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La Pause géopolitique

French, History, 1 season, 36 episodes, 23 hours, 3 minutes
About
La Pause géopolitique est un podcast qui permet de prendre du recul sur les grands événements géopolitiques contemporains. À partir d'un événement d'actualité, ce podcast propose de mobiliser des concepts de géopolitique pour donner des clés de compréhension sur le monde qui nous entoure. La Pause géopolitique est animée par Anne Battistoni, ancienne professeur de géopolitique en classe préparatoire, et proposé par Major-Prépa, le site de référence des étudiants en prépa économique et commerciale.
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Le monde en 2024 : lignes de force, lignes de fracture ?

Nous autres, Européens, vivons une période déstabilisante. Nous sommes sans doute le continent le plus préservé des soubresauts politiques, économiques et sociaux par la stabilité de nos institutions, par la protection offerte par l’Union Européenne, par le niveau de vie et la couverture sociale que nous avons construits depuis les décennies de l’après-guerre. Nous avons fortement contribué à proposer au monde un mode de règlement des conflits ou de gestion des biens publics mondiaux basé sur le dialogue, le multilatéralisme, l’édification de règles communes.Or depuis quelques années, ce monde semble en train de s’effondrer. Il est vrai que la guerre s’étend et semble toujours plus proche de nous. A moins de 5 h d’avion de Paris, des combats déchirent l’Est européen, le Caucase, le Proche-Orient, ou le Nord Sahel. Ce sentiment d’un monde qui s’effondre s’explique aussi par la panne du multilatéralisme : le dialogue, la recherche de compromis nous ont permis de vivre en paix au sein de l’Union Européenne or cette capacité à dialoguer entre grandes puissances semble au point mort. Enfin, c’est tout simplement notre place dans le monde qui est aujourd’hui remise en cause lorsque nos tentatives pour proposer des solutions via des normes, des valeurs ou des actions est rejetée.Le monde en 2024 se résume -t-il alors à une géopolitique du désordre ?Tout converge pour donner cette impression : l’extension de la guerre (guerres chaudes et meurtrières, guerres froides porteuse de tensions plus grandes encore), la contestation des démocraties, le regain des protectionnismes, la multiplication des accidents climatiques … Il est donc urgent de chercher l’intelligibilité du monde. Nous savons que nous vivons des crises multiples et que celles-ci sont la traduction du passage d’un monde ancien à un nouveau monde qui est en train de naître. Mais au-delà du recours à cette analyse (inspirée par Gramsci), ne peut-on décrypter les désordres ambiants comme une phase mettant en place de nouveaux acteurs et aussi de nouvelles règles... dessinant un nouveau monde que nous aurions intérêt à prendre en compte, à intégrer le plus rapidement possible pour y trouver notre place.Peter Drucker, l’un des pères du management, disait : « le plus grand danger dans les moments de turbulence, n’est pas la turbulence ; c’est d’agir avec la logique d’hier. » Aussi, mettons-nous au temps présent.
9/26/202442 minutes, 9 seconds
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L’Europe centrale, nouveau centre de gravité de l’Union 20 ans après son intégration ?

En avril dernier, les élections présidentielles organisées en Slovaquie aboutissaient à la victoire de Peter Pellegrini, candidatallié au premier ministre nationaliste et populiste Robert Fico. Cette victoire s’est largement jouée sur le thème de la guerreen Ukraine, le nouveau président affirmant qu’il était le candidat de la paix tandis que son adversaire pro-européen allaitprécipiter son pays dans la guerre par son soutien aux Ukrainiens. La Slovaquie se retrouve ainsi dirigée par un duopolepopuliste et nationaliste après la victoire de Robert Fico aux législatives d’octobre 2023. Son gouvernement qui vient par exen mars d’annoncer la suppression de l’instance judiciaire chargée de lutter contre la corruption, s’annonce illibéral. LaSlovaquie rejoint ainsi la Hongrie de Orban à la fois dans la complaisance vis-à-vis du régime de Vladimir Poutine et le refusd’aider l’Ukraine, et dans la critique de l’action de l’UE et la remise en cause de l’Etat de droit.Qu’en penser ? 20 ans après son entrée dans l’Union, l’Europe de l’Est semble générer des Etats qui freinent laconstruction européenne et qui rejettent un certain nombre de ses valeurs. Pourquoi ?Mais de qui parle-t-on ? L’Europe centrale et orientale a-t-elle encore une identité spécifique ? L’attaque russe sur l’Ukraineen février 2022 et la guerre qui dure depuis plus de deux ans apparaît comme un révélateur des divisions au sein de cetteEurope de l’est. L’euroscepticisme militant des démocraties illibérales (Pologne avant 2023, Hongrie, Slovaquie aujourd’hui)contraste avec l’ europhilie des Etats baltes ou aujourd’hui de la Pologne. Dans ce pays, vous vous en souvenez peut-être lesélections au printemps 2023 ont conduit à la victoire de Donald Tusk à la tête d’une coalition centriste et pro-europe quis’attache depuis à rétablir l’Etat de droit dans le pays.Comment comprendre ces évolutions et ces disparités ? Les spécificités de l’Europe centrale se sont-elles diluées en entrantdans l’Union ou bien cette intégration a-t-elle conduit à une réaffirmation de leur identité propre ? Certes aucun Etat entré ily a 20 ans ne souhaite quitter l’Union, car tous savent ce qu’elle leur apporte. Mais la question est posée : Peut-on passerd’une identité socialiste à une identité européenne facilement, en faisant l’économie d’une affirmation nationale ?Pour le dire brutalement, leur volonté affirmée clairement il y a 20 ans n’était -elle qu’un trompe l’œil masquant l’appât dugain ? en l’occurrence les aides européennes ?
6/7/202443 minutes, 11 seconds
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Inde nationaliste de Narendra Modi : un désir de puissance

Le 26 janvier 2024, Emmanuel Macron était l’invité d’honneur de Narendra Modi pour la fête nationale indienne, qui commémore l’entrée en vigueur de la Constitution en 1950. Macron était un second choix pour Modi, qui avait dans un premier temps convié Joe Biden, mais le président américain s’était finalement désisté tardivement en décembre. Que révèle l’événement ? d’une part que Modi courtise les Occidentaux, tout en les critiquant et en refusant de condamner l’invasion de l’Ukraine par la Russie ; d’autre part que le président français, en connaissance de cause et en dépit de l’évolution autoritaire du régime indien, a souhaité entretenir cette relation privilégiée avec un partenaire stratégique, qui non seulement a le mérite d’être un client de l’industrie de défense française, mais apparaît comme une puissance d’équilibre dans un monde en pleine recomposition. C’est d’ailleurs pour ces mêmes raisons que Modi avait été l’invité d’honneur des cérémonies du 14 juillet dernier à Paris. Alors l’Inde, une puissance indispensable ?
4/17/202443 minutes, 19 seconds
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L’industrie, une arme géopolitique au XXIe siècle ?

