régional, même si les deux parties auraient sans doute beaucoup à perdre dans une confrontation de haute intensité.Avec notre invitée : Aurélie Daher, enseignante chercheure à l’Université Paris Dauphine, spécialiste du Liban.

Il y a six mois, débutait un conflit sanglant et un peu oublié du fait de l'actualité au Proche-Orient : celui qui ravage le Soudan. Les combats qui ont commencé, le 15 avril 2023, entre le chef de l'armée et son ancien adjoint qui dirige les FSR, les forces de soutien rapides, ont pourtant déjà fait plus de neuf mille morts, et plus de cinq millions de déplacés ou réfugiés. Ils se poursuivent aujourd'hui.  Les affrontements se concentrent principalement à Khartoum la capitale et dans le Darfour. Cette région de l'ouest du pays, frontalière avec le Tchad, avait déjà connu des heures terribles en 2003. Elle a de nouveau sombré dans la violence généralisée, ce qui a entraîné la fuite de centaines de milliers de personnes vers le Tchad voisin.  Avec notre invité : Eliott Brachet, journaliste indépendant, ancien correspondant de RFI à Khartoum.

En représailles à l'atroce massacre perpétré samedi dernier par le Hamas, l'aviation israélienne frappe sans répit la bande de Gaza. Déjà six mille bombes ont été lâchées contenant 4000 tonnes d'explosifs selon l'Etat hébreu. Le dernier bilan du ministère de la Santé de l'enclave palestinienne fait état de plus de 1.400 morts et de six mille autres blessés. Gaza est également soumise à un état de siège total : les entrées de nourriture, de carburant et d'eau ont été interrompues et tous les points d'entrée sont fermés, y compris le passage vers l'Egypte. Déjà confrontés à une situation humanitaire difficile depuis l'arrivée au pouvoir du Hamas en 2007, les deux millions trois cent mille habitants de Gaza vivent maintenant dans des conditions dramatiques, et redoutent le pire, une incursion au sol de l'armée israélienne. Avec nos invités : Anthony Dutemple, Représentant de Première Urgence Internationale.Ziad Medoukh, Professeur de français aux universités de Gaza. 

Pour la première fois une femme a reçu seule le prix Nobel d'économie, sans qu'un homme figure à ses côtés comme co-lauréat. L'Américaine Claudia Goldin a de plus été récompensée lundi dernier pour un objet d'études hautement symbolique : la place des femmes dans le marché du travail. Spécialiste des inégalités de genre, elle a étudié la manière dont les femmes ont progressivement investi un monde autrefois réservé aux hommes, et comment leurs comportements ont été influencés par des événements externes : guerres mondiales, apparition de la contraception, ou plus récemment avec la pandémie de COVID, banalisation du travail à distance. Les inégalités diminuent mais perdurent entre les sexes sur le marché du travail, et Claudia Goldin a aussi enquêté sur les moyens d'y remédier. Avec notre invitée : Dominique Meurs, économiste associée à l'Ined et professeure à l'Université Paris Nanterre.

Le bilan du terrible assaut lancé samedi (7 octobre 2023) par le Hamas en Israël n'est toujours pas définitif. Et les chiffres qui tombent sont ahurissants. 270 jeunes massacrés à la rave party qui se tenait dans le désert. Plus de 100 morts dans le seul kibboutz de Beeri qui jouxte la frontière avec la bande de Gaza.  En tout, au moins 900 Israéliens ont perdu la vie, 2 400 autres ont été blessés dont certains sont toujours dans un état grave. Le nombre de personnes prises en otage reste imprécis : entre 100 et 150, dont des femmes, des personnes âgées, des enfants, et des dizaines de ressortissants de nationalité étrangère. Cette attaque terroriste, sans précédent, dans l'histoire du pays par sa violence, sa cruauté, bouscule toutes les certitudes, signe la fin de l'insouciance pour ceux qui vivaient dans l'illusion d'une relative sécurité. 300 000 réservistes ont été rappelés par l'armée. Sous le choc, traumatisés, en colère, les Israéliens sont entrés en guerre.Avec notre invitée : Sylvaine Bulle, enseignante chercheure en Sociologie du politique rattachée au Laboratoire théorie du politique du CNRS et de Paris 8.

L'armée israélienne a ordonné aujourd'hui un « siège complet » de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas, après l'offensive surprise et massive lancée par le mouvement islamiste palestinien. L'armée israélienne dit avoir repris le contrôle des localités prises pour cible, mais avertit que des terroristes pourraient encore se trouver sur son sol. Des roquettes ont été tirées, ce matin, depuis la bande de Gaza qui se trouve maintenant sous le feu de l'armée israélienne. En trois jours, la guerre a déjà fait près de 1.300 morts, selon les bilans officiels de part et d'autre.  Avec notre invitée : Antoine Basbous, directeur de l’Observatoire des pays arabes.

Les ambassadeurs des pays de l'UE se sont mis d'accord hier (4 octobre 2023) sur un texte-clé de la réforme de la politique migratoire européenne. Le règlement en discussion est destiné à organiser une réponse commune en cas d'afflux massif de migrants. Chaque jour, des milliers de personnes tentent de rallier le Vieux continent en quête d'une vie meilleure. Elles laissent derrière elles des familles le plus souvent démunies. L'exil apparaît comme une solution pour améliorer leur sort. Aujourd'hui, dans Décryptage, nous nous penchons sur la vie de ceux qui restent au pays. D'abord dans l'angoisse de voir leur proche périr lors d'un voyage dangereux, certains affrontent ensuite un quotidien rendu encore plus difficile par la disparition de celui qui a choisi l'exil. D'autres, au contraire, bénéficient d'une amélioration de leur confort grâce aux subsides qu'ils reçoivent de l'étranger. Mais tous font face à la douleur de la séparation. Avec notre invitée : Célia Cuordifede, journaliste, auteure de « Ceux qui restent » (Éd. Rocher, 2023). 

C'est une première dans l'histoire des États-Unis: le chef de la majorité républicaine à la Chambre a été destitué. Kevin McCarthy a subi les foudres d'une poignée d'élus trumpistes qui lui reprochent d'avoir pactisé avec le camp démocrate, dans le cadre des négociations budgétaires. Ce vote de défiance étale au grand jour la fracture qui se creuse au sein du parti républicain. Il annonce aussi des turbulences à la Chambre basse où les républicains doivent maintenant trouver un compromis pour choisir un remplaçant au speaker qu'ils ont fait tomber. Pendant ce temps, à New York, Donald Trump joue sa survie financière devant un tribunal et continue de crier à la chasse aux sorcières. Signe de la gravité des luttes intestines qui rongent son propre camp, l'ancien président, toujours favori dans la course à l'investiture républicaine, s'est publiquement inquiété de ces déchirements internes. Avec notre invité : Pierre Gervais, historien, professeur de Civilisation américaine à l'Université Sorbonne Nouvelle Paris 3.

Six ans après le départ de la dernière mission des Nations unies en Haïti, le Conseil de sécurité de l'ONU a donné son feu vert hier (2 octobre 2023) à l'envoi d'une nouvelle force multinationale sur place. Menée par le Kenya, elle sera déployée pour aider la police dépassée par la violence des gangs. Les bandes armées rackettent, violent, kidnappent et tuent. Elles contrôlent désormais 80% de la capitale et les principaux axes de circulation du pays. Résultat, l'activité économique est paralysée, et cette asphyxie se paie au prix lourd : selon les Nations unies, près de la moitié de la population est en grave insécurité alimentaire. Un chaos sécuritaire et humanitaire auquel s'ajoute une situation politique inextricable : le Premier ministre Ariel Henry n'a aucune légitimité démocratique, les mandats des parlementaires sont pour la plupart caducs, et aucune institution ne fonctionne. L'arrivée d'une force internationale permettra-t-elle de sortir Haïti de cette spirale infernale ? C'est la question que l'on se pose ce soir dans Décryptage.Avec notre invité : - Jacques Nési, docteur en Science Politique, membre du Laboratoire caribéen de Sciences sociales.

Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne sont à Kiev pour afficher leur soutien au pays : un « geste diplomatique exceptionnel », a souligné la chef de la Diplomatie française. Mais la victoire, ce week-end, en Slovaquie d'un parti populiste réputé proche de Moscou, les déclarations du Premier ministre polonais qui dit ne plus vouloir envoyer d'armes en Ukraine et l'abandon de toute nouvelle enveloppe pour Kiev dans le budget provisoire adopté aux États-Unis questionnent la détermination des alliés de Kiev à soutenir un conflit qui s'éternise.  « Ukraine : faut-il craindre une érosion du soutien occidental ? ». C'est la question que l'on se pose ce soir dans Décryptage.Avec notre invité : - Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF à Sciences Po, chercheur associé au Centre de Géopolitique de HEC.

« Le journalisme, c’est le contact et la distance », disait Hubert Beuve Mery, fondateur du quotidien Le Monde. Mais dans leur pratique quotidienne, les journalistes politiques ont du mal à maintenir cette distance : déjeuners, confidences supposées être tenues secrètes, fréquentation assidue, conduisent à la construction d'un microcosme fort éloigné des préoccupations des électeurs. Une bulle où les petites histoires des grands, leurs mesquineries et leurs calculs politiques prennent l'ascendant sur le fond des débats. Ces pratiques interrogent depuis longtemps mais semblent immuables, et conduisent peut-être à creuser la fracture entre le peuple et ceux qui les gouvernent. Nous allons tenter de comprendre les mécanismes d'une forme de connivence entre journalistes et politiques.Avec notre invité : Rachid Laïreche, reporter à Libération. Il signe «Il n'y a que moi que ça choque ? Huit ans dans la bulle des journalistes politiques», aux éditions Les Arènes. 

Les principales mesures du projet de loi de financement de la Sécurité sociale ont été présentées, ce mercredi 27 septembre 2023, en Conseil des ministres. Le texte prévoit quelques mesures pour pallier les pénuries de médicaments, un phénomène en hausse en France depuis une décennie. En cas de ruptures d'approvisionnement, la délivrance de cachets ou gélules à l'unité pourra par exemple être rendue obligatoire. Le gouvernement écarte en revanche l'idée d'allonger la durée de conservation des stocks de médicaments. Plus de 3 700 ruptures ou risques de rupture de médicaments ont été signalés en France, en 2022, contre moins de 200, dix ans plus tôt. Pourquoi ce phénomène ? C'est ce qu'on va tenter de comprendre aujourd'hui dans Décryptage.Avec nos invités : - Franck Devulder, président de CSMF (Confédération des Syndicats Médicaux Français) - Nathalie Coutinet, économiste de la santé, enseignant-chercheur à l’Université Sorbonne Paris Nord. 

L'autopsie de Matteo Messina Denaro doit avoir lieu aujourd'hui (26 septembre 2023). Le corps du chef de la mafia sera ensuite transféré dans sa ville d'origine en Sicile, où il sera enterré dans l'intimité. La police a interdit les funérailles publiques pour ce parrain sanguinaire de Cosa Nostra. Matteo Messina Denaro est mort dans le service des détenus d'un hôpital. Il avait été arrêté en janvier 2023 après trente ans de cavale. Son décès met fin à une des pages les plus violentes de l'histoire de la mafia. Elle ne signe pas pour autant la fin de la guerre contre le crime organisé italien. La mafia ne s'illustre plus aujourd'hui par des crimes spectaculaires et sanglants comme dans les années 1990, mais continue d'engranger des profits mirobolants avec ses activités illégales.Avec notre invitée : Clotilde Champeyrache, économiste et criminologue au CNAM, au Pôle Sécurité Défense Renseignement. Auteure de Géopolitique des mafias, 2022, Le Cavalier Bleu. 

Le Premier ministre britannique a annoncé, la semaine dernière, le report de plusieurs mesures-phares de la politique climatique de son pays. La vente des voitures neuves à essence ou au diesel sera notamment autorisée, pendant cinq ans de plus que prévu. Rishi Sunak avait déjà amorcé un virage, en juillet 2023, en promettant des centaines de nouvelles licences d'exploration et d'exploitation d'hydrocarbures en mer du Nord. À un an des élections générales, cette volte-face est avant tout politique. Les ambitions climatiques du pays font les frais de la crise du pouvoir d'achat qui touche les Britanniques et de ses possibles retombées dans les urnes. La Grande-Bretagne n'est pas la seule à être confrontée à cette équation : dans toute l'Europe, et malgré des températures record l'été dernier (2023), les dirigeants s'interrogent sur le coût politique des mesures indispensables pour lutter contre le réchauffement climatique. Avec notre invité : Neil Makaroff, fondateur et directeur de Stategic perspectives, un nouveau Think tank européen sur la transition écologique basé à Bruxelles et Paris.

Le pape François sera demain (22 septembre 2023) à Marseille, pour sa première visite en France, depuis près de dix ans. Le souverain pontife se rend dans la cité phocéenne dans le cadre des Rencontres méditerranéennes, qui réunissent des évêques catholiques et des jeunes de toutes religions. Le pape compte consacrer une partie de sa visite au sort des migrants, une des grandes causes de son pontificat, et ce alors que des milliers de clandestins ont débarqué sur la petite île de Lampedusa, relançant un débat européen sur la crise migratoire. Il ira aussi à la rencontre des Marseillais, et notamment des pauvres... et célébrera une messe au stade Vélodrome. Emmanuel Macron y assistera ce qui a soulevé une polémique dans les rangs de la gauche en France.Avec notre invité : François Mabille, chercheur au CNRS, directeur de l’Observatoire de Géopolitique des religions à l’IRIS. 

Après vingt-quatre heures de combats, l'Azerbaïdjan a interrompu ce matin (20 septembre 2023) son offensive au Nagorny Karabakh. Les séparatistes arméniens ont déposé les armes. Une victoire pour Bakou qui revendique cette enclave située sur son territoire, mais peuplée en majorité d'Arméniens et qui revendique son indépendance. La Russie, alliée de l'Arménie, censée garantir la protection de la population du Haut-Karabakh, ne s'est pas impliquée militairement pendant l'offensive éclair de l'Azerbaïdjan. Bakou affirme que les droits des civils arméniens de la région seront protégés, mais les séparatistes arméniens disent craindre une épuration ethnique. Des premiers pourparlers se tiendront demain (21 septembre) sur la réintégration du Haut-Karabakh à l'Azerbaïdjan. Le président azerbaidjanais doit s'exprimer dans les heures qui viennent.Avec notre invité : Gaïdz Minassian, enseignant à Sciences Po et journaliste au Monde, auteur de l’ouvrage «Les sentiers de la victoire, peut-on encore gagner une guerre», éditions Passés composés. 

Plus de 8 500 migrants ont débarqué, en trois jours, la semaine dernière sur la petite île italienne de Lampedusa. Ces arrivées soudaines ont déclenché de vives réactions de la droite et une surenchère de l'extrême droite qui plaide pour la fermeture des frontières. Les images de Lampedusa débordée par l'afflux de migrants révèlent les limites de la politique migratoire européenne et interrogent sur l'efficacité des accords conclus avec les pays d'origine et de transit pour contenir les départs de candidats à l'exil. Elles poussent la Commission européenne à mettre les bouchées doubles pour faire adopter au plus vite le pacte asile et migration, censé fournir une réponse au défi migratoire. L'Italie, comme la France, en appelle à la solidarité au sein de l'Union européenne, mais certains pays ferment d'emblée leur porte à toute solution de compromis.Avec notre invitée : Claire Rodier, membre du GISTI (Groupe d'information et de soutien des immigrés) et co-fondatrice du réseau Migreurope. 

Les chefs d'État et de gouvernement du monde entier convergent vers New York pour l'Assemblée générale des Nations unies. Un rendez-vous annuel qui permet aux dirigeants d'exprimer leur point de vue à la tribune, mais aussi de se rencontrer en coulisses. Il est pourtant déserté, cette année, par quatre des cinq membres du Conseil de sécurité. L'instance internationale dont la vocation est de préserver la paix et la sécurité a montré ses limites avec la paralysie progressive du Conseil de sécurité depuis le début de la guerre en Ukraine. Bâties sur les décombres de la Seconde Guerre mondiale, l'ONU ne représente plus le monde d'aujourd'hui et semble impossible à réformer. Les Nations unies restent néanmoins un espace unique où chaque Etat est représenté.Avec notre invitée : Chloé Maurel, docteure en Histoire, chercheuse associée à La Sorbonne Siris, spécialiste des Nations unies et autrice de « Brève histoire de l’ONU », éditions du Croquant. 

Kim Jong-un poursuit sa visite en Russie. Ce déplacement marque son grand retour sur la scène internationale, puisque cela faisait quatre ans que le leader nord-coréen n'avait pas franchi les frontières de son territoire ultra-verrouillé. Il a promis un soutien total et inconditionnel à Moscou, et a affirmé que les relations avec la Russie étaient sa priorité absolue. Paria de la scène internationale, Kim Jong-un sort donc de son isolement, et affiche un nouveau partenariat avec Vladimir Poutine. Aucun détail n'a été communiqué sur les projets de coopération entre les deux pays, mais la Corée du Nord pourrait fournir des armes à la Russie et obtenir en retour un coup de pouce économique et technologique, notamment pour accélérer ses programmes militaires et spatiaux.Avec notre invitée : - Marianne Péron-Doise, chercheure associée à l’IRIS et directrice de l’Observatoire de l’Indopacifique.

Il y a un an, jour pour jour, la jeune Kurde Mahsa Amini était interpellée à Téhéran par la police des mœurs. Son décès, trois jours plus tard, a entraîné une vague de manifestations dans tout le pays. Sous le slogan « Femme, vie, liberté », des milliers d'Iraniens ont défilé dans les rues, défié les autorités par de multiples actes de résistance et demandé la fin du régime en place depuis 1979. Un soulèvement inédit et réprimé dans le sang par la République islamique d'Iran. Si la mobilisation a largement faibli du fait de la violence des autorités, la contestation n'a pas entièrement disparu. Preuve de sa nervosité, le pouvoir accentue les mesures de répression à l'approche de l'anniversaire de la mort de Mahsa Amini.Avec notre invitée : Somayeh Rostampour, chercheuse au Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris (CRESPPA) de l’Université Paris 8, et enseignante à l’Université de Reims. 

La Cour suprême israélienne examine, depuis ce matin (12 septembre 2023), huit recours déposés contre la réforme judiciaire portée par le gouvernement de Benjamin Netanyahu. Pour la première fois dans l'histoire du pays, les 15 juges de la plus haute juridiction israélienne devront statuer tous ensemble sur la validité d'une loi fondamentale qui les concerne au premier chef, puisqu'elle leur retire la capacité d'annuler une décision du gouvernement en raison de son caractère «déraisonnable». Ce pouvoir permettait à la Cour suprême de retoquer des mesures prises par l'exécutif. Pour le Premier ministre israélien, il s'agit de rééquilibrer les pouvoirs, mais l'opposition dénonce elle un coup d'État qui menace la démocratie. Des centaines de milliers d'Israéliens sont descendus dans la rue, depuis janvier 2023, pour tenter de faire obstacle à cette réforme. Une crise sans précédent dans l'histoire du pays.Avec nos invités : - Denis Charbit, sociologue et professeur de Sciences politiques à l’Université ouverte d’Israël- Thomas Vescovi, historien et auteur de « L’échec d’une utopie, une histoire des gauches en Israël », éditions La Découverte.

Dans le sud de la Syrie, le mouvement de protestation contre le régime entre aujourd'hui dans sa quatrième semaine. Comme chaque jour, la population s'est rassemblée ce matin sur la bien nommée place de la Dignité à Suwayda, pour demander le départ de Bachar el-Assad et dénoncer la corruption de son régime. Parallèlement, dans l'est du pays, une confrontation meurtrière entre forces kurdes et tribus arabes sunnites a fait des dizaines de morts... Après douze ans de guerre, l'ensemble du pays est paralysé par une crise économique grave. 90% de la population vit sous le seuil de pauvreté. De sérieux défis pour le régime de Bachar el-Assad, incapable d'offrir des perspectives d'avenir à sa population.Avec notre invitée : Agnès Levallois, maitresse de recherche à la Fondation pour la Recherche Stratégique, vice-présidente de l'IREMMO (Institut de Recherche et d'études Méditerranée Moyen-Orient).

"L'effondrement climatique a commencé" c'est le constat du secrétaire général de l'ONU à l'issue d'un été qui a battu tous les records en termes de chaleur, avec aussi son cortège de catastrophes climatiques. Incendies monstres, inondations meurtrières, sécheresses inédites continuent de frapper l'Asie, l'Amérique du Nord et l'Europe dans des proportions dramatiques. L'hémisphère sud, où nombre de records de chaleur ont été battus en plein hiver austral, n'a pas été épargné.  Et il est probable qu'au-delà de l'été, 2023 sera l'année la plus chaude jamais enregistrée. Cette surchauffe se paye au prix lourd en vies humaines perdues, mais elle coûte également cher à l'économie, sans parler des dégâts sur l'environnement et la santé. En cause, toujours et encore les énergies fossiles. Et pourtant, ces énergies n'ont jamais été autant subventionnées.Avec notre invité : Nicolas Berghmans, responsable Europe - expert énergie-climat, et chercheur en politiques climatiques et énergétique à l'Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI)   

Donald Trump doit formellement être mis en accusation, ce mercredi 6 septembre 2023, pour avoir tenté de renverser les urnes dans l'État de Géorgie après l'élection présidentielle de 2020. L'ancien président américain a déjà plaidé non coupable et n'est donc pas contraint de se présenter aujourd'hui devant le tribunal. Il est poursuivi au pénal dans quatre procès différents, et fait face à des chefs d’inculpation particulièrement graves qui pourraient le conduire en prison pour de longues années. Mais, l'ex-président profite de ses déboires judiciaires pour se poser en victime d'un complot politique. Une stratégie bien rodée qui fonctionne. Il caracole toujours en tête des sondages dans le cadre des primaires républicaines. Aujourd'hui Décryptage se penche sur cette situation inédite dans l'histoire des États-Unis.Avec notre invité : - Pierre Gervais, historien, professeur de Civilisation américaine à l'Université Sorbonne Nouvelle Paris 3.

Le président ukrainien s'est rendu aujourd'hui (5 septembre 2023) sur la ligne de front près de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine. Hier (4 septembre), Volodymyr Zelensky était déjà dans cette région de Donetsk. Ces visites aux troupes interviennent alors que trois mois après le début de sa contre-offensive, l'armée de Kiev ne peut faire état que de modestes avancées : une douzaine de villages seulement ont été repris aux Russes. Les Ukrainiens s'attaquent à une ligne de front fortifiée, minée de toutes parts. Or, il ne reste que quelques semaines avant le début de l'automne pour engranger des victoires significatives. Ensuite, le front risque d'être bloqué par la saison des pluies qui rend le sol boueux et difficilement praticable. Le conflit risque donc de s'éterniser. Aujourd'hui, dans Décryptage nous faisons le point sur les opérations militaires en Ukraine.Avec notre invité : - Général Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la revue Défense Nationale. 

Le général Brice Oligui Nguema a prêté serment ce matin en tant que président de la transition au Gabon. Cinq jours après avoir renversé Ali Bongo, le chef de la garde républicaine a affirmé qu'il organiserait des élections libres et équitables, mais n'a pas donné de calendrier. Dans son discours, le nouvel homme fort du pays a proposé une série de réformes notamment une révision de la constitution. Il a aussi promis de libérer les prisonniers politiques. Le coup d'État perpétré la semaine dernière à Libreville a mis fin à plus d'un demi-siècle de pouvoir de la famille Bongo. C'est un symbole de la relation controversée entre la France et l'Afrique qui est tombé. Paris ne semble pas avoir vu le coup venir, n'a pas mesuré le désir de changement de la société gabonaise. Mais les intérêts de la France dans le pays ne semblent pour l'heure pas menacés. Pas de rhétorique anti-française à Libreville, contrairement à ce qui se passe au Sahel. Le coup d'État au Gabon signe la fin d'une page d'histoire controversée, celle d'une dynastie françafricaine. Avec nos invités : Thomas Deltombe, essayiste et éditeur, co-auteur de L’Empire qui ne veut pas mourir. Une histoire de la Françafrique, édition du Seuil. Sébastien Németh, journaliste au service Afrique de RFI.  

La révolte avortée de la milice Wagner en Russie jette un coup de projecteur soudain sur des entreprises de l'ombre : les sociétés militaires privées. Nées après la fin de la guerre froide, elles se sont multipliées à travers le monde et croissent de manière exponentielle, depuis le conflit en Irak, où la société américaine Black Water s'est illustrée par ses actions sanglantes. Sans cadre juridique précis ni contraignant, ces entreprises privatisent progressivement la guerre. Elles interviennent sur tous les fronts et recrutent partout. Leur marché est évalué entre 200 et 400 milliards de dollars.Avec notre invité : - Kamal Redouani, documentariste et grand reporter. Auteur de « Les nouveaux chiens de guerre », éditions Arthaud. 

Evgueni Prigojine est arrivé hier (27 juin 2023) en Biélorussie. Conformément à l'accord passé avec le Kremlin, le chef de Wagner s'est exilé en échange de son immunité après sa marche avortée sur Moscou. Le dictateur biélorusse s'est donné le beau rôle dans la crise qui a ébranlé la Russie le week-end dernier : il dit avoir pris l'initiative d'un arbitrage qui a évité un bain de sang chez son grand voisin. Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis près de vingt ans, a été remercié par le Kremlin pour son intervention. Cette médiation surprise a tué dans l'oeuf les espoirs de l'opposition biélorusse qui espérait pouvoir profiter d'une déstabilisation du régime russe qui impose sa tutelle sur le pays. Mais en acceptant d'accueillir la milice Wagner sur son sol, le dictateur de Minsk prend peut-être aussi des risques. Biélorussie : Loukachenko sort-il vraiment gagnant de la crise russe ?  Avec notre invité : Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF à Sciences Po, chercheur associé au Centre de géopolitique de HEC.