Il fut un temps pas si lointain, la fin du XXe siècle, où l’on envisageait sereinement l’avènement de sociétés post-industrielles, où la diminution spectaculaire des emplois industriels dans nos sociétés occidentales nous semblait inévitable et peu dommageable. C’était un signe de modernité alors que nous vivions de plus en plus dans une société de services. Certes, il s’agissait d’une désindustrialisation relative, car la valeur de l’industrie mondiale a doublé entre 1980 et 2005. Mais les emplois partaient ailleurs : entre 2000 et 2004 par exemple, La Chine gagnait 7 millions d’emplois industriels, l’OCDE, les économies développés occidentales en perdaient le même nombre. Il y avait clairement des gagnants et des perdants en termes d’emplois, mais la baisse des prix des produits industriels laissait à penser que tout le monde s’y retrouvait. Cette thématique d’un monde post-industriel laissait croire à la fin de l’industrie. Quelle erreur dommageable ! Ce temps n’est plus.On définit classiquement l’industrie comme l’ensemble des activités économiques qui ont pour objet la production d’énergie et de produits manufacturés, qu’il s’agisse de produits semi-finis ou de biens de consommation. De plus en plus la séparation entre activités industrielles et de services n’est pas facile à opérer et devient artificielle. C’est ce qui explique le jugement de Pierre Veltz en 2017 dans « la société hyper-industrielle » « En réalité nous ne vivons pas la fin de l’industrie mais l’accouchement d’une nouvelle forme de société industrielle très différente de la forme dominante du siècle passé... Je l’appelle Hyper industrielle pour marquer à la fois sa nouveauté et la continuité avec l’histoire longue de l’industrialisation… L’industrie manufacturière, les services, les entreprises du numérique font désormais partie d’un même ensemble, et sont de plus en plus étroitement imbriqués. » Le slogan en vigueur aujourd’hui est celui de la réindustrialisation, en France, comme aux Etats-Unis, ou de l’industrialisation dans les pays du Sud. L’industrie en dépit de ce que l’on avait pu penser est bien le nerf de la guerre de l’économie, de l’emploi mais aussi et c’est un constat plus nouveau de la puissance. C’est une question qui concerne au premier chef l’Europe qui est prise en étau entre l’essor des puissances émergentes et la volonté de réindustrialisation US marquée par l’ inflation réduction act de l’administration Biden en 2022. .Cependant pour l’automobile comme pour d’autres exemples, il est clair que la compétition entre puissances est réelle. La Chine est considérée comme la première puissance industrielle mondiale depuis 2010. La domination chinoise sur l’industrie mondiale est-elle pour autant déjà actée et définitive ?
4/2/202441 minutes, 34 seconds
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Afrique du sud : que reste-t-il des rêves de la nation arc-en-ciel ?

Fin décembre, Jacob Zuma, président de l’Afrique du Sud entre 2009 et 2018, qui dut quitter le pouvoir après des accusations de corruption, a annoncé qu’il ne soutiendrait pas l’ANC aux élections de 2024, affichant clairement son opposition au président Cyril Ramaphosa . Zuma, 81 ans, annonça dans la foulée la création d’un nouveau parti politique, il accuse le président d’être un traître à la cause de l’ANC et d’être vendu « aux intérêts capitalistes blancs ». Cette initiative inquiète, car Jacob Zuma conserve ses supporters notamment dans sa province du KwaZulu-Natal, cherche à récupérer les déçus du gouvernement, manie facilement l’insulte (il a qualifié le gouvernement actuel de gouvernement « de collaborateurs de l’apartheid » ). Personne n’a oublié que les pires troubles de l’Afrique du Sud depuis 30 ans ont eu lieu en 2021, après l’emprisonnement pour outrage au tribunal de Zuma : les violences firent 350 morts et plus d’un milliard d’euros de dégâts. Tout cela laisse augurer une année difficile et tendue jusqu’aux élections qui doivent se tenir entre mai et août. Et il est vrai que la situation sociale difficile - le chômage touche 32 % de la population active - donne des arguments aux opposants. «Nous allons poursuivre notre lutte contre la criminalité et la corruption pour renouveler notre pays qui reste le plus inégalitaire au monde » a promis Cyril Ramaphosa dans un meeting en janvier. Les électeurs lui en laisseront-ils la possibilité ? Étudier l’Afrique du Sud aujourd’hui, c’est se demander ce que sont devenues les promesses de la Nation arc en ciel ? Et d’abord , parler d’une Nation Sud-africaine a-t-il un sens aujourd’hui ? En 1999, le successeur de Mandela, Thabo Mbeki affirmait dans son discours d’investiture : « le XXIe siècle sera africain » . Il portait au nom de son peuple le rêve d’une Renaissance africaine. Dans cette idée d’une renaissance africaine, il y avait l’espoir d’un renouveau du continent en termes de démocratisation ainsi que de développement économique et culturel. En même temps, ce concept permettait à l’Afrique du Sud et son nouveau dirigeant de se projeter sur la scène internationale, d’affirmer son africanité et de répondre à ceux qui estimaient que le gouvernement avait fait trop de concessions à la minorité blanche. Cette promesse de Renaissance africaine était l’espoir d’une dynamique propre à l’Afrique, impulsée par elle à l’heure de la fin de la guerre froide, dans un contexte favorable car les cours des matières premières étaient orientés à la hausse du fait de la forte demande chinoise. Thabo Mbeki, se devait après Mandela d’imprimer sa marque, il choisissait de refuser l’afro-pessimisme, affirmait la volonté de l’Afrique de tenir toute sa place dans la mondialisation. L’Afrique du Sud, mise au ban des nations africaines pendant l’apartheid et qui n’avait rejoint l’Organisation de l’Unité Africaine qu’en 1994, pouvait, du fait de son rang – elle était alors première puissance économique du continent-, prétendre à un leadership.
2/14/202444 minutes, 36 seconds
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Migrations internationales : enjeux et perspectives au XXIe siècle

Fin décembre 2023, le parquet de Paris annonçait qu’un avion d’une compagnie aérienne roumaine Legends Airlines et devant relier les Emirats arabes unis au Nicaragua était bloqué sur un aéroport français à Vatry dans la Marne. A son bord, 303 passagers indiens. Pourquoi avoir stoppé là cet avion qui ne faisait qu’une escale technique pour son carburant ? La police française avait anonymement été informée que ces passagers étaient susceptibles d’être victimes de traite des êtres humains. Deux hommes à bord de l’avion ont été d’abord arrêtés, ils avaient en leur possession une forte somme d’argent et les passeports de tous les passagers. L’enquête montra qu’il s’agissait d’un projet groupé d’immigration illégale aux Etats-Unis formé par des Indiens qui, pour partie, travaillaient aux Emirats et qui passaient par l’Amérique centrale où ils avaient des facilités de visas. Après 3 jours d’enquête, le 25 décembre, la quasi-totalité des passagers sont repartis en Inde, 25 ont demandé l’asile politique en France.Cette histoire de Noël illustre parfaitement l’ampleur et la complexité du fait migratoire aujourd’hui, mais elle est d’abord celle d’individus ballotés d’un pays à l’autre, de passeurs à d’autres et qui cherchent prioritairement à améliorer leurs conditions d’existence.
2/1/202441 minutes, 1 second
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L’Argentine : un condensé des maux de l’Amérique latine ?