Dans un peu plus d'un an, la capitale française accueillera les Jeux Olympiques. Le compte à rebours est enclenché sur le site de Paris 2024. Les organisateurs disent vouloir briser les codes, révolutionner les jeux et être accessibles au plus grand nombre, notamment avec la cérémonie d'ouverture qui se déroulera pour la première fois hors stade. Le défilé des athlètes aura lieu sur la Seine, à bord d'embarcations. À moins de 400 jours des JO, les défis à relever sont encore nombreux : sécurité, transport, finances, impact écologique. Quelques zones d'ombre entachent aussi les préparatifs : des perquisitions dans le cadre d'enquêtes judiciaires pour favoritisme et détournement de fonds publics ont eu lieu à la mi-juin 2023. La Cour des comptes pointe des incertitudes sur les dépenses du Comité d'organisation et dix travailleurs sans papier assignent leurs employeurs en justice : ils disent avoir été exploités sur les chantiers du village olympique.Avec nos invités : - Armand de Rendinger, consultant international pour l'olympisme et le sport et auteur du livre Le pari olympique de 2024, chance ou malédiction ? (Éditions Vigot, 2018) - Colin Miège, président du Comité Scientifique du Think tank Sport et Citoyenneté, ancien chargé de mission auprès du Délégué interministériel aux grands événements sportifs (avril 2014-avril 2015). 

Circulez, il n'y a rien à voir. C'est le message que semblent envoyer les autorités russes ce lundi (24 juin 2023): les mesures de sécurité prises samedi (24 juin) face à l'avancée de la milice Wagner vers Moscou ont été levées, des images du ministre de la Défense inspectant les troupes engagées en Ukraine ont été diffusées, tandis que Vladimir Poutine s'est adressé à un forum consacré à la jeunesse et l'industrie. Sans dire un mot de la mutinerie qui, pendant quelque trente-six heures ce week-end, a plongé le monde dans une forme de sidération. Seul le ministre russe des Affaires étrangères a évoqué aujourd'hui la rébellion de Wagner : « elle ne changera rien à la relation de la Russie avec ses amis », a déclaré Sergueï Lavrov. Evgueni Prigojine qui se terrait dans le silence, depuis samedi soir (24 juin), s'est lui finalement exprimé en cette fin d'après-midi. Le patron de la milice Wagner qui avait lancé ses troupes sur Moscou assure ne pas avoir voulu renverser le pouvoir russe. Russie : la révolte de Wagner enterrée ? Avec notre invité : - Ulrich Bounat, analyste géopolitique, spécialiste de l’Europe centrale et orientale, chercheur associé à l’Institut Open Diplomacy, auteur de « La guerre hybride en Ukraine, quelle perspective ? », éditions du Cygne.

Jean-Yves Le Drian, l'émissaire français pour le Liban a commencé ses consultations à Beyrouth. L'ancien ministre de la Défense et des Affaires étrangères a été désigné par le président de la République pour tenter d'aider le pays à sortir de la crise politique et économique dans laquelle il s'enfonce.  La semaine dernière, les parlementaires libanais ont échoué pour la douzième fois à élire un président. Le poste est vacant depuis huit mois. Une carence du pouvoir qui affaiblit un État déjà paralysé par les difficultés : 80% de la population libanaise vit sous le seuil de pauvreté, la monnaie s'effondre et les classes moyennes qui le peuvent fuient le pays. Liban, comment sortir du marasme ?Avec notre invitée :- Agnès Levallois, maîtresse de recherche à la FRS (Fondation pour la recherche stratégique), vice-présidente de l’iReMMO (Institut de Recherche et d'Études Méditerranée Moyen-Orient).

Hier, mardi 20 juin 2023, deux Israéliens ont été tués par des tireurs palestiniens près d'une colonie juive, entre Ramallah et Naplouse. Les deux assaillants ont été abattus. Dans la soirée, une centaine de colons juifs ont attaqué les habitants d'un village palestinien et mis le feu à des terrains agricoles causant plusieurs dizaines de blessés.  La veille, lundi (19 juin 2023), de très violents affrontements ont eu lieu au cours d'un raid meurtrier de l'armée israélienne dans le camp de réfugiés de Jénine. En Cisjordanie, pour la première fois depuis vingt ans, des missiles ont été tirés depuis un hélicoptère israélien. En deux jours de violence, treize personnes ont perdu la vie, et rien n'indique une accalmie dans les prochains jours. En effet, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé, ce mercredi 21 juin, la construction de mille logements supplémentaires dans les colonies, tandis que le ministre de la Police demande une opération militaire d'envergure.Avec notre invité :- Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des Universités et président de l'Institut de recherche et études Méditerranée Moyen-Orient (iReMMO).

Le conflit en Ukraine a contraint les Européens à revoir leur politique de défense. En un an, les dépenses militaires ont bondi sur le Vieux continent. La priorité est notamment donnée à la défense anti-aérienne, négligée depuis la fin de la guerre froide. Face aux nouvelles menaces induites par l'usage intensif de drones et de nouvelles technologies, les pays membres de l'UE s'organisent mais en ordre dispersé. L'Allemagne développe depuis huit mois un projet de bouclier anti-missile qui associe des systèmes allemand, américain et israélien. Dix-sept États européens ont rejoint l'initiative mais la France, la Pologne et l'Italie n'y adhèrent pas. En effet, l'Elysée estime que ce projet contrarie les intérêts stratégiques et industriels européens, et en particulier ceux de l'Hexagone. Hier, (20 juin 2023) le ministre français de la Défense a réuni une vingtaine de ses homologues européens en présence du président de la République. L'occasion de constater une fois de plus un désaccord majeur entre la France et l'Allemagne. Quelle défense aérienne pour l'Europe ?Avec nos invités : - Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l’Institut de relations internationales et stratégiques, spécialiste des questions de défense (Iris)- Camille Grand, chercheur, spécialiste des questions de défense au Conseil Européen pour les relations internationales (ECFR) et ancien secrétaire général adjoint de l’OTAN.

Un tribunal a commencé à juger ce lundi (19 juin 2023) l'opposant russe Alexeï Navalny. Le procès se déroule dans la colonie pénitentiaire de très haute sécurité où le principal détracteur du Kremlin est détenu. Il risque trente ans de prison dans cette affaire où il est accusé d'« extrémisme ».  Alexei Navalny ne cesse de dénoncer la guerre menée par Vladimir Poutine en Ukraine. Cette affaire illustre le climat de répression qui règne en Russie, depuis le début du conflit. Un conflit qui touche directement le territoire russe, depuis la fin du mois de mai 2023, puisque la région frontalière de Belgorod est devenue la cible d'attaques imputées à l'Ukraine. Des incursions ont aussi été menées par des bataillons composés de combattants russes opposants au régime de Poutine. Des drones ont même été abattus au-dessus de Moscou. Comment réagit la population face à ce conflit ? Est-il encore possible de s'opposer à la guerre ? Ou l'opinion reste-t-elle soudée derrière le président ?Avec nos invités : - Carole Grimaud, professeure et analyste en Géopolitique, spécialiste de la Russie et de l'espace post-soviétique, fondatrice du Center for Russia and Eastern Europe Research (CREER) de Genève- Aude Merlin, chargée de cours en Sciences politiques à l’Université libre de Bruxelles, membre du Cevipol et spécialiste de l’espace post-soviétique. 

Antony Blinken est attendu ce dimanche (18 juin 2023) à Pékin. Il s'agit de la première visite d'un chef de la diplomatie américaine en Chine depuis 2018. Le secrétaire d'État rencontrera son homologue et peut-être même le président Xi. Cette visite devait initialement avoir lieu, en février, mais elle a été reportée suite à l'affaire du ballon chinois abattu par les américains après qu'il a été repéré au-dessus de leur territoire.  Antony Blinken dit vouloir renouer le dialogue avec Pékin, mais reconnait qu'aucune avancée majeure n'est attendue. Il s'agit de «gérer les tensions», indique le département d'État qui craint une escalade, voire une confrontation accidentelle avec la Chine. Les responsables américains disent s'attendre à des «conversations directes et sincères» avec les autorités chinoises sur l'ensemble des dossiers qui opposent les deux puissances. Et ils sont nombreux. Avec nos invités : - Emmanuel Veron, enseignant chercheur associé à l’INALCO (Institut national des langues et civilisations orientales) et à l’École navale, spécialiste de la Chine contemporaine- Bertrand Badie, politologue, spécialiste des Relations internationales.

C'est la première fois dans l'histoire des États-Unis qu'un ancien président est sous le coup d'une inculpation fédérale. Donald Trump a été formellement mis en examen hier (13 juin 2023) pour avoir emporté et dissimulé des documents classifiés, dont certains relèvent du plus haut niveau de confidentialité : plans militaires ou encore informations sur les armes nucléaires. Visé par 37 chefs d'inculpation, l'ex-président risque théoriquement jusqu'à 400 ans de prison.  Cependant, ce nouvel épisode judiciaire ne semble pas avoir atteint le milliardaire. Après sa comparution devant un tribunal de Miami, Donald Trump s'est offert un bain de foule dans une boulangerie et a enchaîné avec un meeting au cours duquel il a dénoncé une chasse aux sorcières, un complot politique. Malgré la gravité des faits, rien n'indique que ces déboires judiciaires freinent sa campagne pour remporter l'investiture républicaine, et qui sait un nouveau mandat à la Maison Blanche.

Cela fait presque deux mois que deux généraux s'affrontent au Soudan : le général Al Burhan à la tête de l'armée régulière et le général Hemetti qui dirige les forces de soutien rapide se disputent le pouvoir et les richesses du pays. Les civils paient le prix lourd de ce conflit : il y aurait déjà eu plus de 1 800 morts et deux millions de déplacés, selon l'ONU.   Les combats se déroulent, pour l'essentiel, à Khartoum et dans le Darfour, une vaste région située à l'ouest du pays. Pour la première fois, depuis le 15 avril 2023, une trêve de 24 heures a été globalement respectée samedi dernier (10 juin 2023), mais les combats ont repris dès son expiration, et la situation humanitaire est catastrophique. Les hôpitaux sont bombardés, les dépôts d'aide alimentaire pillés.Avec nos invités : - Marc Lavergne, géopolitologue, directeur de recherche au CNRS et à l'Université de Tours, spécialiste du Soudan et de la Corne de l’Afrique- Jérôme Tubiana, chercheur spécialiste du Soudan et conseiller aux opérations de Médecins sans frontières (MSF). 

Les incendies se sont à nouveau intensifiés dans l'ouest du Canada, ils ravagent aussi l'est du pays au Québec. Les fumées de ces puissants foyers ont obscurci le ciel d'une bonne partie de la côte est américaine, la semaine dernière. Elles ont même été perceptibles en Norvège à des milliers de kilomètres de là. Les incendies sont la conséquence la plus spectaculaire du changement climatique sur la végétation, et au-delà de la pollution de l'air qu'ils occasionnent, les feux détruisent des puits de carbone inestimables. Chaque année, les forêts captent 70 millions de tonnes de CO2, mais une fois desséchés, calcinés, les arbres perdent cette capacité, relâchent du gaz carbonique et contribuent ainsi à réchauffer le climat. Un cercle vicieux dont il faut sortir. Et il y a urgence. En France, la capacité de stockage de carbone par les écosystèmes forestiers a, par exemple, été divisée par deux en dix ans.Avec nos invités : - Sylvain Angerand, ingénieur forestier des campagnes de l’association Canopée - Jean-Baptiste Filippi, chercheur au CNRS, chargé de recherche au Laboratoire Sciences pour l'environnement à l’Université de Corse et spécialiste de la simulation numérique des incendies.

Des renforts ont commencé à arriver, cette semaine, pour étoffer les effectifs de la mission de maintien de la paix de l'Otan au Kosovo. Il y a dix jours, des manifestations organisées par la minorité serbe ont dégénéré en affrontements avec la Kfor. Les Serbes du nord du Kosovo protestaient contre la prise de fonction de maires d'origine albanaise à la tête de quatre villes, après des élections très largement boycottées. Les Européens estiment que les autorités du Kosovo sont responsables de cette montée de tensions et demandent l'organisation de nouvelles élections. Hier (7 juin 2023), la ministre kosovare des Affaires étrangères s'est dite ouverte à la possibilité d'un nouveau scrutin, mais a posé ses conditions. Le gouvernement kosovar accuse le président serbe, voire Moscou et même le groupe Wagner d'être à l'origine des troubles. Kosovo, faut-il craindre un embrasement ? C'est la question que l'on se pose ce soir dans Décryptage.Avec notre invité : Loïc Trégourès, responsable pédagogique à la session nationale de l’Institut des Hautes Études de défense nationale (IHEDN).

Une « conversation ouverte et sincère » : c'est ainsi que le département d'État américain a qualifié la rencontre hier (6 juin 2023) entre Anthony Blinken et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman. Un langage diplomatique qui dissimule les divergences croissantes entre ces deux alliés historiques. Le royaume saoudien cherche à s'affirmer comme une puissance incontournable sur la scène diplomatique. Hasard ou pas du calendrier, le secrétaire d'État américain a ainsi atterri à Ryad le jour de l'ouverture de l'ambassade de l'Iran, qui concrétise le rapprochement historique de la monarchie sunnite avec son voisin chiite. Pour mener à bien son grand projet de modernisation Vision 2030, l'Arabie Saoudite tente d'apaiser les tensions régionales, quitte à accueillir ses anciens ennemis, comme les Iraniens ou le Syrien Bachar el-Assad. Elle se rapproche aussi de Moscou et de Pékin. Des initiatives qui ne sont pas toujours bien accueillies à Washington, mais les États-Unis ont besoin de la coopération du Royaume sur plusieurs dossiers-clés. Ce soir, dans Décryptage, on se penche sur la nouvelle diplomatie de l'Arabie Saoudite.Avec notre invité : Philippe Pétriat, enseignant à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, chercheur à l’Institut d’histoire moderne et contemporaine et au Centre français de recherche de la Péninsule Arabique.  

Kiev a confirmé ce lundi (5 juin 2023) mener des attaques en plusieurs points du front et revendique des gains territoriaux près de la ville de Bakhmout. Ce matin, la Russie avait pour sa part assuré avoir repoussé une attaque ukrainienne d'envergure sur cinq fronts différents. Des assauts qui pourraient préfigurer la contre-offensive annoncée, depuis des semaines, par les autorités de Kiev. La semaine dernière, des attaques sans précédent avaient déjà eu lieu sur le territoire russe. Mardi, une cohorte de drones a ainsi frappé Moscou et ses environs, contraignant le président russe à sortir de sa réserve habituelle. Les drones sont employés de manière de plus en plus massive par les belligérants : ils sèment la terreur, depuis des mois, à Kiev et dans d'autres localités ukrainiennes, viennent dénicher les soldats russes dans leurs tranchées, visent les dépôts de matériel militaire. Quel est le rôle de ces engins sans pilote dans la stratégie offensive ? Jusqu'où les drones peuvent-ils se substituer aux hommes en armes ? Comment fonctionnent-ils ? Ce sont quelques-unes des questions que l'on se pose ce soir dans Décryptage.Avec notre invité : Julien Théron, politiste spécialisé dans les conflits, enseignant à Sciences Po, co-auteur avec Isabelle Mandraud de Le pacte des autocrates (Robert Laffont).  

Les négociations doivent s'achever demain (2 juin 2023) à Paris pour tenter de parvenir à un traité mondial contre la pollution plastique. Les délégués de 175 pays, plus de 1 500 scientifiques, représentants de la société civile et de l'industrie sont censés avancer sur les termes d'un accord juridiquement contraignant, dont la signature est espérée au printemps 2025. Les négociateurs doivent prendre en compte l'ensemble du cycle de vie des matières plastiques : de l'extraction des énergies fossiles indispensables à la production du plastique jusqu'à l'élimination des déchets. Un défi à la hauteur de la menace représentée par ce matériau. Les déchets plastiques sont partout, du plus profond des océans à la calotte glaciaire, en passant par l'atmosphère. Ils s'infiltrent également au sein des organismes vivants, dont le corps humain. Et l'on continue d'en produire de plus en plus, à un rythme qui ne cesse de s'accélérer. Avec notre invité : David Azoulay, avocat, directeur du Programme santé environnementale du Centre pour le droit international de l’environnement (CIEL). 

C'est une photo de famille qui n'avait pas été prise depuis près de dix ans : onze chefs d'État du continent sud-américain réunis à Brasilia. Une initiative du président Lula qui mise sur le retour de présidents de gauche à la tête de plusieurs pays de cette partie du monde pour relancer un dialogue au point mort. Le président brésilien espère bâtir une vision commune dans les domaines de la santé, de l'énergie, de l'environnement, ou encore du crime organisé. Ce sommet-éclair a surtout été l'occasion du retour en grâce du président vénézuélien, interdit de séjour au Brésil sous la présidence précédente. Tout sourire sous sa moustache, Nicolas Maduro, considéré comme un paria sur la scène internationale, est arrivé le premier dans la capitale brésilienne. « Un moment historique » selon Lula qui n'a pas manqué de dénoncer l'ostracisme dont est victime son voisin. Ce sommet régional au Brésil marque-t-il la fin de l'isolement du Venezuela ? C'est la question que l'on se pose ce soir dans Décryptage.Avec notre invité : Jean-Jacques Kourliandsky, directeur de l’Observatoire de l’Amérique latine de la Fondation Jean Jaurès, chercheur associé à l’IRIS. 

En Espagne, le chef du gouvernement tente un coup de poker et convoque des législatives anticipées le 23 juillet 2023. Le socialiste Pedro Sanchez tire la leçon de la défaite de son parti et de ses alliés aux régionales et municipales qui se sont tenues dimanche (28 mai 2023). Le parti populaire de droite est sorti grand vainqueur du scrutin, il a profité de la quasi disparition du parti de centre droit Ciudadanos. Mais pour gouverner dans nombre de villes et de régions, le  PP devra s'allier avec Vox, le parti d'extrême droite qui a doublé son score aux municipales. Une alliance qui cadre mal avec la stratégie nationale du leader de la droite. Le Premier ministre socialiste mise sur son bilan économique plutôt satisfaisant et sur un sursaut de son électorat aux législatives. Un quitte ou double. « Espagne, le pari de Pedro Sanchez », c'est le titre de ce Décryptage.Avec notre invitée : Barbara Loyer, professeure à l’Institut français de Géopolitique. 

Les responsables européens ont dès, hier soir (28 mai 2023), félicité le président turc pour sa réélection à la tête du pays. Dans leurs messages adressés à Recep Tayyip Erdogan, Ursula Von der Leyen qui préside la commission et Charles Michel à la tête du Conseil européen, ont tous deux exprimé leur souhait de voir les liens se renforcer entre la Turquie et le Vieux continent. Frontalière de l'Union européenne, la Turquie a officiellement obtenu le statut de candidate à l'adhésion en 1999, et les négociations entamées en 2005 sont au point mort. Outre ce processus gelé, beaucoup d'autres dossiers cruciaux intéressent au premier plan la Turquie et l'Europe : Alliance atlantique, Russie, immigration, contentieux avec la Grèce, Chypre ou encore le conflit dans le Haut-Karabakh. La nouvelle victoire d'Erdogan va-t-elle faciliter ou, au contraire, compliquer les relations entre la Turquie et l'Union européenne ? C'est la question que l'on se pose ce soir dans Décryptage.Avec nos invités : Max Valentin Robert, chercheur en Science politique à l’Université de Nottingham Nicolas Monceau, maître de conférences en Science politique à la Faculté de droit et science politique de l’Université de Bordeaux et chercheur associé à l’Institut français d’études anatoliennes-Georges Dumézil (Istanbul, Turquie). 

Le gouvernement français doit présenter, début juin 2023, sont projet de loi pour le plein emploi intitulé France Travail. Parmi les mesures-phare du texte une réforme du RSA. Le revenu de solidarité active, perçu par près de deux millions de Français accorde un filet de protection aux plus précaires. Il est censé accompagner une démarche d'insertion, de retour vers l'emploi, mais dans les faits, le dispositif est le plus souvent réduit au versement d'une prestation financière. C'est ce que veut changer le gouvernement qui entend conditionner l'attribution de cette somme à des démarches effectives sous peine de suspension, voire de radiation. Après avoir évoqué la possibilité de contraindre les allocataires à 15 à 20 heures d'activités obligatoires, le ministre du Travail parle de fixer un objectif adapté à chaque récipiendaire. Le flou qui entoure cette réforme inquiète les allocataires qui craignent des sanctions, au moment où la Cour des comptes dénonce des fraudes aux prestations sociales. Avec notre invité : - Henri Sterdyniak, économiste et membre des Économistes atterrés.

L'alpiniste népalais Kami Rita Sherpa a atteint hier (23 mai 2023) le sommet de l'Everest pour la 28ème fois, un record. La veille, son compatriote Pasang Dawa Sherpa un autre alpiniste népalais avait atteint le toit du monde pour la 27ème fois. Ces grimpeurs chevronnés connaissent parfaitement les risques qu'ils prennent mais ce n'est pas le cas de l'ensemble des postulants à la conquête de l'Everest. Ils sont de plus en plus nombreux chaque année. La saison vient d'ouvrir, elle s'achèvera fin juin, et plus de 900 personnes devraient tenter l'ascension. Cet engouement multiplie les risques, d'autant qu'avec le réchauffement climatique, les conditions de l'ascension sont de plus en plus dangereuses. Aujourd'hui, Décryptage prend de la hauteur et vous emmène dans les embouteillages sur le toit du monde. Avec nos invités :  - Marc Batard, guide de haute montagne et peintre  - Patrick Wagnon, glaciologue, directeur de recherche à l'Institut des Géosciences de l'Environnement à Grenoble, spécialiste des glaciers de l'Himalaya.

« Un calendrier sera établi pour renvoyer les réfugiés syriens », a déclaré l'ultranationaliste turc Sinan Ogan, arrivé troisième au premier tour de la présidentielle, après avoir annoncé hier (22 mai 2023) son soutien à Recep Tayip Erdogan. Kemal Kiliçdaroglu qui affrontera le président sortant dimanche prochain (28 mai 2023), pour le second tour, a aussitôt surenchéri « Nous venons pour sauver ce pays du terrorisme et des réfugiés », a-t-il déclaré sur Twitter. Les réfugiés syriens font aussi de parfaits boucs émissaires au Liban, frappé par une grave crise économique et politique. Ils y sont l'objet de campagnes de dénigrement et d'expulsions. Le climat n'est pas riant non plus pour ceux qui ont trouvé refuge en Jordanie : au royaume hachémite, la question du retour des Syriens chez eux est jugée prioritaire. La stigmatisation de millions de personnes qui ont fui la guerre va de pair avec la normalisation du régime de Bachar el-Assad, mais rien ne garantit leur sécurité dans leur pays d'origine. Avec nos invités : - Bayram Balci, chercheur au CERI-Sciences Po, ancien directeur de l’Institut français d’études anatoliennes à Istanbul  - Salam Kawakibi, politologue et directeur du Centre arabe de recherches et d’études politiques de Paris.

Le gouverneur de Floride annoncera, cette semaine, son entrée dans la course à la présidentielle aux États-Unis. Ron De Santis prépare sa candidature depuis des semaines ; il sillonne le pays, vante sa victoire écrasante lors de sa réélection l'année dernière (2022) et met en avant les lois adoptées dans son État. La Floride, ancien État-clé qui oscillait entre les camps démocrate et républicain, est désormais largement acquise aux ultra-conservateurs. Les textes votés ce printemps dans les domaines de l'éducation, de l'avortement, de l'immigration ou encore du port d'armes donnent un avant-goût de ce que pourrait devenir l'Amérique de De Santis s'il accédait un jour à la Maison Blanche. Un rêve encore lointain : le gouverneur de Floride se présente comme le mieux placé pour vaincre Joe Biden à la présidentielle, mais il devra d'abord écarter un poids lourd de sa route : Donald Trump, l'ex-président, largement en tête dans les sondages chez les républicains. Avec notre invité :  Hugo Bouvard, maître de conférences en Histoire et Sociologie des États-Unis à l'Université Paris-Cité, auteur de l’article «Légitimer la cause de la représentation politique des minorités sexuelles aux États-Unis : stratégies et facteurs de succès», paru dans la revue Critique internationale.  

Evgueni Prigojine critique publiquement l'Etat major russe depuis plusieurs mois, mais ses vitupérations deviennent de plus en plus violentes, et le 9 mai dernier, jour de la fête de la Victoire en Russie, le chef de la milice Wagner a semblé pour la première fois s'en prendre à Vladimir Poutine. Une liberté de parole surprenante dans un pays où le moindre écart de langage à l'encontre des autorités est susceptible d'entrainer les pires représailles. D'autant que lundi dernier, le Washington Post a accusé Evgueni Prigojine d'avoir proposé aux Ukrainiens de leur livrer des informations sur l'armée russe en échange d'une victoire à Bakhmut. Les outrances, le franc-parler du chef paramilitaire suscitent toutes sortes d'interprétations. Certains lui prêtent un dessein politique, d'autres le voient finir rapidement dans un cercueil. Mais qui est réellement Evgueni Prigojine, quelles sont ses ambitions ? Avec : - Christine Dugoin-Clément, chercheure en géopolitique, au sein de la Chaire risques de l’IAE Paris-Sorbonne Business School et à l’École des Officiers de la Gendarmerie nationale, auteure de l’ouvrage Influence et manipulations. Des conflits modernes aux guerres économiques (VA Éditions)    - Kelian Sanz Pascual, analyste géopolitique chez Cassini Conseil, chargé de recherches chez GEODE à l’Institut français de géopolitique 

Insultes, crachats, discriminations, et agressions physiques : la haine contre les homosexuels et les transsexuels se manifeste au quotidien en France. Dix ans après l'adoption de la loi sur le mariage pour tous, les minorités sexuelles restent stigmatisées dans la rue, dans le discours de certains élus, elle se répand sur les réseaux sociaux et débouche parfois sur des drames. En janvier 2023, Lucas, un collégien de 13 ans s'est ainsi suicidé après avoir été la cible d'injures homophobes. Ailleurs dans le monde, l'homosexualité est parfois considérée comme un crime et peut conduire en prison. C'est notamment le cas en Afrique où plus de 30 pays interdisent les relations homosexuelles. Et aux États- Unis, des centaines de textes de loi sont à l'étude dans les États républicains pour restreindre les droits durement acquis des communautés gays et trans. À l'occasion de la journée mondiale contre l'homophobie, Décryptage se penche sur ce fléau mondial.   Avec :  - Denis Quinqueton, co-directeur de l’Observatoire LGBTI+ de la Fondation Jean-Jaurès, coauteur de l’ouvrage collectif Mariage pour tous : la violence d'une conquête (le Bord de l'eau) - Johan Cavirot, président de l’association Flag.