L’Amérique latine a disparu largement de nos horizons dans une actualité chargée. En élisant le 19 novembre dernier un étonnant trublion Javier Milei, celui que l’on surnomme le Trump de la Pampa, celui qui se surnomme lui-même « El Loco » le fou, l’Argentine a surpris, choqué voire découragé plus d’un observateur averti pour qui le pays semble tomber de Charybde en Sylla, aller de mal en pis.Et pourtant, en 1910 lorsque l’Argentine célébrait le centenaire de son indépendance, elle recevait des délégations du monde entier venu admirer la modernisation accélérée de ce pays qui accueillait des immigrants européens venant chercher fortune. Elle exportait grains et viande pour sa prospérité, construisait des villes, des chemins de fer. Aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, l’Argentine était considérée comme un pays riche, elle était la 10e puissance économique mondiale. En 1986, lorsque le géographe Yves Lacoste fixait sur un planisphère la limite Nord/Sud, isolant les pays développés et les pays sous-développés, il prenait soin de détacher l’Argentine du reste de l’Amérique Latine et de le classer dans les pays développés. Depuis, les dernières décennies auront été le temps des désillusions, du déclin. L’Argentine a rejoint l’Amérique latine en quelque sorte dans une histoire ponctuée de crises financières, politiques, de mal développement. Si la démocratie a tenu depuis 40 ans, l’élection de Milei qui entend dynamiter le système traduit une immense colère de la population. Pourquoi ? Comment en est-on arrivé là ? Visiblement, la décision des BRICS menée par la Chine, en août dernier de faire entrer l’Argentine dans le groupe des BRICS + à partir de janvier 2024 n’a pas pesé pour les Argentins. En appartenant à ce groupe restreint de 11 puissances du Sud global, le pays trouvait pourtant là une reconnaissance, même si, il faut l’avouer ce choix surprit tant le pays était largement sorti des radars des journalistes. L’Argentine compte-t-elle sur la scène internationale ? Au soir de son élection, Javier Milei annonçait « Aujourd’hui, nous adoptons le modèle de la liberté pour redevenir une puissance mondiale ». Et pourtant, l’un des points clés de son programme est l’abandon de la monnaie nationale au profit du dollar : est-ce cohérent ? mais vouloir bâtir une puissance en confiant totalement sa politique monétaire à un autre Etat n’est pas la seule surprise du programme du nouveau président argentin.
1/4/202440 minutes, 37 seconds
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La Chine est-elle une puissance impérialiste ?

Le 13 janvier prochain se déroulent à Taiwan les élections présidentielles. Le vice-président, membre du parti progressiste indépendantiste, l’emportera-t-il au risque de froisser la Chine ? Taiwan est une question cruciale, l’Alsace Lorraine du XXIe siècle disait la politologue Thérèse Delpech, une province chinoise aux yeux de Pékin qui doit revenir dans le giron de la Chine populaire. Mais quand ? À quel point Xi Jinping est-il prêt à aller à l’affrontement ? Maintenant que la Chine a atteint la puissance, maintenant que Xi est le maître incontesté du pays ayant établi d’une main de fer la dictature omniprésente du parti communiste, (nous l’avions évoqué dans un ancien podcast), interrogeons-nous sur ses projets et ses ambitions. La puissance, pourquoi faire ? Peut-on encore croire le discours chinois officiel présentant la Chine comme une puissance pacifiste, n’ayant jamais recherché ni accompli par le passé de conquêtes militaires ? Pourquoi un tel effort pour moderniser l’Armée Populaire de Libération si ce n’est pour s’en servir un jour prochain ? Alors la Chine est-elle une puissance impérialiste ?
12/21/202341 minutes, 32 seconds
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Mers et Océans : nouvelles compétitions géopolitiques ?

Les océans recouvrent 72 % de notre planète, justement surnommée la planète bleue. Cette partie du monde a longtempséchappé aux emprises des États ; c’est sur terre que les États exerçaient leur souveraineté, fixaient des frontières,établissaient leur population. D’une certaine manière, on pourrait dire que les mers étaient spontanément anarchiques : lesactivités humaines s’y déployaient loin du contrôle des gouvernants, laissant beaucoup d’initiatives aux hommes.Aujourd’hui, les océans représentent de multiples enjeux : ils sont déterminants pour la circulation des marchandises, deshommes – migrants- comme des informations – câbles sous marins - ; ils recèlent des ressources indispensables, exploitées –pêches, hydrocarbures offshore – ou prometteuses - métaux rares - ; ils jouent un rôle déterminant dans les équilibresclimatiques planétaires, enfin ils sont le lieu de confrontation stratégique et où s’expriment vivement des rivalités entrepuissances.Avec de tels enjeux, on assiste à une banalisation géopolitique des mers et océans. Qu’est-ce que cela veut dire ? Au fond,qu’ils deviennent des territoires comme les autres, que les États s’efforcent de borner, d’exploiter, de surveiller et quirévèlent l’aristocratie des puissances. Mais, et c’est cela qui est intéressant aussi à étudier, nous sommes aujourd’hui dansune période clé où s’expriment une tension forte entre d’un côté les ambitions des États pour mieux contrôler et exploiterces étendues marines et de l’autre côté la résistance de la communauté internationale, d’ONG qui, par des traités négociés,cherchent à les protéger. Les mers deviendront-elles des territoires comme les autres ?
11/23/202340 minutes, 30 seconds
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Le retour de la question palestinienne : et après ?

Début 2023, les relations israélo- palestiniennes semblaient s’inscrire dans une « guerre de cent ans » interminable, qui devenait au fil du temps de plus en plus favorable à Israël, en dépit de l’absence de perspective de paix avec les Palestiniens, peuple privé de tout droit à l’autodétermination et à un État. Le chercheur Alain Dieckhoff propose le terme de guerre de Cent ans, pour qualifier les relations israélo-palestiniennes, même si le conflit est surtout visible depuis la création d’Israël le 14 mai 1948. Il prend ici comme point de départ l’année 1922, date à laquelle le Royaume Uni obtient un mandat sur la Palestine conféré par la Société des Nations. Les Britanniques avaient la charge en Palestine de respecter leur promesse faite par le ministre Balfour en 1917 de créer un foyer national juif en Palestine tout en respectant les droits de tous les habitants alors majoritairement arabes. Une conciliation qui s’avéra impossible. Un siècle plus tard, au terme de cette « guerre de cent ans » moderne, l’année 2023 semblait consacrer l’effacement de la question palestinienne dans un Moyen-Orient en pleine recomposition. Certes, dans les territoires occupés de Cisjordanie, des heurts violents entre factions palestiniennes et armée ou colons israéliens faisaient entre janvier et septembre plus de 220 victimes dont 190 Palestiniens. Mais l’opinion internationale s’était accoutumée à ces troubles périodiques. L’attaque du Hamas le samedi 7 octobre dernier a donc été un coup de tonnerre, humiliant Israël, et rappelant au monde l’impossible refoulement de la question palestinienne.
10/19/202342 minutes, 2 seconds
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Rentrée géopolitique : le nouvel ordre mondial se dessine

La troisième saison de la pause géopolitique débute comme l'an passé par un épisode spécial, sous forme d'interview, afin de balayer non pas un sujet comme habituellement, mais bien tous les faits marquants de cet été 2023 et de la rentrée. L'actualité géopolitique y a été particulièrement riche. En prenant un peu de recul, on peut y déceler des tendances de fond, émergeantes ou déjà structurantes dans les rapports de force à l'échelle du globe.
10/5/202334 minutes, 48 seconds
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Les défis géopolitiques de l’Union européenne face à la guerre

La géopolitique implique l’art de décentrer son regard et de questionner les représentations des différents acteurs. Ces interrogations sont donc plus que légitimes dans l’Union européenne, forte de 27 États. Cette organisation unique au monde, objet politique non identifié comme le disait Jacques Delors, a traversé depuis le début du XXIᵉ siècle des crises répétées. La crise des subprimes en 2009, puis la crise de l’euro surmontée en 2015, la première crise ukrainienne avec l’annexion de la Crimée en 2014, la crise des migrants en 2015, la pandémie en 2020-2021... Et désormais, la guerre russo-ukrainienne.Chaque fois, la solidarité et l’unité des États membres ont été sollicitées et mises en tension. Et l’Union européenne en est sortie consolidée. Mais cette dernière crise n’est pas comme les autres. Elle constitue un défi géopolitique d’une tout autre ampleur. C'est un tournant historique, car elle oblige l’Union européenne à se penser comme un acteur géopolitique mondial, à exprimer sa puissance. Mais en est-elle capable ?
8/2/202341 minutes, 13 seconds
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Turquie : Que va devenir le rêve ottoman d'Erdogan ?