Près de neuf cents personnes ont été exécutées dans le monde en 2022. Un record depuis cinq ans et par rapport à l'année 2021, cela représente une augmentation de 53%. C'est ce que constate et déplore Amnesty International dans son rapport annuel consacré à la peine de mort. L'association dénonce une frénésie meurtrière. Cette augmentation des exécutions est surtout due aux pays de Moyen-Orient et d'Afrique du Nord où leur nombre a bondi. Les chiffres donnés par Amnesty sont sans aucun doute bien en deçà de la réalité car depuis 2009, et faute de données fiables, l'association exclue la Chine de ses évaluations. Mais il y a aussi de bonnes nouvelles : plusieurs pays ont aboli cette année ce châtiment définitif.  Aujourd'hui dans Décryptage, nous détaillons ce rapport annuel consacré à la peine capitale. Avec :  - Anne Denis, responsable de la Commission abolition de la peine de mort pour Amnesty International France. 

Depuis quatre jours, le président ukrainien égrène les capitales européennes. Aujourd'hui à Londres, Volodymyr Zelensky était hier soir (15 mai 2023) à Paris. Il avait, au préalable, fait escale en Italie, puis en Allemagne. Le chef d'État ukrainien a obtenu de nouvelles livraisons d'armes, mais même s'il se dit optimiste, il n’est pas parvenu à ce stade à convaincre ses alliés de lui fournir des avions de combat. Cette tournée, qui intervient à l'approche de la contre-offensive que l'armée ukrainienne se prépare à lancer contre les forces d'occupation russes, avait aussi pour objectif de préparer une série de grands rendez-vous internationaux : conseil européen et sommet de l'OTAN notamment. L'Ukraine souhaite accélérer sa candidature à l'Union européenne et espère adhérer à l'Alliance Atlantique. Ce soir, dans Décryptage, nous faisons un premier bilan de cette tournée européenne du président Ukrainien.   Avec :  - Ulrich Bounat, analyste géopolitique, spécialiste de l’Europe centrale et orientale, chercheur associé à l’Institut Open Diplomacy, auteur de La guerre hybride en Ukraine, quelles perspectives ? (Éditions du Cygne).

L'arrestation d'Imran Khan a été invalidée ce jeudi (11 mai 2023) par la Cour suprême du Pakistan. « Tout le processus doit être revu », a précisé le président de la plus haute autorité judiciaire du pays. Pour sa propre sécurité, l'ex Premier ministre devrait cependant rester jusqu'à demain dans les locaux de la police et comparaitra à nouveau devant le tribunal. Son interpellation mardi (9 mai 2023) dans le cadre d'une affaire de corruption a suscité de violentes manifestations dans tout le pays. Chose rare au Pakistan, les partisans d'Imran Khan s'en sont pris à des symboles du pouvoir militaire. Au moins neuf personnes sont mortes et des centaines de policiers ont été blessés au cours d'affrontements. Plus de deux mille manifestants ont été interpellés. Des troupes ont été déployées aujourd'hui dans la capitale. L'armée a déjà été envoyée dans deux provinces hier (10 mai 2023) pour rétablir l'ordre. La décision ce jeudi (11 mai 2023) de la Cour suprême permettra-t-elle de ramener le calme au Pakistan ? Décryptage avec :  - Gilles Boquérat, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique, auteur de Le Pakistan en 100 questions (Tallandier).

La traite transatlantique est bien connue et documentée, c’est moins le cas du commerce des esclaves le long de la côte est africaine et dans les îles de Madagascar, de Maurice, de La Réunion ou des Comores. Aucune région au monde n'a pourtant connu une histoire aussi longue de la traite que l'Afrique orientale et l'océan Indien. Tous les systèmes esclavagistes européens, orientaux et africains s'y sont mêlés. Les Africains et les Malgaches étaient majoritaires parmi les esclaves, mais ils ont côtoyé des compagnons d’infortune d’origines géographiques extrêmement variées. Ce passé complexe et douloureux reste en partie tabou : les lieux de mémoire sont moins nombreux que sur la côte occidentale de l'Afrique. En ce 10 mai, journée nationale des mémoires de l’esclavage, RFI et le Pôle Outre-mer de France Télévisions s'associent pour évoquer cette partie méconnue de l'histoire de la traite.  Une émission présentée avec Tiziana Marone, du pôle Outre-Mer de France Télévisions.   Avec :  - Isabelle Denis, historienne, spécialiste de l’histoire contemporaine des Comores et de Mayotte en particulier. - Bruno Maillard, historien, spécialiste de l’esclavage, auteur de Café, plaisir au goût d'amertume (Musée d'art et d'histoire de la ville de Lorient).

Plusieurs milliers de soldats ont défilé aujourd'hui (9 mai 2023) sur la place Rouge à Moscou, en cette journée symbolique du 9 mai : commémoration de la victoire soviétique sur l'Allemagne nazie en 1945. Une glorification annuelle du passé et des martyrs de l'Armée Rouge, qui intervient 15 mois après le lancement de l'invasion russe en Ukraine. Cette opération militaire spéciale aujourd'hui engluée et marquée par des échecs en série sur le terrain. Et alors que Kiev menace de lancer une contre-offensive. Sur son propre territoire, loin du front, Moscou doit aussi faire face à des sabotages ou des attentats. Si bien qu'une partie des parades militaires prévues aujourd'hui (9 mai 2023) ont été annulées dans certaines régions russes. À cela s'ajoutent les prises de parole à répétition, ces dernières semaines, de Evguéni Prigojine. Le patron du groupe paramilitaire Wagner s'en prend à la hiérarchie militaire. Symbole des divisions au sein des forces russes. Décryptage avec :  - Christine Dugoin-Clément, chercheure en Géopolitique, au sein de la Chaire normes et risques de l’IAE (Institut d’administration des entreprises) de Paris I Panthéon-Sorbonne, enseignante à l’École des Officiers de la Gendarmerie nationale, auteure de l’ouvrage Influence et manipulations. Des conflits modernes aux guerres économiques (VA Éditions)  - Cédric Mas, historien militaire, observateur du conflit en Ukraine. 

L'organisation météorologique mondiale l'a annoncé la semaine dernière : le retour du phénomène climatique El Nino se précise. L'OMM estime qu'il a 60% de chances de se développer d'ici à la fin juillet et 80% d'ici à la fin septembre 2023. « Son apparition entraînera très probablement une nouvelle flambée des températures mondiales », a précisé le secrétaire général de l'organisation. Et cela, alors que les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées.  Ses effets sont variables en fonction des zones, mais le phénomène favorise les épisodes climatiques extrêmes : les ouragans, les sécheresses et ou encore des pluies diluviennes. Climat, le retour d'El Nino ? Décryptage avec :  - Robert Vautard, directeur de recherche au CNRS, météorologue et climatologue, coordinateur du chapitre 12 du rapport du GIEC intitulé Climate change information for regional Impact and for Risk Assessment.

« Un spectacle d'apparat glorieux », c'est ce qu'a promis le responsable de l'organisation du couronnement de Charles III. Il se déroulera samedi (6 mai 2023) en présence d'une foule d'admirateurs de la famille royale. Mais l'événement sera plus réduit - une durée plus courte et avec moins de participants que le précédent couronnement -, une décision qui s'explique, en partie, par la volonté du roi de tenir compte de la crise du coût de la vie qui affecte le pays. Le faste et l'opulence qui seront déployés contrastent, en effet, avec la sombre de toile de fond offerte par l'économie britannique. Un nombre record de familles ont recours aux banques alimentaires et des centaines de milliers de travailleurs se sont mis en grève, ces derniers mois, pour obtenir de meilleurs salaires. Avec nos invité.e.s :  ► Catherine Mathieu, économiste à l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), spécialiste du Royaume-Uni, auteure de Le Brexit, c’est maintenant ? dans la Revue d’économie financière, 2022/4.    ► Philippe Chassaigne, professeur d’Histoire contemporaine à l’Université de Bordeaux Montaigne, auteur de L’histoire de l’Angleterre des origines à nos jours (Flammarion).

Une rencontre sur l’Afghanistan organisée par l’ONU s'est achevée hier (2 mai 2023) à Doha, au Qatar. Vingt-cinq pays et organisations ont discuté pendant deux jours de l’approche à adopter envers le régime taliban, arrivé au pouvoir à Kaboul, le 15 août 2021. Depuis janvier 2023, les Afghanes n'ont plus le droit de travailler pour les ONG, et cette interdiction a été étendue aux organismes dépendant des Nations unies, le mois dernier (avril 2023). Une mesure considérée comme une entrave dangereuse à l'activité des organisations humanitaires alors que le pays affronte une crise profonde. Comment maintenir un flux d'aide vers l'Afghanistan sans composer avec ses dirigeants ?

Les ministres des Affaires étrangères d'Arménie et d'Azerbaïdjan sont à Washington pour discuter du Nagorny Karabakh, région disputée entre les deux pays. Les pourparlers ont commencé hier (1er mai 2023) et devraient se poursuivre jusqu'à jeudi (4 mai). L'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont affrontés lors de deux guerres pour le contrôle de ce petit territoire à majorité arménienne qui a fait sécession de l'Azerbaïdjan, il y a trente ans. Bakou a installé, fin avril 2023, un point de contrôle à l'entrée du corridor de Latchine, seul axe qui relie l'Arménie à l'enclave séparatiste. La situation humanitaire au Karabakh se détériore et l'Arménie dénonce un blocus destiné à pousser la population à l'exil. La Russie, alliée de l'Arménie, est censée assurer la sécurité du corridor et garantir la protection de la population du Karabakh, mais elle se tient en retrait. Les Occidentaux tentent donc une médiation pour obtenir une normalisation des relations entre les deux pays.  Avec Gaïdz Minassian, enseignant à Sciences Po en Relations internationales,  journaliste au Monde, auteur de l’ouvrage Les sentiers de la victoire, peut-on encore gagner une guerre ? (éditions Passés composés).

Les Turcs qui vivent à l'étranger ont commencé à voter ce week-end pour élire leur président et six cents députés. Le scrutin se tiendra le 14 mai dans le pays. La bataille s'annonce difficile pour Recep Tayip Erdogan. Au pouvoir depuis vingt ans et légèrement à la traine dans les sondages, le chef de l'État multiplie les promesses de campagne pour faire oublier la crise économique que subit le pays.   La Turquie affronte une inflation vertigineuse et sa monnaie est en chute libre. Recep Tayip Erdogan doit aussi contrer les accusations de clientélisme et de corruption, notamment dans le domaine de la construction depuis le séisme du 6 février. Il fait face à une coalition de six partis, dirigée par Kemal Kiliçdaroglu, 74 ans, qui promet de rendre le pouvoir au parlement et d'en finir avec le système présidentiel. Le candidat de l'opposition appelle au rassemblement et s'adresse directement à la jeunesse. Est-ce suffisant pour menacer l'hyper président Erdogan ? Décryptage avec :  - Nora Seni, historienne, professeure émérite des universités à l’Institut français de géopolitique de l’Université Paris 8. Ancienne directrice de l’IFEA (Institut français d’études anatoliennes). Fondatrice du site observatoireturquie.fr   

Malgré l'annonce d'un cessez-le-feu conclu sous l'égide des États-Unis, les combats se poursuivent entre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemedti et l'armée régulière du général Abdel Fattah al-Burhane. L'intensité des affrontements a diminué, mais Khartoum a encore été bombardée ce matin (27 avril 2023) et les affrontements restent violents dans le Darfour. L'eau et l'électricité sont coupées dans de nombreux quartiers et se procurer de la nourriture devient très compliqué. Aucune négociation n'a lieu entre les belligérants. Le conflit a déjà fait 512 morts et 4.193 blessés, selon un bilan communiqué hier (26 avril 2023) par le ministère soudanais de la Santé. Les périodes d'accalmie offertes par le cessez-le-feu ont cependant permis l'évacuation de nombreux étrangers. Les civils fuient aussi la capitale pour se réfugier dans des régions plus épargnées par les combats. Ce jeudi (27 avril) dans Décryptage, nous recevons Eliott Brachet, l'un des rares journalistes francophones sur place au moment du déclenchement du conflit. Il a couvert pour RFI le basculement du Soudan dans la guerre et rentre tout juste de Khartoum. Avec notre invité :  Eliott Brachet, journaliste correspondant au Soudan.

La France «encourage tout dialogue » susceptible de « contribuer à une résolution du conflit » en Ukraine « conformément aux intérêts fondamentaux » de Kiev et « au droit international ». C'est ce que fait savoir l'Elysée aujourd'hui (26 avril 2023) après le premier appel téléphonique entre les présidents chinois et ukrainien depuis le début de l'invasion russe. La Chine a clairement affiché son parti pris en faveur de Moscou, mais la présidence française semble ainsi accréditer l'idée d'une médiation de Pékin. Dès le début de la guerre menée par Moscou en Ukraine, Emmanuel Macron s'est posé en partisan du dialogue. Le président français affiche clairement son soutien à l'Ukraine, mais a longtemps cru pouvoir influencer son homologue russe en distillant une forme de compréhension pour les préoccupations de Vladimir Poutine. Les atrocités perpétrées par les Russes en Ukraine l'ont finalement contraint à prendre ses distances. Mais le président français veut maintenir un lien avec le Kremlin. Il s'inscrit dans le cadre d'une longue tradition française. C'est de cette relation entre la France et la Russie, et en particulier entre les deux présidents dont nous allons parler aujourd'hui dans Décryptage. Avec notre invitée :  Isabelle Lasserre, correspondante diplomatique du Figaro et ancienne correspondante en Russie. Autrice du livre « Macron Poutine, les liaisons dangereuses », éditions de l’Observatoire. 

Réélu à la tête du Brésil à la fin de l’année dernière (2022) pour un 3e mandat, le président Lula, qui a déjà dirigé le géant sud-américain pendant 8 ans, effectue en ce moment sa première tournée en Europe depuis son retour au pouvoir. Après le Portugal, ces 5 derniers jours, pour restaurer le lien spécial qui unit Lisbonne et Brasilia, le président brésilien est en Espagne jusqu’à demain, un voyage qui succède à - déjà - de nombreux déplacements en l’espace de 3 mois seulement : Argentine, États-Unis, puis Chine et dans la foulée Émirats arabes unis très récemment. Il faut dire que depuis qu’il a prêté serment le 1er janvier, Lula Ignacio da Silva le répète à l’envi : le Brésil est de retour sur la scène internationale, un retour à l’occasion duquel il entend mener une politique étrangère privilégiant le multilatéralisme et les grands équilibres, mais un retour aussi sur fond de guerre en Ukraine si bien qu’il se fait parfois fracassant.  Avec notre invitée :  Anaïs Fléchet, historienne, maîtresse de conférences, spécialiste du Brésil à l’Université Paris-Saclay. Co-directrice de l’ouvrage « Histoire culturelle du Brésil », éditions IHEAL. 

Signe de la grave dégradation de la situation au Soudan, de nombreux États ont commencé ce week-end à évacuer leurs ressortissants dans des conditions périlleuses. Plus de mille Européens ont ainsi pu quitter le pays, ce week-end, a annoncé aujourd'hui le chef de la Diplomatie de l'Union européenne Joseph Borrell. L'ambassade de France a fermé jusqu'à nouvel ordre. À Khartoum, les habitants vivent sous les tirs croisés et en état de siège. Le kilo de riz ou le litre d'essence s'échangent désormais à prix d'or. L'eau, l'électricité, le téléphone, sont coupés dans la plupart des quartiers. Dans le chaos ambiant, il est difficile de savoir qui contrôle les institutions du pays. Les combats entre l'armée régulière soudanaise dirigée par le général Abdel Fattah el Bourhan et les FSR du général Mohamed Hamdan Dagalo, connu sous le nom de « Hemetti », ont éclaté le 15 avril à Khartoum et dans le reste du pays. Et rien ne semble pouvoir les arrêter. Il y a déjà eu plus de 420 morts  et 3.700 blessés en neuf jours de combats au Soudan, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé. Avec notre invité :  Roland Marchal, chercheur au CERI Sciences Po. 

Le 16 octobre 2022, le journaliste Rafael Moreno a été abattu dans le nord de la Colombie. Quelques jours avant sa mort, il avait partagé le fruit de ses enquêtes avec Forbidden Stories, un consortium international qui propose aux confrères menacés de protéger leurs documents. Un groupe d'une trentaine de journalistes a ainsi pu poursuivre le travail de Rafael Moreno après son décès. Une équipe de RFI s'est rendue dans  le sud de Cordoba pour continuer son enquête sur la gigantesque mine de nickel Cerro Matoso. Depuis quarante ans, cette exploitation grignote le territoire ancestral des communautés indigènes qui l'accusent non seulement de détruire leur environnement naturel, mais aussi de porter gravement atteinte à leur santé. Les cancers, les maladies respiratoires et dermatologiques se multiplient autour de la mine, mais le géant du nickel refuse d'endosser toute responsabilité, malgré une décision de justice rendue en 2017 en faveur de la population. C'est de cette enquête dont nous parlons aujourd'hui dans Décryptage. Avec nos invités :  - Laurent Richard, directeur de Forbidden Stories   - Aabla Jounaidi, journaliste au service international de RFI   - Angelica Perez, Colombienne et journaliste grand reporter à la rédaction en espagnol de RFI. 

Avec huit milliards d'habitants, il n'y a jamais eu autant de monde sur la planète. C'est ce que rappelle le Fonds des Nations unies pour la population qui publie aujourd'hui son rapport annuel. Selon ces dernières estimations, la population mondiale devrait atteindre un pic de 10 400 000 000 habitants dans les années 2080 avant d'entamer un déclin progressif. Dans un monde traversé par d'innombrables incertitudes, réchauffement climatique, instabilité économique, conflits, pandémie, la question démographique suscite des inquiétudes particulières. Les pays aux taux de fécondité les plus bas se préoccupent du renouvellement de leur population, et ceux qui continuent d'enregistrer une natalité élevée s'interrogent sur la manière d'assurer un niveau de vie décent à leurs habitants. La croissance démographique des prochaines décennies sera essentiellement portée par les pays d'Afrique : selon les projections, une personne sur trois vivra sur le continent en 2100. Ce soir dans Décryptage, on parle de transition démographique. Avec notre invité :  Gilles Pison, démographe et professeur émérite au Muséum national d’histoire naturelle, conseiller de la direction de l’Institut national d'études démographiques, auteur de Atlas de la population mondiale (2023, Autrement).

Deux chercheurs ont épluché le profil de 353 hommes écroués en France pour des faits de terrorisme jihadiste. Ils ont eu accès aux données rassemblées par l'administration pénitentiaire, notamment lors des évaluations faites en détention par des psychologues et des médiateurs du fait religieux. Résultat, une étude inédite et fouillée qui détruit bien des clichés. Ainsi, contrairement aux idées reçues, le jihadisme concerne en grande majorité des jeunes qui ont grandi en France dans une cellule familiale stable. Ces jeunes ne sont pas des migrants, et ils ne se présentent pas comme des victimes d'une quelconque forme de racisme ou de stigmatisation. Ils ne sont pas non plus fous ni déséquilibrés. Ils n'avaient, pour la majorité, aucune expérience de la prison avant de se radicaliser et c'est bien souvent via internet qu'ils ont basculé dans le jihadisme. Cette étude a été commandée par la mission de lutte contre la radicalisation violente, qui dépend de l'administration pénitentiaire. Et on parle aujourd'hui dans Décryptage. Avec notre invité :  Xavier Crettiez, professeur de Sciences politiques à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye. Auteur de l’enquête « Sociologie du djihadisme français » et de l’ouvrage « Violences politiques » (Armand Colin) . 

Dans moins d'une heure, Emmanuel Macron s'adressera aux Français : une allocution télévisée solennelle, sans contradicteur. Le président de la République va tenter de reprendre l'initiative dans une atmosphère plombée par la crise sociale et politique due à la réforme des retraites. La loi qui fait passer l'âge de la retraite de 62 à 64 ans a été promulguée dans la nuit de vendredi à samedi, quelques heures seulement après son approbation par le Conseil constitutionnel.   Cela n'a pas mis un terme à la contestation :  les organisations syndicales ont refusé de répondre à l'invitation du président qui souhaitait les recevoir ce mardi (18 avril 2023), et annoncent une journée de mobilisation massive pour le 1er mai, jour de la fête du travail. Après trois mois de grèves et de manifestations, les rancoeurs se sont accumulées contre l'Elysée qui n'a pas bougé d'un iota sur ses positions. Des concerts de casseroles vont d'ailleurs être organisés ce soir au moment de l'intervention d'Emmanuel Macron. Comment le président peut-il renouer avec les Français, et tourner la page ? C'est la question que l'on se pose ce soir dans Décryptage. Avec notre invité :  Mathieu Gallard, directeur d’études à Ipsos.   

 Selon une étude publiée en janvier dans la revue Science, la moitié des 215 000 glaciers de la Terre sont condamnés à disparaître d'ici à la fin du siècle à cause du changement climatique. Une autre étude parue la semaine dernière dans Nature Gesocience montre que la fonte des glaciers d'Himalaya a été largement sous-estimée : ils auraient perdu environ 2,7 gigatonnes de glace au cours de ces vingt dernières années. Plus près de nous, en Autriche, jamais les glaciers n'ont reculé aussi vite qu'en 2022 a constaté le club alpin du pays, qui sonne « l'alerte rouge » dans son rapport annuel. En Antarctique, l'étendue de la banquise se trouve à 28% en dessous de la moyenne. La région a connu son deuxième mois de mars le plus chaud jamais enregistré. De l'autre côté du globe, sous le  pôle nord, une équipe de glaciologues a commencé le forage des glaces de l'archipel du Svalbard pour prélever des siècles de données climatiques et environnementales avant leur disparition sous l'effet du réchauffement. Les glaces du globe fondent, et elles sont pourtant essentielles à notre survie.      Avec :  Heidi Sevestre, glaciologue, aventurière, autrice de Sentinelle du climat (Harper Collins)      

Des dizaines d’agents des services de renseignement afghans ont travaillé pour les services secrets français en Afghanistan entre 2009 et 2020. Une collaboration dans l'ombre, mais qui, selon leurs dires, était rémunérée par la France. Ces agents n'ont pas bénéficié de l'opération d'évacuation lancée par l'ambassade de France à Kaboul avant même l'arrivée des talibans dans la capitale le 15 août 20121.   Seule une trentaine d'entre eux a finalement pu être rapatriée dans l'Hexagone, à l'issue d'une attente qui a parfois duré plusieurs mois. Des dizaines d'autres sont restés livrés à leur propre sort. Menacés par les nouveaux maitres de Kaboul, ils se sont réfugiés dans les pays voisins, ou se cachent toujours sur le sol afghan.  Ils se disent abandonnés par la France. Huit de ces anciens agents de renseignement ont confié leur désarroi aux journalistes de RFI- de Lighthouse Reports et du journal Le Monde. C'est de cette enquête collaborative de plusieurs mois dont nous parlons aujourd'hui dans Décryptage.   Avec : - Tomas Statius, journaliste pour Lighthouse report   - Sonia Ghezali, correspondante régionale  

Deux palestiniens ont été tués ce mardi par les forces israéliennes en Cisjordanie après qu'ils ont ouvert le feu sur des soldats. Ce n'est que le dernier épisode des violences qui s'intensifient depuis l'intervention brutale de la police israélienne début avril dans la mosquée Al Aqsa, le troisième lieu saint de l'Islam, en plein ramadan. Attentats meurtriers, tirs de roquettes en provenance de Gaza, du Liban et de la Syrie, vagues de représailles israéliennes, ce nouveau cycle des violences semble difficile à enrayer. « Nous sommes en plein combat, nous sommes prêts à d'autres actions fortes sur tous les fronts si nécessaire » a déclaré hier soir le premier ministre israélien, qui a promis de « restaurer la sécurité ». Cette nouvelle spirale de violences embarrasse les pays arabes qui ont normalisé leurs relations avec l'Etat hébreu et elle compromet la poursuite de cette dynamique. Surtout que l'Iran, ennemi juré d'Israël, amorce de son côté un rapprochement avec les Etats du Golfe.  Avec :  - Laetitia Bucaille, professeure de sociologie politique à l’Inalco, chercheuse au Centre d'études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques (CESSMA), membre de l’Institut universitaire de France, autrice de l’article « Palestine : de l’Etat introuvable à la nation en déroute. A quoi servent les dirigeants palestiniens ? », Etudes du CERI.  

La question a été réglée dans plusieurs pays, y compris certains de ses voisins, mais en France l’euthanasie, ou le suicide assisté, font encore débat. Droit humain pour ses partisans, homicide pour ses opposants, décryptage ce soir d’un sujet de société ultra sensible. Avec :  - Martine Lombard, professeure émérite de droit public à l’université Paris-II Panthéon-Assas, autrice deL'ultime demande(Liana Levi) 

Donald Trump était déjà le premier président américain à affronter deux fois l'humiliation d'une procédure en destitution. Il entrera aussi dans l'histoire comme étant le premier ancien locataire de la Maison Blanche à être mis en examen dans le cadre d'une affaire pénale. Cela s'est passé hier (4 avril 2023) à New York, sa ville natale.  Une foule d'opposants, de supporters et de journalistes a fait le pied de grue toute la matinée devant le tribunal, mais Donald Trump a eu droit à un traitement particulier : il n'a pas été exhibé menotté en public, il n'y a pas eu de photo d'identité judiciaire et aucune caméra n'a été autorisée dans la salle du tribunal. L'ex-président se présente comme la victime d'un complot ourdi par ses adversaires, et a reçu le soutien des cadres du parti républicain, y compris de ses rivaux. Mais d'autres affaires judiciaires le menacent, et pourraient compromettre son avenir politique. À moins que cela ne remobilise son électorat.   Décryptage avec :  - Jérôme Viala-Godefroy, chargé de cours à Sciences Po Saint-Germain-Laye, spécialiste de la politique américaine.  