Il y 100 ans, le 29 octobre 1923, l’officier Mustafa Kemal, brillant chef de guerre devenu un charismatique leader politique,  proclamait la naissance de la République de Turquie, après l’abolition du sultanat l’année précédente et le départ en exil du dernier sultan Mehmed VI. Kemal en devenait le premier Président et il gouverna son pays jusqu’à sa mort, en 1938. Sous sa présidence autoritaire, le pays fut complètement transformé, modernisé, débarrassé selon son souhait de l’emprise des forces cléricales obscurantistes et l’Assemblée du peuple le nomma officiellement en 1934  “Père de la nation”, Atatürk. 80 ans plus tard, en 2003, Erdogan, accède au poste de premier ministre : il est le confondateur en 2001 du parti de l’AKP, parti Justice et développement, qui se présente comme un parti musulman conservateur. Aujourd’hui, 100 ans après la proclamation de la République, 20 ans après l’accession au pouvoir d’Erdogan, quel est le visage et la puissance de la Turquie ? Alors qu’ Erdogan a régné plus longtemps sur le pays qu’Atatürk, a -t-il transformé la Turquie comme son prédécesseur l’avait fait ?  Un double rêve l’animait :  marquer la Turquie de son empreinte, afin de surpasser Atatürk dans le cœur des Turcs, et redonner à la Turquie la place, l’influence, l’aura qu’elle avait au temps de l’Empire Ottoman. Il est vrai que la Turquie bénéficie d’une position géostratégique cruciale ; pont entre l’Europe et l’Asie elle est au carrefour de régions politiquement souvent instables : Proche-Orient, Caucase, Balkans.  Indéniablement, la Turquie depuis 20 ans a fait une irruption remarquée sur la scène internationale mais c’est un pays difficile à cerner, passé maître dans le jeu de balancier entre pays. Pays d’un nationalisme ombrageux, obnubilé par la défense de son unité et de son intégrité territoriale, il a surpris ces dernières années par un activisme nouveau en matière de politique étrangère, à 360°, comme il dit, c’est-à-dire dans toutes les directions, activant la carte musulmane chère à son président. Alors, après 20 ans de pouvoir, le rêve ottoman d’Erdogan de replacer la Turquie au cœur du jeu géopolitique mondial est-il atteint ?
5/11/202343 minutes, 46 seconds
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La démographie mondiale : le temps des déséquilibres ?

L’anthropologue Claude Levi-Strauss, décédé en 2009, déclarait en 2005 : « La question qui domine véritablement ma pensée depuis longtemps et de plus en plus, c’est que quand je suis né, il y avait un milliard et demi d’habitants sur la terre ; quand je suis entré dans la vie active…il y en avait deux milliards, ; et maintenant il y a six milliards et il y en aura 8 ou 9 dans quelques années. Eh bien à mes yeux, c’est çà le problème fondamental de l’avenir de l’humanité, et je ne peux pas avoir d’espoir pour un monde trop plein ». Faut-il partager ce pessimisme ?  Il y a d’emblée deux manières d’appréhender l’évolution démographique. Soit l’on prend en compte l’évolution en valeur absolue et effectivement le milliard d’humains supplémentaires en 11 ans inquiète, soit l’on regarde la croissance relative (mesurée en %) et l’on constate une décélération remarquable. Elle était au plus fort dans les années 1960 (plus de 2 %  par an) ; ce taux ne cesse de diminuer depuis pour atteindre en 2022 1 % . Bref, si la terre gagne encore environ 240 000 hab. supplémentaires par an, le gros de la croissance démographique est derrière nous. La division de la population de l’ONU est la principale source d’information statistique, elle produit des scénarios pour le futur avec des estimations basses, médianes ou hautes.  Il y a peu de marge d’erreur d’ici à 2050 car la majorité des hommes et des femmes qui vivront sont déjà nés et l’on peut prévoir assez bien leurs comportements ;  prédire l’évolution ensuite est plus difficile. Les chiffres que je vous donne dans ce podcast proviennent des statistiques onusiennes et également de l’Institut national des études démographiques (INED) et concernent les années 2021 ou 2022. Dans leurs dernières prévisions médianes, les démographes des Nations Unies estiment que le pic de population sera atteint vers 2080, avec environ 10, 4 mds d’hab. ce qui, d’une certaine manière, ne fait « que » deux milliards de plus en un bon demi-siècle…D’autres instituts font des projections un peu différentes, comme l’institut viennois (IIASA) qui prévoit au maximum 9, 8 mds en 2070/80 selon leur scénario médian. Bref, retenons qu’au XXIe siècle, la population mondiale va connaître son pic à 10 milliards ou un peu moins et aura commencé sans doute à décroître à la fin du siècle. Mais ce n’est pas le seul bouleversement à attendre : l’urbanisation est l’autre fait marquant avec l’essor des mégapoles. Si 13 % de la population était urbaine en 1900, 1/3 en 1960, nous sommes désormais plus urbains que ruraux à plus de 55 %. Enfin les migrations seront affectées par cette croissance, même s' il y a moins de migrants dans le monde aujourd’hui en proportion qu’en 1900, fait trop peu connu… 
4/16/202339 minutes, 39 seconds
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La France en Afrique : l’heure du divorce

Le 6 février dernier, Amira Bouraoui , journaliste et activiste franco-algérienne qui avait réussi à fuir son pays pour la Tunisie a pu embarquer dans un avion à destination de la France, échappant à l’expulsion et l’arrestation en Algérie. Ce faisant, la France a heurté l’Algérie qui a rappelé son ambassadeur, et cet énième coup de froid entre les deux pays intervient alors que Paris et Alger avaient cherché à l’été 2022 à relancer leur coopération.  Décidément, la France a bien des difficultés à avoir une relation apaisée et confiante avec ses anciennes possessions d’Afrique du Nord, d’autant que Maroc et Algérie sont des frères ennemis et que tout pas vers l’un fâche l’autre. Ces pays entendent montrer qu’ils sont souverains et les liens se distendent, tandis que ces Etats sont également sollicités par d’autres partenaires. Au-delà de l’Afrique du Nord, c’est toute la place de la France en Afrique qui est aujourd’hui en question. La realpolitik aujourd’hui menée par la France, Emmanuel Macron évoquant un nouveau partenariat Afrique-France en mars, peut-elle masquer le fait que nous sommes à l’heure du divorce.  Mais à quoi correspond-t-il ?  Est-ce simplement un moment de l’histoire qui fait de la France le bouc émissaire de situations de crise ou la rupture est-elle plus grave ? Ce divorce est -il simplement la fin ultime de la décolonisation ou s’apparente-t-il à un divorce pour faute liée aux comportements néo-coloniaux de la France ? Est-il une simple décision africaine ou une manipulation des Africains par des puissances étrangères au premier rang desquelles la Russie et la Chine ?
3/20/202339 minutes, 8 seconds
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La malédiction impériale russe (une année de guerre en Ukraine)

Nous allons consacrer ce numéro à un triste anniversaire. Février 2023, depuis un an, la guerre sévit à l’est du continent. L’agression russe contre l’Ukraine a changé le cours de l’histoire, économiquement en provoquant à court terme crise énergétique, alimentaire et inflation, géopolitiquement en accentuant la reconfiguration du paysage mondial, revitalisant l’OTAN mais augmentant le fossé Nord-Sud, piétinant les principes de la Charte des Nations Unies et faisant de l’usage de la force le nouveau déterminant des relations internationales. Beaucoup a été dit et écrit sur ce conflit.  Je vous propose aujourd’hui de nous concentrer sur la Russie et sa politique de puissance. En reprenant l’histoire de la Russie, ancienne et récente, interrogeons-nous sur l’incapacité de la Russie à se penser autrement qu’en puissance impériale à la tête d’un Empire qui n’a cessé de connaître des fluctuations dans ses frontières (notamment à l’ouest), mais dont l’État central n’a jamais renoncé à l’usage de la force militaire pour retrouver les territoires perdus. À cette aune, la guerre en Ukraine est pour la chercheuse Anne de Tinguy, une guerre néo-impériale et de civilisation, nourrie par l’obsession de la grandeur de Vladimir Poutine. Il y a ainsi une malédiction impériale russe, à la fois pour les territoires et les peuples qu’elle assujettit contre leur gré mais aussi pour la Russie elle-même, incapable d’imaginer de nouveaux ressorts de puissance alors qu’elle n’est pas dépourvue d’atouts et qu’elle va sortir affaiblie du conflit, quelle qu’en soit l’issue. 
2/24/202342 minutes, 59 seconds
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L’ONU est-elle en état de mort cérébrale ?