La Finlande est officiellement devenue, ce mardi 4 avril 2023, le 31ème pays membre de l'OTAN. C'est l'une des conséquences géopolitiques de la guerre déclenchée, il y a plus d'un an, par Vladimir Poutine en Ukraine. Un conflit qui a ébranlé les grands équilibres mondiaux, altéré les échanges commerciaux, changé donc la donne diplomatique et économique du monde. Mais la guerre, c'est aussi et avant tout des histoires d'êtres humains, touchés dans leur corps et leur cœur.  Des enfants, des adultes, des personnes âgées tués, blessés, déplacés, contraints à l'exil. D'autres emprisonnés, kidnappés, torturés, violés : des millions de vies ébranlées. La guerre, c'est aussi la découverte du courage, de la solidarité, de la résilience. Le territoire enfin est également défiguré par le conflit : immeubles effondrés, forêts lacérées, véhicules calcinés, champs minés, retournés. Les stigmates de la guerre abîment chaque jour un peu plus un peuple et sa terre.    Avec :  - Tetyana Ogarkova, professeure de Littérature à Mohyla, chef du Département international de Ukraine Crisis Media Centre, fondatrice du podcast Ukraine face à la guerre (en français)   - Volodymyr Yermolenko, philosophe, professeur à l'Université de Kyiv Mohyla et rédacteur en chef du site d’information Ukraineworld.org, président du PEN Ukraine. 

En mars 2011, Mayotte est devenue 101e département français. Un statut réclamé depuis des décennies par la population et par les élus, mais qui a entraîné des transformations profondes dans l’île, parfois à marche forcée. Un statut qui fait aussi de Mayotte une sorte d’eldorado dans un océan de pauvreté. L’île est un point de chute pour les populations environnantes, en particulier des Comores voisines et de Madagascar. La misère, le manque de logements décents, l’insécurité et la violence sont des problèmes cruciaux. À Mayotte, près de 80% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté et 60% de la population a moins de vingt ans : des records au niveau national. Le département de Mayotte est aussi le plus inégalitaire de France, et le plus touché par l’immigration, en majorité clandestine. Face au manque de perspectives, la jeunesse est déboussolée et les adultes se tournent vers les discours radicaux. Marine Le Pen du Rassemblement national a obtenu près de 60 % des voix au deuxième tour de l'élection présidentielle. Comment surmonter les différents défis liés à l’éducation ? Comment faire pour endiguer l’immigration massive ? Et quel rôle peut jouer la coopération régionale ? Ce sont quelques-unes des questions auxquelles nous allons tenter de répondre ce soir, avec nos invités, mais aussi avec des reportages.    Une émission présentée par Anne Corpet et  Siti Daroussi de La Première.   Avec :  - Nicolas Roinsard, sociologue, maître de conférences à l'Université Clermont-Auvergne, auteur de Une situation postcoloniale, Mayotte ou le gouvernement des marges, paru aux éditions du CNRS. - Jacques Mikulovic, recteur de l'académie de Mayotte - Madeleine Delaperrière, déléguée régionale académique à la Jeunesse, à l’engagement et au sport.

En Israël, des manifestations d'une ampleur quasi-inédite ont réussi à faire reculer le gouvernement. Après trois mois de contestation, Benjamin Netanyahu a annoncé en début de semaine le report de sa réforme de la justice. Cette concession ne met pas forcément un terme aux inquiétudes des centaines de milliers d'Israéliens qui voient, dans ce projet de loi, une remise en cause des fondements démocratiques du pays. Le texte conspué prévoit de permettre au Parlement de passer en force face aux juges de la Cour suprême et d'échapper ainsi à tout contrôle. Il a rassemblé contre lui toutes les classes actives du pays, le patronat, la principale centrale syndicale et jusqu'aux rangs de l'armée. Cette réforme de la justice exacerbe les clivages de la société israélienne. Le président Isaac Herzog a même agité le spectre d'une guerre civile. Ce soir, dans Décryptage, nous revenons sur cette crise inédite de la démocratie israélienne. Avec notre invité :  David Khalfa, co-directeur de l’Observatoire de l’Afrique du Nord & du Moyen-Orient de la Fondation Jean Jaurès.   

Au moins 29 migrants de pays d'Afrique subsaharienne sont morts noyés dimanche dernier (26 mars 2023) dans le naufrage de trois embarcations au large de la Tunisie. C'est le dernier épisode d'une longue série de drames dans la Méditerranée : « une mer transformée en cimetière », dénoncent les associations de défense des droits de l'homme. Selon l'Organisation internationale pour les migrations, plus de 26 000 migrants ont disparu dans la Méditerranée en moins de dix ans. Le violent discours du président tunisien sur l'immigration clandestine, le 21 février 2023, et la situation économique catastrophique du pays ont accéléré les départs vers les côtes européennes, et cela inquiète les pays membres de l'UE. Les Européens peinent à s'entendre pour faire face à l'afflux de candidats à l'asile, et c'est pour l'instant le volet répressif qui domine. En Italie, un nouveau décret de loi limite ainsi la capacité d'action des associations qui viennent au secours des migrants égarés en mer. Naufrages en Méditerranée, les migrants face à une Europe forteresse, c'est le thème de Décryptage ce soir. Avec notre invitée :  Claire Rodier, juriste au Groupe d'information et de soutien des immigrés (Gisti), membre du réseau MigrEurop. 

Plus de 170 États ont participé, la semaine dernière, au sommet international sur l'eau douce organisé aux Nations unies. C'est la première fois, depuis 1977, que les dirigeants du monde se réunissaient pour se pencher sur ce sujet pourtant crucial. Plus de deux milliards de personnes, soit un quart de la population mondiale, n'a toujours pas accès à l'eau potable. Les zones d'épuisement des nappes souterraines se multiplient, notamment dans les régions qui tirent sur les réserves pour irriguer l'agriculture et alimenter en eau des villes de plus en plus étendues. Le réchauffement climatique aggrave la crise. Les pays riches ne sont plus épargnés par les sécheresses et la question du partage de l'eau peut tourner à l'affrontement, comme cela a été le cas samedi en France dans les deux sèvres autour des méga bassines. Eau douce, l'état d'urgence, c'est le thème de Décryptage aujourd'hui. Avec notre invité :  Franck Galland, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique, spécialiste des problèmes sécuritaires liés à l’eau, auteur de Guerre et eau (éditions Robert Laffont, 2021).

Xi Jinping a quitté Moscou, ce matin (22 mars 2023), à l'issue d'un voyage de plus de deux jours, axé sur le renforcement des liens entre la Chine et la Russie. Le président chinois et son homologue russe ont multiplié les démonstrations d'unité, salué l'entrée de leur relation dans une nouvelle ère, et ils ont affiché un front commun contre l'Occident. Ce déplacement du président chinois confirme l'ambition chinoise de damer le pion à la superpuissance américaine. Xi Jinping s'active sur la scène internationale, et présente la Chine comme un nouvel acteur incontournable de la diplomatie mondiale. La Chine a présidé au rapprochement entre l'Arabie Saoudite et l'Iran au Moyen-Orient, se pose en médiateur dans le conflit ukrainien, développe ses relations en Amérique latine et en Afrique. La Chine, jusqu'ici plutôt en retrait des affaires qui n'étaient pas dans son intérêt direct, amorce-t-elle un virage dans sa politique diplomatique ? C'est la question que l'on se pose ce soir dans Décryptage. Avec notre invité :  Emmanuel Veron, enseignant chercheur associé à l’INALCO (Institut national des langues et civilisations orientales) et à l’École navale, spécialiste de la Chine contemporaine.   

Il y a vingt ans presque jour pour jour, le 20 mars 2003, les États-Unis lançaient leurs premières bombes sur l'Irak. Deux décennies plus tard, les Irakiens ne se remettent toujours pas de cette guerre dont personne n'est sorti gagnant. L'invasion a coûté la vie à plus de 4 500 soldats américains, et à près de 200 000 civils irakiens. Aucune famille irakienne n'a échappé aux violences, à l'exil, ou aux difficultés économiques. Vingt ans après l'arrivée des troupes américaines qui devaient installer la démocratie, le pays a bien du mal à sortir du chaos : il est fragmenté, doté d'un État en déliquescence, miné par la corruption. Et malgré la richesse pétrolière de l'Irak, un tiers de la population dans la pauvreté. Aujourd'hui, Décryptage se penche sur les conséquences catastrophiques d'une invasion initiée par les mensonges de l'administration américaine. Avec notre invité :  Adel Bakawan, directeur du Centre Français de Recherche sur l’Irak, auteur de L’Irak, un siècle de faillite, de 1921 à nos jours (Tallandier).

Les marchés financiers sont très nerveux depuis l'effondrement de plusieurs banques régionales américaines, la semaine dernière. Rassurés le temps d'une séance mardi sur la solidité du système bancaire, ils ont été complètement déstabilisés hier (15 mars 2023) par Crédit Suisse, dont l'action a subi la pire chute de son histoire. L'optimisme est revenu ce jeudi sur les marchés européens, mais l'Asie accuse toujours le coup. Comment la faillite d’une banque a fait trembler les marchés financiers ? Avec :  - Anne-Laure Kiechel, présidente fondatrice de la Société de conseil Global Sovereign Advisory 

Cela fait dix ans que le pape François est à la tête de l'Église catholique. Premier pape jésuite, premier pape latino-américain, François a voulu une Église plus proche des gens, moins centrée sur l'Europe, et moins doctrinale. Sa simplicité, son allure débonnaire, ses prises de paroles nombreuses et spontanées séduisent. Le pape a tendu la main aux homosexuels, aux victimes de prêtres pédophiles, aux migrants, il favorise la libre expression au sein de son institution, mais dans les faits, la doctrine de l'Église n'a évolué que de manière timide. Résultat : le pape François est à la fois critiqué par les traditionalistes et par ceux qui souhaitent moderniser l'Église, la réformer profondément. À 86 ans, François n'a plus beaucoup de temps devant lui pour relever les multiples défis de son institution.  Décryptage avec : François Mabille, chercheur au CNRS, directeur de l’Observatoire de géopolitique du religieux à l’IRIS. Auteur notamment de La longue transition du catholicisme : Gouvernementalité et influence (Éditions du Cygne). 

« Les femmes sont les héroïnes de cette guerre » : c'est ce qu'a déclaré l'ambassadrice d'Ukraine aux États-Unis au début du mois de mars 2023. Oksana Markarov a ajouté : « les femmes risquent leur vie pour aider nos forces armées, elles risquent leur vie pour garantir une sorte de normalité dans cet horrible conflit ». Plus de 60 000 femmes ont intégré les rangs de l'armée depuis l'entrée des troupes russes sur le territoire ukrainien, 5 000 d'entre elles servent dans des unités de combat. Les femmes qui ne portent pas l'uniforme se mobilisent aussi : organisées au sein de la société civile, elles participent à l'effort de guerre via toutes sortes d'activités. Mais en temps de guerre, les femmes sont aussi des victimes de premier plan : on les retrouve sur les routes de l'exil, seules à assumer la charge de leurs enfants. Elles sont aussi ciblées par l'occupant : le viol est devenu une arme de guerre. Plus d'un an après le début de l'invasion russe, Décryptage se penche aujourd'hui sur le sort des femmes en Ukraine.  Avec : - Masha Kondakova, cinéaste ukrainienne, réalisatrice du film Inner Wars sur trois combattantes dans le Donbass.  - Alexandra Goujon, maître de conférences à l’Université de Bourgogne, autrice de l’ouvrage De l’indépendance à la guerre (Cavalier Bleu).

Traditionnellement, ils sont alliés de la Russie. Le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Kirghizistan, le Turkménistan et le Tadjikistan adoptent une position d’équilibriste depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, entre prises de position pro-Kiev et neutralité diplomatique affichée. Une chose semble certaine : le conflit a de nombreuses répercutions dans la région qu’elles soient politiques, économiques voire sociales. Que se joue-t-il en Asie centrale ? Décryptage avec : - Michaël Levystone, chercheur associé à l’IFRI (Institut français des Relations internationales), spécialiste de l’Asie centrale, auteur de « La guerre en Ukraine vue d’Asie centrale » - David Gaüzere, président du Centre d’observation des sociétés d’Asie centrale, auteur de « Le chaudron vert de l’islam centrasiatique » (L’Harmattan).  