Intéressons-nous aujourd’hui au vaste sujet de la gouvernance mondiale. Le monde est aujourd’hui une mosaïque de près de 200 États. Aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, la communauté internationale n’en comptait qu’une cinquantaine seulement, puisqu’à l’époque les Empires coloniaux étaient à peu près intacts. C’est pendant cette guerre que les États-Unis ont proposé aux alliés de fournir un cadre au futur système international permettant des relations ouvertes, fondées sur l’égalité de droit entre tous les États et conduisant à une gouvernance partagée, des règles communes, des accords concertés.Ce multilatéralisme institutionnalisé est devenu d’autant plus indispensable que le nombre d'États a connu une nette inflation et en géopolitique l’on parle d’une balkanisation du monde pour désigner cet émiettement des structures étatiques. Je vous propose aujourd’hui de faire le point sur ce dialogue multilatéral, alors que les questions à traiter sont de plus en plus cruciales et que l’état des relations internationales ne cesse d’inquiéter.Centrons-nous sur l’organisation pivot de ce multilatéralisme, l’Organisation des Nations Unies objet aujourd’hui de vives critiques :  est-elle en effet impuissante face aux crises voire inutile ou simplement paralysée par la vigueur du nationalisme des Etats ?   Ce podcast est proposé par Major-Prépa et Anne Battistoni, ancienne professeur de géopolitique en classe préparatoire.
1/31/202337 minutes, 53 seconds
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Quelle politique étrangère pour les États-Unis après les élections de midterms ?

L’administration de Joe Biden a fait voter depuis l’invasion Russe une aide militaire à l’Ukraine d’un montant de près de 60 milliards de dollars entre février et novembre 2022. L’Ukraine n’est pas membre de l’OTAN, les États-Unis n’étaient donc aucunement obligés de leur porter secours comme ce serait le cas si la Russie agressait par exemple un État balte. L’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord spécifie en effet une aide des pays membres de l’alliance à tout pays agressé par une puissance extérieure. Néanmoins les Etats-Unis entendent soutenir la liberté des Ukrainiens, leur droit à disposer d’eux-mêmes face aux Russes, adversaires de toujours. En cela, ils sont fidèles à une posture internationaliste et libérale qui est la leur depuis des décennies.  Avant l’élection, une trentaine de représentants démocrates publiaient une tribune qui remettait en cause la pertinence de cette aide, expliquant qu’il était également temps de se préoccuper des difficultés intérieures du pays. Cette tribune suscita aussitôt moult protestations, au sein du parti démocrate et au-delà, et fut ainsi enterrée. Est-ce le signe qu’il n’y a que peu de débat sur la politique extérieure américaine ? L’unanimisme prévaut-il ? Que change la victoire républicaine à la Chambre des représentants ? Les faiblesses de la démocratie américaine peuvent-elles être compatibles avec une action extérieure résolue ?   La Pause géopolitique est un podcast édité par Major-Prépa et animé Anne Battistoni, ex-professeure de géopolitique en classe préparatoire.
1/9/202339 minutes, 1 second
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L’Iran : d’une révolution à l’autre ?

En cette fin d’année 2022, l’Iran est au cœur de l’actualité. Fin novembre, l’Agence internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) confirmait que l’Iran commençait à produire de l’uranium enrichi à 60 %. Ce faisant, le pays s’approche du seuil de 90 % nécessaire pour produire une bombe nucléaire, et s’éloigne  toujours un peu plus de ce qui était prévu par l’accord de 2015 qui n’autorisait le nucléaire qu’à des fins civiles. Certes cet accord de 2015, connu sous le sigle JCPOA, avait été dénoncé par l’administration Trump en 2018. Agissant ainsi, l’Iran montre sa détermination à obtenir l’arme nucléaire et qu’il ne croît pas à la renégociation de l’accord en dépit des discussions en cours à Vienne voulue par la nouvelle administration Biden. Il est clair que l’arme atomique est une carte que l’Iran veut conserver pour peser dans la géopolitique régionale et mondiale, mais également pour affirmer un régime aujourd’hui contesté à l’intérieur depuis septembre par des manifestations.Début décembre, le pouvoir annonça qu’il allait réviser la loi de 1983 sur le port du voile islamique, signe que le régime est inquiet de l’ampleur de la contestation  Si la place de l’Iran dans les rapports de force moyen-orientaux et mondiaux est intéressante à décrypter, l’actualité intérieure lui donne un éclairage nouveau et révèle ses enjeux. Mais que se passe-t-il aujourd’hui en Iran ? Les manifestations de la jeunesse sont devenues un mouvement plus large qui remet en cause le régime. Faut-il pour autant y voir une nouvelle Révolution et le prélude à des bouleversements géopolitiques régionaux ?
12/21/202240 minutes, 53 seconds
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Les ambitions géopolitiques du Qatar : si petit, si visible … si puissant ?

En octobre dernier, le jeune général Mahamat Idriss Déby était investi président du Tchad. Ceci clôturait, à la grande déception de l’opposition, le dialogue national inclusif qui pendant six mois avait donné lieu à des discussions entre gouvernement et mouvements d’opposition tchadiens. Où avaient eu lieu ces négociations ? À Doha, capitale du Qatar où 200 délégués tchadiens s’étaient réunis depuis le mois de mars.  Plus médiatique, c’était aussi au Qatar que Talibans et Américains avaient négocié l’accord de Doha en février 2020 ouvrant la voie au départ des troupes américaines de Bagdad qui fut effectif à l’été 2021.  Comment ce petit pays arrive-t-il à servir de médiateur dans des conflits aussi variés ?  Mini État, maxi influence ?  Qu’est-ce qui le rend indispensable ? Le Qatar agit-il de manière désintéressée, ou plutôt quel est son intérêt ?  Ce podcast est animé par Anne Battistoni, ancienne professeur de géopolitique en classe préparatoire. Il est réalisé par Major-Prépa, média de référence des étudiants en prépa économique et commerciale.
11/16/202240 minutes, 50 seconds
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Le Brésil sera-t-il éternellement un pays d’avenir ?

Intéressons-nous aujourd’hui à l’Amérique Latine et au Brésil particulièrement où vient de se dérouler une élection présidentielle (mais également législative, sénatoriale et locales) dont les enjeux sont particulièrement importants pour le pays, l’Amérique latine et le monde. La campagne électorale fut âpre, violente, longue et conduisit à une polarisation inédite du corps électoral ; la victoire de Lula fut étroite et remarquable parce qu’elle signifie le retour au pouvoir d’un mythe politique, mais aussi le premier échec d’un président en poste à se faire réélire. La route qui s’ouvre est difficile pour Lula et le Brésil et je vous propose de mettre cela en perspective en nous interrogeant sur les difficultés d’un pays, promis depuis bien longtemps à un avenir prometteur mais qui semble incapable de concrétiser ces promesses. Une énigme brésilienne. Ce podcast est réalisé par Major-Prépa avec Anne Battistoni, ancienne professeur de géopolitique en classe préparatoire.
11/8/202239 minutes, 14 seconds
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Le défi alimentaire mondial : où en est-on aujourd’hui ?

Comment nourrir l’humanité en expansion, alors que les ressources de la planète s’épuisent ? Pourquoi, depuis des décennies d’efforts de la communauté internationale, la faim n’est-elle pas en voie d’éradication ?La question a pris une actualité nouvelle avec la guerre en Ukraine. Au point que la question se pose de savoir si la guerre lancée par Poutine n’allait pas aboutir à une famine mondiale. Les choses ne sont pas si simples et la question mérite d’être approfondie.
10/14/202233 minutes, 31 seconds
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Quels horizons géopolitiques pour cette rentrée 2022/2023 ?

Le monde traverse une situation internationale tendue, clivante, dangereuse depuis février 2022, date de l’agression russe contre l’Ukraine. Depuis, sur tous les fronts, l’économie, la politique, les relations internationales, les nuages semblent s’accumuler.Quels sont les enseignements géopolitiques de l’été ? Comment la Terre a-t-elle continué de tourner ? Y a-t-il des tendances géopolitiques qui se sont confirmées ? L’été a-t-il permis une trêve diplomatique ou les rapports de force se figent-ils ?
9/23/202234 minutes, 17 seconds
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Géopolitique du numérique

Elon Musk a annoncé le rachat du réseau social Twitter (pour 44 milliards de dollars) en avril dernier. L’affaire continue de faire couler beaucoup d’encre, le rachat étant suspendu mi-mai à l’examen des faux comptes existants. La fortune de Musk vient à l’origine du numérique avec le succès initial de PayPal, dont il se désengagea rapidement. Il a ensuite connu des réussites industrielles avec l’entreprise Tesla et SpaceX.Politiquement, Elon Musk est un libertarien. C’est-à-dire qu’il est attaché à une conception très minimaliste de l’État. Il est, selon ses mots, « un absolutiste de la liberté d’expression ». Logiquement, il est hostile aux démocrates et c’est ainsi qu’il a déplacé le siège social de Tesla de la Californie vers le Texas, une terre plus républicaine.Il a expliqué que le rachat de Twitter répondait à un double objectif : augmenter la liberté d’expression par le biais de ce réseau et mieux valoriser l’entreprise, qui a perdu 220 millions de dollars en 2021 (sur cinq milliards de chiffre d'affaires). Il a affirmé qu’il était prêt à redonner à Trump son compte Twitter, que ce dernier avait perdu après l’attaque par ses supporters du Capitole.Musk explique que tout ceci se fera conformément à la loi, mais beaucoup s’interrogent. Ce réseau social, qui a 220 millions d’utilisateurs au quotidien, est une vraie source de puissance et d’influence. La vision libertarienne d'Elon Musk crée le risque de laisser libre cours à la désinformation, à la haine, au complotisme, au racisme, puisqu'il entend modérer les modérateurs…Or, des études scientifiques récentes ont montré que sur Twitter, les fausses informations circuleraient six fois plus vite que les vraies. Ou encore, qu’une fausse information a 70 % de chance de plus d’être republiée qu’une vraie information. Rien de surprenant, car les gens sont attirés par le spectaculaire, le disruptif, le choquant…Alors Twitter, un faiseur d’opinions ? Et Musk, qui en moins de trois jours a mis sa constellation de satellites Starlink à disposition du gouvernement ukrainien pour la réception d’Internet, devient-il un acteur politique et géopolitique ?
6/14/202234 minutes, 26 seconds
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La Chine de Xi Jinping vers le totalitarisme ?

La Chine est d’ores et déjà la première puissance démographique, industrielle et commerciale mondiale. Dans une dizaine d’années, elle sera la première puissance économique mondiale par le PIB et ambitionne le premier rang dans tous les domaines à l’horizon du centenaire de sa révolution. C’est-à-dire en 2049.La guerre en Ukraine a mis en valeur indirectement son rôle pivot. Tout isolement de la Russie butant sur l’axe Pékin-Moscou. Il existe une incontestable convergence politique, voire idéologique, entre ces deux pays dans leur volonté de désoccidentaliser le monde. Mais pour quelle alternative ?Cet article va traiter du régime politique chinois, qui multiplie en ce moment les signes de fermeture. Que veut dire désormais l’appellation de régime communiste ? Qu'y a-t-il de commun entre la Chine de Mao, de Deng Xiaoping et de Xi Jinping ? Les transformations économiques radicales, la reconnaissance de la propriété privée, l’instauration d’un capitalisme d’État ont brouillé la vision que l’on peut avoir du régime communiste chinois.Alors quelle est sa nature ? La Chine conteste l’Occident, mais que propose-t-elle en miroir ?
5/31/202235 minutes, 54 seconds
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L’Union indienne est-elle menacée par l’hindouisme radical ?

Cet épisode va traiter de l’Inde, puissance émergente qui se démarquait jusqu'alors d’autres géants émergents comme la Chine et la Russie par sa démocratie. Le 31 mars 2022, en plein conflit ukrainien, le ministre des Affaires étrangères russes, Sergueï Lavrov, s’est rendu en Inde. Le pays s’était abstenu de condamner la Russie lors du vote au Conseil de sécurité, dénonçant la guerre russe en Ukraine. Cette abstention fut remarquée.Pourtant, l’Union indienne ne s’était-elle pas rapprochée des États-Unis dans la région Indopacifique pour mieux contrer la montée en puissance chinoise ? Alors, quel est le positionnement stratégique du pays ? L’Union indienne est-elle dans le camp des démocraties ? Ses liens historiques avec la Russie (qui lui vend une partie notable de son armement) et son désir de voir un nouvel ordre mondial émerger expliquent-ils sa neutralité bienveillante pour Poutine ? Sa démocratie est-elle si déterminante que cela ?En mars 2022, les résultats des élections régionales dans quatre États de l’Union indienne tombaient. Ils consacraient la victoire du BJP dans trois États sur quatre, et surtout dans le plus important d’entre eux, l’Uttar Pradesh. Ces élections régionales avaient valeur de test pour le parti au pouvoir, qui cherche à polariser au maximum la société avec un discours très clivant et hostile aux musulmans.J.-Joseph Boillot écrivait début 2022 que « l’Inde est aujourd’hui à feu et à sang ». Les appels à la haine sont devenus monnaie courante depuis le début d’année, des groupes ultranationalistes lancent des appels au meurtre de musulmans en toute impunité. Le parti de Modi, sorti victorieux des urnes en dépit de sa gestion assez calamiteuse de la pandémie, semble indiquer que la démocratie indienne évolue vers moins de liberté, moins de tolérance, plus de fractures entre les groupes et les religions.
5/12/202237 minutes, 45 seconds
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Concours J-7 : tour du monde de l'actualité géopolitique 2022