C'est une enquête qui lève le voile sur une organisation dont les responsables niaient jusqu'à encore récemment l'existence. « Les Dossiers de Prigojine », du nom du chef du groupe paramilitaire Wagner nous plonge à l'intérieur même de l'organisation présente aujourd’hui en Ukraine, notamment à Bakhmout, mais avant cela en Syrie, en Libye, en Centrafrique, au Mali ou encore Soudan. Guerre, désinformation, intimidation, cette enquête produite par Capa Presse et diffusée dans l'émission Sources sur Arte nous montre toutes les facettes du très secret groupe Wagner, de ses liens avec Vladimir Poutine. Avec : - Sylvain Pak, rédacteur en chef de l’émission Sources sur Arte, dans laquelle est diffusé le documentaire «Les Dossiers de Prigojine».

Semaine après semaine, la mobilisation ne faiblit pas en Israël contre le projet de réforme judiciaire du gouvernement Netanyahou. Près de 250 000 personnes ont défilé samedi (4 mars 2023) dans plusieurs villes du pays pour redire leur opposition au texte. Pour eux : il menace clairement les institutions démocratiques. Des manifestations qui se déroulent dans un climat de tension extrême entre Israéliens et Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem Est. Des tensions exacerbées par la composition même du gouvernement israélien. Aux côtés du très à droite Benyamin Netanyahou ; Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, disciple du rabbin raciste Meir Kahane et le ministre des Finances d'extrême droite, Bezalel Smotrich, chef du Parti sioniste religieux, qui s'est vu confier le pouvoir civil sur la zone C de Cisjordanie. Israël est-il à un tournant de son histoire ? Avec quelles conséquences pour le pays, pour les Palestiniens et pour le reste de la région ?   Avec :  - Thomas Vescovi, chercheur indépendant en Histoire contemporaine, professeur d’Histoire et Géographie, spécialiste du conflit israélo-palestinien, auteur de L’échec d’une utopie. Une histoire des gauches en Israël (La Découverte) -  Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des Universités et président de l'Institut de recherche et études Méditerranée Moyen-Orient (iReMMO). 

Depuis sa mise en ligne, fin novembre 2022, le robot conversationnel Chat GPT fascine et inquiète. Accessible gratuitement, il est capable de rédiger en un temps record et en plusieurs langues toutes sortes de textes : poèmes, dissertations, argumentaires juridiques, et même d'élaborer des codes informatiques complexes. Ce robot répond à nos requêtes comme s'il dialoguait véritablement avec nous. Chat GPT a ses défauts : il est capable d'énoncer des erreurs, voire des énormités. C'est donc un outil formidable dont il faut aussi apprendre à se méfier, mais il propulse l'intelligence artificielle dans notre quotidien. Chat GPT m'a ainsi suggéré quelques questions pour cette émission. Aujourd'hui, Décryptage est donc conçu avec l'aide de l'intelligence artificielle. Avec notre invité :  Gilles Babinet, co-président du Conseil national du numérique et entrepreneur.     (REDIFFUSION)

En Iran, des dizaines de collégiennes ont été empoisonnées au cours des dernières semaines. Une série d'attaques attribuées à des opposants à la scolarisation des femmes, alors que le slogan « Femmes vie liberté » continue de résonner dans le pays. Au large de l'Italie, le naufrage d'un bateau de migrants a fait 65 morts : parmi les victimes, des femmes afghanes qui fuyaient l'oppression du régime taliban. En France, les violences intrafamiliales physiques ou sexuelles, ont augmenté de 16% en un an. Une large majorité des victimes sont des femmes. Et selon les Nations unies, toutes les deux minutes une femme meurt dans le monde à cause de complications dues à la grossesse ou à l'accouchement. L'ONU dénonce un revers majeur pour la santé maternelle. Ces informations ont été piochées dans l'actualité de la semaine. Et à Décryptage, nous avons décidé de ne pas attendre la semaine prochaine et le 8 mars journée internationale des droits des femmes pour en parler.   Décryptage avec : - Marie-Cécile Naves, politiste directrice de recherches à l’IRIS, autrice de Géopolitique des féminismes (Eyrolles) et de Calmez-vous Madame, ça va bien se passer. Réceptions du féminisme (Calmann Levy).

Pékin dément vouloir offrir un soutien militaire à la Russie mais depuis la mi-février 2023, les Occidentaux ne cessent d'évoquer cette perspective. Américains et Européens préparent déjà leur riposte et parlent de graves conséquences en cas de livraison d'armes chinoises à Moscou. Depuis le début du conflit en Ukraine, la Chine se dit neutre, mais ne cesse de rappeler l'amitié solide comme un roc qui l'unit à la Russie. Pékin a publié, en fin de semaine dernière, des propositions pour sortir de la crise. Le document n'offre aucune piste concrète, mais permet à la Chine de se poser en médiateur. La Chine et la Russie avaient scellé un partenariat sans limite avant le début du conflit. Depuis un an, leurs échanges n'ont fait qu'augmenter. Est-ce que cela signifie que la guerre a renforcé leur alliance ? Avec :  - Emmanuel Lincot, sinologue, professeur à l’Institut catholique de Paris, chercheur associé à l’IRIS, auteur de Chine et terres d'Islam : Un millénaire de géopolitique (PUF) - Lukas Aubin, directeur de recherche à l’IRIS, docteur en Études slaves, auteur de Géopolitique de la Russie (La Découverte).  

En un an, la réputation de l'armée russe a sombré. Sous équipés, mal organisés, les militaires russes qui revendiquaient avec fierté leur appartenance à la deuxième armée au monde ont exhibé leurs faiblesses dès leur entrée sur le sol ukrainien. Beaucoup moins performantes qu'attendu, les troupes russes ont accumulé les revers et a subi des humiliations. La valse des chefs à la tête de l'État major depuis le début de la guerre, les exactions commises par les soldats russes, mais aussi leur manque criant d'équipement ont souligné ces défaillances. Des insuffisances dénoncées avec vigueur sur les réseaux sociaux par les militaires eux-mêmes, mais aussi par des personnalités comme Evguéni Prigojine, le chef des milices Wagner ou Ramzan Kadyrov le président tchétchène. Mais Vladimir Poutine affiche toujours sa détermination. L'opération spéciale répète-t-il depuis le début du conflit, se déroule selon le plan. Un an après le début de la guerre en Ukraine, Décryptage se penche aujourd'hui sur l'armée russe, ce géant aux pieds d'argile. 

Il n'a pas plu de manière substantielle en France pendant 32 jours d'affilée, et ce, en plein hiver : c'est un nouveau record. Déjà épuisées par un été très sec, les nappes phréatiques sont au plus bas et le débit de nombreux cours d'eau ressemble déjà à ceux que l'on observe habituellement aux mois de juillet et août. Les agriculteurs s'inquiètent. « La France est en état d'alerte », a reconnu ce matin le ministre de la Transition écologique qui doit réunir demain (23 février 2023) le comité d'anticipation sécheresse et envisager des dispositifs préventifs. Objectif : éviter la catastrophe cet été. Plusieurs communes n'ont pas attendu, elles ont déjà mis en place des mesures de restrictions d'eau. Ce soir dans Décryptage, on se penche sur les sols asséchés du territoire.    Avec :  - Françoise Vimeux, climatologue, directrice de recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD).

Dans son discours ce matin du mardi 21 février 2023, Vladimir Poutine a déployé une violente rhétorique anti-occidentale et annoncé la suspension de sa participation au traité russo-américain sur le nucléaire. Le président américain lui doit s'exprimer à Varsovie. Joe Biden entend réaffirmer les valeurs de la démocratie et développer la vision du monde qu'il défend. Des prises de parole qui interviennent alors qu'à Bruxelles comme à Washington, on s'inquiète de plus en plus ouvertement d'une participation active de la Chine au conflit ukrainien. La guerre en Ukraine bouleverse depuis un an les équilibres du monde. Et les pays du Sud observent ces changements avec une forme de distance, refusent en quelque sorte de choisir leur camp. La violation inacceptable de l'intégrité territoriale de l'Ukraine dénoncée par l'Occident n'est pour beaucoup qu'une nouvelle transgression de règles déjà bafouées à de multiples reprises. La guerre en Ukraine a révélé le fossé qui se creuse entre l'ouest et les pays du sud global, et c'est à ce fossé que l'on s'intéresse ce soir dans Décryptage.   Décryptage avec :  - Michel Duclos, ancien ambassadeur, conseiller spécial à l’Institut Montaigne, auteur de plusieurs ouvrages dont tout récemment, Guerre en Ukraine et Nouvel Ordre du Monde (éditions de l’Observatoire).  

Conformément au calendrier fixé par le gouvernement, l'Assemblée nationale a achevé vendredi à minuit l'examen de la réforme des retraites. Les élus n'ont pas adopté le projet de loi, ni même débattu le crucial article 7, qui reporte l'âge de la retraite à 64 ans. Députés et gouvernement ont utilisé tous les moyens possibles pour ralentir les discussions. Les neuf jours de débat ont régulièrement tourné à la foire d'empoigne : insultes, invectives et incidents de séance se sont multipliés dans l'hémicycle, pendant que dans la rue, les manifestants opposés à la réforme ont exprimé leur mécontentement avec calme et sans débordement notable. Le texte doit maintenant être examiné par le Sénat. Les débats à l'Assemblée ont laissé un goût amer chez de nombreux élus, et ont déjà des conséquences politiques.   Décryptage avec : - Dorian Dreuil, politologue, expert associé à la Fondation Jean-Jaurès, enseignant à l’Université Paris-Nanterre 

« Des enfants sont vendus sous forme d'adoption à la clientèle occidentale qui les achète comptant et à bon prix. Notre consulat est parfaitement informé de ce commerce ». Cette note intitulée « Trafic officiel d'enfants » a été rédigée en 1992 par l'ambassadeur de France au Sri Lanka. C'est l'un des 10 000 documents consultés par deux historiens, qui décrivent dans un épais rapport l'ampleur des dérives de l'adoption internationale. 120 000 enfants d'une soixantaine de pays ont été adoptés en France depuis 1979. Malgré les alertes incessantes des diplomates français à l'étranger, malgré les doutes des familles, malgré les mises en garde d'associations d'enfants adoptés, les pratiques illégales, voire criminelles, ont perduré au cours des décennies. Pire, rien n'indique qu'elles ont cessé. Papiers trafiqués, procédures bâclées, parents biologiques et adoptifs trompés, et même, enfants volés. « Les signalements sont tellement nombreux qu'on peut s'interroger sur l'ordinaire de ces pratiques illicites, et leur caractère systémique », écrivent les deux chercheurs. Aujourd'hui, Décryptage plonge dans les archives pour exposer les sordides dérives l'adoption internationale. Avec :  - Fabio Macedo, historien, chercheur postdoctorant à l’Université d’Angers, co-auteur avec Yves Denéchère de l’« Étude historique sur les pratiques illicites dans l’adoption internationale en France ».    ► Pour lire l'étude : cliquez ici.

« La Russie a un plan pour déstabiliser la Moldavie afin de faire tomber son gouvernement ». C'est ce qu'a affirmé, lundi 13 février 2023, la présidente moldave dans une adresse solennelle à la Nation. Élue sur un programme pro-occidental fin 2020, Maia Sandu a déjà dénoncé les tentatives de déstabilisation de la Russie par le passé, mais elle a cette fois fait état d'un plan détaillé, et la situation s'est brutalement tendue dans ce petit pays voisin de l'Ukraine. L'espace aérien a été fermé, mardi 14 février 2023, pendant quelques heures et pour prévenir toute infiltration par des agents de Moscou dans les tribunes, le match de foot de Coupe d'Europe qui doit se tenir demain sur place aura lieu à huis-clos. Officiellement neutre, la Moldavie est aux premières loges de la guerre : elle partage près de 1 000 kilomètres de frontière avec l'Ukraine, et doit aussi compter avec la Transnistrie, une région séparatiste pro-russe sur son territoire. Ce soir, Décryptage se penche sur la situation de ce petit État directement affecté par la guerre en Ukraine.  Avec :  - Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF à Sciences Po, chercheur associé au Centre de géopolitique de HEC, auteur de La Moldavie à la croisée des  mondes (éditions Non lieu) et de l’article « La guerre en Ukraine, point de bascule géopolitique pour la Moldavie ? » (paru dans Regards sur l’Eurasie - l’année politique 2022).

Il a fallu attendre huit jours pour qu'un premier convoi d'aide humanitaire spécifiquement destiné aux victimes du séisme entre, ce mardi 14 février 2023, dans le nord-ouest de la Syrie. Un convoi composé de onze camions, une goutte d'eau dans un océan de misère. Selon le secrétaire général de l'ONU, il faudrait l'équivalent de 400 millions de dollars pour aider les populations victimes du séisme en Syrie pendant trois mois. Près de quatre millions de personnes vivent dans la zone touchée. Leur situation de dénuement, déjà catastrophique avant le 6 février, est désormais extrême. La guerre n'a jamais cessé dans le nord-ouest de la Syrie, et l'acheminement de l'aide est entravée par les multiples fractures politiques de la région. À Damas, Bachar el-Assad profite cyniquement du séisme pour dénoncer les sanctions occidentales prises contre son régime sanglant. Le tremblement de terre aidera-t-il les autorités syriennes à briser leur isolement diplomatique ?    Décryptage avec :  - Ziad Majed, politiste, professeur et directeur du Programme des études du Moyen-Orient à l’Université Américaine de Paris, auteur de Dans la tête de Bachar Al Assad (Actes Sud).