L’attaque russe contre l’Ukraine, débutée le 24 février 2022, bouleverse autant l’équilibre géopolitique que géoéconomique mondial. C'est également un puissant révélateur des rapports de force et des équilibres qui se dessinent dans ce monde du XXIᵉ siècle. Est-il possible de tirer quelques enseignements de ce qui se passe, à la fois sur l’utilité de la guerre et le concept de puissance ?Que dit ce conflit des formes et de l’utilité de la guerre au XXIᵉ siècle ?La guerre en Ukraine semble démontrer que la puissance militaire est d’un intérêt limitéCela se sait depuis longtemps, les Américains en ont fait l’expérience au Viêtnam, en Irak au XXIᵉ siècle, et singulièrement en Afghanistan (qu’ils ont quitté cet été). Il pouvait sembler paradoxal que V. Poutine fasse confiance à la puissance militaire pour atteindre ses objectifs, même si – et c’est une différence notable avec les États-Unis – il ambitionne des gains territoriaux. Il a en effet une vision territoriale et même impériale de la puissance. La Crimée lui avait montré que c’est possible.Certes Poutine a la suprématie aérienne, mais son armée est fidèle à ce qu’elle est sur le papier, avec le 1/12e du budget US, ses moyens sont limités et l’Ukraine est un gros morceau. Ce n’est pas l’impuissance de la puissance, ici, mais il est clair que le militaire ne conduit pas à une solution politique durable. Mais Poutine excelle dans l’art des conflits gelés, où une situation militaire acquise sans règlement politique perdure et finit par faire primer la loi du plus fort. C’est peut-être ce qu’il escompte en concentrant ses forces sur les territoires de l’Est et des rives de la mer Noire.
4/19/202235 minutes, 27 seconds
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Le retour du risque nucléaire

Intéressons nous aujourd’hui à un sujet grave, que l’on avait eu soulagement à mettre de côté, à chasser de nos esprits : le risque nucléaire. Le chaud et le froid souffle en ces mois de février et mars 2022 : l’espoir de voir aboutir les négociations avec l’Iran sur le contrôle de son programme nucléaire est largement occulté par les menaces que profère V. Poutine dès le début de l’agression de son armée contre l’Ukraine. Entre espoirs et inquiétudes…Le 24 février, un vent d’optimisme soufflait sur les négociations de Vienne portant sur le nucléaire iranien. L’Iran est en effet un pays suspecté de vouloir acquérir la technologie de l’arme nucléaire depuis le début du XXIe siècle, ce qui l’a exposé à des sanctions économiques internationales. Laborieusement, un traité avait été signé en 2015 entre l’Iran , les pays permanents du conseil de sécurité de l’ONU , l’UE et l’Allemagne permettant la reprise des inspections internationales sur les activités nucléaires de l’Iran en échange de la levée progressive de sanctions. Mais trois ans plus tard, en mai 2018, ce même traité (désigné par son sigle anglo saxon, le JCPoA, ou Joint Comprehensive Plan of Action) fut dénoncé par D. Trump et les sanctions remises au goût du jour. En conséquence, l’Iran, désormais sous l’influence de dirigeants radicaux, reprit ses activités d’enrichissement de l’uranium, au risque d’une prolifération qui inquiétait au Moyen-Orient et dans le monde. L’élection de J. Biden signifia la volonté de reprendre les négociations, mais jusqu’en décembre 2021, elles étaient plutôt dans l’impasse. L’espoir d’un compromis était donc une excellente nouvelle ce 24 février. Le compromis pourrait être dévoilé dans les jours prochains disait-on, il fallait encore une décision politique de Téhéran . On louait notamment l’action du négociateur russe, une figure centrale dans les pourparlers qui agissait de concert avec les Occidentaux en dépit de la crise ukrainienne latente. Mais le même jour, V. Poutine lançait les forces armées de la Russie contre l’Ukraine, n’hésitant pas à demi-mots à envisager l’utilisation de l’arme nucléaire. Tout d’un coup, le risque nucléaire faisait son retour de manière fracassante sur la scène des relations internationales alors que la diplomatie semblait être capable de surmonter les tensions les plus grandes comme entre Iran et Etats-Unis. Où en est-on depuis ce 24 février 2022 ? doit-on envisager sérieusement en ce début du XXIe siècle que l’arme nucléaire - pour nous Français arme de dissuasion par essence - puisse être envisagée par d’autres comme une arme tactique offensive ?
4/5/202235 minutes, 45 seconds
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L’Union européenne entre unité et divisions : l’exemple hongrois

Depuis le jeudi 24 février, date choisie par V. Poutine pour lancer l’armée russe contre l’Ukraine, l’Europe est revenue au cœur de l’actualité internationale. Nous avons dans un précédent podcast évoqué ce qui était alors seulement un risque de guerre ; l’Ukraine était au cœur de la stratégie de retour de puissance de la Russie mais en plus et pour son malheur, ce pays échappait pour Poutine à toute analyse rationnelle, il était affaire de cœur, d’identité, de puissance ce qui ne permettait pas d’exclure un emballement dangereux. Le résultat est cette agression, sidérante pour nous Européens, et la guerre qui dévaste notre voisin. En son temps, le diplomate Kissinger expliquait que, quand le premier objectif d’un groupe de puissances est d’éviter la guerre, le système international est à la merci du plus impitoyable d’entre eux. Poutine l’a bien compris et il exploite son avantage, en réécrivant totalement l’histoire, en niant l’identité et la souveraineté ukrainienne. Avant de revenir dans de prochains podcasts sur certaines conséquences de ce conflit, intéressons-nous aujourd’hui à l’Union Européenne, aux premières loges. Sa faiblesse vient toujours de ses divisions et précisément la fracture est/ouest demeure vive entre pays membres. En particulier les institutions de l’Union Européenne sont menacées de paralysie du fait d’un conflit avec deux États de l’Est, la Pologne et la Hongrie qui ne respectent pas l’Etat de droit. Plus fondamentalement, le projet européen peine à rassembler les Etats membres et d’abord à être clairement défini. Or voilà que la guerre en Ukraine bouscule tout cela : l’Europe est dans une situation de crise, ce n’est pas la première depuis 10 ans, mais l’Union surprend par son unité retrouvée et ses premières décisions fortes. Qu’en est-il vraiment ? La divisions passées sont-elles effacées ? Prenons l’exemple de la Hongrie. Alors que l’Europe est au premier chef concerné par la guerre, la situation de son dirigeant, le plus russophile sans doute des dirigeants européens, est intéressante à observer. En décembre dernier, le ministre des affaires étrangères hongrois recevait la Médaille russe de l’ordre de l’amitié de la part de son homologue hongrois. Le 1er février, Orban est allé rencontrer Poutine à Moscou « J’ai dans l’idée que nous allons continuer de collaborer pendant de longues années », avait-il dit à son hôte . Alors comment Viktor Orban gère-t-il la situation présente qui alimente les critiques de l’opposition hongroise ? Quel impact dans quelques jours lors des élections législatives hongroises déterminantes pour son avenir ?
3/29/202236 minutes, 52 seconds
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Daech, le retour ?

Lors de notre précédent podcast centré sur le Burkina Faso, aux prises avec la terreur djihadiste, nous avons analysé des formes surtout locales de djihadisme et leur effet délétère sur ces Etats du Sahel. Je vous propose aujourd’hui de revenir sur l’islamisme radical pour tenter d’en démêler quelques clés d’explication en nous centrant cette fois-ci sur le Moyen-Orient.  Le 20 janvier 2022 , une offensive jihadiste attribuée à Daech (c’est-à-dire l’EI) a visé le plus grand centre de détention de djihadistes en zone kurde syrienne.  Tout à coup, l’Etat Islamique revenait sur le devant de la scène.  Le mouvement n’avait-il pas été décapité avec la mort de son leader il y a un peu plus de 2 ans (en octobre 2019) ?  Cet automne, l'Etat Islamique a fait parler de lui en Afghanistan en multipliant les attentats contre les Talibans, ce qui peut à première vue nous laisser perplexe :  pourquoi des islamistes se battent ils entre eux ? N'ont-ils pas les mêmes objectifs ? A l’heure où à Paris se déroulent le procès des responsables des attentats du 13 novembre  2015 revendiqués par l’Etat islamique, doit-on envisager un retour de puissance pour l’organisation terroriste ? La mort du dirigeant de Daech le 3 février dernier, qui se faisait appeler Abou Ibrahim Al Kourachi change-t-elle quelque chose ?   Alors, Daech le retour ? 
3/8/202236 minutes, 37 seconds
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Burkina Faso : les impasses d’un État face au danger islamiste

Intéressons-nous aujourd’hui à la région du Sahel, située au sud du Sahara, région où des groupes djihadistes créent une insécurité chronique qui déstabilise les États. Le 17 et 18 février dernier s’est tenu un sommet Union Européenne / Afrique visant à refonder les relations entre les deux continents. Mais dans le même temps, c’est au Sahel que la force européenne Takuba est en échec, tandis que l’opération Barkhane française se retire du Mali. Les interventions extérieures comme l’action des autorités locales n’ont pas réussi à endiguer le terrorisme islamiste qui progresse, menaçant de déstabiliser de nouvelles zones frontalières et un nombre croissant d’États. Les démocraties y vacillent, des coups d’État ont porté en Guinée, au Mali et récemment au Burkina Faso des militaires au pouvoir. Je vous propose aujourd’hui d’ éclairer la complexité de la région à partir de la situation très concrète d’un Etat, le Burkina Faso, pays jusqu’en 2015 épargné par la fièvre djihadiste, mais qui, depuis, semble sombrer sous ses attaques. Intéressons nous à ses acteurs, à son peuple d’abord, à ses militaires qui y ont pris le pouvoir, aux djihadistes qui s’y installent, à ses voisins africains,  aux Français qui entretiennent des liens étroits avec le pays. Et d’abord que traduit le coup d’État militaire de janvier dernier ? La volonté surtout de combattre autrement l’insécurité ? Ou une malédiction africaine qui nous ramènerait dans le passé et à des pratiques coutumières en Afrique subsaharienne ?  Est-ce le signe d’un épuisement démocratique, qui n’est pas propre à l’Afrique ? Est-ce la marque au contraire d’un sursaut citoyen ?  
2/23/202240 minutes, 32 seconds
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Géopolitique de l'espace : une course dangereuse ?

En février 2021, les Émirats arabes unis ont placé en orbite autour de la planète Mars, après 5 mois de trajet depuis la terre : une sonde spatiale baptisée espoir. Le responsable du projet a déclaré après cette mise en orbite réussie : « Au peuple des Emirats arabes unis, aux nations arabes et musulmanes, nous annonçons l’entrée réussie en orbite autour de Mars. Dieu soit loué ! »Le pays s’affirme comme la première puissance spatiale du monde arabe, même si ce terme de puissance spatiale peut-être discuté puisque la sonde a été réalisée en coopération scientifique avec les Etats-Unis et qu’elle a été lancée par un lanceur japonais à partir d’une base japonaise. Mais peu importe ! L’événement montre la puissance des Émirats arabes unis et sa capacité à se projeter dans le futur, célébrant à la fois le cinquantenaire de la création du pays né en 1971, et en même temps la science islamique et arabe en écho avec l’âge d’or du monde arabe, entre le VIII et le XIIe siècle, lorsque leurs savants étaient les pionniers de l’astronomie. Alors l’espace, nouveau territoire d’affirmation nationale ? Cependant, en 2021, nous avons également beaucoup parlé en France de la mission de Thomas Pesquet dans l’ISS, la station spatiale internationale. Cette station habitée depuis plus de quinze ans, qui a coûté à ce jour plus de 100 milliards de dollars, est le plus grand projet de coopération spatiale et scientifique qui ait jamais été mené. Il rassemble Américains, Européens, Russes, Canadiens et Japonais.L’espace n’est-elle pas surtout un espace de coopération ? Entre coopération et compétition, une petite douzaine d’États – les puissances spatiales – se livrent aujourd’hui une course à la puissance. Augmentation des budgets spatiaux, multiplication des annonces, nouveaux acteurs privés : l’espace apparaît comme la nouvelle frontière de l’humanité. Peut-on craindre une appropriation de l’espace par certains ? Une militarisation de cet espace ? S’agit-il vraiment de territoires à conquérir ?
2/4/202231 minutes, 3 seconds
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Menace sur l'Ukraine : que cherche vraiment Vladimir Poutine ?

Intéressons-nous aujourd’hui à l’action de Monsieur Poutine. Celui-ci semble faire feu de tout bois en ce moment, mettant une pression certaine sur son voisin ukrainien, massant des dizaines de milliers d’hommes de troupe à la frontière orientale de ce pays. Que veut il donc : L’Ukraine, 45 millions d'habitants, n’est pas la Crimée et ses 2 millions d'habitants. Veut-il la guerre pour ramener l’Ukraine toute entière dans la fédération ? Que cherche Poutine en imposant son calendrier aux occidentaux, en exigeant et obtenant des négociations en direct avec Joe Biden, le président américain, en posant un ultimatum à l’OTAN ?
1/26/202233 minutes, 31 seconds
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Lutter contre le choc climatique : une affaire géopolitique ?

Au menu aujourd’hui les concepts de dérèglement climatique, de  bien public mondial,  d’anthropocène,  de justice climatique,  de neutralité carbone, de clivage Nord/Sud , de climatoscepticisme, …mais aussi tout un vocabulaire à maîtriser qui multiplie les acronymes :  GES, de NDC pour contribution nationale déterminée, COP, GIEC…
1/5/202232 minutes, 34 seconds
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L’Allemagne sera-t-elle encore un nain politique au XXIe siècle ?

Intéressons nous aujourd’hui à notre voisin , ami et allié,  l’Allemagne, première puissance de l’Union Européenne, étrange pays dont nous attendons depuis les élections de la fin septembre la nomination du gouvernement, qui sera une alliance SPD, Verts et Libéraux, avec pour chancelier Olaf Scholz. 16 années de gouvernement Merkel s’achèvent. Le moment pour nous de chercher à comprendre la nature de la puissance allemande. Solide 4e puissance économique mondiale,  sa diplomatie et sa politique étrangère sont bien discrètes. Cette Allemagne nous donne  souvent l’impression de vouloir devenir une vaste et prospère Suisse, à l’écart des affaires du monde .  Alors, ce nouveau gouvernement changera -t-il la donne ? 
12/23/202134 minutes, 32 seconds
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Ferons-nous un jour la guerre pour Taïwan ?

En partant d’un fait d’actualité, cherchons quelques clés et les concepts utiles pour mieux penser le monde. Mon objectif est , avec ce rendez vous, de dépasser  l’événement ; pour cela,  nous utiliserons toutes les  approches utiles à notre compréhension qu’elles soient historique, géographique, culturelle, économique, religieuse, démographique…. La géopolitique est l’analyse des rivalités de pouvoir, des rapports de puissance sur des territoires. Certains faits cristallisent ces enjeux ; nous allons en choisir au fil des semaines quelques-uns, ils nous permettront de parcourir le monde avec l’ambition de le décrypter. Deux soucis vont toujours nous guider : la volonté de décentrer le regard pour adopter le point de vue des autres, et  d’autre part le souci d’employer les concepts qui aident à penser le monde.   Intéressons nous aujourd’hui à l’île de Taiwan, sorte d’Alsace Lorraine asiatique disait la politologue Thérèse Delpech, qui est au cœur de l’actualité avec cette question :  Ferons nous un jour la guerre pour Taiwan ? 
11/29/202131 minutes, 17 seconds